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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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24e Année - N°265

Septembre/September 2000

 

Tension turco-américaine

sur le génocide arménien

*

MINORITES / MINORITIES

Tension turco-américaine sur le génocide arménien
 
 Le sous-comité pour les Affaires internationales et des droits de l'Homme de la Chambre des représentant des USA, le 21 septembre 2000, a adopté le projet de loi reconnaissant les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman comme en génocide. Ce projet doit encore être voté par la Commission avant de pouvoir être débattu par la Chambre.
 Les déportations vers la Syrie -alors province de l'empire Ottoman- et les massacres d'Arméniens de 1915 à 1917, sous le régime des Jeunes turcs, ont fait entre 1,2 et 1,3 million de morts selon les Arméniens, entre 250.000 à 500.000 selon les Turcs, qui réfutent catégoriquement l'idée d'un génocide.
 La question arménienne est un tabou qui ne souffre pas de discussion en  Turquie, où toute tentative pour faire reconnaître un génocide, en France ou aux Etats-Unis, est mise sur le compte de Erevan.
 La Turquie a immédiatemment réagi avec colère à l'adoption de ce projet de loi sur le génocide arménien, pressant l'administration américaine de tout faire pour empêcher son vote par la Chambre.
 Le Premier ministre Bulent Ecevit a vilipendé un acte de législateurs "irresponsables" qui assombrit les relations entre Ankara et son puissant allié.
 "Il est extrêmement regrettable et repoussant que des membres de la sous-commission se soient prononcés pour un projet de loi arménien en partageant leurs affirmations sans fondement", a-t-il dit.
 L'affaire faisait la une de tous les quotidiens: "Les Etats-Unis poignardent dans le dos leur allié clef pour le vote de 300.000 Arméniens", titrait Milliyet.
 La présidence est également montée au créneau pour souligner que Ahmet Necdet Sezer avait évoqué le sujet avec son homologue américain Bill Clinton, en marge du sommet de l'ONU début septembre.
 M. Sezer avait alors souligné l'importance des efforts de Washington pour empêcher l'adoption de ce projet de loi afin d'éviter de porter atteinte au "partenariat stratégique" turco-américain, a déclaré à la presse son porte-parole Metin Yalman.
 M. Sezer a en outre demandé au nouvel ambassadeur américain à Ankara, Robert Pearson, que l'administration américaine "augmente ses efforts à ce stade critique", a précisé le porte-parole.
 Le ministère des affaires étrangères a lancé une mise en garde: "L'adoption du projet de loi par la Chambre des représentant aurait sans aucun doute de graves répercussions sur les relations bilatérales", souligne un communiqué.
 "Nous pensons que le bon sens prévaudra à la Chambre des représentants et que ses membres prendront en considération les conséquences négatives que leur décision aurait sur les relations turco-américaines", a ajouté le ministère.
 Cette question hyper-sensible pour la Turquie vient aussi régulièrement sur le tapis dans ses relations avec la France depuis que l'Assemblée nationale a adopté en 1998 un projet de loi reconnaissant le génocide, qui a toutefois été jusqu'ici bloqué au Sénat (chambre haute).
 La question pourrait toutefois resurgir prochainement dans la perspective des élections municipales de 2001 en France.
 La Turquie avait également protesté auprès d'Israël, en avril, lorsque le ministre israélien de l'Education Yossi Sarid avait souhaité inclure le "génocide arménien" dans les manuels scolaires.
 Le 24 septembre, des manifestants ont brûlé un drapeau arménien et des produits fabriqués aux Etats-Unis à Adana (sud de la Turquie), en signe de protestation contre le projet de loi américain reconnaissant le génocide des Arméniens de 1915, a rapporté l'agence Anatolie.
 La manifestation, organisée par 16 groupes non gouvernementaux, a eu lieu devant le consulat américain de la ville.
 "Nous condamnons fermement la décision de la sous-commission qui déforme l'histoire", a déclaré un porte-parole des manifestants, dont le nombre n'a pas été précisé.
 Il a appelé la population turque à boycotter les marques américaines si le projet de loi était adopté par la Chambre des Représentants. (AFP, 22-24 septembre, 2000)

 

Un général appelle les Américains à revoir leur histoire

 Le chef d'état-major des forces armées turques a appelé les Etats-Unis à se pencher sur les événements "déplorables" de leur propre histoire au lieu de vouloir faire adopter un projet de loi sur le génocide arménien par la Chambre des représentants.
 "Les pays qui veulent faire adopter de telles lois doivent d'abord faire attention à leur propre histoire. Ils doivent se pencher sur les faits beaucoup plus déplorables de leur histoire et faire le ménage", a déclaré à la presse le général Huseyin Kivrikoglu à Izmir (ouest de la Turquie), dans une rare déclaration concernant la politique étrangère.
 Il faisait allusion aux massacres des Indiens.
 "C'est un projet absolument sans fondement", a-t-il dit à propos du projet de loi sur le génocide arménien, ajoutant que la Turquie faisait des démarches par des "canaux militaires" pour empêcher son adoption.
 Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Huseyin Dirioz a indiqué pour sa part que la Turquie travaillait sur une série de mesures au cas où le projet serait adopté à la Chambre.
 Ces mesures seront détérminées sur une base qui n'"affectera pas les intérêts nationaux" de la Turquie et prendra en considération les relations "spéciales" entre la Turquie et les Etats-Unis, a-t-il dit.
 Plusieurs éditorialistes turcs ont proposé ces derniers jours que le parlement turc adopte à son tour un projet de loi sur le massacre des Indiens d'Amérique aux 17ème et 18ème siècles.
 Un "plan d'action" contre l'Arménie voisine, avec laquelle la Turquie n'a pas de relations diplomatiques, élaboré conjointement par le gouvernement et l'armée, doit notamment être débattu, Ankara tenant l'Arménie pour responsable des efforts pour faire adopter ce projet de loi.  (AFP, 27 septembre, 2000)

Le MGK critique le projet sur le génocide

 Le Conseil de sécurité nationale turc a dénoncé le 29 septembre le projet de loi américain reconnaissant le génocide arménien de 1915 par l'Empire ottoman, prévenant qu'une telle décision nuirait à la stabilité régionale, principalement entre Ankara et Erevan.
 "Il est dans l'intérêt de tout le monde, et tout spécialement de celui du peuple et de l'Etat arméniens, de savoir qu'il n'y a aucun avantage à semer la discorde sur des questions sans fondement entre deux pays voisins", selon le communiqué publié à l'issue de la réunion mensuelle du Conseil de Sécurité.
 Le texte vise un projet de loi mis à l'ordre du jour aux Etats-Unis par des "cercles arméniens militants" et reposant sur des "jugements subjectifs, des documents faux et des visées politiques".
 "La Turquie prend graduellement les mesures nécessaires contre ces tentatives (de reconnaître le génocide arménien). Et il est bien évident que d'autres mesures plus concrètes seront décidées en fonction de l'évolution de la situation", prévient cet organe dominé par l'armée qui réunit les plus haut responsables civils et militaires.

 Cette réaction intervient au lendemain du renvoi à la semaine prochaine par le Comité des Relations Internationales de la Chambre des Représentants, de l'examen d'un texte qui a provoqué la colère de la Turquie. (AFP, 29 septembre, 2000)

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY

La crise s'aggrave au sommet de l'Etat

 Le refus du président turc Ahmet Necdet Sezer de signer un décret portant sur la privatisation de trois banques, le jugeant non conforme à la constitution, a aggravé une crise avec le Premier ministre Bulent Ecevit qui a déploré un manque de dialogue au sommet de l'Etat.
 "Le fait que le président soit fermé à tout dialogue et conciliation avec le gouvernement sur des questions vitales est préoccupant", a lancé M. Ecevit à la presse à l'issue d'une rencontre avec M. Sezer.
 "Cette situation peut entraîner de graves problèmes au sein de l'Etat et pourrait affecter les travaux du gouvernement en créant une impression d'instabilité", a dit M. Ecevit qui a indiqué avoir transmis les préoccupations du gouvernement au président.
 Ce dernier a renvoyé au gouvernement un décret portant sur la privatisation de trois banques en difficulté (Ziraat, Emlak et Halk).
 Il a estimé que le décret, prévoyant une exemption fiscale pour la réhabilitation des trois banques puis lors de la vente de leurs actions, était contraire à un article de la loi fondamentale empêchant les questions fiscales d'être traitées par décret.
 "Le rejet de ce décret peut menacer la stabilité économique", a estimé M. Ecevit qui a accusé le président de n'avoir "recouru à aucun dialogue" avec son gouvernement.
 "Plus important encore que le volet financier est la nécessité d'une harmonie entre le gouvernement et la présidence", a martelé M. Ecevit.
 Il a souhaité que le manque de dialogue puisse être surmonté "pour l'intérêt du pays".
 Le refus de ce décret fait suite à un autre rejet en août par M. Sezer d'un décret très controversé du gouvernement facilitant le renvoi de fonctionnaires pour activités islamistes ou séparatistes, ouvrant une première crise avec M. Ecevit qui l'avait accusé d'entraver l'action de l'Etat pro-laïc.
 M. Sezer, ex-président de la Cour constitutionnelle, élu ironiquement à la magistrature suprême en mai grâce aux efforts de M. Ecevit qui avait réussi à réunir sur son nom un consensus rare de tous les partis représentés au parlement, avait fait valoir que de telles mesures disciplinaires doivent faire l'objet d'une loi adoptée par le parlement.
 Comme pour ce premier décret, M. Ecevit s'est plié devant le refus du président et a annoncé que le décret sur les banques ferait l'objet d'un projet de loi qui sera soumis "en priorité" lors de la rentrée parlementaire début octobre.
 Ce nouveau bras de fer entre le président et le gouvernement aura pour première conséquence de retarder l'octroi par la Banque mondiale d'un crédit de 750 millions de dollars à la Turquie, a annoncé le porte-parole du gouvernement Tunca Toskay, qui l'a qualifié de "développement défavorable" pour l'économie turque.
 "La Banque mondiale devait se prononcer sur ce crédit. Le rejet du décret rend ainsi impossible son octroi", a-t-il regretté.
 La privatisation de ces banques est l'un des engagements pris par Ankara à l'égard du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et du Japon en échange de prêts totalisant plusieurs milliards de dollars pour réformer son économie.
 La Banque mondiale a retenu en juillet l'octroi d'une tranche de 750 millions de dollars pour les réformes dans le secteur bancaire turc après qu'Ankara n'eut pas respecté la date butoir du 30 juin pour passer le décret pour la privatisation des trois banques. (AFP, 28 septembre, 2000)

Le chef de la Cour de cassation réclame plus de démocratie

 Le président de la Cour de cassation turque Sami Selcuk a plaidé pour plus de démocratie en Turquie et l'adoption d'une constitution plus libérale, en vue d'une adhésion à l'Union européenne (UE).
 "La Turquie doit s'intégrer à l'UE de sa propre volonté, sans compromettre l'unité du pays, et renforcer sa démocratie en faisant les modifications législatives et constitutionnelles nécessaires", a-t-il dit dans un discours pour l'ouverture de l'année judiciaire.
 Déclarée candidate à l'UE en décembre, la Turquie est censée améliorer son respect des droits de l'Homme, notamment les droits de sa population kurde.
 Sami Selcuk, connu pour son franc-parler, a de nouveau critiqué la Constitution, y voyant l'obstacle principal à une amélioration de la démocratie.
 La Constitution a été rédigée sous le contrôle des auteurs du coup d'Etat militaire de 1980 et fait l'objet de vives critiques pour ses lacunes dans le domaine des droits de l'Homme et de la liberté d'expression.
 Il a estimé que la Turquie avait besoin d'une Constitution soulignant les libertés individuelles et limitant le pouvoir de l'Etat, qui "renforcera la démocratie et ouvrira plus rapidement les portes de l'UE".
 "La Turquie ne peut plus être un pays (...) qui se fait condamner 11 fois en un jour par la Cour européenne des droits de l'Homme", a dit M. Selcuk.
 En faisant allusion aux Kurdes, il a souligné que "nous ne devons pas imposer notre culture à d'autres. La démocratie requiert le respect des différences".
 Il a lancé un appel à combattre la torture, toujours largement pratiquée selon les organisations de défense des droits de l'Homme, et demandé l'abolition " rapide" de la peine de mort.
 Le président Ahmet Necdet Sezer a appuyé les idées de M. Selcuk, en indiquant que la Turquie devait réorganiser les liens entre individus et Etat.
 "Des transformations structurelles globales sont nécessaires afin de remplir les conditions requises pour devenir un Etat démocratique et contemporain", a-t-il dit dans un message publié à l'occasion de la nouvelle année judiciaire.
 M. Sezer a souligné que la Turquie devait se conformer aux critères de l'UE depuis qu'elle a été retenue candidate. (AFP, 6 sept 2000)

Levée du mandat d'arrêt contre Erbakan

 Le procureur général d'Ankara a annulé un mandat d'arrêt lancé contre l'ex-Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, 74 ans, condamné à un an de prison pour incitation à la haine raciale et religieuse, a indiqué à l'AFP un avocat de M. Erbakan.
 "Suite à notre demande, l'exécution de la sentence a été suspendue pour quatre mois", a précisé Me Mehmet Ener.
 Cette décision annule automatiquement le mandat d'arrêt lancé quelques heures auparavant par le procureur d'Edremit (ouest), district dans lequel M. Erbakan était jusqu'à récemment en villégiature, et qui comportait des irrégularités juridiques, a souligné Me Ener.
 La défense a fait valoir que l'incarcération de M. Erbakan l'empêcherait de suivre deux autres procédures judiciaires à son encontre et pourrait mettre sa famille dans une situation difficile.
 La Cour de cassation avait confirmé le 5 juillet la condamnation à un an de prison prononcée contre M. Erbakan en mars par une Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir (sud-est) pour incitation à la haine raciale et religieuse et remarques pro-kurdes lors d'une campagne électorale en 1994.
 Cette condamnation entraîne son exclusion à vie de la politique.
 Premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïc, M. Erbakan avait dû démissionner en juin 1997 sous la pression de l'armée après avoir dirigé le pays pendant un an à la tête d'une coalition avec le chef du Parti de la juste voie (DYP, centre-droit), Tansu Ciller.
 Avec la dissolution de son parti de la Prospérité (Refah) en janvier 1998, M. Erbakan et plusieurs de ses adjoints avaient été déchus de leur mandat de député et interdits d'activités politiques pour cinq ans. (AFP, 13 septembre, 2000)

L'ex-maire d'Istanbul à nouveau visé par des poursuites

 L'ex-maire d'Istanbul Recep Tayyip Erdogan, figure de proue des islamistes modérés déjà condamné à de la prison pour sédition, est de nouveau passible de poursuites judiciaires, suite à une décision du Conseil d'Etat.
 Le Conseil a donné son feu vert à l'ouverture d'une enquête réclamée par le procureur général auprès de la Cour de cassation pour "incitation ouverte à la violence" lors d'un discours prononcé en 1998, a indiqué l'agence Anatolie.
 M. Erdogan est accusé d'avoir poussé ses sympathisants à la violence envers ce procureur, Vural Savas, qui avait déjà ouvert contre lui un procès pour sédition.
 S'il est inculpé, l'ancien maire risque entre trois et cinq ans de prison.
 M. Erdogan, 46 ans, avait été élu maire d'Istanbul en 1994 sous les couleurs du parti islamiste de la Prospérité Refah, de l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan. Après la fermeture de ce parti en janvier 1998 pour activités anti-laïques, il avait poursuivi sa carrière au sein du parti de la Vertu (Fazilet), successeur du Refah.
 Apparaissant comme un modéré, populaire dans sa métropole, M. Erdogan bénéficiait d'un soutien important dans l'aile libérale du parti et faisait même figure de futur chef du Fazilet, après l'interdiction de politique pour cinq ans édictée contre M. Erbakan.
 Mais ses perspectives ont été réduites à néant lorsqu'il fut condamné à dix mois de prison en avril 1998 pour avoir cité un poème lors d'un meeting: "Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats".
 Les juges y avaient vu une "incitation ouverte à la haine religieuse" et il avait été déchu de son poste, se voyant interdire à vie de briguer une fonction élective.
 Après avoir purgé 4 mois de prison par le jeu des remises de peine, il est resté depuis sa libération en juillet 1999 à l'écart de la vie politique, bien que la presse turque bruisse de rumeurs selon lesquelles il réfléchirait à la formation d'un nouveau parti islamiste, rival du Fazilet, menacé de fermeture par la justice. (AFP, 18 septembre, 2000)

