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A non-government information center on Turkey
Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

27th Year / 27e Année
INFO-TURK

53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul
 
 


 

Octobre 2003 October
 
 

Le mandat d'arrêt contre Özgüden
renouvelé pour la quatrième fois


Toutes les informations du mois
All informations of the month

 

Turquie-USA-Irak / Turkey-USA-Iraq

Soldats turcs en Irak: l'affaire est "close", selon le président turc
Ankara évoque la "maladresse" des Etats-Unis à propos du déploiement de soldats turcs
Réunion de Syrie: Amman mettra en garde contre l'envoi de troupes en Irak
Levée de la restriction de sortie de devises d'Irak vers la Turquie
Nouvelle menace d'Ankara d'intervenir dans le nord de l'Irak
Le déploiement de soldats turcs en Irak toujours au point mort 
M. Robertson demande à la Turquie des renforts de troupes en Afghanistan
Irak: le Conseil oeuvre pour la fin de l'occupation (Talabani)
Iraqi tribes reject Turkish troops; warn of possible confrontation 
Pour Ankara, un déploiement en Irak n'est pas à l'ordre du jour
L'Iran contre un déploiement de soldats turcs en Irak sans accord Onu/Irak
L'Armée turque veut entrer en Irak pour écraser la résistance kurde
La Turquie prête à renoncer à se déployer en Irak en cas d'opposition
Réouverture de l'oléoduc Irak-Turquie, cible de sabotages
"Inviter la Turquie en Irak, c'est faire entrer le loup dans la bergerie"
Barzani: "If the Turks come I will resign from the Council"
Des bombes artisanales dans les trois plus grandes villes de Turquie
La Turquie mécontente d'une décision de limiter la sortie de devises d'Irak
L'opposition  appelle le gouvernement à réviser son projet d'envoi de soldats
Moubarak met en garde la Turquie sur une intervention en Irak
Attentat devant l'ambassade turque à Bagdad
Réactions contre l'envoi de soldats turcs en Irak
L'armée turque a ouvertement menacé les Kurdes d'Irak
Iraq Council Firm; Turkey Troop Dispute Deepens
Le Roi de Jordanie: "L'armée turque devrait rester en dehors d'Irak"
Barzani demande un soutien arabe contre l'envoi de troupes turques
Barzani : tous les Irakiens refusent un déploiement militaire turc
L'armée turque veut un nouveau poste-frontière avec l'Irak
Le Conseil irakien opposé aux soldats turcs: Ankara s'en plaint à Washington
Mise en garde d'oulémas et d'imams kurdes
Islamic summit host says Turkish peacekeepers unacceptable to Iraqis
Marchandages à Ankara et à Bagdad sur le déploiement des troupes turques
Tout le monde, sauf les Etats-Unis,contre la présence de l'Armée turque en Irak 
Une  décision à double tranchant pour Washington 
Plusieurs membres du Conseil transitoire opposés au déploiement 
Les Kurdes catégoriquement contre la présence militaire turque en Irak
Manifestations contre des troupes turques en Irak, plusieurs interpellations
Athènes critique la présence de troupes étrangères en Irak
Les islamistes jordaniens contre l'envoi de troupes turques en Irak
La vente de soldats turcs aux intérêts US en Irak ratifiée par le Parlement
Les Turcs inquiets d'un déploiement de leurs forces en Irak 
Le Conseil de gouvernement rejette l'envoi de soldats turcs en Irak
Un responsable kurde opposé à l'envoi de soldats turc en Irak
Washington accueille avec satisfaction l'envoi de troupes turques en Irak 
Le gouvernement appelle à l'envoi de soldats en Irak
PUK opposes sending Turkish troops to Iraq
Turkish Drivers Injured In Attack In Iraq
"Plan d'action turco-américain" contre le PKK-KADEK en Irak

Forces armées/Armed Forces

UE: "Les militaires turcs jouent encore un rôle important"

"Army to Duty" Banner at Anitkabir Demonstration Causes Trouble
L'Armée turque attaque le gouvernement au sujet des réformes éducatives
Les exportations israéliennes d'armes vers la Turquie dépassent trois milliards de $

Politique intérieure/Interior Policy

Les députés de l'AKP boycottent une réception pour la fête nationale
Voile islamique: Un député de l'AKP appelle le président à démissionner
Turkey Marks 80th Birthday Amid Rows Over Secularism
Deniz Baykal becomes sole boss of CHP 
Journée de la République: controverse autour du voile islamique
Série d'explosions dans des locaux du parti au pouvoir 
Tayyip Erdogan réélu à la tête de son parti au pouvoir
Local Elections to be Held March 28, 2004
Le YSK rejette des demandes d'invalidation des élections
Rentrée parlementaire sur fond de débats relatifs aux élections législatives et à l'Irak

Droits de l'Homme / Human Rights

La complicité du gouvernement AKP avec la terreur militariste
Interpellations de manifestants opposés à l'envoi de soldats en Irak
Encouraging Torturers and Rapists 
La Turquie condamnée pour 14 procès "inéquitables" par la Cour européenne
Au 3e anniversaire de la grève de la faim contre l¹isolement carcéral
Acquittement de treize militants turcs des droits de l'Homme
Deux militants marxistes abattus in Corum
Quatre policiers blessés lors d'une attaque contre un commissariat 
La Turquie annonce l'expulsion de 13 "espions" en trois mois 
Arrestation de manifestants opposés au déploiement turc en Irak
Attaque au cocktail Molotov: trois policiers blessés
Plus de 400 soldats turcs poursuivis pour le viol d'une détenue kurde
Une bombe explose près du consulat polonais d'Istanbul: pas de victime 
Recent human rights violations in brief

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Plus de 300 généraux turcs attaquent en justice un éditorialiste
Nouveau coup à la liberté d'expression: Journaliste Sinan Kara incarcéré

IFJ Warns Turkey Over Media Assault on Journalists' Rights and New Press Law
Turkey ranks 115th in freedom of the press 
Plainte contre un hymne national bâclé, ses interprètes demandent pardon
"Gray Wolves" Attacked to Journalist Kanatli in Northern Cyprus
Le mandat d'arrêt contre Özgüden renouvelé pour la quatrième fois
The arrest warrant against Özgüden renewed for the fourth time
HRW's Free Expression Award to Yurdatapan 
Two Internet Sites Closed by Penal Courts
Un journaliste grec détenu par l'armée en Turquie
Journalists threatened in Turkish part of Cyprus
International reaction against Zarakolu's trial for a book
La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
Recent  violations of press and expression freedom

Kurdish Question / Question kurde

La police turque interpelle 14 enfants pour "slogans séparatistes"
DEHAP politicians jailed for electoral irregularities
DEP Deputies: National Security Courts are political tools
Des dirigeants de partis pro-kurdes veulent adopter des noms kurdes
Farce trial of Kurdish deputies sours Turkey's EU hopes
Non-regulation door sizes shut out Kurdish language course in Turkey 
Un militant kurde tué par les forces de sécurité en Turquie
Soldiers attacking to a Kurdish village in Mardin wounded five 
Un gendarme tué, trois agents de sécurité blessés dans deux attaques armées
Un concert en langue kurde rassemble 100.000 personnes à Batman
Un film sur l'hypocrisie américaine:  "Bons Kurdes, Mauvais Kurdes" 
A film on the US hypocricy: "Good Kurds, Bad Kurds"
Quatre militants kurdes tués dans l'est du pays
A Mass Grave discovered in Diyarbakir
Kurdish Villagers on Trial, Soldiers Tortured
La campagne des femmes kurdes sur l'état de santé d'Ocalan
Kurdish Workers Attacked in Ankara
L'Humanité: "Turquie: Le casse-tête kurde"
Le lettres X, W et Q sont toujours interdites en écriture kurde
Recent pressures on the Kurdish people

Minorités / Minorities

L'ouverture du séminaire orthodoxe d'Istanbul sera-t-elle autorisée?
Réouverture du séminaire orthodoxe d'Istanbul d'ici un an, espère le Patriarcat
Armenian journalist criticizes the Turkish Department of Religious Affairs
Le congrès constitutif de l'Organisation Mondiale Arménienne à Moscou

Affaires religieuses / Religious Affairs

Les problèmes des femmes turques soumises à la charia en Grèce
L'interdiction de l'organisation islamiste "Califat" confirmée
Government postpones imam-hatip school draft 
Une universitaire voilée d'Oman interdite d'entrée dans une université turque
Four Years In Prison for Headscarf Protests

Socio-économique / Socio-economic

Last Six Zero Of Turkish Lira Will Be Removed
Turkey Failed In Wages and Productivity
Une réforme du code pénal provoque l'ire des organisations féministes 
L'organe de contrôle bancaire va liquider la banque des Uzan en faillite
Creusement du déficit de la balance commerciale en Turquie
Parliament ratifies convention on animal rights 
Le budget turc 2004 consacre 41% des dépenses au remboursement de la dette
Le gouvernement augmente les taxes sur l'automobile et les alcools
Après Renault à Vilvoorde, Ford à Genk s'installe en Turquie 
Evacuation partielle d'une île touchée par un incendie à Istanbul
A 57 ans, elle obtient le droit d'avoir sa première carte d'identité
Une centrale à énergie éolienne et marémotrice dans le Bosphore

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

EU report raises Turkey concerns
Contradicting response from government to the EU report
Turkey: Acceleration of Reforms Needed Now for EU Bid
UE: Verheugen a une "impression partagée" de la Turquie

La ministre suisse "espionnée" par les services secrets turcs
German President says Turkey not ready to join EU 
Five Bad Grades For Turkey in EU Progress Report
Vatican official warned that Europe was not yet ready to embrace the Muslim nation.
Libération d'un Allemand emprisonné pour une pierre dans la valise de son fils
Le PM néerlandais demande à Ankara d'appliquer ses réformes
Riposte suisse: Voyage parlementaire en Turquie reporté
Un aperçu du prochain rapport sur la candidature de la Turquie
L'annulation du voyage du ministre suisse est un affront" selon Berne
La Turquie ferme ses portes au ministre suisse des affaires 

Relations régionales / Regional Relations

 Téhéran prêt à examiner la demande turque de renégociation du contrat gazier
Hiring Turkish workers part of reciprocal procurement in Turkish tank upgrade
Téhéran menace d'une plainte si Ankara dénonce le contrat gazier
Ankara et Tripoli veulent relancer leurs liens commerciaux
La question  ouïgour: Pékin satisfait de la position d'Ankara
Décès d'Izetbegovic: la Turquie déplore la mort d'un héros et d'un sage
Une compagnie aérienne turque ouvre une liaison avec Erevan
Les grands risques de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC)
Un accord de libre-échange signé par le Maroc et la Turquie
The Baku-Tbilissi-Ceyhan Oil Pipeline put in danger the Turkish adhesion to the UE
Turkey And Israel Reach Agreement On Water To Be Sold To Israel

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Denktas: "Northern Cyprus Will Not Join E.U. Without Turkey"
Chypriote grecque spoliée: Ankara obtient un nouveau délai

Athènes va accorder plus de droits à la minorité musulmane
Simitis demande à Gul de résoudre rapidement les différends bilatéraux
Council of Europe to attempt once again to resolve Loizidou crisis 
Athènes et Ankara saluent les progrès dans les relations bilatérales
Washington veut des observateurs aux élections dans le nord de l'île
Athènes rejette les propos du général Ozkok sur les relations bilatérales
Chypre: Washington souhaite des progrès lors des élections dans le nord
Les conditions du chef de l'Armée turque pour un règlement à Chypre
Un déblocage à Chypre est-il possible après les élections dans le nord?
Manifestations à Nicosie contre le charcutage électoral 
Denktas: "Legitimate Rights Of Turkey Won't Be Given To Greek Cypriots"
Mer Egée: Athènes insiste sur le règlement du différend du plateau continental
Denktas' new manipulations for influencing the upcoming elections 
Turquie et Grèce annulent des manoeuvres militaires en signe de bonne volonté
Turkey's Two Conditions to Take Payment In Loizidiou Case 

Immigration / Migration

Près de 150 clandestins en partance pour l'Europe arrêtés à Istanbul
Les clandestins continuent de braver les champs de mines grecs 
A la frontière gréco-turque, la chasse aux clandestins est ouverte
Des centaines de Kurdes manifestent en soutien à Ocalan
Arrestation en Turquie de 114 clandestins en partance vers l'Europe
 
 

 

Turquie-USA-Irak / Turkey-USA-Iraq

Soldats turcs en Irak: l'affaire est "close", selon le président turc

"La question de l'envoi de soldats turcs" en Irak pour épauler les forces de la coalition dans de ce pays est "close", a affirmé mercredi le président turc Ahmet Necdet Sezer.

"Pour moi, cette question est close", a-t-il dit lors d'une réception à l'occasion de la fête nationale, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Réunir désormais les conditions nécessaires (pour dépêcher des troupes) est très difficile", a déclaré le chef de l'Etat, sans autre précision.

Il s'agit de la première déclaration d'un responsable turc faisant état de l'échec des projets visant à envoyer un contingent militaire turc dans l'Irak voisin.

Le parlement turc a approuvé il y a plus de trois semaines une motion gouvernementale prévoyant un déploiement turc en Irak, mais le projet est au point mort en raison de l'opposition irakienne.

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul a évoqué mardi la "maladresse" et les "hésitations" des Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont "des hésitations et certainement des maladresses" quant à la question de l'envoi de troupes turques dans la région, souhaité par les autorités américaines, a dit M. Gul.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé vendredi que Washington avait interrompu les discussions sur un déploiement de soldats turcs en Irak.

Mais Washington a assuré le même jour que ces discussions n'avaient pas été suspendues.

Il a assuré que Washington n'avait pas renoncé à voir des forces turques en Irak, malgré l'hostilité d'une grande partie du Conseil de gouvernement transitoire irakien. (AFP, 29 octobre 2003)
 

Ankara évoque la "maladresse" des Etats-Unis à propos du déploiement de soldats turcs

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul a évoqué mardi la "maladresse" et les "hésitations" des Etats-Unis à propos du déploiement de soldats turcs en Irak, approuvé par le parlement turc il y a trois semaines mais au point mort en raison de l'opposition irakienne.

Les Etats-Unis ont "des hésitations et certainement des maladresses" quant à la question de l'envoi de troupes turques dans la région, souhaité par les autorités américaines, selon le ministre cité par l'agence Anatolie.

Il a souligné que son pays n'ambitionnait pas et n'était pas pressé de déployer un contingent militaire chez le voisin irakien et qu'il appartenait aux Etats-Unis de convaincre leurs alliés irakiens du bien-fondé d'un tel déploiement.

Les discussions à ce sujet se poursuivent avec Washington qui a proposé à Ankara un déploiement dans la région d'Al Anbar, bordant l'Euphrate, a souligné le ministre turc.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé vendredi que Washington avait interrompu les discussions sur un déploiement de soldats turcs en Irak.

Mais Washington a assuré le même jour, par la voix du porte-parole adjoint du département d'Etat Adam Ereli, que ces discussions n'avaient pas été suspendues.

Il a assuré que Washington n'avait pas renoncé à voir des forces turques épauler celles de la coalition en Irak, malgré l'hostilité d'une grande partie du Conseil provisoire de gouvernement irakien.

Sur ce point il appartient aux Etats-Unis de convaincre les dirigeants irakiens, selon M. Gul. "Ils vont évidemment convaincre eux-mêmes les gens qu'ils ont nommés" au Conseil, a souligné le ministre, rappelant que pour Ankara, il n'y avait qu'un seul interlocuteur en Irak: les Etats-Unis.

Il s'en est par ailleurs pris à l'administrateur américain en Irak Paul Bremer qui a qualifié l'empire ottoman de "puissance coloniale" en Irak lors d'un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC.

"Ces propos montrent qu'il ne connaît pas la région, ni son histoire", a affirmé M. Gul pour qui les Ottomans ont apporté la prospérité à la région pendant leur règne de 400 ans.

Son ministère a qualifié de "regrettable" les propos du diplomate américain dans un communiqué, publié mardi. (AFP, 28 octobre 2003)
 

Réunion de Syrie: Amman mettra en garde contre l'envoi de troupes en Irak

Le ministre jordanien des Affaires étrangères Marwan Moasher a affirmé mardi que son pays mettrait en garde, lors de la réunion régionale sur l'Irak prévue à Damas, contre l'envoi de troupes en Irak de la part de pays voisins comme la Turquie.

"Il est important que nous expliquions à la Turquie pourquoi nous sommes opposés à ce qu'elle ait des troupes en Irak et aux autres participants, le danger que représente l'envoi de troupes de pays limitrophes en Irak", a déclaré M. Moasher lors d'une conférence de presse à Amman.

Les pays voisins de l'Irak participeront le week-end prochain à Damas à une réunion consacrée à la situation en Irak, à laquelle la Turquie a déjà annoncé sa participation.

Le parlement turc a donné son feu vert à l'envoi d'un contingent de soldats en Irak ce qui a suscité la vive opposition de plusieurs membres du conseil de gouvernement transitoire à Bagdad.

"Je ne pense pas qu'un pays qui a des frontières communes avec l'Irak devrait jouer un rôle actif en Irak", a récemment déclaré le roi Abdallah II de Jordanie.

L'Egypte a annoncé avoir été invitée à cette réunion régionale, à laquelle participeront également la Syrie, pays hôte, la Jordanie, le Koweit, le Liban, l'Iran et la Turquie. Bahrein, président en exercice du sommet arabe, devrait y être représenté. (AFP, 28 octobre 2003)

Levée de la restriction de sortie de devises d'Irak vers la Turquie

La Turquie a annoncé lundi avoir obtenu des autorités irakiennes la levée des restrictions concernant le volume de devises qu'un voyageur peut avoir en sa possession lorsqu'il quitte l'Irak pour la Turquie, qui était jusqu'ici limité à 10.000 dollars.

"A la suite de contacts à tous les niveaux, la limite imposée sur la sortie des devises d'Irak vers la Turquie a été supprimée le 24 octobre", a déclaré le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Huseyin Dirioz.

Il a ajouté que cette décision contribuerait "à revitaliser le commerce entre la Turquie et l'Irak".

Ankara estimait qu'une telle mesure, décidée début octobre par les autorités irakiennes, nuisait au commerce bilatéral.

La Turquie a souffert des sanctions imposées par l'Onu à l'Irak après l'invasion du Koweït par l'armée irakienne en 1990. Selon Ankara, ces sanctions, levées par l'Onu en mai dernier, ont coûté près de 40 milliards de dollars au pays en manque à gagner.

La Turquie, dont le parlement a donné son feu vert à l'envoi de troupes en Irak, souhaite aujourd'hui jouer un rôle dans la reconstruction de son voisin.

M. Tuzmen a ajouté que les exportations turques vers l'Irak avaient atteint 680 millions de dollars cette année et que les entrepreneurs turcs avaient remporté des contrats totalisant 230 million de dollars. (AFP, 27 octobre 2003)
 

Nouvelle menace d'Ankara d'intervenir dans le nord de l'Irak

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que Washington avait interrompu les discussions sur un déploiement de soldats turcs en Irak, approuvé par le parlement turc il y a deux semaines, a rapporté la chaîne privée turque NTV.

"Les Etats-Unis ont contacté notre état-major des armées il y a un certain temps et nous ont demandé de leur accorder un peu de temps et dit que l'on pourrait continuer (les discussions) plus tard", a-t-il dit lors d'une visite au Tadjikistan, selon NTV.

"Le fait de ne pas envoyer de troupes en Irak n'affaibliera pas le potentiel de la Turquie d'intervenir dans le nord de l'Irak", a cependant mis en garde M. Erdogan, cité par NTV.

Ces propos interviennent alors que de vives spéculations nourrissent les coulisses politiques d'Ankara sur le fait que Washington va renoncer à l'idée d'un déploiement turc, qui avait mécontenté le gouvernement transitoire irakien.

Mais selon M. Erdogan, "le fait qu'il y ait eu une pause dans les discussions ne veut pas dire que l'affaire est close".

Il a cependant indiqué que renoncer au projet ne poserait pas de problème pour son pays.

"Il n'y aura pas de déception. Dépêcher des soldats en Irak est un risque et nous nous débarrasserons de ce risque", a-t-il notamment dit.

Son gouvernement est déjà sous la pression de l'opinion publique turque, hostile à l'envoi de soldats.

Washington a déclaré jeudi qu'il espérait toujours parvenir à un accord pour le déploiement de troupes turques en Irak. "Nous avons toujours espoir de parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties", a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Adam Ereli.

Les Kurdes d'Irak sont particulièrement hostiles au projet d'Ankara. Ils craignent que les Turcs ne s'installent durablement en Irak si leurs soldats y sont déployés. De leur côté, les Turcs ont peur que les Kurdes d'Irak ne fassent le choix de l'indépendance et servent d'exemple aux Kurdes de Turquie.

La Turquie souhaite par ailleurs qu'en épaulant les forces américaines en Irak, Washington agisse sur les rebelles kurdes de Turquie, dont quelque 5.000 seraient actuellement réfugiés dans les montagne du Kurdistan irakien. (AFP, 24 octobre 2003)

Le déploiement de soldats turcs en Irak toujours au point mort

Le déploiement de soldats turcs en Irak, dont le parlement a approuvé le principe voilà plus de deux semaines, demeure au point mort du fait de l'opposition farouche des dirigeants irakiens et du refus du gouvernement turc de passer outre.

"Ce sont les Etats-Unis qui ont demandé l'envoi de soldats turcs en Irak. Ce n'est pas nous qui insistons pour le faire. Nous n'avons nullement l'intention de forcer le passage pour nos soldats en Irak", a affirmé jeudi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Il a toutefois reconnu que la demande américaine demeurait d'actualité, ajoutant, lors d'une visite officielle à Douchanbé, au Tadjikistan, que "si nécessaire nous y enverrons des soldats".

Plusieurs autres dirigeants ont clairement souligné que c'est aux Etats-Unis de convaincre leurs alliés irakiens du bien-fondé de la participation de la Turquie à la coalition de maintien de la paix.

Sachant l'opinion publique turque très hostile au projet, certains laissent entendre qu'ils se satisfont fort bien du blocage actuel.

"L'attente n'est pas une mauvaise chose" et, en définitive, "ne pas envoyer de troupes, cela nous convient aussi", a affirmé à l'AFP le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères Mehmet Dulger.

L'opinion publique craint de voir les soldats turcs assimilés à une force d'occupation, un gendarme recruté par les Américains pour lutter contre des Musulmans.

Interrogé mercredi par la presse qui lui demandait si le fait de ne pas déployer de troupes posait problème, le ministre turc de la défense Vecdi Gonul a répondu: "Mais en quoi cela serait-il négatif pour la Turquie?"

Même les discussions sur les modalités d'un déploiement demeurent pour le moment au moint mort, reconnaissent des responsables turcs et américains.

Le gouvernement turc aurait même durci sa position, faisant savoir à l'ambassadeur américain Eric Edelman qu'il souhaite des engagements écrits de Washington sur les arrangements constitutionnels prévus pour l'Irak, a-t-on appris de source informée.

Mardi, le secrétaire américain à la défense Donald Rumsfeld semblait reconnaître lors d'une conférence de presse que les Turcs se montraient eux aussi difficiles.

"Ils disent que dans certaines circonstances ils seraient prêts à envoyer des troupes, à condition de trouver une méthode, une approche qui les satisfasse, qui satisfasse les Irakiens et qui satisfasse la coalition", selon M. Rumsfeld.

"Ce processus est en cours. Je ne sais pas s'ils trouveront ou non une méthode pour satisfaire tout le monde. Je l'espère parce qu'évidemment nous aimerions que des forces supplémentaires soient disponibles" pour diminuer la pression sur les forces américaines, a-t-il ajouté.

Selon Bulent Aliriza, un analyste au centre d'études stratégiques et internationales à Washington, les responsables américains sont particulièrement pessimistes en raison du blocage actuel.

Et le récent vote du conseil de sécurité de l'Onu, autorisant une force internationale pour l'Irak, complique la position américaine car les Nations unies apporté leurs caution au Conseil de gouvernement transitoire irakien. Washington "peut désormais difficilement passer outre à son opposition à l'envoi de soldats turcs", a déclaré M. Aliriza à l'AFP.

"Ils sont obligés de prendre le Conseil de gouvernement plus au sérieux à partir de maintenant", a-t-il ajouté.

Washington espère convaincre à terme les Irakiens d'accepter la présence de soldats turcs, selon un diplomate en poste à Ankara.

Mais le facteur temps risque également de jouer contre un déploiement turc, reconnaît-il en ajoutant : "Si on y passe trop de temps, l'enthousiasme du gouvernement turc risque de retomber".(AFP, 23 octobre 2003)
 

M. Robertson demande à la Turquie des renforts de troupes en Afghanistan

Le secrétaire général de l'Otan, George Robertson, a demandé jeudi à la Turquie des renforts de troupes pour des missions en Afghanistan, alors que l'Alliance s'apprête à étendre ses opérations au-delà de la capitale, Kaboul.

"Nous avons besoin de davantage d'équipes pour des missions de reconstruction en province, des petites unités militaires qui travailleraient dans des régions éloignées de l'Afghanistan", a déclaré M. Robertson à la presse à l'issue de rencontres avec des responsables gouvernementaux et militaires turc à Ankara.

"La Turquie a l'expérience requise pour prendre en charge" de telles missions, a-t-il estimé, ajoutant que cela valait aussi pour des tâches de collecte de renseignements et de gendarmerie.

Si l'OTAN veut couvrir des régions en dehors de Kaboul, "nous devons être sûrs d'avoir les troupes capables de le faire", a-t-il souligné.

"J'ai soumis toutes ces demandes" à Ankara et "j'aurai des réponses en temps voulu", a expliqué M. Robertson.

Interrogés, des responsables turcs n'ont pas voulu donner d'indications sur la réponse d'Ankara aux demandes de M. Robertson.

La Turquie avait dirigé l'année dernière la force internationale de stabilisation (Isaf) en Afghanistan pendant six mois. Un petit contingent de soldats turcs est toujours sur place.

Pour l'instant, l'OTAN assume une mission de sécurité dans la région de la capitale afghane. Mais le 13 octobre, le Conseil de sécurité de l'Onu a autorisé à l'unanimité une extension de cette mission au-delà de Kaboul.

Avant Ankara, M. Robertson avait eu des entretiens à Athènes, où le gouvernement lui avait opposé une fin de non recevoir à l'envoi d'hélicoptères militaires grecs pour des opérations en Afghanistan. (AFP, 23 octobre 2003)
 

Irak: le Conseil oeuvre pour la fin de l'occupation (Talabani)

Le chef kurde irakien Jalal Talabani a affirmé mardi au Caire que le Conseil de gouvernement transitoire dont il est membre oeuvrait pour mettre fin à l'occupation américaine de l'Irak, mais pas dans l'immédiat, car cela provoquerait selon lui "le chaos".

"Pas un seul Irakien n'accepte l'occupation", a déclaré M. Talabani chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), au cours d'une conférence de presse, après une rencontre avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.

"La sécurité de l'Irak est de la responsabilité des Irakiens, et nous examinons actuellement cette question avec nos amis américains", a-t-il affirmé, ajoutant toutefois que l'occupation se poursuivrait "jusqu'à la tenue d'élections et l'adoption d'une constitution".

M. Talabani a également rencontré le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher.

Le chef kurde a cependant souligné qu'il "faut être franc et qu'on ne peut pas appeler en ces circonstances au retrait des forces étrangères, car leur retrait aboutirait au chaos, aux affrontements internes et à l'ingérence de forces régionales" en Irak.

C'est pour cela que le Conseil de gouvernement oeuvre pour mettre au point une constitution, organiser des élections démocratiques, et former un gouvernement élu, a-t-il dit.

"Après cela, nous demanderons le retrait des forces étrangères", a assuré M. Talabani qui se trouvait au Caire pour appeler à un soutien arabe et égyptien au Conseil de gouvernement transitoire.

Il a également affirmé qu'un des buts de sa visite était de s'assurer de la participation d'entreprises arabes et égyptiennes à la conférence sur la reconstruction de l'Irak, qui doit se tenir jeudi et vendredi à Madrid.

M. Talabani, l'un des cinq Kurdes siégeant au Conseil de gouvernement transitoire irakien, a également demandé au chef de la diplomatie égyptienne de relever le niveau de la représentation égyptienne en Irak au niveau d'ambassadeur, mais M. Maher a répondu que l'Egypte attendait de voir.

Le Conseil de gouvernement transitoire, créé en juillet sous la houlette des Etats-Unis, mais pas formellement reconnu sur la scène internationale, a été admis en septembre à participer temporairement aux réunions de la Ligue arabe en tant que représentant de l'Irak. (AFP, 21 octobre 2003)
 

Iraqi tribes reject Turkish troops; warn of possible confrontation

Iraqi tribal leaders said Monday they oppose having Turkish forces in their country, with one official warning of possible violence if troops from Turkey came to Iraq.

"We totally reject having Turkish forces. We'll be forced to confront them. We want our Turkish brothers to reconsider," said Thameer al-Dulemi, the secretary-general of the Iraqi National League for Chiefs of Tribes. "If they come to Iraq, we'll have a Muslim-Muslim war."

"Our league will be the popular base for resisting this intervention," al-Dulemi told hundreds of tribal sheiks and leaders who had gathered from around the country. He spoke of a "Turkish-Zionist alliance" to undermine Iraqis.

Monday's meeting brought together Iraqis from different ethnic and religious backgrounds, including Kurds, Arabs, Shiite and Sunni Muslims. The tribal leaders rejected the idea of allowing troops from regional countries on Iraqi soil and condemned acts of violence and sabotage.

Last week, the U.N. Security Council unanimously adopted a resolution urging all U.N. member states to contribute money and troops for Iraq's reconstruction.

The United States wants to broaden the occupation forces in Iraq, especially with soldiers from Muslim nations.

But the U.S.-supported proposed deployment of Turkish troops has met vocal opposition from many Iraqis, including members of the U.S.-appointed Iraqi Governing Council, who fear Turkey will pursue its own agenda or turn on Iraqi Kurds. Turkey has long battled an ethnic Kurdish insurgency.

On Saturday, Turkey's Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said his country would scrap plans to send troops to Iraq if Iraqis continue to oppose the deployment.

Saudi Arabia and Pakistan, who have also been approached by the United States, have said they would be reluctant to send troops to Iraq without a clear invitation from the Iraqi people.

"We call on all our people to unite against an intervention that is against the will of our Iraqi people," Sheik Hamoud al-Taha, a league official from Mosul, told the meeting. "Iraq should be for Iraqis. ... They should run their country's affairs."  (AP, October 20, 2003)
 

Pour Ankara, un déploiement en Irak n'est pas à l'ordre du jour

Le gouvernement turc a clairement laissé entendre lundi qu'un déploiement militaire en Irak n'était pas actuellement à l'ordre du jour.

"Il faut pour cela que la situation soit mûre", a déclaré Cemil Cicek, le ministre de l'Intérieur et porte-parole du gouvernement, à l'issue d'une réunion du conseil des ministres.

"Et cela, c'est quelque chose qui ne dépend pas de nous. C'est pourquoi il n'est pas question pour nous de faire un pas de plus" pour le moment, a-t-il ajouté.

 Ses propos font suite à ceux du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui avait estimé samedi que son pays pourrait renoncer à envoyer une force en Irak si celle-ci n'y était pas la bienvenue.

"Si nous sommes voulus, nous irons (en Irak). Si nous ne le sommes pas, nous n'irons pas. Nous n'avons pas pris de décision impérative", avait souligné M. Erdogan.

"L'Irak est notre voisin et continuera à l'être dans l'avenir", avait poursuivi le chef du gouvernement turc. "Nous n'allons rien entreprendre qui puisse déboucher sur des problèmes. Les demandes du peuple irakien sont très importantes pour nous".

Cette déclaration faisait suite à l'opposition ouverte du Conseil de gouvernement transitoire irakien au déploiement de soldats turcs en Irak et à des informations de presse selon lesquelles Washington hésiterait sur l'opportunité d'un engagement militaire d'Ankara.

Un tel déploiement est désormais très incertain, a estimé pour sa part lundi le président de la commission des Affaires étrangères du parlement.

"Cela n'a rien de sûr", a affirmé ce responsable, Mehmet Dulger, à l'AFP.

Mais, a-t-il ajouté, "l'attente n'est pas une mauvaise chose" et, en définitive, "ne pas envoyer de troupes, cela nous convient aussi".

Le vote du parlement, il y a deux semaines, en faveur d'un déploiement, a prouvé que la Turquie était prête à aider les Etats-Unis en Irak, a estimé M. Dulger.

Il appartient désormais aux Etats-Unis de décider s'ils veulent vraiment de cette aide, de convaincre les Irakiens de son bien-fondé et d'en négocier les modalités avec le gouvernement turc, selon M. Dulger.

Aucune des questions posées, concernant par exemple la région où les soldats turcs pourraient être déployés, les effectifs, le couloir nécessaire à leur ravitaillement à travers le Kurdistan irakien ou le financement de cette opération, n'a été résolue, a-t-il dit. (AFP, 20 octobre 2003)

L'Iran contre un déploiement de soldats turcs en Irak sans accord Onu/Irak

L'Iran a fait part dimanche de ses réserves quant à un déploiement de soldats turcs en Irak, indiquant qu'une telle opération ne devrait pas avoir lieu sans accord des Nations unies et du peuple irakien.

"Nous estimons que toute action de ce type doit être faite avec l'accord de l'Onu et du peuple irakien", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hamid-Reza Assefi.

"Toute action en dehors de ce cadre ne contribuera pas à améliorer la situation, mais au contraire à la rendre encore plus compliquée", a-t-il ajouté.

Le parlement turc a donné son feu vert le 7 octobre pour l'envoi de soldats en Irak à une date non déterminée mais pour une période maximale d'un an. Cette décision avait été saluée par Washington mais critiquée par le conseil de gouvernement transitoire irakien.

Samedi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé en Espagne que la Turquie renoncerait à envoyer des troupes en Irak si elles n'y sont pas les bienvenues, selon l'agence Anatolie (semi officielle). (AFP, 19 octobre 2003)

L'Armée turque veut entrer en Irak pour écraser la résistance kurde

La Turquie "veut un règlement avec les Américains" du problème des rebelles kurdes de Turquie réfugiés en Irak du nord, a affirmé le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok, dans un entretien publié samedi par le quotidien grec Elefthérotypia.

L'intention de la Turquie de déployer un contingent militaire en Irak vise à garantir la stabilité de l'Irak, pour protéger la sécurité de la Turquie frontalière, mais aussi à faire face à au problème du séparatisme des rebelles kurdes de Turquie du PKK-Hadek, a indiqué le général.

"Le PKK est une organisation terroriste, recensée comme telle par les Etats-Unis, qui proclament lutter contre le terrorisme mondial, ce qui signifie contre le PKK", a souligné l'officier. "C'est un sujet que nous voulons régler avec les Etats-Unis", a-t-il indiqué.

"Nous n'allons pas en Irak à cause des Etats-Unis, il y a beaucoup d'autres raisons", a-t-il ajouté.

Interrogé sur des réticences turques aux plans américains dans la région, le général Ozkok a par ailleurs estimé que ce n'était "pas seulement le peuple turc, mais aussi tout le monde qui se pose des questions sur ce que l'Amérique essaie de faire".
 "
Mais nous devons croire ce que disent les autorités (américaines), qu'elles veulent chasser Saddam, ramener la stabilité dans la région et empêcher les terroristes d'utiliser le territoire de l'Irak pour menacer d'autres pays voisins, comme la Turquie", a-t-il conclu. (AFP, 18 octobre 2003)
 

La Turquie prête à renoncer à se déployer en Irak en cas d'opposition

La Turquie renoncera à envoyer des troupes en Irak si elles n'y sont pas les bienvenues, a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan samedi en Espagne, selon l'agence de presse turque Anatolie.

"Si nous sommes voulus, nous irons (en Irak). Si nous ne le sommes pas, nous n'irons pas. Nous n'avons pas pris de décision impérative", a-t-il dit en marge d'un rassemblement de dirigeants de pays méditerranéens à Majorque, selon Anatolie.

Cette déclaration fait suite à l'opposition du Conseil de gouvernement transitoire irakien au déploiement de soldats turcs en Irak et à des informations de presse selon lesquelles Washington hésite sur l'opportunité d'une implication militaire d'Ankara.

"L'Irak est notre voisin et continuera à l'être dans l'avenir", a poursuivi le chef du gouvernement turc. "Nous n'allons rien entreprendre qui puisse déboucher sur des problèmes. Les demandes du peuple irakien sont très importantes pour nous".

Avant de prendre sa décision, Ankara va attendre les retombées de la résolution adoptée à l'ONU jeudi, qui autorise l'établissement d'une force internationale de sécurité en Irak, a-t-il ajouté.

"Nous ne sommes pas tellement enthousiastes à l'idée d'envoyer des soldats en Irak. Il s'agissait d'une demande des Etats-Unis et nous l'avons prise en considération", a-t-il dit. "Mais si le peuple irakien dit 'Nous ne voulons de personne', alors nous ne pouvons rien faire".

En dépit d'une forte opposition intérieure, le parlement turc avait donné son feu vert le 7 octobre à l'envoi de soldats en Irak à une date non déterminée, pour une période maximale d'un an.

Onze jours plus tard, Ankara et Washington n'ont toujours pas commencé à discuter des détails de l'envoi de troupes turques, ce qui pousse certains commentateurs à dire que les Etats-Unis ne sont plus tout à fait certains de la pertinence de ce déploiement.

L'opposition parlementaire turque avait appelé mercredi le gouvernement à reconsidérer son intention de déployer des forces en Irak après un attentat suicide contre l'ambassade de Turquie à Bagdad.

Le Conseil de gouvernement intérimaire s'était auparavant exprimé contre ce déploiement. Les dirigeants irakiens craignent que l'intervention de pays voisins n'interfère dans la politique intérieure et ne fragilise encore le processus de reconstruction.

Les Kurdes irakiens sont particulièrement méfiants à l'égard de la Turquie, qu'ils soupçonnent de vouloir remettre en cause leurs gains politiques dans l'Irak post-Saddam Hussein en raison de son conflit avec sa propre minorité kurde.

La Turquie, quant à elle, souhaite faire oublier aux Etats-Unis qu'elle ne les a pas soutenus pendant la guerre en Irak, et veut gagner une certaine influence sur les Kurdes irakiens, qu'elle soupçonne de vouloir faire sécession, ce qui pourrait donner des idées aux Kurdes turcs.

La Turquie pense aussi obtenir en échange de son intervention une offensive américaine contre les rebelles kurdes turcs du PKK cachés dans les montagnes du nord de l'Irak.

Le chef des forces armées turques, le général Hilmi Ozkok, a ainsi appelé samedi les Américains à lancer une traque contre ces rebelles, dans un entretien publié samedi par le quotidien grec Elefthérotypia.

"Le PKK est une organisation terroriste, recensée comme telle par les Etats-Unis, qui proclament lutter contre le terrorisme mondial, ce qui signifie contre le PKK", a souligné l'officier. (AFP, 18 octobre 2003)
 

Réouverture de l'oléoduc Irak-Turquie, cible de sabotages

L'oléoduc reliant Kirkouk, dans le nord de l'Irak, à la Turquie a été rouvert samedi après avoir été la cible d'une série de sabotages, a annoncé un responsable turc.

"Ils (les Irakiens) ont commencé le pompage vers 10h30 (07h30 GMT)" et le pétrole s'écoule normalement par cette conduite du territoire irakien jusqu'à la Turquie, malgré un problème technique apparu du côté turc, a précisé à l'AFP cette source au ministère turc de l'Energie ayant requis l'anonymat.

Ce problème s'est fait jour peu après la remise en marche de l'oléoduc, empêchant l'écoulement du pétrole entre la ville méridionale turque d'Adana et le terminal de Ceyhan, sur la Méditerranée, a, quant à lui, déclaré à l'agence Anatolie Gurhan Gur, un haut responsable de la compagnie publique pétrolière et gazière turque Botas.

Des travaux de réparation sont en cours, a-t-il ajouté.

L'oléoduc reliant Kirkouk à Ceyhan, port du sud de la Turquie, est la principale voie d'exportation du pétrole du nord de l'Irak. Il a été l'objet de nombreuses attaques, empêchant à chaque fois provisoirement la production des champs pétrolifères du nord de s'écouler sur le marché international. (AFP, 18 octobre 2003)
 

"Inviter la Turquie en Irak, c'est faire entrer le loup dans la bergerie"

Inviter la Turquie en Irak, c'est faire entrer le loup dans la bergerie, s'exclament les détracteurs d'Ankara, les Kurdes irakiens au premier chef... Reste que la Turquie ne peut se désintéresser de l'instabilité persistante au-delà de sa frontière sud-est. Profitant du désordre consécutif à la guerre du Golfe en 1991, les rebelles du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) s'étaient retranchés dans les montagnes irakiennes, s'en servant comme bases arrière. De 4 000 à 5 000 militants y sont toujours cantonnés, au grand dam d'Ankara, qui n'a de cesse de les voir "neutralisés".

La Turquie entend aussi garder un oeil sur le Kurdistan irakien, dont elle craint que l'autonomie de fait ne se transforme en indépendance. Certains cercles nationalistes n'hésitent d'ailleurs pas à instrumentaliser la minorité turcomane d'Irak pour torpiller toute velléité séparatiste kurde en Irak.

Les Américains savent donc pertinemment qu'il faudra tenir les Turcs à l'écart des kurdes. Il semble désormais acquis qu'un éventuel déploiement se fera le plus loin possible du Kurdistan. Mais les Turcs ne seront pas forcément mieux reçus ailleurs. Qu'ils soient chiites ou sunnites, les Arabes d'Irak ne regarderont pas d'un oeil plus amène ce retour avec armes et bagages de l'ancienne puissance tutélaire ottomane, dont ils se sont affranchis en 1918. Premier avertissement : un attentat à la voiture-suicide contre l'ambassade de Turquie à Bagdad. (Eric Biegala, Le Point, 16 octobre 2003)
 

Barzani: "If the Turks come I will resign from the Council"

London: The leader of the Kurdistan Democratic Party (KDP), Massoud Barzani, has said that if the Iraqi Interim Governing Council approves the deployment of Turkish troops in Iraq, he will resign from the Council.

Barzani, who is one of the 5 Kurdish members of the Governing Council, said in an interview with the London-based Arabic newspaper Essark El Avsat that Turkish intervention in Iraq would produce "horrible results" adding, "Kurds are not the only ones who do not want Turkish troops. This is our country and we will insist on our position."

In the interview Barzani said that in case of the Iraqi Governing Council approving the deployment of Turkish troops in Iraq, he would resign from his position: "Our position is clear and it won¹t change. If the Turks deploy troops despite Iraqi opposition they will face the consequences." (KurdishMedia.com, 16 October 2003)
 

Des bombes artisanales dans les trois plus grandes villes de Turquie

Quatre bombes artisanales ont explosé vendredi soir dans les trois plus grandes villes de Turquie, dont deux dans la capitale Ankara, une à Istanbul et une autre à Izmir (ouest), sans faire de dégâts autres que matériels, rapporte l'agence Anatolie.

 Ces attentats ont visé à Ankara une dépendance du ministère des Affaires étrangères ainsi qu'un bâtiment de l'Association des hommes d'affaires indépendants (MUSIAD), regroupant des industriels conservateurs religieux, proches du pouvoir, dit Anatolie.

Le quartier a été bouclé par la police, des ambulances et des véhicules des pompiers ont été dépêchés sur place, et les habitants ont été invités à évacuer les bâtiements alentour, selon la même source.

A Istanbul, l'explosion a eu lieu à derrière la Chambre d'Industrie, dans un quartier central proche du Consulat de Grande-Bretagne, selon l'agence de presse.

A Izmir, l'engin a détonné devant la porte de l'Association turco-américaine, également dans le centre ville, selon Anatolie.

 Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre engins explosifs artisanaux avaient visé des permanences du parti de la Justice et du Développement, sans faire de victimes.

Ces attentats n'ont fait l'objet d'aucune revendication immédiate. (AFP, 17 octobre 2003)
 

La Turquie mécontente d'une décision de limiter la sortie de devises d'Irak

La Turquie a appelé vendredi les autorités irakiennes à réviser leur décision de limiter à 10.000 dollars le montant maximum de devises qu'un voyageur peut sortir du pays, affirmant qu'une telle mesure va nuire au commerce bilatéral.

"C'est une décision très erronée (...) Le commerce se détériore quand des limites de ce genre sont imposées et ce en raison d'un développement insuffisant du système bancaire irakien", a déclaré le ministre turc du commerce extérieur Kursat Tuzmen, cité par l'agence Anatolie.

Le ministre a estimé qu'il était déjà suffisamment difficile de commercer avec l'Irak.

"Si cela (limitation apportée aux devises) s'y ajoute, alors ce ne sera pas facile d'atteindre le volume commercial que nous souhaitons", a-t-il continué.

La Turquie a souffert des sanctions imposées par l'Onu à l'Irak après l'invasion du Koweït par l'armée irakienne en 1990. Selon Ankara, ces sanctions, levées par l'Onu en mai dernier, ont coûté près de 40 milliards de dollars au pays en manque à gagner.

La Turquie souhaite aujourd'hui jouer un rôle dans la reconstruction de son voisin et ses entrepreneurs cherchent à remporter de nouveaux contrats dans ce pays.

M. Tuzmen a ajouté que les exportations turques vers l'Irak avaient atteint 680 millions de dollars cette année et que les entrepreneurs turcs avaient remporté des contrats totalisant 230 million de dollars. (AFP, 17 octobre 2003)
 

L'opposition  appelle le gouvernement à réviser son projet d'envoi de soldats en Irak

L'opposition parlementaire turque a appelé mercredi le gouvernement à reconsidérer son intention de déployer un contingent militaire en Irak après un attentat suicide contre l'ambassade de Turquie à Bagdad.

"Le gouvernement doit examiner cet incident avec beaucoup d'attention et y réfléchir à deux fois avant de donner son feu vert à l'envoi des soldats", a déclaré à l'AFP Haluk Koc, un responsable du parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d'opposition au parlement et farouchement opposé aux projets du gouvernement.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son parti de la Justice et du Développement (AKP) ont tenté de relativiser l'attaque qui a coûté la vie à son auteur et blessé plusieurs personnes, affirmant qu'il ne s'agissait que d'un incident supplémentaire dans une série frappant un pays en proie à des actes de violences répétées.

"Personne ne peut influer sur la détermination de la Turquie de rétablir la stabilité en Irak", a indiqué le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gul, cité par l'agence Anatolie, en marge d'une réunion ministérielle de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) en Malaisie.

Malgré l'opposition de l'opinion publique turque et le vif mécontentement du Conseil de gouvernement transitoire en Irak, le parlement turc, dominé par l'AKP, a donné son feu vert la semaine dernière à l'envoi de milliers de soldats en Irak pour épauler les forces de la coalition.

Mercredi, l'ensemble de la presse voyait en l'attentat contre la représentation turque une mise en garde à Ankara contre l'envoi de troupes.

"La bombe de mise en garde", titrait le journal à gros tirage Hurriyet, qui estimait que l'attentat de mardi avait pour but d'adresser un message clair aux Turcs, leur intimant de ne pas "venir" en Irak. (AFP, 15 octobre 2003)
 

Moubarak met en garde la Turquie sur une intervention en Irak

L'armée turque ne doit pas se déployer en Irak avec la guerre à l'esprit, a estimé mercredi le président égyptien Hosni Moubarak.

Le parlement turc a approuvé le 7 octobre l'envoi de soldats en Irak en soutien aux efforts américains de stabilisation. L'armée turque a prévenu qu'elle répliquerait si elle était attaquée par les Kurdes irakiens qui reprochent à Ankara de chercher à étendre sa zone d'influence par cette intervention.

Dans une allocution télévisée, Moubarak a estimé que les déclarations turques étaient "dénuées de toute subtilité".

"N'ayez pas à l'esprit que vous allez entrer en guerre. L'Irak est un pays musulman comme le vôtre et vos pensées doivent être appropriées aux circonstances que nous vivons", a déclaré le président égyptien.

Le Conseil intérimaire de gouvernement irakien (CIG) s'est opposé au déploiement turc en raison des tensions vivaces entre Ankara et les Kurdes irakiens.

"Il y a beaucoup se susceptibilités entre les Kurdes et les Irakiens et la Turquie, et c'est pourquoi il y a eu un rejet de la part de l'ensemble du conseil de gouvernement", a souligné Moubarak. (Reuters, October 15, 2003)

Attentat devant l'ambassade turque à Bagdad

Un attentat suicide à la voiture piégée a eu lieu mardi devant l'ambassade de Turquie à Bagdad, coûtant la vie à son auteur et blessant six personnes, dont deux employés de la chancellerie, a-t-on appris auprès de la police irakienne.

"Une voiture piégée a explosé à l'entrée de l'ambassade de Turquie", située dans le quartier Al-Waziriyah à Bagdad, a déclaré à l'AFP l'officier, le colonel Thamer Saadi, présent sur place.

"Le kamikaze a été tué et il y a six blessés: deux employés de l'ambassade et quatre civils", a-t-il ajouté.

Un témoin, Ahmad Hachim, a indiqué que l'explosion avait coûté la vie aussi à un automobiliste qui passait à proximité au moment de l'attentat. Il a affirmé que l'explosion avait fait sept blessés: un traducteur à l'ambassade, un cuisinier et son assistant, un employé dans la mission diplomatique ainsi que trois autres.

"Nous avons trouvé les restes du kamikaze sur les lieux: un pied, des parties de sa cervelle et de son visage", a ajouté M. Hachim.

Un autre témoin, Baker Al-Kosseri, a indiqué que la voiture utilisée pour l'attentat était une Chevrolet avec une plaque d'immatriculation de la province de Babylone (sud de Bagdad).

"Cinq minutes avant l'explosion, les soldats américains se trouvaient près d'une banque proche, mais ils avaient quitté les lieux avant l'explosion", a-t-il ajouté.

On pouvait voir la carcasse de la voiture piégée à l'extérieur de l'ambassade, qui a subi des dégâts matériels mineurs et avaient des vitres brisées.

Peu après l'attentat, des dizaines de personnes ont manifesté près du lieu de l'explosion en lançant des slogans favorables au président déchu Saddam Hussein. La police a tiré en l'air et procédé à au moins une arrestation, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Avec notre âme, avec notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, O Saddam", chantait les manifestants, alors que l'armée américaine distribuait des tracts affirmant que "les terroristes sont des criminels".

Un responsable au ministère des Affaires étrangères turc à Ankara a indiqué qu'un mur du jardin de l'ambassade avait été démoli.

"Nous condamnons vigoureusement cette attaque", a-t-il dit avant d'ajouter: "Cette attaque et d'autres attaques démontrent le gravité de la situation sécuritaire en Irak".

"Cela montre aussi la nécessité pour tout le monde d'entreprendre immédiatement une action pour contribuer à l'établissement de la stabilité dans le pays", a-t-il poursuivi.

Cet attentat est survenu une semaine après le feu vert donné par le Parlement turc à l'envoi d'un contingent en Irak pour aider les Américains à y rétablir la stabilité. Plusieurs responsables irakiens s'étaient soulevés contre le déploiement de troupes turques, souhaité par Washington.

L'Irak est endeuillé par une série d'attentats, dont le précédent avait visé le 13 octobre un hôtel de Bagdad utilisé par le Conseil de gouvernement transitoire irakien et des agents de sécurité américains. Il avait fait 8 morts dont un kamikaze.

L'ambassade de Jordanie avait été le 7 août la cible d'un attentat à la voiture piégée, faisant 14 morts. Douze jours plus tard, un attentat contre le QG de l'Onu à Bagdad devait tuer 22 personnes, parmi lesquelles le représentant des Nations unies en Irak, Sergio Viera de Mello.

Réactions contre l'envoi de soldats turcs en Irak

Les membres du Conseil de gouvernement transitoire irakien, en particulier les Kurdes traumatisés par la domination ottomane mais aussi des Arabes chiites et sunnites, ont exprimé leur vive hostilité au déploiement de soldats turcs en Irak.

En une semaine, le ton est monté entre Turcs et Irakiens.

Le lendemain du vote du Parlement, M. Erdogan avait insisté sur le rôle pacifique des soldats turcs.

Mais lundi, le numéro deux de l'armée turque, a menacé de répondre par la force en cas d'attaque kurde contre ses soldats en Irak.

"Si nous allons en Irak, il nous faudra utiliser certaines des principales routes logistiques du nord irakien. Si nos convois y sont attaqués, nous répliquerons", a dit le général Ilker Basbug.

Parallèlement, au Kurdistan l'Union des oulémas a prévenu vendredi que "des milliers de religieux kurdes se tiendront au côté de leur peuple contre l'ingérence" turque en Irak. "Nous  combattrons" les militaires turques s'ils se déploient en Irak, a aussi menacé le cheikh de la plus importante mosquée d'Erbil, Omar Souiri.

Les Kurdes craignent que les Turcs ne s'installent durablement en Irak si leurs soldats y sont déployés. De leur côté, les Turcs ont peur que les Kurdes d'Irak ne fassent le choix de l'indépendance et servent d'exemple aux Kurdes de Turquie.

Dans le bastion sunnite de Falloujah (à l'ouest de Bagdad), où les attaques contre la coalition sont quasi-quotidiennes, le maire Faouzi Chafi Ifane a prévenu lui aussi que "le peuple irakien a la capacité de résister et que la résistance à l'occupation (turque) est légitime".

De leur côté, les responsables irakiens font du lobbying dans la région pour que le projet turc ne se concrétise pas.

Le Kurde Massoud Barzani, membre du Conseil transitoire, a demandé, dimanche à la Ligue arabe, puis lundi à l'Egypte, de soutenir en ce sens le Conseil de gouvernement transitoire dont il est membre.

"Tous les Irakiens avec lesquels je suis entré en contact, au sein du Conseil de gouvernement ou hors de cette instance, se sont déclarés opposés à l'envoi de troupes turques ou d'autres pays voisins", a dit dimanche le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. (AFP, 14 octobre 2003)
 

L'armée turque a ouvertement menacé les Kurdes d'Irak

L'armée turque répondra par la force si ses convois militaires sont attaqués par des Kurdes, lors de son déploiement en Irak, a indiqué lundi un haut responsable militaire turc.

"Si nous allons en Irak, il nous faudra utiliser certaines des principales routes logistiques du nord irakien. Si nos convois y sont attaqués, nous répliquerons", a affirmé le général Ilker Basbug, numéro deux de l'armée, lors d'une conférence de presse.

Le déploiement du contingent turc pourrait se faire autour de Salahaddine et Tikrit, dans la région d'Al Anbar bordant l'Euphrate ou dans la région nord d'Al Anbar, a précisé le général.

Il n'a donné aucune indication sur la date possible d'un déploiement ou sur le nombre de soldats qui y participeraient, indiquant que des négociations se poursuivaient à ce sujet avec les Américains.

Le déploiement se fera en dehors des régions kurdes d'Irak, mais les déclarations du général pourraient raviver les inquiétudes des Kurdes, particulièrement hostiles à la présence de soldats turcs sur leur territoire.

Le dirigeant kurde Massoud Barzani, un des membres du Conseil de gouvernement transitoire en Irak, a rappelé dimanche l'opposition du conseil au déploiement turc et a sollicité le soutien de la Ligue arabe à cet effet.

