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A non-government information service on Turkey
Un service d'information non-gouvernemental sur la Turquie

192


16e année - N°192
Octobre 1992
38 rue des Eburons - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
 Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Editrice responsable: Inci Tugsavul
 


La complicité Peshmergas-Armée turque

TRAHISON... ANEANTISSEMENT...

    Le 16 octobre, l'armée turque lançait une sanguinaire opération et 20.000 commandos traversaient la frontière irakienne pour tenter d'éliminer les guérillas du Parti Ouvrier du Kurdistan (PKK). Tandis que quatre autres divisions se trouvaient en état d'alerte, les avions et hélicoptères turcs bombardaient le nord de l'Irak, tuant non seulement les guérilleros du PKK, mais également les Kurdes irakiens qui tentaient de rétablir leurs villages.
    Le premier ministre Demirel estimait qu'il y avait entre 7.500 et 10.000 militants du PKK dans le nord de l'Irak et 2.500 en Turquie. Il déclara que les attaques aériennes et terrestres "constituaient une défense légitime de la Turquie afin d'empêcher les rebelles de s'infiltrer en territoire national" et que "les opérations se poursuivraient jusqu'à l'anéantissement des militants séparatistes qui se réfugiaient dans le nord de l'Irak."
    A la fin du mois d'octobre, l'armée turque admettait qu'elle contrôlait quelque 500 kilomètres carrés de territoire irakien. Celui-ci s'étendait jusqu'à 30 kilomètres au-delà de la frontière sur trois fronts principaux: Haftanin à l'ouest, Shivi et Hakurk à l'est. Chaque jour, les Turcs effectuaient des bombardements et amenaient des troupes de des équipements supplémentaires en territoire irakien.
    Le 31 octobre, l'armée turque affirmait avoir tué plus de 1.000 rebelles pendant sa prise de possession des bases du PKK dans la région. Une fois écarté le danger du nord de l'Irak, le Général Güres, chef d'Etat-major, déclara que sa prochaine mission serait de combattre le PKK à l'intérieur de la Turquie.
    L'opération, déclenchée à la suite d'une attaque des peshmergas kurdes irakiens contre le PKK, n'est pas restée au stade d'une simple aide aux premiers, elle conduisit au contrôle de la partie sud du Kurdistan par les militaires turcs, au détriment de l'autodétermination des Kurdes irakiens.
    Une fois de plus, les Kurdes irakiens se sont alliés à un des plus grands oppresseurs de leur peuple, la Turquie, pour combattre d'autres Kurdes. Dans une des luttes fratricides les plus sanglantes dont on ait le souvenir, ils se sont mis au service des intérêts turcs contres les Kurdes de Turquie engagés dans une lutte nationaliste. C'est surtout la pression exercée par Ankara qui précipita l'offensive des Kurdes irakiens peshmergas contre le PKK.
    Avant l'offensive des peshmergas, Barzani et Talabani, respectivement les leaders du Parti démocratique du Kurdistan et de l'Union patriotique du Kurdistan, avaient eu une série d'entretiens avec des chefs politiques et militaires turcs. Alors qu'Ankara fournissait des matériels militaires au Kurdes irakiens, l'armée kurde irakienne était formée sous la surveillance des généraux turcs.
    Le mandat du "Poised Hammer" (marteau suspendu), couverture aérienne des alliés occidentaux sur le nord de l'Irak, basée en Turquie, doit être renouvelé pour six mois à la fin de cette année. Comme d'habitude, le Parlement turc doit l'approuver. Mais Ankara s'y montre de plus en plus hostile, non seulement en raison des opérations du PKK à partir du nord de l'Irak, mais aussi à cause des déclarations de Kurdes irakiens qui demandent l'autodétermination.
    Les mesures prises par les Kurdes irakiens pour arriver à l'autodétermination n'ont jamais été bien vues par Ankara qui craint qu'une telle démarche en vue de la création d'un Etat kurde indépendant ne serve d'exemple aux Kurdes de Turquie. Lors de sa visite en Iran, le Premier Ministre turc, Demirel, invita les ministres des affaires extérieures de l'Iran, la Syrie et l'Arabie Saoudite à une conférence sur le problème kurde. Aussi bien Ankara que Téhéran se montrent contraires à l'idée d'un Etat kurde "fédéré".
    L'existence de camps du PKK dans le nord de l'Irak était un casse-tête pour les généraux turcs. Ils craignaient qu'avec un Etat kurde indépendant en Irak, les guérillas du PKK n'obtiennent un plus grand soutien populaire et par conséquent n'étendent plus facilement le mouvement d'indépendance au Kurdistan turc.
    Pour calmer Ankara et gagner sa confiance, les Kurdes irakiens tentèrent tout d'abord de convaincre le PKK pour qu'il quitte la région la frontière. Pour Barzani et Talabani, le PKK mettait en danger tout ce qu'ils avaient acquis depuis la fin de la Guerre du Golfe - l'établissement d'une enclave kurde libre, un parlement, d'autres attributs d'autodétermination et la protection occidentale. Mais le PKK refusa d'abandonner le nord de l'Irak se justifiant qu'ils se trouvaient "sur le sol du Kurdistan."
    Ce n'est pas surprenant que l'offensive peshmerga contre le PKK ait coïncidé avec la proclamation de l'état "fédéré" kurde en Irak. Le 4 octobre, tandis que se déclenchait l'offensive peshmerga, l'armée turque effectuait des raids aériens quasiment quotidiens sur les positions du PKK. Au départ, Barzani et Talabani prétendaient que l'opération serait terminée en quelques jours. Mais après quelques succès initiaux, ils durent reconnurent que le PKK avait répondu par une contre-offensive. Les militants du PKK se sont battus avec une telle détermination que les peshmergas, habitués à combattre une armée irakienne démoralisée, en sont restés stupéfiés. Certains Kurdes irakiens ont admis que leur offensive contre le PKK était loin d'être un succès et que l'encre de la signature du traité de capitulation n'était pas encore sèche que celui-ci n'avait déjà plus de sens.
    Le 16 octobre, l'armée turque lançait son offensive dans le nord de l'Irak sous prétexte que les Kurdes irakiens n'avaient pas réussi à maîtriser les guérillas du PKK.
    Le but du raid annoncé était de couper la retraite du PKK et d'essayer de tuer le plus de combattants possible ou d'en finir avec le PKK avec un "minimum de prisonniers." Cependant, beaucoup de Kurdes irakiens étaient conscients du fait que le principal objectif était ailleurs. Déjà avant l'incursion turque, Hoshiar Zibari, un conseiller de Massoud Barzani, avait prédit: "les Turcs inventeront des centaines de prétextes pour mettre la pression sur nous. Cette opération nous vise autant que le PKK."
    Maintenant, les Kurdes irakiens sont furieux devant l'approche tyrannique qu'a prise la profonde pénétration de l'armée turque dans le nord de l'Irak. "Les leaders de l'armée turque," précisa Ahmet Birmani, conseiller de Talabani, "font maintenant ce que Menahem Begin et Yitzhak Shamir firent à l'égard des Palestiniens."
    Parallèlement à l'opération d'anéantissement, les leaders turcs commencèrent à imposer leur solution au problème kurde, ce qui pourrait se résumer par la création d'une "zone de sécurité" dans le nord de l'Irak. Le principe de base énoncé par les représentants de Demirel est que "rien ne sera fait dans le nord de l'Irak sans la permission de la Turquie."
    Certains généraux turcs soutiennent que l'armée devrait garder ses positions, mais le gouvernement est conscient du fait que cela provoquerait de sérieuses complications internationales, même si le nord de l'Irak était une province ottomane riche en pétrole, annexée par la Grande Bretagne après la Première Guerre Mondiale.
    Dans ses négociations avec d'autres puissances de la région, la Turquie insista sur ce que l'Irak devait demeurer intact et qu'il ne devrait jamais y avoir d'Etat indépendant pour les 20 millions de Kurdes répartis entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.
    La complicité du tandem Barzani-Talabani avec les dirigeants d'Ankara a fait d'eux non seulement des traîtres qui ont provoqué un massacre de Kurdes de Turquie, mais en outre ils ont également placé leur jeune état "fédéré" kurde sous la menace permanente de l'armée turque.

