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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

43rd Year / 43e Année
Octobre
 
2017 October
N° 470
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 53
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Ant a 50 ans, Inci Tugsavul 77 ans

Droits de l'Homme / Human Rights

Maintien en détention d'un responsable d'Amnesty
Le «cocktail terroriste», l’arme d’Erdogan contre ses opposants
Liberté conditionnelle pour 8 militants des droits de l'homme
Le philanthrope Kavala accusé d'avoir des liens avec le putsch manqué
56 Prisoners on Hunger Strike in Edirne Prison

La campagne de solidarité #sosturkey lancée
Liberté conditionnelle pour un enseignant gréviste de la faim
L'arrestation scandaleuse du philanthrope Osman Kavala
Procès le 25 octobre à Istanbul de militants des droits de l'Homme

Dispersion d'une manifestation commémorant un attentat à Ankara
Les preuves de torture s'accumulent, selon Human Rights Watch
Amnesty Calls On Turkey To Release Human Rights Defenders
La Turquie mécontente du choix du prix Vaclav Havel 2017

Le prix Vaclav Havel 2017 décerné à un magistrat turc emprisonné
Jusqu'à 15 ans de prison requis pour 11 militants des droits de l'homme

Prison à vie pour 40 personnes qui voulaient "tuer Erdogan"
35 employés municipaux arrêtés à d'Istanbul
Prison Sentence for Teacher Who Said “Don’t Let Children Die”
Ankara Governorship Bans All Demonstrations During October

Pression sur les médias / Pressure on the Media

12 Socialists Including Journalists, Lawyers Detained
Libération conditionnelle pour deux journalistes
122 Journalists Imprisoned: State Can’t Help But Convict Journalists
Solidarité d'Info-Turk avec les journalistes d'investigation
Conférence: “SOS Liberté de la Presse en Turquie”
Yellow Press Cards of 889 Journalists Cancelled in 2016
Berlin presse l'Ukraine de ne pas extrader un germano-turc vers la Turquie

Au contraire, il faut isoler le régime islamo fasciste en Turquie
L'Espagne refuse d'extrader l'écrivain Dogan Akhanli réclamé par la Turquie
Frankfurt Book Fair Opens: ‘Brave Journalism’ Award to Ahmet Şık
La journaliste Mesale Tolu jugée pour "terrorisme" maintenue en détention
Une journaliste du WSJ condamnée en Turquie à 2 ans de prison

RSF demande aux autorités turques de protéger les journalistes syriens
Exibition on Banned Books in Turkey at Frankfurt Book Fair

Ant a 50 ans, Inci Tugsavul 77 ans
Protest against Access Block to Book ‘Mahrem’ on Internet


Kurdish Question / Question kurde

Barzani, fondateur de l'autonomie du Kurdistan a quitté la présidence
Les Kurdes perdent les zones disputées en Irak, élections reportées
UN Inter-Parliamentary Union Becomes Party to HDP Trial

Ankara propose à Bagdad sa "coopération" contre le PKK
Une foule immense rend hommage à l'ex-président irakien Talabani
HDP MP Çelik Sentenced to 6 Years in Prison

HDP’s Konca Relieved of MP Duties
Décès de l'ex-président irakien Jalal Talabani, vétéran de la cause kurde

Le Kurdistan irakien de plus en plus cible des opérations répressives

Minorités / Minorities

La fondation Hrant Dink récompensée par la Fondation Chirac

Politique intérieure/Interior Politics

Le maire d'Ankara démissionne "sur ordre d'Erdogan"
Un nouveau parti fondé par une "louve" d'extrême droite
Le maire d'Ankara annonce sa démission

HDP Starts Legislative Year in Front of Prison

Forces armées/Armed Forces

Des forces turques entrent à Idleb en vue d'un "déploiement"

L'armée turque a lancé une "opération de reconnaissance" à Idleb
143 ex-militaires jugés pour une tuerie sur un pont d'Istanbul

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Arrestation de 49 membres présumés de l'EI
Une adolescente belge de 14 ans radicalisée arrêtée en Turquie
One more step to Sharia: Religious officials to perform civil marriages

Visite de Maduro: Construction d'une mosquée à Caracas

Socio-économique / Socio-economic

Les derniers jours d'une ville dix fois millénaire: Hasankeyf
Six morts dans l'effondrement d'une mine de charbon

Women Protest Misogynist Laws: ‘No to These Acts’

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE a décidé de maintenir le dialogue avec le régime islamo-fasciste

Les tensions entre Vienne et Ankara prennent un tour canin

Merkel veut réduire des financements de l'UE à la Turquie
Erdogan fait sa 1ère visite dans un pays de l'UE depuis le putsch manqué

Stockholm convoque l'ambassadeur turc au sujet d'un Suédois détenu
Le Conseil de l'Europe dénonce l'éviction d'élus locaux grâce à un décret-loi

Erdogan: “We don’t need the EU membership anymore”

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan accuse Washington de "sacrifier" ses relations avec Ankara
La crise de visa entre la Turquie et les Etats-Unis
La justice turque convoque un 2e employé du consulat américain


Relations régionales / Regional Relations

Le Premier ministre irakien reçu par Erdogan en Turquie
Bagdad reprend aux combattants kurdes leur dernier secteur à Kirkouk
Les forces de Bagdad s'imposent face aux Kurdes dans la province de Kirkouk
Les FDS ont chassé l'Etat islamique (EI) de son fief de Raqa

La Syrie réclame le "retrait immédiat" des forces turques d'Idleb

Erdogan: La frontière avec le Kurdistan irakien sera "bientôt" fermée
Front commun Iran-Turquie contre les aspirations des Kurdes d'Irak
Fermeture d'écoles liées à Gülen en Sénégal/Mali

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Un officier de l'armée turque ayant demandé l'asile à Chypre a quitté l'île

Les Chypriotes-turcs bloquent un convoi d'aide pour des Chypriotes-grecs
Un officier de l'armée turque demande l'asile politique à Chypre

Immigration / Migration

Nouvelle violence des nationalistes turcs contre la police à Anvers

Une "attaque raciste et fasciste" a visé des Kurdes à Anvers

Droits de l'Homme / Human Rights

Maintien en détention d'un responsable d'Amnesty

Un tribunal turc a ordonné jeudi le maintien en détention du président d'Amnesty International en Turquie, accusé d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen qu'Ankara désigne comme le cerveau du putsch manqué l'an dernier, a indiqué l'ONG.

Taner Kiliç comparaissait devant un tribunal d'Izmir (ouest), au lendemain d'un premier procès à Istanbul dans le cadre duquel il est accusé avec dix autres militants des droits de l'Homme d'activités "terroristes".

Le tribunal d'Izmir a décidé du maintien en détention de M. Kiliç "au mépris de toute justice et de toute logique", a déclaré sur Twitter Andrew Gardner, chercheur pour Amnesty International en Turquie.

Le tribunal a également décidé de fusionner cette affaire avec le procès qui s'est ouvert la veille à Istanbul et dont la prochaine audience est prévue le 22 novembre, a indiqué M. Gardner.

M. Kiliç a été arrêté en juin, accusé d'appartenir à "une organisation terroriste armée", en l'occurrence la mouvance du prédicateur Gülen, présenté par Ankara comme l'instigateur de la tentative de putsch de juillet 2016, ce que nie l'intéressé.

Jeudi, M. Kiliç a rejeté des accusations "abstraites" et affirmé être jugé pour ses "activités au nom d'Amnesty", a indiqué l'ONG sur son compte Twitter.

Il est notamment accusé d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme le moyen de communication privilégié des putschistes et qui sert d'élément à charge dans plusieurs procès liés au coup d'Etat manqué.

Mais Amnesty affirme avoir mandaté deux expertises indépendantes de son téléphone qui n'ont révélé aucune trace de téléchargement de l'application.

M. Kiliç est en outre accusé d'avoir possédé un compte à Bank Asya, une banque liée au mouvement du prédicateur Gülen qui a perdu sa licence après le putsch avorté.

Il est "impossible de déduire qu'une personne est membre d'une organisation (...) à partir de l'ouverture d'un compte dans une banque liée à cette organisation", rétorque Amnesty.

Lors du procès qui s'est ouvert mercredi à Istanbul, M. Kiliç était jugé aux côtés notamment d'Idil Eser, la directrice d'Amnesty International en Turquie, d'un ressortissant allemand, Peter Steudtner, et d'un suédois, Ali Gharavi.

Huit des dix accusés, arrêtés en juillet et jusque-là maintenus en détention, ont été remis en liberté conditionnelle, dont MM. Steudtner et Gharavi, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ces libérations "avaient rétabli un peu de confiance dans le système judiciaire turc. Aujourd'hui, cette confiance s'est envolée", a déclaré le secrétaire général d'Amnesty Salil Shetty après le maintien en détention de M. Kiliç.

Ces procès de militants des droits de l'Homme ont renforcé l'inquiétude quant à l'érosion des libertés en Turquie depuis la tentative de putsch, à la suite de laquelle 50.000 personnes ont été arrêtées, dont des journalistes critiques et des membres de la société civile.

Après la libération de son ressortissant, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a salué, selon le site internet de l'hebdomadaire Der Spiegel, "un premier signe de détente" dans un contexte de fortes tensions entre Ankara et Berlin.

Une porte-parole de la diplomatie suédoise, Lina Edmark, interrogée par l'AFP, a salué "une nouvelle positive" après la libération des huit accusés.
(AFP, 26 octobre 2017)

Le «cocktail terroriste», l’arme d’Erdogan contre ses opposants

Pour la plupart d’entre eux, le Palais de justice d’Istanbul est un lieu familier. Au fil des ans, ils ont improvisé des conférences de presse sur les dalles grises de son parvis, arpenté ses 19 étages, suivi d’innombrables procès. Toujours côté public.

Mercredi, pourtant, onze défenseurs des droits de l’homme sont passés de l’autre côté, sur le banc des accusés. Neuf de ces militants, dont Idil Eser, directrice d’Amnesty International Turquie, Taner Kiliç, son président, ainsi qu’un citoyen allemand et un Suédois, sont en prison depuis plus de trois mois et sont poursuivis pour activités « terroristes ».

Mercredi soir, le tribunal a toutefois ordonné la remise en liberté conditionnelle de huit des militants des droits de l’homme, dont Idil Eser, un Allemand et un Suédois.

Le tribunal a en revanche demandé le maintien en détention de Taner Kiliç. « C’est la première fois en soixante ans d’histoire de notre ONG que le président et la directrice d’une branche locale sont emprisonnés, a observé, au cours du procès, Andrew Gardner, chercheur à Istanbul pour Amnesty. Ce procès marque une grave escalade des attaques du gouvernement contre la société civile. À travers ces activistes, c’est la défense des droits de l’homme qu’on criminalise. »

L’acte d’accusation – 17 pages d’une prose indigeste – leur reproche d’avoir « aidé des organisations terroristes armées (Fetö/PDY, PKK/ KCK et DHKP/C) ». Le premier acronyme désigne le mouvement de l’imam Fethullah Gülen, considéré comme le cerveau du coup d’Etat raté de juillet 2016. Les deux sigles suivants renvoient aux séparatistes kurdes et à un groupuscule d’extrême gauche. Les accusés risquent entre 5 et 15 ans de prison.

Ce procès symbolique consacre le concept de « cocktail terroriste » : l’idée selon laquelle tout ce que la Turquie compte de terroristes formerait une alliance pour détruire son gouvernement. L’ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu l’avait inventé au lendemain de l’attentat de la gare d’Ankara, en octobre 2015. Le président Recep Tayyip Erdogan l’a repris à son compte et le ressasse à chaque discours. «La Turquie affronte un encerclement terroriste », martelait-il encore le 18 octobre.

Des dizaines de journalistes, écrivains, militants et autres voix critiques sont soupçonnés de tremper dans ce « cocktail terroriste ». « C’est une stratégie. Plus le nombre de groupes auxquels vous êtes accusé d’appartenir augmente, plus il est difficile de vous défendre. C’est comme si j’étais attaqué à la fois par une hache, un couteau et un pistolet », a comparé Eray Sargin.

Ce journaliste est jugé depuis mardi avec cinq collègues – dont deux incarcérés – pour avoir publié des courriels extraits du compte piraté de Berat Albayrak, ministre de l’Energie et gendre de Recep Tayyip Erdogan. L’acte d’accusation mentionne non seulement le PKK, le DHKP-C et Fetö, mais aussi Daesh et le Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP, illégal). Autant de groupes antagonistes, voire même concurrents, pour certains.

« Les procureurs agissent sur ordre du pouvoir, a affirmé Baris Yarkadas, un élu d’opposition. Leurs accusations sont tellement peu crédibles qu’ils brandissent le “cocktail terroriste” dans l’espoir que cela passe plus facilement », commentait un ancien journaliste, qui assiste à chaque procès impliquant ses confrères.

« Le but est aussi de faire peur, donc de faire taire, poursuit-il. C’est une façon de montrer à ceux qui critiquent le pouvoir qu’il n’y a rien de plus simple que d’être poursuivi pour des liens avec un groupe terroriste, peu importe lequel, et pourquoi pas plusieurs. » (ANNE ANDLAUER, Le Soir avec afp, 25 octobre 2017)

Liberté conditionnelle pour 8 militants des droits de l'homme

Un tribunal d'Istanbul a ordonné mercredi soir la remise en liberté conditionnelle de huit militants des droits de l'homme, dont Idil Eser, directrice d'Amnesty International en Turquie, ainsi qu'un Allemand et un Suédois, dans un procès pour "terrorisme" qui inquiète la communauté internationale.

Le tribunal a en revanche demandé le maintien en détention de Taner Kiliç, président d'Amnesty International en Turquie, selon une journaliste de l'AFP sur place. Onze personnes, dont deux comparaissaient libres, sont poursuivies pour activités "terroristes".

M. Kiliç est accusé d'"appartenance à une organisation terroriste armée" et les autres d'"aide à une organisation terroriste armée". Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.

Les 8 militants devaient être libérés dans la nuit.

"Aujourd'hui, enfin, nous célébrons le fait que nos amis et collègues pourront rejoindre leurs proches et dormir dans leurs propres lits", a déclaré dans un communiqué le secrétaire général d'Amnesty Salil Shetty, selon lequel cette joie "est entachée par le maintien en détention de (M. Kiliç)".

Celui-ci reste sous le coup d'une autre enquête pour "appartenance à une organisation terroriste armée", dont la première audience doit se tenir jeudi à Izmir (ouest).

Aucune mesure d'interdiction de quitter le territoire n'a été imposée à Peter Steudtner, le ressortissant allemand, et à Ali Gharavi, le ressortissant suédois, selon un des avocats de la défense.

- 'Allégations extravagantes' -

Lors de l'audience mercredi les accusés ont successivement rejeté les accusations portées contre eux.

"Défendre les droits de l'homme n'est pas un crime", a lancé Mme Eser.

M. Gharavi s'est dit "innocent", ajoutant que l'acte d'accusation était "plein de noms d'organisations (...) qu'(il) ne (connaît) même pas".

Rejetant des accusations "infondées", Amnesty a dénoncé un "procès pour l'exemple" visant à intimider les militants des droits de l'homme en Turquie dans un contexte d'érosion des libertés depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

Après le putsch manqué, les autorités ont lancé des purges massives contre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du coup de force, mais aussi contre des opposants et critiques du président Recep Tayyip Erdogan.

M. Gülen, installé aux Etats-Unis, dément toute implication dans la tentative de putsch.

La plupart des militants jugés mercredi ont été arrêtés en juillet lors d'un atelier de formation qui se tenait sur l'île de Büyükada, au large d'Istanbul.

M. Kiliç, qui comparaissait par vidéoconférence depuis la prison d'Izmir, a été arrêté en juin, soupçonné de liens avec le putsch manqué. Son dossier et celui des 10 autres militants ont ensuite été fusionnés.

Les militants sont accusés d'avoir voulu semer le "chaos" pour favoriser des manifestations anti-gouvernementales, sur le modèle de celles du printemps 2013 qui ont fait trembler le pouvoir de M. Erdogan, alors Premier ministre.

Selon l'acte d'accusation, les prévenus auraient aidé pas moins de trois "organisations terroristes" : le mouvement du prédicateur Gülen, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupuscule d'extrême gauche appelé DHKP-C.

Pour Amnesty, l'accusation est constituée d'"allégations extravagantes assimilant des activités classiques de défense des droits humains à l'apport d'une assistance à des organisations terroristes".

L'arrestation des militants et leur renvoi en justice ont renforcé les craintes liées aux atteintes aux libertés en Turquie depuis le putsch manqué : plus de 50.000 personnes ont été arrêtées, dont des journalistes critiques et membres de la société civile.

- Londres et Paris 'préoccupés' -

M. Kiliç est accusé d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, moyen de communication des putschistes, selon Ankara. Mais Amnesty affirme que deux expertises indépendantes de son téléphone n'ont révélé aucune trace de l'application.

L'interpellation du militant allemand Peter Steudtner a fortement tendu les rapports entre Ankara et Berlin qui, dans la foulée de son arrestation, avait annoncé une réorientation de sa politique, notamment économique, à l'égard de la Turquie.

La Suède a convoqué l'ambassadeur de Turquie à propos de M. Gharavi, se disant "inquiète" des accusations portées contre lui.

La France, dont le consul général à Istanbul assistait au procès, a fait part lundi de sa "vive préoccupation", ajoutant par la voix de son ministère des Affaires étrangères qu'elle "(demandait) la libération rapide des militants encore en détention".

En outre, le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, a indiqué sur Twitter avoir fait part lors d'un entretien téléphonique avec son homologue turc Mevlüt Cav.
(AFP, 25 octobre 2017)

Le philanthrope Kavala accusé d'avoir des liens avec le putsch manqué

L'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala, figure majeure de la société civile arrêtée la semaine dernière à Istanbul, est poursuivi dans le cadre d'une enquête sur la tentative de putsch de juillet 2016, a rapporté mardi l'agence privée Dogan.

Cette enquête qui vise également entre autres Metin Topuz, un employé du consulat américain à Istanbul interpellé début octobre, porte sur la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 mais aussi sur un scandale de corruption qui a éclaté en décembre 2013 et qui impliquait des proches du président Recep Tayyip Erdogan ainsi que des ministres, selon Dogan.

M. Erdogan avait qualifié ce scandale de complot ourdi par le prédicateur installé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à qui Ankara a également imputé le coup d'Etat manqué en juillet 2016.

M. Kavala, né à Paris, a co-fondé l'une des plus grandes maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside l'ONG Kültür Anadolu (Culture Anatolie) qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque à travers la culture et les arts.

Cette organisation s'est également efforcée de jeter des ponts entre la Turquie et l'Arménie, dont les relations sont quasi inexistantes en raison du différend qui les oppose sur la question du génocide arménien pendant la Première Guerre mondiale.

La Turquie refuse le terme de "génocide" affirmant qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

L'arrestation de M. Topuz a provoqué une nouvelle crise diplomatique entre Washington et Ankara: peu après son interpellation, les Etats-Unis ont suspendu les services de délivrance des visas américains en Turquie, hors visas d'immigration. Et Ankara a répliqué en prenant des dispositions similaires.

Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000, en particulier des militaires, des magistrats et des enseignants, ont été limogées ou suspendues.
(AFP, 24 octobre 2017)

56 Prisoners on Hunger Strike in Edirne Prison

56 people, who are convicted or detained on remand on charge of “being a member of the Kurdistan Workers’ Party (PKK)” in Edirne Type F Prison, have gone on hunger strike in protest of imprisoned PKK Leader Abdullah Öcalan not being allowed to meet his lawyer and family.

Peoples’ Democratic Party (HDP) Co-Chair Selahattin Demirtaş and Hakkari MP Abdullah Zeydan are kept in the same prison.

The hunger strike is on its 3rd day, Ünsal Yücel from the Doğan News Agency (DHA) reported.

What happened?

Öcalan has not been allowed to meet his lawyers on a regular basis since July 27, 2011. He also has not been allowed to meet his family and acquaintances since April 5, 2015.

Öcalan met with Committee for the Prevention of Torture (CPT) members on April 28-29, 2016.

Volunteers from the Democratic Society Congress (DTK), Kongreya Jinen Azad (KJA), HDP, Democratic Regions Party (DBP) and Peoples’ Democratic Congress (HDK) had gone on hunger strike.

Later on, Öcalan’s lawyer Mazlum Dinç and brother Mehmet Öcalan met with Öcalan in İmralı on September 11, 2016, which ended the hunger strike.

Demirtaş had gone on hunger strike as well

Demirtaş and Zeydan went on hunger strike “due to the unlawful practices in Edirne Prison and no step being taken to for the hunger strikes to be ended” on March 30.

The hunger strike carried out by detainees or convicts in the cases of PKK and Kurdistan Women’s Freedom Party (PAJK) for 64 days was concluded upon KCK’s call on April 19.
(BIA, 24 October 2017)

La campagne de solidarité #sosturkey lancée



  • L’Institut kurde,
  • Vrede vzw,
  • la représentation européenne du Parti Démocratique des Peuples (HDP Europe),
  • la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ),
  • Dr. Marlene Schäfers (MENARG, Université de Gand),
  • Barış için Avrupa Forumu (BAF),
  • Masereelfonds,
  • Info-Türk
et différentes personnalités, autres organisations lancent la campagne de solidarité #SOSTurkey.

Vous trouverez la première liste des signataires en bas du texte de la plateforme.
Le but de la campagne est de créer un vaste réseau de solidarité avec les victimes de la répression et à œuvrer pour une démocratisation de la Turquie.
La campagne organise différentes conférences. Le 25 octobre, la première concerne la pression sur la liberté académique et aura lieu à l'Université de Gand. Le 26 octobre, la deuxième traitera de la liberté de presse qui aura lieu au Centre International de Presse à Bruxelles. Le mardi 7 novembre, une autre conférence suivra sur la répression de l'opposition politique à la Maison des Parlementaires.
Nous mettrons en place les conférences suivantes pour lesquelles les informations vous serons donnez très prochainement sur les thèmes ‘les violations des droits de l'homme, la persécution des défenseurs des droits de l'homme’ et ‘l'absence de droits pour les différents groupes ethniques et religieux’.
Au printemps, la première partie de cette campagne sera clôturé avec un événement majeur de solidarité sur la répression de la société civile et les syndicats.
Vous trouverez ci-dessous le texte de la plate-forme qui sert de point de départ pour la campagne et la liste des premiers signataires.
Le texte de la plate-forme peut encore être signé avant la fin de l'année, par courrier électronique - avec votre nom (titre/profession/ville) ou celui de votre organisation - à info@sosturkey.org.
N'hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements concernant la campagne et si vous souhaitez y participer.

Plateforme #SOSTurkey
info@sosturkey.org
www.sosturkey.org
www.facebook.com/groups/1398030343551454/

Porte-parole :
Ludo De Brabander (Vrede vzw), +32 473 51 64 62, ludo@vrede.be
Campagne #SOSTurkey

Déclaration commune

Nous, signataires de cette lettre, souhaitons exprimer notre inquiétude face à la répression qui sévit en Turquie. Après la tentative de coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, toutes opinions critiques (réelles ou perçues) vis-à-vis du régime turc ont rapidement été réprimées dans toutes les parties de la société. Plus de cent mille personnes ont été limogées, autant de personnes ont été poursuivies et / ou emprisonnées, et un grand nombre d’entre elles ont vu leurs biens confisqués. Entretemps, les changements constitutionnels pour transformer la Turquie en un système présidentiel donnent des pouvoirs toujours accrus à une seule personne, le président turc.
Sous l’état d’urgence, le régime turc restreint radicalement les libertés fondamentales, telles que la liberté de réunion et la liberté de la presse en interdisant les grèves et les manifestations et en fermant plus de 180 médias. Aucun pays ne compte autant de journalistes derrière les barreaux.
La répression à l’encontre du monde universitaire a commencé au début de l’année 2016 avec la poursuite de plus d’un millier d’universitaires signataires d’une pétition pour la paix dans la région kurde. Après la tentative de coup d’Etat, une purge à grande échelle de l’ensemble du système éducatif a vu le jour. Pendant ce temps, le nouveau programme scolaire interdit la théorie de l’évolution et a ajouté des leçons supplémentaires sur l’islam et le djihad.

L’opposition politique a été lourdement ciblée, en particulier le Parti démocrate des peuples (HDP) pro-kurde. Les coprésidents, plusieurs parlementaires et des milliers de membres du HDP ont été emprisonnés. Dans le sud-est kurde, les autorités turques ont démis les maires élus démocratiquement et les ont remplacés par les syndics du gouvernement. Entretemps, la reprise du conflit dans le sud-est a laissé des villes entières détruites et plus d’un demi-million de personnes sans abri. Les purges ont également durement frappé le pouvoir judiciaire. Au lendemain du coup d’Etat, plus de deux mille juges et procureurs ont été suspendus, un nombre qui n’a cessé de croître depuis. Les avocats sont également arrêtés, principalement lorsqu’ils essaient de défendre ceux visés par les purges. Le manque d’indépendance du pouvoir judiciaire met en péril l’état de droit et les procès équitables.

Des milliers de personnes dans l’administration, l’armée et la police ont également été arrêtées, détenues ou licenciées. Des entreprises sont fermées et leurs biens sont confisqués. Enfin, les membres d’organisations de défense des droits humains et de la société civile ainsi que des syndicats sont également ciblés. Même le personnel d’Amnesty International est touché, le président et la directrice de sa section locale ayant été arrêtés. Les purges entraînent d’énormes souffrances. Les familles sont séparées de leurs proches, qui sont soit en prison ou forcés de fuir à l’étranger. Les personnes licenciées souvent ne perdent pas seulement leur emploi et leur statut social, mais aussi leurs biens, ce qui condamne à la pauvreté et au désespoir des familles entières et entraine un nombre croissant de suicides.

