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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

40th Year / 40e Année
Juin
 
2014 June
N° 430
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Les Ateliers du Soleil ont fêté le 40 anniversaire

foto
Les bougies ont été soufflées par l'enfant d'une adhérente, enfant né lors de la fête de l'année précédente...

Güneş Atölyeleri'nin 40. yıl kutlamaları
üzerine röportaj


binfikir

15-16 Haziran büyük işçi direnişi üzerine Ant’ın özel sayıları

Droits de l'Homme / Human Rights

La police tire sur un Kurde qui tentait de décrocher un drapeau turc

Urgent appeal for a political prisoner

TIHV, IHD: 5,848 Subjected to Police Violence
 28 Stand Trial For Shouting “Murderer Erdoğan” in Bursa
11 arrestations dans le service de sécurité d'Erdogan
Les meneurs de la révolte de 2013 font le procès du régime Erdogan
AI: Demonstrators on trial, police unpunished in Turkey
641 Sick Prisoners Are Still Jailed, 233 in serious condition

Demonstrations Banned in Istanbul Except Two Locations
Torture in Turkey Convicted by ECHR After 15 Years
Turkey's New Paramilitaries: Trust Teams
Nouveaux heurts à Ankara entre police et manifestants
La police disperse violemment les manifestants de Gezi

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Daily Taraf vows to resist government pressure despite fine

Threats in Turkey worse than Taliban: Der Spiegel reporter
 Turkey to Pay Again Damages For Silencing Press
 La justice turque impose le silence aux médias sur la crise des otages en Irak
Le journaliste Özkoray risque la prison pour son livre sur Gezi

At Least 319 Journalists Left Jobless in 2014
Le caricaturiste Mehmet Düzenli emprisonné pour “insulte”
 La condamnation à la prison à vie de la sociologue Pinar Selek annulée
TYB: “Censorship and Self-Censorship is Ongoing”
Jailed Translator Tonguç Ok Receives Publishers Award

OSCE says press freedom in Turkey critically stifled
CPJ concerned about latest remarks by Erdoğan
Le verdict pour Pinar Selek: 11 juin 2014 à Ankara

Erdogan s'en prend à la presse étrangère, l'accuse d'"espionnage"
EFJ: Six Journalists Targeted by Turkish Police
RSF: Les violences policières persistent en toute impunité

CNN International reporter ‘detained, kicked’ in Istanbul when on air

Kurdish Question / Question kurde

Former Kurdish Deputy Hatip Dicle released from prison

CHP in counter-attack on AKP’s Kurdish move
Ocalan salue le projet comme un "développement historique"
Un projet de loi pour relancer les discussions de paix avec les kurdes
Constitutional Court: Öcalan's Right Was Violated

 Le président kurde parle d'un "nouvel Irak" devant Kerry
A Gezi protestor charged with 98 years of prison, joined PKK
CEDH: Donner la parole au PKK ne doit pas être interdit
Assassinat à Paris: il faut poursuivre la traque des commanditaires

 Un jeune manifestant kurde tué dans des heurts avec la police
Les Kurdes gagnent du terrain lors de l'offensive des jihadistes
Le PKK est prêt à combattre activement l’EIIL en Irak
PKK: “BDP and HDP are not our representatives

 Fall of Mosul might worsen Kurdish problem, too
Ocalan's declaration after the PKK's warning
 L'arrachage d'un drapeau turc par un militant kurde
Families start hunger strike in Diyarbakır for children who joined PKK

 PKK: Occasional visits to Öcalan are not sufficient for peaceful solution
 Nouveaux heurts après le décès de deux manifestants kurdes
KCK's Declaration on recent attacks on Kurdish people
Deux manifestants kurdes tués par des soldats turcs

 Le processus de paix avec les Kurdes est-il en danger?
Gerger: When it comes to the Kurds the world is silent
 Öcalan: "Hope for peace must be protected"
Armed attack on Öcalan petitioners in Istanbul


Minorités / Minorities

Le cas de Sevan Nichanian symbolique d'une catastrophe annoncée
Christians in Turkey 'fearful' after knife-wielding men terrorize Istanbul church
 50,000 Assyrians Flee Fighting in North Iraq
 Christians and Other Non-Muslims of the Middle East Face Extinction
L'armée syrienne reprend la ville Kassab à majorité arménienne
Questions at the Dutch Parliament on the Rally against Armenian Genocide Memorial
Assyrian Patriarch Wants to Commemorate Genocide Centennial
Istanbul Police Chiefs Face Trial in Dink Murder
 Campagne pour Nişanyan, intellectuel arménien emprisonné en Turquie
 Projections et rencontres autour de dialogue interculturel turco-arménien

Politique intérieure/Interior Politics

HDP announced co-chair Demirtaş as presidential candidate

Erdogan doit confirmer mardi ses ambitions présidentielles
CHP internal conflict reaches new level of intensity

Erdoğan dismisses President Gül's congratulatory message to Egypt's Sisi
HDP Congress: Yüksekdağ and Demirtaş Elected As Co-Chairpersons
 Commission parlementaire anticorruption: le pouvoir joue la montre
Erdogan pas pressé d'annoncer sa candidature à la présidentielle
CHP et MHP ont choisi un autre islamiste pour la présidence de la République!
Le gouvernement turc accusé d'avoir soutenu les jihadistes
Mutations de masse dans la magistrature et à la banque centrale
Opposition motion for inquiry against Turkish PM over graft rejected
La Turquie d'Erdogan plus que jamais divisée à l'aube de l'élection présidentielle
AKP defeated by CHP and BDP at Yalova and Ağrı elections

Forces armées/Armed Forces

Acquittement de 25 personnes accusées d'avoir comploté contre Erdogan

“Punishing Two Generals Doesn’t Confront Us with Military Coup”
Libération de 230 militaires condamnés pour complot
 La Cour constitutionnelle remet en cause un procès d'officiers
Prison à vie contre les deux derniers auteurs du coup d'Etat militaire de 1980
 Has the Turkish Army trained ISIS in Fallujah?
5 gendarmes blessés dans des heurts avec des manifestants kurdes
Un village kurde in Irak bombardé par la Turquie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Alevis take a stand against CHP on joint candidate

Constitutional Court: Dismissal of headscarved lawyers from court violates their rights
Islamists hit beach to advise women to cover up

28 Stand Trial For Shouting “Murderer Erdoğan” in Bursa
 Turkey removes Al Nusra from 'terror list'!
 What does Erdogan mean by 'Alevis without Ali?'
Le djihadiste Mehdi Nemmouche a traversé deux fois la Turquie
Cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat du 24 mai

Socio-économique / Socio-economic

Des dizaines de milliers de manifestants à Istanbul pour les droits des homosexuels

 La banque centrale baisse légèrement son taux directeur
Nouveau procès en vue pour le patron du club de Fenerbahçe

Tens of thousands march in Soma
 New capitalism in Turkey: Politics, religion and business
 Number of unemployed in Turkey: 2,747,000 (9.7%)
Lancement des travaux du 3e aéroport géant d'Istanbul
La Turquie va interdire l'alcool sur le site de la bataille de Gallipoli
Démission du chef du patronat, connu pour ses critiques du gouvernement
Workers and Families Protest in Soma

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Bruxelles exhorte Ankara à faire baisser la tension politique

Turkey Convicted of Conscientious Objection
Le Conseil de l'Europe condamne l'intervention musclée de la police turque

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

US House Committee passes a bill on Christian properties in Turkey

Turkish professor at Harvard asks hard questions to President Gül

Relations régionales / Regional Relations

Plus de 400 Turcs évacués de Libye après des menaces
 Turks leave Libya as consul general calls on Libyan government for responsibility
Manifestation devant l'ambassade d'Arabie saoudite
La Turquie a évacué son consulat de Bassorah par mesure de sécurité
Les autorités turques discutent pour libérer les otages de Mossoul
80 citoyens turcs retenus en otages par les jihadistes
Mosul has fallen, people flee
 Ankara et Téhéran se promettent de coopérer
Trois ingénieurs turcs tués dans un attentat suicide

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Debates on rotating presidency between Turkish and Greek Cypriot leaders

Immigration / Migration

Arrestation de trois citoyens turcs en Grèce pour "terrorisme"

 Kimyongür convoqué ce mardi 1er juillet devant la justice espagnole
 Bilan de la visite d'Erdogan, à la fois attendue et décriée
Plusieurs centaines de manifestants contre la venue d'Erdogan
 Les droits des migrants violés à la frontière gréco-turque
Manifestation et critiques contre une réunion d'Erdogan à Vienne
CCAF: Non à la venue d'Erdogan en France

 Aydar and Kartal: No return without concrete reforms
Avant sa visite, Vienne appelle Erdogan à ne pas diviser l'Autriche
Les candidats d’origine turque ont fait carton plein en Région bruxelloise
(La Libre Belgique, Valérie Gillioz, 5 juin 2014)
DH: Campagne ciblée pour Emir Kir?

Droits de l'Homme / Human Rights

La police tire sur un Kurde qui tentait de décrocher un drapeau turc

Un Kurde a été blessé par des tirs de la police samedi alors qu'il tentait de décrocher le drapeau turc d'un poste de police d'Istanbul, a annoncé la presse locale.

Un policier a tiré sur l'homme, âgé 28 ans, le blessant à la jambe alors qu'il escaladait le bâtiment du poste de police de Gaziosmanpasa, un quartier ouvrier de la partie européenne de la ville.

L'homme, portant le nom d'Ali Ocgun, a crié "Liberté pour le Kurdistan" et menacé les policiers avec un couteau avant d'être neutralisé et emmené dans un hôpital proche, a indiqué l'agence de presse Dogan.

Le gouverneur d'Istanbul Hussein Avni Mutlu a féléicité la police sur son compte Twitter ajoutant qu'il condamnait "la main sale qui attaque contre glorieux drapeau et cherche la provocation en ce jour sacré " de début du mois de jeûne du Ramadan.

Un incident similaire avait récemment provoqué des échaufourées lorsqu'un homme masqué avait décroché le drapeau turc - symbole de souveraineté - dans une base militaire au cours d'incidents violents dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir (sud est) qui avait fait deux morts.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait vivement réagi à cette action et déclaré que celui qui se permettrait de décrocher le "drapeau sacré du pays", "paierait le prix de son acte".

M. Erdogan a engagé des pourparlers de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK , illégal) en 2012 et les rebelles ont déclaré un cessez-le-feu historique en mars 2013 mais le processus de paix est enlisé depuis septembre dernier.

Jeudi dernier, le gouvernement de M. Erdogan a soumis un ensemble de réformes au Parlement pour relancer ces pourparlers de paix avec les rebelles kurdes, probablement dans l'intention de gagner les voix de la principale minorité du pays en prévision de l'élection présidentielle en août.
(AFP, 28 juin 2014)

Urgent appeal for a political prisoner

Hasan Polat is a prisoner for over 20 years as a convict of life imprisonment. European Court of Human Rights decided that the trial carried out by Istanbul State Security Court No.1 violated the "right to a fair trial" and stated that "a new trial should be carried out".

Istanbul 9th High Criminal Court which tried the suit once again, decided that the "previous ruling shall be sustained" and without halting the execution decided to continue to the trial "as it is".

The hearing of the appellate review of the lawsuit which resulted with a life imprisonment once again, will take place before Penal Department no.9 of the Supreme Court in the 9th of July 2014.

European Court of Human Rights and the Constitutional Court regards the renewal of the trial as a fundemental and effective way of relief when the right to a fair trial is violated. Moreover, halting the execution during the renewal of trial is grounded upon the idea of protecting the right of liberty and security of the injured party facing such violation. In this respect, rulings of renewal of the trial and halting of the execution concerning "Balyoz" and "Şike" cases consitute a precedent. Hasan Polat should also benefit from the same rulings in accordance with the aforementioned and general principles of law. Discriminative practices should not be implemented by the courts for the alleged criminals carrying the same legal status and the "principle of equality before law" should be preserved.

Penal Department no.9 of the Supreme Court should reverse the judgment and should give a ruling in order for the case to be remanded to the local court for the renewal of the trial and should issue an order halting the execution.

Sincerely.

Link-Signature-Kampagne:

http://www.change.org


Gürsel Mah. Şevketpaşa Cad. Beylik Sok. No: 4 Kat: Daire: 7
Kağıthane - İstanbul
tel: 0212 361 6862
faks: 0212 361 7142
gsm: 0532 7961189


TIHV, IHD: 5,848 Subjected to Police Violence

Human Rights Association (IHD) and Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) issued a joint press release at  IHD Istanbul Headquarters on 26 June - the International Day in support of Victims of Torture. 

Dr. Şebnem Korur Fincancı, TIHV chairman and forensic science specialist; Abdülbaki Boğa, IHD Istanbul Branch chief; Kıvanç Sert from the management of IHD Istanbul Branch and Hürriyet Şener from TIHV held keynote speeches at the conference.

537 Applications on torture in 2013

The numbers from the statement:

* Last year, 869 individuals made applications to TIHV’S Rehab Centers on the grounds that they were tortured. 537 among them stated they were tortured in the same year.

* During the first five months of 2014, 384 individuals made applications on the grounds that they were tortured. 143 of them stated they were tortured in 2014.

* In the first five months of 2014, 3 suspicious deaths took place in custody.

* According to the data of TIHV and IHD Documentation Centers, the number of individuals exposed to the violence of police forces last year in custody, prisons or meetings and during the usage of demonstration freedom is 5 thousand 848.

*The number is 1120 by the first five months of 2014.

* The 2012-2013 term report of the Soldier Rights web site stated the half of 653 individuals lodging a complaint to the website ( about 326 individuals ) made their complaints in the same term on the grounds of tortures including thrashing, insult and threat, and maltreatment.

*Any of the lawsuits filed on grounds of the violation of the right to live, torture inhibition and human rights by the police during Gezi Park Protests have not led to a good result yet. Most of the complaints and denunciations made to the prosecutor offices have not resulted.

* 26 June, the International Day in support of Victims of Torture:  United Nations approved the United Nations Convention Against Torture in 1984. After signed by sufficient number of states, the Convention came into effect in June 26, 1987.After 10 years from then, in 1997, UN General Assembly proclaimed June 26 as the International Day in support of Victims of Torture. Turkey approved the Convention against Torture in 1988.
(BIA, June 27, 2014)

28 Stand Trial For Shouting “Murderer Erdoğan” in Bursa

The first hearing of the case where 28 people have been charged with shouting the slogans “thief Erdoğan, murderer Erdoğan” during a march in the northwestern province of Bursa after Berkin Elvan’s death, was conducted yesterday.

28 people joined a rally in Bursa on the day Berkin Elvan lost his life, March 11. They were sued on charges related with insulting a public official for shouting slogans “thief Erdoğan, murderer Erdoğan.”

While the first hearing of the case was conducted yesterday by Mudanya 2nd Penal Court of Peace, four university students have also been among 28 defendants.

According to lawyer Aslı Evke Yetkin from Progressive Lawyers Association Bursa Branch, 23 defendants testified on yesterday’s trial where PM Erdoğan was listed as the plaintiff. The accused stated they participated the protest but did not shout slogans containing insult.

The court rejected the request of the accused’s lawyers for receiving the criminal record and statement of the plaintiff, the prime minister. The court, then, postponed the next hearing to June 30 for the examination of footage CD in which images of the march are recorded, and for the hearing of defendant testimonies.

The indictment stated that suspects have overtly insulted a public officer by intentionally shouting slogans “thief Tayyip thief Erdoğan, murderer Erdoğan etc…” during a march on the day of Berkin Elvan’s death.

Prosecutors charged defendants with violating Turkish Penal Code Articles 125/1, 125/3.a and 125/4 respectively.
(BIA, June 24, 2014)

11 arrestations dans le service de sécurité d'Erdogan
 
Les forces de sécurité turques ont interpellé mardi 11 officiers de police dans le cadre d'une enquête judiciaire sur des écoutes pirates visant le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias.

Ces fonctionnaires ont été arrêtés à leur domicile dans les villes d'Ankara, Karabük (nord-est) et Yozgat (centre). Ils sont soupçonnés d'avoir dissimulé des appareils d'enregistrement dans le bureau et la voiture officielle du chef du gouvernement, a précisé la chaîne d'information CNN-Türk.

Parmi les suspects interpellés figurent d'anciens responsables de la police d'élite chargée de la sécurité de M. Erdogan, ont ajouté les médias.

Le Premier ministre turc avait déclaré en décembre 2012 que des micros avaient été découverts à son bureau et à son domicile.

L'homme fort de Turquie, au pouvoir depuis 2003, a été éclaboussé en décembre dernier par un scandale de corruption sans précédent, pendant lequel les enregistrements de plusieurs de ses conversations privées ont été diffusées sur internet.

Malgré ces accusations, son parti a remporté haut-la-main les élections municipales du 30 mars, et M. Erdogan s'apprête désormais à annoncer sa candidature au scrutin présidentiel des 10 et 24 août, disputé pour la première fois au suffrage universel direct.

Le Premier ministre s'est défendu de ses accusations et les a attribuées à un "complot" ourdi contre lui et son régime par son ex-allié islamiste Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un très influent mouvement religieux, le Hizmet ("service").
(AFP, 17 juin 2014)

Les meneurs de la révolte de 2013 font le procès du régime Erdogan

Les meneurs présumés de la révolte qui a fait vaciller le gouvernement turc en 2013 ont dénoncé jeudi le "procès de la honte" qui s'est ouvert contre eux et accusé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de bafouer la démocratie dans son pays.

Deux semaines après les violences ayant marqué le premier anniversaire de la contestation, 26 membres de l'association Taksim Solidarité ont répondu devant la cour d'assises d'Istanbul de très lourdes charges, dont la participation à une "organisation criminelle", pour lesquelles le procureur a réclamé jusqu'à treize ans de prison.

Pendant toute la journée, ces architectes, ingénieurs ou médecins se sont succédé à la barre pour souligner le "ridicule" de ces poursuites et exiger, dans un prétoire tout acquis à leur cause, l'acquittement général.

La prochaine audience a été fixée au 21 octobre.

Tête d'affiche du collectif, Mücella Yapici a ouvert le bal en rejetant l'acte d'accusation et en plaidant l'acquittement général, sous les applaudissements de la salle.

"Vous ne pouvez pas créer une +organisation criminelle+ simplement en disant +je suis contre un centre commercial+. C'est totalement ridicule", a plaidé cette femme âgée de 63 ans qui dirige la chambre des architectes d'Istanbul.

"Le seul but de ce procès est de discréditer notre mouvement", a renchéri un autre accusé, le Dr Ali Cerkezoglu, "il n'a aucun fondement juridique".

"J'ai honte qu'un tel procès ait pu s'ouvrir dans mon pays", a insisté un des avocats de la défense, Turgut Kazan. "Ce dossier ne peut se conclure que par l'acquittement des accusés. Tout jugement contraire serait inconstitutionnel".

Sans précédent depuis l'arrivée de M. Erdogan au pouvoir en 2003, la fronde a débuté fin mai 2013 par la mobilisation d'une poignée de militants écologistes opposés à la destruction du parc Gezi, en lisière de l'emblématique place Taksim d'Istanbul.

Après la violente intervention des forces de l'ordre le 31 mai, ce combat s'est transformé en une vague de contestation contre la dérive jugée autoritaire et islamiste du régime.

Pendant trois semaines, plus de 3,5 millions de Turcs ont défilé dans une centaine de villes lors de manifestations sévèrement réprimées qui se sont soldées par au moins 8 morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.

- "Procès spectacle" -

Tous les accusés ont longuement fait jeudi le procès de ces violences policières et mis en cause la dérive autoritaire du gouvernement et de son chef.

"Si vous voulez voir quelqu'un qui nourrit la violence et la haine, il suffit d'écouter les discours du Premier ministre", a lancé Beyza Metin, responsable de la chambre des ingénieurs d'Istanbul. "C'est lui qui a provoqué toutes nos actions et nos manifestations, il est le seul responsable de tout ce qui s'est passé".

Depuis la révolte dite de Gezi, le régime islamo-conservateur a repris fermement la main et s'est appliqué à étouffer dans l'oeuf toute velléité de contestation.

Le 31 mai, M. Erdogan a mobilisé plus de 20.000 policiers qui ont brutalement dispersé les rassemblements, interdits, de commémoration des émeutes de Gezi, procédant à plus de 300 arrestations rien qu'à Istanbul ou Ankara.

Mardi encore, le chef du gouvernement, qui s'apprête à annoncer sa candidature à la présidentielle d'août, a accusé les "gens de Gezi" d'être les agents d'un "complot" contre son régime, coupables d'avoir voulu "semer le chaos".

Dans ce contexte politique tendu, marqué par le vote d'une série de loi renforçant l'emprise du pouvoir sur la justice ou les réseaux sociaux, les accusés de Taksim Solidarité et leurs partisans redoutent d'être lourdement condamnés.

"C'est un procès spectacle, uniquement motivé par la rancune et la politique. Il doit être arrêté dès la première audience", a exigé Andrew Gardner, d'Amnesty International.

"L'accusation a préparé un procès pour dire au reste du pays que les autorités poursuivront sans retenue tous ceux qui contestent et organisent des manifestations contre la politique du gouvernement", a-t-il accusé.

Dans un récent rapport, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a dénoncé l'ambiance de "chasse aux sorcières" en Turquie.

Selon Amnesty International, plus de 5.500 personnes ont été renvoyées devant les tribunaux, parfois au titre de la loi antiterroriste, pour avoir participé à la fronde.
(AFP, 12 juin 2014)

AI: Demonstrators on trial, police unpunished in Turkey

Press Release:
  • The repression of peaceful protest and the use of abusive force by police continues unabated one year after the Gezi Park protests;
  • Across Turkey, more than 5,500 people have been prosecuted in connection with the Gezi Park protests;
  • Only five prosecutions have been brought against nine police officers, despite hundreds of complaints of police abuses;
  • Medical associations, doctors and other civil servants have faced sanction for their alleged support for the protests;
  • Social media users are on trial for sharing information about the protests;
  • New laws restrict access to social media and criminalize the provision of emergency medical care during protests.
One year on from the Gezi Park protests, the government’s approach to demonstrations is as abusive as ever while impunity for police violence is rampant, Amnesty International said in a report published today.

“The Turkish authorities have been relentless in their crackdown on protesters - be it police violence on the streets or by prosecuting them through the courts. Meanwhile the police enjoy near total impunity. The message is clear: peaceful demonstrations will not be tolerated,” said Salil Shetty, Secretary General of Amnesty International. 
 
“Just in the last ten days, demonstrations across Turkey to mark the anniversary of the Gezi Park protests were banned and arbitrarily and brutally dispersed with tear gas, water cannons and beatings. The government must change course, allow peaceful protest and ensure accountability for police abuses.”

Amnesty International’s report, Adding injustice to injury: Gezi Park protests one year on, examines developments following the small protest against the destruction of the park in central Istanbul which spiralled into nationwide anti-government demonstrations. It calls on the Turkish authorities to end impunity for human rights abuses by law enforcement officials and to guarantee the right to peaceful assembly.

Eight thousand people were injured during the Gezi Park protests and at least four died as a direct result of police violence, but investigations into police abuses have stalled, been obstructed or closed. Only five separate prosecutions have been brought against police officers to date.

In stark contrast, more than 5,500 people face prosecution for organising, participating in or supporting the Gezi Park protests. Many are being prosecuted for nothing more than peacefully exercising their right to freedom of assembly. Protest organisers are being prosecuted for “founding a criminal organisation” while scores have been charged with unsubstantiated terrorism offences.

“The government must revise the law on demonstrations, remove excessive restrictions on where and when demonstrations can take place and repeal provisions used to criminalise peaceful protest,” said Andrew Gardner, Amnesty International’s researcher on Turkey.

Doctors have been disciplined and, in two cases, criminally prosecuted for providing first aid in makeshift medical clinics during the Gezi Park protests. In January 2014, the government introduced legislative amendments which could be used to criminally punish the provision of emergency medical treatment during protests.

In a crude violation of the right to freedom of expression, criminal investigations have been started against commentators who documented the protests. They were followed by random prosecutions of people posting opinions on social media during the protests. Increased powers to shut down websites have been introduced.

“One year on from the Gezi Park protests, the Turkish authorities seem to be firmly set on the path of intolerance, conflict and polarization. Unless checked, this will lead to further violations of human rights in the country,” said Salil Shetty. 

“It is not too late for the government to change course. However, this requires the political will to acknowledge legitimate grievances and reach out to the disaffected; to accept criticism and to respect the right to freedom of assembly; to stay the prosecution of peaceful protesters and to ensure accountability for police abuses.”

Cases:

On 3 June 2013, Hakan Yaman, was beaten up and thrown on a fire by four riot police officers and a person in plain clothes operating next to a water cannon vehicle. A witness recorded the incident on his mobile phone. Despite the number of the water cannon vehicle being visible in the video, the Istanbul police authorities have failed to reveal the identities of the officers assigned to work alongside it.

Five members of Taksim Solidarity, a coalition of over 100 NGOs, political groups and professional bodies that came together to oppose the redevelopment of Gezi Park, stand accused of “founding a criminal organisation”, “provoking others to participate in an unauthorised demonstration”, and “refusing to disperse from an unauthorized demonstration”. There is no evidence in the indictment that the five people participated in or incited violence or any other conduct not protected by human rights law. All five face up to 15 years imprisonment.

Twenty-nine young people in Izmir are on trial for “inciting the public to break the law”. Three of the defendants are additionally charged with defaming the Prime Minister. The case is based entirely on tweets that were sent about the first weekend of the protests. They provide information, such as where the police were using force against demonstrators, available wireless passwords or contain opinions and messages of support for the demonstrations. None of the tweets in the indictment contain any incitement to, or indication of participation in, violence. A number of the tweets are said to defame the Prime Minister, who intervened in the case and is listed as a “victim”. After two hearings the case was postponed until 14 July 2014.

Amnesty International European Institutions Office
Email: mpatterson@amnesty.eu

641 Sick Prisoners Are Still Jailed, 233 in serious condition

Struggle Platform Against Isolation released a statement, saying that as of June, there are 641 sick prisoners across Turkey’s prisons with 233 in serious condition.

Holding in front of the Galatasaray High School, the press statement of Struggle Platform Against Isolation (TKMP) drew attention to the violation of rights in F-type prisons and the sick prisoners.

Protesters demanded the release of sick prisoners and protested against the passive behavior of the government by gathering behind the banner “End to Isolation” in Turkish.

The statement continued that sick prisoners have lost their lives, for instance, Mehmet Beşir Alto, a sick prisoner who lost his life in May. 

“Jailing in Tarsus C-type Prison and being a lung cancer patient, Mehmet Beşir Alto was diagnosed with small-sized cell lung cancer by Adana Numune Hospital. He was given to maximum ten months to live, so it was stated that he couldn’t live on himself and he should be sent to Forensic Medicine Institution in order to be released,” the statement said.

“Mehmet Beşir Alto had started to his treatment before sending to Forensic Medicine Institution, but he lost his life. Authorities tried to deliver the death body of Mehmet Beşir Alto in handcuffs to his family.”

The statement also mentioned several violations of right including cell confinement and fines which were informed to Platform by the prisoners in Edirne F-type Prison.
(BIA, June 9, 2014)

Demonstrations Banned in Istanbul Except Two Locations

Istanbul Governor’s Office declared that “locations for meeting and demonstrations” are defined, and it’s not allowed to hold any demonstration other than these places, by a declaration on its website.

The declaration precisely pointed out the addresses of the meeting places, the route of the marches, the return path, and besides the allocated areas for banners and placards.

Yenikapı coastal area

1st Demonstration Location: On Kennedy Avenue, towards to Yenikapı Direction by the traffic lights (900 m distant from the demonstration area)

2nd Demonstration Location: Inside the Public Park, in front of the A5 entrance

The Route of Marching: Kennedy Avenue

Demonstration Location: Yenikapı Coastal Area

The Return Path of the Meeting: Kennedy Avenue, Namık Kemal Avenue, Gazi Mustafa Kemalpaşa Avenue

Places Allocated for Banners and Placards: Upon the statements of Organization Committee, the banners and placards confirmed by Governorship of İstanbul shall be hanged on places that are approved by İstanbul Metropolitan Municipality and District Municipalities.

Maltepe coastal area

First Meeting Place: On Atatürk Avenue, the area limited by Adalı Street and the head of the Bağdat Avenue (1100 m distant to the location)

The Route of Marching: Atatürk Avenue Entrance, Bağdat Avenue, Mimar Sinan Avenue, Turgut Özal Boulevard

Demonstration Location: Maltepe Coastal Area

The Return Path of the Meeting: Turgut Özal Boulevard, Rıhtım Avenue

Places Allocated for Banners and Placards: Upon the statements of Organization Committee, the banners and placards confirmed by Governorship of İstanbul shall be hanged on places that are approved by İstanbul Metropolitan Municipality and District Municipalities.
(BIA, June 6, 2014)

Torture in Turkey Convicted by ECHR After 15 Years

The European Court Human Rights (ECHR) pronounced their verdict yesterday on the case of Yüksel Yiğitdoğan who had applied 15 years ago claiming he faced ill treatment and torture in detention.

Turkey was convicted for violating “prohibition of inhuman or degrading treatment” in European Declaration on Human Rights (EDHR) Article 3 on account of lack of active investigation, and for violating Article 6 § 1 regulating “right to a fair trial.”

ECHR ruled for Yiğitdoğan to be paid EUR 16,000 for non-pecuniary damages and EUR 2,000 for costs and expenses. 

Testifying in detention without a lawyer

Yiğitdoğan, aged 46, is currently serving a sentence of aggravated life imprisonment in Kocaeli Type F Prison handed in 2008 for membership of an illegal organization and involvement in several armed acts.

Police detained Yiğitdoğan on July 25, 1999 in İzmir province for being a member of illegal organization Union of Revolutionary Communists of Turkey (TİKB). Police proceedings recorded that he was detained “using force.”

The report given in İzmir Atatürk Hospital where he was taken the same day as well as the next day stated he had no marks of physical violence on his body. Yiğitdoğan was taken to Istanbul Security Headquarters Fight against Terror Branch. The ECfHR verdict stated that Yiğitdoğan said he received ill treatment and torture there.

Sent to Istanbul on July 27, 1999, Yiğitdoğan remained in custody for four days, after which prosecution obtained three extra days in custody from İstanbul State Security Court. His statement was taken in the absence of a lawyer.

He received a physical examination in Haseki Hospital on August 1, 1999. According to the medical report, he only had a small injury on his right elbow.

He testified in the prosecutor’s office that his testimony in Police Headquarters was exacted under torture.

Yiğitdoğan alleged that he had been severely beaten during his arrest and then, when transferred to Istanbul Security Headquarters for seven days he had been subjected to electric shocks, hung by the arms, hosed with cold water and sexually assaulted. 

He applied to ECHR when his indictments and formal complaints of torture resulted in verdicts of non-prosecution.

ECfHR declared their verdict today. The court ruled that there had been no effective investigation into the applicant’s allegations of ill treatment and torture.

Furthermore, the court decided that Yiğitdoğan’s right to a fair trial stipulated in Article 6 § 1 of the ECHR had been violated on account of the lack of legal assistance afforded to the applicant while in police custody.

Turkey will pay Yiğitdoğan EUR 16,000 for non-pecuniary damages and EUR 2,000 for court charges.
(BIA, June 5, 2014)

Turkey's New Paramilitaries: Trust Teams

We encountered a new concept on top of the already familiar riot police and their toys, Scorpions [armed police jeeps], TOMAs [police tanks], gas bombs and plastic bullets on the anniversary of the Gezi Resistance. Their name in government speak is “Trust Teams.”

Trust Teams had actually been established to intervene in incidents such as harassment, thievery, and pickpocketing, but this was the first time I witnessed their extensive role in a social event.

We saw today [on Saturday] on Istiklal Avenue that the core function of these was to hit, shout and curse. They act just like an element of trust (!) with their uniform blue caps, identical backpacks containing their diagonally placed truncheons, not different in fact from Donatello in the Ninja Turtles.

They look like the amorphous, civilian dressed, stubbly and often mustachioed paramilitary forces we were used to seeing in East and Southeast Anatolia in the 1990’s.

Wardens of the streets

Let’s start with the morning. Upon the Istanbul Governor Office’s announcement that “ferry service from the Anatolian to the European side will halt at 3 pm until further notice,” I crossed the Bosphorus to Karaköy with the 2:20 pm on boat, together with bianet coordinator Evren Gönül and executive editor Haluk Kalafat, and we went up to Istiklal through the tunnel.

These “Trust Teams” stationed at every street corner were the first to greet us. Though it also did not escape our attention that gendarmerie getting off their vehicles on Tünel Square were hanging out with the trust teams with the truncheons handed to them.

Anyhow, I do not know their real professions. The government seems to have told some people “you’re on the Trust Team” today, and these put on their blue caps and grabbed a street corner. They must have been ordered to stand there rather early since they seemed weary and had crouched onto the steps they could find. They all had a plastic bag in front of them (Çetinkaya shopping bags were especially noticeable, but I could not photograph them), containing their truncheons and probably some employer-issued provisions.

The first "play"

Our better-known riot police started taking the place of the “Trust Teams” after we passed Galatasaray. Again, all the street corners were taken and TOMAs, Scorpions, etc. were placed on streets of “strategic” value, like Mis Street. The employers of the police and the trust teams must have been very afraid of something that they piled 15-20 people at the entrance of every street.

The last side street before Taksim Square was completely occupied by the riot police with two TOMAs stationed behind them.

You don’t have to be good at Risk to understand the scenario; the riot police was going to drive protestors down Istiklal from Taksim Square, and the trust teams waiting down on the other end would hunt people with their truncheons.

However, when the clocks struck 6 pm, the number of people in blue caps around the Square started increasing extraordinarily.

I saw the first act of the blue-capped fellows in the violence they enacted on a 20-25-person group I took to be from The Peoples’ Democratic Party (HDP). They were recklessly dragging and trying to detain a “mixed sex” group of 15-year-old kids, and calmly beating people who objected to them. They even tried to detain a construction worker working nearby who asked, “Why are you behaving like this,” and later sent him back to his worksite alongside heavy swears.

That’s when I found out another characteristic of these fellows; the decibels at which they shout and the strange energy that forms in their eyes due to the laryngeal pressure that reaches the brain is well worth examination.

Back-up force?

As far as we understood, the police had decided not to stage a mass attack until 7 pm. As soon as clocks showed 7, they immediately made announcements for show and the blue-capped fellows retreated to the left and right sides of Istiklal Avenue, and the TOMAs and riot police started moving about starting their accustomed game of catch.

But this time the trust teams left behind got the opportunity to show their talents at yelling loudly at journalists and passers-by and using their truncheons a la Donatello.

As I was taking photographs, the reply I got to, “I’m doing my job,” from the Trust Team who told me to “scram” even though I had my journalist ID card around my neck filled me with trust: “You’ll do your job wherever I tell you to do it. Now (heavy swear) off.”

I witnessed them beat people on their way to Galatasaray, push and shove an international female journalist, say “We can’t take anyone in because of these cameras, man,” and shout at an elderly woman trying to get home to the extent that the sound waves were pressing upon her eyes. I got my share of their beatings twice. I later found out that bianet employers also on Istiklal, Çiçek Tahaoğlu and Elif Akgül confronted this violence as well.

We’ll soon be better acquainted

To make the long story short, we have blue-capped trust teams who were allegedly to serve against harassment, thievery, pickpocketing, etc. but have started to take their place behind the riot police in social events.

As I said, I have no doubt we will start to hear more of the adventures of these guys who aside from their blue caps and truncheons, bear no sign that they are licensed police.
(BIA, June 2, 2014)

Nouveaux heurts à Ankara entre police et manifestants

Les heurts entre policiers et contestataires se sont poursuivis à Ankara dimanche, au lendemain de l'intervention musclée des forces de l'ordre turques, condamnée par le Conseil de l'Europe, contre les manifestations qui ont marqué le premier anniversaire des rassemblements antigouvernementaux de juin 2013.

La police a, pour la deuxième journée consécutive, tiré du gaz lacrymogène et utilisé des canons à eau, afin de disperser quelque 500 personnes place Kizilay, dans le centre de la capitale, à l'endroit même où, l'année dernière, un manifestant de 26 ans avait été tué par balle, a constaté un photographe de l'AFP.

Ethem Sarisuluk, dont la famille a déposé des fleurs sur le site du drame, avait perdu la vie dans les violences survenues il y a un an quand quelque 3,5 millions de Turcs - chiffre officiel - avaient protesté dans la rue pendant trois semaines contre le chef du gouvernement islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Ces manifestations durement réprimées dans toute la Turquie avaient au total fait huit morts et plus de 8.000 blessés

"Le meurtrier d'Ethem, c'est la police de l'AKP !", le Parti de la justice et du développement, au pouvoir, ont
scandé les contestataires dimanche à Ankara.

"Ce n'est qu'un début, le combat continue !", ont-ils encore crié.
(AFP, 2 juin 2014)

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La police disperse violemment les manifestants de Gezi

La police turque a violemment dispersé samedi, à Istanbul et Ankara notamment, des milliers de manifestants descendus dans les rues pour célébrer le premier anniversaire de la fronde contre le gouvernement islamo-conservateur qui avait embrasé la Turquie en juin 2013.

Comme l'avait lui-même annoncé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, les forces de l'ordre sont intervenues dans la soirée dans les deux plus grandes villes du pays avec force gaz lacrymogène et canons à eau contre les contestataires qui ont bravé l'interdiction de manifester aux cris de "Taksim partout, résistance partout" ou "Tous ensemble contre le fascisme".

A Istanbul, des cohortes impressionnantes de policiers en civil armés de matraques ont chargé dans les rues qui mènent à la fameuse place Taksim, le coeur de la révolte du printemps dernier, effectuant de nombreuses arrestations et faisant quelques blessés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Selon l'association des avocats d'Istanbul, au moins 65 personnes avaient été arrêtées en début de soirée.

Des incidents se poursuivaient dans la soirée dans le quartier de Taksim, toujours quadrillé par de nombreux policiers, alors que des concerts de casseroles ont éclaté pour dénoncer la politique du régime conduit par M. Erdogan.

Quelques heures à peine avant la manifestation à Istanbul à l'appel d'un collectif d'ONG, de syndicats et de membres de la société civile, le Premier ministre avait averti que les forces de l'ordre feraient "tout ce qui est nécessaire" pour l'empêcher.

"Vous ne pourrez pas occuper Taksim comme vous l'avez fait l'an dernier parce que vous devez respecter la loi", avait-il fermement proclamé devant des milliers de partisans.

Rien qu'à Istanbul, les autorités ont mobilisé 25.000 hommes et 50 canons à eau qui, dès les premières heures de la matinée, avaient investi le quartier de l'emblématique place stambouliote. A la mi-journée, elles ont également bouclé le parc Gezi.

C'est dans ce petit jardin public qui borde Taksim qu'est née la vague de contestation ayant pour la première fois fait trembler sur ses bases le régime de M. Erdogan, qui règne sans partage sur son pays depuis 2003.

Au petit matin du 31 mai 2013, la police avait violemment délogé du parc quelques centaines de militants écologistes qui s'opposaient à sa destruction. Nourri par la répression, le mouvement avait fait boule de neige pour se transformer en une révolte politique sans précédent contre le pouvoir islamo-conservateur.

Quelque 3,5 millions de Turcs -chiffre officiel de la police- avaient défilé contre M. Erdogan dans toute la Turquie pendant les trois premières semaines de juin. Ces manifestations, sévèrement réprimées, avaient fait au moins huit morts et plus de 8.000 blessés.

Dans son discours samedi, outre ses menaces, le Premier ministre a fustigé ses adversaires. "J'en appelle à mon peuple. Ne vous laissez pas tromper. Ceci n'est pas une campagne écologiste, il n'y a aucune sincérité là-dedans", a-t-il dit.

"La violence naît là où il n'y a ni pensée, ni idée. Les gens de Gezi sont ceux qui n'ont pas d'idées", s'était déjà exclamé la veille M. Erdogan, accusant des "organisations terroristes" de "manipuler la jeunesse (...) pour s'attaquer à notre unité et à notre économie".

Depuis la révolte de l'an dernier, le chef du gouvernement s'est appliqué à étouffer dans l'oeuf toute velléité de contestation.

Au fil des mois, des centaines de manifestants ont été inculpés. Il a aussi adopté une série de lois pour renforcer son emprise sur la justice et les réseaux sociaux et accroître les pouvoirs de ses fidèles services de renseignement.

Malgré un scandale de corruption qui a éclaboussé tout son régime, M. Erdogan a remporté haut la main les élections municipales du 30 mars et s'apprête désormais à annoncer sa candidature à la présidentielle des 10 et 24 août prochains.

C'est pour dénoncer cette dérive vers l'autoritarisme que le collectif Taksim Solidarité avait appelé la population à descendre dans la rue samedi, comme il y a un an.

"La façon dont le gouvernement s'adresse à nous est de plus en plus violente (...) nous pensons que nous ne pouvons plus nous faire entendre que dans la rue", avait déclaré à l'AFP un membre du collectif, Tayfun Karaman, "ce n'est que le début, la résistance continue".

Bien avant les violences de la soirée, de nombreux Turcs sont venus à Taksim pour célébrer la révolte de 2013.

"On se souviendra longtemps des gens qui ont perdu la vie ici et de la façon dont l'Etat s'est comporté contre ses citoyens", a déclaré à l'AFP Ugur, un enseignant de 31 ans.
(AFP, 1er juin 2014)

Pression sur les médias / Pressure on the Media


Daily Taraf vows to resist government pressure despite fine

The liberal daily Taraf, fined TL 5.5 million ($2.6 million) by the government in what is seen as pressure over its critical coverage, vowed on Thursday to resist government attempts to muzzle independent press in Turkey.

“We won't bend [to government pressure]. We'll defend our rights,” Taraf said.
 
Taraf on Wednesday announced that it had been fined TL 5.5 million by the Tax Inspection Council Administration of the Finance Ministry over its scrap paper sales to paper mills. The daily wrote that other newspapers also engage in the sale of scrap paper, but Taraf has been the only one given a fine for the activity.
 
The apparently politically-motivated fine as well inspections carried out on Taraf by the ruling Justice and Development Party (AK Party) drew strıng rebukes from press freedom advocacy groups.

