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38 rue des Eburons - 1000 Bruxelles
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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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23e Année - N°251

Juillet/July 1999

La piraterie de l'Etat turc

OCALAN'S TRIAL/PROCES D'OCALAN

INTERIOR POLITICS/POLITIQUE INTERIEURE

ARMED FORCES/FORCES ARMEES

PRESSURE ON THE MEDIA/PRESSIONS SUR LES MEDIAS

KURDISH QUESTION/QUESTION KURDE

RELATIONS WITH THE WEST/RELATIONS AVEC L'OUEST

REGIONAL RELATIONS/RELATIONS REGIONALES

SOCIO-ECONOMIC/SOCIO-ECONOMIQUE

MIGRATION/IMMIGRATION

BELGIQUE-TURQUIE/BELGIUM-TURKEY

EN BREF/IN BRIEF

STATE TERRORISM/TERREUR DE L'ETAT

La piraterie de l'Etat turc

 Comptant sur le laxisme de l'Europe, le régime d'Ankara vient de lancer une opération d'enlèvement contre ses opposants dans le monde. Après l'enlèvement d'Abdullah Ocalan, un autre responsable du PKK , Cevat Soysal, a été capturé par les services spéciaux turcs le 21 juillet 1999 en Moldavie et soumis à la torture à Ankara pendant la visite du ministre allemand des affaires étrangère Fischer.
 Quelques jours plus tard, la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara a émis des mandats d'arrêt contre le président et 32 membres du parlement kurde en exile dont le siège se trouve à Bruxelles. La cour les accuse de constitution de groupe armé en vue d'activités contre l'unité turque, ce qui les rend passibles d'au moins quinze ans de prison chacun.
 En réalité, il s'agit d'un feu vert aux services secrets turcs pour enlever tous ces parlementaires kurdes en exile si les autorités belges ne les délivrent pas à la Turquie.
 La même menace existe également pour tous les opposants du régime d'Ankara en Europe.
 Cevat Soysal était en possession d'un document de voyage délivré par les autorités allemandes, selon lequel il est né en 1962 à Batman (sud-est de la Turquie) et réside à Mönchengladbach (Allemagne), d'après une photo distribuée par le MIT.
 Cevat Soysal est un réfugié de l'ONU sous la protection du gouvernement allemand. Quel que soit son avis politique, l'état allemand, signataire de la convention de Genève de 1951, doit protéger chaque personne reconnue comme réfugié politique contre toute pression et toute menace, particulièrement contre celles du pays qu'il a du quitté.
 Or, pendant que Soysal souffrait de la torture en Turquie, le ministre des affaires étrangère M. Fischer s'entretenait avec les dirigeants et les propagandistes du régime tortionnaire. Il est vraiement humiliant pour quelqu'un de la génération 68 de recevoir des leçons sur les droits de l'homme de Demirel, d'Ecevit ou de Cem dans un pays ou sont toujours emprisonnés l'académicien Ismail Besikci ou la députée kurde Leyla Zana.
 De lever les verres avec les tortionnaires de ce pays en regardant les eaux bleues du Bosphore pendant qu'un réfugié politique sous la protection allemande subissait la torture, c'est un scandale international!
 Suite à la capture de Soysal, le PKK a menacé le 22 juillet de "représailles" dans un communiqué du conseil de commandement.
 "Les actes internationaux de piraterie et de terrorisme donnent à notre parti le droit d'user de représailles. Si rien n'est fait pour arrêter ces actes commis par la Turquie, ce droit légitime va sans doute être utilisé", précise le communiqué.
 "Nous attendons de l'Allemagne qu'elle assume ses responsabilités concernant Cevat Soysal, qui bénéficiait du droit d'asile politique", ajoute le communiqué.
 Me Kenan Sidar, avocat de Soysal, a signalé que son client a été interpellé le 13 juillet au soir par la police en Moldavie et remis deux heures après à des agents du MIT dans un avion turc sur le sol moldave.
 L'avocat affirme en outre que son client a subi des mauvais traitements lors de son interrogation en Turquie entre les 13 et 23 juillet derniers.
 "Il a été battu et subi des mauvais traitements", a-t-il précisé, cité par DEM.
 Quelque 50 personnes ont été interpellées à travers le pays sur la base des déclarations de Soysal faites lors d'interrogatoires, dont 45 appartiennent au Parti de la démocratie du peuple (HADEP).
 Les avocats en Allemagne de Soysal ont annoncé le 30 juillet dans un communiqué avoir déposé plainte contre la Turquie auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme.
 La femme de Cevat Soysal, Bahar Soysal, a affirmé  à Duesseldorf (ouest), non loin de Moenchengladbach où elle vit, que son mari était gravement menacé de mourir en détention. Atteint d'une hépatite B, il a constamment besoin de traitement, a expliqué Bahar Soysal, 35 ans. Elle a fait état de tortures infligées à son mari, informations qu'elle a dit tenir de ses avocats. Cevat Soysal a été transporté par deux fois à la clinique lors de ces séances de torture, a-t-elle dit.
 Il est impossible que son mari "survive dans de telles conditions", a-t-elle dit en se plaignant de l'insuffisance de l'action de Bonn dont elle a réclamé une note de protestation officielle contre tous les pays impliqués dans la capture.
 Quant aux mandats d'arrêt décernés par la justice turque envers 33 membres du parlement kurde en exile, ils bénéficient actuellement de l'asile politique soit en Belgique soit dans les autres pays européens.
 Le président du parlement kurde M. Yasar Kaya a exigé une protection de la part de l'ONU. "Si nous sommes des réfugiés, nous devrons être protégés par les Nations unies et les lois internationales. Nous demandons à toutes les organisations internationales d'agir," a déclaré Kaya.

 

Le bilan des violations des droits de l'homme en mai-juin

 Mazlum-Der, association de défense des droits de l'homme en Turquie, proche des islamistes, a rendu public ses rapports des violations des droits de l'homme pour les mois de mai et de juin 1999.
 Au cours d'une conférence de presse, Yilmaz Ensarioglu, président de l'association, a déclaré que la Turquie était placée 136ème sur les 191 pays pour le respect des droits politiques et des libertés publiques, 74 ème en ce qui concerne la santé, le bien être, l'éducation et la santé et était parmi les 14 pays regroupant les plus mauvais élèves en matière de droits de l'homme.
 En mai 1999:
 Nombre de meurtres non élucidés: 10
 Nombre d'exécutions et morts à la suite de torture: 9
 Nombre de morts à la suite des combats: 266
 Nombre de blessés à la suite des combats: 147
 Nombre de d'enlèvements: 2
 Nombre de disparitions: 4
 Nombre de personnes torturées: 77
 Nombre de personnes violées ou abusées sexuellement: 2
 Nombre de placements en garde-à-vue: 2 100
 Nombre d'arrestations: 248
 Nombre de villages évacués ou incendiés: 7
 Nombre de prisonniers d'opinion: 134
 Nombre de publications interdites: 24
 Nombre de journalistes placés en garde-à-vue: 5
 En juin 1999:
 Nombre de meurtres non élucidés : 24
 Nombre d'enlèvements : 103
 Nombre de disparitions : 3
 Nombre d'accusations de tortures : 139
 Nombre de viols : 2
 Nombre de placements en garde-à-vue : 1937
 Nombre d'arrestations : 106
 Nombre de villages ou hameaux évacués ou incendiés : 11
 Nombre de prisonniers d'opinion : 136
 Nombre de publications saisies ou interdites : 27
 Nombre de journalistes placés en garde-à-vue : 5
 Nombre d'atteintes à la liberté de croyance: 768
 Nombre de livres interdits : 23
 Nombre d'exactions contre les associations civiles : 193
 Nombre d'associations civiles interdites : 2

RSF protest against the Mazlum-Der harassment

 RSF Executive Director Andrew Puddephatt, on July 8, 1999,addressed the following letter to Interior Minister Saadettin Tantan:
 "I am writing to you to express our grave concern at the recent harassment of the Turkish human rights organisation Mazlum-Der, the Organisation of Human Rights and Solidarity for Oppressed People. On 19 and 20 June 1999 the Mazlum-Der headquarters in Ankara as well as all of its 15 branches and the homes of its executive members were raided by police. .
 "Mazlum-Der is an internationally respected human rights group with 15 branches and over 5,000 members in Turkey. Since its establishment in 1991 it has often been subjected to harassment by the Turkish authorities and its branches in Sanliurfa and Malatya were closed in December 1998 and May 1999. This harassment appears to be part of a policy by the Turkish authorities to intimidate human rights groups working in Turkey. ARTICLE 19 notes with distress the recent imprisonment of Akin Birdal, the President of Turkey's Human Rights Association (IHD - Turkey's foremost human rights organisation) merely for calling for a peaceful solution to the ongoing conflict in the south-east of your country, as well as the armed attack on him on 12 May 1998 by members of an extremist group with links to the state.
 "Human rights activists within a country are by definition in the forefront of the struggle for freedom of expression, as well as for other fundamental freedoms, within that country. Such seemingly crude attempts to hinder their activities can only give rise to grave fears for the future protection of these fundamental non-alienable human rights within your country. We urge you to do everything in your power to ensure that such harassment ceases immediately." (IFEX, 9 juillet 1999)

State of Exception in the Kurdish Provinces extended

 In early July the Grand National Assembly of Turkey once again extended for four months the State of Exception in six of the country's Kurdish provinces. The extension, the thirty-sixth consecutive one declared by the Assembly, went into effect on 13 July. The resolution had been recommended by the National Security Council, a body composed of equal numbers of military officers and members of the government. The provinces affected are Diyarbakir, Tunceli, Hakkari, Sirnak, Siirt and Van. Five other neighboring provinces - Batman, Bingöl, Bitlis, Mardin and Mus - were placed under the jurisdiction of the Diyarbakir-based "Super-Governor" under the same conditions as the State of Emergency. Thus fundamental human rights continue to be suspended in these provinces, with dire consequences for the Kurds who live there.
 The most blatant and systematic human-rights violations in Turkey are committed in the provinces listed above. Every kind of arbitrary oppression is within the scope of the executive organs in these provinces. Torture, arbitrary arrest, extrajudicial executions, forced disappearances, and other violations of human rights are everyday procedure in this region, because the security forces, the police, and the army have been equipped with extensive powers (Law No. 2935, especially Articles 4 and 7).
 As long as the State of Exception is in effect, the Council of Ministers has the authority to issue decrees having the force of law, which do not require monitoring by the Parliament, let alone a parliamentary legislative process. The jurisdiction of the executive bodies of these provinces has been considerably expanded. The state lures potential employees in both the civil and the military areas to this region by offering them double the normal salaries, special discounts for plane travel, etc.
 On 19 July 1987, when martial law was transformed into a State of Exception (OHAL) in the region, the Turkish state hailed this development - so as to mislead international public opinion - as an "improvement" and a "return to normalcy". The first "Super-Governor" of the region, Hayri Kozakcioglu, told the Turkish weekly journal "Haftaya Bakis": "The valuable experience acquired by the military during the period of martial law (in this region), which has lasted over seven years, will be an example to us as we implement the State of Exception." (26.7.87)
 This example, accompanied by massive violations of human rights, has been conscientiously imitated in the Kurdish provinces for the past twelve years. (Hürriyet-IMK, July 15, 1999)

Les critiques par le président de la Cour suprême

 Le nouveau président de la Cour de cassation turque, Sami Selcuk, a estimé que la Convention européenne des droits de l'Homme devait avoir la préséance sur la constitution turque, dans des déclarations citées jeudi par le quotidien Cumhuriyet.
 "Je suis d'avis que la convention européenne des droits de l'Homme surpasse la constitution", a déclaré Sami Selcuk à une télévision, cité par le journal.
 "La justice turque pourrait faire de grands progrès en appliquant les principes énoncés par la Convention, en particulier l'article 6 sur le droit à un procès équitable et les articles 9 et 10 sur la liberté de pensée et de croyance", a-t-il ajouté.
 M. Selcuk a critiqué un déficit de démocratie dans la constitution turque de 1982, rédigée sous la houlette des auteurs du coup d'Etat de 1980 et a annoncé qu'il insisterait sur le besoin de démocratisation dans son discours pour l'ouverture de la nouvelle année judiciaire le 6 septembre.
 L'une des premières affaires à l'agenda de la Cour de cassation pour cette nouvelle année sera la condamnation à mort du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan pour trahison et séparatisme par une cour de sûreté de l'Etat le 29 juin.
 Les avocats d'Ocalan ont déposé un appel mais il y a peu de chances qu'il soit examiné avant la fin de l'année judiciaire en cours, mardi prochain.
 La Convention européenne des droits de l'Homme n'interdit pas en soi la peine de mort, son abolition étant contenue dans un protocole que la Turquie n'a pas signé.
 Mais l'article 6, qui prévoit le droit à un procès équitable, demande notamment d'accorder la présomption d'innocence à un accusé avant qu'il soit reconnu coupable ainsi que le temps et les moyens adéquats pour préparer sa défense.
 Dans leur appel, les avocats d'Ocalan font valoir que ces droits ont été violés dans le cadre du procès devant la Cour de sûreté de l'Etat.
 M. Selcuk a été élu président de la Cour de cassation par son assemblée générale 7 juillet, son prédécesseur ayant pris sa retraite. (AFP, 15 juillet 1999)

IHD denounces violence against civilians

 Husnu Ondul, the chairman of Human Rights Association (IHD), said they denounced the violence used against civilians by the Kurdistan Workers' Party (PKK) and added that these violent acts were nothing but crude murders, the Anatolia news agency reported.
 In a written statement, Ondul emphasized that since July 10, civilians in Erzincan, Sivas, Van and Istanbul have been killed or wounded by PKK militants, and he stated that they condemned those who had committed these acts, which they deem to be contrary to the basic principles of law and humanity.
 The IHD does not accept violence against civilians as a legitimate means which can be used to achieve political ends, said Ondul. "Those who commit such acts can try to attribute a political character to them but from the viewpoint of the IHD these acts should be considered to be a gross violation of human rights and nothing short of crude murder," he added. (Turkish Daily News  July 17, 1999)

La mutinerie dans les prisons, tous les otages libérés

 Une mutinerie lancée le 19 juillet dans plusieurs prisons turques par des détenus d'extrême-gauche a pris fin jeudi avec la libération des 43 gardiens détenus en otage, a annoncé l'agence Anatolie.
 Les mutins ont obtenu satisfaction sur leur demande de transfert de trois d'entre eux, détenus dans la prison de haute sécurité d'Eskisehir (ouest) vers des établissements aux conditions de détention moins dures, à la suite d'un accord conclu mercredi soir avec les autorités, selon l'agence.
 Les otages libérés "sont en bonne condition", a ajouté Anatolie.
 Les mutins avaient pris 43 gardiens en otages dans 6 prisons : à Ankara, Bartin (nord) Cankiri (centre), Bursa, Bergame et Canakkale (ouest).
 Dans huit autres établissements pénitentiaires, des détenus avaient refusé de laisser entrer les gardiens dans leurs quartiers et de procéder à l'appel.
 Au terme de l'accord conclu avec les autorités, deux membres du groupe maoïste Armée de libération des paysans et ouvriers de Turquie (TIKK0), Bulent et Kemal Erturk, seront transférés à la prison de Nevsehir (centre), et un membre du Parti et Front révolutionnaire de libération populaire (DHKP-C), Cemalettin Polat, à celle de Bartin.
 Les frères Erturk sont jugés pour avoir tenté d'assassiner le gouverneur de Cankiri lors d'un attentat à la bombe le 5 mars, qui avait été grièvement blessé tandis que l'explosion faisait trois morts à Cankiri.
 Ils avaient entamé il y a deux mois une grève de la faim pour obtenir leur transfert.
 Les prisonniers demandaient également l'arrêt de la construction de prisons de haute sécurité comprenant des cellules individuelles, et non des quartiers traditionnels pouvant accueillir jusqu'à 20 détenus.
 Les mutineries avec prises d'otages sont courantes dans les prisons turques. (AFP, 22 juillet 1999)

Expulsions de 15 Américains distribuant le Nouveau Testament

 La police turque a ordonné jeudi l'expulsion de quinze ressortissants américains et d'un sud-africain qui avaient distribué des copies gratuites du Nouveau Testament dans la ville portuaire d'Izmir, sur les bords de la mer Egée, a-t-on appris de sources policières.
 Les ressortissants américains et sud-africains seront renvoyés dans leurs pays respectifs vendredi, a précisé la police.
 Le groupe a été arrêté mercredi alors qu'il effectuait une enquête et qu'il distribuait ses prospectus, a précisé le chef du groupe américain, Rocky Favia. Les ressortissants étangers ont été identifiés comme des missionnaires par la police, tandis que M. Favia assure que ce sont des étudiants.
 "Nous avons sillonné la ville pendant deux jours pour effectuer des enquêtes sur la religion", a déclaré le chef du groupe, qui a été joint par téléphone depuis le quartier général de la police à Izmir. "Nous n'essayions pas d'imposer une religion".
 Les seize personnes ont comparu jeudi devant un tribunal, qui a décidé de ne pas les mettre en garde à vue. La police a choisi de les expulser dans la mesure où ils sont soupçonnés d'avoir accompli ue action illégale, selon une source policière.
 Rocky Favia a déclaré que lui et ses compagnons n'étaient ni furieux ni déçus. "Je suis venu ici pour servir Dieu de la manière qu'il veut. Nous ne sommes pas en colère", a-t-il dit, se refusant à préciser à quel groupe américain appartiennent les quinze personnes. (AP, 30 juillet 1999)

OCALAN'S TRIAL/PROCES D'OCALAN

Ecevit rejette toute intervention de l'Europe

 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a rejeté jeudi les appels européens à épargner la vie du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, condamné à mort pour trahison, en dénonçant une "ingérence" dans ses affaires intérieures.
 "La Turquie n'est pas obligée de prendre une décision politique répondant aux appels de l'Union européenne dont elle n'est pas membre", a indiqué M. Ecevit devant la presse.
 "L'UE ne considère même pas la Turquie comme candidate à l'adhésion. Les tentatives de pression sur la Turquie ne seront pas efficaces", a-t-il ajouté. "Personne n'a le droit de s'ingérer dans nos affaires intérieures", a poursuivi M. Ecevit.
 La sentence prononcée contre Abdullah Ocalan doit être examinée par la Cour de cassation et la décision finale d'une éventuelle pendaison reviendra au parlement turc, puis au président Suleyman Demirel.
 Les relations entre la Turquie et l'UE sont tendues depuis que le sommet européen de Luxembourg en décembre 1997 a exclu Ankara de la liste d'élargissement.
 La Turquie est liée à l'UE par un accord d'association signé en 1963 qui prévoit une adhésion à terme. Une demande d'adhésion déposée par Ankara en 1987 avait été rejetée en 1989 par l'UE, qui l'avait jugé prématurée.
 Début juin, à l'issue du sommet européen de Cologne (Allemagne), la Turquie avait souligné que sa position vis-à-vis de l'UE restait inchangée, après l'annonce par le chancelier allemand Gerhard Schroeder qu'il n'avait pu obtenir l'accord des Quinze pour ouvrir à la Turquie des perspectives d'entrée dans l'UE. (AFP, 1 juillet 1999)

Ocalan ordonne à ses militants de ne pas mener d'attaques

 Le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan a ordonné à ses militants armés de ne pas mener d'actes de violence qui pourraient inciter les autorités turques à exécuter la peine capitale prononcée contre lui pour trahison, selon le quotidien populaire turc Sabah.
 "Adoptez une approche pacifique sinon ce serait mauvais pour moi", aurait dit à l'adresse de ces militants le chef du PKK, selon le quotidien.
 L'appel du chef rebelle kurde a été transmis aux dirigeants du PKK par l'intermédiaire des personnes qui lui avaient rendu visite, plusieurs jours avant l'annonce du verdict, dans la prison de l'île d'Imrali, en mer de Marmara, où il est détenu depuis son transfèrement en Turquie après sa capture au Kenya à la mi-février.
 Ocalan, dit "Apo" et jugé à Imrali depuis le 31 mai, a été condamné le 29 juin par la justice turque à la peine de mort pour trahison et tentative de diviser la Turquie.
 Selon le journal, Ocalan estime que la peine de mort prononcée contre lui ne sera pas exécutée, arguant que "si la Turquie avait souhaité le tuer, elle l'aurait déjà fait". (AFP, 4 juillet 1999)

