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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul
 
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22e Année - N°242

Octobre/October 1998

 
 

POLITICS/POLITIQUE

Hystérie collective de guerre en Turquie

 
 La Turquie se trouve depuis deux semaines dans une hystérie collective de guerre déclenchée et orchestrée par les militaires. Cette fois-ci la cible est la Syrie qui est accusée de servir de sanctuaire au PKK. Lors d'une réunion avec des hommes d'affaires à Istanbul, le Premier ministre Mesut Yilmaz a réitéré la menace "d'aller jusqu'au bout" pour obtenir la soumission totale de la Syrie aux exigences de l'Armée turque.
 Alors que tout le monde y compris les dirigeants turcs savait depuis près de quinze ans qu'Ocalan se trouve en Syrie, le général Atilla Ates, commandant des forces terrestres de l'armée turque, a tout à coup lancé la campagne belliqueuse contre ce pays voisin le 15 septembre dernier déclarant que Damas "devrait savoir que notre patience a des limites".
 Le 30 septembre, le Conseil de Sécurité nationale (MGK), la plus haute instance du pays dominée par les militaires, a ordonné aux dirigeants politiques de prendre une série de mesures économiques, politiques et militaires contre la Syrie. À l'issue de la réunion du MGK, le général Kivrikoglu, le nouveau chef d'état-major des armées turques, a fait savoir publiquement que "la Turquie est en état de guerre non déclarée avec la Syrie".
 Pourquoi cette frénésie inattendue?
 Tout d'abord, à l'approche des élections législatives anticipées, prévues pour le 18 avril 1999, les sondages d'opinion démontrent que le parti pro-kurde HADEP sortira vainqueur dans le Kurdistan turc et le parti islamiste FP dans le reste du pays. Car les partis traditionnels dont la corruption et l'impliquation dans les affaires mafieuses se sont révélées l'une après l'autre n'ont à présent aucune crédibilité. Considérant très difficile de reporter les élections à une date ultérieure et d'interdire deux partis politiques contestataires juste à la veille des élections, les militaires cherchaient depuis long temps un prétexte pour dévier l'attention de l'opinion publique à une crise internationale et forcer ainsi tous les partis traditionnels à réunir contre le HADEP et le FP.
 Secundo, les militaires et leurs alliés n'étaient pas du tout contents de l'accord de deux leaders kurdes irakiens pour créer un état fédératif kurde au sud de la Turquie. Bien que Barzani et Talabani se soient déclarés contre la présence du PKK dans le Kurdistan irakien, les militaires turcs savent parfaitement que le PKK, avec sa base militante et son programme à long terme, pourra s'implanter facilement dans un Kurdistan fédératif et obliger ainsi les Kurdes irakiens de se réunir autour de ses projets régionaux.
 De plus, le PKK avait récemment gagné des points sur le plan international depuis le 1er septembre en déclarant une trêve unilatérale. La réunion du parlement kurde en exil dans le parlement italien à Rome en fin septembre était une autre preuve de la reconnaissance étendue du mouvement national kurde de Turquie par les pays occidentaux.
 Tertio, la Syrie avait réussi de réunir tous les pays arabes contre les projets gigantesques turcs comme GAP qui mettent la Turquie dans une position de pouvoir priver les pays arabes des eaux de l'Euphrate et du Tigre et les condamner ainsi à une soumission totale.
 Ce qui est le plus important, les militaires croyaient qu'en cas d'une opération militaire contre la Syrie, ils pourront obtenir le soutien inconditionnel d'Israël et, par l'intermédiaire de ce dernier, la compréhension des Etats-Unis. En effet, les militaires turcs recevaient depuis long temps des renseignements très précieux d'Israël concernant la guérilla kurde et ses alliés.
 Et finalement, furieux contre les critiques occidentales concernant le respect des droits de l'homme, les militaires cherchaient des occasions pour dire que le pays se trouve dans un état d'urgence et le respect de droits de l'homme pourrait, même selon la Convention européenne, être suspendu tant que cet état d'exception se poursuive.
 Après les mises en gardes de nombreux dirigeants militaires et civils turcs contre la Syrie, le président turc Suleyman Demirel, a déclaré dans un discours prononcé le jeudi 1 octobre 1998, à l'occasion de la rentrée parlementaire: "Je déclare à la communauté internationale que nous nous réservons le droit de riposter face à la Syrie, qui ne renonce pas à son attitude envers la Turquie, en dépit de nos démarches pacifiques et de nos mises en garde répétées".
 Après cette déclaration belliqueuse, tous les partis politiques, télévisions et les journaux quotidiens se sont mobilisés pour instiguer la population du pays à la haine contre la Syrie.
 Quand tous les pays arabes et musulmans, qui sont déjà en colère à cause de la coopération militaire de la Turquie avec Israël, se réunissent contre les menaces d'Ankara et se déclarent solidaires avec la Syrie, la campagne d'hostilité a cette fois-ci été orientée contre tout le monde arabe en répétant sans cesse tous les stéréotypes anti-arabes.
 Depuis le lancement de la campagne anti-islamiste par les militaires, le terrain était assez fertile pour un tel déchaînement raciste. Les idéologues kémalistes martelaient depuis des mois que le parti du bien-être (RP), interdit, et son successeur, le parti de la vertu (FP), ne représenteraient que l'Islam arabe. Ils développaient l'argument que l'Islam turc serait supérieur à l'Islam arabe et que le 21e siècle devrait être non seulement le siècle turc mais également le siècle turco-islamique!
 Le parlement turc a quant à lui averti la Syrie qu'elle subirait les "conséquences" du soutien qu'elle fournit au PKK, dans une déclaration commune signée par tous les chefs des partis représentés à l'Assemblée nationale, y compris le FP islamiste menacé toujours d'interdiction!
 Toutefois, quand la position critique vi-à-vis des menaces turques est partagée également par des pays non-arabes et non-musulmanes, le gouvernement turc a dû ralentir la mise en route de la machine de guerre et a décidé le 7 octobre d'accorder un délai de 45 jours à la Syrie pour lui livrer le chef du PKK Ocalan et mettre un terme au soutien fourni à cette organisation. Dans la décision gouvernementale il est également prévu de lancer une campagne pour expliquer à la communauté internationale le soutien logistique et militaire fourni par Damas au PKK..
 Sans aucun doute, pendant cette campagne, les missions diplomatiques, les organisations et les journalistes orchestrés par les militaires utiliseront tous les moyens pour amplifier les accusations gratuites non seulement contre la Syrie, mais également contre les autres voisins "ennemis" comme l'Iraq, l'Iran, la Grèce, Chypre, l'Arménie, la Russie et la Bulgarie, sans oublier l'Italie et la Belgique qui sont accusés de tolérer les activités "subversives" des opposants du régime d'Ankara sur leur sol.
 Ainsi ils tenteront pour l'énième fois de justifier les violations des droits de l'homme comme documentés abondamment dans les autres articles de notre bulletin.

Le maire d'Istanbul démissionne de son parti

 Recep Tayyip Erdogan, le maire islamiste d'Istanbul condamné à dix mois de prison qui ont mis fin à sa carrière politique, a démissionné lundi de son parti de la Vertu (Fazilet), a-t-on appris auprès de ce parti.
 La démission de M. Erdogan était attendue, car selon les lois turques, tout homme politique qui voit sa peine de prison confirmée par la Cour de cassation doit abandonner la vie politique.
 La Cour de cassation a confirmé le 23 septembre la condamnation prononcée à l'encontre de M. Erdogan, 44 ans. Il devra aller en prison, sera déchu de son mandat de maire et ne pourra plus se présenter à des élections.
 M. Erdogan avait été condamné le 21 avril par la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) de Diyarbakir (sud-est) pour des propos "visant à la provocation raciale ou religieuse".
 Dans un discours prononcé en décembre 1997, M. Erdogan avait présenté les mosquées comme "les casernes" de son Parti islamiste de la Prospérité (Refah), aujourd'hui dissous pour "activités contraires à la laïcité de l'Etat".
 "Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les croyants nos soldats", avait-il dit, citant un poète turc du début du siècle, et déclenchant un tollé en Turquie.
 M. Erdogan, qui a rallié le Fazilet créé en décembre, un mois avant la dissolution du Refah, n'a pas encore commencé à purger sa peine, bénéficiant d'un sursis de quatre mois comme l'autorise la loi turque. (AFP, le 26 octobre 1998)

 

ARMED FORCES/FORCES ARMEES

An army, fighting against its own peoples

 
 The following is an analysis on the Turkish Army, published by Press Agency Ozgurluk on October 10,1998:
 Our country is a neo-colonial country, depending on imperialism. The army plays a decisive role in the repression system in our country, built by the collaborators of imperialism. The imperialists and their collaborators cannot use this army, with its very high costs, without any reason.
 The army represents a guarantee for their repression systems. It protects the repression system by attacking the people and the revolutionaries under conditions of an increasing revolutionary struggle.
 When the crisis of the oligarchy deepened and the institutions of the regime and the government became insufficient to repress the voice of the people, the army openly intervened and the generals themselves became the executors of fascist policy. The juntas represent the most visible form of these interventions. Together with the institutionalisation of overt fascism after September 12, there has been a "junta" in our country without any interruption. As can be seen, the existence of the bourgeois parties, parliament and governments, as well as elections, cannot change this reality. During all the phases, the army has been the real leading force of the state. With the overt intervention of the army after Susurluk on all levels, from politics to economy, the reality that the real decision mechanism in our country is essentially the army-MIT, has become clear to all, without any debate. On the one hand, the MGK attacks the people, committing massacres, on the other it tries to build trust among the people by means of manoeuvres.
 The officers of the National Security Council are not chosen at random. This reality is known to all. They are the grandchildren of Hitler and Mussolini, selected and trained in the headquarters of the CIA, the Pentagon and NATO. Looking at the career of the generals, appointed to new posts, this is clearly visible to all.
 It's the MGK, the army, which is mainly responsible for the attacks, the massacres, in the country, the "intimidation operations" and all the anti-democratic and fascist methods, applied against all segments of the population.
 Certainly, the leadership of the country in the hands of the MGK is nothing new. But this is now more clearly than ever. Neither parliament, nor the system parties are able to even function as a show-case.
 The Yilmaz-government is obliged to just follow the orders of the MGK and carry out the attack policies against the people. This is the condition for being able to come into government, and to stay there. >From the economy to the politics of the country, even to education, in all the areas the MGK has its hands in it. Beginning with parliament to the police, from MIT to the civilian fascists, the MGK pulls the  strings. The state is the MGK and the army. This army is an army of enemies of the people.
 It's a fascist army, occupying our lands in the name of imperialism and the oligarchy, ruling the peoples of Turkey, carrying out coups and transforming our country into a dungeon. It acts are directed by the imperialists and its existence is based on keeping down the struggle of the people, according to the wishes of the imperialists.
 Nothing remains of national honour. Who is it that has been carrying out massacres against the Kurdish people for decades, who is it that carries out mass torture, that rapes our young girls?  Who is it that burns down our villages, tears down our houses, put thousands of people, young and old, on the run?  Who is it that cuts of the ears and the heads of fallen guerrillas to build a collection?  Tied to whom are the special teams, the Special Murder Units, the raping village guard herds, involved in theft and smuggle?  On whose orders does the JITEM act, murdering thousands of our people, kidnapping them, making them disappear, who is its chef?  What was revealed through Susurluk was not something out of control of the state, it was no filth which was just created by two or three people. The army and the MGK are deeply involved in this Susurluk. The attempts to present Susurluk as a case of some individual policemen, some soldiers and some fascist murderers, remained without success.
 Neither the presented "victims", nor the mitigating reports are sufficient o masque the murderous face of the army, the people's enemy. It's the army's goal to cover up the reality of Susurluk and to bring the system's institutions to a point where they can remain stable in the fight against the people. Entire pages of the press were filled with messages like "The army has renewed itself", "The army has grown stronger", and "The army has taken control". Especially with messages like "The army is prepared for defending the country" it is tried to make people forget the reality of the massacres which have been carried out. By portraying the special units, trained for bloody murders, as "our heroic soldiers", and by calling the US-weapons which have been stocked for 15-20 years, and never used, as the "latest miracles of technology", it is suggested that those who fight against the army have "no chance". The people are being threatened with messages like "do not participate in the ranks of the revolutionaries", "don't fight us", and "we kill and bomb with our rockets, our planes, our special forces". The system, with all its institutions, has lost its credibility in the eyes of the people. To restore this trust, and to bind the people again to the system, the most "trustworthy" organisation is used: the army. But the army is at least as much in decay as the other system institutions. However, it's the least unmasked.
 The MGK was eager to keep the army out of the Susurluk scandal. But this is not to say that the army is not involved. It is mixed up completely in the activities of the contra-guerrilla and in the dealings of the gangs and the Mafia. Without the army knowing, it's impossible for any Mafia organisation, any gang or contra-guerrilla force, to fulfil its function. It's the army itself which gives the orders and which leads.
 While those who acted without permission, or who had got out of control, were liquidated immediately, the name of Veli Kuecuek showed up several times in the discussions about Susurluk, but it was always  tried to conceal it. The Soylemezler Gang, Cengiz Ersever and Cem Ersever are just a few examples for this.
 Starting with the petty officers and the corporals, all are involved in the contra-guerrilla, the Mafia and the gang business. The danger of the Sharia, constantly put on the agenda, only serves to cover up the real face of the army and to create a mass basis for the policy of the MGK.
 The main responsibles for all the fascist practices, the attacks and the massacres, are the MGK and the army. Their statements only consist of lies and demagogy like "We're not involved in politics", "We fulfil are tasks and carry our responsibilities within the framework of the Constitution" and "We are the guarantee for a democratic and social state".
 To expect a solution, or aid, from the army, especially after Susurluk, where all the filth of the state and its army became public, and after it continued its massacres and fascist acts, is either an act of blindness, or it is a conscious choice. The efforts to relieve the MGK and the army, in co-operation with all the institutions if the system, are not in vain. This effort is basically an effort to relive the state. But this will not be that easy. Because Susurluk is in the consciousness of the people in all its clarity. It will not be easy, because there is the Party-Front. And it will be impossible to remove Susurluk from the consciousness of the people.
 The Army also stretches its hands across the borders
 One point, specially mentioned by the military responsibles, is the fact that the army has "gathered experience" in the guerrilla war and Kurdistan and that these experiences have been shared with the neighbouring countries. According to their numbers, the army has shared these experiences with 19 different countries, large countries on the Balkan and the Caucasus. Whenever the revolutionary struggle develops, the anti-revolutionary front will draw its lessons from this as well. War is instructive for both sides in the struggle. This is a never changing law of war. While the guerrilla develops in the struggle and perfects itself, the army recognises its shortcomings and takes measures.
 The creation of the Special Forces Command (Special War Department), Command Training Centres, Special Tasks Units, contra-guerrilla teams et cetera, are tactics taken from imperialism, adapted to the internal warfare, products of the orientation phase. The characteristic, uniting these kind of organisations, is that they are preparations for a relentless war against the people, applying massacres, the burning down of villages, torture, et cetera.
 These units, equipped with a fascist ideology and enemies of the people, are - since the 90's especially in Kurdistan- used to fight against the people. The statements of the army that they "have won control" means as much as organising the contra-guerrilla units, consisting of fascist and traitors, it means the burning down of villages, oppressing the people, carrying out massacres and torture, organising the para-military in the name of protection, and alike. Yes, they have created a herd of murderers and torturers.
 And now the army is sharing its experiences from the guerrilla war with other countries. So these other countries will get to know the "massacre methods", seen as "successful" in Turkey, as well, applying them against their own peoples. And the "successful" methods of torture will be applied against other people as well in the war against the peoples of the world.
 The oligarchy's army, in every way dependent on imperialism and under its command, as well as the armies of other countries, were ordered by imperialism to organise training courses. Oligarchy wants these countries, depending on imperialism to some degree or another, to learn about the methods of war against the people as well. Because US-imperialism, describing the 21st. century as the "century of the uprisings", is taking preparations to keep down the developing struggles of the revolution. The training, given by the oligarchy to the other armies, is part of these preparations as well. The fact that it are primarily the countries of the Balkan and the Caucasus who receive military training can be explained with this as well. These countries have gone to the transformation of socialism to capitalism in a short period. Because capitalism brought with it an increase of injustice and poverty through the redistribution of income, the yearning for socialism in these countries created a revolutionary potential. Imperialism considers it necessary to prepare the collaborating armies for revolutionary developments in these countries. Because the fascist army acts totally according to the will of the ruling powers, new crimes are committed against the people every day. The animosity of the army against the people has also crossed our borders, it even acts towards the others countries as the wise teacher. The army of the oligarchy continues its war against the people in this developing phase, as it did in the past. This army, which carried out annihilation attacks against a people, first in 1925, and then in 1938, has a history of massacres. From 1945, this army was organised to defend the interests of imperialism and its local collaborators. Also in the following phases, it was frequently called to the war stage as a guarantee of the system against the development of the revolutionary and national movement, carrying out all kinds of oppression against the peoples of Turkey. The peoples of Turkey know the fascist army, which transformed the soil of our land into a blood bath, responsible for slaughtering thousands of people, very well.
 A fascist center in the Army: EDOK
 The Training and Doctrine Command (EDOK) was set up on the wishes of imperialism, taking the US-army as an example. Its tasks are to maintain the relations of the army with the press, to develop strategies for the future, and to prepare and apply fascist ideological training programs for the military academies. According to EDOK, the wars of the future will be "ideological wars", waged against "dividers, religious and revolutionary rebels" and the army will have to be prepared accordingly. The "dividers", mentioned in the EDOK statements, are the anti-imperialist national organisations. Because it was considered that the "religious organisations" are quite effective lately, especially in the Middle East, they are seen as a potential threat. The "revolutionary rebels", for the first time openly mentioned by the army, are the people's liberation fighters so to say. This force is essentially the only one which worries them. All its plans are made to oppress the struggle of the people. Starting from the weaponry to the training, all is designed according to the people's struggle. While they have been speaking of the "communist threat" for years, the organising and the struggle of the people frightens them, and the state was restructured against the class struggle. The burning down of villages, the torture, massacres and coups, committed by the army, openly show that it is the people are the primary target of the oligarchy's army. This situation has not changed. *  The fusion of the army and the monopoly bourgeoisie  MGK HOLDING: OYAK  In 1997, the Army Aid Organisation (OYAK), active in many fields, from trade to banking, from insurance, food, to construction, made a profit of some 500 million dollar at a turnover of some 5 billion dollar. These figures show that the army also presents a significant power in the country's economy, besides the political life. Be it in political life, or in the economy, the people have clearly seen who benefits from the active role of the army, in the name of imperialism and its collaborators, after the Susurluk incident. It became apparent that the fascist army, always called the "nation's favourite", is a force which protects the interests of imperialism and its collaborators. >From 1950 onwards, it was started to reorganise all the state institutions, parallel to the neo-colonial relations, brought forward by imperialism. It was of the greatest necessity to model the army in a fascist manner. Therefore the members of the army, given a racist fascist training, liquidating the "left" and "democratic" officers, were given economic benefits, uniting them with the monopolies. The army was bribed to serve imperialism with a program called "Improvement of the army's economical situation". In this way, they wanted to achieve the total fusion of the army cadres with the system. Therefore several economical institutions, with different names, were founded. OYAK was the most important and the biggest of these. "By fusing the army with national-international monopolies, their common interests could be served, and by integrating the army in all the segments of the system, it was achieved that it would defend the system because of its own class interests. The foundations and OYAK play an important role in fusing the army with the national-international monopolies". (Hakliyiz Kazanacagiz - "We are right, we will win", p. 466, volume I) With the fascist juntas of March 12 and September 12, the army increased its strength on the economical level. By using the possibilities, created by the state, OYAK expended daily, especially after the privatisations, realised lately. From its foundation, OYAK was exempted from paying taxes, social contributions and duties. However, the holding of the generals, not satisfied with their piece of the cake, has now, after the recent privatisations, won a major influence on some 30 companies and organisations. One of the most striking examples of the fusion between the army and the monopolies can be seen in the cement sector. OYAK, after the Sabanci Holding - which has the greatest share in the cement production of Turkey -, takes the second place. Similar developments could be seen in other army investments, from finance to the food industry, from construction to the car trade. It has to be emphasised that it is the USA that is the force behind these developments. The OYAK project is in fact an invention by the USA. The other side of the medal is that the army has been given a primary task. In the name of imperialism and its collaborators, it has to keep down the developing revolutionary people's opposition and the armed struggle. So the army, primarily the USA, looked for the interests of imperialism, the World Bank, the IMF, the collaborators of imperialism like the Koc's, the Sabanci's and Eczacibasilar's, and of course their own. They were to present the millions of oppressed and exploited, the working people and its defenders, as the "internal enemy", using all kinds of demagogies and lies, and they were going to get rid of this "internal enemy", "saving" the exploitative system of the MGK-TUESIAD state. The Susurluk state and the army know no laws, no rules, while carrying out this task of "saving" and "protecting". If needed for the security of a handful of exploiters and tyrants, the army is prepared to carry out coups, to murder the children of the people, to torture them and to make them disappear. This is the role the army has been given by imperialism.
 Nowadays the army has become a decisive force, as well in economical, as in political life. All this on behalf of imperialism and its collaborators. Therefore the Susurluk state equals the MGK, and the MGK equals the Susurluk state.