Secretary-General of the Turkish Association of Journalists (TGC) Sibel Güneş said, “[the TGC] believes it is unjust to exert financial pressure on any paper that is critical of the government, especially in a democratic country”.
 
“We think unjustified financial pressure is just another way to practice hidden censorship,” she added.
 
Media Ethics Council (MEK) President Halit Esendir also described the fine on Taraf as an intimidation tactic directed at Turkish press. “We haven't seen such practices for a long time in Turkey. I hope the government changes its course and Turkey returns to normalcy,” he said.
 
Esendir also lambasted the government for discriminatory practices concerning pro-government media, claiming that many back taxes and fines owed by pro-government media outlets have been written off by the government.
 
The Taraf daily wrote that tax inspector Abdullah Kiraz targeted all past account movements of Taraf and its owner Alkım Publishing in 2012. The investigation lasted 14 months and the audit revealed no irregularities in the accounts of Alkım Publishing and Taraf.
 
According to the report, the inspector examined Taraf's sale of unsold newspapers to paper mills for recycling. In February of this year, the Tax Inspection Council Administration issued the TL 5.5 million fine. Taraf has sued the Finance Ministry over the fine, arguing that it has been issued illegally.
 
However, the fine wasn't the end of it, the daily reported. Three months after the issuance of the fine, the Finance Ministry Tax Inspection Council announced that it would be examining Taraf accounts once again. Deputy Tax Inspector Elif Mutlu announced on June 20 that all the newspaper's 2013 and 2014 accounts will be fully reviewed as per a decision made by the Tax Inspection Council on June 12.
 
Taraf also claimed it had information to suggest that the audit had been ordered by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan personally.
 
The daily also noted that companies owned by AK Party ministers and pro-government newspapers are immune to tax audits.
 
Repeating the allegations that government-controlled newspapers and television networks Sabah, ATV, Star, Yeni Şafak and Kanal A were bought with $630 million paid by businesses close to the government in return for public tenders, Taraf said the companies that have contributed to the money pool to buy the media establishments were largely immune to tax inspections or fines, in spite of voice recordings leaked earlier this year in which some of the owners of these businesses confess to kickbacks from government contracts.
(TODAY'S ZAMAN, June 26, 2014)

Threats in Turkey worse than Taliban: Der Spiegel reporter

Der Spiegel reporter Hasnain Kazim has said the death threats he has received in Turkey were even “worse than Taliban.”

Kazim, who used the headline “Go to hell, [Recep Tayyip] Erdoğan,” quoting a mourner in his report on the Soma mine disaster last month, faced a huge backlash from supporters of the prime minister after the piece was published in Der Spiegel. He said he had received more than 10,000 messages, including death threats against him and his family and profane insults, before Der Speigel withdrew him from Turkey out of concerns for his safety.

“I was concerned but I wasn’t scared. The main issue for me was to understand how big or real the threat was,” Kazim told daily Hürriyet.

“I received many death threats while working in Pakistan. But over four years I had come to know many people from the Taliban and learned how to deal with the threats. Even the threats there were not as intense and heavy as the ones here,” he added.

In the interview with Hürriyet, Kazim recalled how he wrote the report soon after arriving in the grieving town of Soma in the province of Manisa, which saw the deadliest mining disaster in Turkish history, claiming the lives of 301 workers after an explosion on May 13.

He said the scene was horrifying and the mood was a mixture of sadness and anger, with Prime Minister Erdoğan’s controversial visit to Soma “not meeting people’s expectations.” Kazim said Erdoğan “failed to show any empathy or sympathy,” especially in his speech in the town, which downplayed the disaster and appeared to claim that such incidents were just a natural part of mining.

“All the people I spoke with were talking about those sentiments. What they said was all negative, and what one of them said turned out to be the headline of my article. What the man said exactly was: ‘I am someone who loves Erdoğan and have had positive thoughts about him to this day, but today he can go to hell,” Kazim said.

The Der Speigel reporter also insisted that he did not regret using that quote as a headline, despite the threats, adding that he would have used a more positive sentence if it had summed up the mood in Soma on that day.

“It was not my view, or that of Der Spiegel. It was that particular individual’s. If he had told me, ‘He is a good prime minister. We had a bad accident but he came here and gave us hope,’ I would have written it,” Kazim added.
(hurriyetdailynews.com, June 23, 2014)

Turkey to Pay Again Damages For Silencing Press

The European Court of Human Rights (ECHR) ordered Turkey to pay damages to applicants from Evrensel and Dema Nu newspapers for violating the freedom of expression.

The applicants, Ahmet Sami Belek and İsmail Muzaffer Özkurt, are Turkish nationals who were born in 1953 and 1978 respectively. They are the owner and editor-in-chief respectively of the daily newspaper Evrensel (“The Universal”), which has its head office in Istanbul.

Responding to various complaints, the court found Turkey guilty of violating the freedom of expression, ordering the Turkish state to pay a total of 38,559 euros.

Announced on June 17, the verdict declared that Turkey violated Articles 6 and 10 of European Declaration of Human rights on “right to fair trial” and “freedom of expression” respectively.

Convicted but they couldn’t appeal

Between 11 March 2004 and 26 February 2005 Evrensel published various articles which contained statements by the Workers’ Party of Kurdistan (PKK). Mr Belek and Mr Özkurt were charged with publishing statements by an illegal armed organization, an offense punishable under the Prevention of Terrorism Act, and ordered to pay fines not exceeding 2,000 Turkish lira (and thus not subject to an appeal on points of law).

According to the verdict, Turkey will pay 14,742 euros to Belek and 16,977 euros to Özyurt.

Turkey to pay damages in Dema Nu case

In addition to that, ECHR ordered Turkey to pay bi-weekly  Dema Nu newspaper’s owner Memet Aslan and its editor-in-chief Zozan Sezen a sum of 6,840 euros.

The former State Security Court (DGM) ordered closure of the newspaper for 8 days for covering news articles related to PKK. Newspapers officials were also ordered to pay administrative fines.

Both individuals have applied to ECHR in 2004 and 2005 respectively, saying their right to freedom of expression was violated.
(BIA, June 19, 2014)

La justice turque impose le silence aux médias sur la crise des otages en Irak

Une cour criminelle d'Ankara a imposé mardi aux médias turcs une interdiction de rapporter toute information sur l'affaire des 80 otages enlevés par des combattants jihadistes à Mossoul (Irak), qui a provoqué une polémique en Turquie.

Motivé par "la sécurité des citoyens turcs", l'arrêt rendu par la justice, qui a été envoyé à l'instance de supervision des médias (Rtük), impose cette mesure à tous les médias, y compris sur internet.

En cas de violation de cet ordre, cet organe peut imposer des amendes puis interdire de diffusion les médias contrevenants.

Les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont engagé la semaine dernière une offensive en Irak, au cours de laquelle ils ont investi le 11 juin le consulat de la Turquie à Mossoul et pris en otage 49 citoyens turcs qui s'y trouvaient.

Ce groupe radical sunnite, récemment inclus dans la liste des organisations considérées comme "terroristes" par Ankara, détient par ailleurs 31 chauffeurs routiers turcs.

Le gouvernement islamo-conservateur turc a engagé des discussions pour tenter d'obtenir la libération de ses ressortissants, selon lui en bonne santé.

"De gros efforts sont déployés. Nous faisons le maximum", a déclaré mardi devant la presse le chef de l'Etat, Abdullah Gül.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a de son côté évoqué les "efforts intenses" de ses services et dénoncé l'incapacité de l'administration de Bagdad d'assurer la sécurité du personnel diplomatique turc de Mossoul.

"Les missions diplomatiques sont sous la garantie du pays d'accueil. Le gouvernement central irakien a failli à son engagement", a-t-il déploré lors de son discours hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP).

Cet enlèvement a ravivé la polémique sur les liens présumés entretenus par la Turquie avec les groupes rebelles les plus radicaux engagés dans la guerre contre le régime syrien du président Bachar al-Assad, dont l'EIIL.

Mis en cause par l'opposition, le régime d'Ankara a toujours catégoriquement démenti toute aide à ces groupes.

Dimanche déjà, le chef du gouvernement avait intimé aux médias du pays de "suivre la situation sans perturber le processus (de discussion), sans écrire ou parler trop, parce que ces provocations suscitent des réactions plus négatives que positives".

La Turquie de M. Erdogan est régulièrement épinglée par les ONG de défense de la presse pour entraves à la liberté d'expression.
(AFP, 17 juin 2014)

Le journaliste Özkoray risque la prison pour son livre sur Gezi

Le 17 juin 2014 s’ouvre la troisième audience du procès intenté contre le journaliste Erol Özkoray pour son livre intitulé “Le phénomène Gezi”. L’ouvrage publié en juillet 2013 propose une analyse socio-politique du mouvement de protestation "Occupy Gezi", brutalement réprimé par les forces de l’ordre au cours de l’été 2013. Pas moins de 153 journalistes avaient été blessés et 39 autres interpellés alors qu’ils couvraient les manifestations.

Erol Özkoray est accusé d’“insulte” à l’égard du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour un chapitre recensant divers slogans et graffitis tracés sur les murs d’Istanbul à l’époque des troubles. En vertu de l’article 125 du code pénal, le journaliste risque une peine aggravée d’un an à 32 mois d’emprisonnement pour “insulte envers un représentant de l’Etat”. Le procès s’est ouvert le 20 mars 2014 devant le tribunal correctionnel d’Istanbul.

“Un an après les manifestations, les autorités continuent de criminaliser le mouvement ‘Occupy Gezi’ et sa couverture journalistique, déplore Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. En s’attaquant à une figure aussi connue qu’Erol Özkoray, elles adressent un avertissement clair à l’ensemble de la société civile.”

“Il est inacceptable qu’un journaliste risque la prison pour des propos qu’il n’a fait que rapporter. Nous demandons l’abandon des poursuites et la relaxe immédiate du journaliste. Cette affaire souligne à nouveau l’urgence de réformer en profondeur la législation turque, en dépénalisant notamment la diffamation et l’insulte.”

L’acte d’accusation signé par le procureur de la République, Hasan Bölükbasi, reproche à Erol Özkoray d’avoir cité dans son ouvrage des slogans tels que : "Ne fais pas l’âne, écoute le peuple", "Tu es déshonoré, démissionne", ou bien encore "Tayyip, ce n’est pas ta faute si tu as été mis au monde". La co-auteur du livre, Nurten Özkoray, n’est quant à elle pas poursuivie.

"Après avoir violemment attaqué des [manifestants] pacifiques, causant huit morts et 10 000 blessés, le pouvoir islamiste essaie par tous les moyens de faire oublier cette révolte, dont les slogans font partie intégrante, a déclaré Erol Özkoray. Pour la mémoire collective, il fallait les réunir car ils sont très créatifs, ironiques et pleins d’humour. Ils appartiennent au peuple, aux six millions de personnes qui se sont révoltés dans tout le pays, ils sont donc anonymes. Les attribuer à moi seul relève d’une parodie de justice."

Lauréat du prix 2014 pour la liberté de pensée et d’expression de l’association de défense des droits de l’homme IHD, Erol Özkoray est une célèbre figure du journalisme indépendant. Auteur d’articles et d’ouvrages de référence sur la domination de la vie politique turque par l’armée, il a fait l’objet d’une quinzaine de poursuites judiciaires entre 2000 et 2006, alors qu’il était directeur de publication du site d’information Idea Politika. Tous ces procès, généralement intentés pour "dénigrement des forces armées turques", se sont soldés par des non-lieux. En mai 2002, à Paris, Erol Özkoray a témoigné en faveur de Reporters sans frontières dans un procès intenté contre l’organisation par le chef d’Etat-major des armées Hüseyin Kivrikoglu, suite à une de ses opérations dénonçant les pressions des militaires sur les médias turcs.

La Turquie occupe la 154e place sur 180 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (RSF, 16 juin 2014)

At Least 319 Journalists Left Jobless in 2014

BIA Media Monitoring Reports and Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) linked Basın-İş syndicate (Media Industry Workers Syndicate of Turkey) data, at least 319 journalists have been left jobless since the beginning of 2014.

Most of the dismissals happened in April according to the data. The main reason for this is the closing of Karşı Newspaper and Yeni Asır TV, the group dismissal in Dünya Newspaper, and the consolidation of Vatan and Milliyet newspaper facilities. The situation is such that at least 210 journalists were left jobless in April.

The number of journalists who lost their jobs in 2013 was 131. After the increase in oppression that followed the Gezi Resistance, 94 journalists had been dismissed and 37 journalists forced to resign.

Latest we had seen Radikal newspaper’s declare yesterday (June 12) that they were abandoning written press, and found out that in the digitalizing newspaper, at least 4 journalists had been left unemployed. It is uncertain how many journalists will be left unemployed at Radikal.

Tan: I did journalism until the end

Skytürk360 website former editor Ersoy Tan, dismissed two weeks ago, is one of the 319 journalists. Tan recounted what happened to him to bianet as follows:

“We weren’t in any serious concern before the executive editor changed. There was no problem about my news items. After the new executive editor came, my news items started to encounter obstruction. The executive editor called me to his office and told me to send my news items to him first. And later on I saw that my archived pieces on the protest in Soma, Berkin Elvan, and Ali İsmail Korkmaz had been deleted. Two weeks ago I argued with my executive editor and the next day Human Resources told me I had been dismissed.”

Tan, asserting, “I did journalism until the end,” says he’s looking for work, but is not so hopeful. Tan expresses that, “Most of mainstream media has been taken hold of,” and saying that he’ll try to find employment in alternative or oppositional media, states, “Wherever I go, I’m going to continue to make news pieces.”

Skytürk360 executive editor Samed Karagöz, on the other hand, told bianet that Tan had been dismissed for defying their “editorial policy.”

Obstacle in front of legal solutions: The Blacklist

Journalists’ Syndicate of Turkey (TGS) Chairman Uğur Güç interpreted the increasing trend of dismissals in the media as follows:
“Oppositional journalists are slowly being discharged. The reason for this increase is the dismissals of those wanting to do journalism.”

Güç stated that government and media heads do not want feature pieces or reporter journalism and are centralizing news.

“Most of the media publishes news from agencies, transforming them through editorial tricks. This is a method the government uses to cover up their corruption and unlawful acts. Those who resist are forced to resign, and those who insist on journalism get discharged by their managers.”

Expressing that journalists do not fully know their legal rights and that some shy away from exercising these rights, Güç pointed to “the Blacklist” as the reason:

“It is known that the mainstream media engaged in a lawsuit communicates among itself. The journalist claiming legal remedies is put on this list. For instance, I was laid off in 2009 and I haven’t been able to find employment in any newspaper. Journalists do not want to stick out due to this blacklist when they resign.”
(BIA, June 13, 2014)

Le caricaturiste Mehmet Düzenli emprisonné pour “insulte”

Le caricaturiste Mehmet Düzenli, condamné à trois mois d’emprisonnement pour “insulte”, a été incarcéré, le 12 juin 2014, à la prison d’Alanya (sud du pays). La peine a été prononcée le 10 avril par un tribunal de Serik, dans la même région, à l’issue d’un procès intenté au caricaturiste par le prédicateur controversé Adnan Oktar. Cette célèbre figure du mouvement créationniste, également connue pour ses positions négationnistes, anti-sionistes et anti-maçonniques, n’avait pas apprécié un dessin de Mehmet Düzenli dont il faisait l’objet.

Le caricaturiste s’est refusé à faire appel de sa condamnation, invoquant la liberté d’expression et expliquant qu’un sursis ne lui permettrait pas de dessiner librement. “Si Monsieur Oktar a le droit de prétendre qu’il est le Mahdi [le sauveur censé apparaître à la fin des temps], j’ai moi aussi le droit de dire qu’il ment’’, a-t-il déclaré.

“Il est inadmissible que Mehmet Düzenli aille en prison pour un dessin, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. La disproportion de cette peine rappelle que le code pénal turc n’est toujours pas conforme à la Constitution et aux conventions internationales en matière de liberté de l’information. Les autorités turques doivent de toute urgence entreprendre les réformes nécessaires, parmi lesquelles la dépénalisation de la diffamation et de l’insulte.”

La Turquie occupe la 154e place sur 180 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(RSF, 13 juin 2014)

La condamnation à la prison à vie de la sociologue Pinar Selek annulée

La Cour de cassation turque a annulé mercredi la condamnation controversée à la prison à perpétuité infligée en 2013 à la sociologue turque réfugiée en France Pinar Selek pour sa participation à un attentat en 1998 à Istanbul qu'elle a toujours niée.

Mme Selek sera jugée une nouvelle fois par un tribunal à Istanbul à une date qui reste à fixer, a-t-on appris auprès de la Cour.

"La lutte continue, car ils ont annulé seulement la condamnation (...) je dois attendre mon acquittement définitif", a-t-elle réagi à l'AFP, jointe par téléphone depuis Strasbourg (est de la France), où elle vit aujourd'hui.

"Ce n'est pas une victoire après ce qu'on m'a fait subir, ces seize années de torture. J'ai besoin que cette torture s'arrête", a poursuivi la sociologue. "Cette décision, c'est une petite chose qui donne une chance, un espoir pour la suite, pour ceux qui luttent actuellement en Turquie. C'était évident que je devais être acquittée. On m'avait fait condamner de façon illégale", a-t-elle souligné.

Aujourd'hui âgée de 43 ans, Pinar Selek a été arrêtée en 1998 après une explosion sur le marché aux épices d'Istanbul qui avait fait sept morts et une centaine de blessés.

La justice reprochait à l'universitaire, connue pour ses travaux sur les Kurdes et militante des droits de l'Homme, d'être membre de la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'avoir préparé et posé la bombe, ce qu'elle a toujours démenti.

Elle avait été remise en liberté en 2003 après un rapport d'expertise attribuant l'explosion à une fuite de gaz.

Sur la foi de ce rapport et de la rétractation du principal témoin à charge, les tribunaux turcs ont acquitté Pinar Selek à trois reprises, en 2006, 2008 et 2011. Mais à chaque fois, la Cour de cassation a invalidé ces verdicts.

- Procès "politique" -

Mais en 2012, un tribunal d'Istanbul a décidé de rejuger la sociologue à la faveur d'un changement de juge, et l'a condamnée en 2013 à la réclusion à perpétuité.

Lors de l'audience qui s'est déroulée devant la Cour de cassation le 30 avril, les avocats de Mme Selek avaient plaidé pour l'annulation de ce verdict.

Un de ses avocats, Bahri Belen, avait dénoncé à la barre le caractère "politique" du jugement rendu contre sa cliente. "Ce procès est digne de ceux des Rosenberg (Etats-Unis) et de Dreyfus (France)", avait-il clamé.

Pinar Selek a quitté la Turquie en 2009 et, après un séjour à Berlin, vit aujourd'hui à Strasbourg. Elle obtenu l'an dernier l'asile politique en France.

Le mandat d'arrêt délivré contre elle à la demande des autorités turques a été levé en février par Interpol, après une visite en Turquie du président français François Hollande, selon une source proche du dossier.

La sociologue bénéficie de nombreux soutiens en France, notamment dans la communauté universitaire et auprès des ONG de défense des droits de l'Homme, qui jugent sa saga judiciaire emblématique des travers de la justice turque.

"Victoire pour Pinar et de l'espoir pour les défenseurs des droits humains", s'est réjoui mercredi sur Twitter la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

Mme Selek a exprimé l'espoir que "ce procès va permettre de faire avancer les choses en Turquie en matière de justice". "J'espère que je pourrai revenir chez moi (en Turquie) pour mener ce combat, pas seulement pour moi, car il y a encore plein de personnes en prison, d'autres qui sont persécutées", a-t-elle ajouté.

La Turquie est régulièrement épinglée par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour des atteintes aux droits des accusés, notamment dans les procès visant des membres de la minorité kurde. 
(AFP, 11 juin 2014)

TYB: “Censorship and Self-Censorship is Ongoing”

Publishers Union of Turkey (Türkiye Yayıncılar Birliği) announced its annual report on Freedom of Publishing.

The report (19-page) includes several issues concerning the freedom of publishing within last one year, such as cases and investigations on books, recall orders, lawsuits against writers and cartoons, and censorship, recall, ban and investigations regarding publications, books as criminal evidence, oppressions on press and online-publishing, law amendments and the decisions of European Court of Human Rights (ECHR).

The report cites several findings are indicated as below:

*The closure of Courts with Special Authority and the 5-years limitation on period of detention enabled to be released of various journalists, writers, publishers, translators and intellectuals from prison. However when we evaluate these improvements in detail, the picture is not as promising as expected. Indeed it doesn’t reflect that we had a better year in terms of freedom of publishing in our country.

Ongoing trials are a threat risk

* Our publishers were not taken into prison; however they weren’t acquitted of their actual cases. As long as publishing unpleasant works is criminalized and the threat “If you do it again, you would pay all of them together” goes on, it’s not possible to say that publishers are free. 

* Number of the imprisoned journalists has dramatically decreased, but the fact that labeling as “terrorist”, threat of unemployment and discrediting, as a return of valuing and making an effort for journalism profession, have not changed yet. The journalist can be sued, arrested and taken into the prison at any time.  

* The threat of smearing and punishing due to our expressions and publications has leaded to a heavier censorship and self-censorship mechanism which extended to every moment of our life.

Ban to literal sharing of students

* Reading pleasure of children and the literal sharing of teachers and students are also exposed to censorship mechanism. Book Investigation Commissions almost in every school and the school managements that tallied the whole literary work advised to students seem to determined for limiting the relation of students with books based on schoolbooks published by state, increasing the number of students who don’t like reading, exercising power on teachers who would like to get students adopt the reading habit.

* Even though Internet is a gate for breaking the obstacles which we usually feel in our conventional communication space, this space is also exposed to the oppressions of government in a short time. Internet is not a comfortable area of freedom anymore, instead a challenging area of resistance.
(BIA, June 6, 2014)

Jailed Translator Tonguç Ok Receives Publishers Award

Tonguç Ok is 40 years old; he has been in prison for 17 years; he’s convicted with “aggravated” life sentence. In his one-person cell that has transformed into his study, he translated 14 books from English into Kurdish and Turkish, and he also writes stories in Kurdish magazine Tiroj.

These undertakings brought Ok the Publishers Union of Turkey (TYB) 2014 Freedom of Thought and Expression Special Award as “translator.”

“I found out that you were giving me the Freedom of Thought and Expression Special Award for my contributions to Turkey’s publishing with the works I produced in prison and that I had been considered worthy of this from my lawyer Ziya Çelik. It is undoubtedly a source of pride to be given such an award. I thank you once again for this meaningful award and your thoughtfulness.’’

Sibel Ok excitedly voiced this thank you message and received the award on behalf of her spouse.

Not a “thought criminal”

Tonguç Ok writes in his thank you message, “I am not a ‘thought criminal’ in the common sense of the word,” and tells the audience he is behind bars for “attempting to alter the constitutional order by force.”

“The strange thing is, Kenan Evren and his friends who dictated said Constitution are, as you know, also currently on trial for the same reason. Perhaps we could revel at this situation if we were living in another country...”

Ok was a junior in Marmara University English Language and Literature department when he was arrested. Throughout his incarceration, he developed his English, learning Italian, Spanish and Kurdish in prison.

Ok has been living in a cell for 17 years and can only see his first-degree relatives.

“In prison or outside, you need moral support”

"If we don’t count the student magazines we published in high school and university years, my life of writing, or rather of translating began in prison.

“I did not encounter particular obstructions aside standard prison conditions. There were times we were not able to receive foreign language publications, but thanks to institutions, primarily the Human Rights Foundation (İHD), the Writers’ Syndicate of Turkey (TYS), and Translators’ Association and the support of newspapers and journalists and the democratic public, we overcame these troubles. Nowadays I cannot say I encounter specific obstacles.

“In prison or outside, whatever your profession, you need to have moral support, a moral power besides all the faculties required by that job. I would like to say a special thank you to the June demonstrators who gave us this power and respectfully commemorate all those beautiful people we lost from Ali İsmail Korkmaz to Berkin Elvan. They taught us that we don’t have the right to sink into pessimism.”

The language right beside him

Ok recounts how he learned Kurdish in his interview with Radikal newspaper on June 20, 2011 as follows:

"It was 2006 if I’m not mistaken; we were under arrest and staying in three-person cells. In the cell next to us there were people convicted from the PKK case. We would chat during evening walks, hoisting our voices over the ventilation wall.

“One day we were talking about language; one of our neighbors, dear Nedim (Yılmaz), asked me half jokingly and half reproachfully, 'Ya heval [friend, comrade] Tonguç, you’ve learned English, Italian, Spanish, don’t you ever wonder about your Kurdish brothers’ language?' I didn’t have anything to say. I could only tell Nedim heval, 'Well, it’s not like you sent me a book and I didn’t learn it.'”

Lengthy judgment and lack of fair trial to ECHR

Prosecution filed a case against Tonguç Ok and 44 defendants, “members of the Devrimci Yol [Revolutionary Path] organization,” on February 12, 1996 on charge of “attempting to alter the constitutional order by force,” stated in the former Criminal Code of Turkey’s Article 146/1.

Ok was seized on January 22, 1997. Istanbul 9th High Criminal Court sentenced him to aggravated life on May 30, 2008.

The file was sent to the Supreme Court of Appeals’ Chief Public Prosecution on September 24, 2008. The Supreme Court of Appeals 9th Penal Chamber decision was approved March 11, 2009.

The European Court of Human Rights (ECHR) process that began with objections regarding lengthy imprisonment, lengthy judgment and lack of fair trial is ongoing.

Ok’s lawyer: “Inhumane prosecution”

Ok's lawyer Ziya Çelik told bianet:

"When the local court gave this verdict, they were talking about a legal regulation that would drop the maximum period of imprisonment to 10 years. They hastily gave out verdicts and against dissenters like Tonguç Ok in this period and approved their cases. But by not approving files of organizations like the Hezbollah, the judiciary enabled them to take advantage of this regulation.

"When the local court gave its verdict on Tonguç Ok, the execution period of those sentenced to aggravated life incarceration was 32 years. But as a result of debates that began with Abdullah Öcalan being brought to Turkey, conducting a special predication, the period was changed to lifelong incarceration.

"So in this case while someone who killed thousands of people is imprisoned for 32 years when he gets an aggravated life sentence, those who received the same sentence from the Law on Fight against Terrorism are imprisoned for life. This is an inhumane prosecution and the European Court of Human Rights also asserts that this penalty is execution."

“A free country where such awards are redundant''

Ok concludes the message he sent to the TYB award ceremony with thanks, just as he started it: "I would like to thank my wonderful mother, my beloved sister Ayfer and my dearest wife Sibel, who will be receiving this award on my behalf if all goes well, who have never left me, left us alone in these past 17 years, and to individually thank all the employees of my publisher Evrensel Printing and Publishing.''

And a wish: “I communicate the love and greetings of all my friends inside [prison], wishing us all a free country where such awards are redundant.'' 
(BIA, June 6, 2014)


OSCE says press freedom in Turkey critically stifled

Dunja Mijatovic, the Organization for Security and Cooperation in Europe's (OSCE) representative on freedom of the media, has said freedom of expression is severely limited in Turkey while media freedom has become critically stifled.

In an exclusive interview with Today's Zaman, the OSCE's point woman on media freedom underlined that concerns over how to better protect media freedom in Turkey have long existed, adding, “What I find alarming is that the latest developments in Turkey point toward more restrictions instead of a gradual progress toward increased media freedom.”

Stressing that she has been following the laws in Turkey that may have an impact on press freedom, Mijatovic criticized recent legislation that gave the National Intelligence Organization (MİT) sweeping powers while providing blanket immunity for members of the spy agency against prosecution.

“I follow all laws that can affect media freedom in the country, which includes the recently passed law on Turkey's intelligence agency, and I regularly discuss my views with the authorities. The law allows for the imprisonment of journalists for up to 10 years for doing their work, which is of great concern,” she explained.

Commenting on Foreign Minister Ahmet Davutoğlu's threatening remarks to Zaman diplomacy correspondent Servet Yanatma during a press briefing, the OSCE representative said, “Ensuring safe working conditions is only one of the many prerequisites that journalists need in order to be able to carry out their work freely and independently.”

In his much criticized and hostile remarks, Davutoğlu had threatened Yanatma, who asked the foreign minister if it was normal for a prime minister to appoint newspaper editors, edit news reports or threaten a media owner, describing his question as an "insult to the prime minister" and stating that Turkey has press freedom "if you can safely go home after this press conference."

Mijatovic was also critical of the Turkish prime minister, who has launched a series of defamation lawsuits against critical journalists.

“It is very important for public figures to tolerate a higher threshold of criticism, not only in Turkey, but in all 57 participating states of the OSCE,” she noted.

“The authorities should not only tolerate but also encourage pluralistic discourse of all issues of public importance,” Mijatovic added.

Pointing out that her mandate in the OSCE requires her to assist participating OSCE states to implement the commitments they have signed up to protect in the fields of media freedom and free expression, Mijatovic said Turkey is included in that category.

“These commitments also include the need to ensure the editorial independence of media outlets, which is an essential element of media freedom,” she underlined.

Commenting on a recent Freedom House report on Turkey which downgraded the country from “Partly Free” to “Not Free,” Mijatovic said she pays attention to all reports issued by other international organizations and nongovernmental organizations. She added, however, that her office conducts its own research in assessing media freedom in Turkey.

“My task is to help Turkey and all the other 56 OSCE participating states to better implement OSCE commitments on media freedom and freedom of expression,” she noted.
(TODAY'S ZAMAN, June 5, 2014)

CPJ concerned about latest remarks by Erdoğan

The Committee to Protect Journalists has issued a statement today saying it is alarmed by reports that Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in Parliament called CNN journalist Ivan Watson a "flunky" and said the foreign press was "literally executing their duties as agents" in connection with the coverage of protests in Istanbul.

The move follows the brief detention and manhandling by police of Watson and multiple Turkish journalists on Saturday, according to news reports.

According to reports Erdoğan said Watson was "caught red-handed" and that "these people have nothing to do with a free, impartial press," according to reports. 

CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said: "Erdoğan's comments would be funny for the paranoia they betray, if not for the fact that they put journalists at very real risk."

Ognianova added: "We urge the prime minister and all Turkish authorities to refrain from making such irresponsible statements, which embolden adversaries of the media and have a chilling effect on the press."

According to reports Turkish police on Saturday scuffled with several journalists covering the one-year anniversary of anti-government Gezi Park protests in Taksim Square. CNN journalist, Ivan Watson, was kicked and he and his crew detained while broadcasting live from the scene.

Watson was not the only journalist to be harassed that day. Indeed Turkish journalist Erdal İmrek, editor for the Daily Evrensel, was beaten by police in plain clothes and briefly detained, according to the Turkish Union of Journalists. Imrek was released after witnesses protested him being sprayed in the face with gas.

Ahmet Şık, a prominent Turkish investigative journalist and book author, was also beaten by the police, the journalist told CPJ. Several other journalists took to Twitter to report being harassed by the police while covering the events.

"We call on Turkish law enforcement to stop using violence against journalists covering public protests and allow them to cover protests without obstruction or harassment," CPJ's Ognianova said.
(ANF, June 5,  2014)

Le verdict pour Pinar Selek: 11 juin 2014 à Ankara

Le 11 juin 2014, la 9ème Cour de cassation d’Ankara rendra son verdict pour la sociologue Pinar Selek

C’est auprès de cette Cour que les avocats de Pinar selek ont plaidé le 30 avril 2014 pour faire reconnaitre les nombreuses illégalités qui ont mené à sa condamnation à la prison à perpétuité après 16 ans de lutte juridique et 3 acquittements.

Parce que cette Cour est connue pour ses positions répressives entre autres contre les kurdes et les arméniens, lors de procès emblématiques qui ont marqué la Turquie, nous attendons le 11 juin avec méfiance.

Parce que face aux revendications de milliers de personnes, les réponses sont des morts, des blessés et des manifestations interdites, nous résistons.

Parce que les conditions de sécurité de milliers de mineurs importent peu, et leur mort ne vaut pas grand-chose, nous continuons à nous battre.

Pinar Selek a dû quitter la Turquie, mais la confirmation de sa condamnation aurait de graves conséquences sur sa famille et elle-même. Elle serait un message envoyé à tou-te-s les résistant-e-s pour qui elle est devenue un symbole.

Pour Pinar selek, mais aussi pour toutes celles et tous ceux qui luttent aujourd’hui en Turquie pour la justice et la liberté : la résistance est partout !

Le Collectif de solidarité avec Pinar Selek en France

Erdogan s'en prend à la presse étrangère, l'accuse d'"espionnage"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi la presse étrangère, dont la chaîne américaine CNN, de se livrer à des activités d'"espionnage" et de vouloir provoquer des troubles dans son pays, après les violences de samedi à Istanbul.

"Le larbin de CNN (...) a été pris en flagrant délit", s'est réjoui M. Erdogan lors de sa harangue hebdomadaire devant les députés de son parti.

Le correspondant de la chaîne d'information a été brièvement interpellé samedi alors qu'il rendait compte en direct du déploiement policier impressionnant mis en place par les autorités sur l'emblématique place Taksim d'Istanbul pour y empêcher les rassemblements commémorant le premier anniversaire de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Arrêté par des policiers en civil, Ivan Watson a été rapidement remis en liberté après un contrôle d'identité, avec les excuses de la police.

Les forces de l'ordre ont violemment réprimé samedi, à Istanbul et à Ankara notamment, les quelques milliers de manifestants qui avaient bravé l'interdiction des autorités de célébrer les émeutes dites de Gezi, procédant à de nombreuses arrestations.

Les médias étrangers "n'ont rien à voir avec la liberté de la presse. Ils ont une mission, ils agissent comme des espions", a insisté mardi M. Erdogan. "Les médias internationaux qui sont arrivés à Istanbul pour lancer des appels provocants et exagérés sont repartis bredouilles", a-t-il également fanfaronné.

Lors des émeutes de l'an dernier, qui ont fait au moins 8 morts et plus de 8.000 blessés, le chef du gouvernement s'en était déjà vertement pris à la presse étrangère, accusée de participer à un "complot" contre son régime.

La Turquie de M. Erdogan est régulièrement épinglée par les ONG de défense des médias pour des violations répétées à la liberté de la presse.

Outre la presse, le Premier ministre a également dénoncé mardi son opposition, accusée de "fumer du haschisch" en complotant contre lui.

Large vainqueur des municipales du 30 mars, M. Erdogan, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2003, devrait annoncer dans les jours à venir sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochains.
(AFP, 3 juin 2014)

EFJ: Six Journalists Targeted by Turkish Police

The European Federation of Journalists (EFJ) has criticized a new wave of violence against journalists  in Turkey covering the anniversary of the Gezi Park protests.

Journalists covering the Gezi protests’ anniversary in Istanbul and Ankara have again been beaten, intimidated, insulted and injured by the Turkish police forces while doing their job.

According to figures gathered by the EFJ affiliate, the Türkiye Gazeteciler Sendikasi (TGS - Journalists' Union of Turkey), several journalists have been attacked by the Turkish police forces while reporting the peaceful protest taking place in Taksim square (Istanbul) and Ankara. They include:
- Ivan Watson (CNN) has been intimidated and taken briefly into custody during a live coverage for CNN International in Istanbul
- Piero Castellano (Italian photojournalist) has been injured by the police in Ankara
- Erdal Imrek (Evrensel) has received tear gas in the face and has been beaten by the police
- Ahmet Sik (freelance, 2014 laureate of UNESCO Prize) has been beaten by the police
- Atilgan Özdil (photojournalist for AA) has been hit at the head by an unspecified object
- Meltem Aslan (female journalist and unionist for TGS Ankara branch) has been beaten by the police who tried to get her press card
- Sol Gazetesi (left-wing daily newspaper) is under judicial harassment for his recent media coverage
"Those police officers who were attacking journalists are acting with impunity, it only encourages them to continue to use violence against our colleagues," condemned the TGS, who has called on the Turkish government to punish those responsible for the attacks.

"The government should have learned from its past experience and realised that attacking professional journalists, banning the means of communication, intimidating and threatening human rights defenders will never make the country a better place to live." reminded the EFJ.

The European Federation of Journalists (EFJ) is the largest journalists' organisation in Europe representing more than 320,000 journalists in 60 journalists' associations across 40 countries in Europe. You can follow us on Facebook and Twitter  or subscribe to our fortnightly newsletter EFJ FOCUS for updated news.

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RSF: Les violences policières persistent en toute impunité

Reporters sans frontières condamne fermement les exactions commises à l’encontre de nombreux professionnels des médias le 31 mai 2014, lors des manifestations qui ont eu lieu à travers le pays pour commémorer le premier anniversaire du mouvement de protestation “Occupy Gezi”. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait prévenu qu’il ne tolèrerait aucun rassemblement sur la place Taksim d’Istanbul, épicentre de la contestation l’an dernier, qui a effectivement été rendue inaccessible aux médias dès le début d’après-midi. 25 000 policiers et pas moins de 50 canons à eau ont été déployés dans la seule ville d’Istanbul.

Alors que les manifestants étaient violemment dispersés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, les professionnels des médias ont été victimes d’attaques ciblées de la part des forces de l’ordre. Pas moins de dix d’entre eux ont été agressés, tandis qu’une équipe de la chaîne CNN International était interpellée.

« Un an après "Gezi", les forces de l’ordre font toujours preuve d’une violence injustifiable à l’égard des journalistes couvrant les manifestations », constate Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale. « L’impunité dont bénéficient les auteurs des exactions commises l’an dernier ne peut que les encourager à continuer. Il est grand temps que les autorités mettent un coup d’arrêt à ces pratiques en abandonnant leur rhétorique incendiaire et en s’assurant que les coupables de violences soient sanctionnés. »

À Istanbul, pas moins de sept agressions ont été recensées. Les reporters Berna Sahin, Gökhan Biçici du site d’information www.dokuz8haber.com, Zeynep Kuray de l’agence pro-kurde ANF et un caméraman de la chaîne Halk TV ont été la cible de violences policières alors qu’ils tentaient de couvrir les événements. La reporter du site d’information Bianet, Elif Akgül, a été blessée par une balle en caoutchouc. Erdal Imrek, correspondant du quotidien de gauche Günlük Evrensel, s’est vu asperger le visage de gaz lacrymogène à bout portant, tandis que sa collègue Duygu Ayber était agressée par la police après avoir présenté sa carte de presse. Les reporters Ekin Karaca (Bianet) et Sinem Ugurlu (Günlük Evrensel) ont été insultés par des représentants des forces de l’ordre.

Plus tard dans la soirée, à Ankara, le journaliste freelance Piero Castellano a été atteint à la poitrine par une capsule de gaz lacrymogène. Il a dû recevoir les premiers secours mais ses jours ne sont pas en danger. Au même moment, d’autres journalistes qui couvraient les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été agressés à coups de matraques.

Une équipe de la chaîne CNN International a été interpellée sur ordre d’un haut responsable de la police d’Istanbul. Alors qu’Ivan Watson intervenait en direct depuis la place Taksim, il a dû montrer sa carte de presse officielle fournie par les services du Premier ministre. Prétextant un risque de falsification, et en l’absence du passeport du journaliste, la police a interpellé Ivan Watson et ses collègues pendant une demi-heure, jusqu’à ce qu’on apporte le passeport en question. Le journaliste a reçu un coup de pied de la part d’un policier.

Des centaines de manifestants ont été interpellés le 31 mai et on recense de nombreux blessés parmi les victimes de violences policières à Istanbul, Ankara, Izmir, Adana et dans d’autres grandes villes du pays.

Le vaste mouvement de protestation antigouvernementale “Occupy Gezi”, né de la répression d’une manifestation contre un projet d’urbanisme à Istanbul avant de s’étendre à tout le pays, avait été violemment réprimé par les forces de l’ordre turques au cours de l’été 2013. Pas moins de 153 journalistes avaient été agressés et 39 autres interpellés entre mai et septembre 2013. Alors que des procès sont depuis longtemps ouverts à l’encontre d’émeutiers présumés, une enquête sur l’ensemble des violences policières est toujours en cours. Le gouvernement continue de multiplier les déclarations hostiles à l’encontre des médias indépendants et étrangers, qu’il accuse de comploter contre lui et d’avoir partie liée avec des groupes terroristes.

La Turquie occupe la 154e place sur 180 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (europe@rsf.org, 3 juin 2014)

CNN International reporter ‘detained, kicked’ in Istanbul when on air

As tensions rise hours before the planned protests at Istanbul’s Taksim Square, police intervened in the live shooting by CNN International, questioning the broadcaster’s correspondent.

“Turkish police detained me and my crew in the middle of a live report in Taksim Square," reporter Ivan Watson on his Twitter account, also sharing photos of the moment.

“One officer kneed me in the butt,” he wrote.

Watson was released soon.

"Turkish police released CNN team after half an hour. Officer apologized for another officer who kneed me while I was being detained," he said in a tweet later.

"Turkish police officer wasn't satisfied with my press card from prime ministry. 'Many are counterfeited,' he said, demanding passport, too," he said.

Daily Cumhuriyet reported that a police officer ordered his inferiors to detain the crew if they fail to show their passports.

Taksim Solidarity, one of the initiators of last year’s Gezi protests, had called on people to gather in Taksim at 7 p.m. to remember the victims of police violence last year.

Prime Minister Erdoğan said earlier today that the police would not let any protests in Taksim today.
(hurriyetdailynews.com, May 31, 2014)

Kurdish Question / Question kurde

Former Kurdish Deputy Hatip Dicle released from prison

Former DEP MP Hatip Dicle, who has been in custody for 5 years in the main KCK trial, has been released from the Amed D Type prison.

Dicle was met at the prison gates by HDP MP Faysal Sarıyıldız, Amed Metropolitan Municipal co-mayors Gültan Kışanak and Fırat Anlı in addition to family members and representatives of civil society organisations. Dicle thanked those who had come to meet him, saying:

"It's strange that I was also released 10 years ago on a June day. On that day 10 years ago I had hoped no more Kurdish politicians would go to prison on account of their opinions."

Hatip Dicle previously served 10 years in prison after being arrested in 1994 along with MPs Leyla Zana, the late Orhan Dogan and Selim Sadak. (ANF, June 29, 2014)

CHP in counter-attack on AKP’s Kurdish move

A day after the ruling Justice and Development Party (AKP) submitted a bill providing legal framework for the ongoing Kurdish peace talks, the Republican People’s Party (CHP) has introduced its own bill in a bid to accelerate the process.