"Nous refusons le déploiement de troupes de la Turquie et d'autres pays de la région et nous  avons demandé un appui de la Ligue arabe à cette position", a déclaré M. Barzani à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa au Caire.

M. Barzani a estimé que "l'envoi de troupes turques ou d'autres pays voisins ne ferait qu'accroitre la tension en Irak et ne fournirait de protection à personne".

Interrogé sur ces déclarations, le général Basbug a simplement affirmé qu'il espérait que "le conseil irakien adoptera une approche plus positive" à l'avenir.

Les chefs de diplomatie arabes devaient débattre mercredi, en marge du sommet de l'organisation de la Conférence islamique en Malaisie, de la question de l'envoi de troupes turques en Irak. Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a quitté Ankara lundi matin pour s'entretenir avec les ministres en Malaisie.

Le roi Abdallah II de Jordanie a lui aussi appelé lundi l'armée turque à ne pas prendre part aux opérations de militaires dans le pays.

"Je ne pense pas qu'un pays qui a des frontières communes avec l'Irak devrait jouer un rôle actif en Irak", a déclaré le roi à la presse en marge d'un sommet régional du Forum économique mondial (WEF) à Singapour.

"Peu m'importe si cela se passe sous la supervision américaine ou des Nations unies, je persiste à croire que nous ne pouvons pas être d'honnêtes collaborateurs, tout simplement parce que nous avons tous certains désirs sur les relations bilatérales avec l'Irak", a déclaré le roi.

Le parlement turc a donné son feu vert mardi à l'envoi d'un contingent de soldats en Irak pour prêter main forte aux Américains et tenter de rétablir la sécurité dans le pays.

Le général Basbug a également rappelé que l'armée turque attachait une grande importance à la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie réfugiés en Irak du nord, et a exprimé le souhait que les Etats-Unis interviennent prochainement contre eux. (AFP, 13 octobre 2003)
 

Iraq Council Firm; Turkey Troop Dispute Deepens

U.S. efforts to stabilize Iraq ran into fresh trouble on Monday with a worsening row over deploying Turkish troops and new anti-occupier attacks.

Iraq's U.S.-backed Governing Council stuck by its opposition to the Turks coming in at all, whilst Ankara's military said it would not decide how many soldiers to send until it knew which part of the country they were going to, a sensitive issue.

In northern Iraq, two U.S. soldiers were killed in separate attacks, bringing to 96 the number of U.S. soldiers killed in hostile fire since President Bush declared major combat over on May 1.

In the south, British troops reported three roadside bomb attacks on their convoys, slightly injuring four soldiers.

Turkey was the only major country to agree to a recent U.S. request to send troops to Iraq to help its troubled occupation, but the Council -- 25 prominent Iraqis handpicked by Washington -- wants no forces from neighboring countries.

"The Governing Council feels it is better not to involve and engage any of Iraq's neighboring countries in peacekeeping missions because of the sensitivities of the whole issue," said Iraqi Foreign Minister Hoshyar Zebari, in Malaysia for an Organization of the Islamic Conference (OIC) summit.

However, in an interview published in Monday's pan-Arab Asharq al-Awsat newspaper, he hinted at compromise.

"The mission of Turkish forces must be limited to peacekeeping and not involve intervention in Iraq's internal affairs and also supply lines must be under the control of coalition and local or Kurdish forces," he said.

Ankara says its troops will not be deployed in mainly Kurdish northern Iraq, where local people fear that Turkey -- which is battling Kurdish separatist fighters on its own soil -- will try to curb their hard-won autonomy from Baghdad.

The Turkish military said on Monday it had still not agreed with the United States on where its troops should go and that the size of its force would depend on the location.

"It is still too early to give a definite figure related to the number of troops...We are focusing on three possible areas of operations," Lieutenant General Metin Yavuzyalcin, head of military operations, told reporters at a rare news conference.

Turkey has told the United States it would prefer to station its troops in Salahaddin province, between the Kurdish enclave and Baghdad, or to a region west of the capital.

A general said Turkish troops would respond if they came under attack by Iraqi Kurds who oppose their presence in Iraq.

Jordan's King Abdullah agreed Iraq's neighbors such as his country or Turkey should not get involved.

"No border country should play an active role because all have an agenda," he told reporters in Singapore. In Baiji, an oil refining town about 110 miles north of Baghdad, a U.S. soldier was killed and another wounded when their Bradley fighting vehicle hit a land mine. In Tikrit, the hometown of ousted President Saddam Hussein around 20 miles to the south, another U.S. soldier was killed and two were wounded in a grenade attack on their patrol.

Anti-American sentiment is strongest in these Sunni towns north and east of Baghdad. In Falluja, one of the towns most hostile to the occupation, witnesses said thousands of people protested on Monday following the arrest of a Sunni cleric.

In the south, British troops controlling the city of Basra reported three roadside bomb attacks on their convoys in quick succession on Monday morning, slightly injuring four soldiers.

Attacks on U.S.-led forces and other Western targets are a daily occurrence. On Sunday, a two car suicide bomb attack on a Baghdad hotel widely thought to house members of the U.S. CIA and other Westerners killed six Iraqis.

The European Union, divided on how deeply to invest in Iraq's postwar reconstruction, agreed on Monday a modest donation of $234.5 million and insisted on a "strong and vital U.N. role" in Iraq.

In Vienna, the U.N. nuclear watchdog said its inspectors should be allowed back into Iraq to finish the job of verifying if Saddam had weapons of mass destruction. Saddam's allegedpossession of such weapons was cited as justification for the U.S.-led war. (Reuters, October 13, 2003)
 

Le Roi de Jordanie: "L'armée turque devrait rester en dehors d'Irak"

La roi Abdallah II de Jordanie a appelé lundi l'armée turque, tout comme les soldats d'autres pays frontaliers de l'Irak, à ne pas prendre part aux opérations de militaires dans le pays.

"Je ne pense pas qu'un pays qui a des frontières communes avec l'Irak devrait jouer un rôle actif en Irak", a déclaré le roi à la presse en marge d'un sommet régional du Forum économique mondial (WEF), qui se tient juqu'à mardi à Singapour.

"Nous ne pouvons pas réellement être transparents. Et je ne pense qu'il soit dans le meilleur intérêt des Irakiens d'avoir des soldats turcs, jordaniens, syriens, saoudiens, iraniens ou du Koweït", a-t-il ajouté.

"Je ne pense que nous puissions être honnêtes dans notre politique, je ne crois donc pas que vous verrez un contingent jordanien de maintien de la paix en Irak", a dit le roi.

"Peu m'importe si cela se passe sous la supervision américaine ou des Nations unies, je persiste à croire que nous ne pouvons pas être d'honnêtes collaborateurs, tout simplement parce que nous avons tous certains désirs sur sur les relations bilatérales avec l'Irak".

Le feu vert du Parlement turc, donné mardi, à l'envoi d'un contingent de soldats en Irak a suscité la vive opposition de plusieurs membres du conseil de gouvernement transitoire à Bagdad, spécialement des Kurdes.

Le roi Abdallah devrait aborder ce sujet mercredi lors du sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) qui doit se tenir à partir de jeudi à Kuala Lumpur, en Malaisie. (AFP, 13 octobre 2003)
 

Barzani demande un soutien arabe contre l'envoi de troupes turques

Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani a sollicité dimanche au Caire le soutien de la Ligue arabe au Conseil de gouvernement transitoire qui refuse un déploiement de troupes turques en Irak.

"Nous refusons le déploiement de troupes de la Turquie et d'autres pays de la région et nous  avons demandé un appui de la Ligue arabe à cette position", a déclaré M. Barzani à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa.

M. Barzani, membre du Conseil de gouvernement transitoire et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), a estimé que "l'envoi de troupes turques ou d'autres pays voisins ne ferait qu'accroitre la tension en Irak et ne fournirait de protection à personne".

M. Moussa a déclaré pour sa part que "la Ligue soutiendra toute position du Conseil de gouvernement transitoire au sujet de l'envoi de troupes turques ou d'autres pays voisins".

Selon lui, "tout envoi de troupes en Irak doit recevoir l'approbation du Conseil de gouvernement et avoir lieu dans le cadre des résolutions de l'Onu".

Il a indiqué avoir "reçu un message officiel du Conseil de gouvernement transitoire faisant état de ses divergences avec les autorités d'occupation sur certaines questions", ajoutant que les chefs de diplomatie arabes devaient débattre mercredi, en marge du sommet islamique en Malaisie, de la question de l'envoi de troupes turques en Irak.

"Tous les Irakiens avec lesquels je suis entré en contact, au sein du Conseil de gouvernement ou hors de cette instance, se sont déclarés opposés à l'envoi de troupes turques ou d'autres pays voisins", a encore dit M. Moussa.

Il a réclamé "un calendrier clair de retrait des forces étrangères d'Irak".

Le feu vert mardi du Parlement turc pour l'envoi d'un contingent en Irak a suscité l'opposition de plusieurs membres du Conseil qui tentent de convaincre la coalition menée par les Américains de ne pas autoriser ce déploiement.

Interrogé sur la décision du jeune chef chiite radical Moqtada Al-Sadr de former un gouvernement parallèle, M. Barzani a répondu que "cette mesure ne peut en aucun cas être justifiée".

Défiant le Conseil transitoire mis en place le 13 juillet sous la houlette des Etats-Unis, M. Sadr a annoncé vendredi dans un prêche avoir décidé de former un gouvernement parallèle.

Le dirigeant kurde, qui s'exprimait avant l'annonce d'une nouvelle explosion à Bagdad, a de nouveau condamné les attentats en Irak, affirmant qu'on "ne peut mettre fin à l'occupation par la force".

"Beaucoup d'actes sont commis non par des Irakiens mais par des éléments terroristes venus de l'extérieur", a-t-il dit, sans plus de précisions. (AFP, 12 octrobre 2003)
 

Barzani : tous les Irakiens refusent un déploiement militaire turc

Le Conseil de gouvernement transitoire irakien a répété samedi son opposition à un déploiement militaire turc en Irak, y voyant une "mesure superflue", a déclaré un de ses membres, le Kurde Mahmoud Ali Osmane.

"Nous avons des divergences de vue. Les Américains croient que c'est une mesure positive et nous voyons qu'il s'agit d'une mesure superflue", a déclaré M.Osmane.

"Les pourparlers sont en cours avec les forces de la coalition et il faut qu'elles écoutent le peuple irakien et le peuple turc", a-t-il dit, ajoutant que "70% du peuple turc refuse" ce déploiement.

M. Osmane a estimé que "les Turcs pouvaient aider (l'Irak) d'une autre manière, comme tous les Etats voisins".

Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani, de sa part, a affirmé samedi que les Irakiens s'opposent unanimement à un déploiement d'un contingent militaire turc dans leur pays car cela accentuerait la tension.

"Les discussions se poursuivent avec (l'administrateur américain en Irak Paul) Bremer. Les Irakiens considèrent unanimement que le déploiement de forces de la région ne stabiliserait pas le pays", a déclaré M. Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), au terme d'une visite au Koweit.

"Au contraire, cela ne peut que conduire à une escalade de la tension. Le peuple irakien est opposé à un tel déploiement", a ajouté à la presse le chef du PDK, interrogé sur l'éventuel envoi par la Turquie de forces en Irak pour épauler l'armée américaine.

Il a ajouté que le Conseil de gouvernement transitoire irakien continuerait de s'opposer à un tel déploiement même si Washington et Ankara "vont de l'avant dans leur projet".

Au cours de sa visite de six jours à Koweit, la première depuis la chute du régime irakien, Massoud Barzani a été reçu par l'émir Jaber Al-Ahmed Al-Sabah et son Premier ministre Sabah Al-Ahmed Al-Sabah. Il est rentré en Irak à bord d'un avion militaire.

Il a indiqué ne pas avoir demandé à ses interlocuteurs une participation du Koweit à une force de maintien de la paix en Irak. "Nous avons discuté de l'établissement de nouvelles relations avec le Koweit (...), qui vont prospérer dans un proche avenir", a-t-il ajouté.

Pour sa part, le chef du principal mouvement chiite irakien, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), Abdel Aziz Hakim, en visite au Koweit, a affirmé que "le peuple irakien doit assumer la responsabilité de la sécurité dans son pays et ne devrait pas faire venir des troupes de l'extérieur".

"C'est une politique erronée. Il n'y a aucun besoin de faire venir une quelconque force de l'extérieur", a ajouté M. Hakim aux journalistes, à son arrivée à Koweit.

Jeudi, des membres du conseil de gouvernement transitoire irakien avaient tenté, pour la deuxième fois de la semaine, de convaincre des responsables de la coalition de ne pas autoriser le déploiement de soldats turcs en Irak.

Le conseil de gouvernement avait qualifié cette rencontre de "productive" et fait état "d'avancées en vue de trouver une solution qui soit acceptable aux yeux de la coalition et des Irakiens".

Les discussions avaient eu lieu dans le cadre du "Comité de sécurité conjoint" de la Coalition et du Conseil de gouvernement, avait indiqué le communiqué sans préciser si l'administrateur civil en Irak, Paul Bremer, ou le plus haut gradé américain en Irak, le général Ricardo Sanchez, avaient participé à la réunion. (AFP, 11 octobre 2003)
 

L'armée turque veut un nouveau poste-frontière avec l'Irak

La Turquie projette d'inaugurer un deuxième poste-frontalier avec l'Irak pour faire transiter ses troupes qu'elle envisage de déployer dans ce pays pour épauler les forces de la coalition américano-britannique, rapporte vendredi la presse turque.

Le projet vise à acheminer une importante partie du matériel militaire par cette nouvelle "porte" vers l'Irak, qui sera construite près du petit village d'Ovakoy, situé à une quinzaine de km à l'est du poste-frontalier de Habur, le seul actuellement en service entre les deux pays, selon le journal à gros tirage Hurriyet.

Les autorités turques ont évoqué le projet avec leurs interlocuteurs américains, qui n'auraient pas encore donné leur feu vert, souligne de son côté la chaîne de télévision d'information NTV.

Le projet turc d'un deuxième poste-frontalier avec l'Irak avait été enterré l'an dernier en raison des pressions des autorités américaines qui craignaient qu'il ne serve les intérêts économiques de l'ex-régime du président irakien déchu Saddam Hussein.

D'importants travaux d'infrastructure devraient totuefois être effectués avant l'ouverture, ont souligné des sources locales à l'AFP.

Un pont doit notamment être construit sur la rivière Hezil qui coule dans le secteur et des mines posées avant la Guerre du Golfe en 1991 par le régime de Bagdad doivent être neutralisées, a-t-on précisé de même source.

Le parlement turc a autorisé mardi, malgré l'opposition de l'opinion publique turque et du gouvernement transitoire irakien, l'envoi d'un contingent en Irak pour une durée maximale d'un an.

On ignore encore le nombre de soldats et leur zone de déploiement mais le gouvernement avait évoqué le chiffre de 10.000 hommes. (AFP, 10 octobre 2003)
 

Le Conseil irakien opposé aux soldats turcs: Ankara s'en plaint à Washington

La Turquie a "très clairement" fait part de son malaise aux Etats-Unis, qui administrent l'Irak, face à l'opposition du conseil de gouvernement transitoire irakien au déploiement de soldats turcs en Irak, a indiqué vendredi le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul, rapporte l'agence de presse Anatolie.

M. Gul a souligné que la Turquie éprouvait un "grand malaise" au sujet de récentes déclarations de certains membres du Conseil vivement mécontents d'une éventuelle présence militaire turque dans leur pays, souhaitée toutefois par les Etats-Unis.

Le ministre a encore dit lors d'une conférence de presse à Antalya, au terme d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du pourtour Méditerranéen, que le conseil de gouvernement transitoire n'avait pas de compétence dans des questions de sécurité.

Le vice-Premier ministre Mehmet Ali Sahin, cité par Anatolie, a de son côté rappelé à Ankara à des journalistes que ce sont les Etats-Unis qui ont demandé à la Turquie d'envoyer des troupes en Irak et que l'"interlocuteur de la Turquie dans cette affaire ce sont les Américains".

Le ministre turc a assuré que les troupes de son pays ne seraient pas une force d'occupation en Irak.

Le feu vert mardi du Parlement turc pour l'envoi d'un contingent de soldats en Irak à une date encore non-déterminée mais pour une période maximale d'un an, a suscité la vive opposition de plusieurs membres du conseil de gouvernement.

M. Gul a souligné que son gouvernement utiliserait l'autorisation des députés lorsque "toutes les conditions seraient remplies" et que l'envoi des soldats turcs ne se ferait pas "demain". (AFP, 10 octobre 2003)
 

Mise en garde d'oulémas et d'imams kurdes

Des oulémas et des imams dans le Kurdistan irakien ont mis en garde vendredi Ankara contre les conséquences d'un déploiement de soldats turcs en Irak.

"La décision de la Turquie est contraire aux principes islamiques et humanitaires, constitue une atteinte à la souveraineté de l'Irak et fait fi des règles de bon voisinage", estime l'Union des oulémas musulmans dans le Kurdistan irakien, dans un communiqué obtenu par l'AFP.

"Des milliers de religieux kurdes se tiendront au côté de leur peuple contre l'ingérence" turque en Irak, avertit le communiqué.

Pour sa part, cheikh Omar Souiri, l'imam de la mosquée al-Sawaf, la plus importante d'Erbil, a qualifié d'"acte de provocation contre le peuple irakien" le déploiement envisagé de soldats turcs en Irak.

"Nous n'accepterons pas la venue de forces militaires d'un quelconque pays voisin, et encore moins de Turquie. Nous les combattrons. L'Islam impose au musulman de lutter et de défendre sa patrie", a-t-il ajouté.

Mollah Hassan Hamad, l'imam de la mosquée al-Moufti à Erbil, a de son côté appelé les Turcs à "revenir sur leur décision".

"Leur obstination à envoyer leur armée en Irak aura des conséquences fâcheuses", a-t-il notamment ajouté.

Le Parlement turc a approuvé mardi l'envoi d'un contingent turc en Irak pour une durée maximale d'un an. (AFP, 10 octobre 2003)
 

Islamic summit host says Turkish peacekeepers unacceptable to Iraqis

The host of a major summit of Islamic countries said Friday that Turkish troops would be unacceptable to Iraqis as peacekeepers and that most Muslim nations will refuse to participate in such operations unless they come under the United Nations.

Malaysian Foreign Minister Syed Hamid Albar told a news conference ahead of next week's summit of leaders from 57 Islamic countries that the United States could not expect significant Muslim peacekeepers as long as Americans were running the show.

"You cannot have peacekeeping by countries who are Muslim, led by the Americans and the coalition forces," Syed Hamid said. "It must be done under the umbrella of the United Nations."

Turkey this week offered troops to serve under the U.S.-led coalition in Iraq, but Iraq's interim government has spoken out against deployment, voicing fears that troops from neighboring states could interfere in Iraq's internal affairs.

"The Iraqis are not happy," Syed Hamid said. "The most important thing is not sending troops. You must have acceptability by the country. You're supposed to be bringing democracy and stability."

Turkey's Minister Recep Tayyip Erdogan has dismissed the Iraqi objections, saying the Turkish troops would not be going as a police force but to help accelerate democratization.

The United States has asked Turkey to send 10,000 soldiers to Iraq, but Turkey has not determined how many will be sent. Its troops would join a 130,000-strong U.S. force and about 22,000 troops from 31 other countries.

Malaysia, a staunch opponent of the U.S.-led invasion and occupation of Iraq, is hosting a summit Oct. 16-18 of the Organization of the Islamic Conference. Preparatory meetings of senior officials begin Saturday.

Malaysia initially opposed the participation of the U.S.-appointed Iraqi Governing Council as a puppet of U.S. occupation. But Arab states prevailed upon Malaysia to seat the council's representatives at the summit, insisting that Iraq is in transition. (The Associated Press, October 10, 2003)
 

Marchandages à Ankara et à Bagdad sur le déploiement des troupes turques

L'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara, Eric Edelman, a rencontré mercredi le sous-secrétaire du ministère turc des affaires étrangères, Ugur Ziyal, pour des discussions préliminaires sur la finalisation du déploiement des troupes turques.

"Nous ne pouvons pas donner de détails. La situation est très sensible. Certains milieux sont opposés (à l'envoi de soldats turcs) et nous devons éviter de nouvelles réactions", a déclaré un diplomate turc sous le couvert de l'anonymat.

Selon la presse turque, elles portent sur deux zones, l'une située au nord de la capitale irakienne, comprenant la ville de Tikrit (120 km au nord de Bagdad) à la lisière des régions kurdes, et l'autre dans la province d'Al-Anbar, proche de la frontière avec la Syrie et la Jordanie.

Par ailleurs, une mission du Congrès américain composée de cinq membres de la Chambre des Représentants est arrivée jeudi à Ankara et a eu des entretiens avec des responsables turcs sur les besoins humanitaires de la population en Irak.

La délégation est dirigée par le représentant républicain Jim Saxton, membre de la commission des forces armées de la Chambre. Sa visite a été prévue de longue date mais revêt une importance particulière après le vote des députés turcs, a-t-on souligné de source américaine.

De plus, une délégation du Sénat américain est attendue vendredi à Ankara pour des discussions, selon des sources officielles.
Des manifestations hostiles à l'envoi de troupes turques en Irak se sont poursuivies mercredi à travers la Turquie.

Onze activistes ont été arrêtés à Adana, une ville du sud de la Turquie, où des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de sécurité, a rapporté l'agence Anatolie.

La télévision a montré des images de manifestants lançant des pierres sur les policiers anti-émeutes, qui ont répliqué avec leurs matraques pour disperser le rassemblement.

En Irak, des membres du conseil de gouvernement transitoire irakien ont tenté de convaincre des responsables de la coalition de ne pas autoriser le déploiement de soldats turcs en Irak lors d'une rencontre jeudi, la deuxième en deux jours.

Le conseil de gouvernement a qualifié, dans un communiqué, cette rencontre de "productive" et fait état "d'avancées en vue de trouver une solution qui soit acceptable aux yeux de la coalition et des Irakiens".

Les discussions ont eu lieu dans le cadre du "Comité de sécurité conjoint" de la coalition et du conseil de gouvernement, indique le communiqué sans préciser si l'administrateur civil en Irak, Paul Bremer, ou le plus haut gradé américain en Irak, le général Ricardo Sanchez, étaient présents.

Le feu vert mardi du Parlement turc pour l'envoi d'un contingent de soldats en Irak a suscité la vive opposition de plusieurs membres du conseil de gouvernement.

Le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari s'est montré de nouveau réticent au déploiement de soldats turcs en Irak mais n'a pas exclu que celui-ci ait finalement lieu, dans une déclaration publiée jeudi par le quotidien arabe Al-Hayat.

"Le gouvernement intérimaire irakien préfère que les pays voisins ne participent pas aux forces de maintien de la paix car chacun de ces pays a son propre programme politique et ses propres intérêts, ce qui exacerbera les susceptibilités et aboutira à des provocations injustifiées", a déclaré le ministre.

Mais il n'a pas exclu un déploiement de forces turques, affirmant que son gouvernement "comprend la position américaine et britannique quant à la nécessité d'inclure d'autres troupes" dans une force multinationale.

"Si des troupes turques devaient être envoyées (en Irak), elles seraient déployées dans l'est du pays, loin des zones kurdes (nord), après une demande des dirigeants kurdes à Washington", a ajouté le ministre, lui-même kurde.

Il a laissé ainsi entendre qu'un éventuel déploiement militaire turc se ferait dans le triangle sunnite autour de Bagdad, qui s'étend jusqu'aux frontières iraniennes (est), où la guérilla antiaméricaine est active.

Un déploiement de soldats turcs à Falloujah, à 50 km de l'ouest de Bagdad, serait assimilé à "une punition" infligée par l'armée américaine à ce bastion sunnite hostile aux forces de la coalition, a déclaré jeudi à l'AFP le maire de la ville, Faouzi Chafi Ifane.

"L'arrivée de forces turques à Falloujah sera une punition infligée par les Américains aux habitants de cette ville", a dit M. Ifane.

Falloujah est le théâtre d'attaques quasi-quotidiennes contre les troupes américaines.

"Nous aurions aimé que le Parlement turc n'approuve pas l'envoi de troupes en Irak, qui vont perpétuer l'occupation" du pays, a ajouté le maire de Falloujah, estimant qu'Ankara "a trouvé l'occasion historique de relancer ses vieux projets d'ingérence dans les affaires internes de l'Irak".

Mais "le peuple irakien a la capacité de résister, et la résistance à l'occupation est légitime", a-t-il averti, indiquant que ses concitoyens étaient disposés à "bien accueillir les Turcs s'ils venaient en tant qu'entreprises (...) contribuer à la reconstruction de l'Irak". Mais, "en tenue militaire, ils (les Turcs) seront rejetés", a-t-il souligné.  (AFP, 9 octobre 2003)

Tout le monde, sauf les Etats-Unis,contre la présence de l'Armée turque en Irak

Le vote du parlement turc en faveur de l'envoi de troupes en Irak est une victoire pour le gouvernement, mais constitue une politique à haut risque au cas où les soldats essuieraient des pertes importantes, estimaient mercredi les observateurs.

"La décision du parlement n'est pas une décision à effet immédiat (...) C'est un processus qui est lié aux développements" dans la région, affirmait M. Erdogan, mardi à l'issue du vote.

La Turquie souhaite purger quelque 5.000 rebelles armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK-Kadek) de la région et a obtenu une promesse des Etats-Unis qu'ils aideront Ankara à mettre fin à cette menace.

Washington n'a toutefois donné aucun détail sur les moyens ou le calendrier envisagés pour ce faire, et Ankara n'a pas révélé combien de soldats turcs pourraient être envoyés en Irak ou quand.

Les autorités militaires turques et américaines devraient prochainement entamer des négociations sur les conditions de ce déploiement, selon le ministère turc des Affaires étrangères.

"Mais si les Turcs songent utiliser ce vote parlementaire pour faire monter les enchères dans les négociations, cela sera très mal vu", affirmait-on mercredi de source diplomatique occidentale à Ankara.

Car même si Washington a accueilli avec soulagement la décision d'Ankara, qui devrait permettre une plus grande "internationalisation" des forces de la coalition, il sait que ce déploiement risque de soulever nombre de problèmes, notamment avec les responsables irakiens, et en particulier les Kurdes, qui se sont déjà prononcés contre la venue des Turcs.

"Le gouvernement a pris de sérieux risques politiques et pourraient en souffrir les conséquences", selon Huseyin Bagci, professeur de relations internationales à l'université du Moyen-Orient à Ankara.

"L'opinion publique sera consternée lorsque les cercueils commenceront à revenir. Et plus grandes seront les pertes, plus le gouvernement souffrira politiquement", a-t-il ajouté.

Le soutien franc et massif, mardi, des députés du parti de la Justice et du Développement (AKP) constitue une "victoire personnelle" pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui, "au risque de se mettre à dos l'opinion publique, veut se rapprocher des Américains et avoir son mot à dire en ce qui concerne l'avenir de Irak", estimait pour sa part un haut diplomate occidental à Ankara.

En mars, une centaine des quelque 360 deputés de l'AKP, opposés à la guerre, avaient fait échouer un projet du gouvernement visant à autoriser quelque 60.000 soldats américains à transiter par la Turquie pour envahir l'Irak par le nord.

Le quotidien Vatan estimait lui aussi mercredi que "le gouvernement prend un risque en Irak" car l'armée risque de s'enliser dans un "bourbier".

Pour le journal de centre-gauche Cumhuriyet, "la Turquie va participer à l'occupation de l'Irak" même si le gouvernement récuse un tel vocabulaire. (AFP, 8 octobre 2003)
 

Une  décision à double tranchant pour Washington

L'envoi de troupes turques en Irak est une décision à double tranchant pour les Etats-Unis qui voient un nouveau pays leur prêter main forte, mais au risque de sérieuses tensions avec les nouveaux responsables irakiens et la population.

Washington s'est officiellement félicité de cette décision, en espérant qu'elle inciterait d'autres pays à envoyer des troupes pour épauler et relever les forces américaines.

Mais les Etats-Unis ont aussi reconnu à demi-mots les nombreuses difficultés qui restent à aplanir pour éviter que la présence de soldats turcs sur le sol irakien ne se traduise par davantage de problèmes.

Les responsables américains ont indiqué mercredi vouloir convaincre le Conseil de gouvernement irakien, où plusieurs voix se sont élevées avec force contre ce déploiement, de la nécessité d'accepter la présence turque pour aider à rétablir la sécurité.

Le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher affirmé que l'envoi de forces turques "était une bonne idée, et nous espérons que les Irakiens le verront ainsi également".

Les préoccupations sont particulièrement vives chez les Kurdes irakiens, voisins de la Turquie. Elles sont aussi partagées par une grande partie des autres communautés, qui redoutent que la présence de forces de pays voisins réponde avant tout à des ambitions territoriales et politiques en Irak.

"Offrir une base aux forces turques en Irak n'aidera pas à calmer les craintes des Irakiens qui voient la présence étrangère avant tout comme une occupation", estime David Philips, spécialiste de l'Irak au Council on Foreign Relations, un centre d'études internationales de New York.

La Turquie "n'inspire pas confiance" en Irak et la présence de ses soldats "pourrait créer plus de problèmes que cela n'en vaut la peine", estime-t-il.

Jon Alterman, du Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS), pense aussi que Washington aura du mal à rassurer les responsables irakiens sur les intentions de la Turquie, héritière de l'empire ottoman qui a régné sur le pays et reste préoccupée par toute velléité indépendantiste au Kurdistan.

"L'entrée de troupes turques en Irak va alimenter les craintes sur les ambitions territoriales d'Ankara", affirme-t-il, et "la clé pour les Etats-Unis sera de définir pour les Turcs un rôle qui soit utile pour Washington, pas simplement pour la Turquie".

"Il est important pour les Etats-Unis d'avoir plus de participations militaires étrangères, il est important pour les Turcs d'avoir un pied en Irak et il est également important pour les Irakiens de démontrer qu'ils sont un pays souverain et libre. Il ne sera pas facile de trouver un équilibre entre ces différentes exigences", estime M. Alterman.  (AFP, 8 octobre 2003)
 

Plusieurs membres du Conseil transitoire opposés au déploiement

Plusieurs membres du Conseil de gouvernement transitoire, qu'ils soient sunnites, kurdes ou chiites, se sont formellement opposés au déploiement de troupes turques en Irak, une question qui a fait apparaître de nouvelles divergences avec l'Autorité provisoire de la coalition (CPA).

Les membres du Conseil de gouvernement ont évoqué la question mercredi avec l'administrateur civil en Irak, Paul Bremer, et l'ambassadeur turc, sans qu'apparemment les divergences ne s'estompent.

"Aujourd'hui, il y a eu une réunion. Il y a eu un échange de vues. La position du Conseil reste opposée à l'entrée de troupes turques. Les discussions avec la CPA vont se poursuivre. Nous essayerons de les persuader de ne pas (faire entrer) de soldats des pays voisins" en Irak, a déclaré Mahmoud Ali Osmane, personnalité kurde faisant partie de cette instance.

L'ambassadeur turc en Irak, Osman Paksut, a lui tenté de rassurer les membres du Conseil de gouvernement lors d'un entretien avec son président en exercice, Ayad Al-Allaoui.

Selon plusieurs membres du Conseil de gouvernement, l'envoi de soldats turcs en Irak risque de retarder la normalisation politique.

"L'envoi de troupes turques retardera le retour de la souveraineté" irakienne, a déclaré à l'AFP Nassir Kamal Chaderji, membre sunnite du Conseil.

"Je suis contre l'envoi de troupes turques ou de troupes de n'importe quel autre pays voisin de l'Irak parce que nous ne voulons pas que nos relations avec ces pays se détériorent", a-t-il ajouté.

Le ministre irakien des Affaires étrangères, le Kurde Hoshyar Zebari, avait déclaré mardi que "la position de base est que le Conseil de gouvernement ne veut pas qu'un pays voisin prenne part à une mission de protection de la paix" en Irak.

Même Ahmad Chalabi, chiite du Congrès national irakien (CNI), membre du Conseil et considéré comme un proche de Washington, a accueilli fraîchement la décision d'Ankara.

"Toute troupe étrangère doit être invitée en Irak par un gouvernement irakien souverain. Actuellement cette décision revient au Conseil de gouvernement", a affirmé un porte-parole de M. Chalabi, Entifadh Qanbar.  (AFP, 8 octobre 2003)
 

Les Kurdes catégoriquement contre la présence militaire turque en Irak

Traumatisés par la domination ottomane, les Kurdes irakiens, se sont fermement opposés à l'envoi de soldats turcs en Irak qui, selon eux, entraînera de violentes réactions et une détérioration de la sécurité.

"Les troupes turques feront face à des difficultés si elles entrent en Irak", a prévenu Barham Saleh, chef du "gouvernement" de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), "la présence de forces militaires étrangères en Irak ne garantira pas la sécurité du peuple irakien mais constituera un facteur de détérioration sur le plan de la sécurité".

Même son de cloche du côté du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, qui se partageait le contrôle du Kurdistan autonome avec l'UPK avant la guerre d'Irak.

"Nous sommes absolument opposés à l'envoi de troupes turques en Irak. La population (kurde) va réagir" violemment, a prévenu le commandant Bruska Shaways, adjoint de M. Barzani.

"Les pays voisins oeuvrent pour leurs propres intérêts qui sont opposés à ceux des Irakiens. Les Turcs agiront contre les Kurdes et donc contre les Irakiens", a-t-il affirmé, joint par téléphone à Erbil à partir de Bagdad.

Le Parlement turc a donné mardi son feu vert à l'envoi d'un contingent militaire turc en Irak, sous commandement propre, pour une durée maximale d'un an.

Le Kurde Mahmoud Ali Osmane membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien avait fait savoir le jour même que cette instance était "unanime pour publier un communiqué contre l'envoi de troupes turques en Irak", que c'était "la mauvaise chose à faire" et que, cela ne contribuerait pas à établir la sécurité".

Avant la guerre d'Irak, l'éventualité d'un déploiement de soldats turcs, souhaité par les Américains, avait suscité les mêmes réactions. La question avait empoisonné la réunion de l'opposition à Saddam Hussein qui s'était tenue fin février au Kurdistan sous l'égide des Etats-Unis, et la projet n'avait finalement pas abouti.

Une intervention turque "constituerait un facteur de déstabilisation (..) il y aurait des affrontements", avait alors déclaré Hoshyar Zebari, porte-parole du PDK devenu ministre des Affaires étrangères irakien.

La Turquie a toujours estimé avoir un droit de regard historique sur le Kurdistan, affirmant vouloir protéger les intérêts de l'importante minorité turcomane installée dans la région des villes pétrolières de Kirkouk et Mossoul.

Surtout, les Turcs craignent que les Kurdes d'Irak ne fassent le choix de l'indépendance et servent d'exemple aux Kurdes de Turquie (environ 20% de la population).

De leur côté, les Kurdes craignent que la Turquie ne tire bénéfice de son entrée en Irak pour s'y installer durablement, y voyant une tentative de retour aux positions dominantes de l'Empire ottoman qui a violemment réprimé leurs rébellions.

Ils ne cessent de répéter depuis des mois qu'ils ne souhaitent pas l'indépendance mais leur maintien au sein d'une fédération irakienne. Ils répètent aussi à l'envi que les rebelles kurdes de Turquie du Parti des travailleurs kurdes (PKK, rebaptisé Kadek) ne mènent plus d'attaques depuis le Kurdistan irakien, même si certains y sont toujours réfugiés.

L'entrée intempestive et massive des peshmergas à Kirkouk le 10 avril, avant même l'armée américaine, avait provoqué l'ire d'Ankara, et, pour des raisons diplomatiques, le combattants kurdes s'étaient retirés rapidement de la ville.

Les Kurdes, partenaires de la coalition américano-britannique depuis le début, ont gagné en retour une importante représentation à Bagdad.

L'envoi de soldats turcs en Irak, encouragé et salué par les Etats-Unis, constituerait pour eux un important revers. "Nous avions dit aux Américains notre position" sur ce point, a dit le commandant Shaways. (AFP, 8 octobre 2003)
 

Manifestations contre des troupes turques en Irak, plusieurs interpellations

Plus de 60 personnes ont été interpellées mercredi dans le sud-est de la Turquie et six autres à Istanbul lors de plusieurs manifestations contre l'envoi de troupes turques en Irak, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

A Mersin, dans le sud, un groupe de manifestants a protesté contre le feu vert donné mardi par les députés turcs à l'envoi de troupes en Irak.

Quarante personnes ont été interpellées lorsque les manifestants ont scandé des slogans en faveur du chef kurde Abdullah Ocalan, emprisonné depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest) où il est le seul détenu. Parmi les personnes interpellées figure Ali Tanriverdi, chef provincial du Parti démocratique du peuple (Dehap), la principale force pro-kurde du pays.

A Ceyhan, à l'est de Mersin, 23 autres manifestants dénonçant la décision des députés d'Ankara, pour la plupart membres du Dehap, ont été interpellés après avoir réclamé de meilleures conditions carcérales pour Ocalan.

Le Dehap, qui n'est pas représenté au parlement, a officiellement condamné mercredi la décision du parlement d'autoriser le gouvernement à envoyer des soldats en Irak.

A Istanbul, une centaine de manifestants se sont enchaînés aux grillages d'un lycée américain dans la partie asiatique de la ville, a rapporté Anatolie.

La police anti-émeutes est intervenue contre les manifestants qui scandaient des slogans comme "Nous ne serons pas les soldats des USA" ou "Nous ne permettrons pas que l'on tue nos soldats", et a interpellé six d'entre eux.

Une autre manifestation a réuni environ 500 personnes sur la place centrale de Taksim, dans la partie européenne d'Istanbul. Le rassemblement, à l'appel de plusieurs partis de gauche, s'est terminé dans le calme, a constaté un correspondant de l'AFP.

Une troisième manifestation a eu lieu devant des locaux du Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, dans le quartier d'Umraniye, sur la rive asiatique.

Dans la capitale Ankara, plusieurs dizaines de syndicalistes, sympathisants de partis de gauche et organisations non-gouvernementales se sont réunis devant le Parlement.

L'un de leurs slogans était "La Turquie ne doit pas mettre ses mains dans l'engrenage irakien".

"La carotte de 8,5 milliards de dollars a entraîné la Turquie", a dénoncé le député d'opposition Haluk Koc, au milieu des manifestants. Il se référait au crédit de 8,5 milliards de dollars alloué par Washington à Ankara en septembre pour l'aider à redresser son économie et à faire face aux conséquences de la guerre en Irak.

Dans la ville de Trabzon (nord, côte de la mer Noire), des manifestations ont aussi eu lieu avec comme slogan "Que nos enfants n'aillent pas dans l'enfer irakien! Qu'ils ne servent pas de bouclier aux soldats américains", a rapporté Anatolie. (AFP, 8 octobre 2003)
 

Athènes critique la présence de troupes étrangères en Irak
 

La présence de troupes étrangères en Irak "complique" la situation dans ce pays, a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement grec, Christos Protopapas, interrogé sur la décision de la Turquie d'envoyer des soldats en Irak.

"(La présence) de troupes étrangères n'aboutit nulle part et complique les problèmes au lieu de les résoudre", a dit M. Protopapas lors de son point de presse quotidien.

"Les troupes étrangères en Irak créent des dangers énormes, qui sont déjà malheureusement visibles", a déclaré M. Protopapas.

"Le plus tôt les Nations unies prendront la situation en main en Irak, le plus tôt la souveraineté irakienne sera en place et le plus tôt les Irakiens prendront leur destin en main, le plus grand sera le profit pour la communauté internationale", a-t-il conclu.

La Grèce a toujours refusé d'envoyer des troupes de combat en Irak, se disant éventuellement d'accord pour l'envoi d'unités d'assistance technique, mais seulement si elles étaient placées sous mandat de l'ONU. (AFP, 8 octobre 2003)
 

Les islamistes jordaniens contre l'envoi de troupes turques en Irak

Le Front de l'action islamique (FAI), principal parti d'opposition islamiste en Jordanie, a dénoncé mercredi la décision du gouvernement turc d'envoyer des troupes en Irak.

Le FAI a appelé le gouvernement turc à "revoir sa décision (qui est) susceptible d'élargir le fossé entre les Arabes et les Turcs", dans un communiqué parvenu à l'AFP.

Accusant le gouvernement turc d'avoir accepté l'envoi de troupes en Irak en échange d'une importante aide économique américaine, le FAI a affirmé qu'il refusait que "le parti au pouvoir en Turquie prennent des décisions qui fassent couler le sang de nos frères combattants en Irak et des soldats de l'armée turque".

Il a ainsi appelé les Etats arabes à faire pression sur la Turquie pour l'amener à revoir sa décision "qui contribue à prolonger l'occupation (en Irak) et à servir ses objectifs". (AFP, 8 octobre 2003)
 

La vente de soldats turcs aux intérêts US en Irak ratifiée par le Parlement

Le parlement turc a voté mardi pour l'envoi d'un contingent militaire en Irak, une mission souhaitée par les Etats-Unis mais qui inquiéte à la fois la direction irakienne et l'opinion publique turque.

Le 23 septembre, les Etats-Unis avaient octroyé à la Turquie un crédit de 8,5 milliards de dollars. L'opposition critiquait depuis lors les conditions de l'octroi de ce crédit, estimant que Washington cherche ainsi à acheter l'envoi de soldats turcs en Irak.

La motion adoptée, sur proposition du gouvernement, prévoit de limiter le déploiement à une durée maximale d'un an, mais ne précise ni le nombre de soldats susceptibles d'être envoyés en Irak, ni leur lieu de déploiement.

Elle spécifie que les forces turques disposeront de leur commandement propre et de leur région propre.

Il appartiendra au gouvernement de régler les modalités du déploiement qui, selon la presse, pourrait débuter en novembre.

Lors du vote, à l'issue d'un débat à huis clos, 358 députés ont voté pour la motion, 183 ont voté contre et deux se sont abstenus. Sept députés étaient absents.

Les 175 députés du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), ayant affiché avant le vote leur opposition au déploiement, il semble acquis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a réussi à obtenir le soutien de l'immense majorité de ses députés.

Le gouvernement s'était déclaré favorable à une intervention en Irak il y a plusieurs semaines. Mais, selon certains responsables, il a craint jusqu'au dernier moment une fronde possible parmi ses 367 députés, similaire à celle qui avait conduit le parlement, en mars, à refuser d'autoriser les forces américaines à transiter par la Turquie pour envahir l'Irak.

Ce refus avait provoqué la consternation à Washington et un refroidissement des relations entre les deux pays, alliés de longue date dans la région.

Pour le vice-Premier ministre Abdullatif Sener, cité par l'agence de presse Anatolie, "le vote du 1er mars signifiait faire occuper un pays indépendant (...) mais aujourd'hui, le peuple irakien est en mauvaise posture du fait de la vacance du pouvoir et l'armée turque peut contribuer à rétablir l'ordre".

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul a affirmé pour sa part, à l'issue du vote, que les troupes turques ne se rendraient pas en Irak en tant que "force d'occupation", mais qu'elles y seraient présentes "pour réduire la durée de l'occupation" par les forces de la coalition américano-britannique.

Le gouvernement a également insisté sur la nécessité de contribuer militairement à "la stabilisation en Irak" pour éviter que le chaos chez son voisin ne se propage au delà de ses frontières.

La Turquie veut également avoir son mot à dire dans la reconstruction politique et économique de son voisin irakien, et un droit de regard sur les  Kurdes d'Irak, dont la volonté d'autonomie pourrait se propager chez leurs cousins kurdes de Turquie, de l'autre côté de la frontière.

Mais nombre d'Irakiens, à commencer par les Kurdes, sont ouvertement hostiles à une intervention de la Turquie, pays dont l'ancêtre ottoman contrôlait autrefois toute la région.

Selon Mahmoud Ali Osmane, un membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien, le conseil s'est prononcé mardi de façon unanime contre l'envoi de troupes turques dans le pays.

Deniz Baykal, le dirigeant du CHP, a estimé pour sa part qu'il n'existe pas de "légitimité internationale" pour justifier l'envoi de soldats turcs en Irak.

"Le peuple turc ne veut pas de soldats turcs en Irak et aucun pays voisin, en dehors de la Turquie, ne veut y envoyer un contingent armé", a-t-il déclaré mardi lors d'une réunion de son groupe parlementaire.

Les Turcs craignent que leurs soldats ne soient assimilés à des "gendarmes" au service des forces américaines, et un récent sondage faisait apparaître que 72,5% d'entre eux étaient opposés à l'envoi de soldats en Irak. (AFP, 7 octobre 2003)
 

Les Turcs inquiets d'un déploiement de leurs forces en Irak

Les Turcs, majoritairement opposés, selon les sondages, à l'envoi de leurs soldats en Irak affichaient mardi leurs inquiétudes et leur regret de voir des musulmans intervenir dans un autre pays musulman.

"C'est triste qu'un pays musulman envoie ses soldats dans un pays musulman ami", selon Gülcin Tuyel, employée de banque de 32 ans, dont le propre frère, un militaire, "risque d'y être envoyé".

"Le gouvernement pense que, parce nous sommes musulmans, nos soldats n'auront pas de problèmes là-bas, mais rien n'est moins sûr, et je ne voudrais pas que nos soldats meurent là-bas", déclare-t-elle.

Affirmant comprendre l'avantage "économique ou stratégique" d'une présence de la Turquie en Irak, elle estime toutefois que "ce n'est pas une bonne chose".

Pour Ziya Akyildiz, libraire dans le centre d'Istanbul, le peuple n'est pas assez informé des véritables raisons de ce déploiement.

"Quel est le but exact ? La guerre, la paix, préserver ses intérêts économiques frontaliers, se faire bien voir aux yeux des Américains, ou un autre but politique? ", s'interroge-t-il.

Selcuk Onder, un assureur de 36 ans, estime que c'est une erreur de vouloir aller en Irak car "il n'y a pas de résolution des Nations Unies pour cette mission".

Selon lui, "la divison de l'Irak est en route, comme en Yougoslavie, et il sera impossible de réunir les différentes composantes ethniques du pays".

"Les parlementaires vont sûrement autoriser l'envoi de troupes, sous la pression des Etats-Unis, pour effacer l'humiliation du refus du 1er mars", affirmait-il avant le vote.

Les députés avaient alors rejeté une motion gouvernementale visant à autoriser les Américains à se déployer en Turquie pour envahir l'Irak par le nord. Ce rejet avait provoqué un froid dans les relations turco-américaines.

Un restaurateur de 53 ans, Mehmet Karacan, estime en revanche que le gouvernement a raison d'envoyer des soldats en Irak.

"On n'y va pas guerroyer, on y va pour prêter main forte à un voisin, et rendre un service à un allié, un ami de cinquante ans, les Etats-Unis", affirme-t-il. "Notre amitié est saine et réciproque, on ne va pas les laisser au milieu du gué quand ils ont besoin de nous".

Quant aux Irakiens, il n'y "aucune raison qu'ils considèrent les Turcs comme des ennemis, car nous avons des liens familiaux avec eux et ils savent que nous allons là-bas pour leur bien", ajoute-t-il.

Selon un récent sondage d'opinion, 72,5% des Turcs sont opposés à l'envoi de soldats en Irak.

A Ankara, une centaine de personnes ont manifesté mardi contre un déploiement devant le siège du parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, selon la télévision. (AFP, 7 octobre 2003)
 

Le Conseil de gouvernement rejette l'envoi de soldats turcs en Irak

Le Conseil de gouvernement transitoire irakien a unanimement rejeté l'envoi de troupes turques en Irak, a déclaré mardi à l'AFP Mahmoud Ali Osmane, un membre de cette instance.

"Le Conseil est unanime pour publier un communiqué contre l'envoi de troupes turques en Irak. C'est la mauvaise chose à faire, cela ne contribuera pas à établir la sécurité", a affirmé M. Osmane, Kurde.

Selon lui, "il s'agit de la position du Conseil et elle est unanime".

"Le peuple turc est contre l'envoi de troupes turques" en Irak, a affirmé mardi le nouveau ministre irakien des Affaires étrangères, le kurde Hoshyar Zebari, lors d'une conférence de presse à Londres.

Interrogé avant l'annonce du feu vert du parlement turc à l'envoi d'un contingent militaire en Irak, M. Zebari a affirmé que le Conseil de gouvernement transitoire irakien avait unanimement rejeté l'envoi de troupes turques en Irak.

"La position de base est que le Conseil de gouvernement ne veut pas qu'un pays voisin prenne part à une mission de protection de la paix" en Irak, a-t-il affirmé.

"Il y a un besoin d'internationaliser la force" présente en Irak "pour partager le poids" de la reconstruction et du maintien de la sécurité dans le pays, a-t-il ajouté. "Mais en même temps, de nombreux pays attendent un nouveau mandat (de l'Onu). Ils ne veulent pas faire partie d'une force d'occupation."

Concernant le calendrier de mise en place d'une nouvelle constitution et d'élections en Irak, M. Zebari a estimé que le Conseil du gouvernement était en mesure de mettre au point un projet de constitution "dans les six mois" mais que la version définitive prendrait "plus longtemps".

"Personne ne peut contester le désir et la volonté des Irakiens de regagner leur souveraineté aussi vite que possible mais nous comprenons que c'est une question complexe. Cela doit être fait de façon graduelle et organisée", a estimé le ministre irakien, citant notamment les problèmes de sécurité.

Il a attribué l'attaque contre les locaux du ministère des Affaires étrangères, mardi à Bagdad, à des "membres de l'ex-régime de Saddam Hussein", précisant qu'il n'y avait aucun blessé et que l'activité continuait normalement.

M. Zebari a d'autre part reconnu que "certains contrats ont été offerts aux grandes entreprises américaines comme Halliburton ou Bechtel" mais il a ajouté que, "dans le même temps, il y a eu vraiment une préférence pour les Irakiens pour des contrats de sous-traitance".

"Les capacités, la technologie des Irakiens pour faire certains travaux spécialisés ne sont peut-être pas encore là. La situation va changer au fur et à mesure que nous avançons et que la situation se stabilise", a-t-il assuré.

Il a également souligné que des contrats de télécommunication avaient été proposés à trois consortiums régionaux avec une participation irakienne (NDLR Asia Cell, Orascom, Atheer Tel).

Au plan diplomatique, M. Zebari a affirmé que le Conseil du gouvernement irakien "différait" avec les Etats-Unis sur la Syrie.

"La Syrie est un pays arabe, un pays ami et de nombreux membres du Conseil du gouvernement ont vécu des années en Syrie, le seul pays à ouvrir ses portes à l'opposition irakienne" à une époque où d'autres les fermaient, a-t-il souligné. (AFP, 7 octobre 2003)
 

Un responsable kurde opposé à l'envoi de soldats turc en Irak

Un haut responsable de la formation kurde irakienne Union patriotique du Kurdistan (UPK, de Jalal Talabani) s'est déclaré opposé à l'envoi par la Turquie de soldats en Irak, dans une interview publiée mardi.

"La présence de forces militaires étrangères en Irak ne garantira pas la sécurité au peuple irakien, mais constituera un facteur de détérioration de la situation sécuritaire", a déclaré le chef du "gouvernement" de l'UPK, Barham Saleh, au quotidien irakien Al-Sabah.

Il a indiqué que "les troupes turques feraient face à des difficultés si elles entraient en Irak, la majorité des groupes irakiens ne souhaitant pas une participation militaire de la part d'un pays voisin".

"Le peuple irakien demande à la Turquie un soutien politique et économique et non militaire", a affirmé M. Saleh, qui se trouve actuellement à Ankara, porteur d'un message de M. Talabani au gouvernement turc selon le journal.

Le Parlement turc devrait voter mardi l'envoi d'un contingent en Irak dans le cadre d'une mission prévue pour durer un an et qui pourrait commencer dès novembre, selon la presse turque.

Le gouvernement, dirigé par le parti de la Justice et du Développement (AKP), dispose d'une très large majorité à l'Assemblée nationale et, malgré la réticence de plusieurs de ses députés, le vote en faveur de l'envoi de troupes semble acquis. Selon le journal Vatan, 6.000 soldats seront déployés à partir de novembre dans des régions sunnites d'Irak.

Depuis 1991, l'UPK et la formation kurde rivale du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dirigent la région du Kurdistan irakien, placée sous la protection aérienne des forces occidentales. (AFP, 7 octobre 2003)
 

Washington accueille avec satisfaction l'envoi de troupes turques en Irak

Les Etats-Unis ont accueilli avec satisfaction et soulagement mardi la décision de la Turquie d'envoyer des troupes en Irak, où les forces américaines font face à une situation toujours très tendue six mois après la chute du régime de Saddam Hussein.

Le feu vert du Parlement turc survient alors que Washington peine à convaincre d'autres pays - le Pakistan, le Bangladesh ou la Corée du Sud notamment - d'en faire de même, et cherche à faire passer au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution visant à encourager l'envoi de nouvelles forces.

"Nous saluons la décision" du Parlement turc, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, en ajoutant que Washington et Ankara allaient maintenant "mettre au point les détails de cette décision".

"Nous sommes heureux que des pays viennent grossir les rangs de ceux qui aident nos efforts en Irak", a-t-il souligné.

Le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a déclaré de son côté que "les Etats-Unis pensent que des troupes turques pourront contribuer à la stabilité en Irak".

Cette décision devrait permettre de réchauffer les relations entre Washington et Ankara, mises à mal par une précédente décision du Parlement, le 1er mars, de ne pas autoriser le déploiement en Turquie de forces américaines pour ouvrir un front au nord de l'Irak.

Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld s'est félicité mardi de la décision de la Turquie de fournir des soldats à la coalition militaire sous commandement américain en Irak, et jugé bienvenue toute contribution d'un pays allié à la stabilisation de ce pays.

M. Rumsfeld, qui accueille mercredi une réunion informelle de deux jours à Colorado Springs (ouest) de ses homologues de l'Otan, a cependant fait preuve de prudence, en soulignant qu'il avait appris la nouvelle par voie de presse. Il paraissait, en outre, ne pas être au courant d'une résolution du Conseil de gouvernement transitoire irakien désapprouvant la décision turque.

"C'est apprécié", a-t-il déclaré à des journalistes. "S'il s'avère qu'en effet le gouvernement turc et le parlement l'ont approuvé, nous devrons travailler avec les Irakiens et le commandement central afin de voir comment cela pourrait se réaliser", a-t-il ajouté.

Les relations entre Washington et Ankara ont été mises à mal par une précédente décision du parlement, le 1er mars, de ne pas autoriser le déploiement en Turquie de forces américaines pour ouvrir un front au nord de l'Irak.

Les Etats-Unis ont environ 130.000 hommes en Irak, épaulés par quelque 10.000 soldats britanniques et 9.000 fournis par d'autres pays.

Le Pentagone souhaite pouvoir disposer au moins d'une troisième division multinationale en Irak d'ici l'année prochaine, afin de relever les troupes américaines. (AFP, 7 octobre 2003)
 

Le gouvernement appelle à l'envoi de soldats en Irak

Le gouvernement turc a appelé lundi le parlement à autoriser le déploiement de soldats en Irak afin d'épauler les efforts de la coalition pour y rétablir la sécurité, a annoncé le ministre de la justice et porte-parole du gouvernement, Cemil Cicek.

"Nous ne pouvons rester les bras croisés", a affirmé le ministre pour qui la Turquie est le pays de la région qui à le plus à craindre des désordres chez son voisin irakien.