Appel contre la peine de mort

 Les avocats d'Ocalan ont entamé lundi la procédure d'appel contre le verdict le condamnant à mort, affirmant par ailleurs qu'Ocalan désapprouvait les derniers attentats à la bombe, qui ont fait dix morts et plus de 40 blessés en Turquie.
 Me Hatice Korkut, l'un des avocats, a déclaré à l'AFP qu'ils avaient fait une "démarche technique" auprès d'un tribunal d'Istanbul, pour signifier leur intention de faire appel.
 Formellement, l'appel ne peut être interjeté qu'une fois le verdict officiellement publié, a expliqué Me Korkut.
 Le président de la Cour de Sûreté de l'Etat, qui avait jugé Ocalan du 31 mai au 29 juin sur l'île-prison d'Imrali en mer de Marmara (nord-ouest), avait annoncé dimanche que le verdict serait publié "prochainement".
 Il s'agit des 280 pages d'attendus de la sentence condamnant le chef du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) à la peine capitale pour trahison et tentative de diviser la Turquie.
 Un autre des défenseurs, Me Dogan Erbas, a pour sa part déclaré lundi à l'agence Anatolie qu'Abdullah Ocalan avait dit à propos des derniers attentats qu'il "ne trouve pas juste des actes de ce type et les condamne".
 L'avocat s'adressait à des journalistes après avoir rendu visite au chef rebelle à la prison d'Imrali.
 Depuis l'annonce du verdict le 29 juin, une série d'attentats revendiqués en partie par le PKK ont été commis à Istanbul et en Anatolie. Le dernier s'est produit lundi à Adana (sud), ville touristique du bord de mer, où une femme présumée membre du PKK a fait exploser face à une station de police des engins qu'elle portait sur elle. 14 personnes ont été blessées, la femme est morte sur le coup.
 La sentence contre Abdullah Ocalan doit être examinée par la Cour de cassation. La décision finale d'une éventuelle pendaison du chef du PKK reviendra au parlement. (AFP, 5 juillet 1999)

Le ministre des droits de l'Homme pour la peine de mort

 Le ministre d'Etat turc chargé des droits de l'Homme, Mehmet Ali Irtemcelik, est en faveur de la peine de mort dans le cas du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, a indiqué mardi la députée écologiste allemande Claudia Roth.
 "Si la peine de mort n'existait pas, on aurait dû l'inventer pour ce cas, et c'est même une peine insuffisante", a déclaré le ministre lors d'un entretien à Ankara avec Mme Roth, qui a ensuite informé quelques journalistes.
 M. Irtemcelik est également chargé des relations avec l'Union européenne. Il est membre du parti conservateur de la Mère patrie (ANAP) dont le chef, l'ancien Premier ministre Mesut Yilmaz, avait déclaré qu'il voterait pour l'exécution d'Ocalan au parlement, avant la condamnation à mort de ce dernier le 29 juin pour trahison et tentative de diviser la Turquie.
 Mme Roth effectue une visite de trois jours en Turquie en tant que  présidente de la commission des droits de l'Homme du parlement allemand. Elle a également rencontré les représentants de plusieurs associations de défense des droits de l'homme turques. (AFP, 6 juillet 1999)

Bahceli blasts EU stance on Ocalan Ankara

 Deputy Prime Minister Devlet Bahceli harshly criticized on Tuesday the European Union's position on the sentence passed on  Abdullah Ocalan, and called on it to revise its policies on Turkey.
 "The hullabaloo created for the pardon of the terrorist chieftain has displayed once again their [EU's] hypocritical attitude on terrorism and towards Turkey," Bahceli told his party's parliamentarian group.
 "It is said that the execution of Ocalan will make Turkey's candidacy for full EU membership impossible. This position is an indirect protection of the terrorist organization, and shows that a non-serious and biased approach prevails in the admission process in the Union," Bahceli said.
 The Nationalist Movement Party (MHP) leader pointed out that this stance on the part of the EU only damages its efficiency and credibility and offends the Turkish people.
 "Our party believes that the EU must revise its policies on Turkey and launch a process of self-criticism," Bahceli said. (Reuters, July 7, 1999)

Demirel accuse l'Italie de "complicité" avec le PKK

 Le président turc Suleyman Demirel a accusé jeudi l'Italie de "complicité" avec le PKK après que le parlement italien eut adopté mercredi une résolution en faveur du chef kurde Abdullah Ocalan.
 "Si quelqu'un nourrit une sympathie pour ceux qui commettent des crimes (...), cela veut dire qu'il participe aux crimes. Si celui-ci est l'Italie, alors il est complice", a dit M. Demirel dans une allusion à la résolution adoptée mercredi per le parlement italien.
 Ce dernier a adopté une résolution qui demande au gouvernement italien d'intervenir auprès de l'ONU afin que la peine de mort prononcée le 29 juin par la justice turque contre Abdullah Ocalan ne soit pas exécutée.
 "Si vous rejetez le terrorisme, vous devez le faire sans condition ni réserve. Si vous considérez le terrorisme comme un moyen de revendiquer un droit, cela veut dire que vous êtes en faveur du terrorisme", a ajouté M. Demirel.
 Mardi, le Premier ministre turc Bulent Ecevit avait accusé l'Italie de soutenir le PKK.
 "L'Italie a adopté une attitude trop tolérante envers le PKK. Elle agit comme si elle apportait son soutien à cette organisation terroriste", avait-il dit.
 Les relations turco-italiennes, déjà tendues en raison de refus en novembre dernier de Rome d'extrader Ocalan à Ankara lors du séjour du chef du PKK dans la capitale italienne, traversent actuellement une nouvelle période de crise liée à l'initiative de Rome pour Ocalan. (AFP, 8 juillet 1999)

Roth: Sparing Ocalan can bring openings for peace

 German parliamentarian Claudia Roth has called on Turkey to evaluate the opportunities for a peaceful settlement of the Kurdish problem that may emerge if Ocalan is not executed.
 "If Ocalan is not executed this can be an important step towards decreasing the tension, the inauguration of dialogue and the start of building bridges. ... Violent measures cannot be the solution of any problem," Roth told reporters at a press conference on Wednesday at the German Embassy.
 Roth, currently the head of the German parliamentary commission for human rights, spent several days in Ankara. She met with State Minister Mehmet Ali Irtemcelik, who is responsible for human rights, Justice Minister Hikmet Sami Turk and her counterparts in the Turkish Parliament.
 She stressed that European pressure on Turkey for not executing Ocalan would not be the right way to deal with the issue.
 "The European Union has reached a compromise on abolishing capital punishment. By not executing Ocalan Turkey will show how much importance it attributes to common European values," she said.
 Roth denounced the recent attacks by the Kurdistan Workers' Party (PKK) on civilians both in Turkey and Europe.
 She said that in contemporary international relations the universal struggle for human rights cannot be deemed as an interference in countries' domestic affairs.
 During her stay in Turkey, Roth attempted to visit Ocalan on the prison island of Imrali. She said that she could understand the Turkish authorities refusal since the legal procedure on the Ocalan trial was still going on.
 However, she stressed she could not understand why she was not allowed to visit former Human Rights Association (IHD) president Akin Birdal and former Kurdish deputy Leyla Zana in prison. (Turkish Daily News, July 9, 1999)

Le maire de Dubrovnik refuse de recevoir une délégation turque

 Le maire de Dubrovnik (extrême sud), Vido Bogdanovic a refusé de recevoir une délégation d'hommes d'affaires turcs, désireux d'investir dans le secteur du tourisme, invoquant la condamnation à mort du leader kurde Abdullah Ocalan, a rapporté vendredi la presse croate.
 "Je refuse en tant que maire de Dubrovnik, ville de libertés et de traditions, de participer à une réunion avec des hommes d'affaires turcs au moment où le monde civilisé est horrifié par la condamnation à mort d'Ocalan", a déclaré M. Bogdanovic, cité par le quotidien indépendant Jutarnji List.
 Abdullah Ocalan a été condamné à mort le 29 juin en Turquie par un tribunal spécial. (AFP, 9 juillet 1999)

Ocalan Question at the OSCE meeting

 Columnist Derya Sazak comments on the recents developments concerning Ocalan in European countries. A summary of his column is as follows:
 "At the OSCE Parliamentary Assembly meeting held in St. Petersburg, Russia,  the suggestion first mentioned in the Italian Parliamentary decision on 7-8 July was repeated. What is more, Kurds are shown as a minority and a  decision calling for Turkey's recognition of their political rights was added  to the text.
 The eight-member Turkish delegation was headed by Ahmet Tan, a Democratic  Left Party deputy. Uluc Gurkan, who represented Turkey in the meetings  concerning Kosovo, was also present.
 Turkey is waging a dipomatic war in the international forum. Whatever the  agenda may be, the Ocalan affair finds its way to the table and the Kurdish problem is inevitably discussed. They are also reflected as factors against  Turkey in the final communiques of these meetings. What a pity to fall into  the position of defending ourselves in a terrorism case where we should have  been the party asking the questions! Without taking the process in the Court  of Appeals and the protests to the European Court of Human Rights into  consideration, Turkey has been thrown to lions in the international arena.
 Even if we do not take into account the "general session" in the Italian  Parliament we have to think of the reverberations it will create abroad as  documents opposed to Turkey are being placed into files one after the other...  Nine months ago no one in Italy knew the name of Ocalan but events have  escalated in such a manner that he has turned into a legend. Ocalan does not  have the capacity of a wise man to be the last 'icon' of the Western world.  Only liberal winds such as human rights and cultural identity can turn the  death sentence on Ocalan from an ordinary case against humanity to a political  cause.
 Soon after the decision accepted by the Italian Parliament, the "St. Petersburg declaration" sends a message for the stay of the death sentence passed on Ocalan. Naturally, this decision is not binding and Ahmet Tan and his friends added to the text that Ocalan was a terrorist. However, the result does not change, the  views which accept Kurds as a minority and the prejudices which believe they do not enjoy equal rights are reflected in the communiques issued by the OSCE  Parliamentary Assembly.
 In short, even though the agenda was Kosovo, the situation in Turkey was  discussed and demonstrations in front of the St. Peterburg Parliament could  only be averted by the diplomatic initiatives of our Ambassador to Russia,  Nabi Sensoy.
 The concern felt mainly in Italy and Germany where the PKK lobby is strong,  that if Ocalan is executed all hell will be let loose, leads to the  diplomatic encircling of Turkey. (Milliyet, July 13, 1999)

Le PKK appelle ses troupes à ne pas s'attaquer aux civils

 Le parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a appelé mardi ses sympathisants à ne pas commettre d'attentats suicide et d'attaques contre des civils jusqu'à nouvel ordre.
 "Jusqu'à ce que de nouveaux ordres soient donnés, aucune attaque suicide ne doit être menée et il faudra veiller à empêcher les attaques de certains milieux prenant les civils comme cible", a annoncé la branche armée du PKK, l'Armée populaire de libération du Kurdistan (ARGK), dans un communiqué diffusé par l'agence DEM reçue à Istanbul.
 L'ARGK a précisé qu'une directive en ce sens du conseil de commandement du PKK le 6 mai était toujours en vigueur.
 Mais les combattants de l'ARGK dans le sud-est anatolien poursuivront leur "défense active" contre toute attaque de l'armée turque, a ajouté le communiqué.
 Les rebelles kurdes ont aussi appelé leurs sympathisants hors de la zone d'affrontements à continuer leurs protestations contre la condamnation à mort de leur chef Abdullah Ocalan prononcée le 29 juin par la justice turque pour trahison et séparatisme.
 L'ARGK avait revendiqué la semaine dernière l'attaque contre un café dans le centre de la ville d'Elazig (est) qui avait fait au moins 6 morts, dont les deux assaillants, affirmant avoir pris pour cibles des militants ultra nationalistes turcs.
 Plusieurs autres attentats ont frappé la Turquie depuis la condamnation à mort d'Ocalan et n'ont pas été revendiqués. La police turque a annoncé mardi qu'elle avait arrêté 22 membres présumés du PKK en relation avec deux attentats à la bombe à Istanbul.
 Des douzaines de rebelles kurdes et plusieurs soldats turcs sont morts lors de combats dans le sud-est au cours des deux dernières semaines. (AFP, 13 juillet 1999)

Ecevit: Capital punishment cannot be abolished at this point

 About the abolishment of capital punishment Prime Minister Ecevit said: "As the DSP, we are against capital punishment. It is in our program, and we are thinking of abolishing capital punishment, but not at this point."
 So is it too difficult to abolish capital punishment at this point?
 Ecevit stated: "It is difficult at this point. I do not want to say anything about this issue now. There is a case going on."
 Today it is not possible to have discussions on the abolishment of capital punishment. The [Abdullah] Ocalan [leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK)] case would come to mind. The sensitivity of the public would be on the agenda. For this reason, political stability should be maintained as soon as possible in order to terminate the democratic deficiencies and abolish capital punishment." (Bilal Cetin, Radikal, July 14, 1999)

Ocalan appelle le gouvernement à déclarer une large amnistie

 Le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan a appelé le gouvernement turc a promulguer une large amnistie pour les prisonniers, selon un communiqué de ses avocats publié mardi.
 "Notre client a dit qu'il est nécessaire de déclarer une amnistie pour le bien de la paix sociale et nationale", ont expliqué les avocats du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 Le gouvernement de coalition de Bulent Ecevit projette une amnistie pour les prisonniers mais excluant ceux qui ont été jugés par une Cour de sûreté de l'Etat ou pour des activités "terroristes" --donc tous les militants du PKK.
 Le gouvernement a récemment retiré du parlement un projet de loi accordant une amnistie limitée aux rebelles qui se rendraient, car elle aurait permis de commuer en vingt ans de prison la condamnation à mort prononcée contre Ocalan.
 Le chef rebelle a souligné qu'une telle amnistie était "importante pour ses plans de paix et qu'il prendrait des mesures supplémentaires si elle était mise en oeuvre", ont ajouté les avocats. (AFP, 20 juillet 1999)

INTERIOR POLITICS/POLITIQUE INTERIEURE

The twins of the Turkish politics: Demirel and Ecevit!

This country has spent so much time in trying to correct the mistakes made in the past by Suleyman Demirel, now president, and Bulent Ecevit, now prime minister.
 The early retirement scheme, which is now being cited as the factor which has caused the social security system's collapse, was  introduced by Demirel. In 1969 Demirel lowered the minimum retirement age to 38-43. Later, Turgut Ozal corrected that. In 1992 Demirel lowered it once again to 38-43. Today Turkey is once again trying to correct this.
 Two other current issues are Cyprus and the European Union. When Turkey was once invited to join the EU, Ecevit turned down that invitation, saying, "We cannot [have the kind of arrangement in which] they will be partners and we will be the market."  Now the Cyprus-EU impositions are intertwined. And Turkey is in trouble.
 Yet another headache is reactionaryism [the term authorities use when referring to the anti-regime of political Islam]. But it was Demirel himself who had "decked out" the entire country with imam-hatip schools. It is Demirel who has been boasting that he opened 85 percent of all the imam-hatip training schools in the country. And Ecevit was the first person who enabled the Islamists to penetrate the state for the first time in the 1970s and to become entrenched in public positions.
 Coming to the gangs issue, it must be noted that what lies at the foundations of the gangs is the amnesty proclaimed in 1974 during Ecevit's premiership. Look into the dossiers of those who have killed many a journalist-intellectual and you will see that most of them benefited from the 1974 amnesty. And it was Demirel who protected [these people] by saying, "You cannot make me say that nationalists are committing murders."
 Turkey has been suffering from the mistakes these two made separately during their own separate times in power. Now they are together, one the president and the other the prime minister. And they are making far-reaching legal arrangements that could have a huge impact on the country's future. May Allah save our country.  Look, for example, at [their plan to introduce] an international arbitration bill under which foreign capital would have the  right to seek international arbitration in cases of conflict with Turkish authorities.
 A country with a not-properly-functioning judicial system and a collapsing bureaucracy that comes to be plagued by bribery and interest-seeking would be bound to lose whenever it faced an international arbitrator. Foreign capital and its local collaborators, seeking a rip-off, would win in each occasion, seizing the country's assets. Even the peasants in Bergama have become aware of this fact.
 While Turkey tries to clean up [the mess created by] the mistakes of these two people, these two continue to occupy their positions and produce fresh mistakes. What are we going to do?  (Bekir Coskun, Hurriyet, July 22, 1999)

La tentative de suicide du ministre de l'Economie

 Le ministre d'Etat turc chargé de l'Economie, Hikmet Ulugbay, a été grièvement blessé lors d'une tentative de suicide mercredi à Ankara, a rapporté la chaîne de télévision d'information en continu NTV.
 Les motifs ayant conduit le ministre à ce geste n'étaient pas connus dans l'immédiat.
 M. Ulugbay a eu une période très tendue la semaine dernière en raison d'une fuite à la presse d'un document concernant les négociations entre le FMI et son ministère.
 La fuite de ce document avait donné lieu à des rumeurs sur une dévaluation de la Livre turque et une consolidation de la dette extérieure de la Turquie, ce qui avait entraîné une chute de près de 5% des valeurs à la Bourse d'Istanbul.
 Cette fuite avait également entraîné une polémique politique et la démission du sous-secrétaire par intérim au Trésor, Cuneyt Sel.
 M. Ulugbay était responsable de l'économie dans le gouvernement minoritaire du Premier ministre Bulent Ecevit, constitué en janvier avant les législatives du 18 avril en Turquie.
 Il a conservé son poste dans la coalition gouvernementale tripartite formée sous la présidence de M. Ecevit après ces législatives.
 Il a été ministre de l'Education nationale de la coalition gouvernementale droite-gauche de l'ancien premier ministre Mesut Yilmaz, de juin 1997 à novembre 1998. Il a ainsi été le principal auteur d'une réforme dans l'éducation portant l'enseignement primaire obligatoire de cinq à huit ans. (AFP, 7 juillet 1999)

Recep Onal nommé nouveau ministre de l'Economie

 Recep Onal a été nommé jeudi ministre de l'Economie, en remplacement de Hikmet Ulugbay, qui avait récemment tenté de se suicider, a rapporté l'agence semi-officielle Anatolie.
 La nomination de M. Onal, membre du parti de la Gauche Démocratique (DSP, gauche nationaliste) du Premier ministre Bulent Ecevit et député de Bursa (ouest), a pris effet après publication dans le journal officiel, a précisé l'agence.
 M. Onal, 57 ans, était le vice-président du Conseil du marché des capitaux (SPK), organe de contrôle de la bourse d'Istanbul, avant d'être élu député aux législatives d'avril dernier. (AFP, 22 juillet 1999)

ARMED FORCES/FORCES ARMEES

10 Black Hawk Helicopters join Turkish Armed Forces

In a ceremony held at the Land Forces Aviation Academy in Ankara on Wednesday, 10 of the 50 Black Hawk helicopters purchased from the Sikorsky Company were delivered to the Turkish Armed Forces (TSK), the Anatolia news agency reported.
 Speaking at the ceremony Chief of General Staff  Gen. Kivrikoglu said that the TSK, which aims to be one of the world's most powerful armed forces will protect the democratic and secular Turkish Republic against all threats.
 Kivrikoglu said that modern armies have equipped themselves with military equipment designed with the latest technology, and in this respect, 50 Sikorsky's Black Hawk helicopters have been bought within the TSK's modernization program.
 "Our country is located in a geographical spot where peace and stability have been endangered throughout history, where a clash of interests continues to endure. In order to play a powerful role in the region we must have powerful armed forces. In this respect, the TSK has used its limited resources wisely and effectively to strengthen its army," Kivrikoglu continued.
 U.S. Ambassador Parris commented on the high performance of the Black Hawk helicopters. "One of the reasons why we supported the sale of American defense equipment to Turkey is that this equipment will enable a joint operation during international crises. The best examples of this type of cooperation are allied operations." (Turkish Daily News, July 8, 1999)

A book on human rights abuses by Turkish army

 On behalf of a group of researchers in Turkey, The Study centre on Turkey in the Netherlands presents "Turkiye'de Ordu ve Insan Haklari Ihlalleri. TSK ve uygulamalarina iliskin 1998 yili panoramasi." (The Turkish army and the human rights situation.)
 The book contains four parts which elaborate: a) Human rights abuses by the turkish army against civilians. b) Human rights abuses by the turkish army against soldiers of its own army. c) The war syndrom. Theory and practice of the war syndrom in Turkey d) The turkish law of conscription and its exceptions.
 The book is in turkish language and contains 150 pages. Apart from verified stories which have been documented in the turkish press the writers have interviewed soldiers on their experiences on the battle field.
 For the first time a book gives a comprehensive over- view of the developments of human rights abuses by the Turkish armed forces vis a vis turkish civil society and especially conscripts in the turkish army in the year 1998. On top of that one part of the book exhaustively describes the turkish laws of conscription and its practices towards army  evaders, deserters and conscietious objectors.  The book explores a field which is hardly explored in turkish civil society.  The reason for this is the inapproachable position of the Turkish armed forces. No critique may be published or a legal prosecution will certainly follow.
 The writers feel politically unable to publish their names because they fear repression from the Turkish authorities. They prefer to stay anonimous and asked the Study center on Turkey to publish and distribute this work.
 Please order the book by sending for:
 * Europe including Turkey; USA, North and South America, Africa, Asia, Australia:
 - individuals: $ 16 dollar a copy.
 - institutions/organizations: $ 32 dollar a copy.
 * Netherlands:
 - individuals: f 30 gulden a copy
 - institutions/organizations: florin 55
 All prices including postage. The book will be sent as soon the money is received on our account of the Postbank, or received in cash.
 Postbank no 6846311 tnv Stop de oorlog in Turkije (Study centre on Turkey) Postbus 94802 1090 GV Amsterdam - The Netherlands.
 E-mail: sot@antenna.nl
 Fax 00 31 20 4284062
 Please forward this message among your own friends, acquaintances and other circles.

