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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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24e Année - N°263

Juillet/july 2000


L'ETE STRESSANT EN TURQUIE

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY
 


LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM
 


PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA
 


FORCES ARMEES / ARMED FORCES
 


RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS
 


QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION
 


MINORITES / MINORITIES
 


SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC


AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS
 


RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST
 


RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS
 


IMMIGRATION / MIGRATION
 


BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY
 

*

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY

L'emprisonnement d'Erbakan ratifié!

 La Cour de cassation a confirmé, le 5 juillet, une peine d'un an de prison contre l'ex-Premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan pour «incitation à la haine raciale ou religieuse», ce qui l'interdit de politique à vie.
 Il avait été condamné en mars par la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir pour des propos sur la religion et les Kurdes formulés en 1994, lors d'une campagne électorale de son parti de la Prospérité (RP), dissous en janvier 1998 pour «activités anti-laïques». À 74 ans, il a encore un ultime recours contre la décision de la cour d'appel, à laquelle il peut demander de corriger sa sentence. Mais ce recours a très peu de chances d'aboutir. Son avocat, Me Yasar Gurkan, a annoncé, sur la télévision NTV, que si ce recours n'aboutissait pas, il saisirait la Cour européenne des droits de l'Homme.
 Necmettin Erbakan, leader historique de l'opposition islamiste modéré devra purger près de cinq mois de prison par le jeu des remises de peine, dans un établissement pénitentiaire encore indéterminé. Premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, il avait dû démissionner en juin 1997 sous la forte pression des généraux et du Conseil national de sécurité.
 Il avait dirigé le pays pendant un an à la tête d'une coalition avec le chef du parti de la Juste Voie (DYP), Mme Tansu Ciller. Avec la dissolution du Refah, M. Erbakan et plusieurs de ses adjoints avaient été déchus de leur mandat de député et interdits d'activités politiques pour cinq ans. Ils font également l'objet de poursuites judiciaires pour des accusations de corruption.
 Le Fazilet, qui a succédé au Refah, est devenu le troisième parti au Parlement à l'issue des élections législatives d'avril 1999. Il est actuellement menacé de fermeture par la justice. Une procédure d'interdiction a été lancée en mai 1999 par le procureur général de la Cour de cassation Vural Savas, qui accuse le Fazilet d'avoir «agi en violation de la loi sur les partis politiques» interdisant à une formation d'être la continuation d'un parti dissous.
 M. Savas l'accuse également d'exploiter les sentiments religieux du peuple et avait comparé le Fazilet à un «vampire». Il a dans le même temps réclamé l'interdiction de politique pendant cinq ans de tous les dirigeants du Fazilet, dont son chef Recai Kutan, et le retrait de mandat de ses cent trois députés. Le Parlement turc compte au total 550 sièges. (CILDEKT, 6 juillet 2000)

L'Etat turc resserre l'étau autour de l'islam politique

 L'état turc a manifesté sa détermination à poursuivre sa lutte contre l'islam politique avec l'exclusion à vie de politique de l'ancien Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, suite à une décision de justice rendue mercredi.
 Cette décision met aussi en question la liberté d'expression en Turquie à l'heure où le pays brigue une adhésion à l'Union européenne.
 La Cour de cassation a confirmé une peine d'un an de prison contre M. Erbakan, 74 ans, pour "incitation à la haine raciale ou religieuse" aux termes de l'article 312 du code pénal, ce qui entraîne son interdiction de politique à vie. Il devra par le jeu des remises de peine passer près de cinq mois en détention.
 M. Erbakan avait été condamné en mars par la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir (sud-est) pour des propos sur la religion et les Kurdes tenus en 1994 à Bingol (est) lors d'une campagne électorale de son parti de la prospérité Refah.
 Le Premier ministre Bulent Ecevit a pris ses distances avec cette décision: "Nous sommes respectueux des décisions de justice, mais je ne me réjouis pas du fait que (M. Erbakan) va devoir aller en prison", a-t-il commenté devant la presse.
 Le parti islamiste de la Vertu Fazilet, successeur du Refah interdit pour "activités anti-laïques en 1998, a dénoncé la décision, estimant qu'elle montre "l'état" des droits de l'Homme en Turquie.
 "Un Premier ministre va devoir aller en prison pour avoir exprimé ses opinions. Un coup dur à été porté à la candidature de la Turquie" à l'Union européenne, a indiqué le vice-président du Fazilet Mehmet Bekaroglu devant la presse.
 "Cette décision montre de nouveau que le droit à la libre opinion est très limité en Turquie", a souligné un diplomate européen. "Elle n'est pas acceptable, elle n'est pas en harmonie avec nos idées sur la liberté d'expression", a-t-il ajouté.
 "Nous attendons avec plus de vigilance et d'appréhension la décision sur une éventuelle fermeture du Fazilet, car un parti politique est l'expression du pluralisme plus que la carrière d'un seul individu", a tempéré un autre diplomate européen.
 Le Fazilet, troisième parti au parlement, est menacé de fermeture par la justice qui l'accuse d'avoir "agi en violation de la loi sur les partis politiques" et "d'activités anti-laïques".
 "La décision de la Cour de cassation aura une très forte répercussion sur le mouvement islamiste en Turquie", a estimé le journaliste Rusen Cakir, spécialiste du mouvement islamiste. Selon lui, M. Erbakan fait les frais de son épreuve de force avec les milieux pro-laïcs dominés par l'armée.
 "Le charisme d'Erbakan va très sérieusement souffrir, c'est une décision tragique pour une légende de trente ans", a-t-il dit, en allusion à sa longue activité politique.
 M. Erbakan a encore un ultime recours contre la décision de la cour d'appel, à laquelle il peut demander de revoir sa sentence. Mais il n'a que très peu de chances d'aboutir, selon les observateurs.
 Son avocat Yasar Gurkan a annoncé que si ce recours n'aboutissait pas, il saisirait la Cour européenne des droits de l'Homme.
 Premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïc, M. Erbakan avait dû démissionner en juin 1997 sous la pression de l'armée, qui se considère comme la gardienne de la laïcité, après avoir dirigé le pays pendant un an à la tête d'une coalition avec le chef du parti de la juste Voie (DYP, centre-droit), Mme Tansu Ciller.
 Avec la dissolution du Refah en janvier 1998, M. Erbakan et plusieurs de ses adjoints avaient été déchus de leur mandat de député et interdits d'activités politiques pour cinq ans. (AFP, 5 juillet 2000)

L'affaire Erbakan menace l'adhésion de la Turquie à l'UE

 Le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Lord Russel-Johnston, a estimé jeudi que la confirmation à Ankara des peines prononcées à l'encontre de l'ancien Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan "porte un préjudice certain aux perspectives d'une intégration accrue de la Turquie en Europe".
 La confirmation mercredi par la Cour de cassation de Turquie de l'exclusion à vie de la politique du leader islamiste âgé de 74 ans, ainsi que d'une peine d'un an de prison à son encontre, "n'est pas conforme aux règles de la démocratie pluraliste", a souligné Lord Russel-Johnston dans un communiqué publié à Strasbourg.
 "Condamner un vieil homme à une peine de prison pour des paroles qu'il a prononcées est erroné, triste et indigne d'une société européenne moderne", a jugé le président de l'Assemblée parlementaire des "41".
 "Cette décision (de la Cour de cassation turque) contredit les normes et les standards fondamentaux du Conseil de l'Europe en matière de liberté d'expression et de droit d'association qui sont indispensables au bon fonctionnement de la démocratie", a-t-il insisté. (AFP, 6 juillet 2000)

Erbakan demande l'intervention de la justice européenne

 L'ancien Premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan a demandé à la Cour européenne des Droits de l'Homme de faire suspendre une peine de un an de prison à laquelle il a été condamné dans son pays, a indiqué mardi un de ses proches.
 Un avocat français de M. Erbakan a déposé une demande en ce sens auprès du tribunal, basé à Strasbourg, alors que tous les autres moyens de justice étaient épuisés en Turquie même, a indiqué l'ancien ministre de la Justice turc Sevket Kazan, cité par l'agence de presse Anatolie.
 Une cour d'appel turque avait confirmé le 5 juillet sa condamnation de mars pour incitation à la haine raciale et religieuse, et remarques pro-kurdes, lors d'une campagne électorale en 1994.
 D'après le code, l'ex-Premier ministre islamiste qui avait démissionné en 1997 à la suite d'une campagne anti-islamiste conduite par l'armée, ne passerait que cinq mois en prison, mais serait écarté à vie de la vie politique.
 M. Erbakan, 74 ans, peut encore demander avant le 5 août une révision de sa peine auprès du procureur général turc, mais cette procédure est rarement suivie d'effet. (AFP, 25 juillet 2000)

YDP leader Hasan Celal Guzel convicted again

 Former Rebirth Party (YDP) Chairman Hasan Celal Guzel said the Court of  Cassation's upholding of the Ankara State Security Court's (DGM) imprisonment decision demonstrated the miserable state of the law in Turkey.
 Guzel was sentenced to five months' imprisonment under the controversial  Turkish Criminal Code (TCK) Article 312 for a speech he made. Guzel had previously been imprisoned for four and a half months under the same article.
 Speaking at a press conference in Ankara, Guzel said the problem could not  be solved by simply abolishing Article 312. A more fundamental change in mentality  was needed, he continued.
 "I never intended to incite people to hatred and enmity with my words. Are  the words I spoke new ones that nobody has never heard? I now reiterate what I said in  the past -- I challenge the authorities; come and sue me again," he said.
 Article 312 covers the crime of "inciting people to hatred and enmity on  the basis of ethnic, religious, regional and sectarian differences."
 According to Guzel, the Court of Cassation decision was a political one. "I  am not worried because I will be in prison for five months. I regret the state of  the law in Turkey. I will not forgive those who made the decision, and neither will the people,"  he said.
 In response to a question about the decision to imprison banned Welfare  Party (RP) leader Necmettin Erbakan, Guzel said: "I do not feel pity for Erbakan. I  feel pity for Turkish law. Everybody should protest against this decision."
 The press conference was attended by the Human Rights Association (IHD)  Chairman Husnu Ondul and the Association for Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (Mazlum-Der) Chairman Yilmaz Ensarioglu.
 Speaking at the conference, Ondul said that it was time for Turkey to  implement the principle of pluralism and put individual freedoms into practice. (Turkish Daily News, July 7, 2000)

MHP Rejects English Education at Turkish Kindergartens

 MHP [Nationalist Action Party] deputies have expressed their disapproval of the imparting of education and the carrying out of recreational activities in the English language in Turkish kindergartens.
 Noting that they have discussed the issue with Minister of National Education Metin Bostancioglu, MHP Deputy Bozkurt Yasar Ozturk has said:
 "This is not a country that is under colonial rule.
 Children must learn the Turkish language and culture in our kindergartens.
 We are against the carrying out of recreational activities in the English language in Turkish kindergartens."
  MHP Istanbul Deputy Bozkurt Yasar Ozturk, who has been a teacher in the past, has said that they are against the decision that the Training and Education Council has made regarding the carrying out of recreational activities and the teaching of rhymes, music, and dances in the English language in Turkish kindergartens.
 The decision of the Training and Education Council has been published in the Announcements Magazine.
 Ozturk has added that they will exert efforts to have the decision annulled.
 First Our Language
 Explaining the reason behind their rejection of the plans to impart education in the English language at kindergartens, Ozturk said:
 "This is not a country that is under colonial rule.
 Turkey is not a third world country either.
 Turkish children must first speak, laugh, and play in the Turkish language.
 "I am not against the learning of foreign languages.
 However, children must first be educated in their mother tongue.
 In which of the other countries is education imparted in foreign languages in kindergartens?
 This is our Ataturkist understanding.
 The Turkish people must first learn their own language and then study other languages." (Milliyet, July 10, 2000)

Fondation d'un parti communiste malgré l'interdiction

 Trente personnalités de gauche ont déposé  mercredi au ministère turc de l'Intérieur les statuts d'un nouveau Parti  Communiste (KP), 78 ans après la fermeture d'un premier PCT et malgré  l'interdiction légale du terme "communiste", selon la presse.
 Le secrétaire général du Parti du Pouvoir Socialiste (SIP), Aydemir Guler,  et un responsable de l'ancien Parti Ouvrier de Turquie (TIP, interdit), Omer  Cerit, ont fait officiellement enregistrer la demande d'agrément de cette  formation marxiste-léniniste "pour lutter contre l'exploitation en Turquie et  dans le monde", rapporte Hurriyet.
 "Théoriquement, le Parti Communiste existe" par cette simple formalité, a  dit M. Cerit cité par Milliyet, non sans rappeler que la Cour  Constitutionnelle devait encore confirmer la régularité de la procédure.
 L'article 96 de la Loi sur les partis politiques, datant de 1992, stipule  en effet que le terme "communiste" ne peut être utilisé dans la dénomination  d'un mouvement politique en Turquie, et ce depuis la fondation de la  République en 1923.
 Un Parti Communiste Unifié de Turquie (TBKP) avait vu déjà le jour en 1989  avant d'être dissous par la Cour Constitutionnelle en 1991, et la plupart de  ses dirigeants emprisonnés. (AFP, 19 juillet 2000)

Government Prepares to Fire Suspected Civil Servants

 Turkey's secularist government is preparing a decree that will give it the power to dismiss hundreds of civil servants suspected of having links to armed Islamic groups, the prime minister's office said on Saturday.
 The decree is a fresh step in an anti-Islamic clampdown that dates back to the toppling of the country's first Islamist-led government three years ago. Prime Minister Bulent Ecevit's office said 118 teachers, 69 Muslim preachers and 201 judges, doctors, engineers were still on the state payroll despite having been arrested in connection with murders carried out by the armed Islamic group Hizbullah.
@"Light disciplinary punishments lead those to continue their work and thus weaken (our) efforts to prevent divisive actions and radical Islamic activism," Ecevit's office said in a statement faxed to Reuters.
 Hizbullah, a shadowy group that seeks to replace Turkey's secular constitution with one based on Islamic Sharia Law, began to unravel early this year when its leader Huseyin Velioglu was killed in a police raid. Since then, hundreds of suspected Hizbullah members have been arrested for allegedly taking part in some 60 murders, but more are still believed to be at large.
 The new decree expands the grounds on which civil servants may be dismissed. ``Being in divisive or subversive activities, attempting to alter or undermine any of the republic's principles or acting against any of them,'' reads one clause.
 Main opposition leader and head of the Islam-based Virtue Party, Recai Kutan, condemned the decree and urged President Ahmet Necdet Sezer not to endorse it.
 "We will apply to the constitutional court as soon as possible if it is signed (by the president)," said Kutan whose party faces a possible legal ban on the charge of attempting to subvert overwhelmingly Muslim Turkey's secular constitution. (Reuters, 29 Jul 2000)

Government decree (KHK) is against human rights

 Human Rights Association (IHD) chairman Husnu Ondul said on Monday that the new decree with the power of law to sack civil servants contains elements that violate human rights.
 Over the weekend, Turkey discussed the decree, known as the KHK. The government said it was prepared to sack civil servants involved in religious activism, separatism or "destructive causes." Citing the civil servants who are currently under arrest and facing trial in the Hizbullah case, the government argued, "murderers still get paid."
 Ondul stated that this move by the government is against Article 38 of Turkish Constitutional Law. Under this article, no one shall be held guilty until proven guilty in a court of law.
 "While the world is developing more rigorous job security measures, Turkey's attempt to pass this decree with the power of law cannot be considered acceptable," Ondul stated.
 Analysts say the real aim is to weed out thousands of conservatives in the civil service, forcing them out of state offices.
 News that such a decree was being prepared hit the press last week but was promptly denied by Prime Minister Bulent Ecevit and Interior Minister Saadettin Tantan. However, on Saturday, a government statement confirmed that such a decree was being prepared in order to fight political activism in state offices.
 The statement said those who commit crimes, even including murder, cannot be discharged from state service and this creates serious deficiencies in the functioning of state offices. "We cannot apply effective disciplinary measures against those involved in fundamentalist Islamic activities, separatism and other destructive actions, and so new measures are needed," the statement read.
 The statement said four different laws, drafted in 1998 and 1999, were combined into one decree with the power of law that would effectively deal with activists in state service. However, experts say that the government does not have parliamentary authorization to approve such a decree. Parliament gave the government the authority to legislate decrees with the power of law on economic issues but did not specify any disciplinary actions against civil servants.
 In the past, similar decrees with the power of law designed to punish civil servants have been annulled by the Constitutional Court.  (Turkish Daily News,  July 31, 2000)

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

La mutinerie dans les prisons turques surpeuplées

 La mutinerie à la prison de Bayrampasa à Istanbul,  où 500 détenus retenaient 11 gardiens en otage depuis matin le 5 juillet, a pris fin sans incident en fin d'après-midi.
 L'agence Anatolie avait auparavant fait état de 6 gardiens retenus en otage.
 Selon NTV, tous les otages ont été relâchés sains et saufs et les détenus de droit commun ont mis fin à leur mouvement de manière pacifique, sans que les forces de l'ordre aient eu à intervenir.
 Les mutins avaient dressé des barricades pour empêcher le transfert de l'un des détenus vers la prison de Manisa (sud-ouest), et en ont profité pour réclamer une amnistie, prévue de longue date, et qui devrait réduire la population carcérale en Turquie, estimée à quelque 70.000 prisonniers aujourd'hui.
 Un autre mouvement de protestation, dans la prison de Burdur (sud-ouest),s'est lui aussi terminé par l'intervention des forces de sécurité en fin d'après-midi.
 Une soixantaine de détenus politiques avaient bloqué les portes pour échapper à leur comparution en justice.
 De telles mutineries, prises d'otages ou grèves de la faim sont courantes dans les prisons turques surpeuplées, notamment durant les fortes chaleurs de l'été.
 Un rapport parlementaire condamnait récemment l'utilisation souvent excessive de la force pour y mettre fin. (AFP, 5 juillet 2000)

Les photos des corps torturés des prisonniers politiques

Les photos de six détenus turcs, qu'ils ont prises eux-mêmes pour prouver qu'ils avaient été torturés lors de la mutinerie du 5 juillet à Burdur et faites sortir par leurs familles, s'étalent dans plusieurs journaux.
 Les clichés, publiés par les quotidiens Milliyet et Radikal, montrent les prisonniers dont les visages, le dos, les jambes, les bras et le postérieur portent de larges traces de coups violacées.
 Deux détenus sont visiblement blessés au cuir chevelu, tandis qu'un autre est photographié avec un plâtre ou un bandage au pied.
 Les sévices ont été infligés le 5 juillet à la prison de Burdur (sud-ouest) lors d'une intervention musclée des forces de sécurité pour mettre fin à une mutinerie déclenchée par un groupe de détenus refusant d'être emmenés au tribunal pour être présentés à un juge, rapporte Milliyet.
 A la suite de cette opération, les 6 prisonniers ont été transférés dans une prison de Bergama (nord-ouest), où ils ont eux-mêmes pris quelque 60 photos de leurs blessures avant de les remettre à leurs familles, écrit le journal.
 Aucune information n'est donnée sur le rôle qu'ils ont tenu dans le soulèvement.
 Les media avaient dans un premier temps rapporté que la mutinerie avait pris fin sans incident, mais les avocats des détenus avaient ensuite affirmé que les forces de sécurité avaient fait usage de gaz lacrymogène, de matraques et de barres de fer contre les émeutiers.
 Un autre détenu aurait même perdu un bras lors de l'irruption des forces de l'ordre, qui avaient utilisé un marteau-piqueur pour ouvrir une brèche dans un mur afin de pénétrer dans le bâtiment.
 La Turquie, candidate à l'élargissement de l'Union Européenne, est souvent critiquée pour ses manquements au respect des droits de l'Homme, et notamment une large pratique de la torture.
 La commission parlementaire pour les Droits de l'Homme avait rendu publics au mois de mai 6 rapports décrivant explicitement ce que ses membres ont qualifié de torture largement répandue dans les centres de détention du pays.
 Le gouvernement affiche comme une priorité la réhabilitation des prisons turques, souvent incontrôlées et où les émeutes et les prises d'otages se sont multipliées ces dernières années.
 De nouvelles prisons doivent être prochainement inaugurées, avec des cellules pour trois personnes au maximum pour remplacer les actuels dortoirs où s'entassent parfois jusqu'à 60 personnes. (AFP, 18 juillet 2000)

Trade unionists remanded, tried

 Hüseyin Akgül, the General Education Secretary of the Deri-Is Trade Union, Naciye Özdemir, financial secretary of the same and Ayse Topdemir who were remanded on 2 July in connection with the demonstrations held in protest of dismissal of worker members of Deri-Is Trade Union in Çorlu, were released upon their lawyers objection to the court.
 The trial launched against the executives with the labour confederations DISK, KESK, HAK-IS and TURK-IS, on the charges of "offensing the Law of Meetings and Demonstration Marches," commenced on July 6 at Istanbul Sisli Penal Court of First Instance No.8.
 Murat Tokmak, Ömer Faruk Büyükkucak, Halil Akçay, Hüseyin Hulusi Karli, Ismail Hakki Ortaköy, Ibrahim Kudis and Levent Dokuyucu are prosecuted with the demand of 1 year 6 months imprisonment for unauthorised May Day celebrations. (Yeni Gündem-Evrensel, July 5-7, 2000)

New measures against "subversive elements" in Turkey

 The army, which had put tight curbs on subversives in the wake of the decisions made on 28 February 1998 leading to the fall of the True Path Party - Welfare Party coalition government, is preparing further plans.
 In the past few days, the military commanders have all made announcements one after the other stressing how they will never make concessions over Ataturk's reforms to subversives.
 In the wake of this, a plan to put even tighter controls on activities directed against secularism has been prepared by the National Security Council [MGK].
 The plan also envisages investigating every foundation and society that ostensibly provides support for poor students to determine the level of abuse there.
  It has been announced that the MGK has been informed by the relevant ministries of the measures to be taken and that these measures will be the key item on the agenda for this month's MGK meeting.
 The measures come under the following titles:
 1.
 Monitoring Associations: The administration of association closed down for activities against the state will be prevented from reopening the association under another name.
 These people will be monitored.
 2.
 Donations: New regulations will come into force that prevent charitable donations from being used for purposes they were not intended for and to govern the giving and receiving of donations.
 3.
 Poor Students: Those institutions that are opposed to a Republic which provides the means for students on low incomes and who are abused by subversive elements to solve their accommodation, course and educational problems will be put under the microscope and their activities ceased.
 The State will provide help to these students and will construct dormitories in those provinces where subversion is particularly rife.
 4.
 Tight Inspections of Foundations: Foundations are the most important aspect to plans for subversive activities.
 Should the Public Prosecutors or auditors find any reason why a foundation should not be set up or any evidence of subversive activities, that foundation, regardless which one, will be disbanded and the courts applied to in order to annul the foundation's official registration.
 As it is known that individual foundations transfer money to other institutions because people doing so are given tax exemptions, regulations will be drawn up to put an end to this practice.
 5.
 Islamic Companies: The money transfers of individuals and companies that provide financial support by cooperating with Islamic countries and their institutions in Turkey will be monitored.
 6.
 Unregulated Money Collection: Regulations will be drawn up to prevent the collection of money using documents that have no legal validity.
 Those engaged in such activities will be subject to heavy fines.
 7.
 Religious Programs on TV: Religious broadcasts and their style of presentation, starting with Turkish Radio and Television [TRT] will be [broadcast] at specific times and for only as long as necessary.
 This provision will be bound by a protocol between TRT and the Directorate of Religious Affairs.
 8.
 Security Vetting:
 Certain articles of the Security Vetting Law will be amended.
 Steps will be taken to get the relevant drafts legislated.
 9.
 Titles:
 The appointment of associate professors and their assistants will be altered.
 In this way, appointments will be made by the Institute of Higher Education and thus the dominance of subversive administrations will be ended.
 10.
 A sufficient number of preaching staffs will be developed.
 Until such time as appointments to these staffs can be made, a central preacher system will be practiced.
 11.
 Students to be Sent Abroad: Both the choice of student to go abroad and the studies they will be engaged in will be looked at carefully.
 12.
 Institutions, over half of whose capital belongs to local government, will be audited by the Prime Ministry Supreme Inspections Board and new regulations will be applied to these institutions. (Ortadogu, July 9, 2000)

Former Parliamentarian on trial

 The Supreme Court Penal Board No.9 upheld the 25-month prison sentence given by Düzce Heavy Penal Court to Sevki Yilmaz, a parliamentarian with the closed Welfare Party (RP), on the grounds of "insulting Atatürk and the State". (Evrensel, July 8, 2000)

Special team era drawing to a close?