 

Nette augementation du budget de la Défense en 1999

 
 La Turquie va consacrer 8,95 milliards de dollars à sa défense en 1999, soit une hausse de 1,2 milliard par rapport au budget de cette année, a annoncé le ministère des Finances dans un communiqué.
 Le ministre des Finances Zekeriya Temizel avait indiqué, lors d'une conférence de presse, que le budget total de la Turquie pour 1999 s'élève à 23,57 mille milliards de livres turques (84,18 milliards de dollars).
 Selon le communiqué du ministère publié, la part du lion dans ce budget revient au ministère de la Défense qui dépasse, pour la première fois depuis plusieurs années, la barre des 10% avec 10,6% du total. L'éducation arrive en deuxième position avec 7,55 milliards de dollars. (AFP, le 18 octobre 1998)

 

STATE TERRORISME/TERREUR DE L'ETAT

La police turque arrête 13 militants de Greenpeace

 
 La police turque a arrêté 13 militants de l'organisation écologiste Greenpeace qui protestaient contre la crémation de déchets industriels dans la ville d'Izmit (ouest), ont rapporté des témoins.
 Les militants, tous turcs, ont été arrêtés alors qu'ils bloquaient l'entrée de la chambre de commerce d'Izmit où des responsables locaux rencontraient des industriels.
 Un porte-parole de Greenpeace, Polga Temuge, a affirmé que les firmes produisant du papier, des engrais et des produits chimiques dans la région d'Izmit réclamaient des aides publiques pour construire des centres d'élimination des déchets.
 "Greenpeace réclame de son côté qu'ils arrêtent de produire des déchets dangereux en adoptant des technologies plus propres", a affirmé M. Temuge. (AFP, 7 octobre 1998)

 

Across Turkey, Muslims march to protest head scarf ban

 
 Thousands of Muslims demonstrators joined hands and marched Sunday throughout Turkey to protest a ban on Islamic-style head scarves in schools and public offices. Police shot and killed one person in an argument over a traffic jam caused by the protests.
 The Anatolia news agency said the shooting took place in the eastern city of Elazig, when a group of soccer fans on their way to a match got stuck in a traffic jam caused by the demonstration. It said police opened fire, killing a 25-year-old soccer fan and wounding two others.
 The marches in Istanbul, Ankara, Izmir and at least eight smaller towns and cities were the largest demonstration against the ban since universities last month refused to register women who failed to submit ID photographs with bare heads.
 Protesters, mostly women in scarves or black Islamic chadors, carried banners reading ``We Want Our Right To Education Back,'' and ``Respect Belief, Free Thought.''
 Since chanting anti-secular slogans in Istanbul is illegal, demonstrators there clapped or blew on whistles instead.
 The government had declared the nationwide protest illegal and Deputy Premier Bulent Ecevit told NTV television it was an ``uprising'' by people hiding behind young girls. Several hundred people were reported detained nationwide for taking part in the demonstrations.
 The ban on head scarves is enforced at the urging of the military, the guardian of Turkey's secular regime. The military regards scarves as a political statement and radical Islam as a threat to Turkey's secular system. (AP, October 11, 1998)

 

Torturers of teenagers to be tried again

 
 The Turkish high court on Tuesday overturned an earlier court's acquittal of 10 policemen accused of torturing 12 teenagers suspected of membership in an illegal leftist group three years ago.
 "According to medical reports, it has been clearly understood that the suspects have been tortured during their interrogation under police custody," the high court said in a statement.
 The statement said the suspects had apparently undergone sexual assault, torture with electrical devices, beating and other forms of torture in the case in western Turkey.
 Under the high court's decision, the 10 policemen will be retried in the town of Manisa where the incident happened.
 The issue caused a public uproar in Turkey when the 12 youngsters said after their interrogation in early 1996 that they had been severely tortured under police custody.
 Despite medical reports supporting the teenagers' statements, a Manisa court in April acquitted the 10 policemen, triggering a fresh wave of public outrage throughout the country.
 In the new trial, the policemen will face prison terms of up to 12 years if found guilty. The 12 youngsters, aged between 15 and 18 at the time, were arrested in Manisa in January 1996 on charges that they were members of the illegal leftist group, the Turkish Revolutionary People's Party and Front. (AFP, October 13, 1998)

 

Le bilan des violations des droits de l'homme en septembre

 
 L'association des droits de l'homme de Turquie (IHD) a, le 12 octobre, rendu public le bilan des violations perpétrées en septembre en Turquie.
 Ce bilan se présente comme suit :
 Meurtres politiques par des auteurs non identifiés: 9
 Nombre de personnes placées en garde-à-vue: 1.357
 Nombre de journalistes blessés: 1
 Nombre de personnes déclarant à l'IHD d'avoir été torturées: 29
 Nombre de quotidiens ou revues saisis par les Cours de Sûreté de l'État: 26
 Par ailleurs, la police a effectué des raids contre des locaux de 12 partis politiques ou centres culturels arrêtant et plaçant en garde-à-vue 22 de leurs membres. (CILDEKT, 16 october 1998)

 

14 students injured in university clash

 
 Rival groups clashed on the Istanbul Technical University (ITU) grounds over a ban on headscarves, leaving 14 students injured, including three seriously, police reported. Police said the extreme leftist and Islamist students fought one another with fists and sticks at the suburban Ayazaga ITU campus after the leftist students tried to put up wall posters that angered the Islamist students.
 The posters had the words "What will the headscarves cover?" Turkey's universities have become the centers of heated controversy over headscarves since authorities banned the wearing of them on campuses by women students. The country's secular elite and political left view the wearing of headscarves at universities as a sign of Islamic fundamentalism. Islamist groups have staged angry demonstrations throughout Turkey to protest the ban. Islamist groups say wearing of headscarves is a symbol of chastity and religious purity. (Turkish Daily News, October 17, 1998)

 

Manifestations "Mères du samedi": plus de 600 interpellations

 
 Plus de 600 personnes ont été placées en garde à vue samedi à Istanbul et Izmir (ouest) par les forces de l'ordre, qui ont dispersé des manifestations en faveur de personnes disparues lors d'interrogatoires policiers, a rapporté l'agence Anatolie.
 Auparavant, la chaine de télévision NTV avait annoncé l'interpellation de plus d'une centaine de personnes au cours de ces manifestations, les plus importantes de ces derniers mois.
 Une première manifestation a eu lieu à Istanbul. Surnommé "les mères du samedi", un groupe de familles de Kurdes ou de militants d'extrême-gauche, qui affirment n'avoir plus revu leur proches après leur interpellation par la police, s'était rassemblé devant le lycée francophone Galatasaray (partie européenne).
 Les forces de l'ordre sont intervenues à coups de matraque et ont placé en garde à vue près de 600 manifestants qui refusaient de se disperser, selon NTV et Anatolie. Deux manifestants et un journaliste du quotidien pro-kurde Ulkede Gundem ont été légèrement blessés lors d'échauffourées.
 La plupart des personnes interpellées sont des membres de la commission des femmes du parti pro-kurde de la Démocratie du Peuple (Hadep), toujours selon ces sources.
 Une manifestation similaire a eu lieu à Izmir, où 23 militants de la "Plateforme pour les Droits et Libertés", ont été interpellés par la police sur l'une des places de cette troisième plus importante ville de Turquie, selon Anatolie.
 "Les mères du samedi", qui se rassemblent chaque samedi devant le lycée Galatasaray, réclament que l'Etat turc retrouve leurs proches interpellés ces dernières années en raison de leurs opinions politiques. Leur mouvement est suivi dans plusieurs autres villes du pays.
 Plusieurs membres du Hadep ont été condamnés par des tribunaux turcs pour liens présumés avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), qui mène une rébellion armée dans le sud-est de la Turquie depuis 1984.
 Le Hadep a obtenu quelque 4,5% des voix lors des dernières élections législatives en Turquie en décembre 1995, mais n'est pas représenté au Parlement turc faute d'avoir franchi la barre des 10% des voix. (AFP, 17 octobre 1998)

 

Dix-sept manifestants placés en garde à vue

 
 Dix-sept personnes, dont 12 femmes, ont été placées en garde à vue à Istanbul par la police qui a dispersé par la force une manifestation en faveur de personnes disparues lors d'interrogatoires policiers, a rapporté l'agence Anatolie.
 Surnommé "les mères du samedi", un groupe de familles de Kurdes et de militants d'extrême-gauche qui affirment n'avoir plus revu leur proches après leur interpellation par la police, avait commencé à se rassembler devant le lycée francophone Galatasaray, dans la partie européenne d'Istanbul.
 La police a sommé les manifestants de se disperser, mais le groupe a refusé. Les forces de l'ordre sont alors intervenues et ont placé 17 manifestants en garde à vue, dont 12 femmes. Parmi ces personnes, figureraient également des ressortissants allemands, selon Anatolie.
 "Les mères du samedi", qui se rassemblent chaque samedi devant le lycée Galatasaray, réclament que l'Etat turc retrouve leurs proches interpellés ces dernières années en raison de leurs opinions politiques. (AFP, le 24 octobre 1998)

Turkish prison hostage protests end peacefully

 Protests by Kurdish and far-left prisoners at seven jails across Turkey ended peacefully early on Saturday as dozens of guards taken hostage were released, state-run Anatolian news agency said.
 It said the prisoners, protesting against plans to move inmates to smaller cells, released 34 guards held since late on Friday at Istanbul's Umraniye jail after mediation by lawyers. Other similar incidents at other jails ended shortly afterwards.
 "Of course the cell system cannot be accepted in Turkey where torture is dominant. Even though the government calls them private rooms, they are for torturing people more comfortably," Human Rights Association spokesman Esen Demir told Reuters.
 Rights workers say the planned switch from dormitories holding up to 60 people to cells with just one or two inmates would make it easier for them to be taken away and tortured.
 Widespread human rights abuses were one of the reaons cited by the European Union for excluding Turkey from a list of potential new member states late last year.
 Five Kurdish rebels prisoners died and five were seriously injured when they set themselves on fire earlier on Friday in a show of loyalty to their leader, a prison official said.
 The rebels, held in a number of prisons, were demonstrating their support for Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Ocalan, banned from neighbouring Syria under a recent Turkish-Syrian agreement.
 The surviving rebels were taken to hospital for treatment, the prison official said. The Kurdish news agency DEM said Ocalan had urged the prisoners to stop the suicides.
 The powerful Turkish military last month threatened military action unless Syria stopped backing the PKK and refused to harbour Ocalan.
 Damascus, while denying it had aided the PKK, ended the row earlier this week by stating the PKK was illegal and was not allowed to carry out any activities inside Syria.
 Turkey says Ocalan has fled to a suburb of Moscow and has demanded that Russia hand him over. Russia says it is investigating the reports.
 More than 29,000 people have been killed since the PKK began its armed campaign for Kurdish self-rule in 1984. Turkey says it has all but defeated the guerrillas, who declared a unilateral ceasefire from September 1. (Reuters, October 24, 1998)

IHD Istanbul calls for removal of State Security Courts

 The Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) called for the elimination of State Security Courts in a statement issued Friday.
 The statement pointed out that in the laws of the Turkish Republic, there has always been protection for the existence of courts with "special authority."
 The establishment of Independent Courts, then Martial Law Courts was followed by the military coup of Sept. 12, 1980, and the subsequent establishment of State Security Courts in 1983 under Law 2845. State security courts, however, can be turned into martial law courts within the context of the aforementioned law if the Chief of General Staff sees it necessary in a situation where martial law has been declared.
 According to the IHD's statement, "People of different identities, beliefs and thoughts have been tried and are being tried in these courts of special authority.
 Today more than 10,000 people have been tried in State Security Courts for expressing viewpoints that differ from the official line and for their political identities. There are still 6,000 dossiers containing lawsuits because of Article 312 of the Turkish Penal Code and Article 8 of the Anti-Terrorism Law."
 A further point against State Security Courts is that military judges are prevalent in these institutions and they have hardened their views on the structure of the abovementioned courts.
 The statement emphasizes the fact that trying civilians in courts in which the command-obey chain exists and in which soldiers whose actions are restricted exist damages the idea of "trusting in justice." (TDN, October 24, 1998)

Police detain nearly 500 pro-Kurd protestors

 Turkish police on Sunday detained nearly 500 supporters of the country's main Kurdish party when they broke up a public meeting in Istanbul's Fatih district, a spokesman for the party said.
 Anatolian news agency quoted the city's police chief as saying 483 people were detained.
 A spokesman for the People's Democracy Party (HADEP) said the meeting had intended to call for a peaceful solution to Turkey's conflict with Kurdish rebels but had been broken up before any speeches were made.
 More than 29,000 people have been killed in 14 years of conflict between security forces and the Kurdistan Workers Party (PKK) rebels, fighting for autonomy in the mainly Kurdish southeast of Turkey.
 PKK rebels killed two soldiers when they ambushed an army patrol in the southeastern province of Mardin late on Saturday, security sources said.
 There were no reports of any rebel casualties.
 HADEP leader Murat Bozlak and four other senior party officials are on trial on charges of PKK membership. They face minimum jail terms of over 22 years if convicted. (Reuters, October 24, 1998)

Turkish prosecutors move on Islamist leader

 Legal authorities are seeking to prosecute the head of Turkey's main opposition Islamist party on accusations that he insulted members of a liberal Moslem sect, Anatolian news agencyreported.
 The agency said the Ankara republican prosecutors' office had begun a legal process aimed at lifting the parliamentary immunity of Recai Kutan, head of the Islam-based Virtue Party.
 Religious activists have been under legal assault since Islamist prime minister Necmettin Erbakan was forced from office by the secularist army last year.
 In the latest case, prosecutors asked the justice ministry to request that deputies scrap Kutan's immunity over comments he made this month about the Alevi Moslem minority.
 Kutan has come under fire for describing Syria's ruling Alawi sect as"perverted" during a row between Turkey and Syria over armed Kurdish separatism.
 Turkish Alevis, whose beliefs are similar to those of the Syrian Alawites, say they were insulted by the remarks.
 Kutan has not been charged with any crime and denies deliberately causing offence to the 8-10 million Alevis of Turkey. The Alevis are among the strongest opponents of Virtue, supported largely by adherents of orthodox Sunni Islam.
 The constitutional court banned former Prime Minister Erbakan from political leadership for five years and outlawed his Welfare Party for sedition in January. (Reuters, October 28, 1998)

Is this how the state protects itself?

