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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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24e Année - N°260

Avril/April 2000


Un test pour la démocratisation

Un défenseur des droits de l'homme est candidat à la présidence de la République. Toutefois, malgré le soutien des leaders despartis politiques, le président de la Cour constitutionnelle Ahmet Necdet Sezer n'a pas recueilli  le nombre de suffrages requis pour être élu dès le premier tour le 27 avril par le parlement turc

 POLITIQUE INTERIEURE/INTERIOR POLITICS
LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM
PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

  • Une conférence internationale sur la question kurde malgré les pressions d'Ankara
  • Reports on Ongoing Army Operation
  • Appel au déminage dans le Kurdistan turc
  • Suit Filed Against Mayor for Denmark Speech
  • Peine de mort requise contre le frère d'Ocalan
  • Ouverture du procès contre trois maires kurdes
  • Un ancien compagnon d'Ocalan demande à bénéficier de "la loi de repentance"
  • Dix militants du PKK jugés à Paris pour une opération à l'ambassade du Kenya
  • MINORITES / MINORITIES

    SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC
    RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST
    RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS
    IMMIGRATION / MIGRATION

    BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY

     

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    POLITIQUE INTERIEURE/INTERIOR POLITICS

    Election présidentielle: Un test pour la démocratisation

    Incapables de trouver un candidat commun au sein de l'Assemblée nationale à la présidence de la République, cinq partis politiques représentés au parlement ont finalement décidé le 25 avril de soutenir la candidature du président de la Cour constitutionnelle Ahmet Necdet Sezer.
     Toutefois, malgré le soutien des leaders de cinq partis politiques, Ahmet Necdet Sezer, un défenseur des droits de l'homme, n'a pas recueilli le nombre de suffrages requis pour être élu dès le premier tour le 27 avril par le parlement turc.
     Un deuxième tour de scrutin devrait avoir lieu le 1er mai.
     M. Sezer a obtenu 281 voix sur 550 députés, alors que 367 voix étaient  nécessaires, a annoncé le vice-président du parlement Nejat Arseven.
     Il a ainsi obtenu la majorité simple mais pas celle des deux-tiers requise pour être élu au premier tour.
     M. Sezer est suivi de Nevzat Yalcintas, député du parti de la  Vertu (FP, islamiste), 61 voix, Sadi Somuncuoglu, du parti de l'Action nationaliste  (MHP, extrême droite), 58 voix, et du président du parlement Yildirim Akbulut,  du parti de la Mère-patrie (ANAP, droite), 56 voix.
     En cas de nouvel échec lors du deuxième tour, où les deux-tiers seront  également nécessaires pour être élu, deux autres tours de vote se dérouleront  les 5 et 9 mai. Seule la majorité absolue de 276 voix est requise lors de ces  deux derniers tours.
     Le mandat du président de la République actuel Demirel expire le 16 mai.
     M. Ecevit, premier ministre et chef du parti de la Gauche démocratique (DSP, nationaliste), avait essuyé au début du mois un cuisant camouflet de la part du parlement dans sa tentative avortée d'obtenir un nouveau mandat pour le président Suleyman Demirel.
     De plus, le spectre du coup d'état de 1980 rôdait dans les esprits puisque l'armée avait justifié son intervention à l'époque par l'incapacité du Parlement à pouvoir à élire un président.
     Après des manoeuvres politico-médiatiques de plusieurs semaines et le refus de prolonger le mandat de Süleyman Demirel, les leaders des cinq partis politiques représentés au Parlement ont pour la première fois atteint un consensus. Le Premier ministre Bülent Ecevit, du parti de la Gauche démocratique (DSP), le vice-premier ministre Devlet Bahçeli, du parti de l'Action nationaliste (MHP), Mesut Yilmaz, chef du parti de la Mère patrie (ANAP) partenaire de la coalition, Recai Kutan, leader du parti de la Vertu (FP) et Tansu Çiller, du parti de la Juste Voie (DYP), sont convenus le 25 avril de proposer Ahmet Necdet Sezer, président de la Cour constitutionnelle turque pour la candidature à la présidence turque.
     Depuis le non sans appel du Parlement à la prolongation du mandat de M. Demirel, une dizaine de noms - candidats déclarés, supposé ou proposés - circulait sur la scène politique turque.
     C'est le soutien du parti islamiste qui a le plus surpris les observateurs puisque son prédécesseur, le parti de la Prospérité (RP), avait été dissous avec l'accord de M. Sezer.
     "Nous préférons regarder vers l'avenir plutôt que de focaliser sur le passé" a déclaré le leader du FP, M. Kutan.   Le président de la cour constitutionnelle s'était fait remarquer par son allocution, le 26 avril 1999, à la cérémonie du 38e anniversaire de l'institution suprême, cérémonie à laquelle les principaux dignitaires dont le président Demirel, le président du Parlement Yildirim Akbulut , le président de la Cour de cassation, Sami Selçuk, Mesut Yilmaz, Recai Kutan mais aussi Luzius Wildhaber, président de la Cour européenne des droits de l'homme, avaient pris part.
     Il avait alors formulé de vives critiques contre la Constitution turque et plus particulièrement contre l'article 104 relatif aux pouvoirs accordés au président turc arguant que ceux-ci excédaient les limites de la démocratie parlementaire.
     "Selon la Constitution, le président n'est pas seulement une partie du corps exécutif, mais détient des pouvoirs spéciaux et une position supérieure à celle de l'Etat Les pouvoirs accordés par l'article 104, excédent de loin les limites de la démocratie parlementaire " avait-il affirmé.
     Il avait également critiqué le fait que les lois issues du Conseil de la Sûreté nationale (MGK), la junte militaire de la période 1980-82, en vertu de l'article 15, temporaire alors, n'ont pas été soumises à un examen constitutionnel.  Il avait ajouté que de nombreuses lois du MGK promulguées au cours des périodes d'état d'urgence, de la loi martiale ou encore d'état de guerre sont contraires à la Constitution en la forme et au fond et qu'elles ne pouvaient pas être utilisées contre quiconque devant un tribunal.
     La presse turque a largement salué le 26 avril la nomination de M. Sezer à la candidature.
     Les quotidiens turcs Sabah et Milliyet ont tous deux salué en leur Une "L'accord historique".
     Hurriyet a titré "Voici la démocratie" en publiant la photo mettant en scène la signature des cinq leaders politiques.
     Cependant la démocratie s'est très vite révélée ìà la turcaî. Tout juste après l'officialisation de la candidature de M. Sezer, les leaders du parti MHP et d'ANAP ont demandé aux candidats de leur parti de se retirer de la compétition.  Le refus de certains, au nom de la démocratie, du multipartisme et conformément à la Constitution, a rapidement échauffé les esprits surtout de la majorité nationaliste voire ultra nationaliste du Parlement.
     Ainsi, lorsque Sadi Somuncuoglu, ministre d'Etat affilié au MHP, s'est rendu au Parlement pour déposer sa candidature, des députés de son parti l'ont pris à partie lui et ses gardes du corps. Dans un premier temps, Sevket Çetin et Ahmet Çakar, deux hauts responsables du MHP, sont montés dans sa voiture pour l'en dissuader. Cemal Erginyurt, député MHP d'Ordu, qui avait déjà organisé une descente armée au bureau de Tunca Toskay [ndlr : ministre d'Etat, proposé à la candidature par le MHP avant l'accord] a ensuite directement et brutalement menacé M. Somuncuoglu.
     Le ton était tout autre le 27 avril dans les médias turcs. Le quotidien Sabah a mis en sa Une les propos de Cemal Erginurt: "Si j'avais une arme, je l'aurais tué". Fatih Altayli, l'éditorialiste au quotidien Hürriyet écrivait le même jour à propos des cinq leaders: "Personne ne peut prétendre qu'ils sont plus démocrates que les généraux. Ils dirigent leurs partis comme des généraux voire des führer. Ce sont cinq dictateurs. La différence avec les généraux de la junte c'est qu'ils ne sont pas à la retraite."
     Le premier tour des élections s'est tenu le 27 avril dans ce climat très tendu et il a déjoué une fois de plus les pronostics de la classe politico-médiatique turque. Le très officiel candidat, Ahmet Necdet Sezer, n'a recueilli que 281 voix sur les 530 députés présents.
     Nombre de députés semblent avoir boudé un candidat désigné hors Parlement qui leur est tout simplement imposé.
     Si un des candidats ne peut obtenir la majorité absolue de 276 voix le 9 mai, l'Assemblée nationale sera considérée dissoute selon la Constitution et la Turquie devra élire une nouvelle assemblée.
     Entre-temps, le président de le l'actuelle assemblée nationale M. Yildirim Akbulut fera les fonctions du président de la Républiuque intérim. (Info-Türk, AFP, CILDEKT, 28 avril 2000

    Qui est Ahmet Necdet Sezer?

     Ahmet Necdet Sezer, qui a de fortes chances de devenir le 10ème président de Turquie, est connu par l'opinion publique turque pour être un fervent défenseur de la liberté d'expression et du respect des droits de l'Homme, ainsi que des principes laïques.
     Né en septembre 1941 à Afyon (ouest), il est diplômé de droit de l'Université d'Ankara en 1962.
     Il accomplit ensuite son service militaire comme officier de réserve à l'Académie de guerre à Ankara.
     Après plusieurs années d'exercice comme magistrat, il retourne à l'Université d'Ankara où il obtient une maîtrise de droit civil en 1978.
     Nommé en 1983 magistrat à la Cour de cassation, puis en 1988 membre de la Cour constitutionnelle, il en devient le président en janvier 1998 sur décision du chef de l'Etat.
     Quelques jours après, il lit devant les caméras la décision, qu'il a votée, interdisant pour "activités anti-laïques" le parti islamiste de la Prospérité (Refah), auquel succède rapidement le parti de la Vertu (Fazilet), également menacé de fermeture dans une procédure similaire qui est devant la Cour constitutionnelle.
     Respecté pour ses qualités de juriste impartial et connu pour son franc parler, M. Sezer a une nouvelle fois critiqué mardi, à l'occasion de l'anniversaire de la création de la Cour constitutionnelle, la loi fondamentale de 1982.
     Celle-ci, rédigée sous le contrôle des auteurs du coup d'Etat militaire de septembre 1980, fait l'objet de vives critiques, notamment pour ses lacunes dans le domaine des droits de l'Homme et ses restrictions à la liberté d'expression.
     M. Sezer a également qualifié d'"excessifs" pour un pays à démocratie parlementaire les pouvoirs accordés par cette constitution au chef de l'Etat, alors même qu'il a toutes les chances d'occuper prochainement cette fonction.
     M. Sezer, qui a subi en février un pontage coronarien, est marié et père de trois enfants.

    Le Parlement turc clot définitivement l'ère Demirel

     Le parlement turc a infligé le 5 avril un cuisant camouflet au gouvernement de coalition de Bulent Ecevit en rejetant définitivement un amendement constitutionnel qui devait permettre au président Suleyman Demirel, 75 ans, de briguer un second mandat.
     A l'issue du vote, 303 bulletins "pour", 177 "contre", 26 "blancs", 23 "nuls" et 6 "abstentions" ont été enregistrés pour les dispositions concernant l'article 101 de la Constitution relatif au mandat du président turc et cela malgré les menaces ouvertes, proférées par Le Premier ministre Bülent Ecevit et son vice-Premier ministre Devlet Bahçeli, respectivement leaders du parti de la Gauche Démocratique (DSP) et du parti de l'Action nationaliste (MHP-ultra-nationaliste), les deux principaux partis de la coalition gouvernementale tripartite. Le rejet s'est donc exprimé d'une manière très nette. M. Demirel devrait donc quitter ses fonctions, comme prévue, le 16 mai prochain.
     Les députés ont aussi infligé un revers personnel au Premier ministre, qui a mis tout son poids dans la balance pour obtenir un vote positif, se basant sur les plus de 400 signatures de députés qu'il avait réussi à rassembler pour présenter l'amendement au parlement.
     Les analystes ont noté que le Parlement n'avait pas apprécié les pressions exercées contre lui et que les leaders avaient fait l'erreur de proférer des menaces ouvertes le 3 avril à l'encontre des 324 députés qui avaient signé une motion de soutien pour l'extension du mandat présidentiel. Les observateurs notent que les différents partis gouvernementaux sortent très affaiblis de cet échec humiliant pour M. Demirel et M. Ecevit.(AFP-CILDEKT, 12 avril 2000)

    L'ingérence de l'Armée dans l'élection présidentielle

     Le chef d'état-major de l'armée turque, le général Huseyin Kivrikoglu, a transmis le 15 avril au Premier ministre Ecevit les "attentes" des militaires pour le prochain scrutin présidentiel.
     Le général Kivrikoglu "m'a expliqué les attentes et les espoirs (des militaires) concernant l'élection présidentielle, et a exprimé des points de vue qui seront très utiles", a déclaré le Premier ministre après un entretien avec le chef d'état-major.
     M. Ecevit a refusé de s'étendre sur le sens du message transmis par le chef de l'armée.
     Le Parlement va devoir élire un nouveau président pour succéder à Suleyman Demirel, dont le mandat arrive à son terme le 16 mai. La coalition au pouvoir tente de s'entendre sur un candidat pour cette élection.
     M. Ecevit craint qu'une campagne houleuse pour la succession de M. Demirel ne vienne entraver l'action de son gouvernement, sous pression pour mener des réformes dans le cadre d'un programme économique soutenu par le FMI, au moment où la Turquie est candidate à l'adhésion à l'Union européenne.
     L'armée turque, qui se considère comme la gardienne de la laïcité, exerce notamment sa forte influence via le Conseil national de sécurité (MGK), qui réunit les plus hauts responsables civils et militaires et trace la voie à suivre pour le pays.
     Selon la Constitution turque, le président est le commandant suprême des forces armées.
     Le Premier ministre avait auparavant expliqué que cet entretien serait "très utile". "Il existe un lien très important entre le président et l'armée", avait expliqué M. Ecevit. "C'est pourquoi il est tout à fait normal que l'armée s'intéresse de près" à cette élection.
     Le 14 avril, le chef d'état-major avait démenti des informations de presse indiquant qu'il ne se mêlerait pas du scrutin présidentiel et du choix des candidats. (AFP, 15 avril 2000)

     

    LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

    Violation des droits de l'homme à Istanbul en trois mois

     La branche d'Istanbul de l'Association des droits de l'Homme (IHD) a rendu public son bilan des violations des droits de l'homme à Istanbul en janvier-février-mars 2000.
     Voici de larges extraits:
     Nombre de placements en garde-à-vue: 1077 Femmes, 2239 Hommes et 205 Enfants
     Nombre d'assassinats en prison: 6
     Nombre des cas de torture rapportés à l'association: 58
     Nombre de femmes torturées: 20
     Nombre d'hommes torturés: 35 Nombre d'enfants torturés: 3
     Mort en état d'arrestation: 1
     Nombre de morts par balle tirée par la police: 1
     Nombre de blessés par balle tirée par la police: 4
     Nombre de meurtres non élucidés: 17
     Nombre de revues perquisitionnées ou attaquées: 18
     Personnels de la presse placés en garde-à-vue: 36
     Télévisions et radios fermées par décision du RTUK: 27
     Durée d'écran noir: 2 ans 279 jours
     Nombre de livres et casettes saisis: 31
     Nombre de revues et journaux saisis: 48
     Nombre de syndicats et d'associations fermés: 4
     Condamnations pour délit d'opinion: 32 ans 9 mois

    Death Penalty Demand for General Kenan Evren

    Ministry of Justice launched an administrative investigation against Adana Public Prosecutor Sacit Kayasu who had launched a trial against Kenan Evren, 7th President of Turkey and the leader of the 12 September 1980 military coup, on the accusations of "changing the constitutional order by force, making a coup díétat," under Article 146 of the Turkish Penal Code with the demand of the death penalty. The investigation was reportedly started on the grounds that "the prosecutor used his authority in an arbitrary way." Kayasu had given the indictment he prepared to Adana Chief Public Prosecution Office, and said that he got a 14 days leave on 29 March and that he would retire just after his leave. Kayasu had lodged a complaint for Evren at Ankara State Security Court (SSC) before.
    The Chief Prosecutor had given "a decision not to prosecute" under temporary Article 15 of the Constitution, banning the prosecution of the putchists. (Cumhuriyet-TIHV, March 31, 2000)

    La police interpelle 70 étudiants lors d'une manifestation

    La police a interpellé le 4 avril quelque 70 étudiants lors d'une manifestation à l'Université d'Ankara contre la mauvaise nourriture servie par leur cantine.
    La manifestation, organisée par des étudiants de gauche, a vite dégénéré en bataille rangée lorsque des étudiants d'extrême droite sont intervenus.
    Les deux parties ont commencé à se lancer des pierres dans le campus de la faculté des sciences politiques, selon les images diffusées sur NTV.
    La police s'est interposée entre les deux groupes sous des jets de pierre et a interpellé quelque 70 personnes après être intervenue à coups de matraque, a ajouté la chaîne. (AFP, 4 avril 2000)

    Grey Wolves assaults in Ankara, Istanbul and Van

    A fight broke out between the MHP adherents and leftist students at Cebeci Campus of Ankara University on 4 April. Left-wing students have been boycotting the privatisation of the Law Faculty refectory for 9 days.
    The MHP adherent students who assembled in connection with the commemoration of Alpaslan Türkes, attacked the leftist students.
    The police intervened in the incident and detained 68 students, majority of whom were leftist students. (Özgür Bakis-TIHV, April 5, 2000)
    High school students Ülken Gülveren and Yilmaz Bal were wounded in an assault by the Nationalist Movement Party (MHP) followers in Caglayan Park near Istanbul Sisli Motor High School on 7 April.
    The police detained and beat the brothers and sisters of Ülken Gülveren, Özgür Gülveren, Türkan Gülveren, Hasan Gülveren and Meltem Gülveren, who went to the police station and Sanayi quarter to launch a complaint. Özgür Gülveren was reportedly hospitalised. (Özgür Bakis-TIHV, April 10, 2000)
     Mehmet Göltas, a left-wing student who was attacked by 15 MHP adherent students at Van 100. Yil University on 12 April, was wounded on his face. And in the fight that broke out in Sciences and Literature Faculty on 13 April, 6 MHP adherent students were reportedly wounded. The gendarme made a search in the university after the incident and detained 17 leftist students. Eleven of them were released same night, whereas 6 students are still in detention. (Ozgur Bakis-TIHV, April 15, 2000)