 "The police Special Operations Directorate, which has been active in the  rural areas against the terrorists, is to be scrapped in line with a National Security  Council (MGK) decision.
 The directorate will be reduced to a branch attached to the Anti-Terrorism and Operations Directorate and 70 percent of the 5,640 Special Team members will be appointed to other positions in the police force. Their heavy weaponry will be handed over to the Turkish Armed Forces.
 The remaining 30 percent  will be used only in metropolitan centers and in cases of plane hijackings and hostage-taking.
 For the time being, the Special Operations Directorate has branches in 48 provinces, mostly in the East and Southeast.
 The operation aimed at disbanding the Special Team is reportedly being  carried out in great secrecy and the first stage is expected to be completed in about a year.
 In the past, some Special Team members were implicated in extortion and narcotics and arms smuggling cases, as well as in the so-called Susurluk state gang scandal and the killing of casino king Omer Lutfu Topal." (Sabah, July 9, 2000)

Party Executive's sentence upheld

 The Supreme Court upheld the 13-month prison sentence given to Mustafa Yalçiner, General Board member of the Laborís Party (EMEP), by Ankara State Security Court (SSC). Yalçiner, who had been prosecuted in connection with a speech he had given in a panel held by the Keçiören (Ankara) Community Center in 1993, had been convicted under Article 312 of the Turkish Penal Code. (Evrensel, July 9, 2000)

Lawyer on trial for insulting MIT

 The trial launched against Cem Alptekin, one of the lawyers of the "16 March Massacre" trial held at Istanbul Heavy Penal Court No.6, on the charges of, "Insulting the MIT (National Intelligence Organisation) and revealing one of the MIT officials identity" continued at Istanbul Heavy Penal Court No.5 on 10 July.
 The indictment stated that in the hearing held on 29 January 1997, Cem Alptekin delivered the tape recordings of the interviews held on 30 March and 10 April 1979 between then Minister of Internal Affairs Fehmi Günes and Europe Nationalist Turkish Union Chairperson Lokman Kondakçi.  The indictment read that the tape recordings had in fact been "MIT documents" and the prosecutor demanded 3 to 14 years of imprisonment for Cem Alptekin. (Yeni Gündem, July 11, 2000)

Death penalty demand for Islamists

 The trial launched against Hüseyin Baykus, Lütfi Eker and Ahmet Yesilkaya on the charges of "aiding and abetting radical islamic IBDA/C organisation," concluded and the defendants were each sentenced to 3 years 9 months imprisonment under Article 169 of the Turkish Penal Code.
 At the hearing held at Adana SSC on 11 July the defendants rejected the accusations against them and stated that they had testified under pressure. (Cumhuriyet, July 12, 2000)

Hundreds of minors tried in DGMs

 Diyarbakir Bar Association Children's Rights Commission Chairman Arif Altunkalem stated that 222 minors were tried in Diyarbakir's State Security Court (DGM) in 1999, the Anatolia news agency reported.
 Altunkalem said that minors were still being tried in DGMs even though Turkey had signed the U.N. Children's Rights Agreement and made it a part of national law by approving it in Parliament. He criticized Turkey's subsequent actions, saying that although the U.N. agreement stated that anybody under the age of 18 was a minor, Turkey still considered 15 to be the age limit. Moreover, even some children under 15 were tried in DGMs.
 Finally, Altunkalem added that there was only one detention center for minors in all of eastern and southeastern Turkey, and that another one should be opened immediately in the region -- perhaps in Diyarbakir, from where many of the minors come.  (Turkish Daily News, July 12, 2000)

Bahçelievler Massacre sentence quashed

 The Supreme Court Penal Board No.9 quashed the death penalty given to Ünal Osmanagaoglu and Bünyamin Adanali seven times by the Ankara Heavy Penal Court No.3 in connection with killing of 7 members of the Turkish Workers' Party (TIP) under torture in Bahçelievler district, Ankara, on 8 October 1978.
 The Supreme Court reportedly quashed the penalty on the grounds that "to punish the defendants as they were real assailants is against the law."
 If the original Court board abides with the decision of the Supreme Court, the defendants will receive prison sentences not less than 20 years for each killing incident. However, this penalty will be reduced with a ratio of five to one in connection with the changes in the "Anti-terror law" made in 1991. In this case, Osmanagaoglu and Adanali will receive a total of 28 year imprisonment sentence, 4 years for each murder. If the Court board insists on the death penalty decision, the Supreme General Court Penal Council will deal with the case file. (Evrensel, July 13, 2000)

La Turquie condamnée pour des actes de torture

 La Cour européenne des droits de l'homme a, le 11 juillet, condamné la Turquie pour des actes de "torture" sur un détenu soupçonné d'appartenir à un mouvement d'extrême gauche.
 Soupçonné d'avoir commis des actes de violence au nom d'un groupe d'extrême gauche, Devrimci-Sol (la gauche révolutionnaire), celui-ci avait été arrêté le 10 février 1992 et interrogé pendant 16 jours par la section antiterroriste de la Sûreté d'Istanbul avant d'être présenté à un juge.
 Un médecin de la prison où il avait été transféré avait relevé une vingtaine de traces de coupures, écorchures et éraflures sur ses membres. Selon la Cour européenne des droits de l'homme, les violences commises sur le détenu "ont revêtu un caractère particulièrement grave et cruel" et "méritent la qualification de torture".
 Le requérant avait été battu, immergé dans une eau glacée, pendu des bras, reçu des chocs électriques et un simulacre d'exécution avait été organisé dans une forêt.
 Dans un arrêt rendu à l'unanimité, la Cour estime également que les autorités d'Ankara ont, dans la même affaire, violé l'article 5§3 de la Convention européenne des droits de l'homme qui garantit le droit de toute personne arrêtée d'être traduite aussitôt devant un juge. La Turquie devra verser 200 000 FF pour préjudice moral et 10 000 FF pour frais et dépens au requérant, Metin Dikme, qui se trouve toujours emprisonné.
 La procédure visant Metin Dikme est toujours pendante, sa condamnation, en 1998, ayant été annulée par la Cour de cassation. La plainte qu'il avait lui-même déposée contre les policiers responsables de sa garde-à-vue s'est soldée par un non-lieu, en 1993. (CILDEKT, 13 juillet 2000)

New pressures on HADEP members

 66 people returning from a picnic, held by Peopleís Democracy Party (HADEP) Bingöl Provincial organization, near the lake of Turanlar on 2 July were hindered by the gendarme of Solhan district gendarme station.
 Nine people including Solhan District Organization Chairperson Remzi Sönmez, executives Selami Mollaoglu, Ömer Çelikel and Ramazan Buyruk were detained on the charges of "organizing unauthorised picnic and a seminar during the picnic."
 The mentioned 9 people disclosed that they were released the same day and were threatened during detention not to work with HADEP.(Yeni Gündem, July 5, 2000)
 During the commemoration ceremony held on July 12 at the grave of Vedat Aydin, Diyarbakir Provincial Deputy of Peopleís Labour Party (HEP) who was a victim of murder by unknown assailants in 1991, 15 people were detained among whom were Ali Ürküt, HADEP Diyarbakir Provincial Chairperson and Serif Camci, Central District Chairperson of the same.
 On the other hand, eight people were detained in the raid on HADEP Central district building on 11 July. The same night the house of Ali Öncü, spokesman for Diyarbakir Democracy Platform, was also raided. It was found out that Öncü was detained for his speech at the ceremony. Among the detainees, Mehmet Tali and Esat Güler were remanded on 13 July. The others were released. (Evrensel, July 13-14, 2000)

Hunger strikers in suffer at Kirklareli Prison

 The hunger strike staged by prisoners Selçuk Güngör, Fikret Eski, Ramazan Sevket Yilmaz and Turan Obay since 17 May at Kirklareli Prison, a prison where repentant prisoners are put, with the demand of transfer to another prison, is in its 65th day.
 An observer committee of lawyers, members of the Istanbul Bar, Human Rights Association representatives and political party representatives went to Kirklareli Prison on 18 July to carry out an investigation.
 Among the committee, lawyer Gülseren Yoleri and lawyer Kemal Aytaç were allowed to interview the prisoners.
 After the interview the lawyers disclosed that prisoner Selçuk Güngör was suffering from loss of consciousness and hearing, not feeling below his waist and muscle spasticity. (Yeni Gündem, July 19, 2000)

Pressures in the Burdur Prison

 Oktay Polat, lawyer of Veli Saçilik who lost his arm in the incident that occurred on 5 July in Burdur Prison, applied to Burdur Public Prosecution Office on 18 July to postpone the execution of his client.
 It was reported that Veli Saçilik was sentenced to 3 years 9 months imprisonment under Article 169 of the Turkish Penal Code on the charges of "aiding an illegal organisation" and that he had eleven months more to serve.
 Meanwhile a group of prisoners' and convicts' relatives asked the prosecution of Hikmet Sami Türk, Minister of Justice, Ali Suat Ertosun, General Directorate of Prisons and Places of Arrest, Kaya Uyar, Burdur Governor, Sait Gürler, Burdur Chief Public Prosecutor Ramazan Solmaz, Burdur Prison Prosecutor, Katip Özen, Prison Director and Tahsin Baltaci, Konya Gendarme Regional Commander, together with security officers who participated in the operation, in connection with the incidents at Burdur Prison. (Yeni Gündem, July 19, 2000)

L'Intérieur reconnaît qu'il y a eu des blessés dans la prison

 Le ministère de l'Intérieur turc a reconnu que 33  personnes, dont 16 prisonniers, avaient été blessées lors de la répression par  les forces de l'ordre d'une mutinerie dans une prison de haute sécurité à  Burdur (sud-ouest), le 5 juillet dernier.
 Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministère indique que les  forces de sécurité, qui "se sont abstenues d'utiliser leurs armes pour  prévenir un bain de sang", ont utilisé des gaz lacrymogènes contre les  protestataires, faisant 15 blessés parmi ces derniers.
 Les forces de sécurité, qui n'arrivaient pas à entrer dans les cellules  dans lesquelles les détenus s'étaient barricadés, ont fait appel à un engin de  travaux publics pour démolir un mur. Un détenu a eu alors "le bras arraché  alors qu'il tentait de s'interposer à l'action de la machine", ajoute le  communiqué.
 Le ministère ajoute que 10 soldats, six gardiens et un autre responsable  ont également été blessés au cours de la mutinerie, qui a commencé quand 61  prisonniers se sont barricadés dans leurs cellules pour empêcher la  comparution en justice de 11 détenus.
 "Les forces de sécurité se sont appliquées à agir en conformité avec la  loi, pour qu'aucun tort ne soit causé aux détenus, aux autorités  pénitentiaires et à la prison", ajoute le communiqué qui précise que tous les  détenus blessés ont été hospitalisés après la fin de l'émeute.
 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit avait annoncé mardi l'ouverture  d'une enquête après la publication dans deux journaux de photos de détenus qui  se sont photographiés à moitié nus pour prouver qu'ils avaient été torturés  lors de la mutinerie.
 Les images, publiées par le journal à grand tirage Milliyet et le quotidien  de centre gauche Radikal, montraient les prisonniers portant de larges  contusions au visage, au dos, aux bras, aux jambes et au postérieur. Deux des  détenus exhibaient également des pansements à la tête, alors qu'un autre se  montrait avec un pied bandé ou plâtré. (AFP, 20 juillet 2000)

Un prisonnier tué et deux autres blessés dans la  prison

 Un prisonnier a été tué et deux autres blessés au cours d'une mutinerie intervenue dans la prison de Nevsehir dans le centre de la Turquie, a rapporté lundi la chaîne de télévision NTV.
 Les prisonniers ont utilisé couteaux et broches de cuisson dans leurs affrontements qui ont éclaté dans la soirée de dimanche pour des raisons encore inconnues.
 Selon le gouverneur de Nevsehir, Mehmet Yilmaz, l'ordre a pu être rétabli dans la prison en cours de nuit, et les mesures de surveillance et de sécurité ont été renforcées. (AFP, 24 juillet 2000)

Lawyers on Trail

 A trial was launched by Diyarbakir Public Prosecution Chief Office against lawyer Feridun Yazar, a member of the Initiative Group of the Democratic Movement on the charges of ìdisseminating separatist propagandaî in his speech on Medya TV on 16 January.
 In the trial, it is demanded to sentence Feridun Yazar under Article 8 of the ìAnti-Terror Lawî in connection with his such statements such as: ìthe death penalty Abdullah Öcalan had received contradicts with the state of Turkey, trying to enter the European Union.î
 Another trial launched against Lawyer Ahmet Çoban, the editor-in chief with the journal Açik Sayfa Aktüel Hukuk (Open Page Actual Legal Issues), because an assessment of the results of the "Investigation on the Corruption in Juridical Prosecution" appeared in the journal, on the charges of ìinsulting the juridical systemî under Article 159 of the Turkish Penal Code, commenced on 21 July at Istanbul Beyoglu Heavy Penal Court No.2.
 In the hearing, Lawyer Bahri Belen stated that the related article had been written by Lawyer Adnan Ekinci and said that although that was also stated during the official investigation, it was not mentioned in the indictment. The demand of Belen to launch an official investigation against Ekinci was accepted and the trial was postponed to a further date. (Yeni Gündem, July 20, 200O; Cumhuriyet, July 24, 2000)

Pressures to the HADEP

 The trial launched against Bismil (Diyarbakir) Mayor Nedim Biçer (HADEP), and A. Latif Kandemir, Ismet Demirbilek, Nimet Sayar, Mecit Argül and Mizbah Bozucu, executives with the same, who had been remanded in Diyarbakir on 28 June in connection with the demonstrations during the visit of HADEP Chairperson Ahmet Turan to Diyarbakir, started at Bismil Penal Court of First Instance on 21 July.
 In the hearing, the executives were released and the trial was postponed to 18 August. In the trial, the executives are prosecuted on the charges of ìoffence of the Law of Meetings and Demonstration Marchesî with the demand of imprisonment terms from 1 to 3 years. (HRFT, July 24, 2000)

Opération dans la prison de Bergama

 Les forces de l'ordre turques ont déclenché une opération à l'intérieur de la prison de Bergama (sud-ouest), après la découverte d'un tunnel de 110 mètres creusé par des prisonniers d'extrême gauche, a affirmé mercredi l'Association turque des Droits de l'Homme.
 "Des militaires ont été vus en train de pénétrer dans le bloc de la prison où ce tunnel aurait été découvert, par une ouverture percée dans le toit", a expliqué Ercan Demir, responsable de l'Association turque des Droits de l'Homme pour la région d'Izmir, joint par téléphone par l'AFP.
 "Les familles des détenus rassemblées autour de la prison ont vu de la fumée s'échapper du bâtiment et des troupes d'élite ainsi que des pompiers pénétrer à l'intérieur", a-t-il ajouté.
 Le gouverneur adjoint de la province d'Izmir, où se trouve Bergama, M. Ramazan Urgancioglu, a pour sa part nié qu'une quelconque intervention soit en cours à la prison.
 L'établissement pénitentiaire a connu une soudaine montée de tension mardi soir quand les autorités ont découvert un boyau souterrain long de 110 mètres, creusé depuis un dortoir abritant 34 militants d'extrême gauche et s'étirant quasiment jusqu'au mur d'enceinte de la prison.
 Selon les autorités pénitentiaires citées par l'agence Anatolie, aucun prisonnier n'a pu profiter de ce tunnel pour s'évader.
 "Les responsables de la prison avaient l'intention de procéder à une inspection de ce dortoir après avoir eu connaissance du tunnel, mais les détenus s'y sont opposés parce qu'ils craignaient pour leur sécurité", a affirmé M. Demir.
 "Il n'y a ni opération de forces de l'ordre, ni résistance de prisonniers. Les  forces de sécurité font leur travail en prenant toutes leurs précautions", a déclaré M. Urgancioglu à l'agence Anatolie. (AFP, 26 juillet 2000)

Visite du Comité anti-torture (CPT) dans les prisons turques

 Le Comité anti-torture (CPT), organe du Conseil de l'Europe, vient d'achever une visite de neuf jours dans une dizaine de prisons turques, dont l'une au moins, à Istanbul, venait de connaître une mutinerie.
 La délégation du CPT, constituée d'experts, médecins et juristes indépendants, ne rendra publiques ses conclusions qu'avec l'autorisation expresse du gouvernement turc.
 Lors de sa visite, qui a eu lieu du 16 au 24 juillet, le CPT a visité la prison et la maison d'arrêt d'Istanbul, Bayrampasa, où quelque 1.900 détenus de droit commun avaient pris en otages onze gardiens début juillet.
 Les mutins de Bayrampasa avaient dressé des barricades pour empêcher le transfert de l'un des détenus vers la prison de Manisa (sud-ouest), et en avaient profité pour réclamer une amnistie, prévue de longue date, et qui devrait réduire la population carcérale en Turquie, estimée à quelque 70.000 prisonniers aujourd'hui.
 Le CPT, qui est habilité à entrer dans toutes les prisons des Etats membres du Conseil de l'Europe, a également visité plusieurs prisons à Bursa, Kartal, Sincan, Ankara et Istanbul, ainsi que des locaux policiers de garde à vue à Ankara et Istanbul.
 Pendant le seul mois de juillet, de violentes mutineries se sont produites notamment dans la prison de Burdur (33 blessés dont 16 détenus) et à  Nevsehir, dans le centre de la Turquie (un mort et deux blessés). (AFP, 26 juillet 2000)

Former Parliamentarian sentenced to prison

 The trial launched against Hasan Mezarci, former parliamentarian of the defunct Welfare Party (RP),in connection with a speech he made in the district of Elbistan, Maras, on 23 May 1992, concluded. In the hearing held at Elbistan Heavy Penal Court on 16 July Mezarci was sentenced to 2 years 6 months prison terms under Article 159 of the Turkish Penal Code on the charges of "insulting the military forces" and "insulting Atatürk." (Cumhuriyet, July 27, 2000)

Interpellations lors de manifestations contre les prisons

 Au moins 48 personnes ont été interpellées samedi à Istanbul lors de deux manifestations distinctes contre les conditions actuelles de détention en Turquie et la prochaine mise en service de prisons modernes.
 Vingt-deux manifestants ont été arrêtées dans le quartier de Bakirkoy (sud d'Istanbul) où ils participaient à un rassemblement non autorisé pour dénoncer les conditions de vie en prison, selon l'agence Anatolie.
 Les protestataires répondaient à un appel lancé par le Parti de la démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde), selon la chaîne d'information en continu CNN-Turk.
 Dans le centre d'Istanbul, 26 personnes qui protestaient contre la prochaine ouverture de prisons de type "F", ont été emmenées par les forces de police.
 Une manifestation similaire déjà organisée jeudi au même endroit s'était soldée par l'interpellation de 30 personnes.
 Les protestations contre les nouvelles prisons, où les détenus seront au maximum trois personnes par cellule contre des dortoirs abritant jusqu'à 60 personnes actuellement, se sont multipliées ces dernières semaines à l'approche de leur mise en service, prévue pour la fin de l'été.
 Détenus et défenseurs des droits de l'Homme dénoncent notamment l'"isolement" des personnes incarcérées.
 Les prisons turques surchargées sont régulièrement le théâtre de mutineries et de prises d'otages durement réprimées par les forces de l'ordre.
 Depuis mardi soir, des prisonniers mutins refusent une inspection de leur dortoir à la prison de Bergama (sud-ouest), après la découverte d'un tunnel de 110 mètres de long.
 Le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk avait appelé jeudi les détenus à cesser leur "résistance" pour éviter des "incidents" avec les forces de sécurité, qui n'ont toujours pas pu pénétrer dans le bâtiment. (AFP, 29 juillet 2000)

Heurts entre police et opposants aux nouvelles prisons

 Trente personnes ont été blessées et 18 autres interpellées dimanche soir à Adapazari (ouest) lorsque des manifestants qui se rendaient à Ankara à bord de six autocars pour y déposer une pétition contre les nouvelles prisons se sont opposés à la police, rapporte l'agence Anatolie.
 L'Association d'Aide aux Familles de Détenus et Condamnés (TAYAD) avait affrété six autobus au départ d'Izmit (ouest) pour aller déposer une pétition au Parlement, dans la capitale, contre la prochaine mise en service de nouvelles prisons modernes, dites de type "F", mais le convoi a été stoppé à Adapazari par la gendarmerie, selon Anatolie.
 Les manifestants ont alors tenté de faire un sit-in sur l'autoroute, et une échauffourée a éclaté avec les forces de sécurité qui voulaient les en empêcher. Trente personnes ont été blessées, qui ont toutes été hospitalisées, précise Anatolie.
 Dix-huit autres protestataires ont été placés en garde à vue, alors que les autres membres du groupe, dont le nombre n'est pas précisé, ont continué leur route vers Ankara. (AFP, 30 juillet 2000)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Censure sur la diffusion d'un concours de beauté