Sezgin Tanrıkulu, deputy leader of the CHP, submitted the draft law to Parliament on June 27, stating they aimed to create a common language between political parties to bring about a resolution to the Kurdish question.

Tanrıkulu’s draft law suggests the establishment of a Social Conciliation Commission under Parliament and a Collective Mind Delegation to work in coordination with Parliament.

“The solution to this problem cannot be found without eliminating the social and political polarization created in the last 30 years. Implementing different approaches from four different political parties would bring lasting peace,” Tanrıkulu said in his statement.   

“The purpose of our draft law is to create direct and permanent dialogue between political parties, to minimize a difference in their approaches and opinions so a democratic solution [to the Kurdish issue can be achieved],” he said.

Removing this issue from polemics and quarrels between parties is extremely important, he noted, adding the government’s response to their draft law will set another test of their sincerity.

The CHP’s move came just a day after the AKP submitted an important bill on the ongoing peace talks. The government’s bill suggests immunity to those who were involved in negotiations and providing a legal framework to the resolution process.

Kurdish political parties welcomed the draft law, but stressed they would seek some minor amendments on it during deliberations at the commission or at the General Assembly.

Abdullah Öcalan, the Kurdistan Workers’ Party (PKK) imprisoned leader, deemed the move as a “historic” step in the relationship between Ankara and the PKK.
(hurriyetdailynews.com, June 27, 2014)

Ocalan salue le projet comme un "développement historique"

Le gouvernement islamo-conservateur turc a déposé jeudi au Parlement un projet de réforme destiné à raviver le processus de paix, actuellement au point mort, avec les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le chef historique du PKK, Abdullah Ocalan, qui mène les discussions avec Ankara, a salué cette initiative qu'il a qualifiée de "développement historique".

M. Öcalan a fait ce commentaire à des députés prokurdes qui lui rendaient visite jeudi sur son île-prison d'Imrali (nord-ouest), où il purge une peine de prison à vie.

Le texte présenté aux députés propose un cadre légal aux discussions que mènent depuis l'automne 2012 les responsables gouvernementaux turcs avec M. Öcalan.

Ce projet prévoit ainsi la protection juridique des responsables du pays impliqués dans les négociations avec le PKK, considéré par la Turquie et une bonne partie de la communauté internationale comme une organisation terroriste.

Il prépare aussi la réhabilitation des combattants du PKK en autorisant le gouvernement "à prendre les mesures nécessaires pour leur retour dans leur foyer et leur participation et l'intégration à la vie sociale", précise le texte.

Le Parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) dispose d'une majorité au Parlement où le projet devrait être rapidement voté d'ici à la première semaine de juillet, a-t-on précisé de source parlementaire.

"Nous nous approchons du moment où ces problèmes vont se résoudre, la violence va cesser, (les combattants) vont déposer leurs armes, quitter les montagnes et renouer avec une vie normale", a estimé devant la presse, le vice-Premier ministre, Besir Atalay.

Cette initiative intervient avant l'annonce attendue, le 1er juillet, de la candidature du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle des 10 et 24 août.

Le projet de loi doit être voté par la majorité AKP avant les vacances parlementaires, repoussées pour l'occasion au 25 juillet.

M. Erdogan compte sur le soutien d'une partie de la minorité kurde du pays, estimée à environ 15 millions de personnes soit 20% de sa population, pour être élu dès le premier tour de scrutin, pour la première fois au suffrage universel direct.

Le coprésident du principal parti prokurde de Turquie, le Parti démocratique du peuple (HDP), Selahattin Demirtas, a salué le projet du pouvoir, mais averti que "la paix ne devait pas être l'otage" de la présidentielle.

Engagées fin 2012, les discussions avec le PKK piétinent.

Le cessez-le-feu décrété en mars 2013 par cette organisation est respecté dans l'ensemble, mais le PKK a interrompu au cours de l'été dernier le repli de ses combattants vers leurs bases irakiennes pour dénoncer la lenteur des négociations en cours.

La tension s'est brusquement aggravée ces dernières semaines dans le Sud-Est à majorité kurde de la Turquie où des heurts ont coûté la vie à au moins trois Kurdes.
(AFP, 26 juin 2014)

Un projet de loi pour relancer les discussions de paix avec les kurdes

Le gouvernement islamo-conservateur turc va présenter dans les jours qui viennent un projet de loi destiné à raviver les négociations de paix, aujourd’hui paralysées, avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le vice-premier ministre Besir Atalay.

« Nous avons finalisé ce texte et proposé à la signature de nos ministres », a déclaré M. Atalay dans des déclarations diffusées mercredi par les télévisions turques. « Nous allons présenter le projet de loi au parlement d’ici un ou deux jours », a-t-il précisé.

Cette annonce intervient quelques jours avant l’annonce attendue, le 1er juillet, de la candidature du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle des 10 et 24 août prochains.

Le vote de la minorité kurde de Turquie, estimée à 15 millions de personnes soit 20% de la population du pays, est considéré comme déterminant pour l’issue de ce scrutin. M. Erdogan compte sur leur soutien pour être élu dès le premier tour de scrutin, disputé pour la première fois au suffrage universel direct.

M. Atalay n’a pas précisé le contenu des sept articles du projet de loi de son gouvernement.

Selon les médias turcs, ce texte devrait notamment inclure une mesure qui garantit l’impunité des responsables du pays, élus, hauts fonctionnaires, militaires, impliqués dans les négociations avec le PKK, considéré par la Turquie comme une organisation terroriste.

Le gouvernement de M. Erdogan a engagé à l’automne 2012 des discussions avec le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan.

Le mouvement rebelle a décrété en mars 2013 un cessez-le-feu unilatéral et ordonné deux mois plus tard un retrait de ses combattants vers leurs bases du nord de l’Irak. Mais il a suspendu ce retrait en septembre 2013, reprochant au gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses d’accorder de nouveaux droits à la minorité kurde.

La tension est brusquement remontée ces dernières semaines dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie. De violents incidents entre les forces de l’ordre et des manifestants kurdes, qui ont fait au moins 3 morts dans les rangs des protestataires, ont fait craindre la fin du processus de paix.
(AFP, 25 juin 2014)

Constitutional Court: Öcalan's Right Was Violated

Constitutional Court ruled that PKK leader Abdullah Öcalan's right was violated when his book was seized and burnt in the process of publishing.

On September 21, 2012, Öcalan's book entitled "Kurdistan Revolution Manifesto, Kurdish Problem and Democratic Nation Solution (Defense of Kurds in Grip of Cultural Genocide)” had been seized.

After considering Öcalan’s application, the court found a right violation based on the seizing, confiscation and burning of Öcalan’s book which was full draft and ready for publication.

The decision was taken with a majority vote of 14 members Supreme Court’s General Commission with three opposite votes. 

The European Court of Human Rights ruled on March 18 that Öcalan's right was violated due to his imprisonment conditions until 17 November 2009. Turkey was convicted to pay 25,000 euros because of court expenses.
(BIA, June 25, 2014)

Le président kurde parle d'un "nouvel Irak" devant Kerry

Le secrétaire d'Etat John Kerry a rencontré mardi à Erbil le président de la région autonome du Kurdistan Massoud Barzani qui a évoqué une "nouvelle réalité en Irak" et appelé le Premier ministre Nouri al-Maliki à partir.

M. Kerry, après une visite la veille à Bagdad, tente de
rassembler les forces politiques dans un pays miné par les divisions, face à l'offensive des insurgés sunnites qui s'approchent de Bagdad.

"Avec ces changements, nous sommes devant une nouvelle réalité et un nouvel Irak", a déclaré M. Barzani en recevant le secrétaire d'Etat au siège de la présidence à Erbil (nord). "Nous cherchons une solution à la crise", a-t-il dit.

"Comme tout le monde le sait, il s'agit d'un moment très critique pour l'Irak, et la formation d'un gouvernement est notre principal défi", a de son côté dit M. Kerry à son interlocuteur.

L'offensive des insurgés a permis aux Kurdes de prendre le contrôle de secteurs disputés avec Bagdad, qu'ils souhaitent intégrer à leur région autonome. Ainsi, leurs forces de sécurité contrôlent la ville multi-ethnique et pétrolière de Kirkouk.

M. Kerry a souligné que les forces de sécurité kurdes ont joué un "rôle clé en aidant à tracer une ligne par rapport à l'EIIL", en référence aux jihadistes sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant qui mènent l'offensive des insurgés lancée le 9 juin en Irak.
 Dans des déclarations à la chaîne américaine CNN, M. Barzani a appelé M. Maliki, "responsable de ce qui est arrivé" en Irak, à démissionner.

"Nous vivons aujourd'hui une ère différente. Au cours des 10 dernières années, nous avons fait tout notre possible pour construire un Irak nouveau et démocratique, mais malheureusement l'expérience n'a pas réussi", a-t-il ajouté.

Interrogé si les Kurdes chercheraient à devenir indépendants, M. Barzani a affirmé que "c'est au peuple de déterminer son avenir". "L'Irak est clairement en train de se désintégrer de toute manière, et il est évident qu'un gouvernement fédéral ou central a perdu le contrôle sur tout".

Les responsables américains sont conscients du fait que les gains enregistrés par les Kurdes ces dernières semaines sur le terrain pourraient être irréversibles.

Lundi, M. Kerry a promis un soutien intensif à l'Irak face à la "menace existentielle" que représente l'offensive jihadiste après des entretiens avec M. Maliki.

"Les Kurdes ont un meilleur rôle à jouer pour maintenir une certaine stabilité de l'Etat", a déclaré un haut responsable du département d'Etat. "S'ils décident de se retirer du processus politique de Bagdad, cela va accélérer beaucoup de tendances négatives". Mais si les Kurdes jouent un rôle actif, "ils auront une influence de poids à Bagdad".

En vertu du système en vigueur ces dernières années, le président de l'Etat irakien est un Kurde, le Premier ministre est un chiite et le président du Parlement un sunnite.

Le Kurdistan autonome a accueilli ces dernières semaines plusieurs milliers de déplacés fuyant l'offensive des insurgés. M. Kerry devait reconnaître leurs efforts pour faire face à "une très grave crise de réfugiés".
(AFP, 24 juin 2014)

A Gezi protestor charged with 98 years of prison, joined PKK

Progressive Lawyer Association (ÇHD) Antalya Branch Chairman Münip Ermiş confirmed the allegations that Ayşe Deniz Karacagil, a Gezi Resistance protestor charged with 98 years of prison, joined PKK. “I am sad but not surprised that another young person took the mountains due to narrowing of democratic space,” he said.

Hürriyet newspaper interviewed Nuray Erçağan, Ayşe Deniz Karacagil’s mother, who also confirmed the allegations.

"Turkey lost my child. People want to create their own justice in a country with no more justice left. Even though I will fear about my daughter’s life and all the challenges she will face [as a PKK member], I would also fear about her in a country where youngsters like Ali İsmail Korkmaz are killed by the hands of the state just because they used their right to protest. Whatever decision she took, I am still behind my daughter,” she said.

bianet interviewed Progressive Lawyer Association Antalya Branch Chairman Ermiş on Karacagil’s arrest and judicial struggle story.

“Thousands took the streets in Antalya on the first four days of Gezi Resistance. in order to show that it was an organized by a gang, they [authorities] showed as if it was committed by 5 people. They attributed all that happened to the police officers outside Justice and Development Party (AKP) headquarters to 5 people. They were blamed for all the property damage in Antalya. However, policemen didn’t know any of them when they stood trial.

“In Ayşe Deniz Karacagil’s case, wearing a red scarf became an element of ‘special crime’. Our request for the return of that carf was rejected on the last hearing.”

The 5 defendants were initially arrested on September 4, 2013. They were later on released by Antalya 5th High Criminal Court on the first hearing dated on February 7.

The next hearing was set to October.

Ermiş said the following on Ayşe Deniz Karacagil’s adherence to PKK:

“Ayşe Deniz’s taking the mountain [an informal expression for joining PKK] didn’t surprise me. It doesn’t make me happy that they do so, but it is not surprising either as they do it due to the narrowing of democratic space.

“Nobody can say that she was fooled into this. This is her own political choice. If only nobody faced violence during Gezi, so nobody would be forced to do so.

“Ayşe Deniz’s case set an example at least. This lesson must be learnt by the government foremost.”
(BIA, June 20, 2014)

CEDH: Donner la parole au PKK ne doit pas être interdit

Un journal turc pro-kurde, victime de procédures judiciaires pour avoir donné la parole à l'organisation séparatiste PKK, a obtenu gain de cause mardi devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a conclu à une violation de sa liberté d'expression.

Le magazine Dema Nu, publié en turc et en kurde à Diyarbakir (chef-lieu du sud-est à majorité kurde de Turquie), est visé par une quinzaine de procédures en justice pour des articles accusé d'"apologie" du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan (interdit). Ce journal, connu surtout des milieux militants, a cessé de paraître.

Ses responsables avaient justement saisi la Cour européenne de deux procédures l'ayant visé, portant sur des articles publiés en avril 2002 et février 2003.

Dans le premier cas, l'écrit litigieux était une déclaration d'un parti proche du PKK qui "critiquait les différentes politiques gouvernementales relatives entre autres à (...) la montée du chômage et (à) l'interdiction d'utiliser la langue kurde", a relevé la Cour.

Dans le deuxième cas, le journal s'était fait l'écho d'un communiqué d'une branche du PKK par lequel ce dernier qualifiait de "représailles" envers le pouvoir turc un récent accrochage entre ses forces et l'armée régulière.

Suite à ces publications, les exemplaires litigieux de Dema Nu avaient été saisis et ses dirigeants condamnés à des amendes, au motif que le journal avait publié les "déclarations d'une organisation illégale armée".

Les magistrats européens ont estimé que ces condamnations étaient contraires à la liberté d'expression. Ils ont observé, que, pris dans leur ensemble, les deux articles incriminés ne contenaient "aucun appel à l'usage de la violence, à la résistance armée ou au soulèvement" et qu'ils ne constituaient pas un "discours de haine".

En outre, les juges turcs ayant condamné le journal "n'ont procédé à aucun examen du texte" litigieux, et n'ont justifié leur condamnation que par la seule origine de ce texte, a pointé la CEDH.

Les autorités turques devront verser au total 6.000 euros de dédommagement moral aux deux dirigeants de Dema Nu qui ont porté l'affaire devant la justice européenne.

Cet arrêt n'est pas définitif. La Turquie a trois mois pour demander un nouvel examen du dossier, ce que la CEDH n'est toutefois pas tenue de lui accorder.
(AFP, 17 juin 2014)

Assassinat à Paris: il faut poursuivre la traque des commanditaires

L'enquête sur l'assassinat de trois militantes kurdes en janvier 2013 à Paris doit creuser la piste d'une éventuelle responsabilité des services turcs dans ce crime, a déclaré lundi à l'AFP le frère d'une victime à l'issue d'une rencontre avec la juge d'instruction.

La magistrate antiterroriste Jeanne Duye a reçu pendant plusieurs heures au palais de justice de Paris les familles de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez pour un point sur ses investigations sur un crime qui a bouleversé la communauté kurde.

Exécutant présumé de ce triple assassinat, le Turc Ömer Güney est mis en examen et toujours écroué. Les interrogations sur son éventuelle relation avec le service de renseignement turc (MIT) ont été relancées ces derniers mois, notamment par la diffusion d'un enregistrement sur internet susceptible de le mettre en cause.

Denis Dogan, le frère de Fidan Dogan, a dit à l'AFP que les parties civiles avaient remis à la juge le texte d'un discours préélectoral prononcé en mars à Urfa, dans le sud-est de la Turquie, par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Il y affirme que le mouvement de Gülen, organisation infiltrée dans l'appareil étatique turc, est responsable du triple assassinat", a-t-il expliqué en référence à la confrérie de l'imam Fethullah Gülen. "Nous attendons maintenant que la juge fasse des investigations dans ce sens."

M. Gülen, 72 ans, vit depuis 1999 en Pennsylvanie, d'où il dirige un puissant mouvement socio-religieux qui compterait plusieurs millions de membres, très influent dans la police et la magistrature turques.

Le chef du gouvernement accuse le mouvement "güleniste", longtemps son allié, d'être à l'origine du vaste scandale de corruption qui menace son régime depuis mi-décembre. M. Erdogan le soupçonne d'avoir constitué un "Etat parallèle" pour provoquer sa chute.

"Nous attendons également que la juge interroge les services de renseignement français afin de savoir s'ils détiennent des informations sur Ömer Güney", a poursuivi M. Dogan. La juge avait refusé cette demande en septembre.

M. Dogan s'est dit "globalement satisfait" de l'enquête: "Beaucoup d'éléments montrent que Güney a commis le meurtre et qu'il était un pion du MIT", a-t-il accusé.

En début d'année, le MIT avait de nouveau démenti toute implication.

Sakine Cansiz était une figure du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme proche de son chef historique Abdullah Öcalan. Fidan Dogan était une militante kurde très connue au sein de la classe politique européenne.

Elles ont été exécutées de plusieurs balles dans la tête le 9 janvier 2013 au Centre d'information kurde (CIK) à Paris.
(AFP, 16 juin 2014)

Un jeune manifestant kurde tué dans des heurts avec la police

Un jeune manifestant kurde de 15 ans a été tué dans des circonstances encore peu claires dimanche soir lors de heurts avec la police dans la ville d'Adana, dans le sud de la Turquie, rapportent les médias.

Le jeune homme a reçu dans la tête une grenade "assourdissante" destinée à faire du bruit tirée par la police anti-émeutes lors d'une manifestation visant à dénoncer la construction de nouveaux postes militaires dans des zones du sud-est anatolien, peuplées majoritairement de kurdes, indique l'édition internet du quotidien libéral Radikal.

L'agence gouvernementale Anatolie qui a fait état d'un mort dans les incidents, a affirmé que la victime était décédée lors de l'explosion de l'engin artisanal qu'il manipulait.

La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser les manifestants qui leur jetaient des pierres, ajoute l'agence.

Le 6 juin, deux protestataires kurdes avaient perdu la vie dans des violences à Lice, dans la province à majorité kurde de Diyarbakir, où le gouvernement turc construit des fortins militaires.

Leurs décès a provoqué de nouvelles manifestations à travers le pays.
(AFP, 15 juin 2014)

Les Kurdes gagnent du terrain lors de l'offensive des jihadistes

L'offensive fulgurante des jihadistes dans le nord et l'ouest de l'Irak a permis aux Kurdes de renforcer leur emprise sur des territoires disputés de longue date avec le pouvoir central à Bagdad.

Ces jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle, depuis mardi, de l'ensemble de la province de Ninive et de sa capitale Mossoul --la deuxième ville d'Irak -- dans le nord de l'Irak et de zones des provinces de Salaheddine, Kirkouk et Diyala, plus au sud.

Les quatre provinces ont des territoires qui sont revendiqués à la fois par le gouvernement fédéral et par la région autonome du Kurdistan. Cette région est composée de trois provinces, qui ont des frontières avec le reste de l'Irak, des forces de sécurité et un gouvernement, mais qui dépend financièrement de Bagdad.

Avec la débandade des forces irakiennes qui ont abandonné leurs postes, les Peshmergas (forces kurdes) ont pour la première fois pris le contrôle de la ville pétrolière de Kirkouk, une ville au coeur de la bande de territoire que les Kurdes veulent intégrer à leur région en dépit des objections véhémentes de Bagdad.

"Nous avons resserré notre contrôle de Kirkouk et nous attendons l'ordre de se déplacer vers les zones qui sont contrôlées par L'EIIL", a déclaré le général de brigade Peshmergas, Shirko Rauf.

"Les Peshmergas ont le contrôle de la région du Kurdistan en dehors de l'administration" du gouvernement régional du Kurdistan, a indiqué plus tard le secrétaire général du ministère des Peshmergas Jabbar Yawar, en référence aux territoires disputés avec Bagdad.

- Une division du pays ? -

Le gouverneur de Kirkouk Najm al-Din Karim a indiqué que les Peshmergas avaient comblé le vide laissé par les soldats irakiens qui se sont retirés de leurs positions dans la province.

"Les forces armées ne sont plus présentes, comme cela est arrivé à Mossoul et Salaheddine", a déclaré M. Karim.

Les forces de sécurité irakiennes n'ont pas su résister aux jihadistes. Les soldats ont à maintes reprises abandonné uniformes et véhicules ainsi que leurs positions.

Pour Jabbar Yawar, les membres des forces de l'ordre fédérales sont "seulement intéressés par le versement de leur salaire".

Les dirigeants kurdes ont toujours voulu voir l'armée hors de la province de Kirkouk et s'opposent avec force à la création d'un commandement militaire fédéral incluant cette région.

Asos Hardi, journaliste et analyste, a estimé que l'entrée des forces kurdes dans les zones abandonnées par l'armée "leur donne un meilleur contrôle des zones disputées."

"Mais qu'est-ce qui va se passer après ? C'est ça le problème," a-t-il dit.

En contrôlant ces zones, les forces kurdes se placent directement dans la ligne de feu.

Ce risque a été démontré jeudi avec l'attentat contre Jaafar Mustafa, le ministre kurde responsable des Peshmergas. Le ministre a réchappé à l'attentat qui a eu lieu à l'ouest de Kirkouk mais un combattant peshmerga a été tué.

La présence de jihadistes dans les provinces voisines de la région autonome kurde comporte aussi des risques économiques.

"Le fait qu'une grande organisation islamiste soit présente à la porte (du Kurdistan) sera une source majeure de préoccupation pour les investisseurs potentiels et les résidents locaux", a noté M. Drake.

Si les jihadistes arrivent à contrôler les zones sunnites, "cela divisera l'Irak de facto en trois parties distinctes" (kurde, arabe sunnite et chiite), a relevé M. Hardi.

Ce sera "une situation très dangereuse, non seulement pour les Kurdes, mais aussi pour tout l'Irak", a-t-il dit.
(AFP, 12 juin 2014)

Le PKK est prêt à combattre activement l’EIIL en Irak

La coprésidence de l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK), système politique du PKK, a déclaré dans un communiqué que le Kurdistan se trouve face à une nouvelle menace, après la chute de Mossoul par des « bandes armées » de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

«Les réalisations du Kurdistan sont aujourd’hui exposées à une menace ouverte. Mais le Kurdistan n’est pas sans défense. La guérilla du Kurdistan détient assez de puissance pour répondre, dans toutes les conditions, aux attaques des bandes armées de l’EIIL. Elle est prête à combattre activement aux cotées des peshmergas pour défendre notre peuple et le Kurdistan du Sud (Kurdistan irakien)» a déclaré la coprésidence de la KCK.

La KCK a souligné que les attaques récentes ont prouvé une fois de plus la nécessité de construire l’unité nationale kurde, appelant toutes les organisations kurdes à œuvrer pour réunir un congrès national du Kurdistan.

Combattant l’armée turque, deuxième armée de l’OTAN, depuis 30 ans, la guérilla kurde est désormais une force incontournable au Moyen-Orient, après avoir démontré une résistance invincible.

Les combattants kurdes sont aussi la seule force qui a réussi à briser les attaques de l’EIIL et celles des autres groupes radicaux contre la région kurde en Syrie. Des milliers de « djihadistes » dont des émirs ont été tués depuis début de l’année 2013 par des combattants des Unités de défense du peuple (YPG), armée kurde constituée de femmes et d’hommes.

Les combattants kurdes syriens ont également déclaré dans un communiqué qu’ils ont prêts à défendre le Kurdistan irakien contre les attaques des « bandes armées ». « Nous combattons depuis plus d’un an et demi ces groupes ultra-radicaux. Nous avons gagné beaucoup d’expériences dans cette résistance et nos combattants ont fait preuve d’un courage légendaire » ont affirmé les YPG.

« Nous déclarons que nos combattants sont prêts à combattre les bandes armées aux cotées de notre peuple du Kurdistan du Sud. Nous sommes aussi prêts à envoyer des experts militaires. »

Mercredi 11 juin, des membres de l’EIIL ont attaqué une base militaire appartenant aux peshmergas dans le village de Salamiyé, dans la province de Mossoul. Le village est situé sur la frontière avec le Kurdistan syrien, plus précisément en face de la ville de Jazaa, libérée en février 2014 par les combattants de l’YPG, après une opération contre l’EIIL, le front Al-Nosra et le groupe Ahrar al-Cham.

Quand des affrontements ont éclaté entre les peshmergas et l’EIIL, des combattants kurdes syriens ont envoyé des renforts pour soutenir les peshmergas. De nombreux combattants de l’EIIL auraient été tués lors de ces combats, selon des sources locales.

Alors que les forces irakiennes reculent sans combattre face aux « djihadistes », les combattants kurdes renforcent leur défense et prendre les positions abandonnées par l’armée afin d’empêcher l’avancée de ces « djihadistes » qui commettent régulièrement des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Les soldats irakiens ont également abandonné dans la nuit du 9 au 10 juin leurs positions sur la poste frontière de Rabia, située en face de la ville kurde de Tall Kocher (Al Yaroubia), au Kurdistan syrien.

Les combattants kurdes de l’YPG qui combattent depuis plus d’un an et demi les djihadistes de l’EIIL au Kurdistan syrien ont pris les positions abandonnées par l’armée irakienne, jusqu’à 1km à l’intérieur de la frontière, pour défendre la région, tandis que de nombreux soldats irakiens ont reculé dans la région kurde, sous contrôle des combattants de l’YPG.
(actukurde.fr/actualites, 12 juin 2014)

PKK: “BDP and HDP are not our representatives

PKK Executive Council Member Duran Kalkan said Peace and Democracy Party (BDP) and Peoples’ Democratic Party (HDP) were not their representatives.

Kalkan told Sterk TV, according to Yüksekova News, that as the PKK they see Abdullah Öcalan as the only addressee, and that they would not believe anything they are told without direct connection with him. He added:

“The committee and the government make different declarations. This leads to a breach in trust. From now on, no one can convince the guerrilla. They will only be convinced through direct contact and talk with Leader Apo.”

The headlines from Kalkan’s declarations are below:

* We don’t keep anybody at the mountain by force. It’s not like we have the wherewithal to do that. Whoever wants to join, indiscriminate of age, comes and goes when they want. People from all ages come willingly.

* The PKK does not abduct anybody. Those under 18 who come to join the PKK are those who have stayed in jail, met torture, and want to bring somebody to account. People need to answer the question of why these kids go to jail at that young age.

Talk with Öcalan

* Some people [Kurdish deputies] go [to İmralı Island] and have talks. They are in no way our representatives. HDP and BDP are not PKK, are not guerrillas. Everybody needs to know that.

* They attack BDP and HDP for the public’s resistance, for the young people going to the mountains. We are the addressees. If they’re brave enough, let them confront us; why do they confront HDP and BDP? What has this got to do with BDP or HDP? They’re not one with the PKK. Everybody has their own agenda, their own program, and they’re keeping up their struggle.

* Our leadership is our only addressee as the PKK, the guerrilla. We are no longer in any condition to believe anything without direct contact. For this reason the guerrilla listens to nobody anymore without making direct contact and talking.

* The committee makes one declaration; the government immediately makes a different one. This leads to a breach in trust. That’s why I said; nobody can convince the guerrilla from now on. They will only be convinced through direct contact and talks with Leader Apo.
(BIA, June 11, 2014)

Fall of Mosul might worsen Kurdish problem, too

The reports on June 10 were indicating Mosul, the second largest city of Iraq, near the Turkish and Syrian border is falling into the hands of the militants belonging to the Islamic State of Iraq and Levant (ISIL).

This is a new generation Islamist radical group that has been demonstrating incredible atrocities in the civil war in Syria. It was first established in 2004 against the U.S.-lead occupation of Iraq and then worked in collaboration with al-Qaeda until al-Qaeda asked the organization to disband itself and join forces with al-Nusra in Iraq. Abu Bakr al-Baghdadi, the leader of the ISIL, rejected this offer by Ayman al-Zawahiri of al-Qaeda and stepped up its activities in the entire region.

Now it is about to capture Mosul and is threatening to capture Aleppo, the second biggest city of Syria, again near the Turkish border.

The fall of Mosul has caused deep concern in Ankara. Not only because Turkey is against the division of Iraq, which might give birth to a Shite state in the south, further empowering Iran, but a Kurdish state in the north next to its borders to set an example for Kurds in Turkey, as well as a stepped-up civil war in Iraq in addition to the one in Syria.

The fall of Mosul could revitalize an open wound in the collective memory of the Turkish state as well. The region had was not lost to foreign invasion during the War of Independence, which brought the change of Turkey’s regime from monarchy to republic in 1923, but was left to Iraq under British mandate by an agreement on June 5, 1926, almost 88 years ago this week. The young republic lead by Mustafa Kemal Atatürk was intimidated by a Kurdish rebellion in 1925, which they suspected that it was manipulated by Britain, Ankara with all its resources exhausted by the war, could not take the risk of another conflict. But “the Mosul problem” has always been considered one of the sources of the chronic Kurdish problem by the establishment.

The Syrian civil war enabled the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) in Turkey to secure a liberated zone next to Turkish borders in Syria, which they call “Rojava.” It helped to endorse their vision of Kurdistan across the borders after the piece of land practically under PKK control in the North of Iraq; both in the lands of the Masoud Barzani-lead Kurdistan Regional Government (KRG) and the lands belong to central Iraq government lead by Nouri al-Maliki. The capture of Mosul is like a wedge between Iraqi and Syrian Kurdish territories.

And in Turkey the “Peace Process,” as Prime Minister Tayyip Erdoğan likes to call it, is in a delicate threshold. The PKK headquarters in the Kandil Mountains of Iraq is trying to force Erdoğan into a bargain prior to the presidential elections in August for autonomy in Turkey and release, or at least easy access, to their leader Abdullah Öcalan, who is in the island-prison of İmralı south of Istanbul.

The downing of a Turkish flag from a military garrison in the dominantly Kurdish populated city of Diyarbakır (which is regarded as gateway to Mosul and vice versa) on June 8 has infuriated Erdoğan, like the majority of Turkish people.

So far it has not ruined the calculus of the “Peace Process” yet, but it may well have affected the calculus of presidential elections. And the fall of Mosul into Islamist radical hands could put the whole domestic and diplomatic picture in jeopardy regarding the Turkish government.
(hurriyetdailynews.com, June 10, 2014)

Ocalan's declaration after the PKK's warning

PKK Leader Abdullah Öcalan told a visiting HDP delegation yesterday that: "I am continuing to concentrate in a determined way in order for the new phase to be implemented. I reiterate the call I made at our last meeting to both sides to avoid situations that may damage the process or create the grounds for a provocation, and expect them to respect the state of non-conflict in a meaningful way."

The HDP delegation of MPs İdris Baluken, Pervin Buldan and Sırrı Süreyya Önder gave details of their meeting with Mr Öcalan. They said:

"Firstly Mr Öcalan expressed his sorrow at the deaths of Ramazan Baran and Baki Akdemir in the attack in Lice and offered condolences to their families, the people of Lice and all our people."

He said: "I hope these are the last people to die in our struggle for democracy and freedom. I am continuing to concentrate in a determined way in order for the new phase to be implemented. I reiterate the call I made at our last meeting to both sides to avoid situations that may damage the process or create the grounds for a provocation, and expect them to respect the state of non-conflict in a meaningful way. Recent incidents are putting strain on the process and creating difficulties. We all have to demonstrate a determined commitment to peace in order to overcome these problems. I said that the stage we have reached is a hopeful beginning. Today I observe that this hope is beginning to evolve into concrete work towards a solution. We are at a historic juncture. I believe we will succeed. In order to succeed there is no doubt that the talks we have here should be carried out in a transparent legal manner of which public opinion should be informed. If this happens then it will be clear to everyone that the process serves a democratic resolution and democratisation of the whole country and not speculation. I want to issue an important warning: we do not behave hurtfully towards any national values or symbols of any country. It is essential that both sides carry out an urgent investigation into this latest flag provocation that aimed to turn the people of Turkey against us, and share the conclusions with everyone. People should be aware that such provocations target the democratic nation analysis, the goal of which is a common future for peoples. On this basis I greet all those who are making efforts for a lasting peace and a democratic solution. I repeat and stress my call for everyone to carefully protect the situation of non-conflict and the hope for a democratic resolution, which we have secured through great sacrifice, until a lasting peace is achieved."
(ANF, June 10,  2014)

L'arrachage d'un drapeau turc par un militant kurde

L'arrachage spectaculaire d'un drapeau turc sur une base militaire du sud-est de la Turquie, secoué par des violences entre forces de l'ordre et manifestants kurdes, a suscité l'indignation lundi dans ce pays, notamment celle du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a promis que son auteur en "paierait le prix".

Dimanche, un homme masqué a escaladé un mât de la base aérienne à Diyarbakir et en a descendu le drapeau national, au lendemain de la mort de deux manifestants kurdes abattus par l'armée dans de violents affrontements dans le district de Lice.

Au cours d'une conférence de presse avec le président iranien Hassan Rohani, M. Erdogan a fermement condamné cette opération qui, selon la presse turque, a été le fait d'un mineur.

"Même si un enfant osait arracher notre drapeau national, lui et ceux qui l'auraient envoyé en paieraient le prix", a-t-il tonné.

Avant lui, l'état-major de l'armée turque a "condamné avec véhémence une attaque contre le drapeau turc, symbole de la glorieuse nation turque".

Le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a lui aussi dénoncé l'action du militant kurde. "Nous ne pourrons jamais accepter un tel geste", a déclaré Kemal Kiliçdaroglu devant la presse.

La tension est brusquement montée à Lice depuis que des manifestants ont bloqué une route il y a deux semaines pour dénoncer la construction de nouveaux postes militaires.

Selon l'armée turque et les services du gouverneur local, des soldats ont ouvert le feu samedi sur les protestataires après avoir eux-mêmes été pris pour cible par des tirs à balles réelles, des grenades artisanales et des cocktails Molotov.

Ces morts ont suscité de nombreuses manifestations et des incidents, non seulement dans le sud-est de la Turquie, en majorité kurde, mais également à Istanbul.

Lundi, M. Erdogan a mis en garde contre toute "provocation destinée à faire dérailler le processus de paix" engagé entre le gouvernement et le PKK fin 2012.

Le président Abdullah Gül a également appelé au calme et à la "responsabilité", assurant que "les attaques et les provocations ne réussiront jamais".

Ce brusque regain de tensions dans le Sud-Est intervient à un
moment où M. Erdogan doit annoncer dans les jours à venir sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochains, pour laquelle il espère obtenir un large soutien de la minorité kurde (15 millions de personnes).

Les discussions entre le gouvernement islamo-conservateur et le chef du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie en Turquie, sont bloquées depuis des mois.

Le mouvement rebelle a décrété en mars 2013 un cessez-le-feu unilatéral et ordonné deux mois plus tard un retrait de ses combattants vers leurs bases du nord de l'Irak. Mais il a suspendu ce retrait en septembre 2013, reprochant au gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses d'accorder de nouveaux droits à la minorité kurde.
(AFP, 9 juin 2014)

Families start hunger strike in Diyarbakır for children who joined PKK

A group of families in the southeastern province of Diyarbakır have started a hunger strike to demand the return of their children who joined the PKK.

The families were holding a sit-in protest in front of the Diyarbakır Municipality amid demands that the Peace and Democracy Party (BDP) mediate for the release of their children.

Municipal officials removed the families from the area, but they have continued the protest across the road. The tents of the families were also removed from the area when they took a two-day break to the protests. The families decided to begin a hunger strike when they returned to the area and saw that their tents had been removed.

Reşit Koç, who came from Hakkari’s Şemdinli district to demand the return of his 19-year-old daughter Zübeyde Koç, is one of those participating in the two-day hunger strike. “Our only desire is to take our children back. They have taken our tents and now we will stay here under the sun. We are determined to continue our protest,” Koç said, also calling on officials to help them on the issue.
(hurriyetdailynews.com, June 9, 2014)

PKK: Occasional visits to Öcalan are not sufficient for peaceful solution

The PKK Executive Committee has issued a statement commemorating the 2 people killed in Lice and condemning the AKP government as being chiefly responsible for it. The PKK called on Kurdish people to make the summer of 2014 a summer in which the victory of democracy is gained, and said: “The occasional visits by three-person HDP delegations to İmralı İsland will no longer be sufficient for the solution of any problem”.

In a written statement condemning the attack by Turkish soldiers which killed 2 persons in Lice, the PKK Executive Committee has given tough messages. While greeting the people’s resistance against the construction of military posts in Lice, Meskan and Sax (Catak),the PKK emphasized that there is no other choice left to the people of Turkey and all the democratic forces other than struggling against AKP fascism and Plan B and Plan C of the Turkish Prime Minister Erdogan.

Additionally, the PKK highlighted that “The visits of HDP delegations to İmralı are of course important and meaningful, however it is not İmralı or the Leader Abdullah Ocalan who will prevent massacres like the one in Lice, as is usually claimed by the mainstream media. The truth must be kept as it is and no expectations from Imralı that are not likely to be realized must be created”. The PKK also stressed that as long as it is not Abdullah Ocalan and the Kurdish people who commit massacres, they are not the ones to stop them, adding that as it is the AKP that commits massacres, then it is the one to stop them.

Some parts of the PKK statement read as follows:

We find the reactions of our people and democratic forces to the Lice massacre perpetrated by the AKP very important and meaningful, and we greet the resistance all over Kurdistan. We call on all the people and democratic forces to take ownership of our Lice martyrs more determinedly and to make the summer of 2014 a summer of victory for democracy under the flag of our martyrs.

We see that the democratic resistance, which is as yet in its initial stage, has been very influential, shaking AKP fascism to its foundations. We see that consequently, people are looking once again to Imralı, opening the way for a HDP delegation to visit Öcalan in expectation of a solution. We admit that this is important, and proves the key role played by Kurdish leader Abdullah Ocalan in the peace and democratic solution process. If this is the truth and everyone believes in it, then the isolation in Imralı must be ended, and the architect and the representative of peace, Abdullah Ocalan, must be provided with healthy, free and secure working conditions. Unless these conditions are realized, the visits by three-person HDP delegations to İmralı İsland will no longer be sufficient for the solution of any problem.

It is the AKP government, which is not solving the Kurdish problem, not democratizing Turkey, but imposing fascist terror on Kurdish youth and women, that carried out the massacre in Lice. The AKP is responsible and the one without a solution. Therefore the ones demanding the ending of massacres, the peace, and the solution of the problems through democratic means must insist that the AKP develops a project for the solution of Kurdish problem and democratization of Turkey and takes due steps. They must continue their struggle until they gain what they demand.

The Kurdish Leader Abdullah Ocalan has put forward the project and road map for peace and a democratic solution, and has patiently continued to work in that direction for many years, but especially in the last year. Our liberation movement and our people remain in a united whole with the Leader Abdullah Ocalan.  As the problem is the AKP, the ones demanding peace and solution must force the AKP to develop it. Those who don’t want their children and youth taking to the mountains must create an environment where the children and the youth live freely with their own identities and culture. Unless this is realized, all the words, statements and tears will remain dishonest.”
(ANF, June 9,  2014)

Nouveaux heurts après le décès de deux manifestants kurdes

Des heurts entre la police et des manifestants ont éclaté dimanche dans le sud-est de la Turquie, au lendemain du décès de deux protestataires kurdes.

La police a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau contre les manifestants qui ont lancé des pierres et mis le feu à des barricades lors des funérailles de l'une des deux victimes décédées à Lice, dans la province à majorité kurde de Diyarbakir, a rapporté un journaliste de l'AFP présent sur place.

Samedi, deux manifestants kurdes âgés de 24 et 50 ans sont morts des suites de leurs blessures par balle, à la suite de violents affrontements entre des soldats turcs et des Kurdes qui protestaient contre le projet du gouvernement de construire de nouveaux postes militaires à Lice.

"Guerre, guerre, guerre ! Non à la paix!", scandaient les milliers de personnes qui assistaient aux obsèques, parmi lesquelles figuraient des avocats, qui défilaient derrière une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Vengeance".

De brèves échauffourées ont aussi éclaté entre la police et des opposants kurdes à Bagcilar, un quartier ouvrier d'Istanbul, ainsi qu'à Hakkari, une autre ville du sud-est peuplée majoritairement de Kurdes.

L'armée turque a indiqué dans un communiqué publié dimanche que les affrontements de la veille s'étaient produits après que les forces de l'ordre eurent été attaquées avec des tirs à balles réelles, des grenades artisanales et des cocktails Molotov, qui ont fait un blessé du côté des militaires. Selon l'armée, l'un des deux tués était un "militant".

Les services du gouverneur de Diyarbakir ont également indiqué que les violences étaient le résultat d'une "attaque armée contre les forces de l'ordre qui assurent la sécurité sur la route de Diyarbakir-Bingol".
 Des témoins ont indiqué à l'AFP que les soldats aussi avaient tiré à balles réelles durant les affrontements.

La tension a monté à Lice depuis que les protestataires ont bloqué une route il y a deux semaines dans la zone de construction de nouveaux postes militaires dans cette région à majorité kurde.
 Les discussions entre le gouvernement et le chef du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie dans le nord-ouest de la Turquie, sont bloquées depuis des mois.

Le mouvement rebelle a décrété un cessez-le-feu unilatéral en mars 2013 et ordonné deux mois plus tard un retrait de ses combattants vers leurs bases du nord de l'Irak. Mais il a suspendu ce retrait en septembre 2013, reprochant au gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses d'accorder de nouveaux droits à la minorité kurde.
(AFP, 8 juin 2014)

KCK's Declaration on recent attacks on Kurdish people

The Kurdish Freedom Movement has been in a non-action position for one and a half year. The AKP administration has misused this position as an opportunity for building new military posts, new dams and new roads for military purposes.

It attacked the people who were protesting against the building of military posts, killed 2 Kurdish patriots and injured many others. We offer our condolences to our people and the families of the martyrs and wish quick recovery for the wounded.

The AKP administration started building new military posts immediately after the non-conflict situation. They fortified old military posts and built new ones in those areas where it had been impossible to build posts during the clashes. This attitude has de facto ruled out the non-conflict situation. Our resolve for a political and democratic settlement has been abused. They have followed such an opportunistic policy because they have no policies for settling the issue. The withdrawal process was halted because of such attitudes and implementations. But the AKP didn’t take into consideration this warning, continued to abuse the non-conflict situation and insisted on its non-settlement policies.