    85 écologistes brièvement interpellés

    La police turque de Mersin (sud) a arrêté puis relâché après cinq heures de détention 85 militants écologistes qui préparaient une manifestation contre la construction d'une centrale nucléaire dans la région.
    Le projet de centrale nucléaire à Akkuyu (sud), la première de Turquie, a soulevé une vague de critiques en raison du site proposé, situé à 25 kilomètres d'une faille sismique.
    L'opposition au projet a été renforcée par un séisme de 6,3 sur l'échelle ouverte de Richter qui a frappé la région voisine d'Adana en 1998, faisant plus de 140 morts.
    Les manifestants ont été interpellés parce qu'ils refusaient d'arrêter de distribuer des tracts condamnant le projet et appelant la population à participer à une manifestation. "La Turquie n'est pas une poubelle nucléaire", proclamaient ces tracts cités par Anatolie.(AFP, 7 avril 2000)

    TIHV dénonce un harcèlement de la justice

    La Fondation Turque des Droits de l'Homme (TIHV) a dénoncé le 11 avril un harcèlement de la justice à son égard, alors que plusieurs procès contre des médecins membres ou sympathisants de la Fondation sont en cours à Izmir.
    "Toutes ces poursuites visent à couper les contacts qui existent entre la Fondation et un certain nombre de médecins qui travaillent volontairement pour nous", a indiqué à l'AFP Yavuz Onen, Président de la Fondation, dans un entretien téléphonique.
    L'un de ces procès contre le Dr Veli Lok, membre du Comité exécutif de la Fondation, s'est ouvert le 11 avril à Izmir et a été ajourné au 13 juin.
    L'Association Médicale Internationale, qui avait envoyé un observateur au procès du Dr Veli Lok, s'est déclarée "inquiète des pressions dont sont l'objet des médecins qui enquêtent sur la torture, comme si leur action était dirigée contre le gouvernement", dans un communiqué publié à Londres.
    Le Dr Veli Lok est poursuivi pour sa participation à un article paru en octobre 1999 dans le quotidien Cumhuriyet, où il dénonçait le sort réservé à deux de ses collègues, les docteurs Kaya et Alp, poursuivis pour violation de la loi sur les réunions publiques".
    Il risque de un à six mois de prison. (AFP, 11 avril 2000)

    La classe politique défend la police turque

    A l'occasion du 150e anniversaire de la police turque le 10 avril 2000, des cérémonies ont été organisées en Turquie. À cette occasion, le président turc Süleyman Demirel a déclaré que la Turquie était "en matière de sécurité parmi les pays les plus sûrs au monde" et que "cet état de fait nous le devons à notre organisation de sûreté et de la police". Il a appelé à ce qu'on ne permette pas que la police puisse être souillée alors que nombreux sont les cas où cette même police fait objet d'accusations de viols et autres sévices en Turquie. Quant à Yildirim Akbulut, président de l'Assemblée nationale turque, il a rappelé que le pouvoir de sanction de l'Etat était confié à l'armée et à la police turques "s'il n'y avait pas cette sanction l'Etat n'existerait plus".
    Le quotidien turc Hurriyet du 11 avril 2000 a consacré une demi-page à l'événement et titré "nous sommes le pays le plus sûr" en mettant en image une petite fille de 11 ans, en treillis, munie d'un fusil M-16. Le journal précise fièrement les propos de la petite fille "Que ma vie soit également sacrifiée pour ce pays!".
    Le gouverneur de la région de Kayseri, Nihat Canpolat qui a été en fonction précédemment dans la région de Hakkari a, quant à lui, donné sa version des droits de l'homme en déclarant "La police turque respecte jusqu'au bout les droits de l'homme. Il y aura évidemment de temps en temps des violations. Mais vous en conviendrez que les droits de l'homme ne sont des droits accordés qu'à des hommes. Cela nous fait du mal de voir que notre police est parfois sans pouvoir face à des accusations comme le non-respect des droits de l'homme alors qu'elle est confrontée à des ennemis de l'Etat et d'Atatürk, privés de toute humanité, des personnes qui tentent d'ébranler la paix et l'unité sociale".(CILDEKT, 12 avril 2000)

    Primary School Students on Trial

    The trial launched against 4 primary school students and 2 teachers, who allegedly held a demonstration in Diyarbakir upon the arrival of the PKK leader Abdullah Öcalan to Turkey, continued at Diyarbakir SSC on 11 April. The trial was postponed to hear other students from Erkan Primary School as witnesses. In the trial, the students and teachers are prosecuted on the accusations of "holding a demonstration in support of Öcalan" under Article 168 of the Turkish Penal Code. They are prosecuted without remand. (Cumhuriyet, April 12, 2000)

    Pressures and Hunger Strikes in Prisons

     Prisoners and convicts prosecuted at PKK trials disclosed that they staged a 10-day hunger strike in protest of the construction of cell-type (F Type) prisons, starting on 15 April.
     It was stated by Sabri Ok and Muzaffer Ayata, in the name of the group, that the F Type prisons "aim at isolating the political prisoners from the society and the world, and depersonalising them."
     Meanwhile, the health conditions of three prisoners who had started a hunger strike on 27 March in protest of the pressures at Elbistan E Type Prison, were reportedly getting worse. (Ozgur Bakis-TIHV, April 16, 2000)

    Interpellation des manifestants à Istanbul

     La police turque a interpellé lundi une cinquantaine de personnes qui manifestaient à Istanbul contre les réunions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) à Washington, a rapporté la chaîne de télévision d'informations NTV.
     Les manifestants, pour la plupart des étudiants de l'Université technique d'Istanbul (ITU), se sont rassemblées aux abords du campus de leur établissement à Gumussuyu, dans la partie européenne de la métropole, selon cette chaîne.
     Ils ont été interpellés par la police qui a fait usage de matraques et de gaz lacrymogène pour les disperser après qu'ils eurent scandé des slogans contre la mondialisation et le FMI. (AFP, 17 avril 2000)

    Party officials condemned

     The trial launched against Democracy and Peace Party Chairperson Yilmaz Çamlibel on the accusations of "inciting people to hatred and enmity," under Article 312 of the Turkish Penal Code, in a speech he gave in a meeting held at Human Rights Association (IHD) Kütahya Branch on 14 December 1992, was concluded. Yilmaz Çamlibel was sentenced to 1 year in prison.
     The Labour Party (EMEP) General Board Member Ender Imrek was sentenced to 10 months in prison in connection with the speech he gave in a meeting held by the EMEP Elazig Provincial Organisation on 19 March 1998, by Malatya Heavy Penal Court under Article 159 of the Turkish Penal Code. His penalty was postponed for 5 years. (Evrensel-TIHV, April 21-22, 2000)

    IHD officials condemned in Izmir

     IHD Izmir Branch executives on the accusations of "breaking the Law of Associations numbered 2908," ended at Izmir Penal Court of First Instance No.8 on 21 April. The court board sentenced Branch Chairperson Lawyer Ercan Demir and executive board former members Laywer Türkan Aslan, Laywer Songül Bilgiç, Laywer Birgül Degirmenci, Filiz Tamer, Yüksel Alp and Ahmet Yilmaz to 6 months in prison, and fined TL.1,950,000 each. The penalty was posptoned.
     Meanwhile, IHD Istanbul Branch executives and members, and prisoner relatives who attempted to make a press statement at Istanbul against Cell (F) Type prisons on 22 April, were prevented by force.Thirty-nine persons including IHD Istanbul Branch Chairperson Laywer Eren Keskin were detained under harassment.(Cumhuriyet-Evrensel-Ozgur Bakis-TIHV, April 24, 2000)

    Huit militants de gauche tués dans des combats dans l'est

     Huit militants de l'Armée de libération des travailleurs et paysans de Turquie (TIKKO, maoïste), ont été tués dans des affrontements avec l'armée dans l'est du pays, a-t-on indiqué mercredi de source officielle à Diyarbakir (sud-est).
     Ces militants ont été tués lors d'affrontements qui se poursuivent depuis deux jours dans la région d'Ovacik de la province de Tunceli, précise un communiqué de la superpréfecture de Diyarbakir.
     Parmi eux figure l'un des commandants régionaux de cette organisation clandestine, ajoute le communiqué.
     Selon les autorités turques, le TIKKO coopère avec le PKK.  (AFP, 26 avril 2000)

    PKK militants condemned to death

     The trial launched against 49 persons on the accusations of "being PKK members," and "aiding the PKK," concluded at Diyarbakir SSC on 25 April. Five defendants were first sentenced to the death penalty on the accusations of "separatism," under Article 125 of the Turkish Penal Code.
     This penalty was later converted into the life sentence due to the "good behaviours of the defendants in the hearings."
     The SSC sentenced three defendants to 12 years 6 months in prison on the accusations of "being PKK members," and acquitted the remaining defendants. (TIHV, April 26, 2000)

     

    PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

    Journalist Necati Taniyan in Detention

    Necati Taniyan, the owner of the defunct newspaper Yeni Politika, who had been detained at Atatürk Airport on 30 March, was released the same day by Istanbul State Security Court (SSC). However, Taniyan was detained once more the same day as his sentences were not deleted from the Security Directorate computer registers. Taniyan had been detained in connection with 6 different fine penalties with the order to arrest by Istanbul SSC. (Özgür Bakis-TIHV, April 3, 2000)

    Daily Ozgür Bakis Confiscated

    A trial was launched against Cihan Çapan, the editor-in-chief with the daily Özgür Bakis and Halis Dogan, the owner of the daily, on the accusation of "publishing illegal organisation's statements" in the news story entitled "Blood give birth to rage," dated 19 March, under Article 8 of the Anti-Terror Law.
    Istanbul SSC decided the confiscation of the daily. (Özgür Bakis-TIHV, April 3, 2000)

    Kurdish Language Course Banned

    Ankara Governorate banned the Kurdish language course that Tunceli Citizens Social, Cultural and Solidarity Association attempted to start on 29 December 1999. The course was suspended at that time on the grounds that they had not got permission from National Education Directorate. (Özgür Bakis-TIHV, April 3, 2000)

    Kurdish writer Mehmed Uzun's books confiscated

    Through the Norwegian P.E.N. Centre, the Norwegian branch of International P.E.N., NFFE, Oslo, has received information that, on Thursday 30 March 2000, Turkish police patrols confiscated the books of internationally known and highly respected novelist and essayist Mehmed Uzun from bookstores in Ankara, Diyarbakir and other Turkish cities. Neither Uzun himself, nor his lawyer or publisher had received any advance information prior to the police action. The frightened and astonished booksellers themselves informed Uzun´s publisher that police had emptied their bookstores of all of Uzun´s books.
    According to an article in the Swedish daily "Dagens Nyheter", police told the booksellers that they were carrying out a 4 February decision of the Diyarbakirs security court, stating that all of Uzun´s books in Turkish as well as Kurdish should be confiscated. Uzun fled to Sweden in 1977 after he had been imprisoned and tortured by Turkish authorities.
    The court´s decision followed Uzun´s participation earlier this year at a Diyarbakir conference focusing on new Kurdish trends in language and literature, drawing an alleged 6.000 participants. According to the Turkish constitution, the Kurdish language is strictly prohibited in education, mass media and other public use. (NFFE/IFEX, April 4, 2000)

    Italian Journalist on Trial

    Italian journalist Dino Frisullo who has been put on trial in connection with the Newroz celebrations in Diyarbakir on 21 March 1998, was extradited. Frisullo could not attend the hearing held at Diyarbakir State Security Court (SSC) on 4 April.
    The trial was postponed in order to the testimony of Frusillo. Diyarbakir SSC had sentenced Frisullo to 1 year in prison and fined TL6,100,000,000, on the accusations of "inciting people to hatred and enmity, basing on racial and regional differences." However, the Supreme Court had overturned the decision. (Özgür Bakis-TIHV, April 5, 2000)

    New law dealing with artistic and intellectual works

    In a 6 April 2000 letter to Prime Minister Bulent Ecevit, ARTICLE 19 referred to the legislation dealing with artistic and intellectual works which is currently being discussed in the Turkish Grand National Assembly.
    ARTICLE 19 was informed that the new law, which replaces the previous law No. 5846 of 5 December 1951, was recently passed by the Culture and Education Committee of the parliament and now awaits full parliamentary approval. The organisation understands that the new law requires publishers after printing to apply for an official sticker from the Minister of Culture which must then be affixed to each copy before sale. Moreover, the measure not only applies to books but also to video-cassettes and the like. Reportedly, bookshops and other outlets which sell such merchandise without these official stickers face possible closure and heavy penalties.
    ARTICLE 19 is concerned that this bureaucratic procedure, which runs counter to European norms, allows for the possibility of censorship should the Ministry of Culture decide to withhold or unduly delay approval.
    ARTICLE 19 has urged successive Turkish governments to bring those of Turkey's laws which are currently used to penalise free expression into line with European standards, and feels that this new procedure adds yet another potential obstacle to freedom of expression in Turkey. (Article 19/IFEX, April 6, 2000)

    Journalist Isik Yurtcu Detained

    Isik Ocak Yurtçu, the editor-in-chief of the defunct newspaper Özgür Gündem, was detained in Taksim, Istanbul, in the night of 5 April. Yurtçu was reportedly detained because the decision certain arrest-warrants in absentia previously issued against him had not been dropped from police records. (Özgür Bakis-TIHV, April 7, 2000)

    Arrests of left-wing activists and journalists

    Kemal Onar, working with Özgür Halk journal, was detained in Batman on 7 April. Onar's house was reportedly raided the same day.
    In Istanbul, Ayca Taskaya, Sakine Yalcin, Manolya Gültekin, reporters with Alinterimiz newspaper, and Seval Uzun, a reporter with Özgür Barikat journal, were detained. Yüksel Karacak and Mahir Karagözoglu who were detained on the accusations of "being Turkey Revolutionary Communists Union (TIKB) members" were remanded on 7 April. (Evrensel-Özgür Bakis-TIHV, April 8-9, 2000)

    International PEN campaign for poet Odabasi

    On 8 March 2000, poet Yilmaz Odabasi entered Saray Prison to serve a seven-month sentence for "insulting the court". International PEN considers him to be detained in direct denial of his right to freedom of expression and is calling for his release.
    Odabasi, age 39, had been sentenced, on 8 March 1997, to eighteen months in prison by the Ankara State Security Court. His crime was to have "insult[ed] Mustafa Kemal Ataturk, founder of the Turkish Republic" under Law 5818 of the Turkish penal code, in his collection of poetry entitled "Dream and Life".
    After a series of appeal hearings during which time he remained free, his sentence was upheld and he entered prison two years later, on 12 March 1999. He served only six months of his sentence and was amnestied on 8 September 1999, under the Law on Postponement of the Crimes Committed Through Press (see IFEX alerts of 24 September and 11 June 1999). However, during his imprisonment, a second charge was making its way through the legal system. On 8 March 1997, upon hearing of the sentence against him, Odabasi protested to the court saying "I am ashamed of living in the same age and the same country as you." For this he was additionally charged with "insulting the court" and judicial proceedings were set in motion. These concluded in early 2000 with his conviction, and he was required to present himself at Saray Prison on 8 March to begin his seven-month sentence. Odabasi is a Kurdish writer originally from Diyabakir. He was first imprisoned in 1980 during which time he was allegedly tortured. He appeared in court in 1987 to appeal against a seven-year sentence for his alleged involvement in the Socialist Party, a conviction that was eventually overturned.
    After his imprisonment in Bursa and Saray prisons in 1999 he wrote a public protest of prison conditions. He referred to Bursa as a "castle of oppression" and told of the deaths of two fellow inmates, one of ill treatment and another from poor living conditions.
    Odabasi started writing in the late 1970s and has since written a number of collections of short stories and poems, a number of which have led to literary awards. In the mid-1980s he ran a bookshop in Diyabakir, and has also worked as a journalist, including at the Diyabakir office of the "Turkish Daily News".
    He moved to Ankara in the early 1990s. (WiPC/IFEX, 10 April 2000)

    Actors Convicted, Journalist Remanded

    The trial launched against the actors of Teatra Jiyana Nü (New Life Theatre) on the accusations of "disseminating separatist propaganda" under Article 312 of the Turkish Penal Code concluded. In the hearing held at Adana SSC on 10 April, Saniye Tunç, Erdal Ceviz, Turan Adigüzel, Erhan Yildirim, Ali Köroglu, Servet Özkan, Kemal Ulusoy, Kemal Orgun, Yildiz Gültekin, Cihan Özdemir and Murat Batgi were sentenced to 10 months in prison.
    The sentence was later commuted into a fine. The police had raided Mesopotamia Culture Center (MKM) Mersin Branch Theatre Hall, where their play was staged, and detained the actors. Actors Kemal Ulusoy and Servet Özkan had been remanded and the theatre hall had been closed.
    Kemal Onar, a reporter with Özgür Halk journal, who was detained on the accusations of "being PKK member" in Batman on 7 April, was remanded on 9 April. (Özgür Bakis-TIHV, April 11, 2000)

    Journalist Cihan Capan on Trial

     A trial was launched against Cihan Çapan, editor-in-chief with the daily Özgür Bakis, on the accusations of "aiding and abetting the PKK," by publishing an article by Haydar Ergül, on 8 November 1999, under Article 169 of the Turkish Penal Code. Ergül is among 8 PKK members who came from Europe on 29 October 1999 upon the peace call of PKK leader Abdullah Öcalan. A trial was also launched against Haydar Ergül on the same accusations, with an additional indictment. (Özgür Bakis-TIHV, April 13, 2000)

    Two Books Confiscated

     A book by journalist Mehmet Faraç entitled ìNickname Hezbollahî and another by Nihat Behram entitled ìBiography of a Communist: Ibrahim Kaypakkayaî were confiscated. Mustafa Demir, the owner of Ozan Publishing house, which published the books, stated that Istanbul Penal Court of First Instance No.3 had taken a decision to confiscate Faraçís book and that the trial launched on the accusations of "insulting the security forces in the book," was underway. (Cumhuriyet-TIHV, April 14, 2000)

