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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

36th Year / 36e Année
Juin
 
2010 June
N° 382
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Torture Continues - Impunity Prevails
Arrêt de la Cour de justice de l'UE concernant le DHKP-C
309 police tried for torture, only 2 are sentenced
 14 Life Sentences in Trial against THKP/C
Amnesty International publishes stories told by children arrested in Turkey
BDP critical of proposal presented yesterday by Parliament's Justice Commission
"Child friendly" Draft of the Anti-Terror Law
"Justice for Children" group announces new initiatives for the summer
"Peace Mother" Sentenced to 6 Years in Jail
Last warning to the Turkish Government on Imprisoned Children
 Enquête turque pour d'éventuelles poursuites contre les dirigeants israéliens
Appeal for release of political detainee Suzan Zengin
 4 condamnations à perpétuité pour un mort sous la torture en prison
In 3 years: 7 thousand 500 cases,11 thousand condemnations



Pression sur les médias / Pressure on the Media


Last week’s trials of freedom of expression

Who is Afraid of Understanding "Ergenekon"?
RSF: Pas de repit pour les journalistes turcs
L'OSCE dénonce des restrictions pesant sur internet en Turquie
Cumhuriyet columnist Ilhan Selçuk dies at 85
Journalists Union: Record levels of violations of freedom of expression
Suspension de deux hebdomadaires: la Turquie condamnée à Strasbourg
DİHA Reporter Detained, Demonstrator Severely Injured
Chief Editor of Women Magazine Detained since March!
3 Years' Sentence for Threat against Armenian Weekly
 IPA & PEN International Condemn Conviction of Writer Mehmet Güler
Journalist Ilıcak Convicted again for Criticism of Judge
Une ONG porte plainte contre des restrictions d'accès à Google
Taraf and Günlük Journalists Facing Jail
CEDH: la Turquie condamnée pour la saisie d'un livre sur un chanteur pop
Seventh Trial against Journalist Saymaz
Journalist Aktan Sentenced, Express Magazine Fined
Procès en cascade - Entre condamnations, acquittement et appel
Des services google rendus inaccessibles
Une entreprise privée tente de censurer des sites d'informations
IFJ Condemns Jailing of Journalist in Turkey
Double Standards at RTÜK?



Kurdish Question / Question kurde

Prisoners ask for a solution to the Kurdish question
Nouveaux raids aériens turcs contre le PKK dans le nord de l'Irak
Kürkçü: "A Solution for the Kurdish Question must be a Solution for Turkey"
5 morts dans un attentat à Istanbul revendiqué par les TAK
Ovipot: "Question kurde: rien ne va plus"
KNK: "La Turquie s'apprête à porter la guerre au delà des frontières"
La guerre intensifiée: 11 soldats tués par le PKK, raid aérien dans le nord de l'Irak
151 Kurdes inculpés pour leurs liens présumés avec les rebelles
KNK: En Turquie, la paix est jugée...
Peace Mother gets 6 years and 3 months of prison sentence
Case against Kurdish Politician Leyla Zana Retried
Ten Kurdish Peace Delegates Arrested

Une nouvelle incursion terrestre de soldats turcs en Irak
Au moins quatre morts dans des affrontements armée-PKK
Political genocide operations are ongoing in Kurdistan
2 morts, 15 blessés dans des attaques attribuées au PKK
Kurdish Leader Türk Tried here, Acquitted there
Ankara en quête d’une nouvelle virginité
Hamas and PKK: Turkey’s Terrorist Bias
Signature campaign for Abdullah Ocalan's release
Lettre ouverte aux députés européens
Le PKK annonce la fin de son cessez-le-feu unilatéral
37 children in Diyarbakir prison are put in isolation after protest
Kurdish child killed by armored police vehicle in Şirnak
Police attack peaceful demonstration in Silopi, MP Bayındır injured
Barzani s'engage à contrer le PKK depuis son territoire
Massoud Barzani à Ankara: une première en 6 ans
Un soldat turc et deux rebelles kurdes tués lors d'un accrochage
PKK ended unilateral ceasefire
Gerger: Turkey may use Israeli crisis against the Kurdish question
MP Kaplan: Systematic Plan against Kurdish Students
Incursion de l'armée iranienne au Kurdistan irakien

Minorités / Minorities

 RTÜK Punished Thoughts on "Genocide" Voiced by Turkish Writer
Meeting in London about Western approach to Turkey's Genocide Denial
Intervention of Agos Newspaper Attorneys in "Cage Action Plan" Case
L’un des avocats de Hrant Dink retrouvé pendu dans son appartement
Inculpation de l'assassin du chef de l'Eglise catholique
Meurtre du chef de l'Eglise catholique en Turquie
Les juifs de Turquie s'inquiètent des conséquences éventuelles de la crise
Hrant Dink Murder Case in Trabzon Reaches Final Stage


Politique intérieure/Interior Politics

Le recours contre la réforme de la constitution jugé recevable

BDP: boycott vote at referandum is a vote against war
 Erdogan: "Le Hamas n'est pas un groupe terroriste"
Le Parlement turc exige des mesures "efficaces" contre Israël


Forces armées/Armed Forces

New objector says: "I want peace for my children"

Ouverture du procès des auteurs supposés d'un "plan d'action" contre l'AKP
Kurdish Politician Investigated for Call to Refuse Military Service
 Le PKK dénonce l'utilisation de drones israéliens par l'armée turque
Libération d'un procureur turc accusé d'appartenir à un réseau putschiste
Supporters of Conscientious Objector Convicted
Début du procès de militaires accusés d'avoir projeté des attentats
 15 Months of Military Service or 3 Years of Torture!
Israël exclu de manoeuvres aériennes au dessus de la Turquie
Ankara va réduire ses liens économiques et militaires avec Israël
 Criticism on Military Partnership between Turkey and Israel




Affaires religieuses / Religious Affairs
 


Un Turc arrêté et écroué pour tentative d'attentat contre des rabbins

Pancarte lors de la manifestation islamiste: “Il nous manque l’énergie d’Hitler”
La cathédrale de Milan comble pour les obsèques du chef de l'Eglise turque
Meurtre du chef de l'Eglise en Turquie: "un sacrifice rituel" musulman
IHH, une ONG islamiste turque, au centre de la flottille attaquée par Israël


Socio-économique / Socio-economic

KESK workers on the streets: several arrested

ETUI: Mining disaster in Turkey a result of sub-contracting
Gay Pride à Istanbul: les manifestants proclament "la révolte des homos"
Ankara et Bakou signent un accord pour le transit du gaz vers l'Europe
CSI: Rapport des violations des droits syndicaux en Turquie
Annulations de touristes israéliens vers la Turquie



Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Attentat à Istanbul: Erdogan critique les pays européens

La Turquie se détourne-t-elle de l'Occident ?


Turquie-USA/ Turkey-USA

Erdogan exige toujours des excuses d'Israël

Washington prêt à accroître son aide à la Turquie contre les rebelles kurdes
 Des élus américains s'en prennent violemment à la Turquie
Ankara accuse Washington de double langage, mais rappelle les liens d'amitié
Robert  Gates "déçu" du vote de la Turquie contre les sanctions
Erdogan: Voter contre l'Iran aurait été "déshonorant" pour Ankara
Les USA vont enquêter sur la mort d'un Américain


Relations régionales / Regional Relations

La Turquie interdit son espace aérien à des avions militaires israéliens
Sarkissian: la politique turque peu propice aux relations turco-arméniennes
 Hoshyar Zebari critique les "attaques unilatérales" de l'Armée turque
 Israël considère l'ONG turque IHH comme "terroriste"
La Turquie n'a "pas confiance" dans la commission d'enquête israélienne
Le constructeur aéronautique israélien IAI rappelle son personnel de Turquie
La Turquie va rapatrier ses ressortissants du Kirghizstan
Accord Turquie-Syrie-Liban-Jordanie sur la création d'une zone de libre échange
78% des Israéliens juifs considèrent la Turquie comme un ennemi
21 pays condamnent Israël lors d'un sommet à Istanbul
Environ 10.000 manifestants contre Israël à Istanbul
Retour des expulsés d'Israël, toutes les victimes tuées par balle
Arrivée en Turquie des passagers de la flottille pro-palestinienne
 Erdogan fustige Israël pour un "massacre sanglant"
Israël continue à expulser, réactions au raid meurtrie

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'ONU appelle à nouveau à intensifier les négociations
Une réduction des dépenses militaires grecques en fonction de la Turquie


Immigration / Migration

Opération portes ouvertes à la Maison du Peuple kurde AMARA




Droits de l'Homme / Human Rights

Torture Continues - Impunity Prevails

On the Day of Solidarity for Torture Vicitms on 26 June, rights organizations carried out protest actions and issued press releases in different cities around Turkey. The organizations emphasized that the government actually took a step backwards since 2005 and that complaints related to torture considerably increased.

The Turkish Human Rights Foundation (TİHV) was founded 20 years ago to prevent torture and support torture victims. TİHV President Prof. Dr Şebnem Korur Fincancı said in a symposium organized by the foundation, "On one hand it is said 'zero tolerance for torture'. On the other hand, impunity is continuing during detention processes".

The symposium was held at the Istanbul Medical Chamber. Prof. Dr Veli Lök emphasized that official forensic medicine reports remained insufficient for the documentation of torture.

According to the report on rights violations 2009 prepared by the TİHV and the Human Rights Association (İHD), 305 torture cases were registered in detention, 358 incidents of torture happened outside of official venues. 34 torture incidents were carried out by village guards. Torture cases in prison amounted to 397. 10 incidents of torture were registered related to private security forces.

Diyarbakır

In Diyarbakır in south-eastern Turkey, a joint statement was issued by the Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (MAZLUMDER), İHD, TİHV and the Diyarbakır Bar Association.

İHD Branch Manager lawyer Pınar Dalkuş argued, "Despite the statement of the Turkish government regarding 'zero tolerance for torture', torture and maltreatment is continuing in Turkey and in our region in particular".

"Cases of torture and maltreatment were on the decline after the year 2000 in the course of aligning the laws with EU standards. A negative increase could be observed after the enforcement of the new Turkish Criminal Law in 2005, amendments of the Anti-Terror Law and the Police Duty and Authority Law. Disproportionate force was used by the police in interventions against almost every activity and meeting"

The rights advocators had also organized the opening of a photo exhibition in the Diyarbakır Sümerpark.

Ankara

The TİHV and İHD in Ankara issued a joint press release in front of the Human Rights monument.

İHD Branch Secretary Hüseyin Yaman pointed out that public officials systematically continue torture although international agreements were signed in recent years and despite regulations in domestic law.

26 June

The United Nations Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment came into force on 26 June 1987.

In honour of the Convention, 26 June is recognised as the International Day in Support of Torture Victims since 1997. (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ, 28 June 2010)

Arrêt de la Cour de justice de l'UE concernant le DHKP-C

Cour de justice de l’Union européenne
COMMUNIQUE DE PRESSE n° 64/10
Luxembourg, le 29 juin 2010
Presse et Information
Arrêt dans l'affaire C-550/09
Procédure pénale contre E et F

Les décisions du Conseil ayant inscrit, avant juin 2007, le DHKP-C sur les listes relatives aux mesures de lutte contre le terrorisme en méconnaissance de garanties procédurales élémentaires ne peuvent pas contribuer à fonder des poursuites pénales contre des membres de cette organisation non inscrits sur ces listes.

Afin de mettre en oeuvre certaines résolutions de l'Organisation des Nations unies, le Conseil a adopté une position commune1 et un règlement2, qui ordonnent le gel des fonds des personnes et des entités inscrites sur une liste établie et régulièrement mise à jour par des décisions du Conseil. En outre, le règlement interdit que des fonds soient mis, directement ou indirectement, à la disposition des personnes et des entités inscrites sur cette liste. Le droit allemand prévoit que les infractions aux actes de l’Union, tels que ce règlement, sont passibles de sanctions pénales.

Le 2 mai 2002, l’organisation Devrimci Halk Kurtulus Partisi-Cephesi (DHKP-C) a été inscrite sur la liste en question. Depuis lors, le Conseil a adopté diverses décisions mettant à jour cette liste. Le DHKP-C y a toujours été maintenue.

Jusqu'à juin 2007, ces décisions ont été adoptées sans aucune communication aux personnes et entités figurant sur la liste, des raisons spécifiques de leur inscription. Suite à un arrêt du Tribunal3 ayant invalidé l’inscription d’un groupe aux motifs, notamment, que le Conseil n’avait pas motivé cette inscription et qu’un contrôle juridictionnel au fond était dès lors impossible, le Conseil a modifié sa procédure d’inscription. Lors de l’adoption d’une nouvelle décision mettant à jour la liste4, qui est entrée en vigueur le 29 juin 2007, il a fourni aux personnes et groupes concernés un exposé des motifs justifiant leur inscription.

Il est reproché à MM. E et F d’avoir été, du 30 août 2002 au 5 novembre 2008, membres du DHKP-C. Ils ont été placés en détention préventive pour appartenance à un groupe terroriste et une procédure pénale a été entamée contre eux. Selon l’acte de mise en accusation, pendant toute la durée de leur appartenance au DHKP-C, ils ont organisé des campagnes annuelles de collecte de dons et vendu des publications au profit du DHKP-C.

Pendant cette période, ils auraient récolté et transmis aux instances dirigeantes du DHKP-C, l’un, au moins 215 809 euros et l’autre au moins 105 051 euros. Confronté à des doutes relatifs à la validité de l’inscription du DHKP-C sur la liste, l’Oberlandesgericht Düsseldorf (Allemagne) a demandé à la Cour de justice si, dans le contexte des arrêts du Tribunal5 qui ont annulé l’inscription de certaines personnes et entités pour méconnaissance de garanties procédurales élémentaires, l’inscription du DHKP-C doit, pour la période antérieure au 29 juin 2007, être aussi considérée comme invalide, en dépit du fait que le DHKP-C n’a pas demandé l’annulation de cette inscription.

1 Position commune 2001/931/PESC du Conseil, du 27 décembre 2001, relative à l’application de mesures spécifiques en vue de lutter contre le terrorisme (JO L 344, p. 93).
2 Règlement (CE) n°2580/2001 du Conseil, du 27 décembre 2001, concernant l’adoption de mesures restrictives spécifiques à l’encontre de certaines personnes et entités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (JO L 344, p. 70).
3 Affaire T-228/02 Organisation des Modjahedines du peuple d'Iran/Conseil (voir aussi CP 97/06).
4 Décision 2007/445/CE du Conseil, du 28 juin 2007, mettant en oeuvre l’article 2, paragraphe 3, du règlement n°2580/2001 et abrogeant les décision 2006/379 et 2006/1008/CE (JO L 169, p. 58).
5 Le Tribunal a, dans des arrêts ultérieurs, invalidé l'inscription de plusieurs autres entités aux mêmes motifs que ceux énoncés dans son arrêt dans l’affaire T-228/02.
www.curia.europa.eu

À titre liminaire, la Cour relève que l’affaire devant la juridiction nationale pourrait mener à des sanctions pénales privatives de liberté. Dans ce contexte, elle souligne que l’Union est une Union de droit dans laquelle ses institutions sont soumises au contrôle de la conformité de leurs actes avec le traité FUE et les principes généraux du droit. Toute partie a le droit, dans le contexte d’une procédure nationale, de faire valoir l’invalidité des dispositions contenues dans des actes de l’Union qui servent de fondement à une décision ou à un acte national pris à son encontre et d’amener la juridiction nationale à interroger à cet égard la Cour par la voie d’une question préjudicielle si cette partie ne disposait pas du droit d’introduire un recours direct devant le Tribunal de l’UE contre ces dispositions.

À cet égard, la Cour relève que MM. E et F ne font pas l’objet de l’inscription sur la liste de gel des fonds, cette dernière ne visant que le DHKP-C, et que les obligations et interdictions édictées par la réglementation de l’Union en ce qui concerne la lutte contre le financement du terrorisme international s’adressent à un nombre indéterminé de personnes.

Par conséquent, il est indéniable que MM. E et F n’étaient, à la différence du DHKP-C, pas recevables à agir en annulation devant le Tribunal à l’encontre de l’inscription.

Quant à la validité des décisions du Conseil, antérieures à juin 2007, la Cour note qu'aucune de ces décisions n’a été assortie d’une motivation sur les conditions légales d’application du règlement au DHKP-C ainsi que d’un exposé des raisons spécifiques et concrètes pour lesquelles le Conseil a considéré que l’inscription du DHKP-C sur la liste était ou demeurait justifiée. MM. E et F se voient dès lors privés des indications nécessaires pour vérifier le bien fondé de l’inscription du DHKP-C sur la liste durant la période antérieure au 29 juin 2007, et de s’assurer en particulier de l’exactitude et de la pertinence des éléments ayant conduit à cette inscription, et ce, alors même que celle-ci concourt au fondement de l’acte de mise en accusation dont ils font l'objet.

L’absence de motivation dont a été entachée l’inscription est également de nature à mettre en échec un contrôle juridictionnel adéquat de sa légalité au fond. Or, la possibilité d’un tel contrôle s’avère indispensable pour assurer un juste équilibre entre les exigences de la lutte contre le terrorisme international et la protection des libertés et des droits fondamentaux.

Sur la question de savoir si la décision de juin 2007 aurait validé de manière rétroactive l’inscription du DHKP-C sur la liste, la Cour constate que cette décision ne peut, en aucun cas, contribuer à fonder une condamnation pénale pour des faits se rapportant à la période antérieure à son entrée en vigueur. Une telle interprétation méconnaîtrait le principe de non-rétroactivité des dispositions susceptibles d’asseoir une condamnation pénale.

Dans ces conditions, la Cour constate qu’il incombe à la juridiction nationale de laisser inappliquées, dans le contexte de la procédure au principal, les décisions du Conseil adoptées avant juin 2007, lesquelles ne peuvent pas, par conséquent, contribuer à fonder des poursuites pénales à l’encontre de MM. E et F, s’agissant de la période antérieure au 29 juin 2007.
Enfin, la Cour ajoute que l’interdiction édictée par le règlement de mettre des fonds à la disposition des personnes ou entités figurant sur la liste couvre la transmission à une entité inscrite par un membre de cette entité des fonds collectés ou obtenus auprès de personnes extérieures.

RAPPEL: Le renvoi préjudiciel permet aux juridictions des États membres, dans le cadre d'un litige dont elles sont saisies, d'interroger la Cour sur l'interprétation du droit de l’Union ou sur la validité d'un acte de l’Union. La Cour ne tranche pas le litige national. Il appartient à la juridiction nationale de résoudre l'affaire conformément à la décision de la Cour. Cette décision lie, de la même manière, les autres juridictions nationales qui seraient saisies d’un problème similaire.
Document non officiel à l’usage des médias, qui n’engage pas la Cour de justice.

Le texte intégral de l’arrêt est publié sur le site CURIA le jour du prononcé.

Contact presse: Marie-Christine Lecerf 􀀋 (+352) 4303 3205

309 police tried for torture, only 2 are sentenced

Only 2 police officers were sentenced among the 309 who were charged of torturing between 14 February 2005 and 01 June 2010. While 50 police were acquitted, 131 police were found innocent. The judgments of 61 police are continuing.

Out of 2032 police officers taken to court because allegedly responsible for torture, only 20 were sentenced. Eight of them were sentenced to imprisonment, while one of them was barred from official duty and eleven others were given pecuniary penalty. While 170 police were acquitted, prosecution was decided to be unnecessary for 1362 police. The cases of 9 police were abated. While the sentence explanations of 19 police were set back, the judgments of 450 police is continuing.

In Turkey, ‘torture and maltreatment’ complaints are increasing day after day and so, it seems, is the impunity of the police. (ANF,
27 June 2010)

14 Life Sentences in Trial against THKP/C

14 defendants received life sentences in the case regarding Turkey's People's Liberation Party-Front (THKP-C) tried at the Istanbul 11th High Criminal Court.

Public Prosecutor Celal Kara reiterated his final plead presented on 24 June 2009. Defence lawyer Mihriban Kırdök did not accept the final submission of the prosecutor since it supposedly was "not based on evidence". The un-detained defendants of the case did not attend the final hearing on 21 June.

The lawyers of 18 out of a total of 25 defendants requested the acquittal of their clients and claimed to drop the case due to the statute of limitations.

The case came back to the Istanbul court upon the decision of the Court of Appeals 9th Chamber. The court board decided for aggravated life sentences to be handed down to defendants Galip Aygül and Erkan Koç under charges of "attempting to entirely or partly change the Constitution of Turkey by force". The court furthermore took into consideration the defendants conduct and attitude at court and the gravity of their actions.

Considering the defendants' personalities, their social circumstances and the gravity of their crimes, life sentences for the same charges were handed down to Hacer Arıkan, Hüseyin Atıcı, Filiz Karayel, Özden Bilgin, Erol Çam, Dursun Bütüner, İsmail Yiğit, Yeşim Taciroğlu, Hasan Dinler, Hüseyin Tut, Süleyman Gülbahar and Suna Ökmen.

Defendant Kamil Öcalan received a prison sentence of six years and three months charged with membership of an illegal organization. Charges against defendants İbrahim Döğüş, Abdurrahman Kaykan, Perihan Sürücü, Alişan Yalçın, Rıza Demirel, Caferi Sadık and Harun Kartal were dropped by prescription.

Taylan Tanay, lawyer of Nursel Demirdöğücü and Mesude Pehlivan, withdrew from the trial because of health reasons. Ahmet Özdemir's lawyer Güray Dağ did not attend the hearing. Thus, the court decided to try defendants Demirdöğücü, Pehlivan and Özdemir in a separate case.

The defendants are held responsible for the killing of retired General Adnan Ersöz on 13 October 1991, British national Andrew Blake on 19 August 1991, retired Gen. Kemal Kayacan on 29 July 1992 and Prosecutor of the Bayrampaşa Prison Niyazi Fikret Aygün on 22 November 1992. They were furthermore involved in a gunfire attack on a service bus of the National Intelligence Agency (MIT) on 24 March 1992 and in a total of 69 crimes including killings, injuries, bombings, robberies, armed attacks and illegal demonstrations between 1989 and 1992.

The Court of Appeals 9th Chamber investigated an appeal to the case and decided to send the file back to the Istanbul 11th High Criminal Court on the grounds of procedural errors since the signatures of some of the defendants were missing. (BIA, Berivan TAPAN, 23 June 2010)


Amnesty International publishes stories told by children arrested in Turkey

The report published today by Amnesty International called "Turkey: All children have rights: End unfair prosecutions of children under anti-terrorism legislation", contains many first-hand accounts from children taken into custody. The children tell of their ordeal while in the hands of the security forces. 

A child told Amnesty International how he was detained by police at the scene of a demonstration in Diyarbakir:

“A police officer caught me by the arm and beat me with a baton. I tried to escape but another officer caught me and beat me too. After that four or five officers beat me with batons and punched and kicked me.”


Once charged, children are frequently remanded in custody for months before the trial verdict. During this period, children are held under the same conditions as adults and no provision is made for them to continue their education.


Prosecutions are often based on insubstantive evidence or statements taken from the children under pressure. Children as young as 12 have been tried in adult courts in violation of law. Most cases end in convictions with prison sentences, some for many years.


The anti-terrorism legislation that the children are prosecuted under is vague and overly broad in its wording and unfair in its application by judges and prosecutors. Long due amendments to the Anti-Terrorism Law would not alter the broad and vague definition of terrorist crimes under which children are prosecuted.


“The Turkish authorities are obliged under international and domestic law to protect the rights of children, during their arrest, detention and trial. However, these rights are systematically violated. The arrests and prosecutions continue,” Andrew Gardner said.


“The Turkish authorities have to reform anti-terrorism legislation so that it is in line with international standards as a matter of urgency. They must also implement a series of measures to ensure that the rights of children are not violated.” (kurdish-info.eu, June 18, 2010)


BDP critical of proposal presented yesterday by Parliament's Justice Commission

A bill on 'stone-throwing children' was sent from the Parliament's Justice Commission to subcommittee on Wednesday.The bill is part of the Justice and Development Party, so called Kurdish initiative, a package of proposals aimed to solve the Kurdish question. In reality so far the proposals have proved to be quite vague if not a cosmetic exercise at all. If the bill is passed, the AKP say, the 300 children arrested during the rallies would be released and would go on trial as minors instead of members of a terrorist organization.

But BDP Istanbul Deputy Sebahat Tuncel said that the regulations insufficient. Tuncel added that the BDP and the Advocates for Justice for Children platform, find the bill insufficient and unable to meet the demands of the families are. “Society cannot be free - remarked MP Tuncel - in a country where the children aren’t free”.

BDP Hakkari Deputy Hamit Geylani said that the bill is “far from abolishing the problems with order", while speaking for Advocates for Justice for Children, Arif Akkaya said that children were being arrested without notifying the parents, jailed in other provinces and thus prevented from being released. “Children are being tortured in jail,” said Akkaya.

Mehmet Atak, speaking for the Platform said that “Turkey, while concerned with Palestinian children, should not overlook the 4,000 children in its own country.”

The subcommittee will finalize its work by Monday, before it sends the bill to Parliament’s General Assembly to be voted on.

Criticism to the bill came also from the opposition parties, the CHP (Republican People’s Party) and the MHP (Nationalist Movement Party). (ANF, June 17, 2010)


"Child friendly" Draft of the Anti-Terror Law

Details of the reviewed draf of the Anti-Terror Law (TMK) were announced on Monday, 14 June. The current version of the TMK stipulates the prosecution of children under the same conditions as the litigation of adults.

Lawyers Mehmet Uçum, Hatice Uçum and Gülçin Avşar from the Justice for Children Group (ÇİAÇ) evaluated the new draft bill.

Stones not accounted for as "weapons"

The lawyers explained the following amendments:

* The current regulation foresees imprisonment of up to three years for children who refuse to leave an illegal meeting or demonstration despite prior warnings. In the amended draft, this punishment was decreased to a maximum of two years.

* Children resisting the police could previously be punished with prison sentences between three and five years. The reviewed version suggests mitigation to six months as the minimum and three years as the upper limit.

* According to the present law, stones were accounted for as "weapons" and children throwing stones to police officers could be tried for "resistance" to the police. The amended draft bill lifts the crime of "armed resistance" and does not account stones for weapons. The current punishment of a five-year prison sentence shall be lifted.

Files tried at the Juvenile Court

* Article 5 of the TMK (Increase of Sentences) shall not be applied to children. In the existing law, the sentence was to be reduced by half for children. Thus, an increase of punishment was lifted.

* Release on probation for children tried under the TMK can currently be granted after the child has served three quarters of his/her prison sentence. The amended version stipulates to release children on probation after having served two thirds of their sentence.

* The draft bill orders to prosecute children at Juvenile Courts only. Current cases tried at High Criminal Courts will be transferred to juvenile courts when the amendments will have been enforced. The files pending at the Court of Appeals will be returned to the juvenile courts. The files of children who have been convicted at high criminal courts already will be overruled by the according court and tried again at the juvenile court.

Children's development and education considered

* The draft bill lifts article 34 of the Law on Meetings and Demonstrations (TGYK). The anticipated prison sentence of between three and five years shall be lifted.

* Article 34 of the TGYK on "Provisions applied to children" shall be amended. The following article is suggested in the draft bill: Children who have been convicted of membership of an illegal organization or spreading propaganda for the first time because of attending an illegal meeting or demonstration shall not be sentenced to prison. "Security measures" shall be implemented instead. This is a provision in accordance with the children's development and education. (BIA, Semra Pelek - Erol Önderoğlu, 15 June 2010)


"Justice for Children" group announces new initiatives for the summer

International figures like Chomsky,Zizek, Wallerstein, Ebadi, Jackson could join hunger strike in Taksim for children in prison

Human rights group Justice for Children is organizing a series of initiatives under the slogan: “Children have no patience left for waiting! The Turkish government has to keep the promise that they gave to the children victimized by the Law on Struggle Against Terrorism!”.

The human rights group Justice for Children had said last Monday that the press conference they held in Istanbul was their last warning to the Turkish Government and the Parliament about the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism. The group declared that unless the Parliament decides on a definite and dependable agenda for solving the problem before the summer holiday which starts the following week, they are going to take harder measures.

Tulin Ozen - a Golden Orange International Film Festival award winning actress - Mehmet Atak, Berfin Zenderlioglu and Ismail Yildiz stated that Turkey’s and the World’s agenda could change any time, but this could not be an excuse for destroying the lives of the children victimized by the Law on Struggle Against Terrorism that are now more than 4 thousand in number and asked “Is this the only subject that the Turkish Parliament finds no time to work on? Is the Parliament so weak and little? Then, why it is named a! s the Grand National Assembly?”.

The members of Justice for Children underlined that the Prime Minister, Tayyip Erdogan, had also agreed that the previous draft law was insufficient for solving the problem, and therefore had assigned Bekir Bozdag – a deputy from the ruling party- to prepare a sufficient new draft regarding the issue. Likely, Erdogan had assigned Bulent Arinc, the vice prime minister, for managing the process and putting the new draft law into effect. It is also reminded that although on April 22, 2010 Bekir Bozdag had announced “a new, sufficient draft law will definitely be put into effect by the end of May”, nothing had changed, and the problem of the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism was not scheduled in the Government’s agenda for June 2010, and following Bozdag’s announcement this time Beshir Atalay, the Minister of Internal Affairs, declared that the draft law would be in effect before June.


The human rights group Justice for Children declared that unless the Parliament decides on a definite agenda for solving the problem during the following week, they will have to take much harder measures. It is stated that in such a case the group will directly apply to international organisations and file a complaint about the Turkish Parliament and certain governmental institutions. It is also mentioned that starting a hunger strike at Taksim Square is in the possible agenda of Justice for Children, and it will be supported by certain ministers and deputies of European and Latin American countries, certain representatives of international institutions, and activists like Noam Chomsky, Slovaj Zizek, Immanuel Wallerstein, Ingrid Newkirk, Guillermo Farinas, Shirin Ebadi, Glenda Jackson, Carlos Latuff.

The group warned the Government that, if needed, they will also start a simultaneous marching from 32 cities to Ankara, the capital city of Turkey. (firatnews.com,
10 June 2010)

"Peace Mother" Sentenced to 6 Years in Jail

"They send children from poor Turkish and Kurdish families to the military. One of our sons is on the mountain [joint the PKK], one of our sons is in the army. We do not want them to kill each other. They burned down our houses, they expelled us from our homes. Erdoğan's child is swimming in money. Our daughters get married to Turks. Turkish daughters get married to our sons. We are living side by side. We do not want to fight any more".

61-year-old Peace Mother Sultan Acıbuca voiced these thoughts on 8 March 2008 on the International Women's Day. The Peace Mothers are a group of women who oppose the ongoing conflict between the Turkish Armed Forces and the militant Kurdistan Workers' Party (PKK). Based on this speech and other pronouncements on different occasions, the Izmir 10th High Criminal Court sentenced Acıbuca to imprisonment of six years and three months under charges of "membership of an illegal organization"

The court based the conviction on article 314/2 of the Turkish Criminal Court (TCK) and article 5 of the Anti-Terror Law (TMK) which prescribes an increase of punishment.

"A mother cannot be punished for defending peace"

Acıbucu's condemning of the murder of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink was evaluated as a criminal offence as well as her attendance of a meeting on the occasion of the World Peace Day on 1 September, her call for peace at the International Labour Women's Day and attending three press releases as a spectator.

Acıbuca's lawyer Nezahat Paşa Bayraktar presented his client's defence in the hearing on 9 June. He stated that Acıbuca's attendance of the press releases was under legal guarantee of domestic law and of the European Convention of Human Rights. He said that the activities on subject did not constitute a crime. Punishing a mother because she defended peace did not accord with the law, Bayraktar claimed.

He drew attention to the fact that Turkey was convicted of violating freedom of thought and expression countless times by the European Court of Human Rights. Based on the example of the case Incal vs. Turkey, the lawyer demanded the acquittal of his client since her actions did not constitute any crime, Bayraktar stated.

Acıbuca was charged with "membership of the PKK organization", "making propaganda for an illegal organization" and "praising crime and a criminal" on the grounds of the following incidents: attending a press release related to the murder of Dink on 23 February 2007, attending press releases as a spectator on 31 March 2006, 18 January 2006 and 17 February 2007 and a speech delivered at the International Women's Day meeting on 8 March 2008.

Excerpt from Acıbuca's speech on 8 March

This is one section of the speech Acıbuca delivered on 8 March: "I welcome you all with my sorrowful mother's heart, with my aching heart. I bow down before the mothers of fallen soldiers, the mothers of dead guerrillas and Turkish and Kurdish mothers. I want them to understand the grief of the mothers. Turkish mothers and Kurdish mothers feel the same grief. We are one since we are all mothers. Our hearts are sorrowful... We do not want any more raids on the Kurdish people in Kurdish districts. This war is very difficult for both Turks and Kurds. Everybody is suffering..." (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 10 June 2010)


Last warning to the Turkish Government on Imprisoned Children

On June 7, 2010, the human rights group Justice for Children held a press conference in Beyoglu 26A, Istanbul, for spreading the message “Children have no patience left for waiting! The Turkish government has to keep the promise that they gave to the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism!”. The human rights group Justice for Children announced that the press conference will be their last warning to the Turkish Government and the Parliament about the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism. The group declared that unless the Parliament decides on a definite and dependable agenda for solving the problem before the summer holiday which starts the following week, they are going to take harder measures.
 
Lale Mansur, a well-known actress, was announced to be the moderator of the press conference. Since she had to join the general rehearsal of the play “Piano” for yesterday night’s premier in the International Theater Festival, Tulin Ozen -a Golden Orange International Film Festival award winning actress- undertook the moderation. During the conference, Turkish presentations were given by Tulin Ozen and Mehmet Atak, whereas Kurdish presentations were given by Berfin Zenderlioglu and Ismail Yildiz. The speakers stated that Turkey’s and the World’s agenda could change any time, but this could not be an excuse for destroying the lives of the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism that are now more than 4 thousand in number and asked “Is this the only subject that the Turkish Parliament finds no time to work on? Is the Parliament so weak and little? Then, why it is named a! s the Grand National Assembly?”. The members of Justice for Children underlined that the Prime Minister, Tayyip Erdogan, had also agreed that the previous draft law was insufficient for solving the problem, and therefore had assigned Bekir Bozdag – a deputy from the ruling party- to prepare a sufficient new draft regarding the issue. Likely, Erdogan had assigned Bulent Arinc, the vice prime minister, for managing the process and putting the new draft law into effect. It is also reminded that although on April 22, 2010 Bekir Bozdag had announced “a new, sufficient draft law will definitely be put into effect by the end of May”, nothing had changed, and the problem of the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism was not scheduled in the Government’s agenda for June 2010, and following Bozdag’s announcement this time Beshir Atalay, the Minister of Internal Affairs, declared that the draft law would be in effect before June.
 
The human rights group Justice for Children declared that unless the Parliament decides on a definite agenda for solving the problem during the following week, they will have to take much harder measures. It is stated that in such a case the group will directly apply to international organisations and file a complaint about the Turkish Parliament and certain governmental institutions. It is also mentioned that starting a hunger strike at Taksim Square is in the possible agenda of Justice for Children, and it will be supported by certain ministers and deputies of European and Latin American countries, certain representatives of international institutions, and activists like Noam Chomsky, Slovaj Zizek, Immanuel Wallerstein, Ingrid Newkirk, Guillermo Farinas, Shirin Ebadi,  Glenda Jackson, Carlos Latuff. It is also mentioned that a Hollywood star may also be giving support ! to such a hunger strike.

The group warned the Government that, if needed, they will also start a simultaneous marching from 32 cities to Ankara, the capital city of Turkey.
 
In the declaration of Justice for Children it is also mentioned that their warning is not just for the Government, and that they also warn and criticise The Republican People’s Party (CHP) and Nationalist Movement Party (MHP) for misleading the media and confusing the public opinion by saying that the new draft law may cause Abdullah Ocalan to be tried again although this is far from being true. According to the group, The Peace and Democracy Party (BDP) and other political parties that are not represented in the Parliament, and all the independent deputies should also be criticised since they have not put enough effort in solving the problem of the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism are facing. Likewise, the group criticised and gave a warning especially to the judicial bodies, the Army and the Police which are acting according to the demands of the ruling! political powers and that are wasting the lives of the children.
 
On the other hand, Lawyer Filiz Kerestecioglu, a member of Istanbul Bar Association and the editorial director of the periodical Contemporary Law and Justice, gave a talk during the press conference. In her talk, Kerestecioglu acknowledged that current juridicial practices about these children are contrary to both international and domestic law, and bar associations in Turkey also tend to ignore such an important issue and play political.
 
A forensic practitioner, Elif Kirteke from Turkish Medical Association also had a talk and acknowledged that both forensic practitioners, who sign reports that state these children are at the age of discretion, and government doctors, who do not report the findings of torture and battery, are acting against professional ethics, and play political. Kirteke also acknowledged that Turkish Medical Association is preparing a report on the subject. She also announced that a group of forensic practitioners and psychiatrists are working on a declaration about the same issue.
 
Another speaker of the press conference was Aysegul Akyaprakli, a psychologist. Akyaprakli stated that the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism are facing a systematic psychological torture, and that the psycologists working at the prisons are acting improperly in terms of professional ethics and adressing these children as “terrorists”. According to Akyaprakli, children are forced to develop militarist and nationalist identities. She said, “These children were successful students in good schools before they were put in prisons. However, they will come out of these prisons as terrorists fighting on the mountains. This is exactly the result of the strategies of the ones who benefit from such a war.
 
After the presentations, Sevinc Altan, a member of the group Justice for Children and an artist-painter, took the floor and referring to her lately published article AN OPEN LETTER TO THE JUDICIAL BODIES said that more than half of the children victimised by the Law on Struggle Against Terrorism are tried although there are no solid evidence against them. According to Altan, prosecutors and judges -under the influence of certain political attitudes- unlawfully judge the children, and likewise, the Supreme Court of Turkey approves the judgements. Altan also said that in a few years European Court of Human Rights will sentence Turkey to monetary fine many times, and when that time comes, the tax payer, ordinary people will have to pay the price for the mistakes of judicial bodies, and even that price to be paid will not compensate the damage that is being done to these children.
 
Following Altan, Yaprak Zihnioglu, a member of the group Justice for Children and an author, took the flor and said, “I am calling out to the authorities, the law people, executive, legislative and judicial powers… Children victimised by the Law on Struggle against Terrorism have no patience left for waiting. They feel the harsh consequences of this injustice in their little bodies more and more each day. Each day they become weaker and more ill. Each day they get further away from the society, they become more alienated. They are screaming, they are screaming, but their cries do not reach the ears of people, and each day their voices are fading away. If the children victimised by the Law on Struggle against Terrorism cannot talk, if their voices, cries, and their pain cannot be heard, then we, the group of Justice for Children will speak their words, become their voices.”.
 
Cuneyd Ozen, a cartoonist suffering from brittle bone disease and a member of the group Justice for Children, has been drawing cartoons everyday for the last two months, for the children victimised by the Law on Struggle against Terrorism. Ozen describes his cartoons as notches made on the wall. In the message he sent for the press conference Ozen wrote, “There is no room for any other notch on the wall, and the children victimised by the Law on Struggle against Terrorism have no patience left for waiting even for one more day.”.
 
The members of the group Justice for Children also declared that a committee will be leaving for Diyarbakir this week in order to give a support to the families that are holding a sit-in in front of Diyarbakir Prison for their children that were sent away from very prison.

Yours,
Mehmet Atak
for the Justice for Children
+90 212 225 54 41
Poyracik Sok No 40/1 Nisantasi – Istanbul / TURKEY
(mehmet_atak1@hotmail.com)

Enquête turque pour d'éventuelles poursuites contre les dirigeants israéliens

Des procureurs turcs ont lancé une enquête pour d'éventuelles poursuites contre les plus hauts dirigeants israéliens, à la suite du raid israélien contre une flottille d'aide à Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués, a annoncé la presse turque samedi.

Si le bureau du procureur de Bakirköy (Istanbul) réunit des preuves suffisantes, des inculpations seront prononcées contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak, et le chef d'Etat major des armées Gabi Ashkenazi, indique le journal Today's Zaman.

Les dirigeants seront alors inculpés d'assassinat, coups et blessures,

piraterie et attaque contre des citoyens dans les eaux internationales, selon le journal.

Les responsables du bureau du procureur n'ont pas pu être contactés pour confirmer cette information.

Neuf ressortissants turcs, dont un turco-américain, ont été tués lors de l'assaut lundi de la flottille d'aide à Gaza par un commando israélien, au large de Gaza.

Les procureurs utiliseront les résultats des autopsies et les témoignages des militants qui ont pris part à l'expédition, a pour sa part indiqué le journal libéral Radikal.

Les neuf victimes turques du raid ont été criblées de balles, et plusieurs d'entre elles ont été abattues à bout portant, affirme le rapport d'autopsie des autorités turques, a indiqué samedi le journal britannique The Guardian.

Les procureurs ont également interviewés la plupart des 24 militants blessés qui sont soignés en Turquie, selon Today's Zaman.

Une inculpation des dirigeants israéliens pourrait se baser sur le fait que le raid était "illégal", puisque les bateaux étaient dans les eaux internationales et transportaient de l'aide humanitaire, et que les militants agitaient des drapeaux blancs et ne menaçaient pas Israël.

La Turquie a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv après ce raid, qualifié de "massacre sanglant" par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Plusieurs militants pour les droits de l'Homme ont cette semaine porté plainte devant la justice, demandant la comparution des dirigeants israéliens pour crimes, détournement de navires et détention d'innocents.

La presse turque a indiqué également que le ministère de la justice envisage une action contre Israël, selon les lois nationales et internationales. (AFP, 5 juin 2010)

Appeal for release of political detainee Suzan Zengin

The European Confederation of the Workers from Turkey (ATIK) has launched the following appeal for release of political detainee Suzan Zengin:

Suzan Zengin is an imprisoned journalist at the Bakırköy Women’s Prison. Approximately 9 months ago, she was arrested as a result of an obvious conspiracy. During this past time no formal charges have been placed. She has been imprisoned arbitrarily. Her first hearing date has been allocated for 26th August 2010, nearly a year after her arrest, which ‘coincidently’ coincide with the judiciary recess.

The clear intention in this is to silence and counteract the opposition press and its activities. Shadow the legitimacy and the rightfulness of the opposition (socialist) press and its workers whom take on the duty to show and expose the real face of the system to the people; to isolate the oppressed workers and toilers in order to prevent the exposure of the realities of the system to the wider masses.

We, the undersigned, are the supporters of Suzan Zengin and urge her immediate release!

Ministry for Justice
E mail: info@adalet.gov.tr
Phone: 0090/ 312 417 77 70
Fax:     0090/ 312 419 33 70

(
konsey@atik-online.net, June 4, 2010)

4 condamnations à perpétuité pour un mort sous la torture en prison

La justice a condamné mardi à des peines de prison à perpétuité le directeur et trois gardiens d'une prison pour la mort sous la torture d'un militant de gauche qui y était détenu, a rapporté l'agence Anatolie.

Dix-sept autres accusés ont également écopé de peines de prison ferme.

L'affaire était considérée comme un test pour Ankara qui s'est engagé à éradiquer la torture et les mauvais traitements de détenus pour pouvoir intégrer l'Union européenne.

Engin Ceber, 29 ans, avait été arrêté le 28 septembre 2008 au cours d'une manifestation contre les brutalités policières à Istanbul. Il avait passé la nuit au commissariat puis avait été incarcéré dans l'attente d'un procès pour rébellion contre agent.

Il est mort le 10 octobre après avoir été transporté dans le coma à l'hôpital. Selon un rapport médical, il a subi des coups violents ayant provoqué une hémorragie cérébrale fatale. Selon ses codétenus et un gardien, il a été roué de coups et sa tête a été cognée plusieurs fois contre un mur. Les accusés ont nié les faits.

Deux autres gardiens de prison et deux officiers de police ont été condamnés à des peines de sept ans et demi de détention pour torture. Le médecin de la prison a écopé de trois ans pour avoir falsifié des documents et douze autres accusés, parmi lesquels des gardiens, ont été condamnés à des peines de deux ans et demi à cinq mois de détention pour des motifs allant de la torture à des abus de pouvoir.

Trente-neuf suspects ont enfin été acquittés.

Dans un geste sans précédent, le ministre de la Justice de l'époque, Mehmet Ali Sahin, s'était excusé du décès d'Engin Ceber auprès de la famille de la victime. (AFP, 1 juin 2010)

In 3 years: 7 thousand 500 cases,11 thousand condemnations
 
Peace and Democracy Party (BDP) MP for Batman Ayla Akat Ata put a Parliamentary question to the Prime Minister asking “how many cases have been filed between 2007 and 2010 under TPC articles 215, 216, 217, 220/6, 7 and under ATL article 7, and Law 2911 on assembly and demonstrations. Justice Ministry answered the question.
 
According to the Ministry’s data thousands of people have been arrested or fined for attending demonstrations and rallies despite the fact that those are Constitutional rights.

Between 2007 and 2009 under articles 215, 216, 217, 220/6, 7 and 8 of TPC and article 7 of ATL and the law 2911, there have been 7 thousand 500 cases against 33 thousand 489 people; 10 thousand 942 people have been sentenced to prison or fined. (Freedom of Expression Weekly Bulletin, Issue 22/10, 28 May 2010)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Last week’s trials of freedom of expression

Poet and writer Roni Margulies and editor of Taraf daily were charged over Margulies’s article published on his column in Taraf and entitled “who is the enemy of whom?” Istanbul High Criminal Court number 13 acquitted Margulies and Demir.

Adana Public Prosecution Office concluded its investigation about the welcoming ceremony of Peace and Democratic Solution Group that entered Turkey from Habur border gate on 19 October 2009 and the marched that followed. Adana High Criminal Court number 8 accepted the indictment. The indictment stated that DTP Adana city chairman Osman Doğan, BDP executive member Ahmet Kılıç, BDP Seyhan Assembly member Mahmut İşlek, a vocal of MKM Music Band Koma Pel, Mêrxas Viyan and BDP Adana city Women’s Assembly member Esmer Ece 'membership to the organisation' and 'making propaganda for the organisation'. The next hearing is on 25 October 2010, at:10:00.