People wanted to make the AKP abandon such policies by resisting against the construction of military posts. The massacre in Lice has demonstrated the fact that the AKP has no policies for settling the Kurdish question; quite the contrary, it has decided to suppress people’s resistance. It became well understood that the B and C plans of Erdogan have been to break the resolve of the people for a free and democratic life. The mentality underlying the attacks on the Lice resistance is the same mentality which conducted political genocide operations in the aftermath of March 29th local elections in 2009, and return of the Peace Groups in the same year; each were instances of the manifestation of people’s resolve for a free life. The Turkish state will continue to attack the people’s struggle for freedom and democracy as long as it has not reached the mentality and policies for settling the Kurdish question. The Lice massacre has once again revealed this cold fact of the Turkish state.

The 12-years-long policies of the AKP administration has displayed the fact that, as far as their goals and aims are concerned, there is no difference between Erdogan and Çiller; the only difference is the methodology change in their attempts to eliminate the Freedom Movement.

As the freedom struggle of the Kurdish people developed and the colonialism based on cultural genocide was exposed, the state changed the approaches and methods of offense against the Kurds. No doubt, this method change is the result of the no-exit in old methods. The Kurdish Freedom Movement evaluated this situation and gave a chance for a democratic and political solution. But the AKP administration did not give a positive response to these approaches based on democratic political solution.

It is not a coincidence that the attacks in Lice followed the workshop in Amed, a measure of psychological war. By organizing this workshop they have not only tried to create the political legitimacy for suppressing people’s resistance , but also have attempted to distract the Kurdish People and democratic circles till the presidential elections. The aim is of the workshop was to convey such am message to Kurdish people: “we will do something”; and the aim of the Lice massacre was to ensure the nationalistic and chauvinistic circles that the attacks on the Kurdish Freedom Movement will continue. This special war policy of finessing has been continuing for 12 years. The Turkish state and AKP will pursue their policies of distraction and no-settlement unless these special war policies are defeated by resistance.

The duty falls on the Kurdish people and the democratic circles to draw a line for these policies which aim at eliminating the background built up through years of struggle by the peoples of Turkey. Therefore, democratic circles should come together and struggle on the basis of a democracy program. Such a struggle will reveal the anti-democratic and hegemonic face of the AKP, put an end to the policies aiming at distracting and deceiving the society and open the way for a real free and democratic life.

We call on all the Kurdish people and democratic circles to embrace the martyrs of Lice, pursue their

struggle until they crown the Lice people’s resistance Lice with a democratic Turkey and free Kurdistan; we call on the youth to join the guerrilla in order to strengthen self-defense against the attacks.

THE COPRESIDENCY OF KCK EXECUTIVE COUNCIL 8 June 2014
zagroskckinfo1@gmail.com

Deux manifestants kurdes tués par des soldats turcs

Deux manifestants kurdes sont décédés à l'hôpital peu après avoir été atteints samedi par des tirs au cours d'affrontements avec des soldats turcs dans le sud-est de la Turquie, a-t-on appris de source médicale.

Ramazan Baran, 24 ans, et Abdulbaki Akdemir, 50 ans, sont morts de blessures subies au cours de violents affrontements à Lice, dans la province à majorité kurde de Diyarbakir, entre les militaires et des Kurdes qui protestaient contre le projet du gouvernement de construire de nouveaux postes militaires dans la région.

Trois autres personnes, dont deux soldats, ont été blessées et hospitalisées, a-t-on indiqué de source médicale.

Les manifestants ont tiré sur les forces de sécurité, leur ont lancé des pierres et des fusées d'artifice, a rapporté un journaliste de l'AFP présent sur place.

Selon les déclarations de témoins à l'AFP, des soldats turcs auraient tiré à balles réelles.

La tension est vive à Lice où des manifestants bloquent une route depuis deux semaines pour protester contre la construction de nouveaux postes militaires dans cette région à majorité kurde.

Ces constructions sont perçues par les Kurdes comme une menace sur le processus de paix lancé en 2012 entre le gouvernement d'Ankara et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Il y a quelques jours, six soldats qui tentaient de disperser des protestataires qui bloquaient la route ont été blessés par des tirs de manifestants.

Les discussions entre le gouvernement et le chef du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie dans le nord-ouest de la Turquie, sont bloquées depuis des mois.

Le mouvement rebelle a décrété un cessez-le-feu unilatéral en mars 2013 et ordonné deux mois plus tard un retrait de ses combattants vers leurs bases du nord de l'Irak. Mais il a suspendu ce retrait en septembre 2013, reprochant au gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses d'accorder de nouveaux droits à la minorité kurde.

La perspective de l'élection présidentielle d'août prochain, à laquelle le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan devrait être candidat, a toutefois relancé ces dernières semaines les discussions en coulisse entre les deux parties.
(AFP, 7 juin 2014)

Le processus de paix avec les Kurdes est-il en danger?

Opérations de sécurité, enlèvements d’enfants, propos vifs, tout semble aller pour le pire dans le processus de paix initié par le pouvoir politique en direction des Kurdes. En parallèle, le gouvernement annonce sans arrêt l’imminence de mesures destinées à aller de l’avant. Mais rien n’arrive. Le pessimisme est-il de mise ?

Tout le monde attend fébrilement un coup d’éclat mais assiste-t-on plutôt à un coup de grâce ? La déclaration de mesures concrètes tarde en effet à venir. Pis, le contexte actuel est tel qu’on se demande s’il y a toujours un «processus de résolution du problème kurde». Le vice-Premier ministre, Bülent Arinç, reconnaissait encore récemment qu’«il n’y avait aucune préparation sur le plan juridique dans les tuyaux en rapport avec le processus». Et Selahattin Demirtas, le co-président du BDP (parti pro-kurde), de se récrier : «les rencontres ont commencé au niveau des ministres et on nous a assuré qu’il y avait une préparation. Soit on nous ment soit on ment au peuple».

Il n’en reste pas moins que l’autre vice-Premier ministre, Besir Atalay, fait preuve d’un optimisme que partage Abdullah Öcalan, le leader du PKK emprisonné à vie. Le Premier ministre, Tayyip Erdogan, essaie quant à lui de caresser le mouvement kurde dans le sens du poil sans heurter les nationalistes turcs, deux groupes d’électeurs dont il a besoin pour l’élection présidentielle d’août prochain. Pour l’heure, les deux bords semblent donc monter les enchères pour s’assurer une marge de manœuvre lors des négociations.

LES ACCROCHAGES SE MULTIPLIENT

Le PKK, qui se conformait à un cessez-le-feu pour ne pas gâcher la chance inouïe de voir aboutir le processus de paix, refait parler de lui depuis quelques jours. Récemment, des adolescents kurdes ont été enlevés à Diyarbakir. Fait inédit, des mères kurdes ont organisé un sit-in pour réclamer le retour de leurs progénitures. Démarche qui a été soutenue par le gouvernement mais contestée par les partis kurdes. La police municipale de la mairie de Diyarbakir, dirigée par Gülten Kisanak, une figure du mouvement kurde, est même allée jusqu’à tenter de les débarquer. Selahattin Demirtas a, de son côté, réfuté le terme d’enlèvement. «Depuis 30 ans, les jeunes ne rejoignent pas la montagne [référence à la base du PKK] par la force. Quoi qu’il en soit, nous invitons les jeunes à faire de la politique, nous souhaitons qu’ils descendent de la montagne de manière permanente», a-t-il souligné, avant d’insinuer un coup monté par le MIT, les services turcs de renseignement. Certaines des mères auraient reçu, selon lui, de l’argent pour participer aux protestations. «Une allégation sans fondement», a répondu Tayyip Erdogan. Trois députés du HDP, un autre parti pro-kurde, ont rencontré Abdullah Öcalan qui a appelé le PKK à ne pas fournir d’armes aux jeunes et à laisser ceux qui le souhaitent rejoindre leurs foyers. Pour sa part, Ertugrul Kürkçü, le co-président du HDP, a déclaré que leur parti n’était pas «un centre de recherche des enfants enlevés» mais qu’il comprenait la peine des parents. «Le meilleur moyen de régler ce problème est d’accorder de l’importance au processus de paix, de mettre fin aux inégalités et aux injustices», a-t-il poursuivi.

D’un autre côté, les forces de l’ordre turques ont lancé une opération contre les militants du PKK qui avaient bloqué l’accès à la route reliant Karliova (Bingöl) à Varto (Mus) pour protester contre l’établissement d’un poste de police dans la région. Des jeunes du Mouvement de la jeunesse démocratique et patriotique, affilié au PKK, ont riposté en lançant des pierres alors que la police et l’armée faisaient usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

L’OPPOSITION DÉNONCE UNE INCOMPÉTENCE

Le leader du MHP (droite nationaliste), Devlet Bahçeli, a dénoncé l’absence de l’Etat dans les régions du Sud-Est. Il est même allé jusqu’à insinuer une collusion tacite entre le Premier ministre et le PKK. «Pourquoi le Premier ministre reste-t-il silencieux ? Qu’a-t-il promis ? Espère-t-il l’appui du BDP-HDP-PKK et du criminel d’Imrali [l'île où se trouve emprisonné Öcalan] pour devenir président de la République et installer ensuite un régime présidentiel ?», a-t-il tonné. Bahçeli a également cloué au pilori le préfet de la province de Sirnak qui avait déclaré «apprécier» Erdogan et Öcalan pour leur résolution de créer les conditions de la paix. «Certains préfets ont sombré dans la stupidité. Toute honte bue, ils déclarent apprécier le criminel d’Imrali et ces gens-là sont toujours en fonction», a-t-il ajouté.

De son côté, Kemal Kiliçdaroglu, le leader du CHP, parti de la gauche kémaliste connu pour ses positions étatistes, a dénoncé la mollesse du Premier ministre, accusé d’avoir «transformé le gouvernement en mur des lamentations». «Comme s’il n’était pas le chef du gouvernement, il cherche une solution en saisissant d’autres personnes», a-t-il fustigé, sous-entendant le rôle joué par Öcalan dans les pourparlers de libération des otages.

Quoi qu’il en soit, il semble que le processus de paix soit devenu un véritable défi pour les conservateurs et les Kurdes, deux segments de la vie politique qui ont été longtemps écartés par les kémalistes. Un état d’âme qui explique en partie l’optimisme affiché des uns et la dénonciation récurrente des autres.

Source : http://www.zamanfrance.fr/article/processus-paix-kurdes-estil-en-danger-9994.html

Gerger: When it comes to the Kurds the world is silent

Middle East expert Professor Haluk Gerger talked to ANF about the silence of the world after the massacre of women and children carried out by ISIS in Rojava last week. Gerger pointed out that the Kurds are surrounded on all sides, and that when it comes to them the whole world remains silent. Gerger added: “On the one side, Turkey, on another the Ba’ath regime, on another, Al Qaeda. Then there are the Arab nationalists, and the imperialists, the West. As the Kurds are besieged, when there is a massacre everyone is silent and they ignore it.”

Turkey does the planning, Al Qaeda pulls the trigger!

Gerger emphasised that Turkey plays a significant role in these attacks. He said: “While Turkey plans the attacks, Al Qaeda carries them out. And the world turns a blind eye to them. Thus does the isolation of the Kurds emerge. Gerger stressed that Turkish socialists, revolutionaries and democrats should carry out protest actions to prevent Turkey playing an active role in these massacres, and criticized the attitude of silence they have adopted.

Turkish revolutionaries are not fulfilling the basic principles!

Gerger drew attention to the three veins of Turkish socialism, “one of these is National Socialist. It’s not that they don’t see what is going on, they are pleased.

The second vein is the reformist one, they ignore it. Then the third one is a revolutionary vein, and they are of course opposed to what is going on, but they are weak.”

Gerger added that this situation led to the isolation of the Kurds and to Turkish revolutionaries failing to be democrats, and consequently failing to be socialists.

Gerger said that in Turkey you could not be an internationalist unless you demonstrated solidarity with the Kurds, and that Turkish revolutionaries were thus not fulfilling the basic conditions of being a revolutionary. “Gezi is not enough”, added Gerger, saying an awareness of what was going on in Rojava was essential.  

The West is sacrificing the Kurds for the sake of its NATO hit-man Turkey 

Gerger said that while the West was in all-out combat against Al Qaeda, when it came to Rojava, everything changed. Gerger said: “Due to its hypocritical military cooperation with Turkey the West sacrifices the Kurds. It’s not just America, it is Europe, too, that is doing this. They sacrifice the Kurds for the sake of their NATO hit-man Turkey. Therefore, even if Turkey uses Al Qaeda to do its dirty work, the West turns a blind eye. This is the problem.”

Gerger said that the Kurds needed to ponder this lack of reaction, adding: “the Kurds will overcome this problem themselves.

If they cannot establish their own national solidarity and unity in struggle they will continue to be easy prey.”
(ANF, June 3,  2014)

Öcalan: "Hope for peace must be protected"

HDP group chairs İdris Baluken and Pervin Buldan and HDP deputy co-chair Sırrı Süreyya Önder visited PKK leader Abdullah Öcalan at İmralı today.

After the meeting the HDP delegation issued a written statement. It reads as follows:

“At the meeting with Mr Öcalan the latest situation in the process and recent developments were evaluated. Mr Öcalan said: ‘the most significant reality is the fact the process has reached a new phase,’ adding that: ‘at the point reached there was hope for a serious beginning, and this hope must be protected and developed.’

Öcalan drew attention to the compelling factors emanating from both sides, urging them both to behave responsibly and sensitively in order to avoid provocative positions.

Öcalan said the two sides should concentrate on making realistic and sincere proposals for a genuine beginning, and on finding ways and methods of putting these into practice.

He also stressed the importance of the media as a whole having the courage to take on a constructive role and being aware that we have embarked on a profoundly historic process.  

Öcalan drew attention to the workplace murders at Soma and in construction that are the result of savage capitalism’s lack of conscience, emphasising the urgent need for socialists and the left to concentrate on these areas. He offered his condolences to the families of all workers who have died in workplace murders.

Öcalan said he had full confidence in the people of Ağrı and Norşin, adding: ‘the response to be given today to all the chicanery that took place on 30 March will be an indication not just of our honour, but of our determination for peace and democratic politics.’ Öcalan sent his special greetings to the people, youth and women of Iğdır, Botan, Ağrı, Norşin, Yüksekova and Hakkari. He also asked for his greetings to be conveyed to all the other peoples of Kurdistan, first and foremost the Arab and Syriac peoples, calling on all the people of Turkey ‘to firmly clasp their hands together around our great peace. 
(ANF, June 2,  2014)

Armed attack on Öcalan petitioners in Istanbul

A gun attack has been carried out by a state-tolerated racist group on people collecting signatures for a petition demanding the release of PKK leader Abdullah Öcalan in the Gaziosmanpaşa district of Istanbul. At least 3 people were wounded in the attack.

Members of the BDP at a stand set up to gather signatures for a petition calling for freedom for Öcalan in the Gaziosmanpaşa square were attacked by a group of 40 shouting “God is great”.

Between 10 and 15 people were beaten by the group, which overturned the stand.

Then one of the group opened fire with a hand gun, firing 3 or 4 shots at the BDP members. The group then left the scene, leaving the weapon behind them.

It is reported that BDP members Ömer Delibaş and a person named Mehmet, who were bleeding from their wounds, were taken to hospital by their friends.

An international campaign for the freedom of PKK leader Abdullah Öcalan was launched in 2013. The aim of the campaign is to gather 10 million signatures worldwide.
(ANF, June 2,  2014)

Minorités / Minorities

Le cas de Sevan Nichanian symbolique d'une catastrophe annoncée

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Aline Özinian a pu interviewer l'intellectuel arménien de Turquie Sevan Nichanian [Nişanyan], emprisonné depuis le 2 janvier 2014. Ce dernier analyse la situation de laTurquie en ces termes : "A cause de la passion incontrôlée de deux ou trois personnes, le pays tout entier est entraîné vers une catastrophe. C’est une tragédie qui concerne le monde entier. Le cas de Sevan Nichanian est seulement une goutte d’eau dans l’océan." Le Collectif VAN, membre du Comité International de Soutien à Sevan Nichanian, publie cette interview exclusive faite en date du 18/6/2014.

J’ai toujours eu des difficultés à comprendre la psychologie de la bêtise

Propos recueillis par Aline Özinian

A.Ö. : Est-ce que vous aviez prévu que les évènements auraient pu prendre autant d’importance?

Sevan Nichanian [Nişanyan]: Non, je n’avais pas pensé qu’ils auraient pu prendre une telle importance. J’ai toujours eu des difficultés à comprendre la psychologie de la bêtise. Vous pensez avoir des gens rationels en face de vous, vous ne pensez pas à la probabilité qu'ils puissent être aussi peureux et illogiques.

A.Ö. : Vous ne pensez vraiment pas à l’existence d’une question de sûreté de l’État?

S.N. : Je ne peux pas savoir si les organes de l’État ont un plan, en-dehors de cela, je ne ressens pas de question de sûreté de l’État. La bureaucratie est habile pour transformer ses propres paranoïas en alibis.

A.Ö. : Comment peut-on t’aider? Les appels et les pétitions peuvent-ils t’apporter un soutien?

S.N.: Il serait peut-être bien mieux d’accentuer la campagne non pas sur Sevan Nichanian, mais plutôt sur la situation horrible dans laquelle la Turquie est entraînée. A cause de la passion incontrôlée de deux ou trois personnes, le pays tout entier est entraîné vers une catastrophe. C’est une tragédie qui concerne le monde entier. Le cas de Sevan Nichanian est seulement une goutte d’eau dans l’océan.

A.Ö.: Comment se déroulera la suite de tout cela ? Les procès et les condamnations peuvent-ils se multiplier?

S.N.: Je ne connais pas leur intention. Ils ont encore 7 ou 8 procès entre leurs mains. S’il le veulent, ils peuvent me garder en prison entre 10 et 15 ans.

Traduction Aline Özinian - Relecture et correction Collectif VAN
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=81217

Christians in Turkey 'fearful' after knife-wielding men terrorize Istanbul church

A recent attack against a church in Istanbul has raised the fears of the Christian community in Turkey, a leading member of the country’s Syriac community said in a statement on June 27.

The statement from Doğan Yıldırım was prompted after a group of eight unidentified men recently entered a Latin Catholic Church in Istanbul’s Yeşilköy neighborhood during a baptism ceremony, allegedly harassing the congregation.

“I approached the group after they left the church, but they insulted me. One of them swung a knife towards me before I stepped back,” said Yıldırım, an aide at the Yeşilköy church.

The total population of Turkey’s Orthodox Syriac is around 15,000, most of whom live in Istanbul.

Yıldırım added that this was not the first attack that has occurred recently. “A group of three or four people entered the church in May when there was no one around, and scattered burning candles everywhere. People intervened after they noticed the smoke," he said.

Kenan Gürdal, the vice president of the Beyoğlu Syriac Meryem Ana Church Foundation, said the congregation was "disturbed" by the attacks.

"Less people have been attending mass since the latest attacks," Gürdal noted. "They fear coming to the church."
(hurriyetdailynews.com, June 27, 2014)

50,000 Assyrians Flee Fighting in North Iraq

Nearly all of the population of Qaraqosh, 50,000 Assyrians, has fled the city amid fighting between ISIS and Kurds. Syrian Catholic Archbishop Mar Youhana Boutros Moshe attempted to negotiate with ISIS and the Kurds to convince them to leave the city, but the negotiations failed. ISIS and the 'Revolutionary Tribes' (Sunnis) are set to storm the city.

According to Bishop Yousif Habash of the Syriac Orthodox Church in New Jersey, Qaraqosh (also known as Baghdede) is now almost completely abandoned. A source reporting from Qaraqosh told AINA the population has fled to Arbel, Dohuk, Alqosh, Tel Kepe, Telsqop and Ankawah. Monasteries and churches are filled with displaced Christian refugees from Baghdede. There is an urgent need for food, water, medical aid and blankets.

Kurdish forces and ISIS pounded each with mortars. The Kurds have positioned themselves on the east of the Qaraqosh, ISIS and the 'Revolutionary Tribes' have stationed themselves on the west and south side, near the villages of Tawajna and Qurtaba-Arab and south of Balawat.

ISIS has given the Kurdish forces an ultimatum to leave by 7 P.M. else face an attack.
(AINA, June 26, 2014)

Christians and Other Non-Muslims of the Middle East Face Extinction

By Nuri Kino


It is very difficult to not be a target of propaganda from the various players involved in the Iraq crisis. They all have their own agendas. So what is the truth? Are Christians being forced to convert to Islam in Mosul? We don't know that for sure yet. What we do know is that ISIS has been persecuting Assyrians and other non-Sunnis in Syria for a year now. Kidnappings, robberies, rapes and beheadings are not unusual. We also know that they use to do the same thing in Iraq when they were a part of al-Qaeda.

In order to get an idea of the situation for Christians in Mosul I reached out to Pascale Warda, former Minister of Immigration and Refugees in Iraq. She is one of the best known activists and philanthropists in the Middle East. While Warda was Minister, she was invited to take part in a discussion on global women's issues at the G8 Summit in Sea Island, Georgia, by the First Lady of the United States, Laura Bush.

Warda's family comes from Dawaiya, a Christian village in Iraqi Kurdistan that was close to those gassed by Saddam Hussein in the 1980s. During the long years of Saddam's rule, Warda was exiled in France, where she helped settle Iraqi refugees and asylum seekers. She served as the representative of the Assyrian Democratic Movement Foundation, the primary Assyrian political party in Iraq.

Since her return to Iraq she has survived five assassination attempts. Four of her bodyguards have been killed.

The US Department of State gave the 2012 Human Rights Defenders Award to Warda's foundation. They wrote that Hammurabi Human Rights Organization (HHRO) "has fearlessly advocated for human rights and was critical in concrete achievements in the protection of female detainees, as well as taking on critical work on curriculum reform to promote religious freedom."

Warda is currently in US where she is raising awareness of the urgent need to provide housing for the Christians of Mosul in order to enable them to remain in the Christian villages of Nineveh and in Dohuk and Erbil in Kurdistan. After our telephone conversation I e-mailed her questions and she responede very informative.

"All the Christians, Assyrians and others, of Mosul fled in panic before and while ISIS entered their city to save themselves from these brutal people who practice killing using religious principles as well as forcing Christians to pay the 'Jizya' tax. According to our sources in the Nineveh Plains, no Assyrian families are left in Mosul?--?only a few individuals stayed in the city, perhaps to guard their homes."

She also told me that HHRO interviewed as many of the families as possible to make sure that these atrocities would be documented.

See the full text: http://www.aina.org/news/20140623160554.htm

L'armée syrienne reprend la ville Kassab à majorité arménienne

L'armée syrienne a repris dimanche la ville à majorité arménienne de Kassab (nord-ouest) et un poste frontalier stratégique avec la Turquie, près de trois mois après qu'ils soient tombés aux mains des rebelles.

"Des unités de nos troupes armées, en collaboration avec les forces (paramilitaires) de défense nationale ont rétabli la sûreté et la sécurité à Kassab ce matin", a indiqué l'armée dans un communiqué, confirmant une information donnée plus tôt par la télévision d'Etat.
 La télévision d'Etat a ensuite diffusé des images d'un de ses journalistes s'exprimant depuis le poste-frontière. La chaîne a par ailleurs accusé le Qatar et la Turquie, soutiens de la rébellion, d'avoir fourni aux "terroristes" (les rebelles dans le langage du régime) des ambulances pour évacuer leurs blessés.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait rapporté samedi soir que "la plupart des combattants du Front al-Nosra et des brigades islamistes s'étaient retirés de Kassab, laissant derrière eux un nombre réduit de combattants".

Dimanche, cette ONG a indiqué que l'armée était entrée dans la ville contrôlée par les rebelles depuis le 21 mars, mais que des combats se poursuivaient.

"Les troupes du régime sont entrées à Kassab mais n'ont pas pris la totalité de la ville. Des combats opposent toujours les soldats et les rebelles qui y sont restés", a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Le retrait de la plupart des rebelles est survenu après que "l'armée, soutenue par les combattants du Hezbollah chiite libanais, a pu prendre les collines qui entourent Kassab", a indiqué M. Abdel Rahmane.

"Cela mettait les rebelles dans la ligne de mire de l'armée et du Hezbollah", a-t-il ajouté.

"Il y avait un manque d'approvisionnement et une avancée de combattants très expérimentés du Hezbollah et des forces spéciales syriennes", a encore expliqué M. Abdel Rahmane.

"Les insurgés ne voulaient pas être assiégés à Kassab" par l'armée, comme ce fut le cas dans plusieurs localités rebelles mises à genoux par l'armée en trois ans de guerre. "Ils ont préféré se retirer".

Bombardé en permanence par les forces du régime, le poste-frontière de Kassab était important pour les insurgés qui faisaient transporter leurs blessés en Turquie, alliée de l'opposition.

Le régime syrien avait accusé Ankara d'avoir aidé les rebelles à s'emparer de cette ville, dont les habitants à majorité arménienne ont fui leurs maisons depuis mars.
(AFP, 15 juin 2014)

Questions at the Dutch Parliament on the Rally against Armenian Genocide Memorial

The Hague, 10 June 2014 – Written questions by Dutch MP Pieter Omtzigt (CDA - Christian Democratic Appeal) are the first factual response from Dutch side to the Turkish rally in Almelo on 1 June 2014. The written questions are submitted also on behalf of the Socialist Party (SP), the Christian Union (CU), the Reformed Political Party (SGP) and Party for Freedom (PVV). The rally, officially directed against the word "genocide" on the recently unveiled memorial on private property of the Armenian church in Almelo, turned into an event of genocide denial with a multitude of anti-Armenian slogans and chants.

FAON believes that such a hatred inciting rally can not remain without a sharp reaction and consequences and thanks the five factions at the Dutch Parliament for their critical questions. A fast response from the government would be preferable, especially as video clips of the rally not only are still circulating on the Internet, but are also regularly repeated on Turkish TV channel.

The questions of the five Parliamentary factions are addressed to the Minister of Foreign Affairs, the Minister of Social Affairs and Employment (including Integration portfolio) and the Minister of Security and Justice, as these ministers have involvement in this issue.

With regard to the manner of organising the rally, the Ministers are asked if they are aware that the rally is organised from Turkey, e.g. free bus transportation was arranged by Diyanet (Presidency of Religious Affairs of Turkey), that UETD (Union Europäisch-Türkischer Democrats), a lobby group of the ruling AKP party of Prime Minister Erdogan was involved, and it was urgently summoned in the mosques to take part in the rally.

Regarding the content of the rally, the submitted questions highlight the offensive and inflammatory slogans stirring up hatred and the intimidating setting with Ottoman costumes and equipment with military music. Speakers often grossly expressed the denial of the Armenian Genocide, in the same way as the Turkish government. The anti-Armenian intention appeared also by the fact that, in addition to the purpose of demonstration, other themes such as the question of Nagorno Karabakh were brought up and the organisors and the participants were lashed to chant (in Turkish) “Karabakh will be the tomb of the Armenian".

The questioners ask whether there are grounds for the Public Prosecution for an investigation into the slogans and statements made at the demonstration. They also ask what steps the Minister of Foreign Affairs intends to take and whether he will discuss this matter with his Turkish counterpart. The Ministers are also asked whether they are willing to disassociate themselves from the nature and tone of the slogans used at the rally.

Comments by FAON

The rally on June 1st in Almelo was announced as a protest to the word Genocide on the Memorial at the Armenian Church in Almlo, but degenerated into a complete anti-Armenian, racist rally. It was further Ottoman music played by a band in historical Ottoman army attire, a direct reference to the time and the perpetrators of the Genocide. Internationally the historians and genocide experts of renown already for the long time and based on abundant research material agreed that there was Genocide and many countries have recognised the Genocide. In the Netherlands, the highest political body, the parliament, has recognised the Armenian Genocide unanimously in 2004 (Motion by Rouvoet).

FAON protests against these actions on June 1st in Almelo and requires urgent attention from the government and expects action, both regarding the content of the rally, as well as for the fact that the Turkish government is behind it. The denial of the Armenian Genocide goes hand in hand with racism and anti-Armenism, as in the case of Holocaust denial and anti-Semitism. It is also clear from the method of organisation and the content of the rally, how Turkey is worried, and is preparing by means of denial and anti-Armenian propaganda for the year 2015, the year in which worldwide the centenary of the Armenian genocide will be commemorated.

The activities of FAON for the recognition of the Armenian Genocide are not directed against Turkish people wherever in the world, but against the denial of the past by the Turkish government. Only with recognition by Turkey the reconciliation between the peoples can in time be realised. It should be menitioned that already major changes have taken place in the minds of Turks on the Armenian Genocide. Turks both in Turkey and in the Netherlands, who are well informed about the Armenian Genocide, and recognize these events as Genocide also have major problems with its denial. It is known that they are experiencing problems from the nationalist Turkish population, once they express themselves on this issue.

The pressure from Turkey is also still present on the Dutch government, which therefore avoids to speak in all clarity about the Armenian Genocide. FAON believes there is no justification for this attitude of the Dutch government, especially since the Dutch governement claims a leading role in the world on suppression of issues on human rights, racism and genocide.

Federation of Armenian Organisations in The Netherlands (FAON)
Website: www.faon.nl

Assyrian Patriarch Wants to Commemorate Genocide Centennial

The synod of the Assyrian Orthodox Church made a surprising decision on May 30th to form a committee to prepare for the commemoration of the centennial of the 1915 Turkish genocide of Assyrians. The decision came as the newly elected Patriarch Ignatius Aphrem II held his first meeting with the bishops of the church in Damascus.

The decision marks a dramatic shift by the church on this sensitive issue, putting the Assyrian Orthodox Church on a collision course with Turkey, which continues to deny the genocide.

The decision is welcomed and even encouraged by the Syrian regime given the current enmity between Turkey and Syria. Patriarch Aphrem II has been vocal in his support for Bashar Al Assad's regime.

In the past the church refrained from any action which could have been interpreted as support for the recognition movement among Assyrian political organizations, fearing any such action would have jeopardized its parishioners, monasteries and churches in Turkey.

The Turkish genocide of Assyrians occurred in World War One. It began on April 24, 1915 and lasted to the end of 1918. The genocide claimed 750,000 (75%) Assyrian lives, as well as 1.5 million Armenians and 500,000 Pontic Greeks.

Sweden is the only country which has recognized the Assyrian genocide. The International Genocide Scholars Association officially recognized the Assyrian and Greek genocides in December, 2007.
(AINA, June 7, 2014)

Istanbul Police Chiefs Face Trial in Dink Murder

Ever since the lawyer of Agos Newspaper executive director Hrank Dink on January 19, 2007, his family and lawyers have been struggling to have government personnel responsible and implicated in his murder face trial.

One of the Dink lawyers Hakan Bakırcıoğlu stated that with the decision Bakırköy 8th High Criminal Court reported to them yesterday (June 5), there are no longer any obstacles to the trial of 8 then Istanbul Provincial Security Headquarters personnel.

Bakırköy 8th High Criminal Court in its unanimous ruling on May 21, revoked Istanbul Chief Public Prosecution’s decision denying the need for prosecution in active investigation into state officials  that was demanded in the European Court of Human Rights’ ruling on Dink vs. Turkey dated September 14, 2010 where Turkey was convicted. The decision concerns Istanbul Police Headquarters officials and Istanbul Deputy Governor Ergun Gündür.

The decision reads, “When the article and the decision of violation are evaluated together, it is understood that the implementation of the binding violation will only be possible through a direct investigation by the Chief Public Prosecutor’s Office. In the case of the acceptance of the contrary, it is incontestable that the investigation will go around in circles…”

Governors and police can be sued

Upon the rule of the court, Istanbul Police Commissioner [at that time] Celalettin Cerrah and police officials Ahmet İlhan Güler, Bülent Köksal, İbrahim Pala, İbrahim Şevki Eldivan, Volkan Altunbulak, Bahadır Tekin, Özcan Özkan, and besides İstanbul Deputy Governor [at that time] Ergun Güngör can be sued for the liability in the murder.

The attorneys of Dink Family have made an effort for eight years in order to reveal the liability of the state in the murder. The attorneys filed complaint for several times against Istanbul Governor, Istanbul Provincial Security Directorate, Trabzon Provincial Security Directorate and Trabzon Provincial Gendarmerie Command after the murder, upon the rule of ECHR and finally upon the regulation “The investigation is reopened after 3 months passed from the decision of ECHR regarding the inadequate investigation.

The attorneys demanded that the authorities should be tried for not taking relevant measures before the murder by not following the murder suspect Yasin Hayal, and later on modifying the documents that were submitted in order to warn the authorities about the murder.

The detection of the linkages became difficult

Upon the question of Ministry of Justice regarding the outcomes of the investigation; investigating authority, Istanbul Prosecutor Yusuf Hakkı Doğan informed that the phase of hearing the witnesses was completed and the phase of hearing suspects has started in the investigation on state workers; however detecting the linkages regarding the murder has became difficult.

Dink case awaiting İskender

On April 18, Istanbul 5th High Criminal Court was unable to issue a ruling on whether or not it must follow the Supreme Court of Appeals’s verdict due to the fact that Ahmet Iskender, a top suspect, has yet to be captured in the murder case.

Requesting to speak in the hearing that Iskender was ordered to be captured, Bakırcıoğlu underlined the necessity of joining the trial Ali Öz, former gendarmerie commandant of Trabzon at the time of Dink murder, with the main case. The court has yet to issue a ruling on Bakırcıoğlu’s request. The aforementioned case will continue on July 17.

Previously, Turkey’s Supreme Court of Appeals overthrew the convictions of Erhan Tuncel, Yasin Hayal and other defendants, sating that they were not members of “terrorist organization” but a “criminal organization”.

After the removal of Istanbul 14th High Criminal Court, a special-duty court, the case was transferred to Istanbul 5th High Criminal Court.

Samast to be tried in the main case

On April 15, Istanbul 2nd Juvenile High Criminal Court requested the official opinion of Istanbul 5th High Criminal Court on whether Ogün Samast’s charges on “being an illegal organization member” must be joined to the main case.

“The upper structure and its connections behind the Dink murder have yet to be uncovered. No prosecutions have been launched against officials within the case. The murder had societal and political implications,” advocate Bakırcıoğlu said during the aforementioned hearing. The next hearing was set to June 27.
(BIA, Erol Onderoglu, June 6, 2014)

Campagne pour Nişanyan, intellectuel arménien emprisonné en Turquie
Sevan Nichanian - intellectuel arménien, citoyen de Turquie, militant des droits civiques, ancien chroniqueur du journal libéral Taraf et de l’hebdomadaire bilingue Agos, et éminent linguiste - est emprisonné en Turquie dans des conditions d'isolement très dures depuis le 2 janvier 2014. Il se trouve dans une situation qu’on ne peut que qualifier de torture psychologique, et son état de santé se détériore. Le Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nişanyan [Nichanian] fait appel aux organismes internationaux et aux organisations des droits de l'homme, et invite plus largement l'opinion publique à lutter en faveur de la suppression de la coercition et des restrictions auxquelles est confronté le journaliste arménien. Liberté et Justice pour Sevan Nichanian [Nişanyan] ! Le Collectif VAN, membre de ce comité de soutien, relaye ici cette campagne.
Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian [Nişanyan]

Appel urgent aux organisations des droits de l’homme

31 mai 2014

Sevan Nichanian - intellectuel arménien, citoyen de Turquie, militant des droits civiques, ancien chroniqueur du journal libéral Taraf et de l’hebdomadaire bilingue Agos, et éminent linguiste - est emprisonné en Turquie dans des conditions d'isolement très dures depuis le 2 janvier 2014.

La sévérité et la disproportion de la peine prononcée contre cet intellectuel, la détérioration constante de ses conditions d'incarcération, et la menace imminente de nouvelles charges et de nouveaux procès ont incité un groupe de représentants d’organisations de la société civile et d’intellectuels à se réunir et à former le Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian.

Notre comité considère la peine de prison de Nichanian comme une parodie de justice et une mesure punitive inacceptable qui menacent le droit des individus à la liberté de pensée. Le Comité estime que l'emprisonnement de Nichanian est la manifestation évidente de préjugés et de malveillance. Ce mauvais traitement flagrant est motivé par le fait qu’il s’agit un intellectuel dissident qui se bat contre les théories douteuses et l’historiographie officielle générée par l'état d'esprit (pour utiliser ce terme avec indulgence) de l'Etat turc.

Le Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian appelle les autorités turques à libérer immédiatement Nichanian et à mettre fin à la campagne d'intimidation, de harcèlement et de cruauté dirigée contre lui.

Le comité fait appel aux organismes internationaux et aux organisations des droits de l'homme, et invite plus largement l'opinion publique à condamner ces faits et à lutter en faveur de la suppression de la coercition et des restrictions auxquelles est confronté Sevan Nichanian, en faisant campagne pour la liberté de Sevan.

Le comité demande à toutes les personnes sensibles, aux organisations et citoyens de Turquie, de soutenir l'un des leurs, un intellectuel qui a été victime de la machine répressive implacable de l'Etat, qui a défendu le multiculturalisme et combattu pour qu'il puisse prévaloir et prospérer, et qui a été un modèle à cet égard pour ses concitoyens et concitoyennes.

Ce comité estime que, dans un pays où la construction illégale est largement répandue, et où la quasi-totalité des installations gouvernementales sont construites illégalement, elle n’est qu’un prétexte pour emprisonner un critique virulent, sous les accusations de violation de l'interdiction de construction. Sevan Nichanian se trouve dans des conditions qu’on ne peut que qualifier de torture psychologique, et son état de santé se détériore. Par conséquent, ce comité demande l'aide de toutes les organisations internationales des droits de l'homme pour redresser la situation de Sevan Nichanian par la restauration de sa liberté légitime.

Traduction : Collectif VAN
(
Nota Bene : L’orthographe turque de Sevan Nişanyan correspond à Sevan Nishanian en anglais et à Sevan Nichanian en français. )

Liberté et Justice pour Sevan Nichanian [Nişanyan]:
Ali Ertem, Anjel Dikme, Ara Baliozian, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Baskin Oran, Can Baskent, Dalita Roger-Hacyan, David Gaunt, Doğan Özgüden, Erkan Metin, Erol Ozkoray, Esther Schulz-Goldstein, Fikret Baskaya, Gerayer Koutcharian, Gurgen Khandjyan, Hrant Kasparyan, Hrach Kalsahakian, Hranush Kharatyan, Ibrahim Seven, Ischkhan Chiftjian, Ismail Besikci, Karine Khutikyan, Khatchig Mouradian, Mahmut Konuk, Mesut Tufan, Nadya Uygun, Nurhan Becidyan, Perj Zeytuntsyan, Raffi Hermonn Arax, Ramazan Gezgin, Sait Cetinoglu, Sako Aryan, Séta Papazian, Sevak Artsruni, Sibel Ozbudun, Sirri Sureyya Onder, Taner Akcam, Tessa Hofmann, Tigran Paskevitchyan, Temel Demirer, Tzourou Ira, Vahagn Chakhalyan, Vartan Tashjian, Yalcin Ergundogan, Zeynep Tanbay.

Contacts pour l'envoi des messages de soutien et de solidarité:

Turquie: Sait Çetinoğlu. Tel: + 905 32 71 84 644 ; E mail: cetinoglus@gmail.com
France: Séta Papazian. Tel: + 33 1 77 62 70 77 ; E mail: comitedesoutien@collectifvan.org


Projections et rencontres autour de dialogue interculturel turco-arménien

Dans le cadre des initiatives liées aux '50 ans de l'immigration turque en Belgique', nous avons le plaisir de vous convier à une soirée de projections et de rencontres autour de la question arméno-turque à partir du travail documentaire de Nathalie Rossetti et Turi Finocchiaro,fondateurs de Borak Films. Depuis plusieurs années et après leur film Au-delà de la Vengeance, ils s’interrogent sur des sujets qui touchent au devoir de mémoire, à la justice et à la réconciliation.

Cette soirée aura lieu le mardi 10 juin à 19 h 00 au Centre culturel Jacques Franck 94 Chaussée de Waterloo à 1060 Bruxelles.

19h30 : Extraits et présentation de ‘Journal de bord d’une expédition en Anatolie’ (12 min. du projet de film ‘Chœurs en Exil’)

20h : Projection de 'La fabuleuse histoire de Sevgi et Andon'

21h : Rencontre avec Andon Akayyan et Sevgi Sahin, Aram et Virginia Kerovpyan, Mehmet Koksal, modérateur : Bernard Coulie (à confirmer)

L’art peut-il ouvrir un homme à l’histoire d’un autre ? Peut-il aider à l’intériorisation de l’histoire ? Quel rôle peut jouer le documentaire pour éveiller et sensibiliser afin d’ouvrir à la communication entre parties même opposées ou ennemies ?

Quelle est l’évolution du tabou aujourd’hui en Turquie sur le génocide des Arméniens ? Et en diaspora ?

Comment devrait se positionner l'Europe à l'approche de 2015 ?

Vous trouverez en pièce jointe une invitation avec des informations détaillées quant à cette soirée.

Merci de confirmer votre présence par email à laurence.bastin@gmail.com

Au plaisir de vous accueillir nombreux le mardi 10 juin !

Très cordialement,

Pour Borak Films,
Laurence Bastin
0477 269 136


Politique intérieure/Interior Politics

HDP announced co-chair Demirtaş as presidential candidate

The HDP, which could become the kingmaker in a possible second round, had previously stated that it would run with its own candidate during the first round of polls on Aug. 10.

Speaking after the announcement on June 30, Demirtaş thanked his party for the nomination.

“There are thousands of people who are suitable for the post, but I have been tasked with the duty. I’m not an individual candidate for the post, the people who have gathered around our principles are all candidates. We are the only movement that has won even before the election,” he said, adding that names “will not be important” in the race.

“I don’t know how many candidates there will be in total, but two sides will be running in the elections: One of them is us who represent democracy, freedom, labor, and the others are those who represent the state,” Demirtaş said.

The HDP co-head also said the biggest problem in the presidential race was the lack of women candidates, but stressed that his campaign would “represent women’s freedom, as women and the youth will be running our campaign.”

“The serious state, the non-smiling state will be over,” Demirtaş added. “We want to show that the state can smile. The state is not something we should be afraid of.”

The party was founded as a sister party of the Peace and Democracy Party (BDP), also including a number of smaller left-leaning parties.

