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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

35. Year / 35. Année
Mai
 
2009 May
N° 369
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Amnesty International Report: No Improvements in Turkey

Lawyer Filiz Kalayci, IHD official, arrested
Protests against KESK Detentions in 14 Provinces
30 arrestations dans les milieux syndicaux à travers la Turquie
Sixth Gathering in Istanbul : "Children Being Punished Like Armed Militants"
"Get Rid of Hidden Sexism in School Books"
 Une vache envoyée en exil pour avoir détruit un buste d’Atatürk
Warning against the draft on "Human Rights Council"
Police Officer Gets 2 Years for Killing Youth
Children's Situation in Diyarbakır Prison is "Desperate"
Relatives of Disappeared Will Form Justice Tribunal
Pressures on IHD:  EC members were detained
Bombing Defendants Accuse Police of Forcing Confessions
Feminists Demand Police Chief's Resignation
Violence policière lors de la célébration du 1er mai en Turquie



Pression sur les médias / Pressure on the Media

Author Temel Demirer sentenced to six-month imprisonment

Joke about Ataturk gets condemned as insult
Writer Nedim Gürsel on Trial for Novel "Daughters of Allah"
Journalist given prison sentence for "insulting" prosecutor
IFJ demands justice over 1996 targeted killing in Cyprus
Academics Warn of Hate Speech in Media
Europe-wide Backing for Media Strike in Turkey
Des milliers de personnes aux obsèques de Türkan Saylan
Saylan, President of "Contemporary Living" Association, Passes Away
Bookshop Owner Seferi Yılmaz in prison
High Court insists in prosecuting Orhan Pamuk
Writer Demirer Demands Annullment of Ministerial Permission to Prosecute Him
Un éditeur turc poursuivi pour la publication d'un livre d'Apollinaire
 Call for Release of Journalist Aylin Duruoğlu
RSF: Une journaliste incarcérée depuis deux semaines
ILKAV President Pamak gets investigated over anti-coup speech
Güler’s book confiscated on the same day it was released
Last week’s trials of freedom of expression
 Another website banned in Turkey: DailyMotion
How Will New Minister of Justice Deal With Article 301?
ECHR Condemns Turkey For Violating Freedom of Speech
Joyeux anniversaire YouTube en Turquie: Un an de blocage
In First Three Months of This Year 110 People Tried for Their Thoughts
Ouverture du procès du romancier turc Nedim Gürsel pour "Les Filles d'Allah"


Kurdish Question / Question kurde

Le PKK annonce une prolongation de sa trêve jusqu'à la mi-juillet

La Turquie frappe le PKK en Irak après la mort de six soldats
 DTP MP Calls for Stop to Military Operations
State Wants Kurdish-Speaking Employees, But Tries Kurdish Mayor
Demonstration in Istanbul: "Silence Guns, Not DTP"
Manifestation régionale en Bretagne, Samedi 6 juin, pourr Kartal et Doru
 Le Système des Protecteurs de Village et le Massacre de Mardin
Does Turkey have an answer to the Kurdish question?
DTP MPs Face Prosecution Despite Immunity
Kurds filled up public squares on May 15 Kurdish Language Holiday
Alınak protests condemnation: will not carry ID, or watch TV…
 Names of 12,211 Villages Were Changed in Turkey
L'appel urgent du KNK contre l'extradition de Remzi Kartal à la Turquie
Sociologist Ismail Besikçi's View on Mardin Massacre
The Government Has No plan to abolish Turkey's rural militia
Village guards have a long file of crime
Kurdish MP Brings Police Violence to Parliament
Les "Gardiens de village" au centre de la controverse relative au carnage
Tuncel: "Politicians Feeding Feudalism Responsible for Mardin Massacre"
Court Condemns Sur Mayor of "Terrorist Propaganda"
PKK Leader Karayılan Calls for End to Fighting
Le DTP appelle à un jeûne de protestation
La déclaration finale du colloque sur la résolution de la question kurde




Minorités / Minorities

Le rapport quinquennal  de la FEAJD sur la dernière législature européenne

La campagne de l’UGAB Europe pour les élections européennes
Interview de la revue France-Arménie avec Dogan Özgüden
Erdogan critique le passé et accuse les Kémalistes de nettoyages ethniques
L’Oratorio de Khatchadour Avedissian diffusé en Turquie
Christian Monastery in Turkey Wins Back Land
Génocide des Arméniens et Assyriens: Une fêlure dans le bloc monolithique
Bulgarie: il y a 20 ans, le soulèvement de la minorité turque contre le PC
A Istanbul, le quartier des Roms démoli malgré la résistance
A Kurd Returns His Estates to 1915 Assyrian Genocide Victims
Ismail Türüt knows no boundary in racism


Politique intérieure/Interior Politics

Advice for Premier Tayyip Erdogan: How to End "Fascism"?

Court Will Wait Four Months for Statements from DTP
Un nouveau parti politique en Turquie
Un tribunal turc statue en faveur d'un procès contre le président Gül
Manifestation pour la laïcité et contre le procès Ergenekon
Local Elections in Turkey Cost 26 Lives
Un "néo-ottomaniste" à la tête de la diplomatie turque


Forces armées/Armed Forces

Military Service No Longer Condition for Citizenship

 Case of State Council Attack Merged with Ergenekon Trial
Pacifists Support Conscientious Objectors
 Retired General Küçük also “Suspect” in Malatya Murder
Weapons Cache Found in Bosphorus
Former Chief of Staff: “I Am Also Victim of Ergenekon…”
Supporters of Conscientious Objector Bal stood Trial


Affaires religieuses / Religious Affairs
 




Socio-économique / Socio-economic

12 ans et demi de prison pour une Française en Turquie

Deux ONG françaises mettent en cause un fournisseur turc d'Ikea et Carrefour
Incendie dans un hôpital turc: huit morts
One in Three Young Persons Unemployed in Turkey
 Le chômage, un défi majeur pour la Turquie
Grippe porcine: deux premiers cas en Turquie, un Américain et sa mère
Two Success Stories in Workers' Struggle
Nouvelle chute de la production industrielle en mars sur un an
Vendetta: Au moins 45 morts dans une attaque armée lors de noces


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La majorité des Turcs peu tolérants et méfiants vis-à-vis des Occidentaux (sondage)

Désaccords sur la Turquie: la visite de Sarkozy en Suède reportée
UMP: "non aujourd'hui, demain, après-demain à l'entrée de la Turquire dans l'UE
Gül: "inacceptable" de refuser par principe l'adhésion de la Turquie à l'UE
Un diplomate turc accusé de germanophobie "en congés"
Erdogan à Merkel et Sarkozy: "ne changez pas les règles en plein match"
Abdullah Gül: Merkel et Sarkozy "manquent de vision"
Bayrou: "La Turquie ne sera pas dans une Europe du petit cercle"
Nabucco: Bruxelles vise un accord avec la Turquie sur le transit en juin
Réaction contre l'opération de séduction du régime turc à Genève
Debate at European Parliament on the democratic process in Turkey



Turquie-USA/ Turkey-USA




Relations régionales / Regional Relations

Le déminage de la frontière turco-syrienne fait polémique en Turquie

La Turquie augmente le débit de l'Euphrate à la demande de Bagdad
Gül et Lula plaident en faveur du développement des échanges Turquie-Brésil
 Pénurie d'eau: l'Irak impute à la Turquie une "catastrophe" à venir
La Russie et la Turquie affichent leur entente sur le gaz, malgré Nabucco
Gül à Damas pour une diplomatie active d'Ankara avec ses voisins
Erdogan: "Pas d'ouverture de frontières avec l'Arménie tant qu'elle occupe le Karabakh"
 Des obus de mortiers tirés depuis l'Iran tombent en Turquie
 Karabakh: le président turc salue les progrès de Bakou et Erevan
Le Kurdistan condamne le raid aérien iranien sur son sol
Moqtada Sadr à Istanbul pour une réunion avec des chiites irakiens


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece


La Turquie appelle à accélérer les pourparlers de paix à Chypre

Le nouveau gouvernement chypriote-turc remporte un vote de confiance
La Grèce attend du chef de la diplomatie turque qu'il passe aux actes


Immigration / Migration

Fin du procès DHKP-C: le verdict sera prononcé le 14 juillet

Défense: "Donner des informations sur le terrorisme n'est pas du terrorisme"
 Le parquet réclame jusqu’à 10 ans de prison au procès DHKP-C
Deux Français d'origine kurde arrêtés à Mulhouse
La première audience du procès DHKP-C en présence de l'ambassadeur turc
Le lycéen kurde privé de cours par des racistes turcs à Bruxelles
La "chasse aux voix" des partis énerve l'ambassadeur turc
Déclaration de Muharrem Türköz, 0 ème candidat pour les élections du 7 juin 2009
 Trois hommes politiques kurdes risquent d'être extradés vers la Turquie
Procès DHKP-C: Les commentaires du Clea sur l'émission de la RTBF
Une députée PS bruxelloise évoque le génocide arménien et le négationnisme
Emir Kir: Retour du «prétendu génocide arménien»?
Le Soir: "DHKP-C : entre terrorisme et opinions"
Pamphlet du CLEA: L'affaire DHKC pour les nuls !
Amnesty demande à Athènes de ne pas renvoyer en Turquie un militant du DHKP-C
 Le Soir: Un jeune Kurde violenté au Lycée
Un jeune kurde agressé à Bruxelles par un groupe raciste turc
L'Allemagne, "une patrie étrangère" pour ses enfants turcs




Droits de l'Homme / Human Rights

Amnesty International Report: No Improvements in Turkey

In its annual report, Amnesty International cites many cases of human rights violations. The rights of human rights activists, refugees, homosexuals and transgender people, children and others were not respected.

Amnesty International (AI) has published its 2009 Report on "The State of the World's Human Rights". Organised by region and also by country, its comments on Turkey show that human rights have not seen improvements in the country in the last year.  The report is based on visits which AI made to Turkey in February, March, April and May of this year.

Human rights suffered in the context of political instability and military clashes. Reports of torture and other ill-treatment increased, while dissenting views were met with prosecution and intimidation. The right to freedom of peaceful assembly was denied, and law enforcement officials used excessive force to disperse demonstrations. Anti-terrorism legislation was also used to restrict freedom of expression. Unfair trials persisted especially for those prosecuted under anti-terrorism legislation, while barriers remained in bringing law enforcement officials to justice for human rights abuses. No progress was made in allowing the right to conscientious objection to military service. Forcible returns of refugees increased. Discrimination based on sexual orientation and gender identity persisted. Implementation of laws aimed at preventing violence against women and girls remained slow.

Background

Political tension and instability were heightened by polarizing legal battles, including at the Constitutional Court, and armed clashes between the Kurdistan Workers' Party (PKK) and the Turkish armed forces.

In legal cases that threatened the right to freedom of association, the ruling Justice and Development Party (AKP) faced closure on the grounds that it was a focal point for anti-secular activities, as did the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) on the grounds that it engaged in activities against the unity and integrity of the country. The Constitutional Court rejected the closure of the AKP in July; the case against the DTP was continuing at the end of the year.

In February parliament passed constitutional amendments aimed at withdrawing the ban on women wearing the Islamic headscarf at universities, but the Constitutional Court overturned the amendments in June on the grounds that they violated the secular principles of the state. However, the judgment did not adequately demonstrate the need for this limitation of freedom of religion and conscience based on the human rights of others.

In July, the indictment was issued in a groundbreaking prosecution against an alleged ultranationalist network, Ergenekon, with links to state institutions. Eighty-six people, including senior retired army officers, were charged with various offences relating to an alleged plot to violently overthrow the elected government through political assassinations and incitement of violence. The trial was continuing at the end of the year.

Armed clashes between the Turkish army and PKK continued and the use of temporary security zones in eastern and south-eastern provinces increased. Bomb attacks, often by unknown individuals or groups, killed and injured civilians. The army carried out military incursions into northern Iraq targeting PKK bases. In October, parliament authorized the armed forces to make further military interventions in northern Iraq.

In the context of the conflict, Turkish citizens of Kurdish origin faced increased hostility, including harassment, assaults and attacks on their property perpetrated by unknown individuals or groups. In September, such attacks took place over several days in Altınova province, western Turkey.

Freedom of expression

Human rights defenders, writers, journalists and others were unjustly prosecuted under unfair laws and subjected to arbitrary decisions by judges and prosecutors. Article 301 of the Penal Code was amended by parliament in April but remained an unfair limitation to freedom of expression. Investigations under Article 301 continued, authorized by the Justice Minister as required by the amendments. Other articles and laws continued to be used to limit freedom of expression. Courts also acted disproportionately when shutting down websites on the basis of posted items.

People expressing dissenting views remained at risk, with individuals threatened with violence by unknown individuals or groups. Police bodyguards were provided in a number of cases.

In August, Minister of Justice Mehmet Ali Şahin gave permission for the prosecution of writer Temel Demirer under Article 301 for statements he made claiming state responsibility in the murder of journalist and human rights defender Hrant Dink in 2007.

Nine children, all members of the Diyarbakır Yenişehir Municipality Children's Choir, were prosecuted under Article 7/2 of the Anti-Terrorism Law for singing a Kurdish anthem among other songs at a cultural festival. They were acquitted at the first hearing, but an arrest warrant remained in force for the choir leader, Duygu Özge Bayar.

Human rights defenders

The work of human rights defenders was hampered by unjustified prosecutions, and some high-profile human rights defenders were subjected to regular criminal investigations. Human rights NGOs faced excessive administrative scrutiny of their work. Human rights defenders were threatened by unknown individuals or groups as a result of their work.

Orhan Kemal Cengiz received threats because of his legal work on behalf of the families of three men murdered in an attack on a Christian publishing house in Malatya in 2007. The authorities provided him with a bodyguard and investigated the threats.

In January, Ethem Açıkalın, head of the Adana branch of the Human Rights Association (İHD), was prosecuted under anti-terrorism legislation after attending a press conference about an alleged extrajudicial execution. In August, he and another İHD member, Hüseyin Beyaz, said that they were ill-treated by police while investigating the arrest of DTP members. Hüseyin Beyaz' arm was broken. An investigation was opened against Ethem Açıkalın and Hüseyin Beyaz for "resisting police officers".

Freedom of assembly

Some demonstrations were banned without legitimate reason and those held without permission, particularly in the Kurdish-populated south-eastern region, were dispersed with excessive force, often before peaceful methods had been tried. During clashes, police used plastic bullets and live ammunition, resulting in deaths and injuries. Demonstrators were arrested and ill-treated. In some cases, children were held in adult detention facilities. Allegations of ill-treatment by security forces during past demonstrations were not adequately investigated.

Traditional Newroz/Nevruz festivals after the 21 March equinox, which are celebrated especially by the Kurdish community, were refused authorization in south-eastern Turkey. Television footage showed law enforcement officials beating people after demonstrations went ahead without permission.

Law enforcement officials were filmed ill-treating 15-year-old C.E. during his arrest at a demonstration in Hakkari, but a prosecutor subsequently dismissed the complaint. C.E. was, however, prosecuted for his participation in the demonstration.
Permission for Labour Day demonstrations in Taksim square, Istanbul, was again refused on the unsubstantiated grounds that they would present a threat to security. Some 530 people were arrested for demonstrating without authorization on 1 May in Istanbul.

In October, demonstrations were held across southern and eastern provinces of Turkey to protest against the alleged ill-treatment of imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan. Reportedly, more than a hundred children were charged with offences carrying prison sentences of more than 20 years in relation to the demonstrations. In addition, the Governor of the southern province of Adana threatened to withdraw benefits that allow access to health care and treatment from the families of children who participated in the demonstrations. The move, a form of collective punishment, threatened to violate the right of everyone to health and to an adequate standard of living, without discrimination. Adults and children involved in the sometimes violent confrontations with police were prosecuted under anti-terrorism laws.

Excessive use of force

Reports increased of police shooting people who allegedly failed to obey warnings to stop. In many cases it could not be established that a threat of death or serious injury necessitated the use of lethal force.

In November, 14-year-old Ahmet Yıldırım was shot by police officers at close range and paralysed from the waist down. Police stated that they had suspected Ahmet Yıldırım of stealing the motorcycle he was riding and fired at the tyres when he refused to stop. Eyewitnesses stated that no warning to stop was given.

Torture and other ill-treatment

Reports of torture and other ill-treatment rose during 2008, especially outside official places of detention but also in police stations and prisons. People accused of ordinary as well as politically motivated offences were vulnerable to ill-treatment. Counter-charges were often brought against individuals who said they had been ill-treated by law enforcement officials.

In October, Engin Çeber died in hospital after being detained in İstinye police station and Metris prison in Istanbul. An autopsy found that death was due to cerebral bleeding as a result of blunt trauma injuries consistent with those caused by blows to the head. Nineteen law enforcement officials were suspended from duty and an indictment was drawn up against 60 state officials, some facing torture charges. In the first such statement of its kind, the Justice Minister apologized to Engin Çeber's family and acknowledged that the death may have been due to torture.

Prison conditions

No progress was made in the implementation of a 2007 government circular aimed at improving the association time allowed to prisoners in high-security "F-type" prisons. Persistent allegations were made of ill-treatment in prisons and during transfer. Punishments, including solitary confinement, were arbitrarily imposed on prisoners. Small-group isolation remained a problem across the prison system for people accused or convicted of politically motivated offences.

In March, the report of the European Committee for the Prevention of Torture was published on the conditions of imprisonment of PKK leader Abdullah Öcalan recommending that he receive certain medical tests, that the material conditions of his detention be improved, and that the Turkish authorities take steps to increase his contact with the outside world.

Unfair trials

Protracted and unfair trials persisted, especially for those prosecuted under anti-terrorism legislation. Convictions under anti-terrorism laws were often based on insubstantial or unreliable evidence.

In June, Murat Işıkırık was sentenced to seven years in prison for "membership of a terrorist organization" on the basis of evidence that he participated in the funeral of a PKK member and was pictured giving a "V for victory" sign.

In September, Selahattin Ökten was sentenced to life imprisonment for taking part in armed activities for the PKK. He was convicted on the basis of an insubstantial witness statement allegedly obtained under torture.

Impunity

Investigations into human rights violations by law enforcement officials remained flawed and prosecutions remained insufficient. Official human rights mechanisms were ineffective.

The trial continued of people accused of involvement with the 2007 murder of Hrant Dink. In a separate prosecution, eight members of the gendarmerie were charged with negligence based on their alleged failure to act on information that could have prevented the murder. A report published in July by the Parliamentary Human Rights Commission found that other state officials had been negligent in failing to prevent the murder.

In November, the Supreme Court of Appeals overturned the conviction of eight police officers for the death in custody of Alpaslan Yelden in 1999 in Izmir. The court found there was insufficient evidence that the officers participated in the torture.

In December prosecutors dismissed a case against police officers lodged by Mustafa Kükçe's family after his death in custody in June 2007. The prosecutor concluded that the death from cerebral bleeding could have been caused by a fall before he was taken into custody despite the last medical report while he was in detention finding injuries consistent with those inflicted by ill-treatment. The investigation also found that no record was made of Mustafa Kükçe's detention and that camera footage from the police station was not available due to the cameras being out of order.

Abuses by armed groups

Bomb attacks targeting civilians by unknown groups or individuals continued.

In July, for example, 17 people died after a bomb exploded in the Güngören district of Istanbul.

In January, nine civilians died as a result of an apparent PKK attack targeting military personnel in Diyarbakır.

Prisoners of conscience - conscientious objectors

No civilian alternative to compulsory military service exists and promised legal reforms to prevent the repeated prosecution of conscientious objectors for evading military service were not introduced. Conscientious objectors were prosecuted and their supporters were also prosecuted under Article 318 of the Penal Code for "alienating the public from military service".

Halil Savda was re-imprisoned in March for his conscientious objection to military service. In June, he was additionally sentenced to five months in prison under Article 318 of the Penal Code after participating in a press conference held in support of Israeli conscientious objectors in 2006.

In June, conscientious objector Mehmet Bal was detained for evading military service. He said that he was repeatedly beaten in military custody.

Rights of lesbian, gay, bisexual and transgender people

Laws continued to be interpreted in ways that discriminated against people based on their sexual orientation and gender identity. Allegations persisted of violence by law enforcement officials against transgender people.

In May a local court in Istanbul ordered the closure of Lambda Istanbul, an organization that supports lesbian, gay, bisexual and transgender people, after the Istanbul Governor's Office complained that the organization's objectives were "against moral values and family structure".

A transgender person told Amnesty International that in February she was picked up on the street, taken to the Ankara Security Directorate and then insulted and beaten by police. She was released six hours later after paying a fine.

In July, Ahmet Yıldız was shot dead outside his apartment in Istanbul in what was suspected to be a gay "honour" crime. He had previously made a criminal complaint to prosecutors about threats made against him by relatives.

Refugees and asylum-seekers

There was an increase in forcible returns of refugees and asylum-seekers to countries where they were at risk of serious human rights violations. There were also reports of irregular deportations resulting in the death or injury of asylum-seekers.

A group of Uzbekistani refugees was twice forcibly returned to Iran, first in September and then in October. During the first forcible return, members of the group were said to have been beaten and threatened with rape unless they crossed back into Iran.

Four people drowned in April, according to UNHCR, when Turkish police forced a group of 18 refugees and asylum-seekers to cross a fast-flowing river on the Turkey-Iraq border.

Violence against women and girls

Laws and regulations designed to protect women and girls from violence were inadequately implemented. Insufficient funds and inaction by government departments undermined a 2006 circular from the Prime Minister aimed at combating domestic violence and preventing "honour" crimes. Limited progress was made in providing shelters for women survivors of violence to the extent stipulated by the 2004 Law on Municipalities - at least one shelter per settlement with a population of over 50,000.

This report was taken from Amnesty International's website <http://thereport.amnesty.org/en/regions/europe-central-asia/turkey> . (estella24@tiscali.co.uk, May 30, 2009)

Lawyer Filiz Kalayci, IHD official, arrested

Ankara-Copenhagen-Geneva-Paris, May 29, 2009.
 
Ms. Filiz Kalayci, a lawyer, member of the Executive Committee of the Human Rights Association (IHD) and member of the IHD committee on prisons, was arrested yesterday on the basis of an allegation of “aiding illegal organisations". She already had been arrested on May 12 and detained for three days with three other lawyers* also linked to IHD and involved in defending the rights of prisoners, before being released.

The latter decision was challenged by the Public Prosecutor. On May 28, the 11th district High Criminal Court of Ankara decided to arrest Ms. Filiz Kalayci under the pretext of disturbing public order.

This police and judiciary harassment seems solely motivated by Ms. Filiz Kalayci's human rights activities, and therefore contravenes the UN Declaration on Human Rights Defenders, adopted by the General Assembly on December 9, 1998. Ms. Kalayci has indeed been working on cases of human rights violations in places of detention.

In addition, Ms. Yuksel Mutlu, Turkish Assembly for Peace Spokesman, was also arrested yesterday. Her case is under secrecy, which prevents her lawyers to meet her and access her file. Is she a HRD?

Human Rights Association (IHD), the Euro-Mediterranean Human Rights Network and the Observatory for the Protection of Human Rights Defenders, a joint programme of the World Organisation Against Torture (OMCT) and the International Federation for Human Rights (FIDH), are deeply concerned about these measures affecting human rights activists. They call upon the Turkish authorities to act in accordance with the United Nations Declaration on the Protection of Human Rights Defenders and Article 5 of the Council of Europe Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms.

IHD, EMHRN and the Observatory demand the Turkish authorities to release Ms. Filiz Kalayci and Ms. Yuksel Mutlu, as well as to put an end to the proceedings against them and the three other lawyers named in this case in the absence of any valid ground for such proceedings. More generally, our organisations call upon the Turkish authorities to put an end to all kinds of harassment against human rights defenders in Turkey. (EMHRN.BE@euromedrights.net, May 29, 2009)

Protests against KESK Detentions in 14 Provinces

On Thursday, members of the KESK trade union confederation for public employees were taken into police custody. While six were released on Friday, 28 have been detained since. They were taken to court on Sunday (31 May) morning.

Among those in detention are Abdurrahman Başdemir,  KESK's former general secretary, Songül Morsümbül, member of the central executive board of the KESK trade union confederation and women's secretary, as well as Gülçin Isbert, women's secretary of the educational Eğitim-Sen trade union, which is part of the KESK confederation.

On Sunday trade union members took part in torch marches in Ankara, İstanbul, İzmir, Adana, Mersin, Antakya, Diyarbakır, Samsun, Eskişehir, Bursa, Artvin, Samsun, Manisa and Gaziantep.

There had been protests around the country on Friday and Saturday, too.

In Ankara, Istanbul and Bursa, the police put up barricades to stop the marches.

In Ankara, around 2,000 people attempted to march to the Prime Ministerial Office on Friday, but the police prevented the march, after which KESK members blocked roads for three hours. In Bursa, protesters blocked a road for 1.5 hours.

Akman Şimşek, member of the central managing board of KESK, took part in a march in Izmir. He said, "Those who carried out this operation against KESK must know that they have hit hard rock this time."

A crowd of around 1,000 people trying to march from Galatasaray in Istanbul on Friday evening was obstructed by the police. The protesters blocked the road for around four hours and then read a press statement. On Saturday, protests were carried out in a park in Bakırköy, Istanbul. (BIA News Center, Erhan , May 31, 2009)

30 arrestations dans les milieux syndicaux à travers la Turquie

Une trentaine de personnes, pour la plupart des enseignants, ont été arrêtés jeudi à travers la Turquie lors d'une nouvelle opération des forces de sécurité visant les ramifications des rebelles kurdes au sein de la société civile, a rapporté l'agence Anatolie.

Les arrestations ont été effectuées à Izmir (ouest), Ankara, Istanbul (nord-ouest), Van (est) et Manisa (ouest), a précisé l'agence.

Les perquisitions faites dans les domiciles des suspects ont permis de retrouver du matériel appartenant au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ajoute l'agence.

Le mois dernier plusieurs dizaines de personnes, proches des milieux kurdes, avaient été arrêtées par la police, notamment dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de kurdes.

Plusieurs responsables du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde de Turquie, figuraient parmi ces personnes. Ils sont accusés de liens avec le PKK.

Le PKK, une organisation classée comme terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du Sud-Est. Le conflit a fait 45.000 morts, selon l'armée.

Le DTP, qui détient 21 des 550 sièges au parlement turc, pourrait être interdit par la Cour Constitutionnelle, qui examine actuellement ses liens éventuels avec le PKK. (AFP, 28 mai 2009)

Sixth Gathering in Istanbul : "Children Being Punished Like Armed Militants"

Emma Sinclair Webb, rapporteur for Human Rights Watch (HRW) in Turkey, has said that unclear definitions of what terrorism entails have led to severe sentences for children and young people.

Speaking at the Sixth Gathering in Istanbul, organised by the Initiative against Crimes of Thought, Sinclair Web recounted that, during the last year, children and teenagers in Diyarbakır, Adana and Mersin have been tried as if they were members of an armed militant group.

She emphasised that this was possible because of certain laws. Article 220 of the Turkish Penal Code says that those who are not members of an illegal organisation but commit crimes in the name of such an organisation will be tried as members. Article 314 allows up to 10 years imprisonment for membership in an armed illegal organisation.

She said that keeping children in prison for a long time was an urgent problem.

As an example, Webb cited the case of Dicle University student Murat Işıkırık. Because he is alleged to have made the victory sign and to have applauded a group carrying out two protests in favour of the PKK in 2006, he has been sentenced to six years and three months imprisonment.

In March 2009, his sentence was approved. He is likely to receive another 10 month sentence for "spreading propaganda of an illegal organisation".

In another case, Mehmet Emin Turan was sentenced to seven years imprisonment for joining a protest and shouting slogans in Nusaybin, in the southeastern province of Mardin.

Webb called for the definition of terrorist crimes to be limited to death, severe violence or kidnapping and a clear delimination of what represented a terrorist act.

The sixth Gathering in Istanbul was held from 22 to 24 May. As well as Sinclair Webb, representatives from Amnesty International (AI), the International PEN Writers' Union and the International Publishers Association (IPA) presented papers at the gathering.

Andrew Gardner from AI spoke about the compensation claims that writer Orhan Pamuk faces, implementations of the controversial Article 301, as well as the oppression LGBTT groups and headscarved individuals faced.

Alexis Krikorian from IPA spoke about the obstructions Iranian publishers face before and after publishing books.

Eugene Schoulgin, general secretary of PEN, said that he had been living in Turkey for a long time: "We are here, but we do not face this pain and exclusion." (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 26 May 2009)

"Get Rid of Hidden Sexism in School Books"

On 1 May, Nimet Çubukçu, up to the State Minister responsible for Family and Women, was appointed the new Minister of Education, taking over from Hüseyin Çelik.

Assoc. Prof. Hülya Uğur Tanrıöver, a sociologist at Istanbul's Galatasaray University has expressed her approval of the new minister's order to take sexist expressions out of school textbooks, hoping that the implementation would go beyond tokenism.

Tanrıöver was one of the academics who took part in a project coordinated by the Turkey Human Rights Foundation (TİHV) and the Turkey Science Academy (TÜBA), scanning school books for violations of human rights.

She believes that books also have to be scanned for more hidden sexist messages.

"'My mother cooks, my father repairs the tap' - these kind of overt sexist expressions are easily identified. However, other expressions are sexist in a much less obvious way."

She said there were many examples of the latter in mathematics questions:

"During our scan, we often found examples such as this: 'For breakfast, my mother cooked me two eggs, three for my older brother, and five for my father. How many eggs did she cook?' It is very important to deal with such subtleties."

The academic further believes that teachers need to receive gender training:

"Of course it is very important to rid textbooks of such discriminatory expressions. However, what is also vital is to train teachers. The most important way in which to prevent the spread of such a mentality is to offer teachers gender training. I have heard that the esteemed Çubukçu is planning to take such steps, which has made me even happier."

Tanrıöver pointed out that many children faced sexism as a matter of course. "When we presented the results of the research, we said that we wanted to see a picture of a father cooking in the Social Studies book. However, when a child goes home and asks her/his father to cook, s/he may experience violence."

Tanrıöver expressed her willingness to support the Ministry if this was desired. (BIA, Bawer CAKIR, 26 May 2009)

Une vache envoyée en exil pour avoir détruit un buste d’Atatürk

Une vache a été envoyée dans un autre village par son propriétaire après qu’elle ait brisé un buste de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République Turque, dans le jardin d’une école primaire dans la province orientale de Malatya au début du mois.

Gül Kilinc, un résidant du village de Kadirusagi près de Malatya, a dit qu’il a dû envoyer sa vache à un de ses parents dans un autre village dans la province de crainte qu’elle soit punie après qu’elle ait accidentellement brisé un buste d’Atatürk dans le jardin scolaire.

"Comme d’habitude, j’ai emmené ma vache en promenade tôt le matin, mais soudainement elle a commencé à partir en courant. Comme j’essayais de l’attraper, j’ai vu qu’elle est entré dans le jardin scolaire et a brisé le buste d’Atatürk. J’étais très désolé. Alors, j’ai entendu dire qu’une enquête a été lancée contre ma vache pour la destruction du buste. Des fonctionnaires sont venus et nous ont interrogés. Nous avons dit que c’était un animal, mais ils ont dit que nous pouvons être punis pour l’accident. J’ai eu peur et ai décidé de me débarrasser de la vache" a déclaré Gül Kilinc.

Le nouveau propriétaire de la vache, Omer Ates, a déclaré pour sa part que l’animal était heureux dans sa nouvelle maison. " Gül Kilinc m’a dit que la vache a brisé un buste d’Atatürk et que cela lui causera des ennuis. C’était drôle, mais j’ai consenti à m’occuper de l’animal. La vache a été perturbé quand elle est arrivé ici, mais elle est très heureuse maintenant. C’est mon animal préféré" a-t-il noté.

Seyit Resitoglu, le directeur provincial de l’éducation à Malatya, a dit qu’une enquête a été lancée pour voir si le buste a été brisé délibérément. "L’enquête a révélé que la vache était responsable de l’accident. Nous placerons un nouveau buste d’Atatürk dans le jardin scolaire" a dit Seyit Resitoglu.
(Stéphane/armenews, 21 mai 2009)

Warning against the draft on "Human Rights Council"

Joint communiqué of five human rights organisatios of Turkey:

21 May 2009 “The Draft Law on Establishment of Human Rights Council of Turkey” that has been prepared secretly from everyone and us in other words in a manner that is contrary to the UN Paris Principles Must be Withdrawn Immediately!

We have learned that the Government has prepared “the Draft Law on Establishment of Human Rights Council of Turkey” when the spokesperson of the Government,

Mr. Cemil Cicek, had a press conference on 18 May 2009.

In fact it is the third attempt of the Government to establish a “National Human Rights Council” that has highly important role regarding protection and promotion of human rights in Turkey since 2004.

The last two attempts were criticized by our organizations as the Government has not asked opinions and thoughts of our organizations and the public opinion but prepared it in a manner of fait accompli.

We face a similar situation today. Our organizations, which work hard to protect and promote human rights despite difficulties for many years in our country, have not been informed about the draft law that has been approved by the Council of Ministers.

Mr. Cicek in the press conference explained the ground of the draft law with the following sentence in summary “The EU progress reports wish establishment of an autonomous council. Not having such a council is considered as failure.” This statement has made us to think that establishment of the Council is carried out in an unwilling but as a homework for the EU within the framework of the negotiated reforms.

We are not wrong for thinking in this way. Many activities, regulations of the Government in the field of human rights were done without asking opinions and recommendations of the human rights organizations and experts, discussing alternative options and respecting for international standards and principles but to convince EU that there is progress in the field human rights and in a manner that does not cause unnecessary problems.

In this period, as a result of this mentality, many human rights unit have been established in Turkey. Some of them can be listed as “Province and District Human Rights Boards” and “Human Rights Advisory Board” whose activities were stopped in a contrary manner to the law.

However all human rights units, including the abovementioned boards, established in Turkey are too problematic in terms of both their composition and activity fields and are contrary to the Paris Principles that is the most important measurement in this issue. In other words none of these organizations has been designed to overcome the contradiction regarding persons, who violate human rights in our country, must be the protector of the human rights.

For example; although there are many people from administration hierarchy ve gendarmerie and police forces, which are main responsible for human rights violations, the participation of people from non-governmental organizations, which work in the field of human rights, is not in the desired level in the “Province and District Human Rights Boards”. This reality has been proved by the following statements from the Human Rights Reports 2007 by the Human Rights Presidency “Although in accordance with the provisions of the Regulation there must be at least 3 non-governmental organizations in the board, there is only 1 non-governmental organization in some provinces. (...) In addition to that most of the non- governmental organizations in the Boards are not directly related with human rights. It is not so clear that how some of the NGOs in the Boards can make contributions to the human rights field....”.

On the other hand “Human Rights Advisory Board”, which has been established to give advice as it is understood from its name, has been asked only once to express its opinion about evaluation of the EU Accession Report within the context of human rights and political criteria on 08.12.2003. Due to their opinion in the report “Minority and Cultural Rights Report” the president of the Advisory Board, Prof. İbrahim Kaboglu, and the president of the sub-commission, prof. Baskın Oran, were tried in accordance with “inciting hatred and enmity” and “humiliation of the courts authority” and the prosecutor asked 5 years imprisonment against them.

“Human Rights Advisory Board” has not held a meeting for about five years. In fact this shows, without considering the abovementioned problems, the Government's attitude towards the issue.

As it is known “Principles Relating to the Status and Functioning of National Institutions for Protection and Promotion of Human Rights”, which is called as “Paris Principles” and endorsed by the Commission on Human Rights in March 1992 (resolution 1992/54) and by the General Assembly in its resolution A/RES/48/134 of 20 December 1993, are the principles that aim to guarantee autonomous position of national human rights organizations, which are established to work in the field of human rights and fight against discrimination, from the State's other agencies and the political power.

We do not know that how much these principles are recognized by the Government in the last draft law, which was prepared secretly. However, on the basis of our experience in the past, we do not think that it is a competent draft in accordance with the principles. Moreover we have concerns as the draft law was prepared without consulting to anyone.

The “Human Rights Council of Turkey” must

- be independent in terms of finance and staff; - guarantee job security to its staff;
- clearly identify its criteria of appointment, membership and membership compositions;
- have authority of arbitrary and limitless visit;
- be accountable to the public opinion via its reports; - have authority to make recommendations;
- provide high level participation of non-governmental organizations that are active in the field of human rights;
- prevent the administration from right to vote even if it will be represented in the council.

Otherwise, “Human Rights Council of Turkey” will not be different from the current human rights board and agencies that are problematic and functionless. Moreover an important human rights agency, which will be addressee for international community will be wasted for limited political interests.

In short the Government makes all decisions about the establishment and authorities of such an agency, which has has highly important role for protection and promotion of human rights in Turkey, by itself in a contrary manner to the Paris Principles. The Government is trying to make the issue more vague by opening this issue to discussion in an international meeting titled as “Alliances of Civilizations: International Human Rights” that will be held on 22 May 2009 by the Human Rights Presidency. It is an unacceptable situation for our organizations that work to establish respect for human rights and democracy in our country. This draft law, which was hidden from everyone and us, must be withdrawn immediately. Finally, we will take part in process so as not to be a means of this anti-democratic implementation, which can be considered also as a human rights violation in broad context, of the Government.

Helsinki Citizens' Assembly
Human Rights Association
The Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed People
Human Rights Foundation of Turkey
Amnesty International-Turkey Section
E-mail: ihd@ihd.org.tr <mailto:ihd@ihd.org.tr>
Web: http://www.ihd.org.tr/english/

Police Officer Gets 2 Years for Killing Youth

Baran Tursun (20) was killed with a police bullet in 2007. The police officer involved has been sentenced to 2 years and 1 month imprisonment. 10 other police officers have been acquitted.
 
The court case concerning the death of Baran Tursun, a young man who was shot and killed by a police officer in Izmir, western Turkey, when he did not follow an order to stop, has been concluded.

Defendant police officer Oral Emre Atar has received a sentence of 2 years and 1 month imprisonment by the Karşıyaka 1st Heavy Penal Court in Izmir.

"No reason to use a weapon"

Aysun Koç, lawyer for the Tursun family, said that the penalty conformed with a conviction for killing through negligence.

"This means that the court accepts that the defendant police officer killed Tursun not on purpose, but by accident. Once we have read the full argument, we will discuss the right to the use of guns further, but the summary of the decision also supports the use of a gun as the legal right of the police. This is despite all the concrete evidence presented to the court to show the opposite, that there was no reason to use a weapon."

Tursun family to appeal

The Tursun family said in a press briefing after the hearing that they would continue their struggle to have the perpetrators punished, if necessary by applying to the European Court of Human Rights.

Lawyer Koç has announced a definite filing of an appeal against the court decree.

Father Mehmet Tursun reacted angrily to the court decree:

"We aer in pain. They killed our son. The sentence is very short. Legal alleys have been closed. Apart from legal pathways, we also tried appealing to the family of the defendant, saying, 'Our son died, your son killed him, give him up to justice.'"

Ten other police officers had been accused of hiding evidence, but they were all acquitted.

During the case hearing on Wednesday, 20 May, Tursun read a 50-page document in which he listed what he regarded as problematic issues.

Claim of accidental bullet

Referring to the defendant's claim that a shot went off when he fell to the ground, Tursun said, "They always use the same excuse. Why do these ricocheting bullets never hit another police officer standing by, but always target our children?"

Tursun also accused the police officers of making contradictary statements and demanded that they be tried for "deliberate killing."

Muammer Yurdakul and son Tolga Yurdakul, lawyers for the defendant, said that the police officer threw himself to the ground to protect himself, and that a shot went off as a result of the fall.

Expert report rejected possibility of accident

At the previous hearing, Prof. Dr. Ufuk Katkıcı, head of the Adnan Menderes University Forensic Medicin department, had said that Tursun had been targeted and killed. His words had been, "The essence of this report, which is based on scientific data, is that the bullet which entered Baran Tursun's head did not ricochet, but rather followed a path caused by direct targeting."

According to the Izmir police, 20-year-old Baran Tursun had passed a police checkpoint on the night of 25 November 2007, driving in a jeep. He was said to have ignored a call to stop, and the police has claimed to have shot "warning shots." The jeep lost control and crashed into trees and an electricity post. The following morning, Baran Tursun was declared brain dead.

Eye witnesses said that they had heard three shots. Father Tursun has accused the police of obscuring evidence pertaining to the shots and that the whole police force had made efforts to prevent the defendant from being punished.
(BIA, Emine ÖZCAN, 21 May 2009)

Children's Situation in Diyarbakır Prison is "Desperate"

A province human rights delegation has called for drastic improvements in conditions for children in prison in Diyarbakır.

The Human Rights board attached to the Diyarbakır Governor's Office visited the Diyarbakır E-type prison to monitor the situation of the children held there.

Unannounced visits not allowed

A delegation of three people met with the children and the prison management on 3 April. Internationally, such visits are made unannounced in order to be able to identify human rights violations. However, the delegation wrote that it was only given permission to visit two and a half months after their application, and that unannounced visits had been obstructed.

According to prison manager İsmail Gül, there are 23 "political" detained and convicted children in prison, and 94 other children.

The children have said that because the delegation was coming, the prison had been cleaned and new bedclothes had been handed out.

Severe neglect

Nevertheless, the delegation has written in its report:

"Because the children are washing their clothes by hand, they are not clean. The beds are old, dirty and contain several bacteria. The tables are not hygienically clean, and because the children wash their dishes in an unhygienic environment (on the bathroom floor), this brings serious health problems."

There is no prison doctor. According to the manager, a doctor comes once a week, and an ambulance is called for emergencies. In general, children are transferred to hospital "if the gendarmerie is not busy on that day."

The delegation noted that one child had had a detached finger stitched back on, but that the stitches had not been removed for three months. Another child had cuts on his head and hands. He said that they had been stitched six days earlier, but that the wounds had not been bandaged since his detention.

Children denied medical treatment

The children reported negligent treatment:

"When we did sports, I fell to the ground, and my knee swelled up and hurt. I asked the guards to take me to the doctor. They looked at my knee and said, 'There's nothing urgent there' and did not take me." (Dr. Cengiz Günay from the delegation found sensitivity and an edema in the knee).

"The duty doctor said that I had varicosis in my legs and he wrote a transfer not for me to be sent to hospital. I  have not been taken to hospital for five weeks."

"At night I wet myself, I told the guards, but they don't take me to the doctor's."

"I have got asthma, but they don't take me to hospital. Sometimes I have palpitations, as if my heart is going to stop, then I think I will die. The doctor told me that I have panic attacks. When I have breating difficulties, they don't take me to hospital, they just want me to use my medication."

"My eye is itching. I asked a guard to take me to the doctor's. The guard said there was no doctor and that I would have to wait until Thursday. After that my eye started to swell up. (The delegation found a medical problem with the eye).

Other findings

The delegation further noted:

Discrimination: Compared to the other children, the "political" detainees and convicts are given less hot water for a shorter time.

Kurdish media ban: Kurdish and other legal media is banned, including certain local channels. This is a serious violation of the right to receiving news.

Transfers with handcuffs and violence: When the children are taken to the court, they say that they face psychological and physical violence. Using handcuffs on children is also a serious violation.

The delegation called for an immediate improvement in prison conditions. (BIA, Tolga KORKUT, 19 May 2009)

Relatives of Disappeared Will Form Justice Tribunal

The International Committee against Disappearances (ICAD), the Association for Solidarity and Support of Relatives of Disappeared People (YAKA-DER) and the Human Rights Association (İHD) have announced a common programme for the International Week of Disappearances in Custody.

On Saturday, 16 May, the week will start with the "Saturday Mothers" protest in front of the Galatasaray High School in central Istanbul.

The end of the programme on 31 May will be marked with the foundation of a justice tribunal.

The programme is as follows:

16 May: ICAD and members of the Socialist Platform for the Oppressed (ESP) will hold a sit-down protest in front of Galatasaray Highschool.

17 May: There will be a press statement made at the Altınşehir graveyard for the poor, where the body of Hasan Ocak was found, after he had disappeared in custody on 21 March 1995.

19 May: Commemoration of Ocak and Rıdvan Karakoç at their graves in the Gazi neighbourhood of Istanbul.

31 May: A march from the İHD Istanbul branch to the Galatasaray school. Tribunal of justice.
Ocak was taken into police custody on 21 March, after riots in the Gazi neighbourhood between 12 and 16 March 1996. After 55 days of trying to determine his whereabouts, his family and friends found his body on 17 May.

Following his death, an International Assembly against Disappearances in Custody was formed in 1996 and it decided to mark 17-31 May as an International Week against Disappearances in Custody.
The "Saturday Mothers" will be gathering at the Galatasaray Highschool for the 216th time this weekend, calling for justice for the disappearance of their relatives.

Following the protest at 12 o'clock, they will leave red carnations at the site. (BİA News Center, Bawer CAKIR, 15 May 2009)

Pressures on IHD:  EC members were detained

The Human Rights Association (IHD) and the Contemporary Lawyers Association (CHD). Issued the following press release about search of offices and houses of 4 lawyers, who were detained as well. These lawyers are human rights defenders. In addition to that, two of them are the Executive Committee members of the IHD.

The offices and houses of the four lawyers, two of them are executive committee members of the Human Rights Association or IHD, were searched in Ankara in the morning (12.05.2009). Then these lawyers were detained. Mr. Hasan Anlar is one of the deputy secretary generals of the IHD, Ms. Filiz Kalayci is an EC member, Mr. Halil İbrahim Vargün is the former treasurer of the IHD and Mr. Murat Vargün is a human rights defenders. Mr. Anlar and Ms. Kalayci are members of the IHD Commission of Prisons.

As it is known the IHD has prepared the report of human rights violations in the prisons of Turkey and made it public to draw attention to these violations. The IHD has shared this report with the authorities, too. Violations in the prisons of Turkey increasingly go on. Everyone accepts this situation. Detained human rights defenders are sensitive about problems in the prisons; subsequently they often receive letters of complaint from the prisons. Bringing lawyers, who are also human rights defenders, are under suspicion for their professional activities and human rights sensitivity is unacceptable. The prosecution office, which is carrying out investigation, should act in accordance with the The United Nations of the Declaration on Human Rights Defenders that is about protection of human rights defenders and accepted by the United Nations General Assembly on 9th December 1998 and stop the detention process.

In accordance with the securities, which are provided by the Code of Criminal Procedure and the Law on Lawyers, there is no benefit for the prosecution office from such a way of detention. Due to their professional characteristics detention of lawyers is a serious violation not only for defence profession but also right to defence.

As the Human Rights Association and the Contemporary Lawyers Association we ask that detention process should be stopped and the investigation should be carried out in accordance with the principles of the rule of law as well as respect for profession of lawyers and human rights defenders.

Human Rights Association and Contemporary Lawyers Association
Ankara, May 12, 2009

Bombing Defendants Accuse Police of Forcing Confessions

A bomb in Güngören, Istanbul kiled 17 people and injured 154 in July 2008. The trial of nine defendants, one of them undetained, started yesterday (11 May) in Beşiktaş, Istanbul.

Relatives of those killed or injured had gathered in front of the court and wanted to lynch the defendants, who were protected by the police. One of the defendants shouted, “We have no connection to the Güngören bombings. This is a conspiracy.”
 
The court rejected demands for the release of the defendants and the case was postponed until 14 October.
 
The hearing was attended by detained defendants Hüseyin Türeli, Nusret Tebiş, Ziya Kiraç, Abdurrahman Oral, Şerafettin Kara, Cevat Aydın, Aydın Ağlar and Mehmet Salih Yanak and undetained Şaban Güneş.
 
Police accused of manipulating statements
 
When Türeli was questioned in court, he said that after being taken into police custody, he had been put under “psychological pressure” and that he had used his right to silence. He also said that he had been forced to sign the reports without them being read to him.
 
He said that he had gone home at 8.30 pm on the day of the bombing and that his family had told him about the event after watching it on TV at 10.30 pm.
 
Tebiş said, “I condemn this contemptible act with horror. Those who are trying to blame it on us should be ashamed.”
 
He said that a photograph had been taken of him and a person and been given to the police. Before the police took him into custody, they showed him the photo at his home. He said that he did not know this person but that their identity needed to be clarified.
 
Defendants reject previous statements
 
Kara said in court that he used drugs, and that he had had withdrawal symptoms in custody. He thus said that he did not accept any of his previous statements.
 
Ağlar said that he too condemnded the bombing with disgust. “I have no relations to any organisation,” he added. He said that his statement to the police contained expressions he had not used and that he had been forced to sign it without reading it. He said that his “normal statement” which he had given to the police was not in the indictment.
 
He added that neither he nor anyone in his family had a police record, and that he did not accept the accusations. He demanded his acquittal and release.
 
The court decided to open another case for Cevat Aydın, whose real name was Cihan Aydın. The court will write to the prosecution in order to open a case for forgery.
 
The court accepted 14 complainants to the case. It also decreed that the telephone records of Tebiş be obtained, as well as HTS reports.
 
Accusations of torture
 
The court also decided to ask at what stage the investigation of the Bakırköy Chief Public Prosecution in Istanbul was into accusations of some of the defendants that they had been tortured, and whether a court case had been opened. (BIA, Bawer ÇAKIR, 12 May 2009)

Feminists Demand Police Chief's Resignation

On Saturday, feminists gathered in Taksim to protest against the Istanbul Chief of Police Celalettin Cerrah.
In a recent murder case of a young women, Münevver Karabulut (18), whose body was found cut up in a waste container, the police chief has provoked rage by saying, “But did the family control her?”