    Radios and TVs Closed

     The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) decided the closure of radio channels Antalya FM, Demokrat Radio (Izmir) and TV channel Mihr TV (Denizli) for one year and medya FM (Urfa) for 180 days. The RTÜK also closed private TV channels Show TV, TGRT and Cine 5 for one day each. (Sabah-TIHV, April 14, 2000)

    Turkey Debates Cyberspace Controls

     Turkey is considering patrolling cyberspace for threats to its security using a powerful watchdog body which includes senior military and intelligence officials.
     Such a move would be likely to attract further European criticism of Turkey, which has to improve its human rights record before joining the European Union.
     "Protection of the information base...against those with evil intentions, terrorist activities and disasters has gained importance," says a Defense Ministry draft law called the "Bill on The National Information Security Organization And Its Duties."
     For the Turkish authorities there are two main "terrorist" threats; the separatist Kurdish rebel movement and militant Islamic activism.
     [...]
     "Such regulation is also needed for the protection of communication among state institutions which has to be secret," said Ziya Aktas, a government MP and head of a parliamentary group on information and information technologies.
     [...]
     The draft bill goes as far as obliging locally registered Internet corporations, public and private, to take any measures the watchdog body may request "at any level of secrecy." This, experts say, could involve the passing on of private e-mail correspondence and other information submitted to the World Wide Web.
     "Those who do not fulfil their obligations will be punished with one to five years in jail," it says.
     The composition of the supervisory board also raises eyebrows.
     It would be chaired by the prime minister and include intelligence officials and relevant cabinet members as well as the secretary general of the military-dominated National Security Council. (Reuters, April 16, 2000)

    "Freedom to Thought 2000" Action ve Intellectuals

     The booklet entitled "Freedom to Thought 2000" including a banned book and 60 articles, has been published. Twenty-three intellectuals and artists distributed the books they signed as publishers in front of Istanbul SSC on 17 April.
     They subsequently lodged an official complaint against themselves with the SSC Prosecution Office. Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) President Yavuz Önen, Human Rights Association (IHD) Chairperson Hüsnü Öndül, Mazlum-Der Chairperson Yilmaz Ensaroglu, Confederation of Progressive Trade Unions of Workers (DISK) Chairperson Vahdettin Karabay, Turkish Writers Union Chairperson Cengiz Bektas, Writers Association Chairperson Atilla Maras and artist Sanar Yurdatapan were among the ones who signed the book as publishers.
     Next day, an official investigation was lodged against 23 intellectuals and artists who signed the book. (Ozgur Bakis, April 18-19, 2000)

    Daily Ozgur Bakis closed under pressures

     Daily Ozgur Bakis which started to be published on 18 April 1999, was closed on 22 April. It was stated that Istanbul SSC had launched investigations and trials in connection with 124 out of 370 issues of the daily and fined Halis Dogan, the owner of the daily, to TL.189 billion 955 million 901 thousand, Hasan Deniz, one of the ex-editor-in-chief to TL.28 billion 649 million 761 thousand, Zeynep Tusun to TL. 29 billion 508 million 789 thousand and Cihan Çapan, the editor-in-chief, to TL.14 billion 682 million 534 thousand.
     Ninety-seven trials against three editors-in-chief are underway. Moreover, Hasan Deniz was detained on the accusations of "aiding the PKK," on 4 June 1999 when he was the editor-in-chief.
     State of Emergency Region Governorate had prohibited the distribution of the daily in the region since 7 May 1999, although there was not a decision of confiscation. (Ozgur Bakis-TIHV-Evrensel, April 22-24, 2000)

    Journalists taken in detention, TVs suspended

     The police intervened in the journalists who made a press statement in Istanbul on 23 April against the cell type prisons and detained 15 persons. Two of the detainees were reportedly Alinterimiz journal reporters Manolya Gültekin and Ekrem Erdem. Meanwhile, Yavuz Gönençer and Ali Suat Güven, from Kaldiraç journal staff, were detained in Istanbul on 20 April.
     The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) decided the closure of the private TV channel Inter Star, and IGRT, a private TV channel broadcasting in Mersin, for one day, each. The RTÜK also decided the closure of the  private radio channel Radyo D for 3 days. (Hürriyet-Evrensel-TIHV, April 21-24, 2000)

    Is laughing also forbidden to Kurds?

     The Kurdish humor magazine Pine's distribution in the Kurdish provinces of Turkey by the Emergency Rule. The decision, considered as a new proof of the regime's anti-democratic character, has led to a series of criticisms.
     The Istanbul based Kurdish Institute Chairman Hasan Kaya: "I protest the OHAL's decision. The decision forbidding such magazine itself is a good topic for humor. The workers of the magazine will give the best answer for this decision. Some so called officials are taken decisions that are not in benefit of the society. A little while ago, they also forbid Mehmet Uzun's book. Then, they corrected. The decision for pine Magazine is same because it does not have any common sense. Same time, it discredits this country in the eyes of the international community. These kinds of actions do not benefit the society. We wish to see the officials to promote such magazines not forbid. The civilized societies are doing that. In our country, the society's will not tolerate such action. We do not see such action as a justifiable action and no one will approve this action in Turkey."
     Turkish Press Council chairwomen Nilufer Yalcin: "We, as the Press Council, are against blanking TV screens and forbidding newspapers. However, we do not understand why not other magazine but Pine Magazine. We asked OHAL information about their decision but we have not received any information yet."
     HADEP Vice- Chairman Hamit Geylani: "We interpret the decision of forbidding the Kurdish humor Magazine Pine in the provinces that are under Emergency Rule (OHAL) as a anti-democratic action. Preventing and forbidding speech and thought is a anti-democratic action. OHAL itself is not legal. This is not the first case. Previously, Ozgur Bakis, Evrensel, and Gundem were also forbidden in these areas. Pine magazine is a humor magazine. This magazine make people laugh as well as think about the realities. Is laughing forbidden to Kurdish people as well? This is a big loss for Turkey, thus I am protesting." (Özgür Politika, April 30, 2000)

    Many agents of Turkish intelligence services in media

     Former Counter-Terror Department Chairman Mehmet Eymur has revealed by its web page (www.atin.com) the penetration of many MIT (National Intelligence Agency) agents into the Turkish press.
     The former Turkish Journalists Association Chairman  Nezih Demirkent confirmed this claim by declaring, in his "There are MIT agents and as well as holigans in media" headlined article in the daily Dünya of which he is director. "As far as I know, there have been MIT members in the newspapers for years," he said.
     "This was known and talked. Even there were some newspaper directors working for MIT. Of course some of them was very openly known. The number of people doing photo and news service to MIT and police is not one or two, there are manyÖ Right now, there are Sipa Agency, Ak Agency in abroad , also there is one more related. I had started working in Hurriyet since 1969. During this time, there were the people coming to Hurriyet together with National Unity Committee member, Orhan Erkanli. They were the people came and worked like a team. The directors knew this, who would deny thisÖ"
     Separating the people related to MIT as "Ones to be used" and "ones who were worked in media" in two parts, Demirkent expressed those in continuous: "Sometimes when they were became known or useless, they were spending them, and releasing their names. Some of them left when they were opened to public. Some of them are still working." (Özgür Politika, April 29-30, 2000)

    FORCES ARMEES / ARMED FORCES

    Le chef d'état-major veut une croissance de l'industrie militaire

     Le chef d'état-major des armées turques, le général Huseyin Kivrikoglu a appelé lundi les entrepreneurs turcs a investir davantage dans l'industrie de défense afin de répondre aux besoins des armées et accroître les exportations, a indiqué l'agence Anatolie.
     "Nous souhaitons que nos industriels oeuvrent en faveur d'installations visant à une production pour le marché national et les forces armées turques, ainsi que les pays voisins", a-t-il dit lors d'une foire d'industrie de défense à Konya (centre).
     "La Turquie a, dans les années récentes, enregistré quelques progrès en développant certains projets, mais ceux-ci sont insuffisants. Nous devons consacrer plus de fonds pour la recherche", a-t-il souligné.
     La Turquie, avec la plus grande armée en nombre au sein de l'OTAN après les Etats-Unis, son plus important fournisseur d'armes, entend dépenser quelque 150 milliards de dollars pour moderniser son armée sur les trente prochaines années.
     "L'instabilité dans notre région et l'importance stratégique de la Turquie nous pousse vers une armée puissante et dissuasive", a ajouté le général Kivrikoglu.
     Les deux grands projets de la Turquie sont la production commune d'un millier de chars pour un montant de 7 milliards de dollars pour son armée de terre et l'acquisition de 145 hélicoptères de combat d'un montant de quelque 4 milliards de dollars.
     D'autre part, l'armée turque a repoussé "d'au moins quatre mois" sa décision, qui était en principe attendue en juillet, sur l'achat d'un millier de chars d'assaut, a-t-on appris lundi auprès d'un porte-parole de l'état-major.
     Aucune raison n'a été donnée pour ce report, qui repousse d'autant l'ensemble du projet --négociations avec le partenaire choisi et démarrage de la coproduction.
     Quatre firmes sont en lice pour ce contrat d'environ 7 milliards de dollars: Krauss-Maffei (Allemagne) General Dynamics (Etats-Unis), GIAT (France) et Ukrspetseksport (Ukraine).
     Le chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schroeder avait déclaré le 14 avril que les conditions n'étaient jusqu'à présent pas remplies pour une vente de chars à la Turquie, arguant d'une amélioration insuffisante du respect des droits de l'Homme dans ce pays.
     L'éventualité de la vente de 1.000 Léopard-2 à la Turquie avait provoqué de fortes tensions au sein de sa coalition gouvernementale avec les écologistes.
     Krauss Maffei, le fabricant des Léopard-2, a déposé préventivement une demande préalable d'exportation auprès du ministère allemand des Affaires étrangères. (AFP, 24 avril 2000)

    RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

    Susurluk: Un autre acteur-clé victime d'un accident

    Ibrahim Sahin, ancien directeur adjoint du bureau des opérations spéciales et inculpé dans l'affaire de Susurluk, affaire mettant en lumière les liens entre la mafia et l'Etat, a eu un accident de la route le 29 mars 2000 sur la route de Gemlik.
    Conduisant un jeep dernier modèle, ses proches ont trouvé "trouble" que les roues du véhicule, double épaisseur, puisse sans raison apparente éclater et qu'une direction assistée puisse subitement virer à droite. Ibrahim Sahin a été conduit aux urgences et bénéficie de soins intensifs.
    De nombreux journalistes dépêchés sur les lieux ont relaté que toutes les têtes d'affiches mises en cause dans l'affaire de Susurluk ont fait leur apparition à l'hôpital avec une horde de gardes de corps, mais que les journalistes et même les visiteurs des autres patients y ont été interdits d'accès. (CILDEKT, 4 avril 2000)

    QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

    Une conférence internationale sur la question kurde malgré les pressions d'Ankara

     Le Center for Global Peace de l'American University de Washington en coopération avec la nouvelle chair Mustafa Barzani Global Kurdish Studies a organisé les 17 et 18 avril 2000 une conférence internationale sur le thème "The Kurds Search for Identity".
     Des universitaires américains et européens, kurdes, turcs, arabes et iraniens ont été conviés à cette réunion d'information et de réflexion sur la question kurde, ses implications pour la paix et la stabilité au Proche-Orient et sur les moyens de la résoudre.
     Organisée dans un esprit académique pluraliste et inclusif, cette conférence ne devait pas en principe provoquer des remous politico-diplomatiques.
     Cependant, une semaine avant la réunion les média turcs ont lancé une campagne orchestrée d'intimidation et de dénigrement, accusant Washington d'encourager le séparatisme kurde.
     Les critiques turques étaient focalisées sur deux fronts:
     1) La participation à la conférence d'un haut diplomate américain, Francis J. Ricciardone, coordinateur américain pour l'Irak à une table ronde présidée par Richard W. Murphy, ancien secrétaire d'Etat adjoint et où devait également s'exprimer le président de l'Institut kurde de Paris, Kendal Nezan, que le gouvernement turc considère comme "hostile à la Turquie".
     2) Présentation de Nechirvan Barzani, hôte du dîner officiel de la conférence, comme "Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan irakien".
     Ankara ne veut pas entendre parler d'un "gouvernement kurde" même régional et encore moins de "ministre" ou d'un "Premier ministre" kurde, alors qu'il déploie tant d'efforts pour faire reconnaître la minuscule "République turque de Chypre du Nord".
     Malgré toutes les pressions médiatiques et diplomatiques, l'administration et l'université américaine n'ont pas cédé, les dirigeants kurdes irakiens non plus.
     "Si les Turcs en sont à vouloir censurer la liberté d'expression à Washington, on peut imaginer ce qu'ils font chez eux?" ont commenté des journalistes américains.
     La conférence s'est déroulée conformément à son programme initial et sans incident. (CILDEKT, 27 avril 2000)

    Reports on Ongoing Army Operation

    While the Turkish army continues with its operation in the triangle formed by the rural areas of Elazig, Dersim, and Bingol since the beginning of April, it has also started to prepare for an operation in the rural areas of Amed's Kulp and Lice Districts and Bingol's Genc District.
    The war planes that supply air support to the operation in Elazig, Dersim, and Bingol also bombed Ovacik's Avacur region on 6 April.
    Turkish army officials have said that two guerrillas named Huseyin Elaldi and Serpil Bulut were caught in the rural areas of Elazig's Karakocan District.
    Meanwhile, the Turkish army is reportedly preparing for an extensive operation in the triangle formed by the Lice and Kulp Districts and Bingol's Genc District.
    The Lice II Domestic Security Brigade and the Hani, Kulp, and Genc Battalions have been placed on the alert.
    A convoy of 130 vehicles, including tanks and guns, were moved from Amed [Diyarbakir] to this region early in the morning of 6 April. More than 15,000 soldiers and special team members have been deployed in the triangle during the past four days.
    The troops that are being sent to the area are being settled in the barracks near Karadere village on the Lice-Bingol road and in mobile battalions set up in the rural areas.
    We have also learned that advance scout teams have been combing the mountainous areas in the triangle for the past two days.
    A large number of war planes taking off from the Diyarbakir Military Airport are conducting reconnaissance flights over the triangle.
    It is reported that 15 Cobra and Sikorsky helicopters were sent to Lice to extend air support to the operation.
    Also, armored vehicles have been sent from Bingol and Elazig to the rural areas in Bingol's Adakli, Yayladere, Yedisu, and Kigi Districts during the past two days.
    Most of the armored vehicles are concentrated in Yayladere. (Ozgur Politika, 8 Apr 2000)

    Appel au déminage dans le Kurdistan turc

    Dr Serdar Necmioglu, professeur à la Faculté de médecine de l'Université de Dicle de Diyarbakir, a appelé le gouvernement turc à entreprendre un déminage dans le Kurdistan en soulignant les dangers encourus par la population de la région.
    Selon les registres de l'Université, entre octobre 1998 et janvier 1999, les mines ont causé 25 morts et 36 blessés, majoritairement des soldats, des protecteurs de village ou encore des civils. Entre octobre 1999 et janvier 2000, 8 personnes ont perdu la vie et 14 autres ont été blessées par l'explosion des mines dans les régions de Kulp, Diyarbakir, Lice, Hani, Hazro, Dicle et Silvan. Entre janvier 2000 et avril 2000, dans 21 incidents dus aux mines dans la seule province de Diyarbakir, 6 civils ont été tués et 13 autres blessés.
    Dans la région de Mardin, 5 explosions ont fait un mort et 6 blessés, tous civils. Dr. Necmioglu prend note de la baisse des incidents par rapport à la période de 1992 et 1995 où le nombre d'explosions était au plus haut, mais il ne manque pas de noter également la carence des autorités en dénonçant les velléités des pouvoirs publics alors que la population demande régulièrement son aide dans ce domaine.(CILDEKT, 12 avril 2000)

    Suit Filed Against Mayor for Denmark Speech

    A suit was brought against Abdulah Akin, a HADEP [People's Democracy Party] mayor, for making a speech at the "Kurdish Peace Call: Turkish and Kurdish Voices in Copenhagen," organized by the Denmark Helsinki Committee, Kurdish Peace Committee, and the Social Democrat Party in Copenhagen on 29 October 1999.
    The indictment, prepared by Sami Gungor, the Diyarbakir DGM [State Security Court] prosecutor, claimed that there was a map of Kurdistan in the auditorium in which Abullah Akin delivered his speech and that he had introduced himself as the "mayor of the Kurdish city, Batman."
    The indictment also claimed that Akin committed a crime by saying, "The treatment of the PKK [Workers Party of Kurdistan] detainees and PKK leader Abdullah Ocalan is reflecting Turkey's attitude toward the Kurdish people."
    Prosecutor Gungor asked for the punishment of Akin on charges of violating Article 312/2 of the TCK [Turkish Penal Code] by "openly instigating the people to antagonism through an observance of racial and regional differences."
    Akin's lawyer, Mahmut Vefa, stated his views on the issue and said that the suit was filed as a result of an investigation undertaken by the Ministry of Internal Affairs and that the dossier contains no evidence whatsoever.  (Ozgur Politika, April 12, 2000)

    Peine de mort requise contre le frère d'Ocalan

     Des procureurs de Diyarbakir (sud-est) ont requis vendredi par contumace la peine de mort pour trahison contre Osman Ocalan, commandant du  PKK et frère de son chef Abdullah Ocalan, a-t-on appris de source judiciaire.
     C'est la première inculpation prononcée contre Osman Ocalan.
     L'acte d'accusation indique qu'il a joué un rôle clé dans la définition de la stratégie du PKK pendant ses quinze années de rébellion armée contre l'Etat turc et qu'il est donc directement responsable des actions des rebelles.
     Osman Ocalan était responsable des camps du PKK dans le nord de l'Irak, où les rebelles suivaient un entraînement militaire, et a aussi assumé la responsabilité des activités du PKK en Libye et en Iran, selon l'acte d'accusation.
     On ignore où se trouve exactement Osman Ocalan. Selon la presse turque, il serait en Iran, dans une région frontalière avec la Turquie, ou dans le nord de l'Irak, qui échappe au contrôle de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991.
     L'acte d'accusation reproche également à Osman Ocalan d'avoir menacé la Turquie si son frère était pendu, en déclarant que son exécution "rendrait la situation incontrôlable".
     "Ces déclarations montrent que l'accusé a ordonné à ses rebelles de lancer des attaques violentes et a encouragé la population (du sud-est) à protester massivement contre l'Etat si l'exécution était réalisée", souligne l'acte.
     D'autre part, une cour d'assises d'Ankara a fixé lundi au 26 juin la prochaine audience d'un procès contre Abdullah Ocalan, déjà condamné à mort, concernant des chefs d'accusations vieux de plus de 20 ans.
     "La Cour attend toujours des documents sur l'identité de certains des accusés. La prochaine audience se tiendra le 26 juin", a précisé Me Dogan Erbas.
     L'audience a été ajournée en raison de dossiers toujours incomplets de plusieurs de quelque 100 autres personnes qui devront répondre avec Ocalan de chefs d'accusation tels que trahison, meurtre, vol à main armée, port illégal d'armes à feu et appartenance à un groupe armé.(AFP, 21 avril 2000)