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

6-month table of human rights violations in Turkey

 The Human Rights Association of Turkey (IHD) has released its report on the first half of the year 2000.
 It has been observed that despite the decrease in the number of violations caused by the police, gendarmerie and other units attached to the executive body, there has been no positive development in the practice of the judicial bodies and that the judicial practice has kept distant particularly from free interpretations and applications as regards the crime of thought, on the contrary.
 IHD demands that the administrationís applications should continue and develop respecting human rights. Situation of human rights is not very gladdening when the situation in the first half of last year and this year are evaluated separately.
 Human rights violations continued during the both periods. Long lasting and systematic efforts are necessary to decrease and bring the violations to an end and to continue the positive developments permanently.
 IHD is disappointed of human rights violations and is doing anything necessary to prevent the violations take place. We will continue to investigate the situation of human rights in our country, announce it to the public and relevant authorities and improve it despite any oppression and slandering.
 Human rights problems are not just internal problems of any country. Therefore, it is usual and necessary to inform the local and international public opinion and to be informed by them about the situation of human rights and to have an exchange of views with them. Keeping silent against the human rights violations, hiding and distorting them means to be an accomplice with the perpetrators of violations.
 Those who harm our country are primarily those who harm the people of our country; it is those who attack their rights and freedoms. For instance those who harm our country are the torturers. They are committing crimes against our people and all humanity. Those, who establish and announce the torture cases and struggle to prevent anyone to be tortured regardless of the nature of crimes they might have committed, however, represent the pride of our country and all humanity.
 IHD is working in order to increase the level of human rights and democratic standards at a universal level. It does not take a position in accordance with the political colour of governments. Thus, it has no complex. For positive developments we would only feel happy.
 Debate on the F-Type Prisons intensified recently. The IHD had announced its views in a book published 9 years ago, in 1991, and in the statements and activities carried out on Anti-terrorism Law.
 IHD was against the whole of the law and emphasised the problems, which Article 16 would cause. The process confirmed the IHD. The Justice Minister says that Article 16 will be changed, that no one will be transferred to these prisons before legal basis is completed, and that the institution of enforcement judge and control mechanisms will be founded. Meanwhile, he also argues that there will be no isolation, that the F-Type Prisons were not built with a purpose of isolation and that they are in accordance with the human rights jurisprudence.
 There is no way to explain this contradictory position. Because Article 16 includes the provision, which says, ìcommunication and contacts shall be preventedî. And the F-Type Prisons were built to this end. Therefore, the reason why Mr Minister is suggesting a change of the law is because he too accepts that this Article of the law contradicts human rights jurisprudence. It is not enough just to change the law, the prisons, which were built in accordance with Article 16 of the mentioned law and physical places too should be revised.
 We do not share Mr Ministerís view on Article 16 and his evaluation that the F-Type Prisons were not built for isolation purpose.
 His other views are, however, the views, which IHD had supported for a long time and we are pleased to see that our views are being confirmed. We are expecting Mr Minister to announce that the buildings too will be overhauled along with the amendment of Article 16 and that the prisoners will not be transferred before these and the projects on judicial infrastructure are completed.
 The decree about civil servants became a current issue. The decree is at the moment in front of Mr President. We are hoping that it will not be signed. Because this decree is in violation of the principle that says no one shall be held guilty  until proven guilty in a court of law, which is written in Article 6/2 of the European Convention on Human Rights and 38 of our Constitution.
 Constitutional Article 13 foresees that basic rights and freedom can be restricted only by law. Again, Constitutional Article 15 foresees that presumption of innocence is considered among the inviolable rights and freedoms even  in times of war.
 Finally, Constitutional Article 91 says that no Decree Having Force of Law can be enacted on basic rights and freedoms. With the Decree Having Force of Law, criminal subjects, which can be evaluated only by the judiciary, are entrusted to the administration. In this way, the civil servants are being deprived of a job security.
 The judges and prosecutors to whom the civil servants have to apply to insist their rights, too, are the subject of the Decree and they do not even have a possibility to apply any judicial means in relation to any decision taken against them. This is a real administrative regime application. In other words, a process in which the mentality of police state will be dominant is aimed to be started rather than the principle of a state governed by the rule of law. This mistake should be renounced immediately. (IHD press release, October 1, 2000)

Violation des droits de l'homme en deux mois

 L'association turque des droits de l'homme (IHD) vient de rendre public ses rapports de juillet et d'août 2000 des violations des droits de l'homme en Turquie.
 En juillet:
 - Nombre de meurtres non élucidés: 4
 - Nombre de personnes placées en garde-à-vue: 714 dont 24 enfants
 - Nombre de personnes torturées: 57 dont 11 enfants
 - Nombre de journalistes placés en garde-à-vue: 5
 - Nombre de télévisions et radios interdites: 9
 - Nombre de publications saisies: 20
 - Condamnation pour délit d'opinion: 2 ans
 En août:
 - Nombre de meurtres non élucidés: 4
 - Placement en garde-à-vue : 1120 dont 62 enfants
 - Nombre de personnes torturées: 98 dont 3 enfants
 - Nombre de journalistes placés en garde-à-vue: 31
 - Nombre de journaux perquisitionnés: 1
 - Nombre de télévisions et radios interdites: 3
 - Nombre de revues et journaux interdits: 1
 - Nombre de cassettes audio interdites dans la région kurde sous état d'urgence (OHAL): 242. (CILDEKT, 22 septembre 2000)

TIHV report: Torture continues in Turkey

 According to a recent treatment and rehabilitation centers report issued by the Turkish Human Rights Foundation (TIHV) the practice of torture continued in 1999.
 According to the report, a total of 686 torture victims applied to the TIHV. Some 301 of those tortured were from the southeast region of Turkey while another 131 victims live in eastern Anatolia.
 20.8 percent of victims were tortured within the borders of the Emergency Rule (OHAL) region, the TIHV report stated.
 A 100 percent increase in the number of kidnapping and unlawful imprisonment incidents was observed, the report said. According to the report, torture is applied in police stations and elsewhere. 48.5 percent of the torture incidents took place in police stations and the rest in different places by the security forces.
 91.7 of those tortured were in custody for political crimes, the report went on. The majority of those applying to the foundation were aged between 19 and 25.
 According to the report, the commonest torture method, with 608 incidents, is beating. Other common methods of torture are rape, sexual abuse, isolation, electric shocks and high volume music.
 The report also describes psychological and physical disorders observed in torture victims.
 Turkey has been struggling to prevent torture in police offices as a part of its democratization development plan. The Parliamentary Human Rights Commission has completed several reports in an effort to put an end to torture. Turkey says torture is not state policy. (Turkish Daily News, September 15, 2000)

Kurdish deputies insist on amnesty

 Some 16 deputies from across the political spectrum and with roots in Turkey's East and Southeast have embarked on a tour to drum up support for a general amnesty that encompasses Article 169 of the Turkish Penal Code (TCK) concerning the crime of "aiding and abetting an illegal organization" and Article 312 of the TCK, which deals with freedom of expression. The deputies met with Court of Cassation Chief Justice Sami Selcuk and received a promise of support over their general amnesty proposal.
 They have now applied for audiences with President Ahmet Necdet Sezer, Prime Minister Bulent Ecevit, Constitutional Court Chief Justice Mustafa Bumin and with the leaders of every party with seats in Parliament. The group of deputies goes under the name of the Democratic Contact Group and was organized by Motherland Party (ANAP) Diyarbakir Deputy and parliamentary Human Rights Commission Deputy Chairman Sebgetullah Seydaoglu. It contains the following deputies:
 ANAP deputies for Diyarbakir Sebgetullah Seydaoglu, Nurettin Dilek and Seyit Hasim Hasimi; Democratic Left Party (DSP) Diyarbakir Deputy Abdulsemet Turgut, Virtue Party (FP) Diyarbakir Deputy Omer Vehbi Hatipoglu, True Path Party (DYP) Mardin Deputy Veysi Sahin, ANAP Mardin Deputy Omer Tas; DYP Hakkari Deputy Hakki Tore, ANAP Hakkari Deputy Macit Piruzbeyoglu, FP Bingol Deputy Husamettin Korkutata, DYP Bitlis Deputy Yahya Cevik, FP deputy leader and deputy for Rize Mehmet Bekaroglu, FP Istanbul Deputy Mehmet Fuat Firat, DYP Batman Deputy Faris Ozdemir, ANAP Sanliurfa Deputy Mehmet Gunes and FP Van Deputy Maliki Ejder Arvasi.
 Democratic Contact Group spokesman Seydaoglu spoke with Turkish Daily News reporters after having met Court of Cassation Chief Justice Selcuk. "A general amnesty is Parliament's business, so how can Sami Selcuk possibly help you?" we asked. In response he said: "By saying he supports the declaration of a general amnesty, Mr. Selcuk gave us moral support. He will keep pressing for a general amnesty and for the Sept. 12 laws to be repealed. We benefited a lot from his views."
 In reply to another question, Seydaoglu said they were seeking an audience with President Sezer but that they had not yet received a reply. He said that having met President Sezer, the group would then meet in turn Constitutional Court Chief Justice Bumin, Prime Minister Ecevit and the leaders of all parties with seats in Parliament.
 Pointing out that after the PKK declared a "cease-fire" and ordered its militants to get out of Turkey, a general easing of tensions occurred in Turkey, Seydaoglu said a general amnesty was a must in order to maintain peace and social order. Stating that the group had received positive reactions from all the institutions and circles they had met to date, Seydaoglu added: "The only thing they cannot abide is a general amnesty for Ocalan. They welcome any amnesty that does not include him."(Turkish Daily News, September 16, 2000)

La peine capitale doit rester, selon M. Bahceli

 Le vice Premier ministre turc, Devlet Bahceli, a laissé entendre que la peine de mort pouvait être abolie sauf pour un article du code pénal punissant les actes séparatistes et aux termes duquel a été condamné le chef rebelle kurde, Abdullah Ocalan.
 "L'article 125 du code pénal doit rester tel qu'il est jusqu'à l'élimination totale du terrorisme" du PKK, a dit M. Bahceli, leader du parti de l'Action nationaliste (MHP), membre de la coalition gouvernementale turque, cité par l'agence Anatolie.
 Il a estimé que d'autres articles du code pénal turc, prévoyant aussi la peine capitale pour des actes non-séparatistes, pouvaient être modifiés.
 "Mais l'article 125 ne doit pas figurer parmi eux étant donné les souffrances que la Turquie a du subir en raison du PKK", a-t-il précisé.
 La Turquie, candidate à l'Union européenne depuis décembre dernier, est tenue d'abolir la peine de mort qui existe dans ses lois bien que non appliquée depuis 1984.
 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit se heurte à la vive opposition du MHP et en partie à celle de son troisième partenaire, le Parti de la Mère patrie (ANAP, centre droit) de Mesut Yilmaz pour abolir cette peine.
 De nombreuses associations des familles qui ont perdu leurs fils dans les combats durant les 15 ans de rébellion armée du PKK font également pression sur le gouvernement pour que Ocalan, condamné à la peine de mort en juin 1999 pour trahison et séparatisme, soit pendu.
 Le PKK a mis fin officiellement en septembre 1999 à sa rébellion armée à la demande de son chef mais l'armée turque s'est dite déterminée à pourchasser jusqu'au bout les rebelles qui seraient au nombre de quelque 500 dans les montagnes turques et 5.000 autres dans les pays voisins de la Turquie.
 Quelque 36.500 personnes ont été tuées dans les violences entourant la lutte armée lancée en 1984 par le PKK en vue d'obtenir la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde. (AFP, 17 septembre, 2000)

Des gays interdits d'entrée dans une station balnéaire

 Un groupe de vacanciers homosexuels américains, français et britanniques ont été interdits d'entrée dans la station balnéaire turque de Kusadasi, près d'Ephèse, sur la côte égéenne, sur décision des autorités locales, a rapporté la presse turque.
 Les 850 touristes, arrivés depuis Israël à bord du bateau "Olympic Voyager", se sont vus notifier par la police qu'ils ne pourraient visiter le site antique d'Ephèse en raison d'une circulaire du ministère de l'Intérieur, a précisé le journal Sabah.
 Cette circulaire avait été publiée au début de l'été pour empêcher que des membres d'associations de gays ne viennent "perturber" une compétition de lutte traditionnelle à Edirne, près de la frontière bulgare, précise le journal.
 La communauté gay de Turquie avait alors fait connaître sur son site internet son intention de se rendre en délégation, avec des invités du monde entier, à cette fameuse fête masculine.
 La visite n'avait pas eu lieu.
 Le maire de Kusadasi, Fuat Akdogan, s'est adressé aux vacanciers pour s'excuser publiquement de l'attitude des officiels qui, selon lui, "ternit l'image" de la Turquie, a rapporté le journal Hurriyet.
 Le bateau a ensuite quitté le port de Kusadasi pour Istanbul, où les passagers ont pu visiter la ville sous haute surveillance policière, selon la chaîne de télévision privée NTV.
 La police anti-émeute avait pris place dans le port de Karakoy pour les accueillir et les vacanciers sont montés dans des bus entourés de motards.
 Selon un représentant turc de l'agence de voyage ayant organisé la croisière, les touristes ont reçu une garantie sur la sécurité de l'étape des ministres de l'Intérieur et du Tourisme Erkan Mumcu.
 Le nombre de policiers a décru au fur et à mesure qu'ils visitaient musées, églises et mosquées, selon NTV, mais des policiers en civil continuaient de les accompagner.
 L'Olympic Voyager devait quitter Istanbul à destination de l'île grecque de Mykonos, a indiqué un des passagers cité par NTV.
 Un député turc d'extrême droite a défendu l'interdiction faite à un groupe de vacanciers gays américains, français et britanniques d'entrer dans la station balnéaire turque de Kusadasi (ouest), refusant "ces homosexuels importés", a rapporté le journal Yeni Binyil.
 "Nous allons accepter maintenant (en Turquie) des hommes qui s'embrassent. Tourisme ne veut pas dire dégénération", a déclaré Mehmet Gul, député influent du parti de l'Action nationaliste (MHP), membre de la coalition gouvernementale turque, cité par le journal Yeni Binyil.
 "Nous ne voulons pas de leur argent. Alors que déjà nos homosexuels à nous nous exaspèrent, nous ne voulons pas de ces homosexuels importés", a-t-il lancé, ajoutant que "ces gens-là corrompent les Turcs". (AFP, 7-8 sept 2000)

Women Activists Detained in Turkey

 Police forced 35 Turkish and Kurdish women activists onto buses, kicking and punching them, to stop them from telling reporters about a message they had sent to the U.N. secretary-general denouncing violence against women.
 The women had gathered in front of Istanbul's main post office to send a postcard to Secretary-General Kofi Annan before police rounded them up.
 "We say no to war, we want peace. We say no to rape and harassment in prisons," the postcard read.
 Several women were injured and one was treated at a hospital for a broken arm, said Leman Yurtsever, one of the detained women.
 The demonstration was organized by leftist political parties.
 "We want equal treatment for all women all around the world. We are against violence, but today we are being beaten by police," said Yurtsever, speaking from a police bus.
 Turkey, a candidate to the European Union, has pledged to improve its poor human rights record. The EU has urged Turkey to find a peaceful solution to its 16-year war against Kurdish rebels in the Kurdish-dominated southeast.
 Also Saturday, police detained 63 people in their weekly protest against government plans to transfer prisoners from large prison wards to small cells, the Anatolia news agency reported.
 Inmates say they will be more vulnerable to abuse by prison guards in the small cells. Human rights groups say torture is common in prisons here.
 The government says it cannot control the large wards, where up to 100 prisoners live crammed together in squalid conditions. Inmates regularly stage riots, hostage-takings and hunger strikes. (Associated Press, September 9, 2000)

Three demonstrations prevented

 The 62 prisonersí relatives and physicians who were detained in Beyoglu, Istanbul on 9 September during a press statement in protest of the cell type prisons were taken to the prosecutions office on 11 September. Among the detainees 40 of them were released whereas 12 of them were sent to the State Security Court (SSC) on charges of ìhelping an illegal organisation.and sheltering its members.î The 12 people sent to the (SSC) were released to be tried without remand. Gülsen Dinler, correspondent with the weekly Özgür Gelecek and Mehmet Kurucay member of the Kutup Yildizi music group were detained again, on the grounds of being on a list of wanted people.
 Birgül Sönmez, lawyer with the Code of Penal Proceedings Service at Istanbul Bar stated that a prisonerís relative, Nimet Aslan was beaten by the police officers in the presence of lawyers and her head was hit against a wall. (Yeni Gündem, September 12, 2000)
 The police officers intervened in the demonstrations held in front of the US Consulate-General in Istanbul, in protest of the World Economy Summit held in Melbourne Australia and detained 30 students. The students who were detained under beatings were taken to Istanbul Security Directorate. In Adana 11 people, members of Human Rights Association Adana Branch and Peopleís House who protested against the IMF were detained under beatings by police officers. (Evrensel, September 12, 2000)
 The police officers prevented the members of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) from reading out a press statement in protest of the 12 September 1980 Military Coup at Kadiköy Karaköy Warf, Istanbul, and detained 50 members of the ÖDP. The detainees were taken to Kadiköy District Security Directorate. Twenty-five people were detained in the demonstration held by the prisonersí relatives in protest of the cell type prisons in Taksim. (Yeni Gündem, September 13, 2000)

All branches of the foundation MGV closed

 On 13 September 2000, the police raided the Istanbul Branch office of the National Youth Foundation (MGV). The foundation was closed on the grounds reason of carrying out activities in contravention to the Regulation of Foundations. 24 branches of the National Youth Foundation, had been closed before, based on the same regulation which does not authorise foundations to open branches. (Yeni Gündem, September 14, 2000)
 On 14 September, Ankara and Kayseri branches of the MGV were closed. (Yeni Gündem, September 15, 2000)
 The police closed the branches of the MGV in Izmit, Agri and Izmir. (Cumhuriyet-Evrensel, September 16-18, 2000)
 The police closed down the Batman, Karasu (Sakarya), and Sapanca (Sakarya) branches of the MGV. (Evrensel, September 20, 2000)
 Gaziantep and Nevsehir Branches of the MGV were closed down.
 The General Directorate of Foundations stated that the MGV branches, known with their affinity to the Virtue Party, were closed down "until the on-going trials would be concluded", for "precautionary purposes."
 The authorities stated that there were two on-going trials, one at Ankara SSC, other at Ankara Court of First Instance No.25, with the demand of closure against the foundation.
 Thirty-five out of 61 branches of the foundation have been closed down since 8 September. (Milliyet, September 22, 2000)

