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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

39th Year / 39e Année
Mars
 
2013 March
N° 415
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Amsterdam'da 12 Mart Üzerine Sergi,
Film Gösterisi ve Özgüden'in Konferans

htib
Info-Türk yöneticisi Doğan Özgüden serginin açılışı dolayısıyla düzenlenen konferansta konuşuyor
(Haberin metni için tıklayınız)

Exhibition and documentary film on March 12, 1971 Coup
Exposition et documentaire sur le coup d’état du 12 mars 1971

              
darbe
On the occasion of the 42nd anniversary of the March 12, 1971 Coup in Turkey, an exhibition on this coup will open at the Union of the Workers of Turkey in the Netherlands (HTIB).
This exhibition organized by the Info-Türk Foundation was first opened in 2006 at the Brussels City Municipality’s halls.
Entitled “From one coup to another in Turkey”, the exhibition puts in evidence the human rights violations committed by the military regime with photos, press clippings and affidavits.
A documentary film on the 1971 and 1980 Coups in Turkey, made by the Info-Türk Foundation, will be screened.
Info-Türk’s Chief Editor Dogan Özgüden will attend the opening as speaker.
 During the meeting will also be exhibited many documents from Özgüden’s archives that he recently donated to the International Institute
of Social History (IISG) in Amsterdam.

A l’occasion du 42e anniversaire du coup d’état du 12 mars 1971 en Turquie, une exposition sur ce coup d’état sera organisée à l’Union des travailleurs de Turquie aux Pays-Bas (HTIB).
Cette exposition organisée par la Fondation Info-Türk a été ouverte pour la première  fois en 2006 dans les salles de la Ville de Bruxelles.
Intitulée “D’un coup d’état à l’autre”, cette exposition met en évidence les violations des droits de l’Homme commises par le régime militaire avec des photos, coupures de presse, témoignages.

Un documentaire sur les coups d’état militaires de 1971 et 1980, réalisé par la Fondation Info-Türk, sera projeté.
Le rédacteur en chef d’Info-Türk, Dogan Özgüden, participera à l’ouverture comme orateur.
Lors de cette réunion seront exposés également plusieurs documents des archives d’Özgüden qu’il a confiés récemment à l’Institut international de l’Histoire sociale (IISG) à Amsterdam.
10 March/Mars 2013, 15h.
HTIB, Eerste Weteringplantsoen 2C SOUS, 1017 SJ Amsterdam
 info@htib.nl  - Tel: 31-20-622 18 20

 

Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

Un policier blessé par des tirs contre un commissariat

 HRW called on Turkey to strengthen reforms
MAZLUMDER: "Roboski Report Must Be Contested"
Nouveau coup de filet contre un groupe du DHKP-C
 Une enquête officielle disculpe l'armée dans la mort de 34 villageois kurdes
Le roi de Jordanie: "Erdogan considère la démocratie comme un tour en bus"
Des bombes visent un ministère et le parti au pouvoir à Ankara
470,000 people wiretapped over the last decade in Turkey
Saturday Mothers: When will you account of our missings
Students face two-year jail sentence for throwing darts at Turkish PM’s photo
Balle perdue lors d'une manifestation: la Turquie condamnée
Judiciary reform failed to satisfy high expectations
Scandalous report on Roboski massacre
Reasoned Decision on Selek Case Receives Criticism
164 Human Rights Organizations to Meet in Istanbul in May
Hearing of 205 politicians began in Istanbul
Erdogan says no amnesty for convicted PKK militants
148 years to 22 people in Urfa 'KCK' lawsuit

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Le rapport d'Amnesty dénonce l'insuffisance d'un projet de réforme judiciaire

 Existing judicial reform package victimizes journalists
RSF: La perpétuité pour les journalistes turcs?
 Discrimination of opposition journalists at Gül's press conference in Sweden
Veteran journalist Cemal parts way with Milliyet after column rejected
Des journalistes couvrant des démolitions agressés à Ankara
PEN Turkey continues to fight freedom of speech
RSF: Avis sur le harcèlement judiciaire des journalistes en Turquie
Another 301 Trial for Journalist Temel Demirer
 Turkey's Women Journalists Release March 8 Declaration
 Jailed Journalist Füsun Erdoğan Sends Letter to CPJ
 Journalist, CHP deputy Balbay marks fourth year in jail
ONU : appel en faveur des journalistes kurdes en danger en Turquie
Renowned singer Müslüm Gürses dies at age 60
Progressive press association reacts to Erdoğan’s criticism
Erdogan slams media over Kurdish talks leak, denounces 'dark operation'
Website Campaigns For Turkey's Foreign Inmates

Kurdish Question / Question kurde

Erdogan: "Militants should lay down their arms before withdrawing"

Van Mayor and  7 other Kurdish politicians released
Le PKK officialise le cessez-le-feu, pas de retrait immédiat
Öcalan appelle les rebelles kurdes à se retirer du sol de Turquie
Les principaux points du message d'Abdullah Öcalan
Des centaines de milliers de Kurdes à Diyarbakir pour le "Grand jour"
Newroz Pîroz Be!
Diyarbakir attend l'appel à la paix d'Öcalan

 Öcalan confirme qu'il appellera jeudi au cessez-le-feu
Ankara exclut une amnistie pour les militants kurdes
Les Kurdes réclament la libération d'Ocalan pour leur Nouvel an
 Le PKK fait un geste envers Ankara et libère des prisonniers turcs
Delegation on its way to accept Turkish prisoners held by PKK
Le nouvel an kurde, première étape d'un retour à la paix en Turquie?
The Kurdish Guerrilla treats the Imrali process cautiously
 Le PKK pourrait libérer des prisonniers turcs dans les 10 jours
Leak of İmralı record sparks controversy over its source

Minorités / Minorities

Hamit Bozarslan: L’Histoire turque écrite au pluriel

Family of Armenian private to appeal court's decision on son's death
 Turkish Minister Apologizes to Assyrians for Genocide 'Masturbation' Remark
 Journalism hard job for minorities in Turkey
Minority foundations ask for return of 1,550 properties
Le journaliste Laurent Leylekian condamné par la Justice française

Politique intérieure/Interior Politics

Un responsable tire la sonnette d'alarme pour une nouvelle Constitution

 CHP raises concerns over Israel’s apology
Main opposition leader criticizes Ergenekon prosecutors
Towards a new constitution drawn up by AKP and BDP?
 PM Erdoğan holds surprise meeting at his home with Intelligence Chief
Does BDP favor presidential system?

Forces armées/Armed Forces

Tirs de l'artillerie turque contre des bases du PKK dans le nord de l'Irak
L'aviation turque survole les bases arrières du PKK en Irak
Ankara cessera ses opérations militaires si le PKK arrête les siennes
 Lourdes peines requises dans un procès pour complot contre le gouvernement
La Turquie à l'offensive sur le marché de l'armement
Top suspect in Feb 28 coup probe is former Chief of Staff Karadayı
Un ex-général turc arrêté pour le putsch de 1997
TSK personnel down by 33,000 over last year
 Ahmet Türk: Military operations weakening the trust in peace process
Conscientious Objector
Ali Fikri Işık Jailed

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Le gendre de Ben Laden, expulsé par Ankara en Jordanie, conduit aux Etats-Unis

 Diyanet faces row over its existence on 89th anniversary

Socio-économique / Socio-economic

Water scarcity could become reason for conflict in next 50 years

Report on  Woman Representation in Turkey
En Turquie, la contrefaçon dans le viseur des entreprises étrangères

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

The EP will discuss the
Progress Report on Turkey on April 17

 L'UE salue l'appel d'Öcalan, espère qu'il sera suivi
Erdogan aux Pays-Bas sur fond de querelle au sujet d'un couple d'accueil lesbien
Le Danemark fait remarquer à la Turquie ses atteintes aux droits de l'homme
 La Suède espère une définition "plus étroite" du terrorisme en Turquie
L’impossible adhésion - Öztin Akgüc

Turquie-USA/ Turkey-USA

Les livraisons d'armes aux rebelles ont augmenté avec l'aide de la CIA
 Netanyahu et Erdogan soldent le contentieux de la flottille
Kerry sermonne le Premier ministre Erdogan pour ses propos antisionistes

Relations régionales / Regional Relations

"Le premier ministre de l'opposition syrienne ne représente pas les kurdes"

 Kirkouk au coeur d'un conflit menaçant entre Kurdes et Arabes
Les omissions de la Commission ONU sur la Syrie
 Assad salue la position de l'opposition turque sur le conflit
Le roi de Jordanie appelle à une "transition incluant toutes les parties" en Syrie
Bulgarie: le parti de la minorité turque refuse de former un gouvernement
Damas porte plainte contre le gouvernement turc

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara suspend ses projets avec ENI en représailles à sa collaboration avec Chypre
La Grèce proteste contre des prospections turques dans ses eaux
Samaras appelle l'Europe à se pencher sur la question des ZEE maritimes
Chypre affirme vouloir se rapprocher de l'Otan au profit de l'UE
Ankara et Athènes signent des accords de coopération, insistent sur le dialogue

Immigration / Migration

Alleged PKK member detained in Brussels

Comment retrouver des jeunes Belges manipulés par des forces obscures en Syrie?
Médias turcs privés d'accès à un procès de néo-nazis: Berlin souhaite une solution
Accord anti-Kurdes : la mobilisation se poursuit en France
 Inculpation d'une personne soupçonnés d'appartenance au PKK en Allemagne
La police allemande saisit un livre sur les kurdes
Femmes kurdes exécutées à Paris: le silence suspect de la France

Droits de l'Homme / Human Rights

Un policier blessé par des tirs contre un commissariat

Un policier a été blessé dans la nuit de vendredi à samedi par des tirs contre un commissariat du sud de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Deux hommes à moto ont ouvert le feu contre le commissariat central de la petite ville de Yüregir, dans la province d'Adana, blessant un policier au bras, avant de prendre la fuite, a indiqué Anatolie.

"Le signalement des assaillants est clair. L'enquête se poursuit. Nous espérons les arrêter et les remettre à la justice au plus vite", a déclaré le gouverneur d'Adana, Hüseyin Avni Cos, cité par l'agence, précisant que les jours de l'agent n'étaient pas en danger.

Le gouverneur n'a pas fait état de pistes privilégiées par la police.

L'attaque survient alors que les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont décrété la semaine dernière un cessez-le-feu perçu comme un pas important dans des discussions de paix en cours depuis plusieurs mois avec Ankara, les deux parties ayant prévenu d'importants risques de provocations visant à faire dérailler les pourparlers.
(AFP, 30 mars 2013)

HRW called on Turkey to strengthen reforms

Human Rights Watch (HRW) has called on Turkey to strengthen legal reform on the grounds that it could “significantly improve” human rights and help bolster the ongoing peace process with the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

“The [proposed] fourth reform bill contains positive elements that could help curb unjustified prosecutions for nonviolent speech and protest, and facilitate accountability for torture,” said Emma Sinclair-Webb, the senior Turkey researcher at HRW, according to a statement released yesterday at the organization’s website.

The fourth judiciary package is being examined by the Parliamentary Justice Commission and is expected to be voted on soon in Parliament.

“But the bill’s contribution to reform and the peace process will be blunted unless Parliament’s Justice Commission also narrows the crime of membership in an armed organization and lifts the time limit for prosecuting state killings,” she said.

Limiting the scope of the charge of “making terrorist propaganda” and related offenses is regarded as a positive reform in the bill, but it fails to remove all restrictions on freedom of expression, said HRW.

Sinclair-Webb also said Article 314 of the Turkish Penal Code, “membership in an armed organization,” was not slated to be changed.

“Thousands in detention for nonviolent speech and association – the majority Kurdish political activists but also journalists, trade unionists, and human rights activists – are charged with this offense,” she said.

“To really get at the injustice of prosecuting people for nonviolent speech and association as though they were terrorists, Parliament needs to reform the membership offense,” Sinclair-Webb said.

The lifting of the statute of limitations on investigations into torture, however, is a positive measure, the HRW said.

Meanwhile, the group called on Turkey to repeal Article 318 of the Turkish Penal Code – “alienating the public from military service” – rather than amending the law. 
(hurriyetdailynews.com, March 25, 2013)

MAZLUMDER: "Roboski Report Must Be Contested"

MAZLUMDER Association Chair Ahmet Faruk Ünsal and Özgür-Der AssociationDiyarbakır Chief Representative Serdar Bülent Yılmaz criticized the parliamentary report on Roboski Massacre which concluded that the Turkish military's air strike was not on purpose.

On March 6, a parliamentary commission in charge of investigating Uludere incident - a Turkish military air strike that killed 34 civilians in December 2011 - ratified its draft report without the approval vote of commission members from opposition parties. 

While a prosecutor's office issued a confidentiality order on the investigation of Uludere incident, the investigation has yet to yield any concrete results.

“A massacre depersonified”

In a statement, MAZLUMDER Assiciation Chair Ünsal said that the parliamentary commission in a way 'depersonified' the massacre by pointing out no actual culprits after working on the issue for 15 months.
"The [Turkish] state's approach not to decommission or prosecute any person or institution responsible for the air strikes, as well as its ordering Uludere villagers to pay fines [for smuggling] and efforts to silence those who want to raise their voices with fear of force and prosecution is exceptional for this commission. The parliament's human rights commission must act upon an approach according to its mission while ratifying the sub-commission report on Uludere."

“Reconciliation must start from Roboski"

Özgür-Der Association Diyarbakır Chief Representative Serdar Bülent Yılmaz claimed that the report aimed for the most part to exculpate the Turkish state.

"In the days that we are discussing the end of armed clashes between Turkish Army and PKK, we would like to remind once more that a true reconciliation must happen through Roboski. In a peace environment, a report that has been anticipated to enhance to process actually contains lots of controversial findings. The report concludes that no evidence proves the Uludere incident on purpose. This is, in a way, obscuring the reality."
(BIA, March 25, 2013)

Nouveau coup de filet contre un groupe du DHKP-C

La police antiterroriste turque a interpellé lundi dix personnes soupçonnées d'appartenir
au DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) qui a revendiqué deux attaques à la bombe perpétrées la semaine dernière dans le centre d'Ankara, ont rapporté les médias turcs.

Les policiers ont visé les sièges de deux syndicats d'ouvriers situés dans le centre-ville de la capitale turque soupçonnés d'être proches du DHKP-C, dans un quartier populaire d'Ankara, a indiqué l'agence de presse Anatolie.

Un ancien dirigeant du syndicat des dockers, Liman Is, figure parmi les suspects placés en garde à vue, ont précisé de leur côté les chaînes de télévision.

Vendredi dernier, une opération d'envergure similaire avait déjà eu lieu à Ankara. Une dizaine de personnes avaient été interpellées.

Deux grenades ont explosé le 19 mars devant le ministère de la Justice, blessant légèrement une femme, et un tir de roquette a atteint au même moment le siège du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, sans faire de victimes.

Le DHKP-C a revendiqué ces deux attentats. Classé parmi les organisations terroristes par la Turquie et bon nombre d'autres pays, ce mouvement interdit est à l'origine de nombreuses actions violentes depuis la fin des années 1970.

Le DHKP-C a revendiqué une attaque suicide à la bombe contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, qui a tué un agent de sécurité turc le 1er février.
(AFP, 25 mars 2013)

Une enquête officielle disculpe l'armée dans la mort de 34 villageois kurdes

Une enquête parlementaire a conclu que l'aviation turque n'avait commis aucune faute en attaquant en décembre 2011 une colonne de villageois qu'elle avait pris pour des rebelles kurdes, causant la mort de 34 personnes, selon ses conclusions publiées vendredi.

"Il n'y a pas de preuves concluant à une action intentionnelle" contre ces civils, écrit la commission d'enquête ad hoc du Parlement, dont l'AFP s'est procuré une copie, précisant que les images aériennes obtenues par des drones avant le bombardement ne pouvaient permettre de dissocier "terroristes et civils".

Fruit de quinze mois d'enquête, ce document souligne que l'endroit bombardé par les avions de chasse turcs était situé non loin d'un point de passage utilisé les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour s'infiltrer en Turquie depuis leurs bases arrières du nord de l'Irak.

Avant même la publication de leur version définitive, les conclusions provisoires de cette enquête avaient été rejetées par les familles des victimes et l'opposition, qui a accusé l'armée et le gouvernement d'avoir voulu "enterrer" les faits.

Le 28 décembre 2012, l'aviation turque avait pilonné une colonne de contrebandiers kurdes aux abords du village d'Uludere (Roboski en kurde), dans la province de Sirnak, à la frontière turco-irakienne, tuant 34 civils.

Dans sa première réaction, l'état-major de l'armée turque avait plaidé l'erreur, expliquant avoir pris cette colonne pour des rebelles du PKK. Face au tollé suscité par cette réponse, le gouvernement a été contraint d'ouvrir une enquête parlementaire et a proposé une indemnité aux familles des victimes.

Amnesty International avait exigé des autorités turques une "enquête impartiale".

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait pour sa part défendu l'action des militaires, alors que les combats entre l'armée turque et le PKK s'étaient intensifiés après l'échec de négociations de paix secrètes entre Ankara et les rebelles.
(AFP, 22 mars 2013)

Le roi de Jordanie: "Erdogan considère la démocratie comme un tour en bus"

Le roi de Jordanie Abdallah II a vivement critiqué des dirigeants du Proche-Orient dans un entretien publié mardi par un magazine américain, affirmant que le président égyptien ne faisait preuve d'"aucune profondeur" dans sa lecture du conflit israélo-palestinien et que le Premier ministre turc considérait la démocratie comme un "tour en bus".

Dans ces propos recueillis par le magazine The Atlantic, que le palais royal à Amman a jugé "sortis de leur contexte", le roi a aussi estimé que "des loups déguisés en agneaux" dirigeaient les Frères musulmans, critiquant certains alliés occidentaux pour ne pas l'avoir compris.

Il a réservé des mots sévères au président égyptien Mohamed Morsi.

"J'essayais de lui expliquer comment gérer le Hamas, comment faire avancer le processus de paix, et il disait: +Les Israéliens ne bougeront pas+."

"J'ai répliqué: +Ecoutez, que les Israéliens bougent ou pas, l'essentiel est d'arriver à réunir le Fatah et le Hamas", les deux mouvements palestiniens rivaux, a confié le roi au journaliste du magazine Jeffrey Goldberg, avant d'ajouter: "Le type n'a aucune profondeur".

Il a aussi affirmé que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan "a dit que la démocratie était pour lui un tour en bus. +Une fois arrivé à mon arrêt, je descends+."

"Au lieu de mettre six ou sept ans à atteindre son modèle turc, à être Erdogan, Morsi a voulu l'être du jour au lendemain", a ajouté le roi.

Lorsqu'on lui a demandé si le président syrien Bachar al-Assad était "une sorte de provincial", le roi a répondu: "Il y a eu ce diner avec moi, lui et le roi du Maroc, à la résidence du roi au Caire. Et donc Bachar lors du diner se tourne vers nous et demande +Pouvez-vous m'expliquer ce qu'est le décalage horaire+? Il n'avait jamais entendu parler du décalage horaire".

Le roi Abdallah, dont le pays est un allié clé des Etats-Unis, pense que ses alliés occidentaux sont naïfs face aux intentions des Frères musulmans, rapportant qu'on lui avait dit que "le seul moyen d'obtenir la démocratie se trouve dans les Frères musulmans", selon The Atlantic.

"Je vois les Frères musulmans imprimer leur marque en Egypte et en Turquie", a-t-il ajouté.

"Le Printemps arabe a mis en lumière un nouveau croissant (symbole de l'islam, ndlr) dans le processus de développpement", a-t-il poursuivi, estimant que "notre principal combat" devait être de le contrecarrer.

Le palais royal à Amman a publié un communiqué expliquant que l'article "contenait de nombreuses erreurs et que les commentaires du roi avaient été sortis de leur contexte".

"L'auteur a traduit ses propres analyses, attribuant des propos au roi d'une façon imprécise et malhonnête", dit le communiqué.
(AFP, 19 mars 2013)

Des bombes visent un ministère et le parti au pouvoir à Ankara

Deux attaques à la bombe ont visé simultanément mardi soir à Ankara un bâtiment du ministère de la Justice et le siège du parti islamo-conservateur au pouvoir, faisant un blessé léger, a annoncé le ministre turc de la Justice, Sadullah Ergin.

Deux grenades offensives ont explosé un peu avant 21H00 (19H00 GMT) devant l'entrée d'un bâtiment annexe du ministère de la Justice, a affirmé M. Ergin à la presse.

"L'épouse d'un membre du personnel a été légèrement blessée, mais tout va bien, elle est sortie de l'hôpital", a indiqué le ministre.

La seconde attaque a pris pour cible avec un lance-roquette le siège du Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a-t-il ajouté.

Le ministre n'a pas fait état de pistes mais a souligné que la Turquie vivait "des moments importants" et que ces moments étaient propices aux tentatives de "sabotages".

Le double attentat survient alors que le chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, doit annoncer jeudi à l'occasion des célébrations du nouvel an kurde un cessez-le-feu unilatéral, perçu comme un pas important dans des discussions de paix en cours depuis décembre avec Ankara.

Ces explosions interviennent également au lendemain de réquisitions sévères ordonnées par un procureur d'Istanbul contre les membres supposés d'un réseau accusé d'avoir voulu renverser le gouvernement.

Le procureur a requis la réclusion à perpétuité contre 64 personnes, dont dix généraux actifs ou à la retraite, dans ce procès qui a été le théâtre de nombreuses manifestations musclées de l'opposition, celle-ci dénonçant une chasse aux sorcières orchestrée par le gouvernement.
(AFP, 19 mars 2013)

Un groupe d'extrême-gauche revendique des attentats à Ankara

Une organisation armée clandestine d'extrême gauche turque a revendiqué mercredi un double attentat perpétré mardi soir à Ankara contre le ministère de la Justice et le siège du parti au pouvoir en Turquie.

"Nos guerriers ont frappé le 19 mars 2013 le symbole de l'injustice, le ministère de la Justice, et le siège de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) où des ennemis du peuple prennent des décisions", a souligné le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) dans un communiqué publié sur son site internet, Halkin Sesi (la voix du peuple).

L'organisation s'excuse pour avoir "involontairement" blessé l'épouse d'un policier lors de l'une de ces attaques.

Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç avait auparavant désigné ce groupe marxiste comme l'auteur des deux attaques. "Ils ont pu vouloir lancer le message: nous sommes toujours debout", a-t-il estimé en rappelant les nombreuses arrestations menées récemment par la police dans l'entourage de ce mouvement.
(AFP, 19-20 mars 2013)

470,000 people wiretapped over the last decade in Turkey

Some 470,000 people have been subject to eavesdropping over the past 11 years, according to officials from the Gendarmerie Command’s intelligence unit. Gendarmerie intelligence officials also say they have found no data about the prime minister’s wire-tapping in their examination of their own records. In 2012, over 33,000 people were eavesdropped on by the Gendarmerie

In areas under the Gendarmerie’s jurisdiction over the past 11 years, some 470,000 people have been subject to eavesdropping, officials from the Gendarmerie Command’s intelligence unit told members of Parliament’s Eavesdropping Examination Commission.

The commission members visited both the Police Department and the Gendarmerie Command’s intelligence unit on March 13. They also visited the headquarters of the National Intelligence Organization (MİT) and Turkey’s Telecommunications Communication Presidency (TİB) yesterday. According to figures provided by the Gendarmerie, in 2002, only 380 people were eavesdropped on by their institution, while in 2012, this figure was 33,622.

No file in wire-tapping

In response to questions from deputies, gendarmerie authorities said that they found no information or documents regarding the case of the wire-tapping of the prime minister in their examination of their own records.

In response to questions about the sex-tape scandal that led former main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Deniz Baykal to step down in 2010, gendarmerie authorities noted that in today’s world it was possible for almost anybody to engage in illegal eavesdropping activity.

Yet the case concerning Baykal seemed to have been “very professionally conducted,” the same authorities added. Baykal resigned from his post in the party after the tape scandal.

Parliament’s Eavesdropping Examination Commission was formed in late January with support from the ruling Justice and Development Party (AKP), the CHP and the Nationalist Movement Party (MHP) for the purpose of outlining and preventing violations of privacy and freedom of communication.

Wire-trapping device in Erdoğan’s office

Illegal eavesdropping became a popular topic of debate after Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan made public on Dec. 21 that wiretapping devices had been found in his home office.
(hurriyetdailynews.com, March 16, 2013)

Saturday Mothers: When will you account of our missings

Stating that March is the month of massacres, Saturday Mothers emphasized on the Halabja Massacre, in which 5 thousands Kurds massacred. Mothers, “Our children are still being bombed and killed with chemical weapons. Saddam killed thousands of Kurds in Halabja Massacre and he gave the account of it. When will you give the account of your missings?” asked.

Dayikên Şemiyê (Saturday Mothers) and the Human Rights Association (IHD) demanding justice for enforced disappearances held weekly acts in Istanbul today. While the stories of the people, who were lost and sacrificed to unresolved murders, were told, Dayikên Şemiyê dedicated their 416th week of act to all the missing and disappeared women. Saturday Mothers attracted on 8 March ınternational Women Day this week.

Saturday Mothers, in their search justice in the 416th week, held sit-in act at Galatasaray Square, in the central Taksim area of Istanbul and sat down in front of the Galatasaray High School, as usual. The mothers carrying the placards of "The perpetrators are evident, where are the murderers?" and the photographs of people, who were lost and sacrificed to unresolved murders. They demanded justice for missings with red carnations on their hands.

Stating that March is the month of massacres, Saturday Mothers emphasized on the Halabja Massacre, in which 5 thousands Kurds massacred. Mothers, “Our children are still being bombed and killed with chemical weapons. Saddam killed thousands of Kurds in Halabja Massacre and he gave the account of it. When will you give the account of your missings?” asked.

Who are the Saturday Mothers?

The first meeting of the Saturday Mothers was 16 years ago. Seventeen years ago, on 28 May 1995, a group of mostly women from different age groups met in Galatasaray Square, in the central Taksim area of Istanbul and sat down in front of the Galatasaray High School. They were holding pictures of mostly men, from different age groups. On the picture the name of the man and a word which was to become known also to foreigners, "kayip", disappeared. The Saturday Mothers, as they then called themselves because of their meeting in Galatasaray (and later in many other squares like Cizre, Diyarbakir, Batman, Izmir and etc) square every Saturday, started their weekly vigil 16 years ago. They have been harassed, attacked, injured, beaten, arrested. And yet they are in the squares every Saturday to claim justice for their disappeared relatives.
(DIHA, March 16, 2013)

Students face two-year jail sentence for throwing darts at Turkish PM’s photo

A local prosecutor has demanded two years in jail for two Samsun university students for allegedly throwing darts at a board covered with Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's photo.

Yıldırım Beyazıt Besim and Mert Deniz Özkaya, students at the Black Sea province’s Ondokuz Mayıs University, participated in a protest against new educational reforms last year in August by throwing darts at a dart board featuring Erdoğan’s picture. After the two threw the darts, police forces intervened to prevent others from doing so.
 
After a probe was launched into the incident, the two were charged with “overt defamation of a public official.”

"No kinds of opposition are tolerated in Turkey," Besim said, adding that their act was a democratic demand, not defamation.

Similar protests have been held in different parts of Turkey, he said.

The students’ first hearing will be held in June.
(hurriyetdailynews.com, March 16, 2013)

Balle perdue lors d'une manifestation: la Turquie condamnée

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour la mort d'un passant tué par une balle perdue tirée par un gendarme lors d'une manifestation en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2005.

Ankara devra verser 80.000 euros aux proches de la victime, les juges de Strasbourg ayant estimé que, bien que les gendarmes affirmaient avoir tiré en l'air par légitime défense, il n'était "pas établi que la force utilisée pour disperser les manifestants et qui a causé la mort d'Abdullah Aydan était nécessaire".

La Cour européenne a également déploré que les deux procédures engagées par les requérantes aient duré plus de sept ans et n'aient "toujours pas pris fin".

Selon les faits rapportés par la CEDH, Abdullah Aydan avait été mortellement blessé à la tête le 6 septembre 2005 à Eruh (sud-est) par des tirs provenant d'une jeep militaire, alors qu'il attendait un autobus à l'écart d'une manifestation violente en faveur du chef du PKK Abdullah Öcalan.

Les juridictions turques "auraient dû approfondir leurs investigations ou procéder à une nouvelle évaluation des preuves afin de rendre compte des contradictions entre les témoins", a encore estimé la Cour.

Les parties disposent d'un délai de trois mois pour demander que l'affaire soit éventuellement renvoyée devant l'instance suprême de la CEDH, la Grande Chambre.
(AFP, 12 mars 2013)

Judiciary reform failed to satisfy high expectations

The long-awaited fourth judicial package sparked controversy when it arrived in Parliament on March 7, but is not likely to satisfy the high expectations that have built up over time in its current state, particularly concerning the situation of convicts charged with membership to a terrorist organization.

The package’s main amendments relate to creating propaganda for terrorism and terror organizations and the package does not currently allow for the release of detainees in cases concerning the Kurdistan Communities Union (KCK), the alleged urban wing of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), as their cases relate more to charges of membership in a terrorist organization rather than propaganda charges.

There is also no amendment in the package that might positively influence the situation of detained lawmakers, an issue that has concerned all three opposition parties as they each have at least one lawmaker behind bars.

Nonetheless, this is not the final phase for the 21-article package and it may well be changed in line with expectations at the commission-level debates by motions from the ruling Justice and Development Party (AKP). Future actions by the ruling party concerning the package are seen to be related to the resolution process, since it is assumed that the government might use the issue as a bargaining tool during the resolution process.

Apparently aware of such assumptions, AKP Deputy Chair and Spokesperson Hüseyin Çelik, told a press conference, didn’t wait for reporters’ questions in order to once more make it clear that the package is not at all related to the process, which aims to end conflict between security forces and the PKK.

Articles 6 and 7 of the Anti-Terror Law (TMK) and Article 220/8 of the Turkish Penal Code (TCK), which are all related to creating propaganda for terrorism and terror organizations, were amended in a way that limits the scope of propaganda crime. Yet, amendments are not sufficient for the release of KCK convicts.

Human rights defenders as well as executives from the Peace and Democracy Party (BDP) have argued that most of the detainees in the KCK case were arrested because they expressed dissenting opinions or attended demonstrations. The BDP maintains that there is no charge of violence against them.

A considerable number of KCK case detainees are also members of the BDP. While noting their law commission was still examining the package, BDP deputy Parliamentary Group Chair İdris Baluken didn’t hide his disappointment.

“Before everything else, Article 314 of the Turkish Penal Code [concerning membership of an armed organization] is not mentioned at all. Most of our friends in jail are being tried with reference to this article,” Baluken said. The BDP’s Şırnak deputy, Hasip Kaplan, was harsher in his criticism of the judicial reforms package. “This package, which has been much advertised, is empty.”

Instead of expanding freedom of expression, the package brings heavier clauses to limit this freedom, Kaplan said. “In its current form, the package does not make any contribution to this process and, furthermore is introducing new penalties that would lead to completely forbidding politics,” he said.

If the reform package is adopted there will no longer be a statute of limitations for crimes of torture.

The package also includes an amendment that anticipates the retrial for cases subjected to examination by the Committee of Ministers of the Council of Europe since June, 15, 2012.
(hurriyetdailynews.com, March 7, 2013)

Scandalous report on Roboski massacre

The parliamentary sub-commission investigating the Roboski massacre passed by five votes to three a controversial report which concludes the massacre happened due to lack of coordination between military officials and civilians intelligence officials which led to the bombing.

On 28 December 2011 Turkish warplanes bombed the area around Roboski (Uludere in the province of Şırnak) killing 34 civilians, mostly youngsters who were crossing the border with Iraq to buy goods.

The army defended the strike saying that intelligence they had been given showed that the group of people were in fact PKK guerrillas. But the footages were seen by deputies who contradicted the military saying there was no way the civilians could have been mistaken for guerrillas.
(ANF, March 6, 2013)

Kürkçü: Draft Report Ignores Real Culprits

A parliamentary commission in charge of investigating Uludere incident - a Turkish military air strike that killed 34 civilians in December 2011 - ratified its draft report this afternoon without the approval vote of commission members from opposition parties. 

"The AKP government and Turkish Army seem to collaborate on Uludere incident. The draft report doesn't point out anybody who might be responsible for the death of 34 civilians," Peace and Democracy Party deputy Ertuğrul Kürkçü told bianet.

"The commission members from AKP also voted in favor to keep the report confidential. This move is against all democratic customs of openness, transparency and accessibility."

“The draft report aims to protect the state"

Kürkçü said the draft report aimed to describe the Uludere incident rather than describing it.

"The draft report gives no explanation of what happened and why. There is no elaborate analysis that really aims to protect the victims of Uludere incident. The draft report mechanically describes how the air strike has been launched due to a wrong intelligence resulting with the death of  34 lives. It simply blames the lack of coordination between military and civilian intelligence units, which otherwise could detect that those 34 civilians were indeed only smugglers and not terrorists," Kürkçü continued.

"The draft investigation report finds no involvement of head military or government officials in the incident. It accepts all military input without question. There is no mention of a pervious interior ministry report either. Under these circumstances, we can say that this report draft has been composed to protect the Turkish state's interest, rather than the rights of its citizens. The draft pointed out anybody who might be responsible for the death of 34 civilians and abandoned them to their destiny."

Kürkçü also said the opposition party members of the commission were preparing to put a declaratory clause on the draft report by next Tuesday. (BIA, March 7, 2013)

Reasoned Decision on Selek Case Receives Criticism

Istanbul 12th High Criminal Court distributed its 407-page “Reasoned Decision,” which outlined its case on Pınar Selek. Despite chief judge's negative clause, the court ruled that 1998 Spice Bazaar Blast was due to bombing.

"The court has yet to officially mail the reasoned decision to us. But we heard everything through the media," Seyda Selek, one of Pınar Selek’s defense attorneys.

"The court reached a verdict departing from baseless accusations and testimonies taken under torture. They can't definitively prove that there is bombing involved in the explosion. They order life sentence on the 'possibility' of bombing. The process constantly repeats itself, but they launch it as something new every single time. They literally mix up all the official documents and commit verbal distortion. It feels terrible when people of law do this. But they couldn't have ordered a life sentence otherwise."

Attorney Seyda Selek continued that they are to take the case to Appeals Court High Chamber as the next step.

"And if we don't get what we want from there, we will take the case to ECHR. We clearly know that we are going to win one day. Because we are right. It has been 15 years. Even if Pınar Selek gets acquitted one day, we can't say that justice will completely be there. But for the time being, we only wish to see her get rid of this trial and work as sociologist in Turkey again," she said.

Hala Tanığız (We are still witnesses) Platform released a statement, expressing its frustration on the reasoned court decision.

"Not only that we have witnessed a court appealing its own case for the first time in law history, but also we are so frustrated that Selek received life sentence again. The trial process is highly controversial and one of the panel judges already put a clause on the reasoned decision to contest it. We are once back in our 15 year old nightmare," the statement said.

Objector clause by judge

"The examination of evidences demonstrates that the 1998 Spice Bazaar Blast was not due to a gas leak. It was caused by a bomb," the reasoned decision said.

Vedat Yılmazabdurrahmanoğlu, the panel judge in charge of Selek's case, objected the decision, saying that the evidence did not fully support this claim. JudgeYılmazabdurrahmanoğlu added an objector clause into the reasoned decision.

In his 3 page long clause, the judge said: "It was unclear that the explosion was due to a bomb. No precise and credible evidence supports that convict Pınar Selek might have committed the crime." (BIA, Çiçek TAHAOĞLU, March 7, 2013)

164 Human Rights Organizations to Meet in Istanbul in May

“Delegates representing 164 human rights organizations from more than 100 countries will show their support to the ongoing peace process between the Turkish state and PKK. FIDH aims to discuss the issues of pluralism and protection of human rights in the upcoming conference."

International Federation for Human Rights will host its 38th international conference in Istanbul.

Alongside with representatives from Turkey, 164 human rights organizations from more than 100 countries will gather in Istanbul between May 23 and 27 to discuss human rights challenges, Turkey's new constitution and the ongoing peace process on the Kurdish problem.

On May 23-24, a public international forum on "Political Transitions and Human Rights: Experiences and Challenges” will address issues of institutional reforms, challenges to fighting impunity, the negative consequences of economic crises or of globalization on human rights, challenges to women's rights, to freedom of religion, opinion or conscience, and to discrimination against minorities.

On May 25-27, the internal congress of FIDH will enable its 164 member organizations from more than 100 countries, to exchange best practices and define FIDH strategic orientations, as well as elect its international board.

The conference has been promoted at a press conference this morning with the participation of FIDH Chairperson Souhayr Belhassen, FIDH Deputy Chairperson Yusuf Alataş and other local human rights association representatives.

“Turkey sets example on human rights struggle"

"Turkey marks an important example on human human rights struggle during transition to full democracy," FIDH Chairperson Souhayr Belhassen said.

"We find it important to host our conference in Istanbul, especially when freedom of expression issues and the peace process on the Kurdish problem is at stake." 

Expressing her contentment on the ongoing peace process between the Turkish state and PKK, Belhassen said FIDH delegates from all over world will likely to support the process during the conference. 

Belhassen also emphasized on Turkey's new constitution through post-revolution processes across the Middle East, saying that separation of powers, independence of juridical system, protection of basic human rights, and fundamental mechanisms against corruption and bribery should well be instated.