LE GOUVERNEMENT OPTE POUR LA SOLUTION MILITAIRE

    Le gouvernement de coalition a basé sa nouvelle politique kurde sur une guerre tous azimuts contre les organisations kurdes avec le Parti des Ouvrier du Kurdistan (PKK) comme objectif numéro un. Le 30 septembre, le Premier Ministre Demirel, ferma la porte à une solution politique du problème et déclara publiquement que si une telle solution avait été possible, elle se serait produite au cours des neuf dernières années.
    Le refus de Demirel aux solutions politiques du problème est intervenu après une réunion du Conseil de Sécurité Nationale (MGK), composé majoritairement de généraux de l'armée d'une part, et du Premier Ministre et quelques ministres en minorité d'autre part. Pendant ce temps, le chef d'Etat-Major et le Ministère de la défense offraient une visite des régions du sud-est aux éditeurs des journaux. Celle-ci constituait le début d'une guerre psychologique que les médias turcs soutiendraient jusqu'à la fin.
    En fait, le recours de Demirel à des solutions militaires pour le Sud-est n'est pas nouveau. Tout de suite après son arrivée au pouvoir, plein des promesses de démocratisation dans tous les domaines, d'affection envers les Kurdes et de rétablissement de la confiance dans l'Etat, Demirel fut confronté à un plan militaire de grande envergure pour porter un sérieux coup au PKK. En réalité, le plan avait été préparé par les commandants turcs et son application avait déjà été mise en pratique lors des derniers mois de l'administration du Parti de la Mère Patrie (ANAP). Au lieu de s'opposer à ce plan, Demirel confirma qu'il le poursuivrait.
    Selon l'édition du 2 octobre du Turkish Daily News, "réticent à l'idée de concéder la moindre réforme sociale immédiate à la population d'origine kurde, qui est estimée à un quart de la population du pays, le gouvernement dirigé par Demirel a opté pour une solution militaire. Celle-ci contredit clairement tout ce que le gouvernement avait promis en novembre dernier et s'oppose totalement aux idées antérieures, selon lesquelles l'exécutif traiterait le problème dans un contexte politique. Maintenant, Ankara pense que toute réforme pourrait être interprétée comme une concession à la terreur et souligne tout particulièrement que tant que le Sud-est turc sera une zone à risque pour la sécurité, on ne pourra rien faire dans ce domaine. Au lieu de suivre une politique où les mesures militaires seraient complémentaires des avantages sociaux - comme l'utilisation et apprentissage libres de la langue kurde, l'établissement d'une radio et une télévision en langue kurde, etc. - la nouvelle stratégie du gouvernement est basée sur de simples étapes."
    La première étape de cette stratégie semble être destinée à contenir le terrorisme dans la région, porter un sérieux coup au PKK, décimer ses unités dans les montagnes, localiser et détruire ses lignes de soutien logistique et priver l'organisation de nouvelles recrues ainsi que d'un accès aisé aux frontières turques, tant depuis l'Iran que depuis l'Irak.
    Une partie du plan apparaît maintenant clairement: Couper le soutien du PKK dans la région et détruire ses lignes de réapprovisionnement en matériel logistique et en militants. La région a été divisée en sections d'où sera expulsé le PKK.
    La région dite du Botan figure en tête de la liste. La destruction de Sirnak était donc la première grande application du plan. Elle fut suivie par une offensive contre les "unités du PKK basées dans les montagnes" à la fin du mois de septembre. Celle-ci provoqua la mort de 100 militants.
    Il existe actuellement une tendance dans les milieux officiels et militaires à traiter la crise dans le Sud-est comme un rébellion locale et à l'écraser comme "d'autres l'ont été ou doivent l'être." Aussi bien le MGK que Demirel ont averti les organisations kurdes et "ceux qui soutiennent le PKK", qu'ils paieront les conséquences du bain de sang. Le Conseil a remis au gouvernement une directive pour se charger efficacement des publications et institutions pro-kurdes.
    Les publications pro-kurdes, comme le quotidien Özgür Gündem et l'hebdomadaire Yeni Ülke, sont sous la menace d'être fermées par le gouvernement. Leurs lecteurs dans les régions agitées se plaignent fréquemment d'être harcelés par les autorités. Un total de neuf journalistes, tous kurdes sauf un, ont été tués en Turquie depuis février 1992. Leur point commun est que tous ont été abattus dans la région du sud-est. Tous avaient écrit sur les violations des droits de l'homme et le problème kurde. Et dans chaque cas, les meurtriers ont réussi à prendre la fuite. La dernière victime, de 75 ans, était Musa Anter, écrivain renommé et respecté d'origine kurde.
    Les députés du Parti Travailliste du Peuple (HEP) répètent fréquemment que malgré toutes ses promesses de démocratisation, le gouvernement dirigé par Demirel est tombé sous la supervision de l'armée. "C'est un chef de gouvernement d'Etat-Major," précisait le député du HEP, Mahmut Alniak.
    L'insistance du HEP pour une solution pacifique à la question kurde est considérée par les militaires et les membres intransigeants des partis politiques turcs comme un "soutien au séparatisme." 22 députés d'origine kurde font toujours l'objet d'une action en justice destinée à lever leur immunité parlementaire pour ensuite les condamner à la peine capitale. Dix hommes politiques de premier rang appartenant au HEP, y compris l'ancien président, Feridun Yazar, furent récemment placés en détention policière en raison des déclarations qu'ils firent lors du dernier congrès du HEP.
    Douze ans se sont écoulés depuis le coup-d'Etat militaire en Turquie, mais celui-ci est à nouveau présent dans les esprits, si toutefois il n'est pas déjà une réalité. Ceux qui écrivent ou parlent de la possibilité d'une prise de pouvoir militaire en raison de la crise du Sud-est, s'exposent à de grands risques. Les personnes qui couvrent des témoignages concernant des violations des droits de l'homme sont sous la même menace.
    A la fin du mois de septembre, la correspondante en Turquie du Daily Telegraph, Amberin Zaman, fit l'objet d'une manchette en première page du quotidien Hürriyet. Celui-ci l'accusait de faire des ravages avec son histoire sur la possibilité d'un coup-d'Etat en Turquie.
    Selon un communiqué du 30 septembre de l'Association des Journalistes Etrangers, elle fut qualifiée d'ennemie en raison de ce rapport. Des organisations internationales opposées à la censure craignent que ne soient en jeu sa carrière et sa sécurité personnelle.
    En attendant, une possible animosité entres les communautés turque et kurde suscite également quelques inquiétudes. Dans les grandes agglomérations comme le port occidental d'Izmir, les propriétaires refuseraient de louer leurs appartements à des citoyens d'origine kurde. Les hommes d'affaires se montrent de plus en plus préoccupés par leur main-d'œuvre kurde et la police serait sceptique quant aux intentions des jeunes nés dans le Sud-est. A Istanbul, où se trouve Cagaloglu, la "Mecque" turque du journalisme, les principaux journaux sont en train de préparer des listes de leurs employés d'origine kurde, y compris les reporters, pour de futures références.
    Ceux qui couvrent des sujets sur les droits de l'homme sont accusés par de hauts officiels d'avoir des préjugés et de ne pas donner la même importance aux droits de l'homme lorsqu'ils couvrent des attaques contre les membres de la sécurité. Les journalistes qui publient des rapports sur le thème kurde risque à tout moment de se voir accuser d'affiliation au séparatisme même s'ils condamnent ouvertement toute forme de terrorisme. Les rédacteurs de journaux ne semblent plus oser publier le moindre rapport controversé à propos de l'évolution dans le Sud-est, par peur de se brouiller avec une majorité de Turcs et d'officiels du pays.
    Les journalistes ont déjà commencé à se plaindre de l'auto-censure des journaux et la tendance s'amplifie. Avec les nombreux assassinats de journalistes et la participation et utilisation des journaux pour transformer les reporters en cibles, il ne semble pas y avoir d'autre alternative que de garder le silence.
    La presse turque s'est érigée en complice du lavage de cerveau pratiqué par l'armée. Le 30 septembre, par exemple, le quotidien Hürriyet rapportait une cérémonie militaire en l'honneur d'un sanguinaire commandant en les termes suivants:
    "Le Général de Brigade Mete Sayar, [qui commanda les forces de sécurité qui ont dévasté la ville de Sirnak (voir Info-Türk, sept. 92)] était au garde-à-vous. Un officier de l'Etat-Major lisait un document tandis que le Chef d'Etat-Major, Dogan Güres, regardait la scène depuis son siège. Le document faisait l'éloge de Sayar et annonçait que le général recevait une décoration spéciale réservée à ceux qui obtiennent de grands résultats dans la formation des troupes. Après la lecture du document, le général Güres se leva, embrassa Sayar et lui déclara: `Vous êtes tous des héros et la nation vous soutient!'"
    D'après Demirel, le monde n'a pas le droit de critiquer la guerre que mène la Turquie contre le terrorisme puisque les séparatistes eux-mêmes ont donné un caractère impitoyable à leur combat. Selon les propres mots de Demirel, "il y a des moments pour des solutions politiques et d'autres pour la réplique. Il semble clair qu'en ce moment, la Turquie est dans la deuxième phase."
    Le 2 octobre, The Turkish Daily News tirait les conclusions suivantes:
    "Chaque jour, de nombreuses personnes trouvent la mort dans le Sud-est et de nouvelles recrues viennent renforcer les deux camps. La confrontation est en train de prendre des tournures brutales et causera de nouvelles victimes civiles. Des villes et des cités entières en souffrent les conséquences et d'importantes populations fuient devant la destruction. Ankara semble considérer la situation comme une rébellion locale. Ou plutôt comme la 28e rébellion kurde dans l'histoire de la Turquie. Maintenant, elle est tentée de la traiter comme elle l'a fait pour les 27 autres.
    "Les plus sarcastiques à propos du conflit, se demandent cependant si les méthodes utilisées par le passé on vraiment apporté quelque chose ou si elles n'ont fait que postposer ou enterrer le problème durant un temps.
    "Après tout, précisent-ils, le PKK est bien sorti de quelque part. Le fait qu'un groupe qui comptait 12 séparatistes à la fin des années 70 en compte actuellement plus de 10.000, et des nouvelles recrues s'y joignent tous les jours, semble assez explicite."

