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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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23e Année - N°253

September/Septembre 1999


La révolte du juge suprême

contre le régime militariste

INTERIOR POLITICS:POLITIQUE INTERIEURE

La révolte du juge suprême contre le régime militariste

 Le président de la Cour de cassation Sami Selcuk a tenu le 6 septembre un vibrant plaidoyer pour plus de démocratie en Turquie et estimé que sa constitution "déficiente" devait être modifiée en ce sens avant son entrée dans le 21ème siècle.
 "Il nous faut plus de démocratie, plus de citoyens qui pensent sans en être empêchés par les lois. Une démocratie ne peut accepter des interdits", a-t-il dit dans son discours pour l'ouverture de la nouvelle année judiciaire.
  "La Turquie a une constitution mais n'est pas un pays constitutionnel. Nous ne pouvons entrer dans un nouveau siècle avec la constitution de 1982", a déclaré M. Selcuk, en présence du président Suleyman Demirel et du Premier ministre Bulent Ecevit.
 Il réclame solennellement la transformation de la république en une réelle "république démocratique", une demande qui est pleinement partagée par tous les opposants du régimes y compris les Kurdes et les Islamistes.
 La constitution turque a été rédigée sous le contrôle des auteurs du coup d'Etat militaire de 1980 et fait l'objet de vives critiques, notamment pour ses lacunes dans le domaine des droits de l'Homme et de la liberté d'expression.
 Sami Selcuk a estimé que la Turquie devait se conformer totalement aux droits universels, notamment au niveau des droits de l'Homme, "sans apporter des règlements qui lui sont propres, et qui changent leur contenu".
 Il a également déclaré que "la laïcité" et "l'Atatürkisme"  imposés par les militaires ne seraient pas du tout compatibles avec la démocratie.
 Plus de 2.000 plaintes contre la Turquie attendent d'être examinées par la Cour européenne des Droits de l'Homme, qui a déjà réclamé des milliers de dollars de dommages à la Turquie lors de précédents procès.
 "Je réclame la démocratie la plus développée pour mon peuple, qui la mérite", a-t-il lancé, insistant sur la nécessité de l'indépendance de la justice qui selon lui a été bafouée au fil des années par les différents gouvernements n'ayant pas appliqué le principe de la séparation des pouvoirs.
 Sami Selcuk, connu pour son franc-parler et pour son dialogue avec toutes les forces démocratiques, a été élu président de la Cour de cassation par son assemblée générale début juillet.
 L'une des premières affaires à l'agenda de la Cour de cassation sera l'examen, en octobre, de la condamnation à mort d'Ocalan, condamné pour trahison et tentative de diviser la Turquie au terme de l'article 125 du code pénal turc par une cour de sûreté de l'Etat le 29 juin.
 Alors que le discours du juge suprême est applaudi par beaucoup d'éditorialistes et de leaders d'opposition, les chefs de l'Armée et les leaders politiques proches des militaires ont déjà manifesté leur mécontentement notamment en ce qui concerne les paroles relatives à la laïcité.
 Le chef de l'Armée, le général Kivrikoglu, avait déclaré il y a quatre jours, le 3 septembre, que les forces armés turques allaient combattre les ennemis de la déclaration du 28 février du Conseil national de la Sécurité (MGK), dominé par les militaires, autant qu'il le faudra et "même mille ans si cela s'avère nécessaire!" (Communiqué de presse Info-Türk, le 7 septembre 1999)

La députée au foulard a perdu sa nationalité turque

 La députée islamiste Merve Kavakci, qui avait fait scandale en portant le foulard au parlement, a perdu sa bataille pour conserver la nationalité turque et son mandat, le Conseil d'Etat ayant rejeté le 6 septembre son appel, a indiqué l'agence Anatolie.
 Mme Kavakci, 31 ans, élue d'Istanbul du parti islamiste de la Vertu (Fazilet), avait saisi le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation d'un décret qui l'a déchue en mai de la nationalité turque parce qu'elle avait obtenu la nationalité américaine sans en informer les autorités turques.
 Ce décret, adopté en conseil des ministres et ratifié par le président Suleyman Demirel, était intervenu après que les autorités américaines eurent confirmé que Mme Kavakci avait obtenu la nationalité américaine avant d'être élue députée aux législatives d'avril.
 Selon les lois turques, toute personne désirant acquérir une nationalité étrangère doit obtenir au préalable l'autorisation des autorités turques.
 Le parlement ne s'est pas encore prononcé formellement sur la question de savoir si elle devait également être déchue de son mandat de député.
 "Elle n'est pas citoyenne turque, condition primordiale pour siéger au parlement, donc elle n'est pas députée", a toutefois indiqué à l'AFP le professeur Mumtaz Soysal, spécialiste en droit constitutionnel.
 Mme Kavakci s'était présentée le 2 mai à la session inaugurale du parlement pour prêter serment en portant le foulard islamique, un acte sans précédent dans les annales de la République turque laïque.
 Face au tollé provoqué parmi les députés pro-laïcs, elle avait dû quitter le parlement sans prêter serment, et ne s'y est plus présentée depuis.
 L'affaire du foulard avait provoqué la démission de trois députés du Fazilet, troisième groupe au parlement, dont un de ses vice-présidents.
 La loi turque interdit le port du foulard islamique dans les écoles, les universités et la fonction publique. Il n'est pas explicitement banni au parlement, mais ses détracteurs arguent que les députés doivent être soumis aux mêmes restrictions vestimentaires que celles prévues pour les fonctionnaires. (AFP, 20 septembre 1999)

Les doutes sur l'état de santé d'Ecevit

 Une série de lapsus du Premier ministre turc Bulent Ecevit, avant et lors de sa récente visite officielle aux Etats-Unis, a relancé le 30 septembre dans la presse turque un débat sur sa santé.
 Les spéculations vont bon train depuis que M. Ecevit, 74 ans, a fait une confusion sur la date d'une fête nationale turque, félicitant par avance "le peuple turc pour la fête de la victoire du 30 août" (NDLR: sur les troupes grecques en Anatolie en 1922) avant de prendre le 26 septembre l'avion qui l'a amené à Washington.
 Cette confusion déconcertante est peut-être due à une erreur de son service de presse, qui lui aurait remis des extraits d'un vieux discours. Mais elle a été suivie d'une série d'erreurs lors de sa visite aux Etats-Unis, relève la presse.
 M. Ecevit a ainsi indiqué devant les journalistes avoir évoqué avec le président Bill Clinton les relations turco-israéliennes, au lieu des relations turco-américaines. Il a qualifié M. Clinton de "Premier ministre américain".
 Il s'est également trompé lors d'une conférence de presse en évoquant une coopération dans le sud-est anatolien avec l'Iran, au lieu d'Israël.
 Interrogé par des journalistes turcs à Washington sur son état de santé, il s'est contenté de répondre: "Faites donc le diagnostic".
 Depuis plusieurs années, des rumeurs circulent sur la santé défaillante de M. Ecevit, évoquant soit la maladie de Parkinson, soir une perturbation musculaire ou encore la maladie d'Alzheimer, une sorte de démence dégénérative.
 Son médecin, le professeur Mehmet Haberal, a rejeté toutes ces spéculations, indiquant que le Premier ministre se porte très bien pour un homme de son âge et que les lapsus sont le résultat de la fatigue.
 Le vice-Premier ministre Husamettin Ozkan, l'un des plus proches collaborateurs de M. Ecevit, a assuré qu'il se portait bien.
 "Les spéculations sont dénuées de fondement et elles n'ont pas favorisé les intérêts de la Turquie avant une visite d'une grande importance", a-t-il déclaré, cité par le journal à grand tirage Hurriyet. (AFP, 30 septembre 1999)

ARMED FORCES/FORCES ARMEES

Chief of Staff Warns Turkish Media

 General Hüseyin Kivrikoglu, Chief of Staff of the Turkish armed forces, summoned representatives of the major Turkish media to a press conference on 4 September to deliver to them "twelve messages from the army", directed at the people but also at the government. According to experienced observers, the press conference was called in response to the harsh media criticism of the Turkish military forces' inaction during the days immediately after the devastating earthquake of 17 August and their disorganized and self-serving behavior during later rescue efforts. The widespread criticism by the media and the public has tarnished the image of the country's all-powerful military leadership and thus drawn down their anger. At the press conference General Kivrikoglu - arguably the most powerful man in Turkey - delivered a number of veiled threats to the media, whose unprecedented criticism has broken long-standing unwritten taboos.
 On soldiers and the media: Kivrikoglu complained that during the first three days after the earthquake and the ensuing rescue efforts, neither the newspapers nor the television stations had reported on "our soldiers". Instead, the media were full of broadcasts and articles about foreign rescue activities and their successes. Consequently, said the general, he had ordered the commanders in charge of this area to make sure that the print media and the electronic media report on the armed forces' activities in the future.
 On the government's response to the earthquake: The general declared that after the earthquake the government had had several alternatives for gaining control of the situation: either to proceed according to the usual methods or to declare a State of Emergency in the earthquake region. He claimed that even if the government had chosen the latter alternative, the armed forces could not have coped with the situation with total success, because the magnitude of the catastrophe was too great. Observers recalled that during the first week after the earthquake the news had filtered through to the media that the military leaders had explicitly wanted a State of Emergency, but the coalition government led by Prime Minister Bülent Ecevit had refused to declare one. The military leaders had reacted with anger to this government decision.
 On the distribution of relief supplies: The general claimed that the armed forces are in full control of the tent camps that were organized in Sakarya for the tens of thousands made homeless by the earthquake, and that the distribution of relief suppies must be organized by a central office, otherwise they would never arrive at their destination. His claims clashed with reports from the earthquake region that many supplies sent to the area from abroad have simply disappeared or are available only at astronomical prices on the black market.
 On Kurdish rights: Kivrikoglu claimed that the Kurds already enjoy a number of rights, such as the publication of Kurdish newspapers and the production of Kurdish music cassettes. He said that Kurdish radio and television broadcasts are heard in southeastern Turkey even though they are officially forbidden. His claims were at odds with the reality of massive state repression of the few regional and local radio and television stations that in recent years have cautiously begun to broadcast short programs of Kurdish music performed by Kurdish artists. These stations have been so massively persecuted through the suspension of their broadcasting licenses and other repressive measures that today no station dares to broadcast such programs. The few Kurdish newspapers that continue to publish in Turkey are subject to continual harassment, including confiscation, prohibition, the arrest and torture of journalists and other employees, police threats, and court proceedings against editors, columnists and journalists ending in fines and prison terms.
 The general also pointed out that in the municipal elections of 18 April the candidates of the pro-Kurdish People's Democracy Party (HADEP) were elected in 37 towns, adding, "No one has opposed them or asked them why they were elected. If they work correctly and serve the country, no one will have any complaints to make." He failed to mention that the General State Prosecutor of the State Security Courts in Ankara had tried repeatedly before the elections to have HADEP banned by the Constitutional Court. Numerous Turkish politicians and journalists had also advocated the banning of HADEP. Only the intervention of the US administration prevented the Turkish authorities from banning the party.
 On Turkeyís Supreme Control Commission for Radio and Television (RTÜK): According to the general, the present members of the RTÜK will be replaced in the near future by neutral persons. The military, he said, was waiting for the parliament to pass a law to this effect. To date, RTÜK members have been appointed along party lines by previous governments. However, the Turkish Journalists' Association said in a statement published on 7 September that the draft law, if it is passed, will bring about the very opposite state of affairs - namely, total control of the RTÜK by future governments.
 On the death sentence against Abdullah Öcalan: Referring to the PKK chief as the "head terrorist", Kivrikoglu claimed that although military leaders "react emotionally" to the issue they would abide by the decisions made by the parliament: "After the verdict of the Court of Appeals, it is up to the politicians to decide. The politicians will sit down and think about it. Why is the ultimate power given to the politicians? Because in this sort of decision it is suitable to consider the county's interests, and this power has been granted to the politicians." The general did not refer to the fact that the death penalty still exists in Turkey, even though it has not been applied since 1984 and despite massive criticism from human-rights groups and international organizations. After the capture of Öcalan, both high-ranking military leaders and President Demirel spoke out in favor of the death penalty. Demirel is on record as saying: "The people are not prepared to have the death penalty abolished, nor would they show any understanding if this were done." (Hürriyet, Milliyet, IMK-5 September 1999)

L'armée exclut un changement d'attitude envers le PKK

 L'état-major des armées turques a exclu le 10 septembre un changement de position sur la rébellion kurde, indiquant que les commentaires parus dans la presse à cet égard après des déclarations de son chef, le général Huseyin Kivrikoglu, étaient erronés.
 "La position de l'armée sur l'organisation terroriste PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) est connue (...) Les commentaires publiés dans la presse turque et surtout étrangère sur des déclarations du général Kivrikoglu comme si elles reflétaient une politique d'Etat sont une mauvaise interprétation et sont erronés", précise un communiqué.
 "Il n'a y a pas de changement de politique du gouvernement ni de l'état-major des armées vis-à-vis du PKK (...) Il n'est pas question que l'armée turque prenne le PKK comme interlocuteur et s'engage dans des concessions", indique le document.
 Lors d'un entretien la semaine dernière avec des journalistes, le général Kivrikoglu avait réagi à l'annonce du PKK de mettre fin à ses 15 ans de lutte armée pour un Etat kurde indépendant et de retirer ses forces du territoire turc. Son intervention sans précédent avait suscité des commentaires optimistes dans les médias.
 Le général avait souligné que le PKK avait abandonné son objectif en vue de créer un Etat kurde indépendant ou une fédération.
 "Ils souhaitent certains droits culturels", avait-il dit. Certains ont déjà été accordés, avait-il souligné, ajoutant: "Au fur et à mesure des progrès de la démocratisation, ces droits seront aussi développés".
 Ocalan, avait salué ces déclarations comme un signe de bonne volonté de l'armée turque.
 "Ce sont des déclarations positives et précieuses que nous trouvons importantes", avait-il déclaré dans un communiqué depuis l'île prison d'Imrali (ouest).
 L'armée estime dans son communiqué que le retrait annoncé par le PKK n'a "pas grande importance". "Le PKK a, par le passé, décrété des soi-disant cessez-le-feu mais ne s'y est pas conformé. Il faut attendre et voir. La meilleure façon de procéder (...) est qu'ils déposent les armes et se rendent aux forces de sécurité", précise le communiqué.(AFP, 10 septembre 1999)