Members of the Feminist Collective have now called on Cerrah to resign, saying that “Cerrah should first of all control his mouth.”

When criticised for the long time that had passed since the murder without the murderer having been found, Cerrah had said, “They should have controlled their daughter. If you had a daughter, when would you want her to come home? Would you allow her to stay at her boyfriend’s house until late in the evening?”

He thus reflected the accusations levelled at him at the Karabulut family.

The women, who met at around 1.30 pm, carried placards with pictures of the murder victim and some with Cerrah, his mouth taped closed.

They shouted slogans such as “Men attack, the state protects them” and “Our labour, our bodies and our identity are ours.”

Following a sit-down protest, a press statement was read.

Women rather than perpetrators targeted
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The women argued that Cerrah had targeted not those using violence against women, but women themselves.

“It is enough to be a woman in order to be murdered. And when they talk like that, they legitimise male domination with sexist discourses.”

The women accused Cerrah of similar sexist behaviour in the past.

“When a Croatian woman was sexually harassed in İstiklal Street, he ignored the damage/trauma the woman experienced and dared to worry about the effects on tourism. Four years ago, he said, ‘The people should help us, we should eradicate transvestites.’ Ever since, transvestites have been killed.”

The women said that they were not prepared to be offered up to male domination:

“Enough is enough. A biased, sexist person like Cerrah, who creates victims out of women by turning them into ‘objects to be controlled’ needs to be dismissed. We don’t want a chief of police who discriminates according to religion, language, race or gender, who is unaware of positive discrimination, and who protects murderers rather than victims. And we will not leave the streets and squares at night!” (BIA, Bawer ÇAKIR, 10 May 2009)

Violence policière lors de la célébration du 1er mai en Turquie

Une cinquantaine de personnes, dont 36 policiers, ont été blessées dans des heurts entre manifestants et policiers vendredi à Istanbul et à Ankara en marge des défilés du 1er mai, redevenu cette année jour férié.

Pour la première fois en 32 ans, une partie d'un cortège a été autorisée à se rassembler sur la place la plus connue et la plus emblématique d'Istanbul, Taksim.

La police antiémeutes et des groupes de centaines de manifestants lançant pierres, cocktails Molotov et boulons et cassant des vitrines de banques et de boutiques du centre-ville d'Istanbul, se sont affrontés pendant plusieurs heures.

Le gouverneur de la plus grande métropole de Turquie, Muammer Güler, a déclaré à l'agence Anatolie que 21 policiers avaient été blessés et que 108 manifestants avaient été arrêtés, pour la plupart des jeunes.

Près de vingt autres manifestants ont été légèrement blessés dans les incidents, a-t-il ajouté.

La police a utilisé des canons à eau, des véhicules blindés et des gaz lacrymogènes pour disperser les émeutiers.

Selon la chaîne de télévision NTV, environ 20.000 policiers ont été mobilisés à Istanbul.

Deux importantes confédérations syndicales, le DISK et le KESK, ainsi que des partis de gauche et d'extrême gauche, et le Parti pour une société démocratique DTP, formation pro-kurde, avaient déployé de nombreuses banderoles.

Les manifestants ont scandé "Main dans la main contre le fascisme !", "La répression ne nous arrêtera pas !", "Longue vie au 1er mai !" ou "Longue vie à la révolution et au socialisme !".

Pour la première fois depuis 1977, une partie du cortège -environ 5.000 personnes selon les chaînes de télévision, dont les responsables syndicaux- a été autorisée à pénétrer sur la place Taksim. L'arrivée du cortège a été chaudement applaudie par la foule, des gens formant des rondes pour danser.

Cette place était en effet interdite aux cortèges du 1er mai depuis 1977, lorsque 34 personnes y avaient été tuées. Des tireurs, soupçonnées d'être des militants d'extrême droite soutenus par les services du renseignement, avaient ouvert le feu sur la foule.

"Pour moi, Taksim est très important. Ca fait 20 ans que je suis docker. Aujourd'hui, si je pleure, ce n'est pas seulement à cause des gaz lacrymogènes, mais c'est la joie d'être sur Taksim", a déclaré Hakki Taskin, un militant du DISK.

Le parlement a récemment adopté une loi rétablissant le 1er mai comme jour férié.

Des incidents ont également émaillé les célébrations dans la capitale Ankara.

Un groupe d'une centaine de manifestants ont affronté avec des bâtons et des pierres la police antiémeutes sur la place de Sihhiye dans le centre-ville, où plus de 15.000 personnes s'étaient rassemblées sous une fine pluie.

Quinze policiers ont été blessés, dont un assez grièvement par une pierre qui l'a touché à la tête, a écrit Anatolie qui a fait état de six interpellations.

La police a tiré en l'air et a fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants, a ajouté l'agence.

Le 1er mai, souvent considéré par les autorités comme une occasion pour les militants de gauche d'organiser des manifestations et de déclencher des émeutes, avait été retiré de la liste des jours fériés après un coup d'Etat militaire en 1980. (AFP, 1 mai 2009)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Author Temel Demirer sentenced to six-month imprisonment
 
Released by the Ankara Initiative for the Freedom of Thought:

Mr. Temel Demirer was sentenced to six months of imprisonment by the Penal Court of Malatya where he was being tried for the speech he has made during the Culture Festival of Munzur on August 11th 2007, in Dersim (Tunceli).

While originally accused according to the article 7/2 of the Antiterror Law which stipulates “terrorist propaganda”, the charge was altered during the process and the prosecutor had demanded that Mr. Demirer be penalized according to the 215th article of Turkish Penal Code, that is, on “praising crime and criminals.”

One of the main controversial points of the case is that the charges against Mr. Demirer were based solely upon a police report about his speech which is poorly deciphered, full of misunderstandings, and where the statement “could not be deciphered” is repeated 74 times in three pages! The bench had decided to send the report to expert institutions, three of which had returned it, undeciphered…

Since Mr. Demirer had another conviction back in 2004, the actual sentence cannot be reprieved or converted into an abandum; and Mr. Demirer will have to serve four months of imprisonment if the penalty is not amended by the court of appeal; and in addition to that, will have to be subjected to a term of “controlled freedom” during which he will have to report periodically to the police.

Mr. Temel Demirer is also being tried by the criminal court of first instance in Ankara, on the account of another speech he spontaneously delivered during the protest organized in the city the day after the Armenian journalist, Hrant Dink was assasinated.  The article applied in this case is the now quite notorious 301 of the Turkish Penal Code, stipulating the “crime” of “insulting Turkishness”. Mr. Demirer’s case was the first one to be allowed by the Ministry of Justice after the amendment in the article, anticipating that the cases should be opened only by the permission of the Ministry. The next session is to take place on May 29th, 2009 at the 2nd criminal court of first instance in Ankara at 9.00 a.m.

We strongly protest the court’s decision against Mr. Demirer, openly express our indignation against the persecutions and penalizations of free speech in Turkey, which are more than an exception, and express our deep solidarity with him.

Joke about Ataturk gets condemned as insult

Members of Ataturk’s Ideas Association (ADD) Milas branch won compensation from former mayor of Istanbul’s Mimar Sinan borough Cuma Bozgeyik (AKP). The court ordered Bozgeyik to pay each of the 10 complainants 500 Lira.

ADD Milas Branch former chairman Hüseyin Rahmi Özer, executive and members Haluk Onaran, Tuncer Bükücü, Hilmi Karaoğlan, İlknur Öner, Nuray Yalçınkaya, Raşit Cengiz, Muhammet Tokat, Celal Durgun and Burak Doğan complained against former mayor for telling a joke about Ataturk on a TV program.

The joke, which was condemned:

“There was a hector who admired Ataturk in Kuşadası. He dreamt of Ataturk as a huge man with moustache. One day Ataturk came to Kuşadası. Ataturk got off the train, a short person with no moustache. Hector was destroyed. But he though “all right his voice must be strong”. Ataturk spoke but his voice was weak. Hector was disappointed again. Then Ataturk asked for coffee with sugar, and hector said “My Pasha this too” and collapsed. In that region drinking coffee with sugar was associated with being gay.”
(antenna-tr.org, 29 May 2009)

Writer Nedim Gürsel on Trial for Novel "Daughters of Allah"

Nedim Gürsel, author of the novel "Daughters of Allah", faces a trial for allegedly "inciting hatred and hostility" and "denigrating religion".

The third hearing of the case took place at the Şişli 2nd Criminal Court of First Instance in Istanbul on Tuesday, 26 May.

Speaking in court, Gürsel said, "This is a novel, and it is not possible for novels to commit crimes. I reject the accusation of having made fun of religion."

The court rejected the demand of Ali Emre Bukağlı to join the case as a third party. His complaints about the book's first and second edition led to the opening of two trials, which were merged at the hearing.

The court also rejected Bukağlı's demand for a change in judge. The next hearing of the case is on 26 June.

Lawyers Şehnaz Yüzer and Kemal Evren Alpar are representing the writer.

Plaintiff Bukağlı and his lawyer Ceyhun Gökdoğan also attended the hearing.

Writer Gürsel criticised the fact that the Directorate of Religious Affairs had prepared a report on the book, saying, "The fact that this institution overstepped the boundaries of its duties and accused me is worrying in terms of a laicist Turkish Republic."

Reading out an article by Abdurrahman Dilipak, Gürsel said that his book did not denigrate religious values.

Later, despite objections by lawyer Yüzer, the lawyer let Bukağlı speak. Bukağlı said that the book insulted the Prophet Muhammed, his wives and the Holy Qur'an. He claimed that the book harmed "social peace", citing readers' comments to news about the book as evidence.

At the end of the hearing, Gürsel told bianet, "It is saddening that a writer can be tried with such a mentality." He added that the book should be criticised by literature critics and not the Directorate of Religious Affairs.

The hearing was also attended by painter Bedri Baykam, PEN Turkey president and Birgün newspaper journalist Tarık Günersel, Alain Dubuy, the deputy consul of Istanbul's French Consulate, and Seyfettin Gürsel, older brother of the writer. (BIA, Bawer CAKIR, 26 May 2009)

Journalist given prison sentence for "insulting" prosecutor

Özgür Bogatekin, a representative of the local "Gerger Firat" newspaper in Adiyaman, southeastern Turkey, has been sentenced to 14 months and 17 days' imprisonment for an article in which he argued that his father, journalist Haci Bogatekin, was being held in prison unlawfully.

Özgür Bogatekin has now been convicted of insulting prosecutor Sadullah Ovacikli.

On 13 May 2009, the Gerger Criminal Court of First Instance handed down the sentence without reducing or suspending the sentence, or turning it into a fine.

Referring to a court hearing to which his father had been brought in handcuffs and where the continuation of his detention had been decided, Özgür Bogatekin had written an article entitled "Continuation of Detention".

The article, which appeared on 30 June 2008, described prosecutor Sadullah Ovacikli and policemen "grinning surreptitiously" after the father's continuing detention had been decided on.

An expression Özgür Bogatekin used to describe the way the prosecutor was walking, "pegur", is a regional term. The court trying him used an "expert" witness, court clerk Mustafa Erdil, to evaluate the expression. Erdil said: "'Pegur' can mean walking like a wolf, walking with wolves, wolves' tracks, but can also mean other things. What I understand of 'pegur walk' is that it can be interpreted as a way of insulting someone. It can then mean walking behind a wolf, walking like a wolf, stepping into the tracks of a wolf. It depends on how the word was used. The meaning of this word may change from region to region."

Özgür Bogatekin pointed out that judge Aysegül Simsek, who tried him, had been withdrawn from his father's court case because of lack of objectivity, and that the files had been sent to the Kahta Criminal Court of First Instance.

Like his father, he filed a claim requesting a different judge, saying, "There has been animosity between the judge and my father, and also between her and me and my family. That is why I demand a different judge."

However, Özgür Bogatekin's request was rejected. The court also rejected his father's application to take part in the case.

Özgür Bogatekin stated that he has filed a symbolic compensation suit of one lira (approx. US$0.65) against the judges of his father's court case at the Kahta Civil Court of Peace, that he has demanded a change in prosecutor and judge, and that he has demanded a preliminary investigation into these individuals by the Supreme Board of Judges and Prosecutors.

He has further said that he will file an appeal against the court decision, saying, "I have full faith in higher justice."

The journalist's father, Haci Bogatekin, was put on trial for "insulting", "slander" and "attempting to influence the judiciary process" after he said that he had been threatened by prosecutor Sadullah Ovacikli who took his statement about an article entitled "Feto and Apo" that contained references to Fethullah Gülen, a religious leader. Haci Bogatekin has described the prosecutor as a "Fethullah Gülen fan."

Haci Bogatekin was kept detained for a total of 109 days, and his demands for a release were refused at three hearings before he was later released from Kahta prison.

The Adiyaman 2nd Heavy Penal Court finally accepted his demand for a different judge, and his case has been transferred to the Kahta court.

http://www.ifex.org/turkey/2009/05/25/bogatekin_prison_sentence/

(BIANET/IFEX, May 25, 2009)

IFJ demands justice over 1996 targeted killing in Cyprus

The European Federation of Journalists (EFJ), an IFJ affiliate, has demanded that the Turkish government and the authorities in the north of Cyprus renew their investigation into the killing of journalist Kutlu Adali who is thought to have been targeted by Turkish security agents or unknown assassins of the administration in the northern part of Cyprus.

Adali, a political columnist with the leftist daily Yeni Duzen who opposed the division of Cyprus, was shot dead outside his home in the island's divided capital of Nicosia on July 6, 1996. He had received work-related threats prior to his murder.

The EFJ meeting of journalists' leaders in Varna, Bulgaria, at the weekend responded to an appeal from its members in Basin Sen, representing journalists in the northern part of the island, to protest to the authorities over reports that they had closed the file on the investigation without finding the killers. The case has been on the agenda of European journalists for some years and was highlighted at a similar conference in Bilbao in April 2005.

The controversial handling of the case has troubled journalists on both sides of the border and led to a ruling by the European Court for Human Rights in 2005 that Turkish authorities had failed to conduct an effective investigation into the murder of the journalist and ordered the government to pay 20,000 Euros (US $26,000) in damages to his wife Ilkay Adali. She sought damages in 1997 from the Turkish government, which maintains effective control over the northern part of the island claiming that the authorities ordered the killing. However the European court said there was not enough evidence to conclude that security agents were involved in the murder.

"This case must not be closed until justice has been delivered," said Arne König, President of the EFJ. "It is a scandal that so many years after a brutal and targeted assassination, there is an attempt to quietly close the file. Turkey and the authorities in the north of Cyprus must take their responsibility and put new efforts into finding the killers."

The record of the police investigation into the case is a tale of incompetence and wilful disregard for justice, says the EFJ. The European Court had found that the authorities failed to "investigate the possibility that the murder had any link to his work as a journalist" and that much of the inquiry" was conducted only after the applicant's case before the European Court had been communicated to the Turkish government."

Adali's wife is still campaigning vigorously for justice, but she was informed in writing that the case was closed by the office of the public prosecutor in the north of the island.

"The shadow of injustice, impunity and scandalous disregard for the rights of journalists hangs over this case and this must be put right," said König.
(IFJ/IFEX, 19 May 2009)

Academics Warn of Hate Speech in Media

A conference entitled "Hate discourses in the national media", organised by the Social Change Association, brought together critics of the mainstream media in Turkey.

Prof. Dr. Yasemin İnceoğlu, lecturer at the Galatasaray University's communication faculty, argued that the media should not polarise, but rather act responsibly and with good intentions, showing democratic attitudes and mutual respect. This would offer a positive contribution to the media landscape.

She said that the media in Turkey was a channel to reproduce official ideology, supporting nationalist and racist discourses, preparing the ground for othering others and even lynching attempts.

She suggested that there be more monitoring of the news coverage process.

Of the 56 member states of the OSCE, only 15 were taking preventative measures against hate discourses, so İnceoğlu.

Article 216 misused

Article 216 of the Turkish Penal Code, which deals with "incitement to hatred and hostility", so the academic, was in fact an important step; however, it was being used in a twisted manner. Thus, for instance, Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu and Prof. Dr. Baskın Oran, who have lobbied against hate discourses, have both faced a trial under the article. In a similarly bizzare manner, a Kurdish family in the southwestern city of Denizli has been accused of "racism" after being discriminated against itself.

İnceoğlu further emphasised that the education of journalists was vital; she drew attention to the conservative mindsets that became apparent whenever a news item on virginity was published or whenever homosexuality was involved.

Bilgiç: Silence is also meaningful

Esra Ercan Bilgiç, lecturer at Bilgi University's communication faculty and author of the book "Fatherland, Nation and TV Ratings", informed the audience about a study on hate discourses in the media.

When news content is analysed, she argued, it is important to look at both what is talked about and what is not talked about. For instance, when she studied a four-year period of the one-party era of Turkey's history, she realised that all the news items targeted "Muslim Turks", but that there was not one mention of "Kurds".

Homophobic attacks in words and violence

Özlem Çolak, representative of the LGBTT organisation Lambdaİstanbul and a postgraduate student at the Forensic Medical İnstitute, said that hate crimes against homosexuals were more serious because they attacked not only an individual but a whole group.

She argued that prejudices were the first attack, and physical attacks the second. Because these attacks were based purely on one's personal attributes, people experienced traumata and often preferred not to seek legal redress.

Karan: Turkey not fulfilling conditions of UN Convention

Ulaş Karan, a lawyer and research assistant at Bilgi University's law faculty, explained that the European Court of Human Rights did not consider hate discourses to be protected by the freedom of expression.

In the USA, meanwhile, unlike in Europe, so Karan, the state refused to interfere, but allowed individuals to file compensation claims.

He added that a struggle against hate speech was very new in Turkey, and he criticised the country, which is a signatory to the UN's Convention on the Eliminiation of All Forms of Racial Discrimination, for not implementing its content.
(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 22 May 2009)

Europe-wide Backing for Media Strike in Turkey

Journalists' leaders from across Europe have pledged support for journalists and media staff in a strike which is at the heart of a struggle for union rights and for press freedom in Turkey.

The annual meeting of the European Federation of Journalists (EFJ), held in Varna, Bulgaria at the weekend applauded the action of journalists in membership of the Journalists' Union of Turkey (TGS) who have been on strike at ATV television and Sabah daily newspapers and magazines group since 13 February this year.

The significance of the battle is not lost on journalists in Europe where many union groups are fighting for basic rights. This is the first media strike to hit Turkey for almost 30 years and highlights, say union  leaders, the gulf between Turkey's claims to be democratic and the reality of  its disregard for European Union social policy and the labour standards of the International Labour Organization.

"It's time for the government of Turkey to show respect for basic rights and standards if it wants to be seriously considered a credible democracy suitable for membership of the European Union," said Aidan White, EFJ General Secretary at the Varna meeting. "Journalists must be allowed the right to organise without intimidation."

The EFJ says that the Turkish government must tell the employer at ATV and Sabah to respect the social and economic rights of the journalists and to start talks to end the strike over the right to organise and the absence of  "a culture of fairness in industrial relations" that exists across much of the Turkish media.

"If journalists and workers are not treated fairly it is impossible to talk about press freedom in the newsrooms," said White. "Denial of union rights and social protection only creates low morale and reduces the capacity for challenging and quality journalism." 

The EFJ also highlighted the fact that the Turkish government is still failing to address the problem of judicial intimidation of media in the country with a number of court cases againsts journalists, 29 of them are in prison, under the Penal Code and Anti-Terror Law which has been toughened up by the government.  The EFJ says that the journalists' fundamental right to organise is vital for ensuring the editorial independence of the media.

The EFJ is calling on the government to insist that collective bargaining is restarted between the union and the ATV-Sabah media group. If this does not happen there are plans to raise the issue in the context of negotiations between the European Union and  Turkey over membership of the community.(europe.list@ifj.org, May 19, 2009)


Des milliers de personnes aux obsèques d'une militante pro-laïcité

Plusieurs milliers de personnes ont scandé "la Turquie est laïque et le restera" mardi aux obsèques à Istanbul de la militante turque en faveur de la laïcité et des droits de l'homme, Türkan Saylan, décédée lundi des suites d'un cancer à 73 ans, a constaté l'AFP.

La foule composée d'intellectuels, d'artistes et de citoyens ordinaires venus des quatre coins du pays, était si nombreuse qu'elle s'étalait sur tout le quartier de Tesvikiye, sur la rive européenne de la métropole, où la cérémonie religieuse s'est déroulée dans une mosquée, selon les chaînes de télévision.

Les chaînes de télévision ont estimé la foule à environ 20.000 personnes.

Türkan Saylan, professeur de médecine, avait créé une association pour lutter contre la lèpre en 1976 et une autre, plus connue, l'Association d'aide à la vie contemporaine, qui prenait en charge l'enseignement de milliers de jeunes, pour la plupart des jeunes filles, dans les régions pauvres de Turquie.

Mme Saylan avait attiré les foudres des milieux islamistes pour sa démarche en faveur des femmes dans un pays à 99% musulman, mais laïc, qui aspire à intégrer l'Union européenne et où la pratique des "crimes d'honneur", crimes commis pour laver l'honneur de la famille, restent fréquents dans le Sud-Est kurde.

Son association a refait la une de l'actualité le mois dernier losrqu'elle a fait l'objet d'investigations policières, dans le cadre de l'enquête en cours sur un complot qui aurait eu pour objectif de renverser le gouvernement islamo-conservateur, soupçonné par les cercles laïcs de vouloir islamiser le pays.

La police avait perquisitionné son domicile à Istanbul et les bureaux de l'association dans plusieurs villes, entraînant de vives protestations de l'opposition et d'organisations non-gouvernementales. (AFP, 19 mai 2009)

Saylan, President of "Contemporary Living" Association, Passes Away

At around 4.30 am on Monday morning (18 May), Prof. Dr. Türkan Saylan, who was receiving cancer treatment at the Istanbul University Çapa hospital, passed away.

She was president of the Association for the Support of Contemporary Living (ÇYDD) for eighteen years, an association that enabled many children and young people to access education.

Minister of Culture and Tourism, Ertuğrul Günay, acknowledged her contribution and said, "I thank her in the name of the government for her services."

Prof. Dr. Aysel Çelikel announced that Saylan's coffin would be taken to the Lütfi Kırdar Congress and Exhibition Centre at 2 pm, where a 1.5 hour commemorative ceremony would be held. Following the funeral prayer at the Teşvikiye Mosque, she would then be buried in the Zincirlikuyu graveyard in Istanbul.

Protests against police raid

As part of the investigation into the ultranationalist clandestine Ergenekon organisation, Saylan's home, as well as many branches of the ÇYDD, had been searched early in the morning on 13 April. The searches had provoked a public outcry among parts of society.

Saylan had been struggling with breast cancer for a long time, receiving chemotherapy regularly for the last five years. In the last few years, her liver had also been affected.

In the last few days, she had not been allowed visitors, as her blood levels were very low.

Necla Arat, Istanbul MP for the Republican People's Party (CHP) said on NTV, "My condolences to Turkey and to our girls. She was one the most valuable people in Turkey. I here want to condemn the slander and accusations spread about her. But the ÇYDD will emerge from this stronger than ever."

"I have done my duty"

Saylan is said to have been conscious up to 24 hours before her death. Her last message to the doctors was, "I have done my duty, and I am ready to die."

Who was Türkan Saylan?

Türkan Saylan was born in Istanbul in 1935. She graduated from Istanbul University's medical faculty in 1963.

She specialised in dermatological and veneral diseases and also took further training in Britain with a scholarship from teh British Culture Delegation. She became a professor in 1977.

She started working on leprosy in 1976, founding the Foundation for Fighting against Leprosy in 1976.

She formed the Istanbul medical faculty leprosy research and implementation centre, of which she was director between 1981 and 2001.

In 1989, she was co-founder of ÇYDD and served as its president for a long time.

She was a member of the Council for Higher Education from 2001 to 2007, and a member of the Prime Ministerial Human Rights Advisory Board and the Istanbul Province Human Rights Board from 2003 to 2004.

She was the recipient of many national and international awards, one of them the Indian Ghandi award for her work on leprosy. (BIA, Erol ONDEROGLU, 18 May 2009)

Bookshop Owner Seferi Yılmaz in prison

Seferi Yılmaz the owner of Umut Bookshop in Hakkari’s Şemdinli district has been put in prison. Yılmaz’s bookshop was at the centre of Şemdinli incidents.

On 9 November 2005, a hand grenade was thrown at the bookshop. Local people captured three suspects who turned out to be soldiers and a confessor. Seferi Yılmaz was charged with “praising crime and criminal” for his speech at a panel discussion in Bursa. He was given 1 year and 9 months prison sentence. (antenna-tr.org, Kurdish names 'Rojda', 'Roşna' and 'Şilan' not suitable for Parks

While the discussion continues on reinstating the older Kurdish names to villages, district administration refused Kayapınar Council’s naming of three Parks as ‘Rojda’, ‘Roşna’ and ‘Şilan’.

DTP council in Diyarbakır’s Kayapınar borough named the Parks last year as ‘Roşna’ (Light), ‘Şilan’ (wild rose) and Rojda (Sun). Kayapınar Administrator refused the names. The council applied to Diyarbakır Administrative Court Num.27. The court refused to stop the decision of the administration.

Kayapınar Council has a sign put up in the Park named “Şilan”. The sign reads: This Park was named Şilan but the Administrator rejected that name.”
(www.antenna-tr.org, May 15, 2009)

High Court insists in prosecuting Orhan Pamuk

General Legal Assembly of High Court reversed the lower court’s decision in the case of a compensation claim from writer Orhan Pamuk on the grounds that his statement to a Swiss magazine violated the personal rights of six people including Ergenekon suspect Kemal Kerinçsiz.

Six people including Kerinçsiz claimed compensation from the writer for his statement to a magazine “We have killed 30 thousand Kurds and one million Armenian...” The court rejected the claim that Pamuk’s statement was an attack on the personal rights of the complainants.

High Court Department Num.4 reversed the ruling in favour of the complainants. Şişli Court insisted on its first ruling and the case was sent to the Legal Assembly of the High Court, which again reversed the decision.
(www.antenna-tr.org, May 15, 2009)


Writer Demirer Demands Annullment of Ministerial Permission to Prosecute Him

Writer  Temel Demirer’s prosecution under the controversial Article 301 is based on a comment he made about the assassination of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink.

He said, “Hrant Dink was not killed for being Armenian, but because he acknowledged the genocide [against Armenians in 1915].”
Minister of Justice allowed prosecution

Former Minister of Justice Mehmet Ali Şahin gave the permission for his prosecution, and even made a public statement in which he said, “I will not let anyone call my state a murderer.”

Demirer is now on trial at the Ankara 2nd Criminal Court of First Instance for “denigration of the Turkish state.” He faces two years imprisonment. The next hearing of the case is on 29 May.

His lawyers took the case to the Ankara 4th Administrative Court in order to have the ministerial approval for a trial revoked. The court took the case in hand on 12 May and its decision will be announced to the writer and his lawyers later.

Speaking at the hearing, Demirer said that the court would be making a decision on the most basic security of citizens, on the independence of the judiciary. He added, “You will decide whether the salt smells or not.”

To this the judge Kadir Kavas reacted, saying, “Whatever the laws dicate, this court will decide. Nothing can affect that…Even if the eyes on the new statue of Justice in front of the Constitutional Court are open, the eyes of the woman in front of us are still covered, and she hands out justice with scales, we hand out justice.”

Demirer’s lawyer Levent Kanat has accused the former Minister of Justice of interfering with the judiciary and of having targeted the writer with his comment. He called for the case to be dropped.

Representatives of several rights organisations were in court to support Demirer: academic Fikret Başkaya, Hüseyin Cevher from the 78’ers Initiative, Hüseyin Taka from the Socialist Democracy Party (SDP), representatives from the KESK trade union confederation and the Health Workers’ trade union (SES), as well as members of Ankara’s Initiative for Freedom of Expression. (BIA, Erol ONDEROGLU, 14 May 2009)

Un éditeur turc poursuivi pour la publication d'un livre d'Apollinaire

Un éditeur turc a annoncé jeudi qu'il était poursuivi en justice, de même que son traducteur, parce qu'un procureur d'Istanbul avait jugé que trois livres érotiques qu'il avait publiés, dont un de Guillaume Apollinaire, étaient des ouvrages obscènes sans valeur littéraire.

Il s'agit d'un des écrits érotiques du poète français, "Les exploits d'un jeune dom Juan", du "Pendule magique" de l'écrivain turc Ben Mila (en turc Perinin Sarkaci) et d'un recueil de différents auteurs intitulé "Correspondance d'une bourgeoise avertie", a expliqué à l'AFP Irfan Sanci, propriétaire des éditions Sel.

Les poursuites ont été engagées en vertu d'un article du code pénal condamnant la propagation d'écrits obscènes, mais qui exclut les ouvrages scientifiques et littéraires, a précisé l'éditeur.

"Les poursuites ont été décidées après l'avis de soi-disant experts, consultés par le procureur, selon lesquels ces trois livres ne sont pas des oeuvres littéraires", a-t-il ajouté.

"Est-ce que cela signifie que des livres qui sont lus dans le monde entier
ne seront plus considérés comme des oeuvres littéraires seulement parce que des gens dont les connaissances dans ce domaine sont discutables en ont décidé ainsi?" s'est-il interrogé.

Il a expliqué qu'un quatrième ouvrage, "cons" (en espagnol Conos), de l'écrivain espagnol Juan Manuel de Prada, avait échappé aux poursuites parce que les mêmes experts avaient finalement jugé qu'il s'agissait d'un texte littéraire.

L'éditeur a ajouté qu'il n'avait pas de détails quant aux poursuites engagées, mais l'article du code pénal concerné prévoit six mois à 10 ans de prison. La date du procès n'a pas été communiquée.

Les livres incriminés font partie d'une série érotique publiée par Sel depuis janvier.

M. Sanci a expliqué qu'il avait abandonné la publication de deux autres livres de cette série, "Histoire de mes seins" de Monique Ayoun, et "Le con d'Irène" de Louis Aragon, du fait des poursuites engagées.

Sel a déjà été poursuivi en vertu du même article pour quatre autres livres, dont "La Mort de Blanche-Neige" de Jeanne Cordelier, mais le tribunal a prononcé un non lieu. (AFP, 14 mai 2009)

Call for Release of Journalist Aylin Duruoğlu

Ahmet Abakay, president of the Contemporary Journalists’ Association (ÇGD), has called for the immediate release of Aylin Duruoğlu, editor of the website gazetevatan.com belonging to the daily Vatan newspaper.

She was taken into custody on 27 April and arrested three days later, following the operation against an organisation called “Revolutionary Headquarters”. A militant member, a police officer and a young bystander were killed during part of the operation in Bostancı, Istanbul.

Duruoğlu was arrested by decision of the Istanbul Duty 12th Heavy Penal Court and sent to the Bayrampaşa Women’s Prison in Istanbul.

Other journalists have protested against her arrest by gathering in front of the Vatan newspaper’s office.

Abakay told bianet that Duruoğlu should be released immediately, and that she could still be tried without detention if necessary.

 “Our greatest wish is the release of our friend. These kind of confusions sometimes happen, and as a result, we have colleagues who are arrested or lose their jobs. Even if she is acquitted, she faces the risk of losing her job or moving away from her profession. If a journalist is released months later, and even if she is acquitted, this leaves indelible marks and that kind of danger has to be prevented now.”

Naile Kılıç, Duruoğlu’s lawyer, told bianet that the file was classified, and that her client and herself had not been able to find out any more apart from what they were told during the questioning. She said that her client had said all that she knew.

She said that they were continuously objecting to the arrest, but that the first one had been rejected on the grounds that evidence was still being collected and that the public had been shaken by the event.

Her client, so Kılıç, could be visited once a week. She was upset at being in prison.

Kılıç said that Duruoğlu had studied in the Political Sciences Faculty at Istanbul University with Orhan Yılmazkaya, the militant who was killed in the shoot-out in Bostancı on 27 April. She had met with him because he had written a book called “Turkish Hamam”.

She added that her client had no knowledge of Yılmazkaya’s links to any illegal organisations and that she had made a detailed statement to the police. Nevertheless, her request for a release has been refused. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 13 May 2009)


RSF: Une journaliste incarcérée depuis deux semaines

Reporters sans frontières est scandalisée par l’incarcération injustifiée d’Aylin Duruoglu, journaliste pour le quotidien libéral Vatan et directrice de publication de la version électronique de ce dernier, gazetevatan.com, depuis le 27 avril 2009.

"L’incarcération de cette journaliste est, sans conteste, arbitraire. Aylin Duruoglu est accusée sans aucune preuve d’activités terroristes. Les autorités turques, déterminées dans leur lutte contre le terrorisme, procèdent à des arrestations et à des condamnations dont les journalistes sont aussi les victimes. Nous exigeons des autorités la libération immédiate d’ Aylin Duruoglu et la tenue d’un procès juste et impartial dans les délais les plus brefs", a déclaré l’organisation.

Le 27 avril 2009, lors d’une vaste opération de police, Aylin Duruoglu a été interpellée puis incarcérée pour "collaboration" avec l’organisation Quartier général Révolutionnaire. Cette dernière est une organisation armée et figure sur la liste des mouvements terroristes turques. La journaliste, qui connaissait un des membres présumés de l’organisation, l’écrivain Ohran Yilmazkaya, est accusée d’avoir eu connaissance des activités de ce dernier. Aylin Duruoglu avait étudié avec Ohran Yilmazkaya à l’Université d’Istanbul, puis, elle l’avait rencontrée dans le cadre de son activité professionnelle à l’occasion de la promotion d’une des oeuvres de l’écrivain.

Depuis le 30 avril 2009, Aylin Duruoglu est incarcérée à la prison de Bakirköy d’Istanbul. Le 8 mai, le parquet d’Istanbul a rejeté la demande de libération conditionnelle formulée par son avocate, Maître Naile Kiliç. Le 10 mai, la rédaction de Vatan a manifesté sa solidarité avec la journaliste en siègeant devant les locaux du journal et en brandissant des affiches de soutien.

Lors du coup de filet du 27 avril 2009, Ilhan Kandaz, cameraman pour la chaîne d’information NTV, a été bléssé d’une balle à l’oreille tirée lors d’échanges de tirs entre les forces de police et Ohran Yilmazkaya. L’écrivain et militant politique a ouvert le feu depuis un appartement ou il entreposait des armes. Il a finalement été abattu. Un jeune homme âgé de 16 ans, ainsi qu’un commissaire ont été tués dans l’opération.

La Turquie occupe le 103e rang du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (www.rsf.org, 12 mai 2009)

ILKAV President Pamak gets investigated over anti-coup speech

An investigation has been filed on ILKAV (Scientific and Cultural Research Foundation) president Mehmet Pamak’s speech dated 28 February 2009. Pamak had made a press statement protesting military coups and gangs on the anniversary of 28 February 1997 military intervention to the Parliament.

Ankara security centre complained against Mehmet Pamak. Press prosecution office launched an investigation under TPC 214 “inciting people to commit crime”, TPC 216 “inciting people to breed hatred and hostility”, TPC 217 “inciting people to disobey the laws”, TPC 301 “denigrating The Republic, the organs of the state” and Statue 5816 Crimes against Ataturk. (www.antenna-tr.org, May 11, 2009)


Güler’s book confiscated on the same day it was released

Istanbul High Criminal Court Num.14 ruled to confiscate a book on 12 September 1980 military regime period. Belge Publishing House published the book “Decisions Tougher than Death”. The court claimed that the book “incited people to breed hatred and hostility” while writer N. Mehmet Güler said “It is a fiction on the themes of love and war telling the tragedy created by 12 September regime. It is embarrassing to prosecute the words of fiction characters.”

Istanbul Prosecution Office launched an investigation on the book. The prosecutor asked the court on 17 April to confiscate the book under article 25 of Press Law. The judge must have read the 111 page book very quickly since the court agreed on the confiscation on same day. The court stated that the crime defined in Statue 3713 article 7/2 was committed in the book. (www.antenna-tr.org, May 11, 2009)

Last week’s trials of freedom of expression
 
o A police officer Muhittin Zenit claimed compensation from bianet.org because of a report about him. A phone conversation taking place hours after the murder of Hrant Dink, between officer Zenit and Erhan Tuncel who is charged with inciting the murder of Hrant Dink was reported by the media. Zenit was reported to have said to Tuncel ¨No mate they shot him directly on the head... The only difference is that he was not supposed to run away but he did.¨ Trial continued. Zenit’s lawyer Önder Özsoy asked the court to obtain a copy of the balance sheet which publishes bianet.org. Judge accepted and decided the court to write to Beyoğlu security Centre to obtain a copy. The next hearing is on 24 June 2009.
 
o 4 people were arrested after a demonstration on 11 June 2008 in Galatasaray Square protesting the arrest and torture of conscientious objector Mehmet Bal. Anti-Militarist Initiative and supporting organisations gathered around 40 people where Oğuz Sönmez, Mehmet Atak, Gürşat Özdamar and Serkan Bayrak were arrested because of the slogans and placards. They are charged with “alienating the people from military service.” The accused presented the court with their defence at the last hearing. The next hearing is on 8 July 2009 at:11:30. (www.antenna-tr.org, May 11, 2009)

Another website banned in Turkey: DailyMotion

Following Youtube and geocities a new website DailyMotion was added to the list of websites banned in Turkey. Beyoğlu issued a ban on access to the website on 24 March. The reason is not known.

Global video sharing site youtube.com has been banned for one year now, and another video sharing site DailyMotion gets shot down.

Users find a notice "Access to this website has been banned by a court order. T.R.Beyoğlu Public Prosecution Office order date 24.03.2009 and number 2009/25".
(antenna-tr.org, May 10, 2009)

How Will New Minister of Justice Deal With Article 301?

The new Minister of Justice Sadullah Ergin is now in the position to decide who is investigated or prosecuted under the controversial Article 301, which has often been used to penalise criticism of the state and state institutions, claiming “denigration”.

According to the Turkey Journalists’ Trade Union  (TGS), 719 files were sent to the former Minister of Justice Mehmet Ali Şahin between January and April 2009. He gave permission for investigation or prosecution in 73 cases, concerning 96 people.
 
If the Constitutional Court does not abolish the condition of ministerial approval, then those whose investigations have been delayed will now face the new Minister of Justice.
 
They are people who have criticised the state, rights violation or who have protested against actions by public institutions.
 
Predecessor's attitude clear
 
Former Minister Şahin had made his attitude clear when he allowed the trial of writer Temel Demirer. Şahin had said, “I will not allow someone to call the state ‘murderer’.”
 
He also permitted the trial of ten activists in Eskişehir, who had used the expression “murderous state” in a flyer criticising brutal operations in more than 20 prisons in Turkey nine years ago.
 
Another of the cases that Şahin permitted was the trial of Hakan Taştan and Turan Topal, both on trial in Silivri on accusations of missionary activities.
 
Who is Ergin?
 
Sadullah Ergin was born in Antakya, southeastern Turkey, in 1964.  He graduated from Ankara University’s law faculty. He worked as a lawyer and participated in the management of several associations and societies. In 2002, he entered parliament as an MP for the Justice and Development Party (AKP) in Hatay. In 2003, and again in 2004, he was elected parliamentary group deputy chair for the AKP. On 1 May 2009, he was named the new Minister of Justice.

He is married with three children. (BİA News Center, May 7, 2009)

ECHR Condemns Turkey For Violating Freedom of Speech

The European Court of Human Rights (ECHR) condemns Turkey for violating Çağrı magazine owner Aziz Özer's freedom of speech. Özer was sentenced to prison regarding two articles published at the magazine.

The Strasbourg court ruled that the articles in question didn't involve a call to violence. Judges said the sentence given to Özer limited his freedom of speech in an unnecessary manner in relation to a democratic society.

Turkey would pay a total of 4 thousand euros to Özer in damages.

Besides this recent case brought before the ECHR, Turkish courts had condemned Özer on several occasions.

On November 2008, an Istanbul court found him guilty regarding two articles publishes in 2003, titled "For whom the AKP shines?" and "We remember the massacre of 19 December". He received one-year imprisonment, which was later converted to a monetary fine.

On another occasion, he was sentenced to 18 months imprisonment. The appeals court deferred the ruling and as a result, the local judge ruled for a 9 thousand TL fine.

On March 2008, another Istanbul court condemned Özer, referring to the Counter Terrorism Law. He received one-year and three months prison sentence. Furthermore, in 2006, Özer had been fined 720 TL regarding two articles appeared on the magazine. (BİA News Center, May 7, 2009)

Joyeux anniversaire YouTube en Turquie: Un an de blocage

Reporters sans frontieres dénonce la fermeture du site Internet YouTube en Turquie, depuis le 5 mai 2008 et demande au tribunal d’Ankara de revoir sa décision. Le 5 mai 2008, le site Internet de partage de vidéos en ligne a été fermé suite à trois décisions de justice, sans que le motif ne soit précisé.

“Le blocage de YouTube a assez duré. Nous appelons les autorités du pays a réformer leurs lois pour réguler l’utilisation d’Internet plutot qu’à censurer des contenus de manière arbitraire. Cette facon de faire n’est en aucun cas digne d’un pays qui se réclame d’un modèle démocratique et nous inquiète fortement quant à l’avenir d’Internet dans le pays. Nous demandons une révision des trois décisions de justice menant a cette fermeture injustifiée,” a déclaré l’organisation.

Soulignant le blocage du site depuis un an, le président de l’Association des Technologies internet (inetd), Mustafa Akgul, a déclaré :"Il nous faut nous éloigner de ce réflexe de censure. Cette habitude porte atteinte à l’espace Internet." Il a notamment précisé que Dailymotion, Myspace, Geocities avaient également été interdits d’accès.

"N’importe où, en Turquie, un tribunal peut suspendre un site , à titre de prévention, sans se référer à un expert ni faire appel à la défense des autorités du site, pour des accusations d’insultes, d’atteintes aux droits d’auteur etc... Il est possible d’ établir un mécanisme de filtrage, mais il est essentiel que l’Etat laisse cette affaire au citoyen. Les membres de la société civile peuvent avoir leur place dans ce processus" a t-il dit. (internet@rsf.org, 7 mai 2009)


Ouverture du procès du romancier turc Nedim Gürsel pour "Les Filles d'Allah"

Le procès du romancier turc Nedim Gürsel, accusé d'avoir incité à la haine religieuse dans son dernier roman "Les filles d'Allah", a débuté mardi devant un tribunal d'Istanbul avec des réquisitions du procureur favorable à un acquittement.

Poursuivi au titre de l'article 216-1 du code pénal pour "incitation à la haine raciale, de classe sociale, religieuse, confessionnelle ou régionale", passible de un à trois ans de prison, l'auteur, qui vit à Paris et participait mardi à une conférence dans le nord de la France, n'a pas assisté à l'audience.

"Il n'est pas venu car nous craignions des incidents à la sortie du tribunal, mais il a déjà effectué sa déposition lors d'une précédente visite", a déclaré à l'AFP son avocate Me Sehnaz Yüzer.

En son absence, l'audience a débuté par l'audition du plaignant à l'origine des poursuites, un simple citoyen affirmant avoir été "offensé" par "les mots insultants à l'égard du Prophète et du Coran" contenus dans le roman de M. Gürsel.

"La liberté d'expression a des limites", a affirmé Ali Emre Bukagili, qui a indiqué en marge de l'audience être membre de la communauté religieuse islamiste d'Adnan Oktar, connue pour ses prises de position en faveur du créationnisme et sa dénonciation des théories darwiniennes de l'évolution.

Le procureur a prôné l'acquittement de M. Gürsel, estimant que l'existence d'un "danger proche et évident pour l'ordre public", condition sine qua non de l'application de l'article 216, n'avait pas été établie.

Le roman incriminé, publié en mars 2008 en Turquie, superpose des récits liés notamment à la vie du prophète de l'islam Mahomet.

S'entremêlent ainsi la voix d'un écrivain portant un regard critique sur la foi et celles des "Filles d'Allah", trois déesses du panthéon arabe préislamique qui prennent la parole en contrepoint de la révélation coranique pour donner une autre version de l'avènement de l'islam.

Dans un récent entretien accordé à l'AFP, M. Gürsel a revendiqué "la liberté de porter un regard critique sur les religions" tout en assurant "respecter la foi et les croyants".

Le romancier a considéré que "ce procès tombe très mal car tout le monde pensait que la Turquie avait progressé en matière de liberté d'expression".

M. Gürsel est jugé par le même tribunal qui avait en 2006 prononcé un non-lieu en faveur de l'écrivain Orhan Pamuk, accusé de "dénigrement de l'identité turque" après des déclarations sur la question arménienne. M. Pamuk avait obtenu cette année-là le prix Nobel de littérature.

La cour a remis la prochaine audience au 26 mai. (AFP, 5 mai 2009)

In First Three Months of This Year 110 People Tried for Their Thoughts

According to the quarterly Bia Media Monitoring Report, 26 people are on trial under Article 301.

Those who lobby for freedom of expression in Turkey bemoaned the state of the country on 3 May, World Press Freedom Day.

Security forces impose their understanding of “national security” on the judiciary, state and government practices and legal interpretations severly limit the freedom of press and expression.

Following local elections on 29 March, tensions hav erisen. Attacks on members of several parties have been a result.

The 40-page Bia Media Monitoring Report for the first quarter of 2009 lists seventy trials of 110 people, 60 of them journalists. They face imprisonment or the paying of compensation.

A total of 295 people, 166 of them journalists, are mentioned in the report which categorises events as “attacks and threats”, “detentions and arrests”, “press freedom and freedom of expression trials”,

“corrections and seeking justice”, “European Court of Human Rights”, “reactions to censorship” and Radio and Television Supreme Council (RTÜK) implementations”.
 
For the last year, access to the video sharing website Youtube has been blocked in Turkey because of content “attacking Atatürk”.
 
Article 301
 
The change in Article 301 makes the investigation and prosecution of a person dependent on the permission of the Ministry of Justice, thus allowing for political inflluence on the judiciary.
 
In the first three months of 2009, 26 people, 11 of them journalists, were on trial under Article 301, after the Ministry had permitted their prosecution.
 
In Eskişehir, western Turkey, ten activists were acquitted. Writer Temel Demirer, who lobbies for the abolition of Article 301, is still on trial. The trial against academics Prof. Dr. Baskın Oran and Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu was dropped as a “ministerial favour”.
 
The files of Abdurrahman Dilipak, Mustafa Kemal Çelik, Aytekin Dal, Mehmet Sadık Aksoy, Mehmet Reşat Yiğiz, Nedim Arslan, and Mustafa Seven were sent to the Ministry, while the files of Ahmet Sami Belek and Şahin Bayar were taken to the Constitutional Court.

The other individuals on trial are Hakan Taştan, Turan Topal, Ersen Korkmaz and Necmettin Salaz.
 
In last year’s first quarter, there were 42 people on trial under Article 301. Some of them have been acquitted, some have been convicted, and some cases were dropped when the Ministry of Justice refused permission.
 
"Terrorist propaganda"
 
A total of 16 people have been tried for “spreading propaganda for a terrorist organisation”, 11 of them journalists. The prosecution demanded 45 years imprisonment for Kurdish politician Leyla Zana. Kurdish politician Aysel Tuğluk was sentenced to 1.5 years imprisonment, while Bedri Adanır, responsible editor for the Ülkeye Bakış newspaper was sentenced to 3 years and 2 months imprisonment.
 
Journalist Veysi Sarısözen and the owner of the Günlük newspaper where he writes, Zeynel Çiçekçi, face a trial for their evaluation of the Kurdish question. Activist Hakan Tahmaz as well as Birgün editors Bülent Yılmaz and İbrahim Çeşmecioğlu are also on trial, for an interview with PKK leaders.
 
 The trials of Gökçer Tahincioğlu, Kemal Göktaş, Ragıp Zarakolu, Cevat Düşün, Leyla Zana, Osman Baydemir and Nejdet Atalay continue. Erkan Çapraz of the Yüksekova News has been acquitted.
 
A book written by PKK leader Abdullah Öcalan and entitled “Culture and Art Revolution” was confiscated when it was being printed by Aram Publications. The Keşan district governor’s offics (kaymakamlık) has filed a criminal complaint against Üstün Akmen, former president of Turkey’s PEN, alleging an insult. The book “Ape Musa’s Generals”, published by the Berçem Publications owned by İrfan Karaca, has resulted in 1 year and 3 months imprisonment. Hüseyin Gündüz, owner of Do Publications, has been sentenced to a 16,660 TL fine for publishing a book by Sertaç Doğan entitled “Şırnak is Burning 1992”. The conviction was for terrorist propaganda.
 
The weekly Özgür Yorum newspaper was punished with a one-month ban as a punishment for all the articles written in the 14-20 March 2009 issue.  The weekly Politika newspaper was handed a one-month ban for “PKK propaganda” in its 14-20 February 2009 issue. The Analiz newspaper was also stopped from publishing for a month as a punishment for articles written between 28 February anad 6 March 2009, and the weekly Ayrıntı newspaper was also handed a one-month ban for news items and articles published between 24 and 30 January.
 
"Hatred and hostility"
 
Of the five people who face sentences under Article 216 (“inciting the public to hatred and hostility”), DTP mayor Hüseyin Kalkan was sentenced to 1.5 years imprisonment.
 
Writer Nedim Gürsel, whose novel “Daughters of Allah” was published by Doğan Publications, and publisher Erol Karaaslan, previously acquitted for the publication of the “God Delusion” by Richard Dawkins but now on trial again, face imprisonment for “insulting religious values.” The other people on trial under Article 216 are Oktay Candemir, Ercan Öksüz and Hürşit Kaşıkkırmaz.
 
