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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

33. Year / 33. Année
January
 
2008 Janvier
N° 353
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


Happy New Year... Bonne Année... Mutlu Yillar...

2008

Paix - Vrede - Peace - Frieden - Baris



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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




Droits de l'Homme / Human Rights

Press Conference on Prison Isolation Ongoing in Turkey

Arbitrary Arrest of IHD Adana Cahirperson Ethem Acikalin
Arrest of HÖC Representatives in Istanbul and Ankara
Human Rights Activists Protest Against Militarism
Décès d'un Turc prisonnier de la guérilla colombienne
APCE: Les procédures de listes noires contre les droits de l'Homme
Europe's human rights court: Turkey worst offender in 2007
Manifestations pour la solidarité avec l'association Lambda Istanbul

New Turkish Judge of ECHR: "Article 301 bars freedom of expression"
Ex-Anti-terror General Charged with Coup Attempt
Des nationalistes voulaient tuer Pamuk et des politiques kurdes
Arrest of a criminal ultranationalist organization's chiefs
Le président de l'APCE demande le renforcement des progrès démocratiques
 One-Week Human Rights Report
La mort tragique d’un futur sans-papier
 Murder Suspect Police Officer Released
Solidarité avec Mehmet Desde, victime d’un procès inéquitable
La Turquie condamnée pour traitements inhumains ou dégradants
Appel à mobilisation pour Lambadaistanbul, menacée de dissolution
Recent violations of human rights
 Un attentat contre l'armée turque fait cinq morts à Diyarbakir
Incendies de voitures à Istanbul comme à Paris?
Peace Parliament: Solve Kurdish Question in 2008
Not Enough Children's Rights in 2007

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Confiscation of Che calendars

Professor Yayla sentenced to 1 year in jail for insulting Atatürk
IPA écrit à l'Union Européenne pour protéger Ragip Zarakolu
Imprisoned Journalist Hasan Cosar's Petition to the Penal Court
IPI criticises legal proceedings against two Turkish cartoonists
Commemoration of Journalist Mumcu, Killed 15 Years Ago
De nouvelles poursuites contre Dink's journal Agos
Nine small newspapers fined for "influencing judiciary"
Journalists Targeted for Anti-Militarist Articles
Court of Appeals Orders A New Trial for Orhan Pamuk
Writer Demirer to be tried for recognizing Armenian Genocide
 Youtube Banned Again in Turkey for Insult to Ataturk
Heavy Punishments for Newspapers Reporting on Hostage Soldiers
BIA 2007 Media Report: A Sad Year For Free Speech in Turkey

 DHA Reporter: Journalist or Informer?
This week’s case of freedom of expression
L'IPI critique l'absence de réforme du Code pénal turc
 ECHR condemns censorship under emergency law
"Day of Working Journalists Is a Joke"
Local Journalist on Trial for "Atatürk" Article
Turkey found in Violation of Rights to Free Expression and Fair Trial 
Recent pressures on the media
Remerciements à Özgüden par l'Association des Journalistes de Turquie
Turks and Kurds Need Peace Journalism
New Year Cards to 18 Journalists Imprisoned in Turkey


Kurdish Question / Question kurde


DTP faces probe over Diyarbakır congress

Kurdologist van Bruinessen: Turks and Kurds Should Trust Each Other
 Turkish warplanes again trespassed the Kurdistan region's airspace
 Turkish bombings should be condemned by the international community
Pas d'enquête pour un Kurde disparu depuis 11 ans: Ankara condamné
 The Military's Plan For Kurdish Deportation Found in Ecevit Archives
Öcalan to sue Greece for helping his capture
Manifestation kurde devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg
Human Rights Violations Aggravated in Kurdish areas
DTP's Baydemir: Diyarbakır is a fortress; we wouldn't give it away
Comments from Murat Karayılan on the Diyarbakir bombing
 Dispute over the ban on Kurdish language
 Intellectuals Support Kurdish Political Leader Ahmet Türk
 Kurdish MP Kisanak: We Condemn Violence, Yet It Isn't Valued
Arrestation des auteurs présumés de l'attentat de Diyarbakir
Excuses du KCK après un sanglant attentat à Diyarbakir
Communiqué sur l'exécution de Hassan Hikmat Demir en Iran
La prison requise pour des soldats enlevés puis relâchés par le PKK
How many Kurdish uprisings till today?
Kurdish Issue: New Concept Based on Class


Minorités / Minorities

PS et MR se disputent autour du génocide arménien

La justice turque a été condamnée lors des commémorations pour Hrant Dink
More Than Ten Thousand Gathered in Memory of Hrant Dink in Turkey
Hrant Dink commémoré à Bruxelles
Le Comité des Arméniens: Ankara tourne le dos à l’Europe
Hrant Dink Commemorated Around the World
RSF exige la poursuite de tous les complices de l'assassinat
Dink Family: Police and Gendarme Should Be Brought To Justice
Arundhati Roy appelle les Turcs à "rompre le silence" après la mort de Dink
Commemoration of Hrant Dink by Armenian Minister Oskanian
Agos Publisher Seropyan Again Charged by Prosecutor
J’aurais dit à Hrant que...
Expert Report Charges "Istanbul Police As a Whole" for Negligence

"Killer of 3 Protestants Tied With The Police"

Erdogan se lache contre la diaspora arménienne à Madrid
Le parlement bulgare refuse de reconnaître un génocide arménien
 Soirée commémorative pour Hrant Dink à Bruxelles
Who Accompanied Hrant Dink's Killer in Istanbul?
La commission parlementaire n’a rien trouvé au sujet du meurtre de Dink!
Réaction du Comité des Arméniens contre le soutien au négationnisme à Bruxelles
 Protestant Priest Asked:" Will You Wait Till I am Dead?"
 Des jeunes se rassemblent en Turquie pour Hrant Dink
 "How I became a 'so-called' Turk?"
L’enquête fortement controversée sur le meurtre de Hrant Dink
 Dink’s Murderer 19 Years Old


Politique intérieure/Interior Politics

AKP and MHP agreed to lift  ban on Islamic head scarves


Forces armées/Armed Forces

The Gang: Usual Trouble Makers in Intellectuals' Trials

Le numéro deux de l'état-major turc à Washington cette semaine
Ex-Anti-terror General Sent to Jail, Along With Companions
Ergenekon Investigation Gets Deeper
Brooding on the blood flag
"Flag of Blood" Inspired by Biology Class
Nouvelles attaques aériennes turques au Kurdistan irakien
"Traitor Soldiers" in Prison, Commander at Wedding
Children's Militarism is Encouraged by the Army Chief
L'artillerie turque bombarde le nord de l'Irak
Return Poisoned for Hostage Soldiers
Turkey top European and 6th biggest buyer of US arms in 2006
Captive soldiers face court-martial for disobeying orders
General Staff: 436 People Dead in 2007


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Malgré la position de l'Armée, l'autorisation du foulard à l'Assemblée nationale

Le Premier ministre pour lever rapidement l'interdiction du voile
Arrestation de six membres présumés d'Al-Qaïda, dont un Tchétchène
Deux partis s'entendent pour lever l'interdiction du voile
Un deuxième forum de l'Alliance des civilisations se tiendra à Istanbul en 2009
 Le débat sur le port du voile dans les universités relancé en Turquie
 L'AKP veut lever constitutionnellement l'interdiction du voile
L'Alliance des civilisations tient son premier forum à Madrid
 Six suspects inculpés pour liens avec Al-Qaïda
La police déjoue un attentat contre un prêtre chrétien


Socio-économique / Socio-economic

La population turque a atteint 70,6 millions en 2007

Les transsexuels turcs sur scène pour défendre leurs droits
 "Purple Needle": Action Against Sexual Assaults
 L'OCDE "très préoccupée" par la lutte contre la corruption en Turquie
 Roma Call for Support Against Destruction of Neighbourhood
Fumer dans les cafés et restaurants sera interdit en Turquie
"Cross-Border Operations Damage Tukey's Economy"
 2008: Year of Anti-Nuclear Struggle in Turkey


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Sarkozy, comme Merkel, réitère son refus de l'entrée de la Turquie dans l'UE
Erdogan: "L’immoralité nous vient de l’Occident"
Fillon réaffirme l'hostilité française à l'adhésion de la Turquie à l'UE
La France va accueillir une "saison turque" en 2009-2010
Erdogan à la conférence sur la sécurité de Munich
Erdogan rencontrait Merkel et Sarkozy sur la Turquie et l'UE
 ELDH Declaration on "Democracy in Turkey and the Kurds"


Turquie-USA/ Turkey-USA

Bush approuve un accord de coopération nucléaire civile avec le Turquie

 Bush encourage Ankara à poursuivre ses opérations en Irak


Relations régionales / Regional Relations

Gül appelle à une résolution pacifique de la crise du Darfour
L'Egypte et la Turquie mettent en garde contre une guerre contre l'Iran
 Entretiens Syrie-Irak-Turquie sur la question cruciale de l'eau
L'Iran a interrompu à son tour ses livraisons de gaz à la Turquie
La Syrie demande à la Turquie d'ouvrir davantage les vannes de l'Euphrate
Arrêt des livraisons de gaz à l'Iran "temporaire", assure le Turkménistan
L'Iran réduit fortement ses exportations de gaz vers la Turquie


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Caramanlis et Erdogan appellent à un développement des échanges gréco-turcs
Caramanlis met en garde contre d'"immenses coûts"
Caramanlis en Turquie: Ankara et Athènes constatent leurs désaccords
Ankara accuse Athènes de violer ses eaux en Egée autour d'un îlot disputé
La Turquie condamnée pour les disparitions en 1974 à Chypre
 Turkey halts Azeri gas to Greece in domino effect
Chypre est passé à l’euro en turc


Immigration / Migration

Avni Er, prisonnier politique en Italie, entame une grève de la faim

Le Monde: La Belgique aurait tenté de livrer à Ankara un turco-belge
Question orale de Josy Dubié au Sénat sur l’affaire Kimyongür




Droits de l'Homme / Human Rights

Press Conference on Prison Isolation Ongoing in Turkey

The Justice Ministry's Circular 45/1, issued on January 22, 2007 caused a pause to be declared in the Death Fast Resistance, which had started on October 20, 2000 in opposition to prison isolation and continued for seven years. Today, a year has passed since the circular was issued and a meeting was held to evaluate how it has been put into practice.

A press conference took place in the Istanbul Medical Chamber on January 22, 2008.

Those who spoke at the press conference included the lawyer Behic Asci, TAYAD's Ahmet Kulaksiz, the lawyer Nazan Yaman of the Contemporary Lawyers' Association, DISK (Revolutionary Confederation of Trade Unions) General Secretary Suleyman Celebi, Dincer Mete, speaking in the name of TMMOB (an engineers' and architects' association) and Istanbul Bar Association representative Lutfu Toprac.

Suleyman Celebi said:"Judging from letters received from the prisons, we learned that the circular is not being practised in any prison other than Izmir No.1 F-Type. Those who signed the agreement are not abiding by it... And I wonder, are they incapable of applying it?" he asked.

He said that here there was a problem about talking to them but he would see the Justice Minister in the near future, and if need be he would ask to see the Prime Minister. "On this subject we are expressing our willpower. And we call on those in responsible positions to show common sense. If the circular can be implemented in one place it can be implemented in them all. We will do whatever duty requires and follow this matter up," he said.

Finally Ahmet Kulaksiz (TAYAD) spoke: "I lost my dear daughter Canan on April 15, 2001 and two and a half months later I lost my dear daughter Zehra. My brother has been in jail for 14 years. There are those who say, 'What do we do if new Death Fasts start up?'. Under what conditions do Death Fasts start in this country? It is necessary that we abide heart and soul by our promise to pursue what we agreed to. Let all of our friends do this. Let us not lose any more sons and daughters. We who are outside the prisons have done what we have done for the democratic struggle, and those inside the prisons also have rights," he said, ending the press conference. (turquie.rebelle@gmail.com, January 23, 2008)

Arbitrary Arrest of IHD Adana Cahirperson Ethem Acikalin

The Observatory for the Protection of Human Rights Defenders, a joint programme of the World Organisation Against Torture (OMCT) and the International Federation for Human Rights (FIDH), requests urgent intervention in the following situation in Turkey.

The Observatory has been informed by the Human Rights Association (İnsan Haklari Derneği - IHD) about the arbitrary arrest of Mr. Ethem Açıkalın, Chairperson of the IHD branch in Adana.

According to the information received, on January 23, 2008, Mr. Ethem Açıkalın was arrested in Adana and accused of “being a member of an illegal organisation” (Article 314 of the Turkish Penal Code, with reference to Article 220/6 of the Penal Code in the Turkish Law N° 5237) and “making propaganda of an illegal organisation” (Article 7/2 of the Anti Terror Law N° 3713).

These charges are related to Mr. Ethem Açıkalın’s participation in a press conference organised on December 17, 2007 by the Front for Rights and Freedoms of Adana (Adana Haklar ve Özgürlükler Cephesi) in order to denounce the assassination on December 10, 2007 of Ms. Kevser Mızrak, reportedly a member of the Revolutionary People’s Liberation Party/Front (Devrimci Halk Kurtulus Partisi - Cephesi - DHKP-C), in Ankara. Ms. Mızrak was allegedly killed by police forces. During the press conference, a document was read, denouncing extrajudicial executions and calling upon the security forces to prevent such human rights violations.

As of issuing this urgent appeal, Mr. Açıkalın is detained at the F-Type Prison in Adana. He was accused of being a member of the DHKP-C (on the basis of Article 314 of the Turkish Penal Code), along with six other opponents who were also arrested on January 23, 2008, and faces from one to seven years and a half in prison.

The Observatory expresses its deepest concern about Mr. Ethem Açıkalın’s arbitrary detention, which seems to merely aim at sanctioning his human rights activities, and recalls that as a Participating State of the Organisation for Security and Cooperation in Europe (OSCE), Turkey acknowledges that “the [...] UN Declaration on Human Rights Defenders [... places] a responsibility [...] on states to adopt and implement adequate legislation and administrative procedures that would provide for a conducive environment for human rights defenders to promote and strive for the protection and realization of human rights and fundamental freedoms at the national and international levels”, and recognises “the need for particular attention, support and protection for human rights defenders by the OSCE, its Institutions and field operations, as well as by participating States”.

The Observatory, a FIDH and OMCT venture, is dedicated to the protection of Human Rights Defenders and aims to offer them concrete support in their time of need.

The Observatory was the winner of the 1998 Human Rights Prize of the French Republic.

To contact the Observatory, call the emergency line:

Tel and fax: FIDH : +33 (0) 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80
Tel and fax: OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29
E-mail : Appeals@fidh-omct.org

Arrest of HÖC Representatives in Istanbul and Ankara

According to press releases of the HÖC (Front for Rights and Freedoms), its representatives were arrested by police  in Istanbul and Ankara when they made press statements on the theme "the common enemy is America".

At the Taksim Square tram stop in Istanbul, police intervened in the reading of a press statement. As a result of the police attack, Necdet Dernek, Umut Kocaeli, Alisan Sevilmis, Tolga Sevilmis and Devrim were detained.

The Association statement noted: "The attacks on us show the democracy game they play is functioning less and less. On the one hand while everyone refers to how "democratic" everything is, on the other opposition is confronted with evermore repression, violence, detention and imprisonment. Today in Taksim there happened what has already taken place in Ankara, Adana,  Elazig and various other places in the country - arbitrary detention and imprisonment."

In Ankara, HÖC members were attacked by police as they handing out "the common enemy is America" leaflets. The names of those who were arrested: Ugur Eyilik, Berna Yilmaz, Onur Yildirim, Bahtiyar Bodur, Celal Elmaci. (www.halkinsesi.tv, January 23, 2008)

Human Rights Activists Protest Against Militarism

On Saturday (26 January), members of the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) gathered in Taksim, central Istanbul, to set a sign against the rise in militarism and nationalism in the country.

Holding a banner reading “Don’t kill anyone, and don’t make anyone else kill”, the protesters said:

“We oppose the racist, nationalist and militarist mentality which blesses blood, death and war, and which encourages school children to make a flag with their blood and dream of killing and dying.”
What are all the dead bodies for?

IHD branch president Gülseren Yoleri read a statement:

“According to the latest statements, between 200 and 250 people were killed in the cross-border operations [which the Turkish Armed Forces carried out against the Kurdistan Workers’ Party (PKK) in Northern Iraq]. This number does not include those who were killed when shelters and caves were bombed from the air, nor the many wounded taken to hospitals.”

“The statements did not mention any soldiers or civilians killed. They were part of an announcement that operations would continue, yet nothing was said about what was being aimed for by stepping on dead bodies.”

Yoleri described how militarism and racism had increased among the media, the army and society during this time:

    * Seven young lives were extinguised with a bomb exploding in Diyarbakir. In Silopi [south-eastern province of Sirnak], two little girls died after finding a grenade in the street and thinking it was a toy. The Chief of General Staff showed a Turkish flag made by high school students with their own blood and sent to him as a present; he said, “This is how great a nation we are.”
    * The Tercüman newspaper handed out promotional copies of the “flag of blood”, and printed the pictures of the “exemplary pupils” on the back. The newspaper then targeted journalists Perihan Magden and Ece Temelkuran, who criticised the “flag of blood” and any approval of such behaviour, and threatened them.
    * When there were skirmishes after a commemoration event of journalist Hrant Dink on the first anniversary of his murder, the police shot and injured a person.
    * In Adana, IHD branch president Ethem Acikalin and seven other representatives of democratic organisations were arrested for listening to the press release of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) in front of their district party office. The police intervened with tear gas and truncheons. Many people were detained and many injured.

Yoleri also touched on the “Ergenekon operation”, i.e. last week’s detention of 33 people suspected of membership in an ultra-nationalist gang planning a coup.

“All these events show clearly that there are planned attempts, also using state resources, to push society into chaos and violence. The aim is to destroy society’s rights and freedoms, people’s hopes fort he future, and turning them into breathing, but weak-spirited, lifeless creatures, and to ensure that the dirty machinery turns.”

“No one should die on this soil anymore. There should be no more odes to being killed and killing in this country. Let there be no applause and tears for such pathological expressions on this soil. Let there be no more discourse of “martyrs.” (BIA, Emine Ozcan, January 27, 2008)

Décès d'un Turc prisonnier de la guérilla colombienne

Recep Yildirim Musa, un turc, prisonnier depuis novembre 2007, de l'une des guérillas de Colombie, l'ELN, est mort  vendredi à la suite d'une intervention de l'armée pour le libérer, ont annoncé les autorités civiles colombiennes.

"Au cours de l'opération trois ravisseurs sont morts, mais malheureusement le prisonnier, qui était d'origine turque, est également décédé", a annoncé à la presse le gouverneur du département d'Antioquia qui a pour chef-lieu Medellin.

Selon Ramos, Musa, 43 ans, est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital de Medellin à la suite d'un accrochage entre une unité anti-guérilla de l'armée colombienne et des membres de l'ELN.

Musa, qui était marié avec une Colombienne, était arrivé dans le pays, il y a quelque mois, pour s'occuper d'un élevage de brebis dans une propriété rurale de la commune de Santo Domingo, près de Medellin.

L'Armée de libération nationale (ELN) est la deuxième guérilla de Colombie après celle des Farc, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) d'obédience marxiste.

 L'ELN, inspirée des idées révolutionnaires de Che Guevara, compte 4.O00 combattants. Elle est principalement déployés dans les zones pétrolières situées à la frontière avec le Venezuela au nord-est du pays.

 L'ELN avait engagé en décembre 2005 un début de dialogue avec le président Alvaro Uribe dans le cadre de négociations de paix, qui est actuellement au point mort. (AFP, 25 jan 2008)

APCE: Les procédures de listes noires contre les droits de l'Homme

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) considère que les procédures employées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) et l'UE pour inscrire sur liste noire des personnes et des groupes soupçonnés d'avoir des liens avec le terrorisme bafouent les droits fondamentaux individuels et sont « totalement arbitraires ».

Par conséquent, les parlementaires ont demandé son réexamen « dans l’intérêt de la crédibilité de la lutte internationale contre le terrorisme ».

« L’injustice est la meilleure alliée du terrorisme. Il faut la combattre aussi », a souligné le rapporteur Dick Marty (Suisse, ADLE), en ouvrant le débat. Son texte signale qu’il y a quelque 370 personnes dans le monde qui ont actuellement leurs avoirs gelés et qui ne peuvent voyager car elles ont été inscrites sur une liste noire par le CSNU. Une soixantaine d'entités figureraient sur une autre liste noire de l'UE. Ces sanctions peuvent être imposées « sur la base de simples soupçons ». Cette situation « est déplorable et viole les droits de l’homme et les libertés fondamentales ».

« Même les membres du comité chargé de décider l’inscription d’une personne sur liste noire ne connaissent pas tous les motifs à l’origine du dépôt de la demande d’inscription. La personne ou l’entité concernée n’est le plus souvent ni avisée de cette demande, ni entendue, ni même parfois informée de la décision prise – jusqu’à ce qu’elle tente de passer une frontière ou d’utiliser un compte bancaire. Aucune mesure ne prévoit de réexamen indépendant des décisions prises. »

Une telle procédure est « indigne » d'institutions internationales comme l'ONU et l'UE et fragilise la légitimité de « sanctions ciblées » dans la lutte contre le terrorisme, ont souligné les parlementaires. Or, les Etats qui sont contraints d'exécuter ces sanctions, risquent de violer les obligations qui leur incombent au titre de la Convention européenne des Droits de l'Homme. (http://assembly.coe.int/ASP/Press/StopPressVoir.asp?ID=1999)

Europe's human rights court: Turkey worst offender in 2007

The European Court of Human Rights is facing a huge case backlog and at its current pace would need 46 years to rule on all complaints, a survey said Wednesday.

The court, underfunded and lacking judges, is struggling with almost 80,000 cases, some of them pending from the mid-1990s, according to the court's annual survey.

Last year, the court issued 1,503 verdicts and threw out more than 27,000 complaints, the survey found.

Turkey was the worst offender, with its government found guilty of human rights violations in 319 cases in 2007, notably concerning the right to a fair trial and the right to liberty and security. Russia followed with 175 cases involving rights violations.

Four countries — Russia, Turkey, Romania and Ukraine — accounted for more than half the court's outstanding cases.

As a final appeals court for European citizens, the Strasbourg-based court hears cases challenging national courts' decisions that plaintiffs claim infringe on the 1949 European Charter of Human Rights, which applies in all European countries but Belarus.

Implementing the European court's rulings, however, can sometimes take years, as the court cannot directly enforce compliance.

The court, overseen by the Council of Europe, has become popular with citizens of some Eastern European and Balkan countries, where judicial systems are still influenced by politicians and prone to corruption.

Its budget for 2007 was $72 million — inadequate for dealing with the deluge of cases, according to Slovak Foreign Minister Jan Kubis, whose country holds the rotating presidency of the Council of Europe, the continent's premier human rights watchdog. (Associated Press,  January 23, 2008)

Manifestations pour la solidarité avec l'association Lambda Istanbul

L’Etat turc s’en prend une nouvelle fois à l’association Lambda Istanbul, organisatrice de la plus grande Lesbian & Gay Pride du pays. Le procès visant à la dissolution de l’association LGBT turque et à la condamnation de ses responsables aura lieu le jeudi 31 janvier 2008 à 10h40. L’association aurait selon ses accusateurs "des buts immoraux".

Bien qu’officiellement la législation turque ne criminalise plus l’homosexualité depuis des années, le harcèlement judiciaire constitue pour le gouvernement un réel moyen de pression sur les personnes et mouvements LGBT turcs, ainsi qu’un gage démagogique envers son électorat le plus réactionnaire. Deux audiences ont déjà eu lieu dans cette affaire en juillet et octobre 2007.

Des personnalités politiques françaises, du parti communiste notamment, se rendront à Istanbul lors de la prochaine L&G Pride. Le PCF exige des autorités turques qu’elles abandonnent toutes les poursuites contre cette association et qu’elles garantissent la liberté des défenseurs des droits humains en Turquie.

Manifestations:

A l’appel d’Amnesty Belgique et d’associations LGBT, une manifestation aura lieu ce samedi 26 janvier 2008 à 14h devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles.

Le PCF appelle avec d’autres organisations à un rassemblement ce vendredi 25 janvier à 18h30 devant l’ambassade de Turquie à Paris. (source : Amnesty Belgique et le PCF)

New Turkish Judge of ECHR: "Article 301 bars freedom of expression"

Professor Ayşe Işıl Karakaş, who was recently elected to represent Turkey at the European Court of Human Rights, supports the view that Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK) is an obstacle to freedom of expression and should therefore be amended.

“As seen in the EU reports, Article 301 is a problematic article ‘characterized with troubles in its implementation’,” Karakaş, the chair of the international law studies at the Galatasaray University faculty of law, told the Anatolia news agency after her election to the post. Noting that when the article was first introduced, the government adopted a “wait and see the implementation” approach, she said: “But the implementation brought no new perspectives as suggested. As far as I see, there are numerous cases brought [under this article]. Therefore, as a legal expert, I think that this article should be amended.”

Concerning the top court’s judgment about Leyla Şahin’s application and about the headscarf issue in general, Karakaş refrained from expressing a clear opinion, saying: “At this stage, I cannot say anything about this issue. There is already a court ruling about it. The court’s ruling will be applied to subsequent similar cases and similar decisions will be given.” She added that if, after new legal arrangements are made concerning the headscarf, applications are filed with the European court by exhausting domestic remedies, the court will make its assessment accordingly. “Of course, the previous rulings will be taken into consideration,” she said.

Karakaş further noted that every country that has accepted the European court’s jurisdiction was required to ensure its domestic legal system was compliant with European law and that to the extent this is done by Turkey, the number of cases brought against Turkey at the European court would diminish. The primary duty of Turkey is to concentrate on legal arrangements and their implementation with a view to minimizing violation claims, she maintained. For her, the reason for why Turkey is one of the top contested countries at the European court can be found in problems in the implementation of domestic legal arrangements.

“As in the case of Article 301, we may see different implementation of the articles of the TCK,” Karakaş said, emphasizing the discrepancy between theory and practice of the reform discourse. “Therefore, legal arrangements are important, but domestic judicial bodies have important duties in this respect in my opinion. The duties of the convention, the organs set up by the convention and the European court are secondary. In other words, we must seek to ensure human rights are protected in the domestic law. Why? We know that exhaustion of domestic remedies is a requirement [for applying to the European court]. For this reason, protection must be afforded by the own domestic law of each country. If there is a human rights violation that cannot be remedied in the domestic law despite all efforts, then the applicant is allowed to apply to the European court. For this reason, protection must be guaranteed by the domestic law. This is what Turkey should do. If this can be done, international remedies, i.e., application to the European court, will be used less,” she said.

Individual liberty and state sovereignty

Karakaş indicated that she has long been studying the issue of state sovereignty and that the European human rights law has emerged as a law, distinct from the international law, and that it considerably contains and restricts state sovereignty. She maintained that current state sovereignty is very different from the state sovereignty in the 1950s when the European Convention on Human Rights was first signed and that the convention has gone through an evolution with its being better understood and construed in time. “Accordingly, the convention now directly affects the sovereignty of the nation-state, restricting it and extending individual rights and freedoms. In other words, sovereignty of nation-state is restricted for the sake of individual rights and freedoms. This is compliant with our observations both in terms of human rights and other elements of the EU legislation,” she said.

Concerning her election as a judge at the European court, Karakaş said that she was “honored to be given such a duty.” She noted that she will be the first woman judge at the court from Turkey and will live in Strasbourg as long as she serves at the court. “I hope I will be able to fulfill the duties this elated position requires,” she said. (Today’s Zaman, January 24, 2008)

Des nationalistes voulaient tuer Pamuk et des politiques kurdes

La police turque a découvert un réseau ultra-nationaliste qui voulait assassiner Orhan Pamuk, lauréat du prix Nobel 2006 de littérature, et des personnalités politiques kurdes, arrêtant 33 personnes, rapporte mercredi la presse.

Parmi les suspects arrêtés à Istanbul figurent des officiers à la retraite, des avocats connus pour leur positions nationaliste et des mafiosi, a indiqué un procureur de la métropole turque dans une déclaration écrite adressée à la presse.

Leur interpellation s'inscrit dans le cadre d'une investigation concernant la découverte l'an dernier de grenades et d'engins explosifs dans une maison de cette ville, ajoute le document, sans autres précisions.

La police croit savoir que les suspects complotaient dans le but de tuer Pamuk, le journaliste pro-islamiste Fehmi Koru et des politiques kurdes comme Leyla Zana, Osman Baydemir et Ahmet Türk, selon le journal Milliyet.

La police enquête en outre pour savoir si les personnes appréhendées mardi lors d'une opération d'envergure sont impliquées dans plusieurs attaques à caractère politique, comme celle du meurtre en 2007 du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, écrit le quotidien Sabah.

Kemal Kerinçsiz, avocat d'extrême-droite qui est à l'origine des poursuites pénales à l'encontre de Pamuk et de plusieurs intellectuels pour avoir nié la version officielle des massacres d'Arméniens pendant l'empire ottoman -qui ne constituent pas un génocide pour Ankara-, est également interrogé par la police.

Autre suspect de marque: le général à la retraite Veli Küçük, figure très connue des milieux ultra-nationalistes.

Sabah notamment s'est félicité d'une rafle au sein de l'"Etat profond", terme employé pour désigner certaines mouvances des forces de sécurité qui agiraient en dehors des lois pour préserver, selon eux, les intérêts de l'Etat turc. (AFP, 23 jan 2008)

Ex-Anti-terror General Charged with Coup Attempt

Retired Major General Veli Kücük, nationalist lawyer Kemal Kerincsiz, lawyer Fuat Turgut, who is the defense lawyer of Yasin Hayal, a murder suspect in the Hrant Dink case, Aksam newspaper journalist Güler Kömürcü, retired Colonel Fikri Karadag, who is the leader of the ultra-nationalist Kuvayi Milliye Association, and Turkish Orthodox Patriarchy spokesperson Sevgi Erenerol, are under police custody.

All 33 taken from their homes on Tuesday (22 January) are charged with forming a clandestine group to plot against the governmnet, and attempts at the lives of Kurdish politicians, a well as storing weapons in a secret arsenal.
Immediate broadcasting and publication ban

According to the NTV news, the Istanbul Chief Public Prosecution made a written statement about the detentions and then immediately announced a broadcasting and publishing ban on the case.

The detained persons underwent a medical check-up and were then taken to the Anti-Terrorism Branch for questioning. The house of Veli Kücük in a village in Bilecik, Western Anatolia, was searched.

According to the CNN Türk news, those taken into custody are being questioned for “obtaining secret state information, disclosing secret state information, and taking part in the creation of a terrorist organisation.”

The Radikal newspaper today reports that 40 homes in Istanbul, Bursa and Izmir were searched by the police.  The newspaper also adds that the current investigation may shed light on the attack on the State Council in Ankara in 2006, in which one judge was killed and four wounded, bomb attakcs on the Cumhuriyet newspaper, in which bombs of the same series as found in the arsenal were used, as well as the Hrant Dink murder.
Nationalist connections and the "Deep State"

Fourteen people had been arrested previously, including retired military captain Muzaffer Tekin and writer Ergün Poyraz. Tekin has been alleged to have been involved in the planning of the attack on the State Council.

Lawyer Kemal Kerincsiz, known for causing the trials of writers like Orhan Pamuk and Elif Shafak under Article 301 and for attempting to become a third-party plaintiff in the trial against Hrant Dink, was the defense lawyer for Tekin and Poyraz.

Veli Kücük’s name is linked to the notorious Susurluk scandal which rocked Turkey in 1996 and revealed connections between politicians, the police and organised crime. The scandal did much to confirm the public skepticism that a "deep state" controlled the country. Kücük is also related with threats against Hrant Dink. (BIA news centre, Tolga KORKUT, January 23, 2008)

Arrest of a criminal ultranationalist organization's chiefs

A confidential operation was conducted against the Ergenekon organization, which has been monitored for 2.5 months. Thirty-three people were taken into custody in 3 different locations. Those arrested for founding a terrorist organization include the Kuvayı Milliye (National Forces) Association chairman, Fikri Karadağ, and retired general Veli Küçük.

Retired Gen. Veli Küçük and journalist Güler Kömürcü were also held in the operation, although the latter was released in the evening. The 33 individuals taken into custody on Tuesday included Küçük, a retired major general who is also the alleged founder of an illegal intelligence unit in the gendarmerie, the existence of which is denied by officials; the controversial ultranationalist lawyer Kemal Kerinçsiz, who filed countless suits against Turkish writers and intellectuals who were at odds with Turkey's official policies; Fikret Karadağ, a retired army colonel; Sevgi Erenerol, the press spokesperson for a group called the Turkish Orthodox Patriarchate; Güler Kömürcü, a columnist for the Akşam daily; and Sami Hoştan, a key figure in an investigation launched after a car accident in 1996 near the small town of Susurluk that uncovered links between a police chief, a convicted fugitive who was an ultranationalist and a deputy. Ali Yasak, a well-known gangster linked to the figures in the Susurluk incident, was also detained in the operation.

The gang is suspected of involvement in a number of political attacks on individuals and institutions, including the murder of ethnic Armenian journalist Hrant Dink.

The suspects are accused of many individual crimes, but what they have in common seems to be the links they have to clandestine gangs that function similarly to Operation Gladio -- a post-World War II NATO operation structured as "stay-behind" paramilitary organizations, with the official aim of countering a possible Soviet invasion through sabotage and clandestine operations. In fact many analysts believe such networks of groups in Turkey today, sometimes referred to as the "deep state," are remnants of the Turkish leg of the actual Gladio.

The suspects, who were detained after police monitoring of their phone conversations, were being interrogated, police said. The police have been observing the actions of the suspects for over eight months as part of an investigation into a house full of explosives and ammunition found in İstanbul's Ümraniye district eight months ago.

Yesterday's arrests are part of a series of raids by counterterrorism police teams organized recently in the cities of İstanbul, Adana, İzmir, Düzce and Malatya, İstanbul Governor Muammer Güler said yesterday speaking to members of the press. Sources at the İstanbul Police Department say yesterday's arrests brought the number of suspects detained so far in the operations concerning the group to 60.

Suspect Küçük is allegedly the founder of a clandestine organization known as the Gendarmerie Intelligence and Counterterrorism Service (JİTEM), which is commonly believed to be behind many bombings, attacks and assassinations attributed to other groups. Although officials have repeatedly denied that such a unit exists, it is widely accepted in Turkey that the gendarmerie in fact has a special team for behind-the-scenes operations.

Plotting to kill Pamuk

Police sources say the suspects were considering a number of possible assassinations. The names the police found on a "death list" compiled by the group had on it the names of pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) deputies Ahmet Türk, Leyla Zana, Sebahat Tuncel, Diyarbakır Mayor Osman Baydemir, Nobel Prize-winning author Pamuk and journalist Fehmi Koru, who is also a regular columnist for Today's Zaman.

Evidence showed that the group operated through a structure they called "Ergenekon," the name of a legend that describes how Turks came into existence.

Assassinations, bombings and attacks against Christians

The group is also suspected of involvement in the murder of journalist Hrant Dink in January of last year, a shooting at the Council of State in 2006 that left a senior judge dead, a hand grenade attack on the hard-line secularist Cumhuriyet daily's İstanbul office and recent non-fatal attacks on two priests. The number of people in custody on suspicion of having links to the gang is said to have surpassed 50 with the recent detentions, sources say.

"It is a huge operation. I am very curious about its result," Justice and Development Party (AK Party) deputy Dengir Mir Mehmet Fırat said, commenting on the operation.

The adventures of Veli Küçük

Küçük, who is likely to prove a key suspect in the investigation into the shady links the suspects have to each other and possibly gangs within the state and the military, had been seen on many occasions with Kerinçsiz, an ultranationalist lawyer who filed criminal suits against Armenian journalist Dink, who was shot dead outside his newspaper office by an extremist teenager last year, and Orhan Pamuk, Turkey's first and only Nobel Prize for Literature winner, as well as many other writers and journalists for "denigrating Turkishness," defined as a crime under Turkish Penal Code (TCK) Article 301. All those facing charges had expressed opinions contradictory to official state policies on a number of issues.

The media had previously printed photographs of Küçük, showing the retired general standing next to Alparslan Arslan, the hit man in an attack on the Council of State in May 2006, in which a senior judge was killed.

Küçük's name had appeared in newspaper reports shortly after the killing of Dink on Jan. 19, 2007. Erdal Doğan, an attorney for Dink, in a statement made shortly after the killing had stated that Küçük had harassed and threatened Dink on several occasions. "Hrant Dink told us that he was threatened on the phone by Veli Küçük a few times five or six months ago. We didn't give it too much thought then because he was receiving hundreds of threats. But he himself said he was much more unnerved by Küçük's threats than the hundreds of other threats," said Doğan in his statement.

Aydın Engin, a journalist and columnist for the Agos weekly -- which was launched and run by Dink until his death -- in a statement he made after Dink's death, stated, "When they were throwing change at us and swearing at us and attacking us during Hrant's [301] trial, Veli Küçük was there in the courtroom with the friends of Kemal Kerinçsiz."

Dink's brother Orhan Dink had testified in the Dink murder trial, saying: "My brother had said, 'Küçük came to the court and wouldn't leave us alone.' Now, we all know the history of democracy in this country. We do know what Küçük means and also what Kerinçsiz really signifies. My brother was saying, 'I am being made a target.' He took the Küçük group very seriously. He knew that both Kerinçsiz and Küçük were extremely serious and dangerous."
(Today's Zaman, Baris Altintas,  January 23, 2008)

Le président de l'APCE demande le renforcement des progrès démocratiques

"Les progrès démocratiques doivent être renforcés par des réformes constitutionnelles et législatives"  ''Je rends hommage au ferme engagement des autorités turques de poursuivre les réformes démocratiques'', a déclaré le Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), René van der Linden, à la fin de sa visite officielle en Turquie (Ankara et Konya), où il s'est rendu du 13 au 15 janvier 2008.

''Les élections législatives et présidentielles de 2007 ont confirmé la stabilité de la démocratie turque avec la composition d'un parlement plus représentatif et pluraliste, marqué par une participation accrue des femmes et des parlementaires du Sud-Est de la Turquie », a déclaré le Président. ''Cependant, les discussions doivent se poursuivre sur l'abaissement du seuil de 10% pour le Parlement, qui reste le plus élevé d'Europe.''

''Les réformes démocratiques doivent être stabilisées et renforcées par des mesures constitutionnelles et législatives adéquates, comme l'a demandé l'Assemblée lorsqu'elle a mis fin à la procédure de suivi en 2004.''

''Ces mesures doivent, entre autres, renforcer les garanties en matière de liberté d'expression et de religion, d'indépendance de la justice, de lutte contre la corruption et créer une véritable institution du Médiateur.''

Dans ce contexte, M. van der Linden a instamment prié les autorités turques de modifier l'Article 301 du Code pénal afin de le rendre conforme aux normes du Conseil de l'Europe. ''J'ai été encouragé par l'engagement du Président turc de progresser sur cette question, comme il l'a également déclaré dans son discours devant l'Assemblée à Strasbourg en octobre 2007,'' a-t-il souligné.

La poursuite du processus de réformes est selon M. van der Linden le meilleur moyen d'enregistrer des progrès dans les négociations d'adhésion avec l'Union européenne. ''Si la Turquie honore ses engagements démocratiques, l'UE devra aussi tenir ses promesses en ce qui concerne l'adhésion de la Turquie à l'Union.'' Le Président de l'APCE a invité la Turquie à utiliser pleinement les possibilités que lui offrent le Conseil de l'Europe et ses instruments, notamment l'expertise de la Commission de Venise.

''En tant que pays musulman démocratique, la Turquie joue un rôle indispensable dans la promotion du dialogue interculturel et interreligieux. Preuve en est l'initiative conjointe des premiers ministres de Turquie et d'Espagne en faveur d'une « Alliance des civilisations », qui tient aujourd'hui son premier forum à Madrid. Le Conseil de l'Europe, avec son Assemblée qui rassemble des représentants de différentes cultures et religions, est un partenaire naturel de cette Alliance.''

Enfin, le Président de l'APCE a souligné le potentiel de l'Assemblée en vue de contribuer à la recherche d'une solution à la question chypriote. Il a mentionné, comme exemples concrets de cette contribution à ce jour, la réunion d'importance historique, organisée sous ses auspices en février 2007, qui a rassemblé les chefs religieux des deux communautés, et le fait que l'Assemblée soit la seule institution européenne à associer des représentants élus de la communauté chypriote turque à ses travaux.

''J'ai choisi la Turquie pour ma dernière visite officielle en tant que président de l'APCE afin de souligner l'importance de ce pays pour l'avenir de l'Europe. La Turquie est appelée à jouer un rôle de plus en plus important, à la fois en termes économiques et géopolitiques, et il est dans l'intérêt de tous d'avoir la Turquie comme partenaire respectueux des valeurs européennes,'' a conclu M. van der Linden.

Pendant sa visite, M. van der Linden s'est entretenu à Ankara avec le Président de la République, Abdullah Gül, le Président de la Grande Assemblée nationale, Köksal Topta, ainsi qu'avec le Ministre d'Etat en charge des Affaires économiques, Mehmet SimSek, le Président de la Commission sur les relations de la Turquie avec l'Union Européenne, Yasar Yakis, et le Président de la Commission des Affaires Etrangères, Murat Mercan. A Konya, il a également rencontré le Gouverneur et le maire de la ville. (newspress.fr, 17 janvier 2008)

One-Week Human Rights Report

17 January 2008

Investigation on the news Reports on the Case of Eight Soldiers

Van Military Court announced that the prosecution services are taking action against the media institutions who reported on the case file of eight soldiers who were kidnapped by PKK in Dağlıca but later on released. The Court said that the court had issued a ban on reports on the case on 21 October which still applied.

Birtan Altunbaş Case...

Four police officers, who had been sentenced to eight years', ten months' and 20 days' of imprisonment in connection with killing Birtan Altunbas -a student of Hacettepe University- in detention with torture in 1991, on charges of murder with torture on 23 March 2007, surrendered to Ankara Elmadag Prison on 11 January. The four police officers will be in prison for 21 months due to the "Law of Conditionally Release and Postpone" which is known as "Rahsan Oblivion" in public opinion and which was amended in 1999. Nuh Mete Yuksel, one of the ex-prosecutors of the case of murder of Birtan Altuntas and ex-chief prosecutor of State Security Courts, was with the police officers as they surrendered to prison (Milliyet, 17 January)

Right-wingers Attacked on University Students...

Three people who claimed to kidnapped and beaten two Kurdish students of Afyon Kocatepe University were released to tried without arrest on 14 January (atilim.org, 16 January)

Investigation against the News about Eight Soldiers...

Van Chief Public Prosecution Office launched an investigation against the media organs which had published news about the case of eight soldier who were kidnapped by Kurdistan Workers' Party (PKK) in the Daglica Clash on 21 October 2007 and were arrested after they returned to Turkey, on charges of "opposition to Article 19 of Law on Media and attempting to effect the fair trial" (Taraf, 17 January).
 
16 January 2008

Ill Treatment in Mental Hospital...

S.S. -a mentally retard person living in Fatih Quarter of Adana- entered into Adana Dr. Ekrem Tok Mental Hospital on 2 January. His mother saw cyanosis around his eyes and several injury marks on his son's body in her visit on 11 January. With the complaint of the mother, hospital management launched an investigation (Milliyet, 15 January).

Violence in Primary and High Schools...

On 14 January İstanbul Sisli Endüstri Vocational School's religion teacher M.K, had beaten his student B.T., because he checked his cell phone to know the time. Teacher went on strangling and kicking the student outside the classroom and the student was taken to hospital by other teachers. School administration launched an investigation against the teacher M.K. (Radikal, 16 January).

On 11 January İstanbul Kadiköy Hüseyin Ayaz Primary School's teacher H.E. had beaten his student O.Ö. because the student involved in a quarrel. The student had cyanosis on his face and his family made an official complaint to the Kadiköy Chief Prosecution Office (Sabah, 16 January).

Teachers Coerced to Report their Students...

Mersin Yahya Günsur Anadolu Computer High School's administration, demanded from the teachers to take records of students who "have sympathy to terror incidents on 29 December 2007. The teachers declined the demand because it is irrelevant with their work. (Sabah, 16 January).

Coercion in Prisons...

14 prisoners in Silifke (Mersin) M Type Closed Prison were sentenced to prohibition of open visits and social activities for 2 months in connection with the hunger strike they began on 11 January in the framework of "That is Enough" campaign (Gündem, 15 January).

Panel Hindered in Siirt...

"Multiculturalism and the New Constitution" Panel organized by Siirt Work Group of Peace Assembly of Turkey, Human Rights Association (HRA) and The Siirt Bar could not be hold in Siirt because organizers could not find a place. The panel was held in Kurtalan District of Siirt on 13 January under high security expediencies. Siirt Governorate refused the application for the hall of Siirt Culture Directorate because the panel is "unsuitable" (Bianet, 14 January; Taraf Newspaper, Orhan Miroglu's article "Debates on Constitution Prohibited in Siirt", 16 January).

Clashes and Attacks in the Southeast

Turkish General Staff publicised that Kurdistan Workers' Party's (PKK) targets in Zap-Sivi, Avasin-Basyan and Harkurk regions of Northern Iraq were hit with an air raid on 15 January (ntvmsnbc.com, 15 January).

Detentions and Arrests...

Four of the seven people who were detained on 13 January in Silopi District Sirnak, were arrested on charges of "making propaganda of an illegal organisation" on 15 January (Gündem, 15 January).

15 January 2008

Investigation against a Deputy of DEP...

Kars Chief Public Prosecution Office launched an investigation against the ex-deputy of Democracy Party (DEP) in connection with his application to Kars Municipality to give the names of Deniz Gezmis, Vedat Aydin, Kemal Akbulut and Oruç Korkmaz to parks and gardens on charges of "praising crime and criminal". Investigation was launched with the demand of Kars Security Directorate (Vatan, Evrensel, 15 January).

Investigation against the Commemoration of Seyid Riza ...

On 14 January Kars Chief Public Prosecution Office launched an investigation against Bahar Köse in connection with the public statement which she read in the commemoration of the 70th anniversary of the execution of Seyid Riza in Elazig on 18 November 2007 on charges of "despising openly the memory of Atatürk" under Article 27 of Law No. 5187 (Evrensel, 15 January).

Detentions and Arrest...

Istanbul Heavy Penal Court No. 10 arrested 3 of the nine university students who were detained on 14 January on charges of "being a member of an illegal organisation", "making illegal protests" (Gündem, 14 January).

14 January 2008

Sentenced Party Executives...

Bulanik Penal Court of First Instance sentenced three executives of Democratic Society Party's (DTP) Bulanik District of Mus Province branch to 6 months' of imprisonment in connection with the incident in which three executives hindered to go to DTP's Mus Province Congress in 2007 on charges of "despising openly the soldiers of Turkish Republic" (Gündem, 13 January).

Hold of Publication...

Istanbul Heavy Penal Court No.12 decided to hold of publication of weekly SeventhDay Newspaper (Yedincigün Gazetesi) for 30 days on charges of "making propaganda of an illegal organisation (Kurdish Workers' Party-PKK)" on 13 January (ANF, 13 January).

Detentions and Arrests...

12 of the 14 people who were detained in connection with the funeral of Kevser Mirzak -Mizrak was killed in police's home raid in Ankara on 8 January- were arrested on charges of "inciting crime and criminal", "helping and harbouring organisation" and "being a member of an illegal organisation" on 11 January (halkinsesi.tv, 11 January).

Socialist Platform of the Oppressed's (ESP) Tunceli Province representative Ali İhsan Çiplak was arrested in Elazig on 12 January and sent to Elazig E Type Closed Prison on charges of not paying a fine of 600 YTL. (atilim.org, 12 January).

Eight of the 13 people who were detained in operations in Istanbul and in Hakkari, were arrested on 12 January (ntvmsnbc.com, 13 January).

Sirnak Penal Court of Peace arrested 15 of the 30 people on charges of "making propaganda of an illegal organisation" "being a member of an illegal organisation". They were detained on 7 January in Sirnak (Evrensel, 13 January).

Kurtulus Tayiz a Journalist of Taraf Newspaper was detained in Diyarbakir on 13 January (Gündem, 13 January).

Intervention to Distribution of Bills...

İstanbul People's House (Halkevi) Chairperson lawyer Oya Ersoy, mentioned that three people from her organisation were detained while they were distributing bills about the amendment of Social Security and General Health Insurance Law by police officers with aiming guns to their head and firing to air on 11 January (Cumhuriyet, 14 January).

La mort tragique d’un futur sans-papier

Ismail Yilmaz est né en 1981 à Adana. Dès le lycée, il fréquente les milieux de gauche et lutte pour un enseignement démocratique, ce qui lui coûte d’être expulsé de l’école. Il continue malgré tout à aider le mouvement révolutionnaire. En 2005, son domicile est perquisitionné pour avoir défilé le 1er mai à Adana sous les couleurs de la milice du DHKP-C. Ce défilé lui coûte un procès pour appartenance au mouvement révolutionnaire.

Le 1er mai 2007, il est violemment tabassé par la gendarmerie sur la place Taksim à Istanbul.

Entre-temps, à Adana, il participe activement à la création de l’association pour les droits et les libertés fondamentaux. Il en est d’ailleurs encore et toujours un membre du conseil d’administration.

Mais les conditions d’existence difficiles et les risques de condamnation en Turquie contraignent Ismail à chercher un travail et une vie plus paisible à l’étranger.

Il y a peu, il faisait ses adieux à ses amis et ses camarades, des adieux qui allaient prématurément devenir définitifs. Son corps vient en effet d’être découvert, congelé, à la frontière entre la Bulgarie et la Grèce. On ignore exactement la date et les circonstances de sa mort.

Dans son communiqué, l’association pour les droits et les libertés fondamentaux reproche le gouvernement AKP de semer la faim, la misère et la répression qui cause le départ de milliers de concitoyens vers des destinations incertaines, parfois au prix de leur vie.

Ismail Yilmaz sera inhumé demain dans le cimetière de Sariçam à Adana.  (Halkin Sesi TV, www.halkinsesi.tv, 17 janvier 2007)

Murder Suspect Police Officer Released

Police officer on trial in İzmir for shooting Baran Tursun, a young driver, allegedly Police officer Oral Emre Atar, who was under arrest for having shot a young man dead who did not obey his orders to stop, is released amid angry protests, in the first hearing of the trial on Monday. 

Baran Tursun, who was driving his luxury jeep was shot in the midnight, 24 November, he lost his life in hospital five days later. The police claimed that they had been following Tursun, who was driving with his two friends, and that he did not obey the order to stop. The officer on trial claimed that he fell and that a shot was released from the gun because of the fall. However, one bullet hit Tursun in the neck, and three other bullets were found in the car.
Police intimidation

Lütfü Demirkapi, president of the Izmir branch of the Human Rights Association (IHD) attended the hearing. He said, "There was a high level of security at the court, to the extent that people were made uncomfortable. When the high level chiefs of the Izmir Police Department came, the court was crammed full with police. They want to threaten. I could not bear it and left the hearing."

Demirkapi told bianet that the hearing started in a tense manner at 9.15 am. He said that the statement of the police officer who caused the death was very different from what the public had been told: "Evidence has been destroyed, and evidence to match the scenario has been produced."

Demirkapi said that, following a request by the lawyers, the judge asked witness police officers to draw the barrier, which Tursun allegedly drove through; the three police officers drew exactly the same diagram. In addition, the judge aided the witnesses by correcting statements which clashed with others.

The police, so Demirkapi, was trying to pass the event off as a car accident, but a doctor in hospital saw the bullet in Tursun's head when he requested a tomography: "I do not know what will happen", he said pessimistically.
(BIA news centre, Nilufer ZENGIN, January 15, 2008)

Solidarité avec Mehmet Desde, victime d’un procès inéquitable
 
Mehmet Desde est actuellement emprisonné en Turquie à cause de ses opinions non violentes, après cinq années d’un véritable cauchemar judiciaire.

Bien que naturalisé Allemand dans son pays d’adoption, Mehmet est arrêté une première fois alors qu’il passe ses vacances à Izmir en juillet 2002, et torturé pendant sa détention.

