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INFO-TURK


A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

30th Year / 30e Année
Mai
 
2006  May
N° 333
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Özgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


 

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



  O Droits de l'Homme / Human Rights O

Lenteur de procédure: la Turquie condamnée à Strasbourg
Jurist Prosecuted for Criticizing Terror Law
Amnesty International a encore épinglé le régime d'Ankara
"Forced Disappearance" Conference Starts in Diyarbakir
New Unit to be established in fight against terrorism
Human Rights Activists Protest Anti-Terror Bill By All Means
EU ambassadors express concerns to Gul over new anti-terror bill
Justice Minister says controversial article to remain in anti-terror bill
La Turquie condamnée deux fois pour "traitement inhumain"
Parliament postponed debates on the controversial  anti-terror law
Plus de 80 arrestations lors des manifestations du 1er mai en Turquie

O TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief O

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

Local Papers Under Government's Financial Pressure
BIA² Freedom of Expression Workshop discussed repressive laws
AKP refuses citizenship rights for poet Nazim Hikmet
A Fourth Case Against Anti-War Reporter
Nouvel attentat contre le quotidien Cumhuriyet
Local Newsmen Sued on Police Sex Report
Appeals Court explains decision to cancel suspension of Dink sentence
Journalists Threatened Under Anti-Terror Law
Press Council: "Inspectors Should Know Their Place"
Article 301 Charge Haunts Sorun Publications
RSF demande la libération des  deux reporters de l'agence DIHA
Acquittement d'universitaires turcs jugés pour un rapport sur les minorités
Décès de l'écrivain et éditeur turc Erdal Öz
Décès du cinéaste turc Atif Yilmaz
Civil Disobedience Intellectuals questioned by the Prosecutor
CEDH: la Turquie condamnée pour violation de la liberté de'expression
Trials of Intellectuals Continue under Article 301
Les médias turcs réclament l'abandon d'un projet resterignant leurs droits
Press Freedom Day: "Reformist PM" Doesn't Quite Get The Reforms!
The number of the imprisoned journalists rose to 10
La Turquie condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression

O TIHV's Report on Recent Pressures on the Media O

O Kurdish Question / Question kurde O

Un maire kurde inculpé pour avoir convoyé la dépouille d'un militant
Deux citoyens suédois inculpés pour "propagande" séparatiste
Deux soldats et 3 gardiens de village tués
Un militaire tué, 3 gardiens et un soldat blessés
Grand rassemblement kurde à Strasbourg pour Öcalan
Une télévision kurde commence à émettre à partir de la Suède
Öcalan  avertit le gouvernement turc depuis sa prison
Combats dans le sud-est: 4 soldats et un militant kurde tués
36 nouvelles inculpations de mineurs kurdes en Turquie
Trials of 94 children linked to public disturbances commences
Lagendijk: End Military operations In Northern Kurdistan
Le PKK menace l'Iran de mener des opérations de guérilla
Un tribunal turc refuse qu'Öcalan soit rejugé, s'oppose à la CEDH
Kurdish Roj TV on air via cable in Sweden
Kurdish Activists With Swedish Citizenship Arrested in Turkey
Ouverture du procès contre deux militaires soupçonnés d'attentat
L'avertissement du PKK concernant l'entrée de l'Armée turque en Irak

O Politique intérieure/Interior Politics O

L'ancien officier suspecté de complot mis en liberté

Pledges to Trace Back "Gladio" Unconvincing
Background of the Armed Attack to the Highest Court
TIHV Chairman: Plot by Turkish-Islamic Synthesis
Erdogan, appelé à la démission, exclut des élections anticipées
Pas d'amélioration de l'état de santé de Bülent Ecevit
Erdogan se défend après l'attentat contre le Conseil d'Etat
Appels au départ du gouvernement d'Erdogan après l'attaque aux juges
Bülent Ecevit dans le coma après une attaque cérébrale
Erdogan poursuit un octogénaire qui dénonce une islamisation de la Turquie
Debates over next president resurface, scenarios abound
Journalist's Duty To Criticize PM Say Judges
University students protest against CHP leader Baykal in Ankara
Une femme élue à la tête du Conseil d'Etat turc

0 Minorités / Minorities 0

Projection du documentaire sur le génocide des Assyro-chaldéens: Seyfo - L'Elimination
Ankara annonce des rencontres turco-arméniennes
La Grèce commémore le génocide des Grecs Pontiques.
 France: report sine die d'un vote sur le génocide arménien
EAFJD: La loi n’a pu être votée en raison des manœuvres dilatoires
CCAF demande la démission du président de l'Assemblée nationale
Gérard Chaliand contre "le fait de légiférer sur tout"
Journaliste arménien Dink agressé lors de son procès
Ertem-Gül-Marasli: "La négation du génocide est sa prolongation"
Erdogan fait planer la menace de sanctions contre Paris
Un jumelage gréco-turc ajourné pour différend sur un génocide
Retour des ambassadeurs turcs à Paris et Ottawa
Un groupe d'intellectuels turcs "inquiets" face à la proposition de loi
Une réaction à la déclaration d'un groupe d'intellectuels turcs
Ragip Zarakolu : "Comment rendre le sujet absurde"
La Turquie appelle la France à bloquer la loi sur le génocide arménien
La Turquie boycotte un exercice militaire au Canada
Le parlement bulgare rejette un texte reconnaissant le génocide arménien
Ultranationalists interrupted Orthodox Patriarch's Sermon at Bergama
Ankara rappelle pour consultations ses ambassadeurs à Paris et Ottawa
Ottawa juge que le rappel de l'ambassadeur turc est une affaire interne
Le patriarche œcuménique une nouvelle fois cible des nationalistes turcs
Génocide arménien: appel de groupes turcs contre un projet de loi en France
Les menaces d'Ankara concernant le projet de loi français sur le génocide arménien
Appeals Court cancels suspension of Hrant Dink' prison sentence

O Forces armées/Armed Forces O

Eyes turn to the government on appointment of TSK top brass
Ex-officer Muzaffer Tekin and Red Apple
Militarism Under Fire in Ankara
Conscientious objectors hold protest in Ankara against military service
Military Court Defies the European Court Rulings

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Woman MP Calls PM's Wife to Unveil
Le meurtrier présumé de hauts magistrats turcs écroué
Un ex-militaire soupçonné d'être le cerveau de l'attentat
Le gouvernement turc conspué lors des obsèques du juge assassiné
Attaque contre la laïcité: la Turquie en émoi, le gouvernement critiqué
Ouverture du procès du meurtrier présumé d'un prêtre italien en Turquie
Début du procès de l'avocat de membres supposés d'Al-Qaïda
Le chef d'une confrérie, Fethullah Gulen,  accusé de subversion, acquitté

O Socio-économique / Socio-economic O

L'ONU demande à Ankara d'enquêter sur des cas de suicides forcés de femmes

Dexia effectue une percée en Turquie.
DISK Withdraws From ILO Social Dialogue
Un incendie a ravagé la zone fret de l’aéroport d’Istanbul
Grave accident sur une autoroute turque: 44 morts, sept blessés
La Turquie met en vente 25% des parts de sa compagnie aérienne nationale
La Russie prête à construire des centrales nucléaires en Turquie
Le président oppose son veto à une loi controversée sur la retraite
Human Trafficking Victims on Rise in Turkey
Tourisme : la Turquie revoit à la baisse ses objectifs pour 2006

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Berlin veille au respect des critères pour l'adhésion turque à l'UE
Bruxelles appelle Ankara à accélérer les réformes
Rehn menace la Turquie d'une "pause" dans les négociations d'adhésion
Lagendijk speaks tough against Turkey

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

L'exercice international de saisie d'armes de destruction en Turquie
USA still stores 90 nuclear bombs in Turkey- Greenpeace

O Relations régionales / Regional Relations O

Les entretiens des chefs de diplomatie turc et russe
Livni cherche le soutien d'Ankara pour son plan de règlement unilatéral
Talabani Frustrated With Turkish Troop Deployment
Discussions américano-irakiennes sur la présence du PKK
Fin de la visite à Alger du premier ministre turc
Les autorités kurdes irakiennes accusent Ankara d'avoir bombardé un village
Moscou pour un commandement pour la sécurité de la mer Noire
Turkey signed a new Muslim Preferred Trade Agreement in Bali
Le Kurdistan irakien est unifié sous un seul gouvernement
L'armée turque se réserve le droit de poursuite en Irak

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

64% des Grecs pour un veto à l'adhésion de la Turquie à l'UE
 Athènes: L'attitude d'Ankara "prise en compte" pour adhésion UE
Collision entre deux F-16 grec et turc en mer Egée
Les Chypriotes soutiennent la ligne de Tassos Papadopoulos
Le PM finlandais appelle Ankara à respecter ses engagements sur Chypre

O Immigration / Migration O

Démarche des parlementaires belges pour Bahar Kimyongür
18.000 personnes à Anvers pour une marche blanche
Terror suspect Yalçin Ozbey set free by Belgian court
Appel à la mobilisation pour la marche du 26 mai à Anvers
 Allemagne : Agression raciste sur un politicien d’origine kurde
 Expulsion manu militari de 2 Turcs, ayant menacé une jeune femme de mort
 Carte blanche: Kimyongür piégé, nos libertés en danger
Manifestation à Bruxelles contre le Vlaams Belang
La Belgique sous le choc après le double meurtre raciste d'Anvers
Communiqué de presse du MRAX sur le crime raciste à Anvers
Une conférence de presse au Parlement Européen sur l'affaire Kimyongür
Josy Dubié critique le comportement de la police belge et de la ministre de la Justice
Le procès DHKP-C ajourné en absence de Kimyongür
Lettre de Bahar Kimyongür à ses juges
Appel du CLEA à un nouveau rassemblement  pour Kimyongür
L'opinion des professeurs de l'ULB sur "L'affaire Kimyongür"
Non à l'extradition vers la Turquie
Un député allemand se prononce pour un hymne allemand en turc

Droits de l'Homme / Human Rights

Lenteur de procédure: la Turquie condamnée à Strasbourg


La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi à Strasbourg la Turquie pour lenteur de procédure, atteinte au respect de la vie privée et familiale et absence de recours effectif dans une affaire de reconnaissance de paternité impliquant le chanteur Emrah Ipek.

La requérante, Ebru Colak, une ressortissante turque de 33 ans, agissait en son nom et en celui de son fils de 15 ans, Tayfun.

En 1992, elle avait assigné devant le tribunal de grande instance d'Istanbul le chanteur Emrah Ipek, souhaitant le faire déclarer père naturel de son enfant.

En 1994, s'appuyant notamment sur des analyses sanguines et génétiques, le tribunal avait conclu à la paternité de M. Ipek. Deux ans plus tard, la Cour de cassation avait infirmé ce jugement pour renvoyer l'affaire devant la juridiction de première instance qui ordonna des examens complémentaires, auxquels M. Ipek ne se soumit pas.

En 2000, le tribunal statua sur la paternité, jugement confirmé par la Cour de cassation en janvier 2001.

Les requérants se plaignaient notamment de la durée excessive de la procédure et de l'absence de juridiction adéquate pour ce type de plainte. Ils soulignaient également avoir été la cible des médias durant ce procès en raison de la popularité du chanteur.

Estimant la durée de la procédure excessive, la Cour a conclu à l'unanimité à la violation de l'article 6.1 (droit à un procès équitable dans un délai raisonnable).


La Cour, soulignant que la lenteur de la procédure avait maintenu les requérants dans un état d'incertitude prolongée, a conclu à la violation de l'article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale).

Enfin, relevant que le gouvernement turc n'avait fait état d'aucune voie juridique pour contester la durée de la procédure, les juges ont conclu à l'unanimité à la violation de l'article 13 (droit à un recours effectif).

La Cour a alloué aux requérants conjointement 12.000 euros pour dommage moral et 2.000 euros pour frais et dépens. (AFP, 30 mai 2006)

Jurist Prosecuted for Criticizing Terror Law

Acting under instructions from the Justice Ministry, the Istanbul Beyoglu Chief Republic Prosecutor's Office has launched an investigation against jurist Erdal Dogan for an article titled "Direct Warfare Concept: The Anti-Terror Law (TMY)" that was published in the pro-Kurdish Ulkede Ozgur Gundem newspaper.

Lawyer Dogan, who for four years has been a teacher at the Istanbul Bar Association Internship Training Centre, gave a statement to the prosecutor on May 25, Thursday, under the investigation launched on orders from justice Fatma Feyza Sahin of the Justice Ministry Penal Affairs General Directorate.

In his statement to Republic Prosecutor Nihat Erdem, Dogan said it was his professional duty to express opinions, write articles and make propositions on the issues of human rights law and defendant rights law as well as on draft bills related to these because it was his specific area of work and expertise.

Dogan's article published in the April 21, 2006 issue of the newspaper, evaluated the concept of anti-terrorism in the scope of international law and expressed the view "Even though the Justice Minister says it has not been brought out against the people, the TMY, which contains the concept of direct warfare, is a law for the state to make war on its people".

The defendant is a teacher of "Defendant Rights and Defence in Practice" within a professional training scheme of Penal Code, Defendant Rights and Defence, European Convention of Human Rights and Criminal Proceedings Law, at the Istanbul Bar Association Internship Training Centre.

Dogan is also author of the book "Defendant Rights and Defence", published by the Istanbul Bar Association. (BIA, May 25, 2006)

Amnesty International a encore épinglé le régime d'Ankara

Le rapport annuel d'Amnesty International portant sur l'état des Droits de l'homme dans 219 a encore épinglé la Turquie sur plusieurs domains de droits de l'Homme. Voici le texte complet du rapport 2006 d'Amnesty International sur la Turquie:

Le Conseil des ministres de l’Union européenne (UE) a officiellement engagé les négociations en vue de l’entrée de la Turquie dans l’Union. En 2005, le rythme de mise en œuvre des réformes devant placer le droit turc en conformité avec les normes internationales s’est ralenti. La législation comportait toujours des entraves à l’exercice des droits fondamentaux. Après l’adoption du nouveau Code pénal turc, l’expression pacifique d’une opinion divergente sur certains sujets est devenue un délit passible de poursuites et de sanctions pénales. Des cas de torture et autres mauvais traitements ont encore été signalés, les individus les plus exposés étant les détenus de droit commun. Les responsables du maintien de l’ordre ont continué de faire un usage excessif de la force pour encadrer les manifestations ; quatre manifestants ont été abattus en novembre. Les enquêtes sur ce type d’incidents étaient insuffisantes et les agents de la force publique coupables de ces violations rarement traduits en justice. Dans les départements de l’est et du sud-est, la situation des droits humains s’est détériorée, sur fond d’affrontements armés entre les services de sécurité turcs et le parti d’opposition armée Partiya Karkeren Kurdistan (PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan).

Contexte

En juin, le nouveau Code pénal turc (CPT), le nouveau Code de procédure pénale et la nouvelle Loi relative à l’exécution des peines sont entrés en vigueur. Ces textes consacraient des évolutions positives, puisque le Code pénal, par exemple, offrait aux femmes une meilleure protection contre les violences. En revanche, il prévoyait aussi des restrictions à l’exercice du droit à la liberté d’expression. Les défenseurs des droits humains en Turquie ont également émis de très sérieuses réserves au sujet du régime disciplinaire que la Loi relative à l’exécution des peines envisageait pour les prisonniers. Un projet révisé de la loi antiterroriste a été examiné par une sous-commission parlementaire à la fin de l’année, après les critiques que les versions antérieures avaient suscitées de la part des groupes de défense des droits humains.

En septembre, la Turquie a signé le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants [ONU].

En octobre, le Conseil des ministres de l’UE a officiellement ouvert les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union.

Liberté d’expression

Un vaste arsenal de lois restreignant de façon fondamentale la liberté d’expression était toujours en vigueur, ce qui permettait d’engager des poursuites contre les personnes ayant exprimé pacifiquement leur point de vue sur divers aspects de la vie publique. En outre, le déroulement des poursuites et des procès a fréquemment montré que les procureurs comme les juges méconnaissaient le droit international relatif aux droits humains. Dans certains cas, les propos tenus par d’éminents représentants de l’Etat trahissaient leur rejet de toute opinion dissidente ou de tout débat ouvert et semblaient cautionner l’accusation.

L’article 301 relatif au dénigrement de l’identité turque, de la République, et des fondements et institutions de l’Etat, a été introduit dans le Code pénal en juin, en remplacement de l’ancien article 159. Les articles 159 et 301 ont souvent été appliqués de façon arbitraire pour sanctionner des critiques de tous ordres. Des journalistes, des écrivains, des éditeurs, des défenseurs des droits humains et des universitaires ont été poursuivis aux termes de cette loi, parmi eux le journaliste Hrant Dink, le romancier Orhan Pamuk, fiehmüs Ulek, vice-président de l’organisation de défense des droits humains Mazlum-Der, et les universitaires Baskin Oran et ‹brahim Kaboglu.

La conférence universitaire internationale consacrée à différentes conceptions de l’histoire des Arméniens à la fin de l’empire ottoman, qui devait avoir lieu en mai à l’université du Bosphore, à Istanbul, a été ajournée après que Cemil Ciçek, le ministre de la Justice, eut qualifié l’initiative de « perfidie », récusant ainsi fondamentalement le principe de la liberté universitaire. La conférence s’est finalement tenue à l’université de Bilgi, en septembre, mais cinq journalistes qui s’étaient fait l’écho des tentatives d’annulation de la conférence ont été poursuivis en justice en décembre, aux termes des articles 301 et 288 du CPT.

La liberté d’expression continuait aussi d’être entravée par les restrictions importantes à l’utilisation des langues minoritaires en public. En vertu de l’article 81 de la Loi sur les partis politiques, des poursuites ont encore été engagées à maintes reprises contre des personnes s’étant exprimées ou ayant simplement prononcé quelques mots en kurde.

En mai, la Cour d’appel a prononcé l’interdiction du syndicat d’enseignants Egitim-Sen, au motif que ses statuts comportaient une clause énonçant le droit d’être éduqué dans sa langue maternelle, ce qui est contraire aux articles 3 et 42 de la Constitution (selon ces articles, la seule langue maternelle qu’il soit licite d’enseigner est le turc). Par la suite, Egitim-Sen a supprimé la clause contestée afin d’éviter de devoir cesser ses activités.

    * En octobre, le parquet a lancé une procédure pour obtenir l’interdiction définitive de l’association kurde de Diyarbakir (Kürd-Der). L’un des nombreux motifs invoqués était la décision prise par l’association d’adopter une graphie « non turque » pour orthographier le terme correspondant à « kurde » dans son nom et dans ses statuts, et le fait que certaines clauses des statuts en question défendaient le droit de recevoir un enseignement en kurde. L’association s’était déjà vu enjoindre de rectifier en conséquence ses statuts et son appellation.

Des dispositions de la Loi sur la presse limitant la couverture journalistique des affaires judiciaires en cours ont été utilisées de façon arbitraire et excessivement restrictive pour empêcher les journalistes de mener des enquêtes indépendantes sur les violations des droits humains et de les commenter publiquement. Les mêmes dispositions ont servi à entraver l’action des défenseurs des droits humains.

Des poursuites judiciaires ont été lancées contre Selahattin Demirtas, le président de l’antenne de Diyarbakir de l’Association pour la défense des droits humains, et Mihdi Perinçek, le représentant régional de cette association. Ces deux hommes figuraient parmi les auteurs d’un rapport consacré aux meurtres d’Ahmet Kaymaz et d’Ugur Kaymaz (voir plus loin), rapport qui, selon l’acte d’accusation, contrevenait à l’article 19 de la Loi sur la presse parce qu’il sapait l’instruction préparatoire du parquet. Or les auteurs du rapport n’avaient pas eu la possibilité de consulter les documents concernant l’affaire puisqu’ils étaient inaccessibles par décision judiciaire et pour des raisons de sécurité. La première audience des deux accusés s’est ouverte au mois de juillet.

Torture et mauvais traitements

Des cas de torture et de mauvais traitements imputables à des agents de la force publique continuaient d’être signalés : des personnes en détention auraient été frappées, entièrement dévêtues et menacées de mort, privées de nourriture, d’eau et de sommeil ou frappées au moment de leur arrestation ou dans des lieux de détention clandestins. Le nombre des allégations de torture ou autres mauvais traitements concernant des détenus politiques a diminué. En revanche, les personnes suspectées d’infractions de droit commun (vol, trouble à l’ordre public, etc.) couraient tout particulièrement le risque de subir des mauvais traitements. Selon certaines sources, il était encore très fréquent que des agents de la force publique ne tiennent aucun compte des procédures prévues pour les placements en détention et les enquêtes, les procureurs, quant à eux, ne vérifiant pas si les procédures applicables avaient été respectées. En outre, la police faisait régulièrement usage d’une force disproportionnée contre les manifestants, surtout s’il s’agissait de militants de gauche, de partisans du parti pro-kurde DEHAP, d’étudiants ou de syndicalistes (voir plus loin la rubrique Homicides commis dans des circonstances controversées). Ceux qui se plaignaient d’avoir subi des mauvais traitements, surtout au cours de manifestations, étaient souvent inculpés de rébellion et leurs blessures étaient mises sur le compte des manœuvres effectuées par les policiers pour les immobiliser.

    * En octobre, à Ordu, cinq adolescents âgés de quinze à dix-huit ans ont été placés en détention lors de l’ouverture d’un nouveau centre commercial. Ils auraient été battus, injuriés, menacés et on leur aurait comprimé les testicules pendant leur transfert en garde à vue et pendant la garde à vue elle-même, au poste de police central d’Ordu. Ils ont ensuite été relâchés. Deux d’entre eux ont déclaré avoir été déshabillés et menacés de viol. Aucune trace du séjour de trois de ces jeunes gens dans les locaux de la police n’a été conservée. Plus tard, l’un d’eux a été inculpé de rébellion violente. Outre les mauvais traitements allégués, d’ailleurs attestés par des examens médicaux et des photographies, d’autres irrégularités ont été commises pendant que les adolescents étaient aux mains de la police et le procureur a prouvé que, dès le placement en détention, les procédures légales avaient été complètement ignorées.
    * Au mois de mars, dans le quartier istanbuliote de Saraçhane, des manifestants rassemblés pour la Journée internationale des femmes ont été violemment dispersés par la police, matraqués et aspergés de gaz poivre pratiquement à bout portant. Selon les informations d’Amnesty International, trois femmes ont dû être hospitalisées. Ces incidents ont été condamnés par la communauté internationale. En décembre, 54 policiers ont été accusés de recours à une force excessive ; les hauts gradés n’ont pas été inculpés, mais trois d’entre eux ont reçu un « blâme ».

Impunité

Les enquêtes sur les actes de torture et les mauvais traitements étaient, cette année encore, entachées de graves vices de procédure, accréditant l’idée que la justice était peu disposée à juger les auteurs de violations des droits humains. Un climat d’impunité continuait de régner.

    * En avril, quatre agents de police accusés d’avoir torturé et violé au moyen d’une matraque deux adolescentes, Nazime Ceren Salmanoglu et Fatma Deniz Polattas, en 1999, ont été acquittés : plus de six ans après l’ouverture du dossier et après que le procès eut été repoussé une trentaine de fois, un tribunal d’Iskenderun a prononcé un non-lieu en raison de « preuves insuffisantes ». Les avocats des jeunes victimes ont annoncé qu’il serait fait appel du jugement. De leur côté, les deux jeunes femmes avaient été condamnées à de lourdes peines d’emprisonnement sur la foi d’« aveux » apparemment obtenus sous la torture.
    * Quinze ans après le décès de l’étudiant Birtan Altinbas, le procès des quatre policiers accusés de l’avoir tué s’est poursuivi devant le tribunal pénal n° 2 d’Ankara. Birtan Altinbas était mort le 15 janvier 1991, au terme d’une garde à vue de six jours durant laquelle il avait été interrogé sur son appartenance présumée à une organisation interdite. Cette affaire, condamnée par l’opinion publique internationale et largement relayée dans la presse turque, était l’illustration même des nombreuses irrégularités qui entachent les procédures judiciaires en Turquie.
    * Le procès de quatre agents de police inculpés pour les meurtres d’Ahmet Kaymaz et de son fils de douze ans, Ugur, commis le 21 novembre 2004 à Kiziltepe (département de Mardin), s’est ouvert en février. Les quatre accusés n’étaient pas en état d’arrestation et n’avaient pas été mis à pied. Les policiers de haut rang responsables de l’opération de police durant laquelle ces deux personnes avaient été tuées ne figuraient pas dans le dossier d’enquête et n’étaient pas inculpés : ce fait révélateur confortait la thèse selon laquelle, dans ce type d’affaires, le ministère public ne remonte que rarement les échelons hiérarchiques.

Craintes liées aux procès inéquitables

L’inégalité persistante entre l’accusation et la défense, et l’influence du pouvoir exécutif sur la nomination des juges et des procureurs empêchaient le pouvoir judiciaire d’être parfaitement indépendant. Même si, à partir du 1er juin, les détenus ont obtenu le droit de consulter un avocat et si les déclarations faites en l’absence d’un avocat sont devenues irrecevables, peu de procureurs officiant dans les nouveaux tribunaux pénaux (substitués aux cours de sûreté de l’Etat en 2004) ont entrepris de réexaminer les dossiers contenant des déclarations initialement prononcées en l’absence d’un avocat et dans lesquels l’accusé alléguait que sa déposition avait été extorquée sous la torture. Peu de tentatives ont été faites pour réunir des preuves favorables aux accusés et la plupart des requêtes formulées par la défense pour faire déposer des témoins ont été rejetées.

Emprisonnement des objecteurs de conscience

L’objection de conscience n’était pas reconnue et il n’existait aucune formule de service civil pour remplacer le service militaire.

    * En août, le tribunal militaire de Sivas a condamné l’objecteur Mehmet Tarhan à quatre ans de réclusion pour « désobéissance aux ordres » et refus d’exécuter son service militaire ; cet homme est un prisonnier d’opinion.

Homicides commis dans des circonstances controversées

Le 9 novembre, un homme a été tué et plusieurs autres ont été blessés à la suite d’un attentat à l’explosif visant une librairie de fiemdinli (département de Hakkâri). Trois hommes ont été inculpés dans le cadre de cette affaire. Il est apparu plus tard que l’auteur présumé était un ancien combattant du PKK devenu informateur et que ses complices présumés étaient deux membres des services de sécurité qui, d’après leurs papiers, étaient des agents en civil des services de renseignements généraux de la gendarmerie. Par la suite, alors que le procureur procédait à des investigations sur les lieux de l’attentat, des coups de feu ont été tirés depuis une voiture en direction de la foule. Un civil a été tué et plusieurs autres ont été blessés. L'enquête du procureur a été ajournée. Un sergent des forces spéciales de la gendarmerie a été poursuivi pour usage disproportionné de la force ayant entraîné la mort. Amnesty International a appelé le gouvernement turc à désigner une commission d'enquête indépendante pour faire toute la lumière sur l’affaire, y compris sur les allégations d’implication directe de certains responsables. Au cours des manifestations organisées ultérieurement pour dénoncer l’affaire de fiemdinli, la police a abattu trois personnes à Yüksekova (département de Hakkâri) et une à Mersin.

Les forces de sécurité ont abattu au cours de l’année une cinquantaine de personnes, plus de la moitié de ces faits étant survenus dans les départements du sud-est et de l’est. Il s’agit sans doute, dans nombre de cas, d’exécutions extrajudiciaires ou de recours à une force excessive. Le « refus d’obtempérer à l’ordre de s’arrêter » était un motif couramment invoqué par les forces de sécurité pour justifier ces morts.

Au moins deux personnes auraient été assassinées par le PKK. Le 17 février, Kemal fiahin, un dissident du PKK ayant fondé une organisation alliée au Parti des démocrates patriotes du Kurdistan, a été tué près de Suleimaniyeh, dans le nord de l’Irak. Le 6 juillet, Hikmet Fidan, ancien vice-président du DEHAP, a été tué à Diyarbakir.

Une organisation dénommée Faucons de la liberté du Kurdistan a revendiqué un attentat à l’explosif commis en juillet contre un autobus dans la ville de Kusadasi, au bord de la mer Egée. Cet attentat a causé la mort de cinq civils.

Violences contre les femmes

Les dispositions positives figurant dans le nouveau CPT offraient aux femmes une meilleure protection contre les violences familiales. En vertu de la nouvelle Loi sur les municipalités, les communes de plus de 50 000 habitants étaient tenues d’ouvrir des centres d’accueil pour femmes en détresse. La mise en œuvre de ce texte nécessitera des financements publics adéquats et une coopération sans réserve avec les organisations de femmes issues de la société civile. Des efforts demeuraient encore nécessaires pour que les représentants de la loi, le ministère public et les professionnels de santé aient complètement assimilé la Loi relative à la protection de la famille, encore très méconnue.

Mécanismes officiels pour la protection des droits humains

Les mécanismes officiels de surveillance des droits humains rattachés au bureau du Premier ministre étaient partiellement inopérants car dotés de pouvoirs insuffisants pour signaler et instruire les affaires de violations des droits humains. L’action de la Commission consultative des droits humains rattachée au cabinet du Premier ministre, qui englobait des organisations de la société civile, a été entravée et la Commission a de fait cessé de fonctionner. Qui plus est, en novembre, son ex-président, Ibrahim Kaboglu, et l’un de ses membres, Baskin Oran, ont été poursuivis en raison de la teneur d’un rapport consacré à la question des minorités en Turquie, commandé par la Commission consultative et rédigé par Baskin Oran. Créés par l’Administration du Premier ministre en matière de droits humains et également rattachés au cabinet du Premier ministre, les Conseils départementaux et locaux de défense des droits humains n’enquêtaient pas de manière suffisante sur les violations de ces droits. Le projet de loi visant à créer une instance de médiation était au point mort. (AI, 23 mai 2006)

"Forced Disappearance" Conference Starts in Diyarbakir

The 5th International Conference on Enforced Disappearance Under Detention is being held between May 16-20 in the southeast province of Diyarbakir with a total of 46 delegates attending from 17 countries.

Organisers of the Conference, the International Committee Against Disappearances (ICAD) and the Centre of Support and Solidarity for the Family Members of Forcibly Disappeared People (YAKAYDER) held a press conference on Monday together with some of the attending delegates and disclosed the event program and participants.

ICAN International Office Representative Baki Selcuk and YAKAYDER's Pervin Buldan told reporters that they have been working for the past year to organise this 5-day international event.

Selcuk said, "in this part of geography, disappearances have not come to an end, the fait of those who have disappeared have not been disclosed. The number of mass graves is higher than assumed, information is not being disclosed on operations. Those responsible for disappearances from Susurluk to Semdinli should be made to pay".

Delegate Manik Mukherjee attending the conference from India said there were "two Indias" with one being represented by the proletariat that makes up 80 percent of the country and the other represented by the "capitalist and imperialist ruling class". He said it was the ruling class that was responsible for the disappearances in India.

Delegate Diana Kordon participating in the conference from Argentine said "there are 30 thousand people who have disappeared in Argentine and five thousand children who are aggrieved by this. The people's war is continuing against these disappearances. As mothers of the missing, we will share experiences with the [Turkish mothers of missing persons who gather weekly as] Saturday Mothers. Let us hope that this conference becomes an instrument to struggle against political oppression throughout the world. That injustice and exploitation is eliminated".

Halil Ebu Shammala is from the Palestinian Prisoners Support and Human Rights Association that works on the rights of prisoners taken captive in Gazza.

In Turkey on behalf of the Palestinian People's Liberation Front (PPLF) Ebu Shammala said "it is unfortunate that the reason for our gathering at this conferences, disappearances, still continues. This should not be a shame for us but for all the governments that are violating human rights".

Delegate Larisa Schirba attending the conference from Canada on behalf of the Council of Friendship and Solidarity with the Soviet People said their target was to explain what happened after the dissolution of the Soviet Union and inseminate information on their struggle.

Lawyer and Red Assistance Organisation member Juan Manuel Olarieta from Spain said "we want to be the voice of the anti-capitalists in Spanish jails. There are no missing persons in Spain but all those missing are as close to us as if they had disappeared in Spain".

ICAD, YAKAYDER and the delegates commemorated Turkey's "Saturday Mothers" with red carnations in front of the Galatasaray Lycee following their press conference.

Conference Program

* The conference starting Tuesday will end on May 21 Sunday. The meeting will open with all delegates arriving in Diyarbakir and introducing themselves.

* On Wednesday a sitting protest will be held for those who have disappeared under detention, a photo exhibition will be opened, trees will be planted for the missing and the film, "Missing" will be screened. There is also a panel chat between Yusuf Cetin and Necmettin Cobanoglu the same day.

* On Friday the issues of "human rights, disappearances under detention and the perspective of the struggle" as well as "war strategies and the reality of Middle East today" and "Neo-liberal economic policies and Militarism" will be discussed.

* On Saturday, following the conclusion statement of the Conference, the grave of Vedat Aydin will be visited and an international culture night will be held. (BIA, May 16, 2006)

New unit to be established in fight against terrorism

A new unit is to be established in order to conduct a more effective fight against terrorism in Turkey, especially considering the escalation of recent months.

The new unit, named as the General Directorate of Security Affairs, is to carry out secretarial work for the Supreme Board of Anti-terrorism which is headed by Foreign Minister Abdullah Gül.

The General Directorate of Security Affairs will serve at the Prime Minister's Office. Coordination between the PM's Office and the security institutions, and carrying out research and drawing up proposals regarding measures for counter-terrorism will be among the tasks of the new unit.

The recent rise in terrorist activities had triggered a debate between military and political officials regarding the necessity of a new unit in the fight against terrorism.

An amendment is required in the law on the organization of the Prime Minister's Office in order to establish the new unit. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 11, 2006)

Human Rights Activists Protest Anti-Terror Bill By All Means

Human rights activists throughout Turkey are launching a nation-wide campaign today to peacefully protest the government's new controversial Anti-Terror Bill as it goes before the Parliament Justice Commission to be discussed for approval.

National telephone and mobile networks are planned to be used in at least 11 provinces to lodge protests to members of the commission as well as members of parliament to appeal to them for a withdrawal of amendments that are widely believed to be an about-turn from the country's previously announced democratization plans in line in with European Union accession talks.

Appeals have been made by various organizations, human rights groups and unions to rights and freedom activists nation-wide to volunteer and use the national phone and mobile networks to make simultaneous telephone calls to members of the Commission and MPs saying "stop the terror bill" at exactly noon on Wednesday.

The campaign, that is scheduled to last 5 minutes in total, aims to bring together activists primarily in larger cities such as Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa and Diyarbakir to first make a phone call to commission members and MPs and then send text messages against the Anti-Terror Law amendment to members of parliament.

"We do not need a new Anti-Terror Law" the phone messages are to say. "There was no need for the old one either. The Penal Code already brings excessive punishment. The new draft is full of traps that will see everyone and every opinion as criminal. This law will not stop terror but will incite it. Renounce it".

SMS messages to the 550 elected deputies of parliament are part of the campaign target depending on finding 55 volunteers from various cities who will send 10 SMS messages each to different members of parliament. These brief messages are to say "Renounce this Draft".

Participants have also been invited to send separate SMS messages targeting members of the Commission who will be debating the draft with details of their phone numbers published at various sites,

16 of the Commission members are from the ruling Justice and Development Party, 7 from the main opposition Republic Peoples Party (CHP) and 1 from the Motherland Party (ANAP).  (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 10, 2006)

EU ambassadors express concerns to Gul over new anti-terror bill

The ambassadors of the European Union countries to Ankara on Tuesday afternoon expressed their concern to the Turkish Foreign Minister Abdullah Gul regarding Turkey's new draft anti-terrorism law and also regarding the unrest in Turkey's southeast region.

FM Gul today invited the EU ambassadors to a dinner in honour of Europe Day.

Minister Gul told that ambassadors that Turkey would overcome all difficulties on the way to European Union membership. The ambassadors in their turn expressed their concern regarding Turkey's proposed anti-terrorism law and regarding also the unrest in southeast Turkey.

Austria's Ankara Embassy Chargé D'Affaires Christian Steiner told Gul that in the view of many observers the new anti-terrorism law would seriously harm human rights in Turkey.

Discussion on the draft bill for the amendment of the anti-terror act are to resume at the Turkish parliament on Wednesday.

The new bill, whose preparation was speeded up following the recent resurgence of terror activities across Turkey, extends and redefines terror offenses.

Human trafficking, drug smuggling, obstruction of education, influencing of tenders, prostitution, pollution of the environment and forgery of credit cards may be treated as terror offenses, according to the new anti-terror bill. (Cihan News Agency, May 9, 2006)

Justice Minister says controversial article to remain in anti-terror bill

Justice Minister Cemil Çiçek said that article 6 of the Anti-terror bill is to remain in the draft bill.

Speaking on the private Turkish channel Kanal 7 on Friday evening, Çiçek stated that the opposition CHP leader Deniz Baykal had first claimed that the article in question could pave the way for the release of the jailed leader of the PKK Abdullah Ocalan, but had later abandoned his claims. Çiçek also recalled that the bill had been drafted by a 36-member commission, not by just two or three people.

Stating that nobody besides his own party members agreed with the opposition leader, Çiçek stressed that the draft bill foresaw a conditional release only for those who have not previously been convicted of terrorist offenses.

"However, the jailed ringleader of the PKK was convicted under Article 125 of the Turkish penal Code and it is not possible that he could benefit from any pardon or amnesty", Çiçek, also the government spokesman, underlined.

Opposition CHP leader Deniz Baykal had claimed in late April that the new anti-terror bill could pave the way for the release within two years of the PKK terror leader Abdullah Ocalan. (Cihan News Agency, May 6, 2006)

La Turquie condamnée deux fois  pour "traitement inhumain"

La Turquie a été condamnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'Homme pour des traitements inhumains infligés à deux ressortissants turcs lors de leur garde à vue.

Soupçonné d'activités terroristes, Ali Akkurt, 35 ans à l'époque des faits, est arrêté le 10 février 1994 et placé en garde à vue, à l'issue de laquelle, deux semaines plus tard, un médecin constate un syndrome lombaire.

Ali Haydar Saygili, 23 ans à l'époque, est lui placé en garde à vue le 9 décembre 1996 car il est soupçonné d'appartenir à une organisation illégale. A l'issue de sa garde à vue une semaine plus tard, un médecin constate d'anciennes traces d'ecchymoses sur son épaule gauche.

Les requérants affirment avoir subi des électrochocs au bout des orteils et été soumis à la "pendaison palestinienne" consistant à être suspendu par les bras liés derrière le dos. Haydar Saygili affirme de plus avoir eu, les yeux bandés, les parties génitales écrasées et le cou serré jusqu'à la suffocation.

Dans leur arrêt rendu jeudi, les juges de Strasbourg estiment établi que dans ces deux affaires, les marques décrites dans les rapports médicaux ont pour origine un traitement inhumain dont la Turquie porte la responsabilité.

La Cour alloue 15.000 EUR à M. Akkurt pour préjudice moral ainsi que 3.000 EUR pour frais et dépens, et à M. Saygili 5.000 EUR pour préjudice moral et 285 EUR pour frais et dépens. (AFP, 4 mai 2006)

Parliament postponed debates on the controversial  anti-terror law

Debates on the controversial anti-terror bill in Parliament's Justice Commission were postponed yesterday until next Wednesday, leading to speculations that the ruling Justice and Development (AK) Party is not rushing the issue.

During three-and-a-half-hour debates over the bill in the Justice Commission, the AK Party deputies insisted that terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) leader Abdullah Ocalan won't be released because of the bill, while the main opposition Republican People's Party (CHP) deputies reiterated their claims that the bill could set him free. The Motherland Party (ANAVATAN) representative supported arguments made by the CHP deputies.

Justice Minister Cemil Cicek called on the CHP deputies to contribute to the bill, saying, "The bill doesn't need to be passed tomorrow morning. I think we should set up a separate commission to debate the bill. If the CHP will contribute to it, that will please us. If it doesn't, we will do our best to pass it."

Commission head and AK Party member Koksal Toptan said that there were only five people who spoke about the bill in yesterday's debates. He scheduled a new meeting next Wednesday for the continuation of debates.

All the CHP deputies that took the floor yesterday said that they won't support the bill. CHP Deputy Nuri Saygun said that they won't appoint any deputies to join the commission that will be set up, adding that the government will be responsible for the bill. "If the AK Party supports the bill as it is, we will leave them alone with their responsibility, we won't share that responsibility," said CHP's Muharrem Kilic. (TNA Parliament Bureau, May 3, 2006)

Plus de 80 arrestations lors des manifestations du 1er mai en Turquie

La police turque a placé en garde-à-vue lundi 85 personnes à la suite de heurts survenus dans trois villes du pays lors des célébrations du 1er mai, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

A Istanbul, 34 militants de gauche ont été arrêtés alors qu'ils tentaient d'organiser un défilé dans une zone interdite aux manifestations, a affirmé le gouverneur de la ville Muammer Güler.

Les unités anti-émeutes ont fait usage de leurs matraques et de grenades lacrymogènes contre des manifestants qui avaient investi la place de Taksim, sur la rive occidentale du Bosphore, et résistaient à leur arrestation en frappant les policiers avec des bâtons, selon les images diffusées par la chaîne d'information NTV.

Certains manifestants ont été blessés dans les heurts, a affirmé NTV.

A Elazig, dans l'est de la Turquie, la police est intervenue contre des manifestants, soupçonnés d'appartenir à une organisation clandestine d'extrême-gauche, qui ont jeté des pierres sur les agents après avoir refusé de se disperser, a rapporté Anatolie qui a fait état de 51 arrestations.

Des incidents se sont également produits à Izmir (ouest) où des manifestants kurdes ont refusé d'être fouillés par la police qui encadrait les célébrations du 1er mai.

Des manifestants et des policiers ont été blessés dans l'échauffourée, selon Anatolie.

Aucun heurt n'a en revanche été rapporté à Kadiköy, un quartier de la rive orientale d'Istanbul, et à Ankara, où plusieurs milliers de personnes se sont réunies à l'appel des principaux syndicats pour célébrer, avec l'aval des autorités, le 1er mai.

Les manifestations du 1er mai ont parfois débouché sur de violents affrontements entre les forces de sécurité turques et les manifestants.

En 1996, trois personnes ont été tuées et des dizaines d'autres, dont des policiers, ont été blessés lors de heurts à Kadiköy.

Les affrontements les plus sanglants remontent au 1er mai 1977. Trente-sept personnes venues manifester sur la place de Taksim avaient alors trouvé la mort. (AFP, 1 mai 2006)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Local Papers Under Government's Financial Pressure

Turkey's newly proposed Public Tenders Bill which is now before the Council of Ministers is said to restrict public advertisements to local newspapers so much that without this crucial source of income, the whole of the country's local newspaper network can collapse.

A majority of local newspapers throughout the country, traditionally dubbed as the "Anatolian Press," depend on advertisements of upcoming public tenders and contracts for survival as well as advertisements of congresses and meetings.

Recent amendments to the system had already led to an end to advertisements of congresses to be held by associations, cooperatives and professional chambers while an end to advertising some tenders in advance, in preference to holding them on invitation only, increased economic pressures on the local press.

If the new bill is passed, it is said that some 1,100 registered local newspapers may have to close their doors and the move has already been branded as the government's death warrant for the national media.

Media experts said the Public Tenders Bill prepared by the Ministry of Transportation foresees only "short texts" in official advertisements to be given to local newspapers where only short information on the source of tender and its contact details will be published. If approved, this will practically mean an end to official advertisement incomes to local newspapers.

Troubled Days Ahead

A joint statement issued on May 30 on behalf of journalists and their associations in Karaelmas, Karabuk, Bartin and Bolu warned that "if the draft law is approved, extremely difficult and troubled days will be ahead of the local newspapers that are trying to continue their publishing life under very difficult conditions".

The statement, undersigned by Bolu Journalists Association Chairman Caner Gungor, Bartin Journalists Association Chairman Ahmet Oktay, Karabuk Journalists Association Chairman Ahmet Karaaslan and Karaelmas Journalists Association Chairman Osman Sav said "what we request from the government and Prime Minister [Recep Tayyip] Erdogan is to take decisions that will disprove the criticism that they are doing everything within their hands to dry the blood flow of the Anatolian Press and suffocate it."
Another reaction to the bill has come from the province of Manisa where newspaper owners have issued warnings to the government that if the law is passed and if it does restrict the right of local papers to publish official advertisements, eight local newspapers there out of which seven receive official advertisements would be forced to close their doors.

According to a report in the Manisa Yarin (Tomorrow) newspaper, owners of local papers have reacted strongly to the government plan and believe that in their city and elsewhere in the country the local media will no longer be able to function if the draft is passed.

"They are preparing the death warrant of the local press" said Yarin newspaper's Halis Teker adding that "if the draft is passed in its current form, the Anatolian press will be wiped out. It is foreseen that at least 1,100 newspapers will have to close down". Teker said he believed the move is also "a big blow to the people's freedom of learning of news and getting information".

Speaking on behalf of Haber (News) and Hayat (Life) newspapers, Hasim Agar stressed that local newspapers survived not through their sales but through the number of official advertisements they published. "With this draft they are telling us to lock down... If the new draft is passed we either have to take economic measures and reduce the number of personnel or we will have to close down altogether" he said.

Erdinc Yumrukaya of the Denge (Balance) and Yenigün (New Day) newspapers was quoted by Manis'a Yarin newspaper as saying that the draft had to be reviewed "or else under the circumstances, we will have to close down the newspapers."

Uzeyir Dindar of the Hur Isik (Free Light) and Hur Ekspres (Free Express) newspapers said "we are concerned over this draft. Local newspapers are a door to employment.

Today many people work in local newspapers in Manisa. These newspapers employ people through the official advertisements they receive. Their incomes are in the open. If this income is restricted, local journalism will come to an end. It is impossible for us to keep the newspapers alive with [other] advertisements and through sales".

Manisa Journalists Association chairman Ertugrul Aytac told the Yarin newspaper that the association had made a serious initiative in capital Ankara and added "there is a serious chaos here. Because, the local newspapers are the locomotive of the media sector in Turkey. The government should be aware of this. We are prepared as the journalists association to make every kind of initiative and take any kind of action to prevent a restriction of the income of local newspapers." (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 31, 2006)

BIA² Freedom of Expression Workshop discussed repressive laws

The "Freedom of Expression Workshop" directed at lawyers under the "Establishing a Countrywide Network in Turkey for Monitoring and Covering Media Freedom and Independent Journalism"( BIA²) project project implemented by the IPS Communication Foundation was held at Istanbul's Hotel Villa on May 27-28.

The two day meeting hosted presentations by BIA legal advisor Fikret Ilkiz on the new Turkish Penal Code (TCK) and the Radio and Television Supreme Council (RTUK) legislation and practices as well as a series of discussions on various issues including articles 301, 277, 288 of the Turkish Penal Code, article 19 of the Press Law and the 4th article on publishing principles as described in Law 3984.

Tunceli Bar Association lawyer Huseyin Aygun conducted a presentation on the problems Turkey's new Anti-Terror Law would present to defence and fair trial rights.

A total of 32 jurists from 15 cities attended the two day program where practical workshops based on current news items were held in groups of four. The jurists were from Istanbul, Ankara, Izmir, Diyarbakir, Van, Antalya, Batman, Canakkale, Eskisehir, Sanliurfa, Samsun, Bursa, Zonguldak, Mugla and Mersin provinces.

Following an opening speech made by BIA² Project Consultant and IPS Communication Foundation Executive Board chair Nadire Mater, Project Coordinator Ertugrul Kurkcu introduced the participants to the BIA² project. After these speakers, lawyer Meric Eyuboglu covered the schedule of the program for the two days.

Jurists discuss TCK, RTUK and TMY

Titles of the issues covered by communications jurist Fikret Ilkiz were "Freedom of Expression under the light of the TCK", "Press Crimes under the light of TCK", "Insult under the light of TCK", "Crimes against the state under the light of TCK" and "Practices of the RTUK".

Ilkiz opened to discussion a series of contemporary issues in light of current legislation including the "insult" suit filed against writer Yakup Onal by the Sarkkoy court for his article titled "Pinocchio and the nine dwarfs" published in the Sarkkoy'un Sesi (Voice of Sarkkoy) newspaper, the case filed against eight journalists in Kutahya for their criticism of the State Council 2nd Chamber decision related to a teacher wearing a headscarf, the broadcast ban imposed on televisions by the Malatya Criminal Court of Peace related to violence and Children Homes, the news report titled "Fans of the Chief" related to Seday Peker which was published in the Milliyet newspaper on July 5, 2005 and the seizure of the Birgun newspaper for its news report on the Spice Market bombing.

Article 125 of the Penal Code titled "Insult", article 132 on "Violation of the confidentiality of communication", article 133 titled "Listening on and recording communication between individuals", article 134 on "Violation of confidentiality of private life", article 277 on "Influencing people on trial duty", article 288 on "Attempt to influence fair trial" and article 301 covering "Degrading the concept of being a Turk, the republic, the institutions and organs of the state".

EU Advisory Decision is an important resource

While discussing the issue of news coverage of criminal court cases, lawyer Ilkiz stressed that the July 10, 2003 advisory decision of the European Council Ministers Committee related to "giving news on criminal prosecution through the media" was an important resource for jurists.

Ilkiz recalled that the most recent European Union Progress Report covering developments until September 30, 2005 contained many examples of cases launched against journalists and others under article 288 . He said that a backward step taken with a recent amendment on increasing penalties for this crime committed by way of press and media made no change in the essence of the article.

While talking about examples, Ilkiz referred to past decisions of the European Court of Human Rights (ECHR) such as the Perna/Italy verdict, the Sunday Times/ United Kingdom verdict, the Weber/Switzerland verdict and the Goodwin/United Kingdom verdict.

Explaining that the impartiality of the Radio and Television Supreme Council (RTUK) has for a long time been debated on the public agenda, lawyer Ilkiz said the Council had become a platform where its members were elected by the government and opposition. He gave examples of the operations during news casts and in other casts.

Saying that radio and television companies were paying rent for the frequency they were using, Ilkiz added that Turkey lacked a comprehensive frequency planning and that this led to various judicial problems.

Lawyer Meric Tumer who participated in the workshop from Adana recalled that in their region a three year broadcast ban had been imposed on a radio for broadcasting in the Kurdish language and various other claims including "inciting hatred and enmity". He said these were appealed against and that all but one case was won favourably.

Tumer said he had come across a case where it was alleged a radio was creating interference and that they were acquitted in the case despite it being a difficult one.

He said that both officials and the RTUK had started proceedings including bringing charges against a radio station for issuing an appeal to attend a meeting to mark September 1 Peace Day that was later cancelled but that although the case itself had resulted with an acquittal decision, the RTUK ignored this decision and did not withdraw its own decision.

TMY draft an obstacle to fair trial

Lawyer Huseyin Aygun who made a small presentation on the controversial Anti-Terror Law (TMY) draft that is debated at parliament explained that the draft restricted defense rights and that lawyers accused under the scope of "terror offences" could be barred from duty for 6 months to 2 years.

Aygun said the draft contained important restrictions on the right to defence and access to family and attorney and, referring to article 250 of the Criminal Procedures Law, he explained that at times they needed to travel 500 kilometers to attend special courts created to handle terror crimes.

According to article 250 such offences are heard at High Criminal Courts that are determined by the Supreme Board of Judges and Prosecutors on recommendation from the Ministry of Justice and are based in a province that will encompass many provinces.

BIA² had held the first of these programs where lawyers working in the field of freedom of expression were invited in September 2004.

BIA² was implemented by the IPS Communications Foundation in 2003 and is a 36 month project overseen by the project coordination headed by project advisor Nadire Mater and project coordinator Ertugrul Kürkçü. 80% of the project's budget is met through a grant contract under the European Union's Initiative for Democracy and Human Rights (EIDHR). (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 31, 2006)

AKP refuses citizenship rights for poet Nazim Hikmet

Deputies from the ruling Justice and Development Party (AKP) have voiced opposition to a proposal floated by the opposition Republican People's Party (CHP) to include a phrase in a new citizenship law that envisages restoration of citizenship rights for well-known poet Nazim Hikmet, saying this could open the way for similar demands from tens of thousands of others.

Hikmet, a committed socialist, died in exile in Moscow in 1963. He was stripped of Turkish citizenship in 1951 by Cabinet decree.

Hakki Ülkü, a lawmaker from the CHP, proposed inclusion of a phrase in the bill on Turkish citizenship that annuls the 1951 decision when a parliamentary sub-commission was debating the legislation.

The AKP deputies, on the other hand, opposed Ülkü's proposal, saying as many as 35,000 people could apply to restore their citizenship if this decree is annulled, leading to potentially dangerous results.

The sub-committee eventually decided not to include the phrase sought by Ülkü.

The bill will now be sent to Parliament's Internal Affairs Commission for further discussion. (Turkish Daily News, May 22, 2006)

A Fourth Case Against Anti-War Reporter

Visiting the city Justice Hall on May 10 Wednesday in relation to three cases against her for "discouraging people from military service", pro-Kurdish Ulkede Ozgur Gundem (Free Agenda in the Country) newspaper reporter Birgul Ozbaris was informed she now faced a fourth case on the same charges.

The journalist who pleaded to be excused from court on the three previous cases due to change of judges, gave a statement to Republic Prosecutor Nihat Erdem in relation to the fourth case that was launched after a complaint from the military.

Ozbaris had published a news report related to a statement by conscientious objector Halil Savda in an April 9 dated article titled "Do not go for military service" where she claimed that reaction to the killings in Southeast Turkey had also effected those who individually refused to serve in the army.

She quoted Savda calling on youth not to serve in the military and saying, "we must intervene in this painful, in this bloody situation and say stop. I have done this as an individual. Now I ask this from everyone; Listen to the sound of peace, extend your hand to it".

Savda was quoted saying, in Osbaris's report, "Let us say stop to this. Until the human resources of war are dried up, lasting peace cannot exist. We can start from ourselves".

In her statement to the prosecution this week, the journalist said she had made a news report out of Savda's views that he had made public and prepared the report under the scope of freedom of expression.

She also argued that another investigation in relation to the same report was being conducted at the Beyoglu prosecutor's office.

Ozbaris faced 9 years imprisonment on three separate court cases relating to her May 15, 2005 series "Neither military service, nor war" and "If Turkey plays its role" article; her September 24, 2005 "Anti-war meeting" news report and her October 19, 2005 "Objectors have a message to EU" interview as well as "Conscientious objectors want compulsory military service debated in EU accession talks"..

With the new case against her she will be tried under Penal Code article 318 and faces 12 years imprisonment if found guilty of the charges.

Article 318 rules six months to two years imprisonment for those who encourage or suggest in a way that will discourage the people from military service and increasing the sentence by half if the offence is committed through the press. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 12, 2006)

Nouvel attentat contre le quotidien Cumhuriyet

Le siège du quotidien Cumhuriyet à Istanbul a été visé jeudi pour la troisième fois en moins d'une semaine par un attentat à la bombe, sans toutefois faire de victime, ont rapporté les médias.

"Deux hommes ont jeté une grenade à fragmentation dans le jardin en criant "Allah Akbar (Allah est grand)" avant de prendre la fuite, a déclaré sur la chaîne privée NTV un éditorialiste du journal d'opposition, Hikmet Cetinkaya.

"Les vitres de quelques voitures et celles de la guérite des agents de sécurité ont été brisées (...) heureusement, il n'y a pas eu de morts ou de blessés", a ajouté le journaliste, considérant la multiplication de ces attaques comme "très inquiétante".

Deux personnes avaient déjà jeté une grenade tard mercredi soir dans le jardin du journal. L'engin n'avait pas explosé en raison d'un système de déclenchement défectueux, selon Cumhuriyet.

Un attentat similaire s'était produit vendredi soir mais là encore la grenade n'avait pas explosé car sa goupille n'avait pas été complètement retirée.

Cumhuriyet s'est illustré par ses virulentes attaques contre le parti au pouvoir, issu de la mouvance islamiste, qu'il accuse de vouloir saper le principe de laïcité en vigueur en Turquie.

Ces attentats sont "une attaque contre la liberté de la presse et la démocratie", a commenté sur NTV Ibrahim Yildiz, directeur de la publication du quotidien. "Mais nous continuerons à pratiquer un journalisme indépendant". (AFP, 11 mai 2006)

Local Newsmen Sued on Police Sex Report

Journalist couple Selmi Yilmaz and Fakir Yilmaz have been sentenced by a local court to pay 8,000 YTL (5,800 USD) in damages for reports and articles claiming the provincial police chief Mehmet Gurtekin had failed to take any measures against growing prostitution in the city.

The journalists were found guilty for a news report headlined "Our population has increased" accompanied by a commentary titled "Law and order intact" in the June 2, 2005 issue of the local daily "Kuzeydogu Anadolu" (Northeast Anatolia).

Fakir Yilmaz had claimed in his article that prostitution, which he referred to as "sex work", had become considerably easy under the police chief Gurtekin who appeared to be a man of religion.

Gurtekin, demanding 20,000 YTL in damages, said the news report referring to him was untrue, that his individual rights had been violated and that he had not neglected his duty. The complainant maintained that the author had attacked his religious beliefs and violated his private life.