Le défenseur turc des droits de l'Homme Akin Birdal relâché

 Le défenseur turc des droits de l'Homme Akin Birdal est sorti de prison après avoir purgé une peine de prison de dix mois pour "provocation raciale" après des appels à une solution pacifique au conflit kurde.
 "Etre libre est bien sûr très bien, mais pour se sentir un être humain, vos pensées doivent aussi être libres", a-t-il dit après avoir été accueilli par plusieurs dizaines de personnes qui lui ont offert des fleurs à la porte de la prison Ulucanlar d'Ankara.
 M. Birdal, 52 ans, qui a été honoré en avril 1999 par un prix décerné par Amnesty International, est l'ancien président de l'Association des droits de l'Homme (IHD) de Turquie.
 Il avait été condamné à un an de prison pour des déclarations appelant à un règlement pacifique du conflit kurde faites en 1995 et 1996.
 Il avait été libéré le 25 septembre 1999 pour une durée de six mois pour raisons de santé alors qu'il purgeait sa peine depuis juin de la même année. Il avait ensuite été réincarcéré en mars dernier pour purger le restant de sa peine.
 Il a bénéficié d'une réduction de peine, comme le prévoit la loi turque.
 Le Parlement européen et les organismes internationaux de défense des droits de l'Homme avaient vivement condamné son incarcération.
 M. Birdal avait déjà auparavant passé un an en prison sous l'accusation d'activités favorables au PKK.
 Il avait été grièvement blessé en mai 1998 dans un attentat perpétré par des hommes armés au siège de l'IHD à Ankara.
 Les assaillants et leurs complices ont été condamnés en décembre à des peines variant entre 10 mois et 19 ans de prison. (AFP, 22 septembre, 2000)

Demande d'enquête sur la mort d'une Allemande du PKK

 La justice turque a été saisie d'une demande d'enquête sur les circonstances de la mort en 1998 d'une Allemande militante au sein du PKK, a indiqué à l'AFP l'avocate de la famille d'Andrea Wolf, Me Eren Keskin.
 "Mme Lilo Wolf, mère d'Andrea, m'a mandatée pour réclamer l'ouverture d'une information sur les conditions de sa disparition le 23 octobre 1998 dans la région de Van, ce que je viens de faire", a précisé Me Keskin.
 L'avocate, présidente de la branche d'Istanbul de l'Association des Droits de l'Homme, affirme que l'endroit où se trouve la dépouille d'Andrea Wolf est connu d'elle, et qu'elle est prête à en informer la justice si une enquête "sérieuse" est diligentée.
 En novembre 98, le Ministère turc des Affaires Etrangères cité par le journal Hurriyet disait ne pas connaître l'existence du corps de la ressortissante allemande.
 Andrea Wolf, 33 ans à l'époque, aurait été capturée vivante et sans arme lors d'une opération militaire au cours de laquelle 24 rebelles du PKK auraient été tués et au moins 3 autres arrêtés, d'après Me Keskin, qui dit avoir été contactée en janvier dernier par un villageois prétendant savoir où elle était enterrée.
 Selon un "témoin" avancé par un groupe de militants allemands appelé Comité International d'Enquête, Andrea Wolf aurait été "fusillée" par les forces de sécurité turques.
 La militante socialiste est présentée par les media allemands comme une membre des Fraction Armée Rouge, poursuivie par la police de son pays, avant de rejoindre la rébellion armée du PKK où elle était repérée depuis 1996.
 D'après Me Keskin, un procureur de Frankfort a ouvert une enquête pour les mêmes raisons au début de l'année.
 En réponse à une demande écrite de l'avocate, le Ministère turc de l'Intérieur a nié avoir eu connaissance de l'existence d'Andrea Wolf, tout en confirmant l'endroit et la date de l'opération des services de sécurité ainsi que l'identité des rebelles arrêtés. (AFP, 26 septembre, 2000)

Protests Against Cell Type Prisons

Nine relatives of prisoners who wanted to carry out an action at Galata Tower in protest of the Cell (F) Type prisons on 30 September were detained. Meanwhile a journalist with the daily Milliyet who wanted to take an image of the incident was beaten by police officers and got wounded on the head. The detainees were brought to the prosecution office and while 6 people were released after testifying, the others, Gülsen Arslan and Yilmaz Kiliç, prisoners' relatives, together with Derya Binay, journalist with the daily Özgür Gelecek, were arrested.
 The press statement that members of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) wanted to read out in front of Sirkeci post office, was prevented by police officers. Thereupon the ÖDP party members read out the press statement in their party building. Fifty people who wanted to carry out a protest act in Gaziosmanpasa, Istanbul on 1 October were detained under harassment. The 60 relatives of prisoners who wanted to march to the Parliament building in connection with the opening of the Turkish Grand National Assembly were prevented to do so by the police. (Yeni Gündem, October 1-2, 2000)

Human rights violations in brief

 @ The trial launched against the 8 HADEP executives in connection with the speeches they made in the 1996 congress of the provincial organisation concluded at Malatya SSC on 6 September. The court board sentenced Kamber Söylemez, Haci Yavuz and Zeki Kiliçgedik to a fine of TL 3 million each, whereas acquitted Mustafa Türk, Abdullah Saygin and Ali Çintay. (Yeni Gündem, September 9, 2000)
 @ Mustafa Alkayis, a lawyer with the Adiyaman Bar was reportedly beaten by the police officers at Adiyaman Security Directorate when he asked his client in detention if he had been tortured or not. Yusuf Yetis, Adiyaman Bar Chairperson, stated that Mustafa Alkayis had been harassed and his cellular phone had been broken. (Radikal, September 13, 2000)
 @ Bergama Public Prosecution Office started an interrogation against administrators and members of the teachers' union Egitim Sen based on the accusation of "founding an organisation" and "aiding an organisation and sheltering its members". The Secretary of Egitim-Sen, Bergama Office, Düzgün Aslan and the office representatives Hüseyin Özdemir, Uyar Demircioglu and Kadir Uludag, reportedly, gave their testimonies at Bergama Public Prosecution Office. (Cumhuriyet, September 14, 2000)
 @ A case has been launched against Cihan Sincar, Mayor of Kiziltepe, Mardin from the Peopleís Democracy Party (HADEP), on the charges of ìdisseminating separatist propagandaî in a statement he made to a Swedish daily, under Article 8 of the Anti-Terror Law. The trial will commence in the following days at Diyarbakir State Security Court (SSC). (Yeni Gündem, September 15, 2000)
 @ All the provincial and district organisations of HADEP situated at Istanbul, Diyarbakir, Adana, Mersin and Van were raided by the police officers on 15 September. The raids were reportedly carried out with the instruction of the Ankara SSC in connection with the First of September World Peace Day Declarations. HADEP Secretary General, Mahmut Sakar, stated that the peace declarations were unable to be disseminated due to the decision of confiscation taken by the Mersin Penal Court of Peace No. 2. (Yeni Gündem, September 16, 2000)
 @ In Istanbul, the press statement wanted to be made by the lawyers and the prisoners' relatives, in protest of the cell type prisons and the searching of the lawyers while entering the prisons under the protocol signed by the Ministries of Justice, Health and Interior, was prevented. The police officers who intervened in the group gathered in front of the Galatasaray High School on 16 September, dragged and detained 49 people 27 of them being lawyers, including Contemporary Lawyers Association Branch Chairperson Murat Celik. (Cumhuriyet-Evrensel, September 18, 2000)
 @ The trial launched against 68 people, who attended the funeral procession of Nevzat Ciftci, a prisoner killed by the security forces during the incidents at Ankara Central Closed Prison on 26 September 1999, on the charges of "holding an unauthorised demonstration" continued on 19 September at Aliaga Penal Court of First Instance. (TIHV, September 20, 2000)
 @ The trial launched against 123 teachers, members of the Egitim-Sen Union, in connection with the "act of collective visit to doctor" in Karadeniz Ereglisi on 23 December1999, commenced on 18 September. The prosecution demands an imprisonment from 1 to 3 years for the unionists with the allegation of "offence of the Law on Meetings and Demonstration Marches". (Evrensel, September 20, 2000)
 @ The compensation trial launched by Fethullah Gülen, known as the leader of the religious group "Fethullah adherents", against Ali Balkiz, Pir Sultan Abdal Association Chairperson, on the charges of ìinsult,î was held at Bagcilar (Istanbul) Court of First Instance No.1, on 21 September. Balkiz and some other executives with the association, who wanted to make a press statement at the exit of the hearing, were detained. (Evrensel, September 22, 2000)
 @ The police intervened in a group protesting the not accepting the attendance of the female students to the preparatory class of Istanbul Kazim Karabekir Imam Hatip High School for Girls (religious high school) with headscarves, on 21 September. Fifteen students and parents were detained in the incident. The police reportedly opened random fire to the air to disperse the demonstrators. (Akit, September 22, 2000)
 @ On 26 September, the case which was launched against ten people on the allegation of "being members of the Radical Islamist Vasat Organisation and killing police officer Ali Osman Sariçali during an house raid organised on 31 March" continued to be heard at Diyarbakir State Security Court. In the trial, the court demands the death penalty for Mehmet Murat Yürekli, who was captured in the house raid, and up to 15 years' imprisonment for others. (Cumhuriyet, September 27, 2000)
 @ On the anniversary of the massacre in Ulucanlar Prison, which resulted in the death of 10 prisoners on 26 September 1999, commemoration ceremonies were organised in Ankara, Istanbul, Izmir, Adana, and Samsun. The police intevened in the commemoration ceremony in Samsun and detained 4 people while beating them. In Ankara, occasional tension arose between the police and the group that engaged in a march after the commemoration ceremony organised in front of the Ulucanlar Prison. (Yeni Gündem-Radikal, September 27, 2000)
 @ Cinq militants kurdes du PKK ont été tués dans des affrontements dans l'est et le sud-est anatoliens, a-t-on annoncé de source officielle. Les affrontements se sont déroulés dans les provinces de Bingol (est), Mardin (sud-est) et Hakkari (extrême sud-est), indique un communiqué de la superpréfecture de Diyarbakir (sud-est), chargée de coordonner la lutte contre le PKK, sans préciser la date des accrochages. (AFP, 28 septembre, 2000)
 @ Following the detention of Peopleís Democracy Party (HADEP) Sirnak Provincial Chairperson Resul Sadak together with 10 provincial executives on 25 September, Human Rights Association (IHD) Deputy Chairperson Osman Baydemir and a group of lawyers from Diyarbakir Bar Association went to Sirnak but they were prevented to enter Sirnak. The detention period of Resul Sadak and the provincial executives were prolonged for 4 days. (Evrensel, September 29, 2000)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Pro-Kurd and extreme-left journalists imprisoned

 Reporters sans frontières issued on September 14, 2000, the following report on the situation of the press freedom in Turkey:
 On 5 August, Dogan Tolu, managing editor of the extreme-left Turkish periodical Türkmen and Ferdane Tolu, an employee with the paper, Gülay Arslan, editor of the extreme-left periodical Asi, and Süleyman Özalp, Gültekin Arslan and Sunay Demir, Asi employees, were interrogated by police in Burnaz, southern Turkey. On the same day, Karip Polat, owner of Türkmen and Asi, was also interrogated in the region. On 9 August, Sunay Demir and Ferdane Tolu were released, but the other journalists appeared before a state prosecutor and were incarcerated in Ceyhan Prison. They have been accused of "belonging to the People's Liberation Revolutionary Party" (Parti révolutionnaire pour la libération du peuple, DHKPC).
 On 14 August, Mikail Vayiç, owner and editor-in-chief of the extreme-left weekly Yasamda Atilim, was arrested by military officers at the exit of the Gebze Prison (near Istanbul), where he was visiting a relative. On August 15, the public prosecutor of the Republic of Gebze ordered the incarceration of Vayiç for "possession of illegal magazines".
 On 17 August, Jülide Kaliç, a reporter with the extreme-left daily Yeni Evrensel, was beaten and interrogated while she was photographing a strong-armed police intervention during a commemorative ceremony in honour of Haci Bektas-i Veli, a 13th century scholar who has a cult following. She was driven to the Hacibektas police headquarters in the middle of the country. Police released her the next day, but kept her film.
 On 21 August, Tuncay Sezgin, a reporter with the extreme-left bi-monthly Devrimci Demokrasi, was brutalized and interrogated by police in a court house. He was witnessing the court appearance of people who had been arrested the night before, during a demonstration against a new kind of prison. The journalist was released that evening.
 On 27 August, Ergüren Top, a reporter with the pro-Kurd daily Yeni Gündem, was detained by police while he was covering a press conference held by relatives of political prisoners, in Istanbul. Two other journalists, Cengiz Kapmaz and Meral Kocamis, were also detained, while they were photographing their colleague, who was being transferred from the police station to the hospital for supervision. The next day, the journalists were released after their lawyer and the directors of their newspaper intervened. Three journalists attacked
 On 5 August, Unal Cetiner, a cameraman for Flash TV, was slightly injured and his camera was damaged by police while he was in Istanbul, covering a demonstration in Galatasaray Place against the construction of a new kind of prison that would keep prisoners more isolated.
 On 23 August, Bülent Velioglu and Fatih Öner, cameramen with the Ege TV regional station were brutalized by militants from the True Path Party (DYP, liberal-right), during the inauguration of an office in Izmir. The militants criticized the journalists for the way they covered current events. On 30 August, Izzetin Kömürcü, a reporter for the Anatolie Agency, was attacked by the brother and nephew of the mayor of Tarakli (north-western part of the country). He had published an article condemning "the construction of a business on a site protected by a preservation order". Journalist threatened
 At the end of July, Ali Öztürk, owner and editorial writer for the right-wing regional daily Günebakis, stated in one of his articles that he was being threatened by an assassin hired by Burhan Kiroglu, former candidate for the extreme-right Nationalist Movement Party (Parti du mouvement nationaliste, MHP). In his articles, the journalist had called into question the extreme-right Minister of Public Works Koray Aydin's practices.
*
 On 31 August, the pro-Kurd daily Yeni Gündem was seized by the Security Court of the State of Istanbul. The newspaper is accused of "separatist propaganda" for having published an article entitled, "The Kurdish revolution".
 473 days of suspension for three radio stations and one television station On 27 July, the Audiovisual Council (Conseil de l'audiovisuel, RTÜK) suspended for a period of 90 days, the Antalya regional radio station, Umut Radio. The station is accused of "inciting to violence, terror and ethnic discrimination" for having broadcast a song by the extreme-left group, Cemo. On 23 August, RTÜK decided to suspend the Özgür Radyo and Radyo Öney Flash FM radio station, as well as the musical television station, Kral TV. The council condemned Özgür Radyo, which was suspended for one year, for the 9 July broadcast of a song by the extreme-left group, Kizilrmak. The song paid homage to the young leaders of left-wing movements in the 1970s, who were killed during a police operation. Radyo Öney Flash FM has been suspended for two weeks for broadcasting programmes "about attacks against the state and the nation". RTUK sanctioned the Kral TV television station for three days for "damaging general moral, public safety and Turkish family values." The station broadcast erotic images.
 Since 1 January, RTÜK has handed out 3,761 days worth of suspensions to 25 radio stations and 27 television stations.
*
 On 15 August, three armed individuals attempted to enter the offices of a local television station, Ege TV, in Izmir. One of them fired his gun several times, notably at the station's transmission vehicle. The station had broadcast critical programmes about a mafia member who was in prison. No injuries resulted from the attack.
 Furthermore, Reporters sans frontières continues to demand the immediate and unconditional release of journalists Yalçin Küçük, from the left-wing weekly Hepileri, who was arrested on 29 October 1998, and Hasan Özgün, from the extreme-left daily Özgür Gündem, who was arrested on 9 December 1993. The organisation calls for fair and equitable trials for journalist Asiye Zeybek Güzel, from the extreme-left weeklies Isçinin Yolu and Atilim, who was arrested on 22 February 1997, and journalist Nureddin Sirin, from the Islamist weekly Selam, who was arrested on 6 February 1997. (RSF/IFEX, September 14, 2000)

Istanbul Paper Reports Media Shutdowns by Turkish Censor

 According to data provided by the RTUK [Supreme Council for Radio and Television Broadcasting], 75 of the various national, regional, and local broadcasting stations were penalized for reactionary broadcasts, and 67 were penalized for separatist broadcasts. Twenty-three radio stations were shut down for a total of 7,764 days for separatist broadcasts, and radio stations that carried reactionary broadcasts were shut down for 1,590 days.
 Between August 1998 and June 2000, the General Directorate of Security advised RTUK of 263 cases of destructive, reactionary, and separatist media violations. Attention was given to the density of violations specifically in the Malatya, Bursa, Denizli, and Istanbul areas. So far, among the national television stations cited as reactionary, RTUK has fined only Samanyolu TV and Kanal 7. Since its establishment in 1994 until August 2000, RTUK has reprimanded 46 radio stations 181 times and 28 television stations 28 times for reactionary content. Twenty-three radio stations were shut down temporarily for a total of 1,590 days while eight television stations [were shut down] for 676 [days].
 Of the above totals the shutdowns were as follows: Istanbul Ak TV for 60 days, Nevsehir Kanal (50) for 31 days, Balikesir Karesi TV for 31 days, Denizli Mihr TV for 545 days, Istanbul Marmara FM for 32 days, Istanbul Moral FM for 134 days, Kocaeli Mesaj FM for 455 days, Denizli Mihr Radio for 30 days, Bursa Bizim Cagri FM for 120 days, Istanbul Ozel FM for 151 days, Istanbul Radio NUR for 271 days and Van Seher FM for 270 days.
 For broadcasting separatist content, 51 radio stations were reprimanded 159 times and 16 television stations [were reprimanded] 37 times. Twenty-three radio stations were also shut down temporarily for a record-breaking 7,764 days. Five television stations were shut down for a total of 552 days.
 Of the above totals the shutdowns were as follows: Diyarbakir Kanal 21 for 380 days, Metro TV for 151 days, Istanbul Cevre Radio for 121 days, Diyarbakir Aktuel Radio for 367 days, Antalya FM for 730 days, Adana Arkadas Radio for 331 days, Izmir Demokrat Radio for 1,153 days, Sanliurfa Karacadag Radio for 947 days, Medya radio for 786 days, Diyarbakir Metro FM for 730 days, Istanbul Ozgur Radio for 1,200 days and Mardin Show Radio for 270 days.
 Some of the other reactionary broadcast stations that were reprimanded or that received fewer shutdown penalties are: Selam TV(Kocaeli), Ahi TV (Kirsehir), Best TV, Er TV (Kahramanmaras), BTV (Karabuk), BRT TV(Burdur), BRT TV (Konya/Eregli), Channel Malatya, TVM, Ufuk TV ( Malatya), GTV, SRT TV (Tokat), Gokkusagi TV, Kuzey TV (Trabzon), IGRT TV, Mersin TV (Icel), Kanal A, Arifan Radio, Hedef Radio, Umut Radio (Ankara), Kanal 16 (Bursa), Selam TV (Denizli), Selam TV (Siirt), SRT TV (Sinop), Hilal FM, Sancak Radio (Sivas), Sanliurfa TV, Akra FM, Radio Cag, Dolunay Radio, Silivri Marmara Radio (Istanbul), Basak FM (Izmir), Ribat FM (Konya), Anadolu FM (Kirikkale), Batman FM (Batman), Birlik Radio (Kayseri), Cagri FM (Corum), Dadas Radio (Erzurum), ERT FM (Eskisehir), Fetih Radio, Furkan FM (Kayseri), Gencligin Sesi Radio (Usak), Hilal FM (Sakarya), Hilalbirlik FM (Antalya), Imamoglu FM (Adana), Ipek FM (Yozgat), Marmara Davet FM (Bursa), Milli Genclik Radio (Konya), Nur FM (Diyarbakir), Radio Can (Erzincan), Radio Nida (Malatya), Radio Ozel (Adana), Radio Selam (Malatya), Radio Selam (Siirt), Radio Siirnar, Safak Radio, Vahdet Radio (Gaziantep), Super FM (Icel), Safak Radio (Kayseri), Vatan Radio (Bursa), Yesil Hilal FM. (Cumhuriyet, September 11, 2000)