The case is against 19 people arrested during a press statement gathering in Ankara in support of conscientious objector Enver Aydemir. Ankara Criminal Court of First Instance number 10 tried the case. The prosecutor asked the court to acquit all accused. However the court acquitted 14 people while handed down to Volkan Sevinç a prison term of 1 year and 6 months for ''insulting police officers on duty” and 'alienating the people from military service”; and condemned Gökçe Otlu Sevimli, Halil Savda and Zarife Ferda Çakmak each to a prison term of 6 months for 'alienating people from military service'. Sentences except Halil Savda’s were suspended.

The case is against Şebnem Korur Fincancı and the owner of www.gercekgundem.com Barış Yakardaş and because of an interview with Fincancı. Kadıköy Criminal Court of First Instance num.2. The next hearing is on 30 September 2010, at:15:30. The complainant and the accused will be heard. (http://www.antenna-tr.org, June 24, 2010)


RSF: Pas de repit pour les journalistes turcs

Reporters sans frontière s’émeut à l’annonce de deux nouvelles agressions dans le sud de la Turquie. Alors que la justice turque se fait remarquer, notamment à Ankara et Istanbul, par des peines de prison démesurées ou des condamnations à d’importants dommages et intérêts, les professionnels des médias sont toujours les cibles de violences.

Le propriétaire de Türkbeleni, un journal local  de la sous-préfecture de Manavgat (sud du pays) a été la cible de tirs, dans la journée du 16 juin 2010. Un inconnu a essayé d’atteindre Mehmet Ali Ünal à une distance de 100 mètres, alors que celui-ci allait chercher un document oublié dans son véhicule, stationné devant les bureaux du journal. L’agresseur à immédiatement pris la fuite à bord d’une voiture qui l’attendait.

Selon Mehmet Ali Ünal, cette agression est liée aux articles publiés par son journal (de tendance nationaliste), mais il n’a pas souhaité faire davantage de déclaration. Une enquête est en cours, six cartouches vides ont été retrouvées sur place et une balle aurait atteint un des murs des bureaux.

Dans le sud-est de la Turquie, à Sanliurfa, quatre ou cinq inconnus ont agressé Veysel Polat aux alentours de 19h le 14 juin. Reporters sans frontières condamne cette agression et espère que ses auteurs seront identifiés et poursuivis. Le propriétaire de Gap Gündemi a été agressé à l’entrée du parking d’un centre commercial. Proche du Parti de la Justice et du Développement (AKP, majoritaire au sein du gouvernement), le journaliste, blessé au visage, a été transporté à l’hôpital et affirme ne pas connaître ses assaillants.

Ces deux agressions surviennent alors que l’on évoque à nouveau l’assassinat de Cihan Hayirsevener, survenu le 18 décembre 2009. Reporters sans frontières dénonce une enquête qui piétine et une justice qui laisse en liberté les présumés coupables. Six mois après l’assassinat du directeur de publication de Güney Marmara’da Yasam, aucun procès n’a encore été ouvert. L’organisation espère que l’impunité, qui sévit actuellement en Turquie envers les agresseurs des journalistes, prendra fin. La liberté de la presse est un droit fondamental à préserver, la justice doit jouer son rôle.
(RSF, 24 juin 2010)

Who is Afraid of Understanding "Ergenekon"?

The Kadıköy Public Prosecutor opened a case against journalists Ertuğrul Mavioğlu and Ahmet Şık on the grounds of the two volumes entitled "Understanding the counter guerrilla and Ergenekon" and "Who is who in Ergenekon" published by Ithaki Publishing.

The indictment puts forward that co-authors Mavioğlu and Şık violated the publication ban imposed on the books on 30 July 2008 by the Istanbul 13th High Criminal Court.

First hearing on 8 September

The Kadıköy (Istanbul) Public Chief Prosecution launched an investigation on the grounds of "violating the secrecy of an investigation" on 14 April this year, the very day the books were published.

The Kadıköy Public Chief Prosecutor, Dursun Yılmaz, took the statements of both journalist in the end of May. Subsequently, he issued the indictment based on article 285 of the Turkish Criminal Code (Violation of Communication) on 1 June. Thus, the prosecution of Mavioğlu and Şık will start at the Kadıköy 2nd Criminal Court of First Instance on 8 September.

Quick reading...

Both books comprise 1128 pages. The prosecutor initiated the investigation into the first volume in his own initiative, whereas the investigation into the second volume was carried out upon a complaint filed by the Police Directory.

Mavioğlu had previously told bianet that the books are most of all guide books to understand the Ergenekon Investigation and the trial process. According to the journalist, the books are meant to do away with the confusion about the matter.

Ahmet Şık argued that he felt the need of writing such a book because of incorrect news conveyed by the media regarding the Ergenekon process.

The clandestine ultra-national Ergenekon organisation, nested within the state and the military, is said to have planned to overthrow the government and to create chaos in the country with murders and attacks.(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 24 June 2010)


L'OSCE dénonce des restrictions pesant sur internet en Turquie

L'OSCE a annoncé mardi qu'elle avait écrit au gouvernement turc pour le presser de lever les restrictions qui pèsent en Turquie sur des sites internet comme YouTube, et de réformer une législation rigide qui entrave l'accès à internet.

"Je suis alarmée par la décision de la Présidence turque aux télécommunications de bloquer l'accès à des dizaines d'adresses IP liées aux services de Youtube et de Google", a écrit la représentante de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) pour la liberté des médias, Dunja Mijatovic, au ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.

"Je demande aux autorités turques de mettre fin aux blocages qui empêchent les citoyens de participer à la société de l'information (que nous connaissons) aujourd'hui", a-t-elle précisé dans un communiqué.

Ces restrictions, imposées plus tôt ce mois-ci, seraient la conséquence d'un différend financier entre Google et les autorités turques.

Mme Mijatovic a également prôné la "réforme nécessaire" de ce qu'Ankara appelle la Loi internet, jugeant qu'elle "limite considérablement la liberté d'expression, et restreint gravement le droit des citoyens à accéder à l'information".

Ces entraves à internet n'ont rien de nouveau, a-t-elle déploré, notant que plus de 5.000 sites web ont été bloqués en Turquie ces deux dernières années.

Il s'agit là d'un "inquiétant indicateur, qui montre qu'au lieu d'autoriser le libre accès à internet, les nouvelles mesures qui émergent peuvent restreindre la libre circulation de l'information dans le pays", a-t-elle ajouté. (AFP, 22 juin 2010)

Cumhuriyet columnist Ilhan Selçuk dies at 85

Cumhuriyet daily writer and publisher İlhan Selçuk passed away on Monday at the age of 85 after a long battle with health problems.
                                                                                             
Selçuk, who was hospitalized at the Vehbi Koç Foundation American Hospital on Jan. 24, suffered from various illnesses. “He died of multi-organ failure at 13:15 despite all treatments and efforts,” the statement issued by the hospital following his death read.

During a speech, Selçuk said he wanted to be buried in the central province of Nevşehir’s Hacıbektaş district, whose mayor, retired Lt. Gen. Ali Rıza Selmanpakoğlu, said in response that Selçuk would be able to be buried there.


He was one of the oldest columnists in Turkey. The paper he wrote for, Cumhuriyet, is a staunchly secular, ultranationalist daily that defends Turkey’s status quo in most of its articles.

Selçuk wrote his first article in 1952 but joined the Cumhuriyet daily in 1963. In a book he wrote, titled “Ziverbey Köşkü,” (Ziverbey Palace), he explained his days of torture following the 1980 military coup d’état. He was sued several times for pieces he wrote, and subsequent probes became part of his journalistic life.

Selçuk was reportedly the leader of the civilian wing of what is defined as the Ergenekon armed terrorist organization in the first indictment filed in the investigation into the group. He was detained as part of a raid in İstanbul two years ago and then was released in less than 24 hours pending trial of the first case against Ergenekon, an alleged gang planning to overthrow the government.

The indictment said Selçuk worked to spread the fear of invasion and to agitate the public against the state and the government under the cover of oppositional propaganda. It is also alleged that Selçuk attempted to provoke the army to carry out a coup. The indictment said Selçuk had organized open and hidden meetings with businesspeople, university rectors, retired generals and media owners to make the people believe that the country was descending into conflict and terror in the guise of journalism.

Hasan Cemal, a veteran journalist and former Cumhuriyet columnist, later wrote in his book, titled “Cumhuriyet’i Çok Sevmiştim” (I Very Much Loved Cumhuriyet), that he and Selçuk were trying to convince ultranationalist military officers to take over the country. (Today's Zaman, 22 June 2010)

Journalists Union: Record levels of violations of freedom of expression

Turkish Journalists Union (TGS) stated in its 2007-2010 Work and Activities Report that between 2007 and 2010 the level of violations of freedom of expression rocketed. TGS noted that journalists, writers, intellectuals and publishers were condemned under laws that restricted freedom of expression.

TGS report noted “…435 journalist, writer, Publisher, human rights defender, politician and children were put on trial because of their ideas. In 2007 the number was 254. The sudden rise in the number of investigations stemmed from the claims of “violation of the discretion of the investigation” and “attempting to influence the outcome of an ongoing trial” and “publishing classified documents” related to Ergenekon, Dağlıca and Aktütün cases…”  82 people appeared in court under article 301 of TPC in 2008, numerous journalists, writers and publishers have been punished. In 2009, 323 people including 123 journalists were put on trial for expressing ideas.

Journalist Nazlı Ilıcak condemned for criticising the Judge

Columnist of “Sabah” daily Nazlı Ilıcak has been fined by Sincan Civil Court of First Instance number 2 following a condemnation in a criminal case for calling the head of Sincan High Criminal Court number 1 Osman Kaçmaz as “meddler”. The court fined Ilıcak and the owner of the newspaper to 5 thousand lira fine for “violating the personal rights” of Kaçmaz in her 25 May 2009 dated column.

Istanbul Criminal Court of First Instance number 2 condemned in the criminal case with the charge of “insulting Kaçmaz by the means of press” to a prison term of 11 months and 20 days. The sentence was suspended.

Cases against “Taraf” and “Günlük” daily papers

The prosecutor of Istanbul High Criminal Court number 14 asked the court to sentence Mehmet Baransu reporter of Taraf daily to a prison term of up to 10 years for “disclosing classified documents” about Aktütün case. Baransu is on trial for reporting in 13 April 2009 dated Taraf, the reports belonging to the army in pieces entitled "Aktütün Secrets", "Minute to Minute at the General Staff’s Office". It is claimed that the reports disclosed "documents classified on the grounds of state security". Baransu’s lawyers will present defence case on 6 October at 9.15.

The prosecutor of Istanbul High Criminal Court number 13 asked the court to sentence the executives of “Günlük” daily paper because of n interview with one of the leading figures of PKK Murat Karayılan in Mount Kandil. Newspaper executives Filiz Koçali and Ramazan Pekgöz are charged under article 7/2 of Anti-Terror Law. The owner of the newspaper Ziya Çiçekçi is on trial too. It was claimed that there was “propaganda for PPK” in the pieces entitled  “We did what Hasan Cemal wanted”, “I agree with Yaşar Kemal absolutely”, and “we will take two steps f the state takes one” published  7, 8 and 9 August 2009.  The next hearing is on 2 September.

One prosecutor said 'democratic right' but another one filed a case

There have been two separate investigations against the youth who campaigned demanding the shutting down of İncirlik American Military Base. The investigations led to different ends. Ankara Public Prosecutor Sami Güngör dismissed the investigation on the grounds that the youth practiced their democratic rights. However Public Prosecutor Nadi Türkaslan filed a case against five youth who were arrested on the same day.

Members of “Halk Cephesi” (People’s Front) launched a campaign demanding the shutting down of American base on 10 March 2010. They had a street stall in Ankara Kızılay square and chanted anti-American slogans. The youth were arrested and Ankara Prosecution opened an investigation against the youth for “resisting the officers” but dismissed the proceedings afterwards.

Another group protested the arrest of their friends and continued the campaign. Police arrested 5 people. Prosecutor Nadi Türkaslan filed a case against them for violating ‘the law on protest marches.”

Turkey condemned for confiscating books

Anatolian University Faculty of Communication member of staff Dr. N. Aysun Yüksel wrote an article about Tarkan, one of the most popular pop musicians of Turkey. Chiviyazıları Publishing House published it as a book named "Tarkan, notion of a star". Istanbul Criminal Court of First Instance number 11 order the confiscation of the book.

ECtHR stated that the local court did not present legal reasons for confiscating the book, and that the expert report in favour of the Publisher Özcan Sapan was not taken into account hence the book remained banned for two years and 8 months. European Court also noted that the book was not sensational and was condemned on inadequate grounds. ECtHR ordered Turkey to pay Özcan Sapan 2000 Euros compensation plus 1000 Euros as court expenses.

ECtHR: Imprisonment for peaceful slogans cannot be accepted

European Human Rights Court (ECtHR) condemned Turkey to pay fine in the case of Ercan Gül, Deniz Kahraman, Zehra Delikurt and Erkan Arslanbenzer. The applicants were arrested in November 1999 for chanting slogans for “TKP/ML” organisation hence making propaganda. ECtHR ordered Turkey to pay each applicant 3000 Euros compensation for violating their rights of freedom of expression.

ECtHR noted that the slogans did not promote violence and that in a democratic society even shocking or disturbing ideas had to be tolerated. ECtHR ruled that the punishment was “disproportionate”. Turkey will pay a total of 12 thousand Euros. (Freedom of Expression Weekly Bulletin - Issue 24/10, June 11, 2010)

Suspension de deux hebdomadaires: la Turquie condamnée à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour avoir suspendu deux hebdomadaires pour propagande pro-terroriste en faveur du PKK/Kongragel (Parti des travailleurs du Kurdistan), une pratique proche de la censure pour la CEDH.

A l'époque des faits, les 12 requérants étaient propriétaires, directeurs de publication, rédacteurs en chef, directeurs de l'information et journalistes des hebdomadaires Yedinci Gün et Toplumsal Demokrasi.

Pendant un mois, en janvier 2008, la parution de ces deux organes avait été suspendue en vertu d'une loi antiterroriste, les hebdomadaires étant considérés par les autorités comme diffusant de la "propagande pro-terroriste" en faveur du PKK/Kongragel (Parti des travailleurs du Kurdistan).

Les requérants ont également été poursuivis pénalement. Les procédures sont toujours en cours devant des juridictions de première instance.

Dans son arrêt, la Cour constate que la sanction, prise à titre préventif, ne visait aucun écrit en particulier mais "l'intégralité du contenu des hebdomadaires à paraître ultérieurement", pourtant inconnu du juge au moment où il a prononcé la suspension de la publication.

Elle estime que l'effet préventif recherché visait à dissuader les requérants de publier à l'avenir des articles similaires et a donc "entravé leurs activités professionnelles".

Pour les juges européens, "des mesures moins draconiennes auraient pu être envisagées", comme la "confiscation de certains numéros" ou "l'interdiction de la publication de certains articles".

La suspension de ces deux hebdomadaires a restreint "de manière injustifiée le rôle essentiel de +chien de garde+ joué par la presse dans une société démocratique", conclut la juridiction européenne pour qui interdire la parution future de numéros entiers "relève plutôt de la censure".

Elle a alloué 1.800 euros à chacun des douze requérants pour dommage moral.

En octobre 2009, la CEDH avait déjà condamné Ankara pour la suspension de quatre quotidiens, accusés par Ankara de propagande pour la même organisation. (AFP, 15 juin 2010)

DİHA Reporter Detained, Demonstrator Severely Injured

The Dicle News Agency (DİHA) reporter for the province of Hakkari (south-eastern Turkey), Hamdiye Çiftçi, and a further ten people were detained on 13 June because of alleged connections to the Democratic Confederation of Kurdistan/Turkish Assembly (KCK/TM), The KCK is the intend to organize the Kurdish people as an umbrella organization that includes the militant Kurdistan Workers Party (PKK).

The Van 3rd High Criminal Court arrested the eleven people during raids on their homes, among them journalists Çiftçi and executives of the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP). Protests rose in Hakkari as repercussions of the detentions.

The people detained by the Van local court are BDP Hakkari Provincial Chair M. Sıddık Şahin, BDP headquarters executive İzzet Belge, central district chair Seyhan Şahin, members of the provincial directorate Emine Akboğa, Hüsna Sağan and Fatma Duman, former provincial chair of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP, closed by the Constitutional Court in December 2009) Hivzullah Kansu, former DTP Şemdil provincial chair Emrullah Öztürk, Tahir Koç and one other person.

Demonstrator Akgül severely injured

As reported by the YuksekOvaHaber.com news site, 19-year-old Cemil Akgül was severely wounded in the course of demonstrations against the detentions in Hakkari. He was able to undergo surgery on 13 June. His right arm is numb and his left leg might be paralyzed, the news site announced.

According to the source, Akgül was hit at his head by a gas bomb thrown by the police from a close distance. Apparently, he suffered the most serious injuries from the explosion of the gas bomb.

Akgül underwent a four-hour surgery in the brain surgeon department of the Van State Hospital. His situation is not critic any more.

According to the website, the doctors said that blood vessels of the brain were damaged by the gas bomb and thus Akgül is carrying a high risk of his right leg being paralyzed. (BIA, Erol Önderoğlu, 15 June 2010)


Chief Editor of Women Magazine Detained since March!

In the hearing on 10 June, the Diyarbakır 5th High Criminal Court dismissed the request for the release of Gurbet Çakar, editorial manager of the Rengê Hevîya Jinê women magazine. Çakar was detained three months ago under charges of "making propaganda for the PKK via the media". The PKK is the militant Kurdistan Workers' Party.

Rengê Hevîya Jinê is the only women magazine in Turkey publishing in Kurdish and Turkish. Executive Çakar was detained in the middle of March by the Diyarbakır Public Prosecutor, where she had gone in order to give a statement. She is currently imprisoned in the Diyarbakır E Type Prison.

Lawyer Özen: Convicted in three trials

Çakar's lawyer, Servet Özen, told bianet that a total of five cases have been filed with the magazine. According to Özen, local courts in Diyarbakır decreed for imprisonment of three years and nine months in total in three of the cases under charges of "making propaganda for an illegal organization".

Özen explained that the cases were opened on the grounds of calling imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan "leader of the Kurdish people" and for publishing photographs of Öcalan and PKK militants.

Özen is going to file appeals to these decisions. She stated that her client Çakar is furthermore tried for "membership of an illegal organization and committing a crime on behalf of the organization". The case related to her detention will be continued on 1 July.

The lawyer said that another trial under article 7/2 of the Anti-Terror Law will be continued on 17 June. The magazine had started publishing in November 2007.

Çakar and a number of other detainees applied to the Human Rights Foundation (İHD) Diyarbakır Branch recently since they were being harassed by soldiers.

Another three editorial managers convicted

The first editorial manager of the periodical, Sultan Sonsuz, was sentenced to imprisonment of one year and three months in one out of five cases launched related to "propaganda". Sonsuz is facing imprisonment of between four years and nine months and 20 years in total in the scope of the remaining four cases. Her successor Ruken Aktaş is facing imprisonment of up to three years and nine months.

Bringing three cases before the Court of Appeals, one trial against Aktaş was dropped. The Diyarbakır 6th High Criminal Court handed down a one year and three months prison sentence to Aktaş's successor Sibel Esmer. Esmer appealed to the decision. (BIA, Semra Pelek - Erol Önderoğlu, 15 June 2010)

3 Years' Sentence for Threat against Armenian Weekly

The Şişli (Istanbul) 2nd Criminal Court of First Instance found Yasin Yıldız guilty of threat and insult and handed down a prison sentence of three years and three months to him. Yasin was convicted on the grounds of e-mails he had sent to employees of the weekly Armenian Agos newspaper after the murder of Agos editor-in-chief Hrant Dink in 2007.

Local courts in Şişli had previously sentenced Kenan Celepoğlu to a monetary fine of TL 8,000 (€ 4,000) in compensation because e-mails sent to the Armenian weekly containing insult, threat and racism. In the same context, Muhammet Karay received a prison sentence of three years and three months; Zafer Filiz was sentenced for three years and Rıdvan Doğan for two years in jail. Requests to suspend the sentences of the four un-detained defendants were dismissed.

Punishment for "threat" postponed

Yıldız accepted the charges pressed against him in the hearing on 10 June. He stated that he had been agitated because of the publications and propaganda related to the Turkish-Armenian question. He sent the e-mails to the address of the newspaper as a way to let off steam, he claimed.

The joint attorneys of the weekly put forward that the newspaper employees were harassed by the messages since they contained insults, threats and racism. Thus, they filed a criminal complaint.

In accordance with the prosecutor's final submission, the court decreed for a three-year sentence based on "threat" and another three months imprisonment for "insult". The latter punishment was postponed.

Lawyer Çetin: Positive approach of the judiciary

Joint Agos attorney Fethiye Çetin had previously told bianet that judiciary decisions had changed into a positive direction after the Dink murder. Yet, Çetin conceded, threats via the internet were still continuing since the medium was difficult to control.

In the latest incident in February, the Agos web site was being hacked and a picture of Dink murder suspect Ogün Samast was posted to the main page.

Positive decisions

Agos newspaper received several threats before the murder of Hrant Dink which had not been sanctioned. The newspaper lawyers had criticized that also after the murder applications regarding ongoing threats via e-mail had not been properly considered.

On the other hand, four decisions with intimidating potential were taken in the scope of four different cases in the meantime. In December 2009, the Şişli 2nd Magistrate Criminal Court decreed for a compensation of TL 8,000 to be paid by Kenan Celepoğlu by reason of insulting, threatening and racist e-mails sent to Agos. The lawyers had filed a complaint because of the messages sent by an unknown sender. The court managed to identify Celepoğlu in the course of the referring investigation.

Muhammet Karay received a three years and three months prison sentence from the Şişli 1st Criminal Court of First Instance on 28 May 2009 for threatening Agos newspaper employees and Armenians with the e-mails he had sent.

Zafer Filiz received a prison sentence of three years from the Şişli 9th Criminal Court of First Instance on 20 March 2008 on the grounds of threatening the newspaper 12 days after the assassination of editor Hrant Dink.

The same court handed down a two years sentence to 19-year-old Rıdvan Doğan in October 2007 due to threats he had sent to the newspaper after the Dink murder. The sentence was suspended and the court decreed for a probation period of two years.(BIA, Erol Önderoğlu, 15 June 2010)


IPA & PEN International Condemn Conviction of Writer Mehmet Güler

On trial in Turkey since May 2009, publisher Ragip Zarakolu (Belge) and writer N. Mehmet Güler today were facing a prison sentence of more than seven years for respectively publishing and writing the novel More Difficult Decisions than Death.

While Zarakolu was acquitted, Güler was convicted to a prison sentence of 1 year and 3 months.

Both Zarakolu and Güler were accused under article 7/2 of the Anti Terror Law of “spreading propaganda” for the banned Kurdish Workers Party (PKK). Another book by N. Mehmet Güler's "KCK File / Global State and Kurds without 
State", also published by Belge, is now also accused of “spreading propaganda”.

Aimed at scholars, academics and journalists, only 1000 copies of the book were published. The book was banned immediately after its release, just like the novel More Difficult Decisions than Death. N. Mehmet Güler will appeal the sentence.

IPA and PEN International call for his acquittal in appeal.

Bjorn Smith-Simonsen, Chair of IPA's Freedom to Publish Committee declares: “Through convicting N. Mehmet Güler to a prison sentence of 15 months, Turkey is in breach of its international obligations under Article 19 of the United Nations Universal Declaration of Human Rights, Article 19 of the International Convention on Civil and Political Rights (ICCPR), Article 10 of the European Convention on Human Rights (ECHR), and Article 11 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union, a block Turkey is aspiring to join. International PEN calls for writer Güler to be acquitted in appeal”.

Eugene Schoulgin, International Secretary of PEN International adds: “In November 2009, the Prosecutor did not want to proceed with the case. In March 2010, a new Prosecutor reversed that decision and decided to go ahead. It is not only Turkish legislation, which needs reform. Practice also needs change and stability. Additionally, it is not only the big names attracting media attention like Elif Shafak or Orhan Pamuk, which need acquittal. The lesser known names need acquittal too in those freedom of expression trials. Pen International therefore joins IPA in calling for the acquittal of N. Mehmet Güler in appeal”.

Notes for Editors:

To stop the flow of freedom of expression and freedom to publish trials in Turkey, Turkish legislation 
(Articles 125, 216, 301 […] TPC, Law 5816, etc.) and practice should be amended to meet international standards, including the Charter of Fundamental Rights of the European Union, as Turkey was recently reminded of by its peers when it came under review during the 8th Session of the Universal Periodical Review (UPR) of the UN Human Rights Council on 10 May 2010 in Geneva.

To see the joint submission on Turkey to the UPR working Group of IPA, International PEN and Index on Censorship, please go to: 
http://www.internationalpublishers.org/images/stories/MembersOnly/FTPC/UPR/turkey%20upr%20_3_.pdf

Journalist Ilıcak Convicted again for Criticism of Judge

Sabah newspaper writer Nazlı Ilıcak was sentenced to the payment of TL 5,000 (E 2,500) in compensation because she had described Judge Osman Kaçmaz as "officious". In the same context, the journalist was sentenced in a previous prosecution.

In the hearing on 8 June, the 2nd Criminal Court of Sincan (west of Ankara) found Ilıcak and Sabah daily owner Ahmet Çalık guilty of "attacking personal rights" in the article from 25 May 2009 entitled "The President's Immunity". Court President Sevgi Boyacı decreed for the monetary fine.

Journalist Association and Media Association condemned prison sentence

The Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance had previously sentenced Ilıcak to imprisonment of eleven months and 20 days charged with insulting Kaçmaz via the media predicated on the same article. The sentence was postponed.

The judicial decision was the cause for criticism voiced by professional press organizations such as the Turkish Journalists Association (TGC) and the Media Association.

Judge Kaçmaz had initially demanded a compensation of TL 30,000 (E 15,000) including legal interest. Neither the complainant nor Ilıcak appeared at court for the last hearing. Kaçmaz's lawyer Baykal Doğan reiterated his previous statements and requested the approval of the court.

Defence lawyer Banu Yılmaz demanded to obtain a different file from the Sincan 1st Criminal Court of First Instance which includes a report issued by the Prime Ministry Inspection Board but Doğan objected the claim.

Doğan stated, "We were not informed about an investigation having been launched on the date the article was written. The investigation of the Inspection Board is confidential. If the defendant wrote an article concerned with an issue subject to a confidential investigation, it should be clarified how this information was obtained. The article subject of our case is not related to an incident investigated by the Inspection Board".

Judge Kaçmaz intended to sue President Abdullah Gül in the context of an investigation into "lost millions", a corruption case in the 1990s. He was criticized after he overruled the decision of the Ankara Public Prosecution to dismiss procedures.

Author Behramoğlu sued for criticism of AKP

Poet and author Ataol Behramoğlu stands trial because he criticized the ruling Justice and Development Party (AKP) and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan. Behramoğlu had voiced his criticism when he was a guest of the program "Neutral Zone" broadcasted by CNN Türk.

He is facing a compensation claim of TL 20,000 (E 10,000) at the Ankara 15th Criminal Court of First Instance. The court decided to request a recording of the program on CD from the Radio and Television Supreme Board (RTÜK) and to have the file reviewed by an expert. The case was continued yesterday (9 June).

Related to the AKP elections Behramoğlu said, "I do not say that AKP will not hold the elections. Yet, in my opinion they did everything, visible and invisible, to prevent elections by illegal and anti-democratic means". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 10 June 2010)

Une ONG porte plainte contre des restrictions d'accès à Google

Une association turque a porté plainte auprès d'un tribunal d'Ankara après l'instauration par les autorités turques de restrictions d'accès à plusieurs services du groupe internet Google, a rapporté mercredi la presse turque.

L'association des technologies internet (INETD) a déposé un recours mardi contre les restrictions d'accès à plus de 30 services de Google mises en oeuvre depuis le 4 juin sur ordre de l'instance turque de contrôle des communications (TIB), a rapporté le quotidien Radikal.

La décision a conduit à des ralentissements dans le fonctionnement de Google Analytics, Google AdWords, Google Maps et Google Docs notamment, selon les journaux.

L'ONG accuse la TIB d'avoir outrepassé ses droits en décidant de son propre chef d'étendre à Google les effets d'un jugement rendu en mai 2008 interdisant l'accès au site d'échanges de vidéos YouTube, proscrit pour avoir diffusé des images insultantes du père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.

La TIB a annoncé la semaine dernière avoir bloqué certaines adresses IP appartenant à Google "pour des motifs juridiques".

Le ministre des Transports, Binali Yildirim, a indiqué mardi que ces adresses avaient été reconfigurées pour permettre aux internautes turcs d'accéder à YouTube.

"La taille de Google n'entre pas en ligne de compte. Pour mettre fin à l'interdiction, il doit faire comme les autres et recourir à des procédures légales et judiciaires", a affirmé le ministre, cité par le journal Today's Zaman.

M. Yildirim a par ailleurs indiqué que le Trésor venait d'adresser à YouTube une amende de 30 millions de livres turques (15,6 millions d'euros, 18,8 millions de dollars) pour n'avoir jamais payé d'impôts en Turquie en dépit des recettes publicitaires perçues sur ce marché.

Le président Abdullah Gül s'est pour sa part exprimé contre la censure de l'internet.

"Je ne veux pas voir la Turquie dans la catégorie des pays qui interdisent YouTube, qui n'ont pas d'accès à Google", a déclaré la semaine dernière M. Gül, avant d'appeler à une révision des lois turques.

L'ONG de défense des droits des médias Reporters sans frontières (RSF) évalue à 3.700 le nombre de sites actuellement bloqués en Turquie. (AFP, 9 juin 2010)

Taraf and Günlük Journalists Facing Jail

Prosecutor Mustafa Çavuşoğlu from the Istanbul 14th High Criminal Court demanded prison sentence of ten years for Taraf newspaper reporter Mehmet Baransu because the journalist published allegedly "classified" documents related to the Aktütün attack. The raid of the militant Kurdish Workers' Party (PKK) on the Aktütün police station on 3 October 2008 resulted in the death of 17 soldiers.

In the hearing on 4 June, Public Prosecutor Cavuşoğlu requested Baransu's punishment according to article 329/1 of the Turkish Criminal Code (Disclosure of information relating to the security and political interests of the State) on the grounds of communicating documents labelled as "classified".

Trial postponed for final defence speech

Baransu stands accused of publishing immediate data from reports of the General Staff Presidency in his articles entitled "The Aktütün Secrets" and "What was experienced to the minute at the General Staff" published on 13 April 2009.

It is claimed that the articles contain "documents with a classified status related to national security". The court judge announced in the hearing that a writing sent by the Military Prosecutor of the General Staff Presidency was included in the file.

After the prosecutor's final submission, the journalist's lawyer Ergin Cinmen requested additional time in order to prepare the final speech of the defence. Thus, the case was postponed to 6 September. The court against journalist Baransu was initially launched by Public Prosecutor Ercan Şafak.

Article 329/1 of the TCK on "Disclosure of information relating to the security and political interests of the State" stiuplates that a person who discloses information whose nature requires it to be kept secret for reasons relating to the security, or internal or external political interests of the State shall be sentenced to imprisonment for a term of five to ten years".

"Günlük" executives facing jail as well

Additionally, the prosecutor of the Istanbul 13th High Criminal Court demanded prison sentences for Günlük newspaper executives Filiz Koçali and Ramazan Pekgöz under article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMY) (propaganda for an illegal organization) because of their interviews carried out on Qandil Mountain in northern Iraq.

Koçali and Pekgöz are each facing imprisonment of up to 7.5 years because of their interview with Murat Karayılan, head of the Steering Council of the Democratic Confederation of Kurdistan (KCK), the umbrella organisation that includes the militant Kurdistan Workers' Party (PKK). Günlük owner Ziya Çiçekçi is tried in the scope of the same lawsuit.

In the issues from 7, 8 and 9 August the Kurdish Günlük newspaper had published the interview in three different sections entitled "We did what Hasan Cemal wanted", "I completely agree with Yaşar Kemal" and "If the state would take one step we would take two". On the basis of the interview the republic chief prosecutor's office claims "spreading PKK propaganda" and sees legal grounds of guilt because the descriptions emanate from a member of the organization. A final decision might be reached in the coming hearing on 2 October. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 8 June 2010)

CEDH: la Turquie condamnée pour la saisie d'un livre sur un chanteur pop

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme pour la saisie abusive d'un livre qui abordait notamment l'orientation sexuelle du chanteur pop Tarkan et que l'artiste avait fait interdire pour atteinte à son image.

Le requérant, Özcan Sapan, est un éditeur stambouliote de 50 ans. En 2001, il publia l'ouvrage "Tarkan, phénomène de star", tiré d'une thèse de doctorat.

Une première partie analysait l'apparition du phénomène de star en Turquie tandis que la seconde, photos à l'appui, était consacrée au chanteur Tarkan, très populaire en Turquie.

Jugeant que les quelques brefs passages évoquant son orientation sexuelle, son aspect féminin ou encore ses poses jugées explicites portaient atteinte à son image et à sa personnalité, Tarkan porta l'affaire devant la justice et obtint la saisie de l'ouvrage, sans toutefois que le juge ne motive sa décision.

L'éditeur contesta ce jugement et, en 2004, obtint la levée de la saisie, la justice estimant que les passages incriminés, tirés de recherches sociologiques, n'avaient pas été rédigés dans le but de porter atteinte à l'artiste.

En 2005, la Cour de cassation confirma toutefois la saisie, estimant que l'ouvrage abordait "des sujets relevant de la vie privée (de Tarkan) plutôt que de sa personnalité artistique".

Dans son arrêt, la CEDH note que l'ouvrage "traite, à travers Tarkan et par le biais d'outils scientifiques", des stars en tant que phénomène de société et ne peut être assimilé "aux publications de la presse dite +à sensation+ ou +de la presse du coeur+", friande de détails sur la vie "strictement privée d'une célébrité".

Les photos reproduites dans le livre étaient en fait des clichés déjà publiés et pour lesquels Tarkan avait "posé", relève encore la Cour qui épingle l'absence de "motivation suffisante et pertinente" quant à la décision de saisie.

Concluant à l'unanimité à la violation de l'article 10 de la Convention des droits de l'homme (liberté d'expression), la Cour a alloué 2.000 euros à l'éditeur pour dommage moral. (AFP, 8 juin 2010)

Seventh Trial against Journalist Saymaz

The seventh trial has been filed with Radikal newspaper reporter İsmail Saymaz. Once more, Saymaz stands accused of "violating the secrecy of an investigation" because of an article published in Radikal on 19 March 2008 entitled "The generals in their summer residences agree that Balbay is the left-wing leader". Saymaz is now facing imprisonment of up to 60 years in total.

Journalist Mustafa Balbay is the Ankara correspondent of Cumhuriyet newspaper. He was arrested on 5 March 2009 in the context of the Ergenekon investigation and has been detained ever since. The ultra-nationalist Ergenekon terror organization is charged with plotting to overthrow the government.

The journalist is in the dock because of publishing Ergenekon case defendant Engin Aydın's statement to the prosecutor. According to Aydın, former TRT General Manager Yücel Yener called him to inform him that a group of people, among them generals and admirals, agreed on detained journalist Balbay to impute the leadership on him.

Cihaner, Şahin, Bozkurt, Balbay...trials filed for whoever he writes about!

Engin had stated that Balbay was going to found a new political party. The existing Independent Republic Party was mentioned to join, or it was said to initiate a movement within the Republican People's Party, Engin said in his statement.

In the seven cases filed against Saymaz, he is facing prison sentence of up to 58.5 years in total.

The first hearing of latest trial was held on 3 June at the 2nd Criminal Court of First Instance of Bakırköy (Asian side of Istanbul) upon Public Prosecutor Özkan Koç's complaint according to article 285 of the Turkish Criminal Code (TCK) (Violations of Communications). The allegations were initially drawn against Radikal editor-in-chief Hasan Çakkalkurt and subsequently directed to Saymaz due to the "responsibility for the news item".

Previously, a further six trials have been filed against Saymaz on the grounds of his news about the interrogations of İlhan Cihaner, detained Chief Public Prosecutor of Erzincan (north-eastern Anatolia), and İbrahim Şahin, former Deputy Head of the Special Operations Department.

The cases were opened on 8, 13, 15, 16 and 21 April respectively. The journalist is facing imprisonment of up to 54 years in total in these trials under charges of "attempting to influence a fair trial" and "violating the secrecy of an investigation" according to articles 285 and 288 (attempt at affecting a fair judicial process) of the TCK.

All cases were launched at the Bakırköy 2nd Criminal Court of First Instance. Saymaz is summoned to court for 23 June related to the allegations based on the article entitled "What Prosecutor Cihaner was asked" published in Radikal newspaper on 18 February 2010. On 15 July, he will be at court for his news item "Assassination with a tick, coup of the tea vendors" from 12 February 2010; he will appear at court on 21 July by reason of his articles "Cihaner: I do not know Çiçek, I did not see him - Ciçek: I do not know anybody in Erzincan" and "I do not know Çiçek, that is your set up" published on 20 February. For his article "Did you meet Dursun Çiçek?" from 22 February Saymaz will have to attend a hearing on 20 September.

Another reason for the prosecution of Saymaz was the article entitled "The most reckless state of Ergenekon is in Erzincan" related to the defence of former İliç Public Prosecutor Bayram Bozkurt which was sent to the Ministry of Justice. Bozkurt is tried at the Erzincan High Criminal Court under allegations of "misconduct in office".

Prosecutors Remzi Yaşar Kızılhan and Pircan Barut Emre prepared the indictments against Saymaz. The journalist told bianet that another trial has been launched against him based on his article entitled "Is Berk the leader of the organization?" published on 1 March. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 8 June 2010)


Journalist Aktan Sentenced, Express Magazine Fined

On 4 June, the Istanbul 11th High Criminal Court sentenced journalist Irfan Aktan to imprisonment of one year and three months on the grounds of the article entitled "Weather conditions in the region and in Qandil/No solution without fighting" published in the Express magazine on 15 September 2009.

The Qandil Mountains are a rough region in northern Iraq where the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) has established a number of camps accommodating several high-ranking members of the organization.

The Express magazine is published twice a month. Editorial manager Merve Erol received a monetary fine of TL 16,000 (€ 8,000) for the article published in the 99th issue of the magazine.

Anti-Terror Law enforced...

After the defence speeches presented by lawyers Tora Pekin and Bülent Utku, the court convicted both journalists of "making propaganda for a terrorist organization" according to article 7 of the Anti-Terror Law (TMY). The punishment was based on a single sentence containing a statement of a PKK/Kongra-Gel member and a quotation from the Özgür Halk ('Free People') magazine.

The court initially decreed for imprisonment of one year for Aktan, according to the lower limit prescribed by law. Subsequently, the sentence was increased to one year and six months in total because the offence was committed via the media. Eventually, the sentence was fixed at one year and three months due to "good conduct". Lawyer Pekin announced to file an appeal.

In the previous hearing on 5 May, the journalists had drawn attention to the fact that the article was written at a time when the discussions about the "Kurdish initiative" had just started and when PKK members had come from Habur to surrender. They said that the perception that violence had eventually come to an end for good could have been misleading while a part of the PKK was not ready to put down their weapons. The journalists indicated that the public had the right to be informed about this aspect as well. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 7 June 2010)

Procès en cascade - Entre condamnations, acquittement et appel

Vendredi 4 juin 2010, plusieurs procès se sont tenus à Istanbul. Reporters sans frontières s’émeut une nouvelle fois des lourdes peines dont ont écopé des journalistes pour avoir simplement fait leur métier. Les autorités turques continuent de s’en prendre aux médias pour des motifs fantaisistes, que l’organisation juge infondés et surtout abusifs.

Deux journalistes du bimensuel politique « Express », ont été condamnés par la 11e chambre de la cour d’assises d’Istanbul, pour un article évoquant la stratégie adoptée par le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, organisation reconnue comme terroriste par le gouvernement. Le tribunal les a reconnus coupables d’avoir fait la propagande du PKK. C’est une fois encore l’article 7 alinéa 2 de la Loi antiterroriste qui a été utilisée.

Le tribunal est revenu à plusieurs reprises sur la peine d’Irfan Aktan, éditeur en chef de la revue. Condamné à un an de prison, puis à un an et demi, il écope finalement d’un an et trois mois d’emprisonnement. Cette peine prend en compte la propagande du PKK faite par voie de presse, mais également la bonne conduite de l’accusé pendant le procès. Merve Erol, rédacteur en chef, a été condamné, sur le même chef, à verser une amende de 16 000 lires turques (8 000 euros). Ses avocats ont déclaré faire appel. Si la condamnation est confirmée par la Cour de cassation, le journaliste devra également purger une peine minimale de 10 mois de prison.

Sur la base du même article 7 alinéa 2, Filiz Koçali, ancienne directrice de la publication du quotidien pro-kurde Günlük, Ramazan Pekgöz, l’éditeur, et Ziya Ciçekçi, le propriétaire du journal, ont été condamnés à 7 ans et demi de prison. Ils ont été condamnés à cause des publications des 8 et 9 août 2009.

Reporters sans frontières condamne ces verdicts et regrette que la Turquie, sous couvert de lutte antiterroriste, mette à mal la liberté de la presse.

Dans une tout autre affaire, Reporters sans frontières tient à saluer l’acquittement de Nedim Sener. L’auteur du livre «  L’assassinat de Dink et les mensonges du service des renseignements » était accusé d’avoir, entre autres, publié des documents classés secrets. Pour le tribunal, les informations présentes dans le livre de Sener  figuraient dans le dossier concernant la mort de Hrant Dink . Le procureur et les avocats des plaignants feront probablement appel. Reporters sans frontière souhaite voir l’acquittement confirmé.

Le dernier procès ayant eu lieu le 4 juin est celui de Mehmet Baransu. Le procureur de la 14e chambre de la cour d’assises d’Istanbul a requis une peine de 10 ans de prison à l’encontre de ce reporter du quotidien Taraf, en vertu de l’article 329 alinéa 1 du code pénal. Le journaliste est accusé d’avoir publié, dans deux articles en date du 13 avril 2009, des « documents portant sur la sécurité nationale » et jugés « confidentiels ». La prochaine audience devrait avoir lieu le 6 octobre prochain.

Enfin, Reporters sans frontières dénonce le 7e procès intenté contre Ismail Saymaz, journaliste au quotidien Radikal, à cause de sa couverture de l’enquête Ergenekon. Il est, depuis peu, accusé d’avoir « violé le secret de l’instruction » après avoir évoqué dans un de ses articles la déposition d’un accusé placé en garde à vue. Ses 7 procès cumulés, Ismail Saymaz encourt jusqu’à 58 ans et demi de prison…

Reporters sans frontières tient à rappeler que la Turquie a signé la Convention européenne des droits de l’homme, qui consacre, à l’article 10, le droit à la liberté d’opinion et d’expression. L’organisation appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires pour enfin respecter cette convention, et assurer à leurs ressortissants une presse libre et diversifiée, offrant un débat contradictoire. (infot@rsf.org, 7 juin 2010)

Des services google rendus inaccessibles

Les internautes turcs rencontrent, depuis le 4 juin dernier, des problèmes d’accès à certains services proposés par Google, dont Google Analytics, Google AdWords, Google Docs. La Haute Instance des télécommunications turque (TIB) a annoncé, le 4 juin 2010, avoir demandé aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès à de nouvelles adresses IP liées à YouTube. YouTube est bloqué en Turquie depuis mai 2008, en raison de vidéos jugées offensantes à l’égard du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, et de la nation turque.

Reporters sans frontières dénonce les répercussions de la censure appliquée à YouTube : "Il est temps que les autorités turques prouvent leur engagement en faveur de la liberté d’expression en mettant un terme à la censure qui touche des milliers de sites en Turquie et en réformant en profondeur la loi 5651 sur Internet, qui permet ce blocage de masse. La censure de YouTube en particulier apparaît comme une tentative de contrôle archaïque, qui prive les Turcs d’accès aux potentialités du Web 2.0. Une tendance accentuée par les problèmes actuels d’accès aux autres services fournis par Google et largement utilisés par les internautes turcs."

Google s’est exprimé publiquement sur le sujet le 4 juin dernier : "Nous avons été informés du fait que certaines applications Google ne sont pas accessibles en Turquie. Les problèmes d’accès semblent liés au blocage actuel de YouTube. Nous faisons notre possible pour rétablir ces services au plus vite."

Dans des propos rapportés par plusieurs médias turcs, le président Abdullah Gül a exprimé son  opposition à la censure et réclamé des modifications législatives : "Je ne veux pas que la Turquie fasse partie de la liste des pays qui interdisent YouTube et empêchent l’accès à Google. S’il existe des problèmes liés à la législation, il devrait y avoir une solution." L’association des journalistes turcs a également protesté contre la restriction de l’accès à certains services de Google qui ne se base, selon elle, sur "aucune décision de justice".

Environ 3 700 sites seraient actuellement bloqués en Turquie, certains pour des "raisons arbitraires et politiques" selon l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Parmi eux, de nombreux sites étrangers, des sites d’informations traitant de la minorité kurde, des sites communautaires gay.

L’article 8 de la loi 5651 autorise le blocage de l’accès à certains sites s’il existe seulement des “soupçons suffisants” de l’existence d’un des huit délits suivants : incitation au suicide, exploitation sexuelle et abus d’enfants, facilitation de l’usage de drogues, fourniture de substances dangereuses pour la santé, obscénité, paris en ligne, crimes commis contre Atatürk. C’est cette dernière disposition qui pose problème.

Reporters sans frontières a ajouté en mars 2010 la Turquie à la liste des « Pays sous surveillance » dans son rapport « Les Ennemis d’Internet ». (internet@rsf.org, 7 juin 2010)

Une entreprise privée tente de censurer des sites d'informations

Le 20 mai 2010, une société privée de production de produits laitiers, Yorsän, a menacé des sites d'informations de les poursuivre en justice s'ils ne retiraient pas des articles considérés comme compromettants pour l'image de l'entreprise. Le site d'informations Emekdunyasi.net risque d'être suspendu à cause d'archives de 2008 sur des actions syndicales menées par quelque 400 employés de Yorsän.

