Info-Türk
Home Page
Info-Türk
Publications
Info-Türk
Subscription
Info-Türk
Abonnement
Info-Türk
Bulletins

INFO-TURK


53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
E-mail:  info.turk@ping.be
 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


Earlier bulletins / Bulletins précédents

24e Année - N°264

Août/August 2000

La crise au sommet de l'Etat turc

POLITIQUE INTÉRIEURE/INTERIOR POLICY

*

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY

La crise au sommet de l'Etat turc

 Le président turc Ahmet Necdet Sezer a opposé, le 21 août, pour la seconde fois en deux semaines, son veto à un décret gouvernemental destiné à purger l'administration de milliers de fonctionnaires soupçonnés de sympathie avec les groupes islamistes ou la cause kurde.
 Le texte permet le renvoi à vie, sur la base d'un rapport de deux inspecteurs, de tout fonctionnaire soupçonné de sympathies islamistes ou pro-kurdes.
 Une nouvelle crise s'est ouverte avec le Premier ministre Bülent Ecevit qui a accusé le président turc d'entraver l'action de l'Etat laïc: "Le but du décret était d'empêcher l'infiltration de terroristes séparatistes et d'activités anti-laïques au sein de la structure de l'Etat. L'attitude du président peut rendre difficile à l'Etat de remplir ce devoir et de protéger le régime constitutionnel".
 M. Ecevit et sa coalition l'ont même accusé d'avoir "même sans le vouloir, encouragé les ennemis du régime".
 M. Sezer refuse, au nom du respect du droit, de signer un décret inspiré par la puissante armée turque qui considère l'extrémisme religieux comme la principale menace pour l'Etat laïc dont elle se veut la gardienne.
 Le chef de l'Etat, ex-président de la Cour constitutionnelle et premier juriste accédant à la magistrature suprême, fait valoir que de telles mesures disciplinaires doivent faire l'objet d'une loi adoptée par le Parlement.
 "La présidence n'est pas un bureau d'approbation et de signature de décrets", a-t-il sèchement souligné dans une note expliquant son refus: "Le président n'est pas obligé de signer des décrets qui sont clairement en contradiction avec la Constitution. En fait, il a le devoir de ne pas les signer".
 M. Ecevit a, quant à lui, répliqué: "Le refus du président d'approuver le décret du gouvernement montre qu'il existe de claires divergences dans leur compréhension de leurs devoirs respectifs et de la Constitution. Il ne peut y avoir d'harmonie entre le gouvernement et la présidence tant que ces différences ne sont pas aplanies. Nous avons affaire à un sérieux problème".  Les partis d'opposition, plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, nombreux barreaux d'avocats et syndicats, ainsi que d'éminents juristes, ont dénoncé le décret, y voyant une violation des droits individuels et du droit au travail.
 Le Conseil national de sécurité (MGK) qui regroupe essentiellement les principaux chefs de l'armée et dont les avis sont exécutés à la lettre par les gouvernements en place, a fait savoir le 23 août, que ses membres étaient unanimement tombés d'accord pour éliminer les agents de l'Etat liés aux activités séparatistes des islamistes ou des Kurdes.
 "Le MGK est unanime sur la nécessité d'adopter d'urgence des mesures pour éliminer rapidement les fonctionnaires impliqués dans des activités islamistes et séparatistes visant à détruire le régime démocratique et laïc", souligne un communiqué publié au terme de la réunion mensuelle du MGK.
 La décision du MGK fait peser plus de pression sur le Parlement, qui va devoir examiner le projet de loi en question dès sa rentrée en octobre. Le passage de texte devant le Parlement rend les choses plus difficiles dans la mesure où celui-ci est dominé par des députés conservateurs et les islamistes.
 Même si M. Ecevit bénéficie d'une majorité absolue au Parlement, il n'a aucune assurance que sa loi sera adoptée, de nombreux députés, issus de ses propres rangs, y étant opposés en raison de la sensibilité de leurs électeurs.  (CILDEKT, 28 août 2000)

Le MGK insiste sur l'urgence de mesures répressives

 Le Conseil national de sécurité (MGK) turc, qui réunit les plus hauts responsables civils et militaires, a serré les rangs le 23 août pour réaffirmer sa détermination à lutter contre la menace islamiste et reléguer au second plan les divergences entre président et gouvernement.
 "Le MGK est unanime sur la nécessité d'adopter d'urgence des mesures pour éliminer rapidement les fonctionnaires impliqués dans des activités islamistes et séparatistes visant à détruire le régime démocratique et laïc", souligne un communiqué publié au terme de la réunion mensuelle du MGK, organe à travers lequel l'armée exerce une influence directe sur la politique.
 Le MGK demande en outre que ces futures mesures visent aussi à prévenir l'infiltration dans l'appareil d'Etat des membres de ces mouvements.
 Cet appel intervient alors que le président Ahmet Necdet Sezer a rejeté par deux fois, au nom du respect de la constitution, un décret du gouvernement de coalition du Premier ministre Bulent Ecevit qui facilite le renvoi de tout fonctionnaire soupçonné de sympathies islamistes ou pro-kurdes, sur la base d'un rapport de deux inspecteurs.
 M. Sezer, ex-président de la Cour constitutionnelle, a expliqué qu'il n'était pas opposé à la teneur du décret, mais que ses dispositions devaient faire l'objet d'une loi au parlement.
 Son refus a provoqué la fureur de M. Ecevit et de sa coalition, qui l'a accusé d'avoir "même sans le vouloir, encouragé les ennemis du régime".
 "Le message du MGK n'est pas vraiment adressé à Sezer mais à l'extérieur,  au gouvernement et au parlement, pour réaffirmer que l'important n'est pas un problème entre le président et le gouvernemenent, mais la menace islamiste et séparatiste", a indiqué à l'AFP un diplomate occidental.
 "C'est un message vis à vis de l'extérieur et de ceux qui pensent --les islamistes par exemple-- que l'épisode du décret a ouvert une brèche dans la détermination de l'Etat à lutter contre l'intégrisme", selon un autre diplomate.
 Les partis d'opposition, dont le parti islamiste de la Vertu (Fazilet), des organisations de défense des droits de l'Homme, barreaux d'avocats et syndicats ont dénoncé le décret --inspiré par l'armée qui voit dans le fondamentalisme musulman le principal danger pour l'Etat laïc-- comme une violation des droits de l'Homme.
 Le gouvernement s'est plié le 22 août de mauvais gré à la demande du président en annonçant qu'il allait présenter un projet de loi au parlement, qui reprendra ses sessions en octobre.
 Mais même s'il bénéficie d'une majorité absolue au parlement, il n'a aucune assurance que la loi soit adoptée, de nombreux députés y étant opposés en raison de la sensibilité de leurs électeurs.
 M. Ecevit, chef du Parti de la gauche démocratique (DSP, centre gauche), dirige une coalition composée du Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême droite) et du Parti de la Mère patrie (ANAP, centre droit).
 Le politologue Ilter Turan, cité par la chaîne de télévision privée NTV, a estimé que l'appel du MGK visait surtout le parlement.
 "L'attitude de l'aile militaire du MGK vise à ce que la lutte contre le séparatisme et le fondamentalisme ne soit pas entravée", a-t-il dit.
 Selon Cuneyt Arcayurek, du journal Cumhuriyet, il s'agit d'un "message général" adressé aux civils afin qu'ils mettent de côté leurs divergences. "Les généraux ne prennent pas partie, ils veulent des résultats concrets", a-t-il estimé. (AFP, 23 août 2000)

A Circular Defining MGK Functions

 The following is an article by Hürriyet columnist Ismet Berkan about the para-military MGK's role in the Turkish politics:
 I posed the question "what does the National Security Council [MGK] do?" in this column yesterday.
 Here is the answer.
 It does everything.
 The MGK Secretariat-General has executive powers conferred on it by the law.
 If you look at the law, you see that it is virtually impossible to carry out any governmental work unbeknownst to the MGK.
 I want to publish a document today showing what kind of executive tasks the MGK is supposed to fulfill.
 The document is dated 13 January 1993 and bears the signature of [former President] Suleyman Demirel. Do not let this mislead you into thinking that the document is an old one, because prime ministers sign the very same circular every year.
 That is, what the circular says is valid today.
 The only difference is that today the circular bears the signature of Prime Minister Bulent Ecevit.
 You might not be able to understand some parts of the circular where there are references to the MGK law and its classified statute.
 Yet, I am publishing the circular as it is:
 a. The MGK and the MGK Secretariat-General Law, dated 11.11.1883 and no. 2845.
 b. The MGK Secretariat-General Regulations, which took effect following the Council of Ministers decision, dated 2.10.1984 and no. 84/7796.
 c. The Directive on Mobilization and Preparations for War, which took effect following the Council of Ministers decision, dated 1.31.1991 and no. 91/1436.
 In accordance with Article 14 of the law mentioned in ref a, and Article 18 of the statute mentioned in ref b, the Secretary-General of the MGK or the personnel to be authorized by him have been empowered to carry out supervisory work on behalf of the Prime Minister in ministries and governmental institutions, organizations, and provinces with a view to ensuring the correct implementation and coordination of
 a) The activities being carried out in accordance with the National Security Policy and Special National Policy Documents, the MGK decisions related to these, Prime Ministry Directives, and Council of Ministers decisions
 b) The activities needed to ensure the readiness of the plans required by the directive mentioned in ref c
 c) The services and activities required by the plans prepared in accordance with the MGK decisions, made on the basis of item f of Article 17 of the Directive mentioned in ref b, and items d and o of Article 4 of the Law mentioned in ref a, and in accordance with the Council of Ministers decisions relative to these decisions and the Prime Ministry directives.
 The Secretariat-General of the MGK carries out its supervisory function by organizing inspection tours.
 Ahead of its tours, the Secretariat-General of the MGK will send a written notification to the ministries, institutions, organizations, and provinces where it plans to make inspections, specifying the date of the inspection tour, the names of the personnel attending the tour, the services and activities to be inspected, and the issues on which the inspection delegation wants to be briefed.
 Security measures will be adopted during the tours to ensure the safety of the delegation.
 The problems and defects observed during the inspection tours will be notified to the Prime Ministry, concerned ministries, and other organizations in a report drawn up by the
 Secretariat-General of the MGK.
 The ministries and institutions and organizations will advise the Prime Ministry, the Secretariat-General of the MGK, and the governors of the actions they have taken to correct the imperfections referred to in the report.
 Suleyman Demirel
 Prime Minister"
 Now you can deduce whatever conclusions you want from this
circular.
 Yet, there is only one conclusion to be drawn from it:
 The Secretariat-General of the MGK is not merely an organization providing the MGK with secretarial assistance, but a body that can carry out supervisory work on the Prime Minister's behalf and which is equipped with many executive powers.
 Do not ask whether such a body is necessary.
 Although there is a Ministry of the Interior and a Ministry of Transportation in Turkey, the MGK still makes sure on behalf of the Prime Minister that airports and harbors are safe.
 So many are these tasks carried out on behalf of the Prime Minister that the Secretariat-General of the MGK is like a second prime ministry.
 Hence the remark that the MGK does everything. (Ismet Berkan, Radikal, June 23, 2000)

Turkish Supreme Judge Urges Progress Toward Democratisation

 Sami Selcuk, the Chairman of the High Court of Appeals, said on August 24 that Turkey was discussed in the west as it approaches to the European Union (EU), adding that, "Turkey can not stay where it is if it wants to understand the world."
 Selcuk, who addressed Aegean Young Businessmen Association (EGIAD), said Turkey should continue to advance without staying where it is, as stated by Ataturk, the Founder of the modern Turkish Republic.
 Pointing out that Turkey was not pioneer but a "spectator" Selcuk said, "Turkey tried to solve its problems when it felt a pain. It should correct this first of all if it wants to enter the EU."
 Selcuk said the EU Council and Europe was a composition of "principles, values and concepts," adding Turkey should adopt the contends of these without any change. Selcuk said, "Turkey should be quick and make use of this opportunity."
 Stressing that the governments could not harmonize with the new legislation system as they remained in national levels, Selcuk said, "the country which acts quickly goes beyond the others. Turkey should do what is required to catch up the momentum. The EU is based on the main principles like freedom, democracy, human rights, supremacy of law. Turkey preferred democracy on its own will, not as it lost wars like fascist Italy and Nazi Germany. There is no racism, enmity to Jews, genocide, and San Barthelmy massacres. I am concerned that if the EU continues to be reluctant, Turkey may get bored."
 He said, "if you continue to ban freedom of thought, you can not enter to the EU. Turkey broke a record in July 1999, and was sentenced 11 times by the European Court of Human Rights (ECHR) in the same day."
 Pointing out that ECHR was adopted as the conscience of the EU Parliament, Selcuk said, "the world rapidly goes toward one law. The principle," law is universal as the crime is a universal concept` is valid. Turkey always remained outside this development.
 This law targets respect to human rights, and also mentions the rights of animals and plants, Selcuk noted.
 Stating that membership to the EU was not "a dream," and Copenhagen criteria were not "extraordinary principles," Selcuk said, "Turkey should not wait for the alarm clock to ring as alarm clocks are for those who can not wake up by themselves."  (A.A, August 24, 2000)

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

AI: "Erbakan is a prisoner of Conscience if Jailed"

 "The sentencing and the possible imprisonment of former Turkish Prime Minister Necmettin Erbakan, the former leader of the Islamist Welfare Party (RP), are completely unacceptable," Amnesty International said today. The human rights organization urged the Turkish authorities to drop the charges and the prison sentence against Erbakan immediately.
 On 5 July the Appeal Court upheld a sentence of one year's imprisonment against Necmettin Erbakan. Necmettin Erbakan had been put on trial for a speech he delivered in Bingol on 25 February 1994 during the local election campaign. They took place four and a half years later. The trial proceedings began shortly after his party, the RP, was closed and following Necmettin Erbakan's appeal to the European Court of Human Rights against his related ban from politics for five years.
 Necmettin Erbakan was sentenced on 10 March 2000 under Article 312/2 of the Turkish Penal Code (TPC) which refers to incitement to hatred based on religious and ethnic difference. Amnesty International considers that there was no incitement to violence in Necmettin Erbakan's speech and would consider him to be a prisoner of conscience if he were imprisoned and would campaign for his immediate and unconditional release.
 As part of the election campaign Necmettin Erbakan had blamed the representatives of other parties for "false belief" and for being dependent on the infidel and the West. He is charged with having said: "There are not 12 political parties in this country, but only two, truth and false belief. Truth is represented by the belief of my brothers in Bingol. ... Everybody outside Refah Party is a false believer, they are all like one party. Hence they are in love with the infidel, they are not independent, but dependent on the West, they come to power, take their orders from there, oppress our people. They are all usurers, exploiting, all oppressive, and even worse we will quit the Islamic world and will join the Christians. Our laws will be issued by the infidel, who will govern us. They think that it is better to join the Common Market." Though using strong words, Necmettin Erbakan had, however, not called for the use violence.
 In his speech to the Kurdish electorate he also referred to the replacement of the Islamic invocation by a nationalist substitute as part of the Kemalist reforms in the first years of the Republic and said: "[They] abolished the `Bi'smillahi ar-rahmani ar-rahim' (In the name of Allah the most gracious, the most merciful) at the schools and replaced it with 'I am Turkish, I am right, I am industrious'. If you say this, then a Muslim child of Kurdish origin gained the right to say 'Really? And I am Kurdish, I am more right, I am more industrious'. And thus you have alienated the people of this country from each other." He claimed that the first condition to end the political violence related to the Kurdish issue was to realize Muslim brotherhood.
 Amnesty International urges the Turkish authorities not only to amend or repeal Article 312, but to conduct a thorough review of Turkish law and the constitution in order to lift any restrictions on the right to express opinions peacefully. Charges like those against Necmettin Erbakan should be dropped. At the same time all prisoners of conscience should be immediately and unconditionally  (AI, August 2, 2000)

AI protests against the prisoners' transfert

 Political prisoners being transferred between two prisons in western Turkey have reportedly been ill-treated and severely beaten. Amnesty International is concerned that other prisoners across Turkey might also face serious ill-treatment.
 An escape tunnel was reportedly discovered in Bergama prison on 25 July, and 75 political prisoners were transferred to Buca prison four days later. After the tunnel was discovered, political prisoners had barricaded themselves into one ward and set other wards on fire on 26 July. Prison guards and gendarmes - soldiers who guard prison buildings, but should not normally have any direct contact with prisoners - stormed the ward, breaking down the walls with bulldozers and using tear gas.
 No prisoners were injured when the security forces retook the ward. However, when the 75 were transferred to Buca prison, they were reportedly thrown one on top of another into prison vans, which waited for two hours in the heat of the day in front of Buca prison. Several prisoners passed out. When they were eventually brought in, the prisoners were beaten by guards and gendarmes, who picked out certain prisoners for further beatings when they had been brought to the second floor. One prisoner, Mesut Avci, is said to have had his jaw broken, and is having to be fed with a baby's feeding bottle. Another, Mesut Tastemur, reportedly had his left shoulder dislocated. Other prisoners have injuries from the beating and breathing problems caused by the tear gas used in Bergama prison.
 In early July prisoners involved in a mutiny at Burdur prison were reportedly severely beaten, tortured and sexually assaulted when the authorities retook the ward they had occupied (see UA 200/00, EUR 44/34/00, 6 July). Six of the prisoners involved in the mutiny were transferred to Bergama prison. Amnesty International has photographs of these prisoners, which show them bruised and battered, corroborating the reports that excessive force was used in ending the mutiny.
 Amnesty International has long been concerned about conditions in Turkish prisons. In September 1999 10 prisoners died and dozens were injured in a violent clash with guards and soldiers in Ankara Central Closed Prison. The circumstances of the deaths were disputed and lawyers and relatives of the dead were excluded from the autopsy. A recent report on the incident by the Turkish Parliamentary Human Rights Commission concluded that excessive force had been used. The security officers involved are under investigation.
 Prison conditions are currently the subject of intense debate in Turkey. At present most prisoners are housed in large wards that hold 60 or sometimes more prisoners. Many prisons have now built wings based on a cell-type system, which are due to be put into use in the next few months. The prisoners and their families fear that these will be used as isolation cells and have said that they will resist being moved to them.
 The treatment of prisoners during transfer to and from prison has also long been of concern to Amnesty International. Prisoners are usually transferred to other prisons or to court by gendarmes. Amnesty International has received numerous accounts of prisoners being beaten and ill-treated during these transfers and has repeatedly called on the Turkish authorities to ensure that remand and convicted prisoners are never brought into contact with police and gendarmerie. (AI, August 2, 2000)