Nous, les signataires de cette lettre, désirons former un large réseau de solidarité avec tous les citoyens de Turquie qui subissent l’oppression. Nous soutenons les actions et les campagnes de divers groupes et individus contre l’injustice politique et sociale actuelle en Turquie. Et nous demandons à toutes les forces et institutions politiques démocratiques de faire pression sur le gouvernement turc pour:

• libérer immédiatement tous ceux qui sont emprisonnés uniquement pour leur opinion ou leur conviction politique
• veiller à ce que les prévenus reçoivent un procès équitable et
• rendre les emplois, les biens confisqués et les fonds aux personnes indûment pénalisées
Nous, les signataires de cette lettre, voulons promouvoir une Turquie démocratique dans laquelle:
• l’état d’urgence est levé
• les opérations militaires sont arrêtées et remplacées par un processus de paix pour une résolution politique de la “Question kurde” et dans lequel les victimes de la guerre sont indemnisées et les crimes de guerre punis
• une constitution démocratique respecte le principe de la séparation des pouvoirs
• les droits humains et les libertés fondamentales sont garantis, y compris la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté académique, la liberté religieuse, la protection contre la torture, le droit à la vie, le droit à un procès équitable, la prévention de la détention arbitraire, le droit de participer à la prise de décision politique, les droits syndicaux, les droits sociaux, les droits des femmes, les droits LGBT, …
• Les droits des peuples sont garantis et les différentes communautés ethniques-religieuses puissent parler leur propre langue, pratiquer leur propre culture et leurs croyances et choisir leurs propres représentants

Les premiers signataires:

Organisations
  • Fédération Internationale des Journalistes (FIJ)
  • Koerdisch Instituut vzw
  • Institut Kurde de Bruxelles
  • Vrede vzw
  • HDP Europe, la représentation européenne du Parti Démocratique du peuple (HDP)
  • Fonds Masere
  • Barış için Avrupa Forumu (BAF) - Le Forum européen pour la paix
  • Info-Türk
  • Institut Assyrien de Belgique
  • KNK - Kurdistan National Congress
  • SAP (Stroming voor een Antikapitalistisch Project) - Gauche anticapitaliste
  • GrondStroom
  • V-SB
  • Critica
  • Roodlinks.be
  • NavBel, Conseil des Communautés du Kurdistan
  • 't Uilekot vzw
  • Maison du Peuple BXL
  • Union des Femmes Socialistes
  • Werkgroep Vluchtelingen Gent vzw
Personnes
  • Philippe Leruth, journaliste, président de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ)
  • Anthony Bellanger, Secrétaire général de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ)
  • Marlene Schäfers, Groupe de recherche sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENARG), Université de Gand
  • Dr. Meryem KANMAZ, docteur en sciences sociales et politiques (Université de Gand)
  • Isabelle Rossaert, vice-présidente de PEN Belgique / Flandre
  • Dogan Özgüden, journaliste, rédacteur en chef d’Info-Türk
  • Inci Tugsavul, journaliste
  • Sandra Cangemi, journaliste, Milan/ Italie
  • Lucina Kathmann, auteur, Mexique / États-Unis
  • Hugo Van Rompaey, sénateur honoraire, ancien parlementaire et ancien maire de Geel
  • Filip De Bodt membre du Conseil municipal LEEF/Herzele
  • Geert VANWAEYENBERGE, SP.A-Conseiller municipal de Zottegem
  • Willy Kuijpers, ancien maire et député (Volksunie / N-VA) et Lieve Devijver (Herent)
  • Augustin Atcheba, représentant diplomatique de Kabylie pour le Benelux
  • Marie-Françoise CORDEMANS, sympathisante du Comité belge pour la levée de l'état d'urgence en Turquie/ Bruxelles
  • Steven Vergauwen, Secrétaire général ICEC / ICEC – Membre du personnels / Ambassadeur VVB
  • Jean Pierre Cravatte
  • Joke De Leeuw, philosophe activiste
  • Luk Sips, art & activisme
  • Emiel Dullaert, magazine mensuel des employés Meervoud vzw
  • Constance van Dorp, Valkenswaard, Pays-Bas
  • Geert Claeys, Bruges
  • Ramon Emmaneel
  • Iris Keiser
  • Luc Desmedt, Gand
  • Hubert Sergeant, Evergem
  • Nurten Ozdemir
  • Kees Tramper
  • Niko Buiten, amoureux de la nature, Haarlem/Pays-Bas
  • Lynn Foster, retraitée/Canada
  • Gabriella Gagliardo, Italie
  • Yvon Princen

Liberté conditionnelle pour un enseignant gréviste de la faim


Un tribunal turc a ordonné vendredi la remise en liberté conditionnelle d'un enseignant en grève de la faim depuis mars pour protester contre son limogeage dans le cadre des purges qui ont suivi le putsch manqué de 2016, ont annoncé deux de ses avocats à l'AFP.

Le tribunal a ordonné la remise en liberté de Semih Ozakça, une mesure assortie d'une assignation à résidence avec port d'un bracelet électronique, a indiqué l'un des avocats, Me Omer Faruk Eminagaoglu. Il pourra quitter son domicile pour aller au tribunal ou recevoir des soins, selon l'avocat.

En revanche, le tribunal a tranché en faveur du maintien en détention d'une universitaire, Nuriye Gülmen, elle aussi en grève de la faim depuis le mois de mars, selon les deux avocats.
 Le tribunal a renvoyé le procès au 17 novembre.

Les deux éducateurs ont été arrêtés fin mai, accusés d'appartenance à un groupuscule d'extrême gauche, le DHKP-C, classé "terroriste" en Turquie ainsi que par l'Union européenne et les Etats-Unis. Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

M. Ozakça et Mme Gülmen sont devenus l'un des symboles des quelque 140.000 personnes, dont des enseignants, des magistrats et des militaires, limogées dans le cadre des purges lancées après le putsch avorté du 15 juillet 2016.

Après avoir appris leur limogeage par décret-loi, ils avaient tous deux entamé en mars une grève de la faim, refusant toute alimentation en dehors d'eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1.

Leur procès s'est ouvert en septembre à Ankara, mais aucun des deux accusés n'avait été autorisé à se présenter, les autorités invoquant des considérations liées à leur état de santé et à la sécurité.

Lors d'une autre audience, fin septembre, M. Ozakça avait pour la première fois pu s'exprimer, demandant à retrouver son travail. Il était apparu avec une longue barbe, amaigri et le souffle court.

Les proches de Mme Gülmen ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d'alarme sur son état de santé. L'universitaire a été récemment transférée à l'unité de soins intensifs de la prison où elle est détenue.
(AFP, 20 octobre 2017)

L'arrestation scandaleuse du philanthrope Osman Kavala

La police d'Istanbul a arrêté l'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala, figure majeure de la société civile, renforçant l'inquiétude quant à la situation des droits de l'Homme sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan.

M. Kavala a été interpellé mercredi soir à sa descente d'avion à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul par des policiers qui l'ont ensuite emmené au siège de la section antiterroriste, a indiqué jeudi à l'AFP son avocat, Me Ferat Cagil.

Me Cagil a indiqué ne pas connaître les raisons de cette arrestation, car "l'enquête est secrète". "Nous l'apprendrons quand il aura été auditionné", a ajouté l'avocat, précisant que sa garde à vue pourrait durer sept jours.

M. Kavala, né à Paris, a co-fondé l'une des plus grandes maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside l'ONG Kültür Anadolu (Culture Anatolie) qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque à travers la culture et les arts.

Cette organisation s'est également efforcée de jeter des ponts entre la Turquie et l'Arménie, dont les relations sont quasi inexistantes en raison du différend qui les oppose sur la question du génocide arménien pendant la Première Guerre mondiale.

L'interpellation de cette figure incontournable de la société civile survient dans un contexte d'érosion des libertés en Turquie depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, suivie de purges massives.

La France s'est dite jeudi "préoccupée" par l'arrestation de M. Kavala, et a appelé au "respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, en particulier (de) la liberté d'expression".

- Paris 'attentif' -

"La France, comme d'autres pays européens, coopère régulièrement avec M. Kavala, qui est un interlocuteur régulier de notre ambassade, et sera très attentive aux développements de cette affaire", a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay Agnès Romatet-Espagne.

Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000, en particulier des militaires, des magistrats et des enseignants, ont été limogées ou suspendues.

Ces purges visent les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, auquel Ankara impute le putsch manqué, mais ont également touché des opposants politiques du président Erdogan, des médias critiques et des militants des droits de l'Homme.

Ainsi, 11 défenseurs des droits de l'Homme, dont deux dirigeants d'Amnesty International, seront jugés à partir de mercredi pour des "activités terroristes". Cette affaire a notamment tendu les rapports entre la Turquie et l'Allemagne, dont un ressortissant figure parmi les prévenus.

Selon la presse turque, M. Kavala a été arrêté à son retour de Gaziantep, ville du sud-est de la Turquie où il se trouvait pour discuter d'un projet en partenariat avec l'Institut Goethe, un organisme visant à promouvoir la langue et la culture allemandes.

L'homme d'affaires est connu en Turquie pour son engagement en faveur du dialogue interculturel, qu'il s'efforce d'alimenter en organisant notamment des manifestations artistiques, comme des concerts ou des projections de films kurdes ou arméniens.

- 'Très troublant' -

Car ce proche de Hrant Dink, un journaliste turc d'origine arménienne assassiné en 2007, a également fait sien le combat pour un dialogue entre Ankara et Erevan, qui se déchirent au sujet du massacre de centaines de milliers d'Arméniens sous l'Empire ottoman.

La Turquie récuse le terme de génocide pour les massacres de 1915/17, affirmant que les victimes, dans le cadre d'une guerre civile, aussi bien turques qu'arméniennes.

Richard Giragosian, directeur du Centre de recherches régionales (RSC), un institut indépendant à Erevan, décrit M. Kavala comme "un partenaire de longue date dans nos efforts visant à +normaliser+ les relations avec la Turquie".

"Il a beaucoup contribué à la restauration d'églises et de monuments arméniens en Turquie", a-t-il indiqué à l'AFP.

Dans un tweet, Kati Piri, rapporteur sur la Turquie au Parlement européen, a qualifié la nouvelle de l'arrestation de l'homme d'affaires de "très troublante".

Andrew Gardner, chercheur pour Amnesty International en Turquie, a dénoncé sur Twitter "une nouvelle attaque contre la société civile en Turquie" et appelé à sa libération.
(AFP, 19 octobre 2017)

Procès le 25 octobre à Istanbul de militants des droits de l'Homme


Le procès de onze militants des droits de l'Homme, dont un Allemand et un Suédois, accusés d'activités en lien avec le "terrorisme", s'ouvrira le 25 octobre à Istanbul, a rapporté l'agence de presse progouvernementale turque Anadolu.

Huit des accusés sont actuellement en détention, dont Idil Eser, directrice d'Amnesty International en Turquie, et Taner Kiliç, président de l'organisation dans ce pays, ainsi qu'un ressortissant allemand et un suédois.

M. Kiliç est accusé d'"appartenance à une organisation terroriste armée" et les autres d'"aide à une organisation terroriste armée", selon Anadolu. Le parquet réclame jusqu'à 15 ans de prison pour chacun d'entre eux.

M. Kiliç a été interpellé en juin, accusé d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme l'outil de communication privilégié des auteurs du putsch manqué du 15 juillet 2016.

Les autorités turques accusent le prédicateur Fethullah Gülen, exilé volontaire aux Etats-Unis, d'avoir fomenté cette tentative de coup d'Etat, ce que l'intéressé dément.
 Les autres militants ont été interpellés le 5 juillet au cours d'un atelier de formation à la sécurité informatique et à la gestion des données sur l'île de Büyükada, au large d'Istanbul.

L'Allemand Peter Steudtner et le Suédois Ali Gharavi, poursuivis dans cette affaire, étaient formateurs lors de cet atelier.

Selon l'acte d'accusation, cité par Anadolu, les 10 militants arrêtés à Büyükada sont accusés d'avoir aidé pas moins de trois "organisations terroristes" : le mouvement du prédicateur Gülen, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupuscule d'extrême gauche appelé DHKP-C.

La semaine dernière, Amnesty avait qualifié l'accusation de "scandaleuse" et "ne reposant sur aucune preuve".

L'interpellation du militant allemand a fortement tendu les rapports entre Ankara et Berlin qui, dans la foulée de son arrestation, avait annoncé une réorientation de sa politique, notamment économique, à l'égard de la Turquie.

Depuis le putsch manqué, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de purges qui visent la mouvance de M. Gülen, mais aussi des opposants kurdes, des militants des droits de l'Homme et des médias critiques.
(AFP, 17 octobre 2017)

Dispersion d'une manifestation commémorant un attentat à Ankara

Les forces de l'ordre ont dispersé mardi à l'aide de gaz lacrymogènes des dizaines de manifestants réunis à Ankara pour commémorer l'attentat le plus meurtrier de l'histoire moderne turque.

Environ 150 personnes s'étaient réunies dans le centre de la capitale pour le 2ème anniversaire de l'attentat qui a fait 102 morts et des centaines de blessés devant la gare d'Ankara le 10 octobre 2015.

Ce jour là, deux kamikazes avaient actionné leurs charges explosives alors qu'une manifestation de sympathisants de la cause kurde allait se mettre en marche pour demander l'arrêt de la guerre dans le sud-est de la Turquie.

Mais les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants rassemblés pour l'anniversaire de l'attentat à l'aide de gaz lacrymogènes, selon un photographe de l'AFP.

L'attentat, le pire qu'a connu la Turquie dans son histoire moderne, a été attribué par les autorités au groupe Etat islamique (EI).

Les grandes artères du centre-ville avaient été bouclées mardi dans la matinée tandis qu'un important dispositif sécuritaire était déployé.

Selon l'agence privée Dogan, les autorités n'ont autorisé que les proches des victimes de l'attentat, des députés et des représentants d'organisations de la société civile à se rendre sur le lieu des commémorations.

Une trentaine de personnes ont ainsi participé à la cérémonie officielle, a constaté le photographe de l'AFP.

Un procès est en cours contre 36 personnes soupçonnées d'être impliquées dans cet attentat, dont certains risquent jusqu'à 11.750 ans de prison s'ils sont reconnus coupables des chefs d'accusation de meurtres et de tentative de renverser l'ordre constitutionnel qui pèsent contre eux.

La Turquie a été frappée depuis l'été 2015 par de nombreux attentats meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI. Le dernier en date a fait 39 morts dans une discothèque huppée d'Istanbul la nuit du Nouvel An.
(AFP, 10 octobre 2017)

Les preuves de torture s'accumulent, selon Human Rights Watch

Human Rights Watch (HRW) a affirmé jeudi qu'il y avait de plus en plus de preuves d'abus commis sur des personnes en détention en Turquie, où la torture et les mauvais traitements sont, selon l'ONG, désormais "répandus".

"Alors que se multiplient les preuves que la torture dans les locaux de la police est de retour en Turquie, le gouvernement doit d'urgence (...) ordonner qu'il y soit mis fin", a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à HRW.

Des personnes poursuivies pour "terrorisme" ou en lien avec le putsch manqué de juillet 2016 "ont été torturées alors qu'elles étaient sous la garde de la police", affirme HRW dans un rapport intitulé "En garde à vue : Tortures policières et enlèvements en Turquie".

L'ONG s'appuie sur "des éléments de preuve crédibles" concernant onze cas "de graves abus", et présente des allégations selon lesquelles "des policiers ont violemment battu et menacé des détenus, les ont entièrement déshabillés et, dans certains cas, les ont agressés sexuellement ou menacés de le faire".

"La torture et les mauvais traitements dans des centres de détention de la police en Turquie sont devenus un problème répandu", selon HRW.

Les personnes les plus exposées au risque de torture, selon l'ONG, sont celles qui sont accusées de liens avec le putsch manqué ou avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Les autorités turques accusent le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat, ce que l'intéressé nie.

Depuis juillet 2016, quelque 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Le gouvernement turc a à plusieurs reprises démenti les accusations de mauvais traitements. Le mois dernier, le ministre de la Justice Abülhamit Gül a ainsi affirmé qu'Ankara avait une "tolérance zéro" pour la torture.

HRW s'inquiète par ailleurs de plusieurs "enlèvements", évoquant la possibilité de "disparitions forcées" de suspects qui seraient ensuite placés "dans des lieux de détention secrets".

Aucun commentaire officiel sur le rapport de l'ONG n'a pu être obtenu dans l'immédiat.
(AFP, 12 octobre 2017)

Amnesty Calls On Turkey To Release Human Rights Defenders

Amnesty International (AI) on Wednesday called on the Turkish government for the immediate and unconditional release of 11 prominent human rights defenders, including its Turkey director İdil Eser, who has been in pretrial detention for 100 days on terrorism charges.

In a press release issued on Wednesday, John Dalhuisen, Amnesty International’s Europe director, said: “One hundred days ago our colleagues were locked up for standing up for human rights. Every passing day further exposes the long reach of the post-coup crackdown and the deep flaws in Turkey’s justice system.”

Underlining that the accusations faced by the 11 activists are baseless, Dalhuisen said: “The indictment is a toxic mix of innuendo and untruth which does not stand up to the slightest scrutiny. It repeats ludicrous and contradictory allegations which have no place in any self-respecting courtroom.”

Ten activists, including Eser, were detained on July 5 during a workshop at a hotel on İstanbul’s Büyükada and were put in pretrial detention by an İstanbul court on July 18 on charges of “abetting a terrorist organization.”

AI Turkey Chair Taner Kılıç was also put in pretrial detention a month earlier on charges of alleged links to the faith-based Gülen movement.

On Oct. 4 a prosecutor filed an indictment calling for jail terms of up to 15 years for all 11 human rights defenders.

AI also announced that its activists in over 25 countries would hold more than 200 parties and stunts to mark Eser‘s birthday. These will range from a birthday party in the European Parliament to a press conference in a makeshift prison in Madrid. Full-size paper cutouts of Eser will be present at these activities to highlight her absence.

The press release also said that together with Amnesty International Italian MEP Pier Antonio Panzeri will host a birthday party for İdil Eser in the European Parliament from 19:30-21:30 on Oct. 17. A protest will also be held outside the Turkish Embassy at 10:30 on the 100 day “anniversary” – Oct. 12.

Dalhuisen concluded the press release by saying: “Rounding up human rights defenders was clearly intended to send a message that dissent will not be tolerated. But the courage of İdil Eser and her colleagues and the support they have garnered around the world has sent a brighter message: that critical voices cannot be silenced. The Turkish authorities must immediately and unconditionally release the imprisoned defenders and end the brutal post-coup crackdown that is ravaging the country.”

During a press conference in Hamburg on July 8 Turkish autocratic President Recep Tayyip Erdoğan accused the human rights defenders of plotting a follow-up to a July 15, 2016 coup attempt and signaled that the detention of the rights defenders could turn into imprisonment.

Charges against 10 of the Amnesty International-related human rights activists were reported to include “membership in a terrorist organization.” Charges of “terrorism,” “membership in a terrorist organization” and “terrorist propaganda” have been increasingly employed by the Turkish government as a means of silencing the opposition and dissidents. (turkishminute.com, 11 October 2017)


La Turquie mécontente du choix du prix Vaclav Havel 2017

La Turquie a jugé "inacceptable" l'attribution du prix des droits de l'Homme Vaclav Havel à Murat Arslan, un magistrat turc emprisonné dans son pays où il est accusé de "terrorisme".

"Il est erroné et inacceptable d'attribuer le prix des droits de l'Homme Vaclav Havel à une personne qui est membre de l'organisation terroriste FETO", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi.

L'acronyme FETO désigne pour les autorités turques le mouvement du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, ce que l'intéressé nie.

Murat Arslan, un ancien rapporteur de la cour constitutionnelle turque, a reçu lundi le prix des droits de l'Homme Vaclav Havel 2017 du Conseil de l'Europe qui a rendu hommage à son engagement en faveur de "l'indépendance de la magistrature".

M. Arslan, qui a notamment présidé l'Association des juges et des procureurs (YARSAV), une ONG critique envers le gouvernement turc et dissoute après la tentative de coup d'État, a été arrêté en octobre 2016, accusé par les autorités d'être lié à la mouvance guléniste.

Comme lui, plus de 50.000 personnes, dont des militaires, des magistrats et des enseignants, ont été arrêtées après le putsch avorté lors de purges d'une ampleur inédite visant les partisans présumé du prédicateur Gülen, mais aussi les milieux critiques du gouvernement.
 "Présenter un suspect de terrorisme comme défenseur des droits de l'Homme (...) est une trahison aux idéaux de la démocratie et aux droits de l'Homme", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans son communiqué.

Dans un message adressé à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), qui décerne le prix, M. Arslan a présenté la Turquie comme une "prison, au sein de laquelle les voix des militants des droits de l'Homme sont étouffées".

Créé en 2013, le Prix Vaclav Havel récompense des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l'Homme.
(AFP, 10 octobre 2017)

Le prix Vaclav Havel 2017 décerné à un magistrat turc emprisonné

Le prix des droits de l'Homme Vaclav Havel 2017 du Conseil de l'Europe a été décerné à Murat Arslan, magistrat turc emprisonné dans son pays, a annoncé lundi l'organisation paneuropéenne.

Ce prix, doté de 60.000 euros, récompense l'engagement de Murat Arslan, qui a "toujours défendu l'indépendance de la magistrature", indique le Conseil de l'Europe.

Dans un message adressé à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), qui décerne le prix, Murat Arslan a présenté la Turquie comme une "prison, au sein de laquelle les voix des militants des droits de l'Homme sont étouffées".

Cet ancien rapporteur de renom de la cour constitutionnelle turque a été placé en détention dans le sillage des purges qui ont suivi le coup d'État manqué en Turquie des 15-16 juillet 2016.

Il a présidé l'Association des juges et des procureurs (YARSAV), une ONG critique envers le pouvoir qui a été dissoute après la tentative de coup d'État.

Le prix n'a pas pu être remis à M. Arslan, en détention, a rappelé M. Gale s'adressant à l'assemblée devant une chaise vide qui avait symboliquement été réservée pour le lauréat.

"La Turquie n'a rien appris des douloureuses expériences qu'a connues l'Europe au XXe siècle", a déclaré dans son message M. Arslan qui, avec ses soutiens, entend continuer à lutter pour le droit et la démocratie.

"Nous ne nous laisserons pas enfermer dans un mur de la peur", a-t-il assuré.

Le prix Havel a été reçu en son nom par une représentante de l'association des "Magistrats européens pour la démocratie et les libertés" (Medel) qui avait nominé M. Arslan.

Medel regroupe des associations nationales de magistrats, juges et procureurs issues d'une quinzaine de pays européens.

Le Comité d'Helsinki de Hongrie, pour ses activités dans le domaine des droits de l'Homme, ainsi qu'un jésuite autrichien, le père Georg Sporschill, qui a consacré sa vie aux plus vulnérables, avaient également été retenus parmi les trois finalistes.

Créé en 2013, le Prix Vaclav Havel récompense des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l'Homme.

L'année dernière, le prix Vaclav Havel avait été décerné à Nadia Murad, rescapée yazidie du groupe État islamique et jeune militante irakienne des droits de l'Homme.
(AFP, 9 octobre 2017)

Jusqu'à 15 ans de prison requis pour 11 militants des droits de l'homme

Le parquet d'Istanbul a demandé dimanche jusqu'à 15 ans de prison pour onze militants des droits de l'homme, dont deux responsables d'Amnesty International, pour la plupart interpellés en juillet et accusés de liens avec une "organisation terroriste", selon l'agence Dogan.

Huit des accusés sont actuellement en détention, dont Idil Eser, directrice d'Amnesty International en Turquie, et Taner Kiliç, président de l'organisation en Turquie, ainsi qu'un citoyen allemand et un suédois.

Dix des militants sont poursuivis pour "assistance à une organisation terroriste armée", tandis que M. Kiliç est poursuivi pour "appartenance à une organisation terroriste", précise Dogan.

"Cette accusation scandaleuse ne repose sur aucune preuve et au contraire répète des allégations absurdes contre l'un des plus importants défendeurs des droits de l'homme en Turquie", a déclaré dans un communiqué John Dalhuisen, le directeur d'Amnesty International en Europe.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a exprimé sa "grande préoccupation" face aux accusations portées contre ces militants.

Il a affirmé que l'accusation de terrorisme était "absolument incompréhensible" et que la menace d'une peine d'emprisonnement était "inacceptable".

"Nous continuons à faire tout notre possible pour ramener en Allemagne les citoyens allemands, dont Peter Steudtner", a ajouté M. Gabriel.

Le parquet a réclamé entre 7 ans et demi et 15 ans de prison pour les accusés, selon Dogan.

L'agence progouvernementale Anadolu rapporte elle que M. Kiliç risque entre 7 ans et demi et 15 ans d'emprisonnement, et les autres accusés entre 5 et 10 ans.

M Kiliç a été interpellé en juin, accusé d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme l'outil de communication privilégié des auteurs du putsch manqué du 15 juillet 2016.

Les autorités turques accusent le prédicateur Fethullah Gülen, exilé volontaire aux Etats-Unis, d'avoir fomenté cette tentative de coup d'Etat, ce que l'intéressé nie fermement.

Les autres militants ont été interpellés le 5 juillet au cours d'un atelier de formation à la sécurité informatique et à la gestion des données sur l'île de Büyükada, au large d'Istanbul.

L'Allemand Peter Steudtner et le Suédois Ali Gharavi, poursuivis dans cette affaire, étaient formateurs lors de cet atelier.

Citant l'acte d'accusation, l'agence Dogan précise que les militants sont soupçonnés d'avoir aidé trois organisations terroristes: les réseaux gulénistes, les séparatistes kurdes du PKK et un groupuscule d'extrême gauche, le DHKP-C.

Les militants sont également accusés d'avoir cherché à créer "un chaos dans la société" semblable à celui provoqué par les manifestations anti-gouvernementales de 2013.

Ces interpellations avaient provoqué une violente passe d'armes entre Ankara et Berlin, excédé par l'interpellation de son ressortissant. L'Allemagne avait ainsi haussé le ton vis-à-vis de la Turquie en annonçant une réorientation de sa politique, notamment économique, à l'égard de ce partenaire historique.

Les relations entre Berlin et Ankara ne cessent de se détériorer, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat de l'été 2016.

L'Allemagne condamne fermement l'ampleur des purges entreprises en Turquie après le putsch manqué, au cours desquelles plus de 50.000 personnes, dont certaines ayant la nationalité allemande, ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Angela Merkel a même annoncé début septembre être favorable à un arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie avec l'UE, au point mort depuis des années, provoquant la colère d'Ankara.

Pour sa part, la Turquie accuse l'Allemagne de faire preuve d'indulgence envers des "terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes présumés.
(AFP, 9 octobre 2017)

Prison à vie pour 40 personnes qui voulaient "tuer Erdogan"

Un tribunal turc a condamné mercredi à la prison à vie 40 personnes reconnues coupables d'avoir tenté d'assassiner le président Recep Tayyip Erdogan lors de l'un des plus spectaculaires épisodes du putsch manqué l'an dernier.

Au total, 47 personnes, dont le prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du coup de force, ainsi que l'ex-aide de camp de M. Erdogan, étaient jugées à Mugla (sud-ouest) lors d'un procès qui s'est déroulé sous haute sécurité.

Le tribunal a condamné 40 des accusés à la prison à vie, a rapporté l'agence de presse Dogan. C'est le cas notamment de l'ex-général de brigade Gökhan Sönmezates, désigné comme le chef du groupe de putschistes ayant pour mission de "capturer ou tuer" M. Erdogan.

Ali Yazici, ancien aide de camp du président turc, a lui été condamné à 18 ans de prison, selon Dogan, et un autre militaire à 15 ans d'emprisonnement.

Le tribunal a par ailleurs acquitté un ancien militaire et dissocié du procès les dossiers de quatre prévenus, dont le prédicateur Gülen, d'après Dogan. Exilé aux Etats-Unis, Fethullah Gülen, qui nie toute implication dans le putsch manqué, était jugé par contumace.

Il s'agit du plus important des procès ouverts à travers la Turquie après la tentative de coup d'Etat qui a fait quelque 250 morts, hors putschistes.

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, alors que les mutins tentaient de s'emparer des centres du pouvoir à Istanbul et Ankara, un commando de soldats putschistes a pris d'assaut l'hôtel où M. Erdogan passait des vacances en famille, à Marmaris (sud-ouest).

Selon M. Erdogan, les putschistes, qui avaient pour mission de le tuer ou de le capturer, sont arrivés peu après son départ de l'hôtel. Deux policiers assignés à la protection du président turc et restés à l'hôtel ont été tués dans la fusillade.

Pendant que M. Erdogan effectuait un retour triomphal à Istanbul, les putschistes se sont dispersés dans la campagne environnant Marmaris pour se cacher, qui dans une grotte, qui dans un buisson. Ils avaient été retrouvés affamés, visage émacié, après une vaste battue.