Reporters sans frontières s'indigne de ces pressions abusives. "Le chantage judiciaire opéré reflète un problème récurrent en Turquie : peu de journalistes osent critiquer les sociétés privées et les groupes financiers par peur des représailles. Nous demandons à la justice turque  de ne pas cautionner la tentative de censure initiée par Yorsän. Sinon un précédent dangereux pour la presse en ligne risque de voir le jour. L'entreprise invoque une sorte de droit à l'oubli alors qu'il s'agit d'une stratégie agressive de relations publiques destinée à étouffer le passé syndical peu reluisant de cette société", a déclaré l'organisation.

Selon la société, "les articles reflètent le passé et le fait que les lecteurs puissent avoir accès à ces informations sur les moteurs de recherche où par les archives du site, portent atteinte à 'la valeur de la marque' et à la 'réputation financière' de la société".

L'avocat de la société Yorsän a demandé au site de retirer ces contenus dans un délai de deux jours en se reposant sur la loi 5651 relative au délits commis via Internet.

L’article 9 de la loi 5651 stipule que "quiconque estime que ses droits sont bafoués peut demander au fournisseur de retirer le contenu litigieux" (…). Le fournisseur de contenu ou d’accès doit exécuter cette demande dans un délai de deux jours. "La personne qui voit sa demande refusée peut saisir le tribunal de police dans une période de 15 jours (…). En cas de décision de la cour, les contrevenants sont passibles de 6 mois à 2 ans de prison."

Dans un communiqué diffusé le 3 juin, les responsables du site ont catégoriquement rejeté la demande: "Si cette société est tellement attachée à la valeur de sa marque, elle devrait respecter les droits syndicaux garantis au niveau constitutionnel. Nous ne retirerons aucun article de notre site publié depuis son lancement, en août 2007".

Lire l'article : http://fr.rsf.org/turquie-une-entreprise-privee-tente-de-08-06-2010,37675.html

IFJ Condemns Jailing of Journalist in Turkey

The International Federation of Journalists (IFJ) today condemned as "punitive and intolerant" the ruling of a court in Turkey which sentenced journalist Irfan Aktan of The Express newspaper to one year and three months in jail.

His crime was to quote in his article a member of the Turkish workers' party, the PKK, and the Özgür Halk (Free People) magazine. The Express newspaper's editor was fined 16000 Turkish Liras (8,321 EUR).

"This is an outrageous decision which is punitive and intolerant and aims at striking fear in Turkish journalists," said Aidan White, IFJ General Secretary. "This case has exposed further how anti terror laws are being used to crackdown on free expression."

According to media reports, Aktan was charged with "Propaganda on behalf of the terrorist organization" after the publication of his article entitled 'Weather Forecast in the Region and in Kandil/ There Can be No Solution without a Struggle' in October 2009.  The headline contained the words of a PKK member and a quote from the Özgür Halk (Free People) magazine.

Lawyers for Aktan and the newspaper argued that that the article was based on interviews with some members of the PKK who objected to surrendering their arms, reports say.

The court's ruling has been widely criticised within the Turkish media community which is waging a campaign to reform the country's penal codes and anti terror legislation.

"These provisions in the penal code and anti-terror law are like a sword of Demokles over the journalists," said Ercan Ipekci, President of the Türkiye Gazeteciler Sendikasi (TGS), an IFJ affiliate. "We criticise the courts' decisions and the legislation because they are contrary to the general principles of the law and the decions of the European Court of Human Rights."

The IFJ and its European group, the European Federation of Journalists are supporting the TGS campaign over the country's failure to respect journalists' rights which casts a shadow over Turkey's ambition to membership of the European Union.

"Turkey must demonstrate its credentials of a democratic and pluralist society," added White. "But its persistent failure to enforce press freedom shows the country is not fit to join such a society."

For more information contact the IFJ at +32 2 235 22 07
europe.list@ifj.org

Double Standards at RTÜK?

"Good morning! On which mountain did Kurds die?" - this is how the President of the Contemporary Journalists Association (ÇGD), Ahmet Abakay, addressed the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) in reference to the council's statement on the Israeli attack on the aid ships for Gaza on 31 May.

RTÜK had condemned the "interference against the freedom to obtain information and the media's freedom to publish news and opinions". In their announcement, RTÜK had said, "Israel did not only unlawfully murder innocent people but also committed media terrorism". Abakay condemned the Israeli attack and commented RTÜK's statement, "This is unbelievable, how did that come to their mind?"

Abakay: We expect a statement within 24 hours

Abakay told bianet that for the first time ever he heard that kind of statement from RTÜK concerning national and international developments. "There are journalists in prison bereaved of their profession. The affects of the Anti-Terror Law are clearly visible. It is our right to expect RTÜK to make a statement on these issues within 24 hours".

"The right of the Turkish people to be informed is underfoot. This council remains silent on pressure imposed on Turkish media. Did freedom of the media and the people's right to be informed spring to their mind recently?"

"This is not a statement made by RTÜK but by the government using RTÜK for their purposes. RTÜK is indeed an institution of the government by law".

RTÜK statement

"The attack on the aid convoy on its way to Gaza in international waters and the death of innocent people as a result of the attack created deep grief and sorrow in Turkey and around the world. Isreal's media blackout, which hindered citizens and journalists' access to primary information, was just one aspect of the grave attack".

"The freedom of information in pluralistic democracies comprises the media's publication of news and opinions as well as access to information on relevant topics and receiving news. The right to access news is essential for the public both during times of crisis and when democratic rights and freedoms are restricted".

"Despite the importance that the modern world attaches to the right to access information and despite all the precautions in place to protect this right, Israel purposefully and systematically violated the individuals' right to access information and news to conceal its aggressive actions. The arrest of journalists impartially covering this incident is unacceptable"(BIA, Erol Önderoğlu - Tolga Korkut, 4 June 2010)

Kurdish Question / Question kurde

Prisoners ask for a solution to the Kurdish question

In a written statement, made on behalf of all PKK (Kurdistan Workers' Party) prisoners in Turkey's jails, it was announced that there will be a 2-days 'warning' hunger strike in all prisons beginning on 30 June 2010. The Kurdish prisoners demand the government to answer to Kurdish leader Öcalan proposal for a the democratic solution of the Kurdish question. They also demand an end to the military and political operations; freedom for ill prisoners, amendment of TMK (Anti-Terrorism Law ) and an end to the pressure on the Kurdish language and the Kurdish media.

Reading the written statement in the name of all PKK and PJAK (Free Life Party of Kurdistan) prisoners in Turkey's jails, Deniz Kaya said that the 2 days hunger strike is organized to protest against the operations and the government pressure on Kurdish people and to demand a democratic solution to the Kurdish question.

The statement points out that “the inhuman,immoral pressure on leader Apo, who has been held under a merciless isolation for 11 years, has been increased to the utmost; on one hand, the military operations on every inch of our lands have been maintained, on the other hand fascist paramilitary gangs have been doing lynch practices on harmless Kurdish people; hundreds-thousands of civil politicians have been arrested; every day tens of patriotic Kurdish people have been questioned under torture; hundreds of Kurdish children have been arrested and put in prisons and the suppression policies and pressures on Kurdish institutions and establishments have been increasing to the utmost.” (ANF, 28 June 2010)

Nouveaux raids aériens turcs contre le PKK dans le nord de l'Irak

Les chasseurs turcs ont de nouveau bombardé lundi des positions des rebelles du PK) dans le nord de l'Irak, ont indiqué le PKK et un responsable kurde irakien.

Aucune indication n'a été donnée dans l'immédiat sur de possibles victimes dans les raids qui ont visé en début d'après-midi la région montagneuse de Sidakan dans la province d'Erbil dans le Kurdistan irakien.

Les attaques "ont provoqué des incendies dans le forêts et les champs", a déclaré à l'AFP un responsable local, Ahmed Qadr.

Selon un porte-parole du PKK, Ahmed Denis, "les raids ont visé des nomades kurdes dans la zone frontalière. Nous ne savons pas encore l'étendue des dégâts ou si les raids ont fait des victimes".

La Turquie a multiplié ces attaques contre le PKK dans le Kurdistan irakien ces dernières semaines, lançant plusieurs raids aériens et deux offensives terrestres contre les bases arrière de l'organisation.

Deux villageois tués par erreur par des soldats (gouverneur)

Deux villageois turcs ont été tués et un autre blessé lundi par des tirs de soldats qui les ont pris pour des rebelles kurdes dans le sud de la Turquie, a-t-on indiqué de source officielle.

"Les soldats ont ouvert le feu sur des villageois qui ramassaient du thym, les prenant pour des terroristes", dénomination officielle pour qualifier les membres du PKK, a indiqué à l'agence de presse Anatolie, Mehmet Celalettin Lekesiz, gouverneur de Hatay, où s'est produit l'incident, dans une zone rurale.

"Nous sommes consternés", a-t-il dit. (AFP, 28 juin 2010)

Kürkçü: "A Solution for the Kurdish Question must be a Solution for Turkey"

Journalist Ertuğrul Kürkçü said that a solution for the Kurdish Question could be brought on its way "if the Constitution is not going to be based on any sort of ethnicity and religious belief and if it guarantees an equal distance to all ethnicities and beliefs".

Kürkçü said that in recent years, approaches to resolve the Kurdish Questions also emerged from the base of the nationalists. "Turkey's society matured faster than the political parties. If there is an exclusionary tendency within the society it is more a class exclusion rather than an ethnic one. In that respect, the current conflicts are nourished by different tensions", Kürkçü argued.

Kürkçü: The solution must be a solution for Turkey

Evaluating the recent increase of conflicts in the East and South-East of the country, Kürkçü stated that if these conditions are fulfilled, "the conflict on ethnic grounds would not be eliminated completely, but they would be minimized and brought down to remain within tolerable limits".

"In my opinion, a solution for the Kurdish question must actually be a solution for Turkey. In general, the right to expression and self-realization should be assured for all Turkish citizens and all diversities. I think it is necessary to include all that in the framework of the constitution".

"In order to realize this, we definitely need a new constitution that is focussed on freedom rather than on security. This is the most important requirement, this is the priority... Otherwise, all pursuits for a solution are futile".

"At the same time, Kurdish and other non-Turkish communities should be supported to develop their own languages and cultures and to benefit from public sources".

"As a third point, the Constitution should not be based on any sort of ethnicity and religious belief but guarantee an equal distance to all ethnicities and beliefs".

"The political focus does not want to leave Turkey"

In a television program of the Turkish news channel NTV presented by Celal Pır on 21 June, Kürkçü put forward that officials have already talked to the PKK. He said:

"... In my opinion it is a mistake to think that the PKK only consists of armed people in the mountains. It is the most dynamic political truth within the Kurdish people with its cultural organizations, its representations in the civil society, its influence on local governments and its effect on the parliament".

"The political focus does not want to leave Turkey. The situation in Iraq is different; even though a new region was created, it is not attractive. The primary factor that is dominating the Kurdish world is here. Let us live together as citizens with equal rights. This is not invariably a Kurdish issue but the right to express all sorts of differences. This system also oppresses the rights of the poor Turks and of Turkish women..." (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 24 June 2010)

5 morts dans un attentat à Istanbul revendiqué par les TAK

Un attentat à la bombe contre un autocar transportant des militaires a tué quatre soldats et une adolescente, mardi à Istanbul, une attaque revendiquée par un groupe radical kurde. "Il s'agit d'une attaque totalement planifiée contre un véhicule militaire", ont indiqué les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), revendiquant l'attaque sur son site internet et promettant d'intensifier ses attaques contre l'Etat turc qui "planifie un massacre des Kurdes".

Les TAK ont revendiqué dans le passé plusieurs attentats commis à Istanbul notamment.

Ankara affirme que cette organisation sert de prête-nom à la rébellion armée kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), quand celui-ci commet des attentats pouvant encourir la désapprobation populaire, notamment quand des civils sont tués.

Le PKK affirme que les TAK sont des éléments dissidents.

L'attentat survenu à Halkali, une banlieue de la rive européenne de la métropole, a visé un autocar civil transportant des soldats qui se rendaient à leur travail. Quatre militaires et une jeune fille âgée de 17 ans, la fille d'un soldat, ont péri. (AFP, 22 juin 2010)

Ovipot: "Question kurde: rien ne va plus"

Un bus, qui transportait des militaires turcs et leurs familles, a été la cible ce matin à Istanbul d’une bombe commandée à distance (photo). Cinq personnes ont été tuées et une douzaine blessées, plusieurs se trouvent dans un état grave. Cet attentat intervient après un week-end sanglant au cours duquel l’attaque d’un poste militaire, près de Şemdinli, dans la province d’Hakkari (sud-est de la Turquie) a causé la mort de 9 soldats turcs, tandis que trois autres étaient tués au même moment dans la même région. Plus généralement, la presse turque rappelle, en ce début de semaine, qu’une cinquantaine de militaires turcs et plus de 130 rebelles kurdes ont été tués. Rien que depuis le 19 juin, plus de 30 personnes (soldats turcs, rebelles kurdes, civils) ont été tuées dans des attaques ou des attentats.

Cette subite recrudescence de la violence, qui fait écho aux déclarations récentes du PKK annonçant son intention de frapper non seulement le sud-est mais aussi les villes de l’ouest, est venue rappeler que la question kurde constitue toujours le problème majeur de la Turquie contemporaine. Le réveil est d’autant plus brutal qu’au cours du second semestre de l’année 2009, «l’ouverture démocratique» lancée par le gouvernement avait paru un moment amorcer un processus pouvant laisser penser que les changements politiques provoqués par la venue au pouvoir de l’AKP étaient en train de venir à bout de la guerre civile larvée qui a fait 40 000 morts et près de 2 millions de déplacés depuis le début des années 1980.

C’est au cours de l’été 2009, le 22 juillet plus exactement, que le gouvernement de l’AKP avait lancé cette initiative qui avait vu le premier ministre rencontrer le leader du DTP, Ahmet Türk, et le ministre de l’Intérieur, Beşir Atalay, se rendre au siège du parti kurde. Pourtant, dès le mois de septembre, l’affaire se révélait beaucoup plus complexe que prévu. Au sein du DTP lui-même, deux tendances se manifestaient, l’une plutôt favorable au dialogue, l’autre plutôt réticente. Côté turc, malgré les critiques de l’armée et de l’opposition, le gouvernement paraissait avoir créé le déclic. Le mois d’octobre 2009, fut semble-t-il le moment où il apparut le plus crédible, au point que l’on vit le CHP évoquer un possible soutien au processus engagé et tenter de monter dans le train en marche. Ce mois d’octobre fut aussi marqué par l’épisode du "Barış Grubu", ce groupe de la paix, composé de 9 rebelles et de 26 réfugiés, qui rendit symboliquement les armes, tendant à prouver qu’une issue pacifique était possible. Pourtant, les réactions provoquées par l’événement allaient montrer que les chances de succès du processus engagé restaient faibles. Car l’accueil des revenants en libérateurs dans les zones kurdes provoqua l’inquiétude et parfois même la consternation des milieux politiques et d’une partie de l’opinion publique turcs. Dès cette époque, le PKK, attentiste dans un premier temps, commençait aussi à dénoncer ouvertement une initiative, selon lui, factice, en affirmant que le gouvernement n’avait jamais eu l’intention de résoudre la question kurde. Parallèlement les instances étatiques turques les plus nationalistes (hiérarchie judiciaire, armée…) se montraient de plus en plus sévères à l’égard du projet d’ouverture en question. Ainsi, dès novembre 2009, lorsque le parlement fut enfin saisi des réformes projetées, l’affaire paraissaient passablement mal engagée et même en voie de raviver la violence des périodes antérieures. En outre, à partir de la fin de l’année 2009, alors que l’instruction de la procédure judiciaire engagée contre le DTP devant la Cour constitutionnelle touchait à sa fin, l’ouverture démocratique se retrouvait de fait fortement compromise par la menace de dissolution qui pesait sur la formation parlementaire kurde. Aussi, lorsque le verdict tomba le 11 décembre 2009, mettant un terme à l’existence du DTP, il fut ressenti par beaucoup comme le coup de grâce porté à une ouverture kurde déjà minée par le doute.

Depuis, les incidents se sont multipliés, prenant une dimension conflictuelle de plus en plus accentuée. Alors même que les leaders politiques kurdes clament leur scepticisme à l’égard des intentions du gouvernement, la justice et la police n’ont cessé de mener des opérations «coup de poing» dans les milieux kurdes. L’arrestation, le 24 décembre dernier, en particulier, de 35 responsables politiques dont 8 maires, dans le cadre d’une enquête visant le KCK/TM (Le Conseil de Turquie de l’Union des Communautés Kurdes) que la justice turque soupçonne d’être la branche urbaine du PKK, et les images de ces personnes menottées, alignées en file indienne, et placées sous l’étroite surveillance de policiers en uniforme, ont frappé une partie de l’opinion, et provoqué des débats intenses dans les médias pendant plusieurs jours. Très récemment, le 18 juin l’inculpation de 151 personnalités kurdes dont le maire de Diyarbakır, Osman Baydemir, montre que ce phénomène se poursuit avec une vigueur non démentie.

Entretemps, on a pu observer que la question kurde n’a pratiquement pas été évoquée lors de la révision constitutionnelle qui a été engagée par le gouvernement au printemps. La seule mesure qui pouvait directement concerner le sujet, à savoir la limitation des possibilités de dissolution des partis politiques, n’a finalement pas été adoptée, certains députés de l’AKP ayant décidé de ne pas suivre leur gouvernement parce qu’ils craignaient que la réforme ne soit trop favorable aux formations « séparatistes » !

Au moment où le gouvernement se trouve en face d’échéances politiques, voire électorales, majeures (référendum constitutionnel du 12 septembre, élections législatives de 2011 qui pourraient être d’ailleurs des élections législatives anticipées…), il semble que le discours officiel ait définitivement changé et que, dans le contexte des violences actuelles, il se fasse de plus en plus nationaliste. Lors de la cérémonie qui, le 20 juin dernier, a voulu honorer la mémoire des victimes turques de la récente attaque de Şemdinli, Recep Tayyip Erdoğan, n’a pas hésité à annoncer son intention de «noyer la rébellion du PKK dans le sang». La plupart des experts s’accordent pourtant pour dire que l’option militaire est sans issue et que le rétablissement de l’état d’urgence dans le sud-est ne ferait qu’accroître des tensions qui profitent indiscutablement aux extrémistes de tout bord. Dans un contexte où l’opinion publique turque est frappée par cette violence subite et où les obsèques des soldats victimes des derniers attentats rassemblent des foules inquiètes, il sera difficile au gouvernement de maintenir ou de relancer la stratégie qu’il avait esquissée l’an passé. Pour l’heure, il souhaite surtout éviter que l’échec de l’ouverture tentée soit perçu comme son propre échec. (JM, http://ovipot.blogspot.com/, 22 juin 2010)

KNK: "La Turquie s'apprête à porter la guerre au delà des frontières"

Depuis son affrontement avec les combattants kurdes à Semdinli (province de Hakkâri), le 19 juin dernier, l'armée turque transporte en hélicoptère ses unités spéciales aux frontières du Kurdistan Sud (Kurdistan irakien, n.d.l.r.) ; l'envoi de ces unités militaires annonce la préparation d'une opération massive par voie terrestre. Déjà, près de 10 000 soldats sont massés à la frontière et les régions frontalières sont systématiquement bombardées par les hélicoptères.

Les bases militaires turques d'Amediya et de Bamerne, au Kurdistan Sud (Kurdistan irakien, n.d.l.r.), sont en pleine effervescence.

En attendant, les avions de chasses ne cessent leurs attaques et leurs bombardements.

Les bombardements ont fait 4 morts et 8 blessés parmi les civils kurdes. Des centaines de familles ont dû quitter leurs villages. Les étangs et les champs, propriétés des villageois, ont été sérieusement endommagés tout comme les terres de broutage des animaux. La Turquie et l'Iran continuent leurs bombardements en dehors des frontières et prennent pour cibles les civils kurdes.

Déjà, au soir du 10 mai, des obus ont frappé une habitation du village de Benistan, près du bourg de Şeladize à Duhok, tuant le propriétaire de la maison, Rekan HÜSEYİN REKANİ (27 ans), ainsi que sa femme et ses trois enfants Bihar, Esen et Huseyn, âgés de 4 à 9 ans, et blessant gravement leur voisin Kerim ŞEKİR.

Le 15 mai, l'aviation turque a bombardé de façon intense et permanente le village de Yekmalê dans la vallée de Xabur. Lors de ces attaques, un villageois du nom d'Izbat TEMEL a été blessé.

Le 19 juin, elle récidivait, tuant une jeune fille de 15 ans, Zahide MIHEMED MECID, qui était au milieu de ses champs, et blessant grièvement son jeune frère, Şexawan MİHEMED MECİD, âgé de 6 ans, et sa mère Gelawej MELA EHMEDI (36 ans).

Le soir du 21 juin, des hélicoptères militaires iraniens ou turcs ont survolé certaines zones de la sous préfecture de Çoman au Kurdistan Sud (Kurdistan irakien, n.d.l.r.) : Pîrelok, Kanî Reş, Omer Xeyat, Gomdelawan, Wêza, Ênze, Kanî Spî, Sîngure et Çiyayê Kotoyê.

Ils ont, selon nos informations, survolé deux fois cette région dans la même journée ; les villageois qui habitent près de la frontière ont, par crainte des bombardements, fuient la région pour trouver refuge dans des lieux moins exposés. Il semblerait que, lors des réunions du conseil de Sécurité, l'État turc se soit engagé à intensifier la sale guerre. C'est ce même Etat qui aurait déclaré vouloir instaurer la paix au Moyen Orient alors qu'il refuse de reconnaître les droits les plus élémentaires à 20 millions de Kurdes et qu'il n'hésite pas à réprimer durement tous ceux qui luttent pour obtenir ces libertés fondamentales.

Cet Etat turc, qui essaie de donner de lui-même une bonne image sur la scène internationale, mène une sale guerre contre le peuple kurde à l'intérieur des frontières officielles ; depuis deux jours, dans le cadre de sommets sur la sécurité, il réunit son conseil de sécurité en vue de décider une intensification de la sale guerre ; ces décisions vont entrainer plus de morts, plus de drames ; elles vont provoquer de nouveaux massacres et de nouvelles injustices.

A l'opinion publique et au peuple kurde,

Toute opération militaire menée par l'armée turque à l'intérieur ou l'extérieur du territoire tend à empêcher la résolution démocratique de la Question kurde. Ces opérations ne font qu'alimenter les sentiments de haine entre les peuples. Il faut avant tout condamner cette sale guerre qui viole les droits humains et les libertés fondamentales ainsi que les principes qui régissent le droit international.

Nous appelons l'ensemble des partis politiques kurdes et la population kurde à s'opposer, dans l'union et la solidarité, à la guerre menée par l'armée turque et le gouvernement de l'AKP.

Nous appelons l'ONU, Nous appelons l'ONU, l'UE, le CE ainsi que les USA  à prendre position contre la Turquie qui, par ses incursions militaires sur le territoire d'un État tiers, viole les règles fondamentales du droit international.

KNK Commission Exécutive 22.06.2010
http://www.kongrakurdistan.net

La guerre intensifiée: 11 soldats tués par le PKK, raid aérien dans le nord de l'Irak

Onze soldats turcs ont été tués samedi dans deux attaques des rebelles kurdes, les plus importantes de ces deux dernières années, provoquant une riposte aérienne de l'aviation turque contre les caches du PKK dans le nord de l'Irak.

Le PKK a en outre menacé de lancer des attaques dans toutes les villes de Turquie si l'armée devait poursuivre sa politique de confrontation militaire.

Une première attaque a été réalisée par un groupe de rebelles kurdes dans la nuit de vendredi à samedi contre un poste militaire proche de Semdinli, dans l'extrême sud-est de la Turquie, à la frontière irakienne, faisant huit morts parmi les soldats et en blessant 14 (bien 14) autres, selon un communiqué de l'armée.

L'un des blessés a succombé à l'hôpital, portant le bilan à neuf morts, selon l'agence Anatolie.

Des manifestations culturelles et sportives ont été annulées en Turquie en signe de deuil.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les attaques ne modifieraient en rien la détermination de son pays à combattre le PKK.

Il a aussi souligné que son gouvernement irait de l'avant dans son "ouverture kurde" en faveur de l'actroi de davantage de droits à cette communuaté.

Douze rebelles, selon l'armée, ont été tués dans la riposte des militaires.

Des chasseurs turcs ont ensuite bombardé des cibles du PKK dans le nord de l'Irak, où cette organisation, considérée comme terroriste par la Turquie et nombre d'autres pays, dispose de bases arrière, a ajouté le communiqué.

Ankara évalue à environ 2.000 le nombre des rebelles retranchés en Irak.

Depuis Erbil, dans le nord de l'Irak, un porte-parole du PKK, Ahmad Danis, a revendiqué l'attaque contre les soldats, au nom de son organisation.

"Nous allons étendre nos opérations à toutes les villes turques si le gouvernement poursuit ses attaques contre nous", a déclaré ce porte-parole, Ahmad Denis, à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.

"La Turquie veut nous conduire à la guerre", a-t-il dit. "Elle n'est pas sincère vis-à-vis de la question kurde et ne veut pas traiter cette question de manière pacifique".

"Les mesures qu'elle a prises jusqu'ici ne sont que des mesures factices", a-t-il ajouté en allusion à la politique d'"ouverture kurde" annoncée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en octobre.

Cette politique a déjà connu des revers avec la fermeture du principal parti pro-kurde, des arrestations de militants kurdes et une forte opposition des milieux nationalistes.


Les pertes turques se sont alourdies en cours de journée lorsque deux soldats ont été tués et deux autres blessés par l'explosion d'une mine télécommandée dans cette même région.

Ces soldats participaient aux opérations pour capturer les assaillants à la frontière irakienne, une région dont le relief accidenté favorise les infiltrations.

Ces nouvelles attaques du PKK sont intervenues au lendemain des avertissements de l'armée, qui craint une intensification des combats.
130 rebelles et 43 membres des forces de sécurité ont été tués depuis mars, a affirmé l'état-major. Mais le porte-parole kurde Danis a contesté ce bilan, affirmant que le PKK avait perdu 130 de combattants depuis avril 2009, et non mars 2010.

Dans une déclaration écrite publiée par ses services, M. Erdogan a souligné que la Turquie était "prête à payer le tribut" nécessaire pour "anéantir" le PKK.

Il a aussi accusé de nouveau le PKK de vouloir saboter une initiative de son gouvernement visant à renforcer les droits des Kurdes et développer les investissements dans leur région. "Nous ne freinerons pas dans notre volonté de démocratisation qui gène l'organisation terroriste", le PKK, a-t-il souligné et d'ajouter : "La Turquie ne cèdera pas à la spirale de violence" engendrée par les rebelles.

L'"ouverture kurde", annoncée l'an dernier, a déjà connu des revers avec la fermeture du principal parti pro-kurde, des arrestations de militants kurdes et une forte opposition des milieux nationalistes.

Et justement l'opposition parlementaire s'en est pris au gouvernement après les attaques de samedi, l'accusant d'incompétence face à la recrudescence des violences, et réclamant des élections anticipées.

Le parti de l'action nationaliste (MHP) a exhorté M. Erdogan à rétablir l'état d'urgence dans le sud-est et d'organiser une offensive massive contre les repaires du PKK en Irak, selon un communiqué. (AFP, 19 juin 2010)

151 Kurdes inculpés pour leurs liens présumés avec les rebelles

La justice turque a inculpé vendredi 151 Kurdes, notamment des responsables politiques, dans le cadre d'une enquête d'envergure sur la présumée branche urbaine des rebelles séparatistes kurdes, ont annoncé des sources judiciaires.

Les suspects risquent des peines allant de 15 ans de réclusion à la prison à vie pour leur implication supposée dans l'Union des Associations du Kurdistan (KCK), considérée par le parquet comme un groupe terroriste, branche urbaine des rebelles armés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon l'acte d'inculpation consulté par l'AFP.

Cette offensive judiciaire survient en pleine recrudescence des troubles dans le sud-est, après que le PKK a intensifié la violence, entraînant une riposte militaire musclée et portant un coup sévère aux timides initiatives gouvernementales pour élargir les libertés des Kurdes.

Parmi les suspects figure Osman Baydemir, le populaire maire de Diyarbakir, principale ville du sud-est kurde, au coeur de l'enquête. Il risque jusqu'à 36 ans d'emprisonnement.

Onze autres maires et l'ancien député Hatip Dicle sont également poursuivis.

Selon l'inculpation, le KCK recrutait des militants pour le PKK, prenait toutes les décisions politiques importantes comme le choix des candidats kurdes aux élections législatives et locales, extorquait des fonds aux administrations locales contrôlées par des Kurdes et organisait des manifestations de rue violentes.

Selon le parquet, les principaux partis politiques kurdes suivaient les directives du KCK et l'organisation était tellement puissante qu'elle infligeait des sanctions à ceux qui désobéissaient à ses ordres.

Les maires kurdes auraient été contraints de faire don au PKK de leurs deux premiers salaires après leur élection, tandis que les employés municipaux devaient lui remettre tous les mois une partie de leur salaire.

Parmi les 151 inculpés, 103 attendront le procès en prison. (AFP, 18 juin 2010)

KNK: En Turquie, la paix est jugée...

Kurdistan National Congress Executive Council 18.06.2010- Les autorités ont procédé en Turquie à l'arrestation des membres du "Groupe de Paix". Venus de Qandil et du camps Maxmur pour contribuer à la résolution pacifique et démocratique de la Question kurde, ils répondaient favorablement à l'appel d'Abdullah Öcalan qui avait, en effet, proposé le 09 octobre 2009 l'envoi d'un « Groupe de Paix » afin d'encourager et faciliter le processus politique initié par le gouvernement turc.

34 personnes - parmi lesquelles 8 guérilleros et 4 enfants – avaient accepté de constituer le Groupe de Paix qui était entré en Turquie le 19 octobre 2009, accueilli et acclamé par des milliers de kurdes.


Bien qu'ils n'aient pas été arrêtés à leur entrée sur le territoire turc, 17 membres du Groupe de Paix ont été poursuivis en justice huit mois plus tard et 10 d'entre eux ont été placés en détention pour « appartenance à une organisation illicite et violation de la loi relative au passeport ». Le monde entier et les tribunaux turcs étaient conscient de leur appartenance au PKK et de l'absence de passeport il y a huit mois. Bien qu'informés de la situation, les tribunaux turcs et le gouvernement de l'AKP procèdent aujourd'hui à leur arrestation. Devant les tribunaux et dans une défense commune, les membres du « Groupe de la Paix » ont expliqué qu'ils étaient venus pour contribuer à une résolution pacifique suite à l'appel du leader kurde Abdullah Öcalan.

A la question du juge qui leur demandait s'ils regrettaient leurs participations et leurs activités au sein du PKK, les « accusés » ont répondu par la négative, refusant par ailleurs l'application de la loi du repenti.

Il n'y a qu'une raison à ce que les membres du Groupe pour la paix se fassent arrêter: dans le cadre de cette fausse « ouverture démocratique » le gouvernement turc n'entend pas apporter une solution au problème mais éliminer le mouvement kurde. Son plan étant démasqué, le gouvernement de l'AKP a décidé d'employer le ton classique c'est à dire la sale guerre.

L'Etat turc qui ne supporte pas les délégués pour la Paix a multiplié les opérations militaires, en particulier transfrontalières. S'agissant du peuple kurde, le gouvernement de l'AKP met en pratique le concept du « contre tous ».

Nous appelons l'opinion publique internationale et toutes les fractions concernées à dénoncer la sale guerre menée par l'AKP et à apporter leur contribution pour la paix. Nous appelons tous les défenseurs de la Paix à manifester leur soutien pour la Paix. (kurdish-info.eu, 18 juin 2010)

Peace Mother gets 6 years and 3 months of prison sentence

61 years old Peace Mother Sultan Acıbuca was given a prison term of 6 years and 3 months because of what she said in İzmir on 8 March 2008 World Women’s day. İzmir High Criminal Court number 10 condemned her for  "membership to PKK” and sentenced her to 6 years and 3 months. Acıbuca was condemned for “condemning the murder of Hrant Dink, attending 1 September World Peace Day rally, and demanding Peace at Women’s Day rally.”

35 people are on trial for dancing and blowing whistles during national anthem

35 people are on trial for whistling blows and dancing during national anthem in Eskişehir.  They were asked to be sentenced with prison terms of up to 2 years.

A group of people including DTP’s former city chair Hamza Abay did not stand in silence during national anthem at Mayday demonstration and instead danced and whistled blows and made V signs. They are charged with ‘insulting the national anthem’ at Eskişehir Criminal Court of Peace number 4.

They told the court that there was a problem with the sound system and they did not realise the anthem hence continued dancing.

Six months prison sentence for greeting in Kurdish

DTP Midyat candidate for Mayor Yüksel Aslan Acer, DTP Midyat city chair person Abdulaziz Bilgin and a party member Süleyman Tekin have been charged with “violating the law on the use of languages other than Turkish in election propaganda” during an election rally on 29 March 2009.

Midyat High Criminal Court of Peace heard the case on 3 June. The court sentenced each of the accused to a prison term of six months and suspended the sentences.

Yüksel Aslan Acer told the court that he greeted the crowd in Turkish, Kurdish, Syriac and Mıhellime because of the cultural composition of the population. (Freedom of Expression Weekly Bulletin - Issue 24/10, June 11, 2010)

Case against Kurdish Politician Leyla Zana Retried

The 6th High Criminal Court of Diyarbakır, a Kurdish majority-city in south-eastern Turkey, retries the case of Leyla Zana, former deputy of the closed pro-Kurdish Democracy Party (DEP), after the Court of Appeals reversed the judgement of the local court. Zana had received a prison sentence of two years based on charges of "spreading propaganda for a terrorist organization".

New prosecutor's plead on 12 October

The case was reopened on 16 June. The Diyarbakır court complied with the decision of the Court of Appeals and sent the file to the Public Prosecutor in order to have a new plead of the prosecution.

Zana's lawyer Meral Danış Baştaş told bianet that the case was postponed to 12 October. The prosecutor will also prepare the final submission subsequent to the reviewed plead.

Acquitted of charges pressed based on defence speech

On 21 March 2007, Leyla Zana had delivered a speech at the Newroz celebrations, the festival to welcome the arrival of spring and to mark the Iranian New Year. She had called Jalal Talabani, the current President of Iraq and a leading Kurdish politician, Massoud Barzani, current President of the pre-dominantly Kurdish region of northern Iraq and leader of the Kurdistan Democratic Party, and Abdullah Öcalan, imprisoned leader of the militant Kurdistan Workers Party (PKK), the "three leaders of the Kurdish people".

The case had initially been filed under charges of "acting on behalf of and membership of a terrorist organization" according to article 7 of the Anti-Terror Law. In the course of the trial, charges of "praising crime and a criminal" were additionally pressed against Zana because of statements made in her defence speech. However, Zana was acquitted of the latter charges.(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 17 June 2010)

Ten Kurdish Peace Delegates Arrested

Ten peace delegates of Peace and Democratic Solution Group (BDCG) have been arrested by Diyarbakır 5th and 4th High Criminal Court. Firstly three of them, Mustafa Ayhan, Nurettin Turgut and Hüseyin Ipek, were arrested by Diyarbakır 5th High Criminal Court and seven others have been arrested by Diyarbakır 4th High Criminal Court. Meanwhile, a search warrant for three of members of the Peace and Democratic Solution Group (BDCG) has been released by court. These three members were not present in court.

Upon hearing the news of the arrests, protest demonstrations were immediately started all over Turkey.

The first hearing of 17 members of the BDCG started in early hours in Diyarbakir. The BDCG members, who had come back to Turkey from Quandil and Maxmur to show their faith in peace and contribute to the peace process, were on put on trial for their speeches. Those prosecuted members of the BDCG are mostly former guerrilla. There were massive protests and support activities continuing in front of the Diyarbakir Court Building which hundreds of people waiting outside all night. Many lawyers from Diyarbakir Bar Association had also attended the trials as well as many peace activists from all over the country. (kurdish-info.eu, June 18, 2010)

Une nouvelle incursion terrestre de soldats turcs en Irak

Les rebelles du PKK ont confirmé mercredi que des soldats turcs avaient franchi la frontière irakienne à la poursuite de membres de leur groupe armé.

Ahmad Denis, porte-parole des rebelles, a indiqué que des militaires turcs avaient fait une incursion de deux kilomètres à l'intérieur du territoire irakien, dans le secteur de Haft Tanin, dans la province de Dohouk, une des trois composantes de la région autonome du Kurdistan.

"De violents affrontements se poursuivent à la frontière", a déclaré M. Denis à l'AFP.

"Nous n'avons pas encore fait le bilan de nos pertes, nous l'annoncerons plus tard. Nous avons infligé de lourdes pertes à l'armée turque", a dit ce porte-parole confirmant également que les troupes turques étaient appuyées par des hélicoptères.

Il a en revanche démenti que des avions turcs aient bombardé une zone plus éloignée de la frontière, comme annoncé par l'armée turque, laquelle avait affirmé que ce raid aérien visait des mortiers et des canons de DCA du PKK.

M. Denis avait dans un premier temps démenti toute incursion et toutes pertes dans les rangs du PKK.

Les violences se sont multipliées depuis l'annonce le mois dernier par le leader emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, qu'il abandonnait ses efforts pour un dialogue avec le gouvernement.

L'armée turque a indiqué que l'incursion avait suivi l'attaque par des membres du PKK d'une patrouille de garde-frontières dans la province turque de Sirnak (sud-est), au cours de laquelle un soldat a été tué.

"Après l'échec de leur attaque, les terroristes ont tenté de fuir dans le nord de l'Irak où trois compagnies de commandos et un bataillon des forces spéciales les ont suivis, s'enfonçant de deux à trois kilomètres au-delà de la frontière, et ont éliminé quatre terroristes", selon l'état-major turc.

Le PKK utilise depuis de nombreuses années les montagnes du nord de l'Irak comme bases arrières.

L'armée turque a lancé une série de raids aériens contre ces bases depuis décembre 2007 et mené une opération terrestre d'une semaine en février 2008. De petites unités effectuent parfois des incursions de moins grande envergure en territoire irakien. (AFP, 16 juin 2010)

Au moins quatre morts dans des affrontements armée-PKK

Au moins trois rebelles kurdes du PKK et un soldat ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi lors d'affrontements à la frontière turco-irakienne, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'accrochage a débuté quand un groupe important de rebelles a ouvert le feu sur des garde-frontières turcs depuis trois positions en territoire irakien, selon l'agence.

Les autorités ont indiqué que des blessés et des morts du PKK avaient été transportés par leurs compagnons hors de la zone des combats, en Irak, a ajouté Anatolie.

Les heurts ont eu lieu dans la province de Sirnak, a précisé l'agence.

Tard mardi, un rebelle a par ailleurs été arrêté dans la ville de Hakkari alors qu'il s'apprêtait, selon les autorités, à mener une attaque contre la police, a affirmé Anatolie, ajoutant que l'homme transportait un lance-roquettes, des grenades et un pistolet lors de son arrestation. (AFP, 16 juin 2010)

Political genocide operations are ongoing in Kurdistan

The legal actions against Kurdish politicians and MPs, who were arrested by political genocide operations and the indictments, which are being prepared in an exaggerated manner have been stepped up.

In the indictment against Idir Mayor Mr. M. Nuri Gunes, the Kurdish newspaper Azadiya Welat was accepted as an element of crime for being a member of an illegal organisation, which was found during operation against the mayor. Pirsus Mayor Etem Sahin was given one year and nine months imprisonment. Eruh Mayor Mehmet Melih Okyay also was sentenced to six years and three months.

The legal actions against Kurdish politicians and MPs, who were arrested by political genocide operations and the indictments, which are being prepared in an exaggerated manner have been stepped up. In the indictment against Idir Mayor Mr. M. Nuri Gunes, the Kurdish newspaper Azadiya Welat was accepted as an element of crime for being a member of an illegal organisation, which was found during operation against the mayor. Pirsus Mayor Etem Sahin was given one year and nine months imprisonment. Eruh Mayor Mehmet Melih Okyay also was sentenced to six years and three months.

The indictment, which has been prepared against Nuri Gunes who is being accused of being a member of an illegal organisation, is full of libellous and unsubstantiated accusations. Prosecution, based on secret witnesses in the indictment, claimed that ‘’Agof’’ the nickname by which he is known among relatives and the close friends is Gunes’s code name within the illegal organisation. Moreover, the prosecutor presented Azadiya Welat newspaper with its subscription form and his given employment to Erkan Ozturk, who had come out of the prison recently, as elements of crime.

Two separate cases against Pirsus Mayor Etem Sahin, who had been detained during the political genocide operations and is currently being held in Diyarbakir prison, have been decided today. Sahin was sentenced to a total of 1 year, 9 months at the lawsuits filed in Birecik and Siwereg towns of Urfa district. 

The lawsuit opened against the committee members of 1st Eruh Cirav Natural and Cultural Art Festival has been decided today at Diyarbakir 5th High Criminal Court. While committee members were acquitted at the end of the hearing, Committee Chairman and Eruh Mayor Melih Mehmet Okyay have been sentenced to 6 years and 3 months imprisonment. Okyay has been sentenced to a total of 10 years imprisonment with the last penalty due to the festival.

The Turkish state continues its ongoing intense detentions and arrests and also fills the prisons, which have currently built, with those detainees.

The number of the detainees within a few days has reached around one hundred:

in Hakkari, consisting of BDP management committee members and a DIHA journalist, 10 people were arrested.

In Elbistan town of Maras, with 3 BDP Central Town management committee members totally 6 people at the home raids and 9 students from the University of Sutcu Imam were detained.

BDP Tutak Town chairman were arrested in Agri.

In Varto town of Mus, 5 people out of 4 were from the same family were detained in the direction of a report that a HPG member was at home.

At a house raid even the children were passed from the body search by the gendarmerie and police Bismil town of Diyarbakir. 2 people were detained here.

A person, who gave a signature at the stand opened for Wedat Kursun in Urfa city centre, was detained.

In Mersin, policemen beat 4 youths with their guns’ butts while detaining them. One of the young people Mehmet Serif Ercicek was injured on his face. Although Ercicek was wounded, he was taken to the police directorate.

Management Committee Member of BDP headquarters Ali Riza Yamalak was arrested on his way from Van to Patnos town of Agri and sent Ercis prison. (kurdish-info.eu, June 11, 2010)

2 morts, 15 blessés dans des attaques attribuées au PKK

Deux personnes ont été tuées et 15 blessées dans trois attaques attribuées à des rebelles kurdes en Turquie, ont annoncé vendredi des responsables et des médias turcs.

Un soldat a été tué, et un autre blessé lors d'une attaque des rebelles du PKK contre une patrouille près de Semdinli dans la province de Hakkari (sud), proche de la frontière irakienne, a indiqué un responsable de la sécurité.

Par ailleurs dans la province d'Osmaniye (sud) la femme d'un officier turc a succombé vendredi à l'hôpital à des blessures provoquées par une attaque à la roquette de rebelles kurdes contre des logements militaires, a rapporté la chaine de télévision NTV.

La jeune femme de 22 ans a été touchée à la tête par des éclats sur le balcon d'un logement militaire quand le complexe a été attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi par des rebelles kurdes, selon les médias.

Dans l'Est du pays, 13 soldats et un enfant ont été blessés vendredi par l'explosion d'une mine. Un des soldats blessés est grièvement touché. Le fils du chauffeur de l'autocar, âgé de neuf ans, figure parmi les blessés.

Par ailleurs, la police turque a arrêté quatre personnes soupçonnées d'appartenir au PKK et de préparer un attentat à la bombe à Izmir (ouest, sur la mer Egée), a rapporté vendredi l'agence Anatolie.

Les suspects ont été arrêtés dans leur voiture à Buca, une banlieue de cette métropole qui abrite une importante communauté kurde, indique l'agence, sans préciser la date de leur arrestation. Une bombe et deux kilos d'explosif ont été saisis.

Deux autres suspects, dont un responsable local d'un parti pro-kurde, ont été interpellés par la suite dans le cadre de cet attentat manqué, portant le bilan des arrestations à six, a ajouté l'agence. (AFP, 11 juin 2010)

Kurdish Leader Türk Tried here, Acquitted there

The Ankara Public Prosecution filed a trial against Ahmet Türk, former co-chair of the pro-Kurdish Democratic Society Party which was closed in December 2009 by the Constitutional Court. Türk stands accused of violating the Political Parties Law on the grounds of his speech delivered in Kurdish in parliament on the occasion of the "International Mother Language Day".

In a Parliamentary Group Meeting in the Turkish Grand National Assembly (TBMM) on 24 February 2009, Türk had said, "21 February is the Mother Language Day and people should voice their own thoughts and ideas in their own languages". After that, he addressed the parliamentary group and the journalists in Kurdish.

The lawsuit was filed by Public Prosecutor Levent Savaş. According to the indictment, Türk opposed article 81 of Law no. 2820 on Political Parties with his speech in Kurdish.

As stipulated in article 81 entitled "Prevention of the Creation of Minorities" political parties a) Cannot put forward that minorities exist in the Turkish Republic based on national, religious, confessional, racial, or language differences; b) Cannot by means of protecting, developing, or disseminating language or cultures other than the Turkish language and culture through creating minorities in the Republic of Turkey have the goal of destroying national unity or be engaged in activities to this end; c) Cannot use a language other than Turkish in writing and printing party statute or program, at congresses, at gatherings in open air or indoor gatherings; at meetings, and in propaganda..."

Türk is facing prison sentence of at least six months according to article 177 of the Political Parties Law applied for the same reason. Türk is tried before the Ankara 3rd Criminal Court of First Instance.

Türk acquitted in Istanbul

The Istanbul 9th High Criminal Court litigated Türk over his statement of appreciation regarding the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) organization's proclamation of a ceasefire. The court acquitted the Kurdish politician on 6 May; he had been in the dock since 16 January 2008. The court eventually decided that Türk "did not intend to make propaganda".