The court decided to grant Gurtekin part of the damages in the case launched on October 14, 2005, taking as evidence the investigations launched against prostitution in Ardahan as well as their consequences since the police chief took office in September 2004. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 11, 2006) -

Appeals Court explains decision to cancel suspension of Dink sentence

The Turkish Supreme Court of Appeals issued a statement on Thursday explaining its decision of 1 May last to cancel the suspension of the six-month sentence imposed on ethnic Armenian journalist Hrant Dink for 'insulting Turkishness'.

The No. 9 Penal Chamber of the Supreme Court of Appeals in Ankara stated today in explanation of its decision that denigrating one community whlle praising another could not be regarded as freedom of speech.

In his column for the Turkish Armenian daily Agos dated Feb. 13 2004, Dink had likened Turkish nationalism to carcinogenic tumors and poisoned blood in its responsibility for genocide. Today's Appeals Court statement said that there was no doubt that Dink's statement ridiculed and insulted Turkishness.

On 1 May the No. 9 Penal Chamber of the Supreme Court of Appeals cancelled the decision which suspended the six-month imprisonment of ethnic Armenian journalist Hrant Dink, who had been sentenced on a charge of insulting Turkish dignity.

The No 9 Penal Chamber quashed the suspension of the sentence citing mistaken evaluation and insufficient procedures. The chamber judged that the remarks made by Dink insulted Turkish dignity.

In recent times, legal proceedings against Turkish journalists and especially against author Orhan Pamuk have drawn the ire of the European Union, with which Turkey opened accession talks on Oct. 2005. The EU has warned that the legal investigations contradict the freedom of speech and the EU-minded reforms which have been passed in Turkey.

Ethnic Armenian Turkish national Dink writes for the Agos daily which is mainly addressed to the Armenian community in Turkey.

In early 2006, the Turkish courts had bowed to pressure from the EU to drop charges against author Orhan Pamuk who had been accused of insulting Turkish dignity. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 11, 2006) -

Journalists Threatened Under Anti-Terror Law

Istanbul"s Bagcilar district 2nd Court of First Instance prosecutor Omer Karacal has demanded prison terms under article 6/2 of the Anti-Terror Law (TMY) against a journalist and two editors of the mass circulation Turkish daily Hurriyet newspaper for an interview published in the daily on October 10, 2005.

Journalist Sebati Karakurt, editors Necdet Tatlıcan and Hasan Kılıc have been charged with violating article 6/2 through the publication of an interview titled "Womens mentality in Kandil exceeds pro-Kurdish demands" where Murat Karayilan, a senior leader of the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK) was interviewed.

In an article accompanying the interview, also published in the Sunday special edition of the newspaper the same day, Karakurt had described the changes of the living conditions of militants attached to the PKK who were living on Kandil mountain.

Appearing at court on Friday, May 5, Karakurt testified in the presence of his defence attorney Yucel Dosemeci, saying that the Kandil mountain report was not the first of his reports and recalling that he had interviewed organisation leaders in Algeria in 1994, was the first journalist to enter Falluja and Baghdad during the war and that a news report he had prepared on the presence of PKK militants in Romania had even been submitted as a document to the Romanian Prime Minister by former Turkish Prime Minister Tansu Ciller.

Karakurt said that three months ago he met a girl who had escaped the ranks of the PKK and that she told him she had used his Kandil news report to explain to those around her why she had escaped.

Karakurt argued that the report and interview were part of his journalistic duty and refuted allegations that there was any form of organizational propaganda in either. He noted that he had won an award in the field of news-interview from the Journalists Association of Turkey (TGC) for the news item subject to charges.

Adding Karakurt"s two page petition to the case file, the court decided against hearing defendants Kilic and Tatlican and asked Prosecutor Omer Karacal to read his indictment.

The prosecutor said the interview and accompanying photographs appeared to serve propaganda for the organization and asked for all three defendants to be punished under article 6/2 of the TMY.

On request of the defense attorney, the court decided to give time for a detailed defense to be prepared and the hearing was adjourned to September 21, at 9:10.

On October 25, 2005, the Istanbul Number 10 Criminal Court had issued a lack of jurisdiction decision in the case against Karakurt where a prison term of 5 years in addition to fines was demanded for the journalist. Charges leveled against Karakurt were "printing the statements of a terror organization" and "carrying out the propaganda of a terror organization".

A search of Karakurt's house by the police after publication of the news item had led to reaction from the country"s press freedom circles and organisations that condemned it as "an attack against a news source". (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 9, 2006)

Press Council: "Inspectors Should Know Their Place"

Press Council deputy chair Dogan Heper has protested an attempt by Turkey's National Police Directorate inspectors to question Milliyet reporter Tolga Sardan for information related to a news report he filed.

Heper invited the inspectors "to know their place and to conduct their investigations without breaching the limits of duty". He said the attempt to question Sardan by inviting him to be present before the inspectors was a violation of the confidentiality of news source and argued that any relevant information that needed to be publicly known was already in Sardan's April 4, 2004 news report.

Sardan received an invitation from Chief Inspector Ismail Yildiz to visit the Police Directorate after the report was published in the daily Milliyet.

Heper said Yildiz or the police general directorate that would have tasked him to question Sardan, were "using an authority that does not exist under the laws" adding that the invitation was an attempt against the principle of journalists not revealing their sources. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 10, 2006)

Article 301 Charge Haunts Sorun Publications

Legal proceedings have started against author Osman Tetikci and publisher Sirri Ozturk after a criminal complaint filed by the Turkish Chief of General Staff office.

The two are charged with 'publicly degrading the army' under article 301/2 of the Penal Code in a book titled "The Evolution of The Army from the Ottomans to Today".

The two defendants will appear at the Istanbul 2nd Court of First Instance on June 20 for their first trial based on an indictment prepared by Republic Prosecutor Nurten Alinok.

Alinok's indictment was completed after Sirri Ozturk's statement was taken by the prosecution on March 2, 2006.

In his statement, Ozturk said Osman Tetikci who left the ranks of the armed forces during the March 12, 1971 coup period, had in-depth knowledge of the military due to his background. He said the book was based on extensive research and that prior to its publication, the publishing house had it examined by jurists to ensure there were no violations of law. "In the examination" said Ozturk, "it was decided that the research book contained no element of offence".

Since June 1, 2005, more than 40 journalists, authors, activists, academics and unionists in Turkey have been prosecuted under controversial article 301 or because it has been deemed 'in the interest of the defendant' under article 159 of the old Penal Code.

Journalists Sabri Ejder Öziç, Emin Karaca, Burak Bekdil, Aziz Özer, Erkan Akay, human rights activist Eren Keskin, author Zülküf Kisanak and unionists Hanefi Bekmezci and Hüseyin Ser were sentenced in these cases. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 10, 2006)

RSF demande la libération des deux reporters de l'agence DIHA

« Nous demandons la libération provisoire des deux journalistes de l'agence DIHA en attendant l'issue de leur procès. Les deux reporters n'ont commis aucun crime de sang et rien ne justifie leur détention préventive. Nous demandons également au procureur de reconsidérer la peine requise, d'une extrême sévérité », a déclaré Reporters sans frontières.

Le procès des reporters de l'agence prokurde DIHA, Evrim Dengiz et Nesrin Yazar, a débuté le 9 mai 2006. Les deux journalistes, arrêtées par la police antiterroriste le 15 février 2006, sont accusées d'« atteinte à l'unité de l'Etat et à l'intégrité du territoire ».

Evrim Dengiz et Nesrin Yazar sont incarcérées depuis près de deux mois et ont été transférées, il y a deux semaines, à la prison de la ville d'Adana (sud du pays). Le tribunal a refusé leur demande de libération.

L'avocat des journalistes, Bedri Kuran, qui n'a pas accès au dossier puisque l'affaire est classée secret-défense, affirme que les forces de l'ordre n'ont pas respecté la procédure judiciaire lorsqu'elles ont effectué la fouille de leur voiture de location. Celle-ci aurait dû être réalisée sur ordre d'un magistrat ou d'un fonctionnaire de police. Il ajoute également qu'il n'existe aucun rapport d'expertise concernant les deux cocktails Molotov.

La prochaine audience se tiendra le 4 juillet. Les deux reporters risquent toujours la prison à vie. (RSF, 10 mai 2006)

Acquittement d'universitaires turcs jugés pour un rapport sur les minorités

Une cour d'assises d'Ankara a acquitté mercredi deux universitaires turcs de renom poursuivis pour un rapport controversé appelant à l'élargissement des droits des minorités en Turquie, pays qui souhaite adhérer à l'Union européenne (UE).

Les professeurs Baskin Oran et Ibrahim Kaboglu risquaient chacun jusqu'à cinq ans de prison pour "insulte à la justice turque" et "incitation" à la haine" dans un procès ouvert en février.

Le juge Avni Mis a estimé qu'il n'y avait pas lieu de pénaliser les deux défenseurs des droits de l'Homme après qu'un procureur eut demandé leur acquittement jugeant que les propos figurant dans le rapport incriminé devaient être considérés dans le cadre de la liberté d'expression.

Les deux hommes, membres d'un conseil sur les droits des minorités dépendant des services du Premier ministre, ont dévoilé en octobre 2004 devant le conseil un rapport qui a suscité un vif débat en Turquie et provoqué la colère des milieux nationalistes.

Le document, qui n'a jamais été publié par le gouvernement, proposait des amendements constitutionnels et législatifs en faveur des minorités qui viendraient s'ajouter aux réformes pro-européennes déjà adoptées par le parlement turc.

Le rapport qualifiait de "paranoïa" la menace, souvent agitée par les nationalistes, d'une partition du pays en cas d'octroi de nouveaux droits aux minorités, notamment aux Kurdes.

Les deux intellectuels ont par la suite quitté leur poste au sein du Conseil qui ne s'est plus réuni depuis février 2005.

Ce procès contre l'auteur du rapport, M. Oran, et le président du comité, M. Kaboglu, était jugé comme un nouveau test de la volonté des autorités turques d'élargir la liberté d'expression dans un pays qui a entamé en octobre des négociations d'adhésion à l'UE.

L'UE demande de longue date à Ankara d'octroyer des droits culturels à la communauté kurde ainsi qu'aux minorités religieuses dont les chrétiens orthodoxes. (AFP, 10 mai 2006)

Décès de l'écrivain et éditeur turc Erdal Öz

L'écrivain et directeur de la plus grande maison d'édition de Turquie Erdal Öz est mort samedi soir à l'âge de 71 ans dans un hôpital d'Istanbul des suites d'un cancer du poumon, ont rapporté dimanche les médias.

Né en 1935 à Sivas (centre), Öz a publié son premier recueil de contes, Yorgunlar (Fatigués), et son premier roman, Odalarda (Dans les Chambres), en 1960. Son oeuvre comprend au total une quinzaine de romans et de recueils.

L'écrivain sera emprisonné en 1971 pour ses prises de position politiques au lendemain d'un coup d'Etat militaire, une expérience qu'il relatera dans Defterimde Kus Sesleri (Sons d'Oiseaux dans mon Cahier, 2003).

Il a fondé en 1981 Can Yayinlari, devenue au fil des ans la maison d'édition la plus prolifique de Turquie, avec des centaines d'auteurs à son catalogue.

Erdal Öz sera inhumé mardi. (AFP, 7 mai 2006)

Décès du cinéaste turc Atif Yilmaz

Le réalisateur, scénariste et producteur de cinéma turc Atif Yilmaz s'est éteint tard vendredi, à l'âge de 80 ans, à Istanbul, ont rapporté les médias.

Au cours d'un demi siècle de carrière, le cinéaste, né en 1926 à Mersin (sud), a réalisé près de 120 films allant du drame social à la comédie romantique en passant par le mélodrame ou la fresque du monde rural, marquant plusieurs générations de cinéphiles turcs.

"C'est la fin d'une époque dans notre vie culturelle. Yilmaz était le grand frère du cinéma turc", a commenté le président de l'Association turque des réalisateurs de films, Erdem Kiral, cité par l'agence de presse Anatolie.

Le cinéaste, dont le dernier film, Egreti Gelin (La Fausse Fiancée), était sorti en salles en 2005, a notamment tourné Ah Güzel Istanbul (Ah Belle Istanbul, 1966), Deli Yusuf (Yusuf le Fou, 1976) et Aah... Belinda (1986).

Il sera inhumé dimanche à Istanbul.

Le président de la République Ahmet Necdet Sezer et celui de l'Assemblée Bülent Arinç ont exprimé leur tristesse après le décès de l'artiste. (AFP, 6 mai 2006)

Civil Disobedience Intellectuals questioned by the Prosecutor

Intellectuals protesting what they say are restrictions of freedom of thought and expression through filing complaints against themselves testified at the Istanbul Public Prosecutor's Office on Friday.

To criticize Article 22 of the Turkish Penal Code (TCK) which was revised last July, a group of intellectuals in March filed complaints against themselves on grounds of having committed "thought crimes."

The group gathered under the Civil Disobedience Initiative consists of musician Sanar Yurdatapan, sociologist and columnist Pinar Selek, Patients' Rights group member Mustafa Sutlas, writers Abdurrahman Dilipak, Selma Kaygusuz and Perihan Magden, and Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed People (Mazlumder) Chairman Cevat Ozkaya.

Speaking on behalf of the initiative at a press conference held in front of the Istanbul Court House on Friday, Yurdatapan told the reporters that the initiative aims to take a step forward in the name of freedom of thought and expression. He added that the group will continue protesting similar articles which censor free speech.

The intellectuals said that the prosecutor is obliged to file charges against themselves due to their complaints. If the prosecutor doesn't do so, Yurdatapan said the group will file a complaint to the High Council of Judges and Prosecutors (HSYK) against the prosecutor on grounds of dereliction of duty.

The initiative members said in their defense that they had nothing to add since they had deliberately signed the petition.

Magden said that there are numerous cases against her now, too many to remember, adding that the quality of her life was hurt by such cases.

Selek argued that Turkey is losing time with debates over freedom of thought and expression rather than talking about democracy.

The following is the list of those who are outside Istanbul at the moment and will give their statements at a later date:

Dogan Ozguden (Journalist, Info-Turk in Brussels), Ece Temelkuran (Journalist, Milliyet), Fikret Baskaya (Doc. Dr., Free University, Ankara), Gulden Sonmez (Lawyer, Human Rights Activist), Kazim Genç (Lawyer, President of Pir Sultan Abdal Association), Mahir Gunsiray (Actor, director), Mehmet Bekaroglu (Prof. Dr., Psychiatrist), Noyan Ozkan (Lawyer, former president of Izmir Bar Association), Oya Baydar (Sociologist, writer), Ragip Zarakolu (Writer, publisher, journalist), Seyhmus Diken (Writer), Tolga Yarman (Prof. Dr., Nuclear Engineer), Yusuf Alatas (Lawyer, president of IHD/ Human Rights Association).

At the first hearing of the trial, the initiative members are expected to ask the court to strike down the articles in question or seek their annulment by the Constitutional Court.

If the lower court rejects this, each initiative member could be punished with 15 to 62 years in prison and they could also face fines of YTL 90,000-155,000. (antenna-tr.org-The New Anatolian, May 6, 2006)

CEDH: la Turquie condamné pour violation de la liberté d'expression

La Turquie a été condamnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour avoir violé le droit à la liberté d'expression de plusieurs parlementaires turcs.

Les requérants, Mahmut Alinak, Sedat Yurttas, Sirri Sakik et Ahmet Türk sont d'anciens parlementaires du parti politique DEP (Parti de la démocratie), élus en 1991.

En mars 1994, l'Assemblée nationale turque lève l'immunité parlementaire de certains députés du DEP, dont les requérants. En juin 1994, le DEP est dissous au motif qu'il avait porté atteinte à l'intégrité territoriale de l'Etat et à l'unité de la nation.

En décembre de la même année, les requérants sont condamnés à de lourdes peines de prison par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara pour avoir mené une activité séparatiste, notamment en prononçant des discours sous la bannière du PKK.

Les requérants --à l'exception de M. Yurttas qui avait déjà soulevé ce grief dans une autre requête devant la CEDH-- estiment que ces condamnations ont violé leur liberté d'expression et dénoncent l'iniquité de la procédure qui a débouché sur leur condamnation.

Notant que les discours litigieux demandaient la reconnaissance de l'identité kurde et condamnaient la "politique de violence" menée par la Turquie dans les régions à majorité kurde, la Cour estime qu'ils n'appelaient ni à la lutte armée ni au soulèvement et qu'il ne s'agissait pas de discours de haine.

A l'unanimité, les juges ont donc conclu à la violation de l'article 10 (liberté d'expression) et ont également condamné la Turquie pour violation de l'article 6.1 (droit à un procès équitable), estimant que la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara avait manqué d'indépendance et d'impartialité dans leur jugement.

Au titre de la satisfaction équitable, la Cour a alloué à MM. Alinak, Sakik et Türk 7.500 EUR chacun pour dommage moral et a octroyé. En outre, elle aux requérants conjointement 4.000 EUR pour frais et dépens. (AFP, 4 mai 2006)

Trials of Intellectuals Continue Under Article 301

On 3 May 2006, World Press Freedom Day, in Turkey trials continue against writers, journalists and publishers who have been charged with "denigration of Turkishness" under Article 301 of the Turkish Penal Code.

International PEN is calling for an end to all trials against writers for the peaceful expression of their views, and for the repeal of Article 301 that is in direct contravention of international standards that guarantee the right to freedom of expression.

On 1 May, Hrant Dink, editor of an Armenian language newspaper, "Agos", who was found guilty of insulting Turkishness and given a six-month suspended prison term in October 2005, had his appeal against his conviction overturned.

Dink had been accused for an article in his newspaper on the relations between Armenians and Turks, which included a phrase that the court said, suggested that Turkish blood was "dirty". Dink has repeatedly stated that his article had been misconstrued and that his aim is to improve relations between Armenians and Turks.

Dink launched an appeal against his sentence and, in February, the Chief Prosecutor told the Appeals Court that the phrase under scrutiny could not be considered insulting. In light of this, the Court's decision to uphold the case is particularly surprising.

Ten days earlier, on 20 April, another of a series of trial hearings took place against publisher Ragip Zarakolu. He is accused under Article 301 for publishing two books.

The first, George Jerjian's "The Truth Will Set us Free /Turkish-Armenian Re-Conciliation", refers to the mass deportations of Armenians in 1915. If convicted, Zarakolu faces up to 7.5 years in prison. For the second book, Dora Sakayan's "An Armenian Doctor in Turkey: Garabed Hatcherian's Izmir Journal", Zarakolu could receive a six year sentence. Although the trials have already dragged on for over a year, the hearings were adjourned further to 21 June 2006.

There was disappointment for Murat Belge, a columnist for "Radikal" who was among five mainstream journalists who went on trial in February 2006 for "attempting to influence the outcome of a trial" in articles that criticized a court's decision to ban an academic conference on Armenia in November 2005.

The conference eventually took place. Belge's colleagues had the charges against them dropped on 11 April, when it was deemed that the trial was subject to a statute of limitation due to the length of time between the alleged offence and the charges.

However, in Belge's case it was deemed that the statue of limitation did not apply and his case will continue on 8 June. On 28 April the Bagiclar prosecutor's office issued an appeal against the decision to discontinue the trial against Belge's four co-defendants, and there is a possibility that the proceedings against them may restart.

These are just some of the more well known of the writers, journalists and publishers who are on trial in Turkey today for their writings. International PEN has long campaigned - and will continue to campaign - against the use of the courts to stifle freedom of expression in Turkey.

It calls on the Turkish government to once again review its legislation with the aim of removing all remaining laws that allow for the prosecution of those who practice their right to write and publish freely.

By so doing, the Turkish government can stand by its commitment to the right to freedom of expression as guaranteed under Article 10 of the European Convention on Human Rights and Article 19 of the International Covenant on Civil and Political Rights. (Dink, editor of an Armenian language newspaper, "Agos", was found guilty of insulting Turkishness. Zarakolu is accused under Article 301 for publishing Jerjian's and Sakayan's books on Armenian issue. Belge's case will continue on 8 June.
(WiPC/IFEX-BIA, May 5, 2006)

Les médias turcs réclament l'abandon d'un projet restreignant leurs droits

Les organisations de médias turcs ont appelé mercredi le gouvernement à abandonner les articles d'un projet de loi anti-terroriste concernant les droits de la presse, ses critiques estimant qu'ils pourraient conduire à l'arrestation de nombreux journalistes.

"Le gouvernement a dilapidé le crédit (gagné) avec ses succès dans la démocratisation dans le cadre du processus (de candidature) à l'Union européenne", ont affirmé dans un communiqué commun 12 associations et syndicats de la presse à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

"Le gouvernement doit abandonner ses projets d'arrangements légaux archaïques qui reviennent sur les progrès accomplis au cours des dernières années au regard des libertés de la presse et d'expression", poursuit le document.

Le communiqué fait référence à des articles controversés d'un nouveau projet de loi antiterroriste actuellement débattu en commissions parlementaires.

Le projet de loi prévoit de un à trois ans de prison pour la publication de déclarations relevant de la propagande en faveur de groupes terroristes, la sanction pouvant être augmentée de moitié quand le délit est commis par voie de presse.

Il comprend également de lourdes amendes pour les propriétaires et les directions de la rédaction d'organes de presse fautifs ainsi que la possibilité de suspendre pour 30 jours les publications faisant l'apologie du terrorisme.

"Ces restrictions, avancées au prétexte de la lutte contre le terrorisme, ne peuvent pas être compensées en promettant simplement qu'il n'y aura pas de marche arrière sur la démocratie", commente le communiqué.

Le gouvernement affirme que le projet de loi vise à renforcer le pouvoir des autorités dans leur lutte contre la recrudescence des violences commises par les rebelles séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara et une large part de la communauté internationale.

La Turquie a levé de nombreuses restrictions aux libertés de la presse dans le cadre de sa candidature à l'adhésion à l'UE, avec laquelle elle a entamé en octobre des négociations d'adhésion. (AFP, 3 mai 2006)

Press Freedom Day: "Reformist PM" Doesn't Quite Get The Reforms!

Despite saying the first three months of 2006 was the product of Ankara's determination in meeting the Copenhagen Criteria and that even if Turkey was not accepted as a member of the European Union it would continue with the "judicial reform" under its own "Ankara Criteria", a glance at the past year shows intellectuals, writers and citizens wishing to use their freedom of expression in the country are far behind their European counterparts.

A series of cases launched under article 301 of the Turkish Penal Code last year for criticism of state institutions have started to show their bitter results in the first three months of 2006:

Since June 1, 2005, more than 40 journalists, writers, activists, lecturers and unionists have come face to face with 301 cases that have recently led to the conviction of journalist Sabri Ejder Ozic, human rights activist Eren Keskin and unionists Hanefi Bekmezci and Huseyin Ser.

Last year, Emin Karaca, Burak Bekdil, Aziz Ozer, Erkan Akay and writer Zulkuf Kisanak were also convicted under the same article.

"Societies cannot advance under compensation threat"

Criticising "Turkisism" or state institutions such as the police and military, covering daily developments on human rights issues such as torture and extra-judicial killings, or debate on historical developments continue to create problems in the country.

An example to this is the prosecution of Professor Dr. Ibrahim Kaboglu, the former head of the Human Rights Advisory Board of the Prime Ministry (BIHDK), and board member Professor Doctor Baskin Oran for publishing their Minority Rights and Cultural Rights Working Group Report. Both have been accused of "dangerous incitement of public hatred and enmity" and "public humiliation of the court's authority".

Another example of intolerance is Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's determination to take people of opinion to courts despite four such attempts backfiring and taking no heed of the European Council Advisory Decisions that calls upon politicians to be open to heavy criticism.

The Prime Minister has lost the suit for damages he launched against the Gunluk Evrensel (Daily Universal) newspaper related to SEKA workers and had his case against the Penguen magazine that published cartoons under the title "The Universe of Tayyips" rejected. Even Ankara's 1st Court of First Instance judge Beyhan Azman said in the public detailed verdict on the cartoons dismissing Erdogan's charges that "societies cannot advance with scientists, artists, writers and cartoonists being silenced by the weapon of compensation". But the Prime Minister has appealed against this verdict.

Reformist Government Now Against Reforms

Concerns with regard to possible consequences were voiced by various circles including professional press organisations well in advance of the new Penal Code going into force. On top of these, same members of the government that had urgently wanted to amend the Code to "expand freedoms" are now attempting to bring regulations in force that will restrict the freedom of expression.

The Prime Minister himself has filed a suit for damages demanding 10,000 YTL each from the Gunluk Evrensel newspaper and its writer Yucel Sarpdere for publishing the the song "We walked these roads together" after changing its lyrics. He is demanding 20,000 YTL each in a suit for damages against the daily Cumhuriyet (Republic) newspaper and its writer Ilhan Selcuk for covering statements made by main opposition Republic Peoples Party (CHP) parliamentary acting group chairman Haluk Koc with regard to his private assets. He is also suing Birgun (One Day) newspaper writer Erbil Tusalp for 10,000 YTL for criticising a case launched against Rector Professor Dr. Yucel Askin.

This approach by Erdogan has even led to a court case demanding two years imprisonment for farmer Mustafa Kemal Oncel who, during a public appearance, called out to the Prime Minister saying "farmers are bleeding, how can you show your face here?" Erdogan had asked the farmer to approach him and after insulting him had told him off saying "go and take your mother with you".

301 Cases on the Streets

The "Media Freedom and Independent Journalism Monitoring and News Network" (BIA2) project, has published its three month Media Observation report on May 3 coinciding with the World Press Freedom Day, stressing that article 301 of the Turkish Penal Code now threatens even ordinary citizens who criticize state institutions.

The report, covering the January-February-March 2006 period, reveals that cases launched under article 301 have threatened not only people expressing their opinions but even ordinary citizens on the streets who have criticised practices enforced by state institutions and they too are now face to face with imprisonment.

A most recent example of this cited in the 11-page report on the conditions of 84 journalists, publishers and activists on trial and reflecting the trials and struggles in 50 cases and the freedom of expression conditions of 148 individuals, is an incident in Istanbul involving business operators.

A case launched under article 301 of the Penal Code against nine business operators who in Istanbul's Kumkap› district hanged placards on their work places protesting the police, resulted with an acquittal for the suspects in its first hearing on March 24. Istanbul's 2nd Criminal Court of Peace decided not to hear two of the defendants who were not present at the hearing and acquitted the businessmen.

The defendants, operating businesses such as restaurants, bar and discos that provide alcohol to clients hanged placards on the walls of their businesses on November 24, 2005, saying "We have closed down our business for a day due to the practices and pressures of the police conducting arbitrary controls against the law" which was enough to charge them on 301.

How was Ilyas Aktas Killed?

In the first three months of 2006, a total of 5 journalists and two newspaper facilities were attacked, one free-lance reporter working for the Devrimci Demokrasi (Revolutionary Democracy) newspaper was wounded by gun fire and died two weeks later.

Demonstrators in Batman protesting the incidents in Diyarbakir at the end of March staged an attack on journalist Nizamettin Izgi's "Batman" newspaper. The Sonsoz Printing Works where the news department was based, were damaged.

Dicle News Agency (DIHA) reporter Sakir Uygur who was covering the incidents in Diyarbakir sparked off during a March 30 funeral ceremony, was shot and wounded in the foot as result of police opening fire.

Ilyas Aktas, a reporter for the Devrimci Demokrasi newspaper, was severely injured when fired upon during the same incidents too. Relatives later said police officers had opened fire from the other side of the road but the journalist died two weeks later while in intensive care.

Recalling that the last journalist death was recorded in Ankara in 1999 with the assassination of Ahmet Taner Kislali, the B‹A² Media Observation Desk wants officials to investigate the exact conditions in which Aktas was shot and for the results to be revealed.

Journalist Detentions

In the first three months of 2006, one journalist was detained, two reporters detained and put in prison while 3 journalists were still behind iron bars.

"Sabah" newspaper writer Mahmut Ovur was placed under custody on the morning of February 1 at around 0530 while staying in a hotel in Ankara due to a lack of communication between court officials and the police. Two police officers informed Ovur there was "an arrest warrant for him" and took him to the East Police Station and later to the Ankara Security Directorate Public Order Branch where he was informed he was being searched for under a libel case launched years ago when he was the editor of Kanal 6 (Channel 6). It turned out, however, the journalist was detained because the court had failed to inform the police that the case had resulted with an acquittal.

The Press Council, which on March 27 released its "Report on Persons in Prison in the Capacity of Journalists" as of January 1, 2006 stated there were three individuals in Turkey who were in prison in the capacity of journalism. The Press Council identified these individuals as "Isci Koylu" magazine Editor Baris Acikel, "Mavi" (Blue) and "Kent" (City) newspapers editor Cengiz Dogan and "Isci Koylu" newspaper Editor-in-Chief Memik Horuz held at the Kocaeli Number 2 F-type prison.

Memik Horuz who is on the "Journalists in Prison" list of Reporters without Frontiers (RSF) and the Press Council may be released from prison in January 2007. "Isci Koylu" (Worker Peasent) magazine Editor-in-Chief Horoz was sentenced to 15 years imprisonment for membership to the Workers-Peasents Liberation Army of Turkey (TIKKO) organisation. His case is to be reviewed under the new Turkish Penal Code Number 5237 after fulfilling his minimum prison sentence period before conditional release under the old Penal Code.

In addition to these, DIHA reporters Evrim Dengiz and Nesrin Yazar were detained in Mersin on February 15 while covering protests held to mark the 7th anniversary of Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Ocalan's capture in Kenya and transfer to Turkey. The journalists were then arrested under article 302/1 of the Penal Code charged with "separating a part of land from under the sovereignty of the state through force" on February 18 and placed in the Mersin E-type prison.

Good news from courts too

But there was also good news from courts under the practical application of the Turkish Penal Code in 2006.

The case against Sol (Left) magazine writer, retired captain Murat Papuc, for his 1999 book "Abandoning the guard duty on the painted bench" on grounds of openly insulting the armed forces was dismissed due to statue of limitations.

Egitim-Sen Tunceli Branch chairman Hanefi Bekmezci was acquitted in a case against him for condemning the internal exile of 12 public workers and the controversial Semdinli incidents.

EMEP Hozat district chairman Erdem Ulas Celik was acquitted on charged of displaying a photograph of Deniz Gezmis on the party building window.

Istanbul's Kucukcekmece Republic Prosecutor's Office decided on a dismissal of proceedings against journalist Hirant Dink for an interview he gave to the Star newspaper which was subject to a complaint by the Jurists Union.

The Beyoglu Republic Prosecutor's Office meanwhile, concluded its investigation against Turkey-EU Joint Parliamentary Commission Co-Chair Joost Lagendijk deciding on a dismissal of proceedings. The investigation was started on a complaint made by attorney Kemal Kerincsiz.

216 still a problem, military court era not over

The practical application of article 216 of the new Penal Code which is an amended version of former article 312 that was used to punish "hatred and enmity" offences is still a matter of complaint.

Yeni Asya (New Asia) newspaper writer Sami Cebeci was sentenced to 15 months imprisonment for two articles on the August 17 earthquake branding the occurrence as a "holy warning".

Furthermore, despite accession talks with the EU, civilians in Turkey can still be put on trial in military courts.

If the military prosecutor does not object for the second time, the case against journalist Abdurrahman Dilipak who authored an article titled "When the Pasha's don't listen" in the "Friday in Turkey" magazine will finally be heard at a civilian court.

TMY prison threat for five

The government's new Anti-Terror Law (TMY) devised to strengthen the hand of security forces in their counter-terrorism efforts has fallen under heavy criticism from various professional organisations.

Journalist Ertugrul Mavioglu who debated the topic of the September 12, 1980 military coup on ATV Television's "Siyaset Meydani" (Political Arena) as well as the program's announced Ali Kirca were acquitted on February 7 on charges of insulting judge Orhan Karadeniz and violating the TMY.

Prosecutors are demanding five years each for Nese Duzel of the Radikal (Radical) newspaper for her interview titled "Ocalan will be freed one day" and Democratic Society Party (DTP) founding member Orhan Dogan who she interviewed.

Hurriyet newspaper reporter Sebati Karakurt who interviewed militants of the Kongra-Gel organisation on Kandil Mountain and published it as a news report together with responsible editors Necdet Tatlican and Hasan Kilic are still on trial under the TMY.

"Court Interventions" continue

Last year alone 17 journalists in Turkey faced charges of "intervening in court proceedings" through reports they filed although some of these cases led to acquittal.

On March 23 the Bagcilar Public Prosecutor's Office launched a case against "Radikal" (Radical) newspaper reporter ‹smail Saymaz for "interpreting legal proceedings" by publishing a doctor's report while voicing allegations of torture of children. Editor Hasan Çakkalkurt ve Publications Manager Ismet Berkan will also appear at Court on June 8, alongside Saymaz, to be tried under article 19 of the Press Law.

European Court of Human Rights cases against Turkey concluded in the first three months of 2006 have cost the country a total of 115.730 YTL (80,464 Euro) in compensation for journalist killings, freedom of expression violations and judicial proceedings related to these.

More important was that the ECHR verdicts convicted practices such as the past State of Emergency Law, the State Security Courts, the Law on Meetings and Demonstrations, the TMY and the Law to Protect Ataturk. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 3, 2006)

The number of the imprisoned journalists always at 10

The Platform of Solidarity With Imprisoned Journalists (TGDP) has announced the following updated list of the imprisoned journalists by May 3, 2006:

1- Memik Horuz, Journal Isci-Köylü, Bolu F-type Prison
2- Erol Zavar, Journal Odak, Sincan F-type Prison
3- Gülizar Kesici, Journal Ekmek ve Adalet, Gebze Special Type Prison
4- Hatice Duman, Journal Atilim, Gebze Special Type Prison
5- Metin Yavuz, Journal Yasadigimiz Vatan, Tekirdag F-type Prison
6- Mehmet Yayla, Journal Gençlik Gelecektir, Kandira F-type Prison N°2
7- Mustafa Gök, Journal Ekmek ve Adalet, Sincan F-type Prison
8- Evrim Dengiz, Dicle News Agency, Mersin E-type Prison
9- Nesrin Yazar, Dicle News Agency, Mersin E-type Prison
10- Baris Acikel,  Journal Isci Köylü, Kandira F-type Prison N°1

GSM: 90-535 929 75 86
e-posta: tutuklugazeteciler@mynet.com
(DIHA-TGDP, May 3, 2006)

La Turquie condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour avoir violé le droit à la liberté d'expression d'un auteur sanctionné pour un ouvrage dénonçant la corrélation entre islam et injustices sociales.

Le requérant, Aydin Tatlav, journaliste de profession, avait publié en 1992 un livre intitulé "Islamiyet Gerçegi" ("La réalité de l'islam"). Dans son ouvrage il avançait l'idée que la religion avait pour effet de légitimer les injustices sociales en les faisant passer pour "la volonté de Dieu". En octobre 1996 il en publie la cinquième édition.

Suite à une dénonciation, l'auteur est alors inculpé pour "avoir fait une publication destinée à profaner l'une des religions" et condamné à une peine d'un an de prison convertie en amende.

Les juges de Strasbourg notent que si certains passages du livre contiennent de vives critiques de la religion sur le terrain socio-politique, et constituent un commentaire caustique de l'islam, ceux-ci ne visent pas directement les croyants, et ne constituent pas non plus une attaque contre des symboles sacrés.

Ils estiment de plus que sa condamnation pénale, pourrait avoir pour effet de dissuader auteurs et éditeurs à publier sur la religion des opinions qui ne soient pas conformistes, faisant ainsi obstacle à la "sauvegarde du pluralisme indispensable à l'évolution saine d'une société démocratique".

L'ingérence litigieuse n'ayant pas été "proportionnée au but légitime poursuivi", ils concluent par conséquent à la violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme.

La cour a alloué à M. Tatlav 3.000 EUR pour préjudice moral et matériel. (AFP, 2 mai 2006)


TIHV's Report on Recent Pressures on the Media

May 31, 2006


Banned Web Site… The ban on the website http://sozluk.sourtimes.org was lifted. The connection had been banned by the Turkish communication firm Türk Telekom for the comments on drugs and drug usage. Since the decision was taken only for the URL http://sozluk.sourtimes.org, the users of the site could have reached the site by using other URLs. The court lifted the decision upon objection of site’s Lawyer Basak Parut on 29 May. Parut also announced that the judicial procedures started in December 2005 but they were not informed. She added that they only received a letter from Türk Telekom and that abovementioned expression were removed from the site. (Radikal)


Journalist Attacked… Murat Demir, Erzincan representative of the newspaper Isçi-Köylü, was wounded in the armed attack he was subjected on the night of 25 May. Four unknown persons reportedly shot against Murat Demir. Demir who was shot at his chest was taken to Erzincan State Hospital. (Özgür Gündem)

May 24, 2006

Web Site Banned… Connection to website http://sozluk.sourtimes.org was banned by Turkish communication firm Türk Telekom for the comments on drugs and drug usage. According to the news appeared on daily Vatan on 22 May the connection was banned by the court upon request of Türk Telekom. The firm announced after the news that Istanbul Security Directorate demanded the ban in December 2005 and Istanbul Peace Penal Court No 3 gave the decision on 6 January. The decision was sent to Türk Telekom on 26 January. Since the beginning of February clients of Türk Telekom were not allowed to reach the site. Those clients who are using other services are free to reach. (23 May, Radikal)

May 17, 2006

Journalists on Trial… On 16 May Sisli Penal Court of First Instance No 2 started to hear the case against Sarkis Seropyan, owner of the paper Agos, and Arat Dink, editor-in-chief of the paper Agos, launched on charges of “attempt to effect fair trial (Article 288 TPC). Lawyer Kemal Kerinçsiz and a group of rightist lawyers caused troubles as in the other cases against Orhan Pamuk and Hrant Dink. Before the start of the hearing, the rightist lawyers who gathered in front of the courthouse and the courtroom shouted at the journalists and their lawyers as “traitors, means”. They attempted to beat Dink and spitted on him. After the defendants were testified, Kerinçsiz and his friends announced their demands to be sub-plaintiffs. Retired officer Veli Küçük, who was involved in Susurluk incident, wanted to be a sub-plaintiff. Their demand was rejected on the grounds that they were not directly effected by the crime. Upon this, the rightist lawyers announced hat wanted the judge to withdraw from the case for not being impartial and the spectators in the courtroom started to shout. The spectators threw coins to the defendants’ lawyers including Yücel Sayman, former chairman of Istanbul Bar Association, Fethiye Çetin, Ergin Cinmen and Fikret Ilkiz. When Hrant Dink wanted to speak as a defendant Kerinçsiz shouted at him: “Shut up! You are always speaking”. Dink testified as follows at the hearing: “To insult Turks is a coarse crime and racism. I said that I would leave Turkey in order to protect my friends in the room and outside. If I denigrate being Turk I do not have right to live with them. Because of this reason I said ‘I would go’.” The hearing was adjourned to 4 July on the grounds that the security was not ensured. The journalists and their lawyers were got out of the courthouse under cordon of police. (Radikal)

May 16, 2006

Journalist on Trial... A court case was launched against correspondent of the daily Ülkede Özgür Gündem Birgül Özbaris according to the Article 318 TPC in connection with an interview she made with conscientious objector Halil Savda which appeared on the paper on 9 April. On 10 May, Beyoglu Penal Court of First Instance No 2 continued to hear 3 different cases against her launched in connection with 3 articles appeared on the paper on 14 May, 24 September and 19 October 2005. (11 May, BIA)

May 15, 2006

Journalist Attacked… Journalist Metin Uca who was delivered a speech at the Faculty of Communication of Ankara Gazi University on 12 May was attacked by an unidentified person while leaving the university. Uca was wounded at his face by a cutting object and the attacker reportedly said “You cannot make rude remarks about Çatli” while attacking. (13 May, Radikal)

May 12, 2006

Book Confiscated… The book “ Bir Jitem Dosyasi: Musa Anter Cinayeti-Katille Bulusma  ( A JITEM File: Murder of Musa Anter-Meeting with the Murderer)” written by Ersin Kalkan was confiscated upon the order of Diyarbakir Penal Court of First Instance No 3.  The decision was taken on the allegation that there are attacks to the personal rights of the businessman Mehmet Ali Altindag who appealed to court. Ersin Kalkan had got Rahsan Yorozlu, daughter of Musa Anter who was killed in 1992, and Abdülkadir Aygan, who has confessions about the activities of counter-guerilla, together in Sweden. Kalkan’s interview that had been published on the daily Hürriyet was later published as a book. (Hürriyet)

HRAC Members on Trail… On 10 May Ankara Penal Court of First Instance no 28 concluded the case against Prof. Dr. Ibrahim Kaboglu, former Chairman of Human Rights Advisory Council, and Prof. Dr. Baskin Oran in connection with the “Minority report” which had been released by the Council in October 2004. The court acquitted the defendants with regard to the Article 216 TPC and decided to the drop of the case with regard to the Article 301 TPC  (insulting Turks, republic and institutions of state) on the grounds that permission was not taken from the Ministry of Justice. (HRFT)

Journalists and Demonstrators on Trial… On 9 Heavy Penal Court No 7 started to hear the case against five persons, Dicle News Agency correspondents Evrim Dengiz and Nesrin Yazar who were detained and arrested during a demonstration in Mersin staged for the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. The journalists testified to the effect that they have no connections with the molotov cocktails they allegedly have in their car. They said that they were awaited at a distant point while the car was being searched, and the bombs may have been put by the police officers. The court released Kemal Abay and adjourned the court to 4 July. (Özgür Gündem)

May 11, 2006

Journalist Convicted... On 9 May, Bakirköy Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against Mehmet Sevket Eygi, writer with daily Milli Gazete, launched in connection with an article he wrote and published on 20 March 2005. The court sentenced Eygi to one year’s imprisonment under the Article 216 TPC for “inciting people to hatred and enmity”. The court did not suspended the sentence relying on Eygi’s past. (Radikal)

May 9, 2006

Journalists on Trial... On 4 May, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Sebati Karakurt, correspondent with the daily Hürriyet, Hasan Kiliç and Necdet Tatlican, editor-in-chiefs of the newspaper, launched in connection with an interview made with the HPG militants in Northern Iraq. In his summing-up the case Public Prosecutor wanted Sebati Karakurt, Hasan Kiliç and Necdet Tatlican to be sentenced according to the Article 6/2 Law to Fight Terrorism on the grounds that the interview was published in way to make propaganda of the illegal organisation. The court adjourned the hearing to 21 September. (BIA)

Journalist and DEP MP on Trial... On 2 May, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Nese Düzel, writer of the daily Rdikal, and former DEP MP Orhan Dogan, a founder of Democratic Society Party on the allegation of “making propaganda of illegal organization”. In his summing up the case Public Prosecutor wanted the case against Düzel to be closed on the grounds that it was launched within legal limits of period. The indictment wants Düzel and Dogan under the Article 7 of the Law on Fight to Terrorism in connection with the interview published on the daily on 15 August. (BIA)

May 3, 2006

Journalist on Trial... The Court of Cassation quashed the verdict against Hrant Dink, publishing manager of the daily Agos, on the grounds that criminal procedures were violated. On 7 October 2005, Sisli Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against Hrant Dink and the editor in chief Karin Karakasli that was launched according to the Article 159 of the former TPC. The court sentenced Dink to 6 months’ imprisonment and suspended the sentence. The case against Karakisla was dropped due to changes made in TPC. On the other hand the Court of Cassation stressed that the expression “poisoned blood” was an insult to Turks and could not be regarded within the frame of freedom of expression. (2 May, Radikal)

Publisher on Trial... On 6 April, Beyoglu Penal Court First Instance No 2 started to hear the case against Abdullah Yilmaz, the editor-in-chief of the publishing house Literatür Publishing House, according to the Article 301 TPC on the grounds that the Turks were insulted in the book of Mara Meimaridi entitled The Witches of Smyrna. The court adjourned the hearing to 26 July. (BIA)

Publisher and Writer on Trial... A court case was launched against Sirri Öztürk, owner of Sorun Publishing, and writer Osman Tiftikçi in connection with the book “Osmanli’dan Günümüze Ordunun Evrimi (Evolution of Army Since Ottoman Era)”. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 301 TPC. (BIA)

Journalists on Trail... A court case was launched against correspondents with Dicle News Agency Evrim Dengiz and Nesrin Yazar who were arrested after the demonstration on 15 February in Mersin in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. The indictment wants the defendants to be sentenced for “possessing molotov cocktails and materials to be used in making molotov cocktails”. The case would commence on 9 May at Adana Heavy Penal Court No 6. (BIA)

Printer on Trial... A court case was launched against Hasan Ataman, owner of the printing house Ekin Ofset Basimevi in Çaycuma district of Zonguldak, for not sending the printed issues of the paper Bartin to Public Prosecutor. The case will start on 10 May at Bartin Penal Court of First Instance. The indictment wants Ataman to be sentenced to fine according to the articles 10 and 17 of Law on Press. (BIA)

Kurdish Question / Question kurde

Un maire kurde inculpé pour avoir convoyé la dépouille d'un militant

Le maire de Diyarbakir (sud-est), la grande ville kurde de Turquie, a été inculpé pour avoir usé des services municipaux afin de faire transporter la dépouille d'un militant kurde, a-t-on indiqué mardi de source judiciaire.

Osman Baydemir risque jusqu'à un an de prison pour les faits qui remontent à mars 2005, a-t-on précisé de même source

Lui et trois de ses collaborateurs sont accusés d'avoir affrété une ambulance de la municipalité pour convoyer de Diyarbakir à Gaziantep, à environ 320 km plus au sud-ouest, le corps d'un membre du PKK tué dans des combats avec l'armée, selon l'acte d'accusation.

M. Baydemir, membre d'un parti pro-kurde, fait actuellement l'objet de plusieurs enquêtes judiciaires. Il est soupçonné de s'être engagé auprès des émeutiers lors de violents incidents qui, fin mars-début avril, avaient secoué sa ville et d'autres cités avoisinantes, faisant 16 morts, dont trois enfants en bas âge. (AFP, 30 mai 2006)

Deux citoyens suédois inculpés pour "propagande" séparatiste

Deux activistes kurdes disposant de la double nationalité turque et suédoise ont été inculpés par un procureur de Diyarbakir (sud-est) pour "propagande" en faveur des séparatistes kurdes, a-t-on indiqué mercredi de sources judiciaires.

Ibrahim Güçlü et Zeynel Abidin Özalp risquent jusqu'à trois ans de prison chacun aux termes de l'acte d'accusation élaboré par le procureur de Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien peuplé majoritairement de kurdes, a-t-on précisé de mêmes sources.

Les faits reprochés aux deux hommes figurent dans une déclaration de presse publiée le 2 mai qui dénonçait le déploiement par l'armée turque d'importantes forces à sa frontière avec l'Irak pour contrer les militants du PKK, réfugiés en nombre dans les montagnes du nord de l'Irak.

Le document affirmait que ce vaste déploiement militaire était fait "contre le peuple kurde".

Un troisième activiste, de nationalité turque, a été inculpé pour le même délit.

Le procès doit s'ouvrir la semaine prochaine.


MM. Güçlü et Özalp étaient membres d'une association culturelle kurde interdite par les autorités le mois dernier.


De nombreux dissidents kurdes ont obtenu l'asile politique dans les pays d'Europe dans les années 1990, lorsque les activistes et intellectuels kurdes étaient régulièrement jugés pour leur opposition aux politiques d'Ankara en ce qui concerne le conflit kurde.

Plusieurs d'entre-eux sont retournés depuis en Turquie, profitant des réformes démocratiques engagées par le pays pour adhérer à l'Union européenne. (AFP, 31 mai 2006)

Deux soldats et 3 gardiens de village tués

Deux soldats turcs et trois "gardiens de village" -miliciens kurdes armés par l'Etat pour lutter contre les rebelles kurdes-, ont été tués dans des combats survenus dans la nuit de mardi à mercredi, ont annoncé des responsables locaux de la sécurité.

Les heurts entre les forces de sécurité et les membres du PKK ont eu lieu dans une zone montagneuse d'Uludere (sud-est), située près de la frontière avec l'Irak, a-t-on précisé de mêmes sources.

Cette zone très escarpée est le théâtre d'accrochages ces derniers jours. Deux soldats et deux rebelles y avaient été tués mardi. 

Deux militaires ont par ailleurs été blessés par l'explosion d'une mine dans une zone rurale de la province de Bingöl, à environ 250 kilomètres au nord-ouest de la zone des combats, selon des sources locales. (AFP, 31 mai 2006)


Un militaire tué, 3 gardiens et un soldat blessés

Un sous-officier turc a été tué et un autre blessé lors de combats survenus tard dimanche avec des militants kurdes près de Diyarbakir, principale ville du sud-est peuplé majoritairement de kurdes, ont déclaré lundi des responsables locaux de la sécurité.

Trois "gardiens de village" -miliciens kurdes armés par l'Etat pour lutter contre le PKK ont également été blessés dans les heurts qui se sont produits dans la localité de Hazro, à une centaine de km au nord-est de Diyarbakir, a-t-on précisé de même source.  (AFP, 29 mai 2006)

Grand rassemblement kurde à Strasbourg pour Öcalan

La confédération des associations kurdes en Europe a entamé un référendum dont le but est de déclarer « J’accepte Monsieur Abdullah Ocalan comme ma volonté politique au Kurdistan». Malgré des milliers d’arrestations, des millions de kurdes ont participé à ce référendum.

Les premières signatures collectées ont été déposés au Conseil de l’Europe aujourd'hui, le 18 mai 2006 à 11h00 suivi d'un meeting. Le miting s'est déroulé devant le Palais de l’Europe à Strasbourg avec la participation des kurdes venant de France, de Belgique, des Pays-Bas et d'Allemagne.

Une délégation kurde composée du président de la confédération des associations kurdes en Europe (KON-KURD), Ali YIGIT, d'un membre du Congrès National du Kurdistan (KNK), Ahmet DERE et de l'avocat du Monsieur Abdullah OCALAN, Mahmut SAKAR a été reçue par les autorités du Conseil de l’Europe. Cette délégation a donc déposé les premières signatures. Avec ce référendum le peuple kurde a bien déclaré sa volonté politique.

Le nombre des premières signatures s'élève à plus de 3 millions:

Kurdistan Nord : 1. 947. 600
Kurdistan Sud : 500.605
Kurdistan Est : 327.000
Kurdistan Sud-Est : 326.000
Diaspora : 135.078

Lors du meeting le président du KONGRA-GEL, Zübeyir AYDARet l'un des avocats du Monsieur Abdullah OCALAN, Mahmut SAKAR ont fait un discours. (ANF, 18 mai 2006)

Une télévision kurde commence à émettre à partir de la Suède

La première chaîne de télévision privée kurde, Rojhelat TV, a annoncé lundi avoir commencé à émettre à destination du Proche-Orient par satellite à partir d'un endroit non précisé en Suède, près de Stockholm.

"C'est la première chaîne de télévision kurde indépendante destinée à tous les Kurdes et la première à émettre à la fois en kurde et en persan", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la chaîne, Kurdo Baksi.

La chaîne diffuse deux heures d'informations quotidiennes sur l'actualité internationale, en mettant l'accent sur le Proche-Orient et l'Iran.

La majorité des 20 collaborateurs de Rojhelat TV sont des Kurdes d'Iran, d'Irak et de Turquie.

Le lieu d'où elle émet n'a pas été précisé pour des raisons de sécurité. (AFP, 15 mai 2006)

Öcalan  avertit le gouvernement turc depuis sa prison

Le chef séparatiste kurde emprisonné Abdullah Öcalan a menacé le gouvernement turc d'"intensifier" la lutte armée de son Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) si l'armée turque continue de traquer ses rebelles, rapporte samedi l'agence pro-PKK Firat basée en Europe.

"Le PKK ne peut être anéanti par la violence, il se renforcera en nombre, le combat s'intensifiera. Nous avertissons.", a dit le chef rebelle depuis sa prison d'Imrali (nord-ouest) à ses avocats qui lui rendent visite chaque semaine, selon l'agence.

Öcalan a exhorté le gouvernement d'Ankara à mettre en oeuvre un "projet démocratique" qu'il ne détaille pas, en allusion à une autonomie pour les Kurdes de Turquie-- regroupés essentiellement dans le sud-est du pays--, réclamée par le PKK.

Le dirigeant du PKK qui purge une peine de prison à vie depuis 1999 a indiqué que si Ankara répondait aux revendications de ses rebelles, ces derniers pourraient être "convaincus" de se retirer du territoire turc pour se réfugier dans le nord de l'Irak et, à terme, d'abandonner les armes, ajoute Firat. (AFP, 13 mai 2006)

Combats dans le sud-est: 4 soldats et un militant kurde tués

Quatre soldats turcs et un militant kurde du PKKont été tués dans des accrochages survenus tard vendredi dans une zone montagneuse proche de la frontière irakienne, a-t-on indiqué samedi de sources de sécurité locales.

Les affrontements se sont produits dans la localité de Küpelidag, située dans la province de Sirnak (sud-est de la Turquie peuplée majoritairement de kurdes), a-t-on précisé de mêmes sources.

Le vendredi, un soldat turc a été tué par une mine posée.

D'autre part, trois enfants ont été tués et un autre grièvement blessé samedi dans un attentat à la bombe dans l'est de la Turquie, ont annoncé les autorités locales.

L'engin, une bombe à retardement, a explosé dans le garage d'un mouhtar (chef de quartier) à Ulalar, dans la province d'Erzincan, tuant sur les lieux deux garçons, âgés de six et de 11 ans, qui jouaient à proximité, a indiqué le gouverneur local Ali Güngör dans un communiqué, cité par l'agence Anatolie. Un autre garçon âgé de 12 ans a succombé à ses blessures à l'hôpital.

L'attaque n'a pas été revendiquée. (AFP, 13 mai 2006)

36 nouvelles inculpations de mineurs kurdes en Turquie

Trente six jeunes de moins de 18 ans ont été inculpés à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien à majorité kurde, pour leur participation présumée à de violentes émeutes qui ont dévasté la ville le mois dernier, ont affirmé mardi des sources judicaires.

Le nombre d'inculpations pour ces émeutes passe ainsi à 301, dont 116 mineurs, 80 adolescents ayant déjà été inculpés. Ils encourent des peines allant de neuf ans et demi à 24 ans de prison.

Le ministère public qui avait, dans un premier temps, vu son acte d'accusation contre les 36 nouveaux prévenus rejeté par une cour spéciale chargée de la délinquance juvénile, a rédigé un nouveau texte dans lequel il requiert contre eux des peines allant de 6 mois à 18 ans d'emprisonnement.

Il les accuse de délits allant de l'obstruction à l'action d'agents publics à l'appartenance à une organisation armée - en l'occurence le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), accusé d'avoir orchestré les émeutes.

Les 36 prévenus, dont 15 sont en détention, seront jugés le 31 mai, ont affirmé les sources judiciaires, qui n'ont pas pu préciser l'âge des inculpés.

Le droit turc considère les enfants de moins de 12 ans comme pénalement irresponsables.

Seize personnes, dont trois enfants en bas âge, ont été tuées durant les heurts, les forces de sécurité faisant usage de leurs armes et de grenades lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont attaqué les policiers avec des cocktails Molotov et ont saccagé des bâtiments publics et des magasins.(AFP, 9 mai 2006)

Trials of 94 children linked to public disturbances commences

Trials of 94 children, who are accused of being members of an illegal armed organization and of damaging public property during Diyarbakir public disturbances, have commenced in Diyarbakir on Monday.

23 children including 10 arrestees appeared before the Diyarbakir Juvenile on Monday. The lawyers of the defendants denied the accusations, demanding their releases.

The court jury is continuing to hear the testimonies of the accused children.

Diyarbakir Juvenile Court had last month opened legal proceedings against 94 children in the province of Diyarbakir for participating in the recent illegal pro-PKK demonstrations which left 12 people dead and caused widespread damage to property.

The prosecution office has decided to prepare an indictment file against 94 children, accusing them of being members of an illegal armed organization and of damaging public property.

The children could face prison terms ranging from 9.5 years to 24 years.

46 of the children are currently under arrest. (Cihan News Agency, May 8, 2006)

Lagendijk: End Military operations In Northern Kurdistan

The European Union is against the military operations being carried out by the Turkish Armed Forces (TSK) in the east and southeast, said EU Joint Parliamentary Commission Co-Chair Joost Lagendijk over the weekend.

Attending a roundtable discussion in Diyarbakir for a project entitled "Civilian Rights in the Southeast," Lagendijk also condemned  attacks committed by the Kurdistan Workers' Party (PKK).

He said that there's no room for violence where the improvement of Kurdish rights is concerned, and underlined that all forms of terrorist activities should be condemned.

Stressing that there are differences between Turkey and Europe's definition of "minority," Lagendijk acknowledged that he's aware that the Kurds don't define themselves as a minority.

Lagendijk stated that, according to the EU definition, the Kurds are a minority because many rights have not been granted to them. First of all, he said, the same rights granted to minorities in Europe should be granted to the Kurds.

"Your definition of a minority is different from ours; there's a different perception of the concept. For us, minorities have a right to their own TV channels, courses in their own languages and their own language rights," he said.