- Noeuds coulants -

Les accusés, parmi lesquels 37 ex-militaires, étaient jugés pour 17 chefs d'accusation, dont "attentat contre la personne du président", "violation de la Constitution" et "assassinat d'une personne dépositaire de l'autorité publique".

L'audience de mercredi a été délocalisée à la chambre de commerce et d'industrie de Mugla, plus spacieuse que le tribunal local et des tireurs d'élite ont été postés sur les toits des bâtiments voisins, a indiqué l'agence Anadolu.

Le procès, qui s'est ouvert en février, s'est déroulé dans une ambiance très tendue, avec des manifestants réclamant à chaque audience le rétablissement de la peine de mort pour les accusés.

Des dizaines de personnes, certaines brandissant des noeuds coulants, se sont encore rassemblées près de la chambre de commerce de Mugla mercredi pour conspuer les accusés, selon les images diffusées par l'agence de presse Dogan.

Une violente polémique a éclaté l'été dernier après que l'un des soldats jugés se fut présenté au tribunal avec un t-shirt sur lequel était inscrit le mot "héros".

En réaction, M. Erdogan a ordonné que les personnes jugées pour "terrorisme" revêtent une combinaison unique, sur le modèle des détenus de la prison militaire américaine de Guantanamo. Cette mesure n'est pas encore entrée en vigueur.

Après la tentative de putsch, les autorités turques ont lancé une riposte implacable contre les partisans présumés du prédicateur Gülen, un ancien allié du président Erdogan dont il est devenu la bête noire à partir de 2013.

Des purges d'une ampleur sans précédent ont notamment été lancées pour "nettoyer" les institutions qui, selon le gouvernement turc, ont été infiltrées par la mouvance güléniste dès les années 1970.
 Depuis juillet 2016, quelque 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Ces purges ont suscité l'inquiétude de pays occidentaux et de défenseurs des droits de l'Homme qui accusent le gouvernement turc de profiter de l'état d'urgence en vigueur depuis plus d'un an pour étouffer toute voix critique dans le pays.

Depuis le putsch avorté, les dirigeants du principal parti prokurde (HDP) ont ainsi été arrêtés et plusieurs médias critiques ont été fermés.
(AFP, 4 octobre 2017)

35 employés municipaux arrêtés à d'Istanbul

Au moins 35 employés municipaux actuels ou passés à Istanbul ont été arrêtés mardi pour des liens supposés avec le putsch manqué de juillet 2016 et 77 autres sont recherchés, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.

Au total des mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre de 112 employés municipaux passés ou actuels, dont 35 au moins ont été arrêtés. Ils sont poursuivis pour des liens présumés avec la mouvance de Fethullah Gülen, un prédicateur accusé par Ankara d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

Ils sont notamment soupçonnés d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme l'outil de communication privilégié des putschistes, explique Anadolu.

M. Gülen, installé aux Etats-Unis, nie toute implication dans la tentative de putsch menée par des militaires factieux.
 Ces arrestations surviennent moins de deux semaines après la démission du maire d'Istanbul Kadir Topbas, après 13 années de mandat sous les couleurs du parti au pouvoir, l'AKP.

Son départ est survenu sur fond de divergences à propos de projets de développement urbains pour lesquels l'AKP a donné son feu vert malgré l'opposition de M. Topbas, mais aussi alors que M. Erdogan a exprimé ces derniers mois sa volonté de renouveler les rangs de son parti en vue des élections législatives et présidentielle en novembre 2019, précédées d'un scrutin municipal à valeur de test en mars de la même année.

M. Topbas a été rapidement remplacé par Mevlüt Uysal, également de l'AKP.

Par ailleurs, les autorités turques ont également émis mardi des mandats d'arrêt contre 116 employés préalablement limogés du ministère de l'Education nationale, 5 autres encore en poste, et 21 anciens employés du ministère de la Jeunesse et des Sports, également soupçonnés de liens avec le putsch manqué.

Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues dans le cadre des purges engagées après la tentative de coup d'Etat.
(AFP, 3 octobre 2017)

Prison Sentence for Teacher Who Said “Don’t Let Children Die”

The prison sentence of teacher Ayşe Çelik, who was sentenced to 15 months in prison for saying "don't let children die" on the live TV programme Beyaz Şov on the TV channel Kanal D which she joined through a live call and addressed the civilian killings in southeastern Turkey, has been affirmed by the higher court.

Çelik was sentenced to 1 year and 3 months in prison by the Bakırköy 2nd Heavy Criminal Court on April 26, 2017 and was charged with "propagandizing for a terrorist organization" over her comments on live TV. She had said:

"Are you aware of what is happening in Turkey's Southeast? Unborn children, mothers, people get killed here. [...] The things happening here are being reflected very differently in the media. Don't remain silent... See, hear and lend us a hand now.

"Don't let people die, don't let children die, mothers shall not cry. [...]

Upon objection by her lawyers, İstanbul Region Court of Justice 2nd Criminal Chamber re-tried the case and affirmed the prison sentence.

Political message on an apolitical TV show

Speaking to bianet, Çelik's lawyer Mahsuni Karaman argued that the actual purpose of this penalty was give a message for young people.

"On a TV programme that mostly apolitical young people are watching, Ayşe Çelik gave the message "Don't let children die" and she got a big applause from the host of the programme, its guests and the audience. This was a dangerous situation for the political power.

"Not freedom of expression but freedom of thought is being prosecuted"

"Actually, in matters like these, we usually discuss the freedom of expression but in this case, Çelik's freedom of thought and belief has been prosecuted. The violation went beyond the freedom of expression and Çelik's freedom of thought has been violated.

"Because, not her words but her the intention behind her words has rather been questioned. Through entering into a discussion about what she might have meant and aimed for with her expression, her thoughts have been prosecuted and a hypothetical decision has been made on that ground".

"Will be sent to jail after delivery"

Stating that Çelik was also 8-months pregnant, her lawyer Karaman said that they did not expect that the delivery would be in prison and noted that they hoped to be able to postpone the execution of her sentence till after the delivery.

What happened?

A viewer identifying herself as Ayşe Çelik, a teacher, joined the program via phone on January 8 and said, "Children are dying, don't remain silent".

The host of the program, Beyazıt Öztürk, had the audience give an applause for Çelik and said "We are trying our best to make it heard. Your words have been a lesson for us. We will continue to do more. Hopefully your peace wishes will come true as soon as possible".

Following the incident, the Diyarbakır Chief Prosecution started investigating Ayşe Çelik on the charge of "terror propaganda", and the Bakırköy Chief Prosecution launched an investigation into the host Beyazıt Öztürk and Ayşe Çelik over "terror propaganda" as well.

30 people including academics, writers, artists and intellectuals who supported the idea that teacher Çelik's comments and demands did not constitute a crime, had symbolically denounced themselves before İstanbul Bakırköy Court and said "If the words of teacher Çelik constitute a crime, we will be a party to this crime".

On April 27, 2016, a lawsuit was also opened against the supporters, namely: Ahmet Dindar, Ayşe Erzan Silier, Ayşegül (Akış) Devecioğlu, Ayşegül İyidoğan, Bayram Bahri Belen, Dilek Gökçin, Ercan İpekçi, Ergin Cinmen, Ferhat Tunç, Gençay Gürsoy, Gülseren Onanç, Gülşen Denizhan, Gürhan Ertür, Gürkan Develi, Halim Bulutoğlu, İbrahim Akın, İbrahim Sinemillioğlu, Kemal Özgül, Mahmut Konuk, Mehmet Tursun, Mevlüt Ülgen, Murat Çelikkan, Nazmiye Özen, Nergiz Ovacık, Neşe Yaşın, Nil Özsoy Dindar, Orhan Alkaya, Orhan Silier, Oya Baydar, Perihan Pulat, Pınar Önen, Şanar Yurdatapan, Sibel Özbudun Demirer, Süleyman Eryılmaz, Temel Demirer, Türkcan Baykal, Üner Eyüboğlu and Vecdi Sayar.

Trial began on September 23, 2016

The hearing in the trial of Ayşe Çelik, the person in charge of the TV channel and the above mentioned civil disobedients began on September 23, 2016. Çelik in her statement of defence, stood behind her words and stated that demanding peace could not constitute a crime.

On April 26, 2017, Bakırköy 2nd Heavy Criminal Court sentenced Çelik to 1 year and 3 months in prison on the charge of "propagandizing for a terrorist organization". The producer of the TV programme and the civil disobedients were acquitted.
(BIA, 3 October 2017)

Ankara Governorship Bans All Demonstrations During October

Ankara Governorship has expanded the demonstration ban that it started in some areas of the downtown on September 26. All mass demonstrations were banned in the entire city during October.

The justification for the ban was announced as that the demonstrations to be held in support of Nuriye Gülmen and Semih Özakça, who have been on hunger strike for 209 days, “may jeopardize public safety”:

“These sorts of demonstrations may disturb the people around since the citizens prefer spending time at parks; terror organizations such as DEAŞ (ISIS –Islamic State of Iraq and Syria-) may launch attacks on the participants and citizens, thus may jeopardize public safety”.

Gülmen and Özakça were described as the “Revolutionary People’s Liberation Party/Front (DHKP-C) Public Laborers Front (KEC) members”.

October 10 is the second anniversary for the Ankara massacre. The governorship in its statement noted that all mass events, protest and demonstrations including hunger strike, sit-in protest, reunion and concert were banned.
(BIA, 3 October 2017)

Pression sur les médias / Pressure on the Media


12 Socialists Including Journalists, Lawyers Detained

12 people including Etkin News Agency (ETHA) editor İsminaz Temel and its reporter Havva Cuştan, and lawyers from the Law Bueau of the Oppressed Özlem Gümştaş and Sezin Uçar have been detained in an operation launched into socialists.

Those who were arrested

15 people who were detained on October 19 were taken to the prosecutor's office yesterday (October 25).

Sent to İstanbul 5th Criminal Judgeship of Peace, Özgen Sadet, the sister of Hatice Ezgi Sadet who lost her life in Suruç, Onur Binbir, Hünkar Yurtseven, İlhan Aslan and İsmail Geçkin, and İsminaz Temel, Havva Cuştan, Özlem Gümüştaş, Sezin Uçar, Erkan Kakça, Meral Tatar and Mazlum Demirtaş who were referred to İstanbul 1st Criminal Judgeship of Peace, were arrested.

Three people were released on probation

Nihat Göktaş, who joined hunger strikes in 1996 and 2000 and has "Wernicke Korsakoff Syndrome", Mehmet Aslan and Socialist Refoundation Party (SYKP) member Ali Düzkün were released on probation.

Accusations are "attending funeral, demonstration, rally"

ETHA reported that charges of "being a member of an illegal organization" and "propagandizing for a terror organization" were pressed against Temel.

Working at ETHA as reporter since 2016, Cuştan was charged due to some of her coverages, funerals she attended and her social media posts.

Lawyer Sezin Uçar and Özlem Gümüştaş were charged with "being a member of an illegal organization" and "propagandizing for a terror organization" for attending medical forensic proceedings of their clients who lost their lives in Rojava.

Uçar and Gümüştaş had submitted a petition to the prosecutor's office four months ago to be deposed since their names were included in another investigation, yet the prosecutor didn't summon them. (BIA, October 26, 2017)

Libération conditionnelle pour deux journalistes

Un tribunal turc a ordonné mardi la remise en liberté conditionnelle de deux journalistes, accusés d'être impliqués dans la tentative de putsch de juillet 2016, selon l'agence d'Etat Anadolu.

Un tribunal d'Istanbul a ordonné la liberté conditionnelle pour Atilla Tas et Murat Aksoy, poursuivis pour tentative de coup d'Etat et appartenance à FETO, un acronyme qui désigne pour les autorités turques le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016, explique Anadolu.

M. Gülen, installé aux Etats-Unis, nie les accusations portées contre lui.

Cette mesure concerne également l'enseignant Davut Aydin, poursuivi dans le même dossier.

MM. Tas et Aksoy devaient être libérés dans la soirée, a confirmé à l'AFP le représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, précisant qu'ils étaient détenus depuis 421 jours.

Tous deux ont collaboré avec des médias gulénistes, mais rejettent toute implication dans le putsch manqué.

"Dans un pays qui reconnaîtrait le rôle réel du journaliste, ils n'auraient pas passé un jour derrière les barreaux", estime M. Önderoglu, pour qui il s'agit de "discréditer les journalistes qui ne faisaient que leur métier".

La prochaine audience dans ce procès, dans lequel 29 personnes sont poursuivies, dont 20 encore en détention provisoire, a été fixée au 4 décembre, selon Anadolu.

Les accusés risquent la prison à vie, s'ils sont jugés coupables.

Selon le site internet P24, spécialisé dans la liberté de la presse, plus de 150 journalistes sont détenus en Turquie, pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF.

Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 ont été limogées ou suspendues à travers le pays.

Ces purges visent les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, mais ont également touché des opposants politiques du président Recep Tayyip Erdogan, des médias critiques et des militants des droits de l'homme.
(AFP, 24 octobre 2017)

122 Journalists Imprisoned: State Can’t Help But Convict Journalists

122 journalists entered prison in October. 296 journalists and media representatives faced 182 lifetime imprisonment and 3,036 years and 8 months in prison over the TCK and TMK. 109 journalists and media workers were discharged or forced to quit.

Attempting to base the international cooperation on a strategic ground rather than democratic values, Turkey has shut its ears to critics against rights violations committed during the State of Emergency in the wake of July 15, 2016 coup attempt. However, the issue of freedom of the press has acquired an unprecedented international dimension.

Arrest of Deniz Yücel and Meşale Tolu has stirred a diplomatic crisis with Germany: Turkey issuing Interpol Red Notice for the journalists and writers abroad has drawn criticism from the West: United Nations (UN) Special Rapporteur on the Promotion and Protection of the Right to Freedom of Opinion and Expression David Kaye and Council of Europe Commissioner for Human Rights Nils Muijnieks have become a party in the cases at the European Court of Human Rights (ECtHR) of imprisoned journalists.

The Organization for Security and Co-Operation (OSCE) Freedom of Expression Representative Harlem Desir demanded release of the journalists. UN Commissioner for Human Rights Zeyd Raad Al Hüseyin urged Turkey not to extend the State of Emergency.

BIA Media Monitoring Report that covers the period of July-August-September 2017 shows that 122 journalists entered prison on October 1; 296 face 182 aggravated lifetime imprisonment and 3,036 years in prison on charges of "participating in the coup", "insulting state institutions", "defaming the president"; the journalists who have been spending their times under heavy isolation have been started to be released amid exchanges between the Constitutional Court and the ECtHR.

Turkey where journalist Murat Çelikkan was arrested when his sentence of 18 months in prison was approved on charge of joining symbolic solidarity campaign launched for Özgür Gündem newspaper, and 29 journalists were convicted for defaming "President Erdoğan", ranked 155th in 180 countries in Reporters Without Borders (RS) World Freedom of the Press Index. (FULL TEXT
BIA, 20 October 2017)

Solidarité d'Info-Turk avec les journalistes d'investigation

Info-Türk partage le chagrin des journalistes d'investigation qui luttent contre la corruption dans tous les pays du monde. L'assassinat des journalistes qui consacrent leur vie à la recherche de la vérité est une pratique inoubliable en Turquie...

L'assassinat de Daphne dans un pays membre de l'Union européenne prouve que les journalistes d'investigation sont maintenant cibles des politiciens corrompus même dans les pays "démocratiques".

Les journalistes démocrates de Turquie sont solidaires avec leurs consœurs et confrères...

Conférence: “SOS Liberté de la Presse en Turquie”


La liberté de la presse est quelque chose que les gens en Turquie aujourd'hui peut seulement rêver. Sous le régime de plus en plus autocratique du président Erdoğan, presque tous les médias critiques ont été fermés ou repris, les journalistes perdent massivement leur emploi ou finissent derrière les barreaux. Les chiffres en disent beaucoup. Depuis le coup d'État infructueux du 15 juillet 2016, plus de 300 journalistes ont été arrêtés, dont environ 160 sont actuellement encore en prison.

La Turquie est le pays avec le plus de journalistes derrière les barreaux du monde! Plus de 180 médias, tels que les journaux, les sites d'information, les stations de radio et de télévision, ont été fermés ou repris, y compris tous les médias kurdes. Internet et les médias sociaux sont également censurés, Wikipedia par exemple n'est plus librement accessible depuis la Turquie.

Philippe Leruth, journaliste et président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), parlera sur la situation générale de la presse en Turquie. Il explique ensuite les différentes manières dont la FIJ s'engage à soutenir ses collègues journalistes en Turquie.

Isabelle Rossaert, auteure, journaliste et représentante de PEN Vlaanderen, a suivi le processus Cumhuriyet à Istanbul pour Mo*. Le procès contre le journal turc a été l'un des processus médiatiques les plus remarquables de ces derniers temps. PEN Vlaanderen est également active pour soutenir les écrivains et les journalistes en Turquie.

Maxime Azadi, journaliste franco-kurde et directeur de l'agence de presse kurde Firat (ANF), parle de la persécution des médias kurdes en Turquie. Le fait que cette persécution continue aujourd'hui dans nos villes européennes, est bien connue pour Maxime Azadi qui a été arrêté en Belgique à la fin de 2016 à la demande de la Turquie, une arrestation qui s'est finalement terminée par sa libération.

Suite aux explications, le public est invité à participer à un débat public sur la question comment les individus et les organisations en Belgique peuvent soutenir la liberté de la presse en Turquie. Le débat est guidé par le modérateur Ludo De Brabander, porte-parole de Vrede vzw.

Yellow Press Cards of 889 Journalists Cancelled in 2016

Republican People’s Party (CHP) MP and State Economic Enterprises Commission member Ömer Fethi Gürer’s parliamentary inquirt concerning the imprisoned journalists and the number of journalists whose yellow press cards were cancelled in 2016 have been responded by Minister of Justice Abdülhamit Gül.

The same response: They are not imprisoned due to journalistic activities

Concerning the imprisoned journalists, Minister Gül stated that the journalists are not imprisoned due to their journalistic activities but are in prison on charges of “being a member of an armed terror organization” and “attempting to abolish the Constitutional order”.

Gürer: An unnamed process of censorship and crackdown

Making a statement upon the ministry’s response, Gürer said, “A vast majority of the journalists in prison are detained on remand due to journalistic activities. It has become impossible to speak of freedom of the press in our country”.

Stressing that “an unnamed process of censorship and crackdown” continues, Gürer added, “The journalists must immediately be enabled to practice their job”. (BIA, October 17, 2017)

Berlin presse l'Ukraine de ne pas extrader un germano-turc vers la Turquie

Les autorités allemandes ont demandé mercredi à l'Ukraine de ne pas extrader vers la Turquie un ressortissant germano-turc bloqué sur son territoire et accusé par Ankara d'être lié à un groupuscule d'extrême gauche.

"Notre ambassade à Kiev suit cette affaire. Nous demandons aux autorités ukrainiennes de décider rapidement afin (qu'il) puisse revenir en Allemagne", a déclaré lors d'un point presse régulier un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Berlin.

"Il ne pourra quitter l'Ukraine que lorsque le procureur général aura pris sa décision finale sur la demande d'extradition formulée par la Turquie et que l'avis d'Interpol sera annulé",
 a-t-il ajouté.

L'homme, présenté comme Kemal K., a été arrêté fin juillet en Ukraine sur la base d'un "notice rouge" d'Interpol réclamée par la Turquie, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur ukrainien.

Selon des médias allemands, il aurait été libéré trois jours plus tard par un tribunal local, avec interdiction de quitter le territoire ukrainien.

Selon ces médias, ce commerçant de 52 ans, habitant à Cologne (ouest de l'Allemagne) et marié à une Ukrainienne, est recherché par Ankara pour ses liens avec le TKP/ML (Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste, Armée de la libération des ouvriers et paysans de Turquie), un groupuscule maoïste considéré par les autorités turques comme proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

Ankara, qui le soupçonne d'être impliqué dans deux meurtres, a déjà réclamé, en vain, son extradition.

Les tribunaux allemands ont toujours estimé que sa demande d'arrestation avait des "motifs politiques".

Il aurait fui son pays en 2007 pour rejoindre l'Allemagne, où il a pu bénéficier de l'asile politique avant d'obtenir, en 2016, la nationalité allemande, selon le quotidien Suddeutsche Zeitung.

Ce cas évoque celui de l'auteur germano-turc Dogan Akhanli, qui était resté bloqué pendant plusieurs mois en Espagne suite à une demande d'extradition via Interpol de la Turquie. Madrid avait finalement décliné vendredi cette extradition et l'auteur devrait rentrer en Allemagne cette semaine.

Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé par Ankara au prédicateur musulman Fethullah Gülen qui nie les faits.
 Une douzaine d'Allemands, beaucoup ayant la double nationalité germano-turque, sont actuellement détenus en Turquie. Ils sont le plus souvent soupçonnées par les autorités turques de liens avec le PKK ou le mouvement de M. Gülen.
(AFP, 18 octobre 2017)

Au contraire, il faut isoler le régime islamo fasciste en Turquie


L'Espagne refuse d'extrader l
'écrivain Dogan Akhanli réclamé par la Turquie

L'Espagne a annoncé vendredi refuser d'extrader l'écrivain germano-turc Dogan Akhanli vers la Turquie, qui l'accuse de "terrorisme", après avoir refusé une demande similaire d'Ankara concernant un journaliste turco-suédois.

"Le gouvernement a décidé de ne pas continuer la procédure d'extradition de Dogan Akhanli, sollicitée par la Turquie", a déclaré la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria à la sortie du conseil des ministres.

"Je suis bien sûr soulagé. Je ne m'attendais à rien d'autre", a réagi l'écrivain dans le journal régional allemand Kölner Stadt Anzeiger.

Dogan Akhanli, 60 ans et résidant en Allemagne depuis fin 1991, avait été arrêté le 19 août à Grenade, dans le sud de l'Espagne, où il était en vacances.

Il avait été interpellé par des policiers espagnols opérant sur mandat d'Interpol, à la demande d'Ankara, et accusé de "terrorisme" selon son avocat Gonzalo Boye.

Après des protestations de Berlin, il avait été remis en liberté le 20 août mais était tenu de rester à Madrid en attendant de savoir si l'Espagne accédait ou non à la demande d'extradition.

Dogan Akhanli assurait fin août que la Turquie, où il a déjà fait deux séjours en prison, le poursuivait parce qu'il écrit des livres sur le génocide des Arméniens par les Turcs au début du XXe siècle et sur les droits des Kurdes.

La décision du gouvernement espagnol a été prise sur les mêmes fondements que celle de ne pas extrader vers la Turquie le journaliste turco-suédois Hamza Yalçin, prise le 29 septembre, a indiqué le numéro deux du gouvernement.

L'Espagne avait à l'époque justifié sa décision par le fait que Hamza Yalçin, qu'Ankara accusait d'avoir insulté le président turc Recep Tayyip Erdogan, avait le statut de réfugié en Suède.
(AFP, 13 octobre 2017)

Frankfurt Book Fair Opens: ‘Brave Journalism’ Award to Ahmet Şık

International Frankfurt Book Fair will open with a ceremony with the participation of President of Honored Guest France Emanuel Macron and German Chancellor Angela Merkel.

The fair in which 7,150 establishments from 106 countries to open their stands will last until October 15 Sunday. It was reported that security measures will be tighter than ever before. It is expected that 280,000 people will visit the fair within five days.

Participation of Turkey and other Turkey

Turkey and Turkish publication world will be represented in the fair with its various aspects. Under the coordinatorship of the Ministry of Culture and Tourism Directorate of Libraries and Publications two big stands will open in an area of 300 meters square.

Over 50 publishers and prominent publisher’s organizations are attending the fair. 

Award to Ahmet Şık

The “brave journalism” award will be granted to imprisoned journalist Ahmet Şık in Turkey. Besides, solidarity events will be organized for the imprisoned journalists in Turkey. Well known figures such as Daniel Cohn Bendit will join the event called “We want to see Deniz” organized to act in solidarity with Deniz Yücel and other imprisoned journalists in Turkey.
(BIA, 11 October 2017)

La journaliste Mesale Tolu jugée pour "terrorisme" maintenue en détention

Un tribunal turc a ordonné mercredi le maintien en détention d'une journaliste et traductrice allemande accusée par la justice turque d'appartenir à une "organisation terroriste" et dont le procès vient de s'ouvrir près d'Istanbul, ont annoncé ses avocats.

Mesale Tolu, emprisonnée depuis fin avril en Turquie, est accusée d'appartenir au Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), une formation interdite en Turquie car considérée comme "terroriste". Elle risque jusqu'à 15 ans de prison.

Cette citoyenne allemande d'origine turque âgée de 33 ans, qui travaillait notamment comme journaliste et traductrice pour une petite agence de presse turque de gauche, Etkin Haber Ajansi (ETHA), est jugée à Silvri, près d'Istanbul, avec 17 autres personnes.

Le tribunal a décidé que Mesale Tolu et cinq autres personnes poursuivies resteraient derrière les barreaux, tandis que huit autres seraient libérées en attendant d'être jugées, a annoncé le cabinet d'avocats Droit des opprimés qui la représente.
 "Je rejette les accusations portées contre moi. J'ai été visée par la police à cause d'une traduction que j'ai faite pour ETHA", a déclaré devant le tribunal la journaliste dont les propos sont reproduits sur Twitter par Droit des opprimés.

Elle est notamment accusée d'avoir assisté à des manifestations et des funérailles de militants du MLKP, mais ses soutiens estiment qu'il s'agit d'un procès politique.

Son père, Ali Riza Tolu a qualifié mercredi matin les accusations portées contre elle de "mensonges creux", a rapporté ETHA sur sa page Facebook.

Mme Tolu, détenue avec son fils de trois ans, fait partie de la dizaine d'Allemands actuellement détenus en Turquie dans le cadre de l'état d'urgence imposé à la suite du putsch manqué du 15 juillet 2016, dont le journaliste germano-turc Deniz Yücel détenu depuis février.

Depuis le coup de force, les relations entre l'Allemagne et la Turquie, deux partenaires au sein de l'Otan, se sont fortement tendues.

Berlin condamne fermement l'ampleur des purges entreprises en Turquie après le putsch manqué, au cours desquelles plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Pour sa part, Ankara accuse l'Allemagne de faire preuve d'indulgence envers des "terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes présumés.

Selon le site internet P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170 journalistes sont détenus en Turquie, pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
(AFP, 11 octobre 2017)

Une journaliste du WSJ condamnée en Turquie à 2 ans de prison

Le journal américain The Wall Street Journal (WSJ) a annoncé qu'une de ses journalistes a été condamnée à deux ans et un mois de prison par la justice turque pour un article sur le conflit entre Ankara et les séparatistes kurdes.

La journaliste Ayla Albayrak se trouve actuellement à New York, a précisé son journal mardi soir. Le WSJ a souligné que l'article de la journaliste était équilibré et que cette dernière allait faire appel de la décision rendue par la justice turque.

Le journal ne précise pas la date du procès de sa journaliste, jugée par contumace, alors que les autorités turques n'ont pas confirmé le verdict.

Rédigé en août 2015, l'article était consacré au conflit à Silopi, à la frontière entre la Turquie et les régions kurdes du nord de l'Irak, entre les forces de sécurité turques et le parti séparatiste kurde PKK, une organisation séparatiste classée comme "terroriste" par Ankara.