En même temps que sept autres personnes, il est soupçonné d’appartenir à une «bande armée illégale», le Parti bolchevique du Kurdistan, un parti politique non violent considéré comme terroriste par les autorités turques, auquel il a toujours nié avoir appartenu.

En juillet 2003, la Cour de sûreté de l’Etat d’Izmir le condamne à 30 mois de prison, bien que le procureur ait requis l’abandon des poursuites. Les seuls éléments retenus contre Mehmet étaient des documents retrouvés chez lui appelant à manifester le 1er mai, des aveux extorqués sous la torture et les témoignages de codétenus eux aussi torturés.

Par ailleurs, le parti incriminé, non violent, ne tombait pas sous le coup des lois antiterroristes invoquées par la Cour.

Ayant formé un recours en cassation, Mehmet est remis en liberté (à condition de ne pas quitter la Turquie).

La Cour de Cassation à Ankara, annule la décision d’Izmir.

Mais le procès est renvoyé devant le même tribunal (qui entretemps est devenu la Cour d’Assise spéciale), ce qui est contraire à toutes les règles des pays démocratiques.

Mehmet est de nouveau condamné en mars 2006, pour appartenance à une organisation illégale.

Cette fois, bien que le procureur demande de nouveau l’abandon des poursuites, la 9è Cour de Cassation confirme le verdict le 25 décembre 2006.

Entretemps, Mehmet avait attaqué en justice les quatre policiers qui l’auraient torturé en 2002.

Il escomptait que ce procès aurait une incidence sur la décision de la 9è Cour de Cassation.

Or, les policiers ont été acquittés. Il a fait appel de cette décision devant la Cour européenne des droits de l’homme.

C’est ainsi que Mehmet a été de nouveau arrêté le 8 juin 2007, afin de purger le restant de sa peine jusqu’en décembre 2008. Il est à la prison d’Antalya, dans le sud de la Turquie.

Déclaration publique de Mehmet Desde, juste avant d’être arrêté le 8 juin 2007 pour la seconde fois:

  « Dans ce pays, j’ai été impliqué dans une bataille juridique pendant 5 ans.
    Je n’ai pas été autorisé à retourner en Allemagne, où je vis, et dont je suis citoyen.
    J’ai été forcé de vivre en Turquie.
    Si je l’avais voulu, j’aurais pu prendre la fuite depuis longtemps, et retourner en Allemagne.
    Mais, au lieu de m’échapper, j’ai essayé de me battre contre l’injustice, et de faire entendre ma voix.

    Lorsque vous lirez ces lignes, je serai en prison.
    Je ne dis pas adieu à la liberté de plein gré.
    C’est ce système qui me prive de liberté. Mais j’ai une certitude. Ils peuvent me mettre entre quatre murs, ils peuvent même m’isoler.
    Ils peuvent me priver de liberté.
    Mais personne ne peut enchaîner mon coeur et mes pensées.
    La vie continue, même entre ces quatre murs. Je continuerai à faire entendre ma voix, depuis la prison, et j’expliquerai ces injustices au public.”


AMNESTY INTERNATIONAL intervient

   - pour la libération immédiate de Mehmet Desde
   - pour l’amélioration du système judiciaire turc, et notamment, pour que les aveux extorqués sous la torture ne soient plus utilisés comme preuve ;
   - pour l’ouverture de nouveaux procès après des condamnations prononcées à l’issue de procès inéquitables.

(www.amnesty.fr, 12 janvier 2008)

La Turquie condamnée pour traitements inhumains ou dégradants

La Turquie a été condamnée mardi pour traitements inhumains ou dégradants dans la disparition il y a dix ans d'un militant du Parti de la démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde) et les brutalités infligées en garde à vue à un étudiant turc résidant à Berlin.

La première affaire concerne l'épouse de Mehmet Özdemir, un militant du Hadep qui avait fait l'objet d'enquêtes criminelles en raison de liens soupçonnés avec le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avant d'être enlevé par des hommes en civil armés en 1997, alors qu'il était dans un café de Bagivar, près de Diyarbakir (sud-est).

La Cour a estimé qu'il n'y avait pas eu d'enquête effective de la part de la justice turque concernant cette disparition, que celle-ci constituait une violation du droit à la vie, et enfin que son épouse a été victime de "traitements inhumains ou dégradants" compte tenu de "la manière dont ses plaintes ont été traitées par les autorités".

Elle a alloué 63.500 euros à la veuve de ce père de huit enfants au titre des dommages subis.

Dans la seconde affaire, Ercan Ayaz, un ressortissant turc résidant à Berlin avait été interpellé et placé en garde à vue en 1993 lors d'une escale à l'aéroport d'Istanbul, alors qu'il était étudiant à l'université libre de Berlin et se rendait en Irak pour le compte d'un groupe de travail universitaire sur le Kurdistan.

Il disait avoir été brutalisé par les policiers, roué de coups et avoir été victime d'attouchements sexuels. La justice turque avait estimé qu'il s'était infligé lui-même ces blessures, mais la Cour européenne des droits de l'Homme a jugé cette explication "peu plausible".

La Cour lui a alloué 5.000 euros pour tous dommages confondus.  (AFP, 8 jan 2008)


Appel à mobilisation pour Lambadaistanbul, menacée de dissolution

L'association LGBTI (lesbienne, gai, biEs, trans', intersexe) Turque Lambdaistanbul vient d'annoncer dans un communiqué que le procès, visant à la dissolution de cette association et à la condamnation de ses responsables aura lieu le jeudi 31 janvier 2008 à 10h40.

Dans le même communiqué, Lambdaistanbul rappelle  que:

"Depuis juin 2007, la pression judiciaire, la menace de dissolution de l'association et de condamnation de ses responsables sont incessantes, alors même que la législation turque ne criminalise pas les personnes LGBTI. Deux audiences ont déjà eu lieu dans cette affaire en Juillet et Octobre 2007. Ces poursuites fragilisent Lambdaistanbul et entravent ses activités de défense des droits des personnes LGBTI, d'organisation de la marche des visibilité d'Istanbul, de support auprès des personnes LGBTI isolées et de prévention SIDA/Infections Sexuellement Transmissible.

"Le 31 janvier 2008, pour la première fois, la justice Turque va statuer sur le droit d'association des personnes LGBTI.

"Lambdaistanbul doit être soutenue, afin de défendre le droit d'association des personnes LGBTI en Turquie comme ailleurs, afin que continue la marche des fiertés à Istanbul comme ailleurs, afin que les droits des personnes LGBT soient défendus à Istanbul comme ailleurs.

"À travers le sort de Lambdaistanbul se joue le droit de s'associer, de s'assembler, de se défendre et de s'émanciper. Un droit qui ne va pas de soi et qu'il faut sans cesse défendre. Toujours et partout.

"Ce que vivent les personnes LGBTI de Turquie fait écho à certaines situations que nous connaissons notre propre pays. La marginalisation et la répression des personnes LGBTI, même si elles diffèrent d'un pays à l'autre, se retrouvent partout, en Turquie, comme dans notre propre pays, comme ailleurs.

"L'existence des associations et des collectifs LGBTI et la solidarité internationale sont une nécéssité.

"Cette campagne s'inscrit dans la solidarité, par-delà les frontières, dans la lutte contre le racisme, la lesbophobie, l'homophobie, la transphobie, l'hermaphobie, le sexisme, et contre toutes les discriminations."

Pour les détails de la campagne, contact direct avec Lambdaistanbul (écrire en anglais): lambda@lambdaistanbul.org
Site de Lambdaistanbul: www.lambdaistanbul.org

Recent violations of human rights

DTP March Stopped by Commandos

Tensions continued to rise in Mersin’s Yenice province following a 32 year old man Necati Balkara from Diyarbakır injured his landlord and killed his relative. The relatives of the landlord set fire on Balkara’s house and attacked local DTP office. DTP members wanted to have march protesting the attack. Yet Commandos arriving in the province held their own march chanting “everything for the motherland”. DTP members called off the march.  (www.antenna-tr.org, January 9, 2008)


Detentions and Arrests...

22 people, including DTP's Sirnak chairperson and his daughter, a journalist of Gündem Newspaper, members of municipality council and workers of municipality, were detained in Sirnak and its districts in synchronized operations on charges of "helping and harbouring a terror organization" on 7 January. With the demand of Sinak Chief Public Prosecution Office, Sirnak Heavy Penal Court took secrecy decision (TIHV-Evrensel, 9 January; Gündem, 8 January).

Ten people were detained in Ankara on charges of attending to the commemoration of Kevser Mizrak near her grave on 8 January (halkinsesi.tv, 8 January).

Right-wingers Attacked on University Students...

A right-wing group kidnapped and beaten two Kurdish students of Afyon Kocatepe University. Students were taken to hospital and they got a health report indicating disability for service for one month. Ten of the attackers were detained and 7 of them were released later. Police continue to seek the other five attackers (TIHV-atilim.org, 8 January).

Sentenced Party Executives...

Van Heavy Penal Court No. 4 sentenced Democratic Society Party's (DTP) Yüksekova District of Hakkari Province ex-chairperson Bedirhan Alkan to ten months' of imprisonment and a fine of 500YTL in connection with his words in a public statement on 11 February 2007 on charges of "praising crime and criminal" under Article 215 TPC. He said in the statement "Honourable Öcalan brought to Turkey with an international plot" (TIHV-Gündem, 8 January).

Detentions and Arrests...          

Igdir Penal Court of Peace arrested three people who were monitoring a trial in Igdir on charges of "making the propaganda of an illegal organization" on 4 January (TIHV-Gündem, 6 January).               

Death in Detention...

According to information obtained by Human Rights Foundation of Turkey (HRFT), Halil Kiliç was killed in detention in Nusaybin Demirkurt Gendarmerie Station on 12 December 2007. He was 67 years old, unbalanced person who was detained in Nusaybin District of Mardin on the grounds that he was trying to cross Turkish-Syria border. Human Rights Association (IHD) made a public statement about this incident on 2 January (TIHV, 3 January).

Human Rights Violations after the changes in the Law on Duties and Authority of Police...

On 2 January, Izmir Public Prosecution Office launched a case in Karsiyaka Heavy Penal Court No. 1 against the police officer O.A. who shot death Baran Tursun on the grounds that he did not obey the "stop" warning in Karsiyaka Quarter of Izmir on 24 November 2007 on charges of "homicide with probable intention". Prosecutors demanded 25 years' of imprisonment for O.A.. (TIHV-ntvmsnbc.com, 2 January)

Sentenced Party Executive...

On 2 January Diyarbakir Heavy Penal Court No. 6 sentenced Ayhan Karabulut, DTP's Batman Province ex-chairperson, to nine years' and three months' of imprisonment in connection with the funeral of four militants of the armed wing of PKK, People's Defence Forces (HPG), on 28 March 2006 on charges of "helping and harboring PKK" and "making propaganda of an illegal organization" (TIHV-ANF, 2 January).

Attack on Association Building...

On 31 December unidentified people attacked on Basic Rights and Freedoms Association building in Bahçelievler Quarter of İstanbul with stones. Material damage was occurred (TIHV-halkinsesi.tv, 31 December)

Raid to Party Building...

On 1 January Anti-terror Teams of Gaziantep Security Directorate raided to Democratic Society Party's (DTP) Gaziantep branch office on the grounds that there could be illegal printed material. The police confiscated many mewspapers, magazines and photographs (TIHV-Gündem, 1 January).

Un attentat contre l'armée turque fait cinq morts à Diyarbakir

Cinq personnes ont été tuées et environ 70 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée jeudi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, ont annoncé des responsables de cette région majoritairement peuplée de Kurdes. La déflagration s'est produite au passage d'un véhicule militaire sur une route du centre ville, à une centaine de mètres d'une base de l'armée turque, selon la police. Elle a été si puissante que les vitres de nombreux bâtiments aux alentours ont été brisées. Deux des personnes décédées sont des lycéens qui suivaient des cours privés dans l'un des bâtiments.

Le gouverneur de Diyarbakir, Huseyin Avni Mutlu, a précisé que les auteurs de l'attentat, pour le moment non identifiés, avaient fait exploser à distance une bombe placée dans une voiture. Plusieurs blessés sont très grièvement touchés, selon les autorités.

Le maire de Diyarbakir, Osman Baydemir (DTP) a tout de suite condamné l'attentat qui qu'en soit l'auteur.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a condamné un "acte terroriste". "Le terrorisme a ressorti son horrible visage. Mais ce type d'événements n'infléchira pas notre détermination à combattre le terrorisme à la fois dans le pays et à l'extérieur", a ajouté le chef du gouvernement.

L'Armée a annoncé que le chef d'état-major Yasar Buyukanit se rendra à Diyarbakir pour se renseigner sur l'attentat.
 
L'ambassade des Etats-Unis à Ankara a également dénoncé, dans un communiqué, cette explosion qualifiée d'"exemple horrible de ces tragédies insensées causées par le terrorisme". Les Etats-Unis "réitèrent leur détermination à se tenir aux côtés de la Turquie dans la lutte contre tous les types de terrorisme", selon le communiqué.

La police turque a indiqué être à la recherche de deux personnes que des témoins ont vu fuir peu après l'explosion.

Les blessés incluent une trentaine de soldats et de nombreux civils dont des lycéens, selon des sources hospitalières. L'explosion a détruit cinq voitures en plus du véhicule militaire et a déclenché un important incendie qui a été maîtrisé.

La police a mis en place un périmètre de sécurité et a éloigné les journalistes, arguant d'une mesure de précaution pour le cas où surviendrait une autre explosion. Des artificiers ont été envoyés sur les lieux de l'explosion pour en déterminer les circonstances, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'explosion de jeudi coïncide avec une multiplication des opérations de l'armée turque contre le PKK qu'Ankara accuse de mener des attaques depuis le nord de l'Irak voisin.

L'état-major turc a confirmé trois raids aériens contre des positions du PKK dans le nord de l'Irak depuis le 16 décembre ainsi qu'une opération terrestre pour empêcher un groupe de rebelles de s'infiltrer en Turquie. Des responsables du nord de l'Irak ont affirmé qu'il y avait eu deux autres raids aériens. (AFP, 3 jan 2008)

Incendies de voitures à Istanbul comme à Paris?

Alors que les attaques de l'État turc dans les zones de guérilla du sud du Kurdistan se poursuivent sans interruption, apparaissent à Istanbul et dans d'autres villes de Turquie des scènes qui rappellent celles vues en banlieue parisienne. Ainsi, à Istanbul, plus de 50 véhicules ont été incendiés lors des 16 derniers jours.

Les incendies ont commencé en protestation contre l'isolement d'Öcalan et la répression contre la population kurde. Généralement se sont des limousines de luxe qui sont visées par les attentats des jeunes kurdes. Mais des autobus urbains ont aussi été incendiés. A Istanbul une unité de la police spéciale a été créée. Le Premier ministre Erdogan s’est particulièrement énervé quand ces actions ont touché son quartier natal, le quartier Kasimpasa d’ Istanbul. Quelques heures plus tard, où brûlait à nouveau un véhicule.

Dans d'autres villes, il semble que la forme d'action soit devenue encore plus populaire. A Yüksekova le 25 Décembre, une grenade à main a été lancée devant la maison du président local de l’AKP, la voiture d’un sous-officier et la succursale postale ont été atteintes par un cocktail Molotov. Déjà, le 22 Décembre, deux autres voitures de sous-officiers avaient été prises pour cibles.

A Adana, ces derniers jours des voitures où se trouvaient des drapeaux turcs ou l'emblème du MHP ont été incendiées. Dans la ville, les propriétaires de station-service ont été invités par la police à signaler avec des caméras de sécurité les "personnes suspectes" qui achètent des bidons d'essence. (ANF, 3 janvier 2008)

Peace Parliament: Solve Kurdish Question in 2008

In a New Year’s message, the Peace Parliament addressed the unresolved Kurdish question:

“As a first step towards peace, the Turkish Peace Parliament invites the government to give up its assimilationist policies, to accept different identities, and to offer the resources to develop these identities. The [planned] constitutional reform is very important in this respect.”
Peaceful and political solution needed

The statement further said that the Kurdish question was one of the most important factors influencing peace in Turkey, and emphasised that the issue urgently needed to be solved in a peaceful and political manner:

“ Similar attempts in the past have shown that the Justice and Development Party (AKP) will not be able to solve the problem by trying to improve Article 221, related to ‘remorse'. Legal and economic plans which do not aim at democratisation and political freedom show that the policy of assimilation is being continued in the area.”

The statement argued that the violence used and the policy of conflict have caused deaths and have increased suffering.

“We invite the government to end cross-border operations and tensions and to implement a peace project which will solve the Kurdish question within the borders of the country and with the dynamics of this country. The conflict is pulling the government towards a state of emergency. Those who oppose the official discourse are being branded as proponents of violence or as terrorists.”
Rising nationalism

“This attitude which feeds and supports the rising nationalism has made targets out of political parties of the opposition, of NGOs, academics and human rights activists.”

“After the murder of Hrant Dink, Turkey is again being perceived as a country in which political murders can be carried out. Three Christians were killed in Malatya. The accusations made against the [pro-Kurdish] Democratic Society Party (DTP), which formed a group in parliament, have turned into political lynching.”
Police violence and biased judiciary

The Peace Parliament pointed out that the police had been given more powers, which had resulted in the use of excessive force, threatening the right to life.

“There were seven deaths in detention and prisons in 2007, two of them caused by police guns. There has been an increase in torture and maltreatment cases, and the methods of violence have become more extreme. In order to guarantee social peace, we invite the government to respect the values and criteria of a state of law which is based on human rights.”

The statement further called on effective investigations into crimes committed by members of the security forces, and a neutral and independent judiciary process.

The Peace Parliament further announced that it would found organisations all over Turkey and thus increase its effectiveness. “There will be activities, and solutions will be developed. We wish all our people and the world fair and sustained peace, health and happiness.” (BIA, Gökce Gündüc, January 1st, 2008)

Not Enough Children's Rights in 2007

There have been some developments in children's rights in 2007, but more needs to be done. Turkey still does not have a comprehensive policy on children.

As far as children are concerned, 2007 brought the following developments:

    * On 22 November, the International Law on Child Kidnapping was passed. Turkey has ratified this law, which goes a great way to solving the problems of children from broken homes.
    * There were changes made to the Law on Social Services and the Society for the Protection of Children, which legally framed the types of institutions for the care and social rehabilitation of children.
    * The Agenda (Gündem) Children's Association has worked towards the creation of a policy on children.
    * Twenty institutions have come together and founded the "Platform for the Prevention of Child Neglect and Exploitation".

The economic situation of children

According to  Turkish Confederation of Workers' Trade Unions (Türk-Is), the poverty line was set at 605,22 YTL (around 355 Euros) for the month of November 2006. This meant that at least 2,473,000 families started the year 2007 on the bread line, i.e. with a monthly income below that. If an average of two children per family is assumed, this means that around 5 million children were left hungry in 2007. They have suffered malnutrition and deficiencies in mental and physical development which will cause unrecoverable damage.

Much neglect and abuse

According to official numbers, 667,000 girls and 444,000 boys are not going ot school.

Children have mostly come to the attention as victims of physical violence and sexual abuse. The media have continued to violate the right of children to maintain privacy.

Frequent news were girls in primary and middle school wearing headscarves and ceremonies which children had to attend.

Had there been effective mechanisms in place to prevent neglect and exploitation, many events could have been prevented. The latest case was the exposure of 22 boarding school students and 6 teachers to tuberculosis microbes.

As in 2006, one of the most important problems facing children is the danger of living in an area of armed conflict.

Around the world, many children died or lost their health in war, and many children continue to live without the most basic rights. Some children even use arms themselves. We do not know exactly how the culture of violence that is also created in Turkey by armed conflict is affecting children.

A positive development has been the opening of new children's courts and of protection and rehabilitation centres for children who have been pushed into crime.

However, there is no network of services or a comprehensive policy towards children. In 2006, the "Prime Ministerial Circular on Preventing Violence Towards Women and Children" was publihsed, but no effective or lasting mechanisms have been put into place. This needs to be amended in 2008.

Turkey's treatment of girls in particular is shown up by the fact that a man who, when 30 years old, married a 15-year old girl, could become President. This shows that much remains to be done in order to increase public awareness of neglect and exploitation.
What needs to be done in 2008?

There needs to be coooperation on creating mechanisms which prevent child neglect and exploitation.

As a matter of urgency,

    * Marriages at an early age need to be prevented.
    * The employment of children in bad conditions has to be ended
    * Policies which impoverish children need to be changed. Services must be offered not only to children living under the poverty line but also around the poverty line.
    * In order to make up for the negative effects of armed conflict, there must be educational, social and cultural support.
    * There must be effective and institutional services aimed at children in order to prevent violence and "honour" killings. (BIA, Seda Akco, January 1st, 2008)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Confiscation of Che calendars

On January 22, 2008, Dersim Basic Rights and Freedoms Association was subjected to an arbitrary search. In a statement, workers in the Association stated the following about the police behaviour, which was of an unrestrained kind not exactly unfamiliar from the past:

"As had happened before, dozens of uniformed and plainclothes police blockaded the street and the building. During the search nobody, including Association members, was allowed to approach. OK, with a democratic association what security precautions (!) did they need to take?"

"During the search they found something which our Association printed for 2008, as stated in the police search protocol, ' a calendar with a picture of Che Guevara on it'. It is known that Che has international value as someone loved and respected by the peoples all over the world, and since he continues to be a symbol of hope for the peoples, this makes the AKP's police very uneasy. However, we must say that even if they confiscate a calendar for its pictures of Che Guevara, like they have confiscated thousands of books, posters, T-shirts, hats, necklaces and more important items, he cannot be erased from the hearts of the peoples." (www.halkinsesi.tv,  January 22, 2008)

Professor Yayla sentenced to 1 year in jail for insulting Atatürk

A professor was sentenced on Monday to one year, three months in jail for insulting the nation's founder, M. Kemal Atatürk, in a speech he made in Izmir a year ago.

The professor's sentence was suspended for two years by the court; however, if he commits the same offense one more time in this probation period, his sentence will be carried out. Atilla Yayla, a political science professor at Ankara's Gazi University and head of the Association for Liberal Thinking, was convicted of insulting the legacy of Mustafa Kemal Atatürk, who founded secular Turkey from the ruins of the Ottoman Empire, and who is still revered nearly 70 years after his death. His portraits adorn walls in all government offices.

Yayla’s conviction comes as the country -- which aspires to join the European Union -- has been condemned for not doing enough to protect freedom of expression. Several prominent Turkish journalists and writers -- including Nobel Prize in Literature winner Orhan Pamuk -- have been tried under another law that bars insulting “Turkishness” and state institutions.

At the last hearing in July before yesterday’s reprise, Yayla had defended himself, saying to the court: “In that speech, I did not speak about Atatürk or his legacy. I talked about Kemalism. I said, ‘The republic is said to have saved us from the medieval ages; this is controversial.’ And as for the controversial nature of this argument, I said, ‘They [Europeans] will ask us why there are pictures and statues of Atatürk everywhere’.”

Murat Dinçer, Nalan Erkem and Raşit Sarıkaya, legal counsels representing Yayla, participated in yesterday’s trial. Dinçer said in his defense statement that it was not certain that his client had committed the crime of “insulting” Atatürk, and suggested that there was a considerable amount of reasonable doubt since the only written record of his client’s words from that date were reported by Yeni Asır daily correspondent Nuray Kaya, who later said she did not remember verbatim what Yayla had stated. “Other witnesses also said they believed they had listened to an academic speech with no words of insult being included.”

The counsel said they expected the judges to take the side of the Turkey of the 21st century with its humanist, contemporary, rational, modern and enlightened values that hold freedoms dear. The lawyers said they would appeal the verdict.

Yayla was charged after saying in a speech in 2006 that the era of one-party rule under Atatürk, from 1925-45, was not as progressive as the official ideology would have Turks believe. He said it was “regressive in some respects.” He also criticized the statues and pictures of Atatürk, saying Europeans would be baffled to see the portraits of just one man on the walls.

Yayla rejected the charges against him, insisting that he was not insulting Atatürk but questioning his legacy. He said he was also challenging the rigid way in which some followers interpret Atatürk’s principles as opposing liberal reforms and their imposition of strict secular laws such as the ban on headscarves at universities.

“As an academic, I must be free to think, to search and share findings,” Yayla said in a December 2006 interview with The Associated Press. “If Turkey wants to be a civilized country, academics must be able to scientifically criticize and evaluate Atatürk’s ideas.”

Gazi University fired Yayla over the controversy, but he was later reinstated. Yayla has also contributed articles to Today’s Zaman. (Today’s Zaman, January 28, 2008)

IPA écrit à l'Union Européenne pour protéger Ragip Zarakolu

M. Olli Rehn
Commissaire Européen à l’Elargissement
Rue de la Loi 200, 1040 Bruxelles
Belgique

Monsieur le Commissaire Rehn,

Inquiétudes pour les droits de l’homme en ce qui concerne le procès visant l’éditeur Zarakolu
Demande de suivi formel du procès de Ragip Zarakolu (prochaine audience : 31 janvier 2008)

L’Association Internationale des Editeurs (IPA) est grandement inquiète au sujet du traitement réservé à l’éditeur Ragip Zarakolu pour sa publication d’un livre de George Jerjian, intitulé Gerçek bizi Ozgür Kilacak (1). Nous estimons que les droits fondamentaux de l’éditeur Ragip Zarakolu à un procès équitable, à la liberté d’expression et à la liberté d’édition sont violés dans cette affaire. Nous vous prions donc aimablement, vous et votre Directeur général, de prêter attention à ce procès, en envoyant dans l’idéal un représentant de l’Union Européenne depuis Ankara, afin qu’il soit observateur lors de la prochaine audience du tribunal, le 31 janvier 2008, et/ou de demander formellement aux autorités turques les informations en cours concernant cette affaire.

Comme nous vous l’avons précédemment signalé, Ragip Zarakolu, co-fondateur et propriétaire des éditions Belge, est accusé à Istanbul d’ « outrage à l’Etat » (article 301 du code pénal turc) et à la « mémoire du fondateur de la République, Atatürk » (loi 5816). Dans cette affaire, qui a débuté en décembre 2004, les accusations peuvent entraîner une peine de sept ans et demi d’emprisonnement. La prochaine audience du tribunal est prévue le 31 janvier 2008.

Les accusations contre l’éditeur Ragip Zarakolu violent directement les critères européens et internationaux de la liberté d’expression

Nous aimerions aussi souligner à nouveau que le fondement même de ce procès, l’article 301 du code pénal turc et la loi 5816, constituent une violation d’un droit de l’homme fondamental. Les accusations visant Ragip Zarakolu dans cette présente affaire enfreignent de fait directement son droit à la liberté d’expression – et à la liberté d’édition – tels qu’ils sont garantis par l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies, l’article 19 de la Convention internationale sur les Droits civiques et politiques (ICCPR) et l’article 10 de la Convention Européenne sur les Droits de l’Homme (ECHR), dont la Turquie est signataire. Ces accusations contreviennent aussi à l’article 11 de la nouvelle Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne.

Il est nécessaire d’abolir l’article 301 du code pénal turc et de modifier d’autres dispositions de la législation turque

Dans le sillage de l’assassinat de Hrant Dink, le 19 janvier 2007, l’IPA a mené une campagne internationale pour l’abrogation de l’article 301 du code pénal turc, au titre duquel Hrant Dink fut condamné à six mois de prison avec sursis en juillet 2006, décision que vous avez condamnée publiquement le 12 juillet 2006. En février 2007, plus de 40 organisations non gouvernementales, nationales et internationales, sous la direction de l’IPA, ont appelé à l’abrogation totale de l’article 301 du code pénal turc. Malheureusement, tous ces appels en faveur d’une abrogation n’ont pas été pris en compte à ce jour.

Le gouvernement turc a différé à plusieurs reprises les amendements annoncés relatifs à l’article 301 du code pénal turc. Une fois de plus, nous saisissons cette opportunité pour appeler à l’abrogation totale de l’article 301 du code pénal turc et d’autres dispositions de la législation turque, utilisées pour enfreindre les critères internationaux de liberté d’expression. Des changements de façade conduiront probablement à d’autres procès d’éditeurs et d’écrivains.

Les nombreux renvois enfreignent le droit de l’éditeur Ragip Zarakolu à un procès équitable

Nous souhaiterions attirer votre attention sur une autre violation d’un droit de l’homme fondamental, le droit à un procès équitable, proclamé dans l’article 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies, et l’article 6 de la Convention Européenne sur les Droits de l’Homme (ECHR). Durant toute sa carrière professionnelle, Ragip Zarakolu a été soumis à de nombreuses, interminables et coûteuses audiences devant les tribunaux. L’affaire présente a été renvoyée au moins 7 fois, depuis la première audience du 16 mars 2005. La première audience en l’espèce eut lieu à Istanbul le 16 mars 2005. Nous vous avons écrit une première fois à ce sujet, pour exprimer nos inquiétudes, dès mars 2005. Après de nombreux renvois, Ragip Zarakolu s’est de nouveau présenté au tribunal le 4 décembre 2007, date à laquelle l’affaire fut de nouveau renvoyée au 31 janvier 2008. La conduite même de ce procès constitue en fait une forme de harcèlement et de sanction contre le plaignant, qui ose produire des ouvrages abordant des questions sensibles.
Comme nous l’avons écrit plus haut, nous estimons que ce procès n’aurait jamais dû commencer. Nous espérons sincèrement que l’éditeur Ragip Zarakolu sera acquitté le 31 janvier 2008.

En vous remerciant pour le temps et l’attention que vous nous avez accordés,

Bien sincèrement,

Ana Maria Cabanellas
Président

(1) Titre de l’édition anglaise originale : La vérité nous libérera / Arméniens et Turcs réconciliés.

Imprisoned Journalist Hasan Cosar's Petition to the Penal Court

Hasan Coşar, author and journalist, who is under arrest for 16 months in Ankara Sincan No.1 F Type Prison, wille be tried on January 30 by the Ankara 11th Heavy Penal Court. The Platform of Solidarity With the Arrested Journalists (TGDP) sending the following petition given by Hasan Cosar calls human rights organizations  to manifest their solidarity with the imprisoned journalist.

21 September 2006! A sunny autumn day. I was walking on the most crowded street of Ankara, Atatürk Boulevard. Some walking fast, some with slow steps, walking down the street which resembles an ant’s nest in front of Kızılay Gima, 2 men stopped me holding my arm.  There was a.. for me!ıgnoring the request by me to inform my relatives, I was taken to a car waiting nearby.My adventure started like that. First step was my home, then it was the TMŞ(Struggle with Terror Office). I was aware of where I was taken, from the general politic atmosphere. The declaration that everyone who does not say “happy the one who says I am Turkish” is and will stay as the enemy of Turkish Republic” by the most authorized mouth of the rulers has a meaning. The first adress that this declaration will touch is going to be the socialists, socialist intellectuals. In the speeches I made in the demonstrations, panel and conferences, the published articles I wrote, I collided with “either love or leave the country”  applications, the militarist aggressiveness that nourishes this and I didn’t hesitate to stand against these. Goethe said “If you lose your honour, you will lose many thing, ıf you lose your courage then you will lose everything”. Standing with courage against the attacks to humanity was the necessity for each honurable intellectual that think it’s the necessity for being human, as for me also. There was a cost for living as human, I knew that. But in a country that the rulers frequently mention about “the ascendancy of Law”, man falls into the mistake of expecting a “forensic” legal ground.

After a 24-hours arrest, I was taken to the attorney’s office and then the sentry court. The only thing that the judge said as a half-question was “there were organizational documents  and many CDs found in your house and clothes”. I answered that they were all given back to my lawyer Ergin Özet. After a 10 seconds surprise he said “at that point you are arrested”. I didn’t learn the legal ground of the arrestment by the attorney’s and the decision of arrestment by the judge. It could not be possible to leave ajar the curtain of mist on my being taken in a panic.

I would understand that more clearly from the developments after. But at that moment Kafka’s words came into my mind; “It seems that even the declaration of arrestment was not necessary”. There was no need to another word; I said “hımmm” in my mind. At that short time the things I experinced totally fit the definiton of Kafka. Then I was taken to Sincan F type No.1. Prison, one of the “5 stars hotels” came into service with effulgent ceremonies that caused the death of many of our people. At the beginning of the millenium that we wanted to face with freedom and human rights and celebrate with fireworks, neither me nor my family and my lawyers could learn anything about of what I was accused for 7 months. All of our efforts collided to the wall of secrecy decision. Human rights and freedom, law, reason… what was the importance of these? Think of a state that blot out the reasons of the accusation from the blamed person and takes the defence right out of his hand. It is known that this type of decisions are applied in Guantanamo that the Afgans are prisoned and Ebu Garib and other jails in Iraq. It is obvious that what the USA wants to blot out behind that secrecy decision. So I am asking, what was tried to be hidden with the help of this decision?

The tragedy goes on. When the indictment had been sent to me,I saw that my belongings and music CDs that were given back to me, were still saving the position of “many organizational documents” in an enigmatic way. I also discerned that the words from a printout that you can write on any PC in any cafe in 2 minutes were added at the bottom. 3 sentences; my name, surname and my “position in the organization”! Don’t consider them as only 3 sentences; this printout is used as so”strong” crime proof that many people in different regions of Turkey were arrested according to that printout and they are under trial now. According to the indictment that printout was seized in an illegal cell of the body politic and it has a “document” quality!

Being seized in an illegal cell according to the indictment, in that “document” it is interesting that any of the written words do not have the single track of something illegal. The names in the document were written in clear identities and moreover the clear identity of the person who wrote this is under the document. As you can unterstand it is like a cognovit petition given to the court. Anyhow the person whose name was written under the document notes that it was not belonged to him and the situation was the event of the police that is accustomed to usually. Moreover interestingly, that document is such a thing that it can enter into the other do in other regions in different formats and names changed by changing their places. So the document is something that can be changed!

Let’s solve it if you can! Whatever you try to say that printout can not have the quality of being a “document”, even it is assumed that the document is right, the person in the document can not be you, and there is no data, information..etc to prove that, nobody hears you and try to test your words even as a formality.

There are “Ankara Criterions” that do not seen in the written laws and they work. In 2003-2004, the Chief of General Staff Yaşar Büyükanıt mentioned about the information of 2 different army coup preparations that were written in the 2000-paged diaries of the General of Naval Forces of the time, Özden Örnek in that words; “let’s say I sit by my PC and write something, then say that things are the diaries of Murat Yetkin, can it be possible? It can’t.”  And no Attorney showed an effort about doing something official. But somehow, a 3 sentence of a print-out can be the reason of crucifixion regardless of whether it is true or not.

I must also say that, 70-80 arrestments with the same printout in 10 provinces of Turkey were not sent to prison and and except one they were all released. As yet, in trials that ended in 3 provinces were resulted with acquittal. But this decisions do not effect Ankara, and I and Semra Yalçınkaya who is arrested with the same reasons of mine, have been under arrest for 16 months. Moreover, regardless of whether any problem have occurred in trials any event that need warning have happened or not, the trials have been held closed to the public and without audience, like the applications in a war, from November. So as it can be understood, after the decision of secrecy put on the file, this time the transition to secret trials was done in deed as Ankara Agency of Human Rights Association and the Head Office of it have observed and recorded.

When all has been experienced in a trial that has abided on a printout that has 3 sentences, look at the justice that in “Sauna Gang” trial as it’s known in public, held on the same court there is no person arrested now, in spite of the big guns captured and many criminal proofs. And also,in the file as we know as “Atabeyler Gang Trial” there is noone arrested now, in the hearing held in 30 May 2007, the attorney asks for the acquittal of the 11 person; 2 of them were chief of police, 4 of them member of Turkish Army. He says that they did not committed the crime of building a gang for committing crimes, the crime of agreeing for averting Turkish Rebuplic’s duties totally or partially and asks for acquittal with the reason of proof deficiency. The supplies captured in the Atabeyler Gang file were 2 guns, TNT bomb blocks, 7 different bombs, cartridges made by MKE, some plans, an oath text, cryptic communication system… etc. Is there any need for words? It is clear that the trial is never ever on legal ground. As the judges and attorneys are public commissionals, I don’t know that if they have the right producing fake crimes of people, applying the laws according to the person and the content of the trials and if there is a law about excessive modalities of them. But I should note that, although everything I made and said is clear and seen, the people who exercise jurisdiction on me accuse me of illegal organization, and in spite of my demands they run the process in secret. And in Kafka’s expression according to the situation, there would be no need to declare the decision they made in secret. (tutuklugazeteciler@mynet.com, 27 January 2008)

IPI criticises legal proceedings against two Turkish cartoonists

The International Press Institute (IPI), the global network of editors, media executives and leading journalists in over 120 countries, strongly criticises the preliminary proceedings brought against Turkish cartoonists Musa Kart and Zafer Temocin. Both cartoonists are being investigated for caricatures considered insulting to the President.

According to information before IPI, Musa Kart and Zafer Temocin, both cartoonists for the Turkish daily Cumhürryet, are facing criminal proceedings for caricatures that are deemed to have breached Turkish legislation criminalising insults to the President. In the cartoon drawn by Kart, the President is depicted as a scarecrow in a cornfield. In Temocin's cartoon, the President is pictured sitting in a money-filled envelope held by an Arabian prince. If the two cartoonists are successfully prosecuted, they face four years imprisonment.

"The proceedings brought against Kart and Temocin are deeply disappointing. At a time when the international community is encouraging the Turkish government to ease its restrictions on freedom of expression, it appears that it may be moving in the opposite direction," said David Dadge, IPI Director. "This latest matter occurs in a week in which over ten newspapers were fined, and the anniversary of the murder of Hrant Dink came and went without any sign of the reforms to Article 301 mentioned in the weeks after his death. We strongly urge the Turkish to authorities to drop all the charges against Kart and Temocin." (IPI/IFEX, January 25, 2008)

Commemoration of Journalist Mumcu, Killed 15 Years Ago

It has been 15 years since Cumhuriyet journalist Ugur Mumcu was murdered. The “Hope” trial, which is related to his murder and that of three academics, has been going on for eigh years. There is only one person detained.

On 24 January 1993, Ugur Mumcu died when turning the keys in the ignition of his car, which then exploded in front of his house in Ankara.

On Thursday (24 January), he was commemorated at his graveside in Ankara.

Mumcu was not the only person to be killed at the time; three academics were also murdered: Prof. Dr. Muammer Aksoy, Assistant Prof. Dr. Bahriye Ücok and Prof. Dr. Ahmet Taner Kislali.

The four murders are all being investigated in the “Hope” trial, which has been going on for eight years.

On 14 May 2000, a Necdet Yüksel was detained in Ankara on suspicion of having committed the murder of Kislali on 21 October 1999. He showed the police hidden explosives, guns and ammunition.

Following this, prosecutor Hamza Keles of the State Security Court which was carrying out the investigation into the Mumcu murder opened a trial against 17 defendants; for nine of them the death penalty was demanded.

On 14 August 2000, a trial began at the Ankara 2nd State Security Court. On trial were, among others, Ferhan Özmen, Necdet Yüksel and Rüstü Aytufan, accused of placing the bomb in Mumcu’s car.

The case was then transferred to the Ankara 11th Heavy Penal Court after the Supreme Court of Appeals twice overturned rulings. The defense was given time to prepare.

Prosecutor Salim Demirci repeated his previous deliberations. An Ekrem Baytap was accused of “attempting to change the constitution by force” and a life sentence was demanded. Mehmet Ali Tekin and Hasan Kilic were accused of “leadership including special duties in an armed terrorist organisation” and the prosecution asked for 18 years and 9  months imprisonment each. Four other defendants, Abdulhamit Celik, Fatih Aydin, Yusuf Karakus and Mehmet Aydin stood accused of “membership in an armed terrorist organisation”, with 12 years and 6 months imprisonment demanded for each.

Although the prosecutor opposed the application of the Resocialisation Law, many defendants were released from detention under that law. Now the only suspect remaining in custody is Ferhan Özmen.

Born in 1942, Mumcu worked as a columnist, investigative journalist and writer. He published books on current and historical political issues of Turkey. At the time of his assassination, he was working on research into the Kurdish problem and the PKK.

Ugur Mumcu is survived by his wife Güldal Mumcu, who entered parliament in 2007. Güldal Mumcu and her children established the Ugur Mumcu Investigative Journalism Foundation (um:ag) in October 1994. (BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, January 25, 2008)


De nouvelles poursuites contre Dink's journal Agos

Le nouveau rédacteur en chef de l'hebdomadaire turco-arménien "Agos", Aris Nalci, et son propriétaire, Serkis Seropyan, vont être jugés pour avoir critiqué dans les colonnes du journal la condamnation de plusieurs journalistes dont Arat Dink, ancien rédacteur en chef et fils de Hrant Dink, à un an de prison avec sursis.

Selon une information parue dans la presse turque le 16 janvier 2008, les deux responsables ont été convoqués par un procureur d’Istanbul pour les contraindre à payer une amende de 23 500 euros. Les accusés ayant refusé, un procès a été réclamé. Ils risquent jusqu’à quatre ans et demi de prison pour « tentative d’obstruction à un procès équitable » (article 288 du Code pénal).

Reporters sans frontières condamne les poursuites engagées à l’encontre des deux journalistes et du propriétaire du journal Agos. Une nouvelle fois, il s’agit d’une utilisation abusive de la Loi sur la presse.

L’accusation se base sur un éditorial du 9 novembre 2007, intitulé « Akilli Thata » (“Planche Intelligente“) dans lequel le journal critiquait la condamnation à un an de prison avec sursis de Arat Dink, Serkis Seropyan, Aydin Engin et Karin Karakashli pour avoir repris des propos tenus par Hrant Dink, en 2006, lors d’un entretien avec l’agence de presse Reuters. (europe@rsf.org, 24 janvier 2008)

Nine small newspapers fined for "influencing judiciary"

Nine local newspapers, none with a circulation over 4,000, have been fined for "influencing the judiciary" in the Malatya murder case. The newspapers are refusing to pay and will collaborate on appealing the decision.

The newspapers, which published a news item by the Ihlas News Agency (IHA) concerning the murders at the Zirve Publishing House in Malatya in April 2007, have been ordered to pay a fine of 2,000 YTL (approx. 1,176 euros) each.

The newspapers had published a letter containing information about the murder. The letter, which the newspapers received from IHA, was published three days later because a weekend intervened.

The "Görüs", "Son Söz", "Yeni Malatya", "Hakimiyet", "Hamle", "Gercek", "YeniGün" and "Net Haber" newspapers, as well as another unidentified newspaper, were ordered to pay the fines by the Malatya Chief Public Prosecutor on 7 January 2008. They are accused of violating Article 19 of the Press Law, i.e., "influencing the judiciary."

The nine newspapers have announced that they will not pay the fine and will collaborate in order to object to the punishment. They also pointed out that due to their low circulation numbers, it was impossible for the newspapers to influence the judiciary.

In a similar case in December 2007, the Kartal Chief Public Prosecutor in Istanbul initiated an investigation into nine journalists in Istanbul and Ankara, who reported that, before the murders, the murder suspects had called a phone registered in the name of Kartal prosecutor Refik Hakan Basverdi. The journalists are now accused of violating Basverdi's personal rights.

The journalists concerned are Erkan Acar and Sedat Günec of the "Zaman" newspaper, Kemal Göktas of "Vatan", Gökcer Tahincioglu of "Milliyet", Oya Armutcu, Asli Sözbilir and Ali Daglar of "Hürriyet", Ersin Bal of "Aksam", and Hilal Köse of "Cumhuriyet". (BIANET/IFEX, 23 January 2008)

Journalists Targeted for Anti-Militarist Articles

The “Halka ve OlaylaraTercüman” (“Interpreter of the People and Events”) newspaper was one of the newspapers which did not cover the anniversary of Hrant Dink’s murder on their front page at the weekend.

The messages of Hrant Dink’s articles in the Agos newspaper were often deliberately misread, which led to him becoming a public target, as well as being tried and sentenced for “insulting Turkishness” under Article 301. On 19 January 2007, he was murdered by a nationalist young man.

New targets for nationalists

One year later, on 19 January 2008, the Tercüman newspaper made targets out of journalists Perihan Magden and Ece Temelkuran.

The relevant article is related to a Turkish flag which high school students made from their own blood and sent to the General Staff. Chief of General Staff Büyükanit had shown the flag to journalists a week ago, expressing his pride in the children. The Tercüman newspaper had even distributed promotional copies of this “flag” to its readers.

Reaction to "flag of blood"

Both Magden and Temelkuran had reacted to the flag in their columns. On 15 January, Magden had written an article entitled “Flag of Blood”, in which she condemned the militarist, war-mongering and violent atmosphere which had inspired the children to such an act. She also condemned Büyükanit’s reaction. Her article ended: “No one should day on this soil anymore. There should be no more odes to being killed and killing in this country. Let there be no applause and tears for such pathological expressions on this soil. Let there be no more discourse of “martyrs.”

Temelkuran had written an article entitled “Bloodflag, Flagblood” on 18 January, in which she had said: “If only this noise, which makes flags out of children and dead children out of flags, would end.”

Tercüman's reaction

In an article entitled “These women have lost their way”, which included their photographs, the Tercüman newspaper said:

“While reactions against the flag-enemy Magden are continuing, another ugly (person) has emerged. Ece Temelkuran has also had the cheek to insult the Turkish flag and has committed a crime (…). Reactions continue to flood in against Radikal newspaper journalist Perihan Magden, whose name has been associated with polemics recently, and her ugly words, which are remote from a Turkish identity.”

A week before his murder, Hrant Dink had written about why he had been made a public target.

He argued that it had started with an article published in the Agos newspaper, in which ihe had written that Sabiha Gökcen, Turkey’s first female pilot and a protégé of Mustafa Kemal Atatürk, was Armenian. When the Hürriyet newspaper cited this article, the mainstream media caught on. Then the General Staff of the Turkish Army made a statement warning that “such a [national] symbol should not become a topic of debate under any circumstance.” Not much time passed until Dink became the first writer to be sentenced for “insulting Turkishness” under Article 301, for a newspaper article which had had the opposite intentions.

If you now change the names, subjects and dates, it becomes obvious that we are standing at the same spot as when Dink wrote his article. The Tercüman newspaper accuses two writers of committing crimes for saying that “nobody should die” and reacting against those praising death. We were reminded of where such accusations can lead to on the anniversary of Hrant Dink’s death- it is time to react before it is too late. (BIA news centre, Erhan Üstündag, January 22, 2008)

Court of Appeals Orders A New Trial for Orhan Pamuk

The Supreme Court of Appeals yesterday nullified a local court ruling that dropped a civil suit against Nobel Prize-winning novelist Orhan Pamuk for his controversial remarks about Armenian allegations of genocide that were published in a Swiss magazine in 2005.

A civil suit had been filed by a group of five people, including relatives of martyrs who claimed that Pamuk put the blame for atrocities committed against Armenians during the collapse of the Ottoman Empire on the entire Turkish nation with his remarks. During an interview to Swiss Das magazine Pamuk had said: "We killed 30,000 Kurds and 1 million Armenians in these lands. Nobody but me dares to say this in Turkey," in remarks that drew ire from the Turkish public -- particularly from nationalist circles.

İstanbul's Şişli Third Civil Court of First Instance dropped the case in a 2006 ruling on the grounds that there had been no violation of the individual rights of the plaintiffs in Pamuk's remarks. The plaintiffs appealed the court decision.

After reviewing the local court's ruling, the Court of Appeals nullified it on the grounds that there was no definition of individual rights in the Turkish legal system and that the scope of individual rights was not definite.

"It has been left to the judiciary to decide on what goes into the definition of individual rights. Both in legal doctrine and judicial rulings, it is acknowledged that individual rights include individuals' physical, emotional and social values as well their profession, honor and dignity, freedom, health, race, religion and bonds of citizenship," read the court ruling. The court noted that the plaintiffs had a legal right to file a complaint over Pamuk's remarks because they were linked with citizenship bonds. The court asked for the review of the case in consideration of the fact that the plaintiffs had a legal right to file such a case.

The court ruling has opened the way for thousands of families of martyrs to file cases against Pamuk. The lawyer of the plaintiffs, Kemal Kerinçsiz, who is a well-known ultranationalist, said earlier that all the families of martyrs would file cases against Pamuk and take away his Nobel Prize money if the Supreme Court of Appeals nullified the local court ruling. (Today's Zaman, Januay 23, 2008)

Writer Demirer to be tried for recognizing Armenian Genocide

Writer Temel Demirer, will be tried on Ankara Penal Court of First Instance No. 2 in connection with his speech he made in a protest of the murder of Hrant Dink in Yüksel Street in Ankara on 20 January 2007 on charges of opposition to the Articles 216 and 301 of TPC. Demirer said in his speech that, "I invite all to commit a crime. Yes, there was an Armenian genocide in this country" (Evrensel-TIHV, January 22, 2008).

Youtube Banned Again in Turkey for Insult to Ataturk

Access to Youtube has been stopped once again over the same reason “insult to Ataturk” by the order of an Ankara Court.

Ankara Public Prosecutor Kürşat Kayral asked the court to stop access to the website. Prosecution service noted that he had asked the website to stop publishing content that insulted Ataturk yet got no response. The prosecutor wanted a ban on access to the website from Turkey.

Youtebe had been banned on March 6, 2007, by an Istanbul Court.

The court order is the first application of the new Law on Fighting Crimes on the Internet which says:

ARTICLE 8:

I - Below listed offensive content on the Internet shall be banned:

a) Under TPC dated 26/9/2004 and N°. 5237:

1) Inciting suicide (article 84),
2) Sexual abuse of children (article 103/1),
3) Facilitating the use of drugs (article 190),
4) Providing substances dangerous to health (article 194),
5) Pornography (article 226),
6) Prostitution (article 227),
7) Providing space and opportunity for gambling (article 228).

b) 25/7/1951 dated and Num 5816 Statue on Crimes against Atatürk.

II - Judge makes the decision (to ban access) in the investigation phase and court decides in the prosecution phase. When the time lag is important public prosecutor can make the decision in the investigation phase and submits it to the judge in 24 hours. This kind of decisions can be taken to the appeal.
(freeX@superonline.com, January 19, 2008)

Heavy Punishments for Newspapers Reporting on Hostage Soldiers

The Van Chief Public Proescutor Yahya Akcadirci filed a criminal complaint against those newspapers breaking the broadcasting and publishing ban on the eight soldiers taken hostage and later released by the PKK in October 2007. The soldiers were arrested on their release and have been in military detention ever since.

Two representatives of the Günlük Evrensel newspaper have been penalised with an advance fine of a total of 40,000 YTL (around 12,070 Euros) because the newspaper printed interviews with the relatives of the hostage soldiers.

Responsible managing editor Mehmet Ugras Vatandas and accredited journalist Ahmet Sami Belek were fined 20,000 YTL each. The news item had been published in the 12 November edition, and the two had to make a statement in front of the Sisli Press Prosecutor Muhittin Ayata on 7 January.

The two journalists said in their statement: “We did not publish the exact statements of the arrested soldiers. We only wrote about the interviews with the families. Because it did not represent a crime, we published the article within the framework of press freedom.”

However, the statement did not prevent them from receiving a fine.

The newspaper’s lawyer Devrim Avci told bianet that the Sabah, Hürriyet, Milliyet, Zaman and Birgün newspapers had been served a 20,000 YTL fine each, too. (BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, January 18, 2008)

BIA 2007 Media Report: A Sad Year For Free Speech in Turkey

The BIA Annual Media Monitoring Report for the year 2007 has been published in Turkish and will soon also appear in English.

The report highlights the ongoing violations in the freedom of expression and press freedom in Turkey and is published at a time when the government seems to be losing momentum in reform efforts for Article 301.

The year 2007 started with the murder of Agos editor-in-chief Hrant Dink, who will be commemorated at the site of the murder on Saturday (19 January). The charges under Article 301 against Hrant Dink were dropped posthumously, but his son was convicted in the same case.

Article 301 still used in many trials

Last year, 55 people were tried under Article 301 of the Turkish Penal code, and six of them were sentenced. Of 199 people on trial, 37 were being tried for “insult” or “slander”, 23 for “inciting to hatred and hostility”, 14 for “influencing the judiciary”, 8 for “alienating the public from military service”, and one for “membership in an illegal organisation”. 83 people became defendants for “terrorism”.

