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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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25e Année - N°275

Juillet/July 2001

 

L'ETE MACABRE:
61e victime
du régime carcéral

 

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

L'été macabre: 61e victime du régime carcéral


La grève de la faim des prisonniers politiques en Turquie qui protestent contre le régime carcéral répressif a fait un 29e mort le 14 juillet. Ainsi, le nombre total des victimes de la grève de la faim s'est élevé à 61 depuis l'assaut sanglant des forces de l'ordre contre les prisons en décembre 2000 qui avait fait 32 victimes, dont 30 prisonniers politiques et deux soldats.

Sevgi Erdogan, 47 ans, libérée en juin de la prison d'Usak (ouest), en était à son 255e jour de jeûne et continuait son mouvement avec une vingtaine d'autres grévistes de la faim dans une maison de la banlieue d'Istanbul. Elle avait été condamnée pour appartenance au Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C).

Le 8 juillet, Ali Koç, détenu à la prison de Sincan pour appartenance au DHKP-C, était décédé à l'hôpital Numune à Ankara au 268. jour de sa grève de la faim.

Le 4 juillet, Mahmut Gokhan Ozocak, prisonnier mis en liberté conditionnelle pour raisons de santé, était décédé à Izmir. M. Ozocak, 41 ans, avait commencé sa grève de la faim le 26 octobre 2000, alors qu'il était détenu à la prison de Buca (ouest) pour appartenance au DHKP-C.

En dépit d'un bilan qui s'alourdit inexorablement et des critiques de la communauté internationale, le gouvernement turc se refuse à revenir sur la réforme carcérale, aménageant simplement les activités des prisonniers grâce à de nouvelles lois que les défenseurs des droits de l'Homme jugent insuffisantes.

180 détenus sont encore en grève de la faim, et une cinquantaine ont été libérés par les autorités ces dernières semaines en raison de leur état de santé. "Ils sont dans un état irréversible et irréparable. Certains ont perdu la mémoire. Nous nous attendons à d'autres décès", déclare la Fondation des droits de l'Homme (TIHV ).

D'autre part, des organisations turques de défense des droits de l'Homme réclament que la lumière soit faite sur l'assaut controversé contre vingt prisons en décembre pour briser le mouvement de grèves de la faim après la publication d'un rapport officiel battant en brèche la version officielle.

Selon ce rapport, six détenues auraient été tuées à la prison Bayrampasa d'Istanbul par un usage excessif de gaz lacrymogène et innervant. Le rapport indique qu'il n'y a pas eu de coup de feu tiré contre la police depuis la prison, comme l'affirmaient les autorités pour justifier l'assaut musclé, mais que les tirs sont provenus de l'extérieur.

"Il faut d'urgence annoncer les vérités à l'opinion publique et lancer des poursuites contre les responsables", indique une déclaration commune de l'Association des droits de l'Homme (IHD), la Fondation des droits de l'Homme (TIHV), l'Union des médecins (TTB) et l'Association des juristes contemporains (CHD).

Les responsables principaux de cet assaut et les 61 meurtres qui l'ont suivi sont le chef de l'Armée turque Kivrikoglu, le premier ministre Ecevit (DSP), le vice-premier ministre Bahceli (MHP, néo-fasciste), le vice-premier ministre Yilmaz (ANAP) et le ministre de la Justice Türk.
 

Un rapport bat en brèche la version officielle


Six détenues auraient été tuées à Istanbul par un usage excessif de gaz lacrymogène et innervants lors d'un assaut lancé en décembre contre 20 prisons turques pour briser un mouvement de grèves de la faim, selon un rapport officiel cité lundi par le journal Radikal.

Les autorités avaient à l'époque affirmé que 12 détenus avaient trouvé la mort dans la prison de Bayrampasa, dans la partie européenne d'Istanbul, dont 5 femmes qui s'étaient immolées par le feu et une sixième morte asphyxiée par la fumée.

Mais selon le rapport, dressé en février par des médecins légistes, lors de l'intervention, "la police a utilisé de nombreuses grenades de gaz lacrymogène et innervants dans un espace clos de 30m2 qui aurait eu pour effet de provoquer un incendie et de soumettre les occupantes du dortoir C1 (réservé aux femmes) à un seuil très élevé de matières chimiques et de fumée".

