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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

41st Year / 41e Année
Août
 
2015 August
N° 444
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Click for details and listes

Droits de l'Homme / Human Rights

Trois policiers, un garçon et trois combattants tués dans la zone kurde
AI urges Turkey to take action against prison brutality
Quatre civils et un soldat tués dans les zones kurdes
Peace Bloc calls for the ending of the ongoing conflict
Vaste opération policière contre le DHKP-C à Istanbul et Mersin
8 soldats tués dans une attaque attribuée au PKK dans le sud-est
Un jeune de 17 ans tué dans des affrontements avec la police

La Turquie multiplie les «zones de sécurité spéciale» dans le sud-est
Un soldat et trois combattants kurdes tués dans des combats
39 membres des forces de sécurité tués depuis le 20 juillet
Erdogan chaque jour encore plus guerrier!
Guerre contre le terrorisme ou guerre contre les forces démocratiques ?
Erdogan poursuivra l'offensive jusqu'à ce qu'il "ne reste aucun terroriste"
Chaliand: « Erdogan pousse les Kurdes à lui répondre militairement »
Lundi, 5 policiers et 1 soldat tués dans des attaques
Thousands attend demonstration on peace in Istanbul
Collectif torture by special operation teams

HDP: Police opened fire in Şırnak and killed 3 people
Trois morts dans de nouveaux affrontements dans le sud-est
Trois soldats tués mardi dans deux nouvelles attaques
Wounded in Suruç, Vatan Budak Dies
Violence: Les partisans du dialogue en mauvaise posture
Deux semaines de violences en Turquie

Intellectuals call on Parliament to step up for peace, democracy
Deux tués et 24 blessés dans une attaque suicide contre une gendarmerie
Deux leaders du HDP, Demirtas et Yuksekdag, visés par la justice d'Erdogan
Demirtas réplique par une plainte judiciaire contre Erdogan

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Deux journalistes britanniques détenus dans le sud-est
CPJ calls for the release of VICE News reporters detained in Diyarbakir
Milliyet fires 7 journalists who are critical of government

Actor Üzümcü dismissed from İstanbul City Theater over criticism of gov’t
Erdoğan plans crackdown on critical media before snap election
Ankara accuse la BBC de soutien au "terrorisme" dans un reportage sur le PKK
The Police Raid into Journalist’s Home
Turkish media group head assaulted in Istanbul
Fortes peines réclamées contre 18 journalistes
 TGC stands with blocked press outlets, condemns pressure on media
CHP deputies visit jailed journalists Karaca and Baransu

Kurdish Question / Question kurde

Under curfew, Kurds have no choice but autonomy, Demirtaş says

HDP deputy Tüzel turns down interim gov’t offer
PKK's answer to the call by Demirtas to lay down arms
Arrest warrants issued for 52 senior PKK members
Plusieurs maires de villes kurdes emprisonnés

Interior Ministry probes 93 DBP municipalities for supporting PKK
The government has once again started to arrest Kurdish mayors
HDP calls for an end to the arrest of elected local administrators
Four people executed in Varto by security forces
Mise en garde du PKK après la mort d'un homme dans le sud
Un soldat et sept combattants kurdes tués
HDP invites a delegation to Kobane border in September
A Bruxelles, Demirtas appelle l'UE et l'Otan à condamner une "guerre injustifiée"
Le leader du HDP Demirtas à Bruxelles
PKK: L'attentat suicide de dimanche devait "venger" la mort de civils irakiens
HPG reports ongoing actions by guerrillas

KNK: Le gouvernement turc commet ouvertement un crime contre l'humanité
KCK: Our people should stand up for the martyrs
29 members of Turkish security forces killed in guerrilla actions

Minorités / Minorities

Le pape rend hommage au prélat décapité par les Ottomans en 1915

Europalia devient-il un instrument de propagande d’Erdogan?
Non soutien à un Congrès scientifique pour avoir utilisé le terme génocide
Istanbul’s Camp Armen Attacked by Racists
Turkish-Armenian Deputy Demands Kamp Armen’s Return

7 Assyrian Villages in Northern Iraq Hit By Turkish Air Strikes
Ziflioglu’s new book: “Story of Armenians in Purgatory”
La Turquie est le champion du monde de xénophobie
Un évêque syriaque, tué au nom de sa foi en 1915, bientôt béatifié
Une communauté se mobilise pour sauver Kamp Armen
Barzani promet de venger les Yazidis un an après l'attaque de Sinjar
Le Parlement latino-américain reconnaît le génocide arménien
Reynders et l'inconfortable Europalia-Turquie

Politique intérieure/Interior Politics

Un gouvernement provisoire, avec deux ministres issus du HDP

29 Political Parties Fit Criteria to Enter Early Election

Davutoglu makes cabinet offers, HDP joins, MHP cracks
Polls show Turkey’s AKP short of votes needed to form government alone
Tâche difficile: un gouvernement de transition avec au sans le HDP

Un pari risqué:  Erdogan convoque des élections dans un climat délétère
L'opposition accuse le président d'organiser un "coup d'Etat civil"
Erdogan appelle à des législatives anticipées le 1er novembre
La tenue des élections anticipées le 1er novembre
Abus de pouvoir: Erdogan refuse de donner un mandat au CHP
"Je souhaite mourir en martyr", lance un ministre

Le Premier ministre rend son mandat pour former une coalition
HDP calls for referendum on Erdoğan’s ambition for presidential system
Latest poll reveals falling support for ruling AK Party
Echec des discussions entre l'AKP et le MHP

Erdogan souhaite une nouvelle constitution pour étendre ses pouvoirs
Elections anticipées après l'echec de la coalition AKP-CHP
Trois procureurs opposés à Erdogan fuient la Turquie
AKP and CHP leaders in lengthy coalition talks, but reach no agreement
Erdoğan’s 1st year marred by violations of Constitution
La politique machiavélique du président Erdogan - Ludo De Brabander
Pendant les violences, la crise politique continue
CHP, HDP seek to reduce tension, call on PKK to stop attacks


Forces armées/Armed Forces

Smear campaign targeting military officer for criticizing gov’t backfires

Un militaire blâme le gouvernement après la mort de son frère dans des combats
771 Kurdes tués en un mois de campagne militaire
Attacks by Turkish forces leave Silvan devastated
L'armée turque riposte par des raids à des attaques attribuées à la guérilla
Ankara fière d'avoir tué 390 combattants kurdes en deux semaine

Unarmed civilians killed in Turkish airstrikes in northern Iraq
La Turquie renouvelle l'état-major d'une armée déjà en guerre
Turkish warplanes kill civilians in Kurdish region's Qandil
260 combattants kurdes tués en une semaine de raids


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Atheists raising their voice in Turkey amid polarized reactions

Une vidéo pro-EI appelle les Turcs à se soulever contre le "traître" Erdogan
Pourquoi ne pourrait-on débattre de l'Islam?
Recours à l'arme chimique: les soupçons sur jihadistes s'accroissent
La conquête islamique d'Erdogan à l'est de l'Europe
Sans la Turquie, Daech n’existerait pas
Erdoğan: Our Only Concern is Islam

Socio-économique / Socio-economic

Au moins huit morts dans des inondations à Artvin

La banque centrale soutient la livre, plombée par la crise politique
Une économie vacillante à la merci de l'instabilité sécuritaire
Trotsky’s Istanbul house for sale

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

HDP applies to the UN regarding ‘extrajudicial executions’ by AKP

Le PCF à Hollande: "Turquie stoppe ses opérations contre le PKK"
Berlin appelle Ankara "à ne pas couper les ponts" avec les Kurdes

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Pentagone: La Turquie prête à participer aux frappes contre l'EI

Pentagone: La Turquie doit faire "davantage" pour combattre l'EI
Washington retire les missiles Patriot en Turquie
Germany to withdraw Patriots deployed in Turkey
Des avions de chasse américains décollent de Turquie pour bombarder l'EI
U.S. denies reaching agreement with Turkey on Syria ‘safe zone’
Les Etats-Unis envoient des F-16 en Turquie pour combattre
L'UE et les Etats-Unis pressent Ankara de faire preuve de retenue
US: Turkish air base deal includes support for YPG

Relations régionales / Regional Relations

Des camions iraniens attaqués en Turquie: l'Iran exprime son "inquiétude"
16 morts dans un attentat suicide anti-kurde revendiqué par l'EI
La Turquie érige un mur à la frontière syrienne pour se protéger
Une visite en Turquie du chef de la diplomatie iranienne reportée
Azerbaïdjan: un journaliste victime des adorateurs du drapeau turc
Turkey's attempts to school Russia on democracy - and why it should not!
Le Qatar soutient l'intervention turque contre le PKK en Irak
Le président du Kurdistan irakien demande le départ du PKK
Le Kurdistan irakien demande à la Turquie de cesser de bombarder le PKK

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Pipeline to carry Turkish fresh water to Cyprus now completed
Northern Cyprus President: No Solid Agreement without Public Acclaim

Immigration / Migration

Dupont-Aignan souhaite voir cesser "le double jeu" de la Turquie

Trois Turcs accusés d'espionnage jugés en Allemagne en septembre
5 migrants morts noyés en tentant de rejoindre l'Europe
L'assassin présumé de trois militantes kurdes renvoyé aux assises
Deze Week : Interviews sur les relations turco-kurdes à Bruxelles
Des milliers de Kurdes manifestent contre les frappes turques
Appeal to manifestation in Brussels against Turkish military attacks
Solidarité avec le peuple de Rojava
Des migrants attaqués en mer entre la Turquie et la Grèce
Erdogan: L'Europe responsable des noyades de migrants dans la mer


Droits de l'Homme / Human Rights

Trois policiers, un garçon et trois combattants tués dans la zone kurde

Trois policiers, un garçon de 12 ans et trois combattants kurdes ont été tués dimanche dans des violences dans le sud-est majoritairement peuplé de Kurdes de la Turquie, a annoncé une source de sécurité locale.

Deux policiers ont été abattus par des hommes armés dans le centre-ville de Diyarbakir, la "capitale" du sud-est anatolien, tandis qu'un troisième policier a été tué à Silopi, dans la province voisine de Sirnak, a précisé cette source.

Ces attaques ont été attribuées par les autorités au mouvement armé kurde.

Trois jeunes kurdes ont par ailleurs été tués par les forces de l'ordre à Silopi. Ils appartiendraient au mouvement de la jeunesse de la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont déclaré les autorités locales.

Un garçon kurde de 12 ans a en outre perdu la vie dans l'explosion d'une mine posée dans le district de Silvan, dans la province de Diyarbakir.

Les combats entre l'Etat turc et les rebelles kurdes du PKK ont repris fin juillet, interrompant une trêve en vigueur depuis 2013. L'agence de presse pro-gouvernementale Anatolie a affirmé qu'en un peu plus d'un mois près de mille rebelles avaient été tués dans l'offensive turque.
(AFP, 30 août 2015)

AI urges Turkey to take action against prison brutality

Amnesty International, in a report released on Aug. 25, urged Turkey to take action against the reported ill treatment of four suspects who are in custody for the murder of two police officers on July 21 in Şanlıurfa's Ceylanpınar district.

Amnesty said the brother of Sedat Aydın, one of the suspects, reported that Sedat and the other three suspects -- Mehmet Naci Yılmaz, Ömer Kılınç and Murat Abir -- are being repeatedly beaten while in police custody, most recently on Aug. 19, and denied access to medical treatment for their injuries. It was also reported that the chair of the Adana branch of the NGO Human Rights Association (İHD) who visited them in prison said they were severely beaten by gendarmes and prison guards.

The report also said Amnesty International has received information that the suspects were taken to a hospital after the ill treatment but not examined by a doctor. According to representatives of the suspects, the doctor instead signed a pre-drafted document stating that they were healthy and had no injuries.

The report stated that the men are still being held in pre-trial detention in Adana, southern Turkey, and continue to be at risk of further ill treatment. It urges the Turkish authorities to prevent further ill treatment of the suspects, provide them with the necessary treatment and investigate the beating claims.

The two police officers were found dead with bullet wounds to the head in the house they shared on July 21 in the Ceylanpınar district. The terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) later claimed responsibility for the killing of the two officers, saying it was in retaliation for the suicide bombing in Suruç, which killed 34 people on July 20 and has been blamed on the radical terrorist Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL). The PKK said in a written statement on one of its websites that the police officers were killed at around 6 a.m. on Wednesday in retaliation for the Turkish police's "collaboration with the Daesh [the Arabic term for ISIL] gang." (TODAY'S ZAMAN, August 28, 2015)

Quatre civils et un soldat tués dans les zones kurdes

Quatre civils dont deux enfants ont été tués jeudi lors des heurts opposant les rebelles kurdes aux forces de l'ordre dans la ville kurde de Cizre, dans le sud-est de la Turquie, a indiqué une source de sécurité locale.

Un premier bilan faisait état de trois civils tués mais un deuxième enfant grièvement blessé a succombé à l'hôpital.

Les quatre victimes ont été prises entre deux feux dans le centre de cette agglomération située à la frontière syrienne, a-t-on précisé de même source.

Trois soldats et quatre autres civils ont par ailleurs été blessés à Cizre dans les accrochages avec la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a attaqué une garnison militaire de la zone avec des roquettes.

A Lice, district de la grande province de Diyarbakir (sud-est), une patrouille militaire a été attaquée par un groupe de rebelles. Un militaire a perdu la vie et quatre autres ont été blessés, ont indiqué les autorités locales.

Par ailleurs, d'intenses échanges de feu ont été signalés entre l'armée et le PKK depuis jeudi matin dans la ville de Yüksekova, autre ville du sud-est anatolien peuplé majoritairement de Kurdes, certains médias locaux faisant état de plusieurs morts parmi la population civile.

Ces informations n'étaient pas vérifiables de sources indépendantes.

Les autorités ont imposé un couvre-feu nocturne dans cette ville située aux confins des frontières avec l'Irak et la Syrie.

Les combats entre l'Etat turc et les rebelles kurdes du PKK ont repris depuis la fin du mois dernier, mettant fin à une trêve en vigueur depuis 2013. L'agence pro-gouvernementale Anatolie a affirmé jeudi que depuis un mois 918 rebelles avaient été tués lors de l'offensive turque.
(AFP, 27 août 2015)

Peace Bloc calls for the ending of the ongoing conflict



A delegation from Peace Bloc has this afternoon left for Silvan (Farqin) district of Amed in order to assess the incidents at the scene after the attacks of state forces on civilians.

A delegation of Peace Bloc, recently formed platform composed of over 90 political organisations, social movements as well as individuals demanding peace against the war policies of the AKP, is going to Silvan in order to assess the attacks of the Turkish security forces on civilians in the town. At a press briefing in Amed, the delegation called for ending the ongoing conflict in Northern Kurdistan and said “We are trying to change the climate which progressively advances into a civil war”.

The delegation led by the spokesperson of the Peace Bloc, Gencay Gürsoy, held a press briefing in front of the Cegerxwin Cultural Center in Amed, which was also attended by HDP deputies Nimettullah Erdoğmuş, Sibel Yiğitalp, Feleknaz Uca, HDK co-spokesperson Sebahat Tuncel and HDP Amed branch co-chair Ömer Önen.

The delegation said they had to divide into two groups, one of which has on the other hand left for Lice which is also witnessing an extraordinary situation in recent days.

GÜRSOY: BOTH PARTIES SHOULD TAKE THEIR HANDS OFF THE TRIGGER

Speaking on behalf of the delegation, the spokesperson Gencay Gürsoy said people face today a trap of war strategy jointly prepared by the ruling power and the Palace (referring to Turkish President Recep Tayyip Erdoğan).

Gürsoy drew attention to the fact that the political life and political fronts in the country has been divided into two camps recently, one being the war bloc composed of war advocators, and the other one being the peace bloc composed of political parties, over 90 NGOs, profession chambers and trade unions that pin their hopes on democratic politics.

Gürsoy said the Peace Bloc is trying to change the climate which progressively advances into a civil war and help the people rise their demand for peace.

Gürsoy remarked that they expected everyone to undertake responsibility on the issue and help peace become socialized and this reaction be heard by deaf ears. He added; “Both parties should take their hands off the trigger as it will otheraise not be very easy to re-initiate talks in a conflict environment.”

SANCAR: THE STATE ATTACKS CIVILIANS

Another member of the delegation, Nuray Sancar, recalled that both electricity and communication systems were cut off in Silvan during the course of the state forces' crackdown in the district which was greatly devastated in the conflict.

Putting emphasis on the intense attacks of the state forces on civilians, Sancar said; “The unilateral ending of the resolution process after the elections and the beginning of a conflict in the Kurdish region raises concerns for all of us. We want an immediate achievement of peace and ending of the conflict. We are here to report what has not been conveyed to the people in the west by the mainstream media. Once we return to Istanbul, we will convey the demands for peace and recommencement of the resolution process.”

Following the press conference, the delegation left for Silvan.
(ANF, August 21, 2015)

Vaste opération policière contre le DHKP-C à Istanbul et Mersin

La police antiterroriste turque a mené une opération d'envergure jeudi à l'aube à Istanbul et Mersin sud contre le DHKP-C arrêtant plusieurs dizaines de suspects, au lendemain d'une fusillade devant les bureaux du Premier ministre, ont rapporté les médias locaux.

Plusieurs personnes ont été arrêtées dans les descentes de police effectuées à Sariyer et Baltalimani, deux districts de la rive européenne d'Istanbul, a indiqué l'agence de presse Dogan.

A Mersin, ville sur la Méditerranée, la police spéciale a interpellé 39 personnes, des femmes en majorité, qui devaient être déférées devant des procureurs pour être interrogées, selon l'agence pro-gouvernementale Anatolie.

Les opérations visent le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple), un groupe radical clandestin qui a revendiqué jeudi soir l'attaque survenue plus tôt dans la journée contre des policiers en faction devant un palais ottoman d'Istanbul qui abrite les bureaux du Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.

Deux hommes armés ont été arrêtés après la fusillade non loin du palais, lieu touristique, au bord du Bosphore. L'attaque n'a pas fait de blessés.

"Nous allons briser (...) les mains levées contre les deux combattants du peuple qui ont mené une attaque contre le palais de Dolmabahçe pour réclamer justice", a souligné le groupe sur son site internet Halkin Sesi.

Le palais abrite les bureaux de M. Davutoglu qui a échoué à former un gouvernement de coalition à l'issue des élections législatives de juin.

Les deux assaillants présumés ont été arrêtés en possession de grenades et fusils automatiques selon les services du gouverneur, et pourraient avoir un lien avec une attaque commise le 8 août contre les locaux à Istanbul du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 13 ans.

Le DHKP-C avait aussi revendiqué une attaque contre le consulat américain à Istanbul, le 9 août.

Les attaques et les arrestations se multiplient en Turquie depuis que l'Etat turc a lancé le mois dernier une campagne militaire contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 20 août 2015)

8 soldats tués dans une attaque attribuée au PKK dans le sud-est

Huit soldats turcs ont été tués mercredi dans une attaque survenue dans la province de Siirt (sud-est) et attribuée aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé l'armée turque.

Une bombe télécommandée à distance a explosé au passage d'une patrouille militaire dans une zone rurale du district de Pervari, a précisé l'état-major, déplorant dans un communiqué la mort de "huit soldats héros".

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre l'armée turque depuis que l'Etat turc a lancé une vaste offensive contre la guérilla kurde, le mois dernier.

Dans une apparente opération de représailles, des avions de guerre turcs F16 ont mené mercredi soir des raids contre des refuges du PKK dans la région de Karacali sur la frontière entre la Turquie et le nord de l'Irak, a rapporté l'agence officielle Anatolie.

En tenant compte des dernières pertes, une cinquantaine de membres des forces de sécurité ont été tués dans des attaques attribuées au PKK au cours du dernier mois.

Parallèlement à cette campagne militaire qui vise aussi, mais beaucoup moins intensivement, le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie, la Turquie est confrontée à une crise politique depuis les élections législatives de juin qui n'ont pas permis de déboucher sur un gouvernement de coalition, les islamo-conservateurs au pouvoir depuis 2002 ayant perdu leur majorité.

Une répétition des élections est inévitable dans les prochains mois, a d'ailleurs précisé mercredi le président Recep Tayyip Erdogan.

Le parti du mouvement nationaliste (MHP), arrivé troisième aux élections législatives du 7 juin, a appelé à l'imposition de la loi martiale dans les régions en proie à la violence et au report des élections. "Autrement, nous serons confrontés à une guerre civile sanglante et inévitable", a estimé le chef du parti nationaliste Devlet Bahceli. "La Turquie est en train de nous écxhapper", a-t-il affirmé.

Le MHP avait catégoriquement refusé d'entrer dans un gouvernement de coalition avec l'AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir.
(AFP, 19 août 2015)

Un jeune de 17 ans tué dans des affrontements avec la police

Un jeune de 17 ans a été tué à Istanbul au cours d'affrontements entre la police et un groupe rattaché au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé mercredi l'agence progouvernementale Anatolie.

Les affrontements ont éclaté tard mardi soir lorsqu'un groupe de 20 personnes a tenté d'organiser une manifestation interdite dans le district d'Esenler, sur la rive européenne d'Istanbul, et ont tiré des coups de feu en direction de la police, a précisé l'agence.

Selon l'agence, le groupe de manifestants qui appartiendrait à la branche de la jeunesse du PKK, avaient les visages masqués et étaient munis de cocktails Molotov et de matériels permettant de fabriquer des bombes.

Le jeune homme de 17 ans, identifiée par les initiales F.E, ferait partie de ce groupe de manifestants, selon l'agence. D'autres médias ont simplement mentionné qu'il s'agissait d'un adolescent

La police a quant à elle désamorcé une bombe sur les lieux de ces affrontements, a ajouté l'agence Anatolie, précisant que quatre personnes ont été arrêtées, les autres ayant pris la fuite.

Ces heurts surviennent alors que les tensions entre les rebelles kurdes et Ankara sont à leur comble dans le sud-est du pays depuis l'offensive militaire turque lancée le 24 juillet, et rejaillissent dans le reste du pays, y compris dans la mégalopole stambouliote où se trouvent des militants en lien avec le PKK.

La Turquie a lancé une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, ciblant à la fois les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les rebelles du PKK, dans ses positions en Irak.

A cette offensive militaire s'ajoutent des opérations policières: plusieurs centaines de militants présumés du PKK, d'un mouvement d'extrême gauche (le DHKP-C) ou de l'EI ont été arrêtés ces dernières semaines. 
(AFP, 19 août 2015)

La Turquie multiplie les «zones de sécurité spéciale» dans le sud-est

En Turquie, le bilan de la lutte antiterroriste et des attaques de la guérilla s'alourdit chaque jour. Lundi, un soldat et un gardien de village ont trouvé la mort dans le sud-est du pays. Selon un bilan officiel, depuis l'attentat de Suruç le 20 juillet qui marque le début des opérations, 41 membres des forces de l'ordre et 14 civils ont été tués par la rébellion alors que 447 personnes présentées comme terroristes ont été tuées dans des bombardements. Et dans le sud-est, les zones placées sous régime d'exception se multiplient.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

De nouvelles zones dites « de sécurité spéciale », c'est-à-dire où la loi martiale est appliquée avec ordre de tirer à vue pour la police et l'armée comme le soulignait dimanche le président Erdogan, ont été décrétées ce lundi dans la province de Diyarbakir, dans les cantons de Lice et de Silvan. Dans le premier, il s'agit d'un couvre-feu simple pour la nuit, alors que dans le second cas, il s'agit d'une mesure décrétée jusqu'à nouvel ordre.

Comme dans la ville de Varto la veille, c'est la première fois depuis l'état d'urgence imposé dans les années 1990 à la dizaine de provinces kurdes que ce régime d'exception est imposé aux populations locales. Et elles ne le tolèrent que difficilement, tentant de s'opposer physiquement à cette interdiction de sortir et circuler. Un peu partout, à chaque fois que c'est possible, les villageois alentour tentent de s'interposer, de jouer les boucliers humains pour empêcher les opérations de ratissage de l'armée ou des forces spéciales de la police. Ce qui se termine parfois par des exécutions sommaires ou, à tout le moins, par des arrestations, comme dans la province d'Agri lundi.

Les partis CHP (social-démocrate, premier parti d'opposition) et HDP (parti pro-kurde) tentent également, par les voies légales, de faire lever ces mesures extraordinaires qui ne font qu'attiser l'escalade de la violence dans le sud-est. Pour l'instant sans succès. (RFI, 18 août 2015)

Un soldat et trois combattants kurdes tués dans des combats

Un soldat turc et trois membres présumés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués tôt dimanche dans l'est de la Turquie, dans de nouvelles violences imputées aux rebelles kurdes, a annoncé l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Les combats se sont déroulés près de la ville de Kagizman, dans la province de Kars, au cours d'une opération de sécurisation de la zone, a précisé l'agence Anatolie.

Deux soldats turcs ont été blessés dans ces affrontements et l'un d'entre eux a succombé à ses blessures à l'hôpital, tandis que trois militants kurdes ont été tués, selon cette même source.

Depuis vendredi, au moins huit membres des forces de sécurité turques ont été tués dans des attaques attribuées au PKK, dans des régions de l'est et du sud-est de la Turquie, majoritairement peuplées de kurdes.

S'exprimant dimanche au cours des funérailles d'un officier tué, le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu que la lutte contre le "terrorisme" continuerait "jusqu'au jugement dernier".

"Notre police, nos soldats ont enterré des centaines de terroristes. Mais ce n'est pas assez. Ce combat va continuer. Nous ne succomberons pas à la complaisance", a-t-il déclaré lors de la cérémonie, retransmise en direct par la trélvision, qui s'est déroulée à Trabzon sur les rivages de la mer Noire.

Les autorités ont par ailleurs décrété le couvre-feu dans le district de Varto, dans la province de Mus (région de l'Anatolie orientale), après d'intenses combats entre l'armée et les rebelles kurdes, a précisé Anatolie.

Les affrontements avaient éclaté dans la nuit après que des jeunes liés au PKK avaient démoli un pont au moyen de bulldozers, selon l'agence.

Depuis l'attentat suicide de Suruç (sud) le 20 juillet, attribué à l'organisation Etat Islamique, qui a provoqué la mort de 33 sympathisants de la cause kurde, Ankara livre une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, à la fois contre le PKK et l'EI.

Dans les faits, les bombardements de l'aviation turque se concentrent essentiellement sur les positions des rebelles kurdes en Irak.

En réponse à ces frappes, le PKK a jugé que les conditions du cessez-le-feu avec Ankara entré en vigueur en 2013 n'existaient plus et a repris les armes, multipliant les attaques contre militaires et policiers turcs.

Selon un dernier bilan provisoire, plus de 40 membres des forces de sécurité turques ont ainsi été tués depuis le 20 juillet dans des attaques attribuées au PKK.
(AFP, 16 août 2015)

39 membres des forces de sécurité tués depuis le 20 juillet

Le bilan des victimes parmi les forces de sécurité turques s'est encore alourdi samedi, trois militaires et un policier ayant péri dans de nouvelles attaques attribuées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), trois semaines après le début d'une "guerre contre le terrorisme" qui ensanglante ce pays.

"Trois de nos soldats sont morts en martyrs et six autres ont été blessés" dans une explosion survenue sur une route de la province de Bingol (est), dans la région de Karliova, a annoncé l'armée turque dans un communiqué.

Un policier a également été tué samedi au cours d'une attaque du PKK une attaque dans la région de Semdinli (région d'Hakkari, sud-est), survenue alors que les forces de l'ordre bouchaient les tranchées creusées par les rebelles.

La veille, une attaque avait fait trois morts et six blessés à Daglica, dans la même région d'Hakkari.

Selon une source gouvernementale, 39 membres des forces de sécurité turques ont au total été tués depuis le 20 juillet dans des attaques attribuées au PKK.

Après l'attentat suicide de Suruç (sud), attribué au groupe de l'Etat islamique (EI), dans lequel 33 personnes proches de la cause kurde ont été tuées, la Turquie a déclenché le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" et sept autres civils ont péri dans des violences

Si l'objectif affiché est de lutter à la fois contre le PKK et les jihadistes de l'EI, dans les faits les bombardements de l'aviation turque se concentrent essentiellement sur les positions des rebelles kurdes en Irak.

En réponse, le PKK a rompu unilatéralement un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013, et repris les armes.

- 'Payer le prix fort' -

Les combats contre le PKK vont se poursuivre "intensément", a prévenu samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, s'exprimant dans la province de Rize, sur les bords de la Mer Noire.

"Personne ne doit tester la force de la Turquie, au risque d'en payer le prix fort", a-t-il menacé.

Outre les raids aériens, la Turquie multiplie les coups de filet contre des membres présumés de l'EI et du PKK : au moins 84 personnes ont été arrêtées dans plusieurs provinces dont celles d'Istanbul, de Mardin et de Gaziantep (sud-est), ainsi que de Van (est), a annoncé samedi l'agence de presse proche du gouvernement Anatolie.

Un grand nombre d'explosifs, de kalachnikovs et de lance-roquettes ont été saisis au cours de ces opérations, a ajouté Anatolie.

Selon le journal Hürriyet, qui cite des sources officielles, 30 gilets munis d'explosifs, dont certains prêts à l'emploi, ont été retrouvés chez des membres présumés de l'EI.

Au total, plus de 2.500 personnes soupçonnées d'être des membres du PKK, de l'EI ou d'un groupe marxiste (DHKP-C) ont été arrêtées, et plus de 600 d'entre elles sont actuellement détenues, selon une source gouvernementale.

Aux prises avec les rebelles du PKK sur son territoire, la Turquie s'est également dit préoccupée par l'avancée de la branche armée du parti kurde syrien dans le nord de la Syrie.

"Le PYD (parti de l'Union démocratique kurde, Ndlr) ne figure pas parmi nos cibles. Nous n'attaquerons pas le PYD tant qu'il n'attaquera pas la Turquie", a assuré un responsable turc, au cours d'une rencontre avec des journalistes.

Ankara s'inquiète d'une part des "liens très étroits" que le PYD a noués avec le PKK, d'autre part de sa proximité avec le régime de Bachar al-Assad. Des inquiétudes dont la Turquie a fait part aux Etats-Unis, un allié avec lequel elle est résolue à créer une zone de protection débarrassée des jihadistes de l'EI dans le nord de la Syrie.
(AFP, 15 août 2015)

Erdogan chaque jour encore plus guerrier!

Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affiché sa fermeté contre la rébellion kurde et sa vitrine politique au Parlement, promettant mercredi de poursuivre avec "détermination" les opérations armées contre les rebelles en Turquie, confrontée à une vague de violences.

"Ces opérations vont se poursuivre (...) Nous allons mener cette lutte avec détermination. Nous ne nous arrêterons jamais", a dit le président turc devant un parterre d'élus locaux réunis dans son palais, à Ankara.

Le processus de paix engagé en 2012 avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est "gelé", a-t-il martelé, affirmant que les combats dureraient jusqu'à ce que les rebelles kurdes "quittent la Turquie et enterrent leurs armes".

Sur le terrain, les accrochages, désormais quotidiens depuis trois semaines entre les forces d'Ankara et les rebelles kurdes, se sont poursuivis mercredi.

Dans la région d'Hakkari, à la frontière avec l'Iran et l'Irak, des policiers turcs et des militants kurdes se sont affrontés mercredi après les funérailles d'un responsable du PKK, tué dans des combats avec l'armée la veille.

Un autre rebelle du PKK a été tué dans l'est et 20 autres se sont rendus à l'armée dans le sud-est, a précisé l'état-major turc, tandis qu'un soldat est mort dans une attaque à la roquette près de Diyarbakir (sud-est).

Recep Tayyip Erdogan s'est aussi vivement attaqué au parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples), dont la percée lors des élections législatives (13% des suffrages, 80 députés sur 550) a privé son Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) d'une majorité gouvernementale.

Le pouvoir turc accuse ce parti, union de courants kurdes et d'une partie de la gauche, d'être largement à la solde du PKK. La justice pourrait d'ailleurs lancer contre le HDP une procédure d'interdiction pour "terrorisme".

La guérilla du PKK est dans la ligne de mire de la Turquie, qui a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme".

Officiellement, si l'armée vise à la fois les rebelles kurdes et les combattants du groupe Etat islamique (EI), dans les faits, les raids ciblent essentiellement les bases arrières du PKK en Irak.

"Nous avons fait une pause après le début de notre offensive" contre l'EI, s'est justifié mercredi un responsable turc du ministère des Affaires étrangères, "les Américains ayant demandé d'attendre pour coordonner les objectifs".

- Crises sécuritaire et politique -

Outre les violences, la Turquie, privée de gouvernement depuis les législatives du 7 juin, est en proie à une crise politique.

Sur ce point, M. Erdogan a balayé mercredi les critiques de ses détracteurs, qui accusent le leader turc de jouer sur la peur et l'instabilité croissantes pour affaiblir le HDP et son jeune chef charismatique, Selahattin Demirtas, et ainsi répéter le scrutin des législatives.

"Une recrudescence des attentats du PKK pourrait faire fuir les électeurs en cas de nouvelle élection et peut faire repasser le parti HDP sous la barre des 10 % des voix lui permettant d'avoir des députés", a déclaré à l'AFP Serkan Demirtas, chef de bureau du journal Hürriyet Daily News.

Une stratégie qui pourrait d'autant plus fonctionner que les derniers sondages donnent deux à trois points de plus à l'AKP (40% des voix en juin) en cas d'élections anticipées, ce qui permettrait au parti de former seul un gouvernement.

"Je veux garder espoir qu'un gouvernement de coalition pourra se former", a toutefois affirmé M. Erdogan.

La Turquie a besoin d'"une volonté politique forte", a estimé M. Erdogan, qui a échoué à instaurer un système présidentiel, une modification de la constitution nécessitant l'appui d'au moins deux tiers du Parlement.

L'AKP a entamé le 13 juillet des pourparlers avec le parti social-démocrate CHP, deuxième force du Parlement, pour former trouver un accord sur un gouvernement de coalition avant le 23 août. En cas d'échec, le président convoquera de nouvelles élections.

Le Premier ministre en exercice, Ahmet Davutoglu, et le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, doivent se rencontrer une dernière fois jeudi après-midi.
(AFP, 12 août 2015)

Guerre contre le terrorisme ou guerre contre les forces démocratiques ?

Depuis l’attentat de Suruç le 20 juillet dernier, l’État turc mène des opérations d’envergure « contre le terrorisme ». Cependant si l’attentat a été attribué à Daech, l’essentiel des opérations vise le mouvement ouvrier et populaire turc et kurde, ainsi que le Rojava (en Syrie) défendu par les YPG/YPJ, forces combattantes kurdes.

Ainsi nous avons appris la fouille des locaux du syndicat Eğitim Sen à Ankara, le syndicat étant accusé d’avoir abrité des "blessés" de Kobané. Les chiffres qui nous arrivent sont effarants plus de 1000 personnes auraient été mises en garde à vue entre le 21 et le 28 juillet et quelques dizaines déjà emprisonnées. Parmi elles, un grand nombre de syndicalistes. Les opérations de répression ne semblent pas s’arrêter. Toutes ces personnes sont assimilées au PKK, parti kurde qui est sur la liste des organisations terroristes en Turquie comme dans l’Union européenne. L’interdiction de ce parti permet ainsi de faire emprisonner tous ceux et toutes celles qui de près ou de loin revendiquent une autre politique que celle menée depuis plus de dix ans par l’AKP, parti au pouvoir en Turquie.

Le recours par l’État turc à des méthodes de répression qui rappellent les années 1990 (villages brûlés, incendies provoqués, massacres de civils, arrestations, emprisonnements, assassinats ciblés de civils dans la rue ou lors des opérations d’arrestation) présage de mauvais jours pour les Kurdes, les forces progressistes et de lutte ainsi que pour les travailleur-e-s qui auront d’autant plus de mal à lutter pour leurs droits dans un contexte de guerre où quiconque revendique est assimilé à un terroriste.

Les arrestations, les interdictions d’organisations (comme celle en vue du HDP, parti progressiste en Turquie) ou les bombardements qui touchent la partie kurde du pays sont les signes d’une guerre intérieure. C’est le processus de paix et de négociation entre l’État turc et le PKK qui est ainsi remis en cause. Par ailleurs, la Turquie a aussi lancé des opérations militaires en Syrie et en Irak toujours contre les combattante- s assimilé-e-s au PKK. La Turquie veut aussi mettre un terme à l’autonomie des trois cantons du Rojava Syrien. Elle souhaite y imposer une « zone tampon » en écrasant les milices YPG/YPJ. Celles-ci dénoncent depuis l’attentat, le survol du Rojava par les avions turcs, ainsi que des tirs d’armes de gros calibre sur des villages de zones qu’elles défendent. La guerre que mène l’État turc est donc une guerre contre les forces opposées à Daech et le combattant militairement.

L’Union Syndicale Solidaire condamne la répression de l’état turc qui se sert du prétexte de l’attentat et du qualificatif de "terroriste" pour s’en prendre aux forces d’opposition démocratiques et progressistes, dont les forces syndicales qui luttent pour l’amélioration des conditions d’existence des travailleurs et travailleuses de Turquie. Elle regrette également que les médias français relayent massivement la propagande gouvernementale turque et française en se félicitant que la Turquie entre enfin en guerre contre Daech, alors que la répression et les attaques militaires turcs ne ciblent que marginalement cette organisation. Elle rejoindra les actions en soutien aux forces progressistes en Turquie qui auront lieu en France. (http://www.solidaires.org/article51540.html)

Erdogan poursuivra l'offensive jusqu'à ce qu'il "ne reste aucun terroriste"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi à Ankara qu'il poursuivrait sa campagne contre les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) "jusqu'à ce qu'il ne reste aucun terroriste".

"Nous continuerons notre combat jusqu'à ce que les armes soient déposées (...) et qu'il ne reste plus un seul terroriste à l'intérieur de nos frontières", a dit le président turc dans un discours télévisé, ajoutant que la campagne aérienne de plus de deux semaines contre le PKK avait déjà infligé "des pertes sérieuses" à ce groupe.

Il a aussi affirmé aussi que des "opérations efficaces" avaient été menées contre le groupe Etat islamique (EI). "Nous avons aussi mené des opérations efficaces contre Daech (ndlr : acronyme arabe désignant l'EI) qui menace notre sécurité", a-t-il dit.

"Nous ne faisons pas de différence entre les organisations terroristes. Quel que soit son but, une organisation terroriste est pour nous une organisation terroriste", at-il souligné.

Le président Erdogan a ajouté que le processus de paix entamé avec le PKK était maintenant "gelé". "Malheureusement, ils n'ont pas compris ce qui avait été fait" pour eux, "le processus de règlement est donc maintenant gelé", a-t-il dit.

Ankara a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants de l'EI en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens suivants se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois ayant été signalés contre l'EI.

L'agence progouvernementale Anatolie a donné le week-end dernier un bilan de 390 rebelles du PKK tués lors des raids menés par les chasseurs turcs contre les bases-arrières de la guérilla dans le nord de l'Irak, et d'une trentaine des membres de forces de sécurité turques tués.

Le contexte est très tendu depuis avec des attaques quotidiennes de la guérilla kurde et des représailles des forces d'Ankara qui ont mis un terme à près de trois ans de trêve entre les parties dans le cadre d'un processus de paix.
(AFP, 11 août 2015)

Chaliand: « Erdogan pousse les Kurdes à lui répondre militairement » 



CATHERINE JOIE, Le Soir, 11 août 2015

Pour Gérard Chaliand, les attentats d’hier attribués aux Kurdes du PKK font partie de la stratégie électorale du président turc 
Entretien

Le cessez-le-feu convenu depuis 2013 entre les Turcs et les Kurdes du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan ; des Kurdes de Turquie) est décidément caduc. Hier, trois attentats ont eu lieu en Turquie, dont deux sont attribués par des responsables turcs aux rebelles kurdes du PKK.

Le premier s’est produit peu après minuit, à Istanbul. Une voiture piégée a visé un bureau de police, faisant dix blessés, à qui s’ajoutent trois morts dans les affrontements qui ont suivi l’attentat.

Le deuxième a eu lieu dans le sud-est de la Turquie. Quatre policiers ont perdu la vie suite à l’explosion d’une bombe au bord d’une route.

Enfin, le troisième attentat visait l’ambassade des Etats-Unis à Ankara. Il a été revendiqué par un groupe d’extrême gauche, le DHKP-C (front révolutionnaire de libération du peuple).

Ces attentats découlent de la campagne antiterroriste entamée par la Turquie il y a deux semaines. Depuis le 24 juillet, Ankara s’en prend aux djihadistes de Daesh (quelques arrestations et trois raids aériens) mais surtout aux membres du PKK – organisation que la Turquie, les Etats-Unis et l’UE considèrent comme terroriste. Les arrestations et bombardements turcs côté PKK sont nettement plus importants qu’envers Daesh. Selon l’agence gouvernementale turque Anatolie (selon cette source uniquement), environ 390 combattants du PKK ont été tués et 400 autres blessés dans les raids turcs contre les bases du PKK situées dans le nord de l’Irak (Kurdistan irakien).

Gérard Chaliand est spécialiste des conflits internationaux. Son dernier livre : La question kurde à l’épreuve de Daesh (Seuil), coécrit avec Sophie Mousset.

Deux attaques soi-disant kurdes en une journée. L’escalade entre Ankara et les Kurdes se poursuit ?

Oui, et ce genre d’attentat va se multiplier. Derrière une apparente complexité, c’est en fait très simple : Recep Tayyip Erdogan (le président turc) poursuit sa stratégie pour renforcer son pouvoir. Aux dernières élections (juin 2015), il n’a remporté qu’environ 40 % des voix, alors que le parti HDP (gauche, pro-kurde) a emmagasiné 13 %, privant l’AKP (conservateur, le parti d’Erdogan) de la majorité absolue. Erdogan, visiblement choqué du résultat, avait deux options : 1) former un gouvernement de coalition, mais aucun parti politique ne lui convient ; 2) déclencher un processus violent contre les Kurdes, pour capitaliser le nationalisme kurde en vue d’élections anticipées.

Erdogan a choisi la seconde option. Il a relancé la lutte avec le PKK. Il pousse les Kurdes à lui répondre militairement. Et à partir du moment où les Kurdes répondent, Erdogan a de quoi justifier ses frappes…

Des prétentions électorales, donc ?

Oui, Erdogan met de l’huile sur le feu pour remporter les élections anticipées qui s’annoncent. Le 23 août, après avoir renoncé à trouver une solution pour former un gouvernement de coalition (il n’essaye même pas de le faire !), il bénéficiera de cent jours pour organiser des élections législatives anticipées. Il va capitaliser sur l’ultranationalisme turc. Autour de 80 % de la population turque n’est pas favorable aux Kurdes… Erdogan fera avec certitude un meilleur score que 40 % de la dernière élection !

La Turquie a dit vouloir s’en prendre au groupe Etat islamique. Des foutaises ?

Daesh, ce n’est pas le problème d’Erdogan. On sait qu’il a laissé passer beaucoup de combattants étrangers par sa frontière, qu’il a fait soigner des combattants de Daesh dans des hôpitaux turcs, et qu’il reçoit leur pétrole ! Les Américains réclamaient depuis longtemps l’accès à la base militaire d’Incirlik. Ils viennent de l’obtenir et dans la foulée, le gouvernement truc a dit qu’il allait combattre Daesh. Mais c’était une déclaration symbolique… C’est d’ailleurs un coup double pour Ankara, puisqu’ils ont en même temps obtenu une concession importante de la part des Etats-Unis : créer une zone tampon au nord de la Syrie. Or, c’est précisément là que se trouve le territoire des Kurdes syriens, qui ont des sympathies pour le PKK. Erdogan veut absolument éviter que les Kurdes syriens n’obtiennent une autonomie…

La semaine dernière, le président du Kurdistan irakien a demandé aux combattants du PKK de quitter le nord de l’Irak. La preuve que les Kurdes sont très divisés entre eux ?

C’est surtout la preuve que le Kurdistan irakien a absolument besoin du débouché turc. Comment évacuent-ils leur pétrole et leur commerce ? Par la Turquie ! Ils ne peuvent le faire ni par la Syrie, ni par l’Irak, ni par l’Iran. Donc il faut qu’ils soient gentils avec les Turcs… D’où le fait qu’ils aient profité des victimes civiles dans leur région suite aux bombardements turcs dirigés contre le PKK pour demander au PKK de quitter la région. C’est cruel, la politique…

Lundi, 5 policiers et 1 soldat tués dans des attaques

La Turquie a été la cible d'une série d'attentats lundi : cinq policiers et un soldat ont été tués dans des attaques attribuées aux séparatistes kurdes du PKK, et un groupe d'extrême gauche a revendiqué un attentat contre le consulat américain d'Istanbul.

Le mouvement radical DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) a revendiqué un attentat lundi contre le consulat américain à Istanbul, tandis que les séparatistes kurdes étaient pointés du doigt dans deux autres attaques, dans la capitale économique de la Turquie et dans le sud-est du pays, au bilan de six morts parmi les forces de sécurité.

Ces violences interviennent alors que la tension monte avec l'intensification de la campagne du gouvernement contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au moment où les Etats-Unis déploient des chasseurs F-16 en Turquie en soutien à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Peu après minuit, un kamikaze présumé a fait exploser une voiture piégée devant un poste de police du quartier de Sultanbeyli sur la rive asiatique du Bosphore à Istanbul. Dix personnes ont été blessées dont trois policiers, selon un communiqué du bureau du gouverneur.

Une bataille rangée a ensuite opposé les assaillants à la police toute la nuit. Outre le kamikaze, deux militants ont été tués dans ces affrontements, selon le bureau du gouverneur.

Beyazit Ceken, chef du département des explosifs à la police, a été blessé dans les accrochages et est décédé à l'hôpital, a ajouté la même source.

Les chaînes de télévision turques ont retransmis en direct lundi les funérailles de M. Ceken, auxquelles a assisté le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Dans le même temps, deux femmes ont ouvert le feu tôt lundi matin sur le consulat, très protégé, des Etats-Unis, situé dans le quartier d'Istinye sur la rive occidentale du Bosphore.

L'une des assaillantes, blessée, a été arrêtée par la police, selon le bureau du gouverneur. Il s'agit de Hatice Asik, militante du DHKP-C, selon l'agence officielle Anatolie.

Le DHKP-C a confirmé son identité sur son site web et promis que "la lutte continuera jusqu'à ce que l'impérialisme et ses collaborateurs quittent notre pays et que chaque pouce de notre territoire soit libéré des bases américaines", a-t-il affirmé.