Attacks and threats

In 2007, 34 journalists and 12 media institutions were attacked. 22 people, most of them journalists, and 6 media institutions were threatened. In 2006, 26 journalists were attacked and seven journalists and 2 media institutions were threatened.
Compensation claims from ECHR

The European Court of Human Rights (ECHR) sentenced Turkey to paying a total of 123,912 Euros (around 219,080 YTL) compensation. Last year, Turkey had to pay 221,128 Euros in 45 cases. Since 2005, the amount of compensation paid each year is decreasing.

Media being targeted

The annual report notes that although there has been a slight reduction in the number of trials, there has been an increase in threats and attacks on the press. In addition, newspapers have been forced to reveal sources, and journalists have practiced self-censorship; these are indications that freedom of expression is still obstructed.

The judiciary has been under pressure from the military and politics. People who express their opinions still face the threat of imprisonment. The ruling Justice and Development Party (AKP) does not show any efforts to improve the regulations on freedom of expression.

An intolerance which is fuelled among the public has led to the attack on Greek journalist Andreas Rombopulos, the Turkey correspondent for the Greek Mega TV channel and editor-in-chief of the Iho newspaper. Journalists at Agos newspaper, employers of Özgür Radio and academics have all faced threats.

BIA demands that the Turkish Penal Code, the Law on Terrorism, the Law on Crimes against Atatürk and the Press Law be changed in order to conform to universal legal standards. BIA also calls for prison sentences to be avoided.

Article 301, which was passed in June 2005, and its predecessor Article 159  have seen at least 99 people on trial in the last two and half years. In 2007, 55 people were on trial under 301. Nine were acquitted, but Emin Karaca, Arat Dink, Serkis Seropyan, Umur Hozatli, Eren Keskin and Mahmut Alinak were convicted.

Sixty pages of violations

BIA points out that the practice of the judiciary is important. In 2007, there were 159 cases involving 525 people, 269 of them journalists, writers, publishers, human rights activists and politicians.

The sixty-page report is divided into sections entitled “attacks and threats”, “detentions and arrests”, “trials of press freedom and freedom of expression”, “corrections and legal redress”, “European Court of Human Rights”, “Reactions to censorship”, and “implementations of RTÜK [the Radio and Television Supreme Council]"

Reporting on armed conflict obstructed

The renewed armed conflict in the Kurdish question means that reporting in the southeast of the country has become difficult. Le Monde reporter Guillaume Perrier, and Capa Agency employees Estelle Vigoureux and Marc de Banville from France were stopped at the Habur border gate and their materials were confiscated. They were detained for 30 hours.

The government asked RTÜK to introduce a broadcasting ban on the battle in Daglica, in the southeastern province of Hakkari, where 12 soldiers were killed and eight taken hostage. The state council overturned the ban later. There were further broadcasting and publishing bans on the hostage soldier case, and two other cases. (BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, January 18, 2008)

DHA Reporter: Journalist or Informer?

Doğan News Agency’s (DHA) Beytüşşebap Reporter Emin Bal’s news “DTP members washed the bodies of PKK members in the river” was published on 4 October 2007, on the webpage of “Hürriyet” daily newspaper. The piece reported that DTP members held the funerals of seven PKK members who were killed in an armed confrontation with the security forces in Kato Mountain. Beytüşşebap Prosecution service decided to take action following the report. Beytüşşebap Criminal Court of Peace ordered the seizure of Bal’s recordings of the funeral on the grounds that slogans were chanted at the funerals. Police officers confiscated Bal’s tapes on 8 October. Prosecution Office then filed a case against Bal despite the fact that reporting things was his job.

What is Emin Bal’s Crime?

Let us read that from the indictment written by Beytüşşebap Public Prosecutor Ahmet Biçer on 26 October 2007:

 “It has been understood that the suspect knew that the act he witnessed was a crime yet he reported it without informing the authorities. The suspect thus violated article 278 of TPC (failing to report a crime), consequently it is demanded from the court on behalf of the public that the suspect is charged under article 278 and punished.”

The reporter who is charged with not being an informant hence became the first victim of the new law article which did not exist in the former penal code. Bal appeared in Beytüşşebap Criminal Court of Peace on 22 November 2007 as the first suspect of such crime in the history of Pres and Media. Bal told the court that he worked under hard conditions and all he did was doing his job and added: “If this is a crime journalists do that everyday.”

If this “Pilot case” leads to Bal's conviction and the High Court approves that, then reporters will have to act as informants along with journalism.

Moreover a case was filed against Bal with the charge of “perjury” under TPC 272. The same prosecutor Ahmet Biçer wrote another indictment on 5 December arguing that Bal’s statement under oath in the previous case was false. Bal had said “I did not hear pro-PKK and pro-Abdullah Ocalan slogans. The ‘slogans were chanted’ phrase in the news, might have been compiled from other websites or sources by the News Agency”. The case over “perjury” continues in Beytüşşebap Criminal Court.

Bal’s news report subject to the charge

“…Funerals of 7 PKK terrorists who were killed in the armed confrontation with the security forces in Kato Mountain in Şırnak’s Beytüşşebap province were buried by DTP members yesterday after the bodies were washed in Feraşin River.”

“…DTP members wanted to hold funerals for the terrorists including Nazan Bayram in charge of the regional PKK. DTP members asked Beytüşşebap Hospital where bodies were kept to wash the bodies. Yet the hospital administration said they did not provide the service in the hospital, hence the bodies were wrapped in blankets and were taken to Feraşin River.”

”…Beytüşşebap mayor and DTP member Faik Dursun, DTP Şırnak city chairman İzzet Belge, DTP’s Beytüşşebap borough chairman Yusuf Temel and the families washed the bodies in the river and took the coffins to the cemetery, coffins were wrapped in “red-green-yellow” clothes symbolising the flag of the organisation. The group chanted pro-PKK and Abdulah Öcalan slogans on the way holding hands up with the signs of Victory.”
(freeX@superonline.com, January 15, 2008)

This week’s case of freedom of expression

Haci Bogatekin

Gerger Criminal Court of First Instance, 16 January 2008 at 10:30 am
Journalist Boğatekin is charged with ¨openly insulting the state¨ over and anonymous article published ¨Gerger Fırat Newspaper¨. The article wrote ¨State made a mistake. Where and When?. Yesterday in the East and South East, and then in İstanbul. In Maraş and Sivas. Today in Trabzon, Mersin and the south east.

Emin Bal

Beytussebap Criminal Court of First Instance, 17 January 2008 at 11:00 am
Journalist Emin Bal stands trial for 'reporting an incident knowing that it was a crime and failing to inform the authorities'. Bal was asked to visit the prosecution office after reporting as a journalist the funeral of a PKK member on 4 October. He was asked by the prosecutor "why don’t you inform us about such things", he answered "I am a journalist I can not do that" thus he stands trial.

NOTE: See http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp for this month’s cases on freedom of expression and other statistics. (freeX@superonline.com, January 15, 2008)

L'IPI critique l'absence de réforme du Code pénal turc

L'Institut international de la Presse (IPI) a critiqué mardi l'absence de réforme du Code pénal turc à l'occasion du premier anniversaire de l'assassinat du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, tué à Istanbul le 19 janvier 2007.

L'IPI, qui a fait de Hrant Dink le 52e "héros de la liberté de la presse dans le monde", met particulièrement en cause l'article 301 du Code pénal qui "criminalise +les insultes à la Turquie et au peuple turc+" et qui concerne ainsi "la liberté d'expression".

Dans une lettre ouverte aux autorités turques, l'IPI, dont le siège est à Vienne, demande "au gouvernement turc de reconsidérer l'article 301 du Code pénal, ainsi que d'autres qui portent atteinte à la liberté d'expression et ne correspondent pas aux critères d'une démocratie moderne".

Militant de la réconciliation entre Turcs et Arméniens, Hrant Dink avait été assassiné de trois balles par un militant ultra-nationaliste le 19 janvier à Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos qu'il avait fondé en 1996 et qu'il dirigeait.

Il avait auparavant été condamné par la justice turque pour ses écrits sur les massacres d'Arméniens de 1915-17 sous l'empire ottoman. (AFP, 15 jan 2008)

ECHR condemns censorship under emergency law

The European Court of Human Rights (ECHR) has awarded compensation to journalists who were punished under emergency law and whose newspaper was banned in the Emergency Law regions.

The ECHR considered the cases of journalists from the "Evrensel" and "Günlük Evrensel" newspapers on 8 January 2008. The court decreed that the punishment of "Evrensel" for writing about missing persons, and the banning of the sale of "Günlük Evrensel" in the region under emergency law, represented a violation of freedom of expression.

It thus ruled that Turkey must pay Fevzi Saygili, Nizamettin Taylan Bilgic and Serpil Kurtay of "Evrensel" 4,000 euros in compensation. Saygili, as owner of "Günlük Evrensel", is to be awarded an additional 2,500 euros.

The court decreed that Article 10 of the European Convention on Human Rights was violated when, on 23 July 2001, "Günlük Evrensel" was not allowed to be sold in the emergency law region in south-east Anatolia. In addition, the ECHR decreed that since the ban did not allow for an appeal to the judiciary, it represented a violation of Article 13 of the Convention. The Court did not accept the claim of "discrimination", which the plaintiffs had put forward, citing Article 14 of the Convention.

The ECHR objected to the fines that Turkey ordered "Evrensel" to pay after it had written about the missing persons. This, according to the Court, represented a violation of freedom of expression.

In a previous decision on 24 July 2007, the ECHR condemned the ban on sales of the "Yedinci Gündem" newspaper in the region ruled by emergency law (see IFEX alert of 25 July 2007).

Martial law was lifted on 19 July 1987 in Turkey, but southeastern Turkey was then ruled by emergency law until November 2002. During this period, some 30 dissident journals and newspapers were banned in the region, including "Evrensel", "Demokrasi", "Yeni Evrensel", "Günlük Emek", "Özgür Bakis", "Günlük Evrensel" and "Yedinci Gündem". (BIANET/IFEX, January 11, 2008)


"Day of Working Journalists Is a Joke"

Cengiz Erdinc, former editor for the Sabah newspaper, was dismissed because of trade union activities. He evaluated 10 January, the "Working Journalists' Day" for bianet:

"In Turkey, the Minister of Justice is a minister of something non-existent. There are many such ministers and directors of non-existing things. They only exist on paper. The 'Day of Working Journalists' is a similar caricature. As a non-working journalist I can express my opinion more freely. One could ask those who do work how they can continue with so much censorship."

Erdinc is suing Sabah in order to get his job back and to claim trade union compensation. The fourth hearing of the case is on 30 Janary, and he is awaiting the result with "curiosity."
Like all sectors, more difficult for women

Sibel Ünlü, one of 40 journalists who were dismissed by the Radikal newspaper on 29 June 2007 emphasised the difficulties for female journalists:

"A week ago I gave birth to a baby. It is not clear where the sector is going. When normal people find it hard to get work in media, then it is the same as everywhere else, it is more difficult for women."

Erdinc said that he had been receiving unemployment benefits for a while and was now working in a different sector. He was bitter about all anniversaries, including this day:

"The progress, albeit slow, made by the law since the Tanzimat period (a period of reform in the Ottoman Empire in the mid-19th century), has been obstructed by today's understanding of power. We can see this clearly in the Hrant Dink case. A year has passed since the murder of a journalist."
If there is democracy, journalists feel safe

The Turkish Journalists' Society (TGC) made the following statement on the occasion of the 47th anniversary of the "Day of Working Journalists":
"In 1961, Law No. 212, which brought journalists some important rights, was passed. The law provoked reactions from newspaper owners on the day it was passed, and they still want to abolish it after 47 years."

"The most democratic countries are those where journalists feel most comfortable," said the statement. According to the TGC, both employers who ignored the law and the bureaucratic layers which did not fulfill their duties were responsible for the current state.

"The latest development is that they are trying to abolish the right of journalists to retire. The law can be criticised for bringing journalists some advantages. But on the other hand, it is also a reality that journalists face imprisonment, beatings, injuries and even death in their work."

According to the Contemporary Journalists' Association (CGD),

    * Only 15,640 journalists in the newspaper sector have social security (2007 data from the Ministry of Labour and Social Security).
    * This means that of the estimated 40,000 people employed in the media, around 24,000 work without social security, thus inofficially.
    * Only 600 of the 4,531 journalists organised in trade unions are currently benefitting from rights such as collective work contracts.  (BIA news centre, Gökçe Gunduc, January 10, 2007)

Local Journalist on Trial for "Atatürk" Article

The Gaziantep Public Prosecution has opened a trial against Yasin Yetisgen, responsible managing editor of the weekly “Coban Atesi” (Shepherd’s Fire) newspaper. The trial is concerned with an article written by Berkant Coskun and entitled “Mother, Don’t Send Me to Military Service.”

Charged with two offences

The prosecution found that Coskun is living abroad; Yetisgen is now on trial for “alienating the public from military service” under Article 318 of the Penal Code, and under Law 5816 Concernign Crimes against Atatürk. 7.5 years imprisonment are being demanded.

The trial will begin on 9 May 2008. The court case was opened on 19 November, but the newspaper was only recently informed.

Both laws foresee an increase in punishment for the press. The “Atatürk Law” was passed in 1951 and was not reconsidered in the light of EU Reforms. Article 318 is the former Article 155, and although it limits the freedom of expression, it was taken over without changes.

The prosecution is demanding that the newspaper be punished for the following sentences published in the 32nd issue:

“Unfortunately, Turkey has always been the arena for dirty wars throughout history. Starting with Mustafa Kemal’s [Atatürk] massacre order in Dersim [today’s Tunceli], …” and “If today’s Kurdish movement is called terrorist, that means that the movement which Mustafa Kemal started was no different. The only difference is that Mustafa Kemal was not arrested.”

The copies of the 32nd issue were confiscated by court order on 9 November.

Other victims of Article 318

Article 318 has been used against “Yeni Aktüel” magazine writer Perihan Magden, and against Serpil Köksal, Murat Dünsen and Ibrahim Kizartici for supporting conscientious objection. They have all been acquitted, but conscientious objector Halil Savda, “Birgün” newspaper reporter Gökhan Gencay and “Ülkede Özgür Gündem” reporter Birgül Özbaris are still on trial under the article.
Punishments increased by half in press cases

Law 5816 foresees imprisonment of one to three years for anyone “insulting or cursing the memory of Atatürk”, and one to five years for “destroying, breaking or defiling any statues, busts or monuments of Atatürk”. There is provision to increase the punishment by a half if the crime was done in public or in the press.

Law 318 foresees imprisonment of six months to two years for anyone “spreading propaganda, making suggestions or encouraging activities which alienate the people from military service.” Again, if the activity is carried out in the press or media, the punishment is to be increased by a half. (BIA news centre, Erol Onderoglu, January 9, 2008)

Turkey found in Violation of Rights to Free Expression and Fair Trial 

The European Court of Human Rights yesterday found Turkey in violation of Articles 6 and 10 of the European Convention for the protection of Human Rights and Fundamental Freedoms (ECHR) in the KHRP-assisted case of Yurdatapan v Turkey.
 
On 23 July 1999 Mr Yurdatapan, an opponent of Turkey’s harsh laws relating to conscription, distributed leaflets entitled “Freedom of Thought - No. 38” in front of the Istanbul State Security Court.  These leaflets contained statements made by Osman Murat Ülke, a conscientious objector, opposing conscription. Mr Ülke was himself prosecuted for making these statements in 1997 and a similar leaflet entitled “Freedom of Thought – No 9” containing his statements had previously been banned by the Turkish general Staff Military Court. Mr Yurdatapan was subsequently tried by a military court for seeking to dissuade persons from serving in the military, sentenced to two months imprisonment and a fine.
 
The European Court of Human Rights yesterday ruled that the sentence violated Yurdatapan’s right to an impartial tribunal (Article 6 ECHR), since he was tried by a military court.  It further ruled that his right to free expression (Article 10 ECHR) had also been violated.  The Court pointed out that the leaflets distributed by Yurdatapan did not contain any incitement to violence or hate.  It found therefore that “the applicant's conviction and sentence were disproportionate … [and] not necessary in a democratic society”.
 
The Court’s findings are the latest in a series of cases relating to conscientious objectors in Turkey.  Indeed the circumstances of this case are nearly identical to the recent KHRP-assisted case of Düzgören v Turkey. In that case the ECHR found that the fining and imprisonment of journalist Koray Düzgören for distributing similar leaflets outside Ankara State Security Court violated articles 6 and 10 of the Convention.
 
Osman Murat Ülke, the conscientious objector mentioned above, took a case to the European Court in 1997 protesting the  continual imprisonment  and harassment he suffered for burning military call-up papers, refusing to wear a military uniform, and multiple counts of desertion. In 2006 the Court found Turkey guilty of inhuman and degrading treatment due to the continual imprisonment and prosecution of Ülke on the same charges. Ülke‘s treatment, and the treatment of Yurdatapan and Düzgören for reproducing his statements on conscientious objection, reflect an ongoing gap in Turkish legislation regarding conscientious objectors. As the Court put it in that case: “the legal framework was evidently not sufficient to provide an appropriate means of dealing with situations arising from the refusal to perform military service on account of one’s beliefs. Because of the unsuitable nature of the general legislation applied to his situation the applicant had run, and still ran, the risk of an interminable series of prosecutions and criminal convictions”.
 
On learning of yesterday’s judgment KHRP Executive Director Kerim Yildiz stated: “Regardless of a state’s or a public’s opinion on conscientious objectors, they, just as any other citizen, deserve to live free from harassment and intimidation and deserve their rights to fair trial and impartial judiciary. The basic human rights of conscientious objectors in Turkey continue to be violated, as does the right to free expression of those who stand up for them. Provision must be made in Turkish law to allow for conscientious objection on religious or personal grounds. An end must be put to the current equation of conscientious objection with “a threat to the integrity of the state”, which has led to the hounding of objectors like Ülke, and the prosecution of their supporters. Yesterday’s judgment by the Court is to be welcomed as a further step in underlining the urgent need for reform on this matter.” (khrp@khrp.org www.khrp.org, January 9, 2008)

Recent pressures on the media

Nine Newspapers Fined over “Malatya case”

Nine newspapers that reported the murder case in a publishing house in Malatya received fines. The nine local papers which published a letter of information on the murder of three people in Zirve publishing house in Malatya have been fined for two thousand lira fine each. Malatya Public prosecution office got the defence statements of responsible editors of nine local papers. Prosecution asked nine papers to pay two thousand lira fine each for “influencing the outcome of a trial”.  (www.antenna-tr.org, January 9, 2008)

Sentenced Publisher...

On 4 January Istanbul Heavy Penal Court No. 9 sentenced ex-owner of Aram Publication, Fatih Tas, to 5 months' of imprisonment and a fine of 285 YTL in connection with the publication of a book named Kirbasi Raid: The Birth Night of Kurdistan Workers' Party (PKK) [Kirbasi Baskini: PKK'nin Doğum Gecesi] on charges of "making propaganda" under Article 7/2 Law to Fight Terrorism (Law 3713).

Istanbul Heavy Penal Court No. 14 ex-owner of Aram Publication Fatih Tas to 20 months' of imprisonment and a fine of 8 YTL in connection with the publication of two book named 33 Days in the Flood [Tufan'da 33 Gün] and The Language of Life on Mountains [Daglarda Yasam Dili] on charges of "making propaganda" under Article 7/2 Law to Fight Terrorism (Law 3713) (TIHV-ANF, 5 January).

Hold of Publication...

Istanbul Heavy Penal Court No. 11 setenced Societal Democracy Newspaper [Toplumsal Demokrasi Gazetesi] with hold of publication for one month and confiscation of all the printed issues in connection with two articles published on the issue of 5-11 January on charges of "making propaganda" under Article 7/2 Law to Fight Terrorism (Law 3713) (TIHV-Gündem, 5 January).


Case against Editor...

Gaziantep Chief Public Prosecution Office launched a case against the editor of Shepherd's Fire Newspaper [Çoban Atesi Gazetesi] in connection with an article named "Mother don not send me to army" written by Yasin Yetisgen under the Articles 1/1 and 2/1 Law on Crimes against Ataturk and Articles 318/1-2, 53 and 54 TPC. The trial will begin on 8 May 2008 in Gaziantep Penal Court of First Instance No. 2 (TIHV-Çoban Atesi, 6 January).

Confiscated Calendar of Culture Centre...

Siirt Penal Court of Peace confiscated 2008 calendar of Mesopotamia Culture Centre (MKM) on charges of "making propaganda of illegal organization" under Article 25 of Press Code the on 28 December (TIHV-Evrensel, 1 January).

Remerciements à Özgüden par l'Association des Journalistes de Turquie
tgc

Le Conseil d'administration de l'Association des Journalistes de Turquie (TGC), réuni le 4 novembre 2007, a décidé à l'unanimité de présenter au journaliste Dogan Özgüden une lettre de remerciement dans le cadre du prix de Burhan Felek, en raison de "ses services distingués rendus à la presse turque depuis plus de 50 ans." La décision a été communiquée à Özgüden, qui ne peut pas rentrer à son pays en raison de plusieurs procès d'opinion, par une lettre signée par Orhan Erinç et Celal Toprak, respectivement président et secrétaire général de la TGC.

Dogan Özgüden et son épouse Inci Tugsavul, dirigeants d'Info-Türk, avaient reçu en 2006 le prix de la liberté de pensée Ayse Zarakolu décerné par l'Association des Droits de l'Homme de Turquie (IHD).


La justice turque a inculpé Dogan Özgüden en 2002 pour avoir insulté les chefs de l'Armée suite à la publication d'un article dans lequel il critiquait les généraux putschistes. Le tribunal a envoyé un mandat aux postes-frontières pour une arrestation immédiate en cas de son retour en Turquie. Le procès relancé plus tard en vertu de l'article 301 du nouveau code pénal turc a été suspendu jusqu'à son arrestation an cas de retour à la Turquie.

Turks and Kurds Need Peace Journalism

Roni Yildirim interviewed Ertugrul Kürkcü in La Hague. The interview was published in the Yeni Özgür Politika newspaper in Germany on 31 December. The first part of the interview was published here yesterday. In the second part, Kürkcü discusses society and media.

During this heated period, the attitude of the Turkish media is interesting. We can see that the media institutions are pursuing an extremely militarist media policy...

It has always been the case that the Turkish media, particularly when military issues are concerned, does not go beyond the lines drawn by the General Staff. But with this operation, they are acting even more fanatically than the General Staff wants them to. I have observed this carefully: The General Staff and the government especially try to avoid language which could hurt the feelings of Kurdish people; rather, with the use of guns they are trying to separate people technically. When formerly they used to avoid the term "Kurds" they now use it consciously in order to show that they harbour no ill intentions towards them. This is their strategy of communication. But when you look at the Turkish media, they write "we killed this many", without thinking about the experiences of the families, parents, spouses and children of those killed. They do not even consider the hurt and anger their language can cause.

What is the reason for the fanaticism of the Turkish media?

I can say that the media is acting just like the sports media at football matches. More agitation brings more interest, and thus more sales. They are not thinking properly. They enjoy being part of this social agitation, and it goes like a spiral: They give the impulse for more nationalism in society, and when nationalism increases, the media believe they have to keep up with it.

A second issue is this: It is the headlines that talk like this; apart from a few mad or thoughtless people most columnists interpreted the cross-border operations in a very sober manner and tried not to encourage war. They tried to create opinions. This is a very interesting aspect. Of course most people, apart from some mentally ill people everyone was against war. They did not say, "Let's go and invade Northern Iraq." But the headlines said different things. Thus the media was playing a double role. While they were calling on decision makers to be levelheaded, they incited the people. [...] People have started to believe that Northern Iraq is actually a part of Turkey, and tht Musul and Kerkuk are Turkish cities. There is a sense as if they are going to save their own territory. The media is continuing to play this unfortunate role and is being directed by ignorant people. They do not think in detail about what they are doing and what strategy to follow. They think like hooligans. In summary, the mainstream media is doing war journalism, not peace journalism.

What is the point of a formented civil war?

Of course the atmosphere at the moment is worse than before. We see that non only among Turks, but also among Kurds, the will to live together has weakened. We see that people tolerate, but not embrace each other. This was different 10-15 years ago. Even when there was a war with great losses every day, it was different. Kurds blamed the security forces. Turks blamed the PKK, but not Kurds in general. Now, worryingly, the Kurds are being talked about as a negative subject, even among Turkey's more literate population. I even believe that the discrimination is not as violent among ignorant and less well educated people.

I can observe that there is a kind of "white fascism" going around the educated. When we look at the reasons for this, we also have to touch on something else: The losses caused by attacks of guerrillas on soldiers have caused much greater social reactions than before 2005. Of course this reaction is also due to a nationalist campaign. [...] When there is no armed conflict, the public, the media and the decision makers do not take the issue in hand, do not advertise their opinions on the issue and do not look for solutions. However, when they are "nudged" like this, then the "political solutions" become "final solutions"; in other words, they say "Let us get rid of them and solve the problem like that." I believe that peaceful activities need to be given more of a chance.

The [pro-Kurdish] Democratic Society Party (DTP) has to be supported so that it can act more freely in parliament and stop being in the defensive all the time. And those involved in the Kurdish struggle have to take some basic decisions. The issue is not one-dimensional. It is not an issue of the state formenting this kind of fanaticism; because they can find many reasons to incite such fanaticism. They key is to avoid giving them reasons. I believe it is up to the Kurds to carry the process towards a peaceful solution.

The Kurds are killed, treated with contempt, oppressed, and they do support peace...Yes, those who are in the right and whose rights are threatened are the Kurds, but they are not powerful. And those in power are not really bothered about solving the issue. I am pessimistic about this.

Let us assume that there are 65 million people living in Turkey and that 40-45 million are Turks and others, and that 20-25 million are Kurds. This means that in order to have success, the Kurds must draw at least a third of the others onto their side. This will not happen with only the efforts of the left, the revolutionary movement, the democrats and the progressives. I believe that the strategy has to be well-planned from the beginning.There are enough [DTP] MPs in parliament to have formed a group. We have local elections ahead of us. If necessary steps are taken at the local elections, then a new power of representation will be gained. It is important to open the way for this. The increase in nationalism is not only due to the agitation of the state. It is is also a side effect of the armed conflict.

In 1992-1993 there were more losses on both sides, but there was not such a nationalist wave. Why now?

This is related to the developments in Northern Iraq. The possibility of Iraq splitting up and thus the possibility of Turkey's borders changing in this or that way is very worrying to Turkey's leaders. They believe that the results of such a split would be uncontrollable. They can never be sure how the Kurdish population in Northern Iraq is going to act, and this leads them to see everything in terms of partition. Their relationship with America goes up and down, particularly on the issue of Iraq; when there are problems with the main ally, they feel alone in the world. This makes it easy to perceive everything as a threat.

That is why, I think, there is more tension now, when there is relatively little loss of life, compared to the past, when a thousand people a year died.

In the past we used to think like this: There is an armed force in Turkey, and they are demanding rights. But now it looks like this: "All Kurds are demanding something." And this creates a fear of partition. Of course, the fact that the Kurdish leadership in Northern Iraq pursues a very incoherent policy of compromise and contempt and the fact that the attitudes in relations with the US keep changing, make it difficult to pursue a stable policy.

How can an alternative media be created?

First of all independence is very important, that is being independent of all the great powers and being able to talk to everyone from the same distance. When Turks can criticise Turks, and when Kurds can criticise Kurds, this is a good distribution of roles. Just as I behave towards those opposing peace on "my side", an independent Kurdish media must also act like that. If an activity is perceive as wrong, this must be said out loud and clear. Those in the Kurdish revolutionary movement in Turkey who try to be different are pressurised in the area of nationalism or religiousness. This leads to a rise in nationalism and religiousness on both sides. This needs to be criticised. People benefit from peace, not war, and the voice of peace must be raised. This is not something that can be accomplished by the media alone.

The power of the independent media and alternative press is very limited. I believe that political parties and mass organisations need to act. It is important that mass organsations and trade unions have rapport with people one-to-one; the independent media can only help by providing words for these organisers. For instance, uniting the poor Kurds and oppressed Turks in Istanbul under the banner of class politics rather than identity politics is part of this political work. The independent media can aid this process but cannot initiate it. (BIA, January 4, 2007)


New Year Cards to 18 Journalists Imprisoned in Turkey

President Abdullah Gül's claim that there is no imprisoned person for opinion in Turkey is contested by the of Solidarity Platform of Imprisoned Journalists (TGDP). According to a list issued by this organization, 18 journalists are  imprisoned in Turkish prisons as of December 26, 2007 and they will probably pass the New Year without liberty. Many of them were detained under Anti-Terror Act (TMY) which was put in to effect on September 2006.

Recently, two journalists were put in prison: Erdal Güler, former editor of the Journal Devrimci Demokrasi, and Mehmet Bakir, former editor of the review Güney.

TGDP appeals everybody to send to 18 imprisoned journalists New Year cards in sign of solidarity.

The below list indicates the names of 18 journalists with the mention of the media for which they had worked  and the prison where they are kept:

Ibrahim Cicek, Atilim, prison type-F N°2 in Tekirdag
Sedat Senoglu, Atilim, prison type-F N°1 in Edirne
Füsun Erdogan, Ozgür Radio, special prison in Gebze
Hasan Cosar, Atilim, prison type-F in Sincan
Ziya Ulusoy, Atilim, prison type-F N°1 in Tekirdag
Bayram Namaz, Atilim, prison type-F N°1 in Edirne
Hatice Duman, Atilim, special prison in Gebze
Erol Zavar, Odak, prison type-F in Sincan
Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet, prison type-F in Sincan
Baris Acikel,  Isci Köylü, prison type-F N°1 in Kandira
Behdin Tunç, DIHA News Agency, prison type-D in Diyarbakir
Faysal Tunç, DIHA News Agency, prison type-D in Diyarbakir
Mehmet Karaaslan, Journal Gündem, prison type-E in Mersin
Ali Bulus, DIHA News Agency, prison type-F in Mersin
Hüseyin Habip Taskin, Review Güney, prison of Manisa
Mahmut Tutal, Journal Gündem,
prison type-D in Diyarbakir
Mehmet Bakir, Review Güney, Tekirdag Prison
Erdal Güler, Journal Devrimci Demokrasi, Bayrampasa Prison in Istanbul

The Platform of Solidarity With Imprisoned Journalists (TGDP)
Communication: Necati Abay, Spokesman of TGDP;  GSM: +90 0535 929 75 86
e-mail: tutuklugazeteciler@mynet.com


Kurdish Question / Question kurde


DTP faces probe over Diyarbakır congress

The Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office has launched an investigation into a congress held on Sunday by the Democratic Society Party (DTP) in the southeastern province of Diyarbakır.

The probe was opened by the prosecutor into the 1st Extraordinary Provincial Congress of the pro-Kurdish DTP held in Diyarbakır. The congress, which was scene of harsh criticism directed at the government and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, was attended by party co-chairman Emine Ayna, DTP Diyarbakır deputy Akın Birdal, Diyarbakır Mayor Osman Baydemir and provincial chairman of the DTP in Siirt Murat Avcı.

Delivering an inaugural speech at the congress, Ayna called Abdullah Öcalan, the leader of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), "esteemed" and said "democratic confederalism" could be implemented for the resolution of the Kurdish problem in Turkey. "The idea of democratic confederalism is worth paying attention. We should seriously discuss this idea," she said. (TZ-kurdish-info.net, January 29, 2008)

Kurdologist van Bruinessen: Turks and Kurds Should Trust Each Other

“In the history of the Republic of Turkey, Kurds have never been recognized as Kurds with their cultural identities. They were always officially Turks, but still always a feeling dominated that ‘they are Kurds, they cannot be trusted.’”

Prof. Dr. Martin van Bruinessen of Utrecht University in the Netherlands and of Yogyakarta University in Indonesia, ın an interview he gave to bianet, discusses possible solutions to the Kurdish issue and evaluates the approach of the ruling Justice and Development Party (AKP).

Turkey still belongs to the Turks

“In the sixties there was a modern Kurdish movement which distinguished two different issues: on the one hand, economic inequality and imperialism, and on the other hand the denial of Kurdish cultural rights. You know the natiolist catchword, ‘Turkey belongs to the Turks,’ and this still remains the same.”

“The problem contnues on the same track since the sixties. Kurds cannot live their own identities. Even an assimilated Kurd, who is officially a Turk, is still ‘really’ a Kurd and is not trusted.”

“There have been Kurds who were very loyal to the state, but Kurds generally were not trusted. They did not receive the same opportunities. Kurds want economic equality and want to live their identities. There are very few Kurds who have achieved this equality.”

Pessimism among young Kurds

“Even Kurds who do not have sympathy for the PKK are pessimistic about living with Turks because they doubt they will ever be equal. Now young Kurds believe that they may achieve equality in an autonomous Kurdistan. But of course even if there were an independent Kurdistan, Kurds living in Istanbul would not settle there. They would continue their lives in the city where they have made their lives.”

"Since EU membership is less certain again, Kurds have given up hope for cultural and human rights. The mistrust between ethnic groups has increased. Kurds had hopes for cultural rights with EU membership. They thought that […] there would be no torture and developments in human rights.”

PKK needs to be taken seriously, DTP needs room to maneuver

The Kurds have got elected representatives, mayors, MPs for the Democratic Society Party (DTP), they are marginalized. Even though the PKK is a small organisation and does not represent all Kurds, they still have big influence on the Kurds. The Kurdish issue cannot be solved without negotiating with them. It is also important to pull DTP onto Turkey’s side and to take the party seriously. They represent the feelings of a section of society. If the Turks are really serious about a dialogue, they need to negotiate with the PKK and must not constrain the DTP so much. Even if the DTP does not approve of everything the PKK does, they may not be able to say so openly. If the aim is to solve the problem, the party needs to be given some room for maneuver.”

Religious brotherhood but no autonomy under AKP

Middle class Kurds are happy about the AKP’s investment initiatives in the Southeast. The AKP takes this middle class into consideration, but the poor Kurdish class still remains poor. On the other hand, the AKP is inclined to recognise Kurdish cultural rights, it approaches the issue from a perspective of ‘Muslim brotherhood.’ However, there is also pressure from the public. If they were a Kemalist party, it would be different, but the AKP accepts the Kurds because they are Sunni Muslims. There could for instance easily be Kurdish religious broadcasts on television. However, autonomy is difficult, as the AKP does not look on such a project favourably.
(BIA, Nilufer ZENGIN, January 28, 2008)


Martin van Bruinessen: Born in the Netherlands in 1946, he studied physics, mathematics, anthropology and sociology at Utrecht University. Between 1974 and 1976, he carried out fieldwork in the Kurdish-populated regions of Turkey, Iran and Iraq. In 1978 he published his PhD, “Agha, Shaik and State: The Social and Political Structures of Kurdistan”, still a seminal work in Kurdology. He has worked on Ottoman, Turkish and Kurdish history. Since 1982 he has also studied Indonesian society and he lived in Indonesia for six years. He still teaches sociology at the university in Yogyakarta and continues to publish on political aspects of Islam.

Turkish warplanes again trespassed the Kurdistan region's airspace

After numerous days of halting bombardments, again this evening the Turkish warplanes trespassed the Kurdistan region's airspace.

As reported by a source from the area, the Turkish warplanes were patrolling over a number of the villages in Diraloki area, Amedi district without launching bombardment.

"Turkish warplanes attacked border villages of Narwah, Rikan and Naheli in al-Amadiya district of Duhok province this morning without leaving casualties," a source told VOI. Al-Amadiya district is located 70 km east of Duhok, the third province within the Kurdistan region which lies 460 km north of the Iraqi capital Baghdad.

Turkish warplanes and artillery had repeatedly bombed villages on borders with Iraq in hunt for the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) fighters hiding in the mountainous area within Iraqi territories. (www.kurdishglobe.net, 27 January 2008)

Turkish bombings should be condemned by the international community

Kerim Yildiz

The bombardments and air raids carried out since mid-October, and most recently on January 11 by the Turkish air force, are only the most recent in a series of coordinated attacks on civilian populations in northern Iraq by both Turkey and Iran since last August.

Turkey's claims of "self defence" only thinly veil what is a coordinated strategy for the destabilisation of the Kurdistan Regional Government (KRG), the only part of Iraq to have enjoyed a degree of stability since the 2003 invasion. Indeed, just last summer Turkish prime minister Recep Tayyip Erdogan stated publicly that it made no strategic sense to cross the border in search of the PKK, since the majority are based within Turkey's borders.

Turkey, Syria and Iran have a shared animosity towards Kurdish autonomy and have been engaged in a concerted policy to undermine the KRG since its establishment in the 1990s. This is not simply a behind-the-scenes arrangement; as recently as a few months ago the Turkish military's chief of staff, General Büyükanit, branded development of the KRG as the biggest threat to Turkey's future security, while Syria was the only state to vocally support Turkey's authorisation of incursions into northern Iraq in October 2007.

Even before Turkey's authorisation of incursions, Iran was shelling Kurdish villages on the Iraqi side of its border throughout August and September. Central to the actions of these states is the yet-undecided status of Kirkuk. Were the oil-rich city to come under Kurdish jurisdiction, the KRG would become a more powerful regional example of the merits of Kurdish autonomy, in stark contrast to the current situation of Kurds in Turkey, Iran and Syria.

During fact-finding missions by the Kurdish Human Rights Project (KHRP) to the border regions in November 2007 and January 2008 I witnessed first-hand the effects of Turkish artillery bombardment and air strikes. In the Dohuk region, near the Turkish border, the bombardments have caused serious disruption for local people, including displacement and the destruction of property, livestock, arable land and woodland. The psychological effects of such bombardments, particularly on children, are enduring and extremely worrying.

In the Rania region of the KRG's Sulemanya governate, an area not far from the Iranian border which also suffered Iranian shelling in August 2007, KHRP witnessed the aftermath of the recent Turkish air raids: the destruction of mosques, schools, hospitals and farmland, along with the killing and injuring of villagers. More than 50 civilian villages were affected in the opening bombing raid of 16 December alone.

While the effect on "terrorist bases" has been negligible, these raids have destroyed the crops and homes of hundreds of rural civilians, and with them, their independence and self-sufficiency. Civilians are clearly being targeted in what should be condemned as an act of aggression and a violation of international law.

By adopting the discourse of the "war on terror" in its violation of Iraqi sovereignty, its targeting of civilians and its endangerment of the KRG's stability, Turkey has garnered tacit US approval of such actions and only muted criticism from the European Union. This is particularly shocking when Turkey's actions in the region have been carried out with the full cooperation and support of two "rogue" states that have been condemned by the EU and the US for contributing to instability elsewhere in Iraq and in the region as a whole.

The United States' long association and familiarity with Turkey through Nato should make it fully aware that military action will not bring a solution to the "Kurdish question" in Turkey or Iraq. This, indeed, was acknowledged by George Bush during Turkish president Abdullah Gül's visit to Washington on January 8.

If the US and EU are serious about promoting peace, stability and democracy in the region, they should be very concerned at the current state of affairs. Turkey - a Nato member and EU applicant - is behaving like a "rogue" state, to use US terminology. To allow Turkey to use the anti-terror pretext for such aggression, and to give tacit approval to it, is extremely damaging to the US and EU and leaves them in a very difficult position when needing to deal with the actions of other less friendly "rogue" states.

The actions of Turkey in northern Iraq, and indeed the actions of Iran and Syria, should be roundly condemned by the international community and particularly by the US and EU who both have an enormous interest in maintaining the KRG as an example of stability in the region. Turkey should be encouraged to change its attitude to the KRG, to see Kurdish autonomy not as a threat to its integrity but rather as a lawful example of how its own "Kurdish problem" could be solved. (http://commentisfree.guardian.co.uk/kerim_yildiz/2008/01/bombing_the_villagers.html)

Pas d'enquête pour un Kurde disparu depuis 11 ans: Ankara condamné

La Turquie a été condamnée jeudi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme pour n'avoir pas fait la moindre enquête sur la disparition depuis 11 ans d'un jeune épicier kurde de Diyarbakir, malgré les témoignages de sa famille et des voisins.

Le père du jeune homme, Muhyettin Osmanoglu, âgé de 68 ans et propriétaire d'une épicerie en gros, recevra un total de 90.000 euros pour dommages moral et matériel, dont une partie reviendra à la compagne de son fils et à ses héritiers.

M. Osmanoglu et ses voisins avaient été témoins en mars 1996 de l'enlèvement du jeune homme, emmené par deux hommes armés et munis de talkies-walkies qui lui déclarèrent qu'ils étaient policiers et qu'ils conduisaient son fils à la sûreté.

Depuis cette date, Attila Osmanoglu n'a plus donné signe de vie et son corps n'a jamais été identifié.

Le père a demandé à six reprises à la police ce qu'il était advenu de son fils, mais les responsables lui répondirent qu'il ne figurait pas sur les registres de garde à vue.

En 2006, un quotidien publia les aveux d'un ancien agent des services anti-terroristes de la gendarmerie qui décrivait l'enlèvement et le meurtre d'Attila Osmanoglu, expliquant qu'on lui avait fracassé le crâne avec un marteau pour qu'on ne puisse plus identifier la victime.

Le gouvernement turc a cependant démenti toute implication des forces de l'ordre dans la disparition et l'homicide du jeune homme et refusé d'ouvrir une enquête sur des allégations vagues qui reposaient sur des ouï-dire.

Pour la Cour européenne, la totale inertie des autorités turques dans cette affaire est "incompréhensible" et "illogique". La Turquie, a-t-elle conclu, violé l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'Homme qui protège le droit à la vie ainsi que l'article 3 (interdiction des traitements inhumains) en infligeant au père du disparu une telle angoisse et un désarroi depuis onze ans. (AFP, 24 jan 2008)

The Military's Plan For Kurdish Deportation Found in Ecevit Archives

In an attempt at solving the Kurdish problem in eastern Turkey a commission formed by the 1960 coup leaders proposed a policy of transmigration between Kurds in southeastern Anatolia with people from the Black Sea area, according to the archives of former Prime Minister Bülent Ecevit, a report by daily Milliyet's Can Dündar said.

Coup leaders wanted to bring the people in the eastern and southeastern parts of the country closer to the state and asked the State Planning Agency (DPT) to propose a solution by collecting information from the National Intelligence Agency (MIT), the military and the police, according to the report.

The report prepared by the commission was submitted and approved by the government formed by the coup leaders. However, in the elections held in October 1961, a new Justice Party (AP) and Republican People's Party (CHP) coalition came to power and the new government was told to implement the recommendations in the report. Ecevit was the labor minister in the new government.

The report, titled, "The Principles of the Development Program to be implemented by the State in the East and the Southeast," noted that the region had been ignored and clan leaders dominated the scene, thus eroding the people's attachment to the state.

While economic measures to boost income in the region was suggested, the report also proposed steps to assimilate and transfer the region's Kurds, referred to as "those who believed they were Kurds." The relocation of Kurds to other regions was intended to ensure that the population in the region would become majority Turkish.

Kurds were to be replaced by the excess population in the Black Sea and Turks arriving from overseas.

Milliyet also said the project also aimed to separate Kurds in the region from those in Iraq and Iran.

Among other measures considered were the appointment of Kurdish governors, administrators, judges and military officers to eastern and southeastern Anatolia, broadcasting cultural propaganda on the radio, and efforts to scientifically prove that Kurds are not of Iranian but Turkish stock.

The report is one of the many documents included in the book, "Ecevit and his Secret Achieve" that will be published this week. (Milliyet-Turkish Daily News,  January 23, 2008)

Öcalan to sue Greece for helping his capture

Abdullah Öcalan, the leader of the PKK, is preparing to sue Greece for its alleged assistance in his capture, a Greek news report said yesterday.

Öcalan will accuse Greece either of not doing enough to prevent his capture or of working behind the scene to help in his delivery to the Turkish secret service, Greek daily Ethnos said. Citing "reliable sources," the daily said Öcalan has contacted a renowned Greek lawyer, Iannis Rahiotis, through his Turkish lawyers. Turkish authorities are expected to give him the permission to visit Öcalan on İmralı Island off İstanbul, where Öcalan is serving a life sentence. Rahiotis will then file a court case against Greece in Greek or European courts, the daily said. In 1999 Öcalan was captured in a covert operation in Kenya, where he had been hiding in the Greek Embassy.

The circumstances of his arrest were not known, but the incident caused an uproar among ordinary Greeks and PKK supporters against the Greek government. Three Cabinet ministers were forced to resign amid accusations of mishandling the case. Ethnos said the reported permission by the Turkish government for a court case against Greece could harm Turkish-Greek ties just prior to a visit by Greek Prime Minister Costas Karamanlis to Turkey, scheduled to begin on Wednesday.
(Today's Zaman, January 22, 2008)

Manifestation kurde devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg

Plusieurs centaines de kurdes ont manifesté mardi devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg (est de la France) pour demander la libération de Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.

Munis de drapeaux à l'effigie du dirigeant kurde et brandissant des pancartes indiquant "Liberté pour Öcalan" et "Paix en Kurdistan", les manifestants - 500 selon la police et 1.300 selon les organisateurs - ont formé une haie humaine du Palais de l'Europe à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) distante de 300 mètres.

Selon Ahmet Gülabi Dere, du Congrès national du Kurdistan, les manifestants en majorité établis en France, venaient également de Belgique, de Suisse et d'Allemagne.

La manifestation intervient alors qu'une dizaine de Kurdes observent depuis le 7 janvier un sit-in quotidien de quelques heures pour demander, au Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe, une déclaration  sur la santé d'Ocalan en prison depuis neuf ans sur l'île turque d'Imrali.

Une délégation du CPT s'est rendue les 20 et 21 mai 2007 à la prison turque d'Imrali pour y examiner Öcalan. Elle s'est ensuite entretenue avec les avocats du détenu mais n'a fait aucune communication publique sur son état.

La visite avait eu lieu à la suite d'une longue grève de la faim de Kurdes, à Strasbourg, visant à obtenir l'envoi d'experts indépendants auprès du leader emprisonné.

Ces derniers avaient rendu public, début mars à Rome, les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier établissant, selon eux, qu'Öcalan souffre d'un empoisonnement, vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques.

Les autorités turques avaient alors chargé un groupe d'experts d'effectuer des analyses sur le prisonnier qui ont, selon la justice turque, établi que les allégations d'empoisonnement étaient "sans fondement".

Öcalan est détenu depuis 1999 dans la prison de l'île d'Imrali où il purge une peine pour "séparatisme". Condamné à mort pour "séparatisme", la peine de Öcalan avait été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité.

En mai 2005, la CEDH a confirmé en appel l'inéquitabilité de son procès en Turquie et a recommandé qu'il soit rejugé. (AFP, 22 jan 2008)

Human Rights Violations Aggravated in Kurdish areas

According to the branch of the Human Rights Association in Diyarbakir (IHD), in the year 2007, 393 people in battles killed, including 191 security forces, 196 armed militants and six civilians.

This is the highest number for eight years. 343 people were injured in battles. 19 people are killed in extrajudicial executions, including 17 who were shot after they command the police "stop" were not followed. Another 17 were injured in such incidents. "Killings of unknown perpetrators" were in 2007 after IHD figures 56 persons victimized. Three persons were attacked because of their faith and killed.

Through mine explosions and other 15 people were killed, including nine minors. 54 people were injured in such incidents, 22 of them minors. In "honour killings" of IHD eleven were deaths registered, including nine women. 127 people committed suicide, 44 of them men. 62 persons made a suicide attempt. 16 of The IHD’s report "suspicious" deaths of women whose cause is not entirely clarified.

Torture and ill-treatment cases are 232.

61 of this, in police stations, 75 outside of official detention places, and 68 held in prisons. 1528 persons were investigative proceedings for freedom of expression 534 people has been prosecuted. 599 persons, as refugees came to Turkey, were arrested and there were 8177 deportations.

The bodies of a total of 53 HPG fighters were not handed over to their relatives. (Kurdish Info - ANF/ IHD, January 19, 2008)

DTP's Baydemir: Diyarbakır is a fortress; we wouldn't give it away

Diyarbakır Mayor Osman Baydemir has strongly criticized Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan for his clear desire to win DTP-held municipalities in elections scheduled to take place on March 18, 2009.

Delivering a speech at a symposium called "Local Administrations, Economic Development and Politics," which brought interested parties together on Sunday in Şanlıurfa's district of Viranşehir to discuss the economic imbalance between Turkey's regions, Baydemir, a member of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), asserted: "Diyarbakır is a fortress for us and we wouldn't give it away to anyone."

Baydemir went on to say that out of the 18 least developed cities in Turkey, 15 of them are in eastern and southeastern Anatolia, adding: "The Priority Development Regions project has not been put into effect for years. The government should develop regional strategies as soon as possible."

Furthermore, Baydemir opposed Erdoğan's criticism that the elected officials in the region were unnecessarily engaging in politics instead of focusing on their elected duty of serving the public, saying: "Erdoğan criticizes our local administrations and municipalities for engaging disproportionately in politics. It is true that we, the mayors of eastern municipalities, engaged in politics together before the July 22 election. I also did so, but it is good that I did because a serious problem of representation existed in Parliament back then, making it necessary to express many of the demands or requests through mayors."

Saying that this situation changed after the July 22 elections, Baydemir noted that they now have a group in Parliament. "Our group is now at the political stage on behalf of us. I will try not to overstep our group."

Baydemir also criticized Erdoğan for his words, "I want the AK Party to win in all of the municipalities, but especially in Diyarbakır," saying: "Aren't these cities included in the 81 provinces of Turkey? What does it mean for the prime minister to want to win DTP-held municipalities 15 to 16 months prior to the local elections? He is the prime minister of 81 provinces -- and if he doesn't consider himself the prime minister of these provinces, that is his business." He also asserted that the public would choose whoever they think deserves to be elected. Erdoğan's desire to win the eastern municipalities stem from his own political ambitions, but he is able to serve all the municipalities as the prime minister without his party winning every single one of them, Baydemir said.

In addition to Baydemir, journalists Ragıp Duran, Yasemin Çongar and Kemal Polat and the vice president of the Şanlıurfa Chamber of Commerce and Trade also took part in the symposium. (Today's Zaman, January 15, 2008)

Comments from Murat Karayılan on the Diyarbakir bombing

From an interview at Yeni Özgür Politika:

What is the exact relationship between your movement and the explosion that occured in Amed (Diyarbakir) on 3 January against a military vehicle?

There is no relationship between our movement and that incident. Since the incident happened, we are investigating in several ways in order to get correct information. However, we have not gotten clear and concrete information yet. It seems like it is an incident that has been done by a regional unit on its own initiative. However, due to the method, the location, and the timing of this operation, it is an unacceptable attempt. Therefore our movement's headquarters is not claiming responsibility for this attempt.

It is still debatable who perpetrated this incident. We have opened an investigation already. Let me say this: we have not yet ordered our forces to use all possibilities and methods against the Turkish government and army. Had we given such an order, neither Erdogan nor Buyukanit would have gone to Amed so comfortably. We have that power; let no one deceive himself. We, as the movement, have not given such an order yet. We have hundreds of "immortals" company members and forces that are waiting for suicide operations. If this attack policy continues and the Turkish government's full mobilization against the Kurdish freedom movement keeps going as it is, a big war will occur. We adopted a limited defensive war and we are behaving according to the calls for a solution that we made.

For that reason, everyone must know this very well, that currently we are not even using ten percent of our military potential. Had we really pushed the button with all means, had we said, "Everyone must do what he or she can," then very different consequences would have occured. But we have not made such a decision yet.

AKP wanted to use this incident in a very opportunistic way, for preparing the ground to get Amed in the next regional election. We see this underhanded attempt as very atrocious. We are accepting the share of responsibility that belongs to us. We should have better control and inspection from our side. However, the main responsibility of this incident--and similar incidents--lies with Turkey and the AKP government. (DIHA, January 10, 2008)

Dispute over the ban on Kurdish language

A request to allow the Kurdish language in official documents made by a pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) deputy angered ruling Justice and Development Party (AKP) officials during talks in Parliament late Thursday.

"In what kind of country are we living? French is free, and Kurdish is not. A mayor in Antalya can publish a brochure in English but not in Kurdish," said DTP Deputy Hasip Kaplan in an address to Parliament. Kaplan spoke about the dismissal of the Mayor of Sur, a province in Diyarbakır, for using Kurdish in official correspondence. "18 million people in Turkey speak Kurdish. You won't be able to eliminate this language," he said. 