“Human dignity and social rights"

"We observe a rise on homophobia, islamophobia and xenophobia when societies are in a transition period," Belhassen continued. "We are struggling to improve religious, ethical and expression freedoms all over the world. More than 100 human rights activist are currently jailed in Turkey. It brings a lot of criticism. We are going to return to this issue during our conference." (BIA, Ayça SÖYLEMEZ, March 5, 2013)

Hearing of 205 politicians began in Istanbul

The fourth hearing of "KCK" Istanbul main lawsuit of 205 Kurdish politicians of them 118 arrested including politicians, academicians, writers, human rights defenders, began under extraordianry security measures. Speaking at today's hearing, defendant lawyer Ercan Kanar asked the court board to allow three days time for the defense of suspects, defending that very litte time is allocated to the defense of a number of defendants. But, the chief judge rejected Kanar's request.

The fourth hearing of "KCK" Istanbul main lawsuit of 205 Kurdish politicians, of them 118 arrested, who were taken into custody in the military raids to lots of BDP buildings, politicy academies, homes and other foundations related to Kurds on 5-28 October 2011 in Istanbul, began in Istanbul 15th High Penalty Courthouse. Apart from Sevim Er and Aslan İşçioğlu all the arrested indictees, 8 unarrested indictees imcluding publisher-writer Ragip Zarakolu, families and lawyers stood by in the hearing.

The Peace and Democracy Party (BDP) provincal and district heads joined in the hearing, as well. The hearing is going on with the TRT reporter's reading of 2400-papered averment from its 1289th paper.

Speaking at today's hearing, defendant lawyer Ercan Kanar asked the court board to allow three days time for the defense of suspects, defending that very litte time is allocated to the defense of a number of defendants. The chief judge rejected Kanar's request, saying that the court will act in line with its own program, according to which 205 suspects will be allowed to defend themselves one day long, from 14 to 15 March.
(DIHA, March 4, 2013)

Erdogan says no amnesty for convicted PKK militants

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said on Sunday that there will be no general amnesty for those who have been convicted of killings, amid mounting debates over a possible amnesty for members of the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) as part of ongoing peace efforts to find a political settlement to end the decades-old Kurdish dispute.

Erdoğan told the audience at a meeting with representatives of rights groups and nongovernmental organizations in the western province of Balıkesir on Sunday that there is no possibility for a general amnesty covering anyone who has killed a person, in what seems to be a revelation of the government's stance on a critical move seen as indispensable to the peace process by many.

Erdoğan raised the issue after engaging in a discussion with an army veteran. He told the army veteran, who showed stern opposition to talks with jailed leader of the militant PKK Abdullah Öcalan as part of government efforts to end the decades-old Kurdish dispute, that he shouldn't “exploit his status of being a veteran.”

Stressing the government's determination to find a viable political solution to the issue, Erdoğan said his government will do anything necessary to end the conflict.

"One of our brothers called it a 'Gathering with a baby-killer' [Öcalan]. Anywhere you go in the world, you will see that states not only engage in talks with those convicted of terrorist crimes but also any criminals, through intelligence agencies. They [states] end conflicts in this way. If there is hope for a solution, we are seeking it," Erdoğan said to ward off criticism leveled by the veteran.

"The approach is not right. You can be proud of being veteran but don't exploit your status. We already said on numerous occasions that there will be no general amnesty. I don't see the right in my authority to forgive those who have been convicted of killing someone," Erdoğan said.

The prime minister also lambasted the opposition Nationalist Movement Party (MHP) for its refusal to have talks with the ruling Justice and Development Party (AK Party) on how to find a political settlement for the Kurdish question.

Erdoğan criticized the MHP for lacking any political vision or policy other than criticizing the government for its engagement with the Kurdish dispute.

"The main opposition Republican People's Party (CHP) asks for a meeting [with the MHP]; it was denied. The AK Party asks for a meeting; this is rejected," Erdoğan said, questioning the party's oppositional stance. He concluded by questioning for what reason a party exists in the country if it avoids any talk or dialogue to find solutions to national problems. (worldbulletin.net , March 4, 2013)

148 years to 22 people in Urfa 'KCK' lawsuit

The judgment released in Urfa "KCK" lawsuit, which was held in Diyarbakır 5th High Penalty Courthouse, of 28 Kurdish politicians. While 148 years 9 months imprisonment penalty has been given to 22 people, the cases of Peace and Democracy Party (BDP) Urfa Parliamentarian Ibrahim Ayhan and Party Concil (PM) member Mahmut Çelik were seperated from this lawsuit.

The judgment hearing was held in Urfa "KCK" lawsuit of 28 Kurdish politicians in Diyarbakır 5th High Penalty Courthouse. While BDP Urfa jailed Parliamentarian Ibrahim Ayhan didn't join in the hearing, Azize Yağız, Adile Fidan and Mikail Gözek stood by. After the defenses of the lawyers, the court board released its judgement.

Totally 148 years 9 months imprisonment penalty has been given to 22 people. On the other hand, the cases of Peace and Democracy Party (BDP) Urfa Parliamentarian Ibrahim Ayhan and Party Concil (PM) member Mahmut Çelik were seperated from this lawsuit. It is expected that the cases of MP Ayhan and Çelik is going to be held within one or two months.
(DIHA, Feb 28, 2013)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Le rapport d'Amnesty dénonce l'insuffisance d'un projet de réforme judiciaire

Le paquet de réformes examiné par le Parlement turc risque d’être une occasion manquée de mettre la législation du pays en conformité avec les normes internationales en matière de droits humains, et laissera les citoyens à la merci de diverses violations dont des emprisonnements abusifs pour avoir simplement exprimé une opinion, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mercredi 27 mars.

« Le droit à la liberté d’expression est battu en brèche en Turquie. Des centaines de militants, de journalistes, d’écrivains et d’avocats font l’objet de poursuites abusives. C’est là l’un des problèmes les plus profondément enracinés sur le terrain des droits humains dans ce pays », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Le rapport d’Amnesty International, intitulé Decriminalize dissent : Time to deliver on the right to freedom of expression, analyse les dispositions en vigueur et les pratiques découlant des 10 articles de loi turcs les plus problématiques en matière de liberté d’expression.

L’ensemble de réformes en question, connu sous le nom de « Quatrième paquet juridique », ne prévoit pas les changements requis afin de rendre le droit turc conforme aux normes internationales en matière de droits humains.

« Les inculpations et incarcérations de personnes ayant simplement exprimé leurs opinions doivent cesser. Il est désormais temps pour le gouvernement de faire la preuve de son engagement en faveur de la liberté d’expression », a souligné John Dalhuisen.

« Les séries de mesures précédentes n’ont pas permis de s’attaquer au cœur du problème. La Turquie doit désormais modifier la définition de certaines infractions dans le Code pénal et notamment dans le cadre de la loi sur la lutte contre le terrorisme. »

« La plupart des poursuites engagées de manière abusive visent des personnes ayant critiqué des représentants de l’État ou exprimé des opinions légitimes sur des questions politiques sensibles. Les autorités turques doivent accepter la critique et respecter le droit à la liberté d’expression », a résumé Andrew Gardner, spécialiste de la Turquie à Amnesty International.

Le tristement célèbre article 301 du Code pénal, relatif au « dénigrement de la nation turque », notamment invoqué afin de poursuivre et condamner Hrant Dink, un journaliste et défenseur des droits humains assassiné par la suite, est toujours en vigueur. De même, l’article 318, qui érige en infraction le fait de « susciter l’hostilité de la population à l’égard du service militaire », continue à être utilisé afin de sanctionner ceux qui soutiennent le droit à l’objection de conscience. Ils doivent tous deux être abrogés.

Nous avons constaté ces dernières années un recours de plus en plus arbitraire aux lois antiterroristes dans le but de sévir contre des activités légitimes (discours politiques, écrits critiques, participation à des manifestations et association avec des groupes et organisations politiques reconnus), ce qui va à l’encontre des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion.

« Il est indispensable de réviser la définition, trop large et vague, du terrorisme dans la législation turque. C’est la seule manière de mettre un terme aux poursuites injustifiées pour « appartenance à une organisation terroriste » et autres infractions de ce type », a poursuivi Andrew Gardner.

Des discussions pacifiques portant sur les droits des Kurdes et les politiques dans ce domaine ont donné lieu à des poursuites, en vertu de dispositions visant à sanctionner la propagande terroriste. Les analyses effectuées sur ces questions, mais aussi les slogans accompagnant les manifestations pro-kurdes débouchent fréquemment sur des poursuites pour « propagande terroriste ».

« Une société où les citoyens peuvent librement exprimer leurs opinions, où ils peuvent débattre de questions d’actualité sans avoir à craindre d’être poursuivis, est une société en bonne santé, ce à quoi la Turquie doit aspirer », a ajouté John Dalhuisen.

« Une réforme juridique en profondeur, qui débarrasserait de ses entraves la liberté d’expression, d’association et de réunion, apaisera les tensions en Turquie. C’est une étape essentielle sur la voie d’une Turquie pacifique et démocratique », a conclu Andrew Gardner.

Exemples de cas

Temel Demirer a été poursuivi pour avoir affirmé que Hrant Dink avait été tué parce qu’il était arménien, et pour avoir formulé des allégations sur le rôle joué par l’État dans l’homicide de ce journaliste. Temel Demirer a également évoqué les massacres d’Arméniens commis en Turquie après 1915.

L’objecteur de conscience Halil Savda a été condamné à plusieurs reprises pour avoir publiquement soutenu le droit à l’objection de conscience. Il a été accusé d’avoir « suscité l’hostilité de la population à l’égard du service militaire ».

L’avocat Selçuk Kozağaçlı a été inculpé en février 2010, après avoir réclamé justice pour des homicides de détenus, survenus lors d’une opération remontant à 2000 durant laquelle l’armée a envahi 20 prisons à travers le pays afin de mettre fin à une grève de la faim prolongée. En janvier 2013, dans une affaire distincte, Selçuk Kozağaçlı a été accusé d’appartenir au Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), une organisation de gauche interdite. Il se trouvait toujours en détention provisoire au mois de février 2013.

En avril 2012, Fazıl Say, pianiste de renommée internationale, a été poursuivi pour des tweets dans lesquels il se moquait de figures religieuses et de la conception musulmane du paradis. Au mois de février 2013, deux audiences avaient déjà eu lieu dans cette affaire ; une troisième doit se tenir le 15 avril.

Ahmet Şık et Nedim Şener, journalistes d’investigation, sont accusés d’avoir soutenu les activités d’Ergenekon, un réseau criminel présumé qui fomenterait un complot visant à renverser le gouvernement ; ils sont poursuivis pour avoir « sciemment et de leur propre chef soutenu une organisation terroriste ». Les faits reprochés à Ahmet Şık sont en grande partie en relation avec son livre, intitulé L’armée de l’imam, selon lequel existe, au sein d’institutions de l’État et de la société civile, un réseau composé de disciples de Fetullah Gülen, un intellectuel turc spécialiste de l’Islam, actuellement en exil, qui soutient le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir. Les éléments retenus contre Nedim Şener se résument à des écrits et à des enregistrements de conversations téléphoniques avec des accusés de l’affaire Ergenekon sur des questions sans lien avec une quelconque infraction.

En janvier 2009, Vedat Kurşun, rédacteur en chef et propriétaire d’Azadiya Welat, le seul journal en langue kurde du pays, a été déclaré coupable de plusieurs chefs de « crime commis au nom d’une organisation terroriste » et de « propagande en faveur d’une organisation terroriste », puis condamné à un total de 166 ans et six mois de réclusion. À l’issue d’un procès en appel, il a été acquitté des chefs de « crime commis au nom d’une organisation terroriste » et condamné à une peine de 10 ans et six mois de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ».

Sultani Acıbuca, 62 ans, membre d’un groupe de mères dont le fils est mort ou a été emprisonné dans le cadre du conflit entre l’armée turque et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été déclarée coupable d’appartenance à une organisation terroriste parce qu’elle avait appelé à la paix et à la fin du conflit.

Texte complet: http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/turquie_libertesfondamentales.pdf

Existing judicial reform package victimizes journalists

The third judicial reform package, which introduced several changes last summer impacting freedom of the press in the country, is functioning in a way that is contrary to its purpose and leading to the victimization of journalists.

With the third reform package, verdicts that rule for a journalist to be imprisoned for up to five years are postponed. If journalists convicted thusly do not repeat the same crime within three years, the conviction is annulled. If the same offense is repeated within three years, the sentence is imposed.

Journalist U.K. has been waiting for his case to be finalized since 2007. That year a local court of first instance sentenced him to one year and three months in prison, a sentence that was postponed in accordance with the third reform package.

The journalist nonetheless appealed the local court's decision, wishing to clear his record. But due to a lengthy appeals process and the changes in the third reform package, the journalist's file was just recently sent back to the local court. With the judicial package approved last summer, U.K.'s sentence was automatically postponed yet again. He now has to wait three more years until his file is reopened.

The victimization of journalists is a major criticism of the third judicial package. Journalists in sum face over 2,000 court cases for reporting on cases such as the suspected criminal network known as Ergenekon and the alleged Balyoz (Sledgehammer) coup plot. Even routine news reports concerning court proceedings, including news informing the public about the arrest of a suspect, serves as a sufficient reason to prosecute a journalist in some cases.

Law No. 6352, commonly referred to as the third judicial reform package, was put into effect about eight months ago. The most important amendment to the law in terms of reinforcing freedom of the press was the postponement of convictions. Based on this amendment, in cases against journalists, courts will delay convictions for several years. However, for cases in local courts whose verdicts had been appealed before the amendment was put into effect, the Supreme Court of Appeals sends them back to the local courts, which then postpone the case to be heard later. Even when a journalist on trial is to be acquitted of the charges, local courts now put off verdicts on the basis of Law No. 6352.

In remarks to Today's Zaman, Deniz Ergürel, secretary-general of the Media Association, said: “Even though postponing the sentences imposed on journalists due to their reports seems to be positive at first glance, the reforms are not sufficient to ensure freedom of the press. Journalists whose cases could be dropped under normal circumstances are made to wait for three years because of the law.”

“In an ideal situation we would have a judicial structure where journalistic activities that do not incite the masses to violence are not penalized. We need permanent democratic solutions in line with international judicial standards,” Ergürel urged.

Lawyer Ali Odabaşı, a legal adviser for the Zaman daily, agrees, saying the law has increased the victimization of journalists. “The law that Parliament put into effect to protect journalists isn't applied in a way that it was meant and expected to. On the contrary, it increases legal challenges faced by the media due to the waiting periods,” he comments.

Odabaşı said the law should not serve as an obstacle to local courts or the Supreme Court of Appeals delivering verdicts in favor of journalists.

He suggests that the law could have allowed the choice for defendants to opt in or out of the law. Another suggestion Odabaşı puts forward is that the beginning of the waiting period could be marked as the date of the alleged crime or the date when the indictment is accepted by the court. “In cases where the ruling will result in the release of a suspect or non-prosecution, the court should be able to immediately make a decision in favor of the suspects,” he says.

Odabaşı underlines that if Parliament has goals for a freer press, it should address how crimes concerning journalists are defined rather than alter court proceedings.
(TODAY'S ZAMAN, March 25, 2013)

RSF: La perpétuité pour les journalistes turcs?

Le procureur de la 13ème Chambre de la Cour d’assises d’Istanbul a requis de lourdes peines contre les journalistes Tuncay Özkan, Mustafa Balbay, Yalçin Küçük et Güler Kömürcü Öztürk, accusés d’appartenir à l’organisation Ergenekon, dont le but aurait été de déstabiliser le gouvernement de l’AKP.

“La prison à vie pour deux journalistes, réclamée par le procureur d’Istanbul, montre l’acharnement incompréhensible dont font preuve les autorités, a déclaré Reporters sans frontières. Le cumul des peines pour ces journalistes, qui se trouvent depuis plusieurs années en détention provisoire arbitraire est inacceptable. Nous demandons aux autorités turcs la libération immédiate des journalistes et l’abandon de pratiques disproportionnées”.

Mustafa Balbay, chroniqueur au quotidien Cumhuriyet (République) et député du parti républicain CHP à Izmir (à l’ouest du pays) etTuncay Özkan, ancien propriétaire et présentateur de la chaîne BizTV (NousTV) sont détenus dans la prison de Silivri (au nord d’Istanbul) depuis plus de 4 ans. Ils sont tous deux accusés d’« appartenir à l’organisation terroriste présumée ‘Ergenekon’ », etattendent toujours le verdict du juge.

Lors de la 281ème audience qui s’est tenue le 18 mars, le procureur a présenté son réquisitoire de 2.271 pages au président de la Cour. Il y précise que “l’existence de l’organisation terroriste a été établie”, et demande par conséquent la prison à vie, sans possibilité d’amnistie, pour 64 accusés, dont Tuncay Özkan et Mustafa Balbay.

La sanction prévue dans l’article 312 alinéa 1 du Code pénal turc, en vigueur depuis le 1er juin 2005, stipule que ‘’Quiconque tente d’anéantir le gouvernement de la République turque ou de l’empêcher partiellement ou entièrement d’accomplir son devoir sera puni de la prison à vie aggravée’’.

Mustafa Balbay risque également de 14 ans à 33 ans de prison pour “possession et diffusion de documents classés secrets”. Après l’annonce du réquisitoire, il s’est insurgé contre les procédures mises en place : “Cela fait cinq ans que les demandes des accusés et de leurs avocats sont rejetées. C’est une parodie de justice. Nous rejetons le réquisitoire. La Cour réduit toutes les accusations comme des crimes commis à l’encontre du gouvernement. On est ici dans un tribunal pour la sécurité du gouvernement”.

L’écrivain-journaliste Yalçin Küçük avait été libéré en conditionnelle dans cette affaire mais demeure en prison dans le cadre du procès Odatv.

Le procureur demande de 7,5 ans à 15 ans de prison pour 96 accusés (le dossier Ergenekon contient 275 accusés, dont 67 incarcérés), dont la journaliste Güler Kömürcü Öztürk, et ce pour “appartenance” à cette organisation. Ancienne chroniqueuse du quotidien Aksam (Soir), cette journaliste n’a jamais été incarcérée dans cette affaire mais a été licenciée après la parution de son nom dans le dossier d’enquête et son mariage avec l’un des accusés. Le même motif est à l’origine de l’accusation d’un autre journaliste qui attend en liberté sa décision, Merdan Yanardağ. Ce directeur de la publication d’un quotidien Yurt(Patrie) risque aussi 15 ans de prison.

Pour l’avocat Celal Ülgen, qui représente plusieurs accusés du dossier, la Cour ne les a pas entendus : les avocats insistaient pour que le tribunal évalue les pièces à conviction et retire du dossier certains éléments contraires au droit avant de donner sa décision. Il estime que ‘’le réquisitoire du procureur n’est en réalité rien d’autre que les sentences qui tomberont dans 7 ou 8 mois’’. Les avocats ont déjà déposé une requête de récusation auprès de la Cour.

Le verdict ne tombera pas avant six mois. La 282ème audience du procès aura lieu le 8 avril prochain.

Reporters sans frontières suit avec attention le déroulement de ce procès ainsi que du procès d’OdaTV qui aura lieu le 21 mars 2013.

Lire la chronique du harcèlement judiciaire des médias en Turquie en juillet-novembre 2012. (RSF, 20 mars 2013)

Discrimination of opposition journalists at Gül's press conference in Sweden

In Turkey today there are more journalists detained without charge than anywhere else in the world. Many have been detained for years without knowing why. Turkey has recently made itself known for imprisoning journalists and opposition members to such an extent that the country now stands first among countries with state censorship. Turkey, a candidate for EU membership, has even passed dictatorships like China and Iran in the number of imprisoned journalists.

Turkey's President Abdullah Gül was on a state visit to Sweden between March 11 and 13, where he spoke on several occasions about the success Turkey has had on the democratization process affecting the country.

But reality is always more spectacular. During the Turkish press conference my journalist colleague Murat Kuseyri and myself experienced what Turkish "democracy" and "censorship" means in practice. This happened in the heart of Stockholm just an hour after Abdullah Gül's speech at the Riksdag, where he spoke about historical relations, trades with Sweden and the now ten years long process of democracy in Turkey.

My colleague and I were denied entry to the press conference at the Grand Hotel in Stockholm, where journalists were given the opportunity to direct questions to Abdullah Gül. The Turkish press officer who commanded the press conference with an iron hand rejected me and my colleague. The reason for the rejection was because one of us represents an Assyrian TV channel advocating for Assyrians who are a minority in Turkey and the other represents the liberal newspaper Evrensel, which is classified as the opposition.

The entire incident took place in front of staff members from the Swedish Forgein Ministry's press room, but they could not intervene because they lacked jurisdiction over the press conference. This incident is not only embarrassing for the Turkish delegation but a demonstration of how journalists are treated in Turkey.

As journalists, my colleague and I were accredited by the Swedish Foreign Minitrys's press room to monitor President Abdullah Gül's state visit. Our mission was to monitor and report from the state visit. Throughout the visit we have successfully been able to report freely and have worked with stories, just as planned. But things completely changed when the Turkish staff controlled who would gain admission. Not only were our democratic rights violated, but the Turkish staff also practiced the Turkish way of democracy, where censorship is one of the pillars.

There is only room for which applauds Turkey in their way of viewing the world. In the version of democracy advocated by Abdullah Gül, there is no place for two journalists who are not like-minded. 
(AINA, Dikran Ego, March 19, 2013)

Veteran journalist Cemal parts way with Milliyet after column rejected

Veteran journalist Hasan Cemal has parted ways with the Milliyet daily, for which he had been working since 1998, following a controversy over the paper's publishing of the secret minutes of a meeting between the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) leader and Kurdish deputies last month, a news portal reported on Monday.

According to an article on T24 penned by Doğan Akın, Cemal decided to quit his job at the daily when an article he sent to the daily to be published on Tuesday was rejected by Miliyet Editor-in-Chief Derya Sazak.

Both Sazak and Cemal defended Milliyet's publishing of the secret minutes, drawing harsh criticism from Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan.

The meeting with PKK leader Abdullah Öcalan took place as part of ongoing peace talks between the government and the PKK, which aim to resolve Turkey's long-standing Kurdish problem and disarm the terrorist organization.

In a speech in Balıkesir province on March 2, Erdoğan harshly criticized Cemal for his stance on the leak, saying, “This kind of journalism should go to hell.”

Akın said Erdoğan's remarks prompted Milliyet's owner, Erdoğan Demirören, to ask Sazak to part ways with Cemal and Can Dündar, another Milliyet columnist with the same stance on the leak incident.

The crisis was seemingly resolved as Cemal was given a two-week-long break as a punishment while Dündar continued to write his articles.

Yet, the article sent by Cemal to the daily at the end of this period was rejected by Sazak, who asked the columnist to write another article. Cemal reportedly told Sazak that he will not send another article as long as his latest article is not published.

Akın claimed that Cemal's latest article was on the relationship between the media and government and included criticism of this relationship.

Cemal stated in his unpublished column, which appeared on various websites, that the relationship between the press and the government has always been problematic in this country because the political establishment and networks generally sought to keep the media under control within the boundaries of the “red lines” arbitrarily drawn by themselves.

Political bodies exerted pressure on the press through political, legal and economic instruments to make it happen, Cemal stressed.

In an attempt to portray how a patronage relationship between the government and media barons poison the foundation of journalism in the country, Cemal noted that the economic affairs of media barons in other fields also strengthen the hands of politicians, as bosses desperately need Ankara for their business operations.

According to Cemal, the weak legal structure to protect freedom of the press and the enormous power that politicians enjoy are also, among other factors, what led to the problematic and unethical relationship between the government and media barons.

These factors, he said, facilitate the government intimidation of the media.

In addition to this, Cemal concluded, another problem lies in the media barons' perception of journalism and owning a newspaper.

Cemal pointed out that many media barons decided to own a newspaper in order to have an advantage in their business affairs.

Journalism is not at the core of their interests, Cemal said, but using media tools to bolster their positions against rival companies in the business world.
(TODAY'S ZAMAN, March 18, 2013)

Des journalistes couvrant des démolitions agressés à Ankara

Reporters sans frontières exprime son indignation suite à l’agression dont ont été victimes des journalistes de l’agence de presse Cihan (pro-gouvernementale) par des habitants du quartier de Dikmen à Ankara, qui s’opposaient à la destruction de leurs maisons, ordonnée par la justice.

“Une enquête doit être ouverte au plus vite pour identifier les auteurs de cette agression et engager des poursuites judiciaires. Un message très clair doit être envoyé : quiconque commet des actes de violence à l’encontre de journalistes dans l’exercice de leurs fonctions en rendra compte devant la justice. Les autorités doivent également prendre des mesures pour s’assurer que les forces de l’ordre protègent les professionnels des médias dans ce type de contexte particulièrement tendu”, a déclaré Reporters sans frontières.

Le 14 mars, des journalistes couvrant les échauffourées entre des employés de la société chargée de la destruction d’habitations, situés à Dikmen (Nord-Est de la capitale), et leurs occupants, ont été pris à partie par ces derniers. Le reporter de Cihan, Ebubekir Atmaca et son caméraman, Bilal Oflaz, ont été blessés après avoir été la cible d’attaques.

Selon des médias turcs , Bilal Oflaz a été blessé au visage par un tir de fusil à pompe, tandis que Ebubekir Atmaca a directement été pris à partie par des habitants. Blessé au menton, le cameraman a été hospitalisé à l’Hôpital de Hacettepe d’Ankara. Ses jours ne sont pas en danger.

L’Association turque des Journalistes (TGC) a dénoncé l’attaque et déclaré que ‘’les agressions verbales des autorités [observées ces derniers temps, ndlr] à l’encontre des représentants des médias encouragent d’autres agressions, aussi bien verbales que physiques’’. La TGC demande aux autorités de ‘’prendre des mesures de protection pour les journalistes, afin de garantir la liberté de l’information’’. (RSF, 18 mars 2013)

PEN Turkey continues to fight freedom of speech

Tarık Günersel is the president of PEN Turkey, one of the busiest members of the worldwide association of writers. “At present, Turkey is still a wonderful country for tourists, but it is becoming an increasingly difficult place for its citizens. You wouldn’t want to be a writer, journalist, translator, publisher, human rights activist, democrat, thinking person, or anyone who seeks justice in ‘my’ country,” Tarık Günersel wrote recently for Sampsoniaway.org, an online magazine for literature, free speech and social justice.

Günersel is a poet and a playwright. He is also the president of PEN Turkey, one of the busiest members of the worldwide association of writers. Established in London in 1921 as the acronym for Poets, Essayists and Novelists, the oldest human rights organization and the global literary organization now has around 20,000 members in 144 centers in 102 countries. Journalists and historians are now included in the original list that made up the name PEN.

Twenty-eight years ago this week, the late Turkish humorist Aziz Nesin received an honorary membership from PEN UK. Back then, PEN wasn’t as popular (or notorious to some fear mongers) in Turkey. PEN Turkey was originally founded in 1950 with its first president the woman novelist Halide Edip Adıvar. Today, the members of PEN Turkey continue vehemently to fight censorship and condemn free speech violations publicly.

Right now PEN Turkey is fighting another battle on a closer front, with eight members of its board of directors facing a criminal investigation for criticizing the prosecution of Fazıl Say, the composer and pianist of global fame, who is charged with “insulting religious values” through his Twitter account.

The Istanbul Public Prosecutor’s office launched an investigation in January against Günersel, Vice President Halil İbrahim Özcan and six others on the board after an article posted on PEN Turkey’s website last June, in which it was suggested that Say’s prosecution, along with an alarming number of similar ones, are showcasing “fascistic developments” in Turkey. The investigation against the members of PEN Turkey has been made on grounds of the infamous Article 301 of the Turkish Penal Code, prohibiting insults to the Turkish Republic, Turkish ethnicity or Turkish government institutions.

Visit sparks investigation

Both PEN Turkey and PEN International have been strong advocates of the abolition of Article 301, as well as voicing concerns and calling people to action over the imprisonment of journalists, writers, activists and politicians without conviction in recent history. PEN Turkey has been vocal against the imprisonment of journalists Tuncay Özkan and Mustafa Balbay, among others, due to their alleged connection to the ongoing Ergenekon case, a hunt (witch-hunt to many) for politicians, journalists and high-ranking army officials for organizing a military coup.

The members of PEN Turkey have also defended those imprisoned for their connection with the illegal Kurdish Communities Union (KCK), including Muharrem Erbey, a Kurdish writer, human rights activist and lawyer. The recent sentencing to life in prison of sociologist and writer Pınar Selek, acquitted repeatedly in the last decade for planting a bomb that didn’t exist according to investigations, was also a priority for PEN Turkey in voicing their outrage.

All throughout its efforts for freedom of speech and human rights, PEN Turkey has always been supported by PEN International and other centers. Last November a 20-member delegation led by PEN International President John Ralston Saul paid a visit to Turkey.

While the visit by PEN International made the news, it wasn’t all good news to some. Around one month after the delegation went home, police visited PEN Turkey’s Istanbul office, asking for the home addresses of the board members. In January the board members gave their statements for the investigation against them. As freedom of speech is put to the test and censorship is becoming the norm in Turkey, meaning of PEN is becoming ever more important. 
(hurriyetdailynews.com, March 18, 2013)

RSF: Avis sur le harcèlement judiciaire des journalistes en Turquie

Alors qu’un « quatrième paquet de réformes judiciaires », censé limiter les abus de la législation antiterroriste, devrait bientôt être présenté au Parlement, Reporters sans frontières déplore que le précédent train de réformes n’ait eu que peu d’effets sur l’état de la liberté de l’information en Turquie.

« Des dizaines de journalistes croupissent toujours en prison sans même avoir été jugés. Pas plus qu’auparavant, les magistrats ne prennent la peine de justifier concrètement leurs décisions de maintien en détention provisoire. Interpellations et condamnations continuent de s’enchaîner à un rythme affolant. Huit mois après l’adoption du ‘troisième paquet de réformes judiciaires’ (loi 6352), le moins que l’on puisse dire est que le problème reste entier », a déclaré Reporters sans frontières.

« Restreindre le champ d’application de la législation antiterroriste dans les affaires de presse constituerait bien un pas en avant important – et trop longtemps repoussé. Mais pour mettre un terme définitif au harcèlement judiciaire des journalistes en Turquie, il est indispensable que cette nouvelle réforme s’attaque à l’ensemble des lois liberticides. Et qu’elle soit rédigée de façon suffisamment précise pour restreindre la marge d’interprétation de la police, du parquet et des magistrats. »

Détention provisoire illimitée : toujours autant d’abus

Le 11 mars 2013, s’est tenue la 277e audience du procès des membres présumés du réseau ultranationaliste Ergenekon. Parmi eux, le journaliste Mustafa Balbay vient d’entamer sa cinquième année en détention provisoire. Sa demande de remise en liberté conditionnelle, ainsi que celle de son confrère Tuncay Özkan, incarcéré depuis septembre 2008, a été rejetée par la 13e chambre de la cour d’Assises d’Istanbul lors de la dernière audience, le 18 février.

Le 12 mars, l’ancienne directrice de publication d’Ozgür Radyo, Füsun Erdogan, et le chroniqueur de l’hebdomadaire d’extrême-gauche Atilim, Bayram Namaz, comparaîtront devant la 10e chambre de la cour d’Assises d’Istanbul. Les deux journalistes sont en détention provisoire depuis septembre 2006. Dans une lettre récemment reçue par Reporters sans frontières (télécharger la lettre, en anglais), Füsun Erdogan décrit les conditions de son arrestation, de sa détention et les multiples vices de procédure qui caractérisent l’instruction. « Mon dossier étant ‘classifié’, la cour n’a partagé aucune information avec moi avant l’été 2007. (…) Je n’ai pu me défendre qu’à partir de la troisième audience, en 2008. J’ai donc passé deux ans en prison avant même de savoir pourquoi j’étais arrêtée », rappelle-t-elle, avant de souligner la faiblesse du dossier d’accusation et son état de santé déclinant : « tension élevée, hépatite B, kystes à la poitrine, myopie croissante (…), cancer de la thyroïde »…

« Le maintien en détention provisoire de ces journalistes depuis si longtemps constitue un authentique scandale, et une violation flagrante des obligations internationales de la Turquie, a rappelé Reporters sans frontières. Ils doivent immédiatement bénéficier d’une remise en liberté conditionnelle et de procès équitables. »

Le 25 février, la correspondante de l’agence pro-kurde Diha, Özlem Agus, a été remise en liberté conditionnelle après plus d’un an de détention provisoire. La cour a finalement décidé de tenir compte de « la durée déjà passée en détention préventive, de l’état des pièces à conviction et du fait qu’il n’y a pas de risque de dissimulation des preuves ». Mais la journaliste risque toujours vingt-trois ans de prison pour avoir fait son travail. Certains de ses clichés, montrant des policiers pendant les funérailles d’un militant du PKK et les rideaux de fer baissés par des commerçants en protestation contre l’emprisonnement d’Abdullah Öcalan, sont soupçonnés d’avoir été commandés par la rébellion kurde.

Un autre journaliste de la même agence, Cengiz Oglagi, a été remis en liberté sous caution à Cizre (Sud-Est) au lendemain de son arrestation, le 22 février. Accusé de collaboration avec le PKK, il a du s’acquitter d’une caution de 5 000 livres turques (2 175 euros) et restera soumis à un contrôle judiciaire.

Le 30 janvier, un juge d’Istanbul a rejeté la demande de remise en liberté conditionnelle de Sami Mentes, jeune reporter du quotidien Yurt (Patrie) incarcéré en janvier dans le cadre de l’enquête sur le groupuscule armé DHKP-C. L’avocat du journaliste ne l’a appris que plusieurs jours plus tard. Contrairement aux dispositions de la loi 6352, aucun élément concret n’est requis pour justifier cette décision : le juge considère seulement qu’il s’agit d’une mesure « proportionnée au vu de l’importance de l’affaire et de la peine encourue », et qu’« un placement sous contrôle judiciaire serait inefficace ». D’après le compte-rendu de l’interrogatoire, l’enquête reproche essentiellement au journaliste d’avoir participé à des manifestations illégales.

Des journalistes en sursis

Si elle a permis la suspension d’un certain nombre de procédures ouvertes avant 2013, la loi 6352 n’empêche pas les magistrats de continuer à accabler les journalistes de sanctions disproportionnées. Dans le meilleur des cas, les peines d’emprisonnement sont commuées en sursis ou en amendes. Mais les prévenus sont alors privés du droit de faire appel, et sont contraints de travailler sous la menace permanente d’une épée de Damoclès.

Le 12 février, deux journalistes en ligne ont été condamnés à onze mois et vingt jours de prison avec sursis pour avoir « insulté par voie de publication » le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. Yüksel Özbek, directeur de publication du site d’information Haber Rüzgari, et Ali Dursun, propriétaire du site Görele Sol, sont placés sous contrôle judiciaire pendant cinq ans. S’ils commettent « un autre délit de même nature » sur cette période, ils devront purger leur peine. Les articles incriminés reprenaient des allégations de corruption portées contre l’un des avocats du Premier ministre par un de ses confrères, et demandaient à Recep Tayyip Erdogan de se prononcer à ce sujet.

Le 25 février, Reporters sans frontières a appris la condamnation à trois mois de prison de Rasim Ozan Kütahyali, chroniqueur du quotidien Takvim, pour avoir « offensé la mémoire » d’un tortionnaire présumé. Cette peine a ensuite été commuée en amende. Dans une chronique publiée en avril 2012, le journaliste dénonçait les actes de torture systématique commis à la prison de Diyarbakir (Sud-Est) dans les années 80, dont il rendait responsable, entre autres, le défunt commandant de la prison, Oktay Yildiran.

Le 19 février, sur la base de la loi 6352, le tribunal d’Ankara a suspendu le procès visant Temel Demirer pour « dénigrement de la nation turque » (article 301). Le journaliste risquait trois ans de prison pour avoir déclaré, au lendemain de l’assassinat de son collègue turc-arménien Hrant Dink en 2007, qu’il n’avait « pas été assassiné parce qu’il était Arménien, mais parce qu’il [avait] reconnu le génocide arménien ». Temel Demirer a exprimé sa frustration devant la suspension de son procès, qui prive la Turquie d’un nécessaire débat sur l’abolition de l’infamant article 301 : « vous pouvez me condamner ou m’acquitter, mais je refuse d’être condamné avec sursis », a-t-il déclaré à la sortie du palais de justice.

Un arsenal législatif répressif

Pour avoir utilisé le mot « Kurdistan » dans un article, le directeur de publication du journal Silvan Mücadele, Ferhat Parlak, fait l’objet d’une enquête judiciaire. Le journaliste est soupçonné d’avoir « porté atteinte à l’indivisibilité de l’Etat et à l’intégrité de la nation » (article 302 du code pénal). Si un procès est ouvert, il risque la prison à vie. Ferhat Parlak avait été condamné récemment à dix mois d’emprisonnement pour avoir « offensé » un policier et l’avoir « exposé dans la ligne de mire d’une organisation terroriste ».

Une nouvelle enquête a été ouverte contre Halil Savda, responsable du site d’information pacifiste savaskarsitlari.org soupçonné de « décourager la population d’accomplir le service militaire » (article 318 du code pénal). Début 2012, il avait passé près de deux mois en détention provisoire pour le même motif.