Journalist charged for interview Islamic militant

 Mehmet Ali Birand, prominent journalist and the anchorman for a CNN-Turkish venture has been charged with aiding an outlawed group for interviewing an Islamic militant who led a hostage-taking in prison, daily Yeni Gundem reported.
 Prosecutors accuse Mehmet Ali Birand, a top journalist for CNN-Turk, of aiding and abetting the Great Eastern Islamic Raiders' Front (IBDA-C), by allowing the group to air its propaganda, the report said.
 Birand conducted a live telephone interview with Burak Cileli in January, while Cileli and other IBDA-C inmates held 17 guards and a lawyer hostage for six hours. Soldiers quelled the riot that was staged as a show of support for comrades who clashed with authorities in another prison.
 Birand faces up to 3 years and nine months in prison if convicted. He was not immediately available for comment.
 Turkey is often criticized by human rights groups and western countries for its laws restricting freedom of expression. Scores of journalists have been tried for their writings on Kurdish separatist or radical Islamic groups.
 The government has pledged to reform freedom-curbing laws as part of its drive to enter the European Union.
 IBDA-C aims to replace Turkey's secular government with Islamic rule and has claimed responsibility for a number of attacks on left-wing and pro-secular targets.
 CNN-Turk is a venture between Turner Broadcasting Systems International and Turkey's Dogan Medya Grubu. (Associated Press, September 5, 2000)

Une radio privée censurée pour avoir lu Bukowski

 Une radio privée basée à Istanbul sera fermée pendant 15 jours sur décision du Haut Conseil de l'audiovisuel (RTUK) pour avoir lu une nouvelle de Charles Bukowski, a indiqué une de ses responsables.
 La coordinatrice administrative d'Acik Radyo, Yesim Yalman, a expliqué à l'AFP qu'un recours en justice avait été intenté pour s'opposer à la décision du RTUK.
 La nouvelle de Bukowski "La plus belle fille de la ville" avait été lue le 1er mai sur les antennes d'Acik Radyo, appréciée pour la qualité de ses programmes, et a choqué l'organe de contrôle de l'audiovisuel par son côté érotique.
 Le RTUK a publié sur son site internet les passages incriminés pour justifier son interdiction. Il y indique que la radio a "attenté au développement physique, mental, psychologique et moral" des enfants en diffusant ces extraits, "en contradiction avec la structure familiale turque".
 Plusieurs livres contenant cette nouvelle sont en vente libre en Turquie et n'ont jamais été ni saisis, ni interdits.
 La sévérité, voire le conservatisme du RTUK, sont régulièrement dénoncés par les media turcs.
 Depuis sa création, le RTUK, composé de membres de partis politiques représentés au parlement, a déjà suspendu pendant des délais divers quelque 450 chaînes de radio et télévision, selon les chiffres officiels. (AFP, 26 septembre, 2000)

Acquittement du journaliste Nadire Mater

 Une cour d'assise d'Istanbul a acquitté une journaliste, dont le livre sur la lutte contre la rébellion kurde dans le sud-est était accusé de porter atteinte au moral des forces armées turques, ainsi que son éditeur, qui risquaient tous deux de deux à douze ans de prison.
 La cour, qui avait ouvert le procès il y a un an exactement, a jugé que les faits reprochés n'étaient pas avérés.
 Nadire Mater était poursuivie pour son livre "Mehmedin kitabi" ("Le livre du soldat"), publié en mai 99, qui compilait les témoignages de 42 appelés ayant eu à combattre la rébellion kurde du PKK.
 "Nous sommes heureux, mais cela ne veut pas dire que toutes les violations de la liberté d'expression ont disparu en Turquie", a déclaré Nadire Mater après l'audience, à laquelle assistait un public nombreux.
 La maison d'édition Metis, qui avait vendu près de 20.000 exemplaires de l'ouvrage, voit également levée l'interdiction qui frappait "Le livre du soldat".
 "Notre victoire est plus que symbolique: c'était un procès contre l'Armée, puisque c'est le commandant de l'Armée de terre en personne qui avait lancé la procédure contre nous", a commenté l'éditeur, Huseyin Semih Sokmen.
 Le procureur de la République a une semaine pour faire appel de la sentence.
 La Turquie, candidate à l'adhésion à l'Union Européenne, est régulièrement critiquée pour ses entraves à la liberté d'expression et ses atteintes aux droits de l'Homme.
 Le PKK a pris les armes en 1984 pour l'indépendance du sud-est du pays à majorité kurde. En réponse, l'Armée y a déployé des dizaines de milliers de soldats, et notamment de nombreux conscrits.
 Le conflit, qui a fait officiellement 36.500 victimes, a donné lieu à de nombreuses violations des droits de l'Homme de part et d'autre.
 Dans ce livre, les soldats interviewés sous couvert de l'anonymat évoquent ouvertement des saccages de villages et l'oppression des populations civiles comme une méthode de l'armée face au PKK. (AFP, 29 septembre, 2000)

Le 6e prix Ludovic Trarieux remis à Yagmurdereli

 Le 6e Prix international des droits de l'Homme Ludovic Trarieux, décerné en mars à l'avocat et écrivain turc Esber Yagmurdereli, actuellement emprisonné en Turquie pour son action en faveur des Kurdes, a été remis à Bordeaux (sud-ouest de la France) à son fils Ubur,  a-t-on appris auprès des organisateurs du prix.
 Selon les organisateurs, "Esber Yagmurdereli purge actuellement une peine de prison pour avoir prôné une solution pacifique au problème kurde".
 D'une valeur de 30.000 francs (4.573 Euros), le prix Ludovic Trarieux -- du nom de l'avocat fondateur en 1898 de la Ligue française des droits de l'Homme, à l'origine de toutes les ligues créées depuis dans le monde --, est décerné tous les deux ans par l'Institut des droits de l'Homme du barreau de Bordeaux et l'Union des avocats européens, à un avocat qui s'est illustré dans la lutte pour les droits de l'Homme.
 Condamné à 23 ans de prison, Esber Yagmurdereli, 54 ans, a été incarcéré en octobre-novembre 1997, puis à nouveau depuis juin 1998. Il avait déjà passé 13 ans dans les geôles de son pays, de 1978 à 1991, après une condamnation pour "activité subversive armée".  Le premier lauréat du prix Trarieux, en 1985, avait été Nelson Mandela, alors emprisonné en Afrique du Sud. En 1998, il a été attribué à l'avocat chinois Zhou Guoqiang. (AFP, 30 septembre, 2000)

Freedom of opinion violations in brief

 @ The Radio and Television Supreme Board decided on closing private TV channels, Inter Star for a day twice, Show TV for a day four times, Kanal D, Cine-5, Kanal E and Kanal 6 for a day. (Hürriyet, September 9, 2000)
 @ The press statement of the members of "Year 2000 World Womenís March Turkey Coordination" which consisted of various organisations such as the Human Rights Association (HRA),Confederation of Public Labourerís Trade Unions (KESK), Confederation of Progressive Trade Unions (DISK), Freedom and Solidarity Party (ÖDP) and HADEP was prevented forcibly by the police officers. (Hürriyet, September 10, 2000)
 @ On 12 September, the case that had been launched against Hüsnü Cemal Arslan, a speaker with MED TV, was concluded. In the hearing, Hüsnü Cemal Arslan was sentenced to 3 years and 9 months of imprisonment, according to Article 169 of the Turkish Penal Code on charges ofì aiding an illegal organisation and sheltering its membersî. (Zaman, September 14, 2000)
 @ The trial launched against photographer Mehmet Özer on the charges of "helping the PKK and sheltering its membersî in a slide show organised on 4 March 1999, within the 8th March World Womenís Day activities, concluded on 19 September. State Security Court reached the decision of acquittal on the grounds that the ìelements of crime were not constituted." (Yeni Gündem, September 20, 2000 )
 @ The 16th issue of Devrimci Demokrat Newspaper was confiscated on the accusations of ìdisseminating separatist propagandaî and ìaiding the PKK and sheltering its members,î in its articles. (Evrensel, September 20, 2000)
 @ Istanbul Governorate banned the "Peace and Democracy" festival to be held in Istanbul Yedikule dungeon within the frame of 1 September World Peace Day activities. (Yeni Gündem, September 22, 2000)
 @ Radio Television Supreme Board (RTÜK) closed down private TV channels Ufuk TV (Malatya) for 90 days, HRT (Hatay) for 30 days, Günes TV (Malatya) for 7 days, CNM (Malatya) for 3 days, and private radio channel Radyo Ekin (Ankara) for 3 days, and private TV channels Show TV, Cine 5, Kanal 7, Selam TV (Izmit) and KTV (Konya) for 1 day each. (Akit-Hürriyet, September 22, 2000)
 @ The case launched against journalist-columnist Faik Bulut and journalist Mehmet Farac in connection with the book they wrote titled "Kod Adi: Hizbullah, Türkiye Hizbullahinin Öyküsü" (Code Name: Hezbollah, the Story of the Hezbollah of Turkey), was concluded. At the hearing, held at the Istanbul Heavy Penal Court on 22 September, Faik Bulut, Mehmet Faraç and the publisher Mustafa Demirce were acquitted. (Cumhuriyet, September 23, 2000)
 @ Two books written by Emine Özkan Senlikoglu, "Burasi Cezaevi" (Here is a Prison) first printing which had been made ten years ago, and ìBen Kimin Kurbaniyim" ( Whose victim am I) were confiscated by the Istanbul State Security Court on the grounds that they were "inciting hate and enmity among people". (Yeni Gündem, September 25, 2000)
 @ The Ankara Administrative Court No 9 accepted the application of the Açik Radio to stop the enforcement of a decision by the Radio and Television Supreme Board (RTÜK). Acik radio had been closed for 15 days by RTÜK. The court board found it agreeable that the Radio would broadcast until the case opened to cancel the decision of RTÜK concluded. The radio had been closed on the grounds that the short story named "What a Story" by Charles Bukowsky broadcast on 1 May was against "general morality." (Yenibinyil, September 29, 2000)
 @ The 49th issue of the bi-weekly newspaper Alinterimiz was confiscated on charges of ìdisseminating separatist propagandaî and ìshowing Ali Suat Ertosun, General Director of Prisons and Detention Houses as a target to terror organisations.î (Evrensel, September 29, 2000)
 @ Suat Özalp, Diyarbakir Regional Representative of the weekly "Azadiya Welat" who was detained in Diyarbakir on 26 September, was released after 3 days of detention on 29 September. Özalp was reportedly threatened not to work at the newspaper. (Yeni Gündem, October 1, 2000)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

L'armée réticente à une adhésion à l'UE, selon Yilmaz

 L'armée et l'extrême droite turques sont réticentes à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) de crainte qu'elle n'entraîne une division du pays, a laissé entendre le vice-Premier ministre Mesut Yilmaz, chargé des Affaires européennes, cité par la presse.
 "Certains milieux sont réticents à une entrée dans l'UE par crainte que cela ne puisse diviser le pays", a-t-il dit lors d'un dîner avec un groupe de journalistes turcs, cité par Hurriyet.
 M. Yilmaz faisait ainsi allusion à l'armée et au parti de l'Action nationaliste MHP, membre de la coalition gouvernementale tripartite de Bulent Ecevit, selon les journalistes présents.
 M. Yilmaz a indiqué qu'il ne partageait pas cette crainte mais qu'il était nécessaire de convaincre ces milieux afin que les négociations d'adhésion Turquie-UE puissent s'ouvrir d'ici 2003, indique le journal Sabah.
 "C'est la Turquie qui veut adhérer à l'UE et non pas le contraire, nous devons accepter leurs règles", a-t-il souligné.
 Il s'est dit convaincu que l'UE ne cherche pas à diviser la Turquie.
 "L'acceptation par la Turquie des critères européens n'entraînera pas une division. Aucun membre de l'UE n'a été divisé en adhérant à l'Union", a-t-il souligné.
 Ankara est pressé par l'UE d'engager des réformes politiques pour satisfaire aux critères d'adhésion: abolir la peine de mort, améliorer le respect des droits de l'Homme et la liberté d'expression, et modifier le poids des militaires dans la prise de décisions politiques.
 Mais très peu de progrès ont été faits depuis le sommet d'Helsinki en décembre, qui a retenu la candidature de la Turquie.
 La puissante armée turque et le MHP avancent des "conditions propres à la Turquie" en ce qui concerne son adaptation aux normes européennes, notamment les droits de la population kurde, alors même que le PKK a renoncé à quinze ans de lutte armée l'an dernier à l'appel de son chef, Abdullah Ocalan, comdamné à mort en Turquie.
 "Il faut leur expliquer ce que deviendra la Turquie (...) et quelles seront ses perspectives si elle restait à l'écart" de l'UE, a ajouté M. Yilmaz. (AFP, 7 sept 2000)

Turkish army wary over European future

 A delicate shadow dance between powerful Turkish generals wary of militant Islam and pro-European politicians seeking human rights reform is raising questions over the role of the army and the future of democracy in Turkey.
 This week's 20th anniversary of a coup that ended street fighting and imposed strict limits on freedom of speech and political action, provides a melancholy backdrop for debate of a very delicate taboo.
 "The army is in a dilemma," Semih Idiz of the Star daily said. "They have defined EU membership as a geostrategic necessity, but general after general of late has spoken of people hiding behind the mask of Copenhagen in pursuing their wily ends."
 The European Union's Copenhagen criteria require major changes in Turkish legislation to ease restrictions on freedom of speech and political activity. Parliament may soon rule on one key law.
 Deputy Prime Minister Mesut Yilmaz said publicly that many, and the military among them, fear such reforms would aid Islamists and Kurdish separatists seeking to usurp the political order.
 "Certain circles tend to believe Europe took its Helsinki (candidacy) decision with the aim of splitting Turkey. We must persuade these people the opposite is true," commentator Mehmet Ali Birand quoted Yilmaz in the Turkish Daily News as saying.
 Chief of General Staff General Huseyin Kivrikoglu is rarely given to public outbursts. But he complained recently of broad Islamist infiltration of public life including the judiciary.
 "There are thousands of civil servants in every rank who want to destroy the state," he said. "There are some others who kiss the hands of those who want to undermine the state."
 Newly-appointed president Ahmet Necdet Sezer raised military eyebrows by refusing to sign a government decree for a purge of civil servants suspected of links to Islamist radicals.
 He sent it to parliament where it may stir divisive debate. The purge had long been demanded by the army, among others, as part of a wider crackdown that resulted in 1997 in the collapse of a year-old Islamist-led government. It may soon see the banning of the chief opposition Islamist Virtue Party.
 Kivrikoglu said the government may "lose prestige" if the decree were voted down in parliament. Oft-chastened politicians will understand his words as something more than friendly advice.
 Many welcomed the 1980 putsch being remembered on September 12 as a relief from bloody street fighting, but now see the stifling constitution left by the generals as the root of human rights troubles in Turkey and a prime obstacle to Europe.
 "In the last two decades of the 20th century...analysing and criticising were discouraged in Turkey," said Cumhuriyet daily.
 The army exerts considerable influence behind the scenes and wields support for its campaign against the "twin evils" of political Islam and Kurdish separatism.
 Prime Minister Bulent Ecevit's handling of the purge decree may have been seen as tardy and clumsy by the generals.
 The present government led by Ecevit's Democratic Left Party and the right wing Nationalist Action Party (MHP) is one of the most stable in years, steering a vital anti-inflation plan. Nationalist sentiments could hamper EU talks, though the MHP insists it has its sights on Brussels and the changes demanded.
 Flags are being raised ahead of November when the EU sets out changes it expects before any membership talks. This may include changes in the role of the military.
 Conservatives, including the army, believe tight laws on freedom of expression and political activity are essential.
 Others believe that as long as those laws remain in place not only is the EU beyond reach but the legitimacy and thus the power of the state the army wishes to protect is compromised. Here, then, lies a danger for the army, so long seen by many as the force for progress, protecting against dark reaction.
 "These are intelligent, sophisticated people," said one Western diplomat. "They must see that if the debate heats up, they risk being seen as an obstacle to progress, to democracy, to human rights and, ultimately, to a Turkey in Europe." (Reuters, September 12, 2000)