Ankara a conclu un contrat d'essai de chars avec l'Allemagne

 Le gouvernement turc a conclu un contrat d'essai de chars Léopard avec la firme allemande d'armement Krauss-Maffei, affirme le quotidien allemand Berliner Zeitung à paraître vendredi.
 Un porte-parole de l'entreprise a confirmé l'intérêt de la Turquie pour les chars de type Léopard II-A5 qu'elle fabrique, indique le journal.
 Krauss-Maffei a sollicité l'approbation du gouvernement allemand pour livrer à l'essai un char Léopard II à Ankara, selon une source proche du gouvernement allemand citée par le quotidien.
 La Turquie compte s'équiper de 1.000 chars supplémentaires, pour un budget total de 7,6 milliards d'euros (8 milliards de dollars), selon la Berliner Zeitung.
 Les Verts ont exigé de Bonn une fin de non-recevoir. "Aucun char ne doit être livré à la Turquie", a estimé la porte-parole du groupe parlementaire écologiste pour les questions de défense, Angelika Beer, interrogée par le journal.
 Une décision du conseil de sécurité allemand, présidé par le chancelier Gerhard Schroeder, est attendue d'ici à l'automne, selon le quotidien.
 La Turquie a déjà déposé depuis plusieurs mois auprès du conseil une demande d'autorisation pour l'acquisition de quelque 120 engins blindés de transport de troupes de type Fuchs (Renard), ajoute le journal.
 Fin juin, l'hebdomadaire Der Spiegel affirmait que le ministère allemand des Affaires étrangères entendait empêcher la vente de 120 blindés Fuchs à la Turquie, alors que les ministères de la Défense et de l'Economie approuvaient cette vente. Le ministère des Affaires étrangères, dont le titulaire du portefeuille est Joschka Fischer, dirigeant des Verts, revendique un droit de veto sur les exportations d'armes et justifie en l'espèce sa décision par l'action de l'armée turque contre les Kurdes, écrivait Der Spiegel. (AFP, 22 juillet 1999)

Contrat avec un consortium allemand pour 6 dragueurs de mines

 La Turquie a signé vendredi avec un consortium  allemand un contrat d'un montant de 625 millions de dollars pour l'achat de six dragueurs de mines destinés à la marine turque.
 Le contrat a été signé entre l'organisme gouvernementale de l'industrie de défense (SSM) et le consortium Abeking-Rasmussen et Luerssen Werft, qui avait fait la meilleure offre à l'appel d'offres international lancée par la Turquie.
 Les sociétés DCN International (France), Empresa Nacional Bazan (Espagne) et Intermarine SPA (Italie) avaient participé à l'appel d'offres.
 La marine turque avait conclu en 1997 avec la France un contrat pour l'achat de cinq chasseurs de mines d'occasion remis à la marine turque l'année suivante.
 La marine turque est équipée pour l'essentiel par l'Allemagne et les Etats-Unis. (AFP, 30 juillet 1999)

PRESSURE ON THE MEDIA/PRESSIONS SUR LES MEDIAS

Two journalists tortured once again

In an 8 July 1999 letter to Turkish Interior Minister Sadettin Tantan, RSF condemned the ill-treatment meted out once again by Diyarbakir emergency area (OHAL) security police to Mehmet Eren and Aydogan Inal on 15 June. The two are journalists with the pro-Kurdish weekly "Hêvi". Eren had already been tortured in November 1998 and Inal last March. RSF called on the minister "to take sanctions as soon as possible against the agents responsible for ill-treating the journalists."
 Recalling that Turkey is a signatory to the European Convention against Torture, which prohibits "inhuman and degrading acts" by government officials, RSF urged "the opening of an administrative investigation to determine the responsibilities of the police officers, whatever their rank in the Diyarbakir security force." Lastly, RSF urged that "the culprits of these acts of torture be tried and sentenced for committing them in the performance of their duty."
 Eren and Inal, working out of "Hêvi"'s Diyarbakir office, were arrested on 15 June by anti-terrorist agents near Mardinkapi, while covering a march organised by the Democracy and Peace Party (PKK). Both were taken to Diyarbakir security headquarters, where they were questioned separately about links between their newspaper and banned organisations. Eren was blindfolded, stripped, beaten and insulted. In the middle of the night he was taken to an isolated place where police officers threatened him with death if he did not leave the city. Inal was also questioned about "Hêvi"'s support for banned organisations. The officers squeezed his testicles to make him answer. Just before he was released, they told him: "Leave Diyarbakir or you will be killed."
 BACKGROUND: Eren and Inal had already been tortured at Diyarbakir security headquarters. In November 1998, Eren was held for nine days. The journalist was stripped naked and tied up. Police officers threatened to rape him. He was hit in the testicles and lost consciousness. He was later punched and kicked again in the face and abdomen. Eren was then held under water and left naked in a strong draught for ten hours. The journalist is now being treated by a psychiatrist. Inal was interrogated for three days in March 1999. He was blindfolded, beaten and insulted. Police officers bound his hands and beat him again before squeezing his testicles until he lost consciousness. He was also subjected to "water jet" torture. (RSF/IFEX, July 8, 1999)

ARTICLE 19 concerned by attacks against journalists

 ARTICLE 19 is expressing its grave concern at a number of recent events in Turkey. Despite repeated promises from successive Turkish governments that the long-term practice of prosecuting and imprisoning people in Turkey for the non-violent exercise of their right to freedom of expression will cease, such cases continue. There have been a number of these cases recently involving journalists and writers.
 On 12 March 1999, Yilmaz Odabasi, a prize-winning poet, writer and journalist was sent to Bursa prison to serve an eighteen-month prison sentence for "insulting Mustafa Kemal Atatürk" in a book of his poetry published in 1996. The charges were brought under "The Law to protect Atatürk" of 25 July 1951 (see IFEX alert of 11 June 1999).
 On 19 May, the journalist and writer Oral Calislar was sentenced to thirteen months' imprisonment and a large fine for "spreading separatist propaganda" after publishing an interview he conducted with the leader of the illegal Kurdistan Workers' Party (PKK), Abdullah Öcalan, and PKK activist Kemal Burkay, in a book entitled Öcalan, Burkay and the Kurdish Question (updates IFEX alerts of 20 May 1999 and 24 July 1998).
 On 4 June, Hasan Deniz, editor of the daily newspaper "Özgür Bakis", was arrested and charged with aiding an illegal organisation under Article 169 of the Turkish Penal Code. The charge appears to be based on an article the paper published on 3 June which reported on a statement by supporting the call by arrested PKK leader Öcalan for a peaceful solution to the ongoing struggle between the PKK and the Turkish state. Öcalan's appeal was widely reported on by both Turkish and international press but only Deniz was arrested and charged, presumably because "Özgür Bakis" is seen by the Turkish authorities as a pro-Kurdish oppositional paper (see IFEX alert of 9 June 1999).
 On 10 June, hearings began against Andrew Finkel, a freelance USA journalist who has for many years been based in Turkey and writes for the USA "Time" magazine and the British daily "The Times". He is accused under Article 159 of the Turkish Penal Code of "insulting the Turkish army" on account of an article published in the Turkish daily "Sabah", where he wrote that the Turkish army engaged in operations against the PKK in Sirnak, was "a long way from being an army of occupation." The hearing was adjourned until 16 November (see IFEX alert of 11 June 1999).

Les récits de soldats luttant contre les Kurdes censurés

 Après quinze années de guerre dans le sud-est de la Turquie, les premiers récits sur les combats contre la rébellion kurde vécus de l'intérieur par les soldats enrôlés dans les montagnes étaient promis à devenir un succès d'édition.
 Mais après quinze années de contrôle étroit de l'armée sur l'information dans la zone des combats, ils étaient également promis à être interdits.
 "Le livre de Mehmet", un recueil d'interviews avec des vétérans de la guerre contre les combattants du PKK dans le sud-est est devenu un classique dès sa parution en avril.
 Dans les interviews menées par la journaliste turque Nadire Mater, 42 soldats racontent leur expérience dans la bataille contre le PKK, une guerre qui fait quelque 31.000 morts depuis le lancement de la rébellion en 1984 et se poursuit dans le sud-est à majorité kurde.
 Le tableau des combats donné par les appelé contraste fortement avec la description officielle de la guerre comme une lutte héroïque et patriotique contre le terrorisme.
 Outre les plaintes communes aux soldats sur la mauvaise qualité de la nourriture et les durs traitements infligés par les supérieurs, de nombreux soldats expriment une profonde désillusion sur les moyens et les buts de cette guerre.
 Quelques témoignages décrivent les tueries par l'armée de civils soupçonnés de sympathies avec le PKK ainsi que les évacuations forcées de villages et leur mise à feu.
 D'autres recrues se plaignent que la guerre est menée par des ouvriers et des paysans, alors que les fils des familles riches et influentes échappent au front.
 Et presque tous les soldats, identifiés seulement par quelques éléments biographiques, et les dates et lieux de leur service militaire, disent souffrir de sévères traumatisme qui restent à être reconnus et traités comme tels par les autorités turques;
 "J'essayais de ne jamais réfléchir ni dormir", raconte un vétéran originaire de Artvin sur son expérience au sein de la gendarmerie para militaire. "Si vous dormez, vous mourez".
 "Je ne suis pas un psychopathe mais j'avais l'habitude d'écraser les cigarettes sur ma main", dit un ancien tireur de l'armée de l'air en montrant ses cicatrices.
 Le livre s'est vendu à 15.000 exemplaires en deux mois, nécessitant trois réimpressions, dans un pays où la vente de 3.000 exemplaires est considérée comme un succès.
 "Le livre de Mehmet" -le surnom donné aux soldats turcs- a reçu un accueil enthousiaste de la critique.
 Mais le 23 juin, un tribunal d'Istanbul a interdit le livre pour insulte à l'armée, un délit passible de un à six dans de prison au terme de l'article 159 du code pénal turc.
 Mater, 50 ans, s'attend maintenant à être inculpée pour le même motif.
 "Ce qui est frappant dans cette interdiction, c'est qu'elle ne repose pas sur une expression de mes convictions personnelles, a-t-elle souligné dans un communiqué pour protester contre "la grave menace contre les libertés d'expression et d'information pas seulement des journalistes et écrivains, mais du peuple turc lui-même".
 "L'interdiction reflète l'intolérance officielle envers les gens ordinaires qui ont eu pour la première fois l'occasion de parler d'eux, de leur vie, de la guerre qu'ils ont menée et de leur futur", a-t-elle ajouté.
 Les écrivains turcs les plus en vue se sont ralliés derrière elle et ont publié une déclaration commune de solidarité, pressant les autorités de "corriger cette grave erreur".
 Les signataires comprenaient Yasar Kemal, Orhan Pamuk et 48 autres écrivains.
 Mater expliqué à l'AFP qu'elle a aussi reçu le soutine des hommes qu'elle a interrogé dans toute la Turquie pour rédiger le livre.
 "Beaucoup m'ont appelée pour me dire combien ils étaient heureux que leur histoire ait enfin été racontée et combien c'est important pour eux", a-t-elle dit.
 Mater, qui représente en Turquie reporters sans frontières, veut faire appel de l'interdiction contre le livre.
 Des maisons d'édition grecque et allemande ont manifesté leur intérêt pour acquérir les droits de traduction et le Livre de Mehmet pourrait aussi être publié en anglais et en français. (Susanne Gusten, AFP, 16 juillet 1999)

Trois journalistes privées de carte pour port du foulard

 Trois journalistes turques ont indiqué vendredi que la commission délivrant la carte de presse avait refusé de la leur accorder parce qu'elles portent le foulard islamique.
 Les trois femmes, dont deux travaillent pour le quotidien islamiste Zaman, ont dénoncé dans un communiqué une "discrimination" et une décision "totalement illégale", soulignant qu'il n'existe pas de loi en Turquie interdisant le port du foulard dans les sociétés privées, ni un tel règlement pour obtenir la carte de presse.
 La commission a expliqué son refus en estimant que le foulard est un "symbole idéologique qui empêche de travailler de façon indépendante", a expliqué à l'AFP l'une des journalistes, Ayse Pakdil.
 La loi turque interdit le port du foulard dans la fonction publique, les écoles et les universités, y voyant le symbole d'un prosélytisme religieux en contradiction avec les principes de la République laïque posés par son fondateur Mustafa Kemal Ataturk.
 La carte de presse annuelle est accordée en Turquie après deux ans d'activités par une commission incluant des journalistes, qui dépend des services du Premier ministre.
 En mai, une députée islamiste du parti de la Vertu (Fazilet) avait créé un scandale en se présentant au parlement avec un foulard, une première dans les annales de la vie politique turque. Merve Kavakci avait dû quitter la salle sans prêter serment, sous la pression des députés pro-laïcs.
 Elle avait fait valoir que le règlement du parlement n'interdisait pas explicitement le port du foulard.
 Mme Kavakci a depuis été déchue de la nationalité turque car elle avait acquis la nationalité américaine sans en informer les autorités turques.
 La puissante armée turque considère le fondamentalisme musulman comme la menace principale pour la République laïque. (AFP, 16 juillet 1999)

CPJ Urges Turkey to End Criminal Prosecutions of Journalists

 The New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ) issued a report today documenting Turkey's continuing use of criminal prosecutions to silence journalists who report on sensitive topics, such as the Kurdish question and the role of Islam in politics.
 At a press conference in Istanbul, a CPJ delegation expressed its concern that the prosecutions continue despite official promises made to CPJ and other international press freedom organizations that visited Turkey in July 1997. During high-level meetings at that time, Turkish government officials pledged unequivocally to take steps to end the criminalization of journalism.
 "Our colleagues in the Turkish media remain at risk just for reporting the news or stating a view," said CPJ Executive Director Ann K. Cooper. "While the majority of those targeted for prosecution write for the pro-Kurdish, Islamist, and leftist press, recent cases against a prominent mainstream Turkish reporter and a foreign correspondent show that no one is immune."
 Two years ago, then-deputy Prime Minister Bülent Ecevit told CPJ, "I consider freedom of expression as a vital component of democracy." Today, Ecevit is Turkey's prime minister. CPJ has requested a meeting with him to discuss the press freedom concerns raised in the report and is awaiting a response.
 Following CPJ's 1997 mission, the Turkish government granted a limited amnesty that resulted in the release of at least eight jailed editors and quashed dozens of cases pending against journalists in court.
 "But the government's promise of comprehensive legal reform remains unfulfilled," Cooper said. At the end of 1998, CPJ confirmed through its research that Turkey held 27 journalists in prison - more than any other country in the world for the fifth consecutive year.
 CPJ's investigation, conducted during the past two weeks by Middle East Program Coordinator Joel Campagna, revealed that journalists continue to be indicted, convicted, and imprisoned for the publication of news and opinion. "The 27 cases documented in the report represent only a sampling of the total number of criminal cases pending against journalists, which CPJ believes to number in the hundreds," Campagna said.
 Among the most recent cases included in CPJ's 12-page report: - On May 18, 1999, Oral Çalislar, a veteran reporter with the mainstream daily Cumhuriyet, was convicted of disseminating "separatist propaganda" under Article 8 of Turkey's infamous Anti-Terror Law. Çalislar's offense was a 1993 book in which he reprinted interviews with Abdullah Öcalan, leader of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), who was recently sentenced to death in Turkey on treason charges. The interviews had originally been published earlier that year, without incident, in Cumhuriyet. He received a 13-month prison sentence.
 --On June 4, 1999, Turkish authorities arrested Hasan Deniz, an editor with the Kurdish nationalist daily Özgür Bakip. An Istanbul State Security Court then charged Deniz under Article 169 of the Turkish Penal Code (aiding an illegal terrorist organization). The basis for the charge was a news article that had appeared in the newspaper a few days earlier, reporting that the PKK supported Öcalan's call for an end to the brutal 15-year conflict between the Turkish army and Kurdish rebels in Southeast Turkey.
 --Six days after Deniz was arrested and charged, a criminal court in Istanbul charged Andrew Finkel, a Turkey-based correspondent for Time magazine and several other Western publications, with insulting the Turkish military - an offense that carries a six-month prison term. The charge against Finkel, an American citizen, stemmed from an article he had written for a mass-circulation Turkish daily describing his recent visit to a garrison town in the Southeast. Quoting military officials, Finkel wrote that the soldiers were apparently trying to win the "hearts and minds" of local inhabitants. They were "a long way from being an army of occupation," he added. Even so, prosecutors concluded that Finkel had insulted the military.
 CPJ called on the government to take immediate steps to reform Turkey's laws that stifle free expression and to guarantee the internationally recognized right to report news and opinion without reprisal.
 The delegation also urged the government, as a gesture of good will, to endorse an amnesty proposal from Turkish Journalists Association. This week the group submitted legislation to the government that, if approved by parliament, would release journalists who are imprisoned for their work and cancel pending prosecutions. (CPJ/IFEX, July 23, 1999)

55 journalistes turcs actuellement en prison

 Cinquante-cinq journalistes turcs se trouvent actuellement en prison ou sont sur le point d'y entrer après avoir été condamnés pour leurs écrits, a indiqué samedi le conseil turc de la presse.
 "La Turquie aujourd'hui est +renommée+ comme étant le pays dans le monde ayant le plus grand nombre de journalistes en prison", a déclaré le président du conseil de la presse Oktay Eksi à l'occasion du 91ème anniversaire de l'abolition de la censure en Turquie. Cet anniversaire est considéré par les journalistes turcs comme le jour de la liberté de la presse.
 Vingt-cinq journalistes ont été tués en Turquie depuis 1992 et 36 autres ont été la cible d'agressions, a ajouté M. Eksi, cité par l'agence Anatolie.
 Durant la même période, 493 journalistes ont été arrêtés, et 142 journaux ont été fermés sur décision des tribunaux, selon M. Eksi, journaliste du quotidien à grand tirage Hurriyet.
 Dans un message à la presse, le Premier ministre Bulent Ecevit a souligné que "les journalistes turcs ont défendu la liberté de la presse dans des conditions difficiles et qu'ils ont ainsi apporté une grande contribution à la démocratie" en Turquie.
 Le président Suleyman Demirel a de son côté reconnu que "certaines critiques pouvaient être émises" concernant la liberté de la presse en Turquie mais que ces lacunes étaient inévitables pour des raisons de sécurité.
 La plupart des peines de prison infligées à des journalistes turcs l'ont été pour des articles sur le conflit armé avec le PKK.
 Ainsi, Oral Calislar, journaliste du quotidien Cumhuriyet, a été condamné le 18 mai à 13 ans de prison pour la rediffusion d'une interview du chef du PKK Abdullah réalisée plusieurs années auparavant.
 La journaliste Nadire Mater comparait actuellement en justice pour la publication du Livre de Mehmet, un recueil d'interviews de vétérans turcs de la guerre contre le PKK qui a été interdit par un tribunal d'Istanbul le 23 juin. (AFP, 24 juillet 1999)