    Ouverture du procès contre trois maires kurdes

     Le procès de trois maires du HADEP, accusés de soutien à la rébellion kurde de Turquie, s'est ouvert lundi devant la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir (sud-est).
     Les trois maires étaient absents de l'audience au cours de laquelle a été lu l'acte d'accusation qui a requis jusqu'à sept ans de prison contre eux.
     La Cour a fixé au 20 juin la prochaine audience du procès dans lequel 22 personnes, dont Feridun Celik, maire de Diyarbakir, Selim Ozalp, maire de Siirt (sud-est) et Feyzullah Karaslan, maire de Bingol (est), sont accusés d'avoir aidé et financé le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
     L'accusation est essentiellement fondée sur les présumés contacts entre les maires et un commandant du PKK, Murat Karayilan, qui s'est réfugié aux Pays-Bas.
     Les trois maires kurdes avaient été interpellés le 19 février, inculpés le 24, déchus de leur mandats puis remis en liberté provisoire et réintégrés dans leurs fonctions le 28 février dernier. (AFP, 24 avril 2000)

    Un ancien compagnon d'Ocalan demande à bénéficier de "la loi de repentance"

     Semdin Sakik, un ancien compagnon d'armes d'Ocalan, a demandé vendredi à un tribunal turc l'autorisation d'avoir recours à une loi d'amnistie limitée permettant à des membres repentis de groupes hors-la-loi de profiter de peines réduites.
     La condamnation à mort pour haute trahison qui pèse sur Sadim Sakik a été maintenue il y a quatre mois par une cour d'appel turque, pour son rôle dans les 15 ans de lutte armée du PKK pour l'autonomie du sud-est de la Turquie.
     Semdin Sakik a lancé un appel à un groupe de juges pour obtenir la permission de bénéficier de la "loi de repentance", qui pourrait aider à arrêter l'effusion de sang qui a coûté la vie à 36.500 personnes depuis 1984, a-t-il affirmé dans une déposition de 8 pages.
      L'ancien rebelle a renié son appartenance au PKK et a sévèrement critiqué Ocalan, le décrivant comme un "paysan psychotique". Sakik était l'un des commandants du PKK avant de se brouiller avec Ocalan et de fuir l'organisation pour se réfugier en Irak. En 1998, Semdin Sakik et son frère avaient été arrêtés par des commandos d'élite turcs, près de la ville irakienne de Dohuk, et rapatriés en Turquie.
     La cour a renvoyé l'affaire au 9 juin, Sadim Sakik ayant demandé un délai supplémentaire pour préparer une déposition plus détaillée. (AFP, 28 avril 2000)

     

    MINORITES / MINORITIES

    Manifestation arménienne à Paris pour commémorer le génocide

     
     Quelques 6500 d'Arméniens ont manifesté à Paris pour commémorer le génocide d'Arméniens par la Turquie en 1915 et obtenir la reconnaissance par la France de ce génocide.  L'Assemblée nationale a adopté en mai 1998 une proposition de loi reconnaissant le génocide arménien, à l'instar de plusieurs pays européens, mais le Sénat bloque le texte sous la pression du président Jacques Chirac, qui se présente volontiers comme "un ardent défenseur de la cause turque".
     "Pour raison d'Etat, la France n'a pas voulu reconnaître le génocide arménien. Mais comment se fait-il que les Turcs ont fait leurs achats ailleurs qu'en France?  C'est aussi mon côté français qui discute, ce n'est pas seulement l'Arménien qui parle ( ) Le Français que je suis voudrait que la France se conduise normalement dans un cas pareil" a déclaré le très populaire chanteur Charles Aznavour sur France Info.
     Le consortium franco-allemand Eurocopter ayant été écarté le 6 mars du marché turc d'hélicoptères d'un montant de 4,5 milliards de dollars, Jacques Chirac avait adressé une lettre de protestation aux autorités turques et son conseiller s'était indigné en ces termes: "Monsieur Chirac a usé des efforts personnels et fait tout ce qui est en son pouvoir pour que le texte sur le génocide arménien ne passe pas au Sénat français. Et voilà comment le gouvernement turc le remercie".
     Des manifestations ont également eu lieu à Moscou, Téhéran, Bruxelles, Erevan, et Athènes. (CILDEKT, 27 avril 2000)

    10.000 Arméniens manifestent à Téhéran

     Quelque 10.000 Arméniens iraniens, en majorité des jeunes, ont défilé lundi matin dans les rues de Téhéran pour commémorer le génocide de 1915, scandant de nombreux slogans contre "le fascisme turc", a constaté un journaliste de l'AFP.
     "A bas le fascisme turc!", "La Turquie est criminelle, et les Etats-Unis la soutiennent!", criaient les manifestants, qui ont défilé depuis la cathédrale Saint-Sarkis, jusqu'à l'ambassade de Turquie.
     "La République islamique soutient les opprimés!", scandaient certains autres.
     Les responsables de la communauté, notamment le nouvel archevêque, Mgr Sebou Sarkissian, et les députés représentant cette minorité, étaient en tête du cortège.
     Sur le fronton de la cathédrale, une banderole indiquait:"1915-2000. 24 avril, journée du génocide, 1.500.000 Arméniens ont péri".
     Dimanche soir, jour de Pâques, près de 2.000 Arméniens s'étaient rassemblés sur le parvis de la cathédrale, et aux abords, montrant aux passants une exposition de photos témoignant du génocide.
     "La Turquie n'accepte pas sa responsabilité dans le génocide, qui est une tâche honteuse et sanglante de son histoire. La Turquie criminelle ne pourra continuer à résister aux cris de justice des héritiers du premier génocide du 20ème siècle", disait un tract distribué.
     Quelque 200 à 250.000 Arméniens vivent en Iran, à 90% membres de l'Eglise grégorienne, les autres étant catholiques. (AFP, 24 avril 2000)

    Bill Clinton commémore le génocide arménien

     Le président Bill Clinton a marqué lundi le 85e anniversaire des déportations et massacres d'un million et demi d'Arméniens par l'empire Ottoman en appelant les Américains à oeuvrer pour "forger un avenir plus humain pour les peuples de toutes les nations".
     M. Clinton a également rendu hommage dans ce communiqué au peuple arménien pour avoir depuis huit ans et demi entrepris "de construire une république indépendant d'Arménie démocratique et prospère".
     "Son courage, son énergie et son ingéniosité inspirent l'admiration à tous les Américains", a-t-il dit, en affirmant que Washington "soutient pleinement les efforts engagés par l'Arménie et ses voisins pour créer une paix durable entre eux et instaurer une ère de sécurité et de coopération dans la région du Caucase".
     "Nous encourageons tout dialogue susceptible de hâter la réconciliation et la compréhension mutuelle entre citoyens de la région", a encore déclaré M. Clinton dans ce communiqué.  (AFP, 24 avril 2000)

    Commémoration à Athènes du génocide arménien

     La communauté arménienne d'Athènes s'est réunie dimanche dans un cinéma de la capitale pour commémorer, avec des représentants de tous les partis grecs, le 85ème anniversaire du génocide du peuple arménien en Turquie.
     Les orateurs arméniens ont réitéré leur demande d'une reconnaissance par Ankara de ce génocide, tandis que les représentants des partis grecs les assuraient de leur soutien.
     Invité d'honneur, le président socialiste du parlement Apostolos Kaklamanis a pour sa part justifié le rapprochement entre la Grèce et la Turquie initié l'été dernier par le gouvernement d'Athènes et notamment son feu vert à l'acceptation de la demande de candidature turque à l'Union européenne (UE).
     "Nous avons donné à la Turquie l'occasion de prendre un nouveau départ, de se dépasser et de s'adapter enfin à la réalité européenne", a-t-il affirmé.
     Une cinquantaine de jeunes Arméniens ont par ailleurs entamé un sit-in de protestation sur une place centrale d'Athènes, qui doit se conclure lundi soir avec une marche jusqu'à l'ambassade de Turquie.
     La Grèce reconnaît officiellement le génocide depuis l'adoption, en 1996 par le parlement grec, du 24 avril comme "jour de la mémoire du génocide des Arméniens par le régime turc". (AFP, 24 avril 2000)

    Le ministre israélien veut faire étudier le génocide arménien

     Le ministre israélien de l'Education Yossi Sarid a recommandé lundi l'inscription du génocide commis contre les Arméniens par la Turquie de 1915 à 1917 au programme d'histoire des lycées de l'Etat hébreu.
     Cette annonce a été faite le jour de la commémoration annuelle de ces massacres, marquée dans la Vieille ville de Jérusalem par une procession organisée par la communauté arménienne.
     M. Sarid a participé à une réunion du Comité arménien de Jérusalem, au cours de laquelle il a prononcé un discours pour dénoncer "ceux qui veulent garder les yeux fermés sur ce génocide".
     M. Sarid, premier ministre israélien à prendre part à cette commémoration annuelle, a décrit dans son discours le génocide arménien comme "l'un des événements les plus atroces de l'ère moderne".
     "En tant que ministre israélien de l'Education (...) je ferai tout pour que les élèves israéliens étudient et s'informent sur le génocide arménien", a-t-il assuré.
     Yad Vashem, le Mémorial de la Shoah, le génocide juif, a approuvé cette proposition de M. Sarid.
     "Yad Vashem ne s'est jamais opposé à l'enseignement du génocide arménien à l'école", a affirmé à l'AFP la porte-parole du Mémorial Lisa Davidson. M. Sarid a déclaré à la radio publique être "très content" de ce soutien.
     Jusqu'à présent, la commission du ministère de l'Education chargée d'établir les programmes d'histoire s'était opposée à l'étude du génocide arménien.
     Le professeur d'histoire Yaïr Oron, de l'Université libre de Tel Aviv, a pour sa part affirmé à la radio qu'il était "plus que temps que les dirigeants turcs mettent fin au silence sur ce génocide et reconnaissent les crimes commis par leurs prédécesseurs".
     "Il ne peut pas y avoir de compromis sur la négation de la Shoah ou d'un génocide tel que celui commis contre les Arméniens", a-t-il ajouté.
     En Israël et dans les territoires palestiniens, la communauté arménienne compte aujourd'hui environ 3.500 personnes. A la suite des massacres, près d'un millier de survivants ont réussi à rejoindre leurs coreligionnaires de Jérusalem, où ils vivaient depuis des siècles. (AFP, 24 avril 2000)

    Ankara proteste contre l'attitude d'Israël et de la Grèce

     La Turquie a protesté mardi contre les propos du ministre israélien de l'Education Yossi Sarid, qui a souhaité la veille inclure le "génocide arménien" de 1915 dans les manuels scolaires.
     Ankara a également protesté contre la tenue à Athènes d'une manifestation d'Arméniens qui ont réclamé la reconnaissance du "génocide" et brûlé un drapeau turc devant l'ambassade de Turquie à Athènes.
     Le ministère turc des affaires étrangères a convoqué un diplomate israélien pour lui exprimer sa "réaction aux remarques du ministre Sarid" et lui demander "de transmettre" les "opinions et attentes" d'Ankara "aux autorités israéliennes", selon un communiqué officiel.
     Lors d'une cérémonie à Jérusalem, M. Sarid a recommandé l'inscription du génocide commis contre les Arméniens sous l'empire Ottoman au programme d'histoire des lycées de l'Etat hébreu, le décrivant comme "l'un des événements les plus atroces de l'ère moderne".
     La Turquie rejette catégoriquement la qualification de "génocide" et ne reconnaît qu'une répression contre les Arméniens, coupables à ses yeux d'avoir collaboré avec l'ennemi russe pendant la Première guerre mondiale.
     Les déportations d'Arméniens de 1915 à 1917 ont fait de 1,2 à 1,3 million de morts, selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon Ankara.
     Cette question a déjà par le passé entraîné des tensions entre la Turquie et Israël, liés depuis 1996 par un accord de coopération militaire.
     En 1997, Ankara avait refusé son agrément à la nomination comme ambassadeur d'Ehud Toledano, un expert en histoire ottomane, pour des propos tenus quinze ans auparavant dans lesquels il accusait la Turquie d'avoir "massacrés les Arméniens pendant la Première Guerre mondiale".
     Le ministère a également convoqué une diplomate grecque pour lui exprimer sa "condamnation" des "incidents" à Athènes et souligner qu'ils "ne contribuent pas à l'atmosphère positive entre les deux pays", selon un autre communiqué.
     Les deux pays ont opéré l'an dernier un rapprochement spectaculaire et Athènes avait levé en décembre son veto à une candidature turque à l'Union européenne.
     Le 24 avril est considéré comme la date anniversaire du déclenchement des massacres d'Arméniens en 1915. (AFP, 25 avril 2000)

    SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

    L'inflation à +67,9% en mars en glissement annuel

    L'inflation a atteint en Turquie 67,9% en mars en glissement annuel, contre 65,8% en février, avec une hausse des prix à la consommation de 2,9% en mars par rapport à février, a annoncé le 3 avril l'Institut des statistiques d'Etat (DIE).
    En février, les prix à la consommation avaient grimpé de 3,7% par rapport au mois précédent, et en janvier, de 4,9% par rapport à décembre.
    Candidate à l'entrée dans l'Union européenne, la Turquie a pour objectif de ramener l'inflation à 20% fin 2000, 10% fin 2001, puis 5% fin 2002, dans le cadre d'un ambitieux programme de réforme économiques au terme d'un accord avec le FMI en décembre qui lui a ouvert une ligne de crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans. (AFP, 3 avril 2000)

    Echauffourées à Istanbul: deux supporters anglais tués

    Deux supporteurs anglais ont été tués lors de violents incidents survenus le 5 avril à Istanbul, 24 heures avant la rencontre entre le club turc de Galatasaray et l'équipe anglaise de Leeds United, en demi-finale aller de la Coupe de l'UEFA.
    La chaîne de télévision d'informations en continu NTV a annoncé qu'un supporter anglais a été poignardé à la poitrine lors des incidents qui ont également fait six blessés, cinq anglais et un turc.
    La chaîne de télévision privée turque Show TV a diffusé des images de l'altercation, montrant plusieurs supporteurs anglais le visage ensanglanté, les qualifiant de "fauteurs éternels de troubles" ou de "hooligans".
    Le quotidien Star a publié en une, au lendemain du match, deux photos en parallèle: l'une montrant l'un des supporters agressés, agenouillé sur le sol, et l'autre un joueur de l'équipe de Leeds, dans la même position, après la défaite de son équipe.
    "Nous vous renvoyons (les Anglais) chez vous en vous crachant à la figure", disait un commentaire de ce journal.
    Alors que les médias à sensation continuent à une campagne provocatrice, une campagne de mobilisation pour dénoncer les violences mortelles et tenter de renouer des liens d'amitié avec le peuple anglais s'est lancée au sein de la société turque.
    Depuis 10 avril, des couronnes et des fleurs sont déposées à l'endroit où avaient été tués les deux supporters anglais, sur la place de Taskim à Istanbul.
    "En Allemagne aussi, des citoyens turcs ont été tués par le passé, mais nous n'avons pas choisi pour autant de devenir ennemis du peuple allemand", a expliqué la journaliste Ruhat Mengi à l'AFP.
    "Parce que nous savons que ces meurtres étaient l'oeuvre de groupes isolés, qui ne représentent pas le peuple allemand dans son ensemble". De la même façon, "nous voulons démontrer que les Turcs sont opposés à la violence autant que les Anglais", dit-elle.
    Un groupe de cinq avocats a par ailleurs déposé plainte contre le traitement partial et xénophobe de l'information par certains journaux dont le quotidien Star.
    L'Association pour le Développement de la Vie Moderne (CYDD), une organisation laïque de soutien aux déshérités, a joint sa voix à cette dénonciation de la violence liée aux sports de masse, en déclarant "qu'aucun citoyen turc n'approuve ces meurtres horribles". (AFP, 11 avril 2000)