 Can we protect the Turkish Republic and preserve democratic values by banning political parties and jailing individuals for expressing their views?
 Our leaders seem to justify Turkey's poor human rights record and lack of democracy by claiming the state is trying to protect itself against evil forces, but this is being misunderstood or misrepresented in the West and thus our country is being criticized...
 The latest example is the Court of Appeals decision that approved a one year prison sentence for leading human rights activist Akin Birdal on charges of sedition. Now, like several other writers, journalists and pro-Islamic mayors, Birdal will also have to serve a prison sentence for expressing his views...
 Should we suffer such setbacks on the eve of the celebrations of the 75th anniversary of the Turkish Republic?
 Turkey has made several vital mistakes in the past, and we had hoped that our leaders would have learned some lessons from them by now. The clampdown on the banned pro-Kurdish Democracy Party led to the jailing of some of their deputies. Others fled the country and took part in a PKK inspired "Kurdish parliament in exile," which continues to be a major headache for us...
 Didn't anyone in Turkey see the international sympathy shown to Akin Birdal when he was shot by some ultranationalist mob members? Didn't they see how international personalities queued up to meet Birdal? Don't our people realize that by jailing Birdal we will create a very adverse impression about the ailing image of Turkey?
 Just when we had started seeing some favorable signs in Turkish-European Union relations, a very adverse development of our own creation comes up that has the potential of spoiling everything. Aren't we are of this? We simply cannot jail people for expressing their views and expect our friends in the West, led by the United States, to show understanding when we claim we are doing this to preserve national unity and solidarity.
 We may not share Birdal's views. We may feel he is an extremist and that his views are "dangerous." However, in a free society individuals are allowed to present their views in any form they wish without fear of persecution. Nothing was achieved when Birdal was shot. Nothing will be achieved when he is jailed. On the contrary, Turkey's credibility and its poor human rights record will further be eroded. Our country does not deserve this. (Ilnur Cevik, TDN, October 28, 1998)

PRESSURE ON THE MEDIA/PRESSIONS SUR LES MEDIAS

Une éditrice turque comme symbole de la liberté d'expression

 La Foire du livre de Francfort (ouest) a choisi une éditrice turque, Ayse Nur Zarakolu, comme symbole de la liberté d'expression, un thème qui a dominé le début de ce rendez-vous mondial de l'édition.
 L'inauguration officielle de la Foire avait été marquée la veille par la participation inattendue de l'écrivain britannique Salman Rushdie. "Il est encourageant que l'Iran se soit rendu compte qu'il ne pouvait imposer ses vues par le terrorisme", a dit l'auteur des "Versets sataniques", depuis le stand de son éditeur allemand.
 Rushdie espère que la récente prise de distance du gouvernement iranien par rapport à la "fatwa" (décret religieux, appelant à sa mise à mort) était sérieuse, "sinon, l'Iran se contredirait".
 Selon Gerhard Kurtze, président de l'Association des éditeurs et libraires allemands, "Francfort est davantage qu'un simple marché aux livres: c'est aussi le symbole de la liberté d'expression". Un colloque sur cette question a réuni des personnalités comme l'éditeur norvégien William Nygaard, victime voici plusieurs années d'une attaque terroriste, et l'ancien ministre français de la Culture, Jack Lang.
 Mme Zarakolu est la première lauréate du "Prix de la liberté de publier", créé à l'occasion des cinquantenaires de la Foire et de l'entrée en vigueur de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
 Condamnée à des amendes et emprisonnée à plusieurs reprises pour avoir publié des livres sur des "sujets tabous comme le génocide arménien", selon les éditeurs, Mme Zarakolu a été empêchée par les autorités turques de venir à Francfort recevoir son prix.
 L'Association des éditeurs internationaux --regroupant des professionnels de 65 pays--, ainsi que l'Association des éditeurs et libraires allemands, ont vivement protesté contre cette décision du gouvernement turc, lui demandant de "reconsidérer sa position".
 Finalement, elle devrait pouvoir venir à Francfort, le gouvernement turc lui ayant octroyé un visa mardi tard dans la soirée, a indiqué l'Association des éditeurs internationaux. "Le gouvernement n'avait peut-être pas saisi la signification de cette récompense", a commenté son mari, accompagné de leur fils, venus à Francfort à sa place.
 M. Kurtze a pour sa part attiré l'attention sur un danger qui menace "les écrivains et les éditeurs des petits pays" non anglo-saxons: "aujourd'hui, 75% des traductions dans les pays européens proviennent de pays anglo-saxons". "Et Internet va encore renforcer cette tendance vers l'utilisation d'une seule langue", s'est-il inquiété.
 A l'occasion de la remise du prix, les éditeurs allemands ont publié un ouvrage intitulé "Liberté de publier". Il contient des textes d'"auteurs persécutés" comme, entre autres, le critique littéraire iranien Faraj Sarkouhi ou l'écrivain algérien Mohamed Magani. Hôtes du réseau "Villes d'asile", ils résident à Francfort et Berlin.
 Quelque 9.000 exposants de 107 pays participent jusqu'à lundi à la Foire de Francfort. (AFP, 7 octobre 1998)

Police raid at the editorial office of Kurtulus

 For "Stop Censorship" Initiative For Press Freedom, Sandra Bakutz issued the following communiqué on October 7, 1998:
 "we have been informed about a police raid on the main office of Kurtulus (Liberation), a opposition weekly newspaper in Istanbul, Turkey. The raid is taking place at this moment. The office is full of police right now. As far as we know 24 people have been arrested, among them the foreign correspondent of Kurtulus in Germany, Nurgül Arzitas. Several of them have been injured during the arrest. The building is still being searched by the police and it is to be expected that the property in the building is being destroyed. The arrested have been brought to the building of the "anti- terror" branch of the police in Istanbul - it is probable that they are being tortured there.
 "Kurtulus is a legally registered newspaper in Turkey, but it has been subjected to ever more brutal attacks by the authorities there. A similar attack on the newspaper took place in February of this year. At that time the entire staff of the paper was arrested and mistreated in the "anti- terror" branch for several days before being formally arraigned in court. Seven of them spent several months in jail before being released.
 "An attack on Kurtulus in the summer of 1997 was prevented: the police surrounded the building but did not get inside, and protests by people outside the building as well as protest faxes from organisations and individuals abroad were a major factor in inducing the police to back off. We hope that the same thing can be achieved this time before the arrested people are subjected to further mistreatment."

Turkish media has field day with Syrian crisis

 At the beginning of October, the Syria crisis found its way into the headlines of newspapers nationwide. The media said "war," while authorities worldwide tried to ease tensions between Turkey and Syria.
 The early signals of the crisis began on Sept. 16 with the statement by Gen. Atilla Ates that, "Although Turkey made all the necessary efforts to maintain good relations, we are about to lose our patience." However, the crisis reached a peak last week when Turkey not only increased its military fortifications on the border with Syria, but also sent its soldiers to northern Iraq to destroy Kurdistan Workers' Party (PKK) elements there.
 At the end of September, when the crisis was new, the tension was the subject of columnists. The language and the style of the news stories and comments were balanced and more informative. For example, Hurriyet's columnist Ferai Tinc, in his Sept. 17 article, ran with the headline "Attention focused on TSK's Syrian warning," and gave the background of the crisis, quoted the words of Ates and cited retired ambassador and columnist Sukru Elekdag.
 At the beginning of this month the declarations and words of military commanders who openly voiced criticism against Syria, and statements by Turkish politicians -- ranging from the government to the opposition -- who called in unison this week to "give the naughty boy a lesson," took their places on the front pages of mass-circulation newspapers and prime time news hours of national private channels.
 President Suleyman Demirel voiced the thoughts of Turkey and said that Turkey would prefer not to go to war, but the way Syria continued to act was "intolerable" and Ankara was "ready" to give the necessary answer. All these statements and comments were reported in the press, but the style of the papers referring to the Syria issue changed rapidly.
 Newspaper headlines became more aggressive and provocative. If you were in Citizen Osman's position you would think that the war had already started or was about to start, while the rest of the world was trying to prevent any war beginning between the two countries.
 The main question to be asked at this point is why the media acted this way. There might be two reasons for this. One reason, and maybe the most sensational, is that the media acted in this aggressive manner to increase their sales, which were very low before the crisis.
 Newspapers have been experiencing their own crisis because of low sales and had been trying to increase their circulation nationwide in various ways.
First of all, they began promotional campaigns and offered their customers a variety of goods, such as tablecloths and television sets. This only led to a small, artificial and temporary increase in circulations. Later on, after a decision by the Constitutional Court, newspapers could only organize campaigns for "free" cultural products, such as books and encyclopaedias.
 After the end of the "promotion madness" among the newspapers, the possibility of war between Turkey and one of its neighbors was a good opportunity for the interests of the country's leading newspapers, that is, to raise their flagging circulations.
 The second possible reason might be rooted in the lack of ethical codes in the Turkish media sector. Some media outlets are not even aware of what their attitude could provoke in the public.
 Whatever the reason, the main thing is that the Syrian crisis is not a simple subject that the media can play with. Some headlines and comments from the Turkish press:
 "War... coming right up!"
"We will drown Syria in water"
 "We will hit Syria"
 "We will go in this side and come out the other"
 "Turkey will bulldoze over it [Syria]"
 "Let us give Syria a few slaps on the face and teach it a lesson"
 "For heaven's sake, can somebody tell our Foreign Ministry that Turkey is a great state. If we cannot make them realize this then let's abolish that ministry."
 "Give Apo back, or else missiles will hit"
 "Will a snot-nosed Syria [ie: a little kid] give Apo back to us?"
 (ESRA ERDURAN, Turkish Daily News, October 13, 1998)

Article 19 and IPI protest against jamming

 Following is a letter sent by ARTICLE 19 to the Turkish Prime Minister on 16 October, 1998:
 "ARTICLE 19 is concerned about reports that MED-TV, the Kurdish satellite television station, is being illegally jammed during news broadcasts. In the past, in 1996 and again from 1 to 23 July 1997, the station was similarly jammed by installations from inside Turkey, and it appears that this is again the case.
 "We are aware that MED-TV is often seen by your government as being supportive of the armed opposition Kurdistan Workersí Party (PKK), and that this has been used as a justification for such illegal actions in the past.
However, we must stress that MED-TV broadcasts from London under licence of the UKís Independent Television Commission (ITC) and is subject to the ITCís strict codes of conduct concerning reportage (in this context we note the fines levied on MED-TV by the ITC for breaches of the ITC programme code in connection with three broadcasts in 1997). Thus, its programmes are carefully monitored by the ITC, and accusations that it "supports terrorism" appear to be unfounded. In any case, such accusations should be left to the relevant body (in this instance the ITC) to investigate and, if necessary, take appropriate action through legitimate means, rather than illegal actions such as jamming.
 "Such interference of news and information broadcasts was, sadly, a common feature of repressive regimes in countries of the former Communist bloc who attempted to isolate their citizens from free access to information, and we had hoped that such reprehensible actions were a thing of the past.
 "Furthermore, as the jamming affects the up-link signal to the Orion satellite, it affects reception not just in Turkey but also in other countries in Europe, the Middle East and Africa. Thus, this illegal action not only violates the rights of Turkish citizens "to receive and impart information and ideas through any media and regardless of frontiers" (Article 19 of the Universal Declaration of Human Rights) and Turkeyís obligations under Article 19 of the European Convention of Human Rights, but also the rights of numerous citizens in other countries as well. We strongly urge that you do everything in your power to stop such actions.
 On the other hand, IPI is strongly condemning the jamming of transmissions from the London-based Kurdish-language satellite television station, Med TV, by the Turkish authorities.
 IPI has been informed that Med TV's news and panel discussion programmes are being targeted since Friday 9 October 1998 by jamming signals emanating from Turkey. This latest incident, however, has several precursors, including the jamming of Med TV for 3 weeks during 1997.

Three journalists arrested

 According to information released by RSF on 14 October 1998, on 12 October, three journalists from the Islamic press in Istanbul were arrested. Abdurrahman Dilipak, editor of the Islamic daily "Akit", Ekrem Kiziltas, editor-in-chief of the "Milli Gazete" daily, and Ahmet Tasgetiren, editor of the islamic daily "Yeni Safak", were arrested by police. Though two of the journalists have since been released, Kiziltas is still being held. All three have been accused of "inciting religious hatred" after having written articles concerning demonstrations which took place on 11 October protesting the decision by rectors to ban the wearing of head scarves in universities. The three are also accused of having participated in the demonstrations. (IFEX, October 15, 1998)

Statements from the IPI Board meeting in Istanbul

 On 19 October 1998, IPI released this statement on the occasion of its Board meeting in Istanbul, Turkey (15-17 October 1998):
 The Executive Board of IPI, the global network of editors and media executives, urged the following governments to take steps which would further press freedom in their countries:
 Cameroon. The IPI Board welcomed the release by presidential pardon of Pius Njawe, editor-in-chief of the independent newspaper, "Le Messager", on 12 October 1998, but called for the abolishment of the laws under which he was imprisoned: "articles 74 & 113 Nouveau du Code pénal et la loi No 90/052 du 19 décembre 1990."
 Njawe was arrested on 24 December 1997, found guilty on 14 January 1998 of "spreading false news" and sentenced to two years in prison for publishing an article which quoted sources saying President Paul Biya had suffered a heart attack while watching a football match.
 Nigeria. The IPI Board noted with sadness the sudden death in prison of Chief M.K.O. Abiola, an IPI Board Member, in July 1998. The Board welcomed pledges made by Nigeria's new leader, Gen. Abdulsalam Abubakar, to ensure the transition to civilian rule in Nigeria by May 1999 and was encouraged by the recent release of Nigerian journalists and political prisoners. However, the Board was worried by the fact that various government laws restricting the media remain in place. In particular, the Board urged the removal from the 1995 Draft Constitution of Section 154(Q), which proposes a media regulatory body, the National Mass Media Commission, and the repeal of Newspaper Registration Decree #43, 1993, which places a heavy financial burden on newspapers and allows the government to arbitrarily assert control over which newspapers receive licenses.
 Turkey. After meeting with various Turkish journalists and politicians, the IPI Board expressed concern that promises made by the coalition government of Prime Minister Mesut Yilmaz when it came to power in July 1997 to reform laws used to imprison journalists for what they write have yet to be fulfilled.
 While hopes were raised when the sentences against "responsible editors" were effectively suspended in a bill unanimously passed by Parliament in August 1997 and six editors were subsequently released, the government has taken no steps since the amnesty law was passed.
 Therefore, the IPI Board urged the Yilmaz government to:
 - urgently work toward the release of all journalists imprisoned on the basis of their work; - accelerate pending reforms of various press laws restricting the media; and - launch a comprehensive reform of the Anti-Terror Law, which prohibits the non-violent expression of any views considered to undermine "the territorial integrity and the indivisibility" of the Turkish state.(IPI/IFEX, October 19, 1998)