Türk had attended an iftar meal (breaking of the fast during Ramadan at sunset) organized by the Ümraniye district on the Asian side of Istanbul on 30 September 2006. Related to the ceasefire declared by the PKK, Türk told the journalists, "Great democrats and intellectuals supported the people who saw Turkey moving towards a disaster. Also Mr Öcalan sent his support for our call from Imralı a few days ago. The PKK announced the ceasefire in order to give a chance to and develop a democratic South-East, for peace, for brotherhood, for a democratic Turkey. I want to say that we are very happy about this". This statement was broadcasted on the Kurdish ROJ TV station one day later.
(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 10 June 2010)

Ankara en quête d’une nouvelle virginité

Recep Tayyip Erdoğan, Premier Ministre turc et chef du parti islamiste AKP, a cherché, en volant au secours du Hamas [1], à faire un coup politique et à apparaître sur la scène internationale comme le champion des Droits de l’Homme ; sa participation, via une organisation islamiste turque [2], à la flottille du mouvement "Free Palestine" dont l’objectif était de forcer le blocus de la bande Gaza, visait avant tout à masquer des difficultés provenant, entre autres, d’une diplomatie hasardeuse et d’une évolution dans l’équilibre des forces à l’intérieur du pays : les Européens et les Américains viennent en effet de voter une résolution prônant la dénucléarisation du Moyen-Orient - qui sonne comme un désaveu de la position turque sur le dossier nucléaire iranien. L’entrée en scène du nouveau chef du CHP [3] peut changer la donne dans le bras de fer qui oppose islamistes et "Etat profond" : selon un sondage, Kemal Kılıçdaroğlu [4], surnommé "Gandhi Kemal", aurait déjà fait progresser le parti kémaliste de 10 points, ce qui situerait le CHP, dans la perspective des prochaines échéances électorales (2011), à plus de 30%.

Les accords militaires discréditent la Turquie...

Les accords militaires entre la Turquie et Israël vont-ils résister à cet incident grave entre les deux pays ? On peut penser que oui : les contrats se chiffrent à 2,5 milliards de dollars d’après l’organe d’information indépendante Bianet qui donne quelques détails : 183 millions de dollars [5] pour l’achat à Israël par la Turquie de dix avions militaires sans pilote (drones) "Heron" ; 1 milliard de dollars pour la modernisation de 54 avions de combat F-4 et 650 millions de dollars pour moderniser 170 chars M-60 ; 160 millions de dollars pour le système radar (SAR) ; des contrats pour 167 millions de dollars ont été signés entre les deux pays dans le domaine du renseignement militaire ; le ticket d’entrée dans le projet israélien de transmission d’images d’avions de combat est de 120 millions de dollars ; notons également qu’Israël entraine ses soldats sur la base aérienne de Konya et utilise l’espace aérien turc.

… sans pour autant exonérer Israël.

Quoiqu’il en soit, il n’est pas question de justifier l’inqualifiable attitude d’Israël qui prend en otage 1,5 million de Palestiniens de la bande de Gaza : Israël doit non seulement lever le blocus de Gaza mais ouvrir des négociations garantissant l’existence d’un Etat palestinien souverain [6]. Son intransigeance et son aveuglement ont ouvert un boulevard au rusé Erdoğan qui tente de faire oublier la politique tout autant condamnable qu’il conduit pour régler la question kurde et qui commence, elle aussi, à soulever quelques réprobations.

La Turquie « taclée » par Amnesty International…

Le Rapport d’Amnesty International publié le 28 mai dernier « tacle » sévèrement la Turquie :

Peu de progrès ont été enregistrés concernant le renforcement de la protection des droits humains. Des cas de torture et d’autres mauvais traitements ont cette année encore été signalés, de même que des cas de poursuites pénales restreignant le droit à la liberté d’expression. […] (Lire la suite sur le site d’Amnesty International)

... accablée par le rapport de l’association IHD,

Le rapport d’Amnesty international corrobore celui de l’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD) dont nous avons déjà publié les chiffres hallucinants concernant les violations du droit à la vie, violations des droits de la femme, violations des droits de l’enfant, violations du droit à la liberté d’expression, à la liberté d’association, à la liberté de manifestation ; rappelons que IHD a comptabilisé en 2009 dans les prisons turques (chiffres dépassés aujourd’hui) 4 475 détenus politiques purgeant des peines souvent très lourdes, 1 444 inculpés mis en détention provisoire et 6 474 étrangers demandeurs d’asile.

... épinglée par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU (ONUG),

La Turquie vient d’être soumise, le lundi 10 mai 2010, à "l’Examen périodique universel" du Conseil des Droits de l’Homme, organe intergouvernemental des Nations Unies, dont le but principal est d’aborder des situations de violations de droits de l’homme dans les 192 Etats membres de l’ONU et d’émettre des recommandations ; la Turquie, au vue de la contribution écrite présentée le 12 avril dernier par trois ONG [7], avait déjà fait une première réponse dilatoire, un demi-aveu en quelque sorte, qui, loin de nier les violations des droits fondamentaux du peuple kurde, les justifie par un seul mot : « TERRORISME. » Dissolution du DTP [8] ? - "lien avec l’organisation terroriste PKK" ; arrestations et mises en détentions provisoires [9] ? – "complicité dans des actes criminels et de démonstrations violentes organisés par les groupes liés au PKK, organisation terroriste ". Et les enfants ? "Ils ont commis des actes de terrorisme !". Il faut savoir que ces enfants qu’on traite de terroristes ont été interpellés et jetés en prison pour avoir lancé des pierres contre les forces de l’ordre ou pour avoir fait le symbole de la victoire lors des manifestations [10].

... qui n’est pas à une contradiction près,

L’attitude autiste de la Turquie quand il s’agit de la question kurde tranche avec la soudaine "clairvoyance" quand il s’agit de la question palestinienne. On peut lire dans la dépêche du 4 juin 2010 de l’AFP :

Le Hamas n’est pas un groupe terroriste, a affirmé aujourd’hui le premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan dans des déclarations retransmises à la télévision.

D’après Info Palestine, le Premier Ministre turc a critiqué les puissances occidentales qui refusent, selon lui,

de donner une chance au Hamas de s’engager dans un processus démocratique ;

il aurait ajouté que le gouvernement israélien pratique le terrorisme d’Etat. Franchement, on croit rêver ! Ce discours peut s’appliquer au mot à mot à la question kurde et à la Turquie ! Le PKK n’est pas une organisation terroriste et les Kurdes réclament en vain l’ouverture démocratique.

Le gouvernement israélien, traité "d’hypocrite et de paranoïaque" rétorque en accusant la Turquie d’avoir provoqué sciemment les incidents :

c’était une opération terroriste,

a lancé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou ;

toute l’opération est orchestrée par IHH, une organisation islamiste turque impliquée depuis longtemps dans des activités terroristes,

avait déjà déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Inutile d’insister, la démonstration est faite : le terme "terroriste", complètement dévoyé, est le cache-sexe des politiques sécuritaires.

... s’enfonce délibérément dans la guerre.

La Turquie vient de perdre (définitivement ou non ?) un interlocuteur de poids dans la recherche d’une solution politique de la question kurde : malgré toutes la politique répressive du gouvernement AKP qui s’est considérablement durcie depuis avril 2009 avec une remontée spectaculaire du nombre d’atteintes aux libertés, Abdullah Öcalan continuait, du fond de sa prison, à jouer la carte de la modération pour ne pas compromettre les chances d’une négociation : c’est à sa demande que le PKK avait prolongé son 9eme cessez-le-feu décrété unilatéralement et qu’avaient cessé les manifestations de décembre 2009 qui tournaient à "l’intifada".

Tactique ou lassitude ? On ne sait pas encore mais le journal Özgur Politika affirme que l’illustre prisonnier jette l’éponge :

en l’absence de vrais interlocuteurs, ces efforts n’ont plus de sens,

aurait-il déclaré à ses avocats, confiant en quelques sorte la suite des opérations aux dirigeants du PKK et aux dirigeants du Parti pour la Paix et la démocratie (BDP).

La suite ne s’est pas fait attendre : le PKK vient de faire savoir, par une déclaration à l’AFP, que

le cessez-le-feu unilatéral avec la Turquie avait pris fin.

Les combats ont repris, l’été risque d’être chaud.

Les Kurdes souhaiteraient que la communauté internationale prête également attention à leur situation : il faut agir avant qu’il ne soit trop tard.

André Métayer
http://akbdrk.free.fr/spip.php?article261

[1] Harakat al-Muquawama al-Islamiya ("Mouvement de la Résistance Islamique") : ce mouvement de résistance palestinien se définit lui-même comme un mouvement trouvant ses principes dans le Coran et se battant au nom de l’Islam.

[2] IHH (Insanı Yardım Vakfı – Fonds d’aide humanitaire).

[3] Cumhuriyet Halk Partisi (CHP) : le « Parti Républicain du peuple » "social-démocrate", laïc et nationaliste, fondé par Mustafa Kemal Atatürk en 1923, est aujourd’hui le principal parti d’opposition en Turquie.

[4] Il semblerait que le successeur de Deniz Baykal, qui jouit d’une réputation d’homme intègre, aurait fait le ménage dans l’appareil du parti ! Mais pour quelle politique ? "Wait and see."

[5] Plus 15 millions de dollars pour la location de deux drones « Heron »

[6] Les Amitiés kurdes de Bretagne, qui assurent l’Association France Palestine Solidarité de leur soutien, ont déjà montré leur solidarité à la cause palestinienne, comme en novembre 2009 lors de la production d’une animation conjointe - "Guerres et Paix" - menée dans le cadre de la Maison internationale de Rennes avec la collaboration d’associations comme le Mouvement de la Paix, etc.

[7] Centre Europe Tiers-Monde (CETIM), Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ; organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès de l’ONU.

[8] Le Parti pour une Société Démocratique (pro-kurde), dissout par la cour constitutionnelle, a été immédiatement remplacé par le BDP, Parti pour la Paix et la Démocratie.

[9] Depuis avril 2009, près de 2 000 maires et élus locaux, anciens maires, anciens députés, personnels communaux, présidents d’associations, syndicalistes journalistes, avocats, sont en détention provisoire.

[10] Eshat Aktas, coordonnateur de l’association de défense des droits des enfants du barreau de Diyarbakir révèle qu’en 2009 ce sont 1 300 enfants qui ont été détenus ou jugés en vertu de la loi anti-terreur (TMY) dans les régions de l’Anatolie de l’est et du sud-est à prédominance kurde. Le Président du Barreau de Batman, Yusuf Tanrıseven, cite l’exemple d’une fillette de 15 ans (Berivan S.) qui s’est vue condamner le 26 janvier 2010 par la Haute Cour criminelle de Diyarbakir à 13,5 ans d’emprisonnement (peine ramenée à 7 ans et 9 mois en raison de son jeune âge) pour avoir participé à une manifestation.

Hamas and PKK: Turkey’s Terrorist Bias

This is the first of two articles focusing on the biased in Turkey towards one militant group, Hamas, over another, the PKK.The Turkish state and media have different, conflicting, attitudes towards the Kurdistan Workers party (PKK) and the Palestinian Hamas.The famous quote “one man’s terrorist is another man’s freedom fighter” holds true as much today as it always has, especially, and absurdly, within Turkey.

In recent years the Turkish state’s relations with Israel have seen a gradual decline since the ascendency to power of the Islamist rooted Justice and Development Party (AKP Turkish acronym) in 2004. Alongside this deterioration of relations has arisen a bias in Turkey, both from the state and the media, in their approach to dealing with two militant groups that most countries recognize as terrorist organizations.

Hamas on the one hand, opposed to the existence of Israel, has fought a bloody war with that country since the 1990s, whilst the Kurdistan Workers Party (PKK) has been fighting Turkey since 1984, initially demanding a separate state for Turkey’s Kurds, but later changing their demands, calling instead for cultural and political rights for Kurds.

Elections and legitimacy

The AKP has taken a critical approach towards Israel on the Palestinian issue, increasingly so since the 2009 Israeli offensive on Gaza, as highlighted in the very public spat between Turkish PM Recep Tayyip Erdogan and Israeli President Shimon Peres at the World Economic Forum in Davos. Relations between the two countries have become so bad that Erdogan has started lobbying for the recognition of Hamas as a legitimate representative of the Palestinian people despite that organizations refusal to recognize Israel’s right to exist. Erdogan’s argument is that Hamas won the Palestinian Authority (PA) 2006 parliamentary elections and has the right to represent the Palestinians.

“Hamas entered the elections as a political party. If the whole world had given them the chance of becoming a political player, maybe they would not be in a situation like this after the elections that they won. The world has not respected the political will of the Palestinian people,”

argued Erdogan in an interview with Newsweek in January 2009.

Further still, the situation has worsened with the recent Gaza flotilla incident where 9 Turkish nationals were killed by Israeli commandos. As a result Erdogan and the AKP party have taken an even harsher tone towards Israel with reference to Hamas, putting Turkish-Israeli relations at an unprecedented low.

“I do not think that Hamas is a terrorist organization…They are Palestinians in resistance, fighting for their own land,” Erdogan has said.

On the death of 9 Turks during the Gaza flotilla raid by Israel, Erdogan has said:

“This action, totally contrary to the principles of international law, is inhumane state terrorism”.

Taking Erdogan’s logic on why Hamas should be recognized on the grounds of winning the 2006 elections, it is possible to see a double standard in his approach. During the 2009 Turkish local elections the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) put on a strong showing, gaining large support in the predominantly Kurdish areas of the country, only narrowly coming second to the AKP. Yet Erdogan and the AKP run government banned that party for being a “focal point of terrorism”, imprisoning dozens of its members and banning from politics for 5 years its top brass.

Erdogan had arrogantly hoped to win over most of the Kurdish areas after introducing cosmetic reforms, vowing that he would “take that castle” in reference to the largest Kurdish dominated city of Diyarbakir. AKP even went as far as to hand out free electronic appliances to Kurds to gain their votes. But once the DTP showed its strength the state resorted to banning them. Incidentally the Kurds kept the castle with over 66% of the vote. The DTP quickly reorganized under a new name, the Peace and Democracy Party (BDP), and again the Turkish state, and in some ordinary Turks, have been hard at work harassing, intimidating and imprisoning its members, as well as trying to outlaw the party.

What is interesting to note in this parallel is how Israel did not intervene to prevent Hamas taking part in the 2006 PA elections, leaving the Palestinians instead to choose their own representatives. However, Israel had set conditions for holding peace talks with the Palestinians. One of them being, understandably, that Hamas cease aggression towards Israel as well as recognize Israel’s right to exist; something that Hamas has yet to agree to. Meanwhile, Turkey has, to date, refused to accept the PKK as a key player in solving the Kurdish question and has moved to ban any pro-Kurdish political party that shows any signs of factoring the PKK into a Kurdish solution.

And all this is despite a number of unilateral ceasefires declared by the PKK since the 1990s which Turkey has ignored, instead favoring a surrender or death approach towards the PKK. Considering this, one could say that Israel and the PKK would make realistic negotiating partners for peace, in comparison to Hamas and Turkey and their ‘all or nothing’ attitudes.

State terrorism

Equally absurd is Turkey’s critique of Israel’s reaction and use of force, by labeling it “state terrorism”. Not that Israel is not famous for using heavy handed force that are rightly questionable and worrying, i.e. Gaza offensive 2009. But the absurdity, again, lays in the reality of Turkish politics and policies.

Turkey reacts with the charge of “state terrorism” at Israel for boarding a ship and subduing hostile crew members, leaving 9 dead. But what of the continued oppression of the Kurds? The most shocking policy that Turkey has pursued in recent years has been the imprisonment of children under anti-terror laws. Children of 14 and 15 years of age are being imprisoned for throwing stones at Turkish police and chanting slogans in support of the PKK, a crime under Turkish anti-terror laws. Yet Turkey complains about Israel shooting violent activists that support Hamas.

Furthermore, for the past 6 years Turkey has routinely shelled and bombed the Iraqi Kurdistan region where the PKK has bases, and has launched numerous ground offensive into Iraqi Kurdistan, the latest being in 2008. Ironically, Turkey has done this in part with use of Israeli bought unmanned aerial vehicles (UAV). The result has been loss of civilian life, property and livestock. Iraqi Kurds in those areas bombed and raided are now displaced in their own country, too afraid to return to their villages because of Turkish heavy handed tactics.

This obvious double standard and contradictory attitude of the Turkish state raises a number of questions. What is it that distinguishes Hamas so fundamentally from the PKK that Erdogan and Turkey feel the need to champion them? What is it the PKK is not doing that Hamas is doing? Could it be the extremist hard-line approach of calling for the destruction of Israel? or maybe the firing of rockets on Israeli civilian areas?

Additionally, what constitutes “state terrorism” to the Turks? The killing of 9 people on a ship heading towards a naval blockade? is the imprisonment of children, 14 or 15 years old just for throwing stones and shouting slogans, not state terrorism? taking away someone’s childhood because of mere sticks and stones, as well as words? What about the constant bombardment of neighboring countries, killing civilians, with the excuse of fighting ‘terrorism’?

Despite all this, what one could call hypocrisy, Turkey maintains its hostile stance towards Israel whilst conveniently ignoring its own domestic issues. They champion one militant group, Hamas, yet deny engaging their own home group one, the PKK.

Well they have not totally ignored the domestic issues in relation to the recent flotilla incident. Turkish intelligence are now suggesting there could be a link between Israel and the PKK’s actions. Maybe someone should remind them who it was that helped capture the leader of the PKK for Turkey in 1999. (kurdish-info.eu, Submitted by Tsiatsan - Kurdistan Commentary AN 08.06.2010)

Signature campaign for Abdullah Ocalan's release

The Kurdish Human Rights Action Group, under the leadership of Justice Essa Moosa, is stepping up its efforts to secure the release of Abdullah Ocalan and bring about a resolution of the Kurdish question through peaceful negotiation. In recent months, many human rights activists have put their weight behind this cause and linked up with similar groups around the world.

Please read, sign and circulate among family, friends and associates. At most, it will take a few minutes of your time. But for Abdullah Ocalan, hundreds of political prisoners and millions of Kurdish people, it could make the world of difference.

Sign online: http://www.thepetitionsite.com/1/free-abdullah-ocalan

PETITION

Whereas Abdullah Ocalan was en route to South Africa to seek political asylum in February 1999;

And whereas his effort was frustrated when on 15 February 1999 he was intercepted by certain intelligence agencies in Kenya, kidnapped, blindfolded and handed over to Turkish authorities;

 And whereas he was tried and sentenced to death in an unfair trial before a semi-military court but the sentence was subsequently commuted to life imprisonment;

And whereas the European Court of Human Rights subsequently found that his trial before the said tribunal in Turkey was unfair;

 And whereas Abdullah Ocalan is to the Kurdish people what President Mandela was to the oppressed people of South Africa;

 And whereas Abdullah Ocalan's contribution to the peace process in Turkey is vital for the peace process in the entire Middle East; 

Now therefore we call upon the Prime Minister of Turkey to immediately release him from prison to enable him to contribute to the resolution of the Kurdish question in Turkey and to a lasting peace between the Turkish people and the Kurdish people!

Let us keep alive the spirit of a powerful rallying call during international struggle against apartheid - AN INJURY TO ONE IS AN INJURY TO ALL!

http://www.khrag.org

UK contact: Peace in Kurdistan Campaign
E-mail: estella24@tiscali.co.uk

Lettre ouverte aux députés européens

Intervenez contre une guerre qui multipliera le nombre des victimes

Mesdames, Messieurs les députés européens,

Je me permets de vous envoyer cette lettre dans le but de solliciter auprès de vous une intervention contre une guerre qui peut amener la Turquie au chaos et provoquer des milliers de victimes dont les blessures ne pourront pas facilement être soignées.

Depuis le début du mois de Juin un nouveau processus de guerre a commencé en Turquie suite à la déclaration des militants kurdes qui ont annoncé la fin de son cessez-le-feu unilatéral, en vigueur depuis le mois d’avril 2009. Ces militants ont précise que la responsabilité  de la fin du cessez-le-feu revient au gouvernement turc, en raison de ses attaques contre le peuple kurde. Ils attirent l’attention sur la perte des 1.500 de ses membres depuis un an.

Comme toujours, et encore une fois ce sont les Kurdes qui deviennent victimes de cette guerre. Sans  une intervention extérieure, cette guerre va approfondir les oppositions entre les Kurdes et la Turquie, et  boucher toutes les voies qui peuvent résoudre la question kurde.

Il est important de savoir que, depuis le début de cette année, la Turquie coopère avec l’Iran, en  matière militaire et de renseignements pour anéantir la résistance du peuple kurde. Surtout depuis le mois de Mai, chaque jour, il y a des opérations turques et iraniennes, menées dans les montagnes kurdes, où résident aussi de simples villageois.

Selon mes observations, la Turquie est en train de forcer la main des Kurdes d’Irak en vue d'une coopération militaire contre la guérilla du PKK. Je ne sais pas si  les autorités de la région kurde d’Irak vont réellement se ranger aux  côtés de la Turquie, mais cette volonté de la Turquie montre sa décision en ce qui concerne ce processus de guerre.

Mesdames, Messieurs, les députés européens,

Je veux souligner que le gouvernement de l’AKP et les partis de l’opposition, comme CHP et MHP, sont entrés dans un processus électoral. Qui se nourrit du populisme en vue de gagner les élections. C’est pourquoi, en ce moment la région kurde est abandonnée à la justice des militaires.

Il n’est pas de l'intérêt  de l’Union européenne que cette guerre continue. Dans cette optique, je trouve très important qu’il y ait une intervention de votre institution afin de rétablir un processus de dialogue entre les Kurdes et les autorités turques. Sur la demande de votre institution, les intellectuels kurdes peuvent apporter leur contribution à vos démarches. Pour tous vos démarches, je suis à votre disposition.

Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs, mes meilleures salutations.

Ahmet DERE
Journaliste / Ecrivain Kurde
Le 08.06.2010
Mail : farasin@hotmail.com
ahmet.gulabi.dere@hotmail.com

Le PKK annonce la fin de son cessez-le-feu unilatéral

Les rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont annoncé vendredi qu'ils mettaient fin à leur cessez-le-feu unilatéral avec la Turquie, alors que le chef du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, effectue une visite historique dans ce pays.

Le responsable des relations extérieurs du PKK, Ahmed Denis, réfugié dans les montagnes de Qandil, dans le nord de l'Irak a affirmé dans une déclaration à l'AFP que "le cessez-le-feu unilatéral avec la Turquie avait pris fin".

Selon lui, "le gouvernement turque est responsable de la fin du cessez-le-feu en raison de ses attaques contre le peuple kurde".

Cette annonce a été faite alors que M. Barzani effectue une première visite en Turquie en tant que président de la région autonome kurde du nord de l'Irak. Lors de ses rencontres avec les autorités turques, il a promis d'empêcher les attaques du PKK contre la turquie depuis le sol irakien.

 "Le PKK a annoncé au cours des dernières années un cessez-le-feu à six reprises mais le gouvernement turc n'a jamais respecté, a attaqué nos forces et arrêté nos militants politiques en Turquie", a ajouté Ahmed Denis.

Selon lui, 1.500 membres du PKK ont été arrêtés par les autorités turques depuis un an. Le PKK avait annoncé en avril 2009 une trêve dans ses opérations armées.

Il a également accusé la Turquie et l'Iran, deux pays qui ont d'importantes populations kurdes et des mouvements indépendantistes, "de coopérer en matière militaire et de renseignements pour anéantir le peuple kurde et sa juste cause".

La direction du mouvement rebelle, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, a également estimé qu'Ankara tentait de provoquer des affrontements entre les factions kurdes à la suite de la visite de M. Barzani à Ankara.

"La région du Kurdistan a le droit d'établir des relations commerciales et économiques avec les pays voisins mais il est clair que le gouvernement turc veut commencer par l'économie et finir par la politique et veut pousser les forces du Kurdistan à combattre le PKK", a ajouté M. Denis.

M. Barzani, boudé dans le passé par la Turquie qui l'accusait de tolérer, voire soutenir le PKK s'est dit prêt jeudi à "toute sorte de coopération avec la Turquie", en vue de meilleurs liens entre Ankara et sa région.

"Nous sommes opposés à la poursuite de la violence. Nous ne considérons pas la sécurité de la Turquie séparément de la nôtre", a dit M. Barzani, lors d'une visite de cinq jours en Turquie, la première depuis 2004, axée notamment sur la sécurité frontalière. (AFP, 4 juin 2010)

37 children in Diyarbakir prison are put in isolation after protest

37 children imprisoned in Diyarbakır E Type Jail with charges of ‘throwing stones’, were given 3 days cell sentence and prohibition from open-air and social activities.

Following the decision of the prison authorities not to give the children' ill friend any medical treatment, the young detainees started a rebellion on 4 May. Beds were set on fire to protest against prison conditions. The children received disciplinary punishments.

“Justice Initiative for Children” Diyarbakır Branch Speaker Lawyer Arif Akkaya told ANF that “The children will be kept 3 weeks away from sport, 3 days from fresh air and will be held 3 days in isolation. Besides, the management opened investigation against the children under the charges of harming public property.”

Akkaya also expressed the anxiety of “Justice Initiative for Children” activists. He also added that the children are so pshycologically depressed after giving statements that they may even attempt suicide. Akkaya underlined that the management will be responsible for any consequence and uneasiness the children may have as a result of isolation.
(kurdish-info.eu, June 3, 2010)

Kurdish child killed by armored police vehicle in Şirnak

Fırat Basan, 14 year old, was killed after being hit by an armored police vehicle in Sirnak. Hundreds gathered at the scene of accident and set the police vehicle ablaze to protest. Police fired tear gas at protesters to separate the protesters.
Bengi Yıldız said that AKP is responsible for the attack. "AKP should look at its own Gaza"

Reacting strongly against the attack on the ‘Peace Walk’ in Silopi, BDP (Peace and Democracy Party) Deputy Chairman Bengi Yıldız said that AKP is responsible for the attack. Pointing out that a police armored vehicle crushed a child named Fırat Basan to death, Yıldız said; “We want to ask the president; who murdered Fırat Basan? Israeli soldiers? Turkish security forces? Was that child killed in Gaza or Şırnak? Who kills our children on the streets and our young people at the universities and in police station?”

Yıldız held a press conference at TBMM (Grand National Assembly of Turkey) concerning the attack in Silopi and said; “Turkey must firstly see its own Palestine, its own Gaza."

Yıldız emphasized that the event in Silopi yesterday and the state terror against civil public and parliament members are a sign of the effort to pull Turkey in a dark process and added; “The experience of yesterday is obviously a state terror. Before the march, our MPs Sevahir Bayındır, Hasip Kaplan and Hamit Geylani held talks with security authorities and the district governor and informed them about the march. The MPs and mayors were at the front of the march when security forces claimed the march had not been authorized and attacked the mass incomprehensibly with water cannons, gas bombs and batons. Beside our representatives, many civil people were injured during the attack. Security powers made a blockade around the city and closed the ways to hospital for injured demonstrators. All these were lived under the responsibility and order of local authorities.” (
kurdish-info.eu, June 3, 2010)

Police attack peaceful demonstration in Silopi, MP Bayındır injured

The demonstration organized by Silopi BDP (Peace and Democracy Party) has been brutally attacked by police. MP Sevahir Bayındır has been seriously injured in the clashes. The police used gas bombs, water cannons, and heavily baton charged the over ten thousand people who turned out on the streets of Silopi.

BDP MPs Sevahir Bayındır, Hasip Kaplan ve Hamit Geylani were among dozens of BDP politicians at the march. People were chanting slogans against recent execution in Iran, and against the ongoing military operations against Kurdish guerrilla. MP Sevahir Bayındır has been taken to Silopi hospital and her conditions are said to be serious.

According to local sources clashes are still going on. (ANF / ŞIRNAK, 3 June 2010)

Barzani s'engage à contrer le PKK depuis son territoire

Le président de la région irakienne autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, a promis jeudi à Ankara de déployer "tous les efforts" pour empêcher les attaques des rebelles kurdes vers la Turquie depuis son territoire.

"Nous sommes opposés à la poursuite de la violence. Nous ne considérons pas la sécurité de la Turquie séparément de la nôtre", a-t-il dit par le biais d'un interprète au premier jour d'une visite de cinq jours en Turquie, la première depuis 2004, axée notamment sur la sécurité frontalière.

"Nous allons déployer tous les efforts pour mettre un terme à cette situation déplorable", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.

M. Barzani, boudé dans le passé par la Turquie qui l'accusait de tolérer, voire soutenir le PKK, s'est dit prêt à "toute sorte de coopération avec la Turquie", en vue de meilleurs liens entre Ankara et sa région.

Depuis 2008, la Turquie s'est rapprochée du gouvernement autonome kurde d'Irak.

Les Kurdes d'Irak sont réticents à combattre leur "frères" kurdes du PKK et M. Barzani a dans ce contexte exhorté la population kurde de Turquie à soutenir une fragile initiative du gouvernement turc en faveur de l'amélioration des droits de cette communauté.

M. Davutoglu s'est pour sa part félicité du réchauffement des liens avec les Kurdes; il a souligné que son gouvernement souhaitait une "pleine intégration économique" avec le nord de l'Irak.

Il a cependant demandé aux kurdes d'Irak d'en faire davantage contre le PKK.

"Nous attendons une coopération entière de nos frères irakiens, particulièrement de l'administration régionale kurde. Nous sommes contents de l'amélioration récente de cette coopération", a-t-il dit. (AFP, 3 juin 2010)


Massoud Barzani à Ankara: une première en 6 ans

Le président de la région irakienne autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, est arrivé mercredi en Turquie pour une visite officielle de cinq jours afin de s'entretenir notamment des questions de sécurité avec les dirigeants turcs, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

M. Barzani qui effectue son premier déplacement officiel en Turquie depuis 2004, doit s'entretenir jeudi avec le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Une conférence de presse commune est prévue au terme de l'entretien, souligne Anatolie.

Lors de sa visite, M. Barzani doit aussi être reçu par le président Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

M. Barzani, également chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), discutera avec les responsables turcs des "sujets de préoccupation mutuelle" notamment la sécurité frontalière, ont précisé ses services.

Cette visite intervient quelques jours après la mort de six soldats turcs tués dans une attaque de rebelles kurdes contre une base navale dans le sud de la Turquie.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) mène depuis 1984 une lutte armée contre les forces d'Ankara et possède des bases arrière dans les montagnes du Kurdistan irakien. Ankara évalue à environ 2.000 le nombre des rebelles du PKK retranchés en Irak.

Les combats entre les forces armées turques et les rebelles kurdes s'intensifient généralement avec l'arrivée des beaux jours. Après le dégel, les rebelles quittent leurs camps du nord de l'Irak, bombardés par les chasseurs turcs, pour pénétrer en Turquie par les massifs montagneux afin d'y organiser des attaques.

Depuis 2008, la Turquie s'est rapprochée du gouvernement autonome kurde d'Irak, accusé par Ankara dans le passé de tolérer, voire de soutenir le PKK, et a inauguré un consulat a Erbil, dans la zone kurde.

Au terme de sa visite en Turquie qui le mènera aussi à Istanbul, M. Barzani doit se rendre en France pour rencontrer le président Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. (AFP, 2 juin 2010)

Un soldat turc et deux rebelles kurdes tués lors d'un accrochage

Un soldat turc et deux rebelles kurdes ont été tués lors d'un accrochage dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière irakienne, ont annoncé mercredi les autorités locales.

L'affrontement s'est produit tard mardi près de Cukurca, dans la province d'Hakkari, lorsqu'un groupe de rebelles du PKK a ouvert le feu sur des soldats en patrouille, a annoncé le gouverneur de la province dans un communiqué.

Trois soldats ont été blessés. Parmi les deux rebelles tués figure une femme.

Les affrontements se sont multipliés ces dernières semaines entre le PKK et les forces régulières.

Lundi, six soldats ont été tués et sept blessés par des tirs de roquettes du PKK contre une base navale, dans le sud de la Turquie, et samedi, cinq soldats et un supplétif de l'armée ont été tués par les rebelles lors d'une série d'attaques.

Ces attaques meurtrières surviennent alors que le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, a fait savoir le week-end dernier qu'il abandonnait ses efforts pour dialoguer avec le gouvernement. (AFP, 2 juin 2010)

PKK ended unilateral ceasefire

The umbrella organization of Kurdistan Workers Party (PKK), Democratic Confederation of Kurdistan (KCK) says it is ending a unilateral ceasefire declared 13 months ago.

KCK, which has been pressing the government to announce a truce of its own, accused Turkish state and AKP government of failing to take necessary steps for peace.  "Despite our efforts to stop the violence AKP government and Turkish state followed politic tactics to eliminate Kurdish freedom movement" the statement said.

PKK and KCK declared unilateral ceasefire for 6 times since 1993, all were ignored by Ankara.

Following Kurdish leader Abdullah Ocalan's proposals, the latest unilateral ceasefire was declared by PKK 13 months ago. But Turkish military attacks against Kurdish guerillas continued. According to People Defence Forces (HPG), military wing of PKK, figures Turkish army operations against guerilla forces were counted 273.

Since 2009 Turkish police started a huge crackdown against pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) and jailed 1500 of its members. 

The statement said AKP government is responsible for "an upcoming tragic war".

Turkish military has been heavily bombarding the areas of PKK presence over the past couple of weeks on the border territories and several clashes have taken place between the two sides leaving casualties.

Last week the violence between Kurdish guerillas and Turkish military left over 40 dead. (ANF, June 1, 2010)

Gerger: Turkey may use Israeli crisis against the Kurdish question

Professor Haluk Gerger commenting to ANF the raid by Israel forces yesterday has focused on the relations between Turkey and Israel.

"Turkey is the only country in the Middle East with extensive military, economic and political/development relations and strategic cooperation," said Gerger and added that "Turkey buys weapons from Israel and has its military equipment including tanks repaired by Israel. Until very recently Israeli planes were having flying exercises within the vast Turkish airspace before bombing Palestinians. Both countries organize joint military war games against potential enemies! They are both strategic partners in America's network in the region."

What will happen now?

The Turkish government is caught between two real pressures. One is coming from its complicity and cooperation with Israel and which is being rudely disregarded by the Israeli government. The other one is the reaction of the public opinion and rage at home. How they could get out of this impasse we have to wait and see. A fiery rhetoric and perhaps symbolic gestures concerning Gaza may be in the agenda. Turkey is a member of the Security Council of the UN and may try to show off some diplomatic muscle there. Will the government dare to emulate a "Korean example" and create a fake tension in the Mediterranean will be dependent on the force of the public opinion. It seems the real burden will be on the Obama administration to diffuse the crisis.

How this 'crisis' could be used at home?

Yesterday there has been a PKK attack in a naval base in Iskenderun. The government may use this occasion for domestic consumption against the Kurds and talk of complicity between the PKK and the Zionists. That would be to carry the whole episode in a twisted way into domestic politics and into the burning Kurdish question. (ANF / NEWS DESK, June 1, 2010)


MP Kaplan: Systematic Plan against Kurdish Students

Peace and Democracy Party Şırnak MP Kaplan described the "Action Plan" sent to universities by the Council of Higher Education as "Five-Year Medium-Term Plan" aimed at "systematically arresting and detaining Kurdish university students.

"This action plan is a planned offensive by the government against Kurdish university students".

Peace and Democracy Party (BDP) Şırnak Deputy, Hasip Kaplan, brought the "Action Plan for Separatist Activities" prepared by the Council of Higher Education (YÖK) to the parliament. The plan was sent to the universities by YÖK on 17 March.

BIANET talked to deputy Kaplan about the plan. "This confidential action plan is being applied against Kurdish university students every year". Kapaln continued:

"The plan suggests watching students who are involved in 'separatist' activities such as attending Newroz celebrations or requesting education in Kurdish as their mother tongue. There are outrages statements like saying that the students misused the rights provided by the European Union. The investigation and monitoring reports about the students should be sent to the deanery every four months. Recent attacks against Kurdish students in Muğla, Ankara, Manisa, Rize, Tokat and Instanbul were based on theses directives. It even gets worse since the document is meant to be a 'Five-Year Medium-Term Plan'. This is a plan to systemize arrests and detentions of Kurdish students", Kaplan indicated.

"We will constantly bring this up at the parliamentary agenda and we will keep it updated. We do not accept to subject students to separation due to their identities. It is dreadful that this kind of issues can be found in an official state document. We will reveal that the AKP [ruling Justice and Development Party] government is insincere regarding the constitution and that they are false democrats", Kaplan said.

"The minister lies, the document does exist"

Kaplan vehemently criticized National Education Minister Nimet Çubukçu for officially describing the death of Şerzan Kurt, student at the University of Muğla (Aegean coast) as the result of a "bar fight":

"Mr Çubukçu denied the existence of the document when he was reminded to the attacks and action plan. I sent the document to the National Education Ministry and to parties represented in parliament. I disclosed the document of which Minister Çabukçu denied its existence. How is he going to explain a scandalous situation like this? I invite the minister to bravely remain behind the decisions taken related to the 'democratic initiative'. On one hand you are saying 'we are advocates for freedom', on the other hand you are ignoring Kurdish students and the Kurdish identity. We do not accept that". (BIA, Semra PELEK, 31 May 2010)

Incursion de l'armée iranienne au Kurdistan irakien

L'armée iranienne mène depuis lundi une incursion à l'intérieur du Kurdistan irakien, à la suite d'accrochages avec des indépendantistes kurdes iraniens au cours des derniers jours, a affirmé mardi une source au sein des services de sécurité à l'AFP.

Selon cette source, des forces iraniennes ont pénétré lundi en fin de journée sur trois kilomètres de profondeur en territoire irakien, dans les montagnes de Qandil, dans l'est du pays.

Des accrochages opposent depuis plusieurs jours l'armée iranienne à des membres du PJAK, le "parti pour une vie libre au Kurdistan".

Le PJAK est un mouvement séparatiste kurde iranien qui opère à partir de bases établies dans les montagnes du Kurdistan irakien. (AFP, 1 juin 2010)

Minorités / Minorities

RTÜK Punished Thoughts on "Genocide" Voiced by Turkish Writer

The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) decided to impose a broadcasting ban on the Turkish television station Haber Türk on the grounds of writer Sevan Nişanyan's thoughts on the "Armenian genocide". Nişanyan was guest at the program "One to one" hosted by Fatih Altaylı and had referred to the killing of a huge number of Armenians by the Ottoman Empire in 1915.

RTÜK took the decision on 15 June and notified Haber Türk on 21 June. The Council indicated that Nişanyan, one of several guests in the program, "exceeded the limits of criticism" with his statements that allegedly "humiliated the Republic of Turkey".

RTÜK defines limits of criticism

RTÜK suspended the broadcast of one program of "One to one". The "One to one" program on issue was broadcasted on 9 March 2010 at 8.00 pm during the process when the Armenian Bill was accepted by the US House of Representatives Foreign Affairs Committee.

The Council based the punishment on article 4(i) of Law no. 3984 on the Establishment of Radio and Television Enterprises and their Broadcasts as amended by Law no. 4756 on "Broadcasting Standards".

Accordingly, "broadcasts shall not offend the personality of individuals beyond the limits of criticism, shall respect the right of reply and rectification". Haber Türk can apply to the Administrative Court to annul the decision.

The decision signed by 1st Law Counsellor lawyer Arslan Narin, demanded to suspend the program on 13 July at 8.00 pm and replace it by a program prepared by RTÜK without commercials. The notification of punishment was to be read out prior to the program and written information that the program was suspended and which broadcasting standards had been violated was to be shown in 10 minute intervals.

Criticism of state policies

Author Nişanyan said in the program, "Terrible events happened in 1915. A whole society who had been living here for thousands of years was expelled from their home country and was subjected to tyranny and injustice. [...]The state policies in Turkey say that this is a lie and that they do not care about our feelings and they do their best to oppress and silence these feelings. I think these policies have softened a little throughout the past two to three years. At least, they stepped back from completely ignoring it. But when we look at recent speeches of the government, we see very clearly that the basic mentality has not changed [...]".

Warning for "Lady's farm"

Moreover, RTÜK issued a warning to Kanal D by reason of an episode of the series "Lady's farm" broadcasted on 19 March 2010. The character "Güllü", featured by actress Özgü Namal, cursed her father and older brother in the episode on subject. According to RTÜK, the broadcast was "opposing national and moral values of society and the structure of the Turkish family". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 28 June 2010)


Meeting in London about Western approach to Turkey's Genocide Denial

Report by Solidarity with the Victims of All Genocides on the meeting - “Re-thinking our Policy on Turkey - Did our policy of Appeasement and Collusion with Genocide Denial lead to more Human Rights Abuses?” - that took place in the Grimmond Room, Portcullis House, London (an annexe to the Houses of Parliament), on 8th June 2010:

Sponsored by Nia Griffith, MP for Llanelli, and organised by Solidarity with the Victims of All Genocides (affiliated to the Welsh Centre of International Affairs), Eilian Williams, Sait Çetinoğlu and Desmond Fernandes spoke on themes related to “Re-thinking our Policy on Turkey - Did our policy of Appeasement and Collusion with Genocide Denial lead to more Human Rights Abuses?”

Eilian Williams asked the question: In light of the genocide of Armenians that witnessed their mass murder (physical genocide), 'ethnic cleansing/clearing', cultural genocide (forced conversion and forced assimilation) and forced removal from Western Armenia, and in light of the manner in which Britain and other powers – via the Treaty of Lausanne – legitimised the creation of Turkey and gave ongoing support to the new Turkish regime and nation state that was formed through such genocidal 'clearance' and eradication of the Armenian 'Other', should we not more forcefully and honestly recognise and speak today of an 'Occupied Armenia in Turkey?' Should we not recognise and address the extent of the UK's and other states' appeasement policies towards a genocidal Turkish state and ask whether there is a need to formulate "a new policy of helping Turkey rebuild Turkish Armenia?" Whilst speaking of the UK's collusion with Turkey over its Armenian genocide denialism policy and its other policies criminalising and targeting 'Others', he also highlighted the manner in which many 'crypto-Armenians' (descendants of genocide survivors, many of whom were forced to convert) are still discriminated upon by the Turkish state today and subjected to surveillance and ongoing threats and intimidation. They are in need of support that ensures that they can lead lives without fear of targeting and without fear of reprisal and institutional discrimination should they openly acknowledge their Armenian identities and heritage. 

For Eilian: “The legitimacy of Turkey's present borders … seems dependent on the success of the 1915 Genocide of its Armenian and Syriac population, and for the United Nations [now] and other international bodies to continue to ignore this fact is a serious” challenge “to their moral authority. The UN and these other bodies have thus a responsibility to the Islamised Armenians of Turkey (those whose grandparents were forcibly converted during the genocide) to ensure their welfare. The Lausanne Treaty, signed by Britain and some of her allies, has condemned four generations of 'Crypto-Armenians' to the human suffering of Cultural Genocide ... It has been revealed that the Turkish government keeps information on 'Crypto-Armenians' as being of possible danger to the state. The neuralgic attitude of Turkey towards its minorities cannot be better illustrated than here. Those whose only crime is that their grandparents were not massacred in the genocide, are suspected as being of a possible threat to the Turkish State. This speaks volumes about Turkey's guilt and fear of eventual Justice".

Sait Çetinoğlu, author of The Malta Documents and Economic and Cultural Genocide, 1942-1944 (published by Belge Press in Istanbul), and an organising member of the Ankara Freedom of Thought Initiative that hosted the “1915 Within Its Pre-and Post-Historical Periods: Denial and Confrontation” conference in Ankara on 24th April 2010, highlighted the dangers that still exist in Turkey for those that seek to expose the genocidal realities of the past: “What happened” at the conference, he noted, “which we organised in Ankara under the leadership of the Ankara Freedom of Thought initiative and with the support of socialist circles, showed how difficult and dangerous discussing the topic is. Despite the fact that we faced tremendous obstacles, we as socialists of Turkey discussed this question for two days with oppressed [people], socialists and poor people of Turkey, and scholars from Turkey and abroad”.

Sait presented a paper on “The Mechanisms of Terrorising Minorities: The Work Battalions and the Capital Tax [Varlik Vergisi] in Turkey During World War Two”. He detailed the manner in which the tax was designed to intentionally “exterminate the economic and cultural existence … of the non-Muslim minorities, ...[to] loot their properties and living means and, in parallel, to Turkify the economy of the country. This tax”, he clarified, must be assessed as “a continuation of the tradition of the Committee of Union and Progress and has the structure of an ethnic cleansing” mechanism. “The government of that time, … through this law” that implemented the Capital Tax, achieved in great part its aim of acting “to destroy the minorities economically and culturally in order to promote ethnic homogenisation”. This genocidal initiative, following in the tradition of the Committee of Union and Progress, he noted, followed other terrible actions that had also been used against the targeted 'Other' in Turkey: the anti-Jewish pogroms in Thrace in 1934, the intimidatory campaign “Citizen Speak Turkish” and the mobilisation of work batallions for the 'minorities' during 1941-42. 

As he clarified, these political initiatives – as with the 6th-7th September 1955 pogrom against the Greek community living in Turkey - “were aimed to show the 'minorities' that they don't have a place to live in this land” of Turkey. For Sait, an important factor that also needs to be noted is “the fact that the 1915 genocide remained unpunished. If Malta [for his detailed discussion of this matter, see:http://www.keghart.com/node/515] could be a Nuremberg in 1920, there could have been neither a Jewish Holocaust nor the Capital Tax. Unfortunately, the fact that the state which implemented the Capital Tax was rewarded and remained unpunished” for these actions “due to realpolitik, encouraged and promoted the pogrom of 6/7th September 1955. The UK archival documents” which have been recently released indicate, indeed, “that UK consulate officials provoked the 6/7th September events”. 

Sait concluded by confirming that “discrimination and ethnic cleansing policies against non-Turkish subjects in the Ottoman Empire and its successor, the Republic of Turkey”, have been “implemented with the encouragement of the West for the sake of realpolitik. For this reason, the West and the UK which was the hegemonic power of the period, owe an apology because of these policies against Armenians, Greeks and other people”.