    Une liesse populaire après la qualification de Galatasaray

     La qualification de Galatasaray pour la finale de la Coupe de l'UEFA de football, une première pour un club turc, a provoqué une liesse populaire en Turquie et dans les communautés turques à travers le monde.
     "Nous serons champions", s'est exclamé le ministre de la Santé, Osman Durmus, résumant ainsi le sentiment général qui règne en Turquie, où la liesse et la fierté nationale ont débordé le cercle des supporteurs de football pour atteindre la classe politique et le pays tout entier.
     "Galatasaray a remporté une grande victoire. Le coeur des 65 millions de Turcs était avec eux" (les joueurs), a commenté l'ancien Premier ministre Tansu Ciller, l'une des quelque 80 personnalités turques -députés et ministres- à avoir assisté à la demi-finale retour à Leeds (2-2). Les supporteurs de Galatasaray ont, en effet, été interdits de déplacement par l'UEFA à la suite de la mort de deux fans anglais poignardés par des Turcs avant le match aller à Istanbul.
     Et c'est sur le lieu même des meurtres de Kevin Speight et Chris Loftus, la place Taksim à Istanbul, que les supporteurs se sont retrouvés pour danser, crier leurs joies et chanter les louanges aux joueurs de Galatasaray.
     Un peu plus tôt dans la soirée, chaque but de l'équipe turque était ponctué de rugissements de joie dans les nombreux endroits publics où s'étaient rassemblés les spectateurs turcs, non seulement interdits de match, mais aussi d'une diffusion en direct à la télévision, une chaîne privée cryptée ayant acheté les droits exclusifs des rencontres de Galatasaray. De grands écrans avaient été installés dans les grands hôtels. Des cinémas ont également retransmis le match. Bon nombre de fans s'étaient réunis dans des cafés pour pouvoir suivre la rencontre.
     Dès le coup de sifflet final, les rues d'Ankara et des principales villes ont été envahies par des fans ivres de bonheur. Oubliés alors les dramatiques incidents de l'aller, oubliés la punition infligée aux supporteurs par l'UEFA et l'ostracisme dont ils ont été victimes. Drapeaux rouge-jaune de Galatasaray au vent, les gens se sont unis dans un rare moment d'unité et de fierté nationales.
     "Nouvelle ère"
     La fête a duré toute la nuit et jusqu'au petit matin avec le retour triomphal de la délégation de Galatasaray à l'aéroport d'Istanbul, où des tonnes d'applaudissements et de fleurs attendaient les héros.
     "On peut exclure un joueur, interdire les supporteurs, mais on ne peut pas bannir l'esprit qui a permis à cette équipe d'aller en finale", a affirmé l'entraîneur Fatih Terim.
     Selon l'agence de presse Anatolie, la liesse a dépassé la frontière de la Turquie pour s'étendre jusqu'en Australie en passant par l'Azerbaïdjan, la partie turque de Chypre, la Macédoine, le Kosovo et les pays européens.
     La presse n'est pas en reste. "Ce n'est pas un rêve. Nous sommes en finale", clamait le quotidien populaire Sabah. "Onze hommes seuls ont joué et réservé leur place pour la finale", soulignait le quotidien libéral Radikal, en référence à l'exclusion des supporteurs turcs à Leeds. "C'est le début d'une nouvelle ère", annonçait le quotidien à grand tirage Hurriyet, estimant que Galatasaray avait battu non seulement Leeds, mais aussi l'UEFA.
     Enfin, la classe politique s'est mis au diapason. Le président Suleyman Demirel "attend un titre européen pour couronner les succès de Glatasaray" et le Premier ministre Bulent Ecevit a envoyé ses félicitations à l'équipe.
     "Je nage dans le bonheur", a conclu le ministre de l'Agriculture Husnu Yusuf Gokalp. (AFP, 21 avril 2000)

    Essor des hôtels "islamiques" en Turquie pour faire face à la crise

     "Je garantis à nos clients que pas une seule mouche mâle ne survolera la piscine réservée aux femmes".
     Umit Sogut, chargé des relations publiques de l'hôtel Gulnihal à Alanya (sud), ne cache pas que la nouvelle "mode" du tourisme respectant les traditions islamiques est un succès, et n'hésite pas à en rajouter pour plaire à sa nouvelle clientèle.
     Le Gulnihal a fait le plein de ses 800 lits durant les vacances de la fête musulmane du sacrifice, alors que son propriétaire l'avait mis en location l'an dernier faute de pouvoir payer ses employés.
     Principales règles de ces hôtels: pas de vente d'alcool, des piscines séparées pour les hommes et les femmes, et la présence de salles de prière, souvent installées dans ce qui était auparavant la discothèque du bâtiment. Leur personnel est spécialement formé pour respecter les attentes de leurs nouveaux hôtes, assure M. Sogut, interrogé par téléphone.
     Jusqu'à il y a peu, il existait des plages séparées, avec des palissades protégeant le bain des femmes. Mais l'intervention des municipalités pour faire respecter le libre accès au bord de mer, domaine public, a fait disparaître cette pratique.
     "En raison de la crise, 10% des hôtels de la région n'ont même pas ouvert leurs portes l'an dernier", a expliqué à l'AFP Servet Unlu, secrétaire général de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Alanya.
     Les hôtels gérés selon la coutume islamiste traditionnaliste se sont multipliés ces derniers mois dans le sud de la Turquie, trouvant une large clientèle locale et tournant le dos aux habituels visiteurs européens, principalement allemands, qui se font rares.
     Les revenus de ce secteur pour la région d'Alanya ont chuté de 600 à 350 millions de dollars l'an dernier, explique M. Unlu.
     "Il est normal dans ces conditions que les hôteliers cèdent à une demande qui existe", estime-t-il.
     Quatre grands hôtels de ce genre ont récemment rouvert dans cette région, après être passés sous le contrôle de holdings basés à Konya et Kayseri, coeur du capitalisme "islamiste" turc.
     Hasan Efel, responsable de la clientèle à l'hôtel 5 étoiles Shah Inn ("hôtel du shah") à Alanya nie pourtant faire une sélection parmi sa clientèle, mais constate que les clients religieux de Turquie ont les moyens, et n'a pas d'états d'âme.
     "Je ne gagnerais pas autant d'argent avec les touristes étrangers", constate-t-il. "Quand d'autres louent leur chambre 10 marks la semaine, moi je fais le plein en la louant à 620 marks", a précisé M. Efel à l'AFP.
     Mais, réaliste, Hasan Efel avoue que, s'il le fallait, il pourrait "construire aussi des églises pour des clients chrétiens".
     Le tourisme turc a connu une récession particulièrement sévère en 1999, due aux événements liés à l'arrestation du chef du PKK, Abdullah Ocalan, puis à deux graves tremblements de terre qui ont fait plus de 20.000 morts en août et novembre derniers.
     Servet Unlu a deux souhaits: que l'activité redémarre, et que la tournure prise par cette nouvelle forme d'accueil ne porte pas préjudice à l'image de sa région.
     Il est convaincu que "si les touristes étrangers reviennent, ces hôtels reprendront leur ancien visage". (AFP, 14 avril 2000)

    Ankara repousse la décision sur une centrale nucléaire

     La Turquie a pour la énième fois repoussé vendredi, jusqu'à juillet, sa décision sur le choix du constructeur de sa première centrale nucléaire très controversée, a-t-on appris auprès de la compagnie d'électricité TEAS, responsable du projet.
     TEAS a annoncé avoir fait part de sa décision aux consortiums en lice, leur demandant de maintenir leur offre jusqu'au 24 juillet.
     Trois consortiums à partenaire turc, NPI (Nuclear Power International), conduit par le couple franco-allemand Framatome-Siemens, Westinghouse, (Etats-Unis) et AECL (Canada), briguent le contrat pour la construction de cette centrale à Akkuyu, près de Mersin, sur la côte méditerranéenne, à 60 kilomètres de l'île de Chypre.
     Peu avant, le ministre turc de l'Energie Cumhur Ersumer avait annoncé ce nouveau report en indiquant qu'une lettre envoyée à son ministère par le bureau du Premier ministre demandait que "le programme d'endettement et de rigueur anti-inflationniste du gouvernement soit pris en compte" dans ce projet.
     M. Ersumer s'est refusé de répondre à une question pour savoir si le projet pourrait être suspendu pendant trois ans encore, la durée de la ligne de crédit de 4 milliards de dollars ouverte par le FMI à la Turquie, au terme d'un accord signé en décembre.
     Le Trésor a récemment refusé de donner des garanties financières au projet pour ne pas gêner le programme de lutte contre l'inflation du gouvernement.
     Ankara a déja repoussé par sept fois sa décision sur le choix du constructeur.
     Le projet, à l'étude depuis trente ans, est critiqué par les défenseurs de l'environnement et par les pays voisins de la Turquie, car le site proposé est situé à environ quinze kilomètres d'une ligne de faille sismique.
     En 1998, un séisme de 6,3 sur l'échelle ouverte de Richter avait frappé la région voisine d'Adana, faisant plus de 140 morts.
     Le gouvernement justifie le projet par les besoins en électricité de la Turquie, soumise à des coupures en décembre après une pénurie de gaz naturel en provenance de Russie. (AFP, 21 avril 2000)

    La Turquie projette de supprimer six zéros de sa monnaie

     La Turquie projette de supprimer graduellement six zéros de la livre turque (TL) d'ici 2001 dans le cadre de sa lutte contre l'inflation, a annoncé mardi le gouverneur de la banque centrale Gazi Ercel, cité par l'agence Anatolie.
     La plus grande coupure, mise en circulation en novembre, est un billet de 10.000.000 de TL, soit environs 16 dollars US.
     "Si les objectifs en matière d'inflation sont atteints, nous sommes en faveur d'effacer jusqu'à six zéros de la livre turque (TL) début 2001", a dit M. Ercel à des journalistes à Ankara.
     Il a précisé que la banque centrale avait lancé les préparatifs techniques à cette fin.
     "Pour mettre en application cette mesure, il faudra que l'inflation soit réduite au niveau de 20%", a-t-il relevé, soulignant l'"effet psychologique" qu'elle entraînera.
     La Turquie souffre depuis la fin des années 70 d'une inflation chronique.
     En mars dernier, elle a atteint 67,9% en glissement annuel.
     Le gouvernement turc a pour objectif de la ramener à 20% fin 2000, 10% fin 2001, puis 5% fin 2002, dans le cadre d'un ambitieux programme de réformes économiques, au terme d'un accord avec le FMI en décembre qui lui a ouvert une ligne de crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans. (AFP, 25 avril 2000)

    Les imams vont consacrer leurs prêches à la lutte contre l'inflation

    Les imams turcs vont soutenir le programme économique du gouvernement en attirant l'attention de la population sur la lutte contre l'inflation dans leurs prêches, a annoncé mercredi le chef de la Direction des Affaires religieuses cité par l'agence Anatolie.
    "Il est de notre devoir, en tant qu'institution, d'éveiller les citoyens à la lutte contre l'inflation. Nous allons essayer de leur faire comprendre l'importance de ce problème," a déclaré Mehmet Nuri Yilmaz.
    M. Yilmaz a appelé les fidèles à rembourser leurs dettes et à payer leurs taxes en signe "responsibilité morale."
    La Turquie souffre depuis plusieurs décennies d'une inflation chronique.
    Au mois de mars dernier, l'inflation était de 67.9% en glissement annuel.
    Ankara s'est engagé à ramener l'inflation à 20-25% pour l'an 2000, 10% en 2001 et 5.0% en 2002, dans le cadre d'un programme de réformes économiques soutenu par le Fonds monétaire international depuis décembre dernier. (AFP, 12 avril 2000)

    Les maisons closes turques en quête de standards "européens"

     Les maisons closes présentes dans 54 villes de Turquie sont en passe de connaître de profonds changements, tant dans les conditions de travail de leurs employées que pour leurs clients, d'après le projet d'une nouvelle règlementation révélé vendredi par le journal Milliyet.
     Ces nouvelles règles sont actuellement à l'étude par des spécialistes des ministères de l'Intérieur et de la Santé, explique Milliyet en citant des sources ministérielles, sans préciser la date de leur entrée en vigueur.
     Ces deux ministères sont chargés du contrôle de ces établissements, par le biais des municipalités où ils sont installés, mais qui sont gérés par des patrons privés.
     Les maisons closes seront désormais dotées d'une cafétéria, d'un foyer (sans alcool), d'un sauna et d'un dispensaire avec service d'urgence, tant pour les employées que pour les clients, indique Milliyet.
     La principale amélioration prévue est celle du statut social des prostituées, dont les employeurs seront tenus désormais de payer les cotisations sociales, une disposition qui obligera également les prostituées à payer des impôts, précise le journal.
     "Ce projet vient bien tard", estime Mehtap Kandemir, une prostituée qui se bat depuis des années pour la reconnaissance sociale de la profession, et auteur d'un livre sur sa vie.
     "Seules celles qui le voulaient, ou le pouvaient, bénéficiaient jusqu'alors d'une protection sociale", a-t-elle confirmé à l'AFP, alors qu'elle est toujours en activité et sans sécurité sociale.
     Autre innovation: le droit pour les transsexuels et pour les étrangères, travaillant jusque-là sans autorisation dans les rues, de travailler dans ces maisons closes.
     Les transsexuels, nombreux en Turquie, seront installés dans des bâtiments séparés.
     Ces mesures visent à mieux contrôler l'hygiène et la bonne santé des prostituées et à éviter les problèmes d'ordre public créés par la prostitution sauvage, selon les officiels cités par Milliyet.
     Cette modernisation des conditions de travail constitue une "standardisation" avec les critères européens, commente le quotidien.
     Par ailleurs, le patron de chaque maison close sera désormais appelé "manager", et les prostituées "employées physiques" au lieu de "filles publiques". (AFP, 28 avril 2000)

    Un tremblement de terre majeur probable à Istanbul dans les 30 ans

     Un tremblement de terre majeur devrait se produire au cours des trente prochaines années dans la ville d'Istanbul, selon une étude à paraître vendredi dans la revue Science.
     "Deux des quatre grandes failles près d'Istanbul sont probablement au stade final du cycle sismique", affirme une équipe de chercheurs américains, turcs et japonais.
     En août et novembre derniers, deux violents séismes de magnitude 7,4 et 7,2 avaient fait plus de 20.000 victimes dans la région d'Izmit, à une centaine de kilomètres à l'est d'Istanbul.
     Tout en rappelant qu'ils ne peuvent pas prévoir les tremblements de terre, ils estiment à 62% la probabilité d'une "forte secousse" au cours des trente prochaines années, similaire aux séismes d'Izmit. La probabilité est de 50% pour les 22 prochaines années et enfin de 32% à 10 ans d'horizon.
     Les chercheurs espèrent que cette étude permettra aux responsables turcs de minimiser les risques.
     "En toute probabilité, nous avons le temps de revoir la conception de beaucoup d'immeubles afin de mieux protéger les gens qui vivent et travaillent près d'Istanbul", affirme l'auteur principal de l'étude, le géophysicien Tom Parsons des services géologiques américains (USGS), à Menlo Park (Californie).
     Pour cette étude, l'équipe de chercheurs a passé en revue tous les tremblements de terre survenus depuis le 16ème siècle afin d'examiner le comportement des quatre grandes failles de la région.
     Ils ont notamment pris en compte l'impact du stress créé par chaque secousse. Un tremblement de terre à un endroit particulier d'une faille est en effet susceptible de créer une pression encore plus grande en d'autres points de cette faille. La prise en compte de ce mécanisme permet d'affiner considérablement la modélisation des risques. (AFP, 27 avril 2000)

     

    RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

    Daniel Cohn-Bendit a rendu visite à Zana

    Après un premier rejet le mois dernier et une vive tension, Ankara a également accepté la demande de Daniel Cohn-Bendit, président de la commission mixte Turquie-Parlement européen, de rendre visite à Leyla Zana.
    La visite a eu lieu le lundi 3 avril. Elle a duré 45 minutes dans un bureau de l'administration pénitentiaire. Mme Zana a confirmé qu'elle n'avait pas l'intention de demander sa libération pour " raison de santé " et qu'elle attendait la refonte des lois turques réprimant les délits d'opinion pour que tous les prisonniers d'opinion puissent être libérés en même temps qu'elle.
    Dans une conférence de presse donnée à l'issue de cette visite et de ses entretiens avec les représentants des ONG turques, Daniel Cohn-Bendit a déclaré qu'il comprenait la logique de Leyla Zana qui lutte pour la démocratisation du pays. Il a comparé son attitude à celle d'un célèbre dissident polonais à qui le ministre de l'Intérieur avait rendu visite dans sa cellule pour lui proposer de le libérer s'il acceptait de quitter le pays pour la France. "La place d'un Polonais libre est en Pologne. Si, en Pologne, la prison est le seul endroit où je peux être libre, alors je resterai en prison plutôt que de m'exiler" lui avait répondu le dissident.
    "Mme Zana est animée des mêmes fortes convictions et elle demande aux Européens d'aider la Turquie à se démocratiser et elle espère que celle-ci pourra régler pacifiquement ses problèmes " a ajouté D. Cohn, Bendit qui portait à la main une branche d'arbre fleurie que Leyla Zana lui a offerte.
    Le Premier ministre turc Bülent Ecevit avait déclaré récemment à une délégation européenne que "Leyla Zana est une personne maléfique, exploitant la situation actuelle pour venir à des fins politiques personnelles et pour fourvoyer l'Europe" et avait ajouté: "le kurde n'est pas une langue mais un dialecte". Interrogé par le quotidien anglophone Turkish Daily News du 1er avril 2000, Feridun Yazar, l'un des avocats de Leyla Zana et ancien président du parti pro-kurde HEP, dissous, a mis en relief les contradictions de B. Ecevit. M. Yazar a déclaré qu'Esber Yagmurdereli, avocat et défenseur des droits de l'homme, avait déjà bénéficié de cette exception dilatoire, mais avait par la suite été réincarcéré. Il a ajouté qu'Akin Birdal avait également subi le même sort. (CILDEKT, 4 avril 2000)

    Règlement amiable d'une plainte danoise contre la Turquie

    Le Danemark et la Turquie ont conclu un règlement amiable trois ans après le dépôt d'une plainte contre la Turquie pour des tortures policières infligées à un ressortissant danois détenu à Ankara, a annoncé mercredi à Strasbourg la Cour européenne des droits de l'Homme.
    La Turquie a accepté de verser 450.000 couronnes danoises (60.300 EUR) au Danemark "à titre gracieux", une compensation amiable pour les mauvais traitements subis en prison par Kemal Koç, 43 ans, détenu du 8 juillet au 16 août 1996 d'abord à l'aéroport d'Ankara puis dans un commissariat de la capitale.
    M. Koç, membre d'une association kurde, a été emmené les yeux bandés dans une cave, il a été battu, aspergé d'eau froide et interrogé sur ses relations avec le PKK.
    Il affirmait que les techniques d'interrogatoire utilisées à son égard relevaient d'une pratique largement répandue en Turquie. (AFP, 5 avril 2000)