Les atteintes à la liberté de la presse persistent

 Selon le rapport d'enquête de Reporters sans frontières, rendu public le 22 octobre, le gouvernement turc est loin d'avoir atteint les objectifs qu'il s'était fixé en matière de liberté de la presse. Entre janvier et août 1998, deux journalistes sont morts lors d'opérations policières, cinq ont été torturés, cinquante-huit agressés, menacés ou harcelés et quarante-cinq autres ont été interpellés. Deux journalistes ont été emprisonnés pour des délits de presse. Le nombre de publications saisies ou de médias censurés a plus que doublé par rapport à 1997.
 Le Président de la République, M. Suleyman Demirel, déclarait récemment vouloir faire profiter ses concitoyens "des fruits de ce phénomène que l'on appelle la pluralité, la libre pensée et la libre opinion". "Personne ne sera poursuivi pour ce qu'il dira", assurait-il. En dépit de ces déclarations et des obligations internationales de la Turquie, le gouvernement de Mesut Yilmaz continue de cautionner l'emprisonnement de journalistes pour leurs opinions et tarde à mettre un frein aux violences policières à l'encontre de certains journalistes.
 Au cours des huit derniers mois, 75% des violences perpétrées contre la presse peuvent être directement attribuées aux agents de l'Etat. Les principales cibles des actions de la police sont les médias dits "subversifs", prokurdes et d'extrême gauche, la presse "grand public" n'étant pas pour autant à l'abri des "bavures". Malgré quelques réformes mises en uvre pour lutter contre les abus des forces de l'ordre, la condamnation des violences policières par la justice demeure rarissime. Les fonctionnaires de l'Etat - et donc les policiers - restent largement protégés par une législation contraire aux protocoles internationaux dont la Turquie est signataire.
 La lutte contre le terrorisme continue de servir de prétexte à une répression presque systématique à l'encontre de certains médias. La loi "antiterroriste" (loi n° 3713 du 12 avril 1991, modifiée en octobre 1995) est à l'origine de la majorité des poursuites engagées contre les médias et les journalistes. Le maintien de cette législation permet l'emprisonnement de journalistes pour leurs écrits, la saisie et la censure de publications. Selon Reporters sans frontières, au moins six journalistes sont actuellement derrière les barreaux pour des délits de presse. Du 1er janvier au 15 août 1998, cent dix-huit cas de censure ou de saisies par les procureurs des Cours de sûreté de l'Etat ont été répertoriés à l'encontre de dix-neuf publications. Au cours de la même période, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (RTÜK) a prononcé un total de cinq ans et trois mois de suspension à l'encontre de trente-trois radios ou télévisions.
 Reporters sans frontières demande aux autorités turques de respecter leurs engagements formulés dans le cadre de la Convention européenne des droits de l'homme. En conclusion de son rapport, l'organisation appelle à des réformes de fond et demande notamment l'accélération des travaux législatifs sur la répression des violences policières ainsi que l'abrogation des articles de loi qui restreignent la liberté d'expression et d'information et permettent l'emprisonnement de journalistes pour leurs opinions.
 Reporters sans frontières demande également aux autorités européennes de lier toute candidature de la Turquie à l'Europe communautaire au respect de ses engagements en matière de liberté de la presse.(RSF, 22 octobre 1998)

L'appel aux armes vaut aussi pour les idoles pop

 Tarkan, l'idole de la musique pop turque qui a conquis les hit-parades français et belge avec son tube "Simarik" (le Baiser), est menacé comme toute autre vedette de son pays de devoir interrompre sa carrière pour faire son service militaire le mois prochain.
 Le "prince du Bosphore", âgé de 26 ans, ne saurait échapper à la loi qui appelle sous les drapeaux pendant dix-huit mois tous les Turcs âgés de 20 ans.
 Les conscrits peuvent même être affectés dans le sud-est du pays, où l'armée fait la guerre à la rébellion menée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les appelés jouent un rôle essentiel dans l'armée, forte de 640.000 hommes, la seconde de l'OTAN.
 Les militaires vont-ils laisser Tarkan effectuer la tournée européenne qu'il projette ? Les autorités militaires et civiles y réfléchissent, craignant que l'interruption d'une carrière internationale prometteuse ne ternisse la réputation de la Turquie à l'étranger.
 Simarik occupe la 5e place au hit-parade français, fait sans précédent pour une chanson turque, et en Belgique la 8e place.
 D'après le quotidien Milliyet, Tarkan a récemment rencontré le chef de la marine turque, l'amiral Salim Devirsoglu, à l'ambassade de son pays à Paris. Il serait envisagé de faire de lui un ambassadeur culturel de la Turquie, repoussant son incorporation.
 Il pourrait ainsi éviter le sort de son collègue Serdar Ortac, qui a trouvé dans sa loge, après un récent concert à Istanbul, non pas une foule d'admirateurs déchaînés, mais des officiers venus l'arrêter.
 Ortac, qui passe la plupart de son temps à Mexico, était soupçonné d'essayer d'échapper au service militaire.
 Les militaires ne pardonnent pas aux célébrités - chanteurs ou joueurs de football - qui essaient de s'y soustraire, craignant qu'ils ne donnent un mauvais exemple.
 Pour bien faire passer le message, Ortac a été jeté sans cérémonie dans une prison militaire, malgré ses protestations d'innocence.
 "Je n'essayais pas d'échapper au service", a-t-il dit. "Je chante pour mon pays. Le 23 novembre, je rejoindrai l'armée comme prévu".
 Le rocker Haluk Levent, lui, a tenté de faire valoir qu'il voulait attendre que son frère ait fini son service pour faire le sien. Mais sa demande de sursis a été refusée et il a reçu son avis d'incorporation pour novembre.
 D'autres célébrités ont eu moins de chance, comme Bahattin Seker, député et ancien ministre des Sports, accusé en juin d'avoir négligé ses obligations militaires : il a été exclu du parlement et traduit devant un tribunal militaire. (AFP, le 27 octobre 1998)

Turkish journalist barred from village

 On 10 October 1998, Lutfu Karakas of the Turkish Hurriyet Press Agency, a Turkish citizen, and Mucahit Dukkanci, a Greek citizen, journalist, and at the time, candidate for mayor in the Turkish minority community of Myki (Thrace), were taken into custody by local police. They were told that the village was in a restricted zone where foreigners were not allowed without a special permit granted by the Greek Defense Ministry.
 In 1995, Greece had announced that it had abolished the 10 km-deep zone, located inside the Greek-Bulgarian border area but only in the region inhabited by the Turkish minority. The Xanthi District Police Director informed the journalists that in fact, the abolition applied only to Greek citizens. He also asked the journalist to stay within the Xanthi city limits. The next day the journalist returned to Turkey. Throughout his stay, the Turkish journalist was followed by security agents. This was meant to assure "his protection", according to the agents. (IFEX, October 27, 1998)

RSF proteste la suspension du Ulkede Gundem

 Le secrétaire general de RSF Robert Menard, dans une lettre du 26 octobre 1998 adressée au ministre de l'Intérieur Kutlu Aktas, proteste contre le suspension du quotidien prokurde Ülkede Gündem a Istanbul.
 "Selon les informations dont nous disposons, le 24 octobre, le quotidien prokurde Ülkede Gündem a ete suspendu pour une periode d'un mois par la Cour de sûrete d'Etat n°1 d'Istanbul suite a un editorial de Mehmet Can Yüce date du 28 août 1997. Selon la cour, cet article "porte atteinte a l'integrite et a l'unite de l'Etat" (article 2, alinea 1 de la loi n° 5680 sur la presse). Le redacteur en chef du journal, Hayrettin Demircioglu, a egalement ete condamne a verser 4.458 300 LT (117 francs) d'amende," dit RSF.
 Selon Reporters sans frontieres, l'article incrimine ne contient pas de propos racistes ou xenophobes et n'appelle pas a la haine. L'organisation rappelle qu'une telle mesure est en contradiction avec l'article 10 de la Convention europeenne des droits de l'Homme, dont la Turquie est membre signataire, qui protege "la liberte d'opinion et la liberte de recevoir ou de communiquer des informations ou des idees sans qu'il puisse y avoir ingerence d'autorites publiques."

Exiled academic jailed on return to Turkey

 Turkey on Friday jailed a prominent left-wing academic, convicted on charges of separatism, after he returned from exile in France, Anatolian news agency reported.
 Yalcin Kucuk, sentenced in absentia to two years in prison, was jailed in the border town of Edirne after entering Turkey through its western land border with Greece. He had spent five years in self-imposed exile in France.
 He was sentenced in 1994 for writing a book including an interview with Abdullah Ocalan, leader of the guerrilla Kurdistan Workers Party (PKK).
 Kucuk had made no secret of his plans to enter the country on October 29 in a gesture timed to coincide with the 75th anniversary celebrations of the Turkish republic.
 "My country is a bewitching prison house. I do not know how long I will have to serve, and in which ward, and I am not curious," Kucuk said in a statement faxed to Reuters.
 Turkish authorities brook little dissent from those writing about the state's 14-year struggle against the PKK, fighting for autonomy in the mainly Kurdish southeast. More than 29,000 people have died in the conflict. (Reuters, October 30, 1998)

KURDISH QUESTION/QUESTION KURDE

La Russie a reconnu qu'Ocalan se trouve à Moscou

 La Russie a reconnu que le chef de la rébellion armée kurde de Turquie Abdullah Ocalan se trouvait à Moscou, a affirmé le Premier ministre turc Mesut Yilmaz, cité par l'agence Anatolie.
 M. Yilmaz a indiqué que la Russie avait reconnu la présence sur son sol d'Ocalan et avait assuré Ankara qu'il serait mis hors d'état de mener des activités subversives, lors d'une réunion avec les dirigeants régionaux de son parti de la Mère Patrie (Anap), précise l'agence.
 Le gouvernement turc affirme que le chef du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie en lutte armée contre le pouvoir central) se cache dans la banlieue de Moscou, après avoir quitté la Syrie sous la pression d'Ankara.
 Ankara a lancé cette semaine une procédure légale pour obtenir l'extradition du chef du PKK.
 Damas s'est engagée par un accord signé mardi à Adana (sud) à cesser son soutien au PKK et à ne plus autoriser l'entrée sur son sol de rebelles du PKK et de son chef.
 Alexandre Lebedev, l'ambassadeur russe à Ankara, a suggéré que le chef du PKK pourrait être extradé s'il se trouve bien à Moscou, même sans accord d'extradition entre les deux pays.
 "La Turquie et la Russie ont un accord d'extradition mais il n'est pas en vigueur parce qu'il n'a pas encore été signé. Malgré ce vide juridique, il pourrait y avoir des gestes de bonne volonté", a souligné l'ambassadeur, cité par le quotidien Milliyet.
 Ocalan "pourrait être entré en Russie avec de faux papiers", a-t-il dit au journal Sabah. "Je pense que ce n'est pas très difficile pour ces gens de se déplacer d'un endroit à l'autre avec de faux papiers".
 "Peut-être a-t-il une douzaine de passeports", a ajouté M. Lebedev. "J'attends des informations de Moscou".
 A Moscou, le ministère des Affaires étrangères avait d'abord affirmé n'avoir "aucune information" sur la présence éventuelle d'Ocalan en Russie avant d'ajouter qu'il étudiait la question. (AFP, 23 octobre 1998)

Cinq détenus kurdes se donnent la mort en s'immolant par le feu

 Au moins cinq détenus kurdes membres présumés de la rébellion kurde armée de Turquie, emprisonnés pour activités terroristes, se sont immolés par le feu dans des différentes prisons en Turquie depuis le 8 octobre, révèle la presse.
 Ces détenus, membres présumés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, sépartiste), en rébellion armée contre Ankara, se sont aspergés d'eau de cologne dans les prisons de Bartin, Diyarbakir,Kahramanmaras, Adiyamann, Canakkale, Burdur, Yozgat et Midyat, selon la même source.
 Au moins cinq autres détenus kurdes se sont blessés en tentant de s'immoler par le feu dans ces mêmes prisons, affirme la presse.
 Leur acte visait à protester contre l'expulsion de Syrie par les autorités syriennes, sous la pression d'Ankara, du chef du PKK, Abdullah Ocalan, qui résidait depuis 1981 à Damas ou dans la plaine linbanaise de la Bekaa sous contrôle syrien pour diriger la rébellion armée du PKK en Turquie, écrit la presse.
 Par ailleurs, une série de prises d'otages déclenchée par des détenus membres d'organisations d'extrême-gauche dans sept prisons turques, ont pris fin dans la nuit de vendredi à samedi, ont annoncé des avocats, après un accord conclu entre détenus et autorités pénitentiaires de la prison d'Umraniye à Istanbul.
 Cet accord, obtenu dans la prison d'Umraniye, concerne également les six autres prisons --Istanbul, Ankara, Bursa, Canakkale, Buca et Cankiri-- et une quarantaine de responsables de prisons qui y étaient retenus en otages ont été relâchés par des détenus, selon l'avocat Muharrem Kopuk, cité par la chaîne d'information en continu NTV.
 La fin de ces prises d'otages n'avait pas été annoncée officiellement par les autorités dans la matinée de samedi.
 Ces prises d'otages visaient à prévenir notamment le transfert dans une autre prison de quatorze détenus d'extrême-gauche après que les autorités de la prison de Ceyhan (sud) eurent détecté la semaine dernière la présence d'un tunnel creusé par des détenus pour prendre la fuite, selon la même source. (AFP, 24 octobre 1998)

A New Phase in the Kurdish Problem

 Looking at it from a broad perspective and on a long-term basis, the Turkey-Syria crisis has calmed down by contributing further complexities to the Kurdish issue. After many years of close cooperation with Kurdish Workers' Party (PKK) leader Abdullah Ocalan, Damascus has reportedly agreed to send him to Moscow, "despite claims by some reputable Kurdish circles that Ocalan is still in the region," while retaining some of the other top PKK officials in Syria along with trillions of PKK funds.
 As a result of this process, the problem, although still retaining its regional characteristics, has gained a multinational identity. Having many administrators in Turkey, Syria, Iraq and Iran, the PKK will now be able to draw much more of the world's attention by moving its central administration to Moscow.
 Russia has been keenly interested in the Kurdish problem for the last two years. It was known by Turkish authorities that after the opening of the Mala Kurd, "the Kurdish house," approximately three years ago in Russia, the PKK has slowly started to establish its organization among the 200,000 Kurds living there and has even been permitted them to march with PKK flags during national days and ceremonies. For some unknown reason, however, Turkey has never reacted to these parades as strongly as it did to the PKK parade that took place in Libya. In summary, the PKK, which entered in the Commonwealth of Independent States (CIS) with one Mala Kurd, has established many representations and subsidiaries in countries from Armenia to Kazakhstan. There are a number of Kurds living in particular in Kazakhstan who were exiled from Yerevan by Stalin, now constituting a population of approximately 15,000.
 The PKK has established a strong organization among these Kurds, and the posters of Abdullah Ocalan hanging on the walls of the Kazakh Kurds were noted by news reporters who were conducting research in the area. The PKK also developed into a significant power around Yerevan, a district of Armenia in which a population of approximately 150,000 Kurds currently exists. The PKK influence among the Kurds living in Nakhichevan is quite noticeable as well. It is reported that the Kurds concentrated in villages situated close to the Turkish border are providing logistic support to the PKK in the area.
 These developments resulted in the PKK being able establish itself within Russia. The most important aspect of the situation is the interest created within the Russian administration towards the PKK. Although not in an official capacity, many Russian parliamentarians are known to have conversed with Ocalan in Damascus. During these conversations, the Russian parliamentarians reportedly explained their concern about the Kurdish issue and indicated that there was a growing interest in Russia concerning the Kurdish problem, adding that Russia would be able to provide assistance in introducing the issue to the international arena.
 According to some observers, Russia's involvement in the announcement of the unilateral cease-fire by the PKK that went into effect on Sept. 1 was not negligible. Another interesting aspect to the cease-fire announcement broadcast on MED TV with the phone-in participation of Ocalan was that in his official capacity, Nekefrenko Lori, geopolitics section chief of the Russian Duma, was also present at the studio, indicating that the cease-fire was also supported by the Russian legislative body. Lori declared that the Kurdish issue had developed into a worldwide problem attracting the interest of many countries around the globe and suggested that a meeting be arranged for all Kurdish representatives to participate in. (MUSTAFA ERDOGAN, Turkish Probe, October 25, 1998)

MGK approves monitoring Syria on PKK activities

 Turkey's recent crisis with Syria over the latter's support for Kurdish separatism was discussed in the latest monthly meeting of the National Security Council (MGK) on Tuesday.
 MGK members decided to monitor Syria's compliance with the recent agreement with Turkey concerning Damascus' promise to stop providing support to the members of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK).
 Along with the issue of Syria, the MGK members also debated a number of issues including Islamic fundamentalism, separatist terrorism, organized crime and the extension of emergency rule in six provinces.
 The MGK, which was presided over by President Suleyman Demirel, issued a statement saying that emergency rule in the southeastern provinces of Diyarbakir, Hakkari, Siirt, Sirnak, Tunceli and Van would be extended for four more months starting Nov. 30.
 In addition to the president, the prime minister, chief of General Staff, Cabinet ministers, commanders of the Turkish Armed Forces and the MGK secretary-general also attended Tuesday's meeting.
 According to a statement issued after the meeting, the participants "agreed to continue the struggle against Islamic fundamentalism, separatist terrorism and organized crime with the same determination and efficiency." The MGK also assessed possible developments in northern Iraq against the PKK's activities there. (TDN, October 28, 1998)