CONGRES DU HEP POUR UN DIALOGUE AVEC LE PKK

    Le congrès général du Parti Travailliste du Peuple (HEP), le seul parti légal qui défend les revendications kurdes, fut célébré à Ankara le 19 septembre dernier. Le député kurde, Ahmet Türk, seul candidat, y fut élu président du parti.
    Les slogans en faveur du PKK retentirent dans le hall de sports où se déroulait le congrès, et les drapeaux rouges et blancs du HEP furent dépassés en nombre par les bannières, les morceaux de tissu et les bandeaux aux couleurs rouge, jaune et vert du drapeau kurde.
    La vigoureuse manifestation prouva dans une certaine mesure ce que disait un rapport politique publié récemment par le PKK en Europe et qui définissait le HEP comme un parti qu'il fallait soutenir aussi longtemps qu'il suivrait une politique similaire à celle du PKK "sur un plan légal."
    Selon les rapports de presse, il y a deux tendances principales dans le HEP. L'une d'elles se montre résolument en faveur du PKK, tandis que l'autre accepte ladite "réalité du PKK" mais pense que le HEP serait la solution finale au problème kurde en Turquie.
    Le nouveau président, Ahmet Türk, était un candidat idéal pour occuper ce poste étant donné qu'il maintient d'étroites relations avec les deux tendances.
    Quelles que soient leurs opinions à propos du PKK, durant le congrès les leaders des deux ailes du parti ont durement critiqué la politique du gouvernement à l'égard du problème kurde.
    Le leader du mouvement modéré, Mahmut Alniak, déclara: "Des forces illégales de l'Etat bombardent nos montagnes, elles sont en train de commettre un génocide contre notre peuple. L'Etat est entré dans l'illégalité et est devenu un repère de bandits. Le blocage qu'il exerce sur les voies démocratiques, procédure qui par définition est illégale, justifie la lutte armée. Accuser le PKK d'organisation terroriste et tenter de le détruire militairement ne fera qu'accentuer sa force. Les Kurdes mettent leur espoir en Öcalan parce qu'ils voient en lui et le PKK l'alternative à la politique militaire de l'Etat."
    Le HEP est actuellement représenté à l'Assemblée Nationale par 18 députés kurdes.

12 DELEGUES DU HEP ARRETES

    Le 28 septembre, après le congrès du HEP, douze délégués furent arrêtés par la police et accusés de sédition. Le 5 octobre ils furent interrogés par la Cour de la Sûreté de l'Etat d'Ankara.
    Avant d'être amenés à la cour, ils furent examinés par des médecins légistes. Les 12 délégués du HEP arrêtés sont Feridun Yazar, Güven Özata, Kemal Okutan, Harun Cakmak, Hamit Geylani, Sakir Atay, Sultan Uysal, Felemez Basbuga, Abdulcebbar Gezizi, Sabahattin Özaslaner, Mustafa Demir et Kemal Öztürk.
    Peu après l'arrivée des douze accusés à la cour, huit députés du HEP s'y sont rendus pour les voir.
    Les parlementaires kurdes eux-mêmes risquent également une action en justice. Une commission parlementaire est en train d'examiner des dossiers qui lui ont été remis par le Principal Procureur de la Sûreté de l'Etat, Nusret Demiral, qui introduisit l'affaire pour lever l'immunité des députés du HEP.
    Pendant l'interrogatoire des délégués du HEP, dans la ville portuaire de Trabzon, à l'est de la Mer Noire, une pétition fut introduite pour mener une campagne de pression afin que soit levée l'immunité parlementaire de 18 députés du HEP et de quatre autres qui avaient appartenu à ce parti.
    Si leur immunité est levée, ces 22 députés pourraient être accusés de trahison -dont la sentence maximale est la mort- pour les déclarations qu'ils firent au moment de prêter serment lors de l'investiture parlementaire en novembre dernier.
    Parmi ceux qui ont lancé la campagne, figure Koray Aydin, député de Trabzon pour le Parti Travailliste Nationaliste (MCP) d'idéologie néo-fasciste.

EXTENSION DE LA TERREUR ANTI-KURDE

    Les groupes d'extrême-droite, sous prétexte de répondre aux actions armées des guérillas kurdes, ont lancé une campagne de terreur contre les communautés kurdes dans les régions de l'est et du nord de la Turquie. La croissante polarisation entre les Turcs et les Kurdes est non seulement tolérée mais encouragée par certaines autorités de l'Etat et par les médias.
    Le 29 octobre, après les funérailles d'un soldat, tué au cours d'un conflit armé entre les forces de sécurité turques et les guérillas kurdes, célébrées dans l'enclave touristique d'Alanya, dans le sud, une foule victime de la provocation marcha dans la ville et faillit lyncher deux jeunes travailleurs de la province orientale de Van.
    L'incident se serait déclenché après que des personnes inconnues du groupe aient fait courir le bruit que les deux jeunes avaient déchiré un drapeau turc et avaient scandé des slogans kurdes. Attaqués par près de 100 personnes, ils s'enfuirent pris de panique.
    La foule s'en prit alors a des magasins appartenant à des Kurdes et s'attaquèrent avec la police.
    Le même jour, une manifestation moins violente défila dans la ville portuaire de Kusadasi, province d'Aydin. Là, alors qu'ils assistaient aux funérailles d'un autre soldat tué, des manifestants brûlèrent un drapeau kurde aux couleurs vert-jaune-rouge.
    Ils défilèrent dans les rues de la ville en scandant des slogans contre le PKK et les Kurdes, demandant à l'Etat de leur fournir des armes pour combattre l'organisation kurde.