Lagendijk explained that the EU is working towards finding a way for solutions found for Turks living in France and Germany to become valid for minorities in Turkey.

According to Lagendijk, democracy is the only way to solve the Kurdish problem, adding that there's no room for violence in a solution to the problem.

Lagendijk said that another controversial issue is whether there are enough people in Parliament to represent the Kurds.

He said that he believes there are many pro-Kurdish deputies in Parliament and that he wasn't specifically referring to Kurdish-origin deputies since there have to be other politicians working for the Kurds' rights. He stated that the 10 percent national election threshold prevents politicians who work for the improvement of Kurdish rights from winning seats in Parliament, and recalled that the European Parliament has asked Turkey to make it possible for parties that get 5-6 percent of votes to be represented in Parliament.

Lagendijk suggested that Kurdish politicians should encourage a policy which rules out violence because as long as it continues there will be no investment in the region.

Calling on the government to implement long-term economic projects in the region, Lagendijk suggested that the government should cooperate with local mayors on projects designed for the region. (The New Anatolian, May 8, 2006)

Le PKK menace l'Iran de mener des opérations de guérilla

Le chef militaire du PKK, Cemil "Cuma" Bayik, menace l'Iran de mener des opérations de guérilla en représailles d'incursions iraniennes au Kurdistan irakien. "Nous avons le droit de lancer des attaques contre les forces iraniennes. Nous sommes les agressés. S'ils ne nous avaient pas attaqué, nous ne riposterions pas", assure Cemil Bayik dans un entretien à l'AFP.

Depuis l'arrestation d'Abdullah Öcalan en 1999, Cemil Bayik, 51 ans, dirige sur le terrain le PKK, un mouvement d'inspiration socialiste engagé depuis plus de 20 ans dans la lutte contre l'Etat turc pour obtenir l'indépendance du sud-est anatolien à majorité kurde.

Mais les récents bombardements des positions du PKK en Irak par l'artillerie iranienne, qui ont tué trois combattants kurdes, pourraient entraîner une violente riposte contre l'Iran.

Dimanche dernier, Bagdad a accusé l'armée iranienne d'avoir pénétré de 5 km en territoire irakien et d'avoir bombardé les positions du PKK dans la région autonome du Kurdistan irakien, mais Téhéran s'est refusé à démentir ou confirmer ces informations.

Pour leur part, les combattants du PKK sont persuadés que l'Iran prépare une nouvelle série de bombardements et ils se préparent en conséquence.

"Nous ne pouvons pas nous permettre d'affronter l'armée iranienne dans une bataille rangée. Mais nous pouvons leur faire mal avec des raids de guérilla, avec nos Kalachnikov, nos lance-roquettes, nos mitrailleuses et nos mortiers", détaille Bayik.

Pour lui, les attaques iraniennes s'inscrivent dans le contexte de la crise nucléaire qui oppose la République islamique aux Etat-Unis.

"Les autorités iraniennes font tout ce qu'elles peuvent pour s'assurer que la Turquie ne sera pas aux côtés des Américains en cas d'attaque contre l'Iran", estime-t-il.

La Turquie, qui s'est félicitée des incursions iraniennes, a massé des troupes le long de sa frontière avec l'Irak dans le but affiché par les autorités de prévenir l'infiltration de rebelles du PKK, qui dispose de plusieurs camps dans le nord de l'Irak.

Ankara a demandé de longue date mais sans succès aux forces américaines de chasser d'Irak les combattants du PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, dont elle estime le nombre à 5.000.

"Nous sommes moins nombreux que cela, mais je ne peux vous en dire plus, cela relève du secret militaire", sourit Bayik.

Pour lui, les attaques iraniennes s'inscrivent aussi dans le cadre de la lutte pour le contrôle de la ville irakienne de Kirkouk et sa région, riche en ressources pétrolières.

Les partis politiques kurdes irakiens réclament l'intégration de Kirkouk dans le Kurdistan et le retour de ses habitants kurdes, expulsés par l'ancien dictateur Saddam Hussein dans le cadre de sa politique d'arabisation de la ville.

"Si les Kurdes en viennent à affronter les Arabes à propos de Kirkouk, nous nous battrons à leurs côtés (auprès des Kurdes, ndlr)", a déclaré Bayik, jugeant un tel conflit "possible".

Une telle fraternité d'armes ne semble guère émouvoir les autorités du Kurdistan autonome, qui ont demandé vendredi au PKK de ne pas utiliser le territoire irakien pour lancer des attaques contre les pays voisins.

"Nous comprenons qu'ils souhaitent conserver de bonnes relations avec l'Iran et la Turquie, mais cela ne doit pas pour autant se faire au détriment de la nation kurde. Ils doivent penser à l'ensemble du Kurdistan", répond-il, en référence à l'Etat virtuel que souhaitent bâtir les nationalistes kurdes, en rassemblant les populations kurdes d'Iran, d'Irak, de Turquie et de Syrie. (AFP, Simon OSTROVSKY, 6 mai 2006)

Un tribunal turc refuse qu'Öcalan soit rejugé, s'oppose à la CEDH

Un tribunal d'Ankara a rejeté vendredi une requête du leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan qui demandait à être rejugé, allant ainsi à l'encontre d'une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Ce n'est pas une surprise, nous nous attendions à cette décision", a déclaré à l'AFP Hatice Korkut, une des avocates d'Öcalan.

Elle a indiqué qu'un appel était possible, mais que l'équipe de juristes défendant le dirigeant rebelle allait d'abord étudier le contenu de la décision avant de décider de la suite des opérations.

Le leader du PKK, incarcéré depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), a demandé en janvier à être rejugé conformément à un arrêt en ce sens de la CEDH.

La Cour européenne a recommandé en mai 2005 l'organisation d'un nouveau procès contre Öcalan après avoir estimé que celui au terme duquel il avait été condamné à mort, en 1999, était "inéquitable".

La peine capitale prononcée contre Öcalan, 57 ans, avait été commuée en réclusion à vie en 2002 après l'abolition de la peine de mort en Turquie.

La Turquie a indiqué qu'elle respecterait la recommandation de la CEDH mais elle doit au préalable amender sa législation.

Une loi votée en 2003 permet de rejuger les détenus dont le jugement a été infirmé par la CEDH, mais n'est pas rétroactive, ce qui exclut Öcalan et une centaine d'autres personnes de ce droit.

"Le parlement doit amender cette disposition car elle va clairement à l'encontre du principe de légalité", a commenté Me Korkut.

Aucune initiative n'est actuellement en cours pour un tel amendement. (AFP, 5 mai 2006)

Kurdish Roj TV on air via cable in Sweden

A Denmark-based television station that Turkey says is a mouthpiece for the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) has started broadcasting in Sweden via a cable television network, CNN-Türk reported from Stockholm yesterday. "We will soon investigate the issue of Roj TV broadcasting in Sweden. I'll make an assessment later," Turkey's ambassador to Sweden told the TV channel when he was asked about the issue.

Late last month Justice Minister Cemil Çiçek stated clearly that Danish authorities currently have sufficient evidence for the closure of Copenhagen-based Roj TV which Turkey accuses of provoking deadly street clashes in southeastern Anatolia earlier this year.

His remarks were a response to Danish Prime Minister Anders Fogh Rasmussen saying that Denmark expected Turkey to present new evidence to finalize the ongoing police investigation into alleged ties between Roj TV and the outlawed PKK.

The CNN-Türk report on Roj TV came from Stockholm on the same day the Turkish Daily News reported from Washington that the United States is seeking the closure of European-based media outlets acting as mouthpieces for the PKK.

"We work very closely with Turkey to identify organizations associated with the PKK," said Kurt Volker, principal deputy assistant secretary of state for European and Eurasian affairs, without citing the names of any such PKK-related media outlets.

UPC Sverige AB (UPC Sweden), which put Roj TV on its cable services, is one of the largest broadband companies in Sweden, providing television and broadband Internet services in the greater Stockholm area. Based on the companies operating statistics from Dec. 31, 2005, UPC Sweden's networks reached approximately 300,000 homes. These include 91,000 broadband Internet and 59,000 digital TV customers.

Company directors speaking to CNN-Türk noted that there has been a huge interest in Roj TV, but avoided giving specific numbers of subscribers due to their principle of secrecy.

UPC Sweden also provides broadcasting of Turkey-based public channel TRT-Int and also Turkey-based private channels TGRT and Show TV.
There was no official statement from authorities of EU member Sweden concerning the issue as of yesterday.

Roj TV has been a source of tension between Turkey and Denmark for the last two years. Denmark launched an investigation into whether Roj TV has links to the PKK only late last year and refuses to take action until their investigation is complete.

The Danish Radio and Television Board ruled last year that the station's programming could not be considered inflammatory but said it had asked police to look into alleged ties between Roj TV and the PKK.

Turkey had previously succeeded in ensuring the closure of two other European-based Kurdish television stations. MED-TV had its license revoked in Britain while France refused to grant a license to its successor, MEDYA-TV. (Turkish Daily News, May 6, 2006)

Kurdish Activists With Swedish Citizenship Arrested In Turkey

On 2 May 2006 three Kurdish community representatives were arrested in Diyarbakir, in Turkey’s mainly Kurdish southeast, for an entirely peaceful gesture of protest. Their group has no connection or sympathies with the PKK, but Ibrahim Guclu and Zeynel Abidin Ozalp (both dual Turkish/Swedish citizens) and A. Sedat Ogur were charged with “spreading propaganda for the PKK and serving its aims.” They are now held in Diyarbakir D-type Prison and face possible imprisonment of between  one and three years.

Ibrahim Guclu is one of the spokeperson of the Kurd-Der (also known as Kom-Kurd), a Kurdish association which was banned last month on the grounds that its statute called for Kurdish language to be used in its activities. 

The three men’s offence was to make a press statement last Tuesday, condemning security forces attacks against Kurdish civilians, recent massive army deployments in the Kurdish region and also border attacks against Iraqi Kurdistan. The Turkish state, which claims to be democratic, last month deployed more than 100,000 additional troops in its Kurdish southeast and along its border with Iraqi and Iranian Kurdistan on the pretext of ‘fighting PKK guerrillas.’

Mr Guclu, Mr Ozalp and Mr Ogur had decided to protest Turkey’s treatment of Kurds within its own borders, and its stance with regard to South Kurdistan, by marching from Diyarbakir via Silopi to the Habur border crossing with northern Iraq. They hoped that this gesture would bring the Turkish state’s unlawful plans and projects – and especially the army’s recent moves to steer the country politically -  to attention of the international community and European Union.

They drew attention to recent violations against Kurdish civilians in Northern Kurdistan, and were wearing vest slogans saying, in Kurdish and Turkish, “Don’t enter South Kurdistan, the North will be annoyed,’ “The PKK is just an excuse, the main target is Kurdish people and Kurdistan,’ ’Kurdistan is home to the Kurds, Soldiers go home,’ ‘Kurds want to rule themselves.’

As the three Kurdish activists  started to move towards starting point of their march, anti-terror teams stopped them and detained them violently. Mr Guclu, Mr Ozalp and Mr Ogur were interrogated overnight in the anti-terror branch of Diyarbakir’s security directorate and the following day they were formally arrested by the criminal court and committed to prison. Although it is well known by the public and state authorities that these men have no involvement whatsoever with the PKK, they were accused and charged with ‘serving a terror organisation’s aims and spreading separatism.’
 
In a press statement Mr Guclu and Mr Ozalp had warned that Turkey is resisting democratic change in the region, and especially improvements in freedoms for Kurds. They called upon Turkey, Iran and Syria to change their traditional policy, and claimed that Turkey is trying to play the same game that Saddam Hussein played with the USA and its allies over the past two and a half decades.

The Kurdish activists asserted that the Turkish state is establishing a buffer zone in Semdinli, Hakkari province, as a jumping-off point for action against South Kurdistan, and has also deliberately provoked disturbances in Diyarbakir, Batman, Nusaybin and Siirt. The Turkish state’s apparent intention to occupy South Kurdistan would be a breach of international law. Mr Guclu, Mr Ozalp and Mr Ogur’s statement expressed concern over Turkish and Iranian troop concentrations on the Iraqi Kurdistan borders, and demanded the Turkish army’s withdrawal from the region.

They wanted to alert public opinion that the Turkish government has suspended its reform program and is now introducing new anti-terror law measures.

We strongly condemn the imprisonment of the three Kurdish activists and urge international community and EU to take appropriate measures to ensure the immediate and unconditional release of Mr Ogur, Mr Ozalp and Mr Guclu, who were exercising their right to peaceful expression. (SOLIDARITY INITITATIVE FOR KURDISH ACTIVISTS IN EUROPE, gulbaranyekiti@hotmail.com, 8th May 2006)


Ouverture du procès contre deux militaires soupçonnés d'attentat

Le procès de deux militaires et d'un auxiliaire de l'armée turque, accusés d'avoir commis un attentat à la bombe en novembre dans le but supposé de destabiliser le sud-est anatolien à majorité kurde, s'est ouvert sous haute sécurité jeudi à Van (sud-est).

Il est considéré par de nombreux observateurs comme un test de la volonté d'Ankara de bannir les pratiques douteuses mises en oeuvre dans le passé par des éléments incontrôlables de l'armée dans leur lutte contre les rebelles séparatistes kurdes.

Les trois prévenus, deux sergents-chef et un rebelle repenti du PKK, encourent une peine d'emprisonnement à vie incompressible pour "participation à des actions visant à briser l'unité du pays", meurtre et tentative de meurtre.

Ils sont soupçonnés d'avoir commis le 9 novembre un attentat à la bombe qui avait fait un mort et six blessés dans une librairie appartenant à un ancien membre du PKK à Semdinli, une localité aux confins de l'Iran et de l'Irak.

Lors de l'audience, à laquelle seuls cinq journalistes ont pu assister en raison d'un manque de place, le sous-officier Ali Kaya a plaidé sa propre innocence et celle de l'ensemble des forces de sécurité, tout en imputant l'attentat au PKK lui-même.

"Il n'y a pas d'implication des organes de sécurité comme l'armée, la police ou les services secrets, ni de la mafia ou de gangs", a assuré le militaire,  selon les informations rapportées par les journalistes présents dans la salle d'audience.

"Nous n'avons pas posé de bombes. (...) Notre but était de collecter des informations et de les ramener à la gendarmerie et au procureur pour qu'ils mènent une opération" contre le libraire, a-t-il expliqué pour justifier la présence de son équipe à proximité de la librairie.

Les trois hommes avaient manqué d'être lynchés par la foule après l'attentat. Des armes, des grenades, un plan de la librairie et une liste de noms, incluant celui du libraire, avaient été retrouvés dans la voiture avec laquelle ils tentaient de fuir.

Affirmant que l'attaque était en fait "l'oeuvre d'un militant du PKK dont le nom de code est Agir", le sergent-chef Kaya en a profité pour condamner la "haine" animant les rebelles kurdes et le travail de sape des partis les soutenant, faisant implicitement référence au principal parti pro-kurde du pays, le DTP.

Les avocats de la partie civile ont pour leur part dénoncé un procès politique et demandé le remplacement du président de la cour, qu'ils ont accusé de partialité après qu'il eut refusé de lire l'intégralité de l'acte d'accusation, notamment les pages mettant en cause un haut gradé.

Dans l'acte d'accusation, le procureur en charge du dossier évaluait l'attentat comme une provocation visant à déstabiliser le Sud-Est, où PKK et armée s'affrontent depuis 1984, et à faire capoter le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Il accusait en outre le général Yasar Büyükanit, commandant de l'armée de terre, d'avoir créé à la fin des années 1990, alors qu'il était en poste dans la région, une "organisation clandestine" et d'avoir tenté d'"influencer" les tribunaux par des propos en faveur d'un des auteurs présumés de l'attentat.

Placé dans l'embarras, le gouvernement a promis de faire la lumière sur cette affaire survenue un mois après le lancement de négociations d'adhésion avec l'UE et suscitant le doute sur la volonté réformatrice d'Ankara. (AFP, 4 mai 2006)

L'avertissement du PKK concernant l'entrée de l'Armée turque en Irak

Le PKK a menacé mercredi la Turquie de représailles si ses troupes, massées à la frontière, pénètrent en Irak pour attaquer ses bases, au cours d'une conférence de presse.

"Si les forces turques franchissent la frontière, la guerre s'étendra. L'Etat turc et le Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan seront responsables du chaos qui en résultera, y compris en Turquie", a affirmé Mourad Karayilan, membre du bureau politique du PKK au Kurdistan irakien.

"Nous ne voulons pas la guerre, mais nous nous défendrons contre toute incursion des forces turques. Nous riposterons en conduisant une guerre générale contre la Turquie, partout sur tous les plans, militaire, politique, économique et social", a-t-il ajouté.

"La question kurde doit être résolue sur le plan international, de manière démocratique", a estimé ce responsable.

La Turquie a massé des troupes le long de sa frontière avec l'Irak dans le but affiché par les autorités de prévenir l'infiltration de rebelles du PKK, qui dispose de plusieurs camps dans le nord de l'Irak.

L'armée turque a affirmé mardi qu'elle se réservait le droit de pénétrer en Irak pour poursuivre les rebelles séparatistes kurdes qui y ont établi des bases, mais a démenti que de telles opérations soient actuellement en cours.

Dans la région du Souleimaniyah, toujours au Kurdistan irakien, c'est aux troupes iraniennes que les militants du PKK sont confrontés.

Les forces armées iraniennes ont bombardé dimanche et lundi des positions du PKK, dans le nord du pays, pénétrant de 5 km en Irak et contraignant à la fuite des dizaines de familles.

Washington appelle Ankara à respecter la souveraineté de l'Irak

Les Etats-Unis ont à nouveau appelé mardi la Turquie à respecter la souveraineté de l'Irak, après des déclarations de l'armée turque affirmant qu'elle se réservait le droit de pénétrer dans le Kurdistan irakien pour y poursuivre des séparatistes kurdes.

"Nous appelons tous les voisins de l'Irak à respecter la souveraineté de l'Irak et à coopérer avec le gouvernement irakien sur tous les problèmes liés aux frontières", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.

Washington souhaite également que "tout soit fait de façon transparente et par des accords mutuels", a-t-il ajouté. (AFP, 2-3 mai 2006)

Politique intérieure/Interior Politics

L'ancien officier suspecté de complot mis en liberté

Un juge a libéré vendredi un ancien officier de l'armée turque arrêté dans le cadre de l'enquête sur l'attentat lors duquel un juge a été tué et quatre autres blessés au Conseil d'Etat à Ankara, a annoncé l'agence de presse Anatolie.

Selon des informations de presse, l'ancien officier, Muzaffer Tekin, a des liens étroits avec Alpaslan Aslan, le militant islamiste qui a commis l'attentat du 17 mai dernier et a été arrêté.

Les procureurs avaient demandé que Muzaffer Tekin soit placé en détention provisoire avant jugement pour "complicité avec une organisation criminelle", mais un juge a décidé de le remettre en liberté après l'avoir entendu, a indiqué Anatolie.

L'ancien officier avait été arrêté dimanche dernier après avoir été hospitalisé à Istanbul avec une blessure au couteau à la poitrine qui pourrait être la conséquence d'une tentative de suicide. Tekin aurait tenté de se tuer après avoir été désigné par plusieurs journaux comme l'instigateur de l'attentat au Conseil d'Etat.

Toutefois, aucune indication n'a filtré du déroulement de l'enquête et on ignore pour quels motifs précis Tekin avait été arrêté.

Selon des informations de presse, Muzaffer Tekin, exclu de l'armée pour raisons disciplinaires, est un sympathisant de l'extrême droite turque plutôt que des fondamentalistes islamiques.

L'attentat sans précédent mené contre les juges du Conseil d'Etat, une juridiction qui s'était à plusieurs reprises prononcée contre le port du voile islamique, a déclenché de vives tensions politiques à Ankara.

Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien militant islamiste, est accusé d'avoir encouragé les extrémistes en prenant ouvertement position contre l'interdiction du voile islamique et en critiquant les décisions judiciaires confirmant cette interdiction.

Les partisans du maintien de la laïcité en Turquie, dont l'armée, soupçonnent le gouvernement de chercher à renforcer le rôle de l'islam dans la politique et dans la vie quotidienne.

M. Erdogan a réplique que l'attentat était "une vaste conspiration" visant à discréditer son gouvernement.

En ouvrant le feu sur les juges de la deuxième chambre du Conseil d'Etat, Alpaslan Aslan a crié "Je suis un soldat de Dieu" et a déclaré qu'il voulait "punir" les juges pour leurs décisions contre le port du voile dans les administrations et les universités, selon des magistrats.

L'agresseur et quatre autres hommes soupçonnés d'avoir collaboré avec lui dans l'attentat au Conseil d'Etat, ainsi que dans des attaques à la grenade antérieures contre un quotidien turc qui défend la laïcité, sont en détention. (AFP, 26 mai 2006)

Pledges to Trace Back "Gladio" Unconvincing

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's pledge that the government "will open all shelved files even if it is the Susurluk one" after the recent attack on Turkey's Council of State has been challenged by former Parliament Susurluk Investigation Commission member Fikri Saglar who told Bianet in an exclusive interview that "if he does this, he will go into history. But he doesn't have the strength to do it".

Bianet also interviewed former Human Rights Association chairman Akin Birdal who said that without Susurluk and organisations that are its continuation unveiled, there could be no democratization in the society.

Both Saglar and Birdal were active in their respective roles during the aftermath of what has come to be known as the "Susurluk Scandal" sparked off by a road accident near the northwest Turkish town of Susurluk in 1996 that revealed an intricate and illegal relationship between the government, politicians, security forces and organised crime.

Although a subsequent investigation and trial led to several convictions, it is widely accepted that the more controversial links of Susurluk were never properly investigated

"If the Prime Minister believes in his own words," Birdal told Bianet, "and if he wants to end the debate and get results from a possible early/extraordinary election, he should do what he says. This needs courage and determination. Because extrajudicial organisations in Turkey are institutionalised".

Saglar: Investigating Susurluk is changing the system

Saglar, who was one of the key members of a special commission in the Parliament tasked to investigate the Susurluk incident and relevant links says that to re-open the file comes to the same meaning as changing the regime in Turkey.

"The file known as the Susurluk file is related to the system. Because of this Erdogan does not have the strength. The only thing he has his mind set on is changing the secular democratic republic to moderate Islam. As for Deniz Baykal, when he remembered that the soldiers are also in the Susurluk file, he said nonsense. Much too distant from what the opposition should be doing. They have no concern in changing the system" Saglar said.

He added that in order to get any conclusive result on the Susurluk file, "it must be accepted that the Turkish Republic is a State of Law... Because it will mean a struggle against the system".

As for the system or regime, Saglar described it as "a system that has gone outside of the law, that is intent on shelving democracy, that believes sovereignty belongs not to the people but to the military structure".

Birdal: Agar and NSC should be taken on the agenda

Possible connections between the armed attack on Turkey's State Council during which one judge was killed and four others were wounded surfaced after relations were uncovered linking one of the suspects, retired officer Muzaffer Tekin, to retired general Veli Kucuk who was named in the Susurluk File.

Kucuk, who was a Brigadier General during the period where the Susurluk relations flourished, had refused to testify before the Parliament Investigation Commission on Susurluk.

But there are two other links in the Susurluk folder that have so far, in the last connection with the State Council attack, not been mentioned.

Mehmet Agar, politician-turned-policeman who not only chairs the True Path Party in the following years but serves directly in all operations as Turkey's National Police Chief in the Susurluk buildup. And the highest level security organ in the Turkish system: The National Security Council (NCS) which journalist Ismet Berkan identified as the supreme structure "that authorised the irregular war gang that was revealed with Susurluk".

On Kuuk and Agar, Saglar said "Both of them were in the operations. One of them from JITEM (Gendarme Intelligence) and the other as the Police General Director" and argued that Agar's becoming chairman of the True Path Party (DYP) "does not erase from history what he has done."

"They were both in the system and in the file. What should really be asked is why they [Kucuk and Agar] were not captured. If you are going to get a result on Susurluk they should be brought on the agenda".

Birdal, on the other hand, argued that "No one is immune" and said the Susurluk incident was bound to be discussed. "What happened was developments that almost rewarded those who participated in extrajudicial organisations rather than punishing them." He said that so long as there was no punishment, those involved in such acts were finding courage.

Everyone has a responsibility

Saglar says that with the Susurluk file now on the agenda again "the real duty falls on the people".

"In practice the duty is with the legislative organ, the justice. But it is essential the people own up to this. Otherwise the judges will be scared, so will the legislative."

Birdal adds that, "everyone who has had no relationship with such structures has a duty. Because the judiciary, the executive organs, the security forces, everyone should look into Susurluk and this should be unveiled."

Birdal believes the relations that have been revealed with regard to the State Council attack are not dissimilar to those related to Susurluk.

"What we have here is extrajudicial organisation, attacking, terrorising democratic institutions" he says. "The dysfunctional state of democratic institutions is feeding other institutions... Both the organisation and what they want to achieve is the same. The only thing that changes is the actors." (BIA, Tolga KORKUT, May 25, 2006)

Background of the Armed Attack to the Highest Court

11 persons including the Lawyer Alparslan Aslan were reportedly detained in connection with the armed attack organized to the Highest Court of Administration on 17 May. In the news appeared on the daily Radikal on 19 May Mehmet Atmaca (22), Sinan Berberoglu (50), Saim Özmen (38) and Nusret Aras were reportedly detained on 18 May in Ankara. Reportedly, lawyers Fethullah Kaya, Yusuf Yilmaz and another person were detained in Istanbul.

According to the news appeared on Radikal 20 May, Alparslan Aslan went to the Highest Court of Administration together with Osman Yildirim, Ismail Sagir and Tekin Irsi but only Aslan went inside the building as it was easy for him to enter. Other defendants reportedly left their guns in the car and ran away when Aslan was captured. Yildirim who was previously convicted of many ordinary crimes such as “theft, snatching and wounding” was detained on 18 May in Nevsehir while Ismail Sagir was detained on 19 May in Istanbul. Tekin Irsi was detained on 20 May. After they were detained the suspects were taken to Ankara.

According to the information taken from the security officials Alparslan Aslan, Osman Yildirim and Ismail Sagir reportedly undertook the attacks organized to the daily Cumhuriyet in their testimonies. In the news appeared on the daily Milliyet on 21 May Tekin Irsi and Ismail Sagir reportedly testified to the effect that they conducted the attack to Cumhuriyet for money and they were not members of any organization. Reportedly, three persons including a former soldier are wanted. The aforementioned soldier is reportedly Major Muzaffer Tekin who was dismissed from the army after 12 September coup.

It was revealed that Alparslan Arslan talked on the phone many times on the day of the incident. Tekin who is thought to direct Aslan and his friends, make contacts was allegedly has contact with Semih Tufan Günaltay who had been convicted for the assassination attempt to Akin Birdal and was released after completion his sentence. Tekin was detained on 20 May in Istanbul Acibadem Hospital where he was taken after having been stabbed on just under his heart. Tekin allegedly attempted to commit suicide. Reportedly, Tekin has relation with Ibrahim Sahin, a defendant of Susurluk case, and retired general Veli Küçük who was involved in killings by unknown assailants. It was also alleged that Aslan has a relation with “Patriotic Forces Union Movement” established also by some retired generals and Lawyer Tarkan Toper, former chairman of the nationalist organization Ata Ocaklari that is in line with Bright Turkey Party (ATP) established by Tugrul Türkes, son of Aplaslan Türkeş (former president of the MHP).

Aslan and the other eight detainees were sent to the Public Prosecutor on 21 May. The Public Prosecutor released five of them. Aslan, Yildirim, Sagir and Irsi were arrested on the allegations of “killing”, “bombing” and “violent attempt to overthrow the constitutional order”. Aslan who undertook the third attack to the daily Cumhuriyet said the followings: “The bombing was a reflex act against the cartoon in which a pig was drawn with a headscarf. It is a reflex of Moslem Turkish nation. We conducted the action with Sagir and Erhan Timuroglu. I threw the bomb on my own. My aim was to warn.”

Aslan reportedly said that he organized the attack to the Highest Court of Administration. He reportedly said the followings in his testimony: “I was angry with their decision on headscarf. I decided to shoot the president and two members of the court who signed the decision. I went alone to the Highest Court of Administration. I observed the persons in the building to see the ones appeared on the daily Vakit. First I shot the person that I thought he was president and then I shot the two persons that I thought they signed the decision. I shot also two irrelevant judges. I apologize to them. They have right to shoot me once.”

Aslan reportedly said that he has no relation with Muzaffer Tekin. Ismail Sagir told the followings: “Erhan Timuroglu introduced me to Osman Yildirim and Alparslan Aslan. Osman and Alpaslan said that they would throw a bomb that would not explode to a place. They said I would earn money. I accepted their offer because I needed money. Tekin Irsi threw the first bomb that did not explode. One day later than this incident they offered me to throw the bomb. We went to nearby Cumhuriyet by taxi. After giving me one bomb Osman left Tekin and me alone. We threw the bomb into the garden. Osman and Alpaslan would give me the money. But they only gave a little amount of money to Erhan. I took 100 YTL from Erhan as pocket money.”

Tekin Irsi testified as follows: “Osman came when I and Erhan were drinking tea in a cafe. I accepted his offer to bomb a place. When we went nearby Cumhuriyet Osman said that I would be rewarded both in this world and the next world. I thought I would gain money although we did not talk about money. I took 50 YTL for taxi. I threw the hand grenade without removing its pin in order not to harm anybody. Afterwards, I ran away.” Erhan Timuroglu was surrendered to the gendarmerie in Kartal district of Istanbul on 21 May. He said that they could not realize the attack on the first day and he learned from TV that the attack was conducted on the next day. Timuroglu put that Osman Yildirim and Aslan, who were staying in the same room in a hotel, left the hotel early in the morning on the day of the incident, and he returned to Istanbul after the incident. (19-20-21-22-23 May, Hürriyet-Radikal)

TIHV Chairman: Plot by Turkish-Islamic Synthesis

Turkey's Human Rights Foundation (TIHV) chairman Yavuz Onen believes last week's attack on the Council of State where a judge was killed and four others were wounded is part of attempts "to recreate the hegemony of the Turkish-Islamic synthesis, according to changing conditions".

Onen says the ongoing political struggle staged in an atmosphere of increased nationalism in Turkey is a reflecting of the sharing of roles in an established regime based on an economy of corruption. "The principle equation has not changed" adds the TIHV chairman predicting greater efforts in the coming days to restrict freedoms in the country. "I would like to point out that serious duties fall on the leftwing. My hopes are placed there" he says.

Bianet interviewed Onen, one of Turkey's most leading human rights and political activists who has fulfilled this role even in the most demanding times in the country, on his views of the attitude of the Justice and Development Party (AKP) and the status quo in Turkey.

How should one interpret the attack on the State Council and developments afterwards?

It is a mistake so see this attack as an isolated, stand-alone, accident like incident.

In a way we have come to this point out of a historical process. Turkey has become based on a social structure and political history where there is an established culture to end problems through violent methods. We have a political life that rejects pluralism and does not allow freedom to different views, a democratic life that is handicapped. Because of this it is a field that is at all times open to plots and political assassinations.

This incident should be evaluated as result of an intervention made in an attempt to reproduce the hegemony of the Turkish-Islamic synthesis according to changing conditions. It is result of conditions which in political life do not allow for any existence other than the official concept.

One of the reasons of this is the lack of an atmosphere in Turkey where the labour-capital conflict can be organised freely. I am talking about a democracy that does not have a left. This has been the case for years. This field of political imbalance has always been filled by armed forced.

Did the recent developments not strengthen the hand of the military?

Before anything this is of course an act that cannot be approved. It is a murder. And the bullet has actually been shot at democracy.

With an example from the recent past, just as the social reaction before Susurluk came to en end on February 28, the reaction that is escalating against this incident should not lead to a similar situation. Because political instability always strengthens the hand of the military.

The field of freedom should be expanded against this. Duties fall on the democracy forces in this area. There is the need for leftist forces in favour of labour, a dynamic that is based on social powers that are within social democracy and genuinely want and assimilate democracy. This dynamic should stand up. There is the need for a social civilian force. Only this way can repetitions of February 28'ths be prevented.

Because this attack is not a stand-alone fundamentalist [act] not an act of Islamic violence. This is the medium that is being fed by nationalism, the official concept.

"What secularism is needs to be discussed"

How should the manner of the AKP be evaluated?

The AKP has lost the oppostunity of a democratisation in its real sense. Because it could not enforce such a program in the EU period and because it lost it, it dug its own grave with false steps portrayed as democratisation.

AKP promised a democracy program but did not do this. Now they are portraying themselves as if they are discussing with armed forces. In reality there is no social root to this situation.

In the past days all ministers are saying how secular they are. One could conclude they are looking for a footing in the secular forces but this is false, It is clear this is not what they defend. There is no real secularism in Turkey anyway.

Turkey is under the hegemony of Sunni and Hanefi Islam. This hegemony exists in all state institutions. The intervention of the state in religion is continuous.

It is time enough to have a real debate on secularism and democracy. Without emptying out the concepts, a debate is required while truly understanding what secularism is. Is secularism a field of freedom or is it a field of restriction? This is what needs to be debated.

Slogans that "Turkey is secular, it will stay secular" shouted on the streets after the State Council attack do not represent the reality.

On the other hand early elections are being discussed. Political parties have started to prepare for early elections. Scenarios are based on the ascent of the DYP (True Path Party) and MHP (Nationalist Action Party).

This is what the recreation of political hegemony means. Look at the picture. In the coming period Devlet Bahceli and Mehmet Agar or Deniz Baykal can be seen. They have no difference when it comes to politics. With program, language and analysis they all say the same thing. This is the scenario of the system recreating itself.

What is the important of the role the USA sees for Turkey here?

It is of course important but I believe the USA -AKP relations have more priority than this. It is definite that there is a breakdown there. AKP's talks with the Hamas, its following of a diplomacy similar to [former Turkish PM] Erbakan have disturbed the USA. The USA is not at peace with the AKP administration.

Is there not a nationalist deliverance in the AKP's language in recent times?

Of course there is. Because the strongest argument in taking over political power is nationalism. This is also valid for the CHP, DYP and MHP. That is what is marketable..

There is a stage of politics based on escalating nationalist feelings. Whoever comes to power nothing will change. They will all defend the status quo and exploit at the same time. Because there is an economic benefit of continuing the power of administration on nationalism. To share the resources.

This situation can clearly be seen over the past 20-25 years. The economy based on the organisation created by Ozal has always been the primary motivator of politics. Politics feeds on economy.

In the coalition where Ecevit was prime minister, the banks were shared. In relation to the period of nationalism that escalated after [outlawed PKK leader] Abdullah Ocalan was brought to Turkey, ministers of the MHP have been put on many trials for corruption.

AKP's main program is corruption economy

I foresee that in the coming period corruption will increase its pace. The largest privatisation projects have taken place at times nationalism was on the rise and the effect of leftist powers had declined. In the new period this means a new distribution.

The AKP has not carried out any plan that can be called radical whether for its own grassroots or in the field of democracy. Its main program has been the sales of public areas, preparations for nuclear energy investments, privatisation of forests, coats and public assets. AKP expanded its administration on a program to gain economic profit. It happened within an economic activity that had either open or indirect economic benefit.

The economy of corruption continued in the AKP era too, What we mean by status quo is the continuation of this economy. The fact that security policies are at such high a level should be seen within this program. The budget is going to arms and security. This is where all the sides are in compromise.

The Anti-Terror Law (TMY) draft should also be seen in this equation. In any event the main equation is the same and what changes is who shares it.

So what can be done in view of this picture?

The labour forces should rescue themselves from the righting path they have diverted to. The unions are also being effected by this nationalist atmosphere. They should prioritise programs related to labour for themselves.

They need to organise. I don't just mean organising of industrial workers. From agricultural workers to the intellectuals all sections should organise. Everyone who is conducting opposition politics.

There is the need for a political leadership, to get the cadres together, to unite these forces politically. Leadership has gained extreme importance. Existing socialist parties should put this issue on their agenda. They are not powerful but they can work towards the targets of the future by preparing. What I mean by preparing through work is that they should not just stick to the squares but go to the production areas.

You are not drawing a positive picture for the coming period?

I want to point out that there is a great deal of things to do for the left. That is where I have hope. (BIA News Center, Tolga KORKUT, May 24, 2006)

Erdogan, appelé à la démission, exclut des élections anticipées

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, accusé par la presse et l'opposition d'avoir encouragé une attaque antilaïque et appelé à la démission, a exclu mercredi des élections législatives anticipées.

"Ceux qui veulent que notre gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement) décide d'avancer la date des législatives se trompent (...) La Turquie ne doit pas penser à des élections anticipées", a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son parti.

Les appels au départ du gouvernement, arrivé au pouvoir à l'issu d'élections législatives anticipées en novembre 2002, se sont multipliés après le meurtre la semaine dernière par un extrémiste islamiste d'un juge au Conseil d'Etat, un bastion de la laïcité.

Ce meurtre a provoqué d'importantes manifestations en faveur de la laïcité et suscité des tensions entre le courant laïc et le gouvernement issu de la mouvance islamique.

Celui-ci est accusé d'avoir encouragé les extrémistes par son opposition à l'interdiction du port du foulard islamique et sa critique ouverte de jugements prononcés en la matière par le Conseil notamment.

"Nous voulons la stabilité et la confiance", a dit M. Erdogan qui a assuré que les prochaines élection parlementaires se tiendraient à la date prévue par la Constitution, c'est-à-dire en novembre 2007.

Il a aussi affirmé que les turbulences vécues ces derniers jours sur les marchés turcs ne pouvaient être imputées à la gestion menée par son gouvernement et aux tensions politiques mais qu'elle était était liée à des "courants extérieurs".

"Ce n'est pas un mouvement propre à la Turquie", a estimé le Premier ministre.

La Bourse d'Istanbul a chuté de près de 15% depuis la semaine dernière avec une montée des taux de change de l'euro et du dollar par rapport à la monnaie nationale et une hausse des taux d'intérêts. (AFP, 24 mai 2006)

Pas d'amélioration de l'état de santé de Bülent Ecevit

Bülent Ecevit était toujours dans le coma après une hémorragie cérébrale survenue jeudi soir, a affirmé mardi l'hôpital d'Ankara où il est soigné, les médecins ne constatant pas d'amélioration de sa santé.

Les médecins qui ont examiné M. Ecevit mardi matin, 28 heures après avoir arrêté un traitement le maintenant dans un coma artificiel, ont constaté que "les changements prévus ne se sont pas produits, que son état demeure grave et qu'il est dans le coma", a déclaré dans un communiqué l'hôpital GATA.

Les fonctions respiratoires et circulatoires de l'ancien chef du gouvernement sont "stables", ajoute le document.

L'ancien homme politique social-démocrate, qui a pris sa retraite il y a trois ans et demi, devait célébrer dans deux jours son 81e anniversaire.

Victime d'un malaise après avoir assisté aux obsèques d'un magistrat assassiné lors d'une réunion du Conseil d'Etat par un jeune avocat islamiste, M. Ecevit a été hospitalisé jeudi soir.

Les médecins l'ont opéré pendant plus de quatre heures, drainant du sang du lobe gauche de son cerveau. (AFP, 23 mai 2006)

Erdogan se défend après l'attentat contre le Conseil d'Etat

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est défendu samedi après les protestations contre son gouvernement islamo-conservateur provoquées par le meurtre d'un des principaux juges du pays par un islamiste cette semaine.

Il s'est prononcé pour le respect du caractère laïque de l'Etat, un des fondements de la Turquie moderne, mais a aussi dénoncé les réactions d'hostilité à l'équipe au pouvoir après la mort d'un juge abattu mercredi par un avocat islamiste en plein Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative du pays.

"Nous devons tous tenter de renforcer la démocratie, la laïité et l'Etat de droit", a dit M. Erdogan à la presse en réponse aux critiques et manifestations.

Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées pour dénoncer l'attaque et accuser le gouvernement du parti de la Justice et du Développement (AKP) créé sur les cendres d'un parti islamiste interdit.

Lors des funérailles de la victime, la foule a traité M. Erdogan de "meurtrier" et conspué des ministres présents.

M. Erdogan a estimé que ces expressions de colère étaient "une tentative d'attiser des troubles dans le pays".

Il s'en est également pris aux remarques du général Hilmi Özkök, chef de l'armée, qui se considère la garante de valeurs républicaines de la Turquie.

Le responsable militaire avait dénoncé vendredi devant la presse un "acte terroriste intégriste" et s'était félicité de la "réaction" de ses concitoyens, les appelant à "continuer" leur mobilisation.

M. Erdogan a estimé qu'il ne s'agissait pas d'une "bonne approche".

"Nous devrions tous tacher de consolilder le calme, la paix et l'unité. Toutes les institutions devraient agir de concert et de manière solidaire dans ce but", a-t-il dit. (AFP, 21 mai 2006)

Appels au départ du gouvernement d'Erdogan après l'attaque aux juges

Les appels à la démission se multipliaient vendredi au gouvernement islamo-conservateur turc après une attaque aux mobiles religieux qu'il est accusé d'avoir encouragée, tandis que le pays commémorait la lutte indépendantiste d'Atatürk qui instaura le laïcisme en Turquie musulmane. Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées pour dénoncer une attaque perpetrée mercredi par un jeune avocat islamiste qui a tué par balles au Conseil d'Etat, en pleine audience, un magistrat et blessé quatre de ses collègues.

L'homme, affirmant agir au nom de dieu, aurait commis d'autres attentats islamistes, notamment ceux visant le journal d'opposition pro-laïque Cumhuriyet, selon la presse. Une dizaine de suspects liés au tireur ont été interpellés.

Cette attaque contre la plus haute juridiction administrative du pays a provoqué une onde de choc dans les milieux laïques qui ont déferlé (plus de 25.000) vers le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk .

Le général Hilmi Özkök, chef de l'armée a dénoncé vendredi devant la presse un "acte terroriste intégriste". Il s'est félicité de la "réaction" de ses concitoyens, les appelant à "continuer" leur mobilisation.

Durant leur parcours jeudi, les manifestants ont scandé "les mollahs en Iran", en référence aux gouvernement du parti de la Justice et du Développement (AKP, créé sur les cendres d'un parti islamiste interdit) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ils étaient également plus de 20.000 à assister aux obsèques du juge, chahutant, bousculant, conspuant et même crachant sur des ministres.

Le ministre de la Justice Cemil Ciçek a du se sauver de la mosquée sous la protection de ses gardes du corps.

M. Erdogan, qualifié par la foule d'"assassin" -du jamais vu dans la vie politique récente de la Turquie-, était le grand absent, ayant préféré se déplacer dans le sud pour des inaugurations.

Son parti, au pouvoir depuis 2002, est montré du doigt dans l'attaque perpétrée pour "punir", selon son auteur, le Conseil qui faisait respecter l'interdiction du port du voile dans la fonction publique et les universités.

M. Erdogan, qui renie son passé islamiste, milite contre cette interdiction.

Il a évoqué vendredi "un grand complot" dans un entretien au journal Star, accusant le chef du parti d'opposition social-démocrate Deniz Baykal de l'orchester, sans autre précision.

Nombre d'éditorialistes l'appelaient cependant à partir.

"La Turquie est obligée de se débarrasser de ce gouvernement", estimait un éditorialiste du journal à gros tirage Hürriyet, accusant l'AKP d'avoir "encouragé" l'avocat islamiste à s'en prendre aux juges. "L'AKP, qui a fait la sourde oreille à tous les avertissements depuis son arrivée au pouvoir et avec la politique qu'il a menée, a encouragé les forces sombres à commettre ce type d'action", assène le journaliste.

L'éventualité d'un scrutin législatif anticipé, déjà évoqué depuis des semaines dans les coulisses politiques, doit se réaliser, estime le chroniqueur du journal Vatan. "Ceux qui arrivent par des élections doivent partir avec des élections", écrit le commentateur.

Les législatives doivent normalement avoir lieu en novembre 2007.  (AFP, 19 mai 2006)

Bülent Ecevit dans le coma après une attaque cérébrale

Bülent Ecevit, qui a été cinq fois Premier ministre de Turquie, victime d'une hémorragie cérébrale jeudi soir, était vendredi dans un coma artificiel, ont annoncé ses médecins.

M. Ecevit, qui s'apprêtait à fêter la semaine prochaine son 81ème anniversaire, est intubé aux soins intensifs à l'hôpital militaire GATA d'Ankara, où il a été opéré, selon un communiqué de cet établissement.

"Les fonctions vitales de M. Ecevit son stables mais son état reste grave, précise le document.

Du sang a été drainé dans le lobe gauche de M. Ecevit lors de l'opération qui a duré plus de six heures dans la nuit, ajoute le communiqué.

L'ex-dirigeant turc a eu un malaise après avoir assisté aux obsèques d'un magistrat assassiné lors d'une réunion du Conseil d'Etat par un jeune avocat islamiste.

Il a été immédiatement hospitalisé vers 21H00 locales (18H00 GMT) avec une incapacité orale.

Les médecins ont décidé de le mettre en coma artificiel.

Les hommes politiques se sont succédé à son chevet pour avoir de ses nouvelles.

Zeki Sezer, président du petit Parti démocratique de gauche (DSP) dont Ecevit est président honoraire, a dit à la presse devant l'hôpital que l'opération s'était bien passée. "Nous avons plus d'espoir maintenant" que lorsqu'Ecevit a été amené à l'hôpital, a-t-il dit.

Ecevit, un ancien journaliste, était au pouvoir lors de l'intervention des troupes turques à Chypre en juillet 1974 et à nouveau en février 1999. Il avait tiré sa révérence après une carrière politique de 40 ans au lendemain de sa défaite aux urnes, après les dernières élections législatives en novembre 2002, lorsque son parti DSP a perdu tous ses sièges au Parlement. (AFP, 19 mai 2006)

Erdogan poursuit un octogénaire qui dénonce une islamisation de la Turquie

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, chef d'un parti issu de la mouvance islamiste, a lancé des poursuites pénales contre un octogénaire qui avait accusé le gouvernement de favoriser une dérive islamiste en Turquie, a rapporté mercredi l'agence Anatolie, citant son avocat.

M. Erdogan réclame 20.000 livres turques (10.900 euros) de dommages et intérêts à Mehmet Fethi Dördüncü, un retraité de 82 ans, qui a fustigé la politique de son Parti de la justice et du développement (AKP).

Le chef du gouvernement demande aussi qu'il soit puni aux termes de l'article 125 du code pénal qui sanctionne la diffamation et l'insulte, selon Me Fatih Sahin.

Le vieillard risque jusqu'à deux ans et quatre mois de prison.

Il avait collé une lettre de deux pages dans le livre d'or de la maison natale de Mustafa Kemal Atatürk, le père fondateur de la Turquie moderne, à Salonique.

Ce document, particulièrement critique, a été découvert et déchiré du livre d'or par M. Erdogan lors d'une visite de celui-ci début mai dans cette ville grecque, à l'occasion du sommet annuel du Processus de coopération en Europe du Sud-Est (SEECP).

La lettre incriminée accuse l'AKP d'être constitué d'"infidèles" voulant "se servir de l'islam comme d'un bouclier" et d'"exploiter les sentiments religieux" des Turcs.

Le retraité s'en prend particulièrement à M. Erdogan qu'il accuse d'être un "esclave" des Etats-Unis et de l'Union européenne.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice Cemil Cicek avait appelé les députés et les ministres à poursuivre en justice le vieil homme.

M. Erdogan, dont le parti est arrivé au pouvoir en 2002, renie son passé  d'islamiste préférant se qualifier de "conservateur". (AFP, 17 mai 2006)

Debates over next president resurface, scenarios abound

A year before current President Ahmet Necdet Sezer's term in office ends, debates over who will replace him have begun once again only a week after Parliament Speaker Bülent Arınç said he would not refuse to run if his party and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan agreed to support him.

Some commentators have voiced the possibility of President Ahmet Necdet Sezer disbanding Parliament and calling for early elections in an effort to prevent the AKP from electing one of its own. Legal experts say such a scenario is impossible because the president has the power to call for new elections only if Parliament fails to replace a fallen government.

Another scenario envisions all CHP deputies resigning and civil and political pressure forcing the government to call for elections against its will.

The new debate sprang over statements made by main opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal in which he said he found Erdoğan and Arınç unsuitable for the post. "I'm not saying they couldn't become president. I am only saying they shouldn't be. Of course, they are the judge of that," he told Hürriyet daily's Ahmet Hakan.

Baykal said his statements should be seen merely as warnings because there would be serious tension if either decided to become president.

When asked about Deputy Prime Minister Abdüllatif Şener, Baykal said: "I'm watching statements made by Şener very intently. I find his statements to be sincere. If the party selects him as a candidate, we will consider him; however, they need to decide on it first."

Baykal's proposal was immediately opposed by many politicians, including several members of his party, on the grounds that Sener was a member of the Islamist Welfare Party (RP), predecessor of the Justice and Development (AK) Party in the past, and for his fierce opposition to the CHP.

According to many politicians Sener's recent remarks, which were welcomed by secularists, were done at the behest of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan. It has also been claimed that Sener is a part of the political Islamist tradition, just like Erdogan.

Minutes of Parliament proceedings clearly portray the struggle between Sener and the CHP. This struggle also reflects Sener's political views. Here are several examples that illustrate Sener's political stance.

- Sener, then the RP's Sivas deputy and finance minister, visited perpetrators of the July 1993 hotel burning in Sivas meant to kill Aziz Nesin, prominent Turkish secular intellectual, in Sivas F-type prison. The suspects, alleged Islamists, had failed to kill Nesin but instead killed 37 intellectuals, mostly Alevis. Sener at that time was severely criticized for his visit.

In a written reply to CHP Malatya Deputy Ayhan Firat's question motion, Sener said it's a Turkish tradition to visit ill people at hospitals and inmates in prisons and he did the same after he became a minister. Sener also said his visit shouldn't be seen in any other way. "Our party embraces all sons of this country, a view which stems from the idea of brotherhood of all people," said Sener in his defense.

The CHP's current Secretary General Onder Sav was party's deputy group chair in 1997. Sav in a speech in Parliament on Feb. 25, 1997 said Sener encouraged people who have similar ideas with those who chant "long live Hezbollah" "Islamic law will replace secularism," "The Turkish Republic was established in Sivas and will also be abolished in Sivas" and killed 37 people in Sivas.

- Following the closure of RP by the Constitutional Court, RP administrators established a new party, the Virtue Party (FP), and transferred all members of the RP to the FP. But the FP was also closed down by the high court, and Sener's name appeared on the Supreme Court of Appeals chief prosecutor's indictment demanding its closure. The prosecutor in his indictment claimed that Sener delivered a speech in Sivas on March 3, 1999 in which he criticized closure of the sixth, seventh and eighth grades of cleric imam hatip schools and the state's introducing tighter regulations on Koran courses. "Why did those people close the secondary schools of cleric imam hatip schools? They made taking Koran courses more difficult. They fight students wearing headscarves at universities, clerical imam hatip schools. Because they have no concern about people's religious beliefs," said Sener in his controversial Sivas speech.

Sener in a recent interview said that he opposed the candidacy of Merve Kavakci from FP who later became the first headscarf-wearing deputy in Turkey after the general elections of April 1999. However in his indictment the Supreme Court of Appeals chief prosecutor claimed that Sener in a speech said, "God willing, Kavakci will be elected and enter this Parliament." (TDN, May 12, 2006)

Journalist's Duty To Criticize PM Say Judges

Turkey's Supreme Court of Appeals has overruled a local court verdict against daily Radikal journalist Yildirim Turker who was sentenced to pay damages in a libel suit for offending the personal rights of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan.

Judges at the Appeals Court 4th Department of Law voted three against two for the sentence against Turker to be quashed, concluding that it was a right to criticize the PM even if the criticism itself was harsh.

Erdogan had filed a libel suit against the author for a June 28, 2004 article in the newspaper titled "The Streets Will Win". The Ankara 7th Court of First instance sentenced Turker to pay damages to the Prime Minister.

The Appeals Court verdict this week stressed that the constitution and laws guaranteed the freedom of press in Turkey and that the intention of this guarantee was for the society to live in a more healthy, satisfactory and secure environment. It pointed out that this could only be achieved with the people being informed of issues in the society and issues that interest the society.

"Because of this" said the court decision, "it is necessary in solving cases such as this to stipulate a different criteria, to follow a different method in evaluating acts that in general conditions are contrary to law. In conditions where a behavior outside of the scope of the press is accepted to be contrary to law, an act committed through the press may not itself be contrary to law".

The decision said the interests of the public were the primary criteria in the freedom of press and said that when Turker�s article was evaluated in its totality, it could be seen that "the complainant (Prime Minister) was not acting with tolerance and prudence in view of some questions, criticism, demands and demonstrations from the society".

"The complainant, other than being a party leader, is the Prime Minister of the Republic of Turkey. His behaviour in view of social and individual demands can be debated in front of the public and can be criticized even if severely. It is among the constitutional rights of the press to criticize".

Erdogan�s lawyer has the right to ask the decision to be reviewed and the verdict to be corrected in which case the same department will have to review it. If the request is rejected, the file will then go to a local court. If the court itself insists on its initial verdict, the case will then go before the Court of Appeals General Commission of Law.(BIA , Tolga KORKUT, May 9, 2006)

University students protest against CHP leader Baykal in Ankara

Opposition Republican People Party (CHP) Chairman Deniz Baykal was targeted by university student protests in Ankara on Wednesday.

A group of students at Hacettepe University chanted slogans, calling on the CHP leader Baykal to leave the university where he had arrived to deliver a speech at a conference entitled, "Middle East and Turkey after the March 1 Motion."

Security forces prevented the students from storming the conference building while the CHP leader Baykal was delivering his speech. They chanted, "Go away, Baykal," banging on the windows of the building.

Another group inside the conference building also joined the protest, heckling Baykal. The CHP chairman was forced to halt his speech and to quit the stand due to the protests.

Students continued to boo, jeer and slow handclap Baykal while he was heading to his car. The CHP leader advised the students to abandon "such outdated actions," before leaving the university.

Angry students later protested against the deployment of security forces at the university. (Cihan News Agency, May 3, 2006)

Une femme élue à la tête du Conseil d'Etat turc

Une femme a été élue mardi à la tête du Conseil d'Etat turc par les membres de cette institution, la plus haute juridiction administrative du pays, a-t-on appris de source officielle.

L'élection de Sumru Cortoglu, 63 ans, comme présidente du Conseil d'Etat porte à deux le nombre de femmes placées à la tête des principales juridictions turques.

L'an dernier, Tulay Tugcu est devenue la première femme à présider la Cour constitutionnelle.

Les présidences de la Cour d'appel et de la Cour des Comptes sont détenues par des hommes.

La Turquie, dont la population est musulmane dans une écrasante majorité mais dont le régime est strictement laïque, a été sommée par l'Union européenne de renforcer les droits des femmes au cours du processus de négociations lancé en octobre dernier sur son éventuelle adhésion à l'UE.

Les femmes turques ont été encouragées à participer à la vie publique par Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne, qui leur a accordé le droit de vote dès 1934, avant de nombreux pays européens.

Cependant, de nombreuses femmes surtout dans les régions rurales de Turquie restent soumises aux traditions pariarchales.

Tansu Ciller a été la première et unique femme turque à assumer le poste de Premier ministre de 1993 à 1996.

L'actuel gouvernement issu de la mouvance islamique ne comprend qu'une seule femme ministre et le parlement ne compte qu'une vingtaine d'élues sur 550 sièges. (AFP, 2 mai 2006)

Minorités / Minorities

Projection du documentaire sur le génocide des Assyro-chaldéens: Seyfo - L'Elimination

Le samedi 3 juin à 20h30 à la Basilique de Koekelberg sera projété un film documentaire sur le génocide des Assyro-chaldéens, intitulé "Seyfo - L'Elimination" et réalisé par Robert Alaux et Nahro Beth-Kinne.

Cette action est soutenue par l'Association des Arméniens Démocrates en Belgique, la Fondation Info-Türk et l'Institut kurde de Bruxelles ainsi que par plusieurs personnalités politiques belges.

La projection sera suivie d'un concert d'Elia Bachoura, musicien assyrien.

Le communiqué de presse de la Voix des Assyriens relatif à cette action:

"Ils sont les héritiers de la civilisation assyrienne vieille de sept millénaires. Ils forment une diaspora installée pour une grande part en Europe. « Ils » sont les Assyriens, Syriaques et Chaldéens, et dans la foulée de la première guerre mondiale ont subi un génocide qui a amputé leur population de près de trois quarts de ses membres.

"Voués à l’exil, 350 000 d’entre ont trouvé refuge dans les pays de l’Union Européenne et sont, depuis, parfaitement intégrés dans leur pays d’accueil.

"Ce documentaire est le fruit du travail de deux personnages engagés. D’abord, Robert Alaux, documentariste qui a notamment réalisé « Les derniers Assyriens » ; ensuite, Nahro Beth-Kinné, réfugié assyrien en Belgique et originaire du Sud-Est de la Turquie. Il est également le fondateur de l’émission de radio Panic intitulée « La voix des Assyriens » qu’il anime depuis plus d’une vingtaine d’années.