MINORITIES/MINORITES

Arch. Mutafyan Elected Istanbul Patriarch

 The Armenian community of Turkey elected Arch. Mesrob Mutafyan as the 84th Patriarch of the Istanbul Patriarchate during elections, in a race tainted by allegations of official interference.
 American-educated Mutafyan, dressed in flowing robes and gold cape, received well-wishers after his landslide victory as the 84th patriarch in a ceremony at a 150-year-old church in Istanbul's historic Armenian quarter.
 The 60,000-strong community's determination was tested in the election run-up when the Istanbul governor's office tried to appoint one candidate against the popular will after the death of patriarch Karekin II in March.
 Turkish press reports said the attempt to appoint the aging Arch. Shahan Sevadjian as acting patriarch over the dynamic and forthright Mesrob Mutafyan was politically motivated.
 The governor's office also raised the voting age to 21 from 18, the national barrier.
 The tension stimulated interest in the election, which achieved the highest- ever turnout at the first round of voting on Sunday. Dominantly Moslem Turkey's Armenian population dates back to the Ottoman Empire. The Patriarchate itself was founded in 1461.
 Mutafyan received 74 of 89 votes in election, from which his opponent Sevadjian had earlier withdrawn.
 A key issue confronting the incoming Mutafyan will be the community's dwindling numbers ó it is unable even to staff Istanbul's 33 Armenian churches for lack of priests.
 "This year for the first time we had a pitifully low number of 28 spiritual delegates at the council," Mutafyan told Reuters in an interview later.
 "Our top priority will be to train priests and nuns, and this is a challenging task," he added.
 Before Turkey's independence in 1923, Armenians were estimated to account for a quarter of Istanbul's population and most of the Ottoman Empire's artisan activity. Many of the mosques dominating Istanbul's fabled skyline were designed by architects of Armenian origin.
 Mutafyan will be inaugurated at an official ceremony later this month. (Reuters, 15 October 1998)

MAFIA RELATIONS/RELATIONS MAFIEUSES

Agar's name involved in murder

 The Susurluk case, as the trial in which 14 suspects including True Path Party (DYP) Sanliurfa Deputy Sedat Bucak and Special Action Team former Deputy Director Ibrahim Sahin are being tried has been dubbed, continued in Istanbul. Besides Bucak, whose parliamentary immunity has been lifted, and Sahin, other suspects are drug smugglers Yasar Oz, Ali Fevzi Bir, casino king Omer Lutfi Topal's associate Sami Hostan and a number of police officers from the special teams.
 The former head of the National Intelligence Service (MIT) Counterterrorism Desk, Mehmet Eymur, who served as witness, delivered some shocking statements in Monday's court sessions. Stating that during his tenure as head of the police, former Interior Minister Mehmet Agar had distributed fake security papers, gun licenses and passports, Eymur said that the same person had been instrumental in sending a large quantity of drugs abroad, to be handed to Dursun Karatas, the head of an illegal organization.
 Stating that Agar's service as head of the police force witnessed a high number of criminal events, Eymur said that Agar was also responsible for the murder of Tarik Umit. Umit had been used by MIT, and Eymur himself also employed him as an informant, he said, adding that Abdullah Catli and his men pursued Umit and killed him on an order of Mehmet Agar.
 Eymur said that he had worked with Tarik Umit in 1987, explaining their relationship in the following way: "At that time, we worked together with the Security Smuggling Department. Tarik Umit provided us with information. Because of the report that became known to the public as the MIT report, I had to resign from my position in the police force. There were some political pressures. I was the person who put together the MIT report. This is routine work. But there were no legal proceedings against me or anyone else at that time."
 Eymur said that he returned to the police force in 1994 and that Tarik Umit wanted to work with him at the time. According to Eymur, Umit told him that he had worked with the police forces before, that he was assigned to collect information on Dev-Sol and the PKK, that he had gone abroad and had led a very active professional life. When asked who exactly appointed Umit on these missions, Eymur said that "Mehmet Agar assigned him duties in Turkey and abroad. However, the police force does not have the authority to appoint people on foreign missions. We have this authority."
 Eymur said that Tarik Umit had collaborated with Nurettin Guven and Yasar Oz, and that these people had been introduced to Mehmet Agar by Tarik Umit.
 Eymur pointed out that according to Tarik Umit, there were also efforts to smuggle drugs abroad. Eymur added that Nurettin Guven and Yasar Oz had been instrumental in the smuggling and that Guven had given the drugs to Dev-Sol leader Dursun Karatas. The goal was to find out Karatas' whereabouts and to organize an operation, Eymur said.
 Regarding Tarik Umit's "disappearance," Eymur said that he believed Umit had been killed for informing the police about the over 80 kilograms of drugs that had been smuggled abroad. (Turkish Daily News, October 13, 1998)

Les liens présumés entre mafia et milieux économiques

 Le gel par le gouvernement turc de la privatisation d'une banque d'Etat jette la lumière sur les liens présumés entre la mafia et les milieux d'affaires, après ceux révélés avec la classe politique turque qui ont récemment entraîné la démission d'un ministre.
 Le gouvernement a gelé la privatisation de la Turk Ticaret Bankasiaprès la révélation de liens présumés entre son nouveau propriétaire et un chef mafieux emprisonné en France, Alaattin Cakici.
 Le Premier ministre Mesut Yilmaz, qui s'efforce depuis son arrivée au pouvoir en juin 1997 de lutter contre la corruption, a jugé l'affaire assez sérieuse pour la renvoyer devant la justice.
 Korkmaz Yigit, propriétaire de la société Korkmaz Yigit Insaat (bâtiment et travaux publics) avait remporté l'achat, pour 600 millions de dollars, de la part de 82,5% que l'Etat détenait dans la TTB, face à quatre autres concurrents.
 Mais un député de l'opposition sociale-démocrate (CHP), Fikri Saglar, a remis mardi soir à M. Yilmaz une copie d'un enregistrement téléphonique dans lequel, selon la presse turque, M. Yigit aurait demandé à Cakici d'écarter les autres concurrents de la vente aux enchères de la banque.
 Korkmaz Yigit est devenu en quelques mois un nouveau magnat de la presse. Propriétaire de la Bank Express, il possède deux chaînes de télévision, Kanal 6 et Kanal E, et vient de racheter trois journaux: Yeni Yuzyil (libéral), Ates (populaire), ainsi que Milliyet (libéral) la semaine dernière encore.
 Depuis l'arrestation en France de Cakici, en août, une multitude de cassettes contenant les entregistrements de conversations téléphoniques entre le chef mafieux et diverses personnalités, dont des hommes politiques de droite, circulent en Turquie, à la provenance obscure.
 L'une d'elles a déjà entraîné en septembre la démission d'un ministre d'Etat sans portefeuille, Eyup Asik, un proche de Mesut Yilmaz, accusé par la presse d'avoir eu des relations avec Cakici.
 La cassette, selon la presse turque, révélait que M. Asik avait alerté Cakici d'une opération imminente de la police turque, ce qui lui avait permis d'éviter d'être arrêté.
 M. Asik a reconnu avoir eu des conversations téléphoniques avec Cakici, mais a nié lui avoir permis d'éviter une arrestation.
 Fin septembre, les médias turcs révélaient l'existence d'un autre enregistrement téléphonique dans lequel Mme Meral Aksener, alors ministre de l'Intérieur, aurait alerté Cakici d'une opération imminente de la police pour le capturer. Mme Aksener démentait en bloc tout contact avec Cakici.
 Ancien militant ultra-nationaliste, Cakici, 45 ans, en fuite depuis 12 ans, avait été arrêté le 17 août à Nice (sud de la France) par la police française, munie de deux mandats d'arrêt émis par Interpol à la demande de la Turquie. Il a été condamné à six mois de prison le 24 septembre pour falsification de passeport.
 Lors de son interrogatoire, il avait affirmé être en relation avec les services de renseignement turcs (MIT) et bénéficier de hautes protections politiques. Il assurait aussi avoir parlé plus d'une dizaine de fois au téléphone avec M. Yilmaz, ce que ce dernier avait immédiatement démenti.
 Le parti social-démocrate CHP, qui soutient sans y participer le gouvernement de coalition de M. Yilmaz, ainsi que le Parti de la Juste Voie (DYP, droite) de l'ancien Premier ministre Tansu Ciller, en avaient alors profité pour appeler M. Yilmaz à démissionner.
 La Turquie a demandé l'extradition de Cakici début septembre. La cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud-est de la France) doit se prononcer prochainement sur cette demande.
 Ankara veut juger Cakici pour tentative de meurtre et complicité de coups et blessures avec arme à feu à l'encontre d'un directeur de banque et d'un journaliste, en 1991 et 1994.
 Il est aussi accusé par la police turque d'avoir fait tuer son ex-femme. (AFP, 15 octobre 1998)

L'humiliation du ministre turc au Canada

 Après l'arrestation de plusieurs chefs de la mafia turque de drogue portant des passeports diplomatiques turcs, ces passeports deviennent de plus en plus suspects pour les polices occidentales. Cette suspicion a fini par toucher le chef de la diplomatie turque en personne; Venant de New York où il avait assisté à l'Assemblée générale des Nations-Unies, M. Ismail Cem s'est rendu au Canada en visite officielle. A l'aéroport de Montréal, au lieu de transiter sans fouille par le Salon VIP comme c'est l'usage diplomatique, il a fait l'objet d'un contrôle en règle de son passeport et surtout d'une fouille au corps minutieuse et d'une fouille tout aussi minutieuse de ses bagages et des bagages de sa suite.
 Selon le quotidien Hurriyet du 13 octobre qui rapporte "ce scandale diplomatique", M. Cem a bien brandi son passeport diplomatique, déclaré haut et fort à maintes reprises aux policiers canadiens: "je suis le Ministre des Affaires étrangères de la Turquie; je suis ici pour une visite officielle dans votre pays", mais les Canadiens n'ont rien voulu entendre, ils ont passé au peigne fin tous les effets et bagages de M. Cem. Car, commente le quotidien, depuis l'arrestation un peu partout, y compris au Canada, des parrains de la Mafia turque portant des passeports diplomatiques, les polices occidentales sont devenues très méfiantes. "Des jours encore plus sombres nous attendent. Ce sont ceux qui ont compromis la crédibilité de la Turquie avec des parrains de la Mafia qui portent la responsabilité de cette situation" conclue Hurriyet.
 Dans le même numéro de ce quotidien, le public turc apprend que d'après l'un des principaux chefs des Services secrets turcs (MIT), Mehmet Eymur, déposant devant une Cour instruisant l'affaire de Susurluk, pour une seule opération visant le leader de l'organisation d'extrême gauche Dev-Sol, Dursun Karatas, le chef de la Sûreté générale turque, Mehmet Agar, a expédié en Allemagne par l'intermédiaire des parrains turcs Yazar Oz et Murettin Guven, 80 kgs d'héroïne. La police allemande a pu saisir la drogue. Le commanditaire de ce trafic, M. Agar, loin de recevoir un quelconque blâme, a été promu Ministre de l'Intérieur, puis Ministre de la Justice dans les cabinets de Mme Çiller. Disposant de tous les leviers, il a pu poursuivre à sa guise ses trafics douteux sous prétexte de la lutte contre le terrorisme et la défense de la patrie. (CILDEKT, 16 octobre 1997)

Mafia relations: Starting All Over Again

 After the Susurluk accident occurred in November 1996, the first of many important developments was the capture of mafia godfather Alaattin Cakici in France. When the recording of a telephone conversation between Cakici and former State Minister Eyup Asik was presented on television, Asik resigned and the extent of the mafia's political influence became known.
 A second cassette produced the name of Korkmaz Yigit, the media's flash name in recent days, and all of Yigit's acquisitions began to be reexamined. While he was spending more than a billion dollars on public sector banks and a number of media organizations, it came out that the name behind Yigit was Cakici. And now, finally the veil of secrets covering the Nesim Malki murder is being lifted, and it has been revealed that the decision to murder Malki, carried out under police supervision, was a joint one made by a group of mafia-supported businessmen.
 Susurluk has remained in darkness for nearly two years, and only in the last month, in the light of recent developments, has it begun to show its true face. The partnership of famous businessmen, politicians, artists and the mafia is slowly revealing itself, as groups bring Susurluk into the light. The Malki murder Nesim Malki, a famous name in the Istanbul textile market, was also known as someone who would loan money to businessmen in difficulty at a high rate of interest. Malki provided trillions in credit for businessmen but always succeeded in remaining behind the scene. Malki, who owned Tunca Textiles, was killed in his vehicle on Nov. 28 1995 in Bursa. After the Bursa police investigated the attack they closed the dossier on the grounds that they couldn't find the killers. Some of the police who closed that dossier were part of the group that killed Malki.
 A group of three triggermen caught Malki in a cross fire and killed him on the orders of the famous businessman and olive king, Erol Evcil, who is a fugitive abroad at the moment. When one of the gunmen, Mehmet Sumbul, was accidentally apprehended in Istanbul, the incident had to come out. As a result of evidence obtained during the questioning of Sumbul, Yusuf Ilhan, who was the deputy chief of police in Bursa at the time, was arrested as an accomplice to the crime.
 According to recent revelations, Malki loaned money to Evcil at interest which, it has been claimed, totaled nearly TL 5 trillion. Evcil planned the murder in order to avoid repaying this money. So Evcil and some other businessmen to whom Malki had loaned money got together and decided on murder. The plan was revealed to Evcil's close friend Alaattin Cakici and after getting his support, the terrifying plan was put into action in Bursa.
 After this incident the businessmen threatened Malki's family and erased all their debts. Even as all these developments were unfolding, Evcil was mixing with the super-rich and buying himself a third airplane. Now known as the man of three airplanes, Evcil was thought to be a small tradesman who was deep in debt until five years ago. It is also believed that he gave former Interior Minister Mehmet Agar the use of one of his airplanes for election trips.
 All roads lead to Agar
Agar had to resign following the Susurluk accident and even though his name has remained in the background since then, it is once again beginning to be remembered. After Susurluk it was Agar's name that came up in all the allegations of dirty relations, and it was suggested that he had secured special security clearance identity cards, weapons' permits and red passports for "famous" criminals. According to claims made by former National Intelligence Organization (MIT) employee Mehmet Eymur, when Agar was the chief of police he sent nearly 100 kilos of heroin abroad. It was claimed that the heroin was sent abroad to be used as bait to catch guilty people who were outside the country. According to another claim, however, many incidents that occurred after the 1980 military coup remained unsolved, Agar not only knew of these but played an organizing role as well.
 And finally, it has been claimed that it was Agar who was the name behind media emperor, bank owner and businessman Korkmaz Yigit, whose star suddenly began shining just like that of Erol Evcil.
 The gang is like a virus
 The gang wrapped itself in the government like a virus, carried out murders, extorted money, moved government banks around from hand to hand, and even picked the people they wanted on the government payroll and the jobs they wanted them in. But now its underside is exposed. After the triggermen come the businessmen, whose job it is to launder dirty money. At the head of these comes Evcil, whose dirty affairs have now been proven. But among those whose deeds haven't been proven is Marmara Beer owner Hayyam Garipoglu, who is famous for his involvement in all the privatization tenders. Then there is Korkmaz Yigit, a new name who has spent $1.5 billion in the last two months to become a media baron.
 At the lower end of the chain were the businessmen, whose job it was to make investments on the instructions of the mafia bosses who were higher up the chain. Then came the mafia leaders themselves, who were among the gang leaders, known or unknown, that the government appointed to various positions. The one name among them for which there is evidence is Cakici. Then there are the tapes of telephone conversations between Cakici and someone a level higher up which have not yet been played to the general public. Up to now only a small portion of these earthshaking realities have become known in Turkey.
 What's to happen now?
 The people who have launched a cleansing operation, the likes of which has never been seen in Turkey before are making it known that they are committed to following through on this business, right up to the end. So what will happen after this? The answer to that question is becoming clearer every day, as new information comes to the surface. An example of this is the light now being shone on the Malki murder.
 Another development which seems to have escaped the eye is now occurring in Varna, Bulgaria. The ultranationalist godfather Kursat Yilmaz, who, like Cakici, was arrested while abroad and is now languishing in a foreign prison, has been sending out important statements. The one that he sent to a television station in recent days began with his saying "before I was smuggled out of Burdur Prison" but unfortunately this was not broadcast on television. In a written statement which Yilmaz sent to Ugur Dundar, director of Channel D's Arena program, he says "those who smuggled me out of the prison."
 This very important development seems to have passed Arena without its having been noticed, although until now it was understood that Yilmaz's escapes had been accomplished through his own ingenuity. It is thought that Ugur Dundar, who didn't follow up on this particular detail, may have been influenced by some circles. In another sentence in Yilmaz's statements he says to Dundar, "Come, let's get Turkey on the right path together." Yilmaz has let it be known that he is in prison right now for crimes he didn't commit and because he refused offers of "being a triggerman" that were made to him. It's the businessmen's turn The latest in the unravelling of the Malki murder is the attention which has been turned on businessmen in Istanbul. Wednesday, for example, Emin Cankurtaran and Etibank General Manager Sukru Karahasanoglu were in custody and appeared in the Istanbul State Security Court.
 Where the unravelling stops, nobody knows. (HAKAN ASLANELI / Turkish Probe / October 25, 1998)