Les autopsies effectuées sur les victimes ont établi la présence sur les vétêments et la peau de solvants organiques comme du toluène, xylène et méthanol, selon le rapport.

Il indique qu'il n'y pas eu de coup de feu tiré contre la police depuis la prison, comme l'affirmaient les autorités pour justifier l'assaut musclé, mais que les tirs sont provenus de l'extérieur.

L'assaut a été lancé le 19 décembre pour mettre fin aux grèves de la faim de détenus d'extrême gauche, se soldant par 32 morts dont 2 gendarmes.

Dix-neuf détenus étaient décédés après s'être immolés par le feu, avaient alors affirmé les autorités, 10 autres sont morts dans les affrontements avec les forces de sécurité, et un détenu de blessures à la nature non précisée.

Les détenus avaient entamé le mouvement pour protester contre l'entrée en service de nouvelles prisons à cellules pour une ou trois personnes devant remplacer de vastes dortoirs où les organisations d'extrême gauche gardaient une grande liberté de mouvement et de coordination avec l'extérieur.

Ces prisons modernes sont entrées en service à la faveur de cette opération.

Mais la grève de la faim des détenus et de leurs proches, qui protestent contre l'isolement renforcé dans les nouvelles prisons, s'est poursuivie et a fait une 26-ème victime la semaine dernière. (AFP, 2 juillet 2001)
 

Des organisations réclament que la lumière soit faite


Des organisations turques de défense des droits de l'Homme ont réclamé mercredi que la lumière soit faite sur un assaut controversé contre vingt prisons en décembre pour briser un mouvement de grèves de la faim après la publication d'un rapport officiel battant en brèche la version officielle.

"Il faut d'urgence annoncer les vérités à l'opinion publique et lancer des poursuites contre les responsables", indique une déclaration commune de l'Association des droits de l'Homme, la Fondation des droits de l'Homme, l'Union des médecins et l'Association des juristes contemporains.

Ces organisations appelent le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk à ordonner "immdiatement" une enquête et "s'il ne peut pas le faire, de démissionner".

L'assaut a été lancé le 19 décembre pour mettre fin au mouvement de détenus d'extrême gauche, se soldant par 32 morts dont 2 gendarmes.

Dix-neuf détenus étaient décédés après s'être immolés par le feu, avaient alors affirmé les autorités, 10 autres sont morts dans les affrontements avec les forces de sécurité, et un détenu de blessures à la nature non précisée.

Mais selon un rapport, cité par la presse, six détenues auraient été tuées à la prison Bayrampasa d'Istanbul par un usage excessif de gaz lacrymogène et innervants.

Les autorités avaient à l'époque affirmé que 12 détenus avaient trouvé la mort dans cet établissement dont 5 femmes qui s'étaient immolées par le feu et une sixième morte asphyxiée par la fumée.

Le rapport indique qu'il n'y pas eu de coup de feu tiré contre la police depuis la prison, comme l'affirmaient les autorités pour justifier l'assaut musclé, mais que les tirs sont provenus de l'extérieur.

Les autorités turques ont annoncé mardi qu'il était interdit de publier des rapports sur l'intervention, invoquant le secret de l'instruction.

Les détenus avaient entamé le mouvement pour protester contre l'entrée en service de nouvelles prisons à cellules pour une ou trois personnes devant remplacer de vastes dortoirs où les organisations d'extrême gauche gardaient une grande liberté de mouvement.

Ces prisons modernes sont entrées en service après cette opération.

Mais la grève de la faim des détenus et de leurs proches, qui protestent contre l'isolement renforcé dans les nouvelles prisons, s'est poursuivie faisant à ce jour 26 victimes. (AFP, 3 juillet 2001)
 

New menace of attack on Kucukarmutlu prison


The press agency Ozgurluk issued on July 21, 2001 the following communiqué:

"The police is now preparing to attack over those who are on resist in death fast in Istanbul, Kucukarmutlu.

"Everybody knows and the state institutions theirselves have confessed that they massacred the prisoners burning them alive and shooting, beating and torturing death. But they could not finish the resistance. In prisons and outside, resistance is going on. There are at that moment 11 resistance-houses in Kucukarmutlu, one of the shantytowns of Istanbul, and Ankara, and Mersin, and Adana.