Ce groupe radical classé terroriste par les Etats-Unis et l'UE avait revendiqué en 2013 un attentat-suicide contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara qui avait fait un mort. Il est considéré par le pouvoir turc comme proche du PKK.

Selon les médias turcs, Hatice Asik, 51 ans, "Hulya" de son nom de guerre, a été libérée le 8 juillet d'une prison d'Istanbul en attendant d'être jugée. Elle avait été arrêtée pour avoir hébergé deux militants de son organisation ayant attaqué un poste de police dans la ville il y a trois ans.Elle risque la prison à vie.

Le consulat américain a annoncé qu'il resterait fermé au public jusqu'à nouvel ordre.

Un responsable turc qui a requis l'anonymat a affirmé à l'AFP que le PKK avait attaqué la station de police. Mais l'attaque a également été revendiquée par un petit groupe de gauche, les Unités de défense du peuple, sur Twitter.

- Près de 400 rebelles tués -

Dans ce contexte extrêmement tendu, quatre policiers ont été tués lundi matin dans l'explosion d'une bombe placée au bord d'une route dans le district de Silopi, dans la province de Sirnak frontalière de la Syrie et de l'Irak. L'attentat a été attribué par les médias locaux aux rebelles kurdes.

En outre, un soldat turc a été tué lorsque des militants kurdes ont attaqué aux lance-roquettes un hélicoptère militaire transportant du personnel dans le secteur de Beytussebap à Sirnak, selon l'agence de presse Dogan.

A l'Onu, le secrétaire général Ban Ki-moon a condamné lundi soir la série d'attaques qu'il a qualifiées de "terroristes", selon un de ses porte-parole. Le secrétaire général a "espéré que les auteurs des attaques seront rapidement traduits en justice".

Ankara a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants du groupe EI en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens suivants se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois
ayant été officiellement signalés contre l'EI.

Après deux semaines de raids turcs contre des bases rebelles dans le nord de l'Irak, environ 390 combattants du PKK ont été tués et 400 autres blessés, selon Anatolie mais il n'a pas été possible de confirmer ces informations.

La guérilla kurde a, de son côté, rompu un cessez-le-feu unilatéral datant de 2013 et repris ses attaques contre les forces de sécurité turques, faisant 28 morts selon un décompte de l'AFP.

Un haut responsable du PKK, Cemil Bayik, a affirmé lundi à la BBC que la Turquie tentait de protéger l'EI en combattant son ennemi juré, le PKK.
(AFP, 10 août 2015)

Thousands attend demonstration on peace in Istanbul

Thousands gathered for a demonstration in Istanbul’s Bakırköy district on Aug. 9, to call for peace in an event organized by the Peace Bloc, which consists of around 80 civil society organizations and is supported by the Peoples’ Democratic Party (HDP) and some deputies from the Republican People’s Party (CHP). 

People started to gather at the Bakırköy demonstration area for the meeting, which was attended by HDP co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ and CHP deputy Oğuz Kaan Salıcı.

Speaking at the demonstration, Demirtaş said the demonstration was being held because people do not want to see their children killed in a way conducted by the Justice and Development Party (AKP).

Demirtaş said the groups who came for the demonstration were determined to bring peace to the country and to prevent the country from going back to the 1990s, when clashes between the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and the Turkish army were at their deadliest.

Police deployed water cannon known as TOMAs to the demonstration ground.

Demirtaş called on all mothers of members of the Turkish security forces to object to the government and say they did not raise their children to give them away for a war desired by the AKP and “the person living in the palace,” referring to President Recep Tayyip Erdoğan.

Demirtaş said they did not fear going to the ballot box once again for an early election, if that was what the AKP forced upon the populace.

“We will make them sorry for wanting to go to early polls,” Demirtaş said. “Are you ready for this?” he asked the crowd listening to him in Bakırköy.

Demirtaş called on Davutoğlu to stop giving the HDP orders from Ankara, adding that Davutoğlu and the AKP should put a stance between themselves on arms and war.

Demirtaş also asked Davutoğlu how they asked the HDP to account for “terrorist attacks” when it was the AKP which was actually supporting the attacks. To support his claims, Demirtaş gave the examples of the massacres of Zergele, Uludere and Suruç.

He said the Peace Bloc must be the biggest political bloc against the AKP for peace to prevail.

Meanwhile, some roads in Istanbul leading to the area where the demonstration was held was blocked from noon on Aug. 9 due to safety precautions.
(hurriyetdailynews.com, August 9, 2015)

Collectif torture by special operation teams

Video has emerged of the torture perpetrated by special operation police teams against dozens of people taken into custody in a raid in a construction site in Yüksekova district of Hakkari on August 5.

The footage published by DIHA shows a member of special operation teams threatening the detainees, who were lined up face down with their hands tied up behind, saying; “What did this state do to you? I know all of you. Whoever is involved in treason, will pay back. You will face the power of the Turk!”

The video shows the brutal treatment suffered by 52 people in the hands of special operation teams who raided a private construction site in Yüksekova, wearing masks and accompanied by armored vehicles.

Among the 52 people detained and tortured here, 46 were released after referral to police quarters, while six others are expected to be taken to court today.

The video, which pictures the torture those released said they had suffered, also shows civilian vehicles near the workers lying on the ground under threats and insults, and members of special operation teams entering the construction site surrounded by armored vehicles.

The video features a threatening speech by a member of special operation teams, who says; "You will face the power of the Turk and the Turkish state." As one of the workers lying on the ground looks at the policeman speaking, he strongly reacts; "Do not look at me! Everyone look on the ground."

In photographs serviced to the press, Hakkari Governor's Office previously reported that soldiers had seized large quantities of munitions during the raid. Yet, the footage shows that is is only the police teams themselves that bear arms. (ANF, August 8, 2015)


HDP: Police opened fire in Şırnak and killed 3 people



According to HDP deputies İrmez and Encü, the police opened fire in Şırnak province against people who tried to prevent detentions. 3 people died, many got injured.

Peoples’ Democratic Party (HDP) Şırnak deputies Aycan İrmez and Ferhat Encü told bianet that the police opened fire against people who tried to prevent police detentions at 4 a.m. today. Three people have lost their lives.

İrmez: Police opened fire in front of the hospital

HDP deputy Aycan İrmez said most of the injured persons in the hospital were under the age of 18 and teenager girls. İrmez and Encü couldn’t reach Governorship and District Governorship of Şırnak. It was stated by the deputies that snipers located in a school continued to fire against people from time to time. Three apartments burnt down from the fire.

HDP Şırnak deputy Aycan İrmez:

“We tried to reach District Governorship. He didn’t answer us but suggested we should see the Governor. We also demanded an ambulance from the Governorship but they didn’t help. You can see they don’t even care.”

Encü: It’s an attempt for massacre

HDP Şırnak deputy Ferhat Encü told bianet:

“Last night, the police blockaded Silopi and Cizre districts of Şırnak province to detain people but police opened fire upon the resistance of people. Three people died. Many people got injured.

"Snipers made blockade the neighborhood and many houses burnt. People are afraid to leave their homes. Wounded people are prevented from going hospitals. A vehicle carrying injured ones was opened fire against. The Mayorship of Silopi tried to extinguish the burning apartments but the police threatened them. It’s an attempt for a massacre.”

Governorship of Şırnak announced two policemen got injured; one of them was gravely injured.

The names of the people who lost their lives: Hamdin Ulaş (58), Mehmet Hıdır Tanboğa (17) and Kamuran Bilin who was estimated 25 or 30 years old.

Trois morts dans de nouveaux affrontements dans le sud-est

Trois combattants kurdes ont été tués et plusieurs policiers blessés dans de nouveaux affrontements entre les forces de sécurité turques et la guérilla dans le sud-est de la Turquie, a-t-on appris vendredi auprès des autorités locales.

Au moins sept personnes, dont deux policiers, ont été blessées dans la fusillade qui a éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi près de la ville de Silopi, dans la province de Sirnak frontalière de l'Irak et de la Syrie, a indiqué le bureau du gouverneur local dans un communiqué.

Trois combattants kurdes, dont un adolescent âgé de 17 ans, sont morts à l'hôpital après avoir été blessés par balles, a précisé à l'AFP le maire de Silopi, Seyfettin Aydemir.

Les militants du Parti des travailleurs kurdes (PKK), une organisation classée terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, ont attaqué des membres des forces de sécurité avec des explosifs, des lance-roquettes et des fusils d'assaut, a ajouté le bureau du gouverneur dans son communiqué.

La fusillade a éclaté après que des policiers, qui rebouchaient des tranchées creusées par des jeunes militants du PKK pour interdire l'accès à un quartier, ont été pris pour cible par des tireurs, a rapporté l'agence gouvernementale turque Anatolie.

Un attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants kurdes, a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla et l'armée turque. Il a été attribué au groupe Etat islamique (EI), mais la guérilla kurde a aussitôt répliqué contre les forces de l'ordre turques, accusées de ne pas protéger la population locale.

Les bombardements turcs, lancés dans la foulée, ont touché en majorité des cibles du PKK dans le nord de l'Irak, et quelques positions de l'EI dans le nord de la Syrie.

Ces violences ont mis fin à trois années de trêve entre le PKK et le pouvoir central qui négociaient une solution pacifique au conflit.
(AFP, 7 août 2015)

Trois soldats tués mardi dans deux nouvelles attaques

Trois soldats turcs ont été tués et trois autres blessés mardi dans deux nouvelles attaques attribuées à la rébellion kurdes, portant à au moins 20 morts le bilan dans les rangs des forces de l'ordre depuis la fin de la trêve entre la guérilla et Ankara.

De leur côté, des F-16 turcs ont frappé mardi des positions de la rebellion kurde à l'intérieur de la Turquie, dans l'extrême sud-est du pays à proximité de la frontière irakienne, ont indiqué des médias turcs.

Mardi matin, deux soldats turcs ont été tués lorsqu'une mine télécommandée a explosé au passage de leur convoi dans la province de Sirnak, frontalière avec la Syrie et l'Irak, selon un communiqué officiel.

Mardi également, un soldat en faction devant une garnison militaire a été mortellement touché par un tir de lance-roquettes près de la ville de Silopi, dans la même province, a indiqué à l'AFP une source de sécurité dans la région.

Les deux attentats, qui ont également fait trois blessés, ont été attribués au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Selon un décompte de l'AFP, au moins 20 membres des forces de l'ordre ont été tués depuis la fin de la trêve il y a deux semaines entre la rébellion kurde et le pouvoir central d'Ankara.

Par ailleurs, une explosion a endommagé dans la nuit de lundi à mardi un gazoduc entre l'Azerbaïdjan et l'est de la Turquie, a annoncé le gouverneur local, et l'acheminement de gaz a dû être suspendu.

Des actes de sabotage de ce type se multiplient depuis la reprise de ces violences qui ont mis fin à une accalmie de trois ans.

L'armée affirme avoir tué plus de 260 combattants dans ses bombardements quotidiens depuis quinze jours contre les bases du PKK du nord de l'Irak, où la rébellion a trouvé refuge depuis des années.

Selon des sources kurdes, dix civils irakiens ont été tués dans des raids ce weekend, mais l'armée affirme n'avoir visé aucune zone habitée. La grande majorité des raids aériens ont eu lieu jusque-là contre des bases situées dans les montagnes irakiennes, mais plusieurs d'entre eux on aussi eu lieu, comme mardi, en territoire turc.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé mardi la Turquie à s'en tenir à une "réponse appropriée" dans ses attaques aériennes contre la rébellion kurde, pointant leur inquiétude sur l'ampleur des raids aériens.
(AFP, 4 août 2015)

Wounded in Suruç, Vatan Budak Dies

Vatan Budak (22), gravely wounded in Suruç Massacre, lost his life in a hospital where he had been treated for 16 days. He was one of 85 wounded people.

On July 20, in Suruç from where they would have gone to Kobani to reconstruct the city, an explosion occurred and left 33 people (one of them was the bomber) dead.

The doctors of Vatan Budak declared his brain death a week ago. He had shrapnel piece in his brain. Vatan Budak had been taken to İstanbul with other wounded people, Ertuğrul Ekelik, Çağla Seven and Gökçe Çetin.

SGDF announced

Federation of Socialist Youth Associations (SGDF) members announced the death of Vatan Budak via twitter.

Along with Vatan Budak, the number of dead people of Suruç Massacre reached 32.

The condition of the injured ones

Turkish Medical Association (TTB) told bianet 24 people are seriously injured and still being treated outside Urfa province where explosion occurred while 26 of them are still in hospital in Urfa; one of them is gravely wounded.

There are 14 injured people in Istanbul; 8 of them are having ambulatory treatment while 6 of them are having inpatient treatment.

2 injured people are being treated in Ankara Numune Hospital.

2 injured people who don’t have a risk of death are being treated in Diyarbakır province. 5 other persons are in the hospitals of provinces like Eskişehir, Kocaeli, Malatya'da, Antep and Antalya.

People who lost their lives in Suruç Massacre:
Uğur Özkan, Kasım Deprem, Hatice Ezgi Sadet, Cemil Yıldız, Çağdaş Aydın, Nazlı Akyürek, Ferdane Ece Dinç, Mücahit Erol, Murat Yurtgül, Emrullah Akhamur, İsmet Şeker, Okan Pirinç, Nartan Kılıç, Ferdane Kılıç, Serhat Devrim, Met Ali Barutçu, Erdal Bozkurt, Süleyman Aksu, Koray Çapoğlu, Cebrail Günebakan, Veysel Özdemir, Nazegül Boyraz, Alper Sapan, Alican Vural, Osman Çiçek, Dilek Bozkurt, Büşra Mete, Yunus Emre Şen, Ayda Ezgi Şalcı, Mehmet Ali Varol, Polen Ünlü. (BIA, August 4, 2015)

Violence: Les partisans du dialogue en mauvaise posture

Deux semaines après l'attentat de Suruç qui a bouleversé la donne en Turquie, rien ne semble arrêter le cycle de représailles meurtrières entre la guérilla kurde du PKK et l'armée turque, plaçant les partisans du dialogue dans une situation de plus en en plus intenable.

Le président Recep Tayyip Erdogan a une fois de plus affiché sa détermination lundi quant à une poursuite de l'offensive antikurde. "La Turquie procèdera à des opérations militaires aussi longtemps qu'elle le jugera nécessaire", a-t-il martelé.

Un point de non-retour risque d'avoir été franchi avec l'attaque suicide la veille au tracteur piégé contre une gendarmerie de l'est qui, de source officielle turque, a provoqué la mort de deux soldats et en a blessé 31 autres.

Elle a été revendiquée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a fait état "de plus de 50 soldats tués" dans cette attaque ayant eu pour but de "venger" la mort de civils irakiens dans des raids aériens turcs contre des bases de la rébellion.

Le mouvement a publié le nom et une photo du "martyr" qui a réalisé l'opération, le visage dissimulé par un foulard et posant devant le drapeau du PKK.

De nouveaux assauts de la rébellion ont en outre été signalés lundi, dont ceux d'un hôpital et d'un convoi militaires qui n'auraient pas fait de victimes. Une autoroute de l'est de la Turquie a été fermée "pour empêcher des attaques terroristes".

L'armée affirme avoir tué plus de 260 combattants dans ses bombardements contre les bases rebelles nichées dans les montagnes du nord de l'Irak qui auraient contraint l'état-major du PKK à se scinder en trois groupes, en Irak, en Syrie et en Iran.

Ces raids ont provoqué ce week-end la mort d'au moins dix civils, ont assuré des sources kurdes, des accusations démenties par l'armée mais qui donnent une raison supplémentaire au PKK d'amplifier ses attaques sur le sol turc.

Le quotidien à grand tirage Hurriyet a affirmé sur son site internet que dix avions de chasse turcs F-16 avaient effectué lundi après-midi une série de bombardements pendant trois heures contre des cibles du PKK dans le nord de l'Irak, y compris contre ses quartiers généraux dans les monts Kandil. Des grottes, des abris et des caches d'armes ont été détruits, notamment à l'aide de bombes guidées par laser, selon le journal.

Le cycle de violences, qui a mis fin à trois années de trêve, a été déclenché par l'attentat suicide le 20 juillet à Suruç (sud), dans lequel 32 jeunes militants de la cause kurde ont trouvé la mort. Il a été attribué au groupe Etat islamique (EI) mais la guérilla kurde a aussitôt répliqué contre les forces de l'ordre turques, accusées de ne pas protéger la population locale.

- Pris en tenailles -

Deux semaines plus tard, le jeune leader prokurde de Turquie Selahhatin Demirtas, fervent partisan du dialogue pour régler un conflit qui a fait plus de 40.000 morts en 30 ans, se trouve dans une situation inconfortable.
 Il est considéré avec sa formation, le HDP, comme le grand vainqueur des législatives du 7 juin, et ayant privé le parti islamo-conservateur au pouvoir AKP de la majorité absolue au Parlement.

Depuis, selon l'opposition, M. Erdogan n'a de cesse de vouloir l'affaiblir, visant un scrutin anticipé permettant à l'AKP de regagner le terrain perdu.

"Demirtas est pris en tenailles entre l'AKP et le PKK", résumait lundi Hurriyet.
 Accusé par le pouvoir de condamner trop mollement les attaques de la rébellion, montré du doigt pour l'engagement de son frère dans les rangs du PKK, M. Demirtas pourrait perdre son électorat modéré.

Dimanche, il a dit vouloir "clarifier les choses" en appelant le PKK à cesser "immédiatement" ses attaques. "L'Etat a le droit de se défendre", a-t-il ajouté. Il a demandé à la rébellion et au pouvoir de renouer le dialogue, car la Turquie "se rapproche rapidement d'une violente tempête".

M. Demirtas a accusé le président turc de faire de "l'esbroufe" à l'intention des Occidentaux en prétendant vouloir lutter contre les jihadistes de l'EI, alors que ses visées seraient de pure politique intérieure.

Des pourparlers se poursuivent entre l'AKP et le parti social-démocrate CHP pour la formation d'un gouvernement de coalition.
(AFP, 3 août 2015)

Deux semaines de violences en Turquie

(CHRONOLOGIE ETABLIE PAR L'AFP)

Rappel des événements depuis l'attentat le 20 juillet à Suruç, dans le sud de la Turquie, qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants de la cause kurde et déclenché un cycle de représailles entre la guérilla kurde et l'armée turque.

L'attentat a été attribué au groupe Etat islamique (EI), mais la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a aussitôt répliqué contre les forces de l'ordre turques, accusées de ne pas protéger la population locale.

Depuis, les frappes turques se sont largement concentrées sur des cibles du PKK, visées par dizaines, alors que seules trois d'entre elles ont été signalées contre des combattants de l'EI en Syrie.

--JUILLET 2015--

- 20: La Turquie est rattrapée par le conflit en Syrie qui se déroule depuis plus de quatre ans à ses portes, avec un attentat à Suruç, près de la frontière syrienne, qui fait 32 morts et une centaine de blessés. Le président Recep Tayyip Erdogan dénonce une "attaque terroriste", le pouvoir évoquant un attentat suicide qu'il attribue à l'EI.

Début de manifestations, réprimées par la police, pour dénoncer la politique syrienne de M. Erdogan, accusé de complicité avec les jihadistes.

- 22: Le PKK revendique le meurtre de deux policiers retrouvés morts à leur domicile de Ceylanpinar (sud-est), présentant son opération comme une "action punitive".

- 23: Des combattants jihadistes ouvrent le feu à partir de la Syrie sur un poste-frontière de l'armée dans la région de Kilis, tuant un sous-officier. Des chars turcs tirent aussitôt sur des positions tenues en Syrie par l'EI.

- 24: Des chasseurs F16 turcs procèdent à des frappes sur des positions jihadistes en Syrie.

Début d'une vague d'arrestations visant des rebelles du PKK, des membres présumés de l'EI et des militants d'extrême gauche. Quelque 1.300 personnes ont été depuis arrêtées.

Dans la soirée, premières frappes turques contre des positions militaires du PKK en Irak. "Les conditions du maintien du cessez-le-feu ont été rompues", affirme le lendemain la branche armée du PKK.

- 27: Les frappes aériennes turques peuvent "modifier l'équilibre" en Syrie et en Irak, estime le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Ankara et Washington sont d'accord pour éliminer l'EI du nord de la Syrie. "Le but est d'établir une zone débarrassée de l'EI et d'améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière", déclare un responsable militaire américain.

- 28: M. Erdogan juge "impossible" de poursuivre le processus de paix avec les Kurdes tant que les rebelles du PKK continuent à procéder à des attaques meurtrières contre policiers et militaires.

L'Otan assure son allié turc de sa "forte solidarité" face au "terrorisme". Mais certains participants plaident en faveur d'"une réponse proportionnée" au PKK.

- 29: Ankara donne aux Américains le feu vert effectif à l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik (sud) afin de mener des frappes en Syrie contre l'EI.

- 30-31: Ouverture d'enquêtes judiciaires contre le leader du parti prokurde HDP Selahattin Demirtas, puis de la coprésidente du parti.

--AOUT--

- 1er: Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, qui entretient d'assez bonnes relations avec le pouvoir turc, demande au PKK de partir "pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre".

L'agence gouvernementale Anatolie affirme que 260 combattants du PKK ont été tués dans les raids de l'aviation turque. Selon des sources kurdes, ces raids auraient aussi tué une dizaine de civils, accusations démenties par l'armée.

- 2: Une attaque suicide au tracteur piégé contre une gendarmerie fait au moins deux morts et 31 blessés (officiel). Elle est revendiquée par le PKK, qui fait état "de dizaines de soldats tués". Depuis le début des attaques du PKK, au moins 17 membres des forces de l'ordre ont été tués.

- 3: "La Turquie conduira des opérations militaires autant qu'elle le juge nécessaire", déclare M. Erdogan.
(AFP, 3 août 2015)

Intellectuals call on Parliament to step up for peace, democracy

A group of Turkish intellectuals, including academics, scientists, politicians and statesmen, in a written statement on Sunday called on deputies in Parliament to return from their vacations and convene for the restoration of peace and democracy.

Criticizing the Justice and Development Party (AK Party) and President Recep Tayyip Erdoğan, without mentioning him directly, the statement said the stability of a country cannot be sacrificed for the political and personal interests of a person or a ruling party.

“Waging or ending a war, continuing or ending an armed struggle against an armed group cannot be based on the political interest of a ruling party or a person in a democracy because these actions are beyond any individual, any political parties or any political expectations; they are national and crucial actions that concern the whole nation,” the statement, signed by some 30 prominent figures, said.

At least 16 members of security forces have been killed in terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) attacks since a suicide attack blamed on the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL) that killed 32 pro-Kurdish activists in the southeastern town of Suruç on July 20 triggered renewed violence. Warplanes began pounding terrorist PKK camps in northern Iraq on July 24, the first such strikes since a peace process between the state and the imprisoned PKK leader got under way in 2012.

The signatories said it is becoming apparent in the light of current developments that both the beginning and the ending of the settlement process with Kurds were due to the "personal calculations and ambitions of a certain person who keeps the ruling party under tutelage."

Without naming Erdoğan, the intellectuals said he had sought social support for his peace initiative in the past because he had calculated that bringing an end to violence would serve his political rule. Today, they said, he expects renewed clashes to restore his power, with no concern for the painful consequences for society.

The AK Party lost its parliamentary majority, for the first time since 2002, at a parliamentary election on June 7, partly due to the surprisingly strong showing of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP).

Critics and HDP politicians say Erdoğan is avenging the HDP's election success, which dealt a blow to his ambitions to replace the current parliamentary system with a presidential one by stripping the AK Party that he co-founded of its parliamentary majority, by discarding the Kurdish settlement process.

Pointing that Turkey needs peace more than ever in a situation where the Middle East and most of Turkey's neighbors are suffering from instability, the signatories stated that if the clashes around Turkey continue and end up spreading within the country, then Turkey would face new problems in the future that will be impossible to solve.

The statement said although terrorism cannot be tolerated or defended, it also cannot be used as an excuse for party closures, mass detentions, preventing the work of Parliament, turning tensions with neighbor countries into war or targeting politicians who are seen as an obstacle to realizing personal goals. It was also pointed that such acts are not the result of a prudent government but of a failure to govern.

Citing all of these reasons, the intellectuals called on deputies to convene Parliament to end the atmosphere full of tension and to claim peace and democracy.

The statement was signed by prominent names including former Culture and Tourism Minister Ertuğrul Günay, professor of international relations Baskın Oran, former Tourism Minister Bahattin Yücel and former Republican People's Party (CHP) deputy Sırrı Özbek.

Ömer Faruk Gergerlioğlu, the former president of the Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (MAZLUM-DER) and a human rights activist, also called on for an end to clashes on his Twitter account on Sunday.

Gergerlioğlu pointed that the clashes have been ongoing for the last 30 years without any winners. He claimed the ones who fight in front of others -- referring to the National Intelligence Organization (MİT) and the PKK -- are having secret meetings behind the scenes. He recommended democratization steps and constitutional guarantees to be discussed immediately before the racial hostilities turn into chaos.

Gergerlioğlu also called out to the people, saying, “You should not choose to side with politicians, you should choose to side with justice.” He claimed the operations would only lead to more deaths for both sides and would only sharpen the distinction between the two parties, finally leading to another 30 years of political deadlock.

On Saturday, another statement came from some members of the wise men committee, which was formed by the AK Party government in 2013 to increase society's support for the settlement process. Columnist Ali Bayramoğlu, who read the statement on behalf of the committee, said weapons must be silenced and an environment free of clashes should be brought back.

The statement pointed that the settlement process partly ended the 30-year-long violence, raised hopes and was supported by many people. It also said the wise men committee despite their differences came together to try to convince people of peace.

It was claimed in the statement that new dynamics in the process, mutual mistakes and failures led to a reversal of the peaceful environment since the end of 2014 and today, Turkey is on the brink of war again. The statement suggested returning to the settlement efforts and forming a dialog environment as possible solutions.

The committee said they are ready to take on responsibilities in steps towards a peaceful environment.
(TODAY'S ZAMAN, August 2, 2015)

Deux tués et 24 blessés dans une attaque suicide contre une gendarmerie

Deux soldats turcs ont été tués et 24 blessés dimanche matin dans une attaque suicide
attribuée au PKK contre une gendarmerie de la région d'Agri. Un tracteur bourré d'explosifs a été précipité contre les locaux d'une gendarmerie des environs de la ville de Dogubayazit, a indiqué Anatolie.

C'est le premier attentat suicide de ce type signalé dépuis la reprise du cycle de violences entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces turques.

Dans une autre attaque dimanche attribuée au PKK, un soldat turc a été tué et quatre ont été blessés lorsqu'une mine a explosé au passage d'un convoi militaire sur une route de la province de Mardin (sud-est).

Depuis le déclenchement le 22 juillet d'attaques quotidiennes par le PKK, au moins 17 membres des forces de l'ordre turques ont été tués et plusieurs dizaines blessés, selon un décompte de l'AFP.

L'armée turque mène de son côté des raids massifs contre les positions de la guérilla dans les montagnes du nord de l'Irak. Au moins 260 combattants kurdes ont été tués et près de 400 blessés dans ces raids, a-t-on indiqué samedi de source officielle turque.

Selon Anatolie, une dizaine de membres du PKK ont en outre été tués dans les affrontements avec l'armée survenus sur le sol turc.
(AFP, 2 août 2015)

Deux leaders du HDP, Demirtas et Yuksekdag, visés par la justice d'Erdogan

Le pouvoir islamo-conservateur a engagé une offensive judiciaire contre les leaders du parti prokurde HDP, considéré comme le grand vainqueur des élections législatives du 7 juin.

Il a d'abord ciblé jeudi le chef charismatique du mouvement, Salahattin Demirtas, soupçonné de "troubles à l'ordre public" et d'"incitation à la violence". Si l'instruction est menée à son terme et qu'il est jugé, il risque jusqu'à 24 ans de prison, selon l'agence gouvernementale Anatolie.

Orateur talentueux, M. Demirtas, 42 ans, est devenu la bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui l'accuse de soutenir les "terroristes" du PKK.

Vendredi,
une enquête judiciaire a été ouverte contre la coprésidente du parti prokurde, Figen Yuksekdag, pour "propagande en faveur d'un groupe terroriste", au lendemain de l'ouverture d'une procédure contre l'autre leader du parti, Salahattin Demirtas, a annoncé l'agence gouvernementale Anatolie.

Mme Yuksekdag, qui copréside le Parti démocratique du Peuple (HDP), est mise en cause pour des déclarations plus tôt en juillet en faveur des rebelles kurdes de Syrie, accusés par le pouvoir turc d'être des alliés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Il est reproché à Mme Yuksekdag de récentes déclarations en faveur des rebelles kurdes de Syrie, considérés par Ankara comme des alliés proches du PKK. Ces mêmes combattants kurdes sont aussi devenus de précieux soutiens sur le terrain de la coalition internationale montée par les Américains contre l'EI...

Pour les dirigeants du HDP, l'unique objectif du président Erdogan est de se "venger" du score inattendu de leur formation aux législatives du 7 juin. Avec 80 députés, elle avait privé le parti AKP au pouvoir de la majorité absolue au Parlement.

M. Demirtas accuse le président turc de "déstabiliser" le pays dans l'espoir de favoriser l'AKP en cas d'élections anticipées.
(AFP, 31 juillet 2015)

Demirtas réplique par une plainte judiciaire contre Erdogan

Le leader du HDP Demirtas a répliqué en cosignant vendredi de son nom une plainte déposé par son parti contre le président turc, accusé d'avoir "fait pression sur la justice".

Selon Demirtas, l'unique objectif du président est de "déstabiliser" le pays dans l'espoir de créer un réflexe légitimiste en cas de législatives anticipées.

Car la Turquie est toujours en quête d'un gouvernement, l'AKP étant chargé d'expédier les affaires courantes dans l'attente d'un hypothétique accord de coalition. Mais les discussions entamées avec le parti social-démocrate CHP piétinent, et la presse table déjà sur un nouveau scrutin en novembre.


Dirigeant charismatique du Parti démocratique du peuple (HDP), M. Demirtas est devenu à 42 ans l'opposant numéro un de l'autoritaire président Recep Tayyip Erdogan, qu'il n'hésite pas à provoquer publiquement et frontalement en s'interrogeant par exemple sur sa santé mentale.

Avocat de formation, ses dons d'orateur sont unanimement reconnus et lui assurent une large couverture médiatique face à d'autres leaders de l'opposition nettement plus effacés. M. Erdogan l'a tour à tour traité, avec un mépris non dissimulé, d'"infidèle", de "beau gosse" ou de "pop star"...

M. Demirtas est désormais visé par une enquête judiciaire pour "troubles à l'ordre public" et "incitation à la violence" sur des faits remontant à octobre 2014. Il est accusé d'avoir encouragé des manifestations de soutien aux Kurdes de Syrie alors aux prises avec les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Au moins 35 personnes étaient mortes dans des affrontements avec la police.

Pour M. Demirtas, le président turc n'a de cesse de vouloir "punir" son parti pour son score inattendu aux législatives du 7 juin. Avec 13% des voix et 80 députés, sa progression explique largement la contre-performance du parti au pouvoir AKP, privé de la majorité absolue pour la première fois depuis 2002.

Un affront dont M. Erdogan ne se serait pas remis et qui expliquerait à lui seul le déclenchement de la "guerre contre le terrorisme" lancée simultanément contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'EI.

"Cette guerre n'est pas destinée à protéger notre pays mais à protéger le palais", a assuré jeudi M. Demirtas à l'AFP.
(AFP, 31 juillet 2015)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Deux journalistes britanniques détenus dans le sud-est

Deux journalistes britanniques de Vice News ont été arrêtés en Turquie par la police dans le sud-est du pays, où ils couvraient des troubles, a annoncé vendredi leur média, confirmant une information des forces de l'ordre turques.

"Un rédacteur, un journaliste reporter d'images et leur fixeur, travaillant pour Vice News, ont été arrêtés par la police locale la nuit dernière (nuit de jeudi à vendredi) à Diyarbakir (ville du sud-est à majorité kurde, ndlr), alors qu'ils effectuaient un reportage dans la région", a annoncé Vice dans un communiqué.

"Vice News travaille étroitement avec les autorités pour assurer leur libération immédiate", est-il précisé.

Vice News n'a pas souhaité divulgué l'identité de ces deux journalistes pour des "raisons de sécurité".

Les journalistes et leur fixeur turc ont été arrêtés par la "police antiterroriste", ont déclaré à l'AFP des sources sécuritaires, refusant toutefois de préciser les motifs de leur arrestation en raison "des investigations en cours".

Ils ont été arrêtés alors que le sud-est du pays est en proie depuis plus d'un mois à de violents affrontements entre les forces de sécurité turques et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013.
(AFP, 28 août 2015)

CPJ calls for the release of VICE News reporters detained in Diyarbakir


The Committee to Protect Journalists calls on authorities in the southeastern Turkish province of Diyarbakir to release British journalists Jake Hanrahan and Philip Pendlebury immediately. The journalists were on assignment with the U.S.-based global news channel VICE News when they, along with their Turkish fixer, were detained by police in Baglar district on Thursday, news reports said.

“We call on Diyarbakir authorities to immediately release Jake Hanrahan, Philip Pendlebury, and their fixer, and allow them to continue working in the region,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. “The renewed clashes between Turkish security forces and Kurdish separatists in the volatile southeast are of public interest to both domestic and international audiences. Authorities ought to protect, not gag journalists on the job.”

VICE News told CPJ that Hanrahan and Pendlebury were reporting on clashes in the southeast in the past week when they were detained, along with their fixer, who has not been identified in news reports. The Turkish daily Hürriyet reported that the journalists were being held at the Diyarbakır Police General Directorate and questioned by anti-terrorism police.

Unnamed Turkish security sources said the journalists were rounded up for working in the region without government accreditation and were accused of coming in “close contact with Kurdistan Workers' Party (PKK) militants,” Reuters reported. CPJ research shows that broadly worded anti-terror and penal code statutes have allowed Turkish authorities to conflate the coverage of banned groups and investigation of sensitive topics with outright terrorism or other anti-state activity. The PKK has been classified as a terrorist organization, and journalists seeking to cover PKK activities have often been imprisoned or obstructed, CPJ research shows.

“Talking to all parties involved in a conflict is just good journalism,” CPJ’s Ognianova said. “Being ‘in close contact’ with their sources is what reporters do.”

A ceasefire between the Turkish government and the PKK ended in July when separatists shot dead 18 police officers and soldiers, news reports said.

In late July, Turkey’s telecommunications regulator, the TİB, blocked domestic access to pro-Kurdish and leftist websites based in Turkey and northern Iraq, according to news reports. A court said the websites were blocked for "promoting terrorist propaganda," news reports said. (nognianova@cpj.org)

Milliyet fires 7 journalists who are critical of government

The Milliyet newspaper has fired two columnists and five correspondents who had become known for writing reports that were critical of the Justice and Development Party (AK Party) government.

Columnist Mehveş Evin, who was fired by the daily on Friday, commented on the issue via her Twitter account, saying: “I have been fired from the Milliyet newspaper. I still don't know why. But, I will not give in and I will continue to write!”

On Thursday, the daily did not publish a column written by Evin about recent clashes between the security forces and members of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) in the Silvan district of Diyarbakır province and the Silopi district of Şırnak province.

The pro-government Yeni Şafak newspaper called Evin “a PKK sympathizer” in a report in which it covered Milliyet's decision to fire her and six other journalists. Yeni Şafak accused her of engaging in provocations during the nationwide Gezi protests of 2013 against the AK Party government, claiming that after the Gezi attempts failed, Evin began to attack the AK Party in her columns over the recent increases in violence in southeastern towns such as Silopi.

The daily also fired columnist Meral Tamer and three correspondents from its Ankara office -- Kemal Göktaş, Evin Demirtaş and Sertaç Koç -- on Thursday afternoon. Two other Milliyet correspondents also announced via Twitter on Friday that they had been fired by the daily. One of them, Semra Pelek, wrote on Twitter: "I have been fired by the Milliyet daily. This is very good for me." The other correspondent, Alper İzbul, wrote on Friday: "The Milliyet newspaper has fired me. Good luck..."

Göktaş also posted a tweet on Thursday evening about his dismissal, saying: “The Milliyet daily has fired me, Evin Demirtaş and Sertaç Koç from its Ankara office. Good luck to everyone!”

According to media reports, the daily is planning to fire 25 more people in the coming days (TODAY'S ZAMAN, August 28, 2015)


Actor Üzümcü dismissed from İstanbul City Theater over criticism of gov’t

Actor Levent Üzümcü has been dismissed from the İstanbul City Theater after he was recently referred to the İstanbul Metropolitan Municipality's disciplinary board over a series of statements and speeches he made criticizing the government.

Üzümcü announced the disciplinary board's decision to fire him on his Twitter account on Tuesday, writing: "I am very thankful that, as the decision to dismiss me has proven, I have enough courage to take a stand against injustices [committed by the government].”

He had been referred to the disciplinary board with the request for his dismissal for criticizing the government after a series of his tweets and press statements drew attention to the government's unlawful practices.

Üzümcü had also undertaken an active role in the Gezi Park protests of summer 2013. The protests aimed at preventing the then-Justice and Development Party (AK Party) government's development projects regarding the park as well as pointing out the government's political motives. However, a dictatorial reaction to the demonstrations by then-Prime Minister and current President Recep Tayyip Erdoğan, prompting the police to carry out a heavy-handed crackdown on a large number of protesters resulted in the death of many young demonstrators.

The decision to dismiss the actor might mean that he will no longer be able to serve as a public servant at city theaters.

In his tweet on the social media website, Üzümcü wrote: "I was fired because of my stance during the Gezi Park protests and for a speech that I delivered at the Socialist International in 2013 stating that I was referred to the disciplinary board for dismissal from this post because the aim is to intimidate other artists who hold dissident views. I will continue to stand against injustice and greed as well as defend those who are subjected to any kind of injustice for the rest of my life." (TODAY'S ZAMAN, August 25, 2015)

Erdoğan plans crackdown on critical media before snap election

As the failure of the Justice and Development Party (AK Party) to form a coalition government sets Turkey on course for an early election, President Recep Tayyip Erdoğan and his associates are reportedly planning an unprecedented crackdown on critical and independent media to silence opposition voices.

The Taraf daily claimed on Monday that the AK Party leadership has been divided over whether or not to move forward with the plan. AK Party Chairman Ahmet Davutoğlu and his supporters in the party are opposed to the crackdown on media, fearing that such an action will actually harm the party more. However, Erdoğan and his advisers in the presidential palace are pressing for the crackdown to muzzle the free and independent press before the election, according to Taraf's report.

Taraf said that those who will be detained in the government-orchestrated plot are mainly journalists from media outlets that are critical of the government, mainly in the Doğan media group and certain media outlets inspired by Turkish Islamic scholar Fethullah Gülen. The list also includes politicians and businessmen affiliated with opposition parties.

Main opposition Republican People's Party (CHP) parliamentary group deputy chairman Engin Altay spoke to Today's Zaman and said that the AK Party would detain all critical journalists in the country, if it woud. “They [the AK Party leadership] fear that the public could become informed and enlightened about what they are doing, because they have made so many mistakes and are in deep trouble,” Altay said.
Taraf's report states that recent polls showed a decrease in popular support for the AK Party because of the recent increase in terrorism and the downturn in the economy. After analyzing polling results, the AK Party leadership began to consider detaining journalists and politicians in order to both change the public agenda and stifle the opposition, the report claims.

Also speaking to Today's Zaman, Nationalist Movement Party (MHP) Deputy Chairman Semih Yalçın commented on the possible crackdown on critical media, saying that the interim AK Party government had put the country on track for another election because it did not like the results of the June 7 parliamentary election. He also said that the AK Party might arrange unlawful operations to detain members of critical media.

“Anything can be expected from those who risk putting the country into chaos for the sake of staying in power,” Yalçın said. He added that such plots “definitely” harm the country and that “those who design disaster scenarios in order not to lose single-party rule would not hesitate to behave in an unreasonable way” to silence critical media.

On June 7, AK Party's share of the vote fell 9 percentage points from the previous election and so it was unable to form a government alone. While the four parties in Parliament have been discussing possible coalition governments for two months, AK Party officials have either implicitly or directly expressed their desire for an early election in order to regain the party's lost support.
Turkey has witnessed scenes of chaos and violence since a bomb explosion on July 20 in the southeastern border town of Suruç, in which 34 people lost their lives. In a move that they claimed was in retaliation for the government's failure to prevent the Suruç bombing, the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) killed a number of Turkish soldiers during the same week. Immediately after the PKK's return to violence, the Turkish Armed Forces (TSK) hit the PKK with air strikes on the terrorist group's camps in the Kandil Mountains in Iraq.

Some politicians from opposition parties and journalists from critical media have claimed that developments after Suruç, including the bombing itself, were plots designed by the interim AK Party government in an attempt to spread instability in the country and persuade the people of the need for a single-party government. The AK Party is widely seen as having failed to enter Parliament due to an upsurge in support for the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP), and so has been accused of provoking the PKK in order to smear the Kurdish political movement by associating it with terrorism.

However, Taraf's report says that contrary to what the AK Party expected, popular support for the party has declined because many people see the AK Party as responsible for the violence. Taraf claimed that that is why Erdoğan and his close associates within the AK Party are now considering silencing opposition voices.

Speaking to Today's Zaman, Yusuf Kanlı -- the director of the Press for Freedom (ÖiB) project, which is being conducted under the auspices of the Turkish Journalists Association (TGC) -- drew similarities between previous detentions of journalists and the current possible operations against media figures. Kanlı said that “even if they [the AK Party leadership] want to win an election by silencing the media and cracking down on it, it was proven [in the June 7 election] that they cannot.”

Recalling the government's ever-increasing pressure on the media since a series of graft probes implicating senior government officials went public two years ago, Kanlı said: “Dozens of journalists were prosecuted; the media was intimidated with detentions and arrest warrants. Those who engaged in these unlawful acts will never get what they were aiming for!”
Claims of a major crackdown on media outlets first surfaced a week before the June 7 election when prominent Twitter whistleblower Fuat Avni said that some 200 people will be detained in a major sweep ordered by Erdoğan. Avni said that Erdoğan was furious over the publication by the Cumhuriyet daily of photos of weapons being transported to radical groups in Syria by trucks run by Turkey's intelligence organization.

The plan -- which allegedly targeted Zaman, Today's Zaman, Taraf, Cumhuriyet and other media outlets -- was reportedly shelved after Davutoğlu voiced his opposition to such a move.
(TODAY'S ZAMAN, August 24, 2015)

Ankara accuse la BBC de soutien au "terrorisme" dans un reportage sur le PKK



La Turquie s'en est vivement pris vendredi à la BBC, l'accusant de "soutenir le terrorisme" dans un récent reportage sur des combattantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) luttant contre le groupe Etat islamique (EI) dans le nord de l'Irak.

La BBC a réfuté ces accusations, affirmant que son reportage offrait un "aperçu unique" sur les motivations de ces femmes et mentionnait clairement le fait que le PKK était considéré comme un groupe "terroriste" par le pouvoir turc avec qui il est en conflit.

Le reportage en question, diffusé jeudi sur le site internet de la BBC, est consacré à des combattantes dans un camp d'entraînement du PKK du nord de l'Irak, se préparant à affronter les jihadistes de l'EI.

"Diffuser de telles informations sur un mouvement considéré comme terroriste par de nombreux pays dont ceux de l'Union européenne constitue un soutien ouvert au terrorisme", a martelé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Présenter cette organisation clandestine comme un mouvement innocent combattant une autre organisation terroriste (...) est inacceptable", ajoute Ankara, qui estime que de tels reportages sont contraires aux résolutions de l'Onu et du Conseil de l'Europe au sujet des organisations terroristes.

Interrogé sur la réaction d'Ankara, un porte-parole de la BBC a déclaré à l'AFP que le groupe audiovisuel "couvre des nouvelles d'intérêt mondial d'une manière impartiale, et ce reportage est l'un des nombreux que nous avons diffusées sur la Turquie et les questions relatives" à ce pays, y compris les attentats perpétrés par le PKK.

"Ce reportage offre un aperçu unique pour comprendre ce qui motive ces femmes pour rejoindre le PKK pour combattre l'Etat islamique, y compris pour certaines qui avaient échappé à l'EI", a ajouté ce porte-parole.

La BBC insiste sur le fait qu'il y est "dit clairement que le PKK est considéré comme une organisation terroriste par les autorités turques".

La Turquie a lancé en juillet une vaste opération militaire contre l'EI et le PKK. Cette offensive vise toutefois vise toutefois très majoritairement les militants kurdes, après une trêve de plus de deux ans, et le mouvement réplique par de multiples attaques contre l'armée et la police.

Selon l'agence gouvernementale Anatolie, l'offensive contre la guérilla kurde en Irak et en Turquie aurait fait 771 morts dans les rangs du mouvement. Plus d'une cinquantaine des membres des forces turques ont aussi été tués dans les violences.

Le gouvernement d'Ankara exprime régulièrement son mécontentement envers les médias occidentaux, accusés d'ignorer les souffrances provoquées par les décennies de combat armé du PKK contre le pouvoir turc, qui ont fait des dizaines de milliers de morts.

La controverse avec la BBC survient dans un contexte de préoccupations croissantes pour la liberté de la presse dans la Turquie du président Racep Tayyip Erdogan, où des journalistes sont notamment visés par des procédures judiciaires pour des accusations d'insulte envers le pouvoir.
(AFP, 21 août 2015)

The Police Raid into Journalist’s Home

Special Operations Team launched a raid into journalist-author Gülşen İşeri’s apartment in İstanbul this morning. The police put a gun against family members’ heads and scattered their belongings everywhere.

İşeri told bianet:

“At 4.30 a.m. our door was beaten heavily. They already broke into other apartments to detain people in the quarter.”

They used force by police shield

“When we opened the door, a police officer came into with weapon and police shield and pushed us. He put a gun against our heads. They shouted us to put our hands up.

They pointed long barreled weapons to us, but they didn’t tell us that they were policemen.

“They have a deficient search warrant”

“They showed us a search warrant, but it was deficient. They told us they were looking for a woman and they launched an operation against Revolutionary People's Liberation Party–Front (DHKP-C)

“They stayed half an hour and searched for everything in the house, even plastic bags.  Finally, they took a statement down and they were convinced that there was no crime evidence.

According to İşeri, policemen shouted “We are policemen, can’t you see that?” when they were told the search warrant was deficient.