Desmond Fernandes highlighted the nature of "Criminalisation and Freedom of Expression/ Human Rights Concerns in Turkey". A key human rights concern, he noted, relates to the nature of “genocide” of the 'Other'. Not only has it been a concern of the past, it is very much a concern of the present. He detailed the manner in which the renowned genocide scholar and human rights campaigner Tove Skutnabb Kangas has concluded that Kurds still – and not just during past decades in republican Turkey - are being subjected to “genocide”, as defined by at least two articles of the United Nations Genocide Convention. He also identified the following key analysts and representatives concerns that genocide can be discerned in the present time in Turkey as far as the targeting of the Kurdish 'Other' is concerned: Naqishbendi; Nilufer Koc (Vice-President of the Kurdistan National Congress); Gautam Kumar Bandopadhyay; N. Tungshang; Susana Barria and Rohan Dominic Mathews (of Intercultural Resources); Ashok Chowdhury and Mamata Dash (of the National Forum of Forest People and Forest Workers); Amit Bhaduri (Professor of the Council for Social Development); Rabin Chakraborty; Asit Das; Shibayan Raha; James Pochury; Arun Kumar (Professor at Jawaharlal Nehru University, India); Dunu Roy (of the Hazard Centre); Sushant Panigrahy and Ashok Sharma (of the Delhi Forum); Madhuresh Kumar and Rajendra Ravi (of the National Alliance of People's Movements); Bhupinder Singh Rawat; Vimal Bhai; Nadeem Ansari; Shrikanth (of the Human Rights Forum, India); Sunita Rani; Abdullah Ocalan and Kurdistan Democratic Confederation [i.e. KCK] Executive Council members Bozan Tekin and Cemil Bayik.

He also reminded the audience of Vardan Tadevossian's presentation in the House of Commons on 19th January 2010 (that detailed the nature of the ongoing cultural genocide of Armenians in Turkey – which could also be identified as 'genocide' as defined by the UN Genocide Convention) and also noted the genocidal concerns that had been raised by other analysts and scholars concerning the nature of the targeting of 'Pontic Greek/Assyrian/Aramean Others'. Despite such genocidal concerns, Desmond noted that support is still - as we speak - militarily, strategically and in psychological warfare terms, being provided by the US-UK governments and NATO to Turkey, under the guise of support for the so-called 'War on Terror/the Long War' and the need for 'stability of the region'. 

Concerted attempts were also being made to criminalise and target/monitor human rights campaigners, lawyers, students, trade unionists, novelists (such as Mehmet Güler, because of the fictional characters of his Kurdish novel "More Difficult Decisions than Death”), journalists, musicians (such as Ferhat Tunc, facing a possible 15 year sentence for comments made at a cultural arts festival), publishers such as Ragip Zarakolu (from Belge Press, Istanbul) and members collectively struggling for basic organising and working/human rights (as detailed by the International Platform Against Isolation and other human rights organisations). The Democratic Society Party (DTP) – which was scandalously closed down by the constitutional court last December, and which has so many of its members criminalised – and now the recently formed 'pro-Kurdish' Peace and Democracy Party (BDP) was also being subjected to scandalous targeting.

Criminalisation and targeting measures, Desmond confirmed, have been occurring under the guise of 'operations against the Kurdistan Democratic Confederation [the KCK] and/or the PKK'. On 26 May 2010, for example, “the police and the gendarmerie carried out 'operations' against the Kurdish umbrella organization KCK in several cities all over Turkey … Günlük newspaper [reported] that the number of people taken into custody during ... four days amounted to 124. The daily described the” official state “operation in its headline as 'Code name: Hunting Kurds'” (Bianet, 26 May 2010). For Desmond: “Note here, the targeting operation by its very name and title, as reported by Gunluk, appears to be aimed at a collectivity – that of the 'Kurds'. With the Democratic Confederation of Kurdistan (KCK) Executive Committee very recently announcing the end of its unilateral ceasefire due to the lack of any meaningful initiative by the state to end its eliminationist programme, or to engage in any meaningful dialogue with mass-based Kurdish political parties, concerns over the human rights situation”, he concluded, “have only increased”. 

At the meeting, it was announced that a major exhibition on Cultural Genocide in Western Armenia will be taking place in Cardiff, Wales, from 24th to 30th September. Concerns were also raised about the court decision which Ragip Zarakolu, proprietor of Belge Press, and Mehmet Guler (the novelist) were facing on 10th June. 

Note: On 10th June 2010, whilst the court acquitted Ragip Zarakolu, Mehmet Guler was scandalously convicted and sentenced to imprisonment of one year and three months according to article 7/2 of the Anti-Terror Law “because of the fictional characters of the novel named Sıti, Sabri and Şiyar … After the court session, Güler [said]: 'We all see to what extent trials in Turkey are deteriorating. The government, talking about opening and high standard democracy, went as far as prosecuting and punishing fantasy and imagination'” (BIA News, 11 June 2010). For Bjorn Smith-Simonsen, Chair of IPA's Freedom to Publish Committee: "Through convicting N. Mehmet Güler to a prison sentence of 15 months, Turkey is in breach of its international obligations under Article 19 of the United Nations Universal Declaration of Human Rights, Article 19 of the International Convention on Civil and Political Rights (ICCPR), Article 10 of the European Convention on Human Rights (ECHR), and Article 11 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union ... International PEN calls for writer Güler to be acquitted on appeal”. Eugene Schoulgin, International Secretary of PEN International emphasised that "it is not only the big names attracting media attention like Elif Shafak or Orhan Pamuk, who need acquittal. The lesser-known names need acquittals too, in those freedom of expression trials. PEN International therefore joins IPA in calling for the acquittal of N. Mehmet Güler on appeal" (IPA/WiPC/IFEX,10 June 2010).

For further information about the event, contact Eilian Williams at: eilian@talktalk.net

Intervention of Agos Newspaper Attorneys in "Cage Action Plan" Case

The Armenian weekly Agos newspaper prepared to become joint plaintiffs of the "Cage Action Plan". The plan was supposedly worked out as a coup plan by the Naval Forces, targeting non-Muslims and aiming to charge them of their religious beliefs.

In today's first hearing (15 June) at the Istanbul 12th High Criminal Court, the joint attorneys of the weekly will apply for acceptance as a joint plaintiff.

The "Cage Action Plan" was revealed by Taraf newspaper in its issue from 19 November 2009. It described spectacular plots against religious minorities in Turkey in order to overthrow the government of the ruling Justice and Development Party (AKP). The plan included the assassinations of Turkish-Armenian Agos chief editor Hrant Dink, Priest Santoro and three employees of the Zirve Publishing company in Malatya as "operations".

The founder of Agos newspaper, Hrant Dink, was killed in front of his office in January 2007.

"Agos, minorities and non-Muslims were targeted"

The Agos newspaper and non-Muslims were included in the plan as "primary targets". It had been announced that the plan furthermore comprised a list of the names and addresses of Agos subscribers living on the Princess Islands off the Asian coast of Istanbul.

The joint attorneys of the Armenian weekly said that the address list of the subscribers was published in the internet, that they received threatening phone calls and e-mails, and that threatening slogans were sprayed on walls in particular on the islands. All this was mentioned in the plan as actions within the scope of "terrifying propaganda".

Additionally, the "Cage Action Plan" includes actions such as placing noise bombs in the region around the Agos office in Şişli (Istanbul) and on the islands, assassinations of religious leaders and leaders of religious congregations, sending threatening messages to churches and schools attended by children with a file at the police and announcing bomb threats.

"Which stage of the plan was the Dink murder?"

Agos lawyer Fethiye Çetin stated that becoming joint plaintiffs would be an important step in the struggle of perceiving minorities as equal citizens. She called on human rights organizations and all non-governmental organizations to support the case.

"The so-called 'time slot C' of the plan is very important for the Dink case. This means that there must be time slots A and B as well. It is likely that these time slots contain crucial information on the murder of Hrant Dink and the other 'operations'. Becoming joint plaintiffs of the trial means to participate in the investigations into these points", Çetin stated.

The previous application of the lawyers to be accepted as joint plaintiffs in the case related to a weapon cache found in Poyrazköy (Istanbul) was dismissed. The court had directed them to the "Cage" trial. (BIA, Erol Önderoğlu, 15 June 2010)


L’un des avocats de Hrant Dink retrouvé pendu dans son appartement

Hakan Karadag, l’un des avocats s’occupant du procès intenté contre les suspects de l’assassinat du journaliste Hrant Dink a été retouvé vendredi pendu dans son apprtement d’Istanbul situé dans le quartier de Þehremini.La police a emporté le corps afin de procéder à une première enquête.

Cela ressemble à un suicide mais cependant, aucun officiel n’a encore fait de rapport sur la cause de sa mort.

Le corps de Hakan Karadag a été emmené de sa maison de Cihangir vers le Conseil Médico-légal de Médecine pour une autopsie. Le tueur à gages Ogün Samast avait menacé Karadag dans une salle du tribunal lors d’une audition.

Selon un témoin un ami de Karadag a fait irruption dans sa maison quand il s’est inquiété après n’avoir plus reçu de nouvells quelques jours de suite. Il a trouvé le corps de Karadag accroché au plafond. La Police a étudié la scène du drame.

En attendant, ses parents se sont précipités au Conseil Médico-légal de Médecine dans l’après-midi. Les parents ont affirmé qu’ils ne croyaient pas qu’il se soit donné la mort. Son oncle Habip Karadag a dit aux journalistes : « je l’ai juste vu hier, il n’avait pas de propos suicidaires. Il a dit qu’il avait une affaire qu’il devait réglé et est parti en disant « espérant te voir dans l’après-midi ».

Ogün Samast, l’adolescent qui a tué Hrant Dink en janvier 2007, avait dit à Karadag dans la salle d’un tribunal : « Vous feriez mieux de ne pas visiter la prison » avec un geste de menace.

Karadag a déposé une plainte officielle devant un juge. Ogun Samast a objecté qu’il n’avait aucune intention de le menacer, disant qu’il a seulement dit à Karadag de ne pas l’insulter.

Dans un communiqué l’Association Française des Avocats et Juristes Arméniens (AFAJA) s’est déclarée "attristé" par la disparition d’Hakan Karadag.

"C’est avec une profonde tristesse que l’Association Française des Avocats et Juristes Arméniens (AFAJA) a appris le décès brutal de notre confrère et ami Hakan Karadag, retrouvé pendu à son domicile.

Turc originaire du Kurdistan, engagé dans la défense des droits humains, Hakan Karadag était l’un de nos confrères les plus actifs au sein du collectif d’avocats en charge de la défense des intérêts de la Famille Dink , au procès des auteur et complices présumés du fondateur du Journal Agos.

L’AFAJA a perdu un ami et sa disparition, quelle qu’en soit la raison, laissera un vide qui sera difficile à combler dans les rangs de ceux qui se battent pour la Justice et la Vérité en Turquie et qui exigent que toute la lumière soit faite sur les commanditaires de l’assassinat du journaliste turco-arménien Hrant Dink.

L’AFAJA exprime ses sincères condoléances à sa famille et ses confrères turcs".
(Stéphane/armenews, 5 juin 2010)

Inculpation de l'assassin du chef de l'Eglise catholique

Le Turc qui a poignardé à mort jeudi le chef de l'Eglise catholique de Turquie, Monseigneur Luigi Padovese, a été inculpé vendredi par un tribunal du sud de la Turquie, sa mère déplorant chez son fils des troubles psychologiques.

Murat Altun, 26 ans, a avoué lors de son interrogatoire à la police avoir tué au couteau le prélat de nationalité italienne, âgé de 63 ans, dans le jardin de sa maison d'Iskenderun, située non loin de la frontière syrienne, selon l'agence Anatolie.

Déféré devant une cour de cette ville, il a été inculpé de meurtre et écroué.

L'homme, qui était le chauffeur depuis plus de quatre ans du vicaire apostolique d'Anatolie et président de la conférence épiscopale turque (CET), a été arrêté peu après son geste, avec l'arme du crime.

Une autopsie a révélé des blessures à la gorge et au ventre, précise Anatolie.

L'accusé a affirmé à la police avoir agi après avoir reçu une "révélation" divine, rapporte la presse. "J'ai eu une révélation et je l'ai tué", a-t-il dit aux enquêteurs, selon la chaîne d'information NTV. Il avait quitté les services psychiatriques d'un hôpital il a quelques jours après y avoir suivi un traitement, selon la presse.

L'évêque officiait depuis 2004 à Iskenderun, non loin d'Antakya, l'ancienne Antioche. C'est dans cette petite ville que se trouve la grotte dans laquelle l'apôtre Pierre aurait prêché et où les premiers chrétiens se réunissaient en secret.

La zone est réputée être un havre de tolérance entre musulmans et chrétiens de rites catholique, orthodoxe ou syriaque.

Les autorités locales se sont empressées d'exclure un acte politique. Mehmet Celalettin Lekesiz, le gouverneur local, a indiqué vendredi que l'enquête se poursuivait pour faire toute la lumière sur ce meurtre qu'il a lié au l'état mental du suspect.

Son avocat et sa mère ont confirmé vendredi qu'il souffrait de problèmes psychologiques.

"Ils étaient comme père et fils (..) mais mon fils avait des problèmes psychologiques surtout ces deux derniers mois", a indiqué, en pleurs, devant la presse Sulan Altun.

"La mort de l'évêque me fait plus de peine que de voir mon fils aller en prison", a-t-elle dit, citée par Anatolie. "Mon fils ne voulait pas travailler le jour du crime, mais l'évêque l'a convoqué, avec insistance", a-t-elle ajouté.

L'avocat a rejeté lui aussi la thèse d'un acte politique. "Mon client n'avait pas de casier judiciaire et souffrait de troubles mentaux. Rechercher d'autre motivations ne ferait que d'attrister sa famille et l'Eglise catholique", a-t-il affirmé.

Il a aussi démenti que le meurtrier s'était converti au catholicisme, comme l'affirme la presse.

Une messe funèbre devait être célébrée samedi dans l'église du prélat, à d'Iskenderun. On ignorait quand sa dépouille serait rapatriée en Italie.

Ces dernières années ont été marquées par plusieurs attaques violentes et pour certaines meurtrières à l'encontre de la communauté chrétienne en Turquie, pays à écrasante majorité musulmane.

Le Vatican s'est dit "consterné" par ce meurtre. "Un fait horrible et incroyable", a indiqué le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.

Les dirigeants turcs ont aussi condamné le meurtre.

Le président Abdullah Gül a adressé un message de condoléances au pape Benoît XVI, qui a entamé vendredi une visite à Chypre. (AFP, 4 juin 2010)


Meurtre du chef de l'Eglise catholique en Turquie

L'évêque Luigi Padovese, chef de l'Eglise catholique en Turquie, a été poignardé à mort jeudi par son chauffeur dans le sud du pays, dernière attaque en date contre les chrétiens dans ce pays presqu'exclusivement musulman.

Le prélat de nationalité italienne, né en 1947 à Milan (nord de l'Italie), vicaire apostolique d'Anatolie et président de la conférence épiscopale turque (CET), a été tué par son chauffeur dans sa maison d'Iskenderun (Alexandrette), dont il est l'évêque, a annoncé le gouverneur local.

Mehmet Celalettin Lekesiz, gouverneur de la province de Hatay, dont dépend Iskenderun, a exclu un "acte politique". Il a affirmé à l'agence Anatolie que le suspect, traité pour des désordres psychologiques, avait été arrêté avec l'arme du crime.

Murat A., dont le nom n'a pas été dévoilé, travaillait depuis quatre ans et demi comme son chauffeur, a souligné le responsable.

"Nous menons notre enquête mais il semble qu'il s'agisse d'une affaire privée sans motivation politique", a dit le gouverneur.

Selon la chaîne d'information NTV, le tueur présumé, qui se serait converti au catholicisme, a tranché la gorge de sa victime. Celle-ci gisait dans une mare de sang dans le jardin de sa maison d'été.

Le Vatican est "consterné" par le meurtre de Mgr Luigi Padovese, "un fait horrible et incroyable", a indiqué le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.

Plusieurs évêques catholiques résident en Turquie.

Le ministère turc des Affaires étrangères a déploré la perte d'un "ami de la Turquie", soulignant que le meurtre avait provoqué l'indignation dans le pays.

Mgr Padovese avait été particulièrement actif dans l'organisation de la visite du pape Benoît XVI en Turquie fin 2006, qui avait ému la petite communauté catholique du pays, forte de quelque 28.000 âmes.

Caritas Internationalis s'est dite, dans un communiqué, "profondément attristée" par le meurtre de l'évêque, président de Caritas en Turquie.

L'assistante de Mgr Padovese depuis plus de 20 ans, soeur Eleonora de Stefano, a indiqué par téléphone à l'agence des missionnaires Misna, que l'évêque et son chauffeur étaient amis.

Comme le chauffeur "souffrait d'une grave dépression depuis au moins 15 jours, il voyait souvent Mgr Padovese qui essayait de l'aider", a-t-elle précisé.

Ce meurtre intervient alors que les sensibilités religieuses sont exacerbées en Turquie, après le raid des soldats israéliens visant un convoi d'aide à destination de Gaza, qui a coûté la vie à huit Turcs et un Américain d'origine turque.

L'affaire a provoqué une indignation nationale et des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, condamnant Israël.

Plusieurs attaques de chrétiens ont eu lieu ces dernières années en Turquie, pays à écrasante majorité musulmane qui aspire à intégrer l'Union européenne.

En 2006, un prêtre catholique, lui aussi italien, Andrea Santoro, 61 ans, avait été tué par balle dans la ville de Trabzon (nord-est, sur la mer Noire).

Son jeune meurtrier turc purge une peine de 19 ans de prison.

En avril 2007 trois protestants - un missionnaire allemand et deux Turcs convertis - ont eu la gorge tranchée. Cinq suspects turcs sont passibles de la prison à vie.

La région d'Iskenderun est importante pour la chrétienté: c'est à Antioche, non loin, que se trouve la grotte dans laquelle l'apôtre Pierre aurait prêché et où les premiers Chrétiens se réunissaient en secret. Elle est considérée comme l'un des premiers lieux de culte chrétien. (AFP, Burak Akinci, 3 juin 2010)

Les juifs de Turquie s'inquiètent des conséquences éventuelles de la crise

Les juifs de Turquie s'inquiètent des conséquences éventuelles sur leur communauté de la grave crise entre Israël et la Turquie, a déclaré mercredi à l'AFP Ivo Molinas, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Shalom publié à Istanbul.

"Nous sommes inquiets bien sûr, parce que ça tourne très facilement à l'antisémitisme", a déclaré M. Molinas, dont la communauté compte environ 20.000 personnes en Turquie.

"La rhétorique employée par le Premier ministre était très radicale", a-t-il observé. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a eu mardi, pour le deuxième jour consécutif, des mots très durs contre Israël, suite à l'opération meurtrière israélienne contre une flottille pro-palestinienne d'aide à Gaza.

Il a demandé que l'Etat hébreu soit "absolument puni" pour son "opération inhumaine", au cours de laquelle neuf passagers ont été tués, à bord du ferry turc Mavi Marmara qui faisait partie de l'expédition.

Plus de 20.000 personnes ont manifesté contre l'Etat hébreu, brûlant des drapeaux israéliens, en particulier à Istanbul, et la Turquie a rappelé son ambassadeur en Israël.

"Mais le Premier ministre a aussi dit hier qu'il était contre l'antisémitisme. Il le dit à chaque crise mais il l'a répété hier. Et lui-même, et les leaders de l'opposition, nous ont dit que tout cela n'avait rien à voir avec les juifs de Turquie", a ajouté M. Molinas, dont l'hebdomadaire tire à 5.000 exemplaires.

Le président de la communauté juive, Sami Herman, a déclaré qu'il ne souhaitait pas pour le moment parler à la presse. (AFP, 2 juin 2010)

Hrant Dink Murder Case in Trabzon Reaches Final Stage

Eight gendarmerie officers are tried at the 2nd Magistrate Criminal Court of Trabzon (eastern Black Sea coast) because of negligence prior to the murder of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink. The Dink family lawyers demanded one last time to conduct the defendants' prosecution within the scope of the murder trial held in Istanbul.

The eight gendarmerie officers tried in Trabzon are facing prison sentences of up to two years each. In yesterday's hearing (31 May), the joint attorneys demanded to prosecute in particular former Trabzon Gendarmerie Regiment Commander Colonel Ali Öz and Captain Metin Yıldız and the remaining six defendants under charges of "causing death by means of neglect because of deliberately not acting" according to article 83 of the Turkish Criminal Code (TCK) (Voluntary manslaughter by means of negligent behaviour).

Defence of Defendants postponed to 28 July

The defendants' lawyers requested additional time in order to prepare their defence. Thereupon, the court judge postponed the trial to 28 July.

The Trabzon 2nd Magistrate Criminal Court had decided for lack of jurisdiction of the Trabzon High Criminal Court and subsequently of the Criminal Court of First Instance. Upon the appeal of the prosecution, the file came back to the Magistrate Court.

According to the joint attorneys of the Dink family, chances are very low that the Trabzon court will send the file to a different court due to another decision for lack of jurisdiction, now that the case has reached its final stage.

19 January 20007

Despite information obtained one year earlier on a planned attack against Agos newspaper founder Dink, Ogün Samast came from Pelitli (Trabzon) to Istanbul and killed Dink in front of his office in Şişli on 19 January 2007. The number of detained defendants of the murder case has gone down to three. Besides Samast, Yasin Hayal is detained for alleged incitement to the murder as well as police informant Erhan Tuncel.

Former Trabzon Gendarmerie Regiment Commander Colonel Ali Öz, intelligence branch officials Captain Metin Yıldız, military officers Gazi Günay and Hüseyin Yılmaz, Command Sergeant Major Okan Şimşek, Special Sergeants Veysel Şahin, Hacı Ömer Ünalır and Önder Araz are facing prison sentences of up to two years on the grounds of "negligence". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 1 June 2010)


Politique intérieure/Interior Politics

Le recours contre la réforme de la constitution jugé recevable

La Cour constitutionnelle turque a jugé recevable mardi un recours déposé contre une réforme controversée de la Constitution et doit l'examiner pour d'éventuels "vices de procédure", a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Cette réforme, voulue par le Parti de la Justice et du développement (AKP) au pouvoir et approuvé par le parlement début mai, vise à limiter les pouvoirs de la haute magistrature et de l'armée.

Mais l'opposition pro-laïque a déposé un recours devant les juges de la Cour constitutionnelle, car elle voit dans cette révision un moyen pour le gouvernement de museler deux institutions qui sont des bastions de la laïcité, et qui soupçonnent l'AKP, un parti issu de la mouvance islamiste, de vouloir islamiser le pays en catimini.

La Cour devrait annoncer rapidement sa décision sur ce recours.

Avant même que la Cour constitutionnelle ne se prononce sur la réforme, la Commission électorale a décidé d'organiser un référendum sur cette réforme. Le vote a été fixé au 12 septembre.

La Cour constitutionnelle a failli interdire l'AKP, en 2008, pour violation des principes laïques de la république. Elle a déjà rejeté plusieurs tentatives de réformes de l'AKP.

Si la Cour rejette cette nouvelle initiative du pouvoir, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan pourrait devoir déclencher des élections anticipées.

L'AKP défend sa réforme en affirmant qu'elle est nécessaire à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, car la loi fondamentale actuelle, même si elle a été plusieurs fois amendée depuis, a été écrite dans le sillage du coup d'Etat militaire de 1980.

La réforme, si elle arrive à son terme, permettrait notamment la poursuite de militaires devant des tribunaux civils.

L'armée a renversé quatre gouvernements en Turquie, depuis 1960. (AFP, 8 juin 2010)

BDP: boycott vote at referandum is a vote against war

Calling on people to boycott the referendum on constitutional amendments, BDP (Peace and Democracy Party) announced it will unveil the alternative new democratic constitution it prepared to the public through public meetings, panels and local media.

BDP Co-Chair Selahattin Demirtaş spoke to ANF after the MYK (Central Executive Board) meeting as follows; “We will state that each boycott vote means new constitution and peace. The more boycott votes we have, the more call for peace and new constitution it means. We trust our people, voters and ourselves.”

The referendum process, alternative constitution works, practicability against operations -for solution and election preparations were discussed at the meeting. The meeting ended after nearly 8 hours of discussion with the decision of organizing a special commission for the constitutional referendum.

The commission will organize various public meetings, panels and demonstrations and it will ask people to boycott the referendum.

Among other things, BDP will expand the alternative democratic constitution schema it had designed previously, design related prospectuses, special organizations in metropolitan cities and form a commission in the interest.  (ANF / NEWS DESK, June 8, 2010)

Erdogan: "Le Hamas n'est pas un groupe terroriste"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que le Hamas, le mouvement islamiste radical palestinien, n'est pas un groupe terroriste, dans un discours retransmis en direct à la télévision.

"Le Hamas a des résistants qui luttent pour défendre leur terre. Ils ont remporté une élection", a déclaré M. Erdogan à Konya (centre).

"Je l'ai dit aux responsables américains... Je ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste. Je pense la même chose aujourd'hui. Ils défendent leur terre", a-t-il ajouté.

M. Erdogan s'en est pris une nouvelle fois à Israël, après le raid lundi de commandos israéliens sur l'expédition maritime d'aide à Gaza, au cours de laquelle neuf Turcs ont été tués.

Il a critiqué les puissances occidentales qui refusent selon lui de donner une chance au Hamas de s'engager dans un processus démocratique.

"Pourquoi ne lui donnez-vous pas une chance ? Laissez-le engager une lutte démocratique", a-t-il dit, interrompu par des applaudissements de supporters.

"Notre problème ne concerne pas les Israéliens ou le peuple juif. Notre problème concerne le gouvernement israélien oppresseur, qui pratique le terrorisme d'Etat", a-t-il ajouté.

Le gouvernement israélien est "hypocrite", "paranoïaque" et "il ment", a-t-il lancé. (AFP, 4 juin 2010)

Le Parlement turc exige des mesures "efficaces" contre Israël

Le Parlement turc a réclamé mercredi à l'unanimité des mesures "efficaces" contre Israël, après le raid israélien meurtrier contre le convoi maritime d'aide à Gaza.

Le Parlement "demande au gouvernement turc de revoir nos liens politiques, militaires et économiques avec Israël et de prendre les mesures efficaces nécessaires", selon une déclaration adoptée à l'unanimité.

"La Turquie doit utiliser les moyens légaux nationaux et internationaux à disposition contre Israël".

La déclaration demande aussi la création d'une commission internationale indépendante pour enquêter sur le raid israélien, qui constitue une "violation flagrante du droit international et de la charte des Nations unies".

"Le gouvernement israélien doit s'excuser officiellement pour cette attaque, s'assurer que ceux qui l'ont perpétrée seront traduits en justice et punis, et payer des compensations aux victimes de cette attaque", poursuit la déclaration.

Le Parlement demande aussi au Conseil de sécurité des Nations unies "d'adopter dans les plus brefs délais une résolution condamnant Israël et comprenant des sanctions".

Par ailleurs, la Commission des droits de l'homme du Parlement a décidé d'envoyer une délégation en Israël pour enquêter sur cet incident meurtrier, selon l'agence Anatolie.

La Turquie réfléchit à une action judiciaire contre Israël

Le ministère turc de la Justice réfléchit à l'opportunité de lancer des poursuites judiciaires contre Israël après son raid meurtrier contre une flottille internationale d'aide pro-palestinienne, qui a fait neuf morts dont quatre Turcs, rapporte mercredi l'agence Anatolie.

Les autorités examinent le code pénal turc et le droit international pour déterminer l'action à entreprendre contre l'agression israélienne, selon l'agence.

Le ministère doit aussi se prononcer sur la question de savoir si une enquête sera lancée par les procureurs turcs.

La démarche coïncide avec les plaintes déposées par des ONG et des particuliers pour que soient jugés les dirigeants israéliens et les militaires ayant pris part à l'abordage de la flottille d'aide à Gaza, parrainée par une ONG turque.

Une plainte déposée mercredi par l'association islamiste des droits de l'Homme Mazlum-Der auprès du parquet d'Istanbul réclame que les dirigeants Israéliens, dont le président Shimon Peres, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef d'état-major Gabi Ashkenazi, soient inculpés et jugés de meurtre, torture et prise d'otages notamment.

Mardi, un avocat d'Izmir (ouest de la Turquie) et un petit parti islamiste ont déposé des plaintes similaires.

Un article du code pénal turc permet aux tribunaux turcs de juger les crimes commis dans les eaux internationales.

Les procureurs ont le choix d'accepter ou de rejeter ces plaintes. (AFP, 2 juin 2010)


Forces armées/Armed Forces

New objector says: "I want peace for my children"

Şendoğan Yazıcı from Istanbul has become the 121st citizen to declare his conscientious objection to military service.

Yazıcı announced his decision during a press conference in front of the Turkish Radio and Television’s Istanbul Radio building on Saturday. The man, supported by the “Conscientious Objection Platform for Peace,” said he was refusing to touch a weapon so as to “contribute to a peaceful world for my children.”

Yazıcı, a 36-year-old father of two, said he was aware of the consequences of his action, but was happy to be a part of the conscientious objection movement.

After Yazıcı, member of “Conscientious Objection Platform for Peace", Ezgi Aydın said the recent military operations in the southeast are making families and the youth worried about their future.

“Conscientious objection is a right,” she said. “We call on everyone to claim their rights. Use your free will not to kill or be killed – do not spill your brothers’ blood.”

Yazıcı will probably now receive a military jail sentence of 10 months for his action. (ANF,
28 June 2010)

Ouverture du procès des auteurs supposés d'un "plan d'action" contre l'AKP

Le procès des sept auteurs présumés d'un projet de conspiration contre le gouvernement islamo-conservateur turc du Parti de la justice et du développement (AKP), dont un colonel et un ancien maire d'Istanbul, s'est ouvert lundi à Istanbul, selon l'agence de presse Anatolie.

L'un des principaux protagonistes de l'affaire, le colonel de marine Dursun Cicek, a assisté en compagnie de quatre autres prévenus à la première audience qui s'est tenue dans la prison de Silivri (banlieue d'Istanbul), a ajouté Anatolie.

Le colonel Ciçek est accusé d'avoir rédigé un "plan d'action contre les forces réactionnaires" alors qu'il occupait un poste à l'état-major des armées. Le plan prévoyait de lancer de fausses accusations contre l'AKP pour le discréditer aux yeux de l'opinion et entraîner la chute du gouvernement.

Le cerveau présumé du plan, Bedrettin Dalan, un ancien maire d'Istanbul et fondateur d'une université stambouliote, actuellement en fuite à l'étranger, devait être jugé in absentia. Selon l'accusation, il devait diriger un nouveau gouvernement une fois l'AKP éloigné du pouvoir.

Le parquet réclame la prison à vie pour MM. Dalan et Ciçek et jusqu'à près de 60 ans d'emprisonnement pour les cinq autres suspects, accusés notamment de "tentative de renversement du gouvernement".

Après avoir rejeté une demande de dessaisissement prenant pour motif la présence d'un militaire parmi les accusés, la cour a ajourné le procès pour faire examiner par une autre instance une objection de la défense demandant le retrait de certains juges.

L'affaire du "plan d'action" est l'une des différentes enquêtes en cours sur le réseau Ergenekon, accusé d'avoir voulu semer le chaos en Turquie avec des attentats pour favoriser un coup d'Etat militaire, qui ont conduit à l'inculpation de près de 300 personnes.

Les enquêtes, débutées en 2007, sont controversées. Certains observateurs y voient un moyen pour le gouvernement de faire taire l'opposition laïque, alors que d'autres perçoivent une avancée sans précédent de l'état de droit en Turquie.

L'armée, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960, se considère comme la garante de la laïcité. (AFP, 28 juin 2010)

Kurdish Politician Investigated for Call to Refuse Military Service

The prosecutor of Batman in the pre-dominantly Kurdish region of south-eastern Turkey initiated an investigation into the Peace and Democracy (BDP) group deputy chair, Bengi Yıldız, because he publicly said, "do not send you children to the military service".

The investigation is being carried out under allegations of "alienating the public from military service". Article 318 of the Turkish Criminal Code (TCK) stipulates punishment of between 6 months and two years for "discouraging people from performing military service".

Yıldız made this statement after an attack of the militant Kurdistan Workers Party (PKK) on a gendarmerie outpost in Şemdinli close to the Iraqi border in south-eastern Turkey on 19 June.

In a press release issued on 20 June in Batman, Yıldız said, "There will be funerals. There will also be funerals for Kurdish children. Do not send your children to the military after this. Our children will die and we will go to prison. Spread this word to everybody".

Right to conscientious objection not recognized

Yıldız emphasized that the right to conscientious objection is recognized by international agreements.

As reported by Hürriyet newspaper, the prosecution is furthermore going to launch an investigation against the Turkish politician under allegations of violating the Law on Meetings and Demonstrations and "propaganda for an illegal organization".

Turkish courts have previously punished statements on the topic of conscientious objection. People who announce conscientious objection are tried at military courts. Turkey is one of two countries of the European Council that do not recognize the right to conscientious objection.(BIA, Erhan USTUNDAG, 23 June 2010)

Le PKK dénonce l'utilisation de drones israéliens par l'armée turque

Le PKK a dénoncé lundi l'aveu par l'armée turque qu'elle utilisait des drones israéliens pour surveiller les activités du PKK dans les montagnes du nord de l'Irak.

"La Turquie a toujours prétendu qu'Israël soutenait le PKK pour s'attirer la sympathie des pays musulmans et ternir la réputation du PKK", a dénoncé à Erbil (nord de l'Irak) un porte-parole du mouvement rebelle kurde, Ahmed Denis.

"Mais aujourd'hui, ils ont admis être ceux-là même bénéficiant d'un soutien d'Israël. Cet aveu démontre la ruine de la politique turque", a-t-il ajouté.

Le chef d'état-major des armées, Ilker Basbug, cité lundi par l'agence de presse Anatolie, a reconnu que l'armée turque avait commencé à utiliser des drones israéliens pour collecter des informations sur les déplacements des rebelles kurdes de Turquie dans les montagnes du nord irakien.

"Au cours des dix derniers jours, nous avons commencé à utiliser nos systèmes Héron (...), les systèmes de surveillance que nous avons achetés à Israël, dans le nord de l'Irak", a notamment déclaré le général Basbug.

Selon le porte-parole du PKK, cette affaire démontre la dépendance d'Ankara vis-à-vis d'Israël et des Etats-Unis.

"Si Israël et les Etats-Unis ne soutenaient pas le gouvernement turc, celui-ci ne pourrait même pas combattre une heure face au PKK", a-t-il avancé.

"La Turquie a recours depuis fort longtemps aux drones israéliens", a-t-il encore affirmé. (AFP, 21 juin 2010)

Le chef de l'armée turque prône "la patience" face aux rebelles kurdes

Le chef de l'armée turque a prôné "la patience" lundi dans la lutte contre la rébellion kurde après des attaques meurtrières durant le week-end, alors que les Etats-Unis se sont dits prêts à renforcer leur aide contre les rebelles et qu'une nouvelle attaque a fait cinq morts.

Après avoir mené ce week-end une série d'attaques qui ont tué 12 soldats dans le sud-est du pays, les rebelles du PKK ont mitraillé lundi un poste de gendarmerie, tuant un militaire et en blessant un autre, ont affirmé des sources sécuritaires locales.

Quatre rebelles ont été abattus au cours de l'accrochage, survenu à Bagdere, dans la province de Diyarbakir (sud-est), selon ces sources.

Plus tôt dans la journée, le chef d'état-major, le général Ilker Basbug, avait appelé à la patience.

"Nous sommes totalement déterminés à combattre l'organisation terroriste jusqu'à ce qu'elle soit anéantie. Ce combat est un combat à long terme et demande de la patience", a déclaré le général Basbug.

Le chef de l'armée a ajouté que la lutte contre les rebelles devait associer des mesures de sécurité et des initiatives économiques en faveur de la communauté kurde qui compte environ 15 millions de personnes sur une population totale d'environ 73 millions.

Il a souligné cependant "qu'il serait erroné de penser que la terreur sera éradiquée seulement en prenant les mesures nécessaires dans les domaines économique et socio-culturel, tant que l'organisation terroriste maintient des éléments armés" dans ses rangs.

Tandis que le presse a évoqué un possible échec du renseignement comme cause possible du lourd bilan du week-end, les Etats-Unis, qui fournissent des informations à Ankara sur les déplacements des rebelles, ont assuré qu'ils étaient prêts à accroître leur aide si Ankara en faisait la demande.

"Nous sommes prêts à examiner de manière urgente toute nouvelle demande de l'armée ou du gouvernement turc concernant le PKK", a déclaré l'ambassadeur américain en Turquie James Jeffrey, qualifiant le PKK d'"ennemi commun" des deux pays.

Lundi matin, le président Abdullah Gül a réuni le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, plusieurs ministres ainsi que des dirigeants militaires et du renseignement.

A l'issue de la rencontre, la présidence a indiqué que des "mesures additionnelles à court et moyen terme" avaient été décidées, dont un "examen de l'organisation des services de renseignement et des personnels déployés sur place".

Le gouvernement Erdogan est critiqué pour l'escalade actuelle de la violence. Devlet Bahceli, chef de file des nationalistes, a réclamé le rétablissement de l'état d'urgence dans le sud-est.

Devlet Bahceli, chef de file des nationalistes, a réclamé le rétablissement de l'état d'urgence dans le sud-est.

Un millier de personnes environ se sont rassemblées dimanche sur une place du centre d'Istanbul, scandant "vengeance" et réclamant que le chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui purge une peine à vie depuis 1999, soit pendu. "Oeil pour oeil, dent pour dent", ont aussi crié les manifestants. (AFP, 21 juin 2010)

Supporters of Conscientious Objector Convicted

The Ankara 10th Criminal Court of First Instance handed down a 1year and six months prison sentence to defendant Volkan Sevinç and imprisonment of 6 months each to defendants Gökçe Otlu Sevimli, Halil Savda and Zarife Ferda Çakmak. They were among the 19 defendants on trial because of a press release made in order to support conscientious objector Enver Aydemir.

The press release was delivered on Ankara's popular Yüksel Avenue on 6 January. The 19 defendants were charged with "violating the Law on Meetings and Demonstrations", "praising crime and a criminal", "alienating the public from military service" and "violation of Law No. 6136" on Firearms and Knives.

The un-detained defendants Volkan Sevinç, Kemal Bolat, Zarife Ferda Çakmak, Gökçe Otlu Sevimli, Selçuk Akbıyık, Haydar Uçar, İbrahim Kızartıcı, Cemil Cahit Selimoğlu, Halil Savda, Fatih Özkan, Zeynep Çiçek, Selen Tarikci, Kıvılcım İlbaşı, Güneş Selma Yıldız, Nisan Kuyucu, Özgün Taşar, Umur Gedik, Özgür Aydın and İlham Yılmaz did not attend the hearing on 17 June.

Prosecutor demanded acquittal

Public Prosecutor Lütfü Karakuş pleaded for the full acquittal of all defendants in his final submission to the court.

Karakuş argued that the press release could not be assessed as a violation of the law on meetings. He continued that charges of "praising crime and a criminal" did not comply with the fact that conscientious objector Aydemir had actually not been convicted. Thus, Karakuş requested the acquittal of all 19 defendants.

The indictment furthermore called for prison sentence on the grounds of "alienating the public from military service". Karakuş pointed to Article 25 of the Constitution on Freedom of Thought and Opinion and Article 26 on Freedom of Expression and Dissemination of Thought to convey his demand.

He emphasized that the banners posted and slogans shouted in the course of the press release were part of freedom of expression in a democratic state of law. According to the prosecutor, the defendants voiced their personal views and preferences regarding the military."Taking into consideration the Universal Declaration of Human Rights and the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, the allegation of alienating the public from military service lacks a legal base", he claimed.

Defendant Sevinç allegedly carried a buck knife and insulted police officers on duty. Karakuş pointed out that there was no evidence against Sevinç and requested his acquittal, too.

Court insisted on "guilt"

The court sentenced Sevinç to 1.5 years imprisonment because of "insult of police officers on duty" and "alienating the public from military service". Sevimli, Savda and Çakmak received six-months sentences each on the grounds of "alienating the public from military service".

The court postponed the pronouncement of judgement for Sevimli, Savda and Çakmak. (BIA, Burçin BELGE,18 June 2010)

Libération d'un procureur turc accusé d'appartenir à un réseau putschiste

La justice turque a ordonné vendredi la libération d'un procureur et de trois généraux en retraite, accusés d'avoir comploté pour renverser le gouvernement islamo-conservateur, a annoncé l'agence Anatolie.

La Cour de cassation a ordonné la libération d'Ilhan Cihaner, le procureur général de la ville d'Erzincan (est), estimant que les preuves n'étaient pas suffisantes pour justifier son maintien en détention jusqu'à la fin de son procès, a affirmé Anatolie.

Il a également ordonné la libération de neuf autres prévenus, parmi lesquels figurent des militaires et des agents des services secrets, ajoute l'agence.

Le procureur est depuis mai en cours de jugement avec 12 autres accusés --dont le commandant de la 3e armée, basée à Erzincan, qui n'a pas été écroué-- pour "appartenance à une organisation terroriste".

L'acte d'accusation affirme que les prévenus étaient les protagonistes d'un plan visant à discréditer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, ainsi que la puissante confrérie musulmane de Fethullah Gülen, qu'on dit proche de l'AKP, en cachant de la drogue, des armes et des documents compromettants dans des résidences universitaires de la confrérie.

Des perquisitions devaient ensuite permettre la saisie de ces objets et l'inscription de la confrérie sur une liste d'organisations terroristes.

Le plan aurait été conçu par un colonel travaillant à l'état-major des armées.

Par ailleurs, un tribunal d'Istanbul a ordonné, également vendredi, la libération de trois généraux de réserve, Cetin Dogan, Engin Alan et Suha Tanyeri, accusé d'avoir participé à un projet de coup d'Etat en 2003, après que leurs avocats eurent contesté leur maintien en détention, selon Anatolie.

Onze autres suspects ont été libérés dans cette affaire.

Le général Dogan, ancien commandant de la 1ère armée, serait le chef de ce projet qui aurait été fomenté après l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2002.

Il s'agissait selon l'accusation de perpétrer des attentats dans des mosquées et de provoquer des tensions avec la Grèce, pour semer le chaos et justifier une intervention des militaires.

Les suspects ont été arrêtés lors d'un vaste coup de filet contre les militaires, en février, puis libérés en mars et remis sous les verrous en avril.

L'arrestation du procureur Cihaner avait donné lieu en février à une grave crise entre l'AKP et les milieux judiciaires. M. Cihaner menait depuis 2007 une enquête sur une autre communauté musulmane, soupçonnée de faire fonctionner des écoles religieuses clandestines.

Les juges ont été vivement critiqués dans cette affaire, l'accusation étant presque entièrement basée sur des dépositions de témoins dont les identités sont restées secrètes. (AFP, 18 juin 2010)

Début du procès de militaires accusés d'avoir projeté des attentats

Le procès de 33 personnes, pour la plupart des militaires, accusées d'avoir projeté des attentats contre des personnalités non musulmanes de Turquie pour déstabiliser le gouvernement issu de la mouvance islamiste, a débuté mardi à Istanbul avec les dénégations des protagonistes.

Les suspects --un amiral d'active et un autre à la retraite, un vice-amiral, 29 officiers et sous-officiers de la marine et un civil-- sont inculpés pour appartenance à un groupe armé clandestin, ultranationaliste et laïque, le réseau Ergenekon. Ils encourent de 7 ans et demi à 15 ans de prison.

Selon l'acte d'accusation, des documents saisis chez les prévenus indiquent qu'ils voulaient s'en prendre aux représentants des minorités non musulmanes de Turquie, notamment les Arméniens, en commettant des enlèvements ou des attentats à la bombe notamment.

Des explosifs avaient été découverts en novembre 2008 dans un sous-marin exposé dans un musée qui devait être la cible d'un attentat au moment d'une visite scolaire.

Les suspects de cette affaire, le plan "Cage", voulaient donner l'impression que la politique du Parti de la justice et du développement (AKP) était d'encourager l'extrémisme et la violence islamiste.

Devant la cour mardi, le colonel des commandos de marine, Mücahit Erakyol, a nié cette version des faits, évoquant une "manipulation" visant à "nuire à l'image des militaires".

"Nous, les militaires, nous obéissons au droit de la guerre. Nous ne faisons pas des choses pareilles", a insisté le colonel, s'efforçant de démontrer, séance de rétroprojecteur à l'appui, les incohérences, selon lui, de l'accusation, et la fabrication de preuves pour incriminer l'armée.

Dans la matinée, les juges ont par ailleurs rejeté une demande de désaisissement faite par un des accusés qui estimait devoir être jugé par un tribunal militaire.

Ils ont aussi accepté la demande de constitution de partie civile de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, qui a fait l'objet de menaces pouvant être liées au dossier et dont le fondateur, le journaliste arménien de Turquie Hrant Dink, a été abattu par un jeune nationaliste en janvier 2007.

Devant le tribunal, une trentaine de manifestants ont appelé les juges à l'intransigeance.

"Mettez les putschistes en cage", pouvait-on lire sur une de leurs banderoles, tandis que les manifestants scandaient: "Dites non aux coups d'Etat".

Un peu plus tard, une quinzaine de défenseurs de l'armée ont manifesté avec des affiches clamant "les héros sont à l'intérieur (du tribunal), où est la justice?" et "gloire à nos valeureux officiers patriotes".

Au total 290 personnes ont été inculpées dans le cadre des différentes enquêtes sur le réseau Ergenekon, accusé d'avoir voulu semer le chaos en Turquie pour favoriser un putsch. (AFP, 15 juin 2010)

15 Months of Military Service or 3 Years of Torture!

Conscientious objector Enver Aydemir was eventually discharged from military service upon an "incapability report" issued by a military hospital after three years of torture, repression and punishments. Aydemir refused to serve in the military for religious reasons.

Aydemir commented that it was not him who was incapable but the legal system not recognizing the right to conscientious objection.

He was released from the Eskişehir Military Prison (north-western Anatolia) on 9 June. Subsequently, Aydemir held a press conference at the Human Rights Foundation (İHD) Istanbul Branch.

In 2007, Aydemir had declared not to do his military service due to conscientious objection. Initially, the military branch sent him away. Later on, Aydemir was detained for being a "deserter" and released after three months in detention.

Aydemir came to Istanbul in December 2009 to deliver a speech at the Convention of the Platform of Conscientious Objection for Peace. He was arrested in the course of an identity check and taken to his unit after another three months in detention. After he had refused to wear a uniform, charges of disobeying orders were pressed against him and he was kept in prison for another month.