"The following leaflet is published by police and delivered in Kucukarmutlu. Read it carefully, and pay attention that humanism of those who savagely killed our people.

"Dear Citizen,

"The special security measures like identity controls and the others which we are taking in this area are because of safety of your life and goods.

"The terror in which we have been living for 30 years, has been causing dozens of thousands losts and thousands of millions. It is continuing to affect all our peoples's lives.

"With creating security problems, it is knowledged that the terror organisation wants to let people in this area immigrate and doing that, to have their houses and goods. They try to hide their real intentions with "hunger strikes" and such slogans as "we don't allow them to destruct our houses."

"It is the time to think about what to do for our children and how we can save them from this situation that nobody wants, how we can help them.

"Because of these reasons, we want to be together with you. Our intention is to prepare your children for a new and peaceful life, with your support. Let us save your children together. Les us be together to do that. Let us win, let our beatiful Turkey win.

"No right is over the right of living." (Press Agency Ozgurluk, July 21, 2001)
 

Treatment of hunger strikers suspended


The Human Right Foundation of Turkey (TIHV) announced that the costs for the treatment of prisoners who suffer from the Wernicke-Korsakoff disease are exceeding the budget of the Foundation. More than 100 prisoners had applied to the TIHV after their release and the Foundation had spent more than TL 30 billions (appr. $ 25,000) for their treatment including wounds received during the "return to life operation" that started on 19 December 2000. So far some 180 prisoners on hunger strike or death fast had been released, 128 of them according to Article 399 of the Criminal Procedure Code (TCPC).

The HRFT called on the public to be sensitive on these issues. From Usak it was reported that Inayet Kandemir, Makbule Akdeniz, Nuray Özçelik and Hülya Turunç, who are on day 200 of their action, had applied to benefit from Article 399 TCPC, but had not received a positive resposne. Songül Ince (23), who was in Bayrampasa Prison during the operations is about to lose her arm because she has not been treated for the last 7 months. Sisli Eftal Hospital reportedly asked for TL 6 billion for the treatment, but the family is uanble to raise this money.

Some 220 prisoners are still on death fast and 22 relatives are continuing their action outside prison. In the house in Küçükarmutlu (Istanbul) Osman Osmanagaoglu, Yildiz Gemicioglu, Ümüs Sahingöz, Zeynep Arikan, Madimak Özen, Gamze Turan, Gülay Kavak, Hüseyin Akpinar, Ali Riza Demir, Ferhat Ertürk, Ulas Bütün, Halil Aksu and Dursun Ali Pekin (all released prisoners) and the TAYAD members Fatma Sener, Hülya Simsek, Resit Sari, Arzu Güler, Ayfer Güler, Serpil Dönmez and Abdulbaki Yusufoglu have been joined by Derya Güngör on 17 July 2001. In Ankara Ayse Bastemir, who was released according to Article 399 TCPC and the TAYAD member Özlem Durakcan are continuing their action. (Cumhuriyet-Radikal-TIHV, July 23, 2001)
 

Un affrontement armé entre prisonniers fait un mort


Un affrontement armé entre prisonniers de droit commun dans une grande prison d'Istanbul s'est soldé mercredi par la mort d'un détenu et a fait par ailleurs 4 blessés par balles, rapporte l'agence Anatolie.

L'un des blessés est dans un état critique et a dû subir une intervention chirurgicale, selon la même source.

Les raisons pour lesquelles les affrontements ont éclaté n'ont pas été immédiatement éclaircies, mais les protagonistes étaient incarcérés pour trafic de stupéfiants, selon l'agence de presse.

L'événement a eu lieu en fin d'après-midi dans la prison de Bayrampasa, à Istanbul, la plus grande de Turquie avec plusieurs milliers de détenus et qui hébergeait jusqu'à décembre dernier le noyau dur de l'extrême gauche clandestine.

Dans cet établissement comme dans beaucoup d'autres, les fouilles permettre de découvrir auprès des prisonniers de véritables arsenaux ainsi que des téléphones mobiles et des fax.