Soldiers Remove Civilians From SSM Arms Procurement Agency

 The operation has been completed to purge all civilian personnel from the Defence Industry Undersecretariat [SSM], which was established to set up an infrastructure for a local defence industry in Turkey and to ensure the purchase of the most suitable arms from the market through tenders.
 The civilian team has either been neutralised or purged from the SSM, which ever since its founding in 1985 has been training experienced technical cadres in the purchase of arms, as is done in Europe.
 They have been replaced by retired generals and colonels.
 The final crunch in this operation, which has turned the SSM into a witches cauldron, came with the dismissal last month of Ismail Tohumcu, the only civilian Deputy Undersecretary, following accusations that he was delaying the dispatch of a letter to the Prime Ministry by the retired colonels requesting more personnel for the SSM.
 Last week, two technical experts, one of them a civilian, were also dismissed.
 The operation to purge the civilian cadres of the SSM first begun in 1996 with the appointment of Ret. Brig. Gen. Zati Ergul to the post of deputy undersecretary.
 While Ergul has now left the agency because of advanced age, Ret. Brig. Gen. Unal Tamgac and Ret. Gen. Ozer Altinisik are still in their posts as Deputy Undersecretaries.
 The post of Ismail Tohumcu, who was dismissed from the SSM for opposing its militarization, has not yet been filled.
 Yeni Binyil tried in vain to get in touch with SSM Undersecretary Dursun Ali Ercan and Minister of Defence Sabahattin Cakmakoglu to get their views on the developments in SSM.
 The National Defence Ministry Undersecretariat [MSBM] and SSM are the two official agencies that are responsible for the joint production and purchase of arms in Turkey.
 While the MSBM undersecretary was always a soldier the SSM undersecretary was always a civilian.
 The work to rid the SSM of civilians begun from the lower cadres and reached conclusion at the beginning of this year with the appointment to the post of Undersecretary of Dursun Ali Ercan, who is a physics professor with military background.
 The SSM was highly politicised during the term of office of Yalcin Burcak--civilian undersecretary of the SSM, known as one of the "three princes" of True Path Party [DYP] leader Tansu Ciller--, who insisted on staying on his post up until the appointment of Dursun Ali Ercan.
 This politicisation became the pretext for purging the civilian cadres of the SSM.
 In informing Yeni Binyil about the developments relating to the military's de facto control of the SSM, a retired general pointed out that this operation has drawbacks:
 "In Europe, it is the civilians who on behalf of the army procure the arms from the market via tenders or engage in joint productions.
 It is not a usual practise for the army to be both a utilizer and purchaser."
 The reorganisation within the SSM, which includes increasing the numbers of the section heads, will go into force with the enactment of a law.
 But because this will take some time, the appointments of the retired generals are being done through the Defence Technologies Engineering Office [STM], which operates as a sister establishment to the SSM.
 The future of the SSM, the control of which the civilians have lost, was debated in a meeting held in early August at the General Staff.
 The General Staff delegation suggested the attachment of the SSM to the National Defence Ministry Undersecretariat.
 While not objecting to the military appointments at the SSM, National Defence Minister Sabahattin Cakmakoglu has, however, suggested that the agency should operate independently.
 The future of the SSM will be determined at a meeting to be held again at the General Staff in October.
 It will be interesting to see whether the Parliament, which holds an important trump card by controlling the budget of SSM, will allow the militarization of this body.
 The fast procurement of arms, and mostly by the decision of the soldiers, is the second most important issue after reactionism on the soldiers' agenda.
 The joint production method in the case of some procurements is ensuring competition and lowering prices, but at the same time it also delays the transfer of arms to the Turkish Armed Forces.
 It has been observed that the soldiers who from time to time clash with the civilians on the supply of arms have in recent years received arms procurement training mostly in the United States.
 The US International Military Training Headquarters is an institution that provides training on methods of arms procurement.
 The Turkish officers go there to be trained on how to procure arms and how to realise joint production projects.
 In the past, the preparation of the technical contract for the joint arms production and other regulations were being determined through coordination between the civilians and the soldiers.
 But the civilians had a greater say at the SSM and were brought to critical posts through promotion.
 Now the civilian cadres are not being promoted anymore, instead retired colonels are appointed as coordinators of important projects.
 It is doubtful to what extent this staffing process in the defence industry in general is compatible with the law passed on 2 October 1981 banning the retired civil servants, including the retired soldiers, from engaging in certain employment's.
 Article 2 of that law stipulates:
 "Those who leave their former jobs for whatever reason cannot directly or indirectly assume duties, employment, or obligations, or act as brokers or business agents for three years from the date of their departure in departments, administrative boards, institutions, and establishments where they have worked at the least for two years before their departure."  (Yeni Binyil, September 11, 2000)

Bakou et Ankara renforcent leur coopération militaire

 L'Azerbaïdjan et la Turquie ont signé à Bakou un accord de coopération dans le domaine militaro-industriel et réaffirmé leur position commune sur le conflit du Naghorny-Karabakh.
  Selon le document, signé par les ministres de la Défense des deux pays dans la capitale azerbaïdjanaise, la Turquie s'engage à mettre à la disposition de son voisin turcophone son infrastructure et son expérience dans le domaine militaire.
  Les deux hommes ont en outre abordé la question de l'enclave arménienne du Naghorny-karabakh, où les tensions ont repris, et réaffirmer une position commune contre l'Arménie.
  "Nous soutiendrons toujours l'Azerbaïdjan afin que justice triomphe", a déclaré le ministre turc Sabahattin Cakmakoglu, qui s'est dit inquiet de la reprise des tensions dans cette enclave du Caucase.
 Les deux pays ont initié leur coopération dans le domaine de la défense en 1996, et avait signé en 1998 un accord-cadre de collaboration technico-militaire.
 Ankara a toujours soutenu l'Azerbaïdjan musulman et turcophone, dont elle est très proche et n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'Arménie, qui reçoit pour sa part le soutien militaire de la Russie.
 Le Nagorny Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens, a autoproclamé son indépendance en 1991 avec l'appui d'Erevan et l'a défendue par une guerre qui a duré trois ans et a fait trente mille morts et des milliers de réfugiés.
 Le cessez-le-feu de 1994, a instauré une paix précaire et aucune solution diplomatique n'a été trouvé. (AFP, 21 septembre, 2000)

La Turquie veut accueillir un corps de réaction rapide

 La Turquie déploie d'intenses efforts pour accueillir à Istanbul un des nouveaux corps de réaction rapide (HRF) dont l'OTAN veut se doter et pour lesquels il y une "grande rivalité" entre pays candidats, a annoncé un haut responsable militaire turc.
 "Il y a une grande rivalité entre les pays candidats (...) un pays qui accueillera une telle force verra son importance au sein de l'Alliance augmenter", a dit à la presse le général Ethem Erdagi, de l'état-major des armées turques.
 L'OTAN a décidé en mai qu'elle devait avoir à l'avenir à sa disposition au moins trois forces terrestres de réaction rapide pour pouvoir mener simultanément deux missions d'envergure de type Kosovo.
 Or l'Alliance ne dispose actuellement que d'un seul quartier général susceptible de diriger à bref délai une telle opération, celui du Corps allié de réaction rapide (ARRC), basé à Moenchengladbach (Allemagne).
 Selon l'état-major turc, neuf quartiers généraux ont été proposés: l'Eurocorps (Strasbourg), le corps germano-néerlandais (Munster), le 2e corps allemand, un corps italien basé à Milan, un corps espagnol basé à Valence, un corps grec (lieu indéterminé), le 3e corps turc (Istanbul), le 5e corps américain et l'ARRC.
 Le 3e corps turc possède tous les critères nécessaires --mobilité et capacité de commander pour une longue durée une mission de l'OTAN entre autres-- pour accueillir cette force, a indiqué le général Erdagi.
 Il a souhaité que les argument politiques ne devancent pas les arguments militaires pour le choix du pays.
 Le général turc a souligné en outre que si la Turquie accueillait un corps de réaction rapide, cette situation renforcerait sa position face à la nouvelle structure de défense européenne.
 La Turquie, membre de l'OTAN et candidate à l'Union européenne (UE), s'est déclarée insatisfaite de cette structure car elle n'aura pas accès à ses organes de contrôle, n'étant pas membre à part entière de l'UE.
 De source militaire on a indiqué qu'une décision pourrait "peut-être" être prise lors de la réunion semestrielle des ministres de la Défense de l'OTAN en décembre à Bruxelles. (AFP, 22 septembre, 2000)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

"Ciller qui a fait assassiner 60 hommes d'affaires kurdes"

 La sortie du dernier livre du journaliste Cüneyt Arcayürek, conseiller politique de l'ancien président turc Süleyman Demirel, intitulé "Le rêve devenu réalité de l'homme qui patiente" [ndlr: Bekleyen adamin gerçeklesen düsü], fait actuellement grand bruit dans les milieux politico-médiatiques turcs. Dans son livre, C. Arcayürek retrace les moments forts de la présidence de Turgut Özal et de celle de son successeur, Süleyman Demirel.
 Les journaux turcs se sont immédiatement passionnés pour les confidences de Süleyman Demirel sur la question kurde.
 M. Arcayürek rapporte dans son livre sa conversation avec M. Demirel, le 16 janvier 1998, et lui attribue ces propos: "Tansu Çiller peu après la formation de son gouvernement (1993) est venue me rendre visite.(...) Elle m'a dit: 'Je vais résoudre le problème de la terreur avec l'aide des unités d'interventions spéciales (TIM).' Je lui ai répliqué: 'Ecoute-moi. Un jour viendra où ces unités seront un casse-tête pour toi. Tu ne pourras pas les contrôler et il peut t'arriver n'importe quoi. Ce pays n'a pas deux armées. Tu dois résoudre la terreur avec l'Armée.' Et elle est devenue copine-copains avec le chef d'état-major Dogan Güres et les autres commandants de l'armée."
 Cüneyt Arcayürek ajoute ensuite: "Les propos lapidaires du président pointent du doigt les responsables à l'origine des instructions politiques (...)."
 Selon le livre, M. Demirel aurait continué ainsi: "Ceci (Susurluk) est toujours classé comme 'meurtre non élucidé'. Et pourtant les auteurs sont évidents. Mais on ne peut pas le prouver. Pour élucider la situation, c'est-à-dire pour mettre à découvert celui qui donne les ordres aux bandes mafieuses, il faudrait par exemple que Mehmet Agar [ancien ministre de l'Intérieur, ancien directeur de la sécurité nationale, impliqué dans des liens avec la mafia] parle."
 Le quotidien turc Hürriyet avait titré le 18 septembre: "C'est Çiller qui a fait tuer les hommes d'affaires kurdes". Selon le journaliste, Süleyman Demirel lui aurait déclaré que les meurtres non élucidés de 60 hommes d'affaires kurdes en 1993 étaient commandités sur instruction orale de Mme Çiller.
 Des extraits du livre publiés dans les principaux journaux turcs font également état de la politique kurde de Turgut Özal. Selon M. Arcayürek, ce dernier aurait proposé à son Premier ministre Demirel de collaborer avec les Kurdes d'Irak pour former une fédération, mais Süleyman Demirel aurait refusé soutenant que "cela voudrait dire la division du pays".
 Interrogé sur le livre, Süleyman Demirel a simplement répondu: "Je ne parlerai pas sur ce sujet".
 Quant à Mme Çiller, elle se borne à dire qu'elle a agi dans le cadre de la loi et si c'était à refaire, elle referait la même chose.
 Can Atakli, journaliste du quotidien Sabah écrivait le 20 septembre dans ses colonnes ceci: "Voilà que l'ancien président de la République reconnaît que l'Etat est impliqué dans les meurtres non élucidés, et que plus encore l'instigateur n'est autre que le Premier ministre de l'époque. Ne faudrait-il pas ouvrir une instruction sur le Premier ministre pour 'meurtres non élucidé', sur le président de la République pour son immobilisme malgré les faits, et sur le commandant de l'armée de terre et sur le Directeur de la sécurité nationale pour avoir exécuté ces ordres? Attendons et regardons, une fois de plus l'affaire va-t-elle être étouffée?" (CILDEKT, 22 septembre 2000)

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

Trial for possessing Kurdish publications

 Mehmet Yasik, People's Democracy Party (HADEP) Mayor of the Kucukdikili town in Adana province, as well as five employees of his municipality, are facing charges of "aiding and abetting the PKK" on the basis of their possession of copies of the newspaper "Ozgur Bakis" ("Free Viewpoint") and the magazine "Ozgur Halk" ("Free People").
 Mayor Mehmet Yasik, had been taken into custody last year on the grounds that, during a raid on the municipality building, "the Turkish flag was found to be torn". Now he is on trial, along with Public Works Director Adulkerim Timur and city workers Kutbettin Ornek, Emin Erin, Bekir Emen, and Hasan Gunes, for "aiding and abetting the PKK through the transport of prohibited publications".
 The first trial session in the case was held the day before yesterday in Adana State Security Court Number Two. Yasik was not present at the opening session, although the other five defendants did attend.
 The session opened with a reading of the indictment prepared by Adana State Security Court Prosecutor Vural Ekiz. The indictment charged that, following the 18 April elections in which Mayor Yasik was elected, "prohibited and objectionable publications" began to be read more frequently within the municipal government's facilities, and that, in a search of the municipal building's tea kitchen, newspapers and journals such as "Ozgur Bakis", "Yeni Ozgur Halk", and "Emek" were found. The session ended with the panel of judges ruling for an adjournment to allow additional evidence to be gathered.
 Kucukdikili Mayor Mehmet Yasik has stated that the prosecution is a conspiracy, and began about a week after Seyhan Gendarmerie Company Commander Asim Sumer, apparently referring to Yasik, had sated that "I will not shake hands with a terrorist." (Kurdish Observer, September 7, 2000)

Les unités anti-terroristes en reconversion

 Glaive de l'état, ils ont traqué pendant des années les rebelles kurdes dans les montagnes du sud-est anatolien: aujourd'hui, les membres de la police anti-terroriste turque se reconvertissent dans la chasse aux voleurs et criminels dans la rue.
  La fin de la guerre lancée par le PKK contre l'état turc les a mis en chômage technique, nécessitant une réorientation d'un appareil de sécurité proliférant.
 Depuis que le PKK a jeté l'éponge en annonçant l'arrêt de sa lutte armée en septembre --après 15 ans de combats et plus de 35.000 morts-- et son retrait de Turquie, le calme règne dans le sud-est à majorité kurde, autrefois théâtre d'âpres combats, et le PKK n'a plus commis d'attentats depuis des mois.
 La police d'Ankara a donc reçu en renfort 70 membres d'une unité anti-terroriste, qui patrouillent avec leurs collègues. Les membres des "équipes spéciales", qui ont la solide réputation d'être sans pitié et d'une brutalité parfois disproportionnée, brillent surtout dans la lutte contre les voleurs et les criminels. En une semaine, les équipes mixtes ont pris 20 criminels en flagrant délit.
 Mais la reconversion n'est pas toujours aussi aisée. Le gouvernement n'a pas encore de plan pour l'avenir des quelque 70.000 "gardiens de villages", les miliciens kurdes qui se sont battus aux côtés de l'armée contre le PKK.
 Avec l'arrêt des combats, ils se retrouvent inactifs dans une région pauvre qui ne s'est toujours pas relevée des destructions de la guerre. Les gardiens de village restent pourtant armés et salariés de l'état. Un mauvais début pour la reconstruction dans les régions kurdes.
 De même, le retour des habitant dans leurs villages se fait au compte-goutte. L'argent et l'emploi font défaut.
 Les Turcs commencent à peine à réaliser l'ampleur de la tâche dans le sud-est et le gouffre qui sépare l'ouest relativement prospère et l'est complètement déshérité.
 Le jour même où les visiteurs se pressaient à la foire high-tech d'Istanbul, la ville d'Hakkari (60.000 habitants), dans l'extrême sud-est, recevait son premier feu de signalisation routière. Les habitants fascinés par la nouveauté, selon les journaux, s'immobilisaient plusieurs minutes devant le nouvel appareil pour suivre ses changements de couleur.
 L'armée turque elle-même accorde plus d'importance au problème de la pauvreté qu'aux facteurs militaires, même si elle refuse de parler d'une fin de la menace du PKK.
 Un récent rapport du Conseil national de sécurité (MGK) dominé par les militaires, qui réunit mensuellement généraux et dirigeants politiques, soulignait que la clef d'une solution aux difficultés dans le sud-est était économique. Mais les militaires refusent toute concession politique aux Kurdes, pas même une télévision dans leur langue.
 Pourtant, les choses bougent: la semaine dernière, Devlet Bahceli, chef du parti de la droite nationaliste MHP, membre de la coalition gouvernementale,  a fait sensation lors d'une visite dans le sud-est: il a ouvertement applaudi le discours d'un représentant éminent du parti pro-kurde de la Démocratie du Peuple (HADEP), le maire de Diyarbakir Feridun Celik.
 Un geste inusité car le HADEP est considéré par les autorités comme une excroissance politique du PKK et donc politiquement infréquentable. Et un signe que l'évolution ne concerne pas que les services de sécurité. (AFP, 15 septembre, 2000)