Aux tabous traditionnels du kémalisme, viennent désormais s’ajouter la sensibilité croissante des thèmes religieux. Un procès vient d’être intenté contre le journaliste Sevan Nisanyan, accusé d’avoir « offensé les valeurs religieuses partagées par une partie de la population » pour des messages critiques de Mahomet postés sur Twitter. Inculpé sur la base de l’article 216 du code pénal (introduit en 2005), il est passible de neuf mois à un an et demi d’emprisonnement. (RSF, 12 mars 2013)

Another 301 Trial for Journalist Temel Demirer

The Ankara Police Department has sent a report the the Ankara Chief Public Prosecutor’s Office, claiming that journalist Temel Demirer breached Article 301 of the Turkish Penal Code when he made a press statement after his initial trial under the same article was postponed.

The first trial had been postponed provided that, following Provisional Articles 1 and 2 of Law 6352, he would not “commit a new crime under Clause 1 within the next three years”.

Referring to recent judicial reforms, Demirer had asked, “If there is change, then why has this inquiry been opened? What are the [reform] packages for?”

For the initial investigation, the Chief Public Prosecutor’s Office had asked for permission from the Ministry of Justice, which has been the procedure since 8 May 2008. At that time, changes in the controversial Article 301 had also reduced the maximal sentence for “denigrating the Turkish Nation, the Turkish Republic, its government or government institutions” to two years.

According to the police report, after the trial, Demirer said the following in front of the court building:

“If I don’t say ‘There was an Armenian genocide in Turkey’ or ‘the state in Turkey is a murderer’ for the next three years, I will be acquitted. Right now, five minutes after the trial, without waiting for three years, I say, ‘The state is the murderer of Hrant Dink’. I also say, ‘There was an Armenian genocide in this country’. If the court, security forces or the Ministry of Injustice that postponed my trial do not open another trial, they will be committing a crime.”

“I am not inciting anyone to commit a crime. What I am saying is that ideas cannot be shackled in this country. I have learnt from İsmail Beşikçi, Fikret Başkaya and Baskın Oran [academics imprisoned or tried for their work] that freedom of thought is standing strong. There has been an Armenian genocide in this country. The state killed Hrant Dink. These are my thoughts. So, if you want, try me again.”

“No change in mentality”

Levent Kanat, Demirer’s lawyer, told bianet that they had learned about the new inquiry in the news and had not received an official notification. For Kanat, the investigation is the result of a mentality that has not changed: “They say they are becoming more democratic, but that is not true.”

First Trial

When Hrant Dink, the editor-in-chief of the Turkish-Armenian newspaper Agos was killed on 19 January 2007, Demirer made a statement the next day, saying: “Hrant Dink was not killed because he was Armenian but because he said that there had been an Armenian genocide.” Demirer was then sentenced under Article 301, with the prosecution demanding 2 years imprisonment.

At the final hearing on 19 February 2013, Demirer said he wanted either an acquittal or a sentence. However, the court made use of the provisional Articles 1 and 2 of Law 6352 that had been introduced in the third judicial reform package and staid proceedings. (BIA, Elif AKGÜL, March 12, 2013)

Turkey's Women Journalists Release March 8 Declaration

Kadın Gazeteciler Takipte (Women Journalist In Pursuit), a group of women journalists across Turkey's media organizations, made a public declaration today, condemning male violence and pledging in the pursuit of masculine discourse in Turkey's media.

"Today marks International Women's Day.

“While you are reading this, thousands of women across the globe receive physical/sexual/emotional violence from their lovers, husbands and fathers. The violence that men exercise in order to preserve/enhance their patriarchic order does not only result in the death of dozens of women every day, but also leave physical and psychological traces on them. 

"Some people observe the International Women's Day as if it is only about sales in cosmetics, while others give wrong messages due to their misunderstanding of March 8.

"As a part of our profession, we have no tolerance against media images that reproduce women's victimization.

"In order to expose the horror and ugliness of male violence, we don't need any discourse or images that depict the victimization of women.

"On the contrary, we strongly believe that male violence must be exposed via its doers - which are men.

"We know very well that male violence is not always as visible as we see the images of battered women in the media. 

"Due to the twisted mentality we have described above, authorities demand rape victims to 'document' the violence they have been put through.

"But we want say it aloud, male violence is not as you know it!

"As women journalists, we are aware of the dangerous paths that lead to the re-victimization of women. 

"Therefore, we would like to let you know that we will be following all incidents caused by male violence and the masculine discourse through which they are narrated in Turkey's media.   

"In the occasion of March 8, we invite you to be aware of violence against women, not only on the theory but also in real life."

The declaration was signed by: Burcu Karakaş, Müjgan Halis, Nilay Vardar, Çiçek Tahaoğlu, Elif İnce, Selin Asker, Semra Pelek, Burcu Aktaş, Ezgi Başaran, Melis Apaydın, Burcu Aydındağ, Fersun Yelken, Miraç Zeynep Özkartal, Pınar Aktaş, Öznur Turalıoğlu, Zeynep Karamustafa, Umay Aktaş Salman, Nazan Özcan, Evrim Kepenek, Kübra Akalın, Pınar Yurtsever, Öznur Kaymak, Ceyda Ulukaya, Arzu Demir, Ruken Tuncel, Ayça Söylemez, Bilge Eser, Bahar Çuhadar, Elif Ekinci, Beril Eski, Nihan Bora, Sevgim Denizaltı, Rengin Arslan, Elem Tuğçe Oktay, İpek İzci, Tuğba Mezararkalı, Pınar Öğünç, Sevda Karaca, Özge Ayaz, Gülşah İmrek, Şenay Kumuz, Yurdagül Şimşek, Mehveş Evin, Aysun Yazıcı, Gülfem Karataş, Meltem Günay, Demet Bilge, Elif Türkölmez, Esra Açıkgöz, Emine Özcan, Elçin Yıldıral, Kumru Başer. (BIA, March 8, 2013)

Jailed Journalist Füsun Erdoğan Sends Letter to CPJ

Committee to Protect Journalists published a letter submitted by Füsun Erdoğan, one of Turkey's jailed journalists.

Entitled "In letter from Turkish jail, journalist describes ordeal", the letter accounts to Füsun Erdoğan's 7 year trial process which started with her detention on 12 September 2006.

Founder and editor-in-chief of Özgür Radyo (Free Radio), Erdoğan was arrested in 2006 for "being a MLKP illegal organization member". 

Erdoğan only stood trial 14 months after her detention and never learned why she was kept in prison due to a court confidentiality order on the trial.

"From the moment I was pushed into that vehicle, I lost sense of time and place because I was sandwiched between the front and rear seats, and my eyes were covered. I did not know where they were taking me," Erdoğan wrote.

Emphasizing on the ill-treatment Erdoğan received during her detention as well as imprisonment, CPJ pledged to resume its campaign to defend the defend the rights of Turkey's jailed journalists.

The chief prosecutor charged Erdoğan with life sentence for "being an illegal organization member". Her next hearing is scheduled to March 12, 2013 in Istanbul. (BIA, March 7, 2013)

Journalist, CHP deputy Balbay marks fourth year in jail

Republican People’s Party’s (CHP) İzmir deputy and journalist Mustafa Balbay is marking his fourth year in jail today in connection to his alleged role in the Ergenekon coup-plot case.

“On March 6, I will end four years in jail, the fifth one begins. My wife says, ‘It is March 5, not [March] 6 since they took you away from me that day,’” said Balbay in his regular column for daily Cumhuriyet yesterday.

“[Since being arrested], no new evidence has been added to my file, on the contrary, the existing evidence has also been found false; no one has testified to the contrary, but I am still arrested,” said the legislator.

Balbay, 52, was first detained at his house in Ankara July 1, 2008, as a part of the large Ergenekon investigation. After questioning and a search of his home, the columnist was released on July 5, but his computer was seized. However, he was detained once again on March 5, 2009, and arrested the next day.

He is one of the 275 suspects in the case, which is a combination of a number of separate filings over the so-called Ergenekon gang that allegedly aimed to topple the government.

Balbay, who has been kept in a cell since Feb. 28, 2011, was elected as a parliamentary deputy in the June 12 general elections that same year.

15-minute for defense

During a hearing in December last year, Balbay criticized the 15-minute time limit that was recently implemented for the suspects’ defenses. “I would like to begin my speech by expressing my longing for a Turkey in which people do not feel like captives while they are searching for justice,” Balbay said.

The basic evidence about Balbay’s alleged links with the gang is a softcopy diary reportedly found on his computer that allegedly showed evidence that the columnist planned a military coup between 2000 and 2005 with the late İlhan Selçuk, the former chief columnist of Cumhuriyet, and some other journalists and high-ranking soldiers.
(hurriyetdailynews.com, March 5, 2013)

ONU : appel en faveur des journalistes kurdes en danger en Turquie

par  Amitiés kurdes de Bretagne

Lors de cette 22e session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies qui se tient à Genève, PEC (Press Emblem Campaign) a attiré l’attention du secrétaire général sur la situation en Turquie des journalistes kurdes, concernant la liberté de la presse et de l’information et sur les risques qu’ils encourent dans ce pays. PEC est une organisation non-gouvernementale jouissant du statut consultatif spécial de l’ONU. Fondée en juin 2004 par un groupe de journalistes de plusieurs pays, elle bénéficie du soutien de près de 50 ONG et associations de journalistes dans le monde.

Notre organisation avait déjà alerté le Conseil lors de la 21e session, sur les conditions difficiles que doivent affronter les journalistes kurdes dans ce pays. Selon différentes sources, la Turquie est devenue le pire geôlier mondial de journalistes, avec 49 journalistes emprisonnés. Le droit des journalistes à enquêter librement, la liberté de pouvoir critiquer les politiques gouvernementales, ont considérablement diminué au cours des dernières années. La plupart des journalistes sont arrêtés et traduits en justice en vertu des lois anti-terroristes en vigueur et risquent de longues peines d’emprisonnement. Même les ONG internationales sont accusées par de hauts fonctionnaires gouvernementaux d’avoir des liens avec des activistes terroristes quant elles publient des rapports alarmants sur la liberté de la presse en Turquie.

PEC rappelle que la Commission des droits de l’homme, dans sa résolution 2003/42 sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression, avait dénoncé l’évocation injustifiée de la sécurité nationale pour restreindre le droit à la liberté d’expression et d’information et exhorté les Etats à respecter leurs obligations découlant du droit international : « ils ne doivent pas prendre le prétexte de la lutte contre le terrorisme pour restreindre le droit à la liberté d’expression ».

PEC rappelle aussi les recommandations du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste demandant notamment de clarifier les définitions en ce qui concerne les actes qui constituent des crimes terroristes.

Le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression avait déjà, dans son rapport à la Commission des droits de l’homme en 2002, exprimé son inquiétude et, dans son rapport au Conseil des droits humains, souligné que la législation concernant la sécurité nationale contre le terrorisme avait dans de nombreux cas dépassé les limites de ce qui est permis en vertu du droit international.

Dans ce contexte, le droit à la liberté d’opinion et d’expression est particulièrement vulnérable au regard de la loi qui légitime de facto des limitations à la libre circulation et l’expression des idées et des opinions, affectant directement le travail des professionnels des médias, des défenseurs des droits de l’homme, des groupes politiques et de la société civile de façon plus générale. Les journalistes et les professionnels des médias sont devenus des cibles pour toutes les tentatives illégales visant à restreindre la liberté d’expression.

À la lumière de tous ces éléments, PEC invite le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, à surveiller les actes du procès collectif contre des journalistes kurdes en Turquie et de faire des rapports circonstanciés au Conseil des droits de l’homme. (andre-metayer@orange.fr,
samedi 2 mars 2013)

Renowned singer Müslüm Gürses dies at age 60

Renowned Turkish singer Müslüm Gürses, who had been in intensive care for the last four months, died on Sunday in an İstanbul hospital.

After the announcement of his death by Gürses' doctor, many of his fans flocked to the hospital and some were visibly upset in front of the building. Hakkı Bulut, one of the singers who went to the hospital and a close friend of Gürses, told reporters after his death that another important figure of the world of art had passed away.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan expressed his sorrow at Gürses' death. At a meeting in the western province of Balıkesir, Erdoğan stated that Gürses was a gifted singer who influenced many generations with his songs. “May Allah forgive his faults. I would like to offer my condolences to his family, friends and all of his fans,” added Erdoğan. Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli put his grief into words saying that Gürses had many fans with his voice and character. “May Allah rest his soul in peace, we will miss him,” Bahçeli said. 

Gürses, who was 60 years old, was taken to the intensive care unit at Memorial Hospital in November after undergoing heart bypass surgery. He had been under treatment in intensive care for the past four months. His condition worsened on Friday and some media reports said on Friday that the famous singer had passed away, a claim later denied by his doctor, Deniz Şener.

“Gürses is on life support. We may lose him,” Şener said, noting that his patient's condition was no different from two or five days previously. The doctor said Gürses could breathe with an apparatus and move his arms and legs but that he was not conscious. “We have encountered many complications during a long intensive care process,” she added.

The hospital where Gürses received treatment hosted many celebrities on Friday. Singers Ferdi Tayfur, Sezen Aksu and Orhan Gencebay paid visits to the famous singer. Tayfur had called on all of Turkey and Gürses' admirers to pray for him. “We should be ready for anything to happen. Everything has been done medically. We expect prayers,” Tayfur said on Friday.

The body of Gürses has been taken to the Zincirlikuyu Cemetery's Gasilhane (the washing place for Muslim burials). A ceremony will be held at the Cemal Reşit Rey (CRR) concert hall on Monday. Funeral prayers for the singer will be performed at the İstanbul's Teşvikiye Mosque and then he will be buried at Zincirlikuyu cemetery.

Gürses was dubbed the “father of Arabesque music” in Turkey. He was born in the Halfeti district of the southeastern province of Şanlıurfa in 1953. He started his career at the age of 15 by participating in a song contest in his home town. His first album was released in 1968 after working in many night clubs. He also featured in 38 movies. Gürses had been married to Muhterem Nur since 1986.
(TODAY'S ZAMAN, March 3, 2013)

Progressive press association reacts to Erdoğan’s criticism

The Progressive Journalists’ Association (ÇGD) called on Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan to be respectful of the people’s right to knowledge, freedom of the press and expression by no longer regarding journalists as public servants or advisors working for the government.

“Newspapers, televisions are not units or institutions working under the prime ministry or the government, and journalists are not public servants or advisors of the prime ministry,” ÇGD President Ahmet Abakay said in a statement released on March 3.

The statement came in response to Prime Minister Erdoğan, who condemned on March 2 the leak of details of a meeting between the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and deputies of the Peace and Democracy Party (BDP) to the Turkish press, labeling it a “dark operation conducted through the media.”

Criticizing the journalists responsible for publishing the story, Erdoğan said media organizations that tried to hinder the ongoing peace process were “against the government.”

Referring to daily Milliyet’s headline story, Erdoğan said the media should not have covered this report if they truly cared for the Turkish people and wanted to contribute to the steps undertaken by the government, stressing the sensitivity of the process. “If that’s how you are doing your journalism, shame on you! The media will say [the same thing all over] again: The prime minister is attacking us. But whoever tries to spoil the process inside the media is against me and my government,” he said.

“Journalists and media institutions do not ask what to report or not and what to write or not to prime ministers, the Governor, the Prosecutor, the Imam or the Diyanet. They wouldn’t be journalists if they asked; they would be embedded journalists,” Abakay said.

Beneficiaries not reporters’ business

What could be debated was the reliability of the story, Abakay said, stressing that the reporter would not care about who benefits from the story.

“In democracies, prime ministers do not interfere in freedom of expression, freedom of media and the people’s right to get news,” Abakay noted.

The prime minister asking media to stand with the government is a request outside of democracy, he stated, adding that 80 percent of media intuitions in Turkey have already been standing with the government, with or without pressure. “The prime minister is not satisfied with that and wants to receive the entire media,” Abakay said.
(hurriyetdailynews.com, March 3, 2013)

Website Campaigns For Turkey's Foreign Inmates

hapisteyabanci.wordpress.org, a recently launched website, aims to bring awareness on the situation of Turkey's inmates with international background.  

The website has been initiated by CİSST, a Turkey based NGO advocating for improvements in prisons.

"This website aims to bring forth the special needs of inmates and how to resolve these issues. We would like to create awareness and make Turkey's foreign inmates visible to the public and connect them with relevant NGOs," the website wrote.

According to Justice Ministry statistics, Turkey's prisons house 136,020 inmates and 1.2 percent of them hold a foreign passport - which accounts to an estimate of 1600 individuals. 

There is little awareness among public regarding the situation of prisons, the website said. "On the contrary of what many may expect, Turkey's prisons are not filled with healthy, male, Muslim and heterosexual inmates with Turkish origin. Correction facilities are usually very challenging for inmates with foreign background as well as other groups such as LGBTs and disabled people."

The website said it aimed to regard the matter as an equality and human rights issue, and bring awareness to resolve it accordingly. (BIA, March 1, 2013)

Erdogan slams media over Kurdish talks leak

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan blasted on March 2 the leak to the Turkish press of details of a meeting between the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and deputies of the Peace and Democracy Party (BDP), labeling it a “dark operation conducted through the media.” Criticizing the journalists responsible for publishing the story, Erdoğan said media organs that tried to hinder the ongoing peace process were "against the government."

The content of the alleged record of the Feb. 23 meeting published by daily Milliyet on Feb. 28 sparked huge controversy over its source, while both the BDP and the ruling Justice and Development Party (AKP) have appeared to implicitly confirm the accuracy of the report.

Speaking during his visit to the western province of Balıkesir, Erdoğan argued that leaks of such information were plots designed to disrupt the peace process. “I plead to 70 million people not to give credit to malevolent news, rumors, and dark operations conducted through the media and plots laid via the media ... The more we strive for peace, there will be those who try to ruin it. While we are endeavoring to stop the spilling of our martyrs' blood, there are those who want to ruin [the process]. They appear in front of you with lies, calumnies, rumors, sabotage, operations and media plots,” he said.
 
‘You cannot give that headline’
 
Referring to daily Milliyet’s headline story, Erdoğan said the media should not have covered this report if they truly cared for the Turkish people and wanted to contribute to the steps undertaken by the government, stressing the sensitivity of the process. “If that’s how you are doing your journalism, shame on you! The media will say [the same thing all over] again: The prime minister is attacking us. But whoever tries to spoil the process inside the media is against me and my government,” he said.

Erdoğan also stated that all the rumors were lies unless confirmed by the government, asking the audience not to believe any such reports if there is no official statement. “We have taken all the risks here, so if they try to put spanners in the works, we will just throw them away,” he said, adding that the AKP had come to power in spite of the media.
 
Milliyet’s report contained many critical points, from Öcalan’s suggestions regarding the current process to his comments and thoughts about Turkish politics. It also stated that the jailed PKK leader would call for truce and release a road map on March 21, the date of the Nevruz holiday.
 
Erdoğan also slammed the opposition, saying that the AKP was the only party that could embrace the entire Turkish population. “The main opposition [Republican People’s Party - CHP] could not open the [Turkish] flag in Hakkari [in southeastern Turkey] as it did in Balıkesir. The other one [Nationalist Movement Party – MHP] cannot even go there. However, we have a language embracing the whole country, a tone that sees everyone as brothers,” he said.

Kılıçdaroğlu praises 'succesful reporting'

Meanwhile, main opposition leader Kemal Kılıçdaroğlu praised the publishing of the leaks as “successful journalistic work,” during a CHP event in the western province of İzmir.

Kılıçdaroğlu again reiterated that they were now waiting for the account of the other side of the talks, meaning the government. “The report [on the leaks] showed who actually rules the country. But they still just lay emphasis on the source of the leaks. Get over it. We saw the position of one side of the talks, now the other partner should talk,” he said.
(hurriyetdailynews.com, March 2, 2013)

Kurdish Question / Question kurde

Erdogan: "Militants should lay down their arms before withdrawing"

Turkish prime minister gave a live interview to private broadcaster CNN Türk on March 29.
Militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) who withdraw from Turkey will have to lay down their arms before crossing the border, in order to prevent further confrontation, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has said. “No one will respond to people without arms,” Erdoğan said during a live interview with private broadcaster CNN Türk on March 29.
 
Security forces have indicated that around 1,500 to 2,000 PKK militants remain in Turkish territory, he added.
 
The jailed leader of the PKK had declared a cease-fire and called for the withdrawal of the militants from Turkey in a message conveyed during the Nevruz celebrations in Diyarbakır on March 21. The leader of the PKK in northern Iraq, Murat Karayılan, also announced a cease-fire following Öcalan’s call.
 
Erdoğan emphasized that the question of what those militants will do after their withdrawal is more the problem of the country who receives them than Turkey's. “Perhaps they will go to Iraq, perhaps to Syria, or perhaps to Europe, particularly the Scandinavian countries. I cannot know that. What’s important to me is peace in my country. The thing I know is that when they go, the atmosphere of my country will change when we realize the economic boom in the east [after the withdrawal],” he said.
 
The prime minister reiterated that the government’s proposal to the Kurds was a call for them to pursue their goals by political means. “[The Peace and Democracy Party] is perceived as the political affiliation of the terrorist organization. To overcome that [perception], arms have to be laid down and the struggle has to be made in politics,” Erdoğan said.

He also strongly denied claims that Öcalan would be freed or moved to home confinement following the conclusion of the process.
 
Erdoğan touched on the issue of the “wise-people commissions” that are set to be formed in order to increase public support for the process.
 
Seven commissions will be tasked for each of the country’s seven regions, he said, adding that each commission would be comprised of seven people. The commissions will be provided with a framework and the heads of all the commissions will be directly accountable to the prime minister.
 
“They will visit NGOs, organize conferences, and will work to develop public perception. We want quick action. Our goal is to have them finish their work within a month,” Erdoğan said.
 
He added that the monitoring of the withdrawal by the commissions, as had previously been suggested, was “out of the question.”
(hurriyetdailynews.com, March 30, 2013)

Van Mayor and  7 other Kurdish politicians released

Van Criminal Court has ruled the liberation of a 8 Kurdish politicians under trial, including Van Mayor Bekir Kaya.

Thirteen politicians were detained on 7 June 2012. Of these, 8 were still in prison, including the mayor of Van. In the 710-page long indictment, all activities organized and joined by 13 elected politicians were re-classified as crimes. These include civilian Friday prayers (weekly Islamic prayers not organized by government’s official religious leaders) and even press statements (such as the one from Newroz on the 8th of March honoring International Women Workers Day).

"The state of the indictment - said the BDP - and the evidence clearly shows that this lawsuit is not filed due any violent action on the part of the defendants. The actions undertaken by the elected mayors and politicians in their official capacity should not be the subject of criminal proceedings. Yet these leaders have been imprisoned for months without seeing any indictment. Politicians were arrested and prosecuted for participating in politics, and mayors for engaging in municipal work and for implementing the policies of their party".

Van Mayor and Lawyer Bekir Kaya, Law Office of the Period (Asrin Hukuk Burosu) lawyer Cüneyt Caniş, Başkale former Mayor İhsan Güler, BDP Muradiye District Head Mehmet Şirin Yıldız, Özalp Mayor Murat Durmaz, BDP Başkale former District Head and DTK (Democratic Society Congress) member Derviş Polat, Edremit Mayor Abdulkerim Sayan, BDP Çaldıran District Head Metin Adugit, BDP Erciş former District Head Veli Avcı and BDP Van Central District Head Halis Çakır were released. (DIHA, March 30, 2013)

Le PKK officialise le cessez-le-feu, pas de retrait immédiat

Les rebelles kurdes du PKK ont proclamé samedi la trêve à laquelle leur chef emprisonné Abdullah Öcalan avait appelé deux jours plus tôt et ont indiqué qu'ils attendraient que les autorités turques "assument leurs responsabilités" avant d'amorcer un retrait de Turquie.

"Nous (...) proclamons officiellement et clairement le cessez-le-feu qui est entré en vigueur à compter du 21 mars, date à laquelle a été prononcé le message" d'Öcalan, a déclaré le commandant militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan(PKK), Murat Karayilan, dans un message vidéo diffusé par l'agence de presse kurde Firat News.

"Les guérilleros du Kurdistan libre ne lanceront aucune action militaire (...) Mais si nos forces sont attaquées, elles se défendront bien sûr contre de telles attaques", a-t-il poursuivi.

Concernant le retrait de ses troupes de Turquie, auquel Öcalan a également appelé dans un message lu jeudi à l'occasion des fêtes du nouvel an kurde, le chef militaire du PKK a souligné qu'il ne pourrait commencer qu'après la mise en place par les autorités turques de mécanismes ad hoc.

"Si l'Etat turc, le gouvernement et le Parlement assument leurs responsabilités et prennent les décisions nécessaires concernant le retrait, s'ils forment les commissions et les institutions nécessaires, s'ils créent les conditions pour un tel retrait, alors nous accomplirons cela aussi", a-t-il souligné.

"Pour l'instant, nous attendons que ces conditions soient réunies", a ajouté M. Karayilan.

Une "commission de sages" chargée d'un rôle de facilitateur dans le processus de paix est en cours de constitution à l'initiative du gouvernement, a rapporté samedi la chaîne de télévision NTV.

Ce groupe, constitué de 25 à 30 personnes, réparties en quatre sous-commissions, aura notamment un rôle d'observateur au moment du retrait des rebelles, selon NTV.

Parmi les personnalités déjà retenues pour participer à cette commission figurent des hommes de lettres comme l'écrivain kurde Yasar Kemal, des journalistes, des universitaires et des artistes, affirme NTV.
(AFP, 23 mars 2013)

Öcalan appelle les militants kurdes à se retirer du sol de Turquie

"Nous sommes arrivés à une phase dans laquelle les armes doivent se taire (...) les éléments armés doivent se retirer en dehors des frontières de la Turquie", a lancé M. Öcalan dans un message lu à Diyarbakir (sud-est) par un élu kurde devant une foule de plusieurs centaines de milliers de personnes.

"Je le dis devant les millions de personnes qui écoutent mon appel, une nouvelle ère se lève où la politique doit prévaloir, pas les armes", a-t-il ajouté à l'occasion des célébrations du Nouvel an kurde (Newroz)

Très attendu, son appel au cessez-le-feu a été accueilli favorablement par le gouvernement turc comme un geste "positif".

"S'il n'y a plus d'actions armées (du PKK), nos troupes n'entreprendront plus d'opérations militaires", a réagi devant la presse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une visiste aux Pays-Bas. Il a espéré que le cessez-le-feu "aura un effet le plus vite possible".

Interrogé depuis son quartier général du nord de l'Irak, le commandant militaire du PKK Murat Karayilan a promis que son mouvement respecterait l'appel de son fondateur. "Tout le monde doit savoir que le PKK est aussi bien prêt à la paix qu'à la guerre", a-t-il assuré, cité par l'agence de presse pro-kurde Firat News.

Dans son message, le fondateur du PKK n'a pas précisé de calendrier pour le retrait de ses combattants, dont le nombre est estimé à 5.000, éparpillés entre le sud-est de la Turquie et les bases arrières du mouvement dans le nord de l'Irak.

A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984, Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Aucun n'a jusque-là débouché sur une solution à ce conflit qui a fait plus de 45.000 morts.

Dans son message, M. Öcalan, âgé de 63 ans, a justifié sa conversion à la paix en expliquant que "la période de la résistance armée a ouvert une porte à un processus de politique démocratique". "Les sacrifices n'ont pas été fait en vain", a-t-il assuré, "ce n'est pas la fin du combat, c'est le début d'un nouveau combat".

Sa déclaration a été acclamée par la foule rassemblée depuis des heures pour l'écouter sur une immense esplanade de Diyarbakir. Les 12 à 15 millions de Kurdes du pays considèrent cette métropole du sud-est de la Turquie comme leur capitale.

Obstacles

Très attendu cet appel lancé par le chef rebelle concrétise plusieurs mois d'intenses discussions entamées fin 2012, au terme d'une année de combats particulièrement meurtriers et d'une grève de la faim de détenus kurdes.

Les gestes de bonne volonté des deux parties se sont enchaînés depuis. Le Premier ministre Erdogan, qui s'est dit prêt à "avaler du poison" pour faire la paix, a fait lever les mesures d'isolement frappant Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de réclusion à perpétuité sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest).

Son gouvernement a aussi déposé au Parlement un "paquet" législatif pour permettre la libération de centaines de Kurdes incarcérés pour leurs liens avec le PKK.

En retour, le mouvement rebelle, considéré comme une organisation terroriste en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, a libéré la semaine dernière huit prisonniers turcs détenus en Irak depuis deux ans.

Mais les obstacles sur le chemin de la paix restent nombreux, à commencer par le sort réservé à Öcalan. Ankara a écarté toute idée d'amnistie générale mais les Kurdes insistent pour sa remise en liberté ou, à défaut, son assignation à résidence.

En outre, une majorité de Turcs répugne à toute négociation directe avec le chef kurde, souvent considéré comme un "terroriste" ou un "tueur d'enfants".

La déclaration du chef rebelle a suscité la colère des députés du parti ultranationaliste MHP, qui ont accroché à leurs pupitres des cartes de la Turquie frappées du drapeau turc. "Là-bas (à Diyarbakir), on a défié le peuple turc et son Etat. Nous avons hissé à l'Assemblée le drapeau de la révolte", a lancé l'un d'eux, Mehmet Sandir.

Et des élus du MHP ont étalé dans l'hémicycle des photos de militaires tombés lors des combats avec les rebelles kurdes.

L'opposition soupçonne M. Erdogan de vouloir accorder de nouveaux droits aux Kurdes en échange du soutien de leurs députés à une réécriture de la Constitution pour renforcer les pouvoirs du président. Contraint de quitter son poste en 2015, Erdogan souhaite briguer la magistrature suprême en 2014.

Des affrontements ont, par ailleurs, opposé jeudi matin des jeunes manifestants kurdes aux forces de l'ordre dans à Sirnak, près de la frontière irakienne, signe que l'appel du chef du PKK ne fait pas l'unanimité dans ses propres rangs.

Les principaux points du message d'Abdullah Öcalan

CESSEZ-LE-FEU

"Nous avons sacrifié des dizaines d'années à ce peuple, nous avons payé un prix très élevé. Aucun de ses sacrifices, de ces combats n'a été vain. Les Kurdes ont regagné leur véritable identité. Nous sommes arrivés à un point où les armes doivent se taire et les idées discutées (...) je le dis devant les millions de personnes qui écoutent mon appel, une nouvelle ère se lève où la politique doit prévaloir, pas les armes. Maintenant nous sommes arrivés à une étape où les éléments armés doivent se retirer en dehors des frontières de la Turquie".

UN NOUVEAU COMBAT

"Aujourd'hui est le début d'une nouvelle ère. Le processus du combat par les armes a ouvert une porte au processus de la politique démocratique. Un nouveau processus politique, social et économique débute, une nouvelle perspective émerge en matière de droits démocratiques, de liberté et d'égalité (...) Le temps n'est pas venu d'abandonner le combat mais d'en engager un nouveau".

AVENIR COMMUN AVEC LES TURCS

"Le peuple turc (...) devrait savoir que sa coexistence depuis près de mille ans avec les Kurdes sous le drapeau de l'islam repose sur le principe de la fraternité et du soutien. La conquête, le mensonge, le rejet, l'assimilation forcée ou l'annihilation n'existent pas au sein de cette fraternité et ne doivent pas exister (...) Les Turcs et les Kurdes tombés en martyrs à Gallipoli (bataille qui a vu l'Empire ottoman vaincre les Alliés en 1915 dans le détroit des Dardanelles) ont combattu ensemble dans la guerre d'indépendance et mis en place leur Parlement dans l'unité. Notre histoire commune nous impose de construire notre avenir ensemble".

PEUPLE KURDE

"J'en appelle aux Kurdes, aux Turkmènes, aux Assyriens et aux Arabes dispersés en Syrie et en Irak pour qu'ils s'unissent sur la base d'une +conférence de paix et de solidarité nationale+ pour discuter de leurs réalités, éveiller leur conscience et prendre des décisions. Nous nous unirons contre tous ceux qui veulent nous séparer et nous opposer les uns aux autres".


Des centaines de milliers de Kurdes à Diyarbakir pour le "Grand jour"

Qu'ils croient ou non aux chances de la paix après vingt-neuf ans de conflit, les centaines de milliers de Kurdes réunis à Diyarbakir, leur "capitale" du sud-est de la Turquie, étaient d'accord sur un point : ce jeudi est à graver dans la mémoire de leur peuple.

En ce jour de Newroz, le Nouvel an kurde, le chef emprisonné de la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a demandé à ses troupes de déposer les armes, un appel abondamment acclamé par la foule, venue des quatre coins du pays.

"C'est un jour historique pour les Kurdes, pour la Turquie et pour le monde. Notre chef aujourd'hui a pu parler. Et quand Öcalan dit quelque chose, on est 100% derrière", déclare Nusrettin Pudak, un retraité de Diyarbakir.

Pourtant, quand on lui demande s'il espère la paix, le vieil homme à la tenue martiale --pantalon bouffant et veste kaki-- ne cache pas ses doutes. "Je ne suis pas optimiste. La paix, j'y croirai peut-être quand un Kurde sera traité de la même façon qu'un Turc dans un tribunal", commente-t-il.

A l'écart des festivités, Necati Alpay profite du soleil qui inonde Diyarbakir, assis dans un pré avec une poignée d'amis. Ce pharmacien veut bien admettre qu'une "ère nouvelle" est peut-être en train de s'ouvrir. Mais il reste perplexe.

"On attendait plus de ce message", lâche-t-il, "on ne s'est pas battus depuis près de trente ans, tant de nos camarades ne sont pas morts pour si peu".

Lui et ses amis énumèrent les attentes déçues: pas de revendication d'autonomie, pas d'appel à libérer les milliers de militants kurdes emprisonnés pour appartenance au PKK. "Je ne comprend pas pourquoi il appelle (les rebelles) à quitter le territoire", s'exaspère Firat Güleken, étudiant en droit.

Un début

A quelques mètres de là, Sinem, c'est le prénom d'emprunt qu'elle s'est choisie, savoure ces instants. "Le peuple a de grandes attentes, de grands espoirs après ce message", s'enthousiasme la jeune femme, sortie quelques semaines plus tôt de prison, où elle a passé quatre ans pour appartenance au PKK.

Pour elle, l'absence de revendications fortes dans la missive d'Öcalan est compréhensible. "Il faut faire les choses pas à pas, on n'est qu'au début d'un processus. Il ne faut pas révéler d'un coup l'ensemble de notre feuille de route", explique la militante. "Le retrait de troupes, c'est un grand pas, maintenant on attend beaucoup du gouvernement", ajoute-t-elle.

Son ami Veysel Baltas, un jeune ingénieur en mécanique venu de Batman, près de Diyarbakir, est franchement optimiste. "D'ici cinq ans, en allant pas à pas, on aura la paix", assure-t-il. "Il faut d'abord habituer l'opinion publique, puis obtenir l'éducation en langue kurde, puis la reconnaissance officielle de l'identité kurde, et enfin l'autonomie".

Comme Sinem, Veysel estime que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Mais souhaite-t-il vraiment la paix?

De nombreuses personnes interrogées sur l'immense esplanade des célébrations du Newroz, pavoisée aux couleurs kurdes rouge, jaune et vert, répondent dans un beau chorus: "nous avons confiance en Öcalan, pas dans le gouvernement".

Nahil Temirogullari, venu d'Erzurum (nord-est), est lui aussi sceptique. "Le Premier ministre continue de clamer 'un peuple, un drapeau, un pays', mais on n'est pas un même peuple et on n'a pas un même drapeau", raille Nahil, 30 ans, sans emploi.

Mais pour lui, que les pourparlers débouchent sur la paix ou pas, le mouvement kurde a déjà remporté ce jeudi une grande victoire. "C'est un grand succès aujourd'hui: ils (les autorités) ont commencé à parler avec Öcalan. C'est ce qu'il fallait faire depuis le début". (AFP, Nicolas CHEVIRON, 21 mars 2013)

Newroz Pîroz Be!
newroz
Institut Kurde de Bruxelles
vous invite
Lunch de Newroz
Jeudi 21 mars, à partir de 12h30

Le 21 mars, l'Institut Kurde de Bruxelles organise "une cuisine collective" à l'occasion de la fête de Newroz, le nouvel an Kurde. C'est une excellente occasion pour inviter tous nos voisins de différentes cultures à venir déguster un buffet Kurde.
 
Vous êtes cordialement bienvenue à partir de 12h30 à notre siège située rue bonneels 16, 1210 St-Josse-Ten-Noode.
 
Une petite contribution de 4 euros est sollicité.
 
Cordialement,
 
Koerdisch Instituut Brussel
Bonneelsstraat 16, 1210 Brussel - België
Tel: 0032/(0)2.230.34.02
Fax: 0032/(0)2.231.00.97
www.kurdishinstitute.be
www.facebook.com/kibrussels

 
Diyarbakir attend l'appel à la paix d'Öcalan

Le leader du PKK emprisonné Abdullah Öcalan doit annoncer jeudi, à l'occasion des célébrations du Nouvel an kurde, un cessez-le-feu "historique" qui a ravivé l'espoir de mettre enfin un terme à un conflit qui déchire la Turquie depuis 29 ans.

Fruit de longs mois de pourparlers avec le gouvernement, l'appel du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge depuis 1999 une peine de prison à vue, doit être lu à la mi-journée par une personnalité kurde à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, et retransmis en direct à la radio et à la télévision.

Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues dans la métropole que les 12 à 15 millions de Kurdes du pays, soit 20% de sa population totale, considèrent comme leur capitale. Dès mercredi, une noria de bus a commencé à y déverser les participants à ces célébrations exceptionnelles du "Newroz".

Abdullah Öcalan lui-même a confirmé lundi la teneur de son message de paix à des députés du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) qui lui rendaient visite dans son île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul.

"Je veux résoudre la question des armes rapidement, sans qu'aucune autre vie ne soit perdue", leur a-t-il expliqué.

Selon la feuille de route révélée par la presse, le chef historique du PKK devrait également appeler jeudi ses troupes à quitter, d'ici la fin de l'été, le territoire turc et à se retirer dans leurs bases du nord de l'Irak. Le gouvernement s'est déjà engagé à leur garantir un sauf-conduit.

A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984, Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Jamais jusque-là il n'ont permis de déboucher sur une solution au conflit, qui a fait plus de 45.000 morts.

Cette fois, le gouvernement comme les rebelles semblent déterminés à parvenir à la paix. "Il est temps de dire adieu aux armes", a confié M. Öcalan à ses récents visiteurs. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan répète de son côté qu'il est prêt à tout faire pour que les armes se taisent, même à "avaler du poison" ou au "prix de (sa) carrière politique".

Le fil de leur dialogue s'est renoué à la fin de l'automne dernier, au terme d'une année de combats particulièrement meurtriers et d'une longue grève de la faim de détenus kurdes interrompue sur ordre du chef du PKK.

Depuis, les gestes de bonne volonté se sont enchaînés. Ankara a levé l'isolement imposé à Abdullah Öcalan et déposé au Parlement un "paquet" législatif qui doit permettre la remise en liberté de centaines de Kurdes incarcérés pour leurs liens avec le PKK.

En retour, le mouvement rebelle, considéré comme une organisation terroriste en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, a libéré la semaine dernière huit prisonniers turcs détenus en Irak.

Malgré ce climat favorable, les obstacles sur le chemin d'une paix restent très nombreux.

A commencer par le sort réservé à Abdullah Öcalan. Ankara a écarté toute idée d'amnistie générale mais les Kurdes insistent pour sa remise en liberté ou, à défaut, son assignation à résidence.

Le processus de paix ne fait pas non plus l'unanimité. Une partie de Turcs rejettent l'idée d'une négociation directe avec Abdullah Öcalan, largement considéré comme un "terroriste" ou un "tueur d'enfants".

Malgré ses dénégations, l'opposition soupçonne aussi M. Erdogan d'arrières-pensées plus politiciennes. En clair, de vouloir accorder des droits aux Kurdes en échange de leur soutien à un projet de Constitution renforçant les pouvoirs du président. Un mandat qu'il convoite pour 2014.

Le pari de la paix engagé par le chef du gouvernement est donc risqué. En cas de réussite, M. Erdogan deviendrait un nouveau Lincoln (le président qui a réconcilié le Nord et le Sud des Etats-Unis), ont écrit des éditorialistes. Sinon, a ajouté l'un d'eux, il n'en sera que le Gorbatchev, le président de la dissolution de l'Union soviétique.
(AFP, 21 mars 2013)

Öcalan confirme qu'il appellera jeudi au cessez-le-feu

Le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan a confirmé lundi qu'il appellerait jeudi, à l'occasion du Nouvel an kurde, ses troupes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à un cessez-le-feu, un geste attendu qui renforce les espoirs d'une paix dans un conflit qui a fait 45.000 morts depuis 1984.

Annoncé depuis plusieurs semaines, cet appel a été confirmé lundi à l'issue de la troisième visite rendue dans la journée par une délégation de députés du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) au fondateur du PKK dans son île-prison d'Imrali, en mer de Marmara, non loin d'Istanbul.

"Je poursuis mes préparatifs pour lancer un appel le 21 mars, le jour des célébrations du Newroz (nouvel an kurde). La déclaration que je vais faire sera historique", a-t-il déclaré dans un message lu par l'un de ses visiteurs, le coprésident du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) Selahattin Demirtas.

"Cet appel comprendra des informations satisfaisantes concernant la partie militaire et la partie politique d'une solution. Je veux résoudre la question des armes rapidement, sans qu'aucune autre vie ne soit perdue", a ajouté M. Öcalan.

L'annonce du prochain appel au cessez-le-feu suit un autre geste de paix promis par le PKK, la libération mercredi dernier de huit prisonniers turcs détenus depuis deux ans par le mouvement rebelle dans son repaire du nord de l'Irak.

Selon des sources gouvernementales et kurdes, M. Öcalan devrait également annoncer jeudi que ses militants se retiraient du territoire turc d'ici au 15 août 2013, la date anniversaire du début du conflit.

"Il s'agira d'un appel qui dira beaucoup plus de choses qu'un cessez-le-feu, il s'agira d'une déclaration qui signifiera qu'il y a accord pour un processus de négociations", a pronostiqué la semaine dernière la coprésidente du BDP Gültan Kisanak.

Depuis le début des hostilités en 1984, les rebelles kurdes ont déjà observé plusieurs cessez-le-feu unilatéraux, toujours rejetés par les autorités d'Ankara, et procédé à plusieurs libération de prisonniers. Mais ces initiatives n'ont jamais permis de déboucher sur une solution politique au conflit.

Mais depuis la fin 2012, le climat semble avoir changé. Au terme d'une année particulièrement meurtrière sur le front des combats entre l'armée et les rebelles, les autorités d'Ankara ont repris le dialogue avec Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de réclusion à perpétuité.

Depuis cette date, les deux parties ont multiplié les signes de bonne volonté.

Longtemps placé à l'isolement, le chef rebelle a été autorisé depuis à s'entretenir à trois reprises avec des députés kurdes.

Le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a aussi déposé au Parlement un "paquet" législatif qui doit élargir les droits de la minorité kurde, riche de 12 à 15 millions de membres sur les 75 millions d'habitants que compte la Turquie. Ces textes doivent aussi permettre la libération de centaines de militants kurdes incarcérés pour leurs liens avec le PKK.

"Il y a déjà eu toutes sortes de discussions et de cessez-le-feu, mais les discussions actuelles semblent plus sérieuses que les précédentes", a résumé Mme Kisanak.

De nombreux obstacles demeurent toutefois sur la voie d'une paix durable. A commencer par le sort réservé à Abdullah Öcalan lui-même. Dimanche soir, le ministre de la Justice Sadullah Ergin a une nouvelle fois écarté l'idée d'une amnistie générale mais les Kurdes insistent toujours pour une remise en liberté du chef du PKK ou, à défaut, son assignation à résidence.

Les discussions avec le chef kurde suscitent également l'hostilité d'une majorité de Turcs, qui le considèrent toujours comme un "tueur d'enfants". Le chef du parti ultranationaliste MHP, Devlet Bahçeli, a même dénoncé des "marchandages".

Alors que les discussions sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution piétinent depuis des mois, l'opposition soupçonne le pouvoir et le BDP de préparer un marché: plus de droits pour les Kurdes en échange d'une loi fondamentale plus présidentielle taillée sur mesure pour M. Erdogan, contraint de quitter la tête du gouvernement en 2015.
(AFP, 18 mars 2013)

Ankara exclut une amnistie pour les militants kurdes

Le ministre turc de la Justice Sadullah Ergin a exclu dimanche soir une amnistie générale pour les rebelles kurdes et demandé leur départ de Turquie d'ici la fin 2013, alors que son gouvernement négocie une solution politique au conflit kurde.

"Il n'y a pas de place dans notre esprit pour une amnistie générale" pour les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), a dit M. Ergin dans un entretien à la chaîne privée Kanaltürk.

Le ministre a également souhaité que les quelque 2.000 rebelles du PKK retranchés dans les montagnes du sud-est de la Turquie achèvent leur retrait prévu du territoire turc d'ici la fin de cette année.

"Il peut y avoir certaines périodes (pour un retrait). D'ici la fin de 2013 est la formule la plus correcte", a-t-il estimé.

M. Ergin s'exprimait trois jours avant le nouvel an kurde, le Newroz, jeudi, où, selon les sources kurdes et du gouvernement turc, le chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan devrait déclarer un cessez-le-feu unilatéral.

M. Öcalan devrait ultérieurement, selon ces mêmes sources, appeler ses troupes à déposer les armes d'ici au mois d'août.

"Le cessez-le-feu et le retrait" des combattants "doivent se réaliser simultanément", a plaidé dimanche M. Ergin, qui a laissé entendre que le parlement turc pourrait légiférer en faveur d'un sauf-conduit des rebelles vers leurs bases arrières du nord de l'Irak.

Les autorités d'Ankara ont engagé à la fin de l'an dernier des discussions avec Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, pour mettre un terme au conflit kurde, qui a provoqué la mort de plus de 45.000 personnes depuis 1984. Le chef rebelle a été autorisé depuis à s'entretenir à deux reprises avec des députés kurdes.

Une troisième visite pourrait avoir lieu "aujourd'hui (lundi) ou mardi", a indiqué à l'AFP une source proche du BDP.

Les autorités turques ont déjà écarté à plusieurs reprises une amnistie pour les rebelles du PKK mais les Kurdes insistent sur cette revendication et plaident également pour une remise en liberté du chef du PKK ou, à défaut, son assignation à résidence.
(AFP, 18 mars 2013)

Les Kurdes réclament la libération d'Ocalan pour leur Nouvel an

Plusieurs dizaines de milliers de Kurdes se sont rassemblés dimanche à Istanbul pour célébrer leur nouvel an, le Newroz, en réclamant la libération du chef kurde Abdullah Öcalan en pleines négociations de paix avec les autorités turques.

Le Newroz est célébré officiellement le 21 mars mais la principale formation politique pro-kurde du pays, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP) a étalé cette année les festivités sur plusieurs jours.

Le rassemblement sur la place de Kazliçesme, sur la rive européenne de la métropole, a donné lieu à des appels répétés en faveur d'une libération d'Abdullah Öcalan, qui purge depuis treize ans une peine d'emprisonnement à vie sur une île de la mer de Marmara (nord-ouest), au large d'Istanbul.

"Liberté pour Öcalan, liberté pour Apo", le surnom du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants.

Selon des sources gouvernementales et kurdes, le chef historique du PKK devrait appeler à une trêve unilatérale jeudi, à l'occasion du Newroz, et à un abandon complet des armes d'ici au mois d'août prochain.

Dans un geste de bonne volonté, le PKK a libéré mercredi dernier dans le nord de l'Irak, où se trouve son commandement militaire, huit Turcs qu'il détenait depuis deux ans.

Les autorités d'Ankara ont engagé à la fin de l'an dernier, via les services de renseignement turcs, des discussions avec Abdullah Öcalan afin de mettre un terme au conflit kurde, qui a provoqué la mort de plus de 45.000 personnes depuis 1984. Longtemps limité aux seules visites de ses avocats, le chef rebelle a été autorisé depuis à s'entretenir à deux reprises avec des députés kurdes.

Lors de sa dernière rencontre, il leur a remis trois lettres détaillant sa "feuille de route pour la paix": une adressée au BDP, une autre pour les organisations du PKK en Europe, la troisième pour le commandement militaire du PKK en Irak.

Les réponses de ces destinataires au courrier d'Abdullah Öcalan ont été communiquées aux responsables turcs, a indiqué samedi le co-président du BDP Selahattin Demirtas.

Une troisième visite de députés du BDP à la prison du chef kurde emprisonné est prévue la semaine prochaine, selon les autorités.
(AFP, 17 mars 2013)

Le PKK fait un geste envers Ankara et libère des prisonniers turcs

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a libéré mercredi, comme convenu, huit prisonniers turcs qu'il détenait depuis deux ans dans une base du nord de l'Irak, un geste en direction du gouvernement d'Ankara destiné à favoriser les discussions de paix engagées en décembre.

Ces huit personnes, des fonctionnaires et des soldats, ont été officiellement remis à une délégation turque composée de députés et de militants, dans les montagnes de la région autonome du Kurdistan irakien à une trentaine de kilomètres de la frontière turque.

"En réponse à l'appel de notre chef Abdullah Öcalan, nous avons remis aujourd'hui huit prisonniers à la délégation turque", a déclaré Bauer Pirsonne, l'un des responsables de la branche armée du PKK, lors d'une conférence de presse.

La nouvelle de cette libération avait été rapportée à l'AFP un peu plus tôt par un membre de la délégation turque, le député du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), Hüsamettin Zenderlioglu.

"Nous avons procédé à cette libération avec les meilleures intentions qui soient. Nous ne comptons en tirer aucun profit, qu'il soit politique ou financier. Il s'agit simplement d'un geste humanitaire", a assuré M. Pirsonne.

"Aujourd'hui, la balle est dans le camp de la Turquie. A elle de prouver sa bonne volonté pour que soit enclenché un processus de paix", a ajouté le responsable de la branche armée du PKK.

Ces huit prisonniers avaient été capturés dans le sud-est de la Turquie, théâtre des combats qui opposent les rebelles kurdes et les forces de sécurité turques depuis 1984.

Leur libération s'inscrit dans le cadre des discussions de paix reprises au mois de décembre entre les autorités d'Ankara et Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie.

Le PKK a déjà procédé dans le passé à des libérations de prisonniers turcs.

L'opération s'est déroulée dans la discrétion pour ne pas froisser l'opinion publique turque, dont une partie rejette toute discussion avec le PKK, classée comme "terroriste" par Ankara et de nombreuses capitales étrangères.

En 2009, de précédents efforts de paix avaient subi un coup dur lorsqu'un groupe d'une trentaine de combattants du PKK avait symboliquement déposé les armes et était rentré en Turquie, où ils avaient été accueillis en héros par une myriade de caméras et des dizaines de milliers de sympathisants du mouvement kurde. Cet accueil avait tourné en manifestation contre le gouvernement turc.

Le chef de l'Etat turc Abdullah Gül a salué depuis la Suède, où il est en visite, la libération de ses concitoyens. "C'est évidemment bien qu'ils soient libres après si longtemps, qu'ils puissent enfin retrouver sains et saufs leurs proches", s'est félicité M. Gül.

Sitôt leur libération, les huit captifs ont pris la route jusqu'au poste-frontière irako-turc de Habur, près de la ville turque de Cizre, où ils sont attendus par leurs proches.

Après cette libération, Abdullah Öcalan devrait, selon des sources gouvernementales et kurdes, appeler à un cessez-le-feu unilatéral le 21 mars, à l'occasion du nouvel an kurde, le Newroz, et à un abandon complet des armes d'ici août.

En échange, le gouvernement islamo-conservateur turc a présenté la semaine dernière au Parlement un projet de loi qui doit permettre la libération de certains militants kurdes accusés de collusion avec le PKK. Son examen doit débuter prochainement.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a également proposé aux combattants du PKK qui voudraient quitter la Turquie un sauf-conduit vers leurs bases d'Irak.

Le PKK affirme que la moitié de ses 5.000 combattants se trouvent en Turquie, le reste étant basé dans les zones montagneuses du nord de l'Irak.
(AFP, 13 mars 2013)

Delegation on its way to accept Turkish prisoners held by PKK

A six-person delegation has left Diyarbakır on Monday to accept the eight public workers and soldiers to be released by People's Defense Forces (HPG) members in Federal Kurdistan tomorrow.

After spending the night in Şırnak today, the delegation will go to Federal Kurdistan through Habur border gate on Tuesday. Families of detained Turkish officers are also expected to join the delegation tomorrow. The delegation includes Peace and Democracy Party (BDP) deputies Sebahat Tuncel, Hüsamettin Zenderlioğlu and Adil Kurt, as well as Human Rights Association (IHD) President Öztürk Türkdoğan, IHD Diyarbakır Branch Chair Raci Bilici and MAZLUMDER Chairman Ahmet Faruk Ünsal.

The release of Turkish prisoners held by PKK (Kurdistan Workers Party) was brought to agenda following the message of jailed Kurdish leader Abdullah Öcalan who said during the most recent meeting with BDP deputies on Imralı Island that; "The state has PKK prisoners, so does the PKK have civilian prisoners. PKK should treat the prisoners well and I hope they will come together with their families soon".

The public workers and soldiers to be released by HPG are; district governor candidate Kenan Erenoğlu, sergeant Abdullah Söpçeler, specialist sergeants Zihni Koç and Kemal Ekinci, soldiers Hadi Gizli, Ramazan Başaran, Reşat Çeçan and police officer Nadir Özgen.

In a written statement on Monday, HPG main headquarters confirmed the names of the prisoners to be released tomorrow.
(DIHA, March 11, 2013)

Le nouvel an kurde, première étape d'un retour à la paix en Turquie?

Après avoir été longtemps l'occasion de tensions et d'incidents, le nouvel an kurde pourrait cette année marquer le début de la fin du conflit meurtrier qui oppose depuis près de trente ans le gouvernement d'Ankara aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Tous les médias turcs le répètent depuis maintenant une semaine. C'est le 21 mars, le jour de ce nouvel an (Newroz), que le chef historique du PKK Abdullah Öcalan doit appeler, depuis sa prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie), ses troupes à cesser les combats, premier signe concret du processus de paix réenclenché en décembre.

Au sortir d'un mouvement de grève de la faim suivi par plus de 700 détenus kurdes dans les prisons du pays, Ankara décidait alors de reprendre les discussions avec Abdullah Öcalan pour tenter de mettre, enfin, un terme à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts depuis 1984.

Trois mois d'intenses négociations plus tard, l'espoir est à nouveau de mise. Si l'on en croit les fuites, ni confirmées, ni démenties, publiées dans la presse, le chef du PKK s'apprêterait donc à annoncer une trêve le 21 mars.

Avant même cette date, le PKK pourrait manifester sa bonne volonté par un autre geste, la libération d'une vingtaine de prisonniers.

"Les prisonniers détenus par le PKK pourraient être libérés d'ici à la fin de la semaine", a espéré mardi Gültan Kisanak, coprésidente du Parti pour la paix et la démocratie (BDP) pro-kurde.

Autre signe de ce retour de la détente, une délégation du BDP s'est récemment rendue dans le Kurdistan irakien, qui accueille les bases arrières du PKK, pour convaincre ses chefs opérationnels de se ranger derrière Abdullah Öcalan.

Selon les extraits d'un courrier à leur intention rédigé du fond de sa cellule, le chef du PKK a prévu, après son appel du 21 mars, de retirer ses troupes du territoire turc d'ici au 15 août, le jour anniversaire de la première attaque du PKK en 1984.

"Marchandage"

En échange de ce retrait, le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déposé jeudi au Parlement un nouveau "paquet" législatif qui doit élargir les droits de la minorité kurde, riche de 12 à 15 millions de membres sur les 75 millions d'habitants que compte la Turquie.

"Tout ce que nous voulons c'est que les armes ne tirent plus et qu'il n'y ait plus d'effusion de sang, que cette plaie chronique dont souffre la Turquie puisse être refermée", a affirmé récemment le vice-Premier Bülent Arinç.

M. Arinç a assuré que son gouvernement serait "très patient" et qu'il avait tiré les leçons des précédentes initiatives de paix. La plus récente en 2009 avait capoté après la reddition symbolique d'une trentaine de rebelles du PKK, qui s'était transformée en manifestation contre le pouvoir.

"Il est vrai que la Turquie traverse une période très sensible, nous devons tous -Kurdes et Turcs - faire en sorte que ces discussions aboutissent enfin à une paix", a indiqué pour sa part à l'AFP Sirri Sakik, un influent député kurde.

Même si M. Erdogan a catégoriquement rejeté toute idée d'amnistie générale pour les rebelles, la réforme qu'il a présentée à l'Assemblée doit permettre la remise en liberté de nombreux détenus proches de la cause kurde et du PKK, considéré comme une organisation terroriste par de nombreuses capitales.

Une perspective inacceptable pour certains. Le chef du parti nationaliste (MHP) Devlet Bahçeli a ainsi dénoncé la "trahison" du pouvoir et dénoncé ces "marchandages" avec celui qu'il continue d'appeler le "monstre d'Imrali".

Le Parlement travaille depuis l'an dernier à la rédaction d'une nouvelle Constitution qui devrait redéfinir la citoyenneté turque et prendre en compte les revendication des Kurdes.

Les discussions peinent à progresser mais l'opposition soupçonne déjà le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et le BDP de préparer un marché: plus de droits pour les Kurdes en échange d'une Constitution plus présidentielle taillée sur mesure pour M. Erdogan.
(AFP, 8 mars 2013)

The Kurdish Guerrilla treats the Imrali process cautiously

ANF correspondent Deniz Kendal has interviewed KCK Executive Council President Murat Karayılan about the ongoing situation and the process of talks between the Turkish government and jailed Kurdish leader Abdullah Öcalan. Here are the extracts:

The KCK (Kurdish Communities Union) has recently released a statement , saying that you would have the right of self-defense against operations

In accordance with natural and international laws, the Kurdish guerrilla movement has the right to defend itself and retaliate against the attacks carried out by the Turkish state forces. It has to do this to be able to continue its existence. It should never be forgotten that the PKK (Kurdistan Workers Party) movement emerged as a response to the state violence against Kurdistan and led the resistance in that violence environment. Our movement doesn't take steps backward in the face of violence. On the other hand, unlike that period, our movement has got more opportunities now.

The policies of the Turkish state and government obviously aren't aimed at forming the sub-structure of a solution and a new peaceful process. They on the contrary deepen the lack of confidence that already exists.

The BDP (Peace and Democracy Party) delegation has stated that you would be releasing the prisoners you are holding soon. Should this development be expected to be practiced in the near future?

As our leader has demanded, we have decided to release the prisoners we are holding within a week, after the solution of some technical preparations. This will be a significant step taken by our side for the process of ongoing talks. We can deliver the prisoners to a BDP delegation or some other political parties or relevant non-governmental organizations that should reassure us about a safe delivery of prisoners.

Are you saying that the frame put forward at the most recent Imralı meeting intends to ensure a social peace?

Right. It would be denying the truth to say that there exists a social peace today in consideration of the massacres and pains the Kurdish people have suffered since 1925. Our leader is today working to develop a peace formula to overcome the deadlock in this problem which dates back to old times. Everyone should see that our leader has put forward the most reasonable method of solution on the basis of the ideological, philosophical, political and social aspects of the problem. However, this step by our leader is seen as a tactical political step.

With his perspective siding with a radical change in all aspects, our leader is proposing the changing of the old structure to a completely democratic republic. This proposal concerns not only our movement but also all the people in Turkey and Kurdistan as well as the Middle East region. All relevant circles therefore have the right to express their opinions on this subject. His perspective aims to ensure a solution for the benefit of all circles.

What would you say concerning the attempts aimed at sabotaging the process of talks?

It is true that some national and international powers inside and outside Turkey could constitute an obstacle to the solution of the Kurdish problem. However, the attempts of sabotaging the process could be defeated by the stance both sides should display on the side of peace and a democratic solution. From our own point of view, we will be having a determined stance for overcoming all kinds of obstacles.

What would you say concerning the attitude of some press-media circles and politicians whose statements sound as if all the problem has been brought to a conclusion?

There is no need to see the process through rose-coloured glasses. We should hold hopes for the future but we should at the same time be realistic. This is a serious problem towards which the Kurdish politicians and society as well as all relevant circles should approach cautiously. It is not right to make developments look like an accomplished solution.

Apart from the ongoing talks with our leader, the Turkish state has yet no prominent project for a solution to the 90 years-old rooted problem. Leader Apo is working in order to finalize his solution perspective on the basis of democratic ways and to evolve the armed conflict to a political environment. In this respect he has asked for the opinions of our movement and some other circles.

The currently ongoing talks aim to make the solution perspective clear, which is a quite significant, historic and valuable effort. Those who do not side with this purpose obviously side with bloodshed. We attach great importance to our leader's endeavors on the way to a peaceful solution.

The current process could lead to a permanent peace as leader Apo is trying to draw the frames of the process on the basis of the efforts he has been giving for peace for 20 years now. However, the process could at the same time be disrupted and change into an expansive conflict at any time.

Could you explain the reasons why you treat the process cautiously?

The current process bears some difficulties in terms of making decisions and developing practical plans for the new process.

The first reason is the fact that the AKP government has yet not appeased our concerns about its approach towards the process. First of all, the policy of “fight against terrorists and negotiation with their extensions” supports a continuous conflict, not a permanent peace. In other words, should the operations and attacks on guerrillas continue, they will no doubt defend themselves and exercise the right of reprisal, as we have stated earlier. It is already known to everyone that the Kurdish guerrilla movement will have more power than state's security forces to carry out operations with the coming of spring after two weeks. The continuation of operations means the continuation of clashes as well.

Besides our concerns about the policies of the AKP government, we have full confidence in our leader whom we will be supporting till the end. Despite the fact that we have formed an opinion following the letter he has sent to us, we are also supposed to think over some other points. In this respect, it is not easy at all for us to make a decision.

The second reason is the fact that the Kurdish Freedom Movement currently has got quite significant opportunities and a conjunctural position that could impose a solution and enable success by means of its own power. (ANF, March 6, 2013)

Le PKK pourrait libérer des prisonniers turcs dans les 10 jours

Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pourraient libérer dans les dix jours des prisonniers turcs qu'ils détiennent pour faire avancer les discussions de paix avec les autorités turques, a indiqué samedi un responsable du principal parti kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP).

"J'espère que les fonctionnaires détenus par le PKK retrouveront leur famille d'ici une semaine ou dix jours", a déclaré à Erbil (nord de l'Irak) Gulten Kisanak, vice-président du BDP, cité par l'agence de presse turque Anatolie.

Le PKK détient, selon les médias turcs, plus d'une vingtaine de personnes --pour la plupart des fonctionnaires-- enlevées dans le sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes et principal théâtre des affrontements avec l'armée.

Les autorités turques, représentées par des responsables des services de renseignement, mènent des pourparlers de paix avec le chef emprisonné des rebelles kurdes Abdullah Öcalan.

Selon des sources gouvernementales et kurdes, Öcalan devrait appeler à un cessez-le-feu unilatéral le 21 mars, à l'occasion du nouvel an kurde, et à un abandon complet des armes d'ici août.

Öcalan a également évoqué une libération prochaine des prisonniers détenus par son organisation, selon trois élus kurdes du BDP qui lui ont rendu visite dans sa prison.

"LÉtat (turc) détient des prisonniers de guerre. Le PKK a aussi des prisonniers de guerre. Le PKK doit se comporter correctement avec ces prisonniers, j'espère qu'ils retrouveront leurs familles au plus vite", avait affirmé M. Öcalan dans une déclaration lue le 32 février par la députée du BDP Pervin Buldan.

La rébellion kurde demande la libération de centaines, voire de milliers de prisonniers kurdes - militants et hommes politiques - détenus sous l'accusation de liens avec le PKK, une organisation considérée comme terroriste par Ankara et la plupart des pays occidentaux.
(AFP, 2 mars 2013)

Leak of İmralı record sparks controversy over its source

The publication of the “official prison record” of a meeting between the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and deputies of the Peace and Democracy Party (BDP) on Feb. 28 has sparked controversy and speculation over the source of the leak, as well as the source’s motivations.

By itself, the content of the alleged record of the Feb. 23 meeting between PKK leader Abdullah Öcalan and three BDP deputies is significant. What makes the publication of the record by daily Milliyet more significant is its timing. On the same day, BDP deputies were either in Europe or northern Iraq in order to discuss identical letters sent to their party, Kandil, where the PKK’s headquarters and training camps are located, and Europe.

Both the BDP and the ruling Justice and Development Party (AKP) appeared to have implicitly confirmed the accuracy of the content.

“The record, which was published in Milliyet, is the same record which was read out on Feb. 26 to members of the [BDP] Party Assembly by the delegation which visited Öcalan,” a senior BDP member, speaking on condition of anonymity, told the Hürriyet Daily News.

Culture Minister Ömer Çelik, for his part, said the published record did not have any “official aspect.” “Most of these expressions are speculations by those who transmitted them,” Çelik said, assuring that there was no bargaining on the characteristics of the state or the nation. “This is a process for the laying down of the arms and providing societal peace.”

“As far as we have followed today, the meeting’s records have already been published in Milliyet. Actually, there is nothing which is so secret,” said BDP deputy parliamentary group chair Pervin Buldan ahead of a trip to Brussels to meet with figures from the Europe branch of the executive council of the Kurdistan Communities Union (KCK), the alleged urban wing of the PKK.

Without questioning the accuracy of the record, AKP Diyarbakır deputy Galip Ensarioğlu called Öcalan’s discourse reflected through the record as “positive.”

“Öcalan is more reasonable then those who are outside. Öcalan is acting responsibly and is a chance for Turkey,” Ensarioğlu told the Daily News. “In this process, records may be published and there may be figures within both the state and the PKK who are against this process; who want to sabotage it.”

BDP deputy parliamentary group chair İdris Baluken was of the same idea as Ensarioğlu about the possibility of a sabotage.

“The leak of the Oslo talks sabotaged the process, too. At the time, the government blamed the PKK for the leak but the PKK strictly denied it. The publication of these records must have been done by those who want to sabotage the process. Whoever leaked the Oslo talks also leaked this and the government should find whoever it is,” Baluken told a group of journalists at Parliament in reference to a leak of secret National Intelligence Organization (MİT) talks with PKK representatives in Europe to online media in 2011.

“What matters is mutually assuming strong stances. There may be different provocations in the coming days, too,” he said.

Ensarioğlu, meanwhile, said the government would not give up ongoing efforts as part of the “resolution process” because of the leak. “There is a need to be stubborn, determined and sincere. We are hopeful for the process because we don’t have another chance.”

The Milliyet report suggested Öcalan said he would declare a “road map for peace” on March 21, while proposing that the PKK’s withdrawal should take place after a parliamentary decision. March 21, the date of Nevruz, is a spring festival for many people in the Middle East and one of crucial importance to Kurds.

Öcalan said he would lend his support to the presidential system on the condition that the system is similar to that of the United States and that Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is the president of that system.

Among many other items, Öcalan also commented on international politics and said Egyptian President Mohamed Morsi was being manipulated by the United Kingdom.
(hurriyetdailynews.com, Feb 28, 2013)

Minorités / Minorities

Hamit Bozarslan: L’Histoire turque écrite au pluriel

Résumé : Une synthèse de l’Histoire de l’Empire ottoman et de la Turquie contemporaine avec un regard à la fois lucide et complet sur le passé et le devenir de la Turquie moderne.

Français d’origine kurde, Hamit Bozarslan, qui a grandi en Turquie, n’en est pas à sa première étude sur le sujet. Se revendiquant d’une "école dissidente", à l’instar de Halil Berktay ou de Taner Akçam, il nous livre des clefs qui permettent une meilleure compréhension dans son ensemble de la formation, de la nature et des évolutions historiques de l’Empire ottoman – prenant en compte ses territoires de l’Europe au Caucase et du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord – à la Turquie contemporaine. On notera avec intérêt que l’auteur propose la révolution Jeune-Turque de 1908 comme une date charnière entre deux séquences historiques de l’histoire turque moderne, relativisant par ce biais toute volonté de rupture introduite par Mustafa Kemal Atatürk vis-à-vis de l’ordre précédent.

Hamit Bozarslan appréhende l’histoire de la Turquie moderne à travers le prisme de la sociologie historique, à savoir l’analyse des faits sociaux, religieux et politiques, abordant ainsi les influences croisées qui ont façonné ce pays sur les plans culturel, géographique et politique. Après avoir mis en exergue la force civique des courants intellectuels antinationalistes (tels que le courant des "Jeunes ottomans"), qui ont existé au crépuscule de l’Empire ottoman, l’auteur se penche sur le processus qui a abouti à la domination hégémonique du nationalisme unioniste (ittihadiste). Loin de faire abstraction des pages obscures de l’histoire turque, Bozarslan propose un examen critique portant sur les causes et le déroulement du Génocide arménien perpétré par le gouvernement unioniste, ainsi que sur la destruction de la région kurdo-alévie du Dersim par son rejeton kémaliste. Le processus génocidaire qui selon lui a conduit à l’extermination des Arméniens ottomans est expliqué à la lumière des concepts de "sélection naturelle" et de "darwinisme social" – ce postulat datant du XIXe siècle selon lequel la lutte pour la vie entre les hommes est l’état naturel des relations sociales.

A travers ce récit d’une brûlante actualité, nous nous plongeons dans l’univers intellectuel, idéologique et psychologique des acteurs du jeu politique d’abord ottoman, puis turc. De la même façon que les liens ambigus nourris d’admiration et de haine entre les dirigeants du mouvement Jeune Turc et les partis révolutionnaires arméniens font l’objet d’une analyse des plus pertinentes, notamment dans la mise en exergue des clivages politiques. En cela, l’auteur démontre en quoi la ligne de fracture entre les courants nationalistes turcs et les comités révolutionnaires chrétiens d’Anatolie et des Balkans étaient de nature idéologique ; les premiers étant influencés par les idéologies des droites nationalistes européennes et les seconds (arméniens, bulgares, macédoniens) se revendiquant de la pensée progressiste issue des mouvements socialistes et marxistes en vogue dans le vieux continent.

L’auteur, qui a travaillé sur une imposante bibliographie englobant des textes à la fois turcs et étrangers, toutes orientations confondues, se veut l’interprète d’une nouvelle génération de jeunes historiens turcs animée par un souci d’intelligibilité dans le traitement de chaque période étudiée. Cette entreprise a été rendue possible en s'appuyant sur des notions telles que l’économie, l’Etat, l’espace politique, la société, la culture politique, les communautés et les minorités.

Pour Bozarslan, si le "centre" politique turc est parvenu à imposer sa culture, son administration ainsi qu’une certaine homogénéité, ces dynamiques se sont heurtées et se heurtent encore à une fragmentation de fait sur le plan confessionnel, ethnique, politique et territorial. Il s’agira ici de faire parler les lignes de fracture qui traversent les régimes successifs (unioniste, kémaliste, post-kémaliste), tiraillés entre la sacralisation d’une identité officielle étatique et l’impossibilité de "faire société".

Dans cette étude didactique - que l’on lirait comme un manuel - et destinée à un grand public, Hamit Bozarslan lance un plaidoyer pour une démocratie réelle en Turquie, apte à enrayer les nouvelles vagues de contestation radicales, appelant de ses vœux à une réconciliation et à la paix civile. En cela, l’auteur prend acte de l’échec unanimiste du passé comme préalable à une reconnaissance de la légitimité des pluralismes ethniques, confessionnels, politiques et ‘civilisationnel’ ainsi que les déchirements qu’ils expriment dans l’arène publique actuelle (irrédentisme kurde, négation du génocide arménien…)

Tigrane YEGAVIAN
http://www.nonfiction.fr/article-6452-lhistoire_turque_ecrite_au_pluriel.htm

HISTOIRE DE LA TURQUIE : DE L'EMPIRE À NOS JOURS
Hamit Bozarslan
Éditeur : TALLANDIER
590 pages / 25,56 €

Family of Armenian private to appeal court's decision on son's death

The family of a Turkish private of Armenian descent, Sevag Şahin Balıkçı, has said they will appeal a court ruling which said the 2011 death of their son was an accident and sentenced the man who shot him to four years, five months in prison.

Pvt. Balıkçı was killed on April 24, 2011, the date the Armenian diaspora has chosen to commemorate the incidents of 1915, when hundreds of thousands of Armenians were killed in the Ottoman Empire during World War I. Officers and other privates in Balıkçı's unit, which was stationed in Batman province, testified that he was shot accidentally while “joking around” with a close friend, Kıvanç Ağaoğlu. The two were serving at the Kozluk Gümüşgörü Gendarmerie Station at the time of the incident.

Earlier this month, a military prosecutor demanded up to two years, six months' imprisonment for Ağaoğlu, accusing him of accidentally shooting Balıkçı during their military service as privates. But Balıkçı's family and lawyers believe the young man being an ethnic Armenian might have been the motive for the fatal shooting.

On Tuesday, the Diyarbakır Second Air Forces Command Military Court ruled for a lengthier four years and five months of prison time for Ağaoğlu, finding him guilty of involuntarily causing the death of Balıkçı. Subtracting time served, he will be staying in prison for the next three years.

At a press conference on Wednesday, İsmail Cem Halavurt, a lawyer representing the Balıkçı family, said they will file an appeal at the Supreme Court of Appeals seeking the reversal of the decision.

“We believe the killing was deliberate,” Halavurt said, demanding a lengthier prison term for Ağaoğlu. He also accused the prosecutor involved in the case of being reckless in saying Balıkçı was shot “accidentally.”

Also speaking to the press, Ani Balıkçı, the mother of the private, said her son was killed because of his ethnic background as a person of Armenian origin.

A reaction against the court ruling came from the Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (MAZLUM-DER), whose Diyarbakır Branch President Abdurrahim Ay said, “We think the court ruling regarding Sevag Şahin Balıkçı was given without a thorough and adequate investigation.”

Ay noted that during the course of the trial, several witnesses had testified that the private was shot on purpose, not by accident, adding that the ruling “has disappointed Balıkçı's family and everyone following this trial.” He also said that in many similar cases in the military, the victims tended to be Kurdish or of some other ethnicity. “This alarming truth is that people are being discriminated against on the basis of their race or religion even when they are performing a duty that is compulsory in this country and this discrimination is proving to be deadly,” he said, underlining that the court's decision was a major disappointment given this situation.