Turkey one of the most dangerous countries in the world

 Turkey's only pro-Kurdish daily newspaper is facing a fresh ban, on charges of publishing articles which allegedly encourage Kurdish separatism.
 If banned, Ozgur Bakis -- which means "Free Perspective" in Turkish -- will become the sixth pro-Kurdish daily to have been shut down over the past decade.
 Amberin Zaman recently traveled to the mainly Kurdish province of Diyarbakir, where Ozgur Bakis reporters face some of the toughest obstacles in carrying out their professional duties, and she filed this report.
 Ahmet Sumbul is news editor for Ozgur Bakis, covering the province of Diyarbakir, which is the political nerve center of the mainly Kurdish southeast region of Turkey.
 Mr. Sumbul says pressure from the authorities is nothing unusual.
 In fact, he says, it is part of his job.
 Mr.Sumbul says he has been beaten, detained and jailed numerous times, because of his affiliation with a newspaper which is widely regarded by the Turkish authorities as being sympathetic to the Kurdistan Workers Party, or PKK.
 The Kurdish guerrilla group has been fighting for Kurdish self-rule for the past 15 years.
 That is why five of its predecessors were banned.
 And in 1994, former Turkish prime minister Tansu Ciller --in an official letter leaked to the Turkish press --ordered her government to take what she termed "all necessary measures" to silence the pro-Kurdish daily. During the same week, two bombs exploded almost simultaneously at the Istanbul and Ankara offices of the newspaper.
 One newspaper employee died in the attack, which was subsequently revealed to have been carried out under orders of the Turkish interior ministry.
 Today, Ozgur Bakis is facing closure for having published various statements made by PKK leader Abdullah Ocalan in the wake of his capture by Turkish special agents in Kenya last February.
 A Turkish court last month sentenced Ocalan to death for his role in founding and directing the PKK.
 Ozgur Bakis published the full text of the PKK leader's calls for a peaceful solution to the Kurdish problem. That move was deemed as encouraging Kurdish separatism.
 Ozgur Bakis's managing editor, Hasan Deniz, was jailed last month.
 He is awaiting trial for permitting the article to be published.
 If convicted, Mr. Deniz could remain in prison for up to 11 years.
 According to a leading Turkish media watchdog group known as the press council, there are around 55 Turkish journalists currently either convicted of or facing charges of publishing articles deemed harmful to the Turkish state.
 And around 25 journalists have been killed over the past seven years, making Turkey one of the most dangerous countries in the world for reporters.
 Varlik Ozmenek is the Ankara representative of Ozgur Bakis.
 He says pressure on his newspaper has not subsided under the new Turkish government, led by a former journalist, Bulent Ecevit.
 Mr. Ozmenek says Ozgur Bakis has been banned from the southeast provinces. The Kurdish areas are still under a form of martial law called "emergency rule," and are -- unsurprisingly -- where the newspaper is most widely read.
  He says distributors of the paper across the country face constant harassment by the authorities.
 Turkish foreign minister Ismail Cem is himself a former journalist.
 He agrees that Turkey's image is suffering because of current curbs on freedom of expression.
 Mr. Cem insists that a line needs to be drawn between freedom of expression and defending Turkey's territorial unity.
 He says articles and publications which promote ethnic violence and separatism are incompatible with democratic values.
 Like most of his colleagues, Ozgur Bakis reporter Ahmet Sumbul denies charges that his newspaper is encouraging the establishment of an independent Kurdish state.
 Its main purpose, he says, is to highlight what terms the massive human rights abuses being committed by the Turkish authorities in the Kurdish regions.
 Mr. Sumbul says violations include the destruction of Kurdish villages and the torture of countless civilians.
 Such events, he argues, go widely unreported in the mainstream Turkish press.
 Turkish dailies focus instead on atrocities perpetrated by the PKK, such as massacres of Kurdish militia members allied with the Turkish state, and their families.
 PKK attacks against civilians are rarely if ever reported by this pro-Kurdish daily. (Voice Of America, July 25, 1999)

Inculpé en Turquie, le chanteur Ahmet Kaya s'exprime à Paris

 Le chanteur turc d'origine kurde Ahmet Kaya, qui encourt 10 ans et demi d'emprisonnement pour "propagande séparatiste et incitation à la haine raciale", a déclaré mercredi à Paris qu'il fallait "accepter la réalité de l'existence des Kurdes" en Turquie.
 Agé de 42 ans, le musicien, qui se définit comme "artiste dissident et socialiste", doit comparaître le 25 août à Istanbul.
 Actuellement en tournée en Europe, il a donné mercredi à Paris une conférence de presse, entouré de son avocat, Me Osman Ergin, vice-bâtonnier du barreau d'Istanbul, Me Patrick Baudoin, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), et de Kendal Nezan, président de l'Institut kurde.
 Ce dernier a rappelé que depuis le 10 février, date à laquelle le chanteur s'est vu remettre à Istanbul le prix de "musicien de l'année", décerné par l'Association de la presse magazine de Turquie, Ahmet Kaya "a été pris dans un engrenage judiciaire infernal", pour avoir annoncé qu'il voulait composer une chanson kurde pour son prochain album.
 La déclaration du musicien, a indiqué M. Nezan, lui a valu "une campagne de lynchage médiatique" qui, selon lui, ne correspond pas à ses intentions.
 La conférence de presse organisée à Paris constituait, selon son avocat, Me Ergin, "un droit de réponse public aux accusations portées" contre lui.
 "J'ai dit qu'il faudrait accepter la réalité de l'existence des Kurdes dans le pays et que je ne lâcherai pas ceux qui refusent de reconnaître cette réalité", a notamment affirmé Ahmet Kaya en ajoutant qu'il n'a jamais eu l'intention d'être injurieux envers son pays.
 Ahmet Kaya a précisé qu'il serait présent le 25 août à Istanbul pour son procès. "A travers ma personne, c'est une culture qui est visée", a-t-il encore dit. (AFP, 28 juillet 1999)

Intellectuals menaced by imprisonment

 Human rights militant Sanar Yurdatapan issued the following pres release on July 28, 1999:
 "Yesterday I have received an invitation from "the state prosecutor for executions", inviting me to prison for the sentence given by the GeneralStaff Military Court at Ankara, as the publisher of the booklet titled "Freedom of Thought - 16".(This booklet carried an article written by Saruhan Oluc -vice President of ÖDP "Freedom and Solidarity Party"- who was sentenced to 2 monthsof imprisonment by the same court.)
 * As you may remember, journalist Mr. Koray Düzgören's and singer Ms. Nilüfer Akbal's sentences (2 months of imprisonment for each as thepublishers of Freedom of Thought Vol. 9, participating at conciencous objector Osman Murat Ülke's crime) were approved by the Military Appeal Court, some time ago.
 We all will ask for 4 months of delay for the execution. If the prosecuter agrees, -this is the usual practice- wemay go to prison towards the end of November.  It seems that the Military Court will insist on similar decisions and maybe with higher sentences. (2 months is the minimum level.)
 On August 8, I and Ahmet Remzi Tasci will be tried at the General Staff Military Court in Ankara for volume 28.  Yasar Kaplan (journalist, Islamic) was sentenced to 14 months of imprisonment. Not suspended, not converted to fine.
 Of course, we immediately apply to European Human Rights Court for each.
 Military Courts have 3 judges and a prosecutor.They all are military and one of the 3 judges is not even a judge. He is a normal officer wearing military uniform while the others wear the blackovercoats. During my hearings I refuse to give statements nor answer their questions. I only say that military courts cannot try civilians and the articles they depend on are in contradiction with international treaties which Turkey has been a party.
 Article 90 of Turkish constitution tells thatinternational conventions are a part of Turkish legislation and in case of a contradiction, they have the priority. And I ask the court to stop thetrial and send these articles to Constitutional Court with demand of cancelling.
 But the courts reject such demands and continue trying.
 Anyway, we must insist on this procedure which will help us in Strasbourg, I believe. I'm afraid we will need a lot of solidarity and publicity in the near future."
 Totally 157 people put their names as the publishers of 36 booklets (Volume 1 was the book itself) and gave self-accusing statements to prosecutors.
 Volume 32 was a massive contribution. 1117 teachers put their names to participate at the crime of a teacher, Ms. Ilknur Birol.
 Only 6 cases were opened. One ended with acquittance. 3 continues (one in Military court) and 2 others also in military court have ended with sentences of 2 months imprisonment for totally 3 publishers: Journalist Koray Duzgoren, singer Nilüfer Akbal and composer Sanar Yurdatapan.
 Sentences are approved by the Military Appeal Court.         Investigations wrere closed for 6 booklets: Volumes 6, 12, 13, 15, 17, 21, 22, 23, 24.
 We have applied to ìHigh Commission of Judges and Prosecutorsî complaining about the prosecutors who did not do their work!
 We also applied to European Human Rights Commission, about the acquittance(!) for volume 2, after the Turkish Appeal Court rejected our demand of appeal.

KURDISH QUESTION/QUESTION KURDE

Libération de dirigeants du parti pro-kurde HADEP

Plusieurs dirigeants du HADEP, dont son leader Murat Bozlak, emprisonnés pour soutien à la rébellion kurde de Turquie, ont été libérés le 11 juillet par la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara.
 Le président de la Cour, Turgut Mehmet Okyay, a décidé de libérer 16 accusés emprisonnés depuis la mi-novembre, estimant qu'il n'y avait pas lieu de prolonger leur incarcération bien qu'un procès se poursuive à leur encontre, selon l'agence.
 Murat Bozlak, le vice-président du HADEP, Bahattin Gunel, et le responsable provincial à Ankara du parti, Kemal Bulbul, sont jugés en vertu de l'article 169 du code pénal pour "assistance à organisation terroriste", qui prévoit une peine allant jusqu'à 7 ans et six mois de prison.
 Le HADEP fait l'objet depuis fin janvier d'une procédure d'interdiction pour "liens organiques" avec le PKK, lancée par le procureur de la Cour de cassation, Vural Savas. (AFP, 12 juillet 1999)

HADEP appoints new acting leader

 Turkey's main legal Kurdish party said on Wednesday it had appointed a new acting leader and executive board due to a political ban on its former leadership.
 The People's Democracy Party (HADEP), which won control of many city councils in the mainly Kurdish southeast after April elections, said in a statement that the party council had chosen Ahmet Turan Demir as acting leader at a meeting on July 19.
 Party leader Murat Bozlak and other leading party members had last month been excluded from active politics under a one-year prison sentence imposed in connection with a press statement they had issued in 1993.
 "We consider the ruling banning them from political activities as a blow against democracy and the search for peace," the statement said.  A number of court cases are pending against the leadership of HADEP on charges of links to the rebel Kurdistan Workers' Party (PKK).
 HADEP favours greater Kurdish cultural rights and a negotiated solution to the 14-year-old conflict between the PKK and Turkish forces in which more than 30,000 people have died. HADEP is scheduled to hold an extraordinary congress on September 2 to discuss the party's political goals and legal problems.
 Bozlak left prison earlier this month pending a verdict in another case linking HADEP to the PKK. He had been in custody since he was arrested last November as part of Kurdish protests following the arrival of PKK leader Abdullah Ocalan in Italy.
 The party's offices had become a focus for hunger strikes in support of Ocalan's attempts to win political asylum in Italy. Ocalan, subsequently captured by Turkish special forces and held on a prison island in western Turkey, has been sentenced to death for leading the PKK's fight for self-rule. (Reuters, July 21, 1999)

Une délégation du "parlement kurde" reçue au Pays basque

 Une délégation du "parlement kurde en exil" a été reçue jeudi à Vitoria (nord) par le président du parlement autonome du Pays basque espagnol, le nationaliste Juan Maria Atutxa.
 Cette délégation de cinq personnes, à la tête de laquelle se trouve le président du "parlement kurde" Yasser Kaya, est arrivée mercredi soir au Pays basque pour une visite de cinq jours dans la région.
 A l'origine, le "parlement kurde en exil" devait se réunir au grand complet à la mi-juillet dans l'enceinte du parlement basque, à l'invitation du Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir dans la région.
 Cette réunion, dont la perspective inquiétait le gouvernement central espagnol, a finalement été reportée après la condamnation à mort en Turquie du chef du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan.
 "Après l'arrestation d'Ocalan, nous avons beaucoup à faire, et la question de la réunion du parlement kurde n'est pas prioritaire en ce moment", a expliqué Yasser Kaya au cours d'une conférence de presse.
 Créé le 12 avril 1995 à La Haye, le parlement kurde en exil est considéré par Ankara comme l'émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée depuis 1984 contre le pouvoir central. Sa dernière réunion, en 1998 au parlement italien à Rome, avait provoqué une crise diplomatique entre l'Italie et la Turquie.
 Madrid voyait d'un très mauvais oeil une éventuelle réunion en territoire espagnol du "parlement kurde". Le gouvernement accusait les autorités régionales basques de s'arroger des prérogatives de politique étrangère, et craignait une brutale détérioration de ses relations avec Ankara.
 La délégation kurde a été reçue en fin de matinée au parlement basque sans le protocole réservé aux visites officielles. M. Atutxa a tout de même invité M. Kaya à signer le livre d'or de l'assemblée. "Nous avons eu l'occasion aujourd'hui de recevoir dans ce parlement un peuple qui a souffert l'indicible", a déclaré le président de l'assemblée basque.
 "Ici, dans le parlement basque, je me sens libre, comme dans le parlement du Kurdistan", a affirmé pour sa part M. Kaya. "Le peuple basque a connu la dictature de Franco pendant quarante ans et nous, nous connaissons le génocide. Les relations entre les peubles basque et kurde existent depuis toujours et continueront d'exister", a-t-il lancé devant les journalistes. (AFP, 29 juillet 1999)

RELATIONS WITH THE WEST/RELATIONS AVEC L'OUEST

Ecevit: Washington comprend Ankara mieux que l'Europe

Le premier ministre turc Bulent Ecevit a déclaré vendredi soir que les Etats-Unis comprenaient la Turquie mieux que l'Europe sur l'affaire du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, condamné mardi à mort pour trahison et tentative de diviser la Turquie.
 "Les Etats-Unis ont adopté une position plus compréhensive que celle des alliés européens" sur l'affaire Ocalan, a répondu M. Ecevit à la presse qui l'interrogeait lors d'une réception organisée par l'ambassade des Etats-Unis à Ankara pour la journée nationale américaine.
 La Turquie, les Etats-Unis et une bonne partie des pays de l'UE sont alliés au sein de l'Otan.
 Après la condamnation du leader kurde, la Maison Blanche a affirmé qu'Abdullah Ocalan était "un terroriste international", et elle s'est refusée à commenter la peine de mort prononcée contre lui.
 "Nous estimions depuis longtemps qu'Ocalan était un terroriste international devant être déféré à la justice", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Joe Lockhart.
 Dès l'annonce du verdict contre Ocalan, les pays de l'Union européenne ont appelé la Turquie à épargner la vie d'Abdullah Ocalan, qu'Ankara considère comme un "terroriste".
 M. Ecevit a qualifié les appels de l'UE "d'ingérence" dans les affaires intérieures de la Turquie, en déclarant que "personne n'a le droit de s'ingérer dans nos affaires intérieures".
 La Turquie est liée à l'UE par un accord d'association signé en 1963 qui prévoit une adhésion à terme. Une demande d'adhésion déposée par Ankara en 1987 avait été rejetée en 1989 par l'UE, qui l'avait jugé prématurée.
 Les relations entre la Turquie et l'UE sont tendues depuis que le sommet européen de Luxembourg en décembre 1997 a exclu Ankara de la liste d'élargissement. (AFP, 3 juillet 1999)

La Turquie condamnée dans 15 arrêts de la Cour européenne

 La Turquie a été condamnée jeudi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme dans treize affaires concernant la liberté d'expression des Kurdes et les cours de sûreté de l'Etat et dans deux autres cas où des Kurdes avaient été torturés ou tués.
 Au total, la Cour, qui est composée de 41 juges des 41 Etats membres du Conseil de l'Europe, a attribué aux victimes ou à leurs familles près de 1,7 million de francs français (près de 260.000 euros), à convertir en livres turques au moment du règlement, pour les dommages matériel et moral ainsi que les frais de procédure.
 La Cour a conclu dans onze cas sur treize à une violation du droit à la liberté d'expression (article 10 de la convention européenne des droits de l'Homme) et dans neuf cas à une violation du droit à être jugé par un tribunal indépendant et impartial (article 6-1), les condamnations ayant été prononcées par des Cours de sûreté de l'Etat où siégeait encore un juge militaire.
 La présence de ce juge militaire a été supprimée récemment grâce à une réforme législative, pendant le procès du leader kurde Abdullah Ocalan.
 Les requêtes avaient été présentées par sept journalistes, des écrivains et avocats ayant publié des livres ou des articles sur le problème kurde et condamnés à de lourdes amendes et parfois à la prison pour "propagande séparatiste".
 Parmi eux figurent notamment Haluk Gerger, journaliste, le professeur d'économie Fikret Baskaya, l'éditeur d'un hebdomadaire d'Istanbul, Kamil Tekin Surek, à l'origine de cinq requêtes, et l'ancien président du syndicat des travailleurs du secteur pétrolier, Munir Ceylan.
 Sur les cinq requêtes présentées par M. Surek, l'éditeur a eu gain de cause dans trois cas sur le point de la liberté d'expression et dans les cinq sur la question du tribunal indépendant.
 La Cour a en outre condamné la Turquie dans deux autres affaires, concernant des Kurdes disparus, torturés ou tués.
 Elle a attribué 300.000 F (45.730 euros) à Selma Tanrikulu et à ses enfants. Son mari, médecin de l'hôpital de Silvan (sud-est de la Turquie), avait été tué par balles dans la rue par des inconnus, sans que la police sur place intervienne pour arrêter les meurtriers.
 Elle a aussi accordé près de 700.000 F à la famille d'un homme disparu après avoir été détenu par les forces de l'ordre près de Diyarbakir. Son frère, qui est l'un des requérants, avait été lui-même torturé par la police à la même époque.
 Les jugements de la Cour sont contraignants pour les pays du Conseil de l'Europe. Le Comité des ministres, chargé de contrôler l'exécution des jugements, a récemment demandé à la Turquie de se conformer, comme tous les Etats membres en ont l'obligation, à la convention européenne des droits de l'Homme après une dizaine de condamnations de la Cour pour de graves affaires kurdes (tortures, disparitions, meurtres commis par les forces de l'ordre). (Thérèse JAUFFRET, AFP, 8 juillet 1999)

La flirte de Joschka Fischer avec les dirigeants d'Ankara

 Le chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer a annoncé jeudi à Ankara l'ouverture d'un "nouveau chapitre dans les relations" entre l'Allemagne et la Turquie, à l'issue d'une visite de deux jours.
 S'exprimant lors d'une conférence de presse avec son homologue Ismail Cem, Joschka Fischer a souligné qu'avec cette visite, "nous avons réussi à ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de nos relations. Nous avons dépassé la phase d'incompréhensions".
 Il a réaffirmé la volonté de l'Allemagne que la Turquie obtienne le "statut de candidat à part entière" à l'Union européenne lors du sommet d'Helsinki en décembre", sans "pré-conditions".
 M. Cem a souligné que depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement dirigé par le chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder, "les incompréhensions ont été écartées et des pas importants ont été faits pour accélérer cette amélioration", rendant hommage au rôle de M. Fischer dans cette évolution.
 Les relations turco-allemandes s'étaient détériorées après le sommet européen de Luxembourg en décembre 1997, qui a rejeté la candidature de la Turquie à une adhésion, un refus dont Ankara a rendu responsable le gouvernement allemand, alors dirigé par le chancelier conservateur Helmut Kohl.
 "Nous espérons qu'une bonne décision sera prise à Helsinki", a souligné M. Cem à propos de la candidature de la Turquie à l'UE. "Nous ne sommes pas sans espoir. Sinon, je crains que nos relations avec l'UE ne soient abaissées à un niveau très bas", a-t-il souligné.
 "Avec Gerhard Schroeder, nous nous concentrerons pour qu'il y ait une décision positive à Helsinki", a souligné M. Fischer.
 Il a toutefois relevé deux problèmes: l'amélioration des droits de l'Homme en Turquie, insistant notamment sur "une solution démocratique au conflit dans le sud-est", théâtre de la guérilla des rebelles spéaratistes kurde, ainsi que la question des relations entre la Turquie et la Grèce et en particulier celle de l'île divisée de Chypre.
 Les deux ministres ont salué "l'atmosphère très positive" de leurs discussions.
 M. Fischer a proposé des rencontres régulières "au moins une fois par an" entre ministres des Affaires étrangères des deux pays et a invité M. Cem à Berlin.
 Il a évoqué avec ses interlocuteurs la capture d'un responsable du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) porteur d'un document de voyage allemand, Cevat Soysal, annoncée le jour même de son arrivée par la Turquie.
 Le ministre a souligné que l'Allemagne n'avait "rien contre lui d'un point de vue légal" et souhaitait qu'il soit traité "conformément à un Etat de droit".
 M. Fischer était arrivé mercredi à Istanbul et a rencontré jeudi à Ankara le président Suleyman Demirel, le Premier ministre Bulent Ecevit ainsi que le ministre chargé des relations européennes Mehmet Ali Irtemcelik.
 Avant ces entretiens, il s'était rendu à l'Association des droits de l'Homme (IHD) à Ankara et avait relevé l'importance du rôle des défenseurs des droits de l'Homme pour améliorer les relations entre l'Allemagne et l'Union européenne d'un côté, la Turquie de l'autre. (AFP, 22 juillet 1999)