Parliamentarian not Allowed to Enter Lice

 Abdülsamet Turgut, a DSP parliamentarian from Diyarbakir, was prevented by the security forces while trying to enter Lice district of Diyarbakir.
 Abdülsamet Turgut, who left for Lice together with the journalists on 1 August to listen to the problems of the people, was stopped by the soldiers from Duru Gendarme Station. Abdülsamet Turgut met with the military authorities for a long time, but could not enter Lice.
 Finally, Abdülsamet Turgut, could go to Kaynarca and Narlica villages of Kulp, Diyarbakir, whereas journalists, who were together with Turgut, were kept for three hours at Zeyrek Gendarme Station in the entrance of Kulp. (Yeni Gündem, August 3, 2000)

A Trade Union Demonstration Prevented

 The police prevented the demonstration held in Samsun in protest of dismissal of the authorisation of the Turkey Motor Vehicles Workersí Union (TÜMTAS) to make a collective bargain, by the Ministry of Work and Social Security. The police intervened in the demonstration of the TÜMTAS member workers and detained TÜMTAS Regional Representative Muharrem Yildirim.
 Upon that, the workers went together to the police station and said that ìthey would not leave the police station until the release of Yildirim.î Then Yildirim was released. (Evrensel, August 3, 2000)

A detained child tortured by police

 A child named E. Türkmen (14), who was detained in Küçükçekmece, Istanbul on 28 July, was reportedly tortured. His father Sait Türkmen said that his house was raided by the police officers, who did not have an order to search, on 28 July at around 04:00 to look for his elder son of age 16, who was wanted in connection with an ordinary crime.
 Sait Türkmen said that the police officers, having not found his elder son, detained his younger son E. Türkmen and referred that one of the police officers said, "You will not take your son in the house. Your house is under our observation. Otherwise, next time we will detain all family members, even people around. I would kill your son, make him disabled, when I see him. I made few people disabled like that in the past."
 Sait Türkmen said that E. Türkmen was kept in detention at Küçükçekmece Public Peace Chief Office for two hours and referred, "They asked him where my elder son was and beaten and swore at him, when he could not answer." (Evrensel, August 4, 2000)

La situation des droits de l'Homme reste préocuppante

 La situation des droits de l'Homme en Turquie s'est nettement améliorée depuis sa déclaration de candidature à l'entrée dans l'Union Européenne en décembre, mais les progrès ne sont pas entièrement satisfaisants, selon une des principales associations turques de défense des droits de l'Homme.
 "Le nombre de violations des droits de l'Homme a baissé à un taux extraordinaire dans les six derniers mois, mais la situation reste préocuppante ", a déclaré le 5 août le responsable de l'Association pour les droits de l'Homme (IHD), Husnu Ondul, lors d'une conférence de presse citée par l'agence Anatolie.
  Selon un rapport de l'IHD répertoriant les atteintes aux droits de l'Homme depuis le début de l'année, 263 cas de torture ont été recensés entre janvier et juin derniers, contre 334 l'année dernière à la même période. Le nombre d'incarcérations a lui-aussi baissé, passant de 35.200 à 15.980.
 Depuis sa déclaration de candidature à l'UE, la Turquie fait l'objet d'une pression extérieure croissante visant à améliorer la situation des droits de l'Homme dans le pays, notamment ceux de la communauté kurde. (AFP, 5 août 2000)

66 Trade Union officials on Trial

 The trial launched against the 66 union members including Resul Akay, Chairperson of (Türkiye Kamu-Sen) in connection with the sit-in act they held in Kizilay on 13 June, in protest of the delay of the "Draft Bill of the Unions of the Civil Servants", on the charges of "offence of the Law on Meetings and Demonstrations" commenced at Ankara Penal Court of First Instance No 14 on 4 August.
 At the hearing a decision to bring the 56 defendants by police force was taken and the trial was postponed to a further date. The court board seeks imprisonment terms from 1 year 6 months to 3 years for the defendants. (AA, August 5, 2000)

Assassinat d'intellectuels: procès ajourné à septembre

 Le procès de dix sept personnes accusées d'implication dans des assassinats d'intellectuels pro-laïcs turcs, pour lesquels un rôle de l'Iran a été évoqué par les autorités turques, s'est ouvert le 14 août devant la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara et a été ajourné au 8 septembre.
 L'accusation requiert la peine capitale à l'encontre de neuf accusés pour "tentative de renverser l'ordre constitutionnel pour le remplacer par un régime islamique". Jusqu'à 22 ans de prison sont requis contre six suspects pour "constitution de bande armée" et jusqu'à 7,5 ans de prison contre deux autres prévenus, qui ne comparaissent pas devant la Cour, pour "soutien à une organisation clandestine", a indiqué l'agence Anatolie.
 Sept des accusés - Ferhan Ozmen, Abdulhamit Celik, Necdet Yuksel, Hakki Selcuk Sanli et Hasan Kilic, qui risquent la peine de mort, ainsi que Adil Aydin et Musa Koca - ont déclaré au président de la Cour que leur déposition à la police leur avait été extorqué sous la torture.
 "J'ai systématiquement subi une torture lors de mon interrogatoire à Ankara à laquelle aucun être humain ne pourrait résister", a affirmé Hasan Kilic. Il a dénoncé un complot de la police, "soutenu par les médias", à son encontre et celle des autres accusés.
 Ceux-ci avaient été arrêtés lors d'une vaste opération de police lancée au début du mois de mai. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans les meurtres, dans les années 90 de quatre (bien quatre) intellectuels turcs, fervents défenseurs des principes laïcs : le journaliste Ugur Mumcu, l'ex-ministre et journaliste Ahmet Taner Kislali et les professeurs Bahriye Ucok et Muammer Aksoy.
 Un important arsenal d'armes avait été découvert près d'Ankara lors de l'opération.
 Ils seront aussi jugés dans le cadre de l'enquête visant à élucider le meutre d'un diplomate israélien, Ehud Sadan, et d'un diplomate saoudien, Abdoulgani Bedevi, a ajouté l'agence.
 Les autorités turques, dont le Premier ministre Bulent Ecevit, avaient évoqué la piste iranienne lors de l'enquête qui avait mené à l'arrestation des accusés et à la découverte d'une organisation clandestine "Tevhid-Selam", soutenue par Téheran, selon la justice turque.
 Ces déclarations avaient provoqué une controverse entre la presse turque et iranienne.
 Lors de cette première audience, le procureur a lu l'acte d'accusation et déterminé l'identité des prévenus qui ont entamé leur défense, a précisé Anatolie.
 Ankara accuse de longue date l'Iran de vouloir exporter son régime islamique en Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïc, de soutenir financièrement les mouvements islamistes turcs et de tolérer les activités du PKK, ce que Téhéran dément. (AFP, 14 août 2000)

Assault on HADEP Executive

 Haci El, a HADEP executive  at Sincan (Ankara) District Organisation was beaten by 4 people who came to his house introducing themselves as police officers on 13 August.
 Haci El reported that the people who came to his house had threatened him with death. (Evrensel, August  16, 2000)

Association Executive Detained

 Pakize Eris, Secretary General of the Association of Solidarity and Fraternity with the Immigrants (Göc-Der) was detained by the police officers who raided her house in Esenler, Istanbul on 15 August. (Yeni Gündem, August  16, 2000)

La fermeture de l'IHD à Diyarbakir

 L'Association turque des droits de l'homme (IHD) proteste contre la fermeture de ses bureaux à Diyarbakir. Nazmi Gür, le secrétaire général de l'IHD a déclaré que le bureau de l'Association a été fermé le 12 août pour une nouvelle période de trois mois en raison d'un "danger pour la sécurité publique."
 La fermeture est intervenue une demi-heure après que les représentants de l'IHD eurent repris leurs activités, suite à l'expiration d'une interdiction de trois mois imposée précédemment pour les mêmes raisons.
 Les décisions prises par les autorités de l'état d'urgence, qui contrôlent la plus grande partie des régions kurdes, ne peuvent faire l'objet d'un recours en justice. "Nous demandons au gouvernement de lever cette interdiction, contraire au récent processus de démocratisation et (de respect) des droits de l'Homme qui doit nous permettre de rejoindre l'Union européenne" a souligné M. Gür.
 L'IHD avait ouvert un bureau à Diyarbakir en 1987, trois ans après le début de la lutte armée du PKK. Malgré une existence très précaire, les responsables annoncent qu'il y a eu plus de 10 000 recours de citoyens victimes de la répression auprès de ce bureau. La Turquie a déclaré l'état d'urgence dans la plupart des provinces kurdes en 1987 et a adopté une loi spéciale conférant de larges pouvoirs aux autorités chargées d'appliquer l'état d'urgence, y compris le droit de fermer des associations. (CILDEKT, 17 août 2000)

Neuf militants de Greenpeace interpellés en mer

 Neuf militants de Greenpeace, dont plusieurs étrangers, ont été interpellés par les garde-côtes turcs alors qu'ils manifestaient à bord de bateaux contre un complexe pétro-chimique à Aliaga, sur la mer Egée, a indiqué le 18 août à l'AFP un porte-parole de l'organisation.
 Les militants, parmi lesquels un Français, Vincent Perrette, un Britannique, John Castel, et un Américian, Daniel Ledoux, ont été libérés quelques heures plus tard après avoir été interrogés, a précisé Melda Keskin, interrogée par téléphone à Istanbul.
 Un bateau de l'organisation, le MV Greenpeace, a tenté tôt le matin d'empêcher les bâtiments d'entrer ou de quitter le port du complexe de l'usine Petkim, près d'Izmir, a précisé Melda Keskin.
 "En même temps, 4 militants se sont introduits dans le complexe et sont montés sur une cheminée de la centrale électrique pour déployer une banderole, mais n'ont que partiellement réussi à cause du vent", a-t-elle précisé.
 Les garde-côtes, appuyés par un ferry de Petkim, ont donné la chasse aux écologistes à bord de canots à moteur et ont arraisonné un des canots. Le ferry a réussi à attacher une corde au MV Greenpeace et l'a tiré jusqu'au rivage. Le capitaine du bateau et 7 autres militants ont alors été interpellés, selon Greenpeace.
 L'organisation dénonce les émissions de matières toxiques liées à la production de PVC et l'incinération de déchets dans le complexe, qui met en danger selon les écologistes la santé des employés et l'environnement.
 Dans un communiqué de son bureau d'Istanbul, Greenpeace affirme que le complexe rejette chaque jours plus de 26 tonnes d'eau polluée dans la mer.
 "Des analyses scientifiques d'échantillons de cheveux des employés de Petkim ont révélé la présence d'un haut degré de mercure", selon le communiqué.
  le 15 août, 14 militants de Greenpeace avaient été interpellés lors d'une manifestation similaire devant une usine de Petkim à Izmit (nord-ouest), région frappée l'an dernier par un meurtrier séisme. (AFP, 18 août 2000)

Manifestation contre le futur système carcéral

 Une trentaine de personnes ont été interpellées le 19 août lors d'une manifestation à Istanbul pour dénoncer le futur système carcéral turc qui prévoit des cellules au lieu de dortoirs, a rapporté l'agence Anatolie.
 Une cinquantaine de personnes, membres d'une association de solidarité avec les détenus, ont entamé un sit-in dans une rue piétonne, dans la partie européenne de la ville, pour dénoncer les projets du gouvernement de réformer le système carcéral.
 La police a demandé aux manifestants de mettre un terme à leur action et est ensuite intervenue pour les disperser à la suite de leur insistance de lire un communiqué de presse, a précisé l'agence.
 Une trentaine de manifestants, dont des femmes âgées, ont été interpellés, a ajouté l'agence.
 Le gouvernement prévoit dans les semaines à venir d'inaugurer plus d'une dizaine de prisons dites "de type F" dans plusieurs villes, comprenant uniquement des cellules qui ne peuvent abriter plus de trois détenus à la fois, dans le cadre d'une réforme du système carcéral.
 Cette réforme est contestée par les détenus et dénoncée par les organisations de défense des droits de l'Homme.
 En Turquie, les détenus vivent pour la plupart dans des dortoirs de dix à 60 personnes, ce qui favorise les fréquents soulèvements au dénouement parfois sanglant. (AFP, 19 août 2000)

Meetings for peace and labour rights prevented

 Izmir Governorate did not give permission for the "Labour-Peace-Democracy" meeting planned to be held by Freedom and Solidarity Party (ÖDP), Labor Party (EMEP), People's Democracy Party (HADEP) and Socialist Power Party (SIP) in Izmir on the occasion of First September World Peace Day.
 Earlier, Diyarbakir Governorate prohibited the meeting to be held by the HADEP in connection  with the 1 September Peace Day in Diyarbakir. (Cumhuriyet, August 27-Evrensel, August 30, 2000)

Pressures on the HADEP in Istanbul

 Eleven people were detained during a raid by soldiers on Kartal (Istanbul) District Organisation of the Peopleís Democracy Party (HADEP) on 29 August.
 Ten of the detainees were released the same night, whereas District Chairperson Münir Düzgün was reportedly still in detention. HADEP Istanbul Provincial Organisation Chairperson Mahmut Sakar, who participated in a panel held in connection with the First September World Peace Day at Yilmaz Güney Hall in Ankara on 29 August, was detained after the panel was over.
 Mahmut Sakar was reportedly detained on the grounds that he did not testify in the two trials launched against him.
 Sakar who was released the same night was detained again at Ankara Security Directorate where he went to testify on 30 August. (Yeni Gündem, August 31, 2000)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Ankara's Attempts to Censor Photo Exhibition

 Turkish authorities objected to the inclusion of a video film and texts about the torture of Turkish youths in Manisa in 1995 as part of an Amnesty International (AI) exhibit on human rights at Expo 2000 world fair in Hannover.
 The three-minute video film and texts about the Manisa case disappeared for a day from the AI exhibit at Expo 2000 after Turkish officials sent a letter to the deputy commissar general of Expo requesting their removal.
 But AI threatened to withdraw its exhibition from Expo 2000 altogether if the attempt to censor it was upheld, and received the support of German politicians, church representatives and businessmen. Thereupon the theme park's director, Martin Roth, reinstated the video film and the texts that had been papered over. The film and the texts deal with the detention and torture of a group of Turkish youths in December 1995 in Manisa.
 After the incident, AI spokesman Uwe Kirchner said: "Human-rights violations of this sort are a daily occurrence in Turkey. Nobody who is detained in a Turkish police station is safe from torture and abuse, not even children. The Turkish authorities seldom investigate accusations of torture. If torturers nonetheless have to answer for their actions before a court of law, they are acquitted as a rule. In view of this situation, it would be a slap in the face of the victims if Turkey were allowed to present itself at Expo - with the massive support of the organizers, i.e. their host country Germany - as merely a beautiful vacation spot."  Visitors to the exhibit are invited to send their protests via fax directly from the exhibit to the governments guilty of the documented human-rights violations. About 8,000 visitors have taken advantage of this opportunity to date. (Amnesty International, 13.7.00; Tageszeitung, 15.7.00; CNN, 21.8.00)

Kurdish journalist attacked by pro-military columnist

 Norwegian Forum for Freedom of Expression (NFFE) is greatly disturbed by the content of the article "Kürtcülerin Kibris ihaneti", written by the columnist Emin Cölasan in the Turkish daily Hürriyet, on 21 July.
 In the article, Mr. Cölasan attacks Kurdish journalist Roni Alasor and accuses of him being "a traitor and an enemy of the Turkish people." Mr. Alasor, who holds Norwegian citizenship, has recently published a book about the conflict on Cyprus and the Turkish army's violations during the occupation in 1974.
 The columnist Emin Cölasan is known to have close connections to some of the most influential Turkish generals, and frequently attacks opposition figures and intellectuals arguing for a more democratic development in Turkey. A number of persons have been named and accused for their points of view by Mr. Cölasan in his column, and have later faced trials, imprisonment and even torture.
 Among these are the known writer Musa Anter, who was accused several times by Mr. Cölasan in his articles and killed in 1992, and the former president of The Human Rights Association, Mr. Akin Birdal, who was accused for being "an enemy of Turkey" by Mr. Cölasan in his column in Hürriyet. He was attacked in his office by right extremists and shot with ten bullets in May 1998. He was lucky to survive.
 NFFE finds it outrageous that the journalist Emin Cölasan, in the name of freedom of expression, accuses persons with critical views for "being enemies of Turkey", thereby stigmatizing and exposing them to the danger of reprisals and of being killed. (NFFE/IFEX, August 2, 2000)