Peace and Democracy Party (BDP) İstanbul deputy Sebahat Tuncel, who held a press conference in the Parliament building on Wednesday, said: “It is no coincidence that those who die in accidents in the army are Kurds, Alevis or Armenians. We are seeing the consequences of racism and nationalism.” She continued: “This country hasn't forgotten Hrant Dink. What happened to Sevag Balıkçı is a different manifestation of the same thing. Turkey has to establish social peace.”
(TODAY'S ZAMAN, March 29, 2013)

Turkish Minister Apologizes to Assyrians for Genocide 'Masturbation' Remark

Turkish EU minister Egemen Bagis drew sharp criticism in Swedish and Turkish media regarding his remarks about the Swedish parliament's recognition of the Turkish genocide of Assyrians in World War One. Mr. Bagis compared the Assyrian genocide recognition campaign to "masturbation." During a closed door meeting with representatives from the Assyrian Federation of Sweden on January 18th in the Turkish embassy in Stockholm (AINA 2-26-2013), he said "What have you Assyrians accomplished by using the Seyfo [genocide] question like masturbation by proclaiming it in the media and in the Swedish parliament? Why do you involve the Pontic Greeks into the question?"

Speaking to the Swedish paper europaportalen.se, which first leaked the news, the Turkish government at first denied the minister had expressed the insulting line, stating: "Our Assyrian friends who were in the meeting can confirm that the minister did not utter such words." However, Afram Yakoub, the president of the Assyrian Federation of Sweden, lashed out against Ankara's attempt to discredit the report, saying "What Ankara is contending is not correct, the minister did unfortunately use such language."

In an unexpected turn, Mr Bagis, who's following Turkish president Abdullah Gül on a three day state visit to Sweden, offered a disingenuous apology on Monday for offending Assyrians. Speaking to Stockholm based Assyria TV, he said "If I have said such a thing and it has offended people then I am sorry, I apologize."

Turkey denies the genocide of Assyrians of 1915-1918, which claimed the lives of 750,000 Assyrians (75%), 500,000 Greeks and 1.5 million Armenians.
(AINA, 12 March 2013)

Journalism hard job for minorities in Turkey

Editors-in-chief of minority newspapers in Turkey have told a visiting EU mission during an Istanbul meeting on Feb. 27 that they were facing self-censorship problems along with economic difficulties.

Present at the meeting were EU Delegation to Turkey First Counselor Michael Miller, Political Officer of the European External Action Service Sema Kılıçer and the editors-in-chief of daily Greek newspaper Apoyevmatini, Armenian dailies Marmara and Jamanag, Armenian weekly Agos, Jewish weekly Şalom, and Syriac monthly Sabro.

“Freedom of expression and press censorship in Turkey were discussed during the meeting. I spoke on the causes that lead the censorship of the minority press, underlining that minority newspapers are self-censoring themselves due to their fears,” Mihalis Vasiliadis, the editor-in-chief of daily Apoyevmatini, told the Hürriyet Daily News after the meeting.

“Another kind of censorship mechanism is the one imposed by the dominant groups of the minority communities. Since we are financially dependent on them, we cannot release critical
news reports,” Vasiliadis said.

Vasiliadis also said he still did not have a state-issued “yellow press card,” although he has been a journalist for 30 years. He mentioned the problems of minority journalists with regard to holding press cards during the meeting.

“Many journalists are currently in custody. The Prime Minister says they did not have any press cards and were arrested for engaging in terrorist activities. I reminded [them during the meeting] that no one could guarantee that we wouldn’t be treated in the same way if we were arrested,” Vasiliadis said.
“The State’s Press Institution said they would release an official announcement

for the minority newspapers [to obtain their press cards]. However, it hasn’t been done yet,” he added.

Meanwhile, Tuma Çelik, editor-in-chief of the monthly Sabro, said minority issues were also handled in the context of Turkey’s EU process. “I said at the meeting that we were regarded as foreigners although we are citizens of the Turkish Republic. I underlined the point that our problems should be solved not because of the EU process, but because we are citizens,” Çelik said.
(hurriyetdailynews.com, Vercihan Ziflioğlu, March 1, 2013)

Minority foundations ask for return of 1,550 properties

Deputy Prime Minister Bülent Arınç has announced that 165 minority religious foundations have applied to the Council of the General Assembly of the Directorate General for Foundations (VGM) to reclaim about 1,550 parcels of property that were confiscated by the state and later given to the Treasury in 1974.

In response to a parliamentary question, Arınç recently stated that since the enactment of Government Decree No. 651 dated Aug. 27, 2011, which allows foundations to reclaim real property dating back to 1936, and that all real property, cemeteries and fountains are to be returned to their rightful holders, 165 minority religious foundations have applied to the VGM for the return of seized property.

Arınç said: “So far, 174 of the 1,550 parcels have been returned, 300 claims have been rejected and the market value of 15 immoveable properties currently belonging to third parties has been paid. The rest of the applications are still in the process of being evaluated.”
(TODAY'S ZAMAN, March 1, 2013)

Le journaliste Laurent Leylekian condamné par la Justice française
 
Paris le 28 février 2013.  Aujourd’hui, la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné le journaliste Laurent Leylekian à verser 4000 euros de dommages et intérêts à son accusatrice Sirma Oran-Martz, ainsi que 4500 euros de frais de justice. Il a en outre été condamné à payer une amende en sursis de 2500 Euros.

Sirma Oran-Martz avait traduit en justice pour diffamation Laurent Leylekian pour l’avoir traité de négationniste dans un éditorial paru sur le site alors en vigueur de France-Arménie. Laurent Leylekian est l’ancien Directeur de publication du journal “France-Arménie” ; il a été  Directeur exécutif de la Fédération Euro-arménienne pour la Justice et la Démocratie pendant une dizaine d’années.
 
L’éditorial, intitulé “Martz Attaque” était un clin d’œil à quelques films de science-fiction tels « Mars attaque » ou autre « E.T» ; il dénonçait les tentatives de négationnistes  notoires du génocide des Arméniens de vouloir imposer leurs convictions à la scène politique française.

Le procès de Laurent Leylekian avait eu lieu à Paris le 24 janvier dernier.
 
Aujourd’hui, la sentence a choqué les observateurs et la Communauté arménienne de France, en particulier en raison du déroulement du procès, un fiasco pour Sirma Oran qui a avancé des arguments confus, évasifs et souvent hors sujet, alors que Laurent Leylekian avait exprimé des positions claires, fortes et convaincantes. Sirma Oran avait poursuivi Laurent Leylekian pour l’avoir diffamé d’être une négationniste, or tout au long du procès, elle a apporté elle-même toutes les preuves de son négationnisme du génocide des Arméniens.

De plus, l’avocate générale n’avait pas requis de peine contre Laurent Leylekian.

Aussi, aucun élément du procès ne laissait présager un verdict aussi surprenant et injuste.
 
En tant que directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie à Bruxelles, Laurent Leylekian avait agi pendant des années auprès de la Commission européenne et du Parlement européen, afin de contribuer à intégrer le génocide des Arméniens dans la liste des Crimes dont la négation devrait être poursuivie et sanctionnée en Europe. Par suite, l’Union européenne avait en novembre 2008 adopté une Décision-Cadre sur ce sujet, préconisant le rapprochement entre les législations et règlements des Etats Membres sur les offenses,  dont la négation des Génocides, qui doivent être sanctionnées par des peines minimales d’un à trois ans d’emprisonnement.
 
A ce jour, la France n’a pas intégré cette Décision-Cadre européenne dans sa législation.

De ce fait, aujourd’hui, il y a dans la législation française un vide juridique concernant le génocide des Arméniens, puisque, bien qu’ayant reconnu le génocide des Arméniens en 2001, la France ne sanctionne pas la négation de ce crime à ce jour.

Comité Laurent LEYLEKIAN
Contact : 0652955628

001 arméniens   <001@imprescriptible.fr>

Politique intérieure/Interior Politics

Un responsable tire la sonnette d'alarme pour une nouvelle Constitution

La Turquie a besoin d'urgence d'une nouvelle Constitution plus respectueuse des libertés fondamentales si elle veut conserver son image de "modèle" pour le monde arabe, a déclaré jeudi le président du Parlement turc, Cemil Ciçek.

"La Turquie a besoin urgemment d'une nouvelle Constitution. Les efforts pour rédiger une nouvelle charte ne doivent plus être retardés", a dit M. Ciçek devant la presse à Ankara.

Depuis 2011, les quatre partis politiques représentés à l'Assemblée nationale turque sont réunis au sein d'une commission spéciale chargée de la rédaction d'une loi fondamentale destinée à remplacer celle élaborée par les militaires après le coup d'Etat de 1980 et amendée plusieurs fois depuis.

Mais les travaux n'avancent guère, les formations politiques étant profondément divisées sur des questions essentielles concernant notamment l'octroi davantage de droits à la minorité kurde et la laïcité.

Exaspéré par le retard pris par les travaux, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé que faute d'un accord d'ici à la fin avril, le gouvernement islamo-conservateur présenterait son propre texte au Parlement.

M. Cicek a souligné la nécessité de parvenir à un compromis avant la période électorale chargée qui s'annonce pour 2014 (municipale, présidentielle) et 2015 (législative).

"Il est difficile de rédiger un nouveau texte dans une atmosphère d'élections. Nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous", a prévenu M. Ciçek, qui est un membre du Parti de la Justice et du développement (AKP), au pouvoir.

Il a estimé que si la Turquie n'y parvenait pas, son image de "modèle" dans le monde arabe serait "terni".

L'opposition reproche à M. Erdogan de vouloir modifier la Constitution pour élargir les pouvoirs du président, un poste qu'il ne fait plus mystère de vouloir briguer dès 2014.
(AFP, 28 mars 2013)

CHP raises concerns over Israel’s apology

Main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy chair Faruk Loğoğlu has dismissed Israel’s formal apology to Turkey over the Mavi Marmara killings of 2010, stressing that Israel’s apology came after a push from U.S. President Barack Obama. “If someone is to be congratulated, President Obama, who is the architect of the process, should be congratulated,” Loğoğlu said at a press conference in Parliament yesterday.

The delay, timing and method of Israel’s apology caused concerns, according to Loğoğlu. “Is this development a prologue to new conflicts in the region, or does it herald a peaceful and stable era for the region?” Loğoğlu asked.

In addition, CHP deputy Osman Korutürk asked Foreign Minister Davutoğlu to reveal scripts of telephone conversation in which Israeli Prime Minister Binyamin Netenyahu expressed a formal apology to Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan. “Has Turkey made a commitment to a joint operation with Israel and the U.S. against Syria as well as against Iraq and Iran as next phases in return for Israel’s apology?” Korutürk asked Davutoğlu.

Meanwhile, the CHP has tabled a motion of censure against Davutoğlu over alleged secret energy deals with Iraq’s Kurdistan Regional Government (KRG).

“The government has signed secret and express agreements that would cause the division of our country and in Iraq as well. By way of such agreements, certain private companies obtained concessions from the government,” CHP deputy Aytun Çıray said. Çıray recently claimed that Turkey and the KRG secretly signed a “framework agreement” last year that outlined transportation and marketing of oil and gas sources in northern Iraq to the global market by excluding the central government in Baghdad.

“This deal is legally problematic. Signing a deal with the KRG instead of Iraq’s central government and adopting that deal without parliamentary consent is an unconstitutional act by the government and Foreign Minister,” Çıray said. “By signing a deal, Turkey recognized the KRG as a state that would bring Iraq to the brink of dissolution. Our foreign policy means that the integrity of Iraq was breached in this way,” Çıray said.

Arguing that an offshore company was founded by Turkey as part of the secret agreement, Çıray asserted that companies whose owners are close to the Turkish government are the shareholders in the offshore company.

Having issued a parliamentary question about the secret deal, Çıray said he had not received a response from Davutoğlu yet.
(hurriyetdailynews.com, March 25, 2013)

Towards a new constitution drawn up by AKP and BDP?

The working period of the Constitution Conciliation Commission has been prolonged to the end of March. Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan implied that they could postpone this period to April at most. Evidently, the commission will be in office until April 23, 2013, which is the 93rd anniversary of Parliament’s inauguration.

So far, the commission has handled about 110 articles. A consensus was reached on 30 articles. However, the four parties cannot agree on some main articles such as “legislative, executive, and judicial.” When possible bilateral alliances are considered, the articles that would be written with mutual consent exceed 50 percent. For instance, the number of articles that could be written by the Justice and Development Party (AKP) and the Peace and Democracy Party (BDP) alliance is two times more than other possible alliances. The BDP’s flexibility on critical articles increases this proportion. To illustrate, while the Republican People’s Party (CHP) and the Nationalist Movement Party (MHP) are strictly against the title of “presidential system,” which is insistently favored by the AKP, the BDP tends to affirm it depending on the debates. Also, the two parties have developed very similar proposals to some crucial articles of the Constitution, including the “Preamble” and “first four articles.”

Both parties are conducting work on the articles that “shall not be amended, nor shall their amendment be proposed” in the current Constitution. Last week, the AKP’s draft was leaked. The BDP is also making a similar preparation. When I paid close attention to the corridors, I saw that the two parties actually agree on even more subjects than assumed. Article No. 1 of the current Constitution says, “The Turkish State is a republic.” The AKP does not have an objection to that; neither does the BDP. This article is expected to be left as it is.

Article No. 2 says, “The Republic of Turkey is a democratic, secular and social state governed by the rule of law; bearing in mind the concepts of public peace, national solidarity and justice; respecting human rights; loyal to the nationalism of Atatürk; and based on the fundamental tenets set forth in the Preamble.” The AKP wants to simplify this article without changing its root idea. Instead of the current article, the AKP favors the expression “The Republic of Turkey is a democratic, secular and social state governed by the rule of law and based on human rights.” The BDP also proposes a similar expression, but they also favor excluding the phrase “the nationalism of Atatürk,” while the AKP thinks that the expression could be attached on the Preamble.

Anthem issue

Furthermore Article No. 3 says “The Turkish state, with its territory and nation, is an indivisible entity. Its language is Turkish. Its flag, the form of which is prescribed by the relevant law, is composed of a white crescent and star on a red background. Its national anthem is the March. Its capital is Ankara.” The two parties are not completely against this article. They only side for the change of the phrase “Its language is Turkish” to “Its official language is Turkish.” The BDP does not object to the flag anymore, and it would possibly not raise its voice against the national anthem.

Article No. 4 indicates that the provisions of the first three articles shall not be amended, nor shall their amendment be proposed. The AKP and the BDP do not think to include this article in the new Constitution.

Also, Article No. 5 regulates “the Fundamental Aims and Duties of the State.” The AKP has proposed a simplified version of this article to be attached to the Preamble, while the BDP favors its abolishment.

Article No. 6, another critical one in the current Constitution, says, “Sovereignty is vested fully and unconditionally in the nation. The Turkish Nation shall exercise its sovereignty through the authorized organs as prescribed by the principles laid down in the Constitution.” The AKP wants to rewrite this article as “Sovereignty is vested fully and unconditionally in the nation. The nation shall exercise its sovereignty through its representatives.” While the BDP wants the exclusion of “Turkish Nation,” it also sides with a more inclusive definition compared to the AKP’s proposal. While the AKP and the BDP seem to be reaching a consensus on the main articles, the CHP and the MHP want to leave the first four articles as they are. The AKP and the BDP are taking quick steps to make a bilateral agreement, which would shape the new Constitution simultaneously with the peace process. This process might also cause some breakups within the CHP.
(hurriyetdailynews.com, March 19, 2013)

Main opposition leader criticizes Ergenekon prosecutors

Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu harshly criticized the prosecutors and judges of the Ergenekon case, vowing that they will settle accounts with those who destroyed the notion of justice in the country.

“I apologize to respectable and fair judges and prosecutors for calling those judges and prosecutors [of the Ergenekon case] judges and prosecutors. We will settle accounts sooner or later with judges and prosecutors who destroyed the notion of justice, I promise our nation,” Kılıçdaroğlu said yesterday in his address to his party’s parliamentary group meeting.

The CHP leader was commenting on the prosecutor’s demand for the aggravated life imprisonment of 67 suspects in the Ergenekon coup plot case, including former chief of General Staff İlker Başbuğ and CHP deputies Mustafa Balbay and Mehmet Haberal.

‘Politically motivated’

“What kind of justice is this?” he asked, comparing today’s courts with those of the post-1980 coups. “Those courts did not dispense justice; they only serve political authority. They are sticks of the government. So we don’t expect justice from Silivri courts [where the Ergenekon trials are being held],” Kılıçdaroğlu said. Judges in the Ergenekon trials are politically motivated, according to Kılıçdaroğlu.

“There are some judges who receive instructions from the government,” he said, describing the Ergenekon trials as a black stain on Turkish democracy.

“Ergenekon is such a case that people who had not ever met or gotten in touch [their entire lives] were counted as members of the same [illegal] organization. Many of them would not know each other if they met on the street,” he said.

CHP Ankara Deputy Sinan Aygün, another suspect in the case facing aggravated life imprisonment, also commented on the prosecutor’s opinion, noting that they faced two charges of aggravated life imprisonment in addition to 54 years in prison, when the indictment was submitted to the court.
(hurriyetdailynews.com, March 19, 2013)

PM Erdoğan holds surprise meeting at his home with Intelligence Chief

Turkish Prime Minister Erdoğan held an unscheduled meeting with National Intelligence Organization (MİT) Chief Hakan Fidan and Justice Minister Sadullah Ergin at his home in Istanbul on March. 15.
 
Having publicly declared that he was taking a rest for a few days following a short examination at an Ankara hospital on March. 12, Erdoğan canceled the whole of his official program for the rest of the week and later moved to Istanbul to rest.
Fidan met with Erdoğan around 7 p.m., and was joined by Ergin an hour later, according to Doğan News Agency. The meeting lasted until 9.30 p.m.
 
The surprise visit of Fidan and Ergin came amid preparations for the visit of a third parliamentary delegation to the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), Abdullah Öcalan. It is expected that the third delegation will deliver responses to Öcalan’s previous letters from the PKK’s senior leaders based in the Kandil Mountains of northern Iraq and the European branch of the Kurdistan Communities Union (KCK), the alleged urban wing of the PKK.
 
According to reports, the three discussed the ongoing peace process; the upcoming Nevruz festival on March 21, when Öcalan is expected to make a call for a cease-fire; and the participants of the third parliamentary delegation that the Peace and Democracy Party (BDP) will send to visit Öcalan in İmralı island prison.
(hurriyetdailynews.com, March 15, 2013)

Does BDP favor presidential system?

The echoes of the meeting held by Peace and Democracy Party (BDP) deputies Pervin Buldan, Sırrı Süreyya Önder and Altan Tan with Abdullah Öcalan at İmralı Island are continuing to reverberate. While all sides are trying to overcome the tremor created by the leak of the minutes of the meeting, Öcalan’s suggestions at the meeting are also being discussed. How will the “İmralı criteria” affect the process? Will the opposition’s criticism that “Öcalan is writing the Constitution” overturn the already shaking Constitution table?

Parliament’s Constitution Conciliation Commission deadlocked about a month ago at the “execution” section. The reason for this was that while the Republican People’s Party (CHP) and the Nationalist Movement Party (MHP) were suggesting the parliamentary system, the ruling Justice and Development Party (AKP) was insisting on the “presidential system.” The BDP, however, considered both of systems to be open to debate and presented a strengthened parliamentary system as its official offer. The AKP’s insistence on the presidential system deadlocked the Commission, so this chapter was skipped to be tackled later when there was no consensus.

After the latest İmralı talks, eyes are again turned to the BDP. In that meeting, Öcalan said, “We will support Mr. Tayyip’s presidency. We can form an alliance with the AKP on this basis. However, this presidential system should be like the one in the United States, with a senate like a state chamber.

Then a second one like a people’s chamber. The latter could be named a ‘democratic Parliament,’ while the former could be named a ‘house of representatives,’ like in the U.S.” Even though he was putting forward certain conditions, Öcalan was therefore openly giving a green light to Erdoğan’s presidency. Following these words, what will the BDP do during the “executive” chapter that is due to be tackled in the coming days? Will it continue defending the parliamentary system, or will it revise its offer and go back to the presidential system?

Meral Danış Beştaş, BDP deputy chair and member of the Constitution Conciliation Commission as an “expert” for her party, answered my question. “We are open to discussing the presidential system. We have suggested the parliamentary system to the Commission, but we have also expressed there that we can discuss the presidential system,” she said.

Apparently, the BDP administration was aware that Öcalan would bring this system to the table and therefore prepared accordingly. So, what will the BDP do when the chapter comes to the table? “In principle, before the Commission we have formed with four parties is dispersed, we do not find it correct that we should bring such a suggestion,” Beştaş said.

‘No super powers’

She is openly saying that they may change their offer in favor of the presidential system within the framework of dual alliances, if the Commission ends up being dispersed. “We have suggested the parliamentary system in the executive and legislative chapters. However, we have also expressed that we are open to debate the presidential system. It may not be possible in a four-party structure, so if new alliances are on the agenda we would not be closed to debating this. If we sit around a table with the AKP, we could debate this system; if we agree, we would support it. What is important for us is a democratic governance system where people can find themselves represented,” Beştaş said.

I reminded her of the content of the AKP’s “presidential system” offer. She replied: “We would not prefer the ‘super presidential’ system that the AKP has suggested.” Beştaş also explained that they would favor a system similar to the U.S. model with strong control pillars. “The president should not possess super powers. He or she should report to Parliament. The equilibrium and the control should be based on strong foundations. In this system, democracy should be experienced at its highest level.

Otherwise, no matter under what conditions, we are not in favor of a strong and uncontrolled presidential model.” The latest deadline Erdoğan gave to the Constitution Conciliation Commission expires at the end of this month. It looks difficult for the four parties to put their signatures under a joint Constitution, while the stance of the opposition also indicates that Öcalan’s leaked words will accelerate the Commission’s dispersal.

First test on March 8

I had the opportunity to talk to the Co-Chair of the Peace and Democracy Party (BDP) Selahattin Demirtaş during the week. The minutes of the İmralı meeting had not been leaked to the press yet.

Demirtaş said World Women’s Day on March 8 would be a test for the sincerity of the government, saying, “There will be many women’s rallies on March 8. The attitude toward these rallies is a parameter for us. Will the government ban them? In the province of Van, the public prosecutor has banned posters on March 8 and has launched cases for the closure of 10 associations. We will see if the stance changes, whether those practices of oppressing us and pressuring the streets will change.” Let’s see if this test will be passed after the leakage of the minutes.

Danger waiting for CHP

Republican People’s Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu said since day one that they would not leave the Constitution conciliation table. Despite this, the nationalist wing of the CHP is uncomfortable. This discomfort has altogether increased with the leakage of Öcalan’s comments on the new Constitution. The nationalists are forcing the party to leave the table without waiting for the end of March, with the slogan “No to the AKP-Öcalan Constitution.” They are also debating formulating this demand with an anti-administration declaration. The reformists, on the other hand, want to stay at the table until the end. The new Constitution process may bring unexpected internal clashes and moreover resignations within the CHP.
(hurriyetdailynews.com, March 5, 2013)

Forces armées/Armed Forces

Tirs de l'artillerie turque contre des bases du PKK dans le nord de l'Irak

L'artillerie turque a procédé à des tirs contre des bases irakiennes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une semaine après l'appel au cessez-le-feu du chef des rebelles, ont indiqué un responsable du PKK et une source au sein des forces de sécurité turques jeudi.

Les tirs d'obus, qui sont tombés dans la province de Dohuk, frontalière de la Turquie, "n'ont fait aucun blessé. Nos membres n'étaient pas là au moment de l'attaque" mercredi, a précisé un responsable du PKK à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Les tirs visaient des bases arrière du PKK et avaient pour but de "dissuader les rebelles d'entrer en Turquie", a précisé une source au sein des forces de sécurité turques.

C'est la première fois que l'armée turque visait des bases arrière du PKK en Irak depuis l'appel du chef du PKK emprisonné Abdullah Öcalan au cessez-le-feu et au retrait du territoire turc, rendu public la semaine dernière.

Le commandement militaire du PKK a officialisé samedi cette trêve et précisé que le retrait ne commencerait qu'après la mise en place de mécanismes "ad hoc" chargés de le surveiller.
(AFP, 28 mars 2013)

L'aviation turque survole les bases arrières du PKK en Irak

Des avions de combat de l'armée de l'air turque ont survolé lundi les bases des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, quatre jours après l'appel au cessez-le-feu lancé par leur chef emprisonné Abdullah Öcalan, a-t-on appris de source militaire.

Cinq chasseurs-bombardiers F-16 ont décollé de la base de Diyarbakir et effectué un vol de reconnaissance dans les monts Kandil, a précisé la même source à l'AFP.

Depuis des années, l'aviation turque effectue régulièrement des missions dans l'espace aérien irakien pour bombarder les camps du PKK.

La mission de lundi intervient après le message lancé jeudi, à l'occasion du Nouvel an kurde, par Abdullah Öcalan, qui a appelé ses troupes à un cessez-le-feu unilatéral et à se retirer du territoire turc.

Le commandement militaire du PKK a officialisé samedi cette trêve et précisé que le retrait ne commencerait qu'après la mise en place de mécanismes "ad hoc" chargés de le surveiller.
(AFP, 25 mars 2013)

Ankara cessera ses opérations militaires si le PKK arrête les siennes

La Turquie cessera ses opérations militaires contre les Kurdes si le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) cesse les siennes, a assuré jeudi à La Haye le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, quelques heures après un appel au cessez-le-feu du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan.

"S'il n'y a plus d'actions armées, nos troupes n'entreprendront plus d'opérations militaires", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à La Haye, aux Pays-Bas, où il venait de rencontrer son homologue néerlandais Mark Rutte.

Qualifiant de "positive" l'approche de M. Öcalan, Recep Tayyip Erdogan, dont les propos en turc ont été traduits en néerlandais, a soutenu que "l'important est de voir comment il (le cessez-le-feu, ndlr) sera appliqué en réalité". "J'espère qu'il aura un effet le plus vite possible", a-t-il en outre ajouté.

Abdullah Öcalan avait appelé jeudi plus tôt dans la journée, à l'occasion du Nouvel an kurde, les rebelles du PKK à un cessez-le-feu et à se retirer du sol turc, une déclaration qui ravive l'espoir de mettre un terme à un conflit qui déchire la Turquie depuis 29 ans et a fait quelque 45.000 morts.

Le message du détenu le plus célèbre, et le plus haï, de Turquie a été lu jeudi par un élu kurde à Diyarbakir, la grande métropole du sud-est considérée comme leur capitale par les 12 à 15 millions de Kurdes (20% de la population totale) du pays.

"Le fait que le drapeau turc n'était pas présent au rassemblement de Diyarbakir est une provocation", a toutefois critiqué M. Erdogan lors de la conférence de presse.

Après plusieurs mois de discussions serrées avec le gouvernement islamo-conservateur, le fondateur du PKK avait lui-même confirmé lundi depuis son île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul, qu'il s'apprêtait à lancer un appel à la paix "historique".

Avant l'appel de jeudi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait répété de son côté qu'il était prêt à tout faire pour que les armes se taisent, même à "avaler du poison" ou à tirer un trait sur sa carrière politique.

Malgré ces gestes de bonne volonté, les obstacles à la paix demeurent nombreux, notamment parce qu'Ankara semble encore rejeter l'idée de libérer Öcalan et qu'une majorité de Turcs sont encore réticents à négocier directement avec lui.

A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984, Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Jamais jusque-là ils n'ont permis de déboucher sur une solution à ce conflit. (AFP, 21 mars 2013)

Lourdes peines requises dans un procès pour complot contre le gouvernement

Un procureur d'Istanbul a requis lundi la réclusion à perpétuité contre 64 personnes, dont un ancien chef d'état-major de l'armée, accusées d'avoir voulu renverser le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis dix ans en Turquie, ont rapporté les médias turcs.

Lors de cette 281e audience de ce procès-fleuve ouvert en 2008 dans le complexe pénitentiaire de Silivri, dans la grande banlieue stambouliote, le magistrat a également réclamé une centaine de peines de sept ans et demi à quinze ans de prison.

Parmi les personnes menacées d'emprisonnement à vie figurent dix généraux d'active ou à la retraite, dont l'ancien commandant en chef de l'armée Ilker Basbug, des élus de partis d'opposition, des journalistes et des avocats.

La lecture du réquisitoire final du procureur, épais de 2.271 pages, a duré plusieurs heures avant la suspension, tard lundi soir, de l'audience.

Le verdict de ce procès, qui a été le théâtre de nombreuses manifestations musclées de l'opposition, est désormais attendu dans les prochaines semaines.

Au total, 275 personnes sont poursuivies dans ce dossier pour avoir participé, à des degrés divers, à un complot baptisé Ergenekon, du nom du lieu mythique d'Asie centrale qui aurait vu naître le peuple turc, destiné à provoquer la chute du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Cette affaire est l'un des nombreux dossiers judiciaires ouverts par le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, contre l'armée, qui a renversé trois gouvernements élus depuis 1960 et contraint un gouvernement pro-islamiste à la démission en 1997.

Dans le premier de ces dossiers jugé, la justice turque a prononcé en septembre 2012 de lourdes peines de prison contre plus de 300 officiers.
(AFP, 18 mars 2013)

La Turquie à l'offensive sur le marché de l'armement

Un char d'assaut, un hélicoptère et maintenant, un drone. A l'heure où la crise rétrécit les budgets militaires en Europe, la Turquie a décidé de muscler ses industries d'armement, avec l'ambition d'afficher son indépendance technologique et de se faire une place sur le marché de l'exportation.

Le gouvernement en est si fier qu'il en ouvre désormais les portes à ses invités les plus prestigieux. La semaine dernière, c'était au tour du roi Abdallah de Jordanie d'avoir l'honneur d'une visite de l'usine Turkish Aerospace Industries (TAI) d'Ankara, guidé par le président turc Abdullah Gül lui-même.

Blouson de pilote sur le dos, les deux dirigeants y ont passé en revue les dernières productions "made in Turkey". Un drone de surveillance, dont la Turquie s'enorgueillit d'être l'un des rares pays à maîtriser le développement. Et un hélicoptère d'attaque.

Ces deux engins dernier-cri concrétisent une stratégie initiée il y a dix ans par le pouvoir islamo-conservateur d'Ankara, en même temps qu'il affirmait sa prétention au rang de puissance régionale.

"Auparavant, nous développions certains projets (...) dans le cadre d'octroi de licences ou de transfert de technologie, mais au cours de la dernière décennie, nous avons essayé de lancer le développement de notre propre technologie", explique le sous-secrétaire d'Etat aux Industries de défense, Murad Bayar, "nous ne pouvons pas jouer de rôle dans la région avec des matériels et une technologie importés".

Priorité a donc été donnée à la recherche militaire. Près de 700 millions de dollars y ont été consacrés pour la seule année 2012. Cette manne a irrigué une poignée de groupes publics, comme TAI, Rocketsan ou Aselsan, mais a surtout permis l'éclosion d'un réseau de centaines de PME, regroupées au sein de "clusters" d'entreprises.

Pour combler son retard, la Turquie a aussi profité de sa qualité de membre de l'Otan pour multiplier les projets avec les géants occidentaux du secteur, synonymes d'autant de transferts de technologies et de savoir-faire.

Son drone "Anka" est issu d'une technologie israélienne, son nouveau char d'assaut "Altay" le fruit d'un projet avec le sud-coréen Hyunday Rotem et l'hélicoptère T-129 "Atak" dérivé d'un modèle de l'anglo-italien AgustaWestland.

Croissance

"En Turquie, il y a peu de chances de remporter un appel d'offres direct", résume le patron du français Thales pour la Turquie, Philippe Amar, "pour entrer ce marché, il faut être prêt à coopérer, dans l'intérêt de chacun".

Aujourd'hui, l'industrie militaire turque affiche une progression insolente. L'an dernier, son chiffre d'affaires a atteint 4,3 milliards de dollars et le montant de ses exportations près de 1,3 milliard, en hausse de 35% sur un an.

Grâce à des matériels performants et meilleurs marchés que ceux des Occidentaux, la Turquie marque des points à l'export. Les Emirats viennent d'acheter son nouveau système d'artillerie guidé par laser "Cirit". Et le T-129 a été retenu face aux Américains pour un appel d'offres en Corée du Sud.

Malgré ces succès, Ankara reste encore un nain sur le marché mondial. Loin des géants américain (66 mds USD en 2011) et russe (15 mds USD en 2012), ou même des "dragons" asiatiques comme la Corée du Sud.

"Même si plus de 50% des matériels fournis à son armée sont d'origine locale, la Turquie est encore loin de l'autosuffisance", relève un industriel européen, "mais elle s'est donnée les moyens d'entrer dans le club".

Deux de ses fleurons, TAI et Aselsan, sont classés dans le top 100 des industriels mondiaux de la défense. En forte croissance, le groupe public d'aéronautique turc, partenaire de l'européen Airbus et l'américain Lockheed Martin, a annoncé son intention d'introduire 20% de son capital en bourse d'ici la mi-2013.

"Nous sommes fiers de produire nos propres matériels mais il est aussi important pour nous d'être reconnus par nos partenaires internationaux (...) et de jouer un rôle significatif sur le marché", plaide le vice-président de TAI, Yilmaz Güldogan.

La Turquie a donc placé haut la barre de ses prétentions: 2 mds de dollars d'exportations d'armes en 2016 et passer du 15e au 10e rang mondial pour les dépenses militaires en 2023. Avec de réelles chances d'y parvenir, jugent les analystes.

"La Turquie a le potentiel de s'imposer comme un fournisseur majeur des pays du Golfe et d'Asie du Sud-est", estime Philipp Reuter, du cabinet Frost & Sullivan.
(AFP, 16 mars 2013)

Top suspect in Feb 28 coup probe is former Chief of Staff Karadayı

The prime suspect in the case into military intervention in the Feb. 28 process of 1997 is former Chief of Staff retired Gen. İsmail Hakkı Karadayı, according to the 1,100-page indictment, media reports have said.

The indictment against a harsh army-led campaign that forced Turkey’s first Islamist prime minister, the late Necmettin Erbakan, to resign in June 1997 – an event known as the Feb. 28 process.

There are 100 suspects, 76 of them arrested, and 400 complainants in the Feb. 28 case, daily Milliyet reported March.11. The number-two suspect in the indictment is former Deputy Chief of General Staff Gen. Çevik Bir, according to daily Taraf.

Tansu Çiller, the leader of the center-right True Path Party (DYP) at that time, is the number-one complainant in the indictment, which was prepared by Ankara Public Prosecutor Mustafa Bilgili. The DYP and Erbakan’s Welfare Party (RP) were coalition partners in the “Refahyol” government at that time.

The First Army commander at that time, Gen. Yalçın Ataman, is among the 100 suspects.

Bilgili will submit the indictment to the public prosecutor’s office before it is submitted to the courthouse. The investigation started in April 2011 upon an official complaint.

Karadayı denied involvement in any coup attempt in his testimony to the prosecutors when he was previously detained and released, daily Milliyet reported.

Apart from Karadayı, some of the other top suspects include Erol Özkasnak, Fevzi Türkeri, Çetin Saner and Kenan Deniz. Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan and main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu could intervene in the Feb. 28 case if they claim to be among the victims.
(hurriyetdailynews.com, March 11, 2013)

Un ex-général turc arrêté pour le putsch de 1997

Un général turc à la retraite a été arrêté mercredi dans le cadre d'une enquête sur le coup de force militaire de 1997, qui avait fait chuter le premier gouvernement islamiste du pays, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'ancien commandant de l'armée de terre, Izzettin Iyigun, a été écroué quelques heures après avoir été convoqué pour témoigner sur le putsch du 28 janvier 1997 devant un tribunal d'Ankara.

M. Iyigun a été envoyé dans la prison de haute sécurité de Sican, le quartier même d'Ankara où l'état-major avait ordonné à des chars de défiler dans les rues dans une menace à peine voilée contre le Premier ministre de l'époque, Necmettin Erbakan.

M. Iyigun est accusé d'avoir été impliqué dans la chaîne de décisions ayant abouti à la démission du gouvernement quelques mois plus tard.

L'arrestation de cet ex-général porte le nombre de généraux mis derrière les barreaux pour leur rôle présumé dans ce putsch à dix en un mois.

Des dizaines d'autres officiers militaires ont aussi été arrêtés dans le cadre de l'enquête ouverte en 2011 et considérée comme l'exemple le plus récent de confrontation entre l'armée et le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

En septembre, environ 300 officiers militaires en activité et retraités se sont vu infliger des peines de prison allant jusqu'à 20 ans pour avoir fomenté un putsch en 2003 visant à renverser le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.

Des centaines d'autres personnes, dont des journalistes, des universitaires et des députés, sont poursuivis pour leur rôle dans des complots similaires.
(AFP, 6 mars 2013)

TSK personnel down by 33,000 over last year

The General Staff has announced statistics showing that the number of personnel in the Turkish Armed Forces (TSK) has dropped by 33,000 since last year.

Over the past several years, the TSK has been shaken by several coup and espionage investigations that led to the imprisonment of many active duty as well as retired military officers. Also included in the numbers are officers who have retired or were expelled from the TSK by the Supreme Military Board (YAŞ) on various grounds.

The total personnel number of the institution stands at 678,617, according to statistics posted on the TSK's website on Tuesday.

The numbers reported 347 generals and admirals serving in the TSK, of which 313 are assigned to the land, naval and air forces while 33 serve in the gendarmerie. One admiral has duties in the Coast Guard Command.