Cinq firmes en lice pour 1.000 chars d'assaut

 Cinq firmes étrangères ont été retenues parmi plus d'une dizaine pour le projet de construction commune d'un millier de chars d'assaut pour l'armée turque d'un montant de sept milliards de dollars, a rapporté le 10 septembre l'agence Anatolie.
 Les cinq firmes étrangères retenues par l'organisme gouvernemental de l'industrie de défense (SSM) sont General Dynamics (Etats-Unis) pour l'Abrams MIA2, GIAT (France) pour le Leclerc, Krauss-Maffei (Allemagne) pour le Leopard 2, Ukrspetseksport (Ukraine) pour le T-80D, Iveci et Oto Breda (Italie) pour le C1-Ariete.
 Une firme britannique et une israélienne ont été exclues de ce projet, a précisé l'agence.
 Le projet de production est étendu sur quinze ans. La Turquie, qui a la plus grande armée au sein de l'Otan après les Etats-Unis, son plus important fournisseur d'armes, entend dépenser quelque 150 milliards de dollars pour moderniser son armée sur les trente prochaines années. (AFP, 10 septembre 1999)

Berlin opposé à la vente de 1.000 chars à Ankara

 Le ministère allemand des Affaires étrangères s'oppose toujours à une participation de l'industrie allemande à un appel d'offres international pour la vente de 1.000 chars à la Turquie, affirme le journal dominical Welt-am-Sonntag.
 Le ministère s'y refuse par égard envers la Grèce, précise le journal qui cite des sources gouvernementales. La raison en serait la volonté de donner à la Turquie au moins une perspective d'entrée dans l'Union européenne, pour laquelle Berlin voudrait obtenir l'assentiment d'Athènes, poursuit-il dans un communiqué publié le 11 septembre avant parution.
 Toujours selon la Welt-am-Sonntag, aucun char allemand ne devrait ainsi participer à la procédure d'appel d'offre qui doit débuter en décembre en Turquie, en dépit de l'intérêt manifesté par Ankara pour le "Leopard 2", fabriqué en Allemagne.
 A l'inverse du ministère des Affaires étrangères, ceux de la Défense et de l'Economie ne voient pas d'objection à une participation allemande à cette vente, assure le journal.
 Ce contrat, écrit-il, pourrait apporter quelque 3 milliards d'euros à l'économie allemande et garantir 6.000 emplois pendant dix ans.
 Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué que cette affaire "relevait du Conseil de sécurité fédéral", une instance présidée par le chancelier Gerhard Schroeder, soulignant que les décisions de ce conseil étaient "fondamentalement confidentielles" et qu'il ne pouvait donc commenter l'information.
 Après de premières informations de la presse allemande, selon lesquelles la participation allemande à cet appel d'offre achoppait sur la question des Droits de l'Homme, la Turquie avait affirmé fin juillet ne pas avoir demandé à l'Allemagne de lui fournir des chars pour moderniser ses forces armées.
 Le ministère turc de la Défense avait toutefois indiqué que Ankara envisageait de lancer en 2001 un appel d'offre international pour la production en commun de chars avec des partenaires étrangers. (AFP, 11 septembre 1999)

Men eager to buy selves out of military service

 As Turkish men pass their 18th birthday, they start to truly feel the pressure of their obligation to serve in the military. Every Turkish man is required to serve his country for a period of at least one year. Until these men fulfill their duty of serving in the armed forces, they have no chance to really begin to live out their adult lives. For them, the first question asked during a job interview is, "Did you complete your military service?" The same question is posed to them when they decide to get married. And when leaving the country to go abroad, the same old question once again rears its head at them.
 But now, in an effort to raise funds earthquake relief, the Turkish government is considering a military proposal that would allow young men to buy themselves out of their compulsory 18-month military service or shorten their term.
 If the measure is passed by Parliament and approved by the president, the new legislation would represent a major change for the second-largest military in NATO. It would also have a big impact on thousands of young Turkish men and provide a significant source of income for the government. Under the plan drawn up by the army, men born before 1973 would pay $8,000 in order to serve a shortened term. However, men older than 40 who have not yet answered their call to duty could pay $11,000 in order to avoid serving at all.
 Gen. Huseyin Kivrikoglu, chief of general staff, estimated that up to 200,000 men would accept the offer. The Turkish media predicted it could bring in some $1.6 million for the government. Turkey needs at least $8 billion to rebuild after the devastating Aug. 17 earthquake that struck the country's northwestern region, Foreign Minister Ismail Cem said last week.
 Prime Minister Bulent Ecevit outlined the plan to let Turkish men buy themselves out of their military service, calling it a needed source of revenue for earthquake relief. "With this, an important resource will be created for the state," Ecevit said.
 The prime minister earlier told reporters that the calculation of how much revenue this measure would generate has not yet been completed but said, "We're estimating it will be high."
 Conscripts make up about 500,000 of the country's 750,000-strong military. In general, by the age of 20, Turkish men must begin to serve a period of 18 months in the armed forces. Students, however, may postpone their service for years, and many men avoid service altogether by moving overseas. The new legislation would apply only to men age 26 and older. Men between the ages of 26 and 40 who pay a sum of roughly $8,000 would spend a comparatively brief period of time in service to the military, Ecevit said.
 Meanwhile, Democratic Turkey Party (DTP) Deputy Chairman Ismet Sezgin claimed that this move goes against the Turkish Constitution. Sezgin noted that according to the Constitution, military service is the duty as well as the right of every Turkish male. (Turkish Probe, September 12, 1999)

La Norvège suspend la vente de missiles à la Turquie

 Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Knut Vollebaek, a informé le 15 septembre le Storting (parlement) du refus "provisoire" du gouvernement d'autoriser la vente de missiles à la Turquie, a-t-on appris de source officielle à Oslo.
 Le groupe d'armement norvégien Kongsberg avait signé récemment un accord avec la Turquie portant sur la vente de missiles air-mer Pingouin pour une valeur de 300 millions de couronnes norvégiennes (38 millions de dollars) accompagné d'une option d'achat de 150 M de KrN.
 "Le gouvernement va poursuivre son dialogue avec le groupe Kongsberg et avec les autorités turques avant de rendre une décision finale", a déclaré à l'AFP Ingvar Havnen, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sans donner la date de cette ultime décision.
 "Si le gouvernement devait se prononcer maintenant, sa réponse serait négative en raison des manquements aux droits de l'Homme observés en Turquie", a-t-il ajouté.
 M. Havnen a cependant relevé "des changements positifs" récents de la part du gouvernement turc sur la question des droits de l'Homme et l'a invité à poursuivre sur cette voie.
 Le gouvernement norvégien n'a pas délivré de licence d'exportation d'armes à la Turquie depuis 1995, date des premières incursions de l'armée turque en territoire irakien pour détruire les bases arrières des indépendantistes kurdes. (AFP, 15 septembre 1999)

L'armée turque rejette la proposition de retrait du PKK

  L'armée turque a rejeté le 16 septembre la proposition des rebelles kurdes de se retirer de Turquie, estimant que cette mesure était insuffisante pour mettre fin à 15 ans de conflit, et les a de nouveau appelés à se rendre.
 "Le retrait de quelque séparatistes kurdes du PKK dans le nord de l'Irak est une opération qui se répète tous les ans avant l'hiver", a déclaré l'état-major des armées turques dans un rapport mensuel consacré à la lutte contre le PKK.
 "La différence cette année est que la date de retrait a été avancée et présentée autrement", note ce rapport cité par l'agence Anatolie.
 Le PKK a annoncé fin août qu'il allait retirer ses forces du territoire turc, sans mentionner où il se replierait, suivant un appel de son chef Ocalan, condamné à mort fin juin par la justice turque.
 La formation kurde a ensuite déclaré qu'elle allait mettre fin à 15 ans de lutte armée pour un Etat kurde indépendant et se transformer en une organisation politique.
 Mais l'armée turque a souligné que son retrait de Turquie était insuffisant pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 31.000 morts.
 "Le retrait du territoires turc vers le nord de l'Irak ou autre part ne diminuera pas la menace", a estimé l'état-major dans son rapport.
 Il ajoute que le PKK a deux options: soit se rendre aux forces de sécurité afin de pouvoir bénéficier d'une loi sur les repentis, soit se "faire neutraliser" par l'armée.
 "L'armée turque va continuer sa lutte contre le terrorisme pour instaurer la paix et la sécurité de la nation", conclut le rapport. (AFP, 16 septembre 1999)

Toujours plus d'armes en Turquie

 Dans le cadre de son programme de configuration de neuf bâtiments de transport CN-235 en avion de patrouille maritime pour un budget d'un montant de $150 millions, la Turquie a convié au moins sept sociétés d'armement à l'appel d'offres. D'autre part, le sous-secrétariat turc à l'industrie de la défense a signé un contrat de $120 millions avec la société espagnole CASA en septembre 1998 pour neuf avions à turbopropulseur bimoteur.
 Par ailleurs, la Turquie a lancé le plus important projet de défense du pays en lançant un appel d'offres de $ 7 milliards pour un programme de construction de chars. Les sociétés en compétition étant entre autres General Dynamics, M1A2 Abrams des Etats-Unis, GIAT Leclerc de la France, Leopard 2 d'Allemagne,
 Un éditorialiste de Hurriyet écrivait le 9 septembre 1999 " la Grèce soutient activement la Turquie, le PKK a déposé les armes, nous n'avons plus d'ennemis ( ) Alors pourquoi continuer à maintenir l'une des plus grandes armées du monde?". Malgré ce constat pertinent, les autorités turques ne semblent pourtant pas enclines à modifier leur priorité.(CILDEKT, 23 septembre 1999)

Grey Wolf Minister and the armament

 Devlet Bahceli, leader of the neo-fascist MHP and the Acting Prime Minister, said on on September 28 that ''Turkey was not in an armament competition, however it has to be strong because of the jeo- strategic and jeopolitic position to contribute global and regional peace and stability''.
 Bahceli who spoke at the IDEF-99's opening said new foreign enterpreneurs were interested in investing in Turkish defense industry which is important to bring modern technologies to Turkey.
 He said they were ready to give all kinds of support to technology and capital transfer to countries and institutions who openly want cooperation with Turkey.
 ''I believe that our businessmen and investors will evaluate the opportunities in the best way. Turkey is working to moder- nize its army with its limited resourses and it will provide its defense equipment within the country as possible as it could. This way it will be possible to allocate more resources for the modernization of the Turkish Armed Forces,'' Bahceli explained.
 Bahceli also stated that after the cold war some threats against Turkey continued to exist in various forms.
 Turkey will be open to foreign countries in its defense industry, but it will not allow this to turn into a dependen- cy, he stressed.
 Bahceli said with the foundation of the Republic, creating a national defense industry gained importance. Ataturk always showed social, cultural and economic development as a target to Turkish people, he stated.
 ''The last 75 years has been very important in our nation's life. Turkey has become powerful in industry fields which are very important in the world. In the recent years, especially the defense industry has become strong with the contribution of local and foreign private sector, information and technolo- gy. Turkey came to a point where it can produce the most modern arms and defense equipment. However, although it is self-sufficient in certain fields and has a certain export capacity, it could not reach the desired level in foreign markets. Lack of promotion is the biggest factor of this. I hope that the fair will contribute to the promotion of Turkish firms,'' he said. (A.A-SOT, 28 september 1999)

STATE TERRORISM/TERREUR DE L'ETAT

Veto présidentiel à l'amnistie partielle

 Le président Demirel a opposé son veto le 1er septembre à une loi sur une amnistie partielle controversée adoptée fin août par les députés turcs et l'a renvoyée au parlement pour un deuxième débat, a rapporté l'agence Anatolie.
 Le Parlement turc a adopté le 27 août la loi en question, provoquant l'ire de l'opinion publique et de l'opposition au parlement.
 Son adoption aurait dû avoir pour conséquence la remise en liberté dans les vingt prochains jours de plus de 26.500 détenus, sur un total de plus de 60.000 incarcérés dans le pays.
 La loi votée au parlement après des débats houleux concerne les crimes tels que le meurtre, la prostitution et le proxénétisme, l'adultère, la possession illégale d'armes à feu, et les mauvais traitements à animaux.
 Les peines de moins de 12 ans seront amnistiées et celles de plus de 12 ans diminuées, selon la loi.
 Les journalistes et écrivains condamnés pour la teneur de leurs écrits verront leurs peines amnistiées à condition qu'ils ne récidivent pas dans les trois années suivantes.
 Ainsi, Oral Calislar, journaliste du quotidien Cumhuriyet, condamné le 18 mai à 13 ans de prison pour la rediffusion d'une interview d'Ocalan, réalisée plusieurs années auparavant, n'ira pas en prison. Il bénéficie actuellement d'un sursis, comme le prévoit la loi.
 La loi ne concerne pas cependant les condamnations pour actes commis contre l'Etat, viol, diffamation, fraude, vol et corruption.
 Selon la nouvelle disposition, les policiers reconnus coupables de torture, comme ceux impliqués dans l'affaire des "jeunes de Manisa", très suivie depuis qu'elle a éclaté en 1996 par l'opinion publique et la presse, seraient libérés mais pas leurs victimes, des étudiants de lycées de la ville de Manisa (ouest) accusés d'activités extrémistes.
 La colère est encore montée d'un cran quand la presse a écrit que les principaux chefs mafieux, actuellement en prison pour crimes divers, seraient libérés ou bénéficieraient de réduction de peines.
 Mais ce qui a probablement provoqué la fureur de l'opinion publique après le séisme du 17 août, qui a ravagé le nord-ouest de la Turquie, est l'amnistie accordée aux entrepreneurs véreux, ne couvrant cependant pas ceux qui sont responsables de la mort de milliers de personnes lorsque leur constructions défaillantes se sont effondrées lors du désastre.
 Les condamnations à mort prononcées en mai et juin pour trahison à l'encontre d'Ocalan et de son ancien bras droit, Semdin Sakik, ne sont pas concernées par cette loi.
 La condamnation de l'ex-Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, interdit de politique pour cinq ans aux termes de l'interdiction de son parti de la Prospérité (Refah) en janvier 1998, n'entre pas non plus dans le cadre de cette amnistie.
 Si le parlement turc renvoie la loi au président Demirel sans y apporter de changement, celui-ci n'a pas le droit d'y opposer une deuxième fois son veto, selon la constitution.(AFP, 1 septembre 1999)