Gülşen İşeri indicated policemen tried to make her nervous and she would take legal action against it.
(BIA, August 20, 2015)

A media group head assaulted in Istanbul

The chairman of Turkish media outlet Star has been assaulted by gunfire in Istanbul while riding inside his armored car, however no casualties were reported.

Murat Sancak, who is also the nephew of businessman Ethem Sancak, was caught in crossfire on Aug. 20 along with his bodyguard and driver in Istanbul’s Hadımköy district at around 12 p.m.

A car reportedly hit Sancak’s car from behind and Sancak’s driver along with his bodyguard were fired upon after they got out of the car. According to the initial investigation, a total of 21 bullets hit the car. A short clash erupted following the attack, after which two assailants fled the scene by car. Police also found a number of bullet marks on the car, while two of four which hit the windshield pierced the glass and were found inside.

However, Sancak and his body guards managed to survive the attack and no casualties were reported.

Police have begun an investigation to identify the assailants and find the suspect’s car by examining security footage and city surveillance cameras.

Sancak is the chairman of MT Group which operates in the health, real estate and technology sectors. He is also the chairman of Star Media, a pro-government media group.
(hurriyetdailynews.com, August 20, 2015)

Fortes peines réclamées contre 18 journalistes



Les autorités judiciaires turques ont réclamé mardi de fortes peines, allant jusqu'à sept ans et demi de prison, contre 18 journalistes accusés d'avoir participé à de la propagande "terroriste" en publiant la photo d'une prise d'otage à Istanbul.

Selon un communiqué officiel, les journalistes inculpés appartiennent à neuf journaux différents.
 Can Dundar, rédacteur en chef du grand quotidien d'opposition Cumhuriyet, est notamment visé, ainsi que des responsables éditoriaux du journal de gauche Birgun, connu pour ses prises de position contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ils sont mis en cause pour leur couverture de la prise en otage d'un procureur en mars au palais de Justice d'Istanbul
par des hommes armés se réclamant d'un groupe marxiste clandestin, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).

Atteint à la tête et à la poitrine pendant un assaut des forces de l'ordre, le procureur Mehmet Selim Kiraz était mort de ses blessures et ses deux ravisseurs avaient été tués.

Le groupuscule marxiste, connu pour ses nombreux attentats commis en Turquie depuis les années 1990, avait publié sur les réseaux sociaux une photo montrant son otage assis dans un fauteuil et un pistolet braqué sur la tempe.

C'est la diffusion de cette photo qui a été reprochée aux journalistes incriminés.

Dans un communiqué, M. Dundar, un journaliste de renom, a assuré que son journal était "opposé à toutes les organisations terroristes". Mais il a rappelé que des médias turcs avaient publié, sans être inquiétés, des vidéos de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) sur le point d'exécuter des otages.

"Pour l'utilisation d'une photo d'un otage du DHKP-C vous risquez sept ans et demi de prison, mais pour celle de preneurs d'otages de l'EI vous ne risquez rien", a-t-il souligné.

Pendant la récente campagne électorale, le président turc s'en était pris personnellement à M. Dundar après une Une de son journal dans laquelle il était écrit que la Turquie avait envoyé des armes aux combattants de l'EI en Syrie. M. Erdogan avait assuré que le rédacteur en chef allait "payer cher" cette information officiellement démentie.

La détérioration des conditions de travail des journalistes sous le régime de M. Erdogan est régulièrement dénoncée par l'opposition et des organisations de défense des droits de l'Homme.
(AFP, 4 août 2015)

TGC stands with blocked press outlets, condemns pressure on media

The Turkish Journalists' Association (TGC) held a press conference on Monday morning in İstanbul to show solidarity and support for the press outlets to which access has been blocked for over a week and to criticize pressure exerted on the media by Deputy Prime Minister Bülent Arınç.

Representatives of several newspapers and news agencies being targeted, such as the editors-in-chief of the Evrensel and Özgür Gündem dailies, Fatih Polat and Sedat Yılmaz, respectively, attended the press conference along with TGC President Turgay Olcayto. The two newspapers were recently the target of criticism by interim Deputy Prime Minister Bülent Arınç, who appeared on Habertürk TV's live broadcast on July 24 -- Press Freedom Day in Turkey -- and slammed the two papers, saying they were committing crimes.

“Deputy Prime Minister Bülent Arınç accused Evrensel and Özgür Gündem dailies of abetting terrorists in a recent interview. This is a very serious accusation. Journalists are used to being accused of these things from time to time by one another, they are used to seeing these types of things. But it is saddening to hear a deputy prime minister say these things,” Olcayto stated.

In the interview Arınç criticized the reporting policies of many dailies, saying: “A number of newspapers, including Özgür Gündem and Evrensel, are crime machines. If we [government officials] file complaints against them, they will be overwhelmed with penalties. They use expressions that praise the acts of a terrorist organization. But if we were to file cases against them, they would use them [the cases] against us. They would keep writing the same things.”

Also present at Monday's meeting were representatives of the Etkin News Agency (ETHA), Dicle News Agency (DİHA) and Sendika.org, whose websites were blocked in Turkey on July 26, when the Ankara Gölbaşı Penal Court of Peace ruled to block 96 websites and 23 Twitter accounts upon a complaint filed by the Telecommunications Directorate (TİB). The decision to block the 96 websites and 23 Twitter accounts was made by the court last week, preventing access to several media outlets that have been critical of the government.

The ruling was made on the grounds that the websites and Twitter accounts were spreading propaganda for militant groups the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL), the Kurdistan Workers' Party (PKK) and the Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP/C), according to the court decision.

Furthermore, Confederation of Revolutionary Workers' Unions (DİSK) Press General Secretary Özge Yurttaş also touched on the pressure exerted by the Justice and Development Party (AK Party), such as blocking access to several media sites, saying: “The interim AK Party government is dragging Turkey into an internal and external war; at the same time, they are trying to intimidate democratic institutions and organizations. In this context, when censoring and putting pressure on news agencies and blocking access to their websites, it denies people the right to receive the news.”

‘Where are indictments for Karaca and Baransu?'

Olcayto asked why indictments have not been issued for Samanyolu TV network executive Hidayet Karaca and journalist Mehmet Baransu, who are currently in Silivri Prison.

“I believe the two of them will both be acquitted. But why is there no indictment? Their detention period continues to be extended,” Olcayto noted.

Karaca was detained on Dec. 14, 2014 for allegedly encouraging a police operation against al-Qaeda-linked terrorist group Tahşiyeciler (Annotators) in 2010 by way of a TV series aired on his channel. Baransu, on the other hand, was detained and arrested in March for publishing classified documents from a 2004 National Security Council (MGK) meeting during which council members had discussed an action plan targeting the faith-based Gülen movement. He is now facing a prison term of 52 years.
(TODAY'S ZAMAN, August 3, 2015)

CHP deputies visit jailed journalists Karaca and Baransu



A delegation from the Republican People's Party (CHP) has visited the head of the Samanyolu Broadcasting Corporation, Hidayet Karaca, and jailed journalists Mehmet Baransu, Erol Savar, Hatice Duvar and Sami Tunca in prison to determine the conditions of their imprisonment.

The delegation from the CHP visited Karaca and the jailed journalists on Sunday as part of their campaign to visit all of the 22 jailed media personnel and journalists in Turkey.

The two-person delegation comprising CHP Deputy Chairman Veli Ağbaba and Eskişehir deputy Utku Çakırözer sought to determine the living conditions of the inmates and see how they were doing.

Karaca was detained on Dec. 14, 2014 as was the editor-in-chief of the best-selling Zaman daily, Ekrem Dumanlı, along with dozens of journalists, scriptwriters and police officers over allegations of being part of a terrorist group.

Karaca has been detained for allegedly encouraging a police operation against al-Qaeda-linked terrorist group Tahşiyeciler (Annotators) in 2010 by way of a TV series aired on his channel.

On Jan. 22, 2010 police officers raided the homes and offices of 112 people across Turkey as part of a series of al-Qaeda sweeps. Police discovered two hand grenades, ammunition and maps that were allegedly part of an imminent plot to stage a terror attack in Turkey.

Baransu was detained and arrested in March for publishing classified documents from a 2004 National Security Council (MGK) meeting during which council members had discussed an action plan targeting the faith-based Gülen movement. He is now facing a prison term of 52 years.

Baransu told the CHP delegation that there were 85 court cases against him and five pending investigations. “They [the government] killed 34 people in Uludere but they put me on trial on charges that I published secret documents belonging to the state.”

“The Uludere massacre was decided on in an MGK meeting,” he said.

On Dec. 28, 2011 Turkish jets bombed and killed 34 Turkish men and boys who were traveling back to their villages in Uludere, also known as Roboski, from northern Iraq when the group was mistaken for Kurdistan Workers' Party (PKK) combattants.
(TODAY'S ZAMAN, August 2, 2015)

Kurdish Question / Question kurde

Demirtas: Under curfew, Kurds have no choice but autonomy

Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair Selahattin Demirtaş said Kurds had no alternative but to declare autonomy in an atmosphere where deputies were not permitted to enter southeastern towns by governors, speaking at a rally in Vienna on Aug. 26.

Recalling that several HDP deputies were prevented by the governor to enter the Yüksekova district of southeastern Hakkari province recently, Demirtaş said, “There has been a massacre since yesterday in Yüksekova; [deputies] have been waiting to enter Yüksekova for around 10 hours now. But the governor, who was appointed by the [Justice and Development Party] AKP closed down the entrance with armored vehicles and TOMAs.

“Our deputies received almost 90 percent of the votes in Hakkari. But the governor says they cannot enter the city. Now I am asking you, what else can Kurd do but to declare autonomy [from Ankara]?” Demirtaş told the rally in Vienna during his visit.

Speaking on the Nov. 1 early election, Demirtaş voiced his confidence that the HDP’s success in the previous election would continue.
(hurriyetdailynews.com, August 28, 2015)

HDP deputy Tüzel turns down interim gov’t offer

An interim election government will function as an extension of the incumbent Justice and Development Party (AKP), a deputy of the Peoples’ Democratic Party (HDP) has said, justifying his decision to refuse an offer from Prime Minister Ahmet Davutoğlu to take part in the pre-election cabinet.

“What is happening in the region is extremely concerning,” HDP Istanbul deputy Levent Tüzel said on Aug. 27, speaking at a press conference hours before the deadline for opposition deputies to respond to offers made by Davutoğlu expired.

“The AKP government is openly setting a trap against the Kurdish movement, forces that want peace, and the HDP. Today, the government is a long way from even accepting existence of the HDP,” he added.

Tüzel’s refusal came despite earlier statements from HDP executives expressing willingness to take part in an interim government. Tüzel was one of three HDP deputies to receive an offer from Davutoğlu.

As the former leader of the Labor Party (EMEP), Tüzel is part of the HDP in line with the latter’s self-description as an “umbrella party,” incorporating the Kurdish-problem focused political movement with a number of smaller leftist parties.

Hours before Tüzel’s press conference, the EMEP released a written statement saying any interim government would be “an attack government against freedoms and people … like its predecessors.” The EMEP also said the process concerning an interim government was being conducted anti-democratically and was manipulated by President Recep Tayyip Erdoğan.
(hurriyetdailynews.com, August 27, 2015)

PKK's answer to the call by Demirtas to lay down arms

A senior member of the Kurdistan Workers’ Party (PKK) has responded to calls from the co-chairs of the Peoples’ Democratic Party (HDP), Selahattin Demirtas, to halt violence.

Speaking to German newspaper Welt am Sonntag, Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council Co-Chair Cemil Bayik said there could be no “one-sided” moves to down arms after its previous experiences, Hurriyet daily reported.

“He [Demirtas] was not the only one to make the call [to silence arms]. We also find it valuable. From our point of view, neither Turkey nor we can solve this problem with arms. But we have called for a one-sided ceasefire eight times. During the last one, we even began to withdraw our forces. Turkey first delayed everything and then denied it. So there will be no more one-sided calls to silence arms,” said Bayik after recent remarks by Demirtas.

Demirtas had on Aug. 23 called on the PKK to halt a month of violence against security forces “without ifs or buts.”

“The PKK must stop its armed attacks and bombings in towns and the mountains, without ifs or buts,” he said. (www.kurdpress.com)

Arrest warrants issued for 52 senior PKK members

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has issued arrest warrants for 52 senior members of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK), a Turkish daily has reported.

According to the Habertürk daily, the prosecutor's office issued arrest warrants for senior figures from both the PKK and the Kurdistan Communities Union (KCK), including Cemil Bayık, Murat Karayılan, Duran Kalkan, Mustafa Karasu, Ali Haydar Kaytan, Fehman Hüseyin and Sabri Ok, on charges of trying to destroy the unity and territorial integrity of the state and forming and leading an illegal organization.

The arrest warrants were reportedly granted as part of an ongoing terror investigation that was into launched the PKK's leadership in 2011. The public prosecutor's office asked the National Police Department to determine the location of 52 suspects and gather information on PKK attacks ordered by the suspects. The National Police Department's Anti-Terror Unit has started to investigate in which countries the suspected PKK leaders currently reside. The prosecutor's office will also apply to the Justice Ministry for a Red Notice to be issued by Interpol for PKK members living abroad.

According to Habertürk, European countries do not extradite terror suspects to Turkey even with Red Notices. In previous years Red Notices were issued for 650 people suspected to be terror organization members; however, none of the suspects were extradited to Turkey. (TODAY'S ZAMAN, August 24, 2015)

Plusieurs maires de villes kurdes emprisonnés

Un tribunal turc a décidé dimanche d'incarcérer cinq maires de villes à majorité kurde du sud-est du pays, accusés d'avoir essayé de "détruire l'unité" nationale en appelant à l'autonomie de la région, selon l'agence officielle Anatolie.

Parmi les maires placés en détention provisoire en attente de leur jugement se trouvent les co-maires de Sur, un district de la ville de Diyarbakir (sud-est du pays), Seyid Narin et Fatma Sik Barut, a précisé l'agence de presse turque. La maire de la ville de Silvan (région de Diyarbakir), Yuksel Bodakci, est également détenue.

Dans le même temps, à l'extrême sud-est du pays, dans la région d'Hakkari (frontalière avec l'Irak et l'Iran), les co-maires de la ville, Dilek Hatipoglu et Nurullah Ciftci, ont été mis en détention. Le responsable local du Parti du peuple et de la démocratie (HDP, prokurde), Ismail Sihat Kaya, a également été arrêté à Hakkari, selon les médias turcs.

La justice turque reproche à ces maires d'avoir essayé de "détruire l'unité de l'Etat et l'intégrité du pays". Aucune date de procès n'a encore été annoncée.

Les maires détenus ont tous été élus sous l'étiquette du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), proche du HDP, qui a réalisé une percée historique lors des législatives du 7 juin en obtenant 13% des voix.

Dans de nombreuses communes turques à majorité kurde, les postes à responsabilité sont occupés conjointement par un homme et une femme, par souci de parité.

Selon les médias locaux, ces élus et ce responsable politique ont été arrêtés de manière préventive la semaine dernière dans le cadre d'une enquête sur des assemblées soupçonnées d'avoir proclamé leur autonomie dans les districts de Silopi et de Cizre, dans la province de Sirnak (sud-est du pays), et de ne plus reconnaître les institutions turques.

Depuis le début de la "guerre contre le terrorisme" lancée par Ankara, 56 membres des forces de sécurité turque sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK, dont 812 combattants ont été tués, selon un dernier bilan fourni par l'armée turque. Des chiffres qui restent toutefois difficiles à vérifier.

La Turquie a lancé le 24 juillet une offensive militaire à la suite de l'attentat suicide de Suruç (sud), visant essentiellement le PKK, qui en réponse, a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013.
(AFP, 23 août 2015)

Interior Ministry probes 93 DBP municipalities for supporting PKK

Turkey’s Interior Ministry has launched investigations into 93 eastern municipalities held by the Democratic Regions Party (DBP) on charges of lending logistical support to the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

The DBP, the sister party of the Peoples’ Democratic Party (HDP), holds municipalities in three metropolitan cities, 11 cities, 68 districts and 23 towns. The DBP-held metropolitan municipalities in Diyarbakır, Mardin and Van are subject to the investigation.

The ministry may rule to discharge some mayors if it opts to bring forward prosecution against those municipalities.

Sources told daily Hürriyet that some notices claimed that these municipalities had provided logistical support to PKK members located in the cities; supported militants in self-declared autonomous zones; provided construction equipment and personnel for the PKK in cities; employed people with links to the PKK; provided ammunition, weapons and vehicles to PKK members; and helped PKK members hide, escape and be treated.

The investigation is based on claims that the mayors helped PKK fighters who had clashed with the security forces to escape and hide.

The mayors are also suspected of declaring self-governance under PKK orders and making propaganda for the group, according to the investigation.

Police are also investigating a number of associations on claims of cooperating and giving support to the PKK, even providing human shields for their escape.

Four DBP co-mayors were detained on Aug. 19 in two districts of Diyarbakır over recent statements declaring autonomy from Ankara.

The recent prevalence of autonomy statements from DBP officials in southeastern provinces first began on Aug. 10 in Şırnak, when DBP provincial head Salih Gülenç vowed to “build their lives on the basis of democracy” on the grounds that the state had lost its legitimacy.

The second statement, meanwhile, came from Hakkari on the same day as military operations continued against the PKK. DBP Hakkari central district co-chair İbrahim Çiftçi declared the area’s autonomy, saying, “No one assigned by the state will govern us.”

On Aug. 15, similar autonomy statements came from the Silvan district of Diyarbakır and the southeastern province of Batman. Batman Municipality co-chairs Sabri Özdemir and Gülistan Akel made a joint statement declaring autonomy for the southeastern province.
(hurriyetdailynews.com, August 21, 2015)

The government has once again started to arrest Kurdish mayors


KNK: AKP knows no bounds in its war against the Kurds

The AKP has not accepted the election results of the 7th of June, 2015, and, as of the 24th of July, has declared war on the Kurds – those he holds responsible for the election defeat he suffered.

After the elections the AKP has had thousands of Kurdish politicians arrested and is now having elected Kurdish mayors arrested. In the past month, thousands of people have been arrested; in over a hundred Kurdish towns a state of emergency has been declared; tens of civilians have been killed; The army has set forests alight; 4 villages have been torched and many villages have been bombed; snipers have been placed on high buildings from where civilians are being shot at.

And now, elected Kurdish mayors Dilek Hatipoglu and Nurullah Ciftci (Co-mayors of Hakkari), the Co-mayors of Diyarbakir’s Sur municipality Seyid Narin and Fatma Sik and Co-mayors of Silvan municipality Yüksel Bodakçı and Melikşah Teke have been arrested. The aim here is to get the Kurdish people to submit to their power or kill them,

In response to the arrest of the Co-mayors, the Co-mayor of Diyarbakir Firat Anli said: “If there is a social consensus or a societal agreement that creates the state, then this state is outside of that agreement and is a fundamental organ and mechanism that is violating this agreement. If a people is unable to voice their demands and unable to struggle for their rights then the state has lost its legitimacy. If a state is trying to preserve itself through violence and suppression then that state is no longer run by the rule of law”.

We call upon everyone to stand up against the war declared by the Turkish state, its military, its police and its special forces.

This war that has been declared by the AKP against the Kurdish people is not only causing heavy loss of life, but is also completely closing the door for a continuation of the peace process. Also, this war is weakening the Kurds who have been successfully battling ISIS and is boosting the morale of and strengthening ISIS.

ISIS is the enemy of all of humanity, but the AKP is actively supporting them with these attacks.

We call upon the EU, UN and the USA to stand up against the dirty plans of Turkey.

We call upon the international media to go to Kurdistan to report on the war on location.

20 August 2015

Kurdistan National Congress – KNK

HDP calls for an end to the arrest of elected local administrators

The statement by HDP reported that co-mayors of Sur municipality Seyid Narin and Fatma Şık Barut, co-mayors of Silvan municipality Yüksel Bodakçı and Melikşah Teke, as well as DBP Sur district co-chair Ali Rıza Çiçek and many other DBP members have been taken into custody in a concurrent house-raid operation in Sur and Silvan districts of Amed today.

Calling attention to the oppression of civilians in Lice, Silvan, Varto, Silopi and Şemdinli going on for days now, HDP said the detention and arrest operation against the elected local administrators, which came after the devastation of houses and workplaces in Kurdish districts and villages, was unacceptable. The party called for the immediate release of the elected politicians.

HDP stressed that these elected local administrators have recently been targeted by the pro-AKP media agencies that spread black propaganda on the basis of false charges and baseless reports.

CALL FOR DIALOGUE AND NEGOTIATION

Pointing out that all the happenings were a consequence of the defeat AKP faced in June 7 elections, HDP condemned the detention of local administrators which -it underlined- manifested the insincerity of those claiming to be embracing the will of the people.

Urging an end to the detentions, arrests, physical attacks and the ongoing conflict, HDP put emphasis on the need for peace, solution, peace and stability in Turkey, and noted that this process would otherwise deepen the existing problems and drag them into a deadlock.

Pointing to dialogue and negotiation as the single way to come up with a solution to the existing problems, HDP added that the deadlock in democratic politics has brought no solution to any of the problems in recent history, and on the contrary made them greater. (ANF, August 19, 2015)

Four people executed in Varto by security forces

Reports of executions have come through from the Varto district of Muş where people have taken control after taking up arms to defend themselves against the never-ending attacks of Turkish state forces.

According to the information obtained from Varto People’s Assembly chair Mustafa Doğan, 4 persons were executed this morning. Doğan said “The governor and the deputies told us that 4 persons were killed.” In the meantime the Turkish soldiers and the police opened fire on the houses and shops in the town.

It is yet not known if those killed are civilians or guerrillas affiliated with the HPG (People's Defence Forces), the armed wing of the PKK (Kurdistan Workers' Party).

Initial reports say at least two wounded people have been executed by bombs thrown on them. It is also reported that the bodies of the killed were taken away by soldiers.

Arriving at the scene where the bodies were found, DBP Party Assembly member Sırrı Sever said “There are no traces evidencing that a clash took place in the area. There was blood on the ground. It seems certain that they were executed, but we could not yet learn their identities.”

According to information, which has not yet been verified, 2 more persons lost their lives in an explosion.

Varto People’s Assembly chair Mustafa Doğan told ANF the following:

“Yesterday evening the people withdrew into their houses. And in the early morning, the police broke down the shutters of shops’ windows and opened fire on the shops”.

Police and soldiers arriving at the town with armoured vehicles also opened fire on the houses.

In the meantime DBP member Ersin Kızılboğa was detained.

DTK DELEGATION ARRIVED IN VARTO

Meanwhile, a delegation of DTK, including its co-chair Selma Irmak and HDP deputies have gone to Varto, interviewed the people about the incidents, and assessed the situation in the houses and shops on which the security forces opened fire.

In another development, Muş Civil Society Platform representatives held a meeting with Muş governor Vedat Büyükersoy. The representatives said in a press briefing after the meeting that Muş Governor told them that the curfew would be

Mise en garde du PKK après la mort d'un homme dans le sud

Un responsable du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a menacé vendredi le gouvernement islamo-conservateur turc de "payer le prix fort" s'il continue son offensive contre les Kurdes, au lendemain du décès d'un membre présumé du groupe rebelle à Diyarbakir (sud).

"L'AKP a fait une erreur et va en payer le prix fort", a déclaré à une chaîne kurde Murat Karayilan, leader de la rébellion kurde en l'absence de son chef historique emprisonné, cité par l'agence de presse proche du PKK Firat.

"Nous avons de l'expérience et savons quoi faire", a prévenu ce chef de la rébellion dans le nord de l'Irak, précisant que le PKK, qui "n'a pas encore de plan de guerre", mène pour l'instant "des actions de représailles" contre la Turquie.

Un membre présumé du PKK, âgé de 40 ans, a été tué dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'échanges de tirs avec la police à Diyarbakir (ville à majorité kurde) après que des combattants présumés de l'organisation ont ouvert le feu avec des fusils contre la police. Les forces de l'ordre avaient été appelées sur les lieux pour dégager une route.

Un homme, âgé de 29 ans, a été blessé dans ces violences, ont précisé à l'AFP les sources sécuritaires.

En marge des combats, plus de 2.000 personnes ont manifesté dans les rues de Diyarbakir pour contester l'escalade de la violence, a constaté un journaliste de l'AFP.

Depuis qu'Ankara a déclenché le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les combattants du groupe EI, le long de sa frontière avec la Syrie et l'Irak, la Turquie vit une véritable escalade de la violence.

Les dizaines de raids aériens se sont concentrés sur la guérilla kurde et les accrochages sont désormais quotidiens depuis trois semaines entre les forces d'Ankara et les combattants kurdes.

Selon un bilan provisoire de l'AFP, au moins 31 policiers ou militaires turcs ont été tués depuis la rupture du cessez-le-feu, décrété en 2013 entre les rebelles et Ankara, dans des attaques attribuées au PKK.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré vendredi que les opérations contre les rebelles du PKK n'étaient pas "temporaires".
 "Vous ne devriez pas penser qu'ils (les rebelles du PKK, Ndlr) sont forts... Ils sont voués à l'échec", a lancé M. Erdogan à ses partisans réunis dans la région de Rize, au bord de la Mer Noire.

Les autorités turques, qui multiplient les coups de filet depuis un mois, ont arrêté plus de 1.700 personnes soupçonnées d'être membres du PKK, d'une organisation marxiste (DHKP-C) ou de l'organisation Etat islamique, selon l'agence progouvernementale Anatolie.

Vendredi, au moins 39 personnes ont été arrêtées dans plusieurs villes de Turquie comme Istanbul, Ankara et Izmir, a précisé l'agence Anatolie.
(AFP, 14 août 2015)

Sept combattants kurdes et un soldat tués

De violents affrontements avaient éclaté dans la région montagneuse d'Agri, frontalière de l'Iran et située non loin de l'Arménie. La police a répliqué aux tirs de roquettes par les rebelles kurdes sur un poste de gendarmerie, et tué trois Kurdes.

L'agence de presse prokurde Firat a cependant affirmé que deux des trois personnes tuées étaient en réalité des adolescents âgés de 15 et 16 ans travaillant dans une boulangerie de la commune. Ils ont été touchés par les tirs de la police qui visait les bâtiments à proximité de leur lieu de travail, selon la même source.

"C'est une exécution", a commenté l'avocat du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples), Dirayet Tasdemir, auprès de Firat.


Plus au sud, à quelques dizaines de kilomètres de la Syrie et de l'Irak, des échanges de tirs ont opposé à Silopi rebelles et soldats. Quatre "terroristes" ont été tués, a déclaré l'état-major turc.


Quelques heures plus tard, un militaire a été tué par un engin explosif et sept combattants du PKK ont péri dans des heurts avec l'armée dans la nuit de mercredi à jeudi dans le sud-est de la Turquie, a annoncé l'état-major turc.

Un soldat, grièvement blessé à la suite de l'explosion d'une bombe artisanale à Bingöl, dans l'est, a succombé à ses blessures, a fait savoir l'armée dans un communiqué diffusé jeudi soir.
(AFP, 13 août 2015)

HDP invites a delegation to Kobane border in September

Call by
Nazmi GÜR, Vice Co-president of HDP:

Dear Friends,

As you know, on July 20 there has been a bombed attack against socialist and internationalist youth group in Turkey, Suruç . The youth group had gathered in Suruç to pass afterwards to Kobani in order to act in solidarity with Kobani people for reconstruction of the city.

In this context, we all very well know that this brutal attack has primarily targeted the international solidarity and support building around the huge resistance of Kurdish people in Rojava against ISIS and other Al Qaeda linked organizations.

We strongly believe that if democratic movements and parties of the world raise their voice against such kind of brutal, inhuman attacks, we will be able to stop violence and rebuild a peaceful life not only in Turkey and the Middle East, but also in the rest of the world. Thus, international solidarity against ISIS and all fascist actions should increasingly continue.

In this manner, as HDP, we call our international friends to participate “humanitarian corridor” delegation which has been formed by this aim, that is to say, to enlarge and strengthen the international solidarity. For this aim, the international delegation is being prepared for several actions to be carried out in Urfa/Suruç. You can find attached draft program for the visit of the delegation to Urfa/Suruç between 12 to 17 September.

The world is much better and peaceful, when all the peoples of the world come together!

DRAFT PROGRAM FOR URFA-SURUÇ VISIT ON 12 TO 17 SEPTEMBER

September 12
Arrival to Urfa

September 13
Visit to Amara cultural center and participate to the ceremony to commemorate martyrs of SGDF (The Federation of Socialist Youth Associations)
Visit to Suruç municipality
Briefing at the border

September 14
A presentation on the recent attacks against HDP and other socialist, leftist political parties.
A panel on Rojava revolution and reconstruction of Kobani
Completing the preparations for rally and press conference

September 15
Rally and press conference at the Kobani border

September 16
Visit to refugee camps in and around Suruç

September 17
Departure

Demirtas appelle l'UE et l'Otan à condamner une "guerre injustifiée"

Le dirigeant du parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a exhorté jeudi "le monde entier" à condamner la "guerre injuste et injustifiée" que mène l'armée turque contre la guérilla du PKK et a prié l'UE d'appeler "très clairement" à un cessez-le-feu.

"Le monde entier doit vraiment crier que cette guerre est une guerre injuste et injustifiée", a déclaré à Bruxelles M. Demirtas, co-président du Parti démocratique du peuple (HDP), à propos de la campagne de bombardements déclenchée par la Turquie le 24 juillet qui vise quasi-exclusivement des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak.

La semaine dernière, l'Otan avait assuré la Turquie, l'un des piliers de l'Alliance atlantique, de sa "forte solidarité" face au "terrorisme", mettant sur le même plan le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et le PKK.

"L'Union européenne doit très clairement et ouvertement soutenir une (reprise des) négociations entre le PKK et la Turquie", a plaidé M. Demirtas dans un entretien à l'AFP.

"Ils doivent lancer un message" pour "soutenir la négociation entre (le fondateur incarcéré du PKK, Abdullah) Ocalan et le gouvernement turc, et les presser de conclure un cessez-le-feu", a-t-il insisté.

M. Demirtas est à Bruxelles pour rencontrer le chef de cabinet de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, ainsi que Zübeyir Aydar, président du Congrès national kurde (KCK), l'aile politique du PKK.

Par le biais de M. Aydar, M. Demirtas espère faire passer "indirectement" un "message" au PKK, classé organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les Etats-Unis: "retourner à la table des négociations et que les parties en conflit entament un dialogue".

- Impasse politique -

Le cycle de violences, qui a mis fin à trois années de trêve, a été déclenché par l'attentat suicide le 20 juillet à Suruç (sud), attribué au groupe Etat islamique (EI), dans lequel 32 jeunes militants de la cause kurde ont trouvé la mort. La guérilla kurde a aussitôt répliqué contre les forces de l'ordre turques, accusées de ne pas protéger la population locale.

M. Demirtas a rappelé qu'Ankara et la rébellion kurde avaient entamé des pourparlers de paix historiques après la trêve entamée en 2013.

"Tout le monde doit poser cette question au gouvernement (du président Recep Tayyip) Erdogan: +pour quelle raison n'avez-vous pas accepté cette situation d'un PKK qui était sur le point d'abandonner la lutte armée et pourquoi avez-vous poussé l'organisation vers une guerre ? Pourquoi avez-vous entamé une nouvelle guerre?+", s'est-il interrogé.

Son parti HDP a réalisé une percée électorale sans précédent en raflant 13% des voix aux législatives de juin, privant de sa majorité parlementaire l'AKP après dix ans de pouvoir incontesté. Le parti de Recep Tayyip Erdogan tente depuis, mais sans succès, de former une coalition pour gouverner.

M. Demirtas a une nouvelle fois accusé le président Erdogan d'avoir déclenché cette offensive pour susciter la sympathie de l'électorat nationaliste, alors que se profile la perspective de nouvelles élections convoquées pour sortir de l'impasse.

De son côté, le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, a indiqué sur Twitter qu'il s'était entretenu jeudi avec Kemal Kilicdaroglu, le chef du parti d'opposition social-démocrate turc CHP, en pourparlers avec l'AKP pour former une coalition gouvernementale, l'appelant à "une approche mesurée et constructive".

M. Hahn avait parlé lundi avec le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, et avec M. Demirtas la semaine dernière.
 (AFP, 6 août 2015)

Le leader du HDP Demirtas à Bruxelles

Le leader prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, devait se rendre à Bruxelles mercredi pour y rencontrer des dirigeants de la rébellion kurde dont les bases sont massivement bombardées par l'aviation turque dans le nord de l'Irak, a indiqué son entourage à l'AFP.

Ce déplacement ne figurait pas dans le programme officiel du co-président du parti démocratique des peuples (HDP), formation politique qui a remporté une importante victoire aux élections législatives du 7 juin dernier.

"Il doit voyager à Bruxelles", a souligné un de ses conseillers, sans d'autres détails. La presse locale a affirmé qu'il y rencontrerait notamment M. Zübeyir Aydar, l'une des personnalités clé du PKK.

Une trêve de plus de deux ans entre Ankara et le PKK a volé en éclat après une attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants kurdes, déclenchant un cycle de représailles entre la guérilla et l'armée turque, celle-ci étant accusée de ne pas avoir protégé la population locale contre l'attaque du groupe Etat islamique (EI).

Depuis les jets turcs pilonnent quotidiennement les repaires du PKK dans le Kurdistan irakien et le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de kurdes, des raids auxquelles les rebelles répondent par des attaques visant l'armée et la police.

M. Demirtas, opposant et cible numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, avait appelé la Turquie et le PKK la semaine dernière dans un entretien à l'AFP à faire "taire les armes".
(AFP, 5 août 2015)

PKK: L'attentat suicide de dimanche devait "venger" la mort de civils irakiens

L'attentat suicide contre une caserne de gendarmerie turque, la première de ce type depuis le déclenchement d'un nouveau cycle de violence, a été mené pour "venger" la mort de civils irakiens dans des raids de l'aviation turque, a affirmé lundi la guérilla kurde du PKK.

L'attaque au tracteur piégé, dimanche matin près de la ville de Dogubayazit (est), "a été conduite pour se venger du massacre de Zerkal", un village du nord de l'Irak proche de la zone de refuge de la rébellion, a indiqué dans un communiqué la branche armée du PKK.

Le mouvement a publié le nom et une photo du "martyr" qui a réalisé l'opération, le visage masqué par un foulard et posant devant le drapeau du PKK.

Le mouvement a assuré que l'attaque avait fait plus de 50 morts dans les rangs des forces de l'ordre, mais les bilans de la guérilla sont notablement surévalués.

Selon un bilan officiel turc, deux soldats ont été tués et 31 blessés, dont quatre grièvement.

Des sources kurdes ont assuré que 10 civils, dont "plusieurs enfants", avaient été tués et 15 autres blessés par des bombardements durant le weekend de l'aviation turque aux environs du village de Zerkal. L'armée a démenti pour sa part avoir frappé une zone habitée.

Par ailleurs, les médias turcs ont signalé lundi plusieurs nouvelles attaques attribuées au PKK, dont celles d'un hôpital et d'un convoi militaire dans l'est du pays, qui n'auraient pas fait de victimes.

Des accrochages armés entre la guérilla et les forces de l'ordre auraient aussi eu lieu durant le weekend dans la province de Gumushane, près de la mer Noire, où la rébellion est habituellement peu présente.

Une autoroute de l'est du pays a aussi été fermée lundi par les autorités "pour prévenir des attaques terroristes".
(AFP, 3 août 2015)

HPG reports ongoing actions by guerrillas

While the attacks of the Turkish military against guerrilla controlled areas continue, so do the retaliation actions by the guerrillas against security forces of the Turkish state.

Monday, August 3, 2015 at 5:00 PM

BEHDINAN - ANF

While the attacks of the Turkish military against guerrilla controlled areas continue, so do the retaliation actions by the guerrillas against security forces of the Turkish state.

People’s Defence Forces (HPG) Press Office has said in its daily statement that activities of the unmanned aircraft of the Turkish army as well as its jets have increased.

Accordingly, Turkish unmanned aerial vehicles carried out reconnaissance flights over;

- Şemzinan (Şemdinli) area of Hakkari at between 14:00 – 20:00 on August 2,

- Avashin area at between 21:00 on August 2 and 08:00 on August 3,

- Zap region and the border line at between 09:00- 13:00 on 2 August and at between 20:00 on 2 August and 12:00 on 3 August.

Bombardments carried out by the Turkish troops against the guerrilla areas continued increasingly. Accordingly;

- Turkish soldiers at Oramar military post located in Yüksekova district of Hakkari fired on Martyr Gafur area at the border line of Avashin with mortars, tanks and howitzers at between 13:00 – 17:00 on August 2.

- Çarçella area was bombarded with mortars and howitzers from Bezelê military post located at the border with Zagros area of Medya Defence Forces at between 16:00 – 17:00 on August 2.

- Bombardment with Cobra type helicopters, jets and howitzers from TRT regiment in Şırnak targeted Cotyar Hill, Gabar area and Komando Hill at between 03:00 – 06:00 on August 2.

- Bombardment launched from Eriş military post with howitzers and mortars targeted Hill Hakan area at the border line of Zap region of Medya Defence Zones at between 08:00 – 09:00 on 3 August, and the Xeregol area of Martyr Rüstem at between 08:00 – 10:00 on August 2.

- Bombardment launched from Bilican military posts with howitzers, tanks and mortars targeted Hill Güvenlik, Garêya Piçuk Erbiş village at between 13:30 – 14:30 and 15:00 – 16:00 on August 2.

Actions of HPG guerrillas at many locations

People’s Defence Forces Press Office further reported that guerrillas' retaliation actions in response to the war policies of the Turkish state are also continuing increasingly, and gave the following information regarding the actions by the guerrillas:

- Guerrillas carried out an action against the soldiers keeping guard of the oil pipeline located between Ekser and Gındırêsê villages of Midyat district of Mardin at 22:45 on August 1. A following sabotage action targeted two armored vehicles patrolling in the area, which left one destroyed and the other damaged. While the exact number of casualties could not be verified, the Turkish military removed the dead bodies of soldiers from the area with a Skorsky type helicopter. On August 2, Turkish soldiers launched an operation in the area, ending it the same day without obtaining any results.

- Guerrillas carried out an action with individual and heavy weaponry against the District Gendarme Command in Hezex district of Şırnak at 03:00 on July 31. While the casualties of the Turkish army could not be verified, Turkish soldiers launched an operation in the area following the action of the guerrillas. The operation was ended the same day without any results.

- In another sabotage action with heavy weapons, guerrillas targeted a police convoy passing by the town centre in Hezex district of Şırnak at 00:00 on August 2, leaving one armored vehicle destroyed, one other damaged and at least 2 police officers dead.

- At between 06:00 – 11:00 on 1 August, guerrillas blocked the road between Pervari and Şaxê districts of Siirt and performed ID checks in addition to informing the local people about the process.

Sikorsky helicopter damaged in Dersim

People’s Defence Units further reported that the guerrilla forces hit and damaged a Sikorsky type of helicopter which had taken off from Bilgeç military post located in Ovacık district of Dersim on August 1. Special operation units dispatched to the area upon the action were also targeted by guerrillas, which left two members of special operation police teams dead and two others wounded.

HPG also informed about the decree of the Dersim Governor's Office, which declared Kutudere, Vali Brook, Kozmerik, Kuruşlu, Leter, Sal Valley, surroundings of Geyikli river, surroundings of Central Cemetery, Layk Stream, Ali boğazı, Dola Xat, Dokuz Kayalar and Viran regions as forbidden military zone for between August 4 and 19.

Muş-Amed-Pasur road under guerrilla control for a week

People’s Defence Forces lastly reported about the guerrilla actions and controls over several roads in North Kurdistan region. Accordingly, guerrillas had the control over the highway between Muş and Pasur district of Amed for the past one week, and Amed-Bingöl highway at between 19:00 on August 2 and 09:00 on August 3.

Guerrillas blocked the road between Varto and Kop districts of Muş at between 19:00 – 23:00 on August 2, and have closed the highway between Amed and Bingöl on August 2, but allowing passage in a controlled way.


KNK: Le gouvernement turc commet ouvertement un crime contre l'humanité

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, des F 16 de l'armée turque ont bombardé Zergelê, un village kurde situé aux abords du Mont Qandil (Kurdistan Irakien). Dix (10) civils, dont une femme enceinte, ont perdu la vie. Des dizaines personnes sont grièvement blessées, dont 15 grièvement, tandis que  plusieurs autres se trouvent encore prisonnières des décombres des habitations visées une par une par l’aviation turque durant plus d’une heure. Aprés le premier bombardement, les villageois accourus sur place pour secourir les blessés ont eux aussi été ciblés par les frappes aériennes Le nombre de morts et de blessés pourrait malheureusement s’accentuer.

L’aviation turque poursuit ses opérations et survole continuellement les régions Kurdes de Gare, Zap, Xakurke, Metina et Haftanin. Sans faire de distinction entre résistants du PKK et civils, la Turquie s’obstine dans sa logique de guerre, avec un seul objectif, commettre d’autres massacres

N'est-il pas temps de dire STOP à la coalition Daesh-Turquie ?

Nous appelons l'opinion publique démocratique à protester contre l'Etat turc et son gouvernement qui bombardent depuis le 24 Juillet 2015 de façon systématique la guérilla ainsi que les civils kurdes.

Combien de temps encore l'ONU, l'UE et les USA vont-ils garder le silence face à ces massacres de civils et à cette logique de guerre du Président turc Recep Tayyip Erdogan et de son premier ministre Ahmet Davutoglu?

Les Etats et les institutions internationales en coalition avec l'Etat turc ne voient-ils pas que celui-ci commet un crime contre l'humanité ?

Quand vont-ils s'interroger réellement sur leurs relations avec l'Etat Turc qui massacre le peuple kurde et bombarde les bases du PKK, alors même que ce dernier est un rempart contre DAESH ?

Nous appelons la communauté Internationale à dénoncer avec vigueur le massacre commis contre notre peuple et à être solidaire avec le peuple kurde dans sa lutte légitime contre la collaboration sanguinaire Daesh-Turquie.
1er août 2015

Congrès national du Kurdistan (KNK)

KCK: Our people should stand up for the martyrs

KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council Co-Presidency has released a statement regarding the denial of permission by Turkey for the delivery of the bodies of 13 YPG/YPJ fighters to their families.

Bodies of 13 Kurdish fighters are being held at Habur border gate for the past four days as the Turkish state keeps denying permission for their delivery into North Kurdistan, the Kurdish region in Turkey.

Remarking that bodies of 13 YPG/YPJ fighters are being kept waiting at the border gate under a heat of 50 degrees, KCK emphasized that; “Besides its attacks on our people and all their values, the Turkish state is now attacking the bodies of our martyrs who are sacred for the entire humanity.”

Describing the denial of delivery of martyrs' bodies as an attack on the Kurdish people, their history and future, KCK said a mindset and political power that has brought its attacks to such a degree could be expected to do anything. "Accepting this disrespect to our martyrs means paving the way for any attack, offensiveness and atrocity. Our people should manifest their rejection to this insult on our martyrs."

KCK underlined that not only the people of Silopi but all Kurdistan people and the Kurds in Turkish cities should stand up and claim the martyrs.

"Claiming our martyrs is claiming our existence, free and democratic living and future", KCK said, and called on democratic powers also to embrace the martyrs and to bid farewell to them in gorgeous funeral ceremonies.

29 members of Turkish security forces killed in guerrilla actions

Actions by HPG guerrillas in response to the military activity in guerrilla zones and attacks in North Kurdistan have left 18 soldiers and 11 members of special operation teams dead.

HPG (People's Defense Forces) Press Office has released a statement regarding the ongoing bombardments of the Turkish army against guerrilla zones and the guerrilla actions in North Kurdistan.

The statement provided the following details about the bombing campaign of the Turkish military targeting the guerrilla-held Medya Defense Zones;

Xinere
Marty Agit Park and Valley, Martyr Delil hamlet area between 14:00 - 15:00 on July 30,
Dola Anê between 17:00 – 18:30,
Dola Anê, Dola Çıluçar and Ermuş areas between 22:30 – 23:30,

Zagros
Hill Dem and Hill Brusk areas between 16:30 – 18:00 on July 30,
Hill Martyr Hozan between 20:00 – 21:00.
Avashin

Tabura Ereba, Mamreşo, Martyr Gafur, Şukê and Martyr Agit areas between 14:00 - 20:30 on July 30.
Villages of Rıskê and Ekrê at the border between 14:00-15:30 on July 30. The bombardment started a fire in the area.
Heftanin

Martyr Renas and Deriye Davetiya areas between14:00 - 16:30 on July 30,
Deriye Davetiya hill at 00:45 on July 31.
Gare

Şehitlik (Martyrs' Cemetery) area, Çemşerite village, Ergene, Kanî Kontra, Kanî Jiyanê areas between 19:00 – 00:00 on July 30. The fire caused by the bombardment has damaged the entire field of Çemşerite village.
Metina

Kanî Gozê, Serê Metina and Yekmal village between 14:30 – 17:00 on July 30. The bombardment here also started a fire.

MORTAR AND HOWITZER ATTACKS ON THE BORDER LINE

HPG continued by listing the howitzer and mortar attacks conducted by Turkish troops from the following guard posts targeting the guerrilla areas;

Oremar guard post in Yüksekova district of Hakkari targeted the Martyr Gafur area located on the border line of Avashin between 19:30 - 22:30 on July 30,

Hill Maymun guard post on the border line of Heftanin targeted Martyr Kendal area between 00:00 – 01:30 on July 31,

Yekmal guard post targeted Bektorya area at 22:00 on July 30 and 02:00 on July 31.

Hill Aruş guard post on the border line of Metina targeted Hill Xıyara area between 00:00 - 01:00 on July 31,

Gundıkê Mellê guard post in Şırnak targeted Mamçela area between 02:00 - 03:00 on July 31.

ACTIONS BY GUERRILLAS

The statement provided the following details regarding the actions HPG guerrillas have carried out in response to the military activity and attacks in North Kurdistan;

A sabotage action targeted armored vehicles of the Turkish army on the road between Uludere and Segirkê districts of Şırnak at 11:30 on July 30, which left one vehicle damaged while the casualties couldn't be verified. A fire started in the area due to the bombardment of the Turkish army after the action, and the local people attempting to intervene it were hindered by Turkish soldiers.

Four soldiers were killed in an action which targeted a troop deployed in Gelika Rıza area of Şırnak at 19:00 on July 30. Turkish army shelled the surrounding areas after the action, and started a fire in the area.

Four other soldiers were killed in an action that targeted the main entrance gate of the Şabanê Barracks in Şırnak at 21:30 on July 29.