LE GLADIO TURC OUVRIT SES PORTES

    Le Commandement des Forces Spéciales  de l'Armée turque, connu auparavant sous le nom de Département de Guerre Spécial , fut présenté à la presse le 23 octobre 1992, sous son nouveau nom. Ce département est connu dans l'opposition sous le nom d'Organisation Contre-Guérilla, version turque du Gladio.
    Le conférence de presse du Commandement des Forces Spéciales arriva à un moment où se produisaient de nombreuses accusations contre les forces spéciales. De nombreuses personnes ont accusé ces forces d'effectuer des opérations contre-guérilla, particulièrement dans le sud-est du pays.
    Le Général Kemal Yilmaz, Commandant du CFS, déclara que dans de nombreux pays démocratiques il existait des forces similaires sous des noms comme, commandos SAS, unités Alpine, unités Aéroportées et forces Delta.
    En 1952, le CFS était organisé au sein du bureau du Chef d'Etat-Major, sous le nom de Département de Guerre Spécial, suite à une décision du gouvernement.
    Le CFS opère conformément au concept de forces spéciales. Ce concept stipule que les forces doivent opérer derrière les forces ennemies, affaiblissant ses principales unités durant la guerre, expliqua Yilmaz.
    La fonction essentielle du CFS est de "soutenir les opérations des Forces Armées Turques par ses activités de guerre irrégulières en préparant des plans et en exécutant des activités d'état d'alerte préventive pendant les périodes de paix. En temps de guerre, le CFS est responsable de l'établissement de forces irrégulières locales et de la direction et contrôle des forces soumises aux directives du bureau du Chef d'Etat-Major."
    Les unités du CFS se composent d'officiers et de sous-officiers, qui tous sont soumis à trois ans et demi de formation supplémentaire. Les unités sont également entraînées régulièrement dans plusieurs pays membres de l'OTAN. Les commandos du CFS sont entraînés avec les armes les plus perfectionnées du monde.
    Des articles de presse récents ont émis la possibilité de l'existence d'un lien entre les opérations contre-guérilla présumées du CFS et l'assassinat de journalistes turcs dans le Sud-est.
    Le Général Yilmaz manifesta: "Qui a inventé le terme contre-guérilla? Moi, je n'en sais rien. Nous n'utilisons pas ce terme dans notre documentation." Tandis qu'il démentait les accusations concernant une association du CFS à une opération secrète, il ajouta: "Les membres du CFS sont des éléments qui ne se connaissent pas entre eux mais qui sont prêts à accepter des ordres qu'ils ne recevront qu'au moment d'une occupation du territoire. Ceux-ci agissent sous les ordres du bureau du Gouverneur de la région en état d'urgence. Ce bureau est responsable des opérations de sécurité dans la région du sud-est. Les unités du CFS agissent dans le Sud-est uniquement en tant que force potentielle."
    Yilmaz fit savoir, qu'avant l'opération de Chypre en 1974, les forces spéciales furent envoyées sur l'île pour y organiser une résistance turque et les aider à préserver leur sécurité.
    "Les membres de l'unité savent qu'en temps de guerre il devront agir au milieu de forces ennemies, mais en période de paix ils ne savent pas quelles missions ils devront exécuter et sous quel commandement ils agiront," précisa Yilmaz. "Il s'agit d'un plus pour la sécurité des opérations de résistance dans une région occupée."
    Yilmaz ajouta qu'on n'avait pas utilisé des unités spéciales dans les coups-d'Etat militaires qui s'étaient produits en Turquie. "Nous étions les seules unités qui n'ont pas été utilisées durant l'opération militaire de 1980," précisa-t-il.

CAS DE TORTURES AU MOIS DE SEPTEMBRE

    Le 1.9, à Istanbul, Ramazan Avci s'adressait à la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV) pour dénoncer les tortures subies après son arrestation par la police le 14 août. Dans son témoignage il expliqua que ses bourreaux lui avaient infligé des électrochocs et lui avaient arraché les ongles.
    Le 3.9, à Izmir, 34 personnes qui avaient été arrêtées le 1er septembre pour avoir pris part à une manifestation, affirmèrent une fois relâchés avoir été torturées au poste de police.
    Le 4.9, le quotidien Özgür Gündem rapportait qu'un détenu politique, Mahmut Muhammed, qui avait été blessé à la Prison de Type E de Nevsehir pendant une descente des forces de sécurité, était toujours privé de soins médicaux et sa vie était en danger.
    Le 9.9, des 500 personnes arrêtées pendant l'opération de Sirnak en août, 44 furent placées en détention en envoyées à la Prison du Type E de Diyarbakir. A leur arrivée dans cette prison, précisèrent-ils, tous les détenus furent torturés et obligés à signer des dépositions formulées par le général Mete Sayar, le commandant de brigade qui mit la ville en ruines. Selon eux, le paysan Temel Ucar est mort sous l'effet de la torture.
    Le 11.9, le jeune Hüseyin Karavar, arrêté le 31 août 1992 par la police à Urfa, déclarait après sa mise en liberté qu'il avait subi des tortures aux postes de police d'Urfa et Siverek. "Ne tenant nullement compte du fait que j'avais été opéré le 18 août, expliqua Karavar, la police m'infligea des électrochocs et je suis resté suspendu au plafond pendant neuf jours. Sous la contrainte de la torture, j'ai dû signer une déclaration sans rapport aucun avec la vérité".
    Le 13.9, le correspondant à Adana de l'hebdomadaire Mücadele, Ahmet Öztürk, déclarait avoir été torturé au quartier général de la police pendant sa détention. Les traces de torture furent certifiées par un médecin légiste.
    Le 15.9, à Izmir, les forces de sécurité firent une descente dans la Prison de Buca et blessèrent 58 prisonniers politiques après un matraquage qui dura deux heures. 18 des prisonniers blessés furent envoyés à l'hôpital. En outre, toutes les affaires personnelles des détenus furent détruites. Suite à cet incident, 78 prisonniers politiques se sont mis en grève de la faim.
    Le 18.9, la police dispersait par la force des parents des prisonniers politiques réunis devant la Prison de Buca. Certains d'entre eux furent blessés.
    Le 21.9, Amnesty International demandait au gouvernement turc d'ordonner l'autopsie du cadavre de Temel Ucar, torturé jusqu'à la mort après l'opération de Sirnak. Le quotidien Özgür Gündem rapporte le récit de témoins oculaires qui affirment que sa langue, ses yeux et ses testicules ont été sectionnés durant l'interrogatoire.
    Le 21.9, le réfugié politique Haydar Beltan, arrêté en janvier 1992 alors qu'il rentrait d'un exil de 12 ans, était relâché après une détention de huit mois. Il était accusé d'avoir commis un meurtre à Mazgirt en 1988 et fut obligé de signer une déclaration sous la contrainte de la torture où il admettait l'accusation. Mais, après une enquête plus en profondeur, il a été démontré qu'en 1988 il se trouvait à Paris et que l'accusation n'avait aucun fondement. Une fois en liberté, Haydar fit savoir qu'il introduirait une demande en justice et exigerait des comptes pour les tortures subies et les huit mois passés en prison injustement.
    Le 22.9, le représentant du HEP, Senanik Öner, qui avait été arrêté en août, déclara après sa mise en liberté qu'il avait été torturé pendant son interrogatoire, qui dura trente jours. Ses bras et son nez étaient contusionnés et son tympan avait été endommagé par la torture.
    Le 23.9, à Istanbul, deux boulangers, Sedat Bahadir, de 18 ans, et Abdurrahim Ugrulu, de 36, furent torturés pendant dix heures en détention pour avoir dit qu'ils n'étaient pas turcs mais kurdes.
    Le 25.9, dans la ville de Genc, la province de Bingöl, 30 personnes furent arrêtées au cours d'une descente de police dans plusieurs maisons. Le même jour, deux paysans étaient arrêtés à Tatvan et trois autres dans la ville de Diyarbakir.