"Nous avons de profonds liens historiques, culturels et religieux avec l'Irak et nous souhaitons un retour à la stabilité dans ce pays dès que possible", a-t-il ajouté au sortir d'une réunion du conseil des ministres consacrée à la question.

"Il s'agit également de prendre en compte les développements possibles dans la région pour les 10, 20 voire 30 prochaines années", a ajouté le ministre.

Il appartiendra au parlement, où le gouvernement dispose d'une large majorité, de décider de cet envoi. "Le parlement en débattra probablement demain" mardi, a ajouté le ministre.

Le gouvernement demandera au parlement d'autoriser le déploiement de troupes pour une période d'un an. Mais il n'a pas encore décidé combien de soldats seront nécessaires à l'opération ni dans quelle région ils seront déployés, a ajouté le ministre.

Un vote du parlement "ne signifie pas que nous allons envoyer des soldats immédiatement, mais cela nous donnera une plus grande marge de manoeuvre dans les négociations" avec les Américains sur les conditions de ce déploiement, selon M. Cicek.

Le gouvernement avait auparavant estimé que quelque 10.000 hommes pourraient être déployés, probablement dans un secteur au nord et à l'ouest de Bagdad.

Plusieurs dirigeants du parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, ont estimé lundi que le gouvernement n'aurait pas trop de difficultés à faire adopter sa motion au parlement.

L'opposition parlementaire et une partie de l'opinion publique, qui craignent de voir les soldats turcs assimilés à une force d'occupation au service des Américains, demeurent opposés au projet. Selon un récent sondage, 72,5% des Turcs sont contre l'envoi de soldats.

Quant aux responsables du conseil de gouvernement provisoire mis en place en Irak, ils se sont tous prononcés contre un déploiement turc dans leur pays.

Lundi, un bras droit du dirigeant kurde irakien Jalal Talabani a réaffirmé l'opposition de sa faction à l'envoi de soldats turcs dans le pays.

"L'envoi de soldats turcs ou d'autres soldats étrangers (...) pourrait porter préjudice à la situation politique et sécuritaire", a affirmé Bahram Salih dans une interview à NTV.

"La contribution de la Turquie devrait être dans le domaine politique et économique", selon M. Salih.

Bien qu'un déploiement turc ne soit envisagé que dans les régions à majorité sunnite du centre du pays, les Kurdes s'inquiétent du fait que l'armée turque, pour y parvenir, devra établir un corridor à travers le Kurdistan irakien.

Turcs et Kurdes irakiens entretiennent depuis longtemps des relations de méfiance.

La Turquie redoute que les Kurdes cherchent à établir une entité indépendante dans le nord irakien, au risque de relancer les aspirations séparatistes de sa propre minorité kurde à la frontière irakienne.

Les Kurdes craignent que l'armée turque s'installe de façon durable dans le pays, prenant le Kurdistan en tenaille pour en limiter l'autonomie.

Les Etats-Unis ont récemment attribué 8,5 milliards de dollars de prêts à la Turquie en échange de sa "coopération" en Irak et à condition qu'elle n'agisse pas "de façon unilatérale" dans le nord irakien.

Washington salue la décision du gouvernement turc

Les Etats-Unis ont salué lundi l'appel du gouvernement turc pour que le parlement autorise le déploiement de soldats en Irak.

"Nous nous félicitons de la décision du gouvernement turc (.) La Turquie a un rôle important à jouer dans la stabilisation de l'Irak", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher.

M. Boucher a ajouté que Washington "poursuit ses discussions avec les autorités turques sur les modalités d'un possible déploiement, si le parlement approuve la demande du gouvernement".

Les Etats-Unis cherchent activement à étoffer les effectifs des forces internationales en Irak pour venir en aide à leurs propres troupes, confrontées à une situation difficile. (AFP, 6 octobre 2003)
 

PUK opposes sending Turkish troops to Iraq

While wanting to develop a sound relationship with Turkey, Iraqi Kurds did not want to see Turkish troops deployed in Iraq, according to a representative of one of the two major Kurdish factions in Northern Iraq.

Berham Salih, the Patriotic Union of Kurdistan's (PUK) official responsible for local administration, currently in Ankara for meeting with Turkish Foreign Ministry officials, said the PUK did not favour the deployment of Turkish forces in Iraq.

In an interview with television station NTV, he warned that there could be some attacks against any Turkish troops stationed in Iraq. However he said that Turkey could contribute to the restoring of order and stability in Iraq in other ways than sending peace keepers.

"We want to make advantage of the secular model presented by Turkey in the region," Salih said. "Turkey¹s support for Iraq should be more of the political and economic dimension."

When asked about the PUK's position on the terrorist PKK/KADEK organisation, which has bases in Northern Iraq, Salih said that the PUK would not allow their territory to be used by forces that were a threat to neighbouring countries. (NTVMSNBC, October 6, 2003)
 

Turkish Drivers Injured In Attack In Iraq

An attack was staged on Monday on a refinery in the south of Iraqi capital Baghdad, injuring many people including Turkish lorry drivers.

Sources said that around 4 thousand people attacked on the refinery due to an unknown reason and many lorry drivers were injured in the attack.

The sources noted that many lorries were damaged in the attack.

There was not any clear information about whether or not any people died in the attack.

Turkish officials have not yet received any clear information about number of Turkish drivers who are injured and their state of health.

After the news on attack was received, Turkish Embassy in Baghdad have contacted officials of Iraqi interim governing council and asked them to take necessary measures. (Anadolu, October 6, 2003)
 

Plan d'action turco-américain" contre le PKK-KADEK en Irak

La Turquie et les Etats-Unis se sont mis d'accord sur un "plan d'action" qui comprendrait notamment des options militaires pour lutter contre les combattants kurdes de Turquie réfugiés en Irak, a annoncé mercredi à la presse un haut responsable turc.

"Nous sommes tombés d'accord sur un plan d'action dans le cadre de nos discussions sur l'éviction du PKK-KADEK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, ndlr) du Nord de l'Irak", a indiqué le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Nabi Sensoy au terme d'entretiens avec une mission américaine menée par Joseph Cofer Black, coordinateur du département d'Etat pour la lutte contre le terrorisme.

Refusant de donner des détails, le diplomate turc, interrogé sur les moyens de lutte contre le PKK a répondu : "Aucune option n'est à exclure pour chasser le PKK-Kadek du Nord de l'Irak".

Ankara a appelé plusieurs fois les Etats-Unis à agir contre les combattants, dont près de 5.000 auraient trouvé refuge dans les montagnes du Nord de l'Irak.

M. Sensoy a également indiqué que la Turquie était prête à apporter "toute contribution" aux Etats-Unis pour chasser le PKK du Kurdistan irakien.

L'armée turque dispose déjà de troupes dans le Nord irakien pour y surveiller les combattants kurdes.

M. Black a pour sa part affirmé que le PKK n'avait pas de place en Irak du Nord, selon l'agence Anatolie.

D'autre part, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell  a déclaré jeudi que son pays a assuré la Turquie qu'il allait traiter la rebellion kurde du PKK-Kadek (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le nord de l'Irak comme une organisation terroriste.

"Nous considérons que le PKK-Kadek est une organisation terroriste et avons assuré le gouvernement turc que nous ne le voyons pas autrement", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

"Nous continuerons de faire tout ce que nous pouvons pour être sûrs que l'on traite la menace terroriste afin qu'elle ne porte pas atteinte aux citoyens turcs innocents", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

M. Powell est toutefois resté vague sur la manière dont les forces américaines présentes en Irak, en particulier dans le nord sous contrôle des Kurdes, alliés des Etats-Unis contre le régime de Saddam Hussein, allaient agir.

"Nous sommes encore en train de travailler pour savoir comment nous y prendre de la manière la plus efficace", a-t-il déclaré.

M. Powell a réaffirmé le souhait de Washington de voir des troupes turques venir en renfort en Irak, et a indiqué que les Etats-Unis avaient transmis à Ankara "des informations sur (les lieux) où ces forces pourraient êtres utiles", sans donner de précisions.. (AFP, 2 octobre 2003)
 

Forces armées/Armed Forces

UE: "Les militaires turcs jouent encore un rôle important"

La Turquie a effectué des progrès dans les réformes réclamées par l'UE, mais les militaires continuent de jouer un rôle trop important dans le pays, selon un projet de rapport de la Commission européenne sur l'état d'avancement d'Ankara dans ses préparatifs vers l'Union.

Ce projet de rapport, dont l'AFP a obtenu vendredi une copie, et qui doit être adopté mercredi prochain par la Commission, relève en particulier les "changements fondamentaux" de l'été dernier réduisant le rôle du Conseil National de Sécurité (CNS), l'instance où les militaires turcs avaient jusque là un mot prépondérant à dire sur la vie politique du pays.

Toutefois, ajoute le projet de rapport, les forces armées turques continuent de bénéficier d'une autonomie notable dans la préparation et l'établissement du budget de la défense, ainsi qu'en matière de marchés publics sur les questions de défense.

Le document relève aussi que la Cour des comptes turque est entravée dans ses contrôles par des "restrictions" constitutionnelles prévues en matière de "confidentialité défense". Ces contrôles sont autorisés par le Parlement.

Les militaires turcs continuent aussi d'influer sur la vie du pays et plusieurs de ses représentants, membres du NSC, se sont exprimés lors de discours publics sur différents sujets politiques, sociaux ou de politique étrangère, poursuit le projet de rapport.

Un représentant du NSC est également présent au sein du Haut Conseil de l'Audiovisuel ou celui pour l'Education supérieure, souligne le document.

Pour que la Turquie s'aligne sur les règles communautaires européennes du contrôle des militaires par les civils, Ankara doit faire en sorte que la représentation des militaires soit exclue des organismes civils et que le Parlement puisse exercer "un contrôle entier" sur le budget de la défense, relève le texte.

Passant en revue les différents paquets de réformes adoptés ces derniers mois par le Parlement turc, le projet de rapport souligne que la Turquie ne remplit pas encore "totalement les critères politiques" requis par l'Union européenne.

Ces critères portent essentiellement sur le respect de la démocratie, de l'état de droit, des droits de l'Homme et ceux des minorités.

Des "restrictions importantes" persistent dans les domaines de la liberté d'expression, en particulier pour la presse écrite et la diffusion, ainsi que pour la liberté de réunion et d'association, et la liberté de confession.

A propos de ce dernier sujet, le projet de rapport relève que l'interdiction demeure en ce qui concerne la formation d'écclésiastiques pour les minorités religieuses.

Certaines d'entre elles se sentent menacées par cette interdiction, étant donné le nombre décroissant de prêtres, écrit le document.

En dépit de certaines avancées constatées dans la lutte contre la torture ou les sévices, le projet de rapport s'inquiète que les auteurs de telles exactions puissent échapper à des sanctions.

Le document exprime enfin ses "inquiétudes sérieuses" sur les droits de la défense dans le nouveau procès, ouvert en mars, de l'ancienne députée kurde turque Leyla Zana, qui avait été condamnée à quinze ans de prison en 1994.

La levée de l'état d'urgence dans deux provinces du sud-est du pays, où la population kurde est majoritaire, a amélioré la situation quotidienne mais "la protection des droits de l'Homme doit être renforcée" dans la région, écrit le projet de rapport.

La Turquie est candidate à l'Union européenne et souhaite ardemment ouvrir les négociations d'adhésion.

La Commission remettra fin 2004 un rapport aux Etats membres de l'Union où elle recommandera ou pas d'ouvrir de telles négociations.

Réactions partagées en Turquie sur le verdict attendu de l'UE

Un rapport de l'Union européenne sur la Turquie provoque des réactions partagées à Ankara avant même sa publication, le Premier ministre qualifiant les critiques européennes de "mauvaises excuses" tandis que le ministre des Affaires étrangères estime qu'il est "objectif".

"Ils disent ceci et cela concernant la mise en oeuvre des réformes. Mais tout ça ne sont que de mauvaises excuses", a affirmé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, interrogé jeudi par les journalistes turcs.

"Il y a deux étapes concernant le processus (d'intégration). L'une touche à l'harmonisation (des lois) et l'autre à la mise en oeuvre. Nous avons pris les mesures nécessaires en vue de l'harmonisation. En ce qui concerne la mise en oeuvre, il ne s'agit pas de quelque chose qui doit être achevée en décembre 2004", a-t-il poursuivi.

La mise en oeuvre des réformes "peut commencer avant le début des négociations et se poursuivre en parallèle avec ce processus de négociations", a estimé M. Erdogan.

Interrogé séparément sur le rapport, le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a estimé pour sa part qu'il était "objectif".

"Le rapport met l'accent sur les carences, notamment en matière de mise en oeuvre. Nous sommes conscients de ces carences", a-t-il affirmé.

Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a affirmé lundi dans la presse allemande qu'il gardait une "impression partagée" de la Turquie, émettant des réserves sur la possibilité d'entamer fin 2004 les négociations d'adhésion.

Et de souligner : "Nous avons convenu que la mise en oeuvre a la même importance que l'adoption des réformes elle-même".

Plusieurs journaux turcs s'inquiétent aussi de la lenteur de cette mise en oeuvre.

"Le Premier ministre doit commencer à prendre des mesures pour s'assurer qu'il pourra venir à bout de la hiérarchie conservatrice, dominante dans la bureaucratie, qui va chercher à freiner la mise en oeuvre des réformes," affirmait vendredi dans un éditorial le quotidien anglophone Turkish Daily News.

Pour le quotidien Radikal: "Depuis un certain temps, le gouvernement a perdu de son élan" réformateur.

"Le Premier ministre qui évoquait à toute occasion la candidature de la Turquie ne le fait plus aussi souvent. Il y a comme une léthargie" au sein du gouvernement sur la question, ajoutait le quotidien. (AFP, 31 october 2003)
 

"Army to Duty" Banner at Anitkabir Demonstration Causes Trouble

The October 25th demonstration by university presidents and students at Anitkabir against a Council of Higher Education (YOK) draft law has created a minor controversy.

Politicians, civil society organizations, media, and the business world have all reacted against the banner, on which, literally, "Army to Duty" was written.

Federation of Kemalist Thought clubs, who displayed the banner, defended their statement, which was meant as a call of sorts for the army to do, what is in Kemalist ideology, its sacred duty and protect the Turkish nation from "fundamentalism", a reference to a legacy of military intervention in domestic politics in Turkey.

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan preferred not to comment on the incident and said: "I do not get involved in such polemics. My people will better assess the issue."

The Republican People's Party (CHP) reacted to the incident harshly. CHP deputy secretary general Sinan Yerlikaya stated that the army's only duty was to protect the country against foreign and internal threats and added, "The army has already been doing its job."

He stated that it was wrong to give a different job to the army: "It is very wrong to hold provocative and misleading banners for our army. We know very well that the army has no intention to conduct a coup."

AKP deputy leader Dengir Mir Mehmet Firat said: "The university presidents, deans, and faculty members are demanding something antidemocratic and even something which requires a heavy penalty. Republic prosecutors initiated the legal process, not us. There are relevant articles in the Turkish Criminal Code (TCK) and these call for heavy penalties."

True Path Party (DYP) leader Mehmet Agar called those who displayed the banner, Œirrationals'. He stressed that the army's job was to protect the Turkish state against outside threats.

"Everyone marches within legal restrictions, but there are some irrationals holding a banner that reads ŒArmy to Duty'. I say that the army has only one job, which is to protect the Turkish Republic and noble Turkish nation against outside threats. (Zaman, October 27, 2003)
 

L'Armée turque attaque le gouvernement au sujet des réformes éducatives

L'armée turque a critiqué lundi le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à propos d'un projet de réforme de l'éducation ayant pour but, selon certains, de permettre aux islamistes d'obtenir des diplômes universitaires qui sont obligatoires pour devenir fonctionnaire.

"Nous ne pensons pas que de tels projets, qui créent des tensions au sein de la société, sont dans l'intérêt du pays", a déclaré le commandant en chef adjoint de l'armée turque, Ilker Basbug, lors d'une conférence de presse.

"Nous nourrissons de graves inquiétudes à propos de la conformité de ce projet de loi avec la Constitution (...). Nous voulons que la raison l'emporte à ce sujet", a-t-il dit.

Le gouvernement, qui est vu avec suspicion par l'armée en raison de ses racines islamistes, a soumis la semaine dernière un projet de loi au parlement. Le texte permet plus facilement aux diplômés d'écoles religieuses de réussir aux examens d'entrée à l'université qui sont difficiles.

Les écoles religieuses, qui sont destinées à former des prédicateurs et d'autres membres du clergé, sont considérées par de nombreux observateurs comme des foyers des mouvements politiques islamistes.

Aux termes des règles universitaire existantes, il est pratiquement impossible pour les diplômés des écoles religieuses d'entrer à l'université, à l'exception des facultés de théologie.

Cette mesure permet de bloquer l'accès des islamistes aux diplômes universitaires nécessaires pour travailler dans la fonction publique.

Le gouvernement Erdogan considère que les élèves des écoles religieuses devaient avoir un accès égal à l'université. (AFP, 13 octobre 2003)
 

Les exportations israéliennes d'armes vers la Turquie dépassent trois milliards de dollars

Une quinzaine de sociétés israéliennes participent à l'exposition d'armes et de matériel de défense qui se tient cette semaine à Ankara. 165 sociétés et 20 pays sont représentés .

Cette forte présence de l'industrie de l'armement israélienne en Turquie témoigne de la vitalité du commerce militaire entre les deux pays : Israël et la Turquie ont en effet signé ces dernières années une série de contrats importants ? notamment, l'un de 700 millions de dollars entre les industries aéronautiques israéliennes et l'armée turque sur la modernisation des avions de l'armée de l'air d'Ankara, l'autre de 690 millions de dollars entre les Industries militaires israéliennes et la Turquie sur la modernisation des tanks.

Selon Sibat , l'unité du ministère israélien de la Défense qui coordonne les exportations israéliennes d'armes et de matériel de défense, les exportations israéliennes vers la Turquie ont atteint trois milliards de dollars depuis 1996, date de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

Pour en savoir plus sur l'industrie de l'armement d'Israël www.sibat.mod.gov.il

Le catalogue du site permet un accès aux principales sociétés israéliennes spécialisées dans la recherche, la construction et l'exportation d'armes et de matériel de défense. (proche-orient.info, 1er octobre 2003)
 
 
 


Dossiers récents sur le militarisme en Turquie
Latest files on the militarism in Turkey

La Turquie doit absolument se débarrasser du diktat de l'Armée
Info-Türk 
Turkey must absolutely get rid of the Army's diktat
Info-Türk
L'ingérence de l'armée turque freine la démocratisation du pays
Dogan Özgüden
La république des pachas: Ce pouvoir si pesant des militaires turcs
Eric Rouleau
The Turkish Army's business empire: OYAK
The Turkish Daily News
L'ombre de l'Armée turque sur la campagne électorale en Belgique
 Info-Türk

 


 

Politique intérieure/Interior Policy

Les députés de l'AKP boycottent une réception pour la fête nationale

La quasi-totalité des députés du parti aux origines islamistes au pouvoir en Turquie, a l'exception des ministres, ont boycotté mercredi soir une réception pour la fête nationale en raison d'une vive controverse autour du foulard islamique dans un pays musulman au régime strictement laïque, selon les médias.

Pour la première fois depuis la fondation en 1923 de la République par Mustafa Kemal Ataturk sur les ruines de l'Empire ottoman, la plupart des 367 députés (sur 550) du parti de la Justice et du Développement (AKP) ont décliné une invitation du président Ahmet Necdet Sezer à une soirée officielle à la présidence, à l'occasion des 80 ans de la Turquie.

Moins de dix députés, outre les ministres, ont assisté à la réception, selon les chaînes de télévision.

Les députés AKP protestaient contre M. Sezer qui n'a pas invité leurs épouses à la réception, suscitant de vives critiques de leur part et de la presse libérale qui juge cette "crise" au sommet de l'Etat indigne d'un pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne.

M. Sezer a vivement défendu sa décision évoquant "une volonté de certains milieux de s'en prendre, ces derniers temps, aux principes laïques de l'Etat" turc, selon la chaîne d'information NTV.

"Je ne permetterais pas une telle chose", a martelé le président, un farouche défenseur des principes laïques.

Nombre de femmes de députés de l'AKP, à l'instar de celle du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, sont voilées et ne peuvent se présenter dans cette tenue à des réceptions officielles.

Jamais dans l'histoire du pays, autant d'épouses de membres d'un gouvernement n'ont porté le foulard islamique.

L'armée turque, qui se proclame gardienne de la laïcité, et la hiérarchie pro-laïque considèrent le port du foulard -strictement interdit dans la fonction publique et les universités- comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Le chef de l'armée, le général Hilmi Ozkok, s'est ainsi félicité lors de la soirée du geste de M. Sezer, indiquant que le "Président a toujours raison", selon les chaînes de télévisions.

M. Erdogan, un ancien islamiste qui rejette aujourd'hui cette étiquette, s'est rendu avec ses ministres à la présidence.

Juste avant la soirée, il a voulu minimiser le froid provoqué par les invitations entre l'AKP et M. Sezer mais reconnu devant les journalistes que la "discrimination" du chef de l'Etat avait "froissé" ses députés.

"Nous devons fêter tous ensemble la fondation de notre République (...) Je suis contre les tensions", a-t-il dit, cité par NTV.

Fait sans précédent, des députés de l'AKP ont renvoyé à la présidence l'invitation qui leur avait été adressée.

Un autre député l'a appelé à démissionner.

Les invitations adressées aux députés du principal parti d'opposition pro-laïque au Parlement, le CHP (Parti républicain du peuple), mentionnaient en revanche les épouses.

Depuis la nette victoire électorale de l'AKP aux législatives de l'an dernier, la bataille entre la hiérarchie pro-laïque et l'AKP qui a le vent en poupe, a surtout fait rage sur le sujet sensible du voile islamique.

Malgré la "crise des invitations", les festivités ont battu leur plein tout au long de la journée à travers le pays.

Des milliers de personnes ont afflué dès les premières heures du matin au mausolée à Ankara d'Ataturk, le "Père des Turcs", pour lui rendre hommage et des parades militaires ont eu lieu dans les principales métropoles du pays, selon les télévisions.

A Istanbul, un gigantesque drapeau rouge et blanc a ainsi été déployé entre le quartier de Sisli et la place centrale de Taksim, dans la partie européenne, de la ville, sur une longueur de 3,5 km et une largeur de 4,5 m. (AFP, 29 octobre 2003)
 

Voile islamique: Un député de l'AKP appelle le président à démissionner

Un député du parti au pouvoir en Turquie a appelé lundi le chef de l'Etat, Ahmet Necdet Sezer, à démissionner en raison d'une vive controverse autour du voile islamique provoquée par une réception à l'occasion, mercredi, de la fête nationale.

"M. le Président de la République vous n'êtes plus impartial (...) si vous êtes au point de ne plus assumer vos devoirs, je vous demande de réfléchir et de rendre un dernier service à votre pays", a lancé Mehmet Melik Ozmen lors d'une conférence de presse, cité par l'agence Anatolie.

M. Ozmen, membre du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu d'un parti islamiste) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à vivement dénoncé une décision de M. Sezer de ne pas inviter les épouses des parlementaires de l'AKP à la réception du 29 octobre, 80ème anniversaire de la fondation de la République.

Nombre des femmes de députés de l'AKP, notamment celle de M. Erdogan, sont voilées et ne peuvent se présenter dans cette tenue à des réceptions officielles en Turquie, pays musulman au régime strictement laïque.

M. Ozmen a précisé que son épouse ne portait pas le voile et a appelé M. Sezer à "réexaminer" sa décision. Il a menacé sinon de ne pas assister à la réception.

Un autre député de l'AKP a quant à lui renvoyé à la présidence l'invitation qui lui avait été adressé.

Dans une courte missive accompagnant l'invitation incriminée, Mehmet Yilmazcan a souligné qu'il ne se présenterait pas dans un endroit où son épouse n'est pas jugée digne d'être invitée, selon Anatolie.

Cette invitation a suscité des critiques de la part de plusieurs dirigeants de l'AKP mais aussi d'une partie de la presse qui a affirmé que M. Sezer, un farouche gardien des principes laïques, avait violé son impartialité.

Les invitations adressées aux députés du principal parti d'opposition pro-laïque au Parlement, le CHP (parti républicain du peuple), mentionnent en revanche les épouses, selon les médias.

L'armée turque, qui se proclame la gardienne de la laïcité, et la hiérarchie pro-laïque considèrent le port du foulard -- strictement interdit dans la fonction publique et les universités -- comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique. (AFP, 27 octobre 2003)

Turkey Marks 80th Birthday Amid Rows Over Secularism

Turkey is marking its 80th birthday this week, but celebrations are mired in growing hostility between a belligerent secularist elite and Islamist-leaning rivals of increasing political strength.

A government led by former members of a banned Islamist movement was hardly part of the future Mustafa Kemal Ataturk envisaged on Oct. 29, 1923 when he proclaimed the republic on the ashes of the Ottoman Empire and moved to transform it ‹ with an iron fist ‹ into a secular Westernized nation. Crushing all opposition, he purged religion from the state and education system, placed religious activities under control, replaced the Arabic alphabet with the Latin one, granted civil rights to women and even changed the way Turks dress, banning the fez, the traditional red, soft-felt cap.

Eight decades on, his legacy remains the dominant ideology of a country which has come closer to the West than any other Muslim nation. Turkey is today the sole Muslim member of NATO and is bidding to join the European Union. But Kemalism is increasingly challenged by Islamic-leanings forces, like the ruling Justice and Development Party (AKP) as well as by liberals who argue that its authoritarian and nationalism impedes democratization of the country.

The army-led establishment, which fears that any deviation from stringent secularist norms will one day destroy Ataturk's republic, has used all means ‹ political, judicial and military ‹ to thwart the revival of political Islam and calls for broader religious freedoms since the 1970s. Since AKP's stunning election victory last year, the battle has shifted to a highly symbolic field ‹ the ban on women wearing the Islamic headscarf in universities and public offices.

President Ahmet Necdet Sezer seized on the republic's 80th anniversary as an opportunity to deliver a tough message. In an unprecedented move which has caused public uproar, Sezer, who will host a reception on Oct. 29, snubbed the headscarf-wearing wives of MPs, inviting only spouses who are not veiled. "This was to show that challenges to the current understanding of secularism will be resisted," political scientist Ilter Turan said.

The controversy came atop already high-running tensions over educational reforms planned by the government, which many see as a bid to help Islamist supporters win university degrees and then obtain prominent jobs in the public sector. Despite disavowing his Islamist past, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan remains closely watched by the army, which in 1997 ousted from power Turkey's first Islamist government to which Erdogan and his aides belonged. Erdogan, who in 1998 was jailed for "inciting religious hatred," says he now favors secularism, but one that respects democracy and religious freedoms.

According to Heinz Kramer, a German author on Turkey, Erdogan's crushing election victory against corruption-tainted secularist parties shows people will no longer put up with big-brother-knows-best attitudes. "One cannot, on the one hand, advocate modernization and democracy and, on the other hand, forever try to establish these ideals by means of 'guided' or 'controlled' democracy," Kramer told AFP from Berlin.

Turan said that abandoning secularism in favor of a religion-based system was no longer likely in Turkey. "But the way secularism is practiced can change. Until 1948 this country did not have a divinity faculty and religion lessons were introduced in schools only after the 1950s. This shows that the interpretation of secularism is changing," he said. But any slowing down in democratization will have a bearing on Turkey's bid to join the EU, which is seen as the ultimate prize toward Ataturk's vision of Westernization. "Any effort at preserving Turkey's secular character is welcomed by Europeans. Still, there is a growing conviction that the self-declared guardians of Kemalism have become a real impediment to further democratization," Kramer said.

On the other hand Europe is not fully convinced of the democratic credentials of the AKP either, he added. , (AFP, 27 October 2003)
 

Deniz Baykal becomes sole boss of CHP

The opposition Republican People's Party (CHP) Chairman Deniz Baykal was reelected at the party's 30th convention in Ankara, this time becoming the party's "sole boss". He has left the dissidents in the social democratic party no breathing space.

Now that he has the power to handpick the candidates for the executive positions in the party, he has undertaken the entire responsibility for the CHP performance in the forthcoming local elections.

If the party performs poorly on March 28, 2004, Baykal will have no excuse at all.

Baykal won a victory at the convention. Not heeding the objections raised by the CHP Secretary-General Onder Sav and by the dissidents, he managed to have the delegates vote in favor of the changes he sought in the party bylaws.

This way he has not only prevented the dissidents from getting elected to the party assembly but also given the message, "If you want to do politics in the ranks of CHP you will have to do what I say."

Baykal had suggested these changes in the bylaws only 15 days prior to the convention. He did not give the party rank and file chance to discuss them. Now that the convention has embraced these changes a new era opens up for the party.

The most important change made in the bylaws involves the introduction of the "block list" practice at the CHP conventions and at the party congresses at the county and province level. When a proposal to this effect was put to a vote -- by a show of hands -- initially at the convention, it was rejected.

However, Abdullah Emre, who chaired the meeting, decided that the delegates should vote on that issue anew, this time staging a roll call. This time the motion was accepted with 964 to 265 votes, with three delegates abstaining.

Every delegate had to shout either "Yes" or "No" after his or her name was called and this put strain on them. Dissidents objected to the roll call to no avail.

With another change made in the bylaws, Baykal ensured that those who put their names on one "block list" to be elected to the party assembly, would not be able to put their names on any other "block list". Also, the number of seats in the party assembly has been raised from 72 to 80.

Then the convention adopted another proposed change in the bylaws. Under the old system a person had to obtain signatures from a minimum 65 delegates to be a candidate for party chairman. This has been changed to "a minimum 260 delegates".

This way Baykal ensured that there would be no challenger and, also, prevented the dissidents from being elected to the party assembly. He was nominated as chairman by 720 of the 1,089 delegates and was reelected with 973 votes while 116 ballots were either blank or invalid.

Rejecting the argument that CHP has not been serving as an effective opposition party in the face of the Justice and Development Party (AK Party) government, Baykal said he was extremely satisfied with the party's current position.

He complained that the press was not giving CHP adequate support. He said that a negative campaign was being waged against CHP because of that party's Cyprus and Iraq policies.

He could not explain why CHP popularity -- 19 percent in the Nov. 3, 2002 election -- has not risen.

The convention was tense from time to time and lacked a mood of excitement. The changes made in the bylaws was the main event. No ideological debates took place. No one talked about what kind of politics should be conducted in the face of the AK Party government to bring CHP to power. (Turkish Daily News, October 25, 2003)

Journée de la République: controverse autour du voile islamique

Une invitation du chef de l'Etat turc Ahmet Necdet Sezer priant les députés de participer à une réception officielle à l'occasion de la fête nationale, le 29 octobre, a provoqué une controverse autour du voile islamique dans ce pays musulman au régime strictement laïque.

Le président a expressément omis d'inviter les épouses dans les invitations adressées aux députés du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste, au pouvoir).

Nombre des femmes de députés de l'AKP, notamment celle du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, sont voilées et ne peuvent se présenter dans cette tenue à des réceptions officielles.

Les invitations adressées aux députés du principal parti d'opposition pro-laïque au Parlement, le CHP (parti républicain du peuple), mentionnent en revanche les épouses, selon la presse.

Certains dirigeants de l'AKP n'ont pas hésité à crier au scandale en raison de cette attitude de M. Sezer, fervent défenseur des principes laïques.

"Je dénonce cette discrimination. Cette fête appartient à tout le monde", a lancé Salih Kapususz, vice-président du groupe parlementaire AKP, cité par l'agence Anatolie. "Il s'agit d'une attitude erronée, ce n'est pas chic".

Le chef du parlement Bulent Arinc, membre influent de l'AKP, dont la femme voilée a été dans le passé au centre de plusieurs controverses, a souligné qu'il se rendrait à la soirée pour marquer le 80ème anniversaire de la proclamation de la république de Turquie, fondée en 1923 sur les ruines de l'empire ottoman.

Un autre député de l'AKP, Mahmut Kocak, a pour sa part menacé de braver les interdictions, affirmant qu'il se rendrait à la réception accompagnée de sa femme voilée, "même si elle est refoulée à la porte".

L'armée turque, qui se proclame la gardienne des principes laïques, et la hiérarchie pro-laïque considèrent le port du foulard -- strictement interdit dans la fonction publique et les universités -- comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique. (AFP, 20 octobre 2003)
 

Série d'explosions dans des locaux du parti au pouvoir

Plusieurs bureaux du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie ont été ébranlés mardi par une série d'explosions légères qui n'ont causé que des dégâts matériels, a annoncé l'agence anatolienne de presse.

La première des deux explosions s'est produite devant les bureaux de l'AKP à Izmir vers 17h30 GMT. Les bâtiments ont été légèrement endommagés, a indiqué l'agence.

Sur renseignement d'un témoin, la police a interpellé quatre hommes qui se trouvaient à bord d'une voiture. Aucun autre détail n'a été fourni.

La seconde explosion s'est produite dans un bureau de l'AKP à Istanbul, endommageant un ascenseur et brisant quelques vitres. Une bombe de même type a explosé derrière un autre bâtiment du parti dans la ville.

Après cette série de détonations, la police a renforcé la sécurité des autres immeubles du parti.

A Ankara, la police a fait exploser un paquet suspect à proximité du siège de l'AKP, a ajouté l'agence de presse. Il s'est avéré qu'il contenait une bombe.

L'AKP du Premier ministre Tayyip Erdogan est arrivé au pouvoir lors des élections de novembre dernier. Il a tenu son congrès ce week-end.

Le gouvernement turc a présenté la semaine dernière au Parlement une motion pour envoyer des troupes en Irak.

Par ailleurs, un kamikaze a fait sauter sa voiture mardi devant l'ambassade de Turquie à Bagdad, faisant deux blessés, mais Erdogan a estimé que cet attentat n'avait pas de lien avec la décision du Parlement sur l'envoi des troupes en Irak. (Reuters, October 14, 2003)
 

Tayyip Erdogan réélu à la tête de son parti au pouvoir

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été réélu dimanche sans surprise à la tête de son parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, dont il devrait écarter les dirigeants les plus islamistes, lors du premier congrès de ce parti.

M. Erdogan, 49 ans, qui n'avait aucun adversaire dans la course s'est imposé, sans le moindre problème, en maître absolu de sa formation, issue d'un parti islamiste interdit, lors du congrès qui s'est déroulé dans une salle de sport archi-pleine de la capitale turque.

L'ensemble des 1.358 délégués ont tous voté pour lui, selon l'agence de presse Anatolie.

Plusieurs membres conservateurs défendant des vues islamistes devraient être remplacés dans les instances dirigeants du parti par des membres plus libéraux, soulignaient les observateurs.

L'AKP, fondé seulement en 2001, avait remporté une écrasante victoire aux législatives de novembre 2002 avec 34% des suffrages, acquérant la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale et formant le premier gouvernement dirigé par un seul parti depuis des années en Turquie.

Le Parti dispose de 368 députés sur 550 au parlement.

M. Erdogan qui a purgé une peine de quatre mois de prison en 1998 pour "incitation à la haine religieuse" pour des propos tenus lors d'un meeting politique, rejette son passé islamiste et préfére qualifier l'orientation politique de son parti de "démocrate conservateur".

Lors d'un discours fleuve devant un parterre de quelque 13.000 personnes, M. Erdogan a insisté sur le rôle "humanitaire" que les soldats turcs assumeraient quand ils seront dépêchés en Irak pour une "mission de paix". (AFP, 12 octrobre 2003)
 

Local Elections to be Held March 28, 2004

Supreme Board of Election (YSK) has reached a decision yesterday to hold local elections on Sunday March 28, 2004.

Previously the elections had been planned for April 18, 2004.

Yesterday's decision followed the related laws regarding the election of local administrators and board of aldermen.

The law states that local elections should be held every five years, and voting to take place on the last Sunday of the month of March in the fifth year.

Previously, a difference of opinion had surfaced amongst YSK members because of two different regulations regarding the subject.

Some advocated that the Constitution's 127th article should be followed, anticipating local elections every five years. Some advocated that the 8th article of the local administration law should be followed. , (Zaman, October 11, 2003)
 

Le YSK rejette des demandes d'invalidation des élections

Le Haut conseil électoral turc (YSK) a rejeté samedi des demandes d'invalidation des élections législatives de l'an dernier, ont rapporté les médias turcs.

Six des sept juges du YSK ont rejeté, au terme d'une réunion de près de sept heures, les demandes de plusieurs partis politiques et des requêtes individuelles déposées dans le courant de la semaine pour invalider les législatives de novembre 2002.

Les demandes faisaient suite à la confirmation en appel d'une condamnation à des peines de prison d'ex-dirigeants d'un parti pro-kurde, le Parti démocratique du peuple (Dehap), pour fraude électorale, selon l'agence Anatolie.

Les arguments des juges seront annoncés ultérieurement, selon un communiqué du YSK.

La décision du YSK, qui est sans appel, devrait mettre un terme au débat sur la validité du scrutin à un moment où la Turquie, seul pays musulman de l'Otan, doit se prononcer, vraisemblablement dans le courant de la semaine prochaine au parlement, sur l'envoi de milliers de troupes en Irak.

Selon les analystes le YSK aurait pu prendre trois décisions: Maintenir le résultat du scrutin, annuler les élections ou redistribuer certains sièges.

Certains analystes ont critiqué la décision des autorités électorales de maintenir le scrutin. "Le YSK a pris une décision politique, la démocratie turque a été blessée", a ainsi dit le politologue Tarhan Erdem, interrogé sur la chaîne privée NTV.

D'autres spécialistes se sont félicités de cette décision, indiquant qu'il était impossible pour le YSK, 11 mois après la tenue des élections, de les invalider.

"La décision n'est pas une surprise. Il est logique que le YSK n'ait pas statué en faveur de déclarer les élections nulles en non avenues", a commenté Le professeur de droit constitutionnel Yavuz Sabuncu sur la chaîne d'information CNN-turk.

Le Dehap a obtenu 6,2% des voix mais aucun siège au parlement.

Mais sa participation aux élections, considérée comme illégale en raison d'une fraude administrative touchant à sa mise en place de représentations dans le pays, a influé sur le taux de participation et a relevé le nombre de voix nécessaires à d'autres partis pour entrer au parlement.

Le système électoral turc impose à un parti d'obtenir au moins 10% des suffrages pour entrer au parlement.

Le parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, qui a remporté les législatives avec 34% des suffrages, avait fait savoir qu'il était prêt à convoquer de nouvelles élections au cas en cas de redistribution de sièges au profit du parti de la Juste Voie (DYP), qui n'avait pu entrer au parlement n'ayant obtenu que 9,5% des voix. (AFP, 4 octobre 2003)
 

Rentrée parlementaire sur fond de débats relatifs  aux élections législatives et à l'envoie de soldats en Irak

Le parlement turc a fait mercredi sa rentrée, au terme de deux mois de vacances, sur fond de débat sur l'envoi de soldats en Irak et de polémiques relatives au renouvellement de la composition parlementaire ou des élections législatives.

Dans son discours traditionnel d'ouverture, le président de la République Ahmet Necdet Sezer a appelé à la fin de l'instabilité politique et à la mise en place d'un régime démocratique en Irak.

"L'instabilité en Irak doit prendre fin dans les plus brefs délais. (...) Un régime démocratique dans lequel tous les groupes ethnique sont justement représentés doit être mis en place", a-t-il notamment déclaré.

La Turquie entend soutenir la démocratisation de son voisin et veiller à son intégrité politique, a affirmé le chef de l'Etat qui a rappelé qu'il est du seul ressort du parlement de décider d'envoyer des troupes à l'étranger.

"Quand l'Irak s'engagera sur la voie de la démocratisation, il trouvera la Turquie comme son plus fiable partenaire parmi les pays qui le soutiennent", a dit le président Sezer.

Le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP), soutenu par l'armée, étudie actuellement l'envoi de 10.000 soldats en Irak pour participer à la force internationale de stabilisation.

Il a présenté la semaine dernière aux Etats-Unis une carte de la zone de l'Irak, entre le sud de Mossoul, l'ouest de Souleymaniye et le nord de Bagdad, dont il souhaite assurer le commandement dans le cadre de la force de stabilisation de l'Irak.

Après la réponse de Washington, le gouvernement pourrait annoncer sa décision "d'ici à la mi-octobre", selon le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul.

Mais l'oppositon parlementaire et l'opinion publique qui craignent de voir les soldats turcs assimilés à une force d'occupation au service des Américains y sont opposés.

Selon un récent sondage publié par un journal turc 72,5% des Turcs sont opposés à l'envoi de soldats.

La Turquie vient de se voir attribuer un crédit de 8,5 milliards de dollars par Washington et l'opposition accuse le parti de la Justice et du développement (AKP) au pouvoir d'avoir accepté le principe de l'envoi des soldats en échange de ce crédit.

Le Parlement, qui n'avait pas donné le 1er mars son aval au transit des troupes américaines pour intervenir contre le régime de Saddam Hussein, sera consulté, ont rappelé les dirigeants turcs ces dernières semaines.

Mais l'argument de la préservation des intérêts nationaux au delà des frontières du pays implique la participation de la Turquie au maintien de la paix en Irak, rappelle régulièrement Ankara.

La rentrée parlementaire se déroule sur fond de controverse politique résultant d'une fraude électorale perpétrée par un parti pro-kurde lors des élections législatives de novembre 2002, qui pourrait changer la composition du Parlement et éventuellement celle du gouvernement, en cas de scrutin anticipé.

Plusieurs requêtes ont été présentées mardi aux autorités électorales demandant l'invalidation du scrutin en raison de la condamnation du DEHAP. (AFP, 1 octobre 2003)
 

Droits de l'Homme / Human Rights

La complicité du gouvernement AKP avec la terreur militariste

Selon une dépêche parue dans le quotidien Cumhuriyet du 22 octobre denier, le ministère de l'Intérieur a envoyé aux gouverneurs de 81 provinces une circulaire annonçant la mise sur pied d'une nouvelle organisation spécialisée dans la "guerre psychologique". Cela signifie que les exactions perpétrées jusqu'ici par le Conseil de la Sûreté d'Etat (MGK) seront dorénavant commanditées par le ministère de l'intérieur.

Dans un communiqué du 24 octobre 2003, le parti révolutionnaire de libération populaire (DHKP) accuse le gouvernement actuel de devenir ainsi complice de la terreur militariste.

Voici une large résumée de ce communiqué:

D'après cette circulaire, la "présidence du département des relations publiques" qui est sous la direction des gouverneurs de province est devenue "la présidence du département des relations avec la société".

Tous ceux qui connaissent le régime de notre pays et la langue juridique que celui-ci utilise, savent qu'ils ne s'agit pas d'un simple changement de nom. D'ailleurs, Les autres sujets de la circulaire en disent long sur le contenu de cette modification.

L'AKP parle de rendre la guerre psychologique plus efficace. Il parle aussi d'élargir le front de la guerre psychologique à toutes les provinces du pays alors qu'auparavant, cette guerre était limitée aux régions "sous état d'exception" et aux "provinces délicates". Cette circulaire préconise de mener cette guerre de manière plus intense et mieux camouflée.

Dorénavant, les exactions que la "présidence des relations avec la société" liée au MGK a perpétrées seront commanditées par le ministère de l'intérieur.

Cette "guerre psychologique" dont ils parlent, est une guerre contre le peuple qui comprend une série d'aspects: assassinats non élucidés, calomnies provocatrices visant à semer la haine parmi les communautés religieuses les minorités nationales, tortures, disparitions etc.

Ils parlent de démocratie tout en réorganisant la contre-guérilla !

Le 27 août dernier, le quotidien Radikal avait révélé l'existence d'un code secret régulant le fonctionnement du secrétariat général du MGK. Au même moment, le gouvernement AKP parlait des grandes "réformes" au sein du MGK, de la démocratisation "qui avait franchi des pas décisifs" et de la "levée des plus grands obstacles à l'harmonisation avec l'UE".

Ce règlement devait être abrogé à partir du mois de novembre. Par contre, la circulaire qui prévoit la réorganisation de la contre-guérilla sous la direction des gouverneurs a été communiquée le 30 avril. Ainsi, ils abolissent un règlement pour le remplacer par un autre.

Lorsque l'un des règlement du MGK a été caduc, tous les "européanistes", depuis les dirigeants de l'AKP jusqu'à leurs courtisans, claironnaient la "démocratisation" tant attendue; entre-temps, nous avions prédit que la guerre contre le peuple menée par le pouvoir fasciste allait se poursuivre à travers l'une ou l'autre institution, l'un ou l'autre règlement. Comme à chaque fois, l'histoire nous a donné raison.

Entre l'AKP et le MGK, le problème, ce n'est pas "les libertés"!

Certaines lois ont ainsi été abrogées sous le titre d'"harmonisation avec l'UE".

Cette manoeuvre permet au pouvoir de sauver le régime fasciste. Il n'y a pas l'ombre d'une différence entre la mentalité du MGK et de l'AKP. En effet, les points de référence de l'AKP ne sont autres que le MGK et se directives.

(...)

L'appareil de guerre psychologique du gouvernement AKP et le réseau lié au secrétariat général du MGK ont le même objectif.

Ceux qui prétendent que l'AKP suit la bonne voie, que ce parti rend service à la démocratisation du pays à travers les lois d'harmonisation à l'UE sont des ignares qui permettent au fascisme de tromper le peuple ou alors ce sont des ennemis conscients du peuple.

Face à la lutte populaire, l'AKP est, à l'instar des juntes du 12 mars, du 12 septembre ou des gouvernements ANAP (parti de la mère patrie), DYP (parti de la juste voie), SHP (parti populaire sociale-démocrate), DSP (parti de la gauche démocratique), MHP (parti d'action nationaliste) un pouvoir susceptible d'utiliser toutes les formes de gouvernance occulte, sanguinaire, à l'exemple du MGK. Depuis le 12 septembre 1980, la guerre contre le peuple qui dure depuis 53 ans est devenue plus systématique, plus istitutionnalisée et plus intense. L'AKP poursuit cet héritage de guerre.

Rien que durant ce mois-ci, les tortures, les exécutions, les enlèvements, les razzias policières, les arrestations destinés à empêcher le peuple de s'organiser, se sont produits à une cadence infernale.

Dans la poursuite de cette politique de terreur, il n'y a pas le moindre désaccord entre les "civils" et les "militaires". Les ministres de l'AKP et les bureaucrates qu'ils ont nommé, font partout régner la répression et la terreur, main dans la main avec l'armée et la police."
 

Interpellations de manifestants opposés à l'envoi de soldats en Irak

Une quinzaine de manifestants ont été interpellés samedi par la police alors qu'ils tentaient de manifester à Istanbul contre un possible envoi de militaires turcs pour participer à la force internationale en Irak, rapporte l'agence Anatolie.

Les militants, proches du Parti communiste marxiste léniniste de Turquie (TKP-ML, illégal), ont été empêchés de se réunir dans le centre européen d'Istanbul où ils voulaient déployer des banderoles hostiles à l'accord du Parlement pour l'envoi de troupes en Irak, au début du mois, selon Anatolie.

Le gouvernement discute officiellement avec Washington pour définir les modalités de la participation à la force internationale, qui pourrait concerner quelque 10.000 soldats.

Mais le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vendredi que les Etats-Unis avaient demandé "du temps" pour reprendre ces discussions, "suspendues" selon lui.

L'opinion publique turque est largement opposée à ce déploiement, et plusieurs bombes artisanales inoffensives ont récemment explosé contre des bâtiments gouvernementaux et du parti au pouvoir. (AFP, 25 octobre 2003)
 

Encouraging Torturers and Rapists

The Istanbul Security Directorate lifted an "administrative investigation" about claims by Gulbahar Gunduz, Istanbul provincial head of the pro-Kurdish Democratic People's Party (DEHAP), who says she was raped by men who said they were civilian police officers.

The Human Rights Association (IHD) was informed about the lifting of the administrative investigation on October 15. The Security Directorate said that the reason for lifting the investigation was that "no security official is in the position of defendant."

Nermin Selcuk, Baran Dogan and Suat Eren, lawyers of the IHD Office of Legal Aid Against Sexual Harassment and Rape Under Detention, said the decision was "against law and justice," and argued it was "political."

DEHAP provincial head Gunduz was kidnapped on June 14 by men in civilian outfits and was tortured, harassed and raped.

The lawyers, in a press statement, reminded that police did not allow for a press announcement in the Sarachane Park, where Gunduz was kidnapped, and said that some 100 people were injured as a result of police beating and the attack of police dogs. According to the lawyers, fake documents were prepared about the incident. Legal and administrative institutions as a result of claims of "torture and rape" began two separate investigations.

The reason for lifting the investigation is stated as, "no security official is in the position of defendant."

The lawyers argued that the administrative investigation should be pursued in light of the evidence resulting from the legal investigation. "Lifting the administrative investigation after a stylistic research, has encouraged torturers and rapists," the lawyers said. (BIA, October 24, 2003)

La Turquie condamnée pour 14 procès "inéquitables" par la Cour européenne

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné jeudi la Turquie pour "violation du droit à un procès équitable" dans 14 affaires différentes de personnes condamnées pour leur appartenance à des organisations armées illégales.

La Cour a estimé à l'unanimité que la Turquie avait violé l'article 6 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l'homme, car la présence, à la cour de sûreté de l'Etat, d'un magistrat militaire pour juger des civils "constitue pour eux un motif légitime de redouter un manque d'indépendance et d'impartialité de cette juridiction".

"Un tribunal dont le manque d'indépendance et d'impartialité a été établi ne peut, en toute hypothèse, garantir un procès équitable aux personnes soumises à sa juridiction", a rappelé la Cour dans un communiqué.

Ces 14 affaires concernaient 21 personnes condamnées à des peines d'emprisonnement, allant de 3 ans et 9 mois jusqu'à la réclusion à perpétuité, en raison de leur appartenance ou de l'aide qu'ils ont apportée à des organisations armées illégales, dont le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et le TDP (Parti de la Révolution de Turquie).

L'un des requérants, Mehmet Cakar, a été tué le 18 septembre 1998 par des codétenus alors qu'il purgeait une peine de 12 ans et six mois de prison pour appartenance au TKP/ML-PARTIZAN (Parti communiste de Turquie / Marxiste Léniniste-Partisan).

"Au vu des circonstances particulières" de cette affaire, la Cour européenne a alloué à la veuve de M. Çakar 3.000 euros pour dommage moral tandis que pour les 13 autres cas elle a estimé que "les présents arrêts constituent en soi des satisfactions équitables suffisantes pour le préjudice moral allégué".(AFP, 23 octobre 2003)
 

Au 3e anniversaire de la grève de la faim contre l¹isolement carcéral

Sur l¹invitation de l¹association TAYAD, une délégation italienne officielle composée de conseillers régionaux et provincaux florentins s¹est rendue à Istanbul la semaine dernière à l¹occasion du 3e anniversaire des grèves de la faim observées par les prisonniers politiques qui protestent contre le régime d¹isolement en vigueur dans les prisons de haute sécurité « de type F ».

Par leur présence, ils entendaient rencontrer les protagonistes du jeûne, leurs familles et leurs avocats afin de « rapporter leur témoignage à l¹opinion publique italienne » en vue de « briser le silence meurtrier » qui pèse sur le sort des prisonniers politiques de Turquie.

Parmi les membres de la délégation, il y avait Giovanni Barbagli qui est conseiller régional de Toscane pour le parti de la refondation communiste (PRC), Sandro Targetti, conseiller provincial PRC et en même temps vice-président de la commission pour la paix au parlement provincial ainsi que de Renato Romei, du parti des Démocrates de gauche (DS).

A la délégation officielle se sont joints deux médecins, Mme Paola Cecchi mandatée par la Women International League for Peace and Freedom ainsi que Mme Antonella Sapio, professeur à l¹université de Florence.

Dimanche 19 octobre, la délégation a pu rencontrer Me Behiç Asçi du Bureau du droit du peuple (HHB), connu en tant qu¹avocat d¹un grand nombre de grévistes de la faim. Me Asçi a fait part de la situation dramatique des prisonniers soumis au supplice de l¹isolement ainsi que des harcèlements et des campagnes de calomnies menées par les médias et la police à l¹encontre des avocats qui défendent les détenus politiques.

La délégation a ensuite été reçue par l¹association pour les droits et les libertés fondamentaux (THÖDER). La rencontre a été pour le peu « impressionnante » étant donné que la plupart de leurs hôtes étaient « recouverts de blessures » parce qu¹ils venaient d¹être « agressés par la police à coups de pieds, de matraques et de sprays au poivre » alors qu¹ils manifestaient « contre l¹occupation de l¹Irak ».

La délégation italienne a ensuite visité les locaux de l¹hebdomadaire de gauche « Ekmek ve Adalet » (pain et justice) maintes fois mis à sac par la police et régulièrement frappé par la censure. Nombre de ces rédacteurs ont été torturés et incarcérés dans les prisons de type F. Le site internet de ce journal a récemment été coupé sur décision d¹une cour pénale à Ankara, pour avoir « insulté l¹armée » et ce, en vertu de l¹article 155 du code de procédure pénale (alors que cet article n¹a aucune compétence préventive sur l¹usage et les publications par internet.)

En début de soirée, la délégation italienne a rencontré les familles de l¹association TAYAD qui s¹apprétaient à partir pour Ankara où d¹autres familles de TAYAD en grève de la faim depuis plus d¹un mois les attendaient en vue de manifester aux portes du ministère de la justice. Au cours de cette visite à TAYAD, la délégation a eu entretien avec le président de l¹association, M. Tekin Tangün, lui-même ex-prisonnier politique.

Le lendemain, la délégation a rencontré Mme Ümit Efe, présidente de la commission des prisons au sein de l¹association turque des droits de l¹homme (IHD). Là encore, les membres de la délégation ont pu recueillir une information exhaustive à propos des conditions de détention dans les prisons de type F. Mme Efe a dénoncé la pratique illégale de l¹alimentation forcée qui provoque chez le gréviste de la faim le syndrome de Wernicke-Korsakoff  et a révélé que « dans les cellules des prisons de type F, un nombre incalculable de prisonniers médicalisés de force souffrent d¹amnésie et ne se souviennent même plus des raisons de leur in! carcération ».

La délégation a quitté Istanbul cette nuit.

Celle-ci tiendra plusieurs conférence de presse dans les prochains jours et participera à la promotion du symposium contre l¹isolement carcéral qui se tiendra à Florence les 19, 20 et 21 décembre prochains. (Tayad Komite, 21 octobre 2003)
 

Acquittement de treize militants turcs des droits de l'Homme

Une Cour de sûreté de l'Etat turque a acquitté treize personnes poursuivies pour terrorisme, dont la plupart militent pour la défense des droits de l'Homme, un jugement qui s'inscrit dans le cadre des réformes judiciaires adoptées par la Turquie en vue d'une adhésion à l'UE, a annoncé mardi un avocat de la défense.

L'accusation avait requis de 4 ans et demi à 7 ans et demi de prison pour les membres de l'organisation IHD, association pour les droits de l'Homme, arguant que leurs protestations et communiqués concernant une réforme controversée du système carcéral revenaient à "aider et encourager les organisations illégales".

La Cour a jugé que les charges produites contre les accusés ne constituaient plus un crime après l'adoption récente de réformes démocratiques par le parlement turc, censées faciliter l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a expliqué à l'AFP l'avocat Yusuf Alatas.