After closing the Şırnak-Hakkari road, performing ID checks and also informing the people about the process at 14:00 on July 30, guerrillas burned two vehicles belonging to the Turkish army, and destroyed another vehicle transporting military supplies to Çelê guard post.

Another action targeted Turkish troops on the hill Öncebatan in Gırê Cotyar hamlet of Botan's Gabar area at 08:50 on July 31.

A separate action targeted the Girê Cotyar Battalion, the results of which couldn't be verified, and after which Turkish army shelled the Gabar area with two Cobra type helicopters, starting a fire in this area as well.

A sabotage action near Genç district of Bingöl targeted a train transporting military ammunition from Ankara to Iran at 09:30 on July 30. Six wagons of the train were completely destroyed in the action after which an operation was launched in the area with the participation of village guards.

Two suicide attacks with unverified results were conducted against soldiers at Malabadi guard post in Amed at 19:30 on July 30.

A gun attack with unverified results targeted an armored vehicle in Fiskaya neighborhood of Amed on July 25.

One policeman was wounded in an intervention attempt against guerrillas performing road check in Akdeniz district of Mersin on July 27.

An action targeting the first road checkpoint of Turkish soldiers on the road between Ağrı's Doğubeyazıt district and Iran at 09:00 on July 29 left an armored vehicle completely destroyed, and six members of special operations teams standing nearby dead.

A following action which targeted the second road checkpoint of soldiers on the same road, 2 km to the first one, left five members of special operations teams dead, and a A-4 heavy weapon installed on an armored vehicle destroyed.

Both actions have also left eight members of special operations teams wounded, including three critically.

One other action targeted a train traveling from Sarıkamış district of Kars to Khorasan city of Iran, and forced the locomotive to stop on July 30. A series of actions against the soldiers that came to the scene for intervention two hours later left five soldiers dead and three others wounded.

In a following clash with the soldiers retreating from the scene, five more soldiers were killed.
(ANF, July 31, 2015)

Minorités / Minorities

Le pape rend hommage au prélat décapité par les Ottomans en 1915

Le pape François a exalté dimanche l'exemple de l'évêque syro-catholique, Mgr Flavien Michel Melki, béatifié samedi au Liban un siècle après avoir été décapité par les Ottomans en 1915, qui apporte "consolation, courage et espérance" aux chrétiens persécutés du Moyen-Orient.

"Dans le contexte d'une terrible persécution contre les chrétiens, il aura été un défenseur infatigable des droits de son peuple, exhortant tous à demeurer fermes dans leur foi. Aujourd'hui au Moyen-Orient et dans d'autres régions du monde, les chrétiens sont aussi persécutés", a observé le pape lors de l'Angelus dominical sur la place Saint-Pierre.

Il a demandé "aux législateurs et gouvernants" de la région d'assurer la liberté religieuse et à "la communauté internationale de faire quelque chose" pour mettre fin aux violences.

Le 8 août, François avait officiellement reconnu comme "martyr" de l'Eglise ce prélat né au 19e siècle dans ce qui est devenu la Turquie actuelle, et qui a été tué pour avoir refusé de renoncer à sa foi.

Cette béatification intervient plus de quatre mois après l'évocation pour la première fois par le pape du terme "génocide", pour qualifier le massacre des Arméniens il y a 100 ans, provoquant la fureur de la Turquie qui a toujours récusé ce qualificatif.

La cérémonie de béatification s'est tenue dans le monastère Notre Dame de Charfé, situé à Harissa, un site de pèlerinage chrétien au nord de Beyrouth, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

Selon le site d'informations religieuses ACI, après avoir été nommé prêtre de l'Eglise syriaque catholique, Mgr Melki a vu son église saccagée et brûlée durant les massacres de 1895, et sa mère assassinée. Il est alors nommé évêque de Mardin et Gazarta, l'actuelle Cizre dans le sud-est de la Turquie.

Lorsque les massacres contre les minorités arméniennes, assyriennes et grecques commencent à l'initiative des autorités ottomanes, l'évêque refuse de fuir alors que ses amis musulmans le pressent de le faire, explique le site.

Il est arrêté le 28 août aux côtés de l'évêque chaldéen Jacques Abraham, et les deux religieux sont exhortés à se convertir à l'islam. Ils refusent: Mgr Abraham est tué d'un coup de fusil tandis que Mgr Melki est frappé jusqu'à ce qu'il perde connaissance, avant d'être décapité.

Selon ACI, il s'agit du deuxième évêque reconnu martyr "in odium fidei" ("en haine de la foi", c'est-à-dire par un non-chrétien, ndlr).

La béatification permet d'autoriser le culte d'une personne localement. Elle peut précéder l'étape de la canonisation quand le bienheureux est recommandé au culte de toute l'Eglise.

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays.
(AFP, 30 août 2015)

Europalia devient-il un instrument de propagande d’Erdogan?



Après avoir provoqué une déstabilisation sans précédent en Turquie par ses politiques répressives et guerrières, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan a finalement dissout le parlement fraîchement élu dans le but d’éliminer le HDP, représentant les forces démocratiques arméniennes, assyriennes, grecques, kurdes et turques du pays et d’assurer ainsi une majorité absolue à son parti l'AKP pour qu’il puisse lui attribuer des pouvoirs despotiques très étendus.

La campagne électorale a déjà commencé avec les discours agressifs d’Erdogan contre les dirigeants de la communauté kurde. Bien que les électeurs en Turquie voteront le dimanche 1er novembre 2015, les citoyens turcs à l’étranger pourront voter à partir du 8 octobre 2015 dans les pays d’accueil comme la Belgique.

Il faut rappeler qu’Erdogan, avant les élections du 7 juin 2015, avait mené une campagne électorale en faveur de l’AKP dans les pays européens. Le 10 mai, il avait prononcé un discours partisan devant plus de 10 mille citoyens turcs lors d’un meeting organisé par l’AKP et l’Ambassade de Turquie à Hasselt en Belgique. Grâce à cette campagne poussée, les électeurs turcs en Belgique ont voté à 62,93% pour l’AKP alors que ce dernier n’a obtenu que 40,87% des votes en Turquie.

Cette fois-ci, pendant la campagne électorale, le même Erdogan viendra en Belgique à l’occasion de l’inauguration du festival Europalia-Turquie (http://www.info-turk.be/441.htm#Europalia). Le 6 octobre, en tant qu’invité d’honneur, il sera présent au Bozar, accompagné du Roi des Belges. Sans aucun doute, la présence et les discours éventuels d’Erdogan en Belgique seront utilisés pour la propagande électorale de l’AKP.

Ce nouvel élément justifie davantage les critiques à l’égard de l’attribution du festival Europalia à la Turquie juste au 100e anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens. En effet, même après cent ans, l’Etat turc persiste dans son négationnisme tout en poursuivant des pratiques discriminatoires et répressives contre les communautés non-turques.

Pour contrecarrer ces critiques, la directrice générale d'Europalia Kristine De Mulder avait affirmé que les communautés arménienne, assyrienne, grecque ou encore kurde seraient également mises en lumière lors du festival.

Mais une question reste toujours sans réponse: est-ce que les institutions représentatives de ces communautés ont été invitées à la programmation du festival si l’on veut vraiment les mettre en lumière?

Dans un communiqué du 30 juin 2015, Info-Türk a posé deux questions  à l'intention des institutions arméniennes, assyriennes, grecques et kurdes:
  • Le mélange des cultures sera-t-il représenté effectivement dans ce festival comme il est souhaité par les communautés non turques et musulmanes de Turquie?
  • Quelles institutions arméniennes, assyriennes, grecques et kurdes ont été invitées à la programmation d'Europalia-Turquie?
Jusqu’ici nous avons reçu les réponses suivantes:

1. La Communauté arménienne de Belgique:
Nous n’avons pas été invités à la programmation d’Europalia-Turquie… 

2. L’Association des Arméniens Démocrates en Belgique:
Personnellement, je n’ai jamais reçu une telle invitation. Même si quelques-uns de notre communauté sont invités pour présenter leur musique ou danse, ce ne sera qu’un geste pour les utiliser comme figurants de leur propre propagande.

3. L'Institut Assyrien de Belgique:
De notre coté nous ne participons pas aux programmes des festivités d'Europalia-Turquie. Mais nous organisons des activités en dehors de ce programme, spécialement pour les 100 ans du génocide assyrien de 1915, avec nos propres moyens. Est-ce que d'autres associations assyriennes prendront part à ces activités? On ne le sait pas.

4. Communiqué commun:
Le 27 juillet 2015 le Comité National Arménien de Belgique (CDCA), la Fédération des Araméens de Belgique, European Syriac Union (ESU), l’Institut Kurde de Bruxelles et le Comité de Soutien aux Chrétiens d’Orient (CSCO) nous ont envoyé un communiqué  avec l’appel suivant au premier ministre belge: "il est encore temps d’éviter à notre pays et à son souverain le déshonneur et l’estompement de nos valeurs. Annulez Europalia-Turquie !”

A l’heure actuelle, Europalia-Turquie annonce un programme auquel participent des artistes et intellectuels de Turquie, dont certains d’origines non-turques.

Expositions: http://europalia.eu/en/discipline/exhibitions_67.html
Musique: http://europalia.eu/en/discipline/music_68.html
Danses: http://europalia.eu/en/discipline/dance_69.html
Théâtre de marionnette: http://europalia.eu/en/discipline/puppet-theatre_70.html
Littérature: http://europalia.eu/en/discipline/literature_71.html
Conférences: http://europalia.eu/en/texte/conferences_107.html
Films: http://europalia.eu/en/discipline/film_208.html
Librairies: http://europalia.eu/en/texte/libraries_210.html

Il est fort possible qu’une grande partie de ces artistes et intellectuels y participent sans connaître l’arrière plan de ce projet destiné à innocenter un régime négationniste au centenaire du génocide de 2015 et plus particulièrement à honorer un chef d’état qui figure déjà dans le panthéon des dictateurs détestés.

Non soutien à un Congrès scientifique pour avoir utilisé le terme génocide

Une municipalité en Turquie a retiré son soutien à un Congrès scientifique en raison de l’utilisation du terme “génocide arménien et assyrien de 1915“ dans un dépliant.

Le Congrès des sciences de Karaburun avait annoncé le titre de sa 10e édition comme « la nature du capital : génocides, massacres, guerres ». Toutefois, la Direction municipale de Karaburun, un quartier d’Izmir, a refusé de poursuivre son soutien au Congrès qui se tiendra du 2 au 6 Septembre à cause du terme “de génocide arménien et assyrien de 1915“ dans ses documents de communication.

Le Comité d’Organisation du Congrès des sciences de Karaburun a publié une déclaration sur le retrait du soutien :

« Les terres sur laquelle nous vivons, et les gens qui habitent ces terres, sont les victimes directes et les témoins de ces crimes. Du génocide arménien et assyrien de 1915 à Soma et Ermenek [catastrophes minières] en 2014, une chaîne d’innombrables et inoubliables terribles massacres est la manifestation de ce crime en Anatolie “.

“Bien que nous l’avons expliqué à plusieurs reprises au Maire du District que le thème du congrès sera examiné sous tous ses aspects et à partir de différents points de vue, il a déclaré qu’il ne soutiendrait pas de notre congrès. Cela signifie qu’une restriction considérable sera imposée sur les conditions physiques nécessaires pour tenir les sessions “.

“Bien que nous tenons à offrir notre gratitude pour le soutien qu’ils nous ont donné jusqu’à présent, nous regrettons d’annoncer que la municipalité du district de Karaburun ne figurera pas parmi les institutions appuyant les éditions futures de notre congrès si elle persiste dans cette décision négative.“

Les organisateurs ont déclaré qu’ils percevaient la presqu’île de Karaburun non seulement comme le site du congrès, mais aussi comme un “site de l’insurrection sociale, et plus important encore, un site historique où la connaissance de la classe ouvrière et tout le refoulé s’est produit collectivement »et a ajouté que le 11e Congrès des sciences Karaburun qui se tiendra l’année prochaine serait consacré à la mémoire de Cheikh Bedreddin et Börklüce Mustafa à l’occasion du 600e anniversaire de leur rébellion contre le régime oppressif de l’Empire ottoman.

Le Comité d’Organisation du Congrès des sciences Karaburun a terminé sa déclaration en faisant un appel à la solidarité collective.

mardi 18 août 2015,

Stéphane ©armenews.co

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=114963

Istanbul’s Camp Armen Attacked by Racists



Activists occupying the grounds of Camp Armen, the former Armenian summer camp located in the Tuzla district of Istanbul, were attacked on the hundredth day of their live-in demonstration. According to a statement released by the Armenian Nor Zartonk movement of Istanbul, two activists were attacked and beaten with sticks.

Soon after the attack, the Nor Zartonk movement shared a photo of a group of protesters with the caption ‘Racist/Fascist attacks will not intimidate us.’

The attack took place on the night of Aug. 13, at around 11:30 p.m. according to the statement. “This attack, which is a manifestation of a genocidal mentality, cannot break our resolve. We publicly announce today that we will continue our struggle with the same determination,” read a part of the statement, which also called on the public to stand in solidarity with protesters.

Armenian member of Turkey’s Parliament Garo Paylan of the pro-Kurdish People’s Democratic Party (HDP) tweeted that some of the activists sustained injuries, and urged the public for support. Soon after the attack, the Nor Zartonk movement shared a photo of a group of activists with the caption “Racist/Fascist attacks will not intimidate us.”

The Nor Zartonk Armenian movement of Istanbul has led a campaign to occupy the grounds of the camp since bulldozers arrived to demolish it in early May. After weeks of protest, the current owner of the campground, Fatih Ulusoy, said he would sign the transfer of the property over to the Gedikpaşa Armenian Evangelical Church Foundation; so far, the deed has not been transferred.
(ARMENPRESS, August 15, 2015)

Turkish-Armenian Deputy Demands Kamp Armen’s Return

Turkish-Armenian parliament member Selina Dogan, elected to Turkey’s parliament with the Kemalist Republican People’s Party, expressed her concerns over an attack on activists occupying Kamp Armen in the Tuzla district of Istanbul on Thursday. As Armenpress reports citing Agos newspaper, Dogan stressed that the attack carried out on the symbolic 100th day of resistance for the preservation of the Armenian orphanage had deep meaning.

As Dogan mentioned, Kamp Armen has not been returned to the Gedikpasa Armenian Protestant Church Foundation despite promises given by the ruling Justice and Development Party before the parliamentary elections.

“Kamp Armen, built by Armenian orphan children including Hrant Dink, is very important for society and must immediately be returned to its owners”, Dogan said, adding that the Armenian orphanage has become a symbol not only for Armenians but also for others in Turkey struggling for democratic values.

Unidentified assailants attacked two security guards at Kamp Armen in Istanbul’s Tuzla district on the 100th day of the resistance organized for its preservation. The organizers of the resistance and members of the Nor Zartonk movement released a statement stating that unidentified persons in two cars came to the orphanage and beat two individuals on guard duty at 11:30pm local time on August 13.

Nor Zartonk has stated that the attack is evidence of a “genocidal conscience,” but will not stop their resistance. “We inform the society that we will continue the Kamp Armen resistance with the same determination. We again urge all our friends to support the Kamp Armen resistance,” their statement reads.
(ARMENPRESS, August 15, 2015)

7 Assyrian Villages in Northern Iraq Hit By Turkish Air Strikes

The German public TV channel ARD reported yesterday that Assyrian villages in the Qandil mountains were hit by the recent Turkish air strikes against the PKK, the Kurdistan Workers' Party.
The villages hit by air strikes were Sharanish, Baz, Barwary Bala, Hayes, Dawoodiya and Margerija.

One Assyrian village the German reporter visited is Sharanish, located in the district of Zahko, near the Turkish border. Sharanish has hosted 60 Assyrian families from the Nineveh Plain who were driven out by ISIS in August of 2014. Among the displaced Assyrians are many from the Assyrian city of Baghdede.

A displaced Assyrian said in the interview "the airplanes are over our heads. They bomb the area and we do not know where we can escape to."

In Dawoodiya there is a refugee camp with 700 families.The majority of the refugees are Yezidis from Shengal, but about 20% of them are Assyrians from the Nineveh Plain and Mosul.

There were no injuries or fatalities caused by the air strikes, but there was extensive property damage.

An Assyrian resident told AINA the PKK should not place its camps and warehouses so close to villages, as this endangers the residents. (Aina, 12 August 2015)

Ziflioglu’s new book: “Story of Armenians in Purgatory”

ISTANBUL (PanArmenian)—Verchihan Zifliloglu, a writer and correspondent for the Turkey-based Armenian newspaper, Agos, has released a new book on Turkey’s hidden Armenians titled, “Story of Armenians in Purgatory,” Ermenihaber.am reports, citing demokrathaber.net.

In the book, Zifliloglu analyzes the struggle of Armenians who have been forced to conceal their identity and live in a Muslim society for the last 100 years after the start of the Armenian Genocide.

The book includes a chronology of important developments for crypto-Armenians, or “hidden” Armenians in Turkey, from Hrant Dink’s murder on January 19, 2007, to the publishing of Fethiye Cetin’s ground-breaking book, “My Grandmother,” to announcements in Agos newspaper by people looking for their families, to the restoration and re-opening of Armenian churches in Van, Kayseri, and Diyarbakir, as well as other events.

Zifliloglu also discusses Armenian women who were abducted during the Genocide. Emphasizing the fact that mainly Kurds live in the areas previously inhabited by Armenians, the author writes that “four out of five people [we met] in Anatolia [have] Armenian grandmothers.”

La Turquie est le champion du monde de xénophobie

Plus de la moitié des citoyens interrogés, dans le cadre d’une enquête menée au niveau international par le bureau Ipsos, estiment qu’il y a trop d’immigrés en Belgique et qu’ils ont une influence négative sur le développement de notre pays. De l’enquête réalisée auprès de 17.533 personnes dans 24 pays développés, la Belgique se profile comme l’un des pays les moins favorables aux immigrés.

Si l’on en croit les chiffres des Nations Unies, le nombre d’immigrés dans le monde se situait à 230 millions de personnes en 2013. Pour comparaison, en 1999, il y avait un nombre total de 150 millions d’immigrés dans le monde. Cette augmentation du volume d’immigration semble créer des relations tendues entre les habitants autochtones et allochtones, certainement dans les pays développés.

Le bureau d’études Ipsos a donc mené enquête dans 24 pays, tant en Europe, en Amérique qu’en Asie, pour y analyser le comportement de la population locale envers les immigrés. Et les résultats sont affligeants. En effet, la moitié des personnes interrogées estiment qu’il y a trop d’immigrés dans leur pays et que ces derniers ont une influence négative sur l’évolution de ce pays.

En Belgique, le pourcentage de critiques est encore plus élevé que la moyenne. Quelque 61% des personnes questionnées y estiment en effet qu’il y a trop d’immigrés dans notre pays. La Belgique se situe ainsi à la cinquième place, après la Turquie (92% des personnes interrogées trouvent qu’il y a trop d’immigrés), l’Italie, la Russie et l’Afrique du Sud.

En Allemagne, le pays d’Europe qui connait le plus grand afflux d’immigrés, quelque 43% des personnes interrogées estiment qu’il y a trop de migrants. (deredactie.be)

Un évêque syriaque, tué au nom de sa foi en 1915, bientôt béatifié

Le pape a signé samedi un décret autorisant la prochaine béatification de Mgr Melki, un évêque de l'Eglise syriaque catholique tué en raison de sa foi en 1915 en Turquie, a annoncé le Vatican.

Le Saint Père a autorisé la Congrégation pour la cause des Saints à reconnaître le "martyre du servant de Dieu Flavien Michel Melki", première étape vers une béatification rapide, affirme le Vatican dans un communiqué.

Cet évêque, né en 1858 à Kaalat Mara (dans l'actuelle Turquie), membre de la Fraternité de Saint Ephrem, est mort "en haine de la foi à Czire (dans l'actuelle Turquie) le 29 août 1915", précise-t-il.

Selon le site d'informations religieuses ACI, après être nommé prêtre de l'Eglise syriaque catholique, il voit son église saccagée et brûlée durant les massacres de 1895, et sa mère assassinée. Il est alors nommé évêque de Mardin et Gazarta (l'actuelle Cizre).

Quand les massacres contre les minorités arméniennes, assyriennes et grecques commencent à l'initiative des autorités ottomanes, l'évêque refuse de fuir, alors que ses amis musulmans le pressent de le faire, explique le site.

Il est arrêté le 28 août aux côtés de l'évêque chaldéen Jacques Abraham, et on les exhorte à se convertir à l'islam.

Tous deux refusent: Mgr Abraham est tué d'un coup de fusil tandis que Mgr Melki est frappé jusqu'à ce qu'il perde connaissance, avant d'être décapité.

Selon ACI, il s'agit du second évêque reconnu martyr "in odium fidei" (en haine de la foi, c'est-à-dire par un non-chrétien, ndlr).

En 2001, Jean Paul II avait béatifié un autre évêque "in odium fidei", Mgr Ignace Maloyan, archevêque catholique arménien de Mardin (Turquie).

François a de nouveau dénoncé jeudi les persécutions "inhumaines" dont sont victimes de nombreux fidèles, "surtout parmi les chrétiens" d'Orient, dont font partie les membres de l'Eglise syriaque catholique.

Le pape a qualifié de "martyrs des temps modernes, humiliés et discriminés en raison de leur fidélité à l'Evangile" ces fidèles "victimes du fanatisme et de l'intolérance, souvent sous les yeux et dans le silence de tous".

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays.
(AFP, 8 août 2015)

Une communauté se mobilise pour sauver Kamp Armen


Depuis début mai, plusieurs dizaines de jeunes occupent le bâtiment pour le protéger des bulldozers.

Arno Kalayci désigne un trou béant dans une façade de béton nu. Il marche quelques mètres puis fait signe de s’arrêter. « Le mur peut s’effondrer », prévient ce garçon pâle à la barbe et aux cheveux longs. Il enjambe une pile de gravats – « c’était l’emplacement de la chapelle et d’une partie des dortoirs » –, traverse le jardin en longeant les plants de tomates et les fraisiers en fleurs pour arriver au bord d’un puits. « Les enfants l’ont utilisé pour construire l’orphelinat », raconte le jeune homme.

Des photographies de l’été 1963 montrent ces petits ouvriers les bras chargés de seaux, mélangeant l’eau du puits au sable de la plage voisine, bêchant le jardin à la pioche, le torse et les pieds nus. Les plus jeunes n’avaient pas sept ans. Tous étaient arméniens, orphelins ou de parents pauvres. Ils arrivaient d’Anatolie cinquante ans après le génocide, hébergés et scolarisés par la Fondation de l’Eglise protestante arménienne de Gedikpasa.

Plus de 1.500 enfants ont grandi dans l’orphelinat, baptisé Kamp Armen. Mais au lendemain du coup d’État de 1980, une justice arbitraire exproprie la fondation pieuse. Les dortoirs et le poulailler se vident, le vieux puits et le potager s’abandonnent aux herbes folles. Pendant plus de trente ans, le terrain passe de main en main sans que rien ne s’y produise, jusqu’au 6 mai dernier. A l’aube, des bulldozers surgissent pour raser Kamp Armen : l’actuel propriétaire veut bâtir une villa. Une dizaine, puis plusieurs dizaines de personnes s’interposent. Parmi elles, Arno.

« On détruit la mémoire d’une communauté, s’émeut cet Arménien. Les enfants qui ont grandi ici sont en quelque sorte des survivants du génocide de 1915. Ils sont les descendants de ceux qui ont échappé aux massacres et qui ont malgré tout choisi de rester dans ce pays, avec l’espoir de vivre ensemble. Cet espoir est vital pour nous, jeunes Arméniens, qui considérons la Turquie comme notre pays. Kamp Armen est un symbole. »

En trois mois, le siège s’est peu à peu organisé. On a planté des tentes, installé une grande table à l’ombre d’un noyer, rétabli l’eau courante, trouvé une multiprise pour recharger les téléphones, rempli les placards de conserves. « Comme plusieurs d’entre nous sont végétariens, on prépare surtout des légumes, des céréales et beaucoup, beaucoup de pâtes ! », s’amuse Gizem Yüktasir derrière la petite gazinière. L’étudiante en design a rejoint Kamp Armen dès la fin de ses examens. « Je resterai autant qu’il le faudra, j’aime cette vie en commun. Ça me rappelle l’occupation du parc Gezi, il y a deux ans. Je n’avais pas été aussi heureuse depuis ! »

Avec elle en cuisine, Suna Osançligil, une quinquagénaire arménienne. Suna cite le nom de ses amis qui ont grandi ici, puis parle de Hrant Dink, célèbre journaliste assassiné en 2007. Lui aussi a été un enfant de Kamp Armen. Il y a rencontré sa femme, Rakel, et avec elle, jusqu’à sa mort, il s’est battu en vain pour que les Arméniens récupèrent leur orphelinat. « Hrant comptait beaucoup pour nous et cet endroit comptait beaucoup pour lui. Notre lutte est une façon de faire vivre sa mémoire, de lui montrer que nous n’abandonnons pas », soupire Suna en préparant des dolmas, ces feuilles de vigne farcies de riz.

Calme en semaine, Kamp Armen s’anime le week-end avec des projections, des débats jusqu’au bout de la nuit. La presse turque passe de temps en temps. Arthur Kalk, lycéen arménien, constate que le sort de ce lieu interpelle bien au-delà de sa communauté. « Cet endroit n’est qu’un bâtiment parmi tant d’autres confisqués aux Arméniens, rappelle-t-il. Mais le fait que ce soit un ancien orphelinat, que des enfants l’aient construit de leurs propres mains et que Hrant Dink y ait grandi nous aide à nous faire entendre. Davantage que s’ils avaient essayé de détruire une église, par exemple. Les enfants touchent la conscience de chacun, arménien ou pas arménien. »

Depuis le 6 mai, les bulldozers ne sont pas revenus. Le propriétaire s’est même engagé à faire don du terrain à la fondation arménienne et le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a promis de suivre le dossier. Belles paroles, pour l’instant. Tant qu’ils ne tiendront pas en main le titre de propriété, les occupants ne lèveront pas le camp.

Ce jour-là, ils reçoivent un visiteur particulier. Vartkes Martiryan arrive d’Arménie. Il a grandi à Kamp Armen. Ses parents étaient les gardiens dans les années 1960, mais Vartkes n’était pas revenu depuis plus de quarante ans. « J’entends encore les voix des enfants. Ici, il y avait des balançoires… Derrière, des poules et des vaches… Et à l’endroit qu’ils ont rasé, il y avait un bassin avec des poissons rouges. C’était si beau ! », raconte-t-il, les yeux brillants.

« Je ne comprends pas, je ne comprends pas, répète Vartkes. Nous avons appris tant de choses en grandissant ici : vivre ensemble, aimer les animaux, aimer la nature, aimer l’humanité… Cet endroit était un cocon d’amour. Mais on casse l’amour, on détruit l’espoir, on me brise le cœur. Pourquoi ? » Il pointe du doigt les trois chatons qui chahutent à ses pieds : « Arménien ou pas, quelle importance ? L’enfant qui naît ne sait pas qui il est. Il ne sait pas sa langue, sa religion, sa nation. Un enfant naît, c’est tout ! Comme ces chatons, là. Savent-ils qu’ils sont des chats ? Non ! Alors construis ta villa… Après avoir détruit l’amour, après m’avoir brisé le cœur, comment pourras-tu vivre ici ? Je ne comprends pas. »

Vartkes est ému aux larmes. Il raconte que son petit frère, Armen, est venu au monde ici en 1969. Premier enfant né sous ce toit, il a donné son nom au lieu, Kamp Armen. « Je suis heureux d’être revenu, j’ai trouvé une lueur d’espoir. Je vois ces jeunes à notre place, je ressens cet amour en eux. Armen est toujours là », sourit-il.

Certains arbres du jardin, plantés par les petits pensionnaires dans les années 1960, portent encore leur prénom. Vartkes Martiryan rêve de planter de nouveaux arbres. Pour que les rires d’enfants résonnent à nouveau dans Kamp Armen.
(Le Soir, Anne Andlauer, 4 août 2015)

Barzani promet de venger les Yazidis un an après l'attaque de Sinjar

Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a promis lundi de venger la minorité yazidie, chassée dans le sang de ses terres il y a exactement un an par le groupe Etat islamique (EI).

"Nous chasserons jusqu'au dernier ceux qui ont commis ce crime", a déclaré M. Barzani depuis Dohuk, lors d'une cérémonie commémorant le premier anniversaire de l'assaut des jihadistes contre les Yazidis dans les monts Sinjar, dans le nord-est de l'Irak.
 Les Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique en partie issue du zoroastrisme, ne sont ni arabes ni musulmans, et l'EI les considère comme des hérétiques polythéistes.

Le 3 août 2014, quelque 2 mois après le début de leur offensive en Irak, les jihadistes ont avancé vers le Kurdistan et notamment vers les environs de Sinjar.

Des dizaines de milliers de Yazidis ont alors tenté de se réfugier au sommet de la montagne où ils sont restés des journées entières sans eau ni nourriture par des températures dépassant les 40°.

Nombre d'hommes furent massacrés et les femmes enlevées, certaines réduites en esclavage par les jihadistes.

Selon le gouvernement kurde irakien, plus de 5.800 Yazidis ont été enlevés et seuls 2.000 ont depuis réussi à fuir.

Quelque 1.280 Yazidis ont été tués dans l'offensive de l'EI, 280 sont morts de faim, de soif, d'épuisement et de maladie, et 841 sont encore portés disparus.

L'attaque de l'EI contre les Yazidis a été décrite par l'ONU comme "une tentative de génocide" et fut l'un des principaux arguments avancés par les Etats-Unis pour envoyer des avions bombarder les positions du groupe jihadiste Etat islamique en Irak.

Depuis, les forces kurdes, soutenues par la coalition internationale antijihadistes et par les Kurdes de Syrie, ont repris une partie des terres.

"La moitié du Sinjar et ses alentours n'ont pas encore été libérés", a indiqué à Dohuk M. Barzani, précisant que les forces kurdes ne pouvaient pas s'arrêter avant la reconquête de "toutes les terres" et "le retour des déplacés".

L'EI a perdu "des milliers d'hommes sur le champ de bataille mais ce n'est pas encore assez face aux crimes qu'ils ont commis", a lancé M. Barzani.

Les groupes combattant les jihadistes de l'EI sont les peshmerga dominés par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani, et les kurdes syriens du PYD, considéré comme un allié du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie. Des rivalités opposent PDK et PYD.

"Nous avons sacrifié plus de 1.000 martyrs pour rattacher le Sinjar au Kurdistan", a ajouté M. Barzani, insistant sur le rôle des pershmerga dans l'aide aux Yazidis.

Il a appelé le gouvernement régional kurde à instaurer une autorité spécifique pour cette cette zone, et Bagdad à "faire de Sinjar le centre de cette province", poursuit-il.

Les monts Sinjar, situés à la frontière syrienne, sont actuellement en dehors des frontières du Kurdistan autonome irakien, qui compte trois provinces.

Selon les autorités kurdes irakiennes, il y a 550.000 Yazidis en Irak, dont 400.000 ont rejoint le flot des réfugiés chassés de chez eux par les violences depuis juin 2014.
(AFP, 3 août 2015)

Le Parlement latino-américain reconnaît le génocide arménien

Le Parlement latino-américain ( Parlatino ), représentant 23 pays d’Amérique latine, a approuvé vendredi 31 Juillet une résolution reconnaissant le génocide arménien.

Le Parlement latino-américain (Parlatino) est un organisme interparlementaire formé par les membres des parlements des pays d’Amérique latine parties du Traité instituant le Parlatino en 1987. Son siège est à Panama.

Les pays membres du Parlatino sont l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Cuba, l’Équateur, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine, Saint-Martin (Royaume des Pays-Bas), le Salvador, le Suriname, l’Uruguay, le Venezuela.

Cette nouvelle reconnaissance du crime contre l’humanité perpétrés par l’Etat turc, s’ajoute aux résolutions adoptées par les parlements en Amérique du Sud cette année, comme ce fut le cas de la Chambre des députés du Chili, du Sénat fédéral du Brésil et de la législature de l’État de Rio de Janeiro.

“Parmi les nombreux autres sujets abordés par le Conseil exécutif du Parlement latino-américain et de la Déclaration des Caraïbes, la reconnaissance du génocide arménien a été soutenu presque unanimement (avec une abstention),“ a écrit le député de Montevideo Alfredo Asti quelques minutes plus tard. “L’Uruguay a été un pionnier dans le monde avec cette reconnaissance il y a 50 ans et aujourd’hui, nous avons appuyé fermement cette position.“

De son côté l’Arménie s’est félicitée de l’adoption de la résolution. Dans un communiqué Edouard Nalbandian le ministre arménien des affaires étrangères a déclaré “ l’Arménie se félicite de l’adoption de la résolution reconnaissant le génocide arménien par le Parlement latino-américain (Parlatino), réunissant 23 organes législatifs des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Le processus irréversible de reconnaissance est en cours au niveau des états ainsi qu’aux niveaux multilatéraux. La résolution adoptée par le Parlement latino-américain à l’occasion du centenaire du génocide arménien est un message de solidarité et de soutien pour le monde civilisé dans la lutte contre le négationnisme. L’expression de la position de principe sur la reconnaissance du génocide arménien par une telle organisation internationale digne de confiance est certainement une importante contribution à la prévention des actes de génocide et de crimes contre l’humanité.“(
Stéphane ©armenews.com, 2 août 2015)


LeVif/L'Express, 31 juillet 2015

Politique intérieure/Interior Politics

Un gouvernement provisoire, avec deux ministres issus du HDP

La Turquie s'est doté vendredi d'un gouvernement provisoire pour diriger le pays jusqu'aux législatives anticipées en novembre.

Deux parlementaires du Parti pour la démocratie des peuples (HDP), Ali Haydar Konca et Muslum Dogan, sont respectivement chargés des Affaires européennes et du Développement, a annoncé vendredi soir le Premier ministre Ahmet Davutoglu, à l'issue d'une rencontre de près d'une heure avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

Erdogan "a accepté le gouvernement intérimaire proposé", avait indiqué la présidence un peu plus tôt sur son site internet.

La nomination de parlementaires du HDP est inédite et délicate dans un pays en proie depuis un mois à une reprises des violences entre les Kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces gouvernementales.

MM. Erdogan et Davutoglu n'ont cessé ces dernières semaines d'accuser le HDP d'être le bras politique illicite de la rébellion kurde, qui a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013 en réponse au déclenchement le 24 juillet de l'offensive de l'armée turque contre des positions du PKK en Syrie et en Irak, dans le cadre d'une "guerre contre le terrorisme".

- Deux mois pour regagner la majorité absolue -

Au cours d'une rencontre avec les responsables provinciaux de l'AKP, Ahmet Davutoglu a accusé les autres partis d'opposition, nationalistes et sociaux-démocrates, d'avoir contraint l'AKP à cette surprenante alliance.

Sollicités, les sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) et les nationalistes (MHP, troisième) avaient tous deux refusé de participer à un gouvernement intérimaire.

"Les ministères ne sont pas la propriété de l'AKP (au pouvoir), pourquoi devrions-nous leur laisser ?", avait déclaré plus tôt vendredi le leader du HDP Selahattin Demirtas, cité par des médias.

Malgré le refus du MHP, un dissident, Turgrul Turkes a accepté d'entrer au gouvernement, suscitant de vives critiques dans son camp.

Le vice-ministre turc Ali Babacan, chargé de l'Economie, n'est quant à lui pas présent dans la nouvelle équipe.

En vertu de la Constitution, le gouvernement provisoire n'a pas besoin de la confiance du Parlement, l'accord de la présidence suffisant.

Le gouvernement provisoire devra gérer la Turquie jusqu'aux élections anticipées du 1er novembre, décidées par le président turc en début de semaine pour sortir de l'impasse politique née de l'incapacité à former une coalition gouvernementale après les législatives de juin. A l'issue de celles-ci, l'AKP, qui règne sans partage depuis 13 ans, avait subi un revers, perdant la majorité absolue.

A l'occasion du nouveau scrutin, le président turc espère que ce parti regagnera la majorité absolue et formera seul un gouvernement.

Un pari risqué, disent cependant de nombreux analystes turcs.

Pour Inan Demir, responsable économique de la banque Finansbank à Istanbul, "sur la base des récentes informations, la composition du Parlement ne sera pas très différente" et "l'AKP va encore perdre la majorité absolue".

Pour l'agence de notation Fitch, "ce cycle électoral peut prolonger l'incertitude dans le pays", avec des conséquences tant au plan national et qu'international.
(AFP, 28 août 2015)

29 Political Parties Fit Criteria to Enter Early Election

The Supreme Electoral Council of Turkey (YSK) announced that 29 parties fit the criteria to enter the general parliamentary election race on November 1. The announcement was published in the Official Gazette on Friday.

The number of parties that will contest the Turkish general election of November 2015 will be finalized on September 5, on Saturday.

The parties need to send a list of their candidates and electoral districts to the YSK by September 5, according to the general election timetable which was announced by the Council on Wednesday. A total of 31 parties were approved by the YSK to run in June 7 general election, but only 19 had competed for the votes.

As per the announcement in the Official Gazette, the parties that fit the criteria to enter Turkey's 26th parliamentary election are as follows:

1-    Justice and Development Party (AKP)

2-    Anatolian Party (ANA Parti)

3-    Independent Turkey Party (BTP)

4-    Great Union Party (BBP)

5-    Republican People’s Party (CHP)

6-    Democratic Party (DP)

7-    Democratic Progress Party (DGP)

8-    Democratic Left Party (DSP)

9-    True Path Party (DYP)

10- Labor Party (EMP)

11- Young Party (GP)

12- Rights and Justice Party (HAP)

13- Rights and Freedoms Party (HAK-Par)

14- People’s Liberation Party (HKP)

15- People’s Ascent Party (HYP)

16- People’s Democratic Party (HDP)

17- First Party

18- Communist Party (KP)

19- Liberal Democratic Party (LDP)

20- Centre Party

21- Nation Party (MP)

22- Nation and Justice Party (MİLAD)

23- Nationalist Movement Party (MHP)

24- Conservative Ascension Party (MYP)

25- Freedom and Solidarity Party (ÖDP)

26- Felicity Party (SP)

27- Social Reconciliation Reform and Development Party (TURK Parti)

28- Communist Party of Turkey (TKP)

29- Patriotic Party (VP)


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Davutoglu makes cabinet offers, HDP joins, MHP cracks

Having begun work to form an interim government to act until snap elections scheduled for Nov. 1, Prime Minister Ahmet Davutoğlu has finally sent letters of proposal to deputies of other parties, asking them to take part in the pre-election government.

A number of members of the Republican People’s Party (CHP) and the Nationalist Movement Party (MHP), which earlier announced that they would decline the offer, have already rejected the invitation, but Tuğrul Türkeş, a prominent figure in the MHP, has announced that he accepted the offer to take a role in the government, despite MHP leader Devlet Bahçeli’s firm stance.

MHP Deputy Head Edip Semih Yalçın said Türkeş should resign immediately, or face expulsion from the party.

He also called on the party’s disciplinary board to meet over the issue.

Offers from Davutoğlu have also been sent to MHP İzmir deputy and Deputy Chairman Kenan Tanrıkulu, Ankara deputy Tuğrul Türkeş, who is the son of former MHP leader Alparslan Türkeş, and MHP deputy and former interior minister Meral Akşener.

Tanrıkulu immediately announced his resignation from his post of deputy chairman of the MHP after the invitation, saying he had conveyed his rejection to the Prime Ministry. His resignation was a reaction to the prime minister’s “daring” to make such a proposal to the deputy chairman of the MHP, he stated.

The number of members to be taken from each party group is determined by the parliament speaker according to the constitution and a related chart has been sent to Davutoğlu. Accordingly, apart from the prime minister and the ministers of justice, internal affairs, and transport, who will be independent individuals appointed from inside or outside parliament, Davutoğlu’s Justice and Development Party (AKP) will hold 11 cabinet posts, the CHP will be offered five posts, and the MHP and the Peoples’ Democratic Party (HDP) will be offered three posts each.

Letters signed by Davutoğlu were sent to the offices of non-AKP deputies at parliament on Aug. 26, with a deadline to accept or decline the offer by 6 p.m. on Aug. 27 at the latest. The CHP and MHP have both categorically ruled out holding posts in the interim government for their deputies, saying that any member breaking ranks would be subject to disciplinary measures. The HDP, however, stated that it would accept offers, regardless of what portfolio the proposals include.

Posts have been offered to the CHP Istanbul deputies Erdoğan Toprak, Tekin Bingöl and İlhan Kesici, the latter being the son-in-law of former President Süleyman Demirel, as well as CHP Antalya deputy and former CHP head Deniz Baykal, and Ankara deputy Ayşe Gülsün Bilgehan Toker, the granddaughter of former CHP head İsmet İnönü.

In his first assessment, Baykal said he would act in line with the “party spirit” and will give a comprehensive response to Davutoğlu in his rejection. Toprak also told the Hürriyet Daily that he would not accept the invitation.

“I will stick to my party’s principles. I will obey the decision of my party. I thank [Davutoğlu] for the offer, but I believe this process is not in line with my and my party’s views,” he said.

HDP Istanbul deputy Levent Tüzel, who is from the leftist wing of the party, İzmir deputy Müslüm Doğan, and Kocaeli deputy Ali Haydar Konca also received invitations. Doğan cited his party’s decision to take part in the interim government and said this formed the basis for his acceptance.

HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ said providing election security was a key factor in their decision to take part in an interim government led by incumbent Prime Minister Davutoğlu.

“We are not forming a coalition with the AKP. We are not forming a coalition with any party. We are fulfilling a responsibility and duty to all peoples of Turkey,” Yüksekdağ told reporters on Aug. 26 before the prime minister invited HDP deputies.

“We have undertaken the responsibility of taking part in the interim election government to make sure the elections are held in security and in an environment softened by a peaceful political climate. This is a priority for us,” she added.

“We aim to reach a vote rate that pushes the 20 percent band and may force a change in Turkey’s situation,” Yüksekdağ also said, when asked about the party’s goals in the snap election scheduled for Nov. 1.
(hurriyetdailynews.com, August 26, 2015)

Polls show Turkey’s AKP short of votes needed to form government alone

Three polls recently conducted in Turkey show the Justice and Development Party (AKP) will fall short of the votes needed to form a single-party government in a snap election on Nov. 1.

According to pollster Metropoll’s latest survey, the AKP stands at 41.7 percent of the votes, up from 40.9 percent in the June 7 election.

In the same poll, backing for the social democratic Republican People’s Party (CHP) was at 25.5 percent, the Nationalist Movement Party (MHP) at 15.7 percent and the Kurdish problem-focused Peoples’ Democratic Party (HDP) at 14.7 percent - a rise in its support from 13.1 percent in June.

“It seems like the snap elections will not generate a different political situation from the election on June 7,” Özer Sencar, the chairman of Metropoll, wrote in the survey report.

Metropoll said the survey was carried out between Aug. 14-16 and involved 2,520 people.

‘No reason for change’

The president of another pollster, ANAR, confirmed there has not been a major shift in voters’ decisions since the June elections, despite important developments such as terror attacks and worsening economy.

“I say that the voter trend seen in the June 7 election continues. And there is no reason for change,” İbrahim Uslu said in an interview with Al Jazeera. Uslu claimed that the AKP increased its votes only 1-2 percent, which is in the margin of error. “There is no other party than the HDP that gains from this terror atmosphere,” he added.

Uslu, who is seen as a figure close to the AKP government, did not reveal the details of his company’s survey that he based his analysis on.

Similar numbers

The survey announced on Aug. 25 by another pollster, Gezici, presented a similar view. According to the results, the AKP is at 39.2, trailed by the CHP, the MHP and the HDP with respective popular support of 26.4, 16.2 and 14.1 percent.

Gezici is seen as a pollster close to the opposition and it did not reveal the details about its methodology when presented its findings on private broadcaster Samanyolu TV.

In the June 7 election, the AKP received 40.6 percent of votes, while the CHP was at 25.1, the MHP at 16.4 percent and the HDP at 12.9 percent.

With this result, the AKP lost its parliamentary majority for the first time since coming to power in 2002 and its leader, Prime Minister Ahmet Davutoğlu, was appointed on Aug. 25 to form a temporary power-sharing cabinet after coalition talks collapsed.

Davutoğlu has begun work on forming an interim power-sharing cabinet ahead of the election, but two opposition parties have refused to join and the HDP has said it doubted Davutoğlu was serious about his call to join the government.
(hurriyetdailynews.com, August 25, 2015)

Tâche difficile: un gouvernement de transition avec au sans le HDP

Le Premier ministre turc a la tâche difficile de former un gouvernement de transition avant les législatives anticipées du 1er novembre, seul un parti prokurde acceptant de s'y associer au moment où Ankara est en guerre contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a décidé de la tenue de ce scrutin, a chargé mardi le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, "de constituer le conseil des ministres intérimaire".

M. Davutoglu a cinq jours pour parvenir à former cette équipe qui sera aux commandes du pays jusqu'aux législatives anticipées, dont la date a été fixée au mardi au 1er novembre par le Haut Conseil électoral.

"Nous ne devons pas donner l'impression que la Turquie traverse une crise politique", s'est inquiété auprès des journalistes Ahmet Davutoglu, à l'issue de sa rencontre avec le président turc.

Cette situation est sans précédent dans l'histoire récente de la Turquie, plongée dans une grave impasse politique depuis les législatives du 7 juin.

L'AKP, la formation islamo-conservatrice de M. Erdogan, qui règne sans partage depuis 13 ans, a alors subi un revers électoral en perdant sa majorité absolue, le contraignant à des pourparlers avec les deux principaux partis d'opposition. En vain.

Les sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) et les nationalistes (MHP, troisième) ne sont pas parvenus à s'entendre pour participer à une coalition gouvernementale.

Le président turc avait précisé son intention de convoquer un nouveau vote pour sortir le pays de cette impasse politique dès la semaine dernière.

Le gouvernement de transition peut être constitué de députés du Parti de la justice et du développement (AKP), des membres des partis d'opposition mais aussi de personnalités "indépendantes", technocrates ou anciens de l'AKP.

Or, le CHP et le MHP ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne participeraient pas à un gouvernement de transition.

Contrairement aux autres partis d'opposition, le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde) a lui annoncé, par la voix de son chef Selahattin Demirtas, qu'il acceptait de s'y associer.