L'opposition fustige Fischer sur la candidature turque

 L'opposition allemande a vivement critiqué vendredi la volonté affichée la veille à Ankara par le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer d'offrir à la Turquie le statut de candidat à l'Union européenne (UE).
 "La Turquie s'est auto-exclue du cercle des candidats ces dernières années par sa politique des Droits de l'Homme", a estimé un responsable de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Friedbert Pflueger, dans le quotidien Hannoversche Allgemeine Zeitung.
 Il est plus important de soutenir les forces démocratiques et pro-occidentales en Turquie dans le cadre d'une stratégie à long terme, a ajouté M. Pflueger, qui préside la Commission Europe au Bundestag, la chambre basse du parlement allemand.
 Un responsable de l'Union chrétienne-sociale (CSU, parti frère ultra-conservateur de la CDU en Bavière), Michael Glos, a mis en garde contre l'éveil d'attentes irréalistes en Turquie. "Le chemin de la Turquie vers l'Europe est encore long. Il s'agit d'une mission pour deux à trois générations", a-t-il dit.
 Le secrétaire général du Parti libéral (FDP), Guido Westerwelle, a quant à lui estimé qu'il n'y avait pas de perspective d'adhésion à court ou moyen terme pour la Turquie "aussi longtemps que la Turquie n'aura pas fait sien le consensus de valeurs de l'UE".
 Le chef de la diplomatie allemande a annoncé jeudi à Ankara l'ouverture d'un "nouveau chapitre dans les relations" entre l'Allemagne et la Turquie, à l'issue d'une visite de deux jours.
 M. Fischer a réaffirmé la volonté de l'Allemagne que la Turquie obtienne le "statut de candidat à part entière" à l'Union européenne lors du sommet d'Helsinki en décembre, sans "pré-conditions".
 Les relations germano-turques s'étaient détériorées après le sommet européen de Luxembourg en décembre 1997, qui avait rejeté la candidature de la Turquie à une adhésion, un refus dont Ankara avait rendu responsable le gouvernement allemand alors dirigé par le chancelier chrétien-démocrate Helmut Kohl. (AFP, 23 juillet 1999)

Le parlement européen opposé à l'exécution d'Ocalan

 Le Parlement Européen, fraîchement élu, a adopté une résolution le 22 juillet 99 sur la condamnation d'Abdullah Öcalan à la peine capitale et l'évolution future de la question kurde en Turquie. Le Parlement a condamné la sentence frappant A. Öcalan, réitère " sa ferme opposition à l'application de la peine de mort " et demande " instamment aux autorités turques de ne pas exécuter la peine ".
 Par ailleurs le Parlement européen a émis des doutes sur le fait qu'Abdullah Öcalan " ait bénéficié d'un procès équitable en raison de la procédure à laquelle a recouru la Cour de sûreté de l'Etat " et a souligné que " pendant presque toute la durée un juge militaire a participé au procès ". L'Instance européenne a également estimé que " l'exécution de M. Öcalan aurait de sérieuses implications pour la sécurité et la stabilité en Europe et qu'elle porterait préjudice au processus d'intégration de la Turquie au sein de l'Union européenne ". Le Parlement a conclu en demandant au gouvernement turc " de s'attaquer aux causes du conflit en Turquie en recherchant une solution qui reconnaît les droits politiques, sociaux et culturels de la population kurde " et au PKK " de mettre un terme aux actes de violence et de terrorisme et de collaborer à la recherche d'une solution pacifique en Turquie ". (CILDEKT, 26 juillet 1999)

La Turquie menace l'Union européeenne

 Les autorités turques ont saisi l'occasion de la visite en Turquie de J. Fisher, ministre allemand des Affaires étrangères, pour réitérer la candidature d'Ankara à l'Union européenne. Cependant, elles ont clairement menacé l'UE de faire marche arrière si la conférence d'Helsinki n'incluait pas la Turquie parmi les 11 candidats déjà sélectionnés lors de la conférence de Luxembourg. " La conférence d'Helsinki est la dernière chance. S'il n'y a pas de résultat, l'Union européenne cessera d'être une priorité pour nous. Nous réexaminerons alors dans ce nouveau cadre l'union douanière. " a déclaré Ismail Cem, ministre turc des Affaires étrangères.
 Sur le banc des touches de l'UE depuis plus de trente ans à cause principalement de la situation des droits de l'homme, la Turquie n'entend décidément pas les appels de l'UE. Le Premier ministre Ecevit a déclaré que les droits de l'homme seront améliorés mais pas parce que l'Europe le demandait. Selon lui, la Turquie a fait assez de concessions et c'est au tour de l'UE de faire des sacrifices. Il a d'autre part critiqué la résolution du Parlement européen demandant la non application de la peine de mort prononcée contre Abdullah Öcalan en précisant que " c'est irrespectueux ". Un des plus importants quotidiens turcs, Hurriyet, titrait sa Une le 24 juillet 1999 " Soit la candidature, Soit la désunion ". (CILDEKT, 26 juillet 1999)

La question kurde à l'ordre du jour du parlement français

 Les députés de la gauche plurielle ont interpellé M. Pierre Moscovici, ministre délégué chargé des affaires européennes sur la condamnation à mort d'Abdullah Öcalan (JO: 30-6-99). François Loncle, député socialiste de l'Eure, a souligné : " certes, la dérive terroriste des activistes kurdes n'est pas acceptable. Mais on ne peut occulter le sort tragique réservé à la population kurde en Turquie, comme d'ailleurs en Irak: les milliers de morts, les villages évacués ou détruits, les millions de personnes déplacées, les députés emprisonnés, les défenseurs des droits de l'homme persécutés". Il a été très applaudi sur les bancs des députés lorsqu'il a ajouté qu'"après que la communauté internationale est intervenue, au nom du droit, au Kosovo, on peut difficilement admettre qu'elle se taise à propos de la situation des Kurdes, dont les droits sont bafoués".
 Pierre Moscovici tout en déplorant " les conditions et les conclusions " du procès d'Abdullah Öcalan a répondu que "le verdict est, hélas ! sans surprise " et a rappelé que " toutes les voies de recours ne sont pas épuisées " et que " la non-application de la peine de mort relève des valeurs communes, et donc des acquis de l'Union européenne".
 Interpellé par le député RPR de l'Isère, Richard Cazenave, le ministre délégué chargé des affaires européennes a ponctué en disant qu'" il est clair que la condamnation d'Öcalan ne résout rien et qu'une approche purement
 répressive ne permettra pas de définir la solution ( ) C'est pourquoi il faut plus que jamais privilégier une approche politique de la question kurde, fondée sur le renforcement des droits culturels, sur l'aspiration démocratique ainsi que sur une relance du programme de développement du sud est du pays ( ) L'Union européenne est prête à aider la Turquie à résoudre ce problème et, naturellement, la France appuiera ses efforts ". (CILDEKT, 26 juillet 1999)

L'avertissement du Conseil de l'Europe à la Turquie

 Le comité des ministres du Conseil de l'Europe a sommé à Strasbourg la Turquie de prendre "sans retard toutes les mesures nécessaires" pour la libération de l'ancien président du parti socialiste turc (SP), Dogu Perincek, actuellement emprisonné.
 L'exécutif des "41", dans un communiqué adopté mercredi et publié jeudi, "invite instamment la Turquie à prendre sans retard toutes les mesures nécessaires pour remédier à la situation de l'ancien président du parti socialiste (Dogu) Perincek".
 M. Perincek, ancien dirigeant du SP, a été emprisonné le 29 septembre 1998 pour purger une peine de 14 mois de prison en vertu d'un arrêt de la Cour de cassation turque qui avait confirmé cette condamnation pénale.
 Le SP a été dissous parce qu'il prônait un système fédéral dans lequel Turcs et Kurdes seraient représentés sur un pied d'égalité.
 Le comité des ministres demande à cet égard à la Turquie de se conformer à un arrêt de la Cour européenne des Droits de l'Homme qui avait été rendu le 25 mai 1998.
 Il rappelle que dans une résolution intérimaire du 4 mars 1999, il avait "insisté sur l'obligation de la Turquie de se conformer à l'arrêt de la Cour européenne des Droits de l'Homme en vertu de l'article 53" (respect des décisions de la Cour) de la Convention européenne des droits de l'Homme.
 Le comité avait déjà demandé d'"effacer sans retard (...) toutes les conséquences résultant de la condamnation pénale du requérant (M. Perincek) notamment l'emprisonnement du requérant et l'interdiction d'exercer des activités politiques".
 Le comité des ministres constate "avec regret qu'à ce jour aucune action n'a été entreprise par la Turquie pour donner plein effet à l'arrêt de la Cour européenne et à la résolution intérimaire du comité des ministres" et que la Turquie "ne s'est pas acquittée de ses obligations en vertu de la Convention des Droits de l'Homme". (AFP, 29 juillet 1999)

REGIONAL RELATIONS/RELATIONS REGIONALES

L'arrivée de l'armée turque à Prizren au Kosovo

Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées dimanche en fin de matinée à Prizren (sud-ouest du Kosovo) pour fêter l'arrivée dans la région de l'armée turque, dont une longue colonne de véhicules transportant de l'équipement et des chars a traversé la ville vers midi.
 Des jeunes garçons et des hommes, dont certains âgés, sont montés sur les camions bâchés, agitant des drapeaux turcs, mais aussi des drapeaux de l'UCK. Certains fanions étaient frappés à la fois de l'aigle à deux têtes de la guérilla kosovare et du croissant et de l'étoile.
 Sur le pont qui enjambe la rivière Bistrica, une banderole a souhaité la "bienvenue à Mehmetcik", une unité de l'armée turque qui notamment combattu les Kurdes du PKK en Anatolie, selon des habitants. Elle est signée par le "bureau de Prizren du parti démocratique unifié turc", un parti politique local.
 La foule a un moment scandé en turc "nos soldats sont les plus grands" et "Turquie, Turquie", au son de tambours. Un homme juché sur un camion de l'armée turque tenait un portrait de Kemal Ataturk, le fondateur de l'Etat turc moderne.
 Les habitants de Prizren sont en majorité trilingues, parlant albanais, serbe et turc, et plus de 10% de la population de la ville est turque. Beaucoup font du commerce avec la Turquie.
 De l'autre côté de la rivière, quelques Serbes réfugiés dans le monastère orthodoxe de Bogoslavija regardaient la scène.
 Ibrahim Alaçi, 20 ans, a travaillé six mois en Turquie comme mécanicien et se réjouit de voir arriver ces soldats "qui ont la même confession que nous".
 Gani Shinik, 39 ans, est membre du parti turc local et professeur de turc. Selon lui, Prizren compte 5 écoles primaires et 4 écoles secondaires où l'enseignement se fait en turc.
 Les Turcs sont souvent accusés par les Albanais d'avoir accepté la politique pan-serbe de Slobodan Milosevic et d'avoir occupé des emplois dont le régime de Belgrade a chassé la population albanaise au cours de la dernière décennie.
 La colonne de l'armée turque, qui comprenait au moins 50 véhicules, a poursuivi son chemin vers la pointe de Dragash (extrême sud-ouest du Kosovo) où le contingent turc de la KFOR sera stationné. C'est une région montagneuse où vivent environ 28.000 Albanais et 20.000 Gorans (Serbes musulmans). (AFP, 4 juillet 1999)

Bagdad menace de riposter à une offensive turque

 Bagdad a réclamé mercredi le retrait immédiat des troupes turques qui ont lancé une offensive samedi dans le nord kurde de l'Irak et menacé de riposter à "cette nouvelle agression".
 "Le gouvernement irakien condamne vivement cette nouvelle agression qui constitue une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Irak et demande au gouvernement turc de retirer ses forces immédiatement et de cesser de répéter ces actes hostiles", affirme un communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié par la presse.
 "Le gouvernement irakien se réserve le droit de décider du moment et du lieu de la riposte à cet acte agressif et fait assumer à la Turquie l'entière responsabilité de ses agressions répétées", ajoute le texte.
 Le communiqué précise que près de 10.000 soldats turcs, appuyés par des blindés et des avions, ont pénétré le 3 juillet à 15 km en profondeur dans le nord de l'Irak, contrôlé par les formations kurdes, "sous prétexte de pourchasser des groupes armés kurdes turcs".
 Lundi, la chaîne de télévision turque NTV avait rapporté que quelques 10.000 militaires avaient lancé samedi une offensive contre les bases de repli des combattants du PKK dans le nord de l'Irak.
 Le communiqué irakien "rejette les prétextes invoqués par la Turquie pour justifier son agression". "Le fait de pourchasser des rebelles ne donne à la Turquie aucun droit de violer la souveraineté de l'Irak", écrit-il.
 Il ajoute que l'opération turque "s'inscrit dans le cadre d'une série d'agressions menées par les forces turques contre l'Irak depuis 1991 et intervient alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne poursuivent leurs attaques contre l'Irak", à partir de bases en Turquie, en Arabie saoudite et au Koweit.
 Selon NTV, les soldats turcs sont épaulés par un millier de combattants du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani), une des factions kurdes irakiennes qui contrôlent la région depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991.
 La Turquie a lancé plusieurs grandes offensives contre les bases du PKK en territoire irakien depuis 1991. Cette nouvelle incursion intervient moins d'une semaine après la condamnation à mort en Turquie, le 29 juin, du chef du PKK, Abdullah Ocalan, par un tribunal spécial. (AFP, 7 juillet 1999)

L'Iran appelle au retrait des troupes turques de l'Irak

 L'Iran a pressé mercredi la Turquie de retirer ses troupes de l'Irak et de respeter l'intégrité territoriale de ce pays, a rapporté l'agence officielle IRNA.
 "La république islamique d'Iran est opposée à toute violation de l'intégrité territoriale des pays", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hamid-Reza Asefi, cité par IRNA.
 Il a appelé au retrait immédiat des troupes turques qui ont lancé une offensive samedi dans le nord kurde de l'Irak.  (AFP, 7 juillet 1999)

La Russie exige l'arrêt des opérations turques en Irak

 La Russie exige l'arrêt des opérations militaires turques dans le nord de l'Irak, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Vladimir Rakhmanine cité par les agences russes.
 "Nous exigeons l'arrêt de l'intrusion militaire" de la Turquie en Irak, a dit M. Rakhmanine, dénonçant "une nouvelle violation grossière des normes fondatrices du droit international, de la souveraineté et de l'intégrité territoriales de l'Irak".
 Les Turcs "ont lancé cette intrusion armée en Irak sous le prétexte habituel de mettre fin aux activités des combattants du PKK qui se trouvent là-bas", a ajouté le porte-parole, "la communauté internationale ne doit pas prendre son parti de telles actions, quelles que soient leurs motivations (...) Il faut résoudre les problèmes existants en strict conformité avec les normes du droit international".
 "Nombreux sont ceux qui ferment les yeux sur ce qui se passe. Les milieux occidentaux pratiquent toujours une politique de deux poids deux mesures dans leur approche des problèmes internationaux, en se guidant d'abord sur des considérations pragmatiques et non sur les normes de la morale et du droit", a encore déploré M. Rakhmanine.  (AFP, 8 juillet 1999)

La Ligue arabe condamne l'incursion turque en Irak

 La Ligue arabe a exprimé jeudi son "rejet et sa condamnation de la nouvelle incursion turque dans les territoires irakiens", a déclaré le responsable des affaires arabes auprès de l'organisation, M. Ahmad Ben Helli.
 "La Ligue arabe considère ces actions militaires turques systématiques au nord de l'Irak comme une violation de la souveraineté et de l'intégrité du territoire et des espaces régionaux irakiens", a-t-il déclaré aux journalistes.
 "La Ligue appelle la Turquie à retirer immédiatement ses forces du territoire irakien et à arrêter ces opérations d'agression militaires", a ajouté M. Ben Helli.
 Il a souligné que cet appel traduit le "souci de la Ligue pour la sécurité et la stabilité de la région et pour protéger la sécurité des habitants du nord de l'Irak". (AFP, 8 juillet 1999)

Un projet turc met en danger l'Egée et la Méditerranée

 L'Egée et la Méditerranée encourent de graves dangers en raison d'un projet de construction d'une centrale nucléaire dans le sud de la Turquie, ont souligné des experts de plusieurs pays d'Europe et du Canada réunis à Rhodes (sud-est de la Grèce).
 Au cours d'une conférence organisée le week-end dernier par la préfecture du Dodécanèse --responsable des îles de cet archipel, dont Rhodes-- et dont les résultats ont été rendus publics lundi, les quelque quarante experts se sont inquiétés des dangers que représentent la sismicité de la zone prévue d'implantation et le transport de déchets nucléaires par voie maritime.
 Trois consortiums, un franco-allemand, un autre réunissant des entreprises canadiennes, britanniques et japonaises, et un troisième américano-japonais seraient en lice pour la construction de la centrale, qui doit en principer commencer cette année à Akkuyu, près de Mersin (sud de la Turquie).
 Pour le chercheur canadien David Martin, directeur du Nuclear awareness project, et pour le député canadien Jim Carriyanni, "si la centrale nucléaire est construite comme prévu à Akkuyu, la mer Egée sera systématiquement utilisée comme voie de transport des déchets nucléaires, ce qui augmentera les risques pour cette mer et pour la Méditerranée en général".
 M. Vassilis Papazachos, professeur de sismologie de l'Université de Salonique (nord de la Grèce), a jugé "impossible de construire une telle centrale dans cette région", que ce soit en Grèce ou en Turquie, "en raison de sa haute sismicité". "Comment peut-on faire des projets viables dans une région secouée régulièrement par des séismes", s'est-il interrogé.
 De son côté, M. Bilge Goktepe, représentant les écologistes turcs (du petit Parti de liberté et de solidarité), a indiqué que les habitants d'Akkuyu avaient récemment élu un nouveau maire qui s'oppose à l'implantation de la centrale nucléaire.
 Le Dr Maria Sotiropoulou-Arvaniti, présidente de la Société médicale panhéllénique pour la protection de l'environnement contre les menaces nucléaire et biochimique, a affirmé que le "danger d'un holocauste n'a pas été éliminé". "Nous ouvrirons (par cette construction) la boîte de Pandore et nous ne saurons pas comment la refermer", a-t-elle estimé.
 La plupart des participants ont souligné qu'il était important que soit empêchée la construction de centrales nucléaires "partout en Méditerranée".
 La Grèce avait annoncé en novembre dernier le lancement d'une campagne pour informer l'opinion publique mondiale des dangers qu'encoureraient les pays proches si cette centrale venait à entrer en service. (AFP, 12 juillet 1999)

Israël et la Turquie manifestent leur entente

 La Turquie et Israël ont réaffirmé mercredi leur entente à l'occasion de la visite du président turc Suleyman Demirel dans un contexte de reprise du processus de paix avec les Arabes.
 "Les rapports avec la Turquie sont de la plus haute importance pour Israël et ne peuvent porter ombrage aux relations avec d'autres pays", a déclaré le nouveau premier ministre israélien Ehud Barak lors d'un entretien avec M. Demirel, selon un communiqué de la Présidence du Conseil.
 Il a souligné que M. Demirel était le premier dirigeant étranger à se rendre en Israël depuis son arrivée au pouvoir après les élections de mai.
 Le chef de l'Etat turc a entamé mercredi une tournée de trois jours en Israël, en Jordanie et dans les territoires palestiniens, placée sous le signe de la coopération politique et économique.
 "Les relations avec Israël sont à tous les niveaux excellentes, au point qu'il est difficile d'imaginer comment les améliorer encore ", a déclaré M. Demirel à la presse israélienne avant son arrivée.
 Quant aux relations entre Ankara et Damas, elles "se sont améliorées et nous ne pouvons plus affirmer que la Syrie appuie le terrorisme, du moins présentement", a ajouté le chef d'Etat turc.
 "La paix entre Israël et la Syrie ne nous gènerait pas, tout au contraire, car nous savons bien qu'elle ne se fera pas sur le dos des relations entre la Turquie et Israël", a souligné le président turc.
 Israël et la Turquie, les deux plus grandes puissances militaires de la région, ont conclu en février 1996 un accord-cadre pour renforcer leur coopération militaire, provoquant la colère des pays arabes et de l'Iran, qui y voient une menace contre eux.
 Ils ont depuis mené une série de manoeuvres militaires communes et signé plusieurs accords de coopération dans le domaine des armements.
 Mais, depuis l'arrivée au pouvoir des Travaillistes en Israël, des craintes se sont exprimées en Turquie selon lesquelles les dirigeants israéliens  pourraient privilégier leurs relations avec les pays arabes au dépends d'Ankara.
 "Nous avons atteint le zénith dans nos relations et toute la question est de savoir comment les maintenir au même niveau", a déclaré à l'AFP l'ancien ambassadeur d'Israël en Turquie M. Alon Liel.
 Cet universitaire, qui a servi de conseiller de M. Barak, a toutefois critiqué "l'idée caressée par Ankara d'une alliance stratégique entre les deux pays en vue de la constitution d'un système sécuritaire au Moyen Orient".
 "Jamais les pays arabes n'accepteront de se joindre à un tel système" a-t-il estimé. (AFP, 14 juillet 1999)