HADEP s'inquiète du sort de 11 militants interpellés

 Le parti pro-kurde de la démocratie du peuple (HADEP) s'est déclaré préoccupé par le sort de onze de ses membres interpellés à la fin de la semaine dernière dans la province de Sirnak (sud-est) dans le cadre de ce qu'il appelle une "campagne d'intimidation".
 "Le président de notre bureau de Sirnak et dix autres responsables locaux ont été interpellés par la police à leur retour d'une réunion du parti dans une province voisine", a dit à l'AFP le secrétaire général du parti, Mahmut Sakar.
 Une source des services de sécurité à Diyarbakir, plus importante ville du sud-est anatolien, a expliqué les interpellations par la saisie dans l'une des voitures appartenant au convoi du HADEP de trois grenades et un fusil automatique.
 Selon M. Sakar, les efforts pour s'informer sur le sort de ces personnes et sur les raisons de leur interpellation se sont soldés par un échec.
 "Nous avons saisi d'urgence Amnesty international et le comité du Conseil de l'Europe pour la prévention de la torture afin de leur communiquer nos préoccupations car la torture existe toujours à Sirnak", a-t-il souligné.
 M. Sakar a affirmé que ces interpellations s'inscrivaient dans le cadre des efforts des autorités pour empêcher l'implantation du HADEP à Sirnak.
 "Il nous a fallu huit mois pour ouvrir un bureau dans le chef-lieu de Sirnak car le gouvernorat et la police rejetaient constamment nos demandes légitimes", a-t-il ajouté.
 Le HADEP n'est pas représenté au parlement faute d'avoir obtenu les 10% de voix nécessaires au niveau national, mais a obtenu la direction de toute une série de municipalités dans le sud-est à majorité kurde lors d'élections en 1999.
 Il fait l'objet d'une procédure d'interdiction en justice pour "liens organiques" avec le PKK.
 Le PKK a mis officiellement fin en septembre 1999 à sa rébellion armée à la demande de son chef, Abdullah Ocalan, condamné à mort en juin de la même année. (AFP, 25 septembre, 2000)

Un maire kurde dénonce la destitution de trois collègues

 Le maire de Diyarbakir, principale ville du Kurdistan turc (sud-est de la Turquie), a dénoncé à Rennes (ouest de la France) la "destitution" de trois de ses collègues de la région par les autorités turques.
 "Trois maires kurdes ont récemment été destitués par les autorités, alors qu'ils avaient été démocratiquement élus, ce qui est un coup porté à la démocratie et aux droits de l'Homme en Turquie", a déclaré Feridum Celik, maire de Diyarbakir et président de l'Union régionale de l'Anatolie du sud-est, en tournée européenne pour renforcer la coopération décentralisée.
 Les destitutions des maires d'Agri, d'Ozalp et de Lice (membres du parti démocratique populaire HADEP), sont survenues en juin 1999, en mars et en juin 2000, a précisé M. Celik au cours d'une rencontre avec Edmond Hervé, maire de la ville de Rennes, qui entretien depuis plus de vingt ans des rapports de coopération avec Diyarbakir.
 M. Celik, qui a également effectué une visite en Allemagne, a alerté la Fédération mondiale des cités unies (FMCU), dont le siège est à Paris, de cette situation politique.
 La FMCU, qui regroupe quelque 1.500 villes d'une centaine de pays, a prévu d'organiser à la fin du mois un séminaire à Diyarbakir sur "l'autonomie locale au service du citoyen", a-t-on appris auprès des responsables. (AFP, 28 septembre, 2000)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

Inauguration d'un métro à Istanbul

 Istanbul est dotée depuis le 16 septembre d'une nouvelle ligne de métro, inaugurée par le maire islamiste Ali Mufit Gurtuna, transport qui constituera une bouffée d'oxygène dans une ville où la circulation est perpétuellement congestionnée.
 Ce métro dessert quatre stations entre la place de Taksim, centre d'Istanbul, et le quartier résidentiel de Levent, au nord, distant de 8,5 km.
 Le voyage dure 12 minutes quand on peut facilement compter une heure habituellement pour effectuer ce même trajet en voiture.
 La partie électromécanique des huit rames de quatre voitures, entièrement automatisées et pouvant transporter 70.000 passagers à l'heure, est due à la firme française Alsthom, qui a emporté un contrat de 231 millions de dollars sur un coût total de 631 millions.
 Quelque 300 ouvriers municipaux ont manifesté pacifiquement sous un important dispositif policier sur la place Taksim lors de la cérémonie d'inauguration pour des revendications salariales, a rapporté l'agence Anatolie.
 La municipalité d'Istanbul prévoit de prolonger cette ligne de métro par quatre tronçons rejoignant au sud la mer de Marmara en enjambant la Corne d'Or, mais les appels d'offre pour le matériel roulant n'a pas encore été ouvert.
 Le centre sera ainsi relié au tramway aérien et souterrain qui circule dans la partie historique de la ville et devrait rejoindre l'aéroport dès le premier trimestre de 2001.
 Pour surmonter les problèmes de circulation, de nombreux autres projets de voies de communication sont à l'étude par la municipalité qui a à gérer les déplacements de plus de 12 millions d'habitants.
 Outre le prolongement des voies existantes de métro, de tramway ou de train de banlieue, un tunnel routier et ferroviaire devrait relier les rives européenne et asiatique de la ville aux alentours de 2010, alors que sont régulièrement évoqués plusieurs projets de funiculaires et de tramway suspendu ou de train monorail, ainsi qu'un troisième grand pont sur le Bosphore.
 D'après des chiffres communiqués à l'AFP par la municipalité, la ville devrait compter quelque 16,6 millions d'habitants à la fin de la décennie, dont près de 2 millions traversant chaque jour les deux rives du Bosphore. (AFP, 16 septembre, 2000)

Education: la Turquie encore loin de l'égalité des chances

 Sur cinq enfants, seuls les trois plus jeunes garçons d'Aziz Simsek ont effectué, comme 14 millions d'écoliers turcs, la rentrée scolaire dans un pays où les chances devant l'enseignement demeurent très inégales, notamment pour la population kurde.
 Aziz, 50 ans, est manoeuvre dans une banlieue pauvre d'Istanbul depuis qu'il a fui son village, en 1994, dans le sud-est à majorité kurde, partiellement vidé pour les besoins de la lutte contre la guérilla séparatiste.
 "Leur rentrée à chacun me coûte près d'un mois de loyer (100 millions de livres turques, 150 dollars), mais je voudrais au moins qu'ils apprennent à lire et à écrire", raconte-t-il. Ses deux enfants les plus âgés, auxquels il n'avait pas les moyens d'offrir l'école publique, aident la famille à joindre les deux bouts.
 Selon des statistiques publiées par le syndicat enseignant Egitim-Sen, 30% des enfants en âge d'être scolarisés travaillent et parmi ces derniers, 4 sur 5 ont totalement abandonné les bancs de l'école.
 Le cinquième restant suit des cours pendant une demi-journée et a une activité rémunérée l'autre moitié du temps, grâce au système de la double vacation qui permet à un instituteur d'enseigner à deux classes le même jour.
 Dans leur village proche de Batman, les enfants d'Aziz avaient la chance d'avoir une école et un instituteur, mais des classes surchargées de quelque 80 élèves.
 A Yeni Bosna, quartier ouvrier d'Istanbul peuplé majoritairement de ces migrants venus du sud-est, la situation est peu différente: les deux filles de Halim Yemeneci, arrivé là en 1994, partagent leurs bancs avec plus de 60 camarades de classe.
 Malgré un objectif affiché de 30 enfants par classe, la moyenne nationale est de plus de 50 écoliers.
 Bahar et Hulya Yemeneci, 10 et 13 ans, ont pourtant plus de chance que leurs cinq frères et soeurs qui courent tous après les petits métiers pour aider leur père sans emploi.
 Si elles jouissent, elles, de la possibilité d'étudier, c'est que, plus jeunes, elles ont pu commencer l'école primaire dans la métropole, alors que dans leur village, également proche de Batman, il n'y avait tout simplement pas d'instituteur pour leurs deux frères et leurs trois soeurs.
 Ils font aujourd'hui partie de ces 21% de mineurs illettrés dans l'ensemble de la Turquie, un chiffre qui monte à 34% dans le sud-est du pays et même à 47% pour les filles, d'après les chiffres présentés par Egitim-Sen.
 La raison, c'est "la guerre" - comme dit Aziz - qui a sévi pendant 15 ans de rébellion armée du PKK, laissant la région dans un état de sous-développement et de sous-équipement criant.
 A l'occasion de cette rentrée 2000, la première depuis l'arrêt quasi-complet des hostilités entre PKK et armée turque, le syndicat enseignant fait un bilan affligeant de l'état de l'enseignement primaire du pays, notamment dans les provinces à majorité kurde.
 Selon Egitim-Sen, il manque pas moins de 3.300 écoles dans 7 provinces du sud-est, sur un total national de 75.000 écoles. De même, ce sont quelque 14.000 instituteurs qui font là-bas défaut.
 Une inégalité devant l'accès à l'enseignement qui ne fait que s'accroître à l'entrée au lycée, déjà réservée à seulement 22,4% des jeunes Turcs.
 Ainsi à Diyarbakir, capitale du sud-est, il n'y a que 6.000 places en lycée pour 12.000 "diplômés" de l'école primaire chaque année.
 Et l'érosion régulière de la part du budget pour l'Education Nationale dans les dotations ministérielles, passé de 13,2% en 1990 à 7,13% en 2000, n'est pas pour inverser la tendance. (AFP, 19 septembre, 2000)

Les automobilistes ont boudé la journée de circulation

 Les automobilistes d'Istanbul ont largement ignoré une première journée de circulation alternée, lancée à titre expérimental par la préfecture dans le but de voir chaque conducteur abandonner son véhicule un jour par semaine.
 Cette initiative sans précédent a été motivée non par la protection de l'environnement ou le prix des hydrocarbures, mais par le ras-le-bol éprouvé par les Stambouliotes face à la congestion chronique de la circulation.
 Une série de tragiques accidents a également impressionné l'opinion publique ces dernières semaines.
 Intitulée "Réveillons-nous pour que nos enfants soient tranquilles", la campagne, impulsée par le grand quotidien populaire Sabah, a démarré par "l'invitation" faite aux automobilistes dont la plaque d'immatriculation se finit par les chiffres 5 ou 6 de ne pas prendre la route.
 "Notre but est que la population fasse spontanément preuve de sa volonté de solidarité en montrant l'exemple", a déclaré le préfet d'Istanbul, Erol Cakir, cité par l'agence Anatolie.
 Dans les rues d'Istanbul pourtant, la circulation ne s'avérait pas particulièrement plus fluide, et peu de conducteurs semblaient au courant de l'initiative.
 "Je n'en ai absolument pas entendu parler", s'étonne un automobiliste bougon dont la plaque d'immatriculation est terminée par le chiffre 6, à un feu rouge.
 Sous cette forme incitative cependant, la campagne n'aurait pas eu beaucoup d'effet sur lui: "Je m'y plierais seulement si c'était interdit et puni", promet-il.
 Attila, 35 ans, n'est pas non plus informé, mais affirme que c'est une bonne idée qu'il suivrait volontiers "pour que la circulation s'arrange".
 Les équipes de police, censées informer les usagers, n'étaient guère visibles non plus dans le centre ville.
 Le préfet affirme pourtant que "tous les moyens d'information" seront bientôt employés pour expliquer l'intérêt de ne pas utiliser sa voiture personnelle un jour par semaine.
 "Si les résultats sont concluants" après un mois d'expérience, "nous organiserons cela de manière plus systématique", a dit M. Cakir, sans évoquer toutefois la possibilité d'en faire une obligation légale. (AFP, 20 septembre, 2000)

Premières condamnations concernant le séisme de 99

 Trois responsables d'une entreprise de bâtiment dont un immeuble s'était effondré lors du séisme d'août 1999, tuant 20 personnes, ont été condamnés à des peines de un à quatre ans de prison pour négligence et homicide involontaire, a indiqué l'agence Anatolie.
 Ces condamnations sont la première décision de justice à établir des responsabilités dans l'effondrement d'immeubles construits en dépit des normes, ce qui avait largement contribué au terrible bilan de plus de 20.000 morts lors du séisme du 17 août dans le nord-ouest d'une magnitude de 7,4 sur l'échelle ouverte de Richter.
 Le constructeur a été condamné par le tribunal de Yalova à 4 ans de prison et 40 millions de livres turques (60 dollars) d'amende, le responsable technique du projet à 3 ans de prison et 30 millions de livres turques (45 dollars), et l'agent immobilier à 1 an de prison et 10 millions de livres turques (15 dollars).
 Les plaignants, parents des 20 personnes tuées, ont estimé ces condamnations "insuffisantes" au regard de la perte en vies humaines, a ajouté Anatolie.
 Après le séisme, les pratiques véreuses de nombreux entrepreneurs qui économisaient sur les matériaux de construction pour augmenter leur marge bénéficiaire ont été mises en cause, de même que la négligence des administrations locales dans le contrôle du respect des normes anti-sismiques.
 Une loi a été par la suite adoptée par le parlement turc, prévoyant la création de compagnies formées d'experts chargés de veiller à la sécurité des constructions et de contrôler les permis de construire délivrés par les municipalités.
 Mais selon les experts, aucune d'elle n'est pour le moment active, en raison d'une confusion sur leurs compétences (AFP, 22 septembre, 2000)

Vent de révolte contre l'or de Pergame

 Ils bloquent des rues, occupent des ponts, manifestent avec ânes et vaches, surgissent à moitié nus devant le Parlement d'Ankara vêtus de pantalons rayés bleu et blanc à l'instar de l'irréductible Gaulois Obélix: les habitants de Bergama (nord-ouest) mènent sans relâche leur bataille contre l'or.
 Depuis dix ans, ils multiplient les initiatives pour attirer l'attention sur la menace qui pèse sur leur région, à 80 km au nord d'Izmir: sous leur pieds gisent de riches filons d'or que la compagnie Eurogold voudrait bien exploiter. Mais les paysans refusent de crainte d'une grave pollution de leur région natale.
 Peu habituée à ce type de résistance des citoyens, la justice turque le prend mal et le parquet de Bergama tente de traîner en justice les villageois pour constitution d'organisation criminelle.
 Eurogold appartient au groupe Normandy, plus gros producteur d'or d'Australie. Les Australiens veulent exploiter par cyanuration le gisement d'or d'Ovacik, dans la région entourant l'antique Pergame, qui a donné son nom actuel à la ville.
 Cette méthode est employée depuis des décennies pour extraire l'or et ses partisans affirment qu'elle est sûre. L'extraction se fait par dissolution de la roche dans une solution de cyanure de potassium, un violent poison, et permet de récupérer 99% de l'or.
 Mais les critiques, à Bergama et ailleurs, dénoncent les risques encourus en cas d'accident. Ils ont été confortés en début d'année par la mort massive de poissons en Roumanie à la suite d'une contamination au cyanure provenant d'une mine d'or.
 Les paysans de Bergama craignent surtout la mort de leurs oliveraies et la fuite des touristes.
 Dans la bataille pour l'or, tous les coups sont bons: Eurogold est accusé de s'ingérer dans la politique locale pour pouvoir arriver à ses fins. Ses opposants se disent le jouet de forces étrangères.
 Jusqu'ici, les habitants ont eu le dessus. Eurogold n'a toujours pas pu commencer l'exploitation malgré des années d'efforts. Les opposants ont triomphé lorsque le Conseil d'Etat a refusé la construction.
 Mais la douche froide est tombée il y a trois mois, quand le gouvernement d'Ankara en a décidé autrement, et a jugé que l'exploitation était possible, sur la base d'un rapport d'experts.
 Les habitants continuent donc la lutte, et les autorités ont du mal à appréhender cette révolte de citoyens. Le parquet de Bergama a ainsi cru déceler dans les actions des opposants à la mine la marque d'activités hostiles à l'Etat, et la formation d'une "bande illégale" ou d'une "organisation secrète".
 Il réclame donc à la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Izmir, compétente pour les délits politiques graves, l'ouverture d'une procédure contre 80 villageois.
 La plainte n'a dans un premier temps pas été retenue pour "manque de preuves". Mais la justice turque doit à présent se colleter avec des militants bien rôdés que les autorités n'effraient plus: plusieurs milliers de villageois de la région et de Bergama ont porté plainte contre eux-mêmes, pour se solidariser avec les 80 accusés.
 "Nous sommes tous des membres d'une organisation secrète", ont-ils déclaré avec un mélange de fierté et d'ironie au quotidien Cumhuriyet. (AFP, 25 septembre, 2000)

L'octroi d'un crédit à la Turquie retardé

 L'octroi par la Banque mondiale d'un crédit de 750 millions de dollars à la Turquie a été retardé en raison du refus du président turc d'approuver un décret-loi sur la privatisation de trois banques, a annoncé le porte-parole du gouvernement turc.
 "La Banque mondiale devait se prononcer sur ce crédit lors de son conseil exécutif. Le rejet du décret rend ainsi impossible son octroi", a indiqué M. Tunca Toskay à la presse à l'issue d'un conseil des ministres.
 Le président Ahmet Necdet Sezer a renvoyé au gouvernement un décret portant sur la privatisation de trois banques en estimant qu'il n'était pas conforme à la constitution.
 La privatisation des banques en difficulté Ziraat, Emlak et Halk, est l'un des engagements pris par la Turquie à l'égard du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et du Japon en échange de prêts totalisant plusieurs milliards de dollars pour réformer son économie.
 "Il s'agit évidemment d'un développement défavorable en ce qui concerne le succès de notre programme économique", a estimé M. Toskay.
 La Banque mondiale a retenu en juillet l'octroi d'une tranche de 750 millions de dollars pour les réformes dans le secteur bancaire turc après qu'Ankara n'eut pas respecté la date butoir du 30 juin pour passer le décret pour la privatisation des trois banques, dont le total des pertes depuis le début de l'année avoisinerait les 25 milliards de dollars.
 Tokyo a également gelé un prêt de 750 millions de dollars.
 M. Toskay a ajouté que le gouvernement présenterait le décret au parlement sous forme de projet de loi afin que le crédit puisse être débloqué lors du prochain comité exécutif de la Banque mondiale en novembre.
 La Banque mondiale a accordé à Ankara trois milliards de dollars de crédit sur trois ans pour contribuer à la promotion d'un ambitieux programme de réformes économiques, approuvé par le FMI qui a ouvert en décembre un crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans. (AFP, 28 septembre, 2000)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