The information released by the TSK indicates there are 33,167 officers and 72,061 noncommissioned officers serving in the land, naval and air forces, 5,561 officers and 22,812 noncommissioned officers in the gendarmerie and 575 officers and 1,320 noncommissioned officers in the Coast Guard Command.

According to the same numbers, 24,380 specialized sergeants serve in the gendarmerie and 36,496 in the land, naval and air forces.

With regards to the civilian personnel at the TSK, there are 48,077 civilian employees working for the land, naval and air forces while 3,587 civilians work for the gendarmerie. In addition, 860 civilian employees work for the Coast Guard Command.

In total the land, naval and air forces is made up of 481,603 civilian and non-civilian personnel, while the total number of personnel at the Gendarmerie Command is 191,684. There are also 5,330 personnel working at the Coast Guard Command.
(TODAY'S ZAMAN, March 6, 2013)

Ahmet Türk: Military operations weakening the trust in peace process

Democratic Society Congress (DTK) co-chairs Ahmet Türk and Aysel Tuğluk, Peace and Democracy Party (BDP) co-chairs Selahattin Demirtaş and BDP deputies Altan Tan and Sırrı Süreyya Önder are establishing contacts in the city of Sulaimaniya in Federal Kurdistan Region. The delegation is expected to go to Kandil in a couple of days to deliver the letter sent by Kurdish people's leader Abdullah Öcalan jailed in Imralı prison.

DTK co-chair Ahmet Türk and  Patriotic Union of Kurdistan (YNK)Central Committee Member Mele Bextiyar held a joint press conference after a meeting between the BDP delegation and YNK executives on Thursday.

Speaking here, Bextiyar pointed out that YNK has been supporting the  ceasefire and peace attempts the PKK (Kurdistan Workers' Party) has made since 1993, adding; "We believe a mutual ceasefire should be declared in the current process. Concerning the peace process initiated in Imralı prison, we call on politicians from South Kurdistan to support this call of ours and to give Turkish state a message of strong unity among Kurds".

Speaking after, Ahmet Türk said that they will continue establishing contacts with political circles in South Kurdistan to take their opinion about BDP's intention to involve all Kurds in the current process for a solution to the Kurdish question.

Türk called attention to the ongoing aerial assaults targeting Media Defense Areas and South Kurdistan, saying; "The intense bombardment in Kandil in the ongoing process of talks weakens Kurdish people's trust in peace process".

Asked about PKK's alleged plans for laying down arms, Türk said that disarmament should be the last issue to debate in the process of dialogue. "There is a primary need to develop a peaceful atmosphere for the solution of the Kurdish question. There is also a need for a mutual ceasefire. We think politicians in South Kurdistan are also of the same opinion".
(ANF, Feb 28, 2013)

Conscientious Objector
Ali Fikri Işık Jailed

A military court ordered the imprisonment of Taraf newspaper's contributing writer Ali Fikri Işık (56), on the ground that he committed a crime by being "fugitive soldier".

Initially arrested in June 2012, Işık has been released in October 2012 providing that he would complete his compulsory military drafting.

On 19 December 2012 Işık objected military hospital reports that confirmed him a "good candidate" for drafting during a court hearing which was rescheduled to February 27 (yesterday).

"Lawyer Hanifi Barış was defending Ali Fikri Işık, but she went abroad for her masters. So my friend has technically no legal assistance. He can't afford it," Fehim Işık, Ali Fikri Işık’s colleague, told bianet. 

Işık said his colleague has been jailed for his conscientious objection for the second time, which he claimed to be impossible from a legal standpoint.

"In his prison cell, Ali Fikri started a hunger strike to protest the arrest. I hope the conscientious objection movement will find him a lawyer." (BIA, Ekin KARACA, Feb 28, 2013)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Le gendre de Ben Laden, expulsé par Ankara en Jordanie, conduit aux Etats-Unis

Le gendre d'Oussama Ben Laden, Souleymane Abou Ghaith, arrêté fin janvier à Ankara, a été emmené aux Etats-Unis par des agents de la CIA après avoir été expulsé par la Turquie vers la Jordanie, a rapporté jeudi le journal turc Hürriyet, sans citer ses sources.

Dépossédé de la nationalité koweïtienne, Abou Ghaith, a été retenu plus d'un mois par les autorités turques après avoir été libéré par un tribunal d'Ankara qui l'avait placé sous contrôle policière.

Il a été expulsé par la police turque vers la Jordanie d'où il devait se rendre au Koweït, mais il a été arrêté par des agents de la CIA sur le sol jordanien et conduit aux Etats-Unis, assure Hürriyet.

L'expulsion par la Turquie, le 1er mars, a coïncidé avec une visite à Ankara du secrétaire d'Etat américain John Kerry, souligne le quotidien.

Le ministère turc des Affaires étrangères et l'ambassade américaine à Ankara, interrogés par l'AFP, ont refusé de commenter l'information de Hürriyet.

Abu Ghaith avait été arrêté par les services secrets turcs dans un des hôtels de luxe de la capitale, après avoir été informés par la CIA, avaient alors rapporté les médias.

Il aurait entré illégalement en Turquie depuis l'Iran où il s'était installé avec sa famille.

Aux lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Abou Ghaith était apparu sur une vidéo de propagande comme un porte-parole du réseau Al-Qaïda, aux côtés d'Oussama Ben Laden.

Abou Ghaith devant un tribunal américain vendredi pour terrorisme

Le gendre d'Oussama Ben Laden, Souleymane Abou Ghaith, a été inculpé jeudi de complot pour tuer des ressortissants américains et sera présenté devant un tribunal de New York vendredi, a annoncé le ministère américain de la Justice.

Abou Gaith était apparu au côté des numéros 1 et 2 d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, et avait mis en garde les Etats-Unis au nom d'Al-Qaïda qu'une "grande armée se formait contre (eux)" et appelé "la nation de l'islam" à conduire une bataille contre "les Juifs, les Chrétiens et les Américains", rappelle un communiqué du ministère.

Le ministère américain de la Justice ne donne aucune précision sur les conditions ou le lieu de son arrestation.
(AFP, 7 mars 2013)

Diyanet faces row over its existence on 89th anniversary

As Turkey marks the 89th anniversary of the foundation of the Religious Affairs Directorate, or simply the Diyanet, a debate is ongoing whether it should continue its existence or be abolished.

The directorate was founded by Parliament as an official institution on March 3, 1924, after the abolition of the caliphate. It represents the highest Islamic religious authority in the country.

The Diyanet is often the focus of criticism as it represents and promotes Sunni Islam and does not recognize Alevism, a religious group inside Islam.

Turkey is 99 percent Muslim, with Sunnism being the dominant sect. The Alevi community is estimated to number between 10 and 12 million. They seek official recognition of their worship places, called cemevis, which are different from the mosques where Sunni Muslims pray. They also say the Diyanet should be abolished.

In remarks to Sunday’s Zaman, Alevi-Bektaşi Federation (ABF) Chairman Selahattin Özel said the Diyanet should be abolished. “We are opposed to the existence of the Diyanet. There is no such directorate in advanced, democratic and secular countries. The Diyanet provides services for only one sect of Islam, and it ignores the other sects. Yet, its budget is paid through taxes received from all, regardless if taxpayers are Sunnis or if they are member of a religion at all,” he stated.

Özel believes that no religion or places of worship, including mosques, cemevis, churches and synagogues, should be financially assisted by the state. “Why does the state not build schools or other social facilities with all that money?” he asked.

In April 2002, the Cabinet of the coalition government that preceded the Justice and Development Party (AK Party) government made a decision foreseeing the allocation of funds for the electricity expenses of places of worship. According to the decision, the Diyanet is obliged to pay all the electricity expenses of every church, cathedral, synagogue and mosque in Turkey. However, there are not enough resources in the Religious Affairs Directorate’s reserves to cover all these expenses, as Diyanet officials often complain.

The Diyanet had an allocated budget of TL 4,604,000 for the year 2013.

In public remarks last week, pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) co-Chair Selahattin Demirtaş accused the Diyanet of discriminating against religious sects other than Sunni Islam. He said the Diyanet should be abolished and it should not be mentioned in the new constitution. “We [the BDP] believe that such a directorate is unnecessary,” Demirtaş stated.

A commission in Parliament is currently working to draft a new constitution. Members of the commission are, however, having a difference of opinion over the status the Diyanet should have in the constitution.

While the BDP suggests the directorate should not be included in the constitution and should instead be abolished as a state institution, the Republican People’s Party (CHP) has proposed that the directorate remain in the constitution to keep it under the secular control of the state. The ruling AK Party advocates keeping the directorate a state institution in the new constitution but that it should operate on the principle of political impartiality rather than secularism. The Nationalist Movement Party (MHP), on the other hand, wants the directorate to work on the basis of both secularism and political impartiality.

The Association to Protect and Spread the Culture of Hacı Bektaş Veli, an Alevi association, also wants the Diyanet abolished. According to the association, the new constitution should not be based on religion. “There is secularism in the country but there is also the Religious Affairs Directorate. We want it abolished. We want it abolished for Sunni citizens, too. Sunnis are disturbed by the Diyanet, as well, but they do not speak about their disturbance,” stated an official from the association.

In earlier remarks, Deputy Prime Minister Bekir Bozdağ said the abolition of the Diyanet would be a “major mistake.” He further defined the directorate as one of the most “fundamental institutions of Turkey.”

“The Diyanet performs a very important duty for the correct explaining of Islam to the people so that believers can practice requirements of their religion correctly. For this reason, we need to focus on debates as to how to maintain the existence of the directorate and how to improve its performance. We would make the biggest mistake if we were to discuss how to abolish Diyanet. … Everyone will voice their opinion about the status of the Diyanet in the new constitution. For me, the best would be to discuss how the Diyanet can better perform its duty,” Bozdağ added.

President Abdullah Gül visited Diyanet headquarters in Ankara in February 2012, paying the first presidential visit to the institution in 33 years. Turkey’s sixth president, Fahri Korutürk, last visited the directorate on May 5, 1979.

During the visit, Gül praised the directorate’s efforts to teach Islam to people in the most correct way. “It is undoubtedly one of the most important duties of the Religious Affairs Directorate to teach our religion to our people in the most correct, clear and concise way and steer them away from superstition,” the president said.

The Abant Platform, which regularly convenes to discuss some of the most vital issues of Turkey and the world, with participants from every segment of society, met again earlier this month. Participants agreed that the Diyanet should be abolished. “The state should be equidistant from all beliefs and lack of belief. The state should also stand at the same distance from all religions and religious sects. For this reason, the Religious Affairs Directorate should either be abolished or restructured so that it will remain impartial,” read the final declaration of the meeting.
(TODAY'S ZAMAN, March 1, 2013)

Socio-économique / Socio-economic

Water scarcity could become reason for conflict in next 50 years

Strategic Foresight Group President Sundeep Waslekar said that within the next 50 years water could become very scarce in many countries and that this could lead to conflicts.

Talking to Sunday’s Zaman in İstanbul during the Blue Peace in the Middle East Conference held on March 18-19, Waslekar said the world is at a historic juncture to prevent possible conflicts over water in the future.

Waslekar, who heads an India-based think tank addressing global challenges, believes that conflicts over water do not arise because of a scarcity of resources, but instead as a result of a scarcity of good governance and cooperation.

Blue Peace refers to using water as an instrument of peace and cooperation rather than a source of conflict; that is the basic philosophy behind the project. “If you have good governance, modern technology and good cooperation, then you can have water security. This is something you can see anywhere in the world,” comments Waslekar, as he confidently says that he can provide many examples of countries with limited resources, but no conflict. Singapore is one, for instance.

Responding to a question on the situation of poorer countries, since Singapore has the means to acquire and use sophisticated technology, Waslekar says better utilization of water is even more essential for poorer countries. He urges poorer nations to act cooperatively.

Waslekar says that although for almost 5,000 years the world has seen conflict over water, it was in relative abundance. Now, however, as the world population grows, economic growth and industrialization increase, water will become a greater source of conflict. Until now, wars were generally fought over land, but you cannot separate land from water, as Waslekar points out.

“We are really at a crossroads for humanity,” says Waslekar, as he adds that water could also become a source of cooperation if people can turn it into an instrument to build a positive relationship.

Waslekar suggests that one of the concrete steps to be taken to create that collaboration is to handle the issue of water at the highest possible level. Instead of delegating the topic to water ministries, the heads of government should take care of the problems, he says. One of the reasons so many countries are having difficulties related to water is that people with very little mandate are in charge of these issues, according to Waslekar. “We have to recognize that the subject of water is not only about water, but also about food, electricity, creating livelihoods and about urban life,” says Waslekar.

Talking about the importance of trade-offs, Waslekar gives an example from South Africa and Botswana. “They make a trade whereby South Africa gets water from Botswana and in return South Africa invests in the economic development of Botswana. Botswana is ready to give more water,” says Waslekar. Similarly, Bangladesh is ready to give transit rates to India since India is ready to be liberal in its allocation of water to Bangladesh.

Water problems between Turkey and Iraq could be resolved in six months

For Waslekar, a lot of the problems stem from a lack of data, as in the case of Turkey and Iraq. There is disagreement because Turkey says that it has been allowing more water to flow into Iraq than was agreed to in international treaties, yet the Iraqis say that they are not getting their share of water. Waslekar contends that the dispute could be resolved in six months.

Waslekar suggests the creation of a joint monitoring station on the Turkey-Syria and the Iraq-Syria borders to be managed by Iraqi and Turkish experts. “They can easily observe whether there is enough water or not,” says Waslekar, but according to him this has not been achieved so far because the necessary decisions are not made at the appropriate level.

Urging the countries in the Middle East to take advantage of Turkey’s projects, Waslekar referred to a project in Turkey to upgrade the quality of its water in partnership with the EU. Waslekar calls the project in which Turkey will invest 20 billion euros over the next 20 years “ambitious,” and calls on Turkey’s Middle Eastern neighbors to cooperate in this initiative to increase water quality. “Turkey can share knowledge with other countries and all parties can benefit,” says Waslekar.

As far as climate change is concerned, Waslekar says it is a big problem for the region, and emphasizes that the Middle East lacks a regional climate change model, which is necessary to predict what will happen. “Countries are using a global model and applying it to the region,” he says. According to him, countries should come together to form a regional model since “the climate does not recognize borders.”

When it comes to issues related to water, it is not the scarcity of water but “the deficit of trust” that poses a threat in the region. “If you can build trust, a lot of actual problems can go away,” says Waslekar. For Turkey, on the other hand, although there is no risk in the near future, the risk is always there because Turkey is a growing economy.

“There is an internal disequilibrium of water resources. At the national level you have 120 billion cubic meters of water, which is sufficient. Fifty percent is used, which is quite efficient use, but there are areas where there is no water at all,” states Waslekar, evaluating Turkey’s water resources.

Commenting on the decades-old water dispute between Syria and Turkey, Waslekar says there was good but insufficient progress even before the current crisis in relations between the two countries. “Agreements have no meaning, the experts did not harmonize the data,” Waslekar chastises, as he emphasizes the importance of political will in the resolution of conflicts.
(TODAY'S ZAMAN, March 24, 2013)

Report on Woman Representation in Turkey

KA.DER announced its annual report regarding the gender representation in Turkey's workforce and politics, a survey that showed no improvement since last year.

The report also rated Turkey's improvements in parliamentary representation, participation to workforce and other measures. The association gave a fail grade to all measures except women participation in workforce.

"Turkey insists on maintaining its bad situation even though it has all the resources to improve it. This persistence of pushing women to mother and wife roles is obscuring our future. Turkey can't realize its goals to become a true democracy and world's 10th economy is unimaginable without improving women's rights. Turkey's decision-makers must see this reality and act accordingly," Çiğdem Aydın, KA.DER Chairwoman, said in a statement.

Some of the highlights from the report included:

Political representation

* Woman representation in parliament rose from 4.6 percent in 1935 to 14.3 percent in 2011.
* Turkey elected only 1 female prime minister while 28 men took the same post since 1923.
* Woman representation in local governments only remained 1.2 percent. In 2009 elections, only 26 women have been elected as mayor.
* No woman has so far been elected as parliament chairperson.
* Among Turkey's 61 cabinets, only 17 had woman representation while 44 cabinet were only formed by men. The highest representation of women was recorded between 1996-1997 with 10 percent.

Political parties

* Nationalist Movement Party: 3 woman deputies out of 52.
* Justice and Development Party: 46 woman deputies out of 246.
* Peace and Democracy Party: 11 woman deputies out of 35.
* Republican People's Party: 19 female deputies out of 134.

Workforce

* By November 2012, female participant to workforce remained 30.2 percent.
* Turkey's main worker unions (DİSK, Hak-İş, Türk-İş and TİSK) only have 2 women board members, compared to 40 men. 
* The woman representation in the board of TÜSİAD, Turkey's main business association, remained 22.2 percent.

Education

* The woman representation in Turkey's Higher Education Council: 11.1 percent.
* The woman representation in Turkey's public university presidents: 6 percent.
* The woman representation in Turkey's university professors in the academic year 2011-2012: 42 percent.
* The percentage of woman in Turkey's illiterate people: 82 percent. (BIA, March 8, 2013)

En Turquie, la contrefaçon dans le viseur des entreprises étrangères

Il y a le textile et le luxe, bien sûr, mais aussi l'automobile et désormais la pharmacie. Derrière l'incontesté numéro un mondial chinois, la Turquie reste une plaque tournante européenne de la contrefaçon, au vu et au su d'un gouvernement accusé de complaisance.

La complainte est récurrente et revient en tête des préoccupations des entreprises étrangères qui débarquent sur le sol turc. En janvier, c'était au tour du président du comité Colbert, qui regroupe la fine fleur des industries françaises du luxe, de profiter d'une tournée à Istanbul pour dénoncer l'indulgence coupable des autorités face aux "pirates" de tous poils.

"La Turquie fait partie des pays où nous rencontrons le plus de soucis", a déploré Michel Bernardaud, le patron de la célèbre maison de porcelaine éponyme, "nos marques dépensent beaucoup d'argent pour la création, il n'y a rien de plus frustrant que de voir tous ces efforts remis en cause par des copies".

Frustrant ? Agaçant même. Car en Turquie, la contrefaçon a pignon sur rue. Un petit tour dans les rues du grand bazar d'Istanbul suffit à s'en convaincre. Les devantures des petites échoppes y débordent effrontément de sacs ou de montres griffés, à des prix défiant les catalogues officiels.

En 2011, la Chambre de commerce internationale (ICO) a évalué à près de 11 milliards de dollars la valeur des produits copiés importés ou produits en Turquie. Très loin de la Chine, première pirate de la planète avec un chiffre d'affaires estimé à 8% de son produit intérieur brut, soit plus de 550 milliards de dollars.

Mais quand même. Selon l'enquête de l'ICO, la contrefaçon amputerait chaque année les revenus fiscaux de l'Etat turc de 2,4 milliards de dollars et y serait responsable du chômage de 135.000 personnes.

"C'est un vrai fléau", résume Selçuk Güzenge, fondateur de l'Association turque des marques du textile (TMD). "Ici, toutes les grandes marques de vêtements ou de sacs sont copiées. De temps en temps, la police fait une descente pour les caméras. Elle saisit des marchandises et ferme des magasins mais, trois semaines plus tard, ce commerce reprend comme si de rien n'était".

"La contrefaçon textile concerne surtout de petits ateliers qui s'adaptent très vite à la mode et à l'action de la police", complète le président de l'Association turque des producteurs de textile (TGSD), Cem Negrin, "il est très difficile de les démanteler".


Un combat incertain

Prêt-à-porter, maroquinerie et parfumerie constituent la principale cible des copieurs turcs. Plus étonnant, leurs activités s'étendent aussi à la pharmacie, l'alimentation et la pièce détachée automobile. Une véritable économie parallèle, souvent liée à des réseaux criminels.

Pour les contrer, les entreprises étrangères mobilisent des batteries d'avocats. Mais leur combat est très incertain. Ankara a beau avoir signé toutes les conventions internationales protégeant la propriété intellectuelle, la liberté d'action de ses policiers et douaniers y est encore limitée.

"En Turquie, il faut intenter une action devant un tribunal pour obtenir une saisie", explique Me Esra Dündar-Loiseau, du cabinet Özdirekcan-Bilgiç-Dündar, correspondant du cabinet français Gide-Loyrette-Nouel. "Il existe aussi des juges spécialisés mais pas assez nombreux", ajoute-t-elle, "c'est une difficulté car les contrefacteurs opèrent là où ces juridictions n'existent pas".

Parfois, les plaintes aboutissent à des peines de prison ferme, surtout en cas de récidive. Souvent, la punition se limite à des amendes. Et la procédure est longue.

"Nous avons déposé notre première plainte en 2007 et le dossier n'a toujours pas été tranché définitivement", déplore Arzu Soytürk, de Renault-Mais. Le constructeur français estime à près d'un demi-milliard d'euros le marché annuel de l'entretien de son parc automobile en Turquie. "Une partie importante nous échappe", déplore Mme Soytürk, "mais il faudrait une armée pour lutter".

Plus que les failles du droit, c'est la tolérance du gouvernement qui est pointée du doigt. "La Turquie dispose d'un bon arsenal de protection de la propriété intellectuelle", résume un diplomate européen, "mais sa volonté politique fait défaut".

Sollicités par l'AFP, les ministères turcs de l'Economie et des Douanes n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce sujet.

"Lorsque nous l'avons rencontré, le ministre (turc) de l'Economie Zafer Caglayan nous a dit à quel point de ce phénomène le préoccupait", rapporte, toujours sceptique, Michel Bernardaud.

D'autres veulent croire à un changement. "C'est vrai, la contrefaçon c'est d'abord des emplois", relève Selçuk Güzenge, "mais elle commence à toucher des marques turques, ça va contraindre les autorités à agir".
(AFP, 2 mars 2013)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

The EP will discuss the Progress Report on Turkey on April 17
 
The European parliament's motion for a resolution "on the 2012 Progress Report on Turkey" will be  discussed in the plenary of the European parliament in STRASBOURG (France) Wednedsay 17th of April 2013 in the afternoon (with an opening speech of EU Commissioner for Enlargment, Stefan Fule), and will be voted / adopted the day after, Thursday 18th of April at 12h00.
 
As always, the resolution is a "comprehensive text" dealing with several chapters of the EU-Turkey relation / negotiations for EU enlargement:

- as far as the new Erdogan-Ocalan negotiations are concerned, please have a look in particular to paragraph 36 of the draft resolution.
- the "Uludere issue" is raised in paragraph 39.
- the usual condemnation of terrorism is raised in par.53.
- please also check the several paragraphs on justice and constitutional reforms.

Renewed mutual engagement is needed to maintain constructive relations between the EU and Turkey, said the Foreign Affairs Committee in a vote on Thursday. In their resolution, on the 2012 progress report on Turkey, MEPs praise talks which might help settle the Kurdish issue and call for negotiations to be opened on the judiciary, fundamental rights and home affairs.

The committee commends the Commission and Turkey for their work on the "positive agenda" launched in May 2012 to support and complement the accession negotiations. Through mutual engagement and clear objectives, the EU and Turkey can produce positive change and needed reforms, it says.

Judicial reform

Reforming Turkey's judicial system is vital to its democratic consolidation and modernisation, MEPs stress.  While welcoming the third judicial reform package, they insist that a fourth package is needed to narrow excessively broad, definitions of criminal offences, particularly of the act of terrorism, shorten excessively long pre-trial detention periods and circumscribe the powers of special courts.

MEPs underline that introducing benchmarks would accelerate the reform process and call on the Council to open negotiations on the judiciary and fundamental rights (chapter 23) and justice, freedom and security (chapter 24).

Violence against women

The committee welcomes Turkey's efforts to end "honour killing", domestic violence and the phenomenon of forced marriages and child brides but is concerned that despite these efforts, violence against women is still regularly reported. Those failing to protect and assist victims must be prosecuted, MEPs insist and call for active promotion of women's rights, education and participation in the labour market and politics.

Southern neighbourhood and Syria

Turkey and the EU should cooperate more closely in the southern neighbourhood, which is critically important for both, MEPs say. They encourage Turkey to develop its foreign policy in closer dialogue and coordination with the EU than in 2012. Beyond humanitarian assistance to the increasing number of Syrian refugees, Turkey and the EU should develop joint strategic vision allowing for the end of the tragic crisis in Syria, MEPs underline.

Settling the Kurdish issue

MEPs welcome direct political dialogue between the Turkish government and former PKK leader Abdullah Öcalan. This might open up the prospect of an historic agreement settling the Kurdish conflict in a peaceful and democratic way, they stress. The text also welcomes new legislation allowing for the use of native languages in trials, as well as discussion on the use of Kurdish in education.

Next steps

The resolution, prepared by Ria Oomen-Ruijten (EPP, NL) and passed by 54 votes to 4, with 8 abstentions, is set to be put to a vote by the whole House in Strasbourg during the 15-18 April plenary session.

Full text of the document:

http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2f%2fEP%2f%2fNONSGML%2bCOMPARL%2bPE-506.372%2b01%2bDOC%2bPDF%2bV0%2f%2fEN

L'UE salue l'appel d'Öcalan, espère qu'il sera suivi

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a salué jeudi l'appel à déposer les armes lancé par le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, et a appelé à "ce qu'il soit suivi d'effets concrets et mis en oeuvre", dans un communiqué.

"Nous saluons l'appel du PKK aujourd'hui à déposer les armes et à se retirer au-delà des frontières de la Turquie. Il s'agit d'une nouvelle avancée importante dans le processus en cours visant à mettre un terme à un conflit qui a fait trop de victimes", écrit Mme Ashton dans un communiqué commun avec le commissaire européen chargé de l'Elargissement, Stefan Füle.

"Nous avons hâte que (cet appel) soit suivi d'effets concrets et mis en oeuvre", poursuivent-ils, rappelant que l'UE "a encouragé à de nombreuses reprises toutes les parties à travailler inlassablement pour apporter paix et prospérité à l'ensemble des citoyens de Turquie", et qu'elle est "prête à apporter son aide".

Le chef rebelle kurde emprisonné a demandé jeudi aux combattants du PKK de déposer les armes et de se retirer du pays, ravivant l'espoir d'une issue au conflit kurde qui déchire la Turquie depuis 29 ans. (AFP, 21 mars 2013)

Erdogan aux Pays-Bas sur fond de querelle au sujet d'un couple d'accueil lesbien

Une querelle diplomatique entre Ankara et La Haye a assombri la visite jeudi du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à son homologue néerlandais Mark Rutte, un différend sur un enfant d'origine turque dont la garde a été confiée à un couple lesbien n'ayant pu être résolu.

La communauté internationale avait certes les yeux rivés sur la réaction du Premier ministre turc à l'appel au cessez-le-feu jeudi du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan, mais pour La Haye et Ankara, la visite de M. Erdogan était l'occasion, manquée, de mettre à plat leur désaccord sur une question qui a provoqué de vives réactions dans les deux pays.

Ankara et La Haye ont pourtant campé sur leurs positions lors de la rencontre, initialement destinée à renforcer les liens économiques et diplomatiques entre les deux pays aux relations quadricentenaires, ainsi qu'à discuter de la question syrienne et de la situation des droits de l'Homme en Turquie.

"Quand un enfant est placé chez un couple homosexuel, cela ne correspond pas avec les normes et les valeurs d'un peuple islamique", a déclaré le Premier ministre turc lors d'une conférence de presse, confirmant une position déjà affirmée fin février par son vice-Premier ministre Bekir Bozdag.

Le gouvernement islamo-conservateur turc s'est en effet lancé dernièrement dans une campagne pour favoriser le retour de certains enfants turcs de l'immigration adoptés par des Européens dans des familles qu'il juge plus conformes à leurs valeurs et leur culture.

Interpellé via les médias par les parents biologiques du petit Yunus, 9 ans, Ankara avait tenté de faire pression pour que l'enfant soit rendu à ceux-ci ou placé dans une famille musulmane.

Ce comportement avait été peu apprécié côté néerlandais, le vice-Premier ministre Lodewijk Asscher ayant qualifié vendredi l'attitude turque de "présomptueuse".

M. Erdogan a soutenu jeudi que des ONG devraient être impliquées dans le processus du choix des familles d'accueil afin de "s'assurer que les enfants soient placés dans une situation à laquelle ils ont été habitués avant cela", le Premier ministre se référant clairement aux familles musulmanes.

"Responsabilité des Pays-Bas, et de personne d'autre", pour M. Rutte

Yunus avait été placé par les services de protection de l'enfance peu de temps après sa naissance car ceux-ci soupçonnaient ses parents biologiques, qui nient, de le maltraiter. Les frères aînés de Yunus avaient également été placés, mais sont depuis à nouveau avec leurs parents.

Selon les médias néerlandais, Yunus et ses parents d'accueil, dont les services de protection de la jeunesse disent être très satisfaits, vivent depuis quelques jours à une adresse tenue secrète, par précaution.

"En ce qui me concerne, le placement d'enfants néerlandais dans des familles d'accueil est la responsabilité des Pays-Bas, et de personne d'autre", a pour sa part soutenu Mark Rutte lors de la conférence de presse, rejetant dès lors fermement la proposition de M. Erdogan de discuter de l'affaire au niveau ministériel ou avec des ONG.

Assurant que l'intérêt de l'enfant "passe avant tout", M. Rutte a indiqué qu'il n'était pas toujours possible de placer un enfant dans une famille ayant la même culture ou valeurs que sa famille d'origine.

"Au final, aucune distinction n'est faite sur base des orientations sexuelles ou de la religion", a indiqué Mark Rutte, selon lequel "il serait très positif qu'un nombre plus important de familles musulmanes se proposent comme familles d'accueil aux Pays-Bas".

Des manifestations relativement réduites organisées jeudi aux Pays-Bas à l'occasion de la venue de M. Erdogan se sont déroulées paisiblement, selon la police.

Une d'entre elles, à Rotterdam, était organisée pour protester contre le système des familles d'accueil aux Pays-Bas, d'autres à La Haye l'avaient été pour protester contre M. Erdogan et son gouvernement. Elles se sont déroulées calmement.

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans, qui a rencontré dans la journée son homologue turc Ahmet Davutoglu, a pour sa part qualifié la relation turco-néerlandaise de "très adulte", car elle n'a selon lui pas été endommagée par le différend sur la question du couple lesbien.

La famille biologique de Yunus avait elle aussi tenté d'apaiser les esprits mercredi soir en assurant qu'elle "n'avait jamais eu l'intention d'agir contre les orientations sexuelles des parents d'accueil".

La mère de Yunus s'était pourtant précédemment exclamée dans les médias : "comment vous sentiriez-vous si votre enfant vivait avec des lesbiennes?"
(AFP, 21 mars 2013)

Le Danemark fait remarquer à la Turquie ses atteintes aux droits de l'homme

Le ministre des Affaires étrangères danois Willy Soevndal a rapporté mercredi avoir soulevé auprès de son homologue turc le problème des atteintes aux droits de l'homme en Turquie.

"Il y a eu un certain progrès en Turquie dans le domaine des droits de l'homme sous forme de droits accrus pour la minorité kurde et de lutte contre la torture", a souligné M. Soevndal dans un communiqué, à l'issue d'une rencontre à Copenhague avec Ahmet Davutoglu.

"Mais comme je l'ai aussi souligné auprès de mon homologue turc, il y a aussi des domaines qui continuent de susciter l'inquiétude. Il s'agit en particulier de la liberté d'expression et du large usage de la détention provisoire", a-t-il tempéré.

"J'espère que le travail actuel pour réformer la Constitution turque et établir un nouveau cadre juridique devant entre autres régler le problème des journalistes et des Kurdes emprisonnés corrigera cela", a souligné M. Soevndal.

Une commission spéciale du Parlement turc planche depuis mai sur la rédaction d'une Constitution destinée à remplacer celle née d'un coup d'Etat militaire en 1980.

La position du Danemark fait écho aux inquiétudes et aux souhaits exprimés par la Suède lors d'une visite du président turc Abdullah Gül à Stockholm le 12 mars.

M. Davutoglu accompagnait à Copenhague le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, reçu par son homologue Helle Thorning-Schmidt et la reine Margrethe II.
(AFP, 20 mars 2013)

La Suède espère une définition "plus étroite" du terrorisme en Turquie

Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a suggéré mardi au président turc Abdullah Gül que son pays restreigne sa définition du crime de terrorisme, pour lequel des journalistes sont en prison.

"Il faut qu'une partie de la Constitution règle clairement la question de la liberté de la presse", a affirmé M. Reinfeldt lors d'une conférence de presse commune avec M. Gül à Stockholm.

Une commission spéciale du Parlement turc discute depuis mai de la rédaction d'un texte destiné à remplacer la Constitution née d'un coup d'Etat militaire de 1980.

En Turquie, "beaucoup de journalistes détenus aujourd'hui le sont pour des accusations de terrorisme. C'est une discussion très ouverte, de le définir. Et nous espérons qu'un ensemble complet de mesures adopté par le gouvernement aboutira à une définition plus étroite du terrorisme", a poursuivi le chef de gouvernement suédois.

"La question est aussi de savoir comment elle est utilisée par les tribunaux indépendants. Mais nous en avons discuté et je pense que la réforme suit maintenant son cours", a-t-il affirmé.

Le président turc a pour sa part laissé entendre qu'Ankara ne serait pas plus laxiste envers ceux qu'il soupçonne de terrorisme.

"Les normes en matière de démocratie, de droits de l'homme, de liberté d'expression en Europe sont très élevées. Malheureusement parfois, le terrorisme exploite cela", a-t-il considéré.

"Ces gens qui ont un rapport avec le terrorisme, ou sont impliqués dans le terrorisme, ou qui apportent un soutien financier aux terroristes se servent de cet avantage des démocraties européennes, et en font une faiblesse d'une certaine manière", a-t-il déploré.

Mais "bien sûr nos services de renseignement, nos forces de sécurité sont toujours en communication étroite [avec les pays européens] sur de tels sujets", a souligné M. Gül.
(AFP, 12 mars 2013)

L’impossible adhésion
Membre de nombreuses organisations régionales et internationales, la Turquie ne l’est toujours pas de l’UE avec laquelle elle négocie depuis les années 60. A-t-elle laissé passer sa chance pour se contenter de n’être qu’un supplétif de la politique américaine au Moyen-Orient ?, se demande un éditorialiste.
Öztin Akgüc

Depuis le début des années 60, la Turquie a le projet d'adhérer à l'Union européenne. Lorsque ce processus a commencé, cette union portait le nom de Communauté économique européenne et ne comptait que six membres. Aujourd'hui, la Turquie est toujours dans des pourparlers d'adhésion avec une Union européenne qui compte 27 membres et qui en accueillera bientôt un vingt-huitième avec la Croatie [le 1er juillet prochain].

Par ailleurs, la Turquie est également membre depuis 1969 de l'Organisation de la conférence islamique et de la Banque islamique de développement. La Turquie fait partie de toute une série d'autres organisations internationales telles que l'OCDE, l'Organisation de coopération économique de la Mer noire (BSEC), à la fondation de laquelle elle a activement participé. Elle est évidemment membre de l'OTAN et fait, pourrait-on dire, de l’œil à l'Organisation de coopération de Shanghai.

On pourrait estimer dans ces conditions que la Turquie se trouve au cœur de la politique mondiale. Qu'en est-il vraiment ? Je suis en tout cas de ceux qui ont estimé qu'il était évident dès le début que la Turquie ne pourrait pas adhérer à l'Union européenne.

Une blague politique

Quelle que soit la façon dont vous envisagez l'union ou l'intégration, il faut que ces concepts répondent à des valeurs communes. Dès lors que l'Estonie, la Lituanie, la Roumanie et la Bulgarie font partie de l'UE et que la Croatie devrait y être très prochainement intégrée, on peut se poser la question : pourquoi la Turquie ne deviendrait-elle pas aussi membre de cette Union ?

Selon moi, les raisons qui expliquent que ces pays sont devenus membres de l'UE sont avant tout politiques. Ainsi, au début des années 90, au moment de la dislocation de l'URSS et de la fin du Comecon [l’organisation économique du bloc soviétique], on a considéré qu'il serait nécessaire de regrouper ces pays dans une structure pour les empêcher de retomber dans la zone d'influence de Moscou.

Cette structure s'est avérée être l'Union européenne, et cette politique fut encouragée par l'administration Clinton. La Croatie, proche de l'Allemagne, a joué un rôle déterminant dans l'éclatement de la Yougoslavie. C'est la raison pour laquelle j’estime qu'elle a vraiment bien mérité sa place dans l'Union européenne. A contrario, il n'y a pas de raison politique qui pourrait justifier une adhésion de la Turquie à l'UE. Et même si la Turquie fait de l’œil à l'Organisation de coopération de Shanghai, même si elle prétend que cela pourrait constituer une alternative, nul n'ignore que ce ne serait pas possible. Certains considèrent d'ailleurs que c'est une blague politique.

Sous-traitante des Etats-Unis

En réalité, le rôle politique dévolu à la Turquie est celui d'une sous-traitance, pour le compte des Etats-Unis, au Moyen-Orient. Le manque de conscience politique dans de larges franges de la société, la dimension du personnel politique turc, la qualité des médias, les capacités et le niveau de nos hommes d'affaires et de nos fonctionnaires contribuent malheureusement à limiter la Turquie à cet exercice de second rôle.