Demirtaş, who had been the BDP’s co-leader, was elected to co-chair the HDP earlier this month.
(hurriyetdailynews.com, June 30, 2014)

Erdogan doit confirmer mardi ses ambitions présidentielles

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, devrait annoncer mardi sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août et sa très probable victoire à ce scrutin signerait la poursuite de son règne sans partage de onze ans sur la Turquie.

Au terme de plusieurs mois d'un vrai-faux suspense savamment entretenu, M. Erdogan, 60 ans, doit confirmer ses ambitions à Ankara au cours d'une réunion de masse de son Parti de la justice et du développement (AKP), devant les caméras de tout le pays.

L'entrée en lice de l'homme fort de la Turquie dans la course à la magistrature suprême ne fait plus guère de doute depuis la victoire éclatante de l'AKP aux élections locales du 30 mars, malgré les scandales de corruption et la contestation de son régime.

"Si Dieu le veut, la candidature de notre Premier ministre sera annoncée le 1er juillet", a lâché mercredi, très impatient, son vice-Premier ministre, Bülent Arinç.

Contraint par une règle interne de son parti de quitter la tête du gouvernement à l'issue des élections législatives de 2015, M. Erdogan a fait savoir ces derniers mois qu'il n'entendait pas mettre un terme à sa carrière politique.

Son élection à la tête de l'Etat jusqu'en 2019 ferait de lui l'homme qui a dirigé la Turquie le plus longtemps depuis Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République en 1923.

Organisé pour la première fois au suffrage universel direct, le scrutin présidentiel lui semble promis, en dépit des critiques de plus en plus vives sur sa dérive autoritaire et "islamiste" depuis la fronde qui a secoué la Turquie en 2013.

Même s'ils restent sujets à caution en Turquie, tous les sondages, unanimes, le donnent vainqueur, très probablement dès le premier tour.

Ces derniers jours, une enquête publiée par l'institut Genar crédite M. Erdogan de 55% des intentions de vote parmi les 52,6 millions d'électeurs turcs, celle de Mak Consultancy de 56,1%, très largement devant tous ses rivaux.

Pour tenter de contrecarrer cette victoire annoncée, les deux principaux partis de l'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action nationaliste (MHP) ont fait l'effort de se mettre d'accord sur un candidat commun, l'ex-patron de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu.

Mais les chances de cet intellectuel de l'islam âgé de 70 ans, loué pour sa modération, mais mal connu du grand public et surtout très peu "politique", semblent bien minces.

"Les électeurs ne concèderont pas la victoire à un candidat dont ils ont recherché le nom sur Google", a raillé le vice-Premier ministre, Besir Atalay.

Certains commentateurs ont un temps fait de l'actuel président Abdullah Gül un frère ennemi et un rival possible de M. Erdogan.

Mais, même s'il s'est plu a afficher ses différences depuis un an, le chef de l'Etat, très modéré, s'est finalement effacé sans faire de bruit devant l'ambition débordante de son compagnon de route.

"Je ne poserai pas ma candidature. (...) mon mandat expire le 28 août", a lui-même confirmé dimanche M. Gul.

Dans sa route vers le palais de Cankaya, le Premier ministre n'a rien laissé au hasard.

Ces dernières semaines, il a fait campagne sans se cacher auprès des importantes communautés turques d'Allemagne, d'Autriche et de France, qui pourront pour la première fois participer au vote dans leurs pays de résidence.

M. Erdogan a aussi fait déposer cette semaine au parlement un projet de loi destiné à relancer le processus de paix avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec l'ambition de conserver le soutien d'une large partie des 15 millions de Kurdes de Turquie.

Telles que définies par la Constitution turque de 1982, les fonctions de président de la République restent largement honorifiques.

Mais M. Erdogan, qui n'est pas parvenu en 2013 à instaurer un régime présidentiel, a fait savoir qu'il utiliserait tous les pouvoirs à sa disposition et, surtout, qu'il entendait bien continuer à diriger la Turquie.

"Le prochain président ne sera pas un président protocolaire, mais un président qui sue, qui court et qui travaille dur", a-t-il prévenu en avril.


Ekmeleddin Ihsanoglu, improbable espoir de l'opposition face à Erdogan

Aussi inattendu qu'inconnu, Ekmeleddin Ihsanoglu incarne les derniers espoirs de l'opposition turque. A 70 ans, cet intellectuel de l'islam s'est vu attribuer une mission improbable, barrer la route de la présidence à l'homme fort du pays Recep Tayyip Erdogan.

Lorsqu'il est sorti de leur chapeau, le nom du candidat des deux principaux partis opposés au Premier ministre au scrutin des 10 et 24 août a suscité une bonne dose d'incrédulité.

Choisir un musulman ouvertement pratiquant pour défendre la laïcité face à la "dérive islamiste" de M. Erdogan a de quoi surprendre. Confier à un diplomate falot le soin de porter la contradiction à une "bête" politique et charismatique encore plus.

Mais dans le climat politique tendu et délétère qui règne depuis des mois en Turquie, les chefs du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et du Parti de l'action nationaliste (MHP) sont persuadés de tenir avec M. Ihsanoglu l'homme de la situation.

Face à un chef du gouvernement vociférant et partisan, l'ancien chef de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) veut prêcher la modération et la concorde.

"Nous ne souhaitons pas une Turquie divisée et sous tension, mais une Turquie pacifiée", a lui-même plaidé M. Ihsanoglu. "C'est un homme sage, qui saura rassembler tous les pans de notre société", a assuré le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu.

La presse opposée au régime islamo-conservateur qui règne sans partage depuis 2002 sur le pays s'est elle aussi réjouie de cette stratégie de la "contre-programmation". "C'est une décision tactique intelligente", a salué Murat Yetkin, éditorialiste au quotidien de langue anglaise Hürriyet Daily News.

La candidature d'Ekmeleddin Ihsanoglu est pourtant loin de faire l'unanimité. La frange la plus laïque de l'opposition s'est même indignée d'être représentée par cet homme au visage doux, barré de fines lunettes et d'une moustache blanche.

Ces critiques ont notamment pointé du doigt le parcours de son père Ihsan Efendi, issu d'une famille pieuse de Yozgat, en Anatolie centrale, qui a quitté la Turquie en 1924, en pleine laïcisation kémaliste, pour aller étudier puis enseigner l'islam à l'université du Caire, en Egypte, où son fils est né en 1943.

Pour éteindre la polémique, M. Ihsanoglu a consacré ses premières sorties à répéter sa foi en la nécessité de "séparer la religion de la politique".

 "Aujourd'hui, la raison principale des problèmes du monde musulman vient de l'association entre religion et affaires de l'Etat", a-t-il ainsi jugé cette semaine en insistant sur son parcours modéré et oecuménique, à l'opposé de celui de M. Erdogan.

Après son doctorat en sciences décroché en 1974 à Ankara, le professeur Ihsanoglu a fondé le premier département d'histoire des sciences à l'université d'Istanbul. Auteur de nombreux ouvrages, il y enseigne de longues années, ainsi que dans d'autres université européennes comme Munich (Allemagne) ou Exeter (Grande-Bretagne).

Ce n'est qu'en 2004 qu'il s'est fait connaître du grand public, en devenant secrétaire général de l'OCI grâce au soutien appuyé du gouvernement de M. Erdogan. Pendant neuf ans, il a imposé son sens de la diplomatie, notamment pour prêcher le dialogue entre l'islam et le monde chrétien.

M. Ihsanoglu y a aussi fait l'expérience de son premier affrontement avec M. Erdogan. En 2013, le Premier ministre turc a dénoncé la "passivité" de son organisation après la destitution par l'armée de son allié régional, le président égyptien Mohammed Morsi.

La polémique en restera là mais, à l'aube de la campagne présidentielle, de nombreux analystes ne donnent pas cher de la peau d'un candidat de l'opposition qui a lui même concédé l'an dernier dans la presse qu'il ferait un "piètre politicien".

"Choisir un candidat qui se dit de la même identité qu'Erdogan aura pour effet de faire élire le Premier ministre dès le
premier tour", a même pronostiqué le président de l'institut de recherches privée Konda, Tarhan Erdem.
(AFP, 29 juin 2014)

CHP internal conflict reaches new level of intensity

Ahead of Turkey's first-ever presidential election where the president will be elected by popular vote, the opposition Republican People's Party (CHP) and Nationalist Movement Party's (MHP) announcement of former Secretary-General of Organization of Islamic Cooperation (OIC) Ekmelleddin İhsanoğlu as their joint candidate raised eyebrows across the country. CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, who stated that he would not backtrack on his decision despite criticism from CHP members, arrived in Germany on Thursday where he met with Turkish representatives and nongovernmental organizations to promote İhsanoğlu's candidacy. İhsanoğlu, who was officially announced as the CHP and MHP's joint candidate yesterday at the Turkish Grand National Assembly (TBMM), has received a wide range of criticism from within the CHP and various Alevi organizations, which claim he does not represent them, saying that they will not vote for him.

Public opinion polls also indicate İhsanoğlu may not get the CHP and MHP votes that they are expected to gain in the upcoming presidential election which will take place in less than 40 days.

During his visit to Cologne, Kılıçdaroğlu received backlash for İhsanoğlu's nomination from Europe's Alevi associations and federations. The chairman of the Alevi Union of Europe (AABK), Turgut Öker said in a meeting that Alevis will not support the joint candidate.&# 8232; Öker said, "In the final part of our meeting, I clearly told the CHP that we expected them to take bolder steps, to let go of its reserved nature and to adopt a more leftist, democratic and revolutionary attitude."

Referring to the 1978 Maraş and 1980 Çorum massacres that targeted Alevis, Öker said, "By showing a joint presidential nominee, you are building an alliance with the blood shedding MHP who is responsible for the deaths in Çorum and Maraş. Why not [correct] your direction and face the left, as would the genuine CHP." Öker added that İhsanoğlu is not a figure that can ensure Turkey's democratization or liberalization and his candidacy is not a positive step for Turkey's future.

While the CHP appears to have lost the minority Alevi's support ahead of the Aug. 10 presidential election, the internal conflict within the party reached a new level of intensity.

The rift started after the CHP failures in the March 30 local elections, which resulted in a search for new candidates with connections to the party.

Over the weekend, CHP's Eskişehir Deputy Süheyl Batum stated that CHP Ankara Deputy and former Deputy Chairman Emine Ülker Tarhan should be the CHP's presidential candidate on a TV program aired on Ulusal Kanal.

Batum's initiative was supported by certain deputies who started to gather the 20 required signatures of deputies in order to formalize Tarhan's candidacy. So far, Batum, CHP Uşak Deputy Dilek Akagün Yılmaz, CHP Adana Deputy Ümit Özgümüş and İzmir Deputy Birgül Ayman Güler have signed on for Tarhan's candidacy. Istanbul Deputy Nur Serter is also expected to support Tarhan's candidacy.

Allegations that former CHP Şişli District Mayor and previous Istanbul mayoral candidate Mustafa Sarıgül will establish his own party added fuel to the conflict within the CHP.

The Turkish daily Milliyet asserted that Sarıgül did not find what he expected from the CHP and will set up his own party in the autumn of 2014.
Sarıgül held meetings with the region's representatives of the Movement for Change in Turkey (TDH), which is a movement that was established under the leadership of Sarıgül in 2009.

It is alleged that TDH Central Anatolia representative Erol Erdem said, "The TDH pressed Sarıgül to set up his own party and it seems that in September or October, we [TDH] will establish our own party. We bought our party headquarter in 2010 and set up in cities and districts. When we were ready to set up our own party, Kılıçdaroğlu became the leader of the CHP and we gave [him] a chance, but he did not even appreciate it. When Sarıgül's Istanbul mayoral candidacy was announced, the TDH supported him whole-heartedly, but certain CHP members worked against Sarıgül's candidacy."

İhsanoğlu's candidacy drew criticism from the CHP's base and certain CHP deputies ever since the announcement of his joint candidacy. Harshly criticizing the CHP for retreating from its secular stance, CHP members and voters accused İhsanoğlu of being a religious figure who adopted Sunni political Islam as a lifestyle and stated that he is not a suitable candidate for the CHP.
(Daily Sabah, June 29, 2014)

Erdoğan dismisses President Gül's congratulatory message to Egypt's Sisi

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has dismissed a recent congratulatory message sent by President Abdullah Gül to Abdel Fattah el-Sisi on being elected Egyptian president and said such messages are “meaningless.”

Citing the military coup d’état by the Egyptian army last year that ousted the Muslim Brotherhood’s former President Mohamed Morsi, Erdoğan blamed western countries of falling short of even calling the incident a coup.

“Western countries and the rest of the world could not call it coup, they had even sent congratulatory messages to the one who has come up after the coup and was elected in the so-called elections,” Erdoğan said on June 24, addressing EU ambassadors at a luncheon.

“Such congratulations have no meaning, because we can’t congratulate an administration resulting from a coup d’état,” Erdoğan said.

In the first half of June, by sending the congratulatory message to el-Sisi, Gül had taken the first step of official communications between the two countries since the former general – now president – ousted Egypt’s first democratically elected leader, Morsi, last year.

In June, Gül was asked whether bilateral relations between Turkey and Egypt might enter a new era considering he recently congratulated el-Sisi, Gül said “We are on the two shores of the Mediterranean. We are almost like ‘the two parts of the same apple,’” Gül added, using a Turkish idiom that means being “two of a kind.”

As Erdoğan has been extremely vocal in denouncing the Egyptian coup, Cairo and Ankara had declared each other’s ambassadors persona non grata last fall and mutually reduced their level of representation, damaging long standing bilateral ties between two of the region’s most important countries.
(hurriyetdailynews.com, June 24, 2014)

HDP Congress: Yüksekdağ and Demirtaş Elected As Co-Chairpersons

After the Congress of People’s Democracy Party (HDP), Figen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş was elected as new co-chairpersons. The election was held with a single list.

Took place in Ankara, the congress also determined HDP’s new Party Assembly, Central Disciplinary Board and Reconciliation Board members. While the former co-chairperson Ertuğrul Kürkçü was elected as honorary chairman, Sebahat Tuncel remained as a member of party assembly.

According to Dicle News Agency (DİHA), amendments have been made in the party’s statue as well. According to this, the number of Party Assembly members increased from 80 to 100. Central Executive Commission, on other hand, increased from 25 to 29. The co-chairperson system was also adjusted to the statute. The co-chairperson system in provencal organization, however, remained de facto. It was also noted that two co-chairpersons could also be women within the party’s principle of %50 positive discrimination.

Who is Figen Yüksekdağ?

Figen Yüksekdağ was born in 1971 in Yumurtalık, Adana. She joined political movements from the early days of her university years. She took part of women's struggle for years. She also worked at Atılım newspaper's media board member for two terms.

In 2009, prior to her arrest due to political activities, she worked as the editor-in-chief of Sosyalist Kadın magazine. In 2003, she ran in general elections as independent candidate from Adana.

Yüksekdağ is currently the chairperson of Socialist Party of the Oppressed (ESP).

Who is Selahattin Demirtaş?

Born in 1973, Selahattin Demirtaş graduated from Ankara University Law Faculty. He is on the Board of Directors of the Diyarbakir Branch of the Human Rights Association (IHD).

Selahattin Demirtaş was elected to the Turkish Parliament in the 2007 election as an MP for Diyarbakir for the Democratic Society Party (DTP), which eventually re-formed as the BDP.
(BIA, June 22, 2014)

Commission parlementaire anticorruption: le pouvoir joue la montre

Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie n'a toujours pas désigné ses députés qui siègeront dans la commission qui doit décider de lever ou non l'immunité de quatre ex-ministres soupçonnés de corruption, a-t-on appris vendredi de source parlementaire.

"La commission d'enquête a été formée le 5 mai, nous sommes aujourd'hui le 18 juin et cette commission n'a toujours pas été constituée", s'est insurgé mercredi Kamer Genç, un député de la principale force d'opposition au Parlement, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

Un porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP), Ahmet Aydin, s'est contenté de lui répondre que la procédure "prends du temps", sans préciser quand les noms des 9 membres AKP de cette commission seront connus.

Ces retards devraient retarder la décision des députés au moins jusqu'au printemps prochain, a-t-on indiqué de source parlementaire.

Le Parlement est en vacances du 1er juillet jusqu'au 1er octobre.

L'élection présidentielle, disputée pour la première fois au suffrage universel direct, aura lieu les 10 et 24 août prochains et des élections législatives sont prévues en juin 2015.

Les ex-ministres Muammer Güler (Intérieur), Zafer Caglayan (Economie) et Erdogan Bayraktar (Environnement) ont été contraints de démissionner fin décembre, après l'inculpation de leurs fils dans une enquête de corruption visant des proches du régime.

Leur ancien collègue Egemen Bagis (Affaires européennes) avait été remercié à la faveur du vaste remaniement précipité par leur départ.

Tous les quatre sont soupçonnés d'avoir touché des pots-de-vin.

Malgré ce scandale, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a catégoriquement démenti les accusations portées contre lui et ses proches, a remporté les élections municipales du 30 mars et doit bientôt annoncer sa candidature à la présidentielle.
(AFP, 20 juin 2014)

Erdogan pas pressé d'annoncer sa candidature à la présidentielle

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué mardi que son parti ne révélerait pas le nom de son candidat à l'élection présidentielle des 10 et 24 août, qui devrait sauf surprise être le sien, avant la fin du mois.

"Nos consultations continuent (...) elles pourraient durer jusqu'à la fin du mois. Parce que nous avons jusqu'au 3 juillet pour le faire. Voyons d'abord qui est le candidat de l'opposition", a déclaré M. Erdogan lors de son discours hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP) au Parlement.

Les deux principaux partis d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action nationaliste (MHP) ont annoncé lundi leur volonté de présenter un candidat commun à la présidentielle, Ekmeleddin Ihsanoglu.

M. Ihsanoglu a été secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) de 2005 à 2014 et est l'auteur de nombreux ouvrages érudits sur l'islam.

M. Erdogan n'a pas fait la moindre allusion à sa candidature mardi.

Chef du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan doit céder son mandat à l'occasion des élections législatives de 2015, victime d'une règle interne de l'AKP qui interdit à ses membres plus de trois mandats successifs.

L'homme fort du pays a remporté haut-la-main les municipales du 30 mars, malgré un scandale de corruption qui a éclaboussé son gouvernement et sa propre famille.

Sa candidature à la présidentielle, disputée pour la première fois au suffrage universel direct, ne fait plus guère de doute. Après Cologne (Allemagne) le mois dernier, M. Erdogan doit faire campagne cette semaine à Vienne (Autriche) puis à Lyon (France), deux pays où la communauté turque est importante.
(AFP, 17 juin 2014)

CHP et MHP ont choisi un autre islamiste pour la présidence de la République!

Deux partis d'opposition nationaliste, CHP (parti républicain du peuple) et MHP (parti d'action nationaliste), ont enfin trouvé un candidat islamiste contre Tayyip Erdogan pour l'élection présidentielle d'août prochain.

Il s'agit d'Ekmeleddin Ihsanoglu, l'ancien secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI).

La nomination de ce candidat commun doit encore être officiellement confirmée.

Cette décision "n'est pas conforme au profil des candidats potentiels discutés", a ainsi regretté sur Twitter la député du CHP Melda Onur.

Né en 1943 en Egypte, Ihsanoglu est le fils d'Ihsan Bey, un Turc originaire de Yozgat qui est allé étudier à Al Azhar et qui fondera plus tard le département de la langue et de la littérature turques de l'Université Ain Shams.

A l'aise en arabe, Ihsanoglu a fait son doctorat à Exeter au Royaume-Uni. Physicien de formation, il se spécialise en histoire des sciences.

Directeur de l'IRCICA, il est élu secrétaire général de l'OCI en 2005, poste qu'il a gardé jusqu'en 2013.

Les deux formations d'opposition menaient depuis plusieurs semaines d'intenses tractations pour trouver un candidat unique susceptible d'entraver l'élection de M. Erdogan, qui doit annoncer dans les prochaines jours son entrée dans la course présidentielle.

Le président du CHP Kemal Kiliçdaroglu n'a pas tari d'éloges à son sujet : «Nous proposons une personne en mesure d'être acceptée par tout le monde, une personne très respectable, très intègre et une personne qui, par son expérience, peut être un modèle pour tout le monde», a-t-il dit après sa rencontre avec le leader du MHP Devlet Bahçeli.

Celui-ci a salué «une très bonne personnalité pour notre peuple».

Le choix de M. Isahnoglu n'a pas tardé à provoquer des vagues dans les milieux les plus attachés à la laïcité.

Cette décision "n'est pas conforme au profil des candidats potentiels discutés", a ainsi regretté sur Twitter la député du CHP Melda Onur.

Atteint par la limite des trois mandats successifs imposée par son AKP, Erdogan doit quitter à l'occasion des législatives de 2015 ses fonctions de Premier ministre, qu'il occupe depuis 2003.

Même éclaboussé par un grave scandale de corruption et critiqué pour la répression des émeutes antigouvernementales de juin 2013, il a remporté haut la main les élections municipales du 30 mars et s'est ouvert grand les portes de la présidentielle, qui se disputera pour la première fois au suffrage universel direct.

Le président de la République est désormais élu par le peuple. Les candidats devront donc faire campagne, se présenter devant les électeurs en juillet et août et polémiquer si besoin.

Le Premier ministre islamiste Tayyip Erdogan est considéré comme un bulldozer verbal. Il s'en était vivement pris à l'inaction de l'OCI après le coup d'Etat militaire qui destitua en juillet 2013 le président islamiste égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, un allié du gouvernement d'Ankara.


Pas si sûr qu'Ihsanoglu, qui avait été élu à la tête de l'OCI grâce à Erdogan, puisse répondre du tac-au-tac à un chef du gouvernement bon orateur.

Qui que soit le future président de la République, une chose est d'ores et déjà certaine, la Turquie sera dirigée encore plusieurs années par un islamiste.

Le gouvernement turc accusé d'avoir soutenu les jihadistes

L'enlèvement, en Irak, de 80 Turcs par les combattants du groupe radical sunnite de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), a réveillé la polémique sur les liens présumés de la Turquie avec certains groupes rebelles jihadistes.

L'enlèvement des chauffeurs turcs et du personnel du consulat de Turquie, à Mossoul (environ 80 citoyens turcs), a provoqué un malaise à Ankara, aussi bien au sein du gouvernement que de l'opposition, qui dénonce les liens entretenus par l'Etat turc avec les factions jihadistes et islamistes en Syrie et en Irak.

Le régime du Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a toujours nié avoir mis en place par le biais de ses très loyaux services de renseignements (MIT) une alliance tacite avec ces extrémistes à l'ennemi commun: Le régime du président syrien Bechar al-Assad.

Aujourd'hui cette alliance sunnite s'est retournée contre la Turquie, membre de l'Otan, menaçant sa sécurité.

"Nous avons tous vu les photos dans la presse d'hommes barbus portant des armes, traités dans des hôpitaux du sud de la Turquie depuis le début du conflit en Syrie. Mais le gouvernement est toujours resté muet sur ses relations avec les groupes islamistes", souligne Serkan Demirtas, chef de bureau du journal Hürriyet Daily News.

"La Turquie paye le prix de sa collaboration avec des terroristes et sans doute d'une erreur d'appréciation de la situation", estime l'éditorialiste.

Un confrère du quotidien libéral Radikal, est du même avis, à savoir qu'il s'agit d'une "grosse erreur de jugement politique". "Après le retour du personnel diplomatique il faudrait évidemment analyser les lacunes en matière de renseignement et du politique" suivi par Ankara en Irak et Syrie, estime Özgür Mumcu.

L'armée a pour sa part démenti samedi une information parue vendredi dans la presse d'opposition affirmant que des officiers turcs avaient entraîné les rebelles ce l'EIIL en Irak.

"Cette information est dénuée de tout fondement", souligne un communiqué de l'état-major.

La presse turque a dans la foulée fait état d'une circulaire diffusée l'an dernier dans laquelle le ministre de l'Intérieur de l'époque, Muammer Güler, recommanderait d'offrir hébergement et assistance aux jihadistes du Front al Nousra en Turquie.

La justice turque s'est saisie de cette affaire et a lancé une enquête judiciaire sur l'authenticité de ce document qui pourrait faire des remous dans la classe politique.

Sous la pression internationale, et probablement conscient de la menace que ces organisations représentaient pour sa propre sécurité, Ankara a finalement inscrit début juin l'EIIL et le Front al Nousra sur la liste des organisations terroristes.
 Ont immédiatement suivi les prises d'otages à Mossoul, surprenant le gouvernement d'Erdogan pris au dépourvu et faisant fuser des questions dans la tête des commentateurs: Est-ce une mesure de rétorsion?

- Davutoglu cible de l'opposition -

Le gouvernement, qui a privilégié la voie des négociations à l'option militaire, est critiqué depuis avec véhémence par l'opposition parlementaire qui réclame en premier la tête du chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu. Celui-ci est l'architecte d'une politique étrangère active dans les Balkans, en Méditerranée orientale ou dans le monde arabe, souvent perçue comme "néo-ottomane".

"C'est le peuple qui décidera" a rétorqué le ministre à des journalistes qui l'interrogeaient jeudi à l'issue d'une rencontre avec la direction du principal parti d'opposition social-démocrate (CHP, parti républicain du peuple) qui lui a vertement demandé de démissionner.

"Si la démocratie existe dans ce pays, Erdogan ou son ministre Davutoglu doivent immédiatement démissionner et payer la facture de ce fiasco", a indiqué à l'AFP un député de cette formation, Mahmut Tanal.

Le ministre aurait exclu toute démission, affirmant qu'il ne quitterait pas le navire, tant que les otages et tous ses ressortissants, auxquels Ankara a recommandé de quitter le territoire irakien, rentrent sains et sauf en Turquie, ont rapporté samedi les médias.

Son ministère a souligné samedi dans un communiqué que la Turkish Airlines qui a cessé de desservir Mossoul organisera des vols supplémentaires pour rapatrier les Turcs d'Irak.

"Notre Etat a tout mis en oeuvre pour obtenir le retour en Turquie de ses citoyens retenus en Irak", ajoute le texte, sans préciser si les tractations menées avec divers groupes irakiens ont permis un déblocage de la situation.

Le Premier ministre, qui doit annoncer bientôt sa candidature à l'élection présidentielle du 10 août, a contre-attaqué face aux critiques de ses adversaires.

"L'opposition a perdu la tête. Nous faisons tous nos efforts pour ramener nos ressortissants à la maison sains et saufs de Mossoul, et eux ne pensent qu'à utiliser cette situation", a-t-il déploré vendredi.
(AFP, 14 juin 2014)

Mutations de masse dans la magistrature et à la banque centrale

Le gouvernement turc a procédé à une nouvelle vague de mutations visant plus de 2.000 magistrats, dans le cadre de sa lutte contre ses ex-alliés de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen, et procédé à des changements à l'état-major de la Banque centrale.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le Haut-conseil des juges et des procureurs (HSYK) a publié une liste de 2.224 magistrats qui vont changer d'affectation.

Ce vaste mouvement est le plus important ordonné par le gouvernement dans l'institution judiciaire depuis le déclenchement, mi-décembre, d'un scandale de corruption sans précédent qui a éclaboussé l'ensemble du régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, y compris le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

M. Erdogan accusé le mouvement du prédicateur musulman Fethullah Gülen, sur lequel il s'est appuyé pour prendre le pouvoir, d'être à l'origine des accusation portées contre lui et d'avoir ourdi un "complot" pour provoquer sa chute.

Depuis la fin de l'année dernière, le chef du gouvernement a ordonné des purges sans précédent dans la police, où plus de 6.000 fonctionnaires ont été remerciés ou mutés, et dans la justice, où les "gulenistes" sont très influents.

Lors d'un discours mercredi, M. Erdogan, qui s'apprête à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochain, a une nouvelle fois signalé sa volonté de lutter contre "l'Etat parallèle" formé par les partisans de M. Gülen. "A partir de maintenant, ils ne doivent plus avoir aucun soutien de notre part", a-t-il dit.

Par ailleurs, l'assemblée générale de la Banque centrale de Turquie a procédé au remplacement de cinq de ses plus hauts cadres, dont le chef de cabinet de son gouverneur Erdem Basci, ont rapporté jeudi les médias turcs.

Ces changements interviennent en pleine guerre larvée entre M. Basci et M. Erdogan autour de la politique monétaire de l'institution.

La Banque a procédé fin janvier à une hausse massive de ses taux directeurs afin d'enrayer la dégringolade de la livre, victimes des tensions politiques persistantes dans le pays et d'inquiétudes sur la croissance économique du pays.

M. Erdogan s'est publiquement opposé à cette décision et exige désormais une forte baisse des taux afin d'éviter tout impact négatif sur la croissance. Mais M. Basci s'y est refusé, tant que l'inflation, qui frôle les 10% en glissement annuel, restera élevée.
(AFP, 12 juin 2014)

Opposition motion for inquiry against Turkish PM over graft rejected

Turkish Parliamentary Speaker Cemil Çiçek has returned a Republican People’s Party (CHP) motion demanding a parliamentary inquiry into Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in relation to a wave of corruption probes.

The motion, which was presented to the office of Çiçek on May 28, recalled that Parliament had already decided to form an inquiry commission for the graft allegations against four former ministers after the eruption of the huge corruption scandal, during which police detained the sons of three former ministers and businessmen close to Erdoğan. The main opposition motion also referred to the investigation that broke on Dec. 25, 2013, in the second wave of anti-corruption operations, which were subsequently impeded by the executive body.

The motion included transcripts of recordings, alleged to be conversations between Prime Minister Erdoğan and his son Bilal. Ahead of the March 30 local elections, audio tapes of telephone conversations appeared on websites almost daily, purporting to expose corruption surrounding Erdoğan. The authenticity of the recordings has yet to be verified.

CHP will submit a no-confidence motion for Erdoğan over the Dec. 17 and Dec. 25 operations to the Parliament this week, lawmaker Engin Altay said following Çiçek’s rejection.
(hurriyetdailynews.com, June 5, 2014)

La Turquie d'Erdogan plus que jamais divisée à l'aube de l'élection présidentielle

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'apprête à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle d'août dans une Turquie de plus en plus divisée par son discours intransigeant et la répression systématique de la contestation de rue.

Officiellement, rien n'est décidé. Mais le doute n'existe plus. L'homme fort du pays devrait dévoiler sous quinzaine sa participation au scrutin des 10 et 24 août, disputé pour la première fois au suffrage universel direct.

Dimanche, son vice-Premier ministre Bülent Arinç n'a fait aucun mystère du nom du candidat qui portera les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP). "Vous savez qui c'est, ne me le faites pas dire", a-t-il lâché à des journalistes.

Les noms de ses successeurs potentiels à la tête du gouvernement qu'il dirige depuis 2003, ont commencé à circuler dans la presse.

Parmi eux, les vice-Premiers ministres Ali Babacan ou Besir Atalay, ou encore la patron des services de renseignement (MIT), Hakan Fidan. Tous des fidèles. L'actuel chef de l'Etat Abdullah Gül, un modéré qui a pris ses distances avec M. Erdogan, a confié qu'il n'était pas très enclin à succéder à son compagnon de route.

Par tempérament comme par convictions, M. Erdogan a, lui, déjà fait savoir qu'il n'entendait pas, comme M. Gül, se contenter d'inaugurer les chrysanthèmes mais bien de continuer à diriger effectivement le pays.
 "Il a déjà signalé qu'il ne serait pas un président comme les autres, qu'il entendait user à sa façon des pouvoirs qui lui sont attribués", commente à l'AFP Serkan Demirtas, chef de bureau du journal Hürriyet Daily News, "même s'il est haï par une bonne partie de la population qu'il est censé représenter".

Car si son prédécesseur à la tête de l'Etat a exercé son mandat en rassembleur, le Premier ministre aborde la présidentielle avec une image très contestée.

Depuis la fronde sans précédent qui a fait vaciller son régime il y a un an, M. Erdogan a réprimé toute contestation, au prix de lois sur la justice ou les réseaux sociaux jugées liberticides par l'opposition et de nombreuses capitales étrangères.

- 'Victimisation' -

Eclaboussé pendant l'hiver par un grave scandale de corruption, il a riposté en agitant la théorie d'un complot ourdi par ses anciens alliés de l'organisation de l'imam Fethullah Gülen, qualifiés de "terroristes" ou de "traîtres", comme les manifestants de juin 2013.

Cette volonté de polarisation à l'extrême du pays fonctionne, puisqu'elle a permis à l'AKP d'emporter haut-la-main les municipales du 30 mai (30%).

"Cette stratégie populiste et opportuniste de la victimisation paie au moment des scrutins car les Turcs aiment les perdants", estime le professeur Omer Taspinar, codirecteur du programme turc de la Brookings Institution. "Mais l'AKP a remporté toutes les élections depuis 2002", ajoute-t-il, "alors pourquoi une telle agressivité et une telle intolérance ?"

Le week-end dernier, comme c'est le cas presque systématiquement depuis un an, la police a sévèrement réprimé à Istanbul comme à Ankara quelques milliers de manifestants qui voulaient célébrer le premier anniversaire des émeutes de Gezi.

Selon l'association des avocats progressistes (CHD), au moins 126 personnes ont été placées en garde à vue samedi rien qu'à Istanbul.

"La façon dont le gouvernement s'adresse à nous est de plus en plus violente", regrette un des porte-parole des manifestants, Tayfun Karaman, "il ne sait plus quoi faire pour
empêcher le peuple de se mêler de la politique de son propre pays".

De l'avis de nombreux observateurs, l'entrée en lice de M. Erdogan dans la course à la présidence, sans adversaire en position de lui contester sérieusement la victoire, devrait tendre encore un peu plus un climat politique déjà électrique.

"Le Premier ministre veut se faire élire président mais il ne peut simplement pas supporter que des gens commémorent en paix les victimes d'une mobilisation citoyenne", a regretté lundi l'éditorialiste Mehmet Yilmaz dans le journal d'opposition Hürriyet, "il voudrait que tout le monde se taise et l'écoute".
(AFP, 2 juin 2014)

AKP defeated by CHP and BDP at Yalova and Ağrı elections

Tension was in the air on Sunday in Yalova and Ağrı where voters went to the ballot box to cast their votes for local and mayoral candidates for a second time after previous results in certain areas were canceled due to rigging or other major violations of election rules.

Main opposition Republican People's Party (CHP) candidate Vefa Salman won the elections
in Yalova, near İstanbul, by 29.227 votes against 28.999 of AKP candidate Yakup Koçal.

In eastern Turkish province of Ağrı, Peace and Democracy Party (BDP)'s candidate Sirri Sakik won elections by 23.238 votes against 20.690 of AKP candidate Hasan Arslan.

In addition to Ağrı and Yalova, local elections were repeated in seven districts and four villages around the country. Buharkent in Aydın province, Aydıntepe in Bayburt, Güroymak in Bitlis, Şabanözü in Çankırı, Mahmudiye in Eskişehir, Çatalzeytin in Kastamonu and Yeşilyurt in Tokat province are the districts where people went to the ballot box for a second time.

In Güroymak, BDP candidate Mehmet Emin Özkan gained in local election.
(hurriyetdailynews.com, June 2, 2014)

Forces armées/Armed Forces

Acquittement de 25 personnes accusées d'avoir comploté contre Erdogan

Un tribunal turc a acquitté mardi vingt-cinq personnes rejugées après avoir été condamnées en 2012 à de lourdes peines de prison pour avoir tenté de renverser le gouvernement islamo-conservateur turc, a rapporté l'agence de presse Dogan.

La cour criminelle d'Istanbul a motivé ce verdict par l'absence de preuves tangibles contre ces accusés et a annoncé son intention de réexaminer les dossiers de 63 autres personnes condamnées une première fois dans la même affaire.

Ce nouveau procès a été engagé à la suite de l'annulation en octobre dernier des condamnations de 88 personnes, dont de nombreux officiers supérieurs, dans le cadre de ce dossier "Balyoz" ("masse" ou "marteau" en turc).

Son premier verdict intervient moins d'une semaine après un arrêt de la Cour constitutionnelle turque, la plus haute instance judiciaire du pays, qui a jugé inéquitable le procès Balyoz, à l'issue duquel plus de 300 militaires et civils s'étaient vus infliger des peines de douze à vingt ans de réclusion criminelle.

Dans la foulée de cette décision, ces militaires ont été remis en liberté.

Leur procès en 2012 avait suscité de très nombreuses critiques, qui avaient dénoncé l'impartialité des magistrats chargés de l'instruire et l'authenticité des preuves du complot ourdi contre le régime du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

M. Erdogan s'était alors félicité de ces jugements, qui concourraient à sa volonté de priver l'armée turque de son influence politique.

L'institution militaire a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et provoqué la démission du premier gouvernement islamiste au pouvoir en Turquie, en 1997.

Mais en décembre, M. Erdogan avait surpris en ouvrant la voie à une révision de ces procès contre les militaires.

Ce revirement est intervenu alors que le gouvernement était empêtré dans un vaste scandale de corruption dont il soupçonne ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à l'origine.

Certains des magistrats en charge des dossiers visant l'armée sont réputés proches de ce mouvement, à qui M. Erdogan a déclaré la guerre.
(AFP, 24 juin 2014)

“Punishing Two Generals Doesn’t Confront Us with Military Coup”

Bianet interviewed Tahir Canan on the life sentence rulings for Kenan Evren and Tahsin Şahinkaya, the Chief of General Staff and the Air Force Commander in 1980 respectively. After being imprisoned in 1979 and spending 32 years in prison, Tahir Canan was released in April 30, 2013.

Canan followed all trials of September 12 Case after being released from prison and today, he was present in Ankara 10th High Criminal Court - the court that convicted the two generals. Canan said that Turkey cannot confront with the military coup by sentencing two old generals to life imprisonment but it can be regarded as the first step of the real confrontation.

Responsibility of business circles

 “The governors, police commissioners, tormenters and especially the business circles of the time, who are in the background have to appear in court.

“Fundamentally, the business circles prepared the outline of September 12. ‘Until this time, we had suffered a lot. From now on, You would suffer,” said [businessman] Halit Narin for instance when had said for the workers. In our present situation, if the only 2.5% of the proletariat is organized around a union, it clearly shows us the long-suffering of the workers.

September 12 and the counter-guerilla

“We did not face September 12, we just made an attempt to face it. We can consider this as the first step of confrontation. Convicting them can lead to crack up their structures like the National Security Council (MGK) of September 12 and the counter-guerrilla.

“The counter-guerrilla organization took important parts to prepare September 12 and afterwards. If we talk about 17 thousand unsolved murders, this is because of the counter-guerilla.”

State vs People

“Şahinkaya and Evren were not sentenced due to the tortures, unfairness against the people, executions and unfair punishments, stolen lives. They were sentenced just for the abolition of the constitution.

The sentence was not for the people lived the negative effects of September 12, but for conserving the state.

What will happen to the torture reports?

“There is a rumor about suing the tormenters after this case ends. But I do not know whether this will happen or not.

“For instance, they said to me there wasn’t enough evidence although I told them again and again how much I’d been tortured.”

“There are people who did not have a retrospective torture report prepared, have not any torture reports at all and there are the ones with the reports counted invalid because of the time-out. I mean, there are lots of mess.”

“I do not know how it will end up. I guess they will say ‘there is not enough evidence’ for all the applications and close the files, in domestic law.” 
(BIA, June 20, 2014)

Libération de 230 militaires condamnés pour complot

Une cour criminelle d'Istanbul a ordonné jeudi la remise en liberté de 230 militaires condamnés en 2012 pour tentative de coup d'Etat contre le régime islamo-conservateur, après un arrêt de la Cour constitutionnelle dénonçant les conditions de leur procès.

Les magistrats d'Istanbul ont suivi les réquisitions du parquet, qui s'est prononcé en faveur d'un nouveau procès pour ces officiers et a demandé que l'exécution de leur peine soit suspendue d'ici un nouveau jugement, ont rapporté les médias turcs.

Les premiers officiers ont commencé à quitter en fin d'après-midi leurs centres de détention, à Ankara ou Istanbul, accueillis par des dizaines de leurs proches, selon les chaînes d'information en continu.

Parmi les libérés figurent le "cerveau" présumé du complot, le général Cetin Dogan, ainsi que les ex-chefs d'état-major de la marine et de l'aviation, Özden örnek et Ibrahim Firtina, qui ont toujours clamé leur innocence.

L'armée turque, qui avait formellement demandé en décembre la révision du procès de ses hommes, s'est félicitée jeudi de la décision de la justice.

"Nous partageons de tout coeur le bonheur de nos personnels et de leurs familles et espérons que leur nouveau procès pourra déboucher sur un verdict juste", a indiqué l'état-major dans un communiqué.

La plus haute instance judiciaire turque a estimé mercredi que ces soldats, dont 13 généraux ou amiraux et une soixantaine d'officiers d'active, n'avaient pas eu un procès équitable et que leurs droits avaient été violés.

Tous avaient été condamnés en septembre 2012 par un tribunal de Silivri, dans la lointaine banlieue d'Istanbul, à des peines de treize à vingt ans de prison pour avoir tenté de faire tomber le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en 2003.

- Revirement -

Leur procès retentissant avait suscité de très nombreuses critiques, qui avaient alors mis en cause l'impartialité des magistrats chargés de l'instruire et l'authenticité des preuves retenues contre les accusés.

Lors du procès, l'accusation avait produit des documents évoquant des projets d'attentats pour déstabiliser le régime qui venait d'arriver au pouvoir. La défense avait en revanche affirmé que ce plan "Balyoz" ("marteau-pilon" en turc) n'était qu'un exercice théorique préparé par l'armée en 2003.

En août 2013, la justice turque avait également prononcé de lourdes peines contre plusieurs centaines d'autres officiers, protagonistes d'une autre conspiration dirigée contre l'actuel gouvernement connue sous le non de réseau Ergenekon.

Le Premier ministre s'était alors félicité de ces jugements, qui concourraient à sa volonté de priver l'armée turque de son influence politique.

L'institution militaire, qui s'est longtemps considérée comme la gardienne de l'héritage laïque de la République de Turquie fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, a exercée une véritable tutelle sur la vie politique du pays et mené trois coups d'Etat depuis 1960.

Son intervention a également provoqué la démission du premier gouvernement islamiste au pouvoir en Turquie, en 1997.

Mais en décembre, M. Erdogan avait surpris en ouvrant la voie à une révision de ces procès contre les militaires.