L'article contenait des entretiens avec le maire de Silopi et des habitants de la ville, un responsable gouvernemental turc et le représentant d'une organisation, qui selon Ankara, serait la branche des jeunes du PKK.

Selon le WSJ, Mme Albayrak détient les nationalités turque et finlandaise.

En novembre 2015, elle avait été convoquée par la police à Istanbul qui l'a informée qu'elle faisait l'objet d'une enquête pour propagation de propagande terroriste.

Le PKK est une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, dont l'Union européenne et les Etats-Unis.

Le conflit kurde en Turquie a coûté la vie à plus de 40.000 personnes depuis son déclenchement en 1984. Les combats ont repris en 2015 après la rupture d'une trêve qui a sonné le glas des pourparlers de paix entre Ankara et le Parti des Travailleurs du Kurdistan.

Le WSJ a ajouté que la journaliste avait déclaré à la police lors de sa convocation que son article reflétait bien la réalité du conflit entre le PKK et le gouvernement turc.

En avril 2016, la journaliste du WSJ a été inculpée de violations des lois anti-terroristes.

La condamnation par la justice turque d'une "journaliste professionnelle et respectée constitue un affront pour tous ceux qui défendent une presse indépendante et énergique. Nous appelons tous ceux qui partagent cette opinion à se faire entendre", a déclaré William Lewis, directeur général du Dow Jones et éditeur du Wall Street Journal.

Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170 journalistes sont détenus en Turquie. Celle-ci occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.
(AFP, 11 octobre 2017)

RSF demande aux autorités turques de protéger les journalistes syriens

Deux semaines après l’assassinat à Istanbul d’une journaliste syro-américaine et de sa mère, ancienne journaliste et dissidente syrienne connue, Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités turques à tout mettre en oeuvre pour traduire les responsables du crime devant la justice.

Quinze jours après l’arrestation d’un suspect - un proche d’Orouba Barakat et de sa fille, Halla, qui ont été retrouvées assassinées à leur domicile à Istanbul le 21 septembre, ce dernier n’avait toujours pas encore été interrogé, ni déféré au parquet.

“A ce stade, nous demandons aux autorités turques de faire preuve de transparence dans le traitement de cette affaire sensible, de faire toute la lumière sur ce double assassinat et de tout mettre en oeuvre pour traduire les responsables du crime devant la justice, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de l’organisation. Il s’agit non seulement de rendre justice à la famille des victimes, mais aussi de lutter de façon plus efficace contre l’impunité des crimes visant les journalistes syriens en Turquie depuis 2015”.

Les yeux de la communauté syrienne en Turquie sont rivés sur cette affaire, ce double assassinat étant venu accroître la peur de certains de connaître le même sort, en raison de leurs activités politiques ou journalistiques.

La soeur d’Orouba Barakat a estimé sur les réseaux sociaux que le crime devait être commandité par Damas. Selon les médias turcs, son frère, Maen Barakat, a de son côté déclaré à la police que sa soeur avait reçu, peu de temps auparavant, des menaces de mort par téléphone de personnes affirmant appartenir au groupe Etat islamique.

Halla Barakat était journaliste pour la chaîne syrienne d’opposition Orient TV et son site du même nom. Elle devait commencer à travailler pour le site d’information Montada Al-Sharq (Al Sharq Forum). Elle avait également été employée par la chaîne anglophone de la télévision publique turque (TRT).

Orouba Barakat, ancienne journaliste, est une célèbre militante politique de l’opposition syrienne. Elle était membre du Conseil National Syrien avant que celui-ci n’adhère à la Coalition nationale syrienne (CNS). Elle projetait également de créer une association pour venir en aide aux femmes syriennes arrivées en Turquie et victimes de répression et de violence.

Au moins trois autres journalistes syriens réfugiés en Turquie ont été assassinés dans des circonstances obscures depuis 2015. C’est le cas de Naji Jerf qui a été assassiné en plein jour en décembre 2015 à Gaziantep, au sud-est de la Turquie. En juin dernier, un suspect et membre du groupe EI a été condamné à la prison à vie par un tribunal sans pour autant que sa famille puisse être représentée lors de l’audience. Mais également les cas de Mohamed Zaher al-Sherqat, assassiné en avril 2016 à Gaziantep, de Ibrahim Abdelqader et son ami Fares Hammadi assassinés à Urfa en octobre 2015.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au Classement mondial 2017 de la liberté de la presse, établi par RSF. (RSF, 5 octobre 2017)

Exibition on Banned Books in Turkey at Frankfurt Book Fair

Location: Salon (Hall) 5.0 E143.
October 11th – 15th, 2017
Story of Banned books in Turkey 92 years

Basic Titles: Free Word. International PEN’s Call fort he Justice. International Publishers Association’s Denounce. Fristad Sigtuna and ICORN. 40 Years of Struggle of Belge International Publishing for Freedom to Publish. Watergate or Irangate of Turkey.The eleven of Cumhuriyet. The nine of Özgür Gündem. Evrensel Publishing House.

Basic Taboos: I. Taboo of communism and socialism II. Taboo of Armenian Genocide III. Taboo of Anatolian, Pontos and Cretan Greeks IV. Kurdish Taboo V. Assirian Taboo VI. Official Ideogogy / Kemalism Taboo VII. Militarism and Police State Taboos VIII. Sexual Taboo IX. Taboos based on Religion and Belief X. Turkishness Taboo XI. Guerilla Taboo XII. Taboos of Politicians and Statemen XIII. Liberal Writers in the Prison Now in Turkey

Curator: Ragıp Zarakolu, Coordinator: Monica Dahlgren, Graphic Designer: Regina Clevehorn
Supported by Sigtuna Kommun and Sigtuna Foundation, Sweden

Ant a 50 ans, Inci Tugsavul 77 ans



Ma chère Inci,

Je célèbre le 77e anniversaire de ta vie remplie de rudes épreuves tout en partageant avec nos amis un reportage réalisé par notre confrère Koray Düzgören à Medya Haber TV à l'occasion du 50e anniversaire de la fondation de la revue Ant.

https://www.youtube.com/watch?v=v6wmrahwvny

Enfants de familles travailleuses, nous sommes nés durant la 2e Guerre Mondiale à quatre ans d'intervalle et avons très tôt consacré nos vies au journalisme et à la lutte sociale.

Il y a 53 ans à Istanbul, nous avons transformé le quotidien Aksam, le plus ancien journal de Turquie, en un des drapeaux de la lutte sociale.

De 1967 à 1971, nous avons poursuivi cette lutte sans compromis avec la revue et la maison d’édition Ant.

Ant était, dans une large mesure, ton œuvre avec ses nouveautés esthétique, graphique et typographique, son contenu révolutionnaire et plus important encore, ta gestion humaine.

Ensuite ce très long exil…

Avec nos amis qui partagent le même combat, on a fondé et développé la Résistance Démocratique de Turquie, l'Union pour la Démocratie, Info-Turk et les Ateliers du Soleil.

Tu étais toujours au front, c’est toi qui portais toujours le fardeau le plus lourd.

Dans cette vie commune de plus d’un demi-siècle, nous avons vécu tout ensemble la lutte et l'amour et nous avons résisté ensemble contre tous les complots et agressions.

Au fur et à mesure que les années passent, les problèmes de santé intensifs nous frappent constamment jour et nuit tel un marteau ...

Encore combien d'années? Combien de mois? Combien de jours?

La réponse se trouve peut-être dans ce célèbre chant irlandais:

Combien d'années doivent exister certaines personnes
Avant qu'il leur soit permis d'être libres?
Oui, et combien de fois un homme peut-il tourner la tête
En prétendant qu'il ne voit rien?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
La réponse est soufflée dans le vent.


Je t’envoie cette réponse et mon amour inépuisable à ton anniversaire via le vent d’automne qui caresse mon front lorsque j’arpente dans le parc Josaphat de Bruxelles les allées couvertes de feuilles mortes.

Dogan Özgüden


Protest against Access Block to Book ‘Mahrem’ on Internet

The Publishers Union of Turkey (TYB) has criticized the ruling of access block on the book titled “Mahrem/Gizli Belgelerde Türkiye’nin Sırları” published by Kırmızı Kedi Publishing House, and declared that it supports the campaign called “Don’t Touch Mahrem” launched by the publishing house.

İstanbul 1st Criminal Judgeship of Peace had ordered the access to many social media account, which include sales and promotion links, to be blocked and content to be removed from the publication.

According to TYB’s statement, the verdict was rendered on the ground of “violation of personal rights” upon the petition submitted by the lawyer of Justice and Development Party (AKP) MP Celalettin Güvenç

Stating that there is no ban verdict rendered on the book, the TYB in it statement said, “The ruling of blocking its promotion and sales prevents the readers from accessing to the book”.

Penned by Barış Türkoğlu and Barış Pehlivan, the book tells the story of a mass sexual assault launched on a child in 2017 and the attempts to cover this act.
(BIA, 3 October 2017)

Kurdish Question / Question kurde

Barzani, fondateur de l'autonomie du Kurdistan a quitté la présidence

Le père de l'autonomie du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a annoncé dimanche quitter la présidence de cette région après son pari raté d'obtenir l'indépendance qui a conduit à la perte de presque tous les territoires que les Kurdes disputent à Bagdad.

Parallèlement, des combats suivis de négociations, les Kurdes ont accepté de céder aux forces irakiennes le poste-frontière stratégique de Fichkhabour, situé aux confins des territoires turc, syrien et irakien et par où passe l'oléoduc acheminant le pétrole vers le terminal turc de Ceyhan. Ce poste-frontière se trouve pourtant dans les limites du Kurdistan irakien.

Dans un climat d'extrême tension, les députés kurdes réunis à huis-clos à Erbil ont pris connaissance de la lettre que M. Barzani leur a adressée annonçant qu'il ne serait plus président.

"Après le 1er novembre, je n'exercerai plus mes fonctions et je refuse que mon mandat soit prolongé", affirme l'architecte du référendum d'indépendance du 25 septembre dans cette missive dont l'AFP a obtenu une copie.

Le Parlement kurde avait récemment gelé les prérogatives de M. Barzani à la suite de ce référendum qui a déclenché une crise sans précédent entre Erbil et Bagdad.

Aussitôt après les résultats, le gouvernement central irakien avait envoyé ses troupes reprendre le contrôle de toutes les zones situées hors de la région autonome et dont les combattants kurdes avaient pris le contrôle depuis 2003.

En quelques jours, la quasi-totalité de ces territoires sont repassées aux mains du pouvoir central.

Pire encore, en reprenant les puits de pétrole de Kirkouk (nord), qui représentaient quasiment la moitié des revenus de la région autonome déjà fortement endettée, Bagdad portait un coup fatal à la viabilité économique du rêve kurde, vieux d'un siècle, de créer un État.

- 'Rester peshmerga' -

M. Barzani avait cru pouvoir imposer son rêve d'indépendance, malgré le refus de la communauté internationale, à l'exception d'Israël.

A 71 ans, le leader kurde toujours revêtu de l'habit kaki des combattants kurdes (peshmergas), a toutefois affirmé qu'il va "rester un peshmerga" et "défendre les acquis du peuple du Kurdistan".

Après la lecture de cette lettre, le Parlement a effectué une répartition provisoire de ses pouvoirs d'ici l'élection présidentielle, dont la date n'est pas encore fixée.

Alors que les parlementaires étaient réunis dans l'assemblée en soirée, des dizaines d'hommes brandissant des bâtons et des pierres se sont précipités vers le bâtiment, frappant des journalistes présents devant, ont rapporté médias et parlementaires.

Les forces de l'ordre ont tiré en l'air pour disperser ces assaillants, a constaté un correspondant de l'AFP.

L'opposition, notamment le parti Goran qui veut un "gouvernement de salut national" à la place de M. Barzani, s'oppose à la répartition proposée par les grands partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani et son rival de l'Union patriotique kurde (UPK), ont indiqué des députés.

Massoud Barzani "symbolise l'échec de la politique kurde et la seule chose qui lui reste à faire est de s'excuser publiquement", a lancé avant l'ouverture de la session Raboun Maarouf, député de Goran. Des partisans du président kurde l'ont aussitôt pris à parti.

Le mandat du premier président kurde élu, qui avait expiré en 2013, avait été prolongé de deux ans par le Parlement. Il s'est poursuivi sans élection ni décision formelle face au chaos engendré par l'offensive du groupe Etat islamique (EI).

- Sans gloire -

Massoud Barzani, descendant d'une illustre famille de combattants pour l'indépendance part sans gloire alors qu'il y a un mois encore, il haranguait les foules en leur promettant l'indépendance.

Il a mis sur le compte d'une "haute trahison" la perte de la quasi-totalité des territoires disputés avec Bagdad, faisant référence sans les nommer aux dirigeants du parti rival UPK dont les combattants s'étaient retirés, le 16 octobre, sans combat de la province pétrolière de Kirkouk, face à l'armée fédérale.

Selon des diplomates, lors de ses fréquentes visites à Erbil avant le référendum, Qassem Souleimani, chargé des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite de l'Iran voisin, lui avait prédit qu'il serait contraint au départ s'il maintenait son référendum.

Son pari, il l'a lancé "avec le soutien d'une petite poignée de conseillers, pas à l'issue d'une opération démocratique", expliquait récemment à l'AFP Kirk Sowell, expert de la politique irakienne.

Il n'a pas pris au sérieux les mises en garde des pays occidentaux et notamment de son meilleur allié les États-Unis. Mais il n'a pas non plus mesuré à quel point l'Irak avait changé après les nombreuses victoires contre l'EI ni compris que le sentiment national était heurté par sa décision.
(AFP, 28 octobre 2017)

Les Kurdes perdent les zones disputées en Irak, élections reportées

L'armée irakienne a repris en 48 heures quasiment toutes les zones dont les combattants kurdes s'étaient emparés progressivement depuis 2003, notamment dans la province pétrolière de Kirkouk.

Face à ce cuisant revers et à la profonde crise politique qui s'ensuit, le comité d'organisation des élections présidentielle et législatives a reporté ces scrutins prévus initialement le 1er novembre dans le Kurdistan.

Plus de trois semaines après le "oui" massif à leur référendum d'indépendance controversé, ce retrait aux allures de défaite a encore exacerbé les tensions entre les deux grands partis traditionnels de la région autonome kurde. Une réunion du Parlement local devant discuter des élections présidentielle et législatives du 1er novembre a été reportée sine die.

"L'autorité du pouvoir central doit être rétablie partout en Irak", avait déclaré mardi soir le Premier ministre, Haider al-Abadi.

Chef de la police de Kirkouk, le général Khattab Omar a souligné que les forces irakiennes allaient patrouiller "dans les quartiers kurdes" afin de rassurer la population.

- 'Pas une opération militaire' -

"Il ne s'agit pas d'une opération militaire mais d'un redéploiement des forces dans toutes les régions afin d'y appliquer la loi (...)",
a assuré mercredi à l'AFP le général Yehya Rassoul, porte-parole du Commandement conjoint des opérations (JOC).

Face aux tensions, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mercredi toutes les parties à "s'abstenir de toute menace et d'un recours à la force, et de s'engager dans un dialogue constructif sur un chemin de désescalade".

Le Conseil, qui s'était prononcé en septembre contre le référendum d'indépendance du Kurdistan, réaffirme mercredi dans sa déclaration son attachement à l'unité de l'Irak, en soulignant l'importance de concentrer tous les efforts sur les combats visant à vaincre le groupe jihadiste Etat islamique.

Les forces armées irakiennes ont affirmé avoir atteint leurs objectifs dans la région de Kirkouk, à l'issue d'une opération de 48 heures lancée dans les zones en dehors du Kurdistan autonome mais prises par les peshmergas (combattants kurdes) en 2014, lors du chaos né de l'offensive éclair des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les Kurdes ont "quasiment perdu" tous les territoires "qu'ils avaient progressivement grignotés depuis 2003", souligne le géographe français Cyril Roussel.

"Il ne leur reste plus que quelque 5 à 6.000 km2 dans la province de Ninive et 520 km2 à Altun Kupri, sur la route Kirkouk-Erbil. C'est quasiment un retour aux limites des trois provinces qui forment la région autonome", a ajouté cet expert du Kurdistan irakien.

"C'est un nouveau Anfal pour le Kurdistan", a déclaré dans un communiqué le vice-président de la région kurde, Kosrat Rassoul, faisant allusion à la violente campagne lancée en 1987-88 par Saddam Hussein contre les Kurdes, dont près de 180.000 avaient été tués et plus de 3.000 villages détruits.

Depuis l'invasion américaine de 2003, les peshmergas s'étaient emparés progressivement de 23.000 des 37.000 km2 revendiqués par le Kurdistan autonome hors de ses limites administratives.

Cette large bande de plus de 1.000 km partant de la frontière syrienne jusqu'à celle avec l'Iran passe par les provinces de Kirkouk, Ninive, Diyala, Salaheddine et la province kurde d'Erbil.

- Perte des champs pétroliers -

Le coup le plus dur pour les Kurdes a été la perte des champs pétroliers de Kirkouk, qui ruine leur espoir d'un Etat indépendant détaché de l'Irak.

Jusqu'ici, près des trois quarts de la production pétrolière de Kirkouk étaient exportés par le Kurdistan, contre l'avis de Bagdad.

Preuve que le pouvoir central veut pousser rapidement son avantage, le ministre irakien du pétrole, Jabbar al-Louaibi, a demandé mercredi à la compagnie British Petroleum (BP) "de prendre au plus vite les mesures nécessaires pour développer les infrastructures pétrolières de Kirkouk".

Selon la compagnie publique irakienne, la North Oil Company (NOC), des techniciens sont par ailleurs déjà revenus sur deux champs du nord-ouest de Kirkouk afin de relancer la production.

"Avec la perte des champs (pétroliers), le portefeuille kurde est divisé par deux", a souligné le géographe Cyril Roussel, d'après qui "c'est la fin de l'autonomie économique" et "du rêve d'indépendance" du Kurdistan.

"L'Union patriotique du Kurdistan (UPK) a sabordé le bateau pour couler le capitaine" Massoud Barzani, président de la région autonome et dirigeant du grand parti rival, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), a-t-il ajouté.

Les deux grandes formations kurdes sont entrées en guerre ouverte après le succès des troupes irakiennes face aux peshmergas.

- Divisions profondes -

L'actuel président du Parlement kurde, Youssef Mohammad, qui appartient au parti d'opposition Goran, a appelé "à la démission de Massoud Barzani et de l'élite politique" de la région autonome du Kurdistan.

"Le meilleur service que peut rendre Massoud Barzani à son peuple, c'est d'endosser la reponsabilité de cette situation et de présenter sa demission", a-t-il dit dans une déclaration.

"Pendant que nous étions occupés à protéger le peuple kurde, Massoud Barzani s'activait à voler le pétrole et à renforcer son influence", a accusé Lahour Cheikh Zengi, chef du contre-terrorisme kurde dans la région de Souleimaniyeh, fief de l'UPK.

De son côté, M. Barzani a accusé l'UPK d'avoir "ouvert la voie à cette attaque qui a entraîné le retrait des peshmergas".
(AFP, 19 octobre 2017)

UN Inter-Parliamentary Union Becomes Party to HDP Trial

The Inter-Parliamentary Union (IPU) consisting of parliamentarians of United Nations (UN) countries has become a party to case of arrested Co-Chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ and other arrested MPs of the the Peoples' Democratic Party (HDP) that was brought before the European Court of Human Rights (ECtHR).

IPU had applied to the ECtHR with the request to become a third party in the trial.

HDP Vice Co-Chair in charge of Foreign Affairs Hişyar Özsoy has announced that IPU's request was granted by the ECtHR.

The ECtHR had also granted the requests of Council of Europe's Commissioner for Human Rights Muiznieks, ARTICLE 19 and Human Rights Watch to become a third party in the trial earlier.

Application process to the ECtHR

On February 20, 2017, a delegation consisting of HDP Group Deputy Chair Filiz Kerestecioğlu, Vice Co-Chair Saruhan Oluç, deputies Mithat Sancar, Ertuğrul Kürkçü and Osman Baydemir, and human rights advocate lawyer Reyhan Yalçındağ submitted an application to the ECtHR for HDP's arrested Co-Chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, and its MP İdris Baluken for whom a detention warrant was issued despite his medical condition.

In the application submitted to the ECtHR today, HDP said:

"It is a violation of the right to freedom and security protected by the Constitution and the European Convention on Human Rights that Co-Chairs of the HDP, the third party with the most votes, have to stand trial in detention on remand, especially in the course of the referendum, for events they have attended on behalf of its electors and the party and the press conferences they have organized".

The application also pointed out that

- the buildings, election bureaus and equipments of the HDP had been attacked 22 times in 2014, 106 times in 2015 before the June 7 General Elections, and 36 times in 2016,
- 9,796 people were taken into custody and 2,906 people were arrested in operations against HDP, and Democratic Regions Party (DBP) since July 22, 2015 and 5,471 people were detained and 1,482 others were arrested including the party's Co-Chair Demirtaş, Yüksekdağ and 10 other MPs.

Arbitrary and systematic arrest with political agenda

In the application, it was also underlined, that there was a political agenda behind the detentions and arrests which became arbitrary and systematic aiming at silencing and punishing the opposition trying to get organized for the "No" Campaign.

What happened?

After the legislative proposal on the Constitutional amendments concerning lifting parliamentary immunity of the MPs against who was subjected to summary of proceedings, had been passed in the Grand National Assembly (TBMM) General Assembly on May 20, 2016, many HDP MPs had been taken into custody, some were later released and others were arrested.

Five MPs including the party's Co-Chair Figen Yüksekdağ, have been relieved of her MP duties.

11 of the arrested MPs are still behind bars. (BIA, October 18, 2017)

Ankara propose à Bagdad sa "coopération" contre le PKK

La Turquie est prête à "coopérer" avec le gouvernement irakien pour chasser de son territoire les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée "terroriste" par Ankara, a indiqué lundi le ministère turc des Affaires étrangères.

"Nous sommes prêts à toute sorte de coopération avec le gouvernement irakien pour mettre fin à la présence du PKK sur le sol irakien", déclare le ministère turc dans un communiqué.

Le PKK livre depuis 1984 une sanglante guérilla en Turquie et dispose de bases arrières dans les zones montagneuses du nord de l'Irak qui sont régulièrement bombardées par l'aviation d'Ankara. Les forces de sécurité turques y font parfois des incursions.

Deux soldats turcs ont ainsi été tués et trois blessés lundi dans une embuscade du PKK dans la région de Zab, dans le nord de l'Irak, a indiqué l'état-major turc dans un communiqué.

Bagdad affirme que des membres du PKK se trouvent à Kirkouk, ce que des responsables kurdes irakiens démentent, reconnaissant toutefois la présence de "sympathisants" du mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

"Nous accueillons avec satisfaction les déclarations du gouvernement irakien selon lesquelles la présence des éléments de l'organisation terroriste PKK ne sera pas tolérée à Kirkouk", indique le ministère turc des Affaires étrangères dans le communiqué.

La province de Kirkouk, riche en pétrole, est au coeur de la vive dispute entre Bagdad et les autorités régionales du Kurdistan irakien, qui s'est envenimée depuis la tenue d'un référendum d'indépendance le mois dernier incluant notamment cette région multiethnique.

Dans ce contexte explosif, les forces irakiennes ont lancé dimanche une opération à Kirkouk et ont notamment repris un champ pétrolier et l'aéroport militaire de la ville.

Le gouvernement turc a également vivement critiqué le référendum d'indépendance organisé par Erbil. Ankara craint que la création d'un Etat kurde à sa frontière ne fasse tache d'huile dans la forte minorité kurde de Turquie.

Ankara critique tout particulièrement l'inclusion de Kirkouk dans le scrutin d'indépendance, soulignant le caractère multiethnique de la province, où vivent des Kurdes, des Arabes et des Turkmènes.

Le référendum kurde a conduit la Turquie et l'Irak à mettre de côté leurs différends. Les deux pays s'étaient vivement accrochés l'an dernier au sujet de la présence d'une base militaire turque dans la région de Mossoul, Bagdad réclamant son retrait.

Par ailleurs, la Turquie a décidé lundi de fermer son espace aérien à tous les vols à destination et en provenance du Kurdistan irakien, a annoncé le porte-parole du gouvernement Bekir Bozdag.

"L'espace aérien turc a été complètement fermé", a déclaré M. Bozdag.

L'impact d'une telle mesure est difficile à évaluer puisque Bagdad a déjà fermé l'espace aérien du Kurdistan aux vols internationaux, une décision mise en oeuvre par toutes les compagnies, y compris turques, qui desservaient Erbil.
(AFP, 17 octobre 2017)

Une foule immense rend hommage à l'ex-président irakien Talabani

Des dizaines de milliers de personnes, dont des dirigeants irakiens et kurdes, ont rendu un vibrant hommage à l'ex-président d'Irak, le Kurde Jalal Talabani, lors de ses funérailles vendredi au Kurdistan.

Portant des drapeaux verts de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) avec l'effigie du fondateur du parti, Jalal Talabani, ils ont bloqué durant trois heures le cortège qui devait se rendre de l'aéroport à la grande mosquée de son fief de Souleimaniyeh, une province du Kurdistan dans le nord de l'Irak.

Des gens pleuraient, voulaient embrasser la voiture transportant le cercueil en criant "yekdaka" ("juste un moment" en kurde), qui a mis du temps pour se frayer un chemin à travers la foule pour parvenir à la mosquée.

L'ancien président irakien a été mis en terre près de son bureau et de sa maison.

Vétéran de la cause kurde, Jalal Talabani est mort mardi en Allemagne à l'âge de 83 ans, après y avoir été hospitalisé d'urgence.

L'avion d'Iraqi Airways transportant sa dépouille a atterri dans la matinée à Souleimaniyeh, en dérogation à l'interdiction des vols internationaux imposé au Kurdistan par le pouvoir à Bagdad pour riposter au référendum d'indépendance organisé fin septembre dans cette région autonome.

Le tapis rouge a été déroulé et une haie d'honneur s'est formée sur le tarmac de l'aéroport. La veuve de Jalal Talabani, Hero, est descendue de l'appareil accompagnée de ses deux fils.

Sous des tentes blanches installées à proximité ont pris place son vieil adversaire, le président du Kurdistan Massoud Barzani, le Premier ministre kurde Nechervan Barani, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif ainsi que des représentants politiques kurdes de Syrie, d'Iran et de Turquie.

L'actuel président d'Irak, le Kurde Fouad Massoum, et le ministre irakien de l'Intérieur Qassem Al-Araji ainsi que le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, étaient également présents, alors que le pouvoir central et le Kurdistan sont en crise ouverte depuis le référendum controversé du 25 septembre.

Les personnalités ont déposé des couronnes de fleurs sur le cercueil recouvert du drapeau kurde, rouge blanc et vert avec un soleil au centre. Les hymnes nationaux irakien et kurde ont été joués. Le cercueil a été ensuite transporté à la mosquée.

C'est la première fois depuis la chute de la royauté en 1958 que l'enterrement d'un président a suscité une telle ferveur, car beaucoup de ses prédécesseurs sont morts exécutés ou en exil.

Le général Abdel Karim Kassem, tombeur de la monarchie a été exécuté en 1963, son successeur le colonel Abdel Sallam Aref a péri dans un accident d'hélicoptère en 1966 et son frère Abdel Rahmane Aref, président de 1966 à 1968, est mort en 2007 exil en Jordanie.