Ne nous leurrons pas avec des termes qui flattent notre égo tels que co-président [allusion à la co-présidence de la Turquie au projet de Grand Moyen-Orient lancé par George W. Bush, aujourd'hui abandonné mais très critiqué par les milieux nationalistes turcs], mais voyons la triste réalité.

J'utilise le terme de sous-traitance au second degré parce que je n'en trouve pas d'autre, dès lors qu'Israël bénéficie déjà d'un traitement largement préférentiel. Tant que la population n'aura pas développé une meilleure conscience de sa citoyenneté, ces auto-appréciations creuses et sans fondement continueront d'être énoncées sans que la situation ne change.
(Cumhuriyet, 11 mars 2013 - Traduction: Pierre Vanrie, www.presseurop.eu)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Les livraisons d'armes aux rebelles ont augmenté avec l'aide de la CIA

Les pays arabes et la Turquie ont fortement accru leurs livraisons d'armes aux rebelles syriens au cours des derniers mois, avec l'aide la CIA, a rapporté le New York Times lundi.

Un pont aérien a été mis en place à petite échelle début 2012, avant de prendre de l'ampleur au cours des derniers mois de l'année, ajoute-t-il. Plus de 160 avions militaires jordaniens, saoudiens ou qataris transportant du matériel ont ainsi atterri sur l'aéroport Esenboga, près d'Ankara, ou sur d'autres aéroports turcs ou jordaniens.

La CIA, la centrale américaine de renseignement, a notamment -- dans un rôle "en grande partie consultatif", précisent des responsables américains cités par le journal -- aidé à la mise en oeuvre de ces livraisons, assure le New York Times, qui cite également des responsables anonymes dans plusieurs pays ou des commandants des rebelles syriens.

Les agents de renseignement américains ont ainsi aidé les gouvernements arabes à acheter des armes, dont un chargement venant de Croatie, et ont examiné attentivement avec les rebelles qui devait recevoir ces armes, selon le quotidien, qui ajoute que le gouvernement turc a supervisé la plus grande partie du programme.

"Une estimation basse des chargements transportés par ces vols serait de 3.500 tonnes d'équipement militaire", souligne dans le quotidien Hugh Griffiths, du Stockholm International Peace Research Institute: leur "intensité et (leur) fréquence suggèrent qu'il s'agit d'une opération logistique militaire clandestine bien préparée et coordonnée".
(AFP, 25 mars 2013)

Netanyahu et Erdogan soldent le contentieux de la flottille

La crise syrienne a poussé Israël et la Turquie à mettre fin à leur dispute, avec un coup de pouce du président américain Barack Obama, mais le retour à une pleine confiance entre les deux anciens alliés régionaux prendra du temps, estiment les commentateurs.

Dans un geste spectaculaire, juste avant le départ de M. Obama d'Israël vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté ses excuses à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort de neuf Turcs dans l'arraisonnement d'une flottille pour Gaza en 2010.

Le raid des commandos israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara avait provoqué une quasi-rupture des relations turco-israéliennes.

"Le fait qu'en Syrie la situation empire d'une minute à l'autre a été un facteur crucial pour moi", a confessé dimanche Benjamin Netanyahu, qui craint que l'arsenal d'armes chimiques du régime de Bachar al-Assad ne tombe entre les mains d'extrémistes.

"Il est important que la Turquie et Israël, des pays limitrophes de la Syrie, puissent se parler. Cela est aussi souhaitable pour d'autres défis régionaux", a-t-il ajouté en référence au programme nucléaire iranien.

"Malheureusement, l'arsenal chimique est toujours là. C'est un danger pour le peuple de Syrie, pour le Liban, pour le monde entier. Tout le monde est mal à l'aise (...) La Turquie, en tant que force motrice dans la région, est inquiète tout comme nous", a renchéri le président israélien Shimon Peres.

Dans une interview à la chaîne CNN-Türk, il a qualifié de "malentendu" la crise turco-israélienne et estimé que les deux pays avaient "mille raisons" de rétablir leurs bonnes relations.

En visite à Amman, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a insisté samedi sur l'importance de cette réconciliation, car elle "contribuera aux progrès de la paix et de la stabilité dans la région".

"Victoire imaginaire"

Selon le quotidien populaire israélien Yédiot Aharonot, c'est surtout la guerre civile en Syrie qui a motivé M. Erdogan à régler le contentieux avec Israël. "Erdogan a assoupli ses positions, pas à cause de Kerry mais à cause d'Assad".

"Les trois pays (Israël, Turquie, Etats-Unis) sont très inquiets de la possibilité que des armes syriennes sophistiquées -surtout des armes chimiques- ne tombent aux mains du (mouvement libanais) Hezbollah et de groupes jihadistes", ajoute-t-il.

Une crainte partagée par les dirigeants israéliens.

"Entre nous et la Turquie se trouve un pays en pleine désintégration, disposant d'armes chimiques, qui ont déjà été utilisées et qui pourraient être disséminées dans toute la région", a dit le conseiller pour la Sécurité nationale, Yaakov Amidror, à la télévision.

"Meilleure sera la coordination entre les Turcs et nous, plus facile il sera de faire face au problème qui risque de nous exploser à la figure à tout instant", a-t-il argué.

M. Amidror a nié que la réconciliation ait été le résultat de la pression américaine, assurant qu'il s'agissait d'une idée israélienne et que les discussions avec la Turquie étaient engagées "depuis longtemps".

Mais la plupart des commentateurs soulignent qu'après le retour des ambassadeurs des deux pays dans leurs représentations respectives et le paiement par Israël des indemnités aux familles des victimes turques, le rétablissement de la confiance prendra du temps.

"L'arrière-goût amer de cette affaire ne va pas disparaître du jour au lendemain", estime le quotidien Haaretz (gauche).

En attendant, M. Erdogan a annoncé samedi qu'il envisageait d'ici fin avril une visite à Gaza et en Cisjordanie.

A Gaza, le mouvement radical palestinien Jihad islamique, très proche de l'Iran, a déploré "une victoire imaginaire pour Turquie" et dénoncé les excuses "empoisonnées" d'Israël.
(AFP, 24 mars 2013)

Dates-clés depuis 2009


--2010--

- 31 mai: Raid israélien contre une flottille internationale acheminant des militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide vers Gaza. Neuf Turcs sont tués lors de l'assaut contre le Mavi Marmara, navire amiral de la flottille. L'opération déclenche la colère d'Ankara qui rappelle son ambassadeur en Israël et provoque un tollé international. Erdogan accuse Israël de "terrorisme d'Etat".

- 4 juin: La Turquie réduit ses liens économiques et d'industrie de Défense avec Israël.

- 2 juil: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme qu'Israël ne s'excusera pas pour l'abordage du navire turc. Le 5, la Turquie menace Israël d'une rupture des relations et ferme son espace aérien aux vols militaires israéliens.

--2011--

- 23 jan: Une commission d'enquête israélienne disculpe Israël.

- 11 fév: Israël a fait un usage "excessif" de la force et bafoué le droit international (commission d'enquête turque).

- 22-23 août: Netanyahu réaffirme le refus d'Israël de présenter des excuses.

- 1er sept: Le rapport de l'ONU souligne que l'opération de la marine israélienne était "excessive", mais reconnaît la légalité du blocus naval.

- 2 sept: Mesures de rétorsion turques contre Israël: expulsion de l'ambassadeur, suspension des accords militaires et saisine de la Cour internationale de Justice.

- 19 sept: Israël met fin à sa coopération policière.

- 20 sept: Le président américain Barack Obama appelle Ankara et Israël, tous deux alliés des Etats-Unis, à "réparer leurs relations".

--2012--

- 23 avr: La Turquie refuse la participation d'Israël à un sommet de l'Otan.

- 13 juin: Un rapport officiel israélien critique Netanyahu, soulignant "des manquements significatifs dans le processus de prise de décision" qui a conduit à l'arraisonnement de la flottille.

- 25 juil: Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak déclare qu'une alliance avec la Turquie pourrait être la clé de la stabilité régionale.

- 6 nov: Ouverture à Istanbul du procès contre quatre anciens officiers israéliens accusés d'avoir ordonné l'assaut meurtrier contre le Marvi Marmara. Le ministère public turc a requis la prison à vie contre les quatre accusés, absents du procès. Israël dénonce un "procès spectacle".

- 20 nov: Erdogan qualifie Israël d'"Etat terroriste" l'accusant de mener un "nettoyage éthnique" contre les Palestiniens, alors que l'armée israélienne mène une opération dans la bande de Gaza.

--2013--

- 27 fév: Nouvelle charge d'Erdogan qui assimile le sionisme à un "crime contre l'humanité" déclenchant une volée de critiques internationales.

- 22 mars: Netanyahu annonce la reprise de relations normales avec la Turquie, après avoir exprimé ses regrets au sujet des victimes turques et promis une indemnisation, dans un communiqué cité par un responsable américain.

Erdogan accepte "au nom du peuple turc" les excuses présentées par son homologue israélien. Les deux Premier ministres sont convenus de la conclusion d'un accord pour une indemnisation" des familles des victimes, selon un communiqué publié à Ankara.

Kerry sermonne le Premier ministre Erdogan pour ses propos antisionistes

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a sermonné vendredi à Ankara le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour ses propos assimilant sionisme et crime contre l'humanité, un couac entre les deux alliés.

La visite d'une journée de M. Kerry, cinquième étape d'une tournée européenne et dans les pays arabes, devait être monopolisée par le conflit en Syrie, au lendemain de l'annonce par le chef de la diplomatie américaine de nouvelles aides à l'opposition et à la rébellion.

Mais c'est la dégradation des relations entre la Turquie et Israël, deux alliés des Américains, qui s'est invitée au menu de l'étape turque, après le tollé suscité par des déclarations de M. Erdogan faites à Vienne mercredi et mettant sur un même plan sionisme et fascisme.

"Non seulement nous ne sommes pas d'accord avec lui (ce discours), mais nous le trouvons contestable", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu. "J'ai parlé de ce discours très directement au ministre des Affaires étrangères et je le ferai avec le Premier ministre", a-t-il poursuivi avant de rencontrer M. Erdogan.

M. Kerry est ensuite arrivé en retard pour voir le Premier ministre, qui le lui a fait remarquer. Le secrétaire d'Etat a présenté ses excuses, disant qu'ils avaient "beaucoup de choses à (se) dire".

De fait, les deux dirigeants "ont eu une discussion respectueuse, mais franche, sur le discours de Vienne. Le secrétaire d'Etat a exprimé très clairement les inquiétudes des Etats-Unis", a indiqué un haut responsable du département d'Etat.

Aux yeux d'un autre diplomate américain, les propos de M. Erdogan "compliquent" la relation turco-américaine et ont sur elle un "effet corrosif".

Devant la presse, M. Kerry n'a pas caché non plus les dégâts que pourrait provoquer ce discours sur les relations déjà compliquées entre Israël et la Turquie. "Je crois qu'il y a toujours un moyen d'avancer mais, à l'évidence, cela devient plus compliqué à la suite du discours que nous avons entendu à Vienne" de la part de M. Erdogan.

Le responsable américain a ainsi jugé "essentiel pour la Turquie comme pour Israël de trouver un moyen de raviver leur coopération historique".

De son côté, M. Davutoglu a affirmé que son pays s'était "toujours opposé à l'antisémitisme". "Nous n'avons jamais eu aucune déclaration hostile contre aucun pays ou nation", a-t-il dit.

"Mais si on veut parler d'attitude hostile, on peut qualifier d'attitude hostile le massacre sanguinaire en haute mer de neuf de nos concitoyens civils qui n'avaient commis aucune infraction", a contre-attaqué le chef de la diplomatie turque, au côté de John Kerry qui l'écoutait tête baissée, impassible.

L'arraisonnement par un commando israélien en 2010 d'un navire de militants pro-palestiniens voulant forcer le blocus maritime de la bande de Gaza, qui s'était soldé par la mort de neuf ressortissants turcs, a achevé de détériorer les tensions entre les deux pays, autrefois alliés stratégiques.

Tollé

Le Premier ministre turc, qui a fait ses classes politique au sein de partis islamistes, est un habitué des déclarations à l'emporte-pièce, et Israël est devenu une des cibles privilégiées de ses colères.

Après l'opération militaire israélienne lancée contre le Hamas à Gaza en 2009, M. Erdogan avait ainsi violemment pris à partie le président israélien et prix Nobel de la paix Shimon Peres, lui lançant: "Quand il s'agit de tuer, vous savez très bien tuer".

Devant un Forum de l'ONU à Vienne, M. Erdogan avait lancé: "Comme c'est le cas pour le sionisme, l'antisémitisme et le fascisme, il devient maintenant inévitable de considérer l'islamophobie comme un crime contre l'humanité".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a jugés ces propos "maladroits" et "blessants", tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fustigé une "déclaration sombre et mensongère d'un genre qu'on pensait révolu dans ce monde".

En revanche sur la Syrie, M. Kerry s'est réjoui de la coopération des Etats-Unis et de la Turquie. "Nous pensons tous deux que la première priorité est une solution politique", a-t-il dit, "un régime qui commet des atrocités contre son propre peuple n'a aucune légitimité".

Un mois après l'attentat suicide, revendiqué par un groupe d'extrême gauche interdit, qui a frappé l'ambassade des Etats-Unis à Ankara et tué un gardien privé turc, M. Kerry lui a rendu hommage et assuré la Turquie du soutien américain dans "la lutte contre toutes les formes de terrorisme", y compris celui des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 1er mars 2013)

Relations régionales / Regional Relations

"Le premier ministre de l'opposition syrienne ne représente pas les kurdes"

Le co-président du principal parti kurde syrien PYD, Saleh Moslim,  a déclaré que le premier ministre élu par la coalition nationale syrienne (CNS) ne représente pas le peuple kurde.

"Il ne représente pas les kurdes. Il n'a aucun rapport avec les kurdes. Le fait qu'il soit d'origine kurde ne signifie rien" a affirmé à l'ActuKurde Saleh Moslim.

La Coalition nationale de l'opposition syrienne a élu le 18 mars à Istanbul Ghassan Hitto, Premier ministre intérimaire des territoires syriens.  Ce cadre supérieur dans une compagnie de télécommunications au Texas jusqu'à l'an dernier aurait rejoint la Turquie et les rangs de la révolution fin 2012.

"Il est proche des islamistes" a dit le co-président du PYD, affirmant que le nouveau "premier ministre" serait élu suite à un compromis entre les différentes compositions du CNS.

Pour M. Moslim, l'Occident et l'opposition cherchent à trouver un kurde selon leurs normes, soulignant que les kurdes n'étaient pas invités à la réunion qui a eu lieu à Istanbul.  

M. Moslim a également affirmé que le cessez-le-feu entre les kurdes et les groupes armés reste en vigueur. Le 17 février, un accord avait été conclu à Serêkaniyê (Rass al-Ain),  entre les Kurdes et l’Armée syrienne libre (ASL), après quinze jours d’affrontements violents dans la ville.

L’accord prévoyait notamment « le retrait de tous les groupes armés », la création d’un « comité pour surveiller la mise en œuvre de l’accord », la création d’un « conseil civil du peuple », « le contrôle par ce conseil de la porte-frontière » et la mise en place des « points de contrôle communs à l’entrée de la ville surveillés par les forces kurdes et l’ASL ». Le point le plus important de l’accord stipule la coopération et une coordination entre les kurdes et l'ASL pour libérer les villes sous le contrôle du régime.

Le co-président du PYD précise qu'il ne s'agit pas d'envoyer les combattants kurdes hors des zones kurdes. "Il y a seulement une coordination entre les deux parties pour les villes où cohabitent les kurdes et les arabes" affirme-t-il. "L'accord ne prévoit en aucun cas l'envoie des combattants kurdes dans d'autres régions."

Depuis le 19 juillet 2012, les kurdes ont pris le contrôle de neuf villes dans leur région: Kobani, Afrin, Dirbêsiyé, Amude, Dérik et Girkê Lêgué, ainsi que ces trois villes; Tiltemir, Tirbespiyé et Rimêlan, où cohabitent les communautés Kurde, Arabe et Chrétien.

Hormis la ville de Serêkaniyê, sur la frontière avec la Turquie, où un accord a été conclu entre les kurdes et l'ASL est en vigueur, deux autres villes attendent toujours d'être libérées: Hassaka et Qamishli.

"Nous sommes très sensible pour éviter tout conflit arabo-kurde"  dit M. Moslim, pour résumer la situation dans ces deux villes où il y a des quartiers arabes soutenant le régime de Bachar al-Assad. "Si nous nous mettons d'accord avec les arabes, la prise de ces villes n'est qu'une question de temps."
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 19 mars 2013)

Kirkouk au coeur d'un conflit menaçant entre Kurdes et Arabes

Minée par les violences, la province pétrolifère de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, est au coeur d'un conflit territorial entre Kurdes et arabes qui menace à terme l'unité du pays.

La province et sa capitale éponyme sont une véritable mosaïque ethnique et confessionnelle -- Kurdes, Arabes, et Turkmènes, sunnites et chiites -- et constitue l'essentiel du territoire que les Kurdes veulent inclure dans la région autonome du Kurdistan, au grand dam du gouvernement fédéral à Bagdad.

"D'un point de vue géopolitique, Kirkouk revêt une importance extrême en raison de ses réserves de pétrole et de gaz", explique John Drake, spécialiste de l'Irak au sein de la firme de consultants en risques AKE Group.

"Et d'un point politique, le contrôle de la ville est une affaire très affective pour une large partie de l'électorat", ajoute-t-il.

De nombreux diplomates et responsables estiment que les tensions entre Bagdad et le Kurdistan représentent la plus grande menace pour l'Irak à long terme.

Formée de trois provinces, la région autonome du Kurdistan dispose de son propre gouvernement, de ses forces de sécurité, de ses postes-frontières et de son drapeau, mais reçoit toujours une partie du budget fédéral.

Signe des risques de conflit, les deux parties ont déployé fin 2012 des renforts militaires dans le nord de l'Irak, dont la province de Kirkouk. Ces forces sont toujours présentes sur le terrain, selon le gouverneur de la province, Najm al-Din Karim.

"Nous avons (...) un face-à-face entre les militaires de l'Irak et du Kurdistan, et dans une telle situation, le moindre incident peut mener à une bataille", a déclaré à l'AFP M. Karim, un Kurde.

"Cela n'aide pas les communautés qui veulent vivre ensemble, ni les investisseurs ou les entreprises qui voudraient travailler ici", ajoute-t-il.

"Je crois que si ces problèmes ne sont pas réglés, ils peuvent mener (...) à un conflit armé qui pourrait conduire au démantèlement de l'Irak", prévient le responsable kurde.

Lien police/armée rompu

Un des principaux sujet de contentieux est la volonté de Bagdad d'établir un commandement militaire fédéral basé à Kirkouk, unifiant toutes les forces dans la région, ce qui équivaudrait, selon M. Karim, à "l'imposition de la loi martiale".

"Nous avons ordonné à tous les chefs de police de ne pas obéir aux ordres venant de Bagdad", explique le gouverneur. "Par conséquent, toute la coopération entre la police et l'armée a été interrompue".

Des officiers de la police et de l'armée à Kirkouk ont confirmé que la coopération entre les deux corps était suspendue, ce qui risque de fragiliser encore plus la sécurité dans la province.

Les habitants se plaignent des violences dont les auteurs ne sont pas connus, même si des groupes liés à Al-Qaïda ont revendiqué certaines attaques.

Tel Samir Ismaïl, blessé par une bombe près de son magasin de vêtements, souffre toujours de séquelles.

"Il y a beaucoup de policiers et de 'Asayish' (forces kurdes) mais il n'y a pas de sécurité", dit-il. "Il y a des explosions et des assassinats chaque jour. Combien de l'Irak va-t-il rester ainsi?", dit cet homme qui a décidé d'émigrer.

"Le gouvernement ne se soucie pas du peuple irakien", renchérit Salam Al-Jaberi, un vendeur au marché de Kirkouk. "Les politiciens se disputent et le peuple en paye le prix".

M. Jaberi lui-même assure que les relations entre les communautés kurde et arabe de Kirkouk sont bonnes. "Il n'y a pas de problème entre les citoyens, le problème est entre les gouvernements".
(AFP, 16 mars 2013)

Les omissions de la Commission ONU sur la Syrie
Le rapport de la Commission d’enquête internationale sur la République arabe syrienne fait l'objet des critiques par plusieurs observateurs ou témoins. Le 8 mars 2013, l'historien Bahar Kimyongür d'origine antiochienne a adressé à l’attention de M. Paulo Pinhero, Mme Carla del Ponte et Mme Karen Koning Abu Zayd ses critiques du rapport de la Commission à laquelle ont contribué Mère Agnès-Marie de la Croix et Anastasia Popova, journaliste de Rossya 24, La note préliminaire de Kimyongür se trouve ci-bas. Le texte complet de ce message est accessible sur le site: http://www.silviacattori.net/article4283.html.
Mes origines antiochiennes, c’est-à-dire turco-syriennes me permettent de porter un regard transfrontalier sur la tragédie syrienne et de constater une série d’agissements du côté turc qui sont loin de servir le peuple syrien.

Dès le début de la crise, le régime d’Ankara s’est en effet montré intraitable sur la question syrienne. De la réunion d’Antalya à la Conférence d’Istanbul, de la mise à disposition de camps d’entraînement militaire aux rebelles syriens le long de la frontière à l’accueil de djihadistes internationaux, Ankara a systématiquement parrainé toute initiative prônant le renversement violent du régime syrien.

Un diplomate européen ayant requis l’anonymat déclara que la position du gouvernement turc à l’égard de Damas se serait radicalisée après que le gouvernement syrien eut refusé de céder quatre ministères aux Frères musulmans comme préalable à une médiation turque à la crise syrienne (AFP, 21 septembre 2011).

« Nous voulions qu’El-Assad soit le Gorbatchev de la Syrie, mais il a choisi d’être Milosevic. C’est tout le problème » avait crânement lâché le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu aux étudiants de l’Université de Washington (à Washington DC) le 10 février 2012.

En Syrie, la position paternaliste et subversive du gouvernement AKP à l’égard du voisin syrien a ravivé les rancœurs anti-ottomanes nourries par quatre siècles d’occupation.

La presse gouvernementale syrienne a accusé le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de se prendre pour un nouveau sultan-calife.

Depuis, le torchon brûle entre les chefs d’État des deux pays. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la Turquie et la Syrie vivaient une idylle.

S’inspirant de la convention européenne de Schengen sur l’ouverture des frontières, Erdogan et Bachar el-Assad ont décrété la création de Chamgen, Cham étant le nom antique de la Syrie.

Le 13 octobre 2008, les gouvernements turc et syrien ont tenu un conseil des ministres commun à Alep en vue de lancer un conseil de coopération stratégique.

Le volume d’échange commercial entre les deux pays atteignait les deux milliards de dollars en 2010.

Mais avec l’éclatement de la crise syrienne, la politique du « zéro problème avec les voisins » lancée par Davutoglu s’est finalement soldée par un gigantesque fiasco.

Le régime turc est désormais à couteaux tirés avec ses trois principaux voisins : l’Iran, l’Irak et la Syrie.

L’attitude hostile d’Ankara entraîne la région dans un conflit dangereux qui menace gravement la paix mondiale.

Quant au peuple syrien que M. Erdogan prétend protéger en accueillant près de 200.000 réfugiés fuyant les combats, il se retrouve otage d’un conflit interétatique, de groupes combattants et terroristes et de trafics d’êtres humains.

Qu’ils soient pro ou anti-régime, rebelles ou loyalistes, réfugiés à l’étranger ou déplacés de l’intérieur, hormis les crimes commis par l’armée nationale, il importe de souligner que les Syriens sont tous exposés à un danger planétaire : celui du terrorisme djihadiste.

Gracieusement entretenu par les pétromonarchies du Golfe et le régime d’Ankara, ce terrorisme prétendument religieux est en réalité sans foi ni loi et frappe indistinctement les Syriens, toutes croyances confondues.
(Suite:
http://www.silviacattori.net/article4283.html )

Assad salue la position de l'opposition turque sur le conflit

Le chef de l'Etat syrien, Bachar al-Assad, a salué jeudi les partis de l'opposition turque qui critiquent le soutien d'Ankara aux rebelles combattant les troupes de Damas, selon un communiqué de la présidence.

"Le peuple syrien tient en estime la position des forces et des partis (représentant) le peuple turc qui refusent les politiques du gouvernement de (Recep Tayyip) Erdogan", a indiqué le communiqué diffusé après une rencontre entre M. Assad et une délégation du Parti républicain du peuple, principal parti de l'opposition.

"Il est nécessaire de faire la différence entre la position du peuple turc qui soutient la stabilité en Syrie et les positions du gouvernement d'Erdogan qui persiste à soutenir le terrorisme, l'extrémisme et l'instabilité dans la région", poursuit le texte, dont l'AFP a obtenu une copie.

Selon le communiqué, la délégation turque a fait savoir au président "le refus du peuple turc de s'ingérer dans les affaires intérieurs syriennes et son souci des relations de bon voisinage". Elle a également mis en garde contre "les risques de répercussions en Turquie en particulier et dans les pays de la région en général".

Jeudi, la Syrie a réclamé à la communauté internationale de condamner "l'implication" d'Ankara dans le conflit en Syrie.

Le gouvernement de M. Erdogan soutient les rebelles contre le régime de Damas dans le conflit qui a fait, selon l'ONU, près de 70.000 morts depuis mars 2011.

La Turquie, qui réclame le départ de Bachar al-Assad, accueille sur son sol 200.000 réfugiés syriens.

Intervenant à la télévision turque, M. Erdogan a ironisé sur les critiques de Damas contre son gouvernement: "Est ce qu'Assad se plaint (...) du rôle de la Turquie qui accueille" plus de 200.000 réfugiés syriens?, a-t-il dit.

Il s'est également insurgé contre la visite à Damas des députés de l'opposition turque.

"Pourquoi le principal parti de l'opposition envoie-t-il trois députés pour rencontrer un dictateur, un tyran ? (...) Quel objectif ce parti veut-il atteindre ?", s'est-t-il interrogé.
(AFP, 7 mars 2013)

Le roi de Jordanie appelle à une "transition incluant toutes les parties" en Syrie

Le roi de Jordanie Abdallah II a exhorté mardi à Ankara le gouvernement syrien à avancer vers une "transition incluant toutes les parties" afin d'empêcher l'éclatement de ce pays en proie à une guerre civile depuis mars 2011.

"Seule une transition incluant toutes les parties peut arrêter ce conflit et empêcher la fragmentation de la Syrie", a déclaré le souverain hachémite lors d'une conférence de presse avec le président turc Abdullah Gül.

Le roi Abdallah a estimé que cette transition politique s'avérait plus "urgente" que jamais pour "sauvegarder l'intégrité territoriale" de la Syrie, frontalière de la Jordanie et de la Turquie.

Pour permettre à ces deux pays de faire face à l'afflux de réfugiés syriens, Abdallah II a une nouvelle fois appelé la communauté internationale a accroître son aide.

La Jordanie affirme accueillir 350.000 réfugiés syriens tandis que la Turquie en héberge officiellement près de 200.000.

L'ONU s'attend à ce que le nombre de réfugiés dans les quatre pays voisins de la Syrie - Liban, Irak, Jordanie et Turquie - atteigne un total de 1,1 million d'ici à juin si le conflit ne cesse pas.

Pour le second jour de sa visite, le roi de Jordanie doit rencontrer mercredi les milieux d'affaires turcs et visiter des installations de l'industrie de l'armement.
(AFP, 5 mars 2013)

Bulgarie: le parti de la minorité turque refuse de former un gouvernement


Le parti de la minorité turque en Bulgarie, MDL, a refusé mardi, comme prévu, la proposition du président Rossen Plevneliev de former un gouvernement, ouvrant ainsi la voie à des élections législatives anticipées le 12 mai.

"Le parlement sera dissous au plus tôt le 13 mars et un gouvernement d'experts sera constitué", a déclaré M. Plevneliev après la réponse négative du MDL.

Le Premier ministre conservateur Boïko Borissov avait présenté le 20 février sa démission sous la pression de la rue, alors que les Bulgares protestent depuis trois semaines dans tout le pays contre la pauvreté et la corruption de l'élite politique.

Le parti gouvernemental GERB et le parti socialiste, principale force de l'opposition, avaient déjà formellement refusé la semaine dernière un mandat pour constituer un nouveau gouvernement.

La procédure constitutionnelle a ainsi été épuisée, ce qui oblige le président à dissoudre le parlement.

Rossen Plevneliev a annoncé mardi avoir remis au gouvernement et au parlement les revendications disparates des manifestants.

Ils demandent entre autres un amendement à la loi électorale garantissant un accès gratuit aux médias publics pendant la campagne électorale et des élections législatives au scrutin majoritaire, alors que le parlement est actuellement élu à la proportionnelle. Une partie des protestataires vont jusqu'à réclamer une nouvelle Constitution.

La crise politique et sociale s'est aggravée dimanche avec le décès d'un protestataire à Varna (est), Plamen Goranov, qui s'était immolé par le feu pour obtenir la démission du maire de la ville, Kiril Yordanov, qu'il accusait de corruption.

Une journée de deuil national a été décrétée pour mercredi à l'occasion des obsèques de cet homme de 36 ans, devenu symbole de la lutte de la société civile contre les élites politiques.
(AFP, 5 mars 2013)

Damas porte plainte contre le gouvernement turc


La Chambre syrienne d'industrie a porté plainte contre le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan, l'accusant d'avoir "parrainé le terrorisme" et "pillé des usines" en Syrie, ont annoncé lundi les journaux syriens.

La plainte a été déposée devant la justice d'un pays européen qui n'a pas été précisé, et sera défendue par des avocats de plusieurs nationalités, selon le quotidien al-Watan, proche du régime syrien

"C'est un procès pour faire valoir nos droits, indépendamment des opinions politiques", a affirmé le président de la Chambre d'industrie, Farès Chehabi, cité par le journal.

"Nous avons tous les documents nécessaires (...) prouvant l'implication évidente d'Erdogan dans le parrainage d'actes de banditisme et de terrorisme", a assuré M. Chehabi, soulignant que les divers unions et syndicats syriens s'étaient associés à la plainte.

La Chambre d'industrie reproche à M. Erdogan d'avoir contribué à "transférer les usines (de la province d'Alep, dans le nord de la Syrie) en Turquie" et d'avoir "soutenu les gangs armés qui commettent des crimes contre l'économie nationale".

En janvier, la Syrie avait déjà accusé son voisin turc de piller ses usines de la région d'Alep, appelant l'ONU à agir pour mettre fin à ce qu'elle avait qualifié d'"acte illégal d'agression qui s'apparente à de la piraterie".

"Environ un millier d'usines implantées dans la ville d'Alep ont été écumées et leurs biens transférés en Turquie avec l'aide du gouvernement" d'Ankara,
avait alors écrit le ministère syrien des Affaires Etrangères dans un courrier adressé au Conseil de sécurité et au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

La plainte vise à "dévoiler les pratiques turques, ce qui entraînera des pertes considérables pour le gouvernement turc (...) et à contraindre ce gouvernement à modifier sa politique à l'égard de la Syrie (...), à restituer les biens volés et à s'acquitter de compensations", a poursuivi M. Chehabi.

Auparavant alliée du président syrien Bachar al-Assad, la Turquie a rompu avec lui, soutient la rébellion contre le régime de Damas et héberge officiellement près de 200.000 réfugiés qui ont fui les combats en Syrie.
(AFP, 5 mars 2013)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara suspend ses projets avec ENI en représailles à sa collaboration avec Chypre

Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a annoncé mercredi que son pays suspendait ses projets avec la compagnie pétrolière italienne ENI en raison de sa participation à des campagnes d'exploration pétrolière et gazière avec Chypre contestées par Ankara.

"Nous avons pris la décision de ne pas travailler en Turquie avec la compagnie ENI, y compris en suspendant ses projets en Turquie", a déclaré M. Yildiz, cité par l'agence de presse Anatolie.

Le ministre, qui répondait aux questions de journalistes en marge d'une conférence à Ankara, a indiqué que la décision avait été prise en raison de la persistance d'ENI à mener des opérations d'exploration avec Chypre dans les eaux internationales méditerranéennes en dépit d'avertissements répétés de la Turquie, a rapporté Anatolie.

En Turquie, ENI distribue du gaz naturel russe transporté par le gazoduc Blue Stream. Ses ventes ont atteint 3,95 milliards de mètres cubes en 2010 et quelque 7 milliards de mètres cubes en 2011, selon le site internet du groupe italien.

Il vend également des huiles lubrifiantes et des produits chimiques de base sur le marché turc, où il a aussi des activités d'ingénierie et de construction.
 Le groupe est notamment impliqué avec le turc Calik Holding dans un projet de construction d'un oléoduc reliant le port turc sur la mer Noire de Samsun au complexe pétrolier de Ceyhan, sur la Méditerranée.

Concernant ce projet, M. Yildiz a précisé que Calik Holding prendrait sa propre décision, mais que le gouvernement était désormais défavorable à la participation d'ENI, selon Anatolie.

Le géant énergétique italien a annoncé fin janvier avoir signé avec le gouvernement de Chypre des accords de partage d'exploration et de production pour trois blocs situés au large des côtes chypriotes, dans une zone susceptible de receler de fortes réserves de gaz.

ENI est l'opérateur et détient 80% du consortium en charge, les 20% restants étant détenus par le groupe coréen Kogas. Les contrats ont été alloués à l'issue d'un appel d'offres international qui s'est achevé en mai 2012.

La Turquie s'est fermement opposée à ces explorations menées par le gouvernement chypriote, les qualifiant d'"illégales" et lançant ses propres forages au large de Chypre-Nord, le tiers nord de l'île qu'elle occupe.

Ankara a en outre menacé d'exclure de ses futurs projets en matière d'énergie les compagnies pétrolières retenues par Chypre pour l'exploration du gaz.

La compagnie américaine Noble Energy, titulaire de la licence sur un bloc, a annoncé en 2011 avoir découvert un gisement de gaz pouvant atteindre 226,5 milliards de mètres cubes, pour une valeur estimée de 100 milliards d'euros.

Le groupe pétrolier français Total a lui aussi passé un accord avec Nicosie, début février, pour l'exploration de deux blocs.

Chypre est divisée depuis 1974, après que la Turquie a envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs qui visait à rattacher le pays à la Grèce.
(AFP, 27 mars 2013)
La Grèce proteste contre des prospections turques dans ses eaux

La Grèce va protester auprès des autorités turques contre la présence dans une zone relevant du plateau continental grec d'un bateau turc de prospection océanographique, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Les autorités turques ont annoncé que "le bateau de prospection Bilim 2 (...) allait réaliser des recherches océanographiques entre les 18 et 21 mars dans les eaux internationales et dans une zone relevant du plateau continental grec" en mer Égée, a déclaré le porte-parole du ministère, Grigoris Délavekouras.

Pour entreprendre des prospections dans cette zone grecque, il aurait fallu, selon Athènes, "notifier aux autorités grecques tout élément nécessaire, ce qui n'a pas été fait par les autorités turques", a expliqué M. Délavekouras, cité dans un communiqué après avoir été interrogé par des médias.

"L'ambassade de Grèce à Ankara va procéder à toute action nécessaire", conclut le communiqué.

Athènes et Ankara se disputent au sujet de la délimitation du plateau continental de la mer Egée, qui inclut les fonds marins et leur sous-sol. La Grèce invoque en sa faveur les dispositions de la convention des Nations unies sur le droit de la mer, dont la Turquie n'est pas signataire.

La Grèce a saisi en février l'ONU pour "garantir ses droits" sur les fonds marins en mer Egée, après l'attribution par la Turquie de permis de prospection à la recherche d'hydrocarbures dans cette zone.

En 2012, la Grèce a lancé les prospections d'hydrocarbures en mer Ionienne (ouest) en vue de profiter des ressources énergétiques face à la crise qui frappe le pays.

A l'instar des ressources énergétiques découvertes dans les zones économiques exclusives (ZEE) à Chypre et en Israël, le Premier ministre grec Antonis Samaras a récemment indiqué qu'Athènes pouvait jouer un "rôle important" pour l'acheminement et la prospection des ressources énergétiques et appelé l'UE à étudier "une politique européenne commune" en la matière.
(AFP, 20 mars 2013)

Samaras appelle l'Europe à se pencher sur la question des ZEE maritimes

Le Premier ministre grec Antonis Samaras a appelé jeudi les Européens à se pencher sur la question de la création de zones économiques exclusives (ZEE) maritimes, et plaidé pour "une politique européenne commune" en la matière.

"Quand l'Europe va-t-elle parler des ZEE (...), d'une politique commune paneuropéenne?", s'est interrogé M. Samaras à l'occasion de la réunion de la présidence du parti populaire européen (PPE) tenue à Athènes, cité dans un communiqué de ses services.

Le Premier ministre qui souhaite encourager l'exploration pétrolière sur le plateau continental grec mitoyen des côtes turques, a affirmé que la question des ZEE n'est pas seulement "une question grecque", mais qu'il faut "une politique" et une "position commune" des Affaires étrangères en Europe "pour renforcer la solidarité (...) et l'unité".

La Grèce a lancé en 2012 les prospections d'hydrocarbures en mer Ionienne (ouest) en vue de profiter des ressources énergétiques face à la crise qui frappe le pays.
 Fin février, la société norvégienne Petroleum Geo Services qui avait achevé une première mission de recherches pour le compte des autorités grecques a indiqué que les premiers résultats étaient "prometteurs".