"En 2005, au cours d’un voyage sur les traces de son peuple dans la région du Tur Abdin en Turquie, il recueille les témoignages des orphelins du génocide perpétré par le gouvernement Jeune –Turc sous l’empire ottoman.

"En marge du génocide des Arméniens, ce génocide longtemps ignoré a aussi payé un lourd tribu : ils ont été massivement déportés et tués sur l’ordre de Talaat Pasha (alors ministre turc de l’Intérieur). Selon les estimations, la Turquie comptait 750 000 membres en 1914, ils ne sont plus quelques milliers aujourd’hui. Des coups d’état ont forcé plusieurs autres mouvements d’exil au cours du vingtième siècle réduisant davantage leur présence sur leur terre ancestrale.

"Quelques semaines après la commémoration du 91e anniversaire du génocide arménien de 1915 et dans la perspective d’une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne, la Basilique de Koekelberg ouvre ses portes pour la projection de « Seyfo, l’élimination ». Ce documentaire a pour ambition d’amener un « coup » supplémentaire au travail au burin qu’est le devoir de mémoire et la place de cette tragédie dans l’histoire de l’humanité.

"Si ce peuple originaire de la Mésopotamie, région actuellement partagée entre l’Irak, l’Iran, la Turquie et la Syrie, s’est parfaitement fondu dans les pays occidentaux qu’il habite, il n’en pas de même pour ceux qui ont refusé l’exil.

"En Turquie, aujourd’hui encore, le simple fait de mentionner le génocide des Arméniens et des Assyro-Chaldéens entraîne son auteur à risquer une peine d’emprisonnement.

"En Irak, dans les nombreuses tentatives de rédiger une Constitution, la place accordée aux Assyro-Chaldéens ne présage rien de favorable. De plus, ils sont souvent pris pour cible dans les guerres ethniques et religieuses qui dévastent l’Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

"En Syrie, enfin, certains Assyriens sont détenus depuis une vingtaine d’années sans avoir eu droit à un procès équitable (cfr. Hanna Shamoun).

"L’ambition de la communauté assyrienne se résume dans les propos d’Isabelle Durant, la sénatrice Ecolo, lorsqu’elle suggérait dans un discours « d’inscrire les Assyriens dans les lois de reconnaissance des Parlements puisque aucun tribunal ne peut juger aujourd’hui des faits commis il y a plus de 90 ans ». " (Information: Nevert Degirmenci: 0485/79.61.33)

La Grèce commémore le génocide des Grecs Pontiques.

Autre sujet de préoccupation pour Ankara en matière de génocide : la commémoration par Athènes du génocide des Grecs Pontiques, perpétré dans les années 1916-1923. Dimanche 14 mai, la ministre grecque des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a soutenu la commémoration organisée à Thessalonique, en soulignant selon le Turkish Daily News que le gouvernement grec « reconnaît la nécessité de raviver la mémoire historique de l’hellénisme et de reconnaître la réalité du génocide des Grecs Pontiques ».

Les autorités grecques ont donc décidé de commémorer officiellement le génocide de cette population grecque de la région de la mer Noire, massacrée en même temps que les Arméniens de l’Empire ottoman. Le Parlement grec a choisi en 1994 la date du 19 mai comme “ Journée de commémoration du génocide perpétré par la Turquie contre les Grecs Pontiques ”.

C’est ainsi que les organisateurs de la journée de commémoration de Thessalonique ont reçu des messages du président grec Karolos Papoulias, du Premier ministre Costas Karamanlis et du leader de l’opposition George Papandreou.

Le président Papoulias a souligné que les Grecs Pontiques ont gardé vivante la mémoire de leur « patrie perdue », durant les 90 années qui se sont écoulées depuis « leur expulsion de leur patrie » en Anatolie. Le Premier ministre Karamanlis, quant à lui, a soulevé la question du soutien de la Grèce à la candidature turque à l’Union européenne, et indiqué que la Grèce soutenait les efforts des pays voisins en vue de l’adhésion, sans nommer la Turquie.

La semaine dernière, le ministère turc des Affaires étrangères avait exprimé sa déception face à la participation d’officiels du gouvernement grec, de parlementaires et de responsables militaires à la cérémonie d’inauguration du monument commémorant le génocide des Grecs Pontiques. Abdullah Gül avait averti à cette occasion que de tels gestes susciteraient une contre-offensive au sein de la société turque.

Cette commémoration du génocide des Grecs Pontiques, que la presse turque fait précéder, comme dans le cas arménien, de la mention “ soi-disant ”, est la dernière pomme de discorde entre Athènes et Ankara. Les relations entre les deux pays connaissent en effet certaines complications, depuis qu’Athènes réclame davantage de droits pour la minorité grecque orthodoxe de Turquie et que les questions territoriales ont refait surface en mer Egée. Au point que les deux pays sont incapables depuis plusieurs mois de fixer une date pour la visite en Turquie du Premier ministre grec Costas Karamanlis. (gamkonline.com, 21 mai 2006)

France: report sine die d'un vote sur le génocide arménien

Un vote prévu jeudi à l'Assemblée nationale française sur une proposition de loi visant à pénaliser la négation du génocide arménien de 1915 et qui divise la classe politique française, a été reporté sine die après un début de débat houleux.

La Turquie, qui nie avec vigueur tout génocide, a aussitôt encouragé les députés français à abandonner pour de bon l'examen du projet, qui a accru les tensions entre Paris et Ankara.

Pour des raisons de calendrier, une reprise éventuelle du débat n'interviendra pas avant la prochaine session parlementaire commençant en octobre.

Le président de l'Assemblée Jean-Louis Debré a levé la séance en milieu de journée sur la proposition de loi déposée par l'opposition socialiste sans que l'examen du texte n'ait été terminé. Les socialistes l'ont accusé d'avoir volontairement fait traîner les choses.

Fait rare, plusieurs dizaines de personnes favorables à la cause arménienne, présentes dans les tribunes du public, ont scandé pendant quelques minutes à la levée de la séance: "le vote", "le vote", avant d'être évacuées dans le calme par les forces de l'ordre.

Le texte, qui complète une loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien, fait de la négation de ce génocide un délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

"Après ce développement, notre attente est que le renvoi de la proposition de loi devant l'Assemblée nationale française lors de sa prochaine session soit abandonné", a indiqué dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy était venu devant les députés pour dénoncer le texte, qu'il a qualifié de "geste inamical" pour la Turquie.

Son adoption "ne pourrait manquer d'avoir des conséquences politiques sérieuses et d'affaiblir notre influence non pas seulement en Turquie mais aussi dans l'ensemble de la région", a-t-il déclaré sous les huées de députés de gauche.

"La Turquie est un partenaire économique et commercial de premier plan (...) Nous ne pouvons accepter cette proposition de loi", a-t-il ajouté.

Ankara avait annoncé le 8 mai le rappel "pour consultations" de son ambassadeur à Paris, Osman Korutürk, quelques jours après avoir averti la France que les relations bilatérales pourraient être gravement affectées par cette loi.

Cette proposition de loi divise les députés français, à gauche comme à droite.

Le député et ancien ministre socialiste Jack Lang s'est ainsi déclaré hostile "par principe" au projet déposé par ses amis. "On ne va pas, sur tous les sujets historiques, introduire une criminalisation généralisée", a-t-il dit.

Dans le camp adverse, un des dirigeants du parti au pouvoir UMP, Eric Raoult, a déposé un projet de loi similaire à celui des socialistes, même si la majorité des membres de l'UMP s'oppose à une telle loi.

L'inauguration en avril à Lyon (centre-est) d'un mémorial du génocide arménien avait entraîné des profanations et des manifestations pro-turques, avec des slogans négationnistes.

Plusieurs organisations syndicales, patronales et économiques turques avaient lancé un appel contre la proposition de loi, dans une lettre ouverte publiée dans la presse française. La France est le 5è fournisseur de la Turquie avec 4,7 milliards d'euros d'exportations. (AFP, 18 mai 2006)

EAFJD: La loi n’a pu être votée en raison des manœuvres dilatoires

Le projet de loi concernant la pénalisation de la négation du génocide des Arméniens devait être examiné et voté ce jeudi 18 mai 2006 par l’Assemblée Nationale. Le vote n’a pu avoir lieu et l’examen de la loi a été réduit à son minimum en raison de l’obstruction patente déployée par le président de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis Debré sous influence du gouvernement.

En effet, ce projet, déposé par le groupe socialiste dans le cadre de sa niche parlementaire, arrivait au second point de l’ordre du jour. Le président Debré s’est arrangé pour faire durer les débats sur le premier point, en multipliant les orateurs, leur durée d’intervention et les pauses. Devant les protestations des groupes PS, PC et UDF, et après intervention du président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, M. Debré a finalement consenti à l’examen du texte pour la courte demi-heure restante. Il a néanmoins reporté le vote à une session ultérieure.

Isolé dans son intervention, le Ministre des Affaires Etrangères, M. Douste-Blazy, a fait valoir les intérêts économiques de la France en Turquie. Presque tous les autres orateurs se sont exprimés en faveur de la pénalisation de la négation du génocide. De l’avis général, si le vote avait eu lieu, l’Assemblée aurait adopté cette loi : La plupart des parlementaires présents, y compris ceux de la majorité UMP, semblaient décidés à la soutenir.

« Nous remercions les députés qui, en soutenant ce combat pour la justice et la dignité, préservent l’honneur et le prestige de la France. Nous sommes néanmoins outrés par les procédés indignes déployés par le gouvernement français pour empêcher la libre expression de la Représentation Nationale sur un tel sujet de société. » a déclaré Hilda Tchoboian, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

« Le gouvernement et les médias devraient garder à l’esprit la leçon du référendum sur la Constitution européenne : dans un pays-phare de la démocratie comme la France, on ne peut impunément contenir la volonté nationale comme a tenté de le faire l’Exécutif. Tôt ou tard, ce projet de pénalisation sera adopté car, dans leur clairvoyance, le peuple français et ses représentants savent parfaitement qu’il s’agit d’une question de justice et de dignité sans lesquelles la paix sociale est impossible ». a conclu Hilda Tchoboian. (eafjd.org, 18 mai 2006)

CCAF demande la démission du président de l'Assemblée nationale

A l’initiative du Groupe Socialiste à l’Assemblée Nationale, la proposition de loi portant sur la sanction de la négation du génocide arménien de 1915 a été présentée ce jeudi 18 mai 2006 aux votes des députés.

Après s’être livré à diverses manœuvres dilatoires, et sous la pression des élus des diverses formations, le président de l’Assemblée Nationale, M. Jean-Louis Debré, a consenti à mettre en fin de séance cette proposition de loi en discussion. A la fin des interventions des orateurs, à la minute même où cette proposition allait être mise aux voies, le Président de l’Assemblée nationale a brutalement et unilatéralement décidé d’interrompre la séance, privant ainsi les députés du vote final d’une proposition de loi dont ils étaient pourtant à l’initiative.

Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France s’indigne du mépris du troisième personnage de l’Etat pour les institutions de la République, et de son attitude ouvertement dictée par son soutien inconditionnel aux intérêts politiques et économiques de la Turquie négationniste.
Ce comportement, inqualifiable de la part du principal dépositaire de la volonté publique, est l’expression d’un dédain sans réserve pour la représentation nationale, les citoyens français qui les ont élus et les valeurs fondamentales de la République dont il devrait être le garant.

En conséquence, le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France demande la démission du président de l’Assemblée Nationale, qui a arbitrairement privé les élus de la Nation de leur légitime expression et a ainsi violé les principes de l’institution qu’il préside. (gamkonline.com, 18 ùai 2006)

Gérard Chaliand contre "le fait de légiférer sur tout"

Historien du génocide arménien, Gérard Chaliand n’est pas favorable au projet de loi socialiste examiné jeudi 18 mai 2006 par l’Assemblée et visant à sanctionner le négationnisme de ce génocide, estimant que « l’Etat ne doit pas légiférer sur tout ».

« C’est une question complexe », explique M. Chaliand, auteur avec Yves Ternon d’un ouvrage remarquablement documenté sur la tragédie arménienne publié dans les années 1980 et régulièrement réédité depuis. « A titre personnel, je ne suis pas partisan que l’Etat légifère sur tout comme il l’a fait récemment avec la colonisation. Je trouve plus démocratique de pouvoir discuter des choses en sachant de toute façon que les faits sont avérés et que seules des personnes mal informées ou de francs salauds peuvent encore contester l’existence du génocide perpétré contre les Arméniens ».

M. Chaliand note que la France a déjà reconnu le génocide par une loi en 2001 mais « le fait de reconnaître est une chose, le fait de sanctionner le négationnisme en est une autre », dit-il en se prononçant sur le principe « contre la punition ».

En revanche, l’auteur estime que si la loi Gayssot sanctionnant le négationnisme de la Shoah s’applique aux Juifs, « on ne voit pas pourquoi la même chose ne s’appliquerait pas aux Arméniens ».Mais pour lui, face à « l’anéantissement » de 1,2 million à 1,5 million d’Arméniens en 1915 et 1917 par le gouvernement ottoman des Jeunes Turcs dans le contexte de la Première guerre mondiale, conçu comme une opération stratégique, "« il n’y a plus rien à discuter sur le fond, les archives sont là, celles des alliés comme des adversaires. Le prétexte était la rébellion, le moyen officiel, la déportation ».

Petit peuple retranché dans ses montagnes sur un territoire morcelé entre les Empires ottoman, perse et russe, les deux tiers des Arméniens, identifiés aux intérêts russes, sont éliminés en deux ans. « C’est « exactement ce que l’on appelle un génocide », souligne Gérard Chaliand, qui « comprend » que certains Arméniens souhaitent à travers le projet de loi socialiste « lutter contre un négationnisme de plus en plus fort de la part de l’Etat turc alors que ce dernier prétend adhérer à l’Union européenne ».

Il relève cependant « un décalage total à cet égard entre l’Etat turc et la société civile turque avec des intellectuels comme Orhan Pamuk ou des représentants des droits de l’Homme qui disent très courageusement +oui il y a eu un génocide des Arméniens+ ». De la même manière, à l’époque, nombre de Turcs avaient refusé de participer aux massacres orchestrés, mettant même parfois leur vie en danger en cachant des Arméniens.

Gérard Chaliand s’inquiète d’une « dérive non démocratique » actuellement au sommet du pouvoir en Turquie et note que depuis 1923 la Turquie kémaliste « vit toujours sur une double fiction, celle de n’avoir pas perpétré le génocide des Arméniens et celle d’être un Etat ethniquement homogène », puisqu’elle nie l’identité kurde.S’il admet que les questions énergétiques et économiques pèsent lourd dans l’attitude des occidentaux à l’égard d’Ankara, particulièrement pour la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, il estime que « si nous avons besoin de la Turquie, la Turquie a également besoin de nous » et que les « pressions peuvent ainsi s’effectuer dans les deux sens». (armenews.com, 17 mai 2006)

Journaliste arménien Dink agressé lors de son procès

Un procès contre le journaliste turc d'origine arménienne, Hrant Dink, accusé de "tentative d'influencer la justice" pour avoir commenté ses propres démélés judiciaires, a été suspendu mardi à Istanbul après que des nationalistes eurent provoqué des incidents, a indiqué son avocate.

L'audience a été fortement perturbée par un groupe de juristes nationalistes à l'origine des poursuites, au point d'obliger la cour à reporter le procès au 4 juillet, a affirmé par téléphone à l'AFP Me Fethiye Cetin.

"Kemal Kerinçsiz (président de l'Union des juristes nationalistes, ndlr) et son équipe sont venus en nombre, ils nous ont agressé aussi bien physiquement que verbalement", a déclaré Mme Cetin, qui n'a pas pu donner de plus amples détails, expliquant qu'elle était sous protection policière.

"Quand je suis rentré, ils s'en sont pris à moi, ils ont crié 'fiche le camp de ce pays' et m'ont craché dessus", a expliqué à l'AFP M. Dink, ajoutant qu'il avait du quitter le tribunal par la porte de derrière et sous escorte policière.

La police a également dû intervenir à la demande de la cour pour empêcher des militants nationalistes d'entrer dans la salle d'audience.

A l'extérieur du tribunal, une cinquantaine de manifestants d'extrême droite se sont battus avec une quinzaine de militants de gauche venus soutenir M. Dink aux cris de "ce sont nos intellectuels, nos peuples sont frères", a constaté un photographe de l'AFP.

M. Dink, rédacteur en chef du quotidien bilingue turc-arménien Agos, et trois autres membres de la rédaction encourent jusqu'à trois ans de prison pour s'être interrogés en octobre dans leurs colonnes sur le fonctionnement de la justice turque.

L'article en question faisait suite à la condamnation de M. Dink à six mois de prison avec sursis pour "insulte à l'identité turque".

M. Dink était poursuivi pour un article paru en 2004 dans son journal consacré à la mémoire collective des massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 en Anatolie. (AFP, 16 mai 2006)

Ertem-Gül-Marasli:  "La négation du génocide est sa prolongation"

Le président de l'Association contre le Génocide (Francfort – Allemagne) Ali Ertem vient de diffuser le communiqué suivant, co-signé par I.Bülent Gül et Recep Maraşlı:
 
Défendre les victimes du génocide grâce à la protection d’une loi et les préserver du chantage, des menaces et des agressions physiques est un devoir d’humanité.

Nous suivons avec inquiétude les réactions menaçantes de la Turquie, ses manipulations de l’opinion publique, les pressions exercées sur la société contre le projet de loi du parlement français “ punissant la négation du génocide arménien”.

Il est regrettable que certains de nos intellectuels respectables qui connaissent la réalité de l’histoire du génocide et qui revendiquent sa reconnaissance, puissent interpréter ce projet de loi comme “ restriction de la liberté d’expression”.

Nous considérons que c’est une très grande injustice pour les victimes du génocide que d’être considérées comme “ partie adverse obstinée” les Arméniens d’un côté, et la République turque, négationniste de son passé génocidaire, de l’autre.

Celui qui nie un génocide perpétré, qui inverse le rôle de la victime et de l’assassin, qui assène sans cesse des menaces n’est pas le peuple arménien. C’est la République turque. Quoiqu’il en soit, un projet de loi comme celui-ci n’empêcherait ni la liberté d’expression ni le dialogue sincère entrepris et en cours d’évolution entre les deux peuples (victime et auteur).

Cette loi a pour but de protéger les populations placées sous les menaces et les agressions idéologiques et physiques, et de les préserver de la négation des coupables de génocide, des coupables de crimes contre l’humanité.

D’ailleurs, une loi (Loi Gayssot) existe déjà en France et aussi dans d’autres pays européens protégeant les victimes de l’Holocauste. S’il y a un point que l’on puisse critiquer c’est bien le retard que cette même loi a pris pour s’élargir aux victimes du génocide de 1915.

Cette loi a pour but de défendre la négation de l’Holocauste, de protéger les victimes d’être à nouveau objets d’injustice et n’a jamais été discutée comme facteur restrictif de la liberté d’expression.

Lorsque la question concerne le génocide arménien de 1915, les autorités de la République turque s’alertent : “ la liberté d’expression est entravée”, “ les démarches de bonne volonté pour le dialogue sont sabotées”, “ on veut laisser la Turquie en marge de l’Union Européenne ”.
L’expression de cette inquiétude peut tromper à grande échelle l’opinion publique dans une Turquie où les vérités sont sans cesse falsifiées.

En ce qui concerne cette Union Européenne à laquelle on veut adhérer, une loi protégeant les victimes de génocide n’est pas considérée comme une atteinte à la liberté d’expression. C’est pourquoi, présenter la loi relative au génocide arménien comme une loi spécifique a pour but de tromper l’opinion publique.

En dehors de la négation du génocide de 1915 par la Turquie, les diasporas arméniennes, assyro-chaldéennes et helléniques, contraintes de vivre hors de leur pays suite au génocide et à l’éxil, se retrouvent face à des menaces idéologiques et physiques réitérées de plus en plus fréquemment. Les foyers racistes qui exportent jusqu’aux capitales européennes, les commémorations des principaux responsables du génocide, comme Mehmet Talaat, Ismail Enver et Cemal ont pour but d’opposer les victimes du génocide aux communautés turques de ces pays.

Face à une population négationniste, dans une période où les victimes sont forcées de renoncer à leurs revendications légitimes, exiger une loi protectrice pour les victimes de 1915 est une démarche démocratique.

Même si on ne prenait pas en compte la problématique victimes/auteurs, il est nécessaire, au regard de la démocratie et des droits de l’homme, de défendre l’égalité des droits, de fournir des garanties aux victimes de génocide et de les protéger des menaces. (16 mai 2006, Traduction : V.B – Veille-Media du Collectif VAN)

Erdogan fait planer la menace de sanctions contre Paris

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé la France de sanctions commerciales au cas où son Parlement adopterait une proposition de loi visant à criminaliser la négation du "génocide" arménien en 1915-17, dans des propos cités dimanche par le journal Hürriyet.

"Nous n'avons rien à faire pour l'instant. Mais la patience à ses bornes. Nous n'aurons pas de haine mais nous imposerons nos sanctions", a-t-il dit à Bali (Indonésie) lors du sommet du D-8 qui rassemblait huit pays musulmans.

"La France est le premier investisseur en Turquie et pour cette raison ils (les députés français) doivent être particulièrement sensibles. Il y aura éventuellement des problèmes" a affirmé M. Erdogan au journal.

Des représentant de grandes entreprises françaises implantées en Turquie, inquièts de l'impact de cette proposition de loi sur les intérêts français, ont rencontré la semaine dernière M. Erdogan à Ankara.

En 2001 déjà, le vote par les députés français d'une loi reconnaissant le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis en Anatolie pendant l'Empire ottoman avait suscité l'ire d'Ankara, qui admet que des massacres ont été commis mais réfute catégoriquement le terme de génocide.

Plusieurs entreprises françaises comme Thomson ou Alcatel avaient alors été exclues d'appels d'offres publics tandis que se multipliaient les appels au boycott contre les produits français. (AFP, 14 mai 2006)

Un jumelage gréco-turc ajourné pour différend sur un génocide

Le maire d'Izmir en Turquie a décidé d'ajourner un jumelage prévu avec la ville de Salonique (Grèce) pour protester contre l'érection dans celle-ci d'un monument en mémoire du "génocide" des Pontiques, des Grecs de la mer Noire, a annoncé vendredi le maire de Salonique.

Vassilis Papageorgopoulos a indiqué avoir reçu un courrier de son homologue turc, Aziz Cocaoglu, demandant cet ajournement alors qu'une cérémonie pour le lancement du jumelage était prévue en juin à Salonique, le grand port du nord de la Grèce.

"Cela me pose problème qu'il y ait de telles réactions violentes maintenant, alors qu'il n'y avait eu aucune réaction turque sur le fond quand le parlement grec avait adopté, en 1994, une journée de mémoire du génocide des Pontiques", a souligné M. Papageorgopoulos.

Il a toutefois souligné qu'il souhaitait toujours le jumelage des deux villes, jugeant qu'il finirait par se faire "ces prochains mois".

La Grèce désigne par le terme de "génocide" les massacres de Pontiques commis entre 1916 et 1924 par les troupes turques. Selon les Pontiques, 41% de la communauté grecque de la Mer noire, soit quelque 350.000 personnes, ont été tuées.

Un monument à la mémoire de ce "génocide" a été inauguré samedi sur une place centrale de Salonique, où vivent de nombreux Pontiques ayant émigré en Grèce après la fin de l'URSS.

Selon l'agence de presse grecque Ana (semi-officielle), le ministre turc des Affaires Etrangères, Abdullah Gül a affirmé son soutien à la décision d'ajournement du maire d'Izmir, tandis que la question a été évoquée vendredi matin lors d'un entretien des deux Premier ministre, Costas Caramanlis et Tayic Recep Erdogan en marge du sommet UE-Amérique latine à Vienne. (AFP, 12 mai 2006)

Retour des ambassadeurs turcs à Paris et Ottawa

Les ambassadeurs de Turquie en France et au Canada sont retournés à leur poste après des consultations à Ankara où ils avaient été rappelés en raison de désaccords avec ces deux pays sur le "génocide" arménien, a-t-on appris jeudi de source diplomatique turque.

La Turquie avait annoncé lundi le rappel d'Osman Korütürk, ambassadeur à Paris, et d'Aydemir Erman, ambassadeur à Ottawa, pour protester contre l'utilisation du terme de "génocide" arménien, perpétré au moment de la chute de l'Empire ottoman lors de la première guerre mondiale.

"Les ambassadeurs sont retournés à leur poste", a précisé à l'AFP un diplomate turc sous couvert d'anonymat.

Les deux hommes ont eu des entretiens avec des responsables de leur ministère et ont été reçus mercredi par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier a appelé la France mercredi à bloquer la proposition de loi qui vise à poursuivre toute personne niant l'existence du génocide arménien et mis en garde contre ses conséquences sur les relations bilatérales.

"Je pense que le Parlement français ne va probablement pas injecter le soi-disant génocide arménien comme un virus entre nos deux pays, unis par des liens aussi importants. Je pense que le bon sens va l'emporter", a-t-il dit.  (AFP, 11 mai 2006)

Un groupe d'intellectuels turcs "inquiets" face à la proposition de loi

Neuf intellectuels turcs de renom se déclarent "gravement inquiets" face à une proposition de loi en France prônant des poursuites contre toute personne niant l'existence du génocide arménien (1915-1917), un texte qui entraîne des tensions entre Paris et Ankara.

"Nous sommes gravement inquiets face à des initiatives comme la proposition de loi visant à pénaliser la négation du génocide arménien, présentée ces jours-ci à l'Assemblée nationale en France", écrivent ces intellectuels dans un appel à paraître mercredi dans le quotidien français de gauche Libération.

"Indépendamment des intentions qui la motivent, une telle loi ne pourrait que nuire à l'avancée du travail de mémoire et de réflexion sur l'Histoire entamé aujourd'hui", poursuivent-ils.

"A coup sûr, elle rendra encore plus difficile l'effort de ceux qui oeuvrent en Turquie ou ailleurs pour la réussite de ce processus. Paradoxalement, si une telle loi risque de bloquer la libre discussion en France, elle aura a fortiori un effet similaire bien plus puissant en Turquie", estiments-ils.

"La douleur des Arméniens est la nôtre", écrivent aussi ces intellectuels régulièrement accusés de trahison par les nationalistes turcs car ils demandent à leur pays d'analyser son passé.

Les signataires sont Murat Belge, Halil Berktay, Elif Safak, Hrant Dink, Müge Göçek, Ahmet Insel, Etyen Mahçupyan, Baskin Oran et Ragip Zarakolu.

"La France est bien placée pour savoir que les polarisations issues des perceptions opposées de deux mémoires nationales, différentes et concurrentes, aboutissent au renforcement de monologues. Chacun donne raison instinctivement aux siens. Il faut dépasser le face-à-face stérile des Turcs et des Arméniens", assure leur appel.

"Aujourd'hui, aucune des parties n'est malheureusement capable de transmettre à l'autre sa manière de percevoir le problème. Bien au contraire. En Turquie, l'Etat a commencé ces dernières années à exprimer sa politique négationniste au-delà de ses frontières, ce qui a encouragé les Arméniens nationalistes à soutenir, comme en France, la promulgation de lois limitant la liberté d'expression sur ce sujet. Cet entêtement mutuel risque de conduire à des affrontements de plus en plus durs", avertissent les auteurs du texte. (AFP, 9 mai 2006)

Une réaction à la déclaration d'un groupe d'intellectuels turcs

Une activitste turque des droits de l'Homme, Ayse Gunaysu,  a donné son point de vue sur l'inquiétude manifestée par des intellectuels turcs dans le journal Libération.

Membre de la Commission contre le Racisme et la Discrimination de l'Association des Droits de l'Homme de Turquie (IHD) -Section Istanbul, Gunaysu a dit au journal on line Yevrobasti:

"Je viens de lire les arguments des intellectuels de Turquie, tels que Elif Shafak, Baskin Oran, Halil Berktay et les autres. Je peux comprendre leurs arguments quand ils disent que punir la négation du génocide serait en même temps faire le jeu des négationnistes et d'une certaine façon ruiner les efforts sincères des intellectuels de Turquie qui ont entamé le dialogue entre les deux parties. Je respecte leur point de vue, en sachant qu'il y a une raison derrière cet argument. Il sont sur le front de la lutte engagée contre les thèses officielles des négationnistes turcs et ont toute latitude pour intervenir dans le débat en cours. Cependant, personnellement, je vois cela (le fait que punir la négation du génocide fasse le jeu des négationnistes) comme le prix à payer, une difficulté à surmonter, un challenge de plus à relever sur la route d'une justice ultime – la reconnaissance du génocide."

"Je demande pardon"

Gunaysu est l'auteur de l'article suivant,  intitulé "Je demande pardon", qui a été publié le 19 avril 2006 par le quotidien Ulkede Özgür Gündem:

Le 24 avril arrive à grands pas. Un jour qui symbolise une grande douleur pour les Arméniens. J’ai lu le passage de Tuba Akyol dans le quotodien Milliyet en date du dimanche 19 mars, où, se basant sur les douleurs que les êtres humains ont subies individuellement, elle demande pardon calmement et modestement, d’une façon totale et franche, comme un appel (à nous tous). J’ai imaginé, avec les yeux de l’esprit, les journalistes (turcs), artistes et universitaires, qui accepteraient de répondre à cet appel, en disant... « moi aussi »... « moi aussi »...

J’ai imaginé comment ces appels pourraient ensuite parvenir aux Arméniens de Turquie et à ceux dont les racines étaient (autrefois) en Anatolie, mais sont aujourd’hui dispersés de par le monde : « Je demande pardon »

Puis, je me suis demandé. Moi-même comment pourrais-je dire pour quelles raisons je demande pardon ? De nombreuses raisons se sont bousculées dans ma tête. Tout d’abord ( je demande pardon) d’avoir appris tout ça si tard, y compris pendant ces années où je me suis considéré comme une communiste, de ne pas avoir eu la curiosité de connaître ce qui s’est passé, de ne pas avoir fait de recherches, d’être restée une spectatrice de l’Etat (turc) à qui je paie mes impôts, à qui je donne mon vote, et dont je reçois ma pension de retraite tandis que des officiels, des universitaires et des diplomates à la retraite profitant de ce même État peuvent être aussi irrespectueux de la mémoire des morts. Et beaucoup d’autres raisons encore. Pour les énumérer succinctement, je dirai que je suis quotidiennement confrontée en Turquie à de nouvelles raisons de demander pardon. À l’heure présente, j’écris simplement ma raison pour aujourd’hui, et je demande pardon à tous les Arméniens, ceux que je connais personnellement et aussi ceux que je ne connais pas.

Aujourd’hui, dans son éditorial du 18 avril 2006, Gunduz Aktan (éditorialiste au Turkish Daily News) écrit que « l’Holocauste n’a créé aucun problème entre l’Histoire et la mémoire. C’est la question arménienne qui crée un grand conflit de mémoire. La mémoire arménienne aujourd’hui est affirmée par les incidents transmis depuis 4 ou même 5 générations. Comme un jeu sournois, la vérité historique (de 1915) s’éloigne après chaque transmission ».

Est-ce que Gunduz Aktan, qui est considéré comme le plus « raffiné », le plus « informé » et le plus « élégant » parmi ceux (négationnistes) qui ouvrent blessures sur blessures, qui laissent les âmes des morts en souffrance, qui salissent la mémoire de ceux qui ont laissé tout derrière eux, sait que les Allemands ont été capturés les mains pleines de sang à cause de leur défaite, que les photographies des chambres à gaz et des corps ont été répandues à travers le monde, que les assassins furent condamnés, que l’Allemagne a demandé pardon au monde entier, que la population s’est vue rappeler ce grand crime quotidiennement au travers d’affiches placardées dans les rues et sur les immeubles devant lesquels elle passait chaque jour, qu’à côté de quelques négationnistes dérangés mentalement, il y a, le négationnisme mis à part, une demande de pardon constante existant sur une base quotidienne ? Bien sûr qu’il le sait.

N’a-t-il pas assez d’intelligence pour savoir que si les Allemands étaient sortis victorieux de la guerre, tout çela aurait été différent ? Bien sûr qu’il en a. Très bien, ne sait-il pas que dans ce pays (la Turquie), contrairement aux Allemands, ceux qui ont commis les crimes de 1915 sont sortis triomphants après une brève défaite, que personne ne pouvait être vu avec du sang sur les mains, qu’aucune photo ne pouvait être prise et livrée au monde des rivières de sang qui avaient remplacé l’eau, aucune photo de corps empilés dans les vallées si haut que le ciel en était assombri, ni des églises détruites au canon, ni des villes et des villages rayés de la carte, que le témoignage de ceux qui ont raconté ce qu’ils ont vu fut contredit par les voix les plus autoritaires de l’Etat avec des mots tels que « monté de toute pièce », « mensonges », « ceux qui ont dit ça sont des missionnaires, le reste des Dashnaks de tout façon », que la population entière fut amené à croire ceci (mensonges), que les journaux ont continué à écrire cela (sapement) encore et encore, que la télévision a raconté ça (des falsifications), que cela a été enseigné dans les écoles et communiqué depuis les lutrins des conférences ? Bien sûr qu’il le sait.

Je demande encore pardon à cause du fait que la différence entre l’Holocauste et le génocide arménien vient de là, mais aussi je sais que pendant que les victimes de l’Holocauste sont respectueusement honorées lors de commémorations en Allemagne dans des musées tenus par des officiels de l’Etat, les victimes de 1915 n’ont pas été, selon les mots de Hans-Lukas Keiser « enterrés selon les règles de la dignité humaine », même si je sais que c’est l’origine même du débat, (même si je sais tout ça), pendant que Gunduz Aktan a le cran d’écrire dans un journal « progressiste » de Turquie qu’il n’y a aucun problème avec l’Holocauste, que ce sont les Arméniens qui ont créé le problème, pendant qu’il trouve le courage de ridiculiser la grande souffrance (des Arméniens) communiquée de génération en génération comme un « jeu sournois », pendant qu’il agit si tranquillement, sachant qu’il ne sera pas réprimandé par son journal (malgré toute cette farce), je continue à acheter ce journal, je suis si impuissante dans ce pays, et je dois supporter Gunduz Aktan, et si ce n’est pour rien d’autre que ce que j’ai exposée ci-dessus je demande pardon. (Yebvrobatsi, 10 mai 2006)

Ragip Zarakolu : "Comment rendre le sujet absurde"

L'article de Ragip Zarakolu paru le 10 mai 2006 dans le quotidien Özgür Gündem:

Il y a quelques jours j’ai eu la possibilité de suivre une conférence organisée par l’Union des Etudiants Turcs à l’Université de Colombia à New-York. Sous le titre « Les Minorités de l’Empire Ottoman ». Les conférenciers étaient Gunduz Aktan, Ambassadeur retraité, président de l’A.S.A.M.(Centre de Recherche Stratégique Euro-Asia) et Omer Engin Lutem membre de la même organisation et président de l’Institut de Recherches des Crimes commis contre l’Humanité.

La réunion devait se tenir dans une très grande salle, finalement faute de participants, elle s’est tenue dans une petite salle.

De mon point vue cette réunion était intéressante. En gros, j’ai assisté à la dernière version de la position officielle, les propos de Gunduz Aktan étaient porteurs de nuances voilées intéressantes. D’après lesquelles seule la Question Arménienne, héritée de l’Empire ottoman, reste non résolue. C’est vrai si on continue toujours à nier la Question kurde. Transmise par un Empire qui s’écroulait, la Question kurde reste à mon avis non résolue.

Aktan a rappelé qu’à l’ONU en 1948, quand la convention de Génocide était en instance de signature à la demande de URSS, les meurtres de masse étaient exclus pour raison politique de cette convention.

Aktan ne nie pas qu’une tragédie ait été vécue. Pour lui seul l’Holocauste juif est un exemple valable, et constitue la base de cette convention de 1948.

Tous les meurtres de masse ne se qualifient pas comme génocide (même si le juriste polonais Lemkin a fait savoir que l’exemple arménien de 1915 l’a poussé dans ce domaine). En résumé pour Aktan, l’approche des événements vécus ne peut être considérée comme génocide.Les Arméniens, s’ils le veulent, pourraient s’adresser au Tribunal International de La Haye.

Les propos de Lutem, c’était essentiellement une répétition des motifs de la déclaration officielle du gouvernement de l’Empire Ottoman en 1916, avec une nouvelle ordre.

Justement je travaille sur la déclaration officielle en français, du gouvernement ottoman, concernant l’événement de 1915 avec des documents allemands. Aujourd’hui la thèse officielle se contente de répéter encore les mêmes motifs se trouvant dans les documents de l’époque : soit-disant c’était contre le régime républicain.

En gros les Arméniens ont toujours trahi et donc ils ont payé le prix. Les propos de Lutem reflétaient un résumé du dernier travail de Yusuf Halacaoglu dans lequel il expliquait que les pertes arméniennes se montaient à quelques dizaines de milliers seulement.

LA NEGATION OFFICIELLE SE COMPOSE DE TROIS POINTS.

1) La décision de déportation arménienne est justifiée et légale à cause de « la trahison arménienne ».
2) L’Evénement ne peut être qualifié de génocide.
3) Il n’y a pas eu tant de morts, Il y a eu « xxx » morts. Et puis on a rajouté un autre « avis » en étendant l’événement de 1915 à toute la géographie ottomane pour pouvoir dire : « En réalité il y a eu plus de morts chez nous ».

En rapport avec la thèse officielle, dans cette réunion on a fait savoir que l’arménité n’était pas le critère décisif puisque les Arméniens catholiques et protestants étaient exclus (car, si être Arménien est un critère dans ce cas, cela peut être considéré comme génocide). Cela n’est pas exact, comme le savent la plupart des chercheurs qui examinent ces documents, ces groupes aussi étaient inclus.

Deuxième chose qui n’est pas exacte : l’affirmation qu’en dehors des Arméniens personne n’a été déporté. Ce n’est pas exact car on a pris deux fois la décision de déporter la population grecque de la mer Egée. Ça a commencé, au début, mais comme la Grèce n’était pas entrée en guerre on l’a annulée. En 1916 on a commencé une déportation contre les Grecs de la mer Noire. Et la même année on a déporté les tribus kurdes parce qu’on les soupçonnait d’être pro-russes, comme les Assyriens, les Nasturis, les Chaldéens. La décision de déporter même les colonies juives de Palestine a été suspendue sur l’intervention des Allemands, juste après avoir commencé.

Dans tout ça, il y a aussi l’influence de la prise de décision du Jihad. Parce que les Allemands rêvaient de provoquer des révoltes dans les colonies anglaises.

Quand on a posé la question relative à la situation des Juifs, ils ont répondu qu’il ne leur est rien arrivé. J’ai posé une question relative au rôle des Allemands dans les prises de décision des déportations, on a eu un problème sur la non-compréhension d’un mot (en turc « tehcir ») qui ne voulait pas dire « déportation » comme l’appliquaient les Russes sur la population musulmane qu’ils expulsaient en dehors des frontières. Mais dans le cas des Arméniens cela voulait dire changement de lieu d’habitation ou « relocation » puisque les Arméniens étaient déportés dans les frontières de l’Empire ottoman en Syrie.

Le tactique de concentrer la discussion non sur le fond mais sur les définitions et sur les nombres, m’a rappelé comment durant trente ans on a fait de sorte de rendre absurde toutes les discussions sur la question kurde. On a passé 30 ans à discuter sur l’existence des Kurdes. Des académiciens ont soutenu très sérieusement qu’il n’existait pas une nation ou un peuple kurde. Peut-être qu’on va discuter pendant 30 ans, comme les discussions au lycée, si 1915 peut être qualifié ou non de génocide, ou sur le nombre des pertes.

En réalité, c’est une tactique très intelligente. Rendre le sujet absurde. Sans discuter le fond, gagner du temps et remettre à plus tard les solutions.

De toutes façons, l’opinion publique mondiale sait très bien ce qui est arrivé aux Arméniens en 1915, elle connait aussi l’existence du peuple Kurde. Elle trouve absurde d’en discuter. Elle pense que cette absurdité est due aux bizarreries et au fanatisme turc. Sans s’apercevoir qu’il y a des calculs savants derrière tout ça.

(*) Sur ce sujet Yair Auron a fait un travail magnifique. Lui même avait participé à la conférence à l’Université d’Istanbul qui s’intitulait « Une Nouvelle Approche de la Question Arménienne » sur la base des documents d’archives palestiniennes, israéliennes et anglaises. Ce livre s’appelle « The Banality of Denial : Israel and the Armenian Génocide ». (Ozgur Gundem – Traduction: Veille-Media du Collectif VAN, 10 mai 2006)

La Turquie appelle la France à bloquer la loi sur le génocide arménien

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mercredi la France à bloquer la proposition de loi qui vise à poursuivre toute personne niant l'existence du génocide arménien (1915-1917) et mis en garde contre ses conséquences sur les relations bilatérales.

"Les liens entre la Turquie et la France ne sont pas des relations banales. Ils remontent au 19ème siècle et les entreprises française sont actuellement au premier rang parmi les investisseurs en Turquie", a dit M. Erdogan à la presse.

"Je pense que le Parlement français ne va probablement pas injecter le soi-disant génocide arménien comme un virus entre nos deux pays, unis par des liens aussi importants. Je pense que le bon sens va l'emporter", a-t-il ajouté.

M. Erdogan s'exprimait avant son départ pour Vienne où il doit assister au sommet UE-Amérique latine jeudi au cours duquel il est prévu qu'il rencontre des dirigeants français pour discuter du problème. (AFP, 10 mai 2006)

La Turquie boycotte un exercice militaire au Canada

La Turquie a décidé de se retirer d'un prochain exercice militaire international au Canada, selon le ministère canadien de la Défense, protestant ainsi contre la position d'Ottawa sur le "génocide" arménien.

"La Turquie a averti les organisateurs de l'exercice Maple Flag qu'elle ne participerait pas à celui-ci cette année", a déclaré à l'AFP cette porte-parole.

"La Turquie est un important allié de l'Otan et nous espérons qu'elle participera aux futurs exercices", a-t-elle ajouté.

Un diplomate turc à Ottawa, qui a demandé à conserver l'anonymat, a reconnu que la décision traduisait la mauvaise humeur d'Ankara à la suite de déclarations du Premier ministre Stephen Harper. "C'est lié", a-t-il dit.

Le 21 avril, le Premier ministre canadien Stephen Harper avait salué la commémoration du "génocide arménien de 1915", piquant au vif la Turquie qui s'était dite "consternée" par ces propos.

L'Opération Maple Flag, un exercice de combat aérien d'une durée de six semaines, doit réunir à partir de dimanche en Alberta plus de 5.000 militaires et une quarantaine de chasseurs de neuf pays, dont la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse. (AFP, 10 mai 2006)

Le parlement bulgare rejette un texte reconnaissant le génocide arménien

Le parlement bulgare a rejeté mercredi un projet de loi soumis par le parti ultra-nationaliste Ataka (Attaque) et demandant la reconnaissance du massacre des Arméniens en 1915 comme un "génocide" qui a eu lieu sous l'Empire ottoman, prédécesseur de la Turquie.

81 députés sur les 170 présents au parlement qui compte 240 sièges ont voté contre le projet de loi, 56 l'ont soutenu et 33 députés se sont abstenus.

Ataka a aussi demandé au parlement de déclarer le 24 mai "jour de commémoration pour les victimes du génocide arménien sous l'Empire ottoman", indique le texte du projet.

La coalition dirigée par les socialistes a rejeté le projet et des députés de gauche ont indiqué que, selon eux, cette initiative pourrait rendre tendues les relations bilatérales avec la Turquie et au sein du gouvernement tripartite dont fait partie un parti de la minorité turque de Bulgarie.

 La France, la Grande-Bretagne et la Russie ont récemment reconnu le "génocide" arménien et Paris a proposé un projet de loi selon lequel ceux qui nient ce génocide seraient sanctionnés. (AFP, 10 mai 2006)

Ultranationalists interrupted Orthodox Patriarch's Sermon at Bergama

A sermon delivered by Fener Greek Orthodox Patriarch Bartolomeos at the basilica in Bergama in honor of St. John was interrupted on Monday by protests carried out by ultranationalists outside the church. The group used loudspeakers to play Ottoman marches while the sermon continued inside. Bergama Mayor Raşit Ürper of the ruling Justice and Development Party (AKP), who listened to the homily, was condemned by the protestors.

Additional police were sent from İzmir to ensure safety.

Children welcomed Bartolomeos to the basilica, where he was briefed by officials on the history of the region. When asked about the protests, he said: "They are just voicing their opinions. Our purpose here is to honor our saints."

Among those present were Greek New Democracy Party deputy Yannis Yalenis, Mantamados Mayor Stefanos Apostolov and 200 Greeks who came from Greek islands just off Turkey.

The sermon was presented by Bartolomeos first in Greek and then in Turkish. He thanked the municipality of Bergama, the Bergama local administrator's office and the İzmir Chamber of Commerce for making the sermon possible.

"Some friends outside shouted, 'Love it or leave it,' during the sermon. Who told them we don't love this land we live in? There is no longer a Christian community here, but there are thousands of us who are buried. It is our right to pray for them. We do not and cannot have any political purpose. We are all children of this land. I went to Cappadocia recently. The people there welcomed me. The reason they did so was not due to commercial concerns. The development of religious tourism in Turkey benefits the country. What we want is for the taboos to be gone and for our children to live in peace," Bartolomeos said.

Afterwards, the patriarch distributed eggs painted red to those who attended the sermon. (Turkish Daily News, May 9, 2006)

Ankara rappelle pour consultations ses ambassadeurs à Paris et Ottawa

La Turquie a annoncé lundi le rappel pour consultations de ses ambassadeurs en France et au Canada en raison de désaccords avec ces deux pays sur l'appellation "génocide" des massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman pendant la première Guerre mondiale.

"Notre ambassadeur à Paris, Osman Korutürk, et notre ambassadeur à Ottawa, Aydemir Erman, ont été rappelés à Ankara pour une courte durée pour des consultations concernant les derniers développements," a annoncé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

"Nous prévoyons que nos ambassadeurs soient de retour à leurs postes à la fin de ces consultations", ajoute le communiqué.

La Turquie avait averti la France la semaine dernière que les relations bilatérales pourraient souffrir des "dommages incalculables" si l'Assemblée nationale française vote une loi permettant des poursuites pénales contre toute personne niant le caractère génocidaire des massacres.

Le texte proposé par des membres du Parti socialiste et qui sera présenté aux députés le 18 mai, prévoit un an d'emprisonnement et une amende de 45.000 euros (57.000 dollars) pour les auteurs de déclarations niant que les massacres d'Arméniens soient un génocide.

La Turquie s'était par ailleurs déclarée "consternée" le mois dernier par des propos du Premier ministre canadien Stephen Harper, soutenant selon la formulation d'Ankara des "allégations arméniennes sans fondement".

Le ministère turc des Affaires étrangères avait averti à l'époque que les propos de M. Harper allaient "affecter de manière négative les liens turco-canadiens".

La France avait officiellement reconnu les massacres en tant que génocide en 2001. En 2002, le Sénat canadien avait reconnu les massacres comme "premier génocide du 20e siècle" et la Chambre des communes avait suivi deux ans plus tard. (AFP, 8 mai 2006)

Ottawa juge que le rappel de l'ambassadeur turc est une affaire interne

Le gouvernement canadien a évité lundi de commenter le rappel en consultations par Ankara de son ambassadeur à Ottawa, en raison de désaccords sur l'appellation du "génocide" arménien, estimant que ces consultations étaient une affaire intérieure turque.

"Ces consultations sont une affaire intérieure turque et nous ne voulons pas nous livrer à des spéculations sur leur nature", a déclaré Kim Gurtel, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Nous avons été avisés par une note diplomatique le 4 mai que l'ambassadeur turc quitterait le Canada le 6 mai pour des consultations à Ankara", a noté la porte-parole. Un porte-parole du ministère turc a indiqué que les ambassadeurs à Paris et Ottawa "se trouvaient à Ankara pour une brève période pour des consultations liées à la question arménienne", a-t-elle ajouté.

La Turquie a annoncé officiellement lundi le rappel en consultations des deux diplomates, indiquant sans autre précision que celles-ci concernaient "les derniers développements".

Ankara avait averti la France la semaine dernière que les relations bilatérales pourraient être gravement affectées si l'Assemblée nationale française votait une loi permettant des poursuites contre toute personne niant l'existence du "génocide" arménien. Et les autorités turques s'étaient déclarées "consternées" par des propos du Premier ministre canadien Stephen Harper.

Ce dernier avait salué le 21 avril la commémoration du génocide arménien, reconnu par des résolutions du Parlement canadien. M. Harper avait souligné que son parti conservateur et lui-même avaient soutenu ces résolutions alors qu'ils étaient dans l'opposition, et qu'ils continuaient à le faire. (AFP, 8 mai 2006)

Le patriarche œcuménique une nouvelle fois cible des nationalistes turcs

Selon l’agence d’information grecque RNN.gr, le patriarche de Constantinople a été de nouveau la cible des attaques des membres des Loups gris lors de sa visite en Cappadoce. Samedi dernier, plus de 50 membres du mouvement ultranationaliste turc ont désapprouvé le patriarche Bartholomée Ier, venu célébrer la liturgie à l’église de Saint Théodore de Malakopis (Cappadoce), en clamant pendant toute la durée de la célébration liturgique « Allah akbar » (Dieu est grand). Selon la même source, dans la cadre de sa visite de Cappadoce, dimanche dernier, le patriarche Bartholomée s’est déclaré favorable à la construction d’une mosquée à Athènes : « Je souhaite que la mosquée devienne fonctionnelle le plus rapidement possible pour satisfaire les besoins religieux de nos frères musulmans. Qu’Athènes soit la seule capitale européenne sans mosquée est quelques chose de très préjudiciable pour nous les Grecs orthodoxes ». (VAN- RNN.gr, 3 mai 2006)

Génocide arménien: appel de groupes turcs contre un projet de loi en France

Des organisations turques [appartenant au lobby turc-ndlr] ont lancé un appel contre un projet de loi français permettant des poursuites pénales contre toute personne niant le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis en 1915-17, dans une lettre ouverte publiée vendredi dans le journal Le Parisien.

Cette proposition de loi, qui doit être présentée aux députés français le 18 mai, vise à "empêcher la discussion des évènements tragiques qui se sont déroulés dans l'Empire ottoman en 1915", affirme cette lettre signée par neuf organisations syndicales, patronales et économiques turques.

Elles rappellent la récente polémique en France autour d'un article de loi affirmant le "rôle positif" de la colonisation -qui a été ensuite retiré- et affirment que "ce n'est pas à la loi d'écrire l'histoire" mais aux historiens.

Mercredi, Ankara a prévenu Paris d'un risque de dégradation des relations bilatérales si le Parlement français votait cette proposition de loi.

La Turquie rejette catégoriquement la thèse d'un génocide, estimant qu'il s'agissait d'une répression dans un contexte de guerre civile où les Arméniens se sont alliés aux troupes russes qui avaient envahi l'empire ottoman.
 Ankara évalue à 300.000 le nombre d'Arméniens massacrés et affirme qu'au moins autant de Turcs ont été tués.

Les Arméniens affirment pour leur part que le nombre de morts durant des massacres ou des déportations avoisine 1,5 million.

La Turquie a reconnu l'Arménie à son indépendance en 1991, mais sans établir de relations diplomatiques. Elle avait fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 à la suite de la conquête par des forces arméniennes de l'enclave du Nagorny Karabakh en Azerbaïdjan, un pays turcophone proche de la Turquie.

Il y un an, l'émissaire de l'UE dans le Caucase du sud Heiki Talvitie avait estimé que l'évolution des liens entre Ankara et Erevan aurait une "influence" sur l'adhésion de la Turquie à l'Union, tandis que le chancelier allemand de l'époque, Gerhard Schröder, refusait d'en faire un préalable. (AFP, 5 mai 2006)

Les menaces d'Ankara concernant le projet de loi français sur le génocide arménien

La Turquie a prévenu mercredi la France d'un risque de dégradation des relations bilatérales si le Parlement français votait un projet de loi permettant des poursuites pénales contre les personnes niant le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis en 1915-17.

"Dans nos rencontres (avec des responsables français), nous soulignons que l'adoption de ce projet de loi pourrait conduire à des dommages incalculables dans les liens franco-turcs et que cela ne doit pas être permis", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Namik Tan.

M. Tan a ajouté qu'Ankara et le gouvernement français faisaient de leur mieux pour bloquer l'adoption du projet de loi.

Le texte, qui doit être voté dans le courant du mois, prévoit un an d'emprisonnement et une amende de 45.000 euros (57.000 dollars) pour les auteurs de déclarations niant que les massacres d'Arméniens commis en Anatolie sous l'empire ottoman soient un génocide, selon la presse turque.

Il complète une loi votée en 2001 dans laquelle la France reconnaît caractère génocidaire des massacres. (AFP, 3 mai 2006)

Appeals Court cancels suspension of Hrant Dink' prison sentence

The No. 9 Penal Chamber of the Supreme Court of Appeals has cancelled the decision which suspended the six-month imprisonment of ethnic Armenian journalist Hrant Dink, who had been sentenced on a charge of insulting Turkish dignity.

The No 9 Penal Chamber quashed the suspension of the sentence citing mistaken evaluation and insufficient procedures.

The chamber judged that the remarks made by Dink insulted Turkish dignity.

The Court of Appeals Prosecution Office had requested the cancellation of the decision. The Prosecution Office sent the case file to the No. 9 Penal Chamber of the Supreme Court of Appeals.

The prosecutor had claimed that the suspension decision had been based on a mistaken evaluation and insufficient procedures and that therefore it should be quashed.

The No 9 Chamber discussed the appeal and decided to cancel the suspension of the sentence.

The chief editor of the pro-Armenian AGOS daily, Hrant Dink, along with his lawyer Sehmuz Ulek, was acquitted in early February of charges of degrading Turkish dignity and the Turkish republic.

In October 2005, Hrant Dink had been sentenced to a 6-month suspended prison term for vilifying Turkish nationalism in another case.

In recent times, legal proceedings against Turkish journalists and especially against author Orhan Pamuk had drawn the ire of the European Union, with which Turkey opened accession talks on Oct. 2005. The EU has warned that the legal investigations contradict the freedom of speech and the EU-minded reforms which have been passed in Turkey.

Ethnic Armenian Turkish national Dink writes for the Agos daily which is mainly addressed to the Armenian community in Turkey.

Due to his Agos column dated Feb. 13 2004, the Agos columnist was accused of likening Turkish nationalism to carcinogenic tumors and poisoned blood in its responsibility for genocide. Dink was charged under the 159th article of the penal code.

In early 2006, the Turkish courts had bowed to pressure from the EU to drop charges against author Orhan Pamuk who had been accused of insulting Turkish dignity. (Cihan News Agency, May 1st, 2006)

Forces armées/Armed Forces

Eyes turn to the government on appointment of TSK top brass

The higher echelons of the Turkish Armed Forces (TSK) will be reworked again in August. The chief of General Staff as well as Land Forces and Gendarmerie commanders will be appointed at the Supreme Military Council (YAS) meeting sessions to be held between Aug. 1 and 4.

YAS's ordinary sessions will be chaired by Prime Minister Recep Tayyip Erdogan. TSK's activities, including personnel, training, and disciplinary issues, will be handled at the sessions to be held at Cakmak Hall of General Staff headquarters.

Files concerning TSK personnel believed to be involved in reactionary activities will also be considered at the meeting. Prime Minister Erdogan and Defense Minister Vecdi Gonul are expected to put forth reservation to the decisions on these military personnel engaged in reactionary activities, as they did at earlier YAS meetings.

The most important topic of the meeting will be the appointment of the new chief of General Staff. As is customary, Chief of Staff Gen. Hilmi Ozkok will retire since his four-year term will be at a close. There is just one candidate for Ozkok's seat according to TSK tradition, namely Land Forces Commander Gen. Yasar Buyukanit, who's known for his diplomatic identity and Kemalist approach.

However, the government has reportedly been objecting to Buyukanit's appointment as chief of staff. Ankara rumors circulating have three scenarios for this appointment, as follows:

Scenario one: The government obeys the TSK customs and suggests Gen. Buyukanit for the post of chief of staff after Gen. Ozkok announces that he will retire this August. Gen. Buyukanit then undertakes the post of chief of staff while 1st Army Commander Gen. Ilker Basbug is appointed Land Forces Commander, replacing Buyukanit. Under TSK tradition, Buyukanit and then Basbug take office as chief of staff for two years each. The term of office for the chief of staff is usually four years, but the two commanders will be able to serve only two years each due to mandatory retirement age.

Scenario two: The government suggests 1st Army Commander Gen. Basbug for the chief of staff position after Gen. Ozkok retires. Should the president approve the government's suggestion, Gen. Buyukanit retires with Gen. Ozkok in August. Gen. Basbug serves as Land Forces commander for a while and then is appointed chief of staff

Scenario three: After Ozkok retires, the government bypasses Gen. Buyukanit and suggests Gen. Basbug for the chief of staff post. However, the president doesn't approve this since it isn't in line with the TSK customs. In such a case, Gen. Buyukanit and Gen. Basbug retire in August.