- Un 'cauchemar' -

"C'est l'occasion de participer à un gouvernement et de faire du HDP un véritable parti d'opposition", a commenté un membre du parti prokurde, qui souhaite garder l'anonymat, auprès de l'AFP.

Mais pour Selahattin Dermirtas, il ne serait "pas surprenant" que l'AKP tente de former un gouvernement sans le HDP, selon des propos rapportés par l'agence de presse Dogan.

Le président turc et son Premier ministre ont à tour de rôle accusé ces dernières semaines le HDP d'être le bras politique illicite de la rébellion kurde du PKK.

"Le cauchemar devient réalité : l'AKP et le HDP sont seuls" pour former un gouvernement, a commenté de son côté l'éditorialiste du journal libéral Radikal Murat Yetkin.

"Ni le président Recep Tayyip Erdogan ni le Premier ministre Ahmet Davutoglu n'auraient voulu se diriger vers un nouveau scrutin en formant un gouvernement avec le HDP", a-t-il ajouté.

"Rien ne sera facile" pour l'AKP, prédit Murat Yetkin : "Le MHP va sans doute utiliser cette alliance avec le HDP contre l'AKP au cours de la prochaine campagne électorale".

Une alliance entre le parti islamo-conservateur et le parti prokurde du HDP serait inédite dans un pays où les affrontements sont désormais quotidiens entre l'armée et les rebelles kurdes du PKK.

La Turquie a en effet lancé une "guerre contre le terrorisme" le 24 juillet, à la suite d'un attentat suicide survenu à Suruç (sud) dans lequel 33 jeunes partisans de la cause kurde sont morts.

L'offensive turque vise l'organisation Etat islamique (EI), à qui l'attentat a été attribué, et la rébellion kurde.

Dans les faits, l'aviation turque cible essentiellement les positions en Irak et en Syrie du PKK, qui en réponse a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2012.

Depuis le début de l'offensive, plus de 60 membres des forces de sécurité turques sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK, et plus de 900 combattants ont été tués selon l'agence officielle Anatolie. Des chiffres qui restent toutefois difficiles à vérifier.
(AFP, 25 août 2015)

Un pari risqué:  Erdogan convoque des élections dans un climat délétère

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, accusé de vouloir gouverner seul, a formellement convoqué lundi de nouvelles élections législatives, prenant un pari risqué en pleine résurgence des violences avec les rebelles kurdes.

L'homme fort de Turquie et le président du parlement, Ismet Yilmaz, se sont rencontré près de quatre heures, préalable à la formation d'un gouvernement de transition qui doit mener la Turquie à des législatives anticipées.

"Sur un constat d'échec, en dépit de tout les contacts réalisés depuis le 9 juillet, un conseil des ministres n'a pu être formé (...) De ce fait, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, M. Le président a décidé d'un renouvellement des élections parlementaires", souligne le texte publié au terme de cette longue réunion.

La date des nouvelles élections n'est pas précisé dans le document mais M. Erdogan avait déjà indiqué avoir retenu le dimanche 1er novembre pour cette nouvelle consultation.

"Si Dieu le veut, la Turquie vivra une répétition des élections, le 1er novembre", a dit le chef de l'Etat vendredi, rompant avec la tradition qui veut qu'il consulte d'abord le président du Parlement avant d'annoncer un scrutin.

La Turquie est dans une impasse politique depuis les législatives du 7 juin qui ont vu le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan perdre la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002, le contraignant à trouver un partenaire pour continuer de gouverner.

En vain. Les tractations du Premier ministre Ahmet Davutoglu avec l'opposition n'ont rien donné, et l'impasse politique s'est doublée d'une crise sécuritaire avec la reprise des combats entre l'armée et la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Alors que la date-limite pour la formation d'un nouveau gouvernement expirait dimanche, M. Erdogan aurait dû faire appel au chef de l'opposition social-démocrate (CHP, Parti républicain du peuple), Kemal Kiliçdaroglu.

Mais le chef de l'Etat a une nouvelle fois rompu avec la tradition et la Constitution, justifiant son refus par le fait que ce leader refuse de reconnaître son autorité.

- 'Coup d'Etat civil' -

"Nous sommes face à un coup d'Etat civil", s'est insurgé dimanche Kemal Kiliçdaroglu. "La démocratie est suspendue, tout comme la Constitution", s'est-il indigné.

Pour certains analystes, la décision de M. Erdogan de provoquer des législatives anticipées est risquée, vu le climat délétère et de confusion générale qui règne depuis plusieurs semaines en Turquie. De plus, les retombées de la crise pourraient être sévères pour une économie en berne.

"Le jeu est très risqué. Si l'AKP échoue une deuxième fois à s'assurer d'une majorité, on pourra assister à un déclin du parti", a commenté à l'AFP le politologue-journaliste Serkan Demirtas.

Les récents sondages montrent cependant une progression de l'AKP à 43% d'intentions de vote (contre 41% aux législatives de juin), ce qui lui permettrait de retrouver sa majorité.

Pour le chercheur à Carnegie Europe, Marc Pierini, l'AKP va sans doute obtenir davantage de voix, qui lui permettront de former seul un gouvernement, mais pas assez pour réformer la Constitution et de présidentialiser le système, comme le veut M. Erdogan.

Celui-ci ambitionne de sortir renforcé du scrutin en captant le suffrage nationaliste alors que la guérilla kurde inflige quotidiennement des pertes dans les rangs de l'armée et de la police.

- Bête noire du régime -

D'après la Constitution, tous les partis représentés au Parlement devraient participer au futur gouvernement de transition, une première depuis 1971.

Mais l'opposition a d'ores et déjà exclu une participation, à l'exception du parti prokurde de la démocratie des peuples (HDP).

En remportant 13% des suffrages aux législatives de juin, le HDP avait mis un terme au règne sans partage des islamo-conservateurs.

Devenu la bête noire du régime, le HDP, par la voix de son jeune leader, Selahattin Demirtas, a une nouvelle fois appelé ce week-end le PKK à cesser "sans condition" les hostilités.

Mais Cemil Bayik, un commandant du PKK retranché dans le nord de l'Irak, lui a répondu que "tant que le problème kurde n'est pas réglé (...) personne ne peut nous faire déposer les armes".

Lundi, deux soldats et un policier ont été tués dans de nouvelles violences dans le sud du pays.
(AFP, 24 août 2015)

L'opposition accuse le président d'organiser un "coup d'Etat civil"

Le chef du principal parti de l'opposition en Turquie a accusé dimanche le président turc Recep Tayyip Erdogan de préparer un "coup d'Etat civil", après l'échec des négociations pour la formation d'un gouvernement de coalition ouvrant la voie à un nouveau scrutin législatif.

"Nous sommes face à un coup d'Etat civil", a lancé le président du parti social-démocrate (CHP) Kemal Kiliçdaroglu, dans une allusion aux trois coups d'Etat militaire qui ont émaillé l'histoire récente de la Turquie (en 1960, 1971 et 1980).

"Aucune loi n'est respectée en ce moment en Turquie, la démocratie est suspendue, tout comme la Constitution", s'est insurgé le leader du CHP lors d'une conférence, qui s'est tenue au siège du parti à Ankara et retransmise à la télévision turque.

Au pouvoir depuis treize ans, le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan a perdu sa majorité absolue lors du scrutin législatif du 7 juin, le contraignant à négocier avec l'opposition pour la formation d'un gouvernement de coalition.

En vain. Le CHP et le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), qui ont respectivement rassemblé 25% et 16,3% des suffrages, ne sont parvenus à un accord avec l'AKP.

Pour le CHP, Recep Tayyip Erdogan a délibérément fait échouer les négociations pour mener le pays vers un nouveau scrutin dans l'espoir d'obtenir de meilleurs résultats.

Le président turc, qui doit rencontre le président du Parlement lundi pour déterminer les conditions d'un nouveau scrutin, a d'ores et déjà appelé à des législatives anticipées au 1er novembre.

Les sociaux-démocrates disent avoir été prêts à une coalition avec l'AKP, à condition d'opérer trois changements majeurs en matière de politique étrangère, qui a opéré "un changement à 180 degrés", d'économie qui a un "gros problème" et de système éducatif "qui ne satisfait aucun parent".

Le CHP accuse le président turc d'avoir violé la Constitution en ne lui donnant l'opportunité de former un gouvernement de coalition. Une accusation balayée d'un revers de main par M. Erdogan qui refuse de rencontrer Kemal Kiliçdaroglu tant que celui-ci ne viendra pas dans son palais présidentiel à Ankara.

"Depuis le 7 juin, et la nation en est témoin, nous n'avons violé ni la Constitution ni les lois en vigueur", s'est défendu dimanche le Premier ministre Ahmet Davutoglu auprès de journalistes.

Pour les commentateurs, il n'est pas certain que l'AKP obtienne un meilleur résultat lors du prochain scrutin et puisse de nouveau former seul un gouvernement.
(AFP, 23 août 2015)

Erdogan appelle à des législatives anticipées le 1er novembre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à la tenue de nouvelles législatives le 1er novembre, moins de six mois après un premier scrutin qui a plongé la Turquie dans une impasse politique, après l'échec pour la formation d'une coalition gouvernementale.

"Si Dieu le veut, la Turquie va revoter pour de nouvelles élections législatives le 1er novembre", a déclaré le président devant des journalistes, à sa sortie d'une mosquée à Istanbul. Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'il rencontrerait le président du Parlement lundi pour prendre les dispositions nécessaires et officialiser la décision.

"Est-ce que le président peut appeler à des élections anticipées selon la Constitution? Oui, il peut", a déclaré M. Erdogan pour couper court à toute polémique.

Le chef de l'Etat a usé de ses prérogatives et est passé outre une autre disposition, qui prévoyait que le Parlement se prononce sur l'opportunité d'un nouveau scrutin.

Dans ces conditions, le pays devra se doter d'un gouvernement de transition, composé des représentants de chacun des quatre partis qui siègent au Parlement et possiblement d'indépendants, en attendant le prochain vote. La Turquie n'avait pas eu recours à un tel cas de figure depuis 1971.

Une hypothèse d'ores et déjà rejetée par l'opposition : sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au parlement) et nationalistes (MHP, troisième force) ont exclu toute participation à un tel gouvernement.

Le Parti de la Justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), qui règne sans partage depuis 2002, a subi un revers en perdant sa majorité lors du scrutin du 7 juin, l'obligeant à négocier avec l'opposition pour former un gouvernement de coalition. En vain.

"Nous avançons rapidement vers des élections", avait déclaré mercredi le chef de l'Etat.

- Une nouvelle majorité -

L'opposition estime que le président turc n'a cessé de jouer sur la peur et l'instabilité croissantes pour obtenir un nouveau scrutin dans l'espoir que l'AKP retrouve sa majorité gouvernementale.

"Une seule personne a pris la Turquie en otage avec ses ambitions", a martelé jeudi le porte-parole du CHP, Haluk Koç, dans une critique à peine voilée contre l'homme fort de Turquie.

La presse a fait état ces derniers jours de ministres ou officiels turcs hués par la foule lorsqu'ils assistaient aux funérailles de soldats ou de policiers, en signe de désapprobation de l'offensive militaire décidée par le gouvernement.
 La Turquie vit depuis un mois une escalade de la violence marquée par des affrontements quotidiens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Officiellement, Ankara a lancé une "guerre contre le terrorisme", contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les rebelles kurdes, mais dans les faits, l'aviation turque concentre ses frappes sur le PKK.

En réponse, les rebelles kurdes ont rompu un cessez-le-feu avec Ankara en vigueur depuis 2013 et repris les armes, rappelant "la sale guerre" des années 1990.

Avec la résurgence d'un conflit vieux de 30 ans avec le PKK, qui a coûté la vie à plus de 40.000 personnes, M. Erdogan espère marginaliser le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), qui a obtenu 13% des voix lors du scrutin de juin et privé l'AKP de majorité.

Selon des analystes, en jouant sur la fibre nationaliste, il espère obtenir un effritement de la popularité du HDP, accusé d'être proche du PKK, et remobiliser les nationalistes vers l'AKP.

L'autre objectif pour celui qui a été Premier ministre de 2003 à 2014, avant de devenir l'an dernier le premier président turc élu au suffrage universel direct, est de réformer la Constitution pour étendre les pouvoirs dévolus au chef de l'Etat.

Il a récemment provoqué l'ire de ses opposants en suggérant que le système présidentiel était "de facto" en place.
(AFP, 21 août 2015)

La tenue des élections anticipées le 1er novembre

La commission électorale turque a proposé jeudi la tenue de législatives anticipées à l'automne pour doter la Turquie d'un gouvernement et sortir de l'impasse politique, alors que le pays s'enfonce dans une crise sécuritaire et économique.

Sans attendre la date butoir du 23 août pour la formation d'un gouvernement de coalition, la commission électorale turque a proposé la date du 1er novembre pour la tenue d'un nouveau scrutin, a annoncé jeudi l'agence officielle Anatolie.

Pour être validée, cette date doit encore être soumise aux partis politiques turcs, avant que le dernier mot ne revienne au Conseil constitutionnel.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu avait informé mardi le président Recep Tayyip Erdogan de l'échec des négociations entre le Parti de la justice et du développement (AKP) et les partis d'opposition, sociaux-démocrates (CHP) et nationalistes (MHP), pour former un gouvernement de coalition.

L'AKP, parti islamo-conservateur qui règne sans partage depuis 2002, a cherché en vain un partenaire pour gouverner, après avoir perdu sa majorité lors du scrutin du 7 juin.

Le Premier ministre a appelé jeudi soir les leaders du CHP et du MHP à une ultime rencontre avant le 23 août.

A défaut d'un accord, le chef de l'Etat pourrait décider de la formation d'un gouvernement de transition, composé des représentants de chacun des partis qui siègent au Parlement.

- Un mois de violence -

Le leader nationaliste Devlet Bahçeli a demandé une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité nationale pour l'instauration d'une loi martiale dans le sud-est du pays, à majorité kurde, et le report d'un nouveau scrutin.

"Autrement, nous allons faire face à une inévitable et sanglante guerre civile", s'est-il inquiété dans un communiqué.

Le pays vit au rythme de violences quotidiennes depuis l'attentat suicide de Suruç (sud) survenu le 20 juillet, dans lequel 33 jeunes pro-kurdes sont morts, et qui a été attribué à l'organisation Etat islamique (EI).

Ankara a lancé une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts visant en partie les jihadistes de l'EI et, essentiellement, les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ripostent.

Après la mort la veille de huit soldats turcs dans le sud-est du pays, l'armée turque a de nouveau bombardé le PKK dans la nuit de mercredi à jeudi.

En parallèle des frappes militaires, la police turque mène des coups de filet dans les milieux réputés proches de l'EI, du PKK ou de la mouvance de l'extrême gauche (DHKP-C).

La police antiterroriste a ainsi arrêté jeudi à Istanbul et Mersin (sud du pays) plus de 40 membres présumés du DHKP-C, qui ont revendiqué l'attaque survenue mercredi à Istanbul devant le palais de Dolmabahçe, où siègent les bureaux du Premier ministre.

- Appel au calme -

Dans ce contexte agité, les investisseurs restent inquiets et se montrent prudents. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a lancé un appel au calme évoquant une "réaction réflexe" après une nouvelle dégringolade jeudi de la monnaie turque face au dollar et à l'euro.

"Ce n'est pas le signe d'une crise structurelle durable. Il ne faut pas s'inquiéter", a-t-il estimé, cité par le journal Hürriyet.

La livre turque a inscrit un nouveau plus bas historique face au billet vert et à la monnaie européenne, s'échangeant brièvement à 3,0031 TL pour un dollar jeudi, selon les données fournies par l'agence Bloomberg.

La livre turque a baissé de 8% en un mois face au dollar, et de 24,8% depuis le début de l'année. L'euro s'est aussi fortement apprécié contre la livre et s'échangeait à 3,32 TL.
(AFP, 20 août 2015)

Abus de pouvoir: Erdogan refuse de donner un mandat au CHP

La Turquie "avance rapidement" vers des élections anticipées après l'échec des négociations pour la formation d'un gouvernement de coalition à l'issue des législatives de juin, a déclaré mercredi le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

"Nous avançons rapidement vers des élections", a-t-il dit lors d'une rencontre dans son palais avec des élus locaux, retransmise à la télévision. Il a affirmé que la Turquie serait inévitablement appelée à consulter "la volonté du peuple" pour sortir de l'impasse politique.

Le chef de l'Etat s'exprimait après que le Premier ministre Ahmet Davutoglu lui eut remis mardi son mandat faute d'avoir pu former un gouvernement de coalition.

Lors des élections du 7 juin, le Parti de la Justice et du Développement (AKP), qui règne sans partage depuis 2002, a perdu sa majorité et s'est trouvé contraint de se chercher un partenaire pour gouverner. Mais les négociations avec l'opposition ont échoué.

"Il existe en Turquie un problème pour former un gouvernement", a constaté le chef de l'Etat turc qui a laissé entendre qu'il ne demanderait pas au chef de la principale force d'opposition social-démocrate, Kemal Kiliçdaroglu, de former un gouvernement, ainsi que le prévoit la Constitution.

"Je n'ai pas de temps à perdre avec ceux qui ne connaissent même pas l'adresse de Bestepe", le quartier d'Ankara où est situé son somptueux palais, boudé par l'opposition qui l'accuse d'autoritarisme et d'affairisme, a-t-il dit.

Le parti des sociaux-démocrates "CHP attend de recevoir un mandat pour former une coalition gouvernementale, selon les règles démocratiques en vigueur", lui a répondu le porte-parole du CHP, Haluk Koç, lors d'une conférence de presse. Si le président ne le fait pas, alors cela sera "une prise du pouvoir", a-t-il déclaré.

En attendant, il est "hors de question" pour les sociaux-démocrates d'envisager un nouveau scrutin dans un délai si bref, a fait savoir le porte-parole.

Faute de gouvernement avant la date-butoir du 23 août, M. Erdogan devra dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections, qui pourraient avoir lieu le 22 novembre.

L'opposition et les détracteurs de M. Erdogan le soupçonnent de jouer sur la peur et l'instabilité croissantes pour obtenir l'organisation de nouvelles élections, dans l'espoir que l'AKP retrouve sa majorité gouvernementale.

Selon des analystes, un nouveau scrutin peut se révéler dangereux pour l'AKP. "C'est risqué parce que l'AKP pourrait perdre un peu plus de voix", a estimé Ziya Meral, directeur d'un think thank, le Centre de recherches sur la religion et les affaires globales, basé à Londres.

Dans ce contexte de crise politique, la Turquie a déclenché le mois dernier une offensive militaire contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupe de l'Etat islamique (EI).

Depuis les attaques du PKK et les représailles musclées de l'armée, qui ont mis fin à une trêve de près de trois ans, M. Erdogan utilise une rhétorique très nationaliste.

Mercredi encore le leader turc a flatté les sentiments nationalistes. "La Turquie n'oubliera jamais le sacrifice de nos martyrs", les dizaines de soldats et policiers tués dans les accrochages avec la guérilla kurde depuis la fin du mois de juillet, a-t-il ajouté.
(AFP, 19 août 2015)

"Je souhaite mourir en martyr", lance un ministre

"Si Dieu le veut, je souhaite mourir en martyr". Les propos du ministre turc de l'Energie, tenus mercredi alors que le pays vit depuis près d'un mois des affrontements quotidiens entre les rebelles kurdes et l'armée, ont été largement raillés sur les réseaux sociaux.

En marge d'une conférence de presse à Ankara, le ministre de l'Energie Taner Yildiz a lancé devant un parterre de journalistes: "Si Dieu le veut, je souhaite mourir en martyr pour ma religion, la nation et le pays".
 
Interrogé avec insistance sur ses propos qui ont surpris l'auditoire, le ministre, connu pour être un fervent croyant musulman, a expliqué qu'il s'agissait là d'un souhait qu'il fallait comprendre uniquement sur le plan philosophique.

"Taner Yildiz rentre chez lui escorté par 750 gardes du corps et après il espère devenir un martyr", a ironisé un internaute prénommé Cuma Cihan sur Twitter.

"Qu'est-ce qui t'arrête ?", a twitté le journaliste de télévision, Rustem Batum, se disant lassé "par ces mensonges".

Les propos sur l'honneur que peut procurer la mort en martyr sont devenus un leitmotiv depuis plusieurs semaines en Turquie.

En déplacement dans le nord du pays ce week-end, le président Recep Tayyip Erdogan avait lancé en marge des funérailles d'un soldat: "Quel bonheur pour sa famille, quel bonheur pour ses proches" de savoir que le jeune homme est mort en "martyr".

Quant au Premier ministre Ahmet Davutoglu, il avait prévenu ses compatriotes en juillet qu'ils devaient être prêts à "sacrifier leurs fils" dans le cadre de l'offensive militaire.

Des commentaires balayés par nombre d'internautes turcs qui soulignent l'origine sociale modeste des militaires morts dans les représailles du PKK, et de fait l'impossibilité pour eux d'échapper à un service militaire obligatoire.

Pris à partie, le ministre de l'Energie a nié que son fils avait payé pour ne pas être appelé.

"Si nous devons mourir, alors nous mourrons mais nous le ferons comme des hommes", a déclaré Recep Tayyip Erdogan mercredi devant un parterre d'élus locaux.
(AFP, 19 août 2015)

Le Premier ministre rend son mandat pour former une coalition

Le Premier ministre turc Ahmed Davutoglu a rencontré mardi le président Recep Tayyip Erdogan pour l'informer de son échec à former un gouvernement de coalition, ce qui ouvre la voie à des nouvelles élections, quelques mois après le scrutin de juin.

Conformément à la procédure, le Premier ministre a rendu au président le mandat qu'il lui avait confié le 9 juillet de mener des négociations avec les partis d'opposition pour former un gouvernement, a annoncé la présidence dans un communiqué.

Le scrutin pourrait se tenir dans un délai de 90 jours après l'appel à la tenue d'élections.

Les discussions menées entre l'AKP et les sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) d'une part, et avec le parti nationaliste (MHP, troisième force) de l'autre, n'ont pas abouti.

"Le Premier ministre a déclaré au président Erdogan que malgré tous ses efforts il n'a pas pu former un gouvernement qui aurait pu remporter un vote de confiance", a indiqué la présidence mardi soir. "Le président Erdogan a remercié le Premier ministre pour ses efforts", a-t-elle ajouté.

Si tous les recours pour former un gouvernement sont épuisés avant le 23 août, la Turquie devra organiser de nouvelles élections législatives, dans un contexte politique incertain.

Le parti islamo-conservateur de la Justice et du développement (AKP), qui régnait depuis 2002 sans partage, a subi un sérieux revers lors du scrutin législatif du 7 juin, qui ne lui a pas permis d'obtenir la majorité absolue et de former un gouvernement seul.

Selon la Constitution, si une majorité se dégage au Parlement en faveur d'élections anticipées, alors un cabinet formé par l'AKP pourra continuer de gouverner jusqu'au scrutin anticipé.

En revanche, si le président Recep Tayyip Erdogan décide lui-même de convoquer un nouveau scrutin, alors c'est un "gouvernement d'élection", composé de représentants de chacun des partis présents au Parlement, qui sera appelé à diriger le pays.

Selon les scénarios, les élections pourraient se dérouler au plus tard en novembre, a précisé l'agence Anatolie.

"Tous les chemins mènent aux urnes", a écrit mardi l'éditorialiste pro-AKP Abdulkadir Selvi dans les colonnes du journal Yeni Safak.

Selon certains analystes, le chef de l'Etat veut un nouveau scrutin dans l'espoir que l'AKP emporte la majorité, et forme seul un gouvernement.

Celui qui a été Premier ministre de 2003 à 2014, avant de devenir l'an dernier le premier président élu au suffrage universel direct, rêve par ailleurs d'une réforme de la Constitution qui accorderait au chef de l'Etat des pouvoirs plus étendus. Un projet mis à mal à l'issue des élections de juin.
 Recep Tayyip Erdogan a récemment provoqué l'ire de ses opposants en suggérant que le système présidentiel était "de facto" en place. "Que vous soyez d'accord ou non, le régime turc a changé", avait-il déclaré la semaine dernière.

Pour l'éditorialiste en chef du journal Hürriyet, Murat Yetkin, M. Erdogan a usé de tous les moyens possibles pour prolonger le mandat de l'AKP, malgré le désaveu des urnes.
(AFP, 18 août 2015)

HDP calls for referendum on Erdoğan’s ambition for presidential system

Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair Selahattin Demirtaş has proposed a single-topic referendum to ask people about President Recep Tayyip Erdoğan’s ambition to change the constitution and become an active president in a presidential regime.

“In a possible election, we could hold a referendum to ask people a single question: Do you want a presidential system or not?” Demirtaş told reporters on Aug. 18 ahead of a party meeting during which he said they would propose a referendum.

“The state regime cannot be changed with a fait accompli,” he said, noting that they should change the system only if people ask for it.

“We’ll respect the result of [a referendum],” he added.

Last week, Erdoğan argued that Turkey’s government had been already changed into a de facto presidential system, calling for a constitutional framework to “finalize” this transition.

“You can either accept it or not. Turkey’s governmental system has effectively been changed in this regard. What should be done now is to finalize the legal framework of this de facto situation with a new constitution,” Erdoğan said Aug. 14.

Ahead of the June 7 parliamentary elections, Demirtaş delivered one of the shortest speeches in Turkish parliament on March 17, saying the HDP would not let Erdoğan shift the system to the strong presidential one he desired, rejecting rumors of a bargain with the ruling party.

Minutes after Demirtaş’s statement, #SeniBaşkanYaptırmayacağız (We Will Not Let You Become President) hit the worldwide trending topics list on Twitter on March 17.
(hurriyetdailynews.com, August 18, 2015)

Latest poll reveals falling support for ruling AK Party

A recent survey conducted by the Gezici Research Company has revealed that the Justice and Development Party (AK Party) is losing public support, with its percentage of votes falling from 40.8 percent in the June 7 general election to 39.2 percent in August.

The Gezici poll, which was released on Tuesday in the Birgün daily, measured public perception on a probable snap election to be held in the upcoming months. The poll asked how people would vote if there were national elections over the weekend. According to the results, 39.2 percent of respondents said they would vote for the AK Party, a fall of 1.6 percentage points from the official results of the parliamentary election on June 7.

The main opposition Republican People's Party (CHP) received 26.4 percent, an increase from 24.95 percent in the general election. The Nationalist Movement Party (MHP) received 16.2 percent, a percentage relatively unchanged from the 16.29 it garnered in the election. The pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) gained more support, increasing its possible votes from 13.12 percent in the general election to 14.1 percent in this survey.

According to Murat Gezici, head of the Gezici Research Company, pro-government media outlets are releasing polls showing the AK Party having a high percentage of votes as a deliberate strategy to create the perception the party is doing well.

Underlining the importance of a high electoral turnout, Gezici claimed that “17 percent of the total electorate didn't go to the ballot box, and 60-65 percent of those voters were CHP voters.” He further claimed that the CHP may gain 28-29 percent of the total vote if all its supporters go to the ballot box.

Gezici added that the AK Party has two strategies to increase its vote share in a snap election. One is to bring the MHP under the 10 percent electoral threshold by grabbing at least 25 percent of its voters and, second, is to give the perception to CHP voters that the AK Party is strongly ahead in the polls, thus ensuring a poor turnout among CHP voters.

According to Gezici, increasing violence and tension in the majority Kurdish-populated eastern Turkey will not negatively affect HDP voters. “Most of the Kurdish people -- which is 19 percent of the electorate in Turkey -- believe today that their political leader is HDP Co-chairman Selahattin Demirtaş, not the terrorist leadership of the Kurdistan Workers' Party [PKK],” he added.

The HDP announced in January that it would run in the June 7 general election as a party for the first time and managed to secure 13.12 percent of the vote and 80 seats in Parliament, thus ending 13 years of single-party rule by the AK Party.

Fifty-six percent of those who participated in the survey believe that President Recep Tayyip Erdoğan is responsible for the war-like situation in the country that began shortly after the failure of the AK Party to win a majority in the general election. While 18 percent of survey respondents put the blame on Prime Minister Ahmet Davutoğlu, 26 percent believe it is because of the opposition parties that violence has increased in Turkey. (TODAY'S ZAMAN, August 18, 2015)

Echec des discussions entre l'AKP et le MHP

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a annoncé lundi l'échec des discussions engagées avec les nationalistes du MHP en vue de former un gouvernement de coalition.

Il a ajouté qu'il allait à présent consulter le président Recep Tayyip Erdogan et les responsables de sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP), pour déterminer la marche à suivre.

"La situation présente ne s'oriente pas vers la possibilité d'une coalition", a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien de deux heures et demie avec le président du Parti du mouvement national (MHP), Devlet Bahceli.

"Il n'a pas été possible de concrétiser une seule des options que j'avais en tête lors de cette rencontre avec Bahceli", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse, ajoutant que le dirigeant nationaliste avait également écarté l'idée d'un gouvernement minoritaire AKP que sa formation aurait pu soutenir au cas par cas.

L'échec des discussions avec le MHP, après le refus du Parti républicain du peuple (CHP, principale formation de l'opposition) de participer à une coalition avec l'AKP, renforce l'hypothèse d'un retour anticipé aux urnes cet automne.

Le CHP a toutefois estimé que le président Erdogan devait à présent lui confier la tâche de tenter de former un gouvernement.

"Nous croyons que le Premier ministre Ahmet Davutoglu va démontrer son respect de la légitimité démocratique et de la volonté nationale en rendant son mandat au président. Et nous nous attendons à ce que le président confie ce mandat à notre dirigeant Kemal Kilicdaroglu", a réagi Haluk Koc, porte-parole du parti laïque.

L'AKP a perdu sa majorité absolue lors des législatives du 7 juin, enregistrant 40,9% des voix, son pire score électoral en plus de dix ans. Son échec s'explique principalement par la percée du Parti démocratique des peuples (HDP), formation historiquement pro-Kurde mais dont l'ouverture à d'autres minorités lui a permis de franchir pour la première fois le seuil des 10% nécessaire pour être représenté au Parlement.
(Reuters, 17 juin 2015)

Erdogan souhaite une nouvelle constitution pour étendre ses pouvoirs

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a souhaité vendredi le vote d'une nouvelle Constitution pour étendre les pouvoirs du chef de l'Etat, alors que le pays se dirige vers de nouvelles élections après l'échec des discussions pour former un gouvernement de coalition.

"Que vous soyiez d'accord ou non, le régime turc a changé" et "maintenant, il faut donner un cadre légal" à la fonction de président "au moyen d'une nouvelle Constitution", a déclaré M. Erdogan au cours d'un discours dans la région de Rize (nord-est), sur les bords de la Mer Noire.

Alors qu'il est le premier président de Turquie à avoir été élu, l'an passé, au suffrage universel direct, Recep Tayyip Erdogan s'est par ailleurs dit "prêt" pour une nouvelle élection présidentielle, si nécessaire.

Accusé par ses détracteurs d'outrepasser régulièrement les fonctions dévolues à sa tâche, le chef d'Etat turc leur a répondu: "Je suis désolé, mais je ne serai pas le type de président dont ils veulent".

Celui qui a été Premier ministre de 2003 à 2014 demande au Parlement de voter une Constitution qui accorderait au président des pouvoirs plus étendus. Un projet mis à mal à l'issue des dernières élections.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir), qui régnait depuis 2002 sans partage, a subi un sérieux revers lors du scrutin législatif du 7 juin, qui ne lui a pas permis d'obtenir la majorité absolue et de former un gouvernement seul.

A l'issue d'ultimes négociations infructueuses entre l'AKP et les sociaux-démocrates (CHP), le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait estimé jeudi que "la seule option" qui s'offrait au pays était d'organiser de nouvelles élections.

Les récents sondages donnent à l'AKP entre 42 et 43% des intentions de votes, ce qui permettrait au parti islamo-conservateur de former seul un gouvernement.

Le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), dont le score de 13% au dernier scrutin a largement contribué à faire échouer l'ambition de M. Erdogan, s'est empressé de le railler sur le réseau social Twitter avec le hashtag #SeniYineBaskanYaptirmayacagiz ("On ne te laissera pas devenir président encore").
(AFP, 15 août 2015)

Elections anticipées après l'echec de la coalition AKP-CHP

Des élections anticipées se profilaient en Turquie après l'échec jeudi de négociations pour former un gouvernement de coalition, le pouvoir espérant à cette occasion retrouver la majorité absolue au Parlement, sur fond de violences avec les Kurdes qui pourraient remobiliser son électorat.

"Des élections sont aujourd'hui fort probables", a déclaré le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu, estimant que c'est "la seule option". Un nouveau scrutin législatif est une "nécessité", a-t-il ajouté au cours d'un conférence de presse.

M. Davutoglu s'exprimait après un entretien décisif avec Kemal Kliçdaroglu, le chef de la principale force d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), seule formation qui n'avait pas fermé la porte à une alliance avec le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Les deux partis négociaient depuis le 13 juillet mais de "profondes divergences" sont apparues, notamment sur la politique étrangère et l'éducation, a admis le chef du gouvernement turc.

L'AKP a perdu la majorité absolue aux législatives du 7 juin dernier, une première pour un mouvement qui régnait sans partage depuis 2002.

Encouragé par de récents sondages qui lui donnent entre 42 et 43% des intentions de votes, ce qui lui permettrait de former seul un gouvernement, l'AKP s'est laissé séduire par l'idée d'élections anticipées.

"Des élections anticipées, le plus tôt possible, profiteront surtout à l'AKP", avait d'ailleurs estimé mercredi M. Davutoglu.

M. Kiliçdaroglu a de son côté vivement critiqué la position de l'AKP, qui, selon lui, n'a montré aucun intérêt pour un gouvernement viable susceptible de durer quatre ans.

"Je pense que la Turquie a manqué une occasion historique", a-t-il déploré devant la presse, insistant sur le fait que de nouvelles élections "ne constituent pas la seule option".

Si le Parlement ne convoque pas des élections d'ici au 23 août, c'est le président Recep Tayyip Erdogan qui pourra dissoudre l'Assemblée nationale et le faire lui-même, en vertu de la Constitution.

- "Pas la fin du monde" -

Cette crise politique intervient à un moment où la Turquie a déclenché le mois dernier une offensive militaire à la fois contre la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en Turquie et en Irak, et contre le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Le pouvoir turc a s'est lancé le 24 juillet dans une "guerre contre le terrorisme", avec des raids aériens meurtriers contre les bases des rebelles kurdes, qui procèdent pour leur part à des attaques quotidiennes contre les forces de sécurité.

Jeudi, les autorités d'Ankara ont annoncé que l'armée avait tué sept rebelles dans l'est et le sud-est, zones peuplées majoritairement de Kurdes.

M. Erdogan, le véritable maître de la Turquie, passe pour être favorable à de nouvelles élections qui permettraient à l'AKP de retrouver une majorité suffisante pour réaliser sa vieille ambition de présidentialiser le système parlementaire turc.

Et selon ses détracteurs, les opérations militaires entamées contre le PKK dans le sud-est de la Turquie et le nord de l'Irak, ont remobilisé l'électorat nationaliste.

"Si les deux partis (AKP-CHP) ne peuvent pas s'entendre, ce ne sera pas la fin du monde", avait à cet égard lâché mercredi le chef de l'Etat turc.

Dans le même temps, des F-16 américains déployés depuis moins d'une semaine sur la base turque d'Incirlik (sud), en application d'un accord entre les Etats-Unis et la Turquie, deux pays membres de l'Otan, ont bombardé mercredi pour la première fois des positions de l'EI en Syrie.

La Turquie avait jusqu'à récemment refusé de participer aux opérations de la coalition contre ce groupe, de peur de favoriser l'action des Kurdes de Syrie combattant les jihadistes à proximité de sa frontière.

Mais l'attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts dans la population civile et a été attribué à l'EI, a changé la donne et contraint Ankara à faire volte-face.

Les marchés financiers ont quant à eux réagi à la baisse à l'annonce de l'échec des discussions politiques.

La Bourse d'Istanbul a cédé de 1,39% à la clôture par rapport à mercredi tandis que la monnaie turque (livre, TL) a dévissé face au dollar et l'euro, qui s'échangeaient en fin de journée respectivement à 2,81 TL (-1,19%) et 3,13 TL (-1,64).
(AFP, 14 août 2015)

Trois procureurs opposés à Erdogan fuient la Turquie

Trois procureurs à l'origine d'une enquête pour corruption visant les proches du président turc Recep Tayyip Erdogan ont quitté précipitemment la Turquie quelques heures avant qu'un mandat d'arrêt soit lancé contre eux, a rapporté mardi l'agence officielle turque Anatolie.

Le bureau du procureur d'Istanbul avait ordonné lundi l'arrestation de Zekeriya Oz, Celal Kara et Mehmet Yuzgec, accusés de "former une organisation criminelle" pour "de tenter de renverser le gouvernement par la force".

Mais la police a découvert que les deux premiers avaient fui la Turquie pour la Géorgie tôt lundi matin à 10 minutes d'intervalle, a rapporté l'agence. Elle précise qu'ils avaient appris être visés par un mandat d'arrêt avant qu'il ne soit formellement lancé.

Les deux hommes ont ensuite gagné l'Arménie, selon Kemal Girit, le gouverneur de la province d'Artvin, sur la mer noire.

Selon le quotidien Hurriyet, Ankara a contacté les autorités géorgiennes pour obtenir leur extradition. La police turque recherchait le troisième procureur, Mehmet Yuzgec, qui était toujours en fuite, précise le journal.

Les trois procureurs avaient été supendus de leurs fonctions en mai dernier, accusés d'avoir abusé de leur pouvoir en menant en décembre 2013 une enquête pour corruption, qui a secoué le gouvernement de M. Erdogan, alors Premier ministre, en visant quatre de ses ministres.

Les charges pour corruption ont été abandonnées plus tard en raison d'un "manque de preuve".

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, M. Erdogan, élu en août 2014 à la magistrature suprême, a multiplié les plaintes en diffamation ou insulte contre ses adversaires, qu'il s'agisse d'adversaires politiques, de journalistes, de magistrats ou de simples citoyens.

Le président Erdogan avait dénoncé cette enquête comme une tentative de "coup judiciaire" fomenté par son ancien allié devenu son pire ennemi, le prédicateur Fethullah Gülen installé aux Etats-Unis et ses partisans infiltrés dans les administrations turques.

Le président islamo-conservateur mène depuis une lutte sans merci contre Gülen et les autorités ont déjà procédé à de vastes purges dans la police comme dans l'appareil judiciaire, arrêtant tous ceux considérés comme proches du prédicateur détesté.

Le Parti de la justice et du Développement (AKP) d'Erdogan a échoué à remporter la majorité absolue lors des législatives de juin dernier pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2002, plongeant la Turquie dans l'incertitude politique.
(AFP, 11 août 2015)

AKP and CHP leaders in lengthy coalition talks, but reach no agreement

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu on Monday met with the leader of the country's pro-secular party to gauge whether they have enough common ground to press ahead with efforts to form a coalition government, but they reached no agreement.

Party officials told reporters after the more than four hour-long meeting that the leaders would hold further talks later in the week.

Davutoglu's Islamic-rooted ruling party lost its parliamentary majority in elections in June, forcing it to seek a coalition partner.

Delegations from Davutoglu's Justice and Development Party and Kemal Kilicdaroglu's Republican People's Party have held a series of meetings in search of a partnership, but had left more difficult issues to their parties' leaders.

"No final decision was reached," said Omer Celik, the culture minister and member of the ruling party, adding that the two leaders would meet again either on Thursday or on Friday to make a "final assessment" on a possible coalition.

"For two parties who are politically opposed to reach a consensus requires great effort," Celik said.

New elections are called if no government is formed by Aug. 23.

President Recep Tayyip Erdogan is reported to favor new elections that could return the ruling party, which he founded, to power without the need for a coalition partner.
(Associated Press Aug. 10, 2015)

Erdoğan’s 1st year marred by violations of Constitution

The legacy of President Recep Tayyip Erdoğan’s first year in office has come under immense criticism. He stands accused of violating the Constitution, intervening in the government’s affairs and engaging in obvious favoritism for the ruling party, a preference that is reflected in his push for an early general election.

Erdoğan, who previously served as prime minister and the chairman of the ruling Justice and Development Party (AK Party) for 12 years, openly said during the election campaign before he was elected president on Aug. 10, 2014 that he would be a different president, implying that he would heavily interfere in the affairs of the government.

Professor Sedat Laçiner, a former rector of Çanakkale March 18 University (ÇOMÜ), told Today's Zaman on Sunday that Erdoğan differs from his predecessors in that he does not comply with his constitutional oath of impartiality. “[Erdoğan] has been acting like a president [in a presidential regime] rather than a head of state [in a parliamentary regime]. He openly supported a political party [ahead of the June 7 election] and held rallies asking [voters to elect] deputies [from the AK Party] and vote [for the AK Party],” said Laçiner.

Erdoğan has presided over Cabinet meetings several times, a practice in sharp contrast to his predecessors. Furthermore, new departments have been formed within the Presidency during Erdoğan's term, including defense, domestic security, foreign relations, economy and energy departments, and have been seen as an effort to create an alternative to the Cabinet that is now known as the "shadow Cabinet."

Nurettin Aktaş, a former AK Party deputy and one of the founding members of the party, told Today's Zaman on Sunday that Erdoğan's move to act as prime minister and sideline Davutoğlu was the reason for the major fall in electoral support for the AK Party on June 7. “The public disapproved of Erdoğan's decision to act as if he was the chairman [of the AK Party]. If he had not lost his impartiality and had remained neutral like [former President Abdullah] Gül, he would have been more highly regarded,” said Aktaş.

Also speaking to Today's Zaman on Sunday, Yusuf Halaçoğlu, a deputy from the Nationalist Movement Party (MHP), said that Erdoğan had broken his oath of impartiality by holding rallies to ask for support for the AK Party.

Erdoğan's push for an early election

In a recent case of obvious favoritism of the ruling party, Erdoğan has frequently highlighted the possibility of a snap election, which would be the only way the AK Party could win back the parliamentary majority needed to form a single-rule government.

Erdoğan's opponents accuse him of launching military action against the Kurdistan Workers' Party (PKK) following a bomb attack in the border town of Suruç in July in order to rally nationalist support and undermine the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP), whose strong showing in the June election helped deprive the AK Party of its majority.

Erdoğan has made little secret of his preference for single-party rule. Speaking to journalists travelling with him on a trip to Asia in late July, Erdoğan warned of what he saw as the dangers of fragile coalitions and extolled the virtues of single-party rule.

Aktaş lamented that problems affecting the country are being left unaddressed due to Erdoğan meddling in coalition talks and the subsequent failure to form a new government. “Turkey has turned into a bloodbath, drifted into an economic crisis and has been further destabilized. However, coalition talks are not bringing results. Why? Because Erdoğan interferes [in coalition talks],” said Aktaş.
He further added that the settlement process launched in 2012 to resolve the country's decades-old Kurdish issue was also derailed by Erdoğan in a bid to increase political support for the AK Party in an early election.

Dengir Mir Mehmet Fırat, an HDP deputy and one of the founders of the AK Party, told Today's Zaman on Sunday that the country is currently in crisis due to the failure of political parties to form a government as a result of Erdoğan's desire to hold an early election.
 
Rector appointments made in flagrant disregard of voting process

Erdoğan has the final say over the appointment of university rectors and often does not take into account the preference of faculty members, who are able to vote for their preferred candidate.

One example of this was Erdoğan's appointment of Yüksel Acer as the new rector of ÇOMÜ, despite the fact that he received fewer votes than Laçiner in the ÇOMÜ rector election in April.

Laçiner told Today's Zaman that “candidates who Erdoğan does not support are intimidated and threatened. If they decide to run in spite of the pressure, investigations are launched [against them] to intimidate them,” said Laçiner.

Control over the judiciary

Speaking to Today's Zaman, former Republican People's Party (CHP) deputy Atilla Kart said that Erdoğan and the AK Party government have destroyed the independence of the judiciary by appointing loyalist judges to key institutions such as the Council of State, the Supreme Court of Appeals and the Supreme Board of Judges and the Prosecutors (HSYK).
Kart further said that Erdoğan had failed to preserve harmony among governmental institutions, which he said had caused the bureaucracy to descend into chaos.

In an example of his interference in the workings of the judiciary, Erdoğan previously reproached the HSYK -- Turkey's top judicial appointments body -- in a public statement for not having immediately convened to remove two judges who had ruled for the release of suspects who had been in pre-trial detention for months.
(TODAY'S ZAMAN, August 9, 2015)

La politique machiavélique du président Erdogan
Ludo De Brabander, Porte-parole de l'ASBL Vrede



L'attentat à Suruç en Turquie, qui a coûté la vie à 32 jeunes activistes turques et kurdes de gauche et blessé des dizaines d'autres personnes, a poussé le conflit dans la région et la lutte contre l'État islamique dans une nouvelle phase.

La Turquie a réagi à l'acte terroriste à Suruç attribué à l'État islamique malgré de nombreuses imprécisions en annonçant que désormais elle lutterait militairement contre l'EI. Il s'agit là d'un revirement de la part d'Ankara. Pendant des mois, les accusations ont plu et certaines indications laissaient croire que le gouvernement AKP fournissait une aide militaire et financière aux groupements djihadistes violents basés en Syrie, et ce y compris l'EI.

La Turquie a également conclu un accord avec les États-Unis qui dorénavant peuvent utiliser le territoire turc pour lancer des attaques aériennes contre l'EI en Syrie.

Pour l'instant, la lutte contre l'État islamique est pour Washington la priorité principale de la région. Ces dernières semaines, il s'est cependant avéré que l'agenda politique du gouvernement turc ne correspond pas entièrement à celui de ses alliés de l'OTAN. Le président turc Erdogan n'a jamais caché ses deux objectifs réels: 1. la chute du régime syrien et 2. empêcher la création d'une entité kurde autonome ou indépendante au nord de la Syrie et certainement si celle-ci est contrôlée par un mouvement proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les spéculations contre le soutien turc à l'EI

Pendant des années, le PKK a lutté pour ses droits politico-culturels et l'autodétermination des Kurdes en Turquie. En 2013, le PKK a cessé la lutte armée, mais la Turquie, les États-Unis et l'Europe considèrent le parti comme une organisation terroriste. En ce qui concerne la condamnation directe de l'État islamique, Erdogan est toujours resté assez vague, ce qui n'a fait qu'alimenter les spéculations sur le soutien turc à l'organisation terroriste. Cette fois, c'est de nouveau le cas, car malgré le virage apparent en politique étrangère, il s'avère qu'en pratique, les opérations militaires turques se concentrent surtout sur le PKK. Les positions kurdes en Irak et en Syrie sont systématiquement bombardées. Pourtant, sur le terrain, le PKK est un des principaux adversaires de l'EI.