Ahmad Hassan Bakr, président de 1968 à 1979, est mort en 1982 et avait bénéficié d'une petite cérémonie militaire. Saddam Hussein, qui a présidé l'Irak de 1979 à 2003, a pour sa part été exécuté en décembre 2006.

Affaibli par la maladie depuis plusieurs années, Jalal Talabani est mort en Allemagne où il avait dû être transporté juste avant la tenue du référendum au Kurdistan, en raison de la détérioration de son état de santé.

Négociateur habile et politicien aguerri par de longues années de lutte pour la cause kurde, il a été le premier président kurde de l'Irak (2005-2014).
(AFP, 6 octobre 2017)

HDP MP Çelik Sentenced to 6 Years in Prison

Peoples’ Democratic Party (HDP) Muş MP Burcu Çelik has been sentenced to 6 years in prison on charge of aiding and abating a terror organization.

Being kept in Sincan Closed Women’s Prison, Çelik made her statement of defense via Audio and Visual Information System (SEGBİS) in the hearing at Muş 1st Heavy Penal Court.

Çelik stated that the verdict rendered must be in accordance with public conscience and the people who elected her.

“The evidence in the file are insufficient and this is not appropriate for a legal judgement.

“I believe it is never too late for anything. I want to express that I believe any living being that breathes in this geography has the right to co-exist”.

As the defense attorneys rejecting the accusations demanded that Çelik be acquitted, the court delegation Çelik of “propagandizing for a terror organization” and “being a member of a terror organization”. Çelik was sentenced to 6 years in prison on charge of “aiding and abating a terror organization” and the court ruled continuation of her arrest.

Burcu Çelik was arrested on charges of “propagandizing for a terror organization”, “being a member of a terror organization” and “aiding and abating a terror organization” on April 19, 2017. (BIA, October 6, 2017)


HDP’s Konca Relieved of MP Duties

Peoples’ Democratic Party (HDP) Women’s Assembly Spokesperson and Siirt MP Besime Konca has been relieved of her MP duties at the Grand National Assembly of Turkey (TBMM) due to her finalized sentence of two and a half years.

Gaziantep Regional Court of Law had upheld the sentence two and a half years in prison imposed on Konca on charge of “propagandizing for a terror organization”.

After being arrested on December 13, 2016 with HDP Group Deputy Chair Çağlar Demirel, was released on probation on May 3, 2017.

Konca was sent to prison on May 29, 2017 after Batman 3rd Heavy Penal Court issued a detention warrant for Konca on May 9, 2017.

Konca was released on July 28.

HDP MPs Figen Yüksekdağ, Nursel Aydoğan, Faysal Sarıyıldız and Tuğba Hezer Öztürk have been relieved of their MP duties so far. Thus, the number of HDP MPs decreased from 59 to 55.

Nine HDP figures elected MP in November 1, 2015 elections are behind bars: Selahattin Demirtaş, Figen Yüksekdağ, İdris Baluken, Selma Irmak, Gülser Yıldırım, Ferhat Encü, Abdullah Zeydan, Çağlar Demirel, Burcu Çelik.

Konca was born in Maraş in 1970. She was in prison between 1993-2004 over political crimes.

She was arrested again as part of the Kurdistan Communities Union (KCK) in 2009 and was released in 2014.

She worked at Free Women’s Congress Association for some time.

She was elected HDP Şırnak MP in November 1, 2015 elections after having served as a member at the Democratic Society Congress (DTP) Central Executive Board.
(BIA, 3 October 2017)

Décès de l'ex-président irakien Jalal Talabani, vétéran de la cause kurde

L'ancien président irakien Jalal Talabani, vétéran de la cause kurde, est décédé mardi au moment où la région du
Kurdistan s'est engagée unilatéralement sur la voie de l'indépendance avec un référendum très controversé.

Affaibli par la maladie depuis plusieurs années, il est mort à 83 ans en Allemagne où il avait dû être transporté juste, avant la tenue le 25 septembre du référendum, en raison de la détérioration de son état de santé.

Négociateur habile et politicien aguerri par de longues années de lutte pour la cause kurde, Jalal Talabani a été le premier président kurde de l'Irak (2005-2014).

Le parti fondé par Jalal Talabani, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), s'était montré dans un premier temps sceptique quant à la tenue de cette consultation mais avait fini par y participer.

Le Premier ministre Haider al-Abadi, vivement opposé au référendum car jugeant que la région autonome kurde fait partie intégrante de l'Irak, a salué un "partenaire loyal pour la construction d'un Irak fédéral".

"Il avait décrit l'Irak comme un bouquet composé de plusieurs fleurs", a-t-il souligné, en référence aux différentes communautés composant l'Irak.

"J'ai perdu un ami et un frère, je suis content qu'on ait pu lutter ensemble", a affirmé de son côté le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, qui a annoncé un deuil d'une semaine pendant laquelle les drapeaux kurdes seront en berne.

- 'Oncle Jalal' -

"Oncle Jalal", comme l'appelaient ses sympathisants, s'était taillé une solide réputation d'homme de paix pour avoir tenté de réduire les divisions entre musulmans chiites et sunnites, et entre Arabes et Kurdes.

"Il est le seul président dont la mort rend triste les Arabes, les Kurdes et toutes les autres ethnies", a réagi Zana Saïd, député de l'UPK.

Respecté en Irak, il l'était aussi à l'étranger, où il avait su entretenir de bonnes relations à la fois avec les Etats-Unis et l'Iran.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a salué un dirigeant ayant "rendu de grands services à son pays".

Né le 12 novembre 1933 à Kalkan, un village de montagne, Talabani rejoint les rangs du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), la formation historique des Kurdes d'Irak, quelques années après sa création en 1946.

En 1961, il prend part à la première grande révolte kurde mais ne digère pas le fait que son modèle, la figure du combat nationaliste kurde Moustafa Barzani -père de Massoud-, signe trois ans plus tard un accord de paix avec Bagdad qui ne mentionne pas l'autonomie du Kurdistan. Il entre alors en dissidence.

En 1975, il fonde l'UPK, qui devient le grand rival du PDK dont a hérité Massoud Barzani.

Quand éclate une nouvelle révolte kurde, durement réprimée par Saddam Hussein en 1988, UPK et PDK s'opposent toutefois ensemble au dictateur, ennemi juré du peuple kurde.

Après la guerre du Golfe en 1991, une intervention étrangère stoppe une offensive irakienne qui venait de pousser des centaines de milliers de Kurdes à l'exil.

La mise en place d'une zone d'exclusion aérienne permet alors aux Kurdes d'instaurer peu à peu un gouvernement autonome mais les luttes intestines ressurgissent.

- Premier Kurde président -

En 1993, les déchirements entre l'UPK et le PDK dégénèrent en conflit armé.

Après un accord de paix (1998), le véritable rapprochement intervient en 2002.

Puis à la chute de Saddam Hussein en 2003 après l'invasion américaine du pays, Talabani et Barzani enterrent la hache de guerre et font liste commune pour les législatives de 2005.

Cette même année, Talabani est désigné président de la République, devenant le premier Kurde à assumer ce poste essentiellement protocolaire. Il est ensuite élu en 2006 et réélu en 2010.

Doté d'un solide sens de l'humour et d'une personnalité joviale, Talabani, marié et père de deux enfants, avait la réputation d'être un bon vivant, mais des ennuis de santé ont marqué la fin de sa carrière.

En décembre 2012, il a été se faire soigner en Allemagne après une attaque cérébrale. Talabani était rentré en juillet 2014 en Irak, en proie au chaos après une offensive fulgurante des jihadistes. Il ne s'était cependant pas représenté à la présidence et le Kurde Fouad Massoum lui avait succédé.
(AFP, 3 octobre 2017)

Le Kurdistan irakien de plus en plus cible des opérations répressives

Le couperet est tombé: depuis 15h00 GMT vendredi, les liaisons aériennes entre le Kurdistan irakien et l'étranger ont été coupées, sur ordre de Bagdad, et la région autonome est de plus en plus isolée, avec une dénonciation très ferme par Washington de son référendum d'indépendance de lundi.

Si ce scrutin a été rejeté par tous les voisins de l'Irak comptant des minorités kurdes --l'Iran, la Syrie et la Turquie--, ce sont les Etats-Unis qui ont eu les mots les plus durs vendredi.

Les Etats-Unis "ne reconnaissent pas" ce référendum "unilatéral" et appellent toutes les parties au "dialogue", a déclaré le secrétaire d'Etat Rex Tillerson dans un communiqué.

"Le vote et les résultats manquent de légitimité", a ajouté le chef de la diplomatie américaine, sans mentionner que le "oui" l'avait emporté à près de 93%: "Et nous continuons à soutenir un Irak uni, fédéral, démocratique et prospère", a-t-il insisté, appelant "toutes les parties, y compris (les) voisins de l'Irak, à rejeter toute mesure unilatérale et tout recours à la violence".

Dans les heures avant la fin de l'ultimatum lancé par Bagdad mardi, de nombreux étrangers se sont empressés de quitter le Kurdistan irakien, depuis les aéroports d'Erbil et Souleimaniyeh.

Le dernier vol en partance d'Erbil a été effectué par un appareil de Turkish Airlines à destination d'Istanbul, et c'est un avion d'Iraqi Airways qui a été le dernier à décoller de Souleimaniyeh, vers Dubaï.

"Ceux qui partent sont des étrangers, des Arabes et des Kurdes ayant une autre nationalité", a indiqué Dana Mohammad Saïd, porte-parole de l'aéroport de Souleimaniyeh. "Ceux qui arrivent sont des Kurdes qui se trouvaient à l'étranger" et ne veulent pas restés bloqués.

- Erbil-Istanbul, 3.000 dollars -

Certains passagers ont dû payer leur billet au prix fort pour partir à temps. "J'ai réservé mon vol en ligne il y a deux heures (...) Ça m'a coûté 1.500 dollars!", a ainsi expliqué un passager britannique, à Erbil, en refusant de dire son nom: "En plus, ils m'ont fait payer deux fois par erreur. Ça fait 3.000 dollars l'aller simple vers Istanbul...".

Au départ du dernier vol international, quelque 200 Kurdes ont manifesté devant l'aéroport d'Erbil munis de drapeaux kurdes, de ballons colorés et de pancartes appelant à l'"unité" et à l'"égalité".

Ce blocus aérien ne concerne pas les vols humanitaires, militaires et diplomatiques, a précisé Talar Faiq Saleh, la directrice de l'aéroport international d'Erbil.

Le ministère irakien des Transports a indiqué que la suspension avait été décidée "afin d'imposer l'autorité fédérale sur les aéroports" d'Erbil et Souleimaniyeh, et souligné que "les vols intérieurs se poursuivent".

Un vol Iraqi Airways à destination de Bagdad a de fait décollé d'Erbil à 19h00 (16h00 GMT), une heure après la fin de l'ultimatum, selon un journaliste de l'AFP.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a précisé que cette mesure n'était "pas une punition" après le "oui" au référendum initié par le président du Kurdistan Massoud Barzani, mais seulement "une mesure légale".

"Les vols internationaux reprendront (...) si l'autorité des transports est transférée" au pouvoir central, a-t-il ajouté.

- Abadi invité à Paris -

Même si les autorités kurdes ont répété qu'elles ne proclameraient pas automatiquement leur indépendance, Bagdad a exclu tout dialogue dans l'immédiat. "Il n'y a aucune négociation, ni officielle, ni secrète (...) et il n'y en aura pas tant que les responsables kurdes ne déclareront pas les résultats du référendum caducs", a affirmé un haut responsable irakien.

Le président français Emmanuel Macron a invité le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi le 5 octobre à Paris. La France veut "aider l'Irak pour ne pas laisser les tensions s'installer" avec le Kurdistan irakien, avec lequel la France "entretient des relations d'amitié", a indiqué l'Elysée vendredi.

Sans préciser où a eu lieu l'incident, la Turquie a annoncé vendredi qu'un soldat turc avait été tué et trois blessés dans le nord de l'Irak, dans une attaque qu'elle a attribuée aux séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'aviation turque bombarde régulièrement des bases du PKK dans la région autonome du Kurdistan irakien, et ces raids se sont intensifiés ces derniers jours après le référendum. Mais la Turquie, si elle dispose d'une base en Irak, dans la province de Mossoul, n'a pas officiellement de troupes au sol dans les zones autonomes kurdes.

La Turquie, dont la population compte au moins 15 millions de Kurdes, voit d'un mauvais oeil toute ébauche d'un Etat kurde, même hors de ses frontières. Elle craint qu'une telle entité ne galvanise les séparatistes du PKK dans le sud-est de son territoire.
(AFP, 1 octobre 2017)

Minorités / Minorities

La fondation Hrant Dink récompensée par la Fondation Chirac

Le prix Chirac pour la prévention des conflits est décerné à la fondation Hrant Dink, qui oeuvre pour les relations interculturelles entre les peuples d'Arménie et de Turquie, a annoncé mercredi la Fondation Chirac.

Le prix Culture pour la paix est par ailleurs décerné au Collectif Zoukak, une troupe de théâtre qui promeut l'art comme thérapie auprès des populations réfugiées dans les camps au Liban.

Les prix seront remis lors d'une cérémonie au musée du quai Branly - Jacques Chirac, le 23 novembre, en présence du président Emmanuel Macron, a indiqué la fondation de l'ancien chef de l'État.

Hrant Dink, du nom d'un journaliste arménien de Turquie, assassiné par un jeune nationaliste turc, s'est engagée pour la paix depuis sa création en 2007.

"Basant son action sur le développement d'une culture du dialogue, de l'empathie et de la paix, la Fondation Hrant Dink encourage les relations interculturelles entre les peuples d'Arménie et de Turquie, plaidant pour que la diversité culturelle soit reconnue comme une richesse, et les différences comme un droit", indique la Fondation Chirac.

"Dans une période où des centaines de milliers de réfugiés convergent sur le sol turc, sa parole de mesure et l'attention prioritaire qu'elle porte à éradiquer les discours de haine dans la presse par des programmes de formation et de veille, constituent à la fois une urgence et une action décisive de prévention des conflits", ont estimé les créateurs du prix.

Le Collectif Zoukak, créé en 2006 par le metteur en scène et acteur libanais Omar Abi Azar, "se rend au plus près des réfugiés dans les camps afin de proposer la pratique théâtrale sous l'angle de l'art thérapie pour extérioriser douleurs et traumatismes liés à la guerre".

Il intervient notamment dans les camps palestiniens ou partout au Liban, où sont réfugiées un millions de victimes du conflit syrien.

Le prix Chirac pour la prévention des conflits et le prix Culture pour la paix, créés en 2009, sont remis par un jury dont le travail est préparé par deux comités d'experts internationaux distincts qui lui soumettent chacun une liste de quatre candidats après avoir examiné des dizaines de dossiers en provenance de zones conflictuelles.
(AFP, 11 octobre 2017)

Politique intérieure/Interior Politics

Le maire d'Ankara démissionne "sur ordre d'Erdogan"

Le maire d'Ankara a démissionné samedi après 23 ans à la tête de la capitale turque, soulignant qu'il le faisait sur "ordre" du président Recep Tayyip Erdogan qui cherche à renouveler les rangs du parti au pouvoir en amont des élections de 2019.

"Je quitte mon poste de maire sur ordre de notre leader Recep Tayyip Erdogan", a déclaré samedi Melih Gökçek, 68 ans, lors d'un discours retransmis à la télévision. Il avait annoncé lundi dernier son intention de démissionner.

"Je me plie à la demande de Recep Tayyip Erdogan, pas parce que je ne pense pas avoir eu du succès, ni parce que je pense être fatigué, (...) mais seulement parce que je crois que (M. Erdogan) peut faire de notre pays un leader", a-t-il ajouté.

M. Gökçek, élu sous les couleur du parti de la Justice et du Développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir), a insisté sur le fait qu'il agissait dans l'intérêt de la Turquie. Son successeur n'était pas encore connu samedi.

M. Erdogan, qui a souvent souligné que certains pans de son parti souffraient d'usure, cherche à renouveler les rangs de l'AKP avant 2019, une année qui s'annonce décisive sur la plan politique, avec des élections municipales prévues en mars, suivies d'élections législatives et présidentielle en novembre.

Plusieurs maires ont ainsi été priés de démissionner et, face à certaines réticences, M. Erdogan avait averti que l'AKP, qu'il dirige, prendrait des mesures contre ceux qui refusent de se soumettre à ses injonctions.

Melih Gökçek, un habitué des sorties polémiques et des projets iconoclastes, est notamment connu pour ses commentaires extravagants sur Twitter, où il est suivi par plus de quatre millions d'abonnés.

Il a par exemple affirmé que des puissances étrangères pourraient avoir recours à des technologies d'avant-garde pour tenter de provoquer artificiellement un tremblement de terre avec l'objectif délibéré de fragiliser encore plus l'économie de la Turquie.

Plusieurs autres maires AKP ont démissionné ces dernières semaines, dont Kadir Topbas, qui a été maire d'Istanbul pendant 13 ans.
(AFP, 28 octobre 2017)

Un nouveau parti fondé par une "louve" d'extrême droite

Une ancienne ministre de l'Intérieur et figure du nationalisme turc, Meral Aksener, a lancé mercredi un parti politique dans l'objectif de disputer le pouvoir au président Recep Tayyip Erdogan, qui règne en maître depuis près de 15 ans.

Mme Aksener a promis d'oeuvrer au "renouveau" et à une Turquie "puissante" et "heureuse", lors d'un discours pugnace à Ankara pour le lancement de sa formation politique baptisée Iyi Parti, "le bon parti", selon une journaliste de l'AFP.

A 61 ans, cette femme politique au caractère en acier trempé espère imposer sa formation comme le principal obstacle de M. Erdogan lors des élections de 2019 qui entérineront le passage d'un système parlementaire à un système présidentiel, validé par référendum en avril.

"Nous avons de l'espoir, des rêves. (...) Nous avons de la force", a déclaré Mme Aksener, qui a présenté dans la matinée la demande d'enregistrement du parti au ministère de l'Intérieur. "Nous voulons une Turquie juste (...) nous voulons une société libre".

Des milliers de soutiens et les membres fondateurs de cette nouvelle formation ont assisté à son lancement dans une salle aux murs tapissés de soleils jaune et bleu, logo du parti, ainsi que de portraits du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk.
 Membre depuis 2001 membre du Parti d'action nationaliste (MHP), elle en avait été évincée en septembre 2016 après avoir échoué à en prendre la tête face à Devlet Bahçeli, leader de la droite nationaliste depuis près de 20 ans.

Sans parti, et armée de son seul bagout, Mme Aksener s'est néanmoins imposée comme un acteur incontournable de la scène politique lors de la campagne pour le référendum constitutionnel du 16 avril.

Tandis que le MHP soutenait cette réforme, Mme Aksener s'était imposée comme l'une des principales figures du camp du non.

- 'Potentiel' -

Dans les semaines précédant le lancement de son parti, des centaines de membres du MHP à travers le pays ont fait défection pour rejoindre Mme Aksener.

Un député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Aytun Ciray a également quitté lundi son parti, principale formation d'opposition au parlement, pour la rejoindre.

"L'émergence d'un nouveau parti est une chose positive parce que la Turquie a vraiment connu une pénurie en termes de partis d'opposition efficaces pendant de très nombreuses années", affirme Amanda Paul, spécialiste de la Turquie à l'European Policy Center à Bruxelles, qui estime que ce parti "a le potentiel pour être plus efficace que ceux qui existent déjà".

Selim Sazak, analyste politique turc au Delma institute à Abou Dhabi, est lui sceptique quant aux chances de Mme Aksener de remporter la présidentielle de 2019. "Etre seulement anti-Erdogan ne suffira pas", estime-t-il.

M. Erdogan a été Premier ministre de 2003 à 2014, année où il a été élu président.

- 'Louve' -

Meral Aksener est une figure atypique dans le paysage politique turc, où les femmes restent rares aux premiers rôles : il n'y a que deux femmes ministres et 14% des députés sont des femmes.

Elle a été affublée de nombreux surnoms, de la "dame de fer" turque, en référence à Margaret Thatcher, à "Asena", du nom d'une louve faisant partie de la mythologie turque, en passant par des références à Marine Le Pen, cheffe du parti d'extrême droite français.

Elle a été ministre de l'Intérieur moins d'un an, entre 1996 et 1997, et a été l'une des proches de l'ex-Première ministre Tansu Ciller.

Même si les détails de son programme politique n'ont pas encore été dévoilés, ses soutiens sont convaincus qu'elle peut recueillir des voix du MHP, mais aussi chasser sur les terres du CHP et du parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP.

Pour Kemal Can, auteur et spécialiste du MHP, ce nouveau parti pourrait avoir un succès inattendu, citant en exemple le président français Emmanuel Macron, qui n'a créé sa formation politique En Marche! que peu de temps avant l'élection présidentielle.

Mais les analystes estiment qu'il va falloir plus de temps pour voir comment se comporteront les électeurs de l'AKP.
(AFP, 25 octobre 2017)

Le maire d'Ankara annonce sa démission

Le maire d'Ankara Melih Gokcek, en poste depuis 1994, a annoncé lundi qu'il démissionnerait, dans un contexte de pressions exercées par le président Recep Tayyip Erdogan qui cherche à renforcer son pouvoir et à renouveler les rangs de son parti dans la perspective des élections de 2019.

Gokcek, 68 ans, le maire de Turquie ayant à son actif le plus long mandat, est l'un des trois maires de grandes villes turques ayant résisté aux appels du président Erdogan à démissionner.

"Si Dieu le veut, je réunirai le conseil municipal de la ville samedi, je dirai adieu aux membres amis du conseil et donnerai ma démission", a écrit sur Twitter M. Gokcek, à l'issue d'une rencontre avec le président Erdogan au palais présidentiel.

La semaine dernière, M. Erdogan a clairement fait comprendre que le maire d'Ankara devait obéir à son appel à démissionner.

"Ce qui est nécessaire doit être fait dans une courte période de temps", avait-il dit, avertissant que son parti de la Justice et du Développement (AKP, islamo-conservateur) prendrait des mesures contre les maires qui refusent de se soumettre à ses injonctions.

Le maire de Bursa, Recep Altepe, a annoncé sa démission lundi, tandis que le maire de Balikesir, Edip Ugur, a rendu publique une déclaration sur une possible démission.

Erdogan, qui a souvent souligné que certains pans de son parti souffraient d'usure, cherche à renouveler les rangs de l'AKP avant les élections de 2019.
 Les élections municipales qui se tiendront en mars 2019, donneront le ton à une année décisive sur le plan politique avec des élections législatives et présidentielle prévues en novembre.

M. Gokcek est connu pour ses commentaires extravagants sur Twitter, où il est suivi par plus de 4 millions d'abonnés.
 Il a ainsi affirmé que des puissances étrangères pourraient avoir recours à des technologies d'avant-garde pour tenter de provoquer artificiellement un tremblement de terre avec l'objectif délibéré de fragiliser encore plus l'économie de la Turquie.

En 2015, M. Gokcek s'en était pris à une porte-parole du département d'Etat américain, la qualifiant de "blonde stupide".

Le maire AKP d'Istanbul, Kadir Topbas, a annoncé sa démission en septembre après 13 années de mandat.
(AFP, 23 octobre 2017)

HDP Starts Legislative Year in Front of Prison

The Peoples’ Democratic Party (HDP) Parliamentary Group has started the new legislative year by issuing a statement for the press in front of Edirne Prison in which HDP co-Chair Selahattin Demirtaş is kept.

Stressing that the MPs are unlawfully kept in the prison, HDP co-Chair Serpil Kemalbay speaking for the parliamentary assembly said:

“Our Group Chair has been taken hostage in Edirne Prison. We find it meaningful to the start the new legislative year in Edirne.

“We are here to reveal the stage where the AKP (Justice and Development Party) Palace government has dragged to parliament to even though the parliaments are supposed to be the places that reflect peoples’ will, AKP (Justice and Development Party) Palace government, to draw attention to the anti-democratic picture in the parliament and to show that we haven’t gotten used to a picture of 10 MPs being taken hostage.

“The parliament drifts away from democracy. We are here as part of the democratic struggle we have been carrying out”.

Speaking to the Parliamentary Assembly,
Erdoğan said: “Don’t you see why? Their place is Qandil as you know”.

The names of the MPs who are still under arrest are:

* Selahattin Demirtaş - HDP Co-Chairperson
* Figen Yüksekdağ - Former HDP Co-Chairperson (She was relieved of her MP duties and removed from HDP membership on February 21, 2017)
* İdris Baluken - HDP Diyarbakır MP
* Selma Irmak - HDP Hakkari MP
* Gülser Yıldırım - HDP Mardin MP
* Ferhat Encü - HDP Şırnak MP
* Abdullah Zeydan - Hakkari MP
* Çağlar Demirel - Diyarbakır MP
* Burcu Çelik - Muş MP
* Enis Berberoğlu - CHP İstanbul MP
(BIA, 2 October 2017)

Forces armées/Armed Forces

Des forces turques entrent à Idleb en vue d'un "déploiement"

Des forces turques sont entrées tard jeudi soir dans la province d'Idleb, en vue de leur "déploiement" dans le nord-ouest de la Syrie, où une "zone de désescalade" doit être instaurée, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'armée turque avait lancé le 8 octobre des opérations de reconnaissance en vue d'établir dans le nord-ouest de la Syrie une des quatre zones de désescalade négociées par les parrains internationaux des belligérants en Syrie.

Cette zone de désescalade comprend la province d'Idleb, seule province dans le nord-ouest syrien à échapper au régime de Bachar al-Assad, mais aussi une partie des provinces voisines de Hama (centre), d'Alep (nord) et de Lattaquié (ouest).

"Un convoi militaire des forces turques (...) est entré dans la province d'Idleb, avant de prendre la direction de l'ouest de la province d'Alep", a indiqué l'OSDH dans un communiqué.

"C'est le premier déploiement des forces turques", après des opérations de reconnaissance ces derniers jours, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L'OSDH, qui se base sur un vaste réseau de sources à travers le pays en guerre, ne précise pas le but de ce déploiement, ni les effectifs déployés.

Selon M. Abdel Rahmane, "le déploiement va se faire dans l'ouest de la province d'Alep, près des zones contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG)", la principale milice kurde de Syrie, classée groupe terroriste par Ankara.
 Les forces turques vont notamment "se déployer au sud de la région d'Afrine", tenue par les Kurdes, selon la même source.

Au départ, l'opération semblait viser Tahrir al-Cham, une alliance jihadiste dominée par l'ex-branche d'Al-Qaïda, le groupe Fateh al-Cham, plus connu par le passé sous le nom de Front al-Nosra.

Le déploiement n'a pas pu être confirmée dans l'immédiat de source officielle turque.

L'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu avait rapporté jeudi soir l'arivée de plusieurs véhicules de transports de troupes blindés, d'ambulances et de conteneurs à Rehanli, ville frontalière de la Syrie, en vue d'un déploiement à Idleb.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
(AFP, 13 octobre 2017)

L'armée turque a lancé une "opération de reconnaissance" à Idleb

L'armée turque mène depuis dimanche une opération de reconnaissance dans la province syrienne d'Idleb en vue d'y établir une zone de désescalade visant à mettre un terme au conflit en Syrie, a annoncé lundi l'état-major.