Yeni Gundem Petitions European Court on Regional Ban

 The daily 2000'de Yeni Gundem may be reaching its readers in Van, but it is still banned in the otherprovinces where OHAL [state of emergency] is still in force.
 The owners, the writers, the employees, and thereaders of the newspaper, which was banned according to a decision adopted by the OHAL Governor's Officeon 2 June 2000, have petitioned the European Court of Human Rights [ECHR] to have the OHAL ban imposedon the newspaper lifted.
 The ban imposed on the 2000'de Yeni Gundem newspaper in the OHAL provinces is the subject of a petitionsubmitted to the ECHR.
 The petition submitted by newspaper owner Mehmet Emin Yildiz, its editor-in-chief Ragip Zarakolu, its writers, and a reader ask for the ban to be lifted.
 The petition submitted via lawyer OzcanKilic stresses that the ban imposed on the newspaper violates many articles of the European Human RightsConvention, including the right to be informed and the right to express one's thoughts, which Turkey pledged toabide by.
 Explaining that according to the OHAL laws, the petitioners do not have the right to apply to the domestic legalsystem to oppose the ban, Kilic said that they do not even have the right to learn the reasons for the ban.
 Noting that the ban is a regional measure and the newspaper is being discriminated against, Kilic remarked thatthe ban on the dissemination of the newspaper also restricts the income from sales, advertisements, andannouncements, and incurs financial loss.
 Kilic asked the court to determine the injustices inflicted by Turkeyon the newspaper, to cover its losses, and to pay the expenses. (Medya TV, August 2, 2000)

Radios and TV Channels Closed

 The demand of Özgür Radyo, a private radio channel broadcasting in Istanbul, whose broadcast was stopped by the Radio and Television Supreme Board (RTÜK) for one year, of the halt of the implementation was refused.
 The lawyers of the radio had applied to Ankara Administrative Court No.3 and demanded the halt of the implementation and cancellation of the court decision, but the court refused these demands.
 The broadcast of the radio had been stopped because of playing Austrian Workers March, which is included in an album by Group Kizilirmak, under Article 4/g of the law numbered 3984 referring "the broadcasts inciting the society to violence, terror and ethnic discrimination and hatred among people."
 The RTÜK also closed Kral TV for 3 days, Radio ONEY, and Flash FM, broadcasting from Ordu, for 15 days each.  (Evrensel, August 3; Yeni Gündem, August 28, 2000)

Newspapers and Journals Confiscated

 Istanbul SSC confiscated the issue of Milli Gazete (National Gazette), known with its affinity to the Virtue Party (FP), dated 2 August. The newspaper was reportedly confiscated due to an article by Sadik Albayrak, a columnist with the newspaper, criticising "the law decree on the dismissal of the civil servants," and to an article by Resul Tosun, also a columnist with the same, related to "the law decree on the work of the prostitutes."
 Istanbul SSC also confiscated the latest issue of the journal Partizan, on the accusations of "dissemination of separatist propaganda" in some of the articles. (Evrensel-Yeni Safak, August 3, 2000)

Newspaper employee burned herself

 Esen Aslan (19), a staff working in the Izmir Office of the journal Özgür Halk, who had burnt herself in Kadifekale, Izmir on 28 July, died at the Yesilyurt State Hospital on 3 August.
 Aslanís lawyer Mustafa Rollas stated that Aslan had been handcuffed to the bed at the hospital and guardians and gendarmes had been continuously going in an out of her room in spite of the danger of infection. (Yeni Gündem, August 4, 2000)

Film Show Prevented in Kurdish provinces

 The "Hello Cinema" project initiated by the Ankara Union Theatre (ABT) in the 12 cities in the East and Southeast with the support of the municipalities was reportedly prevented.
 Gül Göker, an executive with the ABT, stated that they asked the Governorateís permission to make a film show in Bingöl at two places but couldnít get permission for any of them "for security reasons."
 Göker stated: "They are trying to put us off. They are trying to exhaust us without taking the risk of ban. The films were shown to 15 thousand people in the city stadium of Batman and there were no problems."
 Göker said that the show was not permitted in Bismil and Ergani on the ground that "municipalities of HADEP took part in the organisation."
 Göker also said: "The Bismil District Governor told us 'we donít recognise those who opened fire at us yesterday.' When I told him that the Mayors were chosen by the public and that we had to co-operate with the local administration for such organisations he said: 'If you involve the municipality in this business I will definitely ban it'" (Cumhuriyet, August 4, 2000)

IHD chairwoman Eren Keskin on Trial for an interview

 A trial was launched against Eren Keskin, Human Rights Association (IHD) Istanbul Branch Chairperson, on the grounds of "insulting the army" in her interview published in the Cuma journal, a pro-Islamic publication.
 The trial was launched by Bakirköy Public Prosecution Office upon the demand of the General Staff Command.
 It was stated that in the interview published in the 12-18 November 1999 issue of the journal, Keskin said the following:  "Whenever objections and demand of right increase, the real directors of Turkey interfere... As a principle, the determining power in Turkey is the General Staff. They do determine. The structure of Turkey... In order to continue this antidemocratic structure they want no expansions and they definitely need enemies. Their enemies will either be Kurds or leftists or Islamist ?although they are not left much..."
 At the trial, up to 6 years of prison sentence was demanded for Keskin under Article 159/1 of the Turkish Penal Code.
 Mehmet Özen, editor-in-chief with the journal and Ramazan Gözübüyük, the reporter who made the interview, will also be prosecuted in the same trial. (Yeni Gündem, August 7, 2000)

Violations of press freedom in July 2000

 The following is the recent RSF report on the violations of press freedom in Turkey in July 2000:
 Three journalists prosecuted
 On 11 July, Servet Ünsal, owner of the regional radio station Ekin Radyo, and Askin Palali, the station's news director, were heard by the court of Ankara. They are accused of having "insulted through the press" the Minister of Justice, by suggesting in an ironic tone that he "suffered from prostate problems."
 On 21 July, Ahmet Coban, editor in chief of the newspaper "Açik Sayfa" and lawyer, appeared before a court in Istanbul. Accused of "insults and mockery of a court", he risks a sentence of one to six years in prison. In February 2000, as part of an investigation into the "corruption of judicial power", his newspaper published an ironic article entitled "There is no corruption in the justice system", produced with a contribution from the bar of Istanbul. According to this investigation, a large majority of the courts are affected by corruption. The judge is contemplating charging the article's author, Adnin Ekinci. The next hearing is set for 13 September.
 Eight journalists detained
 On 8 July, Yasemin Varlik, reporter for the daily "Sabah", was detained in the Okmeydani neighbourhood while she was covering the funeral of a former political prisoner. The journalist was released a few hours later.
 On 19 July, Kemal Önder, reporter for the daily "Star", Murat Akan, reporter for the press agency "Cihan", and Mühacit Akagündüz, cameraman for the same agency, were detained by police in front of the court house in Bakirköy (Istanbul) while they were covering the arrival of two defendants accused of rape. Taken to the police station, they were released shortly thereafter.
 On 29 July, Esen Isil, Durul Gür, Celal Cimen and Özgür Gülbir, reporters with the production house "Case production", were detained by police with twenty-two other people inside the Mesopotamia Cultural Centre in Istanbul. The four journalists were producing a report on the city of Istanbul for the Franco-German television station Arte. Taken to the department of security in Istanbul at the end of the afternoon, the journalists were held until 7 p.m. No explanation was provided by the authorities.
 Five media outlets suspended
 On 5 July, the audiovisual council (RTÜK) ordered a one-year suspension, starting on 31 July, of Özgür Radyo, an Istanbul radio station. It charged the station with having cited a verse by a Turkish poet, Ataol Behramoglu, during a show broadcast on 1 May: "The dying men are multiplying / I exhaust myself by killing them / We prepare ourselves for the bloody combat / Our flag of socialism ahead / Raise the flag / Even higher." The radio station is accused of "inciting violence and hatred" according to Article 4 of Law 3984. The poet Ataol Behramoglu contested this decision, explaining that "this verse, written thirty years ago, appears in all the new editions of my books."
 On 12 July, Kral TV, Show TV and InterStar, three national television stations, were suspended for a day on a decision of RTÜK. The three stations are accused of "undermining general morale, the tranquillity of society and family values" for having broadcast and spoken at length about a saucy song.
 On 27 July, InterStar was suspended for a day by the RTÜK, for shows broadcast on 22 and 23 April in which a model undressed.
 On 27 July, the radio station Izmir Demokrat Radyo was suspended for a year, starting on 28 March 2001, on a decision by the RTÜK. The station is accused of "inciting violence, terror, ethnic discrimination and hatred" for broadcasting a song by the extreme left group Yorum on 8 March.
 Since 1 January, the RTÜK has imposed 3,288 days of suspension on 22 radio and 26 television stations. For the month of July, it ordered 924 days of suspension.
 Media seized
 On 22 July, an edition of the pro-Kurd weekly "Roja Teze" was seized on order of the public prosecutor of the State Security Court of Istanbul for "propaganda of a terrorist organisation" and "separatist propaganda". On 21 July, the newspaper published three articles that mentioned the Kurdish question.
 In addition, RSF continues to call for the immediate and unconditional release of journalists Yalçin Küçük of the left-wing weekly "Hepileri", arrested on 29 October 1998, and Hasan Özgün of the extreme-left daily "Özgür Gündem", arrested on 9 December 1993.
 The organisation demands a fair and equitable trial for journalists Asiye Zeybek Güzel of the extreme-left weeklies "Isçinin Yolu" and "Atilim", arrested on 22 February 1997, and Nureddin Sirin of the Islamist weekly "Selam", arrested on 6 February 1997. (RSF/IFEX, 9 August 2000)

"Roja Teze" Closed Down for Two Weeks

 The weekly newspaper "Roja Teze", which is published in Kurdish and Turkish, was closed down for two weeks on 11 August. The decision was taken on 15 June by the Ninth Chamber of the Court of Appeals on the grounds that an article in issue Nr. 6 entitled "The Old System and the Kurds" had, in the court's opinion, disseminated "separatist propaganda" and violated "the indivisible unity of the country and the nation". (Roja Teze, 11.8.00)

New campaign for freedom of expression

 The Spokesperson of the FFFOX, Sanar Yurdatapan, on August 12, 2000, informed the world of opinion of the new initiative for freedom of expression. We reprint the full text of the call.
 Dear friends,
 In our latest mail (of 31.07.2000), we had informed you about an appeal for a new campaign titled "Freedom of Expression : For All". The signature campaign ?supported by many NGOs including 4 political Parties- starts on 14.08.2000.
 Contributers accept to put their names among the collective publishers of new a book titled "Freedom of Expression : For All" which contains the statements of 5 prominent people from different political sides and caused them to be sentenced to imprisonment:
 Prof. Necmettin Erbakan (President of banned RP Welfare Party ? Now FP Virtue Party),
 Mr. Hasan Celal Guzel (Former Minister of State, Minister of Education and founder and president of YDP Rebirth Party,)
 Murat Bozlak (Former president of HADEP, Pro- Kurdish party),
 Akin Birdal (Former president of IHD- Human Rights Association, now in prison), and
 Esber Yagmurdereli (Lawyer and poet, initiator of ì1.000.000 Signatures for Peaceî campaign, in jail).
 (Article 162 of Turkish Penal Code: Re-publishing an article which is defined to be a crime, commits a new crime. The publisher must be sentenced equally as the writer. The publisher is still responsible even though he/she quotes that he/she disagrees with the content of the article).
 The signature campaign will end on 20.09.2000 and the book will be printed during the last week of September. On 01.10.2000, the day that the Parliament will open after the summer holiday, a mission of 5-6 prominent people will visit the Parliament and leave 550 copies of the book, one for each MP.
 The same mission will visit the President, Prime Minister, Presidents of the Parliament, Constitutional Court and Supreme Court of Appeal and ask them to contribute.
 Many of you will remember "Gathering in Istanbul for FOX" which we realized on March 1997, in co-operation with PEN INT. and A.I.
 Now we are planning to realize a similar ?and bigger- meeting.
 The probable time can be either 4-6. or 15-17 of October 2000. (Will be fixed within a week and we will inform you again.)
 We are planning to welcome 2 prominent people from 20 different countries. One, a famous writer or representative of PEN and the second, another prominent person from a different profession. (Such as music/film artists, lawyers, academicians, unionists, sportspeople, etc.)
 In addition to the former schedule -meetings with the press, writersí organizations, Bar Association, studentsí organizations-, we will organize new meetings according to the professions of our guests. For example a special meeting in a theater, if we have a prominent artist or director among our guests.
 Principally, the tickets are to be paid by the organization sending its representative and the rest - hotels, travel in Turkey and accomodation - will be in our responsibility.
 We will be very happy to take a quick response telling if you are able to co-operate for this project and if yes, your opinion, critics and concrete offers. (Proposed names for our guest-list.)
 Thanking in advance for your interest and hoping to hear from you soon,
 Yours faithfully,
 Sanar Yurdatapan (Spokesperson FFFOX)

Writer and Publisher on Trial

 The trial launched against writer Turan Feyzioglu and publisher Mustafa Demir on the charges of "making propaganda for an illegal organisation and separatism" in the book ìIBO-Ibrahim Kaypakkayaî which is a biography of the founder of Turkish Workersí Peasants' Liberation Army (TIKKO), commenced at Istanbul SSC on 14 August. Turan Feyzioglu stated that his book was based on the information and documents that were published before and that he only gave information in the book and did not disclose his own thoughts. (Cumhuriyet, August  15, 2000)

MED TV Announcer on Trial

 The trial launched against Hüsnü Cemal Arslan (19) one of the Med TV announcers continued at Erzurum SSC on 15 August. Arslan who was 3 months pregnant stated that she wanted to benefit from the Repentance Law. (Milliyet, August  16, 2000)

Evrensel's chief editor on Trial

 A trial was launched against Fatih Polat, editor-in-chief with the daily Evrensel and Bülent Falakoglu, responsible editor-in-chief with the same, on the charges of "insulting the army" in the article entitled ìDemocracy under Protectionî in the 21 April issue of the daily, under Article 159 of the Turkish Penal Code.
 Bakirköy Public Prosecution Office launched, same day, four other trials against Bülent Falakoglu. In these trials Falakoglu is accused that "the army and the Parliament was insulted" in the articles entitled "Zeal of Being a Subcontractorî dated 8 March and "Marvellous Logic" dated 3 April by Ahmet Yasaroglu, and article entitled "Lie of National Will" dated 2 April by Cihan Soylu. (Evrensel, August 24, 2000)

Journalist Nadire Mater tried for her book

 Turkish journalist Nadire Mater, who is standing trial for "insulting" the powerful Turkish military in a book of interviews with former conscripts who fought in the civil conflict in southeastern Turkey, presented her defense before a four-judge panel at the Beyoglu criminal court in Istanbul.   "The truth is plain to see. Banning the truth does not eradicate it," Mater said before the judges in a small courtroom packed with local journalists and supporters, including CPJ board member Peter Arnett and Middle East program coordinator Joel Campagna.
 "Preventing [the conscripts] from talking does not stop the anxiety of mothers, fathers, wives, and girlfriends, who try to hide tears as they see them off at bus terminals."  Mater, a free-lance journalist with Inter Press Service (IPS), was charged last September on two counts of "insulting the Turkish military," a crime under Article 159 of the Penal Code. The prosecution was initiated at the behest of the Turkish General Staff. If convicted, she faces between two and twelve years in prison. Her publisher Samih Sokmen, also charged in the case, faces a possible fine.
 The charges against Mater stem from her authorship of Mehmed's Book: Soldiers Who Have Fought in the Southeast Speak Out.
 First published in April 1999, the book consists of interviews with 42 retired Turkish soldiers who fought in the civil conflict in southeastern Turkey, where the government has been fighting a bloody war with Kurdish insurgents for much of the last 15 years.
 "Her writings are in the great tradition of war correspondence in that she tells the personal stories of soldiers, stories that until now had been concealed from the Turkish people," said Arnett, a Pulitzer Prize-winning war correspondent best-known for his coverage of the Vietnam War and the 1990 Gulf War. (CPJ/IFEX, August 24, 2000)

Yeni Gündem distributors beaten

 Police officers detained Kemal Acar and Idris Yilmaz, Adana distributors with the daily Yeni Gündem, at Barbaros Quarter on 26 August. Acar and Yilmaz were reportedly taken to Hürriyet Police Station, and beaten and threatened by the police officers, for not distributing the daily. Acar and Yilmaz were later released.
 The police raided Ankara Office of Vatan journal on 30 August. Five people were detained during the raid, including Esra Özkan, Ankara responsible person of the journal.
(Yeni Gündem, August 27, 2000; Cumhuriyet,  September 1, 2000)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

Une quarantaine d'officiers expulsés de l'Armée turque

 Le Conseil militaire suprême turc a décidé d'expulser de l'armée une quarantaine officiers et sous-officiers pour activités liées à des groupes islamistes, d'extrême droite et d'extrême gauche, a indiqué le 2 août la presse turque.
 La décision a été prise le 1er août, au premier jour d'une réunion de trois jours du conseil.
 Ces dernières années, l'armée turque a expulsé des centaines d'officiers, la plupart accusés de lien avec des groupes islamiques extrémistes. Le fondamentalisme musulman est considéré par les militaires turcs comme la menace principale pour la République laïque.
 Les décisions du Conseil sont irréversibles et les officiers expulsés n'ont pas le droit de faire appel.
 Le Conseil devait par ailleurs nommer un nouveau commandant de l'armée de terre et de la gendarmerie (corps armée), les titulaires, respectivement les généraux Atilla Ates et Rasim Betir, partant à la retraite le 30 août.
 Selon la presse, le général Hilmi Ozkok deviendrait chef de l'armée de terre et le général Aytac Yalman celui de la gendarmerie. (AFP, 2 août 2000)