In such a case, the chief of staff path opens for the TSK's most senior general, Gendarmerie Commander Fevzi Turkeri, who is waiting for his retirement at the gendarmerie command. Thus, the government will have to work with Gen. Turkeri, who is from the same team as Gen. Buyukanit.

Some seven lieutenant generals will compete for the two general posts which will be vacant in the Land Forces after Gen. Ozkok and Gen. Turkeri retire this August if TSK customs are followed. Naval Forces Commander Adm. Yener Karahanoglu and Air Forces Commander Gen. Faruk Comert will hold their posts for another year each. So there will be no appointments to the ranks of senior admiral and general ranks at the Air and Naval Forces Commands this year. The Supreme Military Council will also discuss the appointment of 11 lieutenant generals, one vice admiral, 26 major generals, three rear admirals (UH), 57 brigadier generals, and 12 rear admirals (LH), as well as the colonels and captains that will be appointed to the general and admiral ranks. (The New Anatolian, Evren Deger, May 31, 2006)

Ex-officer Muzaffer Tekin and Red Apple

A key suspect in last Wednesday's Council of State attack and allegedly the leader of the gang behind it, Tekin is a former captain discharged from the army following the Sept. 12, 1980 military coup for the part he played in a restaurant raid carried out by four soldiers under him.

Tekin was taken into custody together with three other suspects on Sunday night. He was found by the police in hospital after allegedly stabbing himself in the chest, apparently an attempted suicide.

Reports in Turkish papers indicate that Tekin is closely involved with an ultra-nationalist group known as the "Kizil Elma" (Red Apple). He's also reported to have written articles for Turkeli magazine, of the Union of Patriotic Forces Movement Association led by former Nationalist Movement Party (MHP) General Secretary Taner Unal. Tekin is also alleged to be closely interested in the Cyprus problem and to have taken an active role in a support campaign for former Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) President Rauf Denktas. Reports also indicate Tekin is linked with the Turkish Resistance Organization (TMT), known as an extension of the "deep state" in Northern Cyprus.

The group known as "Kizil Elma" is a bizarre coalition of ultra-nationalism and the secularist, anti-imperialist left-wing movement that gained strength in the late 1990s.

The movement unites the ultra-nationalist Ulku Ocaklari and Dogu Perincek's anti-imperialist leftist Labor Party (IP). Targeting a large constituency based on nationalist ideology -- the common denominator of the group -- the Kizil Elma movement is also associated with the "deep state" by some circles.

The movement has also been active in denying the Armenian claims of genocide abroad and works against Kurdish political movements in Turkey. (The New Anatolian, May 23, 2006)

Militarism Under Fire in Ankara

After two successful events in Istanbul and Izmir previously, the third Traditional Militourism Festival was held in the Turkish capital of Ankara this weekend with participation of antimilitarist activists from various parts of the country.

The annual gatherings, organised by Turkish antimilitarist campaigners, aim to increase public awareness of militarist policies and symbols with peaceful and colourful events such as music and dances, visits to military symbols and marches.

While participation to the gathering from Istanbul and Izmir was comparatively less than the previous years, heavy rainfall and even heavier intervention by the Ankara police forced some program changes with a few of the visits scheduled to "symbols of militarism" being called off. Yet the event was as colourful as possible.

Approximately 40 activists came together on May 13 Saturday morning at the Ankara Gar where they started the day, similar to the past years, with a "program to greet objectors". A heavy police cordon around the group and presence of a number of police buses nearby led to jokes that there were more policemen to objector on site.

Music with tambourines, accordions and tabors led to the first press statement at the Gar noting its importance in being a "face of the state that never changes" and role of being an important transportation point for most military weapons.

Following the statement, the group broke toy guns demanding an end to weapons and started to march towards the city's Korean Monument, marking the role of Turkey and Turkish soldiers in the Korean War. Warned by the police not to carry any placards or posters, the activists wrote slogans against military service and encouraging draft dodging on the clothes they wore.

Arriving at the Korean Monument, the group were stopped by police who informed them that "reading a press statement at military facilities" was not allowed by law. The activists resisted saying that the monument was not a military facility but a public access area and insisted on reading a statement in front of the monument.

The statement said the monument was a symbol of those who gave their lives for Turkey to be accepted into NATO and called on antimilitarists to effort to end all wars. After the statement was read, black ribbons "dedicated to those who died in this meaningless war" were left in various parts of the monument garden.

Despite the heavy rain, the group continued their march towards Tandogan shouting the slogan, "war, war what do you get - make love to death" under constant warning by the police that the event should come to an end and that the scheduled program would not take place.

Negotiations with the police brought on an extension to the even with the activists marching on to the national weapons manufacturer Machine and Chemical Industry Corporation (MKEK) building where the police set up a barricade to bar entry to the protestors.

Holding a press conference in front of the building, the antimilitarists pointed out that 10 factories under the Corporation were producing various types of weapons and arsenal and that a contemporary restructuring of the company had associated it directly to the National Defence Ministry rather than the Ministry of Industry and Commerce.

The statement said MKEK was "the official production centre of personal and mass weapons and arsenal", adding that it was also an exporter of weapons at a time weapons purchases globally had become increasingly easy "and could even be ordered over the telephone".

Following a short statement in front of the Tandogan Officers Club the group then went on to march towards the Mamak Military Prison notorious for its role in the 1971 and 1980 military coups as well as the OYAK Army Cooperation Institution and the Military Recruitment Organisation ASAL but were prevented by the police.

Police officers were heard saying they did not care about the scheduled program and warning "we will intervene, you will be detained, then go and complain wherever you can" as the group was told to disperse

The group then appeared to disperse but travelled to Yuksel Boulevard instead where hundreds of off-duty soldiers soon watched them marching under the slogan "we will not kill, we will not die, we will not be anyone's soldier".

The activists held another press conference in front of the Human Rights Monument here where they staged another toy gun breaking event, at times being openly criticised by the crowds and called "traitors".

Dancing to their own music the antimilitarists ended their day-long festival at Yuksel Caddesi commended, eventually, by the police for being order throughout.

The second day of the festival saw a panel held at the Social Researchers Foundation on "Revolutions, soldiers, freedom" where author Mahmut Memduh Uyan explained the role of armed warfare in the revolutionary struggle of their past.

Uyan pointed out that in the 1970s a period between two subsequent military coups in Turkey, everyone involved in political struggle had to provide for their own personal safety as well as the safety of their property and that no one was keen on armed clashes. "In order for the national struggle to protect its personality and its identity, to defend out social form and policies we defended armed struggle" he said.

Uyan noted that movements such as antimilitarism added important values to the society and said "Movements that want freedom must act like the force they confront."

Ozgur Gundem reporter Birgül Ozbaris told the panel that violence in Turkey was not just limited to the attacks witnessed in universities and that the true violence in the country was the violent mentality with which the state and its army addressed its people.

Ozbaris recalled that five charges had been brought against her so far due to her reporting and interviews related to conscientious objectors while a sixth case was being brought up and said in reference to developments in the Southeast "in the past seven years period of peace no one fulfilled their responsibilities. The [new] Anti Terror Law will create a Martial Law. This is because the left is silent, is not moving and has divided its forces. Our problems are the same but we do not speak the same language".

"As antimilitarists, we should better understand the war taking place in our country and the conditions that have caused this war. I value conscientious objection, I believe it is a good civil disobedience against militarism".

After a short speech titled "We are all dreamer militia" by conscientious objector Mehmet Od, Ahmet Özdemir declared his conscientious objection and said in his speech that he was not only refusing to serve compulsory military service but that he would reject alternative service as much as doctors reports letting him off. (BIA, May 16, 2006)

Conscientious objectors hold protest in Ankara against military service

A group of "conscientious objectors" who are refusing to fulfill their obligatory military service held a protest in the capital Ankara on Saturday.

Ten conscientious objectors playing accordions and drums issued a press statement at Ankara train station on Saturday afternoon. The protestors stressed that the European Court of Human Rights (ECHR) had ordered Turkey to pay compensation for forcing a conscientious objector to fulfill his military service.

The protestors also underlined that the Turkish government had not taken any move to draw up new guidelines to resolve the problem.

The conscientious objectors later broke up fake pistols in protest at compulsory military service in Turkey.

The European Court of Human Rights (ECHR) sentenced Turkey to pay 11,000 Euros compensation in January for forcing Osman Murat Ülke, another conscientious objector, to carry out his military service against his will. (Cihan News Agency, May 13, 2006)

Military Court Defies the European Court Rulings

Conscientious objector Mehmet Tarhan will have to do his compulsory military service according to the final conclusive decision of a special interdepartmental council of Turkey's Military Court of Appeals.

The Turkish daily Milliyet newspaper reported that the military court detailed verdict says European Court of Human Rights decisions on conscientious objection are not abiding for any individual country and homosexuality itself must be regarded as a psychological disorder.

Tarhan, 27, first voiced his conscientious objection to military service in October 2001.

"I think that wars caused by power-mongering states are first and foremost a violation of the right to life," he said at a press conference in Ankara. "The violation of the right to life is a crime against humanity... I therefore declare that I won't be an agent of such crime under any circumstances. I will not serve any military apparatus," he said.

Since then he has been detained twice, first on 8 April 2005 for two months and again upon his release in June. On both occasions he was held in Sivas for refusing military service. Tried on 10 August last year, he was given a prison sentence of two years for each charge of insubordination, totalling to four years.

"I... refuse to be transformed into a murder machine by taking a course in dying and killing," Tarhan told a court in his defence in August 2004.

The Military Court detailed verdict on Tarhan rules, however, that no matter his views, he will have to accept serving the military, for him a 15 month compulsory recruitment period.

Last November the Appeals Court had overturned Tarhan's prison sentence on grounds that it was disproportionately high and therefore unfair, but its final written recommendation that his homosexuality should be identified by "proper physical examination procedures" was never realised.

In its detailed final decision, the Court of Appeals referred to Tarhan refusing to undergo physical examination to establish his homosexuality and said that under these circumstances, the correct course of action would not be a forced examination, but recruiting him into military service.

The Milliyet report also said the verdict used the term "advanced stage of psychological disorder" in describing homosexuality.

The decision argued that where Tarhan was not serving in the military his commander could not know whether he was a homosexual and "because of these reasons, Tarhan cannot be held exempt from military service".

Tarhan's case

Mehmet Tarhan made a press statement and announced that he is a conscientious objector on October 27, 2001. He said he would not kill, he would not die and thus would not become anyone's soldier. Tarhan is a homosexual and views the medical certificate deeming him "disabled" as evidence that in fact the state itself is disabled.

Because Turkey doesn't recognize the status of "conscientious objector," Mehmet was legally seen as a deserter. But Turkey's policy of "ignoring" some 70 people, who have announced being conscientious objectors, changed on April 8, 2005.

In the 15-year-old history of conscientious objection in Turkey, three people have been charged with this offence. All three of them were released at different stages of different trial procedures. Although their addresses were known, none of the conscientious objectors were recalled to the army. This issue is Turkey's weakness. The state would never dare to let the conscientious objectors trigger a debate about the military or military service, which are both taboos in Turkey.

On April 8, when Mehmet refused to sign any documents at the Izmir Military Recruitment Office, the deadlocked bureaucracy let the incoherent legal system solve the problem. Mehmet was first transferred to the military corps in Tokat, then to the Sivas Military Jail. The course of his life sentence was thus drawn out.

Although Mehmet repeated on a number of occasions that he is a conscientious objector, he was charged with "insisting on disobeying orders in front of assembled recruits." He was attacked by prisoners who were provoked by the prison administration, he was blackmailed and threatened. Although he openly stated he is a homosexual, he was forced to undergo physical examinations.

Ten soldiers kicked and stamped him, and cut his hair and beard. He was locked into a solitary confinement cell. He began self-mutilation and a hunger strike to protest against discrimination and bad treatment. He also demanded that his conditions be improved.

He stood the third hearing of his trial on June 9. He was released pending the outcome. Because he was persistently referred to as a "soldier" he was sent again to the Military Recruitment Office, then to the corps, and then to prison. He ended his hunger strike after 28 days when some of his demands were met. But a day before his hearing on July 12, his hair and beard was forcibly cut again. (BIA News Center, Tolga KORKUT, May 3, 2006)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Woman MP Calls PM's Wife to Unveil

Main opposition Republican People's Party (CHP) Izmir deputy Canan Aritman has sent a letter to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's wife Emine Erdogan saying the way she dressed was an insult to Turkish women in general and calling on her to dress properly.

A report in the mass circulation Turkish daily Hurriyet quoted Aritman's letter saying that tens of thousands of Turkish women were preparing to file for damages in view of Erdogan's dressing style both at state functions and while accompanying the Prime Minister on foreign visits.

Her "Islamic style" dressing has frequently been covered by the Turkish press, most recent of all a personal touch to her costume during a visit to Egypt with Erdogan.

The letter to Erdogan was quoted as saying "the style you and wives of many ministers dress while on foreign trips where you are representing the Republic of Turkey offends the Turkish women.

"I respect your personal preference. But women in the modern Republic of Turkey have accepted a non-veiled, contemporary western type dressing style. Because of this, your personal preferences are leading to a wrong image abroad of the Turkish women and of Turkey itself."

The letter went on: "Foreign visits are not a part of your private lives. You are going there as trhe wives of the prime minister and ministers of the Turkish Republic. You are representing our country and the Turkish women. All of your expenses are being covered by the Turkish nation.

"You cannot display your personal preferences, your lifestyle while carrying out this duty of representation. "

"As thousands of women who have been educated abroad, worked and been abroad for business or scientific work we have struggled on this issue.

"Because they do not fully know of our country and lifestyle, foreigners always used to tell us 'you wear chadors in your own country but you dress like us abroad'. You have brought the struggle of tens of thousands of Turkish women to square one in a second".

"If you must go to foreign visits with your husband, be like a contemporary Turkish woman. If you can't be that way then please stay at home.

"We, the Turkish women, have no patience left. In order to compensate for our grievances tens of thousands of us are thinking of filing for damages.

"We also request that you condemn members of parliament of the AKP (ruling Justice and Development Party) who beat their wives or are married with more than one woman." (BIA, Sehriban OGHAN, May 25, 2006)

Le meurtrier présumé de hauts magistrats turcs écroué

Le meurtrier présumé de hauts magistrats turcs, Alparslan Arslan, et trois autres autres hommes soupçonnés de complicité dans la même affaire ont été écroués dimanche après avoir été entendus par un procureur, a annoncé l'agence Anatolie.

Mercredi, Alparslan Arslan, avocat de 29 ans, faisant irruption au Conseil d'Etat, plus haute instance juridique administrative du pays, avait hurlé: "Je suis un soldat de Dieu" avant d'ouvrir le feu sur quatre juges, tuant le plus âgé et blessant les trois autres.

Il a déclaré qu'en tirant sur les juges il voulait les punir pour avoir décrété une interdiction du foulard islamique dans les institutions et les universités publiques.

La Turquie est un pays à majorité musulmane régi par des lois strictement laïques.

Alparslan Arslan avait été immédiatement arrêté.

Arslan et ses trois complicés supposés ont été accusés de tentative de renversement de l'ordre constitutionnel, un chef passible de l'emprisonnement à vie, d'assassinat prémédité, de tentative d'assassinat prémédité, d'usage d'explosifs et de violations de la loi sur les armes à feu.

Cinq autres hommes arrêtés dans le cadre de cette affaire ont été relâchés.

Ce meurtre a provoqué d'importantes manifestations en faveur de la laïcité et suscité des tensions entre le courant laïc et le gouvernement issu de la mouvance islamique accusé d'avoir encouragé les extrémistes par son opposition à l'interdiction du port du foulard islamique et sa critique ouverte des jugements prononcés en la matière par les tribunaux.

Dans une interview accordée à un journal vendredi le Premier ministre  Recep Tayyip Erdogan a estimé que ce meurtre faisait partie d'un complot visant à discréditer son gouvernement.

Selon les autorités le meurtrier présumé faisait déjà partie d'un groupe responsable d'un attentat à la bombe contre les locaux du journal laïc Cumhuriyet au début du mois.

Samedi, un ancien officier de l'armée, Muzaffer Tekin, a été hospitalisé à la suite d'une tentative de suicide. Soigné sous surveillance policière il est soupçonné, selon la presse, d'avoir échangé plusieurs coups de fil avec le meurtrier présumé avant l'attaque.

Interrogé à l'hôpital par la presse il a reconnu connaître le meurtrier présumé mais démenti être le cerveau de l'attentat contre les magistrats. (AFP, 21 mai 2006)

Un ex-militaire soupçonné d'être le cerveau de l'attentat

La police turque s'apprêtait à arrêter formellement samedi un homme soupçonné d'être un instigateur de l'attentat commis cette semaine contre des juges du principal tribunal administratif du pays, ont déclaré des sources proches de l'enquête.

Muzaffer Tekin était soigné sous la surveillance de la police dans un hôpital d'Istanbul où il a été admis dans la journée pour une blessure légère à la poitrine qui pourrait avoir été provoquée par une tentative de suicide.

L'homme a été décrit par certains médias comme le cerveau présumé de l'attentat de mercredi en plein Conseil d'Etat où un juge a été tué et quatre autres blessés.

Selon les sources, il devrait être placé en état d'arrestation après avoir été soigné.

Tekin serait un ancien militaire renvoyé de l'armée pour ses activités islamistes.

Des journaux l'ont qualifié de "mentor" de l'auteur de l'attentat, un jeune avocat islamiste. D'autres affirment qu'il figure parmi les dirigeants d'un groupe interdit, "L'équipe d'intervention de la force patriotique" à laquelle appartenait le tireur et d'autres personnes interpellées par les enquêteurs.

Le tireur, Alparslan Arslan, 29 ans, et huit autres suspects sont interrogés par la police antiterroriste d'Ankara. (AFP, 20 mai 2006)

Le gouvernement turc conspué lors des obsèques du juge assassiné

Plus de 20.000 personnes ont assisté jeudi à Ankara aux obsèques d'un juge du Conseil d'Etat abattu la veille par un assaillant, islamiste supposé, dénonçant une attaque visant la laïcité et appelant le gouvernement islamo-conservateur à la démission.

"Gouvernement, démission", "Premier ministre, assassin", "maudite soit la Charia" (la loi islamique, qui n'est pas appliquée en Turquie, pays au régime laïque), "les mollahs en Iran," scandait l'assistance, dans laquelle figuraient de nombreux militaires de haut rang, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, réunis sur l'esplanade de la mosquée de Kocatepe, la plus grande d'Ankara, et arborant de nombreux drapeaux turcs, ont violemment conspué les membres du gouvernement venus participer à la cérémonie.

Le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, a été hué et le ministre de l'Intérieur, Abdulkadir Aksu, a été visé par des jets de bouteilles en plastique.

Le vice-Premier ministre, Abdullatif Sener, a pour sa part été accueilli aux cris de "que viens-tu faire ici, sans honneur", la chaîne de télévision CNN-Türk rapportant qu'il avait été frappé à l'épaule par un manifestant.

Des tireurs d'élite étaient disposés sur les toits environnant le lieu de la cérémonie, pouvait-on voir sur les images diffusées par CNN-Türk.

Mustafa Yücel Özbilgin, un juge âgé de 64 ans, a été tué mercredi par un tireur isolé qui a affirmé, selon des témoins, avoir agi au nom de Dieu.

L'assaillant, Alparslan Arslan, un avocat de 29 ans, a blessé quatre autres magistrats du Conseil d'Etat, une institution connue pour la fermeté avec laquelle elle fait respecter l'interdiction du port du voile islamique dans la fonction publique et les universités.

Le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, est montré du doigt car M. Erdogan, un ancien militant islamiste dont l'épouse et les deux filles sont voilées, s'en était publiquement pris aux décisions du Conseil sur le port du foulard.

Le port du voile est perçu par les milieux laïques, dont la puissante armée qui se considère comme la garante de la laïcité, comme un signe ostentatoire de soutien à l'islam politique.

"L'attaque d'hier visait en fait la laïcité dans ce pays. Mais ils ne peuvent pas nous faire peur", a déclaré à l'AFP Devrim Can, une retraitée de 55 ans venue commémorer la mort du juge, en ajoutant qu'elle tenait le gouvernement pour "responsable" de sa mort.

"Aujourd'hui, Erdogan s'est enfui à Antalya (sud), demain il s'enfuira en Egypte", a affirmé Meral, une femme de 50 ans refusant de donner son nom de famille. Elle faisait référence à l'absence remarquée aux obsèques du juge du Premier ministre, en visite dans la ville balnéaire d'Antalya.

Très remontée, la manifestante a assuré que "l'ère du silence est finie". "Quand l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir depuis novembre 2002, ndlr) est arrivé au pouvoir, on a dit 'pourquoi pas', mais maintenant c'est terminé", a-t-elle expliqué.

Dans la matinée, une foule de plus de 25.000 personnes avait afflué au mausolée de Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), fondateur de la Turquie moderne et laïque, pour afficher son attachement aux valeurs de la République.

Des centaines de magistrats et d'avocats revêtus de leurs robes et une vaste foule de simple citoyens - certains arborant des photos d'Atatürk ou le drapeau turc - se sont inclinés sur sa tombe au cours de cette manifestation conduite par les chefs des principales instances judiciaires.

"La Turquie est laïque et le restera", ont scandé des milliers de personnes réunies sur l'esplanade du mausolée. (AFP, 18 mai 2006)

Attaque contre la laïcité: la Turquie en émoi, le gouvernement critiqué

La Turquie était sous le choc jeudi après une attaque la veille aux mobiles islamistes contre le Conseil d'Etat, bastion de la laïcité, qui a coûté la vie à un juge et en a blessé quatre autres, les critiques se cristallisant contre le gouvernement islamo-conservateur.

Alpaslan Aslan, l'avocat de 29 ans qui a tiré 11 balles de pistolet automatique contre des juges en audience dans la plus haute juridiction administrative du pays, a été maîtrisé sur les lieux par la police.

Interrogé par une section antiterroriste, il a affirmé avoir agi seul et n'être lié à aucune organisation. La police a néanmoins interpellé deux personnes susceptibles d'être liées au tireur, a affirmé jeudi la chaîne d'information NTV.

Selon les journaux, l'homme, basé à Istanbul, est connu pour être un musulman pratiquant et proche des milieux islamo-nationalistes. Ses trois soeurs portent le voile islamique, selon le quotidien Vatan.

Il a ouvert le feu en criant "Nous sommes les émissaires, les soldats de Dieu", a expliqué la vice-présidente du Conseil, Tansel Cölasan.

L'assaillant a affirmé vouloir "punir" cette institution, notamment les juges de la 2e Chambre, pour ses décisions contre le port du voile, selon Mme Cölasan.

L'état des blessés, dont deux femmes, était jugé satisfaisant jeudi.

La 2e Chambre du Conseil d'Etat s'est prononcée en février contre le port du foulard pour la directrice d'une école maternelle d'Ankara, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'établissement.

La décision a été publiquement dénoncée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son Parti de la justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) qui militent en faveur de la levée de cette interdiction en Turquie, pays musulman mais laïque.

Le port du voile, strictement interdit dans la fonction publique et les universités, est perçu par les milieux laïques, dont la puissante armée qui se considère comme la garante de la laïcité, comme un signe ostentatoire de soutien à l'islam politique.

Plus d'une centaine d'Ankariotes se sont réunis dans la nuit devant le Conseil d'Etat, où ils ont déposé des fleurs et allumé des bougies à la mémoire du juge "martyr" Mustafa Yücel Özbilgin, âgé de 64 ans.

"Les mollah en Iran" ou "la Turquie est laïque et le restera", a scandé la foule.

Les obsèques d'Özbilgin doivent avoir lieu jeudi après-midi à Ankara après des cérémonies officielles.

Les juges, procureurs, avocats et recteurs d'universités de la capitale devaient se rendre dans la matinée au mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne et laïque, dans un geste symbolique pour dénoncer un crime réprouvé par l'ensemble de la classe politique.

Le gouvernement de M. Erdogan est montré du doigt dans cette attaque car le Premier ministre, un ancien militant islamiste dont l'épouse et les deux filles portent le voile, s'en était publiquement pris à des décisions du Conseil sur le port du voile.

La presse libérale accusait jeudi le gouvernement d'avoir implicitement encouragé cette attaque par les remarques des autorités gouvernementales sur le port du voile.

"Balle tirée contre la laïcité" titrait le quotidien Milliyet qui publie une tribune exhortant le gouvernement à renoncer à "provoquer des tensions" au sein de la société turque, à écrasante majorité musulmane qui, dans son ensemble, partage les valeurs républicaines.

La presse se demandait aussi si cette attaque était liée aux trois attentats à la grenade qui ont visé récemment à Istanbul le siège du journal d'opposition pro-laïque Cumhuriyet. (AFP, 18 mai 2006)

Ouverture du procès du meurtrier présumé d'un prêtre italien en Turquie

Le procès d'un adolescent turc accusé du meurtre, en février, d'un prêtre catholique italien à Trabzon (nord-est de la Turquie) a débuté lundi à huis clos devant un tribunal de la ville, a indiqué à l'AFP une avocate du prévenu.

La cour a reporté la suite du procès à une date ultérieure pour des raisons de procédure et a décidé de maintenir l'accusé en détention, a indiqué Me Mahya Usta.

La juriste n'a pas souhaité donner de plus amples détails, invoquant une interdiction de communiquer avec les médias imposée par les juges en raison de l'âge du prévenu, 16 ans.

Le ministère public a requis la prison à vie contre le jeune homme, identifié par ses seules initiales O.A. et qui doit répondre des crimes d'homicide volontaire, possession illégale d'arme à feu et atteinte à l'ordre public.

O.A. est accusé d'avoir abattu de deux balles le prêtre Andrea Santoro, 61 ans, le 5 février au sortir de son église Sainte-Marie, un crime qui avait suscité des réactions d'indignation de la part du gouvernement et de l'opinion publique turcs.

Le meurtre avait également ému l'Italie, l'Eglise catholique italienne annonçant, lors des obsèques du père Santoro à Rome, sa volonté de le faire proclamer saint et martyr.

Le prévenu a été arrêté après la découverte par la police de l'arme ayant servi à tuer le prêtre sur le lieu de travail de son père.

Il s'est exprimé pour la première fois lundi devant les juges, après avoir refusé de répondre lors de précédents interrogatoires menés par le ministère public et des magistrats, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Le père et le frère aîné d'O. A., ainsi qu'un adolescent qui l'aurait accompagné jusqu'à l'église Sainte-Marie et deux de ses amis ont également comparu devant la cour en qualité de témoins, a ajouté Anatolie.

Les motivations du meurtrier d'Andrea Santoro -qui selon des témoins aurait crié "Allahu Akbar" (Dieu est grand) au moment de commettre son crime- restent floues.

Plusieurs thèses ont été avancées comme mobiles possibles du meurtre, du crime organisé par des réseaux locaux de prostitution à un acte à connotation islamiste visant un éventuel prosélytisme religieux, en passant par une réaction isolée à la publication en Europe de caricatures du prophète Mahomet.

L'église catholique de Trabzon - l'ancienne Trébizonde, située sur les bords de la Mer Noire, à moins de 200 kilomètres de la frontière géorgienne - où officiait depuis cinq ans le père Santoro, ne comptait que huit ou neuf fidèles catholiques auxquels s'adjoignaient quelques orthodoxes.

O.A. pourrait bénéficier de réductions de peines en raison de son âge s'il est reconnu coupable, avait indiqué à l'AFP le procureur en charge du dossier. (AFP, 15 mai 2006)

Début du procès de l'avocat de membres supposés d'Al-Qaïda

L'avocat de plusieurs membres supposés du réseau Al-Qaïda accusés d'avoir participé à l'organisation d'une vague d'attentats sanglants en novembre 2003 à Istanbul s'est retrouvé vendredi à la barre des prévenus pour répondre d'accusations de soutien au groupe terroriste.

Le ministère public d'un tribunal stambouliote a requis de cinq à 10 ans de prison contre Osman Karahan pour "participation au réseau terroriste Al-Qaïda", qu'il aurait soutenu en finançant certains de ses membres, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Lors de l'audience, l'avocat, qui n'a pas été placé en détention provisoire, a dénoncé une cabale montée contre lui car il était "coupable d'avoir défendu des musulmans", selon Anatolie.

Me Karahan assure la défense d'une douzaine des 73 prévenus jugés pour participation à l'organisation d'une vague d'attentats qui ont frappé deux synagogues, le consulat britannique et la principale succursale de la banque britannique HSBC à Istanbul en novembre 2003, faisant 63 morts.

Certains de ses clients ont reconnu avoir eu des liens avec Al-Qaïda, le Syrien Louai Sakka, accusé en outre d'avoir tenté de commettre un attentat contre des navires de croisière israéliens en août 2005 dans le sud de la Turquie, se déclarant membre du réseau.

Niant avoir jamais financé des membres d'Al-Qaïda, Me Karahan a réclamé la levée d'une interdiction de plaider prise contre lui.

Deux bénéficiaires supposés des largesses de l'avocat, entendus en qualité de témoin, ont affirmé avoir approché le cabinet Karahan pour obtenir une bourse d'études et n'avoir glané que 10 livres turques (5,5 euros, 7,1 dollars), données par un assistant du juriste.

Les deux hommes sont poursuivis par la justice turque pour des liens supposés avec les auteurs présumés d'attentats sanglants commis à Londres le 7 juillet, selon les explications fournies à l'AFP par Osman Karahan peu avant le début de son procès.

"Des Arabes impliqués dans les attentats de Londres ont envoyé de l'argent à une ou deux personnes en Turquie. La police londonienne a fait arrêter ces derniers et on a trouvé sur eux ma carte de visite", avait indiqué l'avocat, assurant ne pas connaître ces témoins. (AFP, 12 mai 2006)

Le chef d'une confrérie, Fethullah Gulen,  accusé de subversion, acquitté

Fethullah Gulen, chef d'une confrérie musulmane considérée comme l'une des plus influentes de Turquie, a été acquitté vendredi par un tribunal d'Ankara qui le jugeait pour complot en vue de renverser le régime laïc turc, a annoncé l'agence de presse Anatolie.

M. Gulen, chef de la puissante association religieuse Nour (Lumière), qui s'est exilé aux Etats-Unis après son inculpation en 2000, était jugé par contumace.

Le procureur avait requis jusqu'à dix ans de prison contre Gulen, accusé d'avoir "fondé et dirigé une organisation illégale visant à saper le système étatique laïque et à le remplacer par un Etat régi par des règles religieuses".

M. Gulen avait été traduit en justice après la diffusion par une chaîne de télévision d'un film le montrant en train d'appeler ses partisans parmi les fonctionnaires à oeuvrer pour l'établissement d'un système politique fondé sur la religion. L'accusé a affirmé qu'il s'agissait d'un montage.

Il a été acquitté pour absence de preuves.

La confrérie dirigée par M. Gulen est surtout connue pour les centaines d'écoles privées qu'elle a établies en Turquie et dans le monde. Ses détracteurs affirment que leurs élèves sont soumis à un lavage de cerveau.

Selon l'acte d'accusation, il s'agit de "l'institution réactionnaire la plus puissante et la plus influente de Turquie". (AFP, 5 mai 2006)

Socio-économique / Socio-economic

L'ONU demande à Ankara d'enquêter sur des cas de suicides forcés de femmes

Les crimes d'honneur déguisés en suicides et autres "suicides forcés" parmi des femmes notamment dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ne peuvent pas être ignorés et doivent faire l'objet d'enquêtes approfondies, a déclaré mercredi un rapporteur de l'Onu.

"Les indices qui justifient qu'on ait des suspicions à ce sujet ne peuvent pas être écartés" a précisé à la presse Yakin Erturk, rapporteur sur la violence à l'encontre des femmes au sein de la commission des droits de l'Homme des Nations unies, à l'issue d'un voyage d'enquête dans les trois provinces du sud-est de la Turquie.

"Les informations que j'ai réunies m'incitent à penser qu'il ne s'agit pas de suicides ordinaires. Les autorités devraient être très méticuleuses dans l'examen des cas suspects" a-t-il ajouté.

Mme Erturk a expliqué que plusieurs des cas de suicide qu'on lui avait rapportés dans les provinces de Batman, Sanliurfa et Van ne semblaient pas avoir de mobile caché mais qu'il y avait des cas où il y avait de bonnes raisons de penser qu'il s'agissait d'un crime d'honneur déguisé en suicide ou accident. Elle a cité notamment le cas d'une femme qui se serait pendue alors qu'elle avait le corps couvert de graves hématomes.

Les "crimes d'honneur", régulièrement dénoncés par l'Union européenne,  où une femme est tuée parce qu'elle a "entaché l'honneur de la famille" par une relation extraconjugale sont courants dans les régions pauvres de la Turquie et notamment dans le sud-est à majorité kurde.

Selon les autorités 1.190 personnes ont trouvé la mort au cours des six dernières années dans des crimes de ce type.

La justice turque n'accorde plus les circonstances atténuantes aux meurtriers et le gouvernement a renforcé les dispositions visant à protéger les femmes mais Mme Erturk a dénoncé le peu d'empressement des autorités à faire appliquer les lois et la tendance des politiciens et des administrateurs à se conformer aux traditions locales au détriment des droits des femmes. (AFP, 31 mai 2006)

Dexia effectue une percée en Turquie.

Beaucoup de spécialistes du secteur bancaire s'accordent à penser que Dexia a toutes les chances de participer, plutôt en tant que cible, à l'accélération du mouvement de concentration bancaire en Europe. Mais la banque franco-belge, qui a déjà fait l'objet d'approches de la part de l'italien Sanpaolo IMI et du néerlandais Fortis dans un passé relativement récent, n'en dispose pas moins de la volonté de se développer elle même par croissance externe.

Dexia vient en effet d'annoncer l'acquisition d'une participation de contrôle dans la banque turque DenizBank. Pour financer une partie de cette opération, Dexia a l'intention de procéder à une augmentation de capital d'environ 1 milliard d'euros.

Dexia a précisément signé hier soir une convention d'achat d'actions - incluant des conditions suspensives et une clause d'ajustement de prix relative à la vente d'une participation dans Zorlu Energy - en vue de l'acquisition auprès de Zorlu Holding d'une participation de 75 % dans DenizBank Financial Services Group, pour un montant total de 2,44 milliards de dollars (soit 1,89 milliard d'euros). Au prix offert et non ajusté, la transaction valorise 100% de DenizBank à 3,25 milliards de dollars (soit 2,52 milliards d'euros).

Dixième établissement bancaire turc, Denizbank dégage une rentabilité de ses fonds propres de 23,4% et son intégration au sein de Dexia devrait avoir un impact relutif sur le bénéfice par action dès 2006.

Sur le plan stratégique, son positionnement en fait le partenaire idéal pour Dexia sur le marché turc. Denizbank dispose en effet d'environ 1,4 million de client retail et d'importantes niches dans les segments PME ou les grandes entreprises des secteurs de la santé, de l'agriculture, du tourisme et de l'énergie.

Dexia, qui bénéficiera du levier de la naissance du marché hypothécaire turque, à la suite de l'entrée en vigueur de la nouvelle législation en Turquie, va aussi et surtout pouvoir développer son activité historique de financement au secteur public, tout en améliorant les activités existantes de Denizbank dans le financement de projets. Dexia est en effet le numéro un mondial de ce secteur d'activité, peu cyclique, qui lui a d'ailleurs permis de publier de solides résultats trimestriels la semaine dernière. (bourse.tf1.fr, 31 mai 2006)

DISK Withdraws From ILO Social Dialogue
 
Turkey's Revolutionary Workers Unions Confederation (DISK) withdraws from this year's International Labour Organisation (ILO) talks in reaction to "government's failure to take any forward steps on union and social rights". DISK also suspends its membership to the Economic and Social Council as well as participation in the European Union-Turkey mixed advisory committee.

A statement issued by DISK said the confederation had taken the decision to withdraw from the named "mechanisms of social dialogue" saying that they did not reject dialogue but "wanted a real dialogue that would produce results".

"Until such mechanisms of dialogue truly reach the strength and the effectiveness to reach concrete developments on issues where the sides have jointly decided upon and are stated in international documents, until the decisions are enforced by the government, and until these structures become effective and solution producing, we are suspending out membership to these".

In its executive board meeting held on Monday, May 29, DISK decided:

* Not to participate in ILO meetings this year
* To withdraw from the Economic and Social Council
* To withdraw from the EU-Turkey Joint Advisory Committee

The reasons cited by DISK for its decision to suspend participation in dialogue mechanism were listed as:

Obstacles related to union rights and freedoms: Working life is still under laws passed after the 12 September [1980 takeover] and while DISK has wanted it to be elevated to international standards, while it has been raised at ILO meetings and the EU progress reports, the government has ignored the warnings.

Economic and Social Council (ESK): The draft bill that was prepared by labour and employer organisations alongside other NGOs aimed to bring the ESK to a more democratic level and was submitted to the government a year ago but the government has behaved as if this does not exist.

Union bans: DISK believed that the new Unions Law prepared by the government and the Collective agreement, strike and lockout laws do not intend to create freedoms for union activities and concludes that the restrictions imposed with September 12 are retained in full but for some cosmetic changes.

Closure of Gida-Is: DISK refers to the closure by an Istanbul court of the Food Industry Workers Union of Turkey (GIDA-IS) which is part of the confederation saying that a discriminating precondition of union founders having to work 10 years in that position was used as an excuse for the closure and that this article was retained in the union law even though it was removed from the Constitution.

European Social Condition: Recalling the European Social Condition which is once again on the agenda of the Parliament, DISK believes that the government is attempting to impose reservations on freedom of organisation and collective bargaining rights.

Union members being sacked: DISK stated that thousands of workers in various businesses had been fired from their jobs for joining unions and that due to legal fallbacks the principle right of workers, the right to unions, was not applicable in the country.

According to the DISK statement, the confederation has not taken its decision not to attend the ILO conference or meetings against ILO itself but against the government's practices or lack of it in view of ILO decisions.

"We will continue to submit our views and requests with all authorised ILO organs under bilateral relations" the statement said, adding "we will have a continuous dialogue with ILO". The statement invited the government to act in accordance with ILO and EU decisions. (BIA News Center, Tolga KORKUT, May 29, 2006)

Un incendie a ravagé la zone fret de l’aéroport d’Istanbul

Un vaste incendie s’est déclaré, mercredi, dans la zone réservée au fret de l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, faisant trois blessés et suscitant un mouvement de panique du personnel qui a cherché à quitter les lieux précipitamment. Il a été maîtrisé par les nombreuses équipes de pompiers déployées assez rapidement sur le lieu du sinistre.

Les colonnes de fumée noire ont cédé la place à des nuages de fumée blanche sur les images diffusées par les différentes chaînes de télévision qui ont dépêché des envoyés spéciaux, venus en force couvrir l’événement, montrant également le ballet incessant de deux avions de lutte contre les incendies larguant des tonnes d’eau sur les flammes.

Tous les avions ont été éloignés de la zone de danger par crainte d’assister à une autre catastrophe. Par principe de précaution, plusieurs vols ont tout de même été orientés vers le deuxième aéroport de la ville, Sabiha Gökcen, situé sur la rive asiatique.

L’incendie s’est déclaré dans une zone de 100 000 à 150 000 mètres carrés et a été attisé par le vent, mais il n’a pas créé de problème au niveau du terminal, car le vent soufflait dans la direction opposée, vers la mer. Selon les premières informations, l’incendie aurait pour origine un court-circuit. Les autorités semblent écarter pour le moment la thèse d’un attentat.

Cependant les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe armé kurde, ont revendiqué mercredi la responsabilité de l'incendie dans un e-mail envoyé à l'agence de presse pro-kurde Firat.

"Le sabotage est une réponse à la politique de massacre poursuivie par l'Etat turc contre les Kurdes", ont affirmé les TAK.

Les autorités turques estiment que les TAK sont une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), illégal et considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Le PKK, pour sa part, dément tout lien avec les TAK.  (AFP, 25 mai 2006)

Grave accident sur une autoroute turque: 44 morts, sept blessés

44 personnes, dont la plupart des immigrés clandestins afghans, ont été tuées et sept autres blessées dans un accident de la route survenu vendredi à Osmaniye, dans le sud de la Turquie, a indiqué le gouverneur local Zübeyir Kemelek.

Il a expliqué que la majorité des victimes étaient des clandestins Afghans.

"La collision a été très forte, nous ne sommes pas encore arrivés à extirper le chauffeur de son siège où il a été plaqué par le choc. Lui aussi est mort", a-t-il dit.

Selon le responsable, un camion transportant les clandestins a heurté de plein fouet par derrière un poids-lourd immatriculé à l'étranger sur une autoroute à la périphérie de la ville et reliant la ville voisine de Gaziantep, plus à l'est.

Selon NTV, la façon dont s'est produit le drame laisse penser que le chauffeur du camion s'est endormi au volant.

La Turquie est un important pays de transit pour l'émigration clandestine en provenance d'Asie et d'Afrique et à destination de l'Europe.

Des migrants clandestins tentent quotidiennement de passer de Turquie en Grèce ou en Bulgarie, dans le nord-est, par la voie terrestre ou par mer.

Selon la gendarmerie nationale, 95% des accidents de la route en Turquie, qui dispose d'une infrastructure routière médiocre, sont provoqués par des erreurs humaines. (AFP, 19 mai 2006)

La Turquie met en vente 25% des parts de sa compagnie aérienne nationale

L'office turc des privatisations (OIB) a annoncé lundi la mise en vente de 25% des parts de la compagnie aérienne nationale Turkish Airlines (THY), a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Dans le cadre du programme d'offre au public, la collecte des demandes commencera demain (mardi) et durera jusqu'au 18 mai. Nous prévoyons la cotation de ces parts en bourse à partir du 25 mai", a déclaré lors d'une conférence de presse à Istanbul le président de l'OIB Metin Kilci, cité par Anatolie.

La Turquie avait déjà privatisé 24,82% des parts de THY en 2004.

M. Kilci a indiqué que la vente de 3,75% supplémentaires des parts de la compagnie aérienne était envisagée, ce qui ferait de l'Etat turc un actionnaire minoritaire de THY, avec 46,43% des parts.

Le président de l'OIB, qui n'a pas donné d'indication sur les dividendes attendus de la vente, a affirmé que la compagnie avait pour objectif le transport de 20 millions de passagers et un chiffre d'affaires de trois milliards de dollars en 2006.

THY est la principale compagnie aérienne de Turquie, avec une flotte de 91 appareils et plus de 14 millions de voyageurs transportés en 2005, selon les chiffres publiés sur le site internet de l'entreprise. (AFP, 15 mai 2006)

La Russie prête à construire des centrales nucléaires en Turquie

La Russie est prête à construire des centrales nucléaires en Turquie, a annoncé mardi dans un communiqué la compagnie Atomstroïexport qui s'occupe de la construction des centrales nucléaires à l'étranger.

Les responsables turcs ont de leur côté souligné que les organisations russes pouvaient "investir dans l'énergie turque dans le cadre de la législation turque", au cours d'une réunion de la commission russo-turque sur l'énergie qui a eu lieu à Moscou la semaine dernière.

Inquiète d'une possible pénurie d'énergie et désireuse de réduire sa dépendance énergétique --surtout vis-à-vis du gaz naturel fourni par la Russie et l'Iran--, Ankara prévoit la construction de trois centrales nucléaires d'une puissante totale de 5.000 mégawatts, qui devraient entrer en service en 2012.

La construction de la première centrale à Sinop à bord de la mer Noire doit commencer en 2007. Elle doit être mise en exploitation en 2012.

Quelque 4.000 personnes avaient manifesté fin avril à Sinop pour réclamer l'abandon d'un projet de centrale nucléaire dans la région et demander au gouvernement de chercher des solutions de remplacement.

La Turquie avait déjà envisagé la construction d'une centrale nucléaire dans le passé mais avait dû abandonner le projet en juillet 2000 en raison des difficultés financières qu'elle connaissait alors et des protestations des écologistes, en Turquie et chez ses voisins, Grecs et Chypriotes.

Atomstroïexport est l'unique groupe russe qui construit des centrales nucléaire à l'étranger notamment en Iran, en Chine et en Inde. Il participe également à un appel d'offre pour construire la centrale nucléaire dans le nord de la Bulgarie à Béléné. (AFP, 16 mai 2006)

Le président oppose son veto à une loi controversée sur la retraite

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a mis son veto à une loi controversée sur l'âge de la retraite que le gouvernement souhaite augmenter, a indiqué mercredi la présidence dans un communiqué.

Cette disposition qui fait partie d'une grande réforme sur la sécurité sociale exigée par le Fonds monétaire international (FMI), prévoit le relèvement progressif de l'âge de la retraite à 65 ans pour les deux sexes d'ici 2048.

Les syndicats se sont opposés fermement à cette clause du projet du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) adopté le 19 avril au Parlement, affirmant que cela entraînerait "une retraite dans la tombe".

"Relever l'âge de la retraite à 65 ans dans notre pays où l'espérance de vie est de 66 ans (...) rend impossible pour les générations futures le droit d'accèder à la retraite", juge M. Sezer.

Celui-ci avait opposé à la fin avril son veto à d'autres articles du paquet de réformes dont les députés doivent maintenant débattre à nouveau.

Le chef de l'Etat ne peut mettre son veto qu'une seule fois à un projet de loi. Si les députés lui renvoient le projet inchangé, il sera alors obligé de le promulguer mais peut saisir la Cour constitutionnelle pour demander son annulation.

La réforme qui transforme de fond en comble le système actuel de l'AKP vise notamment à empêcher une aggravation du déficit des retraites, qui conduirait à un effondrement du système déjà en difficulté.

Le FMI avait refusé à la fin de l'été dernier de verser une tranche de 1,58 milliard de dollars d'une ligne de crédit sur trois ans de près de 10 milliards de dollars en raison du retard pris dans l'adoption de cette nouvelle législation.

Cette somme a finalement été versée en décembre.

Frappée en 2001 par la plus lourde crise économique de son histoire moderne, la Turquie s'est engagée auprès du FMI à appliquer la rigueur budgétaire et à restructurer son système bancaire et de sécurité sociale. (AFP, 10 mai 2006)

Human Trafficking Victims on Rise in Turkey

A joint study conducted by the International Organization for Migration (IMO) and Turkey"s Security General Directorate has revealed a significant increase in human trafficking victims being brought to Turkey, a majority of them by force.

IOM, has stated that the women are trafficked against their own will, by force, kidnapped without compensation in any form and then sold. It said the organisation has provided support for 55 human trafficking case victims in the first three months of 2006 alone.

IMO had assisted and provided support for victims of 62 human trafficking cases in 2004 and its statistics show that a majority of these are from Ukraine, followed by women from Moldavia and Russia.

In the first three months of 2006, IMO revealed eight forced kidnapping cases all from former East Block countries involving women aged 19 to 29. A statement from IOM said eight of the women involved were kidnapped from the Istanbul Airport by persons speaking Russian and proposing to assist them in transport arrangements.

Despite the concentrated efforts of the IOM and Turkey"s National Police Directorate, there is a significant increase in documented kidnap cases.

The police department against Smuggling and Organised Crime (KOM) figures shows that following the abolishment of the Soviet Union and the subsequent economic crisis in the region, human trafficking to Turkey has reached "dangerous proportions".

A year "2005 Report" prepared by the police directorate shows that in the past years, 583 women have been rescued from human traffickers in Turkey.

The report states that due to the flexible visa system in Turkey the country has become a target for former East Block citizens and says victims of human trafficking are brought to the country with false promises of jobs and better living conditions.

It adds that in the year 2003 Turkey sent back 1,775 foreign national women to their own country on grounds of "prostitution" while this figure was 1,818 in 2004 but significantly increased to 2,113 in 2005.

This year January through April a total of 301 women were caught and returned to their countries of origin, brining the total from 2003 onwards to 6,007.

As for women who have been rescued from human traffickers, police figures put these at 239 in 2004, 256 in 2005 and 88 so far in 2006. The report also adds that legal proceedings have been launched against 724 in Turkey in relation to human trafficking. (BIA News Center, Ayse Durukan, May 9, 2006)

Tourisme : la Turquie revoit à la baisse ses objectifs pour 2006
 
Le ministre turc du Tourisme Atilla Koc a recunnu samedi 29 avril 2006 que la Turquie ne pourrait probablement pas remplir son objectif de 26 millions de visiteurs en 2006, en raison des retombées négatives de la grippe aviaire et des attentats kurdes.

"J’ai fixé comme objectif 26 millions pour 2006 ... peut-être ce ne sera pas 26 millions, mais le nombre sera bien au-dessus de 21 millions", a estimé le ministre devant la presse à Belek près d’Antalya, a rapporté l’agence de presse Anatolia.

Le nombre de visiteurs étrangers en Turquie, pour la plupart des touristes, a baissé au premier trimestre de 11,5% à 2,2 millions, comparé à la même période de 2005, selon des statistiques officielles.

En 2005, la Turquie avait connu une fréquentation record, avec environ 20,5 millions de visiteurs étrangers. Le tourisme a rapporté 18,15 milliards de dollars à la Turquie en 2005, soit 14% de plus qu’en 2004. Secteur vital pour l’économie nationale, le tourisme représente environ 5,5% du PNB turc.

Les voyagistes turcs s’attendent à une baisse d’au moins 30% des réservations pour l’été, notamment en raison de la grippe aviaire qui a coûté la vie à quatre personnes en Turquie en janvier.

S’y ajoutent des menaces de la part des séparatistes kurdes d’attaquer des centres touristiques, après une série d’attentats à travers le pays cette année qui ont fait quatre morts et des dizaines de blessés.

En juillet dernier, un groupe radical kurde avait attaqué un minibus à Kusadasi sur le littoral égéen, tuant cinq personnes, dont deux touristes étrangers.

La baisse des réservations a été également attribuée par les professionnels du tourisme aux tensions internationales en début de l’année liées à la publication dans la presse européenne des caricatures de Mahomet. (armenews.com, 7 mai 2006)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Berlin veille au respect des critères pour l'adhésion turque à l'UE

La chancelière allemande Angela Merkel a assuré vendredi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan que l'Allemagne "veillerait au respect de tous les critères" tout au long des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"Nous avons toujours dit que nous respections nos engagements. Nous accompagnerons de manière critique les négociations d'adhésion, et nous veillerons que ce que tous les critères soient remplis", a déclaré la chancelière conservatrice, qui recevait pour la première fois le chef du gouvernement turc depuis qu'elle dirige le gouvernement allemand en novembre dernier.

"J'ai le sentiment que le soutien du gouvernement allemand se poursuivra, et je lui suis pour cela reconnaissant", a commenté pour sa part M. Erdogan dans une conférence de presse commune.

L'Allemagne avait accepté avec les autres pays de l'UE que les négociations s'ouvrent le 3 octobre dernier. Elle était alors dirigée par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, un des principaux partisans de l'adhésion à terme de la Turquie.
  Avant son arrivée au pouvoir, Mme Merkel s'était attirée le mécontentement des autorités turques en s'opposant à une adhésion pleine et entière de la Turquie à l'Union européenne (UE), lui préférant un "partenariat privilégié", qu'elle était allée proposer à Ankara.

Dans le contrat de coalition gouvernementale qu'elles ont conclu le 11 novembre dernier, droite et gauche sont parvenues à un compromis qui tente de concilier les positions des uns et des autres: il précise que "les négociations d'adhésion entamées le 3 octobre sont un processus dont l'issue reste ouverte, qui n'a rien d'automatique et dont le résultat ne peut être garanti à l'avance".

 Mme Merkel et M. Erdogan ont inauguré ensemble un congrès économique germano-turc de trois jours, auquel sont attendus quelque 1.400 hommes d'affaires, représentants des milieux politiques et de la société civile.

Mme Merkel a annoncé que, l'an prochain, la Turquie serait le pays hôte de la grande foire industrielle de Hanovre (nord), et qu'elle l'inaugurerait en compagnie de M. Erdogan.

L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la Turquie. Au cours des trois dernières années, le volume des échanges commerciaux a presque doublé à plus de 21 milliards d'euros.

La chancelière a aussi annoncé qu'elle se rendrait en Turquie en octobre, accompagnée d'une délégation économique. (AFP, 26 mai 2006)

Bruxelles appelle Ankara à accélérer les réformes

Dans un contexte de scepticisme envers tout nouvel élargissement, la Commission européenne a prévenu vendredi la Turquie que ses négociations d'adhésion à l'UE pourraient être menacées faute d'une reprise de "l'élan des réformes".

"Il y a urgence. Il est maintenant temps pour la Turquie de retrouver l'élan des réformes et d'améliorer l'état de droit, les droits de l'Homme et les libertés fondamentales", notamment la liberté d'expression, a déclaré le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn, lors d'une conférence de presse commune avec le ministre turc de l'Economie Ali Babacan.

"En accélérant les réformes, nous pouvons éviter des répercussions négatives dans le processus de négociations", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur ces "répercussions".

Malgré ces critiques, le commissaire a espéré que les 25 ouvriraient en juin "au moins un" des chapitres de négociations avec Ankara.

La Turquie et l'UE ont officiellement commencé en octobre des pourparlers d'adhésion qui devraient durer au moins dix ans. Ces pourparlers se décomposent en 35 chapitres qui doivent tous être ouverts à l'unanimité des Etats membres.

Olli Rehn a d'autre part insisté pour que la Turquie applique l'accord qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats membres entrés dans l'UE en 2004, dont Chypre.

"Nous avons besoin de voir la Turquie respecter ses engagements", a insisté le commissaire.

Les Turcs ont signé en juillet dernier ce protocole dit "d'Ankara" mais ils y avaient joint une déclaration qui réaffirmait que leur paraphe ne valait pas reconnaissance de Nicosie.

Malgré les demandes répétées des Européens, ils ne laissent ainsi toujours pas entrer les navires et avions chypriotes dans leurs ports et aéroports.

"Notre position est claire (...) Nous voulons arriver à une solution globale pour Chypre dans le cadre de l'Onu", s'est expliqué vendredi M. Babacan, responsable des négociations avec l'UE.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi sa partie nord en 1974, après un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte alors au pouvoir à Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Cette question sensible devrait revenir prochainement sur le devant de la scène dans les relations entre l'UE et la Turquie, les 25 ayant prévu d'évaluer d'ici la fin de l'année l'application du protocole d'Ankara.

Concernant les réformes plus larges réclamées par la Commission, "la Turquie a entrepris un processus de réformes fondamentales ces quatre dernières années", au plan politique et économique, a assuré M. Babacan.

Mais confrontée depuis quelques mois au "blues de l'élargissement", la Commission est devenue particulièrement "rigoureuse" avec les pays candidats, a souligné Olli Rehn.

Selon certains analystes, la Bulgarie et la Roumanie, qui doivent rejoindre l'UE en 2007 ou 2008, ont déjà fait cette semaine les frais de cette nouvelle rigueur.

La Commission a effectivement refusé de trancher entre 2007 ou 2008, renvoyant cette décision à octobre pour maintenir la pression sur les deux pays appelés à entreprendre des réformes "urgentes".

"Les pays concernés aujourd'hui par l'élargissement avancent sur la voie de l'UE à la vitesse d'un tortillard, pas comme un TGV", a résumé vendredi le commissaire Rehn.

Il a aussi souligné que côté européen, des réformes étaient nécessaires pour pouvoir absorber ces futurs membres.

L'UE a besoin d'une réforme institutionnelle "dans un futur proche", elle ne doit "pas attendre 2014 ou 2020, lorsque par exemple la Turquie pourrait remplir les conditions d'adhésion", a-t-il estimé, précisant que cette réforme devrait être "conclue en 2008 ou 2009, soit avant le prochain élargissement".

Malgré tout, le commissaire a appelé à ne pas "prendre en otage les Balkans occidentaux et la Turquie dans (ces) débats internes" de l'UE, pour ne pas leur "donner l'impression qu'ils sont sur une route vers nulle part". (AFP, 19 mai 2006)

Rehn menace la Turquie d'une "pause" dans les négociations d'adhésion

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé la Turquie à accélérer les réformes et à respecter le protocle d'union douanière la liant à l'UE, afin d'éviter "une pause" dans les négociations d'adhésion, mercredi à Sofia.

"Il faut que le gouvernement turc agisse immédiatement pour rétablir le rythme des réformes et qu'il respecte également ses engagements conformément au protocole d'Ankara en ce qui concerne les pays membres" de l'UE, a déclaré M. Rehn lors d'une conférence de presse, surtout consacrée à l'adhésion bulgare.

 Le protocole d'Ankara signé en juillet 2005, étend l'union douanière liant la Turquie et l'UE aux dix pays qui ont rejoint l'Union en mai 2004, dont la République de Chypre. Mais Ankara, dont les troupes occupent le nord de l'île depuis 1974, ne reconnaît pas ce dernier Etat.

Malgré la signature du texte par la Turquie, qui a précédé le lancement en octobre de ses négociations d'adhésion à l'UE, Ankara n'autorise toujours pas l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.