Elle a en outre accepté que les ordinateurs et les documents confisqués par la police lors d'une perquisition dans les locaux de l'IHD à Ankara en 2001 soient restitués, a précisé l'avocat.

L'IHD avait mené campagne contre un nouveau système carcéral introduit en 2000 prévoyant le remplacement des dortoirs par des cellules d'une à trois personnes.

Des centaines de détenus avaient fait la grève de la faim pour protester contre ce nouveau système, estimant qu'il allait provoquer leur isolement et les rendre plus vulnérables aux mauvais traitements. Ils avaient été soutenus par un grand nombre d'ONG. 66 personnes en grève de la faim étaient mortes.

En décembre 2004, les Quinze doivent décider si la Turquie peut entamer les négociations pour son adhésion au cours de l'année 2005. (AFP, 21 octobre 2003)
 

Deux militants marxistes abattus in Corum

Les forces de sécurité turques ont abattu deux militants marxistes lors d'une fusillade dans un village du nord du pays, rapporte mardi l'agence Anatolie citant des responsables locaux.

La fusillade a éclaté, à une date non précisée, lors d'une opération de police dans le village d'Eskioren, dans la province de Corum, lorsque deux hommes, sommés de s'arrêter, ont ouvert le feu sur les gendarmes, selon le gouverneur de Corum Erhan Tanju.

Un gendarme a été blessé lors de la fusillade.

Les deux hommes abattus appartenaient au Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire ((DHKP-C), une organisation marxiste qui a joué un rôle central dans les grèves de la faim récurrentes de militants de gauche emprisonnés, selon les autorités.

Quatre militants d'extrême gauche avaient été abattus par les forces de l'ordre dans une province voisine début octobre. (AFP, 21 octobre 2003)
 

Quatre policiers blessés lors d'une attaque contre un commissariat

Quatre policiers ont été blessés mardi soir lorsqu'un groupe armé a attaqué le commissariat de police de Derik, une petite ville du sud-est de la Turquie, selon l'agence Anatolie.

L'incident s'est produit à la nuit tombée dans la bourgade, située à l'ouest de Mardin, dans une région à majorité kurde.

Les blessés ont été évacués sur Mardin, tandis que des tirs sporadiques continuaient à retentir tard mardi soir à Derik. (AFP, 21 octobre 2003)
 

La Turquie annonce l'expulsion de 13 "espions" en trois mois

Les autorités turques annoncent avoir expulsé 13 "espions" ces trois derniers mois opérant dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, rapporte lundi le journal turc Zaman, citant un rapport de l'armée et des services de renseignements.

Selon ce rapport, qui devrait être évoqué lors d'une prochaine réunion à la fin du mois du Conseil national de sécurité (MGK) qui regroupe les principaux dirigeants du pays, ces "espions" au service de "plusieurs pays", dont les noms n'ont pas été précisés, travaillaient à "attiser" le séparatisme kurde, selon le journal.

Les autorités turques, selon ce rapport, ont recensé ces derniers temps  plus de 3.000 "espions" de quelque 40 pays dont les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Grèce notamment. Le rapport assure que ces "espions" se présentent pour la plupart comme des archéologues, journalistes, diplomates, écrivains ou défenseurs des droits de l'Homme et ont été recensés dans le sud-est qui fut le théâtre d'une rébellion armée kurde de 1984 à 1999.

Le quotidien ne précise pas la nationalité des 13 espions expulsés. (AFP, 20 octobre 2003)
 

Arrestation de manifestants opposés au déploiement turc en Irak

La police a arrêté dimanche quelques dizaines de personnes, lors de manifestations organisées dans plusieurs villes turques pour protester contre la décision du gouvernement d'envoyer des troupes en Irak, selon l'agence Anatolie.

Dans un parc d'Istanbul, la police anti-émeutes a utilisé des matraques et des gaz lacrymogènes contre environ 300 personnes, dont beaucoup de Kurdes, qui refusaient de se disperser.

Les forces de l'ordre ont pourchassé les manifestants dans les rues encadrant le parc, dans la partie européenne de la ville, et ont arrêté des dizaines d'entre eux, a rapporté Anatolie, sans préciser leur nombre exact.

"Nous allons déchirer la résolution dans la rue", avaient auparavant scandé les manifestants, en référence au texte adopté il y a douze jours par le parlement turc pour autoriser le déploiement de soldats en Irak.

Huit manifestants ont par ailleurs été arrêtés dans la ville de Kayseri (centre), où la police a également employé la manière forte pour mettre un terme à une manifestation d'opposants à l'engagement militaire turc en Irak.

A Ankara, un parti pro-islamiste a organisé un rassemblement sur ce thème. "Laissons Tayyip aller en Irak", ont scandé les manifestants, évoquant le chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan.
 L'opinion publique turque est majoritairement opposée à une intervention en Irak, que le Conseil de gouvernement intérimaire irakien a aussi rejetée.

Samedi, pour la première fois, M. Erdogan a évoqué la possibilité de renoncer à envoyer des troupes, si elles n'étaient pas bienvenues en Irak. (AFP, 19 octobre 2003)
 

Attaque au cocktail Molotov : trois policiers blessés

Trois policiers turcs ont été blessés dimanche dans le centre d'Istanbul par des assaillants non identifiés qui ont lancé des cocktail Molotov sur leur voiture, a rapporté l'agence Anatolie.

Les policiers ont été attaqués tandis qu'ils se ravitaillaient en essence à une station-service.

Presque simultanément, un coktail Molotov a été lancé sur un immeuble dans un quartier proche où se trouvent des locaux du parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a ajouté l'agence. L'explosion a déclenché un petit incendie qui a été maîtrisé.

Ces attaques surviennent à la suite d'autres qui ont visé la semaine dernière les forces de sécurité et les bureaux de l'AKP dans l'ensemble de la Turquie.

Elles coïncident avec la montée d'un mécontentement croissant à l'encontre du gouvernement de M. Erdogan, accusé de vouloir envoyer des soldats en Irak. (AFP, 19 octobre 2003)

Plus de 400 soldats turcs poursuivis pour le viol d'une détenue kurde

Le procès de plusieurs centaines de soldats turcs, accusés du viol collectif accompagné de tortures d'une détenue kurde, s'est ouvert vendredi devant un tribunal de Mardin (sud-est).

Le procès a été ajourné jusqu'au 5 novembre pour des questions de procédure, a indiqué à l'AFP l'avocat de la plaignante Reyhan Yalcindag, qui n'était pas présente à l'audience, non plus que ses accusés.

La femme de 31 ans, connue uniquement par les initiales S.E., affirme avoir subi des sévices coporels et sexuels après avoir eu les yeux bandés, ce qui a conduit à des poursuites contre les 405 militaires qui étaient en poste à cette époque dans la région de Mardin, où elle a vécu ces violences.

"Nous n'envisageons pas cela comme une affaire personnelle. Notre principal objectif est d'amener les victimes de violations des droits de l'homme à demander justice et à obtenir un résultat, ici en Turquie, sans aller devant la Cour européenne des Droits de l'Homme", a déclaré Me Yalcindag.

Les autorités turques ont toujours renâclé à enquêter sur les allégations de torture et de viol par les forces de sécurité dans le sud-est à majorité kurde, où a sévi 15 ans durant une lutte séparatiste qui a fait quelques 36.500 victimes.

Les forces de sécurité n'ont jamais été reconnues coupables de viol en Turquie, alors que des dizaines de procédures ont été ouvertes, a observé Me Yalcindag.

S.E. a indiqué qu'elle avait été torturée et violée par des forces para-militaires à chacune de ses détentions, entre novembre 1993 et mars 1994, une période d'intenses combats entre l'armée et les rebelles kurdes. Ses allégations ont été avérées par les conclusions d'un examen médical.

Lors de son dernier passage entre les mains des soldats, elle avait même perdu conscience et n'était revenue à elle qu'après neuf jours d'hospitalisation.

Elle n'a aucun casier judiciaire expliquant ses multiples détentions.

S.E., qui a connu par la suite de graves troubles psychologiques, s'est par la suite installée dans une ville de l'ouest de la Turquie avec sa famille. De là, elle a ensuite obtenu l'asile politique en Allemagne, à Bochum, où elle demeure toujours aujourd'hui.

La candidature de la Turquie à l'intégration de l'Union Européenne demeure en souffrance notamment en raison de son incapacité à éliminer la torture et autres manquements aux Droits de l'Homme. (AFP, 10 octobre 2003)
 

Une bombe explose près du consulat polonais d'Istanbul: pas de victimes

Une bombe a explosé, sans faire ni victimes ni dégâts, mercredi soir à proximité immédiate du consulat général de Pologne dans le centre d'Istanbul, a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères  Wlodzimierz Cimoszewicz.

"Je confirme qu'une explosion a eu lieu devant le consulat polonais à Istanbul" mercredi soir, a déclaré le ministre dans un entretien accordé à la première chaîne de télévision publique TVP1.

"Aucun employé du consulat n'a souffert" dans l'explosion, a-t-il ajouté estimant qu'elle était "probablement liée" à la présence des troupes polonaises en Irak.

"Nous avons donné l'ordre de renforcer la sécurité au consulat", a précisé le ministre.

L'engin avait été déposé sur le trottoir opposé au mur de la représentation polonaise par deux personnes non identifiées dont une femme, selon des témoins, ont indiqué les services de police cités par l'agence de presse turque Anatolie (semi-officielle).

Au cours des derniers mois, plusieurs attentats mineurs ont visé en Turquie des représentations consulaires, économiques ou des établissements scolaires des Etats-Unis ou de Grande-Bretagne, engagés dans l'intervention militaire contre le régime de Saddam Hussein.

Mais c'est la première fois que la Pologne, présente au sein de la force de stabilisation en Irak, est l'objet d'une telle attaque.

La Turquie, également membre de l'OTAN, envisage d'envoyer quelque 10.000 soldats en Irak à la demande des Etats-Unis, malgré l'opposition d'une majorité de l'opinion publique. (AFP, 1 octobre 2003)
 

Recent human rights violations in brief

Association Executive Detained in Istanbul

Chair for TUAD, the association for solidarity with relatives of prisoners, Seyho Demir was detained on 30 October at Istanbul Ümraniye Prison when he went to visit the prisoners. (Özgür Gündem-TIHV, October 31, 2003)

Juvenile Tortured under Detention in Istanbul

A.A. (16) who was detained on 26 October in Istanbul stated that he was tortured at Küçükçekmece Police Station together with other persons that were detained on the same day. A.A. said that he was detained during visits to cemeteries of Rabia Sarikaya, killed during an armed clash in 1998 and Gülistan Özdemir, killed during a house raid on the same year, organized by association for solidarity with those whose relatives were killed or disappeared, YAKAY-DER and association for solidarity with relatives of prisoners, TUAD and narrated the following: "They took me to the car under beatings. After they put me in the car a police officer hold my head under his arm. Another police officer was hitting with the butt of his gun to my legs, head and face. Other police officers were also striking and slapping me. They were also cursing and insulting. When we arrived at the station, they took me from the car and dragged me while kicking and put me in a separate room. They stripped me naked and insulted me there. Later the police officer who detained me hit all over my body with his walkie-talkie and truncheon. He hit my legs with the butt of his gun as well. Then he held my head between his legs and hit to the wall. Afterwards he lifted me and threw to the floor. I was also beaten by other police officers who came to the room. I was taken to the room where other 16 persons who were detained during the same incident. They were all stripped naked. They all have traces of hit and strokes. We were taken to a hospital at 23.00 pm. After we returned they took me again in a separate room and asked "what took you so long in the examination room?" They started to beat me. The same night I was taken to children's bureau. I spent the night there. They did not give food or drink. On the afternoon of 27 September I was taken to Children's Court together with two other persons in my age. They also have traces of strokes on their faces. The prosecutor put pressure on us saying 'You are supporters of KADEK and Apo. Why did you shout slogans in favor of Apo? You are opposing to the state and police'. Afterwards we were released due to our being underage." Meanwhile Lokman Basaran, chair for DEHAP in Bahçelievler (Istanbul) and 14 persons who were also detained during the same incident were arrested on orders of Istanbul SSC on 28 October. (Özgür Gündem-TIHV, October 30, 2003)

A woman was imprisoned for headscarf demonstration

Intisar Saatçioglu was put in prison on 28 October. She was convicted for a demonstration in 1999 to protest the practice of not allowing headscarved students to attend classes in Malatya Inönü University. Özkan Hoshanli, chair for the Malatya branch of the human rights organization Mazlum-Der, was also put in prison in connection with the same case on 27 October. Saatçioglu's sisters Nurcihan Saatçioglu and Nurulhak Saatçioglu are also serving their imprisonment sentences due to the same case. (Yeni Safak-TIHV, October 30, 2003)

Hindered Demonstrations in Istanbul and Agri

The members of the Initiative for a Federation of Youth Associations, who wanted to march to Ankara in order to protest YÖK, government's decision for sending troops to Iraq and pressures in the F type prisons, were prevented again on 28 October by the police. 20 students who gathered under Bostanci Bridge in Istanbul were detained under beatings. Students were prevented on 23 and 26 October as well. On 29 October the police intervened a press release organized by DEHAP organization in Patnos district of Agri. Seyit Tasdemir, DEHAP chair for Patnos, executives Abdullah Yilmaz Içli, Mehmet Sirin Güler, DEHAP members, Mehmet Aycil, Yakup Çakan, Ferhat Pehlivan, Ikram Uygar, Berzan Demir and seven unnamed persons were detained. Members of the civilian initiative "Mothers For Peace" who were holding a sit-in-action in front of Galatasaray Post Office in Istanbul to protest F Type prisons and the US occupation in Iraq, were detained. Detainees reportedly included Kiraz Biçici, chair for IHD branch in Istanbul and Sebahat Tuncer, executive for DEHAP Women's Wings. The police also intervened journalists and detained Vakkas Aksu, correspondent for CNN Türk. He was released 1.5 hour later. (Özgür Gündem-TIHV, October 30, 2003)

Police attack on "alternative celebrations"

DEHAP provincial organizations that were not invited to official 29 October Republic Day celebrations organized "alternative ceremonies" in different cities. The police who dispersed the crowd gathered together for a press release in DEHAP offices in Sirnak, beat many persons including Mefahir Altindag, member of parliament of DEHAP and Resul Sadak, chair for DEHAP in Sirnak. In Batman, the police stopped a crowded group of people, who wanted to march towards Governor's Office. Cevat Evren, secretary for central district organization of DEHAP in Batman, Hamdullah Yildiz, Cemal Aydin, Mehmet Abi and Emin Sahin were detained. DEHAP offices in different cities were blockaded for one hour as well. A group of DEHAP members who came to the place where official ceremony was taking place in Viransehir district of Urfa, were reportedly detained. In Izmir, Sezgin Zengin and Öznur Tamer, members of The Association of Solidarity with Prisoners' Families (TAYAD), who opened a placard saying "End to Partnership in Occupation and Isolation" were detained. (Radikal-Özgür Gündem-TIHV, October 30, 2003)

Mazlum-Der Executive Arrested in Malatya

Özkan Hoshanli, chair for the Malatya branch of the human rights organization Mazlum-Der, was arrested on 27 October. He was convicted for a demonstration in 1999 to protest the practice of not allowing headscarved students to attend classes in Malatya Inönü University and sentenced to 6 months¹ imprisonment. According to the Law on Execution of Sentences he will be imprisoned 185 days. Nurcihan Saatçioglu and Nurulhak Saatçioglu, who had been also convicted in the same trial, were previously arrested. (Yeni Safak-TIHV, October 28, 2003)

Detentions during Demonstrations Against War in Manisa

Some 50 persons were detained during the demonstration organized by the students at Celal Bayar University in Manisa on 27 October to protest the decision of sending troops to Iraq. (Star-TIHV, October 28, 2003)
 

Torture under Detention in Istanbul

People's Houses' Soganli Branch's Chair Umur Karatepe, who was detained on 7 October during the demonstration on Bosphorus Bridge to protest the decision of sending troops to Iraq, announced after his release that he was tortured in detention. Karatepe organized a press conference in Istanbul Medical Chamber on 25 October and said that the police beat him in the corridors of Court House until he fainted. Her lawyer Ilke Çandirbay announced that her client was also asked to pay expenses in Numune Hospital. Çandirbay also said that there were bruises around eyes of her client, her hands became insensible and Karatepe temporarily became unconscious. She stressed that the conducts her client was subjected were in contradiction with the Circular No 80 and The Regulation on Detention and Questioning. (Özgür Gündem-TIHV, October 26, 2003)

Students tortured under detention

The students, who were detained on 23 October during the press conference in Kadiköy (Istanbul) in connection with the march to Ankara in order to protest YÖK, government's decision for sending troops to Iraq and pressures in the F type prisons, announced that they were tortured in detention. On 26 October, university student Mehmet Yayla said the following during the press conference in the offices of Association for Basic Rights and Freedoms in Istanbul: "The members of security forces beat us when they were detaining us. We were also sprayed tear gas in the police vehicle. The police officers were sitting on our backs and hitting us with their boots. We were taken to Department To Fight Against Terrorism. We were tortured there. We were stripped naked and our testicles were squeezed. We were not allowed to eat or drink and to go to toilet. After all we were taken to Forensic Institute. Even we wanted the police officers to leave the examination room, the physician did not let them go and started to insult us. So we rejected to be examined." Yayla also stressed that after their release they were detained again during the demonstration in Taksim Square on 25 October and tortured. During the incident some 15 students were detained. The students Ibrahim Gökçek, Özlem Olgun and Derya Özkaya, who also attended the press conference, announced that they were tortured. (Gündem-TIHV, October 27, 2003)

Demonstration Prevented in Istanbul

The police intervened and dispersed a group of people who wanted to stage a demonstration on 26 October in Gazi quarter of Gaziosmanpasa district (Istanbul) in connection with the killing by unknown assailants. After the intervention of the police a quarrel occurred between police and demonstration with sticks and stones. The cars and shops around were damaged during the quarrel. During another demonstration in Kanarya quarter in Küçükçekmece (Istanbul), which was organized for the same reason, the police detained 16 persons under beatings. (Milliyet-Özgür Gündem-TIHV, October 26-27, 2003)

Seven Students on Trial in Adana

On 23 October, Adana Penal Court of First Instance started to hear the case against 7 students on charges of "staging unauthorized demonstration". The students had staged a demonstration in Adana Çukurova University on 21 March to protest US attack on Iraq. The court adjourned the hearing to 23 December. (Evrensel-TIHV, October 24, 2003)

Demonstration Prevented, Students Detained in Istanbul

The members of the Initiative for a Federation of Youth Associations, who wanted to march to Ankara in order to protest YÖK, government's decision for sending troops to Iraq and pressures in the F type prisons, were prevented by the police. The students gathered in Kadiköy and wanted to read a press statement on 23 October. However, the police prevented the press conference and detained 18 students. (Cumhuriyet-TIHV, October 24, 2003)

Incidents in the Kars and Ankara Universities

A fight broke out between the leftist and rightist students at the Education Faculty of Kars Caucasian University on 20 October. Four students were detained during the incident. 13 students were detained during the house raids conducted by the police after the incident. The students Enver Yildiz, Sedat Bozarslan, Yasar Aslan, Ebru Sanlž, Metin Bor, Fatih Tasdemir, Emrah Kaya and Hasan Korur were arrested on 23 October according to the Article 312 TCP. The decision of arrest was reportedly taken in connection with the slogans shouted during the meeting of DEHAP on 6 October. Fuat Keles, student at Ankara Gazi University, announced that he was beaten by two rightist students on the grounds of "being bearded". He stated that his nose was broken and his right ear's membrane was torn. Fatma Nur Bahçeli and Sinan Tanriverdi, students at Malatya Inönü University, were detained on the grounds of distributing leaflets saying "No to War". The students were released after a short period of time and they announced that they were offered money and forced to be informer. (Özgür Gündem-TIHV, October 24, 2003)

Trial on Massacre in Prison

On 22 October, Diyarbakir Heavy Penal Court No. 3 continued to hear the case of 1 doctor, 6 prison guards, 36 police officers and 29 soldiers charged in connection with the killing of 10 and injuries of 23 prisoners in Diyarbakir E-Type Prison on 24 September 1996. During the hearing the court realized that two of the defendants Ali Kütük and Adem Çigir have not testified yet. The hearing was adjourned to 17 November for determination of their addresses. The indictment wants the defendants be sentenced according to Articles 230 TPC (misconduct of duty) and 452/1 TPC (killing without intent). (Özgür Gündem-TIHV, October 23, 2003)

22 police officers acquitted at a torture trial

On 21 October, Kayseri Penal Court of First Instance No. 2 concluded to hear the case against 22 police officers on trial for the killing of Eda Yüksel, Taskin Usta and Sabahat Karatas in Çiftehavuzlar quarter of Istanbul on 17 April 1992. The court acquitted the defendants. A group of people wanted to protest the decision, but the police forced the members of TAYAD, who came from Istanbul for the case, to get into their bus and leave the city. (Cumhuriyet-TIHV, October 22, 2003)

Free Society Party Executive Threatened

During the house raids on the night of 13 October Metin Cihangir, Chairman of Free Society Party for Küçükdikili town in Adana, was detained. According to the press conference organized in the offices HRA Adana branch by Cihan Kiran, Chairman of Free Society Party for Seyhan district in Adana, Cihangir was tortured and threatened in detention by the gendarmerie. Kiran stressed that Cihangir was asked to resign from the party within one week and threatened to death if he does not resign. Kiraz also announced that Metin Cihangir issued an official complaint in connection with the incident. (Özgür Gündem-TIHV, October 22, 2003)

Incidents in the Universities

After the beating of Mehmet Ali Kizilkaya, student at Agri Education Faculty, by the rightist students on 20 October, the student Mehmet Dogan was wounded during the fighting between the rightist and leftist students on 21 October. The students Salih Kizilkaya and Burhan Bülbül were detained during the same incident. 15 students were detained during the house raids organized by the police after the fighting occurred between the rightist and leftist students at Kars Caucasian University. (Özgür Gündem-TIHV, October 22, 2003)

Workers Detained in Ankara

After the sit-in action on 20 October in front of Bahçelievler Central Post Office by the workers to protest low salaries, not being paid the transportation expenses, being prevented to go to vacation, four workers were detained. On 21 October the workers continued the sit-in action and the police detained some 130 workers. (Cumhuriyet-TIHV, October 22, 2003)

Armed Clash and Attacks

According to the press release by Çorum Governorate, DHKP-C militants Gazi Alici and Salhan Top were killed and the soldier Engin Has was wounded during the armed clash that broke out near Eskiören village. During the attacks to police spots and Security Directorate in Derik district of Mardin superintendent Faik Kahraman and the police officers Nazif Özel, Mehmet Erol and a civil servant were reportedly wounded. (Zaman-TIHV, October 22, 2003)

TKP Building Raided in Diyarbakir

The police raided TKP offices in Diyarbakžr because of the placard that was hung on the party wall and written "Ji bo bratiya gelan i_xale rê na-Halklarin kardesligi için isgale hayir" (No to Occupation for the Fraternity of the Nations). The police reportedly brought down the placard and carried out a search in the building. (Özgür Gündem-TIHV, October 21, 2003)
 

Beaten during a visit to the cemetery in Tunceli

Mehmet Dogan, Mehmet Dolas and Sakine Aba, who were detained under beatings in Pertek district of Tunceli, when they went to district cemetery to protest the seizure of the tombstone of DHKP-C militant Ali Özbakir saying "Died But Not Lost", were released on 15 October. After having been released, Mehmet Dolas announced that they were tortured while they were being detained and Ismail Gider's shoulder was dislocated. (Özgür Gündem-TIHV, October 21, 2003)

Soldiers' attacks to a village resulted in death

Ramazan Demir (80), who had been wounded by the fire opened by the soldiers on the night of 13 October in Kovali village of Derik district (Mardin), died on 18 October in the hospital where he had been treated. Murat Demir (17), Murat Demir's father Hamdullah Demir (67) and their relatives Nusret Demir (65) and Mehmet Demir (38) had been wounded during the incident. (Özgür Gündem-TIHV, October 19, 2003)

Investigation on torture closed

The investigation, that was launched against the persons alleged to be police officers who tortured and raped the executive for DEHAP Women's Wing in Istanbul Province Gülbahar Gündüz in June, was reportedly closed on the allegation that the defendants were not police officers. Lawyer Nermin Selçuk stated the followings: "Two distinct investigation was launched by the administrative and the juridical authorities. The juridical investigation was launched by public prosecutor in Gaziosmanpasa and it is still ongoing. The administrative one was carried out by Istanbul Security Directorate. However, the closure of the administrative investigation file was notified to IHD on 15 October. They grounded the closure of the investigation on the Œfact that the defendants were not police officers'". Vice chairwoman of IHD, Eren Keskin added the followings: "The closure of the investigation by the Ministry of Interior is a clear evident of the fact that the torture is a state policy. How could they reach the conclusion in such a short time? Why didn't they investigate whether the offenders were the police officers or JITEM officers" (Radikal, Özgür Gündem-TIHV, October 19-20, 2003)

Lawyers on trial in Diyarbakir

On 17 October, Diyarbakir Heavy Penal Court No 1 started to hear the case against lawyers Sezgin Tanrikulu, chair for Diyarbakir Bar Association and TIHV Diyarbakir Representative, Sabahattin Korkmaz, Burhan Deyar and Habibe Deyar on charges of "misconducting duty" in connection with petitions concerning the villages of Lice district evacuated and burned in the years 1993 and 1994. Tanrikulu said at the hearing that they were charged by changing their petitions. The lawyers presented a common defense alleging that they were regarding the case as an assault against their personal rights and rights to defend. Meanwhile three persons attended the hearing with their guns. After they were noticed they wanted to leave the court. Two of them escaped, but the other one was stopped and the court seized his gun by a written minute. Vice-chair of Diyarbakir Bar Association Meral Danis Bektas said: "The court asked the persons their names, two of them replied that they cannot disclose and escaped. The other one introduced himself as Mehmet Sahin, but could not present an identification card. After identifying those persons we are going to issue an official complaint against them." Danis also added that a preliminary file was opened for an investigation against Mehmet Sahin. The court adjourned the hearing to 5 December. The indictment wants the lawyers to be sentenced for "misconduct of duty" according to the Article 240 TPC. (Özgür Gündem-TIHV, October 18-19, 2003)

Police Officers complained of being tortured

A court case was launched against Serafettin Bural, Director of Financial Affairs Bureau at Smuggling and Organized Crimes Department in General Directorate of Security, on charges of ill-treating three police officers. According to the information gathered after a smuggling operation against CD dealers Metin Yildirim, CD smuggler, appealed to Director of Smuggling and Organized Crimes Department Bural on the allegations that the superintendent Mehmet Dinç and the police officers Ilhan Aktas and Sükrü Eryilmaz asked bribe. Afterwards the police officers were caught red-handed when they were accepting bribe. But the police officers issued an official complaint against Bural on allegations of being tortured. A court case was launched against Bural according to the Article 245 (ill-treatment) and the case will commence at Izmir Heavy Penal Court No 7. (Radikal-TIHV, October 17, 2003)

IHD investigation on Attacks to the Village

IHD Representative for the Region Hanefi Isik, IHD executive Mehdi Perinçek, executive for IHD Diyarbakir branch Cihan Aydin and chairman of IHD Mardin branch Hüseyin Cangir made investigations in Kovali village of Derik district (Mardin). They heard the witnesses in the village and then visited the public prosecutor Hüseyin Kaplan and the casualties at Mardin State Hospital. Military authorities refused the committee¹s demand of an interview. Isik stated the followings: "We became certain that the soldiers opened fire against the villagers aiming to shot them. Public prosecutor in Derik claimed that the incident was a clash. However, we didn¹t come across any finding that may be an evidence of a clash. In fact the public prosecutor grounded his claims on the testimony of the team commander. There is still no significant investigation on the incident. Public prosecutor has interviewed neither the casualties nor the witnesses. We were convinced that the soldiers had opened fires against the people aiming at specific points. The fact that the persons, who wanted to take the casualties to hospital, had been tortured reveals the dreadful dimensions of the incident". (Özgür Gündem-TIHV, October 16, 2003)

Demonstrations Against War in Sivas

Police prevented the demonstration staged by the students at Cumhuriyet University near AKP offices in Sivas on 15 October to protest the decision of sending troops to Iraq. 14 students were detained during the incident. (Radikal-TIHV, October 16, 2003)

Torture in Mus E Type Prison

Mahmut Aslan, prisoner in Mus E Type Prison, announced that he was tortured by the soldiers in Van Research Hospital. Mahmut Aslan told the followings: "My left elbow had been broken because of the torture I had been subjected at Van Security Directorate when I had been detained in 1999. My physical treatment has been on going for years. I was taken to the Physiotherapy Department in Van Research Hospital on 8 October. I needed to be hospitalized for my treatment. However, the soldier threatened both the physician and me, insulted me and prevented the treatment. When I said him that his behaviour was extra-legal and he manipulated the decision of the physician, he took me out of the doctor's room to the ring vehicle under inhuman conditions. Thereafter, he started to beat and insult me. He threatened me as such: ŒYou won't be alive after returning to the prison. I will kill you with one bullet'". (Özgür Gündem-TIHV, October 15, 2003)

Arrest in relation with Demonstrations Against War

Sinan Güzel, Günay Dag, Murat Kurt and Hasibe Çoban, who were members of Istanbul Youth Association and detained after they chained themselves to the gate of Istanbul University on 13 October to protest in the decision of sending troops to Iraq, were arrested on 14 October for "staging unauthorized demonstration". On the night of 14 October bomb attacks were conducted on the offices of AKP in Izmir, Basmane (Izmir), Istanbul and Okmeydani (Istanbul). Bomb experts exploded a sound bomb, which was put near the AKP Headquarters in Ankara on 14 October. (Evrensel-Milliyet-TIHV, October 15, 2003)

Beaten Students in Adana

The students at Çukurova University in Adana, who protested the Council for Higher Education (YÖK) and decision of sending troops to Iraq during the opening ceremony of the university, were beaten by the police and security guards of the university. The students Aynur Kalkan, Fevzi Yžldirim and Ersan Turan were taken out of the hall for opening a poster and shouting slogans by security guards under beatings. Security guards and police reportedly heavily beat the students in a room. After the negotiations between security forces and the students, who gathered in front of the room, a student was allowed to see the detained students in the room. The student Onur Dilber announced after seeing his friends that they were beaten. After his announcement Onur Dilber was also taken into the room under beatings. Four students were released some time later. (Evrensel-TIHV, October 14, 2003)

Students Attacked in Konya

The students Ilker Evin and Alev Karakoyun at Selçuk University in Konya were attacked with firearms on 12 October. Evin was shot at his right leg and Karakoyun at his left heel. The students Celal Erkan and M. Sener Habir were detained after the incident. The weapon used during the incident was reportedly found on Habir. The student Mehmet Sevinç is still on the run in connection with the incident. Last week a leftist student had been attacked and many students had been forcibly shaved by rightist students in the university. (Cumhuriyet-TIHV, October 14, 2003)

Children Detained in Sirnak

The students R.B., S.B., M.B., M.Z. and M.A. were detained on 13 October in Sirnak for lowering the flag of Turkey in Sema Küçüksöz Primary School. (Özgür Gündem-TIHV, October 14, 2003)

Pressures in different prisons

As announced by the KADEK prisoners in Giresun Prison, many prisoners got sick because of the climate conditions. They put that their demands to be transferred to the other prisons in East and Southeast regions were refused. The following information about the sickness of the prisoners were given: "Hüseyin Haci suffers from allergic diseases, chronic grippe, over perspiration. Halil Durgun suffers from bronchitis, allergic asthama, rheumatism. Yavuz Soydamal suffers from sinutisis, allergy, difficulty in breathing. Süleyman Hemedo suffers from sinutisis, allergic flu, difficulty in breathing, Hasan Eroglu suffers from hypertension, difficulty in breathing". The prisoners in Bursa Special Type Prison were reportedly prevented to speak Kurdish with their relatives during the visits. A relative of a prisoner Serdi Ates stated the following: "People who speak Kurdish during the visits are taken out of the cabins. Once, they started to kick a prisoner in the very eyes' of his family because that he discussed with the guards while they were getting us out the cabin. The guards attacked the prisoners and took them away". Meanwhile, the prisoner Kerem Özdikmenli, who started death fast before 30 days ago in Bolu F Type Prson, ended his action after he met with the AKP MPs Mehmet Elkatmis and Cavit Torun. (Özgür Gündem-Yeni Safak-TIHV, October 12, 2003)

Demonstrations against War

Twelve people who were detained during a demonstration staged on 9 October outside the AKP building in Adana, were released on 10 October. The members of DEHAP Mehmet Eroglu and Veysi Demir were detained in Urfa while they were distributing leaflets protesting transfer of soldiers to Iraq on 10 October. Four students, who made a press statement on Galata Tower and distributed leaflets, were detained in Istanbul on 11 October. Police intervened the meetings organized by Association of Fundemental Rights and Freedoms in Harbiye district and Socialist Democracy Party in Altiyol square of Kadikoy district in Istanbul on 12 October. Police dispersed the demonstrators by force and detained 41 people. On the same day, a molotov cocktail was reportedly thrown to a public bus during the demonstration in Adana. Nobody died or wounded during the incident. (Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem-TIHV, October 11-12-13, 2003)

Party Executives on Trial

On 8 October, Bursa Heavy Penal Court No 1 started to hear the case against the leader of the Young Party (GP) Cem Uzan in connection with his speech in Bursa on 13 June, which contained "insults to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan". The court decided to send the file to Bursa Penal Court of First Instance relying on the changes in the Article 159 TPC. Cem Uzan made the speech after the companies of his family were turned over by the state. The indictment wants Cem Uzan to be sentenced under the Article 159 TPC for his words "Look treacherous man! What kind of Muslim are you? You must have lost your fear of god. It is banditry what you do!" 7 board members of GP in Bursa, who were in the organizing committee of the meeting, are also on trial. (Zaman-TIHV, October 9, 2003)

Verdict quashed at the Hezbollah Trial

9th Chamber of the Court of Cassation quashed the verdict against 29 defendants, who had been tried and convicted in connection with Hezbollah. The decision was taken on the grounds that demand of the defendants to benefit form the Repentance Law has to be considered. On 19 April Ankara SSC had passed its verdict on 29 alleged members and supporters of the radical Islamic organization Hezbollah. Mehmet Emin Alpsoy, Mustafa Gürlüer and Seyhmus Alpsoy had been sentenced to death according to Article 146 TPC. Aysel Aldanmaz, Ayse Sudan, Veli Ince, Halit Karsli, Ahmet Akbulut and Hüseyin Tamer had been acquitted. Abdulsamet Yildiz, Sadullah Arpa and Abdurrahman Alpsoy had been sentenced to 15 years' imprisonment of being members of the organization and according to Article 168/2 TPC. 15 defendants had been sentenced to 4.5 years' imprisonment under Article 169 TPC for supporting the illegal organization. Mahmut Kaya and Ismail Kaya had been convicted under the same provision, but since they had been under 18 years of age at the time of the crime, they were sentenced to 3 years' imprisonment. (Zaman-TIHV, October 9, 2003)

Protests Against the motion to send troopes

After Turkish Parliament voted on 7 October in favor of the government motion to send "peacekeeping" troops to neighboring Iraq, many protest demonstrations were held in various cities on 8 October. Most of the demonstrations passed without incident. 6 persons, who chained themselves to the gate of Üsküdar American College during the demonstration in front of the school, were detained. In Mersin, Ceyhan, Mardin, Van and Diyarbakir 71 demonstrators were detained. (Cumhuriyet-TIHV, October 9, 2003)

Parliamentary Report on Tortured Juveniles

GNAT Human Rights Commission released its report on torturing of the juveniles Bedri Dokuz and Müslüm Okçu on 23 April in Hani distirct of Diyarbakir. The report was prepared by the MPs Hüseyin Bayindir and Ahmet Faruk Ünsal. According to the report, the juveniles were detained on allegations of sexually harassing the teacher G.K., their families were informed, the detention was registered; a lawyer was present during interrogation at prosecutor¹s office. The report also underlines that the juveniles were detained 3 hours later after the police officers noticed that they excreted faeces on the pillows. The second detention was not registered according to the report. The report also stressed that the allegations of smearing faeces to their faces cannot be taken into account, because the allegations were not verified by the juveniles and come out some 40 days after the incident. (Radikal-TIHV, October 8, 2003)

Demonstrations against the Motion to Send Soldiers to IraqŠ

During the vote at GNAT some 100 persons, including members of TMMOB, KESK, TTB, DISK and EMEP, organized a protest action in front of AKP headquarters on Ceyhun Atif Kansu Avenue in Ankara. Because of the police barricade the crowd could not reach AKP offices. They read a press release and started to march to GNAT. Since the police stopped the crowd a quarrel occurred between demonstrators and security forces. CHP MP for Kirsehir Hüseyin Bayindir and chairman of the Medical Association of Turkey (TTB) Füsun Sayek were beaten during the incident. CHP MP for Kocaeli Izzet Çetin also announced that he was attacked by the police. Another demonstration was held in Kizilay Square, but the police prevented the demonstrators. Some of the demonstrators were wounded during the quarrel. In the evening of the day some 50 persons closed the way of Bosphorus Bridge on the Anatolian side in Istanbul. 32 persons were detained after the action. After a protest action in front of AKP offices in Adiyaman many persons, including DEHAP chair for Adiyaman Yusuf Polat, were detained. The detainees were released some time later. Chair for Egitim-Sen Adiyaman branch Izzettin Karadag and BES board member Ismail Harmanci were taken to the hospital after they fainted. (Milliyet-Radikal-TIHV, October 8, 2003)

Demonstrators on Trial in Ankara

A court case was launched against 13 persons in connection with the demonstration staged on 19 September in front of the Presidency Palace. during the NSC meeting on sending soldiers to Iraq.The indictment wants Kemal Kahraman, Özlem Ejder, Emel Ekin, Ece Cazibe Gaffarogullarž, IIker Sahin, Hatice Allahverdi, Fadime Gonca Sahin, Ibrahim Içmez, Arif Behlül Durmus, Ethen Akdogan, Dilsat Aktas, Ibrahim Karabagli and Saadet Diyarbakiroglu to be sentenced with the chargees of "staging unauthorized demonstration". The case will be held by Ankara Penal Court of First Instance. (Evrensel-TIHV, October 8, 2003)

Retrial at the Umut (Hope) Case

Ankara SSC continued the retrial of 8 persons in the so-called "Umut" (Hope) case on 6 October. The defendants are charged with 22 actions, including the killing of journalist Ugur Mumcu, Dr. Bahriye Üçok, Prof. Muammer Aksoy and Prof. Ahmet Taner Kislali. At the hearing the defendants announced that they would benefit from the repentance law. The court adjourned the hearing 6 October to ask the Ministry of Interior whether the defendants have the right of benefiting from the law. The trial had ended at Ankara SSC on 7 January 2002. The court had sentenced Ferhan Özmen, Necdet Yüksel and Rüstü Aytufan to death according to Article 146/1 TPC for the "violent attempt to overthrow the constitutional order". The defendants Mehmet Ali Tekin, Abdülhamit Çelik, Muzaffer Dagdeviren, Fatih Aydin, Mehmet Sahin, Talip Özçelik, Hakki Selçuk Sanli, Mehmet Kassap, Mehmet Gürova, Adil Aydin and Murat Nazli were sentenced to 15.5 years' imprisonment according to Article 168/2 TPC. Under the same provision the defendant Yusuf Karakus was sentenced to 15 years' imprisonment and Hasan Kiliç was sentenced to 18 years', 9 months' imprisonment according to Article 168/1 TPC. The defendants Musa Koca, Ismail Koçhan, Seref Dursun, Adnan Yükdag and Abdullah Argun Çetin were acquitted. In November 2002, the 9th Chamber of the Court of Cassation confirmed the sentences against Dervis Polat and Yüksel Pekdemir and the acquittal of Abdullah Argun Çetin as well as the sentences against Mehmet Gürova, Mehmet Kassap, Adil Aydin, Talip Özçelik, Hakki Selçuk Sanli and Murat Nazli, but quashed the verdicts against Mehmet Ali Tekin, Abdülhamit Çelik, Muzaffer Dagdeviren, Fatih Aydin, Mehmet Sahin and Hasan Kiliç on the grounds of insufficient investigation. (Evrensel-TIHV, October 7, 2003)

Detentions and Arrests in Istanbul

Ali Gezer, Tarik Gezer, Serkan Eker and Sükrü Duman were reportedly detained on 30 September in Istanbul on allegations of "being members of Maoist Communist Party (MKP)". Kemal Alev, who was deported to Turkey from Bulgaria on allegations of being DHKP-C responsible of Bulgaria, was arrested on 4 October. Ridvan Kartal, Hadi Taygat and M. Can Atlig were detained on 4 October while distributing the leaflets of DEHAP. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-Yeni Safak-TIHV, October 7, 2003)

Pressures in Bayrampasa Prison

Former editor-in-chief of the journal "Odak" Erol Zavar, who was taken to Bayrampasa Prison from Tekirdag F Type Prison for a medical operation on 18 September, was reportedly beaten by the soldiers and the guards. Elif Zavar stated that her husband was not given a medical report in Bayrampasa Prison Hospital because he objected to be searched after he was stripped naked. Elif Zavar also put that she was prevented to visit her husband on the grounds that she was asked to be searched naked. (Evrensel-TIHV, October 7, 2003)

Detained Workers at Glass Factory

On 3 October, the gendarmerie intervened the action of 300 workers, who had been dismissed from the company Sisecam-Pasabahçe for being member of the trade union for the workers in glass sector Kristal-Is and started a protest action in the garden of the factory. The gendarmerie forcibly dispersed the workers from the garden and detained 21 workers during the incident. (BIA-TIHV, October 7, 2003)

Detained Demonstrators before Prime Ministry

The police detained 5 juveniles, who staged a demonstration in front of Prime Ministry on 6 October to protest the initiative to send soldiers to Iraq. (Cumhuriyet-TIHV, October 7, 2003)

Pressures in Malatya and Tekirdag Prisons

44 KADEK members in Malatya E Type Prison, who went on a hunger strike for 2 days, were reportedly banned from receiving visits for 6 months. According to the information supplied by the relatives' of the prisoners, the convicts were also banned for communicating by letter and telephone for 2 months. As announced by TAYAD, the prisoner Erkan Bülbül, who started death fast on 30 November 2002 in Tekirdag F Type Prison, was taken to hospital and forcibly treated. (Evrensel-TIHV, October 5, 2003)

Child Killed by Soldiers in Van

Zahir Yilmaz was killed by the soldiers near Üçgözler village of Çaldiran district (Van). On 30 September, the soldiers laid an ambush to seize the smugglers and stopped the villagers near the village. Zahir Yilmaz (49) and Seyfettin Kaya (49) reportedly surrendered while the other villagers escaped from the soldiers. Yilmaz died in Çaldiran Gendarmerie HQ, where he was taken to. Seyfettin Kaya told the followings: On the 30 September evening around 7 p.m, we set out through Iran in order to take fuel oit. Near 5 meters to the Turkish border, we  took the fuel oil that the Iranians brought and then set out for returning to our village by horses. After passing the border about 150 meters we were seized by the soldiers. It was around 11-12 p.m. The soldiers wanted us to surrender. Some of us started to run but Zahir and I raised our hands declared that we were surrendering. The soldiers were so closed to us. They could see us. There were about 15 meters between the soldiers and us. Although we raised our hand and surrendered, they opened fire against us from three sides. A bullet hit Zahir. The soldiers laid me flat. They said: 'You opened fire against us¹. One of the soldiers stepped on my neck. Zahir was interrogated although he was wounded. They asked questions such as 'How many people were you?¹, 'Why did you go?¹. Although one and a half hours passed, they didn¹t bring any military vehicle or ambulance. I was helpless and shouldered him. After walking around a kilometer, a military vehicle came and took us to Çaldiran Gendarmerie HQ. Zahir died around 40 minutes later at 03.30 a.m. Some of the soldiers took the Zahir¹s dresses off in the clinic and took him away. (Özgür Gündem-TIHV, October 3, 2003)

Torturers on Trial in Izmir

On 2 October, Izmir Penal Court of First Instance No. 7 started to hear the case that was launched against the former Director of Anti-Terror Department at Izmir Security Directorate Muhtesem Cavusoglu and police officers Mesut Angi, Alim Erçetin and Hürriyet Gündüz on charges of torturing Mehmet Deste, who had been detained in 2002 and tortured during four days of detention. The hearing was adjourned to hear the testimonies of the defendants. Mehmet Deste had been detained on 9 July 2002 in Asarlik region of Menemen district of Izmir. He stated that he was not told about his rights and he was prevented to interview with his lawyer and to inform his family and the Consulate General of Germany about his detention. He told the followings in his written testimony: "I was kept under a very strong light in an extremely hot and airless cell during the four days. They didn¹t let me eat and sleep. They were blindfolded me and took me to the interrogation room for several times. They beat me, hit on my chest and head. They insulted and cursed at me. They stripped me naked and squeezed my testicles. They attempted to rape with truncheon. They threatened to disappear me". After arresting on13 July 2002 Deste had issued an official complaint against police officers. However, the investigation had been concluded with the decision of non-prosecution. On interference of Consulate General of Germany a court case was launched. (TIHV, October 3, 2003)

Torture Trial in Igdir

On 2 October, Igdir Heavy Penal Court started to hear the case that was launched against the police officers Turgut Tutar, Hüseyin Egin and Hasan Korkmaz on charges of torturing Mehmet Alp, Levent Tastan, Mehmet Cirkan, Resul Gür, Erkan Ipek and Salahattin Filizkiran and the physicians Metin Simsek, from Igdir State Hospital, and Ahmet Babacan, from Igdir Prison medical service, who reported the torture victims as "healthy". Lawyer Haydar Mizrak demanded the case to be heard in closed sessions but the court denied it. Meanwhile, Osman Ipek, who participated the hearing as a spectator, announced that he was tortured too. The hearing was adjourned to 16 October for hearing the testimonies of the defendants. (Özgür Gündem-TIHV, October 3, 2003)

(For earlier cases go to Info-Türk, N° 301)
 

Pression sur les médias/Pressure on the Media

Plus de 300 généraux turcs attaquent en justice un éditorialiste

Plus de 300 généraux turcs ont intenté vendredi une action en justice pour diffamation contre un journal islamiste qui les a qualifiés d'incompétents, rapporte l'agence Anatolie.

Les 312 généraux -- y compris les commandants de l'Armée, de l'Armée de l'air et de la Marine -- ont réclamé l'équivalent de 422.000 dollars en dommages et intérêts au journaliste Asim Yenihaber et à son journal Vakit.

"Nul n'a le droit de parler d'une façon aussi dégradante et avilissante des officiers généraux des forces armées turques", ont affirmé les plaignants.

Selon des extraits de l'article paru le 25 août cité par les plaignants, M. Yenihaber aurait notamment affirmé qu'"il n'y a rien qui montre que ce sont des généraux si ce ne sont les étoiles sur leurs épaules".

"Il n'y a pas de place pour eux, ni dans l'armée, ni dans ce pays (...) Face à un véritable ennemi, ils ne pourront rien faire et seront balayés", poursuit le journal.

L'armée, qui se veut garante du système républicain et laïque, avait forcé le premier gouvernement islamiste du pays à démissionner en 1997. (AFP, 31 october 2003)
 

Nouveau coup à la liberté d'expression: Journaliste Sinan Kara incarcéré

Sinan Kara, ancien propriétaire du bimensuel d'information générale "Datça Haber" et ancien correspondant de l'agence Dogan dans la région de Datça, a été incarcéré à la prison d'Urla à Izmir (Ouest), le 27 octobre 2003, après quatre mois de sursis. La 4e chambre de la Cour de cassation avait confirmé en juin dernier une peine d'un an de prison contre lui pour avoir menacé Mert Ciller, fils de l'ex-Premier ministre, Tansu Ciller. Le journaliste devrait passer au moins 144 jours en prison.

RSF a demandé au ministre de la Justice, Cemil Cicek, de réexaminer le dossier de Kara. "La peine d'un an de prison ferme nous paraît totalement disproportionnée par rapport aux faits qui lui sont reprochés", a écrit Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé le 22 octobre au ministre. "Au moment où l'Union européenne prépare son rapport sur les progrès réalisés par la Turquie en vue de son adhésion, il serait du plus mauvais effet que la justice condamne avec une telle sévérité un journaliste qui a déjà passé de longs mois en prison", a-t-il ajouté.

Les faits se sont produits en juin 2000, alors que Kara prenait des clichés de Mert Ciller, en vacances à Datça. Selon le journaliste, un garde du corps de Mert Ciller l'a agressé, le blessant et endommageant son appareil photo. Kara s'est plaint auprès de la police de l'agression dont il dit avoir été victime. Mais des témoins, présentés par le garde du corps de Mert Ciller, ont affirmé, pour leur part, que le journaliste était lui-même l'agresseur et avait proféré des menaces.

Kara, connu pour ses articles critiques à l'égard des dirigeants politiques locaux, a déjà été incarcéré du 26 décembre 2002 au 7 février 2003 pour ne pas avoir remis deux exemplaires de son journal au sous-préfet, comme l'exige la loi sur la presse. (RSF/IFEX, 28 octobre 2003)
 

IFJ Warns Turkey Over Media Assault on Journalists' Rights and New Press Law

The International Federation of Journalists today warned that "punitive actions" being taken against journalists by Turkish media and a lack of clarity over a new press law may sabotage any hopes of the country's early entry to the European Union.

"There are signs of renewed and intolerable pressure being put on journalists and independent media," said Aidan White, IFJ General Secretary in a letter to the country's Prime Minister Recep Tayyip Erdo?an, "and that will undermine the credibility of Turkey's claims to be meeting European and international standards of press freedom and human rights."

The IFJ is voicing concerns over the AKP government's plans for a new Press Law that, although expressed in the language and tone of support for democratic change, also contains worrying elements.

"There are numerous exceptions to the principle of free expression which are not properly described and regulated," said Aidan White, IFJ General Secretary. In particular, the IFJ and local journalists groups are worried by exceptions dealing with "Public order", "National Security" and others.

"Before changing the law, there must be a full public debate in which media professionals are fully engaged," said White. "If not many will fear that Turkey is sliding back into the days of press control but by use of subtle and legally dubious means."

The IFJ is also calling for an end to the process of sending journalists "into exile" in southeastern provinces for not signing an employment contract, a punitive action which apparently denies the holder the right to a press card and is also in contravention of international labour rules. The IFJ says that journalists who refuse to sign these contracts are sent on assignments to distant regions and banned from head offices. If they show any sign of resistance to these moves they are fired.

"By any standards, this is a shocking state of affairs," said Aidan White. "It shows a complete disregard for international labour standards and the need for sound industrial relations and social dialogue within media."

The IFJ has taken up the case of one journalist ? Sinan Kara ? who faces being sent to jail in the coming days over this situation. "This case must be looked at again and the authorities must intervene to protect all journalists' rights," said White.

The IFJ is supporting the actions of its affiliates in Turkey, including the Progressive Journalists Association, which is taking up a number of cases including journalists who work for Merkez News Agency, ATV and Sabah, who have been sent on "forced vacation" because they refused to sign documents which violate their basic individual rights and an illegal new contract which is against the labor law for Press.

The IFJ says a long list of victimized journalists is already evidence of an unfair and unacceptable process of intimidation within media. "This is developing into a major crisis and demands the urgent attention of the authorities at the highest level," said White. (IFJ, October 27, 2003)
 

Turkey ranks 115th in freedom of the press

Reporters Without Borders today publishes its second world press freedom ranking. Turkey was ranked 115th together with Qatar in terms of freedom of the press.

Like last year, the most catastrophic situation is to found in Asia, with eight countries in the bottom ten : North Korea, Burma, Laos, China, Iran, Vietnam, Turkmenistan and Bhutan. Independent news media are either non-existent in these countries, or are constantly repressed by the authorities. Journalists there work in extremely difficult conditions, with no freedom and no security. A number of them are imprisoned in Burma, China and Iran.

Cuba is in 165th position, second from last. Twenty-six independent journalists were arrested in the spring of 2003 and sentenced to prison terms ranging from 14 to 27 years, making Cuba the world's biggest prison for journalists. They were accused of writing articles for publication abroad that played into the hands of "imperialist interests." Eritrea, in 162nd position, has the worst situation in Africa. Privately-owned news media have been banned there for the past two years and 14 journalists are being held in undisclosed locations.

To compile this ranking, Reporters Without Borders asked journalists, researchers, jurists and human rights activists to fill out a questionnaire evaluating respect for press freedom in a particular country. A total of 166 countries are included in the ranking (as against 139 last year). The other countries were left out because of a lack of reliable, well-supported data.  (RSF, October 25, 2003)
 

Plainte contre un hymne national bâclé, ses interprètes demandent pardon

Les dirigeants d'une association des familles de victimes de guerre ont dû demander publiquement pardon, samedi, pour avoir interprété de façon non conforme l'hymne national turc, après une plainte déposée par le gouverneur du centre de la Turquie, rapporte l'agence Anatolie.

Le bureau du gouverneur de Kayseri (centre) avait estimé dans sa plainte au Procureur de la République que le chant dit "marche de l'Indépendance" avait été "mal interprété, tant pour les paroles que la musique", selon Anatolie.

"Les responsables devront donner des explication sur cette interprétation non conforme aux règles", indique la plainte du gouverneur.

Le président de l'association a présenté ses excuses "devant Ataturk (fondateur de la République turque moderne), devant Mehmet Akif Ersoy et Zeki Ungor (auteur et compositeur de l'hymne), ainsi que devant nos aînés tombés en martyrs", samedi lors d'une conférence de presse, rapporte l'agence de presse.

Serafettin Inceturkmen a expliqué que, "en temps que fils de martyr, il était de ceux qui attachent le plus d'importance à l'hymne national", mais avait cédé à "l'émotion" de chanter en public, selon la même source.

La procédure judiciaire n'est pas arrêtée pour autant, et M. Inceturkmen a affirmé "recommander de chanter l'hymne de vive voix" une prochaine fois, plutôt que de passer un enregistrement, même si "l'erreur est humaine".(AFP, 25 octobre 2003)
 

"Gray Wolves" Attacked to Journalist Kanatli in Northern Cyprus

Murat Kanatli, a journalist who is the editor of weekly Yenicag Newspaper was attacked, hit on the head and shoulders and his camera was taken away from him by `Gray Wolves` while photographing a demonstration of the Gray Wolves (Ulku Ocaklari) Association on October 17.

The police force simply watched while the events were developing and afterwards told Kanatli "What were you doing there? You should not have been photographing". After the attack, Kanatli went to Nicosia Police Headquarters and filed a complaint about the attack and that his memory card was stolen.

Yenicag is a weekly newspaper published in the northern part of Cyprus, the weekly paper of YBH (Patriotic Unity Movement). YBH is highly critical of the regime in the north and has recently taken Turkey to the European Human Rights Court for changing the demographic structure of the northern part of the island by bringing in thousands of settlers and giving out `citizenship` to tens of thousands of people from Turkey without even setting foot on the island.

How did the events develop?

"Gray Wolves" carried out a protest in Nicosia to"protest the intervention of EU and USA in TRNC elections". They first stopped at the American embassy then walked to the Ledra Palace check point where they read a press declaration. Afterwards, they stopped by the "Martyrs Memorial" and Africa newspaper and prayed and chanted.