Mafia involvement delays the privatization program

 The Susurluk car crash, in November 1996, had revealed ties between the mafia, the police and right-wing politicians. Yet despite months of investigation by a parliamentary committee, the picture that emerged was fragmented and no one has yet been convicted. Since the arrest in France, in August, of Alaattin Cakici, new, but related, scandals are again making the headlines and a few more pieces have been added to the puzzle, which is still far from complete.
 Recent leaks of new taped conversations involving Alaattin Cakici are now rocking Turkey's business circles and may even delay the privatization program, as proof emerges that recent sales, far from being as transparent as the authorities claimed they were, had in fact been influenced by gangsters.
 In the latest tape, sent anonymously to social-democrat deputy Fikri Saglar, one of the members of parliament who has been most actively investigating the Susurluk affair, Alaattin Cakici is heard discussing the sale of a 84.52 % stake inTurk Ticaret Bankasi (Turkbank) with Korkmaz Yigit, the businessman who bought the bank for 600 million dollars in August.
 Mr Yigit confirmed he had talked to Mr Cakici but denied any wrongdoing, saying he had asked the gangster not to intervene in the tender. The authorities nevertheless announced on 14 October they were suspending the sale of Turkbank, as Korkmaz Yigit's affairs came under increased scrutiny. In recent months, Mr Yigit had gone on a major shopping spree, buying, apart from Turkbank, two daily newspapers, Milliyet and Yeni Yüzyil, as well as television stations. Many rumours had been circulating about the source of his wealth, but no questions were officially asked until the tape was made public. Since then, the Turkish press has alleged that Mr Yigit was a front man for Alaattin Cakici and in the past week, Milliyet newspaper was returned to its original owner, Aydin Dogan. The Turkish Central Bank also announced on 25 October that it had taken control of Bank Express, a small banking institution with 18 branches, owned by Korkmaz Yigit.
 As more and more businessmen, gangsters and officials suspected of corruption are being questioned by prosecutors, prime minister Mesut Yilmaz is boasting that his government is leading a successful campaign against organized crime. Layers after layers of corruption, murders and illegal deeds are uncovered as the Turkish media digs deeper but, as state minister Eyup Asik's resignation showed, many politicians also had dealings with the underworld, which might explain why they appear mainly concerned with limiting the damage, reacting only after the incidents have become public.
 Mesut Yilmaz himself was forced to admit he had received Korkmaz Yigit shortly before the Turkbank tender. More embarrassing still is the fact that a few days before the official tender, a document was apparently dispatched by the police to the prime ministry, warning that the mafia was trying to influence the sale. According to the Turkish press, a similar document was sent again the day following the auction, yet the documents were "lost" after they reached the prime minister's office.
 The murky deals surrounding the sales of state assets have only strengthened the case of those who still oppose privatizations. Trade unionists successfully obtained from the courts an order to suspend the sale of Petrol Ofisi, the biggest ever state sell-off which was going to bring 1.16 billion dollars into the state coffers. Combined with bad international market conditions, these scandals have forced a delay in the privatization of Turkish Telekom and Turkish airlines.
 As the inquiry into the murder of businessman Nesim Malki has shown, the illegal activities of gang leaders and their accomplices in the business world went far beyond influencing state tenders. A wealthy textile businessman, Nesim Malki was been shot dead in Bursa in November 1995, yet the police had so far found no leads to his killers. The mystery unraveled in recent days as it emerged that Mr Malki, who was apparently also as money lender, was killed on the order of businessman Erol Evcil, a friend of Alaattin Cakici who was unwilling to repay his debts to Mr Malki. Some police officials in Bursa were apparently involved in the murder. (Turkey Update, October 26, 1998)

Une vie de sultan pour un mafieux turc emprisonné

 Le chef présumé d'une bande mafieuse jugé en Turquie, Sedat Peker, mène dans sa cellule de la prison de Bayrampasa à Istanbul, transformée en un luxueux appartement, une vie digne d'un sultan, rapporte la presse turque.
 Peker, 28 ans, personnage connu des milieux ultra-nationalistes, était en cavale depuis plusieurs années avant de se livrer en août à la police turque, après plusieurs mois passés en Bulgarie. Jugé pour "formation de bande armée", il est notamment accusé d'avoir donné l'ordre de tuer plusieurs personnes.
 La cellule de Peker a été rénovée, avec installation d'une moquette, et repeinte avant même l'arrivée du détenu, selon le journal Hurriyet, qui indique que neuf chaînes stéréos, des frigidaires, de nombreux postes de télévision ainsi qu'une multitude d'autres appareils électroménagers ont été livrés à la prison. Une partie de ces appareils ont été distribués aux autres cellules, selon Hurriyet.
 Des aliments recherchés --fromages français, spécialités turques-- sont servis quotidiennement au chef mafieux, qui ne reçoit pas de visiteurs, selon ce journal.
 Ces conditions de détention forment un contraste frappant avec le sort du commun des prisonniers en Turquie. Les prisons turques sont ainsi fréquemment le théâtre de révoltes de prisonniers politiques, avec prises d'otage, pour protester contre les dures conditions de détention.
 Ferzan Citici, le procureur général d'Istanbul, cité par l'agence Anatolie, a indiqué qu'une enquête avait été ouverte sur l'affaire. (AFP, le 27 octobre 1998)

L'empire d'un nouveau magnat de la presse s'effondre

 Un homme d'affaire turc devenu magnat de la presse en quelques mois a vu son empire s'effondrer comme un château de cartes en raison de ses liens présumés avec les milieux mafieux.
 Korkmaz Yigit, propriétaire de la société Korkmaz Yigit Insaat (bâtiment et travaux publics), a annoncé sa décision de se désengager du secteur des médias, dans un "message aux lecteurs" publié par le quotidien Yeni Yuzyil (libéral), affirmant qu'il avait perdu beaucoup d'argent.
 Il a indiqué qu'il avait revendu Yeni Yuzyil et Ates (populaire). La semaine dernière, il avait renoncé à l'achat de Milliyet (libéral).
 M. Yigit possède encore deux chaînes de télévision, Kanal 6 et Kanal E, mais a précisé qu'il allait également les revendre.
 Avant son rachat des trois quotidiens quasiment coup sur coup et en trois semaines, M. Yigit était inconnu dans le monde des medias.
 Sa décision intervient après la publication par la presse du contenu présumé d'enregistrements téléphoniques entre lui et un chef mafieux emprisonné en France, Alaattin Cakici.
 Le gouvernement turc avait en suivant gelé la privatisation d'une banque, la Turk Ticaret Bankasi (TTB), dont Korkmaz Yigit avait remporté l'achat pour 600 millions de dollars face à quatre concurrents.
 De plus, l'Etat a récemment annoncé qu'il prenait le contrôle de sa banque, la Bank Express.
 Selon la presse, M. Yigit aurait demandé à Cakici d'écarter les autres concurrents de la vente aux enchères de la TTB. M. Yigit ne nie pas avoir parlé avec le chef mafieux mais dément avoir eu le plan d'écarter ses rivaux.
 Depuis l'arrestation en France de Cakici, en août, des cassettes contenant les entregistrements présumés de conversations téléphoniques entre le chef mafieux et diverses personnalités, dont des hommes politiques de droite, circulent en Turquie. L'une d'elles avait entraîné en septembre la démission d'un ministre d'Etat sans portefeuille, Eyup Asik.
 Ancien militant ultra-nationaliste, Cakici, 45 ans, a été arrêté à Nice (sud) à la suite de mandats d'arrêt émis par Interpol et condamné à six mois de prison fin septembre pour falsification de passeport. Ankara a demandé son extradition début septembre. (AFP, le 27 octobre 1998)

La Turquie mise en cause par l'Observatoire géopolitique des drogues

 Dans une résolution votée le 17 septembre 1998, le Parlement européen avait solennellement demandé à la Turquie de "cesser d'être une plaque tournante du commerce international des stupéfiants". Dans son rapport 1997-1998 qui vient d'être rendu public, l'Observatoire géopolitique des drogues enfonce le clou et consacre une large place à la Turquie. Mettant en lumière l'alliance du clan de Çiller et de nombre de hauts fonctionnaires de la police avec les Loups Gris et les mafias d'extrême droite et leur implication dans le trafic d'héroïne, le rapport fait un état des lieux très détaillé sur les réseaux turcs dont l'ampleur avait poussé le Parlement européen à mettre en garde la Turquie. Du côté turc, de nouvelles révélations liées à de féroces luttes d'intérêts et des règlements de comptes continuent d'agiter l'échiquier politique. Un haut fonctionnaire de la police est accusé à son tour d'être impliqué dans l'assassinat en 1995 de Nesim Balki, un richissime homme d'affaires présenté dans la presse turque comme "usurier de confession juive".(CILDEKT, 28 octobre 1998)

RELATIONS WITH THE WEST/RELATIONS AVEC L'OUEST

AI criticizes US support to Turkish regime

 "All too often, human rights in the United States are a tale of two nations: rich and poor, white and black, male and female," asserted Pierre Sane, the secretary-general of London-based human rights organization Amnesty International (AI), which has just launched its first worldwide campaign against U.S. human rights abuses. Within this campaign, AI blames the United States for supplying weapons to Turkey, which, AI says, "are used in village evacuations in the Southeast."
 Sane stated that the campaign would focus attention on U.S. double standards regarding foreign policy and international human rights commitments.
 In launching the campaign, AI said that many of the weapons of torture used in countries with poor human rights records are sold by the United States. "A good case in point is that of Turkey, for instance, where according to reports issued by the U.S. State Department in 1995, there is 'highly credible' evidence that U.S.-supplied military equipment was used in some village evacuations involving human rights violations," the AI secretary-general stated.
 He said that Turkey's special paramilitary gendarme and police units used assault rifles, grenade launchers and helicopters obtained from the United States.
 AI noted that although the U.S. government had held up a few arms exports to Turkey in 1997, there were reports that later exports had been allowed. "In April 1998, a U.S. company was negotiating to sell 10,000 electro-shock weapons to the Turkish police, despite its long, well-documented record of practicing electro-shock torture," declared Sane, who called on the United States to stop arms exports to countries like Turkey.
 Al was highly critical of the selective approach of the U.S. government in condemning human rights violations in other countries. "The U.S. authorities are quick to criticize human rights violations in countries considered hostile, but are then unwilling to take appropriate action when abuses are committed by U.S. allies or when the United State's political and economic interests could be compromised," Sane pointed out. He condemned the United States for keeping silent on Israeli violations of the rights of Palestinians and on Saudi Arabia's arbitrary human rights violations. (Turkish Daily News, October 7, 1998)

Le Parlement européen choqué par la nouvelle condamnation de Zana

 La condamnation de Leyla Zana à deux années de prison
supplémentaire pour un article paru dans le bulletin interne du Hadep a suscité l'indignation générale de l'opinion publique démocratique. Le Parlement européen, à l'initiative du Groupe de la Gauche Unie (GUE) a adopté le 8 octobre à l'unanimité une nouvelle résolution réitérant sa demande de libération de la lauréate du Prix Sakharov et de tous les prisonniers politique et son appel à une solution politique du problème kurde. Voici les principaux extraits de cette importante résolution :
 Le parlement européen,
 - considérant que Leyla Zana, lauréate du prix Sakharov du parlement européen, n'a toujours pas été libérée,
 - considérant que la Cour de sûreté de l'État d'Ankara l'a condamnée à une nouvelle peine de prison de deux ans pour un article sur le nouvel an traditionnel kurde paru dans le bulletin du HADEP,
 - considérant qu'au cours du même procès, 6 autres prévenus kurdes, dont M. Güven Özata, vice-président du HADEP, ont été condamnés à des peines allant de 1 à 2 ans de prison,
 - considérant qu'un autre ex-député kurde, M. Hatip Dicle, a été condamné à 1 an et 11 mois de prison et à une amende pour un article paru dans le quotidien "Ulkede Gündem", (...),
 - considérant que la Commission a reconnu dans son rapport sur l'application de l'Union douanière entre l'U.E et la Turquie "qu'aucun progrès significatif n'a été accompli en Turquie dans le domaine des droits de l'homme et de la réforme démocratique",
 - considérant que la Turquie ne respecte toujours pas les critères définis à Copenhague, notamment en ce qui concerne la démocratie et les droits de l'homme,
 - condamne les violations répétées des droits de l'homme en Turquie, qui visent notamment les représentants du peuple kurde;
 - se déclare particulièrement choqué par la nouvelle condamnation de Leyla Zana à deux années de prison supplémentaires et renouvelle avec insistance sa demande de libération de Leyla Zana et de tous les prisonniers politiques;
 - exprime sa profonde préoccupation quant à la dégradation de la situation politique et institutionnelle en Turquie, constate l'absence d'amélioration dans le domaine de la protection des droits de l'homme et de la promotion de l'État de droit;
 - réaffirme sa conviction qu'il n'y a pas de solution militaire à la question kurde et invite donc les autorités turques à engager des pourparlers directs avec les organisations représentatives du peuple kurde en vue de dégager une solution politique et pacifique qui permettrait de reconnaître les droits économiques, sociaux, politiques et culturels de ce peuple. (CILDEKT, 16 octobre 1998)

Le Parlement européen annule une réserve de crédits en faveur de la Turquie

 Le Parlement européen a annulé, faute de base légale, une réserve de crédits de 50 millions d'écus (55 millions USD) dans le budget de 1999 pour la Turquie, a-t-on appris auprès de l'institution européenne.
 Ce crédit faisait partie d'une enveloppe globale de 375 millions d'écus (412 millions USD), donnés par l'Union européenne à la Turquie sur la période de 1996-2000, à titre d'aide spéciale pour la mise en oeuvre de l'union douanière avec l'Europe.
 Les années précédentes, l'aide était votée, mais gelée. Cette fois-ci, l'aide a été biffée, car une nouvelle réglementation européenne prévoit qu'aucun crédit ne peut être octroyé, en l'absence de base légale.
 Concernant cette aide à l'union douanière, la Grèce y a toujours apposée son veto, ce qui a provoqué son gel.
 L'annulation du Parlement européen intervient au lendemain d'une nouvelle tentative de la Commission européenne d'accorder une aide à la Turquie. La Commission a en effet proposé un nouveau système d'allocation, qui ne requiert que la règle de la majorité qualifiée, ce qui permettrait de passer outre le veto d'Athènes.
 La Commission européenne a proposé deux aides de 150 millions d'écus (165 M USD) pour la période 1999-2001 à la Turquie, considérée en l'espèce comme un pays en développement.
 La Grèce a aussitôt annoncé son intention de saisir "immédiatement et sans perdre de temps" la Cour européenne de Justice contre cette proposition de Bruxelles. (AFP, 23 octobre 1998)

Les Verts allemands contre la vente d'armes à la Turquie

 Dans une interview accordée au quotidien Berliner Zeitung par leur porte-parole pour la politique de défense Angelica Beer, les partenaires vert chancellier Gerhard Schroeder élèvent de plus en plus leur opposition à toute sorte de vente d'armes à la Turquie qu'ils accusent de violer constamment les droits de l'homme. Angelica Beer affirme que le gouvernement conservateur avait auparavant assuré les Verts de sa décision de ne pas transférer d'armes à la Turquie et qu'au cas où cela se révélerait inexact, son parti se mobiliserait pour mettre en application cette décision. Le protocole signé avec les sociaux-démocrates conditionne l'exportation d'armes aux critères relatifs au bilan des droits de l'homme du pays acheteur. Et Mme. Beer de conclure que "ce critère s'applique aussi à la Turquie qui est un pays membre de l'OTAN". (CILDEKT, 28 octobre 1998)

La Turquie payera-t-elle 7 milliards de dollars?