 La situation des prisons turques est régulièrement dénoncée par les institutions européennes, alors qu'un mouvement de grèves de la faim contre une réforme des prisons a fait 29 victimes depuis mars. (AFP, 25 juillet 2001)
 

Projet controversé pour un nouveau code pénal


Le ministre turc de la Justice, Hikmet Sami Turk, a révélé vendredi un projet de nouveau code pénal qui abolit la peine de mort et prévoit de lourdes sanctions contre la torture, et qui devrait remplacer le code existant, en vigueur depuis 1926 et largement obsolète.

Le projet préparatoire a été préparé par une commission d'experts juridiques qui ont travaillé pendant deux ans pour mettre le code pénal turc en conformité avec les normes internationales alors que le pays se prépare à promouvoir sa candidature à l'Union européenne.

L'un des articles majeurs de ce projet est l'abolition de la peine capitale, remplacée par une peine de prison à perpétuité, a rapporté l'agence turque Anatolie.

La Turquie, qui n'a pas pratiqué d'exécutions depuis 1984, doit effacer la peine de mort de ses lois pour pouvoir présenter une candidature acceptable à l'entrée dans l'Union européenne.

Autre changement important de ce nouveau code de 502 articles: la peine de prison passe de cinq à dix ans pour les responsables publics qui pratiquent la torture, a ajouté l'agence.

Le projet révise aussi un article très controversé de l'actuel code pénal qui prévoit une peine de un à trois ans de prison pour sédition.

Cet article stipule qu'"inciter ouvertement la population à l'hostilité en observant des différences raciales religieuses ou sociales" est un crime. Il a été fermement critiqué par les groupes civiques et les activistes des droits de l'Homme en raison de sa nature vague, qui permet aux autorités de l'utiliser comme prétexte fourre-tout contre les dissidents.

Selon le nouveau projet, pour être convaincu de sédition, il faudra que les actes ou les remarques de l'accusé ait entraîné les gens au point de constituer un danger pour l'ordre public.

Le texte mentionne aussi pour la première fois des sanctions pour génocide ou crime contre l'humanité, permettant ainsi à la Turquie de remplir ses obligations par rapport à la charte de 1948 des Nations unies.

Des sanctions contre les passeurs d'immigrants clandestins et les trafiquants d'être humains ont également été introduites dans le projet.

Selon le ministre de la Justice, le projet de nouveau code pénal sera soumis au gouvernement le plus tôt possible pour évaluation.

Mais l'adoption de la loi, qui peut encore subir des changements avant d'arriver au parlement, prendra du temps puisque les députés sont actuellement en vacances d'été. (AFP, 6 juillet 2001)
 

Un militant de la gauche clandestine tué par la police


Un homme de 25 ans, membre de l'extrême gauche clandestine turque, a été tué en possession de plusieurs armes vendredi soir dans une banlieue d'Istanbul par les forces de sécurité qui tentaient de l'arrêter, a rapporté l'agence Anatolie.

Bulent Dogan appartient au Front-Parti de Libération du Peuple Révolutionnaire (DHKP-C, maoïste) et avait avec lui deux grenades ainsi qu'un pistolet qui aurait précédemment servi dans un attentat causant la mort de deux policiers, a précisé Anatolie.

Il a été repéré dans le quartier Avcilar de l'ouest d'Istanbul (rive européenne) et a refusé de répondra aux sommations des policiers de la section anti-terroriste qui ont fait usage de leurs armes et l'ont abattu, selon l'agence de presse.

Le DHKP-C est à la tête d'un long mouvement de grèves de la faim contre une réforme des prisons qui a déjà fait 22 morts parmi les détenus et 5 autres parmi leurs proches, après une intervention de la gendarmerie qui avait fait 30 autres victimes parmi les prisonniers et 2 parmi les forces de l'ordre, en décembre.

Le DHKP-C est impliqué dans de nombreuses attaques à main armée et attentats contre les représentants de l'Etat turc, qui a fait au cours de la dernière décennie plus de 80 morts, dont 2 généraux et un ancien ministre. (AFP, 6 juillet 2001)
 

La virginité imposée aux étudiantes d'écoles médicales


Le ministère turc de la Santé a adopté un nouveau code disciplinaire imposant la virginité aux élèves d'écoles de formation dans le domaine de la santé, faute de quoi elles pourront être expulsées, rapporte lundi la presse turque.