"Gray Wolves are here, where are the traitors?", "Gray Wolves are here, where are the infidels", "No to EU, Turan in your face!" (Turan is the "ideal" of the grand Turkish homeland", "Greeks are dogs and will always be dogs", "The army of Gray Wolves, the fear of traitors", "EU do not try our patience" were some of their slogans.

During the protest, the police watched everything without any shields or batons (which they commonly use against the pro-peace demonstrations).

Finally, they went to the Nicosia center of their association where a representative gave a speech. Genc TV, NTV, BRT, Avraysa , Kibris and Yenicag were the media outlets that were in attendance. Murat Kanatli was photographing the event as Yenicag Editor.

After he left the building, while walking in the street he was attacked by a group of 20-30 gray wolves. They pushed him around and hit him on his head and shoulders and took away his camera. The police force which was observing this event did not take any action and told Kanatli "What were you doing there? You should not have been photographing." After Kanatli asked the police to retrieve his camera, the body was returned but the memory card was stolen.

Murat Kanatli then proceeded to the Nicosia Police Headquarters and filed a complaint that members of the Gray Wolves (Ulku Ocaklari) Association members had beaten him up and took his belongings.

Head of Press Workers Union (BASIN-SEN) Kemal Darbaz also went to the police and asked them to go after the culprits. In his press release, Darbaz said "We strongly condemn the attack against journalist Murat Kanatli. In reality, this is a result of certain circles who have been exploiting the 'Turkish vs Cypriot distinction' and looking for trouble for their political purposes.

Of course, they are also trying to pull the struggle of Turkish Cypriot public for a solution and EU membership towards other directions. It is a provocation in an effort to divert the public attention. The police should not take this lightly and consider it as a major event. Only this could stop similar circles from carrying out similar attacks.`

Other media outlets such as Kibris newspaper and SIM FM also were in attendance in the police headquarters. Darbaz also pointed out that attacks on those defending peace and democracy have been on the rise and the police should take proper action. Kanatli then went to the hospital with the police and obtained a medical report that he has been beaten up.

What did Kanatli say?

Kanatli made an announcement to the press. He said that he did not carry anything provocative and did not speak to anyone that could have triggered this. Despite of this, he was attacked violently.

He also said:"This once more shows that some paramilitary organizations are once again active. Even though, we did not have any dialogue, I was attacked violently. This shows, like Tanil Bora pointed out in his book "Devlet-Ocak-Dergah" that violence is an inherent part of Gray Wolf mentality. They attack those that they consider as "enemy" without any reason. We announce that we do not accept such violence and we are against any form of violence. We will not reply to violence with violence. We will continue our struggle using all our democratic and legal rights."

Erhan Arikli on the scene

Erhan Arikli, who is the `leader` of the Gray Wolves had been directing the demonstration and the attack against journalist Murat Kanatli. There has been reports in the media that Interpol is looking for Arikli, due to his involvement in the killing of Tassos Isaac on the Green Line back in 1996 by Gray Wolves. Prior to the assassination of the Turkish Cypriot journalist Kutlu Adali in 1996, Arikli wrote threatening commentaries in the media.

He has been leading a psychological terror campaign against journalists defending peace in the media and in several of his articles openly threatens to `torture and kill` journalists. Erhan Arikli travels often to Azerbaijan and has also connections with Chechenia.

Hasan Keskin, a columnist with the newspaper Volkan, published by an organization close to Denktash, criticised Afrika on 23 July for supporting the UN-proposed reunification plan.

He said Afrika journalists had betrayed their country and that it was "halal" (legitimate) to drink their blood. He was also present during the Gray Wolves demonstration. Erhan Arikli also detailed how he will torture and kill `100 of progressives` in case there is a solution of the Cyprus problem.

`100 of you will not see the day the peace agreement is signed on the island...
We will make you eat each and every article you've written...We will torture you, estinguish our cigarettes on you, take out your nails, hit you and then give you to the Turkish soldiers to do what they like with you...` Arikli said in his `Warning to the traitors` in November 2001.

Arikli is a member of groups related to Gray Wolves of Turkey. He had admitted to being part of the crowd that participated in the killing of two Greek Cypriots on the Green Line in 1996. Recently he has surfaced as the head of an association called `Turkish Union` (Turk-Bir) which has released threatening declarations in the past against individuals and organizations. He also proudly admits a history of fighting against leftist groups in Turkey during 70s alongside the Gray Wolves. Currently he is the General Secretary of MAP (Nationalist Justice Party), a fascist party in the northern part of Cyprus. In his November 2001 article, Arikli detailed what sort of torture he would make progressives go through...

Both Kibrisli in the past and Volkan now have issued `articles` threatening of turturing and killing these journalists, of breaking their arms and legs, of shooting them `like dogs in the street` and calling on fascist organizations to `deal with them` and spreading slander and professionally manipulated campaigns of lies about journalists.

Threat at the university

Near East University in Nicosia was also threatened by Gray Wolves and had to cancel an event where Turkish writer Mehmet Altan would be speaking about the Cyprus problem. Mehmet Altan who had been writing articles for the solution of the Cyprus problem in the mainstream Turkish media had been invited by the Cyprus Trade Unions Confederation to Cyprus to speak about the solution of the problem. After the threat at the Near East University by Gray Wolves, the event was moved to the Teachers Trade Union offices in Nicosia. The event took place tonight at KTOS building...

Earlier this month, on the 5th of October, Gray Wolves staged a demonstration against Africa newspaper which is very critical of the regime and the Turkish military forces in the north. They shouted slogans and death threats in front of the newspaper's offices in Nicosia...

Turkey is responsible for the north

Recently the European Court of Human Rights, had stressed the dominance of Turkey in northern part of Cyprus at its decision number 20652/92 in the case brought to the court by Ahmet Cavit An against Turkey.

The decision was the following: "It was not necessary to determine whether Turkey actually exercised detailed control over the policies and actions of the 'TRNC' authorities. It was obvious from the large number of troops engaged in active duties in northern Cyprus that the Turkish army exercised effective control over that part of the island. Such control entailed her responsibility for the policies and actions of the 'TRNC''

Therefore Turkey is also responsible for the conditions where journalists in the north have to exercise their profession with lack of democracy, human rights and under constant death threats. (Cyprus Alternative News-BIA, October 20, 2003)
 

IFJ Condemns "Cowardly and Vicious Attack" by Nationalist Thugs on Cypriot Journalist

The International Federation of Journalists today condemned a "cowardly and vicious attack" by an ultra-nationalist group against a Turkish-Cypriot journalist on assignment in the northern part of Cyprus.

On 17 October, the so-called Grey Wolves attacked Murat Kanatli, editor of the weekly Yeni Çag newspaper who had been reporting on events taking place at their Nicosia centre. On the way back to his own office, over 30 members of the group punched and hit him and took his digital camera. Kanatli had been filming a demonstration organised by the Grey Wolves over European Union and US policy in Cyprus.

"Journalists have to walk a professional tightrope when reporting the Cyprus conflict," said Aidan White, IFJ General Secretary. "And this sort of brutality makes their job almost impossible. Reporters must be free to work without fear of violence and intimidation. The future of free expression and democracy in Cyprus depends upon it."

Murat Kanatli went to police headquarters to complain about the attack and to ask police to get his camera back, which they finally did but without the memory card. However, nobody has been arrested. "It is extraordinary that so many people can be involved in such an incident, but nobody has been picked up," said White. The IFJ says the police must do more to build confidence among journalists that they are doing all they can to protect media staff.

The IFJ is also backing its colleagues at the Union of Press Workers (Basin-Sen) and the Union of Cyprus Journalists who continue to defend the basic human rights of the media community in Cyprus. (IFJ/IFEX, October 20, 2003)
 

Le mandat d'arrêt contre Özgüden renouvelé pour la quatrième fois

Le procès contre Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, et ses deux confrères pour "insultes à l'Armée turque" s'est poursuivi le 15 octobre 2003 au tribunal pénal de première instance N°1 d'Istanbul. Malgré toutes les affirmations du gouvernement que des journalistes ne soient plus poursuivis pour "délit d'opinion", le tribunal a, pour la quatrième fois, renouvelé le mandat d'arrêt contre Özgüden . Le juge a également décidé d'ordonner à tous les postes-frontières qu'ils informent le tribunal de la suite des mandats d'arrêt précédents .

Le procès a été reporté au 18 février 2004.

La renouvellement du mandat d'arrêt contre Özgüden juste le jour du départ du premier ministre Tayyip Erdogan pour Bruxelles démontre que la justice turque ne tient pas compte de réactions internationales et le pouvoir politique reste toujours impuissant devant la justice militariste quand il lance un procès pour satisfaire les militaires turcs.

Procès contre les critiques du coup d'état de 1971

A ce procès, le procureur de la République réclame une peine de prison jusqu'à six ans contre Dogan Özgüden et Emin Karaca, pour les articles qu'ils avaient écrits à la revue Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin (Littérature en Turquie et en Europe) à l'occasion du 30e anniversaire de l'exécution de trois leaders de la jeunesse progressiste par la junte militaire. Quant à l'éditeur responsable de la revue, Mehmet Emin Sert, il risque une lourde amende pour avoir publié ces articles.

Le procès a été ouvert en vertu de l'article 159 du Code pénal turc. Cet article est applicable à tout critique à l'encontre de l'Armée, du gouvernement et des forces de sécurité si elle est considérée "insulte" par le procureur. Malgré quelques modifications légères dans son texte pour qu'il soit conforme aux critères de Copenhague, l'article 159 reste toujours en vigueur comme une arme répressive dans le Code pénal turc.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait, lors de sa séance plénière du 28 janvier 2003, adopté une recommandation sur la liberté d'expression dans les médias en Europe. Après avoir constaté qu'"il continue d'y avoir des poursuites pénales à l'encontre de journalistes en Turquie", l'instance parlementaire européenne donnait comme exemple le procès intenté contre Özgüden et ses deux collègues en Turquie.

D'autre part, Reporters sans frontières (RSF) avaient immédiatement protesté contre l'inculpation de trois journalistes. "Si ces journalistes sont condamnés pour insulte à l'armée, la Turquie trahira les engagements qu'elle a pris envers l'Union européenne", avait déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au ministre turc de la Justice.

Réagissant contre l'inculpation d'Özgüden en Turquie, la Secrétaire nationale de l'Association Générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB), Mme Martine Simonis, avait envoyé un message de protestation au ministre turc de la Justice et à M. Louis Michel, ministre belge des affaires étrangères.

M. Louis Michel avait répondu à la lettre de Mme Simonis le 23 janvier 2003 en ces termes: "Je partage entièrement votre inquiétude et je regrette de constater que la Turquie mène encore des procès contre la liberté d'expression. Selon les informations recueillies par mes services, le risque d'incarcération est limité pour l'intéressé, étant donné qu'il n'y a pas eu de mandat d'arrêt international lancé contre lui dans l'affaire pendante. Mais le risque subsiste sans doute pour des affaires antérieures. J'ai demandé à notre ambassadeur à Ankara de suivre de près le cas spécifique de Monsieur Özgüden."

Le 11 avril 2003, le Centre Bruxellois d'Action Interculturelle (CBAI), manifestant "son inquiétude et son mécontentement de voir l'un de ses membres fondateurs, Dogan Özgüden, poursuivi par la justice turque en raison de ses articles", avait demandé à M. Louis Michel de faire ce qui est en son pouvoir "afin que ce militant de longue date, partisan acharné du dialogue, puisse exercer librement et dans la sérénité ses missions."

Procès contre les critiques du coup d'état de 1980

Tout récemment, la publication d'un livre intitulé "Le régime du 12 septembre 1980 est au banc des accusés" vient d'être considérée comme un "crime" par la justice  turque. Inculpé pour avoir critiqué le régime du 12 septembre, le directeur des Editions Belge (Documentation), Ragip Zarakolu, risque une peine de prison jusque trois ans.

Le livre préparé à l'édition par Dr. Gazi Caglar, un membre du corps enseignant de l'Université de Hanovre, contient les témoignages de plusieurs opposants turcs et kurdes du régime du 12 septembre, ce devant une spéciale cour internationale réunie à Cologne en 1988 pour juger ce régime. Parmi les témoins se trouvaient Dogan Özgüden, le rédacteur en chef d'Info-Türk; écrivains Server Tanilli, Dursun Akçam [décédé la semaine passée], Ömer Polat, Nihat  Behram; syndicalistes Yücel Top, Gultekin Gazioglu, Enver Karagöz; juristes Serafettin Kaya et Turgan Arinir.

La première audience du procès a eu lieu le 24 septembre à la Cour de Sûreté de l'Etat (DGM) N°3 à Istanbul. Zarakolu est accusé par le procureur d'avoir incité la population à la haine et à l'animosité en vertu de l'article 312 du Code pénal turc. Pour la lecture de l'acte d'accusation, le procès a été reporté au 3 décembre 2003.

The arrest warrant against Özgüden renewed for the fourth time

The trial against Dogan Özgüden, Info-Turk chief editor, and his two colleagues for "insulting the Turkish Army" continued on October 15, 2003, at the Penal Court of First Instance N°1 in Istanbul. Despite the government's claims that journalists are no more indicted for "opinion crime, the court, for the fourth time, renewed the arrest warrant against Özgüden. The judge also decided to order all border check points to inform the tribunal of the outcome of the earlier arrest warrant.

The trial was reported to February 18, 2004.

The renewal of the arrest warrant against Özgüden just the day of Prime Minister Tayyip Erdogan's departure to Brussels shows that the Turkish justice does not give heed to international reactions and the political force remains powerless before a militarist justice when it starts a trial for satisfying Turkish military.

Trial against the critiques of the 1971 Coup

In this case, the public prosecutor claims a prison term of up to six years against Dogan Özgüden and Emin Karaca, for the articles that they had written to the review Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin (Literature in Turkey and Europe) at the 30th anniversary of the execution of three leaders of progressive youth by the military junta. As for the editor responsible for the review, Mehmet Emin Sert, he risks a heavy fine for having published these articles.

The lawsuit was launched by virtue of Article 159 of the Turkish Penal Code. This article is applicable to any criticism against the Army, the government and the security forces if it is considered "insult" by the prosecutor. In spite of some recent changes in its text for respecting the criteria of Copenhagen, Article 159 still remains in force as a repressive arm in the Turkish Penal Code.

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe, at its plenary meeting on January 28, 2003, adopted a recommendation on the freedom of expression in the media in Europe. After having noted that "legal proceedings against journalists continue in Turkey", the European assembly gave as example the lawsuit brought against Özgüden and his two colleagues in Turkey.

In addition, Reporters Without Borders (RSF) immediately protested against the indictment of the three journalists. "If these journalists are condemned for insult to the army, Turkey will betray the commitments which it undertook towards the European Union", declared Robert Ménard, secretary-general of RSF, in a letter addressed to the Turkish Minister for Justice.

Reacting against Özgüden's indictment in Turkey, the National Secretary of the General Association of the Professional journalists of Belgium (AGJPB), Mrs. Martine Simonis, sent a message of protest to the Turkish Minister of Justice and to Mr. Louis Michel, Belgian Minister for Foreign Affairs.

Mr. Louis Michel had answered the letter of Mrs. Simonis on January 23, 2003, in these terms: "I entirely share your concern and I regret noting that Turkey still carries out lawsuits against the freedom of expression. According to informations obtained by my services, the risk of imprisonment is limited for the interested party, since there is no international warrant of arrest launched against him in the pending case. However, the risk undoubtedly remains for earlier cases against him. I asked our ambassador in Ankara to follow closely this specific case of Mr. Özgüden."

On April 11, 2003, the Brussels Center for Intercultural Action (CBAI), expressing "its concern and its dissatisfaction to see one of its founder members, Dogan Özgüden, is pursued by Turkish justice because of its articles," asked Mr. Louis Michel to make what is in its capacity "so that this militant of long date, keen partisan of dialogue, can exert freely and in serenity his missions," the CBAI said.

Trial against the critiques of the 1980 Coup

Recently, the publication of a book entitled "The September 12th regime in the dock" has been considered as a "crime" by the Turkish justice. Accused of having criticized that regime, the director of the Belge (Documentation) Publishing House, Ragip Zarakolu, risks a prison sentence of up to three years.

The book prepared to publication by Dr. Gazi Caglar, a member of the teaching body at the University of Hanover, contains the testimonies of a number of Turkish and Kurdish opponents of the September 12th regime before a special international court held in Köln in 1988 to judge this regime. Among the witnesses were Dogan Özgüden, the chief editor of Info-Türk; writers Server Tanilli, Dursun Akçam [died last week], Ömer Polat, Nihat Behram; trade unionists Yücel Top, Gultekin Gazioglu, Enver Karagöz; lawyers Serafettin Kaya and Turgan Arinir.

The first audience of the lawsuit took place on September 24th at the State security Court (DGM) N°3 in Istanbul. Zarakolu is accused by the prosecutor of inciting the population to the hatred and the hostility by virtue of Article 312 of the Turkish Penal Code. For the reading of the indictment, the trial was deferred to December 3rd, 2003.
 

HRW's Free Expression Award to Yurdatapan

Turkish activist Sanar Yurdatapan is honored by Human Rights Watch on October 16 for his tireless efforts to challenge official repression in Turkey and to promote a society where people can voice opinions without fear of persecution.

"Sanar Yurdatapan stands for the principles of tolerance and free expression, which are fundamental to respect for all human rights," said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch.

"We admire his vision, creativity and courage, and we are honored to have the opportunity to work with him to advance his important cause."

Yurdatapan has built an effective campaign that bridges Turkey's cultural, ideological and political divides. Inspired by Voltaire's principle that one should defend the right to speak even for people whose ideas one finds offensive he has persuaded people from opposing camps to defend the free expression of their rivals. In his work, he has overcome numerous obstacles, including repeatedly being convicted and imprisoned on politically motivated charges.

Yurdatapan uses humor and ingenuity in tackling Turkey's restrictive laws on expression. When someone is convicted for the expression of their nonviolent opinions, he finds prominent journalists, actors and artists to republish the offending statement, along with a prominent disclaimer that they are defending the person's right to express their views, not the views themselves. (BIA-HRW, October 16, 2003)
 

Two Internet Sites Closed by Penal Courts

Ankara Penal Court of Peace No. 4 decided to ban access to and filter the "ozgurpolitika.org", the internet site of the newspaper Özgür Politika, and "ekmekveadalet.com", the internet site of the journal Ekmek ve Adalet, on the grounds of "insulting the army" according to the Article 155 of Criminal Procedure Code (TCPC). However, the Article 155 of TCPC doesn't have any provision regarding the closure of a publication or prevention of an access to an internet site. Security directorates reportedly started to implement similar decisions issued by the courts in Ankara and Istanbul. (Radikal-TIHV, October 13, 2003)
 

Un journaliste grec détenu par l'armée en Turquie

Yiannis Kanelakis, de la chaîne de télévision privée grecque Mega, ainsi que son technicien, Anestis Moutafis, ont été interpellés par l'armée le 7 octobre 2003 à Caykara, près de Trabzon (nord de la Turquie).

"Nous vous demandons de faire libérer Yiannis Kanelakis et Anestis Moutafis dans les plus brefs délais", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur, Abdulkadir Aksu. "Nous vous demandons également de nous fournir des explications, ainsi qu'au consulat de Grèce, sur cette arrestation et sur ce qui est reproché aux journalistes", a-t-il ajouté. RSF a rappelé aux autorités turques leur engagement à respecter les exigences démocratiques de l'Union européenne en matière de liberté de la presse et, en particulier, à ne plus poursuivre abusivement les journalistes pour "offense à la Nation".

Le journaliste réalisait un reportage sur les Pontiaques, population grecque vivant dans la région du Pontos, en Turquie. Il était accompagné par Stefanos Taximanidis, président de la Fédération des Pontiaques de Grèce, et de son assistant, Stathis Taxidis. Dénoncée par un habitant pour "propagande en faveur des Pontiaques", l'équipe a été arrêtée une première fois le 5 octobre par la police. Dans la soirée du 7 octobre, ces quatre personnes ont été interpellées par l'armée et placées en garde à vue. Taximanidis et Taxidis ont été relâchés, tandis que les journalistes ont été maintenus en détention. Leurs cassettes et leurs documents ont été confisqués.

Selon le consulat de Grèce en Turquie, les autorités entendent examiner les trois cassettes afin de vérifier qu'elles ne contiennent aucun élément "insultant" pour la Turquie. (RSF/IFEX, 8 October
2003)
 

Journalists threatened in Turkish part of Cyprus

The following is a 3 October 2003 letter to Rauf R. Denktash, leader of the Turkish-Cypriot community, by the South East Europe Media Organisation (SEEMO), an IPI affiliate:

"The Vienna-based South East Europe Media Organisation (SEEMO), a network of editors, media executives and leading journalists in South East Europe and an affiliate of the International Press Institute (IPI), is deeply concerned about the safety of journalists working for the Turkish-Cypriot newspaper AFRIKA.

"According to information before SEEMO, on 30 September 2003 the leaders of the "Grey Wolves" organisation from the so-called "Turkish Republic of Northern Cyprus" threatened two Afrika journalists, Shener Levent and Ali Osman, as well as their colleagues, via the local newspaper, Volkan.

"Therefore, SEEMO calls upon the Turkish-Cypriot authorities to do everything in their power to secure a working environment for journalists in which freedom of expression is respected and the physical safety of journalists ensured.

"Oliver Vujovic SEEMO Secretary General"
(IPI/IFEX, Octobre 6, 2003)
 

International reaction against Zarakolu's trial for a book

The International Publishers Association sent on October 3, 2003, the following message to the Turkish Minister of Justice, Cemil Cicek, on the subject of the charges against Publisher Ragip Zarakolu.

"The International Publishers Association is a Non Governmental Organisation with consultative relations with the United Nations. It represents book, journal and music publishers worldwide assembled into 77 publishers associations at national, regional and specialised levels. One of its objectives is to defend the right to publish and distribute the works of the mind in complete freedom.

"The IPA is deeply concerned regarding the treatment of publisher Ragip Zarakolu in connection with the publication of the book "The regime of 12 September under trial" (edited by Dr. Gazi Çaglar) and calls for the immediate and unconditional withdrawal of charges against Mr. Ragip Zarakolu.

"Mr. Zarakolu is accused of violating Article 312 of the Turkish Penal Code (TPC, "Incitement to hatred on the basis of differences of social class, race, religion, sect or region"). The IPA regrets that news accusations threaten publisher Zarakolu and, hence, the trial that will take place on 3 December 2003 further to a first hearing in Istanbul State Security Court # 3 on 24 September 2003.

"The IPA wishes to stress that the charges against Ragip Zarakolu are in contradiction with "freedom of expression", a fundamental right which is guaranteed under Article 19 of the Universal Declaration of Human Rights, to which Turkey is a party. It is Mr. Zarakolu¹s right to publish a book, which criticises the 1980-83 Military regime in Turkey. This should not be a reason to threaten prosecution or imprisonment. In 2002, the notion of incitement "in a way that may be dangerous for public order" was added as an element of the offence. At the time of the amendment, the Turkish authorities asserted that this would narrow the scope of Article 312 of the TPC. The fresh accusations brought against Mr. Zarakolu tend to prove the contrary.

"The three reform packages, adopted in Turkey in 2002, were initially designed to improve freedom of expression in Turkey, by amending various provisions of Turkey's major legislation, including Article 312 of the Turkish Penal Code.

"The IPA urges the Turkish authorities to show that these legislative measures are implemented effectively and do not remain dead letters. Be assured that the international community of publishers and writers is following the case of Publisher Ragip Zarakolu very closely and will continue up to the 3 December 2003 trial.

"Therefore, the IPA calls for the immediate and unconditional withdrawal of charges against Mr. Ragip Zarakolu, and the discontinuation of any further legal procedures against him.

"The right to dissent and express different points of view must be permitted in open and democratic societies. Because Turkey wishes to join the European Union as a full-fledged democracy relying on liberty and permitting each and every individual to express his or her opinion freely, the IPA hopes that Mr. Zarakolu, an eminent member of its Freedom to Publish Committee, will be discharged without delay. Rest assured that he IPA will continue to report on this case and on your response to it to the Turkey Bureau of the EU Enlargement DG." (IPA, October 3, 2003)
 

La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression

L'auteur d'un livre traitant du problème kurde qui avait été condamné en Turquie en raison de son caractère critique à l'égard de l'armée et de l'Etat turcs a obtenu gain de cause jeudi devant la Cour européenne des droits de l'Homme qui a condamné son pays pour violation de la liberté d'expression.

La Cour a alloué à Zeynel Abidin Kizilyaprak, 43 ans, propriétaire de la maison d'édition Pelê Sor, 3.000 EUR pour dommage moral et 2.500 EUR pour frais et dépens, estimant "que les autorités nationales n'ont pas suffisamment pris en compte le droit du public de se voir informer d'une autre manière sur la situation dans le sud-est de la Turquie".

En 1991, il avait publié un ouvrage intitulé "Comment nous nous sommes battus contre le peuple kurde ! Mémoires d'un soldat" relatant les mémoires d'un soldat turc ayant effectué son service militaire dans le sud-est de la Turquie.

M. Kizilyaprak fut condamné le 14 octobre 1993 par la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul pour propagande séparatiste à six mois d'emprisonnement et à une amende.

Dans son arrêt, la Cour a relevé que "si certains passages, particulièrement acerbes, de l'ouvrage brossent un tableau des plus négatifs de l'Etat turc et de l'armée (...) ils n'exhortent pas pour autant à l'usage de la violence".

Elle a en outre condamné la Turquie pour violation du droit à un procès équitable soulignant que la Cour de sûreté de l'Etat, composée notamment d'un magistrat militaire, n'était pas un tribunal indépendant et impartial. (AFP, 2 octobre 2003)
 

Recent Violations of press and expression freedom

Journalist Detained in Ankara

The correspondents of Dicle Press Agency (DIHA) Sabiha Temizkan, Sertaç Lalelioglu and the correspondent of the journal Emek ve Adalet Umut Sener were detained during the official 29 October Republic Day celebration in Ankara on the allegations that they would open placard. Police released the journalists five hours later and stated that they detained them "by mistake". (BIA-TIHV, October 31, 2003)

Publisher on Trial in Istanbul

Prosecutor in Istanbul SSC launched a case against Yasin Yetiskin, the owner of Gün Publishing, in connection with the book of Hüseyin Elçi entitled "Delal'a Mektuplar" (Letters to Delal). The case was launched under the Article 312 TPC and will commence on 16 November. (Özgür Gündem-TIHV, October 26, 2003)

Administrative Court quashed the ban of a placard

Highest Administrative Court quashed the cancellation decision of the administrative court for the ban of the TKP's placard saying "Yankee Go Home, Askerinle, üslerinle, hamburgerinle defol" (Yankee Go Home, Get out with your soldiers, bases and hamburgers). The case reportedly processed as such: Upon the ban of the placard by Istanbul Governorate, Istanbul Administrative Court No. 2 cancelled the decision of the Governorate. The Governorate appealed to the 10th Chamber of Highest Administrative Court. The court quashed the decision according to the Article 81 of the Law on Political Parties that includes the provision of using other languages than Turkish. The case will be heard by Istanbul Administrative Court No. 2. During the hearing of the case, some members of the Highest Administrative Court reportedly voted against the decision on the grounds that "existing foreign words in a placard may not aim to create a minority". (Özgür Gündem-TIHV, October 24, 2003)

Newspaper Distributor Beaten in Van

Mesut Asan, distributor of the newspaper Azadiya Welat, who was detained on 22 October in Van, stated that he was beaten at Van Security Directorate and the newspapers were seized on the grounds that "an order of confiscation had been issued". (Özgür Gündem-TIHV, October 23, 2003)

Journalists Detained in Elazig

The office of daily Özgür Gündem in Elazig was raided on 17 October on allegations of keeping illegal publications. Elazig represantative Cuma Karatas, Batman representative Irfan Aydin and distributor Ali Konar were detained during the raid. The detainees were released the same day, but some newspapers, journals and books were seized. (Özgür Gündem-TIHV, October 18-19, 2003)

Journal and Association Offices Raided

Zeliha Koyupinar, Fevzi Saygili, Asim Kaya, Eylül Iscan, Meryem Özçelik, Ali Öksüz and a person named Aygün were detained during on the night of 14 October the raids organized by the police to the offices of the journal Gençlik Gelecektir, Istanbul Youth Association and Coordination of Youth Union. The offices were in the same building in Okmeydani. (Evrensel-TIHV, October 16, 2003)

Journalist on Trial in Siirt

On 10 October, Siirt Penal Court of First Instance started to hear the case against Mehmet Nas, owner and editor-in-chief of the newspaper Özgür Siirt, in connection with the article "Aid to Bingöl Was Prevented" published after the earthquake in Bingöl in May. The court adjourned the hearing to 11 December. Nas announced the reasons of the case as follows: "Governorate of Siirt sent us a letter of denial to be published in the paper. Since we were confident of our news we rejected the demand. Afterwards Siirt Peace Penal Court wanted us to publish the letter of the governorate. The court notified us on 16 June and we published the letter in the 16th issue of the paper after 3 days of investigation. However, Public Prosecutor in Siirt wanted us on 9 July to pay not to launch a court case for publishing the letter late." Nas added that the case was launched according to the articles 29/3 and 36 (not following the orders of payment) of Law on Press and Article 19 TPC. Nas has to expect a punishment of fine. (BIA-TIHV, October 14, 2003)

Writer and Publisher on Trial in Istanbul

On 10 October, Istanbul SSC concluded the case against Prof. Fikret Baskaya and editor-in-chief of the Maki Publications Ismet Erdogan in connection with Baskaya's book, "Paradigmanin Iflasi-Resmi Ideolojinin Elestirisine Giris (Collapse of the Paradigm: An Introduction to THA Criticism of Official Ideology". The court decided in the acquittal of Baskaya and Erdogan. After the Law No. 4793 (2nd Adjustment Package) that enables retrial on ECHR decisions came into force, lawyers of Baskaya and Okçuoglu had appealed to Istanbul SSC for a retrial. The case that had been launched by Ankara SSC in connection with the 8th edition of the book had concluded in acquittal on 26 August. (Milliyet-TIHV, October 12, 2003)

Book Confiscated in Istanbul

The book "Bir Tarih Böyle Yapildi-Ates Altinda" (A History Constructed Under the Fire) published by Varyos Publish House was confiscated by Istanbul SSC on the allegation that "the book contained propaganda inciting people to violence and terror". (Özgür Gündem-TIHV, October 11, 2003)

Journalist and Demonstrators on Trial in Van

On 10 October, the case that was launched against the Van correspondent of DIHA Ubeydullah Hakan and 9 persons, who were detained on 26 April during the funeral ceremony of Çetin Kahraman, on the allegation of "resisting security forces", was commenced. The hearing was adjourned to 3 December. (Özgür Gündem-TIHV, October 11, 2003)

Journalist Detained in Istanbul

Editor-in-chief of the journal "Cumhuriyet" Ibrahim Yildiz was detained at the Istanbul Security Directorate on 9 October when he went to prolong the duration of his passport. He was reportedly detained on the grounds of an arrest warrant issued against him. He was released after the decision of acquittal was conveyed to the Security Directorate. Yildiz had been detained in 2002 in Ankara because of the same reason. In 1996, a had been launched against Yildiz and two other persons in connection with an article that appeared in the newspaper in 1996 concerning the "Halk Bankasi". The other two defendants had been acquitted and the case against Yildiz had been suspended according to Law 4304 on Suspension of Cases against Responsible Directors. The Court of Cassation later quashed this decision and Ankara Penal Court No. 2 had issued an arrest warrant against Ibrahim Yildiz, but neither he nor his lawyers had been informed. His lawyer Rasim Öz stated that the lift of the arrest warrant against his client was not announced to Istanbul Security Directorate. Mehmet Aslanoglu, Diyarbakir Representative of the newspaper Evrensel, was reportedly detained on 8 October in Melik Ahmet quarter of Diyarbakir where he went to interview with the victims of forced migration. He was released on 9 October by Diyarbakir SSC prosecutor. Lawyer Firat Aklin stated that Aslanoglu was detained on the allegation of directing the actions organized in Diyarbakir on 9 October (anniversary of KADEK leader's departure from Syria). (BIA-Cumhuriyet-TIHV, October 10, 2003)

Journal Office Raided in Batman

The office of the journal Özgür Halk in Batman was raided by the police officers on 8 October. Correspondent Ayse Irmak, Nezahat Toprak, Sahin Tutak, Esref Ekinci and Hadi Saygav were detained during the raid. Police officers reportedly seized many books and documents in the office. (Özgür Gündem-TIHV, October 10, 2003)

Detained Journalists in Mersin

The correspondents of Dicle News Agency Halime Akyol and Aydin Bolkan were detained on 4 October during a meeting of DEHAP Mersin branch. Akyol and Bolkan were released on 5 October. (Özgür Gündem-TIHV, October 7, 2003)

Journalist Convicted in Istanbul

The case that was launched against the editor-in-chief of the journal Vuslat Ahmet Gürbüz in connection with the article "Basörtüsü ve Diyalog Çagrilari" (Headscarf and Calls for Dialog) that was published in January 2002 was concluded on 3 October. Istanbul SSC sentenced Gürbüz to 1 year' and 8 months' imprisonment according to the Article 312 TCP. The sentence converted into fine and postponed. In addition, the court decided the journal to be closed for 15 days. (Yeni Safak-TIHV, October 4, 2003)

Journalist on Trial in Istanbul

On 3 October, Istanbul SSC started to hear the case against Necati Abay, correspondent of Atilim, and 8 persons, who were arrested on 17 April, on charges of being a member of the organization MLKP. Abay testified at the hearing to the effect that he did not know Aligül Alkaya, who testified about him, and alleged that the case was based on a conspiracy of the police. The court released Abay. The defendants Hatice Duman, Gülizar Ermen and Ali Ržza Kaplan are still under arrest. On 3 October, Istanbul SSC also started to hear the case against Ayse Yumli Yeter, the wife of the trade unionist Süleyman Yeter who had been killed in custody under torture, on charges of "being member of illegal organization". The court adjourned the hearing to decide whether to combine these to cases. (Evrensel-TIHV, October 4, 2003)

(For earlier cases go to Info-Türk, N° 301)
 

Kurdish Question/Question kurde

La police turque interpelle 14 enfants pour "slogans séparatistes"

La police turque a interpellé 14 enfants, âgés de 7 à 14 ans, pour avoir crié des "slogans séparatistes" dans une rue d'Istanbul, a rapporté vendredi la chaîne d'information continue NTV.

Neuf d'entre eux, âgés de moins de 11 ans, et qui avaient été arrêtés jeudi soir, ont été relachés au terme d'une détention de neuf heures.

Les cinq autres devaient comparaître devant un procureur qui doit décider s'il y a lieu de les inculper.

La télévision n'a pas donné de détails sur la nature des "slogans séparatistes", mais le terme est généralement employé pour parler de manifestations pro-kurdes.

Un des enfants, interrogé par NTV après sa libération, a affirmé qu'il se rendait au marché pour acheter du pain lorsque la police est intervenue pour se saisir d'un groupe d'enfants. Plusieurs d'entre eux ont toutefois réussi à s'enfuir, a-t-il ajouté. (AFP, 31 october 2003)
 

DEHAP politicians jailed for electoral irregularities

Two Kurdish politicians from the pro-Kurdish party DEHAP were jailed yesterday in Turkey to serve sentences for electoral fraud in a controversial case that had threatened the cancellation of Turkey's 2002 general elections, wrote the news agency AFP.

Mehmet Abbasoglu, the former head of the pro-Kurdish Democratic People's Party (DEHAP), and his aide Nurettin Sonmez were sent to a prison in Haymana town near Ankara to serve terms of nine months, DEHAP spokesman Kemal Avci told AFP.

Two other former DEHAP leaders -- Veysi Aydin and Ayhan Demir -- were convicted of the same offence, but legal procedures required for their imprisonment have not been completed yet, Avci told AFP.

He explained that Demir had split with DEHAP some months ago and there were rumours that he had fled abroad, while Aydin was awaiting authorities to summon him to serve his sentence in the southeastern city of Diyarbakir, AFP wrote.

Turkey's appeals court upheld 23-month sentences on the four activists in early October on charges of falsifying documents to ensure that DEHAP stood in the November 3, 2002 elections.

Under Turkish law, the terms they will actually serve have been reduced to nine months and 10 days, Avci tol AFP. (KurdishMedia.com, October 31, 2003)
 

DEP Deputies: National Security Courts are political tools

DEP members of parliament Leyla Zana, Hatip Dicle, Selim Sadak and Orhan Dogan, said that the article published in the Turkish daily Hurriyet newspaper entitled "Zana against Kadek" on the 22nd of October 2003, has revealed that the DGMs [National Security Courts) are not institutions of law but political tools.

The report in Hurriyet had stated that Turkish officials were uneasy with KADEK not being included in the EU terror list despite all Turkey¹s efforts and were suggesting that if KADEK entered the terror list "the direction of the DEP case could change".

According to the Dicle News Agency, in a written statement about the article, the former DEP MPs said that they have been in prison for nearly 10 years; that in Turkey nothing is as they left it, that they are following with excitement the lines of progress that are giving them hope, but have found some of the developments a cause for concern. The MPs underlined that they adopted the principle of non-involvement in any polemic by remaining silent for the last ten years in the face of written and visual media, but that the historic responsibility they carried has forced them to break this silence in the face of some news and comments.

Dicle News Agency quoted the former deputies as saying, "We were condemned in an unjust trial to a heavy 15 year prison sentence that was determined personally by the political actors of the period. We did not give up but carried on a legal struggle with patience and determination. Ultimately, following the decision of the European Court of Human Rights (ECHR) that the process of law had been violated, a new trial process was started. However, in the proceedings that have been ongoing for the last nine months, not only have we not received fair judgement in accordance with the decisions of the ECHR, we have in fact, experienced, and are continuing to experience, a trial which is no different from that of 1994," adding ¹History has shown yet again that we are right¹.

In the statement it was also said that with their establishment, purpose and reason the DGM courts, in which the four DEP MPs are being tried, are the product of a political tradition going back to Martial Law and the Independence Courts of the early 1920s, hence they cannot be impartial and independent. In addition, as a political tool in the hands of those in power, the DGMs are used principally to eliminate opponents of the system, and at times as tools in internal and external politics.

Regarding the news in Hurriyet the DEP members said:  "The DGMs are linked to the centres of power and not to the law. They are foremost among those institutions that defend the status quo. And the DEP case - despite our efforts to pull it to the legal ground - is a political case and not legal. The DGMs that served the Susurluk policy in 1994 today serve the AKP and other power centres. What has once again become evident from the DEP case and from the above-mentioned article, is the gravely disturbing aspect of the relationship between justice, the DGMs and politics, This is evidenced by the Minister of Justice Mr. Cemil Cicek¹s confession in a TV programme, that he has the authority to intervene if necessary. Assuming that he has forgotten, may we remind Mr Cicek that his job is, above all, to uphold the law and he should remember this fact. In view of his declarations in defence of the superiority of the law, we wish to state that in our opinion it is entirely inappropriate for him to make justice a tool for political bargaining and we denounce him for this. However, we believe that because Mr Cicek is, at the same time, a spokesman for the government, that his attitude may not be independent of the government¹s politics regarding democratisation, the EU targets and the Kurdish issue.

All four of the DEP deputies, Leyla Zana, Hatip Dicle, Selim Sadak and Orhan Dogan, were imprisoned in 1994 for membership of the PKK. In the same year, the European Parliament awarded Leyla Zana the Sakharov Peace Prize. (Dicle News Agency, October 28, 2003)
 

Des dirigeants de partis pro-kurdes veulent adopter des noms kurdes

Des dirigeants et membres de deux partis pro-kurdes ont simultanément déposé lundi des recours devant la justice pour obtenir le droit de porter des noms kurdes comprenant les lettres X, W et Q, inexistantes dans l'alphabet turc, a-t-on appris de source pro-kurde.

Le gouvernement turc a récemment levé l'interdiction des prénoms et noms à consonance "ethnique" --en l'occurence kurde--, dans le but d'harmoniser ses lois avec celles de l'Union Européenne (UE), à laquelle la Turquie souhaite adhérer. Mais une circulaire du ministère de l'Intérieur a interdit l'utilisation de noms comportant des lettres qui n'existent pas dans l'alphabet turc. Les lettres X, W et Q existent en kurde, mais pas en turc.

Pour protester contre cette circulaire, des dirigeants du Parti démocratique du peuple (Dehap), principale force pro-kurde du pays, et de celui de la libre société (Ozgur Toplum), ont déposé lundi des recours devant des tribunaux à Ankara, Istanbul ou Adana (sud) pour pouvoir adopter de nouveaux noms ou prénoms, a indiqué à l'AFP Ferhat Yegin, vice-président d'Ozgur Toplum partisi.

"Je veux adopter le prénom Qualferat (sage)", a précisé M. Yegin qui a salué la décision du gouvernement d'autoriser les noms kurdes, mais conteste les restrictions apportées fin septembre par la nouvelle circulaire.

La Commission européenne doit publier début novembre un rapport d'évaluation sur les progrès de la Turquie vers l'UE. Ankara espère pouvoir entamer des négociations d'adhésion avec l'UE à la fin de 2004. (AFP, 27 octobre 2003)
 

Farce trial of Kurdish deputies sours Turkey's EU hopes

Friday saw the eighth hearing of the retrial of Kurdish dissident Leyla Zana and three of her colleagues.

All four of them were imprisoned in 1994 for membership of the PKK, the Kurdish paramilitary group.

In the same year, the European Parliament awarded Leyla Zana the Sakharov Peace Prize.

Several members of the Parliament were at the retrial on Friday.

This was probably was not very good news for Turkey's hopes for European Union candidacy, because although the retrial itself is a product of Turkey's EU reforms, its conduct makes something of a mockery of Turkey's efforts at human rights protection.

To whoops and applause from excited onlookers, Leyla Zana and her three co-defendants left the prison van, gazed up briefly at the waiting cameras and then walked through a side door of Ankara's State Security Court.

Inside the court around 200 people crowded the public benches, in among them the MEPs along with representatives of foreign embassies and international legal observers.

The European Court of Human Rights declared the last trial was unfair and they were here to see that this time justice is done.

But, according to observers, this one is still badly flawed in the way that evidence is taken and legal submissions recorded and in the way the prosecution seems to have more of a say than the defence.

Indeed the prosecution sits pretty much next to the three judges, whilst the defence team crane their necks to catch the chief justice's eye.

And Stuart Kerr of the International Commission of Jurists says there is still more.

"We're also extremely concerned about the presumption of innocence being violated," he said.

"There have been a number of occasions when these defendants have been referred to as guilty in this trial.

"The reasons for their continued detention seem to stem from a previous decision of the 1994 court of their guilt and those are matters that cause grave concern."

It could not really have come at a worse time.

Turkey is just over a year away from a decision by the European Union as to when and whether it can start on the long road to membership.

Over the past few years, various governments have struggled getting reform packages through parliament so as to modernise the legal system and bring human rights protection up to European standards.

But Europe wants more.

It wants to see that those reforms are being implemented.

And now there is a high-profile trial with a good number of EU observers and parliamentarians, showing month after month that in some of the most important parts of the Turkish state nothing has changed.

An Italian MEP spat one word at me outside the court.

"Farce", she said. "Farce". The next hearing is in November. (BBC, Octobrer 18, 2003)
 

Non-regulation door sizes shut out Kurdish language course in Turkey

Turkish officials have put the brakes on what was to be one of country¹s first Kurdish-language teaching centers because its classroom doors were not wide enough.

During a preliminary inspection at the center in Batman city in mainly Kurdish southeastern Turkey this week, inspectors established that the doors of its six classrooms were 85 centimeters wide, whereas the rules said they had to measure 90 centimeters.

However, the owner of the institution Aydin Unesi said Saturday he was optimistic about the future of his troubled undertaking.

"We dismantled the doors today and the new doors will be installed tomorrow. This is the only problem the inspectors detected and we hope to get the necessary permission in 15 days, or in a month at the latest," Unesi told AFP by telephone.

"The doors of other teaching centers in Batman are also not standard, but we are showing tolerance... This is something new for a country where Kurdish was banned until just a year ago and it is normal for inspectors to be over-cautious," he said.

In a taboo-breaking move last year the Turkish parliament allowed private institutions to teach the language of the country¹s restive Kurdish minority as part of reforms aimed at boosting Turkey¹s struggling bid to join the European Union.

But the courses have so far failed to take off, and there have been complaints by entrepreneurs that authorities have imposed a mass of procedural rules which impede business on the ground.

The EU has also criticized Ankara for failing to properly enact the reforms its has passed.

Unesi said several language teaching centers in the Kurdish-populated southeast have come very close to finally opening their doors to students. (AFP, Octobrer 18, 2003)
 

Un militant kurde tué par les forces de sécurité en Turquie

Un militant kurde a été tué lors d'un affrontement avec les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, a rapporté vendredi l'agence Anatolie, citant les autorités locales.

L'accrochage, lors d'une opération de ratissage dans une région rurale proche de Dicle, au nord de Diyarbakir, s'est produit jeudi matin.

L'homme tué, présenté comme un membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK-Kadek), était en possession d'un fusil, de 50 cartouches et deux grenades, selon les autorités.

Des militants kurdes avaient attaqué un poste de police près de Dicle mercredi, blessant légèrement un agent en faction. (AFP, 17 octobre 2003)
 

Soldiers attacking to a Kurdish village in Mardin wounded five

Soldiers, who opened fire against the Kovali village of Derik district (Mardin) on the night of 13 October, reportedly wounded 5 persons.

According to the news appeared on the newspaper Özgür Gündem, Murat Demir (17), who returned from grassing the cattle at midnight, and his grandfather Ramazan Demir (80), who got out his house to welcome Murat Demir at the same time, were shot by the soldiers. The father Hamdullah Demir (67), the relatives Nusret Demir (65) and Mehmet Demir (38) who attempted to go the place of the incident upon the voices of the gunshots, were also wounded by gunshots. Reportedly, the electricity of the village was interrupted and the houses were opened random fire before the incident.

Mehmet Demir's daughter Reho Demir stated: "We got out of houses upon the gunshots. We went to the place of incident by running. Meanwhile, I saw the soldiers by the wayside, at the place of the casualties. The soldiers prevented us while we were going to take Ramazan and Murat. We said: ŒWe will take the casualties'. Upon this, they said that they would kill the men whoever approached the shot persons. Then, I and my sister went to the place of the casualties".

Allegedly Ramazan and Hamdullah Demir were seriously wounded. Mehmet Demir, who took the casualties to the hospital stated: "The soldiers opened fire against us while we were going to the hospital, but we didn't stop. But we were stopped by the soldiers of the Üçyol Gendarmerie station, at the 500 meters ahead the village. They made us wait for half an hour. They beat us by truncheons and fists. They said us: ŒYou shelter the PKK members'. They took my ID and license. I was beaten heavily. They threatened me for not telling anything to anybody. They released me as I was the driver".

Burhan Demir and Hamdullah Demir's son Abdülsamet Demir, who were also in the car, were reportedly released in the morning.

IHD Representative for the Region Hanefi Isik and the chair for IHD for Diyarbakir visited Ramazan Demir on 14 October in the hospital at Dicle Medical Faculty. Hanefi Isik stated to the journalists: "Derik Gendarmerie Station did many similar actions. Nobody but the victims were prosecuted. Gendarmerie General HQ supports this kind of actions".

Selahattin Demirtas stated: "This incident shows how gendarmerie acts fearlessly. Latterly, killings by unknown assailants are seen in the region". (Özgür Gündem-TIHV, October 16, 2003)

Un gendarme tué, trois agents de sécurité blessés dans deux attaques armées

Un gendarme turc a été tué et trois membres des forces de sécurité ont été blessés mercredi dans deux attaques à main armée qui ont eu lieu à Adana (sud) et à Diyarbakir (sud-est), a rapporté l'agence Anatolie.

Dans la province d'Adana, des assaillants ont mitraillé un fourgon cellulaire transportant des détenus vers une prison de haute sécurité située dans la localité de Kurkculer, tuant un gendarme qui se trouvait dans le véhicule, précise l'agence, citant les autorités locales.

Deux autres soldats ont été blessés dans la fusillade.

A Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, des "terroristes" ont attaqué des policiers dans la sous-préfecture de Dicle, blessant légèrement un agent en faction, a indiqué le gouverneur de Diyarbakir, Nusret Miroglu, cité par Anatolie.

L'appelation "terroriste" est utilisée par les autorités pour les rebelles kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK-Kadek) qui a mené entre 194 et 1999 une lutte armée séparatiste contre les forces d'Ankara.

Une opération est en cours pour capturer les assaillants, a ajouté le gouverneur. (AFP, 15 octobre 2003)
 

Un concert en langue kurde rassemble 100.000 personnes à Batman

Le chanteur de rock kurde Ciwan Haco a effectué dimanche soir devant 100.000 personnes rassemblées à Batman (sud-est) son retour sur la scène turque, après une absence de 23 ans, qu'il a justifiée par le manque de liberté culturelle pour les Kurdes, rapportent lundi les media.

Ce concert est de loin le plus important jamais organisé dans cette région à majorité kurde.

Ciwan Haco, surnommé le "Michael Jackson kurde", a chanté dans sa langue natale, le kurde, ce qui n'était pas possible jusque là "en raison de l'absence de liberté frappant cette langue", a-t-il expliqué au quotidien Radikal.

Le journal Milliyet souligne que le chanteur a été accueilli par des responsables de plusieurs partis pro-kurdes légaux de Turquie, et qu'il a dénoncé "la guerre" dans la région.

Des slogans et des portraits à la gloire du chef de la rébellion kurde du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, rebaptisé Kadek) sont apparus dans la foule, sans susciter d'incidents avec des forces de sécurité discrètes, a constaté un correspondant de l'AFP.

L'état d'urgence dans la province de Batman a été levé en 2001, après être resté en vigueur durant 14 ans, du fait de la rébellion séparatiste qui a fait quelque 36.500 victimes dans le sud-est du pays jusqu'en 1999.  (AFP, 13 octobre 2003)
 

Un film sur l'hypocrisie américaine:  "Bons Kurdes, Mauvais Kurdes"

Actuellement, les Etats-Unis approfondissent leur collaboration avec le régime répressif turc en vue d'écraser des
résistants kurdes de Turquie exilés en Irak du Nord alors que les Kurdes d'Irak sont fort appréciés par Washington
en tant que "le principal allié stratégique" des USA dans la même région.

Quelle contradiction!

Une guerre de libération nationale ou guerre contre terrorisme? Le cinéaste et le freelance journaliste Kevin McKiernan posent
cette question au début d'un film exaltante, tourné en partie par le cinéaste légendaire Haskell Wexler. Il dépend tout comment
vous définissez "bon" et "mauvais".

"De Bons Kurdes" sont ceux en Irak: ils étaient les victimes de Saddam Hussein, que les Etats-Unis veulent aider.

"De mauvais Kurdes" sont ceux qui se sont engagés dans une lutte armée contre la Turquie, une alliée des USA et un partenaire
de l'industrie d'armement américaine.

Pendant la première Guerre de Golfe, McKiernan est allé en Irak du nord couvrir le soulèvement contre Saddam Hussein. Juste
quelques kilomètres loin, personne ne couvrait la guerre sale en Turquie. McKiernan a alors décidé qu'il annoncerait cette
histoire indépendamment.

"Bons Kurdes, Mauvais Kurdes", réalisé en neuf, dévoile la complicité profonde des Etats-Unis dans ce désastre de droits de
l'homme. Il accuse également les grands médias d'ignorer cette guerre et d'en devenir tacitement les complices.

Tourné en partie par Haskell Wexler, prix Oscar pour trois fois,  "Bons Kurdes, Mauvais Kurdes" vous fait voyage de Santa
Barbara en Californie jusqu'à la petite communauté de réfugiés kurdes. Là un activiste lutte pour attirer l'attention des
législateurs et des média.

"Bons Kurdes, Mauvais Kurdes" apportent la clarté complète à une histoire compliquée, en critiquant des pratiques
d'immigration et la politique étrangère les Etats-Unis.

Voici deux extraits de la presse américaine sur ce film:

"McKiernan dispose une histoire d'action de captiver des gens Kurdes, leur lutte pour conserver leur langue et culture face à un
gouvernement turc s'est plié sur l'unité nationale à tout prix et face à la politique étrangère contrastée des Etats-Unis, qui
encouragent d'une part les Kurdes de l'Irak à se rebeller contre Saddam Hussein, fournissent d'autre part des armes pour
réprimer la rébellion kurde au côté turc de la frontière. Il s'agit là d'un véritable double standard." (Lee Margulies, Los Angeles
Times, Novembre 29, 2001)

"Un exemple parfait d'un drame international qui est dévoilé par le film documentaire de Kevin McKiernan: 'Bon Kurdes,
Mauvais Kurdes'. Le film est, parmi beaucoup d'autres choses, une histoire concise des gens que M. McKiernan appelle 'les
Américains indigènes de l'Asie Mineure.'" (Stéphane Holden,"New-York Times", le 16 juin 2000)

Pour plus de renseignements:
Tél:  415-668-8999 aux Etats-Unis
ou
Managers@redvicmoviehouse.com

A film on the US hypocricy: "Good Kurds, Bad Kurds"

Nowadays, the United States deepen their collaboration with the Turkish repressive regime for cracking down on Kurdish resistants of Turkey exiled in Northern Irak while the Kurds of Iraq are being well appreciated by Washington  as "main strategic ally" of the United States in the same area.

What a contradiction!

A war of national liberation or war against terrorism? Filmmaker and acclaimed freelance journalist Kevin McKiernan poses this question at the outset of this stirring, provocative film shot in part by legendary cinematographer Haskell Wexler. It's all in how you define "good"and "bad". "Good Kurds" are those in Iraq: they are Saddam Hussein's victims, whom we want to help. "Bad Kurds" are those waging an armed insurrection against Turkey, an American ally: they are the receiving end of US weaponry. During the first Gulf War, McKiernan went to northern Iraq to cover the uprising against Saddam Hussein. Just a few miles away no one was covering the hidden war in Turkey. McKiernan determined he would report the story independently.

"Good Kurds, Bad Kurds" -- nine years in the making -- delves deeply into the U.S.'s complicity in this human rights disaster, indicting the mainstream news outlets that, by staying quiet, help perpetuate the violence. Shot in part by three-time Academy Award winner Haskell Wexler, "Good Kurds, Bad Kurds" travels from Santa Barbara, California, home to a small Kurdish refugee community, to Washington, D.C, where an activist struggles to gain the attention of lawmakers and the media and fight his deportation, and to Turkey, where the anti-Kurd campaign continues. "Good Kurds, Bad Kurds" brings sharp clarity to a complicated history, while providing disturbing insight into immigration practices and US foreign policy.