Arrestations lors d'une conférence de presse

 Dix-neuf membres d'un petit parti politique turc ont été arrêtées le 19 septembre par la police à Istanbul, alors qu'ils tenaient une conférence de presse consacrée à l'annulation d'une réunion sur le problème kurde, a indiqué à Ankara un porte-parole du Parti pour la paix et la démocratie (DBP).
 Des policiers sont entrés dans la salle lorsque le groupe, dont faisait partie le président du DBP Yilmaz Camlibel, a rejeté l'ordre des policiers de se disperser sous prétexte qu'ils n'avaient pas la permission légale d'organiser une conférence de presse, a précisé le porte-parole.
 Les personnes arrêtés voulaient protester contre l'annulation par le bureau du gouverneur d'Istanbul d'une conférence organisée par le DBP et consacrée aux quinze ans de conflit entre les rebelles kurdes et l'armée turque dans le sud-est de l'Anatolie. (AFP, 19 septembre 1999)

Akin Birdal libéré de prison pour raison de santé

 L'ex-président de l'Association des droits de l'Homme de Turquie (IHD), Akin Birdal, a été libéré le 25 septembre pour des raisons de santé alors qu'il purgeait une peine d'un an de prison pour "provocation raciale", a-t-on appris auprès de l'IHD.
 M. Birdal a pu quitter sa prison d'Ankara en début d'après-midi après que l'institut de médecine légale eut estimé dans un rapport que la poursuite de son incarcération constituait une "menace" pour sa vie.
 Akin Birdal, condamné à un an de prison pour des déclarations appelant à une solution pacifique du conflit kurde, faites en 1995 et 1996, avait commencé à purger sa peine en juin. Il devait bénéficier d'une réduction de peine, comme le prévoit la loi turque, et ne purger que dix mois de prison.
 Il avait démissionné de son poste après son incarcération, comme le stipule la loi sur les associations pour les cas d'une condamnation aux termes de l'article 312 du code pénal, qui sanctionne les délits de "provocation raciale ou religieuse".
 M. Birdal avait été grièvement blessé en mai 1998 dans un attentat dans son bureau à Ankara. Ses deux agresseurs, ainsi que quatre autres personnes, tout militants d'extrême droite, avaient été arrêtés dix jours plus tard. Leur procès est en cours à Ankara.
 Président de l'IHD depuis 1992, Akin Birdal, 51 ans, a déjà passé un an en prison sous l'accusation d'activités favorables à la rébellion kurde de Turquie.
 L'IHD est la principale organisation de défense des droits de l'Homme en Turquie et publie un rapport annuel.  (AFP, 25 septembre 1999)

La répression sanglante dans la prison

 Un mouvement de résistance a été déclenché dans les prisons turques, à la suite de la répression sanglante d'une mutinerie dans la prison d'Ulucanlar à Ankara, où une intervention des gendarmes s'était soldée, le 26 septembre 1999, par la mort d'au moins 10 prisonniers d'extrême gauche.
 Le mouvement a très vite fait tache d'huile et s'est répandu dans une quinzaine de prisons turques, où les détenus retenaient à la troisième journée, le 28 septembre, au moins 72 gardiens en otages.
 Les mutins détenaient des otages dans les prisons d'Umraniye et Bayrampasa à Istanbul, Bartin, Cankiri, Canakkale, Gebze et Bergama.
 Plusieurs centaines de prisonniers dans sept autres établissements refusaient de laisser les gardiens pénétrer dans les cours pour faire appel.
 Des négociations avec les mutins ont été lancées avec la participation de représentants d'organisations non-gouvernementales, notamment Me Yucel Sayman, le bâtonnier du barreau d'Istanbul. Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre une libération prochaine des otages étant annoncée.
 L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a de son côté condamné "l'usage excessif de la force" lors de la répression de la mutinerie à Ankara, affirmant que 11 prisonniers ont été battus à mort par les gendarmes.
 Par ailleurs, le chef du bureau de l'IHD à Istanbul, Me Eren Keskin, des parents des mutins et des représentants d'organisations non-gouvernementales ont été interpellés alors qu'ils tentaient de participer à une manifestation de l'IHD sur les mutineries.
 Ces mouvements ont relancé le débat sur la nécessité d'une réforme urgente du système judiciaire et pénal. Les règlements de compte et mutineries ont fait au moins 17 morts cette dernière semaine dans les prisons turques.
 En juillet 1996, 12 détenus, membres d'organisations d'extrême gauche, avaient trouvé la mort à l'issue d'une grève de la faim totale qui avait duré 69 jours. La déclaration du Premier ministre Bulent Ecevit le 26 septembre 1999 qui a affirmé que "l'Etat saura par tous les moyens établir son autorité dans les prisons" ne contribuent pas à l'apaisement.
 Pour le secrétaire général de l'IHD, "le gouvernement essaie de prouver qu'il dispose d'une autorité sur les prisons et, ils ont choisi de le faire en s'attaquant aux prisonniers politiques".
 Selon les chiffres officiels, les prisons turques sont au nombre de près 600 et quelque 62 000 personnes y sont incarcérées dont 9 000 condamnés ou inculpés pour des actes qualifiés de "terroristes".
 Leyla Zana et ses collègues députés kurdes détenus à la prison d'Ankara n'ont pas été directement affectés par la répression. Cependant comme tous les prisonniers, ils ne peuvent, pour une durée indéterminée, recevoir des visites.(CILDEKT, 30 septembre 1999)

70 interpellations lors d'une manifestation

 Environ 70 personnes ont été interpellées le 28 septembre alors qu'elles tentaient de participer à Istanbul à une manifestation de l'Association des droits de l'homme (IHD) sur les mutineries dans les prisons, a-t-on appris auprès de l'IHD.
 Le chef du bureau de l'IHD à Istanbul Eren Keskin, des parents des prisonniers mutins et des représentants d'organisations non-gouvernementales font partie des personnes interpellées, a précisé l'IHD.
 L'organisation de défense des droits de l'Homme voulait faire une déclaration sur la révolte qui a éclaté le 26 septembre dans une dizaine de prisons après la répression sanglante d'une mutinerie à la prison d'Ankara qui a fait au moins 10 morts parmi les détenus d'extrême gauche.
 La police, qui avait déployé des effectifs importants autour de la place de Sultan Ahmet, dans le coeur historique d'Istanbul, a commencé à interpeller les gens qui se rassemblaient pour participer à la manifestation.
 Elle est intervenue en force contre des petits groupes qui criaient des slogans en s'approchant de la place puis a embarqué ceux qui refusaient de se disperser.
 L'IHD avait critiqué le 27 septembre la répression de la mutinerie dans la prison d'Ulucanlar d'Ankara, parlant d'un "massacre" perpétré par la gendarmerie. (AFP, 28 septembre 1999)
 Nouvelles arrestations
 Quelque jours plus tard, le 30 septembre, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées lorsque la police est intervenue pour disperser une manifestation en hommage à un détenu tué lors d'une intervention des forces de l'ordre le 26 septembre dans une prison d'Ankara, a indiqué la chaîne de télévision privée NTV.
 Une centaine de personnes, rassemblées à Uskudar, dans la partie asiatique de la mégapole, ont voulu marcher vers un cimetière proche où a été inhumé le 29 septembre soir Umit Altintas, l'une des victimes de l'intervention de la gendarmerie, qui a tué au moins 10 prisonniers de la prison d'Ulucanlar à Ankara pour mater un soulèvement, déclenchant une révolte dans les prisons.
 La police est intervenue à coups de matraque pour disperser les manifestants qui scandaient des slogans comme : "les martyrs ne meurent pas" ou "vive notre juste cause", a précisé NTV.
 Plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellés, a ajouté NTV.
 L'intervention à la prison d'Ulucanlar a entraîné une mutinerie dans une quinzaine de prisons turques, où les détenus retiennent toujours pour la 5ème journée consécutive 74 gardiens en otages.
 Plusieurs centaines de prisonniers dans sept autres établissements refusaient de laisser les gardiens pénétrer dans les cours pour faire l'appel.
 Un nouveau tour de négociations n'a pas abouti dans la nuit de le mercredi 29 septembre à jeudi. Les négociations sont conduites par le procureur général d'Istanbul Ferzan Citici et le chef du barreau d'Istanbul Yucel Sayman. (AFP, 30 septembre 1999)

PRESSURE UN THE MEDIA/PRESSIONS SUR LES MEDIAS

Not release for all journalists and writers

 Turkish parliament has passed a new law that the Turkish Press Council says will benefit 60 writers and journalists and free 32 convicted journalists in the next month, the Writers in Prison Committee (WiPC) of International PEN reports. The law orders that many detained or imprisoned journalists and writers be released and/or pardoned.
 The WiPC contends that among those expected to be released shortly are Oral Calislar, Yilmaz Odabasi, and Ismail Besikci. Turkish president Suleyman Demirel signed the law, which the Turkish parliament approved earlier, on 2 September. This decision comes after years of protest and calls for an amnesty for journalists by many groups, including numerous members of the International Freedom of Expression eXchange (IFEX). The pardon does not extend to all, however, and repressive press freedom laws remain intact in Turkey, say critics.
 While the news undoubtedly signals a positive response to the many groups who have long fought for such an amnesty, optimism is overshadowed by the fact that the law does not apply to all. WiPC states that those who are excluded by it are individuals, such as Esber Yagmurdereli, who were convicted for their speeches rather than their writing. According to WiPC, many individuals and groups both within and outside of Turkey are criticizing this component of the law and are further cautioning that the ongoing protection of those who will receive amnesty is not guaranteed.
 Those released will be "on parole" for three years and if an individual repeats the same "offence," they will be forced to return to prison to complete their sentence, WiPC reports.
 The changes only answer to part of an appeal made by Reporters san frontières (RSF) on 10 August, in which RSF also asks for "an amendment to the penal code and for the repeal of two clauses in the anti-terrorist law." In spite of the fact that Turkey's constitution includes articles that guarantee press freedom and that Turkey signed on to the European Convention on Human Rights, RSF reports that "prison sentences are frequently passed in Turkey for press offences, mostly for "incitement to hatred (article 312 of the penal code), "insulting or deriding the nation or the republic...or the security forces" (article 159), "publishing propaganda for a terrorist organisation" (article 7.2 of the anti- terrorist law - number 3713) or "propaganda against the indivisible unity of the state" (article 8 of the same law)."
 The WiPC states that "while the amnesty is welcome, it does not amount to fundamental change - for this to occur, Turkey's many repressive laws restricting freedom of expression, including its Anti- Terror legislation, would have to be repealed." PEN has appealed to Demirel to re-evaluate this repressive legislation, as well as to extend the same amnesty to those being held for their speech. The WiPC will continue to report on and monitor the progress of the amnesty in Turkey and can be contacted at e-mail: intpen@gn.apc.org. (IFEX, 14 September 1999)

Police detain Kurdish musicians

 The local Kurdish singers Ali Aktas, Dilek Alpaslan, Sedat Aslan and two others were detained on 14 and 15 September for having sung in Kurdish at a fund-raising event organized by the Diyarbakir branch of the Association of Physically Handicapped Persons on 7 September to collect money for victims of the earthquake.
 The singers were held in detention for ten hours before being released. (Özgür Bakis, 16 September 1999)

Tarkan veut acheter son service militaire

 L'idole de la pop turque Tarkan, qui poursuit une carrière prometteuse en Europe, a demandé à bénéficier d'un projet de loi permettant aux Turcs de réduire à deux mois leur service militaire en échange d'une somme rondelette, a indiqué le 16 septembre à l'AFP son producteur à Istanbul.
 "Nous avons déposé une demande le 15 septembre", a précisé Uygar Atas, de la compagnie de disque Istanbul. "Tarkan projette de venir accomplir son service militaire en février prochain", a-t-il indiqué.
 Tarkan, 27 ans, qui réside à New-York depuis trois ans, est menacé d'être déchu de sa nationalité parce qu'il a laissé passer en avril la date butoir pour accomplir son service militaire, obligatoire en Turquie pour une durée variant entre 8 et 18 mois.
 Le ministère turc de la défense veut soumettre son projet de loi début octobre pour la rentrée parlementaire. Le gouvernement espère ainsi renflouer ses caisses après le violent séisme du 17 août qui a ravagé le nord-ouest industriel de la Turquie, faisant plus de 15.500 morts.
 Selon le projet, les Turcs qui n'ont pas encore accompli leur service militaire et sont âgés de plus de 25 ans peuvent, contre la somme d'environ 8.000 USD, réduire à deux mois l'enrôlement sous les drapeaux.
 Plus de 40.000 jeunes Turcs ont déjà déposé une demande pour bénéficier de la future loi, a précisé le ministre de la Défense Sabahattin Cakmakoglu.
 "Tarkan veut régler cette affaire, mais tout dépend de la décision en octobre" au parlement, a ajouté son producteur.
 Né en Allemagne, le "prince du Bosphore", qui a fait un tabac en France, en Belgique et en Allemagne, où il a figuré au Top-10 des meilleures ventes de singles CD avec son tube "Simarik" (gâté), était appelé sous les drapeaux en novembre 1998.
 Après avoir demandé un sursis, arguant d'une tournée européenne, il avait refusé de rentrer en Turquie, craignant de "compromettre" sa carrière "en venant en Turquie pendant un an et demi". (AFP, 16 septembre 1999)