 La chaîne de télévision privée turque ATV sera fermée une journée sur décision du Haut Conseil de l'audiovisuel (RTUK) pour diffusion d'un concours de beauté, Elite Model Look, auquel ont participé des jeunes filles mineures de 14 à 17 ans, a rapporté jeudi l'agence Anatolie.
 En diffusant en direct cette émission le 26 juin, ATV a poussé les jeunes filles à rêver de célébrité facile, ce qui pourrait mettre en péril leur éducation, selon le RTUK, organe controversé de Turquie.
 Vingt jeunes filles ont participé au concours. Les lauréates ont gagné voitures, vacances ou autres cadeaux.
 Le RTUK a critiqué la chaîne pour avoir diffusé à plusieurs reprises des images des jeunes filles en bikinis sans préciser qu'elles participaient au concours avec le consentement de leurs familles.
 Le RTUK a par ailleurs décidé de fermer pendant un jour une autre chaîne privée, Inter-Star, pour avoir diffusé un défilé de mode où l'une des mannequins s'est "totalement" déshabillée en se débarrassant de la robe de mariée qu'elle portait.
 Le présentateur de l'émission s'était apparemment moqué du RTUK en indiquant que la chaîne avait agi en conformité avec le "droit des célibataires à l'information".
 "Nous avions le droit des célibataires à l'information d'un côté et un scandale de l'autre. Après une longue hésitation, nous avons décidé d'agir conformément aux principes d'un journalisme responsable", a-t-il raillé.
 Depuis 1990, date de la fin du monopole d'Etat sur la radio et la télévision, le nombre de chaînes de télévision nationales et régionales a atteint 260, celui des radios 1.200 en Turquie.
 Depuis sa création, le RTUK, composé de membres de partis politiques représentés au parlement, a déjà suspendu pendant des délais divers près de 450 chaînes de radio et télévision, selon les chiffres officiels. (AFP, 6 juillet 2000)

Kurdish journalist detained and beaten

 Hakan Bozkurt (15), a worker with the daily Azadiya Welat in Adana office was detained on 2 July and released on the same day. Hakan Bozkurt who was detained while distributing the newspaper stated that he had been beaten by the police officers. (Yeni Gündem, July 2, 2000)

Poet and Writer on Trial

 A trial was launched against Vedat Cetin, the writer of the book entitled "Villages Destroyed/Evacuated and Migration", and poet-writer Sükrü Erbas, having an article in this book, by Ankara Chief Public Prosecution Office. At the trial, Erbas and Cetin are prosecuted with the demand of one-year imprisonment each under Article 159 of the Turkish Penal Code. (Yeni Gündem, July 7, 2000)

Newspaper Owner Detained

 Halit Keskin, the owner of daily Evrensel, was detained on the night of 6 July. Keskin was reportedly detained due to a sentence he had received during the publishing of the now defunct daily Emek, but later postponed under the "Law on Postponement of the Crimes Committed Via Press", numbered 4454.
 On the other hand, Istanbul SSC confiscated the issue of Özgür Gelecek Journal dated 7 July, on the grounds of "disseminating illegal organisation propaganda." (Evrensel, July 8-10, 2000)

Nadire Mater et Yilmaz Odabasi décernés par HRW

 Le groupe Human Rights Watch (HRW) a décerné des bourses à divers écrivains de 22 pays en reconnaissance de leur courage devant la persécution politique. "Un grand nombre d'entre eux, comme Taoufik Ben Brik de Tunisie, Mamadali Makhmudov d'Ouzbékistan et Nadire Mater de Turquie, sont emprisonnés pour des écrits qui offusquent leur gouvernement", dit HRW. "Certains ont été contraints à l' exil; Jonah Anguka, du Kenya, Kadhi-Joni Mahdi, de l'Irak, et Alejandra Matus, du Chili, ont trouvé asile aux États-Unis. D'autres sont victimes des sanglants conflits d' ex-Yougoslavie, de Sierra Leone et de République démocratique du Congo."
 "Les bourses Hellman/Hammett sont remises chaque année à des écrivains du monde entier qui sont la cible de persécution politique", dit HRW. On a commencé à distribuer les bourses en 1989 lorsque la succession de deux écrivains américains, Lillian Hellman et Dashiel Hammett, ont demandé à HRW de mettre sur pied un programme à l'intention des écrivains éprouvant des difficultés financières en raison de l'expression de leurs opinions. Cette année, les bourses atteignent la somme de 170 000 $.
 Voici la liste des titulaires de cette année:
 Jonah Anguka (Kenya), Claudia Anthony (Sierra Leone), Taoufik Ben Brik (Tunisie), Yorro Jallow (Gambie), Gakoko John (Ouganda-Kenya), Mohsen Kadivar (Iran), Zeljko Kopanja (Serbie), Christiana Lambrinidis (Grèce), Hamide Berisha-Latifi (Kosovo), Li Shizheng (Chine), Kadhim-Joni Mahdi (Irak), Mamadali Makhmudov (Ouzbékistan), Nadire Mater (Turquie), Alejandra Matus, (Chili), Tshimanga M'Baya (République démocratique du Congo), Shannon McFarlin (États-Unis), Yilmaz Odabasi (Turquie), Carlos Pulgarin (Colombie), Reach Sambath (Cambodge), Svetlana Slapsak (Serbie), Abdelkarim Soroush (Iran), Vu Thu Hien (Vietnam) et Pavel Zhuk (Bélarus).
 D'autres titulaires conservent l' anonymat en raison des conditions dangereuses dans lesquelles ils se trouvent. (IFEX, July 7, 2000)

Journalist and Publisher on Trial

 The trial launched against journalist Nadire Mater, the representative of the Reporters sans Frontiers in Turkey, on the charges of "insulting the military forces of the state" in her book entitled "Mehmedin Kitabi-Mehmet's Book", and Semih Sökmen, owner of the Metis Publication House, who published the book, continued at Beyoglu Heavy Penal Court No.2 on 7 July.
 In the hearing, expertise report prepared by Köksal Bayraktar, a Staff Member with the Galatasaray University Law Faculty, was heard.
 The report of Bayraktar defended that "there is no offence in the book". The prosecutor who later disclosed his opinion on the merits of law, demanded the prosecution of Mater and Sökmen under Article 159 of the Turkish Penal Code. (Radikal, July 8, 2000)

Radio-TV Stations Closed Down

 The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) banned for one year the broadcasting of Özgür Radio, a private radio channel broadcasting in Istanbul. The general broadcasting manager Füsun Erdogan stated that the radio was closed under the article punishing "inciting violence, terror and ethnic discrimination and creating hatred among society." However they could not find out which program the penalty was given to.
 The broadcast of Özgür Radio had been formerly banned for 3 months on 8 June 1998 and one year on 19 February 1999.
 Meanwhile the RTÜK banned the broadcast of Radio Söz, broadcasting in Bursa for 90 days on the same grounds. The private television channels ATV and Star also received one-day broadcasting bans. (Yeni Gündem, July 8, 2000)

Violations de la liberté de la presse en juin 2000

 Reporters sans frontières (RSF) a publié le rapport suivant sur la violations de la liberté de presse en Turquie au cours du mois de juin 2000:
 Sept journalistes agressés
 Le 1er juin 2000, à Antalya (sud du pays), Hakki Sargin, reporter du quotidien de droite Aksam, et Volkan Gürak, de l'agence de presse Dogan, sont agressés par deux hommes, dont un député du Parti de la Mère Patrie (ANAP), Sebgatullah Seydaoglu. Les journalistes étaient en train de photographier ces deux individus en compagnie de trois femmes, à la sortie d'une discothèque. Hakki Sargin a bénéficié d'un arrêt de travail de trois jours, suite aux coups qu'il a reçus.
 Le 6 juin, lors d'une manifestation devant l'Université d'Istanbul, Demet Bilge, reporter du quotidien Radikal, est agressée par la police. Quelques instants plus tôt, un chef de la police avait ordonné à ses hommes d'interpeller d'autres journalistes qui couvraient cette manifestation.
 Le 10 juin, Irfan Hosafçioglu, ancien président de l'Association des journalistes de Cankiri (centre du pays) et rédacteur en chef du périodique local Dogruyol Gazetesi, est agressé en pleine rue par des inconnus.
 Le 16 juin, à la sortie d'un procès de policiers accusés de torture, le correspondant de l'agence de presse Ihlas (IHA), Mehmet Hüseyin Zorkun, est brutalisé par les forces de l'ordre. Il était en train de filmer des policiers qui interpellaient des personnes à la sortie du tribunal.
 Le 20 juin, à l'occasion d'une visite du Premier ministre, Bülent Ecevit, Hikmet Tekemen, cameraman de la chaîne privée Show TV, et Kadir Celikcan, du quotidien Star, sont frappés par des agents de sécurité de l'aéroport de Sanliurfa (sud-est du pays). Par ailleurs, Bülent Okutan et Ramazan Yavuz, reporters de l'agence de presse Dogan (DHA), sont refoulés, à l'entrée de l'aéroport, par les policiers.
 Deux journalistes interpellés
 Le 14 juin, Hayrettin Celik, correspondant du quotidien prokurde Yeni Gündem à Adana (sud du pays), est interpellé par la police et conduit à la section antiterroriste de la Direction de sécurité de cette ville. Cette arrestation semble être liée à un ancien procès intenté contre le journaliste et pour lequel il avait été acquitté. Celik est libéré le lendemain.
 Le 24 juin, Kamil Tekin Sürek, éditorialiste du quotidien d'extrême gauche Yeni Evrensel et avocat de la famille du journaliste Metin Göktepe (tué par des policiers en 1996), est interpellé par la police d'Ankara. Il est relâché deux jours plus tard.
 Un journaliste menacé
 Le 8 juin, le rédacteur en chef du bimensuel régional Firtina, Ilyas Gür, est menacé par Ahmet Mete, ancien maire de Iyidere (nord du pays) : "Fais attention à toi, sinon je te coupe les jambes. On verra alors comment tu te promèneras dans la ville". Depuis fin 1999, la rédaction de ce journal fait l'objet de menaces et de pressions de la part des autorités locales en raison de la parution d'articles sur des affaires de corruption impliquant le préfet de la ville.
 Deux journaux saisis
 Le 28 juin, le procureur général de la Cour de sûreté de l'Etat numéro 5, à Istanbul, ordonne la saisie du quotidien islamiste Akit pour "incitation à la haine et à l'hostilité par voie de discrimination raciale, religieuse et régionale", comme le stipule l'article 312 du code pénal turc. L'article incriminé critiquait l'hommage rendu par une partie des médias à Güven Erkaya, un militaire qui, en 1997, s'en était pris violemment aux milieux islamistes.
 Le 24 juin, un numéro de l'hebdomadaire prokurde Roja Teze est saisi par le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat numéro 3 d'Istanbul, en raison de la parution de deux articles contenant les termes : "mouvement kurde", "Kurdistan", "Kurdistan indépendant", "mouvement national kurde".
 Attaque contre les locaux d'un quotidien
 Le 27 juin au matin, des inconnus tirent sur le siège du quotidien Sabah, à Istanbul. La police d'Istanbul a ouvert une enquête afin de retrouver les responsables de cet acte.
 Un journaliste condamné
 Le 13 juin, le tribunal correctionnel numéro 2 d'Izmir condamne Fikret Ilkiz, rédacteur en chef du quotidien kémaliste Cumhuriyet, à une amende de 140 millions de livres turques (230 euros) avec sursis. Le journaliste avait publié, en octobre 1999, un article sur une conférence de presse donnée par des défenseurs des droits de l'homme qui protestaient contre l'attitude des forces de l'ordre envers les proches des détenus politiques. Fikret Ilkiz est accusé d'avoir "porté atteinte au libre déroulement de la justice". D'abord condamné à un mois et cinq jours de prison, sa peine a été commuée en une amende avec sursis.
 Par ailleurs, Reporters sans frontières continue de demander la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes Yalçin Küçük, de l'hebdomadaire de gauche Hepileri, arrêté le 29 octobre 1998, et Hasan Özgün, du quotidien d'extrême gauche Özgür Gündem, arrêté le 10 décembre 1993.
 L'organisation réclame un procès juste et équitable pour les journalistes Asiye Zeybek Güzel, des hebdomadaires d'extrême gauche Isçinin Yolu et Atilim, arrêtée le 22 février 1997, et Nureddin Sirin, de l'hebdomadaire islamiste Selam, arrêté le 6 février 1997. (RSF/IFEX, 10 juillet 2000)

Scandal: Turkish Cypriot Journalists Arrested for spying

 The International Federation of Journalists, the world's largest journalists' organisation, and its regional organisation, the European Federation of Journalists, have condemned the arrest and disappearance of Shener Levent, Editor-in-Chief, and two journalists of the daily Turkish Cypriot newspaper AVRUPA, on July 7th.
 The IFJ has called on Mr. Rauf Denktash of the Turkish Cypriot Administration today, to immediately confirm the safe whereabouts of these colleagues and an explanation for their detention.
 Despite efforts by the families and lawyers of the arrested journalists to find out where they are held, the Turkish authorities refused to give any information.
 According to the IFJ and EFJ affiliate, the Union of Cyprus Journalists, there are reasons to fear that the lives of the arrested journalists are in great danger. Accusations have been made against them by the Turkish Cypriot radio station Bayrak, under control by Turkish army officers, that the arrested are "a gang of conspirators against the Turkish army".
 "The campaign against AVRUPA is misguided and threatens democracy, but the mysterious disappearance of our three colleagues adds a new and worrying dimension to this campaign of harassment. We demand that the authorities reassure their families and colleagues that they are safe and well," said Aidan White, General Secretary of the IFJ
 The IFJ and EFJ have already been following the case of AVRUPA since January this year when the newspaper was accused of incitement and defamation of the government. More protest letters followed in February and June. Hearings against the daily newspaper started on May 26th before a so-called "criminal court" in the Turkish occupied part of Cyprus, on 75 lawsuits against AVRUPA for "instigating hatred against the Turkish republic of North Cyprus and the Turkish army". For each lawsuit the military and the police demand five years imprisonment for the editor-in-chief, Mr. Shener Levent, and five other journalists of AVRUPA.
 The IFJ and EFJ believe these proceedings are designed to prevent legitimate journalistic inquiry and comment on the work of the authorities. As such they constituted a severe breach of the right to freedom of expression. While the Turkish Cypriot authorities may well resent the editorial position of AVRUPA, which is critical of official policy in North Cyprus and the consolidation of the division of Cyprus into two separate states, these are legitimate and serious opinions that should have expression in a democracy.
 The IFJ and EFJ call on the Turkish government and the Turkish Cypriot Authorities to release Shener Levent and his two colleagues immediately and unconditionally and to lift the on-going legal action against the newspaper AVRUPA.(IFJ/IFEX, July 12, 2000)

La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression

 La Turquie a été condamnée mardi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme pour avoir violé la liberté d'expression d'une jeune femme propriétaire et rédactrice en chef d'une revue qui avait publié un article pro-kurde.
 Mme Pelin Sener, 31 ans, résidant actuellement à Cologne (Allemagne), recevra 30.000 FF pour le dommage moral qu'elle a subi et 10.000 FF pour les frais et dépens, soit au total 6.100 euros.
 En septembre 1993, elle avait publié dans sa revue "Haberde Yorumda Gerçek" (Nouvelles et commentaires: la vérité) un article intitulé "Confessions d'un intellectuel", signé de Aydin Itirafi.
 Les autorités turques y étaient accusées de faire "une sale guerre" au sud-est de la Turquie (Kurdistan), d'y utiliser des armes chimiques et de procéder "à l'extermination entière d'une nation". Le texte soulignait "ardemment la nécessité de tenter de résoudre le problème kurde par des méthodes pacifiques".
 Après la publication de cet article, Mme Sener, déclarée coupable d'avoir diffusé de la "propagande contre l'unité indivisible de l'Etat", avait été condamnée par la cour de sûreté d'Istanbul à une amende avec sursis.
 Selon la Cour européenne, l'article en question prône la fin du conflit armé, mais ni la haine, ni la revanche, ni la résistance armée.
 La Turquie n'a pas accordé assez d'importance au droit de l'opinion publique d'être informée de tous les aspects du conflit dans le sud-est de la Turquie, selon les juges européens.
 En outre, la présence d'un juge militaire dans la cour de sûreté de l'Etat a violé son droit à un procès équitable, ont-ils estimé. (AFP, 18 juillet 2000)

Piar-Gallup threatened with closure because of Kurd Survey

 One of the largest opinion polling institutions in Turkey, PIAR-GALLUP, is on the verge of closure. Lawyers for the Turkish Ministry for Industry and Trade have petitioned the Istanbul District Court to close PIAR-GALLUP. The reason: PIAR-GALLUP carried out two surveys in the Kurdish province of Sanliurfa in the summer of 1999.
 The ministry is of the opinion that the survey encouraged "separatism" and "breached the indivisible unity of the country and nation". Therefore, the organization should be closed.
 The following questions were asked in PIARís questionnaire from September 1999: "How many persons in the household are Kurds, Turks, Arabs, Assyria? Do you consider yourself Kurdish or Turkish? How should the government decide in the case of the death sentence against Öcalan? Where do you stand politically?" (Hürriyet-IMK, July 20, 2000).

Une station de radio suspendue pour un an par le RTÜK

 Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Enis Öksuz, RSF a protesté contre la "suspension pour un an de la station de radio Özgür Radyo par le RTÜK (autorité chargée de la régulation des médias audiovisuels)". RSF a également demandé au ministre de "tout mettre en oeuvre pour que cette instance ne s'en prenne plus, de façon arbitraire, aux médias audiovisuels. Depuis le début de l'année, le RTÜK a déjà suspendu 21 stations de radio et 20 chaînes de télévision pour un total de 3186 jours".
 L'organisation a rappelé que, "la Cour européenne des droits de l'Homme a récemment condamné la Turquie, à deux reprises, pour avoir violé la liberté d'expression".
 Selon les informations recueillies par RSF, le RTÜK a ordonné, le 5 juillet 2000, la suspension pour un an de la radio d'Istanbul, Özgür Radyo.
 On reproche à la station d'avoir diffusé un vers du poète turc, Ataol Behramoglu, lors d'une émission, le 1er mai. La radio est accusée d'"incitation à la violence et aux sentiments de haine dans la société", en vertu de l'article 4 de la loi 3984. Behramoglu a, lui-même, contesté cette décision en déclarant que "ce vers, écrit il y a trente ans, paraît dans toutes les nouvelles éditions de mes livres". (RSF/IFEX, 21 juillet 2000)

Concert Banned in Istanbul

 Istanbul Governorate banned, without showing any justification, the concert to be held in Istanbul Yedikule Dungeons on 22 July, where Nurettin Rençber, Metin Kahraman, Hakan YeIilyurt, Enver Çelik, Ismail Özden, Yeninur Ada and Beyhan Aksoy would take the stage. (Evrensel, July 23, 2000)

"La presse turque est toujours sous la censure."

 Il est impossible de dire que "la presse turque soit débarrassée de la censure", 92 ans après la levée des interdictions impériales ottomanes, a déploré lundi le président du Conseil turc de la Presse, Oktay Eksi, lors d'une conférence de presse.
 "Il est abusif de prétendre que toute censure a été levée en 1908", a déclaré M. Eksi. "La presse avait certes échappé alors aux interdictions du Sultan Adulhamit II, mais elle n'est toujours pas totalement débarrassée de la censure" aujourd'hui, a-t-il affirmé à l'occasion des cérémonies marquant l'anniversaire de la levée de la censure.
 En 1908, la Révolution Jeune Turque mettait fin au régime autocratique du sultan et mettait en place une monarchie constitutionnelle, rétablissant nombre de libertés individuelles, parmi lesquelles la liberté de la presse.
 Invité à ces célébrations, le ministre turc de l'Intérieur Saadettin Tantan a admis que, "au 3 mai 2000, 43 journalistes se trouvaient en prison", parmi lesquels 17 en détention provisoire alors que le reste purgeait des peines diverses.
 "On peut dire que la Turquie est, parmi les nations démocratiques, le pays où les libertés d'expression sont les plus restreintes", a regretté M. Eksi.
 "Dans la perspective de l'intégration à l'Union Européenne (UE), et des réformes à mettre en place, la Turquie prendra les mesures nécessaires à une amélioration de la situation dans le domaine de la liberté de la presse", a promis de son côté le Président turc, Ahmet Necdet Sezer, dans un message publié pour l'occasion.
 Ankara, officiellement candidat à l'adhésion à l'UE depuis décembre, est régulièrement montré du doigt par les institutions européennes et les organisations internationales de défense des journalistes pour ses manquements au respect des Droits de l'Homme. (AFP, 24 juillet 2000)

Interior Minister's scandalous accusations against a daily

 Turkish Interior Minister Sadettin Tantan has made unfounded allegations about the newspaper, "Yeni Gundem in 2000," which is published in Istanbul.
 Tantan claimed that the newspaper "promoted PKK [Workers Party of Kurdistan] propaganda," and that this was the reason why its distribution in the State of Emergency region was banned.
  "Yeni Gundem in 2000" was first published on 27 May, and on 1 June a ban was put on its distribution in Amed [Diyarbakir], Hakkari, Sirnak, Dersim, and Van where the State of Emergency is in effect.
 Interior Minister Sadettin Tantan defended this censorship by making unfounded allegations against the newspaper, on the anniversary of the abolishment of censorship of the press.
  In response to DSP [Democratic Left Party] Istanbul deputy Ismail Aydinli's question, Interior Minister Sadettin Tantan stated that the newspaper "Ozgur Bakis" -- which he claimed promoted PKK propaganda -- was banned as of 7 May 1999 in provinces where the State of Emergency was in effect, on charges that "it disrupted the public order in the region and the peace and security of the people in the region by publishing deliberate and untrue reports and commentaries, and that it reported the security forces' activities in an incorrect way and thus disrupted their work -- which had a detrimental effect upon these forces."
  Minister Tantan claimed that "Yeni Gundem in 2000" was in collusion with the newspaper "Ozgur Bakis" and was published as a replacement for it.
 Tantan said that "Yeni Gundem" was banned as of 1 July 2000 in provinces where the State of Emergency is in effect, on charges that it published PKK propaganda.
  The ruling to ban the distribution of "Yeni Gundem in 2000" -- whose 60th issue appeared yesterday -- is a legal scandal.
 In the ruling, the prison prosecutor was named because a report in the paper -- concerning an attack carried out with work machines in Burdur Prison, in which a convict lost an arm -- was considered a "target exposure."
 Apart the ruling in question, to date there has been no ruling or suit filed against the newspaper, which has been banned in the State of Emergency since 1 June.
 Consequently, Interior Minister Tantan's unfounded accusations that the newspaper published PKK's propaganda provoked response from various quarters.
 M. Emin Yildiz, the newspaper's distinguished owner, asked: "On what is Tantan basing his accusations?" and continued: "Not a single suit had been filed against our newspaper until 1 June when it entered the State of Emergency region.
 Moreover, even concerning the current accusations, no suit or investigation has been conducted to date.
 We see this statement as very unfortunate.
 Our legal experts will take the necessary initiatives regarding this issue." (Ozgur Politika, 25 Jul 2000)

15 Years Imprisonment for Publication of a Book

 On July 27th 2000, the trial against 17 renowned authors, actors, composers, trade unionists, human rights activists and professors for publishing the book "Freedom of Thought 2000" has started in the 5th chamber of the State Security Courts in Istanbul. The prosecutor demanded 15 years imprisonment for "Propaganda against Separatism". The publishers have denounced themselves with their signatures on the collection of 42 articles, as a protest against the limitations on freedom of thought and speech. (IMK e.V.- Hürriyet, July 28, 2000).