Following are the extracts of two articles on the film:

"McKiernan lays out an engrossing history of the Kurdish people, their struggle to retain their language and culture in the face of a Turkish government bent on national unity at all costs, and the curious foreign policy of the United States, which encouraged the Kurds of Iraq to rebel against Saddam Hussein but provided military weapons to help put down the Kurdish rebellion on the Turkish side of the border. It's that 'sliding scale' of values, as one observer describes it, from which the program takes its title." (Lee Margulies, Los Angeles Times, November 29, 2001)

"A perfect example of an international story that could be done justice only by a documentary film is Kevin McKiernan's video movie 'Good Kurds, Bad Kurds: No Friends But the .  The film is, among many other things, a concise story of a people Mr. McKiernan calls 'the Native Americans of Asia Minor.' The 'good' Kurds in the eyes of the United States are those who live in Iraq and are persecuted by Saddam Hussein. The 'bad' are those fighting a war against the government in Turkey (an American ally), where they make up 20 percent of the population. The movie delves deep into the history and politics of the Kurdistan region while analyzing the seemingly contradictory policy of the United States and criticizing Turkey for human rights violations". (Stephen Holden, New York Times, June 16, 2000)

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Quatre militants kurdes tués dans l'est du pays

Quatre militants du PKK/KADEK ont été tués au cours d'une opération de l'armée turque dans l'est pays, ont annoncé vendredi des sources sécuritaires à l'AFP.

Selon ces sources locales, les quatres militants armés ont été abattus au cours d'une vaste opération militaire terrestre et aérienne qui se déroule dans la région de Tunceli.

L'opération des forces de l'ordre, dans cette région montagneuse, se poursuivait vendredi soir.

Les kurdes du PKK avaient annoncé le 1er septembre mettre terme à quatre années de trêve unilatérale en raison du refus d'Ankara d'engager avec eux un dialogue politique.

Mais le PKK-Kadek n'a pas pour autant appelé ses militants à renouer avec la guérilla qui a fait plus de 36.000 morts depuis 1984 dans le sud-est anatolien.

Les affrontements, tombés à un niveau proche de zéro jusqu'à il y a quelques mois, se sont multipliés ces dernières semaines. (AFP, 10 octobre 2003)
 

A Mass Grave discovered in Diyarbakir

On 4 October, the corps of 11 people was found while a road was opening in Senköy plateau near Mus. The killed people were reportedly M. Sah Atala (24), Bahri Simsek, Hasan Avar (41), Serif Avar (24), Nusrettin Yerlikaya, Turan Demir (27), Behçet Tutus (40), Abdi Yamuk, Salih Akdeniz (65), Celil Aydogdu and Ümit Tas, who had disappeared after the arable field Gundik of Alaca village of Kulp district (Diyarbakir) was raided.

Public prosecutor in Kulp, the relatives of the disappeared persons, vice chair for IHD Reyhan Yalçindag, Regional Representative of IHD Hanefi Isik and chairman of IHD in Diyarbakir Selahattin Demirtas went to Senköy plateau.

Seyithan Atalay, relative of a disappeared, told the followings: "100 persons, who were detained together with my brother, were kept in the village until 25 October 1993. Except for 11 of them, they were released. Those 11 persons, including my brother, were taken to Senköy plateau by a helicopter. We did not receive any information since that time. The operation lasted after our village was burnt on 29 October 1993.

"One day before the end of the operation, we had heard from the people living in other villages that a scoop had been working and guns had been shot in the road between Kulp and Mus. The road was closed on the grounds of security reasons.

"In 1998, the road was opened in the surveillance of the soldiers upon the demands of migratory people. The road was redirected around the mountain on which we suspected there was a mass grave. The road is being surfaced with asphalt now. The soldiers prevent the contractor firm from working on the suspected area and they are asked to continue working on 100 meters forward when they reach the place in question.

"They say that the suspected area will be constructed on the last day of the work but now it is prevented".

Atalay added that the contractor firm and the General Directorate for Motorway told them that the soldiers do not give permission for opening a road on the mentioned place. (Özgür Gündem-TIHV, October 7, 2003)
 

Kurdish Villagers on Trial, Soldiers Tortured

On 3 October, Uludere Penal Court of First Instance started to hear the case on charges of "resisting the security forces" against the villagers, who had crossed to Northern Iraq from the Ortaköy (Arose) village of Uludere district (Sirnak) in July in order to protest the pressures. Some 500 villagers had crossed the Iraqi Border after the villagers Kervan Berk, Fahri Berk, Abdulhaluk Berk and Tahir Berk had been tortured in detention in July and the villagers had returned their villages upon the intervention of authorities and the officers' suspension from duty.

The defendants testified to the effect that they had gathered in front of the gendarmerie station after some members of the Berk family had been tortured, but they had not attacked on the soldiers, on the other hand the soldiers had opened fire into air and beaten the villagers. Abdulhaluk Berk, who was in detention during the incident, testified as a witness at the hearing and told that he had been tortured in custody, released after the protest of the villagers and the villagers had not attacked on the soldiers.

Fatih Faki, one of the plaintiffs, stated that the villagers had not attacked on them and he had been testified, as well as the other soldiers, in the direction of the statements of the lieutenant Adnan Aksoy. After he was reminded about the medical report certifying the traces of hits in the report, he said that he had not appealed to any medical institution to get a medical report thus he had not gotten any report. In addition, he announced that he had been subjected to falanga by the lieutenants Mutlu Zorlu and Adnan Aksoy and tortured by tying him to the pole in front of the gendarmerie station. Faki stated that the soldier Serkan Bozkaya had been tortured in the same way.

Vice chair for IHD and the lawyer of the villagers Reyhan Yalçindag stated that the prosecutor in Uludere had launched a case against Mutlu Zorlu, Adnan Aksoy and the other officers on the charges of "ill-treatment" according to the Article 245 TCP, and Uludere Penal Court of First Instance had decided in non-prosecution and sent the file to Sirnak Heavy Penal Court on the grounds that the defendants had to be tried according to the Article 243 TCP (torture).

The hearing was adjourned to 19 November. (Özgür Gündem-TIHV, October 5, 2003)

La campagne des femmes kurdes sur l'état de santé d'Ocalan

Le Bureau des Femmes Kurdes pour la Paix (CENI) à Düsseldorf a diffusé le communiqué suivant sur la situation de détention d'Ocalan. A présent, M.Ocalan a décidé de refuser les visites de ses avocats pour protester contre les conditions inhumaines de sa détention.

Le 15 février 1999, Ocalan était enlevé par la Turquie dans des conditions contraires aux dispositions du droit international. Depuis, il est emprisonné sur l'île d'Imrali. Les conditions rigoureuses de son isolement ont gravement affecté sa santé. Le leader kurde souffre de graves difficultés respiratoires qui donnent lieu parfois à des crises d'étouffement. Ses avocats, par conséquent, craignent pour la santé de leur client. De plus, le long emprisonnement dans un isolement total a gravement affecté ses sens du goût et de l'odorat. Seuls des soins médicaux limités sont disponibles sur l'île d'Imrali.

Bien que le comité anti-torture du Conseil Européen ait encouragé de manière répétée la levée de cet isolement, les différents appels en ce sens sont encore ignorés par les autorités turques. A présent, Ocalan a décidé de refuser de voir ses avocats pour protester contre les conditions inhumaines de sa détention. Seuls le transfert dans une autre prison, la levée de l'isolement et l'amélioration des conditions de détention (comme le CPT l'a proposé) pourrait mettre fin à cette situation. Jusqu'ici, ces visites étaient le seul moyen d'accès au Président du Kadek.

C'était sous l'influence du PKK que la guerre a été stoppée, et ce de manière unilatérale. Les forces armées du PKK se sont retirées du territoire turc pour que soit ouverte la voie d'une solution politique de la question kurde. Cependant la Turquie a largement manqué cette opportunité. Même si le parlement turc a adopté un certain nombre de réformes donnant plus de droits aux kurdes ? conformément aux aspirations de la Turquie à entrer dans l'union européenne ?, ces lois sont encore loin d'être appliquées. La situation des droits de l'homme en Turquie est encore désastreuse.

De simples exigences démocratiques sont encore réprimées et les partis politiques démocratiques sont menacés d'interdiction. Le retrait d'Ocalan a créé une situation explosive parce que son influence modérée est maintenant mise à l'écart. Cependant, les Kurdes de Turquie mais aussi d'Europe sont extrêmement inquiets et ont déjà annoncé des protestations d'envergure.

Pendant ce temps, le KADEK a déclaré la fin du cessez-le-feu unilatéral pour le premier septembre 2003. Le gouvernement turc avait une période de trois mois pour prendre des mesures positives en vue d'une armistice bilatérale c'est-à-dire faire en sorte que l'armée turque cesse toutes ses opérations contre la guérilla turque et que les forces de sécurité cessent leurs attaques contre les institutions kurdes. Si ce n'est pas le cas, un autre affrontement armé sera inévitable.

Ceci doit être évité. Comme nous souhaitons une paix internationale nous sommes extrêmement préoccupés par la situation d'aujourd'hui. C'est pourquoi nous demandons à la communauté européenne d'user de son influence modératrice sur la Turquie. La question kurde doit être considérée comme un thème central. Une nouvelle guerre aurait des conséquences incalculables. Il faut que les deux partis en conflit cherchent une solution pacifique. Une amélioration des conditions de détention d'Ocalan constituerait un pas décisif dans la bonne direction. Les problèmes brûlants auxquels la Turquie est confrontée doivent être résolus par un dialogue consensuel avec ses citoyens kurdes.". (CENI, 4 octobre 2003)
 

Kurdish Workers Attacked in Ankara

On 1 October, a group of Kurdish persons, who were working in a school construction in Oltan region of Ankara, were reportedly attacked by 40-50 people including the mayor from DYP on the grounds that they were listening to Kurdish music and speaking Kurdish.

The workers Sahin Turan and Mustafa Kiliçtutar told the incident as follows:  "Mayor Ali Ada came with 40-50 people while we were working. They told us not to speak Kurdish. Vice director of the school Ahmet Turgut was also there. The mayor firstly hit Turgut as he said our speaking Kurdish was not a problem. Some of the people had clubs in your hands".

After the gendarmerie¹s intervention, four wounded police officer were taken to the hospital. 13 people including the wounded workers were reportedly detained. Ahmet Turgut were dismissed from his duty and posted to a village of Oltan. (Radikal-TIHV, October 3, 2003)
 

L'Humanité: "Turquie: Le casse-tête kurde"

L'envoi de troupes en Irak et la question kurde sont au centre d'une crise politique qui menace le pouvoir du premier ministre, Tayyip Erdogan.

Le gouvernement de Tayyip Erdogan est sous la menace d'une crise politique, près d'un an après que sa formation, l'AKP (Parti de la justice et du développement, islamiste) a remporté les élections législatives, le 3 novembre 2002 avec plus de 35 % des voix. À l'origine de cette crise, la condamnation d'anciens dirigeants du DEHAP (Parti du peuple démocratique), mouvement pro-kurde, pour fraude électorale. L'ex-président de ce parti, Mehmet Abassoglu, a été condamné à 23 mois de prison et le DEHAP est sous la menace d'une interdiction pour liens présumés avec le KADEK (ex-PKK), d'Abdullah calan, en guerre contre le pouvoir d'Ankara.

Le DEHAP, implanté surtout dans le Kurdistan et à Istanbul, qui avait obtenu près de 7 % des voix aux élections législatives de novembre 2002, est accusé d'avoir prétendu être organisé dans 61 des 81 provinces du pays alors qu'il ne l'est que dans six. La loi électorale prévoit en effet qu'un parti politique doit être implanté dans plus de la moitié des provinces pour pouvoir participer à un scrutin national. Depuis, les pressions sur le DEHAP se multiplient : plusieurs de ses membres dont des dirigeants ont été interpellés ces derniers jours. En vérité, les positions de ce parti favorables à un règlement négocié de la crise kurde - autonomie politique et culturelle - dans le cadre de l'État national, vont à l'encontre de la vision jacobine du pouvoir central, pour qui il n'existe que des Turcs. D'ailleurs, malgré quelques assouplissements apportés à la loi, la langue et la culture kurde sont toujours interdits. Pour avoir enfreint cette règle, en prononçant quelques mots de kurde dans le cadre du Parlement d'Ankara, la députée Leila Zana, avait été condamnée à mort en décembre 1994, avant de voir sa peine commuée à quinze ans de prison !

La condamnation du DEHAP pour fraude pourrait donc remettre en cause le résultat du scrutin législatif de novembre dernier. Le DYP (Parti de la juste voie) de l'ancien premier ministre, Mme Tansu Ciller, qui avait obtenu 9,5 % de voix pourrait faire son entrée dans le Parlement, au moyen d'un nouveau calcul de la participation électorale et entraîner une nouvelle redistribution des sièges. En effet, l'invalidation de fait du score obtenu par le DEHAP, 6,5 % des voix, permettrait au DYP de franchir la barre des 10 %, seuil exigible pour avoir des sièges dans le Parlement actuel. Il pourrait ainsi prétendre à 66 des 550 sièges. L'AKP qui dispose de 367 sièges verrait sa majorité réduite à 323, tandis que le DHP (Parti républicain du peuple, gauche socialiste), seule formation d'opposition présente au Parlement verrait le nombre de ses sièges baisser à 153.

Certes, l'AKP au pouvoir refuse de céder quoi que ce soit. Ses dirigeants affirment qu'ils sont prêts à provoquer une dissolution du Parlement et affirment être en mesure de remporter près de 50 % des voix. En attendant, des médias turcs proches des militaires, un officier à la retraite, Kalinder Kilinc et le vice-président d'un petit parti de gauche, l'IP (Parti travailliste) ont déposé auprès du haut-conseil électoral (YSK), composé de sept magistrats, une demande d'invalidation des élections législatives. Les partis politiques qui ont été laminés à l'issue du scrutin de novembre, comme le Parti social-démocrate de l'ancien premier ministre, Bulent Ecevit, seraient prêts à relever le défi afin de mettre fin au pouvoir islamiste.

Derrière cet imbroglio politico-électoral se profile l'ombre de l'armée turque. Celle-ci n'apprécie guère les tergiversations de l'actuel gouvernement concernant une éventuelle participation des troupes turques à l'occupation de l'Irak en appui aux États-Unis.

Officiellement, le gouvernement turc est pour l'envoi de troupes en Irak. Mais, en dernier recours, c'est le Parlement qui doit trancher. Or, au sein de la majorité parlementaire, les avis sont partagés et selon un dernier sondage, sept Turcs sur dix sont contre. En février dernier, ce même Parlement s'était opposé à l'ouverture d'un troisième front de guerre contre l'Irak à partir du territoire turc, contre la promesse d'une aide financière d'environ 25 milliards de dollars. Comme pour lui forcer la main, Washington vient d'octroyer une aide financière de 8,5 milliards de dollars à Ankara, sans théoriquement qu'elle soit liée à un feu vert pour l'envoi de troupes. Mais les dirigeants turcs veulent plus. Ils souhaitent que les États-Unis interviennent contre le PKK, dont les 5 000 membres se trouveraient dans les montagnes du nord de l'Irak. Il est peu probable que Washington, déjà passablement enlisé sur le terrain irakien, soit enclin à se mettre à dos les Kurdes irakiens très solidaires de leurs frères en Turquie. Quoi qu'il en soit, et dans tous les cas de figure, la question kurde se trouve au centre de la crise qui se profile en Turquie. Elle est instrumentalisée, aussi bien par le gouvernement de Tayyip Erdogan que par l'opposition de droite et une partie de la gauche social-démocrate turque, à des fins électoralistes. Et en attendant, la grande majorité de la population se débat dans des difficultés socio-économiques qui vont en s'aggravant. (Hassane Zerrouky, L'Humanité, 2 octobre 2003)
 

Le lettres X, W et Q sont toujours interdites en écriture kurde

Ankara a ordonné le 24 septembre aux autorités locales turques d'autoriser les familles kurdes à donner des prénoms kurdes à leurs enfants, un nouveau pas formel des autorités d'Ankara pour améliorer ses chances d'adhésion à l'Union européenne. Cette dernière exige de la Turquie qu'elle accorde de plus larges droits culturels à l'importante minorité kurde.

Cependant, le ministère turc de l'Intérieur précise dans sa circulaire que les noms comprenant des lettres inexistantes dans l'alphabet turc, comme les x, w et q, très largement utilisées en kurde, ne pouvaient être choisies. "Les prénoms donnés par nos concitoyens, selon leurs traditions, qui sont formés à partir de l'alphabet turc, dans la lignée des valeurs morales (...) et qui ne sont pas offensants, ne violent pas la loi de l'état civil", indique la circulaire du ministère de l'Intérieur adressée aux autorités locales de tout le pays.

Répondant aux exigences européennes, le Parlement turc a adopté l'année dernière une série de lois permettant de donner un nom kurde aux enfants et le droit de diffuser et d'enseigner la langue kurde. Mais il n'y avait pas eu d'application de ses réformes sur le terrain. Des familles kurdes avaient déploré que certaines autorités locales refusent d'enregistrer les prénoms kurdes et elles avaient porté l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme. (CILDEKT, 1 octobre 2003)
 

Recent pressures on the Kurdish people

Pressures in Diyarbakir Prison

Haci Atli, who had been arrested on the charges of "preparing counterfeit ID", announced that he was stripped naked for searching by the soldiers in Diyarbakir E Type Prison. Atli added that he was put in a single cell and waited on the concrete floor being naked till the morning. Atli appealed to HRA Diyarbakir branch and announced that Sahin Dalgiç, Nufer Dalkiliç, Neset Dalgali, Cezyir Kiliç, Velat Oluç, Süleyman Yilmaz, Aydin Sevinç and another person named Sirin were also subjected to the same conduct. (Özgür Gündem-TIHV, October 31, 2003)

Kurdish Concert Banned in Van

Van Security Directorate did not allow the concert of Koma Rewsen organized by Van Culture Centre on 22 October. Director of the centre Turan Özgüner announced that they were informed unofficially by the security officials that the reason of the ban was the use of the letter "w" and the word "kom" (group). Özgüner also said that the officials offered him to give permission for the concert on condition that they deny the news concerning the reason of the ban of the concert. (Özgür Gündem-TIHV, October 28, 2003)

Incident during demonstrations for Öcalan

On 27 October, a quarrel broke out between police officers and demonstrators during a demonstration in Seyhan district of Adana to protest the conditions of Abdullah Öcalan. The police beat the demonstrators and detained 7 persons. During the demonstration in Hakkari on 26 October the police detained 8 juveniles. (Özgür Gündem-TIHV, October 28, 2003)

DEHAP Members Arrested in Hakkari

Sabahattin Suvagci, DEHAP chair for Hakkari, Metin Tekçe, Free Society Party chair for Hakkari, Alaattin Ege, DEHAP chair for Central district, Bülent Demir and Aydin Degirmenci, who were detained on 24 October, were arrested on 27 Ocotber on allegations of "aiding an illegal organization". When they were being taken to the prison, a group of 500 persons gathered in front of the courthouse and the police dispersed the crowd. During the incident some 15 persons including Hatice Demir, chair of DEHAP women¹s wing, and Dilber Bor, executive of DEHAP women¹s wing, were wounded. (Özgür Gündem-TIHV, October 28, 2003)

KADEK militant killed during a clash in Tokat

A KADEK militant was reportedly killed during a clash in Altidan quarter of Arsu village in Almus district (Tokat). (Cumhuriyet-TIHV, October 28, 2003)

Detention during demonstrations for Öcalan

DEHAP chair for Silopi Haci Özen and Free Society Party chair for Silopi Fadil Akti were detained during the demonstration, which was staged in Silopi (Sirnak) on 24 October to protest the condition of Abdullah Öcalan. Mardin Women's Platform wanted to open a "Peace Table" on Cumhuriyet Square in Mardin on 25 October, but the police prevented them. Since the women wanted to march afterwards the police dispersed them. None of them were detained during the incident. 11 DEHAP members were detained when they wanted to hold a sit-in act to protest the condition of Abdullah Öcalan and the decision of sending troops to Iraq in front of Dikmen Gate of GNAT on 24 October. During a demonstration organized by a group of people (mostly children) on 26 October in Hacibakir quarter of Van a molotov cocktail hit a police vehicle and a police officer was wounded. 8 persons were reportedly detained during the incident. The police dispersed the demonstration in Diyarbakir by using force and detained 20 persons. Sudan Güven, Sait Demir, Resul Erkus, Silan Eminoglu, Abdurahman Aksal, Ahmet Aslan, Önder Tekin, Özen Tekin, Özlem Tekin, Ilkeye Bayrak, Sefika Demir, Zeynep Katar and Umut Tekin were wounded during the incident. The names of some of the detainees were given as Engin Kotay, Mehmet Yesilbas, Celalettin Birtane, Derya Karahan, Feraha Bayram, Telli Çiçek, Selahattin Aslan, Remziye Tekin, Selahattin Dündar, Abdullah Akengin and Free Society Party Vice-chair for Diyarbakir Hayrettin Altun. (Özgür Gündem-TIHV, October 25-27, 2003)

Village Guard Beaten by the Police

IHD Hakkari branch released its report on the raids of houses of 5 village guards on 18 October in Çukurca district in Hakkari by the members of special team. The report stressed that the village guard Halil Çetin and his father dragged in the animal excrement. According to the report Fatma Çetin (female, 60) was hit with the butt of a riffle. Being fainted she was taken to Çukurca Clinic. Having been frightened she reportedly rejected to have a medical report. The members of special team broke the arm of the village guard Sabri Özel. A pregnant woman, who did not want to disclose her name, was also beaten according to the report. (Özgür Gündem-TIHV, October 26, 2003)

HADEP Members Arrested in Ankara

Lawyer Abdullah Akin, the former major of Batman (HADEP), was arrested on 23 October in Ankara. Agri Penal Court of First Instance reportedly issued an arrest warrant in absentia against him in connection with a speech he made on 1 September 2000 in Dogubeyazit district of Agri. (Cumhuriyet-TIHV, October 24, 2003)

Demonstrations for Öcalan and Detentions

Actions were organized in many cities on 23 October to protest the conditions of the KADEK leader Öcalan. 4 women were reportedly detained in Antep after the demonstration held on Istasyon Avenue. 14 persons, including the correspondent of the daily "Özgür Siirt" Ramazan Oktay, were detained during the demonstration in Siirt. In Diyarbakir, 7 persons, who were distributing the leaflets of Free Party saying "Baris Çigligini Yükseltelim" (Let's Raise the Scream of Peace). DEHAP member Burhan Askara and vice-chairman of DEHAP for Siirt Abdullah Gök, who were detained on 20 October in Siirt on the grounds of "setting a market to fire", were arrested on 23 October. 100 women, who were detained on 22 October during the demonstration on Bosphorus Bridge, reportedly denied to testify in Turkish in Istanbul Security Directorate and released without testifying. (Özgür Gündem-TIHV, October 24, 2003)

Village Guard Beaten by the Police

Special team forces conducted raids to houses of five village guards on 18 October in Hakkari. One of the village guards, Sabri Özer was reportedly beaten and his arm was broken. His relative Fatma Çetin was also hit by her face with the butt of a rifle. Özer applied to HRA Hakkari branch on 20 October. (Özgür Gündem-TIHV, October 23, 2003)

Demonstrations for Öcalan in many cities

Protest actions were organized in many cities on 22 October to protest the conditions of the KADEK leader Öcalan. In Diyarbakir, a crowded group who wanted to stage a demonstration near the building of AKP Diyarbakir Province Organization was prevented by the police. Many people were wounded during the fight broke out between the demonstrators and the police. After a while, 7 persons were detained during the raid conducted to the offices of DEHAP in Diyarbakir. Demonstrations organized in Siirt, Batman, Tunceli, Izmir, Adana, Antep and Sirnak, were prevented by the police. 20 persons in Siirt and 3 in Batman were detained during the demonstrations. About 100 members of "Kurdish Women Initiative", who closed the road on Bogaziçi Bridge for a while, were detained in Istanbul. (Özgür Gündem-TIHV, October 23, 2003)

Deaths in clashs and attacks in Southeast

As announced by KADEK, a militant of KADEK Hasin Bitik was killed during the clash broke out on 16 October near Dicle district of Diyarbakir. In the announcement, it was stated that a clash broke out accidentally between the soldiers returning from an operation on 17 October night and the soldiers of Singirak Gendarmerie HQ. Reportedly, a noncommissioned officer and a captain were killed, and a helicopter fell down during the incident. (Özgür Gündem-TIHV, October 23, 2003)

Art Festival Prevented in Van for Kurdish letters

Art festival that was planned to be held on 22 October by Van Culture Center was reportedly postponed. Chairman of the organization committee Tuncer Saginç stated the followings in connection with the decision: "The Governate sent our appeal to the Security Directorate after confirming it. Then we took our petition to Association Desk. Chief of the desk stated that some letters and words, such as 'w' and 'kom', were Kurdish. He said: 'Kurdish was banned. Why did you write 'kom' instead of the word 'group'? Go and ask to the Ministry of Culture. Your aim is not to organize a concert'. He gave the petition back". A concert was reportedly permitted after the name of the group was changed as "Koma Revsen". The meeting titled " Youth Gathers in the Black Sea for the Resolution" that was planned to be held on 19 October by the Youth Platform for Peace and Democracy in Samsun was reportedly postponed for 15 days by Samsun Governate on the grounds that security provisions would not be provided because of the football match of Samsunspor on the same day. (Özgür Gündem-Evrensel-TIHV, October 21, 2003)

A Kurdish militant killed in Bingöl

A KADEK militant was reportedly killed during the armed clash that broke out on 19 October in the forest range named Karacehennem that is between Bingöl and Karliova district. (Milliyet-TIHV, October 21, 2003)

Torture under detention in Agri

Burhan Bölün, who was detained on 15 October for "shouting slogans" when chairman of DEHAP Tuncer Bakirhan came to Agri, announced after his release that he was tortured in detention. He said that he was kept 4 hours in detention and continuously beaten by the police. He added that he was hit at his head and issued an official complaint against the police officers. (Özgür Gündem-TIHV, October 17, 2003)

Detentions and arrests in Tunceli

Kemal Dinlergüler, DEHAP chair for Ovacik district, Efendi Gültakur and Zeynel Diloglu, who were detained on 15 October in Ovacik district of Tunceli, were arrested on charges of "aiding and abetting illegal organization". Ali Ihsan Sahin, CHP member of administrative council for Tunceli, DEHAP member Engin Biltay, Süleyman Gültakur, Haydar Eren and a person with the first name Munzur were released. After the attack to the police spot in Dicle district of Diyarbakir Orhan Uyguner, Yüksel Bozkurt, Ahmet Akengin and distributor of the newspaper Yeniden Özgür Gündem Zülfi Binbir were detained. (Özgür Gündem-TIHV, October 17, 2003)

Demonstrations for Öcalan in Diyarbakir

E.A. (14), M.A. (15), Hacž Ekti, Çetin Demir, Ramazan Akboga and Güney Baysungu, who were detained in connection with the demonstration held in Diyarbakir on 11 October to protest the conditions of the KADEK leader Öcalan, were arrested by Diyarbakir SSC. The detainees S.Y. and Mehmet Ali Adsiz were released. The relatives of the arrested persons were dispersed by force when they gathered near the building of Diyarbakir SSC during the arrested persons were being transferred to the public prosecutor¹s office. The students at Education Faculty Ö.O. and B.B. were detained on 15 October who were charged with "shouting slogans" when chairman of DEHAP Tuncer Bakirhan came to Agri. (Özgür Gündem-TIHV, October 16, 2003)

Lawyers on trial in Diyarbakir

Lawyers Sezgin Tanrikulu, chair for Diyarbakir Bar Association and TIHV Diyarbakir Representative, Sabahattin Korkmaz, Burhan Deyar and Habibe Deyar, were indicted for "misconducting duty" in connection with petitions concerning the villages of Lice district evacuated and burned in the years 1993 and 1994. Vice-chair of Diyarbakir Bar Association Meral Danis Bektas announced that Tanrikulu and other three lawyers did appeal to the governorate for compensation of losses of the villagers and stressed that the investigation and case against the lawyers were extra-legal within the frame of national and international laws. The indictment wants the lawyers to be sentenced for "misconduct of duty" according to the Article 240 TPC. The trial will commence on 17 October at Diyarbakir Heavy Penal Court No.1. (TIHV, October 15, 2003)

Clashes and Attacks in the Southeast

Four KADEK militants were reportedly killed during the clash occurred between soliders and KADEK militants on 12 October near Kusluca village of Ovacik district of Tunceli. The militants of the Maoist Communist Party Zeynel Arslan, Kenan Kösedeniz, Cemal Keser and Erol Bastug were killed during the clash occurred on 12 October near Zile district of Tokat. (Cumhuriyet-TIHV, October 11-12, 2003)

Demonstrations for Öcalan

DEHAP members Muharrem Bulut and Selahattin Çap, Lokman Özmen and Enver Narinç, who were detained after the demonstration organized in connection with the anniversery of the KADEK leader Abdullah Öcalan's departure from Syria, were arrested by Diyarbakir SSC on 9 October. Sefket Yildiz, Ferzende Yilmaz and Kadir Menge, who didn't open their workplaces on 9 October, were detained on 10 October in Yüksekova district of Hakkari. On the night of 10 October, molotov cocktail was thrown to the buildings of AKP and CHP during the demonstration in Küçük Dikili town of Seyhan district of Adana. On the same night, demonstrators threw molotov cocktails to a police car, two bank offices and two electric transformer station in Nusaybin district of Mardin. Haci Baysal, Haci Ekti and Ezel Avci were reportedly detained after the demonstration organized in Diyarbakir on 12 October, Baysal was released after a short period of time. Meanwhile, prisoners in Sivas, Bartin, Diyarbakir, Amasya, Nazilli, Siirt and Elbistan prisons were reportedly joined the hunger strike started on 1 October to protest officials who "did not take any measures regarding KADEK leader Abdullah Öcalan's health problems". (Özgür Gündem-TIHV, October 11-12-13, 2003)

Clashes and Attacks in the Southeast

A KADEK militant was killed during the clash occured on 6 October in the forest area named Kara Cehennem of Karliova district of Bingöl. KADEK announced that 2 soldiers were killed and 2 soldiers were wounded whereas it was claimed that only 2 soldiers were wounded according to the official announcement. (Özgür Gündem-TIHV, October 8, 2003)

Police intervention into a Kurdish music concert

The police intervened the concert of the music group Koma Azadi on 2 October during "Middle East 2003 Industry Fair and Watermelon Festival" in Diyarbakir. The group wanted to sing a Kurdish song, but the police warned them not to sing. Afterwards the group left the stage to protest in the attitude of the police. (Özgür Gündem-TIHV, October 7, 2003)

(For earlier cases go to Info-Türk, N° 301)
 

Minorités / Minorities

L'ouverture du séminaire orthodoxe d'Istanbul sera-t-elle autorisée?

Le gouvernement turc est favorable à la réouverture du séminaire orthodoxe de la faculté de théologie de Heybeliada (Halki en grec) à Istanbul, fermée en 1971 et qui était le seul de Turquie, a réaffirmé jeudi le ministre turc de l'Education, Huseyin Celik.

Le ministre s'est exprimé en faveur d'"un libre enseignement de la théologie chrétienne" et a annoncé la création prochaine d'une commission chargée de ce dossier qui traîne depuis de longues années, rapporte l'agence Anatolie.

"Il n'y a pas de raison de s'opposer à un séminaire chrétien alors qu'il y a 24 facultés de théologie musulmane dans notre pays", a dit le ministre après avoir reçu le patriarche oecuménique orthodoxe grec d'Istanbul Bartholomée 1er.

Ce dernier a indiqué pour sa part avoir été écouté avec compréhension. "M. le ministre s'est engagé à déployer tout ses efforts pour trouver une solution dans les plus brefs délais à nos problèmes", a-t-il dit.

Le séminaire de Halki, situé sur la petite île de Heybeli, a été fermé en pleine crise chypriote entre la Turquie et la Grèce, et demeure une pomme de discorde entre les deux pays.

Installé dans un monastère toujours en activité, il a formé depuis sa création en 1844 un millier de prêtres, dont une douzaine sont devenus patriarches de l'église orthodoxe.

Son importance est capitale pour le renouvellement de la hiérarchie de l'église orthodoxe, dont le patriarcat d'Istanbul assume la direction politique depuis le schisme chrétien de 1054.

La Turquie musulmane n'autorise pas encore l'ouverture d'écoles théologiques chrétiennes, mais pourrait être amenée à le faire d'ici décembre 2004, date à laquelle les dirigeants de l'Union européenne vont décider s'il y a lieu d'ouvrir des négociations d'adhésion avec Ankara. (AFP, 30 octobre 2003)
 

Réouverture du séminaire orthodoxe d'Istanbul d'ici un an, espère le Patriarcat

Le patriarche oecuménique orthodoxe grec d'Istanbul Bartholomée 1er a manifesté vendredi l'espoir qu'un séminaire fermé depuis 32 ans et qui était le seul en Turquie, puisse être réouvert d'ici un an.

"Nous sommes optimistes, le gouvernement semble avoir compris la nécessité et la justice de ce qui est notre droit, nous espérons qu'à partir de l'année prochaine, nous aurons notre école", a indiqué Bartholomée 1er à l'AFP.

Le séminaire de Halki, situé sur la petite île de Heybeli, au large d'Istanbul, a été fermé en 1971, en pleine crise chypriote entre la Turquie et la Grèce, et demeure une pomme de discorde entre les deux pays.

Ce séminaire, installé dans un monastère toujours en activité, a formé depuis sa création en 1844 un millier de prêtres, dont une douzaine sont devenus patriarches de l'église orthodoxe.

Son importance est donc capitale pour le renouvelement de la hiérarchie de l'église orthodoxe, dont le patriarcat d'Istanbul assume la direction politique depuis le schisme chrétien de 1054.

Par ailleurs, seuls les prêtres turcs ont le droit d'officier dans le pays.

"Nous avons besoin d'un clergé bien formé pour faire vivre nos diocèses dans le monde", souligne Bartholomée. Il faut par ailleurs renouveler les 12 membres du Saint synode qui entourent le patriarche, et dont certains ont plus de 80 ans.

La Turquie n'autorise pas encore l'ouverture d'écoles théologiques chrétiennes, mais pourrait être amenée à le faire d'ici décembre 2004, date à laquelle les dirigeants de l'Union européenne vont décider s'il y a lieu d'ouvrir des négociations d'adhésion avec Ankara. (AFP, 24 octobre 2003)
 

Armenian journalist criticizes the Turkish Department of Religious Affairs

"Religious is not a profession, it is a faith," said Dink, the editor-in-chief of the Agos Newspaper. "There should be a discussion on the training of religious officials, not on religious education at schools," said Dink.

Hirant Dink, the editor-in-chief of the Agos Newspaper talked to Bianet about the discussions over preacher schools in Turkey.

The government has prepared a plan to "prevent inequality between students on entrance to universities." The proposed plan would enable graduates of preacher schools to study any major in any university.

"In a secular system, religion should not be a public duty but an individual field handled by non-governmental organizations," said Dink, adding that he was against the state interfering in religion in any way.

He said he was also against the "Diyanet," which is the Department of Religious Affairs in Turkey.

"The taxes we pay to state"

Dink said that in a secular system, the function of the state should be limited with guaranteeing its citizens' freedom of religion. He reminded the fact that the budget for the Department of Religious Affairs was more than the budget for some ministries.

"Why am I contributing to a faith I don't believe in through paying taxes? Or why should a Muslim contribute to Christianity in which he/she does not have faith?" asked Dink.

"The fact that only a part of the society benefits of the Department of Religious Affairs is a problem, but even if everyone benefited from it, this ethical problem would not be solved," he added.

Dink argued that religions should manage their own service fields and they should meet their own needs.

"I don't want Islam to go anywhere through the taxes I pay, the same way I don't want my religion to go anywhere with the taxes a Muslim pays," said Dink.

"A system should be created where each religious circle meets its own demands within itself."

Religious education at temples, not schools

Dink objected to religious education at schools. But if religion has to have a place in the education system, the experts of that religion should give this education, he said.

"I argue that there should not be religious education at our schools. Every temple should provide its own religious education," said Dink.

Dink, who believes religion, cannot be counted as a professional field, said, "religion is a faith. Instead of discussing religious education at schools, they should be discussing how to train religious officials," he said.

"For this, religions should be granted a special right and they should be free to decide how to raise their own religious officials. The state should not have to open or close schools for this," Dink added. (BIA News Center, October 17, 2003)

Le congrès constitutif de l'Organisation Mondiale Arménienne à Moscou

Le congrès constitutif de l'Organisation Mondiale Arménienne, avec la participation des délégués venus de 52 pays, s'est achevé à Moscou le 7 octobre. L'objectif principal de l'organisation est de réunir les forces vives de la nation arménienne aussi bien en Arménie, au Haut Karabagh qu'en Diaspora pour défendre les intérêts de la nation.

La séance inaugurale solennelle a eu lieu le 6 octobre à la Maison de l'Union de Moscou, avec la participation de 1200 personnes, rehaussé par la présence effective des présidents Mr. Vladimir PUTIN (Russie), Mr. Robert KOTCHARIAN (Arménie) et de Mr. Arkady GHOUKASSIAN (Haut Karabagh) ainsi que des représentants de diverses organisations arméniennes dont Mr. Ara ABRAHAMIAN président de l'Union des Arméniens de Russie.

A l'issue des travaux de l'Assemblée constitutive, qui a eu lieu le 7 octobre, Ara ABRAHAMYAN a été élu président à l'unanimité. Ensuite il y a eu l'élection des membres du Comité Central. Deux délégués pour la France ont été élus (à l'unanimité) au Comité Central de l'Organisation Mondiale Arménienne dont : Mr. Jean V. SIRAPIAN (Président de l'ADL France) et le Prof. Agop KERKIACHARIAN (Président de l'Académie Int. des Sciences Ararat). (ADL, 9 octobre 2003)
 

Affaires religieuses/Religious Affairs

Les problèmes des femmes turques soumises à la charia en Grèce

Citoyenne grecque d'origine turque, Shukran Raif "préférerait ne pas être soumise à la charia" pour ses affaires privées, comme c'est la règle pour les membres de sa minorité en Thrace (nord-est). Mais la priorité pour l'émancipation des femmes, "c'est l'éducation", lance-t-elle.

Reconnaissant aux trois muftis de la région la compétence de juges pour trancher les affaires de droit familial sur la base de la loi coranique, le statut de la minorité de Thrace, officiellement reconnue sous le nom de "musulmane" par l'Etat grec en vertu du Traité de Lausanne de 1923, "est défavorable aux femmes", affirme cette quadragénaire, militante des droits de sa communauté.

"Pour divorcer, un homme n'a qu'à dire trois fois qu'il répudie son épouse, et il récupère automatiquement les enfants si son ex-femme se remarie; pour les questions d'héritage, la fille prend un tiers, le garçon deux tiers, c'est quand même paradoxal dans l'Union européenne", s'indigne-t-elle.

La situation des musulmanes de Thrace "est effectivement un vrai problème", reconnaît-on de source gouvernementale. "Mais, dans l'immédiat, toute réforme radicale est exclue, car la Turquie reste à affût du moindre prétexte pour agiter la minorité", forte de quelque 100.000 membres en majorité de souche turque, ajoute-t-on de même source.

Alors, "il faut laisser les choses évoluer, en tablant sur l'éducation, notamment des femmes de la minorité, et sur le développement économique", d'une région parmi les plus pauvres de l'UE, conclut cette source.

En principe, ceux ou celles s'estimant lésés par la charia peuvent s'adresser aux tribunaux civils. "Mais les juges se déclarent incompétents et renvoient (les cas) aux muftis", affirme l'avocat Adem Bekinoglu.

"De toute manière, la plupart des femmes d'ici ne se posent pas la question, par tradition, mais aussi car l'éducation est notre problème majeur, surtout à cause de l'attitude de l'Etat qui trouve son compte en nous maintenant dans l'ignorance", déplore Shukran, elle-même formée en Turquie, comme beaucoup de cadres de sa communauté.

La Grèce, qui a longtemps considéré la minorité comme une "cinquième colonne" d'Ankara, tout en lui refusant de se désigner comme minorité turque, n'a mis officiellement fin que dans les années 1990 à une série de discriminations à son encontre.

Les cheveux dissimulés par un foulard, et le corps par un long manteau, Ayse Bulbul, une agricultrice de 24 ans, confirme "ne s'être jamais interrogée sur ses droits de citoyenne européenne". Elle ne parle que turc, son imam de père ne l'ayant pas laissée poursuivre ses études au-delà de l'école primaire de la communauté, bilingue.

En application d'accords gréco-turcs, "l'éducation ici n'est obligatoire que six ans, contre neuf ans dans le reste du pays, et encore beaucoup de filles ne font pas d'études", explique Ahmed Emin, un enseignant du collège de la minorité à Komotini.

La qualité de l'enseignement dispensé dans ces établissements est jugée très médiocre, du fait des querelles gréco-turques sur la formation des professeurs, du contenu des programmes ou des équilibres linguistiques.

Depuis l'assouplissement de la politique d'Athènes et l'ouverture des universités par un système de quotas en 1995, "de plus en plus de parents envoient leurs enfants dans les écoles grecques". "En un sens, c'est un progrès", relève M. Emin.

"Mais pourquoi à l'heure du catéchisme orthodoxe obligatoire, nos enfants sont-ils envoyés dans la cour, sans qu'on ne leur propose un enseignement sur l'islam ?", s'interroge-t-il. (AFP, 17 octobre 2003)
 

L'interdiction de l'organisation islamiste "Califat" confirmée

L'interdiction prononcée en décembre 2001 par le ministère allemand de l'Intérieur contre l'organisation islamiste "Califat" (Hilafet Devleti) n'est pas contraire à la liberté de religion inscrite dans la Constitution, a estimé vendredi la Cour constitutionnelle.

Selon la Cour, cette organisation fondée par l'extrémiste islamiste turc Metin Kaplan, surnommé le "Calife de Cologne", avait l'intention de mettre en place un pouvoir autoritaire, le cas échéant, par des moyens violents, ce qui n'est pas compatible avec les fondements de la démocratie et de l'Etat de droit.

Metin Kaplan est accusé par la Turquie d'avoir voulu organiser un attentat à l'explosif contre le mausolée de Mustafa Kemal Ataturk (fondateur de la République turque), à Ankara le 29 octobre 1998, et d'avoir ordonné l'occupation le même jour d'une mosquée d'Istanbul. Son extradition d'Allemagne est demandée par Ankara, mais refusée jusqu'à présent par la justice allemande.

Kaplan, qui a purgé en Allemagne quatre ans de prison pour avoir lancé un appel au meurtre, s'est vu retirer fin août par un tribunal allemand son  statut de réfugié politique, en raison de cette condamnation. Mais la justice allemande s'est jusqu'ici refusée à autoriser qu'il soit extradé ou expulsé vers la Turquie au motif qu'il pourrait y faire l'objet de traitements "contraires aux principes du droit international".

Selon les tribunaux allemands, Metin Kaplan risque notamment d'y être condamné sur la foi de témoignages recueillis sous la torture par les autorités turques. Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, s'est rendu en Turquie le mois dernier pour discuter de cette question et a déposé un recours en vue d'obtenir son expulsion. (AFP, 17 octobre 2003)
 

Government postpones imam-hatip school draft

Parliamentary Education Commission Chairman Tayyar Altikulac, who is also a member of the ruling Justice and Development Party (AK Party), said on Wednesday that they have decided to postpone the draft allowing the graduates of imam-hatip clerical schools to enroll in university more easily.

He also stressed that the commission may also decide to delay the draft and include it to the High Education Law.

Altikulac met with Inter-University Council Chairman Ayhan Alkis and a delegation of rectors on Wednesday in Parliament.

He told reporters that the delegation of rectors asked him to postpone the draft on Imam-Hatip schools until the commission completes the High Education Law, or YOK law draft.

Noting that he was happy to play host to rectors in Parliament, Altikulac stated that he would inform the members of the Commission about the demands of rectors.

"I hope that the members of the commission will approve this demand. I also hope that the Education Minister will support us on this decision. I believe it is more important to reach a reconciliation on this issue rather that the draft itself," Altikulac stressed.

He stated that he also shared the view that this draft should be included in the YOK law draft.

Meanwhile, Inter-University council Chairman Ayhan Alkis noted that universities, the education ministry and nongovernmental organizations have been carrying out a joint effort on the YOK law draft.

"We have been working on an extremely important law for our country. Everybody would agree that such academic studies needs intensive attention. In this light, there should be no political or time pressure on us," Alkis stressed.

He said it would take months for them to complete the work on the YOK law draft.

Meanwhile, Prime Minister and AK party leader Recep Tayyip Erdogan, on Wednesday, had a meeting with the inter-university council chairman and the rectors accompanying him.

"We aim to send a YOK law draft that is in harmony with the modern and contemporary world by eliminating the shortcomings of the education system. I believe that we can lay a foundation that can maintain a social consensus and then take steps based on this foundation," PM Erdogan noted.

The draft that allows the graduates of imam-hatip clerical schools privileges was promoted by the government and caused a tension among the strict secular parts of the state and society.

According to the current system, graduates of imam-hatip schools can easily enroll in theological academies but they have to get very high marks on the university exams in order to enroll in other university programs.

The draft was allowing them to enroll in other university programs more easily.

This move of the government caused a heavy outcry in some parts of the society and it was viewed as an effort to transform the secular education system to a more religiously oriented education system.

Earlier, Turkey's influential business association, TUSIAD, publicized its reaction via a press release. The Deputy Chief of General Staff was also among those who reacted against the draft.

PM Erdogan, earlier this week, met with the Chief of the General Staff. After the meeting he asked AK Party executive board members to seek reconciliation rather than urgently passing the draft.

The issue is one of the main controversies on the domestic scene.

Erdogan is among those who graduated from imam-hatip schools.

"Statements naming imam-hatip schools headaches are ugly and dangerous. I am not the headache of Turkey. I serve this country more than those who name the graduates of these clerical schools as headaches. I cannot accept such statements," Erdogan noted. (Turkish Daily News, October 16, 2003)

Une universitaire voilée d'Oman interdite d'entrée dans une université turque

Une universitaire d'Oman, invitée à participer à une conférence en Turquie, s'est vu interdire l'accès à l'université d'Istanbul où se déroulait la rencontre en raison de son refus d'ôter son voile islamique, rapporte jeudi le quotidien Milliyet.

Le port du voile est interdit dans les universités et les bâtiments publics en Turquie, un pays musulman au régime strictement laïque.

Samira Moosa de l'université du sultan Qabous à Mascate s'est refusée à enlever son voile à l'entrée de l'Université d'Istanbul, affirmant qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant, selon Suat Gezgin, recteur de la faculté de communications qui organisait la conférence.

Elle a ensuite boycotté un cocktail et un dîner organisés en ville pour les participants à la conférence.

Les responsables turcs qui l'avaient invitée ont confié au journal qu'ils n'avaient pas envisagé le problème car ils pensaient que Samira était un homme. (AFP, 16 octobre 2003)
 

Four Years In Prison for Headscarf Protests

Two sisters, 21-year old Nurcihan and 23-year old Nurulhak Saatcioglu have been put back in prison after serving time for attending demonstrations four years ago protesting the prohibition against headscarves.

The two sisters were arrested after a demonstration in Malatya in 1999 accused of Œattempting to change the Constitutional order by force'. They were imprisoned for seven months.

Malatya State Security Court reached another verdict and decided on a sentence of four years two months imprisonment for a violation of the ŒMeetings and Demonstration Law'.

The Saatcioglu sisters were arrested yesterday in Istanbul and have been sent to Bakirkoy's Women and Children's Prison. Their mother, Huda Kaya, had been in prison for three years since she also had attended the same demonstration. A third sister is also waiting to be arrested.

The Chairman of Mazlumder, Organization for Human Rights and Solidarity for Oppressed People, Ahmet Mercan said they would bring the issue to the European Court of Human Rights. (Zaman, October 4, 2003)
 

Socio-économique/Socio-economic

Last Six Zero Of Turkish Lira Will Be Removed

State Minister Ali Babacan said that preparations were under way to remove the last 6 zeros from Turkish Lira on January 1, 2005. Babacan said that the government aimed at decreasing the inflation rate to one-digit-numbers by 2005 and the practice of removing 6 zeros from TL would go hand in hand with this policy.

Babacan further said that once this change was accomplished, new and old TL would be used simultaneously for a while. However Babacan did not make any statement on what the name of the new currency will be or whose picture it will bear.

The State minister said, ³The motion on removing 6 zeros from TL is ready. It will be forwarded first to the cabinet and then to Parliament. The motion was prepared in away to accomplish this change on January 1, 2005.²

Tuzmen: Removing Zeros Mean Nothing without Decreasing Inflation
Following a meeting that he attended in Istanbul on Thursday, State Minister Kursad Tuzmen said, ³In the case of the Latin America we viewed this: Unless you decrease inflation, removing last a few zeros from the currency means nothing. The important thing is to attain one-digit inflation values. Only then you will be able to remove those zeros irreversibly." (Hürriyet, October 31, 2003)
 

Turkey Failed In Wages and Productivity

The International Bank for Reconstruction and Development (IBRD) stated that productivity and wages were low in Turkey and laws on working life were ignored through some mechanisms.

 "The Preliminary Working Report on Business Market," which was prepared after a research launched by experts from IBRD and coordinated by the Treasury Undersecretariat, reflected, once again, the problems in the work life in Turkey.

According to the report, unemployment is gradually rising in Turkey and well-educated people, who should be sought in the labor market, are unemployed. Moreover, wages, led by the minimum wage, are very low. Some points highlighted by the report can be summarized as follows:

"Expanding population has been giving way to unemployment for long years. Because of the slow rate of job openings, employees feel insecure.

"The urgent need for job openings can be more explicitly seen if we take the fact that only 46% of the labor force are employed, into consideration. The average for this rate in EU is 63% and in EU countries having high unemployment rates, such as Spain, this rate is only 55%.

"52% of the labor force in Turkey are not tied to any social security institution.

"There are cases of firing those employees, who are about to attain the right of retirement or not registering the employees so as to refrain from social security payments in Turkey. " (Hürriyet, October 27, 2003)
 

Une réforme du code pénal provoque l'ire des organisations féministes

Un projet de réforme du code pénal du gouvernement turc a provoqué une levée de boucliers des organisations féministes qui le jugent en deçà des normes européennes et de nature à renforcer la suprématie de la gente masculine dans une société musulmane et patriarcale.

Ces organisatins s'insurgent notamment contre les réductions de peine pour "crimes d'honneur" et la possibilité pour un violeur d'échapper à la prison s'il épouse sa victime.

Le projet du parti de la Justice et Développement (AKP, issu d'un parti islamiste), au pouvoir, vise en fait à réécrire l'ensemble du code turc adopté en 1926, trois ans après la fondation de la République de Turquie laïque sur les ruines du vieil empire ottoman théocratique.

Immédiatement après avoir été soumis à la commission de la justice du parlement, le projet a été vilipendé par nombre d'organisations de défense de droits des femmes, ce qui a entraîné la création d'une sous-commission, chargée d'écouter les nombreuses plaintes.

Les féministes s'opposent surtout à ce que la femme, contrairement à l'homme, fasse l'objet d'une définition précise dans le nouveau code, notamment dans le chapitre intitulé "atteinte à la pudeur".

"C'est d'emblée une discrimination contre les femmes. La femme est présentée comme un être sans défense qui doit être placée sous les ailes de la société", explique à l'AFP Sema Kendirci, la présidente de l'Union des femmes turques (TKB), une des plus anciennes associations féministes de Turquie.

"Il est honteux que la Turquie veuille frapper à la porte de l'Europe avec ce nouveau code", martèle cette avocate qui lutte depuis des années pour l'égalité des sexes.

La Turquie qui souhaite adhérer à l'Union européenne (UE) a adopté plusieurs réformes dans le domaine des droits de l'homme ces dernières années et a aboli notamment une loi prévoyant des réductions de peine pour les "crimes d'honneur", fréquentes notamment dans l'est et le sud-est anatolien.

Il n'est pas rare qu'une jeune femme soit sauvagement assassinée après une décision du "conseil de famille" par l'un de ses proches pour le seul fait d'avoir manifesté une attention pour le moins chaste à un homme.

Mais dans le nouveau projet, une disposition laisse aux juges le pouvoir de se prononcer pour une réduction de peine en cas de "provocation grave" ayant suscité le meurtre d'une femme.

"Un meurtre c'est un meurtre et un juge doit prononcer le même verdict dans l'ouest que le sud-est du pays", s'indigne Mme Kendirci.

Une autre disposition très controversée du projet porte sur le viol. Un homme accusé de viol peut voir sa peine carrément annulée par la justice s'il consent à épouser sa victime. En cas de viol collectif, si l'un des violeurs épouse la victime, les autres seront exemptés de poursuites.

Le violeur devra cependant rester marié au moins cinq ans.

En outre, le violeur d'une femme mariée écopera d'une peine plus sévère que celui d'une femme "vierge", en l'occurence célibataire, et ce pour protéger l'honneur bafoué de son époux.

Le nouveau code introduit aussi de nouvelles dispositions en faveur des femmes, comme une peine d'un an de prison pour un époux qui abandonne le domicile familial, et des peines plus sévères contre la polygamie, interdite mais fréquente dans la société turque.

Pour Mme Kendirci il s'agit d'une "farce" qui ne change en rien le côté discriminatoire du projet qui devrait être débattu et voté vers la fin de l'année au parlement où l'AKP dispose d'une forte majorité. (AFP, 24 octobre 2003)
 

L'organe de contrôle bancaire va liquider la banque des Uzan en faillite

L'agence turque de régulation et supervision bancaire (BDDK) a annoncé jeudi qu'elle comptait liquider la banque Imar de la richissime famille Uzan plutôt que de la placer sous garantie de l'Etat.

"Si nous avions placé la banque Imar sous la protection du Fonds d'assurance des comptes de dépôt (TMSF) (comme les 20 autres banques saisies ces dernières années), le lendemain nous aurions vu frapper à la porte les déposants venus réclamer leurs 8 quadrillions de Livres turques (5,4 milliards de dollars), ce qui aurait causé une pénurie de liquidités", a expliqué Engin Akcakoca, président du BDDK, lors d'une conférence de presse.

La banque Imar, placée sous contrôle des autorités bancaires le 3 juillet, est accusée notamment d'avoir caché ses avoirs en mettant en place un système de double comptabilité, et d'avoir vendu des bons du trésor fictifs.

"Fût-ce par hasard, nous avons évité de grands risques au système bancaire, et, en choisissant de liquider la banque, nous l'avons échappé belle", a encore dit M. Engin Akcakoca.

"La balle est désormais dans le camp de la justice", a déclaré M. Akcakoca, reconnaissant que le processus légal risquait de "prendre du temps" car les tribunaux sont engorgés, "à moins que ne soit créée une juridiction spéciale".

Le président a indiqué n'avoir "aucune idée" quand les remboursements des dépôts pourront être faits aux quelque 378.000 créanciers de la banque Imar.

La police recherche actuellement plusieurs membres de la famille Uzan, dont le chef de famille Kemal Uzan.

Le fils aîné de Kemal Uzan, Cem Uzan, 42 ans, dénonce la saisie de la banque comme un complot politique visant le Parti Genc (Jeune) qu'il a créé en août 2002 et qui a recueilli plus de 7% de voix aux législatives de l'an dernier. (AFP, 23 octobre 2003)
 

Creusement du déficit de la balance commerciale en Turquie

La Turquie a enregistré un creusement de 40,8% du déficit de sa balance commerciale, qui a atteint 13,08 milliards de dollars, au cours des premiers huit mois de l'année, comparé à la même période l'an dernier, a indiqué mercredi l'institut national des statistiques.

Les importations ont augmenté de 33,5% à 42.40 milliards de dollars, tandis que les exportations augmentaient de 30,4% à 29,32 milliards de dollars.

Le déficit de la balance commerciale en 2002 avait atteint 15,75 milliards de dollars, en hausse de 56,5% par rapport à 2001.