Projet de fourniture d'eau de la Turquie à Israël

 Israël et la Turquie vont examiner un projet de fourniture d'eau potable turque à Israël par pipeline sous-marin, a-t-on appris jeudi de source officielle israélienne.
 Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, respectivement David Lévy et Ismaël Cem, ont décidé de créer à cet effet une commission d'experts, lors d'une rencontre mercredi.
 M. Cem accompagne le chef d'Etat turc Suleyman Demirel, qui a entamé mercredi une tournée de trois jours en Israël, en Jordanie et dans les territoires palestiniens.
 Israël espère pouvoir acheter plusieurs millions de m3 d'eau potable en Turquie par an pour combler sa pénurie.
 La Turquie envisage déjà de construire un pipeline sous-marin de 100 kilomètres pour acheminer l'eau du sud de la Turquie vers la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie).
 "La commission mixte d'experts va se réunir en septembre pour examiner la faisabilité du projet aussi bien du point de vue technique que commercial", a déclaré M. Lévy à la radio militaire.
 "Il s'agit de quantités énormes d'eau, dont dispose la Turquie et qu'elle peut être interessée à nous vendre", a ajouté M. Lévy.
 Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, la question d'un raccordement éventuel de ce pipeline à un pipeline entre la Turquie et la RTCN, n'a pas été abordée. (AFP, 15 juillet 1999)

25 ans après l'occupation militaire turque de Chypre

 La Turquie a célébré avec éclat le 25ème anniversaire de son intervention armée à Chypre le 20 juillet 99. Une importante délégation turque s'est déplacée pour l'occasion, comprenant, M. Ecevit, l'homme qui a ordonné l'opération dans le nord de l'île et qui dirige le gouvernement actuel, les ministres des affaires étrangères Ismail Cem, de la Défense Sabahattin Çakmakoglu, de l'Energie Cumhur Ersumer et le ministre d'Etat chargé du dossier Sukru Sina Gürel.
 L'île qui est divisée en deux secteurs -turc et grec - depuis l'intervention turque en 1974, a fait l'objet de discussions au conseil de sécurité de l'ONU, sous l'impulsion du G8 au mois de juin 99. L'ONU avait demandé au secrétaire général Kofi Annan d'inviter les dirigeants des communautés turque et grecque de Chypre à des négociations sans condition à l'automne à New York. Cependant les autorités turques, semblent peu enclines à faire des concessions. Bülent Ecevit, a tout simplement répondu que " la question de Chypre n'existe plus ( ) Avant l'intervention turque, il y avait une guerre perpétuelle à Chypre. Depuis 25 ans, l'île vit une paix continuelle. Nous ne céderons jamais à la pression ( ) Des négociations ne peuvent se dérouler qu'avec la reconnaissance de la KKTC [ndlr : République turque de Chypre du Nord] ". Rauf Denktas, le président de la KKTC, proclamée en 1983 et reconnue par la seule Turquie, a renchéri : " La ligne nationale qui a été créée aujourd'hui, nous devons la protéger à tout prix et nous ne l'abandonnerons jamais, grâce au soutien de notre mère patrie la Turquie ".
 L'anniversaire de l'intervention turque donne aux autorités grecques l'occasion d'appeler la communauté internationale à passer à l'action. M. Kranidiotis, ministre grec des affaires européennes, a déclaré que " la tragédie chypriote constitue une page noire de l'histoire contemporaine mondiale. En 1974, les envahisseurs se sont livrés à une des plus horribles opérations de nettoyage ethnique, qui a eu pour résultat de transformer le tiers de la population de l'île en réfugiés ".
 Alors que la communauté internationale s'émeut de la situation de Chypre, intégrée de facto à la Turquie avec un statut l'assimilant à une province turque à tous les niveaux, Ankara ne cesse de faire des déclarations indépendantistes en pointant du doigt la différence ethnique sur l'île. Les autorités turques qui continuent à nier l'existence de 18 millions de kurdes en Turquie exigent sans complexe, l'indépendance de 190 000 Turcs chypriotes. Recevant le 19 juillet 1999 l'ambassadeur du KKTC, le président turc Suleyman Demirel a déclaré : " les Grecs et les Turcs ont des pays différents. Si on se voile la face et qu'on aboutit à terme à ce que les Grecs et les Turcs recommencent à vivre ensemble, le sang finira par couler un jour ( ) Cet Etat a été créé du fait de l'existence de deux peuples différents sur l'île ". Cependant, recevant le 22 juillet à Ankara le ministre allemand des Affaires étrangères, J. Fischer, le président Demirel a de nouveau déclaré qu'" il n'y a pas de problème kurde en Turquie mais un problème de terreur ". Aussi Ankara refuse la coexistence même des deux peuples à Chypre et refuse d'accorder le moindre droit culturel aux 15 à 18 millions de Kurdes de Turquie. (CILDEKT, 26 juillet 1999)

Chypre s'élève contre une déclaration de M. Ecevit

 Le gouvernement chypriote s'est élevé mardi contre les déclarations du Premier ministre turc Bulent Ecevit sur la nécessité de reconnaître la ""République turque de Chypre du nord (RTCN)".
 "Avec cette déclaration, la partie turque confirme encore une fois que sa véritable intention est de rendre l'invasion de Chypre irrévocable. C'est ce que nous n'acceptons pas et c'est ce que n'accepte pas la communauté internationale", a déclaré le porte-parole du gouvernement Costas Serezis.
 M. Ecevit a déclaré mardi dans la partie nord de Chypre, à l'occasion du 25ème anniversaire de l'intervention militaire turque, que "des négociations (sur une solution) ne peuvent se dérouler qu'avec la reconnaissance de la RTCN", proclamée en 1983 et reconnue par la seule Turquie.
 Chypre est divisée en deux secteurs -turc et grec- depuis l'intervention de l'armée turque en 1974 en réponse à un coup d'Etat de Chypriotes-grecs visant à rattacher l'île à la Grèce.
 Les négociations entre communautés grecque et turque sont suspendues depuis 1997, à la suite du lancement du processus d'adhésion de Chypre à l'Union européenne. (AFP, 20 juillet 1999)

Infractions aériennes par seize F-16 turcs en mer Egée

 Le ministère grec de la Défense a dénoncé samedi des "infractions" commises par seize F-16 turcs armés dans l'est de l'Egée qui, selon lui, ont violé la zone d'information de vol (FIR) d'Athènes.
 "Seize avions F-16 turcs qui survolaient armés, vendredi après-midi, la région maritime entre Limnos et Chios, îles grecques à l'Est de la mer Egée, ont enfreint à dix reprises les règles de la circulation aérienne à l'intérieur de la zone d'information de vol (FIR) d'Athènes", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de la défense, Andréas Sourbis.
 "Les seize avions F-16 turcs ont été identifiés par des avions de l'armée grecque et ont été interceptés", a ajouté M. Sourbis soulignant que "dans trois cas les interceptions ont abouti à de petits accrochages".
 La zone du FIR d'Athènes est plus vaste que l'espace aérien grec et dépend de la tour de contrôle de la capitale grecque.   C'est le deuxième incident survenu cette semaine entre l'aviation turque et grecque. Mercredi dernier un avion civil à bord duquel se trouvait un ministre grec avait été gêné par deux appareils militaires turcs. Selon une source autorisée grecque, ces appareils turcs ont volé "trop près de l'appareil civil, à une distance inadmissible" non conforme aux "règlements internationaux".
 Le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Reppas, avait exprimé vendredi son "mécontentement" pour le rejet par la Turquie de la démarche de protestation qu'avait faite l'ambassadeur grec à Ankara à propos de cet incident.
  Après une longue période de tension entre les deux pays, Ankara et Athènes doivent concrétiser lundi à Ankara et jeudi à Athènes le dialogue gréco-turc.
 Les chefs de la diplomatie turque et grecque, Ismail Cem et Georges Papandréou, qui avaient mis en place ce rapprochement lors d'un entretien à New York fin juin, se rencontreront de nouveau le 30 juillet à Sarajevo en marge du sommet du Pacte de stabilité pour le sud-est de l'Europe. Les deux responsables ont fixé ce rendez-vous jeudi, lors d'un entretien téléphonique au lendemain de l'incident contre l'avion du ministre grec. (AFP, 24 juillet 1999)

Raid aérien turc sur le nord-est de l'Iran

 Téhéran a affirmé dimanche que la Turquie avait accepté d'envoyer une mission d'enquête pour vérifier les informations iraniennes sur un raid de l'aviation turque sur le nord-ouest de l'Iran.
 L'agence officielle iranienne IRNA a précisé que les enquêteurs étaient attendus mercredi dans la région frontalière de Piranchahr, dans le Kurdistan iranien, où cinq personnes, dont un militaire, ont été tués et 10 autres blessés dans un raid de l'aviation turque, selon Téhéran.
 La Turquie avait démenti avoir attaqué cette région et promis une enquête.
 IRNA n'a fait aucune mention d'une seconde attaque, lancée jeudi selon Téhéran, par l'armée turque contre le territoire iranien ni de deux soldats turcs qui seraient retenus en Iran, selon la chaîne de télévision turque NTV.
 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a accusé dimanche l'Iran d'avoir "commencé récemment à prendre la place de la Syrie" dans l'appui accordé au PKK.
 M. Ecevit, qui se référait à des informations faisant état de l'installation en Iran d'unités du PKK après leur expulsion l'année dernière de Syrie, a ajouté : "Cela nous rend très inquiets et nous souhaitons que l'Iran montre la compréhension nécessaire".
 La Turquie et l'Iran entretiennent des relations tendues, Ankara accusant notamment Téhéran de fermer les yeux sur les infiltrations de combattants du PKK depuis le territoire iranien depuis que la Syrie s'était engagée en octobre dernier à ne plus autoriser l'installation sur son sol des éléments du parti kurde. (AFP, 25 juillet 1999)

L'Iran s'offusque des accusations de M. Ecevit

 L'Iran s'est élevé lundi contre une déclaration du Premier ministre turc Bulent Ecevit, accusant Téhéran de soutenir le PKK.
 Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Hamid Reza-Asefi a qualifié de "sans fondement" les propos de M. Ecevit, affirmant que la question du PKK était "une affaire intérieure et qu'y mêler l'Iran n'aidera pas à des relations de bon voisinage" entre les deux pays.
 M. Asefi, cité par l'agence officielle IRNA, a ajouté que l'Iran était prêt à discuter avec la Turquie des moyens de "dissiper tout malentendu".
 M. Ecevit a accusé dimanche l'Iran d'avoir "commencé récemment à prendre la place de la Syrie" dans l'appui accordé au PKK.
 L'Iran a affirmé que cinq personnes, dont un militaire, avaient été tués et 10 autres blessés dans un raid de l'aviation turque la semaine dernière dans le Kurdistan iranien.
 La Turquie a démenti avoir attaqué cette région et promis une enquête.
 Téhéran a fait état jeudi d'une seconde attaque. (AFP, 26 juillet 1999)

SOCIO-ECONOMIC-SOCIO-ECONOMIQUE

Workers threaten general strike

In the midst of the social security reform bill debate, labor unions threatened government by hinting general strike in a huge rally attended by tens of thousands of workers on Saturday in Ankara's Kizilay Square.
 Police estimated the crowd well over 50,000 and said many groups could not enter the Kizilay Square because of congestion in central Ankara.
 The Confederation of Turkish Labor Unions (Turk-Is) chairman Bayram Meral addressing the crowd warned the government to take the demands of the workers seriously.
 Apart from the social security law, the workers also protested the proposed changes in the Constitution which will allow international arbitration for foreign contractors doing business in Turkey. "Yes or no to international arbitration which threatens Turkey's independence," Meral has asked the crowd who had filled the Kizilay square. The crowd chanted "No."
 The "'No' to Retirement in the Grave and Poverty Wages" demonstrations staged by Turkey's 15 major labor unions, in an effort to protest the proposed social security bill that will raise the retirement age and 20 percent pay hike which is seen as insufficient ended peacefully. Later a group of workers set fire to coffins to display their reaction the government efforts to raise the retirement age.
 The Ankara demonstration was part a nationwide protests.
 Following the demonstration on Saturday, the chairmen of the 15 organizations comprising the Labor Platform visited President Suleyman Demirel at the presidential palace to voice their reaction to government.
 The coalition government led by Prime Minister Bulent Ecevit is displaying full harmony and consensus on passing the social security bill in an effort to overcome the financial difficulties in the social security institutions.
 Labor and Social Security Minister Yasar Okuyan has hinted at easing the government's position on the social security bill in an television interview.
 "There may be a flexibility in the transition process and premium payment days," Okuyan told to state-owned Radio and Television Institution (TRT) earlier this week.
 No changes are insight on the other articles of the bill including raising the retirement age to 58 for female workers and to 60 for male workers.
 Prime Minister Ecevit earlier this week said that labor unions are aware that the social security system in Turkey is in need of reform. However, the representatives of labor unions are saying raising retirement age is not the only solution to the financial problems Social Security Institution (SSK) which is virtually bankrupt. (Turkish Daily News, July 24, 1999)

Baisse de 45% de nombre de touristes

 Le tourisme est en perte de vitesse sérieuse en Turquie d'après les chiffres annoncés par les professionnels du secteur. Antalya et Dalaman, deux des plus importants aéroports touristiques de la Turquie ont enregistrés une perte de 45% par rapport à l'année dernière à la même période pour le nombre de touristes. En 1998, 1,2 millions de personnes avaient été accueillies dans la région les 6 premiers mois de l'année alors que cette année ils ne sont plus que 690 000.
 Güngör Uras, journaliste au quotidien turc Milliyet, écrit dans son éditorial du 21 juillet 1999, que les autorités turques se leurrent elles-mêmes sur les raisons de la baisse d'affluence touristique en soutenant que celle-ci n'est pas due " à la crainte d'actes terroristes " et que la situation s'est améliorée depuis début juillet. Selon M. Uras, tout au contraire, les raisons sont directement liées au " danger d'actes terroristes " et que la situation va s'empirant puisque les hôtels accueillent de plus en plus des touristes de bas de gamme qui dépensent peu. (CILDEKT, 26 juillet 1999)

 

MIGRATION/IMMIGRATION

Turkish entrepreneurs in Germany

Turkish entrepreneurs in Germany were the subject of an empirical study conducted by the Center for Studies on Turkey in Essen. Within the framework of a representative survey carried out with the help of 1,014 Turkish entrepreneurs from all over the country, current facts on quantitative development, socio-demographic and structural data and in particular information on the economic power of Turkish entrepreneurs as of the end of 1998 were collected by the institute.
 51,000 Turkish entrepreneurs employ 265,000 people
 The quantitative growth of Turkish entrepreneurs is the first indicator with which their success and economic significance can be evaluated. Within the period 1988-1998, the number of Turkish entrepreneurs rose from 28,000 to 51,000, which corresponds to an increase of 82.1 percent.
 The dimension of quantitative development becomes clearer when the numerical development of the Turkish population is taken as an indicator of comparison. Within the same period, the population of Turkish citizens living in Germany has increased to 2,110,223, and the ethnic Turkish population (including naturalized Turks) has grown to 2.33 million. In both cases, the percentage of increase within the general population at 38.5 percent and 52.9 percent lies clearly below the growth rate of Turkish entrepreneurs, at 82.1 percent. This comparison makes clear the development of Turkish entrepreneurs to being entrepreneurs of the whole market, targeting not only their own ethnic niche but the entire market. At 18.3 percent Turkish entrepreneurs comprise the largest group among foreign entrepreneurs in Germany, whose number has reached 279,000, according to the micro-census data of the Federal Statistics Office.
 Germans comprise 19.6 percent of employees
 The 51,000 Turkish entrepreneurs pay taxes, expand the spectrum of products and services offered, contribute to the local supply of goods and also create jobs. On average a Turkish entrepreneur employs 5.2 people. The expansion of the number of entrepreneurs and also their in-company growth is leading to a rise in the employment potential of this group. Not only family members and Turks profit from this, but increasingly Germans and foreigners of other ethnic descent benefit as well. Currently around 52,000 German employees (19.6 percent) and 28,000 employees (10.6 percent) of other ethnic descent are working in various forms of employment in Turkish businesses in Germany.
 DM 11.1 bln investment volume, DM 46.1 bln turnover
 The economic dimensions of Turkish entrepreneurs can also be evaluated along with the number of employment opportunities provided on the basis of investment and turnover volume indicators. According to the results of the center's empirical study, Turkish entrepreneurs have reached an average investment volume of DM 218,000 per undertaking, which corresponds to a growth of 7.4 percent as compared to the previous year. This flourishing investment capability and the increase in the number of self-employed individuals were the reasons for the growth in the total investment volume of this group, from DM 9.5 billion (1997) to DM 11.1 billion (1998). The increase in investment capability is also reflected in the turnover figures of Turkish entrepreneurs. In comparison to the previous year the total turnover has increased by DM 4.7 billion or by 11.4 percent and reached a size of DM 46.1 billion in the year 1998.
 The growth rates, however, cannot be transferred to the turnover figure per undertaking. The average turnover per undertaking has only increased by 2.7 percent, to DM 904,000. This relatively low turnover figure can perhaps be traced back to the difficult general economic situation in Germany, from which Turkish entrepreneurs obviously cannot free themselves. Nevertheless the level that has been reached is remarkable as the total turnover volume of Turkish entrepreneurs equals the total turnover of Karstadt AG and Audi AG together.
 Socio-demographic data
 In the socio-demographic section of the survey queries were made, particularly on the age structure and the residence period in Germany of Turkish entrepreneurs, in order to draw some conclusions on the development of the migration process of the Turkish population. Accordingly, the average Turkish entrepreneur's age is 37.6 years. The proportion of women among Turkish entrepreneurs at 19.8 percent was relatively low in 1998, especially when compared to their proportion (29.9 percent) in the economically active Turkish population; however, it is on the increase, just as is the proportion of women in the Turkish population as a whole. Nevertheless, most Turkish male entrepreneurs would not be able to succeed if their female partners did not to support them to a great extent. The residence period of individual entrepreneurs can be interpreted as an indication for integrating with Germany. The Turkish entrepreneur has been living on average 19.9 years in Germany. In contrast to the average residence period of the Turkish population in Germany, which is 15.1 years, this period is longer.
 Structural data on Turkish entrepreneurs
 With regard to the duration of entrepreneurial activity and the size of the undertaking, the study reveals data which verifies the self-employment boom of this group in the 1990s. A total of 48.6 percent of those interviewed have an experience horizon of up to five years of entrepreneurial activity, which can be traced back to the businesses set up in recent years. But 26.5 percent have been self-employed for more than 10 years. Within this group, there are entrepreneurs who have been in business practically as long as the migration history of Turks in Germany. On average a Turkish entrepreneur has 8.7 years of entrepreneurial experience behind him.
 High degree of integrating with the German economy
 Their business relations with German suppliers and customers give expression to the meshing of Turkish entrepreneurs with the German economy. Accordingly 72.9 percent of all Turkish entrepreneurs get their goods and services from German suppliers. Naturally they contribute to securing jobs or creating new employment opportunities in these undertakings. The proportion of those who have German customers is even higher, at 86.7 percent. The significance of German customers in many Turkish undertakings is such that the Turkish entrepreneurs' existence is almost exclusively dependent on German customers.
 The trend of setting up new businesses and of consolidating and expanding existing businesses will continue among Turks in the near future. Factors that are related to the self-employment boom will not change considerably in the coming period. In particular the 23,000 Turkish university students and 48,000 vocational training (apprentices) students who acquire professional qualifications and socialization in Germany possess a qualified self-employed potential.
 Therefore, it is necessary to avoid wasting this self-employment potential through lack of assistance and support. Ideas for new businesses are especially valuable in terms of economic recession and should therefore be supported. Commissioned by the Ministry of the Economy of North-Rhine-Westphalia, the Center for Studies on Turkey is conducting a project entitled "Regional Transfer Offices for the Integration of Foreign Self-Employed and Entrepreneurs" through ministry offices in Essen, Duisburg and Bonn. The project staff is providing assistance to migrants wishing to set up a business in North-Rhine-Westphalia. (TDN, July 10, 1999)