Of the five people on trial for “alienating the public from military service”, conscientious objector Doğan Özkan has been sentenced to two months imprisonment and a 440 TL fine. Mustafa Karayay has been acquitted, while Ragıp Zarakolu, Cevat Düşün, Yasin Yetişgen and Birgül Özbarış are still on trial.
 
Murders of journalists still unsolved
 
The instigators of the murders of journalists Abdi İpekçi, Uğur Mumcu, Ahmet Taner Kışlalı and Hrant Dink which were perpetrated in the last 30 years have still not been found. Despite having received warnings of a murder plan against Dink, only a few gendarmerie and police officers are being tried for “simple crimes”.
 
Journalists who were targeted by security forces on Labour Day protests in 2007 and 2008 have learned that no officer was punished. Those who suffered injuries or material loss were awarded 1,000 TL compensation.
 
Alleged links to armed groups
 
Protests against arrests for alleged links to armed organisations such as the Kurdistan Workers’ Party (PKK), the Marxist Leninist Communist Party (MLKP) and Ergenekon are increasing.
 
The Ankara representative of the Cumhuriyet newspaper, Mustafa Balbay, was arrested for alleged membership in the Ergenekon organsiation on 6 March. Nadiye Gürbüz, broadcasting coordinator of Izmir Democratic Radio, was arrested for alleged “financial relations” with the MLKP. It is still unclear whether the reason for their arrests was their journalistic activities.
 
Four reporters of the Dicle News Agency (DİHA) are currently in prison, and Abdurrahman Gök has also been sent to prison for spreading terrorist propaganda. Accused of the same offence, Erdal Güler, responsible editor for the Revolutionary Democracy (Devrimci Demokrasi) magazine, has been sentenced to 1.5 years imprisonment.
 
Threat of 61 years imprisonment
 
A total of 24 people, 13 of them journalists and 2 caricaturists, face a total of 61 years imprisonment and 1 million 673 thousand 480 TL compensation and legal fines. Journalist Perihan Mağden was sentenced to a 3,480 TL fine for criticising the clip “Don’t make a plan” which makes references to the suspected murderers of Hrant Dink.
 
 University student Berna Özaslan, education trade unionists Hasan Özaydın and Betül Öztürk and Mehmet Emre Battal from the “People’s Houses” were sentenced to eleven months 20 days imprisonment each for shouting the slogan “Lightbulb Tayyip” (referring to PM Recep Tayyip Erdoğan and the lightbulb emblem of his party) at two protests. O.B. is being sentenced at a children’s court in Bursa. Şerafettin Gökdeniz, Sercan Bakır and Ekin Can Kınık of the Labour Youth are being sentenced for the slogan “Born in Istanbul, become American, Tayyip Erdoğan, son of murderer Bush”, while Melih Kaşkar, editor of the local Milas Önder newspaper, faces imprisonment for a humorous anecdote.
 
Use of Kurdish language prosecuted
 
The ban on Kurdish for media, politicians and prisoners has been intensified. Şah İsmail Özocak, an independent candidate for the “1,000 Hopes” platform in the 2007 general elections has been sentenced to a fine of 3,000 TL for “spreading propaganda in Kurdish”, a language he says he does not speak.
 
DTP members Murat Polat, Ufuk Sünger, Hüseyin Özdenk, Nurcan Kasun, Zeki Yıldırım and İbrahim Halil Ateş have been sentenced to five months each imprisonment for posters and flyers saying “Bijî Yek Gulan” (Kurdish for “Long live 1 May”).
 
Increase in ECHR-ordered payments
 
In previous reports we were able to report that there was a reduction in compensation payements which the European Court of Human Rights (ECHR) sentenced Turkey to paying. However, in the first three months of 2009, there has been an increase: The ECHR sentence Turkey to paying a total of 58,122 TL (28,411 Euros) in six cases brought by eight people (2 of them journalists) and the Özgür Radio station. The amount in the same period last year was 36,150 TL (21,000 Euros).
 
While the ECHR did not find a violation of the freedom of expression in the application of Bülent Falakaoğlu and Fevzi Saygılı from the Yeni Evrensel newspaper, it did so in the cases of İbrahim Güçlü, Sedat İmza, Ayhan Erdoğan, Mehmet Cevher İlhan, Serpil Ocak, Ayfer Çiçek, Nuri Günay and Murat Kaya.
 
In the first three months of 2009, sentences handed down to Cevat Düşün of the Alternatif and Gelecek newspapers for “terrorist propaganda”, to politician Orhan Miroğlu for “speaking Kurdish during an election campaign” and to Abdurrahman Dilipak, whose case started in a military court but was not concluded after five years, were all taken to the ECHR.
 
Attacks and threats continue
 
Compared to the same period last year, attacks on journalists doubled 15 journalists (Fırat Akyol, İbrahim Gündüz, Özden Erkuş, Ediz Alıç, Rengin Gültekin, Kadir Puslu, Meral Özdemir, Mahmut Bozarslan, Mehmet Emek, Diya Yarayan, Gamze Dondurmacı, Doğan Durak, Neşet Öner, Şükrü Öner, Orhan Kaplan) were attacked by various groups when reporting on the pre-election period or on protests. There were seven cases in the same period last year.
 
Ankara Mayor Melih Gökçek said about two well-known TV journalists/ news presenters, Mehmet Ali Birand and Uğur Dündar, “If Turkey does not become a difficult place for Mehmet Ali Birand and Uğur Dündar after the elections, then shame on me.” He has been taken to court, as well as the threats that a MHP mayor in Mersin made towards Cemal Dolaşmaz. Writer Latife Tekin was abused in Muğla, while former Susurluk Committee President Mehmet Elkatmış, who had given statements to the press, found a note in his office saying “Shut up.”
 
Some good news…
 
Armenian-language Nor Radio (Nor Zartonk) started its Internet broadcasts on 17 January. It can be accessed via www.norradyo.com and broadcasts from 8 pm to 1 am.
 
Writer Murat Coşkun, who had been arrested for the book “Woman, Language of Painé, and Mehmet Ali Varış, editor of the Uzun Yürüyüş (Long March) magazine, have been released. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 4 May 2009)


Kurdish Question / Question kurde


Le PKK annonce une prolongation de sa trêve jusqu'à la mi-juillet

Les rebelles kurdes de Turquie ont annoncé lundi qu'ils prolongeaient jusqu'au 15 juillet une trêve de leurs opérations armées en vue "d'un règlement de la question kurde par des moyens démocratiques", a rapporté l'agence de presse pro-Kurde Firat News.

"Nous avons décidé de proroger notre trêve décrétée le 13 avril jusqu'au 15 juillet au vue des conditions positives qui sont apparues dans le but d'une solution à la question kurde", a affirmé la direction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), citée par l'agence sur son site internet.

La trêve du PKK s'achevait le 1er juin.

Les autorités turques n'ont jamais reconnu jusqu'à présent les trêves unilatérales déclarées par les rebelles et ont promis de les pourchasser jusqu'au dernier.

La direction des rebelles a souligné que si l'armée n'attaquait pas les rebelles, la trêve serait prolongée jusqu'à septembre, appelant les forces de sécurité turques à respecter ce cessez-le-feu.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes.

Ces dernières semaines, le président turc Abdullah Gül a évoqué une "chance historique" pour mettre un terme au conflit armé kurde en Turquie, sans fournir d'autres précisions.

Il a notamment souligné l'importance des mesures démocratiques pour lutter contre les rebelles.

Selon un récent bilan fourni par l'armée turque, le conflit a fait 45.000 morts, dont la très grande majorité des rebelles qui utilisent ces dernières années les mines commandées à distance pour tuer les soldats, parlant alors d'"auto-défense".(AFP, 31 mai 2009)

La Turquie frappe le PKK en Irak après la mort de six soldats

L'aviation turque a bombardé jeudi matin "un grand groupe" de rebelles kurdes dans le nord de l'Irak après une attaque qui a coûté la vie à six soldats turcs, a annoncé l'état-major turc sur son site internet.

"Un grand groupe de terroristes (dénomination officielle des rebelles kurdes, du Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) repérés près de la frontière turque, dans la zone d'Avasin-Basyan du nord de l'Irak, ont été frappés avec grande intensité et exactitude", souligne un communiqué en ligne.

Les appareils ayant participé à la mission sont rentrés indemnes à leur base, ajoute l'agence.

Les attaques constituent une riposte à l'explosion dans la nuit de mercredi à jeudi d'une mine, posée, selon les autorités, par les membres du PKK, dans le sud-est turc, à Cukurca (province de Hakkari), tout près de la frontière avec l'Irak.

L'explosion survenue lors du passage d'un véhicule militaire a fait six (bien six) morts et huit blessés.

Les chasseurs turcs effectuent régulièrement des raids contre des cibles du PKK dans le Kurdistan irakien, où quelque 2.000 rebelles sont retranchés, selon Ankara.

Par ailleurs, une trentaine de personnes, pour la plupart des enseignants, ont été arrêtés jeudi à travers la Turquie lors d'une nouvelle opération des forces de sécurité visant les ramifications des rebelles kurdes au sein de la société civile, a rapporté l'agence Anatolie.

Les arrestations ont été effectuées à Izmir (ouest), Ankara, Istanbul (nord-ouest), Van (est) et Manisa (ouest), a précisé l'agence.

Les perquisitions faites aux domiciles des suspects ont permis de retrouver du matériel appartenant au PKK.

Le mois dernier plusieurs dizaines de personnes, proches des milieux kurdes, avaient été arrêtées par la police, notamment dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de kurdes.

Plusieurs responsables du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde de Turquie, figuraient parmi ces gens. Ils sont accusés de liens avec le PKK.

Le DTP, qui détient 21 des 550 sièges au parlement turc, pourrait être interdit par la Cour Constitutionnelle, qui examine actuellement ses liens éventuels avec le PKK. (AFP, 28 mai 2009)

DTP MP Calls for Stop to Military Operations

Sırrı Sakık, MP for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), has evaluated statements by Prime Minister Erdoğan and opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal as positive.

He believes that a climate of dialogue has been created as far as the Kurdish question is concerned. He urgently calls for a continuation of this dialogue, which should not be marred by armed clashes.

"The deadline of 1 June, which the PKK has given for its unilateral ceasefire, might be extended to a more reasonable date. Domestic and cross-border operations could be ended. If this happened, then a period of dialogue would be created. Dialogue is easier in a time without clashes. Everyone has to pull their hands back from the triggers. One of the messages coming from Kandil [i.e. the PKK] is that intellectuals be included in the dialogue. That too could be organised."

Together with party co-chair Ahmet Türk, Sakık met with Mesut Değer, deputy general secretary of the CHP, last week. Deputy PM Bülent Arınç has announced that Prime Minister Erdoğan has agreed to a meeting with Türk. Türk has also recently met with President Abdullah Gül.

Last week, Minister of the Interior Beşir Atalay said, "In all international conflicts, laying down arms is the most important step. There should be a democratic process. We can discuss all of our problems in an environment without arms."

Opposition leader Baykal has expressed his support for Kurdish broadcasts and public services in Kurdsih. On 27 May, he will visit the southeastern provinces of Mardin, Adıyaman and Urfa, where many Kurds live.

Sakık has commented on these recent developments:

More contact needed: A new language is being used, as can be seen from the discourses of the President, Baykal and the PM. We have to solve the problem by talking. We believe that the steps taken are positive. We need to have more contact. We have no problems with any political party.

Erdoğan's comments: Erdoğan said recently, "For years, people with different ethnic identities were forced to leave our country. This is actually the result of a fascist attitude." Sakık said, "This is a very positive step towards facing up to our past. From 1915 to today, not only Armenians and Greek Orthodox citizens, but also many others considered 'different' were expelled. Now is a time for peace. The PM said in Hakkari, 'Love the country or leave it' (a popular nationalist slogan). [...] He has seen that this kind of approach does not solve anything. We have found his recent evaluations positive and congratulate him."

Baykal's messages: The honourable Baykal is also sending positive messages, saying that we have to act delicately in order to find a solution. The CHP is starting to reconsider the Kurdish question, which is also very positive.

MHP must be included: We invite the Nationalist Movement Party (MHP) to take part in this dialogue. The party labels anyone speaking of peace a traitor, but it must stop this approach. Why should I be a traitor for expressing my identity and speaking my mother tongue? If only the MHP could rid itself of its discourses and take a step towards peace. When the death penalty was abolished in Turkey, the MHP's signature was important. The party also contributed to the first half-hour Kurdish broadcasts being implemented on TRT state television.

Inclusive approach: Not only political parties, but 70 million people should be taking part in this process. We will try to include everyone, from the General Staff and the judiciary to NGOs in the process.

Urgent need for a Kurdish conference: The DTP suggested the Kurdish conference planned to take place in Iraq, but the necessary base was not created. We do not know at what stage preparations are, but there is an urgent need for such a conference. [...] I hope the process will be speeded up, as the Kurdish question is one of the main issues of the Middle East.

Focus on peace: Despite the negative experiences we have had since the local elections in March, we will insist on a peace process. Currently three deputy party chairs and around 300 party members are under arrest. (BIA, Tolga KORKUT, 26 May 2009)

Demonstration in Istanbul: "Silence Guns, Not DTP"

The pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) had called for a protest march to Çağlayan, Istanbul, in order to criticise operations against the party.

Recently, there have been detentions and arrests of leading DTP members, and there is also discussion of prosecuting six DTP MPs for speeches they have made, despite their parliamentarian immunity.

Party co-chair Emine Ayna spoke at the rally. Referring to President Abdullah Gül's recent hope-inspiring comments, she said, "It is not enough to say 'Good things will happen.' This rally is a first, take it into consideration and stop operations against the DTP."

She also called for any dialogue to include imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan.

The crowd gathered at 10 am and walked to Çağlayan square, where the crowd observed a minute of silence for "those who lost their lives in the struggle for democracy."

Halil Aksoy, DTP Istanbul province chair made a speech, after which Istanbul DTP MP Sebahat Tuncel said that local election results had shown that Kurds were not willing to give up their language or culture, and that the will of the Kurdish people had to be taken into account.

"The address for the (solution of the) Kurdish question is Öcalan. If you want peace, do not miss this opportunity. Rather than advertising intentions, suggest projects. If you do not have projects, we do."

Other speeches were made by Nilgün Yurdalan of the Democratic Free Women's Movement, Sultan Ana of the Peace Mothers' Initiative and Bilgi Tağaç of the Socialist Platform of the Oppressed (ESP).

Then Ayna spoke, criticising the fact that "despite the decision of the PKK to announce a unilateral ceasefire, around 20 ground and 7 air operations were carried out in the last month. 12 soldiers,  village guards and 17 guerillas were killed."

"One side insists on peace and silences guns as a contribution to a solution, while the other side uses the opportunity to attack from behind."

Ayna reminded the crowd that the unilateral ceasefire announced by the PKK would end next week, at the beginning of June. "Now the PKK will say, we stuck to the decision, but they did not stop operations, what will we say? There are two things we can say, one is, 'continue the ceasefire', the second is, 'you are right.' We want to say the first but it must be based on something. Everyone has to wake up. An environment for peace has to be created. They are talking about 'individual rights'. When you say 'Kurdish', a people, not individuals come to mind."

Ayna called for the constitutional safeguarding of the right of the Kurdish people to their identity and for Kurdish to be used as a language in education. Otherwise, she argued, Kurdish identity was being denied.

Ayna's speech was followed by a concert by Koma Agire Jiyan. Then Levent Tüzel, chair of the Labour Party (EMEP), Sevim Belli, chair of the Socialist Party, Muzaffer Kaya, representative of the Socialist Solidarity Platform (SODAP), Rıdvan Turan of the Socialist Democracy Party (SDP), and Hakan Öztürk of the Workers' Movement Party (EHP) made speeches.

The rally was further supported by the Human Rights Association (İHD), the Feminist Collective, the Socialist Labour Movement (SEH), the Istanbul platform of the KESK trade union federation, and other parties and NGOs.
Second rally in Van

Another rally was held in Van, eastern Turkey, where party co-chair Ahmet Türk spoke. He said, "We are being called to court for defending freedoms. We are a party which has always called for a solution to the Kurdish question within Turkey. This is the decision and mentality of Ergenekon." (BIA, Bawer CAKIR, 25 May 2009)

State Wants Kurdish-Speaking Employees, But Tries Kurdish Mayor

Demirbaş, mayor of a municipality in Diyarbakır, is hopeful about changes in state attitude on public services in Kurdish.

Abdullah Demirbaş used to be mayor of the Sur municipality in Diyarbakır. During his time in office he offered multilingual municipal services, for which he had to leave his post. The municipal council was also dissolved.

Now the state is looking for Kurdish-speaking health and religious personnel, as well as planning to stage Kurdish-language plays in state theatres.

Demirbaş says that despite the hypocrisy, he is hopeful about a solution to the Kurdish question.

Demirbaş is still on trial for CDs, books, brochures and magazines published in languages other than Turkish during his time in office. He will be in court again today (25 May) for "abusing his position" and "violating the Law on Turkish letters".
Services reeestablished

In the local elections of 29 March, Demirbaş was reelected mayor, with more votes than before. He continues to offer multi-lingual services: "When I was taken from the post, the multi-language services at our phone line were stopped, but we have restarted. We publish a children's magazine in Turkish, Kurdish, Armenian, Syriac and Arabic, of which a new issue has just come out. We prepared story books for children in Kurdish with the support of the Belgian Kurdish Institute and the Belgian Ministry of Culture."

"At the entrance of our munical office, two staff welcome people in Turkish and Kurdish and help them to find the relevant department. We have also trained our staff in Turkish and English."

Demirbaş emphasised that there were many people living in Diyarbakır who did not speak Turkish: "Local authorities are the institution closest to people. In order for services to be understood, effective and fruitful, they have to be in a language that people understand. Public services in a language that the citizens do not understand exclude people."

Commenting on plans by the government to offer services in Kurdish, he said, "I hope this will contribute to the development of social peace in Turkey."

Demirbaş said that people were happy with multilingual services. "In 2004, I was elected with 56 percent of the vote. On 29 March (2009), I received 66 percent of the vote. If people had found it wrong, they would not have voted like that."

The former and current mayor also faces a trial for referring to Abdullah Öcalan as "Esteemed Öcalan". He faces a prison sentence, and has filed an appeal. If the Supreme Court of Appeals ratifies the sentence, he will lose public rights.

In a similar case, the Istanbul 8th Criminal Court of First Instance acquitted Mehdi Tanrıkulu and Hasan Özgüneş for referring to Öcalan as "Esteemed Öcalan." (BIA, Tolga KORKUT, 25 May 2009)

Manifestation régionale en Bretagne, Samedi 6 juin, pourr Kartal et Doru

Deux membres du Congrès national du Kurdistan, Remzi KARTAL et Eyyup DORU connu en Bretagne sous le nom de "Faruk", sont toujours retenus en Espagne et doivent passer en jugement à une date non encore déterminée. Ils risquent d'être extradés vers la Turquie : c'est inacceptable qu'un pays européen se prête à cette macabre mascarade diabolisant deux militants "coupables" d'informer le monde politique, la société civile et l'opinion publique des violations des Droits de l'Homme en Turquie, "coupables" de défendre les droits culturels et politiques du peuple kurde.

Non contente de s'en prendre aux représentants du peuple kurde, élus au cours de deux consultations électorales, l'une nationale qui a envoyé des députés DPT à la "Grande Assemblée", l'autre locale, qui a consacré de façon incontestable la représentativité de ce parti, la Turquie veut bâillonner les voix qui s'expriment en Europe: le fera-t-elle avec la complicité d'un pays européen au mépris des conventions internationales qui protègent les réfugiés politiques?

De nombreuses voix élèvent déjà des protestations en Espagne, mais aussi dans les rangs des députés européens et dans les différents pays de l'Union européenne. En France on note la position d' Edmond Hervé (http://senateurs-socialistes35.fr/category/senateurs/edmond-herve/ ), ancien maire de Rennes, sénateur d'Ille et Vilaine, et celles de la Direction nationale du Parti Socialiste (qui, à la demande de la Fédération P.S.35 est intervenue auprès du P.S.O.E. espagnol) ; sont également déjà intervenus : Christian Gyonvarc'h (U.D.B.), vice président du Conseil Régional de Bretagne, Philippe Tourtelier, Député d'Ille et Vilaine, Daniel Delaveau, Maire de Rennes, Katja Krüger, conseillère municipale communiste de Rennes chargée de la diversité culturelle, et la liste n'est pas close.

La toute nouvelle Association "AMARA, la Maison du Peuple kurde" organise, avec le soutien des Amitiés kurdes de Bretagne, une manifestation régionale qui se déroulera Samedi 6 Juin à 15 heures, place de la mairie à Rennes, pour demander à M. José Luis Rodriguez Zapatero, Président du Gouvernement espagnol, de mettre immédiatement fin à cette procédure d’extradition, et à Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères, d'intervenir énergiquement pour faire prévaloir le droit international, les deux militants kurdes étant placés sous protection des conventions onusiennes et la France se devant assurer la protection d'Eyyup "Faruk" Doru à qui elle a accordé le statut de réfugié.

Appel aux partis politiques, syndicats, associations de Bretagne à participer à la manifestation et à signer le manifeste (voir site http://akbdrk.free.fr/)

Appel  aux élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux et européens de Bretagne à soutenir la manifestation

Tous à Rennes, samedi 6 juin, à 15 heures, place de la mairie.

Contacts : Amitiés kurdes de Bretagne ( akbdrk@orange.fr )

Le Système des Protecteurs de Village et le Massacre de Mardin

La région de Mardin, et plus précisément le village de Bilge, a été, le 04 Mai 2009, le théâtre d'un véritable massacre commis par des protecteurs de village qui, rappelons-le, sont armés, financés et protégés par l’Etat turc.

44 ! c'est le chiffre des tués ; le chiffre est important ; il ne s'agit pas de mouches qu'on a écrasées ni de poissons qu'on a pêché pour se nourrir, mais d'êtres humains qui avaient le droit de vivre en paix, comme tout être humain, sous la garantie d’un système, soi-disant, démocratique.

Malheureusement quant il s’agis des Kurdes les critères de vie ne sont pas valables. 44 personnes tuées étaient kurdes ! Alors, quand il s'agit de Kurdes, la Turquie, l’Iran, l’Irak de Saddam Hussein et la Syrie les ont toujours considérés comme de vils outils, et les villageois de Bilge étaient de ceux-là. Depuis 1987, l’Etat turc a armé les "protecteurs" (!) contre leurs frères, les Kurdes patriotes, sans nécessité qu'il vaille protection, mais pour éradiquer la culture kurde; et ce système est toujours en vigueur, n'en déplaise à ceux qui parlent de progrès dont la Turquie ferait preuve dans le cadre des négociations pour son adhésion à l'Union européenne.

44 !, dont 16 femmes et 6 enfants, mitraillés par des hommes masqués et lourdement armés lors d’une cérémonie de mariage célébrée dans le village de Bilge ; une douzaine de personnes ont été arrêtées et écrouées.

Les armes utilisées dans ce massacre appartiennent à l'état turc. Dans quels pays sommes – nous où l'Etat arme de telles milices ?. Ce n'est pas un cas isolé, dans les dix dernières années plus de 5.000 "protecteurs de village" ont été inculpés par des tribunaux turcs et près d'un millier d’entre eux ont été poursuivis et condamnés.

L'Etat turc, dont la responsabilité est engagée, de façon lourde et patente, ne peut se dédouaner en évoquant les traditions arriérées de la région : le village de Bilge est, en effet, sous contrôle de la sûreté d’Etat depuis 1984, date à laquelle on a enrôlé les hommes de ce village dont ces milices qui ont pris des armes entre leurs mains. Et pourquoi? Pour combattre leurs frères qui luttent pour la liberté du peuple kurde et la démocratisation de la Turquie.

Ce que je voie actuellement, tous les efforts des autorités turques sont montrés pour cacher leur responsabilité. C’est pourquoi il est bien important de dire que l’état turc ne peut pas se laver les mains en considérant cette cruauté comme une suite de la tradition arriérée de la région.

Depuis 1987, l’Etat turc dépense, chaque année, plusieurs dizaines de millions de dollars pour financer la solde et l'armement d'environ 60.000 "protecteurs de village" qu'il a recrutés, au grand dam des organisations des droits de l’homme en Turquie qui dénoncent le traitement en faveur accordé à ces gardiens de village et qui demandent l’abandon de ce système. Je veux rappeler ici que, les premiers buts de ces gardiens de village étaient ceux qui luttent pour la liberté du peuple kurde et les droits démocratiques dans la région. Mais ce but peut toujours être différent et qu’il se trouve d’autres cible à confronter.

Depuis 1987 l’Etat turc finance un nombre environ de 60.000 civils mais armés kurdes payés chaque année à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Depuis le début du système des protecteurs de village les Kurdes et les organisations des droits de l’homme en Turquie demandent l’abandon de ce système. Contre toute demande humanitaire l’état turc ne cesse pas à multiplier le nombre des protecteurs de village. Même à l’heure actuelle on cherche à forcer les pauvres Kurdes de prendre l’arme et partager le même destin que les autres.

Ce n’est pas simplement les Kurdes qui contestent ce système, mais aussi les organisations de défense des droits de l’homme, comme Human Rights Watch (HRW) et la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) qui ont aussi appelé les autorités turques à dissoudre ce système. Malheureusement, comme chaque foi, les autorités turques ont bouché leurs oreilles à toute pression nationale et internationale dans ce sans.

En fin, il est impossible de considérer cette cruauté comme un événement lié aux traditions claniques. Si on le considère comme un événement lié aux traditions claniques, ceci peut faire ignorer ce système criminel de l’Etat turc. Ainsi, avec un tel jugement ces massacreurs peuvent avoir le courage afin de faire d’autres massacres.

Ainsi, imputer ce massacre aux traditions claniques est une imposture ; il faut dire haut et fort que le responsable de ce massacre est le système criminel de ces gardiens de village qui terrorise, et ce, depuis des années, la population kurde.

Imputer ce massacre aux traditions claniques, c'est encourager les assassins à récidiver.
(kurdish-info.net, Ahmet DERE, 21 mai 2009)


Does Turkey have an answer to the Kurdish question?

Speculation is rife in Turkey that a settlement of the Kurdish question may finally be within reach after 25 years of violence and confrontation that has claimed 40,000 lives. But while politicians and commentators in Ankara and Istanbul focus on a new beginning, Kurds in the south-east of the country complain old-style, dead-end repression is only getting worse.

President Abdullah Gul, a close associate of the prime minister, Recep Tayyip Erdogan, is the cause of much of the excitement. Amid reports the government is working up a new peace plan, Gul declared tantalisingly last week that a "historic opportunity" to solve the Kurdish issue had arisen.

Speaking during a subsequent visit to Syria, Gul went further: "There is a common understanding among the state's agencies. I am very hopeful ... Whatever you call it, the south-eastern question, the Kurdish issue, or the terrorism problem, we have to find a solution... The best way to do this is to raise democratic standards in Turkey."

Gul's talk of a "new consensus" seemed to imply the secularist military, frequently at odds with Erdogan's Islamist-minded Justice and Development party (AKP), was on board. Little more than a year ago, amid a major cross-border offensive against Kurdish insurgents in northern Iraq and rumoured coup plots against the AKP, such a conclusion would have seemed implausible.

But after a remarkable speech last month by the army chief, General Ilker Basbug, perceptions have changed. Basbug recast the Kurdish problem as a matter of national security and equally as a test of Turkish modernisation and integration as it aspires to join the EU. He alluded to the need to address the social and economic roots of the violence espoused by the PKK, the Kurdistan Workers party. His empathetic statement that "even a terrorist is a human being" was seen as extraordinary given past enmities.

Basbug's broader theme – the fitness of Turkey to meet the challenges of the 21st century and how to balance secularism, security, democracy and faith – fitted neatly with Gul's talk of raising democratic standards and breaking with the past. Writing in Today's Zaman newspaper, columnist Ibrahim Kalin called the speech unprecedented. "If Basbug can change the 'militarist culture' within the Turkish army and anchor (it) firmly in democracy and the rule of law, then he will certainly be ushering in a new era."

Gul's idea of a "historic opportunity" has been reinforced by a conciliatory interview given to Milliyet newspaper by Murat Karayilan, a top PKK leader. "The PKK used to demand an independent Kurdish state but that's been left in the past now," he said. "We solely want Kurds to live under the Republic of Turkey equally and freely ... This is not a tactic. Our direction has changed." This latter proposition will be tested when the PKK's current ceasefire expires on June 1.

Turkish opposition politicians are sceptical about the prospects of a breakthrough, possibly for partisan reasons, and are resisting Gul's call for all parties to work together. Deniz Baykal of the Republican People's party said the government, having failed to defeat the PKK, was bowing to European and US pressure following Barack Obama's recent visit. Other parties accused Erdogan and Gul of jeopardising the national interest.

Scepticism also extends to Kurdish groups in the south-east who complain of increasing repression and continuing curbs on cultural and linguistic expression. Speaking at the House of Lords in London last week, Muharrem Erbey, president of the Diyarbakir Human Rights Association, said over 300 people had been detained since Kurdish Democratic Society party (DTP) overcame a determined AKP campaign to make big gains in last March's municipal elections.

"We oppose violence. We don't want loss of life. We want the armed fighters to join the political process. But we support people's right to be outspoken in pursuit of their democratic rights ... Instead of having human rights and democracy in Turkey, it's completely the other way round," Erbey said.

Wherever it's made, such public criticism is hazardous as the leading Kurdish activist and former MP, Leyla Zana, can testify. On 2 June a court in Diyarbakir will rule on Zana's appeal against a 10-year jail sentence imposed for allegedly subversive comments made in public speeches, including one she delivered at the School of African and Oriental Studies in London. She was previously jailed for 10 years for the "crime" of speaking in Kurdish in the Turkish parliament.

The Zana case is being watched closely across Europe and the US. Its outcome will be an indicator of whether Gul's "historic opportunity" is anything more than steam-bath hot air.
(Simon Tisdall, guardian.co.uk, 21 May 2009)

DTP MPs Face Prosecution Despite Immunity

Ahmet Türk, Emine Ayna, Fatma Kurtulan, Selahattin Demirtaş, Sebahat Tuncel and Aysel Tuğluk, all MPs for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) face prosecution because of speeches they have made.

Demirtaş told bianet, "They are trying to prosecute us for speeches in which we called for peace. We do not believe that these speeches represent a crime. These are political trials. If the cases are political, then our attitude will be political, too."

MPs will not make statements

The MPs have announced that they will refuse to make statements in court. Should they be taken by force, they have decided not to speak.

Members of parliament in Turkey have immunity from prosecution. However, the court are citing Articles 14 and 83 of the constitution, which lifts immunity if there are activities which "aim to destroy the inseparable unity of the state's country and nation and the democratic and laicist Republic based on human rights."

Demirtaş: "I called for peace"

However, Demirtaş remembers two of the speeches he made when he was president of the Human Rights Association (İHD) Diyarbakır branch in 2005 as containing the folllowing: "The Kurdish question should be solved, there should be an end to bloodshed and battles, if necessary, (imprisoned PKK leader) Abdullah Öcalan should be talked to, the announcements of Kongra-Gel (Kurdistan People's Congress) should be taken into account, mothers' hearts should not be broken." He argues that these speeches cannot be interpreted as an activity threatening the unity of the state.

Demirtaş faces a trial because of these speeches. He is accused of spreading propaganda for an illegal organisation or its aims.

He added that the current situation was ironic, as PKK leader Murat Karayılan and Turkish mainstream politicians had in recent days spoken about a peaceful solution.

Toptan is buying time

Parliamentary Speaker Köksal Toptan has announced that he is holding back the documents he was sent by the Ankara 11th Heavy Penal Court. He said, "We have not fulfilled the duty of notifying the parliamentarians. Why? We need some time."

Demirtaş, who is also a lawyer, believes that it is likely that the court will postpone the hearing if no summons has been served.

Immunity either for all or no one

The DTP has called for a change of the two relevant articles in the constitution. Indeed, Demirtaş said that he had met with Toptan after the general elections in July 2007, warning that such issues may arise, but nothing was done.

He added that Prime Minister Erdoğan and main opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal also faced legal accusations: "Either let us change these articles in the constitution, or let us lift immunity for everyone, excepting the immunity from prosecution for what one says in parliament. If that were the case, we would of course go and make a statement." (BIA, Tolga KORKUT, 18 May 2009)

Kurds filled up public squares on May 15 Kurdish Language Holiday

Kurds have filled up public squares in Van, Erciş, Özalp, Hakkâri, Yüksekova, Batman, Adıyaman, Kars, Diyadin, Doğubayazıt, İzmir, Diyarbakır, Silopi, Ergani, Hazro, Viranşehir, Çınar and Mersin on May 15 Kurdish Language Holiday. Besides celebrations experts and NGOs related Kurdish language made statement for this reason. It is said that Kurdish needs to be taken under constitutional guarantee and Kurdish has to be announced as a second official language in these speeches.

May 15 Kurdish Language Holiday have been celebrated by Kurds in public squares in Van, Erciş, Özalp, Hakkâri, Yüksekova, Batman, Adıyaman, Kars, Diyadin, Doğubayazıt, İzmir and Mersin. KURDİ-DER as association for developing Kurdish language has held mentioned mass press releases and demonstrations. The numerous trade unions, DTP branch organizations, NGOs, politicians and intellectuals supported the celebrations. There have been slogans chanted, songs sung and danced during the celebrations.

On the other hand Sami Tan made a statement related Kurdish Language Holiday as a linguistic scientist for Kurdish and head of Kurd Institute. Emphasizing Turkish government’s assimilation policy on Kurdish language he said; there are around 100 boos was published even though these assimilation policies. It is impossible to publish thousands of books if there is no education in Kurdish. But still you cannot suggest that Kurdish is a weak language when you compare to other languages. To improve Kurdish it needs to be recognized as an official language.

Kurdish is not useless language

Mentioning oppressions on Kurdish as a language Tan added that; oppressions mentioned above pushed Kurds toward auto-control which is more dangerous stage for a oppressed language. People began to believe that Kurdish is a dangerous language as well as useless which is not true. People have been forced to use a language which they have not known until education age. Finally it was understood that assimilation not effected to destroy a language.

Tan also evaluated state-run Kurdish television channel TRT 6 as a different kind of way to use assimilation policy; this step is not serving to solve Kurdish problem in peaceful way. That is why this attempt is not be able to reach to real goal. If the government sincere about what they are saying there is a couple things to do; firstly Kurdish has to be free as a live language and kids has to be educated in their mother language. Other than these steps would be lame.

What is the Kurds responsibility on this point is also important. Kurds need to own a schedule for the Kurdish political movement. All institutes and NGOs related Kurdish language have to share and carry this responsibility on their shoulders.

Kurdish has to be the second official language

On the other hand Kurdi Der General Secretary Mekiye Ormancı condemned the oppressions on Kurdish during the celebration and also he said that; Kurdish has to be the second official language in order to protect it.

Kurdish Language Holiday based on the date of publishing a Kurdish Magazine named Hawar-Scream by Celadet Ali Bedirxan in 1932. The date had been recognized as a Kurdish Language Holiday by the Kurdistan National Congress or KNK in 2006. (Kurd Info, May 16, 2009)

Alinak protests condemnation: will not carry ID, or watch TV…

Kars Criminal Court Num.1 gave former MP for Kars and Şırnak Mahmut Alınak one year prison sentence for his words. Alınak had said: "Government and the Chief of Staff are not performing their duties of protecting the lives of our kids".

Kars public prosecutor Ahmet Tekne quoted Alınak in the indictment "Denial of Kurds continue…, official method of solving Kurdish issue by arms is causing great destruction...Government and the Chief of Staff are not performing their duties of protecting the lives of our kids . They have responsibility in the deaths of our young people. They should be charged with murder. They are making politics on the blood of youngsters; the killed ones are the children of Turkish and Kurdish people... We call all intellectuals, parents, everyone who call themselves as “human” to raise their voice to stop this bloodshed."

Alınak: I am on social, economical and political strike against the government

Alınak protested the condemnation and said that he was going on strike. Alınak said that for one week he would quit all contact with AKP members will not watch TRT TV channels, which have become AKP’s instrument and will not use money. (antenna-tr.org, May 14, 2009)

Names of 12,211 Villages Were Changed in Turkey

Ass. Prof. Harun Tunçel, head of the Human and Economic Geography department at Fırat University, Elazığ, has carried out a study of changes in toponymy in Turkey.

He has found that the names of around 35 percent of villages, that is 12,211 villages, have been changed over the years.
A count of all types of settlements revealed that around 28,000 names were changed.
 
In an article published in the university’s social science journal in 2000, Tunçel had said that locals had not completely accepted the new names. Especially middle-aged and older people still used the old names.
 
Some names may be reinstalled
 
Radikal journalist İsmet Berkan has recently quoted Prime Minister Erdoğan as saying that a “symbolic” step regarding the Kurdish question could be to give Kurdish place names. Minister of the Interior Beşir Atalay also said recently, when asked, that “if there is local demand”, villages could be given Kurdish names.
 
Ahmet Türk, co-chair of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), commented, “You can change names, but if you ban the language, then what sense does that make? No Kurd uses the new Turkish names anyway. They use the same (old) names among themselves.”
 
Turkification
 
According to Tunçel’s study, many villages in the Trabzon and Rize provinces of the Black Sea had their names changed from Armenian, Laz or Georgian into Turkish. In the East and Southeast of Turkey, names were mostly changed from Armenian, Kurdish and Arabic.
 
Village names have been changed since the first decade of the 20th century, but especially since the 1940s.
 
Most changes in Eastern Black Sea and Southeastern Turkey
 
Tunçel lists the number of villages whose names were changed per province in Turkey:
 
Adana (169), Adıyaman (224), Afyonkarahisar (88), Ağrı (374), Amasya (99), Ankara (193), Antalya (168), Artvin (101), Aydın (69), Balıkesir (110), Bilecik (32), Bingöl (247), Bitlis (236), Bolu (182), Burdur (49), Bursa (136), Çanakkale (53), Çankırı (76), Çorum (103), Denizli (53), Diyarbakır (555), Edirne (20), Elazığ (383), Erzincan (366), Erzurum (653), Eskişehir (70), Gaziantep (279), Giresun (167), Gümüşhane (343), Hakkâri (128), Hatay (117), Isparta (46), İçel (112), İstanbul (21), İzmir (68), Kars (398), Kastamonu (295), Kayseri (86), Kırklareli (35), Kırşehir (39), Kocaeli (26), Konya (236), Kütahya (93), Malatya (217), Manisa (83), Kahramanmaraş (105), Muğla (70), Muş (297), Nevşehir (24), Niğde (48), Ordu (134), Rize (105), Sakarya (117), Samsun (185), Siirt (392), Sinop (59), Sivas (406), Tekirdağ (19), Tokat (245), Trabzon (390), Tunceli (273), Şanlıurfa (389), Uşak (47), Van (415), Yozgat (90), Zonguldak (156).
(BIA, Tolga KORKUT, 13 May 2009)

L'appel urgent du KNK contre l'extradition de Remzi Kartal à la Turquie

Le Congrès National du Kurdistan vient de publier le communiqué suivant contre la décision du gouvernement espagnol du vendredi 8 mai en faveur de la poursuite de la procédure d’extradition de deux hommes politiques kurdes, Remzi Kartal et Eyyup Doru, vers la Turquie:

Deux membres du Congrès National du Kurdistan, Messieurs Remzi Kartal et Eyyup Doru sont sous contrôle judiciaire en Espagne. Monsieur Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du KNK, a été, à la demande de la Turquie via l’Interpol, interpellé, le 24 Mars 2009 à Madrid, où il s'était rendu pour participer aux célébrations du Newroz, et, suite à la décision de la Cour, a été mis en garde à vue ;   remis en liberté, le 28 mars,  il est assigné à résidence à Madrid où il est toujours sous contrôle judiciaire.

Le 26 Mars un autre membre de notre Congrès, Monsieur Eyyup Doru, subissait le même sort : arrêté et relâché le même jour, il est assigné à résidence, sous contrôle judiciaire ; obligation lui est faite de se présenter deux fois pas semaine et il lui est interdit de quitter le territoire espagnol. En clair, ces deux membres de notre Congrès sont empêchés arbitrairement par les autorités espagnoles d'accomplir leur mission qui, nous le confirmons, est de nature à favoriser la paix et le processus de réconciliation pour une solution politique à la question kurde, comme toutes les missions de tous les membres du Congrès National du Kurdistan.

La Turquie abuse de son mandat auprès de l’Interpol pour criminaliser les hommes et les femmes kurdes dont les  activités sont de nature politique. D’après les informations qui nous ont été parvenues, les arrestations de MM. Remzi Kartal et Eyyup Doru n’ont rien avoir avec un contrôle de routine ni avec toutes autres procédures en Espagne. Il faut plutôt en chercher la cause dans le rapprochement entre les autorités espagnoles et turques : les solides relations diplomatiques entre la Turquie et l'Espagne, les contacts personnels et amicaux entre Erdogan et Zapatero montrent que l'arrestation de nos membres n'est rien d'autre qu'un geste de l'Espagne vers la Turquie.

MM. Kartal et Doru, à qui le statut de réfugié politique a été accordé, le premier par la Belgique, et le second par la France, et ce depuis des dizaines d’années, se trouvent, de ce fait, placés sous la protection juridique internationale des conventions des Nations Unies. Le dossier de l'Interpol, qui n'est pas nouveau, avait déjà valu à Monsieur Kartal d'être arrêté en Allemagne, en 2005, et les tribunaux allemands, considérant sans fondement les accusations de la Turquie, avaient prononcé un non lieu et l'avaient libéré immédiatement. Le fait qu'un autre pays, membre de l'Union européenne arrête Monsieur Remzi Kartal avec le même dossier et la même accusation est significative d'une combinaison douteuse visant à protéger des intérêts inavouables de deux gouvernements.

Ni Monsieur Kartal et ni Monsieur Doru ne sont coupables d'aucun crime, si ce n'est, aux yeux de la Turquie, de vouloir poser politiquement la question kurde et d'être la voix des Kurdes dans toutes les plateformes internationales, et même au Parlement de Turquie. Pour la Turquie toutes les personnes politiques kurdes et ceux qui se reconnaissent comme kurde sont coupables.

Malgré toutes les démarches que nous avons entreprises, depuis le 24 Mars 2009, auprès des autorités espagnoles les priant de bien vouloir fermer ces dossiers qui n'auraient jamais dû être ouverts, le conseil des ministres espagnol a pris la décision, ce vendredi 8 mai, de poursuivre la procédure d’extradition vers la Turquie.

C'est maintenant entre les mains de la justice espagnole. L’Espagne doit respecter les conventions internationales des Nations Unies. Nous appelons l'opinion publique européenne à nous soutenir et à être extrêmement attentive aux décisions qui vont sceller le sort de MM. Remzi Kartal et Eyyup Doru.

Kurdistan National Congress - KNK
Rue Jean Stas 41,
1060 Brussels

Tel:  +32. 2647 3084
Fax: +32. 2647 6849
website: www.kongrakurdistan.net
e-mail: kongrakurdistan@gmail.com

The Government Has No plan to abolish Turkey's rural militia

Turkey's interior minister said on Saturday Ankara had no plans to abolish the village militia system after its members were implicated in a wedding massacre, despite growing calls to rein in the heavily armed force.

Forty-four people were killed in Monday's attack near the southeastern town of Mardin which ranked as the worst mass killing in modern Turkish history. Eleven people are under arrest after the violence, blamed on a family feud.

Officials have said the perpetrators were members of state-sponsored "village guards" set up to help combat Kurdish separatists.

"We are not working on abolishing the militia," Interior Minister Besir Atalay told reporters.

"I find these statements a little exaggerated. It is not fair to blame the militia for the tragedy in Mardin. The militia system was built based on needs Turkey has and they have played an important role in the protection of villages."

His comments came two days after Deputy Prime Minister Cemil Cicek said the village guard system could be reformed or abolished.

The military, which is fighting Kurdish guerrillas in a 25-year separatist conflict in the southeast, has defended the militia, saying it is wrong to establish a link between the massacre in the village of Bilge and the guard system.

Human rights groups have accused village guards of illegal killings and drug trafficking, but experts have warned it will be difficult to abolish the militia overnight, given the guards' importance as a source of income in the impoverished region.

There are around 60,000 village guards in the southeast.

The militias were established in 1985 during the height of the separatist conflict to protect villages against attacks from Kurdistan Workers' Party (PKK) guerrillas seeking an independent Kurdish homeland in southeast Turkey.

The Mardin wedding killings, blamed on a feud over property and who should marry the bride, have highlighted the social and economic underdevelopment plaguing the European Union-candidate's southeast. (Reuters, May 9, 2009)

Village guards have a long file of crime

Diyarbakır Bar Association, HRA Branch and Doctor’s Chamber set up a delegation to investigate the situation in Bilge village where 44 people were killed recently.

HRA representative for the South East Ali Akıncı said that Home Ministry explained how it happened not why it happened.

Diyarbakır Bar Deputy Chairman Esat Aktaş said “We asked the peasants if it is because of Money, honour or feud. They said “no” to all. It is not as it is reported in the press”.

HRA said that village guards committed 1349 human rights violations between 1990 and 2002: ‘38 setting fire on villages, 14 forced evacuation of villages, 12 sexual abuse and rape, 22 kidnapping, 294 armed attack, 176 injury with arms, 132 death, 2 missing, 50 execution, 70 theft, 454 torture, 59 arrest, 9 inciting suicide, 17 setting fire on forest.’
(antenna-tr.org, May 10, 2009)

Kurdish MP Brings Police Violence to Parliament

Fatma Kurtulan, MP for the Democratic Society Party (DTP) in Van and deputy chair of the party’s parliamentary group, has filed a question with the Parliamentary Speaker’s Office, asking for an investigation into the targeting of children by security forces in mass events.

She demanded a parliamentary investigation into cases of torture, maltreatment, beatings and death on the hands of police.

The MP pointed out that the United Nations’ Convention on the Right of the Child was being violated.
Article 37 of the convention reads as follows:

 “States Parties shall ensure that:

(a) No child shall be subjected to torture or other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment. Neither capital punishment nor life imprisonment without possibility of release shall be imposed for offences committed by persons below eighteen years of age;
(b) No child shall be deprived of his or her liberty unlawfully or arbitrarily. The arrest, detention or imprisonment of a child shall be in conformity with the law and shall be used only as a measure of last resort and for the shortest appropriate period of time.”
The DTP said that the obligations were not followed, and that the opposite was taking place.
 
 She said that the most important reason for these violations was the 25-year armed conflict in Turkey, arguing that “such an environment causes serious violations of human rights.”
 
She added that a government which could not see that danger would also not be able to solve the problem.
 
Kurtulan emphasised that an utterance by the Prime Minister had encouraged security forces to treat children without mercy. He had said, “Whether they are children or women, whoever is in the grip of terrorism, our security forces will do whatever is necessary to struggle against them.”
 
She mentioned the names of children killed by police officers and also blamed the recent beating of 14-year-old S. T. by a special operations police officer using his rifle butt in Hakkari on this attitude.
 
Kurtulan said that it was vital that a parliamentary investigative committee was formed. (BIA, Bawer ÇAKIR, 10 May 2009)

Les "Gardiens de village" au centre de la controverse relative au carnage

Le carnage survenu lundi dans un hameau du sud-est de la Turquie, où la plupart des hommes étaient des "Gardiens de village", a relancé le débat sur cette force paramilitaire créée pour lutter contre les rebelles kurdes, dont la dissolution est réclamée de longue date.

Quarante-quatre personnes, dont des femmes et des enfants, ont été mitraillées par des hommes masqués qui ont fait irruption dans le village de Bilge, dans la province de Mardin, lors d'un mariage.

Douze personnes ont été arrêtées, certaines en possession de leur armes. Elles feraient partie ou seraient proches de cette milice kurde créée par l'Etat turc pour combattre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), ont souligné plusieurs habitants.

Huit inculpations ont été prononcées.

Les mobiles du massacre n'ont pas encore été élucidés mais selon les témoignages recueillis sur place par l'AFP, une dispute à propos d'une dette entre les deux familles qui forment ce hameau de 300 âmes serait à l'origine du drame.

Environ 60.000 civils kurdes sont armés et payés chaque année à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars par le gouvernement depuis 1985 pour aider les forces de sécurité à combattre le PKK en lutte contre le régime turc depuis 1984, au prix de quelque 45.000 morts.

L'abandon du système des "Gardiens de village", une force quasi-intouchable au prétexte qu'elle protège l'Etat turc contre le "terrorisme" du PKK, a été réclamé à plusieurs reprises par les organisation de défense des droits de l'Homme en Turquie et à l'étranger.

"Est-ce que les armes utilisées (lors du massacre) appartiennent à l'Etat ?" s'est interrogée mardi Emine Ayna, députée du parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde), devant la presse à Ankara.

"Cette force doit immédiatement être démantelée", a dit Mme Ayna, dont le parti est menacé d'interdiction par la justice turque pour collusion avec le PKK.

La milice, qui connaît très bien la zone montagneuse kurde et a participé à de nombreuses opérations militaires contre le PKK, a une réputation controversée, entachée par des affaires de drogue et de violences.

Quelque 5.000 miliciens ont été impliqués dans des crimes ou des délits mais seulement 900 ont été poursuivis, selon des chiffres officiels.

Dans une lettre au gouvernement turc, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a appelé à la dissolution de la milice.

L'Association des droits de l'Homme (IHD, turque), a pour sa part accusé mercredi l'Etat turc de réserver un traitement de faveur aux gardiens de village.