Le nouveau règlement interdit aux élèves des Ecoles de santé (SML), qui donnent un enseignement technique à des jeunes filles de 13 à 17 ans, "d'avoir des rapports sexuels et de se prostituer", selon le quotidien à grand tirage Hurriyet.

En cas de soupçon, les élèves pourront subir un "test de virginité" et si leur "impudeur" est établie, elles seront expulsées, souligne le quotidien, s'indignant de cette décision qui "ouvre la voie à l'arbitraire".

Ce journal accuse le ministre de la Santé Osman Durmus, membre du parti de l'action nationaliste (MHP, ultra-nationaliste), de vouloir devenir le "gardien de la virginité".

Les élèves expulsées pour "attitude indécente" n'auront pas le droit d'objecter à la décision qui sera prise par un conseil spécial, précise le journal Radikal.

Les élèves diplômées de ces écoles deviennent ensuite infirmières ou sage-femmes.

M. Durmus, médecin de formation, a déjà plusieurs fois fait la une de la presse pour ses idées controversées: ainsi, après le séisme qui avait ravagé le nord-ouest de la Turquie en août 1999, faisant près de 20.000 morts, il avait rejeté une aide étrangère, affirmant que la Turquie pouvait subvenir seule aux besoins des sinistrés, ce qui avait déclenché un tollé général. (AFP, 16 juillet 2001)
 

Human Rights Watch on virginity exams in Turkey


Human Rights Watch today released a  letter to Turkish Prime Minister Bülent Ecevit, condemning the  re-institution of virginity exams for girls studying in medical high  schools in Turkey.

"These exams violate women's bodily integrity and involve pain,  humiliation, and intimidation," said LaShawn Jefferson, Acting Executive  Director of the Women's Rights Division. "Also, such tests discriminate  against women and girls. Male students do not face similar treatment."

Until the recent decree by the Minister of Health Osman Durmus that the  government again planned to force girls to submit to the exams,  virginity testing had been banned.  Local Turkish women's human rights  organizations criticized the government for resurrecting the practice.  Human Rights Watch called on the Prime Minister and the Health Minister  to rescind the order immediately. A copy of the letter to Prime Minister  Ecevit is attached.

For more information on virginity testing in Turkey, please see Human  Rights Watch's report, A Matter of Power: State Control of Women's  Virginity in Turkey (1994).  The report can be requested by calling (202)-612-4350 or faxing (202)-612-4333. (HRW, July 25, 2001)
 

La Turquie condamnée après la mort d'un détenu


Impunité des policiers, dénégations et absence de registre de détention "pour brouiller les pistes": la Turquie a été condamnée mardi à Strasbourg en des termes particulièrement durs par la Cour européenne des droits de l'Homme après la mort d'une personne en garde à vue à Ankara à l'automne 1994.

Le gouvernement turc, reconnu responsable de la mort de Kenan Bilgin, après trois semaines de tortures dans les locaux de la section anti-terroriste de la direction de la sûreté d'Ankara, devra verser 200.000 F (30.490 EUR) pour dommage moral aux héritiers de la victime, 25.000 F (3.810 EUR) pour préjudice moral à son frère Irfan (le requérant) et 45.000 F pour frais et dépens.

La Cour européenne a été particulièrement irritée de constater que la police niait les accusations alors que onze témoins avaient affirmé avoir vu Kenan Bilgin et avoir entendu ses cris de détresse et ses gémissements alors qu'eux-mêmes étaient en garde à vue dans les mêmes locaux, entre le 12 septembre et le 3 octobre 1994.

De plus, la détention de Kenan Bilgin n'a été mentionnée dans aucun registre de garde à vue, ce qui doit être tenu "pour une défaillance des plus graves car cela permet aux auteurs de dissimuler leur participation au crime, de brouiller les pistes et d'échapper à leurs responsabilités".