Radio and TV Channels Closed

 The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) stopped the broadcast of private radio channel Radyo Umut in Antalya for 90 days, on the grounds that they broadcasted the folk song Cemo sung by Group Yorum.
 It was reported that the decision of closure was taken under item "g" of Article 4 of the law numbered 3984 that refers to "the broadcasts inciting the society to violence, terror and ethnic discrimination and arising hatred among the society." The RTÜK also closed private TV channel Günes TV in Malatya for 7 days, and Ufuk TV for one day.
 In addition to that, the RTÜK closed private TV channel Inter Star for three separate days, on the grounds that they made broadcasts against "general morality" in three different programs. (Evrensel, July 29, 2000)

Des journalistes d'Arte interpellées en Turquie

 Trente-six personnes, dont quatre Turcs travaillant pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte, ont été interpellées samedi lors d'une intervention de la police au siège d'un centre culturel kurde à Istanbul, a-t-on appris auprès de la direction de la Sûreté de la ville.
 Les quatre ressortissants turcs, venus d'Europe pour préparer un tournage, étaient toujours retenus et interrogés par la police dans l'après-midi, a indiqué à l'AFP la réalisatrice Esen Isik, jointe au téléphone portable dans les locaux de la direction de la Sûreté.
 "On nous a dit que nous serions relâchés vers 17h00 (14h00 GMT)", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'ils avaient été interpellés sur "ordre du ministère turc de l'Intérieur", selon les dires des policiers.
 La police avait emmené en fin de matinée toutes les personnes présentes au Centre culturel mésopotamien, y compris quatre "étrangers", avait annoncé à l'AFP Ibrahim Tekdemir, travaillant dans ce centre culturel kurde.
 Lors de la perquisition, 33 cassettes video, deux CD-Roms et des documents divers --dont certains en langue kurde-- ont été saisis, a-t-il expliqué.
 Mme Isik a précisé qu'elle était citoyenne turque résidant en Suisse et allait obtenir un passeport de la Confédération helvétique.
 La réalisatrice a expliqué qu'elle était venue d'Europe avec ses collègues pour préparer un documentaire intitulé "Les nouvelles frontières de l'Europe" qu'Arte tournera dans plusieurs pays européens et qu'elle ne travaillait pour l'instant qu'à la recherche de personnages pour son film.
 De son côté, la police n'a pas fourni d'explication pour cette perquisition.
 Dans le même temps, le Centre culturel mésopotamien d'Izmir (sud-ouest) a connu une intervention similaire des forces de police, qui y ont interpellé deux personnes et également saisi des documents et des livres, selon un responsable du centre joint par téléphone et qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
 Ce responsable a ajouté que selon les policiers, la Cour de Sûreté d'Adana (sud-est) avait ordonné cette perquisition dans le cadre d'une enquête sur des publications interdites. (AFP, 29 juillet 2000)

Raid to the MKM Branches

 The headquarters of the Mesopotamian Culture Center (MKM) in Istanbul and some of its branches were raided with the instructions of Adana State Security Court (SSC) on 29 July. 41 people were detained during the raids.
 During the raids to the headquarters of the MKM at Istiklal Street, Istanbul, and to its branch at Tarlabasi district, the police officers seized a great deal of cassettes, books, video tapes and documents, and detained 39 people including 4 French tourists. During the raid to the MKM Izmir Branch Hamide Yüksel, Branch Director, and Sahin Akyüz were detained, and some documents were seized.
 The police officers searched the MKM Mersin Branch on 28 and 29 July which was closed down on 12 July.
 On the other hand, Ankara Governorate closed down Mamak Community House for 20 days. The grounds of the decision of closure could not be learned. (Evrensel, July 29, 2000; Yeni Gündem, July 30, 2000)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

Why is Turkey Unable to Complete its Military Tenders?

 As Turkey has decided to open multi-billion dollar military tenders to meet its needs, the eyes of the world's military industrial complexes have turned to Turkey. But Turkey has not been able to complete the tenders so far. There is no doubt that there are some powerful reasons behind these delays.
 Political considerations, as well as public and budgetary pressures, prompts Ankara to postpone of its major defense industry projects including those of the co-production of 1,000 third generation main battle tanks (MBTs), valued at approximately $7 billion and joint production of 145 attack helicopters, valued at approximately $4 billion.
 As in the case of the nuclear power project, the finalization of which has also continuously been delayed, major defense industry projects are expected to fall victim to budgetary pressures which stem from the stand-by agreement between Turkey and the International Monetary Fund (IMF) this year.
 Turkey has to abide by IMF principles to pursue a strict economic program over a three-year period until 2002. Military spending has been a source of high inflation in the country, and is currently running at 65 percent annually.
 So far the defense industry's executive board has postponed its final decision on the MBT tender three times and four times on the attack helicopter tender. One of the reasons behind these delays is that several of the companies have so far not supplied the requested export license with their bid.
 The final selection on the MBT tender is expected to be made at the end of July. But a financial shortage may prevent the military going ahead with all 1,000 tanks as had originally been planned. This number may be also reduced as the Turkish Armed Forces (TSK) may divert the funds to the antiballistic missile program. It is no secret that Turkey seeks to join the U.S.-Israeli Arrow 2 anti-tactical ballistic missile program, and it is believed that this will cost Ankara about $7 to $8 billion, an amount close to the co-production of 1,000 MBTs.
 Top contractors from Turkey have teamed up with one of the foreign companies offering MBT designs. General Dynamics Land Systems from the United States, which is offering the M1A2 fitted with a diesel engine, has teamed up with BMC and Nurol Makina. Germany's Krauss-Maffei Wegmann, proposing its Leopard 2A6 design, has established a consortium with Otokar. Offering the Leclerc design, France's Giat Industries has teamed up with Roketsan. Ukraine's Ukrspetsexport has teamed with Asmas to offer the T-84.
 While with the MBT tender Turkey is planning to co-produce 1,000 tanks, the attack helicopter tender envisages Turkey's co-producing 145 helicopters with the winning bidder. The tanks will be manufactured in Turkey under the supervision of Kayseri Anatamir Tank factory with the successful company and the building of the helicopters will be carried out in Turkey under the supervision of Turkish Aerospace Industries (TAI) and the successful bidder.
 Regarding the building of the helicopters, under the specifications of the chosen contract the fuselage, power systems, drive, communication and electronic battle systems, helicopter subsystems and rotary wing platform will be produced at TAI or under another Turkish company's directions. With this project, Turkey's defense industry hopes to gain a significant amount of expertise from the successful bidder. The first helicopter is expected to be delivered in November 2002, with production continuing until January 2011.
 What will the result of the attack helicopter tender be?
 It is no secret that when Turkey selects the winner of the $4 billion tender to build 145 strike helicopters, it will have to decide between its strategic ally the United States, potential European partner Italy and regional rival Russia which has made a joint offer with Israel.
 According to an official close to the government, Turkey has been under heavy pressure from the bidding companies and their countries. The same official added that Russian and Israeli senior officials have gone to the Prime Minister's Office quite often in recent days to make a political pressure.
 After eliminating France's Eurocopter (Tiger) and U.S. company Boeing (AH-64D Apache Longbow), the remaining three bidders are the Russian-Israeli amalgamation Kamov/IAI (KA-50/52-Erdogan), Italian company Agusta (A129-I) and U.S. company Bell Helicopter-Textron (AH-IZ King Cobra).
 The U.S company has the advantage
 It has been speculated that U.S. company Bell Helicopter-Textron has an important advantage in the tender since it has already sold its Super Cobra to Turkey and the TSK has experience in using that company's helicopters.
 Apart from Washington's political weight, Turkey's history of U.S. arms purchases and experience of working with Bell in particular are the biggest advantages for the U.S. candidate, the King Cobra AH-1Z.
 The TSK already have nine Super Cobras, and generals say they are happy with their performance, even though one was shot down by PKK in northern Iraq in 1997. Turkey also has 27 of the earlier Cobra craft and some 200 UH-1 "Huey" general-purpose helicopters, both made by Bell.  The armed forces tried to buy 10 more Super Cobras, but cancelled the order in 1995 after the U.S. Congress threatened to block the sale because of human rights concerns.
 Although Bell has some advantages, it still has to overcome some difficulties. For example, the U.S. administration still can not guarantee that Turkey will not face another embarrassing snub since it cannot put the sale to Congress until the contract is signed. In addition Bell's helicopters are expensive compared to others
 Italy and Russia have poor chances
 Analysts see Bell's chances as good, and the Italian and Russian companies' as poor. Turkish-Italian relations have still not reached desired levels after the eruption of the Ocalan crisis in 1998, and therefore the Turkish General Staff is only lukewarm to Italian companies. In 1998 the PKK chief Abdullah Ocalan fled to Italy and stayed there for some time, during which there were huge demonstrations in Turkey against Italy.
 The analysts also do not expect the Turkish government to give the tender to a Russian company since buying the Russian helicopter might raise eyebrows within the NATO alliance. Russian company Kamov has teamed up with IAI in a proposal to upgrade its KA 50-2 with Israeli electronics to raise the Russian craft to NATO standards. Israel has already upgraded Turkish warplanes in a growing military alliance between the two regional powers.
 On the other hand, other sources draw attention to the close Turkish-Israeli relations, claiming that the joint Russian-Israeli project may also have a chance of winning the bid because of its low cost and because Israel has promised to transfer a significant amount of important technology to Turkey if its bid is accepted.
 Israel rewarded by M60 modernization
 While a decision from the Turkish government on the attack helicopter tender is being awaited, it was learned that the Turkish government has secretly given the upgrading of 170 M60 tanks to Israeli Military Industries (IMI) as the sole source of the upgrade instead of opening a tender.
 The Turkish Land Forces (KKK) plan to complete the upgrading of the M60 tanks within two years. The tanks will be upgraded at an initial cost of approximately $170 million. The upgrade program could exceed $1 billion if the KKK decides to modernize its entire fleet.
 According to reports the tank modernization project is planned to be carried out through Israeli state credit. Turkey's Deputy Chief of General Staff Gen. Edip Baser was in Israel in late December for biannual strategic talks, and the technical team accompanying him held negotiations with IMI about the upgrade. (Turkish Probe, June 11, 2000)

La construction du satellite espion turc confiée à Israël

 La Turquie a conclu un contrat d'un montant de 274 millions de dollars avec la compagnie israélienne Israël Aircraft Industries(IAI) pour la construction de son premier satellite espion, a affirmé mardi le quotidien Milliyet.
 Le ministère turc de la Défense a choisi la firme israélienne, avec laquelle elle a signé fin juin un contrat, car celle-ci a baissé de près de 50% son offre dans le projet, le ramenant de 480 millions à 274 millions de dollars, selon Milliyet.
 La compagnie française Alcatel était également en lice avec une offre de 350 millions de dollars dans cet appel d'offres réalisé "secrètement" par la Turquie, ajoute Milliyet.
 Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès des ambassades d'Israël ou de France à Ankara.
 Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de coopération militaire signé en février 1996, qui a provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux.
 La Turquie, avec la plus grande armée en nombre au sein de l'OTAN après celle des Etats-Unis, son plus important fournisseur d'armes, entend dépenser quelque 150 milliards de dollars sur les 30 prochaines années pour moderniser son armée. (AFP, 4 juillet 2000)

Le char français "Leclerc" aurait la préférence d'Ankara

 Le char français "Leclerc" tient la corde dans un appel d'offres de 1.000 chars lancé par la Turquie, affirme l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi.
 Selon le journal, Ankara entendait annoncer vendredi son choix entre les différentes offres concurrentes. Mais, en raison de difficultés politiques et techniques avec les offres allemande ("Leopard-2") et américaine ("M1 Abrams"), la décision a été remise à plus tard.
 Der Spiegel affirme que l'une des raisons de ce report est le départ prévu en août du commandant de l'armée de terre turque, le général Atila Ates, partisan du "Leopard-2" allemand. L'état-major souhaiterait attendre son successeur avant de trancher ce marché de plusieurs milliards.
 Toujours selon Der Spiegel, les problèmes techniques qui affectent le "M1 Abrams" américain pourraient profiter au blindé français.
 Lors d'une visite à Paris, le chef d'état-major turc, le général Huseyin Kivrikoglu, s'était fait présenter le "Leclerc" et aurait été très impressionné, écrit l'hebdomadaire. A l'en croire, un modèle-réduit du "Leclerc" circule désormais dans la salle de réception de l'état-major turc.
 Der Spiegel note que l'Allemagne ne perdrait pas tout si l'appel d'offres était adjugé à la France, le "Leclerc" étant propulsé par un moteur diesel allemand. (AFP, 8 juillet 2000)

Bell-Textron prioritaire dans l'achat de 145 hélicoptères

 La Turquie a décidé d'entamer des négociations commerciales "en priorité" avec la firme américaine Bell-Textron pour l'achat éventuel de 145 hélicoptères d'attaque, a annoncé vendredi le Premier ministre turc Bulent Ecevit.
 "Au stade où en est l'appel d'offres, nous pouvons entamer des négociations avec les sociétés en compétition", a déclaré M. Ecevit lors d'une conférence de presse à la sortie d'une réunion du comité exécutif de l'Industrie de la Défense, à Ankara.
 M. Ecevit a précisé que, si un accord n'était pas trouvé avec la firme américaine, la Turquie se tournerait alors vers le consortium russo-israëlien Kamov-IAI.
 "Nos discussions commenceront en priorité avec Bell Textron, puis en second lieu avec le partenariat entre le russe Kamov et l'israëlien Israeli Aircraft Industries," a-t-il déclaré.
 "Je veux préciser que le fait d'ouvrir des négociations avec ce partenaire ne signifie pas que nous construirons les hélicoptères avec lui et que nous accepterons les conditions qu'il présentera", a ajouté le Premier Ministre.
 La Turquie avait ouvert cet appel d'offres, estimé à environ quatre milliards de dollars, en 1997.
 La firme qui emportera le contrat fabriquera les hélicoptères en coopération avec le constructeur aéronautique Turkish Aerospace Industries (TAI) et transfèrera une partie de sa compétence technologique à son partenaire turc. (AFP, 21 juillet 2000)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

Agca affirme que le Vatican a déformé les secrets de Fatima

 Mehmet Ali Agca, qui tenta d'assassiner le pape Jean-Paul II en 1981, a lancé lundi une violente attaque contre le Vatican, affirmant que le Saint-Siège a déformé les secrets de Fatima.
  Agca, extradé d'Italie le 13 juin suite à une grâce présidentielle, comparaît pour plusieurs affaires devant une cour criminelle d'Istanbul, dont une attaque à main armée à Istanbul en 1979.
 "Le Vatican a changé certains des secrets de Fatima parce qu'ils révélaient en fait que le Vatican s'apprêtait à suivre la voie du diable, s'écartant de la voie de la vraie religion pour devenir une force politique et économique, et aussi que les cardinaux allaient engager une lutte interne pour le pouvoir", affirme Agca dans une lettre manuscrite transmise à la presse par son avocat.
 Les "secrets de Fatima" furent révélés à trois petits bergers qui ont "vu" la Vierge Marie à Fatima (Portugal), en 1917.
 Les deux premiers secrets avaient été révélés en 1929. Le troisième, révélé il a quelques semaines, prédisait qu'un "prêtre vêtu de blanc serait tué par un groupe de soldats tirant à plusieurs reprises avec des balles et des flèches". Jean Paul II, dont la piété mariale est une des constantes du pontificat, croit se reconnaître dans le prêtre dont il est fait état dans le message de Fatima.
 Dans sa déclaration de lundi, Mehmet Ali Agca a également accusé le Vatican, dont le passé est "rempli des plus graves péchés et crimes contre Dieu et l'Humanité", écrit-il, était derrière l'agression contre le pape.
 "Chers amis catholiques... pourquoi ne vous détournez-vous pas du Vatican qui a organisé la tentative d'assassinat contre son propre pape?", demande-t-il. "Personne ne doit craindre le Vatican, 'maison du diable'. Je déclare, seul, une guerre culturelle mondiale contre le Vatican", poursuit Agca.
 Mehmet Ali Agca a également appelé le pape à renoncer à ses fonctions et rentrer en Pologne, son pays natal.
 "Vous êtes un homme bon. Ne restez pas au Vatican, qui est la maison du diable et la poubelle de l'histoire. Préférez oeuvrer à l'abolition de la Papauté qui trahit la Bible, le Messie et Dieu," ordonne la lettre de Agca.
 L'audience de lundi, consacrée à sa participation à une attaque à main armée dans une usine d'Istanbul, en 1979, n'avait rien à voir avec cette étonnante diatribe.
 Le président de la 2e Cour criminelle a joint cette affaire à une autre accusation selon laquelle Agca aurait fait la caisse d'une bijouterie, toujours à Istanbul, la même année, et renvoyé l'affaire devant une autre cour.
 Agca, 42 ans, ancien membre du mouvement ultra-nationaliste des loups Gris, a réfuté ces deux chefs d'accusation et le procès a été renvoyé au 9 août.
 Agca a passé 19 ans dans les prisons italiennes pour avoir tenté d'assassiner le pape et doit maintenant purger une peine de 10 ans de détention pour le meurtre d'Abdi Ipekci, rédacteur en chef du quotidien libéral Milliyet, en 1979.

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

Les gardiens de village restent maîtres dans le sud-est

 Les gardiens de village, auxiliaires de la lutte contre la rébellion kurde depuis une décennie, restent maîtres dans le sud-est de la Turquie, pourtant quasiment pacifié après l'annonce de l'arrêt des combats par la rébellion l'an dernier.
 "Je dois rentrer avant la nuit car les "korucu" ("protecteurs" en turc) de la région tirent sans sommation", raconte Hasan sur un champ loué à un habitant toujours banni du hameau détruit de Gunduzluk, à 50 km au nord de Batman.
 "Je n'ose même pas aller voir ce qui reste de ma maison", clame Omer, 69 ans, chassé en 92 de son village proche de Hasankeyf, à 90 km au sud de Batman, et entièrement brûlé depuis.
 "Celui qui passe la rivière marquant la limite du village est immédiatement abattu", affirme-t-il. "Beaucoup de gens ont ainsi disparu".
 Les villages reculés qu'occupent les "korucu" demeurent inaccessibles sans autorisation spéciale, malgré la disparition presque totale des patrouilles militaires et la levée des restrictions légales dans plusieurs provinces.
 Les affrontements sont à "un niveau proche de zéro", affirmait dès septembre le chef d'état-major Huseyin Kivrikoglu, et l'état d'urgence, en vigueur depuis treize ans, ne concerne plus que 4 provinces de la région.
 "Sans cette permission, je ne réponds d'aucun problème de sécurité", explique à l'AFP le gouverneur adjoint de Batman, Bayramali Kose.
 "Faute de laisser-passer officiel, il est impossible de continuer", renchérit le commandant du poste militaire sur l'unique accès à Gumusorgu, à60 km au nord de Batman, partiellement vidé après que certains aient pris les armes avec le PKK qui a lutté pendant 15 ans pour un Etat kurde indépendant dans le sud-est.
 "J'ai rendu visite à mes proches devenus gardiens de village alors que j'avais préféré partir. Ils m'ont fait comprendre que je ne pouvais pas revenir m'installer là-bas et je n'ai pu rester qu'une nuit", raconte sous un nom d'emprunt Mehmet Yilmaz, parti en 1995 d'Akpinar, dans la province de Hakkari.
 Des dizaines de milliers de familles chassées de chez elles pour couper tout soutien à la rébellion réclament leur retour dans les villages évacués, mais les milices pro-gouvernementales et leurs proches jouissent en priorité du droit d'occuper les nouveaux villages construits dans les zones rurales.
 Le Premier ministre Bulent Ecevit doit ainsi inaugurer fin juillet le village de Catak-Konalga, à 60 km au sud de Van, bientôt suivi de ceux de Dikbiyik, plus au sud, et de Kaymakamçesme, dans la province de Sirnak.
 Entrer dans Konalga, qui abrite 200 familles du clan Ezdinen "n'est pas encore possible", explique à l'AFP un proche collaborateur du gouverneur de Van sous couvert de l'anonymat.
 A ce jour, 65.000 "korucu" sont officiellement au service du maintien de la sécurité dans les 10 provinces administrées par un gouverneur spécial, dont les trois-quarts sont rémunérés par les autorités et les autres sont des "bénévoles".
 La question de leur dés enrôlement est régulièrement évoquée, avec la disparition progressive de l'insécurité, et une loi votée vendredi par le parlement restreint fortement les conditions d'appartenance à la milice, et pose des limites à sa liberté d'action, jusque là totale. Elle charge aussi les sous-gouverneurs de les désarmer et de les mettre à pied en cas d'abus.
 "Il n'est pas question de s'en débarrasser", déclare pourtant à l'AFP le gouverneur spécial pour les provinces du sud-est, Gokhan Aydiner, "car le terrorisme peut resurgir à tout instant".
 "Mais ceux qui désirent arrêter ne seront pas remplacés, et l'Etat leur trouvera une situation, notamment dans les services de sécurité", affirme-t-il.(AFP, 4 juillet 2000)

Two Kurds burned themselves

 Nesrin Teke, the Diyarbakir Representative with the Özgür Halk journal, and Mahmut Yener, a university student, who burned themselves for the release of the PKK leader Abdullah Öcalan, died on July 9.
 Mahmut Yener who had been taken to Adana Balcali Hospital after burning himself on the Diyarbakir city wall, reportedly died in the night of 8 July. (Yeni Gündem, July 10, 2000)

A publisher convicted for Kurdish problem

 The trial launched against Songül Özkan, the owner of Evrensel Publishing House, in connection with the book entitled "Kurdish Problem and Democratisation" on the charges of "inciting people to hatred and enmity," concluded on July 11 at Istanbul SSC . Songül Özkan was sentenced to 2 years in prison and fined to TL. 182 thousand. (Evrensel, July 12, 2000)

Peace Initiative members condemned

 The trial launched against PKK members Ali Sapan, Ismet Baycan Yasar Temur and Seydi Firat, who surrendered on 4 October 1999 with their letters written to the State executives upon the call of PKK leader Abdullah Öcalan, ended on 12 July.
 The Van SSC sentenced Ali Sapan to 18 years inprison and other defendants to 12 years 6 months. (13 July, Radikal-TIHV, July 13, 2000)