The Constitution stipulates that the official language of the state is Turkish. But following pressure from the European Union broadcasts were allowed in Kurdish from state television and Kurdish language instruction in special courses.

"You took your oath on the Constitution when you became a deputy," said Justice Minister Mehmet Ali Şahin, responding to Kaplan. The first three articles of the Constitution cannot even be requested to be amended and the article on the Turkish language as the official language is among them, Şahin said.

"Therefore, no official procedure can be made in a language other than Turkish, even in municipalities," he said.

The Justice Minister criticized the DTP for not embracing the Constitution. "Here is your problem. You embrace neither the constitution of the Republic of Turkey nor the state orders stipulated by this constitution. You had better first make peace with the Constitution and the Republic of Turkey, then come here to bawl," he said. 

The dispute continued as DTP Van deputy Özdal Üçer responded to Şahin. "We have embraced both the democratic values and the integrity of this country. Nobody, not even a minister, has the right to make impositions on us on such issues. As long as we represent the people here we have the right to ask for constitutional amendments," Üçer said. (TDN Parliament Bureau, January 12, 2008)

Intellectuals Support Kurdish Political Leader Ahmet Türk

Academics, writers, artists, lawyers, political scientists and members of the Peace Initiative have expressed their support for Ahmet Türk, the Mardin MP for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP).

The Ankara Chief Public Prosecution is preparing a report in order to lift Türk's parliamentarian immunity for something Ahmet Türk said to the press.

When the General Staff of the Turkish Army held a reception on 30 August, the Victory Holiday, and pointedly did not invite the MPs of the Diplomatic Society Party, Türk had said:

"It has become clear who is really being separatist, a word which they use continuously."

Statement of support

The intellectuals have now released a common statement, saying:

"We are worried that hte report which the Ankara Chief Public Prosecution is preparing in order to lift the immunity of DTP MP Ahmet Türk will open new chasms in our democracy and deepen the cracks in our social structure."

"The report is based on Ahmet Türk's utterance when he was asked insistent questions after the DTP MPs were not invited to the General Staff's 30 August Victory Day reception. He said, 'It has become clear who is really being separatist, a word which they use continuously.'"
"We take part in this 'crime'"

"We also believe that it is discrimination that the MPs of a party which entered parliament with around 2 million votes and in democratic elections were not invited to the 30 August (reception), and that Türk was expressing that point. We believe that Türk's utterance does not represent a crime in terms of the freedom of thought and expression, and that there should be no institution in this country which cannot be criticised."

"In a country which claims to be ruled by law, Ahmet Türk's words cannot represent a crime. If they are nevertheless considered a crime, then we announce that we take part in this 'crime'."

The undersigned included professors Baskin Oran, Murat Belge, Ahmet Insel, Ibrahim Kaboglu and Gencay Gürsoy, journalists and writers such as Ali Bayramoglu, Etyen Mahcupiyan, Ömer Laciner, Aydin Engin, and Oya Baydar.

International support

There were international messages of support from American linguist and writer Noam Chomsky and International Writers' Union (PEN) secretary Eugene Schoulgin.

Chomsky said in his message, "I congratulate Türk on openly objecting to the discrimination." He added that he found it "surprising that the basic right of using one's freedom of expression should be punished." Chomsky further expressed his admiration for the support Türk was receiving in Turkey.

Schoulgin wrote that the procedure initiated against Türk showed how little the higher level of the judiciary understood the freedom of expression and democracy. At a time when there were attempts to carry out reforms in modern Turkey, this kind of decision was demoralising, he added. (BIA news centre, Tolga Korkut, January 10, 2007)

Kurdish MP Kisanak: We Condemn Violence, Yet It Isn't Valued

Gültan Kisanak, MP for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) in Diyarbakir, said: "There is no end to violence, it is like a well without a bottom. It is not valid anymore to say that only governments can apply violence; if you legitimise policies of violence, then everyone, small or big, uses violence. We have been struggling for a year, saying that this road should not be taken..."

Following the bomb attack in Diyarbakir and recent controversy over the DTP, Kisanak answered bianet's questions.

Is the DTP going to found a commission to investigate the bombing?

As a party, we have not planned to form a commission at this stage.

Why not?

In order to investigate these kinds of events properly in this country, democracy is needed. When we MPs went to Diyarbakir, we could not get proper information on the event from the city's officials. So if we founded a commission, what could we achieve realistically? We think that first of all that this country has to go beyond the criminal or police dimensions of the case and step away from violence. Look at what has happened in this country in the last year, the country's mentality and the criminal events that have emerged...The Law on Police Duties and Authorities was passed, security forces are not prosecuted seriously, people are being shot for not obeying the order to stop...

You say that this is the inevitable result of government policies...

The case for the Kurdish issue is the same. If you spread the mentality of "hitting, breaking, and using more planes" among the people, then there will be a parallel development of criminal events. I don't want to say "This would not have happened if there were no war politics", but we cannot ignore this reality.

Today (8 January) Prime Minister Erdogan referred to the DTP in a group meeting in parliament, saying, "If the PKK is a political organisation, why do we need you?"

After the attack on the police station, it was us who showed our most humane feelings first, condemned the event and said that this society needed to be pulled back from violent approaches. But the Justice and Development Party (AKP) wants something else from us. They think that a front has been established in this country. It sees itself, the EU, the USA and all other parts of society on one side, and us and other powers it has defined on another front. Of course we do not want to be approached with this front mentality. They want to use us in order to isolate the PKK. This is what we find wrong.

This Kurdish question is not a problem of security. However, the AKP is saying: "There is a PKK problem. If everyone sides against the PKK, the issue will be solved." After years of policies of destruction and denial, you have not developed any new policy. This is not a  skill. If you carry out the 29th operation today, tomorrow the 30th will have to come. The Kurdish question has to be solved.

Those who do not take part in creating fronts and who seek a democratic solution to the Kurdish question want to hear more from you that "We condemn violence on all sides."

This criticism would be valid if we did not offer solutions to the Kurdish question or did not publicly oppose violence. But we always express our reactions.

How do you interpret the articles on the bombing published on the Internet website of the HPG [Hezen Parasitna Gel, the People's Defense Forces]?

We were not concerned with anyone else's reactions when we condemned the violence. This is not valued. Are we going to do politics always with an eye on what others are saying? If there are people in this country who want to work towards a solution, they should appreciate this approach. We are interested in whether the events are violations of human rights. That is important in itself. We went to Diyarbakir and shared the pain of our people. (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, January 9, 2008)

Arrestation des auteurs présumés de l'attentat de Diyarbakir

La police turque interrogeait mardi l'auteur présumé d'un attentat à la voiture piégée qui a fait six morts jeudi dernier à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, tandis que les rebelles kurdes du PKK présentaient leurs "excuses" pour l'attaque.

Mercredi, la police turque a interpellé deux nouveaux suspects en relation avec l'attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie à six personnes jeudi dernier à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, a-t-on indiqué de sources judiciaires.

Ces deux hommes ont été appréhendés à Diyarbakir et à Van (est), a-t-on précisé de mêmes sources.

Ces interpellations portent à neuf le nombre de suspects désormais aux mains de la police.

L'individu, qui avait acheté la voiture qui a servi à l'attentat peu avant que celui-ci ne se produise, a été arrêté tard lundi avec six comparses supposés, a affirmé le ministre de l'Intérieur Besir Atalay, ajoutant la police avait saisi des armes et des explosifs aux domiciles des suspects.

"Sept personnes sont en détention. L'une d'elles est la personne qui a acheté la voiture plusieurs jours avant (l'attaque) et les autres ont des liens avec lui", a déclaré M. Atalay à l'agence de presse Anatolie.

Citant des sources policières locales, Anatolie a identifié le suspect comme étant un jeune Kurde de 23 ans seulement désigné par les initiales de son son nom et de son prénom, E. P., qui aurait suivi un entraînement dans un des camps dont disposent les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak.

M. Atalay a confirmé qu'un des suspects était rentré en Turquie l'an dernier après un séjour en Irak.

"Les renseignements dont nous disposons sur l'incident pourrait nous mener à d'autres personnes, a indiqué le ministre.

Selon Anatolie, le principal suspect, qui a déjà purgé une peine de cinq mois de prison en 2002 pour "propagande de l'organisation terroriste" PKK, a été arrêté dans le quartier de Kayapinar, une banlieue de Diyarbakir dont il est originaire.

Une sixième victime a succombé à ses blessures mardi.

Les autorités avaient déjà imputé l'attentat au PKK, qui a menacé Ankara de représailles après des raids de l'aviation turque contre ses camps dans le nord de l'Irak.  (AFP, 8 jan 2008)

Excuses du KCK après un sanglant attentat à Diyarbakir

Le Rassemblement des communautés kurdes (KCK) a présenté ses excuses mardi après un sanglant attentat commis le 3 janvier à Diyarbakir, la principale ville kurde de Turquie, affirmant ne pas en être directement responsable, selon une agence proche du PKK.

"Cet attentat n'a pas été planifié au niveau central par notre mouvement (...) Nous regrettons que des civils aient perdu la vie et nous présentons nos excuses à notre peuple", a déclaré Bozan Tekin, un haut responsable du KCK (proche du PKK) cité par l'agence Firat.

"Notre enquête a montré que c'était une action d'unités indépendantes locales en représailles à des attaques contre le peuple kurde (...) Elle visait un véhicule transportant des officiers de l'armée", a poursuivi M. Tekin.  (AFP, 8 jan 2008)

Communiqué sur l'exécution de Hassan Hikmat Demir en Iran

Le Parti de la Vie Libre du Kurdistan condamne et proteste contre la torture et l'exécution inique de Hassan Hikmat Demir dans la ville de Khoy au Kurdistan d'Iran le 20 décembre 2007.

M. Demir a été arrêté il y a un an par les autorités islamiques iraniennes pour être membre du PJAK. Il a été brutalement torturé dans la prison de Khoy et est devenu très malade. Il n'a pas reçu de traitement médical approprié et a été exécuté en dépit de sa maladie.

En août 2007, trois militants du PJAK ont été arrêtés, torturés et condamnés à mort dans la ville d'Orumieh. Ils ont été exécutés immédiatement après le jugement.

Deux journalistes kurdes M. Hassanpour et M. Hiwa Boutimar de l'hebdomadaire "Asu" (La Vague) ont été condamnés à mort le 17 juillet 2007, par un tribunal islamique.

Des centaines d’innocents civils kurdes, des étudiants, des militants des droits de l’Homme et des journalistes d'opinion sont détenus dans les prisons iraniennes et brutalement torturés sans pitié et sans aucun respect des procédures en violation de toutes les déclarations internationales humanitaires, de la protection des personnes civiles et des minorités ethniques.

Nous condamnons les vagues d'exécutions barbares du gouvernement islamique iranien, les persécutions, la torture et l'oppression contre les droits de l'Homme et les militants politiques, l'opposition iranienne et les minorités ethniques, y compris les Kurdes, Baloutches, Azéris et Ahwazi.

Nous appelons le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, les organisations des droits de l’Homme, l'Union Européenne, les ONG et la communauté internationale à mettre un terme aux atrocités iraniennes, à la violation des lois internationales et aux meurtres de civils innocents.

Il est temps pour la communauté internationale d'arrêter les actes criminels du régime iranien et d’aider les Kurdes opprimés, les minorités ethniques et les peuples de l'Iran à être libres et à vivre en paix. (Kurdish Info, January 9, 2008)

La prison requise pour des soldats enlevés puis relâchés par le PKK

Le procureur d'un tribunal militaire de l'est de la Turquie a requis des peines allant de trois ans d'emprisonnement à la prison à vie contre huit soldats capturés puis relâchés par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont rapporté samedi les journaux.

Le ministère public de la cour martiale de Van a réclamé dans son acte d'accusation la prison à vie contre le soldat Ramazan Yüce, qui lors de sa détention par le PKK avait répondu aux questions de la chaîne de télévision Roj TV, proche des rebelles, selon le quotidien libéral Radikal.

Yüce est poursuivi pour "apologie du crime", "insubordination persistante ayant conduit à de graves pertes", "soutien à des activités visant à briser l'unité de l'Etat et l'intégrité du pays", "fuite à l'étranger", propagande pro-PKK et contre le service militaire, indique Radikal.

Des peines allant de trois à cinq ans de prison ont été requises contre les sept autres militaires, poursuivis pour "désobéissance aux ordres", "fuite à l'étranger" et avoir agi "à l'encontre des besoins de la fonction publique".

Les soldats ont été faits prisonniers le 21 octobre par le PKK lors de l'attaque d'une position militaire turque près de la frontière irakienne, au cours de laquelle 12 soldats ont perdu la vie.

Les huit hommes ont été libérés le 4 novembre dans le nord de l'Irak. De retour en Turquie, ils ont été écroués une semaine plus tard.

Le tribunal militaire de Van a interdit le 13 novembre, "dans l'intérêt de la sécurité nationale", la diffusion par les médias d'informations sur le procès des soldats.  (AFP, 5 jan 2008)

How many Kurdish uprisings till today?

We are only beginning to learn about our relations with our citizens of Kurdish origins. We had never been allowed to learn or talk about them before. The other day, a reader sent me a list of all the Kurdish uprisings that occurred since Ottoman times to the present. Apparently, our history is full of them.

I won't give his name, for he doesn't want me to, so I'll only say that he's a retired soldier. I understand that he used the general staff archives to compile a striking list of all the important Kurdish uprisings since Ottoman times. I guess there must also have been tens of small revolts, not important enough to record.  I couldn't believe what I read. We never knew that our history was so full of frequent and suppressed Kurdish revolts, for the relations with our citizens of Kurdish origins had always been a taboo subject. Their discontentedness was always kept a secret. Cut out and keep the information below. You may not be able to find it anywhere else.

A- Kurdish uprisings during the Ottoman era:

 Babanzade Abdurrahman Pacha uprising (1806- Mosul); Babanzade Ahmet Pacha uprising (1812 – Mosul); Zaza uprising (1820); Yezidi uprising (1830- Hakkari); Şerefhan uprising (1831- Bitlis); Bedirhan uprising (1835- Botan); Garzan uprising (1839- Diyarbakır); Ubeydullah uprising (1881- Hakkari); Brothers Bedirhan Osman Pacha and Hüseyin Pacha uprising (1872-Mardin-Cizre); Bedirhan Emin Ali uprising (1889- Erzincan); Bedirhaniler and Halil Rema uprising (1912-Mardin); Şeyh Selim Şehabettin and Ali uprising (1912- Bitlis); and Koşgari uprising (1920- Koşgiri)

B- Kurdish uprisings during Republic times:

Nasturi uprising (1924- Hakkari); Jilyan uprising (1926- Siirt); Şeyh Sait uprising (1925- Bingöl-Muş-Diyarbakır); Seit Taha and Seit Abdullah uprising (1925-Şemdinli); Reşkotan and Reman uprising (1925- Diyarbakır); Yakup Agha of Eruh and sons uprising (1926-Pervani); Güyan uprising (1926-Siirt); Haco uprising (1926- Nusaybin); First Ağrı uprising (1926); Koçuşağı uprising (1926- Silvan); Hakkari- Beytüşşebab uprising (1926); Mutki uprising (1927- Bitlis); Second Ağrı uprising Biçar operation (1927- Silvan); Zilanlı Resul Agha uprising (1929- Eruh); Zeylan uprising (1930- Van); Tutaklı Ali Can uprising (1930- Tutak-Bulanık-Hınıs); Oramar uprising (1930- Van) Third Ağrı operation (1930); Buban tribe uprising (1934- Bitlis); Abdurrahman uprising (1935-Siirt); Abdulkuddüs uprising (1935-Siirt); Sason uprising (1935-Siirt); Dersim uprising (1937-Tunceli); and PKK terrorism (1984-1999)

C- Founded and disbanded Kurdish organizations:

i - Marxist and Leninist organizations:

Revolutionary Association of Eastern Culture (DDKO); Revolutionary Association of Democratic Culture (DDKD); Revolutionary Association of Popular Culture (DHKD); and Democratic Cultural Association of Anti-Colonialism (ASDK-DER)

ii - Separatist organizations:

Kurdistan Democratic Party of Turkey (TKDP); Leading Labor Party of Kurdistan (KÖİP-PPKK); Kurdistan Socialist Party of Turkey ( TKSP); Rizgari Organization; Ala Rizgari Organization; Kawa Organization; National Liberation Organization of Kurdistan (KUK); Kurdistan Socialist Movement (TSK); Socialist Union of Kurdistan  (Yekitiya Sosyalista Kurdistan – YSK); Tekoşin Organization ; Kurdistan Liberation Movement (TEVGER); and Kurdistan Labor Party (Partiye Karkaren Kurdistan /PKK)

iii - Student associations:

Kurdish Development Association; Kurdish Independence Association; and Kurdish Student Association of Istanbul

D - Other Kurdish movements within the region:

IRAQ: Kurdistan Democratic Party of Iraq (IKDP); Patriotic Union of Kurdistan ( PUK- YNK-KYB) and Kurdistan Independence Party (PÜK)

IRAN: Kurdistan Democratic Party of Iran (İKDP) and Kurdish Workers' Revolutionary Organization (KOMALA)

SYRIA: Kurdish Socialist Party and Syrian Communist Party

(TDN, Mehmet Ali Birand, January 3, 2008 - The translation of M.A.Birand's column was provided by Nuran İnanç: nuraninanc@gmail.com )

Kurdish Issue: New Concept Based on Class

The interview with Ertugrul Kürkcü in The Hague was published in the Yeni Özgür Politika newspaper in Germany on 31 December. The interview, conducted by Roni Yildirim, is here published in two parts, the first being concerned with cross-border operations. The second part, on "society and media", will follow tomorrow.

The Turkish Armed Forces are violating international law; Using the PKK as a justification, they are bombing civilian settlements in Southern Kurdistan. The Turkish media has been following the operations in an exaggerated manner for days. How do you interpret these developments?

I think that the information given to us by the Turkish Armed Forces and the media is only part of the truth. To be honest, I do not believe that this is an operation aimed at destroying the PKK forces positioned within the borders of Northern Iraq, as I think that those targets are not known. Everyone knows that a guerrilla movement does not have barracks, hospitals and headquarters like a regular army unit. They are mostly among the civilians and irregularly placed. Thus anyone busy with the military arts knows that this was and will not be the case. That is why I do not think that the leaders of the armed forces believe their own announcements. This is what the people and the media want to believe.

So, why does the Turkish army attempt such operations if it does not believe in their success?

 This is not a direct operation targeting the PKK; I believe it is an indirect regional operation. The real issue here is to show the regional powers in Iraq, Syria and Iran Turkey's military capacity. Turkey is saying: "We see the Kurdish question as a regional issue, and we are determined to solved it at a regional level or deal with it ourselves. Do not interfere with our decision, and do not try to prevent us from carrying it out. Here you can see our force."

How is this show of strength related to the process?

Primarily, the aim is to engage the Iraqi government and the Kurdistan regional government in the solution, or the situation presented as a solution by the USA. If this does not work, the operations aim at showing what might happen by destroying a few mountain rocks, a few schools and a few people. This military operation has followed Turkey's long-term diplomatic attack. This has nothing to do with "point targets". In addition, the Turkish Armed Forces have been able to carry out extensive air operation drills because of these operations. Furthermore, the operation has also served to appease the public anger which has been incited with the equation that the issue will not be solved without intervening in Northern Iraq.

To be honest, nobody, not even the General Staff, has clear information on the material and human loss resulting from these operations. They did not announce clear numbers anyway because the aim, as I said, was not to destroy. The Northern Iraqi government may have been led to reviewing its relationship with Turkey through these operations. It seems that Turkey is hoping to solve the Kurdish problem not in Turkey's Kurdistan, but in Iraq's Kurdistan. There are two steps involved here: The first step is to pull Barzani onto Ankara's side in return for political and economic relations. The second step is for the ruling Justice and Development Party (AKP) in Turkey to fuel the religious movement in the southeastern region and to use the religious attachment of the Kurds as a lever to control the region itself. This is how I interpret these operations. This is also the recommendation of the USA, and the operations have been limited. Rather than an operation of destruction, I see this as a military operation accompanied by diplomacy, and an operation staying within the US formula.

Why did the USA let Turkey use its airspace?

America has decided to support Turkey. Turkey has been a Nato member for 65 to 70 years and is an ally. The USA has answered the question "Turkey or the Kurds?" by supporting Turkey. This choice, which neutralises the wealthy and dominant Kurds and opposes the poor and struggling KUrds, is really pointing towards a class struggle. What I mean is that a new concept based on class has been put forward. I have observed that Kurds, be they in Turkey or Northern Iraq, have divided along class lines. The wealthy, rich Kurds who are part of the system are then, willingly or not, pulled towards the US-Turkey axis. [...] I think the operations are also a turning point, not in terms of loss of human life, but in terms of the political, diplomatic and class results. (Yeni Özgür Politika, Roni Yildirim, January 3, 2008)


Minorités / Minorities

PS et MR se disputent autour du génocide arménien

Après consultation de la société civile, le gouvernement de la Communauté française adoptera prochainement un projet de décret « relatif à la transmission de la mémoire et à la promotion des droits de l’homme ». L’annonce en a été faite mercredi par Marie Arena (PS), ministre-présidente, à l’occasion d’une visite en Israël.

Guerres, génocides (des Juifs, Arméniens et Tutsis), violations massives des droits humains : les témoins des grands drames du vingtième siècle disparaissent. La mémoire risque de se fragiliser, laissant place à la banalisation voire au négationnisme.

Le futur décret devrait permettre d’entretenir la flamme de l’Histoire dans les écoles, les familles ou les associations. « Sans tabou, ni stigmatisation », explique Marie Arena au Soir.

Le groupe MR du Sénat a dénoncé jeudi dans le communiqué suivant  "l'incohérence" au sein du PS sur la question de la sanction du négationnisme:

"Nous avons pris connaissance avec grand intérêt du projet de décret de Marie Arena relatif à la transmission de la Mémoire.

"Nous déplorons l'incohérence qui se manifeste à nouveau au sein du parti socialiste. D'une part, l'ancienne Ministre socialiste de la Justice Laurette Onkelinx a, pendant de nombreuses années, encommissionné la sanction du négationnisme du génocide arménien. Malgré de nombreuses questions et propositions de résolutions déposées par le groupe MR du Sénat, son attentisme a épousé le calendrier électoral. D'autre part, la Ministre socialiste Marie Arena, touchée par la grâce lors d'un voyage en Israël, désire subitement que ce génocide soit introduit dans son décret au même titre que la Shoah et le génocide contre les Tutsis.

"Il serait bon qu'elles défendent toutes deux la même position.

"Le MR ne partage pas l'incohérence et les approximations du parti socialiste : l'émotion procurée par une visite à Yad Vashem ne doit pas entraîner une reconnaissance à géométrie variable des génocides du XXe siècle. Afin que cette initiative ait une réelle dimension pédagogique vis-à-vis des jeunes générations, il serait nécessaire qu'une cohérence existe au sein des différentes familles politiques.

"Nous avons déposé, en novembre 2005, une proposition visant à introduire dans les manuels scolaires et les programmes universitaires l'existence du génocide arménien et la lutte contre son négationnisme : cette proposition n'a jamais pu être discutée au Parlement de la Communauté française suite à des pressions de la part de l'Ambassadeur de Turquie à Bruxelles. Quand Ankara fait de l'ingérence, le Président socialiste de l'Assemblée se couche.

"La sincérité apparente du soudain revirement de Marie Arena est à prendre sous caution."

En riposte, le président du PS, Elio Di Rupo, a dénoncé vendredi dans un communiqué les propos "trompeurs" du MR, qui accuse "à tort" le PS d'être incohérent sur la question du génocide arménien. Le parti socialiste appelle le MR à "plus de dignité".

Selon M. Di Rupo, il convient de faire une distinction fondamentale entre la reconnaissance du génocide arménien et la pénalisation de la négation de ce génocide. "Le PS a reconnu à maintes reprises et sans ambiguïté le génocide arménien", indiqué M. Di Rupo qui rappelle que "c'est d'ailleurs à l'initiative du sénateur socialiste Philippe Mahoux que le Sénat belge a adopté en 1998 une résolution sur ce génocide".

La question de la pénalisation de la négation ou de la minimisation du génocide arménien, par contre, est distincte et "beaucoup plus complexe", poursuit le président du parti socialiste. Ce dernier souligne qu'il n'y a en effet pas de consensus à ce sujet et c'est la raison pour laquelle cette question a été inscrite au sein de la conférence interministérielle de droit humanitaire.

Le PS estime dès lors qu'il n'y a aucune contradiction entre le fait de vouloir approfondir une question complexe, entre autres, afin de garantir une sécurité juridique et le fait, comme en atteste le projet de décret de Marie Arena, de vouloir perpétuer dans un cadre légal l'indispensable travail de mémoire. De manière générale, le PS appelle le MR à "plus de dignité". Selon lui, "créer volontairement des amalgames et générer la suspicion ne permet en rien d'aider à la construction d'une société ouverte et tolérante où le respect des droits humains et la transmission de la mémoire ont une place prépondérante". (Le Soir - 7sur7.be, 25 janvier 2007)

La justice turque a été condamnée lors des commémorations pour Hrant Dink

Plusieurs milliers de personnes ont commémoré samedi, au jour anniversaire de sa mort, le souvenir du journaliste arménien Hrant Dink sur les lieux où il a été assassiné, devant l'hebdomadaire Agos qu'il dirigeait, réclamant que justice soit faite.

Sa famille, des amis personnels, des journalistes, des intellectuels, des défenseurs des droits de l'Homme mais aussi de simples citoyens se sont rassemblés à 15H00 locales (13H00 GMT), l'heure où il a été tué, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien situé à Osmanbey, au centre-ville sur la rive européenne de la métropole, a constaté un journaliste de l'AFP.

Sa veuve, Rakel, visiblement très émue, s'est adressée à la foule et a demandé justice. "Qu'est-ce qui a été fait au nom de la justice depuis un an", a-t-elle demandé.

"Je suis ici parce que nous avons perdu l'une des plus belles âmes de Turquie", a confié Mehmet Calik tandis qu'un artiste jouait du doudouk, instrument traditionnel à vent arménien.

Pour ce commerçant de 47 ans, "on l'a tué parce qu'il était arménien mais aussi parce qu'il parlait le langage de la vérité. Nous sommes ici pour poursuivre son combat", dit-il.

Les participants portaient des pancartes sur lesquelles était inscrit: "Nous sommes tous arméniens" et "Nous sommes tous Hrant Dink".

"Nous sommes venus pour demander des comptes aux meurtriers et à l'Etat", a lancé Deniz Buga, un étudiant âgé de 23 ans, membre d'une organisation de gauche.

Des centaines de policiers étaient présents, mais avec discrétion.

Hrant Dink avait 52 ans lorsqu'il a été abattu de deux balles dans la nuque le 19 janvier 2007 par un jeune chômeur de Trabzon (nord-est), proche des milieux ultra-nationalistes.

Il avait reçu plusieurs menaces de mort.

Le journaliste, connu pour son franc parler, avait suscité l'ire des nationalistes par ses prises de position sur les massacres d'Arméniens survenus en Anatolie entre 1915 et 1917, qu'il qualifiait de "génocide".

Son meurtre a choqué la nation turque. Une centaine de milliers de personnes ont participé à ses obsèques.

Mais depuis, même si le principal suspect qui a avoué le crime a été capturé et est actuellement jugé avec plusieurs de ses complices présumés, les ramifications de l'affaire restent obscures. De nombreux commentateurs de presse estiment que l'investigation policière a été bâclée pour dissimuler les instigateurs du meurtre.

La presse turque était unanime samedi à appeler les autorités à "faire toute la lumière" sur cet assassinat politique.

"Un après sa mort: des scandales et des dizaines de questions restées sans réponse", écrivait ainsi le journal Milliyet estimant que la justice n'"a pas avancé d'un pouce" pour élucider cette affaire. (AFP, 19 janvier 2008)

More Than Ten Thousand Gathered in Memory of Hrant Dink in Turkey

On 19th January 2007, Hrant Dink, editor-in-chief of the Turkish-Armenian newspaper Agos, was shot dead in front of his office in Sisli, Istanbul. The country was shocked by pictures of his prostrate body on the pavement, covered by newspapers, with just the worn soles of his shoes visible. A voice of dialogue and democracy had been silenced.

Hrant Dink’s funeral turned into a reaction against racism and nationalism, as tens of thousands of people gathered in a silent procession which accompanied Hrant Dink’s body from his newspaper office to the church where he was laid to rest.

Last year a call to "question the darkness"

The most moving part of the procession was a speech by Hrant Dink’s widow, Rakel Dink. She spoke out against the increasing nationalism in the country. Referring to the young age of the suspected triggerman, she said: “Whatever may be the age of the murderers, 17 or 27, I know that they were born as babies. Without questioning the darkness that has created murderers, my brothers and sisters, there is no way forward.”

People carried placards reading “We are all Hrant, we are all Armenian”, a sign of solidarity, and also a protest at the fact that Hrant Dink was murdered for his identity. There was later a nationalist backlash against the slogan, with people deliberately misunderstanding the sentiment behind the expression of empathy.
No justice yet

In the year since the murder, the Dink family has had to discover that it is difficult to “question the darkness.” Although the official murder suspects are on trial, it seems clear that those really responsible are will not be prosecuted. The Trabzon Gendarmerie and the Istanbul Police are accused of gross negligence, as they knew of murder plans long before the attack happened. Evidence has been withheld and permission to investigate security officers has been refused.
"If he had lived, he would be in prison now"

Thus today’s gathering was as much a commemoration of Hrant Dink as a protest against the continuing darkness.More than ten thousand people gathered in the street of the Agos newspaper office, the place where Hrant Dink was shot.

The site of his murder was covered with a picture of Hrant Dink, candles and flowers. People shouted slogans such as “Long live the brotherhood of peoples” and “The murderer state will be made accountable.” Foreign press was in strong attendance.

Like last year, widow Rakel Dink addressed the crowd. Referring to Hrant Dink’s sentence under the controversial Article 301, she said: “They say, ‘who has gone to prison [under Article 301]?’ I say, if they had let my violin [her term of endearment for her husband] live,  he would be in prison now, because if they had let him live, he would be in his third month in prison now.”

"You are here for justice"


She said that Hrant Dink’s blood had not become quiet: “The sound of blood can only be silenced with justice. And this is what you are here for today, for justice.”

Saying that “the pain has made us relatives,” Rakel Dink reminded the crowd of the many sickening indicators of approval of the murder: the gendarmerie officers arresting suspected triggerman O.S., who put a flag in his hand and took souvenir photographs of themselves with the suspect, football fans who reacted to the slogan at the funeral procession by shouting in stadiums, ‘We are all Ogün’ [referring to one of the murder suspects], the intelligence officer Muhittin Zenit who spoke to Erhan Tuncel , police informant and murder suspect, shortly after the murder and evidently knew of the murder plan.

Rakel Dink asked: “What has my country’s justice system done about the gendarmerie who knew everything up to the brand of the gun that was used in the murder, about the [nationalist organisations] who planned the murder? What has my country’s justice system done about the assistant governor and his so-called friends who tried to put my husband in his place?”

Writer and peace activist Arundhati Roy attended the commemoration at Rakel Dink’s side, also standing at the window of the Agos newspaper office.

"Hrant needs our courage"

Journalist Oral Calislar also spoke to the crowd. He said, “Hrant’s murder was planned by a group…We have realised that they decided long before to kill him…The newspapers made him into a target…at the court hearings [for his trial under Article 301] they tried to lynch him.”

“We now know those who are putting guns into the hands of children…We know those who led and encouraged. It needs courage to make the murderers and organisations within the state accountable. Hrant needs our courage.”

The gathering was joined by Joost Lagendijk, co-chair of the EU-Turkey Joint Parliamentary Committee, Turkish academics, politicians and activists of the left, writers and journalists.
(BIA news centre, Erol ONDEROGLU, January 20, 2008)

Hrant Dink commémoré à Bruxelles

Les organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie,
l'Association des Arméniens Démocrates en Belgique, l'Institut Kurde de Bruxelles, les Associations Assyriennes de Belgique et la Fondation Info-Türk, ont commémoré samedi soir à Bruxelles le souvenir du journaliste arménien Hrant Dink.

Après la présentation de plusieurs films documentaires sur la vie et l'assassinat de Hrant Dink, l'Association des Arméniens Démocrates en Belgique a fait un exposé détaillé, en français, arménien et turc, sur les luttes de Dink et sur celles des autres victimes arméniennes appartenant à la génération de Dink: Armenak (Orhan) Bakir, Hayrabet Honca, Manuel Demir ainsi que Nubar Yalim, assassiné par des agents de l'Etat turc le 5 novembre 1982 à Utrecht.

Lors de la soirée, le journaliste turc Dogan Özgüden, président de la Fondation Info-Türk, a fait l'intervention suivante:

Avant venir ici, à cette soirée, j'ai suivi la commémoration déroulée sur les lieux où Hrant Dink a été assassiné, devant l'hebdomadaire Agos. Des dizaines de milliers réclamaient que justice soit faite.

Et une femme, Rakel Dink, pleine d'émotion et de détermination, criait:

"Un an plus tard, nous sommes ici pour vivre Hrant Dink… Ici, sur les trottoirs ensanglanté de son sang... On a essayé de nettoyer ce sang avec eau et savon. Est-ce possible?

La voix du sang ne peut se taire qu'avec la justice. Aujourd'hui vous êtes ici pour réclamer la justice.

La justice de mon pays, qu'est-ce qu'elle a fait contre ceux qui ont photographié le meurtre avec le drapeau turc?

Qu'est-ce que cette justice a fait contre ceux qui ont crié le nom de l'assassin dans les stades de foot: "Nous sommes tous Ogun"?

La justice de mon pays, qu'est-ce qu'elle a fait contre les gendarmes qui connaissaient tous, même avant l'arrestation du meurtrier, jusqu'à la marque de son arme.

Et le vice-préfet d'Istanbul qui avait menacé mon mari, qu'est-ce qu'elle a fait la justice de mon pays contre lui ?"

Rien…

Les enquêteurs glissent délibérément sur les liens qui existaient entre certains officiels, policiers ou gendarmes et le groupe de jeunes d’extrême droite de Trabzon.

Après avoir arrêté le meurtrier, des policiers ont posé fièrement à ses côtés devant le drapeau turc. Aucun de ces policiers et gendarmes n’a été ni poursuivi ni jugé.

Plus grave : les informations sur le projet d’assassinat données par un mouchard infiltré dans le groupe n’ont pas été prises en compte.

Les bureaux du Premier ministre ainsi que la Commission des droits de l’homme du Parlement ont également enquêté sur les carences de l’instruction mais leurs rapports n’ont pas encore été publiés.

Le ministère de l’Intérieur se défausse en mettant en cause l’absence «d’une bonne coordination entre les différents services de renseignement». Nombre des avocats de Hrant Dink sont en revanche convaincus qu’il s’agit «d’un assassinat officiel prémédité». A leurs yeux «des secteurs de l’Etat, et pas le gouvernement, dressent des obstacles à chaque étape de l’enquête et lors des audiences».

L'arme fatale qui a assassiné Hrant Dink n'était pas l'arme à feu utilisée par une marionnette. Cette arme fatale était l'Article 301 du Code pénal turc.

Au lendemain de l'assassinat de Hrant Dink, les forces démocratiques du pays ont dénoncé le climat xénophobe en Turquie, ainsi que le maintien dans le code pénal d’articles liberticides comme le 301 en vertu duquel les «insultes à la turcité» sont réprimées.

Un an est passé mais rien sur le fond n’a changé. Le 301 est toujours en vigueur. Malgré les engagements du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste, il n’a été amendé que marginalement. Les poursuites judiciaires se poursuivent.

Rien n’a changé non plus sur le terrain de la lutte contre l’extrême droite xénophobe et les complicités dont elle dispose au sein de l’appareil d’Etat, notamment dans la police, comme l’ont montré les premières investigations après l’arrestation de l’assassin.

Oui, la justice turque n'a fait rien depuis un an. Par contre, l'assassinat des non-Turcs et non-Musulmanes se poursuit.

La justice a des occupations plus importantes que le meurtre d'un journaliste: Elle s'occupe de poursuivre des journalistes, intellectuels, artistes, défenseurs des droits de l'Homme, dirigeants et élus kurdes.

En effet, la tâche de la justice de la République turque, depuis quatre-vingt cinq ans de, n'est que poursuivre les opposants du régime militaro-kémaliste.

Ce matin, j'ai étudié encore une fois la biographie de Hrant Dink.

Il est né à Malatya en 1954.

A cette date-là j'étais un jeune journaliste à Izmir. Un an plus tard, j'ai vu avec mes yeux le déchaînement raciste et la sauvagerie lors du pogrom de 1955 contre non seulement les Grecs, mais aussi les Arméniens et les Juifs.

Après la proclamation de la loi martiale, la justice turque, au lieu de poursuivre les responsables de cette sauvagerie, n'a arrêté que des gens de gauche.

La justice turque fait partie d'un régime qui reste toujours répressif contre ses opposants et les minorités ethniques, religieuses du pays.

Dans la biographie de Hrant, une période a retenu mon attention: les années 60. "En 1961, laissés à leur propre sort, Hrant et ses deux frères vont errer pendant trois jours avant d'être retrouvés endormis, affamés et misérables à Kumkapi d'Istanbul. L'étape suivante sera pour eux l'orphelinat arménien du quartier de Gedikpasa, où Hrant Dink va passer dix années."

Gedikpasa, un de plus beaux quartiers de l'ancien Istanbul, un véritable havre de coexistence de toutes les ethnies et de religions. Le quartier dans lequel j'ai vécu deux ans justement cette époque-là.

Arméniens, Grecs, Assyriens, Juifs… Combien restent-ils aujourd'hui à Gedikpasa?

Je n'oublie jamais, en 1964,  à la suite des conflits intercommunautaires à Chypre, comment la Turquie a forcé plus de cent mille Grecs de partir d'Istanbul. Il ne reste aujourd'hui quelques milliers.

Et les Arméniens? Prés de deux millions au début du siècle, combien restent-ils aujourd'hui? Génocides… Déportations… Discriminations…  Les crimes odieux qu'Ankara et ses alliés opportunistes dans le monde nient toujours.

Comme nous disions l'année passée juste après l'assassinat de Hrant: Une colombe de paix qui vient de tomber martyre.

Je laisse les derniers mots à une scientifique turque, Fatma Müge Göcek:

"Un an s’est écoulé depuis ton assassinat, Hrant, et le journal annonçant ton meurtre est toujours sur mon bureau. J’ai décidé de ne l’ôter que le jour où tu obtiendras justice. Ce n’est pas encore le cas, aussi reste-t-il là.

"En Turquie et à travers le monde, nous attendons le jour du jugement. L’Etat turc semble toujours déterminé à jeter dans l’ombre cet arrêt ; il veut toujours protéger ceux qui t’ont pris pour cible ; il croit toujours que les intérêts de l’Etat doivent passer avant les droits des citoyens…

"Depuis ton assassinat, cette année n’a été que chagrin, douleur et honte.

"Ta vie et ta mort nous emplissent de honte."

Je partage ce message de Müge et  j'y ajoute:

La nation turque doit se débarrasser de cette honte non seulement par rendre justice dans l'affaire de Hrant Dink, mais également par la reconnaissance sans équivoque du premier génocide du siècle passé: le génocide des Arméniens et des Assyriens.

Le Comité des Arméniens: Ankara tourne le dos à l’Europe

Dans le communiqué suivant diffusé à l'anniversaire de l'assassinat de Dink, le Comité des Arméniens de Belgique accuse la Turquie d'avoir tourné le dos à l'Europe:

Hrant Dink assassiné le 19 janvier 2007 à Istanbul était un symbole. Journaliste, il était la figure de proue de la minorité arménienne rescapée du génocide de 1915. En Turquie, depuis cette époque, les victimes tentent de vivre avec leurs bourreaux, comme s’il ne s’était rien passé ou, s’il s’était passé quelque chose, comme si les victimes n’avaient eu que ce qu’elles méritaient. La Turquie jouissant dans le monde d’une totale impunité, malgré les promesses de puissances vainqueur de la première guerre mondiale, il était peu probable que la situation de cette fragile minorité s’améliorât un jour. Depuis le début de la république turque, d’exactions en oppressions, le nombre de ses membres n’a d’ailleurs cessé de diminuer et, au fil du temps, Ankara semblait de moins en moins disposé à faire un geste envers les Arméniens, encore régulièrement désignés coupables des maux de la Turquie.

La candidature de la Turquie à l’Union européenne et la volonté de cette dernière de la faire entrer dans l’Europe semblaient ouvrir une opportunité. Bien que l’Union ferme énergiquement les yeux sur le génocide, Ankara se rend bien compte que son négationnisme est un des principaux obstacles. Or le gouvernement Erdogan se proclame démocrate et fait de l’adhésion à l’Europe son objectif.

L’Europe étant l’espoir de tous les démocrates turcs, Dink l’Arménien osa faire le premier pas. Il tendit à ses concitoyens une main fraternelle. « Il y a eu un génocide, mais je n’ai pas de haine envers vous. Serrons-nous la main et construisons ensemble l’avenir. »

L’occasion était inespérée pour Ankara de conclure une paix sur cette base. La porte de l’Europe se serait ouverte toute grande.

Mais Dink a été abattu comme un chien et ce n’était pas le geste d’un isolé ou d’un désaxé. La nouvelle a soulevé une énorme vague de sympathie et d’espoir. Des milliers de mains turques se sont tendues à leur tour. Le gouvernement de M. Erdogan, si pro-européen,  aurait pu s’appuyer sur ce mouvement pour imposer aux nationalistes au moins un assouplissement de la position de la Turquie.

Un an plus tard, force est de constater que l’assassin est regardé comme un héros, que l’enquête policière sur l’assassinat n’est nulle part et qu’en revanche la répression s’est abattue sur la famille du journaliste et ses collaborateurs.

Ankara a refusé la main de Dink et des milliers d’autres. C’est un fait. Il ne veut donc pas renoncer au génocide et son credo européen est bel et bien feint. Ankara tourne le dos à l’Europe. Que faut-il de plus pour ouvrir les yeux de nos dirigeants sur la véritable nature de la candidature turque ? (CAB, 20 janvier 2008)


Hrant Dink Commemorated Around the World

The murder of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink in Istanbul a year ago has not been forgotten in Turkey. Indeed, as the trial of the young murder suspects is going on, new evidence pointing to a much more coordinated organisation of the murder emerges nearly weekly.

Thus, the crowd of over ten thousand who gathered in front of the office of Dink’s Agos newspaper in Istanbul on Saturday, at the time and on the spot of his murder a year ago, was not only mourning an outspoken proponent of dialogue between Turkey and Armenia, but also protesting against the lack of investigation of the real forces behind the murder. There were other gatherings and protests in other major cities in Turkey, too. The slogan was "For Hrant, for Justice."

Internationally, newspapers reported on the commemoration gathering. The German Frankfurter Allgemeine Zeitung ran two articles on 21 January, one covering the gathering, and one on Hrant Dink’s last article, in which he described himself as a “restless pigeon”, looking in all directions for possible threats.
A spate of attacks by young nationalists

The taz newspaper published an article entitled “Silence for Hrant Dink”, in which it reported on the ten thousand mourners, as well as a concert held in Hrant Dink’s memory in Istanbul in the evening. The article quoted human rights activist and writer Arundhati Roy, who was with Hrant Dink’s widow Rakel Dink during the commemoration, as saying that it was Hrant Dink’s death which had drawn international attention to the Armenian question.

The article was generally pessimistic about the state of affairs in Turkey, citing a list of attacks on Christians: the murder of Italian priest Andrea Santoro, who was killed by a 17-year old in Trabzon in February 2006, an attack on another priest who was injured five months later, then Hrant Dink’s murder, then the gruesome murder of three Christians working for the Zirve  Publishers in April 2007, an attack on a priest in Izmir in December 2007, and another attack prevented in Antalya.

The newspaper quoted Orhan Cengiz, lawyer in the Malatya case, as saying that the profile of the perpetrators is the same in each case: they were all young, male members of youth groups of the Nationalist Movement Party (MHP) or Great Union Party (BBP). Older associates were also linked to these parties, and before the crimes were committed, there were “dubious contacts to police or military circles.” Cengiz also pointed out that evidence was often withheld, meaning that the “men behind the scene” could not be investigated either in the Malatya or the Dink murder case.

The same issue of the taz also published an article on the flag which school children made out of their own blood, citing this as another example of the rise in Turkish nationalism.

Only "small fry" in court

The German Die Welt newspaper conducted an interview with Fethiye Cetin, lawyer of the Dink family, in Istanbul before the anniversary and also summarised the murder, reactions and the trial in a series of 28 pictures. The newspaper said that only the “small fry" were in court, and that the real forces behind the murder had not been touched. Cetin spoke of her conviction that the Trabzon group of suspects must have had logistic support in Istanbul. She interpreted Dink’s murder as an attempt to put a stop to the democratisation process in Turkey and predicted that the trial would last for years.
Call for reform of Penal Code

The British Times newspaper published an open letter to the editor, in which the Article 19, English PEN and Index on Censorship organisations call on Turkey to reform its Penal Code. The letter predicts that the planned amendments of the controversial Article 301, under which Hrant Dink himself was tried and sentenced, would “prove inadequate.”

Suspicion of "negligence, even collusion"

The New York Times reported on the commemoration gathering and said:

“Hrant Dink had sought to encourage reconciliation between Turkey and Armenia, but several years before his death he was prosecuted under Turkish law for describing the early 20th-century mass killings of Armenians as genocide.”

The newspaper added that there was suspicion of “official negligence, or even collusion” in the murder, and that the Dink family mistrusted the ongoing investigation.

Commemorative events around the world

The first anniversary of Hrant Dink’s murder was also marked with cultural and religious events internationally.

On 18 January, a panel entitled “Freedom of Expression and Association & Article 301 and the Murder of Hrant Dink” was held in Frankfurt. On the same day, a requiem was performed for Hrant Dink in Washington D.C., and historian Taner Akcam held a speech. Another requiem was organised in California, preceded by wreath-laying in front of Armenian memorial monuments.

The Visual Anthropology Club of the Central European University in Budapest remembered Hrant Dink with a viewing of the film “Swallow’s Nest”, in which Hrant Dink speaks about an Armenian orphanage in the outskirts of İstanbul. The same film was also shown in Ottawa, Canada.

In Berlin, a vigil was held in front of the Turkish consulate, while the Monument of Innocents in London was the site of another commemorative event. There was another gathering in Cologne, and a photo exhibition of Hrant Dink’s life in Berlin.

These are just a few examples of the many events organised in memory of Hrant Dink; there were more in Germany and Britain, as well as Belgium, the Netherlands and France.
(BIA news centre, Anna GRABOLLE, January 20, 2008)





Un an après l'assassinat de Hrant Dink


dink


Samedi 19 janvier 2008, à partir de 18 H

Soirée commémorative à Bruxelles

à l'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
74 rue des deux Eglises - 1210 Bruxelles

Avec le soutien de

 la Fondation Info-Türk, l'Institut Kurde de Bruxelles,
les Associations Assyriennes de Belgique et les Ateliers du Soleil

Tél: 0479-369 711
collectif1971@scarlet.be

Commémorations dans le monde entier



RSF exige la poursuite de tous les complices de l'assassinat

Il y a un an, Hrant Dink, rédacteur en chef de l’hebdomadaire bilingue arménien-turc Agos, a été assassiné. Sa mort (par balles), le 19 janvier 2007, devant les locaux de la rédaction à Istanbul (photo), a soulevé une vague de protestations dans la communauté internationale et en Turquie. Reporters sans frontières rend hommage au courage du journaliste,et réitère sa solidarité avec ses proches et collègues, qui défendent sa mémoire.

“Les autorités doivent poursuivre les recherches pour identifier les responsables, quels qu’ils soient, de ce crime odieux qui avait tout d’une tragédie annoncée. Elles doivent démontrer leur capacité à endosser leur part de responsabilité dans l’attentat qui a coûté la vie à Hrant Dink, et engager un processus de réforme, en profondeur, de la législation et des pratiques de l’Etat”, a déclaré Reporters sans frontières.

“La réforme de l’article 301 du code pénal est une étape incontournable sur cette voie, et nous encourageons les autorités à la réaliser au plus vite”, a conclu Reporters sans frontières.

“Ce n’est qu’à cette condition que Hrant Dink sera la dernière victime de la haine. N’oublions pas que près de 100 000 personnes ont accompagné le cercueil de Hrant Dink, le 23 janvier 2007. N’oublions pas que celles-ci scandaient “Nous sommes tous Hrant Dink”, “Nous sommes tous Arméniens”, a ajouté l’organisation.

Le 2 juillet 2007, le procès des assassins de Hrant Dink s’est ouvert devant la 14e chambre de la cour d’assises de Besikta à Istanbul (photo). Il a repris le 1er octobre et la prochaine audience devrait se tenir le 11 février 2008. Il n’y a plus de doute aujourd’hui sur l’identité du tireur, Ogün Samast, et celle de ses complices, Erhan Tuncel et Yasin Hayal, considérés comme les commanditaires du crime. La question fondamentale que soulève ce procès est celle de l’implication des forces de l’ordre, que ce soit à son origine, dans la réalisation de cet attentat ou dans le soutien accordé après le crime aux trois principaux accusés.

Les avocats de la famille ont, plus d’une fois, dénoncé les destructions de preuves, mais aussi les refus de la justice à poursuivre des membres de la police ou de la gendarmerie. L’un des exemples les plus criants, est la nature d’une conversation téléphonique entre Mühittin Zenit, un policier de Trabzon, et Erhan Tuncel, l’un des accusés. Cette conversation, qui se serait déroulée une demi-heure après l’assassinat du journaliste, permet d’établir que le policier avait connaissance d’un projet d’assassinat. Pourtant, il a été nommé à la direction du Département du Renseignement. L’avocate de la famille de Hrant Dink, Me Fethiye Cetin, a par ailleurs rappelé que la bande vidéo tournée par une caméra de surveillance à l’extérieur d’une banque près des locaux d’Agos n’a pas pu être visualisée car la police n’a pas réclamé les enregistrements à temps.

Le 15 janvier 2008, devant le Parlement, le ministre de l’Intérieur, Besir Atalay a cependant déclaré que "dans l’affaire Dink, la justice fonctionne bien. Aucune dimension de cet événement n’est restée en dehors du champ de la justice". L’un des avocats de la famille Dink, Bahri Bayram Belen, a aussitôt réagi en affirmant que "les enquêtes judiciaires qui devaient être menées à l’encontre des fonctionnaires publics ont été contrecarrées par des décisions administratives inutiles". L’avocat a ajouté que "depuis l’enquête préliminaire, certaines recherches (...) n’ont pas été convenablement menées, faute de participation des forces de l’ordre".

Le Parlement turc s’est néanmoins saisi du dossier. Le 4 janvier 2008, une sous-commission d’enquête de la Commission des droits de l’homme a commencé ses travaux pour élucider les circonstances dans lesquelles l’assassinat s’est déroulé. Présidée par un ancien journaliste, Mehmet Ocaktan, elle s’est rendue à Istanbul et à Trabzon (Nord-Est) d’où sont originaires la plupart des dix-neuf accusés.

Ces irrégularités sont confirmées par le rapport d’une commission d’enquête parlementaire : "Malgré le fait que les experts du ministère de l’Intérieur ont estimé que les fonctionnaires de la Direction de la sécurité à Istanbul, des plus gradés aux moins gradés, pouvaient être considérés responsables pour n’avoir pas accompli leur devoir de contrôle (avant l’assassinat), seule une enquête judiciaire à l’encontre du chef du service de renseignements de la police d’Istanbul, A. Ilhan Güler, a été autorisée".

Quant aux services du Premier ministre, ils ont annoncé avoir achevé leur rapport après huit mois d’investigation. Le chef du gouvernement avait accepté d’ouvrir une enquête en avril dernier après avoir reçu une lettre de la femme du journaliste, Rakel Dink, qui mentionnait de nombreuses irrégularités et exprimait ses craintes que la justice ne soit jamais rendue.