ARRESTATIONS, JUGEMENTS, INTERDICTIONS

    Le 1.9, une manifestation organisée par le SHP, partenaire associé de la coalition gouvernementale, à l'occasion de la Journée Mondiale de la Paix, fut interdite par le gouverneur.
    Le 1.9, la police annonçait l'arrestation de sept militants supposés du Dev-Sol au cours des opérations de ratissage menées à Istanbul au mois d'août.
    Le 1.9, à Izmir, 34 personnes furent arrêtés pour avoir pris part à une manifestation de protestation contre l'opération de Sirnak.
    Le 2.9, à Sivas, la police arrêtait neuf militants présumés du Dev-Sol.
    Le 2.9, à Istanbul, la police arrêtait 32 personnes au cours de la cérémonie d'ouverture de l'Association de Lutte contre le Chômage et la Cherté.
    Le 3.9, quinze personnes arrêtées dix jours auparavant dans le district d'Alapli (province de Zonguldak) pour avoir participé aux séances de formation d'une organisation illégale, étaient remises en liberté.
    Le 3.9, à Istanbul, un tribunal donnait l'ordre d'arrêter huit femmes pour avoir pris part à une manifestation convoquée le 31 août pour protester contre l'opération de Sirnak.
    Le 3.9, à Adana, l'Association pour les Droits et les Libertés de Cukurova fut fermée par le gouverneur pour avoir exercé des activités politiques.
    Le 4.9, le nouveau Syndicat de Tous les Travailleurs de l'Energie (Tüm Enerji Sen) fut interdit par le gouverneur d'Istanbul sous prétexte que les fonctionnaires publics ne peuvent être syndiqués. Par ailleurs, le Ministère des Travaux Publics donna l'ordre d'interdire la syndicalisations des fonctionnaires publics du secteur.
    Le 6.9, les services de sécurité annonçaient l'arrestation de 13 paysans du village d'Acarlar (province d'Hatay) et de 22 personnes dans le district de Kiziltepe (province de Mardin), pour avoir soutenu une organisation illégale.
    Le 6.9, un total de dix hauts représentants de différents syndicats furent mis en accusation à Ankara pour avoir organisé des actes non autorisés dans cette ville en juillet dernier pour protester contre l'interdiction de syndicalisation qui frappe les fonctionnaires publics.
    Le 7.9, dans la ville d'Hekimhan, le Dr Kaya Ünsalan, président local du SHP, fut condamné à 20 mois de prison et à verser une amende de 120.000 LT (20$) pour avoir affiché un poster contre la guerre.
    Le 7.9, Metin Dikme et Yasemin Okuyucu furent amenés devant la CSE d'Istanbul pour avoir participé à des activités du Dev-Sol. Chacun d'eux risque la peine capital en vertu de l'Article 146 du CPT.
    Le 7.9 à Bursa, une manifestation en faveur des droits syndicaux des fonctionnaires publics organisée par cinq syndicats fut interdite par le gouverneur.
    Le 8.9, à Ankara, huit étudiants universitaires furent arrêtés pour avoir créé un bureau dans le but d'aider les nouveaux étudiants avec les formalités d'inscription.
    Le 8.9, à Istanbul, 13 personnes furent arrêtées pour avoir entrepris des actes en faveur du PKK.
    Le 8.9, à Van, cinq Kurdes qui portaient des drapeaux kurdes aux couleurs rouge-jaune-vert furent arrêtés alors qu'ils se dirigeaient à une cérémonie de circoncision.
    Le 9.9, à Istanbul, la police annonçait l'arrestation de cinq personnes appartenant à des organisations illégales.
    Le 9.9, dans les villes d'Elbistan et Afsin, province de Maras, un total de 19 personnes furent arrêtées pour avoir participé aux actions du Dev-Sol.
    Le 9.9, s'ouvrait à la Cour Criminelle N_ 2 d'Adana le procès contre 12 personnes accusées d'avoir mené des actions pour le compte du PKK. Tous les défendeurs, qui risquent la peine capitale, déclarèrent que leurs dépositions avaient été obtenues sous la contrainte de la torture.
    Le 9.9, six représentants syndicalistes furent traduits devant la Cour Pénale N_ 2 d'Istanbul pour avoir pris la parole lors de la Convention des Travailleurs, organisée par le Parti Socialiste en mai de 1992 à Istanbul. Le président du DISK, Kemal Nebioglu, et ses cinq camarades étaient accusés d'avoir enfreint l'interdiction de faire des déclarations politiques qui pèse sur les syndicats.
    Le 10.9, à Bursa, sept membres présumés du Parti du Peuple Révolutionnaire de Turquie (TDHP), furent arrêtés par la police.
    Le 11.9, à Istanbul, la police arrêtait cinq personnes accusées d'exercer des activités illégales. Le même jour, la CSE d'Istanbul ordonnait l'arrestation de deux enfants accusés d'avoir tenté de mettre le feu à un bus maritime.
    Le 13.9, la police annonçait l'arrestation de dix personnes à Bursa, Inegöl et Orhangazi pour avoir pris part aux activités du Dev-Sol.
    Le 13.9, la gendarmerie fit une descente dans le village d'Ördek, province de Bitlis, et y arrêta quatre personnes pour activités séparatistes.
    Le 14.9, trois personnes accusées d'avoir commis un meurtre politique furent amenées devant la Cour Criminelle N_ 1 de Bakirköy à Istanbul. Chacune d'elles risque la peine capitale. Par ailleurs, deux autres personnes seront jugées et risquent d'écoper de la peine de mort pour avoir participé à des actions armées de l'Union des Communistes Révolutionnaires de Turquie (TIKB).
    Le 15.9, à Edirne, la police arrêtait dix personnes au cours d'une opération de ratissage.
    Le 15.9, dans la ville de Söke (province d'Aydin), six militants présumés du Dev-Sol étaient arrêtés.
    Le 16.9, le procureur public d'Ankara introduisait une action en justice contre Dogu Perincek, président du défunt Parti Socialiste pour les critiques adressées au Tribunal Constitutionnel suite à la fermeture de son parti. Accusé d'avoir insulté la justice, Perincek risque une peine de prison allant jusqu'à cinq ans.
    Le 16.9, les forces de sécurité arrêtaient 20 paysans dans les villages du district de Bismil, province de Diyarbakir.
    Le 16.9, à Istanbul, la police annonçait l'arrestation de cinq militants présumés du Dev-Sol.
    Le 17.9, à Adana, 12 militant présumés du PKK furent arrêtés par la police.
    Le 18.9, à Denizli, cinq personnes furent arrêtées et accusées d'avoir pris part aux actions du Dev-Sol.
    Le 18.9, à Gaziantep, huit personnes accusées d'avoir fait de la propagande séparatiste pendant une cérémonie de mariage furent placées en détention par un tribunal.
    Le 19.9, à Istanbul, une soirée de commémoration en l'honneur de l'activiste des droits de l'homme, Mme Didar Sensoy, morte en 1987, fut interdite par le gouverneur. Le même jour, à Diyarbakir, l'Association de la Culture Populaire (HKD) fut fermée pour une période de quinze jours pour avoir occulté dans ses locaux des publications interdites.
    Le 19.9, 18 personnes auraient été arrêtées au cours d'une série d'opérations de ratissage dans la région soumise à l'état d'urgence.
    Le 22.9, cinq membres du HEP furent arrêtés dans la ville d'Ortaklar, province d'Aydin. Pendant ce temps, à Ergani, province de Diyarbakir, la police arrêtait quatre personnes au cours d'une cérémonie de mariage.
    Le 22.9, à Izmir, près d'une centaine de personnes qui participaient à une manifestation de protestation contre la violence dans la Prison de Buca furent dispersées de force par la police et 32 d'entre elles, y compris les représentants de l'IHD furent arrêtées.
    Le 23.9, à Izmir, la police arrêtait 7 militants présumés du PKK.
    Le 24.9, s'ouvrait à la CSE de Diyarbakir le procès contre 171 personnes accusées d'avoir organisé une manifestation non autorisée le 30 juin 1992 à Nusaybin. Chacune d'elles risque une peine de prison de 8 ans.
    Le 25.9, à Adana, la police arrêtait 12 militants présumés du PKK.
    Le 29.9, la police annonçait l'arrestation de 14 militants présumés du Dev-Sol à Istanbul.
    Le 29.9, à Ankara, le procureur public introduisait une action en justice contre 32 représentants de 15 syndicats de fonctionnaires publics. Accusés d'avoir enfreint l'interdiction d'organisation, chacun d'eux risque une peine de prison de trois ans.
    Le 29.9, à Adana, la police fit une descente dans plusieurs cafés dans les quartiers habités par les Kurdes, et arrêta plus de 50 personnes.