Une sévère crise économique en 2000 et 2001 avait provoqué une chute de près de 50% de la valeur de la livre turque par rapport au dollar, favorisant ainsi les exportations.

Cette année, la livre turque s'est toutefois renforcée de près de 20% par rapport au dollar, ce qui a contribué à un ralentissement des exportations. (AFP, 22 octobre 2003)
 

Parliament ratifies convention on animal rights

Turkish Parliament adopted the international convention on the protection of animals. The decrees were published in the Monday edition of the Official Gazette and were immediately implemented.

The ratification of the international convention on the protection of animals were realized through the efforts of the Turkish Interior Ministry on July 24, 2003 and the decision of the Turkish Cabinet on August 28 of this year.

According to the convention, the regulations consist of the protection of domestic animals, the welfare of the animals, the adoption of new domestic animals, the age limit for adoption, the training of the animals, the trading of domestic animals, their shelters, the advertisement and exhibition of domestic animals and the medical operations that can be performed on domestic animals. Under the title regarding stray animals, the regulations insist upon the maintaince of these animals by their number, their capture, their shelter and their slaughter if necessary. There are laws in this convention that regulate the training of these animals and other mutual agreements.  (Cihan News Agency, October 21, 2003)
 

Le budget turc 2004 consacre 41% des dépenses au remboursement de la dette

Le gouvernement turc a présenté un projet de loi de budget déficitaire pour 2004, dont un peu moins de la moitié des dépenses seront une nouvelle fois consacrées au remboursement de la dette publique, a déclaré lundi le ministre des Finances, Kemal Unakitan.

Les budgets de l'année précédente (2003) et de 2002 avaient consacré la moitié des revenus au remboursement de cette dette croissante.

Pour l'année 2004, cette part diminue sensiblement à 41%, a-t-il dit lors d'une conférence de presse, cité par l'agence Anatolie.

Le projet, soumis vendredi au parlement qui doit commencer à en débattre dans les jours prochains, prévoit des revenus de l'ordre de 77,5 milliards de dollars et un déficit d'environ 31,5 milliards de dollars.

Environ 44,8 milliards de dollars seront consacrés au remboursement de la dette publique qui se chiffrait à 187 milliards de dollars en août.

M. Unatikan a indiqué que le budget avait été préparé "conformément à l'objectif fixé avec le FMI d'un surplus budgétaire", hors remboursement de la dette, de 6,5% du PNB.

"La rigueur budgétaire sera également poursuivie en 2004", a-t-il insisté.

Il a également souligné que les revenus qui proviendraient de privatisations et d'un prêt américain de 8,5 milliards de dollars seront utilisés pour le remboursement de la dette publique.

Pour aider l'économie turque à surmonter les effets des coûts de la guerre en Irak, Washington avait offert un don d'un milliard de dollars à Ankara qui avait préférer, par effet de levier, emprunter 8,5 mds de dollars au Trésor américain.

Des discussions "techniques" se poursuivent pour le déblocage de ce prêt, soulignent les autorités turques.

Le ministre a ajouté que le budget prévoyait un revenu annuel par habitant de 3.644 dollars en 2004, contre 3.366 dollars en 2003 et 2.609 dollars en 2002. (AFP, 20 octobre 2003)

Le gouvernement augmente les taxes sur l'automobile et les alcools

Le gouvernement turc a défendu mercredi sa décision d'augmenter les taxes sur les automobiles et les alcools, malgré les critiques des milieux d'affaires qui redoutent une chute des ventes au moment où la conjoncture commence tout juste à s'améliorer après deux ans de crise.

"L'augmentation de la taxe (sur les automobiles) était une décision nécessaire du fait de la situation économique actuelle", a affirmé le vice-premier ministre Mehmet Ali Sahin à la presse, au lendemain de cette décision d'accroître une taxe spéciale de consommation qui atteint désormais 30 à 75% de la valeur du véhicule.

Cette taxe, qui vient s'ajouter à une TVA à 18%, multiplie presque par deux le prix de certains véhicules de luxe.

Les taxes sur l'alcool sont elles aussi sérieusement augmentées.

Selon le ministre, ces mesures sont nécessaires pour permettre au gouvernement d'atteindre l'objectif d'un surplus budgétaire (avant paiement de la dette) de 6,5% par an en 2003 et en 2004.

Ce surplus fait partie des conditions imposées par le Fonds monétaire international en échange de son aide.

Les dernières augmentations ont été rendues nécessaires par une décision de la justice qui a déclaré anti-constitutionnelle une augmentation de la vignette automobile, souhaitée par le gouvernment.

Les mesures ont été fortement critiquées par les industriels et les associations de défense de consommateurs.

Ibrahim Aybar, directeur général de Renault Mais en Turquie, a déploré l'augmentation des taxes à un moment où les ventes automobiles repartent tout juste après deux ans de crise.

"Les nouvelles augmentations vont retarder la reprise", selon M. Aybar, cité par l'agence Anatolie.

Ali Ihsan Ilkbahar, le patron de l'association des fabriquants turcs d'automobiles (OSD), a estimé pour sa part que l'augmentation de la taxe réduirait les ventes de 5 à 10%.(AFP, 15 octobre 2003)

Après Renault à Vilvoorde, Ford à Genk s'installe en Turquie

La semaine dernière, la direction de Ford Belgique, premier employeur régional, a annoncé le licenciement de 3 000 employés (l'équipe de nuit et du week-end), soit un tiers des ouvriers de l'usine. Mais ce n'est pas tout. La compagnie américaine remet aussi en cause la convention collective signée avec les syndicats en décembre. Celle-ci prévoyait 1 400 licenciements ainsi que la délocalisation de la fabrication du Transit - minibus numéro 1 en Europe - en Turquie à partir du 1er janvier 2004. En contrepartie, la direction de Ford promettait 900 000 euros d'investissement à Genk, pour en faire un site "flexible" et confiait à l'usine la réalisation de quatre nouveaux modèles - Mondeo, Galaxy, Focus et Crossover.

Mais le 30 septembre, c'est l'effarement à l'annonce de la suppression de 3 000 emplois, du blocage du projet de construction des quatre modèles, de la délocalisation du Transit en Turquie. Plus question de convention collective. Abasourdis, les ouvriers mis en chômage technique pour quelques jours, paralysent immédiatement l'usine, bloquent les entrées et les sorties des véhicules.

Les syndicats décrètent une grève de vingt-quatre heures, avant la reprise. "Ça semble ridicule une journée quand il s'agit de 3 000 emplois, mais il faut bien que les ouvriers travaillent pour recevoir leur paye, plaide un syndicaliste socialiste. Demain, nous ferons des actions à l'usine, et aucune voiture ne sortira de Ford Genk tant que nous n'aurons pas de garantie sur l'avenir du site."

Depuis plusieurs années, la province de Limbourg est lessivée, sinistrée même. Les possibilités de reconversion pour les emplois industriels sont très limitées. Dans les années 60-70, les cinq mines de la région ont fermé, une à une. Laissant 10 000 personnes sur le carreau. Les fermetures des usines Siemens, puis Philips cette année, ont encore accéléré le processus. L'usine de Ford, elle, n'en est pas à sa première restructuration. Et devant l'hécatombe régionale, l'annonce du dernier plan a été accueillie dans la résignation. Chacun des employés espérant seulement ne pas faire partie de la prochaine charrette. Aucun slogan ne retentit sur le site de Ford. Seuls des tracts jonchent le sol. "C'est pas Vilvorde, assure un ouvrier de 58 ans à l'air las. Quand Renault a fermé son usine là-bas [en 1997], les gens ont réagi contre le groupe français. Aujourd'hui, on vire 3 000 employés, et pas un ne bouge." La plupart des hommes debout près des pneus sont d'anciens mineurs reconvertis, pour moitié des Turcs, des Marocains, des Italiens.

Les syndicats des différents sites européens de Ford ont adopté, mercredi, une motion de solidarité avec le front commun de l'implantation de Genk. Cette motion souligne que la direction européenne du groupe s'est rendue coupable d'une rupture unilatérale du contrat portant sur des investissements de quelque 900 millions d'euros. Cette prise de position résulte d'une rencontre, mercredi après-midi à Elewijt, entre les syndicats limbourgeois et européens de Ford. La motion sera transmise aux responsables européens du constructeur automobile.

Les syndicats des autres sites européens du groupe soutiennent également leurs collègues de Genk en ce qui concerne le maintien de la production de la Ford Transit dans le Limbourg. Celle-ci devrait logiquement être transférée en Turquie au début de l'année prochaine. Aucune autre implantation européenne de Ford n'acceptera de reprendre le travail de Genk pendant que des actions y sont menées, stipule encore la motion de solidarité.

Un peu plus tôt dans la journée, le front commun syndical de Genk avait eu une réunion au cabinet du ministre-président flamand Bart Somers. Les représentants des travailleurs y avaient affirmé qu'ils ne négocieraient un plan social avec la direction qu'après avoir obtenu des éclaircissements quant aux investissements prévus. (Info-Turk/Belga, 8 octobre 2003)
 

Evacuation partielle d'une île touchée par un incendie à Istanbul

Une île au large d'Istanbul a été partiellement évacuée lundi après-midi après la mort d'homme par crise cardiaque, suite à un incendie qui a partiellement ravagé forêts et habitations mais était maîtrisé dans la soirée, ont rapporté les medias.

La victime serait décédée "de peur" et "d'insuffisance respiratoire" à la vue du feu qui a détruit par la suite huit maisons, sur l'île de Burgazada, immédiatement au large d'Istanbul, selon les télévisions.

Selon l'agence de presse Anatolie, le feu était "contrôlé" lundi après la tombée de la nuit et le travail de refroidissement continuait, alors que la météorologie annonçait un changement du vent et l'arrivée de pluies.

Plusieurs centaines de personnes ont quitté l'île ou ont été évacuées, enfants, personnes âgées ou malades principalement, après que l'île avait été envahie par des fumées suffocantes, le feu sur l'île étant attisé par un fort vent de sud.

Les épaisses fumées ont notamment atteint la grande communauté urbaine d'Istanbul, située à moins de 3 km de la rive asiatique d'Istanbul, ont montré les télévisions.

Plusieurs hélicoptères spécialisés dans la lutte anti-incendie, dont un militaire, ont lutté contre les flammes, parties vraisemblablement d'une décharge publique située dans une zone forestière de l'île, selon les responsables locaux cités par les médias.

Trois autres incendies se sont déclarés, à la faveur d'un même fort vent de sud, dans les villes de l'ouest de la Turquie de Bolu, Canakkale et Bandirma, avant l'annonce d'orages sur l'ouest du pays. (AFP, 6 octobre 2003)
 

A 57 ans, elle obtient le droit d'avoir sa première carte d'identité

Une Turque de 57 ans vient d'obtenir le droit d'obtenir la première carte d'identité de sa vie, alors qu'elle n'avait jamais pensé jusqu'à présent à se faire enregistrer auprès des services de l'état civil, rapporte vendredi l'agence Anatolie.

Kiymet s'est décidée à faire acte de civisme uniquement parce que son "mari" Salim voulait qu'elle bénéficie des services de santé publics, alors qu'elle n'avait jamais eu besoin de consulter le moindre médecin, dit Anatolie.

Faute de papiers officiels, Salim n'avait épousé Kiymet que devant un imam, lors d'un mariage uniquement religieux, comme c'est souvent le cas en Turquie.

Jusque-là, Kiymet n'avait obtenu qu'une carte d'électeur - et avait voté -, délivrée par la mairie de son quartier.

La Direction régionale de l'état civil a reconnu que c'était "la première fois (qu'elle se trouvait) confrontée à une telle situation", selon Anatolie. (AFP, 3 octobre 2003)
 

Une centrale à énergie éolienne et marémotrice dans le Bosphore

Le ministère turc de l'Energie envisage de construire une centrale produisant de l'électricité à partir des énergies éolienne et marémotrice générées par le vent de surface et le courant du Bosphore, rapporte vendredi le journal Sabah.

Citant le ministre Hilmi Guler, le quotidien rapporte que le gouvernement songe à implanter deux turbines au milieu du détroit pour élargir ses sources d'approvisionnement et donner plus d'importance aux énergies alternatives.

"Beaucoup d'énergie peut être produite", selon le ministre cité par Sabah, grâce à une turbine sous-marine giratoire tournant dans le sens du courant, celui-ci circulant "comme une rivière", autant en profondeur qu'en surface.

S'écoulant de la mer Noire vers la mer de Marmara, le détroit du Bosphore traverse la métropole d'Istanbul. Son courant principal atteint une vitesse moyenne de cinq noeuds (près de 10 kilomètres à l'heure).

Un vent parallèle souffle la plupart du temps et pourrait alimenter une seconde turbine à pales en surface, au niveau du quartier d'Arnavutkoy, point le plus étroit du détroit. (AFP, 3 octobre 2003)
 

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

EU report raises Turkey concerns

The European Union (EU) is to ask Turkey to improve human rights and limit the military's role in politics.

A draft annual progress report on Turkey, seen by the BBC, shows that recent political reforms have produced limited practical effects so far.

Despite the government's policy of zero tolerance on torture, the report says such practices persist in many prisons.

The European Commission report, due out on Wednesday, is a key step in Turkey's bid to start EU entry talks in 2005.

Torture cases

However, it shows that Turkey will need to make a huge effort to pass muster. One hundred and thirty-three pages long, the report paints a mixed picture.

It praises Turkey's determination in passing four packages of politically sensitive reforms. But it says implementation has been slow and uneven.

It mentions important judicial decisions with respect to torture which have not been implemented: "This includes the Manisa case, in which 10 police officers were accused of torturing 16 youths, which ended in April 2003."

The officers were given between 60 and 130 months each but they still have not been imprisoned.

The state of emergency in the majority Kurdish areas in south-east Turkey was lifted last year, but other hurdles remain for the country's large Kurdish minority. Laws giving them the rights to study and broadcast in their own language have not been applied yet, while new restrictions prevent parents from giving their children Kurdish names.

Another key criticism in the report concerns the continued political role of the military in Turkish political life.

Minority rights

Although the National Security Council no longer has extended executive powers, the report points out that the generals are still represented on civilian bodies regulating higher education and the audio-visual sector.

Despite its hard-hitting contents, the European Commission's report is likely to bolster the government's own Reform Monitoring Group,

The armed forces exercise influence through informal mechanisms, for instance by expressing their opinions about political, social and foreign policy in public speeches and statements to the media.

The report also calls for greater parliamentary control over the defence budget: "The armed forces continue to enjoy a substantial degree of autonomy in preparing and establishing the defence budget and in public procurement in the defence-related area."

The European Commission's report calls for faster court trials, for a more consistent application of the law in cases concerning the freedom of expression and for more religious freedom for non-Muslims.

"Non-Muslim religious minorities continue to face serious obstacles with respect to legal personality, property rights, internal management and a ban on the training of clergy," the report said.

The report also draws attention to continued restrictions on the freedom of association. It is estimated that there were currently 500 cases pending against human rights defenders.

The report makes clear, however, that reforms are mainly hampered by local administrators and judges, not by any lack of political commitment at the top.

Rival relations

After decades of coalition governments, the report says, Turkey has a single party government - formed by the AK Party or Justice and Development Party - and difficult reforms have been adopted with overwhelming parliamentary and popular support.

In fact, despite its hard-hitting contents, the European Commission's report is likely to bolster the government's own Reform Monitoring Group, a team of key ministers who meet regularly to speed up the implementation of EU standards.

The report also shows progress in Turkey's foreign policy, another hurdle to its progress towards the EU.

Relations with historic rival Greece have continued to evolve and that the Turkish Government supports a rapid settlement for the divided island of Cyprus. Ten countries, including Cyprus, are set to join the EU next May, with Romania and Bulgaria slated for 2007.

After another progress report next year, EU leaders will face in December 2004 what many call their toughest decision ever - whether to begin membership talks with a Muslim nation of 70 million people, which in a decade could become the EU's biggest country and push its boundaries as far as Iraq. (BBC, October 30, 2003)
 

Contradicting response from government to the EU report

Even though it has yet to be officially released, the Turkish government is sending out mixed messages on the latest European Union report on Turkey¹s progress towards meeting the bloc¹s membership criteria.

Prime Minister Recep Tayyip Erdog˜an told journalists that Turkey had taken all of the necessary steps to harmonise its laws and regulations with those of the EU as was required.

The European Union is to officially release its progress report on candidate country Turkey on November 5 but the report has already been leaked to the media.

Criticising the report Erdoan said that comments accusing Turkey of not having implemented the legislated reforms were just "making excuses" for not further advancing Turkey¹s accession process.

However, the Prime Minister did not deny that Turkey still had more to do prior to December 2004, when the EU will consider setting a date for Turkey to begin formal accession negotiations.

"If all is not completed they will not make us a member," he said.

However, Deputy Prime Minister and Foreign Minister Abdullah Gül said that the contents of the report were as expected and that the document was "objective" in its findings.

The report only repeated what the government had said that more had to be done to ensure the reforms enacted by parliament were implemented in practice, Gül said. It was for this reason that the government had set up its reform monitoring group in the first place, he said. (NTVMSNBC, October 30, 2003)
 

Turkey: Acceleration of Reforms Needed Now for EU Bid

In talks with Turkish government officials in Ankara this week, Human Rights Watch called for an intensive effort to complete legal and regulatory reforms necessary for Turkey's progress toward membership in the European Union.

"If Turkey can make the necessary changes by the end of this year and then show a full yearís track record of respect for human rights, there should be no further obstacles to EU membership negotiations in December 2004," said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch.

The European Union is slated to decide whether to open formal membership negotiations with Turkey at the end of 2004. The European Union has made clear that outstanding concerns in human rights are the main issues that stand in the way.

During his visit to Ankara on October 27 and 28, Roth met with Deputy Prime Minister and Human Rights Minister Abdullah Gul, Interior Minister Abdulkadir Aksu, and Parliamentary Human Rights Commission President Mehmet Elkatmis, as well as government officials and representatives of the parliamentary opposition.

In his meetings, Roth welcomed the increased pace of legislative reform over the past 14 months, including politically sensitive measures such as the abolition of the death penalty, laws permitting broadcasting in minority languages, and provision of safeguards against torture for people detained under the Anti-Terror Law.

Roth also noted the increased acquittal rate in freedom of expression cases, but told ministers that it was frustrating that prosecutors were still bringing charges against people for expressing peaceful opinions. In addition, he expressed concern that four parliamentary deputies were still in prison for legitimate political activity, that broadcasting and teaching in minority languages have not yet begun, and that human rights organizations are still being officially harassed as a consequence of the outdated and restrictive Law on Associations.

Roth welcomed the marked reduction in certain forms of torture, such as electric shocks and hanging by the arms, but expressed concern about the persistence of other forms of torture, including severe beating. Hundreds of people have continued to report ill-treatment because official and independent monitoring of detention facilities are not sufficiently tight. "The best way to end this mistreatment is for the governors and prosecutors regularly to visit all police stations and gendarmeries in their area, and for the Interior Ministry to permit access by independent monitors, including bar associations," said Roth.

There was a high degree of agreement between Roth and the ministers in their analysis of the outstanding reform steps to be taken, but Roth urged Interior Minister Aksu to adopt a much more liberal approach to peaceful demonstrations. "Too often police intervene to stop peaceful demonstrations, frequently with violence," he explained. "Obviously police must prevent demonstrators from committing acts of violence, but beyond that the presumption should be that demonstrators can exercise their right to peaceful assembly in areas where their message can be heard, including near government buildings, in public squares, and within commercial areas." On October 28, at virtually the same time as Human Rights Watchís meeting with the Interior Minister, police detained students gathering to march from Istanbul to Ankara in protest against education conditions. (HRW, October 30, 2003)
 

UE: Verheugen a une "impression partagée" de la Turquie

Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a affirmé lundi dans la presse allemande avoir une "impression partagée" de la Turquie, émettant des réserves sur la possibilité d'entamer fin 2004 négociations d'adhésion à l'Union européenne.

A quelques jours de la publication du rapport annuel de l'UE sur l'état de préparation des pays candidats à l'adhésion, le commissaire a affirmé au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung: "On ne peut pas encore dire quelle recommandation nous ferons l'an prochain".

"Je n'accepterai pas qu'un oui ou qu'un non sans condition soit la seule réponse (ndlr: à l'opportunité d'entamer des négociations en décembre 2004)", a-t-il encore dit.

"La recommandation dépendra de la situation politique en Turquie", a-t-il précisé, renvoyant aux "déficits" en matière de droits de l'Homme.

"Si cela est nécessaire, nous n'hésiterons pas à faire des recommandations désagréables", a ajouté le commissaire allemand.

Toutefois, a-t-il reconnu, les chances d'arriver à des "réformes vraiment profondes" n'ont jamais été aussi élevées en Turquie qu'avec le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Sa formation, le parti de la Justice et du Développement (AKP), est issue de la mouvance islamiste.

Fin septembre, Guenter Verheugen avait déclaré s'attendre début novembre à un rapport d'évaluation de la Commission "positif et encourageant" sur les progrès de la Turquie vers l'UE. (AFP, 27 octobre 2003)
 

La ministre suisse "espionnée" par les services secrets turcs

La ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, a été "espionnée" par les services secrets turcs pour ses liens supposés avec des opposants kurdes, à l'origine de la récente annulation d'une visite qu'elle devait faire à Ankara, rapporte dimanche la presse helvétique.

Selon le quotidien Le Matin, les services secrets turcs auraient dénoncé ces liens auprès de la police suisse dans une note expliquant que "si votre ministre n'est pas persona grata à Ankara, c'est parce qu'elle prête une oreille trop attentive aux opposants kurdes".

Les relations entre les deux pays se sont détériorées fin septembre, lorsqu'une visite que Mme Calmy-Rey devait effectuer en Turquie avait été annulée au dernier moment. Ankara avait alors dit réagir à la reconnaissance, quelques jours plus tôt par le canton suisse de Vaud, du génocide arménien de 1915.
 Le Matin, qui reprend des informations publiées samedi par le quotidien zurichois Tages-Anzeiger, affirme que Mme Calmy-Rey avait en fait été surveillée fin août par un espion turc, qui aurait observé lors d'un cocktail un aparté d'un peu plus d'une minute entre elle et un opposant kurde.

La note envoyée par les services secrets à la police suisse a ensuite été transmise au président de la confédération, Pascal Couchepin, qui aurait selon la presse, demandé la réunion d'urgence du gouvernement suisse pour faire la leçon à la ministre.

Interrogé par l'Agence télégraphique suisse, un porte-parole du procureur général a qualifié ces informations de "stupéfiantes" et indiqué que si les premières investigations conduisaient à des indices d'espionnage des services secrets turcs, une enquête pénale serait ouverte pour activités interdites de services de renseignements étrangers sur le sol suisse. (AFP, 26 octobre 2003)
 

German President says Turkey not ready to join EU

German President Johannes Rau said Turkey was not ready to join the EU, yet.

Rau replied to questions from young German and Turkish people on a visit to a Vocational Education Centre in Berlin headed by a Turk, Nihat Sorgec.

Upon a question from a Turkish boy concerning how Europe will be in 15 years, Rau said, "The number of EU members could reach 27 in 15 years. But Turkey's membership is not clear now. Europe is not a Christian continent, but Turkey is not ready to join the EU, yet."

Rau, noting that Turkey should improve in the area of human rights, said, "Turkey could become an EU member, if it fulfills the Copenhagen Criteria. The recent reforms in Turkey are hopeful, I hope this situation continues."

Rau added Turkey should make reforms not to join the EU but for the well-being of its own people.

Turkey is in efforts to join the EU and has recently passed a series of democratic laws to fulfill the criteria needed to join the bloc, known as the Copenhagen Criteria.

Despite the government's success in pushing reforms through Parliament, EU officials insist they must be fully implemented.

Asked another question whether a German citizen of foreigner could become a German president, Rau said, "Many German citizens may hesitate in electing a president of foreign origin, I don't think German people are ready to elect such a German president."

The Turkish population in Germany is the highest among European countries. Twenty-eight percent of all German immigrants are of Turkish descent. The Turkish community in Germany numbers around 2.5 million with the largest concentrations in Berlin and Cologne.  (Turkish Daily News, October 23, 2003)
 

Five Bad Grades For Turkey in EU Progress Report

The finishing touches are being put on the European Union Commission¹s (EC) progress report, to be issued on November 5. Reportedly, the E.U. will raise five important issues in the report, which are critical to Turkey¹s negotiation process at the December 2004 summit. The commission will, for the first time, appraise the Justice and Development Party (AKP) government¹s reform process.

The issues to be tackled are: judicial power and reform laws, which will be scrutinized according to freedom principles. Concluding that reforms have been implemented through a narrow frame, the E.C. will assert that the state did not fulfill its responsibilities regarding the adaptation process. It will be pointed out that problems stemming from legislative discrepancies concerning freedom of speech and organization continue. It will also be stated that the implementation of laws providing education and broadcasting in native languages are not at the required level.

After these five priority issues have been dealt with, the report will mention that verdicts reached by Turkish courts are not in line with the European Court of Human Rights (ECHR). Reportedly, the Democratic People¹s Party¹s (DEP) deputy Leyla Zana¹s case will be cited in the report.

Prior to this year¹s progress report, Turkish officials and social organizations have been regularly in contact with Günther Verheugen, the E.U. Enlargement Commissioner. Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, Foreign Minister Abdullah Gul, the Turkish Industrialists and Businessmen Association (TUSIAD) and Economic Development Foundation (IKV) are paid visits to Brussels to discuss the issues in the report. All of the committees meeting with Verheugen in the past month left Brussels with hope.

It was frequently emphasized in the meetings that the Cyprus issue should be resolved. Although not included in the Copenhagen Criteria, the commission maintains that Turkey¹s membership is unlikely unless the problem is solved. And, regarding religious freedom, the E.C. has begun to indicate that the Vatican should be persuaded for Turkey¹s membership. (Zaman, October 23, 2003)
 

Vatican official warned that Europe was not yet ready to embrace the Muslim nation.

A senior Vatican official praised Turkey's efforts to integrate into the Europe Union, but warned that Europe was not yet ready to embrace the Muslim nation, in remarks published by a Turkish newspaper Sunday.

"Europeans should agree to Turkey's entry into the European Union... There is an extraordinary sign in Turkey's orientation towards Europe. It cannot be overlooked," Cardinal Ersilio Tonini told the mass-circulation Sabah in an interview.

He said, however, that if Turkey's membership "is rushed up, Europe will feel itself in the face of a fait accompli and there will be opposition."

"Europe is overwhelmed with its own problems. When those problems are resolved and when a more prudent atmosphere is established with regards to immigration, it will become easier for Turkey to take this step," he said.

The cardinal also defended the Vatican's position that a reference to Europe's Christian roots should be included in the EU constitution, which is currently under discussion, saying that it would not amount to an anti-Islam statement.

Most EU nations are opposed to the proposal. Turkey has also raised its voice against it.

The Vatican, the world's smallest state and center of Roman Catholicism, is not a member of the European Union.

EU leaders will decide in December next year whether to start accession talks with Turkey, the only predominantly Muslim candidate for membership. (EU business, October 19, 2003)
 

Libération d'un Allemand emprisonné pour une pierre dans la valise de son fils

Un touriste allemand, emprisonné depuis septembre à Antalya (sud de la Turquie) pour trafic d'antiquités après la découverte d'un fragment de pierre sculptée dans les bagages de son fils, a été libéré mardi à l'ouverture de son procès, a indiqué son avocat à l'AFP.

Stefan Gottker, 34 ans, originaire de Muenster (ouest), a été libéré sans caution mais la procédure judiciaire à son encontre doit se poursuivre même s'il ne doit pas comparaître, a dit Me Bilal Kalayci.

Selon l'acte d'accusation, il risque encore théoriquement une peine de 5 à 10 ans de prison.

M. Gottker, venu avec sa famille passer des vacances à Antalya, une destination prisée des touristes allemands, avait été arrêté, le 14 septembre, par la police de l'aéroport d'Antalya après la découverte d'une pierre dans la valise de son fils Philippe, âgé de neuf ans.

Selon son avocat, le jeune garçon l'avait ramassée sur une plage à l'insu de ses parents pour la ramener comme un souvenir et la montrer en classe.

Dans une expertise, le musée d'Antalya avait indiqué que la pierre avait une valeur historique alors que l'accusé affirmait le contraire.

M. Kalayci a expliqué que son client avait été autorisé à quitter la Turquie, ce qu'il entend faire "prochainement".

Une photo de l'objet incriminé, publié par la presse, montrait une pierre d'environ 20 centimètres de long, en fort mauvais état, légèrement sculptée à la manière d'un fragment d'encadrement.

Antalya et ses environs abritent de nombreux sites antiques. (AFP, 14 octobre 2003)
 

Le PM néerlandais demande à Ankara d'appliquer ses réformes

Le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende a demandé mercredi à la Turquie d'appliquer ses réformes dans le domaine des droits de l'homme et de résoudre la question chypriote afin de donner un coup de fouet à ses ambitions d'adhésion à l'UE.

L'adhésion à l'Union européenne exige d'appliquer les réformes démocratiques et non de les laisser lettre morte, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

"Si vous parlez d'entrer dans l'UE, il s'agit de beaucoup plus que d'entrer dans une union économique. Cela a un rapport avec les valeurs", a ajouté M. Balkenende.

"D'un côté, il s'agit de faire des lois et de changer des règles, mais d'un autre côté il s'agit de ce qu'il y a dans la tête et dans le coeur des gens et des organisations", a-t-il dit.

M. Balkenende a fait part fr son soutien aux efforts d'Ankara pour respecter les critères de l'UE, qui seront mentionnés dans un rapport préparé par la Commission européenne.

Ce rapport sera d'une importance cardinale lors de la réunion des dirigeants européens en décembre 2004, alors que les Pays-Bas assureront la présidence de l'UE, pour décider s'il convient d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie.

M. Balkenende a également lancé un appel à des efforts supplémentaires en vue de tenter de résoudre l'épineux problème de Chypre avant que l'île ne devienne membre de l'UE en mai 2004.

"J'ai dit qu'il serait bon qu'un éventuel accord soit conclu avant le 1er mai" 2004, a ajouté le Premier ministre.

Chypre est divisée depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord, en 1974, en réponse à un coup d'état d'ultranationalistes visant à rattacher l'île à la Grèce.

Pour sa part, M. Erdogan n'a pas parlé de Chypre, mais il a dit que son pays avait appliqué toutes les réformes exigées en vue de commencer les négociations d'adhésion et était fermement décidé à les appliquer pleinement.

"Nous nous attendons à ce que tous les pays de l'UE, en particulier les Pays-Bas, tiendront compte de nos progrès et soutiendront notre processus de réformes" lors du prochain sommet de l'UE en décembre 2003, a-t-il ajouté. (AFP, 8 octobre 2003)
 

Riposte suisse: Voyage parlementaire en Turquie reporté

Le voyage à Ankara de six parlementaires suisses prévu début novembre, est reporté. Pour la commission compétente des Etats, il ne s'agit pas d'une mesure de rétorsion à l'encontre de la Turquie. Berne reste en contact avec le parlement turc.

Jugeant que le voyage ne se déroulerait pas dans des conditions optimales après l'annulation de la visite de Micheline Calmy-Rey, la commission de politique extérieure du Conseil des Etats a décidé par 7 voix contre 5 d'y surseoir. "Mais nous n'y avons pas renoncé", a précisé son président Maximilian Reimann (UDC/AG).

Pour la majorité de la commission, l'atmosphère politique qui prévaut actuellement en Turquie n'est pas propice à cette visite. Un dialogue fructueux avec les représentants du parlement et du gouvernement turcs ne serait pas possible.

Le but de cette visite, initialement agendée du 3 au 7 novembre, était de collecter des informations sur place et de renforcer les relations bilatérales au niveau parlementaire. De tels voyages sont organisés chaque année.

La commission souhaite aborder le problème du génocide. Mais la question est "hautement sensible" en Turquie et le débat ne peut pas avoir lieu sereinement actuellement, a dit M. Reimann. "Il est urgent de calmer le jeu", a ajouté Michel Béguelin (PS/VD), précisant que la politique étrangère restait l'affaire du Conseil fédéral et qu'il s'agissait de ne pas lui rendre la tâche plus difficile. (Swissinfo-2 octobre 2003)
 

Un aperçu de Verheugen du prochain rapport de la Commission européenne sur la candidature de la Turquie

Le commissaire Günter VERHEUGEN a donné mardi aux députés un aperçu des prochains rapports de suivi sur les problèmes subsistant dans les dix pays qui rejoindront l'UE en mai 2004, non sans souligner qu'à son avis, ces problèmes seraient résolus avant l'adhésion. Intervenant lors d'une réunion avec la commission des Affaires étrangères du PE, M. Verheugen a d'emblée déclaré que l'élargissement serait très certainement un succès, ajoutant qu'il est convaincu plus que jamais que l'UE avait arrêté un calendrier adéquat pour cet élargissement.

M. Verheugen a expliqué que ces rapports, qui seront formellement publiés et présentés au PE le 5 novembre, démontreront que les préparatifs de l'adhésion se déroulent comme prévu. Parmi les pays qui ont encore du pain sur la planche, le commissaire a cité Chypre, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, Malte, la Pologne et la Slovaquie.

Au sujet de la Turquie, le commissaire a déclaré que l'actuel gouvernement faisait montre d'une grande détermination pour accélérer les réformes devant permettre de satisfaire aux critères politiques de Copenhague. M. Verheugen a invité la Turquie à donner la priorité au renforcement de son système judiciaire, à l'amélioration de la situation socio-économique du Sud-Est du pays ainsi qu'au contrôle parlementaire du budget de la défense nationale. Selon lui, il est trop tôt pour se faire une idée précise, mais il faudra poursuivre les efforts déployés  pour pouvoir mettre ces réformes en pratique.

A ce propos, M. Verheugen a évoqué le nouveau procès de Mme Leyla Zana. Mais, a-t-il ajouté, le gouvernement turc est pleinement conscient des problèmes que pose la mise en oeuvre des réformes, ajoutant qu'il est encourageant de constater qu'apparemment le gouvernement voie ces réformes comme une fin en soi et pas seulement comme le moyen de satisfaire aux exigences liées à l'adhésion à l'UE.

Dans le rapport qu'elle consacre aux progrès accomplis par la Turquie sur la voie de l'adhésion, rapport destiné à éclairer le Conseil européen de décembre 2004 pour prendre une décision quant à l'ouverture des négociations avec la Turquie, la Commission examinera ces réformes tant sur le plan formel que dans leur application pratique. M. Verheugen a mis en garde la Turquie de ne pas se servir de Chypre comme d'une monnaie d'échange pour obtenir une date d'ouverture des négociations d'adhésion. (PE - Direct Info, 1er octobre 2003)
 

La Turquie ferme ses portes au ministre suisse des affaires

La ministre suisse des Affaires étrangères ne se rendra pas en Turquie lundi prochain comme prévu. C¹est en réaction à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 par le parlement du canton de Vaud, que les autorités turques ont retiré leur invitation.

Une décision qui a, ce mardi soir, surpris la Conseillère fédérale en charge du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Interrogée sur les ondes de la Radio suisse romande, la ministre a jugé que la "décision turque était exagérée, et que nous avons dit notre déplaisir aux autorités".

Selon son porte-parole, Simon Hubacher, l'ambassadeur de Suisse à Ankara a été convoqué lundi au ministère turc des affaires étrangères.

Il lui a été notifié qu'en raison de l'adoption mardi dernier du postulat par le parlement vaudois, Michelin Calmy-Rey n'était plus la bienvenue en Turquie.

Pour la ministre, l'annulation de la visite prévue initialement jusqu'à mercredi "n'est pas de nature à faciliter les relations avec la Turquie que nous avons patiemment reconstruites ces dernières années".

Et d¹ajouter qu¹"au niveau ministériel, le dialogue est devenu difficile pour ne pas dire impossible".

Pour rappel, Vaud est le second canton à reconnaître le génocide arménien après Genève en 1998. Le Grand Conseil (parlement) vaudois a accepté, à une très large majorité, un postulat du popiste Massimo Sandri.

Les députés ont estimé "important de reconnaître l'existence et les souffrances de ce peuple", selon les termes du socialiste Pierre Zwahlen.

"Par ce geste, souligne Massimo Sandri, nous ne voulons pas condamner la Turquie, mais seulement exprimer notre solidarité avec les Arméniens".

Au niveau fédéral, la position est différente.

En 2001, le Conseil national (la chambre basse du parlement), a refusé de justesse un postulat en ce sens. Saisi d'une seconde demande, le Conseil fédéral a rendu en mai 2002 un préavis négatif.

A propos des événements de 1915, le gouvernement suisse parle de "tragiques déportations en masse et de massacres qui ont marqué la fin de l'Empire ottoman et ont fait de très nombreuses victimes dans la population arménienne".

Pour la ministre suisse des Affaires étrangères "La position du Conseil fédéral sur cette question est qu'il est difficile de se confronter aux événements du passé. Mais cela fait partie de valeurs européennes".

Le génocide arménien de 1915, qui fit 1,5 million de victimes selon les historiens, est toujours contesté par la Turquie qui voit dans les déportations et massacres des "événements tragiques". Selon Ankara, ils ont fait 300 000 victimes. (Swissinfo, 30 septembre 2003)

L'annulation du voyage du ministre suisse est un affront" selon Berne

L'annulation par Ankara d'un voyage que la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey devait faire lundi en Turquie "est un affront" pour la Suisse, a déclaré mercredi l'ambassadeur suisse en Turquie Kurt Wyss.

Les autorités turques ont pris cette mesure en réaction à la reconnaissance par le canton suisse de Vaud, le 23 septembre dernier, du génocide arménien de 1915.

"C'est un coup dur" pour les relations entre la Suisse et la Turquie, a déclaré mercredi M. Wyss à l'agence suisse ATS. Cette décision est selon lui "exagérée et disproportionnée". "C'est un affront pour Mme Calmy-Rey et pour la Suisse", a précisé l'ambassadeur.

Celui-ci a été convoqué en début de semaine au ministère turc des affaires étrangères qui lui a annoncé cette décision.

L'ambassadeur turc à Berne, Metin Örnekol, a lui aussi été convoqué mardi par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Dans une déclaration télévisée mardi soir, Mme Calmy-Rey a jugé la décision d'Ankara "exagérée" et a souligné que Berne avait "dit son déplaisir" aux autorités turques.

Cette affaire "n'est pas de nature à faciliter les relations avec la Turquie que nous avons patiemment reconstruites ces dernières années", a souligné Mme Calmy-Rey.

Selon le DFAE, Ankara entend inviter Mme Calmy-Rey à une date ultérieure. (AFP, 1 octobre 2003)
 

Riposte suisse: Voyage parlementaire en Turquie reporté

Le voyage à Ankara de six parlementaires suisses prévu début novembre, est reporté. Pour la commission compétente des Etats, il ne s'agit pas d'une mesure de rétorsion à l'encontre de la Turquie. Berne reste en contact avec le parlement turc.

Jugeant que le voyage ne se déroulerait pas dans des conditions optimales après l'annulation de la visite de Micheline Calmy-Rey, la commission de politique extérieure du Conseil des Etats a décidé par 7 voix contre 5 d'y surseoir. "Mais nous n'y avons pas renoncé", a précisé son président Maximilian Reimann (UDC/AG).

Pour la majorité de la commission, l'atmosphère politique qui prévaut actuellement en Turquie n'est pas propice à cette visite. Un dialogue fructueux avec les représentants du parlement et du gouvernement turcs ne serait pas possible.

Le but de cette visite, initialement agendée du 3 au 7 novembre, était de collecter des informations sur place et de renforcer les relations bilatérales au niveau parlementaire. De tels voyages sont organisés chaque année.

La commission souhaite aborder le problème du génocide. Mais la question est "hautement sensible" en Turquie et le débat ne peut pas avoir lieu sereinement actuellement, a dit M. Reimann. "Il est urgent de calmer le jeu", a ajouté Michel Béguelin (PS/VD), précisant que la politique étrangère restait l'affaire du Conseil fédéral et qu'il s'agissait de ne pas lui rendre la tâche plus difficile. (Swissinfo-2 octobre 2003)

Relations régionales / Regional Relations

Téhéran prêt à examiner la demande turque de renégociation du contrat gazier

L'Iran va examiner la demande soulevée par la Turquie de renégociation de leur accord gazier, a déclaré le chef de la compagnie nationale iranienne d'exportation de gaz, cité par l'agence officielle Irna.

L'Iran se penchera sur cette demande en tenant compte du contrat à long terme signé par les deux parties quand il aura reçu les informations nécessaires de la part de la Turquie, a dit Roknoddin Javadi, cité mardi soir par Irna.

Il a souligné que de telles demandes sont courantes dans les contrats à long terme qui prévoient des révisions de tarifs. L'Iran acceptera ainsi de renégocier avec la Turquie si l'accord passé le permet, a-t-il dit.

Mohammad Melaki, directeur général de la compagnie nationale iranienne de gaz (NIGC) dont la compagnie d'exportation est une filiale, avait samedi rejeté dans la presse cette demande de renégociation et menaçait même d'une plainte devant une juridiction internationale, selon le quotidien Entekhab.

Un responsable du ministère turc de l'Energie a déclaré vendredi que son pays voulait renégocier "le plus rapidement possible" le contrat signé en 1996 avec l'Iran, car le gaz lui revenait trop cher. Il a souligné que des discussions techniques étaient en cours avec la Russie, autre pays fournisseur en gaz de la Turquie, sur des modalités de paiement.

La Turquie n'entend pas pour autant arrêter ses importations de gaz en provenance d'Iran, a précisé le responsable turc.

Les livraisons par le gazoduc reliant la ville iranienne de Tabriz (nord-ouest) à Ankara ont débuté en décembre 2001, avec un retard de deux ans sur le calendrier prévu, les deux pays connaissant de sérieux différends techniques.

Le contrat signé entre Ankara et Téhéran, malgré l'opposition des Etats-Unis, portait sur un montant de 20 milliards de dollars et une durée augmentée de 22 à 25 ans à la suite du retard pris dans l'achèvement du gazoduc.

A partir de 2002, l'Iran devait livrer 4 milliards de m3 de gaz par an, pour atteindre graduellement 10 milliards de m3 en 2007. (AFP, 29 octobre 2003)
 

Hiring Turkish workers part of reciprocal procurement in Turkish tank upgrade

Total reciprocal procurement in the upgrade of Turkish Army Patton M-60 tanks will amount to only 15% of the value of the deal. Israel Military Industries (IMI) is responsible for the project.

The initial value of the deal is $670 million, and Israel will make reciprocal procurements of $100.2 million in Turkey. Minister Without Portfolio Gideon Ezra told "Globes" that a key element in the reciprocal procurement would be the employment of Turkish workers in as yet undetermined Israeli projects.

In response to an inquiry by MK Ran Cohen (Meretz), Ezra said this week in the Knesset that the deal was not contingent on the method by which the workers are brought from Turkey to Israel. He added that some of the workers would be employed in a project by a Turkish-owned Israeli construction company that already employees 800 Turkish workers.

150 of Turkey¹s 1,000 Pattons will be upgraded in the initial phase. The tanks have been in service for decades. IMI is heading a consortium of Israeli companies, including Elbit Systems (Nasdaq: ESLT; TASE:ESLT), El-Op Electro-Optics Industries, and Tadiran Communications, which will supply an advanced technology package, some of which is used by the Israel Defense Forces, to Turkey.

Among other things, a sophisticated cannon will be installed on the tanks, which can fire a variety of ammunition. The tanks¹ engines will be upgraded, a new fire control system will be added, and the tanks¹ armor will be upgraded to improve protection of the crew on the battlefield.

The question of water purchases from Turkey, which the two countries have been discussing for several years, is not included in the reciprocal procurement for the tank upgrade. A senior government source said that discussion on the matter had reached an advanced stage, and a draft water purchase and transportation agreement had been formulated. (Globes [online], October 30, 2003)
 

Téhéran menace d'une plainte si Ankara dénonce le contrat gazier

L'Iran refuse de renégocier son accord gazier avec la Turquie et se réserve de déposer plainte devant une juridiction internationale si cet accord n'est pas respecté, a déclaré un responsable de la compagnie nationale iranienne de gaz (NIGC).

Mohammad Melaki, directeur général de la NIGC, dont les propos sont rapportés samedi par le quotidien Entekhab, a fait valoir qu'il s'agissait d'un contrat à long terme et qu'Ankara ne pouvait le dénoncer "sous prétexte que les prix sont trop élevés".

Un responsable du ministère turc de l'Energie a déclaré vendredi que son pays voulait renégocier "le plus rapidement possible" le contrat signé en 1996 avec l'Iran, car le gaz lui revenait trop cher. Il a souligné que des discussions techniques étaient en cours avec la Russie, autre pays fournisseur en gaz de la Turquie, sur des modalités de paiement.

La Turquie n'entend pas pour autant arrêter ses importations de gaz en provenance d'Iran, a précisé le responsable turc.

Les livraisons par le gazoduc reliant la ville iranienne de Tabriz (nord-ouest) à Ankara ont débuté en décembre 2001, avec un retard de deux ans sur le calendrier prévu, les deux pays connaissant de sérieux différends techniques.

Le contrat signé entre Ankara et Téhéran, malgré l'opposition des Etats-Unis, portait sur un montant de 20 milliards de dollars et une durée augmentée de 22 à 25 ans à la suite du retard pris dans l'achèvement du gazoduc.

A partir de 2002, l'Iran devait livrer 4 milliards de m3 de gaz par an, pour atteindre graduellement 10 milliards de m3 en 2007. (AFP, 25 octobre 2003)
 

Ankara et Tripoli veulent relancer leurs liens commerciaux

La Turquie et la Libye vont réunir en décembre leur commission économique mixte --pour la première fois en sept ans-- afin d'ouvrir "une nouvelle page" dans leurs relations commerciales, mises à mal par des disputes récurrentes, a-t-on appris jeudi de source officielle turque.

La réunion de la commission aura lieu à l'occasion d'une visite à Ankara du vice-Premier ministre libyen Matug Mouhammed Matug, a indiqué le sous-secrétaire d'Etat au commerce extérieur, Tuncer Kayalar, dans un communiqué.

"Nos relations dans les domaines commerciaux, économiques et dans le secteur des entreprises seront encore plus brillantes que par le passé", a-t-il ajouté.

Une visite du ministre turc du commerce extérieur Kursat Tuzmen est également prévue à Tripoli en janvier 2004, selon le communiqué.

De nombreuses entreprises turques ont participé dans les années 80 à d'importants projets de construction en Libye, mais avaient accusé l'administration libyenne de n'avoir pas honoré toutes les clauses de leurs contrats, notamment touchant aux questions financières.

Cette question avait fait l'objet de plusieurs démarches auprès des autorités de Tripoli. (AFP, 23 octobre 2003)
 

La question ouïgour: Pékin satisfait de la position d'Ankara

Le gouvernement chinois s'est déclaré satisfait mercredi de la reconnaissance par Ankara du Xinjiang (nord-ouest) comme partie inaléniable du territoire chinois et de l'engagement du gouvernement turc à lutter contre des activités visant à diviser la Chine sur son territoire.

Selon l'agence Chine nouvelle, le ministre chinois de la Sécurité Zhou Yongkang et le ministre turc de l'Intérieur Abdulkadir Aksu ont signé un "document de consensus" sur le sujet, qui est longtemps resté un point de controverse entre les deux pays.

La Région autonome ouïgoure du Xinjiang, d'après son nom officiel, est peuplée, outre de Ouïgours qui sont la principale minorité ethnique de ce vaste territoire, d'autres peuples turcophones comme les Kazakhs et les Kirghizes.

M. Zhou a dit espérer que les deux pays vont "renforcer leur mécanisme de coopération pour réprimer le terrorisme et le crime transfrontalier".

Un certain nombre d'organisations séparatistes ouïgoures ont trouvé refuge dans les pays turcophones d'Asie centrale, mais leurs activités y sont limitées à cause des liens croissants entre ces pays et la Chine.

Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, la Chine a renforcé sa répression contre les séparatistes ouïgours, assimilés à des terroristes.

En septembre 2002, Pékin avait marqué un point important en obtenant pour la première fois, à la suite du soutien américain, qu'un groupement ouïgour, le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim), soit placé par l'ONU sur la liste des organisations terroristes liées au réseau d'Oussama ben Laden. (AFP, 22 octobre 2003)
 

Décès d'Izetbegovic: la Turquie déplore la mort d'un héros et d'un sage

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui figure parmi les dernières personnes à avoir vu l'ancien président bosniaque Alija Izetbegovic avant qu'il ne décède dimanche, a déploré la perte d'un "héros".

Alija Izetbegovic n'était "pas seulement une personnalité historique, mais aussi un être honorable et noble, qui nous a inspirés par son travail, et un héros qui insufflait énormément de courage aux siens", a déclaré M. Erdogan dans un message.

Le Premier ministre turc s'est rendu brièvement à Sarajevo samedi dans le seul but de rendre visite à Alija Izetbegovic à l'hôpital.

"Son souvenir restera vivant d'est en ouest et continuera d'éclairer les générations futures", a-t-il ajouté.

Le président du Parlement turc, Bulent Arinc, a déclaré pour sa part que "pendant les années les plus douloureuses qu'ont connu les Balkans, le monde a été témoin des efforts accomplis par cet homme sage au nom de l'humanité".

Izetbegovic était très populaire en Turquie, pays majoritairement musulman qui a soutenu les Musulmans de Bosnie lors de leur guerre sanglante avec les Serbes bosniaques (1992-95).

M. Izetbegovic est mort à Sarajevo dimanche à l'âge de 78 ans, d'une maladie cardiaque selon son médecin. (AFP, 19 octobre 2003)
 

Une compagnie aérienne turque ouvre une liaison avec Erevan

Une compagnie aérienne turque ouvrait jeudi une nouvelle liaison avec l'Arménie, un pays avec lequel la Turquie a fermé sa frontière terrestre il y a 10 ans.

Une agence de voyage, Tower Travel, a conclu un accord avec la compagnie aérienne privée Fly Air pour la mise en service de deux vols charter par semaine entre Istanbul et Erevan, selon un responsable de Tower Travel qui a requis l'anonymat.

Des journalistes et représentants d'organisations non-gouvernementales devaient participer au vol inaugural jeudi après-midi.

La seule autre compagnie aérienne à assurer une liaison entre l'Arménie et la Turquie est la compagnie Armavia Airline, qui a pris la succession de Armenian Airlines et qui appartient majoritairement à la compagnie russe Siber Air.

Tower Travel proposait, en offre promotionnelle, le vol aller-retour à 257 dollars, contre 427 dollars pour la compagnie Armavia.

"Nous estimons qu'il y a un potentiel commercial d'environ 200 passagers par semaine sur cette route", notamment des petits commerçants qui travaillent "à la valise", selon le porte-parole.

Ce dernier s'est refusé à commenter l'impact possible de cette nouvelle liaison sur les relations entre les deux pays, divisés notamment sur la question des massacres perpétrés pendant la Première guerre mondiale par l'Empire ottoman.

Erevan affirme que quelque 1,5 million d'Arméniens ont été tués à cette époque lors d'un génocide orchestrée par les autorités ottomanes.

Ankara rejette catégoriquement une telle affirmation, estimant que les massacres, qui ont eu lieu de part et d'autre, résultaient d'une guerre civile engagée alors que des bandes de rebelles arméniens avaient rejoint les rangs de l'armée russe qui cherchait à envahir le pays.

Les deux voisins n'entretiennent pas de relations diplomatiques.

La Turquie a toutefois autorisé un nombre limité de vols charter, ainsi que le survol de son territoire par des avions de ligne arméniens, depuis 1995.

La frontière terrrestre entre les deux pays demeure toutefois fermée et ce depuis 10 ans, la Turquie cherchant ainsi à faire pression sur son voisin et l'obliger à négocier avec l'Azerbaïdjan sur le problème de l'enclave du Nagorny Karabakh. (AFP, 17 octobre 2003)
 

Les grands risques de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC)

En ce début de soirée, une rangée de policiers armés de mitraillettes borde la principale avenue de Tbilissi. Ils sont là pour garantir que le président Edouard Chevardnadzé, qui a échappé déjà à deux tentatives d'assassinat, puisse rentrer chez lui sans problème.

La scène reflète l'état de la sécurité dans ce pays chaotique et souvent violent, qu'un consortium de multinationales a choisi pour y faire passer l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et transporter le pétrole de la Caspienne vers les marchés internationaux.

Les investisseurs, conduits par BP, dépenseront 2,55 milliards d'euros, qu'ils risquent de perdre si la Géorgie implose, et l'oléoduc avec elle.

"Si j'étais David Woodward (patron de BP dans la région), la Géorgie m'enlèverait le sommeil", dit un diplomate occidental, non sans avoir requis l'anonymat.

Aucun des trois pays traversés par le tracé de BTC - Azerbaïdjan, Géorgie et Turquie - n'est un modèle de stabilité, mais même dans ce contexte régional la Géorgie frappe par ses dysfonctionnements.

Les chancelleries occidentales parlent d'un "Etat en faillite". Le gouvernement est insolvable, deux régions importantes sont gouvernées par des séparatistes et les enlèvements d'étrangers sont fréquents.

Le grand voisin russe, qui n'est pas favorable au BTC, jouit d'une influence croissante. Tandis que M. Chevardnadzé, qui a apporté une certaine stabilité après la guerre civile du début des années 90, doit prendre sa retraite dans deux ans.

Un oléoduc en service entre Bakou et Soupsa a été troué deux fois en cinq ans d'existence. On en ignore la raison, vol de pétrole ou actes de sabotage délibérés.

"Nous avons toujours dit que le BTC est un merveilleux cadeau aux terroristes", souligne Jacques Fleury, patron de l'usine d'eau minérale géorgienne Borjomi, qui craint la pollution des sources par l'oléoduc.

Pourtant, les actionnaires du BTC ne semblent pas préoccupés. Les craintes de voir la canalisation bloquée en Géorgie relèvent de "spéculations", dit un porte-parole de BP à Bakou.

"Jusqu'à présent, notre coopération avec la Géorgie a bien marché", poursuit-elle. "Nous avons misé sur l'oléoduc Bakou-Soupsa, il a bien fonctionné et nous allons travailler avec la Géorgie".

Il y a des raisons pour justifier cette confiance, selon des analystes.

Quel que soit le groupe au pouvoir en Géorgie, son intérêt économique consiste à faire fonctionner l'oléoduc. Les royalties de transit attendues représenteront 2% du PIB.

Le tracé de la canalisation a été dessiné de manière à contourner les pires foyers de tension en Géorgie et, selon les analystes, Moscou a admis à contre-coeur son incapacité de bloquer le conduit.

De même, poussé par le consortium BTC, le gouvernement géorgien a conçu un plan de sécurité précis. Si l'oléoduc est en danger, les troupes iront le protéger. Certaines d'entre elles ont été formées par les Américains dans le cadre d'un programme d'assistance militaire.

"Nous faisons de notre mieux pour que rien ne puisse menacer la sécurité du pipeline", dit Giorgi Mzhavanadzé, numéro deux du Conseil de sécurité géorgien qui a élaboré le plan. "On ne manque pas de volonté politique".

"Beaucoup de gens relèvent que le gouvernement géorgien ne contrôle pas tout le territoire et que la situation politique se dégrade", observe Laurent Ruseckas, directeur de Cambridge Energy Research Associates pour la région de la Caspienne.