Le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, dont le pays assumera à partir du 1er juillet la présidence tournante de l'UE, a appelé mercredi à Ankara la Turquie à ratifier ce protocole. (AFP, 17 mai 2006)

Lagendijk speaks tough against Turkey

A senior member of the European Parliament leveled criticism at Turkey on a number of issues, including the fiemdinli affair, the Kurdish problem, freedom of expression and the deep-seated Cyprus problem, claiming that Turkey has not yet taken positive steps on any of these issues over the last year.

Referring to the disbarment of Van prosecutor Ferhat Sarikaya due to an indictment he had filed dealing with a bomb attack at a bookstore in the southeastern town of fiemdinli in November, Lagendijk, head of the Turkish-European Union Joint Parliamentary Committee, said he considered the prosecutor's disbarment to be a message by Turkey saying, "Do not lay a hand on sensitive institutions, otherwise you will be punished."

The indictment cited testimonies of witnesses accusing Gen. Yasar Büyükanit, commander of the Turkish Land Forces, of forming a gang to inflame social unrest in southeastern Anatolia.

The issue dominated a meeting between Lagendijk and Foreign Minister Abdullah Gül earlier yesterday. He told the minister that the decision to sack the prosecutor had led many in Europe to think that there were certain things that were being covered up in Turkey.

Gül, in response, assured Lagendijk that the judicial process on the case was transparent and that truths about the incident would be unearthed in due time.

Gül also said military-civilian relations were improving, contrary to some comments in the press, and added that reinforcement of Turkish troops along the border with Iraq was closely coordinated with civilian authorities.

Delivering a speech in Ankara where he attended the 56th meeting of the Turkey-EU Joint Parliamentary Committee, Lagendijk also criticized a case filed against a renowned Turkish novelist and columnist, Perihan Magden, who called on the army to acknowledge the right of conscientious objectors to refuse to do their compulsory military service.

"We could not understand why a case was filed against Magden," Lagendijk said.

A prosecutor is seeking up to three years in jail for Magden, charging her with "prompting, encouraging or spreading propaganda to deter people from accomplishing military service." The case against her resulted from an investigation launched in January over an article she wrote in a weekly news magazine in 2005.

Lagendijk also criticized lack of progress in efforts to improve cultural rights for Kurds. "Rights have been granted and radio and television stations have started broadcasting in Kurdish, but why are these programs broadcast on certain days and hours? A comprehensive solution package is necessary on this issue," he said.

Under pressure to comply with the democracy norms of the EU, Turkey began Kurdish-language broadcasts on state television in 2004. The existing laws limit the broadcasts to 45 minutes a day and four hours per week for television stations and one hour a day and five hours per week for radio channels.

On freedom of expression, Lagendijk, referring to the contentious Article 301 of the new penal code under which several journalists, writers and academics have been prosecuted for the vaguely defined crime of "insulting Turkishness," said: "We don't see any positive step on this issue. Turkey has been talking about the freedom of expression over the last year but there is nothing around."Turkey's internationally acknowledged author Orhan Pamuk was among those who were charged under Article 301. His high-profile case drew sharp criticism from the EU, which warned Ankara over its reform efforts.A Turkish court eventually dropped its charges against the acclaimed novelist, ending a trial that put Turkey at odds with the EU over freedom of expression.

On Cyprus, Lagendijk brought to mind Turkey's commitments stemming from the customs union deal and said the candidate country should open its ports and airports to traffic from Greek Cyprus.

"This is our expectation from Turkey. The two sides [Turkey and Greek Cyprus] need political courage," he added.

Turkey is under pressure from the 25-nation bloc to expand its customs deal to the newest members of the EU, including Greek Cyprus, but Ankara has refused so far, demanding easing of restrictions for Turkish Cypriots in exchange. (Turkish Daily News, May 4, 2006)

Turquie-USA/ Turkey-USA

L'exercice international de saisie d'armes de destruction en Turquie

Des unités navales et aériennes américaines, turques, françaises et portugaises ont "saisi" en mer vendredi des armes de destruction massives (ADM) fictives au cours d'un exercice militaire conjoint au large de la côte méditerranéenne turque.

Les manoeuvres, organisées dans la région d'Antalya (sud) et intitulées Soleil anatolien 2006, s'inscrivaient dans le cadre de l'Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI), une plateforme créée il y a trois ans à l'initiative des Etats-Unis et à laquelle participent plus de 60 pays.

La PSI vise à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le transport maritime d'armes nucléaires, chimiques et biologiques, de missiles et de matériaux utilisés dans la confection d'ADM à destination de pays suspects et d'organisations terroristes.

La Turquie a tenu à préciser, dans un contexte de tensions entre la communauté internationale et son voisin iranien, soupçonné par les Etats-Unis de mettre au point en secret des armes atomiques, que l'exercice ne visait aucun pays.

Les manoeuvres ont débuté après l'annonce de l'appareillage d'un cargo sensé transporter des armes chimiques du port d'Antalya.

Des navires de guerre américains, français et portugais se sont lancés à la poursuite du cargo, placé sous la surveillance de patrouilles aériennes -deux F-4 turcs effectuant des vols à basse altitude près du vaisseau.

Dans le même temps, un hélicoptère turc a décollé d'un navire de guerre et forcé à l'aterrissage un hélicoptère civil sensé prendre livraison des armes chimiques.

Les navires alliés ont encerclé le cargo suspect à 25 milles au large d'Antalya, tandis que des commandos turcs et américains l'investissaient, les uns par hélitreuillage, les autres en lançant l'assaut avec des zodiacs.

Des observateurs de 31 pays, dont Israël, ont assisté aux manoeuvres, selon un diplomate turc.

"L'exercice a été très utile. Il servira de modèle à la communauté internationale", a déclaré à la presse la général turc Tuncer Erinmezler.

Des responsables du projet ont indiqué que ce type de coopération était crucial pour combattre le "marché noir" des ADM. (AFP, 26 mai 2006)

USA still stores 90 nuclear bombs in Turkey- Greenpeace

Greenpeace Mediterranean Nuclear Disarmament Campaign representative Aslihan Tumer has claimed that there are approximately 90 US nuclear bombs in Turkey and a total of 480 across the European continent.

Tumer told a press conference in Ankara on Wednesday that the US had stockpiled nuclear arms in the NATO member countries against possible attacks during the cold war.

Greenpeace activist Tumer claimed that those arms were still being stored at airbases in Turkey and in Europe despite the fact that the cold war has already come to an end.

Tumer claimed that the arms were being stockpiled at Incirlik base. Tumer asserted that the US were keeping the arms in Turkey for use against Iran and Syria.

Greenpeace claimed that the US are storing B61-type bombs in Turkey, which are 1000 times more devastating than the atomic bomb dropped on Hiroshima at the end of WWII.

Greenpeace campaigner Tumer called on Prime Minister Erdogan to ask the US to withdraw its nuclear arms from Turkey during his visit to the USA during the upcoming days. (Cihan News Agency, May 17, 2006)

Relations régionales / Regional Relations

Les entretiens des chefs de diplomatie turc et russe

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est dit mercredi optimiste que les entretiens jeudi à Vienne aboutissent à une solution politique de la crise autour du programme nucléaire iranien.

"Nous avons ressenti un climat positif pour parvenir à une solution", a-t-il dit dans des propos traduits en turc au cours d'une conférence de presse conjointe à Ankara avec son homologue Abdullah Gül.

"Nous espérons qu'à l'issue des entretiens à Vienne, une voie sera ouverte pour une solution politique" concernant le programme nucléaire controversé de l'Iran, a déclaré le ministre, en visite en Turquie. Il faisait référence à la réunion à Vienne des ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, plus l'Allemagne.

M. Lavrov a appelé toutes les parties impliquées dans le processus de la recherche d'une solution à cette crise à "éviter des actions susceptibles de porter atteinte à cette opportunité" de parvenir à une solution.

M. Gül a pour sa part estimé qu'une "ouverture" pour une solution diplomatique au différend était née et que toutes les parties impliquées devraient mettre du leur pour qu'elle puisse être appliquée.

"Nous sommes plus optimistes qu'hier", a indiqué le ministre turc qui a réaffirmé la position de son pays en faveur d'une solution négociée au problème, rejetant tout recours à la force.

Interrogé pour savoir si les Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, avaient fait une demande pour l'utilisation des bases turques en vue d'une éventuelle opération militaire contre l'Iran, pays voisin de la Turquie, M. Gül a répondu par la négative, tout en excluant cette éventualité.

Les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) et l'Allemagne doivent examiner jeudi à Vienne la question iranienne.

Ils devraient mettre la dernière main à une offre européenne de mesures incitatives dans les domaines commercial, technologique et de la sécurité, et examiner d'éventuelles sanctions économiques pour que l'Iran mette un terme à son programme nucléaire.

Sur le plan bilatéral, les deux ministres se sont félicités de l'état de leur coopération commerciale notamment.

Le volume des échanges s'est élevé à 15 milliards de dollars (11,6 milliards d'euros), a indiqué M. Gül. "Notre objectif est de les porter à 25 milliards de dollars (19,4 milliards d'euros) dans un proche avenir", a-t-il ajouté.

M. Lavrov a pour sa part exprimé l'intérêt des entreprises russes à des projets énergétiques en Turquie, dans les domaines du pétrole, du gaz naturel et du nucléaire.

La Russie s'est récemment déclarée prête à construire des centrales nucléaires en Turquie.

Inquiète au sujet d'une possible pénurie d'énergie et désireuse de réduire sa dépendance énergétique (surtout vis-à-vis du gaz naturel fourni par la Russie et l'Iran), Ankara prévoit la construction de trois centrales nucléaires qui devraient entrer en service en 2012.

Le géant gazier russe Gazprom avait annoncé en février que des négociations étaient en cours avec la Turquie pour pouvoir envoyer le gaz russe vers l'Italie, la Grèce et Israël par le gazoduc sous-marin Blue Stream, par lequel la Russie dessert pour l'instant uniquement la Turquie. (AFP, 31 mai 2006)

Ankara annonce des rencontres turco-arméniennes

La Turquie a annoncé mercredi des rencontres au niveau des diplomates avec l'Arménie pour tenter de normaliser ses relations avec ce pays voisin avec lequel elle n'entretient pas de relations diplomatiques.

Trois séries d'entretiens exploratoires ont déjà eu lieu depuis l'an dernier entre des sous-secrétaire d'Etat adjoints aux Affaires étrangères, a indiqué Namik Tan, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, au cours de son point de presse hebdomadaire.

Ces rencontres visent à "déterminer s'il y a un terrain commun sur lequel il peut y avoir des progrès concernant les relations bilatérales", a-t-il dit.

Des préparatifs sont en cours pour une nouvelle série de pourparlers, a-t-il souligné.

Le diplomate a toutefois estimé que l'Arménie devait faire preuve de  davantage de "souplesse" et d'une attitude "constructive" pour que ce dialogue puisse être couronné de succès.

La Turquie a reconnu l'Arménie peu après son indépendance en 1991, mais n'a jamais établi de relations diplomatiques avec l'ancienne république soviétique en raison de la controverse sur le génocide dont les Arméniens estiment avoir été victimes dans les dernières années de l'Empire ottoman, de 1915 à 1917.

La Turquie avait proposé l'an dernier la création d'une commission conjointe afin d'enquêter sur ces incidents. Erevan a répondu par un oui conditionnel, déclarant qu'il fallait au préalable établir "des relations normales" entre les deux pays.

Outre cette controverse, l'autre pierre d'achoppement dans les relations entre la Turquie et l'Arménie est la question du Nagorny Karabakh.

L'Arménie a pris le contrôle de cette enclave à population arménienne en territoire azerbaïdjanais et des régions adjacentes au terme d'une guerre de six ans (1988-1994). Le processus de paix n'a guère progressé depuis.

La Turquie a fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 par solidarité avec l'Azerbaïdjan turcophone et musulman.

Des compagnies privées assurent quotidiennement néanmoins des vols entre les deux pays. (AFP, 31 mai 2006)

Livni cherche le soutien d'Ankara pour son plan de règlement unilatéral

Tzipi Livni, chef de la diplomatie israélienne a appelé lundi la Turquie à apporter son soutien à une solution au Proche-Orient prônée par le nouveau gouvernement israélien, affirmant que son pays avait été obligé, malgré lui, à avancer vers un règlement unilatéral du conflit.

"J'espère que la communauté internationale et la Turquie, qui est un pays ami de l'Etat hébreu et des Palestiniens, soutiendra cette vision", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Abdullah Gül.

La ministre, qui a reconnu les difficultés d'appliquer le plan unilatéral proposé par le nouveau gouvernement d'Ehud Olmert, a cependant estimé qu'il en allait de la sécurité d'Israël. Elle a souligné la nécessité d'aller vite pour obtenir une solution prévoyant la coexistence en paix de deux Etats indépendants, israélien et Palestinien, au Proche-Orient.

"Nous croyons à une solution qui prévoit deux Etats (...) Mais celle-ci est devenue plus difficile avec l'arrivée du Hamas", groupe radical islamiste, à la tête du gouvernement palestinien, a déclaré la ministre.

Elle a affirmé que cette situation avait amené son pays à prôner, de fait, un règlement unilatéral. "En fait, les pas unilatéraux ne sont pas une idéologie d'Israël", a-t-elle expliqué.

M. Gül, interrogé sur la même question a affirmé que son pays restait attaché à la "feuille de route", le plan de paix élaboré par les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie et l'Onu et prévoyant une résolution négociée du conflit avec la création de deux Etats.

"Franchement, il n'y a pas d'autre solution en dehors de cela", a dit le ministre turc.

Lors de sa campagne électorale, M. Olmert avait prôné la séparation d'Israël et des Palestiniens, affirmant que faute de partenaire pour des négociations, il fixerait unilatéralement les frontières orientales de son pays en démantelant des colonies en Cisjordanie et en annexant les grands blocs d'implantation.

Il s'agit de la première visite d'un responsable israélien de ce niveau depuis qu'une délégation du Hamas a été reçue en février en Turquie, pays dirigé par un parti aux origines islamistes.

La visite avait suscité l'irritation d'Israël, partisan d'un boycottage international du Hamas, qui refuse de reconnaître l'Etat hébreu.

Les effets de cette visite semblent avoir été surmontés.

Mme Livni a ainsi salué le niveau "excellent" des liens tandis que M. Gul s'est félicité du volume commercial dépassant les 2,5 milliards de dollars (1,96 milliard d'euros).

"Notre objectif est de 5 mds de dollars (3,9 mds d'euros)", a dit M. Gül qui a ajouté: "nous allons renforcer davantage nos relations" par des visites réciproques.

M. Sezer doit visiter israël du 6 au 8 juin.

La Turquie, pays musulman mais laïque, est le principal allié d'Israël dans la région depuis 1996, quand les deux pays ont conclu un traité de coopération militaire, mais elle a aussi des liens étroits avec les Palestiniens et soutient leur revendication à disposer d'un Etat.

Mme Livni, qui devait être reçue plus tard dans la journée par le chef de l'Etat Ahmet Necdet Sezer et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, devait quitter la capitale turque lundi soir.

Cette visite est sa première à l'étranger depuis la formation du gouverment Olmert début mai. (AFP, 29 mai 2006)

Talabani Frustrated With Turkish Troop Deployment

President Jalal Talabani has criticized the reinforcement of Turkish troops along the border with Southern Kurdistan, something that Turkish officials say is meant to prevent the infiltration of outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) from their Southern Kurdistan bases in spring, reported Turkish daily News

The Kurdish leader, who has already expressed concerns over Turkish and Iranian military measures against the PKK and warned against the consequences of interference in Southern Kurdistan affairs, said in a televised interview that the Turkish deployment was causing fear.

" This deployment is causing fear among the people,” Talabani was quoted as saying on Iraq's Al Forat television. “I believe that it would be better to solve this problem through democratic means, rather than arms.”

Also, Talabani said Turkey had asked him to play a role in the fight against the PKK

“We told them that the Kurdish issue should be settled within Turkey and through peaceful and democratic means,” Talabani said.   The Kurdish leader also said Kurds in Turkey would not pursue opposition against Turkey if democratic measures are taken and the scope of freedoms is extended. (KurdistanObserver.com, May 27, 2006)

Discussions américano-irakiennes sur la présence du PKK


Les Etats-Unis ont entamé des discussions avec le nouveau gouvernement irakien en vue d'une action contre les rebelles kurdes de Turquie retranchés dans le nord de l'Irak, a déclaré vendredi l'ambassadeur américain en Turquie.

Le gouvernement turc est depuis longtemps insatisfait de la réticence des  Américains et des Irakiens à intervenir dans les montagnes du nord de l'Irak contre les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). "Nous avons à présent un nouveau gouvernement fort à Bagdad. Nous pensons que cela peut fournir une bonne base pour travailler ensemble de manière plus efficace", a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis, Ross Wilson, au cours d'une visite à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, majoritairement peuplé de Kurdes.

"Nous avons déjà parlé avec les autorités irakiennes de nos vives préoccupations à propos du PKK et de la nécessité d'une action efficace pour s'occuper de sa présence dans le nord de l'Irak", a indiqué le diplomate.

M. Wilson a réitéré l'engagement de Washington à soutenir Ankara dans sa lutte contre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Lors d'une visite à Ankara fin avril, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a mis le gouvernement turc en garde contre d'éventuelles opérations au-delà de la frontière irakienne. Elle a appelé à la reprise de rencontres trilatérales entre Washington, Bagdad et Ankara pour discuter de mesures contre le PKK une fois que le nouveau gouvernement irakien serait entré en fonctions. (AFP, 26 mai 2006)

Fin de la visite à Alger du premier ministre turc

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a quitté Alger mardi après-midi, à l'issue d'une visite officielle au cours de laquelle l'Algérie et la Turquie ont signé un traité d'amitié et de coopération.

Le traité a été paraphé par le ministre algérien des Finances, Mourad Medelci, et le ministre turc de l'Energie, Milmi Gular, en présence du président algérien Abdelaziz Bouteflika et de M. Erdogan, en visite officielle à Alger depuis lundi.

L'Algérie et la Turquie prévoient, en vertu de ce traité, "le développement du dialogue dans les domaines politique, économique et culturel".

Ils s'engagent à promouvoir la coopération économique, notamment dans le domaine de la petite et moyenne entreprises (PME), et à institutionnaliser une réunion annuelle de haut niveau entre les chefs de gouvernement des deux pays.

Le traité encourage également à intensifier la coopération culturelle, en accordant une importance particulière à l'enseignement des langues arabe et turque, aussi bien en Algérie qu'en Turquie.

"C'est un traité qui va nous permettre de mieux consolider notre coopération dans les domaines politique, économique, militaire et culturel", a déclaré à la presse M. Erdogan, soulignant que l'Algérie et la Turquie sont "deux pays frères profondément rattachés par des liens historiques".

Le Premier ministre turc s'était entretenu dans la matinée avec M. Bouteflika du "développement de la coopération bilatérale", selon l'agence de presse algérienne APS.

Lundi, il avait notamment rencontré le président du Conseil de la Nation (sénat), Abdelkader Bensalah, et le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amar Sâadani, et avait visité la casbah d'Alger, dont le palais du Dey, où subsistent de nombreux vestiges de la régence ottomane.

Il a également participé à une rencontre d'entrepreneurs et d'investisseurs turcs avec leurs homologues algériens.

En 2005, les échanges entre la Turquie et l'Algérie ont dépassé les 2,5 milliards de dollars, soit un accroissement de 25% par rapport à 2004.

Les investissements directs turcs en Algérie ont atteint quelque 600 millions de dollars durant les cinq dernières années. (AFP, 23 mai 2006)

Les autorités kurdes irakiennes accusent Ankara d'avoir bombardé un village

Le gouvernement autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, a accusé mercredi l'armée turque d'avoir bombardé dans l'après-midi un village kurde près de la frontière.

"Cet après-midi, des tirs d'artillerie de l'armée turque ont atteint le village de Kafer Shour, près de la ville de Kani Masi", a indiqué le Dr Khaled Salih, ministre d'Etat dans le gouvernement régional kurde irakien.

La ville de Kani Masi se trouve à proximité de la frontière avec la Turquie et avec l'Iran, dans la province de Dohouk, l'une des trois provinces formant la région autonome du Kurdistan irakien.

"Trois obus d'artillerie se sont abattus sur le village, mais personne n'a été blessé", a ajouté le responsable kurde.

Ankara a massé des milliers de soldats à la frontière avec l'Irak, pour prévenir toute incursion des militants du PKK, qui dispose de plusieurs camps dans le nord de l'Irak.

Le 30 avril et le 1er mai, ce sont les forces armées iraniennes qui ont bombardé des positions du PKK, pénétrant de 5 km en Irak et contraignant à la fuite des dizaines de familles dans la région de Souleimaniyah, dans le nord du Kurdistan, à 330 km au nord de Bagdad, selon le gouvernement irakien.

Le 5 mai, les autorités kurdes autonomes avaient mis en garde les séparatistes kurdes turcs du PKK contre toute attaque visant la Turquie ou l'Iran à partir du territoire irakien.

"Ils (le PKK) se trouvent sur notre sol, nous voulons qu'ils respectent la loi et qu'ils ne se servent pas de notre territoire pour lancer des attaques" contre l'Iran et la Turquie, avait déclaré à l'AFP Imad Ahmed, vice-Premier ministre de la province de Souleimaniyah.

"Nous voulons qu'ils quittent notre pays pacifiquement. S'ils veulent rester, ils doivent utiliser la voie politique et non les armes" pour leur cause, a indiqué M. Ahmed.

Le PKK avait menacé le 3 mai la Turquie de représailles si ses troupes pénètraient en Irak pour attaquer ses bases.

"Si les forces turques franchissent la frontière, la guerre s'étendra. L'Etat turc et le Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan seront responsables du chaos qui en résultera, y compris en Turquie", avait affirmé Mourad Karayilan, membre du bureau politique du PKK au Kurdistan irakien.

"Nous ne voulons pas la guerre, mais nous nous défendrons contre toute incursion des forces turques. Nous riposterons en conduisant une guerre générale contre la Turquie, partout sur tous les plans, militaire, politique, économique et social", avait-il ajouté. (AFP, 17 mai 2006)

Moscou pour un commandement pour la sécurité de la mer Noire

La Russie a proposé lundi aux pays riverains de la mer Noire de créer un centre de commandement régional contre les menaces telles que le "terrorisme, la criminalité organisée, le trafic d'êtres humains".

"Nous pensons que les forces navales devraient être en alerte permanente face aux nouvelles menaces. La meilleure option serait de créer un centre de commandement fonctionnant toute l'année sur un principe de rotation", a déclaré à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) le commandant en chef de la marine russe Vladimir Massorine, cité par l'agence Interfax.

M. Massorine s'exprimait devant ses collègues d'autres pays de la mer Noire à l'occasion du cinquième anniversaire de l'organisation de coopération navale de la mer Noire (Black Sea Naval Cooperation Task Force, Blackseafor).

Le militaire russe a précisé que son pays achevait actuellement la construction d'un centre de commandement pour sa Flotte de la mer Noire à Novorossiisk, estimant qu'il pourrait servir de base à cette nouvelle initiative.

Des représentants des forces navales de Bulgarie, de Roumanie, de Turquie, d'Ukraine et de Russie participaient à la réunion, a indiqué l'agence de presse Itar-Tass. La Géorgie qui fait aussi partie de Blackseafor n'a pas participé sans donner les raisons de son absence, selon Itar-Tass.

"La mer n'est pas entièrement protégée de (...) dangers comme le terrorisme, le crime organisé, les catastrophes écologiques, le commerce de stupéfiants et d'êtres humains, les échanges d'armes légères et moyennes, ainsi que d'explosifs", a souligné M. Massorine, cité par Itar-Tass. (AFP, 15 mai 2006)

Turkey signed a new Muslim Preferred Trade Agreement in Bali

The D-8 countries have signed a "D-8 Preferred Trade Agreement" and an "Administrative Cooperation on Customs Agreement" during the fifth D-8 summit on Saturday at the Indonesian resort of Bali.

The foreign trade ministers of Turkey, Indonesia, Iran, Nigeria, Malaysia, Pakistan, Egypt and ve Bangladesh penned the agreements in the presence of the presidents and head of states of the D-8 member countries.

The Preferred Trade Agreement aims at boosting and diversifying trade among the member countries, and also reducing tariffs. The agreement also stipulates the establishment of a Trade Minister Council among the members to oversee the implementation of the agreement.

The Administrative Cooperation on Customs Agreement targets the boosting of cooperation on customs and the assuring of information in customs area.

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan has called for the establishment of a small secretariat for the increase in effectiveness of the Developing Eight (D-8) group organization.

Erdogan said that Turkey attached great importance to cooperation among the D-8 countries, adding that the D-8 countries should be aware of their rich natural resources and strong human power.

Erdogan acknowledged that the D-8 countries had failed to meet the targets set in 1997.

In reference to the UN-sponsored Alliance of Civilizations Project, Erdogan said that the project aimed at bringing different cultures under the umbrella of universal values to restore global peace.

"Not war but peace should be globalized," said Erdogan, calling on the D-8 countries to promote dialogue and cooperation.

In reference to Turkey-EU relations, Erdogan said that Turkey's EU process was a good answer to those who claimed that there were impregnable borders between different cultures and faiths.

The D (Development)-8 group, which consists of eight Muslim developing countries (total pop. of 825 million people) - Bangladesh, Egypt, Indonesia, Iran, Malaysia, Nigeria, Pakistan and Turkey - was founded on 15 June 1997 in Istanbul in order to promote cooperation between and the development of the member states. (Cihan News Agency, May 13, 2006)

Le Kurdistan irakien est unifié sous un seul gouvernement

Quinze ans après avoir acquis son autonomie vis à vis de Bagdad, à l'issue de la première guerre du Golfe, le Kurdistan irakien a unifié dimanche son administration, scellant la réconciliation des deux partis kurdes historiques.

Longtemps, ils se sont déchirés avec l'appui complaisant de Saddam Hussein ou de Téhéran: Jalal Talabani et Massoud Barzani ont signé dimanche un accord prévoyant la mise en place d'une seule administration dans les trois provinces du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

Le Parlement kurde élu pour quatre ans le 30 janvier 2005 a voté, à l'unanimité, la formation d'un unique gouvernement pour le Kurdistan. Vingt-sept ministères ont été créés, dont 11 ont été confiés à l'UPK (Union patriotique du Kurdistan), 11 au PDK (Parti démocratique du Kurdistan), et cinq à différentes forces politiques et groupes confessionnels.

"C'est un jour historique, où le Kurdistan nous donne un exemple de l'unité et de la prospérité", a affirmé le vice-président irakien, le chiite Adel Abdel Mehdi.

"A ceux qui ont peur que le Kurdistan soit fort, je réponds que si le Kurdistan est fort, c'est l'Irak qui est fort, si le Kurdistan est unifié, c'est l'Irak qui est unifié", a-t-il ajouté.

Un telle unification n'allait cependant pas de soi: aupararavant, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Barzani régnait sans partage sur les provinces de Dohouk et d'Erbil, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Talabani s'étant adjugé la province de Souleimaniyah, la plus à l'ouest.

Si la région autonome est ainsi divisée dans les faits depuis 1991, la rivalité entre les deux responsables kurdes est bien plus ancienne.

Massoud Barzani est l'héritier du leader historique de la cause kurde en Irak, Moustapha Barzani, mort en 1979. Ancien militant du PDK, Jalal Talabani, 73 ans, l'a quitté en 1975 pour fonder l'UPK, réputée plus à gauche.

Leur combat s'inscrit dans la revendication d'un Etat avec une culture, une histoire et une langue, d'origine indo-européenne, communnes, portée dès le milieu des années 1960 par des nationalistes kurdes.

Un désir d'indépendance qui provoque une réaction meurtrière de la part des autorités de Bagdad, qui dès les années 1970 déplacent de force des populations kurdes, menant une politique d'arabisation qui provoque en retour une guérilla kurde dans les montagnes.

En 1988, alors que la guerre contre l'Iran touche à sa fin, Saddam Hussein lance les campagnes de terreur baptisées Anfal ("butin", du nom d'une sourate du Coran) qui font plus de 100.000 morts au Kurdistan et bombarde à l'arme chimique la ville martyre de Halabja (5.000 morts).

Alors qu'une coalition internationale sous commandement américain défait les troupes irakiennes au Koweït en 1991, les peshmerga se soulèvent à nouveau, provoquant une brutale répression qui conduit l'Occident à instaurer une zone de protection de la région, devenue de facto autonome.

"Je rends hommage aux sacrifices consentis par le peuple kurde, le peuple irakien, et les peshmergas, pour créer un état libre en Irak après la chute du régime dictatorial de Saddam Hussein", a déclaré l'ambassadeur américain, Zalmay Khalilzad.

Après l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003, les deux frères ennemis kurdes ont réalisé qu'unis, ils représentaient une force considérable, les Kurdes représentant près de 20% de la population irakienne.

Ainsi, en avril 2005, Massoud Barzani, qui revêt toujours l'habit traditionnel kurde, devient président du Kurdistan autonome, tandis que Jalal Talabani, adepte du costume-cravate, est élu président de l'Irak.

Mais l'émergence d'une seule administration dans la région ne vas pas sans arrière-pensées. "Nous allons maintenant travailler pour pouvoir intégrer dans le Kurdistan les territoires kurdes qui n'en font pas aujourd'hui parti", a affirmé dimanche le nouveau Premier ministre kurde Nichirvan Barzani, neveu de Massoud Barzani.

Des propos qui font clairement référence à Kirkouk, ville située au sud de la zone autonome, au coeur d'une région riche en pétrole, et disputée entre Kurdes, Arabes et Turcomans. (AFP, 7 mai 2006)

L'armée turque se réserve le droit de poursuite en Irak

L'armée turque a affirmé mardi qu'elle se réservait le droit de pénétrer en Irak pour poursuivre les rebelles séparatistes kurdes qui y ont établi des bases, mais a démenti que de telles opérations soient actuellement en cours.

"Toutes nos activités (...) ont lieu de notre côté de la frontière", a déclaré le général Bekir Kalyoncu, chef des opérations à l'état-major, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Si les conditions (pour des opérations transfrontalières) se réalisent, la Turquie fera usage de ses droits comme n'importe quel pays souverain", a ajouté le général. "Ces conditions sont spécifiées dans la Charte de l'Onu".

L'armée turque a effectué des incursions dans le nord de l'Irak avant l'invasion du pays par une coalition dirigée par les Etats-Unis. Mais Washington est désormais opposée au lancement d'opérations transfrontalières, estimant qu'elles pourraient compliquer la situation sécuritaire en Irak.

La Turquie déploie depuis 1997 quelque 1.500 soldats en territoire irakien, le long de la frontière.

Le général Kalyoncu a assuré que ces troupes, chargées de sécuriser la frontière, n'avaient pas d'activités "opérationnelles" mais a prévenu qu'elles resteraient positionnées là "tant que l'organisation terroriste restera dans le secteur".

"Quel que soit le lieu où elles sont établies, les organisations terroristes causent tôt ou tard des dégâts dans cette région", a-t-il commenté. "Nous pensons que les autorités irakiennes en sont conscientes et que c'est pour cela que nous n'avons pas rencontré jusque là de problèmes concernant ces troupes". (AFP, 2 mai 2006)


Bombardements iraniens contre le PKK dans le nord de l'Irak

Les forces armées iraniennes ont bombardé lundi des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le nord de l'Irak, pour la seconde journée consécutive, contraignant à la fuite des dizaines de familles, a indiqué le groupe séparatiste kurde.

"Les Iraniens ont à nouveau bombardé les positions du PKK de 21H00 dimanche à 05H00 lundi. Des dizaines de familles ont été contraintes à quitter leurs foyers", a déclaré à l'AFP Roustom Joudi, un responsable du PKK.

"Nous avons subi des pertes", a-t-il ajouté, sans préciser combien.

Les soldats iraniens ont concentré leurs tirs sur des positions situées à proximité des villages montagneux de Laradou, Roushga et Qalaa Touka, à quelques 190 km au nord de la ville de Soulemaniyah, capitale de la province du même nom, a précisé le responsable du PKK.

Pour sa part, Aref Rushdie, un responsable de l'UPK (Union patriotique du Kurdistan, parti du président Jalal Talabani), a indiqué à l'AFP que les bombardements iraniens se poursuivaient lundi dans la journée près de la localité de Rania et sur les villages alentours au Kurdistan, proche de la frontière iranienne, à quelque 200 km au nord-est de Bagdad.

"Les bombardements de l'artillerie iranienne ont été intenses jusqu'à 07H30 locales (03H30 GMT), puis des tirs sporadiques leur ont succédés", a ajouté Aref Rushdie.

Il a indiqué que des centaines de villageois kurdes fuyaient la zone des bombardements, qui ont notamment détruit une voiture et une école.

Aref Rushdie a encore estimé que ces opérations militaires étaient vraisemblablement le résultat d'une coordination entre les forces turques et iraniennes.

Dimanche, le ministère irakien de la Défense a accusé l'Iran d'avoir "au cours des dernières 24 heures" bombardé des positions du PKK en Irak et d'avoir pénétré de 5 km à l'intérieur du territoire irakien, près de Haj Omran, dans la province d'Erbil.

Lundi, le porte-parole du gouvernement Gholam Hossein Elham a indiqué que l'Iran ne confirmait pas l'entrée de ses forces en Irak.

"Nous avons des accords de coopération sécuritaire avec les pays voisins et nous agissons dans le cadre de ces accords", a encore dit M. Elham. (AFP, 1 mai 2006)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

64% des Grecs pour un veto à l'adhésion de la Turquie à l'UE

Près de deux tiers des Grecs souhaitent que leur pays "bloque" le processus de l'adhésion de la Turquie à l'UE, selon un sondage publié dimanche dans un quotidien grec.

Pour 64% des sondés "la Grèce doit bloquer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE et abandonner la politique de rapprochement" avec le pays voisin. En revanche 23,4% "insistent sur la perspective européenne de la Turquie", selon ce sondage publié dans Ethnos.

La Grèce comme ses partenaires européens avait accepté le 3 octobre 2005 l'ouverture de négociations entre la Turquie et l'UE mais la majorité de l'opinion publique restait divisée à cette adhésion (50%) selon un sondage effectué à l'époque.

Réalisé entre les 24 (le lendemain d'une collision de deux F-16, un grec et turc en mer Egée et la mort du pilote grec) et 26 mai, ce sondage de l'Institut grec Alco a été réalisé par téléphone auprès de 800 personnes à Athènes et Salonique (deuxième ville grecque dans le nord). (AFP, 28 mai 2006)

Athènes: L'attitude d'Ankara "prise en compte" pour adhésion UE

Le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, a déclaré mercredi à Paris que les "comportements" de la Turquie à la suite de la collision entre deux chasseurs F-16 grec et turc, mardi en mer Egée, seraient "pris en compte" pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE).

"Tout ceci est pris en compte dans le cadre de la perspective européenne de la Turquie", a affirmé M. Caramanlis, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion ministérielle de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), que présidait la Grèce.

"L'accident d'hier doit être un message lancé à nos voisins les Turcs pour convaincre ce pays d'abandonner des tactiques semblables, qui ne sont pas dans la ligne de leurs espérances européennes", a-t-il ajouté.

M. Caramanlis a indiqué avoir "informé (ses) alliés et (ses) partenaires", notamment européens, de l'accident.

Le Premier ministre grec a précisé qu'il n'avait "pas de contact" avec son homologue turc. "La Grèce défend sa souveraineté nationale et la façon dont cet incident a été traité montre la responsabilité de toutes les autorités gouvernementales", a-t-il poursuivi.

Il a souligné le "besoin, de la part de toutes les parties concernées, d'un esprit de retenue et de prudence", et exprimé ses "condoléances" à la famille du pilote grec "disparu".

Interrogé sur un éventuel changement de position d'Athènes, partisan de l'accession de la Turquie à l'UE, si d'autres accidents de ce genre survenaient, M. Caramanlis a affirmé : "tous les comportements en question sont pris en compte".

La Turquie et l'UE ont officiellement commencé en octobre des pourparlers d'adhésion qui devraient durer au moins dix ans

Le président grec juge "inadmissible" l'attitude de la Turquie

Le président grec Carolos Papoulias a qualifié mercredi d'"inadmissible" le comportement d'Ankara concernant la collision, mardi, entre deux chasseurs F-16 grec et turc en mer Egée et a appelé la Turquie à respecter le droit international.

"L'incident tragique et politiquement important survenu en Egée montre clairement que la Turquie doit respecter le droit et les traités internationaux", a déclaré M. Papoulias au cours d'un dîner officiel offert en l'honneur de la reine du Danemark Margrethe II, en visite à Athènes.

"Ankara doit comprendre que de tels comportements inadmissibles, comme les vols non identifiés, mettent en danger la stabilité dans une région sensible", a-t-il ajouté.  (AFP, 24 mai 2006)

Collision entre deux F-16 grec et turc en mer Egée

Le traditionnel jeu du chat et de la souris greco-turc a mal fini. Hier, deux avions militaires grec et turc sont entrés en collision en mer Egée, au large de l'île grecque de Karpathos. Le pilote turc, qui a pu s'éjecter de son appareil, a été repêché sain et sauf mais l'aviateur grec a trouvé la mort. Comme à leur habitude, les deux armées se sont rejeté la responsabilité l'une sur l'autre.

L'état-major grec soutient que les Turcs ont violé son espace aérien. Le turc affirme qu'il s'agissait «d'exercices de routines» dans la zone internationale

Deux avions de chasse F-16 grec et turc sont entrés en collision mardi au dessus de la mer Egée à la suite d'un nouvel incident lié à la délimitation des espaces aériens des deux pays, qui se rejettent mutuellement la responsabilité de cet accrochage.

La Turquie a annoncé que le pilote grec avait trouvé la mort dans la collision mais Athènes n'a pas confirmé l'information, affirmant que les secours poursuivaient leurs recherches qui "dureront toute la nuit".

Le pilote turc a pour sa part été secouru par un cargo battant pavillon panaméen, avant d'être rapatrié par hélicoptère.

L'état-major turc a affirmé dans un communiqué que l'incident était survenu lors de "l'interception" par des appareils grecs d'avions militaires turcs qui effectuaient des "exercices de routine" dans l'espace aérien international.

"A environ 12H48 (09H48 GMT) aujourd'hui, des avions des forces aériennes grecques ont intercepté des avions des forces aériennes turques, en vol d'entraînement dans l'espace aérien international égéen et méditerranéen, 35 milles (63 kilomètres) au sud de l'île de Rhodes", affirme le document.

"Durant l'interception, un F-16 des forces aériennes turques est entré en collision avec un F-16 des forces aériennes grecques et les deux avions se sont abîmés" en mer, poursuit le texte.

De son côté, Athènes affirme que l'avion turc avait enfreint les règles de la navigation aérienne.

Selon l'état-major de l'armée grecque, la formation turque, qui comprenait un RF-4 et deux F-16, a pénétré dans la zone d'information de vol (FIR) d'Athènes "sans déposer de plans de vol" et se dirigeait vers le nord de l'île de Crète en "violant les règles de navigation aérienne".

Une formation de deux F-16 grecs a alors décollé "pour reconnaître les appareils et assurer la sécurité du trafic international".

Et c'est au cours d'une "manoeuvre de reconnaissance" que deux F-16 grec et turc se sont heurtés à une hauteur de 27.000 pieds, poursuit l'état-major dans un communiqué.

Le ministre turc de la Défense Vecdi Gönul a précisé au cours d'une conférence de presse que le plan de vol de l'appareil turc avait été transmis à l'Otan avant son décollage, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Notre vol était programmé. C'était un vol dont l'Otan avait été informé", a déclaré le ministre à des journalistes au Parlement, avant que l'état-major grec n'accuse Ankara d'avoir enfreint les règles de navigation aérienne.

Les deux pays sont membres de l'Otan.

"Les autorités grecques ont agi (...) avec une extrême responsabilité, avec comme critères la sécurité de la navigation aérienne internationale, la défense des intérêts nationaux et de nos droits souverains", a déclaré le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos.

Il a invité Ankara à adopter "des comportements renforçant le bon voisinage qui aideront aussi la marche européenne" de la Turquie".

En dépit d'un réchauffement des relations bilatérales, les deux voisins s'accusent régulièrement de violations de leurs espaces aériens respectifs en mer Egée, des incidents donnant parfois lieu à des manoeuvres d'intimidation -vols à distance réduite, prises en chasse- entre les deux alliés de l'Otan.

Athènes revendique un espace aérien de 10 milles (18 km) au large de ses côtes alors qu'Ankara lui reconnaît seulement une limite de 6 milles, correspondant à celle des eaux territoriales grecques dans la mer Egée.

La ministre grecque des Affaires étrangères Dora Bakoyannis s'est entretenue par téléphone avec son homologue turc Abdullah Gül peu après l'incident pour prévenir d'éventuelles tensions, selon un communiqué. "Les deux ministres ont exprimé leur tristesse (...) et sont tombés d'accord sur le fait qu'il ne doit pas influer sur l'ambition des deux pays d'améliorer leurs relations".

Après avoir frôlé le conflit armé en 1996 pour des questions de souveraineté territoriale sur un îlot inhabité de la mer Egée, la Grèce et la Turquie se sont engagées dans un processus de normalisation de leurs relations en 1999.

Récemment, les Premiers ministres grec et turc avaient confirmé leur volonté d'activer une ligne spéciale entre leurs ministères de la défense, afin d'éviter des crises en mer Egée et de coordonner leurs moyens, selon une source diplomatique grecque.

Voici les principaux incidents aériens survenus entre les deux pays:

 - 18 juin 1992: Un Mirage F-1 grec s'abîme en mer alors qu'il tentait d'intercepter deux avions de combat turcs au nord de la mer Egée. Le pilote est tué.

 - 8 fév 1995: Un F-16 turc s'abîme au large des côtes orientales de Rhodes, après interception par des Mirage grecs, alors qu'il pénétrait sans autorisation, selon Athènes, dans sa zone aérienne. Le pilote est récupéré sain et sauf.

- 28 déc 1995: Un chasseur F-4 Phantom turc s'abîme à l'ouest de l'île de Lesbos, après avoir été intercepté par des F-16 grecs, parce qu'il avait, selon Athènes, violé l'espace aérien. L'un des deux membres d'équipage est porté disparu.

- 8 oct 1996: Ankara annonce la perte d'un F-16 en mission d'entraînement dans l'espace aérien international au nord de l'île grecque de Samos. Un des deux pilotes est tué. En 2003, un ancien chef de l'aviation turque confirme des informations de presse affirmant que l'appareil avait été abattu par un Mirage grec, ce qu'Athènes dément.

- 16 oct 1997: L'avion du ministre grec de la Défense Akis Tsohatzopoulos est gêné par plusieurs F-16 turcs alors qu'il venait d'assister à des manoeuvres communes gréco-chypriotes. Quatre F-16 grecs contraignent la chasse turque à abandonner son opération.

- 20 oct 1998: Plusieurs avions de combat F-16 turcs frôlent un avion de transport grec qui se rendait à Chypre pour des manoeuvres.

- 4 févr 2003: Un avion de chasse turc perturbe le vol d'un appareil militaire grec qui patrouillait au sud-est de la mer Egée dans le cadre de l'opération internationale "Liberté immuable".

Selon l'armée grecque, un incident similaire s'était déroulé trois mois plus tôt à l'encontre d'un P-3 ORION partipant également à l'opération internationale contre le terrorisme.

- 13 mai 2003: Selon des sources militaires grecques, deux chasseurs turcs F-16 ont harcelé deux F-4 grecs qui effectuaient des exercices de bombardement entre les îles de Lesvos et Limnos (nord-est). L'armée turque impute en retour cet incident à un harcèlement de sa chasse par des avions grecs.

- 30 juin 2003: Deux chasseurs turcs s'approchent et perturbent le vol d'un petit avion civil grec, avant d'être repoussés par des F-16 grecs, au sud de Rhodes. Athènes avait accusé le 9 juin deux F-16 turcs de s'être "dangereusement" approchés d'un avion de ligne grec, ce que l'armée turque avait démenti.

- 9 nov 2004: Au cours d'un exercice supervisé par l'Otan en mer Egée, deux F-4 grecs prennent en chasse deux F-16 turcs, les approchant à 150 m. (AFP, 23 mai 2006)

Les Chypriotes soutiennent la ligne de Tassos Papadopoulos

Après dépouillement de 98% des suffrages exprimés, la formation de Papadopoulos recueille 17,87% des voix, soit trois points de plus qu'aux précédentes élections, en 2001, où il avait réuni 14,8% des suffrages.

Papadopoulos était le chef de file des opposants au plan de réunification chypriote préparé par l'Onu et repoussé par référendum par les Chypriotes grecs en 2004.

A l'inverse, les partis qui avaient appelé à soutenir le plan Annan voient leur base électorale se réduire. Le Rassemblement démocratique (opposition) perd ainsi près de quatre points à 30,44% tandis que les communistes de l'Akel, qui gouvernent avec le Parti démocratique de Papadopoulos, reculent de 34,71 à 31,37%.

"C'est un référendum bis", avance James Ker-Lindsay, de la Kingston University de Londres. "Papadopoulos peut l'interpréter comme une relégitimation de sa politique et poursuivre sur sa ligne dure."

Un demi-million d'électeurs chypriotes grecs étaient appelés aux urnes pour renouveler les 56 membres de leur Chambre des représentants. Quelque 266 Chypriotes turcs étaient aussi habilités à le faire pour la première fois depuis la crise constitutionnelle de 1963.

La République de Chypre est dotée d'un système présidentiel, mais ce scrutin n'en fait pas moins figure de test pour le président Papadopoulos, qui avait poussé la population à rejeter, par référendum, un plan de réunification de l'île proposé par l'Onu peu avant l'adhésion de la partie "grecque" à l'Union européenne en mai 2004.

Les trois mois de campagne électorale ont été consacrés à des débats sur le bien-fondé du plan de l'Onu, les autres dossiers étant relégués au second rang.

Divisée depuis l'invasion turque de 1974 en riposte au coup d'Etat militaire à Nicosie conçu par la junte des colonels, alors au pouvoir en Grèce, l'île de Chypre n'a pu depuis être réunifiée.

La question chypriote constitue un des principaux obstacles à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

La Turquie, qui a engagé en octobre des négociations sur l'adhésion à l'UE, refuse notamment de se mettre en conformité avec l'accord d'union douanière par lequel elle est censée ouvrir ses ports et ses aéroports au trafic chypriote.

La République de Chypre, qu'Ankara refuse de reconnaître, a menacé de mettre son veto à la candidature de la Turquie si cette question n'est pas réglée.

Les Nations unies tentent pour leur part de relancer des discussions a minima entre les deux camps. Le succès de Papadopoulos va rendre la stratégie onusienne plus délicate, estiment des experts.

"C'est une justification de la politique de Papadopoulos, qui vise à dépasser le plan de l'Onu et à obtenir un maximum de concessions de la Turquie sur la voie de son adhésion à l'UE", analyse Hubert Faustmann, de l'Intercollege.

L'élection parlementaire ne devrait pas modifier le paysage politique de la République de Chypre. Mais le scrutin prépare le terrain pour l'élection présidentielle de 2008.

Papadopoulos reste pour l'instant évasif au sujet d'une nouvelle candidature présidentielle. (Reuters, 21 mai 2006)

Le PM finlandais appelle Ankara à respecter ses engagements sur Chypre

Le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, dont le pays assumera à partir du 1er juillet la présidence tournante de l'Union européenne (UE), a appelé mercredi à Ankara la Turquie à ratifier un accord étendant à Chypre l'union douanière la liant au bloc européen.

"Nous attendons de l'Assemblée nationale turque qu'elle ratifie le protocole additionnel" signé en juillet par le gouvernement turc, a déclaré M. Vanhanen, dont les propos tenus lors d'une conférence de presse avec son homologue Recep Tayyip Erdogan étaient cités par l'agence de presse Anatolie.

Ce protocole étend l'union douanière, liant la Turquie et l'UE, aux dix pays qui ont rejoint l'Union en mai 2004, dont la République de Chypre qu'Ankara ne reconnaît pas.

Malgré la signature du texte par la Turquie, qui a précédé le lancement en octobre de ses négociations d'adhésion à l'UE, Ankara n'autorise toujours pas l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.

M. Vanhanen a déclaré que la question chypriote serait l'un des problèmes les plus délicats que la Finlande aurait à aborder au cours de sa présidence de l'UE.

"C'est à présent aux pays membres de l'UE, à nos amis, de faire ce qui leur incombe", a rétorqué M. Erdogan, faisant référence aux promesses faites par l'UE de lever l'embargo commercial pesant sur la République turque de Chypre Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.

Les Européens avaient pris cet engagement en avril 2004 après l'approbation par les Chypriotes-turcs d'un plan de réunification de l'Onu, resté lettre morte à la suite de son rejet par les Chypriotes-grecs.

"Nous ne présenterons pas le protocole additionnel au Parlement tant que l'embargo appliqué à Chypre Nord ne sera pas levé", a prévenu M. Erdogan.

Chypre est divisée depuis 1974 après l'invasion du nord de l'île par les troupes turques en réaction à un coup d'Etat mené par des nationalistes chypriotes-grecs visant à rattacher l'île à la Grèce, alors gouvernée par la junte des colonels. (AFP, 17 mai 2006)

Immigration / Migration

Démarche des parlementaires belges pour Bahar Kimyongür

Les sénateurs socialistes Pierre Galand et Jean Cornil ainsi que la députée bruxelloise Ecolo Celine Delforge ont été reçus mardi matin par l'ambassadeur des Pays-Bas à Bruxelles.  La raison de cette rencontre est l'arrestation à Dordrecht (Pays-Bas) du ressortissant belge Bahar Kimyongür dont la Turquie demande l'extradition.

Les parlementàires belges ont exprimé leur inquiétude à l'égard de çette extradition, en raison de la situation des droits de l'homme enTurquie. Ils entendent élucider les conditions dans lesquelles Kimyongür a été interpellé aux Pays-Bas: intervention·des services turcs, assistance de la Sûreté de l'Etat belge?

Les trois parlementairés ont qualifié leur entretien avec l'ambassadeur de "constructif".  (Le Soir, 31 mai 2006)

18.000 personnes à Anvers pour une marche blanche

De 18 à 20 000 personnes participaient vendredi après-midi à Anvers à une Marche blanche, silencieuse et apolitique, de protestation contre le racisme et la violence, deux semaines après le meurtre d'une jeune nourrice noire et de la fillette blanche qu'elle gardait.

Cette manifestation a été organisée par la municipalité d'Anvers, avec l'autorisation des familles des victimes. Les organisateurs attendaient 50.000 personnes, mais selon les estimations de la police, les manifestants étaient moins nombreux, autour de 18.000 à 20.000, en raison d'une météo pluvieuse. Les participants ont été invités à se vêtir de blanc et les commerces le long du parcours à afficher des drapeaux de la même couleur, en signe de solidarité.

"Ce genre d'événement restera longtemps dans les mémoires. Anvers est en deuil depuis ces dernières semaines et j'espère après cela un meilleur climat dans la ville", a déclaré Patrick Janssens, maire de la cité portuaire du nord de la Belgique.

Une chasse au premier noir

Des écoliers défilaient en tête du cortège, portant des banderoles proclamant "Stop au racisme. La diversité est la réalité".

Selon Chris van Triers, un manifestant, "il est nécessaire de vivre ensemble. Nous ne pouvons pas compter sur les politiciens pour agir à notre place".

"Vous voyez des juifs et des musulmans, on penserait habituellement qu'ils ne défileraient pas ensemble. Espérons que ça fera une différence", notait Tahir Bilek, 28 ans.
La manifestation se déroulait dans les rues du centre historique de la ville, où s'est produit le double crime le 11 mai. Le meurtrier présumé, un jeune homme de 18 ans connu pour ses sympathies d'extrême droite, venait de faire l'acquisition d'un fusil de chasse et de munitions.

Selon le parquet d'Anvers, le meurtrier présumé, Hans Van Themsche, a "délibérément recherché des personnes d'origine étrangère dans le but de les abattre". Ouvrant le feu sur tous les non-blancs, il a tué une Malienne de 24 ans, Oulemata Niandagou, et, sans le vouloir, la fillette de deux ans qu'elle gardait, Luna Drowart. Il a aussi blessé grièvement une femme d'origine turque qui passait par là.

"Ca ne peut pas aller plus mal"

Blessé à son tour au ventre par un policier qui le sommait de déposer son arme, l'agresseur présumé a été arrêté et transporté à l'hôpital, où il a été interrogé par la police et inculpé de meurtre avec préméditation. Il est toujours hospitalisé sous la garde des policiers. Hans Van Themsche avait récemment été expulsé de son établissement scolaire pour avoir fumé dans les locaux et avait rédigé une lettre d'adieu.

Le double meurtre a suscité une émotion considérable en Belgique, où les violences contre les non-blancs sont en nette augmentation depuis qu'un jeune homme de 17 ans, Joe Van Holsbeek, a été tué le mois dernier dans la gare centrale de Bruxelles, pour son baladeur MP3. Ses meurtriers présumés ont d'abord été présentés par les enquêteurs et la presse comme des Maghrébins, alors que rien ne permettait de l'assurer. La police a finalement interpellé deux suspects, des Polonais.

Depuis ce crime, les incidents à connotation raciste remplissent la rubrique Faits divers des médias belges. "Ca ne peut pas aller plus mal", a constaté le maire d'Anvers, Patrick Janssens. "On ne peut pas comprendre que cela arrive en plein jour à Anvers."

Le Vlaams Belang embarrassé

Les chaînes de télévision ont ainsi diffusé des images de caméras de surveillance montrant un Noir roué de coups dans une station-service bruxelloise parce qu'il n'avait pas déplacé son véhicule suffisamment rapidement. La victime est aujourd'hui paralysée et partiellement aveugle.

Un homme d'origine africaine est lui tombé dans le coma après un passage à tabac devant un bar fréquenté par l'extrême droite; trois skinheads ont été arrêtés. Un incendie suspect a par ailleurs ravagé un foyer de travailleurs africains.  "Ca ne peut pas aller plus mal", a constaté le maire d'Anvers, Patrick Janssens. "On ne peut pas comprendre que cela arrive en plein jour à Anvers."

La ville, qui abrite une importante communauté juive et maghrébine, principalement originaire du Maroc, est aussi un bastion du parti d'extrême droite Vlaams Belang (Intérêt flamand).

Embarrassé à quelques mois des élections municipales d'octobre, l'ex-Vlaams Blok (Bloc flamand) a condamné le double meurtre du 11 mai et affirme que le suspect n'était qu'indirectement lié au parti. "Le lien qu'il avait avec nous est que certains de ses proches sont membres du parti", a déclaré un porte-parole de la formation. "Lui-même n'avait jamais assisté à aucune réunion et n'était pas adhérent", selon lui. (NOUVELOBS.COM - AP, 26 mai 2006)

Terror suspect Yalçin Ozbey set free by Belgian court

Turkish terror suspect Yalcin Ozbey, who has been held in custody in Belgium since 4 March, was set free by a Belgian court in Brussels on Monday morning.

The request of the Belgian prosecutor for Ozbey's detention in prison to be extended was rejected by the court.

The prosecutor had argued that Turkey had started legal proceedings for Ozbey's return to Turkey and had sent an extradition file to the Belgian authorities. He had added that there was a possibility that the suspect could flee.

Terror suspect Yalcin Ozbey has been linked to the 1979 assassination of Milliyet editor-in-chief Abdi Ipekci and to the attempted assassination of Pope John Paul II in 1981 - for both of which crimes Mehmet Ali Agca received lengthy prison sentences as the actual perpetrator.

Ozbey is due to be tried for alleged offenses committed on Belgian territory including the formation of an organized crime gang and of involvement in extortion. He will not now be held in custody for the duration of his trial. Ozbey is the object of an international arrest warrant issued by Turkey in connection with the Abdi Ipekci killing.

Ozbey's extradition from Belgium to Turkey had been rejected in 1999 due to the existence at the time of the death penalty in Turkey.

Yalcin Ozbey admitted in the past that he had given financial assistance to Mehmet Ali Agca prior to the Ipekci assassination, and also that his car was used in Agca's 1979 escape from the Kartal Military Prison in Istanbul. (Cihan News Agency, May 23, 2006)

Appel à la mobilisation pour la marche du 26 mai à Anvers
 
Appel du MRAX du 22 mai 2006:

De quoi s’agit-il ? Le vendredi 26 mai prochain, aura lieu une marche silencieuse à Anvers sous le mot d’ordre « Le chagrin de "A" » ("A" pour Anvers. Les Anversois prononcent le "A" comme un « UW », c’est-à-dire, « VOUS » en néerlandais. Il s’agit donc d’un jeu de mot qui fait du chagrin d’Anvers votre chagrin et le chagrin de tous). Cette marche a été préparée de commun accord avec les familles et les diverses communautés locales en mémoire à Mohamed Bouazza et des autres victimes de la dernière agression brutale et raciste : Luna Drowart, Oulemata Niangadou et Songül Koç. Cette marche se veut à la fois une protestation sereine contre toutes les formes de violence dans la société et un plaidoyer pour une ville tolérante. Au niveau local, l’administration communale, de même que les organisations des différentes communautés ainsi que les associations de commerçants, soutiennent cette initiative.