Dans un rapport compilant les témoignages et les articles de presse entre 1990 et 2002, l'IHD impute aux miliciens la responsabilité d'un millier de cas d'évacuations forcées et d'incendies volontaires de villages, de viols, d'enlèvements, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures.

Au total, 132 personnes ont été tuées et 176 blessées par les miliciens durant cette période, selon le rapport.

Concernant le massacre de Bilge, l'IHD a estimé qu'il "serait erroné de lier cet événement douloureux aux traditions claniques et d'ignorer les gardiens de village qui pendant des années ont terrorisé cette région".

Interrogé par l'AFP, un jeune habitant de Mardin qui refuse de donner son nom, de peur de "représailles", souligne qu'il "y a eu beaucoup de problèmes avec eux ici à Mardin, mais généralement les enquêtes ont été étouffées par les autorités".

"Ce système ne doit plus exister", a déclaré à l'AFP Sevket Söke, député du parti d'opposition CHP, exhortant le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara à "crever l'abcès" une fois pour toutes.

"Ces gens entretiennent des traditions archaïques, c'est une véritable plaie pour la Turquie", a-t-il ajouté. (AFP, Burak AKINCI, 6 mai 2009)

Sociologist Ismail Besikçi's View on Mardin Massacre

Sociologist Dr. İsmail Beşikçi has written an article on the massacre in a village in the southeastern province of Mardin for bianet. As a young PhD student, he wrote his thesis on the Kurdish Alikan tribe. Later, 32 of his books were banned and he spent 17 years in prison for his studies on Kurds.
The article was penned (in Turkish) in response to questions by bianet. Sub-headings have been added by bianet.
 
What happened in the Zangırt* village in the Mazıdağı district of Mardin on 4 May cannot be explained with only one reason. This barbarity cannot be explained only with the feudal structure, only customs, only the village guard system, only ignorance and a low level of education, only economic underdevelopment (or more accurately having been left economically underdeveloped).These and other reasons caused this event.
 
Village guard system
 
At the basis of all the reasons listed above lies the denial of the existence of a Kurdish people. The state’s baic Kurdish policy is assimilation. When some insist on holding on to their Kurdish identity, a rise in state terror is common practice. The village guard system came about in this context. Forcing Kurds to kill Kurds is a systematic state policy. The state did not only give the village guards arms, they also gave them wide-ranging authority. All kinds of illegal activities carried out by village guards aginst their own people, Kurds, were met with tolerance or studiously ignored by the state.
 
Kidnapping young women, highway robbery, rape, racketeering, and taking over the land of those who left the villages when they refused to become village guards – all this became more common in the process.

State protecting feudalism
 
Feudal institutions like tribes, shaikhs, and large landholders have been protected by the state itself because the state can prevent national developments among Kurds with the tribes and sheikhs it has tied to itself. It is true that today’s Kurdish nationalist movement and social struggles and their leaders have emerged from the working classes and poor Kurds. The village guard system offered these feudal relations not only psychological but also material support. It is possible to see these people at public bids. Licences to open petrol stations are given to these people. The dealership rights for certain basic consumer goods are given to these people and their relatives.
 
The tribal leaders and sheikhs who were sent to the gallows for struggling against the state in the 1920s and 1930s were those who did not adopt the official position.
 
Religious movements
 
When the state sees a headscarved woman in Turkey’s western regions, it reacts by saying that sharia is coming and warns the public against such religious currents. However, the same state encourages various fundamentalist movements and institutions in the Kurdish region. It is known that the Hizbullah was founded by the state in order to fight against terrorism, in order to be used against the PKK. It is state policy to increase the number of Koran courses in the Kurdish regions because the state believes that it can only prevent the development of nationalist sentiment among Kurds with religous movements.
 
Feudal values corroding
 
Feudal societies and institutions have certain values. Not targeting or killing women or children in blood feuds is an important value. Another important value is to kill the adversary not from behind, but face to face, or to fight honestly. Another value is not to hand anyone who has sought refuge with them, even if he is their adversary, over to the state or an adversary. These are values based on honour in feudal society. However, with state policies denying the existence of a Kurdish people and a war of around 25 years, these values have become corroded.
 
The state has encouraged this corrosion. It has supported tribal leaders, sheikhs, large landholders and allowed them to survive, while at the same time making sure these values were destroyed. The policies of letting Kurds kill Kurds destroyed these values.
 
When the Hizbullah shoots patriotic Kurds in the back of the neck, this is a sign of this degeneration. When the PKK attacks village guards and sometimes also targets women and children, this is again a sign of degeneration. It is clear that they have been caused by the obliteration of a sense of honour.
The state is protecting the village guard system as a means of letting Kurds kill Kurds. The land of those who leave the villages because they do not want to become village guards is taken over by village guards. That is why returns to the villages by displaced people are being obstructed by village guards. Arms are being used to prevent families from returning to their villages and working their land. The state is not offering the necessary security precautions. It is clear that this has become an important reason for strife.

Media

It is inappropriate of the Turkish media to try and link the tragedy to feudalism, customs and tribalism. It has to be questioned why feudal institutions are kept alive and why the village guard system is consistently defended. The Turkish press is in shock over the events in Zangırt village, but we also know that the Turkish press hid the truth about the extrajudicial killings [by state organs in the Kurdish regions], so I do not find the current stance very sincere.

In the evening of 6 May (7.30 pm), the Difference of Interpretation (Yorum Farkı) programme was shown on NTV. Prof. Emre Kongar and journalist Mehmet Barlas evaluated what had happened in the Zangırt village. They spoke about the ignorance and lack of education of the people, of customs and tribalism. They did not once mention the village guard system. They discussed the necessity of land reform. The same two people spoke again on 7 May, this time mentioning the village guard system. However, they still avoided connecting it to the Kurdish question.
 
Without drawing attention to the state’s policy of denying the existence of Kurds, and without questioning the role of village guards in this process, it is impossible to understand such tragedies. (BİA News Center, May 8, 2009)

*Zangırt is the Kurdish name for the village where the massacre took place. Officially, it is today called Bilge, a Turkish name.

Tuncel: "Politicians Feeding Feudalism Responsible for Mardin Massacre"

Following the massacre of 44 people at an engagement celebration in a village in the southeastern province of Mardin, DTP Istanbul MP Sabahat Tuncel commented on the event.

“We are talking about a slaughter where even unborn children were killed.”
 
“Most were children and women. This is a situation that makes one think. First of all, whatever the reason of the massacre, we need to condemn it and prevent any other events like it.”
 
However, she questioned whether anyone in Turkey could guarantee that there would be no more massacres like it.

Village guard system
 
“There are 60 to 70 thousand village guards, and they are armed, receive wages and are used against the Kurdish people in the region. For instance, when people trie to return to the villages that were forcible emptied, the village guards use their weapons to prevent their return.”
 
Tuncel pointed to the underlying fact that all village guards were men, and this was why the massacre was being discussed in terms of a problem of masculinity, in terms of women, and why women were being killed.
 
“Men feel much more powerful with arms and with state support. There are ‘honour killings’ in Turkey, but the event in Mardin shows that the situation is much more desperate. We find it difficult to explain what happened from one perspective only.”
 
The MP added that she had proposed a motion in parliament for the issue to be investigated.
 
“But there is one thing that this massacre made clear: Turkey has got a village guard system that needs to be questioned, and we can see what the state’s policies of supporting feudalism and tribalism in the region result in.” (BIA, Emine OZCAN, May 7, 2009)

Court Condemns Sur Mayor of "Terrorist Propaganda"

A Diyarbakır court condemns Sur district mayor Abdullah Demirbaş to 2 years and 6 years in prison, on grounds that he referred to Kurdish rebel group PKK's leader Abdullah Öcalan as "Mr. Öcalan" during an interview at Roj TV.

Demişbaş is accused of "terrorist propaganda" as defined on Article 7/2 of the Counter Terrorism Law. The ruling bereaves Demişbaş from serving as a public servant.

Previously, Demirbaş was removed from his post as mayor by a Ministry of Interior decision because he provided multilingual public services. Diyarbakır's population is heavily Kurdish and some struggle to benefit from public services because they can't speak Turkish. Following his removal, Demirbaş was once again elected as mayo on local elections held in March 2009.

Association for Solidarity with the Oppressed and for Human Rights (MAZLUMDER) protested the decision, criticizing a series of similar rulings against mayors who are members of the Democratic Society Party (DTP). Among them were Diyarbakır metropolitan mayor Osman Baydemir and Batman mayor Nejdet Atalay.

The association claimed all three mayors were punished for speeches that would be regarded within the freedom of expression.

During Demirbaş's trial, the court withheld from lowering the punishment and from deferring it.

According to Dicle News Agency (DİHA), during the interview at Roj TV Demirbaş said "I also say Mr. Öcalan and denounce myself to the authorities. Attacks on the Kurdish language, identity and culture rise and Mr. Öcalan's ideas are important to Kurds. His health isn't good. Especially Mr. Öcalan is important to Kurds. They don't recognize his importance. Today, around 30 thousand people sent letters to authorities. This is a civic initiative. Roj TV is the voice of Kurdish people and the Middle East." (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, May 7, 2009)


PKK Leader Karayılan Calls for End to Fighting

Milliyet journalist Hasan Cemal met with PKK leader Murat Karayılan in Northern Iraq.
The resulting interview has been published in the Milliyet newspaper as a series. We here offer a summary.

“Erdoğan does not understand the EU”

France and Germany do not want you in the European Union. That is why they do not want the Kurdish question to be resolved. Will Obama be like Bush and create a deadlock? If only Obama’s America sincerely desired a political solution…I am not sure yet what he is going to do.

Now there is a chance for a political solution, conditions have matured. Just as we were waiting for a softening of attitudes after the local elections, the opposite happened. Operations against the DTP began. We had extended our ceasefire until 1 June in the expectation of a softening of attitudes…The message of the 29 March elections (in which the DTP was very successful) is democracy.

The PKK experienced a great shock in 1999, so it will not be destroyed now. The PKK relies both on the mountains and on the masses.

“The PKK has changed”

 We now talk about a “democratic autonomous Kurdistan”. With authority we do not mean a federation or a redrawing of borders. It is a solution which does not harm the unitary structure of the state. The Local Authorities Law would change, and local government would be strengthened.

First of all, guns must be silenced. Then comes a recognition of the Kurdish identity and connected cultural rights, and then a “social reconciliation project”, which some interpret as an amnesty.

The idea of a conference (on Kurds) was initially our idea, but in the end, the initiative was not taken by us. If it is approached well, the conference may create a base for a solution. But it also has to be understood that such a Kurdish Conference cannot mean that the PKK must give up its arms.

I cannot be optimist. First of all, there is no political will in connection with the Kurdish question. This is a serious problem. Today even generals have started saying different things. But where is the political determination? Where is the Prime Minister who made certain statements in 2005?

“We hope for peace”

Giving up arms is the later step…first they have to be silenced. No one should attack each other. Let us first start talking among ourselves.

First guns will be silenced, then a dialogue will start. The place for a dialogue is İmralı (the prison island where PKK leader Abdullah Öcalan is imprisoned). If that is not accepted, then we are the right address…If that is not accepted, there is a politically elected group. If that is not accepted, then a shared committee can be founded somewhere, and thinkers can come together. (BİA News Center, May 7, 2009)


Le DTP appelle à un jeûne de protestation

Les responsables du principal parti pro-kurde de Turquie ont appelé dimanche la population à entamer avec eux un jeûne de deux jours pour protester contre la multiplication des arrestations de membres de leur mouvement accusés d'être liés aux rebelles séparatistes kurdes.

Plusieurs députés et maires du Parti pour une société démocratique (DTP) ont élu domicile jusqu'à la rupture de leur jeûne lundi soir dans une tente érigée dans un parc de Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, à la population en majorité kurde, a constaté un correspondant de l'AFP.

De là, le président du DTP, Ahmet Türk, a appelé la population à suivre leur exemple pour protester contre l'arrestation au cours des dernières semaines de plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux membres du parti, accusés de liens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Alors que même l'état-major de l'armée évoque un retour de ceux qui sont dans la montagne (la guérilla du PKK, ndlr), ces opérations les empêchent d'en descendre. Au contraire, elles en encouragent d'autres à partir les rejoindre", a affirmé M. Türk.

Le général Ilker Basbug, chef d'état-major de l'armée turque, a exhorté en avril le gouvernement à réviser les lois pour faciliter la reddition des rebelles.

Le PKK, une organisation classée comme terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du Sud-Est. Le conflit a fait 45.000 morts, selon l'armée.

Le DTP, qui détient 21 des 550 sièges au parlement turc, pourrait être interdit par la Cour Constitutionnelle, qui examine actuellement ses liens éventuels avec le PKK. (AFP, 3 mai 2009)



La déclaration finale du colloque sur la résolution de la question kurde

Les Amitiés Kurdes de Bretagne ont été co-organisatrices d'un colloque qui s'est tenu sous le patronage de Madame Isabelle Pasquet, Sénatrice au Sénat, Palais du Luxembourg et qui a rassemblé, durant oute la journée du 30 avril, devant un public attentif et participant, des personnalités telles que  Bernard Dorin, Ambassadeur de France, Alain Lipietz, député européen, Sebahat Tuncel - députée, responsable des relations extérieures du DTP, Abdullah Demirbas - Maire de Surici (arrondissement de Diyarbakir), Joël Dutto , conseiller Municipal de Marseille, Yves-Jean Gallas , du Mouvement de la Paix, Jacques Fath, responsable des relations internationales du PCF, André Métayer, Président de AKB, des avocats (Selma Benkhelifa, Antoine Comte , Sylvie Boitel , Mahmut Sakar, Eren Keskin), des écrivains (Sehmus Güzel, Jean-Charles de Fontbrune), des journalistes (Olivier Piot, Dogan Ozguden).
 
La déclaration finale adoptée à la fin du colloque:

La situation intérieure en Turquie est un sujet que les autorités françaises et européennes disent inscrire régulièrement à l’agenda de leurs rencontres avec les autorités turques. Les droits culturels, économiques et sociaux des citoyens turcs d’origine kurde y sont systématiquement abordés.

Au vu de la situation générale des droits de l’Homme dans le pays, la France et l ’Union européenne doivent presser les autorités turques de mener à terme les réformes internes, indispensables pour renforcer et garantir les libertés fondamentales comme il se doit dans un Etat de Droit.

La réalité de la vie politique et quotidienne des populations kurdes n’est pas celle des communiqués des autorités turques.

Malgré le climat détestable accompagné de pressions et d’intimidations de toutes sortes, la majorité des électeurs des régions kurdes a voté le 29 mars 2009 pour le DTP, Parti pour une Société Démocratique, permettant de doubler ainsi le nombre de ses mairies et de gérer la quasi-totalité des départements.
Quelques jours après les résultats de ces élections, les autorités turques ont lancé une campagne d’arrestations de militants, de dirigeants et d'élu(e)s de ce parti dont des maires. A ce jour, près de 700 d’entre eux ont été interpellés, dans plus d’une quinzaine de villes, dont 230 ont été écroués.

Cette atteinte caractéristique à la liberté d’expression individuelle et politique exige de la communauté internationale une ferme condamnation.

Les autorités turques expliquent que les dirigeants et les élu(e)s du DTP auraient des liens supposés avec le PKK., le Parti des Travailleurs du Kurdistan. Rien à l’heure actuelle ne permet de valider cette hypothèse, mais à supposer que cette conception de la "preuve à charge non-établie" soit retenue, elle ne se différencierait pas de celle que l’Histoire a condamnée lorsque dans ce pays, la France, des personnes ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec la Résistance.

Aujourd’hui, le PKK doit être rayé de la liste des organisations terroristes et reconnu comme un mouvement politique de résistance armée, un des protagonistes essentiel avec lequel il faut négocier. Le PKK et son président, Abdullah Öcalan, ont montré à plusieurs reprises leur volonté de dialogue en décrétant unilatéralement plusieurs cessez-le-feu jamais acceptés pas la Turquie.
Ils réclament une paix négociée dans le cadre d’un règlement politique du conflit et doivent pouvoir compter sur les forces progressistes en France et en Europe.

La France, l’Europe doivent faire pression sur la Turquie pour qu’elle prenne des décisions en faveur de la démocratie : un premier geste consisterait à mettre fin à l’isolement politique dont est victime le DTP, Parti pour une Société Démocratique qui vient de s’imposer comme la première force politique dans les provinces kurdes de Turquie.
Pour résoudre la question kurde, un travail avec les seules institutions d’Etat ou des représentants patronaux est insuffisant. Il faut également une collaboration avec l’ensemble des associations qui représentent la société civile, tels les Droits de l’Homme, les associations de femmes, les syndicats etc… y compris celles considérées comme « radicales ».
 
PROPOSITIONS POUR LA PAIX

1)    MODIFICATIONS DE LA CONSTITUTION

Il faut mettre au point une Constitution qui ne soit basée sur aucune idéologie, qui ne déclare la suprématie d’aucun groupe ethnique, religieux ou linguistique, une Constitution qui définisse une citoyenneté au regard de la composition pluriethnique du pays, qui ne comporte aucun élément pouvant heurter les libertés individuelles ; une Constitution qui puisse permettre aux représentants de l'Etat et aux fonctionnaires qui travaillent dans les régions à majorité kurde d’employer une autre langue que la langue officielle, qui puisse permettre à la population kurde de disposer d’un enseignement en sa langue maternelle.

Il est nécessaire de modifier les lois portant sur le statut des partis politiques, sur les élections législatives, le code pénal, la lutte contre le terrorisme, les pouvoirs de police, l’enseignement. La modification des lois doit porter également sur la presse, la télévision et la radio, et plus généralement sur tout ce qui est susceptible de porter atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives.

2)    NEGOCIATIONS ENTRE BELLIGERANTS

Le gouvernement de la République de Turquie mène, contre le PKK, depuis maintenant un quart de siècle une lutte incessante qui a fait des dizaines de milliers victimes, entrainant de graves atteintes aux libertés fondamentales. Plus de trois millions de civils ont été déplacés avec des conséquences sur le plan social et économique.
Il est manifeste que la réponse militaire est inefficace et qu’il faut savoir terminer une guerre avec :
•    Un arrêt, accepté par les deux parties, de tout acte de guerre
•    Des négociations entre belligérants.
•    La libération de tous les détenus politiques, y compris Abdullah Öcalan., et leur réintégration dans la vie politique.
•    L’amnistie pour tous les militants du PKK.
•    La dissolution de toutes les milices para militaires et de tous les groupes de protecteurs de village.
•    Des mesures sociales, financières et économiques permettant la reconstruction des villages détruits et le retour des personnes déplacées.

3)    RECONNAISSANCE DE L'IDENTITE KURDE

La constitution et les lois fondamentales doivent :
•    permettre l’enseignement de la langue kurde dans tous les établissements scolaires.
•    favoriser la production d’œuvres culturelles kurdes dans toutes les disciplines artistiques.
•    autoriser l’emploi de la langue maternelle dans toutes les circonstances de la vie privée et publique.
•    autoriser les media à écrire et à émettre en langue kurde sans restrictions ni censure.

Colloque sous le parrainage d'Isabelle PASQUET, sénatrice, jeudi 30 avril 2009, Paris, Palais du Luxembourg

Co-organisateurs : Solidarité et Liberté, MRAP, Parti Communiste Français, Centre d’information du Kurdistan, Centre Culturel Kurde d’Ahmet KAYA, Fédération des Associations Kurdes en Europe, Amitiés kurdes de Bretagne, Mouvement de la Paix.
(http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=14985, 4 mai 2009)


Minorités / Minorities

Le rapport quinquennal  de la FEAJD sur la dernière législature européenne

La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie (FEAJD) a publié ce jour son rapport quinquennal sur la dernière législature de Parlement Européen. Le rapport éclaire les positions adoptées par les différents groupes politiques sur des questions liées aux affaires étrangères, comme l’adhésion de la Turquie, la Politique Européenne de Voisinage, les relations entre l’Union européenne et l’Arménie ou la destruction par l’Azerbaïdjan du patrimoine culturel arménien.

Depuis deux législatures (10 ans), la Fédération s’est faite l’interprète des attentes des citoyens européens sur ces enjeux cruciaux qui engagent l’avenir de l’Union. Depuis lors, elle constitue pour les institutions de l’Union le principal interlocuteur issu de la société civile européenne  en ce qui concerne ces questions.

Le document présenté, qui s’appuie sur une analyse des votes exprimés, « présente les positions que défendirent les principaux groupes politiques ou certains de leurs membres les plus actifs afin que, à la veille des élections européennes, le citoyen européen puisse fonder son choix sur des informations factuelles et objectives ».

Il ressort en première lecture que les députés sortants des grands groupes politiques étaient fragmentés sur les positions à tenir à l’égard de ces questions où la nécessité d’affirmer les valeurs de l’Union rentraient le plus souvent en conflit avec le souci de ne pas froisser les susceptibilités de la Turquie, notamment sur la question de la reconnaissance du Génocide des Arméniens comme préalable à son adhésion.

Ainsi les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE) globalement hostiles à l’adhésion de la Turquie utilisèrent cette question éthique en 2004, 2005 et 2006 lorsque l’adhésion rapide de la Turquie apparaissait comme probable. Ils s’en dessaisirent les années suivantes, lorsque la question perdit son actualité,  bien que quelques députés aient continué à la soutenir.

Au sein du groupe socialiste, les Français qui s’étaient engagés à faire de cette revendication celle du Parti Socialiste Européen (PSE) sont restés seuls sans réussir à agréger les autres délégations du PSE. Si les socialistes français sont restés remarquablement fidèles à cet engagement, la politique globale du PSE s’est progressivement alignée sur les désirs d’Ankara.

Le groupe libéral et démocrate (ALDE) est à peu de choses près dans la même situation que le groupe socialiste : le noyau dur des quelques parlementaires démocrates continue à soutenir les valeurs européennes tandis que la majorité des libéraux privilégie l’adhésion de la Turquie sans se soucier vraiment des violations des principes de l’Union par ce pays.

La Gauche Unie Européenne a la position la plus cohérente avec un soutien par principe à l’adhésion de la Turquie mais avec l’exigence préalable très fermement exprimée du respect des valeurs européennes, au nombre desquelles la reconnaissance du Génocide.

Quant au groupe des Verts, le rapport souligne qu’il a « progressivement glissé d’une posture de défense des immigrés turcs contre les discriminations à une position de facilitation inconditionnelle de la politique de la Turquie par la dissimulation des obstacles légitimes qui empêchent la poursuite de son processus d’adhésion » et qu’il « constitue aujourd’hui un véritable groupe de pression de la Turquie au sein du Parlement européen. »

Le rapport est disponible sur le site de la Fédération Euro-Arménienne. http://eafjd.eu/IMG/pdf/2009_Elections_Europeennes-FR.pdf

La campagne de l’UGAB Europe pour les élections européennes
 

L’UGAB Europe a lancé une campagne préélectorale pour demander le point de vue des futurs candidats européens sur différentes questions liées aux enjeux arméniens.
 
En juin 2009, parmi un million d’européens d’origine arménienne, un grand nombre aura l’opportunité de voter aux élections européennes. Leur vote pourrait influencer l'avenir de l'Arménie ou celui de la Diaspora.
 
Cette campagne consiste à poser 7 questions aux candidats de tous les pays européens sur les politiques de l'UE et à publier leurs réponses. Elle aidera ainsi les européens, notamment d’origine arménienne, à bien choisir leur candidat le jour des élections. Le but est de sensibiliser les candidats et de leur rappeler que leurs électeurs se préoccupent de ces questions.
 
Les 7 questions concernent la reconnaissance du génocide des arméniens, la future intégration de l'Arménie à l’UE, le nouveau partenariat oriental, les politiques concernant la culture, la langue, la liberté et la justice, l’instauration de la paix dans le sud Caucase et le futur du Nagorno Karabagh, ainsi que les critères d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.
 
Avec cette campagne, l’UGAB Europe souhaite encourager les arméniens d'Europe à se faire une opinion sur les politiques de l'UE et à utiliser leur vote en connaissance de cause. La campagne vise également à susciter le débat et à sensibiliser les futurs parlementaires européens sur ces questions importantes.
 
La diaspora arménienne dans l'UE est estimée à environ un million de personnes. Bien que la diaspora ait une très longue histoire dans de nombreux pays européens, la plupart des arméniens européens sont originaires de la Turquie ou de l'Arménie. Pour plus de renseignements sur les arméniens et l'Europe, visiter le site : www.insideeurope.eu.
 
L’UGAB Europe encourage les particuliers et les organisations à prendre contact avec leurs candidats pour aborder ces questions et faire connaître leurs réponses.

Toutes les informations sur la campagne, y compris les 7 questions, les réponses reçues et les coordonnées des principaux partis politiques dans chaque pays peuvent êtres trouvés sur: http://campagneelectorale.agbueurope.org/.
(fhakobyan@agbueurope.org, 28 mai 2009)


france armenieInterview de la revue France-Arménie avec Dogan Özgüden

La revue France-Arménie, dans son dernier numéro (N°340, du 15 au 31 mai 2009) publie une interview avec Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, réalisée juste après son intervention du 24 avril 2009 à Lyon lors de la commémoration du génocide des Arméniens.

La rédaction de la revue présente cette interview en ces termes:

La Turquie et ses deux visages… Non, non, l’image n’a rien d’un cliché.D’un côté, le journaliste Dogan Özgüden un vrai progressiste qui vient demander pardon aux Arméniens, le 24 Avril à Lyon, pour le Génocide commis par l’Empire ottoman à l’encontre des ancêtres des destinataires de son geste. Un progressiste turc qui vit sous la menace des hordes fascistes téléguidées par l’ambassade de Turquie à Bruxelles, parce qu’il a le courage de dire la vérité (...)

L'interview est annoncée sur la couverture avec la citation du passage suivant de l'intervention d'Özgüden (Cliquer pour le texte complet de l'intervention du 24 avril):

"En ce jour de commémoration,  je me permets de répéter devant vous, descendants de plus d'un million de victimes du génocide: "Je vous demande pardon!".
 
"Il ne s'agit pas d'une demande seulement en tant que turc.
 
"Il s'agit également d'une demande de pardon en tant qu'être humain, défenseur des droits de l'Homme.
 
"En tant qu'exilé politique loin de mon pays natal depuis plus de trente ans, je suis témoin de la complicité des pays démocratiques européens avec le régime d'Ankara dans la négation du génocide des Arméniens.
 
"Donc, personnellement pour moi, il s'agit aussi d'un pardon au peuple arménien en tant que citoyen européen."
(Cliquer pour le texte complet de l'interview en PDF).

Erdogan critique le passé et accuse les Kémalistes de nettoyages ethniques

Dans une claire référence aux minorités grecques et arméniennes, le premier ministre turc a critiqué le nationalisme aveugle qui ne veut pas remettre en cause le passé. Maintenant la question est de savoir si les faits vont suivre les mots.

Les propos du Premier ministre turc Recep Tayyp Erdogan ont été qualifié par la presse turque de coup « historique » vis-à-vis de l’ establishment kémaliste décrivant leur « nettoyage des minorités » pendant la fondation de la Turquie de « fasciste ». Ces propos vont-ils tomber sous le coup de l’article 301 du code pénal turc qui interdit à quiconque de dénigrer l’identité turque.

Le 23 mai, pendant un congrès du parti à Düzce dans l’Ouest de la Turquie le Premier ministre a réagi à la critique des partis de l’opposition au sujet d’une offre israélienne pour une opération de déminage le long de la frontière de la Turquie et de la Syrie.

« C’est une mentalité fasciste et un comportement du passé » a indiqué Recep Tayyip Erdogan, soulignant l’importance des investissements étrangers en Turquie. « Il est facile de dire - a-t-il ajouté - que nous perdons notre identité turque, parce que des investissements étrangers dans notre pays impliquent des nations qui professent une religion différente à la nôtre ».

« Pendant beaucoup d’années - a-t-il continué - divers faits ont eu lieu dans ce pays au détriment des minorités ethniques qui ont vécu ici. Elles ont été éthniquement nettoyées parce qu’elles avaient une identité culturelle ethnique différente. Le temps est arrivé de nous interroger nous-même au sujet de pourquoi ceci s’est produit et de ce que nous avons appris de toute ceci. Il n’y a eu aucune analyse sur ceci jusqu’à présent ».

« En réalité - a-t-il conclu - ce comportement est le résultat d’une conception fasciste. Nous [le parti AKP] sommes également tombés dans cette grave erreur ».

La déclaration d’Erdogan suit de six mois celle du ministre turc de la défense Mehmet Vecdi Gonul. Le 10 novembre, lors de l’anniversaire de la mort d’Atatürk, il avait souligné que la fondation de la Turquie s’est faite au coût de la persécution systématique des minorités et de l’appropriation de leurs ressources économiques grâce à la laquelle une classe moyenne turque est née. Vecdi Gonul avait également ajouté : « Naturellement, avec une grande présence grecque et arménienne à travers le territoire turc, la Turquie n’aurait pas eu son dentité nationale actuelle ».

Cette dernière phrase a provoqué l’indignation parmi les minorités et la communauté internationale.

Ce qui reste le fait du jour cependant dans la déclaration d’Erdogan est sa demande à ce que la Turquie commence à parler « de l’autocritique historique ».

Dans le journal Apogevmatini, de la minorité grecque d’Istanbul, Mihalis Vassilaidis a écrit « c’est un jour de célébration pour nous tous ».

Ridvan Akar, du journal Vatan, a souvent écrit au sujet des méthodes de persécution utilisées sur les minorités chrétiennes lors de la fondation de la Turquie moderne en 1923. Il a fait le commentaire suivant : Les « droits de minorité aussi bien que ceux des fondations religieuses sont un problème structurel dans l’état turc.

Naturellement Erdogan a fait un pas en avant avec cette déclaration. Mais la sincérité de ses mots dépendra des faits pour les soutenir comme la restitution des droits à ceux qui ont été expulsés, le retour des propriétés confisquées, ou des compensations ».

Même le patriarche Bartholomée I n’a pas manque l’occasion de rappeler : « Enfin il doit comprendre que nous ne sommes pas une minorité, mais des citoyens de cette nation et en tant que tels nous devons être considérés ».

Lakis Vigas, un membre de la communauté représentative à la direction générale des fondations a indiqué : « Nous espérons que cette importante déclaration par le Premier ministre sera également prise en considération par l’administration publique ».

La déclaration d’Erdogan a également ranimé l’intérêt des cercles diplomatiques qui espèrent une vraie coupure face au passé mais des faits doivent soutenir les mots. (Stéphane/armenews, 26 mai 2009)

Christian Monastery in Turkey Wins Back Land

One of the world's oldest functioning Christian monasteries has won a legal battle to have land it had owned for centuries restored to it, after a Turkish court ruled on Friday it could not be claimed by the state.

The dispute over the boundaries of Mor Gabriel, a fifth-century Syriac Orthodox monastery in eastern Turkey, had raised concerns over freedom of religion and human rights for non-Muslim minorities in Turkey, a predominantly Muslim country and European Union aspirant.

In a statement, the Syriac Universal Alliance (SUA), a leading Syriac group based in Sweden, said a Turkish court in Midyat had reversed an initial decision by the land registry court to grant villages some 110 hectares (272 acres) of monastery land.

But it added another three cases relating to the monastery's former land remained open, two of which had been postponed.

The row began when Turkish government land officials redrew the boundaries around Mor Gabriel and the surrounding villages in 2008 to update a national land registry.

The Syriac Orthodox monks said the new boundaries turned over to the villages large plots of monastery land and some designated as public forest.

The case became a rallying cry for Christian church groups across Europe, and had been postponed several times.

Syriacs are one of the oldest communities in Turkey and still speak Aramaic, the language of Jesus Christ. But they are not officially designated a minority in Turkey like the Greeks or Armenians, so have no special protection under the 1923 Treaty of Lausanne's provisions for non-Muslim minorities.

The ruling AK Party government has said it has expanded the rights of minorities. But the EU and U.S. President Barack Obama, during a trip to Turkey in April, have urged Ankara to do more to promote religious freedom.
(Reuters-Aina, May 22, 2009)

L’Oratorio de Khatchadour Avedissian diffusé en Turquie

Kalan Music sort un nouvel album qui risque de devenir un sujet brulant en Turquie. L’album est nommé "Meds Yeghern - 1915 Oratorio " et comprend la création du compositeur arménien Khatchatour Avédissian ( présenté en Turquie sous l’orthographe Khaçadur Avedisyan).

"J’ai essayé de sortir cet album en Turquie depuis plusieurs années" a déclaré Hasan Saltuk, le propriétaire de Kalan Music cité par Hürriyet. "Il n’était pas facile de contacter la famille du compositeur. Aussi, il n’y avait aucun enregistrement original de l’album."

Hasan Saltuk a accidentellement trouvé les enregistrements originaux pendant un voyage à Paris. Avec l’aide du fils d’un ami des Pays-Bas, Hasan Saltuk a pû entrer en contact avec Michael le fils d’Avedissian. Il a alors rencontré un autre problème. Le compositeur avait émis le souhait que l’album sorte seulement avec le titre "Génocide - Oratorio 1915."

Hasan Saltuk a alors persuadé Michael Avedissian de sortir l’album avec le titre "Meds Yeghern - Oratorio 1915".

L’expression arménienne "Meds Yeghern" signifie selon les turcs " la grande catastrophe ", en réalité "Grand Crime" et a été employé par le Président américain Barack Obama le 24 avril pour se référer au génocide de 1915 et a causé beaucoup de débat en Turquie. Hasan Saltuk a dit qu’il était prêt pour de grandes discussions qui pourraient arriver après la sortie de l’album.

"Nous voulons prouver que de tels albums peuvent sortir en Turquie" a-t-il dit. "Ce CD montrera que les incidents fr 1915 peuvent être discutés dans le pays. De cette façon, l’argument politique de la diaspora employé contre la Turquie disparaîtra."

Hasan Saltuk a dit que la Turquie s’est développée et s’est modernisée très rapidement et qu’il n’aurait pas été capable de sortir un tel album dans les années 1990.

"J’ai été poursuivi en justice plusieurs fois parce que nous avons mis en vente de la musique appartenant aux différentes cultures ethniques d’anatolie en leurs langues originales" a-t-il dit. "Aujourd’hui l’Etat parle clairement de ces questions pour lesquelles j’ai été jugé dans le passé."

Hasan Saltuk a précisé que les problèmes peuvent être surmontés seulement en parlant : "notre combat doit interdire les interdictions."

Il a précisé que l’album comprenait sept chansons exécutées par le groupe instrumental de la Radio Nationale d’Arménie et l’orchestre de Chambre de la Radio Nationale d’Arménie. Il a précisé que l’album était précieux au niveau musical et qu’il était heureux de l’ajouter aux archives de Kalan Music.

Khatchatour Avédissian est né en 1926 dans la deuxième ville d’Arménie, Gyumri. À 25 ans, il a été le premier artiste arménien à gagner des médailles d’or dans les compétitions internationales à Berlin et Moscou. Il a travaillé aussi bien que sur la musique classique que sur la musique folklorique arménienne et a joué de plusieurs instruments traditionnels. Il a formé l’unité de musique folklorique au Conservatoire National Komidas à Erevan en 1978. Il a travaillé comme directeur artistique du Centre National de Danse.

Kalan Müzik ou Kalan Music est un label indépendant turc basé à Istanbul. Il a été fondé en 1991 par Hasan Saltik. Le chiffre d’affaire annuel de Kalan Muzik est de 3 millions de $ et a sorti plus de 400 albums.

Depuis 2004, le Ministère turc de la Culture remet des CD de la société Kalan lors de la visite de dignitaires étrangers. (Stéphane/armenews, 21 mai 2009)


Génocide des Arméniens et Assyriens: Une fêlure dans le bloc monolithique

Info Collectif VAN -Les commémorations du génocide arménien en Turquie, organisées courageusement par l’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD) à Istanbul*, ont été relayées uniquement par le journal kurde de Turquie ‘Gunluk’. ‘Gunluk’ a édité également un long article d’Emin Turk, selon lequel, la suggestion des hommes politiques de laisser cette question du génocide aux historiens et les offres faites d’étudier les archives ottomanes est une façon plus ou moins raffinée de nier. L’intellectuelle turque Ayse Gunaysu décrit dans cet article paru dans Armenian Weekly (USA), les forces en présence en Turquie et conclut : « Il est important de noter que malgré nos existences [celles des intellectuels turcs et kurdes reconnaissant le génocide], la Turquie ne cesse d’être ce qu’elle est : un système antidémocratique bien loin derrière les standards internationaux des droits de l’homme, et négationniste des faits historiques. Mais nous représentons une fêlure dans ce bloc monolithique et les Kurdes jouent un rôle important dans ce processus. » Une fêlure à laquelle il convient de rendre hommage : Emin Turk, Ayse Gunaysu et l’éditeur Ragip Zarakolu - qui a publié le 20 avril, un article intitulé “Le concept du génocide, la Convention du Génocide des N.U, et le Crime de Génocide dans le Code pénal turc” -, sont l’honneur de la Turquie. Il n’en va pas hélas de même de tous les intellectuels turcs.

Kurdes : ‘Nous nous souvenons, nous partageons votre peine’

De Ayse Gunaysu • le 14 mai 2009

Armenian Weekly

Le 24 avril de cette année, l’unique journal kurde de Turquie, “Gunluk,” imprimé en langue turque, affichait un grand titre écrit en caractères arméniens au dessus de son logo : “Nous nous souvenons, nous partageons votre peine.”

Gunluk est le dernier représentant de la tradition journalistique kurde—souvent dénommée “la tradition Gundem” - qui a débuté en 1991 (bien que la presse kurde ait une histoire remontant à plus d’un siècle dans ce pays) et qui a continué sous différents noms (“Ulkede Gundem”, “Ozgur Gundem”, “Yasamda Gundem”, “Ozgur Ulke” etc.), car chacun d’eux était fermé mais rouvrait sous un autre nom. Au cours des années, de nombreux journalistes, éditorialistes et distributeurs ont été arrêtés et torturés, et 46 d’entre eux ont été assassinés ; un grand nombre de ces assassinats n’a jamais été résolu.

La paroxysme a été la destruction de Ozgur Ulke en 1994 : le bâtiment a été entièrement soufflé par les bombes. Il n’en restait rien, pas même un crayon, et l’un des employés du journal est mort dans l’explosion.

C’était l’un des représentants de cette tradition, Ulkede Ozgur Gundem, qui, il y a 5 ans le 24 avril, titrait : “Nous nous excusons.” C’était une première pour la presse de Turquie. Le journal a publié de nombreux articles sur le génocide des Arméniens et des Assyriens tout au long de son existence ; après sa fermeture, Gunluk a repris le flambeau.

A la mémoire de nos grands-mères

Cette année, en plus du titre en arménien en première page, Gunluk a publié deux longs articles sur le génocide, couvrant une page entière. Le titre de l’un d’eux était : “Ne laissons pas les souffrances de nos grands-mères tomber dans l’oubli”. Son auteur est Emin Turk, et il a écrit cet article de la prison de Diyarbekir - certainement un kurde dont la grand-mère a survécu au génocide. Il a mis une note en bas de page : “À la mémoire de ma grand-mère Rihan.”

Dans son long article, Emin Turk commence par dire que la suggestion des hommes politiques de laisser cette question du génocide aux historiens et les offres faites d’étudier les archives ottomanes est une façon plus ou moins raffinée de nier; il demande si des archives d’une telle destruction, de l’extermination totale de l’existence d’une nation, peuvent exister. Il continue en décrivant sa prise de conscience des souffrances de sa grand-mère et de son peuple en 1915, accentuée en 1993, lorsque les Kurdes, qui ont été utilisés dans l’extermination des Arméniens, sont eux-mêmes devenus les victimes de la violence, des persécutions et des déplacements forcés, et qu’ils ont vu la destruction de leurs villages.

Il a parfaitement compris comment la souffrance est démultipliée, lorsqu’elle doit être supprimée, lorsqu’il faut rester silencieux quant aux horribles expériences vécues, et quand on doit vivre parmi des gens qui se comportent comme si rien ne s’était passé. “Ce fut alors,” écrit-il, “que j’ai juré sur la mémoire de ma grand-mère que je ferai tout mon possible pour faire connaître la vérité, que je la dirai à tous ceux que je croiserai, et que j’essaierai de mériter l’honneur d’être son petit-fils. Je m’excuse auprès de tous ceux qui ont subi le génocide, je m’excuse auprès de ma grand-mère, et de Hrant Dink, et je m’incline devant votre mémoire en signe de mon respect envers vous tous. Laissez-les nier le génocide. Le seul juge véritable et indépendant est la conscience humaine.”

Dans ce même numéro de Gunluk, il y avait aussi l’article d’une sociologue, Gulisor Akkum, dont le titre était “Chaque Arménien est une nouvelle.” Elle commence par dire : “Je n’ai connu que trois Arméniens dans ma vie, et cela m’a suffit. Si vous rencontrez trois Arméniens n’importe où dans le monde, vous connaîtrez tous les Arméniens.” Vers la fin de l’article, après avoir raconté comment un ami très cher, l’Oncle Anton, avait refusé de commenter ses paroles - qu’elle et son peuple, les Kurdes et les Turcs, avaient une dette énorme envers les Arméniens - elle a conclu : “Cela ne fera aucune différence si vous connaissez un Arménien ou des milliers d’Arméniens. Quelle que soit la force de vos provocations, ils ne se départiront pas de leur politesse typique et remarquable, dont ils ont hérité de leur histoire. Ils ne vous mettront pas dans l’embarras, ils vous laisseront seul avec votre propre conscience.” Nombreux sont ceux, moi incluse, qui trouvent une telle généralisation très controversée, mais le message sous-jacent de cette auteure est d’essayer de faire passer son sentiment de dette et de honte par rapport aux crimes de nos ancêtres.

Le 20 avril, l’article de Ragip Zarakolu “Le concept du génocide, la Convention du Génocide des N.U, et le Crime de Génocide dans le Code pénal turc” a été publié dans Gunluk. Zarakolu explore la définition du génocide, le génocide en tant que phénomène légal et social, et le négationnisme turc. Il analyse les arguments des négationnistes, soulignant leur échec à obtenir toute crédibilité que ce soit.

Le silence entourant la commémoration du 24 avril

La raison pour laquelle je voulais écrire longuement et en détails sur ce numéro de Gunluk paru le 24 avril de cette année, était pour illustrer le contraste frappant qui existe en Turquie sur la “Question arménienne.” Il n’y a eu que Gunluk, le quotidien des Kurdes en Turquie qui a commémoré les victimes du génocide - pas en quelques mots, mais en dédiant tout un numéro au génocide.

Le 24 avril, le jour même où Gunluk faisait paraître son numéro spécial sur le génocide, l’Association des Droits de l’Homme de Turquie avait organisé une commémoration avec pour message : le négationnisme n’est d’aucune utilité et nous avons besoin de connaître la vérité - la vérité étant qu’un génocide a été commis ici, dans ce pays, en 1915. Les lecteurs de Armenian Weekly se souviendront d’après l’article que j’ai écrit sur cet événement que trois grands poètes arméniens et le brillant intellectuel de l’époque, Krikor Zohrab, ont été commémorés ; un concert de chants arméniens et assyriens a eu lieu, suivi d’un chant de paix arabe appelant à l’amitié entre les peuples du Moyen Orient.

La salle était tellement submergée de caméras de la presse que le public s’est plaint de ne pas pouvoir suivre la représentation. Parmi les médias étaient présents les principales chaînes de télévision, comme NTV, et des journalistes d’Hurriyet qui ont demandé les textes des discours et qui ont organisé des interviews avec les organisateurs. Le jour suivant, la presse turque est restée complètement silencieuse sur cet événement, encore une fois, à l’exception du journal kurde Gunluk.

Il ne s’agit pas simplement d’ignorer la commémoration faite par l’IHD [Association des Droits de l’Homme] et de ne pas en parler le 25 avril. Le 24 avril, date anniversaire du génocide, rien, pas même une référence neutre à ce jour spécial, n’a été faite par le journal “gauchiste” “Radikal” et par “Taraf”, le dissident résolu du système militaire et nationaliste. Dans le contexte de la “Question arménienne”, tout le courant principal des médias de l’opposition ne se souciait que de la façon dont Obama avait éludé le “Mot en G ” et du processus diplomatique entre l’Arménie et la Turquie.

Il n’y a pas eu que les ultranationalistes, mais aussi les médias pro gouvernementaux et les médias principaux, qui ont été enragés par les paroles d’Obama le 24 avril. Voici quelques titres d’Hurriyet, l’un des journaux les plus diffusés en Turquie, positionné au centre politiquement, trois jours après la déclaration :

“La Turquie n’est pas un pays qu’on flatte et déçoit” — Paroles du Premier ministre.
“Stop aux mensonges arméniens” — Manifestation à New York de l’Association des “Jeunes Turcs.”
“Changement de couleur de l’impérialisme” (Titre d’un article de quatre colonnes).
“100 ans de mensonges arméniens” (titre d’un article de trois colonnes).

En résumé, grâce aux médias et à tous les faiseurs d’opinion, l’opinion publique turque semble parler et chanter en parfaite harmonie. Cependant, il existe une dynamique en Turquie, peu importe sa marginalité et sa faiblesse en ce moment, qui reconnaît le grand crime inconcevable et impardonnable qui a été commis dans la patrie des Arméniens et des Assyriens. Mais si l’on regarde la Turquie, les chaînes de télé, les médias principaux, et tout ce qui façonne l’opinion publique, on pourrait croire que la population turque est un bloc monolithique qui soutient le négationnisme turc.

Une fêlure dans le bloc monolithique

C’est bien sûr un progrès que des manifestations non violentes aient lieu devant le bâtiment où se déroulait l’événement - ou même dedans, comme ce fut le cas plusieurs fois ces dernières années - et que pour l’instant aucun procès n’ait été intenté contre l’IHD branche d’Istanbul, bien que depuis le 90e anniversaire du génocide, la branche de l’association ait organisé des événements commémoratifs.

Alors ce silence sur la commémoration du génocide est en fait un pas en avant en Turquie, mais c’est aussi révélateur du fait qu’il existe un effort déterminé visant à créer l’impression que la Turquie est un bloc entièrement uni derrière l’idéologie officielle. Alors, à présent, ils nous rendent invisibles. Jusque très récemment, ils s’attaquaient physiquement aux événements et réunions de non conformistes, terrorisant les gens et prouvant, avec des meurtres, qu’ils pouvaient mettre leurs menaces à exécution.

Depuis l’affaire Ergenekon, ils ne se montrent pas. Cependant, ils nous rendent invisibles. Nous sommes comme une île isolée dans un vaste territoire géographique avec des gens complètement étrangers à tout ce que nous représentons. Alors, ce que nous devrions faire, c’est briser cet isolement et nous rendre plus visibles en Turquie. (Entre-temps, si nous devenions plus visibles en dehors du pays, cela pourrait avoir une signification dans le contexte d’une meilleure compréhension de la Turquie, mais cela aurait peu d’impact sur un changement de la Turquie.)

Certains dissidents sincères, qui ont vraiment dévoué leurs vies à faire changer ce pays vers davantage de démocratie, pensent que cet isolement ne sera brisé uniquement si un langage et des arguments plus acceptables sont utilisés pour communiquer avec la majorité des gens. Je ne nie pas le fait que cela puisse être utile dans le long processus ardu de changements. Par conséquent, je ne suis pas contre leurs efforts (bien que je me réserve le droit de m’opposer à certains points); mais je suis de celles qui veulent une liberté totale au moins pour ma façon de penser et de m’exprimer. Je ne veux pas que la peur des autres - fabriquée par le système au pouvoir - façonne mes convictions. Laissons donc ces deux systèmes différents de luttes contre les préjudices coexister et contribuer chacun à leur façon à ce processus de changements.

Pour en revenir à notre point de départ, le génocide des Arméniens et des Assyriens dans l’Empire ottoman est reconnu par ceux qui font directement, inévitablement et matériellement partie de ce pays, quel que soit le désir de nous décrire comme des étrangers, voire des ennemis de la Turquie. Nous existons, et nous sommes indéniablement réels. Il est important de noter que malgré nos existences la Turquie ne cesse d’être ce qu’elle est : un système antidémocratique bien loin derrière les standards internationaux des droits de l’homme, et négationniste des faits historiques. Mais nous représentons une fêlure dans ce bloc monolithique et les Kurdes jouent un rôle important dans ce processus.

©Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN - 16 mai 2009 - 07:10 - www.collectifvan.org

Article paru dans l’hebdomadaire arménien des Etats-Unis, Armenian Weekly.

*L’IHD était également partenaire de l’action du Collectif VAN à Paris le 26 avril 2009 :1915/2009 : « Le négationnisme ne connaît pas la crise »

Bulgarie: il y a 20 ans, le soulèvement de la minorité turque contre le PC

La minorité turque de Bulgarie, qui constitue environ 10% de la population, commémore cette semaine le 20e anniversaire de son soulèvement contre le régime communiste lequel répondit à la révolte par un nettoyage ethnique précipitant son écroulement.

C'est à Djebel (sud), petite ville de la chaîne des Rhodopes, qu'un mouvement de protestation s'est déclenché le 19 mai 1989 avant de se répandre en une semaine dans le sud et le nord-est du pays, à forte minorité musulmane.

"Nos noms musulmans avaient été changés de force pour des noms bulgares dès décembre 1984, sinon c'était la déportation", témoigne Rechad Uztürk, 46 ans, un chauffeur de Djebel. "Au fil des années, la répression a continué. Ceux qui s'adressaient la parole en turc dans la rue payaient une amende +pour utilisation de langue incompréhensible+, la circoncision barrait aux garçons l'accès à la maternelle", raconte-t-il.