La Cour européenne se dit aussi très préoccupée par les déclarations du procureur. Ce dernier expliquait que "vu qu'à l'époque des faits, la police bénéficiait d'une sorte d'impunité, il n'avait pas pu visiter les lieux de détention de la direction de la sûreté d'Ankara" et n'avait pas même pu obtenir une liste des fonctionnaires en service à ce moment. (AFP, 17 juillet 2001)
 

A new torture case in Diyarbakir


Tekin Ülsen, aged 24, has reportedly been illegally detained for almost a month in southeast Turkey, and tortured and ill-treated by police.

According to witnesses, he was arrested by five plainclothes police officers in Diyarbakir on the evening of 23 June. The authorities denied having him in custody. The family made seven applications for information to the relevant prosecutors in Diyarbakir, but were told each time that he was not in custody. Tekin Ülsen's name did not appear on any lists of detainees at police stations in the city.

On 9 July a man reportedly told the family that he had been held in the same cell as Tekin Ülsen at the Police Headquarters in Diyarbakir. Nevertheless, on 10 July, police raided the house of Tekin Ülsen, claiming that they were searching for him.

On 13 July, two police officers took Tekin Ülsen's sister from her home to Police Headquarters in Diyarbak2r to identify five people in an identity parade who had allegedly been detained with false identity papers. She identified one of them as her brother, and was allowed to meet with him for a short time. She saw that he could not stand up and could only recognize her with difficulty. She believes that this was the result of torture.

By law the police can only keep detainees in custody for 10 days without releasing them or remanding them to prison.

If Tekin Ülsen has been in detention since 23 June he is being held illegally. (AI Index, 17 July 2001)
 

Human Rights Association celebrates its 15th anniversary


The year 1985.

Families of convicts and prisoners on remand did not want to forget the Military Coup, 12 September 1980 and the deaths and the persecutions of the Military Regime. Five years had been passed after military took the power and there were thousands of political prisoners in prisons.

Trials were being held in military courts. Mothers and fathers were used to be either in the front of prisons or in the offices of their lawyers. So, the need for being organised was clear, especially, being organised in a way that would be able to act against torture and practices and conditions imposed in prisons.

There were various meetings in Ankara and in ?stanbul at that time. Mothers and fathers were visiting intellectuals, journalists and communicate their concerns. Many people had significant contribution to the founding process of the Human Rights Association. Debates and meetings continued in 1986. At the beginning of the summer in 1986, the name of "Human Rights Association" (IHD) was adopted.

Human Rights Association was founded on 17 July 1986 by submitting the required documents to the Ministry of Interior. 98 people were the founder members of the Association...

Since then, thousands of people have been working for the protection and promotion of human rights at the Human Rights Association.

Human Rights Association propagates its positive approaches by organising panel discussions, symposiums, training programs on human rights; by publishing bulletins, books; identifies human rights situation in Turkey by publishing six-month and annual reports; reacts to the individual human rights violation cases and applies to the related authorities; provide help to the victims by guiding them; sends missions to do in-situ research on alleged human rights violations and reports its findings and makes them known to the authorities and public opinion.

In the 15-year history of the Human Rights Association, we have organised campaigns for the abolition of death penalty, for the freedom of expression, for peace, for general amnesty, for the abolition of State Security Courts, for the prevention of disappearances under custody. We have been against torture unconditionally. The IHD founded the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV), to be able to more efficient in our struggle against torture, to have an organisation that might have deterrent affect on the use of torture, to contribute for the punishment of the torturers and for the rehabilitation of torture survivors. We have developed our proposals for taking legal, administrative and educational measures for the prevention of torture.

We have been with workers, villagers, internally displaced Kurds, victims of earthquake. We have shared joys and sufferings of various sectors of society.

We have not limited our peace defense only being against war. Both, we have worked for ending the conflict atmosphere that was waged for 15 years in the South-east and we have been against all violence actions against civilians regardless of the perpetrator, and we also have been against all political actions that are not conducted by democratic ways and methods. At this moment, we have been in an effort for stopping deterioration into conflictual atmosphere again, for leaving violence means in the politics and for the founding and preserving a lasting peace. We believe that all problems of our country, including Kurdish question, can be solved on a democratic basis by using democratic means, by thinking and discussing on these questions. We, therefore, ask for freedom of expression, freedom of thought and of belief for everyone.