L’heure de départ et le parcours : Le cortège silencieux partira le vendredi 26 mai à 14 heures du Brouwersvliet. Le parcours suivra les Quais (kaaien) jusqu’à la rue de Namur (Namenstraat) pour se diriger ensuite via le Jan Van Gentstraat jusqu’à la place de Bolivar (Bolivarplaats). A cet endroit auront lieux les discours des familles concernées.

Les consignes : Les familles demandent expressément de respecter le silence et la sérénité durant la marche. Elles demandent également de ne prendre ni banderoles, ni calicots, ni drapeaux...et de ne pas distribuer de tracts. Elles désirent également que les participants portent simplement un vêtement blanc en signe de solidarité. Les commerçants et associations socioculturelles qui ne peuvent pas participer à la marche, sont priés d’exprimer leur solidarité en fixant un ruban ou drapeau blanc à leur fenêtre.

Transports en commun : Il est recommandé aux participants d’emprunter les transports en commun autant que possible pour se rendre à la manifestation. On peut atteindre le point de départ « Brouwersvliet » via les transports en commun : descendre à la gare centrale d’Anvers et prendre les lignes de pré-métro en direction de rive gauche puis descendre à l’arrêt Meir. Prendre ensuite à la « Sint-Katelijnevest » les tramways 4 ou 7 en direction « Sint-Pietersvliet ». Descendez à l’arrêt « Sint-Pietersvliet ». À partir de là, marcher un peu le long des Quais pour atteindre la « Brouwersvliet ». Pour rentrer à partir du lieu de dissolution de la marche, sur la « Bolivarplaats », dirigez-vous vers la « Lambermontplaats » d’où vous pourrez prendre le tram 8 jusqu’à la « Groenplaats ». A la « Groenplaats », des lignes de pré-métro sont accessibles en direction de la gare centrale. Vous trouverez un plan d’Anvers sur le site www.antwerpen.be.

Les associations ou groupes : Les associations ou groupes doivent annoncer leur arrivée à l’avance en téléphonant au numéro vert de la police (0800/123.12). Les autobus seront stationnés sur le Kattendijkdok Westkaai. La police accompagne les autobus jusqu’au D’Herbouvillekaai, proche du terminus de la marche.

Départs individuels depuis Bruxelles : Le MRAX coordonnera un départ groupé aux alentours de 12h depuis la Gare du Nord de Bruxelles. Plus d’informations sur le site du MRAX (www.mrax.be) dans les prochaines heures.

Le livre de condoléances : Un livre de condoléances est exposé dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville. L’hôtel de ville est accessible les jours ouvrables de 8 à 17.30 heures pendant cette semaine et la semaine prochaine. Les drapeaux sont en berne sur tous les bâtiments officiels en signe de deuil.

Plus d’informations : Pour tout renseignement complémentaire, veuillez vous adresser au secrétariat du comité des organisateurs (tél. 03/293.32.60) ou sur la ligne d’infos de la ville d’Anvers (tél. 03/22.11 333).

Allemagne : Agression raciste sur un politicien d’origine kurde

Le politicien allemand de la nouvelle gauche d’origine kurde, Giyasettin Sayan, a été grièvement blessé vendredi soir à Berlin lors d’une attaque à caractère raciste. Dieter Glietsch le chef de la police berlinoise confirme que le théâtre des faits est dangereux : "L’agression a eu lieu dans un quartier de Lichtenberg qui à la connaissance de la police est une cité privilégiée par des individus appartenant au milieu d’extrême droite. C’est pourquoi ce secteur aux alentour de la gare de Lichtenberg fait depuis longtemps l’objet d’une surveillance accrue de la police.

Le politicien de 56 ans a été admis à l’hôpital, souffrant d’une grave commotion cérébrale et de contusions. Deux hommes l’avaient appréhendé à 22 heures trente alors qu’il venait de se garer, lui proférant des paroles xénophobes "Il a dit... sale turc, nous t’aurons !" (Giyasettin Sayan), avant de le frapper.

Nombre de politiciens allemands de tous les partis ont condamné cet acte à l’image de Petra Pau parlementaire de la nouvelle gauche :"J’espère qu’enfin nous allons tous, indépendamment du parti auquel nous appartenons, être conscients qu’il s’agit d’un danger pour les gens. Pas seulement parce que cette fois-ci un politicien est concerné. Nous devons quotidiennement combattre l’extrémisme de droite, l’antisémitisme et le racisme.

La police a promis une récompense de 3000 euros pour tout indice permettant de retrouver les agresseurs qui ont pris la fuite.

Pour rappel, trois personnes d’origine étrangère ont été victimes de violence racistes depuis Pâques en Allemagne, où le nombre de néo-nazis a sensiblement augmenté en 2005 de même que celui des activistes d’extrême droite passé de 10 000 à 10 400, selon une étude publiée aujourd’hui dans un quotidien à grand tirage. (Deutsche Welle, 21 mai 2006)

Expulsion manu militari de 2 Turcs, ayant menacé une jeune femme de mort

Deux Turcs qui ont menacé de mort une jeune musulmane de 21 ans vivant en Suisse ont été expulsés manu militari par les autorités suisses, a-t-on appris lundi de source judiciaire à Saint-Gall (nord de la Suisse).

Il s'agit du mari de la jeune femme, ainsi que du père de cette dernière, qui lui a imposé ce mariage.

Le père, un homme de 46 ans considéré comme le principal instigateur de cette affaire, ne pourra plus revenir pendant 10 ans en Suisse, où il vivait légalement avec sa famille dans le canton de Saint-Gall. Le mari, déjà condamné pour violence en Turquie, est frappé d'une interdiction de séjour de 5 ans en Suisse.

Le père avait forcé sa fille à épouser l'homme qu'il lui destinait lors d'un séjour en Turquie l'année dernière, puis organisé sa venue en Suisse. Il y a quelques semaines, ce ressortissant turc a pu rejoindre la jeune femme et a obtenu un permis de séjour en vertu du regroupement familial.

La jeune femme a cependant refusé de vivre avec lui, ce qui lui a valu des menaces de mort de son mari.

Il y a deux semaines, la jeune femme a porté plainte contre son époux, déjà condamné en Turquie pour violence, et contre ses parents.

Afin d'éviter tout risque de "crime d'honneur", considéré dans "certains  milieux islamistes fondamentalistes, comme la seule possibilité de laver l'affront que constitue le refus d'un mariage", la justice suisse a préféré agir radicalement et expulser les deux hommes, dans le cadre d'une procédure accélérée.

Avec cette intervention, le ministère public de Saint-Gall a voulu montrer qu'il ne «tolérait aucune violation des droits fondamentaux suisses".(AFP, 22 mai 2006)

Carte blanche: Kimyongür piégé, nos libertés en danger

Corinne Gobin, politologue ULB
Christine Pagnoulle, enseignante ULG
Jorge Palma, attaché à l'ULG
Jean-Claude Paye, sociologue
Jean Pestieau, professeur UCL
Annick Stevens, professeure ULG
Dan Van Raemdonck, professeur ULB

Bahar Kimyongür, ressortissant belge, ne peut assister à son procès en appel qui se déroule actuellement à Gand. Il a été arrêté par la police hollandaise la nuit du 27 au 28 avril 2006, alors qu'il se rendait à un concert de musique turque. La justice belge ne le réclame pas et a déclaré qu'il n'est pas nécessaire qu'il assiste à son procès.

Les conditions de son arrestation sont particulièrement inquiétantes. La police néerlandaise affirme que son interception s'est faite lors d'un banal contrôle de circulation pour excès de vitesse. Cependant, l'arrestation a été effectuée par des policiers en civil, voyageant dans deux voitures banalisées et le véhicule de Bahar était, selon des témoins, suivi depuis un moment avant son immobilisation. En contradiction avec le motif déclaré de l'immobilisation du véhicule, le conducteur de la voiture n'a reçu aucun procès. Ce fait, ainsi que l'existence d'une filature et d'une arrestation, de toute vraisemblance, programmées, ne peut que renforcer nos inquiétudes.

Il reste incarcéré aux Pays-Bas. Un mandat d'arrêt international, lancé à son encontre par l'Etat turc, lui a été signifié, au motif qu'il serait membre d'une organisation terroriste. Il est menacé d'extradition vers ce pays. Ce que lui reproche la Turquie est d'être membre du DHKPC et d'avoir interpellé un ministre turc au Parlement européen en 2000 afin de dénoncer les tortures subies par les prisonniers politiques.

Notre pays porte une lourde responsabilité dans cette affaire. Le 28 février dernier, en première instance, un tribunal brugeois a condamné M. Kimyongür à quatre ans de prison ferme comme membre d'une organisation terroriste - en réalité, il avait traduit, diffusé et commenté un communiqué du DHKPC, organisation d'opposition au régime turc -, et pour être membre du bureau d'information bruxellois de ce mouvement. Bahar a directement interjeté appel de ce jugement politique, mais il ne peut assister à son procès, pour s'y défendre, car il est maintenant prisonnier aux Pays-Bas et la justice belge a décidé de ne pas demander son extradition. Ce qui laisse ouverte la possibilité de sa remise à la Turquie par les Pays-Bas (La Belgique ne pouvant, quant à elle, répondre positivement à la demande turque, puisqu'elle ne peut extrader ses ressortissants). Le gouvernement belge, dont l'obligation devrait être d'exiger du gouvernement hollandais le rapatriement de son ressortissant, a adopté jusqu'à présent la même attitude.

Dans cette affaire, un ensemble concordant d'éléments nous font penser à la mise en place programmée d'un piège. La condamnation de Bahar Kimyongür, en première instance, a donné le feu vert à l'action de l'Etat turc. Ensuite, la Belgique, qui avait pourtant déjà connaissance du mandat d'arrêt international, n'a pas prévenu son ressortissant. On peut aussi se poser la question : pourquoi le tribunal de première instance, qui l'a condamné comme un dangereux terroriste, l'a laissé, malgré cela, en liberté, et n'y a apposé aucune condition, comme celle, habituelle, d'interdiction de quitter le territoire ? Dans cette histoire, comment ne pas conclure que rien n'a été laissé au hasard et que, en toute vraisemblance, l'Etat belge aurait sciemment sacrifié un de ses ressortissants, qui risque ainsi son intégrité et sa vie, et ce pour satisfaire les exigences de l'Etat turc ?

Cette affaire est de toute première importance. Elle résume à elle seule la plupart des attaques contre les libertés civiles et politiques que les gouvernements occidentaux ont initiées au nom de la lutte contre le terrorisme. Rappelons l'utilisation de l'incrimination d'appartenance à une organisation terroriste qui, étant donné le flou des définitions des termes, permettrait de punir toute action ou déclaration politique d'opposition à un gouvernement ou à une organisation internationale. Cette incrimination crée un délit d'appartenance. Elle permet de poursuivre des personnes, qui n'ont commis aucun délit matériel, sur le simple fait qu'elles sont membres ou liées à des organisations désignées comme terroristes. Cette notion est très vague, son utilisation est largement déterminée par l'interprétation qui en est faite. Le pouvoir discrétionnaire des juges ainsi que la jurisprudence va donc jouer un rôle essentiel. Il s'agit là d'un des premiers enjeux de ce procès, établir, par ce jugement, une jurisprudence qui permette une utilisation directement politique de ces lois.

En désignant d'avance, aussi bien en première instance qu'en appel, le magistrat devant juger Bahar, la justice a installé un tribunal d'exception qui remet en cause le droit à un procès équitable.

" L'enlèvement " de Bahar Kimyongür est indicatif également d'une collaboration étroite entre appareils policiers et judiciaires de différents pays, en violation de leur propre légalité et en application de nouvelles lois et procédures d'exception, afin de satisfaire les exigences d'un Etat qui pratique la torture et l'assassinat politique, mais qui est correctement aligné au niveau international.

Ainsi, le régime turc ne peut être que conforté dans sa politique répressive. Malgré son caractère ouvertement autoritaire, il reçoit ainsi une légitimation politique qui le reconnaît comme un Etat démocratique.

Heureusement, cette collaboration n'est cependant pas du goût de tous nos représentants politiques. Le mercredi 10 mai, plusieurs parlementaires européens, en protestant contre une utilisation liberticide des législations antiterroristes, ont, dans l'enceinte de leur assemblée, interpellé le gouvernement belge pour qu'il intervienne afin de protéger son ressortissant et qu'il empêche ainsi la remise de Bahar Kimyongür à la Turquie. (Le Soir - Carte Blanche - 16 mai 2006)

Manifestation à Bruxelles contre le Vlaams Belang

Près de 5.000 Belges ont manifesté contre le parti d'extrême-droite flamand, le Vlaams Belang, à la suite d'une série d'agressions racistes.

U ne manifestation a eu lieu dimanche 14 mai à Bruxelles devant le siège d'un parti d'extrême droite flamand, accusé d'être indirectement responsable d'un double meurtre raciste jeudi à Anvers, rapporte l'agence de presse Belga.

Près de 5.000 selon les organisateurs, 1.200 selon la police, ont dénoncé les thèses du Vlaams Belang, parti nationaliste d'extrême-droite néerlandophone, principalement implanté à Anvers. "Le Vlaams Belang tue", pouvait-on lire sur une banderole.

Les participants se sont réunis spontanément, avisés quelques heures plus tôt de la date et de l'heure par des SMS envoyés en chaîne sur les téléphones portables. De nombreux étrangers sans-papiers, notamment africains, ont participé à la marche.

"Les sans-papiers sont ciblés par cette politique de l'exclusion et du racisme. Les trois victimes d'Anvers pouvaient être n'importe qui d'entre nous", a expliqué Ali Guissé, porte-parole de l'Union de défense des sans-papiers et l'un des organisateurs de cette marche, cité par Belga.

"Le Vlaams Belang est indirectement responsable", a estimé Diop Alioune, président de l'association sénégalaise de Bruxelles.

Une députée écologiste, Marie Nagy, a elle aussi dénoncé "la politique menée par le Vlaams Belang, qui déteint sur les autres partis et qui a un impact auprès des médias et de la société".

De son côté, le président du Vlaams Belang, Franck Vanhecke, a estimé que "personne n'a le droit de nous faire moralement porter le chapeau de ces événements", selon Belga.

"La terrible tuerie d'un fou isolé sert d'alibi pour poursuivre le Vlaams Belang et supprimer son financement public", a-t-il ajouté lors du congrès du parti ce dimanche à Malines.

Plusieurs partis politiques et des médias reprochent au Vlaams Belang (ex-Vlaams Blok) sa rhétorique xénophobe et raciste, alors que plusieurs crimes et agressions racistes ont eu lieu en Flandre en une semaine.

L'idée d'exclure le Vlaams Belang du financement public des partis politiques a été avancée.

Jeudi, un Anversois de 18 ans, Hans Van Themsche, a abattu à la carabine une jeune femme africaine et une fillette de 2 ans, après avoir grièvement blessé une femme turque.
La tante du jeune homme est une parlementaire du Vlaams Belang et son grand-père avait combattu aux côtés des nazis sur le front de l'Est lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Mercredi le corps d'un jeune Marocain a été retrouvé dans l'Escaut, le fleuve qui baigne Anvers. Il avait disparu après une dispute devant une discothèque. Une bagarre que sa famille qualifie de raciste.

Enfin le week-end dernier à Bruges (ouest), cinq skinheads ont tabassé un Français d'origine africaine, qui se trouve depuis dans le coma.

Le Vlaams Belang réalise à Anvers depuis des années un score de près de 30% aux élections.

Une nouvelle manifestation antiraciste est prévue pour le 26 mai. (Nouvelobs.com, 15 mai 2006)

La Belgique sous le choc après le double meurtre raciste d'Anvers

Les plus hauts responsables belges, du roi Albert II au Premier ministre Guy Verhofstadt, et l'ensemble de la presse belge, étaient choqués vendredi, au lendemain du double meurtre raciste commis dans le centre d'Anvers par un jeune skinhead proche de l'extrême droite.

Le Palais royal a fait savoir que le souverain belge allait faire parvenir un message de condoléances aux familles des victimes. Le Premier ministre belge, le libéral flamand Guy Verhofstadt, s'est dit "choqué par ces crimes horribles et lâches qui sont une forme de racisme extrême".

"Nul ne peut désormais ignorer ce à quoi l'extrême droite peut mener", a ajouté le chef du gouvernement belge, en lançant un appel pour que le pays ne soit pas entraîné dans une "spirale de violence".

Jusqu'à présent, les appels au calme semblent avoir été entendus. Aucune violence n'a été relevée à Anvers, la deuxième ville du pays où vivent de nombreuses communautés: populations juives orthodoxes, immigrés d'origines turque ou marocaine, "belges de souche".

Anvers est également le bastion du parti nationaliste Vlaams Blok. La formation d'extrême droite y réalise depuis des années un score de plus de 30% aux élections.

Vendredi midi, quelque 300 personnes ont défilé en silence dans les rues de la métropole portuaire pour "protester contre la violence aveugle". En tête du cortège figuraient des proches de la jeune fille au pair africaine abattue jeudi, selon l'agence Belga.

Au lendemain de ce raid, qu'un témoin a comparé au massacre du lycée de Columbine, aux Etats-Unis, le profil du tueur et sa manière d'agir apparaissent plus clairs.

Selon le quotidien flamand De Morgen, l'agresseur, Hans Van Themsche, un Anversois de 18 ans, a laissé dans sa chambre une lettre indiquant clairement qu'il avait l'intention de tuer le plus d'étrangers possible.

"S'il n'avait pas été arrêté par un agent de police, qui a fait feu sur lui, le bain de sang aurait été encore plus grand", a expliqué un enquêteur.

"Ses yeux crachaient le feu, comme s'il voulait détruire tous ceux qui se trouveraient sur son chemin", a expliqué un témoin de la tuerie.

Hans Van Themsche, qui n'était pas connu de la justice belge, s'était rasé les cheveux en début de semaine, selon ses proches.

Jeudi matin, il a acheté sans difficulté une carabine 9 mm, a dénoncé le bourgmestre (maire) socialiste d'Anvers, Patrick Janssens.

Vêtu d'une longue veste noire dans laquelle des insignes et des tracts d'extrême droite ont été retrouvés, il a entamé son raid meurtrier à la mi-journée dans le centre historique de la métropole flamande.

C'est d'abord une femme turque de 46 ans, qui lisait un livre sur un banc, qui a été visée. Blessée au ventre, la jeune femme serait hors de danger, selon le parquet d'Anvers.

Ensuite, le jeune skin, qui baignait dans un milieu d'extrême droite --son grand-père avait combattu aux côtés des nazis sur le front de l'Est et sa tante est une parlementaire du parti nationaliste Vlaams Belang--, s'en est pris à une jeune fille au pair d'origine malienne, Mata N'Doyie.

La jeune fille et la petite Luna, 2 ans, la fille de sa famille d'accueil, des restaurateurs anversois, dont elle a la garde, sont abattues quelques rues plus loin. Elles sont décédées sur place.

Ce drame intervient alors que la ville d'Anvers est déjà secouée par une autre affaire. Le corps sans vie d'un jeune Marocain a été retrouvé mercredi dans l'Escaut. Il avait disparu après une dispute devant une discothèque. Une bagarre que sa famille qualifie de raciste.

A Bruges, le week-end dernier, cinq skinheads ont tabassé un français d'origine africaine.

Vendredi, la presse flamande dénonçait le racisme latent qui s'est infiltré dans la société belge, en partie sous l'influence du Vlaams Belang. (AFP, 12 mai 2006)

Communiqué de presse du MRAX sur le crime raciste à Anvers

Ce 11 mai, un jeune de 18 ans a abattu trois personnes d’origine étrangère à bout portant, dans le centre d’Anvers. Deux personnes - dont un enfant de deux ans ! - sont mortes, une autre a été grièvement blessée.

Le même jour, la VRT annonçait, sur son site Internet, qu’on avait retrouvé le corps d’un jeune marocain de 21 ans, disparu après une dispute en discothèque, qualifiée de raciste par la famille.

La veille, le 10 mai, le Standaard parlait de l’incendie criminel de la maison d’une famille marocaine à Heulen, en Flandre orientale.

Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 mai denier, deux étrangers ont été tabassés par une bande de skinheads à Bruges, l’un d’entre eux est toujours dans le coma.

Cette violence folle ne sort pas de nulle part. Elle est le résultat d’années de discours ambigus ou ouvertement racistes visant à faire des « étrangers » les responsables des frustrations individuelles et des misères sociales, mettant aujourd’hui leur propre sécurité en danger.

Souvent, ces discours sont relayés plus ou moins implicitement par certains partis politiques, des institutions ou par une partie de la presse. Les déclarations du Parquet sur l’origine des meurtriers de Joe sont de cet ordre. Elles ne sont pas sans conséquences, semble-t-il.

Les partis d’extrême droite forment l’ossature idéologique et politique des stigmatisations et de ceux qui les exercent de manière militante comme les Skinheads. A cause du financement public dont ils bénéficient toujours (!), les partis d’extrême droite peuvent organiser confortablement les tenants de la stratégie du bouc émissaire. A cet égard, il est honteux que la proposition du 23 novembre 2005 du MRAX et de KIF KIF de faire supprimer les dotations publiques aux partis racistes ait été mise au frigo par les partis dits démocratiques, même francophones.

Un des agresseurs de Bruges a déjà été libéré, les autres sont inculpés sous des motifs ridiculement légers par rapport à ce qu’ils ont commis. Les législations antiracistes doivent être appliquées adéquatement, et avec rigueur. Plus globalement, il faut aussi continuer à dénoncer et empêcher réellement l’implantation de l’extrême droite dans des institutions comme la police et la justice !

Le MRAX souhaite insister sur le fait que l’insécurité ou le sentiment d’insécurité ne sont pas « unilatéraux », aujourd’hui les personnes étrangères ou d’origine étrangère se sentent menacées et le sont réellement !

A l’heure où le thème de l’insécurité a repris le devant de la scène médiatique à l’occasion du meurtre de Joe Van Holsbeeck, le MRAX tient à rappeler que le racisme organisé – dont celui des skinheads néo-nazis en est souvent l’expression la plus opaque et la plus violente – constitue également une sérieuse menace pour notre jeunesse et notre démocratie.

La lutte contre le racisme organisé demande une attention particulière et des moyens spécifiques, que les pouvoirs publics ne rencontrent pas suffisamment à ce jour. La tentation sécuritaire de ces dernières semaines, focalisée exclusivement sur des mesures immédiatement visibles (caméras de surveillance, présence policière accrue, etc.), n’est sans doute pas la seule adéquate. N’oublions pas que vivre ensemble, cohabiter les uns avec les autres, s’apprend d’abord dans les lieux de socialisation comme l’école.

Enfin et de manière peut-être inédite, le MRAX, contrairement au Premier Ministre Guy Verhofstadt, n’entend pas lancer d’appel au calme !

Le MRAX insiste pour que la colère légitime que suscitent ces actes racistes puisse se dire : une manifestation a lieu ce soir à Sint kruisen, une autre ce week-end à Anvers. L’organisation Vaka/Hand in Hand a lancé l’idée d’organiser à nouveau une grande marche silencieuse antiraciste à Anvers le 26 mai. Des associations francophones veulent organiser un rassemblement devant le Palais de Justice lundi en fin de journée.

A toutes ces actions citoyennes, nous nous y associerons… sereinement mais dans la colère ! (radouane.bouhlal@skynet.be, 11 mai 2006)

Une conférence de presse au Parlement Européen sur l'affaire Kimyongür

Le mardi 10 mai, la première conférence de presse sur l'affaire Kimyongür au Parlement européen à Bruxelles  a été organisée par le Comité pour la liberté d'expression et d'association (CLEA) avec la participation des parlementaires  Karin Resetarits (MEP, ALDE), Chris Davis (MEP, ALDE), Josy Dubié (Sénateur belge, Ecolo), Sandro Targetti (député régional italien, communiste) et Me Jean Fermon (avocat de Kimyongür).

Tous les intervenants ont attiré l'attention sur le danger que pose l'amalgame entre le terrorisme et la résistance légitime contre les régimes répressifs comme celui d'Ankara.

Daniel Flinker, porte-parole du Clea, a  exposé la prise de position de leur comité à l'égard de l'Affaire Kimyongür comme ce qui suit:

"Bahar Kimyongur est un symbole. Il est le symbole des menaces que les nouvelles législations antiterroristes font peser sur nos libertés. Dire que le peuple irakien a le droit de résister aux envahisseurs américains, est-ce un acte terroriste ?

"Organiser des manifestations pacifiques de soutien à la lutte du peuple palestinien, est-ce un acte terroriste ?

"S’opposer à l’oppression en dénonçant les cas de tortures dans les prisons turques, est-ce un acte terroriste ?

"Non, pour le Clea, le comité pour la liberté d’expression et d’association, s’exprimer, s’organiser, contester : ce n’est pas du terrorisme. Ce sont des libertés fondamentales garanties par les constitutions belge et hollandaise.

"Mais, en vertu des nouvelles législations antiterroristes promues par l’administration Bush et récupérées par l’Union européenne, un engagement citoyen critique est considéré comme du terrorisme.

"Ce raisonnement absurde conduit à la situation dramatique d’aujourd’hui, où un homme qui n’a commis aucun délit, qui a toujours respecté les règles de la démocratie, risque sa vie. Bahar entre les mains des bourreaux qu’il dénonce, ça, jamais nous ne m’accepterons.

"Le Clea et les parlementaires européens et belges présents à cette conférence de presse appellent les citoyens à signer la pétition « Liberté pour Bahar » sur le site du Clea « leclea.be/ » et à venir au rassemblement que nous organisons demain à 17h30 au Palais de justice de Bruxelles.

"Le Clea demande que le gouvernement belge prenne officiellement position vendredi pour protéger son ressortissant en obtenant son rapatriement des Pays-Bas vers la Belgique."

Josy Dubié critique le comportement de la police belge et de la ministre de la Justice

Le sénateur Josy Dubié, lors de son intervention à la conférence de presse tenue au Parlement européen, a accusé la police belge d'avoir livré Kimyongür à la police hollandaise pour satisfaire la demande d'extradition faite par Ankara, et cela en vue de calmer la colère de la Turquie concernant l'évasion de Fehriye Erdal.

Dubié a également critiqué la ministre de la Justice de ne pas réagir pour la protection d'un citoyen belge en raison d'un "opportunisme électoraliste scandaleux".

"Elle se déclare incompétente dans cette affaire en tant que ministre de la Justice et affirme que seul le ministère des affaires étrangères peut réagir. On sait très bien que Mme la ministre de la Justice est candidate aux élections locales prochaines à Schaerbeek. Elle n'assume pas ses responsabilités, car elle sollicite le vote des électeurs d'origine turque dans cette commune. C'est scandaleux!" a-t-il déclare.

Le procès DHKP-C ajourné en absence de Kimyongür

Le procès en appel de plusieurs membres du DHKP-C, reconnu comme groupe terroriste en correctionnelle, a été ajourné au 11 septembre prochain, a ordonné la cour d'appel de Gand. Les avocats de la défense avaient réclamé plus de temps pour préparer le procès.

Le procès en appel s'est ouvert lundi à Gand, où la cour d'appel a été placée sous haute surveillance pour l'occasion.

Quatre prévenus étaient présents. La militante Ferhiye Erdal, qui a fui à la veille du jugement de première instance, est toujours en fuite. Bahar Kimyongür, arrêté récemment aux Pays-Bas, n'est pas en Belgique. Son avocat a réclamé le report pour que son client puisse assister physiquement aux débats, alors que les Pays-Bas refusent de le livrer pour la durée du procès, a-t-il affirmé.

L'avocat d'un autre prévenu s'est plaint que son client n'ait pu, dit-il, avoir accès à son dossier que mardi dernier. Les autres estiment ne pas avoir disposé de suffisamment de temps pour étudier le dossier.

Les avocats affirment qu'ils pensaient que l'audience de ce lundi ne serait qu'une audience d'introduction et ne s'attendaient pas à ce que l'affaire soit traitée en une semaine. Les deux mois dont ils ont disposé pour étudier un dossier de 24 cartons sont à leur estime insuffisants. La défense a également pointé du doigt la sévérité du régime carcéral auquel sont soumis leurs clients. "Ils sont réveillés toutes les 30 minutes. Essayez donc d'étudier un dossier dans ces conditions", a relevé un avocat. (Belga-Le Soir, 8 mai 2006)

Lettre de Bahar Kimyongür à ses juges

A l’attention de la présidence de la Cour d’Appel de Gand

Maison d’arrêt de Dordrecht, le 8 mai 2006

En ce glorieux jour du 8 mai, je tiens d’abord à saluer la mémoire de tous les « terroristes » qui se sont battus et sacrifiés au sein et au nom de la Résistance anti-fasciste qui a permis, il y a 61 ans, de libérer l’Europe. Ils sont la source d’inspiration intarissable du modeste combat que je mène pour ce qu’ils appelaient eux-mêmes des « lendemains qui chantent ».

Lors de mes multiples voyages en Turquie, j’ai pu découvrir que le DHKC se bat précisément pour de tels lendemains et avec la même abnégation que celle qui animait les héros de la Résistance. Ma sympathie envers le DHKC s’est traduite par un
engagement consistant à faire connaître sa lutte parmi les démocrates belges. Cela dit, mes moyens d’expression et d’action ont toujours été indiscutablement pacifiques.

Or, lorsque l’on constate l’acharnement avec lequel la justice belge tente de me châtier, on pourrait penser que j’eusse commis quelque crime inqualifiable. Quels sont donc mes crimes ? Des manifestations, des actions symboliques de protestation, des conférences de presse, des pétitions, des grèves de la faim, des séminaires, des symposiums, des collectes de médicaments, des rencontres avec des parlementaires belges ou des eurodéputés, l’envoi de missions d’observations des prisons turques, des expositions de photos, des concerts et des projections de films. Bref, des « crimes » d’expression et de solidarité des plus anodins. En tout cas, des actes qui n’effraieraient pas le dernier des couards, si ce n’est des prédateurs de la liberté comme Hitler, Pinochet, Evren ou Bush. Pourtant aujourd’hui, ce sont bel et bien des Etats dits « démocratiques » qui se déchaînent sur moi sous le regard approbateur de la « démocratie » turque.

Ainsi, je suis incarcéré aux Pays-Bas et en grève de la faim depuis 11 jours. Ma mise en détention serait motivée par un mandat d’arrêt international émis par l’Etat turc pour avoir chahuté son ministre des affaires étrangères Ismail Cem, le 28 novembre 2000, dans l’enceinte de Parlement européen. Par mon action consistant à lancer des tracts et à scander des slogans, j’entendais dénoncer ce que son gouvernement s’apprêtait à faire subir aux prisonniers politiques. Et effectivement, trois semaines plus tard le gouvernement turc allait lancer l’assaut militaire le plus meurtrier de l’histoire du pays. Mon action n’a entraîné la moindre enquête judiciaire en Belgique. En revanche, les Pays-Bas ne l’entendent pas de la même manière. Si les Pays-Bas refusent de me libérer, c’est par crainte de ma fuite et de mon absence lors de mon procès d’extradition. L’Etat turc, lui, veut me voir croupir pendant 15 ans dans l’un de ces fameux mouroirs appelés « prison de type F » contre lesquels 122 militants ont protesté en le payant de leur vie. La Belgique, quant à elle, m’a une première fois condamné à 4 ans de prison pour avoir simplement traduit et diffusé un communiqué du DHKC. Pour simplifier, l’Etat turc veut ma tête ; l’Etat belge, mon tronc et l’Etat néerlandais, mes jambes.

J’ignore où et comment s’arrêtera cette opération internationale de lynchage et de dépeçage à mon encontre mais en tout cas, je tiens à réaffirmer ma détermination à défendre le droit sacré et inaliénable de résistance à l’oppression. N’en déplaise aux tortionnaires turcs et à leurs
acolytes européens affublés de toges maculées du sang de mes camarades.

Mesdames et messieurs les juges, je ne vous demande ni clémence ni pardon. Mais sachez qu’en me condamnant, vous devrez assumer la honte d’avoir marqué le front de la population belge d’une tache noire et indélébile.

[...] veuillez ne jamais oublier cette funeste réalité : « Avant de tuer les gens, on a d’abord tué leurs droits ».
Bahar Kimyongür
(Clea, 8 mai 2006)

Appel du CLEA à un nouveau rassemblement  pour Kimyongür

Bahar est un citoyen belge engagé, membre du bureau d’informations du DHKC à Bruxelles, qui exprime un point de vue critique sur la répression féroce menée par l’Etat turc contre les minorités et les opposants au régime.

Il n’a commis aucun crime ni délit en Belgique, en Turquie ou ailleurs. Mais, en vertu des nouvelles législations antiterroristes mises en place en Europe, son engagement politique est présenté comme terroriste, ce qui permet aujourd’hui à la Turquie d’exiger son extradition.

Pourtant, s’exprimer, s’organiser, contester ne sont pas des actes terroristes mais demeurent des libertés démocratiques protégées par les Constitutions belge et hollandaise. Il paraît donc essentiel de dénoncer toute tentative détournée de faire taire une parole alternative au nom de la lutte contre le terrorisme. L’Etat turc pratique la torture des prisonniers, Bahar dénonçait ces exactions, c’est pour cela que la Turquie veut le faire taire ! Son extradition vers ce pays constituerait une menace grave pour sa vie et son intégrité physique.

Nous interpellons les autorités hollandaises afin qu'elles ne donnent pas suite à la demande d'extradition formulée par la Turquie.

- NON A L'EXTRADITION DE BAHAR KIMYONGUR VERS LA TURQUIE
- LIBERTE POUR BAHAR
- LA BELGIQUE DOIT PROTEGER SON RESSORTISSANT ET EXIGER SON RAPATRIEMENT DANS NOTRE PAYS

331 personnes ont signé la petition (+ 800 signatures sur papier).

SIGNEZ LA PETITION EN LIGNE :
http://perso.wanadoo.fr/clea.be/

RASSEMBLEMENT

Jeudi 11 mai à 17h30
Sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles
(pl. Poelaert)
(Clea, 8 mai 2006)

L'opinion des professeurs de l'ULB sur «L'affaire Kimyongür»

Le cas de Bahar Kimyongür ne préoccupe pas que les «amis» du DHKP-C. Ce citoyen belge a-t-il été offert par la sûreté à la Turquie pour réparer la «bourde Erdal»? Va-t-on vers une coopération de lutte contre les opposants politiques?

T.BERNS (Philosophe ULB), E.BRIBOSIA (Professeure de droit à l'ULB), J.BRICMONT (Professeur UCL), F.CANTELLI (politologue ULB/FUSL), S.CHICHAH (ULB), O.CORTEN (professeur de drolt à l'ULB), B.DELCOURT (Professeure de science politique à l'ULB), C.DELFORGE (Députée bruxelloise Ecolo), B.DENIS (Politologue ULB/FUSL)", J. Dubié (Député bruxellois et sénateur Ecolo), D.DUEZ (politologue ULB), C.GOBIN (Dlréctrice du GRAlD ULB), O.PAYE (Professur de science politique aux FUSL), J.PIERET (Ligue des Droits de l'Homme), E.REMACLE (Professeur de science politique à l'ULB), F.SCANDELLA (Sociologue ULB), A.SCHAUSS (professeure de droit à l'ULB et avocate du Syndicat des avocats pour la démocratie), B.van der MEERSCHEN (Secrétaire général adjoint FIDH) et D. VAN RAEMDONCK (Président de la Ligue des Droits de l'Homme)

Quelques dizaines de personnes d'horizons divers se sont rendues au rassemblement organisé ce premier mai devant l'ambassade des Pays-Bas pour protester contre l'arrestation de M. Bahar Kimyongür le 27 avril dernier et contre la possible extradition vers la Turquie qui en découle. Nous avons été choqués de lire dans «La Libre Belgique» du mardi 2 mai sous la plume de M. Roland Planchar que «des sympathisants du DHKP-C ont manifesté devant les locaux de l'ambassade des Pays-Bas Dans l'espoir que leur ami ou complice - selon l'angle où on voit les choses, puisque le DHKP-C a tué plusieurs fois en Turquie - ne soit pas extradé». Il ne pourrait donc y avoir de mobilisation dans ce dossier que par amicale empathie ou par adhésion au projet et aux méthodes du DHKP-C*. Nous sommes quelques-uns, totalement indépendants de ce groupe, opposés à ses idées et plus encore à ses méthodes, à penser que «l'affaire Bahar Kimyongür» - car il s'agit bien d'une problématique spécifique qui ne peut être réduite à un appendice de «l'affaire Erdal» - soulève des questions qui ne peuvent laisser insensibles les démocrates que nous sommes. Présents ou non lors du rassemblement du premier mai, nous sommes inquiets et indignés pour les raisons suivantes.

Le premier et principal ressort de notre inquiétude et de notre indignation est d'ordre humanitaire. En étant extradé vers la Turquie, Monsieur Bahar Kimyongür risquerait son intégrité physique voire sa vie. Les nombreuses condamnations de la Turquie devant la Cour européenne des droits de l'homme ainsi que les divers rapports internationaux sur la situation des prisons en Turquie suffisent en effet à illustrer qu'il courrait un risque considérable en y étant incarcéré (1). La Belgique et les Pays-Bas, Etats se voulant respectueux des droits et libertés fondamentaux attachés à la personne, ne peuvent demeurer insensibles à ce risque et y exposer plus ou moins sciemment un individu, par ailleurs ressortissant belge.

Le second ressort est d'ordre plus politique. Les premiers témoignages fournis par l'entourage de M. Kimyongür laissent à penser que les services de la sûreté de l'Etat belge auraient contribué à organiser l'arrestation de M. Bahar Kimyongür aux Pays-Bas. Si cette hypothèse devait se confirmer, le zèle du gouvernement belge serait assimilé à la volonté de «réparer» la bourde «Fehriye Erdal». Bahar Kimyongür, citoyen belge condamné à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bruges pour appartenance à une organisation terroriste, aurait en quelque sorte été «offert» à la Turquie en «compensation» de la fuite de Mme Erdal. Une telle instrumentalisation par la Belgique de la vie d'un de ses ressortissants à des fins diplomatiques serait tout simplement indigne d'un Etat démocratique.

Au-delà du cas de M. Bahar Kimyongür, nous éprouvons un net malaise à ce que des individus puissent être extradés vers des Etats n'appartenant pas à l'Union européenne sur la base d'une simple appartenance à une des organisations listées «terroristes» au terme d'une négociation intergouvernementale qui ne peut en aucun cas être assimilée à une procédure judiciaire respectueuse des droits de la défense(2). Pour être condamné comme terroriste, il n'est plus nécessaire de prendre part à des actes qualifiés de «terroristes». L'appartenance à un de ces groupements suffit à faire condamner mais elle suffit également à rendre extradable vers un Etat hors UE. Lorsque les individus concernés par ces mesures sont poursuivis pour des faits par ailleurs répréhensibles du point de vue du droit pénal classique, la possibilité d'une extradition se justifie, pour autant bien entendu que l'Etat destinataire offre toutes les garanties requises sur le plan du respect des droits fondamentaux. En revanche, lorsque les charges retenues ne relèvent que de l'appartenance à une organisation qualifiée de «terroriste», de telles démarches pourraient inaugurer ce qui ressemble furieusement à la mise sur pied d'une coopération internationale de lutte contre les opposants politiques des Etats extra-communautaires résidant sur le territoire d'un Etat de l'Union, fussent-ils ou non citoyens d'un Etat membre. Si aujourd'hui le gouvernement belge se fait le complice, ne serait-ce que par abstention, de l'extradition vers la Turquie d'un opposant belge au régime turc - par ailleurs condamné pour appartenance à une organisation terroriste et ayant interjeté appel de cette condamnation - demain le gouvernement entreprendra-t-il de telles démarches vis-à-vis de tous les opposants à des régimes hors UE avec lesquels il souhaite entretenir de cordiales relations? Nous entrons ici dans un débat qui ne peut être vidé dans le cadre de ce texte et qui mérite un traitement beaucoup plus approfondi. Néanmoins, la Belgique ne peut demeurer insensible aux risques de dérives gravement attentatoires aux droits et libertés qui se profilent par-delà le cas de M.Bahar Kimyongür.

C'est pour cet ensemble de raisons que nous, citoyens attachés aux règles et institutions qui garantissent l'ensemble des droits et libertés fondamentaux consubstantiels aux régimes démocratiques, sommes profondément préoccupés par la situation de M. Bahar Kimyongür. Nous estimons que M. Bahar Kimyongür doit pouvoir bénéficier des droits qui sont reconnus à n'importe quel citoyen belge et qu'il incombe par conséquent aux gouvernements belge et néerlandais de mettre tout en oeuvre pour en garantir le respect. Ceci implique au premier chef que ces deux gouvernements s'opposent par tous les moyens politiques et juridiques disponibles à l'extradition de M. Bahar Kimyongür vers la Turquie.

Note de la Rédaction: il convient de préciser que l'association malencontreuse entre les manifestants et le DHKP-C que dénoncent les signataires du texte ci-dessus avait déjà fait l'objet d'un erratum de l'auteur dans La Libre du 4/05. Il ne fallait y voir qu'une regrettable mais simple erreur de traitement d'une partie de l'information... qui a pour le reste permis à ces signataires d'élaborer leur réflexion.

(1) Voir le rapport du 21/03/06 lors de la 66 éme session de la commission des droits de l'homme du Conseil économique et social des Nations unies (E/CN.4/2006/6/Add.2); le communiqué de presse d'Amnesty International du 12/04/2006 sur les violations des droits humains commises en Turquie; les rapports de la Fédération internationales des ligues des droits de l'homme sur la situation en Turquie de 2003, 2004 et 2005. (2) Les autres faits reprochés à M. Bahar Kimyongür dans le mandat d'arrêt international lancé par la Turquie seraient «menace contre l'Etat turc» et «mauvais traitement» et viseraient une manifestation qui a eu lieu au Parlement européen en novembre 2000. (La Libre Belgique, 5 mai  2006)


Le communiqué de quatre organisations bruxelloises
issues de l'émigration politique en provenance de Turquie:

Non à l'extradition vers la Turquie


"Les pays européens, plus particulièrement les pays du Benelux, ne doivent pas céder à la pression et aux chantages du régime répressif d'Ankara pour l'extradition de ses opposants en Europe."

Il y a quelques semaines, lors d'une conférence de presse organisée à la Maison des parlementaires à l'occasion de l'anniversaire du coup d'état militaire de 1971 en Turquie, nous avons attiré l'attention de l'opinion publique sur le fait que, malgré certaines réformes cosmétiques, les pratiques répressives et les violations des droits de l'Homme se poursuivent de façon alarmante. Il a été demandé aux dirigeants européens de rester vigilants contre toute ingérence du régime d'Ankara dans leurs affaires.
 
Aujourd'hui nous constatons que cette ingérence inadmissible prend des dimensions scandaleuses par l'arrestation du citoyen belge Bahar Kimyongür aux Pays-Bas et de la journaliste kurde Zubeyde Ersoz au Luxembourg.
 
L'arrestation de Bahar Kimyongür aux Pays-Bas

Bahar Kimyongür est bien connu par nos organisations en raison de sa détermination pour la défense des droits de l'Homme et des peuples non seulement en Turquie mais également dans tous les pays sous régime répressif.
 
Né en Belgique, citoyen belge et licencié en histoire de l’art et archéologie à l'ULB, Bahar Kimyongür a des qualités exceptionnelles à valoriser notamment dans la vie sociale, associative et politique. Il informe régulièrement l'opinion européenne des violations des droits de l'Homme en Turquie et notamment de l'aggravation du régime pénitentiaire qui a coûté à la vie de 122 prisonniers politiques.
 
A plusieurs reprises, il nous a assuré des services d'interprétariat et de traduction, notamment lors de la commémoration que nous avons organisée en 2005 au Sénat belge à l'occasion du 90e anniversaire du génocide des Arméniens et des Assyriens.
 
Kimyongür a été arrêté dans la nuit du 27 au 28 avril 2006 aux Pays-Bas alors qu’il s’y rendait pour organiser une activité culturelle. L'arrestation effectuée par la police hollandaise sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la Turquie a été confirmée le 1er mai par la justice hollandaise. Pour protester contre cette arrestation, Kimyongür a entamé une grève de la faim dans la prison hollandaise.
 
Comme il a été bien souligné par le Comité Liberté d'Expression et d'Association (CLEA):
 
"Kimyongür n’a commis aucun crime ni délit en Belgique, en Turquie ou ailleurs. Mais, en vertu des nouvelles législations antiterroristes mises en place en Europe, son engagement politique est présenté comme terroriste, ce qui permet aujourd’hui à la Turquie d’exiger son extradition. Pourtant, s’exprimer, s’organiser, contester ne sont pas des actes terroristes, mais demeurent des libertés démocratiques protégées par les Constitutions belge et hollandaise. Il paraît donc essentiel de dénoncer toute tentative détournée de faire taire une parole alternative au nom de la lutte contre le terrorisme."
 
L'arrestation de Zubeyde Ersoz au Luxembourg

La journaliste kurde Zubeyde Ersoz, étant une des victimes de la pression de l’Etat turc, a été obligée de quitter son pays natal pour venir se réfugier en Europe. Elle a fait sa demande d’asile politique au Ministère des affaires étrangères et de l’immigration du Luxembourg à la date du 15 février 2006. Lors de sa demande, elle a été arrêtée par la police de Luxembourg sur base d'un mandat d'arrêt des autorités turques et elle est maintenant menacée par une possibilité d’extradition vers la Turquie.
 
Dans un appel urgent, le Bureau des Femmes Kurdes Pour La Paix (CENI) rappelle que le mandat d'arrêt ne possède pas de base juridique et que la demande d’extradition vers la Turquie n'est pas légitime.
 
L’Union des Journalistes Kurdes en Europe signale dans un communiqué qu'Ersoz est soumise à des traitements antidémocratiques dans la prison. Pour protester contre cette attitude des autorités du Luxembourg depuis le 15 avril 2006 elle a entamé une grève de la faim. " Nous, les journalistes kurdes en Europe, sommes très inquiets concernant, surtout sa situation de santé.," dit le communiqué.
 
Nos organisations, outrées par cette soumission des autorités européennes à l'ingérence du régime d'Ankara, appellent tous les milieux démocratiques européens, notamment belges, hollandais et luxembourgeois, à réagir contre l'arrestation des opposants du régime turc et à demander leur libération immédiate.

Bruxelles, le 3 mai 2006
 
 
L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Les Associations Assyriennes de Belgique
La Fondation Info-Turk
L'Institut Kurde de Bruxelles
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Participer à la campagne de pétition pour Kimyongür: http://perso.wanadoo.fr/clea.be/
Participer à la campagne de pétition pour Ersoz: http://www.ceni-kurdistan.de
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Informations sur la situation des droits de l’Homme en Turquie:

http://www.info-turk.be
http://www.kurdishinstitute.be

Un député allemand se prononce pour un hymne allemand en turc

Le député Vert allemand, Hans-Christian Ströbele, s'est prononcé mardi pour une version officielle en turc de l'hymne allemand alors qu'une version en espagnol de l'hymne national américain suscite une polémique aux Etats-Unis.

Les immigrés, essentiellement turcs, devraient pouvoir chanter l'hymne allemand en turc comme "symbole du multilinguisme de l'Allemagne", a estimé le député écologiste dans le quotidien berlinois "BZ" à paraître mercredi.

"Je verrais cela comme un signe d'intégration si les citoyens d'origine turque pouvaient chanter la troisième strophe en turc", a-t-il ajouté.

Seul le troisième couplet de l'hymne allemand est encore chanté, les deux premiers étant jugés trop nationalistes, notamment le premier qui commence par "Deutschland, Deutschland über alles".

Toutefois d'autres responsables politiques se sont prononcés contre un tel projet.

 L'idée est née en Allemagne après la diffusion controversée la semaine dernière aux Etats-Unis d'une version en espagnol de "The Star-Spangled Banner" (la bannière étoilée).

"L'hymne national allemand en turc serait le contraire de l'intégration", a assuré le vice-président du groupe conservateur au Bundestag, Wolfgang Bosbach. (AFP, 2 mai 2006)

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

May 31, 2006

Death Fast in Prison… Serpil Cabadan, who continues death fast in Gebze M-type Prison, was taken to hospital on 30 May. Lawyer Behiç Asçi in his house in Sisli, prisoner’s relative Gülcan Görüroglu in a house in Adana, Kamil Karatas in Sincan F-type Prison, Sevgi Saymaz in Usak E-type Prison, Mustafa Tosun in Tekirdag F-type Prison, ordinary prisoner Fahri Tirpan in Kırıklar F-type Prison continue death fast. (Milliyet)

Mayor on Trial… A court case was launched against Diyarbakir Mayor Osman Baydemir for providing ambulance to a killed HPG militants. Besides Baydemir, Zülfü Atli, Deputy President of Municipality Health and Social Services Department, Mübeccel Günaçti, President of Personnel and Education Department, Cüneyt Gültekin, Director of Cemetery Branch, are also prosecuted in the case. The indictment wants the defendants to be sentenced for providing ambulance while the body was carried to Gaziantep from Diyarbakir and causing the municipality to loss by paying the driver of the ambulance 16,80 YTL as travelling allowance.  (Milliyet)

DEHAP Executives on Trial… On 30 May, Ankara Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case against Tuncer Bakirhan, former Chairman of the dissolved party DEHAP, and 12 members of the Party Assembly launched in connection with the use of the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during a press announcement on 16 August 2005. In his summing up the case public prosecutor wanted the defendants to be sentenced for “being members of illegal organization” and “making propaganda in favour of illegal organization”. The hearing was adjourned for preparation of the defences. (Özgür Gündem)

Incident at University… An incident broke out during the symposium organized on 30 May by the Department of History, Atatürk Society, Science and Utopia Cooperative in the Middle Technical University.  A quarrel broke out between the students who are the supporters of Party of Labour and the officials of the symposium hall when the students threw paper planes to the speakers’ side in the hall in order to protest Doğu Perinçek, Chair for Labour Party. When the quarrel turned fighting gendarmeries intervened and dispersed the protestors by using pepper gas and beating. Windows of Perinçek’s car were broken during the incident. Besides many students, five soldiers and the cameraman of Show TV were slightly wounded. (Zaman)

Demonstration Hindered… Demonstrations were organized in many cities in order to protest in the draft law on Social Security and Health Security on 30 May. Members of the KESK who gathered on Ziya Gökalp Avenue and wanted to march to the GNAT after the press announcement action in front of Ankara Numune Hospital were forcibly prevented by police. Police who dispersed the demonstrators by beating wounded10 persons including Hüseyin Gölpinar, Secretary General of the trade union for office workers BES. (Cumhuriyet)

Detention and Arrests… Süleyman Akdogan, who was detained in connection with the incidents broke out after the arrest of Sabahattin Suvagci, Chairman of the dissolved party DEHAP in Hakkari, on 23 March, was arrested on 30 May. (Özgür Gündem)

Persons Killed by Village Guards… Musa Güleç (60) and his son Musa Güleç (40) were allegedly killed by village guards in Ahmetli village of Ergani district (Diyarbakir). It is not known whether the incident had a political dimension. (Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast… Non-commissioned Serafettin Sengören died, private Yalçin Kaplan, village guards Mansur Bademci, Ali and Ramazan Erbey were wounded during the clash broke out nearby Çavundur village of Hazro district (Diyarbakir) on the night of 28 May. Private Salih Çam was killed during the clash on Cudi Mountain nearby Siirnak on 30 May. Private Metin Güngör who stepped on land mine in the same region died too. Privates Mustafa Nane, Muzaffer Ardiç, village guards Faysal Yildirim, Yunus Yildirim and Nurettin Yildirim were killed during the clash broke out nearby Kato Mountain between Uludere and Beytüssebap districts of Sirnak on the same day. (Hürriyet-Radikal)

May 26, 2006

Armed Attack to the Highest Court of Administration... Erhan Timuroglu, who was the detained on the allegations of being involved the bomb attack against the daily Cumhuriyet and came with Lawyer Alparslan Aslan for the attack against the members of the Highest Court of Administration, was arrested on 25 May by Ankara Heavy Penal Court No 11. Timuroglu reportedly undertook the attack against Cumhuriyet in his testimony and said followings in connection with the attack in the Court: “I came to Ankara along with Osman Yildirim, Ismail Sagir and Alpaslan Aslan. Our main target was Chairman of 2nd Chamber of the Court Mustafa Birden. He would be killed in his car. But Alparlan could not determine his car and he committed the crime on his own.” Mehmet Zekeriya Öztürk, who was detained for giving shelter dismissed soldier Muzaffer Tekin who allegedly gave orders to Alparslan Aslan, was released. (Radikal)

IHD Executive and Unionist on Trial… On 25 May, Ankara Penal Court of First Instance No 7 concluded to hear the case against Alaattin Dinçer, Chairman of Egitim-Sen, and Yüksel Mutlu, board member of the IHD in connection with the speeches addressing “Peace Mothers” who visited Egitim-Sen on 12 July 2004. The court acquitted the defendants on the grounds that according to the testimonies of the defendants the expressions used in the speeches in favour of peace and human rights and there were no elements praising crime of criminals. The indictment wanted the defendants to be sentenced according to the Article 215 TPC. (Radikal)

Unionist on Trial... The Court of Cassation quashed the verdict against Süleyman Çelebi, Chairman of the union DISK. He had been sentenced to 18 months’ imprisonment by Sakarya Penal Court of First Instance for violating the Law on Meetings and Demonstrations after a press conference in the evening in 2003 in Sakarya. Labour Platform had organised a march from Tekirdag to Ankara in 2003 and Çelebi had made a press conference when the workers had arrived Sakarya. Court of Cassation stressed in the decision that the conference should be evaluated as a part of democratic rights. (Radikal)

Demonstrators on Trial... The demonstrators who wanted to march towards Eyüp Cemetery after Friday pray in Eyüp Mosque on the 23rd anniversary of death of the Islamist poet Necip Fail Kisakürek, were forcibly dispersed by the police. 26 persons who were shouting slogans in favour of radical Islamist organisation IBDA-C were detained. (Radikal)

Detentions and Arrests... Kemal Delen, who was arrested after being detained in front of Istanbul Court House after a DHKP-C trial on 12 April, on charges of “resisting security forces”, was released on 25 May at the hearing in Istanbul Penal Court of First Instance No 8. M.K.K., K.K., T.G. and C.G. were detained in Van on the allegations of “being member of PKK”. (Halkin Sesi-Milliyet)

Bomb Explosion... B. Sanlav (13) was wounded when s/he stepped on a mine on 25 May nearby Hangedik village in Çaldiran district of Van. (ANF)

Clashes and Attacks in Southeast... HPG announced that 5 soldiers died and 3 soldiers were wounded during the clashes on 23 and 24 May on Cudi Mountain nearby Sirnak. (ANF)

May 25, 2006

Person Beaten by Police... Cahide Çetin, whose house was raided by the police on the night of 22 May in Bagşar quarter of Diyarbakir, announced that she was beaten and insulted by the police. She stressed that security forces had not official permission for the raid and she was hit with the butt of a shotgun. She added that her 14-years-old daughter was also slapped. Cahide Çetin applied to HRA Diyarbakir branch. (Özgür Gündem)

Pressures in Prisons... The relatives of the prisoners incarcerated in Burdur, Sivas and Buca (Izmir) prisons announced that the prisoners were not allowed to speak Kurdish during phone calls. Prisoner’s relative Sadiye Yilmaz said that she could not talk to her daughter Yazgül Yilmaz (in Buca Prison) on the grounds that they were talking in Kurdish: “We applied to officials, person administration for phone calls. We could not talk to her for months. On 11 May, we talked on the phone. We were talking in Kurdish as always. A guardian intervened and wanted me not to talk in Kurdish. I said that I did not know Turkish. When he said that I talked to him in Kurdish few minutes ago I replied that I knew only few words in Turkish. When we started talking in Kurdish they ended the phone call.” She added that she was not allowed to talk on 18 May for the same reason. The prisoners Dilek Kurt and Ayse Dogan who had been among the “2nd Peace Group” who had come to Turkey on demand of Abdullah Öcalan and were arrested in 1999, banned from open visits, mails and were put in single-cells. Kurt and Dogan were transferred on 4 April from Sivas E-type Closed Prison to Burdur E-type Closed Prison. Their Lawyer Hatice Korkut announced that they did not know the reason of the transfer. Both prisoners were frequently given various sentences for sending petitions and letters to different officials. (Özgür Gündem)

Pressures on DTP, DTP Members on Trial... Dogan Erbas, Democratic Society Party Chair for Küçükçekmece (Istanbul), announced that they found out by coincidence that civil officials were sending information on DTP to intelligence service MIT. Erbas said: “The list of members who were selected as executives of DTP organisation in Küçükçekmece was sent Governorate in accordance with the laws on political parties. The Governorate informs Political Parties Bureau in Security Directorate, and they inform the Public Prosecutor. But according to a document sent to our organisation on 27 April 2006 by Chief Public Prosecutor of the Court of Cassation the names of the executives were also sent to MIT. There in no article either in the Constitution or in other related laws that those names should be sent to MIT. They have nothing to do with political parties.” Public Prosecutor in Diyarbakir launched a court case against Murat Avci, DTP Chair for Siirt, for the press announcement he made in connection with the incidents in Diyarbakir in March. The indictment wants Avci to be sentenced according to the articles 314 (being member of an illegal organisation), 220 (committing crime in the name of an illegal organisation), 301 (insulting Turkish Republic and the army), 214 (inciting people to crime), 215 (praising crime and criminal), 216 (inciting people to hatred an enmity), 151 (damaging public property), 117 (preventing people from working), 86 (wounding official) of TPC. Public Prosecutor in Diyarbakir sent the files prepared with the demand of closure of DTP to Chief Public Prosecutor of the Court of Cassation. On 18 May, Adana Heavy Penal Court No 7 continued to hear the case against 232 persons launched for a press announcement made on 16 February for the anniversary of PKK leader Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. 6 defendants were released at the hearing. (Milliyet-Özgür Gündem)