"La police déchirait nos chalvars (pantalons bouffants) et nous faisait porter des jupes. J'ai failli mourir de honte", relate une septuagénaire désirant garder l'anonymat.

Dans le jargon de la propagande, ces évènements étaient appelés la "renaissance". Les autorités affirmaient que la minorité turque était composée d'héritiers de Bulgares islamisés pendant les cinq siècles de domination ottomane (14e-19e siècles), qui n'étaient plus conscients de leur origine.

Les émeutes de mai ont fait neuf morts et des dizaines de blessés, selon le chercheur Mikhaïl Ivanov.

"Inquiet de la croissance démographique de cette minorité considérée comme +une cinquième colonne de la Turquie+, le régime a répondu à la révolte par un nettoyage ethnique", explique Antonina Jeliazkova, présidente du Centre d'études des minorités à Sofia.

La Turquie, membre du camp occidental, était considérée comme l'ennemi viscéral, prêt à s'emparer de pans entiers du territoire bulgare.

Selon Mikhaïl Ivanov, qui a consulté des archives des services secrets, 370.000 Bulgares d'origine turque ont quitté le pays de mai à novembre 1989. Seuls 155.000 sont revenus par la suite.

"Les leaders du mouvement de protestation, ainsi que plusieurs milliers d'intellectuels et d'anciens déportés ont été expulsés. La population, terrifiée, les a suivis", ajoute Antonina Jeliazkova.

"J'étais mal vu pour avoir dénoncé en tant que directeur d'école le chauvinisme bulgare dans les programmes scolaires. Après notre révolte, la police m'a mis dans un train à destination de la Turquie, me séparant de ma femme bulgare", témoigne Mumun Mustafa, 70 ans.

Le dictateur communiste Todor Jivkov avait atteint son objectif de ne plus avoir sur son territoire plusieurs centaines de milliers de membres de la minorité turque. Cette politique a cependant provoqué une vive réaction internationale.

"Jivkov n'a jamais obtenu le soutien de Gorbatchev (ndlr: Mikhaïl Gorbatchev, dirigeant de l'Union soviétique, partisan d'une politique de réformes, d'ouverture et de transparence, la Perestroïka et la Glasnost) à sa politique d'assimilation. L'isolation internationale totale dans laquelle il s'est trouvé a précipité son limogeage par des communistes réformateurs le 10 novembre 1989", a déclaré à l'AFP le premier président démocratiquement élu, Jeliou Jelev.

L'expérience douloureuse de cette politique d'assimilation a permis aux Bulgares de surmonter le nationalisme: "Une guerre civile a été évitée en Bulgarie, contrairement aux pays issus de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990", estime ainsi Antonina Jeliazkova.

Dès la fin du communisme, les noms des membres de la minorité turque ont été rétablis et leur parti, le Mouvement pour les droits et libertés, est devenu un acteur incontournable de la vie politique. Il compte aujourd'hui trois ministres, 34 députés et de nombreux maires. (AFP, 20 mai 2009)

A Istanbul, le quartier des Roms démoli malgré la résistance

Jadis capitale de la nuit stambouliote et dépositaire de la mémoire des Roms de Turquie, Sulukule n'est plus qu'un champs de ruines. La lutte contre l'insalubrité a eu raison du quartier, contraignant, parfois avec brutalité, son petit peuple d'artisans et d'artistes à l'exil.

Mardi, les agents municipaux, secondés par une escouade de policiers anti-émeute, ont mis à bas une vingtaine de masures colorées qui témoignaient encore, entre les débris de précédentes campagnes de démolition, de l'existence de ce monde à part, blotti au creux de la muraille byzantine d'Istanbul.

Devant des habitants résignés, qui avaient reçu la veille leur avis d'expulsion, les fonctionnaires ont fait place nette en jetant par les fenêtres les quelques meubles, tapis et vêtements encombrant encore les maisons, écrasées ensuite comme des fétus de paille par une pelleteuse.

"Un grand merci à la mairie! Grâce à elle, ce soir je vais dormir dans la rue avec ma femme, un enfant nouveau né et un autre de quatre ans. On n'a nulle part où aller", se désolait Ferdi Celep, sans emploi, assis sur un canapé au milieu des décombres.

Les démolitions ont débuté fin 2006 sur ordre de la mairie d'arrondissement de Fatih, avec pour but de remplacer par de coquets immeubles lambrissés de "style ottoman" les "cabanes même pas bonnes à stocker le charbon" -selon les mots du maire, Mustafa Demir- dans lesquelles vivaient les habitants.

Le projet prévoit le départ d'environ 3.500 personnes, dont la quasi-totalité des quelque 1.300 Roms du quartier, selon les estimations de la municipalité.

Aujourd'hui, la plupart des habitants ont essaimé à travers la ville, et seraient bien incapables de louer ou d'acheter un appartement dans une des résidences que va construire la mairie, aux mains du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir en Turquie.

Une situation qui indigne l'activiste Hacer Foggo, de la Plateforme de Sulukule.

"Qui va acheter les maisons qu'on va construire ici? Ce sont les profiteurs, ce sont les proches de l'AKP. L'idée, c'est de chasser les pauvres du centre-ville et de mettre des riches à la place", clame la jeune femme, qui évoque 5.000 déplacés, pour la plupart des Roms.

Quelques mois plus tôt, la presse turque a publié des listes supposées d'acheteurs parmi lesquelles figuraient de nombreux cadres et proches de l'AKP.

La militante se désespère aussi de la situation des expulsés, qui vivaient déjà dans le dénuement mais pouvaient jusque là faire face grâce à la solidarité de quartier.

"Ici, au moins, tout le monde se connaissait, les loyers étaient très bas, l'épicier faisait crédit", évoque Mme Foggo.

Royaume des joueurs de darbouka (tambourin) et des danseuses enflammées, Sulukule a accueilli des générations de Stambouliotes avant de connaître le déclin dans les années 1990 avec la fermeture par les autorités conservatrices des maisons de divertissement qui avaient fait sa gloire.

Au delà du pittoresque, la dispersion des Roms de Sulukule représente aussi la fin d'une histoire millénaire.

Selon le chercheur britannique Adrian Marsh, spécialiste des Roms de Turquie, interrogé par l'AFP fin 2006, Sulukule serait en effet "la plus vieille communauté Rom au monde" connue, dont la présence a été attestée dès 1054 par un clerc byzantin.

Celui-ci relate la présence à Sulukule de mystérieux "Egyptiens" vivant dans des tentes noires, pratiquant la divination, la danse du ventre et le dressage d'ours.

On retrouvera la communauté à partir du XVe siècle, faisant les délices de la cour des sultans ottomans.

"La démolition de Sulukule, ce n'est pas la démolition de n'importe quel bidonville gitan", estime Marsh. "C'est l'éradication de la mémoire d'une communauté".(AFP, 15 mai 2009)

A Kurd Returns His Estates to 1915 Assyrian Genocide Victims

A new milestone for the 'Sorry' Campaign in Turkey will be marked on May 13, 2009, when a Turkish citizen of Kurdish origin, Berzan Boti, returns all his estates to their actual owners from whom they were confiscated during 1915 Genocide.

During a ceremony to be held that day at the Swedish Parliament in Stockholm, Boti will rend all of his estates to Mr. Sabri Atman, president of Seyfo Center, an Assyrian insitution workig for the recognition of the 1915 Genocide of Assyrians and Armenians.

Seyfo Center had already released on February 2, 2009, the following information about Berzan Boti's gesture:

In December last year one of the hot topics which was present amongst the public and prominent in Turkish media headlines was the 'Sorry' campaign directed in recognition of the Armenian Genocide. Contrary to this came the chauvinist wave that escalated from the Prime Minister to the military's Chief Commander.

Around a year ago, Mr Berzan Boti, a permanent resident of Turkey, began to write to SEYFO CENTER, the main organisation that undertakes investigative research on the Assyrian Genocide. He expressed that he genuinely wishes to make an apology towards the Assyrian people for the Genocide and is willing to return all the estates (house, land, etc.) he inherited, to their actual owners from which they were originally confiscated.

We have been corresponding with each other for two years. Finally he passed onto us the deed he had made on the 6th October 2008, through the Notary Public's Office which was the complete transfer of house/land title.

We are planning to announce this new step to the international public, sometime in April this year through a press conference in the Swedish Parliament, with the presence of Mr Berzan Boti himself.

Unfortunately, due to the discussions and debates surrounding the matter within and outside Turkey, it is necessary for us to make a preliminary statement prior to our planned press conference.

Let this be known, the 1915 Genocide did not simply target people of Armenian nationality. The Assyrian people (also known as Chaldean and Syriac) were also massacred and exterminated along side the Armenian people. However this has not been widely discussed. This is similar to the accounts of crimes against Rumanians during World War II being passed over in history. Forgetting the atrocities committed against the Assyrian people during the 1915 Genocide is not understandable nor is it acceptable.

Yet, more than half of the Assyrian Nation, alongside with the Armenians were exterminated with the same mentality which proposed that 'an onion is an onion; therefore it must be chopped off'. Thus the Ottomans did not differentiate amongst the Christians. In this the case, then, why there is no mention of the Assyrians, at all?

Nowadays in Turkey, you will find a new generation of individuals who are trained in naming the main streets and public squares in the main cities of Ankara and Istanbul after Talat Pasha, who to the Assyrians and Armenians is considered the Turkish counterpart of Adolf Hitler; and that questions about the statues of Kemal Bey (Lord Kemal) and crippled Osman (Othman) which are erected in other cities like Giresun and Bogazliyan are never raised. You can understand that this large group of people will not come to the truth easily. What about the intellectuals?

Weren't the men and women, young and old, with different religious beliefs and particular ethnicities murdered from Istanbul to Hakkari, in 1915 and onwards? These systematic massacres were merely a planned programme and executed with the decision of a central authority. As much as the (Turkish) authorities may interchangeably intend to call these actions as a big tragedy or cataclysm; however, could this event itself hide out the real truth it holds where it costed the lives of over two million people and that wiped out majority of ethnic Christian minorities from this part of geography?

Here the intended emphasize is this: in order to reach reconciliation for the genocide, requires the parties involved enter into settlement. People need to be educated in this line and try to meet the requirements for apology. It is not sufficient enough just to say 'Sorry' even though this may seem a positive step forward in apology. The fundamental principle and important element is to meet the essentials of the apology. The issue is not an argument about whether or not the genocide happened in Turkey. The actual matter which needs to be addressed and discussed is what steps forward Turkey can take to ease the pain and sorrow of the victims of the genocide.

We, the Assyrians, more importantly would like to underline this: settling up with history is another measure of democratization. If you don't face up and settle with history, you cannot reveal the importance of the day. In this essence Turkey should settle with its own recent history. Therefore it must apologize for what it did in the 1915 (and onwards) to the Armenians, Assyrians, Greeks and Yezidi's. More importantly it should meet the essentials of this apology.

Inasmuch as Turkey won't settle up with its own recent history or apologizes to the people that were victims of genocide, it will not prevent future genocides nor will it be democratized. What we seek is for Turkey to come clean about every aspect of the Genocide.

On 18 March last year Germany's Prime Minister Angela Merkel bowed down at Israel's Parliament, the Knesset, in reference to the Holocaust, in which 6 million people were killed, said in Hebrew:

"The Holocaust is shame and a disgrace for us! With all my respects to all victims of the massacre, I bow down."

On the contrary, the Turkish Republic's Prime Minister, Mr Recep Tayyip Erdogan says to those involved in the 'Sorry' campaign: "they must have committed the genocide so that they are apologizing". What a shame! This attitude shows the degree of maturity between the Turkish Republic's Prime Minister, Mr Erdogan as compared to that of Germany's Prime Minister Angela Merkel.

The Prime Minister should come to the realisation that the only means through which Turkey can establish a democratic future is to stop more years passing in which no apology or reconciliation is made for the atrocities of the recent past. The Prime Minister Tayyip Erdogan, by learning a few words of the victimized people's language, in this case the language that Jesus Christ spoke, which was Aramaic (Syriac) and should say: "Aa'mo Suryoyo, Shoupqono!" meaning, "Assyrian people, Sorry!". This will not humilate him. On the contrary, such an apology will herald the dawn of a new age of maturity for Turkey. In brief this means in due course, if the inner dynamics of Turkey won't lead it into action, then the outer dynamics will force Turkey to do so. Let it be known to that.

The esteemed Mr Berzan Boti, being a very honourable man, has placed his signature to a very FIRST in history which paves the way the rest of Turkey. He has brought in all the necessary official documents, signed and certified by the Notary Public's Office (in Turkey) and transferred his properties to the Assyrian Genocide Research Centre, the SEYFO CENTER. In addition to these documents, the letter he wrote to the attention of General Public contains the following lines:

"As of 6th October 2008, in Turkey's south-eastern province of Siirt, the sub-division (…………), I have officially transferred my house/land titled (……….) in the Notary Public's Office to the SEYFO CENTER, nominating it to its director Mr Sabri Atman. In my letter below, I would like to share with you the general public the reasons why I have transferred my land to Seyfo Center.

World War I is a well known event by the international public. This event took place in the late Ottoman Empire in 1915; genocide was carried against all Christian minorities living there. My village..., was another place where these unfortunate events occurred. I have personally researched this event from many different aspects. Today in Turkey this subject is still, not only denied and distorted for over 93 years, but to speak about it or mention it is considered taboo. I did not just rely on what historians wrote or documented; I have also witnessed the confessions of the live witnesses who not only witnessed this tragic genocide, but who took part in the killing role in these mass massacres; where these individuals can be described as the 'guilty party'. I have met these people face to face and listened to them just before their deaths. During the genocide years, the murdered Assyrians in my village had their lands confiscated and the little number of them who survived was Islamized. The grand children of those who were Islamized are still living in our village.

I found out that the land which was inherited by me and my brothers and sisters from my father actually was the land of the people (Assyrians) who were massacred in 1915. It did not belong to us. I now cannot find the right words that describe the shame, guilt, qualm and the pangs of conscience state I live in. Before taking my decision of transfer, for many years I have thought about it and have placed myself in the shoes of those people who became victims of the genocide. Despite of me personally apologising to the many Assyrian and Armenian individuals that I came across with and said 'sorry' to, I could not leave the moral pressure of conscience I inherited behind. Even though today I do not have a direct connection with the then genocide; I came to the conclusion that I have to do something beyond apology. That is why the estate I have inherited from my forefathers, I am returning it back to its actual owners, the Assyrians, to one of their organizations, the Seyfo Center which sacrifices altruism in recognition of the genocide..."

We have now presented you with a section of Mr Berzan Boti's two page letter. Furthermore, we are planning to present you the rest of the letter and other developments in April at a press conference in the Swedish Parliament, in presence of politicians, historians, scientists and other important figures.

It seems that there are two factions in Turkey of late. One holds the view of individuals like Berzan Boti's and the other is the ones who name some of the main streets and public squares after Talat Pasha, in the major cities including Ankara and Istanbul.

Mr Berzan Boti has done two admirable things. First, he apologized and secondly, he fulfilled all the essentials required of an apology. This exemplary attitude reminds us: What about Mr Osman Feridunoglu, the grandson of Crippled Osman, the one who killed the Greeks in the city of Giresun, displacing them from their homelands; confiscating their goods, possessions and estates; will he do the same thing that Mr Berzan Boti has done?

In no way! The grandson of Crippled Osman, Mr Osman Feridunoglu (the 2007 tax record-bearer of Giresun) has added to his fortune the captured properties he inherited from his grandfather. Following that, he has built a monument in honour of his grandfather together with the detainee of terror organization, Ergenekon, Mr Veli Küçük. These people are busy with denying the genocide and keeping alive the memories of murderers and criminals.

The hurdle is very clear. Certainly, not every Turkish individual is directly responsible for the events of the past. Nor can be considered as complicit and guilty. However, obviously there is a collective responsibility in question that lies upon everyone. Every Turkish individual is responsible for urging the Turkish Government to recognize and accept the 1915 Genocide of Assyrian, Armenian and Greek Christians.

By Sabri Atman
Seyfo Center

Ismail Türüt knows no boundary in racism

Singer from Black Sea region İsmail Türüt read out a poem heavily insulting intellectuals at a TV program. Türüt repeated a part of the song “Don’t make Plan’ over which he stands trial for praising the murder of Hrant Dink.

Türüt read his poem and sang the song: “If someone commits treason his dead body gets found on the street.”

Türüt’s poem:

Listen you dressed up with fake intellectual clothes
Listen who cheat this people
Listen you who say ‘We are all Armenian’
You all pissed on the Kiblah
… all intellectuals like you

All of you are Orhan Pamuk with Nobel
You are even more distorted than him
You shut your eyes when Turk gets hurt
You become blind you don’t see the history of Armenian
… all writers like you

A famous saying, pig skin don’t make cloth
Armenian may make a friend but not you
Treason cannot be so free in a country
It is hard to find anywhere else like Turkey
…all intellectuals like you
(antenna-tr.org, May 10, 2009)

Politique intérieure/Interior Politics

Advice for Premier Tayyip Erdogan: How to End "Fascism"?

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's recent comment has been widely cited and has caused controversy in Turkey. He said, "For years, people with different ethnic identities were forced to leave our country. This is actually the result of a fascist attitude."

If this comment is a sign of a sincere wish to change attitudes, then Assoc. Prof. Elçin Macar, lecturer at Istanbul's Yıldız Technical University's Political Science and International Relations department, has the following suggestions: "First, the definition of 'minority' has to be changed. Discrimination has to be abolished and real equality provided. Then we need democratisation. All citizens must have the right to broadcast in their own language, and to learn and develop their mother tongue."
We, too, have thought of further steps which the Prime Minister could take:

Ratify international agreements: International agreements which recognise minority rights need to be ratified and implemented. Turkey must also change its definition of minority, which, since the Lausanne Treaty, only refers to some non-Muslim groups. The most important agreements are the Council of Europe's Framework Convention for the Protection of National Minorities and the European Charter for Regional or Minority Languages.

Reservations must be lifted: Turkey must remove its reservation on Article 27 of the United Nations' Covenant on Civil and Political Rights, concerned with protecting minorities, as well as its reservation on education in a mother tongue in the Convention on the Rights of the Child.

End discrimination: Comprehensive legislation against discrimination needs to be passed. The constitutional definition of equality needs to be amended to include sexual orientation.

Redefinition of citizenship: There should be no ethnic basis of citizenship. You could start by calling people "citizens of Turkey" ("Türkiyeli") rather than "Turks" ("Türk"). Take out the expression, "the nation's indivisible unity". Stop academics like Professors Baskın Oran and İbrahim Kaboğlu from being put on trial for similar suggestions.

Linguistic freedom: Lift the language ban in politics, which forbids political parties to use any language other than Turkish. Stop politicians being tried for that reason.

True laicism: Abolish the Directorate of Religious Affairs, as well as any laws which make it impossible for people to question the institution. Also abolish compulsory religious education classes, which contradict the concept of laicism.

"Turkish letters": Stop trying people for using letters that are not in the Turkish alphabet, specifically Q, W and X. Have you ever seen a company being tried for that offence? Do not allow prosecutors to use that old law, which initially introduced the Turkish Latin alphabet, to restrict the freedom of people writing in Kurdish.
Multilingual services: Instead of "state language", call Turkish the "official language" of Turkey in the constitution. Wherever there is a need, offer multilingual public services. Prevent the trial of local authorities for offering such services.

Rid school books of discrimination: Work on getting rid of obvious and covert discriminatory comments in school books. Remember, this was one of the first things Rakel Dink, widow of murdered journalist Hrant Dink, asked of you when you met after her husband's death.

Religious officials: Do not prevent religious groups from educating religious officials. You could start by re-opening the clerical school on the Heybeliada island.

Compensation: Pay compensation to the foundations of minorities for the property which was taken over by third persons.

Protect human rights activists: Do not allow the restrictions, oppression, intimidation and even deaths which human rights activists face. Rather, protect them, as well as the freedom of expression. Ensure that the organisers of Hrant Dink's murder are identified and punished. (BIA, Tolga KORKUT  27 May 2009)

Court Will Wait Four Months for Statements from DTP

The 11th High Criminal Court in Ankara has decided to wait for a response from the Turkish Grand National Assembly (TBMM) before hearing the statements of three members of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP). This means an adjournment of the case till 29 September.

DTP co-chairs Ahmet Türk and Emine Ayna and Diyarbakır deputy Selahattin Demirtaş have been prosecuted because of speeches they have made.

Now the court claims that the defendants are constantly travelling and that their secretaries have been notified. In order to wait for the TBMM's response to the case, the court has put the trial on hold for four months.

Demirtaş's attorney Meral Danış Beştaş objected to this response, and Ahmet Türk has also called on the Ministry of Justice to put an end to this "lawlessness."

With considerable delay, the Diyarbakır 5th Heavy Penal Court handed down a one year and three month sentence to Demirtaş because of remarks he had made on Roj TV in July 2005.

Furthermore, on the demand of the Istanbul 9th Heavy Penal Court and the 8th Adana Heavy Penal Court the currently involved Ankara court wants to take depositions of Türk and Ayna.

Demirtaş faces prosecution because he referred to imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan in the Roj TV broadcast, saying that his isolation needed to be reconsidered and that a sensitive approach by the government and the military could bring casualties on both the military and the PKK sides to an end.

The conviction was brought to the Supreme Court of Appeals when both Demirtaş and the prosecutor filed an appeal. The Supreme Court's 9th Penal Chamber overruled the decision in April 2008.

According to the Supreme Court, Demirtaş should have been tried under Article 7/2 of the Anti-Terrorism Law for "spreading propaganda for a terrorist organisation", rather than under Article 220/8 of the Turkish Penal Code. The Supreme Court further ruled that Demirtaş should not be protected by his parliamentarian immunity.

Now the local court wants the Ankara 11th Heavy Penal Court to hear Demirtaş's additional defence. The trial in Diyarbakır is to be continued on 23 June.

Attorney Beştaş told bianet that her client Demirtaş is being tried for voicing the thoughts of many people. She pleaded for peace and an end to violence and emphasized that there must not be exceptions in lifting immunity for MPs.

She pointed out the fact that in this case it was more important who was speaking than what was actually said. Her client was being accused of targeting the indivisible unity of the nation and its people, but this accusation did not correspond with national or international standards, so Beştaş.

Türk once more explained why the defendants are not going to testify.

"They want to try us by bending the constitution and the law. As a matter of fact this is not only a legal but also a political decision. The local court legally decides that I cannot be tried. Yet the Ministry of Justice applies to the Court of Appeals. So which ruling is independent? The decision about our case is a political one. It is primary the duty of the Ministry of Justice to correct this lawlessness."

Finally the TBMM Presidency informed the court that the DTP MPs were difficult to reach since they are continuously travelling, so court notifications have been passed to their secretaries. (BIA, Erol ONDEROGLU, 27 May 2009)

Un nouveau parti politique en Turquie

Un nouveau parti politique, le Parti de Turquie, vient de voir le jour sur la scène politique turque.

Le fondateur du parti, M. Abdullatif Sener, a été le vice-Premier ministre du gouvernement du Premier Ministre Recep Tayyip Erdoğan entre 2002 et 2007.

Il ne s'était pas présenté aux législatives en 2007 et avait démissionné en 2008 du parti gouvernemental de la Justice et du Développement (AK Parti) de M. Erdogan en vue de former son propre parti politique.

"Le parti s'appele 'Le Parti de Turquie' et il sera le parti de toute la Turquie, le parti de l'avenir", a déclaré lundi M. Sener qui a assumé la présidence de la novelle formation politique.

"Avec le parti de Turquie, nous allons changer totalement la notion de politique dans le pays", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.

Le symbole de la formation politique est une poignée de main devant une carte de la Turquie, couleur blanche sur fond bleu.

Commencé sa carrière politique en 1991, M. Sener avait assumé le poste de ministre des Finances en 1996 et 1997 dans la coalition gouvernementale menée par le Parti de la Prospérite (RP) de l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan. Le RP avait été dissous par le Cour constitutionnelle notamment pour activités contraires a la laicité de l'Etat.  (AA-ENV-CE, 25 mai 2009

Un tribunal turc statue en faveur d'un procès contre le président Gül

Un tribunal turc a statué lundi en faveur de l'ouverture d'un procès contre le président Abdullah Gül pour une affaire de détournement de fonds publics remontant aux années 1990, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La cour d'assises de Sincan, dans la banlieue d'Ankara, a annulé la décision d'un procureur de ne pas poursuivre M. Gül en estimant que l'immunité accordée par la Constitution au président ne concernait que la période de son mandat et non les faits antérieurs à sa prise de fonctions, en 2007, selon Anatolie.

Le ministère public doit à présent réexaminer le dossier et rendre une nouvelle décision sur l'opportunité de poursuivre le président pour "falsification de documents" et "infraction à la loi sur les partis politiques".

Dans un communiqué, la présidence a déploré la décision du tribunal, rappelant que M. Gül avait demandé, quand il n'était encore que député, la levée de son immunité parlementaire pour permettre de faire la lumière sur cette affaire, une requête qui avait alors été rejetée.

Elle a également souligné le fait qu'un jugement antérieur avait reconnu l'absence de responsabilité de M. Gül dans le domaine financier au sein du Parti de la Prospérité (RP, islamiste), accusé d'avoir détourné des fonds du Trésor à la fin des années 1990.

"Les efforts de certains cercles pour tenter de présenter comme un suspect notre président alors qu'il n'est ni prévenu, ni en cours de jugement, ne relèvent en aucun cas de bonnes intentions", a commenté la présidence, estimant que M. Gül ne pouvait selon la Constitution être jugé qu'en cas de "trahison à la patrie".

Le ministre d'Etat et porte-parole du gouvernement Cemil Ciçek s'est pour sa part étonné de la décision du tribunal.

"Il est impensable que les présidents ne soient pas protégés par une immunité alors que les députés eux-mêmes le sont", a-t-il déclaré en réponse aux questions de journalistes, à l'issue d'un conseil des ministres. (AFP, 18 mai 2009)


Manifestation pour la laïcité et contre le procès Ergenekon

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Ankara en faveur de la laïcité et pour dénoncer les arrestations d'intellectuels pro-laïcs en lien avec un complot visant à renverser le gouvernement islamo-conservateur, a constaté l'AFP.

Le rassemblement a réuni plus de 150.000 personnes, selon les chaînes de télévisions, et 300.000 selon les organisateurs.

"La Turquie est laïque et restera laïque", ont scandé les manifestants qui se sont regroupés sur une place du centre-ville de la capitale, sous la surveillance de 4.000 policiers mobilisés pour l'occasion.

La manifestation était organisée par "l'Association de la pensée ataturkiste" (ADD).

Les manifestants, qui brandissaient pour la plupart le drapeau turc et des portraits d'Atatürk, ont ensuite marché au mausolée d'Atatürk où les attendaient des dizaines de milliers d'autres personnes, venues des quatre coins du pays.

Il s'agit de la première manifestation de masse organisées depuis 2007 après celles tenues dans les grandes villes turques pour protester contre le Parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir depuis novembre 2002, accusé par les laïcs d'islamiser la Turquie et d'éroder la séparation de l'Etat et de la religion.

Plusieurs projets controversés de cette formation ont été source de tension dans le passé au sein de la société tels que la légalisation du foulard islamique dans les Universités. La mesure a été rejetée par la justice turque. Elle a failli provoquer l'an dernier l'interdiction de l'AKP pour activités antilaïques sur fond d'une profonde crise institutionelle en raison de l'élection d'Abdullah Gül, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien islamiste, à la tête de l'Etat.

Les manifestants ont également dénoncé les arrestations de personnalités pro-laïques depuis l'an dernier.

L'enquête sur un réseau "Ergenekon", accusé de vouloir renverser le gouvernement, a ainsi entraîné l'inculpation de plusieurs dizaines de personnalités connues pour leur seule opposition au gouvernement. (AFP, 17 mai 2009)

Local Elections in Turkey Cost 26 Lives

The Turkey Human Rights Foundation (TİHV) has compiled a report of the rights violations that took place before and during the local elections on 29 March this year.

According to the report, 26 people died and 370 people were injured. In addition, there were 99 detentions and 79 arrests which the foundation evaluated as violations of the freedoms of expression, gathering and demonstrating.

Attacks against parties

In the two months preceding the election, there were also 95 attacks on political parties or their members. Of these, 45 were against the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), 22 against the ruling Justice and Development Party (AKP), 15 against the main opposition Republican People's Party (CHP), and seven against the second opposition Nationalist Movement Party (MHP).

Of the attacks against the DTP, 10 occured in the east of the country, while 35 were in the west. Two attacks against the AKP were in the Kurdish-majority city of Diyarbakır, while the other 20 were in the west of Turkey.
The foundation found it worrying that the DTP, which only had a chance of winning in the eastern and southeastern provinces anyway, faced so many attacks in the west.

Citing the details about the attacks against the AKP, it dismissed the party's claims that it was being targeted in the East.

Candidates competing for profits

According to the TİHV, one cause of the tension was a change in laws prior to the elections, particularly the Law on Province Special Administration, which offers the administrations more authorities and resources.

Thus, the province general assemblies have turned from institutions which gathered twic a year under the leadership of the province governor into a decision-making body with its own head and special authorities. This has made it possible for people in the administration to favour their political cronies.

The competition for these profitable positions in the province administration led to more tension between candidates.

Problematic issues

The report further criticised that the elections had been overshadowed by issues of reliability. First of all, 6 million new voters had been put on the list by using a new method of identification. Second, the AKP was found to have used "charitable" donations of coal and white goods. Former Minister of Justice Mehmet Ali Şahin was quoted in the press as saying, "Local authorities who quarrel with our government will not pass their projects in Ankara."

The TİHV further argued that the AKP's style of debate added to the tensions. Prime Minister Erdoğan was accused of being tense and angry. The foundation further accused the AKP of putting pressure on the DTP after the elections. (BİA News Center, Tolga KORKUT 15 May 2009)

Un "néo-ottomaniste" à la tête de la diplomatie turque

Le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé vendredi un important remaniement ministériel marqué notamment par l'arrivée au ministère des Affaires étrangères de son influent conseiller diplomatique, Ahmet Davutoglu. Le nouveau ministre
illustre une vision "néo-ottomaniste", prônant un rapprochement prioritaire avec les pays musulmans dans la ligne de la politique du gouvernement islamo-conservateur du Parti de la Justice et du développement (AKP), au détriment des rapports avec l'Ouest.

La nomination de M. Davutoglu constitue quant à elle un événement rare dans les annales de la vie politique turque du fait qu'il n'est pas député.
 
Professeur de relations internationales, il est l'artisan du retour en force de la Turquie sur la scène diplomatique. C'est grâce à son initiative en vue de faire de la Turquie un "facilitateur de la paix" au Proche-Orient que des diplomates syriens et israéliens se sont retrouvés quatre fois en 2008 à Istanbul, pour tenter de normaliser les relations entre leurs pays.

M. Davutoglu n'étant pas député, sa nomination est un événement rare dans la vie politique turque.
 
Il aurait aussi organisé la visite en 2006 d'une délégation du Hamas à Ankara, premier voyage à l'étranger de dirigeants de l'organisation palestinienne radicale après sa victoire aux élections législatives dans les territoires palestiniens.
 
La visite avait été critiquée par Israël, pays allié de la Turquie musulmane au Proche-Orient, et par la diaspora juive.
 
M. Davutoglu a aussi rencontré plusieurs fois les dirigeants du Hamas, en Syrie notamment, provoquant la colère de l'opposition favorable à la laïcité en Turquie.
 
Il a aussi oeuvré pour que le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le président israélien Shimon Perez se rendent en Turquie en 2007. Ceux-ci s'étaient à cette occasion adressés aux députés turcs.

Autre important changement : l'ancien président du Parlement, Bülent Arinc, vieux compagnon de route de M. Erdogan dans l'islam politique et qui de ce fait a souvent provoqué l'ire des milieux favorables à la laïcité par des remarques jugées comme allant à l'encontre des principes laïques de l'Etat turc, devient l'un des trois vice-Premiers ministres.

Ali Babacan, le précédent chef de la diplomatie, redevient responsable de l'économie turque, a souligné M. Erdogan au cours d'une conférence de presse après que la composition de son nouveau gouvernement eut été approuvée par le chef de l'Etat, Abdullah Gül.
 
M. Babacan aura la rude tâche de coordonner l'action de toutes les institutions économiques dans un pays qui connaîtra probablement une récession cette année après un chiffre tout juste positif en 2008 (+ 1,1%).

Egemen Bagis, chargé des difficiles négociations d'adhésion à l'Union européenne, conserve pour sa part son poste.

Les ministres de la Justice, de l'Enseignement, des Finances et de l'Energie, ont perdu leur poste.
 
Certaines autres principales figures du gouvernement sortant restent dans leurs fonctions, comme le ministre de la Défense Vecdi Gönül et celui de l'Intérieur Besir Atalay.
 
La nouvelle équipe compte deux ministres femmes au lieu d'une seule dans la précédente. Nimet Cubukçu, la ministre d'Etat sortante responsable de la famille, a été nommée ministre de l'Enseignement et Selma Aliye Kavaf, qui fait son entrée au gouvernement, la remplace.
 
Les conjectures sur un important changement au sein du gouvernement allaient bon train depuis plusieurs semaines, l'AKP ayant, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2002, perdu des voix aux élections locales, la presse évoquant un "avertissement" au gouvernement.



Forces armées/Armed Forces

Military Service No Longer Condition for Citizenship

Passed in parliament, and now awaiting ratification by President Abdullah Gül, the new citizenship law has brought changes. One of them is that a person cannot be stripped of Turkish citizenship for not doing military service or adopting another nationality without prior permission.

Turkish citizenship acquired at birth will depend on either blood line or the place of birth.A child born to citizens of Turkey, either in Turkey or abroad, will be counted as a citizen of Turkey. A child born to an unmarried female or male with Turkish citizenship will be considered a citizen of Turkey, as long as the blood line can be proven. A child born to parents of other nationality in Turkey can become a citizen of Turkey if it does not have the right to another nationality.

For foreigners to have the right to become citizens of Turkey, they must live in the country without interruption for five years.

Others may receive Turkish citizenship for bringing industry to Turkey or for extraordinary services in science, sports and culture.

Those who lost their citizenship after giving it up with permission will be entitled to renewed citizenship.

This is the fourth amendment to the 1964 Turkish Citizenship Law, which was amended twice in 2003 and once in 2004. (BIA, Tolga KORKUT, 29 May 2009)

Case of State Council Attack Merged with Ergenekon Trial

The Ankara 11th Heavy Penal Court has decided to merge the State Council case, which also includes the attacks on the Cumhuriyet newspaper, with the Ergenekon trial.

Unrest in court

Suspect Alparslan Arslan, the defendant accused of shooting a judge and wounding others in the attack on 17 May 2007, was taken out of the court room because he shouted. When defendant Osman Yıldırım attacked other defendants verbally and physically, there were scuffles in court.

According to Ntvmsnbc.com, public prosecutor Kubilay Taştan had said that there were real and legal connections between the attack and the Ergenekon trial, which has been going on in Istanbul since 20 October 2008.

Taştan demanded that the detained suspects be further detained.

Er: Attack because of headscarf

While the Supreme Court of Appeals had previously decreed that there was a relation between the State Council attack and the Ergenekon organisation, Sali Er, president of the State Council's 5th Chamber, told the Radikal newspaper that the attack had come shortly after the court's decision on the headscarf. He recalled that Prime Minister Erdoğan had said to the State Council, "This is not your concern, it is the concern of the Directorate of Religious Affairs."

At the hearing in the Ankara 11th Heavy Penal Court on Monday (18 May), detained suspects Alparslan Arslan, Erhan Timuroğlu, Süleyman Esen, Osman Yıldırım, İsmail Sağır ve Tekin İrşi, as well as defense and prosecution lawyers were present.

Hüseyin Avni Karabeyoğlu, lawyer for the relatives of judge Mustafa Yücel Özbilgin who was killed in the attack, said that if there was a connection, the cases should be merged.

At the end of the hearing, the court announced that it had decided to merge the cases. This means that the State Council attack will also be considered in Istanbul. (BIA, Erol ONDEROGLU, 19 May 2009)

Pacifists Support Conscientious Objectors

On Saturday (16 May), pacifists gathered in front of the military leisure centre in Harbiye, central Istanbul, to mark International Day of Conscientious Objection.

In a press statement, they said that Turkey was violating the international conventions it is signatory to, as well as case law of the European Court of Human Rights (ECHR), by forcing people to wear uniforms.

Among those shouting slogans such as "We will not kill, we will not die, we will not be anyone's soldiers" and "Object, resist, say no, do not go to the military" was Kenan Polat, whose son Murat Polat was killed by torture in an Adana military prison while doing his military service. The defendants in that case have mostly been released.

Speaking to bianet, Polat said that he was determined to take the case as far as the ECHR.
Prior to the press statement, 28-year-old Hakan Filizbay announced his objection to military service on philosophical grounds. Gizem Altınordu also spoke, saying, "Whenever a friend of mine goes to the army, so do I, and whenever one objects, so do I."

Conscientious objector Halil Savda read the press statement in the name of the pacifists. He said that there had been over 70 cases of conscientious objection in Turkey in the last twenty years, and that there were around 500,000 people more evading military service.

"Civilian death" continues

Savda pointed out that the Turkish government, convicted by the ECHR in the case of objector Osman Murat Ülke, had still not followed the conditions of the decree.

In the ECHR's decree of 2006, the court said that Turkey was condemning conscientious objectors to "civilian death" by trying them in military courts and not offering any legal amendments to accommodate them. Turkey later promised the Council of Europe that it would prevent the violence and trials that objectors faced.

The protesters also decried the fact that Article 318 of the Turkish Penal Code, concerned with "alienating the public from military service", was not being reconsidered.

War for profit

Savda further drew attention to the links between war and capitalism, saying that a total of 1.2 trillion dollars had been spent on war worldwide in the last year, and that Obama's administration had increased its war budget to 664 billion dollars for this year, 130 billion of which were reserved for "overseas operations."

He added that there were around 250 weapons companies of Turkish origin.
The protesters expressed their solidarity with conscientious objectors, and denounced the oppression and torture they faced for their decision. (BİA News Center, 17 May 2009)

Retired General Küçük also “Suspect” in Malatya Murder

The Istanbul 13th Heavy Penal Court has continued the Ergenekon trial. The court is now also reconsidering the attack on the State Council in Ankara as part of the Ergenekon trial.
86 defendants, 31 of them detained, continue to be tried for “membership in an organisation which prepared the ground for a military coup.”
 
Five defendants released, Haberal still detained
 
The Istanbul 12th Heavy Penal Court, meanwhile, has rejected the objection of Dr. Mehmet Haberal, founder and rector of the Başkent University in Ankara and owner of Başkent Hospital and Kanal B, against his arrest. Seven other academics, some of them also rectors, had been arrested with Haberal.
 
At the hearing on 8 May, the court ordered the release of five defendants, either because of the length of their detention or because the nature of the crime they are accused may change. Bekir Öztürk (in prison since 21 July 2007), Abdullah Arapoğulları (in prison since 29 January 2008), Rasim Görüm (in prison since 28 May 2008), Oğuz Alparslan Abdülkadir (in prison since 26 January 2008), and Halil Behiç Gürcihan (in prison since 7 June 2008) are being tried under Article314/2 of the Turkish Penal Code.
 
Evidence from Ümraniye weapons cache
 
The court further received photos and camera recordings of the 27 hand grenades found in a house in Ümraniye, Istanbul, in June 2007.
 
According the Ntvmsnbc.com, the police sent the court 38 photographs and a 7 minute 32 second recording. There are also photos of the old wooden trunk in which the weapons were found. The series and lot numbers of the hand grenades can be read.
 
Speaking at the hearing, retired general and detained defendant Veli Küçük said that two inmates in a prison in Mersin had written an email to the Taraf newspaper saying that he was the organiser or instigator of the murder of three men in Malatya in April 2007. Küçük said that he had been questioned as a supsect in the murders on 6 May in the Silivri prison where he is detained.
 
Questioning pertaining to State Council attack
 
At the hearing, defendants in the State Council attack were also questioned. Muzaffer Tekin, a retired army officer who has been suspected of instigating the attack and who is now a detained defendant in the Ergenekon trial, was asked if he knew Osman Yıldırım, one of the persons who had been sentenced for his role in the attack before the case was reopened after the merge with the Ergenekon case. Tekin denied any acquaintance.
 
The court then asked Tekin why there were 64 SMS messages written from his mobile phone in the night before the attack, between 1 and 1.50 am. Tekin said that he had received a message he liked from a friend and had forwarded it to other friends.
 
Tekin further claimed that he had last seen Alparslan Arslan, the man who used the gun in the attack, 1.5 years before the attack: “He had a law office in the office building where I had my office. When I heard of the attack, I said to myself, ‘I wonder if it was that lawyer Alparslan, let me call him.’”
 
Mehmet Demirtaş, a detained suspect in the Ergenekon case, said that he had lived in the home in Ümraniye, where the weapons arsenal had been found, for three years. (BIA, Erol ONDEROGLU, 12 May 2009)

Weapons Cache Found in Bosphorus

A fisherman called the police, saying that “a plastic bag with explosive materials” had been thrown into the sea.
When the police searched the sea next to the Beykoz Çubuklu ferry pier on the Bosphorus in Istanbul yesterday (10 May), they found rifle bullets.
 
According to the Ntvmsnbc.com news website, divers found a lot of ammunition in the sea, including rifle bullets, hand grenades, smoke bombs, flares, weapon parts and cartridge clips. Experts investigated the ammunition and then took it to the Anti-Terrorism Branch.
 
The search in the sea continued today.
 
Army not telling truth about buried weapons?
 
Meanwhile the Taraf daily newspaper has commented on a statement by Chief of Staff İlker Başbuğ, who had said in a recent press conference that the army no longer had any weapons buried, and that the buried depots had been excavated in 1998.
 
The newspaper used a document it obtained as evidence to claim that by 2004, buried weapons and ammunition of the Special Forces had not been on the army’s inventory for six years. (BIA, 12 May 2009)

Former Chief of Staff: “I Am Also Victim of Ergenekon…”

Yesterday evening (7 May), former Chief of Staff Yaşar Büyükanıt appeared in the “32nd Day” political talkshow hosted by journalists Mehmed Ali Birand and Rıdvan Akar.

One of the issues they discussed was the “e-memorandum” that appeared on the website of the General Staff website in the night of 27 April 2007.
 
Büyükanıt said that he personally wrote the “announcement, not memorandum.”
 
“Why did we put in in on Friday evening? I had to leave Ankara the next day. It is a notification emphasising the sensitivity of the Turkish Armed Forces towards laicism. It had appeared clearly that laicism was being corroded. It was not about the presidential elections. There was only one sentence about the president.”
 
When asked whether he felt regret about the Internet posting, the retired general answered in the negative. He said that he later talked to the Prime Minister (Recep Tayyip Erdoğan) in a “civilised manner” about the posting.
 
A "victim" himself...
 
He recounted that there were attempts to prevent him from becoming Chief of Staff in 2003 and 2004. When asked whether he was “a victim of Ergenekon himself”, he said, “Yes, it is really like that. Thank goodness, I became immune to these kind of initiatives, they increased my determination.”
 
Asked whether he believed that the accusations against a group of people known as Ergenkon were really a conspiracy, he said, “I do not know. I say this sincerely, it is impossible to evaluate the situation because I do not have the information. I know what has been covered by the media. Ergenekon has become so wide-spread that htere may really be some people who became involved in criminal activity. They may have got together for patriotic reasons, and there may be some small groups who went further. The judiciary will solve all of this.
 
Dolmabahçe meeting
 
The retired general was also asked about his private meeting with Prime Minister Erdoğan in Domabahçe Palace in Istanbul just a week after the Internet posting. There has been much public speculation about the 2.5 hour meeting. Büyükanıt said that neither he nor the PM took notes, but that it was not a secret meeting.
 
Personal information found with Eruygur
 
During the programme, Büyükanıt was shown documents on his and his family’s health which were found in the possession of retired General Şener Eruygur, now a defendant in the Ergenekon trial. Büyükanıt said, “I don’t know about this, you have to ask Şener Pasha.”
 
He said that people had attempted various slander campaigns against him before, but that it was illegal to collect personal information. When asked if he had expected anything like this from Eruygur, he said, “No, I was very surprised…my daughter’s friends, my older sister’s health problems…I did not understand it.”
 
Coup diaries
 
The journalists also asked him about the diaries allegedly belonging to retired Admiral Özden Örnek. They were published in the Nokta magazine and reported coup attempts. Büyükanıt replied, “We did some research…I did not find anything. There was nothing, no documents. I only read them in the magazine. You see, in order to reach a decision, there need to be documents. I can sit down now and write a diary in your name. Can I write with so much detail? No, I can’t. But it is technically possible to write it. Therefore, it is very difficult to make a decision.”
 
He was also asked about an article which appeared in the Cumhuriyet newspaper in 2003, entitled “The young officers are unhappy”. For Büyükanıt, the content of the article was “a news item injected by someone, perhaps in order to put pressure on the General Staff.”
 
On military coups
 
When asked about the role of the military, he said, “Is the army the only protector of the regime? If everyone does what they should, if legal means are used without violence, then success can be achieved. But when this is not done, when it is left up to the military, then soldiers can only do one thing: take up arms.”

Büyükanıt also alleged slandering campaigns against him and that his phones were tapped, although he said he did not know by whom. (BİA, Erol Onderoglu, May 8, 2009)

*This information was taken from the hurriyet.com.tr website.


Supporters of Conscientious Objector Bal stood Trial

Actor Mehmet Atak and friends Oguz Sönmez, Gürşat Özdamar and Serkan Bayrak who protested the arrest and consequent torture of conscientious objector Mehmet Bal who stayed in prison for 6 years for refusing to serve the army, appeared in court for ‘alienating the people from military service”.

They took part in a press gathering in June 2008, a commissar in civilian suit collected the ID cards of people afterwards. Atak asked the police to show an ID and was arrested with his three friends. A file opened against them.

Atak told the court: “According to a Psychiatry Book used in state universities ‘mental retardation’ falls into two categories. Imbeciles have moderate mental retardation. People in that condition cannot make their own decisions and are dependent on others. That means they can be alienated from military service. I am prepared to be checked. If I am not in that category than the prosecutor will have denigrated me.”
(antenna-tr.org, May 10, 2009)

Affaires religieuses/Religious Affairs



Socio-économique / Socio-economic

12 ans et demi de prison pour une Française en Turquie

Une mère de famille française de 41 ans a été condamnée à 12 ans et 6 mois de prison pour trafic de drogue par la justice turque, a indiqué vendredi une source proche du dossier.

Sabbah Ezzedi, originaire d'Agen (sud-ouest de la France), mère célibataire de trois enfants âgés de 7 à 21 ans, avait été arrêtée le 23 juin 2007 à l'aéroport Atatürk d'Istanbul en possession de 684 grammes de cocaïne découverts par un chien renifleur dans le double fond d'une valise enregistrée à son nom.

Le parquet avait requis au moins 15 ans de prison à son encontre alors que Mme Ezzedi clamait son innocence affirmant que la valise lui avait été remise par un ami et qu'elle en ignorait le contenu.

"La cour n'a pas tenu compte de la demande de la défense qui souhaitait la requalification des poursuites en tentative de trafic" de drogue, a indiqué la source parlant sous couvert de l'anonymat.

Les avocats de la Française n'ont pas encore pris de décision quant à un éventuel recours en appel. "Faire appel signifierait une prolongation de la procédure judiciaire et retarderait son extradition vers la France", a indiqué la même source.

Si ses avocats ne font pas appel, Mme Ezzedi pourrait être transférée en France dans un délai de six mois pour y purger sa peine dans le cadre d'un accord d'extradition entre Paris et Ankara, selon cette source.

Un comité de soutien a été créé à Agen et avait sollicité en décembre un entretien et l'aide du président français Nicolas Sarkozy et du ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner. (AFP, 29 mai 2009)

Deux ONG françaises mettent en cause un fournisseur turc d'Ikea et Carrefour

Deux ONG françaises, Peuples Solidaires et Ethique sur l'étiquette, ont lancé une campagne contre l'industriel turc Menderes Tekstil, fournisseur d'Ikea et Carrefour, accusé de ne pas respecter la liberté syndicale ni la sécurité au travail, ce que ce dernier conteste.

L'entreprise textile emploie 3.800 salariés et exporte, notamment du linge de maison, dans une quinzaine de pays dont les Etats-Unis, le Canada, la France, l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Russie.

Peuples Solidaires et le collectif Ethique sur l'étiquette soutiennent le syndicat turc des travailleurs du textile, Teksif, qui depuis des mois "dénonce les conditions de travail dangereuses et la violation de la liberté syndicale des ouvriers qui fabriquent du linge de maison dans cette usine" à Denizli (ouest), a indiqué Fanny Gallois, une des responsables de Peuples Solidaires.

Quatre ouvriers sont morts dans des accidents du travail, ont affirmé les deux ONG dans un communiqué.

Interrogé par l'AFP en Turquie, le directeur des ressources humaines de Menderes Tekstil, Mehmet Alptekin, a répondu que ces décès "ont eu lieu sur un intervalle de 10 ans, tout en admettant que la responsabilité de l'entreprise "pour deux d'entre eux" était examinée par la justice.