No related laws

Lawyer Davut Erkan criticized the legal system, "The law makers acted within the official ideology, thus they did not consider the possibility of people refusing to do their military service".

"The legislation does not anticipate the right to conscientious objection. People who do not call on the military branch even though they are not of age are called 'draft evaders'. After they have joint their units, they become new conscripts charged with desertion because they were not present at their first muster. But since they have not become soldiers yet, this cannot be evaluated as a military crime".

Erkan indicated that his client Aydemir never actually became a soldier. Nevertheless, he was tried at a military court and their claims for lack of jurisdiction were dismissed, which, in the lawyers opinion, was "unlawful".

"State is governed by security paranoia"

Oğuz Sönmez from the Pacifist Group emphasized that the diagnosis of Aydemir's "anti-social personality disorder" lacked justification. "This is the pretext to get rid of the ones who insist on their resistance".

Sönmez said that Turkey signed several international agreements that recognize the right for conscientious objection.

"Member states of the European Union recognize this right. Only Turkey, Belarus and Azerbaijan do not recognize this right out of a total of 47 members of the European Council", Sönmez stated.

Conscientious Objection

29 people attended a meeting of the platform in May, the total number of conscientious objectors in Turkey amounts to 118.

In the case of Osman Murat Ülke in 2006, the European Court of Human Rights determined that a full deprivation of all public rights dooms the convict to 'civil death'". Yet, Turkey did not enforce according provisions. Conscientious objectors as well as journalists and activists advocating for the right to conscientious objection are frequently being tried under article 315 of the Turkish Criminal Court on "alienating the public from military service".

36-year-old Aydemir, father of two children, was tortured when he was detained in the Maltepe (Istanbul) Military Service. He filed a criminal complaint. The case is expected to commence in the coming days. (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ, 11 June 2010)


Israël exclu de manoeuvres aériennes au dessus de la Turquie

Israël est absent de manoeuvres aériennes internationales qui auront lieu dans les prochains jours au dessus de la Turquie, selon un document officiel de l'armée turque publié dimanche.

L'absence d'Israël constitue la confirmation de la décision annoncée cette semaine par le gouvernement turc, d'exclure l'Etat hébreu de trois manoeuvres militaires conjointes, suite au raid meurtrier israélien sur la flottille d'aide à Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués.

Dans un communiqué, l'état-major général annonce que les manoeuvres "Aigle anatolien" auront lieu à partir d'une base de la province de Konya (centre) du 7 au 18 juin, avec la participation, outre de la Turquie, des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Italie, de l'Espagne et de l'Otan.

Le communiqué ne mentionne pas spécifiquement l'absence d'Israël, qui participe traditionnellement à ces manoeuvres.

L'an dernier, la Turquie avait déjà exclu Israël de ces exercices, Ankara faisant valoir que l'opinion publique turque ne comprendrait pas que les deux armées s'entraînent ensemble, alors qu'elle était choquée par l'intervention militaire israélienne sur Gaza, fin 2008 début 2009.

Ces manoeuvres sont importantes pour Israël, car elles permettent aux avions israéliens, qui disposent d'un espace réduit pour s'entraîner, d'évoluer au dessus du vaste plateau anatolien.

Interdiction aux soldats israéliens de se rendre en Turquie

Les soldats israéliens ont reçu ordre dimanche de ne plus se rendre en Turquie dans le cadre de missions militaires ou pour des raisons "privées", a annoncé le bureau de lutte antiterroriste, un organisme dépendant du bureau du Premier ministre.

Cette mesure a été prise en raison des menaces pesant sur les Israéliens après l'assaut lancé le 31 mai par un commando israélien dans les eaux internationales, contre un flottille, dont un navire turc, acheminant des militants pro-palestiniens et de l'aide vers Gaza.

L'interdiction concerne surtout les réservistes qui prévoyaient de passer des vacances en Turquie, l'une des destinations favorites des Israéliens ces dernières années.

La très vive tension qui règne entre les deux pays, jadis alliés stratégiques, a provoqué des milliers d'annulations de séjour en Turquie, selon les professionnels du tourisme cités par les médias israéliens.

Les autorités turques avaient évalué entre 10.000 à 20.000 le nombre de ces annulations.

Les autorités israéliennes avaient déjà appelé, le jour de l'assaut, les Israéliens à reporter leurs projets de visite en Turquie.

En 2009, 311.500 touristes israéliens se sont rendus en Turquie, principalement dans les stations balnéaires de la Mer Egée. (AFP, 6 juin 2010)

Ankara va réduire ses liens économiques et militaires avec Israël

La Turquie va réduire ses liens économiques et d'industrie de défense avec Israël, mais la coopération bilatérale ne sera pas entièrement gelée, a déclaré vendredi le vice-Premier ministre Bulent Arinc.

Ankara "va réduire les relations dans ces domaines à un niveau minimum, pour autant qu'une telle coopération existe déjà... que les paiements ont été effectués ou pas", a déclaré M. Arinc sur la télévision NTV.

"Mais un Etat ne peut pas complètement ignorer un Etat dont il reconnaît l'existence", a-t-il ajouté.

M. Arinc a expliqué que les responsables turcs ont noté qu'"il n'y a pas beaucoup d'accords entre les deux pays dans le domaine économique" et que le plus gros de la coopération existante se fait directement entre entreprises.

La Turquie et Israël traversent une grave crise depuis le raid lundi dernier d'un commando israélien sur une flottille pro-palestinienne d'aide à Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués, dont un ayant la nationalité américaine.

Ankara a rappelé son ambassadeur et annulé trois exercices militaires conjoints.

La coopération militaire est au coeur des rapports bilatéraux depuis la signature en 1996 d'un accord en ce sens.

Depuis, les compagnies israéliennes spécialisées dans l'industrie de la défense ont décroché plusieurs contrats lucratifs en Turquie.

Un contrat en cours, d'un montant de 183 millions de dollars, prévoit la fourniture à Ankara par les Israéliens de 10 drones de type Héron. La plupart ont déjà été remis aux Turcs.

Dans des déclarations rapportées après l'abordage israélien, le ministre turc de la Défense Vecdi Gönül a indiqué que ce projet serait mené à terme. Les quatre derniers drones seront fournis courant juin ou en juillet, a-t-il dit.

Des entreprises israéliennes ont été chargées de la modernisation d'une centaine de chasseurs F-4 et F-5 turcs, pour environ 700 millions de dollars, et ont vendu à la Turquie des missiles et des équipements électroniques.

En 2002, les Industries Militaires Israéliennes ont remporté un contrat de 668 millions de dollars pour l'amélioration de 170 chars M60, dont la livraison s'est récemment achevé. (AFP, 4 juin 2010)

Criticism on Military Partnership between Turkey and Israel

After the Israeli storm on aid ships bound to Gaza on 31 May, Turkish rights organizations demand to lift bilateral military agreements between Israel and Turkey

bianet talked to Yıldız Önen form the Global Peace and Justice Coalition (Küresel BAK). Önen declared the organization's demand to end the military agreements between Turkey and Israel.

"Israel and Turkey are connected by armament mechanisms. We are purchasing a part of our weapons from Israel and in return we allow Israel's existence as a pirate state in the Middle East. Besides the agreement, Turkey educates Israeli military personnel at the Konya Air Base. [...] Israel is using Turkish air space. We do not think that Israel informs Turkey about what they are doing".

"We expect concrete steps"

"The latest attack demonstrated what kind of force Israel has become in the Middle East; it was also revealed when civilians were killed in Gaza last year", Önen argued.

"If Turkey wants peace in the Middle East, they have to implement clear politics against Israel since this cannot be achieved by oral statements only. All kinds of military and economic agreements must be cancelled form one side. A cancellation of the agreements would be an investment on the Israeli state. In that case, we would have a chance to prevent the cruelty imposed on the Palestinian people by Israel. If the legitimization of the Israeli government is being removed by the attacks, the government has to take according steps".

Önen furthermore reminded the fact that the budget of the Turkish Armed Forces has not been publicly declared. "There are concealed payments of the Turkish army. It is not clear how much money is paid to whom. We have demanded for years to make the army's budget more transparent and to disclose the accounts. The army expenditures should be clearly revealed", Önen requested.

Agreements on military equipment worth millions of dollars

The defence industry is the most important field of co-operation between Turkey and Israel. This co-operation is based on the "Defence Co-operation Agreement" signed in 1994 by the Welfare Party coalition government lead by Tansu Çiler.

While the details of the agreement have not been declared, the following facts and figures were announced in recent years:

* Turkey used to hire two Unmanned Military Planes (Heron) from Israel for $ 15 million. In 2008, Turkey accepted the tender of the Israeli national defence company IMI (Israel Aerospace Industries) and purchased 10 Heron planes for $ 183 million. The planes were delivered to Turkey last year and used for operations beyond the Iraqi border.
* Turkey has an agreement with Israel worth more than $ 1 billion for the modernization of 54 F-4 war planes. Another $ 650 million agreement was signed for the modernization of 170 M-60 tanks carried out by Israel.
* Turkey accepted Israel's tender worth $ 160 million for Synthetic-Aperture Radar systems (SAR).
* Israel got the acceptance for a $ 120 million bid regarding the Datalink 16 project, a system transmitting pictures of F-4 and F-16 fighters.
* The Turkish BMC company got accepted for the tender of the "Walking Fortress" land vehicles for protection against land mines.
* Turkey educates Israeli war pilots at the Konya Air Base.
* A $ 167 million agreement was signed between both countries on the field of military intelligence.
Trade worth 2.5 billion dollar

According to an announcement made by State Minister Zafer Çağlayan on Tuesday (1 June), the volume of export to Israel amounts to $ 1.5 billion, import is worth $ 1 million.
(BIA, Semra Pelek - Tolga Korkut, 2 June 2010)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Un Turc arrêté et écroué pour tentative d'attentat contre des rabbins

Un Turc a été arrêté puis inculpé à Istanbul pour avoir projeté d'assassiner des rabbins dans cette métropole, alors que les relations entre la Turquie et Israël traversent une grave crise, rapporte vendredi le journal Milliyet.

Ismet Rençber, maçon d'une vingtaine d'années domicilié à Kars (est), a été arrêté par la police antiterroriste à son arrivée à Istanbul après une filature en raison d'une lettre anonyme de menace qu'il aurait adressée à une synagogue de la ville, précise le journal.

L'homme, arrêté mercredi chez un membre de sa famille dans une banlieue d'Istanbul, a affirmé "haïr les juifs" lors de son interrogatoire, mais a nié avoir l'intention de tuer des dirigeants religieux de cette petite communauté qui compte environ 20.000 membres en Turquie.

La police métropolitaine, interrogée par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire.

Le suspect a été inculpé et incarcéré dans une prison de la ville, ajoute Milliyet.

Le raid d'un commando israélien le 31 mai contre une flottille humanitaire pro-palestinienne qui voulait forcer le blocus imposé par Israël à Gaza a coûté la vie à neuf Turcs et a porté un coup sévère aux relations bilatérales.

La Turquie a rappelé son ambassadeur et a exigé une enquête internationale. (AFP, 25 juin 2010)

Pancarte lors de la manifestation islamiste: “Il nous manque l’énergie d’Hitler”

Le 5 juin, lors d’une manifestation organisée à Istanbul par le parti islamique Saadet, on a pu voir une pancarte proclamant, en turc : « Légendaire Hitler, nous sommes à bout de patience, nous avons besoin de votre énergie ». Khatchig Mouradian, journaliste de Armenian Weekly, revient dans son éditorial du 7 juin 2010, sur les réactions contestables en Turquie après l’affaire de la flottille de Gaza. Voici une traduction de Hachebé parue le 09/06/2010.

« Il nous manque l’énergie d’Hitler » : les réactions contestables en Turquie après l’affaire de la flottille, par Khatchig Mouradian

Le 5 juin, lors d’une manifestation organisée à Istanbul par le parti islamique Saadet, on a pu voir une pancarte proclamant, en turc : « Légendaire Hitler, nous sommes à bout de patience, nous avons besoin de votre énergie ». [image ci-contre] Il ne s’agissait que d’un des innombrables slogans, affirmations et bannières antisémites qu’on a pu voir ou entendre au cours des manifestations qui se sont tenues en Turquie après l’attaque israélienne sur la flottille qui tentait de franchir le blocus de Gaza. J’ai parlé à des écrivains et activistes turcs à propos des implications d’un tel discours.

« L’acte de violence illégitime et irrationnel d’Israël a entraîné de la part du gouvernement turc une attitude exagérée de défi », constate Ayse Gunaysu, une activiste des droits de l’homme en Turquie. Elle s’inquiète du discours antisémite des manifestants et de la manière dont les intellectuels turcs ont fermé les yeux sur ses dangereux sous-entendus, même avant l’attaque de la flottille. Elle donne l’exemple d’une manifestation du 8 mai, où l’un des orateurs a proclamé : « Désormais, tous les juifs du monde et même tous les juifs de Turquie sont nos cibles » (voir http://fr.video.yahoo.com/watch/7462019/19667659 ).

« Les manifestants ne s’intéressent pas à la paix, explique Gunaysu. Ils appellent à plus de violence et de sang. Et cela – et c’est particulièrement vrai des manifestants islamiques, parfois soutenus par des groupes gauchistes – parce qu’ils ne s’opposent pas à un gouvernement israélien particulier ou à sa politique spécifique mais à l’existence même d’Israël ».

« Il est écœurant de voir le gouvernement endosser soudain le rôle de champion du droit international, alors même qu’en 1974 les forces armées turques ont franchi les eaux internationales pour envahir un pays souverain (Chypre) dont l’occupation se poursuit encore aujourd’hui, ajoute-t-elle. Et cela sans parler des dizaines d’années de guerre en Turquie même [contre les kurdes], responsables de dizaines de milliers de morts, de centaines de disparus et de milliers de villages détruits ou abandonnés ».

Pour Gunaysu, cette hypocrisie est stupéfiante. « Le meurtre de civils par les forces spéciales israéliennes est un scandale. Mais il est tout aussi scandaleux de voir la fureur déclenchée ici à la suite de ce qui est arrivé à des musulmans ailleurs dans le monde alors que la Turquie assume très bien sa négation du génocide de la population chrétienne d’Asie mineure, un héritage sur lequel a été fondée la république turque ».

Le 31 mai, Bilgin Ayata, une universitaire turque, se trouvait place Taksim, où se sont tenues plusieurs manifestations. Elle raconte ce qu’elle a vu : « L’atmosphère était très tendue et pleine d’hostilité, et certains slogans visaient les juifs et non pas seulement l’état israélien. Cette atmosphère hostile trouve confirmation dans la violence des commentaires et de l’attitude du premier ministre [Recep Tayyip] Erdogan, qui alimentent l’hostilité envers Israël.”

Ayata soulève elle aussi la question de l’hypocrisie. « Une étrange schizophrénie s’est installée : Erdogan a qualifié les attaques d’Israël de « terrorisme d’état » et déclaré que le Hamas n’est pas une organisation terroriste. Ce serait bien qu’il applique les mêmes critères à son propre pays. Malheureusement, c’est le contraire qui semble se produire. Le 4 juin, Sevahir Bayindir, un député kurde, a été attaqué par la police et blessé à Silopi au cours d’une manifestation contre les opérations militaires dans les zones kurdes. La veille, Firat Basan, un garçon kurde de 14 ans, avait été tué, écrasé par un char lors d’une manifestation analogue à Sirnak. Le 4 juin encore, Irfan Aktar, un journaliste kurde, a été condamné à un an de prison pour un article qu’il avait écrit dans un magazine sur la question kurde. Plus de 1400 membres du parti kurde DTP sont en prison depuis 2009, dont certains sont des maires élus et des membres éminents d’organisations de défense des droits de l’homme. Plus d’un million de kurdes ont été déplacés en Turquie au cours des dix dernières années, et ils ne peuvent pas retourner dans leurs villages parce que l’état ne procède pas au déminage. Les forces paramilitaires et les opérations militaires entraînent même de nouveaux déplacements ».

« Je condamne fermement la violence utilisée par l’état israélien la semaine dernière, exactement comme je l’avais fait quand je travaillais dans la région et que j’écrivais sur la question palestinienne, écrit Talin Suciyan, une journaliste turque. Mais le climat social et politique créé en Turquie a d’autres dimensions. D’un côté, il y a des journalistes, des artistes et des leaders d’opinion qui parlent de « démolir Israël » par la littérature et les arts, de l’autre certains brandissent des pancartes où ils demandent à Hitler de leur communiquer son énergie. Et il est fréquent que le Tekbir (la psalmodie de « Allah akbar ») les accompagne. Autrefois, ces réactions ont toujours conduit à des attitudes hostiles envers des citoyens turcs – dans le cas présent les juifs turcs. Il faut toujours garder à l’esprit le fait que l’histoire républicaine et prérépublicaine est remplie de telles attaques contre les Arméniens, les Grecs et les juifs, déclenchées dans les suites d’événements internationaux ».

« S’il s’agit de condamner la violence d’état, poursuit-elle, je dois dire qu’à ce jour je n’ai pas observé d’attitudes aussi tranchées quand il s’agit de questions concernant le peuple de Turquie lui-même ».

Ayata est du même avis: « Si le terrorisme d’état pose vraiment un problème au premier ministre Erdogan, il devrait y mettre fin dans son propre pays ». (www.collectifvan.org, 11 juin 2010)

La cathédrale de Milan comble pour les obsèques du chef de l'Eglise turque

Les obsèques solennelles du chef de l'Eglise catholique de Turquie, Mgr Luigi Padovese, assassiné le 3 juin en Turquie, ont été célébrées lundi dans une cathédrale de Milan, sa ville d'origine, comble, en présence d'un représentant du pape et de 40 évêques européens.

Les fidèles, venus en masse pour cette cérémonie, ont applaudi lors de la sortie du cercueil.

Benoît XVI, dans un message, a évoqué "l'âme noble de cet aimé berger" et rendu hommage à son "ferme engagement pour le dialogue et la réconciliation", a rapporté Ansa.

Le pape était représenté par l'archevêque libanais Mgr Edmond Farhat, ancien nonce apostolique en Turquie, qui avait ordonné évêque Mgr Luigi Padovese.

Benoît XVI a nommé samedi pour le remplacer Mgr Ruggero Franceschini, qui demeure archevêque d'Izmir. Ce père capucin de 70 ans, ancien président de la Conférence épiscopale de Turquie, a également déjà été vicaire apostolique d'Anatolie de 1993 à 2004. C'est aussi lui qui a célébré, le 7 juin, les obsèques de Mgr Padovese en Turquie.

"Ils ont tué le bon pasteur" et l'Eglise d'Anatolie "petit troupeau dispersé" est "atteinte, effrayée et apeurée", a-t-il déclaré lundi.

Mgr Padovese, 63 ans, vicaire apostolique d'Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque, qui officiait depuis 2004 à Iskenderun, a été tué le 3 juin par son chauffeur. Ce dernier, Murat Altun, 26 ans, était au service de l'évêque depuis quatre ans et souffrait de problèmes psychologiques, selon sa famille et son avocat.

Selon l'agence de missionnaire AsiaNews, ce meurtre aurait été commis dans le cadre d'"un sacrifice rituel musulman", et le chauffeur se serait écrié aussitôt après: "j'ai tué le grand Satan, Allah Akbar" ("Dieu est grand"). Toujours selon cette agence, Mgr Padovese "a été poignardé dans sa maison" puis "décapité".

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, n'a ni confirmé ni démenti cette version et indiqué que le Vatican "suivait la situation".

Les autorités locales s'étaient empressées d'exclure un acte politique.

Le 4 juin, le pape Benoît XVI avait affirmé qu'il ne s'agissait "pas d'un assassinat politique ou religieux", tout en reconnaissant disposer de peu d'informations. Il avait ajouté que ce meurtre "n'asssombrirait pas le dialogue" avec l'Islam.

Ces dernières années ont été marquées par plusieurs attaques violentes et pour certaines meurtrières à l'encontre de la communauté chrétienne en Turquie, pays à écrasante majorité musulmane. (AFP, 14 juin 2010)

Meurtre du chef de l'Eglise en Turquie: "un sacrifice rituel" musulman

Le chef de l'Eglise catholique de Turquie, Mgr Luigi Padovese, tué par son chauffeur le 3 juin a été "décapité" dans le cadre d'"un sacrifice rituel musulman", a affirmé mardi sur une chaîne de télévision, le directeur de l'agence de missionnaire AsiaNews.

Bernardo Cervellera, citant son correspondant en Turquie qui s'appuie lui-même sur des témoignages, a affirmé sur la chaîne Sky TG24 qu'après le meurtre, le chauffeur Murat Altun, 26 ans, a crié "J'ai tué le grand Satan, Allah Akbar" ("Dieu est grand", en arabe, ndlr) depuis le toit de la maison du prélat.

Selon AsiaNews, agence de l'institut pontifical des missions étrangères, Mgr Padovese "a été poignardé dans sa maison (à Iskenderun, ndlr), est parvenu à sortir de son domicile pour demander de l'aide". Et "ce n'est probablement qu'une fois au sol qu'il a été décapité", selon AsiaNews selon laquelle à ce moment-là le chauffeur est monté sur le toit.

Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, interrogé mardi par l'agence d'informations religieuses i-media, a dit vouloir attendre "d'avoir une vision plus complète de la situation". "Je ne confirme pas ce que dit AsiaNews, elle prend ses responsabilités, je ne le nie pas mais je ne l'ai pas entendu", a-t-il ajouté concernant les propos qu'aurait tenus le meurtrier.

Selon la presse turque, le meurtrier avait quitté quelques jours avant le meurtre les services psychiatriques d'un hôpital. Il a dit à la police avoir eu une "révélation divine", a encore affirmé la presse turque.

Les autorités locales s'étaient empressées d'exclure un acte politique. L'avocat et la mère du meurtrier ont confirmé que le chauffeur, qui était au service de l'évêque depuis quatre ans, souffrait de problèmes psychologiques.

Dans l'avion qui l'emmenait à Chypre vendredi, le pape Benoît XVI lui-même avait affirmé que ce n'était "pas un assassinat politique ou religieux", tout en reconnaissant disposer de peu d'informations.

Mgr Padovese, 63 ans, vicaire apostolique d'Anatolie et président de la conférence épiscopale turque (CET), officiait depuis 2004 à Iskenderun, non loin d'Antakya, l'ancienne Antioche où se trouve la grotte qui fut un lieu de réunion secret des premiers chrétiens. (AFP, 8 juin 2010)

IHH, une ONG islamiste turque, au centre de la flottille attaquée par Israël

L'organisation humanitaire turque de tendance islamiste IHH a joué un rôle clé dans l'organisation de la flottille pro-palestinienne, ayant même acquis spécifiquement un ferry et un cargo pour l'expédition de Gaza.

Cette ONG dirigée par Bülent Yildirim jouit d'un certain soutien politique en Turquie, mais elle est interdite de toute activité sur le sol israélien. Elle a pour but de mener des opérations dans des régions sinistrées pour sauver des vies et empêcher les violations des droits de l'homme.

L'organisation opère dans les pays arabes et musulmans comme l'Irak, la Palestine, la Bosnie, l'Afhganistan, la Jordanie, le Liban, le Pakistan, le Soudan et la Somalie.

L'IHH ("Insani yardim vakfi", ou "Fondation d'assistance humanitaire"), a déjà été impliquée dans l'envoi d'aide à l'administration du Hamas dans la bande de Gaza, victime du blocus israélien.

Le 9 décembre 2009, un convoi d'aide est parti d'Europe pour Gaza par voie terrestre via la Turquie. IHH a fait un don d'environ 80 véhicules au convoi pour transporter l'aide via la Syrie, la Jordanie et l'Egypte.

L'IHH a décidé de collaborer avec plusieurs organisations pro-palestiniennes européennes et des militants pro-palestiniens de divers pays pour expédier la flottille vers Gaza, et a obtenu le soutien de la presse islamiste et pro-gouvernementale turque.

En présentant à Istanbul, siège de l'organisation, les buts de la flottille et de la campagne, M. Yildirim avait expliqué que son organisation avait acquis grâce à des dons un ferry battant pavillon turc, le Mavi Marmara -- sur lequel ont fait irruption les commandos israéliens lundi à l'aube --, et un cargo.

Son représentant en Cisjordanie, Izzet Sahin, a été expulsé vers Istanbul, le 17 mai, après avoir été détenu durant trois semaines.

L'IHH finance des projets de reconstruction à Gaza.

En un an, l'IHH aurait dépensé des dizaines de millions d'euros en faveur de la cause palestinienne. Pendant l'opération israélienne "Plomb durci", la fondation islamiste avait organisé en janvier 2009 une collecte de fonds en Turquie avec l'aide des municipalités dirigées par le parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP.

La fondation, créée en 1992 pour aider les musulmans bosniaques lors de la guerre de Bosnie, est soupçonnée par plusieurs pays occidentaux et Israël d'entretenir des liens avec des réseaux djihadistes. (AFP, 1 juin 2010)


Socio-économique / Socio-economic

KESK workers on the streets: several arrested

KESK (Confederation of Public Workers Unions) Izmir Branches Platform made a protest against the amendment planned on 657 Numbered Public Officers Law. Walking out to AKP (Justice and Development Party) city building, public workers called for withdrawal of law draft.

The members of the platform opened banners “Don’t touch my job security! No flexible and unprincipled work performance.” During the march, KESK member workers protested the law amendment of AKP government with applauses  and chanted slogans  “Long live class solidarity”.

Making a statement in front of AKP building, KESK Izmir Branchs Platform Speaker Ramis Sağlam stated that they will fight against the amendment draft of 657 Numbered Law in the spirit of 15-16 June. (ANF,
15 June 2010-

ETUI: Mining disaster in Turkey a result of sub-contracting

Turkish trade union organisations denounced the growing use of sub-contracting following the mining disaster of 17 May in the Zonguldak ore field, in the north of the country. The disaster is known to have left at least 28 dead.

For the trade unions, this explosion – the third deadly explosion in six months – confirms not only the bad state of repair of the installations but also the poor application of safety standards by the public enterprise TTK, which manages the mine. Given the recurrence of such incidents, the Turkish mineworkers' union Maden-Iş is demanding the modernisation of coal-mining infrastructures and the creation of an independent inspectorate, which does not exist to date.

In its analysis of the accident, the union also denounces the growing use of sub-contracting in public installations. In the Karadon mine, where the explosion occurred, the construction of new galleries was sub-contracted to a private firm, Yapitek. Like many other private companies in the mining sector, Yapitek's risk prevention policy is minimal. The firm is hostile towards trade unions and strives to keep its workers at a distance from organisations that could give them additional information on safety matters.

The trade union condemns the use of sub-contracting, which tends to endorse the constitution of separate safety rules within a single installation depending on the employer. The 28 miners killed – two others are still missing – were all employed by Yapitek and none was a member of a trade union.

In Turkey, the mining sector has an accident rate 2.3 times higher than the metalworks sector and 3.5 times higher than construction. Between 1941 and 2003, 3,094 Turkish miners lost their lives extracting ore.

The bad state of repair of Turkish mines and the lack of investments in prevention are not new phenomena. Articles published in the scientific press in the 1990s and 2000s already identified the absence of modern equipment as one of the factors explaining the high rate of deadly accidents in mines in the Zonguldak ore field.

In spite of this latest disaster, Turkish political leaders still do not seem to have taken the full measure of the gravity of the situation of the national mining industry. "People in this region are in fact familiar with such incidents. Death forms part of the destiny of the mining occupation", declared Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, during his visit to the site of the tragedy.

The Labour Minister declared in the daily newspaper Hurriyet that the mine workers "died beautifully".
(ETUI European Trade Union Institute, June 15, 2010)

See:
Kucuker, H. (2006) 'Occupational fatalities among coal mine workers in Zonguldak, Turkey, 1994-2003', Occupational Medicine,56 (2), 144-146.
Nichols, T. and E. Kahveci (1995) 'The condition of mine labour in Turkey: injuries to miners in Zonguldak', 1942-1990, Middle Eastern Studies, 31 (2), 197-228.

Gay Pride à Istanbul: les manifestants proclament "la révolte des homos"

Environ 300 gays, lesbiennes et transsexuels turcs ont défilé dimanche dans le centre d'Istanbul à l'occasion d'une journée de la fierté homosexuelle, dénonçant les discriminations dont ils font l'objet dans ce pays à la population très majoritairement musulmane.

"La révolte des homosexuels continue", "ni crime ni péché, vive l'amour homosexuel", ont scandé les manifestants lors de leur marche, au rythme des tambours et des sifflets, sur l'avenue Istiklal, l'allée commerçante la plus fréquentée de la métropole turque, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Les homosexuels meurent et l'Etat ne le voit pas", ont dénoncé les participants avant de lire les noms de plusieurs homosexuels tués dans des "crimes de haine" au cours des derniers mois.

Au contraire de nombreux autres pays musulmans, la Turquie ne réprime pas
l'homosexualité et certains homosexuels ont fait carrière dans le monde du spectacle.

Mais elle n'offre pas non plus de protection spécifique aux homosexuels alors que les pressions sociales et les actes homophobes sont nombreux.

Dans un courrier envoyé fin février au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, des associations de défense des droits des homosexuels ont dénoncé les assassinats de huit transsexuels en 16 mois.

En mars, des déclarations de la ministre de la Famille et de la Femme Aliye Selma Kavaf, estimant que "l'homosexualité est un désordre biologique, une maladie, (...) une chose qui doit être soignée", ont créé un tollé parmi les militants gays. (AFP, 13 juin 2010)

Ankara et Bakou signent un accord pour le transit du gaz vers l'Europe

La Turquie et l'Azerbaïdjan ont signé lundi à Istanbul devant la presse un accord gazier jugé crucial pour l'approvisionnement des Etats européens qui souhaitent réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.

Un procès-verbal de consensus a été signé à cet effet par le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz, et son homologue azerbaïdjanais, Natik Aliev.

"Le gaz azéri est très important pour assurer, dans la période à venir, l'alimentation en gaz de la Turquie et des Etats européens", a souligné le ministre turc après avoir signé le document.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont assisté à la cérémonie organisée en marge de la Conférence sur les mesures pour bâtir la confiance et l'action conjointe en Asie (CICA), un forum sur la coopération et la sécurité régionales réuni à Istanbul.

Le document signé réévalue le prix du gaz que l'Azerbaïdjan vend à la Turquie actuellement. Les montants convenus n'ont pas été divulgués.

Il fixe aussi les quantités et le prix du gaz que le pays fournira à la Turquie lors du lancement, en 2017, de l'exploitation des champs de gaz Shah Deniz-II (en Mer Caspienne), ainsi que la commission que prendra la Turquie pour le transfert du gaz azerbaïdjanais vers l'Europe, a déclaré M. Yildiz à la presse.

En vertu de l'accord, l'Azerbaïdjan pourra exporter jusqu'à 1,2 milliard de m/3 de gaz vers la Turquie et vendre le reste aux pays tiers, a expliqué M. Yildiz.

Le ministre azerbaïdjanais a qualifié ce traité d'événement "historique".

L'Azerbaïdjan, pays riche en gaz, est considéré comme un fournisseur potentiel important dans le cadre du projet de gazoduc européen Nabucco, qui doit relier la Turquie à l'Autriche, et dont l'achèvement est prévu en 2014.

Ankara et Bakou ont commencé à négocier au printemps 2008, mais le prix consenti par la Turquie pour ce contrat a été réévalué à la hausse.

Les négociations ont en outre été compliquées par les tensions politiques suscitées par le processus de normalisation engagé entre la Turquie et l'Arménie.

L'Azerbaïdjan voit dans cette tentative de rapprochement turco-arménien une remise en cause de la solidarité affichée par Ankara avec Bakou dans le conflit opposants Arméniens et Azerbaïdjanais au sujet du Haut-Karabakh, une région séparatiste d'Azerbaïdjan peuplée d'Arméniens.

Nabucco, dont Bakou et Ankara sont des partenaires majeurs, est en concurrence directe avec le projet russo-italien South Stream. (AFP, 7 juin 2010)

CSI: Rapport des violations des droits syndicaux en Turquie

Les droits syndicaux ne sont pas encore pleinement reconnus en Turquie. Malgré quelques améliorations apportées au cadre juridique relatif à la liberté d’association, les droits d’organisation, de grève et de négociation collective doivent encore être mis en conformité avec les normes de l’UE et les conventions de l’OIT. Les syndicats continuent d’être confrontés à des obstacles à l’heure de mener leurs campagnes d’organisation, y compris le licenciement en masse de leurs membres et l’arrestation arbitraire suivie de procès fantoches contre leurs dirigeants. La police a usé de violence excessive à l’encontre de grévistes et de manifestants pacifiques.

Droits syndicaux dans la législation

Il y a eu très peu de progrès eu égard à la mise en conformité avec les normes internationales de la législation nationale concernant les droits des travailleurs et les libertés syndicales. La plupart des réformes n’en sont encore qu’au stade de projet, bien en retard par rapport à d’autres domaines législatifs qui ont déjà été modifiés en vue de l’accession possible de la Turquie à l’Union européenne.

Restrictions à la liberté syndicale: La liberté syndicale et le droit de constituer un syndicat sont consacrés par la loi, à la fois pour les ressortissants nationaux et les travailleurs étrangers. Certaines restrictions existent cependant.

Les articles 3(a) et 15 de la loi nº4688 sur les syndicats des employés de la fonction publique excluent plusieurs catégories de fonctionnaires du droit de liberté syndicale. L’article 3(a) ne l’accorde qu’aux employés ayant un contrat permanent et qui ne sont plus en période d’essai. L’article 15 énumère une série de travailleurs qui n’ont pas le droit d’adhérer à un syndicat: les avocats, les fonctionnaires civils du ministère de la Défense nationale et des forces armées de la Turquie, les employés des institutions carcérales, le personnel des forces spéciales de sécurité, les employés publics « à des postes de confiance », les présidents des universités et les directeurs des établissements d’enseignement secondaire, etc. Plus de 450.000 employés de la fonction publique sont exclus de la sorte.

La loi nº5620, adoptée en avril 2007, a apporté un amendement à l’article 3(a) de la loi relative aux syndicats des employés de la fonction publique, en vertu duquel les personnels travaillant sous contrat à durée déterminée ont, à présent, le droit d’adhérer à des syndicats des employés de la fonction publique. Bien que cet amendement étende le droit d’adhérer à un syndicat à de nouvelles catégories d’employés de la fonction publique, il ne fait rien pour rendre la législation turque conforme à la Convention nº87 en termes du droit de tous les travailleurs, sans distinction d’aucune sorte, de former des organisations de leur choix et d’y adhérer.

La loi nº5672 adoptée en mai 2007 a introduit un amendement à l’article 14(4) de la loi syndicale, qui révoque la condition restreignant l’éligibilité pour l’accès aux fonctions syndicales aux employés ayant un minimum de dix ans d’ancienneté à leur actif.

Le projet de loi nº2821 (loi sur les syndicats) contient encore de nombreuses restrictions détaillées au droit de grève. Le projet de loi nº2822 (loi sur les conventions collectives, les grèves et les lock-out) abolit l’obligation d’obtenir un certificat notarié pour les travailleurs qui souhaitent adhérer à un syndicat, mais pas pour ceux qui veulent en démissionner. Les travailleurs doivent rémunérer ce service. Les deux projets de loi remplaceront la législation existante dès qu’ils auront été votés au Parlement. D’ici là, les conditions de dix ans d’ancienneté et de citoyenneté turque s’appliqueront encore aux candidats à un poste syndical. Il n’y a pas eu de progrès tangible en 2008 concernant l’adoption de ces nouvelles lois, malgré l’annonce par le gouvernement à l’OIT, en janvier 2008, que l’adoption de la nouvelle législation était prévue pour le premier trimestre de 2008. Même après l’entrée en vigueur des deux projets de loi, la législation turque pertinente restera en infraction des Conventions 87 et 98 de l’OIT.

Activités restreintes: Les syndicats doivent obtenir une autorisation officielle pour organiser des réunions ou des rassemblements, et laisser la police y assister et enregistrer leurs débats. Les associations ne peuvent toujours pas utiliser d’autre langue que le turc dans leurs activités officielles. La loi sur les syndicats des employés de la fonction publique contient des dispositions détaillées sur les activités et le fonctionnement des organisations syndicales, ce qui est contraire aux principes de la liberté syndicale.

Un syndicat qui serait reconnu coupable d’infraction grave à la loi régissant ses activités peut être contraint de suspendre celles-ci ou de se mettre en liquidation sur ordre du tribunal du travail.

Restrictions à la négociation collective: Pour être reconnu comme agent de négociation, un syndicat doit représenter au moins 50% plus un des travailleurs d’une entreprise et 10% de l’ensemble des travailleurs du secteur concerné à l’échelon national. Un seul syndicat par entreprise – celui ayant le plus d’effectifs – est autorisé à négocier collectivement. Les recommandations du Comité de la liberté syndicale de l’OIT visant à amender la loi nº2822 sur les conventions collectives, les grèves et les lock-out pour la mettre en conformité avec certains principes fondamentaux applicables à la négociation collective et au droit de grève ont été prises en compte dans le nouveau projet de loi, qui doit encore être adopté.

Quant au secteur public, il n’est nulle part question de négociation collective dans la loi sur les syndicats de la fonction publique, qui parle en revanche d’« entretiens consultatifs collectifs ». La loi décrit en détail les enjeux sur lesquels ceux-ci peuvent porter, mais la liste se limite à des questions financières liées aux salaires et autres prestations, aux indemnités et aux primes. C’est très loin de la définition de la négociation collective que donne la Convention n°98 de l’OIT. Par ailleurs, le pouvoir de décision reste, de fait, entre les mains du gouvernement.

Importantes restrictions au droit de grève: Malgré une révision de la loi sur les syndicats des employés de la fonction publique, le droit de grève n’est toujours pas reconnu officiellement dans le secteur public. L’OIT a fait remarquer de manière réitérée que les sections 29 et 30 de la loi n°2822 sur le droit de grève sont incompatibles avec la Convention. L’OIT a rappelé que les restrictions au droit de grève dans le service public dépendent uniquement des tâches concrètes accomplies par les fonctionnaires concernés. Ces restrictions doivent, par conséquent, se limiter aux fonctionnaires qui exercent une autorité au nom de l’État et à ceux qui travaillent dans les services essentiels – dans le sens le plus strict du terme.

Les grèves de solidarité, les grèves générales, les grèves perlées et les occupations de lieux de travail sont toujours interdites. Des peines graves, de prison notamment, sont prévues en cas de participation à ces grèves. Toute grève non convoquée par un conseil exécutif syndical est interdite. Les grèves pour non-respect des conventions collectives du travail sont interdites.

Dans les secteurs où les grèves sont autorisées, il faut toutefois respecter un délai excessif (près de trois mois) à partir du début des négociations avant de pouvoir mener une action de grève et les syndicats sont en outre tenus de remplir toute une série de formalités précises. Il faut tout d’abord qu’il y ait eu une négociation collective. Si la décision de mener effectivement une action de grève est prise, l’employeur doit recevoir un préavis d’une semaine au moins. Les employeurs ont le droit de recourir au lock-out contre les grévistes, mais ils n’ont pas le droit d’engager des briseurs de grève ou de faire appel au personnel administratif pour effectuer le travail des grévistes. Ils n’ont pas non plus le droit de renvoyer des employés qui incitent à la grève ou y prennent part lorsque celle-ci est légale.

Il est interdit d’empêcher l’entrée de matières premières dans une usine ou la sortie de produits finis, tout comme d’empêcher le travail de ceux qui ne sont pas membres du syndicat. Seuls quatre ou cinq grévistes peuvent former un piquet de grève devant l’entrée de l’usine; il leur est interdit de planter une tente ou un abri quelconque et de pendre des banderoles où serait écrit autre chose que « lieu de travail en grève ».

L’adoption du projet de loi nº2821 entraînerait l’abrogation de plusieurs de ces restrictions; d’autres restrictions seraient néanmoins maintenues en vigueur.

Protection limitée contre la discrimination antisyndicale: La législation sur la sécurité de l’emploi ne s’applique qu’aux entreprises dotées d’un effectif de 30 salariés minimum. Par le jeu du recours à la sous-traitance et aux contrats à durée déterminée, près de 95% des lieux de travail comptent moins de 30 salariés.

Les amendes applicables aux employeurs qui ne respectent pas les droits syndicaux sont trop modestes pour être dissuasives. Les modifications apportées au Code civil devraient, cependant, remédier à cette faille. L’adoption et la mise en application du nouveau Code civil n’auraient dû être qu’une simple formalité, compte tenu de la majorité absolue détenue au parlement turc par le parti au pouvoir. Le fait que ce ne soit pas encore le cas montre bien à quel point la protection contre la discrimination antisyndicale n’est pas une priorité en Turquie.

Droits syndicaux dans la pratique et violations en 2008

Les droits syndicaux ne sont pas encore totalement reconnus: L’édition de novembre 2008 du rapport d’étape de la Commission européenne sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne constate que l’instauration des droits syndicaux continue de poser un problème. Il fait, notamment, référence à plusieurs rapports dénonçant des restrictions à l’exercice des droits syndicaux existants et des licenciements liés à l’affiliation syndicale et appelant la Turquie à veiller au plein respect des droits syndicaux, conformément aux normes de l’UE et aux conventions de l’OIT pertinentes, en particulier les droits d’organisation, de grève et de négociation collective. La part de la population active couverte par des conventions collectives reste faible.

Ingérence dans les affaires syndicales: Comme au cours des années précédentes, la Confédération syndicale des travailleurs de la fonction publique de Turquie (KESK) a dénoncé l’ingérence des autorités publiques dans ses propres statuts ainsi que dans ceux de ses organisations affiliées. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a considéré que la mention de termes comme négociation collective ou droit de grève dans les statuts des syndicats constituaient des atteintes à la loi relative aux employés de la fonction publique (PETU).

Obstacles à la négociation: Les syndicats indiquent que le gouvernement manipule les chiffres des effectifs ou prétend que des irrégularités ont été détectées dans ces chiffres afin de leur nier le droit à la négociation collective. L’obstruction à laquelle se livrent les employeurs n’est pas adéquatement sanctionnée, même lorsqu’une juridiction statue en faveur d’un syndicat.

Pressions pour contraindre les travailleurs à quitter leur syndicat: Un grand nombre de travailleurs et travailleuses sont victimes de discrimination pour le simple fait d’être membres d’un syndicat. Les mesures discriminatoires et les pressions exercées sur les travailleurs pour qu’ils renoncent à leur affiliation, y compris la mutation vers un autre lieu de travail, le plus souvent situé dans une autre ville, continuent de poser un problème.

Violence excessive de la police contre des manifestants pacifiques: A l’occasion de la fête du Premier mai, la police antiémeutes d’Istanbul a fait un usage disproportionné de la force contre un rassemblement syndical à la mémoire de 37 syndicalistes assassinés au même endroit en 1977 par des tireurs non identifiés. La manifestation, préalablement annoncée par les affiliées turques de la CSI - KESK, DISK et TÜRK-Is - a été interdite par les autorités. L’offensive policière a été suivie d’une descente dans les bureaux du syndicat DISK, qui ont été littéralement assiégés. L’immeuble lui-même a été condamné de sorte que plus personne ne pouvait y entrer ou en sortir. Du gaz lacrymogène a été lancé alors que les bureaux étaient de bondés de gens. Une jeune femme qui éprouvait des difficultés à respirer a été frappée à la tête par la police quand elle a tenté de sortir. Un grand nombre de personnes ont été blessées, des dirigeants des syndicats affiliés à la DISK et à la KESK ont été appréhendés et brutalisés par la police, qui empêchait, dans le même temps, les dirigeants de la DISK et de la KESK de gagner un lieu plus sûr.

Le 17 juillet, 2.000 membres du syndicat des travailleurs municipaux et généraux (Belediye-Is) affilié à l’ICEM, qui marchaient vers le siège de la Municipalité métropolitaine d’Istanbul pour y afficher une bannière annonçant leur grève légale, ont été repoussés par la police.

Licenciements de syndicalistes: Les employeurs du secteur privé ont tendance à passer outre à la législation. Ils ont fréquemment recours au licenciement collectif de travailleurs syndiqués pour saper ou détruire les syndicats.

Le 14 janvier, 32 membres du Syndicat des travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration et du spectacle de Turquie (TOLEY-Is) ont été contraints de démissionner par la direction des Services sociaux et culturels des parcs et jardins BURFAS. 11autres adhérents du syndicat TOLEY-Is travaillant à la Direction des pensions de famille du secteur des enseignants (MEB), qui dépend du ministère de l’Education, ont subi le même sort.

En janvier, cinq membres du Syndicat des travailleurs des secteurs tabac, boissons, alimentation et connexes de Turquie (TEKGIDA-Is), affilié à la TÜRK-Is, ont été congédiés par la direction de la société Gidasa Piyale, à Bolu Hendek.

Egalement en janvier, huit autres membres du TEKGIDA-Is ont été licenciés par l’entreprise Kaynak Sulari ve Turizm A.S., à Sakarya. Après être allés en justice, seuls cinq d’entre eux ont été réintégrés.

Toujours au cours du même mois, la direction de Çaykur Enterprise, qui exploite 52 usines à travers la Turquie, a entamé des manœuvres pour forcer les travailleurs à adhérer à un syndicat connu pour être proche du gouvernement. Sur un effectif total de 14.000 employés, environ 9.500 étaient affiliés au syndicat TEKGIDA-Is, qui représentait les travailleurs de cette entreprise aux négociations collectives depuis plus de 50 ans. Dédaignant ces faits de la manière la plus brutale, le ministère du Travail a dépouillé TEKGIDA-Is de ses droits de négociation collective et a transmis ceux-ci aux syndicat jaune.

Dans une lettre adressée au premier ministre Erdogan, le 26 février, la CSI a dénoncé les obstacles auxquels s’affrontaient les travailleurs du chantier naval de Tuzla lorsqu’ils tentaient de s’organiser, au point que seul 10% d’entre eux sont affiliés à un syndicat. Cette situation est d’autant plus alarmante qu’au cours des huit mois qui ont précédé la lettre de la CSI, pas moins de 18 travailleurs ont trouvé la mort au chantier naval de Tuzla, pour cause de conditions de travail dangereuses et d’un dispositif inadéquat en matière de santé et de sécurité.