Mayor Arrested... Hamit Ergin, Mayor of Hazro district in Diyarbakir, was arrested on 22 May after the verdict against him was approved by the Court of Cassation. He had been sentenced to 6 months’ imprisonment violating laws on elections by putting up DEHAP flag on the window of his house before the general election of 2002. (Hürriyet)

Mayor on Trial…The court case against Abdullah Demirbas, mayor of Sur district of Diyarbakir (Democratic Society Party) on the allegations of causing financial loss of YTL 2.292 by building a statue for the memoir of Ugur Kaymaz who was killed in Kiziltepe district of Mardin was concluded on 24 May. The court acquitted Abdullah Demirbas. The indictment wanted Demirbas to be sentenced according to the Article 257/1 TPC for “misconduct” duty. (Radikal)

Students Suspended from School… Kemal Okur was dismissed, Dogukan Tonguç Cankurt was suspended for a semester from Istanbul University in connection with several demonstrations satged in the school. (Evrensel)

Demonstrators on Trial… On 22 May Nusaybin Penal Court of First Instance continued to hear the case against nine persons launched in connection with the incidents occurred when the funerals of HPG militants Xalit Sex Ali and Esref Kahraman (Fevzi Hesko) who died during the clash on 23 February nearby Belen village in Dargeçit district of Mardin were taken to Syria. Tension broke out between police and the arrested defendants while the defendants were being put in the prison vehicle. Relatives of the defendants who alleged that police insulted the defendants protested the police by shouting slogans. F. Özbey (12), son of the defendant Nezir Özbey, was detained during the incident. Müzeyyen Özbey’s hand got caught in the door of the police car while she wanted to save her son and she was dragged for a while.  Medine Çetin, Nezir Özbey, Süleyman Tekin, Cengiz Dogan (editor-in-chief of the daily Mavi Kent), Hizni Agirman, Ilyas Irmak and Fehmi Uzun, Murat Bal and Sehmuz Ökmen are prosecuted in the case. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... A.A, A.E., N.S., A.E., F.T., V.G., S.E., A.S., A.B., E.U., K.Y., I.G., M.G., S.U., V.G., K.I., Y.D. and T.S. were detained in Konya on the allegations of “being member of radical Islamist organisation IBDA-C”. (Cumhuriyet)

May 24, 2006

Stop Warning... Hüseyin Aslan was killed by soldiers on 18 May nearby Kuzluca village in Pülümür district of Tunceli. Aslan opened fire by his shotgun at about 9pm to make wild animals be away from beehives. After hearing the shot the soldiers laid a n ambush on the grounds that they received information that militants will be in the region. When they saw 3 persons with shotguns they opened fire. Hüseyin Aslan died, Mehmet Koçak was wounded. Imam Inanli and Ismet Inanli were detained. Mehmet Çolak testified as follows: “We heard noises in the bushes in the evening. We called Hüseyin Arslan. He fired into the bushes. When he was still firing we were also fired.” Tunceli Governorate announced that 4 persons did not obey stop warning and opened fire. According to the news appeared on daily Radikal on 22 May Colonel Namik Dursun, Commander of Tunceli Gendarmerie HQ, visited the house of Aslan and allegedly said that Aslan was not a terrorist and they would help his family. (20-22 May, Özgür Gündem-Radikal)

Armed Attack in Highest Court of Administration... Member of the 2nd Chamber of the Court Mustafa Birden, who died during the attack, was buried on 18 May. A funeral ceremony was organised for Birden first in front of Interior Ministry and then in front of Highest Administrative Court. Minister of Foreign Affairs Abdullah Gül was protested in front of the Court. A woman tried to hit Gül with the daily Cumhuriyet, but the guards prevented her. People who attended the funeral protested the ministers and politicians. They also shouted slogans in favour of State President Ahmet Necdet Sezer and the commanders. Minister of Justice Cemil Çiçek had to leave Kocatepe Mosque. The vehicle of Minister of Forests Osman Pepe was kicked. (19 May, Radikal)

Incident in Izmir... Kurdish families forced to leave Bagyurdu town in Kemalpasa district of Izmir after the fights started on 19 May. According to the news gathered a dispute broke out between municipality police officers and members of families from Bitlis. People of the town were also involve the incident and an armed clash broke out. During the clash 13 persons including Chairman of Idealist Union in the town Mustafa Kemal Cesur and Vice-Chairman of the Union Sami Özdemir were wounded. Sami Özdemir died on 21 May in the hospital in Izmir. After the death of Özdemir many rightists staged a demonstration on Cumhuriyet Square in the town. Rightists also attacked the house of the Kurdish families. Albayrak and Candan families were taken out of the town by the gendarmerie for security. After the funeral of Özdemir on 22 May incidents continued and many houses were damaged. Upon developments seven or eight families left the town. Rightists put up Turkish flag on the walls of evacuated houses. 17 persons were detained during the incidents and the detainees Bircan Candan, Sefa Saglik, Mehmet Can Egemen and Oguz Özer were arrested on 22 May. The arrested persons were reportedly of Kurdish origin. (22-23 May, Cumhuriyet-Radikal)

Demonstrators on Trial... On 18 May, Fatih Penal Court of First Instance No 3 continued to hear the case against 40 persons in connection with the demonstration at Fatih Mosque in Istanbul on 2 September.  36 defendants were released at the hearing. (19 May, Radikal)

Al-Quaide Trial, Bomb Attack in Istanbul… On 22 May, Istanbul Heavy Penal Court No 10 continued to hear the case against Syrian citizens Louai Sakka and Hamed Obysi, who are alleged leading member of Al-Quaide and 24 persons. Louai Sakka, who wanted to attend the hearing with orange cloths like the ones used in Guantanamo, was not allowed. Lawyer Osman Karahan objected this decision and he was also taken out of courtroom after the discussions. Ramazan Tahta, Süleyman Ugurlu, Zafer Mert and Metin Ekinci were released at the hearing. (23 May, Radikal)

DHKP-C Trial... On 16 May, Istanbul Heavy Penal Court No 12 continued to hear the case against 73 persons who were indicted after the operations conducted in April 2004 in Istanbul. The indictment wants the defendants to be sentenced for “being member of an illegal organisation” and “aiding an illegal organisation”. Sadi Naci Özpolat, Metin Yavuz, Mehmet Yayla and Gülizar Kesici were released at the hearing. (23 May, Cumhuriyet)

Detentions and Arrests... On 23 May Van Peace Penal Court No 2 concluded to hear the case against Adil Kotay, Chairman of Prisoners’ relatives association TUHAY-DER Van branch, Gülistan Koç and Emine Akboga launched for using the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during his speech in the press announcement on 10 October 2005. The court acquitted Kotay, Gülistan Koç and Emine Akboga were sentenced to one month imprisonment for “praising crime and crminals” under the Artcile 215 TPC. Kenan Demir, who attended a demonstration staged by People’s Houses in front of GNAT against Law on Social Security, was arrested on 17 May. Halil Sahin, Sedat Ot, Yasar Ince, Tayyar Eroglu, Cengiz Kahraman, Naki Demir and Resmiye Vatansever, who were detained in Nigde on the allegations of “being member of TIKKO”, were arrested on 21 May. Yilmaz Babatümgöz, correspondent with Atilim in Izmir, was detained on 22 May on the grounds that he was wanted. He was released on 23 May. (19-22-23-24 May, Atilim-Cumhuriyet-Evrensel-Özgür Gündem)

Refugees Died... A truck crashed a TIR on Osmaniye-Antep highway on 19 May and 43 refugees who entered Turkey by illegal ways and the driver of the truck Ilhami Koruli died. Osmaniye Governor Zübeyir Kemelek announced that the refugees could not be identified. He also added that the ages were varying between 20 and 25, and they were possibly from Afghanistan or Bangladesh. (20 May, Radikal)

Bomb Explosion in Hakkari... A bomb exploded on Musa Anter Avenue on the night of 19 May. Explosion caused material damage. The house of Selahattin Suvagci, former DEHAP Chair for Hakkari, reportedly was on the same Avenue. (21 May, Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement by HPG the militant Nadir Güzüngül died during the clash on 15 May nearby Erzincan. Mahmut Benderli and Erhan Karapinar were wounded when a military vehicle hit a mine on 18 May nearby Koca village in Baskale district of Van. The village guard Salahattin Akinci died during the clash on 18 May nearby Eskihisar village in Nusaybin district of Mardin. Non-commissioned officer Mustafa Kale died, private Mustafa Kayikçi was wounded when a military vehicle hit a mine on 22 May nearby Lice district of Diyarbakir. A soldier was wounded when he stepped on a mine on 22 May nearby Ilicalar town of Bingöl. Meanwhile HPG announced that a lieutenant and 3 privates died, 3 soldiers were wounded during the attack against a station in Ilicalar town of Bingöl. (19-23 May, Radikal-Özgür Gündem-Sabah)

May 18, 2006

Case of Death in Detention ... On 17 May, Izmir Heavy Penal Court No 2 concluded to hear the case against police officers Ibrahim Peker, Hakan Ergüden, Tarkan Gündogdu, Muharrem Çetinkaya, Ali Aykol, Hikmet Kudu, Yusuf Oyan, Ugur Kocal, Nevzat Sagoglu and Cemil Bulut in connection with the death of Alpaslan Yelden under torture on 15 July 1999. Nevzat Sagoglu, who was on trial on charges of Nevzat Sağoğlu, on the accusations of “causing death by inflicting torture on Yelden to force him to confess his crime”, was acquitted on the grounds of “lack of evidence”. Ibrahim Peker, Tarkan Gündogdu, Muharrem Çetinkaya, Ali Aykol, Hikmet Kudu, Yusuf Oyan, Hakan Ergüden and Uğur Kocal were sentenced to 6 years’ imprisonment under articles 243, 448 and 452 of former TPC for “causing death by torture”. The sentences were decreased to 3 years and 4 months on the grounds that the killer could not be identified and good conduct of the defendants during trial. The cases against Cemil Bulut and Nevzat Sagoglu who were on trial for misconduct of duty were dropped for lapse of time. (HRFT)

The “Egyptian Bazaar” Case… On 17 May, Istanbul Heavy Penal Court No 12 continued to hear the case of 15 defendants in connection with the explosion in the Egyptian Bazaar in Eminönü-Istanbul on 9 July 1998 that had resulted in the death of 7 and injuries of 120 people. The court adjourned the hearing to 26 May for completion of the defence. The indictment wants Pinar Selek, Abdülmecit Öztürk, Alaattin Öget, Isa Kaya, Kübra Sevgi to sentenced life imprisonment according to the Article 125, and Baran Öztürk, Heval Öztürk, Ercan Alir, Masallah Yagin, Delibas Arat, Menderes Öget, Erkan Öget, Hasan Kiliçdogan, Alican Öget, Suat Kaya to imprisonment. Hüseyin Aykol, editor-in-chief of daily Özgür Gündem, was detained while entering the Courthouse to attend the hearing on the grounds that there was a search warrant against him. (Radikal)

Detentions and Arrests... Halil Sahin, Yasar Ince and 5 persons were detained in Nigde on the allegations of “being member of TIKKO”. (Milliyet)

May 17, 2006

Semdinli Incident…The case against gendarmerie sergeant Tanju Çavus, who fired against the demonstrators while the public prosecutor was making investigation after the bombing of Umut Bookstore in Semdinli district of Hakkari on 9 November 2005, was transferred to Malatya on security grounds. Hakkari Heavy Penal Court had appealed to the Ministry of Justice for the case to be sent to another city. (Milliyet)

Soldiers on Trial… On 4 July General Staff Military Court continued to hear the case against five officers launched in connection with the killing of private Ahmet Fenkli by beating on 4 July 2001 while he was serving his military duty at Kirklareli 33rd Mechanized Brigade Commandership. The testimony of Brigadier General Emin Ünal was read at the hearing. Ünal alleged that the Fenkli family wanted to get compensation out of the state. He said that to allege that a General told lie would lead the army lose face in the society.  (Milliyet)

Death Fast… Nadire Çelik, Elif Kaya, Cuma Özcan and Haktan Kaya reportedly started hunger strike to support lawyer Behiç Asçi from Office of People’s Law who started death fast on 5 April to protest in the F-type prisons. (Atilim)

May 16, 2006

Death Fast... Members of prisoners’ relatives association TAYAD who are continuing a sit-in action in Abdi Ipekçi Park in Ankara for 2,5 years announced that lawyer Behiç Asci in a house in Sisli, prisoner’s relative Gülcan Görüroglu in a house in Adana, Kamil Karatas in Sincan F-type Prison, Sevgi Saymaz in Usak E-type Prison, Mustafa Tosun in Tekirdag F-type Prison, Serpil Cabadan in Gebze M-type Prison, ordinary prisoner Fahri Tirpan’ın in Kırıklar F-type Prison are continuing death fast. (HRFT)

Party Executives and Unionists on Trial... On 11 May, Diyarbakir Penal Court of First Instance No 1 concluded to hear the case against Vice Chair for EMEP Ender Imrek, Chair for EMEP in Diyarbakir Yavuz Karakus, Chair for closed HADEP Mefair Altindag and Chair for the trade union Tes-Is No 1 Ali Öncü launched in connection with the speeches they made during the 3rd Congress of EMEP in Diyarbakir. The court acquitted the defendants on the grounds that the elements of crime had not materialised. The indictment wanted the defendants to be sentenced according to the Article 312 TPC for the expression they used in connection with the condition of Abdullah Öcalan. (12 May, Evrensel)

Activity Prevented... Kiziltepe (Mardin) Governorate banned the concert to be held on 13 May for solidarity with the Kurdish daily Azadiya Welat on the grounds that a picture of the paper was used on the invitations. The letter sent to the organisers following issues were stressed by the Governorate: “There were expressions inciting people enmity and hatred on religious, ethnic, regional, class and language diversities” and the flag of PKK/KONGRA GEL on the invitations. According to the General Information Search the members of organising committee the activity may lead to crime. Therefore the activity was banned under the Article 17 of Law on Meetings and Demonstrations and under the Article 23 of Regulation on Meetings and Demonstrations.” (12 May, Özgür Gündem)

Incident in University... Baran Simsek, who was attacked on 9 May during May Fest in Maslak campus of Istanbul technical University, announced that there were police officers among attackers. He made an official complaint on 12 May against attackers, the police officers who were on duty on the day of incident and ITU Rectorate. Simsek sad: “Although I was lying on the ground and bleeding all over No one took me to hospital. I was said in Ayazma Police Station that they were taking me to Sisli Etfal Hospital. But they took me to Sisli Police Station. I was interrogated there. I was the victim but they treated me as if I was guilty.” Simsek added that rightist organisation Idealist Union Besiktas branch Chairman Metin Kiliçoglu was among the attackers. (13 May, Özgür Gündem)

Incident in Istanbul... The rightists’ organisation Alperen Ocagi was attacked on 12 May by unknown persons in Gaziosmanpsa (Istanbul). The persons in the premises were beaten and properties were damaged. The attacker allegedly organised as a reprisal of attack against members of Ercican Youth Association on 8 April when they were reading a press announcement against F-type Prison. (Atilim)

Attack in Trabzon... On 15 May, Trabzon Heavy Penal Court started to hear the case against Oguzhan Akdin in connection with the killing of Andrea Santaro (61), the priest of the Santa Maria Catholic Church in Trabzon on 5 February. The journalists were not allowed to attend the hearing for confidentiality. Lawyer Mahya Usta announced after the hearing that Akdin, his father Hikmet Akdin, brother Alparslan Akdin, and his friend E.D., the persons he spoke to on the day of incident in front of church Ü.G. and S.U. testified as eyewitness. Usta said that Akdin’s mother Necmiye Akdin rejected testifying. The court adjourned the hearing to 14 June. The indictment wants Akdin to be sentenced for “killing someone by planning”, “possessing unregistered weapon” and “endangering public security”. (Radikal)

Demonstrators on Trial, Death in Prison... On 11 May, Adana Heavy Penal Court No 6 started to hear the case against 22 persons (10 of them remanded) in connection with the press announcement action in front of the DTP premise in Adana on 16 February staged in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. The court released DTP member Ramazan Beyazkaya, who died on 9 May in Adana Kürkçüler F-type Prison due to heart attack. Beyazkaya’s Lawyer Vedat Özkan stressed that Beyazkaya had heart attack because of having arrested despite not being guilty. Remaining remanded defendants were also released. (Radikal)

Demonstrators on Trial... On 15 May, Diyarbakir Heavy Juvenile Court continued to hear the case launched in connection with the incidents during the funeral ceremony of HPG militants organized in March. The court decided to release three of the children. (Yeni Safak)

Detentions and Arrests... On 10 May, Agri Penal Court of First Instance concluded to hear the case against Yasar Yalpa and Harun Dikmen, students in Agri Education faculty of Erzurum Atatürk University, on charges of collecting signatures for the petition called “I accept Abdullah Öcalan as my political representative”. The court sentenced the defendants to 10 months’ imprisonment and a fine of YL 416. A court case was launched against Özgür Söylemez, DTP Chair for Tunceli, Esin Yalçin, Director of Municipality Youth and Culture Centre, Alisan Kiliç, DTP executives Hüseyin Tonç, Süleyman Yurtdas, Erkan Tekin, municipality workers Hürmet Adir and Irfan Yalay for using the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during Newroz celebrations on 18 May. The case will commence on 6 June at Tunceli Peace Penal Court. Harran University student Murat Yildizhan was dismissed from university for one semester for the same reason. 13 juveniles, students in Hakkari Anatolian Lyceum, were detained on 11 May when went to Depin stream region for picnic on the grounds that they were going to join PKK. The students were released after testifying. (Özgür Gündem-Radikal)

Clashes and Attacks in Southeast... One HPG militant allegedly died during the clash on 15 May nearby Kemah district of Erzincan. (Cumhuriyet)

May 15, 2006

Stop Warning… Aytekin Arnavutoglu who was killed on the night of 11 May by police in Findikzade quarter of Istanbul allegedly did not have gun with him. Aykut Oktaylar told the incident as follows: “Serkan and I are working in a mobile phone shop. We closed the shop and got out. We were wandering around by Serkan’s car. When we wanted to eat fruit we stopped in front of a fruit seller. Aytekin and Serkan got out of the car. When they returned Aytekin started to drive the car. When we turned at Unkapani a car suddenly stopped before us. We were listening to music but it was not so loud. We were surely not followed by that car. I heard a gunshot. Serkan laid my seat down after the gunshot. Aytekin got afraid and attempted to runaway after shifting to the reverse gear. When the car moved they started to fire. They fired many times. They did not warn us. We understood they were police officers when we saw their radios. The police officers ran away immediately. They wanted us to testify differently. They said: ‘What’s done cannot be undone. Let’s help the police officer’. Oktaylar added the followings: “When they understood that Aytekin died, the friend of the officer who shot Aytekin took his friend’s gun and took it away. The police officer who shot Aytekin was as if he took drug. He was cursing and shouting”. Serkan Sönmez told that they were forced to change their testimonies in the Security Directorate. According to the news of the daily Radikal, an eyewitness who does not want to announce her/his name old the incidents as follows: “A tall man  (Bayram Engin) wearing a black suit and having a radio and gun in his hands was in front of the car. He was strained and continuously cursing. Two juveniles  (Serkan Sönmez and Aykut Oktaylar) who got out of the car and laid down on the ground were shouting: “Do not kill us”. T-shirt of the juvenile in the car (Aytekin Arnavutoglu) was painted with blood. Afterwards, a tall man wearing a gray coat approached the police officer. They started to run and then went away by their car. After the police officers ran away the juveniles started to shout: “Please help, our friend dies”. According to the announcement made by Istanbul Security Directorate on 13 May it was told that a team of Anti-Terror Branch warned a car that did not have license plate at the front was going very fast: “During the follow-up, the police officer, who fixed that a deserter was driving the car, firstly opened fire into air three times and then they opened fire against the tires. Four of the bullets hit the bonnet while none of them hit the front window. This shows that the police officers did not aim the persons in the car in any case. When the car that had dark windows stopped, the police officer wanted to neutralize the person by opening the door by his right hand although he had gun at his left hand. However, when the person opened the door before the officer in order to run away the door hit the gun of the police officer and fired. It was understood that the person died by the bullet hit his chest.” In the news appeared on the daily Milliyet that took attention to the contradictions in the official announcement following questions were asked: “If the windows of the car were dark how Aytekin Arnavutoglu was identified?”, “Is it possible for the three juveniles in the car to understand the following persons in an ordinary car were police officers?”, “If the police opened fire only for warning then why the car was riddled and the tires were not hit?”, “Why the police officers did not ask for help by radio from other teams?”, “A preliminary investigation was launched against the police officers on the allegations of killing by exceeding the limits of self-defense and the police officers were released. According to the jurists, the basic thing in self-defense is to protect his own but there is no other gun in this case.” Police officer Bayram Engin who was detained after the incident was released on 12 May. (13-14 May, Milliyet-Radikal)

Pressures in Prisons… The prisoners charged with being PKK members in Sincan F-type Prison were reportedly banned to have open visits for 6 months on the allegation that they appealed to be transferred to Imrali Prison where Abdullah Öcalan is incarcerated in. Members of the prisoners’ relatives association TAYAD who were distributing leaflets concerning prisons on 12 May in Mersin were attacked. A crowded group who were leaving Ulu Mosque attacked around 10 TAYAD members while they were distributing leaflets on Atatürk Avenue. TAYAD members were saved by the police.  (12-13 May, Özgür Gündem-Radikal)

Demonstrators on Trial… On 12 May Diyarbakir Heavy Juvenile Court continued to hear the case launched in connection with the incidents during the funeral ceremony of HPG militants organized in March. The court decided to release four of the children. With this decision number of the released children increased to 25.  Reportedly, there are still 19 children in the prison. 48 children had been released before the start of the prosecution upon the objection the lawyers. Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 started to hear the case launched in connection with the same incident. The court decided to release 10 of the defendants. (12-13 May, BIA-Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… The case launched against Mehmet Ali Karagüzel, chairman of the prisoners’ relatives association TUHAD-DER in Mus, launched for using the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during a press announcement concluded on 9 May. Mus Peace Penal Court sentenced Karagüzel to a fine of YTL 400 for “praising the crime and criminal”. On 12 May Yildiz Çilingir, Fesih Ergin, Ali Gök, Diyadin Akdemir, Hamza Akkas and Özer Bagiran Ölmez who were detained on the allegations of being members of the PKK, organizing bomb attacks on 31 March in Kocamustafa quarter and on 16 April in Bakirköy district of Istanbul, were arrested on 12 May. Mehmet Mesih Arslan was released to be tried without remand. (10-11-12-13-May, Özgür Gündem-Radikal)

Bomb Attacks… Orhan Oguz (12), Cem Celep (11) and Mert Celep (6) died in the explosion occurred in an empty garage in Ulalar town of Erzincan on 13 May. Umut Türkmen (6) who was wounded in the explosion died in the hospital he was taken to. Erdal Türkmen, headman of Atatürk quarter who is living in a house nearby the garage, alleged that he had been threatened by the PKK. Erzincan Governor Ali Güngör announced that the bomb mechanism was the same that have been used before by the TIKKO. (14 May, Radikal)

Clashes and Attacks in Southeast…  Non-commissioner officer Timuçin Aladag died when he stepped on mine in the Aladag region on Turkey-Iraq border of Çukurca region of Hakkari on 12 May. Non-commissioner officer Mustafa Çiloglu, privates Muhammet Binici, Ömer Yaman and Mustafa Coruk were killed during the clash broke out on Gabar mountain nearby Sirnak on 12 May. HPG militant Erkan Yalçin was also killed during the clash. According to the announcement made by the HPG, 13 soldiers were allegedly killed during the clashes on 11 and 12 May on Gabar Mountain. It was also alleged in the announcement that the JITEM member Kemal Bektasoglu was killed on 11 May in the region between Kigi and Adakli districts of Bingöl. (13-14 May, Milliyet-Radikal)

May 12, 2006

Stop Warning… On 11 May police officers who shot against a car that allegedly did not obey “stop” warning killed Aytekin A. in Findikzade quarter of Istanbul. The bomb destruction team of Anti-Terror Branch who were in an ordinary vehicle wanted to stop the car that was driven very fast by Aytekin A. (23) but Aytekin A. did not obey the “stop” warning. Police officers fired against the car in Findikzade quarter. Aytekin A. died in the hospital he was taken. Serkan S. and Aykut O. who were also in the car detained. (Sabah)

Semdinli Incident… Sergeant Tanju Çavus, who fired against the demonstrators while the public prosecutor was making investigation after the bombing of Umut Bookstore in Semdinli district of Hakkari on 9 November 2005, allegedly beat a person in Ardahan. According to the news appeared on the daily Özgür Gündem, Tanju Çavus and his brothers reportedly waylaid a minibus nearby Ardahan on 7 May at around 16.00 and threatened the passenger Ayhan Biçici. When the driver Nurettin Çimen intervened Çavus reportedly said: “Go away, the state charged me to kill people” and heavily beat Nurettin Çimen by an iron stick. (Özgür Gündem)

Soldiers on Trial… On 11 May Gümüshane Heavy Penal Court concluded the case against a lieutenant and seven soldiers, charged in Gendarmerie Special Operations branch, on charges of “killing” and “attempt to kill” in connection with the killings of Kenan Çubukçu (34) and Olcay Bayrak (17), and wounding of Selahattin Çubukçu and Ismail Sari nearby Elmaçukur in Sirvan district of Gumushane on 17 September 2004. The court sentenced the First Lieutenant Bülent Kiliç to heavy life imprisonment on the grounds of “killing more than one person by exceeding the necessary limit” and “wounding more than one person”. The sentence was later commuted into 30 years’ imprisonment due to incitement against the defendant and his good conduct during the hearings. The privates Mahir Sadiç, Osman Güler, Turgay Kavak, Murat Çurkus, Ömer Özen, Cuma Bostanci and Muhammet Çetin were acquitted. (Milliyet)

Student Beaten by Police… Police officer Dursun Ali Morgül, who beat the student Ö.S. (16) on 5 May for wearing a mini skirt, was temporarily suspended from duty. Dursun Ali Morgül will be subjected to psychological tests and after one month the final decision will be given on dismissal from duty. (Sabah)

Bob Attack Against Newspaper… A bomb exploded 0n 11 May in the third floor of the central office of the daily Cumhuriyet in Sisli (Istanbul). The explosion caused material damage. The attackers threw the bomb by saying “Allah Akber” and ran away when the security guards opened fire. Hand grenades were thrown against the paper on 5 and 9 May, but those bombs did not explode. (Cumhuriyet)

Blue Bazaar Case… On 8 May Istanbul Heavy Court No 11 continued to hear the case against Ergin Atabay, Abdullah Günay, Azime Isik and Metin Yamalak charged in connection with a bomb explosion in the “Blue Bazaar” on 13 March 1999 that caused the death of 13 people. The hearing was adjourned to 10 July. (Özgür Gündem)

Bomb Attack… Three persons were wounded during a bomb attacks organized in Ordu on 11 May.  A suspect package was found at around 16.50 at the entrance of MHP premise on Süleyman Felek Avanue. The package opened by the bomb destruction team was empty. However, a bomb was found on a water meter nearby the room of Ridvan Yalçin, Chairman of MHP in Ordu. After 30 minutes later, one person was wounded during an explosion in the premise of Idealists Union. Another suspect package put in the premise of an association of retired and killed police officers was exploded by the bomb destruction teams. It was revealed that the package was empty. (Sabah)

May 11, 2006

Death in Prison... Ramazan Beyazkaya, the DTP member who was in connection with the press announcement action in front of the DTP premise in Adana on 16 February staged in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey, died on 9 May in Adana Kürkçüler F-type Prison. Beyazkaya reportedly died due to heart attack. (Özgür Gündem)

Person Wounded by Police… Kamil Erkol living in Van was wounded by police on 10 May. Kamil Erkol, brother of Naci Erkol who is a member of DTP and Van Municipality Assembly, was reportedly detained by the police officers who raided his house in the morning hours on the allegation that “he was a deserter”. Erkol who quarrelled with the police officers when he was put in a car to be taken to the police station was reportedly shot by the officer Yetis (surname not known). Erkol who was shot at his hip taken to hospital. Police authorities alleged that Erkol was wounded while he was running away upon the “stop” warning. (Özgür Gündem)

Students Beaten by Police... Ö.S., student in Istanbul Maltepe Girls Profession School, was beaten by the police officer Dursun Ali Morgül on 5 May for wearing a mini skirt. According to the news gathered Ö.S. was going to the school with her friends through the Security Directorate in Maltepe. Ö.S. said: “We are using the same way everyday. We came to the directorate at about 8.30am. 2 students sitting on a bench were forcibly stood up by a police officer. Officer was talking about the skirts; they were assaulting and insulting our friends. He took the girls to the passage. He was dragging them. Afterwards he left them and turned towards me and said: ‘Don’t you feel ashamed of wearing this skirt?’ He kicked my legs and pushed my shoulders. I fell down the stairs. The teachers who saw the incident came and took me to the school. They convinced me to go to the Security Directorate. I described the officer there. But police officers talked silently and said that there was no officer like the one I described. They sent me to Children’s Department. Chief of Children’s Department told me that we can find the officer from video recordings and I identified him. Afterwards I and 2 friends of mine made an official complaint against him.” Meanwhile Maltepe Security Directorate reportedly started an administrative investigation against the officer. (Cumhuriyet)

Extra-judicial Execution Trial... On 10 May, Eskisehir Heavy Penal Court continued to hear the case against the police officers Mehmet Karaca, Yasafettin Açiksöz, Seydi Ahmet Döngel and Salih Ayaz in connection with the killing of Ahmet Kaymaz and his son Ugur Kaymaz (12) on 21 November 2004 in Kiziltepe. The court rejected the arrest of the defendants and adjourned the hearing to 19 July. (Özgür Gündem)

DTP Executive on Trial...A court case launched against Halil Dogan, Democratic Turkey Party Chair for Eminönü in Istanbul, in connection with a press announcement he made on 1 April after the incidents in Diyarbakir. The indictment wants Dogan to be sentenced according to the Article 301 TPC for “insulting security forces and being Türk”. (Yeni Safak)

Incidents in Batman and Siirt... A group of police officers raided the bazaar in 206 Evler quarter in Batman on 8 May on the grounds that the wife of an officer was sexually harassed. A quarrel broke out between officers and sellers. Officers reportedly detained Yusuf Eripek, Fahri Aslan, Sükrü Kursun, Halit Siyan under beatings. The shop owners Abdülbari Batur and Celal Batur who wanted to talk to Mayor Mervan Gül during his visit to the tradesmen on 5 May were reportedly beaten by the bodyguards. (Özgür Gündem)

Demonstration Prevented... The students who wanted to protest in former President of TRNC Rauf Denktas who was invited for a symposium on 5 May in Beytepe campus of Hacattepe University, were forcibly dispersed. Gendarmerie soldiers used tear gas and truncheon to disperse them; many students were detained during the incidents. (Cumhuriyet)

Incident in University... A bomb exploded on 8 May in Ankara Gazi University on a floor where the room Arts Faculty Dean was. Attacks by rightist students were recorded recently in the faculty and 6 rightists were reportedly dismissed. A quarrel broke out between a group of students and Kurdish students during the spring fest in Maslak campus of Istanbul Technical University on 8 May on the grounds that PKK publications were sold in the tent of Patriotic Free Youth Movement (YÖGEH). Fatih Köstem, Ekin Uçal, Berk Kincioglu and Çagri Göksel were wounded during the incident. A group of rightists attacked a group of students on 9 May during the fest and another one was heavily beaten when he left the campus. The police did not intervene the incident. 4 Kurdish students were also attacked when they went to Mecidiyeköy after leaving the campus. Rightists attacked them with sticks and knives. (Cumhuriyet-Radikal)

Demonstrators on Trial... A court case was launched against 36 children (15 of them remanded) who were among persons arrested after the demonstrations organized for the funerals of the HPG militants on 28 March in Diyarbakir. The case will commence on 31 May at Diyarbakir Children Penal Court. On 9 May and 10 May, Diyarbakir Children Penal Court continued to hear the case against 80 children. 7 children on 9 May and 5 children on 10 May were released at the hearing to be tried without remand. (Radikal)

Newroz Celebrations... On 9 May, Mersin Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against six juveniles who allegedly attempted to set the Turkish flag on fire during the Newroz celebrations in Mersin on 21 March 2005. Lawyer Ali Dinsever said that the court adjourned the hearing to 25 July to wait for the video recordings of the burning the flag of the TV channels. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Seyfo Danis, Member of prisoners’ associations federation TUHAD-FED, was arrested on 7 May after having been detained in Urfa Coach Station on the allegations of “being member of an illegal organisation”. Burhan Yasar was detained on 7 May in Diyarbakir when police officers raided his house. The house of Burhan Yasar, the brother of Tum-Bel-Sen branch Chair Edip Yasar who was detained during the funerals of HPG militants in Diyarbakir, was allegedly raided without official permission. H.B., philosophy teacher in Bodrum (Mugla) Anatolia Lyceum, was detained on the allegations that he compared Abdullah Öcalan to Atatürk during the classes. H.B. was released on 9 May to be tried without remand. (Cumhuriyet-Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast...HPG announced that 11 soldiers died during the clash on 6 May on Cudi Mountain nearby Sirnak. According to the announcement a gendarmerie station was attacked on 8 May nearby Nusaybin district of Mardin and 5 soldiers died, 7 soldiers were wounded. (ANF-Özgür Gündem)

May 9, 2006

Semdinli Incident… On 5 May Hakkari Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against the non-commissioned Ali Kaya, Ozcan Ildeniz and the PKK confessor Veysel Ates launched in connection with the incidents occurred in Semdinli district of Hakkari in 2005. Nine civilian dressed gendarmerie soldiers caused reactions in the courtroom. The commander of the soldiers announced that they were present in the courtroom for the security reasons. Lawyer Yusuf Alatas, acting as sub-plaintiff, said the followings: “This situation shows that the defendants are protected by some people. Defendant Kaya’s statements prove that he has information what is going outside even when he is in prison. It is clearly seen that the defendants are protected by the gendarmerie who follow all the phases of the hearing. This is a tragic situation for the judgement. The occupation of the courtroom by these persons although there are security officials casts shadow on the judgement.” Other lawyers acting as sub-plaintiff also insisted the part of the indictment about Land Forces Commander Yasar Büyükanit to be read. However, presiding judge Ilhan Kaya did not read that part. Afterwards Ali Kaya was interrogated. In response to Ali Kaya’s allegation that “he knows everything what is going in the region” the lawyers asked “how many of the extra-judicial killings that are around 1000 in the region since 1991 he has enlightened”. Kaya said he has no information. When Kaya was asked whether he knew the PKK confessor Abdülkadir Aygan and Mamut Yildirim with the nickname “Yesil”, he said he knew Yesil from the media and he did not know Aygan. (6 May, Radikal)

Torture in Detention… Hasan Oral who was detained on 1 May in Iskenderun district of Hatay announced that he was tortured in Belen Central Police Station. He told that when he was asked to show his ID he threw the cigarette he was smoking away, and upon this they started to quarrel when a police officer insulted at him.  Hasan Oral, who told that he was taken to Belen Central Police Station after the quarrel, said the followings: “They put me in the custody at the station and started to hit my testicles. Then they put off my cloths. They fastened my feet and hands after folding my eyes. I was stripped naked and fainted three times. Particularly the chief police officer tortured me.” Hasan Oral put that he took report certifying that he was tortured and made an official complaint against the police officers. Oral appealed to the HRA Hatay branch.” (6 May, Özgür Gündem)

Pressures in Prisons... Yahya Gigan, incarcerarted in Malatya E-type Prison, was sentenced to 13 days cell for using the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan in a petition for the demand of transfer to Imrali Prison. The prisoners Ömer Hayri Konar, Suat Dasdan, Nevzat Içten, Çetin Ilkkan, Hüseyin Yeter, Bülent Atmaca were also banned from social activities for the same reason. Sedat Görenç, political prisoner in Gaziantep H-type Prison, was reportedly beaten by guards. According to the announcement by his relatives he was asked to write a petition to get the pills he was using for 10 years. When Gönenç started a dispute with the guards, they beat him. Prisoners in Mardin E-type Prison M. Salih Atli, Seyfettin Aydemir, Lesker Acar, Muhittin Pirinçoglu, Kutsi Çagis and Ramazan Özalp were transferred to Adiyaman E-type Prison for conducting hunger strike on the anniversary of PKK leader Abdullah’s being brought to Turkey. (6-8 May, Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... On 5 May, Siirt Heavy Penal Court continued to hear the case against non-commissioned officer G.Y. in connection with the death of Abdullah Ayhan in Siirt on 6 September 2005 after the ban of the demonstration organised by DEHAP and prisoners’ relatives associations’ federation TUHAD-FED in Gemlik (Bursa) to protest in the condition of Abdullah Öcalan. The recordings taken during the demonstrations were seen at the hearing. The court rejected the arrest of G.Y. and adjourned the hearing for testimonies of the witnesses. (6 May, Özgür Gündem)

Prisons’ Operation... On 5 May, Eyüp Penal Court No 3 continued to hear the case of 167 prisoners, 31 of whom were female who had been in Bayrampasa Prison during the “return to life operation” in December 2000. Judge Mustafa Karayildiz, who was appointed t the case after the retirement of Judge Necla Aslan, announced at the hearing the he was informed only 5 minutes before the hearing and could not examine the files. Defence Lawyer Taylan Tanay stressed that the case could not be concluded on the grounds that judges were changed successively. The defendants are charged with an armed uprising during the operation. The court adjourned the hearing to 22 December. (6 May, Cumhuriyet)

Demonstrators on Trial... On 6 May, Bingöl Penal Court of First Instance concluded to hear the case against 71 persons including DEHAP, HRA and union executives in connection with the demonstration staged in 2002 in Bingöl after the disappearances of HADEP executives Ebubekir Deniz and Serdar Tanis. The court sentenced the defendants to 18 months’ imprisonment and a fine of YTL 216 for “staging an unauthorised demonstration”. Nusaybin Penal Court of First Instance also concluded same day the case against Azad Yüksekdag and Cihan Yalçin who attended a press conference in Nusaybin after the killings of Ugur Kaymaz and Ahmet Kaymaz by the police in Kizltepe district of Mardin. The court sentenced Yüksekdag to a fine of YTL 200 and Yalçin to YTL 600. Meanwhile Mahmut Singar, Chairman prisoners’ relatives association TUYAD-DER, was sentenced to YTL 600 for using the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during a press conference for the anniversary of PKK leader Abdullah’s being brought to Turkey. On 5 May, Adana Heavy Penal Court No 7 started to hear the case against 232 persons who attended a demonstration in front of DTP Adana premises on 16 February for the same reason. 16 defendants were released at the hearing. (6-8 May, Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... On 8 May, Diyarbakir Children Penal Court started to hear the case against 80 children who were among persons arrested after the demonstrations organized for the funerals of the HPG militants on 28 March in Diyarbakir. Only 23 children (9 of them remanded) attended the hearing on the grounds that the courtroom was small. 9 children were released at the hearing to be tried without remand. The court adjourned the hearing to 13 July. (9 May, Cumhuriyet)

Bomb Attacks... HPG announced that the bomb attack on 3 May in Hakkari was not organised by HPG militants. A bomb exploded on the railway between Elazig and Tatvan in Bitlis on 5 May and the train went off the rails. Some 50 meters of the railway was also damaged. (6 May, ANF-Özgür Gündem)

May 5, 2006

Semdinli Incident… On 4 May Hakkari Heavy Penal Court No 3 started to hear the case against the non-commissioned Ali Kaya, Ozcan Ildeniz and the PKK confessor Veysel Ates launched in connection with the incidents occurred in Semdinli district of Hakkari in 2005. Metin Dikeç participated the hearing as the public prosecutor for the place of Ferhat Sarikaya who was dismissed from the profession. Besides the defendants, relatives of Mehmet Zahir Korkmaz who died during the incident and Seferi Yilmaz were present at the hearing. Only 25 of the 330 lawyers, acting as sub-plaintiffs, were allowed to enter the courtroom due to the smallness of the room. Chairman of the GNAT Human Rights Investigation Council Mehmet Elkatmis, CHP MPs Esat Canan and Mesut Deger and representatives of Amnesty International were among the spectators. Presiding judge Olhan Kaya read the 15-page summary of the 100-page indictment in the beginning of the hearing. Lawyer Sezgin Tanrikulu, Chairman of Diyarbakir Bar, objected the summary on procedural grounds and demanded the whole indictment to be read. Kaya had to read the majority of the indictment by skipping some parts upon the further objections. Kaya warned and threatened the lawyer Hasip Kaplan to get out when Kaplan wanted to speak in order to make a sentence (“The thing that the court does not want to do is a necessity of the rule the Constitution and European Court of Human Rights on fair trial”) registered into the minute. Upon Kaya’s warning Kaplan said: “Please write what I have said and then dismiss me from the room”. Ilhan Kaya had to read the conclusion part of the indictment upon the discussions. Kaplan who did not find it sufficient said the followings: “According to the law, prosecutor reads the indictment. Here, the presiding judge undertakes the role of the prosecutor... In such an important case nobody has right to make a procedural mistake. This is a violation according to the ECoHR.” Lawyer Bayram Bahri Belen, acting as sub-plaintiff, reacted the statements of Ilhan Kaya while he was making a decision about the arrangement of the hearing. Kaya had said that the lawyers would make a show in favour of the PKK. Belen said that any lawyer has not been accused like in this case since now. Lawyers acting as sub plaintiffs wanted Ilhan Kaya to be withdrawn from the case for not being neutral. Vedat Gülsen, a lwyer of the defendants, alleged that the lawyers acting as sub-plaintiff wanted to politicise the case. Despite the objections that continued around two hours, the court did not read the parts of the indictment including the allegations about the Land Forces Commander Yasar Büyükanit and the gendarmerie commanders in the region. Ali Kaya who was testified in the afternoon said the followings: “PKK conducts these kind of actions and later says that ‘they are conducted by the JITEM.’ There is no gang. If we realized the bombing the result would not be like this. If the state conducted these actions, committed extra-judicial killings the persons who dance in the Nevruz celebrations with the posters of the chief of the separatist organization in their hands and the supporters of the separatist organization would claim to be the owner of Turkish flag more than us. They would wear the Turkish flag as shirts. They all would seem like partisans of the state.” Kaya told that he was beaten and the bag, gun and the notebook in his car were stolen during the incidents.  Kaya, who said that he was even stoned by the people in the AKP premise, alleged that a provocation was organized against the state. Kaya’s statements caused reactions in the room. The hearing was adjourned to 5 May on the grounds that the hearing was not completed due to the long defense of Ali Kaya.  (Radikal)

Demonstrators on Trial… On 5 May Hakkari Penal Court of First Instance concluded the case at the first hearing against chair for HRA Hakkari branch Hatice Demir, executive of the DTP in Hakkari Nezaket Öztunç, former DEHAP employee Zübeyde Bor and executive of DEHAP in Hakkari Gülistan Koç launched in connection with a press announcement action in September 2004 staged to protest the implications in the prisons and the military operations. The court sentenced the defendants to one-month imprisonment and fine of 600 YTL each. (Gündem)

Incident at University… Tekin Asi and Raci Görentas, students of Isparta Süleyman Demirel University, were attacked by rightists on 4 May. The students told they the rightists who insulted at them wanted them to go to a distant place from school to talk. When they went to that place they were attacked by a crowded rightist group. They also said that the police took them to the police station in order to testify instead of the attackers. (Gündem)

Detentions and Arrests… Chief Accountant of Beytüssebap Municipality Meran Ataman, B.K and A.B., living in Çiglica village, and H.B. were detained during the houseraids in Beyyüssebap district of Sirnak on 3 May. Allegedly, Ataman and B.K. were released to be prosecuted without remand. According to the official announcement, 20 automatic guns and a dynamite were found during the search in Ataman’s office; hashish and hand grenades were found in the garden of B.K.’s house. A.B. and H.B. were reportedly detained in connection with a letter sent from Northern Iraq by a HPG militant. The advertisement desk set by Manisa Socialist Association on 3 May in connection with the documentary film on the musician Kazim Koyuncu (Dina K’ak’i) was forcibly abolished by police. Ali Tektas, Kenan Özdogan and Yusuf Çobanoglu were detained during the incident. The detainees were released on the same day. (Atilim-Milliyet-Radikal)

May 4, 2006

Death Fast in the Prison… According to the announcement made by DHKP-C, Sevgi Saymaz in Usak Prison, Kamil Karatas in Sincan F-type Prison and Mustafa Tosun in Tekirdag F-type Prison No 2 reportedly started death fast on 1 May as “13th death fast team”. (Halkin Sesi)

Bomb Attacks… 5 soldiers, 11 children and 2 persons were wounded during a bomb attack in Hakkari on 3 May. According to the news gathered a bomb exploded when a military minibus carrying children of military personal and a military vehicle were passing by. 5 soldiers in the military vehicle, 11 children playing around and 2 persons on the sidewalk were wounded. Hakkari Security Director Yasar Agdere announced that 16 persons were wounded in connection with the incident. (Radikal)

Demonstration Prevented... The police forcibly dispersed the demonstration staged on 3 May by workers and students in Istanbul University to protest in the privatisation of refectories in the university. Students, academic staff, members of the trade unions gathered in front of Education, Sports and Culture Centre and police dispersed them by using tear gas and truncheons. 6 persons were detained and many persons were wounded. (BIA)

Detentions and Arrests... Ali Bozan, DTP Chair for Mersin, was arrested on 3 May on the allegations of “being member of an illegal organisation” and “making propaganda of an illegal organisation”. Ali Bozan was detained on 2 May, but released afterwards. He was arrested upon objection of Public Prosecutor. Democratic Society Party (DTP) premises, municipality building, houses of Mayor Faik Dursun and DTP executives were raided on 3 May in Beytüssebap district of Hakkari. No information was gathered on detentions. Resat Kaymaz, DTP executive in Kiziltepe (Mardin), was detained. (Özgür Gündem)

May 3, 2006

Semdinli Incident… On 2 May Semdinli Penal Court of First Instance made investigation at the place of incident and heard the witnesses upon the order of Van Heavy Penal Court No 3 that hears the case launched in connection with the bombing of Umut Bookshop and the incidents after it on 9 November 2005 in Semdinli district of Hakkari. The investigation continued 9 hours and 35 persons were testified. Other witnesses will be heard during the hearing on 4 May. Meanwhile, Supreme Board of Judges and Prosecutors made the reasoned verdict public on 2 May against Van Prosecutor Ferhat Sarikaya who was dismissed from profession. The reasoned verdict is as follows in sum: “Without considering the laws, he collected evidences concerning the persons about who he can not make an investigation. He attempted show the testimonies of some people as evidences of crime. He made announcements leading the security forces to be seen as the assailants of the incidents. He put these announcements into the indictment without thinking these would be used as propaganda materials by the supporters of the terrorist organization. He was involved in politics and had set up links with the Parliamentary Investigation Commission. Prosecutor Sarikaya went beyond the limits of his authority harming confidence between the judiciary and other constitutional institutions.” (Cumhuriyet-Radikal)

Lawyers on Trial, Lawyer Detained… Public prosecutor in Siverek (Diyarbakir) launched a case against the lawyers Tahir Elçi and Meal Danis, members of Diyarbakir Bar Association, on the allegation of “passive resistance to the official on duty”. It was told in the indictment that Elçi and Bestas who went to Diyarbakir High Security D-type Closed Prison on 5 November 2004 in order to visit their two clients, “prevented the officials from conducting their duties for 1.5 hours” when they were told that “collective visit would not be allowed”. The case launched according to the Article 265 TPC will be held by Diyarbakir Heavy Penal Court No 265. Tahir Elçi announced the followings concerning the case: “I wanted to see my two clients who are indicted for an ordinary crime in the same room. However, this was not allowed. I wanted to learn the reason of the hindrance by writing a petition. They did not accept this either. I made an official complaint because of this. They launched the case in order to block my complaint. There was not a regulation that stipulates collectives visits. In addition, we did not attempt to prevent to perform their duty. We just wanted to learn why we were prevented to see our clients by submitting a petition.” Irfan Dündan, lawyer of Abdullah Öcalan, was detained on 1 May in Diyarbakir where he went for a court case. Dündar was released by Diyarbakir Heavy Penal Court No 5 on 2 May. (ANF-Özgür Gündem)

Demonstration Hindered... Diyarbakir Kürt-Der executives Ibrahim Güçlü, Sedat Ogur and Zeynel Abidin Özalp were detained on 2 May when they wanted to make a press announcement in connection with the transfer of military troops to Southeastern border. The association was closed by Diyarbakir Penal Court of First Instance No 2 in April. Since the judicial procedures were not completed the association partially continues its activities. (Cumhuriyet)

May Day… 15 persons in Antalya and 11 persons in Elazig who were detained during May Day celebrations on 1 May were arrested on 2 May. 34 persons who detained when day wanted to stage a demonstration on Taksim Square for May Day were released. (ANF-Star)

DTP Executives and Members on Trial... On 28 April, Adan Heavy Penal Court No 7 started to ear the case against 232 persons (86 remanded) launched for the press announcement made on 16 February in front of DTP premises in Adana in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. 22 defendants testified at the hearing and the court adjourned the hearing to 7 June. (Özgür Gündem)

Metin Kaplan on Trial... On 28 April Istanbul Heavy Penal Court No 14 continued the retrial of Metin Kaplan, leader of “Union of Muslim Communities and Organizations” who had been extradited by Germany to Turkey in October 2004. The hearing was adjourned to 26 July for testifying the witnesses. On 20 June 2005 Metin Kaplan had been sentenced to heavy life imprisonment under the Article 146/1 TPC for “violent attempt to overthrow the constitutional order”.  9th Chamber of the Court of Cassation had quashed this verdict because of the new TPC had not been taken into consideration and lack of investigation. (29 April, Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Turgut K., Erol I., Murat Ö., Eylem M., Özgür E. ve Ulvi Y., who were among 10 persons who were detained in Istanbul on the allegations of “being member of TKP-ML/TIKKO”, were arrested on 2 May. (Star)

Party Premises Attacked... Turkish Communist Party (TKP) premises in Diyarbakir were set to fire on 2 May by unidentified persons. The attackers reportedly wrote “Long Live Fascism” on the walls. (ANF)

Attack by Rightists... Cihan Altintas and Ümit Karayigit, students in Gaziosmanpasa University in Tokat, were attacked and beaten on 29 April by a group of rightists. Altintas and Karayigit made official complaint against the attackers and stressed that one of the attackers was Chairman of Students Assembly of the University Ümit Ates. (Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement by HPG 4 soldiers died during the armed attack against the Kocaköy gendarmerie station on 29 April nearby Diyarbakir. According to the announcement 3 soldiers died during the clashes on Gabar Mountain nearby Sirnak on 30 April and 4 soldiers died when bombs exploded in the region. HPG also alleged that 3 soldiers died on 1 May during the clash on Cudi Mountain and one soldier died when he stepped a mine. (ANF)

May 2, 2006

Semdinli Incident… On 4 May Van Heavy Penal Court No 3 is going to hear the case against the non-commissioned Ali Kaya, Ozcan Ildeniz and the PKK confessor Veysel Ates launched in connection with the incidents occurred in Semdinli district of Hakkari in 2005. 330 lawyers appealed to act as the sub-plaintiffs of the relatives of seferi Yilmaz, owner of Umut Bookstore, and Mehmet Zahir Korkmaz who died during the incidents. Lawyer Murat Timur announced that they appealed to the court with the demand of providing security precautions and the hearing to be heard in a bigger room. However, the court refused the demand about the courtroom on the allegation that “the hearing would turn to a show the PKK”. The court also decided not to take more than 25 spectators. Taking photos and recording the hearing were banned in the courtroom. (29-30 April, ANF)

Stop Warning… Soldiers opened fire against a group of people who were crossing the Iran-Turkey border illegally in Dogubeyazit district of Agri on 27 April. Pakistani citizen Kamura Bas (24) died in the hospital he was taken.  28 April, ANF)

Trial on Death in Custody… On 28 April, Ankara Heavy Penal Court No 2 continued to hear the case against the police officers Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil in connection with the death in custody of student Birtan Altinbas on 16 January 1991. The hearing was adjourned to a later date for the police officer Ahmet Ulualan to be testified as witnesses. (29 April, Özgür Gündem)

Pressures in Prisons... Lawyer Bedri Kuran announced that the prisoner Raife Ergün, incarcerated in Adana Kürkçüler E-type Prison was banned from visits of the physician for one week on the grounds that she decided to see her visitors when the physical examination and open visits coincided. (30 April, Özgür Gündem)

Mayor on Trial… A court case was launched against Abdullah Demirbas, Mayor of Sur district of Diyarbakir, on the allegation that he published the speech he made during European Social Forum (titled “Municipalities and Local Administrations in the Light of the Multilingualism”) on the website of the Municipality. The indictment wants Demirbas to be sentenced according to the Article 220/8 TPC for “making separatist propaganda by means of press”. (28 April, ANF)

May Day… Diyarbakir Governorate denied the application of Diyarbakir Labor Platform to celebrate the May Day. On 24 April Mersin Peace Penal Court No 1 ordered the confiscation of the leaflets of Socialist Democracy Party prepared in connection with the May Day. The confiscation decision was given under the paragraphs 81/a and b of the Article 2820 of the Law on Political Parties on the allegation of making separatist propaganda. Police dispersed the members of “Struggle Union” who staged a demonstration on Taksim Square in Istanbul and detained 34 persons. The detainees were beaten in the police vehicle. 15 members of “Front of Fundemental Rights and Freedoms” who insisted to join the demonstration organized in Kadiköy with uniforms were detained.  50 persons in Elazig, one in Gaziantep and four persons in Kirklareli were detained. A clash broke out between police and the members of the DTP and Socialist Platform of the Oppressed who objected to be searched by police while entering Gündogdu square where the May Day was celebrated in Izmir. Emre Döker, correspondent with the daily Cumhuriyet, was also beaten by the police. (28 April-1 May, ANF-Radikal)

Killed Demonstrators, Demonstrators on Trial... Another court case was launched against 175 persons who were arrested during the incidents after the funerals of HPG militants in March in Diyarbakir. The indictment wants the defendants to be sentenced for “trying to damage the unity and integrity of the country”,  “being member of an illegal organisation”, “making propaganda of an illegal organisation”, “aiding an illegal organisation” and “possessing explosives without legal permission”. (29 April, Radikal)

Bomb Attacks… Bomb attacks were organised against AKP premises in 500 Evler quarter (Istanbul) on 26 April and against Ümraniye (Istanbul) branch of UPS on 27 April. The attacks caused material damage. Marxist Leninist Communist Party (MLKP) claimed the attacks which were conducted to protest in the visit of US Minister of Foreign Affairs Condoleezza Rice. (28 April, Atilim)

Detentions and Arrests… Sinan Elitemiz and Serkan Kocakaplan were detained on 27 April during a houseraid in Mersin. Zeynep Kizilay, Hasan Gül and Sehmus Dag were detained on 28 April in Istanbul on the allegation of “being members of the PKK”. Fahri Yüksekyayla, Mahmut Aslan, Hasim Aslan and Arif Yalçin were detained during the houseraids in Sanliurfa. GmkhanApaçik, chairman of the branch of the trade union Genel-Is in Diyarbakir who was detained on 27 April, was released on 28 April by the public prosecutor. Hamza abay, Chairman of DTP in Eskisehir, was detained on 29 April during a raid conducted to his house. Afterwards, executives of the DTP in Eskisehir Benevs Beyazakan and Ugur Teker were detained during the raid conducted to the premise of the Party. Search warrant was reportedly issued against the other executives. Haci Durak, Fettah Durak, Abit Durak, Bahattin Durak, Ahmet Durak, Feryat Durak, Adnan Durak, Hamit Durak, Übeyt Durak, Besir Coskun, Ahmet Sagin and Abdullah Sagin were detained during the houseraids conducted in Kumçati (Dergule) town of Sirnak on 30 April. (28-29-30 April-1 May, Atilim-Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast… According to the announcement by HPG, one soldier died during a clash on 27 April nearby Tunceli. Private Arif Saygi died when he stepped on a mine on 1 May nearby Çukurca district of Hakkari. An armed attack was organised on the night of 30 April against the police houses in Kocaköy district of Diyarbakir. No information was gathered on casualties. (30 April-2 May, Hürriyet-Özgür Gündem)

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