Le syndicat Teksif dénonce par ailleurs la convocation des leaders du syndicat de l'usine "pour leur demander de le quitter, faute de quoi ils étaient licenciés".

Selon le DRH, c'est "un ralentissement de l'activité économique" au printemps 2008 qui a conduit à 300 départs volontaires et redéploiements en interne.

"Personne n'a été renvoyé pour avoir participé" à des manifestations devant l'usine ou "en raison de son appartenance à un syndicat", a-t-il affirmé. Dix ouvriers poursuivent l'entreprise, dont "deux ou trois ont prétendu qu'ils étaient des syndicalistes", a ajouté M. Alptekin.

Les deux ONG ont néanmoins lancé le 18 mai une campagne dans neuf pays dont la France (www.peuples-solidaires.org/article934.html), demandant à des citoyens et consommateurs d'écrire à Carrefour et Ikea pour leur signifier leur inquiétude vis-à-vis des conditions dans lesquelles les produits qu'ils commercialisent sont fabriqués.

Selon Peuples Solidaires et Ethique sur l'étiquette, les clients de Menderes Tekstil, dont Carrefour, Ikea, mais aussi Wal-Mart, "ont été informés des violations des droits des travailleurs", sans réponse "adéquate" à ce jour.

Interrogée par l'AFP en France, une porte-parole d'Ikea a répondu que le géant suédois de l'ameublement avait "des contacts réguliers et des réunions avec ce fournisseur, dont le cas est pris très au sérieux". "Ikea est doté d'un code de conduite avec ses fournisseurs, que nous appliquons", a-t-elle ajouté.

De son côté, Carrefour a affirmé à l'AFP avoir depuis décembre à plusieurs reprises "rappelé à Menderes son attachement au respect des principes définis par les conventions de l'OIT (Organisation internationale du travail) ainsi que le respect des droits de l'Homme".

Le groupe de distribution, lié par un contrat commercial, attend le résultat de la procédure en justice pour éventuellement "prendre des mesures coercitives". (AFP, 28 mai 2009)

Incendie dans un hôpital turc: huit morts

Huit patients qui étaient en soins intensifs à l'hôpital de Bursa (nord-ouest de la Turquie) sont décédés dans la nuit de lundi à mardi après un incendie, a indiqué les autorités.

Des fumées toxiques se sont propagées dans le système de ventilation, a expliqué le ministre de la Santé Recep Akdag à la télévision, après s'être rendu sur les lieux. "L'unité de soins intensifs a été la plus affectée par la fumée. Huit patients sont décédés soit pendant l'incendie, soit pendant leur évacuation", a-t-il expliqué, ajoutant qu'une enquête était en cours.

"Nous ne savons pas encore s'ils sont morts à cause de l'inhalation de fumée ou parce que l'alimentation électrique (des appareils de soins intensifs) a été coupée", a indiqué pour sa part le gouverneur Sehabettin Harput, cité par l'agence de presse Anatolie.

L'incendie, qui a touché principalement l'unité de soins intensifs et une aile pédiatrique, pourrait avoir été causé par un problème électrique dans le département de tomographie, a indiqué le gouverneur.

Toutes les victimes, cinq hommes et trois femmes, étaient hospitalisées dans l'unité des soins intensifs, et souffraient de graves problèmes de santé, a indiqué M. Harput. Ils sont décédés dans les hôpitaux où ils ont été transportés après avoir été évacués, selon lui.

Les autorités essaient d'établir si l'incendie est le résultat d'un problème technique ou s'il est dû à une négligence humaine, selon le gouverneur. Un total de 42 personnes, parmi lesquelles une douzaine d'enfants, sont soignées dans d'autres hôpitaux à cause de cet incendie.

Le ministre a félicité les membres du personnel pour "avoir risqué leur propre vie" afin d'évacuer les patients avec les pompiers. "Nous aurions pu connaître une catastrophe bien plus grave si la réaction n'avait pas été aussi rapide et si le feu s'était propagé à tout l'hôpital", a-t-il dit.

Le télévision a montré des images de panique à l'hôpital, avec des femmes sortant en courant du bâtiment avec des bébés dans les bras et un médecin tentant de ranimer un patient. (AFP, 26 mai 2009)

One in Three Young Persons Unemployed in Turkey

The Istanbul Chamber of Public and Chartered Accountants (ISMMMO) has published a report entitled "I am young and hard-working, but I am unemployed." The report notes that there are 12.4 million people aged 15 to 24 in Turkey. Of these, 4.2 are part of the labour force, while 6.2 are still in education. Another 1.2 million are unemployed and the remaining people have given up looking for work.

Turkey celebrated its Youth and Sport Festival on 19 May, and the 15-24 age group makes up a considerable part of Turkey's population,17.4 percent.

Imbalance in youth populations

If one looks at the size this age group has in different provinces, it becomes obvious that there are more young people in the east and southeast of the country.

Tunceli, the province with the lowest population in general, has the highest percentage of youth. This is followed by Hakkari (25 percent), Şırnak (22.8 percent), Bingöl (22.3 percent) and Siirt (21.6 percent).

Western provinces are much further down in the list.

In industrial cities like Istanbul, Ankara, Kocaeli, Bursa and Antalya, the percentage of young people is even below the national average.

39 cities have a young population above the national average, while 42 cities are below the average.

It emerges that most of the young people live in central Anatolia, and the east and southeast of the country, where agriculture is still a very important source of income.

Youth unemployment on the rise

According to data from the Turkey Statistical Institute (TÜİK), Turkey had a population of 71 million 517 thousand 100 peope at the end of 2008, with 12 million 441 thousand 612 young people.

Of the 2 million 567 thousand unemployed in Turkey, around 828,000 are young people with or without qualifications.

After September 2008, the effects of the global economic crisis have made themselves felt in Turkey. The labour force shrank from 24,948,000 in August 2008 to 24,761,000 in September 2008.

While the high rate of unemployed rose even more from 9.8 percent to 10.3 percent, the rate of unemployed among the young rose from 19.1 percent to 20.1 percent. The number of unemployed young people rose from 862,000 to 885,000 from August to September.

In October, this number rose to 942,000, and in November, there were over one million young people unemployed. By February 2009, there were 1.2 million unemployed young people among the official number of 3.8 million unemployed in Turkey.
(BIA, Emine OZCAN, 21 May 2009)

Le chômage, un défi majeur pour la Turquie

Le taux de chômage en Turquie, qui a atteint un niveau record de 16,1% au premier trimestre 2009, constitue pour le gouvernement un défi majeur, susceptible d'avoir de lourdes conséquences sociales, affirment les analystes.

Le chômage est endémique en Turquie, un pays à forte natalité où de nombreux jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail et où le déclin du secteur agricole pousse vers les grandes villes un nombre important d'ouvriers agricoles non qualifiés.

"Le taux de chômage était déjà élevé et maintenant, avec la crise économique mondiale, il a progressé plus vite que dans d'autres pays", affirme Nurhan Yentürk, économiste à l'université stambouliote de Bilgi.

Le gouvernement, estime l'universitaire, a retardé l'adoption de "mesures radicales" et préféré minimiser l'impact de la crise mondiale sur la Turquie, craignant des retombées négatives lors des élections municipales organisées en mars.

Le taux de chômage, en hausse constante au cours des derniers mois, a atteint 16,1%, soit 3,8 millions de personnes, pour le premier trimestre 2009, alors qu'il était de 15,5% pour la période courant de décembre 2008 à février 2009, selon les statistiques officielles publiées vendredi.

Le taux de sans-emploi parmi les jeunes de 15 à 24 ans est encore plus alarmant, puisqu'il atteint désormais 28,6%.

Selon l'économiste Güngör Uras, les grandes tendances démographiques sont au coeur du problème: la population turque a progressé de 1,31% en 2008 pour atteindre 71,5 millions de personnes, pour moitié âgées de moins de 28 ans.

"A la différence des pays occidentaux, notre population croît rapidemment (...) Cela veut dire que nous sommes confrontés au problème de créer des emplois pour les nouveaux venus, en plus de la préservation des emplois existants", a-t-il récemment argumenté dans le quotidien Dünya.

Mme Yentürk souligne une autre différence: "Dans l'Union européenne, le taux de chômage parmi les jeunes chute à mesure que le niveau d'éducation croît. En Turquie, c'est le contraire (...) Les diplomés de l'université comptent pour 18,5% des chômeurs chez les 20 à 24 ans."

De nombreux diplomés sont aussi contraints de se rabatre sur des emplois non-qualifiés ou dans le secteur informel, sans sécurité sociale.

Illustrant le problème, le ministre de la Défense Vecdi Gönül a fait état le mois dernier d'une importante augmentation du nombre de demandes de diplomés pour un service militaire long (12 mois), qu'ils cherchaient jusque là à éviter par tous les moyens.

"Dans l'incapacité de trouver du travail, ils cherchent la sécurité au moins pour une certaine période", a-t-il commenté, mentionnant également le salaire de 1.700 livres turques (800 euros, 1.100 dollars) versé aux appelés diplômés en service long.

Les experts voient peu de raisons d'espérer alors que l'économie turque, qui affichait ces dernières années des taux de croissance flatteurs, s'est contractée de 6,2% au dernier trimestre 2008. La production industrielle a quant à elle baissé de 20,9% en mars.

Longtemps accusé d'inaction, le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est selon la presse en train de confectionner un programme de mesures visant à créer au moins 500.000 emplois et à offrir des stages à 200.000 autres.

Mais la marge de manoeuvre d'Ankara pour créditer de telles mesures pourrait être limitée, alors que le pays est en cours de négociations avec le Fonds monétaire international pour l'octroi d'un prêt.

Dès lors, des conséquences sociales sont à redouter, en particulier chez les jeunes, qui, sans espoir d'avenir, pourraient se retrancher dans une attitude antisociale et violente, estiment les analystes.

"L'aliénation sociale nourrit l'intolérance et pousse les gens à rendre ceux qui sont dans une meilleure situation responsables de leurs problèmes, avec la tentation de les renverser", déclare Mme Yentürk. (AFP, Sibel UTKU BILA, 15 mai 2009)


Grippe porcine: deux premiers cas en Turquie, un Américain et sa mère

Deux premiers cas de grippe porcine ont été détectés en Turquie, la mère du ressortissant américain contaminé ayant elle aussi contracté le virus, a annoncé samedi soir le ministère de la Santé.

Des tests effectués sur cette femme ont confirmée la présence du virus A (H1N1), précise le ministère dans un communiqué.

Les chaînes d'information avaient dans un premier temps spéculé qu'il s'agissait de l'épouse du premier malade.

Les tests effectués sur les autres membres de la famille ont permis de déterminer qu'ils n'ont pas contracté la maladie, ajoute le ministère.

Plus tôt dans la journée, le ministre de la Santé Recep Akdag avait annoncé qu'un premier cas de grippe porcine a été détecté à l'aéroport international d'Istanbul sur un Américain se rendant des Etats-Unis en Irak.

Il s'agit d'une personne d'origine irakienne, selon le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Le virus A (H1N1) a été détecté à la suite des examens sanguins effectués après que des caméras thermiques eurent repéré une forte fièvre sur cette personne, entrée en Turquie jeudi à l'aéroport d'Istanbul et venue des Etats-Unis après une correspondance sur Amsterdam, a indiqué le ministre à Istanbul.

"Il a été hospitalisé (à Istanbul) et placé en isolation (bien isolation) avec sa famille composée de six membres. L'état du malade est satisfaisant", a-t-il dit.

Les passagers de l'avion à bord duquel il est arrivé en Turquie et les personnes avec lesquelles il a eu "un contact" sont suivis par des médecins du ministère de la Santé, a encore précisé M. Akdag.

Selon la chaîne d'information NTV, le malade est âgée de 26 ans.

La Turquie a installé un total de 27 caméras thermiques sur ses frontières et aéroports afin de contrôler les passagers présentant d'éventuels symptômes de grippe porcine.

Plus de mille nouveaux cas de grippe porcine ont été recensés en 24 heures dans le monde, avec un bilan de 7.520 personnes contaminées, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s'attend à voir apparaître de nouveaux foyers autonomes de transmission. (AFP, 16 mai 2009)


Two Success Stories in Workers' Struggle

192 harbour workers in Mersin, southern Turkey, were dismissed from work after becoming members of the trade union TÜMTİŞ (Turkey Motor Vehicle Workers' Trade Union). After protesting for 130 days, they were given their jobs back on 13 May.

Other workers, members of the Revolutionary Health Workers' Trade Union (Dev Sağlık-İş), were forcefully transferred from Çapa in Istanbul to the provinces of Şırnak (southeastern Turkey) and Ardahan (northeastern Turkey), where there are no blood centres, after taking part in trade union activities.

Following a court case, they have been given their jobs back.

The 192 harbour workers had been employed by the Akan Sel company. The reason the company had given for their dismissal was the economic crisis.

The workers organised a protest in front of the workplace, which they kept up for 130 days. They were supported by democratic groups in Mersin.

Representatives of TÜMTİŞ met with representatives of the main harbour operator MIP and of the company MPO, said to have been used to sabotage trade union activities on 12 May. The meeting resulted in the workers being taken back as trade union members.

According to information given to bianet by the trade union, seventy trade union members of the second group of dismissed workers have been reinstated, while fifty of the 120 workers first dismissed have also been taken back.

The remaining 54 workers are said to be returning to work soon. The workers have announced that they will not dismantle their protest tent until all the workers are back at work.

As for the health workers from Istanbul, they were employees of the Istanbul Çapa Red Crescent Blood Centre. When they started organising as members of the Dev Sağlı-İş trade union six months ago, they were sent to work in Şırnak and Ardahan.

The workers did not accept the transfers and continued their trade union activities. They were dismissed on 22 October 2008, after which they went to court.

The Sirkeci 9th Labour Court in Istanbul decreed that the workers be given their jobs back or be paid compensation. (BIA, Bawer ÇAKIR, 14 May 2009)

Nouvelle chute de la production industrielle en mars sur un an

La production industrielle de la Turquie a subi en mars une nouvelle chute importante de 20,9% par rapport à la même période de 2008, après une chute record de 23,7% en février, a annoncé vendredi l'Institut des statistiques (Tüik).

Mars 2009 a marqué le neuvième mois de baisse consécutif de la production industrielle, en glissement mensuel, selon les données de l'Institut.

Selon le Tüik, la chute de mars provient principalement, tout comme celles des mois précédents, d'un fort ralentissement de la fabrication d'automobiles (53,1%) et manufacturière (23,5%).

En janvier déjà, dans le sillage de la crise mondiale, la production industrielle turque avait plongé de 21,3% par rapport au même mois de 2008.

En janvier le gouvernement d'Ankara a annoncé une baisse pour trois mois de la TVA dans plusieurs secteurs, notamment l'automobile, pour stimuler l'économie.

La production industrielle avait accusé une baisse de 0,4% en 2008 après une augmentation de 6,9% en 2007.

La Turquie et le Fonds monétaire international (FMI) négocient depuis des mois un nouveau prêt pour prendre le relais d'un programme de 10 milliards de dollars sur trois ans, achevé en mai 2008, qui avait permis de stabiliser l'économie.

La crise globale a des conséquences tangibles sur l'économie du pays: le chômage a atteint officiellement 15,5% de la population active, chiffre cependant loin de révéler l'ampleur du nombre des sans emploi, selon les spécialistes, qui l'évaluent à au moins 20% de la population active. (AFP, 8 mai 2009)

Vendetta: Au moins 45 morts dans une attaque armée lors de noces

Quarante-quatre personnes ont été tuées lundi dans un massacre commis lors d'une fête dans le sud-est de la Turquie, dû sans doute à un différend familial dans cette région kurde marquée par les traditions féodales, où les litiges se règlent par les armes.

Des hommes armés ont fait irruption dans une fête de fiançailles, où ils ont sauvagement tué 44 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, selon les autorités qui ont exclu une attaque liée à la rébellion séparatiste kurde.

"Il y a 44 morts, dont six enfants et seize femmes", a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur Besir Atalay, l'air grave, lors d'une conférence de presse à Ankara avant de partir pour les lieux du drame, accompagné d'autres ministres.

Il a souligné que huit assaillants, habitant le village où s'est produit le massacre, avaient été arrêtés par les forces de l'ordre, en possession de leurs armes. Ils étaient interrogés par les gendarmes dans la matinée.

M. Atalay a écarté l'hypothèse d'une "attaque terroriste", en référence aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), qui luttent contre les forces turques dans le sud-est du pays.

Selon les premiers éléments de l'enquête, a-t-il souligné, le drame aurait été provoqué par un différend entre habitants de Bilge, un village kurde de 300 habitants proche de Mardin, une ville multi-ethnique composée de Turcs, Kurdes et Arabes.

Des villageois ont estimé que la fusillade, survenue lundi en fin de journée, pourrait être liée à des rivalités entre familles, voire à une vendetta.

Des témoins ont raconté à l'AFP que des hommes masqués, venant chacun d'une direction différente, ont lancé des grenades avant d'ouvrir le feu sur l'assistance rassemblée pour les fiançailles de la fille de l'ancien mokhtar, le chef de village.

La fusillade, selon ces témoins, a éclaté peu après qu'un imam eut célébré la cérémonie religieuse. Les assaillants ont ensuite pénétré dans plusieurs maisons, en continuant à tirer.

Les jeunes fiancés ont été tués dans la fusillade.

Un responsable local ayant requis l'anonymat a confirmé le récit d'une jeune femme de 19 ans, qui a affirmé que les assaillants avaient rassemblé des femmes et des enfants dans une pièce d'une des maisons avant de les mitrailler.

Les tireurs ont réussi à s'échapper dans l'obscurité, alors qu'une tempête de sable limitait encore la visibilité dans la région, à une dizaine de kilomètres de la frontière syrienne.

L'armée a immédiatement bouclé la zone et lancé une chasse à l'homme.

Mardi matin, des grues creusaient des tombes dans le village pour les victimes du massacre alors que les gendarmes, à l'entrée du hameau, vérifiaient les identités des proches des victimes arrivés des provinces voisines, selon un correspondant de l'AFP.

Les litiges se règlent fréquemment par les armes dans le sud-est turc, une région peuplée majoritairement de kurdes, où les traditions féodales persistent.

L'analphabétisme reste important dans cette région et les armes sont considérées par beaucoup comme un moyen légitime de régler des comptes et de défendre son honneur.

Les hostilités peuvent être déclenchées pour diverses raisons: litige foncier, dettes impayées, enlèvements ou fuite de jeunes filles avec un fiancé non agréé par la famille.

Les rebelles du PKK mènent une rébellion depuis 24 ans dans le sud-est de la Turquie.

De nombreux hommes de Bilge, un village qui compte 32 maisons et dont tous les habitants sont issus du même clan, selon les autorités locales, sont membres d'une milice pro-gouvernementale armée, les "gardiens de village", qui soutient l'armée turque dans sa lutte contre le PKK.
(AFP, Mahmut Bozarslan, 5 mai 2009)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La majorité des Turcs peu tolérants et méfiants vis-à-vis des Occidentaux (sondage)

La majorité des Turcs mettent la religion au premier plan, tolèrent mal la diversité ethnique et les modes de vie libéraux et sont profondément méfiants vis-à-vis des Occidentaux, selon un sondage publié dimanche par le quotidien Milliyet.

Le sondage, réalisé par l'Université Bahcesehir d'Istanbul sur un échantillon de 1.715 personnes au cours des mois d'avril et de mai, montre que pour 62% des personnes interrogées, la religion est la valeur suprême. La laïcité et la démocratie arrivent respectivement au deuxième et troisième rang avec 16% et 13% d'opinions favorables.

Pour 62% des personnes interrogées, une femme musulmane doit couvrir sa tête lorsqu'elle sort de sa maison, 58% estimant qu'elle commet un "péché" en portant un maillot de bain sur la plage, précise Milliyet.

72% affirment qu'ils ne souhaitent pas avoir de voisins qui consomment de l'alcool, 66% ne veulent pas de voisins dépourvus de convictions religieuses et 67% ne veulent pas vivre à côté de couples non mariés, ajoute Milliyet.

Toujours selon ce sondage, 64% des personnes interrogées n'aimeraient pas avoir un juif pour voisin, 52% un chrétien, 42% un Américain et 26% n'importe quelle personne d'ethnie ou de race différente de la leur.

Une très forte majorité de personnes interrogées -- 76 à 86% -- estiment à différents degrés que l'Union européenne à laquelle la Turquie souhaite adhérer, et les Etats-Unis, allié de la Turquie au sein de l'Otan, ont pour objectif de diviser leur pays, souligne Milliyet.

Malgré cette tendance conservatrice, la majorité des personnes interrogées ont exprimé leurs craintes vis-à-vis de l'islamisme radical et des attaques contre la démocratie. Pour 69% des personnes interrogées les mouvements islamistes constituent une menace importante ou certaine pour la Turquie. (AFP, 31 mai 2009)

Désaccords sur la Turquie: la visite de Sarkozy en Suède reportée

La visite du président Nicolas Sarkozy en Suède, prévue le 2 juin, a été reportée au 3 juillet, officiellement pour des raisons de calendrier mais en fait en raison du mécontentement de Paris après des déclarations du ministre suédois des Affaires étrangères.

L'Elysée avait annoncé mercredi le report de cette visite "pour raisons d'agenda", sans donner de nouvelle date, alors que la Suède prendra la présidence de l'Union européenne à partir du 1er juillet, pour six mois.

Vendredi, un porte-parole du Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a confirmé ce report et annoncé que la visite aurait finalement lieu le 3 juillet, assurant que la décision relevait d'une "question de calendrier" et que des articles de presse français, faisant état d'un différend sur la Turquie entre les deux pays, relevaient de "spéculations".

Vendredi, une source proche de la présidence française a toutefois confirmé à des journalistes que ce report était dû à une interview du chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt publiée lundi dans Le Figaro, qui a déplu à l'Elysée. Cette source a confirmé la nouvelle date du 3 juillet pour la visite.

Dans son interview au Figaro, M. Bildt affirmait: "il faut éviter d'arrêter les élargissements" de l'UE, ajoutant que cela valait pour la Turquie.

Le président Sarkozy est opposé à l'intégration d'Ankara dans l'UE, lui préférant, tout comme la chancelière Angela Merkel, un "partenariat privilégié" entre l'Union et la Turquie.

Jeudi, lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, M. Sarkozy a affirmé qu'"une visite en Suède est complètement inopportune" actuellement, a rapporté l'un des participants à l'AFP.
 
"L'interview (de M. Bildt) a été considérée comme déplacée. Prendre bille en tête une position française, en pleine campagne (des élections européennes), et dans un journal français, cela a semblé curieux", a assuré la source proche de l'Elysée. "C'est bizarre", a-t-elle insisté, "ce n'est pas la peine de raviver un problème avant le scrutin" du 7 juin.

Toujours selon cette source, "sans cette déclaration (de M. Bildt), le voyage aurait pu se faire" le 2 juin, comme programmé. "D'ores et déjà, on sait que la Suède plaidera (lors des six mois de sa présidence) pour un sujet sur lequel la France et l'Allemagne ne sont pas d'accord" avec elle, a-t-on ajouté.

A l'approche du scrutin européen, des voix d'opposition -gauche et souverainistes de droite- ont accusé M. Sarkozy de "double langage" sur cette question de l'adhésion turque, relevant notamment que, sous sa présidence au second semestre 2008, l'UE avait ouvert deux nouveaux chapitres dans la négociation avec Ankara.

La porte-parole du Premier ministre suédois, Roberta Alenius, a en tout cas soutenu vendredi que "la Turquie n'a rien à voir" dans ce report. Les divergences de vues entre Paris et Stockholm sur l'adhésion de la Turquie à l'UE "ne sont pas nouvelles", a-t-elle argué.

Elle a également affirmé que les entretiens de M. Sarkozy avec M. Reinfeldt, le 3 juillet, porteraient sur des questions prioritaires de la présidence suédoise de l'UE comme la crise financière, les institutions, et le réchauffement climatique avant le sommet de Copenhague. (AFP, 29 mai 2009)

UMP: "non aujourd'hui, demain, après-demain à l'entrée de la Turquire dans l'UE

Le secrétaire général du parti au pouvoir en France, Xavier Bertrand, s'est opposé jeudi à Lille lors d'un meeting à l'entrée éventuelle de la Turquie dans l'Union européenne, affirmant dire "+non+ aujourd'hui, +non+ demain, +non+ après-demain" à cette perspective.

"C'est +non+ aujourd'hui, +non+ demain, +non+ après-demain", a déclaré M. Bertrand lors d'un meeting de soutien à la tête de liste de la majorité présidentielle pour les européennes du 7 juin dans la circonscription Nord-Ouest, le maire de Valenciennes Dominique Riquet.

"La géographie montre que la Turquie n'est pas en Europe: la géographie n'évoluera pas, notre position n'évoluera pas", a martelé le secrétaire général de l'UMP, le parti du président Nicolas Sarkozy, critiquant la position "pas claire" de la première secrétaire du PS (opposition) Martine Aubry sur la question.

Dans un entretien au Nouvel Observateur jeudi, cette dernière a assuré: "Je ne suis pas pour l'entrée de la Turquie. Je suis favorable à la poursuite des négociations qui doivent amener la Turquie à avancer dans beaucoup de domaines". "Le moment venu, en 2020, nous verrons si les conditions sont remplies ou non", a-t-elle poursuivi.

M. Bertrand s'est également "engagé" au cours du meeting à ce que tous les députés européens issus des listes de la majorité présidentielle siègent "à chaque session parlementaire" européenne et ouvrent et tiennent des permanences dans leur circonscription.

Plusieurs ministres, dont ceux de l'Agriculture Michel Barnier ou de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, étaient également présents à la réunion publique de soutien à la liste de Dominique Riquet. (AFP, 28 mai 2009)

Gül: "inacceptable" de refuser par principe l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le président turc Abdullah Gül a jugé dimanche "inacceptable" que des pays européens comme la France s'opposent par principe à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, avant même que son pays n'ait terminé les réformes réclamées en vue d'une adhésion.

"Il y a eu une décision unanime (des Européens) de démarrer des négociations avec la Turquie" en vue de son adhésion, a rappelé le président turc à la presse étrangère, en marge d'une visite officielle en Syrie.

S'opposer au principe d'une adhésion "reviendrait à violer les décisions qui ont déjà été prises par l'UE. Cela voudrait dire que les décisions de démarrer les négociations avec la Turquie n'étaient pas sincères, que les chefs d'Etat avaient pris une décision qui ne reflétait pas leurs intentions véritables", a-t-il déclaré, citant notamment l'attitude de la France.

"Ce serait inacceptable", a-t-il ajouté.

Le président français Nicolas Sarkozy a répété ces dernières semaines que la Turquie n'avait pas "vocation" à intégrer l'UE, et que l'Europe devait avoir "des frontières".

La chancelière allemande Angela Merkel a réitéré sa proposition d'un partenariat privilégié avec la Turquie, sans que ce pays ne devienne membre à part entière de l'UE.

La Turquie a entamé en octobre 2005 des négociations en vue de son adhésion à l'UE. Depuis cette date, Ankara a ouvert au total 10 "chapitres" thématiques sur les 35 qui jalonnent ses négociations d'adhésion.

Les discussions sont rendues difficiles par la non reconnaissance de la République de Chypre par Ankara, par la lenteur des réformes démocratiques en Turquie et par l'hostilité de plusieurs pays européens à l'idée même d'une entrée du pays dans l'UE.

Interrogé par l'AFP sur les raisons des efforts constants déployés par la Turquie et son gouvernement islamo-conservateur pour une adhésion à l'UE, M. Gül a affirmé que la Turquie était "un pays ayant pris sa place dans toutes les étapes de l'établissement de l'Europe, après la Deuxième guerre mondiale".

"La Turquie est un pays qui a fait de grands sacrifices pour protéger l'Europe libre", pendant les années de Guerre froide, a-t-il ajouté.

La Turquie a adhéré à l'Otan en 1952, et, a rappelé M. Gül, "elle est devenue membre du Conseil de l'Europe en 1948".

"Beaucoup de pays qui sont maintenant membres ou discutent pour devenir membres (de l'UE) ont été soutenus par la Turquie, par exemple pour entrer au Conseil de l'Europe", a-t-il ajouté.

"Et la Turquie a adhéré pleinement à l'Union douanière bien avant certains membres actuels" de l'Union, a-t-il encore plaidé. (AFP, 17 mai 2009)

Un diplomate turc accusé de germanophobie "en congés"

Le consul de Turquie à Düsseldorf (ouest de l'Allemagne), qui a suscité un vif émoi en Allemagne avec des propos germanophobes supposés, est parti en vacances, a affirmé vendredi le ministère turc des Affaires étrangères, démentant l'avoir rappelé à Ankara.

"Les articles de la presse ne reflètent pas la réalité. Notre consul général à Düsseldorf, Halan Kivanç, est actuellement en congés", a déclaré le ministère dans un bref communiqué.

La presse allemande a créé un scandale en rapportant des propos germanophobes que le diplomate aurait tenus en privé pendant une rencontre avec des organisations non-gouvernementales, en février.

Selon les médias, M. Kivanç aurait affirmé que si les Allemands en avaient la possibilité, ils "aimeraient pouvoir tatouer un T" sur le front de chaque Turc, à l'image de l'étoile jaune dont les nazis ont imposé le port aux Juifs.

Il aurait également déclaré que si on sectionnait une veine à un Allemand, le sang versé serait de couleur brune --une référence apparente à la couleur des chemises des milices paramilitaires d'Adolf Hitler.

Une source diplomatique turque a indiqué que M. Kivanç reprendrait ses activités à Düsseldorf à la fin de ses vacances, mais a dit ne pas savoir combien de temps le diplomate resterait en congés.

Les médias turcs ont rapporté que M. Kivanç était parti en congés lundi. (AFP, 15 mai 2009)

Erdogan à Merkel et Sarkozy: "ne changez pas les règles en plein match"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé jeudi la France et l'Allemagne à ne pas changer les critères d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne comme on ne peut pas changer "les règles du jeu en plein match".

"Quand un match a déjà commencé, on ne peut pas changer les règles du jeu en plein match. C'est ridicule", a déclaré le Premier ministre turc à la presse lors de sa visite à Varsovie.

Il a qualifié de "très regrettables" les derniers propos du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel confirmant leur opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE.

"Les propos de M. Sarkozy et ceux de Mme Merkel sont très regrettables", a-t-il dit, en les expliquant par le contexte électoral à l'approche des élections européennes du 7 juin et des législatives de septembre en Allemagne.

"Tout ce qui a été dit lors des entretiens bilatéraux devrait être appliqué. Tout ce qui s'appliquait aux 27 pays membres de l'UE, devrait s'appliquer également à la Turquie", a déclaré M. Erdogan.

Le week-end dernier la chancelière allemande, lors d'un meeting de campagne pour les européennes à Berlin, a répété en présence de M. Sarkozy sa proposition d'un partenariat privilégié avec la Turquie, sans que ce pays devienne membre à part entière de l'UE.

Il y a dix jours, le président Sarkozy avait déclaré à Nîmes (sud de la France) que l'Europe devait avoir "des frontières", en réaffirmant que la Turquie n'avait pas "vocation" à intégrer l'UE.

Il s'agit de la première visite depuis 1923 d'un Premier turc en Pologne. M. Erdogan a remercié son homologue polonais pour le soutien de Varsovie aux aspirations européennes de la Turquie.

"Je vais dans mes entretiens rappeler à mes homologues européens que personne n'avait jamais informé la Turquie qu'après avoir rempli certains critères, résolu certains problèmes, elle verrait surgir de nouveaux critères. On ne peut pas traiter ainsi un partenaire. Il faut se respecter mutuellement", a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk.

"L'opinion de notre société sur l'UE se détériore, ainsi que l'attitude envers ses principaux leaders", a déploré M. Erdogan. (AFP, 14 mai 2009)

Abdullah Gül: Merkel et Sarkozy "manquent de vision"

Les dirigeants français et allemands "manquent de vision" à propos de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne à laquelle ils sont opposés, a déclaré mardi le président turc Abdullah Gül.

"Les politiques viennent et partent (...) Ils peuvent dire des choses pour différentes raisons et peut-être à cause d'un manque de vision. Mais nous ne prêteront point d'attention à cela", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue portugais Anibal Cavaco Silva, en visite à Ankara.

M. Gül réagissait à des déclarations faites lors du week-end par la chancelière allemande Angela Merkel qui a réaffirmé lors d'un meeting de campagne pour les élections européennes en présence du président français Nicolas Sarkozy, à Berlin, son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE.

Elle a répété qu'elle était prête à un partenariat privilégié avec la Turquie, mais refusait qu'elle devienne membre à part entière de l'UE.

Dans un entretien à paraître dimanche dans le journal allemand Bild am Sontag, le président français a pour sa part réaffirmé son hostilité à une entrée de la Turquie, pays musulman peuplé de 71 millions d'habitants, dans l'UE.

"Cessons de faire des promesses vaines à la Turquie et étudions avec elle la création d'un grand espace économique et humain commun, que nous pourrions aussi proposer à la Russie", a réaffirmé M. Sarkozy.

M. Gül a souligné que son pays continuerait dans la voie des réformes démocratiques pour adhérer un jour dans le club européen.

M. Silva a soutenu la position d'Ankara, affirmant l'importance d'une adhésion turque pour la sécurité régionale.

"L'UE a besoin de la Turquie", a-t-il dit.

Depuis 2005, la Turquie a ouvert au total dix "chapitres" thématiques sur les 35 qui jalonnent ses négociations d'adhésion à l'UE.

Les discussions sont rendues difficiles par la non reconnaissance de la République de Chypre par Ankara, par la lenteur des réformes démocratiques en Turquie et par l'hostilité de plusieurs pays européens à l'idée même d'une entrée du pays dans l'UE. (AFP, 12 mai 2009)

Bayrou: "La Turquie ne sera pas dans une Europe du petit cercle"

Le président du Mouvement démocrate (MoDem, centristes) français, François Bayrou, a estimé samedi à Metz (est de la France) que la Turquie ne fera pas partie d'"une Europe du petit cercle et à contenu fort".

"Si l'Union européenne (UE) évolue vers une zone de libre-échange, une Europe du grand cercle à contenu faible, alors, naturellement, la Turquie mais aussi l'Ukraine voire la Biélorussie auront leur place dans cet ensemble", a déclaré M. Bayrou devant des journalistes.

"Mais si l'UE de demain parle d'une voix autonome, si elle est une Europe du petit cercle et à contenu fort, la Turquie n'en sera pas", a-t-il ajouté.

La France et l'Allemagne tiennent la tête des Etats de l'UE hostiles à une adhésion turque. Le président français, Nicolas Sarkozy, a souligné récemment que l'Europe devait avoir "des frontières" et réaffirmé que la Turquie n'avait pas "vocation" à intégrer l'UE.

Selon lui, l'UE devrait engager avec Ankara des négociations pour créer un espace économique et de sécurité communs.

Ankara n'a pour l'heure ouvert que dix des 35 chapitres thématiques jalonnant ses négociations d'adhésion. En 2006, le bloc européen a décidé de geler huit chapitres en raison du refus de la Turquie d'ouvrir ses ports et aéroports à la République de Chypre, membre de l'UE et qu'Ankara ne reconnaît pas. (AFP, 9 mai 2009)

Nabucco: Bruxelles vise un accord avec la Turquie sur le transit en juin

Bruxelles espère conclure un accord en juin sur les modalités de transit du gaz par le territoire turc, l'un des obstacles au démarrage de l'ambitieux projet Nabucco, a indiqué vendredi le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs.

"Mon ambition est toujours de signer en juin, donc de trouver un accord dans les prochaines semaines", a déclaré M. Piebalgs en arrivant à un mini-sommet à Prague rassemblant les responsables des pays clefs pour réaliser ce projet de gazoduc, censé réduire la dépendance en gaz russe de l'Europe.

Le remaniement ministériel annoncé il y a une semaine par la Turquie "pourrait retarder le processus, mais pas de manière notable", a souligné le commissaire, précisant: "Nous avons beaucoup avancé".

Le projet de déclaration qui devrait être avalisé lors de ce mini-sommet précise aussi que la Turquie et les pays européens concernés feront tout pour boucler "un accord intergouvernemental sur Nabucco pour signature "d'ici juin 2009".

Le président turc Abdullah Gül n'a fait aucune déclaration à son arrivée à la réunion de Prague mais il a réitéré fin avril la volonté de son pays de conclure le projet Nabucco.

La Turquie négocie durement depuis des mois une "clause" de transit jugée inacceptable par l'UE.

Ankara souhaite en effet que les opérateurs de Nabucco lui permettent d'acheter un certain pourcentage du gaz transitant par son territoire au prix de livraison fixé à l'extrémité du pipeline en Autriche, un tarif moins cher qu'en Turquie.

Or Bruxelles veut éviter un tel précédent. Les règles européennes prévoient que les tarifs de transit soient calculés à partir des coûts.

M. Piebalgs a estimé que la déclaration qui doit être signée vendredi par les pays de transit et d'approvisionnement de Nabucco "va certainement faciliter les négociations" sur la réalisation de ce projet.

"Nous n'attendons pas d'engagements sur des volumes de gaz" des pays de la Caspienne présents, a-t-il toutefois prévenu.

"Ce ne sont pas les politiques qui achètent le gaz, ce sont les compagnies. Tant qu'il n'y a pas de +corridor caspien+, c'est difficile de s'engager à acheter du gaz", a commenté le commissaire, très impliqué dans ces négociations. (AFP, 8 mai 2009)

Réaction contre l'opération de séduction du régime turc à Genève

Communiqué de Presse de la Maison du Peuple de Genève:

L’opération de séduction des autorités turques au parc des Bastions réussira-t-elle à étouffer les cris des enfants kurdes emprisonnés en Turquie?

A l’initiative de l’ambassade de la Turquie en Suisse et avec le soutien des autorités cantonales et municipales genevoises, une journée culturelle turque sera organisée au parc des Bastions le 9 mai 2009 prochain.
 
Certes, Genève est une ville multiculturelle et a une tradition d’accueil.  Plus de 180 nationalités sont représentées dans notre ville. A ce titre, tous les peuples du monde peuvent faire connaître leur culture. Cependant, le fait que la journée culturelle turque soit placée sous le haut patronage des représentants du gouvernement turc pose problème. Pourquoi?
 
Pour répondre à cette question, il suffit de regarder l’histoire récente de ce pays. En effet, les fondateurs de la Turquie dite «moderne» ont bâti ce pays sur le génocide des peuples et de leurs cultures. Leurs successeurs ont poursuivi la même sale besogne. En voici quelques exemples:

Le but des auteurs de ces crimes contre l’humanité était de «turquiser» les terres de ces peuples, en exterminant d’abord les non-musulmans, puis les musulmans non-turcs et/ou, à défaut, de les assimiler.
 
Actuellement, on ne compte que 76.000  Arméniens, 15’000 Grecs et 2’000 Assyriens vivant en Turquie. Quant aux Kurdes, s’ils constituent le plus grand peuple du monde sans Etat (environ 20 millions en Turquie), ils sont toujours opprimés et menacés dans leur existence.
 
Selon un récent rapport de l’UNESCO, 18 langues sont menacées d’extinction en Turquie. Le turc reste la seule langue officielle et de l’enseignement.
 
C’est dans ce contexte qu’il faut analyser l’opération de séduction des autorités turques.
 
Le café turc respire la tyrannie et les tortionnaires des enfants
 
“Vous savez tuer les enfants…”
 
C’est ce qu’avait reproché le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au Président israélien Shimon Peres à Davos le 29 janvier dernier. En pleine campagne électorale, il versait des larmes de crocodile sur les enfants palestiniens morts sous les bombes israéliennes lors du massacre de Gaza.

Cependant,  il omettait de mentionner que dans son propre pays, l’Etat turc qu’il représentait était tout aussi expert dans le meurtre d’enfants kurdes.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la liste macabre (non exhaustive) de 351 enfants kurdes, dont des bébés, morts ces 20 dernières années sous les balles de l’armée ou de la police turques lesquelles avaient délibérément tiré sur des civils.
 
Plus récemment, plusieurs morts relèvent de la responsabilité directe d’Erdoğan notamment après qu’il ait déclaré lors des émeutes de mars 2006: “Femme ou enfant, peu importe, nos forces de sécurité feront le nécessaire. Les parents de ces enfants pleureront demain en vain.”
 
Actuellement, les prisons turques abritent 2’433 enfants dont une grande majorité de Kurdes. Entre juin 2008 et avril 2009, 67 enfants ont été condamnés à 290 ans et trois mois de prison pour avoir lancé des pierres contre les forces de l’ordre lors des manifestations.
 
Disparus au Kurdistan

Selon l’association des droits de l’Homme de Turquie (IHD), depuis 1990, près de 10’000 personnes sont mortes et 5'000 sont portées disparues suite à des gardes à vue. La Fondation turque des droits de l’homme estime que 4'122 personnes ont été victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires entre 1990 et 2008. Selon le rapport de l’IHD de 2004, le sort de 834 personnes, des Kurdes pour la majorité, reste toujours inconnu. Quelques associations civiles contestent le nombre des disparus, l’estimant supérieur à 10,000 personnes.

Liberté d’opinion et d’expression

Pour le seul premier trimestre de cette année, 110 personnes, dont 60 journalistes, sont poursuivies en justice avec des demandes de peines d’emprisonnement. A ce jour, 23 écrivains et journalistes croupissent dans des prisons turques pour avoir fait usage de leur droit à la liberté d'expression.

Outre les journalistes et écrivains, selon les chiffres officiels, il y aurait 5’672 prisonniers politiques en Turquie.

Durant l'année 2008, 2’641 personnes ont été traduites en justice; 22 événements publics (manifestations, concerts, projections de films, pièces de théâtre, fêtes, conférences, etc.) ont été interdits; plus de 40 titres (livres, journaux, périodiques, etc.) ont été saisis; 45 titres (journaux et périodiques) et une chaîne de télévision ont été interdits de publication et d'émission; les locaux de 11 média (journaux et périodiques  en particulier, mais aussi une chaîne de télévision et une entreprise de diffusion) ont  été la cible d'une descente de police.

Plus récemment, le 14 avril 2009, une vaste opération d'arrestations a été lancée en Turquie contre les militants du Parti pour une Société Démocratique (DPT), lequel vient de remporter une large victoire aux dernières élections municipales du 29 mars 2009 dans le Kurdistan turc. Comme l'indique le Président du DTP M. Ahmet Türk: «Cette opération est une démonstration claire de l'incapacité du gouvernement [turc] à accepter le résultat des élections...».

A la botte des militaires, le gouvernement criminalise toute opposition: à deux reprises la semaine dernière, les milieux kurdes ont été la cible d’arrestations policières. Des opérations menées par la brigade antiterroriste dans 15 provinces kurdes de Turquie se sont soldées par l’arrestation de 80 personnes. Plusieurs vice-présidents ou responsables du DTP ont été arrêtés, mais aussi le rédacteur en chef d’une chaîne de télévision locale (Gün TV), ainsi que trois avocats d’Abdullah Öcalan, le leader du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) emprisonné sur l’île d’Imrali.

La politique négationniste, anti-démocratique, non respectueuses des droits des minorités, la stratégie de terre brûlée infligée aux peuples et à leur culture par les autorités turques porte un nom : terreur colonialiste.
 
Quelle est la signification de la «Journée culturelle turque» au parc de Bastions?
 
L’opération de séduction des autorités turques réussira-t-elle à étouffer les cris des enfants kurdes emprisonnés en Turquie?
 
Genève les entendra-elle?

Genève le, 7 mai 2009
 
Au nom de la Maison du Peuple de Genève
Demir SÖNMEZ
www.assmp.org

Debate at European Parliament on the democratic process in Turkey
 
The official debate on the democratic process in Turkey took place at European Parliament on May 5, 2009.  Mr Ahmet Turk, DTP President, was in the European Parliament for the debate. He also bilaterally met the EU Commissioner for Enlargment, Mr Olli Rehn.

Members of all European Parliament's political groups took the floor, but their "written speeches" are not available yet.

However, Rehn's remarks on the role of DTP (Democratic Society Party) in Turkey were available and we reprint them below:

Opening Speech

Olli Rehn, Member of the Commission (at 21h46, 05/05/2009). − Madam President, I am afraid we may have the same passion in this discussion on democracy in Turkey as we had on the wine reform during the second half of Arsenal v Manchester United, which is a snapshot of Europe in 2009.

This is more serious, because this is a very serious matter and indeed a very substantive issue concerning democratic development in Turkey. First of all I am deeply saddened and shocked by the massacre that took place in Bilge in Turkey last night, killing 44 people. I offer my sincere condolences to the families and friends of the victims and I trust that the murderers will be brought to justice as soon as possible. There is no moral or ethical justification of this kind of horrible attack.

Let me also express my personal, and the Commission’s, sorrow on the death of nine Turkish soldiers and a gendarme as a consequence of the terrorist attacks last week. Our thoughts are with the families of those who lost their lives.

We condemn terrorism and support Turkey in its fight against terrorism. The PKK is on the EU list of terrorist organisations. Between 14 and 18 April more than 200 officials and members of the Democratic Society Party have been arrested in a police operation throughout Turkey, and in particular in its south eastern region.

We understand that charges brought against them include being a member of a terrorist organisation, although a formal indictment is still pending. We expect to see the indictment finalised as part of a transparent and objective judicial process.

The Commission cannot interfere in ongoing legal cases. However, our approach is clear: while we support the fight against terrorism, we have consistently stressed that it must be conducted by respecting human rights and fundamental freedoms, in particular as regards the freedom of expression and association.

Political pluralism is an integral part of any democracy. The Turkish Grand National Assembly is today largely representative of the country’s political diversity. The Democratic Society Party has been contributing to pluralism in Turkey, and its political legitimacy was confirmed by the results of the recent local elections in March.

At the same time, the people of south east Turkey need peace, they need stability and prosperity rather than further violence or confrontation. Condemning the use of force and violence is a duty for all parties involved. All must exercise restraint and be committed to peaceful means and peaceful means only. This is also an integral part of any democracy.

We will continue to follow up closely the developments of this case. It is essential that the principles of democracy and the rule of law, including the rights of defendants, will prevail.

The Commission also continues to follow closely the closure case against the DTP currently pending in the Constitutional Court. In this context, the current rules governing the closure of political parties in Turkey are not in line with the European Convention of Human Rights and with European practices, as was recently stated in an opinion of the Venice Commission. We have requested Turkey to take such an opinion fully into account and to reflect it in the Turkish constitutional and legislative framework in the form of revisions to this effect.

To conclude, we continue to encourage the Turkish authorities to address the problems of the south east of the country and its people, in order to enhance the economic, social and cultural opportunities of all Turkish citizens irrespective of their ethnic, religious or linguistic origins.

Under the Copenhagen political criteria, Turkey is expected to ensure cultural diversity and promote cultural rights of all its citizens, as set out in our Accession Partnership. In this context, the establishment of a new TRT channel broadcasting in the Kurdish language is a step forward. It shows a change of mentality and I want to encourage the Turkish authorities to take further steps in this direction.

We will continue to monitor the situation in the south east and will report in our upcoming progress report. That is an essential part of the process of democratisation of Turkey. (end)

Final remarks

Olli Rehn, Member of the Commission. − Mr President, I want to thank honourable Members, first of all, for a very serious and substantive debate on the democratic process in Turkey, and I also want this evening to thank the European Parliament for its contribution to the EU’s policy in relation to Turkey. There has been critical but constructive support for our engagement with Turkey in a very critical period. I think Parliament’s approach – like, I trust, the Commission’s approach – can be described as fair and firm in relation to Turkey and its EU accession process.

Indeed, in my view, we have to be fair and firm and only by being both at the same time can we achieve results. What I mean is that we have to be fair in the sense of maintaining the EU perspective as the critical driver of reforms in the country, keeping our word concerning Turkey’s chance to show that it will be able to meet EU accession criteria. At the same time, we have to be firm by applying rigorous conditionality, especially as regards fundamental freedoms and democratic principles. These two key elements – fairness and firmness – only work together and they cannot be separated from each other. I think that is clearly the best way of supporting a democratic transformation in Turkey, which is our objective, because it makes Turkey a better partner and a prospective possible Member State of the European Union, in line with the negotiating framework adopted in the early hours of 4 October 2005.

The current state of affairs is pretty much a mixed picture, as Joost Lagendijk, the chair of the European Parliament Delegation to the EU Turkey Joint Parliamentary Committee, described it. Sometimes it feels like two steps forward and one step backward, but better that way than vice versa.

As Mr Duff raised the issue, I think that the Ergenekon investigation is a case in point. In view of the investigation so far, it seems that it was essential that this network behind potential political or other attacks against democracy in Turkey was revealed and will continue to be revealed in the spirit of the rule of law and democratic secularism.

On the other hand, in the recent stages of the Ergenekon investigation, one may question whether all the principles of the rule of law have been truly applied or whether there are some other political purposes behind these arrests. The jury is still out. We are following this very closely and we shall certainly report on this in our forthcoming progress report in the coming autumn.

In my view, three principles are particularly important. First of all, the democratic principles: pursuing constitutional reform, where reform of the rules governing political parties is essential in view of the experiences of last year, this year and previous years, when we have seen the pitfalls of the constitutional framework of Turkey in this regard, as pointed out by the Venice Commission of the Council of Europe.

Second, freedom of expression, which Graf Lambsdorff referred to, is the bedrock of democracy. This was discussed quite recently at the meeting of Parliament’s Joint Parliamentary Committee with the Turkish Grand National Assembly. I am concerned about media freedom and its development in Turkey and we will certainly come back to this as a special section in our progress report in the coming autumn.