Scientists Condemns Sale of US Helicopters to Turkey

 In a public statement released on 4 August, the Federation of American Scientists strongly criticized Turkey's decision to order 145 King Cobra attack helicopters from the US firm Bell Helicopter Textron, a deal worth about $3.5 billion. The Turkish government has now begun negotiations with the firm, and the sale could be finalized within the next several months.
 In its statement the organization points out: "Initial criticism of the sale was voiced by human-rights and arms-control groups in 1997, but was matched by forceful industry lobbying, leading the State Department to forge a compromise deal. A marketing license was granted to the US companies (which had submitted tenders to the Turkish government), but the State Department promised to condition approval of an export license - if a US helicopter were to be selected - on specific improvements in Turkey's human-rights and democratic practices.
 "These conditions have not been met. While there has been much discussion of reforms, Turkey has made no concrete progress on human rights, especially vis-à-vis its Kurdish population. The government of Turkey has prohibited all existing legal avenues for Kurds in Turkey to express themselves politically or culturally, including closing Kurdish political parties and arresting Kurdish leaders. More generally, the persecution of other opposition leaders continues at high levels, torture continues with impunity, and the military regularly interferes with the democratic process and the work of elected officials. Journalists and opposition leaders have been silenced through threats and prison sentences.
 "The State Department has reason enough to reject the deal based on Turkey's failure to make the requisite improvements in its human-rights practices. But another strike against the deal is that attack helicopters could contribute directly to future human-rights abuses. In the past, US-supplied aircraft was used against civilian targets. And as Turkey will not permit the US to monitor how US weapons are being used, and military action still continues against Kurdish rebels, future uses could occur."
 The FAS advocated a letter-writing campaign to urge US senators to oppose the helicopter sale until Turkey meets the human-rights benchmarks previously established by the State Department for approval of the sale. In early 1998 the State Department declared that no export license would be granted until significant progress had been reached in seven areas which include an end to impunity for torture, decriminalization of free speech, re-opening of state-closed non-governmental organizations, and ending the state of emergency in the Southeast. (IMK-Federation of American Scientists, 4.8.00)

New Land Forces Commander attacks Islamists

 The newly appointed chief of Turkey's powerful army warned that any concessions to radical Islam would pull the country back to the Middle Ages, newspapers reported on August 26.
 Turkey's military leaders have spearheaded the secular state's battle against Islamic political movements, identifying them as one of the main threats to the republic.  Gen. Hilmi Ozkok, speaking August 25 at his inauguration as army chief, said radical Islamic factions "aim to destroy the successes of Turkey's democratic and secular republic, which is based on the rule of law."
 "It is clear that any deviation or concession on these basic principles will bring this country to the darkness of the Middle Ages," Ozkok was quoted as saying by the Sabah daily. Ozkok's statements come amid a controversy that pits President Ahmet Necdet Sezer against Prime Minister Bulent Ecevit.  (Associated Press, 26 August 2000)

Le chef d'état-major réclame une purge urgente

 Le chef d'état-major des armées turques, le général Huseyin Kivrikoglu, a appelé le gouvernement à procéder d'urgence à une purge des "milliers" de fonctionnaires islamistes, qui selon lui, "sapent les fondements laïcs" de l'Etat, a rapporté le 31 août la presse.
 "L'armée radie ce genre d'individus dès qu'elle des détecte dans ses rangs. Si le gouvernement souhaite que l'administration fonctionne correctement, il devrait faire de même", a-t-il dit à la presse lors d'une réception le 30 août soir, précise le journal Hurriyet.
 "Il y a des milliers de fonctionnaires dans les différents échelons de l'administration qui veulent saper les fondements de l'Etat. Ils se sont même infiltrés dans des positions clé comme gouverneurs", a ajouté le général.
 Ces propos interviennent alors que le gouvernement a annoncé son intention de soumettre au parlement un projet de loi facilitant le renvoi des fonctionnaires soupçonnés d'activités islamistes ou séparatistes.
 Le gouvernement avait tenté dans un premier temps de faire adopter ces mesures dans un décret soumis au président Ahmet Necdet Sezer, mais ce dernier a par deux fois refusé de le signer, le jugeant anticonstitutionnel et demandant que ses dispositions fassent l'objet d'une loi.
 Les autorités turques, sous l'impulsion de l'armée, ont lancé en 1997 une campagne pour tenter d'éradiquer l'islam politique. Son premier résultat avait été la démission, sous forte pression de l'armée et des milieux pro-laïcs, du premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan, en juin 1997. (AFP, 31 août 2000)

La Turquie possède la sixième armée au monde

 Un rapport annuel du Département d'Etat américain [Turkish Daily News du 23-08-00] a placé la Turquie au sixième rang mondial de la liste des pays ayant la plus importante défense militaire.
 Le rapport tient compte de l'effectif de l'armée pour faire son classement.
 La Chine avec 2,6 millions de soldats, suivie des Etats-Unis, de la Russie, et de la Corée du Nord, forment la tête de liste.
 La Turquie avec 820 000 soldats se situe au sixième rang.  Par comparaison la Grèce est au 27ème rang, et la Turquie dépasse de loin des pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Iran.
 Le rapport révèle également que la Turquie se situe au sixième rang des pays importateurs d'armes entre 1995 et 1997. Le premier de cette liste est l'Arabie Saoudite avec $ 31,3 milliards pour la même période, suivi de Taiwan, du Japon, de l'Egypte et du Koweït.
 Un autre rapport, celui de l'ONU sur le développement humain rendu récemment public, avait classé la Turquie au 85e rang.  (CILDEKT, 28 août 2000)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

384 ans de prison requis contre un parrain de la mafia

 Le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul a requis le 1er août un maximum 384 ans de prison contre un des principaux chefs de la mafia turque, accusé d'avoir commandité une fusillade dans un café de la ville, qui avait fait 15 blessés, a rapporté l'agence Anatolie.
 Le prévenu, Alaattin Cakici qui purge actuellement d'autres peines de prison auxquelles il a déjà été condamné, est jugé pour association de malfaiteurs et incitation à 15 tentatives d'homicide.
 L'ensemble de ces chefs d'inculpation est passible de 304 à 384 ans de prison.
 Alaattin Cakici est accusé d'avoir ordonné depuis sa cellule de prison l'attaque d'un café d'Istanbul fréquenté par une bande rivale de la mafia, en mars dernier.
 Quatre autres prévenus sont également poursuivis dans cette affaire et risquent une peine de plus de 300 ans de prison chacun pour les mêmes chefs d'accusation.
 En juin, Alaatin Cakici avait été condamné à cinq ans de prison pour "constitution d'une bande criminelle". Le mois dernier, il s'est vu infliger une peine de trois ans et quatre mois d'emprisonnement pour avoir donné l'ordre d'abattre un journaliste célèbre en 1994.
 Ce parrain de la mafia turque, âgé de 45 ans, avait été extradé en décembre dernier par la France où il avait été arrêté il y a deux ans sur mandat d'Interpol après avoir réussi pendant des années à échapper à la justice turque.
 Paris avait accepté de livrer Cakici à la condition qu'il ne soit pas condamné à mort par la justice turque. D'après cet arrangement, le chef mafieux échappe à un procès pour l'assassinat de sa femme en 1995 et à un autre où il aurait dû répondre du meurtre d'un de ses associés, tué en 1996.
 Alaatin Cakici est en outre impliqué dans un scandale financier lié à la privatisation d'une banque, qui avait mené à la chute du gouvernement de Mesut Yilmaz en novembre 1998. (AFP, 1 août 2000)

Revelations on the role of drug lords in war against Kurds

 For the past six months a former chief of counterintelligence who served in the Turkish National Intelligence Agency for three decades, Mehmet Eymur, has been creating an uproar in the Turkish media with his popular Website, where well-documented reports connect dozens of government officials with drug traffickers, hit men and gun runners in the 15-year war against the Kurds.
 If the former spy were to return home from his self-imposed exile in Washington, he would face criminal charges at home for divulging state secrets. But his disclosures are putting pressure on the government to prosecute officials accused of collaborating with mobsters who trained Kurdish mercenaries to fight Kurdish rebels.
 Western governments have accused successive Turkish governments of laxity in fighting the flourishing drug trade in their country. The US State Department has reported that up to 75% of the heroin seized in Europe last year "transited Turkey, was processed there or was seized in connection with Turkish criminal syndicates". Yet politicians and security officials implicated in drug-related corruption scandals remain untouched. Several were re-elected to parliament last year.
 Eymur denies charges that he is working on the CIA's orders, saying he is seeking only to aid Turkish justice while "waiting for Turkey to become a full-fledged democracy". "If there was even one Turkish official (I could rely on), if he could send me his phone number, I would gladly shut down my Website and call him," he insists. The Website, http://www.atin.org , has had nearly one million visitors since it was launched on 8 March.
 Among other incriminating evidence, the site carries transcripts of the alleged confessions of a Kurdish rebel-turned-informer named Mahmut Yildirim, who has been linked to the slayings of drug dealers and prominent Kurdish intellectuals. Yildirim, nicknamed "Yesil" ("Green"), was promptly freed after telling police interrogators about his connections with top Turkish officials, the site alleges. Though Turkish officials have consistently blamed the drug trade on the PKK, the Turkish state itself is widely accused of having enlisted many mercenaries who killed Kurdish drug dealers and muscled in on their trade. Eymur has claimed that Yildirim shared drug profits with various police chiefs and members of the gendarmerie. Evidence of ties between government officials and Turkish criminals, including drug dealers, emerged in November 1996 after a car crash in the small town of Susurluk killed a police chief, a convicted heroin smuggler and his girlfriend. Sedat Bucak, a Kurdish lawmaker and gang leader, survived the crash and claimed to have lost his memory. A parliamentary investigation into why this unlikely trio was traveling in the same car came to nothing, and critics of the government suspect a massive cover-up (see WIS Nr. 1, 14.1.99). Bucak has been re-elected to parliament. "Unfortunately," Eymur said, "in Turkey, one scandal ends only to be followed by another." (Los Angeles Times, 19.8.00)

Un parrain turc de la drogue arrêté à Istanbul

 La police turque a arrêté à Istanbul un Turc soupçonné d'être le chef d'un réseau international de trafic de drogue lors d'une opération conjointe avec cinq pays européens, a rapporté le 15 août la presse turque.
 Orfi Cetinkaya a été interpellé tôt le 14 août lors d'une descente dans sa luxueuse villa d'un quartier chic de la métropole, réalisée en coopération avec les polices belge, néerlandaise, portugaise, espagnole et allemande, ont indiqué les journaux.
 17 autres suspects, dont le plus proche collaborateur de Cetinkaya, ont été interpellés.
 La police turque traquait Cetinkaya depuis deux ans après son arrestation à Mersin (sud) dans le cadre d'une saisie de 22 tonnes de haschisch. Il avait par la suite été libéré par un tribunal.
 Suite à cette remise en liberté, la police turque et celles des cinq autres pays en question avaient suivi les contacts du parrain turc en Turquie et à l'étranger et effectué des écoutes téléphoniques afin de recueillir des preuves concrètes contre lui, selon le quotidien Radikal.
 Le journal Milliyet pour sa part a indiqué que Cetinkaya, paraplégique depuis une fusillade avec la police en 1988, serait impliqué dans le trafic d'un million de kg de stupéfiants saisis en Turquie et à l'étranger en deux ans d'opérations. (AFP, 15 août 2000)

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

"Separatist" Words Must Be Replaced

 The public relations bureau of the Turkish Ministry of the Interior has begun circulating a new decree to the effect that the certain words and expressions related to the Kurds are to be banned from government communications.
 In the future, the phrase "the people of the Southeast" must be replaced with "our citizens in eastern Turkey". "Southern Kurdistan" and "Kurds from the south", i.e. the UN-protected Kurdish enclave in northern Iraq, must be referred to as "the structures of northern Iraq".
 And Iraqi Kurdish leaders such as Mesut Barzani of the Democratic Party of Kurdistan (KDP) and Celal Talabani of the Patriotic Union of Kurdistan (PUK) must be called "the tribal leaders of northern Iraq".
 The decree is a continuation of earlier attempts to introduce euphemisms in government communiqués in order to avoid using the terms "Kurds" and "Kurdish" - see WIS Nr. 18 (20 May 1999) and 22 (17 June 1999). (IMK-Roja Teze, 4.8.00)

Kurdish Music Cassettes Banned

 The governor of Diyarbakir province recently banned 242 music cassettes, most of them in Kurdish. The governor based his action on an edict of the Ministry of Culture forbidding the production and distribution of the cassettes. A number of the cassettes contain songs of political protest in Turkish. (IMK-Cumhuriyet, 8.8.00)

Study Documents Catastrophic Situation of Kurdish Women

 A scientific research project carried out by the Coordination Bureau for Rural Development of the Turkish Development Foundation and financed by the Bureau of Development for the GAP Region has documented the catastrophic social situation of the women living in this part of southeastern Turkey.
 The Southeast Anatolia Project (GAP) - the largest development project in Turkish history - aims to build twenty-four dams and seventeen hydroelectric power stations along the Tigris and Euphrates Rivers in order to further the economic development of the region through irrigation and energy production for industry.
 The population of the affected provinces - Diyarbakir, Adiyaman, Gaziantep, Mardin and Sanliurfa - is primarily Kurdish. The research project surveyed a total of 3,871 women living in 81 villages in this region and representing 900 households.
 According to the survey, the average age at which girls were married off was 17 years. Of the women questioned, 36.9% were under the age of 15 when they married. 44.7% of the women had married a man from their own tribe and 52.4% had married a relative. The overwhelming majority of these marriages are arranged by the girl's parents and other relatives.
 The women's educational level was very low. 76.4% of the women were illiterate. Of the remaining 23.6%, 6.3% could only read and write, 16.6% had finished primary school and only 1% had attended secondary schools. The GAP project, begun in the late Seventies, has been consistently criticized for its failure to benefit the local population.  The infrastructure has not been improved and any economic benefits have flowed into the pockets not of the local farmers but the large landowners, construction companies and Turkish and foreign investors. (Cumhuriyet, 2.8.00; IMK)

Production Loss in the destroyed Kurdish Villages of Turkey

 At the height of the Turkish government's "dirty war" against its Kurdish population between 1994 and 1998, more than 3,500 Kurdish villages and hamlets were partly or totally destroyed by the Turkish military. An estimated two million inhabitants of the Kurdish regions had to flee their traditional homeland.
 According to the Human Rights Foundation of Turkey (HRFT), the destruction of these villages has resulted in an annual loss of $50,750,000 to the Turkish economy. Most of the refugees have migrated to the slums of the large cities, where they live in extreme poverty under catastrophic social conditions.
 Since the de facto cease-fire between the Turkish army and the militant PKK began in early 1998, the military situation in the Kurdish regions has relaxed day by day. In a press conference at the end of May, the Armed Forces General Staff admitted that the number of armed clashes had fallen to the lowest level since they began in 1984. The number of clashes reached its highest level - 3,300 incidents - in 1994, then decreased to 1,436 in 1995, to 488 in 1999 and to 18 in the first five months of 2000.
 Instead of mounting massive economic and social programs to enable the refugees to return to their homes, the Turkish government has now begun to resettle Kurdish refugees in communities planned by the state - a long-standing dream of Prime Minister Bülent Ecevit. These "defensive villages" or "model villages" are intended to combine the populations of several previous villages and hamlets. One such "model village" was recently constructed in Catak district in the province of Van at a cost of 9.8 million DM. Plans call for the former inhabitants of thirteen destroyed villages and hamlets to move into the new "model village".
 However, the government's plans have not made any provisions for jobs or food production. How the inhabitants of the "model village" are to earn their living is uncertain. Before the destruction of their villages they were economically self-sufficient, raising their own food and tending their livestock. But in the future they may be forced to depend on outside support. The Turkish state's plans are reminiscent of the "defensive villages" constructed by Saddam Hussein in northern Iraq for the survivors of his Anfal campaign directed against Iraqi Kurds. (Anatolia Agency, 25.5.00; Turkish Daily News, 27.5.00; Cumhuriyet, Milliyet, 2.8.00, IMK)

Governor Restricts Kurdish Farm Workers' Right to Work

 The authorities of the Turkish province of Ordu have begun a campaign of harassment against the Kurdish farm workers who come every year from southeastern Anatolia to the Black Sea region to gather the hazelnut harvest. Normally the workers are employed for about 25 days on the hazelnut plantations in Terme (Samsun province), Ünye, Fatsa and Persembe (Ordu province). The families, who come from the primarily Kurdish provinces of Sanliurfa, Mardin and Kars, earn between 3.6 and 4.5 million Turkish lira per day (13 DM to 17 DM) and must stretch this income to cover their annual expenses after they return home. The families must travel about twenty hours on average, crowded into overfilled trucks, to reach the plantations.
 In 1997 Governor Kemal Yazicioglu of Ordu province denied these families the right to travel into the province because of the "security risk" they would pose as potential terrorists. His decree caused a wave of protest in the Turkish media but did not result in the forced resignation or even disciplinary measures against the governor. The edict was eventually lifted in response to the request of the hazelnut growers in 1999.
 This year the harvesters have not been banned from the province, but they are being prevented from doing their work through bureaucratic delays and restrictions and police harassment. Their identification papers are being collected by the plantation owners and handed over to police or gendarme headquarters for review. If these authorities find that a person is under police investigation, he and his entire family are sent home immediately as "security risks". There are long delays in the assignment of camping permits, and the campsites are closed off and guarded by policemen and gendarmes.
 Ahmet Kaya, a worker from Suruc in Sanliurfa province, told journalists: "The drought has forced us to come here. They aren't allowing us to put up our tents. But the work is going to begin in a few days. Urfa is our home, but this is part of our country too. We too are Turkish citizens. I've done my military service. What are these measures for?" Mehmet Celik, also from Suruc, added: "Believe me, I can't even afford to buy bread. What is my family supposed to eat? We're Turkish citizens and we should have the right to travel or work anywhere in Turkey. We've come here to work. They (the authorities) are making everything difficult for us. Our voices should be heard." (IKM-Cumhuriyet, 1 and 5.8.00; Radikal, 5.8.00; Hürriyet, 6.8.00)