ASSASSINATS POLITIQUES EN SEPTEMBRE

    Le 1.9, une bande armée abattait trois paysans kurdes, Sabri Kesen, Ali Dinler et Musa Onay dans le village de Gülmese, province de Mardin. Le même jour, dans le district de Kiziltepe, toujours dans la province de Mardin, un militant présumé du Hezbollah, Murat Basaran, était abattu par des personnes non identifiées.
    Le 2.9, à Izmir, une équipe de police abattait un garçon de 14 ans, Ibrahim Ilhan, alors qu'elle était à la poursuite d'une personne recherchée.
    Le 2.9, un groupe de protecteurs de village, arrêtait un bus qui faisait la liaison entre la ville de Yüksekova et celle de Van et tuait un Kurde de 23 ans, Hasan Alkan.
    Le 3.9, pendant une opération dans la montagne de Cudi, les forces militaires turques bombardaient les villages de Caglayan et Hisar jusqu'à leur destruction. Une femme de 45 ans, Bedi Özdemir fut tuée et deux paysans furent blessés. D'autre part, le Ministre de l'Intérieur, Ismet Sezgin, rapportait également le bombardement par les forces de sécurité des villages de Yogurtcular, Balveren et Dagkonak, dans la province de Sirnak. Accusant la population de ces villages de soutenir le PKK, le ministre ajouta: "Si on entre dans un bain turc, il est impossible de ne pas transpirer!"
    Le 4.9, un commando du Hezbollah tuait un professeur, Ahmet Koyun, à Nusaybin.
    Le 4.9, à Istanbul, Fikri Uzun, de 44 ans, était abattu dans la rue par une équipe de police alors qu'elle poursuivait une autre personne.
    Le 5.9, dans le village de Yagmurdüsen (province d'Agri), un pasteur de 14 ans, Fuat Keskin, fut abattu par une équipe de gendarmerie. Environ 70 des animaux que gardait Keskin furent également tués.
    Le 7.9, la dépouille de Vedat Fidanci, enlevé le 24 août par des inconnus au village de Yolac, province de Diyarbakir, fut retrouvé près du village de Yesilgül. Le médecin légiste certifia qu'il était mort sous la torture. Pendant l'enlèvement de Fidanci, son père et le membres de sa famille, Ahmet et Mehmet Fidanci avaient été assassinés. Sa mère, Mevlude Fidanci, prétend que les meurtriers ont agi pour le compte du Hezbollah.
    Le 7.9, à Cizre, le cadavre du jeune de 15 ans Mesut Öztürk, enlevé deux jours auparavant, fut retrouvé près du village de Sulak. Selon les rapports, Fidanci a été étranglé par ses ravisseurs.
    Le 7.9, à Agri, Reis Adiyaman, de 22 ans, était abattu dans le village de Adimova.
    Le 7.9, dans le village de Cimenli, province d'Hakkari, les gendarmes ouvraient le feu sur un groupe de paysans kurdes qui s'étaient rendus au poste pour introduire une plainte contre le raid qu'avait subi leur village. Trois des paysans ont été blessés.
    Le 11.9, dans la ville de Silvan, province de Diyarbakir, Muzaffer Dogrul, de 23 ans, fut blessé par des tirs provenant d'une voiture occupée par des inconnus.
    Le 14.9, à Adana, la police annonçait que deux jeunes, Erol Poyraz et Ali Sahin, avaient été abattus au cours d'une escarmouche avec les forces de sécurité. Des témoins oculaires ont cependant contredit la version de la police et précisé que les deux jeunes ont été exécutés après avoir été appréhendés par la police alors qu'ils distribuaient des tracts.
    Le 14.6, l'enseignant Sirin Gökdelen fut abattu par le Hezbollah dans la ville de Silvan, province de Diyarbakir.
    Le 16.6, à Nusaybin, Semsettin Aytimur, de 41 ans, fut abattu par des inconnus. Le meurtre fut attribué au Hezbollah.
    Le 16.9, le Hezbollah abattait deux paysans, Sehmuz Kaya et Ali Kaya dans le village d'Haliören, province de Diyarbakir.
    Le 17.9, le Hezbollah abattait Medeni Aslan, de 27 ans, dans la ville de Silvan, province de Diyarbakir, et un directeur de banque de 47 ans, Ahmet Arikan, dans la ville de Kiziltepe, province de Mardin.
    Le 19.9, le Hezbollah assassinait Ercan Buhar, de 21 ans, à Silvan, Halil Güleryüzlü, un travailleur de 35 ans et Selahattin Kinis, de 45 ans, à Batman. De plus, deux personnes furent blessées par le Hezbollah à Silvan.
    Le 21.9, des personnes inconnues abattaient Mehmet Can, de 59 ans, à Nusaybin, Dersim Tanis à Silvan et Mahmut Oguz à Batman.
    Le 22.9, le TIHV rapportait l'assassinat des personnes suivantes par des tireurs inconnus: Eyup Ayas (27 ans) à Viransehir, Halil Aslangiray (24) et Edip Kilinc (32) à Batman, Esref Bebek (28) à Silvan.
    Le 23.9, le TIHV rapportait l'assassinat des personnes suivantes par des tireurs inconnus: le chauffeur Sami Isik à Batman, Dersim Tanis (19) à Silvan, Ibrahim Karaslan (41) à Diyarbakir et Ismet Demirci (43) à Ergani.
    Le 24.9, le TIHV rapportait l'assassinat des personnes suivantes par des tireurs inconnus: Cengiz Demir (22) à Batman, Rauf Kirtay (33) à Silvan et Halil Katikci à Ceylanpinar.
    Le 24.9, à Mersin, une équipe de police tuait le jeune Recep Balta au cours d'un contrôle dans la rue.
    Le 26.9, le TIHV rapportait l'assassinat des personnes suivantes par des tireurs inconnus: Fevzi Demir à Batman, Serif Kanat (35) à Cinar (Diyarbakir), Necdet Aslan (39) à Midyat, Bedir Yildrim à Malazgirt.
    Le 28.9, le cadavre de Fuat Deger, enlevé le 26 septembre fut retrouvé dans le village d'Arikli, province de Mardin.
    Le 29.9, à Istanbul, deux femmes et un homme furent abattus au cours d'une descente de police dans deux maison de deux quartiers différents.
    Le 30.9, à Istanbul, un agent de police tuait Bülent Cakmak, de 24 ans, alors qu'il se trouvait sur son balcon.