Yes, there has been positive progress concerning the consequences of the reform of the infamous Article 301 some one or two years ago. On the other hand, relative progress concerning Article 301 does not justify attacks on media freedom elsewhere, as has been referred to in several statements this evening.

Finally, the rule of law, which is underpinning the functioning of all society and the economy and which is the key value of the European Union: that is illustrated in the fight against terrorism, which we support, as long as it is conducted in line with the rule of law and principles of justice in the best European tradition.

So, the pace of negotiations with Turkey will essentially depend on the progress and intensity of the reforms enhancing fundamental freedoms and the rule of law in the country, in all walks of life and all corners of the country. That is the foundation of the negotiation process. Progress in the technical negotiations will depend on whether there is serious progress in, and intensity and implementation of, these reforms enhancing fundamental freedoms and human rights and democratic secularism. These are enshrined in the Treaty on European Union and in our common European values. That is the critical yardstick of Turkish progress towards the European Union.

Turquie-USA/ Turkey-USA



Relations régionales / Regional Relations

Le déminage de la frontière turco-syrienne fait polémique en Turquie

Le déminage de la frontière turco-syrienne provoque une vive polémique en Turquie, le gouvernement islamo-conservateur souhaitant attribuer cette laborieuse opération à une société israélienne tandis que l'opposition nationaliste s'y oppose avec véhémence.

Depuis deux semaines, le Parlement turc débat bruyamment d'un projet de loi du gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) qui prévoit de déminer la frontière longue de 510 km entre les deux pays.

La Turquie a ratifié en 2003 la Convention d'Ottawa pour l'interdiction des mines antipersonnel et doit d'ici 2014 déminer l'ensemble de ses frontières avec ses voisins.

Quatre articles sur six seulement ont été votés par l'Assemblée, dominée pourtant par l'AKP mais dont certains députés ont préféré ne pas assister aux sessions, montrant ainsi leur opposition.

Le projet de loi prévoit de rendre à l'agriculture les terrains déminés en les louant pour 44 ans à la société qui aura remporté un appel d'offres public.

La zone concernée, une étroite bande de terre, représente une superficie de 176 km/2, selon le ministre de la Défense Vecdi Gönül, qui s'en est pris à l'opposition qui accuse le gouvernement de vouloir "vendre" une partie de la Turquie à des compagnies étrangères, en l'occurence une entreprise israélienne.

Le projet avait été donné il y a quelques années sans adjudication à une entreprise israélienne, mais le Conseil d'Etat a annulé la procédure.

Le gouvernement n'a cette fois jamais évoqué le nom d'une compagnie israélienne mais de source parlementaire, on souligne que parmi la dizaine de sociétés intéressées par le projet qui devrait durer cinq ans, les Israéliens seraient les mieux placés.

L'état-major souhaite que l'Agence d'entretien et d'approvisionnement (NAMSA), principale agence de gestion du soutien logistique de l'OTAN, soit l'unique responsable du projet, à l'exclusion de la société israélienne.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est élevé lors du week-end contre les critiques de l'opposition, affirmant que "le capital global n'a pas de religion".

"Il est facile de dire +vous vendez notre terre à Israël+, mais n'oublions pas que ce sont des Turcs qui vont travailler pour la compagnie qui sera chargée du projet", a-t-il dit.

M. Erdogan, un ancien militant islamiste, semble dans cette affaire opter pour la realpolitik en période de crise financière. Il avait été critiqué pour des prises de position jugées anti-israéliennes lors de l'offensive de Tsahal contre Gaza en janvier, devenant même un héros, chez lui et dans plusieurs pays arabes, après avoir quitté avec fracas un débat avec le président israélien Shimon Peres, à Davos (Suisse).

Or l'Etat hébreu est un allié stratégique d'Ankara au Proche-Orient.

La frontière turco-syrienne est parsemée de quelque 615.000 mines depuis les années 1950 et l'armée turque hésite à se lancer dans l'opération en raison notamment de son coût, estimé à des dizaines de millions de dollars.

Par ailleurs, ces mines, placées pour empêcher la contrebande et le passage des rebelles kurdes, se sont déplacées avec les mouvements de terrain et les inondations.

L'opposition craint également de froisser le voisin syrien, avec lequel Ankara entretient aujourd'hui de bonnes relations, si une société israélienne s'installe à la frontière pour de longues années.

"Vous allez créer un deuxième Gaza", a lancé Hakki Süha Okay, du parti républicain du peuple (CHP) au parlement, lors de débats houleux.
 Le projet pourrait être approuvé cette semaine au Parlement avant d'être soumis à l'approbation du président Abdullah Gül. (AFP, Burak AKINCI, 25 mai 2009)

La Turquie augmente le débit de l'Euphrate à la demande de Bagdad

La Turquie a augmenté le débit de l'Euphrate vers l'Irak en ouvrant les vannes de barrages situés en amont après que Bagdad a averti qu'une crise imminente menaçait ses agriculteurs, a annoncé dimanche le ministère irakien des Ressources hydrauliques.

La Turquie a augmenté le débit du fleuve de 130 m3 par seconde, le portant à 360 m3/s, a déclaré le ministre Latif Rachid dans un communiqué.

Il s'agit d'une "amélioration limitée de la quantité d'eau venant (d'au-delà des) frontières, même si cela contribuera à fournir de l'eau aux cultures cet été, en particulier aux rizières", a-t-t-il déclaré.

Les autorités irakiennes ont adressé plusieurs lettres à Ankara pour lui demander d'accroître le débit de l'Euphrate à 700 m3/s.

Bagdad craignait une "catastrophe" cet été si la Turquie continuait de retenir l'eau du Tigre et de l'Euphrate, qui fait vivre l'agriculture locale depuis des millénaires.

Selon M. Rachid, les quantités supplémentaires d'eau ne seront suffisantes que pour irriguer la moitié de la quantité de riz produite l'an dernier.

Certaines provinces, comme celle de Najaf, (au sud de Bagdad), venaient d'interdire à ses cultivateurs d'ensemencer leurs rizières.

L'origine du problème, selon l'Irak, réside dans les nombreux barrages que la Turquie construit en amont depuis 30 ans pour l'irrigation des terres agricoles d'Anatolie du sud-est. Ces ouvrages lui permettent de réguler le débit des fleuves en fonction de ses besoins.

Le débit de l'Euphrate, qui serpente de la Turquie via la Syrie n'est plus aujourd'hui que de 230 m3/seconde quand il entre en Irak, alors qu'il était encore de 950 m3/s en 2000.

La controverse actuelle survient à un moment particulièrement délicat pour l'Irak, un pays affaibli et ravagé par la guerre qui tente de reconstruire ses relations diplomatiques ave ses voisins plus puissants. (AFP, 24 mai 2009)

Gül et Lula plaident en faveur du développement des échanges Turquie-Brésil

Les présidents turc Abdullah Gül et brésilien Inacio Lula da Silva ont plaidé vendredi à Ankara en faveur du développement des échanges entre leurs deux pays, notamment dans le domaine de l'énergie.

"La visite du président brésilien marque l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations entre nos deux pays", a estimé M. Gül lors d'une conférence de presse conjointe avec Lula, le premier chef d'Etat brésilien à se rendre en Turquie.

"Nous avons constaté avec plaisir que notre position politique est claire: il faut porter nos relations à un niveau supérieur. Il y a un grand potentiel et nous devons le mettre en valeur" a-t-il poursuivi, déplorant la faiblesse actuelle des échanges, inférieurs à deux milliards de dollars (1.4 milliard d'euros) par an.

Le président turc a insisté sur le secteur de l'énergie, évoquant de "grandes possibilités de coopération" avec le Brésil dans le domaine des biocarburants et se réjouissant de l'accord d'exploration pétrolière et gazière signé cette année par les compagnies turque TPAO et brésilienne Petrobras.

"Le partenariat entre TPAO et Petrobras est très important. Environ 800 millions de dollars vont être investis. Et nous pensons que dans les prochaines années il sera possible d'exploiter du pétrole en mer Noire", a-t-il expliqué.

"Nous voulons que Petrobras devienne la première compagnie pétrolière au monde, et pour cela il faut faire des investissements, travailler dans d'autres pays", a pour sa part souligné Lula, évoquant lui aussi des "opportunités exceptionnelles pour les relations entre le Brésil et la Turquie".

Le président brésilien achève vendredi en Turquie une tournée qui l'a d'abord conduit en Arabie saoudite puis en Chine. La veille, il a participé à Istanbul, la capitale économique de la Turquie, à un forum d'hommes d'affaires turcs et brésiliens.

Il doit encore rencontrer vendredi le président du Parlement turc et dîner avec M. Gül avant de regagner son pays. (AFP, 22 mai 2009)


Pénurie d'eau: l'Irak impute à la Turquie une "catastrophe" à venir

Irrigation interdite, risques de sécheresse et de déplacements de population: Bagdad craint une "catastrophe" cet été si la Turquie continue de retenir l'eau du Tigre et de l'Euphrate, qui fait vivre l'agriculture locale depuis des millénaires.

La controverse sur le partage international des eaux de ces fleuves qui ont donné leur nom à l'ancienne Mésopotamie ("entre les fleuves" en grec) est presque aussi vieille que l'Irak. Mais pour Bagdad, la pénurie actuelle exige une réponse urgente de la Turquie.

L'ensemble des barrages irakiens totalisaient début mai 11 milliards de m3 d'eau, contre un peu plus de 40 milliards en mai 2006, alors que les précipitations n'ont pas été inférieures aux normales cet hiver.

C'est dans l'Euphrate que la situation est la plus préoccupante. Les réserves du barrage d'Haditha (ouest), premier ouvrage irakien en amont du fleuve, n'étaient début mai que d'1,5 milliard de m3, contre huit milliards en mai 2007.

"Si le niveau d'eau dans l'Euphrate continue de diminuer, il y aura une catastrophe en juillet car il ne sera plus possible d'irriguer les cultures", a déclaré à l'AFP dans son bureau de Bagdad Aoun Ziab Abdoullah, directeur du Centre national des ressources en eau.

"La sécheresse entraînera des déplacements de population", prédit-il, en rappelant que "l'agriculture irakienne dépend à 90% de l'eau des fleuves."

Les effets se font déjà sentir dans certaines provinces, comme dans celle de Najaf (sud), qui vient d'interdire à ses cultivateurs d'ensemencer leurs rizières.

"Nous allons nous concentrer cette année sur la fourniture d'eau potable et l'irrigation d'autres cultures moins demandeuses d'eau", a déclaré récemment à l'AFP le directeur du centre des ressources en eau de Najaf, Modhar al-Bakaa, en marge d'un séminaire sur l'eau.

La situation s'aggrave à mesure que l'on descend l'Euphrate, selon le président de la commission de l'Agriculture et de l'Eau au Parlement irakien, Karim al-Yacoubi, qui craint une catastrophe écologique dans les marais de Nassiriyah, plus au sud, et note que le manque d'eau aggrave la salinité du fleuve.

L'origine du problème, selon l'Irak, réside dans les nombreux barrages que la Turquie construit en amont depuis 30 ans pour l'irrigation des terres agricoles d'Anatolie du sud-est. Ces ouvrages lui permettent de réguler le débit des fleuves en fonction de ses besoins.

Selon M. Abdoullah, le débit de l'Euphrate, qui serpente de la Turquie via la Syrie n'est plus aujourd'hui que de 230 m3/seconde quand il entre en Irak, alors qu'il était encore de 950 m3/s en 2000.

Les autorités irakiennes ont adressé plusieurs lettres à Ankara pour demander que la Turquie permette un débit de 700 m3/s de l'Euphrate quand il coule en Irak.

Sur le Tigre, la situation est moins grave. Mais le projet du gigantesque barrage turc d'Ilisu, d'une capacité supérieure à 10 milliards de m3, inquiète tout autant Bagdad.

Le président turc Abdullah Gül avait promis en mars de doubler le quota d'eau alloué à l'Irak, lors d'une visite historique à Bagdad, la première d'un chef d'Etat turc en 33 ans.

Mais la promesse n'a pas été tenue, selon M. Abdoullah, qui note que l'unique traité bilatéral sur le partage des eaux date de 1946, à une époque où l'Irak craignait surtout les inondations... Le texte imposait alors à Ankara d'avertir son voisin de tout projet susceptible d'affecter le débit des fleuves.

"La Turquie ne fait plus attention à nous", déplore M. Abdoullah.

Dans une tentative de riposte, les députés irakiens ont voté la semaine dernière un texte exigeant que la question de l'eau figure désormais dans tous les accords passés avec Ankara, a indiqué M. Yacoubi. (AFP, 19 mai 2009)

La Russie et la Turquie affichent leur entente sur le gaz, malgré Nabucco

Les Premiers ministres russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se sont engagés samedi à étudier plusieurs dossiers dans le domaine énergétique, alors qu'Ankara a récemment apporté son soutien au projet de gazoduc Nabucco, concurrent du projet promu par la Russie.

"Nous nous sommes mis d'accord pour entamer rapidement des négociations sur la prolongation d'un des contrats (de livraison de gaz à la Turquie, ndlr) qui arrive à échéance en 2011 et qui concerne 6 milliards de mètres cubes de gaz", a déclaré M. Poutine à Sotchi (sud-ouest de la Russie), où il recevait son homologue turc.

"Et nous allons attentivement étudier la possibilité de construire une deuxième branche pour le gazoduc Blue Stream 2", a-t-il ajouté.

Le projet Blue Stream-2 prévoit la pose d'un deuxième tuyau parallèle au pipeline Blue Stream passant par le fond de la mer Noire.

"Actuellement, une majeure partie des approvisionnements en gaz est assumée par la Russie", a déclaré de son côté M. Erdogan, ajoutant que la Russie n'avait jamais joué de mauvais tour à la Turquie dans ce domaine et qu'elle était toujours venue à son secours dans les moments difficiles.

Le Premier ministre russe a indiqué que la Turquie était devenue le troisième consommateur de gaz russe en Europe, après l'Italie et l'Allemagne, avec une consommation en 2008 de près de "24 milliards de mètres cubes de gaz".

Ces déclarations interviennent alors que le président turc, Abdullah Gül, s'est clairement engagé lors d'un sommet à Prague le 8 mai à apporter son soutien au projet de gazoduc Nabucco promu par Bruxelles, et concurrent du projet de gazoduc South Stream, piloté par le géant Gazprom et l'italien ENI.

M. Poutine a aussi annoncé que des entreprises russes allaient participer à la construction de quatre réacteurs nucléaires en Turquie. (AFP, 16 mai 2009)

Gül à Damas pour une diplomatie active d'Ankara avec ses voisins

Le président turc Abdullah Gül a poursuivi samedi une visite en Syrie pour consolider les liens avec ce voisin stratégique, dans le cadre de la diplomatie très active menée par la Turquie sur ses frontières.

Le président turc est accompagné de son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, ancien conseiller du chef du gouvernement islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et principal initiateur du dynamisme diplomatique d'Ankara, du Proche-Orient à l'Union européenne.

Recevant le président Gül, le président syrien Bachar al-Assad s'est déclaré vendredi soir prêt à reprendre des négociations indirectes avec Israël, entreprises dans le cadre d'une médiation turque, tout en imputant à l'Etat hébreu la responsabilité du blocage.

"La paix est une option stratégique. Nous allons poursuivre avec la Turquie notre dialogue sur la paix. Nous pourrons en discuter avec d'autres pays, les Etats-Unis par exemple, car soutenir le processus de paix est une chose importante, pour nous et pour la Turquie", a-t-il dit.

"Nous ne pouvons pas parler de date, il n'y a pas de partenaire. Lorsque le partenaire sera (prêt), nous pouvons alors fixer une date pour reprendre les négociations de paix", a-t-il ajouté.

"La Turquie est prête également", a déclaré M. Gül.

Mais le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon a accusé le président syrien de mentir et l'a traité de "tyran".

"C'est un menteur, qui ne veut pas la paix, car pour avoir la paix, il faut en payer le prix: la normalisation et l'ouverture, et cela risque d'ébranler son régime", a-t-il déclaré, cité samedi par le journal en ligne Y-Net.

"C'est un tyran qui cherche uniquement à sortir de l'isolement et à soulager les pressions de la communauté internationale", a-t-il ajouté.

Les pourparlers indirects entre la Syrie et Israël ont été suspendus fin 2008 avec l'offensive meurtrière de l'armée israélienne à Gaza.

Pays musulman mais Etat laïque, la Turquie est le principal allié régional d'Israël, et elle a amélioré ces dernières années ses relations avec la Syrie.

Samedi, à l'ouverture d'une rencontre d'hommes d'affaires syriens et turcs, M. Assad a souligné devant son homologue turc l'importance d'une "complémentarité économique" entre la Syrie, la Turquie, l'Iran et l'Irak.

Cela "signifierait lier entre elles les mers Méditerranée, Caspienne, Noire et le Golfe", a-t-il dit.

Outre la Syrie, la diplomatie turque porte l'effort sur l'Irak, où le président Gül a effectué en mars la première visite d'un chef d'Etat turc en 33 ans.

M. Gül a obtenu la promesse des autorités irakiennes de contraindre les séparatistes kurdes de Turquie à déposer les armes ou quitter leurs bases arrière du nord de l'Irak.

Concernant un autre pays limitrophe, l'Arménie, de sérieuses avancées ont été enregistrées ces derniers mois alors que la Turquie et l'Arménie ont annoncé en avril une "feuille de route" pour normaliser leurs relations, avec les encouragements de Washington.

"En améliorant leurs relations avec leurs voisins, les Turcs espèrent des
bénéfices économiques et politiques. Mais pour eux, c'est aussi une façon de se tourner vers l'Europe", autre grand volet de la diplomatie turque, estime Jean Marcou, chercheur à Istanbul et spécialiste de la Turquie.

"C'est une manière de dire, si vous nous acceptez (dans l'Union européenne), nous pourrons vous rendre des services dans tous ces pays", ajoute-t-il. (AFP, 16 mai 2009)

Erdogan: "Pas d'ouverture de frontières avec l'Arménie tant qu'elle occupe le Karabakh"

La Turquie n'ouvrira pas ses frontières avec l'Arménie tant qu'Erevan ne retirera pas ses troupes de la région séparatiste azerbaïdjanaise du Nagorny Karabakh, a déclaré mercredi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'une visite en Azerbaïdjan.

 "Les frontières ont été fermées à la suite de l'occupation de territoires azerbaïdjanais, c'est pourquoi elles ne seront pas rouvertes avant la fin de l'occupation" du Karabakh, a déclaré M. Erdogan, lors d'une conférence de presse avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a rapporté la télévision ANS.

 La visite du Premier ministre turc à Bakou a pour but de rassurer l'Azerbaïdjan, alors que la Turquie et l'Arménie sont parvenues en avril à s'entendre sur une "feuille de route" pour des négociations en vue d'une normalisation de leurs liens bilatéraux.

 "Le peuple d'Azerbaïdjan a été dérangé par des informations dans les médias selon lesquelles la Turquie pourrait ouvrir sa frontière avec l'Arménie avant le règlement du conflit au Nagorny Karabakh", a pour sa part déclaré M. Aliev.

 "Maintenant je peux dire au peuple azerbaïdjanais qu'il n'y a plus de suspicion", a-t-il ajouté.

 La Turquie a fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en soutien à l'Azerbaïdjan, Bakou étant en conflit avec Erevan pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens en territoire azerbaïdjanais. (AFP, 13 mai 2009)

Des obus de mortiers tirés depuis l'Iran tombent en Turquie

Plusieurs obus de mortiers tirés par les forces de sécurité iraniennes contre le nord de l'Irak sont tombés lundi dans l'extrême sud-est de la Turquie, sans faire de victimes, a-t-on souligné de source de sécurité locale turque.

Cinq rebelles Kurdes ont été tués lors de tirs de mortier iraniens dimanche soir contre le nord de l'Irak, ont affirmé lundi les autorités turques qui ont fait état de neuf obus tombés en territoire turc lors de cette attaque, sans faire de victimes.

"Un total de neuf obus de mortier sont tombés en territoire turc lors des tirs survenus dimanche soir depuis l'Iran dans une opération anti-terroriste contre des cibles dans le nord de l'Irak" indique un communiqué du gouvernorat de la province de Hakkari, dans l'extrême sud-est de la Turquie.

Les autorités frontalières iraniennes qui se sont entretenues lundi avec leurs homologues turques ont fait état de cinq morts dans les rangs du PJAK, organisation soeur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie) dans l'attaque iranienne, selon le texte.

Les obus ont atterri "par erreur" dans une région montagneuse déserte près de Yüksekova, à l'intersection des frontières turque, iranienne et irakienne, ajoute le communiqué.

Des milliers de militants du PKK, en lutte ouverte contre le gouvernement d'Ankara, et du PJAK sont réfugiés dans les montagnes du nord de l'Irak.

Les artilleries iranienne et turque bombardent régulièrement cette zone.

 L'aviation turque frappe aussi fréquemment la région avec l'aide de renseignements fournis par les Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan. (AFP, 11 mai 2009)


Karabakh: le président turc salue les progrès de Bakou et Erevan

Le président turc Abdullah Gül s'est dit "très satisfait" de la tournure des négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la question du Nagorny Karabakh, vendredi, après des entretiens avec les présidents de ces deux pays à Prague.

"Je suis très satisfait (...) si les choses continuent, je pense que nous allons parvenir à de bons résultats", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Prague.

Les présidents arménien Serge Sarkissian et azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont rencontrés jeudi à Prague, pour leur quatrième entretien bilatéral en 11 mois sous les auspices du Groupe de Minsk de l'Organisation pour la sécurité et la Coopération en Europe (Russie, Etats-Unis, France).

Venu à Prague pour participer au dîner de gala du sommet de partenariat oriental et à un mini-sommet de l'Europe et des pays d'Asie centrale sur l'énergie, M. Gül a indiqué avoir profité de l'occasion pour rencontrer séparément MM. Sarkissian et Aliev.

"Ce n'est pas un processus facile (...) mais j'espère que nous ne raterons pas cette opportunité, que chacun s'investira à son niveau dans le processus et qu'à la fin nous pourrons observer des développements positifs dans le Caucase", a-t-il ajouté.

"Tout ce qui se passe dans le Caucase est interconnecté", a-t-il dit en référence aux négociations qu'Ankara et Erevan mènent actuellement pour normaliser leurs relations interrompues depuis l'indépendance de l'Arménie - naguère république soviétique - en 1991.

Concernant le Karabakh, une nouvelle réunion de négociations entre Arméniens et Azerbaïdjanais a été prévue par le groupe de Minsk début juin à Saint-Pétersbourg, en marge d'un Forum économique.

Les Arméniens ont pris le contrôle du Nagorny Karabakh, un territoire situé en Azerbaïdjan mais peuplé majoritairement d'Arméniens, à l'issue d'un conflit armé au début des années 1990. Des pourparlers de paix sont menés depuis dix ans sous les auspices du Groupe de Minsk. (AFP, 8 mai 2009)

Le Kurdistan condamne le raid aérien iranien sur son sol

Des hélicoptères iraniens ont bombardé samedi pour la première fois trois villages kurdes du nord de l'Irak, visant des indépendantistes kurdes iraniens, a déclaré un responsable des gardes-frontières irakiens. Ces raids visaient des combattants du Pejak, un mouvement séparatiste kurde iranien qui opère depuis des bases dans les montagnes du Kurdistan irakien, selon la même source.

"C'est la première fois que les hélicoptères iraniens bombardent le Kurdistan irakien", a ajouté ce responsable.

Il a affirmé que le district de Penjwin n'était pas considéré comme un bastion du Pejak, acronyme du Parti pour une vie libre au Kurdistan, et que les rebelles se concentrent plus au nord, dans le secteur de Qala Dizah.

Avant les bombardements de samedi, le district de Penjwin avait été deux fois la cible de tirs d'artillerie iraniens en un an, a-t-il ajouté.

Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan a condamné dimanche le raid aérien iranien mené la veille contre des séparatistes kurdes basés dans le nord de l'Irak, et exhorté ces derniers à ne plus effectuer d'attaques sur le sol iranien.

"Nous condamnons ces attaques (iraniennes) et demandons qu'elles cessent immédiatement", a déclaré le gouvernement régional dans un communiqué. "Elles ont fait fuir des habitants et endommagé les cultures des fermiers de ces régions."

Les autorités régionales ont appelé les rebelles kurdes à ne plus lancer d'attaques en Turquie ou en Iran à partir de leurs bases dans les montagnes du Kurdistan irakien, qui ont été ces derniers mois la cible de nombreux bombardements turcs ou iraniens.

"Nos relations (avec les pays voisins) se fondent sur le respect et les intérêts communs, et aucun groupe n'a le droit d'attaquer les pays voisins du Kurdistan", peut-on lire dans le communiqué. (AFP, 4 mai 2009)

Moqtada Sadr à Istanbul pour une réunion avec des chiites irakiens

Le chef chiite radical irakien Moqtada Sadr a participé samedi à Istanbul à une réunion avec des représentants de sa communauté, ont affirmé ses services, cités par l'agence de presse Anatolie.

Quelque 70 chiites irakiens, dont plusieurs députés, ont assisté à la rencontre, organisée dans un hôtel stambouliote avec pour ordre du jour une réflexion sur les moyens de servir la nation irakienne, a déclaré à la presse Seyid Hashim El Meyali, le coordinateur de la réunion, selon Anatolie.

Moqtada Sadr a été brièvement aperçu par les journalistes à la sortie de la réunion, mais il ne s'est pas adressé à eux, a constaté un photographe de l'AFP.

Il s'agissait de la deuxième apparition publique du dirigeant chiite irakien en près de deux ans, après des discussions la veille à Ankara avec le président turc Abdullah Gül et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

"Nous avons baissé les armes. Nous n'allons surtout pas les diriger contre les soldats irakiens. Mais la rébellion va continuer", a affirmé à l'issue de la rencontre Sheyh Salah El Ubeydi, porte-parole de Sadr, cité par Anatolie.

"Il existe une rébellion d'ordres économique, politique et culturel contre les forces venues de l'extérieur qui occupent notre pays. Mais cela se fera sans armes", a-t-il poursuivi, avant de préciser en réponse à une question que Moqtada Sadr n'envisageait pas pour l'heure de fonder un parti.

Interrogé sur le lieu de résidence de Moqtada Sadr, arrivé à Ankara vendredi en provenance d'Iran, M. El Ubeydi est resté évasif. "Cela peut être en Irak, ou bien en Iran", a-t-il dit.

Les partisans du dirigeant chiite ont toujours dit qu'il était en Irak, mais l'armée américaine affirme de longue date qu'il vit en Iran où il suit des études religieuses.

Le porte-parole a par ailleurs indiqué que les entretiens de la veille avec les dirigeants turcs avaient porté sur les efforts de la Turquie pour assurer la sécurité et la stabilité au Proche-Orient.

Moqtada Sadr a créé en 2003 l'Armée du Mahdi, une milice longtemps considérée comme la plus puissante en Irak et qui a plusieurs fois affronté l'armée américaine au cours de révoltes meurtrières.

Il a décrété en août dernier un arrêt définitif des opérations de l'Armée du Mahdi, un an après l'annonce d'une trêve unilatérale d'un an, respectée à l'exception de combats au printemps 2008.

Le chef chiite radical n'était plus apparu en public depuis la visite d'une mosquée en juin 2007. Il s'exprime toujours par le biais de communiqués transmis par ses porte-parole. (AFP, 2 mai 2009)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Turquie appelle à accélérer les pourparlers de paix à Chypre

La Turquie a appelé mardi à une accélération des pourparlers de paix en cours à Chypre sous l'égide de l'ONU et a rejeté tout lien entre son adhésion au bloc européen et la question chypriote.

"Les délais tactiques, les efforts pour gagner du temps et faire pression de l'Union européenne sur la Turquie ne peuvent pas être considérés comme des signes de bonne volonté", a déclaré le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu après avoir rencontré son homologue chypriote-turc Hüseyin Özgürgün.

"Si nous voulons une vraie paix sur l'île (...) il faut accomplir cela au plus vite", a-t-il poursuivi.

Les négociations entre le président chypriote Demetris Christofias et le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat ont débuté en septembre, mais aucun progrès tangible n'a été annoncé.

Le Conseil de sécurité a exhorté le mois dernier les deux dirigeants à intensifier leurs négociations pour parvenir enfin à la réunification de l'île, divisée depuis 35 ans.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du nord de l'île par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Ankara est désireux de voir le conflit résolu pour faciliter ses négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

Mais M. Davutoglu est resté ferme jeudi sur le refus de la Turquie d'ouvrir ses ports et ses aéroports aux vaisseaux chypriotes-grecs, en dépit de ses obligations au regard du traité d'Union douanière qui la lie à l'UE.

Le différend a conduit au gel en 2006 de huit des 35 chapitres thématiques de négociation avec le bloc européen.

"Mettre la pression sur la Turquie ne peut pas être considéré comme étant une marque de bonne volonté quand l'échec de l'UE à tenir ses promesses est patent", a affirmé le ministre.

Il faisait référence à l'engagement pris par le bloc européen d'alléger les sanctions économiques pesant sur les Chypriotes-turcs en récompense de leur soutien en 2004 à un plan de paix onusien, finalement rejeté par les Chypriotes-grecs. (AFP, 21 mai 2009)

Le nouveau gouvernement chypriote-turc remporte un vote de confiance

Le nouveau gouvernement de l'entité chypriote-turque, dirigé par un Premier ministre nationaliste, a remporté lundi un vote de confiance du Parlement, lui permettant d'entrer en fonction.

Le gouvernement du Premier ministre Dervis Eroglu a obtenu 26 votes positifs contre 23 votes hostiles dans une Assemblée de République turque de Chypre-Nord (KKTC, reconnue par la seule Turquie) qui compte 50 sièges.

"A présent, il est temps de se mettre au travail. Nous allons travailler pour le bonheur et le bien-être de notre peuple", a déclaré M. Eroglu après le scrutin, sans mentionner les négociations de paix en cours sous le patronage de l'Onu pour réunifier l'île.

Le retour au pouvoir du Parti de l'unité nationale (UBP, droite nationaliste) de M. Eroglu au terme d'élections législatives anticipées le 18 avril a fait naître des inquiétudes quant aux négociations de paix, même si le nouveau Premier ministre a rapidement assuré que les pourparlers, menés depuis 2008, se poursuivraient.

Le "président" de la KKTC Mehmet Ali Talat négocie -sans progrès tangibles- avec le président chypriote Demetris Christofias. Ce dernier défend un projet regroupant les deux entités grecque et turque au sein d'un même Etat tandis que l'UBP prône une confédération de deux Etats, qui entérinerait la partition.

Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi le nord de l'île après un coup d'Etat de Chypriotes-grecs soutenus par Athènes et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 18 mai 2009)

La Grèce attend du chef de la diplomatie turque qu'il passe aux actes

La Grèce a appelé jeudi le nouveau chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu à mettre en pratique son credo du "zéro problème" de la Turquie avec ses voisins en améliorant les relations bilatérales.

"En tant qu'intention proclamée, la politique du +zéro problème+ est sans aucun doute positive, dans la pratique, nous verrons", a déclaré le
porte-parole du ministère grec des Affaires Etrangères, Georges Koumoutsakos.

"Une telle politique ne peut être entière si elle n'inclut pas une amélioration des relations avec la Grèce et Chypre," a-t-il ajouté, appelé en point de presse à commenter, pour la première fois, la nomination de M. Davutoglu.

Nommé le 1er mai, le nouveau ministre est l'architecte d'une politique étrangère turque devenue très active, qu'il affirme reposer notamment sur le principe du "zéro problème" avec les pays voisins.

Les relations gréco-turques ont été normalisées en 1989, mais leur amélioration marque le pas ces dernières années, en l'absence de tout progrès sur les différends les plus graves, notamment sur la délimitation des souverainetés des deux pays dans l'espace de la mer Egée. (AFP, 14 mai 2009)


Immigration / Migration

Fin du procès DHKP-C: le verdict sera prononcé le 14 juillet

Au terme d’une audience marathon qui s’est prolongée jusque au-delà 19 heures, le quatrième «procès DHKP-C», cette fois-ci devant la Cour d’appel de Bruxelles, s’est clôturé le vendredi 29 mai.

Après les dernières interventions du procureur fédéral et de l’accusateur turc et les dernières plaidoiries de la défense, le dernier mot fut réservé aux inculpés.

Vendredi, la partie civile turque a tenu des propos légitimant la torture. L’avocat Vinck a notamment affirmé que les militants du DHKP-C n’étaient pas les victimes du terrorisme d’État turc vu qu’ils étaient morts en grève de la faim.

Musa Asoglu, à un moment de son réquisitoire, s’est tourné vers l’avocat pro-turc. Droit dans les yeux, le doigt tendu, il lui a asséné le nom des 28 militants brûlés vifs et assassinés par la police turque lors de l’assaut contre les prisons en 2000.

Bahar Kimyongür a parlé avec son cœur pour que les juges comprennent que s’engager du côté des opprimés, des gens qui résistent, en propageant leurs idées, leurs cris de révolte et leur colère, et de le faire au départ de ses options philosophiques et éthiques, ce n’est pas du terrorisme. Au contraire, il s’agit de l’acte citoyen par excellence. Par ses mots, Bahar a fait honneur à tous les militants qui se mobilisent, jour après jour, dans notre pays.

Au terme d’une semaine chargée, nous tenons à remercier les centaines de personnes qui sont passées à un moment de la semaine au tribunal pour soutenir Bahar et les autres inculpés.

Le 14 juillet 2009, le verdict du procès DHKP-C sera prononcé par la Cour d’appel de Bruxelles. Nous serons là! (LeClea.be, 30 mai 2009)

Si vous souhaitez revivre les moments forts de ces différentes audiences et en particulier, découvrir les comptes-rendus des deux dernières séances (une quatrième audience « coup de poing » et une cinquième audience « jusqu'auboutiste »), visitez la page internet suivante :
http://www.leclea.be/affaire_dhkp-c/proces_de_bruxelles/compte-rendus.html

Pour cerner les enjeux du verdict qui sera rendu dans le procès DHKP-C, lisez la Carte blanche publiée dans La Libre Belgique de ce week-end, « Un procès qui menace nos libertés » :
http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/506269/un-proces-qui-menace-nos-libertes.html

Défense: "Donner des informations sur le terrorisme n'est pas du terrorisme"

Fournir de l'information sur des attentats terroristes ne doit pas être comparé à une participation à des activités terroristes, selon la défense des prévenus du procès du DHKP-C devant la cour d'appel de Bruxelles. Deux des six prévenus sont accusés de terrorisme car ils ont diffusé un tract sur un attentat.

Musa Asoglu et Bahar Kimyongür ont donné une conférence de presse, le 28 juin 2004, sur le sommet de l'OTAN à Istanbul. En marge de cette conférence de presse, ils auraient distribué un tract sur un attentat raté du DHKP-C quelques jours avant cet événement à Istanbul. Kimyongür avait donné une interview sur cet attentat.

Tous deux actifs au sein du bureau d'information du DHKP-C à Bruxelles et porte-paroles de l'organisation, le parquet fédéral avait envisagé qu'ils étaient à la tête d'un groupe terroriste.

"Asoglu et Kimyongür n'ont été impliqués d'aucune manière dans la préparation et l'exécution de l'attentat", a expliqué Me Carl Alexander. "Ils n'ont pas rédigé ce tract, ils l'ont seulement traduit et distribué. Dans l'interview à la télévision, Kimyongür n'a pas fait d'excuses au nom du DHKP-C comme cela avait été prétendu. Il a seulement situé l'attentat dans un contexte précis".

Selon la défense, les deux prévenus n'ont fait que ce qu'ils faisaient depuis dix ans, à savoir diffuser de l'information. "Cela n'est pas suffisant pour les assimiler à des activités liées au terrorisme. La loi anti-terrorisme doit donc être interprétée de manière restrictive, soulignent aussi bien le Conseil d'Etat que la Cour constitutionnelle", a ajouté l'avocat.

"Il est précisément stipulé dans cette loi que l'exercice de droits fondamentaux comme le droit d'association ou d'opinion ne peut pas être limité ou entravé". (belga/chds, 28 mai 2009))

Nouvel appel du Clea pour vendredi 29 mai

Ce vendredi 29 mai, les juges ont décidé d'aller au finish ! Les audiences du « procès DHKP-C » devant la Cour d'appel de Bruxelles se clôtureront donc demain.

Concrètement, la journée sera consacrée aux dernières plaidoiries de la Défense (avec une projection de films à propos de la situation en Turquie).
Et le dernier mot sera réservé aux inculpés.

Le CLEA vous invite, demain, à venir encourager Bahar Kimyongür et ses camarades, entre 9 et 17 heures, à la 13ème chambre de la Cour d'appel (section néerlandophone) du Palais de Justice de Bruxelles.

Au terme de ce marathon judiciaire, les militants pourchassés par le procureur fédéral Delmulle ont besoin de tout votre soutien.

Pour votre information, vous pouvez consulter le compte-rendu de l'audience de mercredi, une troisième audience « à visée terroriste », sur :
http://leclea.be/affaire_dhkp-c/proces_de_bruxelles/compte_rendu-27-05-09.html


Le parquet réclame jusqu’à 10 ans de prison au procès DHKP-C

Au procès du DHKP-C, qui se déroule actuellement devant la cour d’appel de Bruxelles, le parquet fédéral a réclamé mardi des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour les six prévenus. Les peines les plus lourdes sont réservées à Musa Asoglu et Bahar Kimyongür, qui étaient, selon le parquet, les leaders d’une organisation terroriste.

« Donner de la publicité à des attaques terroristes, c’est aussi du terrorisme », a plaidé le procureur. Ensemble avec les quatre autres suspects, Asoglu et Kimyongür auraient également mis sur pied une bande et une organisation criminelle.

Le parquet fédéral poursuit seulement Musa Asoglu et Bahar Kimyongür pour faits de terrorisme car la nouvelle loi antiterrorisme n’est entrée en vigueur que le 1er janvier 2004 et ces deux prévenus sont les seuls qui auraient commis de tels faits après cette date.

Concrètement, ils avaient tous deux distribué, le 28 juin 2004, des pamphlets en marge d’une conférence de presse sur le sommet de l’OTAN en Turquie. Dans cet écrit, on évoquait un attentat manqué commis quelques jours plus tôt par le DHKP-C dans la capitale turque. Un membre du DHKP-C et plusieurs civils avaient été tués alors que la cible, des militaires turcs, avait été épargnée.

Dans ce pamphlet, le DHKP-C s’excusait pour les victimes civiles et rendait hommage à son membre décédé. Kimyongür avait également, ce même 28 juin 2004, accordé une interview à la chaîne télévisée francophone RTL, dans laquelle il parlait de l’attentat.

Selon le parquet fédéral, cela prouve que les deux hommes étaient bien à la tête de l’organisation terroriste. « Il ressort que le DHKP-C a commis des attentats durant cette période, qui satisfont aux critères de la loi contre le terrorisme et prouvent donc qu’il s’agit bien d’une organisation terroriste », a-t-il indiqué.

« Asoglu et Kimyongür déclarent eux-mêmes avoir été les porte-parole et les responsables de la communication du DHKP-C, chargés de diffuser de l’information sur le groupe et ses activités au niveau mondial. Mais donner de la publicité aux activités d’un groupe terroriste est aussi une forme de terrorisme. Cette publicité est d’ailleurs primordiale pour la survie du groupe », a-t-il ajouté.

Mardi matin, le parquet fédéral avait déjà soutenu que les six personnes interpellées dans l’appartement de Duinbergen formaient une bande et une organisation criminelle. Asoglu, en tant que personnage à la tête de la bande criminelle et de l’organisation terroriste, encourt une peine de 10 ans de prison et une amende de 5.500 euros. Pour Kimyongür, le parquet a réclamé 7 ans de prison et une amende de 5.500 euros.

Les quatre autres, Zerrin Sari, Kaya Saz, Fehriye Erdal et Sükriye Akar, sont à la fois membres de la bande et figures dirigeantes de l’organisation criminelle, selon le parquet, qui a requis à leur encontre une peine de 5 ans de prison chacun.

Bahar Kimyongür a déclaré, à l’issue du réquisitoire, qu’il n’avait jamais été membre du DHKP-C ou de l’une de ses articulations. Il prétend n’avoir travaillé que pour le bureau d’information du mouvement, en y jouant un rôle indépendant.

« Personne ne m’a jamais dicté ce que je devais faire ou dire », a indiqué le prévenu. « Lors de la conférence de presse et dans l’interview de 2004, je m’exprimais en mon nom propre, et je n’ai jamais été dans l’appartement de Duinbergen. » Les parties civiles prendront la parole mercredi. On écoutera ensuite les plaidoiries de la défense. (belga, 26 mai 2009)

Deux Français d'origine kurde arrêtés à Mulhouse

Deux jeunes Français d'origine kurde ont été interpellés mardi matin à Mulhouse (Haut-Rhin) et placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête antiterroriste visant des jets de cocktails Molotov contre un bâtiment officiel turc à Strasbourg, a-t-on appris de source judiciaire.

Les deux jeunes, des cousins âgés de 21 et 22 ans issus de la communauté kurde de Mulhouse, ont été arrêtés mardi matin et devaient être transférés mardi en fin de journée dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (Sdat) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), selon cette même source.

Ils sont soupçonnés d'avoir jeté des cocktails Molotov contre un bâtiment de la Délégation permanente turque au Conseil de l'Europe en octobre 2008. Ils auraient également été impliqués dans des actions similaires dans le Sud de la France, a-t-on précisé de même source.

Selon des membres de la communauté kurde, les policiers auraient perquisitionné le logement du père d'un des deux jeunes et saisi un portrait de l'ancien chef des rebelles séparatistes kurdes du PKK, Abdullah Öcalan, ainsi qu'un drapeau kurde. (AFP, 26 mai 2009)

La première audience du procès DHKP-C en présence de l'ambassadeur turc

Compte-rendu de l'audience du 25 mai 2009 établi par le Clea:

Lundi 25 mai 2009, 8 heures 50 du matin. Place Poelaert. Devant les marches du Palais de Justice, plus de 150 personnes venues en solidarité. Parmi lesquelles la cinéaste Marie-France Collard, le député Jean Cornil, la parlementaire bruxelloise Céline Delforge, l’ex-journaliste Gérard de Selys, le sénateur Josy Dubié, l’ancien ouvrier sidérurgiste Silvio Marra.

Neuf heures. Daniel Flinker, au nom du Comité pour le Liberté d’expression et d’association, lit un texte au mégaphone. Extrait: «(…) Jamais en Belgique, depuis les attentats du 11 septembre, la résistance aux législations liberticides n’a été aussi tenace que dans l’affaire DHKP-C. Et nous tiendrons, pour engranger des victoires : à l'instar des trois juges courageux qui, à Anvers, ont résisté aux pressions, aux manipulations, aux mensonges du Parquet fédéral. Car nous devons empêcher que, dans notre pays, une jurisprudence "antiterroriste" s’installe pour criminaliser d'autres contestataires, d'autres "refuzniks", d'autres militants des droits de l'Homme (…)».

Treizième Chambre de la Cour d’Appel de Bruxelles, salle 23. Facile à trouver : c’est tout au fond des Pas perdus, puis juste à main droite. A l’entrée, une petite troupe de policiers pour recopier les identités puis pour exercer une fouille express. A voix basse, un officier précise à l’adresse d’un collègue : «Il faut qu’il y ait le moins de monde possible là dedans». D’où la politique du «compte-gouttes» : seules 25 personnes seront autorisées à pénétrer dans l’enceinte du tribunal mais avec obligation de s’asseoir sur les quatre bancs maigrichons réservés au public. Tous les autres sympathisants devant rester dehors. D’où l’éternel incident procédurier : l’avocat Fermon est obligé de prendre le Président à témoin, pour l’inciter à faire cesser le relevé systématique des identités et permettre que l’ensemble du public puisse assister aux débats.

9 heures 15: le procès «Erdal, Kimyongür et consorts» recommence donc depuis le début. Dans la Chambre d’Appel, trois juges (le Président Antoon Boyen, ainsi que ses deux assesseurs) ; les deux représentants du ministère public (le Procureur fédéral Johan Delmulle et sa nouvelle «partenaire» An Franssen); deux des prévenus: Musa Asoglu et Bahar Kimyongür; six avocats pour la défense des inculpés (Carl Alexander; Paul Bekaert; Jan Fermon, Raf Jespers, Nadia Lorenzetti, Ties Prakken).

Dans l’autre rangée, esseulé : Kris Vinck, l’avocat de l’Etat turc, dont la seule ambition est d’influencer les juges  au titre de «partie civile».

Juste derrière lui, venu pour faire (im)pression: l’ambassadeur de Turquie en personne, Fuat Tanlay (entouré de trois garde-du-corps) [2].

RÉTROACTES

Initialement, ils étaient onze. Onze membres présumés de l’organisation DHKP-C à être inculpés. Et contre eux tous, le Procureur fédéral avait construit pas moins de quatorze chefs d’inculpation.

Après trois procès aux attendus contradictoires et aux conclusions opposées, la Cour de Cassation (sollicitée par un Parquet résolu à passer outre) décidait de contester le dernier des verdicts rendus. Tout le monde s’en souvient. Dans un jugement éclairé et éclairant, les magistrats anversois avaient totalement innocenté et acquitté les prévenus –pulvérisant l’accusation centrale, montée de toutes pièces par le Procureur Johan Delmulle: le délit d’appartenance à une soi-disant «association de malfaiteurs» qualifiée de «criminelle et terroriste» [3].

Avec le présent renvoi devant la Cour d’Appel de Bruxelles, c’est d’une épure sensiblement différente dont il sera désormais question: suite à l’Arrêt rendu le 19 avril 2008, seuls les trois motifs avalisés par la Cour de Cassation feront débat. Pour J. Delmulle, les accusés doivent être incontestablement condamnés en tant que membres d’une «bande de malfaiteurs», d’une «organisation criminelle». Et d’un «groupe terroriste» (pour ce qui concerne Musa Asoglu et Bahar Kjimyongür). Pour ce parti pris, le libellé de la première des incriminations est d’ailleurs particulièrement remarquable (car elle n’a aucune consistance dans le droit pénal belge) [4] :

A. Avoir été l'instigateur (ou avoir fait partie) d'une association ayant pour but de commettre des attentats «contre des intérêts de l'Etat turc», visant aussi bien des personnes que des propriétés.

À 8301 Knokke-Heist (Duinbergen) et/ou ailleurs dans le Royaume (par connexité) dans la période du 6 août 1997 au 26 septembre 1999.

B. Avoir dirigé une organisation criminelle telle que visée à l'article 324bis du Code pénal.

Avoir participé à la prise de quelque décision que ce soit dans le cadre des activités de l'organisation criminelle, alors qu'il/elle savait que sa participation contribuait aux objectifs de cette organisation criminelle.

Avoir fait partie sciemment et volontairement d'une organisation criminelle, même s'il/elle n'avait pas l'intention de commettre un délit dans le cadre de cette organisation criminelle ni d'y participer d'une des manières décrites aux articles 66 et suivants du Code pénal.

À 8301 Knokke-Heist (Duinbergen) et/ou ailleurs dans le Royaume (par connexité) dans la période du 8 mars 1999 au 26 septembre 1999.

C. Avoir été chef d'un groupe terroriste tel que défini à l'article 139 du Code pénal.

Par connexité à 1000 Bruxelles et/ou ailleurs dans le Royaume dans la période du 9 janvier 2004 au 28 juin 2004.

Onze des préventions initiales sont donc écartées des présents débats: elles se rapportaient à une série de faits qualifiés de «délictueux» par l’accusation. Tous participaient d’éléments relevés, le 26 septembre 1999, dans l’appartement de Knokke ou dans les véhicules où furent appréhendés, à la même date, Musa Asoglu, Fehriye Erdal et Kaya Saz. A savoir «le transport, l’utilisation, la détention ou le port de plusieurs armes; la contrefaçon, la falsification ou l’usage de cachets-tampons "officiels" turcs; la commission de faux en écriture sur des papiers d’identité, cartes bancaires et passeports…».

Condamnés pour ces différentes incriminations par le tribunal de première instance de Bruges, puis par la Cour d’Appel de Gand et enfin par la Cour d’Appel d’Anvers [5], le Procureur n’aura pas jugé utile de contester ces sentences exercées à l’encontre d’Asoglu, d’Erdal et de Saz. En conséquence de quoi, ces condamnations-là restent en l’état par la force de la chose jugée…

Enfin, il y a encore une autre différence événementielle qui prévaut par rapport à tous les actes précédents: seules six personnes sont ici appelées à comparaître. En août 2008 en effet, Dursun Karatas (l’un des prévenus-fantômes de cette affaire, accusé –sans preuve aucune– d’avoir été «incontestablement» présent à Duinbergen) est décédé aux Pays-Bas. Des suites d’un cancer. Il n’avait que 55 ans. Rapatrié à Istanbul pour y être enterré, les obsèques du dirigeant révolutionnaire y ont été publiquement célébrées par plus de 10.000 sympathisants… [6].

QUESTIONS PRÉJUDICIELLES

L’essentiel de cette première journée a été consacrée à des questions préalables, sollicitées par la défense. On peut ainsi les résumer. L’instruction a été incomplète et menée uniquement à charge; elle se doit d’être recommencée afin d’en briser le caractère unilatéral. Tout ce dossier est essentiellement politique: le présent tribunal devrait donc s’en dessaisir afin que l’affaire soit jugée aux Assises. Il faut procéder à l’annulation de l’assignation à comparaître (rédigée par le Procureur) car les termes en sont vagues et imprécis. Enfin, le tribunal se doit de dénier à l’Etat turc le droit de se constituer partie civile.