Libération ou prise d'otage de l'écrivain Besikci

 Un des plus célèbres prisonniers en Turquie, le sociologue Ismail Besikçi, a été libéré le 15 septembre 1999 de la prison de Bursa où il était enfermé depuis le 13 novembre 1993. I. Besikçi, auteur de 36 livres, a purgé 18 ans de prison pour ses écrits dont la plupart touchent la question kurde. Objet de poursuites incessantes de la part de l'Etat pour délit d'opinion, 107 dossiers ont été instruits, 52 jugés et une peine de 79 ans de prison et 8 milliards de livres turques d'amendes avaient d'ores et été confirmées, 55 autres dossiers restant toujours en jugement. Au total, plus de 200 ans de prison ont été prononcés par les Cours de sûreté de l'Etat turques à l'encontre d'Ismail Besikçi
 Le sociologue doit sa libération conditionnelle à la loi 4454 du 28 août 1999. Toute cousue de main, cette loi relative à la presse et à l'édition, surseoit la peine pendant 3 ans à condition que des faits identiques ne soient pas reprochés à l'intéressé durant cette période. Interrogé à sa sortie, I. Besikçi a déclaré que ce n'était que la huitième fois où on l'autorisait à sortir. " Ces sorties ne sont pas des libérations ( ) On ne doit pas commettre les mêmes faits pendant trois ans. On dit que l'opinion et l'expression de l'opinion sont des délits " a déclaré I. Besikçi.
 Ces libérations conditionnelles interviennent à la veille de l'important voyage à Washington du Premier ministre turc et aussi pour préparer un climat favorable à la candidature turque avant le sommet européen de décembre à Helsinki. En automne 1995, à la veille du débat sur la ratification par le Parlement européen de l'Union douanière avec la Turquie, le gouvernement turc avait remis en liberté une centaine de prisonniers d'opinion. Les lois restreignant la liberté d'expression restant inchangées la plupart d'entre eux sont depuis retournés en prison. C'est ce qui risque de se passer pour l'expurger de nombreuses dispositions attentatoires à la liberté.
 Ces quelques libérations d'intellectuels visent aussi à faire avaler à l'opinion turque la loi d'amnistie prévoyant l'élargissement de près de 30 000 criminels de droit commun, condamnés pour meurtres, détournements de fonds, banqueroutes ou crimes mafieux. Une première mouture de cette loi votée par le Parlement a suscité un tollé général dans l'opinion, obligeant le président Demirel à opposer son veto. Telle quelle, elle allait par exemple autoriser la libération des auteurs de la tentative d'assassinat contre Akin Birdal, tandis que celui-ci incarcéré pour délit d'opinion allait rester derrière les barreaux. Les membres des gangs mafieux proches du Parti d'Action nationaliste (MHP) au pouvoir, impliqués dans de dizaines de meurtres et le trafic de drogue, allaient être libérés tandis que les députés kurdes embastillés depuis mars 1994 pour délit d'opinion aller rester en prison. L'opinion publique réclame une amnistie générale pour tous les prisonniers politiques, qui se chiffrent à plus de dix mille, pour créer un climat de paix sociale et de réconciliation. Le Parlement qui doit, en octobre, débattre à nouveau de loi d'amnistie va-t-elle en tenir compte? (CILDEKT, 23 septembre 1999)

Le ministère condamné pour l'assassinat du journaliste

 Le ministère turc de l'Intérieur devra payer des compensations à la mère du journaliste turc Metin Goktepe, battu à mort pendant sa garde à vue, pour négligence dans l'affaire, a indiqué l'agence Anatolie.
 Le ministère versera 500 millions de livres turques (1.130 USD) à Fadime Goktepe, a décidé le Conseil d'Etat, confirmant une décision en ce sens d'un tribunal administratif d'Istanbul.
 Le Conseil d'Etat fixera ultérieurement le montant exact des compensations versées à la famille, en augmentant la somme, a ajouté l'agence.
 Journaliste de l'ex-quotidien de gauche Evrensel, Metin Goktepe, 27 ans, avait été battu à mort par un groupe de policiers, selon des témoins, après son arrestation en janvier 1996 à Istanbul alors qu'il couvrait les obsèques de deux détenus tués lors de la répression d'une mutinerie dans une prison de la ville.
 Goktepe avait succombé à une hémorragie et son corps avait été retrouvé dans l'enceinte d'une salle de sports du quartier d'Eyup, dans la partie européenne d'Istanbul.
 Au total, 48 policiers avaient été initialement inculpés dans cette affaire. En 1997, les cas des 11 principaux prévenus avaient été séparés pour fixer ultérieurement le sort des autres policiers, accusés seulement de complicité.
 En  mai dernier, la cour d'assises d'Afyon (ouest) a condamné six de ces policiers à sept ans et demi de prison chacun pour "homicide involontaire". Cinq de leurs collègues ont été acquittés pour "manque de preuves".
 Les avocats de Goktepe ont estimé "insuffisantes" les peines infligées aux 6 policiers et ont fait appel. (AFP, 16 septembre 1999)

Journalists released, CPJ responds to amnesty law

 Committee to Protect Journalists (CPJ) has written to Prime Minister Bulent Ecevit in response to the Turkish parliament's August approval of an amnesty law (law 4454 for 1999) that will secure the release of a number of jailed journalists and writers imprisoned on the basis of their published work and which is expected to temporarily cancel dozens of other prosecutions pending in court.
 CPJ welcomes the passage of this legislation, which effectively postpones court cases and jail terms against individuals charged or convicted for publishing news and opinions for a period of three years. A number of unjustly imprisoned journalists and writers - thirty-two according to the Turkish government - are expected to be released from prison in the coming weeks, while dozens of other cases pending in court will also be suspended.
 CPJ has already received reports that a number of journalists have been released. CPJ hopes that passage of this law is a first step towards comprehensive reform of the host of laws that are used to criminalise the profession of journalism in Turkey. While the amnesty law is a welcome development, it is only a temporary solution to the larger problem of criminal prosecutions of journalists. According to its text, if a journalist commits a similar "offence" within the three-year probationary period, then he or she will be required to serve all previous sentences in addition to any new sentence confirmed by the courts. Similarly, cases pending in court against journalists would be reactivated.
 As with the limited amnesty for editors passed by parliament in August 1997, the current amnesty law provides no guarantee that new cases will not be filed against journalists for what they publish. Indeed, almost as soon as the 1997 amnesty law went into effect, prosecutors began flooding the Turkish court system with new cases against editors.
 According to CPJ, in the absence of comprehensive legal reform aimed at abolishing the repressive laws that are used to punish free expression in Turkey, journalists will continue to find themselves in court, and possibly prison, for merely practicing their profession. CPJ hopes that the recent comments of Appeals Court Chief Justice Sami Selcuk, who sharply criticised restrictions on freedom of expression and urged constitutional reform, will bring needed urgency to this topic. (CPJ/IFEX, 20 September 1999)

WAN wants further steps for press freedom

 The World Association of Newspapers has welcomed the release of one of Turkey's best-known imprisoned writers, Ismail Besikci, but says the action failed to address the underlying problem of press freedom restrictions in Turkey.
 While welcoming the decision to release Mr. Besikci and other journalists, the Paris-based WAN condemned the terms of the amnesty, under which the journalists can be returned to prison if they commit the same "offense" within three years. WAN urged Ankara to repeal its draconian press laws.
 "Turkey should be commended for releasing journalists and writers who should not have been imprisoned in the first place," said the WAN Director General, Timothy Balding. "We hope the Turkish government will take the next step and stop jailing journalists who are simply doing their jobs."
 Mr. Besikci, author of numerous books on the Kurds in Turkey, had been jailed most recently in 1993 and faced charges that carried penalties of up to 100 years in detention. He was released on 16 September, along with cartoonist Dogan Guzel, on an amnesty signed earlier this month by President Suleyman Demirel.
 According to reports, the Turkish Press Council said 60 journalists and writers would benefit and the government said 32 would be freed in the course of the following month.
 Along with other international organizations, WAN conducted an international campaign for Mr. Besicki's release, recruiting dozens of newspaper executives world-wide to write to both the Turkish government and their own governments urging his release.
 "The Turkish amnesty is further evidence that such campaigns are effective -- that governments can be convinced it is in their best interests to respect the basic rights of their citizens," said Mr. Balding.
 According to reports, Mr Besikci intends to continue writing. Although his newspaper has been banned, he will write for other newspapers and intends to publish a book in the near future.
 "Under international conventions, he has the right to express himself without fear of being returned to jail, and we hope that Turkey will realize it is in the country's best interest to keep him, and other journalists, out of jail," said Mr. Balding.
 The Paris-based WAN, the global organisation for the newspaper industry, defends and promotes press freedom world-wide. It represents 15,000 newspapers; its membership includes 61 national newspaper associations, individual newspaper executives in 93 countries, 17 news agencies and seven regional and world-wide press groups. (WAN, 21 September 1999).

Last one-month press freedom violations in Turkey

 o Nadire Mater, who represents Reporters sans frontières in Istanbul and works for the IPS press agency, will appear before an Istanbul court on 29 September. She is charged because of her book titled "Mehmet's Book", which includes interviews with soldiers who did their military service in the emergency region (OHAL, in south-east Anatolia). The journalist, accused of "insulting the army" under Article 159 of the Penal Code, faces a six-year prison sentence if convicted. Reporters sans frontières asks that the charges against the journalist be dropped.
 o On 27 August, Aydin Korkmaz, editor-in-chief of Yeniden Yeni çesme, in Izmir, voluntarily surrendered at the Urla prison, to serve his thirteen-month and six-day prison sentence, imposed by the Izmir State Security Court. The journalist was sentenced under Article 312.2 of the Penal Code ("incitement to hatred") and Article 8.1 of the Anti-terrorist Law ("propaganda against the unity of the State"), because of an editorial titled "Celebration on 1 May, sadness on 6 May ?" Reporters sans frontières is asking for the immediate release of Adyin Korkmaz: the journalist did nothing more than passively express his opinion.
 o On 2 September, Yalçin Küçük, a journalist of the far-left magazine Hepileri and a writer, received an eighteen-month prison sentence from the Malatya State Security Court No. 1, under Article 8.1 of the Anti-terrorist Law ("separatist propaganda"), because of a speech he delivered in 1993. On 14 September, the High Court confirmed the three-year and nine-month prison sentence passed against Yalçin Küçük by the Ankara State Security Court No. 2, under Article 169 of the Penal Code, for having "facilitated the work of the PKK through propaganda". The journalist is currently jailed at the Gebze prison in Izmit because other trials are currently underway before the Istanbul courts. Yalçin Küçük is jailed since 29 October 1998. Reporters sans frontières renews its appeal for the journalist's unconditional release.
 o On 2 September, the one-month suspension of the far-left monthly Devrimci Cözüm, which had been confirmed by the High Court on 29 July, took effect. The editor-in-chief, Neriman Tufan, was sentenced to pay a fine of close to 158 million Turkish pounds (340 Euros) because of four articles on the pro-Kurd party Hadep and on the disturbances during the Kurdish new year, published in the 7 March 1998 issue. The requested prison sentences, notably under Article 8 of the Anti-terrorist Law ("separatist propaganda") and Article 6 ("distribution of terrorist organisations' declarations"), were converted to fines, after the journalist was able to prove that she had not penned the articles. Reporters sans frontières is asking that the magazine be allowed to publish anew.
 o On 24 August, the High Board of Radio and Television, RTÜK, suspended the national station Kanal 6 for one week under Article 4 (j) of the Press Law because of "remarks which go beyond the limits of criticism and are slanderous for individuals and institutions". According to Reporters sans frontières' sources, the government asked the RTÜK to make this decision following the station's criticisms of the organisation of Turkish rescue efforts after the 17 August earthquake. During the Council of Ministers meeting of 22 August, Ecevit allegedly told State Minister M. Yalova that "certain media are doing a poor job" and that it was necessary to "have discussions with the RTÜK to put a little order in the situation." The prior evening, the semi-official Anatolia agency had reported statements by the superior administrative officer which criticised the press for "focusing exclusively on foreign rescue workers and ignoring Turkish soldiers." That same day, representatives of the government agencies responsible for rescue operations refused to speak to journalists. Reporters sans frontières condemns this sanction and requests its annulment.
 Reporters sans frontières applauds the 28 August adoption of Amnesty Law 4454 on the press, which notably allowed for the release of four journalists: Ismail Besikçi, Hasan Küçükoba, Dogan Güzel and Nuray Yazar. However, the organisation considers the suspension of the prosecution of journalists for a three-year period to be an insufficient step which may compel journalists to practice self-censorship.
 In reality, if the beneficiaries of this new law were sentenced anew in a press related matter during the probation period, the clemency measure would not apply: they would then be forced to serve the prison sentences from which they have been absolved. Reporters sans frontières again calls for the Turkish government to annul prison sentences passed for press law violations, and asks for the abolition of Articles 8 and 7.2 of Anti-terrorist Law No. 3713, regarding "propaganda" offences, and the abolition of prison sentences, provided for in Articles 312 and 159 of the Penal Code, which punishes journalists who have passively expressed their opinions.
 In addition, Reporters sans frontières continues to ask for:
 - the immediate and unconditional release of the following four journalists: Yalçin Küçük, of the leftist weekly Hepileri, detained on 29 October 1998 Makbule Türk, of the far-left periodical Alinterimiz, detained on 29 July 1999 Ayten Öztürk, of the far-left weekly Kurtulus, detained on 13 October 1997 Hasan Özgün, of the far-left daily Özgür Gündem, detained on 10 December 1993
 - a fair and impartial trial for the following two journalists: Asiye Zeybek Güzel, of the far-left weeklies Isçinin Yolu and Atilim, detained on 22 February 1997 Nureddin Sirin, of the Islamist weekly Selam, detained on 6 February 1997. (RSF, 21 September 1999)

Le chanteur kurde Sivan Perwer censuré

 Alors que la communauté internationale regarde d'un bon
oeil les promesses de réforme annoncées par les autorités turques, la Turquie continue de priver les Kurdes des droits culturels fondamentaux. C'est ainsi que le dernier album intitulé " Hêviya Te " [ndlr : En t'attendant] du chanteur kurde Sivan Perwer a été frappé du sceau de la censure par décision du 3 septembre 1999 du ministre de la culture turque.
 L'album a été interdit des boxes et les responsables de la production Ses Plak ont été placés en garde-à-vue.
 Remarquable coïncidence, le 3 septembre même, le chef d'état-major turc, Huseyin Kivikoglu, déclarait dans une réunion en présence de journalistes que les cassettes en kurde étaient librement distribuées en Turquie et que la langue kurde était nullement interdite.
 Pourtant, au total 226 cassettes kurdes ont été interdites à la vente et à la distribution ces cinq dernières années par la super-préfecture de Diyarbakir. Celles qui reçoivent le visa des autorités ne restent dans les boxes qu'un seul mois et sont ensuite saisies. Sivan Perwer qui chante en kurde reste le musicien le plus censuré en Turquie mais les groupes ou chanteurs kurdes qui s'expriment dans les deux langues ou encore seulement en turc comme Ahmet Kaya sont également poursuivis, jugés et condamnés par les autorités turques. Dans ce triste inventaire se trouvent aussi des cassettes de mélodies kurdes sans paroles jouées lors des mariages dans la région. (CILDEKT, 23 Septembre 1999)