Que les accusations à propos du soutien turc à l'EI soient vraies ou pas, il est certain que la présence de l'EI et d'autres groupes djihadistes à la région frontalière turco-syrienne n'a jamais vraiment posé de problème au gouvernement turc, et ce contrairement aux Kurdes. L'automne dernier, Erdogan a annoncé très prématurément "la chute proche" de la ville frontière kurde syrienne Kobané alors qu'il gardait la frontière entre la Turquie et la Syrie fermée au soutien militaire venu renforcer la résistance kurde contre l'EI, suscitant l'indignation de la population turco-kurde. Aussi n'est-il pas étonnant que les Kurdes pensent que le gouvernement turc est responsable de l'attentat du 20 juillet à Suruç.

Deux jours après cet attentat, des combattants du PKK ont tué deux agents de police turcs, qu'ils accusaient de collaborer avec l'État islamique. La Turquie a réagi par des bombardements nourris sur les positions du PKK dans les montagnes de Qandil en Irak. Ces attaques violentes contrastent nettement avec les maigres pilonnages contre l'État islamique.

L'intervention militaire turque n'est pas surprenante

On s'attendait à une opération militaire turque contre le PKK ou son allié militaire syrien kurde Les Unités de protection du peuple (YPG). Erdogan a exprimé à plusieurs reprises ses frustrations à propos des opérations réussies des YPG contre l'EI, qui a dû abandonner beaucoup de terrain.

Erdogan a déclaré fin juin qu'il "ne tolérerait jamais un état kurde à notre frontière sud dans le nord de la Syrie" et que "la lutte contre le PKK sera poursuivie, quel qu'en soit le coût". La presse turque a publié plusieurs communiqués dans lesquels il était question d'une invasion kurde du nord de la Syrie. Erdogan craint que les Kurdes occupent également le territoire de l'EI entre l'enclave kurde d'Efrin (au nord-ouest de la Syrie) et les districts kurdes reliés Kobané et Jezire (nord-est de la Syrie). La Turquie espère faire d'une pierre deux coups grâce à sa campagne militaire approuvée par les Américains.

Erdogan souhaite expulser l'EI de la région frontalière syrienne et installer une zone tampon qui arrête en même temps la progression kurde dans le pays.

Erdogan a fait sauter le processus de paix début avril

Contrairement à ce que laisse entendre le gouvernement turc, l'attentat à Suruç et la confrontation qui a suivi avec le PKK, n'ont pas mené à la rupture du processus de paix et de l'armistice entre le gouvernement turc et les Kurdes turcs. En réalité, l'armistice a été unilatéralement décidé par le PKK, pour montrer clairement qu'il était prêt à résoudre le conflit sans recourir aux armes.

La Turquie n'a jamais annoncé d'armistice formel. En 2013, le PKK et le gouvernement AKP ont initié un processus de paix, mais Erdogan l'a déjà interrompu en avril 2015, plus de trois mois avant l'attentat de Suruç. Son initiative était motivée par un mauvais calcul visant à couper l'herbe politique sous le pied du Parti démocratique des peuples (HDP). Avant les élections générales du 7 juin 2015, il avait en effet constaté que ce n'était pas l'AKP, mais l'HDP qui tirait profit du processus de paix. Alors, le président a changé son fusil d'épaule et il a bloqué le processus de paix. Il a cessé les négociations et a suspendu tout droit de visite au leader enfermé du PKK Öcalan.

On n'a plus parlé de la fondation d'une Commission parlementaire de vérité et de réconciliation qui accompagnerait les négociations de paix. Avant les élections, Erdogan a fermé la porte définitivement en lançant hardiment que la Turquie n'avait jamais "connu de problème kurde".

Lors des dernières élections turques, le HDP a largement dépassé le seuil électoral des 10%, ce qui a fait perdre sa majorité absolue à l'AKP. Maintenant qu'il faut former un gouvernement, Erdogan ne cache pas qu'il ne veut pas d'un gouvernement de coalition. Aucun parti de l'opposition n'est en effet prêt à soutenir les ambitions d'Erdogan pour élargir le pouvoir constitutionnel de sa présidence.

Le leader du Parti républicain du peuple (CHP), le plus grand parti de l'opposition, a récemment critiqué Erdogan pour ses tentatives supposées de contrecarrer la formation d'un gouvernement de coalition. Si d'ici le 23 août 2015 il n'y a pas de gouvernement, il y aura de nouvelles élections. Erdogan espère que sa campagne militaire contre le PKK et la criminalisation du parti HDP pro-kurde incitent les Turcs à voter pour lui. En dépeignant le HDP comme un parti terroriste, Erdogan essaie de repousser le parti en dessous du seuil électoral en cas de nouvelles élections. La vague massive d'arrestations de militants HDP ces dernières semaines et les tentatives de lever l'immunité parlementaire du leader du parti Selahattin Demirta cadrent dans cette stratégie.

Nouvelle guerre civile

La politique machiavélique d'Erdogan peut entraîner de lourdes conséquences. Premièrement, sa politique menace de provoquer une nouvelle guerre civile dans le Sud-est kurde de la Turquie. Près de la ville kurde de Lice, des hélicoptères turcs ont allumé des incendies en lâchant du carburant sur les récoltes, le bétail et les forêts afin d'enfumer (littéralement) les militants kurdes du PKK. L'année passée, le gouvernement turc s'est opposé durement aux manifestants kurdes qui se sont mis en colère après le refus turc de secourir la ville kurde syrienne de Kobané occupée par l'EI. Des dizaines de personnes ont perdu la vie lors de ces manifestations. La situation évoque les années 1990, lorsque l'armée turque a incendié ou évacué des milliers de villages kurdes et lorsque la guerre a fait plusieurs milliers de victimes.

L'affaiblissement du PKK arrange l'EI

Deuxièmement, la politique d'Erdogan destinée à affaiblir le PKK et son allié militaire en Syrie, l'YPG, arrange très bien l'État islamique. Soutenu par le PKK, l'YPG est pour l'instant la seule force militaire qui a prouvé qu'elle est capable de frapper durement l'EI en Syrie. En Irak aussi, c'est en grande partie grâce aux combattants du PKK que la progression de l'EI dans le nord a été arrêtée. Alors que les États-Unis et leurs alliés européens font de la lutte contre l'EI une priorité absolue, la stratégie turque mine cet objectif.

Tensions en Irak du Nord

Troisièmement, les bombardements turcs dans les montagnes kurdes et irakiennes Qandil ont attisé les tensions en Irak du Nord. Le gouvernement irakien kurde dirigé par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) est très dépendant de la Turquie pour ses revenus générés par l'exportation de pétrole. La Turquie est également l'investisseur principal de la région. La popularité croissante du PKK dans la région kurde au nord de l'Irak ravive la nervosité du Gouvernement régional du Kurdistan dirigé par Massoud Barzani. Comme les bombardements turcs récents ont fait plusieurs victimes civiles dans le Kurdistan irakien, Barzani a appelé le PKK à quitter la région. Le PKK n'a absolument pas l'intention d'accéder à cette demande qui reviendrait à un suicide politique. Il n'est pas improbable que les tensions croissantes en Irak entre le KDP et le PKK dégénèrent en violences. Ce sera à nouveau l'EI qui en profitera.

La Turquie doit bien se rendre compte qu'elle joue avec le feu. Si les alliés de l'OTAN ont réellement fait de la lutte contre l'EI une priorité, ils ont tout intérêt à remettre le processus de paix entre le PKK et les autorités turques sur les rails. C'est pourquoi il est indispensable de retirer le PKK des listes d'organisations terroristes et de lancer les négociations. Le PKK est un mouvement populaire armé qui compte beaucoup de partisans parmi les Kurdes et qui a montré très clairement qu'il souhaitait participer à un processus politique.

Ludo De Brabander est porte-parole de l'ASBL Vrede. En juin, il a résidé quelques jours dans les montagnes Qandil dans le nord de l'Irak où il a interviewé plusieurs leaders et militants du PKK. (levif.be, 8 août 2015)

CHP, HDP seek to reduce tension, call on PKK to stop attacks


With the tension across the country rising following clashes between terrorists and Turkish security forces, two of Turkey’s opposition parties met to seek ways to calm the situation and issued calls for the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) to end its attacks.

The calls came after Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu met with the co-leaders of the Peoples’ Democratic Party (HDP), Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, on Aug 4. 

Saying the leaders of the two parties have discussed how to stop the bloodshed in the country, CHP deputy parliamentary leader Engin Altay told reporters, “We want everybody to feel at ease. Turkey will never ever be divided.”

Terrorism can never be acceptable, he said, calling on all parties to take a united stance against it. “No peace can be demanded with weapons in hand,” he stressed. “The PKK should immediately drop weapons and adopt the language of peace. And the state should do its part. In order to let pro-freedom voices be heard, the PKK should absolutely drop weapons.”

Altay added the CHP will do its share to bring peace to Turkey, and appreciated Demirtaş over his genuine calls on the PKK.

HDP deputy parliamentary group leader İdris Baluken blamed President Recep Tayyip Erdoğan and the Justice and Development Party (AKP) for causing tension in the country in the name of becoming a single-party government again. 

“The weight of politics reduces at times of such conflicts. That’s why we have discussed that weapons should be silenced. Both sides should remove their hands from the triggers of their weapons. The operations should cease and the PKK should end its attacks,” he said.
(hurriyetdailynews.com, August 4, 2015)

Pendant les violences, la crise politique continue

Parallèlement à la reprise des hostilités entre l'armée et la rébellion kurde, la Turquie est empêtrée dans une crise politique depuis les législatives de juin qui ont privé le parti islamo-conservateur de la majorité absolue au Parlement et anéanti les plans du président Recep Tayyip Erdogan.

Cette contre-performance inattendue du Parti de la justice et du Développement (AKP) permet largement d'expliquer l'engagement d'Ankara dans un nouveau cycle de violences avec la guérilla kurde, à en croire l'opposition et certains médias.

M. Erdogan, resté de facto le chef de l'AKP, aurait ainsi choisi la "stratégie du chaos" pour préparer un nouveau scrutin qui effacerait les résultats du précédent grâce à un réflexe légitimiste de l'électorat.

"En privant l'AKP de sa majorité absolue, les élections du 7 juin empêchent M. Erdogan d'être à la tête d'un régime de type présidentiel, et l'empêchent encore plus d'inscrire un tel régime dans la Constitution", notait mardi l'analyste politique Murat Yetkin dans les colonnes du journal Hurriyet.

Il s'agirait aussi d'empêcher à tout prix qu'un autre parti ne mette son nez dans les archives de certains ministères après 13 ans d'un règne sans partage de l'AKP marqué par l'affairisme.

L'AKP a entamé le 13 juillet des pourparlers avec le parti social-démocrate CHP, deuxième force du Parlement, pour former un gouvernement de coalition. Ces discussions doivent être bouclées avant le 23 août, date à laquelle M. Erdogan reprendra la main en cas d'échec.

Après trois semaines de tractations, le dirigeant du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a publiquement accusé M. Erdogan d'agir en coulisses pour les faire capoter.

Le chef de l'AKP, le Premier ministre en exercice Ahmet Davutoglu, "veut vraiment former un gouvernement et régler les problèmes du pays, mais la personne qui occupe le siège présidentiel ne le permet pas", a lancé dimanche à la télévision le leader social-démocrate.

- 'Gros risque' -

Si ces discussions étaient toujours dans l'impasse à la date-butoir, M. Erdogan pourrait demander au Premier ministre de former un gouvernement minoritaire en comptant sur l'abstention au Parlement des élus du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), qui défend une ligne intransigeante à l'égard de la rébellion kurde.

Mais l'option jusque-là privilégiée par les médias est la convocation de nouvelles législatives, qui pourraient avoir lieu dès novembre.

Considéré avec le Parti démocratique du peuple (HDP) comme le grand vainqueur du scrutin de juin, le jeune leader prokurde Selahhatin Demirtas est aussitôt devenu la bête noire du pouvoir.

Avec près de 13% des voix, sa formation a dépassé le seuil des 10% permettant d'avoir des élus au Parlement et, avec 80 députés, son succès est largement à l'origine de la contre-performance de l'AKP.

Visé depuis peu par une enquête judiciaire pour "incitation à la violence" et "troubles à l'ordre public", M. Demirtas assure que le pouvoir cherche désormais à interdire son parti afin de l'éliminer de la scène politique.

Mais il n'est pas certain que la stratégie du président turc fonctionne : plusieurs sondages, publiés par la presse d'opposition, soulignent une stabilité de l'électorat. L'un d'entre eux a même placé le HDP à 15% des intentions de votes tandis que l'AKP passait sous les 40%.

"Des élections anticipées constitueraient actuellement un gros risque pour l'AKP", confirme à l'AFP Ziya Meral, spécialiste de la Turquie et chercheur associé au Foreign Policy Centre à Londres. Il mise donc plutôt sur un gouvernement minoritaire qui permettrait à M. Erdogan de gagner du temps.

Le 7 juin, le parti au pouvoir avait obtenu 40,8% des suffrages (en baisse de 10 points par rapport à 2011) et 258 députés sur 550. Il avait été suivi du Parti républicain du peuple (CHP, 25,1% des voix et 132 élus), des nationalistes du MHP (16,4%) et du HDP (12,9%), ces deux partis ayant chacun remporté 80 sièges.
(AFP, 4 août 2015)

Forces armées/Armed Forces

Smear campaign targeting military officer for criticizing gov’t backfires

A campaign to defame Lt. Col. Mehmet Alkan, who blamed the government for the death of his younger brother, launched by government supporters and media spin-doctors has proven ineffective, as many have declared their support for Alkan and his comments.

Pro-government media outlets and many supporters of the interim Justice and Development Party (AK Party) government who act as internet trolls and are known as "AKtrolls," have waged a smear campaign against Alkan, whose younger brother, Capt. Ali Alkan, was killed in a attack by the Kurdistan Workers' Party (PKK).

Alkan slammed the government, blaming its shift in policy toward the PKK for the death his brother during his brother's funeral on Sunday. Government supporters responded by verbally attacking Alkan on social media.

In his criticism of the government, Alkan questioned the recent suspension of the Kurdish settlement process, which began in 2011 and aimed to stop violence through negotiations between the government and the PKK and other Kurdish elements.

AKtrolls and pro-government journalists have accused Alkan of being a member of a "parallel state," a term invented by then-prime minister and current President Recep Tayyip Erdoğan to refer to sympathizers of the faith-based Hizmet movement, also known as the Gülen movement, which the president blames for the making public of corruption investigations that implicated former senior members of the AK Party government, including members of the president's family and inner circle, and resulted in the resignation of four ministers.

Erdoğan vowed to wage a witch hunt against all members of the so-called "parallel state," a term frequently wielded to intimidate those who oppose government practices as being unlawful. Alleged members include journalists and many jurists who have refused to comply with government efforts to eradicate dissent.

Alkan has also been accused of supporting and promoting the PKK in his remarks, and many AKtrolls on Twitter have claimed that he is Alevi. There are millions of Alevis in Turkey, who follow a different interpretation of Islam than the Sunni majority. Because of this, Alevis have been targeted with hate speech by the political administration, their demands for cemevis, Alevi houses of worship, to be recognized by the state falling on deaf ears.

After the June 7 general election, the AK Party lost its majority in Parliament, and the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) passed the 10 percent electoral threshold, winning 80 seats. Shortly after the election, the settlement process collapsed, and Kurds' cultural and political rights continue to go unrecognized as equal to those of other ethnic groups by the state.

In his remarks, Alkan argued that the government's unexpected and abrupt change of policy regarding the process led the PKK to attack military officers like his brother. He claimed the change was made to further the AK Party's political ambitions that include holding a snap election in which the AK Party hopes to secure enough votes to resume its single-party rule.

Media reported on Monday that Alkan's family will take legal action against those who have participated in the smear campaign against Alkan, something about which he has not been informed. The family rebuked those who try to create divisions within society, and stated that Alkan is Sunni, not Alevi.
(TODAY'S ZAMAN, August 24, 2015)

Un militaire blâme le gouvernement après la mort de son frère dans des combats

La vidéo d'un lieutenant-colonel de l'armée turque, prostré dimanche sur le cercueil de son frère mort dans des combats, mettant en cause l'offensive meurtrière lancée contre les rebelles kurdes, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux du pays.

"Qui est son meurtrier? Quelle est la cause de sa mort? (...) Que s'est-il passé pour que ceux qui nous parlaient encore hier d'une solution" avec les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) "n'ont plus que le mot guerre à la bouche?", s'est exclamé avec ferveur Mehmet Alkan, vêtu de ses habits militaires, lors des funérailles de son frère dans la région d'Osmaniye (sud du pays).

La victime, Ali Alkan, capitaine dans l'armée turque, a été tué samedi dans la province de Sirnak (sud-est) dans une attaque attribuée au PKK.

Plusieurs milliers de personnes assistaient aux funérailles dimanche du jeune militaire, au cours desquelles des slogans contre le parti de la Justice et de développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) ont été scandés.

"Ceux qui disent +je souhaite mourir en martyr+ alors qu'ils se baladent dans les palais avec 30 gardes du corps, n'ont qu'à aller là-bas", sur le front avec l'Irak et la Syrie, a lancé l'homme devant des journalistes, selon une vidéo de l'agence de presse Cihan.

Le ministre de l'Energie Taner Yildiz a déclaré mercredi souhaiter "mourir en martyr, pour la religion, la nation et le pays" avant d'expliquer que le sens de ses propos étaient philosophiques.

"L'enfant du peuple qui est là n'a que 32 ans. Il n'a pas eu le temps de profiter de ceux qui l'aiment, ni de son peuple", a lancé le lieutenant-colonel éploré et révolté.

La région d'Osmaniye, située non loin de la frontière syrienne, est particulièrement endeuillée depuis le début de l'offensive turque lancée il y a un mois contre le PKK et dans une moindre mesure, le groupe de l'Etat islamique (EI). Six militaires originaires de cette région sont morts en vingt jours, ont souligné les médias en Turquie.

Alors que les médias officiels turcs et réputés proches du gouvernement ne se sont pas fait l'écho de ces incidents, comme l'a relevé le journal d'opposition Cumhurriyet, la vidéo a été largement diffusée sur les réseaux sociaux dimanche.

La Turquie a lancé le 24 juillet une offensive militaire à la suite de l'attentat suicide de Suruç (sud), visant essentiellement le PKK, qui en réponse, a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013.

Depuis le début de la "guerre contre le terrorisme" lancée par Ankara, 56 membres des forces de sécurité turque sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK, dont 812 combattants ont été tués, selon un dernier bilan fourni par l'armée turque. Des chiffres qui restent toutefois difficiles à vérifier.
(AFP, 24 août 2015)

771 Kurdes tués en un mois de campagne militaire

L'armée turque a tué 771 Kurdes depuis le déclenchement de sa vaste campagne contre le Parti des Travailleurs du Kurdistant (PKK) il y a un mois, a affirmé vendredi l'agence gouvernementale turque Anatolie.

"Jusqu'à présent, depuis le 22 juillet, 771 terroristes ont été mis hors d'état de nuire", a indiqué Anatolie, dont il n'était pas possible de confirmer les informations.Anatolie a précisé que les nombreux raids de l'aviation turque contre les bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak avaient tué 430 rebelles, et que d'autres étaient décédés des suites de leurs blessures.

Dans les opération menées sur le sol turc, 260 membres de la guérilla kurde ont été tués, a affirmé Anatolie qui base généralement ses information sur des sources de renseignements militaires.Les violences se concentrent dans le sud-est anatolien peuplé majoritairement de Kurdes, théâtre de combats depuis 1984.
(AFP, 21 août 2015)

Attacks by Turkish forces leave Silvan devastated



Military and police forces ruled by AKP have devastated Amed's Silvan district where they deliberately targeted the local people, bombed and rained bullets on their houses, workplaces and vehicles.

While the attacks of Turkish security forces have left a heavy toll in the neighborhoods where they staged a crackdown, a delegation of DBP and HDP officials has started an examination in the district.

Silence dominates the district now after the withdrawal of police and military forces that terrorized the people and their living areas all day long.

A number of houses in Tekel and Mescit neighborhoods, both of which witnessed heavy clashes yesterday, became unusable, and marks of rockets and bullets are visible on the walls of countless houses and workplaces.

A workplace in Mescit neighborhood, 6 vehicles in Tekel neighborhood and a digger belonging to Silvan Municipality were all burnt down and left out of use during yesterday's conflict in the district.

Special operations police teams fired a hand grenade into the house of locals Fatma-Ramazan Can in Tekel neighborhood before raiding the house, but to find it empty as the household had left their home one day ago. Fatma Can, mother of three, said; "If we had been home, we all would have been murdered, including my baby who would have been killed in his cradle."

80-YEAR-OLD WOMAN SUFFERED HEART ATTACK DUE TO HAND GRENADE

It is reported that 80-year-old resident Hanife Durak, a neighbor of the Can family living near their house, lost her life after suffering a heart attack due to the sound of the hand grenade fired in the house next to hers. Reports say four people lost their lives and many others were wounded in the attack by military and police forces.

76-year-old resident Remziye Sarılı, who lives in Tekel neighborhood, told that special operations police made announcements from armored vehicles, swore at the people saying allahuekber.

Sarılı said police continued making announcements after the cease of clashes, this time telling people to "Go out" despite the ongoing curfew in the district. She added that they would have been murdered if they had done so.

After the cease of clashes, soldiers deployed on Hill Gaza shelled the Aşe Nebu woods randomly with tanks.

Handan Altunterun (20) living in Mescit neighborhood was targeted by snipers and injured on the neck, and another woman by the name of Ayşe Topdemir suffered an injury on the ankle. Both were treated home as nobody was allowed into or out of the district yesterday.

DBP/HDP DELEGATION MAKING AN EXAMINATION

An activity of cobra type helicopters and armored vehicle continues in the district which is dominated by silence now.

A delegation of DBP and HDP officials has started making an examination in the district.
(ANF, August 19, 2015)

L'armée turque riposte par des raids à des attaques attribuées à la guérilla

L'aviation turque a riposté dans la nuit de lundi à mardi par des raids à des attaques meurtrières attribuées à des rebelles kurdes dans plusieurs villes de Turquie, en proie depuis trois semaines à une spectaculaire flambée de violences.

"Dix-sept cibles ont été frappées avec précision dans la province de Hakkari", dans le sud-est de la Turquie, frontalière de l'Irak, a précisé l'état-major turc dans un communiqué.

La Turquie a été la cible d'une série de nouveau attentats particulièrement meurtriers lundi.

Dans le sud-est anatolien, peuplé majoritairement de kurdes, cinq policiers et un soldat ont été tués dans des attaques attribuées aux séparatistes kurdes du PKK, et un groupe clandestin d'extrême gauche, le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple), a revendiqué un attentat contre le consulat américain d'Istanbul.

La mission américaine a rouvert mardi sous d'importantes mesures de sécurité.

Par ailleurs, un autre soldat a été tué tard lundi par des tirs provenant des positions du PKK à Sirnak (sud-est), a indiqué l'armée turque.

Le gouvernorat d'Agri, province de l'est qui abrite le mont Ararat, a annoncé pour sa part que 7 rebelles kurdes avaient été tués samedi lors d'opérations dans des zones rurales.

Ankara a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants du groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens suivants se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois ayant été signalés contre l'EI.

L'agence progouvernementale Anatolie a donné lors du week-end un bilan de 390 rebelles du PKK tués lors des raids menés par les chasseurs turcs contre les bases-arrières de la guérilla dans le nord de l'Irak. Une trentaine des membres de forces de sécurité turques ont aussi été tués.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, alliés d'Ankara au sein de l'Otan, ont déployé dimanche un premier groupe de six jets F-16 et 300 militaires sur la base turque d'Incirlik (sud), en vertu d'un accord conclu en juillet entre les deux pays pour lutter contre l'EI.

Ankara s'était montré très réticent à lutter contre les jihadistes et était pointé du doigt pour son laxisme par la communauté internationale. Mais un attentat survenu le 20 juillet à la frontière syrienne qui a tué 32 civils a changé la donne.

Le contexte est très tendu depuis avec des attaques quotidiennes de la guérilla kurde et des représailles des forces d'Ankara qui ont mis un terme à près de trois ans de trêve entre les parties dans le cadre d'un processus de paix.
(AFP, 11 août 2015)

Ankara fière d'avoir tué 390 combattants kurdes en deux semaine

Environ 390 combattants de la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués et 400 autres blessés en deux semaines de raids de l'aviation turque contre des bases rebelles situées dans le nord de l'Irak, a affirmé dimanche l'agence gouvernementale turque Anatolie.

L'agence, dont il n'était pas possible de confirmer les informations, a assuré qu'au moins quatre dirigeants du mouvement ainsi qu'environ 30 rebelles femmes avaient été tués dans les bombardements.

Ankara a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens qui ont suivi se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois d'entre eux ayant été jusqu'à présent officiellement signalés contre l'EI.

"Jusqu'à maintenant 390 terroristes ont été mis hors d'état de nuire et 400 autres ont été blessés, dont 150 grièvement", a indiqué Anatolie, qui cite généralement des sources de sécurité et de renseignement turques.

L'agence n'a pas fait état dans son bilan des trois raids menés le 24 juillet contre des cibles de l'EI en Syrie.

De son côté, le PKK a continué de mener des attaques contre les forces de l'ordre, dont au moins une vingtaine de membres ont été tués depuis le déclenchement du nouveau cycle de violences, selon des sources officielles turques.

Dans la nuit de samedi à dimanche lors d'une attaque survenue dans la ville de Midyat, dans la province de Mardin, située dans le sud-est turc peuplé majoritairement de Kurdes, et attribuée au PKK, un policier a été tué et un autre blessé, selon l'agence de presse Dogan.

Le chef de file du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) a pour sa part lancé un nouvel appel samedi aux rebelles du PKK et au gouvernement turc à mettre fin aux violences actuelles et à engager des négociations.

Le coprésident du HDP, Selahattin Demirtas, s'exprimait au lendemain de la mort de six personnes dans des affrontements entre les forces de sécurité et des combattants dans la ville kurde de Silopi (sud-est).

"J'en appelle aujourd'hui aux deux camps", a déclaré M. Demirtas devant la presse, dans la ville de Van (est). "Le PKK doit immédiatement retirer son doigt de la gâchette (des armes) et déclarer qu'il respecte le cessez-le-feu" engagé avec l'Etat turc il y a près de trois ans mais qui a volé en éclats avec les dernières violences.

Le gouvernement turc, a-t-il poursuivi, doit pour sa part cesser ses opérations de sécurité et se déclarer prêt au dialogue 
(AFP, 9 août 2015)

Unarmed civilians killed in Turkish airstrikes in northern Iraq

Unarmed civilians were killed in a military airstrike by Turkey in the Zergele village of Iraqi Kurdistan, the Peoples’ Democratic Party (HDP) has said in a report, denying Ankara’s claims to the contrary.

“It has been observed that the Zergele village that was subjected to a bombardment is a civilian settlement, unlike the Ankara government’s statements that it was a PKK [outlawed Kurdistan Workers’ Party] base camp,” said an Aug. 7 report prepared by HDP deputies Osman Baydemir, Hüda Kaya, Kadri Yıldırım, and senior party members Hatice Altınışık and Nazmi Gür, who paid a visit to Kandil and Sulaymaniyah in northern Iraq from Aug. 4 to Aug. 6.

“Those who lost their lives due to the bombing were civilians and unarmed people. The responsibility of the TSK [Turkish Armed Forces] airstrike that ended with the massacre of the civilians rests with the Turkish government,” it said.

The Turkish military denied Aug. 2 allegations that it hit civilians in Zergele while the Foreign Ministry launched an investigation into the claims.

“The targets in northern Iraq and inside Turkey are being identified by qualified personnel, based on confirmed visual data and as a result of a very meticulous and detailed study,” said the military, adding that the target was a shelter for PKK militants.

This report came a day after HDP co-leaders Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ filed a request that the United Nations launch an inquiry into what they call “unlawful and arbitrary executions” after a deadly suicide bomb attack in the border town of Suruç, the HDP Press Office said in a written statement on Aug. 6.
(hurriyetdailynews.com, August 8, 2015)

La Turquie renouvelle l'état-major d'une armée déjà en guerre

La Turquie a renouvelé, à l'occasion d'un Conseil militaire suprême (YAS) annuel, son état-major militaire sur fond d'interventions contre les rebelles kurdes et le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie, a annoncé mercredi la présidence turque.

Lors de trois jours de réunions à Ankara, le YAS dirigé par le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a décidé des promotions et avancement d'officiers alors que l'armée turque combat sur plusieurs fronts.

Necdet Özel, actuel chef-d'état major des armées, qui part à la retraite, a été remplacé comme attendu par le commandant de l'armée de terre, le général Hulusi Akar, a indiqué devant la presse le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin.

Les forces armées turques sont sur plusieurs fronts depuis plus de deux semaines. Les frappes de l'aviation s'accentuent contre les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays et le nord de l'Irak après avoir ciblés les jihadistes en Syrie.

L'actuel chef de l'armée veillant sur les régions de la mer Egée (ouest), le général Galip Mendi, a été promu à la tête de la gendarmerie, corps militaire en Turquie, qui organise surtout les opérations contre les rebelles kurdes.

Avec les procès Ergenekon et Balyoz, deux affaires retentissantes de coups supposés qui ont ébranlé l'institution militaire jadis intouchable en Turquie, des nominations et promotions avaient fait l'objet de controverse.

Ainsi, dans la marine, le corps le plus touché par ces affaires de complots antigouvernement, l'amiral Bülent Bostanoglu a été prolongé dans ses fonctions pour une année supplémentaire car il n'y a pas d'autre officier aussi gradé que lui pour lui succéder.

Avec l'acquittement récent de plusieurs centaines de militaires dans ces affaires, ces derniers espèrent reprendre l'avancement normal de leur carrière.

Le pouvoir islamo-conservateur turc qui dirige la Turquie, pays de l'Otan depuis 2002, a mis en oeuvre des réformes pour mettre au pas l'armée qui a fait quatre coups depuis 1960.

Un attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants kurdes, a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla kurde et l'armée turque, celle-ci étant accusée de ne pas avoir protégé la population locale contre l'attaque de l'EI.

Depuis, une trêve en vigueur depuis plus de deux ans avec le PKK a volé en éclats, et l'aviation turque a mené de nombreux bombardements sur les repaires du PKK et pillone aussi les positions des jihadistes en Syrie.
(AFP, 5 août 2015)

Turkish warplanes kill civilians in Kurdish region's Qandil

Turkish fighter jets launched a fresh attack against Kurdistan Workers' Party (PKK) on Saturday, killing 10  civilians and injuring 11 others in the Qandil Mountains of the Kurdistan region, a Rudaw reporter at the scene said. 

“We were all sleeping when the Turkish fighter jets bombarded our village,” Ismail Abdula Ghader, one of the injured civilians,said by phone this morning. The bombing targeted Zargali village in Rawanduz district, which is on the outskirt of the Qandil Mountains. The PKK was used the area as a stronghold for many years.

Ghader said the fighter jets dropped bombs over the civilians' houses and killed six civilians instantly and injured seven others.     

The Hurriyet Daily News reported Friday an intelligence source saying that 30 F-16 warplanes shelled 130 targets in the Qandil Mountains both inside the Turkey and in the Kurdistan region of Iraq. 

The source also claimed that Turkish airstrikes have killed 190 PKK guerrillas and injured at least 300 others. The PKK has previously confirmed the death of four members because of the recent aerial attacks in Qandil.

Since July 24, Turkish air force jets and artillery have kept up a wave of attacks against the PKK, including five rounds of airstrikes on Saturday that targeted the Qandil Mountains. (Rudaw, August 1, 2015)

260 combattants kurdes tués en une semaine de raids

Environ 260 combattants de la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués et des centaines d'autres blessés en une semaine de raids de l'aviation turque contre des bases rebelles, a affirmé samedi l'agence gouvernementale turque Anatolie.

L'agence, dont les informations n'étaient pas recoupables par une autre source, a assuré que le frère du leader du parti prokurde de Turquie Selahattin Demirtas faisait partie des blessés.

Nurettin Demirtas s'est enrôlé dans les rangs de la guérilla kurde qui a trouvé refuge dans les montagnes du nord de l'Irak, le pouvoir islamo-conservateur y voyant un signe supplémentaire de la "collusion" entre le PKK et le parti prokurde HDP.

M. Demirtas affirme qu'il n'a pas eu de nouvelles de ce frère depuis des années et que le HDP "n'est pas la branche politique du PKK" comme l'en accuse le président Recep Tayyip Erdogan.

Selon Anatolie, 28 F-16 turcs ont participé vendredi à une série d'attaques contre 65 objectifs du PKK.

Les raids les plus massifs à ce jour ont eu lieu jeudi, avec 80 avions ayant atteint une centaine de cibles, toujours selon l'agence gouvernementale.

"Jusqu'à maintenant 260 terroristes ont été mis hors d'état de nuire et 380 autres ont été blessés", a indiqué Anatolie, en assurant que les raids allaient se poursuivre.

L'agence n'a pas fait état dans son bilan des trois raids menés le 24 juillet contre des cibles de l'EI en Syrie.

De son côté, le PKK multiplie les attaques contre les forces de l'ordre, dont au moins 13 membres ont été tués depuis le déclenchement du nouveau cycle de violences, selon des sources officielles turques.

De nouveaux accrochages entre la guérilla et la force de l'ordre ont été signalés samedi par Anatolie, notamment l'assaut d'un poste de police dans la nuit dans la région de Van (est) dans laquelle deux combattants kurdes auraient été tués. 
(AFP, 1 août 2015)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Atheists raising their voice in Turkey amid polarized reactions



At a non-descript office block in the Kadıköy neighborhood of Istanbul’s Asian side, the “Atheism Association” has its HQ, nestled among stores selling electronic devices, musical equipment, and old CDs.

The office consists of just a single table and a few chairs. There, Şener Atik from the association spoke to Hürriyet about their struggle.

- Has there been an increase in interest toward atheism in Turkey of late?

Something we have observed lately is that many of our Muslim friends have either converted to atheism, deism or agnosticism.

- How should one define atheism? Would you say it is against religion or God?

In truth, atheism does not have much to do with religions. It just rejects God. If one believes in the hypothetical existence of God, then everything else relies on this assumption. Atheism denies such an assumption and simply states “God doesn’t exist” or “We don’t know yet.”

- What is your aim?

The biggest factor in the foundation of this association was the fact that atheism is not well-known in Turkey. We want to drive people into inquiring, creating questions in their minds. With the existing education system in Turkey, people completely lose their ability to question. This is precisely why those who take advantage of religion do not like us - because we impact their interests. According to Islamists, we are “apostates” and the punishment for that in the sharia law is death. Because of this, there is an inherent hostility towards us.

- What kinds of responses do you receive when you say you are an atheist?

The person you are facing has a strange impression. Things we say are considered “insults,” though in a secular state everyone should be free to believe whatever they want. Despite this, a journalist in a mainstream newspaper can explicitly write: “It’s the duty of every Muslim to be cruel to atheists.” But we do not have a problem with anyone’s faith, nor are we adversaries of religions. We are only trying to inform.

- In your opinion, is atheism interested in the liberty of living one’s own scepticism, or trying to convince people of the false perception that religions create of “God”?

As a matter of fact, there is a reality of “tebcil” [imposing] in every religion. Force is applied in every religion when they say “You will believe this or that.” This forces atheists into a struggle. I don’t mind things so long as they do not interfere with my way of living, but when these restrictions are imposed it becomes necessary to put forward certain things. If that wasn’t the case, we would have to be mad to open such an association with our necks on the line.

- How do you think believers and non-believers should co-exist in common areas?

This is where freedoms come in. The right to live is a freedom. Just as it is my freedom to listen to music at a high volume, it is also my neighbour’s freedom to be disturbed by it and tell me to turn it down. One person’s freedom ends where another’s starts. We have to look at it this way.
(hurriyetdailynews.com, August 27, 2015)

Une vidéo pro-EI appelle les Turcs à se soulever contre le "traître" Erdogan

Une vidéo pro-Etat islamique (EI) a appelé les Turcs à se soulever contre le président Recep Tayyip Erdogan, accusé d'être un "traître" à la solde des Américains et des rebelles kurdes.

La vidéo, mise en ligne lundi soir et qui aurait été enregistrée dans la province de Raqqa, région du nord de la Syrie aux mains de l'EI, délivre l'un des messages les plus menaçants de l'organisation jihadiste contre la Turquie.

Cette vidéo intervient alors que la Turquie, longtemps accusée de complaisance à l'égard des jihadistes de l'EI, a lancé fin juillet une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, ciblant les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes turcs du PKK.

Dans la vidéo postée sur YouTube, intitulée "Message à la Turquie", un homme barbu s'exprimant en turc accuse le "païen" Erdogan d'être devenu "l'ami" des Etats-Unis et des "athées" que sont les rebelles laïcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le jihadiste affirme que l'ouest de la Turquie sera bientôt aux mains "des croisés", dans une allusion aux Américains, tandis que l'Anatolie (est) tombera sous le contrôle du PKK.

L'homme appelle les Turcs à faire allégeance au calife autoproclamé du groupe EI, Abou Bakr al-Baghdadi, et à aider les jihadistes à conquérir Istanbul.

Il invite les Turcs à se battre "contre les athées et tous ceux qui font de vous (les Turcs, ndlr) les esclaves de ces croisés", "sans perdre de temps".

Cette vidéo survient quelques semaines après qu'Ankara est passé à l'offensive à la suite d'un attentat suicide survenu à Suruç (sud du pays) le 20 juillet, dans lequel 33 jeunes proches de la cause kurde ont été tués, et qui a été attribué par les autorités à l'EI.

La Turquie a toujours nié toute complaisance à l'égard des jihadistes de l'EI. Mais pour la première fois en juillet, elle a bombardé des zones sous le contrôle de l'EI, et donné son feu vert aux Américains pour l'utilisation de sa base aérienne d'Incirlik (sud du pays), en vue d'une offensive commune contre l'Etat islamique.

En réponse aux frappes de l'aviation turque, le PKK a jugé que les conditions du cessez-le-feu avec Ankara entré en vigueur en 2013 n'existaient plus et a repris les armes, multipliant les attaques contre militaires et policiers turcs.
(AFP, 18 août 2015)

Pourquoi ne pourrait-on débattre de l'Islam?

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Salman Rushdie a été cible en 1989 d'une fatwa réclamant son exécution, émise par l’ayatollah Khomeini. 26 ans plus tard, l’hebdomadaire Le Vif/L’Express du 14 août 2015 a publié un grand reportage avec lui sur l’extrémisme islamique. Après avoir repris deux extraits de ce reportage, nous tenons à rappeler l'assassinat en Turquie de l'écrivain/journaliste Turan Dursun en 1990 pour ses critiques de l’Islam et le massacre de 37 personnes, dont 33 intellectuels, par le feu des islamistes radicaux en 1993.

Voici deux extraits du reportage avec Rushdie:

En 1989, on a tenté de marginaliser ce qu’il m’arrivait en décrivant mon sort comme exceptionnel, en refusant de le rendre exemplaire. Mes défenseurs s’écriaient qu’aucun écrivain n’avait jamais été traité de la sorte et qu’il fallait donc me soutenir. Mes détracteurs disaient que mes écrits étaient si affreusement répréhensibles qu’ils ne méritaient pas d’être protégés par la liberté d’expression. D’un côté comme de l’autre, mon cas était considéré comme « à part ». Soit. Aucun écrivain connu de langue anglaise n’avait subi cela en Occident, mais ces violences contre des auteurs ont eu lieu partout, en Iran, en Turquie*, en Libye, au Pakistan, au Nigeria, en Arabie saoudite, en Egypte, comme l’a vécu Naguib Mahfouz. Critiquer ces forces, ce n’est donc pas critiquer l’islam. Garder le silence ne rend pas service aux musulmans.

Que faut-il faire ?

En finir avec ce tabou de la prétendue « islamophobie ». Je le répète. Pourquoi ne pourrait-on débattre de l’islam ? Il est possible de respecter des individus, de les préserver de l’intolérance, tout en affichant son scepticisme envers leurs idées, voire en les critiquant farouchement.

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NDLR:

*En Turquie, un célèbre critique de l'Islam, Turan Dursun, âgé de 56 ans, a été assassiné le 4 septembre 1990 devant sa maison à Istanbul. Il a été un imam puis un mufti avant de devenir athée en étudiant l'histoire des religions monothéistes. Turan Dursun a écrit de nombreux ouvrages à propos de la religion, incluant des passages originaux en arabe et leur traduction et sens en turc. Il était un critique ouvert de la religion et a été fréquemment menacé par les fondamentalistes. Lors de son assassinat, ses écrits et sa librairie furent détruits et un livre islamique, n'appartenant pas à Dursun, fut laissé sur son lit.

(Voir également en pdf: DES ISLAMISTES ONT MASSACRÉ UN JOURNALISTE, http://www.info-turk.be/167.F.htm)

Quatre ans plus tard, le 2 juillet 1993, 37 personnes, dont 33 intellectuels, ont été tués à Sivas dans un incendie déclenché par des islamistes radicaux.

(Voir également en pdf: LE POGROM DE SIVAS, http://www.info-turk.be/201-202.F.htm)

Recours à l'arme chimique: les soupçons sur jihadistes s'accroissent

Des combattants kurdes engagés contre le groupe Etat islamique ont assuré avoir été la cible d'armes chimiques, allégations relayées jeudi par l'armée allemande qui renforcent les soupçons d'un recours par les jihadistes à ces munitions bannies.

Les Etats-Unis jugent de leur côté "plausible" que le groupe Etat islamique (EI) ait utilisé cette semaine le gaz moutarde contre des combattants kurdes irakiens, a indiqué jeudi un responsable américain à l'AFP.

Mais ce responsable américain, qui confirmait une information du Wall Street Journal, n'a pas donné plus de détails sur les circonstances et la date de l'attaque.

Selon le quotidien américain, les jihadistes se sont procurés le gaz moutarde en Syrie, lorsque le régime de Bachar al-Assad s'est débarrassé, sous la pression de la communauté internationale, de ses stocks d'armes chimiques, ou bien en Irak.

Le ministère allemand de la Défense a déclaré jeudi "avoir des indications selon lesquelles il y a eu une attaque à l'arme chimique" contre des peshmergas, les combattants kurdes irakiens.

Plusieurs d'entre eux ont été "blessés avec des irritations des voies respiratoires", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère allemand de la Défense à Berlin.

Un haut responsable peshmerga en Irak a évoqué de son côté une attaque au chlore.

"Mardi dernier dans l'après-midi, les forces des peshmergas dans la zone de Makhmur à 50 km à l'ouest d'Erbil ont été attaquées par des roquettes Katioucha remplies de chlore, blessant une douzaine de combattants", a indiqué à l'AFP un haut responsable peshmerga en Irak sous couvert de l'anonymat.

Le chlore, qui fut utilisé pendant la Première Guerre mondiale, est un gaz suffocant, interdit dans les conflits armés par la Convention sur les armes chimiques de 1997.

Le gaz moutarde est un gaz asphyxiant utilisé pour la première fois par les Allemands à Ypres en Belgique en 1917.

Selon le ministère allemand, "des spécialistes américains et irakiens sont en route pour déterminer ce qui s'est réellement passé".

L'armée allemande n'était pas sur les lieux de l'incident et le ministère ne dispose dès lors pas d'informations en propre.

Les soldats de la Bundeswehr déployés dans le nord de l'Irak pour former les combattants kurdes ne sont en effet pas sur le front, toute mission dans une zone de combat supposant l'approbation du Parlement allemand. "Les soldats allemands n'ont pas été touchés ni menacés (...) la protection de nos soldats dans le nord de l'Irak reste quoi qu'il en soit au plus haut niveau", a insisté le porte-parole.

- Soupçons sur l'EI -

Si l'armée allemande s'est gardée d'accuser les jihadistes d'avoir été à l'origine de l'attaque, les accusations de recours aux armes chimiques par l'EI se sont multipliées ces derniers mois en Irak comme en Syrie même si, jusqu'à présent, elles semblent sporadiques et aucun décès n'a été signalé.

Ainsi, les Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale force kurde syrienne), l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des experts ont signalé en juillet des attaques à l'arme chimique dans la province d'Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, contre des combattants kurdes.

Ces combattants ont aussi dit avoir saisi des masques à gaz appartenant à EI, estimant dès lors que les jihadistes préparent d'autres attaques chimiques.

A l'époque, les forces kurdes avaient fait état de "brûlures à la gorge, aux yeux et au nez, accompagnées de maux de tête, de douleurs musculaires, d'une perte de concentration, de problèmes de mobilité et de vomissements".

Précédemment, en mars, le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien avait affirmé avoir les preuves d'une utilisation de gaz chloré par l'EI contre ses forces.

Mais le groupe Etat islamique n'est pas seul à être soupçonné de recourir de temps à autre à ce type de produits. L'ONG Human Rights Watch a accusé en mars dernier le régime syrien de Bachar al-Assad d'avoir largué des barils remplis de gaz de chlore sur des civils dans des secteurs rebelles, une accusation rejetée par Damas.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé à l'unanimité le 7 août de former un groupe d'experts pour identifier "les individus, entités, groupes et gouvernements" responsables de récentes attaques.
(AFP, 14 août 2015)

La conquête islamique d'Erdogan à l'est de l'Europe



Le sultan Soliman le Magnifique lui-même n’aurait pas rêvé plus grand et le poète Gül Baba doit se retourner de plaisir dans son tombeau sur la colline aux Roses de Buda ! Car si le projet est mené à bien, la mosquée appelée à voir le jour dans la capitale hongroise sera grandiose : quatre minarets, des annexes, des patios, des jardins ornés de fontaines… Un édifice plus immense même que ceux édifiés par l’Empire ottoman lors de l’occupation du pays aux XVIe et XVIIe siècles.

De prime abord, la nouvelle peut surprendre, car l’islam est marginal en Hongrie : six mille personnes se sont déclarées de religion musulmane au recensement de 2011 (ils seraient en réalité quelques dizaines de milliers). Qui plus est, le Premier ministre hongrois n’en finit pas de tonner contre l’arrivée massive de migrants issus de pays musulmans, qu’il désigne comme une invasion de grande ampleur menaçant l’Europe chrétienne.