Dès 1999, l’instruction judiciaire a été manipulée par la gendarmerie et le Parquet fédéral. Dans le dossier monté contre 11 membres présumés du DHKP-C n’ont été respectées ni la loi ni la jurisprudence. Celles-ci recommandent pourtant que l’ensemble des faits allégués soient l’objet d’une instruction à charge mais aussi «à décharge»… Ce qui n’a pas été le cas. Elle doit donc être reprise, en brisant son caractère unilatéral.

Suite à l’arrestation de «Neşe Yildirim », Musa Asoglu et Kaya Saz le 26 septembre 1999, l’instruction conduite par le juge Buysse portait sur des faits circonscrits et limités territorialement : à travers l’association de malfaiteurs étaient visés «la possession d’armes; le vol, le recel de matériel électronique et de documents d’identité; les faux et l’usage de faux», toutes choses retrouvées à Knokke. C’est tout. Mais, lorsque «Nese Yidirim» sera identifiée sous son vrai nom, l’affaire va prendre –de fait– un tour ouvertement politique : selon la Turquie, Fehriye Erdal avait prêté son concours à l’assassinat d’Özdemir Sabanci –un mandat d’arrêt international étant lancé contre elle pour «tentative de renverser l’ordre constitutionnel». Néanmoins, le juge chargé de l’enquête ne changera pas la géographie des préventions initiales: les incriminations pénales ne concerneront pas d’actes éventuellement commis en Turquie. Progressivement cependant, l’instruction judiciaire va totalement échapper au juge brugeois : non seulement elle sera réorientée par la gendarmerie et le Parquet fédéral (d’abord sous la pression de Michèle Coninsx puis de son successeur : Johan Delmulle), mais d’autres personnes –soupçonnées d’avoir également des liens avec le DHKP-C, tel B. Kimyongür– vont également faire l’objet de poursuites dans le même dossier. Cette mise sous tutelle va aussi se concrétiser lors de la clôture de l’instruction, alors que tous les devoirs d’enquête ont été accomplis par le juge Buysse. Juste avant d’être transmis à la Chambre du Conseil, le dossier est alors remis aux parties et au Ministère public, ce dernier ayant le droit d’y ajouter ses propres réquisitions –ce que ne manquera pas de faire J. Delmulle. Le magistrat fédéral va, en effet, requalifier la prévention concernant l’accusation d’association de malfaiteurs, en la complétant par huit mots: «(…) en vue de commettre des attentats en Turquie». Cette reformulation de dernière minute (qui va servir de brèche à l’Etat turc pour se constituer partie civile) a une conséquence immédiate: elle induit une malversation dans la procédure, manifestement attentatoire à la régularité du procès. Comme l’instruction n’a pas inclus d’investigations en Turquie (qui auraient pu utilement démontrer l’emprise militaire qui a écrasé ce pays depuis 1981), elle est partiale parce que partielle.

Pour la défense, il s’agit là clairement d’une nouvelle atteinte aux droits des prévenus –l’instruction devant être reprise et complétée par des devoirs d’enquête supplémentaires.

— On peut la prendre par n’importe quel bout : toute cette affaire est politique. En s’appuyant sur une jurisprudence ridée et anachronique, le Parquet en a fait une histoire de délinquance crapuleuse et de criminalité abjecte. En y ajoutant l’accusation infamante de terrorisme.

On le sait: chaque fois interpellés, tous les juges (à Bruges, à Gand comme à Anvers) ont décrété que les faits reprochés aux prévenus ne pouvaient faire l’objet d’un procès politique relevant des Assises.

Mais qu’est-ce qu’un délit politique ? Que ce soit en première instance ou en degré d’Appel, les magistrats ont fait chorus en se référant à des jurisprudences anachroniques datant de… 1900, 1913 ou 1923 (alors que ces 20 dernières années, les lois pénales essentielles ont toutes été «modernisées» et profondément remaniées).

Ainsi dans le verdict posé par la Cour d’Appel de Gand, les juges justifient le bien-fondé de cet «a-politisme» en notifiant: «Le fait [pour le DHKP-C] de commettre des attentats sur des personnes (principalement des officiers de police, des juges, des industriels (…) et des bâtiments (bureaux de police, tribunaux, centres commerciaux, etc…) n’est pas en soi de nature à atteindre l’action et l’organisation des institutions politiques législatives ou de menacer l’organisation de l’Etat» (page 35)… Par contre, page 127, le jugement affirmera juste l’opposé: «Il est on ne peut plus clair que la commission systématique et successive d’attentats à l’encontre d’hommes politiques turcs, de personnalités militaires, de magistrats et d’hommes d’affaires, et contre des bâtiments publics, a eu de graves conséquences pour l’organisation et l’administration du pays (...). L’exercice de la lutte armée est de nature à porter gravement atteinte et à désorganiser la structure constitutionnelle fondamentale du pays». Ce qui renvoie à la notion de crime politique mixte, tel que le définit la jurisprudence –fût-elle la plus restrictive.

La défense a toujours également plaidé l’«état de nécessité», arguant que les accusés et leur mouvement politique en Turquie menaient une lutte violente en réaction à une violence d’État : celle d’un régime dominé par l’armée. Depuis la Seconde Guerre mondiale en effet, la Turquie a subi trois coups d’État militaires (le dernier a instauré une dictature épouvantable qui, dans les années 80, a entraîné l’arrestation de 650.000 personnes). En réalité, derrière un façadisme démocratique, les militaires tiennent encore et toujours les rennes du pouvoir. La Turquie détient le record des violations de la Convention européenne des droits de l’Homme (75% des plaintes que doit juger la Cour de Justice de Strasbourg concernent la Turquie) et compte encore des milliers de détenus politiques dans ses prisons. Les juges de Gand n’ont pas voulu en convenir: «Que certaines autorités turques utiliseraient manifestement des moyens illégaux pour se venger (…) ne sont pas non plus à relever pour le jugement des faits qui sont actuellement à charge des accusés» (page 44).

Or, le refus de reconnaître cet état de nécessité, et les justifications qui en sont données, est sans doute l’élément le plus révoltant figurant dans l’arrêt de la Cour d’Appel de Gand (page 127): «Le coup d’État fasciste (…), la répression de l’État turc constituent une réaction à la démonstration de force du parti ouvrier au sens large». Ainsi, selon la Cour (qui ne fait pas de politique), la répression fasciste serait une réaction (légitime en elle-même) à la lutte du mouvement ouvrier. Et puisque tous les désordres devraient être imputés au mouvement ouvrier (en quelque sorte, coupable de vouloir faire triompher ses droits), l’évocation d’un prétendu «état de nécessité» en devient inconvenant, incongru. Historiquement, il faut cependant constater que c’est avec les mêmes arguments qu’ont été justifiés et honorés tous les putsch fascistes –de Mussolini à Pinochet. Dans la même logique scandaleuse, la Cour avait également rejeté toutes les requêtes formulées par la défense pour prendre en considération la situation en Turquie durant la période 1997-2004 (période des faits incriminés): «Il n’est pas utile d’aller plus loin dans les éventuels méfaits accomplis par les pouvoirs turcs, ni dans les violations des droits de l’Homme en Turquie» (page 42).

Il faut aussi souligner que, dans le jugement porté par la Cour d’Appel d’Anvers cette fois, les juges ont pareillement récusé un prétendu état de nécessité. Toutefois, s’ils vilipendent l’attitude des inculpés, le ton et les arguments sont ici autrement emmanchés: ils invoquent le recours nécessaire au légalisme (une imprécation irréelle, pour tout dire naïve –si on veut bien se souvenir de la conjuration orchestrée par les Ministres de la Justice et de l’Intérieur pour faire livrer [via les Pays-Bas] le ressortisssant belge Bahar Kimyongür à la Turquie…): «La Cour constate à titre préliminaire que les prévenus ne peuvent en aucun cas invoquer un état de nécessité ou le droit à la résistance. Pour les faits de faux, usage de faux noms, infractions à la loi sur les armes et recel retenus sous ces préventions, il n’y a aucune base de justification.

Si les prévenus s’étaient sentis menacés pour quelque raison que ce soit à cause de leur opinion politique ou de leur idéologie, il leur appartenait de suivre ce que la loi prévoit. Ils auraient dû s’adresser au pouvoir public pour demander une protection et ils auraient par exemple éventuellement pu demander l’asile politique.

Que les autorités belges tiennent toujours compte de la situation personnelle de l’étranger qui fait appel à elles et lui accordent éventuellement une protection apparaît clairement du présent dossier. En effet, il n’a pas été donné de suite à la demande des autorités turques visant l’extradition de Fehriye Erdal.

Ce qui ne peut être toléré en aucun cas, c’est que des personnes non seulement passent dans la clandestinité en utilisant de fausses identités, mais qu’il est en outre question d’un important arsenal d’armes. Ce genre de situations crée un danger pour la sécurité publique en général et pour la sécurité de chaque citoyen en particulier» (Verdict d’Anvers, page 90).

— Une nouvelle fois, l’État turc entend participer au procès alors qu’il n’en a pas la compétence.

C’est la conclusion à laquelle la Cour d’Appel d’Anvers avait abouti en 2008. Et la sentence qu’en 2006 déjà… la 14ème Chambre correctionnelle du tribunal de Bruges avait clairement énoncée: «L’Article 3 du Code d’Instruction criminelle détermine que la réclamation judiciaire civile revient à ceux qui ont subi des dommages. Pour que la constitution comme partie civile soit recevable, la partie doit non seulement décrire son exigence de réparation des dommages, mais aussi relever qu’elle a été personnellement  dommagée (Cassation, 4 avril 1987). Il doit, de ce fait, avoir été subi un dommage personnel par le délit. La réclamation d’une personne naturelle ou d’une personne de droit ne peut être acceptée si la partie civile n’a pas un intérêt personnel et direct. Ici, la partie civile [l’État turc, NDLR] ne prouve pas quel dommage direct matériel et/ou moral elle a subi à la suite de faits qui sont mis à charge des inculpés. Ceci est jugé par le tribunal d’une manière inattaquable (Cassation, 16 décembre 1992) (…). Le fait que l’État turc a probablement un intérêt dans la punition des inculpés ne suffit pas non plus à la recevabilité de son action civile (…) [d’autant] que l’intérêt dans la punition se mêle à l’intérêt de la communauté –l’État belge– qui a confié exclusivement l’exécution de l’action judiciaire au ministère public (Cassation, 24 janvier 1996). Attendu les principes précédents, la constitution de l’État turc comme partie civile à la suite de ces méfaits doit être considérée comme non recevable»…

COUP DE MASSUE ?

Pour conclure, la défense a tenu à appliquer un autre argument-massue : «Si le juge d'instruction brugeois Buysse a limité son enquête à des faits qui se sont produits en Belgique, le Parquet fédéral a voulu faire de cette affaire un dossier terroriste en établissant des liens avec des attaques perpétrées en Turquie. Nous apprenons à présent qu'on reproche aux inculpés certaines attaques en Turquie mais lorsque nous demandons des éclaircissements au sujet de ces actes violents, le Procureur fédéral refuse de mener l'enquête», a ainsi asséné Jan Fermon.

«L'Etat turc, qui s'est constitué partie civile dans le cadre du procès, est venu avec une liste d'attaques qui auraient été perpétrées par le DHKP-C et de personnes qui auraient reçu des instructions de nos clients», ont encore souligné les avocats de la défense. «Le parquet fédéral a repris cette liste mais lorsque nous demandons que les personnes dont les noms y figurent soient entendues, nous essuyons des refus», ont-ils ajouté –estimant que dans de telles circonstances, un procès équitable est impossible. (www.leclea.be,  Jean FLINKER, 25 mai 2009)

 ________________

[1] : Voir le compte-rendu de la première audience devant la Cour d’Appel d’Anvers (en date du 8 novembre 2007) où cet homme de main avait déjà eu l’occasion d’exercer ses talents de photographe… [Cliquez ici]
[2] : En décembre 2008, lors d’une cérémonie à l'ambassade (cérémonie durant laquelle le ministre turc de la Défense avait louangé la politique de déportation des Grecs et des Arméniens de Turquie), l'ambassadeur Tanlay en avait rajouté, faisant lecture d'un poème haineux en éloge au drapeau turc:  «Je creuserai la tombe de ceux qui ne te regardent pas avec mes yeux. Je ruinerai le nid de l'oiseau qui vole sans te saluer».
[3] : Voir Quatre procès, deux Cassations sur le site du CLEA
[4] : Cf., dans le même document cité, Une incrimination qui n’existe pas dans le Code pénal.
[5] : Voir le verdict rendu par la Cour d’Appel d’Anvers (le 7 février 2008), en particulier les pages 90 à 96 et 100 à 106 [Lire]
http://leclea.be/anvers/pdf/Anvers-Arret_07-02-2008.pdf
[6] : Voir Plus de dix mille militants et sympathisants saluent Dursun Karatas.

La "chasse aux voix" des partis énerve l'ambassadeur turc

L’ambassadeur de Turquie en Belgique, Fuat Tanlay, est en colère contre l’échevin de Saint-Gilles Carlo Luyckx (PS) et « des partis politiques » lancés « dans la chasse aux voix ». Samedi dernier, les associations alévites de Belgique avaient convié à Anderlecht un millier de personnes à l’occasion de leur 4e Festival culturel. Parmi les VIP présents se trouvaient plusieurs personnalités du PS : Fadila Laanan, la ministre de la Culture et de l’Audiovisuel de la Communauté française, le ministre bruxellois Emir Kir et quelques seconds couteaux du MR, du CDH et d’Ecolo, appelés à fêter la culture alévie, une communauté qui professe un islam moderne (25 % de la population turque dont 16.000 installés en Belgique).

Le spectacle était plaisant jusqu’à ce que l’échevin PS Carlo Luyckx se lance dans un discours diplomatiquement incorrect : « Le gouvernement turc serait bien inspiré de démontrer son ouverture vers le progrès en répondant positivement à la demande de la Confédération alévite en Europe de faire de l’hôtel Madimak (là où furent massacrés des Alévites en 1979, NDLR) un musée pour la paix et la démocratie. » Et de terminer, gaullien et en turc : « Vive la lutte démocratique des Alévites ! »

L’ambassadeur lui a lancé : « Vous êtes insolent ! » Il a rédigé un communiqué dans lequel il fustige « une intrusion dans les affaires intérieures turques » et dénonce : « La chasse aux voix de partis politiques (belges) relève de leur responsabilité ! » La presse turque s’est emparée de l’affaire. Voilà qui est plutôt malvenu pour le PS auquel ses détracteurs reprochent de ne pas assumer la reconnaissance du génocide arménien pour flatter son électorat turc de Bruxelles. La défense des Alévis, plus rentable que les réticences sur le génocide arménien ?

Carlo Luyckx, lui, assume sa liberté de parole. En matière de droits de l’homme, il en connaît un bout : il est le cofondateur du Centre d’études tibétaines…(Le Soir, Marc METDEPENNINGEN, 23 mai 2009)

Intervention de Carlo Luyckx pour la réunion de la confédération des Alévits du 16 mai 2009 à Bruxelles

Chers amis,

Je suis très heureux de vous adresser la parole aujourd'hui.
J'ai eu l'occasion de me documenter sur l'alévisme et j'ai découvert une façon de vivre très moderne et progressiste, tout en se basant sur une spiritualité transmise depuis des siècles.

J'ai été fort inspiré par l'histoire de Pir Sultan Abdal, qui refusait de trahir son intégrité au prix de sa vie. Je regrette que votre communauté ait fait l'objet de tant d'hostilité de la part du pouvoir en place en Turquie car les valeurs qu'elle défend me sont très proches : la solidarité, l'égalité entre hommes et femmes, la liberté d'opinion et la séparation entre la religion et l'Etat.

Pour mériter sa place au sein d'un monde progressiste, tolérant, respectueux des droits de la personne humaine et démocratique, ce grand pays qu'est la Turquie doit faire preuve de respect envers ses minorités, et plus particulièrement de la communauté Alévite. Les émeutes qui ont couté la vie à un millier de personnes en 1978 à Kharaman Marrass, la centaine de morts à Tchoroun en juillet 1980, la mort de 37 congressistes réunis à l'hôtel Madimak à Sivas en 1993 en l'honneur de Pir Sultan Abdal, les émeutes meurtrières dans le quartier Gazi à Istanboul en mars 1995,… Trop d'injustices jamais réparées.

Le gouvernement turc serait bien inspiré de démontrer son ouverture vers le progrès en répondant positivement à la demande de la Confédération Alévite en Europe de faire de l'hôtel Madimak un musée pour la paix et la démocratie.

De plus, il faudrait mettre fin à la discrimination religieuse du fait que le directorat des cultes, le Dinayet, est entièrement contrôlé par les Sunnites et que les Alévis, qui payent leurs impôts comme tous les Turcs, ne profitent pas des services du Dinayet. Il n'est pas normal que l'enseignement de l'Islam sunnite soit obligatoire dans les écoles comme seule religion d'Etat.

Je mettrai tout en œuvre pour qu’au sein du Parlement bruxellois tout sera fait pour soutenir vos revendications

Chers amis,

Votre présence à Bruxelles enrichit considérablement le paysage multiculturel qui constitue une des principales richesses de la capitale de l'Europe.

Le lycéen kurde privé de cours par des racistes turcs à Bruxelles

Dans nos éditions du 7 mai, nous rendions compte de la violente agression subie par un jeune Kurde de 17 ans, Muslum A. Etudiant au lycée Guy Cudell de Saint-Josse, il avait été pris à partie par six jeunes nationalistes turcs et tabassé lors d’une « ratonnade », comme l’avait alors qualifiée le bourgmestre de Saint-Josse Jean Demannez. Depuis lors, le chef de la bande, qui reprochait à Muslum d’avoir « manqué de respect au drapeau turc », a été renvoyé de l’école.

Et Muslum, que nous avons rencontré mercredi soir, l’est tout autant. « Je ne peux plus y aller. Je cherche une autre école, loin d’ici. » Dans les yeux de ce jeune homme se lit une peur totale. « Ils m’ont encore menacé. Ils m’attendent devant l’école. »

Ses agresseurs ont promis de le tuer, de faire subir des sévices à sa mère et à sa famille. Il ne sort plus en rue qu’accompagné de son père.

Ses agresseurs racistes ont gagné : Muslum a dégagé de leur territoire. « Tout se passait bien, raconte-t-il, jusqu’à ce que j’invite l’un des jeunes chez moi. Il s’est aperçu que ma famille était kurde. Le lendemain, j’étais entraîné dans les toilettes et battu ! » Un autre jeune Kurde se trouve au lycée Guy Cudell. « Mais lui, explique Muslum, il fait attention à ne pas se faire répérer, par peur des représailles ! »

Cette terreur ressentie semble avoir été intégrée par le Lycée. Chaque soir, des professeurs déposent au domicile de Muslum les travaux à effectuer, les leçons à répéter. Comme si l’autorité publique avait capitulé face aux exactions des jeunes voyous racistes.

Hava Ardiclik, l’échevine de l’Instruction publique de Saint-Josse, avoue son impuissance face à cette situation. « Nous avons renforcé la sécurité, installé des caméras, engagé un éducateur supplémentaire, invité l’école à appeler la police en cas d’incident. » Mais à deux mètres de la sortie, Muslum se retrouve exposé aux griffes de ses agresseurs racistes. Eux, ils pourront passer leurs examens. Pour Muslum, l’année est déjà finie…(Le Soir, Marc METDEPENNINGEN, 22 mai 2009)

Déclaration de Muharrem Türköz, 0 ème candidat pour les élections du 7 juin 2009

0 ème à la Région
0 ème effectif à l'Europe

 «Je ne suis pas candidat aux élections» !

Le lâche n'est jamais parti,
Le faible est mort en chemin,
Seul le fort est arrive à son but!
La raison du plus fort est toujours la meilleure !
L'important est d'être vu, qu'importe comment, pourvu qu'on me voie et qu'on parle de moi !

On a beau dire que l'habit ne fait pas Ie moine: mensonge historique.

L'apparence des personnes détermine bien souvent I'opinion qu'on aura d'elles. L'habit fait donc bel bien Ie moine car sinon pourquoi les candidats aux élections se mettraient-ils sur leur trente et un ?

C'est donc en voyant ma boîte aux lettres inondée de tracts électoraux que je suis devenu jaloux et envieux de toutes ces personnes et que j'ai décidé moi aussi de flatter mon ego et d'inonder à mon tour les mémés boites aux lettres avec ma propre image.

Je n'ai rien à vous promettre, ni à vous vendre puisque je ne suis candidat à rien mais je tenais à vous le faire savoir.

*

La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.
Paul Valery

En démocratie, la politique est l'art de faire croire au peuple qu'il gouverne.
Louis Latzarus

Mesdames et Messieurs, électeurs mes frères,

Voici venu le temps des élections. Les candidats se mobilisent pour reconstruire Région et Europe. On va donc prendre les mêmes et recommencer.

Les candidats ethniques sollicitent les votes de leur communauté respective.

En général ces candidats promettent des choses qu'ils savent ne pas pouvoir tenir, car ils ne sont ni compétents ni même influents au sein de leur parti respectif. Ces mêmes partis rivalisent d'adresse pour embaucher des candidats issus de I'immigration pour brasser Ie plus de voix possible.

En effet, pour ces candidats «ethniques», Ie fait de voir leur tête sur une affiche est déjà un exploit en soi. Si d'aventure ils sont élus, c'est l'apothéose. S'ils ne sont pas élus, ils sont de toute manière heureux et fiers d'avoir pu être candidats aux élections.

Ma démarche n'est pas antipolitique mais après avoir discuté avec beaucoup de candidats, j'ai été ulcéré par les propos antisociaux que j'ai entendu : suppression des allocations de chômage, contrôle plus strict de l'immigration (issus eux-mêmes de pays extracommunautaires, c'est quand même un comble!), chasse aux mariages blancs, aides des CPAS, etc.

II s'agit donc d'une démarche radicale à la limite fascisante, et je pèse mes mots.

Si demain l'extrême droite venait à prendre Ie pouvoir, ces mêmes candidats me dénonceraient sans état d'âme et aideraient même à ma capture.

J'en appelle à la raison sur l'utilisation par les partis politiques toutes tendances confondues de ces candidats qui sont dénués d'idéal et n'oeuvrent pas au bien commun, mais visent des postes et des avantages personnels.

Dernier conseil: un homme capable réussît plus facilement une mauvaise idée qu'un incapable n'en réussit une bonne!

A méditer.

TURKOZ Muharrem Tel: 0495/11.79.66


Trois hommes politiques kurdes risquent d'être extradés vers la Turquie

Appel de la
Maison du Peuple de Genève:
 
Nous avons été informés de l’arrestation de Mr YAŞAR İLDAN par la police espagnole de Mallorca (Majorque) le 18 Mai 2009. Il est actuellement incarcéré dans prison de l’île de Majorque à la suite d'un mandat d’arrêt international lancé par les autorités turques auprès d’Interpol. Il risque d’être extradé vers la Turquie.
 
M. YAŞAR İLDAN est un réfugié politique reconnu en Allemagne.
 
Il est donc, selon les dispositions internationales ratifiées par la République Fédérale d’Allemagne, sous la protection des autorités de ce pays.
 
Militant politique, YAŞAR İLDAN a été arrêté plusieurs fois par la police turque et a passé de nombreuses années dans les geôles turques.
 
Nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants – dont l’application est universelle - stipule “ aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture”. Cela d’autant plus que Monsieur YAŞAR İLDAN possède un document de voyage valide, selon la susdite Convention.
 
Les gouvernements Allemands et Espagnols doivent assumer pleinement leur responsabilité internationale et humanitaire : la déportation de Monsieur YAŞAR İLDAN en Turquie signerait son arrêt de mort et violerait gravement les conventions signées.

Actuellement, deux Membres du Congrès National du Kurdistan, Messieurs Remzi Kartal et Eyyup Doru sont sous contrôle judiciaire en Espagne. Monsieur Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du KNK, a été, à la demande de la Turquie via l’Interpol, interpellé, le 24 Mars 2009 à Madrid, où il s’était rendu pour participer aux célébrations du Newroz, et, suite à la décision de la Cour, a été mis en garde à vue. Remis en liberté, le 28 mars, il est assigné à résidence à Madrid où il est toujours sous contrôle judiciaire.

Le 26 Mars, un autre membre du KNK, Monsieur Eyyup Doru, subissait le même sort : arrêté et relâché le même jour, il est assigné à résidence, sous contrôle judiciaire ; obligation lui est faite de se présenter deux fois pas semaine et il lui est interdit de quitter le territoire espagnol.

Ni YAŞAR İLDAN ni Monsieur Kartal et ni Monsieur Doru ne sont coupables d’aucun crime, si ce n’est, aux yeux de la Turquie, de vouloir poser politiquement la question kurde, celle des droits de l’homme et de la démocratie en Turquie. Pour la Turquie toutes les personnes politiques kurdes, turc et ceux qui se reconnaissent comme kurde et turc sont coupables.

Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes, afin d’empêcher l’extradition de Messieurs YAŞAR İLDAN et REMZI KARTAL et EYYUP DORU vers un pays où les attendent la prison et vraisemblablement la torture. (www.assmp.org, 23 mai 2009)

Procès DHKP-C: Les commentaires du Clea sur l'émission de la RTBF

Communiqué du Clea - 18 mai 2009:

Qui a dit que le dossier DHKP-C était vide ? Et qu'il n'existait aucun élément démontrant une quelconque intention de l'organisation marxiste turque à vouloir commettre des actes de violence en Belgique ?

Musa Asoglu, l'un des six inculpés du procès ? Non, c'est Georges Timmerman, journaliste à De Morgen, lors de l'émission de la RTBF Devoir d'enquête du vendredi 15 mai.
    
Ce n'est pas non plus Bahar Kimyongür qui estime que Johan Delmulle -le procureur qui s'acharne à le poursuivre- a participé à « un plan machiavélique » en vue de le livrer aux autorités turques. Non, c'est un responsable de la Sûreté de l'Etat belge qui l'affirme sans ambages.

Le CLEA le pense aussi mais c'est le journaliste Paul Allaer qui confirme que, dans l'affaire DHKP-C, tout tourne autour de l'application de la loi antiterroriste, une loi qui ne nécessite pas la commission de délits pour être considéré comme un terroriste.

Et c'est l'ancien Directeur général de la Législation, des Libertés et Droits fondamentaux au Ministère de la Justice, Claude Debrulle, qui ajoute que de plus en plus de gens s'interrogent sur cette loi parce qu'elle menace la liberté d'expression et la liberté d'association.
 
Vendredi dernier, Devoir d'enquête a apporté plusieurs éclairages pertinents pour comprendre qu'une condamnation de Bahar Kimyongür -au terme du nouveau procès DHKP-C qui s'ouvre à la Cour d'appel de Bruxelles lundi prochain- constituerait un grave précédent pour tous les citoyens.

Un dossier pour voir plus clair
Le dossier qui suit, sur base d'une analyse approfondie des différents verdicts rendus jusqu'ici dans l'affaire «Kimyongür, Erdal et consorts», démontre pourquoi la loi antiterroriste est source d'insécurité juridique, de dépréciation du Droit et de corruption des libertés. Une synthèse à lire absolument avant l'entame du procès : Quatre procès, deux cassations

D'autant qu'il faudrait consacrer une émission supplémentaire sur ce qui fonde la militance du DHKP-C. Dans le cadre du reportage de la RTBF, en effet, ont été largement passées sous silence une série de thématiques relatives à la situation en Turquie : le non-respect constant des droits de l'Homme qui continue à y prévaloir, les souffrances subies par les cohortes de traîne-misère mais aussi les salariés. Sans parler des exactions d'Etat exercées à l'encontre des minorités « nationales » sauvagement réprimées chaque fois qu'elles font valoir les plus élémentaires revendications démocratiques.
 
Si vous souhaitez vous informer et découvrir les multiples aspects d'un dossier décidément «pas comme les autres», le CLEA vous invite à consulter les liens suivants :

- Commandez le livre de Bahar Kimyongür Turquie, terre de diaspora et d'exil
- Lisez le dossier «L'autre affaire Erdal»

Problème de mise en perspective ? L'investigation à laquelle se sont livrés les reporters de Devoir d'enquête s'est limitée, par moments, à une répétition des mots du Pouvoir : aucun questionnement n'a, par exemple, été formulé au sujet de la qualification d' « organisation terroriste » dont fait l'objet le DHKP-C. Les pressions exercées par l'Etat turc et la décision du Pouvoir Exécutif européen prise à ce sujet, sans aucun débat démocratique, soulèvent pourtant bien des interrogations. Gageons que des journalistes se pencheront rapidement sur les problèmes qui suscitent les «listes noires» de l'UE et qu'ils informeront la population de la menace que fait planer sur la démocratie, « la guerre contre le terrorisme ».

La RTBF l'a remarqué mais il faut encore le souligner : Le procès DHKP-C, qui reprend le 25 mai à Bruxelles, constitue une occasion de mener à bien un débat nécessaire sur les dangers des législations «antiterroristes».

Au travail !

L'agenda du CLEA pour le mois de mai :

- 19 Mai : Les terroristes font-ils la loi ? Ligue des droits de l'Homme et Bruxelles Laïque, en présence du Clea, 20h00, avenue de Stalingrad 18-20, 1000 Bruxelles. Un débat avec des parlementaires suivi, à 21h30, de la projection du documentaire Résister n'est pas un crime retraçant les moments clés de l'affaire DHKP-C.

- 25 mai : Rassemblement, 8h30, marches du Palais de Justice de Bruxelles avant la première audience du nouveau procès DHKP-C.
   

Une députée PS bruxelloise évoque le génocide arménien et le négationnisme

Isabelle EMMERY, députée PS au Parlement régional bruxellois: «On vient de voter le décret Mémoire. Il s’agit de maintenir la mémoire du passé, des crimes atroces de la deuxième guerre mondiale, le génocide arménien, le génocide rwandais.»

Interrogée sur la négation du génocide arménien par plusieurs mandataires PS, la candidate estime que « la communauté arménienne a subi des actes de barbarie qu’il faut porter à la mémoire des gens et il faut dénoncer éventuellement les effets négationnistes.» (RTL-TVI 18 mai 2009)

Suffrage-universel s'interroge: Sera-t-elle exclue ?

Emir Kir: Retour du «prétendu génocide arménien»?

Selon une information parue dans la revue Pan et reprise par suffrage-universel, le secrétaire d'état bruxellois Emir Kir, dans son discours électoral en turc destiné à ses compatriotes, aurait utilisé comme un élément de propagande l'absence totale des personnalités socialistes belges lors de la récente commémoration du génocide arménien.

S'il nous arrive une mise au point de la part des intéressés sur ce sujet, nous sommes bien entendu disposés de la publier immédiatemment.

Voici l'information:


Un dimanche de campagne électorale, Emir Kir réunit sa garde rapprochée au café-resto Chez Lüp Lüp, rue du Méridien à Saint-Josse, pour un repas convivial et quelques beaux discours, histoire de galvaniser ses troupes engagées dans une féroce lutte électorale. Face à un auditoire turco-turc, le secrétaire d’État prend la parole pour détailler les raisons du choix socialiste, dont le retour d’un argument qui lui a déjà valu une condamnation morale devant une juridiction: «Mes chers compatriotes, je voudrais vous rappeler qu’aucun socialiste n’a été présent cette année lors de la commémoration le 24 avril dernier devant le monument au prétendu génocide arménien à Ixelles». Chassez le naturel…

rétroactes:

http://www.suffrage-universel.be/be/kir.htm
http://allochtone.blogspot.com/2005/11/la-justice-tranch-emir-kir-est-bien-un.html
http://parlemento.wordpress.com/2009/04/24/aucun-socialiste-a-la-commemoration-du-genocide-armenien/

Le Soir: "DHKP-C: entre terrorisme et opinions"

Un décryptage minutieux d'une saga judiciaire et diplomatique et un focus sur la « star » Kimyongur. L'ouverture, le 25 mai prochain du 4e procès intenté aux militants de l'organisation d'extrême gauche turque DHKPC, donne l'occasion à Emmanuel Allaer et Philippe Lorsignol de synthétiser cette affaire qui empoisonne depuis dix ans les relations entre la Belgique et la Turquie.

Au-delà de ses aspects diplomatiques et purement judiciaires, la saga du DHKP-C a surtout mis en lumière les failles et les excès des lois antiterroristes, considérées par ses détracteurs comme attentatoires aux libertés d'association.

Le feuilleton DHKP-C démarre en septembre 1999 à Duinbergen. Un appartement de militants de l'organisation est victime d'un incendie. La police intervient. Elle découvre des armes, des faux papiers et identifie Fehryie Erdal, une jeune Turquie réclamée par son pays pour y répondre d'un triple assassinat commis dont fut notamment victime un puissant industriel, M. Sabanci. La Belgique refusa longtemps de livrer Erdal à la Turquie, en raison de la persistance de la peine de mort et de l'existence de tribunaux d'exception. A la veille du jugement que devait prononcer le tribunal correctionnel de Bruges, Erdal, laissée en liberté, parvint à échapper à la Sûreté de l'Etat dans des circonstances rocambolesques. La cour d'appel de Gand confirma le jugement brugeois ; la Cassation l'anéantit ; la cour d'appel d'Anvers acquitta les inculpés ; la Cassation, cette fois, cassa l'arrêt favorable aux militants. Bruxelles devra donc statuer à son tour.

Au-delà de ces péripéties judiciaires, le feuilleton du DHKP-C se fige sur son acteur le plus médiatique, Bahar Kimyongur, archéologue de l'ULB, de nationalité belge.

Le jeune homme, sympathique et intelligent, a focalisé depuis des années les polémiques entretenues sur le sort à réserver aux militants du DHKP-C. Sympathisant d'un mouvement politique, certes d'extrême gauche et qui prône la lutte armée, ou « chef d'une organisation terroriste » comme le jugement de Bruges et l'arrêt de Gand l'avaient qualifié. Il répond longuement à ces questions dans le reportage diffusé ce soir. Il se refuse à qualifier de « terrorisme » les actions menées en Turquie par le DHKP-C. Il parle « d'actions armées ». Même s'il traduit des communiqués de l'organisation, il se dit « simple citoyen ». Et sa livraison, décidée par le gouvernement belge, aux Pays-Bas aux fins d'extradition vers la Turquie, a renforcé sa position et celle de ses partisans.

Les actions terroristes menées par le DHKP-C (300 morts) et son idéologie extrémiste ont été supplantées par un débat sur la liberté d'association et l'application des lois antiterroristes de 2003. « Mon procès, c'est celui de toute la Belgique », dit-il avant de comparaître le 25 mai devant la cour d'appel. Les armes du DHKP-C se sont estompées. Stratégiquement, Kimyongur et ses amis sont parvenus à un beau résultat médiatique. (Le Soir, MARC METDEPENNINGEN, 15 mai 2009)


Pamphlet du CLEA: L'affaire DHKC pour les nuls !

Le 25 mai prochain, à la Cour d'appel de Bruxelles, le « procès DHKC » recommence à zéro. Pour la quatrième fois !

A moins de deux semaines de l'événement, il devient donc urgent de se remémorer les moments essentiels de cette saga judiciaire. La semaine prochaine, nous vous transmettrons, à cette fin, un document qui décortique finement les différents verdicts prononcés à l'encontre de Bahar Kimyongür et de ses camarades.

Mais pour l'heure, sans pour autant prendre cette affaire à la légère, nous avons souhaité commencer en douceur, par quelques « traits d'humour ». Voici donc un texte, usant d'un ton léger et agrémenté de nombreuses images, qui rappelle, sans prendre la tête, certains faits saillants ayant émaillé l'affaire DHKC.

Gardez-le à l'esprit : ce petit pamphlet, volontairement caricatural et satirique, n'est pas à prendre au premier degré. En imaginant un face-à-face entre Bahar, « le militant intègre » et « J. Dubble you Pitbull », un policier qui le persécute, il vous permettra simplement de revenir, avec le sourire, sur un dossier qui marque l'actualité judiciaire belge depuis des années, un dossier plein de rebondissements qui concerne les droits et les libertés de chacun d'entre nous :
http://leclea.be/humeur/dhkc_pour_les_nuls.html

L'agenda du Clea pour le mois de mai :

- 19 Mai : Les terroristes font-ils la loi ? 20h00, Bruxelles Laïque, avenue de Stalingrad 18-20, 1000 Bruxelles.

La Ligue des Droits de l'Homme et Bruxelles Laïque organisent un débat avec des parlementaires suivi, à 21h30, de la projection du documentaire Résister n'est pas un crime retraçant les moments clés de l'affaire DHKP-C : http://www.liguedh.be/index.php?option=com_content&task=view&id=577&Itemid=222

25 mai : Rassemblement, 8h30, marches du Palais de Justice de Bruxelles avant la première audience du nouveau procès DHKP-C : http://www.leclea.be/#DHKC
(clea@leclea.be, 12 mai 2009)

Le message de Marcel Leurin sur le procès DHKP-C

Les fonctions que j'ai exercées lorsque j'étais chargé de mission pour la scolarisation en milieu multiculturel m'ont amené à fréquenter des émigrés turcs en révolte contre la violente répression exercée dans leur pays d'origine contre les minorités de toute espèce. Plusieurs d'entre eux, interdits de retour dans leur pays depuis des décennies – comme le furent les républicains espagnols jusqu'à la fin de la dictature franquiste – dénoncent inlassablement les exactions et les tortures commises par les autorités politiques, judiciaires ou administratives de Turquie.

Ce recours à la liberté d'expression, peu apprécié par les autorités turques, les a amenées à exercer des pressions sur le gouvernement belge, surtout après September-11 et la promulgation dans notre pays d'une loi liberticide que l'on pourrait utiliser sans la moindre difficulté pour museler des opposants politiques ou syndicaux : il ne faut pas grand-chose pour être considéré aujourd'hui comme soutien d'une organisation terroriste.

J'ai eu notamment l'occasion de rencontrer Bahar Kimyongür, ce jeune homme de nationalité belge traqué par une justice (ministre Onkelinx incluse) et une police belges qui n'ont pas hésité à recourir à l'illégalité pour le condamner, l'emprisonner et tenter de le livrer aux autorités turques. Bahar est un individu souriant et spirituel dénonçant par le verbe tous les abus de pouvoir dont il a connaissance, et défendant inlassablement et pacifiquement une liberté d'expression… qui n'est pas menacée que pour lui.

Son histoire est décrite ici : http://leclea.be/humeur/dhkc_pour_les_nuls.html

C'est très long… mais c'est plein d'humour, et très explicite.

Cordial salut,

Marcel
(marcel.leurin@scarlet.be, 12 mai 2009)

Amnesty demande à Athènes de ne pas renvoyer en Turquie un militant du DHKP-C

La section grecque d'Amnesty International a appelé mardi Athènes à accorder le statut de réfugié à un militant turc du groupe clandestin d'extrême gauche DHKP-C (Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire), en grève de la faim depuis 29 jours.

L'état de santé de Haydar Bozkurt qui refuse de se nourrir pour ne pas être renvoyé en Turquie "est critique et s'aggrave d'heure en heure, nous demandons aux autorités grecques de trouver une solution sans retard", a déclaré la directrice d'Amnesty-Grèce, Georgia Trisbioti, citée par un communiqué.

 Selon l'ONG de défense des droits de l'Homme, M. Bozkurt a été torturé en prison en Turquie pour son action au sein du DHKP-C, avant de fuir ce pays pour demander l'asile politique en Grèce, qui le lui a refusé en 2004. Il a tenté alors de se réfugier en Allemagne, mais ce pays l'a renvoyé en Grèce où il est désormais passible d'expulsion.

S'il devait être renvoyé en Turquie, il y courrait "un risque sérieux de torture et de poursuites", souligne le communiqué d'Amnesty.

 Le DHKP-C, inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, est à l'origine de nombreux attentats contre l'Etat turc qui ont fait des dizaines de morts depuis 1976.

La Grèce a été accusée à de nombreuses reprises ces dernières années, tant par le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU que par le Conseil de l'Europe ou Amnesty International, de ne pas accorder la protection requise aux demandeurs d'asile. Depuis l'été, la Norvège a suspendu les renvois de demandeurs d'asile vers le pays, une mesure exceptionnelle à l'encontre d'un membre de l'UE. (AFP, 12 mai 2009)

Le Soir: Un jeune Kurde violenté au Lycée

Un étudiant d’origine kurde âgé de 17 ans, Muslum A., à une nouvelle fois déposé plainte mercredi contre des condisciples d’origine turque qui le menaçaient de représailles en raison de son appartenance raciale et de sa défiance à l’égard du gouvernement turc.

Muslum, ainsi que le révélait le site Info-Turk, avait été déjà victime d’une agression subie le 28 avril à l’heure de la récréation au Lycée Guy Cudell à Saint-Josse. Ce jour-là, Muslum semble avoir dénigré ou critiqué un drapeau turc porté par l’un de ses condisciples. Il avait été entraîné dans les toilettes de l’établissement par 7 jeunes Turcs, soupçonnés être proches de l’organisation nationaliste des « Loups Gris ». Il y a été passé à tabac. Le préfet de l’établissement est intervenu et une ambulance a transporté la victime à l’Hôpital. Il s’est vu délivrer un certificat d’incapacité à fréquenter les cours pour une durée de dix jours.

Le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez (PS), confirme la matérialité de cet incident. Il qualifie les faits de « ratonnade ». Les 7 jeunes impliqués dans cette affaire, nous dit-il, ont été déférés au parquet et ont été écartés de l’école par mesure d’ordre. « Une décision de renvoi éventuel doit être prise par le Conseil de classe et ’école, conformément aux réglementations de la Communauté française. Le Collègue communal, pouvoir organisateur de l’école, devra statuer. », nous a-t-il déclaré. Le jeune Muslum a déclaré à la police n’avoir jamais eu de contact avec ses agresseurs. « Ils m’ont battu sauvagement malgré que j’aie nié avoir dit de telles choses (NDLR : sur le drapeau turc). Ils hurlaient en me frappant, « Vous les Kurdes, on ne va pas vous laisser habiter à Saint-Josse, on va vous raser, on va te brûler comme nous avons incendié votre association auparavant ».

L’été dernier, un local d’une association kurde avai été incendiées par de jeunes militants nationalistes turcs. Des émeutes avaient énervé le quartier de la place Saint – Josse. Selon des Kurdes, les jeunes agresseurs turcs de Muslum seraient ceux qui auraient bouté le feu à un café kurde proche de la rue de Liedekerke. Ces nouveaux incidents démontrent que les tensions demeurent latentes entre Turcs et Kurdes. (Le Soir, Marc METDEPENNINGEN, 7 mai 2009)

Un jeune kurde agressé à Bruxelles par un groupe raciste turc

BRUXELLES – Un élève kurde inscrit dans une école secondaire à Bruxelles a été agressé par un groupe raciste turc.

Muslum Altun, 17 ans, issu d’une famille de réfugiés résident à Bruxelles a été agressé durant la pause de 10h30 dans son école ce 28 avril par un groupe de Loups Gris. Les jeunes l’ont  accusé d’avoir insulté le drapeau turc. Altun, emmené dans les toilettes de l’école, a été battu sauvagement. Averti par des élèves africains, le préfet est intervenu et Altun a été emmené d’urgence à l’hôpital. Un certificat d’incapacité de 10 jours lui a été remis.

La police a arrêté les six agresseurs suite à la plainte introduite par Altun. Les accusés ont été déférés au parquet pour interrogations.

Interrogé par ANF, Muslum Altun, élève du Lycée Guy Cudell à Saint-Josse-ten-Noode nous a raconté ce qu’il a vécu le jour de l’agression : « Le jour de l’événement, un groupe de 6 personnes m’a attaqué en m’accusant d’avoir injurié le drapeau turc ».

Altun déclare n’avoir aucun contact avec ses agresseurs auparavant. Ils m’ont battu sauvagement malgré que j’ai nié avoir dit de telles choses. Ils hurlaient en me frappant, « Vous les Kurdes, on ne va pas vous laisser habiter à Saint-Josse, on va vous raser, on va te brûler comme nous avons incendié votre association auparavant »

Association kurde avait été déjà incendiée

La commune de Saint-Josse à Bruxelles est une commune où vivent majoritairement des immigrés Kurdes, Turcs, Assyriens mais aussi des immigrés marocains. Malgré l’absence de problèmes entre ces différentes communautés, les Kurdes subissent souvent les agressions de la part de racistes turcs. L’Association Culturelle Kurde Mésopotamie et l’Institut Kurde de Bruxelles ont fait l’objet de plusieurs agressions de ce type. Suite à une agression en avril 2007, les locaux de l’Association kurde avaient été incendiés, rendus inutilisables et l’Institut Kurde avait subi des dommages matériels considérables.

Le Consulat turc incite, les bandes de la rue agressent

Les Kurdes et leurs institutions à Bruxelles soupçonnent la complicité du Consulat turc de Bruxelles derrière les agressions racistes perpétrées par des  jeunes oisifs, incités à la haine par des motifs nationalistes.

Selon les représentants de milieux associatifs kurdes, toutes ces attaques nationalistes envers les Kurdes se produisent durant les périodes les plus chaudes de la guerre au Kurdistan afin d’intimider la diaspora kurde à se taire face à la politique d’élimination menée par l’Etat turc.  Les représentants kurdes affirment qu’ils ne renonceront pas à leurs droits légitimes et appellent les kurdes vivant dans la ville à se protéger tout en restant prudents et vigilants face aux agressions nationalistes.

ANF NEWS AGENCY
http://www.firatnews.com/index.php?rupel=nuce&nuceID=7145
DURSUN AYDEMİR
11:37 / 02 Mai 2009

L'Allemagne, "une patrie étrangère" pour ses enfants turcs

"Une patrie étrangère": c'est ainsi que des enfants d'immigrés turcs voient l'Allemagne, pays où ils ont grandi. Faute de s'y sentir intégrés, un nombre croissant d'entre eux envisagent de faire le trajet inverse de leurs parents et de s'installer en Turquie.

C'est ce qui ressort d'une étude récemment publiée par l'institut de recherche allemand Futurorg auprès de diplômés d'origine turque.

Sur l'échantillon de 250 personnes interrogées, un tiers serait prêt à émigrer en Turquie. Principales raisons évoquées: la difficulté à se sentir intégré en Allemagne et les meilleures perspectives d'emplois en Turquie.

Pour Armin Laschet, ministre de la Famille et de l'Intégration de l'Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), aux racines turques, l'Allemagne doit intervenir avant de voir fuir tous ces diplômés.

"Si ceux qui réussissent partent, il va manquer un exemple à l'avenir" pour les enfants d'immigrés, avertit-il.

Un chasseur de tête s'est spécialisé sur ce créneau: Ediz Bökli débauche des diplômés d'origine turque pour des entreprises allemandes implantées en Turquie. Elles sont nombreuses dans ce cas, que ce soit des géants comme Daimler ou des PME, et elle recherchent du personnel bilingue, ayant une double culture.

"La Turquie est un pont intéressant vers le Proche-Orient et l'Asie, la population est jeune et il y a une forte croissance économique", ce qui attire les groupes allemands, explique M. Bökli.

Sur dix personnes contactées, sept à huit sont intéressées par un départ, selon lui. M. Bökli estime à 3.000 le nombre de diplômés allemands d'origine turque qui sont partis en Turquie depuis trois ans. A tel point qu'un point de rencontre a été créé pour eux à Istanbul.

"Ce n'est pas un pays qui est étranger pour eux" et "ils se sentent discriminés en Allemagne", fait valoir M. Bökli. Sans compter d'autres avantages: "de très bons salaires, la qualité de vie, le beau temps..." Les destinations demandées sont Istanbul, Ankara et le port d'Izmir.

Une opinion confirmée par Selcuk Seyhan, jeune ingénieur industriel né en Allemagne et qui a fait ses études à Siegen, dans l'ouest du pays. Il connaît la Turquie grâce aux vacances, puis part fin 2007 faire un stage de cinq mois dans la ville industrielle de Bursa. "Je veux accumuler de l'expérience ici puis partir en Turquie", fait-il valoir, enthousiaste. Car "l'Allemagne n'est pas mon pays, même si j'y ai mes amis".
  Saban Dasgin a vécu le même type d'expérience. Il a grandi à Hagen, dans la Ruhr, où son père travaillait comme ouvrier et sa mère comme femme de ménage. Il est le seul des quatre enfants à avoir suivi une formation, comme chauffagiste, avant de passer son bac et de rejoindre la fac.

En 2004, il fait un stage de trois mois à Istanbul. "Je m'y sens mieux", explique-t-il, même si son accent trahi un "étranger". Les habitants d'Istanbul sont aussi plus ouverts que les Turcs vivant en Allemagne, souvent originaires de régions rurales, ajoute-t-il.

Mais c'est la difficulté à trouver un travail en Allemagne qui l'a convaincu de tenter un jour sa chance en Turquie. Sur une quarantaine de lettres de candidature envoyées en Allemagne, il n'a reçu que deux réponses et a fini par accepter un poste par dépit.

Meliha Erkol, turco-autrichienne de 25 ans, a déjà sauté le pas. Elle travaille pour la compagnie aérienne allemande Lufthansa à Istanbul, son "deuxième foyer". Mais le passage de l'Autriche à la mégalopole turque n'est pas toujours facile: "beaucoup ne comprenne pas qu'une femme vienne vivre seule ici pour son travail".(AFP, Laure FILLON, 3 mai 2009)



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