A l'instar des ressources énergétiques découvertes dans les ZEE à Chypre et en Israël, M. Samaras a récemment indiqué que la Grèce pouvait jouer un "rôle potentiel important" pour l'acheminement et la prospection des ressources énergétiques, vu "les rumeurs et de grandes certitudes pour les ressources du plateau continental grec en Méditerranée sud-est".

Pour M. Samaras, "l'exploitation des hydrocarbures sur le plateau continental grec est une planification de long terme, qui, outre la Grèce, concerne toute l'Europe".

Toutefois, il a reconnu que "des difficultés" existaient avec la Turquie, pays voisin en mer Égée, où Athènes veut également relancer la recherche d'hydrocarbures.

Il y a dix jours, la Grèce avait remis "une note verbale" à l'Onu pour "garantir ses droits" sur les fonds marins de la mer Égée. Cette saisine faite suite à l'attribution par la Turquie au printemps 2012 de permis de prospecter pour des hydrocarbures dans cette mer, objet de différends territoriaux entre les deux voisins.

Lors de la visite lundi en Turquie de M. Samaras, le Premier ministre grec et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, ont souligné la nécessité de résoudre leurs différends par la voie du dialogue.
(AFP, 7 mars 2013)

Chypre affirme vouloir se rapprocher de l'Otan au profit de l'UE

Le nouveau ministre chypriote des Affaires étrangères, Ioannis Kasoulides, a souligné mardi à Athènes la volonté de son pays de se rapprocher de l'Otan, dont il n'est pas membre, pour conforter sa "crédibilité" dans l'Union européenne.

Le nouveau gouvernement conservateur chypriote entend "déplacer le centre de gravité de la politique étrangère du pays pour le consacrer comme un partenaire crédible et comme les autres de l'Union européenne", a déclaré M. Kasoulides, à l'issue d'une rencontre avec son homologue grec, Dimitris Avramopoulos.

Chypre, qui est dans l'attente d'un plan de sauvetage financier de la zone euro pour éviter la banqueroute, "ne veut pas se distinguer des 26 autres membres" de l'UE, a-t-il insisté.

"C'est dans ce cadre que s'inscrit notre effort pour intégrer le Partenariat pour la Paix", un programme de coopération bilatérale de l'Otan, a-t-il souligné, alors que le problème chypriote complique depuis des années la coopération entre l'UE, dont Chypre est membre, mais pas la Turquie, et l'Otan, où la situation est inverse.

Le but d'un tel rapprochement atlantiste "n'est pas d'entrer dans un jeu de responsabilités avec la Turquie en la poussant au refus", a ajouté le ministre, qui faisait dans le pays frère sa première visite à l'étranger, en prélude à la venue lundi à Athènes du nouveau président chypriote, Nicos Anastasiades.

La division de Chypre, dont la partie Nord est occupée depuis 1974 par la Turquie en riposte à un coup d'Etat nationaliste chypriote-grec visant au rattachement de l'île à la Grèce, fait obstacle depuis des années tant à la normalisation gréco-turque, qu'à l'intégration européenne de la Turquie.

 Comme après chaque alternance, Athènes et Nicosie se préparent à mettre leurs désaccords en sourdine en vue de la reprise des négociations interchypriotes de règlement.
(AFP, 6 mars 2013)

Ankara et Athènes signent des accords de coopération, insistent sur le dialogue

La Turquie et la Grèce ont signé lundi à Istanbul, à l'occasion d'une visite du Premier ministre grec Antonis Samaras, plusieurs accords de coopération dans divers secteurs économiques, et souligné la nécessité de résoudre leurs différends politiques par voie de dialogue.

"Nous pouvons avoir des divergences de vues, mais nous souhaitons les surmonter par la voie du dialogue", a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au cours d'un point de presse avec son homologue grec.

Ce dernier a renchéri en soulignant l'importance des relations de bon voisinage entre les deux pays et estimé que l'amélioration ces dernières années des relations économiques et commerciales entre les deux voisins contribuerait à surmonter leurs divergences politiques.

"C'est vrai, nos relations n'ont pas été sans problèmes", a souligné M. Samaras disant espérer que "l'histoire que nous écrirons à partir de maintenant puisse emprunter la voie de la paix et du développement".

Avant de s'adresser à la presse, les deux chefs de gouvernement ont assisté à la cérémonie de signature de 25 accords de coopération bilatéraux en matière de tourisme, de technologie, de santé, de transports maritimes, d'agriculture, d'immigration et de culture.

Ces documents ont été signés dans le cadre de la réunion dans la métropole turque du Conseil supérieur gréco-turc, créé à Athènes en 2010 et visant au rapprochement économique bilatéral.

Les échanges commerciaux bilatéraux se sont chiffrés en 2012 à 5 milliards de dollars (3,84 mds d'euros) et l'objectif visé pour les prochaines années est de 10 milliards de dollars (7,68 mds d'euros), ont ajouté les deux Premiers ministres.

Accompagné d'une dizaine de ministres et des hommes d'affaires, M. Samaras, interrogé par les journalistes, a insisté sur le fait que son pays agissait conformément "au droit international" au sujet de la délimitation du plateau continental, important contentieux avec la Turquie dans la mer Egée qui les sépare, et a prôné le dialogue.

Depuis 2002, dans le cadre du processus de rapprochement entre la Grèce et la Turquie inauguré en 1999, les deux parties mènent des "contacts exploratoires" dans le but d'examiner dans quelle mesure un terrain d'entente pourrait être trouvé concernant l'espace aérien et maritime en mer Egée.

Les deux pays alliés de l'Otan revendiquent actuellement une zone de 6 milles au large des côtes. Mais la Grèce se réserve le droit de porter à 12 milles cette zone, ce qui est considéré par la Turquie comme une mesure aboutissant à une répartition inéquitable de la souveraineté sur la région, et constituerait en cas d'application un casus belli.

En 1996 les deux pays avaient évité de peu un affrontement militaire su sujet d'îlots inhabités en mer Egée.

La Turquie s'oppose à ce que la Grèce procède dans des zones disputées en mer Egée à des recherches d'hydrocarbures, dans l'espoir d'exploiter ses ressources et de lutter contre la récession et la crise qui frappe le pays depuis 2010.

Sur ce point M. Erdogan s'est félicité néanmoins d'une décision commune "afin de discuter des zones économiques en Méditerranée orientale et d'oeuvrer ensemble pour une solution gagnant-gagnant".

MM. Samaras et Erdogan ont en outre souligné la nécessité de résoudre la question de Chypre, autre pomme de discorde entre les deux pays.

"Nous voulons fermer le dossier chypriote et l'enterrer", a ainsi insisté M. Erdogan.
(AFP, 4 mars 2013)

Immigration / Migration

Alleged PKK member detained in Brussels

An alleged high-ranking member of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) was detained in Brussels today, Anatolia news agency reported.

Y. O. has been residing in Spain for some time now and was picked up from Zaventem Airport in Brussels, according to Spanish officials. He was reportedly on his way to Tunisia. An arrest warrant for Y.O. had been issued by the Spanish National Court.

Spanish and Belgian police reportedly worked together to locate Y.O., who was the target of a manhunt linked to the Cappadocia Operations taking place in Spain and France that ended with police forces detaining over 20 suspects for alleged links to the PKK.

Y.O. is allegedly in charge of several different PKK foundations in different European countries, Anatolia news agency reported. (
hurriyetdailynews.com, March 26, 2013)


Comment retrouver des jeunes Belges manipulés par des forces obscures en Syrie?

La ministre belge de l’Intérieur Joëlle Milquet a annoncé que le groupe de travail mis sur pied lundi pour traiter de la question des jeunes Belges partis se battre en Syrie aux côtés des groupes l’opposition au régime du président Bachar al-Assad a décidé d’ouvrir un point de contact centralisé.

Selon Belga, cette «Task Force Syrie», qui s’est réunie pour la première fois au centre de crise gouvernemental à Bruxelles, doit notamment renforcer la coordination et l’efficacité entre les différents services de l’État pour lutter contre le radicalisme.

Dans un communiqué, Mme Milquet (cdH) a souligné que le départ de Belges vers la Syrie est «connu» et «suivi de près en Belgique», bien qu’il s’agisse d’un phénomène international touchant plusieurs pays européens.

La presse a chiffré à «50 à 80» le nombre de jeunes gens qui seraient ainsi partis combattre en Syrie. Un expert en terrorisme, Edwin De Bakker, soulignait encore lundi dans les colonnes du journal ‘De Morgen’que la Belgique était proportionnellement à sa taille et à sa population «le numéro un» des pays en nombre de jeunes rebelles combattant aux côtés de l’opposition armée syrienne.

L’une des décisions prises lors de la réunion de lundi est la mise sur pied d’un «point de contact centralisé» (à l’adresse électronique syrie@ibz.fgov.be), destiné aux familles éventuellement concernées qui souhaitent obtenir de l’information, de l’aide ou donner des renseignements sur des cas particuliers.


Lettre de Kimyongür aux parents des jeunes Belges qui se battent en Syrie:

Toutefois, l'activiste pour la paix Bahar Kimyongür, originaire d’Antioche, dans une lettre ouverte aux parents des jeunes Belges, attire l'attention sur la responsabilité de certains pays du Moyen-Orient et de l'Union européenne et propose son aide pour retrouver les enfants otages des forces obscures.

Voici la lettre ouverte de Kimyongür:

Chers parents,

Vous êtes sans doute les premiers à savoir que vos enfants sont partis combattre en Syrie au nom d’une foi déshumanisante, nihiliste, monstrueuse, dont la mission première est de détruire la vie, l’avenir, la dignité et la liberté d’autrui.

La plupart des Syriens souffrent hélas de voir vos enfants servir de soldats pour le compte de potentats haineux qui se moquent autant du bonheur du peuple syrien que de celui de vos enfants.

L’attentat terroriste de la semaine dernière qui a tué plus de 50 fidèles de la mosquée Al Imane dont le célèbre cheikh Mohammed Saïd Ramazan Al Bouti montre une fois encore que les criminels qui manipulent vos enfants se moquent même de la religion et du dieu qu’ils prétendent servir.

Si je m’oppose avec force aux idées fanatiques qui ont incité vos enfants à partir combattre dans un pays dont ils ne connaissent ni l’histoire, ni le mode de vie, ni la complexité, je ne suis pas pour autant indifférent à votre désarroi. Surtout depuis que j’ai vu les larmes de M. Kevin Calluy couler pour son fils Jejoen Bontinck devenu instrument puis otage des terroristes syriens.

En tant qu’activiste pour la paix turco-syrien originaire d’Antioche, la ville par où vos enfants sont sans doute passés, je souhaiterais vous aider à les retrouver, à la fois pour votre bien et pour celui du peuple syrien.

Mais vous aider, c’est d’abord vous renseigner sur l’attitude du gouvernement belge qui, depuis le début de la tragédie syrienne, contribue avec ses alliés français, britanniques, étasuniens, israéliens, turcs et wahhabites, à encourager le terrorisme et la confrontation en Syrie.

En créant une « Task Force Syrie », la ministre de l’intérieur veut aujourd’hui vous faire croire qu’elle se soucie du sort de vos enfants et de la sécurité de la Belgique.

Si Mme Milquet se préoccupe tant de votre malheur et de notre bien-être, il serait sans doute utile de lui demander pourquoi son gouvernement fournit des armes aux rebelles syriens et à fortiori, à vos propres enfants.

Vous savez sans doute que la Belgique exporte des armes vers l'Arabie saoudite qui, à son tour, fournit des armes belges aux terroristes syriens.

Alors que notre pays a imposé un embargo contre la jamahiriya libyenne et le régime de Damas, il n’a pas hésité à augmenter ses ventes d’armes vers l’Arabie saoudite, un Etat terroriste et barbare qui compte pas moins de 30.000 prisonniers politiques dont les moins fortunés finissent décapités et dont les plus chanceux peuvent sauver leur peau s’ils vont mener le djihad en Syrie. (cf. article de Silvia Cattori : http://www.silviacattori.net/article4033.html )

Avec l’appui politique, financier et moral de notre gouvernement, le régime de Riyad approvisionne ainsi le front syrien tant en canons qu’en chair à canon.

Si Mme Milquet pense tant à vos enfants, pourquoi ne s’oppose-t-elle pas à la stratégie terroriste mise en place par l’Arabie saoudite contre la Syrie ?

M. Thomas Baum, directeur de l’Institut flamand pour la paix et la prévention de la violence nous offre une explication courte et précise à ce sujet :

« On peut s’interroger sur la pertinence de livrer des armes à un régime pareil vu la situation des droits de l’homme. Mais il y a l’argent du pétrole et le pays est aussi un grand marché. L’Occident voit ce pays comme un allié important et un barrage face à l’Iran. De ce point de vue, armer un tel pays est intéressant ». (Annelien De Greef, De Standaard, 26 mars 2013, p. 21)

Savez-vous que le Royaume des Saoud avec lequel notre pays fricote a pour chef du renseignement, un terroriste de haut vol dénommé Bandar Ben Sultan. Ce criminel est cité dans une affaire de détournement de fonds qui ont servi à financer une série de groupes terroristes dont les djihadistes syriens basés au Liban.

Lorsque la justice britannique voulut enquêter sur ce scandale des rétro-commissions qui porte le nom « Al Yamamah », le prince Bandar menaça l’Angleterre par « another 7/7 », c’est-à-dire un autre attentat comme celui de Londres le 7 juillet 2005 ! Suite à ces menaces terroristes, Tony Blair fit immédiatement cesser l’enquête diligentée par la Serious Fraud Office.

Ce scandale à dimension planétaire n’a suscité aucun émoi parmi les décideurs politiques de notre pays.

Comment Mme Milquet peut-elle dès lors prétendre vouloir endiguer un terrorisme qu’elle laisse prospérer voire qu’elle dope dans les zones les plus sensibles de notre planète ?

Demandez aussi à Mme Milquet comment elle compte s’y prendre pour empêcher nos jeunes d’aller semer le chaos en Syrie alors que son allié Erdogan a gracieusement offert une autoroute de 822 km de large pour tous les criminels qui désirent se recycler dans le djihadisme anti-syrien.

En effet, actuellement, quelques aventuriers, une poignée d’idéalistes mais aussi et surtout des voyous, des violeurs, des trafiquants de drogue, des repris de justice de Turquie et d’ailleurs se découvrent une âme de djihadistes et se rendent massivement en Syrie pour combattre l’armée gouvernementale syrienne ainsi que les villes, les quartiers et les villages loyalistes.

Si Mme Milquet tient vraiment à sauver vos enfants, ne devrait-elle pas commencer par convaincre ses partenaires turcs de sécuriser sa frontière avec la Syrie ?

Naturellement, il ne suffit pas de dresser des barbelés et des miradors. Le gouvernement turc devrait entre autres cesser d’accueillir le terrorisme international qui arrive des quatre coins du monde par mer, terre et air.

Si Mme Milquet veut être cohérente et conséquente, ne devrait-elle pas rappeler à ses homologues turcs, les clauses de la convention belgo-turque de coopération en matière de police signées le 22 janvier dernier à Bruxelles et au besoin, rendre celle-ci caduque ?

D’autant que, pour l’heure, la seule « utilité » de cette convention consiste à aider le régime d’Ankara à mater ses opposants politiques et syndicaux et à faciliter l’extradition des exilés politiques vers la Turquie.

Vu que le gouvernement AKP s’est juré d’assassiner le président syrien et de réduire la Syrie à l’état de province ottomane, l’espoir de voir le flot de terroristes se tarir semble donc bien maigre comme en témoigne l’historien belge Pierre Piccinin qui est récemment passé par Antioche, la porte de la Syrie.

Dans les lignes suivantes, vous découvrirez la liberté totale de mouvement dont jouissent en Turquie, les volontaires qui vont se battre en Syrie: « À l’aéroport international d’Istanbul déjà, j’avais sans trop le savoir rendez-vous avec la révolution. En transit depuis Beyrouth en direction d'Hatay (Antakia, l’antique Antioche), à la frontière syrienne, je me suis dirigé vers le petit terminal des vols intérieurs.

Une dizaine de jeunes gens, huit au total, portant tous la barbe, la moustache rasée, attendaient l’embarquement. Visibles comme le nez au milieu de la figure, ils n’étaient ni étonnés, ni même embarrassés ou fâchés que je les dévisageasse ostensiblement, dans le but de provoquer le contact. Au contraire, même, ils étaient tout souriant que je les abordasse ainsi sans haine, ni révulsion.

Je leur ai donc demandé s’ils allaient se battre en Syrie. C’était bien le cas. J’ai voulu savoir d’où ils venaient. Six d’entre eux étaient d’Égypte. Les deux autres étaient britanniques, Kazam et Peter, d’origine pakistanaise ; Peter se fait maintenant appeler Abou Faysal. (…)

À notre arrivée à Hatay, une camionnette immatriculée en Syrie attend les djihadistes égyptiens, un tas de ferraille conduit par Abou Ahmed, de son nom de guerre, très courant dans la révolution syrienne.

Les deux djihadistes anglo-pakistanais sont autorisés à embarquer avec eux ; ils rejoindront Jabhet al-Nosra. Je peux aussi monter dans le véhicule : Abou Ahmed doit charger un de ses hommes, qui l’attend à Hatay. » (P. Piccinin, Quand les « Fous de Dieu » s’emparent de la révolution, dans Les dossiers de Grotius International, 2 février 2013)

Il faudrait sans doute que Mme Milquet lise cet extrait avant de vous expliquer sa stratégie de "containment" antiterroriste visant à empêcher nos jeunes de se rendre en Syrie au moment où l’Etat turc organise littéralement l’import-export de terroristes internationaux.

Certes, M. Milquet, Sharia4Belgium, l’Arabie saoudite et l’Etat turc ne sont pas les seuls responsables du départ de vos enfants.

Outre la possession de 200 euros nécessaires pour atterrir sur le front syrien, le candidat terroriste doit recevoir une injection quotidienne de 2 mg de propagande anti-gouvernementale.

Le rôle des médias dominants dans l’incitation au terrorisme dont vos enfants ont été victimes n’est donc certainement pas à sous-estimer.

En effet, aucun mouvement terroriste au monde n’a bénéficié d’un capital sympathie aussi élevé que la rébellion anti-syrienne.

Jamais nos médias n’ont versé dans un « romantisme révolutionnaire » aussi béat et aveugle.

Aucune guerre médiatique n’a été menée avec une intensité aussi forte que celle aujourd’hui orchestrée par la chaîne qatarie Al Jazira, la chaîne saoudienne Al Arabiya, la chaîne turque Samanyolu TV et leurs sœurs françaises, britanniques et étasuniennes.

La complicité de la grande presse dans l’enrôlement de vos enfants est utile à savoir si par malheur, un magistrat belge décidait de les poursuivre en vertu de la loi antiterroriste après leur retour en Belgique.

En attendant, je souhaite de tout cœur que vos enfants échappent à la guerre et à la tentation terroriste et qu’ils rentrent sains et saufs à la maison.

Je reste à votre entière disposition pour retrouver et si possible, rapatrier vos enfants. (Email : bahar_kimyongur@yahoo.fr )

Médias turcs privés d'accès à un procès de néo-nazis: Berlin souhaite une solution

Berlin a souhaité mercredi qu'une solution soit trouvée pour que les médias turcs puissent couvrir le procès de néonazis allemands jugés pour des meurtres racistes, notamment de huit Turcs, alors qu'ils ont été privés d'accréditation.

"Il serait bon que dans cette affaire, qui intéresse évidemment le public turc et les gens d'origine turque en Allemagne (...) une solution soit trouvée pour que les journalistes aient un accès correct pour couvrir les audiences", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Martin Schäfer, lors d'une conférence de presse gouvernementale régulière.

"Compte tenu de l'indépendance de la justice, ce n'est pas à moi de dire comment cela serait possible, mais je peux néanmoins le souhaiter", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a également souhaité que "l'intérêt médiatique (pour cette affaire) soit pris en compte avec sensibilité".

Le tribunal de Munich avait provoqué un tollé en n'accordant aucune place garantie aux médias turcs pour le procès de Beate Zschäpe, 37 ans, qui doit démarrer le 17 avril.

Membre d'un groupuscule néonazi "Clandestinité nationale-socialiste" (NSU), elle est accusée, ainsi que quatre complices, de participation aux assassinats de huit Turcs et d'un Grec entre 2000 et 2006, et d'une policière en 2007.

"C'est un scandale et une honte", avait réagi le président de la communauté turque Kenan Kolat dans le Berliner Zeitung paru mercredi.

Mardi soir, dans un communiqué, le tribunal a rappelé qu'il avait attribué les 50 places réservées pour les journalistes dans la salle d'audience par ordre de réception des demandes. Il avait aussi expliqué qu'il n'était pas possible de retransmettre les audiences dans une autre salle pour des raisons juridiques.

Le quotidien à grand tirage Bild avait offert de céder sa place à un confrère du journal turc Hürriyet, mais le tribunal de Munich a refusé cette solution.

La façon dont est réglé l'accès aux salles de tribunaux est du ressort des ministères régionaux de la Justice, a également expliqué le porte-parole du ministère fédéral mercredi.
(AFP, 27 mars 2013)

Accord anti-Kurdes : la mobilisation se poursuit en France

La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) se félicite du report de l’accord anti-Kurdes par  la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale,  le 26 février dernier, tout en appelant à poursuivre l’alerte car le projet de loi reste à l’ordre du jour de l’activité parlementaire.

Dans un communiqué, la CNSK qui comprend plusieurs organisations de la société civile et le parti communiste français (PCF) affirme que la validation de l’accord de coopération policière entre Paris et Ankara  engendrerait des risques manifestes d’atteintes aux droits humains et à la liberté d’expression.

« La France et la Turquie ont signé le 7 octobre 2011 un accord de coopération policière incluant la lutte contre le terrorisme. Cet accord international, devra, pour entrer en vigueur, être validé par le Parlement. C’est pourquoi un projet de loi visant à « autoriser l’approbation » de cet accord doit prochainement être soumis au vote du Parlement. Une fois adopté et selon la hiérarchie des normes, un accord international a une autorité supérieure aux lois.

Ce projet de loi devait être examiné par la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale le 26 février dernier. De nombreuses associations, organisations professionnelles, syndicales et politiques ont interpelé, sous diverses formes, les député(e)s de la Commission sur les dangers que comporte un tel accord en matière de Droits de l’Homme. A l’instar de la CNSK, certaines d’entre elles ont adressé une « Contribution » au Rapporteur de la Commission M. Jacques Cresta. La pétition citoyenne mise en ligne par la CNSK a été largement signée (plusieurs milliers de signatures en 48h).

Une délégation de représentants d’associations et d’organisations, (SAF, LDH, PCF, UNEF, FEYKA, CNSK) a été reçue le 26 février à l’Assemblée Nationale  d’une part par : M. François Asensi, député, Gauche Démocrate et Républicaine

et d’autre part par :

-    M. Jacques Cresta, rapporteur du projet de loi auprès de la Commission des Affaires Etrangères, député SRC-CAE
-    M. Jean-Pierre Dufau, député des Landes SRC-CAE
-    Mme Emmanuelle Meunier, assistante parlementaire de M. Jean-Pierre Dufau,
-    M. Jean-Jacques Kourliandsky, coordonateur du groupe SRC,
-    M. Mathieu Seignez, attaché parlementaire de Mme Seybah Dagoma, députée SRC-CAE,

A l’issue de ces entrevues, les député(e)s ont annoncé le report de l’examen de ce texte par la Commission à une date ultérieure. La future date d’examen n’est pas connue à ce jour.

A la suite de cette rencontre, le député François Asensi a interpelé le gouvernement via une question parlementaire du 27 février 2013, il demande au Ministre des Affaires Etrangères si le Gouvernement entend reporter le vote de cet accord par le Parlement afin de le renégocier.

La CNSK se félicite du délai obtenu et remercie toutes les personnes et organisations qui se sont mobilisées.

Néanmoins, le projet de loi reste à l’ordre du jour de l’activité parlementaire. Plus que jamais doit se manifester l’opposition à un accord de coopération policière avec un pays dont la politique répressive a été condamnée à plusieurs reprises par différentes instances internationales et européennes.

La CNSK invite donc l’ensemble des acteurs de cette mobilisation à poursuivre l’alerte en direction de leurs réseaux respectifs, à envoyer des contributions à la Commission à interpeller, partout en France, les parlementaires, député(e)s, sénateurs et sénatrices.

Elle informera des nouvelles actions qui seront engagées afin d’obtenir le rejet de ce projet de loi.

La validation de cet accord international de coopération policière engendrerait des risques manifestes d’atteintes aux droits humains et à la liberté d’expression. De ce fait, l’obtention d’un rejet de ce projet de loi est d’une importance capitale. »

La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan est composée de  : Amis du Peuple Kurde en Alsace - Amitiés Corse Kurdistan - Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB) - Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK) - Centre d’Information du Kurdistan (CIK) - Fédération des Associations Kurdes en France (FEYKA) - Hauts-de-Seine Kurdistan - Mouvement de la Paix - MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) - Parti Communiste Français (PCF) - Solidarité et Liberté (Marseille) – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) Montpellier
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 16 mars 2013)

Inculpation d'une personne soupçonnés d'appartenance au PKK en Allemagne

Le Parquet fédéral allemand a annoncé mardi l'inculpation d'un Turc de 35 ans soupçonné d'appartenir à l'organisation kurde interdite, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), et arrêté en juillet 2011 en Suisse.

Metin A. est soupçonné d'avoir, de mars 2008 à son interpellation le 20 juillet 2011, été l'un des cadres de l'organisation de jeunesse du PKK, Komalen Ciwan (KC), d'abord à Berlin puis dans toute l'Allemagne ainsi qu'en Europe, selon un communiqué du Parquet de Karlsruhe (sud-ouest).

A Berlin, il était notamment chargé de recruter des adolescents pour le KC ainsi que des volontaires pour mener la guérilla du PKK, selon la même source.

A partir d'octobre 2008, il a été membre de la direction européenne du KC, chargé notamment de l'application en Europe des directives de cette organisation.

Metin A. avait été remis aux autorités allemandes le 1er novembre 2012 et il se trouve depuis en détention provisoire.
(AFP, 12 mars 2013)

La police allemande saisit un livre sur les kurdes

La police allemande a saisi le livre « PKK- Perspektiven des kurdischen Freiheitskampfes : Zwischen Selbstbestimmung, Eu und Islam » de Nikolaus Brauns et Brigitte Kiechle, lors d’une perquisition effectuée dans les locaux d’une association kurde à Hanovre.

Les activités politiques et culturelles de la diaspora kurde continuent d’être criminalisées par les  autorités des pays européennes. Le 11 mars,  la police allemande a de nouveau procédé à une perquisition dans les locaux de la Maison du Peuple à Hanovre. 

Plusieurs centaines de publications légales ont été saisies par la police lors de  cette opération. Parmi elles figuraient notamment le livre de Nikolaus Brauns et Brigitte Kiechle «PKK- Perspektiven des kurdischen Freiheitskampfes : Zwischen Selbstbestimmung, Eu und Islam »  (PKK-Perspectives de la lutte pour la liberté kurde: entre l'autodétermination, UE et l'islam).

La Fédération des associations kurdes en Allemagne (YEK-KOM) a condamné la perquisition, tandis que l’auteur du livre Dr. Nikolaus Brauns a envoyé une lettre à la Préfecture de Police de Hanovre.

Paru aux  éditions « Schmetterlings-Verlag » à Stuttgart, le livre avait été présenté et conseillé en 2011 dans l’émission « Kurdes- un peuple interdit » sur la chaine de télévision allemande WDR. Le livre raconte l’histoire du mouvement armé et populaire kurde  PKK et la situation actuelle du mouvement.

Dans sa lettre, l’auteur a demandé des explications sur les motifs de saisie de son livre, selon l’agence de presse kurde Firatnews. « Nous savons que la police allemande s’alarme quand elle voit les trois lettres ensemble du PKK. Nous n’avons pas oublié l’assassinat du jeune kurde Halim Dener, tué à Hanovre par un policier allemand, le 26 juin 1994 »   

Exigeant la restitution de son livre et des excuses, Nikolaus Brauns suggère aux policiers de lire son livre : « Si vous le lisez, vous comprendriez peut-être le peuple kurde et la situation des immigrés vivant en Allemagne, et vous réfléchiriez encore une fois avant de lancer une opération»

Pour l’auteur du livre, l’opération visant l’association kurde fait partie des tentatives de criminalisation des activités de la communauté kurde. « Cette opération montre en outre que le gouvernement allemande ne s’intéresse pas au processus de paix au Kurdistan. »

Les activités politiques et culturelles de la communauté kurde en Allemagne font souvent l’objet de répression. De nombreuses soirées culturelles et la fête de Newroz, nouvel an kurde, ainsi que le port des drapeaux du PKK et drapeaux à l'effigie d'Abdullah Öcalan, leader kurde emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 1999, ont été interdits par les autorités allemandes ces dernières années.

ARRESTATIONS EN FRANCE ET EN ESPAGNE

La perquisition dans l’association kurde de Hanovre fait suite aux arrestations de nombreux kurdes en France et en Espagne.

Deux kurdes ont été interpellés le 6 mars à Alicante, au sud-est de l'Espagne, sous prétexte de lutte contre le "financement du terrorisme". Après avoir été auditionnés, ces deux kurdes dont un propriétaire d'un kebab et un travailleur sans-papier ont été libérés un jour plus tard.  Le kurde sans-papier a affirmé que la police espagnole lui a proposé d'espionner les kurdes, profitant de sa situation irrégulière.

Le 12 février 2013, la police française a interpellé dix-sept Kurdes à Bordeaux et Toulouse dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en mars 2012 et six autres ont été interpellées simultanément en Espagne, au moment où le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius recevait à Paris son homologue turc, Ahmet Davutoglu.
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 11 mars 2013)

Femmes kurdes exécutées à Paris: le silence suspect de la France

Deux mois après l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, les autorités françaises gardent toujours le silence. Que cachent les autorités ?

Le 9 janvier dernier, trois femmes kurdes ont été exécutées au cœur de Paris, dans le centre d’information du Kurdistan, près de la Gare du Nord.

Sakine Cansiz, membre fondatrice du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK) et Leyla Saylemez, membre du mouvement de la jeunesse kurde ont été toutes trois assassinées de plusieurs balles dans la tête.

Pour les kurdes, il n’y a aucun doute, la Turquie est derrière cet assassinat qui viserait notamment les discutions menées avec le leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan.  Les responsables turcs n’hésitaient pas à menacer publiquement les dirigeants kurdes ces dernières années. Interviewé par une chaîne de télévision turque en janvier, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan demandait de nouveau à Berlin l'extradition d'opposants et militants kurdes, faute de quoi ils deviendraient la cible de nouveaux assassinats. La Turquie aurait envoyé  un groupe de tireurs d'élite en Europe, afin d’éliminer les dirigeants du mouvement kurde, selon des informations parvenues, en octobre 2011, aux dirigeants kurdes exilés.

QUE FONT LES ENQUETEURS ?

Le centre kurde était surveillé par les services français et turcs. En France, les kurdes font souvent l’objet d’arrestations et d’opérations sensationnelles pour satisfaire la Turquie. Chaque rencontre entre les dirigeants des deux pays est une occasion pour lancer des opérations contre la communauté kurde, sous prétexte de lutte contre le « terrorisme ». Mais on ne voit pas les mêmes efforts pour élucider l’assassinat de trois femmes.

Que font les enquêteurs ? Qui sont les commanditaires ?  Quel est le mobile de l’assassinat ? Que sait la police sur les liens présumés d’Omer Guney, placé en détention en janvier, avec les extrêmes-droites turques ou les services secrets ?  Les services français sont-ils impliqués dans ces meurtres ? Y a-t-il un lien entre l’assassinat et la vaste coopération sécuritaire, signée en octobre 2011 entre Paris et Ankara?

On sait que les informations collectées par les services français sur les kurdes, avec des images, sont livrées aux services turcs. L’impunité des auteurs des attaques racistes contre le peuple kurde sur le sol français et la collaboration honteuse de la France avec la Turquie ne seront-elles pas une source d’encouragement pour viser les militants kurdes ?

Les kurdes sont facilement sacrifiés en France pour des intérêts commerciaux et politiques.  Près de 250 kurdes ont été arrêtés depuis 2007 pour des motifs politiques en France.

Alors que la communauté kurde attend toujours la justice, les relations entre Paris et Ankara se sont curieusement améliorées. Le 12 février 2013, dix-sept autres kurdes ont été arrêtés à Bordeaux et à Toulouse, au moment où le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius recevait à Paris son homologue turc, Ahmet Davutoglu.

LA FRANCE A-T-ELLE CONCLU UN ACCORD SUR LE CONFLIT SYRIEN?

Le doute s’installe chez les kurdes: Les rencontres entre les dirigeants turcs et français ne sont-elles pas des preuves de tractations politiques entre les deux pays ? Le silence des autorités françaises s'explique par le fait que la France en sait plus sur l’assassinat. Ce qu'elle cache ne lui donnerait-elle pas une belle occasion pour faire pression sur la Turquie? La France n’aurait-elle pas conclu un accord avec la Turquie sur le conflit syrien? Elle pourrait peut-être profiter de l'assassinat pour faire accepter sa politique syrienne à ses interlocuteurs turcs ou arracher de nouveaux contrats commerciaux.

QUI EST OMER GUNEY ?

Que sait-on sur le principal suspect, Omer Guney ? Selon les medias turcs, Omer Guney aurait dit à son avocat, au cours du mois de février, qu’il n’a pas commis ces meurtres mais il détiendrait des preuves importantes sur les tueurs. Une question s’impose : s’il n’a rien fait dans cette affaire, comment est-ce possible  qu’il détienne des preuves alors qu’il est emprisonné ?

Il a été arrêté en Hollande en décembre 2012, avec des dizaines de jeunes lors des « rencontres politiques de la jeunesse kurde ». Il était la seule personne qui avait un papier sur lui indiquant qu'il a été arrêté et relâché, selon des sources kurdes. C'est grâce à ce papier que la police française aurait su qu'il a été arrêté au Pays-Bas.  Les kurdes qui ont été arrêtés dans ce pays ont tous été libérés par la justice hollandaise, dont certains d'entre eux sous contrôle judiciaire. Ces derniers doivent se présenter au commissariat pour prouver leur présence sur le sol hollandais.

Ces arrestations ne sont-elles pas en réalité une intervention de la police hollandaise pour empêcher un crime sur son sol ? Peut-être qu'Omer Guney s’apprêtait à mettre en œuvre "son projet d'assassinat" pendant les « rencontres de la jeunesse kurde » aux Pays-Bas. La France a-t-elle surveillé Omer Guney après cette opération ? Peut-on conclure que les pays européens ont fermé les yeux sur l’assassinat de trois militantes ?

UN HOMME ETRANGE DEBARQUE A PARIS

Un jour avant l'assassinat, le 8 janvier, un homme étrange débarque à Paris de Londres. Il s'appelle Adnan Gurbuz, un ancien responsable local du parti ultranationaliste MHP à Istanbul. En juin 2011, cet homme obscur avait été interpellé à Istanbul lors d'une opération contre une bande organisée qui agissait au nom du JITEM, une organisation secrète de l’Etat Turc, responsable de nombreuses exécutions extrajudiciaires. Adnan Gurbuz est également accusé de trafic de drogue et d’êtres humains. Ouvertement anti kurde, il voyage souvent entre Allemagne, Angleterre et Belgique. Deux jours plus tard, le 10 janvier, soit un jour après l’assassinat,  il part à Calais, puis en Angleterre dans un bateau.  Pourquoi était-il en France et a-t-il rencontré Omer Guney? Rappelons qu’Adnan Gurbuz et Omer Güney sont tous deux originaires de la même ville, Sarikisla, dans la région de Sivas.

Selon le colocataire d’Omer Guney, le suspect avait quatre téléphones portables de plus sur lui. Les enquêteurs ont-ils vérifié toutes ses conversations téléphoniques?

PLUSIEURS SEJOURS SUSPECTS EN TURQUIE

En outre, Omer Guney aurait effectué plus de dix séjours en Turquie au cours d'un an.  Une dernière visite aurait été effectuée en décembre pour un séjour de trois jours à Ankara dans un hôtel du centre-ville, soit quelques semaines avant l'assassinat des trois militantes kurdes.

Avant d’arriver à Paris et de se rapprocher de la communauté kurde, il vivait en Allemagne. Les autorités françaises mènent-t-elles une enquête au niveau européen pour en savoir plus ? On sait que, lorsqu'il s’agit des activités politiques et culturelles de la communauté kurde, les autorités françaises n’hésitent pas à mener des opérations au niveau européen, en collaboration avec les autorités espagnoles, allemandes ou turques.

Pourquoi la police française n’interroge-t-elle pas Murat Sahin, qui a avoué être un agent des services secrets turcs? Vivant en Suisse, il a récemment affirmé aux medias kurdes qu’Omer Guney était aussi un agent turc. Murat Sahin dit en outre qu’il est prêt à témoigner.

LA FRANCE DOIT RENDRE LA JUSTICE

Depuis le jour de l'assassinat, les femmes kurdes manifestent chaque mercredi devant le centre d'information du Kurdistan pour demander la justice. Rendre la justice serait la moindre des choses pour le gouvernement français afin d'alléger le poids de ses lourdes responsabilités envers ce peuple et la lutte des femmes.
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 7 mars 2013)


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