Islamist daily newspaper confiscated

 On 27 September 1999, an Istanbul State Security Court banned distribution of the 27 September edition of the Islamist daily "Akit". Copies of the newspaper were seized from the paper's head office and reportedly from kiosks in Istanbul.
 The seizure stems from an item published in the newspaper titled "Open Letter," written by veteran columnist Abdurrahman Dilipak. The column, an open letter to Prime Minister Bulent Ecevit on the occasion of his state visit to Washington, DC, strongly criticised the Turkish government on several issues, including state restrictions on the use of headscarves by women. In the column, Dilipak asked the prime minister: "Could you tell me how you will defend yourself against the questions about hundreds of teachers and students that you threw away from their schools just because they were wearing headscarves...?"
 The court charged that the column constituted "incitement of the people against the state."
 Dilipak, who has been the target of dozens of legal suits in response to his published columns, also faces possible charges. (CPJ/IFEX, 27 September 1999)

CPJ special report on forbidden speech in Turkey

 The Committee to Protect Journalists (CPJ) is pleased to announce the Web publication of Crossing the Line: Examples of Forbidden Speech in Turkey. The report features translated, annotated versions of actual articles, cartoons, and photographs that Turkish authorities used as evidence in cases brought against journalists under one of the several vaguely-worded statutes used to restrict freedom of expression in Turkey.
 Turkey has a press that in many ways is as lively as any in Europe. But when they write about issues at the heart of modern Turkish politics - political Islam and Kurdish nationalism in particular - Turkey's journalists cross into a minefield. In their zeal to control national discourse, political and military leaders have criminalized journalism, jailing reporters and editors for merely profiling a Kurdish leader, interviewing disgruntled Turkish soldiers, or suggesting that the military wields too much power.
 In July 1999, CPJ published Turkey: Criminal Prosecutions of Journalists, a report on state repression of independent Turkish media. Of the 27 recent cases in our report, we have selected a sampling and offer here the raw evidence used to charge or convict those journalists whom Turkey contends have crossed the line.
 On August 28, the Turkish parliament approved an amnesty bill that will secure the release of a number of journalists and writers who were jailed on the basis of their published work. The law was signed by President Suleiman Demirel on September 2. The new legislation "freezes" court cases or jail terms against individuals charged or convicted of "crimes" committed through the media for a period of three years. A number of journalists and writers - 32 according to the government - are expected to be released from prison in the coming weeks. Dozens of other cases pending in court will also be suspended, including many of those documented in CPJ's July report.
 The new law is a welcome development, but only limited, temporary relief to Turkey's press freedom problem. According to the law's text, if a similar "offense" is committed within the three-year period, those amnestied will be required to serve their previous sentence in addition to any new sentence confirmed by the courts. Similarly, court cases pending against journalists would be reactivated.
 And journalists who committed "crimes" prior to April 23, 1999 will not qualify for the amnesty. This arbitrary cutoff date allowed a Turkish court to bring fresh charges against Nadire Mater, who crossed the line with her interviews with Turkish soldiers. Just weeks after the amnesty was approved, the court charged Mater with insulting the military. So while some will benefit from the amnesty, all of Turkey's journalists still run the risk of crossing that invisible line. (CPJ/IFEX, 28 September 1999)

Une journaliste jugée pour insulte à l'armée

 Le procès pour "insulte à l'armée" d'une journaliste turque, Nadire Mater, auteur d'un livre d'entretiens avec des vétérans de la lutte contre la rébellion kurde de Turquie, s'est ouvert le 29 septembre devant une Cour d'assise d'Istanbul.
 "Le livre de Mehmet", paru en avril et rapidement devenu un best-seller, est le premier récit vécu de l'intérieur de la lutte des soldats turcs contre le PKK dans le sud-est.
 L'ouvrage a été interdit par un tribunal d'Istanbul le 23 juin, après s'être vendu à 15.000 exemplaires en deux mois.
 Nadire Mater, 50 ans, et son éditeur Semih Sokmen sont jugés aux termes de l'article 159 du code pénal, qui prévoit jusqu'à six ans de prison pour insulte aux forces armées.
 Mme Mater a défendu son livre devant les juges en arguant que son interdiction "viole la liberté d'expression" des 42 conscrits cités dans son ouvrage. "Les soldats ne peuvent s'exprimer. L'interdiction pesant sur le livre le démontre", a-t-elle estimé, citée par l'agence Anatolie.
 Sa mise en accusation a provoqué une vague de protestation d'écrivains et de journalistes, dont Yasar Kemal et Orhan Pamuk.
 Ils ont relevé qu'elle était punie non pas pour l'expression d'opinions personnelles, mais pour la publication de témoignages de première main sur le conflit dans le sud-est.
 Son éditeur, M. Sokmen, propriétaire de la maison d'édition Metis, a déclaré que le livre n'était pas un ouvrage sociologique ou politique mais un livre "de partage des souffrances".
 L'ouvrage dresse un tableau de la guerre contre le PKK qui contraste avec la version officielle d'une lutte héroïque et patriotique contre le terrorisme.
 De nombreux vétérans y expriment une profonde désillusion sur les moyens et les buts de la guerre. Plusieurs témoignages décrivent les meurtres de civils soupçonnés de sympathies avec le PKK commis par l'armée, et l'évacuation forcée de villages ensuite incendiés.
 D'autres recrues se plaignent que seuls paysans et ouvriers soient envoyés au front, tandis que les fils de familles riches et influentes y échappent.
 Le procès a été ajourné à une date ultérieure.
 Nadire Mater est la représentante en Turquie de Reporters Sans Frontières (RSF), qui défend la liberté de la presse . (AFP, 29 septembre 1999)

KURDISH QUESTION:QUESTIONE KURDE

HADEP Elects New Leader

 Turkey's pro-Kurdish party HADEP elected Ahmet Turan Demir as its new leader September 8 for what delegates hope will become an era of greater freedoms for Turkey's ethnic Kurds.
 Demir, a retired civil servant, was the sole candidate for leadership of the People's Democracy Party.
 He replaces Murat Bozlak who was forced to resign two months ago after an appeals court upheld a one-year prison sentence against him.
 The court ruled that a speech Bozlak gave in September 1993 calling for peace in the largely Kurdish southeast amounted to "inciting racial hatred."
 Demir said a decision by autonomy-seeking Kurdish rebels to lay down their arms and withdraw from Turkey had created an atmosphere for peace and has given the government a chance to address Kurdish demands for increased cultural rights.
 "An opportunity for a lasting solution, for more democracy has come about," Demir told The Associated Press. "It is an opportunity for pressures on the language to be lifted, and for a wider ethnic identity to be recognized."
 The party won mayoral seats in several cities in the southeast in April elections but failed to pass the 10 percent threshold to enter parliament. (AP, 8 September 1999)

Un haut responsable du PKK jugé à Ankara

 Le procès d'un haut responsable présumé de la rébellion kurde, Cevat Soysal, capturé en juillet en Moldavie par des agents turcs, s'est ouvert le 16 septembre devant la cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara, a indiqué la chaîne de télévision privée NTV.
 Le parquet a requis la peine de mort contre Soysal, 37 ans, pour trahison et séparatisme, au terme de l'article 125 du code pénal.
 Selon l'acte d'accusation, Soysal, qui bénéficiait de l'asile politique en Allemagne, était responsable de la branche européenne du PKK et responsable de l'entraînement des militants.
 Il a ordonné l'attentat le plus sanglant commis en Turquie après la capture d'Ocalan, une attaque à la bombe contre un centre commercial à Istanbul qui avait fait 13 morts le 13 mars, selon l'acte d'accusation.
 Le document affirme que des centaines d'attentats à la bombe, incendies, grèves de la faim et tentatives d'attentat suicide ont été perpétrés en Turquie sous ses ordres.
 Ocalan avait été capturé mi-février au Kenya et ramené en Turquie par un commando turc. Il a été condamné à mort fin juin pour trahison et séparatisme. La sentence doit être examinée par la cour de Cassation en octobre.
 Sa capture avait été suivie par une vague d'attentats dans les grandes villes turques qui avait fait plus de 20 morts.
 D'importantes mesures de sécurité avaient été déployées le 16 septembre autour du tribunal pour l'arrivée de Cevat Soysal, qui est resté dans une voiture pendant que les soldats écartaient les nombreux journalistes présents. Un soldat a même pointé son arme vers un cameraman pour le dissuader de filmer, selon les images diffusées par NTV.
 Soysal, qui souffre d'une hépatite B, était apparu extrêmement affaibli et tenant à peine sur ses jambes lorsqu'il avait comparu fin juillet devant un procureur de la DGM d'Ankara.
 Ses avocats en Allemagne ont déposé plainte contre la Turquie auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme, soulignant qu'il avait été capturé dans des conditions illégales.
 Le chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer a demandé à Ankara d'enquêter sur les accusations de torture sur la personne de Cevat Soysal portées par sa femme. (AFP, 16 septembre 1999)

Le PKE rejoint le Congrès national du Kurdistan

 Le Parlement kurde en exil (PKE), basé à Bruxelles, a décidé le 26 septembre de rejoindre le Congrès national du Kurdistan (CNK) créé en mai dernier, a-t-on appris auprès de l'un de ses responsables.
 La proposition de rejoindre le CNK a été adoptée à une forte majorité par le PKE réuni à Bruxelles en assemblée générale, a indiqué ce responsable.
 Créé le 12 avril 1995 à La Haye, le PKE est considéré par Ankara comme l'émanation en Europe du PKK.
 Le regroupement au sein du Congrès national du Kurdistan était l'un des objectifs du PKE et figurait explicitement dans ses statuts depuis sa création en 1995, a-t-on souligné au Parlement kurde.
 Le PKE avait mis en place en 1997 un comité préparatif à la création du Congrès national, qui a entrepris des consultations avec des représentants des partis politiques kurdes, des associations culturelles et des personnalités. La création du CNK a été officiellement proclamée le 26 mai à Amsterdam (Pays-Bas).
 Selon le responsable du PKE, la grande majorité des courants politiques kurdes de Turquie sont représentés au sein du CNK. Pour l'instant, il est prévu que cette organisation poursuive ses activités à Bruxelles. (AFP, 26 septembre 1999)

L'armée poursuit son incursion dans le nord de l'Irak

 Des milliers de soldats turcs poursuivaient le 29 septembre une incursion dans le nord montagneux de l'Irak pour combattre les rebelles du PKK, a-t-on appris auprès de sources de sécurité locales à Diyarbakir (sud-est).
 Ces sources n'ont pas précisé le nombre de soldats engagés mais selon le quotidien de centre-gauche Cumhuriyet, 5.000 hommes participent à l'opération, lancée depuis trois différents points à la frontière.
 Les soldats sont appuyés par des hélicoptères et des "protecteurs de village", miliciens kurdes pro-gouvernementaux armés par l'Etat, selon le journal. Des peshmergas du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) du chef kurde irakien Massoud Barzani aident les forces turques, selon Cumhuriet.
 Le PDK est l'allié de l'armée turque depuis mai 1997 contre le PKK dans le nord de l'Irak.
 L'armée turque lance fréquemment des opérations contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, qui utilisent comme base arrière cette région échappant à l'autorité de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe en février 1991, et contrôlée par les Kurdes d'Irak. (AFP, 29 septembre 1999)

MINORITIES/MINORITES

Turkish Police Arrest Two Christians in Istanbul

  Two Christians manning a religious bookstand at a local fair in suburban Istanbul were detained August 3 by Turkish police and accused of selling books in a public place without official permission.
 Australian Ian McLure, who has worked as an English teacher in Turkey for the past 12 years, was arrested along with a Christian of Turkish citizenship as they sold books at the summer Entel Bazaat in Avcilar, a coastal suburb along the western edge of Istanbul.
 McLure, 48, was released on August 5 from Istanbul's security police headquarters, several hours after a representative of the Australian Consulate visited him in the foreigners' detention center. His Turkish companion was released the previous afternoon.
 Although no charges were pressed against the Turk, McLure was fined 15 million Turkish lira ($35) by a public prosecutor in Kucukcekmece for violating Article 534 of the Turkish Penal Code. The often-ignored statute has been enforced in recent weeks by Turkish authorities to stop a proliferation of streetside booksellers of all types, including religious ones.
 McLure's court-appointed lawyer, Yilmaz Aslan, told Compass that McLure's August 5 payment of the fine closed the prosecutor's case against his client.
 However, the Australian learned just before his release that a new court case had been opened against him. McLure is reportedly accused of being "illegally employed" selling books, which police said was not permissible under his work permit allowing him to teach English.
 Accordingly, security police confiscated McLure's passport, forbidding him to leave the country. For the next few months until his case is heard, he is required to report to police headquarters every Monday. The Australian said his consulate representative signed documents agreeing that the Australian authorities would not issue him another passport while the case is under Turkish judicial review.
 McLure said he was greatly relieved when his companion was released and all charges were dropped against him. However, Compass has confirmed that the Turkish Christian was beaten and threatened by the police with physical attacks against his wife and small children. In his late 30s, the arrested Turk had converted to Christianity 10 years ago. Under Turkey's secular laws, he formally changed his religious identity from Muslim to Christian when he was baptized six years ago.
 On July 16, a group of European tourists in Istanbul were called into the police station and subjected to hotel searches and confiscation fo New Testaments and Christian materials in their possession. They were released a few hours later. The same week, security police arrested three Christians working at a bookstand sponsored by Good News Publishers at a city fair in Izmir and confiscated their entire book stock. Two Turkish citizens, both converts who had changed their religious identity papers, were detained and interrogated overnight along with a Korean national. All three were released the following day. (Compass Direct-HRWF,23.09.1999)