Mais malgré ces gesticulations, les relations sont excellentes entre les nationalistes-conservateurs au pouvoir à Budapest et Ankara. "Orban et Erdogan s’apprécient, le Fidesz (hongrois) et l’AKP (turc) sont deux partis avec des vues très similaires, explique Emel Akcali, chercheuse turque en sciences politiques à l’Université d’Europe centrale. Ils bâtissent leur pouvoir sur le nationalisme, sur la personnalité d’un leader proche du peuple et sur un discours d’indépendance par rapport à l’Ouest."

Le tropisme oriental de Viktor Orban suscite l’incompréhension et la méfiance à l’Ouest, mais on ne peut réduire les relations turco-hongroises à la proximité de deux autocrates, insiste cependant Mme Akcali : "Il y a une sorte de relation positive héritée du passé et, contrairement à ce que l’on observe en Europe de l’Ouest, la population hongroise a une image positive de la Turquie et la Hongrie est très favorable à son entrée dans l’Union européenne."

Il est vrai que, bien que des générations d’écoliers hongrois continuent d’apprendre la comptine "Coccinelle, envole-toi ! Les Turcs arrivent, ils vont bientôt venir te tuer !", la Turquie jouit d’un certain prestige dans le pays.

Des liens qui découlent du passé ottoman

Ce projet de mosquée illustre-t-il le "néo-ottomanisme" souvent reproché à la Turquie d’Erdogan ? "C’est plutôt un signe de l’émergence d’un soft-power qui va de pair avec l’émergence économique du pays, estime Emel Akcali. En Hongrie comme dans les autres pays d’Europe centrale et du sud-est, les soap operas turcs sont par exemple très à la mode, il y a aussi les bourses pour étudiants, etc. La Turquie n’a pas de ressources naturelles comme la Russie, mais elle a son passé ottoman et les liens culturels qui en découlent."

Pour la Turquie, la Hongrie est une porte d’accès à l’Union européenne et une alliée favorable à son adhésion. Budapest soutient notamment le projet de gazoduc "Turkish Stream" qui pourrait acheminer du gaz russe vers l’Europe via la Turquie.

Une priorité diplomatique

Pour la Hongrie, l’émergence économique turque offre de nouvelles perspectives dans le cadre de "l’ouverture vers l’Est" par laquelle le Fidesz souhaite réduire la dépendance économique aux pays de l’UE. Au mois de mars dernier, le Premier ministre hongrois a fixé à ses ambassadeurs comme priorité diplomatique les relations avec "les trois grandes puissances qui ont déterminé ce qui nous est arrivé au cours des mille dernières années" : l’Allemagne, la Russie et la Turquie. Un discours qui rejoint les aspirations de Gabor Vona, le leader du second parti de Hongrie, le Jobbik (extrême droite), qui entretient des liens solides avec la Turquie.

Les Hongrois ont intensifié ces relations diplomatiques ces dernières années, qui ont culminé en 2013 avec les visites croisées de M. Orban et de M. Erdogan. L’occasion d’inaugurer chacun un centre culturel, de signer des accords de coopération économique et culturelle et d’obtenir la levée des visas pour les Hongrois en Turquie en échange de la levée des visas pour les hommes d’affaires turcs.

Une stratégie qui rencontre un certain succès : depuis le retour du Fidesz au pouvoir en 2010, le volume des échanges commerciaux hungaro-turcs a augmenté de 40 %, pour s’établir à 2,8 milliards de dollars en 2014. L’objectif a été porté à 5 milliards pour cette année.

La mosquée ferait donc office de cerise sur le gâteau. Depuis que ses plans ont été dévoilés au printemps - dans une vidéo diffusée par une fondation liée au ministère turc des Affaires religieuses -, la municipalité de Budapest et les autorités turques cherchent un emplacement qui satisfasse les deux parties. Les négociations portent sur le quartier de Köbanya-Kispest, une ancienne banlieue ouvrière dans la périphérie sud-est de la capitale. L’édifice ne devrait donc pas avoir le privilège de trôner dans le centre-ville, aux côtés de la Basilique Saint-Étienne et de la Grande Synagogue, la plus grande d’Europe.

A Hambourg, l’église devient mosquée

Adieu la croix, l’autel et l’orgue. A Hambourg, l’ancienne église Kapernaum dans laquelle des offices protestants ont été célébrés durant une quarantaine d’années va devenir une mosquée où le pasteur cédera sa place à un imam. La paroisse luthérienne de ce quartier situé à l’est de la ville n’ayant pas les moyens de payer les frais de rénovation de l’édifice, en état de délabrement avancé, elle l’a vendu à un investisseur qui l’a cédé ensuite au centre sunnite Al-Nour, expliquait cette semaine le "Süddeutsche Zeitung". Depuis plus de 20 ans, les fidèles de ce centre ne disposent que d’un parking souterrain en guise de lieu de prière. L’achat et les travaux ont été en bonne partie financés par un don en provenance du Koweït. Ce changement d’affectation n’a pas manqué de susciter certains débats dans la ville portuaire, qui compte de plus en plus résidents d’origine musulmane, auxquels s’ajoutent actuellement de nombreux réfugiés, provenant généralement de Syrie. D’aucuns ont exploité cet événement, qui n’est pourtant pas une première, y voyant un symbole de l’islamisation de l’Allemagne. De leur côté, les responsables du centre Al-Nour ont choisi de jouer l’apaisement : il n’y aura pas de muezzin et la croix ne sera pas remplacée par un croissant sur le haut du minaret, mais par une simple inscription "Allah" en arabe.

A Bucarest, une mosquée pharaonique verra le jour
Le projet, évalué à 3,9 millions d’euros, a suscité une vive polémique.

La plus grande mosquée d’Europe sortira de terre à Bucarest. L’annonce a retenti comme un coup de tonnerre en Roumanie, il y a plus de deux mois. Ce "symbole de tolérance et d’entente interreligieuse", comme elle a été qualifiée par le mufti Iusuf Murat, chef spirituel de la communauté musulmane en Roumanie, a provoqué une polémique qui divise hommes politiques, intellectuels et citoyens du pays.

Le projet est colossal : sur un terrain de 11 000 mètres carrés, s’élèveront un lieu de prière, une bibliothèque religieuse, une école d’étude du Coran, une cantine sociale et des logements. Le tout pour une valeur estimée à 3,9 millions d’euros. De quoi faire pâlir d’envie les grandes capitales européennes. Mais une question se pose : pourquoi le choix s’est-il porté sur Bucarest ? Sur les 20 millions de citoyens roumains, seuls 68 000 seraient musulmans. Un nombre plutôt faible puisque, à titre de comparaison, la Belgique compte plus de 600 000 musulmans.

Iusuf Murat conteste toutefois ce type de parallèle. "La communauté musulmane de Roumanie ne peut pas être comparée avec d’autres communautés d’Europe de l’Ouest, qui ne sont là que depuis deux ou trois générations. Ici, il s’agit d’une communauté historique qui respecte les valeurs de la société roumaine et qui y est intégrée, depuis plus de 900 ans." La première présence turque sur le territoire roumain remonte à 1262 au sud-est de la Roumanie, dans la région de Dobrogea, qui est petit à petit devenue une miniature de l’Orient sous l’Empire ottoman.

Un projet financé par la Turquie

Cette région est pourtant déjà dotée d’une mosquée, construite par le roi Carol I en 1910. "Cette mosquée ne peut pas être comparée à celle qui sera élevée à Bucarest car cette dernière est financée par l’Etat turc", explique Andrei Cornea, politologue et historien roumain qui pointe là le cœur du débat. "C’est un projet commandité par la Turquie qui présente aujourd’hui des tendances islamistes et néoottomanes évidentes. Son gouvernement s’engage dans des activités prosélytes, qu’il n’hésite pas à développer en Europe et le président Erdogan est un leader autoritaire qui essaie constamment d’obtenir plus de pouvoir. Un projet financé par ce personnage n’est pas des plus opportuns", juge notre interlocuteur.

Alors que les négociations pour la construction de cette mosquée perdurent depuis plus d’une décennie, le gouvernement du Premier ministre Victor Ponta a réussi à trouver en quelques jours le terrain tant rêvé par la Turquie, qu’il lui a cédé par ordonnance d’urgence. Et ce, au moment même où le chef du gouvernement quittait le pays au bord du jet privé de Recep Erdogan, pour une opération du genou, juste après avoir été accusé de corruption. "C’est impossible de ne pas se demander s’il ne s’agit pas d’une entente personnelle entre les deux hommes. En tout cas, Victor Ponta n’est plus accueilli par quasi aucun pays occidental. Du coup, il entretient des relations avec des leaders moins… exigeants en matière de lutte anticorruption", observe Andrei Cornea.

La crainte de l’extrémisme

Outre ces considérations politiques, d’aucuns s’alarment face à l’idée de voir Bucarest envahi par des étudiants musulmans. Les extrémistes du parti Nouvelle Droite n’ont pas hésité à surfer sur la vague d’islamophobie apportée par cette polémique en créant un groupe Facebook "Nous ne voulons pas la Méga-mosquée à Bucarest"qui recueille déjà plus de 12 000 "likes". "Si nous ne nous opposons pas à la construction de cette mosquée, ce type de psychopathes vont venir en Roumanie. Et nous, citoyens, nous serons leurs victimes. Pas Ponta, Iohannis et ces traîtres de politiciens qui les accueillent", déclarait une des publications à relents racistes et islamophobes, en commentaire d’un article relatant une attaque terroriste en France.

Cependant, ces craintes ne sont pas l’adage du seul parti d’extrême droite. Plusieurs intellectuels redoutent une "perte de l’identité roumaine", tandis que l’ex-président Traian Basescu a évoqué un "risque pour la sécurité nationale".

"Au contraire", réplique le mufti Murat, "ce projet sera un bénéfice pour la société. Actuellement, beaucoup de mosquées de Bucarest ne sont pas reconnues officiellement et ne sont soumises à aucun contrôle. Ce nouveau lieu de culte sera, lui, surveillé et y seront proscrites toute prédication prosélyte, politique ou extrémiste."

Quoi qu’il en soit, malgré ces confusions et controverses, le protocole signé ce 28 juillet par le Secrétaire d’Etat au Culte et Iusuf Murat, a donné le feu vert au début des travaux. Alors que la plus grande cathédrale orthodoxe de la planète, évaluée à 100 millions d’euros, est déjà en cours de construction dans la capitale, l’écrivain Andrei Plesu proposait ironiquement, dans les pages de Revista22, d’attribuer à Bucarest le titre de "nouveau centre spirituel du monde". (La Libre Belgique, 10 août 2015)

Sans la Turquie, Daech n’existerait pas

Ankara a longtemps soutenu économiquement et militairement l'État islamique. Les preuves aujourd'hui sont indéniables.

En Afghanistan, les talibans avaient le soutien caché du Pakistan; en Syrie et en Irak, Daech avait celui de la Turquie. Dans les deux cas, l’un des principaux alliés des coalitions constituées pour combattre les islamistes joue et jouait un double jeu. La preuve du jeu trouble mené par Ankara a été apportée il y a plusieurs mois lors du fameux raid mené par les forces spéciales américaines contre Abou Sayyaf en Syrie en mai.

Abou Sayyaf, qui a été tué lors du raid, était l’un des principaux dirigeants de l’État islamique et en quelque sorte son ministre des Finances. Les documents trouvés lors de l’opération montrent clairement qu’il était en relation directe avec des officiels turcs, explique le Guardian. Abou Sayyaf avait notamment la responsabilité de la vente pour Daech sur le marché noir de pétrole et du gaz, ce qui représentait des revenus pouvant atteindre 10 millions de dollars par jour.

Les documents et disques durs informatiques saisis lors du raid révèlent de façon «très claire» et «indéniable» les liens existant entre la Turquie et Daech et cela pourrait avoir de profondes conséquences sur les relations entre Ankara et ses alliés occidentaux. Cela explique sans doute la décision prise finalement par la Turquie de lancer des attaques contre Daech même si son intervention militaire est avant tout dirigée contre les Kurdes… qui luttent contre Daech. «Les Turcs n’ont pas changé d’état d’esprit, c’est simplement une réaction aux pressions des Américains et des autres», explique un diplomate au Guardian.

«La turquie a créé un monstre»

Membre de l’Otan, la Turquie est accusée depuis longtemps par les experts, les Kurdes et même le vice-président américain Joe Biden, dans ce qui était considéré alors comme une gaffe diplomatique, de ne rien faire pour empêcher l’approvisionnement en armes et en combattant volontaires de Daech à travers sa frontière syrienne.

Mais la complicité et la collaboration a atteint des niveaux bien plus importants qu’imaginé auparavant. En novembre 2014, un ancien combattant de Daech expliquait que l’État islamique considérait la Turquie comme un allié:

«Les commandants de Daech nous ont dit de ne rien avoir à craindre car la coopération était totale avec les Turcs… Daech considérait l’armée turque comme son allié plus particulièrement quand il s’agissait d’attaquer les Kurdes en Syrie.»

La Turquie s’est ainsi piégée elle-même. C'est ce qu’expliquait un diplomate occidental au Wall Street Journal au début de l’année:

«La Turquie a créé un monstre et ne sait plus comment s’en débarrasser.» (Slate.fr, 3 août 2015)

Erdoğan: Our Only Concern is Islam

The president Recep Tayyip Erdoğan has been on a Far East trip. He was in Jakarta, Indonesia and discussed the problems of Islamic world in National Security Academy.

Erdoğan stressed their only concern was Islam and they suffered from sectarianism.

Headlines from the speech of the President Erdoğan:

* The biggest problem of Islam is sectarianism. So called Islamist and Muslim Terrorists, take advantage of that problem while perpetrating hate crimes.
* We don’t have a problem about Sunnism, Shiism or different religious sects. Our only concern is Islam. We cannot accept people to cast doubt on Islam.

 “Western world isn’t sensitive”

Erdoğan said Islam suffers from Syrian civil war and Islamic State of Iraq and Syria (ISIS):

* They try to imply that Turkey supports ISIS. Western and other world countries aren’t as sensitive as Turkey.
* We are deeply affected by discrimination against Muslims in Europe.

 “There are Muslims who defend atheists”

* There are Muslims who defend atheists during our struggle against terrorism in our country since they have different religious sects. We can see that.
* They are so called Muslims since they defend atheist and terrorist organizations. That’s why, we should be alert against them.
(BIA, July 31, 2015)

Socio-économique / Socio-economic

Au moins huit morts dans des inondations à Artvin

Au moins huit personnes sont mortes et deux autres ont disparu dans des inondations survenues en Turquie lundi dans la province d'Artvin (extrême nord-est du pays) au bord de la Mer Noire, ont annoncé des officiels.

Le gouverneur d'Artvin Kemal, Cirit cité par l'agence de presse DHA, a précisé qu'au moins trois de ces décès sont survenus dans l'effondrement d'une maison dans la ville de Hopa.

Les images télévisées diffusaient en boucle lundi soir des scènes chaotiques avec des rivières qui ont débordé et se déversaient en torrent dans les rues, prenant au piège voitures et cars.

La province d'Artvin, à la frontière avec la Géorgie, est connue pour ses pluies régulières et importantes, et ses inondations.
(AFP, 24 août 2015)

La banque centrale soutient la livre, plombée par la crise politique

La banque centrale de Turquie a annoncé vendredi une baisse de ses taux appliqués aux dépôts en dollars pour enrayer la chute de la livre turque (LT) provoquée par l'échec des négociations politiques pour la formation d'un gouvernement de coalition en Turquie, sur fond de violences avec la rébellion kurde.

Au lendemain d'une journée turbulente où la Bourse d'Istanbul a perdu 1,39% et la monnaie turque a dévissé d'environ 1,5% en une seule journée, les marchés réclamant la dissipation des incertitudes, la livre a affiché vendredi un nouveau bas record avec une perte de 0,85% contre le billet vert qui s'échangeait à 2,84 TL et 0,95% contre l'euro (3,17 TL).

Dans la matinée, la banque centrale a décidé de réduire de 3% à 2,75% ses taux appliqués aux dépôts en dollars à une semaine.

La Bourse d'Istanbul a pour sa part perdu 0,50% à l'ouverture.

Des élections anticipées se profilent en Turquie après l'échec jeudi de négociations pour former un gouvernement de coalition, le pouvoir islamo-conservateur espérant à cette occasion retrouver la majorité absolue qu'il a perdu au Parlement à l'issue des législatives de juin.

Cette crise politique intervient à un moment où la Turquie a déclenché le mois dernier une offensive militaire à la fois contre la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en Turquie et en Irak, et contre le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Elle s'ajoute aussi aux difficultés économiques du pays émergent, qui était déjà dans une passe difficile avec un tourisme en berne et une chute de la croissance.

"Nous voyons maintenant que la Turquie progresse vers un nouveau tour des élections générales. L'incertitude dans l'arène politique restera et s'intensifiera probablement dans la période à venir. Un tel paramètre se traduirait par des pressions à la baisse sur l'activité économique et rendra nerveux les marchés financiers", a commenté Deniz Ciçek, économiste à la Finansbank.
(AFP, 14 août 2015)

Une économie vacillante à la merci de l'instabilité sécuritaire

La fin de la trêve entre l'Etat turc et la rébellion kurde du PKK est un coup dur pour l'économie de la Turquie, qui était déjà dans une passe difficile et subira inévitablement le contrecoup d'une crise aggravée par des incertitudes politiques, estiment des experts.

Car l'absence d'accord de gouvernement, près de deux mois après des législatives marquées par la perte de la majorité absolue pour le parti islamo-conservateur au pouvoir AKP, inquiète autant les milieux économiques que des violences surtout concentrées jusque-là dans l'est du pays.

Le tourisme, déjà touché par la désaffection d'une partie du pourtour méditerranéen par les voyagistes, et la balance commerciale devraient être les principales victimes.

"La reprise des violences avec le PKK et la perspective d'une nouvelle élection, qui pourrait ne pas débloquer la situation politique, aura sans doute un coût sur les dépenses de l'Etat et un impact sur les taux d'intérêt qui devraient s'envoler", prévoit Inan Demir, économiste en chef à la Finansbank.

La perspective d'élections anticipées "pèse sur le climat des investissements", a-t-il aussi assuré à l'AFP.

L'AKP est en pourparlers avec les sociaux-démocrates du CHP mais les tractations n'avancent guère et, d'après la Constitution, les discussions ne peuvent se poursuivre au delà du 23 août. M. Erdogan pourrait ensuite dissoudre le Parlement et convoquer un nouveau scrutin à l'issue incertaine.
 De quoi faire vaciller un peu plus un "miracle économique" turc qui a déjà du plomb dans l'aile.

Le pays a été présenté pendant près d'une décennie comme un des chefs de file des pays émergents, avec un taux de croissance flirtant parfois avec les 10%. Il s'est vite rétabli après la crise mondiale de 2008/2009, mais la mécanique s'essoufle depuis trois ans.

Rares sont les indices économiques dont le pouvoir peut désormais se féliciter. La croissance s'est ralentie à 2,4% l'an dernier et la livre turque s'est massivement dépréciée. Et l'objectif gouvernemental d'une croissance de 4% pour 2015, déjà revu à la baisse, sera "difficile à atteindre", de l'avis de M. Demir.

Quant à la Bourse d'Istanbul, elle a perdu près de 20% depuis le début de l'année, un plongeon plus marqué que dans la plupart des autres pays émergents.

- 'Aucune chance d'éclaircie' -

Secteur clé pour l'économie, le tourisme pouvait espérer bénéficier d'un effet report après l'attentat en juin dans un hôtel de touristes en Tunisie. Des tours-opérateurs, notamment allemands, avaient alors indiqué qu'ils redirigeraient certains clients vers la Turquie. Mais ce regain d'intérêt risque d'être de courte durée.

En raison des guerres en Syrie et en Irak, deux pays frontaliers, les revenus touristiques de la Turquie ont chuté de près de 9% durant les six premiers mois de 2015, passant à 12,5 mds de dollars contre 13,7 mds pour la même période de l'année précédente, selon des chiffres officiels.

La tendance est la même pour les exportations, tombées à à 73,3 mds de dollars contre 80 mds en 2014 sur la période janvier-juillet.

"Dans la période à venir, il n'y a aucune chance d'une éclaircie sur ces deux points", affirmait lundi l'économiste Güngör Uras dans le journal Milliyet, en évoquant les problèmes du tourisme et de la balance commerciale, déjà chroniquement déficitaire.

Pour cet expert respecté, les faiblesses de ces deux secteurs auront aussi "un effet néfaste sur la production industrielle".

"L'instabilité politique est la chose la plus détestéé par les investisseurs étrangers", rappelle à l'AFP l'analyste politique Serkan Demirtas (sans lien avec le leader prokurde Selahhatin Demirtas).

"La Turquie doit son +miracle+ à l'arrivée en masse de liquidités. Si cela n'est plus possible il y a évidemment un risque pour l'économie", ajoute-t-il, en jugeant probable l'organisation de législatives anticipées qui prolongerait l'incertitude.

Le président turc Recp Tayyip Erdogan ne semble toutefois pas s'inquiéter, estimant que la "situation est passagère".

"Je n'envisage pas de difficultés économiques sérieuses", a-t-il déclaré à des journalistes l'accompagnant dans une récente tournée en Asie. Il s'est dit convaincu que si "une transition saine" avait lieu, en allusion à la formation d'un gouvernement, l'économie se rétablirait rapidement.
(AFP, 4 août 2015)

Trotsky’s Istanbul house for sale

The former house of Marxist revolutionary, theorist, Soviet politician and Red Army founder Leon Trotsky on Istanbul’s Büyükada Island is up for sale on a real estate website. 

The Hanifi family, who has put up the ruined house with its land for $4.4 million, has asked the buyer to preserve the Trotsky name and wanted the Culture and Tourism Ministry to buy the house to turn it into a museum.

Tourists have been upset by the poor condition of the house, saying other home of Trotsky’s while he was in exile had been preserved and turned into a museum by the state.

The three-story house and its garden are situated on a 3,550-square-meter piece of land on Büyükada. The property’s natural lobster pool, which Trotsky had built on the coast, still exists.

Trotsky was deported from the Soviet Union in February 1929. His first station in exile was Büyükada, where he stayed for the next four years. He lived in the house with his second wife Natalia, grandchild Sieva and three male guards.

He died in 1940 from injuries received when he was attacked in his home in Mexico City.
(hurriyetdailynews.com, July 31, 2015)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

HDP applies to the UN regarding ‘extrajudicial executions’ by AKP

HDP applied to the UN regarding extrajudicial executions and massacres. In its application that included examples of state killings, HDP warned that the massacre of civilians could increase, and demanded the prosecution of perpetrators.

HDP Co-Presidents Figen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş applied to the United Nations (UN) Special Rapporteur Christof Heyns regarding AKP government’s unlawful, arbitrary and extrajudicial executions. In its application, HDP demanded the investigation of extrajudicial executions and disappearances carried out by the Turkish state since July 20, 2015.

STATE EXECUTIONS REMINDED

The HDP application had information on the following events that form the basis of the application:

Turkish soldiers killed a woman from Rojava named Firas Feyad on July 23, 2015. Turkish police opened fire on protestors in the Yafes neighborhood of Şırnak’s Cizre district, and killed Abdullah Özdal who was 23 years old.

11 years old Beytullah Aydın fell from the 7th floor of a building on the Öğretmenler Street of Diyarbakır’s Bağlar district as he was running from a police attack on July 26, 2015.

35 years old Bülent Ecevit Güngör was shot in his head with a hard object in Mersin city center as he was sitting in his balcony and watching the street protests over Suruç massacre, and recent air strikes and arrests.

Police fired upon protestors and killed university student Seyithan Dede in Mardin’s Nusaybin district on July 26.

Anti-terror police squads raided a house in the Fevzi Çakmak neighborhood of Ağrı on July 29, 2015, and killed 3 civilians inside the house.

The murdered civilians are brothers Sezai and Ahmet Yaşar, as well as Mirzettin Göktürk. Contrary to police accusations, the three civilians were murdered inside the house where they were living with their families, and there was no shootout since the civilians did not have any guns on them.

Police shot fires on a civilian vehicle in the Nusaybin street of Şırnak’s Cizre district between 23:00 and 23:30 on July 29, 2015 and the vehicle stopped by hitting the curb on the side of the road.

17 years old Hasan Nerse got out of the car in a critically injured status, and police officers handcuffed Hasan and tied his feet together before shooting him once again. Hasan Nerse was kept bleeding for more than half an hour, during which officers took photos of Hasan and shared hateful posts on social media using these photos. Moreover, the nurses from the ambulance that arrived at the crime scene did not examine Hasan. Police officers threw Hasan Nerse’s body in a large back and put it at the back of the ambulance, where Hasan lost his life.

'MASSACRES OF CIVILIANS MAY INCREASE'

Yüksekdağ and Demirtaş underlined the necessity for UN mechanisms’ investigation of these events, and the prosecution of the executions’ perpetrators. HDP Co-Presidents stated that these events were clear examples of the Turkish state’s extrajudicial killings and disappearance of its citizens, and expressed their fears at the possible increase of such murders and massacres. Yüksekdağ and Demirtaş emphasized the importance of international institutions and related mechanisms, and called upon Christof Heyns and his organization to investigate these unlawful, arbitrary and extrajudicial executions.
(ANF, August 8, 2015)

Le PCF à Hollande: "Turquie stoppe ses opérations contre le PKK"

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Pierre Laurent a écrit lundi à François Hollande pour demander que la France agisse "pour que la Turquie stoppe ses opérations contre le PKK et revienne à la table des négociations", a-t-on appris mardi.

"L'amalgame fait par la Turquie entre le PKK et Daesh est inacceptable et doit être dénoncé. Notre pays ne peut cautionner les bombardements turcs et doit agir pour que la Turquie stoppe ses opérations contre le PKK et revienne à la table des négociations", écrit Pierre Laurent dans une lettre dont l'AFP a eu copie.

"Sous la pression évidente des États-Unis, le président Erdogan a lancé des frappes contre les positions de Daesh (le groupe État islamique, ndlr) en Syrie mais les a accompagnées dans le même temps de frappes contre les positions du PKK en Irak et en Turquie, brisant le cessez-le-feu décrété en 2013 à l'initiative du PKK", dénonce-t-il.

"Ces actions sont inacceptables et doivent être condamnées fermement", juge Pierre Laurent.

"L'action militaire et répressive de la Turquie est de nature à précipiter la région, déjà en guerre, dans un embrasement dont nul ne peut, vous le reconnaîtrez, prévoir l'issue", ajoute-t-il.

"Nombreux reconnaissent aujourd'hui ce que je dénonçais depuis longtemps pour l'avoir constaté lors de ma visite à Suruç en octobre dernier. Les forces de Daesh ont largement bénéficié du soutien de la Turquie, passant aisément la frontière turco-syrienne pour s'approvisionner en armes, matériels et combattants alors que les volontaires kurdes se portant au secours de la population de Kobané étaient empêchés de passer", selon lui.

"La France ne peut donc rester silencieuse et doit activement oeuvrer au retour de la paix et de la démocratie, à un cessez-le-feu et à la reprise des négociations avec le PKK que son dirigeant Abdullah Öcalan engageait, en mars dernier, dans l'étape historique du désarmement, étape saluée par le président Erdogan lui-même", écrit Pierre Laurent.

"Il est du devoir de la France de se démarquer nettement des soutiens, en particulier américains", précise-t-il estimant que "cela signifie la suspension de toute coopération militaire, policière ou judiciaire avec le régime d'Ankara qui a fait le choix d'une répression brutale contre quiconque s'oppose à sa politique".

Pierre Laurent "réitère ici (s)a demande solennelle de voir la France prendre l'initiative pour que l'Union européenne sorte le PKK de la liste des organisations terroristes".
(AFP, 4 août 2015)

Berlin appelle Ankara "à ne pas couper les ponts" avec les Kurdes

Le ministre des Affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, a appelé vendredi le gouvernement turc à "ne pas couper les ponts avec les Kurdes", alors qu'Ankara s'enfonce dans une guerre ouverte avec la rébellion kurde.

Le gouvernement turc "ne doit pas couper avec les Kurdes les ponts qui, des deux côtés, ont été péniblement construits ces dernières années", a déclaré M. Steinmeier au quotidien populaire allemand Bild, à paraître samedi.

Ankara doit également "respecter" le fait "qu'un parti kurde (HDP, ndlr) a été élu au Parlement" lors des législatives de juin, a insisté le chef de la diplomatie allemande, qui avait eu une entretien téléphonique mardi avec le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.

Les deux hommes avaient alors insisté sur la nécessité "de reprendre le processus de paix" avec la Turquie, selon la
porte-parole de M. Steinmeier.

"Nous soutenons tous les efforts qui contribuent à régler de façon pacifique le conflit" entre la Turquie et les Kurdes, a assuré M. Steinmeier. "Personne ne peut avoir un intérêt à ce que la Turquie retombe dans les périodes passées de violences sans fin : ni le gouvernement (turc), ni les représentants politiques kurdes".

"Bien sûr, la Turquie doit protéger ses citoyens de la terreur. Mais la dernière chose dont le Proche-Orient (...) ait besoin, c'est d'un élargissement de la confrontation militaire dans cette région", a-t-il prévenu.

En Turquie, la donne a totalement changé depuis l'attentat du 20 juillet à Suruç, près de la frontière syrienne, qui a fait 32 morts parmi des militants de la cause kurde.
 L'attaque a été attribuée aux jihadistes de l'Etat islamique, mais elle a entraîné une réplique immédiate du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre les autorités turques, accusées d'avoir longtemps fermé les yeux ou même encouragé les activités des jihadistes.

En représailles, l'armée turque a bombardé pour la première fois des positions de l'EI en Syrie et mène simultanément des raids quotidiens contre les bases arrière du PKK en Irak.
(AFP, 31 juillet 2015)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Pentagone: La Turquie prête à participer aux frappes contre l'EI

La Turquie est désormais prête techniquement à participer aux frappes de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique menée par les Etats-Unis, a indiqué mardi Peter Cook, porte-parole du Pentagone.

"Les Etats-Unis et la Turquie ont finalisé les détails techniques pour la pleine intégration de la Turquie" dans les opérations contre le groupe Etat islamique (EI), a déclaré M. Cook lors d'un point presse au Pentagone.

"Cela pourrait prendre quelques jours pour mettre en place les modalités techniques" qui permettront aux avions turcs de frapper, mais "nous pensons que la Turquie est décidée à participer pleinement le plus tôt possible", a-t-il ajouté.

L'accord avec la Turquie va permettre aux avions turcs d'être intégrés dans le système de contrôle aérien (ATO, Air trafic order) qui régule et coordonne les frappes de la coalition contre l'EI.

La semaine dernière, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter avait laissé transparaître son impatience devant la lenteur des discussions sur l'entrée effective d'Ankara dans la campagne contre le groupe jihadiste.

"Ils doivent rejoindre l'ATO et travailler davantage au contrôle de leur frontière. Nous l'avons clairement exprimé", avait-t-il indiqué.

Le mois dernier, la Turquie avait fait un pas supplémentaire dans sa lutte contre l'EI en autorisant l'aviation américaine à utiliser sa base d'Incirlik pour bombarder les positions du groupe en Syrie.

Mais son implication est restée limitée et la Turquie semble se concentrer sur une autre lutte, celle contre les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Sur le plan du contrôle de la frontière turco-syrienne, les discussions entre Washington et Ankara continuent, a indiqué mardi Peter Cook.

"Notre coopération avec les Turcs continuent de se construire", a-t-il dit. Mais "nous n'avons pas mentionné ou discuté" de zones d'exclusion aérienne au dessus de la Syrie, un projet régulièrement avancé par les Turcs, a-t-il dit.

Le porte-parole a par ailleurs rejeté les informations du site américain McClatchyDC, selon lesquelles la Turquie aurait renseigné le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, pour lui permettre de capturer ou tuer cet été des rebelles syriens formés par Washington.

"Nous n'avons aucune indication" de cette nature, a-t-il dit.

Plusieurs hommes d'un premier bataillon de 54 rebelles formés et armés par Washington qui sont entrés en Syrie en juillet ont été mis en déroute, tués ou kidnappés par le Front al-Nosra.
(AFP, 25 août 2015)

Pentagone: La Turquie doit faire "davantage" pour combattre l'EI

La Turquie devrait jouer pleinement son rôle dans la campagne de bombardements aériens menée par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique et mieux contrôler sa frontière avec la Syrie, a estimé jeudi le ministre américain de la Défense.

Le pays, qui a récemment rejoint la coalition dans sa lutte contre le groupe jihadiste ultra-radical, devrait désormais ajouter ses propres avions à l'"air tasking order" (ATO), la structure militaire qui coordonne les frappes, a expliqué Ashton Carter.

"Ils doivent rejoindre l'ATO et doivent travailler davantage au contrôle de leur frontière. Nous l'avons clairement exprimé", a-t-il indiqué à des journalistes.

Les responsables turcs "ont indiqué que cela doit être fait". "C'est en retard, car la campagne a commencé il y a un an, mais ils font des efforts considérables maintenant".

Le mois dernier, la Turquie a fait un pas supplémentaire dans sa lutte contre l'EI en autorisant l'aviation américaine à utiliser sa base d'Incirlik pour bombarder les positions du groupe en Syrie.

Mais son implication reste limitée et la Turquie semble se concentrer sur une autre lutte, celle contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'Etat islamique, a estimé M. Carter, est toujours en mesure de faire entrer soldats et matériel à travers la frontière turco-syrienne.

"Je ne pense pas qu'ils traînent les pieds", a-t-il ajouté à propos des responsables turcs, mais autoriser l'accès à leur base est "important mais pas suffisant".
(AFP, 20 août 2015)

Washington retire les missiles Patriot en Turquie

Washington et Ankara ont annoncé dimanche le retrait des deux unités américaines de missiles Patriot déployés en Turquie depuis début 2013 sous le commandement de l'Otan, pour protéger le pays d'éventuels tirs de missiles venus de Syrie.

Ces unités "vont être redéployées aux Etats-Unis pour des opérations cruciales de modernisation", selon un communiqué commun du gouvernement turc et du gouvernement américain diffusé notamment par le Pentagone.

Les deux batteries de Patriot étaient déployées à Gaziantep, au sud-est de la Turquie. Leur mission s'achèvera en octobre.

Les Etats-Unis et la Turquie précisent dans leur communiqué que les batteries de Patriot et leur personnel (environ 320 personnes) pourront être redéployées sur place "en l'espace d'une semaine", si nécessaire.

"C'est une décision militaire américaine, dans un but de modernisation de l'équipement", a souligné un responsable de la défense américain sous couvert de l'anonymat.

L'Allemagne qui avait également deux batteries de missiles Patriot dans la région déployées sous commandement de l'Otan a annoncé samedi une décision similaire, jugeant que "la menace dans cette région secouée par les crises a désormais une autre nature".
(AFP, 16 août 2015)

Germany to withdraw Patriots deployed in Turkey

Germany will withdraw its Patriot batteries and its 260 troops deployed in Turkey in the coming months, the German Defense Ministry said on Saturday.

The Patriot batteries and the German troops have been deployed in the southern province of Kahramanmaraş since 2013. There have been reports in the German press that the government will not extend the Patriot deployment for another year when their term expires in January 2016.

Private Cihan news agency said a spokesman for the Defense Ministry confirmed the reports that the batteries and the troops will be withdrawn but it was not clear if this meant the mission will be terminated earlier than the scheduled date of January 2016.

German news reports have said Germany would withdraw the Patriots and the troops in October, before the scheduled termination of the deployment.

The spokesperson said the decision was due to the diminished risk of a missile strike from Syria against NATO ally Turkey.

Germany, along with the United States and the Netherlands, sent two Patriot missile batteries and 400 German soldiers to NATO-member Turkey in 2003 after NATO foreign ministers approved the mission in December 2012 in response to a request from Ankara to that effect to help protect its territory from missiles that could be launched by the Syrian military. The deployment has been extended by the German Parliament twice since then, despite objections from many lawmakers.

A recent public survey, however, has revealed concerns among German society as to the deployment of the German Patriot missiles and the German soldiers on Turkey's southern border due to increased security risks. According to the survey, 48 percent of Germans want German troops to be withdrawn from Turkey soon due to recent clashes in the region, while only 35 percent of them oppose this move. (TODAY'S ZAMAN, August 15, 2015)

Des avions de chasse américains décollent de Turquie pour bombarder l'EI

Les Etats-Unis ont utilisé pour la première fois mercredi une base turque pour envoyer des avions bombarder les positions du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie, alors que le président turc Erdogan a réitéré sa "détermination" dans sa "guerre contre le terrorisme" visant les rebelles kurdes et l'EI.

"Aujourd'hui, les Etats-Unis ont commencé des missions avec pilote contre l'EI depuis la base aérienne d'Incirlik, en Turquie. Des frappes ont été menées", a déclaré la commandante Elissa Smith, porte-parole du Pentagone.

Selon elle, ces missions font suite au feu vert donné en juillet par Ankara aux Américains pour utiliser cette base du sud du pays pour mener l'offensive contre l'EI en Syrie.

Jusqu'à présent, la coalition menée par les Américains n'avait utilisé la base turque d'Incirlik que pour envoyer des drones en Syrie tandis que ses avions de chasse s'élançaient de porte-avions ou d'autres sites militaires dans la région.
(AFP, 12 août 2015)

U.S. denies reaching agreement with Turkey on Syria ‘safe zone’

The U.S. State Department denied there was an agreement between Washington and Ankara on terms for a “safe zone” inside northern Syria where the Kurdish People’s Protection Units (YPG) and Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) militants would be kept out.

Turkish Foreign Ministry undersecretary Feridun Sinirlioğlu reportedly said that the two countries had agreed to create a 98 km (61 miles) long and 45 km wide area to be patrolled by members of the Free Syrian Army.

The safe zone would allow U.S. and Turkish forces to hit ISIL and Kurdish militants if they entered the area, the CNNTurk broadcaster quoted Sinirlioğlu as saying on Aug. 11.

In a later statement, Turkey’s foreign ministry quoted the undersecretary as saying: “The control and protection of this region cleared of [ISIL] will be conducted by Syrian opposition forces and the necessary air defense and support for this ... will be provided by the U.S. and Turkey.”

Asked about the report, however, U.S. State Department spokesperson Mark Toner said, “There’s no agreement on some kind of zone.”

Toner said he had not seen the Turkish official’s remarks and could not address them. “I’m not denying his claims,” he added.

“We’ve been pretty clear from the podium and elsewhere saying there’s no zone, no safe haven, we’re not talking about that here. What we’re talking about is a sustained effort to drive ISIL out of the region,” Toner said in a news briefing.

Turkey and the U.S. have agreed in general on a plan to clear ISIL militants from northern Syria by forming an “ISIL-free zone,” according to U.S. and Turkish officials.

The plan was part of a comprehensive deal between the two allies, which has been seen a “a game changer” in the fight against ISIL by the United States administration, whose warplanes will be able to use the region’s most strategic military base at İncirlik as part of its aerial campaign against jihadist positions in northern Syria along the Turkish border, American and Turkish officials say.

The ISIL-free zone will be 98 kilometers long, 40 kilometers wide and situated between the Mare-Jarablus line.

The plan crafted by Ankara and Washington foresees the deployment of Free Syrian Army (FSA) units to the area if ISIL is completely cleared from that particular zone, which would both prevent the Syrian Democratic Union Party (PYD) from further expanding its influence westward and create a safe environment to shelter Syrians fleeing violence or those who want to return to their homelands.
(hurriyetdailynews.com, August 12, 2015)

Les Etats-Unis envoient des F-16 en Turquie pour combattre

Les Etats-Unis ont pour la première fois déployé dimanche des chasseurs F-16 en Turquie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) tandis que les raids aériens d'Ankara contre la guérilla kurde en Irak auraient tué près de 400 rebelles.

"Six F-16 +Fighting Falcon+ ont été déployés sur la base d'Incirlik (sud de la Turquie) en soutien à la lutte contre l'Etat islamique, a écrit la mission américaine auprès de l'Otan sur son compte Twitter.

Le ministère américain de la Défense a pour sa part précisé qu'un contingent de 300 militaires avaient en outre été déployés sur cette base.

C'est la première fois depuis le lancement de la coalition internationale qui bombarde ce groupe jihadiste en Irak et en Syrie, il y a un an, que les Etats-Unis pourront faire décoller des chasseurs depuis cette base stratégique, grâce à un accord signé avec la Turquie fin juillet.

Washington avait jusqu'à présent utilisé des drones armés depuis Incirlik.

Les avions de l'US Air force devaient jusqu'à présent décoller de bases plus éloignées pour aller frapper leurs cibles jihadistes, par exemple en Jordanie ou au Koweit.

Membre de l'Otan, la Turquie avait jusqu'à récemment refusé de participer activement aux opérations de la coalition contre l'EI, de peur de favoriser l'action des Kurdes de Syrie combattant sur le terrain les jihadistes à proximité de sa frontière.

Mais l'attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts et attribué à l'EI, a changé la donne et contraint Ankara à effectuer un tournant stratégique.

Ankara a ainsi lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'EI en Syrie.

Mais les raids aériens qui ont suivi se sont concentrés sur le PKK, seuls trois d'entre eux ayant été jusqu'à présent officiellement signalés contre l'EI.
(AFP, 9 août 2015)

L'UE et les Etats-Unis pressent Ankara de faire preuve de retenue

L'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé mardi la Turquie à s'en tenir à une "réponse appropriée" dans ses attaques aériennes contre la rébellion kurde du PKK, s'inquiétant de l'ampleur des raids aériens turcs qui entretiennent le cycle de représailles et pourraient tuer des civils.

Au moins trois autres soldats turcs ont été tués mardi dans deux nouveaux attentats attribués au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'est du pays. L'un a visé un convoi militaire, qui a sauté sur une mine, et l'autre une garnison militaire attaquée au lance-roquettes.

Selon un décompte de l'AFP, au moins 20 membres des forces de l'ordre ont été tués depuis la fin de la trêve il y a quinze jours entre la guérilla et le pouvoir central.

Ankara poursuit pour sa part les raids aériens contre la rébellion en touchant mardi une de ses positions sur le territoire turc, près la frontière irakienne, ont indiqué les médias.

L'armée affirme avoir tué plus de 260 combattants dans ses bombardements quotidiens. Selon des sources kurdes, dix civils irakiens ont aussi été tués dans des raids ce weekend, mais l'armée affirme n'avoir visé aucune zone habitée.

Dans un communiqué publié à Bruxelles, le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, s'est dit "très préoccupé" par l'escalade de la violence.

"L'UE reconnaît que la Turquie a le droit de prévenir et de réagir à toute forme de terrorisme, qui doit être condamné sans ambiguïté", a affirmé M. Hahn. Avant d'ajouter : "la réponse doit toutefois être proportionnée, ciblée et elle ne doit en aucun cas mettre en danger le dialogue politique démocratique dans le pays".

De Washington, le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a envoyé le même message. "Nous voulons que le PKK renonce à la violence et reprenne les discussions avant le gouvernement turc (...) et nous voulons voir le gouvernement turc répondre de manière proportionnée" aux attaques, a-t-il dit.

Un attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants kurdes, a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla et l'armée turque, celle-ci étant accusée de ne pas avoir protégé la population locale contre l'attaque du groupe Etat islamique (EI).

- Drones armés -

La guérilla a rompu un cessez-le-feu unilatéral datant de 2013 et le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis un terme de facto au processus de paix.

Les opérations de sabotage contre des objectifs économiques se multiplient en Turquie parallèlement aux attaques contre les forces de l'ordre. Mardi, une explosion a endommagé un gazoduc entre l'Azerbaïdjan et l'est de la Turquie et l'acheminement de gaz a dû être suspendu.
 La Turquie a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants de l'EI dans le nord de la Syrie. Mais jusqu'à présent les raids ont visé en très grande majorité la rébellion kurde.

De leur côté, les Américains comptent profiter du feu vert que vient de leur donner Ankara sur l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik (sud) afin de mener des frappes contre le groupe EI.

Le ministère américain de la Défense a affirmé lundi soir que des drones armés de l'US Air Force avaient décollé d'Incirlik pour conduire des missions en Syrie.

"Ce n'est qu'un début...", a twitté Brett McGurk, bras droit du général américain John Allen, l'envoyé spécial des Etats-Unis dans la région en charge de la lutte contre l'EI.

Sur le plan politique, la situation semble toujours bloquée en Turquie, qui attend la formation d'un gouvernement de coalition depuis les élections du 7 juin ayant privé le parti islamo-conservateur AKP de la majorité absolue au Parlement.

Des discussions entre l'AKP et le parti social-démocrate CHP se poursuivent sans avancée majeure, et les médias parient sur la convocation de législatives anticipées par le président turc.
(AFP, 4 août 2015)

US: Turkish air base deal includes support for YPG

US State Department Deputy Spokesperson Mark Toner said on Thursday that the US will use military bases in Turkey to provide air support for rebel Syrian groups fighting radical terrorist group the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL), including the People's Protection Units (YPG) Kurdish militia, only one day after a Turkish official said the recent deal to allow the US expanded access to air bases does not encompass support for the YPG.

Speaking at a daily press briefing, Toner confirmed earlier remarks by State Department Spokesman John Kirby, who had said that Turkish air bases would be used to provide air support for YPG forces in Syria and other groups battling against the ISIL. The remarks came despite Turkish Foreign Ministry spokesperson Tanju Bilgiç saying on Wednesday that providing air cover for the YPG was not part of the Turkish-US agreement.

Answering a question about whether there had been a misunderstanding between Turkish and US officials, Toner said, "I think [Kirby] was very clear [when he said the US would act] in support of anti-ISIL forces, of which Kurdish forces are a part." Toner emphasized that Kirby had been referring to broad US support for a variety of anti-ISIL groups and had not singled out the YPG. The issue of the use of air bases in Turkey has been a delicate one for Turkey, especially regarding a possible air support for the YPG.

After months of diplomatic wrangling, Turkey conceded to the long-sought US demand for use of Turkish air bases for strikes against ISIL in Syria. The agreement is still riddled with ambiguity and divergent interpretation of its details, such as whether it leads to the creation of a "safe zone" or includes support for the YPG, which is regarded as extension of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) by Ankara.

Speaking to journalists in Ankara on Saturday, Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu said that when areas in northern Syria are clear of the ISIL threat, safe zones will be formed naturally. After that, he concluded, people who have been displaced can be returned to those areas.

Immediately, US officials felt the need to say that the deal does not amount to the formation of a “safe zone” and voiced caution against such interpretations of the agreement.