Discriminations dans l'accès au fonctionnariat

 Certains députés des provinces kurdes ont dénoncé la "discrimination" à l'égard de leurs concitoyens ayant passé avec succès les examens d'accès au fonctionnariat du 17 octobre 1999. Bien que les examens aient eu lieu au centre de sélection et de placement des étudiants (OSYM) pour éviter tout népotisme ou favoritisme, il a été constaté que certaines institutions publiques n'avaient pas encore employé des personnes, à grande majorité kurdes, sélectionnées par l'examen.
 Pour exemple, Irfan Aydin, jeune Kurde né à Hakkari, avait eu les examens avec 87,16 points et avait été placé par OSYM à Bodrum comme pompier. Mais après avoir parcouru 2000 km avec son diplôme en poche et d'énormes sacrifices économiques de sa famille pour son voyage, le maire de Bodrum lui rétorque qu'il n'avait besoin que de cinq personnes et qu'il a embauché les premiers. Evliya Parlak, député indépendant de Hakkari, saisit à son tour Nedim Kurtoglu, directeur du bureau des personnels du Premier ministre, qui s'est borné à lui conseiller de faire appel auprès du préfet de la région et en cas d'échec auprès de Tribunal administratif.
 Zekeriya Yildirim, avait, quant à lui, obtenu 90,69 points et avait été posté par OSYM comme clerc auprès du régiment de la gendarmerie de Seyyar (Sirnak). Arrivé sur les lieux, un responsable lui fait passer un examen oral et il est ensuite remercié. Ali Mehdi Kurbanoglu et Seyithan Elci, nommés à TEDAS de Diyarbakir (ndlr" l'équivalent turc d'EDF), ont également eu le même sort. Saisi de l'affaire, Hasim Hasimi, député ANAP de Diyarbakir, a déclaré que M. Kurtoglu ne répondait pas à ces appels et que pour le cas de MM Kurbanoglu et d'Elci on lui avait rétorqué que le premier avait été réformé du service militaire et que le second ne l'avait pas encore effectué. "Ils auraient dû exposer les conditions avant les examens. Si la question du service militaire ne les empêchait pas de passer les examens, pourquoi cela poserait un problème lors de leur emploi ? Cela vous fait réfléchir" est-ce qu'ils n'ont pas été écartés à cause de leurs origines kurdes ?" a déclaré M. Hasimi. (CILDEKT, 17 août 2000)

HADEP demonstration barred in southeast

 Turkish authorities have refused the nation"s only legal Kurdish party permission to hold a demonstration in the mainly Kurdish southeast, a local official and the party said on August 24.
 The People"s Democracy Party (HADEP) wanted to hold a rally in support of  peace and democracy in the regional capital Diyarbakir next month. It expected to  draw up to 60,000 people.
 An official told Reuters local authorities had banned the demonstration  because they feared disorder. "We will evaluate the refusal and make a statement  later," said Ali Urkut, head of HADEP"s Diyarbakir branch office.
 HADEP enjoys wide support among the Kurdish population in the region and swept to power there in local elections in April. But Turkish officials suspect it of acting as a front for armed Kurdish movement and the party faces a possible ban.
 Three HADEP mayors from the southeast were arrested earlier this year on charges of aiding armed rebels of the PKK. HADEP campaigns for cultural and linguistic rights for Kurds and a negotiated end to the 15 years of conflict between Kurdish rebels and Turkish forces that has claimed more than 30,000 lives. (Reuters, 24 Aug 2000)

242 cassettes de chanson interdites pour "délit de kurdité"

 Selon le quotidien turc Milliyet du 21 août, le superpréfet de la région sous état d'urgence (OHAL) a interdit 242 cassettes audio, majoritairement chantés en kurde ou encore par des Kurdes. Les autorités turques ont motivé leur décision par le fait que la direction générale des droits d'auteur du ministère de la culture, ait annulé "le certificat de gestion de l'oeuvre".
 Selon le journal, "le plus grand nombre de cassettes interdites en Turquie appartient à Sivan Perwer, qui vit aujourd'hui en Europe et qui chante principalement des chansons sur la nature et l'amour".
 Ahmet Kaya, musicien kurde chantant en turc, voit également ses oeuvres sous le coup de l'interdiction. Le plus étonnant est que des musiciens comme Emin Arbani chantant de la pop music en kurde, se voient également interdits. (CILDEKT, 28 août 2000)

Children held hostage in Turkey due to Kurdish names

 Rojbin is four years old, and Rozerin only two. The basis for the names of both children is the sun that gives light and life to us all. But now these two children, on account of their names, are obliged to remain separate from their parents, thousands of kilometers away. What has befallen Rojbin and Rozerin on account of their names is but the latest and most striking example of the way in which Turkish authorities have no tolerance for anything Kurdish...
 Both children are officially registered with the Bulanik district of Mus province. In 1995, before either child was born, their mother Aysel Azar and their father Savci Azar took refuge in Germany due to the repression in Turkey. A year later, they had a son. This was their first great joy. They gave him the name "Rojbin" ("one who sees the sun") due to, in their words, gratitude to God.
 A second child was born to them two years later. This one, a girl, they named "Rozerin", meaning "the yellow of the sun, or the yellow of gold".
 Pride in names  Rojbin and Rozerin thus became associated with their ethnic identity, which has always been suppressed in Turkey. They are known by these names in the German town of Alfeld, where they live. They are proud of who they are, just as their parents are.
 The years of exile passed, and the Azar family began to long for their homeland.
 The application for political asylum that they made in 1995 was accepted two years later, and Germany thus recognized the Azar couple as political asylees. The mother of the family, Aysel Azar, was given an official travel document "valid for travel to all countries".
 The days, and then the years, pass, but Aysel never travels abroad. The only country to which she would like to travel is the one in which she was born. Despite the official document provided her, she is uneasy, thinking "What might happen if I were to go back"" She says that, in early 2000, when Turkey"s candidate status for the European Union was officially accepted, she finally resolved to visit her native country, and began preparations for a trip there during the summer vacation period. Rojbin and Rozerin were excited at this prospect.
 "These are Kurdish names; we can't register them"
 Aysel Azar, together with Rojbin and Rozerin, boarded an aircraft on 1 July to go to Turkey for a six-week visit.
 When they landed at Istanbul Airport, first their passports were checked, and the police, charging that Rojbin and Rozerin did not have identity cards, gave their mother a written document stating that "These children don't have Turkish identity cards; they can"t go back to Germany without getting such cards." Following these threats, the desire of Aysel Azar and her two children to see their land of origin turned into a nightmare even in their first hours in the country. Based on the document provided her at the airport, Aysel Azar applied to the Bulanik population registry office to have identity cards issued for her children. There she was told that "These are Kurdish names; we can't register them."
 German Consulate: "This is Turkey..."
 She thereupon applied to the German Consulate in Istanbul.  When she explained to consulate officials what had transpired, they were at first astonished, and were unwilling to believe her: "How can such a thing happen"" They then phoned the police at the airport, and were told the same thing as Mrs. Azar. The consulate officials then sheepishly said that "This is Turkey; anything can happen..." Aysel Azar then applied to a lawyer, who told her that "Kurdish names are legal in Turkey; such a prohibition is absurd." But the lawyer"s efforts also proved fruitless. It became clear yet again that Turkey is a state of law, but not of justice.
 "Send for children"s father"
 Aysel Azar, cutting off her vacation, was obliged to return to Germany, leaving Rojbin and Rozerin behind. During her exit from Turkey, police told her that "These children won't go back until their father comes." And so now Rojbin and Rozerin, as a result of their names, are living apart from their parents, thousands of kilometers away...(Kurdish Observer, 30 Aug 2000)

MINORITES / MINORITIES

Le Traité de Lausanne et la liberté des Kurdes

 Voici de larges extraits de l'article de Sükrü Elekdag, ancien ambassadeur turc à Washington, paru le 31 juillet dans le quotidien turc Milliyet, consacré aux obligations turques découlant du traité de Lausanne, signé en 1923, qui consacre la légitimité de la Turquie en droit international  " Je l'avais déjà écrit une fois dans mes colonnes, sous le titre de " Brisons les tabous " (Milliyet 10-09-1999): Selon le traité de Lausanne, tout citoyen turc est libre d'utiliser la langue qu'il souhaite, par exemple le kurde, dans le cadre des émissions de radio ou de télévision ou bien pour des publications écrites. C'était la première fois que cette disposition du traité de Lausanne avait été portée à l'attention du public. Et pourtant, nos médias n'y ont pas donné beaucoup d'échos à l'époque. Cela étant, lors de la visite à Ankara, de Gunther Verheugen, commissaire européen chargé de l'élargissement, la question des publications et des émissions en kurde a été à l'ordre du jour l'année d'après. Et la situation a soudainement changé. De nombreux journalistes ont soutenu que nos citoyens de langue kurde pouvaient bénéficier de ces droits et ont cité des dispositions du traité de Lausanne.
 Cependant, certains de nos amis académiciens, nous ont prévenu que notre " interprétation " du traité était erronée. De plus, il nous a été signalé que tel était le point de vue officiel. C'est pourquoi nous considérons qu'il serait intéressant de soulever à nouveau le sujet.
 Les paragraphes 4 et 5 de l'article 39 du traité de Lausanne disposent: " Aucune restriction ne devrait être imposée dans la libre utilisation par un national turc de la langue de son choix dans les rapports privés, dans le commerce, la religion, dans la presse, ou dans les publications de quelque sorte que ce soit ou encore dans les réunions publiques. Bien que l'Etat dispose d'une langue officielle, des facilités adéquates devraient être mises à la disposition des nationaux turcs parlant une langue autre que le turc pour l'utilisation orale de leur langue devant les tribunaux ".
 Comme on peut le voir, le paragraphe 4 est clair et sans équivoque, ne nécessitant aucune interprétation. Il est vrai qu'il n'y avait aucune référence dans le paragraphe aux média radiophoniques et télévisuels, puisque à l'époque la radio était limitée et la télévision inexistante. Cela étant, le paragraphe devrait être interprété selon notre époque. Ainsi, cela veut dire que tout national turc est libre d'émettre à la radio ou à la télévision dans la langue qu'il souhaite.
 Penchons-nous à présent sur les justifications de nos amis académiciens:
 Comme nous le savons, la section III du traité de Lausanne, sous le titre de " Protection des minorités ", n'accorde le statut de minorité qu'aux citoyens non musulmans. En d'autres termes, la " norme religieuse " (Musulman / non- Musulman) est pris comme le fondement du concept de minorité, et non la race ou bien la langue.
 Dans la section III, les articles 38-44 comprennent des dispositions relatives à la " protection des minorités ". Et c'est l'article 39, paragraphe 4, qui procure " à tout national turc " certains droits, comme cela est cité ci-dessus.
 Nos amis académiciens mettent l'accent sur ce point et soutiennent que le fait de placer cette disposition, aménagée pour garantir certains droits aux citoyens turcs, dans cette section du traité, crée un conflit du point de vue des mécaniques générales du traité de Lausanne. Ils soutiennent également que comme le traité ne reconnaît que les non-musulmans comme des minorités, on ne pourrait aboutir à la conclusion que certains droits (la liberté d'émission et de publication dans la langue parlée) sont accordés à certains groupes qui ne jouissent pas du statut de minorité.
  Nous insistons sur le fait que ce point de vue n'a aucun fondement, en fait la règle générale de l'interprétation des traités est que " le traité doit être interprété en bonne foi conformément au sens ordinaire des termes du traité dans leur contexte et à la lumière de son objet et de son but " (La Convention de Vienne sur les traités, article 31)
 Partant de ce principe, lorsqu'on donne leur sens ordinaire aux termes de l'article 39, paragraphe 4, le sens des dispositions demeure pleinement clair et, par conséquent, ces termes n'ont nul besoin de plus d'interprétation. En fait, les procès-verbaux du traité de Lausanne corroborent ce point de vue.
 La question des minorités a été vivement débattue au cours des négociations de Lausanne. En prenant en considération l'article 5 du Pacte national d'Ankara, qui promet que les droits accordés aux minorités par des traités européens devront être donnés mot à mot aux minorités en Turquie, les Alliés ont longuement essayé d'obtenir de la délégation turque la reconnaissance des minorités sur la base de la race et de la langue
 En fait, il a été décidé au cours de la Première Commission en présence d'Ismet Inönü que les minorités en Turquie devraient avoir les garanties comparables à celles existant dans les traités européens (Première Commission, N° de minute: 14, le 31 décembre 1922)
 Cette décision a été inversée lors de la Sous-commission des Minorités où Dr. Riza Nur représentait la Turquie. Notre représentant a refusé jusqu'au bout le principe de protection des minorités fondé sur la race ou la langue
 Comme on le verra, le traité de Lausanne n'a pas conduit au séparatisme en ne garantissant pas aux Kurdes le statut de minorité. Tout au contraire, il leur a accordé, sur le fondement d'une loi et des droits individuels, le droit d'utiliser leur propre langue dans les publications et des émissions de radio et de télévision, et, dans ce contexte, d'adopter leur propre identité.
 Je pense que cela sera énormément bénéfique si M. Mesut Yilmaz et M. Ismail Cem expliquaient les considérations ci-dessus au peuple turc." CILDEKT, 31 juillet 2000)

Deux conventions ONU signées sous réserves

 Le ministère des affaires étrangères turc a, le 16 août 2000, annoncé la signature par la Turquie de deux conventions des Nations Unies sur les droits de l'homme. Ankara a précisé que qu'il étudiera d'éventuelles réserves à apporter à ces documents en vue de les soumettre au vote du Parlement.
 Selon un communiqué publié par le ministère, "la Turquie a signé le Pacte sur les droits civils et politiques et le Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels le 15 août à New-York." Les deux conventions promeuvent la liberté de pensée, de conscience et de religion, condamnent la torture et garantissent aux minorités la liberté d'expression culturelle et linguistique. Le communiqué indique que le refus d'Ankara de signer ces textes avait conduit à une "désapprobation dans la communauté internationale", et "la non-adoption de ces pactes était considérée comme un défaut pour (le) pays, qui est candidat à l'adhésion à l'Union européenne".
 Le communiqué précise cependant que ces conventions se seront soumises au Parlement pour ratification après une étude approfondie des deux textes en vue d'établir d'éventuelles réserves sur certains articles. Le gouvernement turc a toujours refusé d'accorder aux Kurdes des droits culturels spécifiques, comme un enseignement ou une télévision dans leur langue. Le Parlement semble peu propice à faire des réformes en ce sens d'autant plus qu'il est composé à majorité de nationalistes (DSP), voire d'ultra-nationalistes (MHP).
 Par ailleurs, on sait que la Turquie est co-signataire de la Convention européenne des droits de l'homme ainsi que la Convention contre la torture du Conseil de l'Europe. Ces signatures ne semblent guère gêner le régime turc de violer d'une façon récurrente et massive les droits de l'homme garantis et protégés par ces conventions, quitte à payer de temps à autre, des "dédommagements" symboliques à certaines victimes qui ont le courage, la persévérance et les moyens de saisir la Cour européenne des droits de l'homme. (CILDEKT, 17 août 2000)

Ankara's Attempts to Censor Encyclopedia Article

 Turkish officials put pressure on the management of Microsoft to modify an article in its digital encyclopedia, Encarta, that calls the murder of thousands of Armenians by the Ottoman Empire "the first genocide of the twentieth century". The Encarta article is based on the consensus of most historians that at least 600,000 to 800,000 Armenians were killed by the Ottoman Empire in massacres or as the result of forced deportation. Turkish officials complained to Microsoft about the article's use of the word "genocide" and asked that the article be toned down - a request that Encarta editors initially passed on to the article's authors.
 Prof. Helen Fein, director of the Genocide Institute, told journalists: "What was unacceptable was that they (the Encarta editors) wanted me to insert a counter-story which would make it appear that the Armenian genocide never occurred - that it's simply a fiction, an allegation of Armenians, which is not the case." Another author, Ronald Grigor Suny, said the editors had "indicated that, in fact, there have been some threats from the Turkish government to arrest Microsoft officials in Turkey and even ban Microsoft products."
 When asked, Microsoft denied receiving such threats and the Turkish government denied making them. In the end the revised Encarta article still refers to the Armenian genocide, but says that the Turkish government disputes its existence, adding that many Western nations have no doubt. The article's authors believe their editors were in fact pressured by the Microsoft management. (CNN, 21.8.00)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

Les prix en hausse de 2,2% en juillet, + 56,2% sur un an

 L'inflation a atteint en Turquie 56,2% en juillet en glissement annuel contre 58,6% en juin et 62,7% en mai, avec une hausse des prix à la consommation de 2,2% en juillet par rapport à juin, a annoncé le 3 août l'Institut des statistiques d'Etat (DIE).
 En juin, les prix à la consommation avaient grimpé de 0,7% par rapport à mai. Ils avaient progressé de 2,2% en mai par rapport à avril.
 Candidate à l'entrée dans l'Union européenne, la Turquie a pour objectif de ramener l'inflation à 20/25% fin 2000, 10% fin 2001, puis 5% fin 2002, dans le cadre d'un ambitieux programme de réformes économiques au terme d'un accord conclu en décembre avec le Fonds monétaire international (FMI), qui lui a ouvert une ligne de crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans. (AFP, 3 août 2000)

Un incendie de forêt ravage plus de 1.000 hectares

 Des dizaines de pompiers tentaient le 4 août matin de maîtriser un incendie attisé par des vents violents dans la région de Karaisali (sud) qui a déjà ravagé plus de 1.000 hectares de forêts, a rapporté l'agence Anatolie.
 Trois hélicoptères et une trentaine de camions participent à la lutte contre le feu qui mobilise aussi des volontaires, a indiqué l'agence, citant les autorités régionales.
 La négligence serait probablement à l'origine de cet incendie, qui ne menace pas d'habitations.
 Deux autres incendies se sont déclarés à Manavgat, à quelque 150 km à l'ouest de Karaisali, et à Kusadasi, un site balnéaire situé sur la mer Egée, dans l'ouest de la Turquie, a ajouté l'agence. (AFP, 4 août 2000)