"Les forces armées turques ont entamé le (dimanche) 8 octobre des activités de reconnaissance en vue d'établir des postes d'observation dans le cadre de l'opération qui sera menée dans la province d'Idleb", a déclaré l'armée turque dans un communiqué.

Cette déclaration survient alors qu'Ankara concentre depuis plusieurs jours ses troupes à la frontière avec la Syrie dans l'attente d'une opération visant à déloger de la province d'Idleb (nord-ouest) les jihadistes de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie.

Idleb, seule province dans le nord-ouest syrien à échapper au régime de Bachar al-Assad, figure parmi les quatre "zones de désescalade" annoncées en mai par les alliés internationaux du régime syrien et des rebelles, afin d'instaurer des trêves dans diverses régions de Syrie.

Ces cessez-le-feu, négociés à Astana par la Russie et l'Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des rebelles, excluent les groupes jihadistes, notamment Tahrir al-Cham, une coalition jihadiste composée essentiellement de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, qui contrôle une grande partie de la province d'Idleb.

"Les membres des forces armées turques poursuivent leur mission dans la zone (d'Idleb) dans le cadre des règles d'engagement adoptées (...) lors du processus d'Astana", a indiqué l'état-major turc dans son communiqué lundi.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi le lancement d'une opération de rebelles syriens à Idleb pour en chasser Tahrir al-Cham, mais sans participation turque.

L'armée turque a toutefois effectué des tirs d'artillerie dimanche pour appuyer l'avancée des rebelles syriens.

La Turquie agit en coordination avec la Russie. Les deux pays, qui soutiennent des camps opposés en Syrie, ont mis leurs divergences de côté ces derniers mois pour tenter de parvenir à un règlement du conflit qui a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés depuis mars 2011.
(AFP, 9 octobre 2017)

143 ex-militaires jugés pour une tuerie sur un pont d'Istanbul

Le procès de 143 anciens militaires turcs, qui risquent la prison à vie pour leur implication dans des affrontements ayant fait plusieurs dizaines de morts sur un pont d'Istanbul lors du putsch avorté de juillet 2016, s'est ouvert lundi.

Les suspects, parmi lesquels 30 officiers, sont notamment poursuivis pour assassinat et tentative de renversement du parlement et du gouvernement, selon l'acte d'accusation de plus de 1.000 pages.

Tous sauf huit sont actuellement en détention préventive et risquent chacun jusqu'à 37 peines de prison à perpétuité.

L'un des épisodes les plus marquants du putsch manqué du 15 juillet 2016 s'est joué lorsque des militaires factieux ont fait feu sur des civils sur l'un des ponts qui enjambent le Bosphore, rebaptisé depuis le "pont des martyrs du 15 juillet".

Sept putschistes et 34 civils sont décédés dans les affrontements qui y ont eu lieu, selon l'acte d'accusation. Parmi les victimes, figurent Erol Olçok, directeur de campagne du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, et son fils de 16 ans, nommé Abdullah Tayyip, en hommage au président turc et à son prédécesseur, Abdullah Gül.

Lors de l'enterrement de son "vieil ami" Erol Olçok et de son fils, M. Erdogan n'avait pu retenir ses larmes.

Des proches des victimes mais aussi des prévenus se sont rassemblés dans la matinée devant le tribunal de Silivri, à la lisière d'Istanbul, avant l'ouverture du procès.

Certains portaient des t-shirt avec des inscriptions réclamant pour les accusés la peine de mort, abolie en 2004 mais dont M. Erdogan a évoqué à plusieurs reprises le rétablissement depuis le putsch manqué.

De nombreux civils s'étaient précipités sur le pont la nuit de la tentative de coup d'Etat, répondant à l'appel adressé par M. Erdogan aux Turcs de confronter les putschistes.

"J'étais sur le pont avec mon père quand on nous a tiré dessus. Nous avons été tous les deux blessés par la même balle qui a pénétré dans mon bras avant de se loger dans celui de mon père", raconte à l'AFP devant le tribunal Fatmanur Goksu, une jeune femmes de 24 ans, le visage encadré par un voile.

- Des cadets 'trompés'?

Veycel Kilic, un homme âgé dont le fils, un ancien cadet de l'académie de l'armée de l'air fait partie des accusés, ne se fait pas d'illusion sur le sort qui l'attend.

"Le système judiciaire n'est pas sain donc je n'ai pas d'espoir", dit-il.

Il affirme que son fils avait été "trompé" la nuit du coup par ses supérieurs qui avaient envoyé les cadets de l'académie sur le pont en leur faisant croire qu'il s'agissait d'un exercice impromptu.

"Ces gamins sont restés neutres. S'ils avaient pris partie, des milliers de personnes auraient été tués et le sang aurait coulé dans le Bosphore comme un fleuve", affirme-t-il.

Le 16 juillet 2016 au petit matin, les dizaines de soldats qui se trouvaient sur le pont s'étaient rendus, déposant leurs armes sur le pont, signe de l'échec imminent des putschistes.

Ankara attribue cette tentative de putsch au prédicateur Fethullah Gülen, un ancien allié du président Erdogan dont il est devenu la bête noire à partir de 2013. M. Gülen, installé aux Etats-Unis, nie toute implication.

Après la tentative de putsch, les autorités turques ont lancé une riposte implacable contre les partisans présumés du prédicateur avec des purges d'une ampleur sans précédent.

Depuis juillet 2016, quelque 50.000 personnes ont ainsi été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Au cours d'un des nombreux procès visant des putschistes présumés, un tribunal turc a condamné mercredi à la prison à vie 40 personnes reconnues coupables d'avoir tenté d'assassiner le président Erdogan la nuit du 15 au 16 juillet 2016.

Ces purges ont suscité l'inquiétude de pays occidentaux et de défenseurs des droits de l'Homme qui accusent le gouvernement turc de profiter de l'état d'urgence en vigueur depuis plus d'un an pour étouffer toute voix critique dans le pays.
(AFP, 9 octobre 2017)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Arrestation de 49 membres présumés de l'EI

Les autorités turques ont procédé samedi à Ankara à l'arrestation de 49 membres présumés du groupe jihadiste Etat islamique (EI), dont certains soupçonnés de préparer un attentat lors de la fête nationale turque célébrée dimanche, a rapporté l'agence d'Etat Anadolu.

Au total, des mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre de 55 membres présumés de l'EI de nationalité étrangère, explique Anadolu, qui ne donne pas plus de détails sur leur nationalité.

L'agence de presse affirme que certaines des 49 personnes arrêtées dans la matinée à Ankara préparaient un attentat à l'occasion de la fête nationale turque dimanche.

Par ailleurs, quatre personnes, également soupçonnées de préparer un attentat au nom de l'EI, ont été arrêtées à Istanbul dans l'après-midi sur le parking d'un centre commercial de la rive européenne de la ville, toujours selon Anadolu.

Une bombe artisanale a été retrouvée dans leur véhicule, ajoute l'agence privée Dogan, qui précise que l'un des suspects a été blessé lors de l'interpellation.

La Turquie a été frappée depuis deux ans par de nombreux attentats meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI. Le dernier en date a fait 39 morts dans une discothèque huppée d'Istanbul la nuit du Nouvel An.

Depuis, les autorités procèdent régulièrement à l'arrestation de "terroristes" présumés et les mesures de sécurité restent maximales.
(AFP, 28 octobre 2017)

Une adolescente belge de 14 ans radicalisée arrêtée en Turquie

Une adolescente belge de 14 ans, portée disparue depuis fin mai, suspectée d'avoir rejoint un groupe jihadiste en Syrie, a été arrêtée en Turquie avec son bébé qui venait de naître, a annoncé samedi le parquet de Bruxelles.

La jeune fille, arrêtée le 10 octobre en Turquie, "est à nouveau sur le territoire belge depuis ce matin", a précisé dans un communiqué Ine Van Wymersch, premier substitut du procureur du Roi et porte-parole du parquet.

Selon les médias belges, cette adolescente originaire d'Uccle, dans l'agglomération bruxelloise, avait quitté la Belgique fin mai, déjà enceinte, pour rejoindre la Syrie en compagnie d'un homme radicalisé et de la fillette de ce dernier, âgée de 3 ans, emmenée à l'insu de sa mère.

La jeune fille a vraisemblablement été influencée par sa soeur aînée ayant combattu en Syrie dans les rangs du groupe Etat islamique avant de revenir en Belgique où elle a été arrêtée, a précisé l'agence Belga.

L'adolescente, dénommée "Firdaous S." selon les médias, a accouché début octobre en Turquie, où elle a été interpellée.

"Elle revient (en Belgique) avec son jeune enfant de quelques jours. Pour le nourrisson des mesures protectionnelles ont été requises auprès du juge de la jeunesse", a souligné le parquet dans son communiqué.

"F. et son bébé se trouvent actuellement à l'hôpital. Vu les circonstances, l'enfant est en bonne santé. F se fait toujours soigner et ne peut pas quitter l'hôpital", est-il ajouté.

"Le parquet de Bruxelles a demandé l'audition de la jeune fille, suspectée de participation à l'activité d'un groupe terroriste, dès que son état de santé le permet", indique encore Mme Van Wymersch.

La magistrate précise qu'un placement dans une institution pour jeunes délinquants sera requis .

L'homme avec lequel l'adolescente est partie est désormais recherché en Belgique pour "rapt parental", a précisé la chaîne publique RTBF, qui a révélé l'arrestation de Firdaous.
(AFP, 21 octobre 2017)

One more step to Sharia: Religious officials to perform civil marriages

The Turkish parliament has passed a law allowing muftis - religious civil servants - to perform civil marriages in the same capacity as other officials authorised to conduct such ceremonies.

The ruling Justice and Development Party (AK Party) says the new legislation, which was adopted on Wednesday, will cut the number of unregistered marriages.

But critics, including opposition parties and women's rights groups, see the move as a step towards the weakening of Turkey's secularism and say it will increase the number of child marriages.

"You want it or not … This will be passed by the parliament," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said last week in response to protests organised by rights groups against the controversial bill.

"[We support] registered marriages, not unregistered marriages. This will reduce unregistered marriages," he added.

According to the Turkish Civil Code, municipal officials, village chiefs and foreign missions are authorised to perform civil marriages - now, muftis have been added to that list.

The code says people who want to get married should be at least 18 years old. The age limit can be reduced to 17 when there is parental consent or a court verdict in special cases. The new law does not make any changes to the legal age of marriage.

In addition to having a civil wedding, some Muslims in Turkey also carry out a religious ceremony.

Such events, performed by imams, are not illegal and can be carried out at will. However, they lack legally binding status.

In rural parts of Turkey, it is not uncommon for some people to organise a religious ceremony without carrying out the civil one. This, however, often leaves the couples, and particularly women, in a position of increased vulnerability as they lack access to the legal rights conferred by civil marriage.

Speaking before the parliament's vote, government spokesman Bekir Bozdag said the law would deal with those cases where people, including minors, would conceal carrying out just a religious ceremony.

"People hide these marriages. We are trying to prevent that," he said on Tuesday.

Bozdag said the new law was not aimed at replacing civil marriages with religious ones, but it only added a new category of official who has the authority to perform civil ceremonies.

Yet, opposition remains, and the Republican People's Party, which voted against the law, has already announced that it plans to demand its annulment in the Constitutional Court.

Lawyer Aydeniz Alisbah Tuskan, a representative of the Istanbul Bar Association's Women's Rights Centre, said that the law would increase the number of child marriages in a country where there are many such cases through ceremonies carried out by imams.

"It will be hard to monitor the civil marriages carried out by muftis," she said.

According to United Nations data, 15 percent of marriages carried out in Turkey between 2008 and 2014 were made before one or both of the spouses had turned 18.

Tuskan also said that the new law violates the 174th article of the Constitution, which says a marriage should take place before secular official authorities.

She told Al Jazeera: "Marriage registrars within municipalities or the headmen in the villages are assigned to perform civil marriages. These people work under the Ministry of Interior. Muftis, who work under Directorate of Religious Affairs, are constitutionally not allowed to carry out marriages. They merely deal with religious issues and inquiries."

Ergin Cinmen, a human rights lawyer, told Al Jazeera that the government's move "targets secularism" in Turkey.

"According to the new law, marriages are civil marriages - be they by muftis or other officials, so the validity of marriages is the same. Nevertheless, it is going to be the beginning of certain changes in Turkey towards weakening secularism," argued Cinmen. (AL JAZEERA NEWS, 19 October 2017)


Visite de Maduro: Construction d'une mosquée à Caracas

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, confronté à une grave crise politique et économique dans son pays, a vanté une vision commune avec la Turquie d'un "monde différent", après une rencontre avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

"Nous voulons ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre le Venezuela et la Turquie", a déclaré M. Maduro lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Erdogan.

"Nous croyons en un monde différent, en un monde meilleur. (...) Ceci n'est pas seulement possible, c'est nécessaire", a-t-il ajouté, évoquant "un monde multipolaire où chacun pourrait trouver sa place".

M. Maduro est largement décrié par l'Occident à cause de la violente répression d'une vague de manifestations hostiles au cours desquelles 125 personnes ont perdu la vie.

Commentant la situation au Venezuela, M. Erdogan a affirmé qu'"il n'y a pas de force plus grande que la volonté du peuple".

"Nous pensons que les interventions extérieures ne font qu'aggraver les problèmes", a ajouté le chef de l'Etat turc.

"Nous espérons que le Venezuela trouvera une solution à ses problèmes avec raison, dialogue et réconciliation".

Nicolas Maduro est à la recherche de nouvelles alliances alors que Washington a imposé des sanctions à Caracas, notamment l'interdiction de négocier sa dette et en particulier celle de PDVSA, l'entreprise pétrolière nationale. Le président américain Donald Trump a appelé fin septembre l'Union européenne à sanctionner elle aussi "le régime Maduro".

Avant Ankara, M. Maduro s'est ainsi rendu en Russie et au Bélarus cette semaine.

M. Erdogan a par ailleurs évoqué la construction d'une mosquée à Caracas et s'est félicité du fait que la compagnie aérienne turque Turkish Airlines poursuit ses vols vers le Venezuela.

"Bien que de nombreuses compagnies aériennes aient arrêté leurs vols pour le Venezuela, Turkish Airlines n'a pas laissé le peuple vénézuélien seul", a déclaré M. Erdogan.
(AFP, 6 octobre 2017)

Socio-économique / Socio-economic

Les derniers jours d'une ville dix fois millénaire: Hasankeyf

Par Mahmut BOZARSLAN


Le Tigre serpente paresseusement entre les ruines antiques et les minarets de Hasankeyf, petite ville turque où se sont succédé Romains, Byzantins et tribus turciques. Mais bientôt, le fleuve sortira de son lit et engloutira peu à peu cette citadelle vieille d'au moins 10.000 ans.

La raison? Le gigantesque barrage hydroélectrique d'Ilisu, qui sort du sol en aval. Une fois terminé, il effacera Hasankeyf du paysage, ses ponts de pierres et autres ouvrages.

Le gouvernement met en avant un projet qui fournira l'énergie et l'irrigation nécessaires au développement du sud-est à majorité kurde de la Turquie, une région longtemps négligée par le pouvoir central à Ankara. Les monuments historiques, eux, doivent être mis en sûreté lors d'un déménagement pharaonique qui rappelle celui entrepris dans les années 1960 en Haute-Egypte par Nasser pendant la construction du barrage d'Assouan, sur le Nil.

Mais pour nombre d'habitants de Hasankeyf, l'engloutissement de la petite ville de 6.000 âmes est une calamité.

"Nous allons tenter de nous battre aussi longtemps que nous le pourrons pour empêcher l'anéantissement de la beauté et de l'histoire de cette ville", jure Mehmet Emin Aydin, un commerçant local.

Mais, alors que les travaux du barrage sont presque terminés, "il n'y a pas de retour en arrière possible", déplore Arif Ayhan, de l'Association du commerce et du tourisme à Hasankeyf. "Ils auraient au moins pu écouter les habitants, au lieu de les ignorer. Les gens d'ici se sentent tenus à l'écart par l'Etat. Mais les victimes, c'est nous."

- 'Grand danger' -

Le barrage est presque achevé et le processus de retenue des eaux, qui donnera naissance à un lac artificiel engloutissant au fil des mois Hasankeyf, doit commencer le 31 décembre.

Le déménagement des monuments a commencé.

Lors d'une opération spectaculaire, en mai, les autorités ont déplacé le mausolée de Zeynel Bey, construit au 15e siècle en hommage à l'une des figures de la tribu Ak Koyunlu qui contrôlait alors l'Anatolie orientale.

Il a fallu cinq heures au convoi pour parcourir les deux kilomètres séparant Hasankeyf du nouveau site où repose désormais l'édifice médiéval, un tombeau cylindrique surmonté d'un dôme.

Une dizaine d'artefacts sauvés doivent l'y rejoindre d'ici la fin de l'année et les autorités espèrent que ce "parc archéologique", situé au bord du futur lac artificiel, deviendra une attraction touristique majeure.

Mais le déplacement du tombeau de Zeynel Bey a renforcé l'inquiétude de ceux qui reprochent aux autorités turques de mener leur projet sans se soucier de l'héritage historique.

Pour la fédération européenne du patrimoine culturel Europa Nostra, cette opération a été réalisée "sans consultation suffisante des communautés locales, ni des experts" et, dans ces conditions, les autres monuments courent "un grand danger".

"L'inondation attendue de Hasankeyf détruira les traces de l'une des plus anciennes implantations humaines jamais découvertes", ajoute l'ONG.

- 'Grand bénéfice' -

Une vive polémique a éclaté en août avec la publication sur les réseaux sociaux de vidéos dans lesquelles des habitants et des militants opposés à la construction du barrage affirment montrer des ingénieurs dynamitant une falaise à Hasankeyf.

En signe de protestation, un député issu du parti d'opposition HDP, Mehmet Ali Aslan, s'est enchaîné à un rocher de la falaise.

En dépit de ces vidéos accablantes, le gouverneur de Batman, la province où se trouve Hasankeyf, a démenti l'utilisation d'explosifs et affirmé que des pierres de la falaise avaient été retirées en raison d'un risque d'éboulement.

La première pierre du barrage d'Ilisu, dans la province voisine Mardin, a été posée en 2006. L'actuel président Recep Tayyip Erdogan, qui était alors Premier ministre, avait alors argué d'un ouvrage prouvant que "le sud-est n'est plus délaissé" et promis que ce mastodonte apporterait "le plus grand bénéfice" aux habitants.

Ilisu fait partie du Projet d'Anatolie du Sud-Est, un plan d'aménagement du territoire visant à doper l'économie de cette région par l'énergie et l'irrigation, en domptant, à l'aide d'une vingtaine de barrages, le Tigre et l'Euphrate.

Mais la construction du barrage a été émaillée d'incidents qui ont bien failli faire échouer le projet.

- Grande tristesse -

Ainsi, en 2009, des investisseurs suisses, autrichiens et allemands se sont retirés, estimant qu'Ankara n'avait pas apporté de garanties suffisantes en matière de protection de l'environnement et du patrimoine.

Dénonçant une décision "politique", Ankara avait alors affirmé que le projet, évalué à 1,2 milliard d'euros, serait mené à son terme à l'aide des banques turques.

La construction du barrage est devenue un sujet sensible en Turquie.

Le photographe français Mathias Depardon a été arrêté en mai dernier alors qu'il était en reportage à Hasankeyf. Il a été expulsé après un mois de détention par les autorités, qui l'accusent de "propagande terroriste" en faveur des séparatistes kurdes. Mais les raisons initiales de son interpellation, encore floues, pourraient être liées à son intérêt pour Hasankeyf.

Le gouvernement s'est engagé à reloger les habitants de Hasankeyf et plus de 700 habitations ont été construites dans la partie haute du village. Une maigre consolation pour la population locale.

"Je ne veux rien de l'Etat, je veux juste qu'il ne touche pas à Hasankeyf", peste Ayvaz Tunç, que la perspective de quitter la ville emplit de tristesse.

"Tout ce que je demande, c'est que Hasankeyf reste tel quel, avec toute sa splendeur", poursuit-il. "Je veux vivre ici. Je ne veux pas que la ville disparaisse sous les eaux".
(AFP, 20 octobre 2017)

Six morts dans l'effondrement d'une mine de charbon

Au moins six personnes ont été tuées mardi dans l'effondrement d'une mine de charbon à Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, a annoncé l'Agence turque de gestion des situations d'urgence (Afad).

"A la suite de l'effondrement de la mine à Sirnak, six de nos concitoyens ont perdu la vie", a indiqué l'Afad sur son compte Twitter.

Par ailleurs, deux blessés ont été évacués des décombres, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu, ajoutant que des équipes de secours dépêchées sur place poursuivaient leurs recherches en fin d'après-midi.

La mine où s'est produit l'accident est située dans la province de Sirnak, dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie.

Selon le ministère de l'Energie, cité par Anadolu, les autorités avaient retiré en 2013 le permis d'exploitation de cette mine, pour des raisons de sécurité.

Les accidents de travail sont fréquents en Turquie, où le fort développement économique de la décennie écoulée s'est souvent fait au détriment des règles de sécurité, en particulier dans la construction et l'exploitation minière.

Le pays en avait brutalement pris conscience à l'occasion d'un accident survenu à Soma (ouest), il y a trois ans: 301 mineurs avaient été tués dans une mine de charbon après une explosion et un incendie qui ont provoqué l'effondrement d'un puits.
(AFP, 17 octobre 2017)

Women Protest Misogynist Laws: ‘No to These Acts’

MPs and activists from women and LGBTI organizations who came together in front of the Parliament and made a statement addressing the current laws such as the recently passed act allowing religious leaders to perform legally valid religious marriages and other similar omnibus bills concerning women but include unfavorable regulations for women.

Activists from women and LGBTI organizations gathering in front of the Parliament its official opening day (September 2) chanted slogans and held banners saying "this marriage cannot be performed", "long live the solidarity of women" and "for a free and equal life".

MPs Şenal Sarıhan and Yıldız Tur Biçer from the Republican People's Party (CHP), indepentent MP Aylin Nazlıaka as wel as Meral Danış Beştaş, Sibel Yiğitalp and Bedia Özgökçe from the Democratic Peoples' Party (HDP) supported the statement.

Ankara Women's Platform Spokesperson Hatice Kapusuz pointed out that the laws concerning women were being drafted without consulting with women's organizations and did not even include a law's preamble/ have a justification and added that they would not accept these regulations that neither offered any solution for the problems or demands of women.

CHP's Sarıhan underlined the importance of the act of solidarity by the MPs and women's organizations in the fight for equality.

HDP's Danış Beştaş said: "Today, the Parliament is more beautiful with women. The women being here with their colors and words will make the male-dominated system in Turkey to pull back. We as women MPs will continue to fight against regulations and practices against women. What women need in Turkey is not marriage by a Mufti* or law drafts that make women suffer and added:

"The Goverment should take action to stop femicides. One cannot achieve equality by providing dowry aid for girls under the age of 18 who are to be married off through a religious marriage".
(BIA, 2 October 2017)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE a décidé de maintenir le dialogue avec le régime islamo-fasciste

Certains écrivains turcs avaient demandé: “N’isolez pas la Turquie!”.  Au bout de trois heures de débats, les dirigeants européens, réunis en sommet jeudi 19 et vendredi 20 octobre à Bruxelles, n’ont pas décidé d’arrêter définitivement les négociations en vue d’une adhésion de la Turquie à l’Union. Même si, selon le président du Conseil, Donald Tusk, la perspective de cet élargissement ne suscite plus qu’« un scepticisme patent et manifeste ».

Les fonds dits de « pré-adhésion » seront diminués ou coupés. Il s’agit de quelque 4,5 milliards d’euros envisagés pour la période 2014-2020 – et dont une petite partie seulement (368 millions) a été allouée jusqu’à présent. Une réévaluation de ces montants et de leur affectation est promise pour le début de 2018. S’ils sont maintenus, ils bénéficieront en tout cas davantage à la société civile et à des ONG qu’au gouvernement.

« Il faudra une réorientation, au minimum », insiste le premier ministre belge, Charles Michel, soulignant que l’adhésion était « de fait au point mort ». Le Néerlandais Mark Rutte appuie : « La Turquie est très éloignée d’une adhésion et cela restera ainsi. » Le dirigeant libéral estime que « l’argent doit s’éloigner du gouvernement ».

Aucune « conclusion » – ou décision – n’était au menu des discussions réclamées par la chancelière allemande, Angela Merkel. Celle-ci avait évoqué, durant la récente campagne électorale qu’elle a menée pour les législatives, la nécessité d’arrêter définitivement des négociations d’adhésion commencées en 2005. « L’évolution de l’Etat de droit en Turquie va dans une mauvaise direction et nous avons de très gros soucis (…), et pas seulement parce que beaucoup d’Allemands ont été arrêtés », a souligné la chancelière.

Propos relayés par d’autres dirigeants, peu enclins cependant à rompre tous les ponts avec Ankara, une option que, désormais, Mme Merkel elle-même écarte. Seule l’Autriche et son futur chancelier, Sebastian Kurz, campent sur cette ligne. Les autres capitales s’en tiennent à l’idée d’une « redéfinition », nécessaire après la vague de répression qui a suivi la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016.

Le régime de Recep Tayyip Erdogan demande aussi, en vain, la révision de l’accord d’union douanière. Elle lui avait été promise par la Commission, qui y voyait un intérêt économique immédiat – l’UE reste le premier partenaire commercial de la Turquie. L’allégement du régime des visas pour les citoyens turcs désireux de se rendre dans l’Union sera également « gelé ».

Une large majorité de dirigeants refuse toutefois d’aller au-delà des condamnations et de la menace de mesures de rétorsion. « Ce n’est pas à nous de couper les ponts. Des villes et des citoyens turcs s’opposent à la pensée unique de M. Erdogan, commente l’un d’eux. De toute manière, la procédure pour décréter l’arrêt complet du processus prévoit que neuf États doivent demander un avis à la Commission, avant un vote à l’unanimité. Ces conditions ne sont pas réunies. »

Les Vingt-Huit considèrent surtout que les critiques contre le régime turc doivent s’arrêter si elles menacent vraiment la relation avec un partenaire qui reste essentiel pour la gestion des flux migratoires, la lutte contre le terrorisme islamiste et le maintien d’un relatif équilibre régional sur le flanc sud de l’Europe et de l’OTAN. (Le Monde, 20 octobre 2017)

Les tensions entre Vienne et Ankara prennent un tour canin

La police turque a inspecté vendredi à l'aide d'un chien renifleur les passagers autrichiens d'un vol Istanbul-Vienne, au lendemain d'une fouille canine de passagers d'un avion Turkish Airlines en Autriche, ont rapporté les médias turcs.

Les passagers autrichiens du vol Istanbul-Vienne de 17H40 (14H40 GMT) à l'aéroport international Atatürk ont dû se soumettre à l'inspection d'une brigade canine avant de monter à bord de l'appareil, a indiqué l'agence de presse Dogan.

Des images diffusées par Dogan montrent des passagers visiblement inquiets et interloqués par la présence des policiers avec leur chien.

Cette mesure a été prise, selon Dogan, en réaction à l'utilisation jeudi par les autorités aéroportuaires autrichiennes d'un chien renifleur pour contrôler des passagers d'un vol Turkish Airlines à l'aéroport international de Vienne-Schwechat.

Remonté, le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié jeudi soir le procédé d'"inapproprié" et appelé le gouvernement autrichien à "avertir" les autorités aéroportuaires.