Autre développement récent, le principal accusé, Ogün Samast, pourrait être plus âgé que ces papiers ne le laissent croire. Les résultats des examens médicaux réalisés en mai 2007 concluent que celui-ci pourrait être dans sa 19e et non dans sa 18e année. Il appartiendra au tribunal de trancher cette question qui pourrait avoir un impact déterminant sur le procès. S’il considère qu’Ogün Samast est majeur, le procès devrait alors être ouvert au public. Le jeune homme risquerait également une peine de prison à perpétuité, alors qu’il encourt actuellement une peine maximum de vingt ans de réclusion.

Hrant Dink a été la victime d’un nationalisme officialisé qui interdit notamment de mentionner différents volets de l’histoire turque, dont le génocide des Arméniens sous l’empire ottoman. Ce nationalisme s’exprime dans l’article 301 du code pénal, intitulé "Humiliation de l’identité turque, de la République, des institutions ou organes d’Etat". Il sanctionne de six mois à trois ans de prison "quiconque humilie ouvertement le gouvernement, les organes de justice de l’Etat, les structures militaire ou policière".

Hrant Dink avait été poursuivi en vertu de cet article. Son fils, Arat Dink, a été condamné à un an de prison avec sursis, le 11 octobre 2007, pour avoir imprimé dans les colonnes d’Agos un entretien donné par son père à l’agence Reuters où il rappelait que les massacres d’Arméniens commis entre 1915 et 1917 étaient un génocide. Depuis son entrée en vigueur en 2005, 120 personnes ont été poursuivies en vertu de cet article, qui s’est révélé un outil de répression de la liberté d’expression.

A plusieurs reprises, les autorités ont annoncé leur intention de le réformer. Le 6 novembre 2007, le ministre turc de la Justice, Mehmet Ali Sahin, a déclaré à l’agence de presse Anatolie que le gouvernement était décidé à amender l’article 301. Il avait précisé que le Conseil des ministres examinerait “à la première occasion“ les différents projets préparés.

Début janvier 2008, le ministère de la Justice a terminé ses travaux et a soumis une proposition de loi à la Commission des lois de l’Assemblée, qui devra ensuite l’examiner. Ce projet propose de remplacer le terme "humiliation de l’identité turque" par "humiliation du Peuple turc " et l’expression "humiliation de la République" par "humiliation de la République turque". L’alinéa 4 de l’article qui stipule que "toute expression de la pensée sous forme de critique ne peut être sanctionnée" devrait être supprimé. En outre, le gouvernement propose de réduire à deux ans la peine maximale encourue, au lieu des trois ans actuellement prévus. Pour qu’un procès puisse être engagé en vertu de cet article, l’autorisation du ministère de la Justice serait désormais requise. Mais le nouveau vice-Premier ministre Cemil Ciçek, ancien ministre de la Justice, est plutôt favorable à ce que cette autorisation soit accordée non pas directement par ce ministère, mais par une commission. Enfin, l’alinéa 3 qui stipule que “Si un citoyen turc vivant à l’étranger humilie l’identité turque, la peine se verra accroître d’un tiers” devrait être supprimé.

Ce projet est loin de satisfaire Reporters sans frontières qui demande son abrogation pure et simple, puisqu’il n’apporte aucune solution au problème de l’application arbitraire de l’article 301 par des magistrats. (www.rsf.org, 18 janvier 2008)

Dink Family: Police and Gendarme Should Be Brought To Justice

Although the official murder suspects of journalist Hrant Dink have been on trial since July 2007, it is clear that responsibility for the murder also lies with the police who was informed of the plans beforehand and did nothing to prevent the assassination, believe the Dink family members.

The Dink family has thus filed a complaint against Istanbul Chief of Police Celalettin Cerrah and the officers of the Istanbul Police Department for “negligence in the murder”.The complaint argues that those mentioned in the text are suspects in the murder of Hrant Dink. “Even if they were not part of the organizational hierarchy, they aided and abetted the organization knowingly and willingly.” The complaint also asks for the accused to be punished for “committing a crime in the name of an illegal organization and being members of such an organization.”

The lawyers have accused Chief of Police Cerrah of making conflicting statements to the expert witness. The Istanbul police force in general is accused of not carrying out necessary investigations or providing precautionary protection despite being warned about the planned murder.

Trabzon gendarme withheld evidence

The complaint, which the Dink family’s lawyers filed with the Istanbul Chief Public Prosecution on 17 January, further demands the prosecution of the officers of the Trabzon Gendarmerie for “holding back evidence, tampering with evidence, abusing their position and failing to do their duty.”

The family is asking for the prosecution of Trabzon Province Gendarmerie Commander Ali Öz, Intelligence Unit Gendarmerie Captain Metin Yildiz, Central Gendarmerie Company Commander Lieutenant Murat Akce, Central Gendarmerie Police Station Commander Sergeant Major Cevat Eser, as well as officers Veysel Sahin and Okan Simsek, both of whom are already on trial.

Citing Article 8/2 of the Criminal Procedure Code, which deals with “related crimes”, the family is asking for the prosecution of the officers at the Istanbul 14th Heavy Penal Court.

Prosecution not informed of phonecall

The complaint pointed to the fact that apart from Ahmet Samast, the father of the suspected triggerman O.S., someone else informed the Trabzon gendarmerie of the identity of the suspect. It has recently emerged that the Trabzon gendarmerie received a phone call at 3:05 a day after the murder, on 20 January, in which the anonymous informant told an officer that the pictures broadcast on television were of O.S.. The informant further gave the address of the suspect, the name of his father and his father’s workplace. He said: “Tell Istanbul, he ran away from here. He went to Istanbul with his friends, it was done there.”

The lawyers said, “Despite the denunciation, the Trabzon Gendarmerie Command only transcribed this conversation nine days later, did not try to find out the identity or address of the informant, and did not inform the prosecution of the denunciation and its content.”

Expert report convinced of negligence

The complaint further cited the investigation of expert witnesses as coming to the following conclusions:

    * The Istanbul Police did not act on the written report which the Trabzon Intelligence Unit sent to the Istanbul Intelligence Unit on 17 February 2006, a year before the murder, informing the latter about a planned attack on Dink.

    * The Istanbul did not fulfill its duties according to the secret regulations concerning intelligence.

    * The officers and their superiors in the Istanbul Police Force, from the lowest to the highest level, may be responsible, according to penal and discipline law, for not fulfilling their duty of control. (BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, January 18, 2008)

Arundhati Roy appelle les Turcs à "rompre le silence" après la mort de Dink

La romancière indienne Arundhati Roy a appelé vendredi à Istanbul les Turcs à "rompre le silence" sur la question arménienne en prenant pour modèle le journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné il y a un an.

"Je ne suis pas venue pour rompre le silence qui entoure dans ce pays les événements survenus en Anatolie en 1915: c'est à vous de le faire", a déclaré l'écrivain au cours d'une conférence à l'université de Bogaziçi. "C'est ce que Hrant Dink a tenté de faire et il l'a payé de sa vie".

"Visiblement, l'assassinat était conçu comme une punition pour Dink et comme un avertissement pour les autres dans ce pays qui pourraient avoir été inspirés par son courage, a poursuivi l'auteur du "Dieu des Petits Riens", récompensé par le Booker Prize en 1997.

Mme Roy était invitée à Istanbul dans le cadre des commémorations de la mort de Hrant Dink, abattu dans cette ville le 19 janvier 2007 par un jeune chômeur appartenant à un groupuscule ultra-nationaliste, devant les locaux de son hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos.

"Hrant a été réduit au silence, mais ceux qui se réjouissent de son meurtre doivent savoir qu'il était contreproductif: au lieu du silence (...) la voix de Hrant est devenu un cri que l'on ne peut plus étouffer", a poursuivi la romancière.

Militant de la réconciliation entre Turcs et Arméniens, Hrant Dink avait suscité le courroux des milieux nationalistes turcs par ses prises de position sur les massacres d'Arméniens survenus en Anatolie entre 1915 et 1917, qu'il qualifiait de "génocide".

Les massacres et déportations d'Arméniens dans ces années ont fait plus de 1,5 million de morts, selon les Arméniens, 250.000 à 500.000, selon la Turquie qui récuse la notion de génocide reconnue par plusieurs pays.

Hrant Dink, qui avait été condamné par la justice turque à six mois de prison avec sursis pour ses prises de positions, a été nommé lundi 52è "héros de la liberté de la presse dans le monde" par l'Institut international de la Presse (IPI).  (AFP, 18 jan 2008)

Commemoration of Hrant Dink by Armenian Minister Oskanian

Vartan Oskanian is the minister of foreign affairs of the Republic of Armenia. His commemoration of Hrant Dink, the editor-in-chief of the Turkish-Armenian Agos newspaper who was killed by nationalists, was published on the first anniversary of Dink's murder.

I can confess that I have lived through two deep and unforgettable shocks during my years in office; once in 1999 when the stability of Armenia was threatened by gunmen and the second time last year, when I received the call that Hrant Dink had been assassinated. Both were attacks not on men, but on ideas and values.

An attack on democracy

Hrant's murder was an assault on democratic state building -- of the Turkish state. His murderers took aim at his vision of a Turkey that allowed free speech, that tolerated open discourse and that embraced its minority citizens, like himself.

We miss Hrant. He would come to Armenia a couple of times a year. In September 2006, when he spoke at the third Armenian Diaspora Conference, his message was that as members of the European family, Turkey and Armenia would have normal relations, because even the unwilling in Turkey would be induced to find a way to dialogue. That was music to our ears, echoing as it did our own wishes.

Hrant tried to bridge divides

He also addressed the "International Conference on the 90th Anniversary of the Armenian Genocide" we held in Yerevan in April 2005. Everyone respected his ardent, reasoned plea for dialogue, for distinguishing between today's Turkish Republic and the perpetrators of atrocities nearly 100 years ago. He recounted passionately how he had explained to Turkish authorities that Armenians are looking for their roots -- the same roots which the Ottoman Empire slashed when it attempted to completely eradicate a people and tear it away from its home, its culture and its traditions.

Each time he came to Yerevan, we would find a few minutes to talk. It was important that I hear from him about the mood in Turkey. Hrant was the right person to ask because he was not just an Armenian living in Turkey, he was proud of both his identities -- Turkish and Armenian -- and was insulted and angered that while trying to reconcile them he was accused of "insulting Turkishness.

He was silenced...

When he was first charged under Article 301 for "insulting Turkishness," I asked whether it would help if I wrote a letter or spoke publicly. He responded confidently. "My thanks and gratitude, but right now, I'm all I need. So help me God, I'm going to take my struggle and my rights all the way to the end."
Later, he wondered how "on the one hand, they call for dialogue with Armenia and Armenians and on the other want to condemn or neutralize their own citizens who work for dialogue."

Hrant Dink was candid and courageous, but not naive. Still, he could not have predicted this kind of "neutralization." His honest and brave voice was silenced. Worse, some saw in this assassination a clear message that the danger they face lies deeper than a mere judicial conviction.

This message is just one of the dividends that this killing offered those who contributed to the fanatical nationalist environment which colors Turkish politics in and out of Turkey. The brutality, the impunity, the violence of Hrant's murder serves several political ends. First, it makes Turkey less interesting for Europe, which is exactly what some in the Turkish establishment want. Second, it scares away Armenians and other minorities in Turkey from pursuing their civil and human rights. Third, it scares those bold Turks who are beginning to explore these complicated, sensitive subjects in earnest.

Armenia is ready for dialogue

In Armenia, we have insisted for more than a decade, that although we are the victims of historical injustice and although we are on the other side of a border that Turkey has kept closed, we are prepared at any time for dialogue with our neighbor on any subject, so long as there are normal relations between us, so long as this last closed border in Europe is opened, so long as someone on the other side wants to talk. We are ready.

Hrant Dink will not be forgotten

A year ago, we were moved by the outpouring of fundamental, human grief from all levels of Turkish society, especially from those who have been scared by the demonstration of such violence on the part of a young person, and saw it for what it is -- the continuation of hatred and enmity into the next generation.

Hrant Dink's family, his colleagues at and around Agos and his friends in Armenia and in Turkey will find some comfort knowing that today and tomorrow Hrant will be remembered - by Armenians, who share his vision of understanding and harmony among peoples, and by Turks, who share his dream of living in peace with neighbors and with history. (Today's Zaman - BIA, January 18, 2008)

Agos Publisher Seropyan Again Charged by Prosecutor

Sisli Chief Public Prosecution Office launched a case against Sarkis Seropyan -the owner of Agos Newspaper- in connection with the article named "Clever Board" published on 9 November 2007 on charges of "attempting to effect the fair trial" under Article 288/1 TPC.

Sarkis Seropyan and Arat Dink were sentenced to one years' of imprisonment on charges of "despising Turkisness" under Article of 301 TPC on November 2007 (TIHV-sesonline.net, 16 January).


J’aurais dit à Hrant que...

Cengiz ÇANDAR

La moitié du mois de janvier est passée. Il reste trois jours avant la date anniversaire du meurtre du journaliste turco-arménien Hrant Dink. L’an dernier, le 15 janvier, il était bien portant et en vie. Nous vivions sans savoir qu’il serait tué le 19 janvier. Nous étions tous ensemble. Mais trois jours plus tard, nous avons perdu quelqu’un.

Et depuis, nous n’avons pas pu en quelque sorte nous multiplier, je pense. Nous sommes restés avec quelqu’un en moins.

La première chose qui m’est venue à l’esprit, le premier jour de 2008, fut : « Nous entamons le mois du meurtre de Hrant. » Et je me suis dit : « Dans 19 jours, ce sera l’anniversaire de sa mort. » Et maintenant, il reste trois jours.

L’an dernier, le 15 janvier, je pense que Hrant était soit en train d’écrire ou prévoyait d’écrire un article qu’il avait intitulé : « Mon âme nerveuse, comme une colombe inquiète. » Puisque l’article a été publié le jour de son assassinat, il a dû être envoyé pour impression le jour précédent. Donc, l’an dernier, le 15 janvier il écrivait ou prévoyait d’écrire cet article.

Ce qui est important c’est que Hrant était nerveux comme une colombe le 15 janvier de l’an dernier. Quatre jours plus tard, sa nervosité était confirmée. « La colombe a été saignée. »

***

Comme des centaines de milliers de personnes dans ce pays et dans le monde je suis resté concentré sur Hrant des jours durant. Les gens essaient de garder Hrant en vie en organisant des cérémonies commémoratives, des débats et des expositions.

Depuis des jours je suis de mauvaise humeur, comme si Hrant était parti pour un long voyage, et nous ne pouvons pas le voir, mais il reviendra, et il faudra que je lui dise ce qu’il s’est passé l’an dernier, car il n’a pu le voir ou en entendre parler puisqu’il était parti. J’essaie donc de faire un bilan dans ma tête.

J’essaie de classifier les faits dans mon esprit, de façon hiérarchique, de telle manière que si Hrant devait revenir - je sais que c’est impossible, mais quand-même - et me demander : « Que s’est-il passé ici depuis que je suis parti? » je sois capable de lui répondre.

Depuis qu’il est parti, la chose la plus importante a été qu’il n’est pas là. Le 19 janvier 2007 est le jour où il a été assassiné. Il y a eu de nombreux développements importants en 2007, mais aucun aussi important que sa mort le 19 janvier; l’histoire le prouvera tandis qu’elle s’écrit et qu’elle est mieux comprise. C’est mon avis, et je lui fais souvent savoir aussi.

« Il y a eu une période pré Dink et une période post-Dink, comme l’ont dit de nombreuses voix. Et cela devrait être daté ; nous ne pouvons plus être comme nous l’étions dans le passé et nous ne pouvons pas rester comme nous le sommes à présent. Ce n’est pas simplement pour exprimer combien Hrant est important pour nous, ou sa valeur ou sa personnalité critique, le tout représentant une part de l’histoire. Cela signifie également une transformation sincère qu’il a opérée dans nos esprits, autant que son meurtre a causé une douleur et le sentiment d’être invalides », a écrit Nilüfer Göle, une professeure de sociologie renommée . À un moment dans son article, elle écrit également: « Avec le meurtre de Hrant, c’est comme si l’année 1915 était revenue; le passé et le présent se chevauchent car ce meurtre commis devant nos yeux à tous, nous rend complices du passé et du présent. Nous avons pris en plein visage le fait que nous ne pouvons plus être innocents. »

Je dirais à Hrant, « Après que ces phrases ont été écrites, il s’est passé quelque chose dans ce pays que tu ne croirais pas, même dans tes rêves. »

« Abdullah Gül a été élu président en dépit d’une intervention militaire. Tu ne vas pas le croire, mais le Parti Justice et Développement (AKP) a gagné les voix d’une personne sur deux et a reformé un gouvernement. Tout ceci s’est passé dans ce contexte de polarisation que ta mort a déclenché et dans le sillage d’une crise politique due à la même polarisation. La déception que ta mort a créée s’est soudainement transformée en un espoir joyeux. », c’est ce que je dirais à Hrant.
Que lui dirais-je d’autre, s’il le demandait ?

Alors, je pense que nous ferions une longue pause dans ce “dialogue”.

Je me demanderais si je devrais dire : « l’enquête et le procès qui ont suivi ton meurtre se sont transformés en ‘scandale’ dans l’histoire de la justice turque et de la sécurité bureaucratique. » Mais c’est la vérité.

S’il me posait la question, « Comment cela a-t-il pu se produire; comment cela se fait-il, puisque Gül est devenu président, Beşir Atalay ministre de l’Intérieur, Recep Tayyip Erdoğan, qui est venu présenter ses condoléances chez moi, est devenu un Premier ministre puissant ? » J’aurais du mal à lui répondre.

Ou je passerais peut-être la balle à Murat Belge et lirais cet extrait : « Vous avez été élu au gouvernement avec presque 50% des voix. Vous a-t-on donné ces voix pour que vous fassiez des ouvertures démocratiques ou pour que vous vous entendiez avec vos opposants qui veulent vous empêcher de faire ces ouvertures et pour que vous fassiez leur conquête? » (Titre de l’article : Don't solve the problem, just play with the ball.)

Je devrais peut-être parler à Hrant du journaliste qui fait des déclarations cinglantes dans ses articles, mais dont on parlait peu quand il était en vie; H. Gökhan Özgün. Hrant ne le croyait pas, mais Özgün a dit : Cette république a été établie pour convertir la Turquie au christianisme et ensuite à l’islam“ dans son article intitulé “Pourquoi l’Alévisme est encore un problème ?”

Il est probable que la raison pour laquelle Hrant a été assassiné, et pour laquelle l’enquête sur le meurtre a été à ce point insuffisante se trouve dans la déclaration d’Özgün. Il a également fait l’observation suivante : « Il y a une chose dont je suis certain. On ne peut pas ne pas résoudre la question alévie, on ne peut pas non plus résoudre la question de l’Article 301 , même en 100 ans, et on ne peut pas résoudre la question kurde, même en 100 ans. »
301 ?

Je dirais à Hrant : « Ils ont même échoué à amender l’Article 301, sans parler de l’abolir. Si nous continuons à nous impliquer dans cette question, nous serions piégés nous aussi. Et nous viendrons peut-être là où tu es. »

Qui sait ?

L’an dernier, le 15 janvier, Hrant était nerveux comme une colombe et n’a-t-il pas été tué quelque jours après avoir écrit : “…mais je sais que dans ce pays les gens ne s’en prennent pas aux colombes. » ?

Qui aurait pu le savoir ? direz-vous.

Maintenant nous le savons.

C’est « l’information » la plus importante de l’année 2007 alors que nous passons à 2008, avec la victoire de l’AKP aux élections avec 47% des voix et l’élection de Gül comme président. Ceci est bien plus important que le début du “processus d’acceptation”.

J’aurais peut-être aussi dit cela à Hrant.
(Turkish Daily News ©Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN ,17 janvier 2008)

Expert Report Charges "Istanbul Police As a Whole" for Negligence

Despite an expert report charging the Istanbul Police Force with wrongdoing at all levels of the hierachy, only one person A. Ilhan Güler, the head of the intelligence unit, is brought under investigation, complains "The Hrant Dink Murder Monitoring Commission", a volunteer group comprising of lawyers, researchers and right activists.

According to Turkish administrative procedures, public servants may be brought to justice for charges related to their duties only after the consent of their seniors. In Istanbul the highest state officer is the governor of Istanbul.

The group, particularly relies on a report by an official expert  committee, reading  "there may be responsibility from the lowest to the highest level [of Istanbul police] for negligence of their to control the events ."

The monitoring commission, relying on the report and other facts and documents in the Hrant Dink murder case files further points to other irregularities in the operating of the Istanbul police:

    * The charges by the Trabzon police that Istanbul police did not seriously investigate their information that defendant Yasin Hayal may kill Hrant Dink is under investigation.

    * On 28 August 2007, the Istanbul Governor's Office gave permission for A. Ilhan Güler to be investigated, yet denied permission to investigate Chief of Police Celalettin Cerrah.

    * The lawyers for the Dink family objected to this decision at the Istanbul Regional Administrative Court, but the objection was overruled.

    * The court, after further examination decided to allow Güler's investigation. However, the lawyers have still not been informed of the court's final decision.

    * Whereas, the two experts in their report say: "Relying on the committed and neglected operations in this case, we have arrived at the conclusion that the officers and their superiors in the Police Force, from the lowest to the highest level, may be responsible, according to penal and discipline law, for not fulfilling their duty of control."

    * Despite this report, only head of intelligence Güler is to be investigated. (BIA news centre, Tolga KORKUT, January 17, 2008)

"Killer of 3 Protestants Tied With The Police"

In the second hearing of the trial for the killings of three members of the Malatya Protestant community, suspects charged Emre Günaydın, their leader with having ties with the local police chiefs.

Third in a chain of attempts at the lives of Turkey's Christian minority in a year, German citizen Tilman Ekkehart Geske, Necati Aydin and Ugur Yüksel were killed at their Zirve Publishing House in the eastern province of Malatya, in April 2007. The local publishing house functioning also as a bookstore, was mainly focusing on Christian teachings.

Close relation with police chief 

At the 10-hour hearing, suspects Kürsat Kocadag, Hamit Ceker, and Mehmet Gökce, who are tried without arrest, were questioned. The questioning of the main suspect, Emre Günaydin, who is under arrest, is postponed for the next hearing.  

Ceker claimed that Günaydin had contact with the police chief, he had not informed the police of Gunaydin's plans because he was scared. He said that they had gone to the publishing house to grab documents, but then Günaydin had killed three people. He also alleged that a few months before the murders Günaydin had stabbed someone at a dormitory and been kicked out from the dormitory, but the incident had been covered up by the local authorities and there had been no prosecution.

Prepared to become a "martyr"

Kocadag said in his statement that at the time when they were preparing for the national university exam, Günaydin was being taught at “Nur houses”, of the Nurcu Muslim sect. “Günaydin had an aggressive attitude. Sometimes he became very aggressive, and sometimes very emotional. A long time before the event, he told me that there were 49 church houses in Malatya, and that we needed to do something about this; he also said that finally we could end up with martyrdom. I refused the offer and we fell out,” he told the judges.

When asked by defense lawyers if his and Günaydin’s religious beliefs were very strong and whether they prayed five times a day, Kocadag replied: “I perform the Friday prayer, but generally I am not consistent in my prayers. Emre Günaydin was also not very attached to his beliefs.”

Gökce stated that he worked in a computer equipment store and knew Günaydin as a customer. He said that he saw Günaydin a day before the murders.

The Malatya court has refused the demands of the joint plaintiffs andthe defense lawyers for certain CDs, documents and autopsyphotographs.  It also refused permission for lawyers to record thehearings.

The court also refused to accept the video recordings of Emre Günaydin’s hospital stay presented by the Malatya Police Department in 42 cassettes as evidence, for they were submitted to the court  after the legal limit of 24 hours had passed.
International press and human rights observers

The court hearing was attended by Ranier Dost from the German Embassy in Ankara, by Prof. Dr. Zafer Üskül, MP and head of the Parliamentary Human Rights Investigation Commission, Feray Salman, the general coordinator of the Human Rights Joint Platform, Hüseyin Öntas from the Say Stop to Racism and Nationalism Initiative, Zekai Tanyar, the spokesperson of the Protestant Church, and many foreign members of the press. (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, January 16, 2008)

Erdogan se lache contre la diaspora arménienne à Madrid

Lors d’un petit déjeuner organisé par Europa Presse dans le capitale espagnol de Madrid M.Erdogan a cependant précisé que la Turquie doit tout d’abord vérifier le but de l’Union Méditerranéenne et voir si elle sera une identité géographique ou une union politique ou économique.

Sur l’article 301 du Code pénal Turc (TCK), M.Erdogan a dit qu’un amendement à l’article devrait être voté par le Parlement dans un mois et que la question serait ainsi peut être résolue.
Interrogé sur le génocide des Arméniens M.Erdogan s’est soudainement crispé et a déclaré « la diaspora (arménienne) continue à tout embrouiller.. Après leurs attaques dans divers pays ils essayent d’obtenir des appuis en rapport ou non ».

M.Erdogan a continué « la question (quant au projet de loi sur une reconnaissance du génocide soumise au congrès de Etats-Unis) semble être remise, grâce en particulier à la sensibilité de l’administration américaine. Le président américain George W. Bush et d’autres fonctionnaires ont exercé des efforts intensifs. Cependant, je voudrais exprimer très clairement qu’il y a des préjudices très sérieux quant à cette question ».

« J’ai écrit une lettre à Robert Kocharian en 2005 et ai dit ceci (le génocide) doit être évaluée par des historiens. La Turquie a ouvert ses archives. Il y a plus d’un million de documents classifiés. La Turquie a aussi demandé que l’Arménie ouvre ses archives. Robert Kocharian n’a pas encore répondu à ma suggestion » a ajouté sans vergogne le Premier Ministre turc. Rappellons que la Turquie qui prétend vouloir discuter de cette question n’a toujours pas répondu à la proposition du président arménien d’établir une commission intergouvernementale afin d’explorer les moyens de résoudre l’ensemble des problèmes entre les deux pays et d’établir des relations diplomatiques. En revanche la Turquie continue de déployer sa stratégie négationniste en terme de comités d’historiens et d’ouverture d’archives afin d’extraire la question de génocide du contexte politique de sa candidature à l’Union Européenne.

Puis le Premier ministre turc a pour la première fois divulgé réellement sa pensée « la diaspora arménienne est dans un effort visant à obtenir des indemnités (de la Turquie) ». « La cause de la Turquie est légitime. Le gouvernement turc a ouvert des couloirs aériens à Yerevan et a rénové l’église orthodoxe arménienne dans l’ile d’Akdamar sur le Lac de Van. Il y a actuellement 40000 arméniens vivant en Turquie qui se sont échappés d’Arménie. Nous ne les avons pas extradés. Les citoyens arméniens vivant en Turquie n’ont pas de problèmes » a continué M.Erdogan.

Dimanche 13 janvier lorsque le Premier Ministre turc M.Erdogan a visité le Palais de l’Alhambra à Grenade un groupe qui s’appelle « Los Turcos » l’a accueilli près du palais. Ils portaient des vêtements ressemblant à ceux des Turcs Ottomans. Tout un symbole. (Stéphane/armenews, 17 jan 2008)

Le parlement bulgare refuse de reconnaître un génocide arménien

Le parlement bulgare a rejeté jeudi quatre projets de déclaration présentés par l'opposition préconisant la reconnaissance d'un "génocide arménien", a-t-on appris de source parlementaire.

Les projets soumis par des partis conservateurs et un parti ultra-nationaliste, visaient à faire reconnaître "le génocide des Arméniens dans l'empire ottoman en 1915-1922".

Un tiers des élus se sont abstenus. Le député Alexandre Radoslavov, du Parti socialiste au pouvoir, a estimé que "la vérité historique est une chose et la politique contemporaine toute autre chose".

Voisin de la Turquie, la Bulgarie est gouvernée par une coalition de centre-gauche à laquelle appartient le parti de la minorité turque Mouvement pour les droits et libertés qui représente 10% de la population bulgare.

Un autre projet de reconnaissance d'un "génocide arménien" avait été rejetée par le parlement il y a un an.

Une vingtaine de pays, dont la France, ont reconnu l'existence du génocide arménien. Le parlement européen avait été le premier à adopter dès 1987 le terme de "génocide" au sujet du massacre et des déportations d'Arméniens dans les dernières années de l'Empire ottoman, auquel a succédé en 1923 la République de Turquie.  (AFP, 17 jan 2008)

Who Accompanied Hrant Dink's Killer in Istanbul?

Fethiye Cetin, one of the lawyers for the Dink family, said that the Pelitli Gendarmerie in Trabzon received a phonecall on 20 January. Someone informed the gendarmerie that O.S., the suspected triggerman in the Hrant Dink murder case, went to Istanbul with his friends:
Gendarmerie not investigating "friends"

"The important sentence is the 'he went to Istanbul with his friends' at the end of the phone conversation. The gendarmerie is not looking for these friends, although it is their duty to investigate this and send their findings to the prosecution."

Cetin conceded that the fact that this phone conversation was only put into a report nine days later may be due to bureaucratic obstacles; "however, what is really relevant is that the gendarmerie has not done anything about it."

According to the news on NTV channel, a person denounced O.S. in a phonecall to the Pelitli gendarmerie in Trabzon on 20 January, one day after the murder of Hrant Dink. The anonymous caller gave O.S.'s father's name and work place. The date on the report of this call is nine days later.

Dialogue recorded nine days later

The dialogue is reported in the case file of gendarmerie officers Okan Simsek and Veysel Sahin, who are both on trial for gross misconduct:

Informer (I): You know the guy who shot the journalist?

Gendarmerie Officer (GO): Which guy?

I: He was shot in Istanbul, you know

GO: Oh, yes

I: The guy who shot the journalist, O.S., he lives in Yeni Afetler

GO: O.S.?

I: Look, they are coming, no one must hear me...His father Ahmet Samast works for the municipality at the airport

GO: Give me the address of where he lives

I: I was going to call Istanbul, my telephone does not work outside...I was going to tell them, but I could not...Tell Istanbul. He ran away from here and went to Istanbul with his friends. It was done there.

GO: Alright sir, thank you. (BIA news centre, Nilufer ZENGIN, January 15, 2008)

La commission parlementaire n’a rien trouvé au sujet du meurtre de Dink!

Ayse Jale Agirbas est une député du parti Démocratique de Gauche (DSP) et membre de la commission des Droits de l’homme du Parlement turc et notamment de la commission d’enquête qui examine les investigations policières suite au meurtre de Hrant Dink.

Lors d’une déclaration à la presse elle a afirmé que rien de nouveau n’était sorti de l’interview du Gouverneur d’Istanbul Muammer Güler et son vice-gouverneur Ergün Güngör jeudi 3 janvier 2008. « Nous avons demandé au Gouverneur d’Istanbul Muammer Güler si des négligences avaient été commises. Il nous a répondu en reprenant les événements depuis le commencement. Parce que nous sommes toujours à l’étape de l’enquête, il est difficile de venir à une quelconque conclusion.Il y a des connections entre Ankara et Trabzon. Nous avons besoin de regarder toutes ses connexions et prépareront un rapport quand l’enquête sera terminée ».

Ergin Cinmen, l’un des avocats de la famille Dink a déclaré que s’il avait été présent à la réunion avec le Gouverneur, il lui aurait demandé pourquoi il avait senti le besoin d’appeler Hrant Dink pour discuter. « Nous ne savons pas si ils lui ont demandé ».

Ayse Jale Agirbas a dit que Güler et Güngör étaient « conscients des questions ». La commission a aussi déclaré que certaines personnes qui avaient été en service au sein des forces de sécurité à Trabzon étaient maintenant en service à Ankara et c’est pourquoi les membres de la commission continueraient leur enquête à Ankara et se déplaceraient ensuite sur Trabzon. (Stéphane/armenews, 13 janvier 2008)

Réaction du Comité des Arméniens contre le soutien au négationnisme à Bruxelles

Le Comité des Arméniens de Belgique vient de diffuser le communiqué suivant sur les faits révélés par le journal Le Soir la semaine dernière relativement à l’agression verbale dont a été l’objet, le 7 février 2007, une victime du génocide des Tutsi du fait de son supérieur, le directeur du commerce extérieur de la Région bruxelloise, en présence de plusieurs témoins.

Ce haut fonctionnaire chargé des relations internationales de la Région bruxelloise aurait proféré à l’égard de son subordonné, dont les parents ont été assassinés au cours du génocide de 1994, les paroles suivantes (Le Soir 12-13 janvier 2008, p. 10) : « S’il s’agit de la personne de haute taille et de couleur, je vais le tuer (…). Si c’est lui…le génocide rwandais n’est pas terminé ! »

Qu’un serviteur de l’Etat en vienne à menacer de mort un subordonné est déjà un sujet de grave préoccupation quant à la gestion du service public. Que ces menaces se doublent d’une forme d’approbation voire d’apologie du génocide est odieux et intolérable.

Des excuses auraient pu être promptement présentées, qui auraient sans doute contribué à clore l’incident, mais le fonctionnaire indigne s’y refuse et nie même les faits, malgré les témoignages formels qui lui sont opposés.

S’il était possible, la réaction de l’autorité est encore plus choquante. En effet, le Secrétaire général du ministère régional a proposé d’infliger au coupable la dérisoire sanction d’une suspension de trois mois avec levée du traitement, que son gouvernement, en la personne du Secrétaire d’Etat Brigitte Grouwels, a jugé trop sévère et ramené à un mois, avec maintien du salaire, ce qui revient à gratifier le coupable d’un mois de congé payé.

Il n’est malheureusement pas étonnant qu’un gouvernement, comptant en son sein et soutenant un Secrétaire d’Etat négationniste, E. Kir, ferme les yeux sur des agressions de cette nature commises par ses propres agents, comme il ferme les yeux sur le déferlement de haine raciste qui, le 21 octobre dernier, a ruiné et failli coûté la vie à un commerçant d’origine arménienne, en raison de son origine. Mme Grouwels elle-même s’est rangée aux côtés des négationnistes, notamment en participant comme orateur à un scandaleux colloque tenu le 15 décembre 2006 à l’ULB.

Alors que l’exemple doit venir d’en haut, le gouvernement bruxellois encourage le communautarisme et flatte les passions nationalistes et racistes, au lieu de promouvoir la paix civile. Le négationnisme est une forme suraigüe du racisme contre lequel il faut d’urgence une loi pénale. Faudra-t-il mort d’homme pour que les partis politiques majoritaires se ressaisissent, nettoient leurs rangs et prennent leurs responsabilités, notamment en faveur des principales victimes du négationnisme, à savoir les Tutsi, les Juifs et les Arméniens ?

Correspondance : chaussée de Bruxelles, 281-283, 1190 Bruxelles, tél. : 02/340 19 00, fax : 02/372 05 82

Protestant Priest Asked:" Will You Wait Till I am Dead?"

Pastor of Protestant Agape Church in Samsun, Orhan Pıçaklar protested the release of a man due to “lack of evidence” who had kidnapped and threatened him with a knife.

Pıçaklar said that 17 year olds were used in Santoro and Zirve Publishing House murders and asked “are they going to take precautions after I die?”

Pıçaklar told Milliyet a daily newspaper: “They stoned our church. I receive e-mails threatening to kill me. In April 2005 few people came to my house introducing themselves as security officers. They got me into a minibus and took me to a quiet place. They insulted and threatened me. They told me to go and left me at a far away spot. I went to the head of security. He directed me to the police station. The police officers there asked me to provide evidence. How can I find evidence? My nine year old son was almost got kidnapped from school in May 2006. They could not find who did it. In January 2007 our church was stoned. I asked the governor’s office to provide permanent security, it was refused. I submitted the addresses of the person who sent me e-mails, nothing came out. The same person sent me e-mails through the same address. They placed a video about me on Youtube but the person could not be identified in the last 2.5 months.

After the mass as I drove my car another car crossed me, they got off and hit my windows with fists. I took their license number. The police told me that I had cornered him in the traffic and he had reacted…

But I am Turkish I am not going to leave… yet some should stop all these.” (www.antenna-tr.org, January 10, 2008)

Des jeunes se rassemblent en Turquie pour Hrant Dink

Le 19 janvier 2007 Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie, a été assassiné par un jeune nationaliste téléguidé par l’Etat profond turc, pour ses propos sur son identité arménienne. Un an après, de jeunes arméniens, alévis, kurdes et turcs vivant en Turquie ont formé un groupe appelé Hadig (« grain » en arménien) pour célébrer la mémoire de Hrant Dink. Deux des participantes soulignent que « le meurtre de Hrant Dink a été une sorte de 11 septembre » et que « nous ne devrions pas pardonner à ceux qui n’ont aucun droit au pardon ». Le Collectif VAN vous propose une traduction résumée de l’article du Turkish Daily News:

Des jeunes arméniens, alévis, kurdes et turcs vivant en Turquie ont formé un groupe appelé Hadig (« grain » en arménien) pour célébrer la mémoire de Hrant Dink, rédacteur en chef de l’hebdomadaire bilingue arménien-turc Agos, à l’occasion du 1er anniversaire de son assassinat. 19 articles de Hrant Dink seront lus par 19 artistes et intellectuels, le chiffre 19 symbolisant la date du meurtre, le 19 janvier.
Sibil Çekmen et Yeliz Kızılarslan, deux membres de Hadig, ont dit au Turkish Daily News que les médias turcs ont joué un rôle dans l’assassinat de Dink en se focalisant seulement sur ses articles qui traitaient de la question turco-arménienne. Pour cette raison, le groupe présentera 19 articles très différents, reflétant les diverses opinions de Dink sur des thèmes variés.

L’affiche du Projet Tilili montre entre autres 4 grenades parce que ce fruit symbolise la fécondité, la bénédiction et le rapprochement dans la tradition arménienne.

Kızılarslan a dit que les grains de grenade ont été choisis parce que « nous sommes chacun un grain de ce pays, et lorsque nous nous rassemblons nous formons l’unité et l’intégrité de la Turquie. » La version audio en turc des articles de Dink sera disponible sur des écouteurs pendant le « Projet Appartement » qui se déroulera du 4 au 20 janvier 2008. Il devrait voyager en Europe et aux USA avec des versions enregistrées anglaise et française des articles de Dink.

Le projet Tilili n’inclut pas l’article controversé sur “l’Identité arménienne” qui avait donné lieu à des poursuites et à un procès contre Dink. Cekmen dit qu’ils ont eu du mal à décider s’ils incluraient cet article dans leur projet mais qu’ils ont fini par le laisser de côté pour éviter de risquer des poursuites.

Kızılarslan a expliqué que le mot “Tilili” or “zılgıt” désigne les voix aiguës des Anatoliens durant l’éloge funèbre lorsqu’ils pleurent les morts, à l’occasion d’événements douloureux, ou joyeux comme des mariages. […] Le but est aussi de présenter Dink sous d’autres facettes, par exemple un grand-père qui écrivait des lettres à son petit-enfant pas encore né.

L’affiche dit aussi que les jeunes de Turquie sont « conscients du problème actuel » : Çekmen et Kızılarslan ont expliqué le sens de cette expression ainsi : « Nous ne les considérons pas comme une minorité. Le mot minorité fait souffrir notre cœur. Nous appartenons à un tout, à une unité, et les problèmes de ce pays nous préoccupent aussi. »

Kalan Music, une maison indépendante qui honore la coexistence de cultures de différentes éthnies dans le pays à travers sa production, a ouvert ses studios au projet, avec le soutien d’artistes et d’intellectuels respectés en Turquie qui ont enregistré leur lecture de textes de Dink, dont : Mehmet Ali Alabora, Okan Bayülgen, Haluk Bilginer, Yetkin Dikinciler, Halil Ergün, Arsen Gürzap, Banu Güven, Nejat İşler, Tuncay Kurtiz, Fikret Kuşkan, Ömer Madra, Lale Mansur, Meral Okay, Dolunay Soysert, Nur Sürer, Çetin Tekindor, Serra Yılmaz and Deniz Türkali, and Pakrad Eustukyan.

Bien que le groupe Hadig s’attende à des réactions négatives, il croit au bon sens.

Kızılarslan et Çekmen ont déclaré : “Si nous, en tant que jeunes, arrivons à faire des choses positives au nom de l’amitié et de la paix dans ce pays, cela rendrait sûrement Hrant heureux.
Kızılarslan est en master d’études culturelles à l’Université Bilgi d’Istanbul et Çekmen étudie le cinéma et la télévision dans la même université. Elle avait décidé de faire son premier film sur les relations entre la Turquie et l’Arménie mais a cessé d’écrire le scénario du film après l’assassinat de Dink. « Mes espoirs ont été tués en même temps que Hrant le 19 janvier 2007. Néanmoins, je vais finir mon projet et le dédier à Hrant au nom de l’amitié et de la paix. C’est une responsabilité. »

Serra Yılmaz, comédienne : De mon point de vue, le meurtre de Hrant Dink a été une sorte de 11 septembre. […] Ce qui m’intéresse, c’est de voir si les véritables criminels, ceux qui ont agi en coulisse, vont être trouvés ou non. Je participerai à tout programme de commémoration ou toute activité pour Hrant.

Deniz Türkali, actrice et auteure dramatique : C’est un honneur de prendre part à un tel projet. Si seulement il pouvait être encore vivant pour que de tels projets n’aient pas à exister. Le 19 janvier a été l’un des pires jours de ma vie. Nous vivons en oubliant tout ce que nous avons laissé derrière nous, mais nous ne devrions pas oublier ce qui ne devrait pas être oublié. Et nous ne devrions pas pardonner à ceux qui n’ont aucun droit au pardon.  (Turkish Daily News, Vercihan Ziflioglu, 5 janvier 2008 - Traduction: Collectif VAN - 10 janvier 2008 -  www.collectifvan.org )

"How I became a 'so-called' Turk?"

Ziya MERAL

(Researcher on Middle East minorities and a writer.
He can be contacted at ziya_meral@yahoo.com )


In his challenging book `Identity and Violence' Nobel laureate Amartya Sen argues that our identities are constructed not only through our own efforts but also by the enforcement of our setting. For example, an Irish man may consider himself `white' and can have strong feelings against people with darker skin colors. However, it is only recently that the English have considered the Irish `white.' The Irish have been seen in lesser terms than the `actual whites.'

The exclusion of the Irish from the noble `white' community obviously has nothing to do with color, as one doesn't really get whiter than an Irishman. Whiteness is a social construct and the `real whites' are considered so because of their privileged place within the community of `whites'.

Recently, I have learned the hard way that `Turkishness' too has its own share of social enforcement and exclusion. I have always seen myself as a Turk. Turkish is my mother tongue. I was born and have spent most of my life in Turkey. I am a Turkish citizen. I genuinely love my country and I am committed to its future. All the members of my family are ethnic Turks, with the exception of one grandma who is Kurdish and my great grandmother who was a Greek convert to Islam. All these years I assumed that these were what made one `Turkish.'

Yet, my `Turkishness' has been challenged. This first happened when I turned 18 and, out of my disillusionment with Islam, I decided to follow the Christian faith. Though none of my family members are devout Muslims, I spent the following 11 years trying to explain that I love my country, do not work for the CIA and have no part in plans to reinstate the Byzantine Empire. My apologetics have not been too successful as since then I regularly hear the rhetorical question; `What kind of a Turk are you?'

As my `Turkishness' began to be questioned by my community, I too started losing my attachment to it. I studied in East Asia for three years and then continued my studies in the UK for three more years. Having studied five different languages (and messing them all up) and traveled to more than 20 countries for research or school reasons, I must admit that I love Japanese food and Shusaku Endo more than I love lahmacun (Turkish pizza) and Murathan Mungan.

When fate and academic interest in collective memory, ethnic conflict and transitional justice put me right in the middle of Turkish-Armenian relations, my Turkishness entered a new stage.

A clumsy newspaper called Avrupa Gazetesi - Turkish but printed and distributed in Europe - published a puzzling piece about a conference in which Dr Fatma Gocek and yours truly were going to speak to lobby for the Armenian cause. I only smiled, since I not only did not know Dr Gocek, nor have ever been invited to such an event, I was not even in the UK during that time.

The correction, which Avrupa Gazetesi published, was too late to stop the ripples. Soon, a host of nationalistic websites and e-groups elaborated further with titles such as `A new addition to the list of Traitors' and I was declared to be a `missionary', `Armenian lobbyist', but most significantly a `so-called Turk'. Thanks to these nationalist groups, I learned that there are two kinds of Turks: Turks-in-essence (özde Türkler) and so-called-Turks (sözde Türkler).

Some advice!

There is a moral to my identity career. First one is practical: if you don't want to lose your `Turkishness' please don't follow my footsteps, it would only lead you to anomie and significant loss of social capital.

The second one is theoretical. It appears that `Turkishness' is defined by religious affiliation plus historical and political opinion. Though most of these nationalist groups will give wild reactions when being a Turk is reduced to being a Muslim and Islam is seen as what makes us Turks, nevertheless adherence to the official and dominant views seem to be the criteria for judging to what degree someone is a Turk.

Apparently, citizenship, place of birth, mother tongue and personal feelings of the individual towards his or her country means nothing. One's `Turkishness' is validated and enforced by a quasi-official criterion and its willing executors, who have the market monopoly.

If this is so, then `Turkishness' is an ideology which one assumes through alignment of personal opinion. As ideologies inescapably shift and modify themselves, those who are privileged to be Turks-in-essence have to continually keep up with subtle changes so as not to be kicked off the list. Thus, it is quite tiring to remain a Turk and to maintain the boundaries of `Turkishness'. You never know when the next de-selection will be and who will be joined to the ranks of the outcasts. (Turkish Daily News, January 3, 2008)

L’enquête fortement controversée sur le meurtre de Hrant Dink

L’enquête fortement controversée sur le meurtre du journaliste arménien Hrant Dink pleine de contradictions n’a rien laissé passer selon le Conseil d’Inspection du Premier Ministre.

Hrant Dink a été abattu par un adolescent ultra-nationaliste le 19 janvier. Au cours de l’enquête, des soupçons faisant allusion à une participation de la police ont mené la famille Dink à conclure que l’assassinat avait des ramifications dissimulées en direction de la police ou bien du pouvoir judiciaire - voir même des deux parties.

Rakel Dink, la femme du journaliste tué, s’était adressée au Conseil d’Inspection du Premier Ministre sur ses soupçons autour de l’enquête.

Le bureau du Premier Ministre s’est saisi de la demande et a commencé un examen sur le processus d’enquête.

Après un travail de huit mois les inspecteurs du bureau du Premier Ministre ont conclu qu’il n’y avait aucune lacune dans l’enquête. Les inspecteurs indiquent avoir basé leurs recherches sur les rapports des services secrets, les transcriptions de conversations téléphoniques et les correspondances officielles entre le Département de Police de Trabzon et celui d’Istamboul.

L’enquête avait pourtant révélé que la police d’Istamboul avait été avertie des plans de l’assassinat de Hrant Dink plusieurs fois. Les inspecteurs n’ont trouvé aucun document ou information sur les suspects dont l’ancien informateur de police qui auraient été cachés.

Fethiye Çetin, l’avocate qui représentant la famille Dink a déclaré : « il n’y avait aucun besoin que cette enquête dure huit mois. Certains documents sont très révélateurs ».

Les membres du comité d’enquête de la commission des droits de l’homme du parlement turc qui examine sur l’assassinat sont arrivés jeudi 3 janvier 2007 à Istanboul afin de commencer à explorer les allégations de négligence de la police dans le meurtre de Hrant Dink. La délégation devrait se déplacer par la suite à Tabzon.

Le comité d’enquête est dirigé par Mehmet Ocaktan le député du parti de la Justice et du Développement (AKP). Les autres membres sont Kazim Ataoglu (AKP) Cetin Soysal du parti du Peuple Républicain (CHP), Senol Bal du parti du mouvement nationaliste (MHP) et Ayse Jale Agirbas du parti de la gauche démocratique (DSP). (Stéphane/armenews, 4 janvier 2008)

Dink’s Murderer 19 Years Old

Murderer suspect of Hrant Dink the late chief editor of Agos weekly O.S. turned out to be 19 years old. Forensic Institution reported that the examination of his bones revealed that he was 19 years old at the time of the assassination.

The course of the trial will change as his age appears to be older than 18. OS was asked to be imprisoned for up to 24 years due to his age, now he faces life imprisonment. The secrecy of the hearings will be lifted.

Ministry of Home Affairs Inspector released their report after 8 month long investigation which argued that they did not reach any documents or information which is not already known.

Dink family’s attorney Erdal Doğan expressed concern on the outcome and said "If the report concluded that way, they wasted the money of taxpayers for eight months. Eight month were not needed to humiliate the law and ourselves". (
www.antenna-tr.org, , January 3, 2008)


Politique intérieure/Interior Politics

AKP and MHP agreed to lift  ban on Islamic head scarves

Turkey's ruling party agreed with an opposition party Monday to lift a decades-old ban on Islamic head scarves in universities of the mainly Muslim but secular nation.

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's ruling party and the Nationalist Action Party said in a joint statement that the two parties agreed to make changes in the constitution and the Higher Education Law to allow female students wearing head scarves into universities.

A constitutional change would need a two-thirds majority in the 550-seat assembly. The two parties have more than enough legislators.

Wearing of head scarves in universities was first banned shortly after a military coup in 1980 but implementation of the ban has varied over the years.

Erdogan, who is a devout Muslim, vowed to end the ban during his election campaign last summer. He scored a resounding victory against the secularist opposition.

The staunchly secularist Republican People's Party has repeatedly said lifting the ban would harm the nation's secular traditions.

The Republican's deputy chair, Onur Oymen, citing an earlier decision by the Constitutional Court on the ban, said the constitutional amendments planned by the ruling and nationalist parties would not be enough to allow scarf-clad students into universities.

When Erdogan first proposed Abdullah Gul, an observant Muslim, for president in April, the military issued a statement that hinted at intervention.

The ensuing crisis forced Erdogan to call an early general election. The ruling party's landslide victory resurrected Gul's presidential bid and Parliament voted him into the post in August.

Secularists unsuccessfully opposed Gul's candidacy partly because his wife wears a head scarf. She challenged Turkey's head scarf ban at the European Court of Human Rights — after being barred from university in 1998 — only to withdraw her complaint when her husband became foreign minister.  (AP, January 28, 2008)


Forces armées/Armed Forces

The Gang: Usual Trouble Makers in Intellectuals' Trials

Retired brigadier general Veli Kücük, lawyer Kemal Kerincsiz and the spokesperson for the Turkish Orthodox Patriarchate, Sevgi Erenerol, who were all arrested in the weekend for charges of  "plotting agaist the government" were already public figures, notorious for the part they played in filing complaints against intellectuals, for the fanfares they staged in front of the court houses during the victims' trials and for their thirst for appearing as co-plaintiffs inside the court rooms.

The agitation they caused in some of the trials which they joined or attempted to join as co-plaintiffs, and the slanders they publicized in the nationalist press has finally paved the way for the murder of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink, who himself had been on trial and sentenced for “denigrating Turkishness.”

Kücük pulling the strings?

The Sabah newspaper has reported claims that Veli Kücük may be the person behind the murders of Hrant Dink and academic Necip Hablemitoglu, the murders of three Christians in Malatya, the murder of Ibrahim Ciftci (who was a key suspect in the Hablemitoglu murder and was killed by a hand grenade thrown into his office), as well as the attack on the State Council.

Involvement in case against Turkish Protestants

Erenerol tried to become a co-plaintiff in a trial against Hakan Tastan and Turan Topal, both accused of Protestant missionary work and charged with “denigrating Turkishness, inciting to hatred and hostility and collecting data in an illegal manner.” Erenerol’s request was refused.

The plaintiffs in the case are lawyer Kerincsiz and his team. Because the defense lawyer and the defendants were threatened and insulted, there were extraordinary security measures at the last hearing. The court case will continue on 13 March.

Hrant Dink was frightened of Kücük

 After Hrant Dink was killed on 19 January 2007, lawyer Erdal Dogan told several newspapers that the journalist had said before, “When Veli Kücük started watching the trial, that’s when I started to get frightened.” Kücük filed a complaint against Dogan, demanding compensation of 10,000 YTL, arguing that Dogan had portrayed him as a murderer. The trial continues.

Veli Kücük’s name is also mentioned in the Susurluk scandal, which rocked Turkey in 1996. A car crash showed connections between the police, an MP, the military and ultra-nationalists. Ever since, people in Turey speak of a “deep state”, i.e. illegal forces working behind the front of an illusionary democracy.