Deuil et amertume pour la commémoration du séisme du 17 août

 Les Turcs ont commémoré le 17 août dans le deuil et l'amertume à l'égard de l'Etat l'anniversaire du séisme meurtrier du 17 août 1999 dans le nord-ouest, avec une veillée, des prières et des manifestations.
 Toute la nuit, la population de la région est restée debout, en hommage à ses morts. Un concert de klaxons et de sifflets s'est élevé à 03H02 (00H02 GMT), heure à laquelle le séisme de 7,4 sur l'échelle ouverte de Richter a ébranlé la région pendant 45 secondes, laissant au moins 20.000 morts.
 A Izmit, épicentre du séisme, une foule crispée a observé une minute de silence, avant d'entamer une ovation, comme pour conjurer le mauvais sort qui avait frappé leur ville. Sanglots et cris se mêlaient. "On ne vous oubliera pas" ou "Vous êtes toujours parmi nous" ont accompagné les applaudissements.
 A Golcuk, les habitants se sont rassemblés près du rivage, en partie avalé par la mer de Marmara, et ont allumé des bougies et des torches. Balcons, lampadaires et arbres étaient parsemées de rubans ou de drapeaux noirs en signe de deuil.
 A Yalova, les habitants ont déposé une couronne au monument aux victimes de la ville.
 La peine tournait parfois à la colère, les survivants se plaignant d'avoir toujours des problèmes de logement, et de ce que l'Etat n'a pas fait assez pour soulager leur misère.
 A Golcuk, bon nombre d'habitants exprimaient leur amertume devant l'état de leur ville, où des terrains vagues rappellent en permanence la catastrophe.
 "Pas grand-chose" n'a changé dans l'année écoulée en matière de secours aux sinistrés, soulignait à Izmit Ethem Saka, 25 ans, sans emploi.
 Le séisme avait aussi ébranlé les autorités, vilipendées pour leur impréparation, l'insuffisance et la lenteur des secours, et détruit le mythe d'un Etat protecteur et tout puissant.
 Un an plus tard, la presse dressait un bilan impitoyable sur l'insuffisance des mesures prises pour les survivants ou pour répondre à un nouveau séisme.
 "Bien qu'un an soit passé, aucune famille n'a été réinstallée dans une maison permanente jusqu'ici", affirmait le quotidien Radikal.
 "Que va expliquer le gouvernement aujourd'hui? Que le nombre des morts et blessés n'est toujours pas clair? Que 42.000 victimes ont passé l'hiver dans des tentes ou des préfabriqués de 20 m2 parce que des logements en dur n'ont pas encore été construits?", soulignait le journal.
 Selon une estimation d'organisations indépendantes du gouvernement, le séisme aurait fait en fait quelque 40.000 morts.
 Sur les 600.000 sans abri officiellement recensés, 147.000 vivent encore dans des préfabriqués et 30.000 dans des villages de tentes, selon les autorités locales.  Le quotidien Yeni Binyil relevait le manque de poursuites judiciaires contre les promoteurs ou entrepreneurs véreux, alors que le non respect des normes de sécurité dans le bâtiment explique en partie l'ampleur de la catastrophe.
 Le président Ahmet Necdet Sezer s'est rendu à Adapazari et a appelé les survivants à cesser leurs critiques pour se concentrer sur l'avenir.
 "Le problème maintenant n'est pas que très peu ou pas assez ait été fait dans la région, mais ce qui peut être amélioré à partir de maintenant", a-t-il dit, leur demandant "encore un peu de patience et de faire confiance à l'Etat".
 Le Premier ministre Bulent Ecevit a défendu le bilan du gouvernement devant la presse, relevant que des équipes de secours spéciales avaient été mises sur pied et une nouvelle législation adoptée pour améliorer la sûreté des constructions.
 Le même jour, un séisme de 4,0 sur l'échelle de Richter a ébranlé la province de Kastamonu (nord), rappelant que la Turquie, traversée par une série de lignes de faille, est condamnée à vivre avec les séismes.
 Aucun dommage matériel ou humain n'a été signalé dans un premier temps.
 Au moins 20.000 personnes avaient été tuées dans le séisme de 7,4 degrés sur l'échelle de Richter, qui avait frappé le nord-ouest industrialisé de la Turquie le 17 août 1999.
 Il avait été suivi en novembre par une secousse de 7,2 avec pour épicentre la ville de Duzce, dans le nord-ouest, faisant plus de 800 morts.
 La Turquie est traversée par une série de lignes de faille et régulièrement en proie à des séismes. (AFP, 17 août 2000)

Infant mortality is increasing

 The infant mortality rate, one of the most important criteria in determining the level of a country's development, increased in the provinces of Kurdistan. Additionally, the difference in infant morality rates between the average for Turkey as a whole and the provinces of Kurdistan, while 7 per thousand in 1993, increased to 19 per thousand in 1998.
 Prof. Sukru Hatun of the teaching faculty of Kocaeli University stressed that urgent measures must be taken in the region for children, and continued: "It can take a long time to carry out economic development in a region... but the children cannot wait for this."
 The results of the 1998 Turkey Population and Health Research, which were just recently released, revealed once again the inequality between the eastern and western regions of Turkey. The study, one of those which is carried out once every five years by the Hacettepe Population Studies Institute, showed that both the rate of infant mortality and the rate of mortality for children under the age of five had increased. Some of the other results of the study were as follows:
 The Turkish infant mortality rate, which was 53 per thousand in 1993, fell to 43 per thousand in 1998. In respect to regions, the greatest decline in infant mortality was seen in Central Anatolia. The infant mortality rate of the Eastern region, on the other hand, increased from 60 per thousand in 1993 to 61.5 per thousand in 1998.
 The rate of mortality of children under the age of five in Turkey in general fell from 61 per thousand to 52 per thousand in the same period. The rate in the Eastern region, however, increased from 70 per thousand to 76 per thousand. The difference in child mortality rates between Turkey general and the East, then, increased from 9 per thousand to 24 per thousand.
 It was determined that 30 percent of the children in the East suffer from malnutrition, while 19 percent suffer from deficient growth. Additionally, the percentage of children who have completed their inoculations dropped from 40.6 percent to 23.9 percent in the aforementioned period.
 Whereas an infant mortality rate of under 10 per thousand is accepted as the upper limit in developed countries, UNICEF statistics show that the country with the gravest rate of mortality for children under the age of five is Sierra Leon with 316 per thousand, while the country with the lowest rate in Sweden with 4 per thousand. Turkey, thus, ranks among the first 75 countries for lowest rate of mortality. While the general picture is therefore good, the Kurdistani provinces, with a rate of 75 per thousand, fall into the same category of health indicators as the most undeveloped countries of the world, such as Bolivia, Zimbabwe, Sudan, and Eritrea.
 Prof. Dr. Sukru Hatun of the Kocaeli University School of Medicine, Faculty of Child Health and Diseases, stated that this study pointed out in a dramatic fashion the effect of the societal inequalities and regional problems on children. Dr. Hatun stressed that urgent measures must be taken to solve societal problems, of which children are the greatest victims. "It can take a long time to carry out economic development in a region... but the children cannot wait for this," Dr. Hatun said.
 Hatun stated that children, most affected by societal problems, must be taken under automatic health guarantees, and said that works could be carried out jointly in the region with the universities. Dr. Hatun continued to say the following: "The Children's Health Convention, which was ratified by the Turkish Grand National Assembly, states that the most impoverished, the most disadvantaged children, who are generally the most neglected, must have first-degree priority whether in the use of available resources or in the efforts to be shown. In accordance with this, the social program that is said will begin in the East and Southeast Anatolian Regions must begin with the children, and an urgent health program must be prepared for these children. The rate of inoculation is falling in the country in general. The National Security Council [MGK] must take this matter up at one of its meetings." (Yeni Binyil, August 23, 2000)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

"Battre sa femme ou pas?" Débat sur l'Islam en Turquie

 Un musulman contemporain peut-il battre sa femme comme le Coran l'y autorise? Le débat fait rage en Turquie à l'heure où le pays tente de se conformer aux critères de respect des droits de l'homme pour adhérer à l'Union européenne.
 La discussion a éclaté lorsque le chef de la Direction des affaires religieuses, émanation d'un gouvernement qui se veut pourtant strictement laïc, a lancé une campagne d'interprétation du Coran en vue de mettre les pratiques islamiques en conformité avec la démocratie et les libertés.
 Or, une fondation religieuse liée à cette Direction a publié un livre dans lequel il est clairement dit qu'un mari a le droit de battre sa femme conformément au Coran, faisant ressurgir un vieux débat.
 "De nos jours, une philosophie qui n'est pas fondée sur les droits de l'homme n'a pratiquement aucune chance de succès et d'approbation au niveau universel", a déclaré Mehmet Nuri Yilmaz dans la livraison d'août du magazine publié par sa Direction.
 "En Occident, Islam rime avec arriération, violence, torture et exclusion des femmes de la vie sociale. La Turquie peut changer cette image", a-t-il assuré, estimant que les pratiques répressives attribuées au Coran découlent d'une mauvaise interprétation de ses versets.
 La Turquie est musulmane à plus de 90%. Sa puissante armée mène une dure campagne contre l'islam politique depuis qu'elle a contraint le premier chef de gouvernement islamiste du pays, Necmettin Erbakan, à démissionner en 1997.
 Les autorités ont rapidement ouvert une enquête début août sur la fondation, qui est maintenant menacée de fermeture.
 Mais cela n'a pas mis un terme au débat sur ce qu'il convient de faire des versets du Coran en conflit avec les valeurs contemporaines et le système légal turc.
 Le livre saint autorise la polygamie et la violence sur les épouses, prohibées par la loi turque.
 "Avant l'islam, les femmes arabes étaient battues à mort. Le Coran a en fait amélioré leur situation en n'autorisant les coups qu'en dernier ressort pour préserver l'unité familiale. Mais on ne peut suivre de tels versets éternellement", a souligné M. Yilmaz dans une interview au quotidien Milliyet.
 "Par exemple, le Coran comporte des prescriptions sur l'esclavage, alors qu'il n'existe plus", ajoute-t-il.
 "Le Coran n'est plus appliqué littéralement dans aucun pays musulman de nos jours. Les gens sont obligés de changer à cause des développements permanents de la vie et de la science", estime Sakir Keceli, auteur de livres sur l'islam relevant que certaines de ses prescriptions sont incompatibles avec la démocratie.
 Dans le cadre de la campagne de Nuri Yilmaz, des experts religieux ont commencé une grande révision des livres sur la vie et les dits du prophète Mahomet, et sur les interprétations des écritures saintes.
 "Nous allons repérer les interprétations et opinions fondées sur des coutumes et traditions dépassées, et mettre en valeur celles qui peuvent aider à résoudre des questions contemporaines", a ajouté M. Yilmaz.
 Il nie que cette initiative soit directement liée à la candidature de la Turquie à l'UE, mais ajoute que cela "ne le perturberait pas vraiment" si elle est perçue comme faisant partie des efforts pour l'adapter aux valeurs universelles sur son chemin vers l'adhésion.
 Sa campagne est approuvée par la majeure partie de la presse. Mais elle est condamnée par les commentateurs des journaux pro-islamiques qui y voient une "absurdité" et "une perte d'énergie pour réformer ce qui est fermé aux interprétations".  (AFP, 10 août 2000)

Les ressources financières des confréries musulmanes

 Les ressources financières des confréries musulmanes en Turquie sont estimées à environ 1,5 milliard de dollars, selon un rapport de la police, cité le 19 août par la chaîne de télévision d'information NTV.
 Les confréries, surveillées de près par l'Etat turc hostile à toute organisation qui pourrait menacer les principes laïcs du régime, possèdent un total de 4.123 sociétés regroupées autour de sept holdings, créés pour la plupart dans les années 90, selon ce rapport.
 Parmi les groupes cités dans le rapport figure notamment celui de Fethullah Gulen, chef d'une puissante confrérie qui est l'une des branches de la secte dite des "Nurcu" (lumière).
 Un mandat d'arrêt a été lancé la semaine dernière à son encontre par la justice turque pour "constitution d'organisation criminelle".
 Fethullah Gulen, 62 ans, est depuis plusieurs années dans le collimateur de la justice turque. Elle avait ouvert l'année dernière une information contre lui sous l'accusation de vouloir renverser l'ordre établi laïc en Turquie pour le remplacer par un ordre religieux.
 La confrérie possède des dizaines d'écoles en Turquie et à l'étranger ainsi qu'un journal, une chaîne de télévision, une agence de presse, une banque et une dizaine d'autres compagnies en Turquie.
 Un autre groupe cité dans le rapport est le Milli Gorus (vue nationale), la branche européenne du parti islamiste de la Vertu (Fazilet), troisième formation au parlement soutenu financièrement par une importante partie de la communauté des ouvriers Turcs d'Allemagne. (AFP, 19 août 2000)

Sous-préfets impliqués dans des activités islamistes

 253 sous-préfets turcs sont impliqués dans des activités islamistes ou soutiennent les mouvements intégristes, selon un récent rapport officiel cité le 24 août par la chaîne de télévision privée NTV.
 Ces fonctionnaires, postés notamment dans les provinces d'Istanbul, Ankara, Erzurum (est), Konya (centre), Kayseri (centre) et Trabzon (nord-est), entravent la lutte contre l'extrémisme religieux dans le pays, estime ce rapport d'un organe officiel qui dépend du bureau du Premier ministre.
 Ces sous-préfets participent aux réunions secrètes d'organisations islamistes, exercent des pressions sur leur personnel qui lutte contre les activités de ces organisations, et les forcent à assister à la prière du vendredi dans les mosquées, affirme le document.
 Nombre d'entre eux obtiennent un rapport médical afin de ne pas assister aux cérémonies organisées lors des fêtes nationales et refusent de serrer la main des femmes, ajoute le rapport. (AFP, 24 août 2000)

Interdiction du port du foulard

 Le port du foulard islamique a été interdit par un décret officiel pour les enseignants et les élèves des établissements privés préparant au concours d'entrée aux universités, rapporte le 28 août la presse turque.
 Ces établissements fréquentés par des dizaines de milliers d'élèves qui veulent réussir leur concours à l'université, sont sommés de se conformer aux normes vestimentaires des autres écoles dépendants du ministère de l'Enseignement où le port du foulard est strictement interdit, précise le journal Milliyet.
 Des mesures disciplinaires seront prises à l'encontre des contrevenants, indique le journal Radikal.
 L'enseignement dans ces écoles sera strictement mixte, ajoute Milliyet.
 Ces dernières années, de nombreux enseignants et enseignantes renvoyés du service public pour avoir porté le foulard islamique en classe ou pour d'autres mesures disciplinaires similaires avaient été recrutés par ces établissements privés où ils étaient tolérés. (AFP, 28 août 2000)

Des islamistes emprisonnés pour propagande sur l'internet

 Une cour de sûreté de l'Etat d'Ankara a condamné  le 28 août 23 islamistes à des peines allant de deux à quatre ans de prison après qu'il eurent publié sur l'internet un manifeste proclamant leur intention de renverser l'Etat laïc turc, a indiqué l'agence Anatolie.
 Les condamnés se sont réclamés d'une organisation extrémiste, le Hizb-ut Tahrir.
 Quatre d'entre eux ont été condamnés à 4 ans et 2 mois de prison en tant que dirigeants d'une organisation illégale et 19 autres ont écopé de deux ans et six mois de prison pour appartenance au groupe, selon l'agence.
 Vingt-et-un suspects ont été acquittés.
 Le parquet a fondé l'accusation sur le contenu du site web de Hizb-ut Tahrir, où le groupe se présentait comme une organisation politique visant à instaurer un Etat islamique dans la région, dont la Turquie serait l'une des provinces, selon Anatolie.
 Le groupe planifiait de prendre les armes dès qu'il aurait trouvé un soutien public suffisant, selon l'accusation.
 Hizb-ut Tahrir n'est jusqu'ici pas connu pour avoir commis des actes de violence. (AFP, 28 août 2000)

Procès contre le chef d'une puissante confrérie musulmane

 Le parquet de la cour de sûreté de l'état (DGM) d'Ankara a intenté le 31 août un procès contre Fethullah Gulen, dirigeant d'une importante confrérie musulmane, pour "constitution d'une organisation afin de renverser l'ordre laïc pour le remplacer par un ordre religieux"
 L'acte d'accusation élaboré par le procureur de la DGM d'Ankara, Nuh Mete Yuksel, requiert jusqu'à 10 ans de prison et une amende contre M. Gulen aux termes d'une disposition de la loi anti-terroriste, a indiqué l'agence Anatolie.
 Celui-ci sera vraisemblablement jugé par contumace, a-t-on précisé de source informée.
 Le procureur accuse la confrérie de vouloir fonder "une dictature théocratique dans tous les systèmes de l'Etat" en utilisant les jeunes qui suivent un enseignement dans les écoles appartenant au groupe où "ils sont soumis à un lavage de cerveau".
 "Il s'agit de la plus importante et puissante organisation en Turquie de caractère fondamentaliste dont les ressources financières sont occultes", précise notamment l'acte d'accusation, cité par Anatolie.
 M. Gulen, 63 ans, se trouve aux Etats-Unis depuis plus d'un an pour un traitement médical. Ses avocats ont récemment annoncé qu'il ne pouvait prendre l'avion en raison de sa maladie.
 L'un des principaux leaders spirituels de la confrérie des "Nurcu" (lumière), il est depuis plusieurs années dans le collimateur de la justice turque.
 "Le groupe Gulen accorde une grande importance à une propagation des principes Nurcu au sein de l'armée", qui se considère comme la gardienne des principes laïcs, souligne l'acte d'accusation.
 Les disciples de Gulen, considérés comme des modérés, ont mis en service plus de 300 écoles et des universités, en Turquie, dans les républiques turcophones ex-soviétiques d'Asie centrale, dans le Caucase, en Extrême-Orient et dans les Balkans.
 Le Premier ministre Bulent Ecevit en personne avait réagi au mandat d'arrêt contre Gulen en exprimant ses regrets "à titre personnel".
 La confrérie possède également un journal, une chaîne de télévision, une agence de presse, une banque et une dizaine d'autres compagnies en Turquie. (AFP, 31 août 2000)