PERSECUTION DES MEDIAS

    Le 2.9, le Procureur de la Sûreté de l'Etat d'Ankara introduisait une action en justice contre le poète Adnan Yücel en raison de son livre Les Enfants du Feu et du Soleil. Accusé de propagande séparatiste, il risque une peine de prison de neuf ans.
    Le 2.9, le N° 46 de l'hebdomadaire Yeni Ülke fut confisqué par décision de la Cour de la Sûreté de l'Etat d'Istanbul en raison d'une interview du leader du PKK Öcalan et d'un article de Serhat Bucak sur l'opération de Sirnak.
    Le 2.9, deux correspondants du quotidien Özgür Gündem, Mustafa Cetinkaya et Emine Ince, furent arrêtés alors qu'ils couvraient la cérémonie d'ouverture de l'Association pour la Lutte contre le Chômage et la Cherté.
    Le 8.9, les cérémonies organisées pour commémorer le cinéaste Yilmaz Güney, lauréat à Cannes et mort en exil, furent interdites par le Conseil d'Administration de la Police d'Istanbul.
    Le 8.9, le N° 10 de l'hebdomadaire Mücadele fut confisqué par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
    Le 9.9, le correspondant à Cukurca du journal Özgür Gündem, Saban Parlak, qui avait été arrêté alors qu'il couvrait des incidents survenus à Cukurca le 25 août, fut placé en détention par un tribunal.
    Le 12.9, un poster produit par le Parti Socialiste Uni (SBP) pour le 12e anniversaire de coup d'état du 12 septembre 1980 fut interdit par le gouverneur d'Istanbul.
    Le 14.9, le N°11 de l'hebdomadaire Mücadele et le N° 73 du bimensuel Emegin Bayragi furent confisqués par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
    Le 15.9, le N° 48 de l'hebdomadaire Yeni Ülke fut confisqué pour propagande séparatiste.
    Le 16.9, le N° 4 de la revue bilingue (kurde et turc) Serketin fut confisqué par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
    Le 18.9, les bureaux d'Izmir du quotidien Özgür Gündem et de deux journaux, Özgür Halk et Newroz, furent fouillés par la police. Le même jour, les bureaux de Diyarbakir des deux derniers subirent également une descente de police et quatre personnes y furent arrêtées.
    Le 20.9, les éditions du 19 et du 20 septembre du quotidien Özgür Gündem furent confisquées par la CSE d'Istanbul en raison de la publication de plusieurs articles sur la torture dans la région soumise à l'état d'urgence.
    Le 22.9, le quotidien Özgür Gündem fut confisqué par la CSE d'Istanbul pour avoir publié une déclaration du leader du PKK Öcalan à la mémoire du journaliste assassiné Musa Anter. Par ailleurs, le N_ 23 du mensuel Özgür Halk fut confisqué par la même cour pour propagande séparatiste.
    Le 25.9, le N° 3 du mensuel Iscinin Yolu et le N° 15 du mensuel Odak furent confisqués par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
    Le 26.9, à Gaziantep, Abdullah Sabri Kocaman et Mümtaz Sahin, respectivement rédacteur en chef et journaliste du journal Dogus, furent tous deux condamnés à 3 mois et 15 jours de prison pour avoir critiqué une sentence d'un tribunal.
    Le 28.9, les nouvelles éditions des hebdomadaires Gercek et Mücadele et le bimensuel Emegin Bayragi étaient confisquées par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste et pour avoir fait l'éloge de certaines organisations illégales.
    Le 29.9, la Cour de la Sûreté de l'Etat d'Istanbul ouvrait un procès contre 18 journalistes pour avoir publié dans leurs journaux un texte commun contre l'Offensive du Printemps menée par les forces de sécurité. Nazim Taban (Emegin Bayragi), Seyit Nusret Öztürk (Ekimler), Salih Bal (Medya Günesi), Mehmet Cangi (Devrimci Mücadele), Erdal Cinar (Kurtulus), Haydar Üc (Parti Yolunda), Zekeriya Özdinc (Barikat), Asli Günes (Hedef), Ertugrul Karatas (Yeni Demokrasi), Naile Tuncer (Devrimci Proletarya), Özer Degistirici (Direnis), Süleyman Altun (Özgür Halk), Zeynep Yengil (Haziran), Fatma Karabacak (Newroz), Sadik Gülec (Özgürlük Dünyasi), Fethi Özdemir (Komün) et Garip Töre (Emek) sont accusés de séparatisme et chacun d'eux risque une peine de prison de cinq ans.
    Le 30.9, le N° 50 de l'hebdomadaire Yeni Ülke et le N° 15 du bimensuel Devrimci Proletarya furent confisqués par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste. Le nombre d'éditions confisquées de cet hebdomadaire s'élève donc à 41.

LA REOUVERTURE DU SHP EBRANLE LA COALITION

    La réouverture du Parti Républicain du Peuple (CHP) a placé la coalition DYP-SHP dans une situation critique. La rapide perte pour le Parti Populiste Social Démocrate (SHP) et le Parti Démocratique de Gauche (DSP) de parlementaires et de membres au profit du CHP provoqua un changement radical de l'équilibre politique qui laissa la coalition au pouvoir avec une majorité de trois sièges sur 450 au Parlement.
    Au cours de la première convention du CHP après sa réouverture, le 9 septembre 1992, l'ancien secrétaire, Général Deniz Baykal fut élu président, remportant les deux tiers des votes sur l'autre candidat, Erol Tuncer. Cette large victoire a fait de lui le 4e président du premier parti politique de la République turque, fondé par Atatürk et dirigé ensuite par Ismet Inönü et Bülent Ecevit.
    Erdal Inönü, vice premier ministre et leader du SHP, donna son soutien à Erol Tuncer, candidat qui rendrait possible une fusion entre le CHP et le SHP. Cependant, Baykal, qui avait vainement tenté de déloger Inönü comme leader du SHP, remporta la victoire en affirmant sa position contre la fusion au profit d'une renaissance du CHP.
    Le CHP fut interdit en 1981 par la junte militaire, ainsi que tous les autres partis, et fut à nouveau ouvert récemment après que le gouvernement ait approuvé une loi autorisant le rétablissement de tous les partis fermés par les militaires.
    Après la réouverture du CHP, le mouvement socio-démocrate turc s'est divisé en trois partis.
    Des 450 sièges du Parlement, les trois partis socio-démocrates n'en détiennent que 76. Le SHP en a 52, le CHP, 21 et le DSP 3. Le SHP, malgré sa participation au gouvernement, a perdu 37 parlementaires en un an. En raison de la répression menée contre la population kurde, 18 députés avaient déjà quitté le SHP et avaient rejoint le Parti Travailliste du Peuple (HEP).
    Pour ce qui est des partis de droite, leurs députés au Parlement à la fin du mois d'octobre étaient répartis comme suit:
    Le Parti de la Juste Voie (DYP) 178, le Parti de la Mère Patrie (ANAP) 112, le Parti du Bien-être (RP) 40, le Parti Nationaliste du Travail (MCP) 13, et le Parti pour l'Union et la Paix (BBP) 3.
    Comme les partis politiques fermés sont maintenant autorisés à reprendre leurs activités, la Turquie assiste à l'établissement ou rétablissement d'une multitude de nouvelles formations -39 au total. Selon le Bureau d'Enregistrement des Partis Politiques, 39 nouveaux partis ont été fondés, et 23 d'entre eux ont été fermés depuis le début du rétablissement du système parlementaire en 1983. Des 16 partis ouverts légalement, mais pas nécessairement actifs d'un point de vue politique, seuls le DYP, l'ANAP, le SHP, le RP, le DSP, le MCP, le HEP, le Parti Réformiste Démocratique (IDP) et le Parti Ouvrier (IP) réunissent les qualifications politiques pour participer aux élections.