    Les avertissements du président allemand en Turquie

    Johannes Rau, le président allemand, s'est rendu le 6 avril 2000 en Turquie dans le cadre d'une visite officielle. Après avoir rencontré son homologue turc Suleyman Demirel au lendemain de sa cuisante défaite au Parlement turc, il s'est entretenu avec le Premier ministre Bülent Ecevit le 7 avril. Lors de l'entretien, M. Ecevit a critiqué la politique allemande vis-à-vis des organisations islamistes turques sur son sol et le Président Rau a exprimé sa déception pour l'incarcération d'Akin Birdal, vice-président de la Fédération Internationale des droits de l'homme (FIDH) et la situation des députés kurdes emprisonnés en Turquie. Les leaders des principaux partis politiques n'ont pas assisté au dîner offert par le président turc en l'honneur de son homologue allemand.
    Le président Rau s'est entretenu le même jour avec les représentants des différentes organisations de défense des droits de l'homme en Turquie: Yavuz Önen, président de la fondation turque des droits de l'homme, Hüsnü Öndül, président de l'association turque des droits de l'homme (IHD), Yilmaz Ensaroglu, président de MAZLUM-DER, Ali Ersin Gür, président de l'association des juristes modernes, Nevzat Helvaci, président du conseil turc des droits de l'homme, et Yusuf Alatas, un des avocats du parti kurde de la démocratie du peuple (HADEP) et également avocat des députés kurdes du parti de la démocratie (DEP-dissous).
    M. Rau a déclaré qu'il avait "noté les développements positifs enregistrés en matière des droits de l'homme, mais il reste beaucoup de choses à faire". Il a souligné qu'il y avait une déficience au niveau de l'éducation de la police et des juristes et de l'application des lois.
    Le président allemand a aussi clairement indiqué que son pays ne vendrait pas de chars à l'armée turque.
    Les milieux proches de l'armée turque voient d'un très mauvais oeil les visites des représentants occidentaux aux défenseurs des droits de l'homme.
    Ainsi, Emin Çölasan, journaliste proche de l'armée, écrivait le 7 avril au quotidien Hurriyet "Le président allemand est venu aussi et nous avons assisté une nouvelle fois au même scénario. Hier matin, il s'est entretenu avec les représentants 'des droits de l'homme'. Il avait ajouté à la liste l'avocat du HADEP! Soit nous n'arrivons pas à expliquer quelque chose à ces hommes venus d'Europe soit ils ne veulent rien comprendre. Le pays a perdu 40 000 personnes à cause de la terreur du PKK. Comment est-ce que l'Europe peut-elle donner autant de caution à ces gens qui soutiennent la terreur ? Hier, la Turquie a été de nouveau espionnée derrière des portes closes. Vous pouvez voir que ce genre de réunion terminée, aucune déclaration n'est faite ( ) La Turquie est dénoncée ( ) et nos média, nos hommes politiques et notre opinion publique ne disent mot! ( ) Personne ne proteste ( ) Jamais la Turquie n'a été à ce point humiliée. N'y a-t-il pas quelques députés patriotes pour dénoncer cette situation inacceptable?".(CILDEKT, 12 avril 2000)

    La Turquie condamnée pour torture par la Cour européenne

    La Turquie a été condamnée mardi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme pour des tortures infligées lors d'une garde à vue à une jeune femme, soupçonnée d'avoir des liens avec le PKK.
    La Cour a jugé que les preuves soumises par Mme Sevtap Veznedaroglu, 34 ans, "ne permettent pas d'établir si ses blessures ont été ou non infligées par des policiers, ni si elle a été torturée dans la mesure où elle le dit", selon un arrêt communiqué à Strasbourg.
    Mais les juge de Strasbourg ont estimé "à l'unanimité" que l'article de la Convention européenne des droits de l'Homme, interdisant la torture, a été violé, "en raison de l'absence d'enquête de la part des autorités" sur les allégations formulées par Mme Veznedaroglu.
    La Cour de Strasbourg, qui est composée de 41 juges nommés par les 41 Etats-membres du Conseil de l'Europe, a octroyé 2.000 dollars pour dommage moral et 1.000 dollars pour frais et dépends à la plaignante, originaire d'Istanbul.
    Le 4 juillet 1994, la jeune femme avait été interrogée par la police, avant de signer, sous la contrainte selon elle, une déclaration dans laquelle elle reconnaissait ses liens avec le PKK.
    Jugée le 15 juillet, elle avait été acquittée faute de preuve. Mais la jeune femme s'était plainte d'avoir été torturée durant sa garde à vue. Deux deux médecins différents l'avaient examinée constatant des bleus au bras et au tibia.
    "Le procureur disposait dans son dossier des rapports médicaux (...). Or rien n'a été fait pour obtenir plus de renseignements auprès d'elle (Mme Veznedaroglu) ni pour questionner les policiers qui l'avaient interrogée pendant sa garde à vue", a critiqué la Cour dans son arrêt. (AFP, 11 avril 2000)

    Luxembourg meeting: Kurdish cultural rights step-by-step

    The democratic rights of the Kurds were brought up at the Turkey-EU Partnership Council meeting. Although the EU did not discuss the Kurds at Helsinki, the necessity to grant the democratic rights of the Kurds were recorded in the official records of the Luxembourg Summit. Jaime Gama said that the Kurds would be given their cultural rights step-by-step.
    In the document reflecting the joint position of the 15 EU member states released at the end of the Turkey-EU Partnership Council meeting, which ended Tuesday in Luxembourg, Turkey was called on to implement human rights in a manner that would encompass the rights of the Kurds.
    EU term president Jaime Gama held a joint press conference with Turkish Foreign Minister Ismail Cem and the EU Commissioner responsible for enlargement Guenther Verheugen after the Council meeting. The European speakers said that they had been given information on granting cultural rights to the Kurds step-by-step.
    Answering questions on the Kurdish problem for Ozgur Politika, Gama stated the following: "It can be said that we are following both intentions and the reality very closely. We had the opportunity to debate with Cem the draft law proposal prepared by the Turkish government. For example, the proposals related to abolishment of capital punishment and to freedom of the press are very important for us. The approach of granting the Kurds in Turkey their cultural rights step-by-step was also relayed to us. On the other hand, we also brought up some of the events that have occurred in the past weeks." According to EU diplomatic sources, European ministers told Cem directly of their discomfort over the pressures on HADEP and the return of Akin Birdal to prison.
    Most of the ministers returned to their countries after the General Affairs meeting earlier this week. Greek Foreign Minister George Papandreou, Portuguese Foreign Minister Jaime Gama and State Minister responsible for European Affairs Francisco Seixas de Costa, Luxembourg Foreign Minister Lydie Polfer, EU Commissioner responsible for enlargement Guenther Verheugen, and High Representative for EU Foreign Relations and Security Policy Javier Solana participated in the Turkey-EU Partnership Council meeting.
    The reluctance of the other European ministers to attend the meeting is being attributed to the lack of any serious progress - whether on human rights, the Kurdish problem, or the Cyprus issue - in Turkey since the Helsinki Summit. But while answering our questions on why there was so little interest in the press conference, Gama painted a different picture: "For the Council, this is a type of low-intensity business. We were very happy that George Papandreou participated. Bilateral relationships between Turkey and Greece in recent months have speeded up this process and discussions. In the end, Papandreou represented the ministers of the other 14 countries."
    In the document reflecting the joint views of the ministers released after the Partnership Council meeting, attention was drawn to the decisions of the Helsinki Summit and it was underlined that Turkey must make reforms. It was stressed that within the existing EU strategy for Turkey, it must abide by the Copenhagen criteria in order to become a member of the EU. The declaration also stated that reforms in Turkey would be supported within the framework of political dialogue. The EU's strategy for Turkey also includes resolution of problems through peaceful means and a solution to the Cyprus problem in accordance with the United Nations process.
    The ministers also point out in the document that the EU was founded on the principles of human rights, freedoms, and democracy, and that these are essentially synonymous with the Copenhagen criteria. In the context of the Council decisions, an appropriate follow-up mechanism is to be established for Turkey. The statement says: "Turkey has begun the process of fulfilling these criteria. The EU greets this with pleasure and supports the Turkish government's efforts to review the human rights of all Turkish citizens, including those of Kurdish origin. The EU is expecting progress in certain fields and will continue to follow developments closely." As for Cem, he asserted at the press conference that all Turkish citizens were treated equally. Meanwhile, the EU asked for Turkey to take immediate measures to prevent the migration from South Kurdistan to Europe over Turkey.
    Capital punishment was taken up separately at the Council meeting. The EU ministers asked the Turkish delegation when this punishment was going to be abolished and sent the message that abolishing capital punishment was one of the basic goals of the EU. It was also stated that the EU would support Turkey becoming a signatory to the 6th Protocol of the European Convention on Human Rights. Touching on this subject in the press conference, Cem stated that Turkey was in favor of abolishing the death penalty, but that because of the heightened tension in public opinion since PKK leader Abdullah Ocalan was brought back to Turkey and given the death penalty, it would not be possible to abolish capital punishment in the short term.
    Meanwhile, three technical decisions were reached at the Partnership Council. Eight Partnership Committee Subcommittees are to be established in regard to the screening and review process. Discussions are also to begin on bilateral liberalization in the free flow of services and cooperation in the field of agricultural products is to be broadened. Assistance previously earmarked for Turkey is also to be released. (Özgür Politika, 13 April 2000)

    La Turquie ne remplit pas les critères politiques d'adhésion

    Le commissaire européen à l'élargissement, Guenther Vergheugen, a affirmé le 11 avril que la Turquie ne remplit pas les critères d'adhésion à l'Union européenne, espérant cependant que "la stratégie de rapprochement" avec les Quinze lui permettra d'y parvenir.
    "Il y a eu récemment en Turquie toute une série d'évènements qui ont donné lieu à des préoccupations" de la part de l'UE, a déclaré M. Verheugen mardi soir au Parlement européen lors d'un débat consacré à la candidature turque, officiellement reconnue lors du sommet d'Helsinki en décembre dernier.
    M. Verheugen a cité la condamnation à de lourdes peines de prison de militants pro-kurdes, ou encore l'incarcération de défenseurs des droits de l'Homme.
    "Helsinki a insisté sur le respect des critères d'adhésion, démocratie, droits de l'Homme, protection des minorités", a rappelé M. Verheugen en reconnaissant que la Turquie "ne remplit pas ces critères".
    "La stratégie de rapprochement, les partenariats d'adhésion, permettront à la Turquie de mettre en place ces critères" a-t-il cependant affirmé. Il a noté qu'une réforme "est en cours" dans ce pays et nous "espérons que la liberté d'expression s'y enracine peu à peu".
    Selon lui, quatre mois après la reconnaissance officielle de la candidature turque à l'adhésion, "le climat s'est amélioré". "On peut désormais parler de tout de façon ouverte et critique", a-t-il affirmé en évoquant le conseil d'association entre l'UE et la Turquie qui s'est tenu mardi à Luxembourg.
    Les députés européens ont fait part de leurs profondes inquiétudes concernant la situation des droits de l'Homme en Turquie.
    Le général français Philippe Morillon (conservateur) a notamment demandé que la Commission affirme "clairement" que si l'UE "n'a pas de leçon à donner, elle est basée sur des valeurs fondamentales" et que "des réformes urgentes" sont indispensables "pour garantir ces valeurs démocratiques" en Turquie. (AFP, 11 avril 2000)

    Le PE demande la libération immédiate d'Akin Birdal

    Le Parlement européen a exigé jeudi des autorités turques qu'elles libèrent "immédiatemment" le défenseur turc des droits de l'Homme Akin Birdal, ainsi que "tous les autres prisonniers politiques".
    Dans une résolution votée à Strasbourg (est de la France), les députés européens se disent "extrêmement déçus par la réincarcération" de M. Birdal fin mars. C'est le "signe évident que les autorités turques sont loin de comprendre ce que signifie leur adhésion future à l'Union européenne", selon eux.
    Ils invitent "le gouvernement turc à restaurer d'urgence la dynamique de réforme et de démocratisation qui semblait se faire jour juste avant que la candidature de la Turquie à l'adhésion soit à l'UE soit officiellement reconnue" lors du sommet européen d'Helsinki en décembre 1999.
    Ancien président de l'Association des droits de l'Homme (IHD) de Turquie, Akin Birdal, 52 ans, avait été condamné à un an de prison pour des déclarations appelant à un règlement pacifique du conflit kurde, faites en 1995 et 1996.
    Akin Birdal avait été libéré le 25 septembre pour une durée de six mois pour raisons de santé alors qu'il purgeait sa peine depuis juin 1999.
    La justice turque a refusé un rapport médical certifiant qu'il était "inapte" à la prison en raison des séquelles d'un attentat dans lequel il avait été grièvement blessé en 1998, le renvoyant en prison pour purger le reste de sa peine. (AFP, 13 avril 2000)

    European Parliament losing patience with Turkey

     A session arranged by the European Council on "The Situation in Turkey" was held in the European Parliament (EP) to evaluate developments since the Helsinki Summit. The deputies of all the EP groups expressed that there had been no progress on human rights or the Kurdish issue in Turkey in the past four months.
     Speaking at the close of the session after the EP deputies had had their say, Jaime Gama, foreign minister of the EU term president Portugal, stressed that Turkey would not be able to become a full EU member without the approval of the EP. "We, the EU, know that we cannot accept Turkey without a green light from the deputies," Gama said, adding that accession talks had in any case not yet begun. Gama stressed that Turkey was aware of its deficiencies in meeting the Copenhagen criteria, including those concerning the Kurdish problem.
     Guenter Verheugen, EU Commissioner responsible for enlargement, on the other hand, told members of the EP that they should be more patient with Turkey. "We are just at the beginning of our relations with Turkey," Verheugen said, adding, "It is too early to be hopeless." Verheugen pointed out that Turkey will be required to inform the EU in writing of what reforms it plans to make this October. "We will be able to reach a sounder conclusion at that time," Verheugen said, pointing out that he had informed the Turkish government that the European Parliament was an important factor in EU decisions. (The European Council, comprised of the foreign ministers of the 15 EU member states, makes all the binding decisions.)
     Turkey rapporteur, Conservative Philipe Morillon, commented as follows: "Our message to Turkey must be clear. We are not in a position to give advice to Turkey, but we have principles which foresee rights and responsibilities concerning human rights and minority rights." Morillon pointed out that Turkey and the EU must understand each other if they want to move forward on this long path together. Morillon continued with words to the effect: "The impression I got on our visit to Turkey was that some are afraid that if Turkey continues down this path, it will be forced to renounce its own understanding."
     Martin Schulz, speaking on behalf of the Socialist Group, said that "there are developments, but no real progress" in relations with Turkey. He stressed that in the four months since Helsinki, Turkey had done virtually the opposite of what was expected of it. Swedish deputy Pierre Schori, also of the Socialist Group, noted that, alongside those who were obviously either pro- or anti-EU in Turkey, the majority was of the opinion that Europe was "trying to impose its own standards" on Turkey. He said that this was "not a good sign."
     Jannis Sakellareou, German member of the Socialist Group who recent returned from a visit to Turkey, said that the current attitude in Turkey was that it "wants time." Sakellareou said that Turkey was still occupied with form rather than substance and said words to the effect that if Turkey wants time, "There are those in Europe who, forget about century, were already ready yesterday to give Turkey four centuries. Instead of saying 'I've established this or that committee,' Turkey should concentrate on lifting obstacles."
     Hannes Swoboda, also a member of the Socialist Group, said that although he had gained positive impressions from his bilateral talks with representatives of the Turkish government, the same could not be said in regard to the application of the intentions expressed. Swoboda drew attention to the fact that the proper conditions now exist to solve Turkey?s problems, foremostly the Kurdish problem, and that Turkey must take advantage of this opportunity.
     Speaking on behalf of the Left Group, Feleknas Uca said, referring to Newroz celebrations, that the democratic Kurdish movement had demonstrated as a mass that it wants peace and brotherhood. "I was a witness to this," Uca said, adding, "But opposed to this, someone has imposed a ban on travel abroad against top-level HADEP administrators and the mayors who were released. Since the beginning of this month, 50,000 soldiers have massed at the northern Iraqi border and then crossed that border. They are supposedly doing this to fight the PKK. If Turkey wants to join the EU, it must direct itself towards finding fundamental solutions for democratization, human rights, abolishing the death penalty, and solving the Kurdish problem."
     British deputy Sarah Ludford from the Liberal Group pointed out that Turkey was creating its own obstacles. "Turkey must be aware of this point..." Ludford said, continuing, "Until Kurds have all the same cultural and language rights that Turks do, it will be difficult to open the EU door."
     Ozan Ceyhun of the Greens said that his group had looked positively upon Turkey's EU candidacy from the aspect of change in Turkey. "But in spite of some small steps that have been taken, some of them are being put into practice just the opposite," Ceyhun noted. Belgian deputy Maes Nelly noted that finding a solution to the Kurdish problem was the key to finding a solution to the rest of Turkey's problems, which she likened to a tangled ball of yarn.
     Meanwhile, choosing to take a humorous approach, Conservative Christos Folias said, "There are 'black lists' and 'persona non grata' lists in Turkey. If I talk too much, I could find myself on one of those lists. Since I want to see Istanbul, I'm passing up on speaking." (Özgür Politika, 14 April 2000)

    Socialist International against Capital Punishment

    Socialist International's Executive Commission's meeting has ended with a press release yesterday. Representatives of social democratic, socialist, and worker parties from all over the world participated in the two-days long meeting. HADEP Chairperson Ahmet Turan Demir was among them.
    Under the "Global Progress" topic, issues like getting the poor countries out of debt, stopping the violence against women, and preventing the expansion of starvation in Africa were discussed. In the press release, the fourth topic; abolishing the capital punishment, was mentioned.
    In the meeting, it was fixed that the debts of poor countries were to be removed, and there should be a struggle against starvation in Africa and violence against women.
    HADEP Chairperson Ahmet Turan Demir participated in the Socialist International's meeting, too. Demir, who was officially invited, got in touch with several participants. Ahmet Turan Demir met French Socialist Party's Chairperson, Italian Prime Minister's Assistant, and Belgium Prime Minister's Assistant and reminded that the abolishment of capital punishment was closely related to the peaceful solution of Kurdish problem.
    HADEP Chairperson Demir also had an active role in the establishment of the Workgroup for Kurdish Problem. The Workgroup will work under the Middle East Commission. CHP and HADEP are also in the Workgroup. (Özgür Politika, 13 April 2000)