Cour européenne: rejet d'une demande d'Erbakan

 La Cour européenne des Droits de l'Homme a rejeté une demande de l'ancien Premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan de suspendre la peine d'un an de prison à laquelle il a été condamné en Turquie, a-t-on appris le 31 août auprès de la Cour.
 La demande, déposée le 28 juillet dernier, a été rejetée le même jour par la 2ème section de la Cour européenne qui a jugé que les circonstances ne justifiaient pas une suspension de peine, a indiqué à l'AFP l'avocat strasbourgeois de l'ex-premier ministre, Me Laurent Hincker.
 Le défenseur de M. Erbakan, 74 ans, avait déposé une demande en ce sens auprès de la Cour basée à Strasbourg, après que la cour de cassation turque eut rendu sa condamnation définitive, le 5 juillet.
 M. Erbakan, qui ne devrait commencer à purger sa peine qu'au début de l'an 2001, avait été condamné en mars par la cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir pour incitation à la haine raciale et religieuse et remarques pro-kurdes, lors d'une campagne électorale en 1994.
 D'après le code pénal turc, l'ex-Premier ministre islamiste qui avait démissionné en 1997 à la suite d'une campagne anti-islamiste conduite par l'armée, ne passera que quatre mois en prison, mais sera écarté définitivement de la vie politique.
 Au nom de l'ex-premier ministre, Me Hincker a déjà déposé trois requêtes contre la Turquie devant la Cour européenne qui les examine actuellement sur le fond pour juger de leur recevabilité: en mai 1998 contre la dissolution de son parti, en juillet 1998 contre la privation de son droit de participer à une élection, et le 28 juillet pour procès inéquitable (en raison de la présence d'un juge militaire à la cour de sûreté) et violation de la liberté d'expression. (AFP, 31 août 2000)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

New US ambassador: Turkey should improve human rights

 The newly appointed U.S. ambassador to Turkey, Robert Pearson, was sworn in at a ceremony at the State Department in Washington yesterday.
 In his first message to Turkey, Pearson stated that the country should improve its human rights record, the Anatolia news agency reported.
 Pearson took his oath of office by laying his hand on a Bible held by his wife, Maggie. The ceremony was attended by many prominent figures in Washington, including the ambassador of Greek Cyprus to Washington, Erato Kozaku-Markulis, as well as Counsellor-Minister of the Greek Embassy in Washington Aleksios Khristopulos. As Secretary of State Madeleine Albright was in Japan on an official visit, she was represented by Deputy Secretary of State Strobe Talbott.
 Speaking at the ceremony, Pearson said the United States and Turkey were two countries that would build their future on past experiences and rich cultures.
 "Americans understand very well how cultural, economic and democratic pluralism have enriched our system. When I talk to Turks living in the United States, I listen to their hopes about their country. They tell me of Ataturk's words which mean more or less 'We should free our terms of justice, law and institutions of laws which restrict us and which are in line with today's needs'," said Pearson.
 Indicating that a big test now lay before Turkey after it was declared a candidate for European Union membership, Pearson said: "Turkey's longtime dream of being a member of the EU which the United States supports is now closer to reality. However, for this target, both Turkey and the EU have a lot to do."
 Pearson stressed that Turkey should initiate reforms to better its human rights record. He added that he would do his best to further progress bilateral relations between Ankara and Washington, thereby following the path of successful Ambassador Mark Parris, the outgoing U.S. ambassador to Turkey. Commenting on Turco-Greek relations, Pearson said Washington would accelerate its efforts to make Turkey and Greece come closer and to reach a settlement in the Cyprus dispute.
 Stating that Turkey has been a close ally of the United States in the 20th century in the struggle against drug trafficking and weapons of mass destruction, Pearson said Washington has been supporting the Baku-Ceyhan pipeline and trans-Caspian energy corridor projects. He added that the American people felt the suffering of Turkish people deeply last year when the disastrous earthquake shook the country.
 Talbott: Turkey is a vital NATO member
 Speaking after Pearson, Talbott said despite the huge distance between the two countries, Turkey and the United States were very close in terms of history and interests. Stressing the extreme importance Turkey had for NATO, Talbott talked about the support the United States had given to Turkey in its EU bid.
 Pearson is expected to leave the United States for Turkey at the beginning of September.(Turkish Daily News,  August 2, 2000)

Journée turque à l'Expo-2000 sur fond de manifestations

 La Turquie a fêté le 19 août sa journée nationale à l'Expo-2000, alors que des centaines de personnes manifestaient à Hanovre (nord) pour dénoncer la situation des droits de l'Homme.
 Pendant la journée, quelque 500 militants de l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, ont défilé dans le calme, formant un cortège entre le site de l'exposition et le consulat turc.
 "Nous ne voulons pas que les parts d'ombre soient oubliées en cette journée nationale", a affirmé la secrétaire générale d'Amnesty International Allemagne, Barbara Lochbihler. La situation en Turquie "continue d'être préoccupante", a-t-elle ajouté.
 Un groupe de près de 200 Kurdes se sont également pacifiquement réunis près du consulat turc, selon la police. (AFP, 19 août 2000)

Turkish Parliamentarian Denounces Turkey at UN Commission

 The Turkish parliamentarian Oya Akgonenc, who represents Ankara for the Virtue Party (FP), addressed the UN Sub-Commission on the Promotion and Protection of Human Rights in Geneva on 15 May on her government's continuing repressive measures against its ethnic minorities and suppression of freedom of expression and organization. In doing so, Ms. Akgonenc became the first parliamentarian ever to strongly denounce her own country at the United Nations. Her speech released a storm of protest in the mainstream Turkish media, with leading Turkish dailies denouncing Ms. Akgonenc as a "traitor" in screaming headlines.
 Speaking not as a country representative but under the aegis of the German-based Society for Threatened Peoples, Ms. Akgonenc devoted much of her speech to Turkey's violations of the human rights of its Kurdish citizens. She pointed out that during the past three decades 3,428 Kurdish villages have been destroyed and about 2.5 million people have been forced to migrate to other parts of Turkey. Most of the migrant population today lives in poverty without the means of seeking economic recovery. She also criticized the ban on publications, broadcasts and schooling in Kurdish.
 Members of the Turkish permanent mission at the UN reacted furiously to Ms. Akgonec's statement. As soon as she finished speaking, a Turkish diplomat declared: "The Sub-Commission members have been briefed in the past about our citizens who were forced to leave their villages in Turkey's southeast that were under threat from terrorism. We will therefore not touch upon that subject again. The members have also been provided with detailed information on the reforms made in Turkey in the sphere of human rights.  Turkey is a lawful country and everyone enjoys equal rights and responsibilities. No individual, be it a politician or a political party, has the right to violate the laws." (Milliyet, 16.8.00; Society for Threatened Peoples, 23.8.00)

Livraisons de munitions allemandes à la Turquie

 La livraison par une société allemande d'une usine de fabrication de munitions à la Turquie, à laquelle Berlin avait donné son feu vert, a rouvert la querelle au sein de la coalition gouvernementale entre sociaux-démocrates et Verts sur les exportations d'armement.
 Le ministre de l'Economie, Werner Mueller, est monté au créneau le 25 août pour défendre le contrat qui, selon lui, ne contrevient "sans aucun doute" pas à la nouvelle politique du gouvernement liant les exportations d'armement au respect des droits de l'Homme dans le pays destinataire.
 Le conseil de sécurité, l'instance gouvernementale chargée de statuer sur les exportations d'armes sous la présidence du chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder, n'aurait sinon pas donné son autorisation, a fait valoir M. Mueller dans le quotidien régional Die Rheinpfalz.
 La chargée des questions d'armement du groupe parlementaire des Verts, Angelika Beer, a attaqué une décision qui, selon elle, n'est "pas acceptable". Elle a réclamé la consultation systématique des partenaires de la coalition sur les "décisions importantes, afin que le Parlement soit informé et qu'il ne soit pas mis devant le fait accompli à chaque fois".
 La compagnie Fritz Werner a signé le 23 août à Ankara un contrat de 46 millions d'euros avec le ministère turc de la Défense au terme d'un appel d'offre international.
 L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International avait affirmé le 24 août que ce contrat était "un scandale supplémentaire dans la longue liste des exportations d'armements de l'Allemagne".
 La livraison d'armes à la Turquie est un sujet récurrent de friction au sein du gouvernement. Les Verts s'opposent notamment à la livraison de chars Leopard-2 à la Turquie, en avançant bilan insuffisant de ce pays en matière de respect des droits de l'Homme. (AFP, 25 août 2000)

La France construira le premier satellite espion turc

 La compagnie française Alcatel a remporté un contrat pour la construction du premier satellite espion turc, a indiqué le chef d'état-major turc, le général Huseyin Kivrikoglu, cité le 31 août par le journal Sabah.
 Le projet, dans lequel la compagnie israélienne Israel Aircraft Industries (IAI) était en lice, a été attribué à Alcatel, qui a considérablement baissé son offre, descendant à 204 millions de dollars, a-t-il précisé.
 L'ambassade de France à Ankara, interrogée par l'AFP, n'a ni confirmé ni infirmé cette déclaration.
 Le général Kivrikoglu a estimé que la France est "technologiquement supérieure" dans le domaine de la construction de ces satellites, selon Sabah.
 La presse turque avait fait état en juin de la conclusion d'un accord avec IAI pour la construction de ce satellite, information qui avait été démentie par la suite par la voix du ministre turc de la Défense, Sabahattin Cakmakoglu.
 "Deux compagnies qui remplissent nos critères ont été acceptées pour participer à un appel d'offres. Mais rien n'a encore été finalisé", avait-il dit.
 Le Premier ministre israélien Ehud Barak avait plaidé  le 31 août à Ankara en faveur de l'industrie de défense israélienne, qui brigue plusieurs gros contrats avec la Turquie, dont celui du satellite espion, lors d'une courte visite.
 Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de coopération militaire signé en février 1996, qui a provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux.
 La Turquie entend dépenser quelque 150 milliards de dollars sur les 30 prochaines années pour moderniser son armée. (AFP, 31 août 2000)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

Le ministre grec: "La Turquie doit faire des concessions"

 Le ministre grec de la Défense Akis Tsohatzopoulos a estimé le 1er août que la "condition de base pour une évolution positive des relations gréco-turques était qu'Ankara contribue à une solution juste" du problème de Chypre.
 A l'issue d'un entretien avec son homologue chypriote, Socrates Hassicos, en visite en Grèce, M. Tsohatzopoulos a souligné que la condition de base pour une évolution positive des relations gréco-turques était la contribution positive d'Ankara à une "juste solution" du problème de Chypre.
 "C'est une position claire et non-négociable. D'ailleurs cette requête provient aussi de l'Union européenne", a ajouté M. Tsohatzopoulos, pour qui "la Turquie n'a pas de perspective d'adhésion à l'UE, si en même temps Ankara ne fait pas de concessions sur ses positions" à propos de Chypre.
 MM. Tsohatzopoulos et Hassicos ont passé en revue le "dogme de défense commune", un accord signé en 1993 entre les deux pays. Le ministre grec s'est félicité du fait que "le centre de la gestion des crises, un des outils de base de cet accord, est en plein fonctionnement", sans donner plus de précisions.
 Les deux ministres ont indiqué qu'ils ont aussi examiné la question de la candidature de Chypre à l'entrée dans l'UE, ainsi que les dernières évolutions du dossier chypriote à la lumière des négociations indirectes qui se tiennent actuellement à Genève, sous l'égide de l'ONU, entre le Président chypriote Glafcos Cléridès (chypriote-grec) et son interlocuteur chypriote-turc Rauf Denktash.
 La Grèce et la Turquie ont amélioré ces derniers mois leurs relations grâce à la fermeté de leurs ministres des Affaires étrangères Georges Papandréou et Ismail Cem. (AFP, 1 août 2000)

L'absence d'un accord sur l'eau menace l'Irak et la Syrie

 L'Irak et la Syrie sont menacés de pénuries d'eau s'ils ne parviennent pas à un accord avec la Turquie sur le partage de l'eau du Tigre et de l'Euphrate, a estimé le 4 août un journal irakien.
 "Nous constatons que par les projets hydrauliques qu'elle réalise, la Turquie veut contrôler totalement les eaux des fleuves du Tigre et de l'Euphrate, ce qui exposerait l'Irak et la Syrie à la sécheresse et à de graves pénuries d'eau", écrit le quotidien Al-Iraq.
 Selon lui, "l'absence d'un accord avec Ankara sur le partage équitable et l'exploitation des eaux des deux fleuves, menacerait l'Irak et la Syrie".
 "Une action raisonnable et une décision politique sérieuse de la part d'Ankara est nécessaire pour aboutir à un accord garantissant un partage équitable des eaux et permettant l'établissement de (bonnes) relations entre la Turquie et les Arabes", écrit le journal.
 Bagdad et Damas accusent la Turquie de retenir les eaux de l'Euphrate en construisant des barrages, notamment dans le cadre de l'ambitieux projet d'irrigation et de production énergétique de l'Anatolie du sud-est (GAP).
 La Turquie répond qu'elle laisse passer des quantités d'eau suffisantes pour les besoins de la Syrie.
 En mai dernier, le directeur de l'Organisme irakien de la planification Hussein Abdel Moneim a indiqué que Bagdad mettait au point un plan pour faire face à la pénurie d'eau jusqu'à l'an 2015.
 Le Tigre et l'Euphrate prennent leurs sources dans les montagnes turques. Le Tigre coule en Irak après avoir longé la frontière entre la Syrie et la Turquie. Ces deux fleuves arrosent l'Irak du nord au sud avant de former la voie d'eau du Chatt al-Arab, qui se jette dans le Golfe. (AFP, 4 août 2000)

Massacre par l'aviation turque au Kurdistan irakien

 Plus d'une quarantaine de civils kurdes ont été tués et une cinquantaine blessés dans un raid aérien mené le 15 août par l'aviation turque au Kurdistan irakien. "Un camp estival abritant des bergers et leurs familles dans le Kurdistan irakien a été visé par un raid de l'aviation turque qui attaquait des cibles du PKK dans le triangle frontalier entre l'Irak, l'Iran et la Turquie" a affirmé le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK), qui contrôle en partie la région.
 Le PDK a poursuivi en déclarant: "Nous dénonçons cet acte qui a conduit à la perte de tant de vies innocentes, nous demandons qu'une enquête soit ouverte sur l'incident pour que les victimes soient dédommagées".
 Le ministère turc des affaires étrangères a, le 18 août reconnu qu'Ankara avait "mené une opération" contre les militants kurdes du PKK basés au Kurdistan irakien le 15 août et "étudie les allégations" des organisations kurdes.
 De son côté, l'Irak a affirmé le 21 août qu'il était déterminé à "riposter" au raid aérien turc: "L'Irak se réserve le droit de riposter à cette agression à l'endroit et au moment opportuns Nous condamnons vigoureusement ce crime commis par les troupes turques contre des civils irakiens ( ) qui constitue un des maillons d'une chaîne d'agressions menées par Ankara contre l'Irak depuis 1991" a déclaré le porte-parole du ministère irakien des affaires étrangères.
 La région d'Erbil fait partie de la zone d'exclusion aérienne imposée par les alliés à l'aviation irakienne pour protéger la population kurde au nord du 36e parallèle après la guerre du Golfe. L'armée turque lance fréquemment des opérations contre le PKK en violation de toutes les conventions internationales.
 La presse turque aussi bien qu'occidentale est restée quasiment muette sur l'évènement. Quant aux responsables occidentaux ou arabes, ils ont déclaré ne pas avoir suffisamment d'information sur le sujet. En plein mois d'août, et sans doute faute d'images télévisées, le massacre de 40 civils kurdes par l'aviation turque est ainsi passée inaperçu dans l'opinion publique. (CILDEKT, 28 août 2000)

Irak déterminé à riposter au raid aérien turc

 L'Irak a affirmé  le 21 août qu'il était déterminé à "riposter" au raid aérien turc mené la semaine dernière contre le nord du pays, faisant 40 morts et des dizaines de blessés.
 "L'Irak se réserve le droit de riposter à cette agression à l'endroit et au moment opportuns", a déclaré le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle irakienne INA.
 Il a affirmé que "40 Irakiens ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans le raid".
 "Nous condamnons vigoureusement ce crime commis par les troupes turques contre des civils irakiens (..) qui constitue un des maillons d'une chaîne d'agressions menées par Ankara contre l'Irak depuis 1991", date de la guerre du Golfe, a ajouté le porte-parole. (AFP, 22 août 2000)