 Selon le Ministre turc de la Justice Hasan Denizkurdu on compte actuellement 24.000 plaintes portées contre la Turquie devant la Cour européenne des Droits de l'Homme. Inquiète de l'augmentation du nombre de condamnations à son encontre, la Turquie a décidé d'envoyer une délégation de haut rang pour se plaindre auprès de cette juridiction qu'elle accuse d'avoir "deux poids, deux mesures".
 Composée du Ministre de la Justice, du Président de la Cour constitutionnelle et du Président de la Cour de Cassation, cette délégation partira bientôt pour Strasbourg où elle a pour mission d'exprimer le malaise turc au vu du nombre de condamnations dont la Turquie ferait injustement l'objet. Si 70% des requêtes en cours se concluaient par une condamnation à une amende, cela se traduirait par un fardeau financier de 7 milliards de dollars pour la Turquie à l'en croire les estimations avancées par le Ministère turc de la Justice.
 Ce ministère ne s'interroge toujours pas sur les raisons de ces condamnations et les moyens d'y remédier en procédant à une refonte substantielle de la législation turque afin de la rendre compatible avec la Convention européenne des droits de l'homme dont la Turquie est co-signataire. (CILDEKT, 28 octobre 1998)

REGIONAL RELATIONS/RELATIONS REGIONALES

Iraq Condemns Fresh Turkish Invasion

 Iraq on Sunday condemned the fresh Turkish invasion of its northern territory, saying it violated the U.N. Charter and principles of good neighborliness.
 In a statement carried by the Iraqi News Agency, the Foreign Ministry said more than 10,000 Turkish troops invaded northern Iraq on October 2 under the pretext of chasing elements of its outlawed Kurdish Workers' Party.
 Turkey's Kurdish rebels have been fighting since 1984 for an independent homeland in southeastern part of the country. They found shelter in northern Iraq after Baghdad was rendered ineffective in its control over there.
 Over the past years, Turkish troops have repeatedly crossed into northern Iraq in an effort to wipe out Kurdish rebel bases, from where the guerrillas often launched attacks on target inside Turkey.
 The ministry said the fresh Turkish invasion had caused serious harms to Iraqi people and their properties, and Iraqi government condemns the Turkish armed forces' violation of its territorial integrity.
 The statement called upon Turkish government to immediately stop these actions that contradict the U.N. Charter and the principles of the international law, and take into considerations the good neighborly relations.
 It criticized Ankara for adopting a "double-standard policy" that has contributed to the abnormal situation in the north of Iraq.
 Turkey has provided since 1991 military base for the U.S. and British force to enforce the no-fly zone in northern Iraq, where Iraqi Kurdish population live.
 The Foreign Ministry said the no-fly zone "has harmed not only the Iraqi people, but also Turkey itself by aggravating its own Kurdish problem." (XINHUA, October 4, 1998)

La Turquie en état de guerre contre la Syrie!

 Après les mises en gardes de nombreux dirigeants civils et militaires turcs, le président turc Suleyman Demirel, a déclaré dans un discours prononcé le jeudi 1 octobre 1998, à l'occasion de la rentrée parlementaire:
 "Je déclare à la communauté internationale que nous nous réservons le droit de riposter face à la Syrie, qui ne renonce pas à son attitude envers la Turquie, en dépit de nos démarches pacifiques et de nos mises en garde répétées".  M. Demirel a accusé la Syrie de mener "ouvertement une politique d'hostilité contre la Turquie" de "soutenir le PKK" puis a ajouté "je déclare également à la communauté internationale que nous sommes à bout de patience".
 Ankara accuse son voisin de fournir un soutien logistique à la rébellion armée du PKK et d'abriter son chef sur son sol. De son côté la Syrie reproche à la Turquie de rationner son eau sur l'Euphrate en construisant des barrages sur le fleuve mais aussi sa coopération avec Israël.
 D'autre part Damas revendique la province de Hatay, annexée à la Turquie qu'en 1939. Le Conseil de Sécurité nationale (MGK), la plus haute instance politico-militaire du pays, a discuté, le 30 septembre 1998, une série de sanctions économiques, politiques et militaires contre la Syrie.
 À l'issue de la réunion du MGK, le général Kivrikoglu, chef d'état-major des armées turques a fait savoir publiquement que "la Turquie est en état de guerre non déclarée avec la Syrie". Des manoeuvres militaires de l'OTAN ont actuellement lieu près des côtes syriennes. Ensuite l'armée turque pour la première fois dans l'histoire de la République turque, entreprendra des man uvres le long de la frontière syrienne où on assiste de part et d'autre à des mouvements de troupes.
 Pour le ministre turc de la défense, il ne s'agit que de "montrer le gros bâton" aux Syriens, une confrontation militaire n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Cependant les médias jouent à l'unisson les va-t-en guerre et enflamment l'opinion publique par des articles et éditoriaux belliqueux et ultra-nalionalistes.
 Dans le quotidien Hürriyet du 3 octobre, Oktay Eksi, président de la Société des journalistes de Turquie qualifie la Syrie et la Grèce de "calamités (bela) pour la Turquie"; selon lui ces deux pays, mécontents des frontières actuelles de la Turquie n'auraient cessé d'agir pour affaiblir et causer la perte de la Turquie.
 Pour le directeur de Hürriyet E. Özkök, l'armée est prête à intervenir contre la Syrie, intervention que son collègue, E. Çölasan appelle de ses voeux pour "punir et écraser le microbe syrien". Tous les partis politiques, y compris les "sociaux-démocrates" du CHP et les islamistes soutiennent les déclarations martiales des chefs militaires.
  Engluée dans une crise politique profonde, la Turquie semble par cette fuite en avant vouloir créer une union sacrée, mettre en parenthèses les élections d'avril 1999 que les islamistes pourraient remporter et étouffer au nom de la défense de "la patrie en danger" toutes les oppositions et contestations intérieures.
 Le 3 octobre, l'Égypte a offert ses services pour une médiation entre Ankara et Damas et la Syrie se dit prête à régler ses contentieux avec la Turquie par la voix diplomatique. Le président égyptien H. Mubarak va entreprendre personnellement cette médiation.
 Selon les dernières informations, alors que la guerre menace entre la Turquie et la Syrie, quelque 10 000 soldats turcs ont effectué, vendredi 2 octobre 1998, une nouvelle incursion militaire dans le Kurdistan irakien pour une opération de "nettoyage des bases du PKK avant l'hiver". Cette nouvelle intervention turque faisait suite à deux jours de frappes aériennes contre de présumées bases du PKK dans la région. (CILDEKT, 5 octobre 1998)

L'Euphrate, une arme politique aux mains de la Turquie

 Les eaux de l'Euphrate, vieux contentieux entre la Turquie, la Syrie et l'Irak, sont un moyen de pression pour Ankara contre les deux pays arabes riverains en aval du fleuve.
 Dès 1987, le président turc Turgut Ozal avait menacé de priver la Syrie d'eau si elle ne cessait pas son soutien aux séparatistes kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les deux questions --l'eau et la sécurité frontalière-- ont déjà fait l'objet de marchandages entre Ankara et Damas.
 Ankara multiplie les menaces d'intervention militaire contre Damas pour l'appui qu'elle l'accuse d'apporter au PKK.
 La Syrie et l'Irak voient d'un oeil suspect le Grand Projet Anatolienmis en branle dans les années 80 par la Turquie pour développer ses régions du sud-est en exploitant le fleuve long de 2.799 km, conscients du fait que les barrages turcs peuvent être utilisés pour réguler son débit.
 "Parfois, à la suite d'incursions de rebelles kurdes sur le territoire turc --à partir du territoire syrien--, le niveau du fleuve baisse sensiblement, les autorités turques invoquent un problème technique mais en fait ils envoient un signal clair à Damas: l'eau contre l'arrêt des attaques à partir de la Syrie", écrit Christian Chesnot dans "La Bataille de l'eau au Proche-Orient".
 Damas s'était déjà passablement inquiété en 1990 lorsqu'Ankara avait interrompu en partie le flot de l'Euphrate pendant un mois pour accélérer la mise en eau du barrage Ataturk --pièce maitresse du GAP-- le cinquième au monde par sa taille.
 "Les Etats arabes redoutent qu'une coupure d'eau, brève mais bien orchestrée, notamment à certaines périodes cruciales comme au printemps, lors de la floraison du blé, ne porte des coups très rudes aux agricultures syriennes et irakiennes", estime M. Chesnot.
 Même si Ankara donne des assurances à ses deux voisins, les projets d'exploitation du fleuve élaborés sans concertation entre les trois pays portent les germes d'un conflit.
 "La Turquie doit louvoyer entre deux impératifs (...) l'un national de mise en valeur de son potentiel hydraulique pour faire face à la demande intérieure d'électricité (...), d'alimentation en eau et à ses objectifs économiques en matière de développement (...) et l'autre régional, de gestion coordonnée de l'eau avec la Syrie et l'Irak", avait déjà souligné un rapport économique occidental sur le dossier, réalisé en 1992.
 La Syrie, qui dépend presque exclusivement de l'Euphrate pour son agriculture, a construit trois barrages importants sur le fleuve depuis 1975, Tabqa, Techrine et al-Baas, qui constituent à leur tour une menace pour l'Irak.
 "En l'absence d'un traité de partage des eaux de l'Euphrate, estime M. Chesnot, la Turquie dispose d'une indiscutable supériorité lui permettant de faire prévaloir ses vues: le contrôle des sources qui lui accorde une situation privilégiée qu'elle entend bien monnayer d'une manière ou d'une autre". (AFP, 5 octobre 1998)

Damas appelle à faire échouer les plans de l'alliance israélo-turque

 Un haut responsable du parti Baas, au pouvoir en Syrie, Suleiman Kaddah, a appelé les Arabes à "faire échouer les plans de l'alliance israélo-turque" qui, selon lui, va à l'encontre des intérêts de la Turquie.
 "Une position arabe unifiée est nécessaire pour faire front à cette alliance colonialiste et agressive afin de faire échouer ses plans et éloigner les dangers, car elle constitue une provocation à la volonté des Arabes et des musulmans", a affirmé M. Kaddah, secrétaire régional-adjoint du parti Baas.
 Il s'exprimait dans le cadre d'une cérémonie diffusée à la radio et à la télévision, à l'occasion du 25e anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973.
 Israël et la Turquie sont liés depuis février 1996 par un accord militaire qui a suscité l'inquiétude de la plupart des pays arabes et musulmans, nortamment la Syrie qui s'estime directement visée.
 Le responsable syrien a estimé par ailleurs que "la campagne de menaces lancée par certaines parties officielles turques contre la Syrie et les prétextes sans fondements qu'elles avancent afin d'exporter leurs crises internes, ne servent pas la sécurité et la stabilité dans la région, ni les intérêts de la Turquie et ceux des pays arabes et islamiques".
 Il a affirmé l'"attachement de la Syrie à des relations amicales et de bon voisinage avec la Turquie fondées sur les intérêts communs du peuple turc musulman et ami".
 Les dirigeants turcs ont brusquement haussé le ton contre la Syrie en la menaçant d'action militaire. Ils l'accusent de soutenir les rebelles kurdes du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ce que Damas rejette.
 D'autre part, le responsable syrien a fait porter à Israël, qui "entrave le processus de paix et fait monter la tension en menaçant les Arabes et l'Iran, la responsabilité de ce qui se passe et ce qui se passera dans la région".
 "Israël, a-t-il affirmé, joue un rôle colonialiste dangereux en établissant une alliance militaire avec la Turquie". "Cette alliance vise la sécurité nationale arabe et menace la position ferme de la Syrie, elle a pour objectif d'imposer l'hégémonie sur la région, d'établir une politique d'alliances et d'axes et de faire cesser le processus de paix" israélo-arabe, a insisté M. Kaddah.
 Le responsable syrien a indiqué par ailleurs que son pays "accepte tous les efforts pour sauver la paix et qu'il est prêt à reprendre les négociations (avec Israël) au point où elles s'étaient arrêtées" en février 1996.
 Il a enfin demandé aux Etats-Unis d'"adopter une position juste, honnête et efficace et d'assumer leur responsabilité en plaçant le processus de paix sur le droit chemin et en mettant fin aux pratiques israéliennes".
 Le Golan, occupé par Israël depuis 1967, est "une terre arabe syrienne et la paix est impossible dans la région sans le retour du Golan à la Syrie et des habitants du Golan dans leurs foyers", a-t-il affirmé.
 Les négociations syro-israéliennes n'ont pas donné de résultat. Damas veut récupérer la totalité du Golan pour conclure un accord de paix avec l'Etat hébreu. (AFP, 6 octobre 1998)

Les Arabes rejettent une action militaire turque contre la Syrie

 Le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa a affirmé  que tous les Arabes rejettaient une éventuelle action militaire turque contre la Syrie.
 "Il y a concensus arabe sur deux points: d'abord, les problèmes existant entre la Turquie et la Syrie ne nécessitent pas une action militaire mais un dialogue immédiat et ensuite que toute action militaire aura des répercussions graves sur la région". a déclaré aux journalistes M. Moussa.
 La Turquie accuse la Syrie de fournir un soutien logistique au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), en rébellion armée contre Ankara, et d'abriter sur son sol son chef Abdullah Ocalan et menace de prendre des mesures dissuasives contre Damas.
 "Les efforts déployés par le président (égyptien) Hosni Moubarak sont soutenus par les pays arabes", a ajouté M. Moussa.
 Le chef de la diplomatie égyptienne a estimé que la crise syro-turque "peut être contenue par la diplomatie bien que la situation soit compliquée".
 "Nous oeuvrons pour éviter d'attiser la tension entre les deux pays et nous prenons en considération les plaintes des deux parties", a-t-il affirmé.
 "La mission qu'effectue le président Moubarak n'est qu'à son début il faut encore beaucoup d'efforts", a-t-il encore ajouté.
 M. Moussa a précisé qu'il avait eu un entretien avec son homologue syrien Farouk al-Chareh et qu'il allait contacter, plus tard, le ministre turc des Affaires étrangères Ismaïl Cem.
 Ankara "veut résoudre la crise et mettre fin aux menaces du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), devenue devenue une préoccupation essentielle" de la politique turque, a conclu Amr Moussa. (AFP, 7 octobre 1998)

Damas cède à Ankara pour l'expulsion d'Ocalan

 La guerre turco-syrienne n'aura pas lieu. À la question:"Öcalan vaut-il la peine d'une guerre avec la Turquie" posée par l'émissaire du président iranien Khatami, Damas veut finalement de répondre "non" en acceptant les conditions turques. Et après trois semaines d'extrême tension et quarante-huit heures de tractations secrètes, les discussions menées à Adana entre les délégations turque et syrienne, ont pris fin dans la nuit du mardi 20 octobre au mercredi 21 octobre par la signature d'un accord. Le ministère turc des Affaires étrangères a affirmé qu'au terme de cet accord la Syrie s'était engagée à priver le PKK de tout soutien financier, militaire et logistique sur son sol, à ne plus permettre à son leader Öcalan de retourner en Syrie, à arrêter et traduire en justice les membres du PKK se trouvant sur son territoire et à empêcher l'infiltration des militants de ce parti vers un pays tiers. Ankara déclare se réserver le droit de recourir aux moyens militaires dans l'éventualité où l'accord ne serait pas respecté. En gage de bonne volonté, la Syrie vient de lui remettre une liste des 600 militants du PKK, arrêtés au cours des dernières semaines par la police syrienne.
 La crise turco-syrienne semble donc provisoirement apaisée. Cependant on se souvient qu'en avril 1992 un accord similaire avait été conclu par les deux parties prévoyant l'interdiction des activités du PKK. La Turquie avait accusé la Syrie de ne pas respecter les termes de cet accord qui n'avait donné lieu à l'époque qu'à la fermeture d'un camp d'entraînement du PKK dans la Bekaa libanaise. Bien que le gouvernement d'Ankara affirme avoir cette fois-ci obtenu une victoire diplomatique, l'avenir du PKK en Syrie demeure encore incertain. Nombre d'observateurs estiment que le régime syrien ne se privera pas si facilement de l'importante carte du PKK dans le conflit qui l'oppose au gouvernement d'Ankara sur le partage des eaux de l'Euphrate. Pour l'instant la direction du PKK semble avoir trouvé refuge en Russie grâce à la bienveillance des services russes favorables à une politique étrangère plus active dans une région où ils estiment que la Russie est désormais en compétition avec la Turquie surtout pour le projet de l'oléoduc destiné à transporter le pétrole de la mer Caspienne. Moscou n'a pas oublié non plus l'aide multiforme accordée par les Turcs à la rebeillon tchéchéne.
 Selon des informations concordantes Öcalan et sa suite ont quitté Damas pour Moscou à bord d'un avion de ligne régulière. Il se trouveront à Odintsovo, une banlieue résidentielle bien protégée de Moscou généralement réservée aux cadres supérieurs de l'armée et de services secrets. Selon le premier ministre turc, cité par le quotidien Sabah du 24 octobre, le chef du PKK est désormais "neutralisé", "coupé de ses contacts avec ses troupes" et "suivi à la trace par les services turcs qui grâce à la coopération des services de renseignements alliés écoutent toutes ses communications téléphoniques".
 De son côté A. Öcalan dans une interview téléphonique à la chaîne kurde MED-TV, a confirmé qu'il avait quitté la Syrie car sa présence "risquait de provoquer une troisième guerre mondiale". Il n'a pas indiqué où il se trouvait actuellement. Ankara s'apprête à demander à Moscou l'extradition d'Öcalan sans toutefois trop y croire car il n'existe pas d'accord d'extradition entre les deux pays.
 Dans une déclaration faite à l'agence russe Itar-Tass, l'Ambassadeur russe en poste à Ankara, Alexandre Lebedev insiste sur l'absence d'un accord entre les deux pays. Par ailleurs, la Douma russe dans une résolution votée le 22 octobre par 303 voix sur 450 condamne la politique d'oppression menée par la Turquie contre sa minorité kurde et les menaces d'Ankara contre les pays voisins critique l'OTAN de pratiqeur une politique de "deux poids deux mesures" face aux drames comparables du Kossovo et du Kurdistan turc et appelle l'ONU, les gouvernements et parlements occidentaux à tenir une conférence internationale sur la question kurde. (CILDEKT, 28 octobre 1998)