"C'est exact, et alors? En fait, on n'a pas vraiment besoin d'un pays stable pour qu'un oléoduc y passe. On a besoin d'un minimum de sécurité matérielle sur le terrain".(AFP, 10 octobre 2003)
 

Un accord de libre-échange signé par le Maroc et la Turquie

Le Maroc et la Turquie ont signé un accord de libre-échange au terme de négociations qui se sont déroulées à Rabat, a-t-on appris jeudi de source officielle marocaine.

Cet accord contribuera à "donner une nouvelle dynamique aux relations commerciales et économiques entre les deux pays", affirme le ministère marocain du Commerce extérieur dans un communiqué publié à Rabat.

Les deux parties, ajoute le ministère, se sont accordées sur une période de transition de 10 ans pour l'instauration d'une "zone de libre-échange industrielle".

Les "produits industriels" marocains seront totalement exemptés des droits de douane et taxes d'effet équivalent en Turquie dès l'entrée en vigueur de l'accord, selon le ministère.

Les deux parties devraient finaliser, dans 15 jours à Rabat, les listes de produits qui seront concernés par l'accord.

Dans le domaine de l'agriculture, le texte indique que, "relevant le caractère sensible du secteur agricole dans les deux pays, les parties ont procédé à un échange de concessions pour quelques produits".

L'accord de libre-échange, selon le ministère marocain, aura un "impact indéniable sur l'instauration d'un partenariat de qualité et sur le développement des investissements, grâce aux multiples opportunités qu'il offrira aux opérateurs privés" des deux pays.

Les échanges commerciaux entre le Maroc et la Turquie se sont élevés en 2000 à 1,61 milliards de dirhams (150 millions d'euros) contre 140 millions d'euros en 1999, selon les chiffres officiels. (AFP, 9 octobre 2003)
 

The Baku-Tbilissi-Ceyhan Oil Pipeline put in danger the Turkish adhesion to the UE

A conference was held today at the European Parliament questioning whether the Baku-Ceyhan pipeline project (BTC) in the Caucasus and in Turkey is in fact compatible with Turkey's ambitions to join the European Union.

The conference, hosted by Baroness Sarah Ludford MEP, was addressed by environmental and human rights campaigners Anders Lustgarten (Baku-Ceyhan Campaign- BCC), Nick Hildyard (BCC) and Antonio Tricarico (Campaign for the reform of the World Bank) as well as Richard Howitt MEP.

The various speakers outlined the significant environmental damage they expect to result from the pipeline's construction and operation, as well as its possible negative impacts on human rights, democratisation, corruption, stability, population displacement and economic ouput in the countries directly concerned by the pipeline- i.e. Georgia, Azerbaijan and Turkey. They underlined the extent to which the construction planning flouted both local legislation and as many as 200 aspects of the policies of the World Bank and European Development Bank (EBRD) which are expected to fund the project.

The campaign is concerned by so-called "Host Government Agreements" signed between the BP-led BTC consortium and each of the three host governments. The HFAs in effect protect private investors against any change to domestic legislation which might affect the project's operation- effectively prohibiting adoption of EU law by Turkey if it might affect BTC's construction or operation. This, they argue, is a manifest breach of Turkey's commitment as a candidate country and could jeopordize the accession process.

Speaking on behalf of the Campaign, Nick Hildyard added: "we ardently support Turkey's membership of the European Union. It is important that the European Union should not once again slam the door in Turkey's face. Our concern is to help smooth the way to accession by removing the obstacle of the Host Government Agreements" signed with between Turkey and the BTC consortium.

The Baku-Tbilissi-Ceyhan pipeline project, whose construction was finally decided this year, is intended to bring much of central Asia's oil to the Mediterranean port of Ceyhan in Turkey by 2005, via Azerbaijan and Georgia. Its expected output once in operation should reach 1 billion barrels per day. Apart from the controversy about its environmental and human rights impacts, many in the oil sector also dispute the pipeline's profitability. The pipeline's excessive cost is due in part to its by-passing the Armenian territory, a political decision on the part of Armenia's neighbours Turkey and Azerbaijan. (Nicolas Tavitian, Octobrer 7, 2003)

Turkey And Israel Reach Agreement On Water To Be Sold To Israel

Israeli Minister of Infrastructure Yossi Paritzky said on Friday that Turkey and Israel reached agreement on price and amount of Manavgat Brook water to be sold to Israel and how long it would be sold.

Paritzky told a press conference that the agreement would be signed in a few days.

Stating that Turkey and Israel were situated in a wide region including East Europe and West Asia, Paritzky said that more than half of oil and one-third of natural gas in the world were produced in that region.

Paritzky noted that if they united their forces with a common market understanding, it would be for their benefit and it would be a significant progress for their people and the whole world.

Asked when the water transfer would start, Paritzky hoped it would start soon and said that two countries agreed on principles.

Paritzky guessed that the agreement would be signed in a few days and said that they should now deal with the transfer of water.

Pointing out that transfer of Manavgat water was not easy, Paritzky said that they had built big tankers for transfer of 15 million cubic meters of water.

Paritzky stated that other methods could be used besides tankers and a proposal was laid down to carry water by balloons.

Noting that transfer of water by balloons tied to ships was proposed, Paritzky said that he could not know how they could achieve that when the sea conditions were taken into consideration.

Stating that they should firstly complete the agreement, Paritzky said that Turkish government wanted review of some parts of the draft before signing it. (Anadolu Agency, October 3, 2003)
 

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Denktas: "Northern Cyprus Will Not Join E.U. Without Turkey"

Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) President Rauf Denktas said on Wednesday that TRNC would not join European Union (EU) without Turkey.

The 80th anniversary of Turkish Republic is being celebrated in TRNC.

A ceremony was held in front of Statue of Ataturk in Lefkosa. A minute of silence was observed and National Anthem was sung.

TRNC President Denktas, Turkey's Ambassador to TRNC Hayati Guven and Turkish Cypriot Peace Forces Commander Isik Kosaner signed the Special Book.

Speaking in the ceremony, Denktas said that Turkey was doing everything to protect rights of TRNC and Turkish Cypriots and expressed pleasure that the motherland was existing and two countries were walking on the same path and would continue to do so.

Denktas noted that Turkish Republic could be established by blood and loss of lives and stated that same agonies were also felt by Turkish Cypriot people.

The motherland saved Turkish Cypriots by blood and loss of lives, Denktas stressed.

Denktas said that Turkish soldiers were ensuring peace at borders and Turkish Cypriots could live in peace and tranquility and added, ''the intrigue aims to force Turkey and Turkish soldiers to leave Cyprus, leave Turkish Cypriots alone and bring them face to face with the Greek Cypriots.''

As there were supporters of colonialists during Ataturk's era, there were ''supporters of Annan'' among Turkish Cypriots today, Denktas noted.

Addressing his nation, Denktas said, ''when they show you a path, consider what kind of a path it is. We will either walk on the road of Ataturk and the road of freedom and state, or we will walk on the road which has no return. You will decide.''

Denktas noted that they were asked to sign documents to end Turkey's rights on Cyprus and stressed that Annan plan served that aim. ''We have neither a hand or a pen to sign it,'' he said.

Annan plan covered decisions taken by the Greek Cypriot national council in 1989, Denktas said.

Denktas recalled that this decision aimed at single sovereignty and state, end of Turkey's de facto and efficient guarantee and departure of Turkish people and soldiers from Cyprus.

''Annan plan is similar to the Sevres agreement which Ataturk tore,'' Denktas said.

Denktas pointed out that 20th anniversary of TRNC would be celebrated soon and asked his people not to forget the problems they faced during the foundation of their Republic.

Emphasizing that they wanted to join EU as a sovereign state and together with Turkey, Denktas said, ''we will not join EU without Turkey.''

Republic Day was also celebrated in other parts of TRNC.

Turkey's Ambassador to TRNC Hayati Guven will host a reception in the evening. (AA, Octobre 29, 2003)
 

Chypriote grecque spoliée: Ankara obtient un nouveau délai

La Turquie, qui s'était engagée à indemniser début octobre une Chypriote grecque spoliée de ses biens en 1974, conformément à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme de 1998, a obtenu un délai supplémentaire de 15 jours, a-t-on appris mercredi au Conseil de l'Europe.

"Les délégués des ministres ont donné un nouveau délai de quinze jours aux autorités turques", a indiqué une porte-parole du Conseil de l'Europe, en se refusant à toute autre précision.

Selon des indications obtenues de sources diplomatiques, les délégués, qui avaient déjà accepté un premier délai de trois semaines début octobre, ont accordé mercredi un délai supplémentaire de 15 jours afin de permettre à la Turquie de répondre à une proposition de l'Union européenne visant à régler le problème.

La proposition, transmise mercredi à Ankara, intervient alors que les autorités turques ont fait savoir début octobre qu'elles posaient désormais deux conditions à leur engagement d'indemniser Titina Loizidou, formulée lors de la réunion du Comité des ministres du 19 juin.

Avant le mois de juin, Ankara s'était pendant plusieurs années refusé à s'acquitter de l'indemnité de plus de 640.000 dollars qui avait été allouée par la Cour à Mme Loizidou. La Turquie avait argué que la République turque de Chypre du Nord est un Etat indépendant, seul responsable des exactions dénoncées par la Cour. Cette somme atteint aujourd'hui plus d'un million de dollars, avec les intérêts de retard.

Mme Loizidou est une Chypriote grecque qui avait été forcée de quitter Kyrenia (Nord de Chypre) pour se réfugier dans la partie sud de l'île lors de l'intervention armée turque de 1974.

La Cour européenne avait jugé le 28 octobre 1998 que la Turquie était responsable de la violation des droits de Mme Loizidou et condamné Ankara à dédommager Mme Loizidou de la spoliation de ses biens.

Quelque 450 requêtes semblables à celle de Mme Loizidou sont actuellement pendantes devant la Cour européenne des droits de l'Homme. (AFP, 29 octobre 2003)
 

Athènes va accorder plus de droits à la minorité musulmane

Le gouvernement grec a annoncé jeudi qu'il allait accorder plus de droits en matière d'éducation et de religion à la minorité musulmane de Thrace occidentale (nord-ouest), à l'origine de tensions fréquentes entre la Grèce et la Turquie.

Dans les prochaines semaines, le conseil des ministres examinera un projet qui permettra aux responsables de la gestion du patrimoine des mosquées, jusqu'ici désignés par le gouvernement, d'être désormais élus, a annoncé un porte-parole du gouvernement, Télémaque Hytiris à l'issue d'une réunion du conseil sur ce sujet.

Le gouvernement envisage également d'instaurer la langue turque comme deuxième langue dans l'ensemble des écoles primaires et les collèges de la minorité ainsi que d'accroître le quota de musulmans grecs dans les universités du pays.

"La Grèce doit se comporter comme un pays moderne, démocratique de l'Union européenne. C'est notre politique (...) vis-à-vis de la minorité musulmane", a souligné M. Hytiris.

Ces mesures, qui interviennent un jour après une visite de travail du ministre turc des Affaires étrangères à Athènes, s'inscrivent dans le cadre d'un projet plus vaste visant à améliorer la situation de certains groupes vulnérables comme les Grecs rapatriés de l'Europe de l'Est et des républiques de l'ex-URSS ainsi que les tziganes.

Ces mesures ne figurent pas parmi les sujets discutés "entre les deux pays dans le cadre des entretiens bilatéraux", a toutefois dit M. Hytiris.

Selon le gouvernement, le nombre de personnes appartenant à la minorité musulmane, la seule reconnue officiellement dans le pays, est de 100.000. Celle-ci se divise entre les musulmans de souche turque -largement majoritaires- ceux de souche bulgare -les Pomaques-, sans compter les tziganes musulmans.

Le traité de Lausanne de 1923, signé entre la Grèce et la Turquie, prévoit que le nom de la minorité de la Thrace occidentale est "musulmane". La cour suprême grecque doit toutefois se prononcer bientôt sur une demande d'une association musulmane visant à pouvoir utiliser le terme "turc" dans son appellation, un sujet jusqu'à présent tabou. (AFP, 23 octobre 2003)
 

Simitis demande à  Gul de résoudre rapidement les différends bilatéraux

Le Premier ministre grec Costas Simitis a demandé mercredi au chef de la diplomatie turque Abdullah Gul, en visite à Athènes, de "faire des pas" vers la résolution des problèmes bilatéraux et "non d'attendre la dernière minute" avant l'examen de la demande turque d'adhésion à l'Union européenne en décembre 2004.

"M. Simitis a dit à M. Gul que 2004 sera une année importante et qu'Ankara devait faire des pas pour résoudre les différends maintenant et non d'attendre la dernière minute", a indiqué une source grecque à l'issue d'un entretien de 45 minutes entre M. Simitis et M. Gul qui achevait une visite officielle de deux jours.

La Grèce souhaite que la Turquie règle l'ensemble des questions bilatérales, les problèmes de souveraineté en Egée notamment, avant l'ouverture de discussions sur l'adhésion d'Ankara à l'UE dont les conditions doivent être examinées en décembre 2004.

Selon une source proche de la délégation turque, M. Gul a déclaré qu'"il comprenait entièrement la position grecque" tout en ajoutant que "l'Union européenne est un bon cadre pour résoudre les différends", signe qu'Ankara souhaite des progrès sur les discussions d'adhésion avant le réglement des différends bilatéraux.

Alliées au sein de l'OTAN, la Grèce et la Turquie s'opposent sur la question de l'île divisée de Chypre ainsi que sur les délimitations de leurs espaces aérien et maritime en Egée, ainsi que la question du plateau continental égéen.

Mardi, M. Gul et son homologue grec Georges Papandréou ont affirmé qu'ils avaient fait un nouveau pas dans le rapprochement bilatéral en finalisant un accord sur la prévention de la double imposition qui sera signé en décembre à Ankara, et en s'accordant sur le développement du tourisme entre les deux pays et la coopération pour la sécurité en vue des jeux Olympiques d'Athènes en 2004.

Outre la question chypriote et la demande d'adhésion de la Turquie à l'UE, MM. Simitis et Gul ont également discuté du problème des fréquentes violations de l'espace aérien grec en Egée, selon Athènes, par l'armée de l'air turque, selon une source grecque.

M. Gul a quitté Athènes en fin de matinée pour la Bosnie afin d'assister aux funérailles du dirigeant bosniaque Alija Izetbegovic. (AFP, 22 octobre 2003)
 

Council of Europe to attempt once again to resolve Loizidou crisis

Senior representatives of the Council of Europe countries are to meet today in a fresh attempt to resolve a major disagreement that has put Turkey and the council at odds for several years. Two recent meetings have failed to produce a result.

The meeting is expected to discuss a Turkish initiative to "strike out" a controversial verdict of the European Court of Human Rights that has sentenced Turkey to pay compensation to a Greek Cypriot woman, Titina Loizidou, for blocking access to her property in the Turkish section of Cyprus.

Two previous meetings of the Committee of Deputies' Ministers, on Oct. 8 and 15 failed to resolve the years-long dispute over the controversial verdict, which has come to be the most important disagreement to date between Ankara and Strasbourg, when the European Union decided, in a surprise move, to adopt a common position on the issue.

With the blessings of Walter Schwimmer, secretary-general of the Council of Europe, Turkey launched an initiative in May and has promoted a solution formula to this most serious-ever dispute with Strasbourg under which it would pay the $875,000 compensation to Loizidou pursuant to the emergence of an "understanding" that the 1998 verdict would not set a precedent for hundreds of "clone applications" that are currently before the court.

Talks at the Council of Europe had been promising until recently. Reconciliation efforts received a serious blow at the Oct. 8 meeting, when the EU countries, for the first time in the history of the Council of Europe, agreed to act as a caucus, postponing the critical discussion to the committee's next meeting on Oct. 15.

The caucus was apparently unable to bridge differences among members in their efforts to adopt a common position prior to last Wednesday's meeting, sources said, bringing about the second postponement.

During a June meeting of the Committee of Ministers' Deputies of the Council of Europe, Turkey expressed readiness to pay the compensation by the meeting of the committee on Oct. 8 and, having received positive signals for an agreement, had even transferred money to Strasbourg for immediate payment. But with the emergence of the EU caucus, inevitably including EU member Greece and member-elect Greek Cyprus, both bitter opponents of the Turkish initiative, the meeting proved fruitless.

Under the formula that Turkey has been trying to breathe life into since May, Turkey would pay $875,000 compensation to Loizidou in line with the European Court of Human Rights ruling.

This solution would come in conjunction with a "common understanding" emerging within the Council of Europe, to which the court is attached, that the Loizidou verdict should not set a precedent for some 420 "clone applications" to the court from other Greek Cypriots.

As part of the Turkish initiative, the Turkish Republic of Northern Cyprus (KKTC) Parliament has passed a law establishing a special court empowered to resolve property disputes on the island and make compensation necessary for any expropriation that has been carried out since 1974.

That court is eligible to hear applications from Greek Cypriots who had to abandon their property in the Turkish section of the island after Turkey's military operation in 1974, that was sparked by a Greek Cypriot coup that effectively put an end to the Turkish-Greek Cypriot state in Cyprus. Turkey wants the European Court of Human Rights to refer hundreds of "clone applications" to this court.

If all works out as planned, the Committee of Ministers' Deputies would have approved a resolution, taking note of Turkey's payment of the compensation and referring to a unilateral statement by Turkey in which Ankara outlines its position on the issue.

The efforts now appears to be at a critical stage as the Turkish side feels it has acted as flexibly as it can and is convinced that further compromise is out of the question because no solution would come "at all costs."  (Turkish Daily News, October 22, 2003)
 

Athènes et Ankara saluent les progrès dans les relations bilatérales

La Turquie et la Grèce se sont félicitées mardi, à l'occasion d'une visite officielle de deux jours à Athènes du chef de la diplomatie turque Abdullah Gul, des progrès réalisés ces dernières années dans les relations bilatérales malgré les différends qui continuent de les opposer.

"L'ère des tensions est révolue. Les tensions ont cédé la place à la coopération", a ainsi déclaré M. Gul lors d'une conférence de presse avec son homologue grec Georges Papandréou.

Il a souligné que les deux pays, qui ont de sérieux litiges en mer Egée et à Chypre, allaient oeuvrer pour adopter de nouvelles mesures de confiance pour contribuer au rapprochement bilatéral entamé en 1999 après deux séismes qui ont successivement frappé les deux pays, alliés au sein de l'Otan.

M. Papandréou s'est pour sa part félicité des résultats tangibles de la politique des deux pays de vouloir régler leurs différends par des petits pas en donnant l'exemple de l'engagement d'Ankara et d'Athènes de déminer leur frontière terrestre commune et de l'annulation des manoeuvres militaires à Chypre.

Dans ce cadre de cette politique des petit pas, les deux hommes ont annoncé mardi la finalisation d'un accord sur la prévention de la double imposition, qui sera signé en décembre à Ankara. Selon le ministre turc la signature de cet accord devrait permettre de faire passer les échanges commerciaux bilatéraux d'un milliard de dollars par an à 1,5 milliard.

Le rapprochement turco-grec s'est concrétisé par la signature de "près d'une vingtaine d'accords", avait précisé plus tôt dans la journée, même si ceux-ci portent pour l'essentiel sur des questions secondaires comme la culture, le sport et l'environnement.

Autre signe de détente, MM. Papandréou et Gul ont évoqué des questions relatives à la sécurité des jeux Olympiques de 2004 à Athènes et indiqué que des experts des deux pays allaient se consulter pour déterminer les mesures à adopter dans ce domaine.

A son arrivée à Athènes, M. Gul avait estimé que les deux pays avaient "fait pas mal de chemin depuis l'année 2000". "Les deux pays riverains de la Mer Egée ont la volonté de régler leurs litiges par voie de négociation" et "la volonté à ce sujet des deux gouvernements est très claire", avait-il dit.

La Turquie qui veut rejoindre l'Union Européenne, à laquelle elle est candidate depuis 1999, souhaite améliorer ses relations avec la Grèce.

La Grèce insiste de son côté pour que la Turquie résolve ses disputes bilatérales avant d'entamer des négociations d'adhésion au club européen.

Les dirigeants de l'UE doivent décider en décembre 2004 si la Turquie a rempli les conditions nécessaires à l'ouverture de négociations sur son adhésion à l'Union.

La question de Chypre risque d'être un obstacle majeur à l'intégration d'Ankara à l'UE.

La république de Chypre (partie grecque internationalement reconnue) doit intégrer l'UE en mai 2004. L'île est divisée en deux secteurs --turc au nord et grec au sud--depuis l'intervention, en 1974, de l'armée turque dans l'île en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

L'UE a assuré qu'elle n'accueillera que la partie sud si un règlement n'est pas atteint d'ici là.

En réponse à une question sur les "contacts exploratoires" engagés depuis mars 2002 entre hauts responsables des ministères des Affaires étrangères pour régler leurs litiges, M. Papandréou a souhaité que ceux-ci puissent ouvrir la voie de véritables négociations.

"Le climat est bon mais nous n'avons pas encore enregistré de progrès concrets", a-t-il dit.

Une nouvelle série de discussions était prévue pour mercredi et jeudi à Athènes.

Le chef de la diplomatie turque doit s'entretenir mercredi matin avec le Premier ministre Costas Smitis avant de partir pour Sarajevo afin d'assister aux obsèques de l'ex-président bosniaque Alija Izetbegovic. (AFP, 21 octobre 2003)
 

Washington veut des observateurs aux élections dans le nord de l'île

Les Etats-Unis souhaitent que des observateurs puissent suivre les législatives du 14 décembre dans la partie turque de Chypre (nord) pour s'assurer qu'elles sont "libres et équitables", a déclaré mardi Thomas Weston, représentant spécial américain chargé du dossier chypriote.

"Nous avons avancé l'idée que des observateurs objectifs puissent suivre tout le processus électoral, pas seulement le jour des élections", a-t-il dit à l'AFP.

Mais la République turque de Chypre nord (RTCN) n'étant reconnue que par la Turquie, il sera probablement nécessaire d'avoir des observateurs envoyés par des ONG plutôt que par des gouvernements, a ajouté M. Weston qui s'est entretenu lundi de la question chypriote au ministère des Affaires étrangères à Ankara.

Les législatives revêtent une importance toute particulière en raison de l'annonce par les partis d'opposition de leur intention de rouvrir les négociations sur la réunification s'ils remportent le scrutin.

Le gouvernement refuse de reprendre les négociations sur la base du plan avancé en début d'année par le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan.

Les partis d'opposition souhaitent parvenir à un accord sur la réunification avant le 1er mai, date à laquelle la partie grecque de l'île rejoindra seule l'Union européenne.

Le Premier ministre adjoint de la RTCN, Serdar Denktas, dont le père assure la présidence de l'entité turque, a déclaré que son gouvernement était prêt à accueillir des observateurs.

"Nous considérons ces élections comme une occasion cruciale pour les Chypriotes-Turcs de s'exprimer sur la question centrale du règlement proposé" par Kofi Annan, avait indiqué lundi le département d'Etat américain.

L'opposition à Chypre-nord a exprimé son inquiétude en raison de la récente naturalisation par le gouvernement de centaines de colons originaires de Turquie pour qu'ils puissent participer aux élections.

Chypre est divisée depuis l'intervention, en 1974, de l'armée turque en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 21 octobre 2003)
 

Athènes rejette les propos du général Ozkok sur les relations bilatérales

La Grèce a souligné lundi qu'elle discutait avec le "gouvernement turc et non avec les militaires" au lendemain de la publication d'un entretien du chef de l'état-major de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok, avec un journal grec.

Ces déclarations au quotidien Eleftherotypia ont été faites en outre à trois jours de la visite à Athènes du ministre turc des Affaires Etrangères, Abdullah Gul.

"Les dirigeants politiques n'évaluent pas les déclarations d'un militaire, quelle que soit sa position", la Grèce "discute avec le gouvernement turc, pas avec l'establishment militaire", a souligné le porte-parole du ministère grec des Affaires Etrangères, Panos Béglitis lors d'un point de presse.

Dans l'entretien, l'officier turc faisait dépendre le règlement des différends bilatéraux d'une adhésion préalable de la Turquie à l'UE, à l'inverse de la position grecque.

Le général Ozkok y réitérait également la mise en doute turque de la souveraineté grecque sur des îlots égéens, jugeant qu'ils n'avaient pas "en réalité été donnés à la Grèce" par les traités internationaux.

Ces déclarations "constituent surtout un message destiné à l'intérieur de la Turquie, et montrent l'impasse totale de l'approche militaire" des relations gréco-turques, a affirmé M. Béglitis. Le général "n'a pas conscience des règles du jeu diplomatiques de l'UE", a-t-il ajouté, relevant que ce n'était pas aux pays candidats à imposer leurs conditions à celle-ci.

M. Béglitis a précisé que le problème des violations de l'espace aérien grec par la chasse turque "qui sapent le bon climat que les deux parties veulent créer" serait soulevé par la partie grecque lors des entretiens avec M. Gul.

Les entretiens donneront aussi lieu à un passage en revue de l'ensemble des questions bilatérales, et de l'évolution des discussions en vue de l'adoption de mesures de confiance, ainsi que des relations Turquie-UE, du problème de Chypre et des grands dossiers régionaux, a-t-il ajouté.

Sur le plan économique, les ministres doivent aussi discuter d'un accord empêchant la double imposition, négocié depuis plusieurs années, et d'un projet pour le transport de gaz turc vers l'Europe de l'Ouest via la Grèce.

M. Gul et son homologue, Georges Papandréou, discuteront aussi de la coopération entre les deux pays, notamment sur le plan sécuritaire, en vue des Jeux olympiques de 2004 à Athènes. (AFP, 20 octobre 2003)
 

Washington souhaite des progrès lors des élections dans le nord

Les Etats-Unis ont souhaité lundi que les élections législatives prévues en décembre dans la partie turque de Chypre (nord) permettent de faire avancer une solution à la division de l'île, en rappelant qu'ils considéraient le dirigeant Rauf Denktash comme responsable de l'impasse actuelle.

"Nous considérons ces élections comme une occasion cruciale pour les Chypriotes-Turcs de s'exprimer sur la question centrale du règlement proposé par le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan", a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat Adam Ereli.

M. Ereli a ajouté que ce scrutin législatif devenait de fait un "referendum" sur le plan proposé par M. Annan, et a rappelé qu'une telle consultation n'avait pu avoir lieu en raison du retrait en mars des discussions de paix de La Haye par les responsables de Chypre du nord, dirigée par Rauf Denktash.

M. Ereli a souhaité que ces élections soient "libres et équitables" mais s'est "inquiété des informations faisant état d'irrégularités sur les listes électorales".

Ces législatives sont prévues le 14 décembre dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie).

Les trois principales formations d'opposition pro-européennes de la RTCN ont d'ores et déjà annoncé qu'elles pourraient, en cas de victoire électorale, retirer à M. Denktash son rôle de principal négociateur dans les pourparlers sur la réunification, pour l'instant gelés.

La République de Chypre (partie grecque, internationalement reconnue) doit adhérer à l'Union européenne (UE) en mai 2004. L'UE a fait savoir qu'elle n'accueillerait pas le nord tant que l'île ne serait pas réunifiée. (AFP, 20 octobre 2003)
 

Les conditions du chef de l'Armée turque pour un règlement à Chypre

Le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok, a estimé que l'adhésion de la Turquie à l'UE permettrait de régler, "en une semaine", les litiges gréco-turcs et le problème de Chypre, dans un entretien publié samedi par le quotidien grec Elefthérotypia.

"Si les négociations avancent bien et que l'adhésion de la Turquie à l'UE avance, les problèmes en Egée et les autres seront résolus en une semaine", a affirmé le général Ozkok dans cet entretien, publié trois jours avant le début d'une visite à Athènes du ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul.

"Notre adhésion à l'UE va faciliter au plus haut point un règlement à Chypre", a-t-il ajouté, soulignant que "l'armée turque soutient l'adhésion du pays à l'UE".

Invoquant les conclusions du sommet européen d'Helsinki, Athènes juge pour sa part que les progrès de la candidature turque à l'UE sont suspendus à un règlement du différend sur la délimitation du plateau continental en mer Egée, dont elle souhaite le renvoi devant la Cour internationale de justice, et à des avancées sur le dossier chypriote, avant décembre 2004.

"Il ne s'agit pas d'un ultimatum", mais "de la date à laquelle le conseil européen examinera la situation des litiges en suspens", a estimé le général turc. "Il s'agit de certaines conditions que nous pouvons négocier", a-t-il ajouté.

Le général Ozkok a réaffirmé que pour son pays, les litiges incluent le problème de la délimitation de l'espace aérien et des eaux territoriales en mer Egée, ainsi que la souveraineté de certains îlots grecs, autant de dossiers qui pour la Grèce ne constituent que des revendications turques, inacceptables.

"Il y a beaucoup d'îlots qui ne sont pas recensés (dans les traités internationaux) (...) et qui en réalité n'ont pas été donnés à la Grèce", a souligné le général.

Il a par ailleurs jugé que l'armée grecque, qui accuse régulièrement son homologue turque de violer l'espace aérien national, "pourrait mieux répondre à nos gestes de bonne volonté".(AFP, 18 octobre 2003)
 

Un déblocage à Chypre est-il possible après les élections dans le nord?

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé le souhait vendredi qu'un déblocage puisse intervenir sur la question chypriote à l'issue des élections législatives prévues en décembre dans la partie turque (nord) de l'île divisée.

"Nous ne nous attendons pas à grand chose avant le scrutin (...) Mais après les élections, il faudra examiner la situation avec beaucoup d'attention", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en marge d'un sommet européen.

Il était interrogé sur les chances d'un règlement de l'épineux dossier avant mai 2004, date à laquelle la République de Chypre (partie grecque, internationalement reconnue) doit adhérer à l'Union européenne (UE).

"Les choses peuvent prendre une tournure différente avec un nouveau profil d'administration à Chypre (nord)", a souligné le chef du gouvernement turc.

L'UE a fait savoir qu'elle n'accueillerait pas le nord, tant que l'île ne serait pas réunifiée.

Les législatives sont prévues le 14 décembre dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie).

La coalition de deux partis au pouvoir en RTCN soutient la politique du dirigeant chypriote turc Rauf Dentash. L'une de ces formations est dirigée par son fils Serdar.

En mars, Chypriotes grecs et turcs n'étaient pas parvenus à s'entendre sur un plan de réunification proposé par les Nations unies, qui ont attribué l'échec des négociations à l'intransigeance de M. Denktash.

Les trois principales formations d'opposition pro-européennes de la RTCN ont d'ores et déjà annoncé qu'elles pourraient, en cas de victoire électorale, retirer à M. Denktash son rôle de principal négociateur dans les pourparlers sur la réunification, pour l'instant gelés.

M. Erdogan indique que son gouvernement "ne rejette pas en bloc" le plan onusien, optant pour un ton moins pessimiste que M. Denktash qui ne veut plus entendre parler de ce document.

Après un entretien avec le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, et avant de s'adresser aux journalistes turcs, M. Erdogan a assuré que son gouvernement était en faveur d'une solution à Chypre.

"Cela doit être résolu par le dialogue et la discussion", a-t-il dit.

Chypre est divisée depuis l'intervention, en 1974, de l'armée turque dans l'île en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Quant à la candidature de son pays à l'UE, M. Erdogan a assuré que l'année 2004 serait celle de la "mise en oeuvre très rapide des réformes. Nous sommes très déterminés à cet égard".

La Commission européenne présentera à la fin de 2004 un rapport destiné aux membres de l'Union où elle recommandera ou non l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie. M. Verheugen a promis un rapport "équitable et objectif".

M. Erdogan a enfin estimé qu'il n'y avait aucun lien entre la question de Chypre et les conditions que la Turquie doit remplir pour pouvoir rejoindre l'UE. (AFP, 17 octobre 2003)
 

Manifestations à Nicosie contre le charcutage électoral

Les bureaux et les magasins de la partie turque de Chypre ont fermé pendant trois heures mardi, tandis que quelque 10.000 Chypriotes turcs manifestaient à Nicosie contre la naturalisation de milliers de Turcs d'Anatolie alors que des élections législatives doivent se tenir en décembre.

"Les autorités antidémocratiques de Chypre du Nord accordent actuellement la citoyenneté à des milliers d'immigrants turcs", ont souligné les organisateurs dans une déclaration.

Le gouvernement de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par la Turquie) ne dément pas mais ajoute qu'il s'agit de résidents installés depuis longtemps dans l'île. Mais l'opposition au régime est convaincue que celui-ci essaie ainsi de fausser le prochain scrutin en raison de sondages défavorables.

"Ces gens vivent à Chypre depuis cinq ans, dix ans", a rétorqué mardi le vice premier ministre Serdar Denktash, interviewé par l'agence Associated Press. "Ils n'ont pas été naturalisés pour diverses raisons. L'erreur du gouvernement a été de commencer à leur octroyer la citoyenneté quatre mois avant les élections."

Serdar Denktash, qui est le fils du président chypriote-turc Rauf Denktash, a précisé que ces quatre derniers mois, environ 2.500 personnes avaient été naturalisées, un chiffre qui n'est pas insignifiant proportionnellement à la petite taille du corps électoral chypriote-turc.

La manifestation de mardi était organisée par une quinzaine de syndicats et trois formations d'opposition, favorables au plan de réunification de l'île proposé par les Nations unies qui a été rejeté au printemps dernier par Rauf Denktash.

Depuis l'invasion de l'armée turque en 1974 et la création de la RTCN, de nombreux Chypriotes turcs ont émigré et, à l'heure actuelle, les deux tiers des 200.000 habitants de la partie nord seraient des colons ou leurs descendants, affirme l'opposition.

Chypre doit adhérer à l'Union européenne en mai 2004 mais seule la partie grecque (méridionale) est concernée dans l'immédiat. (AP, October 14, 2003)
 

Denktas: "Legitimate Rights Of Turkey Won't Be Given To Greek Cypriots"

TRNC President Rauf Denktas said on Sunday that Turkish Cypriots would not give the legitimate rights of Turkey over Cyprus to Greek Cypriots.

Denktas, who completed his visit to Turkey and returned back to the island assessed his contacts in Turkey at the airport.

Denktas said that interest of people in Turkey towards Cyprus issue increased, adding that ''what I tell them about Cyprus is that Cyprus issue will be sorted out as an issue based on the republic founded by 1960 treaties, because those treats gave undeniable rights to both sides for foundation of that republic.''

Recalling that there were the guarantor rights of Turkey, Turkish-Greek balance, and equal sovereignty rights given to Turkish Cypriots within the scope of the rights stemming from 1960 treaties, Denktas said that Greek Cypriots could not end the rights of the Turkish side by overthrowing the partnership republic in order to save themselves from 1960 treaties.

Referring to the elections to be held on Dec. 14, Denktas said that citizens in Turkey were concerned that if the elections were going to be won by the opposition, the latter would sign an agreement that would end rights of Turkey.

Denktas said he told Turkish people that Turkish Cypriots totally knew that the elections were one of destiny. ''Everybody started to get on their feet, particularly young people see how they were deceived,'' he said.

TRNC President Denktas said that a new agreement had to be made with the signatures of five sides for Greek Cypriots to end the mentioned rights, adding that due to that reason, Greek Cypriots which claimed that they were the legitimate Cyprus government were telling a lie.

Reminding that the unilateral application of Greek Cypriots to EU to end the rights of Turkey stemming from 1960 treaties was not valid, Denktas said that Turkey defended those rights.

''If today Cyprus is divided into two, its reason is the effort of Greek Cypriots to turn the partnership republic into a Greek Cypriot republic. There are mass graves and the sufferings of the Turkish people which continued for 11 years on the basis of it,'' said Denktas. If these were taken into consideration, Cyprus issue could be sorted out, he added.

''I suppose the statement of Turkish Prime Minister who said that 'Cyprus issue should be sorted out within its realities,' also shows that. Realities are seen, two states, two peoples, two democracies and effective guarantee of Turkey, meaning the Turkish-Greek balance have to continue,'' he said.

Denktas stressed that Turkish Cypriots would not give up their rights by their own signature. (Anatolia Agency, Octobre 12, 2003)
 

Mer Egée: Athènes insiste sur le règlement du différend du plateau continental

Le règlement du différend concernant le plateau continental en mer Egée, située entre la Grèce et la Turquie, serait "un pas déterminant" pour la normalisation des relations bilatérales, a affirmé le chef de la diplomatie grecque, Georges Papandréou, dans un entretien paru dimanche dans un quotidien grec.

"La résolution du différend sur la délimitation du plateau continental (en mer Egée) dans le cadre des principes du droit international, (...) et de l'acquis européen reste toujours notre politique", déclare M. Papandréou dans Kathimérini (droite-libéral).

"Dans ce cas, (cette résolution) sera un pas déterminant vers la normalisation de nos relations bilatérales, la réduction de la tension et la consolidation d'un climat de confiance", ajoute-t-il.

Depuis mars 2002, les deux pays, membres de l'OTAN, ont entamé une série de "contacts  exploratoires" menés par des hauts-fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères, en vue de régler leurs litiges bilatéraux.
 Pour la Grèce, le seul point de discussion est la délimitation du plateau continental en mer Egée alors que la Turquie considère que les différends incluent les problèmes de délimitation des eaux territoriales et des espaces aériens en mer Egée.

Le ministre grec se félicite aussi de la décision des deux pays annoncée la semaine dernière sur l'annulation de leurs manoeuvres militaires ou celles prévues avec leurs alliés dans la région.

Les relations bilatérales, celles entre la Turquie et l'Union européenne dont la Grèce est membre, et le problème de Chypre seront au centre des discussions entre M. Papandréou et son homologue turc Adbdullah Gul, qui doit effectuer une visite de travail à Athènes les 21 et 22 octobre. (AFP, 12 octrobre 2003)
 

Denktas' new manipulations for influencing the upcoming elections

Immigration office workers in the Turkish Cypriot state went on a one-day strike Thursday to protest what union leaders said was pressure from the Turkish Cypriot administration to grant citizenship to thousands of mainland Turks, a move that they said was aimed at influencing upcoming Turkish Cypriot elections.

Opposition groups have said that mainland Turks have been granted Turkish Cypriot citizenship to boost support for Turkish Cypriot leader Rauf Denktas, whom they accuse of trying to block talks on the unification of the divided island. Key parliamentary elections are scheduled for December.

"Hundreds of people, even those with no jobs are being made citizens through pressure from the Interior Ministry," Ali Seylani, head of the union of Turkish Cypriot civil servants, one of the area's largest unions, told the Associated Press. "The employees are under intense pressure."

Seylani said some 2,000 people were made citizens in the last three weeks. Most, he said, did not meet the requirements.

All 12 workers at the immigration office went on strike Thursday halting the process of gaining citizenship. Hundreds of people with citizenship applications stood waiting in front of the office, while dozens of Turkish Cypriots gathered to support the strike.

Asked why the employees were being pressured, Seylani said: "This is definitely directed at affecting the election results."

The strike dominated the news Thursday on the island.

In a tense and angry interview on Kibris FM radio station, Mehmet Albayrak, who serves as interior minister in the Turkish Cypriot state, said he had no knowledge of citizenship being illegally granted to mainland Turks.

"I don't have any information on citizenship granted before the elections. It is outside my knowledge. I don't know. I have no information," he said.

When first asked about the strike he said: "I have not done the tiniest thing that is against the law. If you find anything illegal that I have done, I will resign."

Mehmet Ali Talat, the head of the largest opposition party, the Republican Turkish Party, told the Associated Press that the granting of citizenship "is obviously a political attempt. The government is trying to affect the election results."

The citizenship issue is extremely sensitive in Cyprus with opposition groups saying that there are now twice as many mainland Turks living on the island as local Turkish Cypriots. Mainland Turks tend to be much more conservative than Turkish Cypriots and many support Denktas's hard line in talks on reunifying the island. Cypriot-born Turks tend to dominate the opposition groups and generally support a softer line in talks with Greek Cypriots.

Some 200,000 people live on the Turkish side of the island.

Key parliamentary elections will be held in December. The three main opposition parties have joined forces for the balloting and have pledged to reunify the war-divided island on the basis of a reunification plan by U.N. Secretary General Kofi Annan, which Denktash has rejected.

Parliament has the power to remove Denktas as the chief negotiator in peace talks.

Earlier this year, Turkish Cypriots held massive demonstrations in support of the plan.

Cyprus will join the European Union in May 2004 but the bloc's laws and benefits will only apply to the Greek Cypriot side until the island is reunified. (The Associated Press, October 10, 2003)
 

Turquie et Grèce annulent des manoeuvres militaires en signe de bonne volonté

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a annoncé jeudi qu'il était tombé d'accord avec la Grèce pour que les deux pays annulent leur manoeuvres militaires ou celles prévues avec leurs alliés dans la région, en signe de bonne volonté, a rapporté l'agence Anatolie.

"Nous considérons ce geste comme un signe de l'amélioration de nos relations", a indiqué M. Gul après une rencontre avec son homologue grec George Papandreou, en marge de la réunion du Forum Euroméditerranéen (Euromed) à Antalya (sud).

La Turquie et la Grèce ont toutes deux renoncé à leurs manoeuvres navales, baptisées respectivement Barbaros et Toksodis, prévues au cours de l'automne 2003 en Méditerranée orientale.

Les deux pays abandonnent également l'idée de participer à des exercices navals conjoints avec leurs alliés chypriotes respectifs, baptisés Toros et Nikiforos.

Ces manoeuvres avaient déjà été ajournées en 2001 et 2002.

Des différends territoriaux pour la délimitation du plateau continental en mer Egée et la division depuis 29 ans de l'île de Chypre ont longtemps crispé les relations entre les deux voisins.

Les liens entre Ankara et Athènes se sont améliorés ces dernières années à la suite de deux tremblements de terre successifs dans les deux pays, mais les problèmes de fond n'ont toujours pas connu de règlement.

Le rapprochement de la Turquie et de la Grèce, qui est membre de l'Union Européenne, revêt une importance particulière au moment où Ankara cherche à intégrer l'Europe politique.

La division de Chypre continue cependant de compliquer le dossier de la candidature turque à l'UE, alors que le sud de l'île, grécophone et reconnu internationalement, doit entamer ses négociation d'adhésion à l'UE au printemps prochain.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle une intervention militaire turque a isolé le tiers nord de l'île, turcophone, en réponse à un coup d'état ultranationaliste visant à rattacher l'île à la Grèce.

Bruxelles a promis d'intégrer la seule partie sud de l'île si un accord de réunification n'intervient pas d'ici au début des négociations. (AFP, 9 octobre 2003)
 

Turkey's Two Conditions to Take Payment In Loizidiou Case

Turkey stated her intention to pay compensation decided by the European Court for Human Rights (ECHR) in the case of the Greek Cypriot Titina Loizidiou, however she also stated, "I will pay, but I have two conditions." These conditions can be summarized as follows: This decision should not constitute a precedent for similar cases.

This payment should not mean that Turkey recognized Greek Cyprus.
The Secretariat General of the Council of Europe reportedly viewed this statement of Turkey as reasonable. However some members of the Council had problems with the language of the statement and expressions used.

In spite of the decision of ECHR, Ankara had refused to pay the compensation of 640 thousand dollars to Loizidiou, who brought a suit on grounds that she could not go to his home in Girne city in the North of Cyprus and claim her properties. The Council of Europe warned Turkey three times, however Turkey stated that the decision of ECHR was political. Now the compensation, which was decided in 1996, became more than 900 thousand dollars when the interests were added. (Hurriyet,, October 8, 2003)

Immigration/Migration

Près de 150 clandestins en partance pour l'Europe arrêtés à Istanbul

Un total de 139 immigrants clandestins cherchant à rejoindre l'Europe ont été interpellés dimanche dans divers quartiers d'Istanbul, rapporte l'agence Anatolie.

Dans une première opération de police, 98 hommes originaires du Pakistan et d'Inde mais dénués de tout passeport, ont été découverts par la police dans la cave d'un appartement de l'ouest de la métropole stanbuliote, dit Anatolie.

Le propriétaire de la maison a été également interpellé, mais l'organisateur de ce transit illégal est toujours recherché, selon la même source.

Par ailleurs, 41 autres clandestins ont été interpellés dans le centre européen d'Istanbul, dans une camionnette où ils attendaient un embarquement avec chacun un gilet de sauvetage, rapporte l'agence de presse.

D'origine présumée de Lybie et de Somalie, deux d'entre eux étaient des femmes et ils ont annoncés vouloir également rejoindre l'Europe de l'ouest.

La Turquie est la principale voie de passage de candidats à l'immigration vers l'Europe de l'ouest depuis les pays du Moyen-Orient et d'Asie, mais aussi de la plupart des pays d'Afrique. . (AFP, 26 octobre 2003)
 

Les clandestins continuent de braver les champs de mines grecs

"Personne ne peut entrer là par erreur": pour le lieutenant-colonel Georges Hontrogiorgos, l'armée grecque ne peut pas être tenue pour responsable de la mort de dizaines de clandestins sur les champs de mines à la frontière avec la Turquie.

Planté devant un champ de mines, anti-char et anti-personnel, à quelques mètres du poste-frontière de Kypoi, au nord-est du pays, cet officier détaille la signalisation du périmètre.

Le pré, dont les abords sont nettoyés, est barré par un grillage métallique haut de 1,60m. Tous les 50cm, des triangles rouges phosphorescents arborent le mot "mines", en grec et en anglais, et une tête de mort.

"Tous les champs de la zone", l'un des grands point de passage de l'immigration clandestine en provenance d'Asie, "sont ainsi signalés et quotidiennement contrôlés. Pourquoi des immigrés s'y égareraient alors qu'aucune bête n'est tuée?", insiste l'officier.

Les corps de sept immigrés clandestins pakistanais ont pourtant été retrouvés déchiquetés plus au nord, le 29 septembre dernier. Les dernières victimes en date d'une longue liste, comptant, selon la section grecque de Médecins du Monde (MDM) une soixantaine de tués, et autant de blessés et mutilés, depuis 1995.

Les statistiques officielles recensent 40 morts depuis 1996, et une trentaine de blessés. Après l'explosion, le sauvetage par des unités spéciales de démineurs peut "prendre des heures", reconnaît M. Hontrogiorgos.

Habitué à plaider la cause de son corps auprès des ONG et de la presse, il affirme ne pas comprendre les raisons de ces drames "qui nuisent à l'image de la Grèce".

"Les sept Pakistanais sont morts en plein jour, à O9H00 du matin, quelques centaines de mètres plus loin le passage était dégagé, même des gens aux abois ne risqueraient pas ainsi leur vie", martèle-t-il. A leur sortie du fleuve Evros, marquant la frontière, les clandestins ne se trouvent pas face à une ligne de mines, mais à des champs parsemés, ne couvrant pas une grande surface, insiste-t-il.

Les hypothèses soulevées dans l'armée et la police incriminent donc les passeurs, qui dirigeraient sciemment les clandestins sur les mines, pour repérer leur localisation ou punir des mauvais payeurs.

"Les blessés que nous avons soignés nous ont dit être rentrés par erreur, ce qui est possible s'ils n'ont pas été prévenus de la réalité du danger par les passeurs", affirme pour sa part le président de MDM-Grèce, Théophilos Rosenberg.

"L'armée a fait des efforts, mais il doit y avoir hélas des champs moins bien protégés" que celui de Kypoi, ajoute-t-il, indiquant avoir photographié, il y a un an, une zone seulement signalée par une pancarte portant la mention mines, en grec, et sans têtes de mort.

Avant la signature par la Grèce de la convention d'Ottowa, en 1997, seules trois rangées de barbelés dont le plus haut n'atteignait pas le genou, délimitaient les zones minées.

"La solution c'est que la Grèce démine, elle est d'ailleurs le seul pays de l'UE a avoir encore des mines actives", insiste M. Rosenberg, même si la Finlande en dispose encore à la frontière avec la Russie, mais qui sont désactivées.

Les mines à la frontière gréco-turque, posées pour l'essentiel après l'invasion par Ankara du nord de Chypre en 1974, vont enfin disparaître en raison de la ratification par les deux pays fin septembre de la convention d'Ottawa banissant les mines anti-personnel. Selon l'armée, l'opération prendrait de huit à neuf mois, une fois entamée.

Ce médecin souligne aussi n'avoir jamais pu confirmer l'existence de mines turques, en face. "Je ne sais pas s'ils en ont", concède M. Hontrogiorgos, même si, côté ministère des Affaires Etrangères, on tient cela pour avéré.

Athènes, qui finance par ailleurs des opérations de déminage au Liban et en Bosnie, dispose aussi d'un stock de 1,07 millions de mines anti-personnel, selon le dernier rapport de l'Observatoire des mines. (AFP, 15 octobre 2003)
 

A la frontière gréco-turque, la chasse aux clandestins est ouverte

"Quand on fonce pour les arrêter, nous sommes des chasseurs, ils sont la proie, on ne se détend qu'une fois les menottes passées": pour Théodoros, policier grec des frontières, la traque aux clandestins qui affluent "presque chaque nuit" de Turquie, n'a rien d'une routine. Il "protége le pays" et trouve la tâche "excitante".

Flanqué de son collègue Markos, Théodoros entame sa veille de nuit, les yeux rivés sur une caméra thermique, installée sur une hauteur proche de Ferres pour balayer les alentours du fleuve Evros, large de 70 à 200m, qui marque la frontière terrestre gréco-turque, au nord-est de la Grèce.

Répartis en huit postes, quelque 500 membres de son unité, créée en 1998, tentent de verrouiller cette ligne frontalière de quelque 150 km. Surtout recrutés dans la région, ils sont souvent passés par les forces spéciales de l'armée.

"Avec les caméras, notre travail est devenu plus facile. Dès qu'on repère un groupe on dévale la colline et on prévient les autres patrouilles", explique Théodoros. "Si les immigrés sont encore sur le fleuve", entassés à bord de petits canots plastiques, "ils font marche arrière, sinon, on tend des embuscades".

"C'est risqué, ils sont aux abois, parfois armés de couteaux ou de barres de fer", affirme cet homme athlétique, portant gilet pare-balles sur son uniforme kaki. Côté militaire on soutient toutefois que les arrivants "opposent rarement de résistance". "Mais il faut bien protéger le pays, et le reste de l'Europe, vous savez bien tous les problèmes que causent les immigrés", ajoute le jeune garde.

Les ONG humanitaires dénoncent régulièrement des mauvais traitements contre les clandestins en Grèce. "Parfois les hommes en ont marre, alors on fait de la pédagogie, on leur rappelle que les Grecs aussi on émigré en masse", commente Nikos Dermenoudis, chef de la police d'Alexandroupolis.

Les routes sont elles aussi quadrillées en permanence. "On en a trouvé dans des bétonnières, ou cachés entre les roues des camions, les passeurs trouvent sans cesse de nouvelles astuces", affirme Markos.

"Ce sont des réseaux internationaux, très organisés et d'une brutalité inouïe avec les immigrés", affirme-t-il, se souvenant d'avoir arrêté le même clandestin, kurde irakien, "six fois en un an et demi". A l'entendre, le tarif ne varie guère, "environ 2000 USD par tête".

"Nous estimons intercepter 60 à 70% du total, peut-être plus ces derniers mois où le flux s'est un peu tassé, sans doute parce que les frontières irakiennes sont mieux gardées et que les Turcs font des efforts, sous pression américaine", explique M. Dermenoudis.

La majorité sont des Irakiens et des Pakistanais, mais il y a aussi des Africains, des Palestiniens, des Afghans. "Le gros boom date de 5 ou 6 ans, l'année dernière, nous étions débordés", affirme-t-il. Selon la préfecture, plus de 10.000 clandestins ont été arrêtés dans le département d'Evros en 2002.

Stages de formation aux Etats-Unis, échange d'expérience avec des unités européennes, acquisition de matériel moderne: "cette frontière coûte très cher au pays", relève l'officier, alors qu'Athènes réclame un soutien financier à l'Union européenne pour verrouiller ses confins orientaux.

Pour pouvoir renvoyer les arrêtés en Turquie, en application d'un récent accord bilatéral, la police doit prouver le passage par ce pays. "Si on ne trouve rien, même pas une note de restaurant, les Turcs refusent", à charge pour la Grèce de procéder si possible aux expulsions ou de relâcher les clandestins dans la nature.

Parfois aussi, la tâche devient macabre, comme en septembre dernier, quand 24 clandestins ont été repêchés noyés dans le fleuve, et sept tués sur un des champs de mine frontaliers.

"Nous tentons d'identifier les corps, avec l'aide des ambassades, parfois aussi des proches, alertés par la presse viennent d'Athènes ou de Salonique, mais la plupart doivent finalement être enterrés dans l'anonymat", dans un cimetière proche, soupire M. Dermeniotis. (AFP, 14 octobre 2003)
 

Des centaines de Kurdes manifestent en soutien à Ocalan

Environ 2.000 Kurdes selon les organisateurs, 700 selon la police, ont manifesté jeudi à Marseille (sud), en faveur du chef rebelle kurde, Abdullah Ocalan, et contre l'envoi de troupes turques en Irak.

Répondant à l'appel de la Fédération des associations kurdes de France (Feyka), les manifestants se sont rassemblés devant le consulat de Turquie en scandant : "Fin de l'isolement pour Ocalan" ou "Liberté pour Ocalan!".

Abdullah Ocalan a été condamné à mort en juin 1999 en Turquie, mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité l'an dernier. Il est actuellement seul détenu de l'île-prison d'Imrali, au sud d'Istanbul.

Selon ses avocats, il souffre de difficultés respiratoires, sinusite, malaises cardiaques et problèmes rénaux.

"On est là pour demander à ce qu'une équipe médicale internationale puisse le visiter car il est très malade", a indiqué un porte-parole des manifestants.

"Mais on manifeste aussi pour dénoncer la décision prise récemment par le parlement turc d'envoyer des soldats en Irak", a-t-il ajouté malgré l'absence de pancartes ou de slogans y faisant référence.

"C'est une décision qui vise à empêcher la création d'une fédération kurde et à s'attaquer à la guérilla dans le Kurdistan irakien", a-t-il dit. (AFP, 9 octobre 2003)

Arrestation en Turquie de 114 clandestins en partance vers l'Europe

Quelque 114 immigrants clandestins désirant se rendre en Europe en passant par la Turquie ont été interpellés lundi, à la frontière iranienne et sur la côte de la mer Egée, rapporte l'agence Anatolie.

63 personnes ont été interpellées près de Van (est, frontière iranienne) par les forces de gendarmerie en provenance d'Iran et placées en garde à vue pour "contravention à la loi sur les passeports et violation de frontière", selon Anatolie.

Parmi eux, il y avait 31 Irakiens, 20 Pakistanais, 11 Bengladeshis et 1 Syrien, selon la même source, ainsi que leur passeur turc.

L'agence de presse rapporte également que 51 personnes ont été par ailleurs arrêtées près de la station balnéaire de Bodrum, sur la côte égéenne turque, qui s'apprêtaient à rejoindre l'une des îles grecques toutes proches.

Tous étaient des Somaliens, parmi lesquels 27 hommes, 22 femmes et deux enfants, rapporte Anatolie, qui indique que neufs ressortissants turcs ont également été interpellés sur place, soupçonnés d'avoir aidé à leur transit.

La Turquie est la principale voie de passage de candidats à l'immigration vers l'Europe de l'ouest depuis les pays du Moyen-Orient et d'Asie, mais aussi de la plupart des pays d'Afrique. (AFP, 6 octobre 2003)
 
 

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