Harrassment at Agos trial

When Agos journalists Hrant Dink and Aydin Engin were on trial for “attempting to influence the judiciary”, Kerincsiz, Kücük and Erenerol were present at the trial. The bigger group which they were part of was frequently warned during the hearing. In front of the court, two people were beaten by the nationalist group which attacked verbally and physically.

Kerincsiz was the defense lawyer for Muzaffer Tekin and Ergün Poyraz, both also in prison for suspicion of being members of the Ergenekon gang. Kerincsiz has argued that his profession means that he cannot have connections to the organisation.

Writers targeted

However, Turkey and the world know Kerincsiz from writer Orhan Pamuk’s trial. Pamuk was threatened and insulted in the corridors of the court building and eggs were thrown at him. Later, writer Elif Shafak and Hrant Dink had to experience similar harrassment.

Kerincsiz and his associate lawyers also sued those writers who criticised their attempts to stop the Ottoman Armenian conference in September 2005. In the case against Hrant Dink, Aydin Engin, Serkis Seropyan and Arat Dink from the Agos newspaper there was again a very tense atmosphere.

Akkus a "model student"

Recep Akkus, who has been seen at the same events as Kerincsiz, is the person behind criminal complaints against Taner Akcam, a historian and writer for Agos newspaper, Arat Dink and Serkis Seropyan of Agos newspaper, Karekin II, the head of the Armenian church, as well as Joost Lagendijk, the co-chair of the EU Turkey Joint Parliamentary Committee. (BIA, Erol ÖNDEROGLU, January 28, 2008)

Le numéro deux de l'état-major turc à Washington cette semaine

Le numéro 2 de l'état-major turc, le général Ergin Saygun, assistera cette semaine à Washington à une série de réunions avec de hauts responsables militaires américains, a indiqué lundi le Pentagone, alors qu'Ankara lutte contre les rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak.

Le général Ergin Saygun "est ici cette semaine. Il participera à d'importantes réunions de défense et rencontrera son homologue" américain, le général James Cartwright, a indiqué lundi à l'AFP une porte-parole du Pentagone, sans donner de précision sur les sujets figurant à l'agenda.

Cette visite intervient alors que l'armée turque a mené depuis décembre quatre raids aériens dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes du PKK, avec l'aide des services de renseignement américains, ainsi qu'une opération terrestre d'ampleur limitée.  (AFP, 28 jan 2008)

Ex-Anti-terror General Sent to Jail, Along With Companions

Retired Major General Veli Kücük, nationalist lawyer Kemal Kerincsiz, retired Colonel Fikri Karadag, and Turkish Orthodox Patriarchy spokesperson Sevgi Erenerol, along with 9 other companions are sent to jail by  İstanbul court order late Sunday night, under charges for  “attempt at armed insrurrection.”

Küçük is the highest ever link brought to justice in the chain of ultra-nationalist terror campaign directed at Kurdish nationalists and human and minority rights activists, during the past decade.

Investigative joutnalists and human rights reporters and activists had during the turbulent years of intense fighting between the armed forces and the Kurdish guerrilla PKK pointed their fingers to gendarme intelligence officers for the extra-jucicial executions and arsons and sabotages what caused the lives of hundreds of politicians, rights activists and journalists. Veli Küçük is known as the organizer of the JITEM ( Gedarme Intellgence and Ani-Terror), the existence of which is officially denied.

Also jailed are retired major Zekeriya Öztürk and, Muhammed Yüce, Kahraman Şahin, Erol Ölmez and Erkut Ersoy as mabers of the clandestine organization.  They were among 33 suspects who were taken from their homes on Tuesday (22 January) under charges of forming a clandestine group to plot against the government, and attempts at the lives of Kurdish politicians, as well as storing weapons in a secret arsenal, discovered last year.

Lawyer Fuat Turgut, who is the defense lawyer of Yasin Hayal, a murder suspect in the Hrant Dink case, Aksam newspaper journalist Güler Kömürcü, were among the 20 released after testifying at court.

"I feel extremely offended for having been charged with terrosit activities after acting as an attorney in cases filed against terrorists, “Lawyer Fuat Turgut told journalists after his release

According to reports leaking from the court and the police the investigation extends to scores of bombings, and killings including the Hrant Dink murder as well as that of the attack on the State Council in Ankara in 2006, when one judge was killed and four wounded. The hand granades thrown at the Cumhuriyet newspaper, last year were found to be of the same series with those discovered in the clandestine arsenal.
Nationalist connections and the "Deep State"

Fourteen people had been arrested previously, including retired military captain Muzaffer Tekin and writer Ergün Poyraz. Tekin has been alleged to have been involved in the planning of the attack on the State Council.

Lawyer Kemal Kerincsiz, known for causing the trials of writers like Orhan Pamuk and Elif Shafak under Article 301 and for attempting to become a third-party plaintiff in the trial against Hrant Dink, was the defense lawyer for Tekin and Poyraz.

Veli Kücük’s name is linked to the notorious Susurluk scandal which rocked Turkey in 1996 and revealed connections between politicians, the police and organised crime. The scandal did much to confirm the public skepticism that a "deep state" controlled the country. Kücük is also related with threats against Hrant Dink. (BIA, January 27, 2008)

Ergenekon Investigation Gets Deeper

A police investigation into a neo-nationalist gang believed to be the extension of a clandestine network of groups with members in the armed forces has discovered that the group was plotting to stage a coup against the government in the year 2009 and that suspects so far apprehended are only the collaborators of the real plotters in the military, Turkish newspapers reported on Friday.

Revelations emanating from the investigation thus far have shown that many of the attacks attributed to separatist or Islamist groups or seen as hate crimes against minorities were actually "inside jobs."

The investigation into the gang, 33 of whose members were taken into police custody earlier this week as part of an investigation into an arms depot found in Istanbul in June of last year, has exposed solid links between an attack on the Council of State in 2006, threats and attacks against people accused of being unpatriotic and a 1996 car crash known as the Susurluk incident, which revealed links between a police chief, a convicted ultranationalist fugitive and a member of Parliament as well as links to plans of some groups in Turkey's powerful military to overthrow the government.

Meanwhile, 15 of the suspects detained on Tuesday on charges of membership in the Ergenekon terrorist organization were taken to a courthouse in Istanbul's Besiktas district under tight security on Friday, while one of them, retired Maj. Zekeriya Öztürk, was arrested.

Three of the suspects were released on Thursday by the prosecutor after their interrogation was complete, while the court released one of the suspects.

The gang is a part of a structure named Ergenekon, declared a terrorist organization by the Istanbul Chief Prosecutor's Office, an aggregation of many groups of varying sizes, many of which have in their names adjectives such as "patriotic," "national," "nationalist," "Kemalist" or "Atatürkist." Ergenekon is the name of a legend that describes how Turks came into existence.

A number of those detained in the recent raids, including Veli Küçük, Sami Hoştan, Drej Ali and Muzaffer Tekin -- who was already in jail prior to Tuesday's detentions-- have repeatedly been named in many similar investigations.

Only the tip of the iceberg?

The investigation has found that the Ergenekon phenomenon, also referred to as Turkey's "deep state," stages attacks using "behind-the-scenes" paramilitary organizations to manipulate public opinion according its own political agenda.

The Radikal daily has reported that pundits are divided on whether the recent operation will help Turkey end the actions of such unlawful groups. Optimists believe the recent police operation was a major blow to the formation, while pessimists say the individuals detained as part of the Ergenekon operation are only the visible tip of the iceberg.

Recalling that a newsweekly had uncovered generals' plans to overthrow the Justice and Development Party (AKP) government in 2004, most pessimists say there are still groups in the military who are pursuing coup d'état ambitions.

"Since the civilians [currently in custody] cannot stage a coup, then who was going to?" asked the Taraf daily, urging the authorities to carry on with the investigation without fear. The prosecution is currently working on finding exactly those parts of the network that would hopefully link the current suspects to the bottom of the "iceberg."

Some of the allegations against Ergenekon

The investigation has so far found that the Ergenekon organization had plotted to kill Turkey's Nobel Prize-winning author Orhan Pamuk and other public figures to drag Turkey into chaos to create the perfect environment for a coup -- not unlike the atmosphere of the pre-1980 period, which ended with a violent military takeover -- that was to be staged in 2009.

Evidence so far also suggests that 700 kilograms of explosives found loaded on a van in Istanbul belonged to this gang. An attack against the Association for the Union of Patriotic Forces (VKGB), also a murky group with shadowy affiliations, in Diyarbakır was actually staged by the VKGB itself, according the investigation. The attack had then been blamed on the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) organization.

There is also evidence linking the Ergenekon gang to the assassination of Necip Hablemitoglu, shot to death in 2002 after concluding that residents of the Bergama region campaigning against gold prospecting in the area were being manipulated by Germans protecting their economic interests, in a comprehensive study he conducted on the subject.

Ibrahim Ciftci, an Izmir businessman questioned over the Hablemitoglu murder as a key suspect, was later killed by a hand grenade thrown into his Alsancak office, which, according to the businessman's son, was the work of the gang to keep him silent.

In a statement on Friday, Nusret Gürgöz, a lawyer for the co-plaintiffs in the murder trial of Armenian journalist Hrant Dink, said the recent police operation into Ergenekon had given hope for finding the real forces behind the murder of Dink.

"We are very hopeful now that the Ergenekon Operation has taken place. If light is shed on the Dink murder, this could be a start for the others."

The suspects and the hierarchy of the group

A large number of documents clearly showing the hierarchical structure of the group have also been seized in the recent operations. The organization's manifesto and even organizational charts showing the hierarchy of the group, future plans and lists of agencies the organization plans to infiltrate are among the documents Prosecutor Zekeriya Öz has already been through. According to a report from the Hürriyet daily, some members of the Ergenekon network were in the past active members of Hizbullah.

The suspects detained in Tuesday's operation included Veli Küçük, a retired major general who is also the alleged founder of an illegal intelligence unit in the gendarmerie, JITEM, the existence of which is denied by officials; controversial ultranationalist lawyer Kemal Kerincsiz, who filed countless suits against Turkish writers and intellectuals who were at odds with Turkey's official policies; Fikret Karadag, a retired army colonel; Sevgi Erenerol, the press spokesperson for a group called the Turkish Orthodox Patriarchate; Güler Kömürcü, a columnist for the Aksam daily; and Sami Hostan, a key figure in the Susurluk investigation. Ali Yasak, a well-known gangster linked to the figures in the Susurluk incident, was also detained in the operation.

Öztürk's arrest was followed by the arrest of twelve others, among them Kücük, Kerincsiz, Karadag, and Erenerol, as well as Muhammad Yüce, Kahraman Sahin, Erol Ölmez, and Erkut Ersoy.

Of the 33 detained, twenty were released after giving testimony, among them Fuat Turgut, the lawyer of Dink murder suspect Yasin Hayal, and Kömürcü. (Today's Zaman – BIA, , January 27, 2008)

*This article was published in Today's Zaman on 26 January. Some subheadings and an update were added by bianet.

Brooding on the blood flag

Questions on sentimental, patriotic or nationalist displays of behavior are resurfacing once again with the dramatic move by 20 high school students from the central Anatolian town of Kırşehir, who pricked their fingers with pins for two months to paint a Turkish flag with their own blood, going on to frame it and present it to the head of the Turkish Armed Forces.

A surge of nationalism is the first explanation that springs to mind to explain this kind of behavior, while experts agree that today it can bring about different results that it did in the past.

Nilüfer Narlı, professor of sociology at Bahçeşehir University, points to the differences of the new nationalist wave that has swept the country in recent years; mainly due to rising terrorist attacks of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) against military personnel and civilians. "Especially since September there has been lot of media coverage of martyr's funerals," said Narlı in a telephone interview with the Turkish Daily News.

Media are not the only actors bringing the issue forward excessively.

"Nongovernmental organizations emphasize it as well. And nationalist feelings in high schools and universities rise as a result," said Abbas Güçlü, a columnist and education expert at the daily Milliyet. Widespread media and civil society focus on martyrs' funerals in turn can be a stimulus for psychological reactions such as those seen in the students from Kırşehir. Chair of the Psychology Department of Ankara University Professor Ali Dönmez said feelings of anxiety trigger such behavior. "People do not feel safe in a state of perceived ambiguity," he said.

New media amplify threat perceptions

Displays of fervent nationalism are nothing new in Turkey but they have changed with today's technological environment, according to experts. "In the 1990s, terrorist attacks were considered local events, that required reaction from local security forces. Today, everybody feels responsible," Narlı said. People with flags hit the streets and public uproar was expressed in the streets during September and November said Narlı. "People from seven to 70 years old have been mobilized," she said.

Sharing responsibility in a sentimental manner is something that can be positive, according to Güçlü. "Nationalist feelings were in decline and those who claimed to be nationalists were even disdained," he said. But Turkey must be aware of the possible negative results of this surge as well, he added.
 "If these sentiments are not controlled, they may be a source of headache for Turkey in the future. We must remember that the rule of law is the basic tenet of our country. People should not take matters into their own hands," Güçlü said. Narlı also said that protesting against and displaying reactions against terrorism are necessary, but citizens must stick to peaceful methods of protest. Dönmez echoed her warning that nationalist sentiments can take a different and more dangerous turn. "We are not in a world war or something like that. This is a struggle against a terrorist organization," Dönmez said.

Threat perception is a crucial factor in explaining the magnitude of general public reaction that is currently outmatching anything witnessed in the 1990s, according to Narlı. "There is a massive amount of concern over territorial disintegration. It is regarded as a threat used in explanation of the slowdown of the European Union reform process since 2005," Narlı said, adding that new communication techniques cause reactions to flare up as well, influencing youth during their political socialization. "Young people make efficient use of the Internet and organize online discussion forums," Narlı said.

Reaction veils a thorny future

The way students' nationalist reactions have been expressed, namely in emphasizing blood spilling and martyrdom, stems from a lack of common values around which Turkish youth can gather, said Güçlü. "Football games and martyr funerals are two phenomena that particularly attract their collective attention," he said. Students involved in the blood painting of the flag told the daily Sabah that they met outside school over a period of two months in order to finish their gift to Gen. Yaşar Büyükanıt. Students also said that they wanted to hold weapons instead of pens in the letter they presented along with the blood-painted flag.

Their expressions of bravery and self-sacrifice for the country however, mask a grave reality that contradicts nationalist fervor. "If we gave them weapons and sent them to the front line, they would go. But a survey tells us that 70 percent of young people would choose to live abroad if they had the opportunity," Güçlü said. "What do the politicians give the country's youth? They finish high school and university under strenuous conditions and end up jobless," he said.  (Turkish Daily News, Mustafa Oguz, January 17, 2008)


"Flag of Blood" Inspired by Biology Class

The twenty pupils who sent the General Staff a flag which they had made with their own blood had said that they learned to prick their finger with a pin in their biology class, where they had done an experiment to determine their blood group.

The pupils had been moved to make the flag after 12 soldiers were killed in Daglica, Hakkari, in October 2007.

Biology teachers that bianet spoke to said that blood groups were part of the curriculum of the 11th year, and that such experiments were carried out.

Mustafa Sütlas, health rights activist, has warned that if the instruments used in the experiment were not clean, then microorganisms could make a child ill. If the instruments were used by more than one person, there was a high risk of infection with illnesses such as hepatitis, HIV +, etc.

According to the teachers, there were no mechanisms in place at school to monitor the sterility of instruments; whether the experiment was carried out in a healthy manner was left up to the teacher's awareness.
Danger of contact with blood from others

The idea of making a flag with blood, which the pupils got from this experiment, is very risky in terms of the pupils coming into contact with other people's blood. A teacher in Istanbul said that illnesses were spread via the mouth, the nose and blood. The same teacher also said that hepatitis was very common in Turkey, and that the pupils' act was quite dangerous, considering the likelihood of contact with blood from the others.
Are such experiments legal? 

Sütlas criticised the fact that the experiment in class represented a possible crime. "There are two conditions for such an action to be legal. First, the person the action is carried out on needs to be in need of it in terms of health; second, the person needs to consent. If the person carrying out the action is not certified to do so, then even if the two conditions mentioned above are fulfilled, the action is considered a crime. Pupils need to be informed about taking blood and the aim of the action."
No control of sterility conditions by schools

Of the three teachers we spoke to, two used disposable lancets, while the third used pins: "We heat the pin with a lighter and clean it with alcohol, or at least sterilise it with fire from a match."

Sütlas evaluated these methods: "Lancets or sterile injection needles can be used to take blood from a finger, or a pin which has been heated to 800 or 900 degrees with a lighter and then sterilised with alcohol. However, the person doing this must have a diploma in health care because many illnesses can be spread through blood."

The teachers pointed out that they were not given any information on how to obtain the blood and that no instruments were provided. (BIA news centre, Gokce GUNDUC, January 17, 2008)

Nouvelles attaques aériennes turques au Kurdistan irakien

L'armée turque a mené mardi de nouveaux bombardements contre des positions présumées des guérillas kurdes du PKK dans le nord de l'Irak. "Des positions appartenant à l'organisation terroriste PKK dans le nord de l'Irak (...) ont été intensivement pilonnées lors d'une opération aérienne", a annoncé à Ankara un communiqué publié sur le site internet de l'état-major des armées.

Les raids ont visé les zones de Zap-Sivi, Avasin-Basyan et Hakourk et les avions turcs ont tous regagné leurs bases, selon ce communiqué.

L'armée turque a affirmé par ailleurs avoir fait preuve d'une "extrême attention afin que les populations civiles ne soient pas affectées par les opérations".

Les avions de guerre turcs ont de nouveau bombardé les habitations civiles et les domaines de défense Medya. D’après les sources locales 10 avions auraient participé à ces bombardement et suite à cela les villageois aurait quitter leurs domiciles.

Selon l'agence de presse ANF, le porte-parole des relations exterieurs du
Rassemblement des communautés kurdes (KCK) Ferman Garzan a affirmé que  les unités de guérilla étaient en mouvement et qu’ils n’avaient eu aucune perte, mais les villageois ont dû quitter leurs domiciles en état de panique.

Interrogé par le correspondant de l'AFP à Erbil (capitale du Kurdistan irakien), le général Jabbar Yawar, porte-parole des peshmergas (les combattants kurdes irakiens), a confirmé ces bombardements, évoquant également des bombardements d'artillerie.

"L'artillerie turque a bombardé à partir de 10H00 (07H00 GMT) les zones de Khakurq et Nirikan, près d'Amadiyah (au nord de Douhouk, 430 km au nord de Bagdad)", a déclaré le général Yawar.

"Des avions militaires turcs ont ensuite pris le relais et bombardé les mêmes zones qui sont inhabitées", a-t-il ajouté, précisant que l'attaque avait duré près de deux heures et qu'aucun bilan n'était disponible pour le moment. Toutefois,
les télévisions de la région kurde d'Irak ont annoncé que cette nouvelle opération aérienne turque aurait causé beaucoup de dégats.

Selon un responsable du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Souleimaniyeh (nord), qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, les bombardements se sont abattus sur une bande de territoire longue de 15 kilomètres le long de la frontière, et jusqu'à 5 kilomètres en profondeur en territoire irakien.

Lundi à Madrid, où il se trouve pour le premier forum de l'Alliance des civilisations, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ne pas être en mesure de dire quand l'armée turque cesserait ses interventions militaires dans le Kurdistan irakien.

M. Erdogan a déclaré que le seul objectif de la Turquie dans ces attaques était d'éliminer les rebelles du PKK basés dans les zones montagneuses du nord de l'Irak, estimant à 4.000 le nombre de rebelles qui s'entraînent actuellement dans des camps de la région.

"Notre seul objectif est d'éliminer les terroristes. Nous avons la technologie et les services de renseignement nécessaires pour le faire sans blesser les civils", a-t-il assuré.  (AFP-ANF, 15 jan 2008)

"Traitor Soldiers" in Prison, Commander at Wedding

In the indictment of the eight soldiers who were taken hostage after a battle in Daglica in October and later released, it says that "wounded Sergeant Ufuk Cekil and Private Recep Can had reported days before that PKK members were coming closer. The commander refused a request for a helicopter, and the soldiers went on watch without hand grenades."

The indictment, which the Taraf newspaper quoted, further said that on the night of the PKK attack, battalion commander Onur Dirik was at a wedding; two squadron commanders were on leave, and another had been told to rest.

According to the indictment, sergeant Halis Cagan told the prosecutor: "After we surrendered, they gathered us at the post, under the flag pole. They searched and questioned us, and we remained there for about half an hour. We saw two helicopters flying above us; then we walked away in single file."

However, battalion commander lieutenant colonel Onur Dirik claimed that the number of dead soldiers was as high as it was because the soldiers disobeyed orders. He also accused Ramazan Yüce of openly betraying his country and his unit and forcing two others to surrender.
PKK seen a month and a half before

The Taraf newspaper cites the soldiers as saying in the indictment that the PKK had been spotted in the area one and a half months before. Three days before the attack, they were seen with nine loaded mules. Again, six hours before the attack it was ascertained that the PKK groups were very active.

When the increase in PKK activity was noticed three days before, a helicopter was requested, but none was sent by battalion commander Dirik.

Infantry Sergeant Ufuk Celik said in his statement that the Keri mountain was normally guarded by a unit of around 250 people, but that this number had dropped to eighty on 20 October 2007.

He added that the attack hand grenades which the soldiers had were collected because they were to be given defense hand grenades. However, the soldiers were then sent to Keri mountain without any grenades.

According to Celik, every half hour a soldier went into a tent in order to warm up. This is relevant, because Ramazan Yüce, the hostage soldier facing accusations of treason, has been blamed for not fighting when the attack began. (BIA news centre-Taraf, Mehmet Baransu, January 15, 2008)


Children's Militarism is Encouraged by the Army Chief

"In rationally ruled countries, anything to do with blood is treated very carefully," says Asisstant Prof. Dr. Serdar Degirmencioglu, a child rights activist and psychologist, upon media reports of Turkish flag painted in blood by school children. 

According to media reports 20 pupils from Kirsehir, in central Anatolia, drew blood from their fingers with pins and painted a Turkish flag, which they then sent to Büyükanit as a present, as the general told journalists during a media briefing last week. The children were reported to say that it represented their reaction to the deaths of 12 soldiers who lost their lives in clashes with the Kurdish guerrilla PKK in southeast Daglica hamlet in October 2007.

Specialist Degirmencioglu in response to bianet's questions told that, primarily all such activities were unacceptable from a health perspective. He then continued his criticism of the Chief of General Staff Yasar Büyükanit for "encouraging" the attitude of the children.

Militarism speaks of "spilling blood"

"However, in countries where militarism is intense, blood is not seen as something to be treated carefully, but something to be spilt. For a long time, messages like 'We founded this country by spilling blood and are protecting it by spilling blood', and presents this like something praiseworthy. As long as Büyükanit reacts like this, there will be many more flags like this sent."

Degirmencioglu has also criticised the fact that the General Staff has accepted money donations from primary school children. The official website of the General Staff published the letter of pupil I.A. from a primary school in Bursa, who collected money aomong his friends and donated it to the "Mehmetcik" Foundation, which collects money for relatives of killed soldiers and soldiers wounded in combat.

According to Degirmencioglu, Büyükanit needs to send a clear message saying "We do not support [these kinds of activities]."

"What the children do is not directly encouraged by the General Staff. Thus, one could assume that they do these things out of their own free will. However, it does not show that the children made these decisions after enough deliberation and information. This is where the problem lies. In addition, the General Staff does not need this money; they should return such donations."

Thus, so Degirmencioglu, when General Büyükanit calls for support, he should say explicitly that this kind of support was not wanted. (BIA news centre, Gökce Gündüc, 13 janvier 2008)

L'artillerie turque bombarde le nord de l'Irak
 
L'artillerie turque a bombardé vendredi des secteurs du nord de l'Irak, d'où Ankara tente de déloger des rebelles kurdes, a indiqué un responsable kurde irakien. "Il y a eu des tirs d'artillerie dans le secteur au nord de Dohouk (430 km au nord de Bagdad)", a indiqué le général Jabbar Yawar, porte-parole des peshmergas, les combattants kurdes irakiens. "Les habitants ont entendu les bombardements. Les garde-frontières nous ont confirmé ces bombardements", a ajouté le général Yawar. Les bombardements était localisés autour de la localité d'Amadiyah, a-t-il précisé, affirmant en ignorer le bilan humain.  (AFP, 11 jan 2008)

Return Poisoned for Hostage Soldiers

After a battle in Daglica, in which 12 soldiers were killed, eight soldiers were taken hostage by the PKK on 21 October 2007. The hostages were released on 4 November, but instead of returning to their families, they were arrested as soon as they returned to Turkey.
Six charges

They have been held in a military prison in Van for 65 days, and now the prosecution has completed its indictment. The eight soldiers stand accused of “praising crime and a criminal”, “insisting on disobeying orders, which led to great damage”, “abetting the crime of destroying the unity of the state and the integrity of the country”, deserting abroad”, “continuously spreading the propaganda of a separatist terrorist organisation in the press and the media”, and “spreading propaganda, making suggestions and announcements in the press and media which alienate the public from military service”.

Private Ramazan Yüce is said to be accused of all six charges. Yüce spoke on the Kurdish Roj TV channel and is known to speak Kurdish. He has been accused of forming friendly relations with the PKK hostage takers, and seeming happy to be there. In addition, Yüce is said to have aroused the suspicion of  the other soldiers by telling them “They will release us in 15 to 20 days”, as if he were in the know.

Sergeant Halis Cagan stands accused of three charges, namely “violating the duties of a civil servant”, “insisting on disobeying orders, which led to great damage” and spreading terrorist propaganda in the press and media.” The other soldiers are all charged with disobedience and desertion.
The first hearing of the case will be on 1 February 2008, at the military court in Van.

Lawyers protest against charges

The soldiers’ lawyers have spoken about the accusations. Dincel Aslan, Yüce’s lawyer, said that the charges were extremely serious, and that under Article 28 of the Penal Code, no one could be punished for crimes committed in fear and under threat.

Aslan further said that Yüce had been injured by a piece of shrapnel in his head. He was still being treated, but Aslan said that his client’s head was still bleeding at their last meeting on Sunday (6 January). The lawyer said that he would demand a transfer to forensic medicine.

Furthermore, the lawyer said that he had filed a criminal complaint against the “internethaber” website for claiming that Yüce had been charged with and then acquitted of the crime of aiding and abetting the PKK.

“Yüce is a very successful soldier; before this event, there was even talk of early discharge (as a reward) before this event. He was in charge of operating the radio and thermal camera. Those who really need to be prosecuted are the commanders for weakness of security.”

Ramazan Korkmaz, lawyer for Cagan, said that the charge of disobedience had been added to the charges against his client after he was arrested. The charge of spreading terrorist propaganda was a result of the soldiers’ pictures and utterances appearing in the media.

“My client’s morale is very low; he is crying all the time. He feels that he is being treated unfairly despite the seven years he has served in the army.” Cagan had told his lawyer that he did not act voluntarily.

Kardas: Soldiers are scapegoats

Ümit Kardas, a retired military judge and prosecutor criticised the charges for ignoring the coercion. Like Aslan, he questioned why there was no investigation into negligence on behalf of the commanders for allowing this event to take place.

Kardas argued that the eight soldiers were being used as scapegoats for the event: “There is something covering up any questioning of higher up levels.” (BIA news centre, Nilufer Zengin, January 7, 2008)

Turkey top European and 6th biggest buyer of US arms in 2006

The Congressional Research Center (CRS) report for Congress details U.S. arms sales agreements and deliveries to major clients during 1999-2006.

In 2006, Turkey ranked sixth in the world and top in Europe, with $850 million in contracted sales of U.S.-made weapons systems and services. During 2003-2006, Turkey signed deals worth $2.9 billion with U.S. arms manufacturers, ranking seventh in the world.

Turkey has not taken part in any substantial outside conflicts since the illegal invasion of northern Cyprus in 1974, which has been condemned by the international community and a United Nations Security Council resolution condemning it. The majority of these weapons systems are used internally to oppress 25 million Kurds of northern Kurdistan. They have been used in destruction of the Kurdish villages and maintaining the emergency rule of northern Kurdistan. They also used in major attacks on southern Kurdistan. Observers believe that the US support for Turkish attacks on southern Kurdistan stems from opening up market for US weapons system.

Read the CRS 10 page PDF format report at:CRS report for Congresshttp://www.fas.org/sgp/crs/weapons/RL34291.pdf (KurdishMedia.com, 4 January 2008)

Captive soldiers face court-martial for disobeying orders

Eight soldiers who were held as captives by the Kurdistan Workers' Party (PKK) for two weeks will be court-martialed on various charges, news reports said on Friday.

The soldiers were kidnapped during a PKK ambush near the southeastern village of Dağlıca on Oct. 21 and released two weeks later by the terrorist group with the help of a delegation that included three deputies of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) after being held in the northern Iraqi city of Arbil. 

The soldiers had been detained shortly after they were flown to Turkey from northern Iraq as part of an investigation on charges of violating military discipline, disobeying orders, evading the army and escaping to a foreign country.

One of the soldiers, Ramazan Yüce, is facing life in prison on charges of praising a crime and its perpetrator, disobeying orders, assisting in a crime against the state's integrity, escaping to a foreign country, involvement in propaganda of the separatist terrorist organization and dissuading the public from performing military service.

Privates İrfan Beyaz, İrfan Beyaz, Özhan Şabanoğlu, Fuat Başoda, İlhami Demir, Fatih Atakul and Mehmet Şenkul are facing trial for "disobeying" orders. In addition to disobeying orders, Spc. Sgt. Halis Çağan is being accused of involvement in propaganda of the PKK through the press.

Meanwhile, an indictment was sent for approval to Parliament concerning the three DTP deputies to whom the soldiers were handed over at the time of their release by the PKK. (Zaman, January 5, 2008)

General Staff: 436 People Dead in 2007

In the "fight against terrorism" in 2007, so the General Staff, 312 PKK militants were killed, 196 were captured, and 106 surrendered.

The news and the General Staff statement did not list the number of soldiers and village guards killed directly; however, from past announcements on the General Staff website it was possible to calculate that 114 soldiers and 10 temporary village guards died. (BIA, Tolga Korkut, January 3, 2008)



Affaires religieuses/Religious Affairs


Malgré la position de l'Armée, l'autorisation du foulard à l'Assemblée nationale

Le chef d'état-major de l'armée turque a tacitement réitéré mercredi la position déterminée de l'armée en faveur d'une séparation nette entre l'Etat et la religion. "Tous les segments de la société turque savent ce que l'armée pense de la question du foulard islamique. Je ne veux pas parler de ce sujet", a dit le général Yasar Buyukanit.

Le chef d'état-major s'exprimait en public pour la première fois depuis que le gouvernement turc a annoncé son projet d'assouplir l'interdiction du voile. L'armée a souvent mis en garde contre une "islamisation rampante" du pays sous la conduite du Premier ministre Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste.

Malgré la prise de position de l'Armée, près de six ans après son arrivée au pouvoir et fort de son alliance avec un parti d'opposition, l'AKP est prêt à tenir sa promesse électorale d'autoriser le voile dans les universités.

Au terme de longues tractations, le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le parti nationaliste MHP, qui disposent de la majorité parlementaire des deux tiers requise pour amender la Constitution, sont arrivés lundi soir à un compromis sur les termes de la révision.

Le projet de révision a été présenté au Parlement mardi. Le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition, a aussitôt annoncé que si la réforme était adoptée par le Parlement, il la contesterait devant la justice.

Le projet de révision "vise à éroder la laïcité (...) qui est un article de la Constitution ne pouvant être amendé", a déclaré un influent député du CHP, Hakki Suha Okay, cité par l'agence de presse Anatolie.

Pour Cevdet Selvi, vice-président du CHP, "le Premier ministre se sert de cet uniforme (le voile islamique) pour recouvrir les vrais problèmes du peuple".

Le débat entourant l'interdiction du foulard islamique dans l'enseignement supérieur, dans un pays au régime strictement laïc bien qu'à 99% musulman, n'est pas près d'être terminé.

"Cette interdiction injuste va être abolie", avait promis M. Erdogan aux étudiantes voilées avant d'arriver au pouvoir en 2002. Il est maintenant prêt à changer la Constitution pour permettre le foulard sur les campus en dépit des fortes objections des milieux laïcs.

Selon l'accord conclu, deux articles de la loi fondamentale seront changés, probablement la semaine prochaine, pour que les étudiantes puissent, sans devoir se découvrir ou porter une perruque, bénéficier de l'enseignement supérieur.

M. Erdogan, un ancien islamiste dont l'épouse et les filles portent le voile controversé, assure ne considérer la question qu'en termes de respect des droits fondamentaux.

Mais pour nombre d'experts, l'abolition de cette interdiction, qui résulte d'arrêts de la Cour constitutionnelle et du conseil d'Etat, ouvrira la boîte de Pandore.

En 2005, la Cour européenne des droits de l'homme a débouté une étudiante turque et a jugé que l'interdiction du foulard ne portait pas atteinte aux libertés fondamentales.

Le constitutionnaliste Ergun Özbudun, qui dirige la commission chargée d'élaborer une nouvelle Constitution, promise depuis la deuxième victoire électorale de l'AKP en juillet, est monté au créneau pour dénoncer le projet.

"C'est vraiment dangereux", estime cet éminent juriste, avertissant que les amendements pourraient permettre le port du foulard jusque dans les écoles primaires.

Devlet Bahçeli, chef du MHP, a expliqué mardi que la formule retenue visait à n'autoriser que ce qui est appelé "basörtüsü" (foulard traditionnel noué sous le menton) et non pas le foulard islamique, qui couvre toute la tête et qui symbolise pour les milieux laïcs l'appartenance à l'islam politique.

"C'est un changement de régime qui s'opère en Turquie. Il faut s'y opposer par des moyens démocratiques", a commenté pour l'AFP un haut fonctionnaire sous couvert d'anonymat, dénonçant une liquidation de la séparation de l'Etat et de la religion.

Il a estimé qu'une fois permis sur le campus, le voile serait, à terme, autorisé dans la fonction publique et risquait ainsi de devenir une source de pression religieuse et sociale sur les femmes qui ne se couvrent pas.

A l'instar de ses collègues à travers la Turquie, Fatih Hilmioglu, recteur de l'Université d'Inönü à Malatya, dans l'est du pays, a averti qu'un tel projet apporterait "le chaos" sur le campus. (AFP, Burak Akinci, 30 jan 2008)

Le Premier ministre pour lever rapidement l'interdiction du voile

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est prononcé samedi en faveur de la levée "aussi rapidement que possible" de l'interdiction du port du foulard dans les universités, en dépit des fortes objections de la part des milieux laïcs, a annoncé l'agence Anatolie.

"Nous voulons que cette question soit résolue aussi rapidement que possible dans le cadre de la démocratie parlementaire (...) Il est temps que ce problème trouve une issue", a déclaré M. Erdogan au cours d'un meeting de son parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) à Istanbul, cité par l'agence de presse turque.

L'AKP au pouvoir a obtenu jeudi le soutien d'un parti nationaliste au parlement pour amender la Constitution afin de permettre aux étudiantes portant le voile de suivre les cours dans les universités malgré les vives critiques de la part des milieux judiciaires et académiques.

L'AKP a tenté en vain depuis son arrivée au pouvoir en 2002 de lever cette interdiction mais le parti de l'Action nationaliste (MHP) a crée la surprise en en proposant une révision légale.

A elles deux, ces deux formations disposent de suffisamment de voix --soit deux tiers des 550 sièges-- pour amender la Constitution.

L'AKP s'est longtemps opposé à l'interdiction, faisant valoir qu'elle était une atteinte à la liberté de conscience et au droit à l'éducation.

Les partisans d'une application stricte de la laïcité --particulièrement influents au sein de l'armée, du système judiciaire et de l'enseignement supérieur-- considèrent le voile comme un symbole politique de défiance à la séparation de l'Etat et de la religion.

En 2005, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé que l'interdiction du foulard ne portait pas atteinte aux libertés fondamentales.

Les fonctionnaires turcs n'ont pas le droit non plus de porter le voile islamique.

Les épouses et les filles de la plupart des dirigeants et députés de l'AKP, dont M. Erdogan et le chef de l'Etat Abdullah Gül, ancien cadre du parti islamo-conservateur, portent le voile.  (AFP, 26 jan 2008)

Arrestation de six membres présumés d'Al-Qaïda, dont un Tchétchène

La police turque a arrêté six personnes, dont un ressortissant russe d'origine tchétchène, soupçonnées d'appartenir à une cellule d'Al-Qaïda préparant des attentats à la bombe en Turquie, a annoncé dimanche l'agence Anatolie.

Trois suspects, dont le Tchétchène, ont été arrêtés à Istanbul. Ils auraient joué le rôle de courriers entre les membres d'Al-Qaïda se trouvant en Turquie et ceux de l'étranger.

Selon la police, certains parmi les suspects ont utilisé des faux passeports pour se rendre en Afghanistan et au Pakistan afin d'y rencontrer des dirigeants d'Al-Qaïda et définir une stratégie pour les activités du réseau en Turquie.

Ces arrestations portent à 25 le nombre de suspects interpellés depuis jeudi. La police anti-terroriste avait effectué jeudi des perquisitions dans 18 domiciles dans les provinces de Gaziantep et Kahramanmaras, dans le nord-est de la Turquie.

Quatre membres présumés du réseau terroriste et un policier avaient été tués lors des fusillades qui avaient éclaté au cours de l'opération.

Selon la police, un des militants tués, Mehmet Polat, 41 ans, abattu ainsi que son fils lors de l'opération policière, avait pris la tête d'une cellule d'Al-Qaïda à Gaziantep après le départ de son prédécesseur pour l'Irak. Ce dernier y avait été tué en juin, selon Anatolie.

Les forces de sécurité ont saisi treize armes à feu, des munitions et plus de 100 kg de produits chimiques utilisés pour la fabrication de bombes ainsi que des documents d'Al-Qaïda à la suite des opérations de jeudi.

Une cellule turque d'Al-Qaïda avait été tenue pour responsable d'attentats à Istanbul en novembre 2003 contre deux synagogues, le consulat britannique et la banque britannique HSBC, qui avaient fait 63 morts et des centaines de blessés.

En février 2007, sept militants présumés d'Al-Qaïda, dont un Syrien considéré comme le cerveau et le financier de ces attentats, avaient été condamnés à la réclusion à perpétuité. (AFP, 27 jan 2008)

Deux partis s'entendent pour lever l'interdiction du voile

Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie a obtenu le soutien d'un parti nationaliste au Parlement pour amender la constitution afin de permettre aux étudiantes voilées d'accéder aux universités, a-t-on indiqué jeudi de source parlementaire.

"Les deux partis se sont à plusieurs reprises déclarés opposés à cette interdiction", souligne une déclaration écrite distribuée à la presse au terme d'une rencontre des dirigeants du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) et de celui de l'action nationaliste (MHP).

"Un accord est parvenu dans ses grandes lignes. Des travaux techniques" sont en cours pour réviser deux articles de la loi fondamentale, un amendement qui s'inscrit "dans le cadre des libertés individuelles", précise le document.

L'AKP a tenté en vain depuis son arrivée au pouvoir en 2002 de lever cette interdiction mais c'est le MHP qui a créé la surprise la semaine dernière en proposant une révision légale.

A eux deux, ces deux formations disposent de suffisamment de voix -soit deux-tiers des 550 sièges- pour amender la constitution.

Cependant, le premier procureur de la Turquie, pays musulman mais laïc, celui de la Cour de cassation, a affirmé la semaine dernière sa ferme opposition à l'abandon d'une interdiction du port du voile sur les campus.

Les partisans d'une application stricte de la laïcité -particulièrement influents au sein de l'armée, du système judiciaire et de l'enseignement supérieur- considèrent le voile comme un symbole politique de défiance à la séparation de l'Etat et de la religion.

En 2005, la Cour européenne des droits de l'Homme a jugé que l'interdiction du foulard dans les universités turques ne violait pas les libertés fondamentales.

Les fonctionnaires n'ont pas le droit non plus de porter le voile islamique.

Les épouses et les filles de la plupart des dirigeants et députés de l'AKP, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de celui du chef de l'Etat Abdullah Gül, ancien cadre de l'AKP, portent le voile.

Le gouvernement est en train de préparer une nouvelle constitution pour remplacer la précédente, héritée d'un coup d'Etat militaire survenu en 1980 et critiquée pour son esprit jugé trop autoritaire. (AFP, 24 jan 2008)

Un deuxième forum de l'Alliance des civilisations se tiendra à Istanbul en 2009

Un deuxième forum de l'Alliance des civilisations se tiendra en Turquie à Istanbul en 2009, après une première édition qui s'est tenue mardi et mercredi à Madrid, a-t-on appris auprès de la Turquie et de l'Alliance des civilisations.

S'exprimant lors de la conférence de presse finale du forum, le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a annoncé qu'un "second forum se tiendrait en Turquie en 2009".

L'ex-président portugais Jorge Sampaio, Haut représentant pour l'Alliance des civilisations, a pour sa part précisé dans un discours clôture que le prochain forum se tiendrait à Istanbul.

M. Sampaio s'est parallèlement félicité des résultats du premier forum qui, selon lui, a permis de lancer 12 initiatives, tout en renforçant l'engagement des pays participants vis-à-vis de ce nouvel "instrument" des Nations unies.

L'Alliance des civilisations, idée lancée par l'Espagne en septembre 2004 et ensuite repris et officialisé par l'ONU, est une initiative destinée à renforcer le dialogue inter-culturel et dépasser les incompréhensions mutuelles particulièrement entre monde occidental et monde musulman.

Parmi les 12 projets ou initiatives présentés par M. Sampaio, figurent quatre projets déjà mentionnés au cours du forum : fonds pour le financement de films, réseau pour l'emploi des jeunes au Moyen-Orient et Afrique du Nord, banque de données internet dans le domaine de la compréhension inter-culturelle et plate-forme en ligne destinée aux médias.

A ces quatre projets s'ajoutent notamment un fonds de financement des programmes pour la jeunesse dans le domaine inter-culturel et religieux, un réseau d'ambassadeurs de bonne volonté, des partenariats avec diverses organisations internationales et multilatérales comme l'Unesco et la Ligue arabe.

En outre, "divers leader religieux" présents au forum se sont engagés à mener des actions pour "contrer l'influence extrémiste sur les jeunes" et promouvoir la notion de "sécurité partagée", a encore indiqué M. Sampaio.  (AFP, 17 jan 2008)

Le débat sur le port du voile dans les universités relancé en Turquie

Le procureur de la Cour de cassation turque a affirmé jeudi sa ferme opposition à l'abandon d'une interdiction du port du voile islamique dans les universités, une solution préconisée par le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

"Envisager l'usage de certains vêtements dans le cadre des libertés (...) va polariser les étudiants (...) et transformer les institutions éducatives en terrain d'activités allant à l'encontre du système unitaire et laïc", a déclaré le procureur Abdurrahman Yalçinkaya dans un communiqué.

"Les partis politiques ne peuvent pas poursuivre l'objectif de modifier le caractère laïc de la République", a-t-il poursuivi. "Il est évident qu'observer les libertés sur la base de la religion (...) va conduire les gens à la polarisation puis à la confrontation".

Le Parti de la justice et du développement (AKP) prévoit de mettre fin à l'interdiction du voile dans le cadre d'un projet de réforme de la Constitution, au motif que cette mesure viole selon lui la liberté de conscience et le droit à l'éducation des jeunes femmes portant le voile.

Les partisans d'une application stricte de la laïcité -particulièrement influents au sein de l'armée, du système judiciaire et de l'enseignement supérieur- considèrent le voile comme un symbole politique de défiance à l'égard du régime laïc.

En 2005, la Cour européenne des droits de l'Homme a jugé que l'interdiction du voile dans les universités turques ne violait pas les libertés fondamentales et pouvait être nécessaire pour préserver le régime laïc face à d'éventuels mouvements extrémistes.

Les fonctionnaires n'ont pas le droit non plus de porter le voile islamique.

Le gouvernement est en train de préparer une nouvelle constitution, pour remplacer la précédente, héritée d'un coup d'Etat militaire survenu en 1980 et critiquée pour son esprit jugé trop autoritaire. (AFP, 17 jan 2008)

L'AKP veut lever constitutionnellement l'interdiction du voile

Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie envisage d'ajouter dans la nouvelle constitution une disposition qui permettra aux étudiantes voilées d'accéder aux universités, a indiqué mardi un de ses responsables.

"Il n'est pas possible de contrôler ce domaine des libertés (individuelles) par des décisions de justice ou autres. Il faut une loi claire et nette en ce sens", a dit Dengir Mir Mehmet Firat, vice-président du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) à la chaîne d'information NTV.

Le port du voile islamique est strictement interdit sur les campus en Turquie musulmane mais laïque.

"Il faut réviser la constitution. Une loi pourrait y être incorporée" afin d'abroger cette interdiction qui découle des arrêts de la Cour constitutionnelle et du conseil d'Etat turcs.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait débouté en 2005 en appel une étudiante turque qui se plaignait d'avoir dû interrompre ses études, estimant légitime l'interdiction du foulard islamique dans les universités turques.

Les défenseurs de la laïcité, comme l'armée, la haute magistrature et les recteurs d'universités, considèrent le port du foulard comme un signe d'appartenance à l'islam politique.

Ils accusent l'AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste, de vouloir remettre en cause le principe de la séparation de l'Etat et de la religion.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'AKP a souhaité lever cette interdiction mais s'est heurté à chaque fois à l'opposition du camp laïc.

Fort de sa victoire de 46% aux législatives de juillet, l'AKP souhaiterait désormais régler le sujet dans le cadre d'une nouvelle constitution qui remplacerait l'actuelle, instaurée en 1982, deux ans après un putsch militaire.

Une ébauche de cette nouvelle constitution a été publiée mais l'AKP n'a pas encore présenté un texte dans sa forme finale.

Le voile est également interdit dans la fonction publique en Turquie. (AFP, 15 jan 2008)

L'Alliance des civilisations tient son premier forum à Madrid

L'Alliance des civilisations, idée lancée par l'Espagne pour dépasser les incompréhensions entre cultures et religions, spécialement entre mondes occidental et musulman, tient mardi et mercredi son premier forum à Madrid avec l'espoir de faire décoller cette initiative.

Le concept avait été lancé en septembre 2004 à la tribune des Nations unies par le chef de gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, et avait rapidement reçu l'appui de la Turquie et du secrétaire général de l'ONU de l'époque, Kofi Annan.

Le "label" a depuis été repris et entériné par les Nations unies. En avril 2007 le secrétaire général Ban Ki-moon a nommé l'ancien président portugais Jorge Sampaio comme Haut représentant pour l'Alliance des civilisations.

Ce forum s'annonce comme "une importante plate-forme globale" pour permettre à des responsables de la politique, des médias, de l'industrie et des religions de "parler franchement" sur le sujet, a expliqué Shamil Idris, directeur du secrétariat de l'Alliance des civilisations, dans un communiqué de l'ONU.

"L'objectif est de favoriser l'entente culturelle et inter-religieuse, la connaissance mutuelle (...) pour favoriser une culture de paix à l'échelle globale", a indiqué vendredi la numéro deux du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega.

Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi en conseil des ministres un plan national d'action qui ambitionne de faire de l'Espagne un "exemple" en la matière.

Parmi les mesures citées: plan de formation de spécialistes du monde arabe, création d'un "Corps des volontaires de l'Alliance des civilisations" et d'un institut universitaire spécialisé sur cette thématique.

Le forum sera ouvert mardi par José Luis Rodriguez Zapatero, qui détaillera ces mesures nationales, ainsi que par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et par Ban Ki-moon.

La Turquie présentera elle aussi son propre un "plan national pour le développement du dialogue interculturel", selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

Le programme annonce la venue de personnalités politiques du monde arabe et musulman, comme le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa, le Premier ministre malaisien, Abdullah Ahmad Badawi, et la reine Noor de Jordanie.

Outre quelques personnalités de pays occidentaux (présidente finlandaise Tarja Halonen, président de la Slovénie Danilo Turk, maire de Paris Bertrand Delanoë), ce forum comptera sur une présence importante des médias arabes, en particulier la chaîne arabe Al-Jazeera et de son présentateur vedette Riz Khan.

Des personnalités du monde du cinéma, parmi lesquelles l'acteur espagnol Antonio Banderas, et des lettres, dont les prix Nobel de Littérature 1986 et 2006, le Nigérian Wole Soyinka et le Turc Orhan Pamuk, sont également attendues.

Les Nations unies annoncent en outre la présence de "trois grands noms d'Hollywood" sans préciser leur identité.

"L'organisation essaie de mettre des visages" sur l'événément, explique-t-on au sein du gouvernement espagnol, dans le souci apparent de lui assurer un plus ample retentissement médiatique.

Deux initiatives concrètes seront présentées durant le forum. La première sera la création d'une banque de données internet pour fournir des informations sur "qui fait quoi" dans le domaine de la compréhension inter-culturelle.

La seconde portera sur la mise en place d'une plate-forme en ligne destinée aux médias pour leur permettre d'obtenir rapidement des commentaires de spécialistes.

Erdogan visite l'Alhambra de Grenade

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a visité dimanche la ville andalouse de Grenade et l'Alhambra, célèbre symbole de la péninsule ibérique sous domination maure, avant de rejoindre Madrid où doit s'ouvrir mardi le premier forum de l'Alliance des civilisations.

M. Erdogan est arrivé dimanche peu après 16H00 (15H00 GMT) à l'Alhambra de Grenade, complexe de palais et de jardins et joyau de l'architecture maure, a constaté une photographe de l'AFP.

Il était accompagné de son épouse et d'une délégation d'une quarantaine de personnes dont deux ministres de son gouvernement.

Le Premier ministre turc a ensuite visité la mosquée de Grenade, construite en 2003, et a rencontré le président de la Communauté islamique espagnole, Malik Ruiz.

Grenade et Cordoue étaient les capitales d'Al Andalus, nom donné à la péninsule ibérique sous la domination maure, entre 711 et 1492. (AFP, 13 jan 2008)

Six suspects inculpés pour liens avec Al-Qaïda

Six personnes soupçonnées de liens avec Al-Qaïda ont été inculpées mercredi par une Cour d'assises de Van (est) d'appartenance à cette organisation terroriste, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Les six hommes hommes ont immédiatement été écroués dans une prison de haute sécurité de cette ville, a-t-on précisé de même source.

Trente-huit suspects en tout avaient été arrêtés la semaine dernière à Van, Adana (sud) et Istanbul (nord-est) dans le cadre d'une vaste opération policière visant le réseau Al-Qaïda.

La Cour de Van a décidé de relâcher 32 d'entre-eux. Parmi ces 32 personnes 14 restent suspects et devront comparaitre devant la justice, mais libres.

L'un des hommes arrêtés à Van, Ibrahim Sen, est soupçonné d'être le chef local d'un réseau de l'organisation terroriste.
 Il a été capturé par les forces américaines en Afghanistan en 2001 et interrogé à la base américaine de Guantanamo à Cuba avant d'être extradé en Turquie en 2003, ont indiqué des sources policières.

Sen avait ensuite été libéré n'ayant commis aucun délit en Turquie, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Une cellule turque d'Al-Qaïda avait été tenue pour responsable d'attentats à Istanbul en novembre 2003 contre deux synagogues, le consulat britannique et la banque britannique HSBC, qui avaient fait 63 morts et des centaines de blessés.

En février dernier, sept militants présumés d'Al-Qaïda dont un Syrien considéré comme le cerveau et le financier de ces attentats, avaient été condamnés à la réclusion à perpétuité. 41 autres personnes ont été condamnées à des peines de quatre à dix-huit ans de prison pour avoir aidé ce groupe.  (AFP, 9 jan 2008)




Socio-économique / Socio-economic

La population turque a atteint 70,6 millions en 2007

La population turque a atteint 70,6 millions d'habitants en 2007, en hausse de 4,1% en sept ans, a annoncé lundi le vice-Premier ministre turc Nazim Ekren.

La population du pays a été établie à 70.586.256 personnes l'an dernier, dont 98.000 résidents étrangers, a déclaré à la presse le ministre, qui a précisé que les quelque 3,7 millions de ressortissants turcs vivant à l'étranger, principalement en Europe de l'ouest, n'avaient pas été inclus dans ce décompte.