En mars, 40 membres du syndicat TEKGIDA-Is ont été congédiés par la compagnie LSG Sky Chefs Aviation Services Co., qui fournit ses services aux aéroports d’Ankara, d’Izmir, d’Antalya, d’Istanbul, de Dalaman et de Bodrum.

En août, six membres du TEKGIDA-Is ont été congédiés pour leur affiliation syndicale par le fabricant de fromage Bel Karper Peynir, à Çorlu.

Egalement en août, cinq membres du TEKGIDA-Is ont été licenciés dans l’usine de l’entreprise Burgaz Alcoholic Beverage Industry and Trade Company, à Kirikkale. Un recours en justice a conduit à la réintégration des cinq travailleurs.

En septembre, dix travailleurs de l’entreprise Öncel Oil Company, à Sivas, ont adhéré au syndicat TARIM-Is (affilié à TÜRK-Is), qui a subséquemment obtenu le statut d’agent de négociation collective. L’entreprise a immédiatement congédié les dix travailleurs.

Dix travailleurs affiliés au syndicat TEKGIDA-Is ont été licenciés dans l’usine de l’entreprise Tahsildaroglu Dairy Products Industry and Trade Company, à Çannakale Bayramiç. Immédiatement après, l’entreprise a commencé à sous-traiter sa production en faisant appel à des fournisseurs extérieurs, pour empêcher les tentatives d’organisation du syndicat.

En décembre 2007, l’entreprise Yörsan Alimentary Products Industry and Trade Company, à Susurluk-Balikesir, a commencé à licencier des travailleuses et travailleurs affiliés au syndicat TEKGIDA-Is. En tout, 403 salariés ont été congédiés. En décembre 2008, un juge a ordonné la réintégration de tous les employés ou, à défaut, le versement par l’entreprise d’indemnités égales à 16 mois de salaires par travailleur. L’entreprise a tout simplement opté pour la compensation.

A partir de janvier 2007, la compagnie Çelikle, à Çorum, a systématiquement licencié des travailleurs affiliés au Syndicat des travailleurs des mines de Turquie (Türkiye Maden Isçileri Sendikasi). La direction exerce des pressions constantes sur les travailleurs pour les contraindre à quitter le syndicat et congédie ceux qui s’y opposent. A ce jour, 50 travailleurs ont été mis à la porte.

Le Syndicat des travailleurs de l’industrie automobile (TÜMTIS) est devenu la cible d’une campagne qui a inclus des licenciements arbitraires et de la violence armée contre ses membres, des arrestations fondées sur des chefs d’accusation falsifiés, la détention en l’absence de procès et la violation des droits de la défense. En novembre 2007, 18 dirigeants et membres du TÜMTIS ont été appréhendés. Sept d’entre eux, tous des dirigeants de la section d’Ankara, ont été maintenus en détention jusqu’en juin sans jamais comparaître au tribunal. En avril, 87 travailleurs des entreprises Çipa et Simsek Freight Services, toutes deux des fournisseurs exclusifs d’Unilever, ont été congédiés pour leur affiliation au syndicat TÜMTIS. Seuls 13 d’entre eux ont été réintégrés par la suite. Le 1er juin, 133 conducteurs d’autobus de la ville de Bursa ont été licenciés pour leur affiliation au syndicat TÜMTIS. En octobre, 256 conducteurs de bus de la ville de Gaziantep ont subi le même sort. Pendant ce temps, dans le port de Mersin, 60 membres du TÜMTIS ont été remerciés par l’entreprise Akansel Transportation, sous-traitant de la co-entreprise Akfen-Port of Singapore Authority.

En décembre 2007, 126 travailleurs de la municipalité de Çarsamba, dans la province de Samsun, affiliés au syndicat Belediye-Is, ont été licenciés et, par la suite, remplacés par des travailleurs appartenant à un syndicat pro-gouvernement. L’employeur a fait fi d’un jugement du tribunal du travail ordonnant la réintégration de tous les employés. En juillet, 60 autres membres du syndicat Belediye-Is ont été congédiés, cette fois dans les hôpitaux de Çapa et Cerrahpasa, tous deux des filiales de l’Hôpital universitaire d’Istanbul.

Au total, 116 travailleurs, tous affiliés au Syndicat des travailleurs des coopératives et des bureaux (KOOP-Is), ont été congédiés pour leur participation aux activités syndicales dans les magasins Praktiker, Bauhaus, Ikea et Adese, à Istanbul, Ankara, Izmir, Adana, Gaziantep et Konya.

En octobre, le syndicat des enseignants EGITIM-Sen, affilié à la KESK, qui a figuré dans nos Rapports annuels depuis plusieurs années consécutives, a vu son site Web bloqué par les autorités. Les 21 et 22 octobre, les bureaux de la section syndicale de Denizli ont fait l’objet d’une offensive policière au cours de laquelle une quantité importante de documents ont été emportés. Le syndicat s’est également vu interdire l’utilisation des écritoires à pince pour l’affichage d’annonces ou d’avis syndicaux dans la plupart des institutions publiques du pays, notamment dans les ministères de la Justice, du Travail et de la Sécurité sociale, de la Santé et de l’Education, sur lesquels le parti AKP au pouvoir exerce sa mainmise. D’autre part, un nombre important de dirigeants et membres de la section syndicale EGITIM-Sen ont été mutés à des postes différents, voire souvent dans des villes différentes, en raison de leur participation aux activités syndicales.

La KESK a relevé une recrudescence de la persécution à l’encontre des membres de son exécutif et des dirigeants de section. Deux dirigeants de syndicats affiliés ont été démis de leurs postes dans la fonction publique, nommément Bedriye Yorgun et Lokman Özdemir, respectivement président du Syndicat des employés de la santé et des services sociaux (SES) et président du syndicat DIVES.

Le cas le plus flagrant de licenciement arbitraire d’un dirigeant syndical est survenu en novembre, avec le limogeage de Meryem Öszögüt, chef du département juridique et des affaires féminines du SES. Mme Öszögüt a écoulé huit mois en prison pour le simple fait d’avoir assisté à une conférence de presse organisée par son syndicat, au cours de laquelle le meurtre de la militante syndicale Kevser Mizrak avait été dénoncé. Elle a été maintenue en détention sur la base de chefs d’inculpation inventés de toutes pièces l’associant à une « organisation terroriste ».

11 membres éminents de la KESK et d’organisations affiliées à la KESK, y compris son ancien président, Hakki Tombul, l’ancien président du syndicat EGITIM-Sen, Alaaddin Dinçer, et l’ancien président du BTS, Fehmi Kutan, risquent des peines de prison alors que leurs procès sont toujours en instance. Ces procès ont été intentés au lendemain de la « Grande marche des enseignants » organisée par EGITIM-Sen en novembre 2005.

En tout, 26 membres exécutifs des deux sièges de la KESK et de plusieurs de ses sections locales ont été mis en examen judiciaire. Par ailleurs, plus de 600 de ses membres ont dû se soumettre à des « enquêtes disciplinaires » pour avoir pris part à des activités syndicales.

Le 19 décembre, la direction de la compagnie Sinter Metal Technologies, dans la zone industrielle organisée de Dudullu, a invoqué de faux prétextes pour mettre à la porte 38 travailleurs qui participaient aux activités syndicales. Le lundi suivant, une majorité de 470 employés ont organisé un sit-in dans l’usine pour réclamer leur réintégration. La direction a répondu par un licenciement en masse dont seuls 50 travailleurs ont été épargnés. Le 23 décembre, la police a eu recours à la force pour expulser les travailleuses et travailleurs qui occupaient l’usine.

Dans l’usine de l’entreprise Kalibre Boru Sanayi Ve. Ticaret S.A., à Kocaeli, huit membres du syndicat BIRLESIK ont été mis à la porte le 15 décembre 2007. Les pressions et les menaces subséquentes de la direction ont contraint 89 autres membres du syndicat à se désaffilier. La situation s’est aggravée de plus belle le 11 janvier, lorsque les 50 travailleurs restants ont été informés qu’ils n’avaient d’autre choix que de quitter le syndicat ou perdre leur emploi. Subséquemment, 39 autres travailleurs ont été contraints de démissionner du syndicat.

En avril, le syndicat Teksif, affilié à la FITTHC, a entrepris une campagne d’organisation dans l’usine Venüs Giyim Sanayi ve Dis Ticaret A.S., à Düzce. Environ 25 travailleurs ont été congédiés. D’autres ont été convoqués dans les bureaux de la direction où on leur a demandé d’identifier sur des photos les travailleurs qui avaient assisté à des réunions syndicales. Un travailleur a été embarqué sous de faux prétextes dans une voiture de la direction en pleine nuit et interrogé deux heures durant à propos de ses activités syndicales. Lorsqu’il a porté plainte, l’un des gérants de l’usine l’a averti qu’il ne retrouverait plus jamais un emploi dans la ville, à moins de signer un démenti qui lui serait dicté mot pour mot.

Le 29 avril, dans la ville de Düzce, cinq travailleurs ont été congédiés dans l’usine Desa, spécialisée dans les articles de cuir. Ils étaient tous membres du syndicat Türkiye Deri-Is Sendikasi, affilié à la FITTHC, qui avait entamé une campagne d’organisation dans l’usine au cours du même mois. Le 30 avril, suite au refus de la direction de se réunir avec les dirigeants syndicaux, un groupe composé de dirigeants et de membres du syndicat brandissant des pancartes s’est mobilisé devant l’usine. La direction a fait appel à la police et tous les manifestants ont été détenus jusqu’à la fin de la journée. A partir du mois de mai, la direction de l’entreprise a commencé à faire pression sur les travailleurs pour les contraindre à abandonner le syndicat. Des hauts responsables ont été invités à s’adresser aux travailleurs de l’usine, y compris le directeur général et un colonel de l’armée turque, qui leur a lancé: « Les syndicalistes sont tous kurdes, pourquoi tenez-vous donc à vous joindre à eux? » Par la suite, 58 travailleurs ont été congédiés et 53 ont été contraints de démissionner du syndicat. En juillet, Deri-Is a saisi le tribunal du travail de Düzce de 38 causes. Lorsque l’employeur a affirmé que le syndicat n’avait pas de représentation au niveau de l’usine, le syndicat a soumis un relevé attestant formellement de son affiliation dans l’usine. Ces documents ont ensuite été transmis à l’avocat de Desa. L’entreprise a brandi les documents devant les travailleurs en disant que leur syndicat vendait leurs noms à l’employeur.

En octobre 2007, le syndicat Öz Iplik-Is, affilié à la FITTHC, a soumis une demande en vue de l’obtention de droits de négociation à l’entreprise Ekoten Textile, à Izmir. Juste avant le dépôt de la demande, l’entreprise a congédié 42 employés connus pour leur soutien au syndicat. Les travailleurs ont été contraints de signer deux documents séparés: l’un déclarant qu’ils avaient été congédiés et l’autre déclarant qu’ils démissionnaient de leur propre gré, dans quel cas ils n’auraient droit à aucune compensation. Les travailleurs ont, du reste, été avertis qu’ils ne recevraient pas de compensation s’ils ne signaient pas les deux documents. L’entreprise a, ensuite, procédé au remplacement des travailleurs ainsi congédiés. Dans une lettre adressée à la direction de l’entreprise, en date du 7 février, la FITTHC a exhorté celle-ci à réintégrer les travailleurs et à amorcer des négociations en toute bonne foi avec le syndicat Öz Iplik-Is. En guise de démenti, l’entreprise a affirmé que la plupart des travailleuses et travailleurs concernés étaient criblés de dettes et que ce serait leur rendre un mauvais service que de les priver de la possibilité de repayer leurs dettes par une mise en congé avec compensation. En septembre, la FITTHC s’est mise en rapport avec les marques identifiées comme étant des clientes de cette usine. Ekoten n’a pas répondu à la demande d’entretien qui lui a été adressée. (survey09.ituc-csi.org/, 2 juin 2010)

Annulations de touristes israéliens vers la Turquie

Le tourisme israélien en Turquie souffre déjà de la grave crise entre Israël et la Turquie, avec de 10.000 à 20.000 annulations, a déclaré le ministre turc de la Culture et du tourisme Ertugrul Günay dont les propos sont rapportés par la presse turque.

"Nous n'avons pas de problèmes avec les gens d'Israël. Il y a des annulations, nous le comprenons", a déclaré mardi M. Günay, précisant qu'il y avait eu "entre 10.000 et 20.000 annulations".

"La Turquie est un pays où les Israéliens peuvent voyager et prendre des vacances en sécurité, au Moyen Orient. Cela ne changera pas", a-t-il ajouté.

Une grave crise a éclaté entre la Turquie et Israël après l'assaut lancé lundi par un commando israélien dans les eaux internationales, contre un flottille, dont un navire turc, acheminant des militants pro-palestiniens et de l'aide vers Gaza. Au moins quatre Turcs font partie des neuf passagers tués.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a eu des mots très durs contre Israël, et l'ambassadeur turc en Israël a été rappelé. Plus de 20.000 personnes ont manifesté en Turquie contre Israël depuis lundi, principalement à Istanbul.

Israël a appelé lundi les Israéliens à reporter leurs projets de visite en Turquie, de crainte de manifestations hostiles.
 M. Günay a ajouté que le nombre de touristes israéliens en Turquie avait baissé "depuis Davos", en janvier 2009, lorsque M. Erdogan avait très vivement critiqué l'opération militaire israélienne contre Gaza.

En 2009, 311.500 touristes israéliens sont venus en Turquie, principalement dans les stations balnéaires de la Mer Egée, contre 558.000 en 2008, selon l'organisme Turksat, cité par la presse. (AFP, 2 juin 2010)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Attentat à Istanbul: Erdogan critique les pays européens

Le Premier ministre turc a déploré mercredi le manque de soutien de certains pays européens à Ankara dans sa lutte contre les rebelles kurdes alors que ceux-ci ont revendiqué un attentat meurtrier commis la veille à Istanbul, qui a conduit à l'arrestation de 27 suspects.

"Malheureusement, certains Etats européens n'ont pas fourni le soutien nécessaire à la Turquie dans sa lutte de longue haleine contre le terrorisme", a déclaré à Istanbul Recep Tayyip Erdogan lors d'un déjeuner en l'honneur de chefs d'Etats des Balkans.

"Malgré toutes les souffrances et les attaques très sanglantes visant les forces de sécurité (turques), certains pays n'ont pas coupé les canaux de financement de l'organisation terroriste, ils tolèrent sa machine de propagande et ne renvoient pas les criminels", a-t-il accusé, cité par l'agence Anatolie.

Les reproches de M. Erdogan surviennent alors que l'explosion d'une bombe télécommandée au passage d'un autocar civil transportant des militaires a fait cinq morts --quatre soldats et une fille de militaire âgée de 17 ans-- mardi dans la périphérie d'Istanbul.

L'agence de presse semi-officielle Anatolie a annoncé mercredi l'interpellation de 27 personnes lors d'une opération conjointe de la branche antiterroriste et des forces spéciales de la police en lien avec l'enquête sur l'attentat.

Les victimes ont été inhumées mercredi après des obsèques organisées dans plusieurs villes de Turquie et auxquelles ont assisté des milliers de gens.

Des ministres et le chef d'état-major, le général Ilker Basbug, ont participé à la cérémonie religieuse tenue à Elmadag, une banlieue d'Ankara, pour Buse Sariyag, la lycéenne tuée dans l'attentat, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Sa mort a provoqué l'émoi en Turquie.

"Les martyrs ne meurent pas, la nation ne se divise pas" a scandé une foule d'environ 5.000 personnes qui brandissaient le drapeau turc.

M. Erdogan, qui avait entrepris l'an dernier de renforcer les droits des Kurdes, a promis de "noyer dans leur sang" les rebelles qui ont multiplié leurs attaques depuis début juin. (AFP, 23 juin 2010)

La Turquie se détourne-t-elle de l'Occident ?

S'il est une question qui a le don, ces jours-ci, d'irriter les Turcs, c'est bien celle qui est à nouveau posée à l'étranger à la suite des crises, touchant à Israël et à l'Iran, qui viennent d'opposer Ankara à ses alliés traditionnels : « Le pilier turc de l'OTAN lâche-t-il Washington et Bruxelles pour Damas et Téhéran ? Verse-t-il dans l'islamisme ? »

Les dirigeants turcs, issus d'un parti islamiste, s'en indignent. Convertis aux « valeurs universelles » et forts de leurs succès électoraux depuis 2002, ils réfutent tout changement de cap en politique étrangère, rappelant qu'ils ont su, contrairement à leurs prédécesseurs kémalistes, accélérer les réformes en vue d'une adhésion à l'Union européenne (UE). Ils réaffirment aujourd'hui - à leurs interlocuteurs européens du moins -, que cette adhésion, un processus pourtant proche du coma, « reste leur priorité».

Le soutien du gouvernement turc à la flottille pour Gaza.

Expliquant une telle constance, étonnante au vu des refus franco-allemands, des crises en Europe et du poids croissant de l'Asie, le chroniqueur vedette turc Mehmet Ali Birand assure que ces dirigeants « savent parfaitement qu'il ne sert à rien de se détourner de l'Ouest vers l'Est, car les Arabes et autres musulmans ne seraient plus attirés par une Turquie non candidate à l'Union européenne, qui crierait, hurlerait, aurait une économie faible et serait contrôlée par un islam radical ».

Pour autant, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, reste adepte des discours forts, et ose dénoncer ses détracteurs comme « agents d'une propagande mal intentionnée » venant de Tel-Aviv. Car Israël, après avoir été largement condamné pour son raid meurtrier, le 31 mai, contre le Mavi-Marmara, le navire turc en route pour Gaza, a bénéficié d'une contre-attaque médiatique, accusant le régime d'Ankara de s'être « allié aux terroristes du Hamas ».

Les craintes des Occidentaux

Le soutien du gouvernement turc à l'IHH, l'ONG islamiste coorganisatrice de la flottille pour Gaza, fait peu de doutes - en tout cas pas chez d'anciens militants tchétchènes qui la disent sous la coupe des services turcs. Mais M. Erdogan ne cache pas qu'il espère attirer le Hamas dans le jeu politique, rappelant que Yasser Arafat fut aussi qualifié de terroriste avant de recevoir le prix Nobel de la paix...

Dix jours après l'affaire de l'assaut de l'armée israélienne contre la flottille, le « non » de la Turquie à de nouvelles sanctions de l'Organisation des Nations unies (ONU) contre l'Iran, a renforcé les craintes des Occidentaux d'avoir perdu un allié précieux - en Irak, Afghanistan et ailleurs. M. Erdogan, lui, affirme que seuls s'inquiètent ceux qui sont « incapables de comprendre le nouveau rôle de la Turquie, et sa politique étrangère multidirectionnelle ».

Une diplomatie décomplexée

Car s'il n'y a pas changement d'axe - « il faudrait d'abord que cet axe existe », disent ceux qui connaissent les problèmes de l'UE et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) -, il y a une nouvelle diplomatie turque : décomplexée, néo-non-alignée, voire « gaullienne ». Elle est le fruit de la fin du rideau de fer, qui isolait aussi la Turquie de ses voisins, comme de la démocratisation et de l'économie de marché qui gagnent ce pays, aux dépens de la tutelle de l'armée.

En 2003 déjà, le Parlement turc avait dit non au passage des troupes américaines vers l'Irak, entraînant une longue crise avec les Etats-Unis, alors que l'AKP, le parti qui venait d'arriver au pouvoir, n'y était pour rien. Il a su la surmonter, et tente de faire pareil auprès de Washington avec la crise actuelle.

Mais sans renier ses choix, désormais définis par l'hyperactif ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu : d'abord, développer une zone de « stabilité et de coopération avec tous les voisins », donc Syrie et Iran compris. M. Davutoglu ose une diplomatie « Sud-Sud » sur le dossier brûlant de l'Iran. Mais il assure l'avoir fait avec les encouragements de Washington. Rabroué, traité de naïf, il persiste à coopérer avec l'Occident, contrairement aux pratiques passées des non-alignés.

Les intérêts vitaux d'Ankara

Le président, Abdullah Gül, a d'ailleurs reconnu le bien-fondé des réserves occidentales sur l'accord irano-turco-brésilien, en déclarant au Monde qu'il « n'est pas la solution du problème, mais un pas pour établir la confiance » et maintenir la voie des négociations. Non pas par sympathie pour l'Iran, « rival historique des Turcs », rappelle l'expert Ali Kazancigil, mais parce qu'il en va de ses intérêts vitaux : la Turquie serait en première ligne en cas de guerre contre l'Iran, et coupée de son second fournisseur de gaz, après la Russie.

Le rapprochement d'Ankara avec cet autre ennemi historique qu'est Moscou est également dicté par son hyperdépendance envers le gaz russe. « On ne peut pas accuser l'AKP d'avoir cédé, dans ce cas, à ses penchants musulmans... », remarque le politologue Soli Ozel, de l'université Bilgi. Pour lui, « même si on peut discerner un fond d'idéologie dans la politique actuelle de la Turquie quand il s'agit d'Israël, son implication croissante dans les affaires régionales est avant tout dictée par ses intérêts, et doit être considérée comme telle ».

En témoigne le nombre d'hommes d'affaires embarqués dans les voyages officiels. M. Davutoglu a visité une centaine de pays en un an, jusqu'en Asie, Afrique et Amérique du Sud - zones nouvelles pour les Turcs, où seuls les ont précédés les enseignants du mouvement de Fethullah Gülen, actif en Turquie comme à l'étranger.

Tiraillements au sein du gouvernement

Ce musulman modéré, ami des Etats-Unis où il réside, a surpris les Turcs en critiquant l'action de l'IHH. Ces réserves, venant d'un homme influent depuis son exil, ont contribué à apaiser la rue, en mettant aussi au jour les tiraillements au sein du gouvernement. Cela, alors qu'en Turquie aussi on commençait à s'inquiéter ouvertement des risques de dérapages dus à la rhétorique de M. Erdogan, et à dire que la question kurde était sans doute plus urgente pour lui que Gaza.

Alors, « où va la Turquie ? » Tout dépend des élections à venir, en 2011 - si elles ne sont pas avancées à cet automne. Le premier ministre, pour la première fois menacé, pourrait être tenté par la surenchère. Mais un éventuel nouveau gouvernement serait certainement plus nationaliste encore, à défaut d'être islamique. Ce qui, de l'avis des meilleurs observateurs, représente un plus grand danger.

« Il est donc plus que temps de cesser de se demander où va la Turquie, pour s'engager avec elle, car le temps où l'on pouvait ignorer les acteurs émergents est fini », prévient un diplomate européen. (Le Monde,
Sophie Shihab, 21 juin 2010)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Erdogan exige toujours des excuses d'Israël

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a demandé à nouveau, dimanche à Toronto, qu'Israël présente des excuses à son pays après l'opération contre une flottille internationale qui avait fait neuf morts, huit Turcs et un Turco-Américain.

M. Erdogan, qui rencontrait la presse à l'issue d'un sommet du G20, a réaffirmé les trois exigences d'Ankara: les excuses, la mise en place d'une commission internationale pour juger et obtenir réparation des préjudices subis, dont la saisie de bateaux battant pavillon turc qui allaient vers Gaza, et enfin la levée complète de l'embargo à l'égard du territoire palestinien.

"Nous aimerions avoir des excuses", a-t-il dit, et "nous aimerions voir l'embargo levé".

Le Premier ministre turc, qui a eu en marge du G20 un entretien bilatéral de plus d'une heure avec le président américain Barack Obama, a espéré que la prochaine rencontre de ce dernier début juillet avec le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu pourrait avoir un effet "positif" sur la position de l'Etat hébreu.

Il a beaucoup insisté sur la levée complète de l'embargo, citant des rapports de l'ONU sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de matériaux de construction à Gaza. "Les gens souffrent là-bas", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a rappelé que l'opération israélienne avait eu lieu dans les eaux internationales. "Personne ne peut parler d'attaque contre Israël", a dit le Premier ministre turc.
 "Si une seule arme avait été trouvée (sur le bateau saisi), cela ferait une grosse nouvelle lancée d'Israël. Mais il n'y avait pas d'arme", a-t-il assuré.

Il y a dix jours, des sources diplomatiques turques avaient laissé entendre à l'AFP qu'Ankara envisageait de baisser le niveau de ses rapports diplomatiques avec Israël si ce pays ne fait pas amende honorable après les évènements du 31 mai. (AFP, 27 juin 2010)

Washington prêt à accroître son aide à la Turquie contre les rebelles kurdes

Les Etats-Unis sont prêts à accroître leur aide à la Turquie dans sa lutte contre les rebelles kurdes si Ankara en fait la demande, a déclaré lundi l'ambassadeur américain en Turquie.

"Nous sommes prêts à examiner de manière urgente toute nouvelle demande de l'armée ou du gouvernement turcs, concernant le PKK", a déclaré James Jeffrey dans un communiqué.

"Le PKK est un ennemi commun de la Turquie et des Etats-Unis et nous soutenons activement les efforts de nos alliés turcs pour mettre fin à cette menace terroriste", a-t-il ajouté.

Il a ajouté qu'"il n'y a pas eu de changement dans le niveau des échanges des services de renseignement américain et turc concernant le PKK dans le nord de l'Irak".

Les Etats-Unis fournissent à la Turquie, pays membre de l'Otan, des renseignements sur les mouvements du PKK, qui dispose de bases de repli dans le nord de l'Irak.

Le refus de la Turquie de voter de nouvelles sanctions contre l'Iran, au Conseil de sécurité des Nations unies, et la récente crise diplomatique entre Israël et la Turquie, ont fait redouter dans ce pays un ralentissement de l'aide apportée par Washington à l'armée turque, dans sa lutte contre le PKK.

Washington s'était déclaré déçu par le vote négatif de la Turquie sur des sanctions iraniennes, et s'était inquiété de la dégradation des liens israélo-turcs, après le raid meurtrier israélien sur une flottille d'aide humanitaire à Gaza, au cours duquel neuf Turcs avaient été tués. (AFP, 21 juin 2010)

Des élus américains s'en prennent violemment à la Turquie

Des élus de la Chambre des représentants américaine ont violemment critiqué le rôle de la Turquie, mercredi au cours d'une conférence de presse, dans l'affaire de la flottille humanitaire pour Gaza qui a fait l'objet d'un raid israélien sanglant.

"Il y aura des conséquences si la Turquie conserve sa tendance actuelle de rapprochement avec l'Iran et de confrontation croissante avec Israël", a déclaré le numéro trois républicain de la Chambre des représentants, Mike Pence.

M. Pence et plusieurs de ses collègues républicains ont durement critiqué Ankara, pour avoir soutenu la flottille et protesté contre Israël après le raid qui a coûté la vie à neuf ressortissants turcs.

Ils ont également critiqué Ankara pour s'être opposés aux efforts américains visant à imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran pour ses ambitions nucléaires.

"C'est d'autant plus scandaleux que la Turquie est un membre de l'Otan", a déclaré le démocrate Eliot Engel.

Selon les élus, Ankara est responsable de la mort de ses neufs ressortissants. "Je pense que le sang est sur les mains de la Turquie", a dit le représentant républicain Peter King.

Par ailleurs, la démocrate Shelley Berkley a estimé que la Turquie ne "mérite pas d'être membre de l'Union européenne tant qu'elle ne se comportera pas davantage comme une nation européenne et beaucoup moins comme l'Iran".(AFP, 16 juin 2010)

Ankara accuse Washington de double langage, mais rappelle les liens d'amitié

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi les Etats-Unis de pratiquer un double langage au Proche-Orient mais il a rappelé que Washington restait un "ami de longue date".

"Vous parlez de démocratie mais ensuite vous faites tout le contraire de la démocratie... Quand cela vous arrange, vous vous mettez du côté des régimes totalitaires, et quand cela vous arrange, vous parlez de démocratie", a-t-il déclaré devant les députés de son parti, sans citer explicitement les Etats-Unis dans ce passage du discours.

"Le pays qui peut le mieux comprendre la mission et l'importance de la Turquie est notre ami de longue date, les Etats-Unis", a-t-il ajouté, précisant que "dans de nombreuses régions, la Turquie et les Etats-Unis ont des objectifs communs".

Les deux pays ont des divergences "occasionnelles", car ils "utilisent des méthodes différentes et ont des ordres de priorité différents" dans les affaires de la région, a-t-il ajouté.

M. Erdogan a défendu le refus de son pays la semaine dernière de voter de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire, au Conseil de sécurité des Nations unies.

Il a vanté à nouveau l'accord signé à la mi-mai par l'Iran, la Turquie et le Brésil, pour un échange d'uranium iranien, accord rejeté par les Etats-Unis.

"Notre région est fatiguée des guerres. Vous voyez ce qui se passe en Irak... Des centaines de milliers de personnes ont été tuées... Quel était l'avantage de renverser Saddam Hussein ? Malheureusement, suivant cette façon de penser, il y en avait un", a-t-il dit à l'adresse de Washington.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates s'est déclaré "déçu" après le vote négatif d'Ankara sur les sanctions contre l'Iran, que les Occidentaux soupçonnent de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

"Se couper de l'Ouest ou de l'Est ne serait ni possible ni juste pour la Turquie. C'est un fait indéniable que l'Histoire a montré", a-t-il ajouté, alors que plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, redoutent que la Turquie, pays membre de l'Otan, ne se tourne vers l'Est et les pays arabes.

"La Turquie ne change pas d'orientation, elle se développe... elle agit selon ses intérêts et non les intérêts des autres", a-t-il déclaré.

Il a dénoncé également la "propagande obscure des médias internationaux soutenus par Israël" qui propagent l'idée que la Turquie se détourne des pays occidentaux. (AFP, 15 juin 2010)

Robert  Gates "déçu" du vote de la Turquie contre les sanctions

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates s'est dit vendredi "déçu" que la Turquie ait voté contre les sanctions contre l'Iran adoptées par le Conseil de sécurité, tout en reconnaissant le droit au désaccord entre alliés.

"Pour être honnête, j'ai été déçu du vote de la Turquie", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion avec ses 27 collègues de l'Otan, dont le Turc.

"Cela étant dit, la Turquie est un allié des Etats-Unis depuis des décennies ainsi qu'un membre de l'Otan et elle continue de jouer un rôle important dans l'alliance", a-t-il souligné, en rappelant les relations entre militaires des deux pays et l'existence de bases américaines sur le sol turc.

"Des alliés ne sont pas toujours d'accord sur tout. Mais nous allons dépasser ça. Je vous assure", a-t-il ajouté.

 Candidat à l'entrée dans l'UE, mais freinée dans ses négociations d'adhésion par les réticences de pays comme la France et l'Allemagne, la Turquie a voté mercredi contre la résolution de l'ONU infligeant de nouvelles sanctions à l'Iran pour son programme nucléaire controversé.

M. Gates s'était inquiété le jour même lors de son passage à Londres du fait que la Turquie se tourne vers l'Orient, mettant en cause les Européens.

"S'il y a quoi que ce soit de vrai dans la notion que la Turquie penche vers l'est, c'est largement selon moi parce qu'elle y a été poussée, poussée par certains en Europe qui refusent de donner à la Turquie le genre de lien organique avec l'Occident qu'elle recherche", avait-il dit.

 Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a expliqué mercredi soir que son pays, qui est membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, voulait laisser ouverte la voie diplomatique, la Turquie, le Brésil et l'Iran ayant signé à la mi-mai un accord sur un échange de combustible nucléaire iranien qu'il estime toujours valable.

 Egalement interrogé sur l'avancement du programme nucléaire de l'Iran, M. Gates a estimé vendredi à Bruxelles que ce pays pourrait être en mesure d'avoir assez d'uranium enrichi pour se doter d'une bombe atomique "d'ici un à trois ans", sur la base des renseignements disponibles.

Les USA pour une "présence internationale" dans l'enquête

Les Etats-Unis estiment qu'une "présence internationale" dans la commission chargée d'enquêter sur le raid meurtrier israélien contre une flottille pour Gaza, renforcerait la crédibilité des investigations, a indiqué dimanche l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU.

"Nous pensons qu'une présence internationale renforcerait l'enquête et conforterait certainement sa crédibilité aux yeux de la communauté internationale", a déclaré Susan Rice à la chaîne de télévision Fox.

"Nous ne mettons pas la pression pour qu'Israël prenne part à quoi que ce soit auquel le pays refuse de participer", a néanmoins précisé l'ambassadeur des Etats-Unis qui était interrogé sur la question de savoir si son pays allait pousser Israël à prendre part à une commission de l'ONU.

"La seule enquête dont nous sommes certains qu'elle va commencer rapidement est celle qu'Israël est en train de mettre sur pied", a dit Susan Rice.

"Nous espérons fortement, et nous pensons que c'est ce que nous sommes en droit d'attendre, que ce sera une procédure qui sera considérée à la fin comme crédible et impartiale", a poursuivi Mme Rice.

 Deux semaines après les faits, Israël, sous pression internationale, n'a toujours pas annoncé officiellement la mise en place d'une commission d'enquête sur l'opération des commandos de marine qui a fait 9 morts, de nationalité turque, et des dizaines de blessés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois déclaré dimanche aux ministres de son parti, le Likoud (droite) qu'il s'attendait à un prochain accord avec l'administration Barack Obama sur la composition et les pouvoirs d'une commission d'enquête --israélienne mais avec une présence internationale--, selon une source gouvernementale israélienne. (AFP, 11-13 juin 2010)

Erdogan: Voter contre l'Iran aurait été "déshonorant" pour Ankara

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a cherché jeudi à justifier le "non" de son pays à de nouvelles sanctions onusiennes décidées la veille contre l'Iran, affirmant que le cas contraire aurait été "déshonorant" pour Ankara.

"Si nous n'avions pas dit +non+, cela serait revenu à se renier soi même et à renier nos signatures", a indiqué M. Erdogan, faisant allusion à la signature à la mi-mai par son pays, le Brésil et l'Iran d'un accord d'échange de combustible nucléaire iranien, accord qu'ont boudé les Occidentaux.

"Ca aurait été un acte déshonorant" de voter en faveur des sanctions contre l'Iran, a-t-il insisté lors d'un discours à l'occasion d'un forum diplomatique et économique turco-arabe réuni à Istanbul.

"Nous ne voulons pas être complices d'une telle erreur, car l'Histoire ne nous pardonnera pas", a-t-il ajouté.

Expliquant que la Turquie soutenait toujours et encore une solution diplomatique dans le dossier sur l'Iran que les Occidentaux soupçonnent de fabriquer l'arme nucléaire, le dirigeant turc a critiqué la décision du Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter un nouveau train de sanctions.

"Pourquoi des sanctions? Pourquoi cet empressement?", s'est-il interrogé.

Le Conseil de sécurité a infligé mercredi des sanctions à l'Iran, pour la quatrième fois depuis 2006, afin de tenter de le convaincre de suspendre ses activités nucléaires sensibles et de rassurer la communauté internationale sur la nature pacifique de son programme.

La Turquie, membre non permanent du Conseil, a voté contre la résolution, tout comme le Brésil. (AFP, 10 juin 2010)

Les USA vont enquêter sur la mort d'un Américain

Les Etats-Unis vont enquêter sur les circonstances de la mort d'un Américain à bord de la flottille pour Gaza, a annoncé jeudi le département d'Etat, en précisant qu'il ne s'agissait pas "à ce stade" d'une enquête criminelle.

"Nous allons soigneusement évaluer toutes les informations que nous pourrons recueillir sur les circonstances de sa mort, et ces faits nous mèneront où ils doivent nous mener", a affirmé le porte-parole Philip Crowley.

"Nous prenons au sérieux la santé des citoyens américains partout dans le monde", a-t-il souligné.

"Chaque fois qu'un Américain est tué à l'étranger, nous avons la faculté d'évaluer les circonstances (de sa mort), et si nous pensons qu'un crime a été commis, nous avons la possibilité, en travaillant avec le gouvernement du pays, de faire notre propre enquête", a-t-il ajouté.

Interrogé sur le point de savoir si les enquêteurs criminels du FBI étaient impliqués dans l'établissement des faits, il a indiqué que ce n'était pas le cas "à ce stade".

Le corps de Furkan Dogan, un Turco-Américain de 19 ans, a été remis à sa famille en Turquie, et les services consulaires de l'ambassade américaine dans ce pays ont rencontré son père, a précisé Philip Crowley.

Le président Barack Obama a exprimé ses "profondes condoléances" en apprenant la nouvelle, a indiqué son porte-parole Robert Gibbs.

Les Etats-Unis, a-t-il dit, se sont associés à la condamnation des "actes qui ont conduit à ces morts", reprenant la formulation employée depuis lundi par Washington, et qui s'abstient de déterminer qui, des militants ou des militaires israéliens, est responsable du drame.

Au département d'Etat, Philip Crowley a confirmé que le cadavre du jeune homme présentait des plaies par balles, refusant tout autre commentaire à ce sujet.

Lundi avant l'aube, des commandos de marine israéliens ont lancé dans les eaux internationales un raid contre la flottille internationale acheminant les militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide vers Gaza.

Les Etats-Unis avaient eu "de multiples contacts" avec le gouvernement israélien dans les semaines précédant le drame "pour l'inviter à la prudence", a indiqué M. Crowley.

Interrogé sur la position américaine quant au blocus de Gaza engagé en 2006, le porte-parole a dit "comprendre" le choix de cette mesure par Israël, en raison des risques de fourniture d'armes au Hamas islamiste.

Les Etats-Unis jugent pourtant la situation humanitaire à Gaza "inacceptable", a-t-il répété, et veulent agir pour augmenter l'aide humanitaire. (AFP, 3 juin 2010)


Relations régionales / Regional Relations

La Turquie interdit son espace aérien à des avions militaires israéliens

La Turquie a interdit son espace aérien à un avion militaire israélien, en réaction au raid meurtrier israélien sur un convoi maritime pour Gaza, a-t-on appris de sources officielles, tandis que la presse turque affirme qu'une deuxième interdiction a été signifiée à Israël.

"Le premier jour (suivant l'assaut israélien du 31 mai, ndlr), il y a eu une demande d'autorisation de transit par l'espace aérien turc (...) Elle n'a pas été accordée", a déclaré lundi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, interrogé par des journalistes à son retour du sommet du G20 à Toronto.

Le Premier ministre a indiqué que la demande concernait un avion militaire israélien se rendant en Pologne. Il n'a pas fait état de restrictions plus larges contre les avions israéliens.

Interrogé par l'AFP, un diplomate turc a confirmé qu'une décision d'interdire un vol militaire israélien dans l'espace turc avait été prise, juste après le raid du 31 mai, au cours duquel neuf ressortissants turcs avaient été tués.

"Les avions militaires sont tenus d'obtenir une autorisation de survol avant chaque déplacement. Un avion militaire (israélien) s'est vu refuser cette autorisation immédiatement après" l'assaut, a expliqué cette source sous couvert de l'anonymat.

Le diplomate a déclaré que de nouvelles demandes similaires de la part d'Israël seraient étudiées au cas par cas, ajoutant que les vols civils n'étaient pas concernés.

Par ailleurs, selon le site internet du quotidien Hürriyet Daily News, citant des sources diplomatiques, la Turquie a rejeté "deux demandes distinctes israéliennes d'utiliser l'espace aérien turc, depuis le début juin".

Il n'a pas été possible d'obtenir confirmation officielle de cette deuxième interdiction de vol.

"Même une fermeture partielle de l'espace turc constitue une preuve importante de dégradation des relations dans tous les domaines, y compris les liens militaires", note le journal.

 En Israël, le ministère des Transports a indiqué lundi que "la Direction de l'aviation civile n'avait pas reçu pour le moment de notification officielle turque" sur une éventuelle restriction des vols civils et opérait "comme d'habitude" concernant les liaisons entre les deux pays.

La Turquie avait exclu début juin Israël de manoeuvres aériennes conjointes, à la suite du raid meurtrier de commandos israéliens contre la flottille humanitaire en route pour la bande de Gaza.

Le raid contre la flottille qui voulait forcer le blocus imposé par Israël à Gaza, a porté un coup sévère aux relations entre les deux pays qui avaient signé des accords de coopération militaire en 1996.

La Turquie a rappelé son ambassadeur et a exigé une enquête internationale.

M. Erdogan a évoqué cette question avec le président américain Barack Obama en marge du G20.

La Turquie a fait savoir qu'elle exige d'Israël des excuses, des dommages pour les familles des victimes, une enquête internationale sur le raid, la libération des trois navires turcs saisis pendant l'opération et la fin du blocus de Gaza.

M. Erdogan a précisé que les relations avec Israël s'amélioreraient si ces demandes étaient satisfaites.

"Nous avons été très patients (...) et nous avons dit que le fait de satisfaire nos demandes serait une étape importante pour que les choses prennent un tour positif. Mais si elles ne sont pas satisfaites, il ne faudrait pas oublier que notre amitié a déjà pris un coup", a dit le Premier ministre, selon Anatolie.

Si Israël refuse les demandes turques, Ankara réduira sa représentation diplomatique à Tel-Aviv au niveau du chargé d'affaires, a déclaré récemment à l'AFP un diplomate turc. (AFP, 29 juin 2010)

Sarkissian: la politique turque peu propice aux relations turco-arméniennes

Le président arménien, Serge Sarkissian, a déploré mardi à Berlin que la nouvelle orientation de la politique étrangère turque soit peu propice aux relations turco-arméniennes.

"Cette nouvelle voie ne nous promet rien d'optimiste et c'est regrettable", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse au côté de la chancelière allemande Angela Merkel.

La nouvelle orientation de la Turquie donne le sentiment à certains responsables politiques européens et américains qu'elle se détourne de ses alliés occidentaux.

Les relations turco-arméniennes "ne peuvent se développer que si une grande volonté politique est là et nous n'avons pas vu cette volonté du côté turc", a-t-il déclaré, rappelant que son pays avait lancé en 2008 un processus de normalisation des relations avec la Turquie.

"La politique actuelle de la Turquie ne contribue pas à ce que nos relations s'ouvrent", a-t-il ajouté. Le président arménien a souligné avoir dû geler en avril le processus de ratification des accords historiques devant établir des relations diplomatiques avec la Turquie faute de ratification des protocoles par le Parlement turc.

Erevan accuse Ankara de vouloir lier les efforts de réconciliation au conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan voisin sur le Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens.

La Turquie et l'Arménie, divisées sur la question des massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman (1915-1917), ont signé en octobre 2009 deux protocoles prévoyant l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière commune. Erevan qualifie ces massacres de génocide, un terme qu'Ankara rejette. (AFP, 22 juin 2010)

Hoshyar Zebari critique les "attaques unilatérales" de l'Armée turque

Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a critiqué dimanche les attaques "unilatérales" de l'armée turque en Irak, après une incursion turque en territoire irakien suite à des attaques meurtrières en Turquie des rebelles kurdes du PKK.

"Aucun pays ne devrait avoir recours à des actions unilatérales. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on a observé", a déclaré à l'AFP M. Zebari.

L'armée turque a pénétré dans la nuit de 10 kilomètres en territoire irakien et tué quatre personnes, après des attaques meurtrières en Turquie des rebelles kurdes.

Cette incursion, la deuxième en cinq jours, intervient après la promesse faite par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de combattre "jusqu'au bout" le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte pour l'autonomie des régions kurdes du sud-est de la Turquie.

Selon M. Zebari, lui-même kurde, les attaques aériennes turques qui se poursuivent depuis des mois sont "sans conteste une violation de l'indépendance, de la souveraineté de l'Irak et des bonnes relations entre pays voisins".

M. Zebari a toutefois insisté sur le fait que les relations entre Bagdad et Ankara resteraient empreintes de "respect mutuel". "Nous ne tolérons ni ne soutenons les attaques terroristes du PKK menées à travers la frontière, mais (les raids turcs) ne sont pas du tout une manière de traiter le problème."

"Je pense personnellement que s'ils intensifient leurs attaques maintenant c'est pour tester la volonté du gouvernement irakien, et celle des forces américaines, en prélude au retrait des forces de combat américaines en août", a ajouté le ministre.

"Nous sommes capables de remplir le vide et nous ne permettrons à aucun pays d'intervenir", a-t-il affirmé.

L'armée turque a pénétré dans la nuit de 10 kilomètres en territoire irakien lors d'une incursion dans le nord du pays, après des attaques meurtrières en Turquie des rebelles kurdes du PKK, a annoncé dimanche un responsable irakien des services de sécurité.

Au moins quatre personnes ont été tuées lors de cette incursion. Une jeune fille de 15 ans a été tuée par les tirs de l'armée turque qui ont également blessé sa mère et son frère âgé de deux ans dans le village de Khwakurq, a annoncé à l'AFP le préfet de Sidikan.

Trois autres personnes ont été tuées lors de cette incursion dans les monts Qandil, où le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dispose de bases arrière, a indiqué le responsable de sécurité sans préciser si les victimes sont des civils ou des rebelles.

L'incursion a eu lieu à Shamarsha, dans la province d'Erbil, au nord de la localité de Sidikan, a-t-il ajouté.

C'est la seconde fois en cinq jours que des soldats turcs franchissent la frontière avec l'Irak.

Mercredi, l'armée turque avait pénétré de la province turque de Sirnak à la province irakienne de Dohouk plus à l'ouest, pour leur première opération terrestre dans la région en deux ans.

Le porte-parole du PKK Ahmed Denis a indiqué à l'AFP dans la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien (nord) que deux combattants rebelles avaient été tués dans les accrochages de mercredi.

Samedi, il a menacé de lancer des "attaques dans toutes les villes de Turquie si l'armée devait poursuivre sa politique d'affrontement militaire". (AFP, 20-21 juin 2010)

Israël considère l'ONG turque IHH comme "terroriste"

Israël considère désormais l'ONG humanitaire turque de tendance islamiste IHH comme "une organisation terroriste", a indiqué mercredi soir la première chaîne publique de la télévision israélienne.

A ce titre, l'IHH fait à présent partie de la liste des mouvements, associations ou organisations, tels le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais, que les services de renseignements israéliens sont chargés de surveiller étroitement, a précisé la télévision.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère de la Défense n'a ni confirmé ni démenti cette information.