UN MISSILE AMERICAIN A TUE DE MARINS TURCS

    Le 1 octobre, un porte-avions américain envoyait un missile sur un destroyer turc au cours d'un exercice de l'OTAN dans la Mer Egée, faisant exploser le navire et causant la mort de cinq marins, dont le commandant du navire.
    Les autorités américaines déclarèrent que le porte-avions USS Saratoga avait lancé par accident deux missiles "Sea Sparrow" et avait touché le destroyer turc Muavenet. L'incident s'est produit à 130 kilomètres à l'ouest d'Izmir au cours de l'exercice de l'OTAN "Display Determination '92."
    Cependant, l'incident déclencha un tumulte dans la presse turque. Même si un porte-parole de l'OTAN déclara qu'il était trop tôt pour déterminer s'il fallait déplorer un erreur humaine, on pouvait lire en première page des journaux des titres comme "Stupide Johnny" au Milliyet, "Ce ne peut pas être un accident!" au Sabah, "Les E.U. devraient fournir une explication" au Tercüman, "Le meurtrier Saratoga tue cinq martyrs" au Cumhuriyet.
    Le journal Hürriyet attira l'attention sur le fait qu'il faut enlever quatre verrouillages de sécurité avant de pouvoir lancer un tel missile, et fit remarquer à quel point il était dangereux que les Américains aient les systèmes de leurs armes en position de tir immédiat durant les exercices des alliés.
    L'islamiste Necmeddin Erbakan, leader du RP, demanda que soient contrôlés les antécédents ethniques des responsables de la chambre des missiles du porte-avions américain. "Ils pourraient être d'origine arménienne ou grecque," ajouta-t-il.

INDEXE DE LA 16ème ANNEE DES BULLETINS INFO-TÜRK

    NOVEMBRE 1991, N° 181:

    Une coalition DYP-SHP au pouvoir • Le gouvernement a obtenu le vote de confiance. Va-t-il tenir ses promesses? • Attaques scandaleuses contre deux députés kurdes • Objectifs de la coalition gouvernementale • Ensemble de mesures démocratiques • Quel choix: le dialogue ou la guerre? • Allergie contre les trois couleurs kurdes • Le terrorisme d'état va-t-il continuer? • Fermeture du parti socialiste? • Le supplice sans fin de Besikci • Lourdes sentences contre le Dev-Sol • Procès contre l'IHD • Terrorisme d'état dans l'ère nouvelle • Poursuites post-électorales contre les médias • Le Parlement européen condamne l'Opération anti-kurde

    DECEMBRE 1991, N° 182:

    Agenda 1992 pour la démocratie en Turquie • La terreur d'état au Kurdistan: Tirs de l'Armée sur des civils • D'autres victimes de la terreur en décembre • Accentuation de la pression sur les députés kurdes • Le rapport d'Helsinki Watch sur les décès suspects • Modifications proposées par les juristes • La peine de mort persiste • Pressions contre les médias en décembre • Bastürk, leader du DISK, nous a quitté • Les organisations des droits de l'homme en Turquie

    JANVIER 1992, N° 183:

    Torture d'enfants en Turquie • Démocratisation! Des partis sont interdits; arrestations, tortures et chasses à l'homme se poursuivent • Terrorisme d'état en janvier • Le procès de la journaliste Teztel • D'autres persécutions contre les médias

    FEVRIER 1992, N° 184:

    Un rapport européen sur la Turquie • Les députés turcs ont voté contre les droits des minorités • Restrictions aux droits de l'enfant

    MARS 1992, N° 185:

    Le syndrome du printemps • Assassinat de journalistes kurdes • Violation des droits de l'homme en 100 jours • Le SHP critiqué par les députés kurdes • Dicle et Zana démissionnent du SHP • Le soutien des Etats-Unis à la campagne anti-PKK • Avalanches dans la zone kurde • La police s'attaque aux journalistes • Terrorisme d'état en février • Une chasse à l'homme incessante • Nouvelles confirmations de torture • Rapport américain sur la torture en Turquie • Mort suspecte d'un coordinateur de télévision • Poursuites contre les médias en février • Rétablissement de la citoyenneté turque • Le procès du TBKP à Strasbourg • L'Arménie inquiète par les manœuvres turques • Ouverture d'Ankara à l'Asie centrale

    AVRIL 1992, N° 186:

    Carnage au Kurdistan • Un rapport du SHP contredit le gouvernement • Bombardement turc des villages kurdes • Soutien américain aux opérations turques • Collaboration entre la police et le Hezbollah • L'état d'urgence prolongé • Plus de soutien au gouvernement • Les députés kurdes démissionnent du SHP • Discrimination envers les prisonniers kurdes • Les innocentes demandes de Kurdes • Les journaux kurdes obligés de fermer • Un journaliste tué par les militaires • Tension germano-turque après le Newroz • Terrorisme d'état en mars • Soutien du gouvernement à un parti fasciste • Poursuites contre les médias en mars • Désastre dans une mine de charbon • Terreur policière à l'université Bosphore • Tremblement de terre à Erzincan • Le week-end turco-kurde à Bruxelles

    MAI 1992, N° 187:

    Deux rapports du Parlement européen relatifs à la Turquie

    JUIN 1992, N° 188:

    Le 6e mois de "démocratisation" • Les Loups Gris sont arrivés au pouvoir en Azerbaidjan • Attaques aériennes dans le Kurdistan • 22 députés kurdes risquent la peine capitale • 290 intellectuels poursuivis en raison d'une pétition auprès de l'ONU • Un journaliste kurde assassiné • Besikci condamné à payer une amende de 130.000$ • L'enseigne de l'Institut kurde enlevée par la police • Un journaliste emprisonné pour avoir critiqué l'armée • Les célébrations du 1er mai et les grèves sont toujours interdites • Des tests de virginité poussèrent deux filles au suicide • Deux mois du terrorisme d'état • Deux mois de poursuites contre les médias • Le Parlement européen condamne les attaques turques dans le Kurdistan • Le rapport d'Amnesty International • Mandela rejeta le prix de la paix Atatürk

    JUILLET-AOUT 1992, N° 189-190:

    Sombre panorama pour les droits de l'homme • Assassinats de journalistes • Les activistes des droits de l'homme déçus • Prolongement de l'état d'urgence • Özal opposa son veto à la réforme judiciaire • Proscription du parti socialiste • Assassinats d'activistes des droits de l'homme • Les forces de sécurité responsable du bain de sang du Newroz • Arrestations et tortures • Perquisitions dans les locaux de l'IHD • Terreur d'état en juin et juillet • Pressions sur les médias en juin et juillet

    SEPTEMBRE 1992, N°191:

    Sirnak ruinée par l'Etat • Assassinat d'un journaliste kurde de 75 ans • Suspension d'une grève • Suspension des réformes judiciaires • Le président de la Cour de cassation favorise le terrorisme d'état • Le HEP jugé par la Cour Constitutionnelle • La Turquie accusée de torture • Des médecins complices de la torture • Terrorisme d'état en août • Pas de progrès dans les relations Turquie-CE • La Turquie attaque le Parlement européen • Le Conseil de l'Europe critique la Turquie • Les parlementaires condamnent la Turquie • Les généraux turcs en Asie centrale • Coopération entre la Turquie et les Nazis • Persécution des médias en août • Réactions contre les assassinats

    OCTOBRE 1992, N° 192:

    La complicité Peshmergas-Armée turque: Trahison... Anéantissement... • Le gouvernement a choisi la solution militaire • Congrès du HEP pour un dialogue avec le PKK • 12 délégués du HEP arrêtés • Extension de la terreur anti-kurde • Le Gladio turc ouvrit ses portes • Tortures, Arrestations, Procès, Interdictions en Septembre • Assassinats politiques • La persécution des médias • La réouverture du SHP ébranle la coalition • Un missile américain a tué des marins turcs