Un précédent recensement avait établi en 2000 la population à 67,8 millions.

Ces résultats sont les premiers enregistrés depuis l'établissement d'un nouveau système de comptage, recourant à une base de données électronique et prenant en compte les personnes selon leur adresse de résidence.

Auparavant, un couvre-feu était imposé le jour du comptage et les agents du recensement, seuls autorisés à se déplacer, dénombraient les habitants sur le lieu où ils se trouvaient.

La nouvelle méthode permettra un comptage annuel de la population, au lieu du recensement décennal en place jusque là, a indiqué l'Institut turc de la statistique (Tüik).

Selon les données rendues publiques lundi par le Tüik, les hommes étaient, avec 50,1% de la population, légèrement plus nombreux en Turquie en 2007 que les femmes.

La plus grande ville de Turquie est Istanbul (12,6 millions d'habitants, soit 17,8% de la population du pays), suivie par Ankara (4,4 millions).

L'étude indique qu'environ 70% des Turcs habitent dans des zones urbaines. (AFP, 21 jan 2008)

Les transsexuels turcs sur scène pour défendre leurs droits

Des transsexuels devenus comédiens et ovationnés debout: fait insolite cette semaine à Ankara à l'occasion d'une représentation de théâtre contre la discrimination dont la communauté homosexuelle fait l'objet au sein de la société turque, foncièrement conservatrice.

"Rose et gris", une pièce qui braque les projecteurs sur le sort des transsexuels en Turquie musulmane, constitue la dernière des initiatives d'un secteur de la société longtemps marginalisé et harcelé qui veut faire valoir ses droits.

Radiants de fierté et d'émotion, les artistes des rôles principaux, Derya Tunç et Sera Can, deux hommes devenues femmes après une opération, saluent le parterre avant de se retirer dans les tumultueuses coulisses -- une pause d'un soir de leurs métiers d'"ouvrièrs du sexe" dans la capitale turque.

"En dépit de toutes les discriminations, je n'ai aucun remords pour ce que je suis", explique souriant Sera à l'AFP. "La seule chose que je regrette est de devoir me prostituer", dit-il.

Presque tous les transsexuels et les travestis en Turquie sont réduits à la prostitution, la seule façon de pouvoir survivre selon eux dans une société où l'homophobie est très présente et est souvent accompagnée de violences.

Trois-quart des Turcs éprouvent un "malaise" quant aux homosexuels, selon un récent sondage. Paradoxalement, certains homosexuels connus du milieu du show business sont des vedettes très populaires, tel le chef de file incontesté de ce groupe, le chanteur Zeki Müren, décédé en 1996.

Des couturiers homosexuels font également régulièrement la Une des journaux.

Sévère contre les prostitués transsexuels, la police est accusée de les persécuter en organisant des opérations brutales de "nettoyage" dans plusieurs quartiers d'Istanbul.

Selon les militants des droits de l'Homme, la répression policière a diminué ses dernières années alors que le mouvement gay et transsexuel s'organise dans le cadre des aspirations européennes d'Ankara.

"Avant, la police était violente. Maintenant ils se contentent de nous verbaliser", indique Buse Kiliçkaya, présidente de Pembe Hayat (la vie en rose, ndlr), une association qui milite pour les droits des transsexuels et parraine la pièce "Rose et gris".

Elle salue le procès en cours de quatre personnes, accusées d'avoir attaqué des travestis et des transsexuels dans une banlieue d'Ankara en 2006.

Les quatre victimes ont été frappées à coups de bâton et attaquées à l'arme blanche par une groupe de jeunes qui y auraient été encouragés par les autorités locales. Leurs appartements ont été mis à sac et elles ont finalement dû quitter le quartier.

Senem Doganoglu, une avocate soutenant l'association, affirme que les détentions arbitraires continuent.

"Dans un cas précis, un transsexuel a été amené alors qu'il était simplement sorti acheter du pain", explique l'avocate.

Elle souligne que les agents verbalisent les transsexuels pour atteinte à l'ordre public dans la plupart des cas car la prostitution n'est pas interdite en Turquie. Les prostituées doivent s'inscrire et subir des contrôles médicaux très réguliers.

Me Doganoglu s'en prend au Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, d'"entretenir le climat actuel d'intolérance".

L'impact de l'Islam sur les libertés sexuelles s'avère cependant une question délicate en Turquie laïque où, contrairement à d'autres pays musulmans, les relations homosexuelles et les opérations de changement de sexe ne sont pas illégales.

L'homosexualité faisait partie du patrimoine du sérail ottoman.

L'heure est aujourd'hui à l'optimisme.

"Nous sommes conscientes que les choses ne changeront pas du jour au lendemain mais il y a des progrès", indique Mme Kiliçkaya avant de se lancer dans une conversation effrénée avec ses collègues artistes sur la prochaine production de "Rose et gris".  (AFP, 18 jan 2008)


"Purple Needle": Action Against Sexual Assaults

After the perpetrators of sexual abuse in a New Year's crowd at Taksim square were let off with a paltry fine, women have decided to make a statement every Friday from 8 to 10 pm. They will gather in the Mis Street in Beyoglu, next to Taksim, every Friday and hand out "purple needles."

The "purple needle" campaign was initially started in the 1980s, protesting against the same kind of difficulties which women still face.

The latest, highly publicised, case of abuse in public involved a group of men sexually harrassing two women on Taksim Square. Because the women did not file a complaint, the five men arrested were released after paying a fine of 57 YTL (around 34 Euros).

The Istanbul Bar Association protested against the release, arguing that the relevant article in the Turkish Penal Code dealing with sexual assault, Article 102, did not call for a complaint to be filed if the crime was committed in a group.
Needle is "accessory" and "means of defense"

The renewed "Purple Needle" campaign can be followed on an Internet diary. The first lines of the webpage read:

Now I would like to introduce you to a great product. The purple needle you see in my hand is made of a nickel-chrome alloy steel and is 7 cm long. The purple ribon attached to it makes it an accessory for all of your outfits. I will now show you that this elegant accessory is at the same time a means of defense against anyone molesting you. The movement is this...stick it in without feeling sorry, do not be afraid, it cannot cause tetanus."

Women featured on the website have said the following:

    * They have called for the requirement of a filed complaint to be abolished immediately.
    * They have called for police officers who do not act against sexual assaults, which are clearly delineated as crimes by law, to be taken off duty.
    * They also want those authorities who use the laws in favour of men, and who intepret sexual harrassment and assault as "misdemeanours", to be investigated. (BIA news centre, Erhan Ustundag, 13 janvier 2008)

L'OCDE "très préoccupée" par la lutte contre la corruption en Turquie

L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) se déclare "très préoccupée" par le retard dans la mise en oeuvre par la Turquie de sa convention anticorruption, dans un communiqué publié mardi.

Si l'organisation reconnaît certains progrès réalisés par le pays dans ce domaine, elle se déclare "très préoccupée quant à la mise en oeuvre par la Turquie de la Convention anticorruption de l'OCDE", indique le communiqué.

 La Turquie est membre de la convention depuis 2000 et "n'a pas encore mis en oeuvre certains éléments essentiels, notamment en ce qui concerne la responsabilité des personnes morales pour les faits de corruption d'agents publics étrangers".

 "Le Groupe de travail recommande une nouvelle mission sur place en Turquie d'ici un an afin de vérifier les progrès accomplis par les autorités turques pour remédier à ces problèmes, entre autres".

 En 2005, la Turquie a "supprimé la responsabilité pénale des personnes morales en cas d'infraction de corruption transnationale pour la remplacer par des +mesures de sécurité+ qui ne satisfont pas aux normes de la convention", et le pays a "abandonné une enquête (...) susceptible d'impliquer une société holding turque et des ressortissants turcs dans un autre pays" pour des motifs jugés non satisfaisants par l'OCDE, détaille-t-elle.

"La Turquie a aussi mis deux ans pour réagir à des allégations de paiements illicites au gouvernement irakien par 139 sociétés turques dans le cadre du Programme +pétrole contre nourriture+ des Nations Unies", poursuit le communiqué.

 L'OCDE demande notamment à la Turquie de supprimer une disposition du code pénal turc exonérant de sanctions les personnes reconnues coupables d'une infraction de corruption transnationale lorsqu'elles ont signalé cette infraction aux autorités et d'interdire "la déductibilité des pots-de-vin versés à des agents publics étrangers".  (AFP, 8 jan 2008)

Roma Call for Support Against Destruction of Neighbourhood

As part of an urban regeneration project in the Istanbul district of Fatih, the neighbourhood of Sulukule is being emptied. Ignoring the demands of local people and rejecting collaboration with NGOs, universities and professional chambers, local authorities are set on carrying out their project.

The Roma have appealed for public support:

"The urban regeneration project means that the Sulukule Roma will be taken out of their neighbourhood and will be settled 40 kilometres outside of the city. In addition, they will be burdened with debts they will never be able to pay," said representatives of the Sulukule Platform.
Violation of heritage conventions

They object to the project on several accounts:

    * The Sulukule Urban Regeneration Project is not a participatory project.
    * It violates the decrees of the UN Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage.
    * The project is planned for an area in the buffer zone near the land walls of Istanbul's historical peninsula, listed on the World Heritage List. This violates the Vienna Memorandum, as well as the UNESCO Convention Concerning the Protection of the World Cultural and Natural Heritage.

The Platform has appealed to people to voice their protest to the following people:

President Abdullah Gül, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, Minister of Culture and Tourism Ertugrul Günay, Mayor of Greater Istanbul Kadir Topbas, and Fatih District Mayor Mustafa Demir.

Roma have been living in the Sulukule area since Byzantian times. (BIA, Emine ÖZCAN, January 4, 2007)

Fumer dans les cafés et restaurants sera interdit en Turquie

Le parlement turc a adopté jeudi une loi interdisant de fumer notamment dans les bars et restaurants, une révolution dans un pays considéré comme un bastion des fumeurs.

La loi, qui entrera en vigueur quatre mois après son approbation par le président, prévoit une période de transition de 18 mois pour les cafés, les bars et les restaurants.

La nouvelle loi, soutenue par le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, adversaire résolu du tabac, prévoit de fortes amendes pour les contrevenants.

Elle interdit de fumer dans les administrations, les lieux de travail et les lieux publics comme les restaurants et les cafés. Elle concerne également les galeries commerciales, les écoles, stades et hôpitaux.

Les fumeurs invétérés ne seront autorisés à allumer une cigarette que dans des chambres fumeurs des hôtels ou dans des espaces spécialement aménagés dans les hôpitaux psychiatriques, les maisons de retraite ou les prisons.

Les organisateurs d'événements sportifs ou de concerts de musique pourront prévoir des zones pour les fumeurs.

En cas d'infraction, après un avertissement écrit, les établissements privés devront s'acquitter d'une amende allant jusqu'à 5.000 livres turques (2.900 euros, 4.300 dollars).

Les individuels risqueront une amende de 50 livres (29 euros, 43 dollars).

Environ 60% des hommes et 20% des femmes fument en Turquie.

Le tabac est déjà interdit en Turquie à bord des autobus et des avions, mais les restrictions existantes sont souvent ignorées, et voir des gens fumer en dessous de panneaux "Interdit de fumer" est courant. (AFP, 3 jan 2008)

"Cross-Border Operations Damage Tukey's Economy"

"We do not know what the government's "Package for the Solution of the Kurdish Question" is. The only things we have seen so far are military operations and violence. This issue will not be solved with violence; only Kurds can get rid of the PKK. That this will only be possible if there is a political solution must be accepted."

This is how Ahmet Acar, president of the Businesspeople's Assocation in Erbil sees the current relations between Turkey and Northern Iraq; he argues that the operations carried out by the Turkish Armed Forces are reducing the economic activity of Turkey in the region.
Other countries taking over

Acar said that people in the Kurdistan regional administration were not being affected by the operations, and that the places of Turks leaving the area were being taken by businesspeople from countries like China, Japan and South Korea.

"The average annual income of a person in the region is around 10,000 dollars. Education and health services are quite developed. The country really being damaged by the policy of violence is Turkey."

According to Acar, many companies from Turkey are active in Northern Iraq, primarily in the building industry, but also in areas like textile production and bread factories: "According to data from 2006, there were around 15,000 workers and nearly 200 companies from all over Turkey in the region.

Investment considered "treachery" by Turkey

Although, so Acar, the Kurdish regional administration did not exert any pressure on Turkish companies, these companies were labelled as "traitors" by Turkey and withdrew.

According to data from the Erbil Chamber of Commerce, 23 Turkish companies stopped working in the area in the first two weeks of October. According to the Turkish Contractors' Union, companies from Turkey have earned around five billion dollars in Iraq since 2003. However, Tahir Telllioglu,  both deputy president of the Turkish Federation of Construction Contractors and president of the Ankara Construction Contractors' Association, has said: "Contractors should leave Iraq immediately. As of today, whoever puts one stone onto another in Iraq is betraying their country."

Acar said that it was widely believed in Northern Iraq that the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) of Turkey would not be able to take steps towards a solution of the Kurdish question. He added, "The DTP MPs were not given this opportunity. There are people both in Turkey and in the Kurdish movement who are profiting from the policy of violence, and the DTP has not been able to distance itself from these sections."

Union of parties

Acar pointed out that there were Kurds participating in politics without resorting to policies of violence; he announced that the Participant Society Party (KADEP), which he is a founding member of, and the Rights and Freedoms Party (HAK-PAR), both parties in Turkey, would unite in the near future.

"We demand a federal, liberal and democratic solution to the Kurdish question. We reject violence coming from any quarter."

Acar called on the government and the media to stop seeing Mesut Barzani, president of the Kurdistan regional administration, as an enemy. It was, he said, important to develop relations with Barzani:

"There are millions of Kurds living in Turkey, and these people have relatives and contacts in that region. The (ruling) Justice and Development Party (AKP) must see what effect its hostile policy towards Northern Iraq is having on these people." (BIA, Erhan Üstündag, January 3, 2008)

2008: Year of Anti-Nuclear Struggle in Turkey

Bianet asked Ümit Sahin of the Turkish Greens to evaluate 2007 in terms of the environment and to list the agenda for 2008.

For Sahin, the most worrying development of 2007 was that “after seven years, people are trying to pull Turkey into the nuclear swamp again. “In addition, temporary Article 2 which encourages coal-powered thermal power stations is a scandal in terms of global warming and environmental health.”

Sahin is also worried by the increase in gold mining.
Government has not changed attitude

He added, “The fact that the Kyoto Protocol has still not been signed and that a third bridge in Istanbul is being discussed again, with all the threats it implies for Istanbul’s forests, is a frightening sign that the mentality of the government has not changed.”
Some positive developments

On a positive note, Sahin said that there were some promising developments in 2007:

    * In 28 April and 8 December, thousands of people followed the call of the Global Action Group and demonstrated, demanding that Turkey sign the Kyoto Protocol. There has thus been an increase in “activism spirit”.
    * The “Turkey Sign Kyoto” campaign, which the Greens organised, was able to collect 100,000 signatures in three weeks, and 170,000 within two months. This indicates that particularly the younger generation is sensitive to environmental issues.
    * The fact that the government has promised to become part of the Kyoto Protocol process in 2008 is promising. But it is difficult to understand why they are waiting. The government should immediately pass Kyoto in parliament and announce its targets for greenhouse gas emissions.
    * It is positive that there have been many applications for licenses for wind power stations.

For Sahin, 2008 will be the year of struggle against nuclear power stations. The most important event will be an anti-nuclear demonstration on the 22nd anniversary of Chernobyl in Istanbul.

In addition, there will be more protests against thermal power stations, starting with the cities of Silopi, Aliaga, Bartin and Yatagan.

Finally, the movement is planning to form a Green Party, which, so Sahin, “will change a lot in the environmental movement.” (BIA, Emine Ozcan, January 1st, 2008)



Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Sarkozy, comme Merkel, réitère son refus de l'entrée de la Turquie dans l'UE


Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois catégoriquement rejeté mercredi toute entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE) et estimé qu'elle ne pouvait bénéficier que d'un "partenariat privilégié", lors d'un discours devant la convention de l'UMP sur l'Europe.

"Je veux être l'ami de la Turquie mais je dis que la Turquie n'a pas sa place en Europe tout simplement parce qu'elle est en Asie mineure (...) la Turquie doit bénéficier d'un statut de partenaire privilégié", a affirmé M. Sarkozy devant les responsables du parti majoritaire réunis à Paris.

"Avant de penser aux pays qui ne sont pas en Europe, peut-être peut-on penser aux pays qui y sont (...) il ne faut pas se laisser enfermer dans un piège, tous les pays voisins de l'Europe n'ont pas vocation à entrer dans l'Europe (...) si nous élargissons l'Europe sans fin, nous tuerons l'Europe politique", a-t-il dit sous les applaudissements.

Juste avant lui, la chancelière allemande Angela Merkel, invitée d'honneur de la convention de l'UMP, s'était elle aussi opposée à l'intégration de la Turquie dans l'Europe des 27.

"Une chose réunit l'UMP et la CDU", le parti conservateur allemand dont elle est membre, c'est que les deux partis veulent proposer à la Turquie "un partenariat privilégié et non une adhésion à part entière", a-t-elle dit.

Evoquant le projet d'Union de la Méditerranée chère au président français, la chancelière a rappelé qu'il devait "offrir à tous les pays membres de l'Union européenne la chance d'assumer des responsabilités".

L'Allemagne n'a jamais caché ses réticences face à ce projet, dont elle craint qu'il ne divise les membres de l'UE.

"Naturellement que tous les autres pays européens doivent pouvoir y participer", lui a répondu Nicolas Sarkozy.

"La seule chose que je dis (...) c'est que ceux qui veulent avancer avancent tous ensemble, mais que ceux qui ne veulent pas avancer n'empêchent pas les autres d'avancer (...) la porte ouverte pour tout le monde, mais personne ne doit empêcher les autres d'avancer", a-t-il insisté. (AFP, 30 jan 2008)


Erdogan: "L’immoralité nous vient de l’Occident"

Dans son discours devant les étudiants diplômés turcs en voie d’aller étudier à l’étranger, le Premier ministre Erdogan a fait quelques remarques controversées qui ont suscité de fortes réactions dans les médias grand public de la Turquie. Erdogan a dit, « Le poète qui a écrit l’hymne national turc [l’ islamiste Mehmet Akif Ersoy] a dit que nous devrions entrer en concurrence avec l’art et la science de l’Occident, mais, malheureusement, nous avons adopté les immoralités de l’Occident qui sont contraires à nos valeurs ».

Il a ajouté que la Turquie continuera à envoyer des étudiants à l’étranger pour des études supérieures afin qu’ils apprennent et entrent en compétition en vue de dépasser l’art et la science de l’Occident, et a demandé aux étudiants de revenir en Turquie après leurs études et d’y travailler.

Les remarques du Premier ministre ont soulevé des interrogations par les médias qui lui ont demandé ce qu’il entendait par « les immoralités de l’Occident », si oui ou non il parlait des femmes occidentales qui ne sont pas couvertes, et comment la Turquie pourrait devenir membre de l’UE lorsque le Premier ministre pense que l’Occident est «  immoral ». (pointdebasculecanada.ca, 28 janvier 2008)

Fillon réaffirme l'hostilité française à l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le Premier ministre français François Fillon a réaffirmé vendredi son hostilité à une adhésion de la Turquie à l'UE, rappelant la préférence de la France pour une "coopération très étroite".

"Il n'y a pas de changement (...) nous pensons que l'adhésion de la Turquie n'est aujourd'hui ni possible ni souhaitable", a-t-il dit lors d'une visite à Luxembourg.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré lundi à Madrid sa volonté de parler "directement" de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) avec le président français Nicolas Sarkozy.

"Nous souhaitons avec la Turquie une coopération très étroite, a réitéré M. Fillon : "Nous pensons d'ailleurs que la très grande majorité des Français ne donnerait pas son accord à cette adhésion dans l'état actuel des choses". (AFP, 25 jan 2008)

La France va accueillir une "saison turque" en 2009-2010

La France, hostile à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, va accueillir de juillet 2009 à mars 2010 une "saison turque" destinée à mieux faire connaître ce pays, a-t-on appris lundi auprès du ministère français des Affaires étrangères.

"La Saison turque en France permettra au public français de mieux connaître le dynamisme et la diversité créatrice de la Turquie contemporaine, ainsi que la richesse de son patrimoine", a indiqué la porte-parole du Quai d'Orsay, Pascale Andréani, dans un communiqué.

Cette saison turque "marquera l'importance, l'ancienneté et la densité de nos relations avec la Turquie qui est pour la France un partenaire politique, économique et culturel de premier plan. Elle sera accompagnée de visites de haut niveau", a-t-elle poursuivi.

"De très nombreuses manifestations se dérouleront sur tout le territoire français, incluant des coproductions et des projets issus de la société civile, avec des dimensions culturelles et artistiques mais aussi économiques, scientifiques et technologiques", a ajouté la porte-parole.

Une première réunion du comité mixte franco-turc d'organisation est prévue dans les prochaines semaines. Ce comité est présidé par Henri de Castries, président du directoire du groupe français d'assurances Axa et l'ancien ambassadeur turc Necati Utkan.

Le président Nicolas Sarkozy est un adversaire déclaré de l'adhésion à l'UE de la Turquie, à qui il propose un "partenariat privilégié" dont Ankara ne veut pas. L'opinion publique française est également majoritairement hostile à l'entrée de la Turquie dans l'UE.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le 10 janvier dernier qu'il participerait à une rencontre tripartite sur l'adhésion de son pays à l'UE avec M. Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, qui y est aussi opposée, sans toutefois préciser la date de cette réunion. (AFP, 21 jan 2008)

Erdogan à la conférence sur la sécurité de Munich

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan tiendra le discours d'ouverture de la conférence internationale sur la sécurité de Munich (sud) au début de février, a-t-on appris jeudi auprès de la conférence.

Elle se réunit, du 8 au 10 février, sur le thème: "le monde en désarroi, les changements dans l'équilibre des puissances, le manque de stratégies". Une quarantaine de ministres seront présents, mais peu de chefs d'Etat et de gouvernement. L'an dernier, un discours très offensif du président Vladimir poutine avait fait date.

Parmi les autres hôtes, cette année, de ces assises réunissant traditionnellement le Gotha de la Défense, figureront notamment le secrétaire américain à la Défense Bob Gates, le Premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov, le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana et le directeur général de l'Agence internationale pour l'énergie atomique Mohamed ElBaradei .

Le ministre français de la Défense Hervé Morin, les ministres allemands des Affaires étrangères et de la Défense Frank-Walter Steinmeier et Franz Josef Jung, le ministre japonais des Affaires étrangères Masahiko Komura, les présidents de la Moldavie Vladimir Voronine et de la République de Macédoine Branko Crvenkovski ont également prévu de s'adresser à la "Wehrkunde" de Munich.

Cette conférence privée convie chaque année des responsables gouvernementaux, des experts de la défense et de la sécurité, des militaires, des élus de différents parlements, notamment américains, triés sur le volet. Les thèmes majeurs en ont été ces dernières années l'évolution de l'Otan et de la défense européenne, le nucléaire iranien, l'Irak, l'Afghanistan, la Russie. (AFP, 17 jan 2008)

Erdogan rencontrait Merkel et Sarkozy sur la Turquie et l'UE

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi qu'il allait participer à une rencontre tripartite sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne avec le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, opposés à cette adhésion.

"La réunion se tiendra en Allemagne et nous discuterons tous les trois du processus à venir", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse, sans mentionner de date pour cette rencontre.

La rencontre doit avoir lieu au cours du premier semestre 2008, a indiqué une source diplomatique à l'ambassade d'Allemagne.

"Il y a l'idée d'une telle rencontre, qui va probablement avoir lieu dans la première moitié de l'année, a déclaré cette source à l'AFP.

Un assistant de M. Erdogan contacté par l'AFP a confirmé que les dirigeants ont "tous les trois convenu de se réunir".

"Ils vont discuter de la candidature de la Turquie à l'UE et d'autres questions concernant les trois pays", a-t-il poursuivi.

M. Sarkozy exprime régulièrement son hostilité à l'adhésion de la Turquie à l'UE, pour laquelle Ankara et le bloc européen ont lancé des négociations en 2005.

Il souhaite à la place instaurer un "partenariat privilégié" avec les Turcs, une solution soutenue par Mme Merkel.

M. Erdogan a souligné jeudi qu'une pleine adhésion restait l'objectif de la Turquie.

"Nous espérons que de nouveaux chapitres (des négociations d'adhésion) seront ouverts durant la présidence slovène", a-t-il dit, faisant référence à l'accession le 1er janvier de la Slovénie à la présidence tournante de l'UE, pour six mois.

Depuis le lancement de ses négociations d'adhésion, la Turquie n'a entamé des pourparlers que dans six des 35 chapitres thématiques jalonnant le processus d'intégration au bloc européen.

Les négociations d'adhésion ont été bloquées l'an dernier dans huit des 35 chapitres de discussions en raison du refus d'Ankara d'accorder aux Chypriotes-grecs les mêmes avantages commerciaux qu'aux autres membres de l'UE.  (AFP, 10 jan 2008)

ELDH Declaration on "Democracy in Turkey and the Kurds"

The European Association of Lawyers for Democracy and World Human Rights (ELDH) notes with the greatest concern the news that the Turkish Constitutional Court has been asked by the General Prosecutor to ban the DTP (Demokratik Toplum Partisi – Party of the Democratic Society).

The banning of political parties and the imprisonment of their political leaders has a long tradition in Turkey. Very often, in contradiction with democratic rights, the constitutional pretext has been claimed to be the safeguard of the integrity of the Turkish state.

However, ELDH doubts whether the banning of political parties has really served the integrity of the Turkish state and the welfare of the people who live in Turkey, or if result has not been even fiercer conflict and more violence. And even greater doubt is justified if the integrity of the Turkish State is always of higher value then the Turkish democracy. If the present Turkish Constitution allows the Court to ban political parties and to imprison politicians just for their exercise of their freedom of expression, this demonstrates that the Turkish Constitution is in urgent need of amendment.

If DTP is banned this will demonstrate that the tradition of banning political parties and imprisonment of their political leaders and members continues. Military force and prohibition of political actions will cause social problems which will complicate the solution of the question for years and cause hatred between Kurdish and Turkish peoples which will take a long time to overcome.

Instead of following a policy to suppress any pro Kurdish political movements, rights and freedoms to improve the democratic struggle of the Kurdish people should be provided and conditions for democratic solution of the Kurdish problem should be introduced.

- ELDH will observe this case with high attention.

- ELDH demands also that the European Union, their bodies and their member states do the same in order to decide which might be an adequate political reaction.

- ELDH asks all lawyers in Europe to support its initiative, by signing this declaration.  (estella24@tiscali.co.uk, January 4, 2007)


Turquie-USA/ Turkey-USA

Bush approuve un accord de coopération nucléaire civile avec le Turquie

Le président George W. Bush a approuvé un accord permettant la vente par les Etats-Unis d'équipements nucléaires civils à la Turquie, et a transmis le texte pour approbation au Congrès après avoir pris toutes les assurances de non-prolifération, a dit la Maison Blanche mercredi.

M. Bush a pressé le Congrès d'approuver cet accord, dans des documents officiels datés de mardi et adressés au parlement.

L'envoi de cet accord au Congrès ouvre une période d'examen par le Congrès, qui peut s'opposer au texte, et de consultations avec le gouvernement.

Selon un responsable de l'administration, l'accord de coopération nucléaire civile entre les Etats-Unis et la Turquie fournit un cadre complet à cette coopération et il permet le transfert d'équipements (y compris de réacteurs) et de technologies destinés à la recherche nucléaire et à la production d'électricité.

Il ne permet pas la vente de matériels, de technologies ou d'informations nucléaires "sensibles", a-t-il dit, faisant référence à un usage militaire potentiel.

L'accord a une durée de vie initiale de 15 ans, ensuite renouvelable automatiquement tous les cinq ans si les deux parties en sont d'accord, a-t-il dit.

L'accord avait été signé le 26 juillet 2000 à Ankara et le président américain de l'époque, Bill Clinton, avait approuvé sa mise en oeuvre, a rappelé M. Bush dans les documents envoyés au Congrès.

Mais, immédiatement après la signature, le gouvernement américain avait reçu des informations remettant en cause les évaluations du risque de détournement militaire et soulevant l'implication de certaines "entités privées" turques dans des activités directement liées à la prolifération.

L'accord n'a pas été soumis au Congrès et le gouvernement a entrepris une nouvelle évaluation.

L'administration Bush a achevé cette évaluation ainsi qu'un examen des actions entreprises par le gouvernement turc pour mettre fin aux activités proliférantes des "entités" en cause, a dit M. Bush.

M. Bush a conclu que "l'accord proposé favorisera la défense et la sécurité communes et ne posera pas de risque déraisonnable" pour celles-ci.

L'entrée en vigueur de l'accord servira de "motivation forte" pour que la Turquie continue à soutenir les efforts de non-prolifération et à adopter de "saines politiques et de saines pratiques" à cet égard, a-t-il dit.

"Il favorisera aussi des relations politiques et économiques plus étroites avec un allié au sein de l'Otan, et fournira le cadre légal nécessaire aux exportations nucléaires de l'industrie américaine pour le secteur nucléaire civil en projet en Turquie", a-t-il dit. (AFP, 23 jan 2008)

Bush encourage Ankara à poursuivre ses opérations en Irak

Le président américain George W. Bush a encouragé mardi le président turc Abdullah Gül à coopérer avec l'Irak pour trouver une "solution politique à long terme" afin de mettre fin aux violences des rebelles kurdes, "ennemi commun" de la Turquie et des Etats-Unis.

"Les Etats-Unis affrontent ces gens aux côtés de la Turquie et nous continuerons à les affronter au nom de la paix", a déclaré le président américain au cours d'une conférence de presse commune avec M. Gül dans la roseraie de la Maison Blanche.

"Nous avons affaire à des problèmes communs. L'un de ces problèmes est la poursuite de notre lutte contre un ennemi commun, les terroristes", a ajouté M. Bush. "Et cet ennemi commun, c'est le PKK. C'est l'ennemi de la Turquie, c'est l'ennemi de l'Irak et c'est l'ennemi des gens qui aspirent à vivre en paix".

Pour sa part, le président Gül a remercié M. Bush pour son aide dans la lutte contre les séparatistes kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le nord du Kurdistan irakien.

"Nous avons une fois de plus souligné l'importance de notre coopération dans la lutte contre le PKK et je voudrais remercier le président (Bush) pour sa détermination à cet égard", a ajouté le président turc.

Les relations turco-américaines s'étaient détériorées ces derniers mois en raison des opérations armées menées en Turquie par les séparatistes kurdes utilisant le nord de l'Irak comme base arrière.

Elles se sont réchauffées récemment grâce à l'aide apportée par les services de renseignement américains à la Turquie pour ses raids aériens contre le PKK dans le nord du Kurdistan irakien.

La Maison Blanche a également encouragé le gouvernement turc à coopérer avec les dirigeants kurdes irakiens et le gouvernement de Bagdad pour trouver "une solution à long terme" au problème kurde et à la campagne du PKK.

"Cela fait tellement longtemps que ça dure qu'il est temps qu'on y mette un terme", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, appelant M. Gül à dialoguer avec son homologue irakien Jalal Talabani, lui-même Kurde, et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki pour faire front contre le PKK.

Interrogée sur la possibilité que Washington propose une solution politique au président turc, Mme Perino a répondu: "Non. Je pense que nous allons juste encourager la poursuite du dialogue qu'ils ont entamé il y a quelques temps".

"Evidemment, l'un des objectifs serait d'instaurer une solution à long terme," a-t-elle relevé.

Interrogée sur la présence ou non du PKK --qualifié de groupe terroriste par l'Union européenne, la Turquie et les Etats-Unis-- à la table des discussions, la porte-parole a rétorqué: "Je ne sais pas s'ils parlent aux terroristes. Je sais que nous ne le faisons pas."

Un haut responsable de l'administration a précisé à la presse que Washington souhaitait que ce dialogue inclue les dirigeants de la région autonome du Kurdistan irakien, comme son président Massoud Barzani, dont les relations avec la Turquie sont exécrables.

Abdullah Gül aux Etats-Unis exclut toute discussion avec le PKK

Le président Gül a exclu mardi toute négociation avec les rebelles kurdes basés en Irak, affirmant que leur parler serait comme inviter Al-Qaïda à sa table.

A l'issue d'entretiens à la Maison Blanche avec le président américain George W. Bush, M. Gül a indiqué qu'une solution politique avec les séparatistes kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le nord du Kurdistan irakien serait impossible car ce sont des "terroristes". 

"Il y a des attaques (du PKK) lancés sur la Turquie à partir d'un autre pays qui ont pour cible des civils et des forces de sécurité", a-t-il déclaré lors d'un forum à Washington.

 "Aussi comment peut-on parler de solution politique quand les actes de terrorisme sont lancés extérieurement à partir d'un autre pays" a-t-il dit interrogé sur la possibilité d'une solution politique.

 "C'est comme tenter de trouver une solution à une attaque d'Al-Qaïda à partir d'un autre pays" a-t-il dit, précisant que le sujet d'une solution politique à la crise avec le PKK n'avait pas été abordé lors de ses entretiens avec le président Bush.

"Ni aujourd'hui, ni lors d'une autre rencontre, nous n'avons discuté de ce thème", a ajouté M. Gül.   (AFP, 8 jan 2008)


Relations régionales / Regional Relations

Gül appelle à une résolution pacifique de la crise du Darfour

Le président turc Abdullah Gül a appelé lundi son homologue soudanais Omar el-Béchir à oeuvrer à une résolution pacifique du conflit dans la région soudanaise du Darfour et a offert l'aide de la Turquie.

"Il y a une tragédie humaine au Darfour qui a conduit à la mort de dizaines de milliers de civils (...) J'appelle tout le monde à travailler activement pour mettre fin aux souffrances", à déclaré M. Gül au cours d'une conférence de presse conjointe avec M. el-Béchir.

"Nous souhaitons que les problèmes du peuple soudanais soient résolus par des moyens pacifiques et par le dialogue dans le respect de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale du Soudan", a-t-il ajouté.

L'appel de M. Gül intervient alors que l'accueil par Ankara d'un dirigeant accusé par les associations de défense des droits de l'homme d'être responsable de nombreuses atteintes à ces droits au Darfour a été vivement critiqué en Turquie.

M. el-Béchir a pour sa part affirmé que la sécurité avait été établie "dans 90% du Darfour".

"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour instaurer la sécurité dans 100% du Darfour", a-t-il ajouté, selon la traduction en turc de ses propos.

Il a cependant défendu la nomination comme conseiller présidentiel de Musa Hilal, un chef de milice janjawid soupçonné d'être l'un des principaux artisans de la violence au Darfour.

"Musa est une personne très influente au Darfour (...) Il a contribué de manière importante à la sécurité et à la stabilité dans la région. Nous pensons que les accusations contre lui sont infondées", a déclaré M. el-Béchir.

Musa Hilal est frappé d'une interdiction de voyager à l'étranger par les Nations unies.

La guerre civile au Darfour et ses conséquences ont fait quelque 200.000 morts en près de cinq ans, selon des organisations internationales et 2,2 millions de déplacés. Khartoum parle de seulement 9.000 tués.

Arrivé lundi après-midi à Ankara, M. el-Béchir devait également s'entretenir avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président du Parlement Köksal Toptan avant de se rendre mardi à Istanbul pour une rencontre avec des hommes d'affaires et de quitter la Turquie mercredi. (AFP, 21 jan 2008)

L'Egypte et la Turquie mettent en garde contre une guerre contre l'Iran

L'Egypte et la Turquie ont mis en garde mardi contre une guerre contre l'Iran, appelant à une solution pacifique pour résoudre l'impasse du nucléaire iranien, alors que le président américain George W. Bush est en tournée dans la région pour tenter d'isoler Téhéran.

"Nous n'avons pas de détails sur le programme nucléaire de l'Iran, mais s'il constitue un danger, alors cela doit être résolu de façon pacifique", a déclaré le président égyptien Hosni Moubarak lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Abdullah Gül au Caire.

"Il n'est pas nécessaire d'utiliser la force. L'utilisation de la force conduirait à des conséquences très graves pour la région et le monde", a dit M. Moubarak.

"Les problèmes doivent être résolus de façon diplomatique", a affirmé de son côté M. Gül.

M. Bush a déclaré dimanche aux Emirats arabes unis que l'Iran était "aujourd'hui le principal Etat à parrainer le terrorisme dans le monde". Il "défie les Nations unies et déstabilise la région" par ses activités nucléaires, a-t-il accusé.

C'est pourquoi les Etats-Unis renforcent leur "vieil engagement en matière de sécurité auprès de leurs amis dans le Golfe (...) pour faire face à ce danger avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il ajouté.

Washington accuse l'Iran de dissimuler un programme nucléaire militaire sous le couvert d'un volet civil, ce que dément formellement Téhéran.

Le président américain n'a pas écarté une intervention militaire contre la République islamique, ce que redoutent par dessus tout les pays arabes, dont ceux du Golfe, voisins de l'Iran.

Après Israël, la Cisjordanie, le Koweït, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, M. Bush est attendu mercredi en Egypte. (AFP, 15 jan 2008)

Entretiens Syrie-Irak-Turquie sur la question cruciale de l'eau

Les ministres syrien, irakien et turc compétents sur la question de l'eau ont discuté jeudi à Damas de la coopération de leurs pays dans ce domaine, a rapporté l'agence officielle Sana.

Le ministre syrien de l'Irrigation Nader Bounni, irakien des Ressources hydrauliques Latif Rachid, et turc de l'Environnement Veysel Eroglu, ont examiné "des questions liées aux eaux communes et le lancement de projets communs", a indiqué Sana.

Lors de cette rencontre, M. Bounni a souligné la nécessité d'"oeuvrer ensemble pour trouver des solutions aux questions de l'eau", une ressource particulièrement précieuse dans la région.

Le ministre turc a, lui, affirmé "la disposition de son pays à accorder des facilités dans le domaine des ressources hydrauliques".

Auparavant, les trois ministres s'étaient entretenus avec le Premier ministre syrien Mohammad Naji Otri de "la coopération dans le domaine des ressources hydrauliques, de l'irrigation et de la construction des barrages".

Le Tigre et l'Euphrate prennent leurs sources dans les montagnes turques.

L'Euphrate traverse ensuite la Syrie puis l'Irak. Le Tigre coule en Irak après avoir longé la frontière syro-turque.

Ces deux fleuves irriguent l'Irak du nord au sud avant de former la voie d'eau du Chatt al-Arab, qui se jette dans le Golfe. (AFP, 10 jan 2008)

L'Iran a interrompu à son tour ses livraisons de gaz à la Turquie

L'Iran, confronté à une vague de froid et à une suspension des livraisons de gaz du Turkménistan, a interrompu à son tour ses livraisons de gaz à la Turquie.

"Les livraisons de gaz d'Iran ont cessé ce matin" a déclaré un responsable ayant requis l'anonymat, de la compagnie d'Etat turque de pétrole et de gaz, BOTAS. "Mais nous avons pris des mesures pour nous assurer qu'il n'y a pas de problème pour la demande", a-t-il dit.

Le Turkménistan a assuré le 2 janvier que l'arrêt des livraisons de gaz à l'Iran était "temporaire" et lié à la maintenance du gazoduc. En temps normal, l'Iran importe quotidiennement entre 20 et 23 millions de m3 de gaz turkmène, soit 5% de sa consommation.

De nombreuses villes iraniennes sont privées de gaz et frappées par une vague de froid sans précédent.

En janvier 2007, après une vague de froid semblable, l'Iran avait déjà dû cesser ses livraisons à la Turquie pendant cinq jours.

La Turquie achète depuis décembre 2001 du gaz à l'Iran qui est acheminé par un pipeline depuis la ville de Tabriz (nord-ouest de l'Iran) jusqu'à Ankara. (AFP, 7 janvier 2008)

La Syrie demande à la Turquie d'ouvrir davantage les vannes de l'Euphrate

La Syrie a demandé mercredi à la Turquie, à l'occasion de la visite à Ankara de son vice-Premier ministre chargé de l'économie, Abdallah Dardari, d'ouvrir davantage les vannes de l'Euphrate pour combattre la sécheresse.

M. Dardari a exprimé cette demande lors d'une réunion avec Nazim Ekren, ministre d'Etat turc chargé de l'Economie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Aux termes d'un accord que les deux pays voisins ont conclu en 1987, la Turquie accepte de laisser s'écouler une moyenne annuelle de 500 m3 par seconde/par jour des eaux de l'Euphrate vers la Syrie.

Long de 2.800 km, l'Euphrate prend sa source en Turquie et traverse la Syrie et l'Irak.

Le ministre turc de l'Environnement Veysel Eroglu, qui participait à cette réunion, a répondu par l'affirmative tout en soulignant que la Turquie aussi souffrait du manque de précipitations.

"Nous espérons que les précipitations de ces derniers temps continueront (...) s'il y a davantage de pluies, naturellement nous ne retiendrons pas l'eau", a-t-il dit.

Damas demande un partage "plus équitable", accusant Ankara de lui rationner l'eau, surtout pendant l'été, en raison du gigantesque projet GAP d'irrigation et de construction de barrages sur l'Euphrate et le Tigre pour développer le sud-est anatolien.

Les autorités turques affirment que leur pays laisse passer suffisamment d'eau pour les besoins de ses voisins et que les pénuries proviennent du fait que la Syrie n'a pas construit les barrages nécessaires pour retenir l'eau qu'elle reçoit. (AFP, 2 jan 2008)

Arrêt des livraisons de gaz à l'Iran "temporaire", assure le Turkménistan

Le Turkménistan a assuré mercredi que l'arrêt des livraisons de gaz à l'Iran était "temporaire" et lié à la maintenance du gazoduc, alors que de nombreuses villes iraniennes sont privées de gaz et frappées par une vague de froid sans précédent.

"Il s'agit d'une suspension temporaire des livraisons de gaz à l'Iran liée à des questions techniques", a déclaré le ministre turkmène du Pétrole et du Gaz, Baïmyrat Khodjamoukhammedov, dans un communiqué.

"Cette suspension se justifie par la nécessité d'effectuer des travaux d'entretien et de maintenance liés à l'exploitation du gazoduc", a ajouté le ministre turkmène.
 L'Iran a réduit au strict minimum ses exportations de gaz vers la Turquie après la coupure du gaz en provenance du Turkménistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale.

En janvier 2007, après une vague de froid semblable, l'Iran avait déjà dû cesser ses livraisons à la Turquie, le seul pays de la région à acheter du gaz iranien.

Cette fois, l'arrêt des livraisons de gaz par le Turkménistan a pris de court les responsables iraniens.

En effet, une dizaine de villes du nord de l'Iran ont été totalement ou partiellement privées de gaz, alors que la température est descendue par endroits à -10 degrés C°.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré à la télévision d'Etat qu'il avait appelé son homologue turkmène pour demander "une rapide reprise des exportations", ajoutant que ce dernier avait fait une promesse en ce sens.

Mais le vice-ministre des Affaires étrangères, Mehdi Safari, a reconnu qu'en raison de la hausse du prix du gaz sur les marchés mondiaux, le Turkménistan avait demandé une révision du contrat.

En temps normal, l'Iran importe quotidiennement entre 20 et 23 millions de m3 de gaz turkmène, soit 5% de sa consommation. (AFP, 2 jan 2008)


L'Iran réduit fortement ses exportations de gaz vers la Turquie

L'Iran a fortement réduit ses exportations de gaz vers la Turquie à cause d'une hausse de la consommation intérieure due à une vague de froid et de l'arrêt des livraisons du gaz du Turkménistan, a rapporté mardi l'agence semi-officielle Fars.

"Après la forte baisse de la température au cours des derniers jours et l'arrêt des livraisons de gaz par le Turkménistan, les exportations de gaz vers la Turquie ont été réduites au minimum", a déclaré un responsable cité par Fars.

"Nous devons livrer quotidiennement 20 millions de mètres cubes de gaz à la Turquie, mais le volume des livraisons a été ramené à moins de 5 millions de mètres cubes", a ajouté ce responsable.

Le Turkménistan a interrompu totalement dimanche ses livraisons de gaz à l'Iran.

La Turquie est le seul pays de la région à acheter du gaz à l'Iran.

Après l'arrêt des livraisons du Turkménistan, des villes moyennes du nord de l'Iran ont été totalement ou partiellement privées de gaz, alors que la température est descendue par endroits à -10 degrés.

Le problème a été réglé dans certaines villes, selon la télévision, mais le gaz a été coupé dans de nouvelles régions du Nord, notamment au Kurdistan iranien où la température est descendue par endroits à -30 degrés, selon l'agence Isna.

Les autorités ont multiplié les appels à la population pour réduire fortement sa consommation d'énergie.

En temps normal, l'Iran importe quotidiennement entre 20 et 23 millions de mètres cubes de gaz turkmène, soit 5% de la consommation nationale.

Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, le chef de la diplomatie turkmène Rachid Moradov "a expliqué que l'arrêt des livraisons est uniquement dû à des problèmes techniques (...) et a promis une reprise rapide des fournitures", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Mehdi Safari, à la télévision d'Etat.

Toutefois, M. Safari a reconnu qu'en raison de la hausse du prix du gaz sur les marchés mondiaux, le Turkménistan avait demandé une révision du contrat.

"Le Turkménistan mène depuis un certain temps des négociations avec nous en raison de la hausse rapide du prix du gaz comme il le fait avec ses voisins du nord", a ajouté M. Safari.

Avec 16% des réserves mondiales de gaz, l'Iran occupe la seconde place en terme de réserves de gaz derrière la Russie.

Malgré les problèmes actuels d'approvisionnement, l'Iran espère augmenter ses exportations de gaz vers d'autres pays de la région mais aussi l'Europe.

L'Iran et l'Arménie ont inauguré en mars 2007 un gazoduc pour permettre la fourniture de gaz iranien. Téhéran veut exporter quotidiennement quelque 3 millions de mètres cubes de gaz à l'Arménie.

Téhéran et Damas ont également signé en octobre dernier un protocole d'accord pour exporter chaque année trois milliards de m3 de gaz vers la Syrie à partir de 2009, d'une valeur d'un milliard de dollars.

l'Iran a également signé avec Ankara un pré-accord pour exporter son gaz en Europe.

Ce pré-accord a été sévèrement critiqué par les Etats-Unis, qui font pression pour dissuader les grandes sociétés étrangères d'investir en Iran, en raison de son programme nucléaire controversé.

Téhéran espère multiplier par trois sa production de gaz d'ici 2015 pour atteindre près de 1,5 milliard de mètres cubes par jour et exporter quelque 330 millions de mètres cubes quotidiennement.

L'Iran et la Malaisie ont signé mercredi un accord d'environ six milliards de dollars portant sur le développement de deux champs gaziers offshore, Ferdos et Golshan, situés dans le Golfe. (AFP, 1 jan 2008)



Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Caramanlis et Erdogan appellent à un développement des échanges gréco-turcs

Les Premiers ministres turc Recep Tayyip Erdogan et grec Costas Caramanlis ont insisté vendredi à Istanbul sur l'importance de la coopération économique dans le rapprochement entre leurs deux pays.

M. Caramanlis a par ailleurs assuré que la Grèce soutiendrait la candidature de la ville turque d'Izmir (ouest) pour devenir l'hôte de l'Exposition universelle 2015.

"Ce sont les peuples de nos deux pays qui tireront les bénéfices du processus que nous avons lancé pour installer la stabilité en Méditerranée, dans les Balkans et en Europe et assurer la sécurité énergétique", a déclaré M. Erdogan devant un parterre d'hommes d'affaires grecs et turcs.

"La coopération dans le domaine économique ouvre la voie à davantage de rapprochements entre nos deux pays, elle supprime les dommages causés par les frictions et les tensions", a pour sa part déclaré M. Caramanlis, selon la traduction en turc de ses propos.

Le Premier ministre grec, qui achève vendredi une visite historique de trois jours en Turquie, a également assuré que "la Grèce soutiendra la candidature d'Izmir pour l'Exposition universelle".

"Je suis convaincu que le monde grec des affaires se présentera en force là-bas", a-t-il ajouté.

Les relations économiques entre la Grèce et la Turquie, en conflit sur des question de souveraineté en mer Egée et Chypre notamment, ont fortement progressé au cours des dernières années en dépit de différends non résolus, sur la délimitation des eaux territoriales et de l'espace aérien en mer Egée notamment.

Le montant des échanges bilatéraux est passé de 870 millions de dollars en 2000 (590 millions d'euros) à 2,84 milliards de dollars (1,93 milliards d'euros) en 2007, dont 2,04 milliards de dollars (1,39 milliard d'euros) d'exportations turques vers la Grèce, selon les statistiques officielles turques.

La Turquie, qui souhaite devenir un corridor énergétique entre les marchés européens et les producteurs d'hydrocarbures de la mer Caspienne et du Golfe persique, et la Grèce ont inauguré en novembre le premier gazoduc reliant leurs deux pays. (AFP, 25 jan 2008)

Caramanlis met en garde contre d'"immenses coûts"

Le Premier ministre grec Costas Caramanlis a appelé jeudi à davantage d'efforts pour régler les différends opposant Turcs et Grecs, mettant en garde contre d'"immenses coûts" si les tensions entre les deux voisins persistaient.

"Nous avons beaucoup à gagner en avançant ensemble. Mais nous perdrons si nous suivons le chemin des tensions et des hostilités", a déclaré le premier chef de gouvernement grec à visiter la Turquie depuis 49 ans, dans un discours à l'Université Bilkent d'Ankara.

"Le chemin sera long et difficile", mais "le coût de ne pas avancer (...) sera immense", a averti M. Caramanlis.

Arrivé mercredi à Ankara pour une visite officielle de trois jours, le Premier ministre grec a déclaré soutenir la candidature de la Turquie à l'Union européenne, tout en soulignant que l'adhésion ne se ferait que quand les Turcs auraieont accepté toutes les normes européennes.

"Une Turquie européenne sera bénéfique d'abord à son peuple et ensuite à sa région et à tout le continent", a-t-il affirmé.

En dépit de leurs litiges, notamment sur des questions de souveraineté en mer Egée qui les sépare, les deux pays voisins et alliés au sein de l'Otan ont amélioré leurs relations depuis 1999, après un élan spontané de leurs populations frappées par des séismes meurtriers.

Les liens économiques se sont également développés.

Mercredi, après leur rencontre, M. Caramanlis et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont exprimé leur volonté de régler leurs différends.

M. Caramanlis s'est entretenu jeudi avec le chef de l'opposition parlementaire Deniz Baykal, après avoir déposé une gerbe au mausolée du fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk, qui chassa les armées d'occupation grecques d'Anatolie occidentale au terme d'une guerre de libération de 1919 à 1922.

Il s'est ensuite rendu à Istanbul, où vit une petite communauté grecque et qui abrite le siège de l'Eglise orthodoxe.

Au cours d'un entretien avec le patriarche Bartholomée Ier, primat des églises orthodoxes, M. Caramanlis a déclaré que la réouverture de la faculté de théologie orthodoxe à Istanbul était la priorité de la communauté grecque qui réside en Turquie, pays à majorité musulmane.

Le séminaire de Heybeliada (Halki en grec), sur une des îles de Prince, au large d'Istanbul, a été fermé en 1971 aux termes d'une loi réprimant les écoles religieuses en Turquie.

Bartholomée 1er a qualifié le patriarcat et la communauté grecque de "pont" entre la Turquie et la Grèce.

Le patriarcat réclame la restitution de centaines de biens immobiliers saisis par l'Etat turc.

M. Caramanlis devait rencontrer des hommes d'affaires grecs et turcs à Istanbul avant de regagner Athènes vendredi. (AFP, 24 jan 2008)

Caramanlis en Turquie: Ankara et Athènes constatent leurs désaccords

La Turquie et la Grèce voisines ont constaté mercredi leurs désaccords sur plusieurs questions, notamment l'Egée et le statut du patriarcat orthodoxe de Constantinople, lors d'une rencontre entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue grec Costas Caramanlis.

M. Caramanlis est le premier chef de gouvernement grec à effectuer une visite officielle en Turquie depuis 49 ans.

Lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de leurs entretiens, les deux Premier ministres ont exprimé une volonté commune de poursuivre et d'"accélérer" les rencontres dites exploratoires pour régler les litiges au sujet de la mer Egée mais préconisé des méthodes différentes.