En revanche, un haut responsable israélien a affirmé sous condition d'anonymat que "l'IHH est considérée comme hors la loi en Israël, car elle soutient le terrorisme et entretient notamment des liens avec le Hamas", qui contrôle la bande de Gaza.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor, a de son côté indiqué à l'AFP qu'"Israël considérera comme acte hostile toute tentative de briser le blocus de Gaza émanant de pays ennemis", en allusion à l'envoi annoncé de cargos d'aide libanais ou iraniens.

L'IHH ("Insani yardim vakfi", ou "Fondation d'assistance humanitaire") a joué un rôle clé dans l'organisation de la flottille internationale qui a tenté le 31 mai de briser le blocus de la bande de Gaza.

A l'aube de ce jour là, les commandos de la marine israélienne ont fait irruption sur le Mavi Marmara, un ferry turc considéré comme le navire amiral de cette flottille, et neuf passagers, tous Turcs, ont été tués durant l'assaut.

Les dirigeants israéliens ont accusé l'IHH d'avoir organisé une violente provocation sous couvert d'opération humanitaire.

L'IHH jouit d'un certain soutien politique en Turquie, mais est interdite de toute activité sur le sol israélien. Elle a pour but de mener des opérations dans des régions sinistrées pour sauver des vies et empêcher les violations des droits de l'Homme.

L'organisation opère dans les pays arabes et musulmans comme l'Irak, la Palestine, la Bosnie, l'Afhganistan, la Jordanie, le Liban, le Pakistan, le Soudan et la Somalie.

Israël et plusieurs pays occidentaux soupçonnent l'IHH d'entretenir des liens avec des réseaux jihadistes. (AFP, 16 juin 2010)

La Turquie n'a "pas confiance" dans la commission d'enquête israélienne

La Turquie n'a "pas confiance" dans la possibilité que la commission d'enquête créée par Israël sur l'arraisonnement israélien de la flottille pour Gaza puisse s'avérer impartiale, a déclaré lundi le chef de la diplomatie d'Ankara, brandissant la menace de sanctions turques.

"Nous n'avons pas du tout confiance dans le fait qu'Israël, un pays qui a perpétré une telle attaque sur un convoi civil dans les eaux internationales, mènera une enquête impartiale", a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

"Toute enquête menée unilatéralement par Israël n'aura pour nous aucune valeur", a-t-il affirmé.

La Turquie insiste pour la création d'une commission d'enquête "sous le contrôle direct des Nations unies (...), une enquête impartiale avec la participation de la Turquie et d'Israël", concernant l'arraisonnement du 31 mai, a-t-il ajouté.

Pendant cette opération, neuf militants turcs dont un Turco-américain ont été tués lors d'affrontements avec les militaires israéliens sur le navire amiral de la flottille, le bateau turc Mavi Marmara.

"Si une commission internationale n'est pas mise en place et si les demandes justifiées de la Turquie continuent d'être ignorées, la Turquie aura le droit de revoir unilatéralement ses liens avec Israël et de mettre en place des sanctions", a déclaré M. Davutoglu.

La Turquie "attend patiemment que la communauté internationale prenne des mesures d'une manière objective", faute de quoi "nous pourrions prendre des mesures", a-t-il dit.

Dans la soirée, le ministère turc des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il "condamne fermement" le fait qu'Israël n'a pas accepté la proposition du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de créer une commission composée "d'un Turc, d'un Israélien et de trois experts internationaux".

"Nous attendons de la communauté internationale et avant tout des Etats-Unis qu'elle soutienne cette proposition constructive et qu'elle agisse dès que possible", a déclaré le ministère.

Israël a annoncé dimanche la création d'une "commission publique indépendante" pour enquêter sur son arraisonnement par la marine israélienne de la flottille internationale pour Gaza.

Cette commission aura pour mission d'"enquêter sur les aspects relatifs à l'action entreprise par l'Etat d'Israël pour empêcher des navires d'atteindre les côtes de Gaza", selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Elle sera dirigée par un juge en retraite de la Cour Suprême israélienne, Yaakov Tirkel, 75 ans, et comprendra deux "observateurs" étrangers: Lord Trimble, ancien chef du Parti unioniste d'Ulster (protestant) et prix Nobel de la paix 1998, et Ken Watkin, un ex-avocat général de l'armée canadienne.

 M. Davutoglu a minimisé le rôle éventuel de ces observateurs étrangers, estimant qu'"une participation internationale à une telle commission établie en Israël ne lui donne pas un caractère international".

L'affaire de la flottille a mis au plus mal les relations entre Israël et la Turquie, deux pays jadis alliés de la région, qui ont notamment signé un accord militaire en 1996.

Ankara a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv et le régime islamo-conservateur en Turquie a assuré que les relations bilatérales ne seraient plus jamais les mêmes. (AFP, 14 juin 2010)

Le constructeur aéronautique israélien IAI rappelle son personnel de Turquie

Le constructeur aéronautique israélien Israel Aircraft Industries a rappelé son personnel en Turquie pour des raisons de sécurité à la suite du raid meurtrier de la marine israélienne sur un navire turc d'une flottille humanitaire pour Gaza, a indiqué une responsable de IAI.

"Nous avons rappelé nos employés, en raison de la situation en ce moment, à la suite de l'incident de la flottille", a dit mardi cette responsable, invoquant des raisons de sécurité.

"Tous les Israéliens liés à l'industrie de la défense ont été appelés à quitter la Turquie pour des raisons de sécurité", a ajouté cette responsable ayant requis l'anonymat, sans préciser le nombre de personnes concernées.

Des commandos de la marine israélienne ont mené le 31 mai dans les eaux internationales au large de Gaza un raid ayant fait neuf morts parmi les passagers d'un navire turc d'une flottille internationale pour l'enclave palestinienne sous blocus israélien.

Les relations entre la Turquie et Israël, liés depuis 1996 par un accord de coopération militaire, sont au plus bas depuis ce raid.

Des spécialistes qui formaient l'armée turque sur l'utilisation de drones de fabrication israélienne figureraient parmi les employés rappelés de Turquie.

Mais il s'agit d'une "mesure temporaire", a assuré la responsable soulignant que le contrat pour la fourniture de 10 drones Heron à l'armée turque n'avait pas été annulé, contrairement à des informations des média turcs.

"Les affaires continuent, nous n'avons rien entendu sur une annulation du contrat", a-t-elle dit à l'AFP.

Une source d'Elbit Systems, autre entreprise de défense israélienne impliquée dans le contrat, a aussi assuré que le contrat n'avait été affecté.

Les deux pays ont signé en 2005 un accord de plusieurs millions de dollars pour la fourniture de dix drones aux forces aériennes turques. Israël n'a jusque-là livré que huit des dix appareils, les retards étant dus à des raisons techniques ou diplomatiques.

Le contrat faisait partie d'un projet d'une valeur de 185 millions de dollars portant également sur la fabrication de 10 avions, d'équipements de surveillance et de stations de contrôle terrestre. (AFP, 15 juin 2010)


La Turquie va rapatrier ses ressortissants du Kirghizstan

La Turquie va envoyer deux avions lundi pour rapatrier ses ressortissants du Kirghizstan en proie à de violents troubles ethniques, et enverra également une aide humanitaire, a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères.

"Les autorités kirghizes ont pris certaines mesures pour assurer la sécurité de nos citoyens mais nous allons envoyer deux avions aujourd'hui (lundi) pour l'évacuation de nos ressortissants à Jalalabad et Och", a déclaré à la presse le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

L'ambassade de Turquie à Bichkek restera ouverte, a ajouté le ministre.

Par ailleurs, une délégation composée de diplomates ainsi que de responsables de sécurité et économiques se rendra lundi ou mardi dans cette république d'Asie centrale pour voir comment aider à stabiliser la situation, a indiqué M. Davutoglu.

"Nous prendrons des mesures au vu de ce qui ressortira des discussions de la délégation au Kirghizstan", a-t-il ajouté.

Le ministère des Affaires étrangères a également annoncé que le Croissant rouge turc allait envoyer mardi un avion avec 15 tonnes de vivres, médicaments et appareils médicaux à Och, dans le sud de cette ancienne république soviétique.

Des violences entre Kirghiz et la minorité ouzbèke dans le sud du pays ont fait au moins 124 morts, plus de 1.700 blessés et des dizaines de milliers de réfugiés. (AFP, 14 juin 2010)

Accord Turquie-Syrie-Liban-Jordanie sur la création d'une zone de libre échange

Les ministres des Affaires étrangères de la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie ont signé jeudi à Istanbul un accord supprimant les visas et constituant une zone de libre échange entre leurs pays.

Leurs ministres "ont décidé d'établir un Conseil de coopération quadripartite de haut niveau et de créer un zone de libre mouvement des biens et des personnes entre nos pays", affirme l'accord.

Le document précise que ce nouveau mécanisme "sera ouvert à la participation de tous les pays frères et amis de la région".

"Il s'agit de pas très importants, historiques, vers la constitution de notre région en une zone de paix, de stabilité et de prospérité", a commenté le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu lors de la présentation de l'accord à la presse, en marge d'un sommet Turquie-pays arabes.

Dans la pratique, l'accord regroupe et étend à toutes les parties différents protocoles bilatéraux déjà existants. La Turquie a déjà passé des accords bilatéraux supprimant les visas avec les trois pays arabes concernés, et des accords de libre échange avec la Syrie et la Jordanie.

Les relations entre la Turquie et ses voisins arabes se sont développées de manière importante au cours des dernières années, sous l'impulsion du gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Interrogé sur le rôle que pourrait jouer ce nouvel accord quadripartite comme une alternative à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), avec laquelle Ankara a entamé des négociations d'adhésion en 2005, M. Davutoglu a réfuté cette possibilité.

"Le système à quatre n'est pas une alternative à l'UE (...) La Turquie est déterminée à devenir membre de plein droit de l'UE", a-t-il affirmé. (AFP, 10 juin 2010)

78% des Israéliens juifs considèrent la Turquie comme un ennemi

Plus des trois quarts des Israéliens juifs considèrent la Turquie, ancien allié stratégique d'Israël, comme un "Etat ennemi" à la suite de la crise entre les deux pays déclenchée par l'abordage sanglant d'une flottille humanitaire pour Gaza, selon un sondage publié jeudi.

A la question "croyez-vous qu'à la lumière des récents événements, la Turquie soit devenue un Etat ennemi?", 78% des personnes interrogées ont répondu par l'affirmative, tandis que 22% étaient d'un avis contraire.

Ce sondage publié par le quotidien gratuit de droite Israël Hayom ne prend pas en compte la minorité des Arabes israéliens, une communauté qui rassemble 1,3 million de personnes représentant près de 20% de l'ensemble de la population.

Par ailleurs, seules 13% des personnes interrogées se déclarent favorables à la création d'une commission d'enquête internationale sur l'abordage, le 31 mai, par la marine israélienne d'un navire turc qui faisait partie d'une flottille internationale en route pour Gaza. Cette opération, menée dans les eaux internationales, a coûté la vie à neuf passagers, huit Turcs et un Américano-turc.

Le sondage indique que 71% des Israéliens juifs soutiennent une enquête interne.

Selon ce sondage, 91% des personnes interrogées se déclarent favorables à l'interception à l'avenir de flottilles qui tenteraient de forcer le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

Par ailleurs, 73% estiment qu'il ne faut pas lever le blocus de Gaza, contre 16% qui pensent le contraire et le reste est sans opinion.

Israël a imposé un blocus terrestre, aérien et maritime à la bande de Gaza en juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien par un commando palestinien. Cette mesure a été renforcée en juin 2007 lorsque le mouvement islamiste palestinien Hamas a pris le contrôle de l'enclave palestinienne.

Le sondage a été réalisé par l'institut "New Wave Research group" auprès de 561 personnes représentatives de la population juive d'Israël avec une marge d'erreur de 4%.(AFP, 10 juin 2010)

21 pays condamnent Israël lors d'un sommet à Istanbul

Vingt et un pays réunis mardi pour un sommet régional à Istanbul ont condamné Israël pour son raid meurtrier contre un convoi maritime à destination de Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués le 31 mai.

Tous les pays réunis, à l'exception d'Israël, ont exprimé leur "sérieuse inquiétude et condamnation à la suite des actions menées par les forces israéliennes" contre la flottille d'aide à Gaza dans les eaux internationales, ont déclaré les représentants des pays réunis à ce forum.

Ils ont dénoncé ce raid comme une "violation flagrante" du droit international et ont manifesté leur soutien aux Nations Unies pour la création d'une commission internationale d'enquête.

"C'est la manifestation claire de la manière dont Israël s'est isolé", a déclaré à la presse le président turc Abdullah Gül, qui présidait ce sommet de la Conférence sur les mesures pour bâtir la confiance et l'action conjointe en Asie (CICA), un forum de sécurité régional, réuni lundi et mardi en présence notamment des présidents iranien et palestinien, Mahmoud Ahmadinejad et Mahmoud Abbas, et du Premier ministre russe Vladimir Poutine.

M. Gül, dont le pays a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv, avait affirmé il y a quelques jours que les liens entre Israël et la Turquie ne seraient "plus jamais les mêmes", après cet abordage meurtrier.

En marge du forum, M. Poutine a affirmé que son pays avait l'intention de porter devant l'ONU la question d'une enquête sur ce raid.

"Malheureusement, cette action a eu lieu dans les eaux internationales et cela constitue une autre source d'inquiétude", a-t-il dit, et d'ajouter: "C'est pourquoi (l'incident) doit spécialement faire l'objet d'une enquête (...) Nous allons soulever la question devant les Nations unies, nous y travaillons".

Mais le fait qu'Israël est également membre de la CICA a empêché une condamnation explicite de l'Etat hébreu dans la déclaration finale de ce sommet.

Israël était invité à cette conférence, mais seul son ambassadeur en Turquie était présent.

"Il n'est pas question que la Turquie oublie" l'attaque qui a coûté à la vie à neuf Turcs dont un Turco-américain, a ajouté le président turc, en réponse à une question.

Les ministres afghan et pakistanais des affaires étrangères avaient condamné dès lundi l'assaut israélien et exprimé leur solidarité à la Turquie, lors du sommet de la CICA, ainsi que, mardi, le président iranien.

Le raid de soldats israéliens sur la flottille humanitaire pour Gaza, le 31 mai en pleine mer, a suscité un tollé international et pratiquement réduit à néant les liens israélo-turcs, jadis cités en exemple dans la région.

Ankara réclame la constitution d'une commission d'enquête indépendante sous l'égide de l'ONU, une hypothèse rejetée par Israël, qui évoque la possibilité d'une enquête interne. Seule la mise en place d'un tel mécanisme peut améliorer les rapports bilatéraux, a averti Ankara.

Le premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche qu'il s'était entretenu par téléphone avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de la mise en place d'une telle commission.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté le 2 juin une résolution approuvant la mise sur pied d'une "mission d'enquête internationale" sur le raid.

La CICA, créée en 2002, compte 22 membres, certains étant en totale opposition politique et diplomatique, avec notamment l'Afghanistan, le Pakistan, l'Iran, Israël, l'Egypte et l'Autorité palestinienne. (AFP, 8 juin 2010)

Environ 10.000 manifestants contre Israël à Istanbul

Environ 10.000 manifestants ont brûlé des drapeaux israéliens et crié leur soutien au Hamas, samedi à Istanbul, protestant contre le raid israélien sur une flottille d'aide à Gaza, dans lequel neuf Turcs ont été tués, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Israël assassin!", et "Oeil pour oeil, dent pour dent, vengeance, vengeance!", ont scandé les manifestants, dont certains portaient des bandeaux sur le front, avec l'inscription, en anglais ou en hébreu: "Israël assassin, ne touche pas aux bateaux".

Les manifestants se sont rassemblés dans le quartier de Caglayan, sur la rive européenne d'Istanbul, à l'appel notamment de l'ONG islamiste turque IHH (Fondation pour l'aide humanitaire), un des principaux organisateurs de l'expédition maritime d'aide à Gaza.

"Plus on garde le silence, plus le massacre grandit", pouvait-on lire, en français, sur une des banderoles déployées, alors que les manifestants brandissaient des drapeaux turcs et palestiniens, et fustigeaient Israël.

"Israël, sioniste et terroriste, hors de Palestine !", pouvait-on lire sur une autre banderole.

 Les manifestants ont également scandé des slogans en soutien au mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, tels que: "Nous sommes tous de soldats du Hamas !".

Le Hamas est considéré comme un groupe terroriste par Israël et les pays occidentaux, mais le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a pris la défense vendredi de ce mouvement palestinien, composé pour lui de "résistants".

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en Turquie contre Israël et en faveur du Hamas, depuis lundi, date de l'assaut d'un commando israélien contre la flottille internationale.

Neuf Turcs, dont un turco-américain, ont été tués lors de l'assaut, provoquant une très vive réaction d'Ankara, qui a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv et a annulé trois manoeuvres militaires conjointes avec Israël, son ancien allié dans la région.

Les victimes étaient toutes à bord du ferry turc Mavi Marmara, le principal navire de la flottille, qui emportait environ 600 militants, pour la plupart des Turcs, et environ 10.000 tonnes d'aide humanitaire.

Rassemblements
à la sortie de la prière musulmane

Plus de 10.000 personnes ont conspué Israël et crié des slogans en faveur du Hamas, vendredi lors de rassemblements, à Istanbul et dans d'autres villes turques, avant les enterrements des neuf victimes du raid israélien meurtrier sur le convoi maritime d'aide à Gaza.

"A bas Israël!", "Va-t-en de la Palestine !" ou encore "Vive l'Intifada globale !", a scandé une foule d'environ 10.000 personnes réunie sur l'esplanade de la grande mosquée de Beyazit, à Istanbul, à la sortie de la prière musulmane du vendredi.

Les fidèles criant "Allah Akbar", et qui arboraient des drapeaux verts de l'islam ainsi que turcs et palestiniens, ont prié pour l'une des victimes de l'abordage de lundi contre la flottille internationale.

"Fermez l'ambassade sioniste !", pouvait-on lire sur une banderole géante, tendue sur l'esplanade.

Le cercueil du journaliste Cevdet Kiliçlar, 38 ans, éditeur du journal internet de l'ONG islamiste IHH, était recouvert des drapeaux palestinien et turc, tandis qu'un imam conduisait la prière.

"Il prenait seulement des photos. Il a été tué par un tir à pas plus d'un mètre et son cerveau a explosé", avait déclaré jeudi Bülent Yildirim, le responsable de IHH, un des principaux organisateurs de la flottille sur Gaza.

L'ex-député britannique George Galloway, personnalité politique très active pour la cause palestinienne, s'est adressé à la foule et a lancé: "Nous irons de nouveau à Gaza, par terre et par mer".

De 15.000 à 20.000 personnes s'étaient rassemblées jeudi devant une autre mosquée de la ville, pour rendre hommage aux victimes, criant des slogans contre Israël et en faveur du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

D'autres manifestations hostiles à Israël ont accompagné les enterrements des autres victimes, à travers le pays, vendredi.

A Talas (centre), l'imam a qualifié Furkan Dogan, 19 ans, étudiant, de "martyr", devant son cercueil recouvert des drapeaux turc et palestinien, selon l'agence Anatolie. "A bas Israël", ont crié
des centaines de fidèles avant l'enterrement du jeune homme, la plus jeune des neuf victimes, et qui avait également la nationalité américaine.

A Adiyaman (sud-est), un convoi d'une centaine de véhicules s'est rendu à l'aéroport pour aller chercher le corps de Fahri Yildiz, 43 ans, un sapeur-pompier, selon Anatolie.

A Adana, la femme de Cetin Topcuoglu, 54 ans, une autre victime, a déclaré: "Si Dieu le veut, mon fils et moi, nous serons dans la prochaine flottille pour Gaza".

Toutes les victimes de l'assaut israélien sur la flottille ont été tuées par balle, selon les médecins légistes.

Le président turc Abdullah Gül a déclaré jeudi que "les relations entre la Turquie et Israël ne seront plus jamais les mêmes", à la suite de cette intervention de l'armée israélienne en haute mer.

La Turquie qui entretenait jusqu'à ces dernières années des relations étroites avec Israël, a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv. (AFP, 4-5 juin 2010)

Manifestations en Europe

Plus de 17.000 personnes ont manifesté dans une dizaine de villes de France. A Paris, quelque 5.000 personnes, beaucoup portant des keffiehs palestiniens, ont défilé jusqu'à la place de la Concorde au centre de la capitale, a constaté une journaliste de l'AFP. Plusieurs personnalités de gauche étaient dans le cortège derrière la maquette en carton-pâte d'un paquebot.

Des militants français du Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP), une ONG française de la mouvance islamiste, étaient à bord de la flottille arraisonnée lundi par Israël et sont rentrés cette semaine en France. "Ce qu'on a vécu est quelque chose de très éprouvant (...) mais ce n'est rien par rapport à ce que vivent les Palestiniens 365 jours sur 365", a déclaré à l'AFP Youcef Benberdal, permanent du CBSP et rentré mardi à Paris.

Des défilés ont également été organisés à Lyon (centre-est) avec 6.000 manifestants, selon la police, Nice et Marseille au sud-est avec chacune au moins 2.000 personnes.

A Londres, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées devant la résidence du Premier ministre David Cameron avant de se diriger vers l'ambassade d'Israël.

Les victimes "ne sont pas mortes en vain et (...) cela a permis d'attirer l'attention de la planète sur le crime épouvantable qu'est le blocus de Gaza", a déclaré Lindsey German, porte-parole de l'organisation Stop The War Coalition à l'origine du rassemblement. "Libérer, libérer la Palestine", "Arrêter la piraterie israélienne", ont crié les manifestants en agitant des drapeaux palestiniens.

A Dublin, plusieurs centaines de personnes, selon la police, ont clamé leur soutien aux passagers du cargo irlandais Rachel Corrie, arraisonné samedi par la marine israélienne, les qualifiant de "héros".

La manifestation "montre que le peuple d'Irlande est très en colère contre Israël", a déclaré à l'AFP, Kevin Squires, porte-parole d'une organisation pro-palestinienne. Il a ajouté que les manifestants étaient très préoccupés par le sort des personnes à bord du Rachel Corrie, même si l'arraisonnement s'est déroulé dans le calme. Le bateau était en fin de journée à quai dans le port israélien d'Ashdod. (AFP, 5 juin 2010)


Retour des expulsés d'Israël, toutes les victimes tuées par balle

Des centaines de militants du convoi maritime d'aide à Gaza expulsés par Israël après l'assaut meurtrier donné lundi à la flottille en haute mer sont arrivés jeudi en Turquie, où l'examen des neuf morts a montré que tous avaient été tués par balle.

Israël, sous forte pression internationale après le raid sanglant contre la flottille pro-palestinienne, a confirmé que l'ensemble des quelque 700 étrangers arrêtés avaient été expulsés, à l'exception de sept blessés.

Les militants morts dans l'assaut israélien sont huit Turcs et un Américain d'origine turque, un cas pour lequel Washington a annoncé l'ouverture d'une enquête.

Le vice-président américain Joe Biden a défendu jeudi le "droit absolu" d'Israël de défendre sa sécurité, tout en soulignant qu'il fallait trouver une solution face à la "mauvaise" situation à Gaza.

L'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, assistant à une conférence à Bethléem, en Cisjordanie, a de son côté appelé à ne pas laisser la "tragédie" de la flottille humanitaire pour Gaza anéantir les "progrès limités, mais réels" dans les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Jeudi soir, deux chaînes TV israéliennes ont affirmé que le Premier ministre Benjamin Netanyahu envisageait d'alléger le blocus de la bande de Gaza, en permettant à des navires marchands de gagner le territoire palestinien à condition que leurs chargements soient préalablement inspectés.

En retard sur la flottille interceptée dans le raid israélien de lundi, un navire affrété par une organisation irlandaise d'aide humanitaire faisait toujours route jeudi vers Gaza, où il devrait arriver samedi, a annoncé à Dublin l'association Campagne de solidarité Irlande-Palestine.

Le cargo MV Rachel Corrie, à bord duquel voyagent 15 personnes dont un prix Nobel et un ancien responsable de l'ONU, se trouvait jeudi à 16h40 GMT à environ 250 milles marins (460 km) de Gaza, selon un porte-parole de l'organisation.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, 488 militants turcs expulsés d'Israël étaient arrivés à l'aéroport d'Istanbul. 35 autres militants ont été expulsés vers la Grèce.

Le président turc Abdullah Gül, accusant Israël d'avoir commis "l'une des plus graves erreurs de son histoire", a assuré que les liens entre la Turquie -longtemps un des seuls alliés de l'Etat hébreu au Proche-Orient- et Israël ne seraient "plus jamais les mêmes".

Une passagère belge du navire turc Mavi Marmara, où les commandos israéliens ont attaqué, a affirmé que les passagers n'étaient pas armés, contrairement à ce qu'avaient déclaré les autorités israéliennes selon lesquelles leurs soldats ont agi en légitime défense.

"Les passagers du bateau avaient une attitude non violente, pacifique. Il n'y avait pas d'armes. Il n'y avait aucune attitude de provocation ou l'intention de se mêler à la violence, pas du tout", a déclaré Kenza Isnani.

M. Netanyahu avait qualifié mercredi la mission de la flottille d'"opération terroriste". Israël "est victime d'un assaut d'hypocrisie internationale", a-t-il déploré en réponse aux condamnations internationales qui ont suivi l'assaut.

Il avait affirmé qu'Israël maintiendrait son blocus de la bande de Gaza, en place depuis l'été 2007, après que le mouvement islamiste palestinien Hamas eut pris le contrôle de ce territoire.

Lundi avant l'aube, des commandos de marine israéliens avaient fait dans les eaux internationales un raid contre la flottille internationale acheminant les militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide vers Gaza.

De violents affrontements se sont déroulés à bord du ferry turc Mavi Marmara, le plus grand des six navires, qui transportait 600 personnes.

Israël a accusé les militants d'avoir "déclenché les violences" en attaquant les soldats avec des couteaux et des barres de fer. Les organisateurs du convoi ont eux affirmé que les commandos avaient ouvert le feu sans justification. (AFP, 3 juin 2010)

Arrivée en Turquie des passagers de la flottille pro-palestinienne

Quatre cent quatre-vingt-huit activistes du convoi maritime d'aide à Gaza victime lundi d'un raid israélien meurtrier, sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi en Turquie, ont annoncé des responsables gouvernementaux.

Dix-huit activistes turcs et un autre irlandais blessés dans le raid de lundi qui a provoqué une indignation internationale, ont été les premiers a arriver à Ankara à bord de trois avions médicalisés. Ils ont immédiatement été admis dans un hôpital.

Puis quelques jeures plus tard, trois avions de la Turkish Airlines (THY), affrétés par l'Etat turc, se sont posés sur l'aéroport international Atatürk d'Istanbul avec à bord 466 activistes, dont une majorité de Turcs, a annoncé le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç qui les attendait sur le tarmac avec d'autres personnalités officielles.

Auparavant un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères avait affirmé à l'AFP que "527 passagers de la flottille ont quitté Israél. La grande majorité d'entre eux ont pris des avions à destination de la Turquie, tandis que les autres ont pris un appareil à l'aéroport Ben Gurion pour la Grèce".

Les trois Airbus de la THY avaient également à bord les corps de neuf activistes, dont quatre Turcs, tués lors du raid israélien.

M. Arinç a expliqué que les militants arrivés seraient soumis à "certains tests" à l'Institut de médecine légale d'Istanbul pour vérifier des soupçons d'"intoxication" par les Israéliens.

Ces examens seront en outre utilisés par la Turquie "dans la recherche de ses droits découlant du droit international", a-t-il ajouté.

Le gouvernement turc avaient demandé que l'Etat hébreu soit puni pour cette agression survenue en haute mer qu'elle avait qualifié d'"acte pirate" et "barbare".

Seul un Turc, grièvement blessé, est resté à Tel Aviv car il était intransportable, a souligné pour sa part le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu à Ankara.

Une vingtaine d'activistes turcs sont déjà rentrés en Turquie.

"Personne n'aurait pensé à une telle chose", a raconté un Turc d'une cinquantaine d'années rentré d'Israël aux caméras de télévision à Istanbul.

Cette personne, qui a requis l'anonymat, s'est "étonnée" de la brutalité de l'abordage du Mavi Marmara, battant pavillon turc et le plus gros des six navires de la flottille. C'est sur ce bateau, affrété par une ONG islamiste turque, l'IHH, que se sont produits les affrontements sanglants.

Un millier de personnes environ, rassemblées devant l'aéroport, ont agité des drapeaux turcs et palestiniens et scandé des slogans anti-israéliens.

Plus de 10.000 manifestants s'étaient rassemblées tard dans la soirée sur une place d'Istanbul pour fêter en héros les militants turcs, brûlant des portraits des présidents israélien Shimon Peres et américain Barack Obama. Ils se sont dispersés pour la plupart tard dans la nuit, selon l'agence de presse Anatolie.

Israël a décidé mardi soir d'expulser l'ensemble des quelque 650 activistes. Mercredi le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a menacé Israël de "revoir" les liens bilatéraux, si les 350 activistes Turcs n'étaient pas libérés.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne cesse d'attaquer l'Etat hébreu depuis lundi, a affirmé pour sa part qu'Israël pourrait "perdre" l'amitié de son pays lors d'une entretien au téléphone mardi soir avec le président américain Barack Obama.

Mardi, M. Erdogan s'en était vivement pris à Israël, qualifiant cette opération de commando de "massacre sanglant".

Ankara a aussi rappelé son ambassadeur en Israël.

Plus de 10.000 personnes attendaient à Istanbul les expulsés d'Israël

Plus de 10.000 personnes se sont rassemblées mercredi soir à Istanbul pour fêter en héros les militants turcs qui devaient arriver d'Israël après le raid meurtrier israélien sur la flottille pro-palestinienne, brûlant des portraits de Shimon Peres et de Barack Obama.

Dans une immense fête sur la place Taksim, la principale d'Istanbul, les manifestants se sont rassemblés devant un écran géant de l'organisation islamique IHH, un des principaux organisateurs de cette expédition d'acheminement d'aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza, sous blocus israélien.

Des documentaires montrant les actions entreprises par IHH dans le monde étaient diffusés sur l'écran, dans une ambiance festive, alors que la foule brandissait des drapeaux turcs et palestiniens, et des pancartes où on pouvait lire: "Israël cruelle".

Des portraits du président israélien Shimon Peres et du président américain Barack Obama ont été brûlés par la foule.

Une prière collective a été organisée dans la soirée, non loin du monument à la mémoire d'Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, qui était ceint d'un drapeau palestinien.
(AFP, Burak AKINCI, 2 juin 2010)

Erdogan fustige Israël pour un "massacre sanglant"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'en est vivement pris à Israël mardi pour son opération militaire contre une flottille pro-palestinienne d'aide à Gaza, exhortant la communauté internationale à "punir" l'Etat hébreu.

"Je condamne de la manière la plus forte ce massacre sanglant" commis par Israël, a-t-il dit au groupe parlementaire du Parti de la justice et développement (AKP, parti au pouvoir, issu de la mouvance islamiste), demandant que ce pays soit "absolument puni" pour son "opération inhumaine".

Selon l'armée israélienne, neuf passagers ont été tués et sept soldats blessés, dont six hospitalisés, lors des violences à bord du ferry turc Mavi Marmara, le plus grand des six bateaux qui transportait 600 personnes.
 Selon un diplomate turc, au moins quatre des tués sont turcs.

L'agence Anatolie, qui cite l'ambassade de Turquie à Tel Aviv, a rapporté que 368 militants turcs étaient détenus dans une prison israélienne. Dix-neuf sont rentrés en Turquie, selon l'agence.

"Cette attaque insolente et irresponsable, qui piétine toute vertu humaine, doit absolument être punie", a dit M. Erdogan sous les ovations des députés.

Lors d'un discours très dur contre l'Etat hébreu, M. Erdogan a averti qu'"Israël ne devait pas mettre à l'épreuve la patience de la Turquie". "L'amitié de la Turquie est précieuse, mais son inimitié est d'autant plus violente".

Les relations entre la Turquie et Israël, jadis alliés stratégiques depuis la signature d'un accord de coopération militaire en 1996, sont tombées au plus bas après le raid. Ankara a dénoncé lundi un acte de "terrorisme d'Etat" et rappelé son ambassadeur en Israël.

Avant sa pluie de critiques contre l'Etat hébreu, M. Erdogan a tenu une réunion avec le chef des services de renseignements et ses conseillers militaires.

M. Erdogan, qui accusé l'administration israélienne de mener une "politique mensongère" et "insolente", a appelé la communauté internationale à enquêter sur cet incident.

Et dans un autre appel international, M. Erdogan qui dirige un gouvernement islamo-conservateur, proche traditionnellement de la cause palestinienne, a demandé que l'on dise "non" aux agissements de cet Etat qui "dynamite la paix régionale".

Le gouvernement turc a provoqué l'ire d'Israël en tissant d'étroites relations avec le groupe palestinien radical Hamas et en accueillant ses dirigeants à Ankara. Et d'une manière plus générale, en renouant dans le cadre d'une diplomatie tous azimuts, avec des pays comme l'Iran et la Syrie, en conflit avec l'Etat hébreu.

"Il faut pouvoir dire +ça suffit" aux agressions d'Israël", a affirmé le Premier ministre.

"Il n'y a plus moyen de fermer les yeux sur les injustices commises par Israël (...) l'administration (israélienne) doit en payer le prix", a aussi dit M. Erdogan, appelant à mots couvert les Etats-Unis à ne pas devenir "complices" des agissements israéliens.

De nombreuse manifestations ont été organisées depuis lundi matin à travers la Turquie, pays à écrasante majorité musulmane, en particulier à Istanbul et Ankara, devant les représentations diplomatiques israéliennes.

La presse turque était unanime mardi à dénoncer l'assaut israélien, affirmant qu'il avait mis en péril les rapports turco-israéliens. Pour le journal d'expression anglaise Turkish Daily News, l'abordage plante "le dernier clou dans le cercueil" de la coopération bilatérale.

Israël continue à expulser, réactions au raid meurtrie

Israël a poursuivi mardi l'expulsion des militants pro-palestiniens de la flottille humanitaire internationale au lendemain du "fiasco" du raid meurtrier contre un ferry turc qui a déclenché la colère d'Ankara et de nouvelles et vives dénonciations internationales.

Les Etats-Unis ont appuyé la condamnation par l'ONU des "actes ayant conduit à la tragédie", tout en s'abstenant de critiquer explicitement Israël.

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a toutefois jugé que la situation à Gaza, où cinq Palestiniens ont été tués mardi par l'armée israélienne, était "inacceptable" et ne pouvait "pas durer".

Le président égyptien, Hosni Moubarak, a ordonné l'ouverture du terminal de Rafah avec Gaza, seul point de passage non contrôlé par Israël, pour l'acheminement de l'aide humanitaire et le passage des malades.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé une enquête "impartiale" sur l'assaut israélien, qui a coûté la vie à neuf civils, condamnant les violences et appelant à libérer les six navires de la flottille et les centaines de passagers détenus en Israël.

Le drame a plongé Israël dans une grave crise diplomatique, en particulier avec la Turquie, jadis son allié stratégique, dont au moins quatre ressortissants sont morts dans l'assaut et environ 380 autres sont détenus dans une prison israélienne.

Israël a commencé à rapatrier les familles de son personnel diplomatique à Ankara, a indiqué mercredi matin la radio publique israélienne.

Ankara avait rappelé la veille son ambassadeur à Tel-Aviv. Israël a appelé ses ressortissants à ne plus aller en Turquie.

"Je condamne de la manière la plus forte ce massacre sanglant", a fulminé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. "Cette attaque insolente et irresponsable qui piétine toute vertu humaine doit absolument être punie", a-t-il lancé.

Lors d'une conversation téléphonique avec M. Erdogan, le président américain Barack Obama a "exprimé ses sincères condoléances pour les vies perdues et les blessés résultant de l'opération militaire israélienne".

Le Nicaragua a suspendu mardi ses relations diplomatiques avec Israël en réplique au raid meurtrier, réaffirmé son soutien "inconditionnel à la lutte menée par le peuple palestinien" et exigé la levée du blocus de la bande de Gaza.

Tous les ressortissants étrangers vont être expulsés, a fait savoir mardi soir le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Un premier contingent d'une cinquantaine de Turcs a quitté la prison de Beersheva (sud) dans la nuit de mardi à mercredi pour être expulsé.

Israël a déjà fait partir lundi et mardi plusieurs dizaines de militants sur les 682 personnes de 42 pays qui se trouvaient à bord des six bateaux qui voulaient "briser le blocus israélien de Gaza".

Plus de 120 ressortissants de pays arabes devaient être expulsés vers la Jordanie, a précisé mardi soir la police de l'immigration.

Tous les autres militants ont été emmenés à la prison de Beersheva (sud d'Israël), où des juges de l'immigration s'occuperont des démarches pour leur expulsion dans les prochains jours.

Selon la radio militaire israélienne, les dernières expulsions auront lieu jeudi.

Par ailleurs, 48 ressortissants de pays étrangers ont été hospitalisés en Israël, selon la radio israélienne. Six soldats israéliens, blessés au cours de l'assaut, sont toujours à l'hôpital.

Le Premier ministre israélien, qui a dû renoncer à une rencontre aux Etats-Unis avec le président américain Barack Obama, a présidé dans la soirée une réunion de son cabinet restreint à Jérusalem. Elle se poursuivra mercredi.

Lundi avant l'aube, des commandos de marine israéliens ont lancé dans les eaux internationales un raid contre la flottille internationale acheminant les militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide --une initiative qualifiée de "fiasco" et de "stupidité" par les médias israéliens.

De violents affrontements se sont déroulés à bord du ferry turc Mavi Marmara, le plus grand des six navires, qui transportait 600 personnes.

Israël, qui avait averti qu'il ne permettrait pas l'arrivée de la flottille à Gaza, a accusé les militants d'avoir "déclenché les violences" en attaquant les soldats avec des couteaux et des barres de fer. Les organisateurs du convoi ont eux affirmé que les commandos avaient ouvert le feu sans justification.

Israël veut contrôler l'aide humanitaire pour la bande de Gaza --soumise à un blocus israélien strict depuis 2007-- disant craindre un transfert clandestin d'armes pour le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans ce territoire et considéré par l'Etat hébreu comme un groupe terroriste.

Le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, a accusé les Etats-Unis d'être "responsables" de l'impunité de l'Etat hébreu.

Selon un porte-parole militaire israélien, une partie du chargement d'aide transporté par la flottille a été transférée par voie terrestre vers la bande de Gaza, et une autre doit y être acheminée mardi.

Les Palestiniens et les Arabes d'Israël ont manifesté ou observé un mouvement de grève pour protester contre le raid.

Les responsables de la flottille ont annoncé que deux autres navires, l'un au large de l'Italie et l'autre en réparation, faisaient route vers Gaza. Mais selon une des organisatrices, Greta Berlin, ils n'arriveront pas avant plusieurs jours.

Israël a averti qu'il ne permettrait pas à de nouveaux bateaux d'arriver à Gaza et d'approvisionner "ce qui est devenu une base terroriste qui menace le coeur d'Israël". (AFP, 1 juin 2010)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'ONU appelle à nouveau à intensifier les négociations

Le Conseil de sécurité a de nouveau exhorté mardi les Chypriotes grecs et turcs à intensifier leurs négociations en vue d'une réunification de leur île et a prorogé pour six mois le mandat de la force de paix de l'ONU à Chypre, en place depuis 46 ans.

Le Conseil a pris cette décision dans sa résolution 1930, adoptée par 14 voix contre une. Le mandat de la force, l'Unficyp, qui expirait le 15 juin, est prolongé jusqu'au 15 décembre.

Comme lors des deux précédents renouvellements du mandat, la Turquie a voté contre pour des raisons de principe.

Son ambassadeur, Ertugrul Apakan, a déploré que la communauté internationale continue de considérer le gouvernement de la République de Chypre (chypriote grec) comme le représentant légitime de l'ensemble de l'île et que ce fait soit reflété dans le texte des résolutions de l'ONU.

Le Conseil "se félicite des progrès effectués dans les négociations" de réunification "et des perspectives ainsi créées de nouvelles avancées vers une solution durable et globale".

S'adressant aux deux parties de l'île divisée depuis 1974, le Conseil demande "qu'il soit tiré pleinement parti de ces possibilités, notamment grâce à une intensification du rythme des négociations, que l'atmosphère actuelle de confiance et de bonne volonté soit préservée" et que les parties s'engagent dans ces pourparlers "dans un esprit constructif et ouvert".

Il les encourage également à "mettre en oeuvre les mesures de confiance et à en conclure de nouvelles, y compris l'ouverture de nouveaux points de passage" entre les deux parties de l'île.

L'Unficyp a été déployée sur l'île en 1964 pour tenter de mettre fin aux violences intercommunautaires. Aujourd'hui, elle a pour tâche de surveiller la ligne qui sépare le nord et le sud de l'île.

Chypre est divisée depuis l'invasion par l'armée turque de sa partie nord en 1974, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

La République turque de Chypre du nord (RTCN, autoproclamée) n'est reconnue que par la Turquie, qui y maintient des troupes.

Des pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU avaient commencé en 2008 entre le président de la République de Chypre, Demetris Christofias, et le dirigeant de la RTCN d'alors, Mehmet Ali Talat.

L'élection en février 2008 du communiste Christofias à la présidence chypriote avait relancé l'espoir d'une solution négociée, après des années de blocage et l'échec d'un plan onusien rejeté en 2004 par les Chypriotes-grecs.

Après des élections dans la partie nord de l'île, les négociations ont repris fin mai à Nicosie, entre M. Christofias et le nouveau dirigeant chypriote-turc, le nationaliste Dervis Eroglu.

L'émissaire de l'ONU pour Chypre, Alexander Downer, a exprimé début juin l'espoir que les discussions aboutiront avant la fin de l'année. (AFP, 15 juin 2010)

Une réduction des dépenses militaires grecques en fonction de la Turquie

La Grèce envisage une réduction de son important budget militaire, mais seulement si la Turquie en fait autant dans un contexte d'intégration européenne, affirme le Premier ministre grec Georges Papandréou dans une interview au quotidien français La Croix, à paraître vendredi.

"Aujourd'hui, plus l'Europe sera intégrée, solidaire, et moins nous aurons besoin d'immenses dépenses militaires. Et plus notre voisin, la Turquie, s'inscrira dans un contexte européen, plus nous pourrons travailler ensemble à réduire les budgets de défense", déclare le chef du gouvernement grec, dont le pays est soumis à une cure d'austérité sans précédent.

M. Papandréou a estimé que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan était "aussi positif sur cette idée de réduire les dépenses militaires".

Pour expliquer que le budget grec de la Défense ait pu représenter jusqu'à 5% ou 8% du Produit intérieur brut (PIB) dans le passé, M. Papandreou rappelle: "Nous étions isolés de nos voisins durant la guerre froide".

"La Grèce a connu deux guerres mondiales, une guerre civile, deux guerres balkaniques, plusieurs dictatures", insiste-t-il.

M. Erdogan s'était rendu à Athènes le mois dernier pour inaugurer une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays, avec l'objectif de rompre avec les rapports tendus des dernières décennies autour de plusieurs dossiers, comme la partition de Chypre.

Dans une interview publiée à la mi-mai par le quotidien Le Monde, le ministre adjoint grec de la Défense Panos Beglitis avait signifié la volonté d'Athènes de limiter son budget militaire qui pourrait, dans une proportion à déterminer, atteindre entre 2,3% et 2,5% du PIB, contre 2,8% cette année.

Mais M. Beglitis avait lui aussi établi un lien entre les efforts de la Grèce et ceux de la Turquie: "comment pourrait-on décider de diminuer les dépenses militaires au-dessous d'un niveau qui serait dangereux pour notre sécurité nationale? Tout dépendra des Turcs", avait-il dit. (AFP, 3 juin 2010)


Immigration / Migration

Opération portes ouvertes à la Maison du Peuple kurde AMARA

Message de Kerim ISIKLAR, Président de l’association AMARA - la Maison du Peuple kurde :

Une opération policière a jeté le discrédit sur notre association "AMARA - la Maison du Peuple kurde".

La direction centrale de la police judiciaire a en effet adressé une convocation à une cinquantaine de nos membres dans le cadre d’une enquête préliminaire diligentée par le parquet du Tribunal de grande instance de Paris.

Nous avons été convoqués comme des criminels parce que nous avons acheté solidairement, avec notre propre argent, un local dans la Z.I. sud–est de Rennes, 11 rue du Pré du Bois, pour être le siège de notre association "AMARA - la Maison du Peuple kurde".

Amara, c’est d’abord notre foyer où nous aimons nous retrouver autour d’un thé, pour regarder la télévision, ROJ TV, notre télé dont les studios sont à Bruxelles ; il y a aussi des réunions de famille et nos jeunes se réunissent aussi pour apprendre les danses et les chants du pays ; nos équipes de foot se réunissent aussi dans ces locaux.

Mais des premières auditions il ressort que l’enquête est plus politique que financière.

Comme à Paris, comme à Marseille ou comme à Bruxelles, , on veut nous faire taire parce que nous organisons des manifestations, des grèves de la faim, des marches, des sit-in, mais aussi des concerts et des rassemblements pour dénoncer la politique turque à l’encontre du peuple kurde, pour réclamer la libération d’Abdullah Öcalan et défendre notre télévision kurde en exil dont on sait qu’elle est menacée une fois de plus de fermeture.

Nous organisons, samedi 12 juin à partir de 14 heures 30, une opération portes ouvertes.

Je serai là avec toute l’équipe dirigeante d’Amara pour vous accueillir et pour vous faire visiter les locaux. Nous pourrons, autour d’une tasse de thé, discuter et répondre à vos questions sans tabous ni langue de bois.

Votre visite sera pour nous la marque de l’intérêt que vous portez à vos compatriotes dont la vie n’est pas toujours facile.

Plus encore, votre visite sera l’occasion, si vous le souhaitez, de marquer votre soutien à la cause kurde que nous défendons : nous ne sommes ni des criminels ni des terroristes : nous voulons la paix et le respect de nos droits culturels et politiques. (akbdrk.free.fr, 5 juin 2010)





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