Ce revirement est intervenu alors que le gouvernement était empêtré dans un vaste scandale de corruption dont il soupçonne ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à l'origine.

Certains des magistrats en charge des dossiers visant l'armée sont réputés proches de ce mouvement, à qui M. Erdogan a déclaré la guerre.
(AFP, 19 juin 2014)

La Cour constitutionnelle remet en cause un procès d'officiers

La Cour constitutionnelle turque a jugé mercredi que les droits d'officiers condamnés en 2012 à de lourdes peines de prison pour avoir comploté contre l'actuel gouvernement islamo-conservateur avaient été violés, ont rapporté les médias turcs.

Cet arrêt, qui remet en cause certains témoignages et preuves retenus contre 230 militaires dans le cadre de l'affaire Balyoz ("marteau-pilon" en turc), ouvre la voie à un nouveau procès, a précisé l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

En septembre 2012, un tribunal de Silivri, près d'Istanbul, avait condamné à des peines de treize à vingt ans de prison 326 militaires reconnus coupables d'avoir voulu faire tomber le régime de l'actuel Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, arrivé au pouvoir en 2003.

Ce procès retentissant a fait l'objet de nombreuses critiques, qui ont mis en cause l'impartialité des magistrats chargés de l'instruire.

Certains documents cités dans l'acte d'accusation évoquaient des projets d'attentats contre des mosquées ou encore l'envoi d'avions pour provoquer un conflit avec la Grèce en mer Egée et ainsi déstabiliser le gouvernement qui venait d'être élu.

Selon la défense en revanche, le plan Balyoz n'était qu'un exercice théorique préparé par l'armée en 2003 et le procès un coup monté par le gouvernement pour faire rentrer dans le rang l'armée, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960 en Turquie.

En août, la justice turque a également prononcé de lourdes peines contre les protagonistes d'une autre conspiration, le réseau Ergenekon, dont l'ancien chef d'état-major des armées, le général Ilker Basbug, condamné à la prison à vie.

M. Erdogan a toutefois ouvert en décembre la voie à une révision de ces procès.

Ce revirement est intervenu alors que son gouvernement était empêtré dans un vaste scandale de corruption dont il soupçonne ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à l'origine.
(AFP, 18 juin 2014)

Prison à vie contre les deux derniers auteurs du coup d'Etat militaire de 1980

La justice turque a sans surprise condamné mercredi à la prison à vie deux ex-généraux qui avaient participé au coup d'Etat militaire sanglant de 1980, nouvelle étape de la lutte de pouvoir qui oppose l'armée au gouvernement islamo-conservateur.

Au terme de deux ans d'un procès historique, la Cour criminelle d'Ankara a suivi les réquisitions du parquet et prononcé la peine maximale contre l'ex-général Kenan Evren, 96 ans, chef de la junte et ancien président de la République de Turquie, et contre l'ancien commandant de l'armée de l'air Tahsin Sahinkaya, 89 ans.

Le verdict a été salué par une salve d'applaudissements du public, qui a scandé "ce n'est qu'un début, les putschistes vont rendre des comptes !"

En ouvrant l'audience, le procureur a une dernière fois dénoncé le rôle joué par les deux accusés, coupables à ses yeux d'avoir favorisé "un climat propice à une intervention militaire par une série d'actions illégales" avant de "renverser l'ordre constitutionnel".

L'avocat des deux officiers, Bülent Acar, a dans la foulée dénoncé ces charges. "Cette cour n'est pas compétente pour juger les suspects", a-t-il plaidé.

Interrogés une dernière fois par le juge, MM. Evren et Sahinkaya, qui s'exprimaient par vidéoconférence depuis leur chambre d'hôpital en raison de leur état de santé, ont répondu qu'ils n'avaient "rien à ajouter à la défense de leur avocat".

Pour ces mêmes motifs, les deux ex-généraux, que la Cour a officiellement dégradés mercredi, devraient être dispensés d'effectuer leur peine.

En novembre 2012, ils avaient assumé leur intervention sans remords, affirmant avoir agi par amour de la patrie.

"Je n'ai pas de remords (...) Nous avons fait ce qui était juste à l'époque. Si c'était à refaire aujourd'hui, je ferais la même chose" pour mettre un terme à l'instabilité politique qui régnait dans les années 1970 en Turquie, s'était défendu l'ex-général Evren.

"Les forces armées turques ont accompli le 12 septembre 1980 leur devoir envers le peuple. Nous avons fait la meilleure chose possible à l'époque", avait renchéri son ancien compagnon d'armes.

L'armée turque, qui s'est longtemps considérée comme la gardienne de l'héritage laïque de la République de Turquie fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, a exercée une véritable tutelle sur la vie politique du pays et conduit trois coups d'Etat depuis 1960.

Son intervention a également provoqué la démission du premier gouvernement islamiste au pouvoir en Turquie, en 1997.

A l'issue du putsch de 1980, cinquante personnes ont été exécutées, 600.000 arrêtées, des dizaines ont succombé à la torture et de nombreuses autres ont disparu.

Le procès de MM. Evren et Sahinkaya, le premier intenté en Turquie aux responsables d'un coup d'Etat, s'inscrit dans la lutte de pouvoir que se livrent l'armée et le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002.

Dans deux autres affaires retentissantes, la justice turque a prononcé en septembre 2012 en août 2013 de lourdes peines de prison contre des centaines d'officiers accusés d'avoir tenté de renverser l'actuel gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Mais, après une plainte de l'état-major jugeant que les preuves contre ses soldats avaient été "fabriquées", le régime a ouvert en décembre la voie à une révision de ses procès.

Inattendu, ce revirement est intervenu alors que le gouvernement était empêtré dans un vaste scandale de corruption dont il soupçonne ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à l'origine.

Le mouvement "güleniste" est très influent dans la police et la justice et certains des magistrats qui ont instruits les procédures contre les militaires condamnés sont soupçonnés d'en être très proches.

En février, le gouvernement de M. Erdogan a par ailleurs fait voter une loi qui a supprimer les tribunaux spéciaux qui jugeaient jusque-là les militaires.
(AFP, 18 juin 2014)

Kenan Evren, le dernier général président de la Turquie

Général puis président, il finit sa carrière au banc des accusés. A l'origine du coup d'Etat de 1980, Kenan Evren, condamné mercredi à 96 ans à la prison à vie, a symbolisé la toute-puissance de l'armée dans la vie politique turque, puis son irrémédiable déclin.

Peu réputé pour son charisme, le chef d'état-major des forces armées turques a pris le pouvoir du pays le 12 septembre 1980 par la force des chars et des baïonnettes, avant de le diriger d'une main de fer pendant plus de neuf ans.

Après les coups de force de 1960 puis 1971, et avant celui de 1997, le putsch ourdi par le général Evren fut de loin le plus sanglant: des centaines de milliers de personnes arrêtées, environ 250.000 inculpées, 50 détenus exécutés, des dizaines d'autres morts en prison sous la torture et des dizaines de milliers de Turcs se sont exilés.

A l'époque salués par la majorité d'une population lasse de l'instabilité politique et sociale, les militaires ont justifié leur intervention par la nécessité de maintenir l'ordre dans un pays alors agité par les pulsions extrémistes, de droite comme de gauche.

Droit dans ses bottes, il avait sèchement répondu aux défenseurs des droits de l'Homme qui dénonçaient la pendaison d'un jeune homme de 17 ans reconnu coupable d'avoir tué un soldat lors des affrontements qui avaient suivi le coup d'Etat.

"Si vous ne pendez pas ceux qui le méritent, ils se propagent comme un virus", avait-il lancé à ses détracteurs.

Plus de trente ans après, rattrapé par la justice, Kenan Evren a servi les mêmes justifications, et la même absence de regrets, à ses juges.

"Si c'était à refaire, nous répéterions exactement la même opération aujourd'hui", a affirmé le vieil officier en novembre 2013 lors d'une audience où il témoignait, couché sur son lit d'hôpital. "Je n'ai aucun remords".

Kenan Evren est né à Alasehir (ouest) le 17 juillet 1917 dans une famille d'immigrés turcs des Balkans, en plein crépuscule de l'empire ottoman.

- "Pinochet turc" -

Eduqué dans des institutions militaires, il entre dans l'armée en 1938, l'année de la mort du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk.

Après un passage en Corée pendant la guerre qui coupe le pays en deux en 1953, l'officier décroche sa première étoile de général en 1964. C'est l'époque où l'armée s'érige en gardienne de l'héritage laïque et autoritaire du kémalisme et pèse de tout son poids sur la vie politique du pays.

Sitôt nommé à la tête de l'armée en 1978, Kenan Evren adresse une première mise en garde au Premier ministre de l'époque, Süleyman Demirel, qu'il juge incompétent. Deux ans plus tard, il prend le pouvoir.

Dans la foulée du coup d'État, il fait voter une Constitution autoritaire, qui reste encore en vigueur en dépit de nombreux amendements.

Après les législatives de 1983, le général se fait nommer président de la République, un poste qu'il occupe jusqu'en 1989 avant de se retirer de la vie politique pour se consacrer à la peinture dans sa villa de la station balnéaire cossue de Marmaris.

Celui qui fut parfois surnommé à l'étranger le "Pinochet turc", se mue en artiste branché, spécialisé dans le nu féminin. Une entreprise turque dépensera 240.000 dollars (176.000 euros) pour une de ses huiles. "Je sais que ma peinture ne vaut pas ça (...) il ne l'ont même pas regardé", minaude-t-il en 1993 dans la presse.

Rien ne semble alors devoir menacer la retraite paisible du vieil officier. C'est sans compter avec le nouveau maître du pays, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, bien décidé à faire rentrer définitivement l'armée dans le rang.

Après une réforme constitutionnelle en 2010, Kenan Evren perd son immunité et devient en avril 2012, avec l'ex-chef d'état-major de l'armée de l'air Tahsin Sahinkaya, le premier putschiste jugé pour "crimes contre l'Etat".

"Je préfère me suicider plutôt que d'être jugé", avait péroré le retraité avant son inculpation en 2011. Il n'aura jamais mis sa menace à exécution.
(AFP, 18 juin 2014)

Has the Turkish Army trained ISIS in Fallujah?

It is reported that the Turkish army has trained ISIS gangs in Iraq and that 4 of the Turkish soldiers involved have been arrested by the Iraqi army in Fallujah. The Turkish army has denied this claim.

Sezgin Tanrıkulu, a deputy president of CHP, asked in a parliamentary question for a response from the Foreign Minister, Ahmet Davutoğlu. He asked: “is the claim that 4 Turkish intelligence officers who gave military training to the ISIS gangs in Iraq have been arrested by Iraqi soldiers in Fallujah true?”

Tanrıkulu asked how many retired officers and non-commissioned officers had been to Iraq last year, and how many were still in Iraq, adding: “Is the claim that a retired military officer who was killed in a clash in Aleppo was a senior leader of ISIS true? If so, what is the name of the officer?”

Tanrıkulu also asked the total amount of arms sales to Iraq between 2011 and 2013, and in the first 5 months of 2014.

The Turkish armed forces (TSK) denied this claim with a statement published on its website today. TSK stated that “on 14 June 2014, in some media organization, it has been claimed that 4 Turkish intelligence officers who provided military training to the ISIS gangs in Iraq have been arrested in Fallujah. These claims are totally baseless and unsubstantiated."

The Turkish army is accused of providing military, economic and legal support to ISIS and other terrorist gangs in Syria. There are a lot of documents, video footage and eyewitness accounts to the effect that these terrorist groups have used the border areas of Turkey to cross into Syria and Rojava, where they have attacked the people and committed crimes against humanity and war crimes.
(ANF, June 14,  2014)

5 gendarmes blessés dans des heurts avec des manifestants kurdes

Cinq gendarmes ont été blessés mercredi à Lice, dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, lors de violents heurts avec des manifestants kurdes dénonçant la construction d'un poste militaire dans cette zone, a-t-on appris de source sécuritaire locale.

Les militaires sont intervenus vers 06h00 (03h00 GMT) avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre un groupe de 400 personnes bloquant une route, qui ont immédiatement riposté par des jets de pierres et des tirs de feux d'artifice.

Au cours des affrontements qui ont suivi, des coups de feu ont été échangés entre forces de l'ordre et manifestants, a-t-on précisé de même source.

La tension restait vive dans la zone mercredi après-midi, selon un correspondant de l'AFP.

Les manifestants reprochent au gouvernement islamo-conservateur d'Ankara la construction dans la région de nouvelles casernes militaires, qu'ils considèrent comme une menace pour le processus de paix engagé fin 2012 entre les autorités et le PKK.

Le gouverneur de Diyarbakir (sud-est), la principale ville de cette région, a de son côté demandé le déploiement d'effectifs militaires supplémentaires pour faire face à ce qu'il considère comme un renforcement des activités du PKK.

Les discussions entre le gouvernement et le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie dans le nord-ouest de la Turquie, sont bloquées depuis de longs mois.
(AFP, 4 juin 2014)

Un village kurde in Irak bombardé par la Turquie

L'armée turque a bombardé lundi un village du Kurdistan autonome irakien, sans faire de victime, ont assuré des responsables de sécurité et des témoins irakiens, après une période de relative accalmie dans la région.

Des obus de mortier turcs se sont abattus sur le village de Nezdouri, près de la ville de Zakho, dans la province kurde de Dohuk, ont indiqué à l'AFP des membres des forces de sécurités kurdes et des habitants, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

La cible de ces bombardements n'était pas claire dans l'immédiat.

Par le passé, les forces turques ont visé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce groupe armé a combattu la Turquie pendant des décennies, avant de déclarer un cessez-le-feu unilatéral il y a un an et de commencer le retrait de ses combattants vers ses bases du nord de l'Irak.

Mais ce mouvement a été interrompu en septembre dernier, les Kurdes jugeant qu'Ankara n'avait pas respecté ses promesses.

Le fondateur du PKK, Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie en Turquie, a mis en garde en avril contre la possibilité d'un retour à la violence.
(AFP, 2 juin 2014)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Alevis take a stand against CHP on joint candidate

Cologne, Germany – The Republican People's Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu received backlash on Friday for the nomination of Ekmeleddin İhsanoğlu as the joint presidential candidate for CHP and Nationalist Movement Party (MHP) from Europe's Alevi associations and federations during a visit to Cologne, Germany.

The head of Europe's Alevi associations and federations, Turgut Öker expressed in a meeting that the Alevis will not support the joint candidate.

Öker said, " In the final part of our meeting, I clearly told the Republican People's Party (CHP) that we expected them to take bolder steps, to let go of its reserved nature and to adopt a more leftist, democratic and revolutionary attitude. Öter continued, 'By showing a joint presidential nominee, you are building an alliance with the blood shedding National Movement Party (MHP) who is responsible for the deaths in Çorum and Maraş.

Why not re-determine your direction and face the left, as would the genuine CHP. Till this day, we have not seen İhsanoğlu in the course of Turkey's democratization and liberation. In other words, we don't believe it's a positive step for Turkey's future to nominate someone who hasn't had any contribution in the struggle of the minorities and their labor movements. (
Daily Sabah, June 28, 2014)

Constitutional Court: Dismissal of headscarved lawyers from court violates their rights

The prevention of a headscarf-wearing female lawyer from representing her client at a local court in Ankara violated her rights, Turkey’s Constitutional Court has ruled.

The ruling was delivered following an individual application filed by the lawyer, after a local court refused to allow her to enter a hearing to represent her client because she was wearing a headscarf, Anadolu Agency reported on June 25.

The Constitutional Court reportedly stated that the local court’s refusal was in violation of Article 10 of the Constitution, which covers equality before the law, and of Article 24, which covers freedom of religion and conscience.

The ruling was voted for by a majority of the Court, with only one of its 17-member General Assembly objecting.

The Council of State approved the removal of the headscarf ban for lawyers in November 2013, which allowed lawyers to register at the Bar Association with a picture of them wearing a headscarf.
Nevertheless, in late March a local court in Ankara delayed a divorce trial because one of the lawyers was wearing a headscarf.

Upon that incident, Labor and Social Security Minister Faruk Çelik said he believed that “state of emergency” dress code regulations should be removed and be replaced by “governance based on the people and the nation.”
(BIA, June 25, 2014)

Islamists hit beach to advise women to cover up

Turkish holiday goers flocked to beaches and resort towns last weekend, as the summer holiday season kicked off. However, in the Black Sea resort of Kaynarca northwest of Istanbul, those who headed to the beach were also joined by a group of traditionally pious Muslims, who flocked to the seaside in order to convince women to cover themselves.

On the sandy beaches of Kaynarca, two men wearing thobes and kufis distributed brochures to beach-goers, offering advice about correct Islamic deportment.

The two men, who were accompanied by a child, said they were members of an Islamic foundation from the ultra-conservative neighborhood of Çarşamba in Istanbul’s Fatih district.

The brochure, titled “The lady that God wants” contained a total of 72 points, including the following instructions: “The lady should be covered; she should not shake hands with male strangers; she should not go outside without asking permission from her husband; she should not go to weddings where there is music; and she should not sit in public areas.”
(hurriyetdailynews.com, June 25, 2014)

CHP to share evidence of trucks carrying arms to Syria

Main opposition Republican People's Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu has claimed that the government sent trucks full of arms to Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) militants fighting the Syrian regime, stating that the CHP will soon share the details of the government's transfer of these arms through certain documents.

Speaking at his party's parliamentary group meeting on Tuesday, Kılıçdaroğlu harshly criticized the Justice and Development Party (AK Party) government for its alleged support for ISIL militants and several other opposition groups fighting the Syrian regime. Blaming the government for ISIL's kidnapping of Turkish people in Mosul two weeks ago, Kılıçdaroğlu said: “We have been telling them, even up until now, to stop transferring arms to the region [the Middle East]. Hundreds of trucks went there. All of them were full of arms. In the coming days, our friends will share a file on this issue. You will see how they are transferring the arms. We will share all the details regarding this transfer with the public.”

Pointing to the ongoing turmoil that erupted in Iraq after ISIL militants started to take over northern Iraqi cities one by one in early June, Kılıçdaroğlu said: “Any unrest that erupts in the region will also affect Turkey negatively. The source of this unease is [Prime Minister] Recep Tayyip Erdoğan,” adding that Erdoğan had destroyed Turkey's prestige in the world with the failed foreign policy that his government has been deploying in the Middle East. Stating that Erdoğan will not even call ISIL a terrorist organization, Kılıçdaroğlu asked how a person can sympathize with a group that kills and tortures people. Recalling that nearly 100 Turkish people have been held hostage by ISIL for over two weeks, Kılıçdaroğlu said that about 300,000 Turkmen have had to leave their residential areas to escape the ISIL militants in Iraq, but Turkey and Erdoğan have not done anything to rescue the captives or support the Turkmen.

Eighty Turkish nationals, including Turkish Consul-General in Mosul Öztürk Yılmaz, special forces soldiers, diplomats, children and truck drivers have been abducted by the ISIL militants who took over Mosul in early June. ISIL increased the number of kidnapped Turks to 95 by taking 15 Turkish workers in Mosul last week.

Referring to a rare visit from the CHP leader to the mainly Kurdish province of Diyarbakır last Friday, Kılıçdaroğlu said the AK Party keeps telling Kurdish voters that the CHP is against a possible settlement on Turkey's long-standing Kurdish problem, but this is not the case, adding: “We came together with Kurdish people there and told them how the CHP perceives the [ongoing] settlement process. They understood that the party that doesn't want a resolution is the AK Party, not the CHP.”

Kılıçdaroğlu also welcomed the release of many suspects in the Balyoz [Sledgehammer] coup trial last week, stating that the suspects had been convicted in an unfair trial. Kılıçdaroğlu also expressed his thanks to the Constitutional Court for the decision that paved the way for the release of the Balyoz suspects. Last week the top court ruled that the suspects convicted in the Balyoz trial had not been tried fairly and ruled for a retrial.
(TODAY'S ZAMAN, June 24, 2014)

Erdogan: La Turquie a interdit l'entrée sur son territoire à 5.000 candidats jihadistes

La Turquie a refusé l'entrée de son territoire à plus de 5.000 étrangers soupçonnés de vouloir rejoindre la Syrie voisine pour combattre avec les groupes jihadistes hostiles au régime de Damas, a annoncé mardi son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Nous avons interdit d'entrée plus de 5.300 personnes venues de l'étranger qui voulaient rejoindre les groupes radicaux en Syrie", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara devant les ambassadeurs des pays de l'Union européenne (UE).

"Nous détenons des terroristes présumés et nous en expulsons. Nous avons expulsé plus de 824 personnes depuis 2012", a-t-il ajouté, précisant que son pays était déterminé à prendre "toutes les mesures" contre ce phénomène.

De nombreux pays européens s'inquiètent des filières qui ont permis à des centaines de leurs citoyens de partir combattre en Syrie ou en Irak dans des groupes radicaux, dont l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ils redoutent également les conséquences du retour de ces militants jihadistes sur leur territoire.

Les combattants de l'EIIL retiennent depuis la semaine dernière 80 citoyens turcs en otage en Irak, notamment au consulat général de Mossoul (nord) à la faveur de leur offensive en direction de capitale irakienne Bagdad.

Ces enlèvements ont suscité une polémique en Turquie, où l'opposition parlementaire reproche au gouvernement islamo-conservateur d'Ankara ses liens présumés avec certains réseaux jihadistes et sa décision de ne pas évacuer le personnel diplomatique de Mossoul malgré les menaces qui pesaient sur eux.

M. Erdogan, qui a pris fait et cause pour les rebelles qui combattent le régime du président syrien Bachar al-Assad, a catégoriquement démenti tout soutien financier ou livraison d'armes aux groupes jihadistes syriens.

La Turquie accueille plus d'un millions de réfugiés syriens qui ont franchi la frontière entre les deux pays pour fuir les combats.
(AFP, 24 juin 2014)

Turkey removes Al Nusra from 'terror list'!

The AKP government of Turkey has removed the Al Qaeda-affiliated Jabhat al-Nusrah (Al Nusra Front), which it has openly encouraged and supported in its attacks on the gains of the Kurds in Rojava, from its list of banned 'terror organisations'. In this way the AKP has abandoned its support for the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIS), to which it lent support for a time, and once again embraced Al Nusra.

In today's Official Gazette is a decision of the Council of Ministers removing Al Nusra and affiliated organisations from the 'terror list'.

The decision to remove Al Nusra from the banned list was taken at a meeting on 16 June.

In an updated list appended to the decision there is no mention of Al-Nusrah Front, Jabhat al-Nusrah or The Victory Front. The Islamic State in Iraq and the Levant (ISIS) retains its place at the bottom of the list, the same as in the previous list.

The AKP government has thereby severed its links with ISIS following that organisation's capture of the Turkish Consulate in Mosul and its taking consulate staff hostage, and embraced Al Nusra once more.

The Al Nusra and ISIS gangs are two groups well known to the Kurds for being opposed to their national interests. Immediately following the Kurds' revolution in Rojava, Al Nusra launched attacks on the region, before being forced to retreat after suffering heavy losses at the hands of YPG-YPJ forces.

The AKP not only provided Al Nusra with military and logistic support, it also turned a blind eye to Al Nusra taking heavy weapons such as tanks through the border at Serekaniye.

Following Al Nusra's withdrawal, ISIS took their place, carrying out many massacres of Kurdish civilians. ISIS, too, has suffered serious setbacks in battles with YPG-YPJ forces in the last 2 years, with its aim of establishing an Islamic state in Rojava being thwarted. The Turkish state and the AKP government supported ISIS gangs in return for attacks on the Kurds, but with developments in Mosul ISIS has turned against its sponsor.

In a further development, the Turkish Foreign Ministry has refuted reports that Al Nusra is no longer on the terror list. A statement read: "Al Nusra was previously listed as an organisation affiliated to Al Qaeda in Iraq. A decision of the United Nations Security Council listed Al Nusra as a separate terrorist organisation. With the decision of the Council of Ministers we have adapted this decision to our own legislation. Al Nusra has not been removed from the list of terror organisations. Its place on the list has changed.” Officials did not say on which list Al Nusra, which has been entirely removed from the updated terror list, is included.
(ANF, June 19, 2014)

What does Erdogan mean by 'Alevis without Ali?'

Fehim Tastekin, Translator: Sibel Utku Bila

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan has displayed remarkable boldness in using century-old yet still explosive conflicts as material for his everyday politics. His sectarian outbursts hit a new pitch in March as he branded Shiites “liars, slanderers and instigators.” Now he is out to classify Turkey’s Alevis into “Alevis with Ali” and “Alevis without Ali” — respectively, Alevis he sees as loyal to Islam and wants to lure from the "cemevi" (the Alevi house of worship) to the mosque, and those whom he considers atheists.

Veneration of "Ahl al-Bayt" (the family of the Prophet Muhammad), primarily his son-in-law Ali Ibn Abu Talib, is pivotal to Alevism. The narrative of “Alevism without Ali” stems from a theory floated in Marxist-socialist Alevi circles according to which Alevism is a body of pre-Islamic religious rites. Advocates of this theory are a very tiny minority.

Years ago, Turkish researcher Faik Bulut wrote a book called “Alevism without Ali,” which argued that the Ali worshipped by Alevis is largely detached from the historical figure of the prophet. The book was duly debated and rebuttals were written. The reality today remains that for the overwhelming majority of Alevis — who, like Shiites, venerate Ali but follow distinct Turkish Sufi principles of the Bektashi order — "Alevism without Ali" is not Alevism.

Yet, Erdogan has taken up a notion with a truly small following and put it into such a general context that he has irked even Alevis who believe their Ali has nothing to do with the Ali of Sunni Muslims. In any case, the real problem here is not what Alevism is, but the government’s patronizing attempt to define Alevism according to its own Sunni stereotypes.

Erdogan made a divisive move in July 2013, when he declared, “If Alevism is about loving Ali, I’m an Alevi to a T.” In subsequent statements, he made it clear he would not leave Ali to the Alevis. Finally, he crossed a delicate line last month when he charged that Germany-based “Alevis without Ali” had instigated the criticism that German President Joachim Gauck directed at his government during a visit to Ankara.

From sectarian rapprochement to conflict

Back in the 1990s, a book by Iranian sociologist Ali Shariati, published in Turkish under the title “Alavid Shiism and Safavid Shiism,” made a significant impact in Turkey, especially on Sunni Islamists. The portrait of Shiite Islam disengaged from history and politics encouraged Sunnis to take a fresh look at Shiites, though they remained seriously at odds with Alevis. The book’s arguments were used widely in efforts to bring Sunnis and Shiites closer.

But the relative warming in Turkey came to naught with a rise of a sectarian rhetoric that started with the Shiite ascent to power in Iraq and then sharpened as a result of the civil war in Syria. Some saw Iran’s support for Syria’s Alawite President Bashar al-Assad as the return to Safavid Shiism. The Syrian conflict revived Orthodox Sunni prejudices against Shiites and Alevis alike, often on the scale of hatred and enmity. The covert hatred pervading the rhetoric of top political figures resonated much more strongly at the grassroots level.

Dangerous scalpel

By storming recklessly into sectarian realms supposed to be off-limits to politicians, Erdogan is attempting a political surgery on Alevism that's bound to have serious repercussions. In Erdogan’s understanding, Alevis who would accept going to the mosque are “Alevis with Ali” — in other words, "good" Alevis. Thus, he implicitly shuts out Alevis who stick to the cemevi. Erdogan’s intent was laid bare May 28 by Deputy Prime Minister Emrullah Isler, who said, “We cannot accept cemevis as houses of worship because we consider Alevism to be inside the realm of Islam. And since [Alevis] consider themselves to be Muslims, then Islam’s house of worship is the masjid, the mosque.”

For Alevis, this attitude means, more or less, an attempt to Sunnify or “mosquify” them and ostracize those who refuse to acquiesce. For government officials to attempt to coin a definition for a religious community, ignoring the way the community describes itself, is not something one would expect in a democratic state. Not surprisingly, Isler’s remarks infuriated the Alevis.

“By claiming that the cemevi is not a house of worship and issuing invitations to the mosque, the deputy prime minister has spilled his hatred out,” said Sabahat Akkiraz, an Alevi parliament member from the main opposition Republican People’s Party (CHP). “The Alevis are not asking anyone [to teach them] what a house of worship is. The cemevi is a house of worship, and passing judgments on it is beyond the government or anyone else.”

In comments to Al-Monitor, researcher Faik Bulut made a detailed analysis of Erdogan’s attitude, saying, “I see several reasons behind it. Ideologically, it is a manifestation of the Sunni Islam mindset. Erdogan’s narrative is based on what he has learned in the past from books he read in [Islamist] ‘conversation groups’ that see Alevis as rafidah [rejectors]. Anybody hailing from the Welfare Party tradition has that impulse. When he says, ‘If Alevism is about loving Ali, I’m more Alevi than you,’ he attempts to Sunnify or assimilate Alevism.

"The second reason is political — a tactic to divide his opponents. He is using verbal violence to criminalize a certain group. As a result, people shy away from speaking out. For instance, he is targeting Alevis because of their affiliation with the CHP. When CHP Chairman Kemal Kilicdaroglu criticized the government’s Syria policy, Erdogan linked this criticism to Kilicdaroglu’s Alevi identity. Meanwhile, he is hijacking the agenda to defer outstanding problems. The issue is closely related also to [the situation in] the Middle East. Generally speaking, Shiites today put up the strongest resistance to external forces. In this context, Erdogan is playing classic sectarian politics to polarize people and win supporters.”

Asked whether the notion of “Alevism without Ali” that he coined years ago concurs with what Erdogan means today, Bulut said, “What I meant by ‘Alevism without Ali’ was the stark difference between the Alevis’ Ali and the Ali in Sunni literature. The Alevi theology has different concepts of god, prophet and universe. Sunnis have an exoteric point of view, while Alevis an esoteric one. The Sunni percept of Ali is more faithful to the historic facts. That’s why Erdogan is striking from that angle and attempting an operation of Sunnification. The Alevis attracted Erdogan’s wrath when the [government-organized] Alevi workshops collapsed as Alevis rejected assimilation and ‘mosquification.’”

Social and economic cost

Ali Topuz, a columnist for Radikal, warns that the controversy will have dire consequences for Alevis. Topuz told Al-Monitor, “Erdogan’s attitude … contains all the elements and defects of the [typical] government rhetoric vis-à-vis Alevis. Is there really an Alevism without Ali? Is this a theological debate? Is it a scientific one? Before even going into those questions, one should recall this: The prime minister and his government themselves consider Alevis to be not good enough for Ali. Virtually all ministers and spokespeople have declared themselves to be ‘the best Alevi if Alevism is about loving Ali.’ So it means the prime minister, along with other government members, consider Alevis to be not good enough for Ali!

"Armed with government power, they are hurling threats that ‘No one should claim to be an Alevi if they don’t live like Ali.’ That’s very dangerous. The problem has political, social, legal, theological and — very sadly — economic aspects and consequences. In a political context, Erdogan speaks like a sect leader rather than a head of government. Thus, the Alevi community’s lawful and legitimate demands are being deferred behind the smokescreen of theological-sounding rhetoric. Like ‘You want the cemevi recognized? Then come to the mosque.’ When theology determines politics and politics then determines the laws, and when the government head himself is the driving force behind all this, anyone beyond this theological percept is cast out. This means a social problem, for this attitude is also sending a message to pious or religiously sensible Sunnis that Alevis are not good people. So, just at a time when they have finally ceased to disguise themselves and become vocal in demanding their rights, Alevis are forced to again disguise themselves when they look for jobs, apply for public positions and do business unless they acquiesce to Sunnification. In sum, Erdogan is supposedly angry with the ‘Alevis without Ali’ but in fact, he himself considers Alevis not good enough for Ali. He is trying to strip them of Ali.”

In short, the top echelons of power may look like they have an inclusive attitude supposedly embracing the Alevis into the fold of Islam, but in reality they are ostracizing them. Like all other religious groups, Alevis want to be acknowledged with their own identity and institutions. The government continues to hide behind the narrative that it held seven workshops to resolve Alevi problems, thus making Alevis a formal dialogue partner to the state for the first time, naming the university in Nevsehir after 13th-century Alevi thinker Haji Bektash Veli, adding Alevism as a subject in school curricula and publishing 13 volumes of Alevi classics. Erdogan’s rhetoric, however, keeps eroding the already loose stitches holding the fragile Alevis to the Sunni majority.

The discussion of Ali’s place in Alevism is up to religious scholars and Alevis themselves. When a leader whose Sunni faith is his rallying cry makes the issue the subject of political wrangling amid already cracking sectarian fault lines, this is intentional polarization, to say the least. (
www.al-monitor.com, June 2, 2014)

Le djihadiste Mehdi Nemmouche a traversé deux fois la Turquie

En garde à vue depuis vendredi, Mehdi Nemmouche, 29 ans, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, refuse de répondre aux questions des enquêteurs. "Il invoque le droit au silence", a souligné dimanche 1er juin le procureur de la République de Paris, François Molins.

"Il est calme, posé. C’est quelqu’un qui est maître de ses nerfs", a précisé le chef du parquet, renvoyant implicitement à la vidéo diffusée après la tuerie de Bruxelles sur laquelle on le voit tirer méthodiquement et avec sang-froid sur quatre personnes, faisant trois morts et un blessé en état de mort cérébrale.

Prévue jusqu’à mardi 12h30, sa garde à vue dans les locaux de la direction des services de renseignement à Levallois (Hauts-de-Seine) pourrait être prolongée jusqu’à jeudi même heure comme la loi l’autorise en matière de terrorisme.

D’après les premiers éléments de l’enquête, tout désigne ce Français comme le principal suspect. Non seulement les armes - une kalachnikov avec crosse rétractable calibre 7,62, un revolver 38 spécial ainsi que des centaines de cartouches retrouvées en sa possession - mais aussi une vidéo de 45 secondes découverte dans son appareil photo Nikon, dans laquelle il commente les images de la fusillade.

C’est au cours de ses multiples séjours en prison et notamment du dernier d’une durée de cinq ans, que gagné par le prosélytisme, Mehdi Nemmouche se radicalise, comme avant lui Mohamed Merah, l’auteur en mars 2012 des tueries de Montauban et Toulouse ayant fait sept morts. D’où l’engagement de Nemmouche dans le djihad.

Sorti de prison le 4 décembre 2012, il part le 31 décembre suivant pour la Syrie via Londres, Beyrouth, Istanbul. Pendant un peu plus d’une année, il semble, d’après le parquet, "avoir rejoint les combattants du groupe islamiste le plus radical". Sur un drap blanc dans lequel était enveloppé sa kalachnikov, il était écrit en arabe : "l’Etat islamique en Irak et au Levant. Dieux est grand".

Pour quitter la Syrie, il retraverse la Turquie et repart d’Istanbul, le 21 février 2014. Son passeport en fait foi. Afin de brouiller les pistes, il s’envole pour la Malaisie où il séjourne un mois et demi avant de faire une courte escapade à Singapour et à Bangkok en Thaïlande. La dernière fois que sa présence est signalée remonte au 18 mars 2014 quand des douaniers allemands le contrôlent à un aéroport. C’est à ce moment-là que la Direction Générale de la Sécurité Intérieure établit une fiche à son nom. Sans apparemment y apporter de suivi. Car la trace de celui qui se déclare "sans domicile fixe" se perd jusqu’à la tuerie de Bruxelles.

Né à Roubaix de père inconnu, le 17 avril 1985, Mehdi Nemmouche est confié à l’aide sociale à l’enfance alors qu’il n’a pas trois mois. De là, il va de pouponnières en familles d’accueil. A ce stade, on sait encore peu de choses de son adolescence et de sa scolarité, si ce n’est que le 8 janvier 2004 - il n’a pas 20 ans - le tribunal pour enfants de Lille le condamne à trois mois de prison dont deux et demi avec sursis pour vol avec violence. C’est la première inscription à son casier judiciaire qui en compte sept. D’abord pour des infractions au code de la route : conduite sans permis, refus d’obtempérer, récidive.

En 2007, Mehdi Nemmouche quitte le Nord pour le sud où, vivant de rapines, il se signale dès le mois de décembre 2007 à Grasse (Alpes-Maritimes). Un vol aggravé lui vaut d’écoper de quatre ans d’emprisonnement dont un an de sursis avec mise à l’épreuve. Il est encore condamné pour des faits similaires, notamment le braquage d’une supérette, les deux années suivantes. Les sursis tombent : il est incarcéré.

Compte tenu de sa situation matérielle, les enquêteurs cherchent aujourd’hui à savoir si comme dans le cas de Merah, Mehdi Nemmouche est lui aussi un "loup solitaire", selon le procureur de Paris. Si à son retour de Syrie, sans mandat précis de commanditaires, il est passé à l’acte, seul, par haine fanatique ou s’il a pu bénéficier d’appuis. En particulier pour financer ses voyages. Le dernier s’étant achevé vendredi midi gare Saint-Charles à Marseille à sa descente de l’autocar provenant d’Amsterdam, lors d’un contrôle inopiné des douaniers. Une halte à Bruxelles lui avait permis de monter à bord avec armes et bagages. (Le Nouvel Observateur, 2 juin 2014)


Voir aussi:

Turquie: L’Etat profond au service des islamistes syriens
Pourchassés par les rebelles, les djihadistes se réfugient en Turquie


Cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat du 24 mai

A l'invitation des communautés juives de Bruxelles, le Musée Juif de Belgique vous informe de la cérémonie d'hommage aux victimes qui se tiendra ce lundi 2 juin 2014 à 20 h précises à la Grande Synagogue de l'Europe, rue de la Régence 32 à 1000 Bruxelles.

M. Philippe Blondin, Président du Musée Juif de Belgique, ouvrira cette cérémonie officielle d'hommage aux victimes de l'attentat du 24 mai 2014 par un allumage de bougies. Durant cette cérémonie prendront la parole: M. Philippe Blondin, Président du Musée Juif de Belgique et M. Philippe Markiewicz, Président de la communauté israélite de Bruxelles.

Vous êtes invités à participer à cette cérémonie. Pour ce faire, veuillez vous accréditer auprès du service sécurité/presse de la Synagogue à l'adresse cdcpresse@gmail.com y donner le nom de votre média ou agence de presse, une copie de votre carte de presse et de votre ID et vous présenter au plus tard 30 minutes avant le début de la cérémonie. En ce qui concerne les interventions du Musée Juif de Belgique, nous vous serons gré de bien vouloir vous adresser à Chouna Lomponda, responsable de communication et Porte-parole du Musée Juif de Belgique en envoyant un mail à lchouna@mjb-jmb.org- le numéro de GSM communiqué sur simple demande.

Musée Juif de Belgique
Rue des Minimes 21
1000 Bruxelles
02 500 88 35
lchouna@mjb-jmb.org
www.mjb-jmb.org


Socio-économique / Socio-economic

Des dizaines de milliers de manifestants à Istanbul pour les droits des homosexuels

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé dimanche à Istanbul à la marche des fiertés homosexuelles, d'une tonalité très politique, un an après la fronde contre le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan qui a agité la Turquie.

Réunies à l'appel des associations de défense des lesbiennes, gays, bi et transexuels (LGBT), les manifestants ont envahi l'avenue Istiklal, la grande artère piétonne de cette mégapole turque, et y ont défilé pendant deux heures sous une forêt de drapeaux arc-en-ciel et la stricte surveillance de nombreux policiers.

Comme à chaque Gay Pride, une partie de la foule est d'abord venue affirmer son droit à la différence.

"Je n'ai pas fait mon +coming out+ auprès de mon père, ni de ma mère, ni de mes amis", a déclaré à l'AFP une manifestante, Senef Cakmak, "aujourd'hui, c'est la seule fois de l'année que je suis moi-même, que je ne le cache à personne et que je peux revendiquer mon droit le plus naturel".

A l'inverse de ce qui se passe dans de nombreux pays musulmans, l'homosexualité n'est pas pénalement réprimée en Turquie, mais l'homophobie y est largement répandue et souvent accompagnée de violences.

En 2010, la ministre de la Famille et de la Femme Aliye Selma Kavaf, membre du parti de M. Erdogan, avait qualifié l'homosexualité de "maladie" devant être "soignée", suscitant un tollé parmi les militants homosexuels.

"Nous devons nous battre et enseigner en permanence la tolérance à notre société (...) contre le mode de vie et les règles qui nous sont imposées", a expliqué Michelle Demishevich, une journaliste transsexuelle turque qui a récemment obtenu la condamnation d'une femme qui l'avait agressée, une première dans ce pays.

Au-delà de la question des minorités sexuelles, de nombreux manifestants ont aussi défilé contre M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003.

Les associations LGBT ont occupé le devant de la scène au moment des émeutes de Gezi en juin 2013, pour dénoncer la dérive "autoritaire" et "islamiste" du chef du gouvernement.

"En Turquie, nous avons tous des problèmes pour exercer nos droits. L'homosexualité est quelque chose de commun et de normal ici. Mais, dans ce pays, toutes les différences sont difficiles à montrer et à faire accepter", a indiqué un des participants à la Gay Pride, Aykut Yanak, "c'est pour ça que nous devons nous battre et que nous marchons tous ensemble aujourd'hui".

M. Erdogan doit annoncer mardi sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août, qu'il a de sérieuses chances de gagner.
(AFP, 29 juin 2014)

La banque centrale baisse légèrement son taux directeur

La banque centrale turque a procédé comme anticipé par les marchés à une nouvelle baisse de ses taux d'intérêt, mais d'une ampleur nettement inférieure à celle exigée avec insistance par le gouvernement islamo-conservateur pour protéger la croissance.

A l'issue de la réunion mensuelle de son comité de politique monétaire, l'institution monétaire a annoncé avoir ramené son principal taux d'intérêt directeur de 9,5% à 8,75% et maintenu ses autres taux inchangés à 12% et 8%.

La banque, qui avait déjà procédé à une baisse d'un demi-point de son taux hebdomadaire le mois dernier, a justifié sa décision par "notamment l'amélioration des conditions globales de liquidités ces derniers mois".

En janvier, l'institution avait brutalement relevé ses taux, contre l'avis du chef du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, pour enrayer la dégringolade de la livre turque et la dégradation des déficits publics, alimentées par la crise politique ouverte par un scandale de corruption visant le régime islamo-conservateur.

Depuis cette date, M. Erdogan n'a de cesse de faire publiquement pression sur la banque centrale pour réclamer une baisse importante des taux.

Le chef du gouvernement, qui s'apprête à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août, a fait de la réussite économique de son pays depuis son arrivée au pouvoir en 2003 son principal argument de vente électoral.