Un chef du Hizbullah reconnaît s'être rendu en Iran

 Un dirigeant du Hizbullah turc a reconnu s'être rendu plusieurs fois en Iran tout en démentant avoir reçu une aide de ce pays, accusé par la Turquie de soutien aux islamistes extrémistes, lors de son procès à Diyarbakir (sud-est).
 "Je suis allé trois fois en Iran par curiosité personnelle. Je n'ai reçu aucun entraînement politique ou militaire là-bas et je n'ai pas rencontré de responsables iraniens", a déclaré Edip Gumus, soupçonné d'être l'un des commandants de l'organisation extrémiste clandestine islamiste, devant une Cour de sûreté de l'Etat.
 Le parquet a requis la peine de mort contre Gumus et 12 autres accusés dans ce procès ouvert le 10 juillet, et 15 ans de prison contre 2 autres accusés.
 L'acte d'accusation affirme que l'Iran a aidé financièrement et militairement le Hizbullah turc, dans le cadre de "sa politique d'exportation de la révolution islamique vers les pays voisins, et que son chef était en relation avec les Gardiens de la révolution (Pasdaran).
 Téhéran a rejeté ces accusations.
 Gumus et un autre commandant présumé, Cemal Tutar, avaient été arrêtés en janvier lors d'une fusillade avec la police à Istanbul au cours de laquelle le chef du Hizbullah, Huseyin Velioglu, avait été tué.
 La police turque avait ensuite trouvé au fil des mois des dizaines de cadavres de victimes présumées de l'organisation, enterrées la plupart du temps dans des jardins aux quatre coins du pays.
 Gumus a reconnu avoir rencontré Velioglu en Iran, mais a nié être une membre de l'aile militaire du Hizbullah. "Je ne faisais que du travail d'archive", a-t-il dit au procès auquel assiste la presse.
 Le Hizbullah turc, qui n'a pas de rapport avec le groupe libanais du même nom, avait été créé au début des années 1980 dans le sud-est à majorité kurde dans le but de contrer les rebelles du PKK, en lutte pour la création d'un Etat kurde.
 Les autorités turques le tiennent pour responsable de plus de 480 meurtres commis entre 1991 et 1999. (AFP, 11 sept 2000)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

HRW exhorte l'UE à fixer des objectifs précis à la Turquie

 L'organisation de défense des droits de l'Homme Human rights watch (HRW) a exhorté l'Union européenne (UE) à fixer à la Turquie, candidate à l'adhésion, des objectifs précis en matière de droits de l'Homme, pour éviter qu'elle ne repousse les réformes nécessaires.
 "HRW exhorte l'UE à définir un plan d'accession détaillé pour la Turquie en spécifiant sans ambiguïté les pas à faire", souligne HRW dans un communiqué reçu à Ankara. "Car le gouvernement turc a l'habitude d'éviter les problèmes et d'apaiser les critiques avec des demi-mesures et des gestes vides", estime l'organisation basée à New York.
 Elle dénonce la pratique "courante et continue" de la torture, ainsi que la violation du droit des minorités en turquie d'utiliser leur langue, dans un rapport intitulé: "La candidature turque, un agenda de réformes pour les droits de l'Homme pour une adhésion à l'UE" .
 Déclarée candidate à l'UE en décembre, la Turquie est censée améliorer son respect des droits de l'Homme, notamment les droits de sa population kurde.
 Le gouvernement refuse d'accorder aux Kurdes des droits culturels spécifiques, comme un enseignement ou une télévision dans leur langue, estimant que cela constituerait une menace pour l'unité du pays.
 Le sud-est à majorité kurde a été pendant quinze ans le théâtre de la rébellion du Parti des Travailleurs du Kurdistan, jusqu'à ce que le PKK annonce en septembre dernier l'arrêt de sa lutte armée, à l'appel de son chef Abdullah Ocalan, condamné à mort et emprisonné en Turquie.
 HRW salue deux documents préparés par le gouvernement dans la perspective d'une adhésion à l'UE, qui préconisent l'abolition de la peine de mort, la suppression de la détention arbitraire et des amendements législatifs pour élargir la liberté d'expression.
 Mais elle regrette qu'ils omettent la liberté linguistique et "des garde-fous solides contre la torture".
 Human Rights Watch conclut que "le gouvernement turc a perdu une bonne partie de sa première année dans le processus de candidature" en raison de sa lenteur à mettre en oeuvre les réformes nécessaires. (AFP, 6 sept 2000)

Proposition d'aide pour le développement de la Turquie

 Le Parlement européen (PE) a adopté à Strasbourg, lors de la session plénière de rentrée, un rapport en deuxième lecture prévoyant le déblocage de 135 millions d'euros sur trois ans pour la mise en oeuvre d'actions pour le développement économique et social de la Turquie.
 Le projet présenté par le général à la retraite Philippe Morillon (groupe PPE, Parti populaire européen) s'inscrit dans le cadre de la stratégie de rapprochement et de renforcement des relations UE-Turquie.
 L'aide visera la "modernisation du système productif, l'amélioration des capacités institutionnelles et des infrastructures, notamment dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et des transports, à l'exclusion du développement de l'énergie nucléaire" dans les zones à forte sismicité, ainsi que diverses formes de coopération, notamment industrielle.
 Parmi les grandes lignes de la résolution, figure la "coopération visant à défendre et à promouvoir la démocratie, l'Etat de droit, les droits de l'Homme et le respect des minorités, ainsi que la protection et la reconnaissance de leur identité culturelle et l'aide aux initiatives en faveur de l'abolition de la peine de mort".
 Le texte doit encore être adopté par le conseil des ministres de l'Union européenne.
 Le statut de candidat de la Turquie à l'entrée dans l'Union européenne lui a été accordé en décembre dernier lors du sommet d'Helsinki, mais les négociations d'adhésion à l'UE n'ont pas encore débuté. Ankara est pressé par les Européens d'engager de larges réformes politiques pour satisfaire aux critères de l'Union, parmi lesquels le respect des droits de l'Homme, notamment les droits de sa population kurde. (AFP, 6 sept 2000)

Le PE condamne les incursions de l'armée turque en Irak

 Le Parlement européen a condamné toutes les incursions turques dans le nord de l'Irak, à la suite des bombardements de plusieurs villages kurdes dans la région de Kendakor le 15 août 2000 par l'armée turque.
 La résolution rappelle que "la reconnaissance et le respect des droits fondamentaux des Kurdes est un élément essentiel du processus de démocratisation de la Turquie, ainsi que du processus d'adhésion à l'Union européenne".
 Les bombardements ont fait plusieurs dizaines de morts parmi la polulation civile et des dizaines de blessés, selon le Parlement qui estime que "seule une solution politique et pacifique à la question kurde pourra contribuer (...) à la stabilisation et au développement de la région". (AFP, 7 sept 2000)

Ankara critique les résolution du Parlement européen

 La Turquie a critiqué les efforts du Parlement européen pour lier la question kurde à l'octroi d'une aide de 135 millions d'euros.
 "L'initiative du parlement européen, fondée sur une information insuffisante et une évaluation erronée, ne relève pas d'une attitude constructive", a souligné le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
 Le Parlement européen a adopté à Strasbourg un rapport prévoyant le déblocage de 135 millions d'euros sur trois ans pour la mise en oeuvre d'actions pour le développement économique et social de la Turquie, ainsi qu'une résolution liant ces fonds à la question kurde.
 Parmi les grandes lignes de la résolution, figure la "coopération visant à défendre et à promouvoir la démocratie, l'Etat de droit, les droits de l'homme et le respect des minorités, ainsi que la protection et la reconnaissance de leur identité culturelle et l'aide aux initiatives en faveur de l'abolition de la peine de mort".
 Le texte doit encore être adopté par le conseil des ministres de l'Union européenne.
 "Il est devenu important et urgent que la Commision européenne et le Conseil des ministres prennent des mesures supplémentaires pour empêcher d'autres obstacles au déblocage de l'aide de l'UE si longtemps repoussée", souligne le communiqué.
 Le statut de candidat de la Turquie à l'Union européenne lui a été accordé en décembre dernier lors du sommet d'Helsinki, mais les négociations d'adhésion à l'UE n'ont pas encore débuté.
 Ankara est pressé par les Européens d'engager de larges réformes politiques pour satisfaire aux critères de l'Union, parmi lesquels le respect des droits de l'homme, notamment les droits de sa population kurde. (AFP, 7 sept 2000)

Ocalan: audience le 21 novembre à la Cour européenne

 La Cour européenne des droits de l'homme tiendra le 21 novembre à Strasbourg une audience sur la recevabilité et le bien-fondé de la plainte du chef kurde Abdullah Ocalan contre la Turquie, a-t-on appris auprès du Conseil de l'Europe.
 M. Ocalan, qui a été condamné fin juin 1999 à Ankara à la peine de mort pour trahison et séparatisme, allègue devant la Cour européenne la violation par l'Etat turc des articles 2 (droit à la vie), 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) et 13 (droit à un recours effectif devant une instance nationale).
 Ces plaintes concernent sa condamnation à mort, son procès ainsi que son enlèvement au Kenya par un commando turc le 15 février 1999.
 L'arrêt de la Cour sur la recevabilité et le fond de la requête est attendu dans un délai, non précisé, de plusieurs mois après l'audience.
 Le chef du PKK, qui est incarcéré en cellule d'isolement sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie), bénéficie d'un sursis à exécution de sa peine à la demande de la Cour européenne, dans le cadre de "mesures d'urgence" décidées par les juges européens.
 Ce sursis est destiné à donner à la Cour le temps de juger de la validité des griefs d'Abdullah Ocalan contre la Turquie.
 Les juges européens ont en revanche rejeté le 11 août dernier une seconde demande de mesures d'urgence présentée le 1er août par les avocats du chef kurde et concernant ses conditions de détention: Ocalan demandait de changer de prison, se plaignant de son isolement et demandant une cellule plus grande.
 Si le procès d'Ocalan était déclaré "non conforme" à la Convention, une éventuelle exécution serait d'autant plus difficile à justifier par les autorités turques sur la scène internationale.
 Le Conseil de l'Europe et l'Union européenne ont à de multiples reprises engagé la Turquie à abolir la peine de mort de sa législation. De fait, depuis 1984, le pays n'a procédé à aucune exécution. (AFP, 7 sept 2000)

L'Allemagne ne livrera pas de chars à la Turquie (SPD)

 Le char allemand Leopard-2 n'équipera pas l'armée turque, le gouvernement social-démocrate/Verts s'opposant à autoriser sa livraison, a affirmé le chef du groupe SPD à la chambre des députés, Peter Struck, dans un entretien au quotidien Die Welt.
 Le chancelier Gerhard Schroeder, le ministre de la Défense Rudolf Scharping et la direction du SPD sont "entièrement d'accord" pour "ne pas autoriser ce projet", a déclaré au journal Peter Struck, ajoutant encore que le gouvernement "n'accordera pas de licence pour construire ces chars".
 La Turquie a lancé l'an dernier un appel d'offre de 1.000 chars pour un montant d'environ 7 milliards de dollars, appel d'offre auquel ont répondu l'allemand Krauss-Maffei, le fabricant du Léopard-2, ainsi que trois autres firmes: General Dynamics (Etats-Unis), GIAT (France) et Ukrspetseksport (Ukraine).
 Mais l'éventualité de la vente de Léopard-2 à Ankara a provoqué de fortes tensions au sein de sa coalition gouvernementale, les écologistes soulignant les lacunes en matière de respect des droits de l'homme de la Turquie.
 Dans Die Welt, M. Struck a indiqué que bien que le gouvernement turc ait fait des efforts dans ce domaine, "on ne peut toutefois pas observer d'amélioration". (AFP, 9 sept 2000)

Ecevit somme le FMI de ne pas lui dicter sa politique

 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a sommé le Fonds monétaire international (FMI), auquel le lie un accord stand-by, de ne pas dicter la politique économique de son gouvernement.
 "Il est naturel que des institutions telles que le FMI, auxquelles nous avons demandé un soutien, fassent part de leurs préoccupations et donnent des recommandations. Mais les politiques économiques, financières et sociales sont fixées par l'Etat turc et non par le FMI", a-t-il déclaré devant la presse.
 Il réagissait à des déclarations du responsable du FMI chargé de la Turquie, Carlo Cottarelli, qui a demandé au gouvernement de réduire les augmentation salariales des ouvriers l'an prochain et de réformer le système fiscal pour contribuer au redressement économique.
 Selon la presse turque, M. Cottarelli, en mission depuis fin août en Turquie, a en outre demandé un relèvement des prix du pétrole, inchangés depuis des mois, et de l'électricité lors de ses rencontres avec les responsables turcs.
 "Les institutions monétaires internationales doivent surveiller les équilibres macro-économiques sur lesquelles nous sommes tombés d'accord, au lieu de nous imposer certaines politiques et solutions", a lancé M. Ecevit.
 Le gouvernement turc a entrepris une série de réformes mises en oeuvre en accord avec le FMI, qui a ouvert en décembre un crédit de 4 milliards de dollars sur 3 ans, avec notamment pour objectif de réduire l'inflation chronique (53,2% en glissement annuel en août).
 "Ces derniers mois, l'économie turque a enregistré un formidable dynamisme. selon nos estimations, la croissance économique sera d'au moins 6% cette année et pourra même atteindre un record de 10%", a ajouté M. Ecevit.
 La croissance avait reculé de 6,4% en 1999 par rapport à 1998, principalement à cause des la crise financière en Russie et des taux d'intérêt élevés, aucquels s'étaient ajoutés deux violents en août et novembre dernier, faisant au moins 20.000 morts.
 D'autre part, la police a interpellé une quarantaine de manifestants qui protestaient contre le FMI à Istanbul et Adana (sud), a indiqué l'agence Anatolie. (AFP, 11 sept 2000)

La Turquie boude ostensiblement l'audience sur Chypre

 Le gouvernement turc, accusé par Nicosie de multiples violations des droits de l'Homme à Chypre, a boudé ostensiblement l'audience de Cour européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg, en pratiquant la politique de la chaise vide.
 Ce geste, qualifié de "défi" par une source diplomatique au Conseil de l'Europe, est une première dans l'histoire de la Cour européenne, créée en 1959.
 Le président Luzius Wildhaber (Suisse), entouré d'un aréopage de 20 juges européens dont un Chypriote turc désigné par la Turquie et un Chypriote grec, a décidé de maintenir l'audience malgré cette défection, compte tenu de la présence d'une importante délégation chypriote grecque de dix avocats et conseillers du gouvernement de Nicosie.
 "Le gouvernement turc a informé la Cour de son absence", a dit le président de la Cour à l'ouverture de l'audience. "Etant donné qu'aucune raison suffisante n'a été donnée, la grande Chambre a décidé que l'audience se tiendrait néanmoins", a-t-il dit.
 Ankara avait fait savoir par une source diplomatique qu'il ne se sentait pas concerné par les accusations de Nicosie qui portent notamment sur la disparition de près de 1.500 personnes, le déplacement forcé de 211.000 autres, des biens spoliés, les conditions de vie des Chypriotes grecs dans le nord de l'île et le droit de vote des Chypriotes grecs déplacés.
 Ankara renvoie la responsabilité des faits à la République de Chypre du Nord (RTCN) proclamée en 1983 dans le nord de l'île divisée et que la Turquie est seule à reconnaître.
 Selon une source diplomatique d'un pays de l'Union européenne, il faut maintenant "attendre de voir si la Turquie va continuer à boycotter la procédure de la Cour".
 Cette éventualité lui semble peu probable, "car l'UE suit de près tout ce qui a trait aux droits de l'Homme dans les pays candidats", dont fait partie la Turquie. Mais "si la Turquie décidait de s'engager dans un bras de fer, ça serait grave, car ça remettrait en cause les règles du jeu du Conseil de l'Europe et les relations avec la Turquie", a-t-il dit.
  L'audience avait été organisée dans le cadre de la 4e requête interétatique de "Chypre contre Turquie" qui se plaint de violations de la quasi-totalité des articles de la convention européenne des droits de l'Homme, consécutives, selon Nicosie, à l'intervention militaire turque dans la partie nord de l'île en juillet et août 1974.
 Devant la Cour européenne, Alecos Markides, procureur général de Chypre, a rappelé "la souffrance des familles des 1.485 personnes disparues" dans le nord de l'île, dont elles sont sans nouvelles depuis 25 ans. "La Turquie n'a jamais mené aucune enquête sur le sort de ces personnes", a-t-il dit.
 Le procureur général, comme les autres avocats de Chypre, ont mis l'accent sur la volonté "d'épuration ethnique" et de "discrimination raciale" mise en oeuvre par les Chypriotes turcs, sous le "contrôle effectif et la responsabilité" entière de la Turquie, dont les troupes stationnent depuis 1974 dans la région.
 L'arrêt de la Cour est attendu dans un délai de quelques mois. (AFP, 20 septembre, 2000)

Bruxelles souhaiterait un rythme plus rapide des réformes

 Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a déclaré qu'il souhaiterait des réformes plus rapides en Turquie, un pays dont la candidature à l'Union Européenne (UE) a été retenue lors du sommet d'Helsinki en décembre dernier.
 "Je pourrais être davantage satisfait", a déclaré le commissaire européen qui était interrogé sur le "rythme des réformes" engagées par Ankara. Guenter Verheugen n'a toutefois pas fourni davantage de précisions.
 Le commissaire européen s'exprimait à l'issue d'un entretien avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ismail Cem.
 Le ministre turc, sans entrer dans les détails, a admis que son pays devait "surmonter certains retards".
 La Turquie est pressée par les Européens d'engager de larges réformes politiques pour satisfaire aux critères de l'Union.
 Guenter Verheugen a cependant estimé que des "progrès remarquables" avaient été enregistrés dans les relations entre l'UE et Ankara depuis le sommet d'Helsinki. "On voit déjà que le processus des réformes est déjà visible et a déjà débuté".
 M. Verheugen a déclaré d'autre part avoir discuté avec Ismail Cem le document du partenariat d'adhésion, qui dresse la marche à suivre pour Ankara et qui est en cours de préparation. Sa publication est attendue pour le mois de novembre.
 Le commissaire a souligné qu'il s'agissait d'un "document unilatéral" de la part de l'UE et a exprimé l'espoir qu'il recevrait une "réponse positive" de la part d'Ankara. (AFP, 20 septembre, 2000)