La coopération militaire entre Israël et la Turquie

 Le Premier ministre israélien Ehud Barak a plaidé le 28 août à Ankara en faveur de l'industrie de défense israélienne, qui brigue plusieurs gros contrats avec la Turquie, lors d'une courte visite où le processus de paix au Proche-Orient a été relégué au second plan.
 "Nous déployons et déploierons tous nos efforts pour assurer que l'industrie de défense israélienne remporte le maximum de contrats", a dit M. Barak lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue Bulent Ecevit.
 "La compétition est dure et il y a plusieurs facteurs qui influencent ces contrats", a-t-il dit, soulignant que son pays mettra tout en oeuvre pour "convaincre" la partie turque "de ce que nous leur avons à offrir".
 Le Directeur général du ministère israélien de la Défense, Amos Yaron, a indiqué à l'AFP que, lors de leur entretien, M. Barak avait assuré M. Ecevit qu'Israël avait "décidé de continuer le dialogue sur tous les appels d'offre encore ouverts" et que son pays était prêt à transférer "la meilleure technologie israélienne" à la Turquie.
 Danny Yatom, conseiller de M. Barak pour la sécurité, a souligné qu'Israël continue d'être "un sérieux candidat pour toutes les offres".
 Israël est en lice pour quatre projets d'armement d'un montant de plusieurs centaines de millions de dollars. Ces projets sont la modernisation de chars M60 de l'armée turque de fabrication américaine, un premier satellite espion turc, des hélicoptères d'attaque, et la vente d'un avion-radar israélien Awacs.
 La compagnie israélienne Israel Aircraft Industries (IAI) est en lice avec le Français Alcatel pour la vente à la Turquie de son premier satellite espion.
 Le consortium russo-israélien Kamov-IAI brigue un contrat de 145 hélicoptères d'attaque, mais la Turquie a annoncé qu'elle avait entamé des négociations commerciales "en priorité" avec la société américaine Bell-Textron.
 Concernant le système Awacs, Boeing et Raytheon (israélo-américain) sont en lice.
 Enfin, le groupe Israeli military Industries (IMI) brigue la modernisation de quelque 170 chars de combat M60-A3 américains de l'armée turque.
 Le processus de paix au Proche-Orient, après l'échec du sommet de Camp David, a également été évoqué : M. Ecevit a souligné que la Turquie attachait une grande importance à la poursuite des négociations afin de parvenir à un réglement juste et durable de la question.
 "Nous admirons les pas courageux de M. Barak en matière de politique intérieure et étrangère", a-t-il dit.
 Lors d'un point de presse à l'aéroport d'Ankara avant de regagner Israël, M. Barak a estimé que "personne ne peut remplacer le rôle joué par les Etats-Unis dans le processus de paix", soulignant également que la Turquie et l'Egypte bénéficiaient de la confiance des parties israélienne et palestinienne.
 Interrogé sur la copération israélo-turque dans le domaine de la défense, M. Barak a dit que les divers projets s'étaient chiffrés à un milliard de dollars ces cinq dernières années.
 "De nombreux projets sont maintenant à l'agenda. Nous voulons bien sûr aller de l'avant dans notre coopération en partageant notre haute technologie et notre expérience avec des nations amies comme la Turquie", a-t-il ajouté.
 La Turquie a signé avec Israël en février 1996 un accord-cadre de coopération militaire, provoquant la colère du monde arabe et de l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux. Elle entretient aussi d'étroites relations avec les Palestiniens.
 M. Barak, arrivé le 28 août matin, s'est aussi entretenu avec le chef de la diplomatie Ismail Cem, le ministre de la Défense Sabahattin Cakmakoglu, et le président Ahmet Necdet Sezer. (AFP, 28 août 2000)

L'arrestation de volontaires turcs se rendant en Tchétchénie

 Le FSB (services secrets, ex-KGB) a annoncé le 31 août avoir arrêté trois citoyens turcs qui tentaient de se rendre en Tchétchénie pour rejoindre les unités du chef de guerre indépendantiste Khattab.
 "Ces trois personnes faisaient partie d'un groupe de 40 personnes recrutées par Khattab pour lutter contre les troupes fédérales", a indiqué à l'AFP un porte-parole du service de presse du FSB à Moscou.
 Le FSB a précisé avoir arrêté Ahmed Gumus Emer, né en 1981, Ilias Kush, né en 1975 et Molla Hasan Yldyrymer, né en 1972 alors qu'ils tentaient de passer de Géorgie en Tchétchénie, via l'Ossétie du nord et l'Ingouchie, avec l'aide d'une ressortissante russe, S. Sioukaïeva.
 Les trois Turcs ont été inculpés pour "franchissement illégal de la frontière", a-t-on ajouté de même source.
 En février dernier, un Turc accusé par Moscou d'avoir combattu avec les indépendantistes tchétchènes, Ali Iama, 33 ans, avait été arrêté près de Grozny.
 En avril, 13 citoyens turcs avaient interpellés en Tchétchénie par les Russes, puis expulsés vers la Turquie.
 Ces Turcs, qui affirmaient être venus étudier le Coran en Tchétchénie, se trouvaient en situation illégale en Russie, selon le FSB qui avait reconnu ne pas disposer d'informations sur leur éventuelle participation au côté des indépendantistes à des combats contre les Russes.
 Moscou dénonce régulièrement la présence dans les rangs des indépendantistes tchétchènes de volontaires étrangers, des musulmans de pays arabes en général.
 Le 13 juillet, un Chinois d'ethnie ouïgour (population musulmane) accusé d'avoir rejoint les forces indépendantistes tchétchènes a été arrêté par le FSB puis livré à la Chine qui recherchait ce militant de la cause ouïgoure, une minorité ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) en rébellion contre Pékin. (AFP, 31 août 2000)

IMMIGRATION / MIGRATION

Interpellation massive des immigrés en Turquie

 o Les forces de sécurité turques ont interpellé le 14 août 250 candidats à l'immigration clandestine dans les provinces d'Edirne, frontalière avec la Grèce, et de Van, frontalière de l'Iran, a rapporté l'agence Anatolie.
 116 immigrants illégaux --90 Irakiens et 26 Afghans-- ont été interceptés à Van et 134 autres, pour la plupart des Irakiens, Palestiniens, Pakistanais et Bangladeshis, à Edirne, a précisé l'agence.
 Toutes ces personnes voulaient se rendre en Grèce afin de passer ensuite dans un pays de l'Europe de l'Ouest, a précisé l'agence, ajoutant qu'ils seraient expulsés. (AFP, 14 août 2000)
 o La police turque a interpellé 104 immigrants clandestins entassés dans un camion venant du nord de l'Irak dans la province de Gaziantep (sud-est).
 Les clandestins, dont la nationalité n'a pas été divulguée, ont été interpellés lors d'un contrôle de routine à Nurdagi.
 Les immigrants ont indiqué qu'ils avaient l'intention de changer de véhicule une fois arrivés à Istanbul pour tenter de gagner l'Europe. (AFP, 16 août 2000)
 o Les forces de sécurité turques ont interpellé 145 immigrants clandestins venus d'Irak et d'Iran lors de deux opérations séparées dans la province de Van (est), a indiqué le 18 août l'agence Anatolie;
 Cela porte à plus de 550 le nombre d'immigrants clandestins interpellés en une semaine en Turquie.
 Quatre-vingt-treize Irakiens ont été appréhendés lorsque les forces de sécurité ont détecté à l'aide de caméras thermiques un groupe qui marchait vers la ville de Gurpinar, à 20 km au sud de la ville de Van.
 Trente-trois Irakiens et 19 Iraniens ont été retrouvés cachés dans la maison d'un petit village près de Baskale, à 25 km de la frontière iranienne, selon Anatolie. (AFP, 18 août 2000)
 o Les forces de sécurité turques ont interpellé, les 18 et 19 août, 136 immigrants clandestins lors de trois opérations séparées dans les provinces de Duzce, Izmit et d'Edirne (nord-ouest).
 Un premier groupe de 61 candidats à l'émigration clandestine --des Afghans, des Irakiens et des Palestiniens-- a été interpellé par les gendarmes à Duzce.
 Un second groupe de 45 personnes a été intercepté à Izmit. Il s'agit d'Irakiens, d'Iraniens et de Syriens qui ont indiqué avoir payé la somme de 300 dollars à un passeur pour se rendre dans un pays de l'Europe de l'Ouest.
 Un dernier groupe de 30 immigrants, Iranien et Irakiens pour la plupart, a été interpellé le 19 août dans la province d'Edirne, frontalière avec la Grèce. (AFP, 19 août 2000)

Naufrage en mer Egée: 17 immigrés disparus

 Un huitième rescapé a été retrouvé dans la nuit de le 27 août à lundi par des villageois turcs après le naufrage samedi matin en mer Egée d'un bateau-passeur turc, dans lequel au moins huit clandestins qui tentaient de gagner la Grèce ont trouvé la mort, a rapporté l'agence Anatolie.
 Mouhammed Sait, un Irakien, est parvenu à nager jusqu'à un îlot après le naufrage où il s'est reposé pendant toute la journée et a nagé le lendemain vers la baie de Mersincik (sud-ouest) avant d'être retrouvé, épuisé, par des villageois qui ont alerté les gendarmes, a précisé l'agence.
 Selon les autorités turques, 33 personnes étaient à bord du "Zafer Reis": 32 clandestins (18 Irakiens, cinq Afghans, huit Iraniens et une femme de nationalité inconnue) plus le capitaine turc du navire. Ce dernier, rescapé du naufrage, a déclaré à la police qu'il avait accepté de transporter les clandestins jusqu'en Grèce pour 1.000 dollars par personne.
 L'embarcation qui a chaviré avait pris la mer tôt samedi matin depuis le petit village de Gumbet, proche de la station balnéaire de Bodrum, située en face de Kos (sud-ouest).
 Les passeurs présumés se seraient fait payer pour convoyer les clandestins d'Istanbul à Bodrum, puis pour les aider à accoster clandestinement sur une île grecque non identifiée, selon la police.
 Huit corps et six rescapés, dont le capitaine, avaient été repêchés samedi par les garde-côtes turcs et grecs. Un septième rescapé, de nationalité afghane, a été secouru samedi par des pêcheurs turcs.
  Trois personnes suspectées d'être des passeurs ont été interpellées en Turquie. La police recherche également deux complices.
 Les recherches se poursuivaient le 28 août au large de Bodrum avec la participation de deux vedettes des gardes-côtes turques et des navires de pêcheurs, a ajouté Anatolie.
 Les naufrages sont devenus courants en mer Egée, des centaines d'immigrants en provenance de pays pauvres d'Asie essayant de gagner par cette voie la Grèce puis un autre pays membre de l'Union européenne pour une vie meilleure. (AFP, 28 août 2000)

BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY

La Belgique cédera-t-elle aux chantages d'Ankara?

 La Belgique se trouve une fois de plus en face des chantages et des menaces d'un régime répressif dans la famille européenne après l'assignation de Fehriye Erdal, jeune militante de gauche turque, à résidence.
 Tout d'abord, le quotidien Hürriyet du 20 août a rapporté que l'ambassadeur turc M. Temel Iskit aurait transmis une note du ministre turc des affaires étrangères, M. Ismail Cem,  à son homologue belge M. Louis Michel, dans laquelle on demandait le renvoie immédiat d'Erdal en Turquie.
 Le lendemain, les quotidiens flamands De Standaard et Het Nieuwsblad ont rapporté qu'une compagnie de réparation navale anversoise, SKB, serait empêchée de conclure un contrat estimé à plus de 3 milliards de FB avec le ministère turc de la Défense nationale aussi long temps que Erdal n'est pas livrée à la Turquie.
 Les milieux d'affaires et certains hommes politiques proches du régime d'Ankara se sont alarmés de cette information et surtout d'un boycott éventuel de toutes les entreprises belges par la Turquie.
 En effet, selon La Libre Belgique du 22 août, la Turquie était le 18e client de la Belgique. Pour les 4 premiers mois de l'année 2000, les exportations belges en Turquie avaient progressé de 71 pc - atteignant 22 milliards -, à un niveau record. Une cinquantaine d'entreprises belges avaient pris pied sur le marché turc bien juteux.
 Il faut rappeler qu'à la tête de la défense nationale turque se trouve depuis plus d'un an un des leaders du mouvement néo-fasciste turc, à savoir un Loup Gris. Ce ministre,  M. Sabahattin Cakmakoglu, lors de la conférence internationale des ministres européens sur la défense nationale en février 2000 à Munich, avait déclaré qu'il ne voyait rien inquiétant dans la participation du FPÖ au gouvernement autrichien. Malgré cela, il a été accueilli chaleureusement en Belgique alors que les ministres néo-fascistes autrichiens et leurs collègues étaient toujours déshonorés.
 De plus, le gouvernement actuel d'Ankara, tout en continuant à exercer une répression honteuse contre ses opposants, n'hésite pas d'accuser même le nouveau président de la République Ahmet Necdet Sezer de mettre en péril la sécurité du pays par son veto contre un décret gouvernemental visant à chasser des services publics tout ce qui est suspecté de "séparatisme ou islamisme".
 Malgré cela, le ministre néo-fasciste de la Défense nationale ainsi que le gouvernement actuel dominé par les Loups Gris ont toujours été considérés "partenaires crédibles". Encouragé de cette tolérance, le gouvernement d'Ankara n'hésite pas aujourd'hui de menacer la Belgique.
 D'ailleurs, l'ingérence d'Ankara dans les affaires intérieures belges ne se manifeste pas pour la première fois. Dans le passé, depuis le coup d'état militaire du 12 mars 1971, les gouvernements répressifs d'Ankara avaient toujours tenté d'exercer les pressions pareilles sur les autorités belges pour que ses opposants réfugiés en Belgique soient déclarés persona non grata. Les archives d'Info-Türk sont pleines d'exemples de ces tentatives honteuses qui ont été repoussées par les autorités belges.
 Aujourd'hui, l'affaire Erdal met l'actuel  gouvernement belge à l'épreuve.
 Le gouvernement bleu-rouge-vert, qui s'est déclaré fort attaché à des valeurs démocratiques par son opposition à l'accès au pouvoir du parti néo-fasciste en Autriche ainsi que par son insistance pour l'inculpation du général Pinochet au Chili, pourra-t-il arrêter tout de suite la vente d'armements à un pays sous un régime militariste co-dirigé par des néo-fascistes?
 Quant à Fehriye Erdal qui est en grève de la faim depuis le 14 juillet en protestation contre le non-respect des décisions de la justice belge par le ministre de l'Intérieur, elle se trouve actuellement en face des trois menaces si le gouvernement belge ne tient pas compte de réalités de la Turquie actuelle:
 1. Elle risque de périr dans sa résidence forcée dans les jours qui viennent. Son médecin avait déjà annoncé qu'Erdal aurait perdu depuis le 14 juillet plus de ±20% de son poids. Va-t-elle tenir le coup longtemps? Déjà le 14 août, son médecin particulier, Dr. Van Moorter, répondait: "Difficile à prévoir. Chez les grévistes de la faim de l'IRA, dans les années 80, il y a eu des morts entre le 45e" et le 61e jour. Elle est donc à deux semaines de la période létale. Des signes très alarmants. La vie de cette femme est gravement menacée. Si on veut encore la sauver, il faut agir vite."
 2. Même si elle peut résister pendant cette période létale, elle pourra être victime d'un assaut des forces occultes du régime d'Ankara à la même adresse divulguée à Charleroi.
 Lors de la résidence surveillée d'Abdullah Ocalan en Italie, les médias turcs avaient provoqué la communauté turque contre les défenseurs des droits du peuple kurde, et c'est suite à ces provocations que les militants d'extrême-droite turcs, Loups Gris, avaient mis en feu deux locaux kurdes à Saint-Josse sous la tolérance incroyable et sans précédent des services de sécurité bruxellois.
 En résidence surveillée, soit en Belgique soit dans un "pays tiers", Fehriye Erdal peut être kidnappée ou simplement assassinée par des Barbouzes du gouvernement turc ou des Loups Gris dont le parti est actuellement dominant dans le gouvernement actuel turc.
 3. Si le gouvernement belge envoie Erdal vers "un pays tiers", la jeune femme sera exposée à une autre menace: celle d'enlèvement par les services de renseignements turcs. L'opération d'enlèvement d'Ocalan par les forces occultes turques avec la complicité directe des services de renseignement des Etats-Unis et d'Israël n'est pas encore oubliée.
 En effet, le quotidien Hürriyet du 20 août révèle les plans sinistres d'Ankara relatifs au destin de la jeune femme si elle sera envoyée par la Belgique vers un "pays tiers".
 "Ayant acquis une réputation internationale sur le plan d'empaquetage après l'enlèvement des terroristes comme Abdullah Ocalan et Semdin Sakik, la Turquie surveille de proche Fehriye Erdal. Ankara considère très avantageux l'envoi d'Erdal à un "pays tiers" extra-européen, car il s'avère difficile de la récupérer d'un des pays européens," rapporte le Hürriyet.
 A la lumière de ces faits, le gouvernement belge pourra-t-il repousser les chantages du gouvernement turc et accorder un traitement juste et équitable à Fehriye Erdal comme prévu dans les conventions internationales et dans les jugements de la justice belge?
 Si on cède une fois devant les menaces actuelles dans l'affaire Erdal, cette concession constituera un feu vert pour les autres tentatives plus audacieuses du régime d'Ankara ainsi que celles d'autres régimes répressifs. (Info-Türk, 22 août 2000)

Fin de la grève de la faim d'Erdal

 Ayant obtenu satisfaction concernant la confidentialité de son adresse, le 28 août, Fehriye Erdal a achevé sa grève de la faim.
 Dans un communiqué envoyé aux rédactions, Fehriye Erdal dit: "J'ai décidé de faire une interruption dans mon action en la date du 28 août, après 45 jours de grève de la faim.  "Il subsiste toutefois une possibilité de reprise de la grève de la faim en cas de nécessité, selon l'évolution de l'affaire. Car je n'ai d'autre moyen de me défendre si ce n'est mon corps. En effet, en cas d'expulsion, je n'ai aucune garantie pour ma sécurité.
 "Je demande à ce que l'on me reconnaisse en tant que réfugiée. L'acquisition d'une garantie pour ma sécurité ne sera définitive qu'à travers la reconnaissance de mon statut de réfugiée. Je suis contrainte d'utiliser mon corps pour ma sécurité.
 "Je tiens en outre à remercier pour l'intérêt, le soutien et la solidarité manifestés tout au long de ses 45 jours de grève de la faim."
 Le 29 août, l'expulsion d'Erdal vers un pays tiers a été écartée pour l'instant par le gouvernement belge en attendant les résultats de l'enquête judiciaire.
 Cette décision a été prisel ors d'un cabinet ministériel restreint, a précisé ce porte-parole, Alain Gerlache. "L'affaire est dans les mains de la justice belge", a-t-il ajouté. (Info-Türk-AFP, 29 août 2000)

 

 

Earlier informations
Informations précédentes
(January/janvier 1998 - Juillet/July 2000)
Info-Türk
Home Page
Info-Türk
Publications
Info-Türk
Subscription
Info-Türk
Abonnement
Info-Türk
Bulletins