Dans ce climat, la décision de mardi apparaît comme une demi-mesure pour une institution tiraillée entre les marchés et l'autorité politique.

La banque "tente d'équilibrer la nécessité de maintenir sa crédibilité sur les marchés d'un côté et les pressions du gouvernement pour baisser drastiquement les taux d'intérêts de l'autre", a commenté Capital Economics de Londres dans une note destinée aux clients.

De fait, le gouvernement a très vite signalé la poursuite de son bras de fer très politique avec les autorités monétaires, signalant qu'il ne se contenterait pas de la mesure annoncée mardi.

La décision de mardi est "importante", a concédé le ministre de l'Industrie devant la presse, "mais nous attendons des mesures plus courageuses".

Dans la droite ligne de M. Erdogan, son collègue de l'Economie, Nihat Zeybekçi, avait exigé lundi des argentiers turcs, en principe indépendants du pouvoir politique, le retour des taux à "leur niveau d'avant son augmentation en janvier".

La semaine dernière, le gouvernement avait encore resserré son étreinte sur l'institution financière en procédant au remplacement de cinq de ses directeurs.

L'indépendance de la banque centrale fait l'objet d'un vif débat au sein même du pouvoir, entre les partisans de sa remise au pas, et ceux qui, comme l'expérimenté ministre des Finances Mehmet Simsek, défendent son indépendance et sa crédibilité sur les marchés.
(AFP, 24 juin 2014)

Nouveau procès en vue pour le patron du club de Fenerbahçe

Un tribunal d'Istanbul a ordonné lundi un nouveau procès pour le président du célèbre club de Fenerbahçe, condamné il y a deux ans à une lourde peine de prison dans une affaire de matches truqués qui a secoué le monde du football turc.

Les juges stambouliotes ont accédé à la requête de Aziz Yildirim, 61 ans, malgré un arrêt de la Cour suprême d'appel turque qui avait définitivement confirmé en avril dernier sa peine de six ans et trois mois d'emprisonnement, a précisé l'agence de presse Dogan.

Dans ses attendus, le tribunal a estimé que refuser un nouveau procès à M. Yildirim et à 16 autres condamnés violerait le principe d'égalité devant la loi.

Mais il a toutefois écarté son argument selon lequel les preuves réunies contre lui avaient été manipulées. A plusieurs reprises, M. Yildirim a affirmé publiquement que son procès était motivée par des considérations "politiques".

La date du nouveau procès n'a pas été précisée.

En juillet 2012, le patron de Fenerbahçe avait été condamné en première instance à deux ans et six mois de prison pour direction d'une organisation criminelle et à trois ans et neuf mois de prison pour son implication dans des matches truqués, ainsi qu'à une amende de 1,3 million de livres turques (environ 420.000 euros).

M. Yildirim a effectué environ un an de détention préventive.

Près d'une centaine d'autres personnes avaient été condamnées dans le cadre de cette affaire sans précédent. Fenerbahçe avait été exclu par la Fédération turque de football de l'édition 2011-2012 de la Ligue des champions.

Ancien joueur professionnel, Aziz Yildirim a pris la direction du club de la rive asiatique d'Istanbul en 1998 et a été réélu à ce poste en novembre dernier, malgré ce scandale.
(AFP, 23 juin 2014)

Tens of thousands march in Soma

Tens of thousands of workers joined a rally in Soma yesterday, where 301 mineworkers died in the recent mine disaster, protesting against both the government and the Türk-Iş union administration.

After workers from Yatağan and the Soma Mine holdings raided the Turk-İş union headquarters in protest, a meeting was organised with the participation of tens of thousands of people.

The rally was called against the “worker killings, privatisation, plunder and pillage” by the Türkiye Maden-İş union (mine workers union of turkey).

While mine and energy workers from Soma gathered at Üçyüzevler square for the meeting, workers coming from other cities joined them.

Beside the workers from Soma, the most active participant group was mine and energy workers of Yatağan who have become the symbol of resistance against privatisation. There were also participants from the many other branches of Maden-İş from other regions.

Miners' helmets bore the names of the people who lost their lives in the Soma mine disaster.

Turkish police put up barricades on the roads where the march would pass, in side streets, and at the entrance to the town.

Police were also deployed in many parts of the town.

Workers reacted against the privatisation and subcontracting policies of the government and the administration of Türk-İş during the protest.

While the banners read “the resolution is expropriation”, “suppression + production = death”, “not destiny, but murder” were carried out, the slogans, “if there is no job and no bread, there is no peace”, “don’t be silent, cry, no subcontracting”, everywhere is Soma, everywhere is struggle” and “government resign” were frequently chanted by the workers with the demands of expropriation.

It was seen that during the criticisms directed towards the Türk-İş and Maden-İş because they didn’t resist against the privatisation and didn’t protect the workers, some executives of those unions moved away from the workers.

Workers also shouted the slogan 'resign' when they passed the management office of the Mine Operation of Turkey. The march finished in front of the government office. Workers from other cities shielded the executives of Türk-İş Union in order to protect them. After a while, the barricade was removed. The reaction of the workers to the union continued for a long time and workers asked where the mayor was.

The president of the first office of Maden-İş union of Aegean region, Ali Gökmen, spoke at the rally, stated that they came together against privatisation and the murder of workers , adding: “we want those mines to produce life, bread, and jobs. Privatisation, royalties and subcontracting is death for the working classes, we want not privatisation, but public property..

Gökmen, recalling that the privatisation applications of the government had cost the lives of 301 workers, stated that they will struggle until the necessary demands are met. "If it is necessary we will march to Ankara, the capital of Turkey." After Gökmen’s speech, the rally ended with the Yatağan workers calling for a general strike.
(ANF, June 23,  2014)

New capitalism in Turkey: Politics, religion and business
‘New Capitalism in Turkey: The Relationship between Politics, Religion and Business’ by Ayşe Buğra and Osman Savaşkan (Edward Elgar, $99, 224 pages)
Favoritism in the process of capital accumulation has been central throughout Turkey’s modern economic history. In the early republic, the country had no independent industrial class, so the Kemalist nation-builders encouraged the top down creation of a “national bourgeoisie,” nursing the development of big business groups that were dependent on the state for industrial and infrastructural projects. Today, for all the changes that the country has undergone, politically-supported capital accumulation still plays a central role in the Turkish economy, with governments happy to use carrots and sticks against companies. While professing bold new steps toward an “advanced democracy,” the ruling Justice and Development Party (AKP) has been happy to use old-fashioned patronage to foster a pliant business community and reinforce its own position in the reins of the state. This clear-eyed and clearly written new title by Ayşe Buğra and Osman Savaşkan, two economists at Istanbul’s Bosphorus University, is a must read to understand the last 30 years of Turkey’s economic development.

The AKP first came to power after a series of punishing economic crises in 1994, 1999 and 2001, all more or less precipitated by the lack of adequate regulatory mechanisms, particularly in the financial sector. After the sweeping liberalization of its economy in the 1980s, Turkey was taught the hard way that a sound regulatory framework is necessary to assure the stable functioning of a market economy. In response to the last of these crises, the IMF recommended a series of painful and unpopular “good governance” reforms, which the AKP continued to pursue after coming to power in 2002. Buğra and Savaşkan write that the IMF reforms were designed to “separate the economy and politics … to create an institutional structure for the proper management of the economy by an autonomous bureaucracy,” thus avoiding the discretionary intervention of politicians that had proved so damaging in the past.

It was generally accepted that the reforms would limit the government’s ability to influence private-sector activity, and that the particularism that had previously characterized government-big business relations would no longer be possible. Nevertheless, the AKP has steadily rolled back many of the changes. Key examples explored by the authors are the cases of the Public Procurement Authority (KİK) and the Public Procurement Law. Introduced in 2002, both aimed to promote the transparency of public tender procedures, limiting the discretionary involvement of the ruling authorities and opening up public tenders to international competition. However, from 2003 to 2013, successive AKP governments have changed the law 29 times, making over 100 amendments to its scope and applications. These changes amount to a gradual, step-by-step castration of the KİK’s independence and regulatory powers, allowing for arbitrary executive intervention in support of politically privileged entrepreneurs. In the final coup de grâce, a 2011 governmental decree brought all independent regulatory agencies under the authority of the related ministries, while the KİK was restructured to ensure that membership of its steering committee was limited to bureaucrats appointed by the government. This is all very important, of course, because lucrative public tenders overseen by the KİK have become notorious as a means through which the AKP has rewarded supportive business groups and punished others. In its quest to secure itself a pliant business network, the AKP seems determined to unlearn the hard lessons of previous economic crises.

The variously-acronymed national business associations that have emerged in recent decades are another avenue through which the AKP has been able to pursue clientistic relations with the private sector. Since its founding in 1990, the Independent Industrialists’ and Businessmen’s Association (MÜSİAD) of “Anatolian” companies has defined itself in opposition to the more established and secular big business group the Turkish Industrialists’ and Businessmen’s Association (TÜSİAD). In MÜSİAD (the first letter of which is often tellingly misrepresented as “Muslim”), religion is often used as capital to establish links of trust between member companies of different sizes located in different sectors and regions. Of all major business associations, the AKP government identifies most closely with MÜSİAD, which provides it with a unique tool to reward friendly businesses. As the authors write:

The associations that used religion as a network resource have emphasized the discrimination that conservative Muslims faced in a business environment historically dominated by the secularist business establishment to strengthen the bonds among their members and to keep them within the constituency of political Islam ... [They] include some economic actors while excluding others. In fact, the exclusion of the "other" becomes integral to the building of solidarity among "us."

As Buğra and Savaşkan write, the business association environment exemplifies Turkey’s polarization between entrenched camps and “exacerbates its economic and political cleavages.”

There’s much to praise in this rich and impressive book. It convincingly shows how earlier hopes that the country would leave behind the intense patronage networks of the past and develop into a successful, “normalized” economy have been disappointed. With favoritism and particularism defining the ruling AKP’s relations with the private sector, the business environment today finds itself as yet another arena for Turkey’s bitter political and cultural turf wars.
(William ARMSTRONG - william.armstrong@hdn.com.tr, June 19, 2014)

Number of unemployed in Turkey: 2,747,000 (9.7%)

According to the figures of the Turkish Statistics Institute (Turkstat) for the month of March released on Monday, the number of unemployed people in Turkey over the age of 15 is 2 million 747 thousand.

The unemployment rate for the month of March was 9.7%.  The unemployment rate for men was 9.1 per cent while it was 11 per cent for women. Non-agricultural unemployment was at 11.6 per cent.  The youth unemployment rate, covering the 15-24 age group, stood at 16.7 per cent, while the unemployment rate covering the 15-64 age group was 9.9%.

The rate of those working without social security during the month of March was 34.4 per cent of Turkey’s entire labour force. The rate of unregistered agricultural sector employees was particularly high, as 80.5 per cent of workers in that sector were not accumulating social security benefits. A total of 22.3 per cent of the non-agricultural labour force worked without social security.

Labour organisations say that contrary to the fall in the rate of unemployment from 10.2% in February to 9.7 per cent in March according to the figures of the TurkStat, the real rates are much higher than stated. (ANF, June 16,  2014)

Lancement des travaux du 3e aéroport géant d'Istanbul

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a posé dimanche la première pierre du troisième aéroport d'Istanbul, un projet pharaonique controversé ayant pour ambition d'accueillir à terme 150 millions de passagers par an, ce qui en ferait l'un des plus grands aéroports du monde.

"Le plus grand aéroport du monde (...) va émerger ici", a déclaré M. Erdogan au cours de la cérémonie de lancement des travaux, affirmant qu'il s'agissait d'un "jour historique" pour Istanbul et pour la Turquie.

La première phase des travaux devrait être achevée le 29 octobre 2017, et la nouvelle infrastructure devrait accueillir 150 millions de passagers par an lorsqu'elle sera pleinement opérationnelle en 2018, selon le Premier ministre.

Ce projet de 30 milliards de dollars (22 milliards d'euros) qui a soulevé une vive polémique a pour ambition de rivaliser avec l'aéroport international Al Maktoum de Dubaï, inauguré en octobre 2012 et qui prévoit une capacité de 160 millions passagers par an.

La construction et l'exploitation pendant vingt-cinq ans de ce troisième aéroport d'Istanbul a été accordée en mai 2013, à l'issue d'un appel d'offres, à un consortium d'entreprises turques (Limak, Cengiz, Kolin, Ma-Pa et Kalyon) pour une somme record de plus de 30 milliards d'euros.

Le projet s'est heurté à l'hostilité des organisations écologistes qui ont dénoncé "un massacre environnemental" dans une zone boisée située près du lac Terkos, l'un des six principaux réservoirs d'eau potable d'Istanbul.

Il fait partie d'une série de projets pharaoniques décidés par M. Erdogan, ancien maire d'Istanbul, parmi lesquels un troisième pont sur le Bosphore, déjà en construction, et le percement d'un large canal reliant la mer Noire à la mer de Marmara pour détourner le trafic qui engorge le détroit.

Ces projets ont alimenté la colère des manifestants qui s'étaient mobilisés en juin 2013 pour sauver un parc d'Istanbul menacé par un projet de centre commercial, mouvement qui s'était tranformé en fronde antigouvernementale dans l'ensemble du pays.
(AFP, 7 juin 2014)

La Turquie va interdire l'alcool sur le site de la bataille de Gallipoli

Les députés turcs s'apprêtent à interdire la consommation d'alcool sur le site de la bataille de Gallipoli, pendant la Première guerre mondiale, fréquenté par de nombreux touristes australiens et néo-zélandais, a-t-on appris mardi de source parlementaire.

Mercredi, une commission du Parlement a approuvé un projet de loi présenté par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir qui transforme le statut juridique de cette presqu'île du nord-ouest de la Turquie qui longe le détroit des Dardanelles de parc national en aire historique, où la loi turque interdit formellement l'alcool.

Le parti du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan disposant de la majorité absolue, le vote du texte, qui prévoit une amende de 5.000 livres (2.380 dollars ou 1.750 euros) pour les contrevenants, s'annonce comme une formalité.

Dans la foulée d'autres lois récentes restreignant la vente, la consommation ou la publicité des boissons alcoolisées, le ministre de la Culture Ömer Celik a tenté de justifier ce projet par la nécessité de "respecter les normes internationales".

L'opposition a dénoncé la mesure, jugée discriminatoire.
 "Boire du vin fait partie de leur culture, de leurs traditions", a regretté un député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Ali Saribas.

"Ces gens viennent ici depuis des années et n'ont jamais provoqué de problèmes avec nos populations. Soit ils ne vont plus venir, soit ils vont cacher leurs bouteilles de vin ou de bière, ce qui va rendre la Turquie ridicule", a-t-il déclaré à l'AFP.

L'opposition reproche à l'AKP de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, sa dérive autoritaire et sa volonté d'"islamiser" la société turque, de tradition laïque depuis la fondation de la République en 1923. Ces critiques ont largement alimenté la fronde antigouvernemntale qui a secoué le pays il y a an un.

Le 25 avril 1915, 60.000 Australiens et Néo-zélandais, membres d'un corps expéditionnaire franco-britannique, ont débarqué à Gallipoli avec l'objectif de prendre Constantinople, la capitale de l'Empire ottoman allié de l'Allemagne.

Après neuf mois d'une bataille effroyable qui a fait, selon les historiens, 500.000 morts et blessés dans les deux camps, les soldats du Corps armé australien et néo-zélandais (Anzac) ont été contraints de battre en retraite.

Cette bataille, une date primordiale de l'histoire de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, est commémorée chaque année sur place par des milliers de ressortissants des deux pays.
(AFP, 5 juin 2014)

Démission du chef du patronat, connu pour ses critiques du gouvernement

Le chef de l'organisation patronale de Turquie, Muharrem Yilmaz, connu pour ses sorties critiques contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a annoncé mercredi sa démission après avoir été accusé de pressions sur des salariés de son entreprise.

M. Yilmaz, à la tête de l'association des hommes d'affaires et des industriels turcs (Tüsiad) depuis janvier 2013, a justifié sa décision devant la presse à Istanbul par sa volonté "d'éviter d'entacher le prestige" de l'organisation.

C'est la première fois que "le patron des patrons" démissionne de son poste.

Plusieurs journaux de la presse gouvernementale l'ont mis en cause dans leurs éditions de mercredi en l'accusant d'avoir exercer des pressions sur une cinquantaine d'ouvriers en grève de sa société familiale Sütas, un gros producteur de produits laitiers.

Ces titres l'ont également accusé d'avoir fait répandre du lisier sur une manifestation de ces ouvriers grévistes.

Dans sa déclaration à la presse, M. Yilmaz a assuré que ce largage aérien n'était pas "intentionnel" mais s'est déclaré prêt à en assumer la responsabilité.

Ces derniers mois, les passes d'armes se sont multipliées entre le président de la Tüsiad et le gouvernement, qui considère cette organisation comme représentant l'establishment kémaliste pro-laïc.

En plein scandale de corruption visant le régime islamo-conservateur, M. Yilmaz avait notamment déploré le vote de texte de lois renforçant le contrôle politique sur la magistrature ou l'internet, les jugeant défavorables au climat des affaires.

Dans son message du Nouvel-an, il avait indiqué attendre du gouvernement une "amélioration de la démocratie", "le respect des standards mondiaux en matière des droits de l'Homme" et la "prévalence du droit et l'indépendance de la justice".

M. Erdogan l'avait en retour traité de "traître".
(AFP, 4 juin 2014)

Workers and Families Protest in Soma

After the incident in a coal mine in Soma which left 301 workers dead, mineworkers took the streets to demand the transfer of mines into public hands. Mineworkers after expressing their demands, joined DİSK (Revolutionary Public Workers Union) as a reaction against Türk-Iş.

The workers walked to the center of the town with the support of their families and started marching over the building of Turkish coal. They chanted slogans such as “workers is here, where are the murderers".

The workers said, “we are both mining and dying, but the murderers are staying in the luxury constructions with natural gas.” A woman whose son is working in the mine stated that “there is no value attached to human being, all that is for them is money.”

The mine workers left Türk-İş which they believe is actually doing the interests of the employers and joined DİSK.

Workers’ demands are that mines have to be taken from the private coorporations and be transferred to Turkish coal, the state has to make provision for workers life and safety, subcontracting has to be abandoned and murderers have to be punished. Workers stated that until their demands are not met, they will not work in mines.
(ANF, June 5,  2014)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Bruxelles exhorte Ankara à faire baisser la tension politique

Les dirigeants turcs doivent s'efforcer d'apaiser les tensions politiques qui agitent leur pays et ont pour effet de l'éloigner de sa route vers l'Union européenne (UE), a exhorté mardi Stefan Füle, le commissaire européen à l'Elargissement.

"J'appelle tout mes interlocuteurs à faire en sorte d'adopter les mesures nécessaires pour empêcher la polarisation encore plus importante de la société" turque, a dit M. Füle devant la presse en conclusion d'une visite à Ankara.

Le commissaire slovaque, qui a rencontré les principaux responsables turcs, a rappelé que le processus d'adhésion à l'UE nécessitait "un degré élevé de consensus" au sein de la population d'un pays candidat.

La Turquie a été secouée cette dernière année par une succession de crises politiques qui ont mis à mal le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, visé par un scandale de corruption et contesté dans la rue.

Face à ces critiques, le chef du gouvernement a dénoncé un "complot" ourdi par ses ex-alliés islamistes du mouvement de l'imam Fethullah Gülen.

M. Füle a également appelé le gouvernement turc à mettre en place des réformes qui répondent aux attentes de l'Europe, notamment en matière de liberté d'expression, de séparation des pouvoirs et d'Etat de droit.

M. Erdogan a fait voter ces derniers mois une série de lois controversées, dénoncées par l'UE, qui ont renforcé le contrôle de son régime sur la justice et les réseaux sociaux.

"L'adoption hâtive de législations sans consultation avec l'UE a semblé faire dériver la Turquie encore plus loin de l'Europe", a déploré le commissaire.

Les relations entre la Turquie et l'UE se sont réchauffées l'automne dernier, avec l'ouverture d'un nouveau chapitre des négociations d'adhésion bloqué par la France. Mais l'adoption de lois jugées contraires aux normes européennes les ont vite refroidies.

Malgré les scandales et la contestation, M. Erdogan a remporté largement le scrutin municipal du 30 mars et s'apprête à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochains.
(AFP, 17 juin 2014)

Turkey Convicted of Conscientious Objection

The European Court of Human Rights (ECHR) condemned Turkey yesterday for both “abusing right to live” regarding a claim of suicide during compulsory military services and arresting conscientious objectors.

Commiting suicide on March 1, 2005 during compulsory military service, Ferit Aktepe had been found fit for service for service by the doctors. He also didn’t report any psychological problem. However, during the compulsory military service he showed anxiety indications and started to receive drug therapy. As a safety measure, his gun was impounded. On March 1, 2005, he was found to have been lethally wounded by a weapon belonging to one of the other fellows, and he lost his life on the same day.

His six relatives applied to ECHR by the reason of abusing right to live with regards to Article 2 of European Declaration of Human Rights.  In their submission, they stated that the military authorities should have taken appropriate measures in order to protect him from physical and mental injury.

Moreover, they complaint on insufficient investigation regarding the incident.

ECHR announced its decision about the submission yesterday. Turkey was convicted for “abusing right to live”.

Turkey will pay EUR 13,650 to the six relatives of Aktepe jointly as a just satisfaction; EUR 9,000 to Aktepe’s mother and father jointly, EUR 6,500 to two brothers of Aktepe jointly, EUR 4,500 to his grandmother and grandfather jointly. In addition Turkey will pay EUR 2,000 for total cost.

Freedom of thought, religion and conscience

Living in İstanbul and İzmir, Jehovah's Witnesses Çağlar Buldu, Barış Görmez, Ersin Ölgün and Nevzat Umdu refused to serve in compulsory military service by declaring their conscientious objection. Therefore, they took into prison due to accusing of not wearing military uniform and failure to obey order.

In their submission to ECHR, they also stated that they were subjected to ill-treatment during questioning.

According to the declared decision yesterday, Turkey was founded guilty and condemned with regards to Article 9 regulated “Freedom of thought, conscience and religion”, and Article 9 regulated the fair hearing, of European Declaration on Human Rights.

In addition to this, ECHR ruled that Turkey violated the Article 3 of European Declaration of Human Rights regarding the ban of torture and ill-treatment, due to its imprisonment and questioning conditions.

Buldu will be paid EUR 12,000; Ölgün will be paid EUR 7,000 and Umdu will be paid EUR 5,000 for non-pecuniary damages. Also Görmez, Ölgün and Buldu will be paid EUR 5,000 and Umdu will be paid EUR 3,650 for court expenses.

Jehovah's Witnesses Barış Görmez was released from prison on February 16, 2012 after jailing for four years at certain intervals due to not wearing military uniform and failure to obey orders.

Ahmet Yorulmaz from Türkiye Yehova Şahitleri (Jehovah’s Witnesses of Turkey) declared that the court returned an acquittal regarding the case of Jehovah’s Witnesses Barış Görmez after four years of imprisonment by considering the decision of ECHR about Bayatyan.
(BIA, June 5, 2014)

Le Conseil de l'Europe condamne l'intervention musclée de la police turque

Le Conseil de l'Europe a vivement condamné dimanche l'intervention musclée de la police turque contre les milliers de manifestants qui ont marqué la veille le premier anniversaire de la fronde contre le gouvernement islamo-conservateur.

Des heurts sporadiques se sont poursuivis toute la nuit de samedi à dimanche en différents quartiers d'Istanbul et d'Ankara et un calme apparent régnait dimanche, après les violentes confrontations de la veille au soir dans les deux premières villes de Turquie entre police et contestataires.

Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a mis sa menace à exécution et les forces de l'ordre sont intervenues massivement dans la soirée à Istanbul et Ankara avec gaz lacrymogènes et canons à eau contre les protestataires qui bravaient l'interdiction de manifester aux cris de "Taksim partout, résistance partout", ou "Tous ensemble contre le fascisme".

A Istanbul, des cohortes impressionnantes de policiers en civil armés de matraques ont chargé dans les rues qui mènent à la fameuse place Taksim, le coeur de la révolte du printemps 2013, effectuant de nombreuses arrestations, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, et faisant plusieurs blessés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je condamne l'usage excessif de la force par la police turque contre les manifestants et les journalistes", a déclaré Nils Muiznieks, commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, dans un communiqué à l'AFP.

Les événements de samedi "viennent s'ajouter à la liste de cas où la gestion de manifestations en Turquie soulève de sérieuses inquiétudes en matière de droits de l'Homme", a-t-il poursuivi.

Rien qu'à Istanbul, survolée par des hélicoptères, les autorités ont mobilisé 25.000 hommes, des dizaines de blindés et 50 canons à eau.

Des photographes ont saisi des scènes de violence place Taksim à Istanbul, où des manifestants étaient matraqués par la police et d'autres allongés par terre, certains perdant du sang, après avoir respiré des gaz lacrymogène.

Autour de la place emblématique de la fronde de 2013, la tension était très forte et les conditions de travail difficiles pour la presse. Une équipe de la chaîne américaine CNN qui faisait un direct a été interpellée puis relâchée.

"Les dérapages des personnes chargées de faire respecter la loi représentent une menace directe à l'Etat de droit et ne peuvent être tolérés", a ajouté M. Muiznieks, appelant instamment Ankara à traiter les protestataires conformément aux normes des droits de l'Homme.

Quelque 3,5 millions de Turcs - chiffre officiel de la police - avaient défilé contre M. Erdogan dans toute la Turquie pendant les trois premières semaines de juin 2013. Ces manifestations, sévèrement réprimées, avaient fait au moins huit morts et plus de 8.000 blessés.

La semaine dernière, deux personnes ont été tuées dans une banlieue d'Istanbul dans des heurts entre la police et des manifestants qui célèbraient la mémoire d'un adolescent mort des suites des blessures infligées lors de la fronde de 2013.
(AFP, 1er juin 2014)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

US House Committee passes a bill on Christian properties in Turkey

WASHINGTON, D.C. – A controversial bill passed through the U.S. House of Representative's Committee on Foreign Affairs on Thursday after a week following pressure from the Turkish government, weakening Turkish-American relations in a time of regional crisis in the Middle East.

The Turkey Christian Churches Accountability Act directs the Secretary of State to report annually to Congress until 2021 on the status and return of confiscated or otherwise unreturned Christian churches, places of worship and other properties in or from the Republic of Turkey and in Northern Cyprus. The bill describes Northern Cyprus as a land occupied by the Turkish military.

Aram Hamparian, the executive director of the Armenian National Committee of America, praised the move and congratulated senior members of the committee, including Chairman Ed Royce, a Republican congressman from California, which has a considerable Armenian population, who also sponsored the bill. The Armenian American lobby has conducted a large campaign to gather support for the bill within the committee.

Turkish officials said that despite their lobbying efforts and their own interactions with the representatives, they had failed to block the progress of the bill. "Congressmen tend to seek more support from their constituencies in upcoming congressional elections this fall. We can say that the Armenian [American] lobby was successful merely because of elections politics," a Turkish official added.

In a statement released by Turkish Foreign Ministry it was said that "while the clear and concrete steps that Turkey has taken for the improvement of the rights and freedoms of all of its citizens, including for the non-Muslim minorities are evident; attempts by anti-Turkish circles in the US Congress, driven by domestic political considerations, to push such unconstructive and baseless initiatives are unacceptable. That these circles have focused on the heritage of a single religion, and have neglected negative developments occurring at the expense of other religions and their heritage is inconsistent with universal values and contrasts starkly with the multi-culturality of the United States."

It is not clear whether the bill will be discussed in the general assembly. Turkish officials vowed to work against the bill, and Turkish American lobbies in Washington and New York are disappointed by the result.

Ali Çınar, a well-known name within the Turkish-American community and former head of the Federation of Turkish American Associations, said that Turkish people must meet federal and local representatives to prevent a further deterioration of relations between the two countries. "We will meet federal officials this summer and work to convince them not to support these bills," he said in an email being circulated within the community.
(Daily Sabah, June 28, 2014)

Turkish professor at Harvard asks hard questions to President Gül

Turkish President Abdullah Gül faced a pointed question May 30 at Harvard University about police violence in Turkey on the anniversary of the Gezi Park protests.

“How do you sleep at night when people are dying in Turkey? Aren't you ashamed to be at the head of such a state?” Dr. Emrah Altındiş, a medical specialist at the prestigious American university, asked the president during a panel at the school.

“Now you listen to me: No one would let you ask such kind of questions that easily,” Gül said in response.

Altındiş asked his question during a Q&A session at the event, which drew about 150 people. “It's the anniversary of the Gezi events. Last year, I and several Nobel-laureate colleagues published an article in the journal Science. We noted and protested the fact that the state of the Republic of Turkey, which you head, killed eight citizens, delivered head trauma to 90 of our people, was responsible for the loss of nine people's eyes, and left thousands of people choking on gas,” the doctor said.

“But the violence in Turkey is continuing. Three women are killed every day, and four workers are murdered in workplace accidents [each day]. The army which you head killed 34 people in Roboski [in December 2011]. Are you not ashamed to head such a state?” Altındiş continued.

“Don't you see that your hands are dripping with blood? How can you tell lies to us here about democracy? How do you sleep at night? Your prime minister calls 14-year-old boys terrorists,” he said in reference to Berkin Elvan, one of those killed during Gezi by police.

The doctor also pointedly noted that he would have received a beating had he had the temerity to pose such a question in Turkey.

“These sorts of events happen in other countries too. The protests in Gezi Park began with cool-headed actions, but illegal organizations joined the fray when the initial incidents were not properly dealt with. This was of course very upsetting,” Gül said, adding that not all the information Altındiş mentioned was correct. (Hürriyet, May 31, 2014)


Relations régionales / Regional Relations

Plus de 400 Turcs évacués de Libye après des menaces

Plus de 400 Turcs ont été évacués mardi de Libye après des menaces d'un général dissident qui a réclamé le départ des ressortissants turcs et qataris, accusant leurs pays de soutenir les islamistes, selon une source aéroportuaire.

L'ambassade de Turquie en Libye a affrété mardi deux avions pour évacuer de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, 420 turcs, dont la plupart travaillent dans une centrale électrique à Syrte (centre), a déclaré Mohamed Ismaïl un porte-parole de l'aéroport, cité par l'agence libyenne Lana.

L'ambassade de Turquie était injoignable pour commenter ces départs. On ignore si d'autres départs sont prévus.
 Le colonel Mohamed Hijazi, porte-parole de la force paramilitaire du général dissident Khalifa Haftar, a adressé samedi un ultimatum de 48 heures aux ressortissants turcs et qataris pour quitter la région Est du pays, selon des propos relayés par des médias libyens.

Les forces du général Haftar qui dit conduire une opération depuis mi-mai contre les "groupes terroristes" dans l'Est, accusent le Qatar et la Turquie de soutenir les islamistes en Libye.

Peu de Qatariotes résident en Libye où en revanche des centaines de Turcs sont revenus après la chute du régime de Mouammar Kadhafi pour travailler dans plusieurs domaines comme la construction ou la restauration.

Une source au ministère libyen des Affaires étrangères a indiqué toutefois mardi que l'ultimatum du général dissident "ne représentait pas la position officielle de l'Etat libyen", assurant que "la sécurité des ressortissants étrangers était de la responsabilité du gouvernement".

Les autorités accusent le général Haftar de mener un coup d'Etat, tandis que lui assure que son objectif ultime était d'"éradiquer le terrorisme".
(AFP, 24 juin 2014)

Turks leave Libya as consul general calls on Libyan government for responsibility

Some 250 Turkish citizens are leaving Libya, after a call from a renegade Libyan general to Turks and Qataris to leave the country’s east within two days or suffer a backlash from the public.

Most Turkish nationals have left the country since the Foreign Ministry issued its own warning, Anadolu Agency quoted Turkey’s Benghazi Council General Ali Sait Akın as saying on June 23.

“The Libyan government is responsible for the security of foreigners in Libya. We expect the Libyan government to take this responsibility, guarantee the security of foreigners and object to the targeting of foreign workers, who have no purpose other than serving Libya,” said Akın.

Libyan Ambassador to Turkey Abdulrezzak Mukhtar, meanwhile, has sought to assure Ankara and has called on Turkey to “be calm.”

As the Benghazi Airport is closed, efforts are underway to bring the 250 Turkish nationals back to Turkey via the airport in Labrak. They will be transferred out by Libyan Airlines and African Airlines, as Turkish Airlines does not have flights to Labrak.

The consulate’s work has been transferred from Benghazi to the capital city of Tripoli since June 14 due to security reasons, said Akın.

The spokesman for renegade Libyan general Khalifa Hafter told reporters in Benghazi on June 22 that citizens of Turkey and Qatar had “48 hours to leave,” warning that “measures would be taken” against those discovered after the ultimatum, which he said started on Saturday, June 21.

“Those carrying Turkish or Qatari citizenship must leave the area between the Imsaid crossing [on the Egyptian border] and the city of Sirte [in central Libya] within 48 hours,” Col. Mohammed Hegazy said. “We will not be responsible for any backlash against them from the public if they are still present in these areas after that.”

Hegazy said the public was “angered” at the policies of Turkey and Qatar and accused the two countries of “sending spies” to eastern Libya. 

Ankara closed its consulate in Benghazi earlier this month and warned its citizens against traveling there because of the deteriorating security situation.
(hurriyetdailynews.com, June 23, 2014)

Manifestation devant l'ambassade d'Arabie saoudite

Appel de l'Association belge des victimes du terrorisme:

Pour protester contre le soutien politique et logistique apporté par le régime saoudien au terroristes génocidaires de Daech en Syrie et en Irak.
 
Pour dénoncer la propagande du régime saoudien et des médias occidentaux qui fabriquent un conflit sunnites/chiites alors que le conflit irakien oppose les Irakiens de toutes confessions à des terroristes au discours suprématiste dont le projet est d'éradiquer des millions d'êtres humains en raison de leur croyance.
 
Pour réaffirmer la solidarité entre sunnites et chiites, entre Arabes, Turkmènes, Kurdes, Chaldéens etc, entre musulmans, juifs, chrétiens, êzidis, athées etc., entre Belges et Irakiens...
 
Manifestation devant l'ambassade d'Arabie saoudite

Vendredi 20 juin 2014 à 16h

Avenue Franklin Roosevelt n° 45 à 1050 Bruxelles

http://www.michelcollon.info/Manifestation-Stop-aux-Saoud.html?lang=fr

La Turquie a évacué son consulat de Bassorah par mesure de sécurité

La Turquie a évacué mardi pour des raisons de sécurité son consulat général de Bassorah (sud de l'Irak), une semaine après l'attaque de son consulat de Mossoul (nord) par des combattants jihadistes, a annoncé son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.

"Dans le cadre de la situation en Irak, et en raison de l'augmentation des risques en matière de sécurité dans la région de Bassorah, notre consulat général a été évacué aujourd'hui mardi", a indiqué M. Davutoglu sur son compte Twitter.

Le personnel diplomatique turc a été conduit en sécurité au Koweït, ajoute le ministre.

Les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont déclenché la semaine dernière une offensive en Irak, au cours de laquelle ils ont investi le 11 juin le consulat de la Turquie à Mossoul et pris en otage 49 citoyens turcs qui s'y trouvaient.

Ce groupe radical sunnite, récemment inclus dans la liste des organisations considérées comme "terroristes" par Ankara, détient par ailleurs 31 chauffeurs routiers turcs.

L'enlèvement des Turcs a provoqué une polémique, l'opposition parlementaire reprochant au gouvernement islamo-conservateur d'Ankara ses liens présumés avec certains réseaux jihadistes et sa décision de ne pas évacuer le personnel diplomatique de Mossoul malgré les menaces qui pesaient sur eux.

Le gouvernement turc a engagé des discussions pour tenter d'obtenir la libération de ces personnes, selon lui en bonne santé.

"De gros efforts sont déployés. Nous faisons le maximum", a déclaré mardi devant la presse le chef de l'Etat, Abdullah Gül.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a de son côté évoqué mardi les "efforts intenses" de ses services et dénoncé l'incapacité des autorités de Bagdad à assurer la sécurité du personnel diplomatique turc de Mossoul. (AFP, 17 juin 2014)

Les autorités turques discutent pour libérer les otages de Mossoul

Les autorités turques discutent avec toutes les parties en Irak pour tenter d'obtenir la libération des 80 ressortissants turcs retenus en otage par le groupe jihadiste de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), a-t-on appris de source gouvernementale.

"Nous sommes en contact avec tous les groupes en Irak, y compris les Kurdes et les Turkmènes", a déclaré à l'AFP une source gouvernementale. Ce responsable s'est refusé à préciser si l'EIIL faisait partie de ces groupes.

Les jihadistes d'EIIL ont investi mercredi le consulat turc de Mossoul et pris en otage près d'une cinquantaine de citoyens turcs qui s'y trouvaient, dont le consul, des diplomates de son équipe, des soldats des forces spéciales et trois enfants.

En outre, 31 chauffeurs de poids-lourds turcs ont également été enlevés par ces combattants islamistes qui ont pris le contrôle de Mossoul, deuxième ville d'Irak.

Tout au long de la journée, les médias turcs ont bruissé d'informations contradictoires sur la remise en liberté de ces chauffeurs mais le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu s'est réfusé jeudi soir à les confirmer.

"La sécurité de chacun de nos ressortissants est primordiale (...) nous poursuivons nos contacts", a déclaré M. Davutoglu devant la presse.

"Nos prières vont vers eux (...) nous ferons tout ce qui est nécessaire pour, je l'espère, recevoir de bonnes nouvelles très bientôt", a-t-il ajouté sans plus de détail, se contentant d'indiquer que les otages se trouvaient dans une "zone sûre".

Mercredi soir, le chef de la diplomatie turque avait menacé les preneurs d'otages des "représailles les plus sévères" en cas de menaces sur les citoyens turcs.

Le ministère des Affaires étrangères a par ailleurs recommandé dans un communiqué à ses ressortissants de "quitter l'Irak le plus tôt possible et d'éviter tout déplacement dans ce pays pour des raisons de sécurité".

Les combattants jihadistes avançaient jeudi vers Bagdad après s'être emparés de larges territoires du nord-ouest de l'Irak face à une armée en déroute.

Le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag a indiqué de son côté que son gouvernement ne solliciterait pas le Parlement pour obtenir une nouvelle autorisation d'intervenir militairement pour venir au secours des otages.

"Autant que je sache, nous ne travaillons pas sur un tel mandat", a déclaré M. Bozdag, précisant que le gouvernement disposait déjà d'un mandat de ce type, renouvelé tous les ans et valable jusqu'en octobre, pour des frappes aériennes contre les bases des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak.

"Je ne sais pas si le mandat actuel suffit. Le gouvernement évalue toutes ces questions", a poursuivi le ministre.
(AFP, 12 juin 2014)

80 citoyens turcs retenus en otages par les jihadistes

Les rebelles jihadistes sunnites ont pris mercredi une nouvelle ville en Irak et avançaient vers la capitale Bagdad dans une offensive fulgurante qui a poussé à la fuite environ un demi-million d'habitants.

La dernière conquête des jihadistes est Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad. Ils ont en outre tenté, en vain, de prendre Samarra, à une centaine de km de Bagdad, selon des témoins.

Ils se sont emparés depuis mardi de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites.

L'EIIL a en outre pris en otages 49 Turcs au consulat de Turquie à Mossoul parmi lesquels le consul et des membres des forces spéciales, de même que 31 chauffeurs de poids-lourds turcs dans cette province.

Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a menacé l'EIIL des "représailles les plus sévères" en cas de menaces sur les otages.

"Tout Tikrit (chef-lieu de Salaheddine) est aux mains des insurgés", après deux heures de combats avec les forces de sécurité, a indiqué un responsable. Les jihadistes ont tenté en outre de prendre Baïji, où se trouve l'une des plus grandes raffineries du pays, mais sans succès.

Cette avancée de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) face à des forces gouvernementales en déroute et un pouvoir chiite impuissant, risque de plonger ce pays pétrolier dans le chaos.

L'Iran chiite mais aussi les Etats-Unis ont apporté leur soutien au gouvernement de Nouri al-Maliki face au "terrorisme".

- Réunion du Parlement jeudi -

Parallèlement, les attentats anti-chiites ne connaissaient pas de répit, faisant près de 40 morts.

L'EIIL, qui ambitionne d'installer un Etat islamique, a prévenu qu'il "n'arrêtera pas la série d'invasions bénies". Le groupe contrôlait déjà des secteurs de la province occidentale d'Al-Anbar à la frontière syrienne. Accusé d'abus en Syrie, il y tient de larges secteurs de la province pétrolière de Deir Ezzor (nord-est), faisant craindre une unité territoriale avec le nord-ouest irakien.

Symboliquement, le groupe a diffusé mercredi sur internet des photos de jihadistes créant une route entre la Syrie et l'Irak en aplanissant au bulldozer un mur de sable.

Impuissant et miné par des clivages confessionnels, le gouvernement irakien a appelé le Parlement, qui se réunit jeudi, à décréter "l'état d'urgence".

Mais face à l'avancée dans le Nord des combattants jihadistes aguerris, soldats et policiers ont montré peu de résistance, le gouverneur de Ninive, Athil al-Noujaïfi, accusant les commandants militaires d'avoir abandonné le champ de bataille.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), "plus de 500.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur et autour de Mossoul", qui compte habituellement deux millions d'habitants.

- 'Peur des massacres' -

A 50 km de Mossoul, des files interminables d'hommes, femmes et enfants attendaient à un barrage kurde pour obtenir un permis de séjour pour passer au Kurdistan autonome.

Arrivée avec sa famille, Zahra Chérif, 39 ans, explique avoir "quitté la ville par peur des massacres si l'armée lance un assaut sur la ville" pour la reprendre à l'EIIL.

Dans Mossoul, les combattants, vêtus d'uniformes militaires ou de tenues noires, le visage découvert, étaient positionnés près des banques, des administrations publiques et au siège du Conseil provincial, selon des témoins.
 Face à l'escalade sur le terrain, Washington s'est engagé à "travailler avec le gouvernement irakien et les responsables à travers le pays pour apporter une réponse unie à l'agression de l'EIIL". "La situation est très grave", a souligné la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.

Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Stuart Jones, a lui jugé que l'EIIL constituait "l'un des groupes terroristes les plus dangereux du monde".