Christian US Tourists Arrested in Izmir

 Turkish security police arrested and deported 15 American students from the Aegean port city of Izmir in late July for conducting religious surveys and distributing Christian literature in a local park.
 Detained on the evening of July 28, the 15 American were held for some 30 hours before being put on a flight to Chicago in the early hours of July 30. The students from the U.S. state of Arkansas had been scheduled to tour across Turkey until August 18.
 A South African accompanying them was not released until late on July 31, after Ankara officials apparently informed the Izmir police they could not legally deport a foreigner who had official residency in Turkey.
 Police required the group to move out of their hotel with their suitcases; the police searched all their belongings. The students' personal Bibles, handwritten journals and all Christian materials found in their possession were confiscated and not returned.
 The entire group reportedly sat in the hallway of the police station throughout the first night, while they were taken one by one for questioning. Each signed statements in Turkish that the officials said were admissions that they had been handing out "religious propaganda".
 Two of the group's representatives were brought before the public prosecutor late the following afternoon. The magistrate never addressed or questioned them during the courtroom proceedings, which they said lasted less than five minutes, and no translator was provided.
 As they left, the officer accompanying them said all the charges had been dropped and they were free. However, they were then handed over to a representative of the Foreign Ministry, who told them they would each have to pay $125 to change their plane tickets and leave the country immediately.
 Several students said they were told that they were being required to leave "for their own safety," allegedly because Muslim extremists were upset about their "missionary activities". However, they said officials at the U.S. Consulate in Izmir assured them that their lives were never in danger.
 After being placed in cells temporarily, the Americans were relocated late that night in a hotel, remaining under police supervision until they left for the airport, where airline personnel were given custody of their passports.
 Turkey's flamboyant press jumped on the story promptly, with banner headlines ranging from "Missionaries Caught Red-handed" to "Apostles of Separatism."
 The sensationalist daily Star claimed the 16 Christians were handing out $100 bills to win converts, holding secret worship services and targeting university students of ethnic Kurdish backgrounds. The final allegation was apparently based on finding in someone's luggage a single copy of a leaflet entitled, "Who are the Kurds?".(Compass Direct-HRWF, 24.09.1999)

Turkey's Armenian Community Reiterates

 The leader of Turkey's largest Christian community met with government leaders in mid June, presenting Turkish Prime Minister Bulent Ecevit with a file highlighting five "institutional dilemmas" facing the Armenian community.
 During a half-hour meeting in ankara with Ecevit on June 16, Armenian Patriarch Mesrob II explained that while citizens from the religious minorities enjoy equality before the law with other Turkish citizens in terms of economic, social and religious freedoms, the same freedoms do not always extend on an institutional basis to their minority communities.
 Noting that Ecevit's new coalition government had begun an ambitious attempt to modernize the nation's laws, Patriarch Mesrob told the prime minister that the Armenian community would be "pleased if we are able to receive our share" of these legal reforms, the weekly Agos newspaper reported on June 18.
 "I confess that I have learned some problems I did not know about," Ecevit reportedly told the patriarch, after reading the details contained in the eight-page report.
 In practical terms, the file called for a thorough updating an reworking of the regulations and bylaws governing minority foundations, most dating back to the 1930s.
 At the top of the Armenian community's concerns was the steady government confiscation of the property of its religious trusts since a 1974 Supreme Court of Appeals ruling, now considered a legal precedent for handling all minority trusts.
 The decision defined such foundations as "non-Turkish", and therefore forbidden to either buy or sell real estate acquired since 1936, when the government asked for a list of the foundations' property and unmovable assets. Any land, building or real estate donated to or purchased by Armenian religious trusts since that time now legally reverts to the state, without any remuneration - albeit in a lengthy judicial process as long as 10 years or more.
 A second slow-paced tourniquet on Armenian-owned foundations is being applied through an antiquated system of electoral districts within Istanbul, where Armenians no longer cluster in the same residential areas. Under current Turkish legal restrictions, those who have moved away from these neighborhoods are no longer eligible to vote for or serve on the administrative boards of the respective trusts. A a result, elections are barred indefinitely, financial transactions are blocked and trusts are in danger of being closed down by the state.
 Still another dilemma is posed by a 1981 decree requiring all Armenian religious trusts to shoulder a five-percent tax to pay for government inspections and audits. Greek Christian and Jewish trusts, like all Muslim foundations, are exempt from this tax.
 Non-profit Armenian institutions such as shools and hospitals are also required by the Ministry of Finance to pay corporate income taxes, since these community charities charge for their services. However, all these trusts are debit operations subsidized from within the community.
 A final concern focused on the uncertain future of Holy Cross High School, originally opened to train Armenian clergy. Since 1985, the government has refused to approve elections for the school board. Now, 18 years after the last election, only a few school board members are still living, with no government permission in sight to elect new administrators to keep it in operation.
 "Some of these issues are very difficult," the patriarch commented. "But that doesn't make it all just. So we are encouraged by reports that in fact the government is working on it now."
 The state protocol visit by Patriarch Mesrob II, his first with leaders of the Turkish government in Ankara since his enthronement in November 1998, was occasioned by the forming of a new coalition comprising the 57th government of Turkey.
 In a subsequent meeting in early August with the visiting U.S. assistant secretary of state for democracy, human rights and labor, Harold Koh, the Armenian patriarch told Koh that his church had abandoned the idea of reopening its seminary, closed down in the 1970s.
 Although he noted that there was "not even one Christian seminary in Turkey," Patriarch Mesrob commented that the Muslim and Jewish communities were not allowed to have religious training institutions, either.
 "We are rather seeking ways of implementing an inter-disciplinary course of university-level studies leading to a Bachelor of Liberal Arts in Christian Theology," the patriarch said.(Compass Direct-HRWF, 24.09.1999)

Police cut short religious group's services

 The Izmir Police Department took members of the Community of Jesus the Messiah into custody on September 12 for operating without the required state permission, police said. Among those taken in were three Koreans, two Americans, one Austrian and 34 Turks.
 The 40 arrested were released without charges by the Izmir public prosecutor on September 13 after giving statements.
 The sect maintains that it has applied for legal registration.
 The head of the Community of Jesus the Messiah, Zekai Tanyar, said the church is part of the Turkish Independent Protestant Communities, and meets at the same address every Sunday, adding that according to Article 24 of the Constitution this is legal and takes place with the full knowledge of the local administration.
 Tanyar related to the press how services on Sunday were disrupted when the Izmir police, accompanied by Star TV, entered the premises and arrested the 40-member congregation. He adds that the Izmir Police Department took similar action one year ago, and the Izmir public prosecutor did not bring any charges. Tanyar questions why, in light of this, Izmir police interrupted services again.
 Referring to Star TV's role in this latest incident, Tanyar said that parts of the media want to create sensationalist news, asserting that this is behind their disrespectful and aggressive approach to the Turkish Independent Protestant Communities. (Turkish Daily News , September 14, 1999)

Satanism phobia in Turkey turns into witch hunt

 In an apparent overreaction to a gory ritual murder that shocked Turkey last week, police countrywide have been detaining hundreds of youths who fit their idea of a satanist, the Turkish media reported on September 24.
 "Take off your ear studs, hide your tattoos," warned the daily Sabah on its front page on September 23.
 Newspapers and television news programs have been full of images of young men being handcuffed and taken away because they displayed one or more of the outward signs police associate with devil worshippers.
 These include face jewellery, tattoos, long hair or shaved heads, goatees and black t-shirts -- especially those bearing the logos of heavy metal bands.
 Newspapers have been divided in their reactions.
 "Not everyone wearing a black t-shirt is a satanist," wrote the senior editorialist of the mass daily Hurriyet. "This is almost turning into a witch hunt out of the Dark Ages."
 "The hunt continues" for satanists, wrote Sabah on September 24, reporting more than 100 arrests in Istanbul and more in the southern provinces of Adana and Icel.
 Even the semi-official Anatolia news agency reported three teenagers, "suspected leaders of a group of 70 satanists" detained, then released in the western town of Aydin.
 Sabah singled out one of those arrested in Istanbul -- a grade school teacher who allegedly moonlighted as the operator of a tattoo parlor "for satanists" -- as a "Teacher by day, devil by night."
 A columnist for the center-left Cumhuriyet recounted, tongue in cheek, how police proudly announced the seizure of "the satanists' publication" -- issues of "The Ghost Ship", an art magazine published by academics and students at Istanbul's respected Bogazici University.
  The furor was sparked when police September 20 arrested three avowed satanists who admitted to the ritual murder in a cemetary of a young woman to appease the devil so he would stop earthquakes hitting Turkey.
 Popular newspapers later reported that a number of apparently unexplained teenage suicides in Istanbul and in the provinces could be linked to satanist cults.
 Cumhuriyet accused the popular press of stoking public horror at the killing and raised the specter of lynch mobs going after any goateed youth dressed in black.
 An editorialist in the liberal newspaper Radikal asked whether the mass arrests of innocent people -- almost all of the detained were released -- who dress differently were "an implicit attempt to punish those who are not in the mainstream."
 If that is the case, he wrote, "this is first of all a violation of human rights and democracy."
 "Moral void" resulting from a lack of religious education is responsible for satanism, wrote a columnist in the right-wing islamist Turkiye, adding: "If the need to believe in Allah is not taught to children at a proper age they will become atheists, satanists or Jehovah's Witnesses.  "To fill the moral void, they will first resort to drink, sex and drugs, then to satanism, necrophilia, drinking the blood of cats and other savage things not even animals would do," he wrote.  And the directorate of religious affairs promised a special sermon on satanism in mosques across the country after noon prayers on Friday. (AFP, 24 septembre 1999)

Turkish Protestant Church Remains Sealed in Izmir

 Despite a high-level meeting between the Turkish Interior Minister and local Protestant leaders this week, a Christian church raided by security police 12 days ago remains sealed in the Aegean port city of Izmir. Three representatives of the Independent Turkish Protestant Churches met this past Monday with Interior Minister Saadettin Tantan about the September 12 incident, which had attracted Reuters, Associated Press and BBC coverage internationally.
 Turkish police arrested 40 Christians at Sunday morning worship services of the Izmir Fellowship of Jesus Christ, accusing the gathering of being an "illegal" church. After 24 hours in police detention, the 35 Turks and five foreigners were released by order of the Izmir Public Prosecutor, who ruled that the congregation's activities in their place of worship were protected under constitutional guarantees of freedom of worship and belief.
 However, Izmir security police have refused to unseal the church doors until they receive written orders to do so from their superiors in Ankara.
 According to Izmir pastor Zekai Tanyar, Minister Tantan "listened carefully" during their 25-minute audience, asking a number of questions regarding the legal status of Turkish Protestant Christians, estimated to number less than 2,000.
 The minister promised to study the background file presented to him by the three pastors, to ensure that their legal rights to freedom of religion were expedited. Under Turkish law, the authorities must be informed in writing of all designated places of worship, but no formal registration or permission process is required.
 Meanwhile, the congregation remains shut out of their own facilities, purchased in 1994 in Izmir's Karatas district. Last Sunday, the Turkish congregation was invited to worship with the Lighthouse International Church, an English-language Protestant church in Izmir's downtown Alsancak district.
 On Tuesday, the church sent a petition to the Izmir Governor to re-open the church, attaching the prosecutor's written decision that there were "no grounds for further legal action" against the defendants. However, the petition had to be routed through Izmir's security police headquarters, which sent it off to Ankara, not to the governor's office.
 Izmir security police insist that the church is required by administrative laws to obtain the written permission of all the other owners in the building to use their facility for religious worship. According to Erdem Canitez, the church's legal counsel, the statute in question simply gives neighboring owners the right to file a legal protest if they have any complaints against each other. In mid-August, the church's lawyer had filed a case in the administrative courts to clarify the dispute.
 "Twice now the prosecutors have ruled that the police are misinterpreting the law," Tanyar said. "So my question is, shouldn't the police wait for the court's ruling on this before taking any action?"
 "We don't mind in the long term waiting for the court to decide on certain procedures," the pastor told Compass. "But in the meantime, it is just unacceptable to have the church sealed, and to be treated in this way." According to their lawyer, it could take up to a year for the courts to rule formally on this legal technicality.
 Tanyar admitted that he was still "uncomfortable" with the fact that the 40 Christians were arrested, interrogated by the Terrorism Division and kept in detention for 24 hours, but they were never allowed to come before the prosecutor and give their defense.
 Several national newspaper columnists spoke out sharply this week against the police action, as well as the curious link with a private TV channel and newspaper that tried to exploit the arrests.
 "Radikal" columnist Arda Uskun questioned on September 20 why -- after the church had met openly and officially for six years -- the police interrupted them during worship and hauled them off forcibly one by one, like guilty criminals. "The apparent 'crime' was to be both a Turk and a Christian," Uskun concluded.
 Columnist Turan Kalkan in the conservative Muslim daily "Zaman" termed the unprecedented police disruption of a Christian worship service something "hardly found in the 16th century," describing it as behavior "unbecoming to our government."
 "This event casts a pall over all the hard work done to attract tourists to Turkey and its image abroad," admitted Serdar Alyamac in Monday's "Turkish Daily News." In the wake of terrorist attacks by Kurdish separatists and then the devastating August 17 earthquake, the Turkish Tourism Ministry has pinned its hopes on a "faith tourism" build-up for the year 2,000 to improve 1999's dismal tourism showing.
 "Making religion the focus of sensationalist news is treading on dangerous ground," Alyamac stressed, stating that it "should not be allowed, especially when it is a groundless attack."
 As chairman of the Turkish Pastors Council, Ankara Pastor Ihsan Ozturk sent an e-mail message last week to the Turkish mainline media, who had at that point paid scant attention to the incident.
 "If the police in a European country had sealed up a mosque and hauled off in buses the Muslims worshipping there under arrest," Ozturk asked pointedly, "what would our reaction be?" (Compass Direct-HRWF, 29.09.1999)