Bonn n'extradera pas vers la Turquie le "calife de Cologne"

 Le gouvernement allemand n'extradera pas vers la Turquie le chef islamiste turc Metin Kaplan, surnommé "le calife de Cologne", a annoncé vendredi un porte-parole du gouvernement.
 La Turquie, qui avait demandé cette extradition, ne s'est pas montrée prête à garantir qu'en cas de condamnation à mort, Metin Kaplan ne serait pas exécuté, a précisé le porte-parole.
 Kaplan, 46 ans et dont la demande d'asile a été reconnue recevable par l'Allemagne, avait été lavé le 30 juin dernier par la Cour fédérale de justice allemande de l'accusation de constitution d'une entreprise terroriste.
 Les magistrats avaient estimé que les éléments recueillis à son encontre lors de l'enquête étaient insuffisants pour soutenir cette accusation.
 Ils avaient toutefois rejeté sa demande de mise en liberté, jugeant que les soupçons d'appel à la commission de délits demeuraient et qu'il présentait de surcroît un risque de fuite.
 Chef de l'organisation fondamentaliste Hilafet Devleti (Califat) basée à Cologne (ouest), il est soupçonné d'avoir appelé à partir de mai 1998 au jihad (guerre sainte) pour renverser "le régime de marionnettes en Turquie" et le remplacer par un califat.
 La justice turque l'accuse principalement d'avoir ordonné à plusieurs de ses partisans de se rendre en Turquie pour des attentats-suicide commis le 29 octobre 1998, jour du 75ème anniversaire de la République turque, visant notamment le mausolée d'Ataturk, fondateur de l'Etat turc. (AFP, 16 juillet 1999)

Kurdish refugee Killed After Repatriation to Turkey

 A German newspaper reported on 21 July on the death of the 24-year-old Kurd Süleyman Aksoy shortly after he had been repatriated to Turkey from Germany. Aksoy had come to Germany in 1995 and applied for political asylum because he did not want to do his military service in Turkey. His application was refused in October 1998. In order to avoid repatriation, Aksoy fled to the Netherlands. There he was arrested and sent three months later to Turkey.
 He was detained upon his arrival at the airport in Istanbul, interrogated for two days, and handed over to the military authorities in Ankara. At that point his family lost all traces of him. Three months later his parents were informed by the authorities that their son had committed suicide. They were warned by the state prosecutor not to open their son's coffin. They did so nonetheless and discovered that the corpse was Ñmutilated and completely devastated".
 Aksoy's parents demanded a new autopsy, but the state prosecutor's office refused their request on the grounds that the cause of death had already been officially determined. (Junge Welt, 21.7.99)

BELGIQUE-TURQUIE/BELGIUM-TURKEY

Une sénatrice d'origine turque en Belgique

Après la défaite du lobby turc aux élections belges, une jeune écologiste issue de l'immigration turque, l'avocate Meryem Kacar a réussi d'entrer au Sénat belge et a prêté serment à la séance plénière du 12 juillet 1999.
 Ayant obtenu 18.033 votes de préférence comme première suppléante sur la liste Agalev (écologistes flamands), Mme Kacar a remplacé Mme Mieke Vogels qui est devenu après les élections le ministre dans le gouvernement régional flamand.
 Comme nous avons signalé dans nos éditions précédentes, malgré une mobilisation à l'échelle communautaire par les milieux d'extrême-droite et diplomatiques turcs, les chevaux de Troie du régime d'Ankara n'ont pu obtenir les votes de préférence nécessaires pour entrer dans les assemblées belges.
 Le candidat à la Chambre des représentants M. Sabih Akay (PRL), n'a obtenu que 1.277 votes de préférence.
 Le candidat préféré du lobby turc au Conseil régional de Bruxelles, M. Ramazan Koyuncu (PS) n'a obtenu que 1.812 votes de préférence alors que les candidats marocains réalisaient un score exceptionnel s'élevant jusqu'à 4.737 et obtenaient huit sièges, un dixième des membres du Conseil.
 Le deuxième candidat préféré du lobby turc, Mme Belkis Sever-Gumus (PRL) n'a obtenu que 739 votes de préférence.
 Par contre, dans la région flamande, surtout les candidats démocrates turcs et kurdes ont enregistré des scores significatifs.
 Les votes de préférence de deux candidates turques au Sénat, Mme Meryem Kacar (AGALEV) et Mme Fatma Pehlivan (SP) se sont élevés respectivement à 18.033 et 16.065. Quant aux deux candidats néerlandophones d'origine kurde, M. Kazim Ozcan (AGALEV, Sénat) et Mme Izolda Baguirova (VU-ID, Parlement européen) ont obtenu respectivement 17.713 et 7.530 votes de préférence.

Réactions de deux candidats turcs

 M. Sabih AKAY (candidat à la Chambre, PRL)
 "L'article litigieux allègue - dans un but bien évident de dénigrement des candidats dénoncés comme "candidats du lobby turc et du régime d'Ankara" - que la population belge d'origine turque s'élève à Ö 20.000 personnes, au lieu d'environ 5.000 actuellement recensés sur la circonscription de Bruxelles - Hal - Vilvoorde (Assyriens compris). Ce qui, bien entendu, permet d'apprécier tout autrement mes 1.318 votes de préférence, ainsi que le score des autres candidats. De même, il est intellectuellement malhonnête de comparer les scores de candidats de cette seule circonscription à ceux de candidats placés sur des listes du Sénat ou du Parlement Européen, qui recouvrent l'ensemble de leur communauté (Flandre ou Wallonie) et Bruxelles.
 "Cette curieuse méconnaissance de la population d'origine turque et du fait électoral en général prêterait à sourire si ce même bulletin 'd'information' ne traitait les divers candidats au score appréciable - moi particulièrement - de "candidats du lobby turc à Bruxelles", "chevaux de Troie (ou de frise !) du régime d'Ankara" jouissant d'une "mobilisation à l'échelle communautaire par les milieux d'extrême droite et diplomatiques turcs", candidats que l'article oppose aux autres qualifiés de "candidats démocrates turcs et kurdes". Ceci revient à dire que je serais non seulement non-démocrate, mais encore un candidat de l'extrême droite, ce qui est une accusation extrêmement grave et non fondée. Je tiens à souligner que le fait d'être nationaliste n'a rien à voir avec l'extrême droite et que, n'en déplaise à M. Özgüden, la Turquie compte des milliers de citoyens, de gauche et de droite, qui aiment leur pays, leur culture et leurs racines. La République Turque, qualifiée avec mépris de "régime d'Ankara", est un état de droit, démocratique et laïc, reconnu en tant que tel par tous les pays du monde depuis 1923.
 "Je tiens également à rappeler au rédacteur en chef d'un bulletin censé informer le public, qu'un immigré pour raisons essentiellement économiques ne peut être assimilé à un réfugié politique et que le système démocratique belge permet à chaque électeur de porter sa voix vers le candidat qu'il estime, lui, démocrate (et pas forcément extrémiste ou séparatiste)."
 Nos réponses:
 1. Si l'on compte sur les chiffres donnés par la presse turque, qui a fort soutenu M. Akay dans sa campagne électorale, le nombre des électeurs d'origine turque s'élevait à plus de 20 mille en Belgique (Milliyet, le 15 juin 1999). Il est vrai que 5 mille au maximum ont voté dans la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvoorde, contre ±5 mille en Wallonie et ±10 mille en Flandre.
 Toutefois, même avec cette répartition, le résultat obtenu par les candidats du lobby turc reste toujours dérisoire par rapport à celui des candidats turcs et kurdes dans la communauté flamande (c.à.d, dans l'ensemble des régions flamande et bruxelloise.)
 Alors que les votes de préférence de M. Akay n'étaient que ±26% (1.318 sur 5.000), ils s'élevaient à ±120% (18.033 sur ±15.000) pour Meryem Kacar (Agalev), à ±118% pour Kazim Ozcan (Agalev) et à ±107% pour Fatma Pehlivan (SP).
 Ces chiffres démontrent qu'ils ont réussi d'obtenir les votes de préférence non seulement des électeurs d'origine turque ou kurde, mais également des électeurs autochtones ou d'origines différentes, ce grâce à leur engagement démocratique pour le bien-être de la société pluriculturelle de Belgique.
 2. Quant au soutien des milieux d'extrême-droite ou diplomatiques turcs à sa campagne électorale, si sa mémoire lui trahit, nous conseillons vivement à M. Akay de revoir les journaux quotidiens turcs de la période électorale.
 Les promesses de M. Akay comme la constitution d'un "lobby turc" dans la Chambre belge ou bien l'érection à Bruxelles d'un monument à la mémoire de l'Empire ottoman correspondent tout à fait aux revendications de ces milieux.
 De plus, le fait qu'il qualifie toujours, même dans sa réponse ci-haut, l'Etat actuel en Turquie comme "un état de droit, démocratique et laïc" alors que ce dernier est continuellement condamné par les institutions juridiques internationales pour la violation systématique des droits de l'homme, est largement suffisant pour mettre en évidence ses affinités politiques.
*
 M. Ramazan KOYUNCU (Candidat au Conseil régional de Bruxelles, PS):
 "Qui êtes-vous? Au nom de qui pouvez-vous parler de moi? Si j'avais fait quelque chose incorrecte, venez chez moi et dites-le à ma face. Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas du tout non plus. Ne faites pas semblant d'intellectuel, vous ne l'êtes pas du tout. Donc, je ne vous salue pas!"
 Ce texte nous a été envoyé en turc par E-mail.
 No comment!

EN BREF/IN BRIEF

(TIHV news on human rights violations/Dépêches de la TIHV sur les violations des droits de l'Homme)