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a de son côté apporté le soutien de Téhéran "au gouvernement et peuple irakiens face au terrorisme", et souligné la nécessité d'un "soutien effectif international".

Selon des experts, l'EIIL est constitué en grande partie en Irak d'ex-cadres et membres des services de sécurité de Saddam Hussein ayant rejoint la rébellion après l'invasion américaine de 2003.

Les troupes irakiennes, formées par les Etats-Unis qui avaient auparavant dissous l'armée de Saddam Hussein, n'ont jamais réussi à devenir une véritable force armée.

Enfin, dans l'immédiat, la prise de Mossoul aura un effet limité sur les exportations pétrolières, selon Eurasia Group consultancy basé à New York.
(AFP, 11 juin 2014)

Mosul has fallen, people flee

ISIS (Islamic State of Iraq and the Levant) gangs have captured the whole of the city of Mosul due to the weakness of the Iraqi army. People are fleeing. The PUK and KDP are evacuating their buildings in the region.

ISIS gangs started a new wave of attacks on 7 June. The city was taken totally under the control of these gangs today. Before that, many neighbourhoods had been captured by ISIS and other anti-government forces.

On the first day of clashes, Kurdish were attacked and in the Muwafakiye village to the west of the city, at least 4 people were killed and 45 wounded in a suicide bomb attack carried out by two bomb laden vehicles.

One day later, the president of the Mosul provincial parliament, Bashar Kiki stated that “some parts of the city have been captured by ISIS", adding that clashes were still going on between Iraqi forces and ISIS.

ISIS has once again targeted the civilian population and executed them. In the last few days dozens of civilian, peshmerga and soldiers have died.

After the attacks of ISIS, Yezidi and Shabak Kurds fled en masse to Federal Kurdistan. ISIS is known to attack all who are of religions and identities other than Islam.

The Prime Minister of Federal Kurdistan, Nechirvan Barzani stated that he wants the people of Kurdistan to help Kurds, Arabs, Assyrians, Chaldeans and other all people fleeing from Mosul. Barzani called on the UNHCR to help.

It is not stated if the peshmerga forces will take action against ISIS gangs. However, peshmerga forces have been despatched to the borders in support.

KDP and PUK evacuate their buildings

The biggest parties in Federal Kurdistan, the KDP and PUK, decided to evacuate their buildings in Mosul after attacks were carried out in Tuz Khurmatu near Kirkuk.

On 9 June in Tuz Khurmatu two massive explosions occurred near the buildings of the PUK and Communist Party of Kurdistan. One of those explosion was carried out with a bomb laden truck. After the attacks in Tuz Khurmatu, at least 30 people lost their lives and 185 were wounded. ISIS gangs claimed responsibility for the attacks.

In Jalawla, 323 km from Mosul, there were bomb attacks targeting the buildings of PUK and security office on 9 June in which at least 22 people died. ISIS also claimed the responsibility of this attack.

Mosul Airport is occupied

According to some Kurdish officials, Mosul airport has been taken under the control of ISIS.

In breaking news it has been reported that ISIS gangs have now taken control of the whole of Nineveh province and are advancing towards the neighbouring Salahaddin region.
(ANF, June 10,  2014)

Ankara et Téhéran se promettent de coopérer

La Turquie et l'Iran se sont engagés lundi à coopérer pour mettre un terme aux conflits qui agitent le Moyen-Orient, notamment la guerre civile en Syrie où les deux pays s'opposent, afin de ramener la "stabilité" dans cette région.

"Nous souhaitons tous les deux faire cesser les souffrances dans la région (...) nous sommes déterminés à y parvenir. Les efforts communs de la Turquie et de l'Iran peuvent apporter une contribution importante à cet effort", a déclaré M. Gül au cours d'une conférence de presse concluant un entretien avec son homologue iranien.

"L'Iran et la Turquie, les deux plus importants pays de la région, sont déterminés à combattre l'extrémisme et le terrorisme", a renchéri M. Rohani.

"L'instabilité qui existe dans la région ne sert personne, ni dans la région, ni dans le monde. Nos deux pays ont accepté de travailler ensemble et de faire de leur mieux", a ajouté le chef de l'Etat iranien.

"Ce qui est important pour nous, c'est de mettre un terme au bain de sang et au conflit en Syrie, de nous débarrasser des terroristes qui viennent de plusieurs pays et de laisser le peuple syrien décider de son avenir", a insisté M. Rohani devant la presse à l'issue d'un entretien en fin de journée avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Ankara et Téhéran s'opposent depuis plus de trois ans sur le conflit syrien. L'Iran est le principal allié régional du régime du président Bachar al-Assad alors que la Turquie a pris fait et cause pour la rébellion qui le combat.

Selon l'agence de presse officielle Irna,
M. Rohani a envoyé dimanche un message de félicitations à M. Assad "pour sa victoire à la présidentielle" du 3 juin organisée dans les zones contrôlées par le régime et qu'il a remportée sans surprise face à deux candidats inconnus.

A l'inverse, le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié lundi ce scrutin de "nul et non avenu" et d'"impossible à prendre au sérieux".

Devant la presse, M. Gül a une nouvelle fois apporté son soutien aux négociations sur le programme nucléaire controversé iranien. "Nous ne souhaitons pas qu'un pays de la région se dote de l'arme nucléaire", a-t-il souligné.

"Notre région devrait être débarrassée non seulement des armes nucléaires mais aussi des armes conventionnelles", a souhaité son invité.

L'Iran négocie depuis le début de l'année avec les grandes puissances du "5+1" (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) un accord susceptible de rassurer durablement le reste du monde sur le caractère exclusivement pacifique de son programme atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales.

Des représentants américains et iraniens doivent directement se rencontrer pour la première fois lundi et mardi à Genève pour évoquer la question.

A l'issue de son entretien avec le président iranien, M. Erdogan s'est contenté de souligner, sans plus de détails, "les progrès dans les relations (entre les deux pays) depuis l'élection de M. Rohani" en 2013.

Pendant une visite en Iran en janvier, il avait annoncé l'intention des deux pays de porter en 2015 à 30 milliards de dollars (22 milliards d'euros) le volume de leurs échanges commerciaux, contre 13,5 milliards de dollars (10 milliards d'euros) en 2013.

Largement dépendante de l'Iran et de la Russie pour ses ressources énergétiques, la Turquie envisage d'augmenter ses importations de pétrole et de gaz iraniens, à la faveur d'un accord sur le programme nucléaire iranien.

Le séjour de M. Rohani était la première visite d'Etat en Turquie d'un président iranien depuis 1996. Ses prédécesseurs, Mohammad Khatami (1997-2005) et Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), s'y étaient rendus pour de simples visites de travail.
(AFP, 9 juin 2014)


Trois ingénieurs turcs tués dans un attentat suicide

Trois ingénieurs turcs ont été tués et un quatrième blessé lundi matin dans l'est de l'Afghanistan par un kamikaze à moto qui s'est fait exploser contre le car dans lequel ils se trouvaient pour aller travailler, ont annoncé les autorités.

L'attentat s'est produit peu après 07H15 (02H45 GMT) dans le district de Behsud, près de Jalalabad, la grande ville de l'est afghan.

"Un kamikaze a fait sauter sa moto bourrée d'explosifs contre un car transportant des ingénieurs turcs", a déclaré à l'AFP Ahmad Zia Abdulzai, porte-parole de la province de Nangarhar.

"Trois ingénieurs turcs ont été tués et un quatrième a été blessé", a-t-il ajouté. Ce bilan et la nationalité des victimes ont été confirmés par une source officielle turque.

Un enfant afghan a également été blessé, a dit le chef de la police locale, Hazrat Hussain Mashriqiwal.

Le groupe d'ingénieurs, des employés de la compagnie turque EMTA, "se rendait au travail" au moment de l'attaque, a expliqué M. Abdulzai. "Ils s'occupaient d'un projet de construction dans le Nangarhar", province frontalière du Pakistan, a-t-il précisé.

L'attaque n'a pas été revendiquée mais les attentats suicide font partie des armes de prédilection des talibans, artisans d'une insurrection meurtrière en Afghanistan depuis leur éviction du pouvoir par une coalition militaire menée par les Américains dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé "un acte terroriste lâche dont les coupables doivent être rapidement traduits en justice par les autorités afghanes".

La Turquie dispose d'environ 460 soldats en Afghanistan au sein de la Force de l'Otan (Isaf).

Les talibans ont lancé le 12 mai dernier leur offensive de printemps, en plein entre-deux tours d'une élection présidentielle devant désigner le successeur de Hamid Karzaï, auquel la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.

Si les insurgés n'ont pas réussi à perturber significativement le premier tour du 5 avril, ils pourraient redoubler d'efforts pour tenter de saboter le second, prévu le 14 juin.

Lundi, ils se sont dits "prêts à entrer en action contre le personnel électoral et les bureaux de vote", intimant aux électeurs de "rester à l'écart" des opérations de vote.
(AFP, 2 juin 2014)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Debates on rotating presidency between Turkish and Greek Cypriot leaders

A meeting between Cypriot leaders in the U.N.-controlled buffer zone on June 2 has been overshadowed by a list of offers by the Greek side that would only bestow a minority status on Turks in any unified Cyprus, a non-starter for the island’s northern community.

Turkish Cypriot President Derviş Eroğlu said his Greek counterpart, Nicos Anastasiades, did not accept previous agreements which had been approved by his predecessors since 2008. The president added that the Greek side had also refused to accept a rotating presidency system while offering a single voter list without making any Turk-Greek differentiation.

The rotating presidency had previously been accepted by the Greek Cypriots.

The new offer package includes a permanent Greek Cypriot president, a Turkish vice president, a single voter list where Greek Cypriots could vote in the election of the vice president, that the EU should play an active role in the negotiation process, a proposal to give land to Greek Cypriots and simultaneous discussion about Turkey’s guarantor status and the fate of Turkish-born citizens living on the island.

Eroğlu said the Turkish side was insistent over the rotating presidency, noting that former presidents Mehmet Ali Talat and Demetris Christofias had already reached an agreement on the matter.

The president emphasized that the single voter list would abolish their desires for bi-zonality and that Greek Cypriots would be able to choose the Turkish leader.

The U.N. chief’s special representative in Cyprus, Lisa Buttenheim, said the three-and-a-half hour meeting was held in a “constructive and sincere manner” and that both leaders had agreed to continue to offer their suggestions on all essential matters.     

The next two meetings will be held on June 23 and July 7 as part of an agreement to come together twice a month in an effort to conclude the negotiation process as soon as possible, Buttenheim said.

After a nearly two-year hiatus, negotiations aimed at reuniting the island’s two communities were restarted in February in the wake of concerted pressure from the United States.
(hurriyetdailynews.com, June 4, 2014)

Immigration / Migration


Arrestation de trois citoyens turcs en Grèce pour "terrorisme"

Trois ressortissants turcs soupçonnés d'appartenir à un groupe terroriste ont été arrêtés à Athènes, ont annoncé les autorités grecques samedi.

Deux femmes et un homme ont été arrêtés vendredi lors d'une opération policière dans trois différents endroits de la capitale.

Selon les médias, les trois personnes seraient des militants du Front de libération révolutionnaire du peuple (DHKP-C).

Le plus jeune des trois, une femme de 24 ans était recherchée par les Grecs dans le cadre d'une enquête sur l'interception en juillet 2013 d'un bateau pneumatique chargé de muntions près des côtes de Chios, île grecque proche de la Turquie. Elle faisait aussi l'objet d'un mandat d'arrêt international issu par Interpol, selon un communiqué de la police.

Les deux autres personnes arrêtées, une femme de 48 ans et un homme de 40 ans, sont également soupçonnés d'appartenance à un groupe terroriste.

En février 2013, le DHKR-C avait revendiqué un attentat suicide devant l'amabassade américaine à Ankara.

Quatre autres membres du groupe avaient été arrêtés en février en Grèce après une opérations de l'unité anti-terroriste dans un appartement du centre d'Athènes où fut trouvé une importante cache d'armes.
(AFP, 28 juin 2014)

Kimyongür convoqué ce mardi 1er juillet devant la justice espagnole

Communiqué du Comité pour la liberté d'expression et d'association (CLEA)

Souvenez-vous.  Le lundi 17 juin 2013, Bahar Kimyongür était arrêté avec son épouse et ses deux enfants par des policiers en civil dans la Cathédrale de Cordoue en Espagne.

Les autorités judiciaires turques venaient de réactiver un mandat d'arrêt international contre sa personne sous l'accusation fallacieuse d'"appartenance à une organsiation terroriste".

Après avoir été placé en garde à vue au commissariat de Cordoue puis incarcéré à la prison de haute sécurité de Soto del Real à Madrid, il avait été remis en liberté sous caution.

Cinq mois plus tard, Bahar était une nouvelle fois appréhendé par la police, toujours sous le coup du même mandat turc, cette fois à l'aéroport Orio di Serio de Bergame en Italie où il devait donner une série de conférences sur le Moyen-Orient.

Au bout de 111 jours de détention puis d'assignation à résidence, la Cour d'appel de Brescia l'avait totalement innocenté, écartant toutes les préventions contenues dans le mandat d'arrêt turc vieux de près de 10 ans.

On attendait donc que la justice espagnole prenne enfin une décision dans cette incroyable affaire.

Nous venons d'apprendre que Bahar est convoqué devant l'Audience nationale à Madrid ce mardi 1er juillet à 11h.

Nous espérons que le juge Bermudez prendra la même décision positive à l'égard de Bahar que celle rendue à la fois par les autorités italiennes en mars 2014 et déjà par les autorités néerlandaises en juillet 2006.

Nous vous appelons donc à rester sur le qui-vive et à prêter attention aux informations que nous ne manquerons pas de vous communiquer dans les plus brefs délais. (www.leclea.be, 26 juin 2014)

Bilan de la visite d'Erdogan, à la fois attendue et décriée

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan était en visite en France. Après avoir été reçu vendredi 20 juin à Paris par le président de la République, François Hollande, il a tenu un meeting à Lyon samedi. Ce meeting, organisé dans le cadre de sa tournée politique en Europe, a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Il a aussi été fortement décrié par de nombreuses associations.

Arrivé en France vendredi, Recep Tayyip Erdoğan a été accueilli par François Hollande à l'Élysée. Lors de leur entretien, les deux hommes ont discuté de nombreux sujets et notamment de la Syrie. Le président français a ainsi demandé au Premier ministre turc la plus grande vigilance concernant les cas de citoyens français transitant par la Turquie afin de rejoindre le djihad en Syrie, a rapporté l’agence de presse Doğan.

Recep Tayyip Erdoğan a déclaré que la Turquie avait déjà extradé 22 jeunes Français dans cette situation, mais qu'environ 200 autres étaient soupçonnés de se trouver dans la région pour tenter de se rendre en Syrie ou en Irak. La France souhaite établir une coopération resserrée avec la Turquie sur ce sujet.

Manifestations anti-Erdoğan à Lyon

Invité par l'Union des démocrates turcs européens (UETD), Recep Tayyip Erdoğan s'est exprimé devant 15.000 personnes au parc des expositions de Chassieu. La région Rhône-Alpes abrite la plus grande communauté turque de France, soit environ 200.000 personnes. D’après un reportage mené par le site d’information en ligne Rue89 Lyon, le Premier ministre était très attendu par ses supporters venus en grand nombre assister au meeting.

Dans le même temps, à l'appel notamment de la Fédération de l'union des Alévis de France (FUAF), environ 500 personnes selon la police et 1.000 selon les organisateurs se sont rassemblées à la gare Perrache, a rapporté l'Agence France Presse. "Erdoğan : L'assassin n'est pas bienvenu à Lyon. Dictateur de Turquie, Dégage!" pouvait-on lire sur des bannières. "Son gouvernement est autoritaire. Il méprise la démocratie en réprimant dans la violence les manifestations pacifiques et les minorités. Ce n’est pas normal qu’il vienne dans le pays des droits de l’Homme", a déclaré à Mehmet Demirbaş, président du centre culturel lyonnais des Alévis, cité par l’agence.

Adresse aux Turcs de France

Recep Tayyip Erdoğan, lors de son discours (photo officielle), a abordé le sujet de la double nationalité. Quelque 620.000 Turcs résideraient en France, a-t-il observé, et la moitié d'entre eux détiendraient la double nationalité franco-turque. D'après le Premier ministre, ce chiffre devrait être plus élevé. "Vous êtes nos ambassadeurs. Pourquoi le nombre de nos ambassadeurs n'est-il que de 300.000? Je veux qu'il augmente à 620.000", a-t-il déclaré, ajoutant que les Turcs de France devaient s'intégrer mais pas "s'assimiler". "N'oubliez pas votre culture, vos traditions et vos croyances", a demandé le chef du gouvernement turc à ses compatriotes. "Ne laissez pas vos enfants s'assimiler", a-t-il poursuivi.

S'adressant à la communauté turque de France, il a également déclaré que la France avait "besoin de gens courageux, honnêtes et travailleurs comme vous". "L'Europe a besoin de la Turquie, [...] de sa population jeune et dynamique. Elle a besoin de la Turquie pour lutter contre le racisme et l'islamophobie", a ajouté le Premier ministre. (Sarah Baqué, www.lepetitjournal.com/istanbul , 23 juin 2014)

Plusieurs centaines de manifestants contre la venue d'Erdogan

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Lyon pour protester contre la tenue dans la ville d'un meeting du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en tournée européenne à quelques semaines de l'élection présidentielle à laquelle il sera très probablement candidat.

A l'appel de la FUAF (Fédération de l'union des Alévis en France), quelque 500 manifestants, selon la police, 1.000 selon les organisateurs, se sont regroupés dès 11H00 près de la gare de Perrache, à quelques centaines de mètres de la préfecture où M. Erdogan devait être reçu par le maire PS de Lyon Gérard Collomb et le préfet du Rhône Jean-François Carenco, avant son meeting.

Vendredi, il s'était entretenu avec François Hollande à Paris.

Estimés entre dix à quinze millions en Turquie (sur 76 millions), les Alévis sont une minorité religieuse très particulière à l'Anatolie et constituent un courant progressiste de l'islam. Dans un pays à forte majorité sunnite, ils peinent à faire valoir leur culte et leur mode de vie libéral et sont très critiques envers la politique d'Erdogan.

"L'assassin n'est pas bienvenu à Lyon. Dictateur de Turquie. Dégage", "Egalité et Liberté pour tous" ou encore "Justice pour le peuple arménien", pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles.

"Son gouvernement est autoritaire. Il méprise la démocratie en réprimant dans la violence les manifestations pacifiques et les minorités. Ce n'est pas normal qu'il vienne dans le pays des droits de l'Homme", a déclaré à l'AFP Mehmet Demirbas, président du centre culturel lyonnais des Alévis.

"M. Erdogan a un CV bien chargé en matière de non-respect des droits de l'Homme. Les autorités françaises, en autorisant la tenue de son meeting électoral, lui donnent un blanc-seing", a regretté Michaël Cazarian, président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF)-Centre, qui appelait aussi à manifester.

Le meeting de M. Erdogan, organisé par l'Union des démocrates Turcs Européens, s'est tenu dans l'après-midi au centre EurExpo de Chassieu (Rhône).

Dans son discours, il a demandé à ses compatriotes en France "de ne pas oublier leur culture, leurs traditions et leur croyance", selon ses propos rapportés par la presse turque. "Ne vous assimilez pas. Ne laissez pas vos enfants s'assimiler", a poursuivi M. Erdogan tout en leur demandant de s'intégrer.

Evoquant le chiffre de 620.000 Turcs en France, dont la moitié a la double nationalité franco-turque, il a ainsi encouragé les autres à l'acquérir: "Vous êtes nos ambassadeurs... Pourquoi le nombre de nos ambassadeurs n'est-il que de 300.000 ? Je veux qu'il augmente à 620.000", a-t-il dit, ajoutant: "La France a besoin de gens courageux, honnêtes et travailleurs comme vous".

"L'Europe a besoin de la Turquie, elle a besoin de sa population jeune et dynamique, elle a besoin de la Turquie pour lutter contre le racisme, contre l'antisémitisime et l'islamophobie", a également affirmé le dirigeant turc.

Jeudi en Autriche, entre 6.000 et 10.000 manifestants avaient défilé à Vienne contre un précédent meeting d'Erdogan, largement pressenti pour être le candidat de son parti conservateur à l'élection présidentielle des 10 et 24 août.
(AFP, 21 juin 2014)

Les droits des migrants violés à la frontière gréco-turque

Les autorités grecques violent les droits des migrants à la frontière avec la Turquie et l'agence européenne Frontex est "complice" de leurs exactions, dénoncent plusieurs associations dans un rapport publié vendredi à l'occasion de la journée internationale des réfugiés.

"De nombreux témoignages ont confirmé la pratique d'expulsions collectives (push-back)" à la frontière maritime entre les deux pays, écrivent la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), le réseau Migreurop et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH).

Pour protéger le droit de chacun à demander asile, les règles internationales interdisent les expulsions collectives. Pourtant, selon le rapport, les garde-côtes grecs interceptent et remorquent les bateaux de migrants vers la Turquie "souvent avec violence, sans que les réfugiés soient identifiés".

Un père syrien a ainsi raconté aux auteurs du rapport avoir été dépouillé de tous ses biens par les garde-côtes grecs et avoir été ensuite laissé à la dérive avec sa femme et son bébé pendant 24 heures avant d'être secouru par des Turcs.
 L'agence européenne de surveillance des frontières extérieures Frontex a reconnu avoir "été informée de 27 rapports d'expulsions collectives" et d'autres mauvais traitements.

Elle a pourtant "continué de fournir un soutien logistique aux opérations (bateaux, avions, caméras thermiques, formation des garde-côtes, identification des nationalités des migrants)", ajoutent les associations.

"En continuant ses activités à cette frontière, malgré sa connaissance de ces violations avérées et répétées, l'agence se montre complice", a commenté dans un communiqué Olivier Clochard, président de Migreurop.

La frontière gréco-turque est l'un des principaux points d'entrée d'immigration irrégulière dans l'Union européenne après l'île italienne de Lampedusa.

Après un renforcement des opérations de contrôle à la frontière terrestre et la construction d'un mur, les migrants se sont reportés sur la façade maritime. En 2013, Frontex a intercepté 10.427 migrants en mer, contre 3.307
en 2012, selon le rapport.

Entre septembre 2012 et mai 2014, au moins 18 embarcations ont fait naufrage, 191 personnes sont mortes et 33 portées disparues. Une majorité des victimes venaient de Syrie, d'Afghanistan, de Somalie ou d'Erythrée.

"Si leurs embarcations avaient pu atteindre les côtes de l'Union européenne, ces personnes auraient certainement pu obtenir l'asile", soulignent les associations en regrettant que l'UE privilégie une politique de "fermeture" de ses frontières à la protection des réfugiés.
(AFP, 20 juin 2014)

Manifestation et critiques contre une réunion d'Erdogan à Vienne

Des milliers de manifestants représentant l'opposition au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont défilé jeudi contre sa présence à Vienne pour une réunion vivement critiquée par le gouvernement autrichien.

Les manifestants, qui étaient 6.000 selon la police et 10.000 selon les organisateurs, étaient entourés d'un important dispositif policier.

Leur parcours ne conduisait pas jusqu'à la halle où M. Erdogan s'est exprimé devant 7.000 Turcs d'Autriche, tandis que 6.000 autres personnes, qui n'avaient pu prendre place à l'intérieur, suivaient l'événement sur un écran géant installé sur le parvis.

Le dirigeant turc, largement pressenti pour être le candidat de son parti conservateur à l'élection présidentielle des 10 et 24 août, a consacré la plus grande partie de son discours à promouvoir les succès de sa politique économique, selon ses propos rapportés par l'agence de presse autrichienne APA.

Les images de la réunion "montrent très clairement que le Premier ministre turc a apporté en Autriche la campagne électorale (turque) et a aussi, de cette manière, causé du désordre", a réagi Sebastian Kurz, le chef de la diplomatie autrichienne.

"Nous refusons cela, et la seule chose que je puisse dire, c'est que le respect pour le pays, cela ressemble à autre chose", a-t-il ajouté devant des journalistes.

Comme il l'avait fait en mai à Cologne (ouest de l'Allemagne), M. Erdogan a invité la communauté turque à s'intégrer à son pays d'accueil et à apprendre sa langue, mais à ne pas s'y assimiler.

Il y a quelques jours, Sebastian Kurz, également chargé de l'Intégration, avait demandé dans une interview que M. Erdogan "n'introduise pas de divisions dans la société autrichienne".
(AFP, 19 juin 2014)

Austrian foreign minister blames Erdoğan for ‘disorder’ in Vienna

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s visit to Austria, which sparked mass demonstrations in Vienna, has drawn more sharp words from Austrian Foreign Minister Sebastian Kurz, who said the visit “clearly shows Erdoğan has brought his election campaign to Austria and has caused disorder.”

“We refuse to accept this. The only thing I can say is that respect for a country does not look like this,” Kurz told journalists on June 19, after as many as 10,000 people demonstrated against Erdoğan’s visit, according to figures provided by organizers and local police.

Kurz’s remarks came ahead of his meeting Erdoğan scheduled for June 20. The Turkish prime minister will meet the Austrian foreign minister before his departure for Paris, where he will meet with French President François Hollande.

Erdoğan has been increasingly accused of autocratic tendencies in Europe and a similar trip to Germany last month ruffled feathers after he spoke out against the assimilation of Turkish immigrants.

On July 19, he addressed a crowd of some 6,000-7,000 supporters from Austria’s 250,000-strong Turkish minority in a sports arena. A further 10,000 people watched his speech on a big screen outside the venue.

Erdoğan is touring European countries with large Turkish populations ahead of a widely expected run for the presidency in August. 

Austrian police said they used tear gas spray after a “minor incident” when a bottle was thrown at the protesters in the Austrian capital, most of whom were from the local Turkish community. No injuries were reported.

Austria’s government had warned Erdogan against making “provocative comments” and he appeared to heed the advice in his speech, telling the crowd that “no one has anything to fear from us.”

During his address, Erdoğan said that Europe needed his country, trumpeting Turkey’s economic growth under his stewardship.

“Europe does not end where the river Danube flows into the Black Sea, but begins where the Euphrates and the Tigris begin,” he said.
(hurriyetdailynews.com, June 20, 2014)


CCAF: Non à la venue d'Erdogan en France

Le bureau national du CCAF dénonce la tournée électorale européenne de Recep Tayyip Erdogan et la tenue d’un meeting en France qui vise à enrôler sous sa bannière les communautés turques.

Le discours du Premier ministre turc, nationaliste, xénophobe et teinté d’antisémitisme est contraire aux valeurs de la République. Ses propos négationnistes sur le génocide arménien constituent de plus une atteinte insupportable à la dignité humaine, en particulier pour les descendants des victimes. Ils sont un facteur de haine, d’exacerbation du communautarisme et de dissension susceptibles de risque de troubles à l’ordre public.

Le CCAF demande aux autorités françaises de se montrer particulièrement vigilantes à l’égard de toute déclaration qui pourrait une nouvelle fois attenter à la mémoire des un million et demi d'Arméniens massacrés lors du premier génocide du XXe siècle.

Il en appelle aux démocrates de Turquie vivant en France et en Europe pour qu’ils fassent barrage à la propagation du discours fascisant du premier ministre turc. Il souligne enfin l’urgence de doter le pays d’instruments législatifs susceptibles de protéger les citoyens contre les atteintes à leur dignité, en particulier le négationnisme qui constitue une déclinaison du racisme et le volet politique du génocide.

Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France
contact@ccaf.info | http://www.ccaf.info

Fédération kurde: Erdogan fait sa tournée électorale en ... France

Demain, samedi 21 juin, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan tiendra un meeting à Lyon dans le cadre de sa campagne pour les élections présidentielles qui auront lieu en août prochain. Aujourd'hui même, il est reçu officiellement par François Hollande pour discuter des relations bilatérales entre les deux Etats.

Cette visite démontre clairement le soutien de la France à R.T. Erdogan, chef d'un gouvernement islamo-conservateur, et à sa politique déplorable sur le plan de la démocratie et des droits humains.

La France qui se targue d'être « le pays des droits de l'homme » ignore-t-elle les milliers de prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles turques ; les centaines d'enfants et de jeunes tués impunément par les forces de l'ordre dans les manifestations pacifiques, principalement dans la région du Kurdistan, mais aussi à Gezi, dans l'ouest du pays ; l'aide apportée par la Turquie aux djihadistes sanguinaires pour que ceux-ci combattent les Kurdes de Syrie ?

M. Hollande ignore-t-il l'implication de la Turquie dans l'assassinat des trois militantes kurdes, Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Saylemez, survenu à Paris le 9 janvier 2013 ?

Non, l'Etat français n'ignore rien de tout cela ! Son attitude laxiste et conciliante avec la Turquie porte gravement atteinte aux valeurs et principes fondamentaux chers à la France.

Nous demandons à la France de:

- dénoncer les violations des droits humains commises par la Turquie,

- demander des comptes à la Turquie concernant le triple assassinat des militantes kurdes,

- faire pression sur la Turquie pour qu'elle réponde aux revendications des Kurdes dans le cadre du processus de paix actuellement en cours,

- enterrer définitivement l'accord de coopération sécuritaire avec la Turquie qui reviendrait à légitimer les violences commises par les forces de l'ordre turques et leur impunité. (feykakurde@gmail.com)


PCF contre la visite d'Erdogan à Lyon

Le premier ministre R.T. Erdogan est en tournée électorale. Il tiendra meeting à Lyon samedi 21 juin 2014 après avoir été reçu officiellement par le président de la République.

Cette coïncidence ne trompe personne. R.T. Erdogan est-il le candidat soutenu par F. Hollande ? La France apporte-t-elle son appui à cet autocrate honni par tous les démocrates de Turquie ? Cette visite déplacée et cette réception inopportune constituent une provocation indigne.

Le régime autoritaire de R.T. Erdogan porte atteinte à la laïcité et viole les droits humains. Des milliers de prisonniers politiques croupissent en prison, les opposants sont qualifiés de « terroristes » et il n’a pas hésité à faire tirer sur son peuple lors des manifestations de la place Taksim, de Soma et dans la région kurde, à Lice. Les droits des minorités kurdes et alévis sont systématiquement piétinés. Ce pouvoir corrompu se livre à des ingérences dans la justice pour échapper aux poursuites. Il aide les djihadistes de Syrie et ses services sont impliqués dans le triple assassinat des trois militantes kurdes dans Paris. R.T. Erdogan n’est pas le bienvenu dans la France que nous voulons encore France des droits de l’Homme.

Le PCF est résolument aux côtés des démocrates turcs et kurdes qui luttent ici et en Turquie pour que triomphent la justice, le droit et la liberté. (http://www.pcf.fr/55938)


Aydar and Kartal: No return without concrete reforms

KCK Executive Council member Zübeyir Aydar and Kongra Gel Co-president Remzi Kartal have cast doubt on the guarantee given by the Ankara no. 8. Serious Criminal Court, that has announced a 'guarantee of non-arrest' for 26 people in exile, including the two Kurdish politicians.

The court has revoked an arrest warrant for 26 of 31 people whose statements have yet to be taken in connection with a trial of those involved in the formation of the Kurdish Parliament in Exile in 1995 and the Kurdistan National Congress in 1999. The court has decided that article 246 entitled 'document of guarantee to be issued to accused' of the Law pertaining to Criminal Court Procedure will apply if these persons go to Turkey within 3 months to make statements.

Others affected by this decision are Felemez Başboğa, Ali Haydar Aslıyüce, Mahmut Kılınç, Şengül Özbek, İlknur Şen, Mehmet Sıraç Bilgin, İsmail Özden, Ali Haydar Celasun, Ekrem Berkpınar, Ali Matur, Nejdet Buldan, Nizamettin Toğuç, Mehmet Ali Yiğit, Haydar Işık, Mehmet Taşkala, Celal Özkan, Abdurrahman Çadırcı, Aziz Doğan, Yaşar Ertaş, Elif Alataş, Ahmet Turhallı, Ökkeş Kolusarı, Şemsettin Aktaş and Mesut Uysal.

Yusuf Serhat Bucak, Yaşar Kaya and Şerafettin Kaya have returned to Turkey recently on account of a similar decision made by the Ankara no. 11 Serious Criminal Court, which previously had jurisdiction in the case.

Aydar: Legal and constitutional guarantees are necessary

Kurdish politician Zübeyir Aydar told ANF that the decision did not provide a proper guarantee. Aydar added that there were several other ongoing cases and investigations regarding himself and other Kurdish politicians living in exile. He said: "This decision does not mean the cases have been dropped. The trial process will continue." Aydar continued: "Other courts have issued in absentia arrest warrants for me, personally. There is also a red bulletin and they monitor me everywhere through Interpol."

Kongra Gel Co-president Remzi Kartal told ANF: "there is no question of our returning to Turkey." Zübeyir Aydar added that legal and constitutional reform was necessary in order to remove the articles cited in the indictment, saying that it was not just a matter of 26 people but affected thousands of people in prison and guerrillas in the mountains.  "One court saying: 'You won't be arrested' changes nothing. Another court can take a different decision."

Kartal: Anti-terror law must be abrogated and the prisons emptied

Remzi Kartal said: "while the prisons are full and people are being sought and no legal reforms have taken place, whether one person will be arrested or not changes nothing. Until the AKP takes sincere steps towards a resolution of the Kurdish question there is no question of our returning." Kartal added that the Anti-Terror law must be abrogated and the prisons emptied and steps taken to ensure the return of exiles in Europe and guerrillas from the mountains. (ANF, June 14,  2014)

Avant sa visite, Vienne appelle Erdogan à ne pas diviser l'Autriche

L'Autriche a invité fermement jeudi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à ne pas diviser "la société autrichienne" lors de sa visite prévue à Vienne la semaine prochaine, suite à un déplacement polémique en Allemagne.

"Je mets solennellement en garde le Premier ministre Erdogan: il ne doit pas introduire de divisions dans la société autrichienne", déclare le ministre des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, dans un entretien au quotidien Österreich à paraître vendredi.

Le 24 mai à Cologne, M. Erdogan avait tenu un discours enflammé devant la communauté turque, attaquant les médias et invitant les Turcs d'Allemagne à ne pas s'assimiler à leur pays d'accueil.

Le dirigeant, qui s'apprête à annoncer sa candidature à la présidentielle turque d'août, est attendu le 19 juin à Vienne, où vit une grande partie des quelque 250.000 membres de la communauté turque ou d'origine turque en Autriche.

"Les Autrichiens d'origine turque ne sont pas des corps étrangers. Ce sont des Autrichiens. C'est mon message à Erdogan", souligne le ministre autrichien: "Tenir le mauvais discours peut nous rejeter en arrière et empoisonner le climat."

En agissant comme en Allemagne, a ajouté Sebastian Kurz, M. Erdogan "ne nuirait pas seulement à notre population majoritaire, mais aussi et avant tout aux immigrés turcs."
(AFP, 12 juin 2014)

Les candidats d’origine turque ont fait carton plein en Région bruxelloise

Plus d’un quart des élus au Parlement bruxellois d’origine extraeuropéenne

La Libre Belgique, Valérie Gillioz, 5 juin 2014

Souvenez­vous, à quelques jours des élections fédérales et régionales du 25 mai dernier, une polémique avait vu le jour concernant des tracts et courriers de campagne rédigés et distribués uniquement en turc dans certains quartiers de Bruxelles. Dans nos pages, nous évoquions alors les jeux troubles auxquels se livraient les différents partis pour gagner les voix de l’électorat allochtone, particulièrement dans la capitale.

Les résultats des élections montrent aujourd’hui que ces stratégies des partis ont été plutôt payantes. Sur les 72 élus francophones du nouveau Parlement de la Région de Bruxelles­Capitale, pas moins de 20 d’entre eux sont d’origine extraeuropéenne, soit près de 28 %. Dans les cantons à plus forte population immigrée, ces proportions sont même largement supérieures. En comparaison, les élus d’origine extraeuropéenne représentaient 23,5 % du nombre total d’élus en Région bruxelloise lors des élections communales de 2012.

C’est, sans surprise, au sein du PS et du CDH, les deux partis qui présentent les listes les plus “colorées”, que l’on trouve la plupart des élus d’origine allochtone. Dans ces partis, ceux­ci représentent plus de la moitié du nombre total d’élus. “Ce qui est frappant, c’est la quantité de voix de préférence que récoltent les ténors d’origine extraeuropéenne, à l’image de Fadila Laanan ou Rachid Madrane”, analyse Andrea Rea, sociologue à l’ULB. “Cela démontre une professionnalisation de ces élus, dont on a parfois pu dire par le passé qu’ils n’étaient que des attrape­voix. Aujourd’hui, on constate qu’ils ont un taux de pénétration important au niveau de la Région dans son ensemble, et pas seulement dans certaines communes.”

Une campagne en turc qui a bien fonctionné

Si les élus d’origine étrangère sont issus principalement de l’immigration marocaine, ce sont les candidats d’origine turque qui ont le plus cartonné lors de ces élections. Sur la douzaine de candidats d’origine turque qui se présentaient à la Région bruxelloise, quatre ont été élus, avec des voix de préférence et des taux de pénétration particulièrement remarquables. La jeune députée bruxelloise CDH Mahinur Ozdemir a ainsi été réélue avec 3 098 voix de préférence, tandis qu’au PS les candidats Emin Ozkara, Hasan Koyuncu et Sevket Temiz ont obtenu un mandat avec respectivement 4 173, 4 407 et 4 054 voix de préférence. Des scores d’autant plus impressionnants pour ces deux derniers qu’ils n’étaient placés qu’en 36e et 38e position sur la liste socialiste. D’autres candidats d’origine turque ont également réalisé d’importants scores, sans pour autant être élus. On relèvera par exemple les 3 200 voix de préférence du candidat Ibrahim Donmez, 50e (!) sur la liste PS, ou encore les 3 370 voix du candidat socialiste transfuge Halis Kökten (ex­FDF, ex­CDH), qui n’est passé qu’à dix petites voix d’obtenir un siège au Parlement bruxellois.

Pour Dogan Ozgüden, de la plateforme d’information indépendante Info-­Türk, il ne fait aucun doute qu’il y a un lien direct entre ces résultats et l’utilisation extensive de la langue turque lors de la campagne électorale. “Je ne pense pas que l’on puisse attribuer les bons résultats de certains candidats seulement à la popularité dont ils bénéficient dans leur quartier”, estime-­t­-il. “Au moins la moitié des votes nominatifs de ces élus d’origine turque proviennent des cantons de Schaerbeek et Saint­Josse, où résident un grand nombre d’immigrés en provenance de Turquie.”

Le vote ethnique, invité de ces élections

Cela suffit­il à expliquer les excellents scores des candidats d’origine allochtone? Selon Andrea Rea, ce succès doit tout d’abord être attribué au système électoral belge, qui prévoit la possibilité de voter nominativement. “Bien entendu, il ne faut pas non plus négliger le fait que le vote représente la diversité de la population belge, notamment à Bruxelles”, pointe le sociologue. Mais il reconnaît que l’hypothèse d’un vote ethnique n’est pas à exclure. “Il y a sans doute des individus qui votent par tir groupé dans les listes en fonction de l’origine des candidats. Cela peut s’expliquer notamment par le fait que les familles d’origine turque ou marocaine sont souvent de grandes familles, avec une densité des relations plus fortes que dans les familles belges. Ce sont des logiques qui ont un poids dans les stratégies de vote”, avance-­t-­il.

Que dire du succès des candidats d’origine turque en particulier? “Sans que cela ait pu être démontré scientifiquement pour l’instant, on observe chez la communauté turque une dimension nationaliste importante. L’électorat d’Emir Kir se compose par exemple de personnalités de gauche et de droite, car pour eux le clivage politique importe moins que l’appartenance nationale”, explique Andrea Rea. En nombre inférieur par rapport aux candidats d’origine marocaine, les candidats d’origine turque se font également moins de concurrence entre eux. “Globalement, la communauté turque en Belgique maîtrise bien moins le français que la communauté marocaine, ce qui peut expliquer un plus grand repli sur ellemême”, estime pour sa part Dogan Ozgüden.

DH: Campagne ciblée pour Emir Kir?

Le bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir (PS), aurait-il fait campagne auprès de certaines communautés en particulier ? C’est ce que dénonce un commerçant établi dans la chaussée d’Alsemberg, à Saint-Gilles. "Il y a environ trois semaines, j’étais dans un commerce voisin lorsqu’Emir Kir est arrivé. Il a invité les personnes présentes à ne pas voter MR et CDH parce que ces partis vont supprimer le chômage. Comme cela m’a agacé, je suis directement sorti…", se souvient-il.

Ce commerçant (préférant rester anonyme) s’attendait à voir le candidat socialiste à la chambre débarquer dans son propre établissement. "Il n’est jamais venu. L’un des commerçants qui a reçu sa visite m’a dit qu’Emir Kir ne visitait que les nouveaux Belges et qu’il parlait de mettre en place une prime pour les familles nombreuses…"

Dans la boulangerie située sur le carrefour avec l’avenue des Villas, le gérant d’origine étrangère confirme avoir reçu la visite du candidat à la Chambre. "Il a un peu parlé de son programme mais cela n’a pas duré longtemps car j’étais occupé avec des clients. Il se rendait uniquement chez les étrangers."

Notre interlocuteur se dit particulièrement choqué par cette démarche. "Qu’il fasse son petit tour ne me pose aucun problème. J’aurais encore préféré qu’il passe aussi chez moi plutôt que de cibler les personnes d’origine étrangère. Une telle stratégie électorale, c’est honteux pour un bourgmestre !"

La porte-parole d’Emir Kir dément les affirmations de ce commerçant. "Les équipes de campagne d’Emir Kir ont été partout à Bruxelles jusqu’à Uccle sans faire aucune distinction entre les commerces. Par contre, il est évident qu’il est impossible pour les candidats de se rendre dans tous les commerces existants. Un candidat est souvent sollicité par des gens qui l’invitent expressément à rentrer dans leur commerce. C’est normal alors que le candidat passe plus de temps avec ces personnes."

Pour rappel, le bourgmestre de Saint-Josse sera député à la Chambre à la suite des élections du 25 mai où il a obtenu 18.536 voix.

http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/azzouzi-je-te-briserai-avec-ton-parti-de-pd-538cd5433570900304a164d1


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