RELATIONS WITH THE WEST/RELATIONS AVEC L'OUEST

Nouvelle étape dans les relations turco-européennes

 La reconnaissance de la candidature de la Turquie comme candidate à l'adhésion à l'Union européenne lors du sommet d'Helsinki en décembre, a franchi le 13 septembre un premier pas avec la rencontre à Bruxelles entre Ismail Cem, ministre turc des Affaires étrangères, et ses homologues des Quinze.
 Lors d'un déjeuner qui a constitué une reprise du dialogue politique entre l'UE et la Turquie, interrompu en décembre 1997 à la suite du rejet de la candidature turque, M. Cem s'est engagé à ce que son pays réalise des progrès sur la voie qui lui permettront d'entrer dans la famille européenne.
 "On a parfois l'impression (en Europe) que rien ne va en Turquie. Ce n'est pas le cas, même si nous avons pris certains retards sur le chemin de la démocratie", a reconnu M. Cem lors d'une conférence de presse à l'issue du déjeuner.
 Il a mis ces retards sur le compte des "actes terroristes", à cause desquels "il n'a pas été facile ces dernières années de progresser". "Maintenant que le terrorisme semble maîtrisé, nous allons être mieux en mesure de travailler à réaliser des progrès", a-t-il ajouté.  Le chef de la diplomatie turque s'est réjoui de la reprise du dialogue politique avec l'UE et a retourné leur invitation à ses homologues européens en les conviant à déjeuner les 18 et 19 novembre à Istanbul, à l'occasion d'un sommet de l'OSCE.
 Tarja Halonen, ministre finlandaise des Affaires étrangères, dont le pays préside l'UE jusqu'en décembre, a estimé que le déjeuner a permis "d'apporter un progrès" sur la voie de la reconnaissance de la candidature de la Turquie lors du sommet européen d'Helsinki. "Nous sommes encouragés par les engagements pris par la Turquie de poursuivre sur la voie des réformes", a-t-elle ajouté.
 Pierre Moscovici, ministre français délégué aux Affaires européennes, a affirmé que l'UE travaille "dans la perspective de la candidature de la Turquie à Helsinki". La visite de M. Cem est "une première chance pour une conclusion positive" au sommet de décembre, a-t-il dit.
 Il a cependant rappelé que de nombreuses questions restaient à régler, citant Chypre, les contentieux territoriaux gréco-turcs en mer Egée et les droits de l'Homme. "Nous avons trois mois pour travailler", a dit M. Moscovici.
 Le chef de la diplomatie turque a regretté que son pays n'en soit qu'au stade d'une reconnaissance de sa candidature, alors que sa vocation à l'adhésion remonte à 1963, année de la signature d'un accord d'association entre l'UE et la Turquie, et qu'un accord d'union douanière les lie depuis 1996.
 Il a souhaité une certaine "souplesse" de la part de l'UE quant à la candidature turque. "Il ne faut pas se lier les mains par des définitions trop strictes", a-t-il dit, affirmant que son pays répondait déjà en partie aux critères exigés sur le plan politique et économique de tout pays souhaitant adhérer à l'Union.
 Sur les droits de l'Homme, encore souvent bafoués en Turquie, notamment à l'égard de la minorité kurde, il a estimé qu'il s'agissait de "valeurs universelles partagées partout et que nous voulons développer". Sur le plan économique, il a noté que l'accord d'union douanière était la preuve que "la Turquie a déjà une économie intégrée en concurrence libre avec celles des pays de l'UE".
 Ismail Cem a remercié les Quinze pour la solidarité dont ils avaient fait preuve après le tremblement de terre qui frappé l'ouest de son pays le 17 août, faisant au moins 15.000 morts et des dégâts considérables. Un nouveau séisme s'est produit le 13 septembre en Turquie.
 Le 13 septembre, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont approuvé une série d'aides à la Turquie d'un montant global de 195 millions d'euros, ainsi qu'un prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI) de 600 millions pour l'aider à se relever du séisme du 17 août.
 Le déblocage de ces aides a été rendu possible par l'attitude conciliante de la Grèce qui, après le tremblement de terre, avait levé en grande partie son veto traditionnel à l'aide européenne à la Turquie. (Stéphane BARBIER, AFP, 13 septembre 1999)

100 millions d'euros pour la réforme de l'éducation

 La Commission européenne a alloué un montant de 100 millions d'euros à un projet en faveur du secteur de l'éducation en Turquie, dans le cadre du programme Meda de partenariat euroméditerranéen, a-t-elle annoncé le 14 septembre.
 Le projet apporte un appui à la réforme du secteur de l'enseignement primaire, grâce à une aide prévue pour une durée de 6 ans. Le projet comporte une aide à l'amélioration de la formation professionnelle du personnel de d'éducation, ainsi qu'un appui à la réforme éducative dans 12 provinces les plus défavorisées, où les taux de scolarisation sont les plus faibles.
 Au total, plus de 1.000 écoles et autant de logements seront rénovés et près de 2.000 écoles bénéficieront d'équipements.
 Le projet prévoit aussi une aide à l'ouverture de centres éducatifs de proximité pour les personnes exclues de l'éducation de base (enfants des rues, enfants qui travaillent, jeunes et adultes analphabètes) dans les villes à forte migration comme Istanbul.
 Des campagnes de sensibilisation nationales et provinciales seront organisées pour promouvoir l'importance de l'éducation de base pour tous. Ces campagnes incluront une sensibilisation à l'apprentissage des langues vivantes européennes. (AFP, 14 septembre 1999)

La Turquie une nouvelle fois condamnée

 La Cour européenne des droits de l'homme a condamné à l'unanimité la Turquie, le 28 septembre 1999, pour avoir interdit un livre et infligé une amende à son éditeur en violation du droit à la liberté d'expression. Unsal Öztürk, avait été condamné en 1989 à une amende de 285 000 livres turques par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara pour avoir publié l'année précédant un ouvrage sur la vie d'Ibrahim Kaypakkaya, leader d'un mouvement d'extrême gauche turc.
 L'auteur de l'ouvrage M.N. Behram avait été acquitté en 1991 et l'ouvrage avait été de nouveau publié par une autre maison d'édition sans nouvelle interdiction.
 La Cour européenne a estimé que rien dans l'ouvrage incriminé ne justifiait son interdiction, telle que l'admet l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme dès lors qu'une telle mesure apparaît "nécessaire dans une société démocratique". La cour précise d'autre part que "les propos tenus dans l'édition litigieuse du livre, dont le contenu ne diffère d'ailleurs aucunement de celui des autres éditions, ne sauraient passer pour une incitation à l'usage de la violence, à l'hostilité ou à la haine entre les citoyens".
 Unsal Öztürk est l'un des éditeurs les plus persécutés par les autorités turques. Il a publié entre autres les livres d'Ismail Besikci.
 La Turquie a été condamnée à lui verser 10 000$ pour dommage matériel et 20 000 francs pour frais et dépens. (CILDEKT, 30 septembre 1999)

Disappointing US visit for Ecevit

 The much awaited state visit of Prime minister Bülent Ecevit to Washington is proving to be a bitter disappointment for Turkey. Officials are trying to put a gloss on the talks that were held at the White House between Ecevit and President Clinton on September 28, but the fact is that, contrary to Turkish expectations, the US administration will not offer much financial assistance to help the country rebuild after the devastating earthquake of August 17. And beyond assurances of friendship and encouraging words, little of substance emerged on the political front.
 Turkish officials had already done their best to dampen enthusiasm before the head of the government even left Turkey, as it became clear that the expected help would not be forthcoming. Initially, the Turkish government had hoped to get a US guarantee for the issue of 5 billion dollars worth of housing bonds, but the administration did not feel it could get the approval of Congress. Nor was the US administration ready to waive Turkey's military debt. There is a chance, however, that the Turkish quota for exports of textiles to the US will be raised, and talks are continuing with the IMF to sign a stand-by agreement.
 Ecevit met the US president with a long list of grievances. Chief among them was the cost to Turkey of UN sanctions on Iraq. The Ankara government claims the trade embargo on Iraq has cost Turkey some 30 to 35 billion dollars since the Gulf War. American officials, on the other hand, believe that Turkey is being at least partly compensated through the oil-for-food deal that allows Iraq to export limited amount of oil via the Turkish pipeline in exchange for vital goods.
 The talks were certainly friendly, and the US president noted the "atmosphere of hope" between Turkey and Greece. As a NATO member and a neighbor of Iraq, Turkey remains an important strategic asset for Washington, one that the US administration does not want to antagonize too much. Ecevit used to be seen by the Americans as a unreformed leftist, but in recent months, his performance in government and his efforts to push important legislation through parliament have impressed the US administration. Clinton welcomed the timely release of human rights activist Akin Birdal and noted that important reforms were being carried out. Secretary of state Madeleine Albright invited State minister Irtemçelik, who is in charge of human rights, to visit Washington in the coming months.
 In Turkey, there is some concern that the increasingly frail-looking Ecevit, who is 74, is not in the best of health. Before leaving, the prime minister congratulated the nation on the occasion of Victory Day, apparently forgetting that this national holiday had happened three weeks earlier and he has appeared confused during public appearances several times in recent weeks.
 In the course of the talks, the US president reiterated his administration's commitment to the Baku-Ceyhan pipeline project that should carry oil from Azerbaijan to a Turkish port on the Mediterranean. He also supported Turkey's efforts to get a better deal from the European Union and said he would back its attempt to get a stand-by agreement with the IMF.
 Although American officials took great pains to avoid making it a major issue during the visit, the Cyprus question remains a sticking point. The industrialized nations of the Group of 8 had decided, during their June meeting, to launch a new diplomatic offensive to try and solve the thorny issue of the divided Mediterranean island. The earthquakes that struck Turkey and then Greece, caused the atmosphere between Ankara and Athens to warm up by several degrees and gave some impetus to the international efforts.
 How to move to the next stage is now being discussed. The US administration is pushing for a quick resumption of talks, without pre-conditions, between the two Cypriot community leaders, Rauf Denktas and Glafco Clerides. Rauf Denktas, backed by Turkey, refuses to compromise and says he will not accept direct talks unless his self-declared Turkish Republic of Northern Cyprus is recognized by the international community. While UN talks were for years carried out with the aim to form a bi-communal federation, the Turkish side now insists that the negotiations have to be held between two states of equal status, and that the goal should be a loose confederation of two separate entities.
 In order to get the process re-started, the UN could call for proximity talks to be held in October in the US. This way, the two sides would get an opportunity to exchange ideas, without having to get into contact face to face. While the Turkish side refuses to back down on the issue of recognition, the international community seems equally determined not to give in. Turkey welcomed President Clinton's comment that the situation on the Mediterranean island could never go back to what it was before the Turkish military intervention in 1974. Over 30,000 Turkish troops are still stationed in Northern Cyprus.
 Cyprus could also prove a major stumbling block as EU member states ponder whether to include Turkey on the list of official candidates for membership. The European Union is committed to initiating accession talks with Cyprus, yet does not want to import this intractable problem into its fold. Rauf Denktas has often threatened to merge his breakaway republic with Turkey if the EU accepted the Greek part of Cyprus as a member.
 Clearly the problem is not about to go away, and Turkey will be confronted with it again and again in the coming months. Bülent Ecevit will meet President Clinton again in November, when he will be attending the 54-nation summit of the OSCE which will be held in Istanbul.(Turkey Update October 1, 1999)

REGIONAL RELATIONS/RELATIONS REGIONALES

Un Chypriote-grec assassiné dans le secteur turc

 Un Chypriote-grec âgé de 68 ans a été retrouvé assassiné et brûlé le 31 août dans sa voiture dans le secteur nord de Chypre, contrôlé par l'armée turque, a indiqué la police chypriote-turque le 1er septembre.
 Le véhicule calciné de Stelios Kharpas a été retrouvé dans une région reculée de la péninsule de Karpas, dans le nord-est de Chypre, après que son épouse Yannula eut alerté la police sur sa disparition le 30 août.
 La femme a indiqué à la police que son mari avait quitté le domicile familial vers 23H00 locales (20H00 GMT) après avoir pris rendez-vous, par téléphone, avec une personne qu'il a identifiée comme "l'officier de police Mehmet".
 La police chypriote-turque a indiqué qu'elle ignorait les motifs du meurtre. Dans un communiqué, elle a cependant indiqué "avoir arrêté quatre suspects pour interrogatoire et lancé une vaste enquête".
 Quelque 400 Chypriotes-grecs, en général âgés, continuent à vivre dans la partie nord de l'île occupée par l'armée turque depuis 1974 et où vivent quelque 200.000 Chypriotes-turcs et colons venus de Turquie.
 L'assassinat de Stelios Kharpas est intervenu à la suite de la tentative d'incendie le 29 août de la Mosquée Hala Sultan Tékké, lieu saint vénéré par les Turcs, près de Larnaca dans la partie sud de Chypre.
 Cet acte a été vivement condamné par le président Cléridès et le président du Parlement Spyros Kyprianou, selon lequel "il s'agit d'une déplorable provocation", cette tentative intervenant au moment où se confirme une amélioration des relations entre Athènes et Ankara.
 Selon le primat de l'Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr Chrysostomos, la tentative d'incendie de la mosquée a été perpétrée "pour le compte des Turcs", qui sont de religion musulmane alors que les Chypriotes-grecs sont des chrétiens orthodoxes dans leur quasi-totalité.(AFP, 1 septembre 1999)

Moscou accuse la Turquie de tolérer des terroristes

 Un haut responsable russe du ministère de l'Intérieur a déclaré le 22 septembre que Moscou avait de "sérieux griefs" contre la Turquie, affirmant que les services de contre-espionnage russes avaient découvert dans ce pays l'existence de bases terroristes.
 Selon le vice-ministre de l'Intérieur Igor Zoubov, les forces islamistes qui ont mené deux incursions au Daguestan en août et septembre comptent notamment des mercenaires venus de Turquie dans leurs rangs.
 "Nous avons en particulier de sérieux griefs contre la Turquie", a déclaré à la presse le vice-ministre, faisant état de ces bases terroristes où sont entraînés, selon lui, des combattants. (AFP, 22 septembre 1999)

Un nouvel émissaire américain pour Chypre

 Le nouvel envoyé spécial du président américain Bill Clinton pour Chypre, Alfred Moses, effectuera la semaine prochaine une tournée dans la région pour relancer un règlement du conflit chypriote, a annoncé le 31 août un haut responsable américain.
 Ce responsable, s'exprimait sous couvert de l'anonymat, à l'issue d'entretiens du président Bill Clinton avec le Premier ministre turc Bulent Ecevit à la Maison Blanche.
 "Le Premier ministre a appuyé l'idée du président de dépêcher son envoyé spécial Moses dans la région, probablement dès la semaine prochaine pour explorer les moyens de faire avancer un règlement négocié" a-t-il déclaré.
 M. Clinton s'est déclaré optimiste le 28 septembre sur la capacité de la Turquie et de la Grèce à résoudre leur différend sur Chypre et sur le fait qu'Athènes cessera de s'opposer à la demande d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, en recevant M. Ecevit.
 "Nous avons travaillé à une reprise des pourparlers sous l'égide de l'ONU sans condition préalable et nous espérons que nous trouverons, d'une façon ou d'une autre, le moyen d'y parvenir", a déclaré M. Clinton.
 Le président américain a noté une amélioration des relations entre Athènes et Ankara depuis les récents tremblements de terre ayant ravagé les deux pays. Il a encouragé le chef du gouvernement turc à saisir cette occasion pour aller plus loin dans ce rapprochement, selon une autre source de la Maison Blanche.
 De même source, on a ajouté que M. Ecevit s'était montré "ouvert" à discuter des moyens de relancer le processus de paix chypriote. Ce sera l'objet de la mission de M. Moses, a-t-on indiqué.
 M. Ecevit a soulevé à nouveau le problème d'une reconnaissance du régime chypriote turc de M. Rauf Denktash, mais le président Clinton a insisté pour que les négociations sur Chypre reprennent "sans précondition" sous l'égide de l'ONU, a-t-on encore déclaré de même source.
 Le président Clinton doit effectuer des visites d'Etat en Turquie et en Grèce en novembre prochain en marge du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Istanbul.
 L'initiative de sécurité et de défense européenne (ISDE) a également été abordée. MM. Clinton et Ecevit ont appuyé ce projet mais ont estimé que les pays de l'OTAN non membres de l'UE, comme la Turquie, devraient pouvoir participer aux futures interventions européennes et faire entendre leur voix dans les débats sur ces missions, indique-t-on encore de source américaine.
 MM. Clinton et Ecevit ont enfin évoqué les questions liées à la reconstruction de la Turquie après le récent séisme qui a frappé ce pays. Le président s'est montré disposé à favoriser les investissements économiques américains en Turquie et a affirmé à M. Ecevit qu'il soutiendrait les crédits standby du FMI pour la Turquie compte tenu des réformes engagées par ce pays. (AFP, 28 septembre 1999)