SOCIO-ECONOMIC/SOCIO-ECONOMIQUE

Benetton children over-exploited in Turkey

 A Turkish company working with the Italian textile group Benetton announced that it was suspending its ties with several sub-contractors following accusations of child labour.
 "Our group has decided to suspend its contracts with five or six companies suspected of employing children, so as not to leave the shadow of a doubt," a spokesman for Boyner Holding, one of Turkey's leading textile manufacturers, said.
 Turkish trade unions this week accused the Turkish company Bermuda Tekstil of employing children below the age of 14 to manufacture garments for Boyner's company Bogazici Ready Wear, which holds the Benetton license in Turkey.
 "We have opened an investigation into the charges against Bogazici Ready Wear," the Boyner spokesman said.
 Benetton suspended all dealings with its Turkish licencee earlier this week and announced it would send a fact-finding mission to Turkey, after the Italian daily Corriere della Sera published the trade union's charges.
 Child labor is illegal in Turkey, but nonetheless commonplace.
 Under Turkish law, children younger than 15 years may not hold a job, but there are exceptions for farming, small businesses and other sections.
 In practice, an estimated three million children work in sweatshops of the textile or leather industries, restaurants, and other small businesses all over Turkey.
 And child labor is on the rise across the country, according to a study conducted by Istanbul's Marmara University.
 While some 1.5 million children worked in Turkey in 1980, the figure rose to 2.5 million by 1990 and 3 million today, the study found.
 The authors argue that free-market reforms conducted in the 1980s led to the increase in child labour because market liberalization drove many families into poverty.
 But other experts say the reason for the growing trend in child labour in Turkey lies in lax controls of existing laws, a total of 200 to 300 inspectors supervising some 600,000 businesses.
 Turkish trade unions say that thousands of 15 to 19-year-olds in Turkey have had industrial accidents or suffer from chronic health problems connected with their job. (AFP, October 15, 1998)

La mauvaise image de la Turquie empêche l'investissement étranger

 C'est ce qu'affirme Abdurrahman Ariman, secrétaire général de l'association turque du Capital étranger (YASED), dans une interview à l'agence semi-officielle turque Anatolie le 11 octobre.
 Selon lui, depuis la crise économique de 1994 il n'y a pas eu de nouveaux capitaux étrangers investis en Turquie. Le flux annuel d'un milliard de dollars de capitaux étrangers concerne les investissements des multinationales comme Renault, Pepsi, Ford, Coca Cola, BP ou Siemens installées de longue date en Turquie pour le renouvellement de leurs modèles obsolètes et le remplacement de leurs machines usées.
 "Le capital étranger ne vient plus en Turquie même pour l'utiliser comme springboard vers l'Asie centrale car l'image de notre pays s'est dégradée à l'étranger" conclut ce responsable économique turc. (CILDEKT, 16 october 1998)

Migrant children in Diyarbakir learn about life on the streets

 Rapid migration from the villages of the Southeast to Diyarbakir, the biggest city in the region, has had a negative effect on children. A joint research project, carried out by psychiatrists at Dicle University and the Social Service Institution, has shown that growing shanty towns lead to more illegal child labor and more children addicted to glue and thinner living on the streets.
 Diyarbakir is the first stop for migrants from the villages, before moving on to Istanbul and Izmir. But an important number of these migrants settle there. Faced with high unemployment and harsh living conditions, families living on the outskirts of Diyarbakir are forced to send their children to work, so they can contribute to the household income.
 The research, which studied 136 working children from different areas in Diyarbakir, shows that the average age of children starting to work outside is very young. Of the children studied, six percent started working before they were six years old and 25 percent started to work before they were eight. By the time they are 10, 44 percent of children have jobs on the streets and only 25 percent are lucky enough to avoid working until they are eleven. These children, who shine shoes or sell napkins or simits, earn TL 100,000 to TL 150,000 a day.
 According to the research, only one third of working children were born in Diyarbakir. Of all the children who answered questions in the research, 35 percent were primary school students. This percentage decreases at the higher levels of education as 30 percent of the children are junior high students, and only three percentage of them have been able to continue their education in high school. But these number don't mean that they will necessarily graduate from their schools. Only 10 percent of the children are primary school graduates and 13 percent have already left school to work.
 One of the common characteristics of these working children is that they all come from big families. They are not the "only child" or "one of the two or three children." They are just one of the many children in their families. Nearly 70 percent of these children have at least 7 brothers and sisters, while only 7 percent have less than three brothers or sisters.
 When asked what kind of a place they would prefer to work in, if they could choose, these children -- some working all day, some after school and some only on the weekends -- said that they'd like to work in a "enclosed and warm" place, where they'd have a "stable income." Repair shops, restaurants, barber shops, and offices were the children's first choices.
 When asked what they would like to be if they could have a career, working children preferred jobs that provided status in society. Over half of the children said they'd like to be doctors, the rest chose professions like teachers, lawyers, engineers or police officers.
 The children's biggest complaint was that they couldn't find anything to eat and spent the day hungry. After being pushed into working life at an early age, around 20 percent of the children started smoking before they were ten.
 Most of the working children in Diyarbakir, and other migrant communities, are not a part of what we call the "child labor" problem. They are not organized and they don't have employers. They work individually and fight to survive on their own. Living on the outskirts of the big cities, they try to find a future for themselves by doing unqualified jobs at the bottom end of society, without getting a proper education or any kind of state protection. (TDN, October 22, 1998)

EN BREF/IN BRIEF

(Dépêches de la Fondation des Droits de l'Homme de Turquie-TIHV)

1/10/1998:
ï Le journaliste Oral Calislar (Cumhuriyet) et l'éditeur Muzaffer Erdogdu sont jugés par la CSE d'Istanbul pour un livre contenant les interviews avec le PKK leader Abdullah Ocalan et le PSK leader Kemal Burkay sur la question kurde. Chacun risque une peine de prison jusque trois ans.
ï Le syndicaliste Mahmut Konuk est traduit devant un tribunal pénal à Ankara pour un discours anti-militariste qu'il avait prononcé en 1997.
ï La CSE d'Istanbul place en état d'arrestation trois personnes accusées d'appartenance au parti illégal TKEP/L.
3/10/1998:
ï A Bismil, une femme kurde nommée Sultan Esen affirme avoir été torturée pendant sa garde à vue du 30 septembre jusqu'au 2 octobre.
ï Le bureau de rédaction du journal Kaldirac à Istanbul est attaqué et saccagé par des individus inconnus.
4/10/1998:
ï A Ömerli, deux paysans kurdes, Ali Dag et Mehmet Dag, déposent une plainte contre la torture qu'ils ont subi pendant leur garde à vue.
ï A Istanbul, la police perquisitionne une imprimerie dans laquelle s'imprime le journal Kurtulus et arrête six personnes.
5/10/1998:
ï A Mersin, Cengiz Azak, Fesih Azak et Suat Azak affirment avoir été torturés pendant leur garde à vue au poste de police.
ï A Nevsehir, la détenue politique Mualla Gürbüz est battue et blessée quand elle conteste la présence des soldats lors qu'elle passe d'un examen médical à l'hôpital.
6/10/1998:
ï Le quotidien Gündem est publié avec des colonnes vides à cause de la censure imposée par le procureur sur son contenu.
ï A Istanbul, une conférence de presse concernant l'assassinat de Serpil Yesilyurt par des inconnus, est empêchée par la police.
7/10/1998:
ï La police effectuant une descente violente sur les bureaux de rédaction du journal de gauche Kurtulus y arrête 24 personnes et les soumettent à la torture.
ï Treize militants de l'organisation écologiste Greenpeace qui protestaient contre la crémation de déchets industriels dans la ville d'Izmit sont arrêtés par la police.
ï A Izmir, quatre petites filles, N.B.K., T.Y. A.Y. et G.K., sont traduites devant un tribunal d'enfant pour avoir participé à une campagne en vue d'aider les enfants abandonnés.
8/10/1998:
ï A Istanbul, une conférence de presse tenue devant l'Association des journalistes contre la perquisition du bureau de Kurtulus est empêchée par la police et sept personnes arrêtées.
ï Le rédacteur en chef du journal Proleter Devrimci Durus, Cagdas Buyukbas, est arrêté par la police.
ï Les derniers numéros de Proleter Devrimci Durus et de Kaldirac sont confisqués par la CSE d'Istanbul.
ï Le gouverneur d'Izmir interdit un meeting organisé par HADEP pour le 11 octobre sur la paix et la fraternité.
ï Dans la prison de Maras, un détenu politique kurde, Halit Oral, s'est suicidé par feu en protestation contre la répression carcérale.
9/10/1998:
ï Les derniers numéros de deux journaux, Proleter Halkin Birligi et Devrimci Cözüm, sont confisqués par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
10/10/98:
ï A Bismil, une femme kurde, Makbule Ozbek, affirme avoir été torturée comme dix autres détenus après leur interrogatoire à la police.
ï A Istanbul, le rassemblement des Mères du Samedi est dispersé par les forces de sécurité.
ï Le bureau de rédaction du journal Kurtulus est une fois de plus perquisitionné par la police.
11/10/1998:
ï Une manifestation pour protester contre l'interdiction du port de la tenue islamique à travers la Turquie est soumise à la répression policière et de centaines de manifestants sont arrêtées.
ï La revue Dersim est confisquée par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
12/10/1998:
ï La police attaque les manifestations pour la paix et la fraternité organisées par le HADEP à Izmir et à Batman, plusieurs personnes arrêtées.
ï Trois journalistes islamistes, Abdurrahman Dilipak du quotidien Akit, Ahmet Tasgetiren du quotidien Yeni Safak et Ekrem Kiziltas du quotidien Yeni Safak sont arrêtés pour avoir soutenu les manifestations contre l'interdiction du port de la tenue islamique.
ï Un journaliste du quotidien Gündem, Hatice Ödemis est arrêtée lors qu'elle se rend au commissariat de police pour prolonger la durée de validité de son passeport.
13/10/1998:
ï La police arrête une trentaine de personne lors qu'elles sont en train de tenir une conférence de presse devant la prison de Bayrampasa à Istanbul pour protester contre l'injustice des CSE. Sont arrêtés également trois journalistes, Bircan Degirmenci (Gündem), Cemile Sönmez (Özgür Gelecek) et Selvinaz Göcmen (Atilim).
ï A l'Université d'Istanbul 16 étudiants sont arrêtés lors qu'ils organisent une manifestation pour commémorer l'anniversaire de la fondation de l'organisation de la jeunesse Dev-Genc.
ï Le poète Niyazi Kaya est emprisonné à Anamur pour servir une peine de prison de 20 mois à laquelle a-t-il été condamné pour un article qu'il avait écrit à la revue Hedef.
14/10/1998:
ï A Istanbul, deux militants du parti de la liberté et de la solidarité (ÖDP), Ali Pek et Erol Aslan, affirment avoir été torturés après leur arrestation pour suspendre une pancarte du parti.
ï A Mersin, un groupe de Loups Gris attaquent et blessent huit ouvriers d'origine kurde.
15/10/1998:
ï A Adana, les locaux de l'Association des droits de l'homme (IHD) et de la Maison du peuple sont fermés par la décision du gouverneur pour mettre à la disposition de leurs membres certains publications interdites.
ï Le conseil supérieur de Radio-TV (RTÜK) interdit les émissions de la radio Demokrat à Izmir pour six mois, de l'Ak TV pour un mois, de la Radio Umut à Istanbul pour sept jours et de la Show TV et la radio Akra FM à Istanbul pour un jour.
16/10/1998:
ï A Ankara, Orhan Demir affirme avoir été torturé au commissariat de police quand il s'y rend pour demander le sort de son frère arrêté plus tôt.
ï Un tribunal criminel commence à juger les anciens dirigeants de l'IHD pour avoir insulté de l'Armée dans un livre publié en 1995 au sujet de la violation des droits de l'homme en Turquie.
ï 111 personnes sont traduites devant un tribunal pénal d'Istanbul pour avoir participé à la manifestation des "mères du samedi" le 1er septembre 1998.
17/10/1998:
ï Un livre didactique de Turan Demir, "Les cours du kurde avec l'explication en turque", est confisqué par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
18/10/1998:
ï La CSE d'Istanbul confisque le dernier numéro du journal Halkin Günlügü pour propagande séparatiste.
ï Un représentant de TIHV, Mustafa Cinkilic, est arrêté à Adana.
19/10/1998:
ï Une action de résistance des prisonniers politiques contre la répression dans la prison de Ceyhan se solde par la blessure des 14 détenus et 3 agents de sécurité.
ï A Bingöl, le président provincial de HADEP, Niyazi Azak est interrogé par le procureur de la République sous l'accusation de propagande séparatiste.
ï Le gouverneur de la région d'état d'exception interdit l'entrée du président de HADEP Murat Bozlak et des autres dirigeants du parti à la ville de Diyarbakir. 40 autres dirigeants du HADEP sont arrêtés quand ils se rendaient à l'aéroport pour accueillir leurs camarades.
ï Un tribunal pénal d'Ankara commence à juger les dirigeants de la Confédération des syndicats des employés du secteur public (KESK), dont le président Siyami Erdem, pour la manifestation qu'ils avaient organisée le 4 mars 1998 à Ankara. Chacun risque une peine de prison allant jusque trois ans.
21/10/1998:
ï Le caricaturiste Dogan Güzel est traduit devant un tribunal criminel d'Istanbul pour les caricatures qu'il avait dessinées dans les journaux Özgür Gündem et Özgür Ülke. Il est accusé d'avoir insulté le gouvernement.
22/10/1998:
ï Un distributeur du quotidien Gündem, Seydo Tosun est passé à tabac par les policiers dans les rues d'Urfa.
ï La CSE d'Istanbul juge 30 personnes pour appartenance au DHKP-C. Le procureur demande des peines de prison allant jusque 22 ans et 6 mois.
23/10/1998:
ï La révolte contre la répression dans la prison de Ceyhan est étendue aux prisons d'Umraniye, Bayrampasa, Buca, Canakkale, Bursa, Ankara et Cankiri.
ï Le prisonnier politique Kadir Yildirim aurait systématiquement été soumis à la torture pendant 37 jours dans la prison d'Elazig, d'après une plainte déposée par son père au parquet de la province.
24/10/1998:
ï A Milas, l'avocat Ersin Uslu, un local dirigeant du CHP, affirme avoir été torturé après son arrestation à l'aéroport de la ville.
ï La manifestation habituelle des Mères du samedi à Istanbul est interdite par la police et quatorze personnes voulant tenir une conférence de presse en protestation contre cette pratique sont arrêtées. Le même jour, la police arrête également 12 personnes à Izmir pour un sit-in en solidarité avec les Mères du samedi.
ï A Istanbul, le président provincial de HADEP, Mahmut Sakar, et une trentaine de personnes, membres de HADEP et ODP, sont arrêtées pour une manifestation non-autorisée.
25/10/1998:
ï A Izmir, une journaliste du quotidien Yeni Asir, Mehlika Türkmenoglu est arrêtée car elle n'était pas présente à un procès concernant un article dans lequel elle avait critiqué le procès des jeunes lycéens de Manisa.
26/10/1998:
ï Le local de HADEP à Istanbul est perquisitionné par la police et 21 membres du parti sont arrêtés.
ï Le président de la section Cankaya du parti du Travail (EMEP), Tayfun Lemi Akbay, est condamné par une cour criminelle d'Ankara à une peine de prison d'un an.
27/10/1998:
ï La cour de cassation ratifie une peine de prison d'un an contre le président de IHD, Akin Birdal, pour son discours à la journée mondiale pour la Paix le 1er septembre 1996.
ï Le président du parti pour la liberté et la solidarité (ÖDP), Ufuk Uras, et six autres dirigeants de même parti sont traduits devant la CSE d'Ankara pour leur soutien aux étudiants qui ont été condamnés pour avoir exposé un écriteau à l'Assemblée nationale.
ï Une trentaine de dirigeants de trois partis politiques, HADEP, DBP et EMEP, sont arrêtés pour une conférence de presse qu'ils ont tenté tenir à l'occasion de l'anniversaire du scandale de Susurluk.
28/10/1998:
ï L'avocat Nurcan Gulabi, un des dirigeants locaux de l'IHD à Ankara, est condamné à une peine de 4 ans et 6 mois sous l'accusation d'aider le PKK.
29/10/1998:
ï Le rédacteur du quotidien Emek, Ahmet Ergin est condamné par la CSE d'Istanbul à une amende de 6 millions LT pour instigation à la haine et l'hostilité. Le tribunal décide également de suspendre la publication du journal pour sept jours.
30/10/1998:
ï A Diyarbakir, une vingtaine de syndicalistes appartenant à la KESK sont arrêtés pour avoir mené une campagne contre la pression administrative exercée sur les enseignants. La police perquisitionne, dans le même cadre d'opération, l'office du Syndicat des enseignants (Egitim-Sen).
31/10/1998:
ï Le président provincial de HADEP à Istanbul, Mahmut Sakar, est mis en état d'arrestation par la CSE d'Istanbul avec 13 autres membres du parti. Ils sont accusés d'appartenir à une organisation illégale.
ï Le rassemblement habituel des Mères du samedi à Istanbul est une fois de plus interdite par la police et treize manifestantes sont arrêtées après avoir être passées à tabac.

 
 
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