Raid on a Kurdish cultural association

 The Mersin branch of the Mesopotamia Culture Center (MKM) was raided by the police officers on 12 July. Twenty people were detained during the raid reportedly carried out in line with the instructions of Adana SSC.
 Branch Director Servet Özkan who was assaulted during the search was first hospitalised and then taken to Mersin Security Directorate. The building was later sealed.
 Among the detainees, six children were released from the Security Directorate the same day and 11 were released with the order of the Prosecution office on 14 July. Servet Özkan and the executives Cezmi Arkis and Rifat Duman were remanded. (13-14 July, Yeni Gündem, July 13-14)

A Singer Remanded for Kurdish song

 Singer Aydin Acar, who was detained during a wedding in Hakkari on the accusations of singing a Kurdish song, was remanded by the court he appeared before on charges of "disseminating separatist propaganda."
 Police officers allegedly forced Acar to testify that "Sebahattin Avci, HADEP Hakkari Provincial Chairperson, and Hüseyin Ümit, Hakkari Mayor from the HADEP, enforced him to sing Kurdish songs." (15 July, Yeni Gündem, July 15, 2000)

19 personnes accusées d'aider la rébellion kurde

 Les forces de sécurité turques de la ville de Yuksekova (sud-est) ont interpellé 19 personnes soupçonnées d'aider la rébellion armée kurde, ont indiqué lundi les services du gouverneur local.
 Le groupe, parmi lesquels dix gardiens de village employés par le gouvernement et deux officiels, travaillait pour l'approvisionnement et la logistique de militants du PKK dans la région, selon ces services, cités par l'agence Anatolie.
 Les témoignages des suspects ont apporté des renseignements sur plusieurs attaques ayant eu lieu ces dernières années et mises à l'actif du PKK, rapporte Anatolie, citant des responsables dont elle ne précise pas l'identité.
 Cela concerne notamment le bombardement d'un poste de gendarmerie qui s'est soldé par la mort de treize personnes, la tentative d'assassinat d'un ancien gouverneur lors de laquelle son chauffeur avait été tué, ainsi qu'un attentat à la bombe par un kamikaze qui avait fait sept blessés.
 Quelque 36.500 personnes ont perdu la vie dans les affrontements entre le PKK et l'Armée turque depuis que les rebelles ont lancé la lutte armée pour un état indépendant dans le sud-est du pays en 1984.
 Les accrochages ont sensiblement diminué depuis septembre dernier, lorsque les rebelles ont mis fin à la lutte armée après les appels à la paix du chef du PKK Ocalan, emprisonné après avoir été condamné à mort.
 Les militaires turcs ont toujours considéré ces appels comme une manoeuvre, appelant les rebelles à se rendre ou à être défaits. (AFP, 17 juillet 2000)

Le risque d'affrontements entre l'UPK et le PKK

 De retour de Washington, le leader kurde irakien Jalal Talabani a effectué, le 25 juillet, une visite remarquée à Ankara où il a notamment été reçu par le Premier ministre turc Bülent Ecevit et par des responsables militaires turcs.
 De source turque, on indique que J. Talabani a informé les autorités turques des activités du PKK au Kurdistan irakien. L'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de J. Talabani affirme avoir, "depuis avril dernier" créé des zones tampon autour des bases du PKK dans le Mont Qandil, à la frontière irako-iranienne, afin d'empêcher les attaques du PKK contre la Turquie.
 M. Talabani a également indiqué au Premier ministre que les guérilleros du PKK étaient disposés à déposer leurs armes si Ankara s'engage à ne pas les poursuivre. B. Ecevit s'est contenté d'écouter attentivement les propos de son hôte kurde. Très allergique aux mots kurde et Kurdistan, il a, à l'issue de l'entretien, remercié "M. Talabani et son organisation (sans nommer celle-ci qui comporte le mot "Kurdistan") de leurs efforts pour bouter l'organisation terroriste PKK hors de l'Irak."
 Officiellement Ankara se dit "satisfait" de «la nouvelle politique anti-PKK» de l'UPK tout en restant «prudent» en raison «des engagements antérieurs non respectés» du chef kurde.
 De son côté, J. Talabani, dont c'était la première visite en Turquie, depuis 18 mois, s'est montré élogieux sur "la coopération avec nos frères turcs" à qui il a demandé de "l'aide" sans préciser la nature de celle-ci. Il a ajouté que le vice-président américain Al Gore lui avait recommandé de "rester dans la ligne de la politique turque".
 La visite de J. Talabani intervient à un moment où les relations d'Ankara avec le PDK de M. Barzani connaissent un certain refroidissement. Les autorités turques n'apprécient pas que l'administration kurde d'Erbil se comporte en un quasi-Etat, avec des titres (Premier ministre, ministres, président du Parlement, etc) et des symboles (l'usage de plus en plus répandu des drapeaux kurdes), qui déplaisent profondément à Ankara.
 De plus, un parti turcoman irakien proche d'Ankara qui voulait former une milice armée a récemment été sévèrement rappelé à l'ordre par la police kurde d'Erbil. Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué le représentant à Ankara du PDK pour demander des "explications" et le gouvernement turc, par la voix d'Ismail Cem, a promis de "protéger nos frères turcomans".
 La visite à Ankara de J. Talabani a suscité une vive tension entre son organisation et le PKK. Les media turcs ont annoncé que Talabani s'était engagé à "nettoyer sa région du PKK".
 Le PKK, qui maintient plusieurs bases armées au Kurdistan irakien et refuse de les évacuer, parle, dans ses médias, d'une "déclaration de guerre" faisant partie d'un "complot international ourdi par Washington contre le PKK".  Des opérations militaires du PKK, très réduites ces derniers mois, ont repris dans la région. Des commandos du PKK venant d'une base près de Mossoul, sous contrôle irakien, ont lancé des attaques surprises contre des positions du PDK tuant une quinzaine de Peshmergas.
 Des attentats contre des civils, attribués au PKK, ont également repris. Le PDK y voit la "main des services irakiens qui soutiennent le PKK et qui s'en servent pour déstabiliser le Kurdistan irakien". Le risque d'une confrontation armée d'envergure entre l'UPK et le PKK se dessine également.
 L'Iran, allié traditionnel de l'UPK et du PKK va-t-il intervenir pour éviter un sanglant conflit entre ses protégés? Ou, va-t-il pousser le PKK à s'en prendre à l'UPK pour punir celle-ci de son flirt poussé avec Washington et Ankara?
 Plusieurs dizaines de cadres du PKK, y compris des ex-commandants de certaines régions militaires, contestant "la nouvelle stratégie" de leur parti ont récemment fait défection. Certains ont pu se réfugier auprès de l'UPK.
 D'autres, de 30 à 50 selon les estimations, ont été arrêtés et seraient menacés de mort par le PKK. Qualifiés de "traîtres" par Öcalan lui-même, qui, dans un texte publié par le journal Serxwabûn (indépendance) du PKK, demande que l'on les punisse avec les rigueurs de temps de guerre. Ces dissidents ont fait appel à des ONG internationales pour leur protection.
 Plusieurs ONG européennes, des partis kurdes de Turquie regroupés dans la Plateforme du Kurdistan du Nord, mènent campagne pour la libération de ces dissidents. (CILDEKT, 25 juillet 2000)

Turkish  Deputy PM Rules out Special Status for Kurds

 Deputy Prime Minister Devlet Bahceli said on Saturday Turkey could not grant minority status to Kurds as that would legitimate the separatist war waged by Kurdish rebels. Kurdish guerrilla leader Abdullah Ocalan -- sentenced to hang for treason last year -- has from his jail cell ordered his fighters to cease fire and instead wage a peaceful campaign for cultural rights for the country's 12 million Kurds.
 The European Union has urged Turkish authorities to ease restrictions on the use of Kurdish language in education and broadcasting and improve its chequered human rights record as a step towards EU membership. Turkey has so far refused, saying Kurds enjoy equal rights with Turks before the law. Only non-Moslems have minority status in Turkey under the 1923 Lausanne Agreement and rights such as that of education in their own languages.
 "It is impossible for us to accept such an approach which on ethnic basis could justify a terror movement... by producing a new minority concept that goes beyond the minority description made by the Lausanne Agreement," the nationalist Bahceli told mainstream daily Hurriyet in an interview published on Saturday.
 Bahceli's conservative coalition partners appear to take a softer line on Kurdish cultural rights. Conservative Mesut Yilmaz, coordinator for Turkey's EU membership bid, said last week that now "terrorism" was over Ankara could take unprecedented steps.
 Ocalan's Kurdistan Workers Party (PKK) fought for self-rule in the mountainous southeast for 15 years, in a conflict that cost over 30,000 lives. Fighting has now largely ended.
 Bahceli said there was no ban on using Kurdish in daily life but he opposed any further moves such as officially allowing education in Kurdish. "That would mean handing down what the PKK has been seeking for years as middle term goals in order to reach its final target," he was quoted as saying by the daily.
 The Nationalist Action Party leader also objects to abolishing the death penalty, saying that would save Ocalan's neck. Scrapping it is a condition of EU membership. (Reuters, July 29, 2000)

Kurdish Woman Who Burned Herself

 Esen Aslan (19) working at Izmir office of the journal Özgür Halk, burned herself in Kadifekale, Izmir, on 28 July. Aslan, who was taken to Yesilyurt State Hospital, was reportedly conscious.  Aslan reportedly stated in her letter that she burned herself "in protest of the state of PKK leader Abdullah Öcalan and the attacks aimed at PKK and the Kurdish people."
 Yahya Çete, Izmir representative of the journal Özgür Halk, who visited Esen Aslan in the hospital, was detained together with Ümit Demir and Bahattin, whose surname could not be determined, who were witnesses of the incident. The detainees were later released.
 A decision of remand was taken for Esen Aslan under Article 169 of the Turkish Penal Code on the accusations of "helping the PKK." Aslanís lawyer Mustafa Rollas stated that "the decision of remand is taken before the preparation of Prosecutor roll of inquires. A copy of the decision of remand was given to the nurses at the hospital instead of my clientís relatives."
 Lawyer Rollas who stated that he would object to the decision of remand also criticised that his client had been handcuffed to her bed. (Yeni Gündem, July 29-31, 2000)

HADEP Report Notes 30,000 Wanting To Return to Villages

 The HADEP [People's Democracy Party] Central Migration Committee prepared a report entitled, "TheKurdish Issue and the Migration Report."
 According to this report, 30,000 of the people who were forced toleave their villages due to the OHAL [State of Emergency] practices, the inability to secure a safe life, and theexistence of the village guard system, have asked to return to their villages.
 But those who have made such arequest are demanding that the conditions that were the cause of their departure be removed as soon aspossible.
 The report, together with the 30,000 petitions that were made to the Migration Committee, will beforwarded to the Assembly Speaker's office.
 According to the report that was prepared by the Central Migration Committee under the leadership ofHADEP Deputy leader Eyyup Karageci, economic reasons as well as the instability that prevailed in the regionwere the causes of the migrations between 1965 and 1990.
 The 1985-1995 migrations were "compulsorymigrations that resulted from National Security reasons."
 Security, Pressure, Anxiety
 The people who left their villages drew attention to the fact that they were forced to leave in masses and listedthe reasons for the migrations:
 "The OHAL practices, the special team and village guard system, the plateauban, the inability to secure a safe life, the people's concern for their future, social tensions arising from militaryskirmishes, pressures exerted upon them by the security forces on account of their identity."
 The Means for a Return Should Be Secured
 The following are the demands that were made by those victims who were forced to leave their villages.  These demands are listed in the report, which also mentions that if provisions for a return could be ensured, the4,000,000 people who had left their villages would seek to return.
 "Physical damages must be compensatedfor; a secure environment must be established in the region; the mines must be removed from the plateaus; theOHAL and the village guard system must be abolished; priority must be given to the inclusion of the regionwithin the coverage of provinces to ensure its development; the region must be revived socially andeconomically; interest, loan, and employment possibilities must be created."
 Adana Has the Largest Number of Requests
 The report notes in detail those provinces that accepted immigrants and from which people emigrated, as wellas those provinces that applied for a return.
 According to the report, "Siirt, Mardin, Sirnak, Dersim, Bingol,Diyarbakir, Agri, and Batman" are at the top of the list of provinces from which people were forced to leave.   "Adana, Mersin, Aydin, Antalya, Hatay, Izmir, Manisa, Istanbul, Bursa, Denizli, Tekirday, Kocaeli, Eskisehir,Sakarya, Bilecik, Mugla, and Kutahya" are the provinces that accepted the largest number of immigrants.
 More than 30,000 families applied to the Central Migration Committee and requested to return to theirvillages.
 The following is a list of the provinces with the largest number of requests for return:
 Adana(8,100), Mersin (5,000), Istanbul (5,000), Diyarbakir (4,000), Izmir (3,000), Mardin (1,500), Siirt (1,000), Hatay(1,000), and Batman (1,000).
 The Solution is Democracy
 The section of the report that is discussed under the heading, "The Kurdish Issue," drew attention to the factthat due to the prevailing environment of violence, more than 40,000 people have died, thousands were wounded,thousands of villages and arable fields were evacuated, and 4,000,000 people were forced to leave their homes.   The report claimed that for a permanent solution of the issue, the democratization program must be resolutely put into effect, alongside the regional socioeconomic development project that should be carried out in an environment of internal peace and a social state of sensitivity.
 The report dwelled on the strategy for a solution as well and noted:
 "One of the fundamental requirements of being a state is the protection of all citizens' well-being without making any distinction, the preservation of allits cultures, and the provision of the country's security.
 The use of force and violence in solving these issues isillegitimate."
 The report, which noted that the violation of basic rights and freedoms would not be tolerated, emphasized that the Kurdish issue as well as the other minorities' issues should be solved through democratic ways. (Yeni Gundem, July 30, 2000)

MINORITES / MINORITIES

Manifestation des Assyro-Syriaques en Suisse

 Près de soixante dix Assyriens-Syriaques ont occupé lundi après-midi la salle où a été signé le Traité de Lausanne qui a dessiné les frontières de la Turquie il y a 77 ans.
 Les manifestants ont occupé sans violence le Palais de Rumine, au centre-ville, profitant de travaux de rénovation pour pénétrer dans la salle et mettant à la porte deux ouvriers.
 Les Assyriens-Syriaques, venus de toute l'Europe, ont installé des banderoles aux fenêtres appelant à la "solidarité internationale".
 Le traité de Lausanne signé en 1923 par les vainqueurs de la première Guerre mondiale et la Turquie a scellé le destin de ce peuple qui vit aujourd'hui disséminé entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.  Les Assyriens-Syriaques ne demandent pas l'autonomie, jugée irréaliste, mais des droits démocratiques pour leur communauté.
 Il y aurait près de 8 millions d'Assyriens-Syriaques dans le monde. Près de 3.000 d'entre-eux vivraient en Suisse, ont-ils indiqué. (AFP, 24 juillet 2000)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

Les prix en hausse de 0,7% en juin, + 58,6% sur un an

 L'inflation a atteint en Turquie 58,6% en juin en glissement annuel contre 62,7% en mai, avec une hausse des prix à la consommation de 0,7% en juin par rapport à mai, a annoncé lundi l'Institut des statistiques d'Etat (DIE).
 En mai, les prix à la consommation avaient grimpé de 2,2% par rapport à avril. Ils avaient progressé de 2,3% en avril par rapport à mars.
 Candidate à l'entrée dans l'Union européenne, la Turquie a pour objectif de ramener l'inflation à 20/25% fin 2000, 10% fin 2001, puis 5% fin 2002, dans le cadre d'un ambitieux programme de réforme économiques au terme d'un accord conclu en décembre avec le Fonds monétaire international (FMI), qui lui a ouvert une ligne de crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans.
 "Les résultats de juin sont encore meilleurs qu'escomptés. Il s'agit d'une réussite pour la politique du gouvernement", a commenté le professeur Eser Karakas de l'Université Bahcesehir sur la chaîne de télévision l'information continue NTV.
 Il a souligné toutefois la difficulté de ramener l'inflation chronique à25% d'ici la fin de l'année. "Même 35% sera une réussite", a-t-il ajouté.(AFP, 3 juillet 2000)

Tranche de crédit de 295 millions de dollars du FMI

 Le Fonds monétaire international (FMI) a donné jeudi son feu vert pour que la Turquie puisse emprunter 295 millions de dollars dans le cadre d'un crédit stand by de 3,9 milliards accordé fin décembre.
 Depuis l'octroi du programme de soutien du FMI à la Turquie le 22 décembre, ce pays à déjà tiré pour 590 millions de dollars, a indiqué le FMI dans un communiqué.
 "Un résultat budgétaire solide dans la première moitié de l'année a soutenu les conditions d'une amélioration macro économique", a indiqué Stanley Fischer, directeur général adjoint du Fonds qui s'attend à un excédent du budget primaire supérieur à ce qui avait été fixé par le programme économique.
 Le programme économique sur trois ans avait été décidé notamment pour enrayer l'inflation qui, "toujours élevée, a décliné à ses plus bas niveaux depuis 1986".
 L'octroi de l'enveloppe de 3,9 milliards de dollars avait également pour but d'installer un taux de croissance du PIB supérieur à 5% sur la durée du programme. (AFP, 6 juillet 2000)

Séisme à Istanbul: un mort et 34 blessés légers

 Une personne a été tuée et 34 autres ont été blessées en raison de la panique provoquée par un séisme d'une magnitude 4,2 sur l'échelle ouverte de Richter qui a frappé tôt 7 juillet la région d'Istanbul, selon un nouveau bilan de l'agence Anatolie.
 L'épicentre du séisme, qui s'est produit à 03H15 (00H15 GMT), était situé à une dizaine de kilomètres au sud d'Istanbul, dans la mer de Marmara, a annoncé l'Observatoire sismologique d'Istanbul.
 Une femme de 31 ans est morte d'une crise cardiaque liée à la panique à Gebze, à quelques kilomètres d'Istanbul, où la secousse a aussi été ressentie.
 Le séisme n'a pas endommagé de bâtiments mais 34 personnes ont dû être hospitalisées pour des blessures légères après avoir sauté par la fenêtre ou par le balcon à Istanbul et Gebze, a indiqué Anatolie.
 "Il peut s'agir d'une secousse préliminaire à un séisme plus important", a indiqué sur la chaîne privée d'information continue CNN-Turk Mehmet Ercan, ingénieur en géophysique, qui a dit s'attendre à un séisme de magnitude 6,3 à7,2 en mer de Marmara qui baigne Istanbul.
 La Turquie est un pays à haute sismicité.
 Le 17 août 1999, un tremblement de terre d'une magnitude 7,4 dont l'épicentre se trouvait dans la région d'Izmit, à une centaine de kilomètres à l'est d'Istanbul, avait frappé la région, faisant 20.000 morts dont un millier à Istanbul.
 En novembre, un séisme d'une magnitude 7,2 faisait plus de 800 morts près de Duzce.
 Plus récemment, en juin, un séisme dans la région de Cankiri (nord) avait fait 2 morts et 81 blessés et d'importants dégâts matériels.
 Les habitants de la région d'Istanbul vivent dans la hantise d'un séisme depuis que les sismologues ont prédit une nouvelle secousse majeure d'ici 30 ans dans la métropole de 12 millions d'habitants, lié à la ligne de faille nord-anatolienne, qui court d'est en ouest de la frontière arménienne à la mer Egée, divisant la Turquie en deux blocs.
 Le séisme de Cankiri était également lié à l'activité de cette faille. (AFP, 7 juillet 2000)

Canicule en Turquie: Déjà 18 morts

 Une nouvelle vague de chaleur a frappé de plein fouet la Turquie le 13 juillet et Istanbul, où le thermomètre affichait 44 degrés Celsius en milieu de journée, vivait la journée la plus chaude de ces 70 dernières années.
 A Istanbul, plus importante ville de Turquie avec plus de dix milions d'habitants, le thermomètre enregistre une hausse de 8 à 10 degrés par rapport à la moyenne générale en cette période de l'année, selon les météorologues.
 A Cizre, Diyarbakir, Sanliurfa et Batman, dans le sud-est du pays, le mercure affichait respectivement 46, 45 et 44 degrès.
 Le thermomètre affichait plus de 42 Celsius à Izmir (ouest) et les régions avoisinantes qui abritent de nombreux sites touristiques situés sur la côte egéenne. 300 personnes ont été admises à des hôpitaux à Izmir pour des affections provoquées par la chaleur.
 Ankara a également battu le record de ces 46 dernières années avec 40 degrès.
 Le gouvernement turc a déclaré fériées les journées de jeudi et de vendredi dans le secteur public après que les services météorologiques ont prévu des températures comprises entre 35 et 44 degrés dans tout le pays.
 Le bilan des victimes de la vague de chaleur qui affecte presque toute la Turquie depuis plus de dix jours se monte actuellement à 18 morts. Une dizaine de personnes sont mortes par noyade.
 Plusieurs foyers d'incendies ont été signalés dans le sud et le sud-ouest du pays, mobilisant d'importants moyens, notamment des avions canadairs et des hélicoptères, selon l'agence Anatolie.
 Les camions et poids lourds ont été interdits de circulation ces deux prochains jours sur plusieurs autoroutes de Turquie car ils risqueraient de détériorer l'asphalte qui a commencé à fondre en raison de la canicule, selon une décision de la police.
 Cette interdiction couvre surtout certaines provinces de l'ouest, Ankara et ses environs, ainsi que le sud-est du pays.
 "La chaleur aura en outre un effet négatif sur les chauffeurs de ces véhicules", précise un communiqué de la police nationale, qui demande à ce que ces routes ne soient pas empruntées.
 Un rafraîchissement est attendu à partir de vendredi, qui touchera samedi le sud-est anatolien, selon les autorités. (AFP, 13 juillet 2000)

Privatisation partielle de la compagnie pétrolière turque

  La Turquie a privatisé vendredi 51% de la compagnie nationale de distribution de produits pétroliers Petrol Ofisi, pour un montant de 1,26 milliard de dollars.
 Le contrat de cession a été paraphé dans la capitale par le chef du Bureau des Privatisations, Ugur Bayar, et les représentants des acquéreurs du distributeur pétrolier, un consortium turc qui regroupe la grande banque Is Bankasi et Dogan Holdings, l'une des plus grosses sociétés privées du pays.
 M. Bayar a annoncé que le montant de la reprise de Petrol Ofisi avait été entièrement payé, ce qui en fait la plus grosse recette que le Trésor turc ait jamais connue pour une privatisation.
 "Cela représente le plus gros chèque encaissé par le Trésor dans l'histoire de la République, en dehors d'un emprunt à l'étranger de 1,5 milliard de dollar", a-t-il dit.
 Le groupe Is Bankasi-Dogan Holdings avait emporté en mars dernier cet appel d'offres pour la compagnie pétrolière nationale, éliminant trois autres concurrents.
 En avril, le bureau des privatisations avait donné son feu vert à la cession de Petrol Ofisi, ce qui avait déclenché la colère du principal syndicat turc, Turk-Is, qui craint que la privatisation soit dommageable aux intérêts de ses employés.
 La vente de Petrol Ofisi est la clef de voûte d'un ambitieux programme de privatisations  dont le gouvernement entend tirer quelque 7,6 milliards de dollars de recettes.
 L'an dernier, la coalition tripartite dirigée par Bulent Ecevit, le gouvernement le plus stable à gérer le pays depuis au moins 5 ans, avait annoncé qu'il prévoyait de privatiser 49 des 74 entreprises d'Etat d'ici à la fin de l'an 2000.
 Parmi ces sociétés figure la compagnie de télécommunications Turk Telekom, dont 20% doit être cédé d'ici à la fin de l'année, et le géant de l'acier Iskenderun Iron and Steel works, dans le sud du pays.
 Ce programme de privatisations fait partie d'un ensemble de réformes économiques engagées en contrepartie d'un accord de crédit de 4 milliards de dollars avec le Fonds Monétaire International, signé en décembre. (AFP, 21 juillet 2000)