Ankara défend sa coopération militaire avec Israël

 Le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmakoglu a défendu la coopération militaire entre son pays et Israël, malgré les vives critiques qu'elle suscite dans le monde musulman, dans une interview à paraître le 29 septembre en Grande-Bretagne.
 "Cette coopération va servir non seulement les intérêts des deux pays mais aussi ceux des pays de toute la région. Elle ne vise personne", a-t-il dit à la revue britannique Jane's Defence Weekly.
 L'accord-cadre signé en 1996 par les deux principales puissances militaires de la région a suscité l'irritation de la plupart des pays arabes, dont la Syrie, et de l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux. La Ligue arabe a plus récemment condamné ce rapprochement et appelé Ankara à revoir sa politique.
 Israël et la Turquie ont également mené une série de manoeuvres militaires communes et signé plusieurs accords de coopération dans le domaine des armements.
 M. Cakmakoglu a estimé que les critiques du monde arabe étaient liées aux difficultés du processus de paix israélo-arabe. Mais, a-t-il ajouté, "il est clair que la Turquie ne peut faire dépendre ses relations avec Israël, qui ont leur propre dynamique, des fluctuations des pourparlers de paix au Moyen-orient".
 Il a nié que la coopération militaire servait une alliance stratégique plus large entre les deux pays dans la région. "Nos relations militaires ne sont pas un pacte", a-t-il assuré. (AFP, 28 septembre 1999)

SEISME/EARTHQUAKE

Arrestation d'un entrepreneur véreux

 La police turque a arrêté le 6 septembre à Istanbul un entrepreneur en bâtiment accusé d'être responsable de la mort de centaines de personnes lors du séisme meurtrier du 17 août en raison de ses constructions défaillantes, a rapporté l'agence Anatolie.
 Veli Gocer, à la fois entrepreneur et promoteur, propriétaire de l'agence Gocer, était l'objet d'un mandat d'arrêt lancé il y a plus de dix jours.
 Un de ses complexes avait été rasé dans la ville de Yalova, sur la côte sud
de la mer de Marmara, lors du violent séisme qui avait fait plus de 15.000 morts, selon un bilan officiel.
 Des centaines de cadavres avaient été retirées des décombres des habitations qu'il avait fait construire sans respecter les normes para-sismiques, selon la presse turque.
 M. Gocer s'était défendu des nombreuses accusations portées contre lui en répliquant qu'il avait respecté les normes établies par la municipalité.
 L'ampleur des dégâts du séisme est mise en partie sur le compte d'entrepreneurs et promoteurs sans scrupules.
 Ils ont construit sans observer les normes de sécurité et en économisant sur les matériaux, voire illégalement et sans tenir compte des conditions géologiques, soulignent les experts.
 Des centaines de poursuites en justice ont été lancées contre les entrepreneurs véreux dans les régions ravagées par le séisme, après que le ministère de la Justice eut facilité la procédure légale, selon les médias. (AFP, 6 septembre 1999)

La Banque mondiale accorde 1 milliards de $ à Ankara

 La Banque mondiale prépare l'octroi d'un milliard de dollars de prêts à la Turquie pour la reconstruction après le séisme qui a ravagé le 17 août le nord-ouest du pays, a annoncé le 7 septembre le président de la BM James Wolfensohn dans un communiqué.
 "Je suis très heureux d'annoncer que la Banque mondiale prépare une enveloppe d'un milliard de dollars pour que la Turquie finance les coûts de reconstruction et la reprise", a indiqué M. Wolfensohn.
 Il a précisé que 300 millions de dollars seraient en fait des prêts déjà prévus pour la Turquie mais réalloués pour faire face à la situation et quelque 750 millions de nouveaux prêts. Ils devraient être accordés dans les trois mois.
 "Nous sommes conscients que les coûts totaux de la reconstruction seront bien plus élevés que ce que nous pouvons financer. En conséquence, la Banque travaille avec d'autres institutions internationales et d'autres pays qui pourraient offrir une aide bilatérale pour s'assurer que tous les financements nécessaires seront apportés", poursuit le président de la BM.
 Deux équipes de l'institution sont actuellement en Turquie, l'une pour évaluer les coûts de la reconstruction et restauration des services, l'autre pour définir l'impact du tremblement de terre sur l'économie. Elles doivent remettre leurs premiers rapports dès le 14 septembre.
 Le violent séisme du 17 août a fait plus de 15.000 morts et 24.000 blessés, selon le dernier bilan officiel.
 Les médias turcs estiment le nombre de disparus à plus de 30.000. (AFP, 7 septembre 1999)

Le coût du séisme entre 9 et 13 millards de dollars

 Les pertes occasionnées par le séisme du 17 août, qui a frappé le nord-ouest industriel de la Turquie, sont estimées entre 9 et 13 milliards de dollars, a déclaré le 10 septembre le sous-secrétaire d'Etat à la Planification Orhan Guvenen.
 "On s'attend à ce que les effets du séisme sur les finances publiques et le PIB (produit intérieur brut) se chiffrent entre 9 et 13 milliards de dollars", a-t-il indiqué devant la presse.
 M. Guvenen a précisé que le séisme avait ravagé l'infrastructure des régions sinistrées et souligné la nécessité de financer le secteur des communications et de l'énergie.
 Il a également indiqué qu'en raison du tremblement de terre l'inflation serait légèrement supérieure à l'objectif initial du gouvernement, entre 50 et 55% fin 99 sur un an, puis 25% fin 2000 et 10% fin 2001.
 La hausse des prix à la consommation s'est chiffrée en août à 65,4% sur les 12 derniers mois en Turquie.
 L'Association des industriels et entrepreneurs turcs (TUSIAD), influente organisation patronale, avait de son côté estimé après la secousse tellurique  que la Turquie allait avoir besoin d'une aide financière internationale de 20 à 25 milliards de dollars.
 Carlo Cottarelli, responsable pour la Turquie du Fonds monétaire international (FMI), a pour sa part indiqué le 10 septembre à l'agence Anatolie qu'il ne croyait pas que la Turquie procèderait à des "changements d'envergure" dans ses objectifs économiques en raison du séisme.
 "Je ne crois pas que le séisme poussera la Turquie à procéder à un changement d'envergure dans ses indicateurs économiques", a dit M. Cottarelli, en visite en Turquie à la tête d'une mission du FMI.
 Celle-ci est arrivée le 8 septembre en Turquie pour une visite de six jours au cours de laquelle elle étudiera les conditions d'octroi à la Turquie des autorisations d'emprunter sur ses quotas, et les répercussions sur son économie du séisme, qui a fait 15.370 morts, selon un dernier bilan. (AFP, 10 septembre 1999)

Des sans-abri en colère contre l'insuffisance de l'aide

 Des centaines de rescapés du séisme ont marché le 16 septembre sur les bureaux du gouverneur de la province de Sakarya (nord-ouest) en réclamant sa démission, furieux d'être toujours sans abri un mois après le sinistre, a indiqué la chaîne de télévision NTV.
 Les manifestants, qui protestaient contre le fait de ne pas avoir reçu de tentes, ont tenté d'organiser un sit-in devant les bureaux du gouverneur mais les forces de sécurité sont rapidement intervenues pour les disperser.
 Des échauffourées ont éclaté et au moins une personne a été arrêtée, selon NTV.
 Il s'agissait de la deuxième manifestation de ce genre dans la région frappée par le séisme: le 14 septembre, les rescapés réfugiés dans des tentes à Izmit étaient descendus dans la rue pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie.
 Le gouvernement turc a estimé à 250.000 environ le nombre de sans-abri après le séisme, tandis que la Banque mondiale l'évalue entre 400.000 et 600.000, dans un récent rapport rédigé après une mission sur le terrain, et l'UNICEF à 600.000.
 Le nombre de disparus reste un mystère, les autorités ne donnant aucun chiffre. Les médias estiment leur nombre entre 30 et 35.000.
 Un bilan officiel du séisme publié le 16 septembre porte à 15.585 le nombre de morts, pour 24.885 blessés, selon le centre de crise du gouvernement (AFP, 16 septembre 1999)

Psychose du séisme: des milliers quittent la région

 Des milliers d'habitants d'Istanbul tentent de quitter la ville depuis la forte réplique du séisme du 17 août qui a frappé la région le 13 septembre, et affluent dans les stations de bus et agences de voyages, a indiqué le 16 septembre la presse turque.
 "Ceux qui ont de l'argent vont à l'étranger ou dans le sud du pays pour passer des vacances", a déclaré à la presse le porte-parole d'un agence de voyage. "Ceux qui n'ont pas d'argent vont rendre visite à des parents en Anatolie".  Les compagnies de bus ont augmenté leurs liaisons pour satisfaire la demande, en particulier vers le sud et l'est.
 Les compagnies d'aviation ont aussi enregistré une augmentation des demandes vers les stations balnéaires du sud.
 La circulation à Istanbul a visiblement diminué en cette fin de semaine.
 Ces départs en masse sont liés à la psychose qui frappe la région depuis le séisme du 17 août (plus de 15.000 morts), suivi le 13 septembre par une réplique ayant fait 7 morts, et par la décision du ministère de l'éducation de fermer les écoles jusqu'à nouvel ordre, rapportent les journaux.
 Les agences immobilières et les déménageurs sont débordés par les demandes d'habitants des régions frappées par le séisme, autour de la mer de Marmara, qui tentent de trouver refuge dans des régions plus sûres, vers l'intérieur du pays.
 "Les commandes ont doublé après le séisme", a indiqué le porte-parole d'une compagnie de déménagement. (AFP, 17 septembre 1999)

Bilan provisoire: Plus de 15.700 morts dans le séisme

 Le fort séisme qui a ravagé le nord-ouest de la Turquie mi-août a fait 15.756 morts et 24.940 blessés, a indiqué le 24 septembre le centre de crise du gouvernement.
 Le bilan précédent, une semaine auparavant, faisait état de 15.637 morts et 24.941 blessés.
 Ces chiffres comprennent seulement le nombre de morts déclarés par les parents des victimes auprès des autorités mais selon les responsables locaux, de nombreux survivants ont enterré leurs morts sans informer l'administration pour éviter les formalités.
 Le président Suleyman Demirel et le ministre du Travail Yasar Okuyan, l'un des coordinateurs de l'aide dans la région, ont tous deux estimé que le séisme avait fait quelque 20.000 morts.
 Une étude indépendante menée par une firme d'Istanbul, IBS Research and Marketing, estime le bilan à plus de 30.000 morts.
 Les autorités n'ont toujours pas donné de chiffres des disparus. Selon un porte-parole de la commission parlementaire créée pour passer en revue l'aide gouvernementale après le séisme, objet de fortes critiques, il faudra plus de quatre mois pour déterminer le nombre des disparus. (AFP, 24 septembre 1999)

MIGRATION/IMMIGRATION

Un chef islamiste accusation en Allemagne

 Le Parquet fédéral allemand a indiqué le 21 septembre avoir mis en accusation le chef islamiste turc Metin Kaplan, surnommé "le calife de Cologne", pour appartenance à une "organisation criminelle".
 Metin Kaplan a été renvoyé devant la justice parce qu'il est soupçonné de "direction de complot", "appartenance à une organistaion criminelle" et "incitation publique à des actes criminels", a précisé le Parquet dans un comuniqué.
 Le 30 juin dernier, la Cour fédérale de justice allemande avait lavé Kaplan, 46 ans, de l'accusation de constitution d'une "entreprise terroriste", les éléments recueillis à son encontre ayant alors été jugés insuffisants pour soutenir cette accusation.
 Metin Kaplan dirige depuis mai 1995 l'organisation fondamentaliste Hilafet Devleti (Califat) basée à Cologne (ouest), après avoir succédé à son père à la tête de celle-ci, selon le Parquet.
 Il est soupçonné en Turquie d'avoir appelé à partir de mai 1998 au Jihad pour renverser "le régime de marionnettes en Turquie" et le remplacer par un califat.
  Le Parquet fédéral l'a accusé le 21 septembre d'avoir "appelé à la mort d'opposants", d'avoir "décidé des agressions par tous les moyens" et d'avoir "lancé une fatwa" à l'encontre d'un rival, Halil Ibrahim Sofu, "assassiné dans la nuit du 8 mai 1997".
 Kaplan, dont la demande d'asile a été reconnue recevable par l'Allemagne, avait été arrêté le 25 mars à la suite d'un mandat d'arrêt émis à la demande de la Cour fédérale de justice. Son arrestation avait provoqué de violentes manifestations à Cologne. Il se trouve depuis en détention provisoire, précise le Parquet dans le communiqué.
 Les deux plus proches lieutenants supposés du "calife", Hasan Basri G., 33 ans, et Harun A., 27 ans, ont également été renvoyés devant le tribunal pour appartenance à une organisation criminelle et appel au meurtre, selon le Parquet.
 Le gouvernement allemand avait indiqué à la mi-juillet qu'il n'extraderait pas "le calife de Cologne" vers la Turquie, arguant qu'Ankara ne s'était pas montrée prête à garantir qu'il ne serait pas exécuté, s'il était condamné à mort.
 La justice turque l'accuse principalement d'avoir ordonné à plusieurs de ses partisans de se rendre en Turquie pour y commettre des attentats-suicides le 29 octobre 1998, jour du 75ème anniversaire de la République turque, visant notamment le mausolée d'Ataturk, fondateur de l'Etat turc. (AFP, 21 septembre 1999)

 
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