The YPG has emerged as a valuable fighting force in the fight against ISIL and an ally on the ground for the US-led air campaign, and played a key role in driving the terrorist group from long stretches of northern Syria. The group is open about its links to the PKK, which has for decades been fighting the Turkish state for regional autonomy and is listed as terrorist organization by the US, the EU and Turkey.

The US has begun to deploy some fighter jets from bases in Germany to İncirlik Air Base in the southern province of Adana.

A 110-kilometer (68 mile) stretch along the Turkish border in Syria is under ISIL's control. Ankara and Washington have agreed to free the border area of the presence of ISIL and to provide support for more moderate Syrian rebel groups, gradually establishing a zone in which displaced Syrians can be settled. The US has insisted that the plan does not include the formation of a no-fly zone.

Turkish Prime Minister Ahmet Davtuoğlu has said that sending Turkish ground troops into Syria is currently not under consideration. (TODAY'S ZAMAN, July 31, 2015)

Relations régionales / Regional Relations

Des camions iraniens attaqués en Turquie: l'Iran exprime son "inquiétude"

L'Iran a exprimé son "inquiétude" après une série d'attaques en Turquie contre des camions et autobus iraniens auprès de l'ambassadeur de ce pays, ont rapporté jeudi les médias iraniens.

Un haut diplomate iranien a "exprimé l'inquiétude de la République islamique d'Iran après la poursuite des attaques contre des ressortissants iraniens en territoire turc et a demandé au gouvernement de ce pays d'assurer la sécurité des véhicules et des ressortissants iraniens".

Invité mercredi au ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur turc, Riza Hakan Tekin, a dit pour sa part que son gouvernement était aussi inquiet de cette situation et qu'il la suivait avec sérieux, selon les mêmes sources.
 Depuis fin juillet, neuf camions et un autobus iraniens ont été la cible d'attaques ou ont été incendiés en Turquie, selon les médias iraniens. Le chauffeur de l'autobus a été tué lors d'une de ces attaques.

Téhéran a demandé à ses ressortissants d'éviter les voyages non nécessaires et de ne pas se rendre en Turquie de nuit par voie terrestre. Des responsables iraniens ont également conseillé aux voyageurs qui en avaient la possibilité de passer de préférence par l'Azerbaïdjan voisin pour se rendre en Turquie.

La plupart des véhicules iraniens ont été attaqués dans l'est de la Turquie après avoir passé le poste-frontière de Bazargan, dans le nord-ouest de l'Iran, dans une zone où sont actifs les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 Les attaques se sont multipliées depuis la rupture fin juillet d'une trêve de plus de deux ans entre Ankara et le PKK.

Plus de 71.000 camions ont transité via le poste-frontière, le seul avec la Turquie, au cours des trois premiers mois de l'année iranienne, qui a commencé le 20 mars.
(AFP, 20 août 2015)

16 morts dans un attentat suicide anti-kurde revendiqué par l'EI

Au moins 16 personnes, en majorité des membres des forces de sécurité kurdes, ont été tuées mercredi en Syrie dans un attentat suicide revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI) dans la ville de Qamichli (nord-est).

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué qu'"un kamikaze à bord d'un véhicule a pris pour cible le QG local des Asayich (forces de sécurité kurdes) à Qamichli", précisant que l'attentat a tué 10 membres des Asayich.

L'attaque a été revendiquée par l'EI sur internet, le groupe extrémiste indiquant que le kamikaze avait utilisé un camion citerne à eau pour pénétrer dans le QG des "Asayich".

"C'était une puissante explosion. Au moins 14 civils ont en outre été blessés", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les forces kurdes ont bouclé le secteur dans le quartier industriel de Qamichli, une ville à majorité kurde de la province de Hassaké, a-t-il ajouté.

L'agence officielle syrienne Sana a également fait état de l'attentat, donnant un bilan de 13 morts et 50 blessés.

Selon le journaliste local Arin Chekhmos, l'explosion a été entendue à travers la ville. "Je n'étais pas à côté mais j'ai pu l'entendre de là où j'étais", a dit M. Chekhmos à l'AFP au téléphone, peu après s'être rendu sur les lieux de l'attentat.

"Il y a beaucoup de destruction -- les immeubles dans au moins deux rues ont été complètement détruits", a-t-il poursuivi.

Qamichli, sous contrôle conjoint des autorités kurdes locales et du régime syrien, a été la cible de plusieurs attentats cette année. Fin juillet, des attaques à la bombe ont visé des combattants des YPG (Unités de protection du peuple kurde) et les Asayich, faisant au moins trois blessés.

Les milices kurdes qui ont notamment chassé l'EI successivement des villes de Kobané et de Tall Abyad, frontalières de la Turquie, sont apparues comme l'une des forces les plus aptes à combattre ces jihadistes qui se sont emparés de larges pans du territoire irakien et syrien.
(AFP, 19 août 2015)

La Turquie érige un mur à la frontière syrienne pour se protéger

L'armée turque érige un mur le long de la frontière avec la Syrie pour se protéger après la multiplication des attaques dans le sud du pays, selon des informations de presse publiées vendredi.

Un épais mur en béton de trois mètres de haut sur 7 kilomètres de long: le rempart dressé à Reyhanli dans la région d'Hatay (sud), et voué à être élargi, doit empêcher toute intrusion de jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) sur le territoire turc depuis la ville syrienne d'Alep, située à quelques kilomètres, a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie.

Par ailleurs, plus de 360 km de tranchées ont été creusés, de la terre amoncelée sur 70 km pour freiner l'avancée des jihadistes et 145 km de barbelés ont été renouvelés, a précisé l'agence Anatolie.

La région d'Hatay est un des lieux de passage pour les quelque 1,8 million de Syriens qui ont fui les violences dans leur pays et trouvé refuge en Turquie depuis le début du conflit il y a 4 ans.

La province a également été le lieu d'un attentat à la voiture piégée en mai 2013 qui a causé la mort de 52 personnes. La Turquie avait imputé cette attaque à un groupuscule clandestin d'extrême gauche turc lié, selon ses responsables, aux services de renseignement du régime du président syrien Bachar al-Assad, ce que ce dernier a démenti.

Plus récemment, un attentat suicide survenu le 20 juillet à Suruç (sud), et attribué à l'EI, a causé la mort de 33 jeunes partisans de la cause kurde, un bilan revu à la hausse vendredi après le décès à l'hôpital d'une des victimes.

Accusant le gouvernement de ne pas avoir suffisamment protégé les Kurdes, les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont rompu un cessez-le-feu en vigueur depuis 2013 avec Ankara et repris les armes.

La Turquie a riposté le 24 juillet en lançant une "guerre contre le terrorisme" qui vise simultanément le PKK et les combattants de l'EI, le long de sa frontière avec la Syrie et l'Irak.

Les autorités turques, accusées à de nombreuses reprises de complaisance à l'égard de l'organisation de l'EI, ont procédé à de nombreuses arrestations ces dernières semaines.
(AFP, 14 août 2015)

Une visite en Turquie du chef de la diplomatie iranienne reportée

Une visite de travail prévue mardi en Turquie du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a été reportée, a indiqué à l'AFP une source diplomatique turque, sans en préciser la raison.

"Cette visite a été reportée à une date ultérieure", a souligné cette source sous couvert d'anonymat.

Un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères cité par l'agence officielle Irna a confirmé le report de la visite, l'expliquant par un problème de calendrier.

La même source diplomatique turque a refusé de commenter la raison du report de ce déplacement au cours duquel le chef de la diplomatie iranienne devait rencontrer son homologue turc Mevlüt Cavusoglu alors que la Turquie est frappée par une flambée de violences impliquant des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Dans un texte adressé au journal turc d'opposition Cumhuriyet, publié mardi, M. Zarif critique vivement les politiques américaines au Proche-Orient.

La Turquie est un allié de l'Otan, traditionnellement proche des Etats-Unis.

Les deux pays ont conclu un accord en juillet pour l'ouverture des bases aériennes turques à l'aviation américaine pour frapper les jihadistes de l'EI en Syrie mais aussi en Irak.

Ankara et Téhéran ont par ailleurs des positions divergentes sur la crise syrienne.
 L'Iran est le principal allié régional du régime de Bachar al-Assad auquel Téhéran apporte un soutien financier et militaire. La République islamique accuse également la Turquie de laisser passer des armes et des combattants rebelles à sa frontière avec la Syrie.

Selon le responsable iranien cité par l'agence Irna à Téhéran, sous le couvert de l'anonymat, "la visite est toujours à l'ordre du jour (...), elle aura lieu à la première occasion".
(AFP, 11 août 2015)

Azerbaïdjan: un journaliste victime des adorateurs du drapeau turc

Un journaliste azéri est décédé dimanche de ses blessures, battu par des inconnus pour avoir critiqué un joueur de football, a annoncé la soeur de la victime à une agence de presse locale.

Rasim Aliyev, 30 ans, est mort à l’hôpital où il recevait des soins intensifs, gravement blessé après avoir été passé à tabac par cinq à six hommes, a indiqué sa soeur à l’agence de presse azerbaïdjanaise Turan.

Le journaliste, qui travaillait pour de nombreux sites d’information, avait dénoncé sur le réseau social Facebook le comportement du footballeur azéri Javid Huseynov, membre de l’équipe de Gabala, qui avait fait un geste injurieux à un de ses collègues journalistes.

Rasim Aliyev lui reprochait également d’avoir agité un drapeau turc à l’issue d’un match contre une équipe de football chypriote, dont le pays est en froid avec Ankara.

«Javid Huseynov ne sait pas se comporter», avait-il écrit.

A la suite de son post sur Facebook, un homme lui avait téléphoné, se présentant comme le cousin du joueur de football. L’homme l’avait d’abord insulté avant de le rappeler pour l’inviter à boire un thé chez lui samedi.

«J’y suis allé seul. Ils étaient cinq à six hommes et ils se sont immédiatement jetés sur moi pour me frapper», avait confié à l’agence Turan le journaliste sur son lit d’hôpital.

Une enquête sur sa mort a été ouverte et sera conduite par le ministère de l’Intérieur et le parquet général, a annoncé un des adjoints du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.
(AFP, 9 août 2015)

Turkey's attempts to school Russia on democracy - and why it should not!

If world affairs were not complicated enough, Turkey has now engaged Russia on dangerous grounds as it is arguing legitimacy and higher political morality over Crimea; just as its government is actively engaged in crushing a people's right to political self-determination - the Kurds.

In the long list of instances world leaders would have gained from being silent, it appears Turkish President Recep Erdogan lost one critical opportunity earlier this August. Lamenting over the political fate of Crimean Tatars at the second World Congress of Crimean Tatars in Ankara, Erdogan smugly decried the tragedy of this people, arguing from the top of his pulpit that Russia had somehow denied them their sovereign rights, condemning them to a life of "collective deportation and repression" through the annexation of Crimea.

With much political posing, Erdogan quite literally attempted to paint Crimea's return to Russia as a military invasion, bypassing the fact that its people called on Moscow, through a referendum, to intervene against the rise of the Ukrainian far-right movement.

READ MORE: US launches first anti-ISIS drone strikes from Turkey

And while undoubtedly, Russia's control over Crimea might have upset neighboring powers, Turkey in the lead, one cannot argue political or even legal foul play when a people is made to exercise its right to political self-determination.
Or is it that Turkey understands democracy as the expression of will from a designated few?

Not to debate historical semantics, but it seems that Turkey is not exactly one to judge when it comes to discussing repression or even define what constitutes oppression - let alone deportation. Armenia, among other defining moments of Turkish history comes to mind… But since Turkey has long indulged in the art of political redacting and at times engineering, Ankara's outcries very much sound premeditated, most likely inspired by ulterior motives and a tad hypocritical given the current circumstances. (
Catherine Shakdam , RT - Russia Today, August 7, 2015)

Le Qatar soutient l'intervention turque contre le PKK en Irak

Le Qatar a apporté son plein soutien à la campagne aérienne lancée par la Turquie contre les rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak, se démarquant de la Ligue arabe qui a condamné l'intervention turque.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, avait condamné mardi les frappes aériennes de la Turquie dans le nord de l'Irak, appelant Ankara à "respecter la souveraineté de l'Irak --pays membre de la Ligue arabe--, les relations de bon voisinage et les accords conclus entre les deux pays".

A Doha, le ministère des Affaires étrangères affirme dans un communiqué reproduit par l'agence officielle QNA que la déclaration de M. Arabi "n'avait pas été discutée avec les membres de la Ligue arabe avant sa publication".

"Le Qatar réaffirme sa totale solidarité avec la République turque pour les actions et les mesures prises afin de protéger ses frontières et préserver sa sécurité et sa stabilité", ajoute le ministère.

Le Qatar entretient de bonnes relations avec la Turquie, qui mène depuis le mois dernier une campagne de raids aériens contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans les montagnes du nord de l'Irak, où la guérilla kurde turque a trouvé refuge depuis des années.

La trêve conclue en 2013 entre le PKK et Ankara a volé en éclats il y a deux semaines après un attentat perpétré le 20 juillet à Suruç (sud de la Turquie), qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants kurdes. L'attentat a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla et l'armée turque, celle-ci étant accusée de ne pas avoir protégé la population locale contre l'attaque attribuée au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
(AFP, 5 août 2015)

Le président du Kurdistan irakien demande le départ du PKK

La présidence de la région autonome du Kurdistan irakien a demandé samedi aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de partir pour empêcher que les raids de l'aviation turque contre leurs positions ne fassent des victimes parmi la population. "Le PKK doit éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre", a indiqué le bureau du président de la région Massoud Barzani, dans un communiqué.

Bombardements de positions de l'EI... et du PKK. Depuis le 24 juillet, des F-16 turcs visent des positions du PKK en Irak et du groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie, dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme" engagée par le président Recep Tayyip Erdogan après l'attentat du 20 juillet à Suruç qui a fait 32 morts. Le PKK, considéré par Ankara comme "terroriste", a affirmé qu'il avait perdu peu d'hommes dans les frappes alors que l'agence gouvernementale turque Anatolie a rapporté samedi qu'environ 260 combattants de cette guérilla kurde turque avaient été tués et des centaines d'autres blessés.

Barzani demande à la Turquie de renouer le dialogue. Le Parti démocratique du kurdistan (PDK) de Massoud Barzani a toujours eu des désaccords avec le PKK même s'il a autorisé les combattants de la guérilla à établir leurs camps dans les montagnes du Kurdistan irakien. Dans le même communiqué, le président Barzani a pressé le PKK et le gouvernement turc de renouer leur dialogue de paix, alors que la trêve qui tenait depuis 2013 entre les deux parties a volé en éclats après les récentes violences.

"La présidence du Kurdistan demande clairement que le PKK garde ses positions militaires en dehors de la région pour ne pas donner au gouvernement turc un prétexte pour justifier ses frappes contre des civils", a expliqué à l'AFP Kifah Mahmoud, un conseiller de Massoud Barzani. "La Turquie ne bombardera pas les civils si le PKK n'a plus de bases dans la région (du Kurdistan)", a-t-il souligné. (AFP, 1 août 2015)

Le Kurdistan irakien demande à la Turquie de cesser de bombarder le PKK

Le Kurdistan irakien, par la voix d'un représentant en visite à Washington, a demandé vendredi à la Turquie de cesser ses frappes aériennes contre les positions des rebelles kurdes du PKK sur son territoire et a appelé à une solution négociée au conflit.

Le responsable des relations extérieures du gouvernement kurde, Falah Mustafa, a également critiqué la décision du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'avoir rompu le cessez-le-feu, tout en expliquant que bombarder le PKK n'était pas la réponse adéquate.

"Bien sûr, nous ne voulons pas que notre pays soit bombardé et nous ne pensons pas que cela aidera à régler la situation", a-t-il indiqué à des journalistes dans la capitale fédérale américaine.

La campagne de bombardements aériens "ne mènera qu'à une escalade de la tension". "C'est pourquoi nous demandons aux deux parties de revenir au cessez-le-feu".

"Nous pensons qu'il n'y a pas de solution militaire à ce genre de problème. Le meilleur moyen d'avancer serait des pourparlers de paix", a encore dit M. Mustafa.

Cette nouvelle vague de violences entre le PKK et la Turquie n'arrange rien à la situation à laquelle est confronté le gouvernement du Kurdistan irakien, qui voit affluer les réfugiés fuyant le groupe Etat islamique, dont le califat autoproclamé s'étend notamment sur une grande partie de l'Irak, a-t-il ajouté.

Falah Mustafa a par ailleurs salué la décision turque de participer à la campagne de bombardements contre l'EI, mais a rappelé que la lutte contre le PKK était un autre sujet.

La Turquie, a-t-il insisté, n'a pas informé son gouvernement des derniers bombardements contre les bases du PKK.
(AFP, 31 juillet 2015)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Pipeline to carry Turkish fresh water to Cyprus now completed

A pipeline project to deliver fresh water from Turkey to Turkish Cyprus was completed Aug. 7 with the assembly of the last piece to finish an ambitious 107-kilometer-long pipeline.

The project, called Barış Suyu (Peace Water), is now completed after the last pieces of the pipe were assembled with the participation of Turkish Forest and Water Affairs Minister Veysel Eroğlu.

The “Barış Suyu” (Peace Water) project will transport a total of 75 million cubic meters of water annually to the island, which suffers greatly from water shortages.

Half of the amount will be used for irrigation purposes with the rest reserved for drinking water. The project also saw the construction of two dams and two elevation centers.

As a unique project to supply the island with water through sea pipelines, the water taken from Mersin’s Alaköprü Dam on the Anamur River will be delivered to the Geçitköy Dam near the shores of Kyrenia with the help of an 80-kilometer-long sea pipeline and a hanging pipeline which is 250 meters below the surface.

An additional 23 kilometer part lies on Turkish soil and a smaller pipeline on land carries the water to a station in Turkish Cyprus.

The pipes were pieced together on vessels above the sea and then submerged after they were filled with water.

In addition to water delivery, the “smart” pipes will also be able to determine potential damage beforehand with an array of transmitters and sensors inside the pipes for timely intervention.

The idea to deliver water to the dry island was first advanced by businessman Üzeyir Garih in 1995.

However, it was not until March 2012 that the foundations of the project were laid.

The finalization of the project came at a time when peace talks between the Turkish and Greek sides of the divided island have been gaining ground.

A “United Cyprus Federation” has been on the agenda of resumed negotiations, Turkish Cypriot President Mustafa Akıncı has said.  All issues, excluding the current guarantor system, are on the table of talks, Akıncı told journalists on the sidelines of the July 20 ceremonies marking the 41st anniversary of the Turkish military intervention on the island following a pro-Greek coup.

U.N. Security Council backing for the reunification of Cyprus is “encouraging,” though no timetable is on the cards, the United Nations Special Adviser on Cyprus said July 22.

“All [15 Council members] were very encouraging for the work of the two leaders, and recognized the efforts they are making by thinking about the big picture instead of insisting on minor details,” said Espen Barth Eide, the Norwegian adviser on Cyprus to U.N. Secretary General Ban Ki-moon.

Turkish Cypriot leader Akıncı said Aug. 6 that his administration regards the system of rotating presidency an indispensable part of political equality in Cyprus peace talks.

“We want the Turkish Cypriot people to take its rightful position with regard to international law. We are aware that  this can be achieved through a resolution,” Akıncı told reporters during a press conference in Nicosia.

The proposed system involves a federal state with a rotating presidency. On May 28, Akıncı and Greek Cypriot leader Nicos Anastasiades agreed on a five-step plan.

The steps included opening more crossing points, interconnecting the  power grids, allowing mobile phone interoperability on both sides of the island, resolving the issue of radio frequency conflicts, and forming a joint committee on gender equality on Cyprus.
(hurriyetdailynews.com, August 8, 2015)

Northern Cyprus President: No Solid Agreement without Public Acclaim

The President of Northern Cyprus, Mustafa Akıncı stated they were at the bottom of the ladder about the ownership of Cyprus.

Akıncı said he didn’t want the mutual agreement to be violated.

“Even a name for a village wasn’t decided”

According to the news of Kıbrıs Postası (a daily newspaper in Northern Cyprus), Akıncı told “A map or even a name for a village weren’t decided at the negotiation table. They all will be decided in due time.”

The President Akıncı: “Negotiation process and subsequent developments are our future,” and stated he would inform the government, political parties and the press about the process.

Bizonality

Akıncı reminded he cared for the good of two parties in Cyprus dispute and added when they adopted European Union norms, it didn’t mean they gave up bizonality.

Public acclaim

President of Northern Cyprus emphasized they would give enough time for people until a referendum took place and people would be informed in detail and they wouldn’t come to a solid agreement without public acclaim:

 “We will defend our rights and respect opposite party’s rights. People will decide and approve the agreement. I will do my best about it…”
(BIA, August 4, 2015)

Immigration / Migration

Dupont-Aignan souhaite voir cesser "le double jeu" de la Turquie

Le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, a appelé vendredi depuis l'île grecque de Leros à suspendre les accords de Schengen pour endiguer le flot de migrants vers l'Europe, et demandé que la Turquie "cesse son double jeu" dans cette affaire.

M. Dupont-Aignan, qui passait la journée, "pour se rendre compte de la situation",
sur cette île de la mer Egée proche des côtes turques, une des plus touchées par l'afflux actuel de migrants, a indiqué à l'AFP avoir constaté "une très bonne organisation des transports" depuis la Turquie, avec "Zodiac tout neufs et moyens importants", lui faisant penser que "la Turquie ne peut pas ne pas savoir" ce qui se passe.

"Sa responsabilité devient criante, il faudrait qu'elle cesse son double jeu", a-t-il dit, suggérant de "suspendre l'aide financière" qui lui est attribuée par l'Europe, "pour qu'elle contrôle mieux ses frontières, et les trafics de passeurs".

Plus généralement, le dirigeant de droite souverainiste a appelé à "rapatrier systématiquement les migrants vers le pays de transit".

Il demande aussi "le rétablissement des frontières nationales en suspendant immédiatement les accords de Schengen", "ce qui est possible en cas d'urgence", observe-t-il.

Les migrants, une fois arrivés dans un pays de l'Union européenne, peuvent en effet traverser celle-ci plus ou moins librement.

Il a demandé qu'on "mettre fin à l'appel d'air des prestations sociales", et, en ce qui concerne la France, "tant pour les clandestins, avec la suppression de l'Aide Médicale d'Etat (AME), que pour ceux déjà régularisés, avec la mise en place d'un délai de carence de trois ans pour toute prestation sociale et de santé".

Selon lui, il faut être "plus sélectif", en privilégiant "les cas humanitaires de réfugiés" avérés.

Enfin, il a souhaité que la France revoie sa politique étrangère en Syrie.

Environ 160.000 migrants, Syriens, Afghans ou Irakiens, sont arrivés depuis janvier en Grèce, la plupart par la Turquie.
(AFP, 21 août 2015)

Trois Turcs accusés d'espionnage jugés en Allemagne en septembre

Trois Turcs seront jugés en septembre en Allemagne, afin de répondre à des accusations d'espionnage pour le compte d'Istanbul d'opposants politiques résidant dans le pays, a annoncé jeudi la justice allemande.

La cour d'appel de Coblence (ouest) a accepté le renvoi demandé par le parquet à l'encontre des trois hommes, rapporte l'agence allemande DPA. Leur procès doit durer jusqu'en décembre au moins.

Ils auraient travaillé pour les services secrets turcs, entre autres pour espionner des Turcs d'Allemagne critiques vis-à-vis du gouvernement de l'actuel Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Selon les enquêteurs, le trio se compose d'un Allemand de 34 ans et d'un Turc de 59 ans, qui ont tous deux opéré sous la houlette d'un autre Turc de 59 ans, pendant plus d'un an et demi.

Les deux informateurs auraient également surveillé des manifestations d'activistes kurdes en Allemagne.

Les trois hommes avaient été arrêtés en décembre 2014. Depuis, les deux informateurs ont été remis en liberté, tandis que leur chef a lui été maintenu en détention provisoire, selon DPA.
(AFP, 20 août 2015)

5 migrants morts noyés en tentant de rejoindre l'Europe

Cinq migrants syriens se sont noyés mardi matin lorsque l'embarcation dans laquelle ils se trouvaient avec 24 aurtes personnes s'est retournée et a coulé, alors qu'ils tentaient la traversée depuis la ville turque Bodrum vers l'île grecque de Kos, a annoncé l'agence progouvernementale Anatolie.

Les causes du naufrage n'étaient pas clairement explicitées, selon l'agence de presse, mais des témoins ont expliqué à un photographe de l'AFP que l'embarcation était surchargée.

Sur les vingt-neuf migrants qui se trouvaient à bord du canot au départ de la péninsule de Bodrum, ville touristique de la côte turque, vingt-quatre ont été secourus, tandis que les corps de cinq autres ont été retrouvés par les gardes-côtes turcs, a précisé l'agence Anatolie.

Les corps des cinq victimes ont été transportés vers une morgue, sous les yeux des rescapés auxquels des couvertures thermiques ont été distribués avant de les conduire à l'hôpital, a constaté un photographe de l'AFP.

Un des survivants, un Syrien venu d'Alep (grande ville du nord-ouest du pays) qui souhaite conserver l'anonymat, a raconté à l'AFP que les migrants décédés avaient été pris au piège sous la coque de l'embarcation lorsqu'elle s'est retournée.

Profitant de bonnes conditions estivales, le nombre de migrants - en majorité des Afghans, Syriens, Africains - qui tentent de traverser la mer Egée vers les rives européennes, ne cesse d'augmenter.

Entre Bodrum et l'île de Kos, les candidats à l'exil payent plus de 1.000 dollars (900 euros), pour l'un des plus courts passages côtiers entre la Turquie et l'Europe.

En un mois, près de 18.300 migrants ont été secourus par la Turquie en mer Egée, et près de 5.300
la semaine dernière, selon Ankara.
(AFP, 18 août 2015)

L'assassin présumé de trois militantes kurdes renvoyé aux assises

A l'issue d'une enquête qui pointe du doigt les services secrets turcs, Omer Güney, l'assassin présumé de trois militantes kurdes en 2013 à Paris, a été renvoyé jeudi devant les assises, mais les commanditaires n'ont toujours pas été identifiés.

Omer Güney, un Turc de 33 ans, ancien agent d'entretien à l'aéroport de Roissy, va être jugé par la cour d'assises spéciales de Paris pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste", a appris l'AFP de source judiciaire. La date du procès n'est pas encore fixée.

Le 9 janvier 2013, en plein jour, trois activistes kurdes sont froidement abattues de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement de Paris: Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) réputée très proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, surnommée "la diplomate" pour ses liens étroits avec la classe politique européenne, et Leyla Saylemez, 24 ans, "la guerrière", chargée de former des femmes à la guérilla.

Durant l'instruction, Omer Güney a nié les faits malgré de nombreux éléments à charge: des caméras de vidéosurveillance l'ont filmé entrant dans l'immeuble du CIK peu avant les crimes, l'ADN d'une des victimes a été retrouvé sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.

L'enquête pointe "l'implication" des services secrets turcs, le MIT, "dans l'instigation et la préparation des assassinats", selon une source proche du dossier. Mais elle n'a pas réussi à établir s'ils en étaient les commanditaires. Les agents ont-ils agi "avec l'aval de leur hiérarchie" ou "à l'insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix", entamé à l'époque entre Ankara et le PKK ?, s'interroge la source.

- "Eliminer des cadres du PKK" -

"Rien ne prouve que l'ordre soit venu du sommet de l'Etat. Le MIT est une organisation complexe et nombre de ses membres sont incontrôlables", souligne de son côté une source proche de l'enquête.

Omer Güney s'était rapproché fin 2011 d'associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un Turc ultranationaliste, Omer Güney avait infiltré cette mouvance "dans un but de surveillance et d'espionnage" avec pour mission "d'éliminer des cadres du PKK", d'après la source proche du dossier.

L'accusé, un temps chauffeur bénévole de Sakine Cansiz, a effectué de nombreux voyages secrets en Turquie, correspondait avec de mystérieux interlocuteurs turcs, et son téléphone portable contenait des centaines de clichés de sympathisants de la cause kurde.

Un enregistrement sonore d'une conversation entre un homme présenté comme Omer Güney et deux agents du MIT a aussi été saisi par la justice.

Les services secrets turcs ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les assassinats.

Mais, quelques mois plus tard, les juges d'instruction en charge du dossier ont déjoué un projet d'évasion d'Omer Güney. L'homme, incarcéré depuis le 21 janvier 2013 près de Paris, comptait s'évader "avec l'aide d'un membre du MIT", selon la source proche du dossier.

Outre l'implication des services secrets turcs, plusieurs pistes ont été évoquées au début de l'enquête: un différend personnel, un règlement de compte interne au sein du PKK ou un crime commis par les "Loups gris", groupe d'extrême droite turc. Mais elles ont depuis été abandonnées.

L'affaire est sensible dans le climat géopolitique actuel. Après des années d'accalmie, Ankara a repris les hostilités avec le PKK, bombardant sans relâche depuis fin juillet, au nom de "la guerre contre le terrorisme", des positions de la guérilla kurde.
(AFP, 13 août 2015)

Deze Week : Interviews sur les relations turco-kurdes à Bruxelles



Le journal hebdomadaire néerlandais Brussel Deze Week vient de publier un article de Kim Verthé sur les relations turco-kurdes à Bruxelles. Parmi plusieurs personnes interviewées  se trouvent également le président de l’Institut kurde de Bruxelles, Derwich Ferho, et le rédacteur en chef d’Info-Türk, Dogan Özgüden. Le texte complet de l’article: http://www.brusselnieuws.be/nl/nieuws/turkse-minderheden-tussen-hoop-en-wanhoop

Voici la traduction en français des vues d’Özgüden :

"Vous pouvez assurément dire que la Turquie se trouve dans un état de guerre civile", le journaliste critique turc Dogan Özgüden dans son bureau à Schaerbeek. Exilé politique depuis 1971, il réside à Bruxelles. En tant que rédacteur en chef d'Info-Türk, il critique les évènements en Turquie, notamment la situation des droits de l’Homme. "Lors des élections législatives au début de juin, le parti du président de la République Erdogan (AKP) a perdu sa majorité absolue. Par contre, le Parti Démocratique des Peuples (HDP) a dépassé le seuil électoral de 10 pour cent et a réussi à entrer au parlement. Ainsi Erdogan a vu que sa chance d’étendre ses pouvoirs par un amendement constitutionnel était réduite."

Özgüden soupçonne que le leader turc amènera le pays à de nouvelles élections en novembre et jouera la carte nationaliste pour s'assurer une majorité absolue. "Erdogan ne cache pas ses inspirations de l'ancien empire ottoman. Il veut rétablir le contrôle sur les pays islamiques au Moyen-Orient, mais aussi sur les communautés musulmanes en Europe."

En raison de ses discours nationalistes lors de la campagne électorale, une majorité de 62,93 pour cent des immigrés en provenance de Turquie ont voté en juin pour l’AKP, parti d’Erdogan. Quant au HDP, il était le deuxième avec 13,49 pour cent des voix. Dans d'autres pays européens, le parti pro-kurde a gagné en moyenne un peu plus de 20 pour cent.

"Il ne faut pas oublier que la majorité de la communauté turque à Bruxelles est exposée à un lavage de cerveau par l’intermédiaire des chaînes télévisées et des autres médias turcs. Seule une petite minorité en Belgique suit ce qui se passe dans ce pays. Donc, la majorité est d'accord sur ce que le lobby turc leur impose, » dit Özgüden.

"Depuis le début du conflit en Syrie, la Turquie a joué un double rôle," selon Özgüden. "Erdogan chérit l'idée d'un éventuel gouvernement islamique en Syrie et en plus veut éviter l'apparition d’un Kurdistan indépendant. Sous le couvert de la lutte contre l’Etat islamique, Erdogan veut briser l'unification kurde en Irak et en Syrie ". Dogan Özgüden se souvient que les Kurdes n’étaient pas dérangés au début de leur immigration à Bruxelles. Les tensions sont arrivées plus tard. "Tous les immigrés en provenance de Turquie étaient considérés comme des Turcs. Beaucoup de Kurdes qui travaillaient dans les charbonnages ont caché leur identité ethnique à cause de la répression nationale exercée même en Europe par l’Etat turc. C’est dans les années 70 que la communauté kurde en Belgique a commencé à s’organiser à l’instar de l’organisation en Turquie. L’Institut kurde, qui existait d’abord sous la forme d'une organisation estudiantine, a fait clairement connaître l’identité kurde et établit de bonnes relations avec la société belge."

"Après le coup d'Etat militaire de 1980, de milliers d'autres Kurdes, Arméniens et Assyriens sont arrivés en Belgique, dont certains avaient déjà une certaine expérience politique en Turquie. Ils ont développé leurs organisations. Ainsi, ils ont été perçus comme une menace par le lobby turc."

"En 1981, le général Kenan Evren a promulgué une loi prévoyant que toute personne soupçonnée de propagande contre l’Etat turc serait déchue de la nationalité turque. De plus, tous les biens de ces opposants seraient saisis par l’Etat. A cette époque, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a lancé sa résistance et parallèlement les premiers députés kurdes ont réussi à entrer dans le parlement. Toutefois, leur immunité parlementaire a été levée et une partie des députés kurdes ont été condamnés et emprisonnés. Une autre partie des députés a réussi à sortir du pays et a fondé à Bruxelles le Parlement kurde en exil qui sera transformé plus tard en Congrès National du Kurdistan (KNK). Le point culminant des tensions en Belgique arrive lors de l'arrestation d'Abdullah Ocalan, fondateur du PKK, en 1999. À cette époque, la nervosité a également été ressentie à Bruxelles. Les Turcs considéraient les Kurdes et tous ceux qui vivaient en exil comme des traîtres à la patrie. Heureusement, au cours des dernières années, la tendance est de changer cette vision “.

Des milliers de Kurdes manifestent contre les frappes turques



Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Bruxelles et
à Cologne en Allemagne pour dénoncer les frappes de l'armée turque contre la guérilla kurde du PKK.

A Bruxelles, quelque 200 personnes ont manifesté samedi après-midi non loin de la Gare Centrale pour dénoncer les raids aériens que mène la Turquie depuis le 24 juillet dernier contre les bases arrière du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak et les civils dans le Kurdistan irakien. Ils ont appelé la communauté internationale et l'Union européenne à exercer des pressions contre la Turquie afin qu'elle cesse ces bombardements.

"La Turquie manipule l'opinion publique internationale et la coalition contre l'Etat islamique (EI) pour mener clairement et délibérément une guerre contre les Kurdes. Depuis que l'état turc a décidé de se ranger du côté de la coalition internationale contre l'EI, il a mené une seule campagne contre l'EI. Les bombardements contre les Kurdes dans le Kurdistan irakien et les zones civiles sont en revanche continus", a indiqué Orhan Kilic, porte-parole du Conseil kurde en Belgique à l'initiative de la manifestation.

"Depuis 2013, régnait une trêve entre le PKK et la Turquie, que les deux parties respectaient. Le 24 juillet dernier, la Turquie l'a violée unilatéralement et repris les violences contre les Kurdes. Ces derniers en sont terriblement frustrés car ils faisaient confiance à la Turquie. Ils souhaitent des négociations politiques plutôt que le recours à une opposition armée", a-t-il ajouté.

"S'il y avait un doute sur le fait que la Turquie soutient l'EI, les attaques disproportionnées actuelles en sont la preuve évidente. En affaiblissant les Kurdes qui luttent contre l'EI, la Turquie renforce ce dernier", a-t-il conclu.

Agitant des drapeaux kurdes et à l'effigie d'Abdullah Ocalan, le fondateur du PKK en prison depuis 1999, les manifestants scandaient "Non à la guerre" et "Europe, où es-tu ? La Turquie nous tue!".

Réunis à l'appel d'organisations et du Congrès national du Kurdistan (KNK), lils ont rendu hommage au 32 victimes de l'attentat de Suruç (sud de la Turquie) le 20 juillet, qui a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla et l'armée turque.

Interrogé par l'AFP, Zübeyir Aydar, le président du KCK, a accusé "l'Etat turc et Recep Tayyip Erdogan", son président, d'avoir "cassé" la trève et le processus de paix en vigueur depuis 2013.

"Je veux que la Turquie arrête de tuer des Kurdes, qu'elle arrête de bombarder des gens et des villages", a expliqué à l'AFP Benaz Salih, qui vit à Oslo, venue avec son fils et un ami, alors que la rébellion a fait état de victimes civiles dans ces bombardements, ce qu'Ankara récuse.


En Allemagne, les manifestants répondaient à un appel national émis par plus de 50 organisations pour dire "Non à la guerre".

"Il serait regrettable pour la Turquie et pour la région que le processus de paix national (ndr: en Turquie) aille dans le mur à cause des conflits régionaux du Moyen-Orient", a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier dans une interview au journal Rheinische Post publiée samedi. 
(AFP-Libération, 8 août 2015)

Appeal to Manifestation in Brussels against Turkish military attacks

Saturday 8 August 2015,
Gare Centrale / Centraal Station at 12.00


How long will the International coalition allow Turkey`s deception to continue?

Since the 24th of July, daily a bombing campaign has been launched by the Turkish military over Kurdish guerrilla forces and civilians in Iraqi Kurdistan. Close to 60 (F-16 and F-4) jets carry out bombing campaigns daily, targeting several locations. The attacks resulted in 9 civilian casualties and dozens injured. This military strategy has led to extensive environmental damage to the surrounding areas, injury of civilians and hundreds of villages evacuated.

Turkish Government is manipulating the international public opinion and the coalition against ISIS to wage a clear and deliberate war against the Kurds. Since the Turkish Government “decided” to stand with the international coalition against ISIS, it has waged only one bombing campaign against ISIS, and only weapons warehouses were targeted. Instead the daily bombing campaign against the Kurds and not only targeted the guerrilla forces, but also civilian areas.

Even inside Turkey they are daily attacks against Kurdish forces political activists, democratic forces, human rights groups, as well the as targeting of members of the democratically elected HDP party is ongoing. Till now the Turkish government has arrested over 1500 Kurds, human rights activist and oppositions members.

How long will the UN, EU, and the USA continue not to act against Turkish Government and its war against the Kurds, which is only serving to strengthen ISIS and its terrorist objectives in the region?

To stay silent or inactive against Turkish Government`s deliberate policy of targeting the Kurds will prepare the base for a new genocide and give ISIS the morale to target the international community.

If there was doubt over Turkish Government`s support for ISIS, the current disproportionate attacks against the Kurds is ample evidence. By weakening the Kurds, Turkish Government empowers ISIS, logistically, economically and militarily.

Signatories:
KNK (Kurdistan National Congress) / Kurdish Institute Brussels / European Syriac Union / Solidarity committee with Rojava / Democrat Armenians’ Association in Belgium / YXK /Ezidi Federation in Belgium / Union of the Socialist Women in Belgium / European Confederation of the Oppressed Immigrants, Aveg-Kon / Info-Turk / Inter Parliamentary Work Group in Belgium/ Coordination Stop the War against Kurds / PUK (Patriotic Union of Kurdistan -Iraq) / KCD-Europa (Kurdistan Democratic Community in Europa) / Komelî Îslamî Kurdistan –Iraq / TJKE (Kurdistan Women’s Movement –Europa) / PYD (Democratic Union Party -Syria) / PJAK (Party of Free Life of Kurdistan - Iran) / PSDK (Kurdistan Socialist Democratic Party –Iraq) / Hizbî Zehmetkêşanî Kurdistan-Iraq / PIK (Islamic Party of Kurdistan)/ Progress Lawyers Network (IADL)
Kurdistan National Congress - KNK
Rue Jean Stas 41,
1060 Brussels

Tel:  +32. 2467 3084 Fax: +32. 2647 8469
Website: www.kongrakurdistan.net
e-mail: kongrakurdistan@gmail.com / knkbashur@gmail.com / knkrojava@gmail.com
twitter: @kongrakurdistan

Solidarité avec le peuple de Rojava

L'Institut kurde de Bruxelles et les Ateliers du Soleil à Bruxelles ont lancé, avec le soutien de la Ville de Bruxelles, un projet commun en vue d'envoyer à Rojava une équipe composée de médecins, infirmières ou personnels de santé.

Comme on le sait, le peuple kurde a mis sur pied une administration autonome dans trois cantons de Rojava (Cizîr, Kobanê et Efrîn) au nord de la Syrie. Après avoir repoussé l'agression de l'Etat islamique à Kobanê, l'administration autonome a lancé plusieurs projets démocratiques afin de réparer les dégâts causés par l'agression de l'EI.

En soutien aux projets de l'administration autonome et des organisations kurdes, plusieurs ONG comme
Médecins sans frontières, Handicap International et Medico International se sont mobilisées pour résoudre les problèmes de santé du peuple de Rojava.

L'équipe qui sera envoyée par l'Institut kurde de Bruxelles et les Ateliers du Soleil à Rojava contribuera à la formation des agents de santé locaux afin qu'ils puissent administrer les premiers soins et les soins de santé de base.

Le projet démarrera en octobre dans
trois cantons de Rojava (Cizîr, Kobanê et Efrîn) et durera deux mois.

Les coûts de transport et d'hébergement seront couverts par le projet. Sur place, l'équipe sera accompagnée par le Croissant-Rouge kurde (Heyva Sor).

Les candidats peuvent adresser, jusqu'au 20 septembre 2015, un e-mail destiné à
koerdisch.instituut@skynet.be avec mention «Médecins pour Kurdistan syrien». Plus d'informations sur ce projet peuvent être demandées par e-mail ou par téléphone: 02-230 34 02.

Ateliers du Soleil
53, rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 736 78 95 -  Fax: 742 04 06
E-mail: direction@ateliersdusoleil.be
http://www.ateliersdusoleil.be


Des migrants attaqués en mer entre la Turquie et la Grèce

De nombreux migrants ayant tenté ou réussi la traversée entre la Turquie et la Grèce ont raconté avoir été attaqués par des hommes armés cherchant à les empêcher de gagner l'Europe et parfois à les dépouiller, selon plusieurs sources concordantes.

Une ONG internationale, qui ne souhaite pas être nommée, a ouvert une enquête après plusieurs témoignages, soupçonnant l'action "de gangs mafieux" ou bien "des commandos spéciaux des garde-côtes helléniques, comme ce fut le cas dans le passé, même si on nous assure que c'est terminé".

La zone de l'île grecque de Lesbos, à l'est de la mer Egée, est particulièrement concernée par ces cas rapportés, accompagnés de vols d'argent et de moteurs des embarcations des migrants, selon cette source.

Nawal Soufi, une militante italienne par laquelle passent de nombreux appels de détresse de réfugiés syriens en mer, a reçu le témoignage de passagers d'une vingtaine d'embarcations attaquées ces derniers mois.

"Les migrants parlent de commandos, certains disent Frontex (l'agence européenne de contrôle des frontières), d'autres les garde-côtes turcs ou grecs, d'autres des milices ou des pirates", a-t-elle expliqué à des journalistes en notant une récente multiplication des cas.

Moubarak, un Syrien de 30 ans, parti de Turquie le 6 mai à l'aube, raconte qu'un navire militaire -- turc selon lui -- a demandé au canot de s'arrêter, et inondé l'embarcation au jet d'eau.

Des hommes ont ensuite tenté de prendre le moteur, mais après plus d'une heure de lutte, les migrants ont pu poursuivre leur route jusqu'à Lesbos, a dit à l'AFP ce jeune homme aujourd'hui demandeur d'asile en Allemagne.

Une vidéo tournée avec un téléphone lors de cette attaque laisse entrevoir le navire militaire, la silhouette des assaillants et entendre la panique des quelque 45 personnes à bord.

Une Syrienne partie dans la nuit de mardi à mercredi a raconté à Nawal Soufi comment un navire militaire avait abordé son canot avec 42 passagers, parmi lesquels des enfants.

A bord, des hommes cagoulés, armés de M16 et parlant une langue qu'elle ne connaissait pas ont violemment fouillé tout le monde, déchiré vêtements et sous-vêtements pour récupérer les économies des migrants, et jeté par-dessus bord le contenu de leurs sacs.

Puis ils ont abandonné le canot et ses passagers, après avoir retiré le moteur. Le groupe a été secouru par les gardes-côtes turcs, en même temps qu'un autre groupe qui venait de subir une attaque similaire.

Selon Efi Latsoudi de l'ONG "Le village tous ensemble" de Lesbos, il pourrait s'agir d'une reprise des mesures d'intimidation et de dissuasion, fréquentes en Grèce dans le passé.

"Amnesty International et d'autres ONG des droits de l'Homme avaient dénoncé à plusieurs reprises les mauvais traitements des migrants en Grèce, frappés et intimidés pour les convaincre de rentrer en Turquie", a-t-elle rappelé à l'AFP.

Selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, 109.000 migrants sont arrivés en Grèce depuis le début de l'année, essentiellement par les îles de l'est de la mer Egée.
(AFP, 31 juillet 2015)

Erdogan: L'Europe responsable des noyades de migrants dans la mer

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé vendredi l'Union européenne de ne pas en faire assez pour régler la crise des migrants touchant ses pays, suggérant qu'elle était responsable de la situation des noyades dans la mer Méditerranée.

Dans un discours prononcé devant un think tank militaire à Jakarta, M. Erdogan a mis en exergue la politique de la Turquie qui accueille deux millions de réfugiés, critiquant l'Europe incapable selon lui d'accueillir dix fois moins de migrants.

"Un total de deux millions de réfugiés -- 300.000 d'Irak, 1,7 million de Syrie -- sont actuellement hébergés par la Turquie, voilà le pays que nous sommes", a déclaré M. Erdogan, en déplacement officiel en Indonésie.

"Mais quand on regarde l'ensemble de l'Europe, on s'aperçoit qu'ils n'ont pas été capables d'accueillir seulement 200.000 réfugiés dans leurs pays", a-t-il ajouté.

La Turquie a sauvé de nombreux migrants essayant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe, alors que les attitudes et politiques de l'UE sont "telles que ces gens finissent par se noyer dans la mer", a-t-il dit.

L'afflux de dizaines de milliers de migrants mobilise l'ensemble des gouvernements européens. Fin juin, un sommet européen avait arrêté au terme de débats houleux le principe d'une répartition de 60.000 migrants dans l'UE sur une base volontaire, les Etats membres proposant leur contribution.

Selon les estimations de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en date du 10 juillet, plus de 150.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de l'année, pour moitié en Italie, où les arrivées sont encore supérieures aux records enregistrés en 2014, et pour moitié en Grèce, où elles connaissent une croissance exponentielle.
(AFP, 31 juillet 2015)


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