    OSCE seminar highlights minority rights

    Max Von Der Stoel, high commissioner for national minorities at the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) Parliamentarians' Assembly, said that respect for human rights is a decision made in common by OSCE members, the Anatolia news agency reported. "Human rights are not a domestic affair for countries. Respect for human rights is one of the decisions in common of the OSCE countries," he said.
    Speaking at the "New Risks and Challenges: Minorities in the 21st Century" seminar organized by the OSCE Parliamentarians' Assembly in Antalya, Stoel said that the issues concerning minorities are a core element of human rights and as such they should be handled within the framework set down by the law and in a manner that would not disrupt social tranquility.
    Noting that minorities should first be granted economic rights, Stoel argued that political rights will also be at risk if these people are not economically safe. But equally important, said Stoel, are cultural rights. States should not be excluding minorities living within their territory on the grounds that they have a different culture, religion or language, he said, and went on to say, "Limitations on the exercise of minority rights and exclusion of an ethnic identity from the social and political spheres are attitudes that degrade human integrity."
    According to Stoel inter-state conflicts are now a matter of the past in Europe and have been replaced by intra-state ethnic conflicts in some European countries.
    "Conflicts may be prevented in multicultural countries. The dominant nation should not be imposing its interests upon other peoples living within the boundaries of the same state. And minorities should be respectful of the territorial integrity and sovereignty of the state they live in. All minorities should have the right to develop their own ethnic identity. Minorities which can freely preserve their identity will help their state more," he went on to say.
    Stoel also emphasized that minorities should be granted the right to use their language in public. "Minorities should have the right to use both the official language and their own language in public. Respect for minority rights does not mean the disintegration of a state," he concluded.
    Akbulut: Cooperation is a must to tackle new security challenges
    Parliament Speaker Yildirim Akbulut said that xenophobia, racism, terrorism, organized crime and drug and weapon smuggling are the new challenges to the world order, the Anatolia news agency reported.
    Speaking in the opening of the same seminar , Akbulut said the nature of challenges and threats to security have changed.
    "Nonmilitary conflict factors exist in addition to military threats and have even become more important. Xenophobia, ethnic nationalism, racism, terrorism, organized crime and drug and weapon smuggling are among such challenges. As members of the OSCE we should be more active and be working more closely with each other in the face of them," Akbulut stated.
    According to Akbulut a dialogue platform between parliamentarians of the world is necessary in order to ensure an extensive security.
    "Communication is now of vital importance in order to create a secure and stable environment. I believe that this seminar will help develop the already existing dialogue between us. Protection of the rights of minorities living within OSCE member countries is now an underlying factor for security and stability in OSCE countries," Akbulut stated.
    As for the recent developments in the Balkans and Caucasus, Akbulut said that these developments showed there were no simple or prearranged measures that could prevent such events from occurring. "They showed that challenges and threats against security are interrelated to each other. Therefore a dialogue platform formed in accordance with OSCE norms and principles constitutes a vital step in the struggle against these challenges," he concluded.
    The seminar, which is being attended by more than 130 parliamentarians from 34 OSCE member countries, is scheduled to conclude today. (Turkish Daily News, April 13, 2000)

    Schroeder: conditions pas remplies pour une vente de chars à la Turquie

     Les conditions ne sont jusqu'à présent pas remplies pour une vente de chars à la Turquie, a indiqué vendredi le chancelier allemand Gerhard Schroeder, dans une interview télévisée.
     "Quand nous avons livré le char-test, nous avons lié cela à des conditions précises. A savoir que la situation des droits de l'Homme en Turquie change d'une telle manière que le Parlement européen et les autres institutions européennes puissent aussi dire qu'il y a eu du changement", a déclaré le chancelier social-démocrate (SPD).
     "Pour le moment, je ne peux constater qu'il y ait eu un tel changement", a-t-il estimé, selon un communiqué de la chaîne publique ARD, avant diffusion de l'interview vendredi soir.
     "Et comme nous n'avons d'ailleurs pas de commande ferme, il n'y a pas lieu de discuter. Nous ne pouvons pas décider abstraitement. Mais je le redis: mon impression est que les conditions posées l'année dernière ne sont pas remplies actuellement", a-t-il ajouté.
     L'éventualité de la vente de 1.000 chars d'assaut Léopard-2 à la Turquie avait provoqué de fortes tensions au sein de la coalition gouvernementale entre SPD et écologistes, et constitue un sujet sensible dans les relations entre la Turquie et l'Allemagne.
     Le fabricant des Léopard-2, Krauss-Maffei, a déposé une demande préalable d'exportation auprès du ministère allemand des Affaires étrangères, qui n'a pas encore donné de réponse. Il est en lice pour cet important contrat pour l'armée turque aux côtés de General Dynamics (Etats-Unis), GIAT (France) et Ukrspetseksport (Ukraine). Le choix d'Ankara est en principe attendu pour juillet.
     En visite en Turquie, le président allemand Johannes Rau avait dit le 7 avril son "impression qu'il ne faut pas compter à l'heure actuelle sur un oui à la livraison de chars allemands". Il avait souligné qu'il ne pouvait "prendre position sur la politique opérationnelle", n'étant pas membre du gouvernement.
     Le lendemain, le quotidien Die Welt affirmait que le chef de la diplomatie allemande, l'écologiste Joschka Fischer, s'opposerait à une vente de chars à la Turquie pour aller dans le sens de son parti. Le journal ajoutait que le chancelier Schroeder souhaitait éviter une source inutile de conflit au sein de son gouvernement. (AFP, 14 avril 2000)

    RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

    La Turquie veut construire un conduit sous-marin vers Chypre

    Les ballons flottants qui servaient depuis près de deux ans à acheminer de l'eau douce vers la partie nord de Chypre depuis la Turquie, trop fragiles, vont être remplacés par un conduit sous-marin, a-t-on appris mardi auprès de la société nationale des eaux (DSI).
    "Cette technique ne nous a pas permis de transporter les quantités d'eau désirées", a expliqué par téléphone à l'AFP Ali Aydin, chef du département eau potable à la DSI.
    Les ballons livrés en juillet 1998 par une firme norvégienne n'étaient pas adaptés aux conditions de chaleur et de salinité de la Méditerranée et devaient être remplacés régulièrement, rendant ce mode de transport extrêmement coûteux, a-t-il ajouté.
    Des 3,5 millions m3 d'eau potable par an prévus au départ, seuls 10% ont ainsi pu être acheminés vers Chypre, à raison de trois voyages par mois, ce qui ne permettait que de parer aux situations d'urgence.
    Il est d'abord prévu, dans le courant de l'été, de remplacer les ballons par des bateaux cargo.
    Dès mai 1998, le gouvernement turc avait envisagé de fournir à la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara) plus d'eau, et notamment de l'eau douce non potable, en particulier pour l'agriculture.
    Les études de faisabilité étant achevées, la recherche d'un financement pour la construction d'un conduit sous-marin de près de 110 km devant relier deux barrages de retenue en Turquie et à Chypre, a été lancée.
    Le projet d'un coût total de 300 à 400 millions de dollars a été confié à la société privée turque Alarko.
    L'aqueduc pourrait entrer en service en 2008 "dans une perspective optimiste", estime Ali Aydin, et apporter 75 millions m3 d'eau par an au nord de Chypre.
    Chypre est divisée en deux parties --turque au nord, grecque au sud-- depuis l'intervention de l'armée turque en 1974 en riposte à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs, qui visait à annexer l'île à la Grèce. (AFP, 4 avril 2000)

    Accord des pays turcophones pour lutter contre le terrorisme

    Six Etats turcophones réunis à Bakou en Azerbaïdjan sont convenus samedi d'unir leurs efforts pour lutter contre le terrorisme, l'extrémisme religieux et le trafic de drogue.
    "Le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Kazakhstan et la Turquie doivent unir leurs efforts dans cette direction pour maintenir la sécurité et la stabilité de la région", a souligné le président kirghize Askar Akaev, lors d'une conférence de presse à l'issue du Sommet.
    "Depuis longtemps, la Turquie, qui a elle-même été exposée au terrorisme, a conscience de l'importance de la coopération régionale sur ces dossiers", a pour sa part déclaré le président turc Suleyman Demirel.
    La déclaration finale souligne la nécessité de créer un mécanisme de coopération pour lutter contre ces phénomènes et échanger des informations.
    Les six Etats sont convenus de créer une banque de données sur le trafic de drogue.
    Le président Demirel a, par ailleurs, exprimé l'intérêt de la Turquie pour le gaz azerbaïdjanais.
    "Les besoins de la Turquie sont tels qu'elle est prête à acheter tout le gaz proposé par les pays exportateurs", a déclaré le président turc.
    "Si les besoins de la Turquie sont actuellement de l'ordre de 25 milliards de m3 par an, dans 20 ans, ce volume augmentera jusqu'à 83 milliards", a-t-il souligné.
    Il a notamment rappelé l'accord entre le Turkménistan et la Turquie pour relancer et accélérer le projet de gazoduc transcaspien, prévu pour l'an 2002.
    Le gazoduc transcaspien doit traverser l'Azerbaïdjan et la Géorgie, après être passé sous la mer Caspienne. Bakou pourra exporter 5 milliards de m3 de gaz par ce même gazoduc. (AFP, 8 avril 2000)

    Bagdad réclame l'intervention de l'ONU contre l'incursion turque

     Bagdad a réclamé l'intervention de l'ONU pour arrêter "les agressions turques" et amener Ankara à retirer ses troupes du nord de l'Irak, rapporte samedi l'agence officielle INA.
     Cette demande est contenue dans une lettre du vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz transmise vendredi au secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, selon l'agence.
     M. Aziz a appelé M. Annan à "déployer le maximum d'efforts pour amener la Turquie à retirer immédiatement ses troupes" du nord de l'Irak.
     "L'Irak se réserve le droit de riposter à cet acte hostile et de choisir le
    moment et le lieu de la riposte", a averti M. Aziz, en imputant à Ankara "la responsabilité des résultats de son agression répétée".
     Selon la chaîne de télévision turque NTV, l'armée turque avait lancé le 1er avril une incursion dans le nord de l'Irak contre les positions des rebelles kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
     Un millier de soldats sont entrés dans le nord de l'Irak par plusieurs points à partir de la province de Hakkari, à la frontière avec l'Irak et l'Iran, pour éliminer des camps rebelles, selon cette chaîne.
     L'opération de l'armée vise à éliminer tout regroupement de rebelles kurdes
    dans la région.
     L'armée turque lance fréquemment des opérations contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, qui utilisent comme base-arrière cette région depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991. La dernière incursion de l'armée turque remonte à fin novembre, selon la presse turque. (AFP, 15 avril 2000)

    Bagdad appelle Ankara à des négociations sur le problème de l'eau

     Bagdad a de nouveau appelé Ankara à des négociations pour parvenir à "un partage équitable" des eaux du Tigre et de l'Euphrate entre la Turquie, l'Irak et la Syrie, rapporte samedi un hebdomadaire irakien.
     "Les défis auxquels est confrontée la région dans le domaine de l'eau requièrent une reprise rapide des réunions des comités techniques mixtes pour parvenir à un partage équitable des eaux du Tigre et de l'Euphrate", a estimé le ministre irakien de l'Irrigation, Mahmoud Diab Al-Ahmad, cité par l'hebdomadaire Nabdh al-Chabaab.
     Le Tigre et l'Euphrate prennent leurs sources dans les montagnes turques. Le Tigre coule en Irak après avoir longé la frontière entre la Syrie et la Turquie. Les deux fleuves arrosent l'Irak du nord au sud avant de former la voie d'eau du Chatt Al-Arab, qui se jette dans le Golfe.
     L'Irak et la Syrie accusent la Turquie de retenir les eaux de l'Euphrate en construisant des barrages sur ce fleuve.
     La Turquie a boycotté plusieurs réunions du comité technique mixte irako-syrien destiné à parvenir à une solution équitable à la distribution de l'eau entre les trois pays.
     En mars dernier, M. Al-Ahmad avait mis Ankara en garde contre la construction de barrages, ce qui pourrait provoquer, selon lui, "un manque important d'eau pour l'Irak".
     Dans sa déclaration à Nabdh al-Chabaab, M. Al-Ahmad a mis en garde contre la participation de pays et d'entreprises à la réalisation des barrages turcs, avant que les trois pays riverains ne parviennent à un accord sur le partage des eaux.
     "Une telle participation est de nature à augmenter les problèmes et les crises entre les trois pays et à menacer la sécurité et la stabilité" dans la région, a estimé le ministre. (AFP, 15 avril 2000)

    Le Président chinois chante "O sole mio" en Turquie

     Le Président de la République populaire de Chine Jiang Zemin est monté sur scène mercredi soir pour interpréter "O sole mio", lors d'un gala donné en son honneur par le chef de l'état turc, Suleyman Demirel, rapporte l'agence Anatolie.
     Le président Demirel avait auparavant remis la "Médaille de l'Etat" turc, à son invité chinois.
     Jiang Zemin, après un concert auquel assistaient le chef du gouvernement Bulent Ecevit, plusieurs ministres, le chef d'Etat-major et de nombreuses personnalités, a alors créé la surprise en se mettant à chanter "O sole mio", suscitant de longs applaudissements dans l'assistance, raconte Anatolie.
     "Une attitude par laquelle le Président chinois exprime parfois sa satisfaction", a expliqué un membre de la délégation chinoise cité par Anatolie.
     Le Président Demirel, dans son adresse à son homologue chinois, a manifesté son souhait que "les citoyens chinois d'origine Ouigour de la région du Xin-Jian, avec qui notre peuple a des liens de parenté, de langue et de religion, deviennent un pont d'amitié entre nos deux pays", d'après le texte de ce discours dont l'AFP s'est procuré la copie.
     La remise de cette distinction au chef de l'Etat chinois avait soulevé une polémique dans les milieux nationalistes et islamistes turcs, qui dénoncent l'oppression de cette minorité turcophone de quelque 8,7 millions d'habitants du nord-ouest de la Chine.
     Dans la matinée, la Turquie avait fait connaître aux responsables chinois son souhait de voir la population Ouigour vivre "dans la paix et le bonheur, comme de bons citoyens chinois", selon un diplomate turc parlant sous couvert d'anonymat.
     Selon ce même diplomate, la Chine a assuré ses hôtes turcs que Pékin développait des investissements dans cette région "pour le bien-être des Ouigours".
     L'allusion à la situation au Xin-Jiang n'a pas empêché les deux pays de renforcer leur coopération "contre le terrorisme, le séparatisme et le fondamentalisme", "dans le respect mutuel de l'intégrité territoriale des deux pays", selon les termes du Président Jiang.
     La Chine et la Turquie ont par ailleurs convenu de renforcer leurs liens bilatéraux, Pékin souhaitant multiplier par 10 les importations en provenance de la Turquie, actuellement de 30 millions de dollars.
     M. Jiang Zemin terminera sa visite par un séjour à Istanbul, jeudi, avant de se rendre en Grèce, puis en Afrique du sud. (AFP, 19 avril 2000)

    Denktash déclaré officiellement président de RTCN

     Rauf Denktash a prêté serment lundi à Nicosie (nord, partie turque) et a entamé un nouveau mandat de cinq ans à la tête de la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie).
     La prestation de serment a eu lieu à l'assemblée législative chypriote-turque qui s'est réunie en session extraordinaire avec la participation de tous ses députés.
     M. Denktash, 76 ans, qui dirige depuis la RTCN depuis sa création en 1983, avait été automatiquement réélu président jeudi après le retrait du second tour du scrutin présidentiel, prévu le 22 avril, de son adversaire le Premier ministre Dervis Eroglu.
     Lors d'un premier tour le 15 avril, M. Denktash avait réalisé un score de 43,6%, devant M. Eroglu qui avait obtenu 30% des voix, cinq autres candidats arrivant largement derrière.
     Un second tour avait été prévu, aucun des deux candidats arrivés en tête n'ayant franchi la barre de 50% des suffrages.
     M. Denktash représentera la communauté chypriote-turque à un troisième tour de pourparlers indirects avec les Chypriotes-grecs le 23 mai à New York, sous l'égide de l'ONU.
     Chypre est divisée depuis 1974 en deux secteurs, turc au nord et grec au sud, à la suite de l'intervention de l'armée turque en réponse à un coup d'Etat de Chypriotes-grecs visant à rattacher l'île à la Grèce.
     MM. Denktash et le président chypriote-grec, Glafcos Cléridès, ont tenu deux séries de négociations indirectes, à New York en décembre et à Genève en janvier.
     M. Denktash et Ankara insistent sur une reconnaissance internationale de la RTCN et la réunification de Chypre dans le cadre d'un statut confédéral, tandis que les Chypriote-grecs et la communauté internationale sont favorables à une fédération bi-communale et bi-zonale. (AFP, 24 avril 2000)

    Miss Turquie absente du concours de Miss Univers à Chypre

     Miss Turquie, Cansu Dere, ne participera pas au concours de Miss Univers le 13 mai à Chypre, divisée depuis l'invasion turque du secteur nord de l'île en 1974, a-t-on appris samedi auprès des organisateurs.  "On nous a téléphoné pour nous dire qu'elle était malade et qu'elle ne se sentait pas suffisamment bien pour venir concourir", a indiqué à l'AFP une chargée de presse de l'organisation "Miss Univers".
     "Nous l'avons simplement rayée de la liste", a-t-elle ajouté.  Au total, 79 candidates devront finalement concourir pour succéder à Miss Univers 1999, Mpule Kwelagobe, originaire du Botswana.  L'élection de Miss Univers 2000 sera retransmise en direct à la télévision dans la nuit du 12 au 13 mai.
     Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord, depuis l'invasion des troupes turques pour répondre à un coup d'Etat des généraux chypriotes-grecs voulant rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 22 avril 2000)

    USA: Signature d'un accord sur l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan

     Les gouvernements d'Azerbaïdjan, de Géorgie et Turquie ont signé vendredi à Washington un accord donnant un cadre légal au projet de construction d'un oléoduc entre Bakou, Tbilissi et Ceyhan.
     Le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright assistait à la cérémonie aux côtés de ses homologues azerbaïdjanais et géorgien et du sous-secrétaire d'Etat turc aux Affaires étrangères.
     Le président Bill Clinton s'est déclaré "très satisfait" de cet accord juridique, affirmant dans un commmuniqué publié vendredi soir "qu'il "complète les documents initiaux" et "constitue un pas supplémentaire important pour faire aboutir le projet".
     Cet accord prouve "la volonté de coopération régionale de l'Azerbaïdjan, de la Georgie et de la Turquie", a-t-il ajouté, affirmant qu'il attendait avec interêt que ces documents juridiques "débouchent sur une réalité commerciale" avec la participation d'entreprises américaines, européennes et russes.
     "Cet accord marque une importante avancée dans l'établissement d'un couloir énergétique est-ouest qui peut, en retour, aider à développer la démocratie, la stabilité et la paix dans la région", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie  américaine.
     L'accord, qui doit être ratifié par les parlements des trois pays, constituera la base permettant la signature de contrats d'investissements pour la construction de l'oléoduc.
     Le pipe-line, long de 1.994 kilomètres de la Caspienne à la Méditerranée, aura un coût d'un montant estimé allant de deux à quatre milliards de dollars.
     L'oléoduc, dont la construction devrait être achevée en 2OO4, transportera du pétrole depuis Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, en traversant la Géorgie jusqu'au port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée.
     Washington a fortement soutenu ce projet, qui permet d'acheminer le pétrole de la mer Caspienne vers les marchés mondiaux en évitant les autres options possibles à travers la Russie ou l'Iran. (AFP, 28 avril 2000)