M. Caramanlis a soutenu la politique de son gouvernement qui est de porter la question devant la cour européenne de justice de La Haye tandis que M. Erdogan a insisté sur le dialogue bilatéral.

"La seule solution en Egée devra se faire sur la base du droit international" quant au plateau continental, a souligné M. Caramanlis au premier jour d'une visite de trois jours à Ankara et Istanbul.

"Il est important que l'Egée devienne une mer de paix et puisse permettre une coopération et une solidarité des deux côtés de cette mer", a répondu M. Erdogan.

La Grèce et la Turquie ont lancé en 1999 un processus d'amélioration de leurs relations avec la mise en oeuvre de "mesures de confiance" mais restent en désaccord sur des questions de souveraineté.

Athènes revendique un espace aérien de 10 milles (18 km) au large de ses côtes alors qu'Ankara lui reconnaît seulement une limite de 6 milles, correspondant à celle des eaux territoriales grecques dans la mer Egée.

Ce différend est à l'origine de fréquentes manoeuvres d'intimidation.

La délimitation du plateau continental de la mer Egée est un autre sujet de contentieux, la Grèce soutenant qu'elle a le droit d'étendre ses eaux territoriales de 6 milles marins (11 km) actuellement à 12 milles (22 km) alors que la Turquie considère que cette extension serait "un casus belli".

Grecs et Turcs se disputent en outre des "zones grises" aux confins de leurs zones de souveraineté, comme l'îlot inhabité de Kardak (Imia en grec), qui a failli dégénérer en conflit armé en 1996.

M. Caramanlis a en outre appelé Ankara à avancer sur la question des minorités, et appelé le gouvernement turc à rouvrir la faculté de théologie orthodoxe de Heybeliada (Halki en grec), sur une des îles de Prince, au large d'Istanbul, fermée en 1971.

"La question des minorités", a indiqué M. Caramanlis, "constitue un critère d'adhésion à l'Union européenne" avec laquelle les Turcs ont entamé en 2005 de difficiles négociations d'adhésion.

Sur ce point M. Erdogan a affirmé que "des travaux étaient en cours" sans donner de détails.

Il a d'autre part exhorté son homologue à intervenir personnellement pour la reprise des négociations pour la réunification de l'île de Chypre divisée depuis 1974.

Ces négociations sont au point mort depuis 2004.

Les grec-orthodoxes comptent quelque 4.000 fidèles vivant surtout à Istanbul, où ils étaient plusieurs centaines de milliers au début du siècle.

Leur patriarche Bartholomée Ier est le primat des églises orthodoxes. Ses ses relations ne sont pas toujours faciles avec les autorités qui se méfient de son rôle international et rejettent son titre oecuménique.

Le patriarcat réclame la restitution de centaines de biens immobiliers saisis par l'Etat turc.

En dépit de leurs litiges, les deux Etats alliés de l'Otan ont amélioré leurs liens économiques ces dernières années.

La part des importations turques en Grèce a ainsi plus que doublé entre 2000 et 2006, pour atteindre 1,3 milliard d'euros. Dans le même temps, la Grèce est devenue un important investisseur de l'autre côté de la frontière, notamment dans le secteur bancaire. (AFP, 23 jan 2008)

Ankara accuse Athènes de violer ses eaux en Egée autour d'un îlot disputé

La Turquie a accusé la Grèce dimanche, à quelques jours d'une visite du Premier ministre grec Costas Caramanlis à Ankara, de violer ses eaux territoriales dans une zone de la mer Egée revendiquée par les deux pays.

Deux vedettes de la marine grecque ont violé à deux reprises samedi les eaux territoriales turques à la hauteur des l'île de Kardak (Imia en grec, groupes d'ilôts désertiques à proximité de Bodrum, dans le sud-ouest de la Turquie, ndlr) souligne l'état-major des armées turques sur son site internet.

L'affaire a été portée à la connaissance du ministère turc des Affaires étrangères "pour que les démarches nécessaires soient faites" auprès d'Athènes, ajoute l'armée.

Revendiquée par les deux pays, cette région a été le théâtre d'une grave crise gréco-turque en janvier 1996 quand les deux pays ont frôlé le conflit armé. Un conflit été évité de justesse grâce à l'intervention personnelle du président américain de l'époque Bill Clinton.

L'incident est intervenu à quatre jours d'une visite officielle, la première depuis 50 ans d'un chef de gouvernement grec, que doit effectuer Costas Caramanlis à Ankara et Istanbul du 23 au 25 janvier.

Athènes et Ankara ont normalisé leurs relations depuis la fin des années 1990 mais sans régler leurs nombreux différends, notamment sur des questions de souveraineté en mer Egée et sur le dossier chypriote. (AFP, 21 jan 2008)

La Turquie condamnée pour les disparitions en 1974 à Chypre

La Cour européenne des droits de l'homme a conclu jeudi que la Turquie avait porté atteinte au droit à la vie de neuf ressortissants chypriotes disparus dans des opérations militaires turques dans le nord de l'île.

Ces personnes avaient été portées disparues après avoir été appréhendées par l'armée turque au cours d'opérations dans le nord de Chypre en juillet et août 1974.

Dans leur arrêt, les juges de Strasbourg estiment que la Turquie n'a pas mené d'enquête sérieuse sur leur sort.

Du moment que ces disparitions se sont produites dans des lieux qui se trouvaient aux mains des forces turques ou de troupes agissant sous leur autorité, "la Turquie est tenue de rendre compte de ce qui est advenu" de ces personnes, selon la CEDH.

Neuf de leurs proches qui avaient déposé plainte devant la CEDH pour traitements inhumains se sont vu allouer 4.000 euros chacun au titre des dépens. "Le silence des autorités turques opposé aux inquiétudes réelles des proches constitue un traitement d'une gravité telle qu'il y a lieu de le qualifier d'inhumain", selon l'arrêt publié jeudi.

"La décision de la CEDH est une issue positive et le gouvernement exprime sa satisfaction, particulièrement concernant une question humanitaire aussi sensible et tragique que celle-ci", a commenté à Nicosie le porte-parole du gouvernement chypriote, Vasilis Palmas.

Si, selon le gouvernement chypriote, les neuf hommes ont disparu dans des zones contrôlées par les forces turques, le gouvernement turc a contesté leur capture, soutenant qu'il s'agissait de militaires morts au combat.

"Ce qui est vraiment important est que la cour a rejeté la présomption de mort, a rendu la Turquie responsable et dit que les proches (des disparus) ont le droit de savoir ce qu'il s'est passé", a déclaré l'avocat des neuf plaignants, Achilleas Demetriades.

On souligne à la CEDH que la grande complexité de cette affaire a contribué à retarder l'aboutissement de ce dossier relatif à des faits remontant à plus de 30 ans.

Les requêtes n'ont ainsi pu être introduites qu'après l'acceptation en 1987 par la Turquie du principe du droit à un recours individuel.

Le gouvernement chypriote n'est intervenu qu'après 2000 dans ce dossier et de nouveaux éléments se sont rajoutés ensuite.

Un total de 1.498 Chypriotes-grecs et 502 Chypriotes-turcs sont encore portés disparus, à la suite des violences communautaires de 1963-64 et l'invasion du nord de l'île en juillet 1974 par les troupes turques, en réaction à une tentative de coup d'Etat d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs.

En 2007, pour la première fois depuis des décennies, des familles de disparus des deux bords ont récupéré les restes de victimes, identifiées par une commission de l'ONU chargée d'exhumer les corps retrouvés dans des charniers disséminés sur l'île. (AFP, 10 jan 2008)

Turkey halts Azeri gas to Greece in domino effect

Turkey has halted the flow of Azeri gas to Greece due to a suspension of gas supplies from Iran to Turkey, a senior Turkish Energy Ministry official told Reuters on Wednesday.

Iran, one of Ankara's main suppliers, stopped pumping to Turkey on Monday, Turkish officials have said. Tehran blamed the disruption on cold weather and a cut in Turkmen gas supplies. The senior Turkish Energy Ministry official said on Wednesday daily gas consumption in Turkey had fallen to 124 million cubic metres (mcm) from 142 million as a result of measures prompted by the halt in Iranian gas flows.
"As of yesterday, those gas-fired electricity producers who could do so have switched to alternative fuel, while others have implemented certain cuts. In this context there is no problem in electricity production," the official said.

He said agreement had been reached with Greece to make up for the cut in their supplies in coming days.

George Stergiou, head of Greece's natural gas grid management company (DESFA), told Reuters gas from Turkey stopped on Jan 5.

"We are not facing any shortage because we continue to get natural gas from Russia and also have liquified natural gas coming from storage facilities in Revithousa," he said.

The pipeline between Turkey and Greece was inaugurated last November in a fresh step to boost ties between the former foes. It will eventually carry some 12 bcm of gas a year -- 3 bcm of which will be for Greece - from Azerbaijan's Shah Deniz field.

The Turkish official said there was no change in the 13.5 mcm of gas coming through the Azeri pipeline, but that this was for now being used exclusively in Turkey.

The first cargo of liquefied natural gas (LNG) to make up for the shortfall was to arrive at a Turkish port on Jan. 14 and talks were continuing on further LNG purchases, he said.

Russia, Turkey's other main energy provider, is unable to allocate additional supplies, according to previous comments from an energy ministry official. (Reuters, January 9, 2008)

Chypre est passé à l’euro en turc

Plus de trois ans et demi après leur adhésion à l’Union européenne, la partie grecque de Chypre et Malte sont entrées dans la zone euro depuis mardi 0h, portant à quinze le nombre d’Etats-membres utilisant la monnaie unique européenne.

Dans les deux pays, les monnaies nationales resteront en circulation jusqu’au 31 janvier. A Chypre, les pièces en euros portent des inscriptions en grec et en turc, avec le mouflon comme symbole national. A Malte, la croix maltaise est représentée sur les pièces d’un et deux euros. Pour le change, une livre chypriote correspond à 1,71 euro et une lire maltaise à 2,33 euros, selon Bruxelles.

Malgré le jour férié, les banques chypriotes ont ouvert leurs portes pendant quelques heures à Nicosie et dans d’autres grandes villes pour procéder au change. Aucun problème n’était signalé.

Le ministre chypriote des Finances Michalis Sarris s’est joint à une file d’attente sur la place Eleftheria dans la capitale. "Comme beaucoup d’autres personnes, je suis venu échanger mes dernières livres en euros", a-t-il déclaré à l’Associated Press.

Eleni Kouta, 50 ans, a trouvé le processus "très simple". "Nous étions favorables à ce changement, parce que nous sommes européens", a-t-elle confié auprès de son mari et de leurs trois enfants. "C’est ce que nous voulions et cela nous facilitera les voyages".

Les deux îles méditerranéennes ont salué leur entrée dans la zone euro dans la joie, avec un feu d’artifices sous la pluie dans la capitale maltaise, La Valette.

Le Premier ministre maltais Lawrence Gonzi a dû patienter un peu avant d’obtenir des billets en euros : le premier distributeur qu’il a tenté d’utiliser peu après minuit ne fonctionnait pas. Il a estimé que l’adhésion à la zone euro aurait des effets positifs.

"Le risque de fluctuation monétaire disparaît complètement, donc maintenant, un investisseur sait qu’il investit dans une économie forte", a-t-il déclaré à l’Associated Press Television News.

L’euro a progressé de plus de 11% par rapport au dollar en 2007, et neuf pays d’Europe de l’Est espèrent faire leur entrée dans l’eurogroupe. C’est "une monnaie forte et stable", a ainsi noté mardi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

A Chypre, seule la partie grecque utilise officiellement l’euro. La partie nord de l’île est uniquement reconnue par Ankara, mais les commerçants chypriotes turcs accepteront l’euro.

"Nous sommes désolés de dire au revoir à notre livre, mais heureux d’accueillir l’euro", a déclaré le président chypriote Tassos Papadopoulos peu après minuit.

A elles deux, les économies de Chypre et de Malte représentent moins de 0,3% du Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro. Ces deux anciennes colonies britanniques, qui ont rejoint l’UE en 2004, ont toutefois facilement rempli les conditions requises, limiter les déficits et l’inflation, mais l’adoption de l’euro a aussi suscité un certain scepticisme au sein de l’opinion publique.

Selon un sondage effectué par l’UE, 74% des Chypriotes et 65% des Maltais pensent que l’euro va entraîner une hausse des prix. D’après cette étude réalisée en septembre, 44% des Chypriotes et 33% des Maltais regrettent la disparition de leurs monnaies nationales. (Stéphane/armenews, 3 janvier 2008)


Immigration / Migration

Avni Er, prisonnier politique en Italie, entame une grève de la faim

La confirmation des condamnations en appel des deux militants turcs, Avni Er et Zeynep Kilic, par la Cour d'assises de Pérouse marque peut-être un nouveau tournant répressif en Europe. Pire, cette décision peut avoir un impact direct sur la décision de la Cour de cassation de Sassari (Sardaigne) qui décidera ou non de la validité de l'extradition d'Avni Er.

D'ores et déjà, un principe juridique s'y oppose qui est celui du non bis in idem et qui consacre le fait qu'une personne ne peut pas être condamnée deux fois pour la même peine. Avni Er a été condamné pour son "appartenance" ou sa "participation" à une organisation terroriste selon l'article 270 bis du code pénal italien et il purge déjà une peine pour cela. Or, la Turquie réclame précisément l'extradition sur base de son "appartenance" à une organisation armée (article 314 du code pénal turc assimilé à du terrorisme selon une loi turque de 2006).

L'expérience apprend qu'en matière de terrorisme, un certain nombre de principes juridiques comme la légalité des incriminations, la non-discrimination des peines ou encore la territorialité du droit sont largement passés à la trappe. Il ne faut donc pas nourrir trop d'illusions sur la logique judiciaire.

Avni Er qui s'attend à être extradé a déclaré qu'il entamait une grève de la faim sans limitation explicite à partir d'aujourd'hui. La Cour de cassation se prononcera sur son extradition ou non le 7 février prochain, soit en même temps que le verdict du troisième « procès du DHKC » en Belgique. (http://www.blogduclea.blogspot.com, 28 janvier 2008)

Le Monde: La Belgique aurait tenté de livrer à Ankara un turco-belge

Agissant apparemment au nom de la raison d'Etat, les autorités belges ont tenté de livrer un de leurs ressortissants à la Turquie, en contravention avec toutes les règles du droit. Un rapport officiel du comité de surveillance des services de renseignement, dont le contenu a été récemment révélé, relance la polémique sur un dossier que divers niveaux du pouvoir ont tout fait pour étouffer.

Au coeur du dossier, Bahar Kimyongur, belge et militant du DHKP-C (Front-Parti révolutionnaire populaire de libération), une organisation marxiste-léniniste turque qui prône la révolution armée. Il était un proche d'une autre militante, Ferhiye Erdal, réclamée par la Turquie car elle aurait été impliquée dans un triple meurtre. La jeune femme avait échappé, en 2006, à la surveillance, prétendument étroite, des services belges, ce qui avait déclenché la fureur d'Ankara.

C'est un peu plus tard que M. Kimyongur était arrêté aux Pays-Bas. Visé par un mandat d'arrêt international délivré par Ankara, il avait, semble-t-il, été "donné" par la Belgique. A l'issue d'une réunion au sommet réunissant le parquet fédéral, une vingtaine de magistrats et des représentants de divers cabinets ministériels, en avril 2006, une "fuite" du jeune militant vers l'étranger avait été évoquée. La source de l'information était, semble-t-il, turque. M. Kimyongur, Mme Erdal et cinq autres militants attendaient, à ce moment-là, leur jugement, en Belgique, dans un procès pour leur appartenance présumée à un groupe terroriste.

C'est lors de cette réunion au sommet qu'il fut, en tout cas, décidé d'organiser une surveillance étroite de M. Kimyongur, avec l'espoir qu'il se rendrait aux Pays-Bas et pourrait ensuite être remis à la Turquie. Celle-ci, espérait Bruxelles, s'en trouverait calmée. Le scénario, "machiavélique", selon la note d'un participant révélée par le journal Le Soir mardi 22 janvier, devait toutefois échouer, un tribunal néerlandais préférant remettre M. Kimyongur à la justice belge.

"Je suis scandalisé, mais je savais que la ministre de la justice avait menti", commente le sénateur écologiste Josy Dubié. Ferme soutien de M. Kimyongur, il s'était fait rabrouer par cette ministre, Laurette Onkelinx (PS), lorsqu'il avait évoqué l'idée d'une manipulation officielle. "A-t-on voulu contourner une règle essentielle voulant que l'on n'extrade pas ses nationaux ?, s'interroge la sénatrice libérale Christine Defraigne. Tout cela dans le but de se concilier les bonnes grâces de la Turquie ?"

Les deux parlementaires se promettent de relancer les interpellations sur cette affaire. Interrogé par Le Monde, le cabinet de Jo Vandeurzen, successeur de Mme Onkelinx, observe un silence complet sur ce dossier.

Le dossier Kimyongur avait déjà suscité d'autres polémiques. La Cour de cassation a annulé, en avril 2007, une décision de la cour d'appel de Gand qui avait condamné, quelques mois plus tôt, les sept membres du DHKP-C. La Cour, dans un arrêt réputé "historique", avait remis en question la composition du tribunal, estimant qu'elle avait été "influencée" par la nomination soudaine d'un magistrat à l'instigation du parquet fédéral. Un deuxième procès à l'encontre des membres du DHKP-C livrera son verdict le 7 février. (Le Monde, Jean-Pierre Stroobants, 28 janvier 2008)

Question orale de Josy Dubié au Sénat sur l’affaire Kimyongür

Le 24 janvier 2008, le sénateur Josy Dubié a interpellé le nouveau ministre de la Justice
Jo Vandeurzen à propos de la “collusion de fonctionnaires en vue de violer la loi” qui a affecté l'archéologue Bahar Kimyongür. Voici le texte complet du débat entre Dubié et le nouveau ministre de la Justice:

M. Josy Dubié (Ecolo). – Monsieur le ministre, lors de la législature précédente, j’ai, à cette tribune, accusé votre prédécesseur Mme Onkelinx, sur la base du rapport secret d’une réunion de hauts fonctionnaires dont j’avais eu connaissance, d’avoir organisé l’arrestation aux Pays-Bas d’un citoyen belge. J’ai ce rapport sous la main et je puis donc le transmettre à ceux qui seraient intéressés.
   
M. le président. – Ce rapport est secret, monsieur Dubié.
   
M. Josy Dubié (Ecolo). – Effectivement, monsieur le président mais, dans ce pays, les secrets finissent toujours par tomber dans les mains de ceux qui peuvent en faire usage pour dénoncer des choses inacceptables.
   
M. le président. – Une commission parlementaire a été mise sur pied à cet effet, monsieur Dubié. Mais vous n’en faites pas partie et ce document ne devrait pas être entre vos mains.
   
M. Josy Dubié (Ecolo). – Monsieur le président, si je n’avais pas eu ce document, personne n’aurait eu connaissance de cette affaire. Or, ce dont je parle m’apparaît de plus en plus comme une affaire d’État, et je pèse mes mots.

L’arrestation de M. Bahar Kimyongür a été organisée en vue de l’extradition de ce dernier vers la Turquie où il risquait d’être torturé, voire pire.

Lorsque je l’avais interpellée, Mme Onkelinx m’avait répondu que je disais n’importe quoi.

Il apparaît, aujourd’hui, à la lumière du rapport du comité R dont je dispose, que mes accusations étaient fondées. Elles sont d’ailleurs reprises in extenso et dans les mêmes termes dans le rapport. Une phrase y est toutefois ajoutée : « De nombreux membres de la Sûreté de l’État, qui ont participé d’une manière ou d’une autre à l’opération, ont déclaré lors de leur audition par le service d’enquête R avoir été choqués par la nature de leur mission. Une personne a exprimé son étonnement comme suit : le scénario proposé lors de la réunion du centre de crise était machiavélique. »

J’avais demandé à plusieurs reprises qu’une enquête soit menée par le Comité R sur cette affaire. M. le président s’en souviendra.

Il y a donc bel et bien eu, le 26 avril 2006, une réunion de hauts fonctionnaires en vue de violer la loi, puisque l’extradition d’un citoyen belge, ce qui est bien le cas de M. Bahar Kimyongür, est interdite. Je précise que je ne partage absolument pas les idées politiques de ce dernier, mais il s’agit d’un citoyen belge qui a failli être extradé à partir des Pays-Bas vers la Turquie où, on le sait, la torture est pratiquée.

La réunion secrète à laquelle je fais allusion était présidée par la chef de cabinet adjointe de la ministre de la justice de l’époque, Mme Pascale Vandernacht. Vous sentez-vous solidaire, monsieur le ministre, des décisions qui ont été prises à cette réunion ?

Quelles mesures comptez-vous prendre face à cette violation flagrante d’une disposition légale par des fonctionnaires, violation qui aurait pu entraîner des conséquences dramatiques pour l’un de nos concitoyens ?

M. Jo Vandeurzen, ministre de la Justice. – Il ne m’appartient pas d’être solidaire ou non de décisions prises lors d’une réunion qui s’est tenue à une époque où je n’étais pas ministre de la Justice et à laquelle je n’ai pas participé.

Selon mes informations, cette réunion n’était pas présidée par la directrice adjointe du précédent cabinet de la Justice.

Vous affirmez, monsieur Dubié, que la réunion du 26 avril 2006 a eu lieu en vue de violer la loi, plus particulièrement l’interdiction d’extrader un citoyen belge. Il est exact que la Belgique interdit l’extradition de ses citoyens, même s’il existe des exceptions.

À la lecture du rapport d’activités 2006 du Comité permanent R, en particulier du compte rendu de la réunion du 26 avril 2006, je constate qu’il n’était pas question de violer le principe de l’interdiction d’extradition mais bien d’informer les autorités néerlandaises de l’éventuelle présence de M. Bahar Kimyongür sur leur territoire et de la possibilité de procéder à son arrestation provisoire en vue de son extradition.

Je voudrais toutefois rappeler le contexte de l’époque. M. Bahar Kimyongür avait été condamné à quatre ans d’emprisonnement sans sursis en tant que membre d’une association responsable d’attentats et de participation aux activités d’un groupe terroriste.

Par ailleurs, les autorités néerlandaises nous auraient reproché une absence de communication si nous n’avions rien fait. Il s’agit clairement d’un conflit d’intérêts entre, d’une part, la protection que la Belgique doit assurer à ses ressortissants et, d’autre part, le devoir de communication à l’égard d’un État membre de l’Union européenne avec lequel la Belgique entretient des relations très étroites.

Dans leurs conclusions communes, les comités R et P ont estimé que les services de police belges n’avaient commis aucune faute, qu’il n’y avait eu aucun dysfonctionnement dans leurs actions, que celles-ci s’inscrivaient entièrement dans le cadre légal et réglementaire en vigueur et que la Sûreté de l’État avait un intérêt légitime dans le suivi de M. Bahar Kimyongür.

Ledit rapport constate cependant que les conditions de communication et d’information aux services étrangers ne sont pas définies, ce qui peut mettre la Sûreté de l’État dans une situation difficile lorsqu’elle est obligée de collaborer avec ces services. C’est sans doute là que se situe le nœud du problème. Si, comme je viens de le dire, la Sûreté et, plus largement, les autorités belges n’avaient pas averti les autorités néerlandaises de la présence imminente de M. Bahar Kimyongür aux Pays-Bas, celles-ci l’auraient sans doute reproché aux autorités belges.

M. Josy Dubié (Ecolo). – Je remercie le ministre, mais je suis désolé de devoir m’inscrire en faux contre ce qu’il vient de dire.

Je cite une phrase extraite du rapport du comité R : « Er zal door OA³ » – la police antiterroriste – « en het Federaal Parket contact opgenomen worden met de nederlandse autoriteiten teneinde hen te wijzen op de eventuele aanwezigheid van Kimyongür in Nederland en de mogelijkheid betrokkene aan te houden op basis van de interpolseining van de Turkse autoriteiten ter fine van voorlopige aanhouding met het oog op zijn uitlevering naar Turkije ».

C’est écrit noir sur blanc dans le rapport. Je maintiens donc mon point de vue, il s’agissait bien de livrer notre concitoyen aux Pays-Bas en vue de son extradition vers la Turquie. C’est totalement inacceptable.

Enfin, je m’inscris en faux lorsque vous dites que la réunion n’était pas présidée par Mme Vandernacht. Je vous lis ici la première phrase du rapport : « Deze vergadering heeft plaats op initiatief van het Kabinet Justitie. De ADCC stelt haar infrastructuur ter beschikking om een coördinatie mogelijk te maken. De voorzitter van de vergadering is de Adjunct-Directeur Kabinet Justitie, mevrouw P. Vandernacht ».

Contrairement à ce que vous dites, il y a bel et bien eu coalition de fonctionnaires pour envisager la possibilité de livrer à la Turquie l’un de nos concitoyens à partir des Pays-Bas.

Rassemblement à Bruxelles contre le forum économique de Davos

Pour la première fois depuis 2001, le Forum Social Mondial (FSM) en tant que tel n’aura pas lieu. A sa place une semaine d’action mondiale est organisée par les forces altermondialistes du 21 au 26 janvier pour protester contre la grand messe capitaliste qu’est le forum économique de Davos.

Au delà de Davos c’est l’ordre qu’il incarne que nous combattons. La recherche aveugle de profits engendre la précarisation des travailleur(euse)s, créée des sans emplois, sans logis, sans papiers, sans terres, ainsi que l’accroissement des inégalités sociales et la dégradation de notre environnement.

Au Nord comme au Sud (en Belgique comme dans le reste du monde), les intérêts des classes dominantes s’affrontent au dépend des travailleurs et des "sans". A l’heure où l’on nous impose illégitimement une constitution Européenne, où la Belgique connait sa pire crise politique, où l’on nous demande de travailler plus, plus longtemps, avec moins de protection sociale et dans un monde plus cher venez réaffirmer qu’un autre monde est possible, nécessaire et urgent !

Symbole de l’exploitation des peuples, de leur oppression et du saccage de la planète, rendez vous à la Bourse le samedi 26 janvier pour une action politiquement engagée et festive. Rassemblement de 13 à 17h

PROGRAMME DES ACTIONS:

13h à 17h - Rassemblement
A la Bourse de Bruxelles ça va bouger avec du Théâtre-action, du Slam, Concerts et Fanfare, une Messe dédiée à la sainte consommation, quelques mots bien envoyés, à boire et à manger,...

17h - Manifestation de solidarité avec les sans-papiers
Départ à la Bourse de Bruxelles, direction l’Office des étrangers avant de rejoindre l’occupation du 91 rue Royale et les grévistes de la faim.
Pour
- la régularisation de tous les sans-papiers
- l’arrêt des expulsions
- la suppression des centres fermés.
19h - Rencontre Thé et Concert

Au 91 rue Royale (1000 Bruxelles) pour manifester notre soutien aux grévistes de la faim
(26janvier@collectifs.net, 25 janvier 2008)

Plan machiavélique: La Belgique a bien voulu livrer Kimyongur

Marc METDEPENNINGEN

Le rapport annuel du Comité R (surveillance des services de renseignements) confirme que la Belgique a bel et bien voulu livrer l’un de ses ressortissants, Bahar Kimyongur, à la Turquie en contravention avec toutes les règles de droit. En septembre 2006, Le Soir révélait qu’une réunion secrète a rassemblé le 26 avril 2006 au centre de crise du ministère de l’Intérieur 25 magistrats et fonctionnaires représentant la Justice, l’Intérieur et les services du Premier ministre. Cette réunion concernait le sort à réserver à Bahar Kimyongur, un ressortissant belge sympathisant de l’organisation d’extrême gauche turque DHKP-C, condamné à quatre ans ferme par le tribunal correctionnel de Bruges.

Un mois plus tôt, « un service de renseignements ami » (ndlr : les services secrets turcs, selon nos informations), note le rapport, indique que Kimyongur est susceptible de prendre la fuite et de se soustraire à son procès en appel à Gand. La Sûreté ne croit pas en cette éventualité. L’information remonte à la ministre de la Justice et au parquet fédéral qui organisent la fameuse réunion secrète du 26 avril. Au cours de celle-ci, il est demandé que l’OA3 (la police antiterroriste) et le parquet fédéral prennent contact avec le parquet néerlandais en vue de procéder à l’arrestation de Kimyongur, qui doit se rendre à un concert aux Pays-Bas, et de permettre ainsi sa livraison à la Turquie qui a délivré un mandat d’arrêt international.

Le compte rendu de cette réunion est modifié à la demande du parquet fédéral, car l’illégalité de l’opération a été soulignée par plusieurs participants ; la Belgique ne pouvant livrer un de ses ressortissants à un pays étranger. Dans un compte rendu, non amendé par le parquet fédéral, l’un des agents de la Sûreté note : « Une solution serait d’organiser une surveillance avec l’espoir qu’il (Kimyongur) se rende aux Pays-Bas. La police néerlandaise pourrait être susceptible de l’intercepter et de le mettre, le cas échéant, à la disposition des autorités turques. » Des membres de la Sûreté présents se sont offusqués de ce procédé illégal. L’un d’eux, déposant devant le Comité R, a ainsi exprimé son étonnement : « Le scénario proposé lors de la réunion de crise était machiavélique ! ».

En exécution des décisions de cette réunion, la police anti-terroriste et la Sûreté ont mis en place une surveillance sur Kimyongur. Leurs homologues néerlandais étaient tenus au courant. Et le parquet fédéral, selon le rapport, demande au juge d’instruction chargé de l’enquête sur la disparition de la militante Fehryie Erdal, de délivrer un mandat à la DSU (unités spéciales de la police fédérale) lui permettant d’effectuer une « observation transfrontalière ». Durant toute l’opération, les services turcs et néerlandais sont tenus au courant par leurs homologues belges. Et c’est ainsi que la voiture de Kimyongur fut interceptée par une voiture banalisée de la police néerlandaise. Son extradition vers la Turquie fut finalement refusée.

Dans son rapport, le Comité R exprime des doutes sévères : « la prétendue finalité judiciaire de l’opération suscite des questions », écrit le Comité R qui déplore que « la Sûreté n’ait pas effectué d’analyse juridique sérieuse sur la légalité de sa mission ». Il relève que « les services de renseignement ne sont pas légalement compétents pour observer des personnes ». Son rapport s’interroge aussi sur la légalité de la transmission par la Sûreté à l’AIVD (les services néerlandais) de données personnelles relatives à un ressortissant belge. Des renseignements sur le déplacement de M. Kimyongur, selon nos informations, ont également été transmis aux Turcs.

La ministre de la Justice de l’époque Laurette Onkelinx avait démenti l’intention de la Belgique de livrer Kimyongur à la Turquie en le livrant d’abord aux Néerlandais. Le rapport de la Sûreté la dément. Le débat parlementaire sur cette affaire d’Etat n’a jamais eu lieu. « Anne-Marie Lizin, alors présidente du Sénat, n’a jamais voulu réunir une commission à ce sujet », déplore la sénatrice MR Christine Defraigne. (Le Soir, 22 janvier 2008)

Régularisation d'une Turque de 89 ans menacée d'expulsion

Agissant sur instruction du ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Brice Hortefeux, la préfecture de Lorraine a régularisé vendredi la situation d'une femme turque impotente de 89 ans qui était menacée d'expulsion.

La préfecture de région a indiqué avoir accordé une autorisation provisoire de séjour à Dilber Can, qui vit depuis huit ans chez son fils à Creutzwald (Moselle).

Cette autorisation annule une obligation de quitter le territoire d'ici au 7 février, signée par le secrétaire général de la préfecture et transmise la semaine dernière à Mme Can, a-t-on précisé de même source.

A Paris, le ministère a expliqué que cette régularisation avait été accordée en raison de l'état de santé de Mme Can, qui souffre d'ostéoporose et de fréquentes crises d'asthme. "Il y a eu erreur d'appréciation" sur la situation de cette dame, a-t-on indiqué au ministère. "Il convient de la régulariser".

"Techniquement, la dame va recevoir une autorisation provisoire de séjour qui va lui permettre d'être sans délai en situation régulière. Elle recevra ensuite une carte de séjour temporaire normale", a-t-on ajouté.

"Lorsque nous avons appris la nouvelle par le ministère ce (vendredi) matin, ma grand-mère a pleuré à chaudes larmes. Elle s'est réjouie avec nous de ne pas être mise à la porte par la France", a déclaré à l'AFP sa petite-fille, Zeynep, 17 ans.

"C'est une décision intelligente et juste", a commenté Me Franck Colette, avocat de la famille Can. "L'expulsion serait devenue exécutoire le 7 février et Mme Can, qui ne quitte guère plus son lit, aurait pu être emmenée de manière coercitive, et malgré son état, dans un centre de rétention administrative avant d'être conduite hors du territoire", a-t-il ajouté.

Selon la préfecture de Lorraine, Mme Can est entrée en France en juin 2002 de manière irrégulière, sans visa des autorités consulaires françaises.

"C'est faux!", a affirmé Me Colette. "Elle est arrivée, certes sans visa, en 1999 chez son fils Omer", établi depuis de 25 ans en Moselle et qui a la nationalité française, a-t-il ajouté.

Patron d'une boucherie à Woippy (Moselle), Omer Can, un père de quatre enfants, subvient aux besoins de sa mère qui, née à Aksaray près d'Ankara, ne touche aucun subside de l'Etat, a précisé l'avocat.

Selon la préfecture, Mme Can n'a déposé un dossier d'admission au séjour qu'en juillet 2007. Mais celui-ci "ne permettait pas (d'établir) l'absence d'attaches en Turquie", ont précisé les services de l'Etat à Metz.

En novembre, la ressortissante turque a produit un certificat médical établi par un médecin assermenté stipulant que son état de santé "nécessitait une prise en charge médicale régulière qu'elle ne pouvait pas recevoir dans son pays d'origine".

"L'obtention d'une carte de séjour en territoire français est nécessaire", avait ajouté le praticien cité par le Républicain Lorrain, qui a révélé l'affaire dans son édition de vendredi.

Un médecin inspecteur de la Santé publique, saisi par la préfecture a, au contraire, estimé que "l'intéressée pouvait bénéficier d'un traitement approprié dans son pays d'origine" et qu'"il n'a pas paru opportun de l'admettre au séjour en France à titre dérogatoire ou pour des motifs exceptionnels ou humanitaires". (AFP, 18 jan 2008)


COI: Droit de séjour sans préalable aux sans-papiers !

Les problèmes des immigrés sans-papiers qui perdurent depuis un bon temps a abouti à une impasse.  Les immigrés qui se trouvent obligés de quitter leurs pays soit à cause des guerres soit à cause de diverses difficultés économiques, pour chercher l’asile aux pays européens se trouvent sous le fardeau de mauvaises conditions de subsistance dans ces pays.  La plupart de ces immigrés ne perçoivent pas d’aides financières. Les immigrés sans-papiers qui se trouvent face à face de lourds problèmes de langue, de santé et des problèmes psychologiques, sont en plus  contraints à franchir de nombreuses procédures bureaucratiques de l’état belge.

Les pays européens qui ont en fait une responsabilité indéniable derrière les conditions d’immigration,  posent le problème de l’immigration au niveau de l’UE, comme une question de dépassement des frontières ; cependant les problèmes des immigrés sans-papiers constituent une plaie saignante dans plusieurs pays européens y compris, au premier rang La Belgique.

Les sans papiers qui se sont adressé de temps en temps à l’opinion publique par de diverses modes d’action, n’ont pas vu une approche positive de la part des partis gouvernementales. Pourtant la question des immigrés sans-papiers n’est pas soustraite de l’agenda de la Belgique.  Les sans papiers qui étaient depuis longtemps au silence, sont en train de trouver le moyen de s’adresser à l’opinion publique par des occupations et des grèves de la faim, en cherchant une solution au problème.

150 immigrés sans-papiers de provenance de Congo, d’Algérie, de Tunis, de Népal, d’Equateur, d’Iran, d’Iraq ou de Kurdistan se sont rassemblé à l’appel de l’ Union pour la Défense des Sans Papiers (UDEP), sont en grève de la faim depuis mi-décembre dans un bâtiment appartenant à la mairie de Bruxelles qu’ils ont occupé. La seule et commune revendication des sans papiers est : «le droit de séjours sans préalables pour tous »

Nous en tant que Collectif des Opprimés Immigrés (COI) (Ezilen Göçmenler Kolektifi - EGK) qui est la voix organisée des immigrés de Turquie et du Kurdistan du Nord en Belgique, appelons l’opinion publique progressiste à participer activement à tous les actions suivant la grève de la faim et à être solidaire des grévistes de la faim. La solution de la question des sans papiers est «le droit de séjours sans préalable» et ce droit doit être ratifié au parlement fédéral. «Les camps de rétention» où sont logés les sans-papiers dans des conditions carcérales doivent être fermés. (info@collective-oi.org, 17 janvier 2008)

Action Ecolo-Groen: "Touche pas à ma voisine-mon voisin"

Le communiqué Ecolo-Groen qui appelle à un rassemblement le
dimanche 20 janvier à 15h30 devant l'Office des étrangers pour réaliser une chaîne de voisins-voisines:

Chaque jour, de nouvelles familles sont expulsées.  La plupart d'entre elles vivaient sur notre territoire depuis de très nombreuses années.

Tous les partis francophones reconnaissent qu'une régularisation est nécessaire pour permettre à ces familles de vivre décemment. Tous les partis ne sont pas d'accord avec Ecolo pour une loi de régularisation sur base de 5 critères clairs et constructifs. Cependant, même les partenaires de l'Orange bleue s'étaient entendus pour une série de régularisations.

Mais malheureusement, le gouvernement intérimaire a nié ses familles : pas un mot dans leur accord.

Et pourtant il faudra régulariser : le Conseil d'Etat parle de 12 ans pour traiter l'arriéré.

Il est donc scandaleux que chaque jour, nos ;voisines et nos voisins, susceptibles d'être enfin régularisés dans quelques mois, soient expulsés.
 
Les conseillers communaux ECOLO demanderont donc à leurs bourgmestres de ne plus signer les ordres de quitter le territoire relatifs au refus de régularisations pendant les 6 prochains mois, comme Jean-Michel Javaux Bourgmestre d'Amay.
 
Pour demander haut et fort un moratoire sur les expulsions et une régularisation sur base de 5 critères clairs.
 
Nous nous retrouverons tous à Bruxelles, dimanche 20 janvier à 15h30 devant l'Office des étrangers pour réaliser une chaîne de voisins-voisines.

Nous arborerons fièrement le sticker " Touche pas à ma voisine !" "Touche pas à mon voisin !"

Puis nous rendrons une visite aux 150 occupants du 91 rue Royale en grève de la faim depuis début janvier "puisque la grève est le seul critère de régularisation actuel que semble reconnaître le Ministre de l'Intérieur..." constatent les sans-papiers découragés par des années de revendications non écoutées.
 
En pratique :

- Si vous connaissez des sans papiers, invitez-les à venir avec le groupe local ECOLO ou GROEN pour participer à l'action. Et si vous avez besoin d'un coup de main pour leur payer le train, adressez vous à isabelle.meerhaeghe@ecolo.be

- L'Office des étrangers est à côté de la gare du Nord, métro Rogier, bd Albert II.

- N'hésitez pas à apporter pour les sans-papiers du 91 rue Royale : bouteilles d'eau, bouilloires électriques, langes/PQ/ serviettes hygiéniques, Magicolors, cartes STIB pour emmener enfants a l'école, personnes qui aident au suivi médical, un petit mot du cœur…leur mail : udep-bruxelles@hotmail.com (zoe.genot@ecolo.be, 13 janvier 2008)

La réaction du Clea à la déclaration du ministre de l'Intérieur

L'audience consacrée au verdict du « procès DHKP-C » a à nouveau été ajournée au jeudi 7 février 2008, à 9 heures du matin. Le Clea appelle ce jour-là à un grand rassemblement, dès 8 heures 30, à la Cour d'appel d'Anvers.

D'ailleurs, le Clea a réagi aux dernières déclarations du Ministre de l'Intérieur concernant la "lutte antiterroriste" et l'a qualifié "une ingérence inacceptable dans le domaine du pouvoir judiciaire."

Communiqué de presse du Clea du 11 janvier 2008:

Le CLEA a pris connaissance des déclarations du Ministre de l'Intérieur concernant la «lutte antiterroriste». Ces déclarations interviennent dans le contexte d'une alerte antiterroriste assumée par le gouvernement provisoire et par l'ensemble des services de police, sans qu'il y ait aucune personne inculpée. A la réelle crise politique l'exécutif tente de substituer une crise virtuelle.

Dans cette déclaration, M. Dewael cite deux fois le DHKP-C, organisation, dit-il, «condamnée comme organisation terroriste par un jugement de la Cour d'Appel de Gand», omettant de dire que le jugement de cette Cour a été cassé.

Emettant le désir de voir adopter une législation nouvelle permettant d'interdire certaines organisations, le Ministre cite également le groupe fasciste «Blood and Honor» dont des membres sont poursuivis pour trafic, massif, d'armes de guerre.

Qu'y a-t-il de commun entre cette organisation, infiltrée dans l'Armée, et dont les activités visent clairement à la déstabilisation en Belgique, mais «sous contrôle» selon les dires du gouvernement sortant, et le DHKP-C dont les activités politiques en Belgique sont strictement légales et dont les activités en Turquie n'ont pas à être jugées par notre pays? Comment qualifier, pénalement, «Blood and Honour» dont on ignore la nature de l'inculpation? Les techniques spéciales d'investigation, dont, dans ce cas, celle de l'infiltration salariée, lui assureraient-elles l'indulgence de la Justice et un statut particulier?

Le Ministre réclame, sans que cela ne figure dans le programme du gouvernement provisoire, de nouvelles mesures législatives «antiterroristes» et des moyens accrus pour une «politique proactive» dans ce domaine. Les mesures législatives et les moyens existent déjà et agissent hors de tout contrôle, comme le confirment les mesures d'alerte organisées depuis quinze jours. Cette «stratégie de la tension» masque mal le discrédit qui frappe les partis politques et des mesures économiques qui pénalisent la population.

Le CLEA appelle tous les démocrates à faire obstacle à des mesures et à une législation nouvelle qui n'ont d'autre but que d'aligner la Belgique sur les États-Unis et la Grande-Bretagne, notamment, pays qui mettent en uvre des lois liberticides et mettent fin à la liberté d'expression et d'association.

Le CLEA appelle tous les démocrates et les organisations attachées à la défense des droits de l'Homme et des libertés publiques à manifester à l'occasion du verdict de la Cour d'Appel d'Anvers concernant le DHKP-C, le jeudi 7 février, à 8h30. (http://www.leclea.be, 11 janvier 2008)

Protestation contre la campagne sécuritaire et xénophobe en Allemagne

Des associations d'aide aux immigrés ont adressé jeudi une lettre ouverte à la chancelière allemande Angela Merkel pour se plaindre de la campagne sécuritaire engagée par son parti à la veille d'élections régionales, mettant en cause les jeunes issus de l'immigration.

"Alors qu'on aurait besoin d'entretiens publics et constructifs pour avancer des propositions pour régler le problème, vous causez d'énormes préjudices en alimentant une polémique électorale", affirme le Forum de bienfaisance pour les immigrants qui représente une centaine d'organisations, dans la missive également adressée au ministre-président de Hesse, Roland Koch, où aura lieu le premier scrutin de l'année le 27 janvier.

M. Koch, un chrétien-démocrate (CDU), avait déclenché la polémique en dénonçant avec fracas début janvier "la criminalité des jeunes étrangers" après l'agression pendant les fêtes de Noël d'un retraité par deux jeunes chômeurs turc et grec dans le métro de Munich.

"Un succès électoral à court terme ne justifie pas qu'on renforce les préjugés" contre les étrangers, a affirmé le Forum dans sa lettre ouverte.

Mme Merkel, chef de file de la CDU, a apporté son soutien à M. Koch en se prononçant pour un renforcement de la législation contre les jeunes délinquants à travers la création de centre de rééducation et de détention à titre d'avertissement.

On ne peut ignorer "que 43% des délits en Allemagne sont le fait de personnes âgées de moins de 21 ans, et que près de la moitié de ces derniers sont des jeunes issus de l'immigration", avait notamment affirmé Mme Merkel.

"La politique populiste de droite de Roland Koch va entraîner en définitive plus de xénophobie et de violence contre les immigrés", a déploré Kenan Kolat, le président de la communauté turque d'Allemagne, forte de 2,4 millions de personnes. M. Koch, "qui divise la société", "doit être sanctionné aux élections" régionales, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Berlin.

M. Kolat s'est dit disposé à discuter "ouvertement et sans tabou" de la question de la violence et de la criminalité parmi les immigrés, estimant que l'éducation est la meilleure prévention à la violence juvénile.  (AFP, 10 jan 2008)

"De l'autre côté" de Fatih Akin couronné par l'UCC  en Belgique

C'est une tradition très ancienne: le premier samedi de l'année nouvelle, l'Union de la Critique de Cinéma, l'UCC, se réunit autour d'un banquet pour décerner son grand Prix Annuel. Et cette année, l'heureux élu est un film germano-turque, "De l'autre côté", du cinéaste Fatih Akin, déjà récompensé à Cannes par le Prix du Scénario. 

La grande époque où le Grand Prix de l'UCC pouvait relancer la carrière d'un film en Belgique est aujourd'hui révolue: le rythme des sorties est devenu tellement effréné que les prix, quels qu'ils soient sont noyés dans la masse... Néanmoins, un dernier quarteron de critiques du Nord et du Sud du Pays perpétuent courageusement la tradition et se réunissent pendant près de cinq heures pour élire leur Grand Prix. 

Au cinquième tour de vote, trois films restaient encore en lice: "La cité interdite", somptueuse fresque historique du cinéaste chinois Zhang Yi Mou, "Le scaphandre et le papillon", qui raconte le calvaire du journaliste français Jean-Dominique Bauby, cloué dans son fauteuil roulant après un accident vasculaire cérébral, et enfin, "De l'autre côté", du cinéaste allemand d'origine turque Fatih Akin, qui raconte les destins croisés de plusieurs personnages en quête de leurs racines... 

Le message humaniste du film a séduit la majorité des critiques de l'UCC, qui l'ont élu Grand Prix à la majorité simple. Et cette fois, critique et public se rejoignent puisque "De l'autre côté" est un des succès de l'automne en Belgique. (RTBF, 7 janvier 2008)

Ferzende Tastan obtient le statut de réfugié politique

Incarcéré le 21 décembre 2007 pour « refus d’embarquement » sur décision du Tribunal de Grande Instance de Lyon, Ferzende Tastan, Kurde de Turquie, s’était réfugié à Marseille avec sa famille, après qu’il ait purgé une peine de 19 mois de prison, soupçonné par les autorités turques d’être un activiste de la cause kurde. Il sera condamné par contumace à 12 ans de prison.

Installé depuis 2002 en France, père de cinq enfants, l’asile politique lui est refusé, tandis que ses enfants, mineurs, sont déjà sous protection du statut de réfugiés, sauf Sédat, son fils aîné (19 ans).

Le 24 novembre 2007, arrêté lors d’un contrôle de routine, Mr Tastan, sans papiers, est frappé d’une mesure d’expulsion, exécutoire le 10 décembre suivant.

En Turquie, la nouvelle fait les titres des journaux télévisés. Comme l’indique la représentante de Réseau Education sans Frontières 13 « ça tournait en boucle, la Turquie se félicitait que la France livre [à tort] un chef du PKK ».

Refusant d’embarquer à Lyon sur le vol TK 1806 en direction d’Istanbul, Fervende, est incarcéré. Onze jours plus tard, le TGI de Lyon le condamne à 3 mois d’emprisonnement et 3 ans d’interdiction de séjour malgré les forts arguments avancés par son avocate, Me Myriam Matari, mettant en évidence les dangers encourus par son client s’il était livré à la Turquie.

Après une lutte acharnée de Réseau Education sans Frontières (RESF) et de diverses associations et organisations des Droits de l’Homme, dont le MRAP, la demande de réexamen de sa situation présentée par son avocate a été honorée le 26 décembre dernier. Le 2 janvier, Ferzende Tastan bénéficiait, enfin, du Sésame français de Réfugié politique.

Selon RESF, la condamnation à trois années d’interdiction de territoire devrait être sous peu invalidée, tandis que les trois mois d’emprisonnement pour « refus d’embarquer, maintenus.

Libéré, Ferzende Tastan pourra rejoindre légalement l’entreprise de maçonnerie dirigée par son frère.

RESF se félicite de cette victoire, affirmant continuer à se battre « afin que des familles ne soient pas séparées sous le prétexte d’être sans titre de séjour ». (Stéphane/armenews, 4 janvier 2008)

Fronde des Alévis d’Allemagne après la diffusion d’une série télévisée

Les Alévis turcs d’Allemagne sont en colère après un épisode de la série policière Tatort et figurant une affaire de sévices sexuels au sein de leur communauté religieuse : ils ont porté plainte pour incitation à la haine, manifestent et réclament des excuses.

Un millier de personnes ont protesté jeudi à Berlin devant le siège de la chaîne publique ARD qui a diffusé dimanche dernier l’épisode incriminé de la célèbre série allemande, et une grande manifestation est prévue samedi à Cologne (Ouest). Les organisateurs espèrent rassembler 20 000 à 30 000 personnes dans cette ville rhénane où vit une importante communauté turque (un tiers des quelque deux millions de Turcs d’Allemagne appartiendraient à la minorité religieuse des Alévis). Des cars doivent être affrétés dans tout le pays, et même en Suisse et en Autriche. Le Centre culturel berlinois des Alévis anatoliens avait appelé à manifester jeudi à Berlin, après avoir porté plainte pour incitation à la haine raciale auprès de la police, qui a ouvert une enquête.

La plus importante organisation musulmane en Allemagne, le DITIB d’obédience sunnite, qui dépend du ministère des Affaires théologiques de l’État turc et représente 860 associations, a apporté son soutien aux Alévis, en demandant à l’ARD de présenter des excuses à « l’ensemble de la communauté musulmane » et d’empêcher toute rediffusion de l’épisode contesté.

La communauté alévie considère que l’épisode renforce les clichés en matière d’inceste, clichés dont elle est victime depuis plusieurs siècles de la part des sunnites.

Sur des pancartes, les manifestants à Berlin, dont beaucoup de jeunes turcs, ont réclamé des excuses de la chaîne de télévision. Le Centre culturel avait auparavant tenté en vain de faire empêcher la diffusion de l’épisode, écrit le journal Berliner Morgenpost. Mais la chaîne NDR, productrice, a argué de la « liberté de la presse » et maintenu la diffusion. Elle a toutefois ajouté dans le générique de début qu’il s’agissait d’une « histoire fictive ».

Plusieurs autres plaintes doivent être déposées dans différents Länder (États régionaux) après les jours fériés de la fin d’année, a dit le secrétaire général de la communauté alévie, Ali Ertan Toprak. « Nous respectons la liberté artistique, mais elle ne doit pas bafouer la dignité d’une minorité », a-t-il déclaré au quotidien Taz.

La chaîne NDR a proposé « un dialogue » aux Alévis. « Heurter des sentiments religieux » ou « faire le lit de préjugés » n’étaient aucunement l’objectif de l’épisode, a assuré le directeur des programmes, Volker Herres. La réalisatrice du film, Angelina Maccarone, a assuré de son côté avoir veillé à la « nuance » et avoir voulu mettre en relief « les différences » qui existent au sein de la population immigrée. La cinéaste de 42 ans a expliqué n’avoir rien su des reproches séculaires d’inceste faits aux Alévis et n’avoir découvert cet aspect historique qu’à la suite des protestations engendrées par son scénario.

Reste que la question des sévices sexuels doit, d’après elle, pouvoir être abordée au sein de n’importe quelle communauté.

Dans le scénario qu’elle a écrit, un père de famille alévie abuse sexuellement de sa fille qui se tourne en réaction vers le sunnisme. Il met l’une de ses filles enceinte et tue l’autre. Les Alévis appartiennent à une branche dissidente du chiisme. Les femmes ne portent pas le voile, la communauté ne fait pas le pèlerinage à La Mecque ni ne reconnaît la charia. Entre 15 % et 25 % de la population musulmane de Turquie serait alévie. (Stéphane/armenews, 1er janvier 2008)



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