Signe pour Ankara du sérieux de la situation, le consul général de Turquie en Autriche s'était rendu jeudi soir à l'aéroport "pour une inspection", selon un communiqué des Affaires étrangères.

Le ministère autrichien des Finances, en charge des douanes, a indiqué qu'il s'agissait d'un contrôle de routine dans le cadre d'une action qui ne visait pas spécifiquement Turkish Airlines.

Un porte-parole du ministère a assuré que ces contrôles étaient menés de façon "discrète", indépendamment de la nationalité des passagers, et qu'ils n'avaient jusqu'à présent "jamais donné lieu à des récriminations".

Le chien renifleur est chargé de détecter de fortes sommes d'argent liquide, la limite autorisée de sortie du territoire sans déclaration étant de 10.000 euros.

Les relations entre la Turquie et les pays européens, dont l'Autriche, se sont fortement tendues depuis la tentative de putsch du 15 juillet 2016 visant le président Recep Tayyip Erdogan. Vienne est le plus virulent critique d'Ankara au sein de l'Union européenne.

La réponse musclée des autorités turques après le putsch manqué, notamment l'arrestation de plus de 50.000 personnes, dont des opposants politiques et des journalistes critiques, a suscité l'inquiétude en Europe.
(AFP, 20 octobre 2017)

Merkel veut réduire des financements de l'UE à la Turquie

Plusieurs pays de l'UE, l'Allemagne en tête, ont plaidé jeudi pour une réduction ou une "réorientation" des financements liés aux négociations d'adhésion avec la Turquie, afin de marquer leurs désaccords avec Ankara.

"Je vais m'engager (...) pour que les aides de pré-adhésion à l'UE, que nous donnons, soient réduites", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel en arrivant à un sommet de l'UE à Bruxelles.

"Il est important que le Conseil européen (qui réunit les dirigeants des 28 pays de l'Union, ndlr) agisse sur cette question de façon unie. C'est pour moi une exigence centrale", a plaidé Mme Merkel.

"L'évolution de l'Etat de droit en Turquie, va, à notre avis, dans une mauvaise direction et nous avons de très gros soucis (...), et pas seulement parce que beaucoup d'Allemands ont été arrêtés", a souligné Mme Merkel.

Pendant la récente campagne électorale, la chancelière allemande avait jeté un pavé dans la mare en annonçant qu'elle proposerait à ses homologues européens un arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie avec l'UE.

Mais la plupart des autres dirigeants européens ne veulent pas repousser de façon aussi définitive un partenaire stratégique, la Turquie étant un maillon essentiel pour contenir les migrants ou lutter contre le terrorisme jihadiste.

Plusieurs d'entre eux ont cependant exprimé jeudi leurs critiques envers la Turquie, avec laquelle les tensions sont très vives depuis les vastes purges engagées après le coup d'Etat de juillet 2016.

Les négociations d'adhésion entre l'UE et la Turquie "sont de fait gelées, au point mort", a ainsi insisté le Premier ministre belge Charles Michel.

L'UE a gelé l'an dernier l'ouverture de nouveaux chapitres dans ces pourparlers, entamés en 2005, et elle refuse de moderniser l'union douanière avec la Turquie tant que les atteintes aux droits de l'homme continueront.

"La Turquie est très éloignée d'une adhésion et cela restera ainsi", a pour sa part estimé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

MM. Michel et Rutte ont toutefois estimé qu'il valait mieux "réorienter" les financements prévus dans le cadre des négociations d'adhésion.

L'idée est "que l'argent s'éloigne du gouvernement pour aller vers des domaines comme la migration ou les ONG" turques, a expliqué M. Rutte, tout en soulignant qu'il n'y aurait "pas de décision aujourd'hui".

Les 28 attendent pour début 2018 une évaluation de ces financements --qui sont déjà en grande partie versés à des ONG ou des programmes, et non directement au gouvernement-- par la Commission européenne.

Les Européens avaient anticipé 4,45 milliards d'euros de financements de pré-adhésion pour la Turquie sur la période 2014-2020, mais seulement 368 millions d'euros ont été alloués à des projets à ce jour.
(AFP, 19 octobre 2017)

Erdogan fait sa 1ère visite dans un pays de l'UE depuis le putsch manqué

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu un accueil chaleureux de son homologue polonais Andrzej Duda, mardi à Varsovie, lors de sa première visite officielle dans un pays de l'UE depuis le putsch manqué de 2016.

M. Erdogan s'était rendu en Belgique en mai pour une réunion de l'Otan et à Hambourg pour le G20 en juillet, mais la Pologne est le premier pays à l'avoir invité pour une visite bilatérale, depuis la répression implacable lancée en Turquie contre les putschistes.

"La Pologne soutient l'aspiration de la Turquie à rejoindre l'Union européenne", a notamment déclaré M. Duda, apparaissant avec M. Erdogan devant les journalistes à l'issue d'un entretien en tête à tête.

Les négociations d'adhésion avec Ankara, entamées en 2015 dans le contexte de la participation de la Turquie à la gestion de la crise migratoire, sont aujourd'hui au point mort. La chancelière allemande Angela Merkel a demandé récemment l'arrêt de ces pourparlers, mais la plupart des autres pays européens préfèrent pour l'heure maintenir ce lien fragile, malgré leurs craintes sur les dérives du régime turc.

Si l'UE estime que "l'accession de la Turquie n'est pas possible, qu'on nous le dise enfin", a observé à ce sujet M. Erdogan.

Selon lui, son pays a dépensé "trente milliards de dollars" pour accueillir sur son sol plus de trois millions de migrants, tandis que l'UE, qui a promis six milliards d'euros, "n'a pour le moment fourni que 885 millions".

Les deux présidents, qui devaient participer à un forum économique turco-polonais, ont déploré la faiblesse des échanges - 6 milliards d'euros en 2016 - et souhaité qu'ils montent à 10 milliards d'ici cinq ans.
 Ils ont évoqué tant la coopération dans le domaine de la défense, au sein de l'Otan, que dans l'énergie, où les deux pays ont un point commun, comptant en partie sur le charbon pour satisfaire leurs besoins.

Enfin, M. Erdogan a appelé "les pays amis au sein de l'UE" à pousser à la suppression des visas Schengen pour les Turcs - "des documents à ce sujet ont été signés", a-t-il insisté - et souligné qu'une telle mesure permettrait d'augmenter le nombre de touristes turcs en Pologne.
(AFP, 17 octobre 2017)

Stockholm convoque l'ambassadeur turc au sujet d'un Suédois détenu

Stockholm a convoqué lundi l'ambassadeur de Turquie en Suède pour exprimer son inquiétude pour l'un de ses ressortissants sous la menace d'une lourde peine de prison avec d'autres militants des droits de l'homme.

"Nous avons compris qu'il était en Turquie pour participer à un séminaire pacifique. Nous sommes inquiets des accusations portées contre lui", a dit à l'AFP une porte-parole de la diplomatie suédoise, Sofia Karlberg.

C'est la troisième fois que l'ambassadeur de Turquie est convoqué dans cette affaire.

Ali Gharavi, consultant en technologie de l'information d'origine iranienne, avait été interpellé alors qu'il participait le 5 juillet à un séminaire sur la liberté de l'internet près d'Istanbul.

D'autres militants, dont le directeur d'Amnesty International en Turquie et un ressortissant allemand, avaient également été arrêtés.

Dimanche, le parquet d'Istanbul a requis entre 7 et 15 ans de prison à leur encontre. Dix d'entre eux, dont le Suédois, sont notamment accusés d'"assistance à une organisation terroriste armée".

Interrogée par la radio publique suédoise (SR), la ministre des Affaires étrangères Margot Wallström a redit l'inquiétude des autorités suédoises quant à "la situation générale en Turquie sur le plan de la démocratie, du respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit".
(AFP, 9 octobre 2017)

Le Conseil de l'Europe dénonce l'éviction d'élus locaux grâce à un décret-loi

Des experts du Conseil de l'Europe ont dénoncé vendredi comme un "obstacle à la démocratie locale" un décret-loi d'urgence promulgué en Turquie après le putsch avorté de juillet 2016, par lequel Ankara a évincé des élus locaux jugés proches du parti séparatiste kurde PKK.

"Que la législation de l'état d'urgence autorise les autorités centrales à nommer des maires, des adjoints au maire et des conseillers municipaux non élus et d'exercer - sans contrôle judiciaire - un contrôle discrétionnaire du fonctionnement des municipalités concernées" est "particulièrement préoccupant", ont expliqué les membres de la Commission de Venise, organe consultatif du Conseil de l'Europe.

Après le coup d'état avorté de juillet 2016, les autorités turques ont purgé des dizaines d'élus locaux jugés proches du parti séparatiste kurde PKK et les ont remplacés par des officiels nommés par le gouvernement.

"Les pouvoirs locaux sont l'une des bases d'une société démocratique", ont souligné les experts en droit constitutionnel de la commission de Venise.

"L'élection de représentants par la population locale est la clef d'une participation des électeurs au processus politique", ont-ils ajouté.

La commission de Venise reconnaît la "nécessité" de certaines des "mesures extraordinaires" prises par les autorités pour faire face à une "dangereuse conspiration armée". Mais, selon les experts, "les autorités turques ont interprété trop largement ces pouvoirs extraordinaires".

Ce décret-loi va "au-delà ce que permettent les normes internationales et la Constitution turque", ont estimé les experts de la commission.

En conséquence, la Commission de Venise demande à la Turquie "d'abroger les dispositions" permettant le pourvoi des places vacantes liées aux purges; de "s'assurer que les règles prises dans le cadre du décret sont limitées à la durée de l'état d'urgence" et de définir un cadre légal pour "réintégrer les élus locaux suspendus ou révoqués si les chefs d'accusation liés au terrorisme pesant sur eux ne conduisent pas à une condamnation pénale".
(AFP, 6 octobre 2017)

Erdogan: “We don’t need the EU membership anymore”

The Grand National Assembly of Turkey (TBMM) General Assembly 26th Term 3rd Legislative Year has begun with the ceremony of placing a wreath on Atatürk Monument. The General Assembly convened under the presidency of Parliamentary Speaker İsmail Kahraman.

President Recep Tayyip Erdoğan made remarks on the agenda.

With respect to the relation with the European Union (EU), Erdoğan said that they are not enthusiastic about being a member of the EU.

“We see that the EU has been misunderstanding the stance Turkey has been maintaining since 1963 when Turkey first made its application. The truth is, we don’t need the EU membership anymore. But we won’t be the one to throw in the towel and end this process”.
(BIA, 2 October 2017)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan accuse Washington de "sacrifier" ses relations avec Ankara

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi que les Etats-Unis prenaient le risque de "sacrifier" leurs relations avec la Turquie, accusant l'ambassadeur américain à Ankara d'être à l'origine des tensions actuelles entre les deux pays.

"Je le dis très clairement : c'est l'ambassadeur (américain John Bass) ici qui est à l'origine" des tensions, a-t-il déclaré.

"Il est inacceptable que les Etats-Unis sacrifient un partenaire stratégique comme la Turquie, tout cela pour un ambassadeur effronté", a ajouté M. Erdogan lors d'un discours particulièrement virulent à Ankara.

Déjà tendues depuis plusieurs mois, les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, deux pays partenaires au sein de l'Otan, ont viré à l'orage après l'inculpation pour "espionnage", la semaine dernière, d'un employé turc du consulat américain à Istanbul.

Metin Topuz, l'employé arrêté, est accusé par la justice turque d'être lié au prédicateur en exil aux Etats-Unis Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

En réaction à son arrestation, l'ambassade des Etats-Unis a annoncé dimanche la suspension de l'essentiel des services de délivrance des visas américains en Turquie. Ankara a pris une mesure similaire.

Les autorités américaines affirment que les autorités turques ne leur ont pas présenté d'élément de preuve, et accusent Ankara de restreindre l'accès de M. Topuz à un avocat.

Le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gül, a toutefois indiqué jeudi que l'employé écroué recevrait vendredi une visite de son avocat, la première depuis son interpellation, le 25 septembre. Selon M. Gül, celui-ci n'avait pas demandé de représentant légal "jusqu'à hier".

Malgré sa colère, M. Erdogan a pris soin jusqu'ici de ne pas critiquer Donald Trump, imputant la suspension des visas à l'ambassadeur Bass, même si le département d'Etat a indiqué que la décision avait été prise "en coordination" avec le gouvernement américain.

"Si c'est l'ambassadeur à Ankara qui dirige les grands Etats-Unis d'Amérique, alors honte à vous", a insisté M. Erdogan, qualifiant la suspension des visas d'"injuste" et de "disproportionnée".

M. Erdogan a également accusé le consulat américain à Istanbul de "cacher" un deuxième "suspect" recherché par la justice turque. La veille, l'ambassadeur américain avait démenti des informations de presse en ce sens.

Dans son discours, M. Erdogan a dressé une liste des griefs, comme l'inculpation de certains de ses gardes du corps pour avoir battu des manifestants à Washington et le soutien des Etats-Unis à des milices kurdes en Syrie.

M. Erdogan a en outre annoncé que son gouvernement n'achèterait plus de pistolets américains pour équiper la police turque, en réaction au gel de ventes d'armes au service de protection du président turc annoncé le mois dernier par Washington.

"Nos forces de police n'utiliseront plus de pistolets de marque Sig Sauer", du nom d'une entreprise basée dans le New Hampshire, a dit M. Erdogan.

Dans le même temps, endossant le rôle de pompier, le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a affirmé qu'il suffirait d'"une journée" pour résoudre les tensions actuelles et indiqué que le gouvernement turc étudiait "une proposition américaine" de sortie de crise.
(AFP, 12 octobre 2017)

La crise de visa entre la Turquie et les Etats-Unis

La Turquie a exhorté lundi les Etats-Unis à annuler leur décision de suspendre la délivrance des visas, une mesure prise sur fond de vives tensions après l'inculpation d'un employé du consulat américain à Istanbul.

Mais la convocation adressée lundi par la justice turque à un autre employé du consulat américain risque au contraire d'envenimer les rapports entre ces deux pays alliés au sein de l'Otan qui vivent l'une de leurs pires crises depuis un demi-siècle.

Après l'inculpation pour "espionnage" mercredi d'un employé turc du consulat américain à Istanbul, Washington a suspendu dimanche les activités de la totalité des services de délivrance des visas de ses missions en Turquie, hors visas d'immigration.

Les autorités turques ont pris une mesure similaire mais ont dans le même temps demandé aux Américains de revenir sur leur décision, estimant qu'elle ouvrait la voie à une "escalade inutile", tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en disait "peiné".

L'ambassadeur, John Bass, a assuré dans une vidéo diffusée lundi soir que "la décision n'avait pas été prise à la légère".

"Nous espérons que cela ne durera pas, mais à ce stade nous ne pouvons prédire combien de temps il faudra pour résoudre cette question", a-t-il ajouté.

Cette guerre des visas survient après des mois de dissensions croissantes entre Ankara et Washington, liées notamment à des désaccords sur la Syrie, l'arrestation d'un pasteur américain et plusieurs affaires judiciaires impliquant des responsables turcs aux Etats-Unis.

Les tensions avec les Etats-Unis s'inscrivent dans un contexte plus large de brouille entre la Turquie et les pays occidentaux, notamment l'Allemagne, depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, suivie de dizaines de milliers d'arrestations.

Parallèlement, les relations entre la Turquie et la Russie se sont spectaculairement réchauffées et ces deux pays, qui ont récemment conclu un important contrat d'armement, coopèrent étroitement sur le dossier syrien.

- Crise 'historique' -

Il s'agit "sans aucun doute d'un plus bas historique dans les relations" entre la Turquie et les Etats-Unis, a déclaré à l'AFP Soner Cagaptay, un chercheur du Washington Institute of Near East Policy.

Selon lui, la précédente crise d'une ampleur comparable remonte à celle déclenchée en 1974 par l'invasion par l'armée turque de la partie nord de Chypre.

Sont concernés par la suspension américaine, les visas délivrés à ceux qui se rendent aux Etats-Unis pour le tourisme, des traitements médicaux, les affaires, un travail temporaire ou des études.

L'étincelle a été cette fois l'inculpation pour "espionnage", mercredi dernier, d'un employé turc du consulat américain accusé d'être lié au prédicateur Fethullah Gülen, qui s'est exilé aux Etats-Unis et qu'Ankara accuse d'être le cerveau du putsch manqué.

Sans explicitement mentionner cette affaire, l'ambassade des Etats-Unis, qui a annoncé la suspension de la délivrance des visas, a déclaré que le gouvernement américain était forcé de réévaluer "l'engagement" de la Turquie à l'égard de la sécurité des services et du personnel des missions diplomatiques.

Pour aggraver les choses, le procureur général d'Istanbul a annoncé lundi la convocation d'un autre employé du consulat américain, dont l'épouse et le fils ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur l'organisation de M. Gülen.

D'après le quotidien Hürriyet, l'employé en question s'est réfugié au consulat américain à Istanbul.

Ces dernières affaires rappellent l'arrestation d'un employé turc du consulat américain à Adana (sud) en mars pour avoir soutenu le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

- Marchés fébriles -

Cette crise inédite survient après des mois de disputes sur plusieurs fronts, à commencer par la Syrie, où la Turquie reproche aux Etats-Unis d'appuyer des milices kurdes qu'elle considère comme "terroristes".

Autre sujet de discorde, l'extradition du prédicateur Gülen réclamée, sans succès, par Ankara depuis la tentative de coup d'Etat. Le président Recep Tayyip Erdogan a récemment suggéré qu'il était prêt à l'"échanger" contre un pasteur américain détenu en Turquie.

La récente inculpation aux Etats-Unis de gardes du corps de M. Erdogan accusés d'avoir passé à tabac des manifestants prokurdes à Washington a également suscité l'ire d'Ankara.

Pourtant, l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche avait entretenu l'espoir chez les Turcs d'une embellie des relations bilatérales, Etats-Unis et Turquie étant deux partenaires stratégiques.

La brusque aggravation des tensions a rendu les marchés fébriles : la Bourse d'Istanbul a terminé en baisse de près de 2,73% et la livre turque s'échangeait à plus de 3,74 contre un dollar en fin d'après-midi (contre 3,61 vendredi soir).

Et l'action de la compagnie aérienne Turkish Airlines, fleuron de l'économie turque, a piqué du nez (-9%).
(AFP, 9 octobre 2017)

La justice turque convoque un 2e employé du consulat américain

Un procureur turc a convoqué un employé du consulat général des Etats-Unis à Istanbul pour l'interroger, en pleine crise diplomatique déclenchée par l'inculpation d'un de ses collègues, a rapporté lundi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

L'épouse et le fils de cet employé turc du consulat américain ont par ailleurs été placés en garde à vue lundi dans le cadre d'une enquête sur la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué l'an dernier, a ajouté Anadolu.

Cette convocation, à laquelle l'employé en question du consulat ne s'est pas encore présenté, survient en plein pic de tensions entre la Turquie et les Etats-Unis depuis l'inculpation mercredi pour "espionnage" d'un de ses collègues par la justice turque.

En réaction, Washington a suspendu dimanche l'essentiel des services de délivrance des visas en Turquie, une mesure à laquelle Ankara a répliqué en annulant ses propres services de visas aux Etats-Unis.

Plusieurs médias turcs avaient annoncé lundi qu'un deuxième employé du consulat américain à Istanbul était visé depuis dimanche par un mandat d'arrêt, mais Anadolu, citant le procureur général d'Istanbul, fait état pour le moment d'une "convocation".

Le journal Hürriyet a écrit dans la matinée que l'employé en question s'était réfugié au consulat des Etats-Unis à Istanbul.

La "guerre des visas" entre la Turquie et les Etats-Unis survient après des mois de tensions croissantes entre ces deux pays partenaires au sein de l'Otan, en raison notamment de désaccords sur le dossier syrien et de plusieurs affaires judiciaires aux Etats-Unis impliquant notamment des gardes du corps du président Recep Tayyip Erdogan et un ancien ministre turc.

Par ailleurs, la Turquie réclame, sans succès, l'extradition du prédicateur Gülen, qui s'est exilé aux Etats-Unis à la fin des années 1990 et qui nie toute implication dans le putsch avorté du 15 juillet 2016.

En mars, un employé turc du consulat américain à Adana (sud) avait été arrêté, accusé d'avoir soutenu le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et l'Union européenne.
(AFP, 9 octobre 2017)

Relations régionales / Regional Relations

Le Premier ministre irakien reçu par Erdogan en Turquie


Le Premier ministre irakien et le président turc ont fait serment mercredi de renforcer la coopération entre leurs deux pays, sur fond de rapprochement favorisé par une opposition commune à l'indépendance des Kurdes d'Irak.

Alors qu'ils s'invectivaient il y a un an, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du gouvernement irakien Haidar al-Abadi ont présenté un visage cordial lors d'un déplacement de ce dernier à Ankara mercredi.

Lors de leur entretien, les deux dirigeants ont exploré les moyens de renforcer leur coopération "sur les plans politique, militaire, économique, commercial et culturel", a indiqué M. Erdogan lors d'une allocution conjointe retransmise à la télévision.

"Nous faisons partie d'une région qui souffre de conflit et d'instabilité et il est temps de coopérer pour mettre fin à ces conflits", a abondé M. Abadi.

Le réchauffement spectaculaire des liens entre les deux hommes - M. Erdogan sommait il y a presque un an jour pour jour M. Abadi de "rester à sa place" - s'explique par leur opposition à l'indépendance des Kurdes d'Irak, qui ont tenu un référendum le mois dernier.

Rappelant que ce scrutin était considéré comme "inacceptable" par la Turquie, M. Erdogan a déclaré : "Nous avons toujours dit, dès le début, que nous étions pour l'intégrité territoriale de l'Irak. Et nous continuerons de le dire".

Il a également indiqué que la Turquie était prête à soutenir les efforts de reconstruction des zones de l'Irak ravagées par les combats contre le groupe Etat islamique (EI), et ajouté vouloir développer les relations économiques avec Bagdad.

"Nous sommes prêts à apporter tout type de soutien pour permettre le fonctionnement de l'oléoduc" permettant d'acheminer le pétrole de Kirkouk à la Turquie, fermé depuis plusieurs années, a ainsi dit le chef de l'Etat turc.

- 'Mon frère Abadi' -

Les deux dirigeants se sont également entretenus de la présence dans le nord de l'Irak du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qui mène une sanglante guérilla contre Ankara et est classée "groupe terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

"Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte commune (contre le PKK) dans un esprit de solidarité", a dit M. Erdogan.

En écho à ces déclarations, le Premier ministre irakien a déclaré qu'"aucun groupe, qu'il soit irakien ou étranger, n'est autorisé à porter des armes en Irak s'il n'est pas habilité à le faire".

M. Abadi s'est ensuite entretenu avec son homologue turc Binali Yildirim, avec lequel il a convenu d'organiser "dans les plus brefs délais" un conseil des ministres conjoint en Turquie, selon M. Yildirim, qui a donné du "mon frère" à son hôte.

Les relations entre Ankara et Bagdad s'étaient fortement tendues ces derniers mois en raison de désaccords sur la présence d'une base militaire turque dans le nord de l'Irak.

La visite de M. Abadi survient alors que le Kurdistan irakien a proposé mercredi de geler les résultats de son référendum d'indépendance. Ni les responsables turcs ni leur hôte irakien n'ont commenté publiquement cette proposition.
(AFP, 25 octobre 2017)

Bagdad reprend aux combattants kurdes leur dernier secteur à Kirkouk

Les forces irakiennes ont repris aux combattants kurdes la dernière zone qu'ils contrôlaient dans la province de Kirkouk, après d'intenses combats, Washington appelant à "calmer la situation".

Le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe l'ensemble des forces irakiennes, a annoncé vendredi "la reprise de contrôle d'Altun Kupri", un ensemble de 36 villages s'étendant sur 530 km³ et habités par une population mixte de 56.000 Kurdes et Turkmènes.

La diplomatie américaine s'est dite "inquiète" de ces violences dans le nord de l'Irak et a demandé à l'armée irakienne de limiter ses mouvements près de Kirkouk.

Des combats au mortier et à l'arme automatique se sont poursuivis jusqu'en fin de journée dans la zone, mais "les forces irakiennes ont pu lancer l'assaut (...) et hisser le drapeau irakien sur la municipalité" d'Altun Kupri, a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité de Kirkouk, sous couvert d'anonymat. Durant les combats, le général peshmerga Ghazi Dolemri a été tué, ont indiqué des proches.

Cette zone agricole est stratégique, car située à équidistance entre les villes de Kirkouk et d'Erbil (50 km), à la limite entre les deux provinces. La première est placée sous l'autorité constitutionnelle de Bagdad et la seconde est le siège des autorités du Kurdistan irakien, qui bénéficie depuis 1991 d'une autonomie, élargie en 2005.

C'est par cette zone que transitent les échanges commerciaux et touristiques entre le Kurdistan et le reste du territoire irakien.

Hormis ces combats, d'autres ont été signalés dans la nuit de dimanche à lundi à la lisière sud de Kirkouk, alors que depuis dimanche, les forces irakiennes ont évincé les forces kurdes de la riche province pétrolière de Kirkouk (nord-est), ainsi que des provinces de Ninive (nord) et de Diyala (est).

Dans la très grande majorité des cas, il n'y a pas eu d'affrontement, les peshmergas s'étant retirés en vertu d'un accord de certains de leurs dirigeants avec Bagdad.
(AFP, 21 octobre 2017)

Les forces de Bagdad s'imposent face aux Kurdes dans la province de Kirkouk

En 24 heures, les forces irakiennes ont repris pied dans la province de Kirkouk, investissant le siège du gouvernorat et un champ pétrolier, le tout sans combattre ou presque face à des peshmergas victimes des divisions entre les deux grands partis kurdes.

Avec en prime une base et un aéroport militaires, les forces de Bagdad avaient atteint lundi soir presque tous leurs objectifs affichés dans cette province disputée avec le Kurdistan irakien autonome du président Massoud Barzani,
 Symboliquement, les portraits de celui-ci ont été aussitôt retirés à Kirkouk.

La riche province de Kirkouk (nord-est), qui ne fait pas partie du Kurdistan irakien, est au coeur d'un contentieux entre Bagdad et Erbil que le récent référendum sur l'indépendance kurde du 25 septembre a encore exacerbé.

En hissant le drapeau irakien devant le siège du gouvernorat, à la place du drapeau kurde, Bagdad a voulu marquer le retour de son autorité dans cette province. Son gouverneur, le Kurde Najm Eddine Karim, avait décidé d'y organiser le référendum kurde, contre l'avis de Bagdad, qui l'avait ensuite limogé.

Du côté de la communauté internationale, le président américain Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis "ne prenaient pas parti" dans cette crise. Washington est néanmoins "très inquiet" de la violence à Kirkouk, a souligné lundi soir Heather Nauert, la porte-parole du département d'Etat américain.

- 'Des mouvements, pas des attaques' -

"Nous exhortons toutes les parties à éviter les provocations qui peuvent être exploitées par les ennemis de l'Irak ayant intérêt à attiser un conflit ethnique et confessionnel", a-t-elle insisté.

Dans un communiqué, la Haute représentante de l'UE Federica Mogherini a indiqué "attendre de toutes les parties qu'elles s'assoient autour d'une table de négociation".

Lundi, à l'arrivée des forces irakiennes dans la ville multi-communautaire de Kirkouk, chef-lieu de la province, des familles entières ont fui les quartiers kurdes vers le Kurdistan irakien.