    IMMIGRATION / MIGRATION

    La demande d'asile de Karayilan rejetée aux Pays-Bas

    La demande d'asile déposée le 18 novembre 1999 de Murat Karayilan aux Pays-Bas, l'un des principaux chefs militaires du PKK, a été rejetée en première instance. La Turquie avait demandé en février son extradition, mais l'examen de cette requête devrait prendre environ six mois.
    M. Karayilan peut faire appel de cette décision.
    Dans un entretien accordé à l'agence néerlandaise ANP début mars, M. Karayilan avait déclaré: "Je suis là pour présenter notre nouvelle stratégie pacifique à l'ensemble de nos membres ( ) Le PKK est prêt à tout pour la paix ( ) Nous voulons la paix mais si notre leader est pendu nous ressentirons cela comme la mort de tous les Kurdes. Ce sera alors le début d'une nouvelle guerre ( ) Nous demandons très peu, juste la reconnaissance légale de l'identité kurde", regrettant qu'"aucun signe positif ne soit venu d'Ankara".
    Par ailleurs, la 14e chambre du Tribunal correctionnel de Paris a condamné Irfan Balsak, considéré comme un des responsables du PKK, à 4 ans de prison et 10 ans d'interdiction du territoire français. Quatre autres personnes ont été condamnées dans le même cadre à des peines de prison variant de 3 ans ferme à 18 mois avec sursis et à des interdictions du territoire. (CILDEKT, 4 avril 2000)

    Arrestations des dirigeants du PKK en Allemagne

    L'Allemagne semble être passée à la vitesse supérieure dans ses opérations contre le PKK interdit sur son sol depuis 1993, multipliant les arrestations depuis plusieurs mois.
    Depuis octobre, le Parquet général fédéral a annoncé l'interpellation d'une dizaine de "dirigeants présumés" au niveau allemand ou européen. Du côté kurde, on confirme qu'il s'agissait au moins dans un cas d'un "membre éminent" de la direction du PKK.
    Les arrestations se sont accélérées peu après la condamnation à mort du chef du PKK Abdullah Ocalan par la Turquie en juin 1999, pour trahison et séparatisme.
    Ocalan avait d'abord été arrêté à Rome, avant d'être capturé au Kenya et ramené en Turquie. A l'époque, l'Allemagne avait préféré ne pas demander à l'Italie l'extradition du chef rebelle séparatiste, arguant des 500.000 Kurdes sur son sol (sur 2,1 millions de Turcs) et du risque afférant de conflit intérieur.
    Et ce, malgré un mandat international émis par la justice allemande contre Ocalan en novembre 1998 pour quintuple meurtre et direction d'une organisation terroriste, interdite en Allemagne depuis une double vague d'attentats contre des intérêts turcs.
    En laissant à Ankara le soin de régler l'épineux cas Ocalan, le gouvernement allemand s'était délesté d'un lourd fardeau sur la Turquie.
    "Aujourd'hui, la Turquie est satisfaite de la coopération. Les Allemands sont corrects, ils suivent une ligne droite et, pas à pas, une arrestation en entraîne une autre", relevait-on vendredi de source turque.
    "Une bonne opération est en cours. Il semble que cela bouge véritablement", ajoutait-on de même source, peu après l'annonce de l'interpellation du coordinateur du PKK pour l'Allemagne, Hasso S.
    La police criminelle fédérale (BKA), qui dit coopérer avec les autorités turques, reconnaît que "beaucoup de procédures" lui sont confiées par le Parquet fédéral de Karlsruhe (ouest) à propos du PKK.
    Le ministre de l'Intérieur Otto Schily a récemment assuré son homologue turc Sadettin Tantan que l'Allemagne continuerait d'interdire le PKK, même si elle a transformé en janvier 1998 sa qualification "d'organisation terroriste" en "organisation criminelle".
    Le PKK s'est certes engagé à mettre fin aux combats armés et à se retirer du sol turc à partir de septembre, à la demande d'Ocalan, dont la Turquie a suspendu en janvier l'exécution.
    Mais "il reste une organisation extrémiste, qui dispose toujours de solides structures dans toute l'Allemagne et est dotée d'un extraordinaire potentiel de militants", selon les renseignements intérieurs allemands, qui y voient "une cause notable d'inquiétude".
    Plus de dix mille militants peuvent être rapidement mobilisés. A preuve, les importantes manifestations de protestation survenues en Allemagne lors de la capture d'Ocalan à Nairobi en février 1999.(AFP, 2 avril 2000)

    Condamnation pour l'occupation du consulat grec

    Le tribunal de Dusseldorf (ouest de l'Allemagne) a prononcé mercredi une dernière condamnation, à un an de prison avec sursis, contre un Kurde de 24 ans qui avait participé à l'occupation du consulat général de Grèce de la ville en février 1999.
    Le jeune homme, un jardinier, a reconnu avoir participé à cette action organisée pour protester contre l'arrestation du dirigeant kurde Abdullah Ocalan. Il a été reconnu coupable de trouble à l'ordre public et violation de domicile.
    Il s'agissait du neuvième et dernier prévenu jugé par le tribunal de Duesseldorf dans cette affaire. Les autres avaient été condamnés à un à deux ans de prison, assortis du sursis à une exception près.
    Quelque 200 Kurdes avaient occupé la représentation diplomatique pendant près de 18 heures, provoquant un million de marks (500.000 euros environ) de dégâts.
    Les consulats de Grèce à Stuttgart (sud-ouest) et à Leipzig (est) avaient également été envahis, dans une vague d'occupations de représentations diplomatiques à travers l'Allemagne et l'Europe après la capture d'Ocalan à Nairobi, où il avait été hébergé auparavant dans une résidence de l'ambassade de Grèce. (AFP, 5 avril 2000)

    Total of 3.4 Million Turks Live in EU Countries

    The number of Turkish people living in European Union (EU) countries is 3.4 million which is more than eight-fold of the 400 thousand population in EU member Luxembourg.
    The data of the Turkey Researches Center shows that 70 percent of those Turkish people was living in Germany.
    It said 9 percent of them were living in Netherlands, 8.7 percent of them were living in France and 4.4 percent of them were living in Austria.
    The total Turkish population in 15 EU member countries reached the
    3.5 million population in Ireland, and is equivalent to two-thirds of population in Denmark and Finland.
    Almost 1 million 178 thousand of them are working in EU countries and the number of Turkish entrepreneurs reached 73,200.
    A total of 832 thousand of them are working in Germany, 105 thousand of them are working in the Netherlands and the number of Turkish workers in France is 101 thousand.
    Meanwhile, the average of entrepreneurs among the Turkish people working in EU countries is 6.2 percent and their annual sales is 61.2 billion German marks.
    A total of 366 thousand people were employed by Turkish entrepreneurs, and the amount of total investments made by Turkish entrepreneurs is 15.4 billion German marks.
    Between 1995 and 1999, the number of Turkish entrepreneurs increased 34.8 percent, their sales rose by 45 percent and the number of people employed climbed by by 72.6 percent.
    The 1.2 million Turkish people constitute 75 percent of people working in EU countries, and they made nearly 107.8 billion German marks contribution to EU`s gross national product in 1998. This amount
    is 2.5-fold of Luxembourg`s GNP and is equivalent to 51 percent of Greece`s GNP.
    It is estimated that Turkish people make a 78.6 billion German marks contribution to Germany`s gross domestic product; 8.5 billion German marks contribution to Netherlands` GDP; and 7.8 billion German marks contribution to France`s GDP. (A.A, April 9, 2000)

    Un homme d'origine kurde se suicide en s'immolant par le feu

     Un jeune homme d'origine kurde, apparemment un partisan du chef séparatiste Abdullah Ocalan, est mort vendredi après s'être immolé par le feu sur une petite colline d'Athènes, selon une source policière.
     L'homme d'une trentaine d'années et dont l'identité n'est pas jusqu'ici connu, a déclenché le feu après s'être aspergé de liquide inflammable dans la cour de l'église de Saint Aimilianos, sur la colline de Skouzé, près du centre de la capitale, selon la police.
      Un témoin oculaire avait fait appel à une ambulance lors de l'incident mais le jeune kurde est décédé en route pour l'hôpital, a reporté l'Agence d'Athènes semi-officielle.
     Selon des informations de l'ANA, l'homme tenait dans ses mains une photo du leader de la rebellion kurde, Abdullah Ocalan.
      La chaine privée grecque "Mega" a reporté que, près du lieu d'immolation, la police a trouvé une invitation d'un parti kurde concernant une manifestation en faveur d'Ocalan ainsi qu'un papier écrit à la main avec la phrase: "Je serai libre avec le feu".
     La police a ouvert une enquête préliminaire sur les causes du décès du jeune kurde.
      Plusieurs partisans d'Ocalan s'étaient immolés ou avaient tenté de le faire en Europe après sa capture à la sortie de l'ambassade grecque à Nairobi en février 1999. (AFP, 14 avril 2000)

    Condamnation à Paris de vingt Turcs soupçonnés de terrorisme

     Serefettin Gul, 44 ans, soupçonné d'être un haut dirigeant en Europe du mouvement de guérilla d'extrême gauche turc DHKP-C, a été condamné par défaut mercredi à Paris à huit ans d'emprisonnement et à l'interdiction définitive de séjourner en France.
     Le Tribunal correctionnel de Paris, qui jugeait 24 membres présumés du mouvement qui avaient comparu entre le 14 février et le 9 mars derniers, a prononcé 20 condamnations et quatre relaxes.
     Le DHKP-C, en lutte contre le pouvoir d'Ankara, prône la guérilla urbaine. Serefettin Gul, connu sous le nom de "Mehmet Ali", et ses compagnons étaient poursuivis pour participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, du fait d'actes de violence liés à des luttes entre factions  rivales en France.
     Lors du procès, leurs avocats avaient assuré que certains prévenus n'avaient que des rôles minimes dans l'organisation et avaient été considérés comme des membres actifs du groupe après de simples écoutes téléphoniques. "Ce sont les nouvelles méthodes de l'anti-terrorisme", avait protesté une avocate, très critique à l'égard des magistrats anti-terroristes parisiens.
     Ozgur Arslan, 24 ans, et Erdogan Cakir, 35 ans, également en fuite, sont condamnés à six ans d'emprisonnement et 10 ans d'interdiction de séjourner en France. Pour ces trois personnes, le Tribunal présidée par Thierry de Bonnefon a maintenu le mandat d'arrêt délivré par le juge d'instruction le 12 janvier 1999.
     Veli Bashi, 36 ans, Ali Ayyidiz, 46 ans, et Sefik Sarikaya, 35 ans, ont également été condamnés à six ans d'emprisonnement, assortis de 10 ans d'interdiction de séjour en France pour les deux premiers et cinq ans pour le troisième. Tous trois sont détenus depuis septembre 1997.
     Les autres peines s'échelonnent de cinq ans de prison ferme et 10 ans d'interdiction du territoire, à 18 mois d'emprisonnement avec sursis, sans interdiction de séjour.
     Sinan Alici, 34 ans, Sahim Palta, 36 ans, Musa Yesil, 48 ans, et Tamer Baskan, 28 ans, ont été relaxés.
     Une grande partie des peines d'emprisonnement ferme prononcées ont déjà été exécutées en détention provisoire et aucun des prévenus libres ne devra retourner en prison. (AFP, 26 avril 2000)

    Dix militants du PKK jugés à Paris pour une opération à l'ambassade du Kenya

     Le Tribunal correctionnel de Paris juge jeudi et vendredi dix militants ou sympathisants du PKK pour une opération de commando contre l'ambassade du Kenya à Paris le 16 février 1999 pour protester contre l'arrestation dans ce pays du leader du PKK, Abdullah Ocalan.
     Poursuivis pour participation à une association de malfaiteurs terroriste, destruction et dégradation de biens, violences, séquestrations et détention d'explosifs, ils encourent, même s'ils sont tous libres, dix ans d'emprisonnement.
     Le groupe était entré dans l'ambassade par une porte laissée ouverte par erreur. Il avait durant cinq heures, devant les neuf employés de l'ambassade rassemblés, menacé d'incendier le bâtiment entièrement barricadé. Le plancher de la bibliothèque avait été aspergé d'essence et trois cocktails-molotov avaient être découverts sur les lieux après l'évacuation. (AFP, 27 avril 2000)

    BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY

    Journée d'étude: Cités Unies et Solidarité


                    LA SOLIDARITE
                    ENTRE DES COMMUNES
                    BELGES ET KURDES

                    Vendredi 28 avril 2000
                    10h00 à 16h00

                            Deux maires kurdes ont la parole:

                            Mme AYSE KARADAG, maire de Derik
                            Mme CIHAN SINCAR, maire de Kiziltepe

    Quels sont les problèmes des communes kurdes: le pouvoir
    relatif, endettement, immigration, infrastructure, commerce
    et économie... Les espoirs des maires kurdes envers les
    villes et communes belges

                                            ***

            Autres intervenants:

            E. BOUTMANS
            (Secrétaire d'Etat pour l'aide et la coopération au développement)

            CORINA DHAENE
            (Association des villes et communes flamandes)

            ANDRE METAYER
            (Fédération Mondiale des Cités Unies)

            LOUIS GIJSMANS
            (La ville de Mol)

            DANIEL COHN-BENDIT
            (Co-président de la Commission parlementaire mixte UE-Turquie)

            DOGAN ÖZGÜDEN
            (Rédacteur en chef d'Info-Türk)

            WIM DE NEUTER
            (Oxfam Solidarité)

            ISABELLE DE KEYSER
            (La coordination "Arrète la guerre contre le peuple kurde")

            WILLY KUIJPERS
            (Maire de Herent)

            HUGO VAN ROMPAEY
            (Maire de Geel)

    Centre de Conférence Amazone
    rue du Méridien 10
    1210 Bruxelles

    Organisée par Vrede vzw et
    la Coordination "Arrète la guerre contre le peuple kurde"
    avec la collaboration de l'Institut kurde de Bruxelles

    Pétition contre l'extradition d'une militante de gauche

     La coordination "Stop la guerre contre le peuple kurde" à Bruxelles vient de lancer une campagne de pétition contre l'extradition éventuelle de Fehriye Erdal, membre présumée d'une organisation de gauche turque.
     "Le 26/09/99, la police de Knokke arrêtait trois membres présumés de l'organisation de gauche turque DHKP-C sous l'accusation de possession illégale d'armes, formation d'une bande organisée et vol. La défense des accusés a déclare que les armes servaient comme autodéfense contre les commandos de la mort que l'Etat turc envoi à l'étranger pour en terminer avec les membres du DHKP-C, parti interdit en Turquie. Les avocats des accusés nient les deux autres accusations.
     "Entretemps, des données du dossier ont été transmises à la Turquie. Une photo de Fehriye Erdal a été publiée dans la presse turque et l'original est introuvable dans le dossier. Il y a une crainte réelle que des données du dossier sont transmises d'une façon systématique au services de sécurité et à la police turques. Cela représente une violation du secret de l'instruction. La défense a demandé au juge d'instruction de soustraire l'investigation au service concerné, la gendarmerie.
     "L'Etat turc a entamé une procédure de demande d'extradition de Fehriye Erdal. Cela sur la base d'une accusation de "tentative de modifier la constitution par la violence". La prétendue complicité à dans l'assassinat en 1996 de trois personnes, dont le grand-industriel Ö. Sabanci forme la base de la demande d'extradition. Fehriye Erdal conteste l'accusation. La décision définitive concernant l'extradition revient au ministre de Justice, Verwilghen, qui peut consulter le gouvernement belge sur ce dossier. Amnesty International et la Ligue de Droits de l'Homme ont déjà demandé au gouvernement belge de ne pas extradier Fehriye Erdal.
     "Les soussignés demandent fermement au gouvernement belge de ne pas extradier Fehriye Erdal aux authorités turques pour les raisons suivantes:
     "1. En Turquie, la peine de mort est toujours en vigeur. Le gouvernement turc ne peut donner aucune garantie que la peine de mort ne soit pas exécutée. Le parlement turc refusait récemment de gracier le dirigeant kurde, Öcalan.
     "2. Le mandat d'arrêt turque est signé par un juge militaire, appartenant à la Cour de Sûreté, un tribunal d'exception. Si Fehriye Erdal sera extradié, elle sera jugée par ce tribunal d'exception. La Belgique n'extradie pas vers des pays où fonctionnent des tribunaux d'exception.
     "3. La Turquie ne peut pas garantir la sécurité des suspects et des prisonniers. Mustafa Dajar, un autre suspect dans cette affaire, a été assassiné dans une prison turque par un membre de la mafia, juste au moment où le suspect voulait modifier ses déclarations défavorables. Entretemps, le coupable de cet assassinat s'est évadé avec la complicité évidente de l'Etat turque.
     "4. La situation des droits de l'homme en Turquie reste extrèmement médiocre. De nombreux rapports d'organisations de droits de l'homme l'illustrent clairement."
    Nom:
    Adresse:
    Fonction/Organisation:
     Nous vous prions de renvoyer cette pétition
     - par fax à: La coordination "Stop la guerre contre le peuple kurde" : 02/2310097
     - par courrier (e-mail) à: Kurdish.Institute@planetinternet.be  ou  krikkos@hotmail.com
     Au moment adéquat, nous transmettrons la liste des soussignés au gouvernement belge.

     
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    (January/janvier 1998 - Avril/April 2000)
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