La rigueur économique force à renoncer au nucléaire

 La Turquie a enterré mardi son très ancien projet de construction d'une toute première centrale nucléaire par respect d'un plan très strict de lutte contre l'inflation, mais dit n'avoir pas totalement abandonné l'idée de recourir à cette source d'énergie.
 "Ce projet pourrait avoir des conséquences gravement négatives pour notre programme de stabilisation économique", a expliqué le Premier Ministre turc Bulent Ecevit à la sortie d'un Conseil des ministres qui a mis un terme à un appel d'offres de plusieurs milliards de dollars lancé en 1997.
 "Nous n'avons pas les fonds nécessaires actuellement pour le financer", a dit M. Ecevit. "Un emprunt étranger pourrait nous mettre en difficulté et provoquer une reprise de l'inflation, qui a tout juste commencé à marquer le pas".
 Le Trésor turc a par deux fois déjà rejeté les demandes de garantie financière pour la construction de cette centrale, au prétexte qu'un tel investissement mettrait à mal un plan d'austérité sur 3 ans appuyé en décembre par le Fonds Monétaire International, en échange d'un crédit de quatre milliards de dollars.
 Ces mesures ont d'ores et déjà commencé à porter leurs fruits puisque l'inflation, établie en juin à 58,6 % en glissement annuel, a sensiblement baissé depuis le début de l'année.
 Ce projet de centrale nucléaire avait suscité de vives critiques de la part de pays voisins comme des défenseurs de l'environnement en raison de la situation géographique du site d'Akkuyu (côte méditerranéenne), à 25 kilomètres à peine d'une ligne de faille active.
 Ses détracteurs avaient notamment redoublé d'ardeur après un violent séisme, de magnitude 6,3 sur l'échelle ouverte de Richter, dans la région toute proche d'Adana, qui avait fait plus de 140 victimes en 1998.
 Mais M. Ecevit a souligné mardi que l'annulation de l'appel d'offres ne signifiait pas que la Turquie renonçait définitivement à ses ambitions de puissance nucléaire pour satisfaire à des besoins énergétiques importants à long terme.
 Il a également minimisé le facteur risques, expliquant que les accidents nucléaires comme celui survenu à Tchernobyl en 1986 étaient dus à des négligences et à l'utilisation d'une technologie dépassée.
 "Il ne faut pas non plus disqualifier l'énergie nucléaire, mais il convient de se donner du temps jusqu'à l'apparition d'une nouvelle génération de centrales nucléaires", a estimé le Premier ministre.
 Citant un rapport d'expert, M. Ecevit a jugé que dans un proche avenir le coût de fabrication des centrales nucléaires devrait baisser de 25%, et la durée de vie d'un réacteur devrait atteindre 40 à 50 ans, contre 30 à 40 aujourd'hui, en brûlant des combustibles moins dangereux que l'uranium pour la production d'énergie.
 "Dans l'intervalle, nous devrons accélérer nos projets de construction de centrales thermiques à gaz naturel et hydro-électriques, tout en développant la production d'énergie solaire et éolienne", a annoncé M. Ecevit.
 La décision prise mardi par Ankara a été saluée par la représentation turque de l'association de protection de l'environnement Greenpeace, qui a plusieurs fois manifesté contre le projet de la Turquie de se doter de la technologie nucléaire.
 Le rejet de cette option est un "signe que la Turquie reconnait finalement les risques qu'il y a à devenir la poubelle nucléaire des pays développés", dit Greenpeace dans un communiqué. (AFP, 25 juillet 2000)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

La contestation des modérés du parti islamiste turc

 L'aile réformiste du parti islamiste de la Vertu (FP), principale formation d'opposition en Turquie, a lancé mardi une action en justice pour contester la récente réélection à la tête du parti d'une direction conservatrice, a annoncé l'agence Anatolie.
 Haci Biner, membre réformateur du bureau des fondateurs du FP, a demandé à un tribunal d'Ankara d'annuler l'élection du 14 mai, au motif que les amendements introduits à la veille du Congrès du FP dans la charte du parti -destinés à barrer la route aux réformateurs - étaient illégaux.
 Ces amendements avaient été votés dans la précipitation par le bureau des fondateurs du mouvement, dominé par les conservateurs, sans qu'ils en informent tous les organes du FP.
 Abdullah Gul, candidat modéré à la présidence du parti lors du congrès du 14 mai, avait obtenu 521 voix sur 1.154, contre 633 au président sortant  conservateur, Recai Kutan.
 Le procureur général de la Cour de cassation Vural Savas, qui a ouvert l'an dernier une enquête contre le FP pour atteinte à la laïcité de l'Etat, a également jugé invalides les nouveaux amendements à la charte du parti, votés selon lui par un nombre insuffisant de militants.
 La candidature de M. Gul visait à contester l'influence sur le FP de l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, évincé du pouvoir en 1997 par l'armée qui lui reprochait d'attenter à la laïcité de la Turquie, et qui présiderait de facto le FP par l'intermédiaire de M. Kutan.
 Le parti de la Vertu compte 103 députés sur 550 au parlement turc. (AFP, 4 juillet 2000)

La bataille pour un emblème entre laïcs et islamistes

 Les Ankariotes sont appelés à se prononcer prochainement par référendum sur l'emblème de leur ville, qui fait l'objet depuis des années d'une vive polémique entre la municipalité islamiste de la capitale turque et les milieux laïcs.
 Le conseil général d'Ankara, qui rassemble les élus locaux, a décidé lundi soir, avec l'aval du maire Melih Gokcek, membre du parti islamiste de la Vertu(Fazilet), de convoquer cette consultation populaire le 27 août dans la deuxième ville de Turquie, qui compte plus de 3 millions d'habitants.
 Les électeurs devront ainsi choisir entre l'emblème actuel, adopté de facto par la municipalité islamiste en 1995, représentant un croissant renversé frappé d'une mosquée à quatre minarets sur lesquels scintillent des étoiles, et le soleil hittite, un cercle à l'intérieur quadrillé, symbole des premiers habitants de l'Anatolie centrale jusqu'au 12 siècle avant Jésus-Christ.
 "Le soleil hittite n'a rien à voir avec Ankara, c'est un symbole qui ressemble en fait à une croix", a affirmé M. Gokcek, réélu maire d'Ankara aux dernières législatives d'avril 1999.
 "Le croissant et les étoiles représentent l'indépendance de notre pays et l'unité de notre peuple", a-t-il enchaîné, cité par l'agence Anatolie.
 Le journal à gros tirage Hurriyet mène campagne en faveur du retour au soleil hittite, l'ancien emblème de la capitale d'un pays majoritairement musulman mais au régime strictement laïc depuis la création de la République en 1923 par Mustafa Kemal Ataturk.
 Les opposants font remarquer qu'Ankara, à la différence d'Istanbul, ne se distingue pas particulièrement par ses mosquées.
 "Cet emblème ne représente pas l'histoire d'Ankara et de la République", écrit Yasar Sokmensuer, un éditorialiste d'Hurriyet.
 Il relève aussi qu'il fait l'objet d'une bataille juridique entre la ville et le gouvernorat, qui n'avait pas entériné la modification, contrairement à ce que stipule la loi.
 Mais M. Gokcek fait fi depuis cinq ans des rappels à l'ordre des autorités, et les usagers du petit métro de la ville et des autres moyens de transport public voient chaque jour des pancartes sur les activités de leur municipalité sur fond de l'emblème choisi par les islamistes.
 "Les Hittites ont été l'une des plus importantes civilisations de l'Anatolie, et j'estime que le soleil hittite représente mieux cette ville que l'emblème actuel", explique à l'AFP Yasar Coskun, professeur d'études hittites de l'Université d'Ankara.
 Il reconnaît que cette grande civilisation, dédaignée par les islamistes car elle a existé avant que les Turcs adoptent l'Islam au Xème siècle, n'a pas laissé beaucoup de traces à Ankara. Ses principaux vestiges sont situés à Hattusas et Bogazkoy, à 150 km au nord-est d'Ankara.
 "Ankara est au coeur même de l'Anatolie et les Hittites font partie de notre histoire" ajoute le professeur Coskun. (AFP, 5 juillet 2000)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

Council of Europe: "Turkey must adopt EU-standard democracy"

 In a report drafted by the Council of Europe the Turkish government was  urged to take the necessary steps to improve human rights and to make constitutional amendments to remove undemocratic provisions in Turkey's body of law, such as Article 14 of the Constitution and Article 312 of the Turkish Penal Code  (TCK).
 The 19-page report, which was prepared following Council of Europe  co-rapporteurs Andras Barsony and Benno Zierer's fact-finding visit to Turkey last March,  details numerous topics ranging from human rights issues -- freedom of expression and religion -- to some constitutional amendments that permit closure of  political parties and a lifelong ban on political activities.
 Referring to the negative effects of the closure of political parties, the  report said that the prohibition of certain political parties in Turkey (e.g. the Welfare  Party [RP] and the Democracy Party [DEP]) does not seem to be in accordance with the rights of expression and association as laid down in the European Convention of Human  Rights.
 "Measures to prohibit a political party must only be taken in exceptional  cases. In particular a political party cannot be banned for the mere reason that it  advocates a change in the constitutional system, without resorting to violence. In  addition, a party cannot be held responsible for statements made by its members unless such statements have been endorsed by the party itself. ... The lifelong ban on  any political activity pronounced in respect of Mr. Necmettin Erbakan, former leader of the closed-down Virtue Party [sic], is not in accordance with pluralist  democracy. Neither is the additional sanction imposed on Mr. Akin Birdal, the former leader of the Turkish Human Rights Association [IHD], sentenced under Article 312 of the  Penal Code: under Article 81 of the Law on Political Parties he [Birdal] may not  stand for any political office nor join any political party during his lifetime. A  similar sanction struck Hasan Celal Guzel, former education minister and leader of the  Rebirth Party [YDP]. Recep Tayyip Erdogan was stripped of his status as mayor of Istanbul for reading out a poem," the report stated.
 1982 Constitution and some laws must be changed
 The report also underlined the necessity of amending the Constitution as  well as several laws, saying that Turkish democracy is based on a Constitution  influenced by certain principles of Kemalism and approved in 1982 under military rule. It maintained: "The co-rapporteurs are of the opinion that the present Turkish Constitution, approved in 1982 under the military regime, would benefit  from a certain adaptation to Council of Europe standards and norms. In March 2000, the co-rapporteurs were pleased to see that this opinion was shared by a number of interlocutors, including President of the Turkish Constitutional Court."
 In addition to the constitutional amendments, the co-rapporteurs  recommended that other laws included in the TCK should be amended. "The criticism of Article  8 of Turkey's Prevention of Terrorism Act is that it sanctions but does not  clearly and sufficiently define offences of opinion. ... This opens the door to  arbitrary action by the state against individuals for 'crimes of thought,' not only in violation of  the right to freedom of expression but also of the rights to freedom of thought and  conscience and freedom of peaceful assembly and association. A number of convictions under Article 312 of the TCK have already been found to contravene Article 10 of the European Convention on Human Rights," the report declared.
 Criticizing the role of National Security Council (MGK), the report  stressed that the dominance of the Turkish Army in domestic politics should be reduced.
 "The powers of the army in fields other than national defence are a  tradition inherited from the foundation of the Republic, confirmed by the military regime in  1982, and are difficult to integrate into a modern democracy based on Council of Europe  values."
 Freedom of religion and expression
 The report also outlined developments in human rights issues and criticized  Turkey, saying that the freedoms of association and expression and respect for the  freedoms of thought, conscience and religion in Turkey (Article 24 of the  Constitution) are sometimes restricted by excessive concerns for the preservation of the  indivisible integrity of the state.
 "Such concerns have led to the prohibition for women to wear headscarves in education and on state premises, including the parliament. Moreover, although Turkey is a secular state, Article 24 requires education and instruction in  religion and ethics to be conducted under state supervision and control, whilst  instruction in religious culture and moral education is compulsory in the curricula of  primary and secondary schools. The co-rapporteurs support the requirement of the Human  Rights [Association] of Turkey that freedom of religion and conscience should be  ensured without any discrimination and that compulsory religious education should  be ended," the report said.
 "Freedom of association is limited in respect of certain political  convictions, including those in favour of more respect of the rights of Turkish citizens of  Kurdish origin.
 Pending such reforms, the Turkish authorities should accelerate some immediate actions, the state of emergency [OHAL] in Southeastern Turkey should be  lifted by parliament as soon as possible and be replaced by a state of economic  emergency, to remove the present obstacles for economic development of the region."
 Death penalty should be abolished
 Touching upon the abolishment of the death penalty, which has recently been the topic of discussion in Turkey, the report said that Turkey should abolish  capital punishment. "Although no death penalty has been executed since 1984, Turkey has still not signed Protocol No 6 to the Convention for the Protection of  Human Rights and Fundamental Freedoms concerning the abolition of the death penalty."
 Referring to the importance of Turkey's European Union membership bid, the co-rapporteurs said that conditions for Turkey's accession to the European  Union had increased awareness of the need to improve the human rights record.  "The Turks are understanding that membership of the EU [sic] will not be  free and that Turkey will have to render to the Union a great deal of its  independence and sovereignty. They are ready to do so because they realize that admission to  the EU is in the interest of Turkey as a state and it is recognition of the fact  that Europe is not complete without Turkey." (Kemal Ilter, Turkish Daily News July 10, 2000)

Mesut Yilmaz: vice-premier chargé des relations avec l'UE

 M. Mesut Yilmaz, chef du parti de la Mère patrie (ANAP, centre droit), partenaire de la coalition tripartite au pouvoir, a été nommé vice-Premier ministre chargé des relations avec l'Union européenne (UE), selon un décret publié jeudi dans le journal officiel.
 La rentrée de l'ex-Premier ministre Yilmaz au cabinet avait été annoncée mercredi par le Premier ministre Bulent Ecevit.
 Le secrétariat général chargé de coordonner les liens avec l'UE, à laquelle la Turquie est candidate depuis le sommet d'Helsinki en décembre, sera l'une des attributions de M. Yilmaz.
 M. Yilmaz remplacera au cabinet Cumhur Ersumer, député ANAP, qui conservera son autre portefeuille de ministre de l'Energie.
 Cette décision était attendue depuis le blanchiment de M. Yilmaz par le parlement le mois dernier des nombreuses accusations de corruption qui pesaient sur lui.
 M. Yilmaz avait refusé un poste au gouvernement issu des législatives d'avril 1999 tant qu'il ne serait pas blanchi de ces accusations.
 Avant Mesut Yilmaz, c'est le ministre d'Etat Yuksel Yalova qui était chargé de la coordination du dossier européen entre les différents ministères. (AFP, 13 juillet 2000)

La Turquie au pied du mur européen

 Günther Verheugen est venu chercher à Ankara la réponse à une seule question : jusqu'à quel point la Turquie est-elle prête à respecter les critères de Copenhague ? A la veille de son arrivée à Ankara, le commentateur Mehmet Ali Birand résumait ainsi la mission du commissaire européen en charge de l'élargissement.
 De fait, il s'agit de savoir si le régime turc est en mesure de procéder à un sérieux aggiornamento de ses pratiques coercitives, condition sine qua non d'une possible intégration au sein de l'Union. Officiellement acceptée comme treizième candidat européen en décembre 1999, la Turquie est en effet attendue au tournant.
 Avec l'interdiction régulière des partis et associations, avec des actes de torture qui se comptent en centaines et qui sont dénoncés à haute voix jusqu'au sein même du parlement, avec près de 8.000 prisonniers politiques, avec, enfin, une armée qui n'est manifestement pas contrôlée par les instances élues du pays, la Turquie accumule les manquements aux prérequis démocratiques.
 Jeudi soir, le commissaire européen se déclarait toutefois satisfait de ses entretiens avec les officiels turcs : La Turquie est sur le bon chemin, indiquait Günther Verheugen lors d'une conférence de presse.
 Le lendemain, le commissaire européen rencontrait les organisations non gouvernementales et le son de cloche était sensiblement différent, Verheugen stigmatisant les manquements démocratiques du pays. Ces échanges de vues entre l'Union européenne et la Turquie doivent aboutir cet automne à une sorte de «plan de route»qu'Ankara devra suivre si elle veut in fine accéder aux véritables pourparlers d'accession.
 Force est de constater que la Turquie s'est retrouvée bien embarrassée le jour où l'Union européenne l'a admise au sein des candidats à l'intégration. L'euphorie qui s'en est suivie dans les cercles occidentalisés du pays est vite retombée. Moins de deux mois après le «oui» européen, les fonctionnaires de l'Organisation de Planification d'Etat rédigeaient un rapport dressant la liste des mesures à prendre pour démocratiser le régime.
 Visiblement pris de court, le gouvernement déclarait que ce document n'était qu'une base de travail et s'empressait de bâtir un impressionnant écheveau administratif afin d'enterrer le sujet. Un «président du secrétariat du haut bureau de coordination pour les droits de l'homme auprès du Premier ministre» (sic)était ainsi préféré au ministre d'Etat en charge des droits fondamentaux...Le tout nouveau président du secrétariat faisait d'ailleurs long feu, l'armée obtenant sa révocation fin juin.
 Aujourd'hui, c'est Mesut Yilmaz qui vient de reprendre le flambeau des relations avec l'Union européenne. L'ancien Premier ministre a certes davantage de poids que les fonctionnaires et ambassadeurs qui l'ont précédé, mais l'homme est autant connu pour ses prises de position fermes que pour ses revirements instantanés, notamment face aux militaires.
 La peine de mort reste l'un des problèmes les plus urgents du pays: le chef kurde du PKK Ocalan demeure sous le coup d'une peine capitale qui devrait et, abrogée si Ankara doit effectivement suivre les exigences de l'Union. On n'en est pas là: le Parti de l'Action Nationaliste (MHP, extrême droite), l'une des formations actuellement au pouvoir, s'y oppose formellement et la Turquie a tout juste accepté de surseoir à l'exécution le temps que la Cour européenne des droits de l'homme statue quant au sort d'Öcalan, d'ici un an.
 Bref, le régime turc se retrouve au pied du mur, forcé de démocratiser ses institutions s'il veut entrer un jour dans l'Union. A moins, bien sûr, qu'il ne poursuive d'autres buts. En juin dernier, Ankara justifiait ainsi sa candidature à la présidence de l'Organisation de la Conférence Islamique : La Turquie soutiendra les valeurs de l'islam au sein de l'Union européenne une fois qu'elle y sera admise. Une position des plus étranges pour un pays qui se veut officiellement laïc et qui vient de condamner le chef historique des islamistes turcs Necmettin Erbakan à un an de prison.
 Une position qui risque surtout de faire grincer des dents en Europe.(ERIC BIEGALA, Le Soir, lundi 17 juillet 2000).

Candar: "EU Process Depends on Army Decision"

 Guenther Verheugen, EU Commissioner for Expansion and the "minister" with the first-degree responsibility for Turkey's transition to full membership, is again in Ankara.
 And he has is reputed to have said:
 "We were expecting faster development after Helsinki.
 But with the current pace, the Accession Partnership Document could be in jeopardy."
  The "Accession Partnership Document" means the mutual agreement between the EU and Turkey on a timetable, based on substantive issues and various obligations, that will help Turkey to make the transition to full membership step by step.
 And this timetable has to be worked out this autumn.
 It is quite clear that Turkey has been dragging its feet on this issue.
 The main reason for this indifference is the lingering continuation of the 28 February process.
 We know that the military authorities are working on this issue and the National Security Council General Secretariat is busily preparing position papers.
 Whereas, basically this is a problem that has to be tackled by the government.
 But it is glaringly obvious that the government has made no substantive or serious preparation.
 Why should it be so?
 Because as far as the "mentality" involved in tackling such questions is involved, Turkey has not yet ceased regarding itself as a "national security state."
 In such a structure and the mental attitude that goes with it, every issue pertaining to "national security" is transferred to the military.
 The Army is simply viewed as the institution responsible for the "national security."
 Given this situation, the government is lost in total torpor except during the routine or protocol activities, such as receiving and meeting Verheugen and making statements afterwards.
  The "national security" and hence all the principal issues pertaining to it, primarily the "Kurdish issue," are under the purview of the soldiers.
 And the government's economy is under the purview of the IMF and the IMF-linked bureaucracy, primarily the Treasury.
 So, what is the government doing?
 What is its use?
 It is useful for one important thing:
 There is an undeclared ban on the opposition from entering the government.
 In a situation where power is denied to the opposition, the three coalition partners that have been glued together represent "stability," even though each is digging the grave of the other.
 The ritual demands that there be a government and a prime minister and ministers in that government.
 And this government has assumed the role of the "period mannequin for Turkey."
 How would a "democracy package" or "convergence with the Copenhagen criteria" ever emerge from such an anti-democratic structure?
 They may still emerge just the way the IMF package, programs, and election promises emerged from this government despite the fact that the IMF proposals were so deeply incongruent with the character and policies of each coalition partner.
 Any political party seeking popular votes would have committed suicide if it had said it would implement the IMF package.
 Yet, the parties forming the government are implementing that package willy-nilly.
 They implement it quite well when the "order comes from above."
 Already, the term "stability" has become synonymous with the discipline in enforcing the IMF package, as well as with the desire to keep this ramshackle government alive at all costs.
 