 Children Beaten: Seven children, who were detained in Inönü Quarter of Istanbul Sefaköy about one week ago on the accusations of "theft," were reportedly tortured at the police station they had been taken to. (Evrensel-TIHV, July 2, 1999)
 Vendor Detained: Tahir Oguz, the vendor of the journal Azadiya Welat in Adana, was detained by the police on 30 June.  (Ozgur Bakis-TIHV, July 2, 1999)
 Sentence to Güzel Upheld: The 8th Penal Chamber of the Supreme Court upheld the one year's imprisonment given to Hasan Celal Güzel, former Chairperson of the Re-Birth Party (YDP), by Ankara SSC. (Ozgur Bakis-TIHV, July 2, 1999)
 Torture in Detention: In Istanbul, Yesim Özdemir, Deniz Sinan and Nurhak Öz were reportedly detained on 29 June while they were distributing the leaflets prepared by Community Houses (Halkevleri) in connection with the Sivas massacre of 2 July 1993, and they were tortured at the Political Police Center where they had been taken to. (Evrensel-TIHV, July 5, 1999)
 Executive of Göç-Der Beaten, Association Closed: Izmir Branch of the Migrants' Association of Social Solidarity and Culture (Göç-Der), which was opened on 1 July, was closed down by the police on the same day. Duran Boztepe, the chairperson of the branch, was detained by the police raiding his house in the night of 1 July. Duran Boztepe, who was released at the same night, disclosed that he had been beaten in detention and threatened to death. (Ozgur Bakis-TIHV, July 5, 1999)
 Pressure in Prisons: In Siirt E Type Prison, visits by distant relatives (such as uncles and aunts) were banned. Relatives from second or third degree were not allowed to meet their relatives in prison last week, on the grounds that they were not blood relatives. In Adana Kürkçüler Prison, lawyer Arzu Zamar was not allowed to see her clients on the grounds that she was not given proxies. Meanwhile, the hunger strike staged by Özgür Deniz in Kürkçüler Prison on the demand of transfer to another prison, is under way. (Ozgur Bakis-TIHV, July 5, 1999)
 Confiscated Publication: The journal Özgür Halk was closed for one month by Istanbul SSC on the grounds that "separatist propaganda was disseminated" in certain articles published in the issue of the journal dated 15 February 1995. (Ozgur Bakis-TIHV, July 5, 1999)
 Anniversary of Sivas Massacre: Rallies were held in Sivas, Istanbul, Ankara, Izmir, Adana and Tunceli on the anniversary of the Sivas massacre of 2 July 1993, during which 37 people were killed. In Mersin, the Governorate did not give permission for the activity to be organized by the Pir Sultan Abdal Cultural Association. (Ozgur Bakis-TIHV, July 5, 1999)
 Detentions in Semdinli: In Semdinli, Hakkari, gunshots were heard in the vicinity of the gendarmerie station in the night of 1 July subsequent to which soldiers raided certain houses in Yenimahalle quarter. During the raids, 67 people were detained, including Semsettin Uysal, the People's Democracy Party (HADEP) former District Chairperson. (Ozgur Bakis-TIHV, July 5, 1999)
 Torture in Detention: S.I. (17), F.Ç. (19), B.T. (19), N.A.(17), Ü.I. (13) and A.P., who were detained by police officers from the Theft Branch of Istanbul Public Order Branch Directorate on 26 June on the accusations of "theft," were reportedly tortured in detention. (Milliyet-TIHV, July 6, 1999)
 Death Penalty Demand: The trial launched against 15 persons on the claims of planting a bomb at Misir Bazaar in Istanbul, and killing 7 persons and wounding 120 others on 9 July 1998, continued at Istanbul SSC on 5 July. Death penalty is sought for remanded defendants Pinar Selek, Abdülmecit Öztürk, Alaattin Öget, Isa Kaya and Kübra Sevgi under Article 125 of the Turkish Penal Code. (Hürriyet-TIHV, July 6, 1999)
 Claudia Roth Hindered: Claudia Roth, the Chairperson of the Human Rights Commission within the German Parliament, was not allowed to visit Akin Birdal, former IHD Chairperson, and Leyla Zana, the DEP MP, in Ankara Central Closed Prison. Roth went to the prison on 5 July, accompanied by IHD Chairperson Hüsnü Öndül, and she sent the flowers she had brought for Birdal and Zana via Hüsnü Öndül as she was not allowed inside the prison. (Evrensel-TIHV, July 6, 1999)
 Death in Detention: Mustafa Koca (45), who had been detained in Çanakkale on the claims of "being drunk" reportedly died. The autopsy report read that there were traces of blow on the head and body of Koca. (Milliyet-TIHV, July 7, 1999)
 Death Penalty Demand: The trial launched against the members of the "Karagümrük Gang" in connection with the killing of repentant militant Mustafa Duyar in Afyon Prison started at Ankara SSC on 5 July. Defendants Nuri Ergin and his brother Vedat Ergin are prosecuted on the demand of the death penalty. (Ozgur Bakis-TIHV, July 7, 1999)
 Ugur Mumcu Trial, Death Penalty Demand: The prosecution of Abdullah Çetin Argun on the claims of participating in the killing of journalist Ugur Mumcu in a bomb explosion on 24 January 1993, continued at Ankara SSC on 6 July. The death penalty is sought for Argun in the trial.  (Cumhuriyet-TIHV, July 7, 1999)
 Confiscated Book: Istanbul Penal Court of Peace No. 3 confiscated the book entitled "Nick Name: Hezbollah, The Story of Turkey's Hezbollah" written by journalist-writer Faik Bulut and journalist Mehmet Faraç, on the grounds that "the republic and security forces were insulted." (Cumhuriyet-TIHV, July 7, 1999)
 Journal Closed: Istanbul SSC decided the closure of the journal Özgür Gelecek on the grounds that "separatist propaganda is disseminated" in certain articles that had appeared in the journal. The journal had also been closed by Istanbul SSC on 4 June for one month. (Ozgur Bakis-TIHV, July 7, 1999)
 Political Party Executive on Trial: The trial launched against Re-birth Party (YDP) former Chairperson Hasan Celal Güzel under Article 312 of the Turkish Penal Code on the accusation of "inciting people into enmity" in a speech he delivered in Afyon, commenced at Ankara SSC on 5 July. The court board decided to postpone the trial for the compilation of missing documents in the case file. (Ozgur Bakis-TIHV, July 7, 1999)
 Incident in Batman: On 6 July, a person whose name could not be revealed died in the vicinity of 10 April Police Station in Batman. Police authorities stated that the person, whom they claimed to be a PKK militant of about 35 years of age, had approached the police station in order to carry out a suicide attack at around 21.10, and shot dead in the fire launched by the police officers on guard when he had not obeyed the "stop warning." (Milliyet-TIHV, July 7, 1999)
 Torture in Detention: Ayse Tusun, a reporter with the daily Ozgur Bakis, was reportedly detained and subsequently tortured when she went to the spot after the suicide attack in Adana on 5 July. (Ozgur Bakis-TIHV, July 8, 1999)
 Prisoners Beaten: Six prisoners were reportedly beaten by soldiers in the prison link vehicle on the way to Bergama Prison after attending their trial at Izmir SSC on 6 July. Out of the 6 prisoners who are prosecuted on charges of "being members of the Revolutionary People's Liberation Party-Front (DHKP-C)," four were released in the hearing held on 6 June. (Ozgur Bakis-TIHV, July 8, 1999)
 Teacher Convicted: The trial launched against Sezgin Yatagan, a teacher at Cumhuriyet Primary School in Hafik District of Sivas, on the accusations that he had "insulted the army" in a lecture held in 1998, ended at Sivas Heavy Penal Court No. 1 on 7 July. Sezgin Yatagan was sentenced to 10 months in prison under Article 159 of the Turkish Penal Code. (Cumhuriyet-TIHV, July 8, 1999)
 IHD Branch Raided: The IHD Antep Branch was raided by the police on 8 July. Two members of the IHD, Selda Torunoglu and Songül Tilkidag, were detained on 7 July while they were collecting signatures within the framework of the campaign launched by the IHD against the death penalty. In the raid against the IHD Branch on 8 July, the police detained IHD Executive Board member Ali Simsek. (Evrensel-TIHV, July 9, 1999)
 Pressure in Prisons: Two political prisoners in Çankiri E Type Prison were reportedly beaten by soldiers. Upon the beating of the prisoners on the way back to prison from Ankara SSC, the prisoners prosecuted in Revolutionary People's Liberation Party-Front (DHKP-C) trials allegedly broke the doors of the wings, occupied the malta (a large passage connecting the wings), and took 6 prison wardens as hostages. (Evrensel-TIHV, July 9, 1999)
 Persons Killed: In Istanbul, a woman named Kadriye Celik was killed by the police on 10 July. On the same day, it was claimed that a person named Dursun Savasir died when he had fallen down from a construction site while escaping from the police. (Ozgur Bakis-TIHV, July 12, 1999)
 Death in Prison: Mehmet Fakir, an ordinary prisoner at Istanbul Metris Prison, died on 11 July. It was claimed that Mehmet Fakir, whom the Court Board had decided to release in the trial he had been accused of wounding a person, had fallen down at bathroom and his neck had been broken. (Sabah-TIHV, July 12, 1999)
 Torture in Detention: Mehmet Benzer, an executive member of the People's Democracy Party (HADEP) Küçükdikili (Adana) Organization, disclosed that he had been abducted on 8 July by 9 persons introducing themselves as members of the JITEM (Gendarmerie Intelligence and Anti-Terror Unit), and that he had been tortured.  (Ozgur Bakis-TIHV, July 12, 1999)
 Torture in Detention: Halil Yelden, who had been detained in _zmir on 2 July, was reportedly hospitalized because of the torture inflicted on him. (Cumhuriyet-TIHV, July 12, 1999)
 Person Beaten by the Police: A person named Mehmet Yasar disclosed that he had been beaten on the street by the police in Adana on 5 July. (Ozgur Bakis-TIHV, July 12, 1999)
 Hunger Strikes in Prisons: The hunger strike staged on 19 May by Kemal Evcimen, Atilla Selçuk and Cemal Yasar (the owner of the newspaper Özgür Karadeniz), prisoners at Erzurum Special Type Prison, on the demand of transfer to another prison, is underway. The health situation of Cemal Yasar has reportedly deteriorated. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, July 12, 1999)
 Political Party Executive Member Convicted: The Supreme Court upheld the sentence of 1 year in prison and the fine of TL 1,520,000 given to Arif Atalay, a former HADEP executive member, by Adana SSC in connection with the speech he had delivered in the course of the Newroz celebrations in 1998. (Ozgur Bakis-TIHV, July 12, 1999)
 Attacks against the Press: Orhan Akin, a vendor of the daily Ozgur Bakis in Izmir, and S. K., who distribute the journal Jiyana Rewsen that is published by the Mesopotamian Cultural Center (MKM), were detained by the police on 11 July. The 87 th issue of the journal Odak was confiscated by Istanbul SSC on the grounds that "separatist propaganda was disseminated" in certain articles published in the journal. The journal Odak started publication recently after the 3-month closure order. (Evrensel-Ozgur Bakis-TIHV, July 12, 1999)
 Journalist Remanded: Faruk Demirel, the editor-in-chief of the local daily Sandikli Postasi which is published in Sandikli District of Afyon, and his friend Ayhan Dursun were remanded on 12 July following a dispute with Public Prosecutor. (Evrensel-TIHV, July 13, 1999)
 Death in Detention: Alpaslan Yelden (37), who was detained in Izmir on 2 July, died at Yesilyurt State Hospital, where he was under medical treatment, on 15 July. (Cumhuriyet-TIHV, July 19, 1999)
 Woman Killed by Soldiers: In Karamese Village of Batman, a woman named Yildiz Aksoy was killed in the fire opened by soldiers on 15 July. (Ozgur Bakis-TIHV, July 19, 1999)
 Death in Diyarbakir: A woman named Medine Öncel died in Diyarbakir when she jumped down from the seventh floor in order not to be detained by the police. Medine Öncel, a member of the Peopleís Democracy Party (HADEP), had reportedly been detained during the raid against the HADEP Diyarbakir Provincial Organization Office on 16 November 1998, and tortured throughout 12 days she had been kept in detention. Hamit Çakir, who had been detained in the same raid, had been tortured to death at the Security Directorate. (Ozgur Bakis-TIHV, July 19, 1999)
 Death in Antalya: Esref Bilmez, who was running away from the police on 17 July, jumped down the rocks nearby the sea (at height of about 50 meters from the sea) and died. (Hürriyet-TIHV, July 19, 1999)
 Prisoner Died: A political prisoner named Esref Özkaya, who was suffering from disorder in his kidneys and who was brought to Ankara Numune Hospital from Zile (Tokat) Prison for medical treatment, died on 13 July. (Evrensel-TIHV, July 19, 1999)
 Death Penalty Demand: The trial launched against Ergin Atabay, Abdullah Günay, Azime Isik and Metin Yamalak on the accusations of ìpelting Mavi Çarsi mall in Göztepe, Istanbul, with Molotov cocktails on 13 March and causing the deaths of 13 people,î started at Istanbul SSC on 14 July. Death penalty is sought for the defendants. (Sabah-Cumhuriyet-TIHV, July 19, 1999)
 Closure Trial against Ozgur Bakis: Istanbul SSC Prosecution Office launched a trial against the daily Ozgur Bakis, demanding the closure of the daily. The trial was launched in connection with a news story, headed ìPKK gave support to Öcalan,î which was published in the issue of the daily dated 3 June. In the trial, an imprisonment term was sought for Hasan Deniz, the editor-in-chief of the daily Ozgur Bakis who had been remanded on 4 July, under Article 169 of the Turkish Penal Code on the accusations of "aiding an illegal organization." (Ozgur Bakis-TIHV, July 19, 1999)
 Attacks against the Press, Tortured Journalist: A child named E. G. (14), one of the vendors of the daily Ozgur Bakis in Adana, was beaten by the police on 13 July. E.G. disclosed that he had been forcibly put in a car by two plain clothes police officers on Sakirpasa Street, that he had been beaten, threatened to stop distributing the daily, and that he had been thrown out of the car whilst the car was on the way. Serpil Kaymaz, one of the vendors of the journal Azadiya Welat (published in Kurdish) who was detained along with vendors Masallah Uçar and Ali Çankaya while distributing the journal in Antep on 11 July, disclosed that she had been tortured in detention. Serpil Kaymaz stated that she had been beaten, and threatened to stop distributing the journal. Serpil Kaymaz lodged an official complaint against the police officers. Meanwhile, Metin Bulut, Adana representative of the journal Azadiya Welat, and staff members of the journal, Sultan Oguz, Özhan Sincar and Faruk Yüksel, were detained at Adana Sakirpasa Airport they went to get issues of journal sent via plane on 16 July. The journalists were released after a while. (Ozgur Bakis-TIHV, July 19, 1999)
 Trial against Eren Keskin: A trial was launched against IHD Istanbul Branch Chairperson Eren Keskin on the claims that "she praised an act considered to be an offence by the law" under Article 312 of the Turkish Penal Code. The trial was reportedly launched because Eren Keskin had said in the press statement she held on 21 March, "It may surprise you but we will defend the rights of the guerilla" meaning the PKK militants who had died in clashes. The trial will commence at Beyoglu Penal Court of First Instance No. 4. ( Cumhuriyet-TIHV, July 19, 1999)
 Youths on Trial: The prosecution of the 16 youths, who had been given heavy imprisonment terms by Izmir SSC on the claims of "being members to DHKP-C,î upon the annulment of the decision by the Supreme Court, has started again on 13 July. (Milliyet-TIHV, July 19, 1999)
 Teachers Exiled: In Diyarbakir, 35 teachers who work for private lecture schools were ousted from work under State of Emergency Law. (Cumhuriyet-TIHV, July 19, 1999)
 Poster Banned: Elazig Penal Court of Peace has decided, on 12 July, the confiscation of the posters issued by Laborís Party (EMEP) to protest the governmentís initiative to reform the social security system. Upon this decision, it was also banned in Ankara and Kayseri to hang the posters. (Sabah-TIHV, July 19, 1999)
 Detentions, Arrests: Safiye Akalin, an executive member of HADEP Ankara Provincial Organization, who was released along with HADEP Chairperson Murat Bozlak and other executives of the HADEP in the hearing at Ankara SSC on 12 July, was detained on the same day she was released.  (Milliyet-Ozgur Bakis-TIHV, July 19, 1999)
 Woman Shot by Soldiers: A woman named Sitki Dindar was shot dead in the fire opened by soldiers in the region between Bozkus and Germika villages located in Eruh, Siirt on 15 July. Sitki Dindar reportedly had mental problems. Dindar was buried on 16 July by Siirt Municipality at the graveyard for homeless people. (Ozgur Bakis-TIHV, July 20, 1999)
 Vendor Beaten by the Police: R.T. (15), a vendor for the daily Ozgur Bakis in Batman, was reportedly detained by the police on 18 July, beaten for about two hours and threatened. (Ozgur Bakis-TIHV, July 20, 1999)
 Newspaper Closed: The newspaper Proleter Halkin Birligi has been closed for one month due to some articles published in the 51st issue of the newspaper. (Evrensel-TIHV, July 20, 1999)
 Death Penalty Demand: Istanbul SSC Prosecution Office launched a trial against Sirri Usta and Ramazan Sevket Yilmaz, who have been accused of "being members of the Revolutionary Communists' Union of Turkey (TIKB)," on the demand of the death penalty under Article 146 § 1 of the Turkish Penal Code. (Evrensel-TIHV, July 21, 1999)
 Beaten by the Police: In Diyarbakir, a person named Hakan Buldu was beaten by plaint clothes police officers, who stopped him when they saw that he was reading the "Additional Defense" by PKK leader Abdullah Öcalan on 19 July. Hakan Buldu disclosed that he had been beaten on the street and insulted when he rejected to say where he had got the book. (Ozgur Bakis-TIHV, July 21, 1999)
 Prisoner Prevented from Medical Treatment: Leyla Büyükdag Bütüner, who suffers from "myopic retinal degeneration" because of the torture inflicted on her, was referred from Gebze Prison to Bakirköy (Istanbul) Juvenile and Women Prison on 19 July. Bütüner had said the following as to the problems she had faced: "Today, here (Gebze Prison), I am able to live on my own. I have been here for 5 years, and I know where is a turn and where is a stair. To live in another prison is a disadvantage for me." (Evrensel-Radikal-TIHV, July 21, 1999)
 Daily's Office Raided: Batman Office of the daily Ozgur Bakis was raided by the police on 19 July. During the raid, Batman Representative Narin Adsan, reporters Salih Erol, Kemal Sahin, Hüseyin Gündüz, staff members Selim Imret, Filiz Yürek and Resat Tunç, a guest in the office, Melek Behmandogu, were detained. (Ozgur Bakis-TIHV, July 21, 1999)
 Abducted Teachers: Filiz Tan, the wife of a teacher named Cengiz Tan, who was abducted along with another teacher, Ibrahim Tanrioglu, in the vicinity of Mount Erek close to Sarmaç Village of Van on 16 May, applied to the IHD. (TIHV, July 21, 1999)
 Pressure to Become an Informer: Haluk Kaya, who was detained on the way between Izmir and Torbali disclosed that he had been beaten for about an hour in a deserted area and had been forced to become an informer. (Ozgur Bakis-TIHV, July 22, 1999)
 Vendors Beaten: Serpil Kaymaz and Mehmet Akbas, vendors for the newspaper Azadiya Welat (published in Kurdish), who had been detained on 21 July in Sahinbey, Antep, disclosed that they had been beaten in detention. (Ozgur Bakis-TIHV, July 22, 1999)
 Death in Prison: An ordinary prisoner at Mersin E Type Closed prison named Mehmet Yildiz hanged himself on 21 July. Mehmet Yildiz reportedly attempted to commit suicide also in 1998. (Evrensel-TIHV, July 22, 1999)
 Suspicious Death in Iskenderun: It has been claimed that Ahmet Geçgil, who was detained in Iskenderun District of Hatay along with persons named Murat Tekin, Nevzat Çelik, Çetin Yildirim and Emin Yildirim on the accusations of "being members of the PKK," had trod on a mine and died on 22 July in the vicinity of Tasoluk Village of Kirikhan District, where he had been taken to show the equipment of the PKK. (Ozgur Bakis-TIHV, July 23, 1999)
 Woman Shot by Police: A woman named Ülkü Haradik, who was sitting at the balcony of the house she went as a guest, was heavily wounded in the fire opened into the air by the police while they were chasing after a person in Teomanpa_a Quarter of Antalya on 22 July. (Milliyet-TIHV, July 23, 1999)
 Villagers Beaten: Zeynep Kaplan, a 3-month pregnant woman, reportedly had a miscarriage when she was beaten by special team members at Esendere Quarter of Bostaniçi Town of Van on 18 July. During the raid against the house of Ali Albay, persons named Muteber Albay, Ali Albay, Makbule Albay, Çavres Albay, Musa Albay, Haci Albay and Selim Öcek were reportedly wounded due to the beating, and a person named Bedri Alpay was detained. (TIHV, July 23, 1999)
 Hezbollah Trial, Death Penalty Demand: The trial launched against 25 people on the accusations of "being members of the Ilim wing of the radical Islamic Hezbollah organization, killing 54 people in Mardin between the years 1991 and 1994, and wounding 17 others in the same period," continued at Diyarbakir SSC on 22 July. Death penalty is sought for 15 of the defendants, and various imprisonment terms for the remaining 10 defendants. (Cumhuriyet-TIHV, July 23, 1999)
 Incidents in Semdinli: Siddik Tekin, a HADEP executive member Semdinli District Organization, and persons named Hasim Elma and Tayyar Kiliç, who were all detained by soldiers raiding Altinsu Village of Semdinli, Hakkari, on 21 July, were given medical reports by Semdinli State Hospital on 22 July, certifying their inability to work for 10 days, each. (Ozgur Bakis-TIHV, July 23, 1999)
 IHD Antep Branch Closed: Antep Governorate closed IHD Antep Branch for 3 months. Branch Chairperson Nail Ulutas disclosed that the Governorate did not show any grounds for its decision. Upon the closure order, the Branch office was sealed by the police on 25 July. (Ozgur Bakis-TIHV, July 26, 1999)
 Journalist Tortured: Salih Karadag, reporter with the journal Özgür Halk, disclosed that he had been tortured at a forest where he had been taken after having been detained in Adana on 21 July. (Ozgur Bakis-TIHV, July 26, 1999)
 Tortured Journalist: Emel Aslan, Mardin Representative of the journal Azadiya Welat, who was detained in Kiziltepe, Mardin, on 21 July, was reportedly tortured in detention. In a statement made by the journal Azadiya Welat, it was disclosed that Aslan had been tortured at Kiziltepe Security Directorate where she had been taken to. (Ozgur Bakis-TIHV, July 26, 1999)
 Homosexual Tortured: A homosexual named Mustafa Öncel disclosed that he had been detained in Beyoglu, Istanbul, on 22 July, and that he had been beaten for 4 days at Beyoglu Team Directorate where he had been taken to, and that his eyebrows and hair had been cut with a razor.  (Evrensel-TIHV, July 26, 1999)
 Pressure in Prisons: Fikret Eski, Turan Obay and Resat Ekti, prisoners at Istanbul Metris Prison who were transferred to Kirklareli Prison where most of the inmates are repentant militants, have reportedly been put in cells for one person. The relatives of the 3 prisoners disclosed that the 3 persons had been tortured by the prison warders and the repentant militants, that they had been deprived of food and drink, and that their money had been seized. (Ozgur Bakis-Evrensel-TIHV, July 26, 1999)
 Detentions, Arrests: The police intervened in the meeting held at Karacaahmet Cemetery in Istanbul on 25 July, which was held on commemoration of Hüseyin Demircioglu, one of the prisoners who died during the death fast in 1996. About 100 people were detained, including Mehmet Demircioglu's parents. (Ozgur Bakis-Evrensel-TIHV, July 26, 1999)
 Newspaper Vendor Beaten: Engin Türk, a vendor of the daily Ozgur Bakis who was detained in Narlidere, Izmir, on 25 July, disclosed that he had been beaten for 8 hours at Narlidere Police Station where he had been taken to, and that he had been forced and threatened to be an informer for the police. (Ozgur Bakis-TIHV, July 27, 1999)
 Former MP Remanded: Musa Okçu, former MP for Batman from the Welfare Party (RP) which was closed by the Constitutional Court, was remanded by Batman Penal Court of Peace on 26 July. It has been reported that an investigation was launched against Musa Okçu by Batman Public Prosecution Office on the accusations of "insulting the judiciary and the army" in a statement he made. (Radikal-TIHV, July 27, 1999)
 Detentions, Arrests: Ersin Eroglu, who was detained in Tokat on the accusations of "being a member of the Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TIKKO)," was remanded by Tokat Penal Court of Peace on 26 July. (Cumhuriyet-TIHV, July 27, 1999)
 Prisoner Tortured: Nuri Karadeniz, a prisoner at Gümüshane Prison, was reportedly tortured in order to force him to become a repentant. (Cumhuriyet-TIHV, July 28, 1999)
 Death Penalty Demand: The trial launched against 11 people on the accusations of carrying out the bomb attack against Çankiri Governor Ayhan Çevik on 5 March, continued at Ankara SSC on 27 July. Death penalty is sought for Kemal Ertürk, Lale Açik, Nihat Konak and Bülent Ertürk under Article 146 of the Turkish Penal Code, and imprisonment terms between 15 years and 22 years 6 months are sought for Sener Kökten, Özgür Deniz Demirdis, Sevinç Güden, Selahattin Yurdaer, Murat Demirdis, Turan Açik and Arap Deniz on the accusations of "membership to an illegal organization." (Evrensel-TIHV, July 28, 1999)
 Demonstrators Beaten: On 27 July, the police intervened in the ceremony held at Istanbul Kocasinan Cemetery in commemoration of Yemliha Kaya and Osman Akgün, who died during the death fast in 1996. Seyhan Basel, who was heavily beaten by the police, was hospitalized. Twenty people, who arrived at the Cemetery after this incident, were also detained under beating by the police. (Evrensel-Ozgur Bakis-TIHV, July 28, 1999)
 Confiscated Publications: The fourth issue of the journal Roja Teze, which came out after the closure of the journal Hevi, and the 139th special issue of the journal Partizan were confiscated by Istanbul SSC on the grounds that "separatist propaganda was disseminated and illegal organizations were praised" in certain articles. (Evrensel-TIHV, July 28, 1999)
 Trade Unionist Detained: Osman Küles, former Chairperson of Batman Branch of the Belediye Is (trade union of municipality workers), was forcibly put in a car and taken away by 4 persons, who declared that they were police officers, when he was waiting outside Ümraniye (Istanbul) Prison for a visit on 27 July. (Ozgur Bakis-TIHV, July 28, 1999)
 Prevented From Medical Treatment: Zeynep Avci, who had been raped in detention when she had been detained in November 1996, was reportedly prevented from receiving the necessary medical treatment. Zeynep Avci was transferred from Gebze Prison to Istanbul Bakirköy Women and Juvenile Prison about 10 days ago for medical treatment. (Ozgur Bakis-TIHV, July 29, 1999)
 Prisoner Prevented from Medical Treatment: A prisoner at Çankiri Prison, was not given the necessary medical treatment although "there was a substance around his right knee, which should be taken out with an operation." His relatives disclosed that Abdullah Aktekin had occasionally been taken to hospital but he had not been given the medical treatment, and that he could attend the visits with the help of his friends. (Ozgur Bakis-TIHV, July 29, 1999)
 Hunger Strike in Prison: Murat Cingöz, a remand prisoner in Afyon Prison who has been accused of "being a member of the radical Islamic Ceysullah (Soldiers of the God) organization," reportedly began to stage a hunger strike 20 days ago, demanding to be taken out of the cell where he has been kept for one month and his transfer to a prison around Istanbul, where his trial is under way. Çakici in 1994. (Milliyet-TIHV, July 29, 1999)
 Pressure on the Press: Zeynel Ergin, the owner and the editor-in-chief of the newspaper Halkin Günlügü, was sentenced to 6 months in prison and fined TL 456,690,000 by Istanbul SSC. The SSC also ordered the closure of the newspaper Halkin Günlügü for a total of 25 days, one being for 15 days, on the grounds that "illegal organizations were praised" in certain articles published in the newspaper. The news paper Dayanisma was closed by Istanbul SSC for 15 days, on the grounds that "people were incited to enmity" in certain articles published in the 62nd issue of the newspaper. The Özgür Gelecek was also closed for 15 days. Makbule Türk, the editor-in-chief of the newspaper Alinterimiz, was remanded on 28 July by Istanbul SSC on the accusations of "aiding an illegal organization." (Ozgur Bakis-TIHV, July 29, 1999)
 Political Party Executive Member and Translator Convicted: The Supreme Court upheld the 10 months' imprisonment and the fine of TL 1,266,000 given to Fehime Aslan by Adana SSC. Fehime Aslan had translated the speech delivered in Kurdish by Arif Atalay, a former executive member of the People's Democracy Party (HADEP), during the "Festival on Solidarity with People," which was organized by Adana Branch of the Mesopotamian Cultural Center (MKM) and the HADEP Adana Provincial Organization. Ten months' imprisonment given to Arif Atalay in the same trial was also upheld, and it was suspended for 4 months. (Ozgur Bakis-TIHV, July 29, 1999)
 Detentions, Arrests: Görkem Turgut Feritoglu, reportedly wanted in connection with 1 year 8 months' imprisonment given to him by Istanbul SSC on the accusations of "being a member of the Marxist Leninist Communist Party (MLKP)," was detained in Meric District of Edirne on 27 July. Ali Yildiz, Zeynel Yildiz and Baris Aktan, members of the Labor's Party (EMEP) who were detained in Mazgirt District of Tunceli on 27 July, were reportedly insulted in detention. (Evrensel-Sabah-TIHV, July 29, 1999)
 Still-Born Baby in Prison: The baby Filiz Çelik, on trial on the accusations of being a member of the PKK, was still-born. Filiz Çevik was transferred to Haydarpasa Numune Hospital with the prison vehicle on 26 July when she had problems in her pregnancy. Filiz Çevik was sent back to the prison on 27 July, and transferred back to the hospital on 28 July. She was operated by doctor Nurettin Akan, but the baby, who was given birth with cesarean section, was still-born due to wrapping of the cord. (Ozgur Bakis-TIHV, July 30, 1999)
 Ill-Treatment in Detention: The people detained during the ceremony held at Istanbul Kocasinan Cemetery on 27 July in commemoration of Yemliha Kaya and Osman Akgün, who had died during the death fast in 1996, were reportedly ill-treated in detention. (Ozgur Bakis-TIHV, July 30, 1999)
 Mayor Remanded: Kamil Atak, the Mayor of Cizre, Sirnak, and the chieftain of the Tayan tribe, was detained in Van at his arrival to Van by plane from Ankara on 29 July. Kamil Atak was remanded by the court he was referred to. Kamil Atak has been on trial on the demand of the death penalty at Van Heavy Penal Court on the accusations of being responsible for the killing of two shepherds in Çatak, Van, in 1986. An arrest warrant in absentia had been issued against Kamil Atak in 1986. (Sabah-TIHV, July 30, 1999)

 
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