La faute aux "politiciens à Erbil et Bagdad qui se sont affrontés pour le contrôle du pétrole", a affirmé Himen Chouani, 65 ans, parti avec sa famille: "Les victimes, c'est nous, les habitants de Kirkouk".

La police a pourtant assuré que la situation était stable et appelé les habitants partis à revenir.

Depuis dimanche, l'armée irakienne a donc repris plusieurs zones et infrastructures de la province de Kirkouk, dont les Kurdes s'étaient emparés en 2014 dans le chaos né de la percée fulgurante de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

Dans son point de presse lundi, le colonel Rob Manning, porte-parole du Pentagone, a confirmé qu'il y avait des soldats américains des deux côtés "dans la région de Kirkouk". Mais il a assuré que la reprise de Kirkouk s'était faite "par des mouvements coordonnés, et non des attaques".

A l'exception de tirs d'artillerie dans la nuit, la progression des forces gouvernementales irakiennes a de fait été facilitée par le retrait des combattants kurdes (peshmergas) de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

Cette offensive a fait éclater au grand jour la crise qui couvait entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, l'initiateur du référendum d'indépendance, et l'UPK, qui préférait engager des négociations avec Bagdad sous l'égide de l'ONU.

Le sud de la province de Kirkouk était jusqu'alors tenu par des peshmergas affiliés à l'UPK, tandis que le PDK contrôlait le nord et l'est.

Conseiller du président Barzani, Hemin Hawrami a dénoncé sur Twitter des "problèmes internes et des accords ambigus" qui ont mené "des commandants à ordonner à leurs peshmergas de quitter leurs positions".

- Les peshmergas insultés -

Des vidéos ont montré des convois de peshmergas de l'UPK abandonnant leurs positions sous les crachats et les jets de pierre d'habitants.

Pour le Premier ministre Haider al-Abadi, le référendum kurde du 25 septembre avait créé un "risque de partition" de l'Irak et il était de son "devoir constitutionnel (...) d'imposer la sécurité et l'autorité fédérale" à Kirkouk.

Tôt lundi matin, le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe les forces irakiennes engagées, a annoncé la reprise de "la base militaire K1", la plus importante de la province de Kirkouk. En 2014, les peshmergas avaient pris cette base, obligeant les soldats à livrer armes et uniformes.

Selon le JOC, les forces irakiennes ont ensuite "pris le contrôle de l'aéroport militaire de Kirkouk", "du quartier général de la North Oil Compagny" (NOC) --institution publique en charge du pétrole-- et "du champ pétrolier de Baba Gargar".

Les combattants kurdes ne contrôlent plus que cinq des six champs pétroliers de la région de Kirkouk, qui fournissent 340.000 des 550.000 barils par jour (b/j) qu'exporte en moyenne le Kurdistan irakien, contre l'avis de Bagdad.

Le pompage des deux principaux champs --Havana et Bay Hassan-- a cependant cessé lundi après-midi, selon un haut responsable du ministère irakien du Pétrole, les "techniciens kurdes ayant quitté les puits avant l'arrivée des forces irakiennes".
(AFP, 17 octobre 2017)

Les FDS ont chassé l'Etat islamique (EI) de son fief de Raqa

Créées en octobre 2015, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont chassé le 17 octobre le groupe Etat islamique (EI) de son fief de Raqa, sont le fer de lance de la lutte antijihadistes en Syrie.

Principal partenaire en Syrie de la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis, cette alliance de combattants arabes et kurdes a lancé en novembre 2016 l'offensive pour conquérir Raqa, "capitale" de facto de l'EI dans le nord du pays.

Rivales du régime de Bachar al-Assad, les FDS sont composées de quelque 30.000 hommes et femmes, dont 25.000 Kurdes et 5.000 Arabes, tous Syriens.

Elles ont été créées dans un pays déchiré par la guerre depuis 2011, avec pour premier objectif de chasser l'EI du nord.

Avec une nette prédominance des Unités de défense du peuple kurde (YPG), les FDS comptent aussi des Arabes musulmans et chrétiens ainsi que quelques Turkmènes, tous issus des populations présentes dans des régions septentrionales qui échappent au contrôle du régime.

Avant la création des FDS, les YPG avaient infligé de cuisantes défaites à l'EI, en l'empêchant de prendre les villes de Kobané et Tall Abyad en 2015, à l'ouest de Raqa et près de la frontière turque.

Après avoir lancé en 2014 sa campagne aérienne contre les jihadistes en Irak et en Syrie, les Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale, se sont trouvés confrontés à la nécessité de trouver un allié fiable sur le terrain.

Ils ont dans un premier temps lancé un programme de 500 millions de dollars pour constituer une armée composée de rebelles syriens pour combattre l'EI. Mais le projet a échoué d'autant qu'un des groupes s'était rendu à Al-Qaïda avec son équipement.

Après cet échec, les FDS ont été créées. Ces forces ont reçu une aide conséquente des Etats-Unis, en armement mais aussi en soutien aérien à leurs opérations.

De plus, la Maison Blanche a déployé en Syrie des centaines de militaires, dont des membres des forces spéciales. De hauts responsables américains ont rencontré des commandants des FDS dans le nord syrien.

En mai, Washington a commencé à livrer des armes aux YPG malgré les objections de l'allié turc qui les considère comme une "organisation terroriste" et un prolongement des séparatistes kurdes turcs.

La Turquie veut empêcher que les Kurdes puissent constituer une ceinture autonome le long de sa frontière avec la Syrie. Elle a lancé une opération de plusieurs mois à l'intérieur de la Syrie en s'appuyant sur des rebelles syriens qui ont pris Jarablous, bastion de l'EI, et Dabiq, proches de la frontière.

Mais Ankara n'a pas réussi à convaincre Washington de trouver un partenaire alternatif aux FDS pour prendre Raqa.
(AFP, 17 octobre 2017)

La Syrie réclame le "retrait immédiat" des forces turques d'Idleb

Le régime syrien a réclamé samedi le "retrait immédiat" des forces turques déployées dans le nord-ouest de la Syrie, où une "zone de désescalade" doit être instaurée dans la province d'Idleb, a rapporté l'agence officielle Sana.

Citée par l'agence Sana, une source au ministère des Affaires étrangères a qualifié d'"agression" l'opération de l'armée turque, qui a déployé jeudi soir ses forces dans le nord-ouest de la Syrie.

Ankara dit agir dans le cadre d'un accord ébauché en mai entre les parrains internationaux des belligérants en Syrie, à Astana, la capitale du Kazakhstan.

La Turquie, soutien des rebelles, la Russie et l'Iran, parrains du régime de Bachar al-Assad, avaient annoncé quatre zones de désescalade qui doivent permettre d'instaurer des cessez-le-feu dans plusieurs régions de Syrie.

Les trois autres zones de désescalade sont la Ghouta orientale, près de Damas, Homs (centre) et le Sud.

"Cette agression turque n'a rien à voir, ni de près ni de loin, avec les accords" d'Astana, "elle représente même une violation de ces accords", selon la source citée par Sana.

La zone de désescalade concernée s'étend de la province d'Idleb, seule province dans le nord-ouest syrien à échapper au régime, à certaines parties des provinces voisines de Hama (centre), d'Alep (nord) et de Lattaquié (ouest).

L'armée turque avait annoncé vendredi avoir commencé à y installer des "postes d'observation".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces turques se sont principalement déployées "dans l'ouest de la province d'Alep, près des zones contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG)", la principale milice kurde de Syrie, classée groupe terroriste par Ankara.

Un second convoi de l'armée turque est entré samedi dans la province d'Ibleb, selon l'OSDH.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
(AFP, 14 octobre 2017)

Erdogan: La frontière avec le Kurdistan irakien sera "bientôt" fermée

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré jeudi que la frontière avec le Kurdistan irakien, qui a voté la semaine dernière pour son indépendance malgré l'opposition de Bagdad et de ses voisins, sera "bientôt" fermée.

"L'espace aérien sera fermé, les vols sont déjà interdits (...), bientôt les frontières seront fermées. Comment allez-vous entrer et sortir ?", a déclaré à l'adresse des dirigeants kurdes irakiens le chef de l'Etat turc lors d'un discours télévisé.

Les Kurdes irakiens ont massivement voté le 25 septembre en faveur de leur indépendance au cours d'un référendum largement décrié à l'international.

La Turquie, tout comme son voisin iranien, est fermement opposée à la formation d'un Etat kurde à sa frontière, craignant que cela n'attise les velléités indépendantistes de sa propre minorité kurde.

Avec Bagdad, Ankara et Téhéran imposent ainsi déjà un blocus aérien au Kurdistan irakien, et l'Iran a mis en oeuvre un gel des échanges pétroliers avec cette région.

Lors d'une visite à Téhéran mercredi, M. Erdogan a menacé de mesures de rétorsions encore "plus sévères", et affirmé que cette région du nord de l'Irak n'irait "nulle part" et resterait "isolée".

Le président turc a plusieurs fois menacé de frapper Erbil au portefeuille en fermant notamment les vannes de l'oléoduc qui permet d'exporter une large partie du pétrole produit par le Kurdistan irakien, via le port turc de Ceyhan (sud).

M. Erdogan a déjà annoncé la semaine dernière la fermeture imminente de la frontière, mais cette mesure n'est pas encore entrée en vigueur.

Malgré la victoire écrasante du "oui", les autorités kurdes ont laissé entendre qu'elles n'avaient pas l'intention de proclamer rapidement l'indépendance.
(AFP, 5 octobre 2017)

Front commun Iran-Turquie contre les aspirations des Kurdes d'Irak

L'Iran et la Turquie ont affiché un front commun mercredi contre les aspirations indépendantistes du Kurdistan irakien, à l'occasion d'une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Téhéran consacrant le rapprochement entre deux voisins aux relations compliquées.

"Certains dirigeants de la région du Kurdistan d'Irak ont pris des décisions erronées qui doivent être compensées", a dit le président iranien Hassan Rohani après avoir rencontré M. Erdogan, dont il s'agit de la première visite depuis 2015.

"L'Iran, la Turquie et l'Irak sont obligés de prendre des mesures sérieuses", a-t-il ajouté, en référence aux représailles promises par les trois pays après le référendum d'indépendance du 25 septembre au Kurdistan irakien.

Ankara et Téhéran, qui comptent une forte minorité kurde et craignent une contagion, ont vivement condamné le scrutin organisé par les autorités de cette région autonome.

Avec Bagdad, ils imposent déjà un blocus aérien au Kurdistan irakien, et l'Iran a mis en oeuvre un gel des échanges pétroliers avec cette région.

Selon la traduction en persan de ses propos diffusée par la télévision d'État iranienne, Recep Tayyip Erdogan a menacé de mesures de rétorsions encore "plus sévères", et affirmé que cette région du nord de l'Irak n'irait "nulle part" et resterait "isolée".

Pour le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a également reçu M. Erdogan, "le référendum au Kurdistan irakien a été une trahison". Il est très important que l'Iran et la Turquie "prennent ensemble des (mesures) sérieuses, politiques et économiques" face à cette situation, a-t-il ajouté dans communiqué publié après la rencontre.

Le référendum du 25 septembre a donné une victoire écrasante du "oui", mais les autorités kurdes ont laissé entendre qu'elles n'avaient pas l'intention de proclamer rapidement l'indépendance.

Le conflit en Syrie a aussi été au menu de la visite de M. Erdogan. Dans ce pays, la Turquie soutient des rebelles opposés au président Bachar al-Assad, appuyé militairement par l'Iran. MM. Rohani et Erdogan ont toutefois insisté sur les résultats des négociations parrainées par leurs pays et la Russie --autre soutien de M. Assad-- pour ramener la paix.

- 'Irak et Syrie indivisibles' -

Ils ont évoqué le déploiement de "forces de contrôle" communes à ces trois pays dans certaines zones de "désescalade" décidé mi-septembre.

"Du point de vue (de l'Iran et de la Turquie), l'Irak et la Syrie sont des entités indivisibles et indépendantes. Nous n'acceptons pas les changements" de frontière, a dit M. Rohani.

Les deux présidents ont également constaté le peu de progrès vers l'objectif d'un triplement de leurs échanges commerciaux --à 30 milliards de dollars en 2018--, et proclamé leur volonté de renforcer leurs liens économiques.

Ils ont notamment annoncé leur volonté de réaliser leurs échanges dans leurs devises nationales (sans passer par une monnaie tierce comme le dollar ou l'euro), ce qui pourrait contribuer à sortir l'Iran de l'isolement dans lequel il est maintenu par les sanctions américaines, qui continuent de frapper les transactions bancaires.

Les relations turco-iraniennes apparaissent nettement meilleures qu'elles ne l'étaient lors de la dernière visite de M. Erdogan en avril 2015.

A l'époque, les deux capitales s'accusaient mutuellement de déstabiliser le Proche et le Moyen-Orient.

Héritiers d'empires qui se sont longtemps fait la guerre, l'Iran et la Turquie modernes entretiennent des relations ambivalentes.

Après une période de nette amélioration dans la deuxième moitié de la décennie 2000, celles-ci s'étaient nettement détériorées depuis 2010 avec les Printemps arabes et l'autorisation donnée par la Turquie, membre de l'Alliance atlantique, au déploiement sur son sol du bouclier antimissiles de l'Otan, perçu comme une menace existentielle par Téhéran.
(AFP, 4 octobre 2017)

Fermeture d'écoles liées à Gülen en Sénégal/Mali

Le Sénégal et le Mali ont fermé lundi des écoles privées gérées par des groupes proches du prédicateur turc exilé Fethullah Gülen, une décision qui inquiète les parents d'élèves dans les deux pays.

A Dakar, des policiers ont interdit l'accès à l'une des neuf écoles gérées dans le pays par l'association turque Baskent Egetim, liée à Fethullah Gülen, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

La rentrée est effective depuis le 11 septembre.

A Bamako, les forces de l'ordre ont également interdit l'accès aux écoles liées à M. Gülen. Un huissier a fait changer les serrures des portes, selon un journaliste de l'AFP.

Le ministère sénégalais de l'Intérieur avait annoncé samedi dans un communiqué que "les écoles portant l'appellation Yavuz Selim", gérées par Beskent Egetim et comptant quelque 3.000 élèves dans le pays, "n'étaient sont plus fonctionnelles".

Les autorités sénégalaises avaient en décembre 2016 déjà retiré l'arrêté d'agrément à cette association turque qui assurait depuis 1999 la gestion du groupe scolaire.

Beskent Egetim, qui a dénoncé des pressions du président turc Recep Tayyip Erdogan, a été remplacée par la Fondation turque Maarif. Les avocats de Yavuz Selim ont depuis porté plainte contre l'Etat du Sénégal et l'affaire est pendante devant la justice.

Au Mali, un document officiel daté du 12 août, signé par le gouvernement et la Fondation Maarif, abroge les arrêtés de création et d'ouverture des quatre établissements dans le pays (dits "écoles Collèges Horizon"), trois dans la capitale et un autre à Ségou (centre).

Ces écoles, qui comptent environ 3.000 élèves, ont été confiées à la Fondation Maarif.

"Les problèmes politiques, nous on s'en fout. Ce qui nous intéresse, c'est que nos enfants rentrent dans leurs classes", a déclaré lundi à Dakar un parent d'élève, Mansour Guèye.

A Bamako, le Premier ministre rencontrait lundi une délégation de parents d'élèves se disant "inquiets", alors que la rentrée est prévue le 9 octobre, selon une source à la primature.

La Turquie a ces dernières années renforcé sa présence économique en Afrique. Au Sénégal sont présentes de nombreuses entreprises turques, dont Summa et Limak, qui ont terminé les travaux d'un nouvel aéroport international près de Dakar dont l'inauguration est prévue en décembre.

La Turquie a également construit un centre de conférence international, où s'est tenu le 15e sommet de la Francophonie en 2014.

Dès l'échec du putsch du 15 juillet 2016, qu'il accuse Fethullah Gülen d'avoir fomenté, ce que l'intéressé nie catégoriquement, le président Erdogan avait lancé une offensive contre toutes les écoles et universités du prédicateur, en Turquie et dans 120 pays.
(AFP, 2 octobre 2017)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Un officier de l'armée turque ayant demandé l'asile à Chypre a quitté l'île

Un officier de l'armée turque ayant demandé l'asile à Chypre début octobre a quitté l'île méditerranéenne, a indiqué vendredi à l'AFP une source officielle.

L'officier était arrivé le 1er octobre avec son épouse au port de plaisance de Larnaca (sud), affirmant aux autorités chypriotes-grecques avoir été persécuté en Turquie.

Le couple habitait depuis sur son bateau, sous la surveillance de la police maritime, mais une source officielle chypriote a indiqué, sous le couvert de l'anonymat, qu'il avait depuis quitté l'île.

Le gouvernement chypriote suivait de près ce dossier considéré comme sensible.

Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 le tiers nord de l'île, en réaction à un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce.

La Turquie ne reconnaît pas la République de Chypre et s'oppose à tout pays qui abriterait des suspects liés au coup d'Etat avorté de juillet 2016.

Les autorités turques ont mené une vague d'arrestations contre des partisans présumés de Fethullah Gülen, désigné comme l'instigateur du putsch.

Selon des sources officielles citées par un média, l'officier était accusé en Turquie d'appartenir au mouvement Gülen.
(AFP, 27 octobre 2017)

Les Chypriotes-turcs bloquent un convoi d'aide pour des Chypriotes-grecs

Les autorités chypriotes-turques ont bloqué pour la première fois un convoi d'aides que l'ONU livre régulièrement aux quelque centaines de Chypriotes-grecs restés dans le tiers nord de l'île divisée de Chypre, ont indiqué mercredi des responsables onusiens.

Cette démarche envenime encore plus les relations entre les Chypriotes-turcs et le gouvernement chypriote-grec internationalement reconnu, après l'échec des négociations pour une réunification de l'île en juillet.

La force de paix de l'ONU a indiqué qu'un de ses véhicules avait quitté la capitale Nicosie avec de l'aide humanitaire destinée aux Chypriotes-grecs restés dans la péninsule du Karpas (nord-est).

"L'UNFICYP a été contrainte de limiter aux aides médicales la livraison programmée pour ce jour, à la suite de la décision unilatérale d'imposer des taxes et des frais à d'autres biens humanitaires", a précisé la force de paix de l'ONU.

Elle a dit "regretter la décision prise par l'administration chypriote-turque".

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude parmi la minorité chypriote-turque.

Les personnes "enclavées" sont celles qui avaient refusé de quitter leurs foyers en vertu d'un accord de transfert des populations coincées derrière les lignes de front après l'invasion turque.

Dans le cadre de sa mission, l'UNFICYP assure notamment une aide humanitaire aux quelque centaines de ces Chypriotes-grecs et maronites, conformément à un accord de longue date entre les deux parties, avec des livraisons hebdomadaires aux plus vulnérables.

- 'Pas nécessaires' -

Le président chypriote-grec Nicos Anastasiades a dénoncé un comportement qui nuit aux efforts destinés à rétablir la confiance entre les deux communautés.

Mais le mois dernier déjà, le ministre des Affaires étrangères de la République turque de Chypre-Nord (entité reconnue uniquement par Ankara), Tahsin Ertugruloglu, avait déclaré à l'AFP à New York que des taxes seraient imposées aux convois de l'ONU à partir du 1er octobre et que cette mesure serait suivie d'autres que les autorités chypriotes-turques avaient l'intention d'introduire, après l'effondrement des négociations.

Il a affirmé que les convois d'aide n'étaient "pas nécessaires" du fait de la liberté de mouvement entre les habitants des deux parties de l'île.

"Les convois de l'ONU ne vont pas être autorisés à transporter de tels chargements, car cela donne l'impression que ces personnes sont enclavées en territoire occupé", a-t-il affirmé.

Le président Anastasiades a dit l'intention de son gouvernement de porter plainte auprès de l'ONU et de l'Union européenne, dont Chypre est membre.

"Ces mesures, qui sont totalement illégales mais aussi contraires aux accords conclus, sont en train de contaminer le climat favorable que nous recherchons et essayons de cultiver", a-t-il déclaré devant les journalistes.
(AFP, 4 octobre 2017)

Un officier de l'armée turque demande l'asile politique à Chypre

Un officier de l'armée turque a demandé l'asile politique à Chypre, pays divisé depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie, a rapporté lundi l'agence de presse officielle CNA sans l'identifier ni expliquer les raisons de sa demande.

Citant des sources officielles, le site d'information Sigmalive a pour sa part rapporté que l'officier turc, dont il ne donne ni le nom ni le rang, est accusé en Turquie d'appartenir au mouvement de Fethullah Gülen, un prédicateur qu'Ankara accuse d'avoir fomenté le coup d'Etat manqué de juillet 2016.

L'officier est arrivé dimanche avec son épouse au port de plaisance de Larnaca (sud), indiquant aux autorités chypriotes-grecques avoir fait l'objet de persécutions en Turquie. Le couple demeure dans son bateau au port, sous la surveillance de la police maritime, selon CNA.

La police chypriote ne s'est pas prononcée sur la question, considérée comme une affaire politique hautement délicate, et le porte-parole du gouvernement a dit ne pas vouloir s'exprimer sur "des questions de sécurité nationale".

Les autorités turques ont mené une vaste campagne d'arrestations contre des partisans présumés de Fethullah Gülen, installé en Pennsylvanie.

Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisé depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote-turque.
(AFP, 2 octobre 2017)

Immigration / Migration

Nouvelle violence des nationalistes turcs contre la police à Anvers

Une quarantaine de personnes ont été arrêtées administrativement dans la nuit de dimanche à lundi à Anvers, suite à une nouvelle poussée de violences aux alentours de la rue de Brederode, a confirmé la police locale vers 02h00 lundi. Deux arrestations judiciaires ont été délivrées pour port d'armes illégal. Les tensions ont fait quatre blessés, dont un inspecteur de la police, deux personnes ont été transportées à l'hôpital.

Après une première poussée de violences vendredi dans le quartier, la soirée de dimanche a aussi été émaillée de nouvelles tensions. "Les membres de l'équipe de médiation ont été attaqués par une centaine de personnes. Rapidement les forces de police ont repris le contrôle de la situation. Un policier a été blessé et a été transporté à l'hôpital", communique la police.

Vers 22h00, les fauteurs de troubles ont à nouveau perturbé le retour au calme et s'en sont pris à la police avec des bâtons et barres de fer, ainsi que des bombes incendiaires. "Il était aussi question d'une arme lourde, mais la police n'est pas en mesure de confirmer. Un pistolet léger a toutefois été retrouvé", poursuit le bilan délivré par la police.

Entre temps, le bourgmestre d'Anvers Bart De Wever (N-VA) a établi une interdiction de rassemblement pour une semaine au moins dans le quartier de Brederodewijk. Après le retour au calme, la police a continué à patrouiller quelques heures dans les environs pour vérifier le respect de l'interdiction. "Plusieurs petits comités ont violé l'interdiction donnant lieu à des arrestations administratives".

Les tensions ont débuté vendredi, lorsqu'un bus de la campagne "Free Ocalan" (nom du leader kurde emprisonné par la justice turque) avait abouti -par accident- dans la rue de Brederode, où vivent de nombreux immigrés turcs.

Le bourgmestre anversois Bart De Wever (N-VA) a décrété dimanche soir une interdiction de rassemblement d'au moins une semaine dans le quartier Brederodewijk "pour ramener l'ordre et garantir la sécurité des Anversois".

"Je condamne avec force la manière dont un conflit étranger est importé et la facilité avec laquelle des fauteurs de troubles pensent pouvoir utiliser la violence contre des personnes et des propriétés", indique la communication du bourgmestre d'Anvers."Ils ne réussiront pas et nous continuerons à agir très fermement car ce comportement est contraire à la liberté d'expression dont nous jouissons dans notre société urbaine. Cette liberté exige le respect des uns des autres. Indépendamment des convictions personnelles ou origines".

Etant donné que les violences n'émanent pas d'une "minorité marginale", le bourgmestre compte s'entretenir au plus tôt avec les communautés turques et kurdes anversoises. "Je vais évaluer avec elles comment mettre fin à ces tensions". Le bourgmestre a par ailleurs remercié les efforts de la police locale. Des unités spéciales décentralisées de la police fédérale ont aussi été déployées dimanche soir vu les développements dans la ville, a confirmé le porte-parole de la police d'Anvers, Wouter Bruyns.(Belga, 30 octobre 2017)

Une "attaque raciste et fasciste" a visé des Kurdes à Anvers


La vaste bagarre qui a éclaté vendredi à Anvers en début de soirée aux alentours de la Brederodestraat a donné lieu à une arrestation judiciaire, pour port d'arme prohibée, indique la police locale. 47 autres personnes ont fait l'objet d'arrestations administratives, pour troubles à l'ordre public. La police précise également que 8 individus ont été blessés, dont 3 ont dû être soignés à l'hôpital. Un policier, atteint par une pierre, fait partie des blessés et a été placé en incapacité de travail pour une journée.

Les tensions ont débuté peu avant 17h30, précise la police. "Après qu'un certain nombre de personnes avec des bâtons et des barres, des chaises et des pieds de table, avaient commencé à se bagarrer, 200 à 300 personnes se sont mises à crier et à scander des slogans. Un premier individu a été blessé à ce moment-là, qui a été emmené plus tard en ambulance à l'hôpital", indique la police dans un communiqué.

Les premières équipes de la police sont alors arrivées sur les lieux, tentant de séparer les parties. Comme les esprits ne semblaient pas se calmer, les agents ont fait usage de gaz lacrymogène. Dans le courant de la soirée, la tension est cependant restée palpable dans le quartier, précisent-ils dans la nuit de vendredi à samedi, évoquant "quelques vitrines" de magasin brisées.

Selon NavBel, Conseil des communautés kurdes en Belgique, l'incident aurait visé un bus dans lequel se trouvaient des personnes Kurdes. NavBel parle, dans un communiqué envoyé tard dans la soirée, d'une "attaque raciste et fasciste" perpétrée par des personnes turques, sur un bus transformé en bibliothèque mobile, dans lequel se trouvait une quarantaine de Kurdes, de Belgique mais aussi d'Allemagne et de France.

Ces personnes étaient présentes dans le cadre d'une campagne pacifique qui tourne dans différentes villes européennes, pour la libération d'Abdullah Öcalan. Le fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est emprisonné en Turquie depuis 1999, et des rumeurs font récemment craindre une dégradation de son état de santé.

Selon NavBel, il était prévu que le bus installe un stand informatif vendredi soir et samedi sur la Steenplein anversoise, dans le cadre de cette campagne récemment passée, sans incident, par Liège et Charleroi.

Selon l'organisation, une attaque avait été préparée, et le bus a été coincé par une voiture dans la Brederodestraat avant qu'une large bande d'individus ne s'en prenne au groupe de Kurdes.

"La tournée en bus, les stands d'information et les activités parallèles avaient fait l'objet d'une demande et été autorisées par les autorités de la Ville", souligne NavBel, qui parle d'une campagne "autorisée" et "pacifique", qui "s'est déroulée dans toutes les villes précédentes de manière festive, avec de la musique et de la danse". "Il est temps que les autorités belges se prononcent de manière franche contre la violence et le racisme" qui sous-tendent des agressions comme celles de vendredi, ajoute encore NavBel.
(Belga, 28 octobre 2017)


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