 According to the World Bank experts it requires two and half years disciplined work for the economic measures to become irreversible no matter which government is in power.
 Though two and half years appear extremely long in Turkey, the program could be implemented in that time among turf fights, as after all the "opposition has been banned from power" precisely to allow the government to carry out this program.
 In the meantime a highly "domesticated" True Path Party [DYP] may be allowed into the government.
 The problem is with the Virtue Party [FP].
 But as long as the FP fails to assume a profile acceptable to the "titans" of the system, the current government structure will continue.
 You may assume that the same [two and half year] time limit may have been set for implementation of the "Copenhagen criteria."
 After all, that too does not depend on the decision of the government.
 If and when the military apprehends a connection between the EU integration and Ataturk's grand modernisation project, in other words when it finally decides in favour of Turkey's EU membership rather than closing the book on the EU, only then will this government implement the "Copenhagen criteria."
 Let no one doubt this. (Cengiz Candar, Sabah, 16 Jul 2000)

UE: propositions pour la stratégie de préadhésion de la Turquie

 La Commission européenne a annoncé avoir proposé mercredi une série de nouvelles mesures pour la mise en oeuvre de la stratégie de préadhésion de la Turquie à l'UE.
 Les nouvelles règles proposées prévoient l'instauration, dans le courant de l'année, d'un "partenariat pour l'adhésion" avec la Turquie ainsi que l'adoption d'un "cadre financier unique" pour l'aide accordée par l'Union européenne à ce pays, selon un communiqué de la Commission.
 La proposition de règlement présentée mercredi établit la base juridique pour l'instauration du partenariat pour l'adhésion avec la Turquie, qui définira les priorités sur lesquelles la Turquie devra se concentrer pour satisfaire aux critères d'adhésion.
 D'autre part, le projet prévoit une coordination de la totalité de l'aide financière accordée par l'Union européenne à la Turquie pour les préparatifs à l'adhésion. Actuellement, ces aides sont réparties dans trois lignes budgétaires qui seraient regroupées en une seule dans le budget 2001.
 En 2000, l'aide financière de l'Union européenne à la Turquie s'élève à 177 millions d'euros : une part substantielle (127 millions) du programme Meda II (Meda est le principal instrument financier de l'UE pour la mise en oeuvre du partenariat euro-méditerranéen), une aide spécifique destinée à renforcer l'union douanière (5 millions) et une aide supplémentaire pour la promotion du développement économique et social (45 millions) actuellement à l'examen au parlement européen. (AFP, 26 juillet 2000)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

Ankara et Denktas sont-ils prêts à une solution pour Chypre?

 La Turquie et le leader chypriote-turc Rauf Denktas "ont prouvé une fois de plus qu'ils ne sont pas prêts à contribuer à une solution", même minimale, du problème de Chypre, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement grec Dimitris Reppas.
 De son côté, le chef de la diplomatie grecque Georges Papandréou a estimé dans une interview qu'un échec dû à la Turquie dans le règlement du problème chypriote aurait "des conséquences immédiates" sur l'ambition de ce pays d'adhérer à l'Union européenne (UE).
 Interrogé sur l'affaire du village de Strovilia, à Chypre, où les troupes d'occupation turques ont avancé de 200 m une de leurs positions, M. Reppas a souligné qu'elle "ne pouvait pas constituer un fait accompli de plus".
 "Cette opération est sans précédent mondial. Nous avons d'une part la Grèce et la communauté internationale qui ont une position ferme sur le problème, et de l'autre côté on insiste sur des attitudes inacceptables", a-t-il dit.
 "La Turquie et M. Denktash ont prouvé une fois de plus qu'ils ne sont pas prêts à contribuer à une solution, même la plus élémentaire, du problème de Chypre", a estimé M. Reppas.
 M. Papandréou a pour sa part déclaré au quotidien Ta Néa (pro-gouvernemental) que "la Turquie, après l'affaire de Strovilia qui est intervenue avant (les pourparlers inter-communaunautaires de) Genève, devait prendre ses responsabilités".
 "Un échec dans les efforts de règlement du problème de Chypre aura des conséquences immédiates dans la marche (de la Turquie) vers son adhésion à l'Union européenne", a-t-il souligné. "Je poserai ce problème et ses conséquences pour les relations gréco-turques et euro-turques au prochain Conseil européen", a-t-il dit.
 Les troupes turques qui occupent le nord de Chypre depuis 1974, ont avancé le 2 juillet, trois jours avant le début d'entretiens inter-chypriotes à Genève sous l'égide de l'ONU, un poste de contrôle sur la route séparant le village chypriote-grec de Strovilia et une base britannique proche, dans la zone tampon séparant les deux communautés et surveillée par des Casques bleus de l'ONU. (AFP, 10 juillet 2000)

Téhéran proteste contre des arrestations d'Iraniens

 Le ministère iranien des Affaires étrangères a protesté mardi contre l'arrestation d'Iraniens en Turquie, au nombre de 200 selon Téhéran, a indiqué l'agence officielle IRNA.
 Selon IRNA, la police turque a procédé lundi soir à des interpellations au cours desquelles quelque 200 ressortissants iraniens résident à Ankara ont été arrêtés.
 Selon l'agence turque Anatolie, citant des responsables de la sécurité, la police a procédé à l'arrestation d'étrangers à Istanbul parmi lesquels figuraient 102 Iraniens.
 Il s'agissait, précise Anatolie, d'une opération de routine visant des étrangers en situation irrégulière, ajoutant que certains des Iraniens étaient en détention pour "absence de passeport ou de visas".
 "La police n'a donné aucune raison valable à ces arrestations effectuées sans fondement", a ajouté IRNA citant des sources informées.
 De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hamid-Reza Asefi a demandé à ce que les Iraniens vivant en Turquie soient "respectés" par les autorités et qualifié "d'inacceptable" les arrestations.
 "La Turquie sera responsable des conséquences", a ajouté M. Asefi, prévenant que Téhéran sera attentif au développement de cette affaire. (AFP, 11 juillet 2000)

Gaz: l'Azerbaïdjan a commencé à négocier avec la Turquie

 Le président azerbaïdjanais Heydar Aliev a déclaré mardi qu'il avait entamé des négociations bilatérales avec la Turquie pour assurer l'exportation du gaz azéri, ne pouvant plus attendre la réalisation du projet du gazoduc transcaspien, soutenu par les Etats-Unis.
 "La Turquie a besoin de gaz. Malheureusement, le projet (du gazoduc transcaspien) a été différé et nous ne savons même pas où il en est maintenant. Aujourd'hui, nous devons prendre des mesures pour exporter notre gaz vers la Turquie", a déclaré le président Aliev au cours d'une rencontre avec son homologue turc Ahmet Necdet Sezer, qui effectue sa première visite en Azerbaïdjan.
 Le président turc, qui se trouve à Bakou pour 24 heures, a déclaré de son côté que les deux pays avaient décidé d'entamer des négociations en vue d'un contrat de livraison de gaz.
 M. Aliev a expliqué que son pays avait au départ envisagé d'acheminer son gaz par le biais du gazoduc transcaspien, un tube de 2.000 km devant relier le Turkménistan à la Turquie via l'Azerbaïdjan.
 Ce gazoduc, soutenu par Washington, doit coûter 2 milliards de dollars. Il est conçu pour acheminer 16 milliards de mètres cubes de gaz turkmène vers la Turquie, et devrait également permettre d'acheminer 14 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz provenant soit du Turkménistan, soit de l'Azerbaïdjan.
 Mais les négociations sont dans l'impasse, car le président turkmène est en désaccord notamment avec les modalités de financement du gazoduc.
 Selon les responsables azerbaïdjanais, le gazoduc transcaspien ne sera pas opérationnel avant 2006, alors que Bakou voudrait pouvoir exporter son gaz fin 2002.
 L'Azerbaïdjan est l'allié le plus proche de la Turquie dans la région sensible du Caucase. (AFP, 11 juillet 2000)

Moscou regrette la libération d'un leader wahhabite

 Moscou regrette la remise en liberté par la Turquie d'un dirigeant du mouvement islamiste wahhabite du Daguestan (Caucase russe) accusé d'actes terroristes et dont la Russie avait demandé l'extradition, a rapporté l'agence Interfax, citant une source gouvernementale russe.
 C'est avec "regret et surprise" que Moscou a accueilli la nouvelle de cette libération, alors qu'Ankara avait assuré à maintes reprises qu'elle s'engageait à "combattre le terrorisme", selon cette source.
 "Notre demande est justifiée par la Convention européenne sur l'extradition signée en 1957 par la Turquie et la Russie", selon la même source. L'extradition de Magomed Tagaïev avait été réclamée par Moscou au début du mois.
 Magomed Tagaïev, arrêté à Istanbul à la fin du mois de juin, était sous le coup d'un mandat d'arrêt international d'Interpol pour sa participation aux soulèvements armés au Daguestan en août et septembre derniers.
 Magomed Tagaïev, 55 ans, est qualifié de "principal idéologue wahhabite" du Daguestan par les médias russes.
 Les chefs de guerre Chamil Bassaïev et Khattab qui ont dirigé la rébellion au Daguestan se réclamaient du wahhabisme.

Le Conseil de l'Europe presse la Turquie de payer sa dette

 L'exécutif du Conseil de l'Europe a pressé mercredi une nouvelle fois la Turquie, d'une manière très ferme, de dédommager une Chypriote grecque conformément à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme, selon une source diplomatique à Strasbourg.
 Ankara refuse depuis deux ans de verser à Mme Titina Loizidou la somme de plus de 640.000 dollars que la Cour l'a condamné à payer à la requérante pour la dédommager de la spoliation de ses biens à Kyrenia, dans la partie turque de l'île.
 Mercredi, les délégués du Comité des ministres ont adopté par consensus une deuxième "résolution intérimaire" contre la Turquie, selon cette source diplomatique proche du Conseil de l'Europe.
 Dans cette résolution, dont le texte a été communiqué à l'AFP, le Comité des ministres déclare que "le refus de la Turquie d'exécuter l'arrêt de la Cour témoigne d'un mépris manifeste pour ses obligations internationales", notamment en tant qu'Etat membre du Conseil de l'Europe.
 "Compte-tenu de la gravité de la question, il insiste fermement pour que la Turquie se conforme pleinement et sans aucun délai supplémentaire à l'arrêt de la Cour du 28 juillet 1998", indique la résolution qui qualifie de "sans précédent" l'inexécution d'un arrêt de la Cour de Strasbourg par un Etat membre de l'organisation européenne.
 La délégation française, s'exprimant dans une déclaration séparée au nom de l'Union européenne dont elle assure la présidence tournante, a insisté elle aussi sur la "nécessité qui s'impose à la Turquie d'exécuter l'arrêt" de la Cour européenne, et a agité la menace "d'une réaction plus dure", en cas de "refus persistant".
 Une première résolution sur cette affaire avait été adoptée par le Comité des ministres en octobre 1999. (AFP, 11 juillet 2000)

La Ligue Arabe contre le financement d'un barrage en Turquie

 La Ligue Arabe a annoncé lundi avoir demandé à la Grande-Bretagne de revoir son projet de financement d'un barrage au sud-est de la Turquie, craignant un grand déplacement de population et un détournement des eaux des pays voisins, l'Irak et la Syrie.
 La Ligue qui rassemble 22 nations arabes, parmi lesquelles l'Irak et la Syrie, a envoyé une lettre au secrétaire au Foreign Office Robin Cook affirmant qu'un tel barrage constitue une violation des lois internationales concernant les rivières communes, a indiqué un responsable de la Ligue.
 "Par ailleurs, cela déplacera des milliers de personnes dans la région et affectera les ressources en eau de la Syrie et de l'Irak venant du Tigre," a déclaré le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de la Ligue,  Mohammed Zakaria Ismaïl.
 En décembre dernier, Londres a décidé d'accorder un crédit export à une compagnie britannique candidate à la construction du barrage hydroélectrique d'Ilisu, estimée à 1,9 milliard de dollars.
 Ankara espère commencer les travaux à la fin de cette année, mais le projet a déjà suscité une vague de critiques en Grande-Bretagne orchestrée par des groupes de défense des droits de l'homme, des écologistes et des archéologues.
 Bagdad et Damas reprochent à la Turquie de retenir les eaux de l'Euphrate en construisant des barrages, notamment dans le cadre de l'ambitieux projet d'irrigation et de production énergétique de l'Anatolie du sud-est (GAP).
 Le Tigre et l'Euphrate prennent leurs sources dans les montagnes turques. Le Tigre coule en Irak après avoir longé la frontière entre la Syrie et la Turquie. Ces deux fleuves arrosent l'Irak du nord au sud avant de former la voie d'eau du Chatt al-Arab, qui se jette dans le Golfe. (AFP, 17 juillet 2000)

Satellite espion turc: L'Irak se dit "très préoccupé"

 L'Irak s'est déclaré lundi "très préoccupé" par les plans de la Turquie de se doter d'un satellite espion qui pourrait être construit par une société israélienne.
 "Nous avons suivi avec préoccupation les informations selon lesquelles la Turquie à conclu un accord s'élevant à plusieurs centaines de millions de dollars avec l'entité sioniste pour la construction du premier satellite espion turc", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
 "Nous exprimons notre grande inquiétude devant l'acquisition par la Turquie d'un satellite espion sioniste surtout si l'on prend en considération que la Turquie met ses bases au service des forces américaines et britanniques qui mènent quotidiennement des agressions militaires contre l'Irak," a ajouté le porte-parole, cité par l'agence officielle INA.
 Selon lui, la coopération militaire entre la Turquie et Israël "entre dans une nouvelle phase (..) qui nous préoccupe énormément et nous pensons que cela inquiète également plusieurs autres pays dans la région".
 "Rien ne justifie une telle orientation provocante de la part de la Turquie qui adopte une attitude agressive conformément à la volonté des Etats-Unis et la Grande-Bretagne alors que personne dans la région ne lui veut de mal", a poursuivi le porte-parole.
 "Désigner l'entité sioniste pour construire un satellite espion est un choix qui manque de clairvoyance et de bon jugement", a-t-il conclu.
 Le journal turc Milliyet avait rapporté le 5 juillet que la Turquie avait signé fin juin un contrat d'un montant de 274 millions de dollars avec la compagnie israélienne Israel Aircraft Industries (IAI) pour la construction de ce satellite.
 Le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmakoglu a démenti ces informations le lendemain affirmant que deux compagnies avaient été retenues pour participer à un appel d'offres mais que rien n'avait encore été finalisé.
 Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de coopération militaire signé en février 1996, qui a provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux.(AFP, 17 juillet 2000)

Deux clandestins tués par des soldats turcs à la frontière

 Des soldats turcs ont tué deux personnes sans papiers d'identité qui tentaient de passer illégalement la frontière entre la Syrie et la Turquie, annonce mardi l'agence Anatolie.
 Les gardes-frontières ont ouvert le feu sur trois personnes près du village de Gorentas, dans la province frontalière de Hatay (Antioche), après qu'ils eurent refusé d'obéir aux mises en garde et tiré sur les forces de sécurité, rapporte Anatolie sans préciser à quelle date s'est déroulé cet incident.
 Deux des trois clandestins ont été tués, le dernier parvenant à s'échapper en territoire syrien. (AFP, 18 juillet 2000)

La Turquie inquiète après l'essai d'un missile iranien

 La Turquie a déclaré mercredi que l'essai par son  voisin iranien d'un nouveau missile était source d'inquiétude en raison du  grand risque de prolifération de ce genre d'armes dans la région.
 "Les efforts d'armement par certains pays voisins est inquiétant", a  indiqué le porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères Huseyin Dirioz  lors d'une conférence de presse dans la capitale turque.
 "Nous avons reçu avec inquiétude les informations sur le deuxième essai par  l'Iran du missile Shahab-3 ", a dit M. Dirioz, ajoutant qu'Ankara continuerait  à suivre les développements de cette histoire.
 Samedi, Téhéran avait annoncé avoir effectué un second lancement concluant  de son missile sol-sol Shahab-3.
 D'une portée de 1.300 kilomètres, le missile Shahab-3 est capable de  frapper la plupart des pays voisins, y compris Israël. Son premier essai  remonte à juillet 1998.
 La nouvelle de la sortie de ce nouveau missile avait été accueillie avec  circonspection par les principaux alliés de la Turquie, les Etats Unis et  Israël, tous deux y voyant une menance pour l'ensemble du Moyen-Orient.
 La Turquie et l'Iran ont des relations tendues, Ankara accusant Téhéran de  fournir abri et soutien aux groupes islamistes radicaux qui tentent de  renverser le régime laïque de la République turque, et aussi de porter  assistance à la rébellion du PKK. (AFP, 19 juillet 2000)

Les Chypriotes turcs manifestent contre l'ingérence turque

 Des milliers de Chypriotes turcs ont participé à  une manifestation sans précédent contre leur leader Rauf Denktash et  l'influence de la Turquie dans les affaires intérieures de la République  Turque de Chypre Nord (RTCN, reconnue seulement par Ankara).
 Plus de 10.000 personnes ont pris part mardi soir à cette manifestation  dans la partie nord de Nicosie, ce qui en fait le plus important rassemblement  de ces dernières années dans la partie turcophone de l'île, peuplée d'environ  200.000 habitants.
 Derrière le slogan "Ce pays est à nous", cette réunion a été organisée pour  protester contre un plan d'austérité économique imposée par Ankara à la RTCN,  et contre l'arrestation controversée début juillet de six personnes accusées  d'espionnage au profit de la République de Chypre (grécophone, sud de l'île.
 "Nous avons le droit de nous administrer", ont crié les manifestants.
 Ils ont accusé Denktash d'intransigeance au sujet du processus de paix et  de réunification de l'île, et ont appelé à sa démission.
 Cette manifestation fait suite à la remise en liberté mardi des trois  derniers suspect arrêtés avec trois autres personnes pour "espionnage" et  "tentative d'infiltration de l'institution militaire."
 Parmi eux figurent quatre journalistes du quotidien d'opposition Avrupa, et  notamment son rédacteur en chef et directeur Sener Levent, l'un des plus  virulent opposant à la ligne de M. Denktash, ainsi qu'un officier et sa femme.
 Ces arrestations constituaient le paroxysme d'une vive polémique entre le  journal Avrupa et un général de l'Armée turque qui dirige les Forces de  sécurité Chypriotes turques, sur la nécessité de placer la police sous  l'autorité du gouvernement de la RTCN.
 Les presses turque et chypriote turque ont sévèrement dénoncé ces  arrestations, affirmant que les accusations avaient été inventées pour réduire  Avrupa au silence. L'affaire a également suscité un large débat dans les media  des deux pays sur la restriction de l'influence d'Ankara dans les affaires  intérieures de la RTCN.
 Sener Levent a été salué par des applaudissements et des ovations lors de  la manifestation de mardi, au cours duquel il a qualifié sa mise en détention  de "complot".
 Un tribunal nord chypriote avait condamné en décembre le journal de M.  Levent à une lourde amende pour ses attaques contre M. Denktash, puis saisi  ses ordinateurs en lieu et place de l'amende.
 Chypre est divisée en deux secteurs depuis que la Turquie est intervenue  militairement en 1974 dans la partie nord, suite à un coup d'Etat militaire  soutenu par Athènes qui visait à réunifier l'île avec la Grèce.
 La RTCN, proclamée en 1983, n'a été reconnue que par Ankara, dont quelque  35.000 hommes demeurent stationnés dans le tiers nord de l'île.
 Le petit Etat ne subsiste que grâce au soutien financier de la Turquie,  alors que son économie est sous embargo de la part de la République de Chypre. (AFP, 19 juillet 2000)

Célébrations de l'anniversaire de l'intervention turque

 Le leader chypriote turc Rauf Denktash a appelé  jeudi à une paix durable à Chypre à l'occasion des célébrations, dans le nord  de l'île, du 26e anniversaire de l'intervention militaire de la Turquie en  1974.
 Des milliers de Chypriotes turcs, agitant des drapeaux de la République  Turque de Chypre Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara), ont assisté à  Nicosie au défilé militaire de l'Armée Turque et des Forces de Sécurité  chypriotes turques, alors que 5 chasseurs turcs effectuaient le survol de la  ville.
 Dans un discours prononcé à cette occasion, M. Denktash a appelé le  président Chypriote grec Glafcos Cléridès à oeuvrer à l'accomplissement de la  paix entre la RTCN et le gouvernement de Chypre sud.
 "Vous ne pouvez pas décrocher notre drapeau et je ne désire pas non plus  décrocher le vôtre. Bâtissons des ponts entre nos deux états", a déclaré M.  Denktash à la foule l'applaudissant largement.
 Il faisait allusion aux incidents de l'été 1996 au cours desquels un  chypriote grec qui, lors des commémorations de l'intervention, était parvenu à  franchir le point de passage à Nicosie. Il avait été tué alors qu'il tentait  de décrocher le drapeau turc.
 Les Forces Armées turques étaient intervenues le 20 juillet 1974 pour  occuper le tiers nord de l'île, en réponse à un coup d'état à Nicosie soutenu  par Athènes pour réunifier Chypre à la Grèce, à la suite de 11 années de  violences intercommunautaires.
 En 1983, les Chypriotes turcs avaient proclamé la TRNC, qui n'a jamais été  reconnue par la communauté intendition à un  règlement de la question de la division de l'île.
 Les commémorations de jeudi comptaient parmi les invités le ministre d'état  turc Sukru Sina Gurel, en charge des affaires chypriotes, et le ministre turc  de la Défense Sabahattin Cakmakoglu.
 La présence relativement discrète de la Turquie aux cérémonies de cette  année contraste nettement avec la visite l'an dernier du Premier ministre turc  Bulent Ecevit, qui est à l'origine de l'intervention de 1974, venu à la tête  d'une importante délégation.
 En outre, ce 26e anniversaire se devait de ne pas apparaître comme une  provocation, au moment où les Nations Unies mènent des négociations indirectes  de paix entre les deux leaders chypriotes, et alors que la Grèce et la Turquie  connaissent un spectaculaire réchauffement de leurs relations bi-latérales.
 MM. Denktash and Cléridès doivent reprendre le 24 juillet prochain un  troisième tour de négociations de paix sous l'égide de l'ONU, à Genève.
 Au diapason avec la Turquie, M. Denktash exige deux états confédérés sur  l'île, alors que M. Cléridès et la communauté internationale plaident pour une  fédération "bi-zonal, bi-communal".  (AFP, 20 juillet 2000)

Le gouvernement chypriote dénonce le survol des avions turcs

 Le gouvernement chypriote a dénoncé jeudi de nombreuses violations de l'espace aérien de l'île par des chasseurs turcs à l'occasion des célébrations, dans la partie nord, du 26e anniversaire de l'invasion militaire de la Turquie.
 "Il est évident que nous allons dénoncer ces violations qui ont augmenté au cours des deux derniers jours," a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Défense.
 Le gouvernement a qualifié ces survols de "nouvelle provocation de la part des chypriotes-turcs" estimant que leurs festivités devraient être plus modestes à quelques jours de la reprise des pourparlers le 24 juillet à Genève sous l'égide des Nations-Unies.
 Selon un communiqué du ministère de la Défense, 10 chasseurs -cinq chasseurs "Phantom" F-16 et cinq F-4- ont violé l'espace aérien chypriote jeudi durant plus d'une heure.
 Les survols ont coïncidé avec un important défilé militaire de l'armée turque et des forces de sécurité chypriotes turques commémorant dans le nord de l'île l'anniversaire de l'invasion des troupes turques en 1974.
 Les festivités contrastaient avec la solennité des cérémonies organisées par les chypriotes-grecs à la mémoire de leurs quelque 5.000 morts.
 Des violations aériennes s'étaient déjà produites mercredi, lorsque 11 chasseurs turcs -un F-16, un F-4 et neuf F-5- avaient survolé la partie sud de l'île durant près de deux heures, selon les chypriotes-grecs.
 Cinq navires de guerre turcs ont également pris part aux festivités organisées par les chypriotes-turcs.
 Les chypriotes-grecs ont célébré l'anniversaire de l'invasion des troupes turques au son des sirènes à l'aube et des cloches d'église à midi à la mémoire de leurs morts.
 Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord, depuis l'intervention des troupes turques dans le nord de l'île en 1974 en réponse à un coup d'état d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 20 juillet 2000)