Près de 70% des Turcs favorables à une adhésion à l'UE

 Près de 70% des Turcs sont favorables à une adhésion à l'Union européenne (UE) et à la mise en oeuvre de mesures renforçant la démocratie et la liberté d'expression dans leur pays, selon un sondage publié le 21 septembre.
 68,7% des personnes interrogées sont favorables à ce que la Turquie, candidate à l'UE depuis décembre, devienne un Etat membre, 9,9% sont contre et 21,4% sans avis, selon ce sondage de l'Institut d'opinion publique Piar-Gallup.
 Les personnes opposées à une adhésion estiment notamment que les conditions qui seront imposées à la Turquie pourront entraîner sa division, affecter son identité musulmane ou provoquer une dépendance économique envers les Quinze.
 69,3% des personnes interrogées pensent que la Turquie doit se conformer à la charte européenne sur le respect de la suprématie de l'état de droit et améliorer son respect de la démocratie et des droits de l'Homme.
 9,1 des sondés y sont opposés et 21,6% sont sans opinion.
 70,4% sont favorables à l'adoption de mesures pour assurer le respect de la liberté d'expression, 7,9% sont contre et 21,6% sans opinion.
 Enfin, 62% des sondés sont d'avis que pour que la Turquie devienne un membre de la famille européenne, les citoyens turcs d'ethnies différentes doivent être égaux devant les lois en ce qui concerne leur identité et droits culturels, en référence à la population kurde.  Le sondage a été réalisé sur un échantillon représentatif de 2.027 personnes de plus de 18 ans dans 17 provinces. (AFP, 21 septembre, 2000)

Bras de fer entre la Turquie et la justice européenne

 Le ministère turc des affaires étrangères a demandé l'augmentation du nombre des avocats turcs près de la Cour européenne des droits de l'homme, à la suite des critiques de Sami Selçuk, président de la Cour de cassation turque, qui lors de son discours inaugurant l'année judiciair, a souligné la condamnation de la Turquie le même jour dans le cadre de onze affaires.
 Interrogé sur la question, Bakir Çaglar et Aslan Gündüz, qui ont tous deux représenté la Turquie à la Cour européenne des droits de l'homme, ont déclaré que la solution pour limiter les condamnations était plutôt d'adopter une nouvelle législation pour empêcher de nouvelles violations des droits et libertés.
 Les chiffres de 1999 illustrent particulièrement le triste tableau de la Turquie: 106 violations de droit à la vie, 109 affaires de tortures et de traitement inhumains, 129 violations de sécurité personnelle, 232 violations du droit à un procès juste, 128 violations de la liberté de pensée et de l'expression et 10 violations de la liberté de rassemblement. La Turquie a déjà perdu 17 affaires cette année.
 Selon le quotidien turc anglophone, Turkish Daily News, du 22 septembre, on compte plus de 2 661 plaintes contre la Turquie devant la Cour européenne en date du 1er septembre 2000.
 Depuis 1991, date à laquelle la Turquie a accepté le recours de ses citoyens à la Cour, et jusqu'en 1998, 24 arrêts ont abouti à une condamnation de la Turquie, contre trois en sa faveur.
 Rien qu'en 1999, il y a eu 17 condamnations et 11 en l'an 2000. La raison principale des chiffres de 1999 est due au procès des 13 personnes arrêtées pour leur déclaration sur le problème kurde.
 L'analyse des récentes affaires devant la Cour européenne montre cependant un changement des fondements des recours. Il y a bien évidemment moins d'affaires mettant en cause l'existence de juges militaires dans les cours de sûreté de l'Etat (DGM), mais aussi concernant l'expropriation, manquement aux paiements des compensations, et même concernant les détentions, atteintes à la vie et traitements inhumains.
 Les recours récents sont plutôt fondés sur la violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, relatif à la liberté de l'expression, l'article 6 sur le droit à un procès libre, et le renvoi des militaires de l'armée turque pour leur pratique religieuse.
 Tout récemment, le gouvernement turc, accusé par Nicosie de multiples violations des droits de l'homme à Chypre, a boudé le 20 septembre, ostensiblement l'audience de la Cour européenne des droits de l'homme, en pratiquant la politique de la chaise vide. Ce geste, qualifié de "défi" par une source diplomatique au Conseil de l'Europe, est une première dans l'histoire de la Cour européenne.
 Ankara avait fait savoir qu'il ne se sentait pas concerné par les accusations de Nicosie qui portent notamment sur la disparition de près de 1 500 personnes, le déplacement forcé de 211 000 autres, des biens spoliés, les conditions de vie des Chypriotes grecs dans le nord de l'île et le droit de vote des Chypriotes grecs déplacés. Ankara renvoie la responsabilité des faits à la République de Chypre du Nord auto-proclamée en 1983 dans le nord de l'île divisée et que la Turquie est seule à reconnaître. (CILDEKT, 22 septembre 2000)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

Ankara refuse une inclusion de Chypre dans le partenariat

 Le chef de la diplomatie turque Ismail Cem a demandé aux pays de l'Union européenne d'exclure Chypre et les problèmes avec la Grèce en mer Egée du partenariat d'adhésion, faute de quoi leurs relations "seraient définitivement endommagées", dans une lettre dont l'AFP a obtenu copie.
 Evoquant une possible mention de Chypre dans le partenariat d'adhésion, qui dresse la marche à suivre pour les pays candidats et doit être rendu public dans les prochaines semaines, M. Cem estime que "cela n'est pas faisable car il s'agirait d'une violation des termes d'Helsinki selon lesquels la Turquie a acquis le statut de candidat", lors du sommet européen de décembre.
 "Si des références à des clauses et obligations non existantes sont maintenant ajoutées, cela endommagerait définitivement nos relations", souligne le ministre.
 A ses yeux, "il est évident que les conclusions d'Helsinki n'ont créé aucune lien entre les progrès de la Turquie vers l'adhésion et la question de Chypre".
 Quant aux différends entre la Turquie et la Grèce en mer Egée --souveraineté sur certains îlots, délimitation du plateau continental, de l'espace aérien et maritime-- M. Cem estime qu'il s'agit d'une affaire bilatérale, qui doit se régler par le dialogue entre Athènes et Ankara.
 "Nous sommes prêts à nous réunir avec la Grèce et a examiner tous les sujets de contentieux en Egée (..). Le calendrier de cet exercice dépend de la Grèce. Toute date nous conviendra, mais le plus tôt sera le mieux", dit-il.
 Le sommet d'Helsinki avait appelé la Turquie, en tant que pays candidat, à régler pacifiquement ces litiges, faute de quoi ils devraient être portés devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye. (AFP, 5 sept 2000)

"L'armée influence les Chypriotes-turcs aux pourparlers"

 Le président chypriote Glafcos Cléridès a affirmé que l'armée turque exerçait une influence sur les Chypriotes-turcs aux pourparlers inter-chypriotes, dont le quatrième tour débute à New York, dans un entretien publié par le quotidien turc Yeni Binyil.
 "J'ai senti une ou deux fois que l'armée turque était intervenue pour influencer les décisions de la partie adverse", a-t-il dit dans cette rare interwiev accordée à un quotidien turc.
 Il a estimé que l'intervention de la puissante armée turque dans la politique étrangère de la Turquie affectait aussi la politique des Chypriotes-turcs.
 Chypre est divisée en deux secteurs, turc au nord et grec au sud, depuis l'intervention militaire turque en 1974 en riposte à un coup d'Etat des nationalistes chypriotes-grecs télécommandé par la junte militaire au pouvoir à Athènes, qui visait à rattacher l'île à la Grèce.
 La Turquie a déployé depuis quelque 35.000 hommes dans le nord de l'île et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash a proclamé un Etat, la RTCN (République turque de Chypre du nord) dont il est le président et qui n'est reconnu que par la Turquie.
 New York accueille une quatrième session de pourparlers indirects, par l'intermédiaire de responsables de l'ONU, entre MM Cléridès et Denktash, poru tnter de mettre fin à la division de l'île.
 M. Cléridès a en outre estimé qu'il était temps d'entamer des négociations "substantielles".
 "Nous devons nous asseoir à la table de négociations pour discuter comment nous pouvons arriver à une satisfaction mutuelle. Sinon, nous ne parviendrons nulle part", a-t-il précisé.
 Le porte-parole de l'ONU Fred Eckhard a indiqué que le secrétaire général Kofi Annan souhaitait que les pourparlers portent cette fois-ci sur les questions au coeur du conflit, en particulier territoriales et constitutionnelles.
 Ankara et la RTCN préconisent une solution basée sur une confédération, alors que Athènes et les Chypriotes-grecs, ainsi que l'ONU, sont favorables à un Etat fédéral bi-communautaire et bi-zonal sur l'île. (AFP, 12 sept 2000)

Le groupe grec achète 50% d'une firme turque

 Le groupe Pouliadis, numéro un de l'informatique grecque, a annoncé avoir acheté 50% de Index, une firme turque de produits de haute technologie.
 Les deux entreprises, qui coopéraient depuis longtemps par le biais d'une entreprise commune d'investissements, la Desbil SA, ont mis en place "une coopération d'intérêt stratégique", indique un communiqué de Pouliadis publié à Athènes.
 Par cette coopération, le groupe turc "a la possibilité d'obtenir un accès à tous les produits et services du groupe grec et Pouliadis s'ouvre un très grand marché", ajoute le texte.
 La coopération économique gréco-turque a commencé récemment à se développer, les relations jadis houleuses entre Athènes et Ankara ayant empêché son évolution jusqu'à l'amélioration des rapports après juin 1999, suite à une rencontre des chefs de diplomatie Georges Papandréou (Grèce) et Ismail Cem (Turquie).  Index a été fondé en 1989 et a son siège à Istanbul. En 2000, son chiffre d'affaires doit dépasser 207,7 M d'euros, selon le communiqué.
 Fondé en 1980 à Athènes, le groupe Pouliadis, qui coiffe une vingtaine de sociétés et emploie plus de 1.200 personnes, avait comme activité initiale la représentation de la firme américaine d'ordinateurs Texas Instruments. Il représente actuellement Intel, Epson, Compaq, Kodak, Motorola, Microsoft, 3 Com/Us Robotics, Cisco Systems, entre autres.
 Il est également actif dans les systèmes de production d'ordinateurs, les télécoms, le multimédia, l'édition, le commerce et le conseil électronique.
 Outre la Grèce et la Turquie, le groupe Pouliadis est également présent à Chypre, en Macédoine, en Pologne et en Roumanie et compte bientôt être représenté en Bulgarie.
 En 1999, le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 227 M d'euros (+62% par rapport à 1998). (AFP, 15 septembre, 2000)

IMMIGRATION / MIGRATION

Près de 10.000 clandestins interceptés à la frontière

 Les forces de sécurité turques ont interpellé 9.952 candidats à l'immigration clandestine dans la province d'Edirne, frontalière avec la Grèce, depuis le début de l'année, ont annoncé les autorités locales, cités par l'agence Anatolie.
 Ces immigrants illégaux, qui sont expulsés après leur arrestation, se dirigeaient vers la Grèce d'où ils projetaient de se rendre dans un autre pays d'Europe de l'Ouest.
 Ils sont généralement Irakiens, Iraniens, Afghans, Pakistanais, Bangladeshis et Syriens et payent au moins 1.500 dollars chacun à leurs passeurs, précise l'agence.
 La Turquie est une des principales routes utilisées par des ressortissants notamment de pays asiatiques mais aussi de pays africains pour parvenir en Europe occidentale où ils espèrent une vie meilleure. (AFP, 17 septembre, 2000)

La Haye en accusation après le décès d'un immigré turc

 Le gouvernement néerlandais a été contraint à Strasbourg, un an après la France, de se défendre contre des accusations de tortures policières portées par la famille d'un ressortissant turc, décédé au lendemain de sa garde à vue aux Pays-Bas en 1993.
 La Haye, qui rejette catégoriquement ces "allégations", évoquant seulement une malheureuse "série de malentendus", est devenu ainsi le deuxième gouvernement de l'Union européenne accusé de torture devant la Cour européenne des droits de l'Homme, après la condamnation de la France dans l'affaire Selmouni.
 La Turquie, qui tient dans cette affaire le rôle de victime, a déjà été condamnée cinq fois pour des tortures policières dans ses propres geôles, notamment au Kurdistan. Mais le gouvernement d'Ankara avait néanmoins tenu à être représenté, à Strasbourg, aux côtés des avocats des requérants, le père et le fils de la victime.
 Salih Koeksal, le père de la victime, s'était déplacé personnellement pour assister à l'audience dans l'espoir d'obtenir justice pour son fils.
 Le drame avait eu lieu le 7 janvier 1993, à 03h00 du matin, dans la ville de Venlo (sud-est, près de la frontière allemande). Un chauffeur de taxi signale alors à la police qu'un accident vient de se produire et que le conducteur est sans doute ivre.
 Pendant les douze heures que dure la garde à vue, la police reste persuadée, sans le vérifier à aucun moment, que le conducteur, Huseyin Koeksal, âgé de 32 ans, est sous l'emprise de l'alcool. Plus grave, les fonctionnaires, se fiant à la plaque minéralogique du véhicule, confondent la victime, un travailleur sans histoire, avec son cousin, qui a eu plusieurs fois affaire à eux.
 Pendant son arrestation, l'homme ne résiste pas et semble incapable de marcher, au point que trois policiers doivent le soutenir. Cependant il est jeté à terre, frappé, menotté, sa tête est écrasée sur le sol et il est finalement abandonné dans sa cellule "sans soin ni examen médical", a rappelé la représentante d'Ankara, Mme Deniz Akçay.
 Le lendemain, Huseyin Koeksal gît inconscient dans sa cellule, ses vêtements toujours tachés de sang. Un médecin l'envoie d'urgence à l'hôpital où il décède peu après. Les expertises révèlent un anévrisme cérébral et une hémorragie interne, ainsi que des blessures superficielles.
 Pour l'avocat de la famille, Alain Vallières, du barreau de Québec, la mort de Koeksal était peut-être inéluctable, et son accident de voiture peut-être dû à cet anévrisme, mais il aurait sans doute pu être sauvé s'il avait été conduit immédiatement à l'hôpital. "Les policiers ont fait preuve d'une violence disproportionnée, puis de négligence", a-t-il accusé.
 Cinq policiers mis en cause pour "violences intentionnelles" ont été mis hors de cause, le sixième a été acquitté.
 La Cour européenne devrait rendre dans quelques mois son arrêt sur la recevabilité de la requête, contestée par le gouvernement néerlandais, et sur son bien-fondé. (AFP, 19 septembre, 2000)

BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY

Erdal: "je risque la torture, la peine de mort" en Turquie

 La militante de gauche turque Fehriye Erdal, assignée à résidence en Belgique, a déclaré qu'elle risquait "la torture, la peine de mort" en cas d'extradition en Turquie, dans une interview au quotidien Le Soir.
 "En cas d'extradition, je risque de ne pas être accueillie agréablement: torture, jugement inique, risque d'être assassinée, peine de mort... Oui, je nourris de la crainte face au sort que l'on me réserve", estime Mme Erdal qui a accordé son interview par courrier électronique, sa résidence étant tenue secrète.
 Interrogée sur une éventuelle extradition vers un pays tiers, elle estime que cela ferait d'elle "une bouchée facile pour la Turquie". "Je n'ai pas l'intention de refaire ma vie au Kenya ou au Honduras. Il est plus sécurisant pour moi de rester en Belgique", a-t-elle assuré.
 D'autre part, des dirigeants turcs ont critiqué la Belgique pour ses décisions dans l'affaire Fehriye Erdal
 "La Belgique traite cette personne, impliquée dans un acte terroriste, comme une hôte privilégiée. Il s'agit d'un développement regrettable", a déclaré le Premier ministre turc Bulent Ecevit à la presse.
 Les autorités belges "ne prennent pas en compte ses actes en Turquie. La Belgique a cédé aux pressions d'une organisation terroriste", a estimé M. Ecevit, se référant à un groupuscule clandestin d'extrême gauche, le Parti et front révolutionnaires de libération nationale (DHKP-C), dont Fehriye Erdal est membre.
 Le chef de la diplomatie turque, Ismail Cem, a de son côté déclaré qu'Ankara avait "expliqué et expliquait à ses interloculeurs (belges) que ces développements auront des répercussions sur les relations" bilatérales.
 "Il nous est impossible de comprendre qu'une personne, impliquée dans un meurtre, bénéficie des ailes protectrices" de la Belgique, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse séparée.
 Fehriye Erdal a été arrêtée en septembre 1999 dans l'ouest de la Belgique, lors d'une descente de police dans un appartement. Elle a été inculpée pour association de malfaiteurs, détention d'armes illégale, recel et faux en écriture.
 La militante âgée de 23 ans est soupçonnée en Turquie d'avoir aidé les meurtriers d'un industriel turc, Ozdemir Sabanci, et de deux autres personnes faisant partie de son groupe automobile, Sabanci Holding, en 1996 à Istanbul.
 Bruxelles a refusé la demande d'extradition formulée par la Turquie en arguant que la jeune femme risquait la peine de mort, mais a refusé de lui accorder l'asile politique.
 Le gouvernement belge a décidé le 16 août de libérer la jeune femme et de l'assigner à résidence dans un lieu tenu secret.
 Le ministre belge de l'Intérieur Antoine Duquesne avait d'abord ordonné qu'elle quitte le territoire belge pour un pays tiers. Mais le Conseil d'Etat avait suspendu cette décision, estimant qu'elle était insuffisamment motivée et que sa sécurité "ne serait pas assurée dans un pays tiers".
 Récemment, un porte-parole du Premier ministre belge a indiqué que l'expulsion vers un pays tiers de Fehriye Erdal avait été écartée pour l'instant par le gouvernement en attendant les résultats de l'enquête judiciaire. (AFP, 1-6 sept 2000)

 
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