Les Chypriotes-turcs de plus en plus las de la mainmise turque

 Les Chypriotes-turcs expriment de plus en plus leur lassitude de la mainmise de la Turquie sur leur "Etat", au ban de la communauté internationale, à la veille des pourparlers que leur leader Rauf Denktash doit reprendre lundi avec les Chypriotes-grecs.
 Ce mécontentement s'est traduit mardi par une manifestation sans précédent de 10.000 Chypriotes-turcs contre Rauf Denktash et l'emprise d'Ankara sur la petite République Turque de Chypre Nord (RTCN), autoproclamée en 1983 et que la Turquie est seule à reconnaître.
 Les manifestants dénonçaient l'arrestation début juillet de quatre journalistes du quotidien d'opposition Avrupa, dont son rédacteur en chef Levent Sener, pour espionnage.
 Ces arrestations, couronnement d'une polémique entre Avrupa et un général turc sur l'opportunité de placer la police sous contrôle civil, ont ouvert un débat sur la question de savoir qui, de la Turquie ou de Nicosie, tient vraiment les rênes.
 Cette affaire a été critiquée non moins fortement par la presse turque, pour qui les accusations d'espionnage avaient été fabriquées pour réduire Avrupa au silence, le journal étant un virulent détracteur de M. Denktash et du maintien par la Turquie de 35.000 militaires dans le nord.
 "Les événements récents ont réveillé le désir des Chypriotes-turcs de prendre en main leur propre destinée", commente pour l'AFP Cenk Mutluyakali, journaliste au quotidien populaire Kibris.
 Selon lui, le mécontentement sur l'influence d'Ankara en RTCN traduit une insatisfaction accumulée depuis longtemps.
 "Les Chypriotes-turcs se sentent comme les figurants d'un scénario dicté par la Turquie. Mais ils veulent maintenant devenir les interprètes de leur propre rôle", explique-t-il.
 Répondant à ces critiques, M. Denktash a cherché jeudi à convaincre l'opinion publique que la Turquie était la seule garante de leur survie.
 La RTCN, dirigée par Rauf Denktash depuis sa proclamation, a tout d'une province turque: le courrier et le téléphone passent exclusivement par la Turquie qui délivre des passeports aux Chypriotes-turcs pour leurs sorties et Ankara permet financièrement à Nicosie de surmonter l'embargo dont elle est frappée.
 "Nous considérons la Turquie comme notre mère-patrie et ne voulons pas que cela change", explique Cigdem Alganer, standardiste de 29 ans. "Mais les Chypriotes-turcs ont le droit de s'administrer par eux-mêmes", ajoute-t-elle.
 L'état dramatique de l'économie de la RTCN, totalement dépendante d'Ankara, s'est encore confirmé récemment par le placement sous tutelle de six banques et un programme d'austérité qui a suscité le mécontentement.
 "Il est clair que notre dépendance de la Turquie n'est pas une bonne chose, car tous les secteurs de l'économie se sont effondrés. La mauvaise politique d'Ankara et de ses partisans ici y sont pour quelque chose", estime Esref Vaiz, dentiste de 41 ans.
 Les chances que Chypre nord s'en sorte économiquement sans l'aide turque sont quasiment nulles tant que durera l'embargo international mis en place après l'intervention de la Turquie dans le nord de l'île en 1974.
 Ce blocus lui-même ne risque pas d'être levé tant qu'une solution à 26 ans de division de l'île n'est pas trouvée.
 "Le noeud du problème, c'est le problème chypriote", affirme Ali Gulle, président de la Confédération des Syndicats des Travailleurs Révolutionnaires. "Notre économie ne s'améliorera pas sans la paix car personne ne veut investir dans un pays aussi isolé".
 M. Denktash doit participer à un troisième tour de négociations de paix, sous l'égide de l'ONU, avec le président chypriote-grec Glafcos Clerides à Genève le 24 juillet. (AFP, 22 juillet 2000)

Ankara revendique le respect des droits des Kosovars turcs

 Le chef de la diplomatie turque Ismail Cem a appelé lundi l'administrateur des Nations unies au Kosovo Bernard Kouchner à faire respecter les droits de la communauté turque dans la province balkanique, a-t-on appris de source officielle.
 "Nous avons reçu une réponse positive sur certains points, mais le résultat n'est pas pleinement satisfaisant", a déclaré à l'AFP Huseyin Dirioz, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, à l'issue de la rencontre à Ankara entre Ismail Cem et Bernard Kouchner.
 "Bien sûr, c'est un problème entre les Kosovars turcs et l'administration de l'ONU. Nous voulons seulement contribuer à la résolution des problèmes en servant de catalyseur", a-t-il ajouté.
 La communauté turque au Kosovo, qui compte 60.000 membres selon Ankara, a annoncé qu'elle boycotterait les élections municipales prévues en octobre pour protester contre le fait que l'administration de l'ONU ne lui a pas fourni de formulaire d'inscription sur les listes électorales dans sa langue.
 Les Kosovars turcs bénéficiaient d'une autonomie culturelle sous le régime de Milosevic et ne se sont pas joints à la lutte des Albanais pour l'indépendance, bien que les deux communauté partagent une foi commune, l'islam.
 Des représentants de la communauté turque du Kosovo, reçus la semaine dernière à Ankara par M. Cem, lui avaient dit qu'ils s'estimaient victimes de discrimination de la part de l'administration de M. Kouchner.  Le chef de la diplomatie turque avait alors évoqué une éventuelle limitation de la contribution d'Ankara à la sécurité de la province, au cas où les droits de la communauté turque n'y seraient pas mieux respectés.
 La Turquie a participé en 1999 à la campagne de bombardements aériens de l'OTAN sur la Yougoslavie et contribue à hauteur de 1.000 hommes à la force multinationale de maintien de la paix au Kosovo. (AFP, 31 juillet 2000)

IMMIGRATION / MIGRATION

Procès de neuf Kurdes: les avocats plaident la relaxe

 Les avocats de neuf Kurdes, huit ressortissants turcs et un français, poursuivis pour s'être violemment opposés à d'autres Turcs en juin 1998 à Paris, ont principalement réclamé, jeudi, la relaxe de leurs clients alors que le parquet avait requis de deux à trois ans de prison.
 Contre quatre des prévenus, le parquet avait en outre réclamé, vendredi dernier, cinq ans d'interdiction du territoire français.
 Le jugement a été mis en délibéré au 14 septembre.
 Mis en examen (inculpés) pour violences volontaires et association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste, les neuf prévenus sont soupçonnés d'être venus, le 20 juin 1998, sur l'esplanade des Invalides, dans  le centre de Paris, armés de bâtons et de barres de fer pour s'opposer à la tenue d'une manifestation organisée par des associations turques pour protester contre la reconnaissance par la France du génocide arménien.
 Quelques jours plus tôt, l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, avait adopté un texte reconnaissant ce génocide datant de la première guerre mondiale.
 Les avocats de la défense ont expliqué qu'il n'y avait pas de preuve de connivence manifeste et ont demandé la relaxe pour l'association de malfaiteurs.
 "Puisque l'Assemblée nationale venait de reconnaître ce crime comme un génocide, autoriser cette manifestation, c'était autoriser une manifestation négationiste", a plaidé Me Patrick Arapian, l'un des avocats de la défense, pour justifier la présence d'opposants.
 Me Arapian a regretté les réquisitions qualifiées de "triple peine: la prison, l'expulsion du territoire français, le retour en Turquie avec la mention +terroriste kurde+".
 Me Jean-Laurent Panier a reconnu que son client a "peut-être donné quelques coups, mais sans doute pas ceux qui ont occasionné les blessures" évoquées parla partie civile.
 18 personnes avaient été blessées dont trois sérieusement.
 Le procureur avait requis des peines de deux ans de prison contre trois prévenus, et 30 mois contre deux autres, demandant au tribunal d'assortir les condamnations d'une partie de sursis. Il avait requis trois ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction du territoire français contre les quatre autres prévenus.(AFP, 6 juillet 2000)

Les Pays-Bas condamnés pour l'expulsion d'un Turc

 La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi à Strasbourg à l'unanimité le gouvernement néerlandais pour avoir expulsé un ressortissant turc vers son pays, le séparant ainsi de son enfant alors âgé de cinq ans résidant toujours aux Pays-Bas.
 Mehmet Ciliz, 35 ans, recevra une indemnité de 47.552 florins (21.580 EUR) pour préjudice moral et frais et dépens, a décidé la Cour européenne.
 Sans emploi depuis plus d'un an, M. Ciliz avait été expulsé vers son pays en novembre 1995, quatre ans après son divorce d'avec sa femme qui avait la garde de leur fils. La question du droit de visite du père à son enfant n'avait toujours pas été réglée à l'époque par les services sociaux.
 M. Ciliz est cependant revenu aux Pays-Bas en janvier 1999. Il y a obtenu un nouveau permis de séjour et du travail et se bat pour obtenir un droit de visite à son fils.
 Dans une première décision en 1999, un tribunal régional avait refusé à M. Ciliz ce droit de visite "dans l'intérêt de l'enfant", ce dernier ayant manifesté son refus de revoir son père. M. Ciliz a fait appel.
 Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg a estimé que les autorités néerlandaises n'ont pas agi de manière à permettre à M. Ciliz, après son divorce, d'entretenir des liens familiaux avec son fils.
 Elle a conclu que le droit au respect de la vie familiale du requérant avait été violé par les décisions concernant son expulsion vers la Turquie et son droit de visite à son fils. (AFP, 11 juillet 2000)

Interpellation de 206 clandestins en route pour l'Italie

 La police turque a interpellé dans la nuit de mardi  à mercredi dans la province cotière d'Antalya 206 immigrants clandestins qui  tentaient de se rendre en Italie, selon l'agence Anatolie.
 La police a interpellé les clandestins -- Turcs, Afghans, Iraniens,  Somaliens, Palestiniens, Morocains et Péruviens -- sur une petite île près de  la station balnéaire de Kalkan où les passeurs les avaient abandonnés à cause  du mauvais temps.
 Les clandestins auraient payé 3.000 marks (1.530 euros) chacun pour être  amenés en Italie. (AFP, 19 juillet 2000)

L'interdiction du Comité du Kurdistan en Allemagne confirmée

 La Cour constitutionnelle fédérale  allemande, basée à Karlsruhe (ouest), a confirmé l'interdiction du Comité du  Kurdistan en Allemagne, dans une décision rendue publique mercredi.
 La cour a refusé de juger au fond un retour de cette organisation qui  soutient le PKK, également interdit en Allemagne.
 Les hauts magistrats se sont appuyés sur une décision de la cour fédérale  administrative de 1997 qui reprochait au Comité du Kurdistan de s'être  solidarisé avec des actions violentes du PKK en Allemagne.
 Ce Comité qui, selon ses statuts, vise à faire connaître en Europe le  combat pour l'indépendance et la liberté du peuple kurde, avait été interdit  en 1993 par le ministère allemand de l'Intérieur.
 Ses recours contre cette interdiction ont été rejetés par toutes les  juridictions allemandes qui ont estimé que son soutien au PKK mais aussi à  d'autres organisations armées kurdes représentait un danger pour la sécurité  intérieure de la République fédérale d'Allemagne. (AFP, 19 juillet 2000)

Grève de la faim en France pour les prisonniers en Turquie

 Entre 13 et 25 personnes ont observé pendant une semaine une grève de la faim à Strasbourg (est) pour soutenir les prisonniers politiques en Turquie, a-t-on appris jeudi auprès d'un porte-parole des manifestants.
 Les grévistes de la faim, tous d'origine ou de nationalité turque, protestent contre "la torture, le viol et les massacres" pratiqués aujourd'hui dans les prisons turques, selon eux.
 Leur action, qui se terminera vendredi, rejoint une grève de la faim organisée simultanément pour les mêmes motifs à Hambourg, Berlin, Cologne, Stuttgart, en Allemagne, mais aussi à Vienne, Paris et Berne (Suisse), ont-ils dit.
 Les grévistes réclament aussi, dans un communiqué, la fermeture de toutes les prisons en Turquie qui ont des cellules individuelles (où les prisonniers politiques sont victimes de tortures, selon eux), des traitements médicaux urgents pour les prisonniers malades et blessés, la libération de tous les prisonniers gravement malades et le transfert des prisonniers qui font la grève de la faim dans ce but.
 Ils estiment que la mutinerie dans la prison de Burdur, le 5 juillet, a été l'occasion pour les forces de l'ordre de donner libre cours à leur "sauvagerie et leur cruauté".
 A Burdur, 33 personnes dont 16 prisonniers avaient été blessées dans la mutinerie, selon les autorités turques. (AFP, 27 juillet 2000)

BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY

Le Soir: "La Mafia turque au centre du trafic"

 Alors qu'on suspectait en priorité des «triades chinoises» comme étant derrière le trafic de clandestins qui fit 58 morts à Douvres le 19 juin dernier, la police de Rotterdam a procédé à l'arrestation de six nouveaux suspects qui, selon nos confrères du NRC Handelsblad, auraient la double nationalité néerlandaise et... turque. Ce n'est pas un revirement de l'enquête mais plutôt une précision, car le lien entre Turcs et Chinois au niveau du trafic de main-d'úuvre aux Pays-Bas est un classique du genre.
 Il y a donc désormais dix personnes arrêtées dans ce dossier, et une onzième, en fuite fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Par ailleurs, un entrepôt de Rotterdam a été identifié, lequel pourrait avoir hébergé les clandestins en partance.
 En Belgique, sur base des données statistiques de 1996, tous corps de police confondus, les organisations criminelles turques étaient considérées comme les plus nombreuses sur notre territoire, au même rang que les organisations italiennes (1). Cette affirmation mérite un détail chiffré: à l'époque, 128 organisations criminelles disposant d'une structure homogène sont repérées sur notre territoire. Mais seules quarante trouvent leur homogénéité dans une base ethnique. Douze appartiendraient à la mafia italienne, 12 aux organisations criminelles   turques, l0 à la criminalité organisée russe (au sens large: on y compte également le groupe kazakh), trois aux cartels colombiens et trois seulement aux triades chinoises ó qui, statistiquement, sont donc belles et bien présentes en Belgique.
 La mafia turque se distingue par une structure organisationnelle rigide et le recours aisé à la violence. Sa structure est fortement hiérarchisée, basée sur les liens de parenté (à l'instar de la mafia italienne), et on . sait qu'elle est active au niveau international, outre le trafic classique d'héroïne, dans l'extorsion la traite des êtres humains et lé blanchiment.
 En Belgique, on la retrouve dans les stupéfiants (héroïne, cocaïne, et un peu d'amphétamines), mais aussi dans les faux papiers, la falsification de documents, les armes et les véhicules volés. Dès 1996, on relève encore des assassinats et des enlèvements (d'ailleurs élucidés) ainsi que quelques filières d'immigration clandestine.
 Ceci étant, les mafias turques ont tendance, depuis cinq ou six ans, à délaisser les activités d'exécution des tâches, pour les abandonner à des criminels de nationalité différente. Notamment des Albanais. En parallèle, dans le cadre des opérations de blanchiment, nos mafias turques délèguent leurs opérations aux spécialistes des cartels colombiens.
 C'est une mafia qui évolue constamment, afin de mieux protéger leurs activités criminelles notent encore les forces de l'or compte également le groupe kazakh), trois aux cartels colombiens et trois seulement aux triades chinoises ó qui, statistiquement, sont donc belles et bien présentes en Belgique.
 La mafia turque se distingue par une structure organisationnelle rigide et le recours aisé à la violence. Sa structure est fortement hiérarchisée, basée sur les liens de parenté (à l'instar de la mafia italienne), et on . sait qu'elle est active au niveau international outre le trafic classique d'héroïne, dans l'extorsion, la traite des êtres humains et le blanchiment.
 En Belgique, on la retrouve dans les stupéfiants (héroïne, cocaïne, et un peu d'amphétamines), mais aussi dans les faux papiers, la falsification de documents, les armes et les véhicules volés. Dès 1996, on relève encore des assassinats et des enlèvements (d'ailleurs élucidés) ainsi que quelques filières d'immigration clandestine.
 Ceci étant, les mafias turques ont tendance, depuis cinq ou six ans, à délaisser les activités d'exécution des tâches, pour les abandonner à des criminels de nationalité différente. Notamment des Albanais. En parallèle, dans le cadre des opérations de blanchiment, nos mafias turques délèguent leurs opérations aux spécialistes des cartels colombiens.
 C'est une mafia qui évolue constamment, afin de mieux protéger leurs activités criminelles notent encore les forces de l'ordre belges: ils observent scrupuleusement les méthodes policières appliquées et y adaptent leur modus operandi, ont de manière croissante recours à la violence et tiennent compte des innovations techniques (utilisation d'internet pour la communication...).
 Un an plus tard en 1998 (2) nos forces de l'ordre estimeront qu'il ne demeure que 9 organisations criminelles turques sur le territoire belge. Mais cinq organisations chinoises désormais, et les Turcs, représentent, d'après les Néerlandais, la seconde organisation criminelle pour laquelle un «contact" est établi avec les forces de l'ordre. Bref, en matière répressive, les Turcs montent en importance.
 Mais ce qui est prodigieusement intéressant, c'est que nos policiers vont pointer le doigt bien plus directement sur ce qui nous intéresse à l'heure actuelle: La Hollande, affirme le rapport belge, est un pays de transit pour les trafiquants d'immigrants illégaux surtout asiatiques. Les groupes chinois sont les plus violents. Les Turcs et les Chinois transfèrent parfois via la Belgique des candidats à l'immigration vers la Grande-Bretagne. A posteriori, la précision de cette description laisse pantois... (Alain Lallemand, Le Soir, 30 juin 2000)
 {1) "Le crime organisé en Belgique en 1996,, rapport annuel l997
 {2) "Le crime organisé en Belgique en 1997», rapport annuel l998.

La grève de la faim de Fehriye Erdal

 Fehriye Erdal, militante de gauche detenue en Belgique, a déclaré avoir entamé le 14 juillet une grève de la faim "au finish" pour protester contre le traitement qu'elle subi.
 Dans un communiqué, Fehriye Erdal a expliqué les raisons de son action en ces termes:
 "Le 26 septembre 1999: j'ai été arrêtée en Belgique en compagnie de deux amis.
 "Le 28 mars 2000: Nous avons été libérés sous condition.
 "Le 26 mai 2000: Le gouvernement a pris la décision de ne pas m'extrader vers la Turquie.
 "Le 29 mai 2000: Le ministère de l'intérieur a émis une décision favorable quant à ma libération.
 "Le 31 mai 2000: Le ministère de l'intérieur revient sur sa décision et par un nouvel arrêté, maintient ma détention.
 "Le 8 juin 2000, le parquet de Bruges, le 22 avril 2000, le parquet de Gand et dernièrement, le 11 juillet 2000, une nouvelle fois, le parquet de Bruges ont respectivement pris la décision de me garder en détention.
 "JE SUIS MAINTENUE EN DETENTION SUR AUCUNE BASE LEGALE ET DE MANIERE ARBITRAIRE
 "Voici les prétextes invoqués ayant servi à renoncer à l'arrêté prévoyant ma libération:
 "* Le risque de troubles de la part des citoyens turcs venus en Belgique à l'occasion du tournoi de football Euro 2000.
 "Le tournoi en question A PRIS FIN LE 2 JUILLET 2000.
 "* Des informations dont les autorités disposeraient quant au danger pour ma sécurité.
 "J'AI FAIT SAVOIR AUX AUTORITES PAR ECRIT QUE J'ASSUMERAIS TOUS LES RISQUES QUE JE QUANT A MA SECURITE ET QUE JE PRENDRAIS ENTIEREMENT MES RESPONSABILITES
 "* La sécurité nationale de la Belgique.
 "ON N'A TOUJOURS PAS STATUE SUR MA DEMANDE D'ASILE. D'AUTRE PART, IL N'EXISTE AUCUNE DE MENACE CONTRE LA SECURITE NATIONALE DE LA BELGIQUE, NI DE MA PART, NI DE LA PART DU DHKP-C.
 "Le 22 juin 2000, le parquet de Gand a émis l'avis qu'il n'y a pas de raisons de me garder en prison. Le parquet a précisé que l'atmosphère devait se refroidir pour envisager ma libération. Ce motif n'est pas raisonnable. En effet, ma détention est maintenue, par conséquent les audiences se succèdent, ce qui entretient la couverture médiatique.
 "* Je suis gardée à l'ombre comme par menace. Etant donné que la Belgique ne peut pas se permettre juridiquement de m'extrader vers la Turquie, elle prépare en véritable pirate, un terrain propice à mon extradition en violant ses propres lois.
 "Pour protester contre les intrigues menées par la Belgique, j'ai entamé une grève de la faim au finish ce 14 juillet 2000. Mon action se poursuivra en l'occurrence jusqu'à ce que je sois libérée.
 "* En outre, j'invite toutes les personnes éprises de justice à assister à la prochaine audience qui aura lieu le 20 juillet 2000 à la cour d'appel de Gand.
 "LE MINISTERE BELGE DE L'INTERIEUR SE RECUSE QUANT A LA DECISION DE LIBERER UNE REVOLUTIONNAIRE. MAIS IL TROUVE NORMAL DE VIOLER SES LOIS ET D'AGIR DANS L'ILLEGALITE. JE DEMANDE QUE L'ON METTE FIN A L'ARBITRAIRE DONT JE FAIS L'OBJET. JE PRIE AUSSI LA PRESSE ET L'OPNION PUBLIQUE DE MANIFESTER DE L'INTERET ET DE LA SENSIBILITE A CE SUJET."
 Le 24 juillet 2000, le conseil d'état a conclu que les raisons factices invoquées par le ministre de l'intérieur était non-fondées. Le conseil d'état s'est essentiellement prononcé sur le refus d'extradition vers un pays tiers, sur le non-fondé de la motivation selon laquelle Erdal constiuerait un danger
pour l'ordre public.
 Par conséquent, selon ces conclusions, elle devrait rester en Belgique. Ainsi, dans une certaine mesure, l'arrêt du conseil d'état a barré la route sur le plan juridique, à toute tentative
d'extradition vers un pays tiers.
 Dernièrement, le 26 juillet, une nouvelle décision engageant le premier ministre a empêché l'acquittement d'Erdal.
 En effet, l'annonce en dernière instance, faite au nom du premier ministre, prévoit le recours à une nouvelle motivation pour permettre le maintien de Fehriye en détention. Et en l'occurrence, on a prolongé la détention de Fehriye.

 

 
 
 
 
 

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