Political and legal structure of Turkey framed by the Constitution and laws of 12 September which is based on one ethnicity, one language, one religion and one opinion is in contradiction to the multiethnic, multilingual, multi-religious and multicultural structure of the Turkish society. Therefore, different languages and cultures need protection and promotion. The existence of different languages and cultures is the most significant richness of our country. Such a society can create its material needs for life better. Higher economic and social standards can not be gained without human rights and democracy. Human rights association, therefore, defends that there is a direct link between development and human rights and democracy.

Human Rights Association defends that human rights are universal, interrelated and integrated. In terms of economic and social rights, we defend the principle of social justice against income distribution injustice. We support workersı struggle for their right to collective contract. We stand by the unemployed and poor people. We draw attention to the requirements of a social state. We defend that the poverty prevents the enjoyment of human rights. We are against inequality both in Turkey and in the world. We are concerned that economic and social inequality in the world disadvantages the poorest countries. It is unacceptable that the world be a paradise for the capital and owners of capital and to be a hell for billions of people. It is possible to live in a more egalitarian world in freedom. Human Rights Association, together with the poor countries of the world, demands for that.

Human Rights Association has dealt with the problems in prisons since its foundation. It has tried to solve the problems through dialogue and without any deaths during hungers strikes. Human Rights Association in principle, has not encouraged, inspired or supported death fast actions, because such actions harm physical and moral health of people. However, we tried to understand people who ask for their rights through going on hunger strikes/death fasts. IHD defends that the emotion of asking for rights in this way should be ended. Therefore, the IHD has intensified its attention to the physical conditions of prisons objectively and defends that such actions would be ended if their physical conditions change positively. Any positive changes in the prisonsı physical conditions and even to believe that their conditions will actually change have resulted in ending hunger strike and/or death fasts for the last fifteen years that the IHDıs contributions to find a solution cannot be denied.

Human Rights Association, from the very beginning, has called for a dialogue to find a solution to the death fast and hunger strike which has been carried out since 20 October 2000 and has resulted in tens of deaths, hundreds of lasting health problems. In 1991, when Anti-terror Law was put into force, the IHD published a book and stated that Article 16 of Anti-terror Law foresees isolation and that those who will be kept in prisons defined in the Article 16 will be subject to isolation. We have been against F-type prisons for this reason. After the operation on 19 December 2000, F-type prisons were opened to use and the assessments made by the IHD ten years ago become true. All human rights organisations in the world, including CPT, have identified that the prisoners are under de facto isolation conditions. Today, the IHD continues to be against isolation regime and regards it as a method of torture.

Human Rights Association does not regard human rights problems of any country as internal problems. Therefore, the IHD joins the international human rights community against all human rights violations in the world. In this context, we have been in contact and solidarity with human rights defenders and organisations throughout the world.

Human Rights Association submits its views and assessments both to the governments of the Republic of Turkey and to inter-state organisations (vis. the UN, OSCE, Council of Europe, EU etc.) to which Turkey is a member country. IHD does not take into account the political stand of governments or the political parties taking place in the government to share its views with them. As a result of this approach, IHD observes the accession process (particularly in terms of Copenhagen criteria) to the EU since 10 December 1999, and identifies the requirements that Turkey is obliged to and required for complying with the Copenhagen political criteria. Our assessments are passed both to the Turkish government and EU organs.

We work for the creation of social, political and cultural conditions that are in line with the democratic standards and human dignity in our country. IHD is well aware that internal dynamics of a country, undoubtedly determine the realization of human rights and democratization, although the impacts of international community cannot be ignored. Therefore, the IHD underlines its trust to the dynamics of the society in Turkey.

As the present executives of the IHD, we would like to express our respect to our former members and executives who founded the IHD, who lost their lives, who were arrested, who were killed and to those who support us. Our 15-year march that was hard but full of dignity could only be realized by their self-sacrifice, by their contributions and by their invaluable efforts.

We would like to thank to the democratic public opinion in Turkey and to the international public opinion and human rights organisations for their support and solidarity. (IHD, July 17, 2001)
 

L'amnistie ne s'applique pas aux prisonniers politiques


La Cour constitutionnelle turque a, le 18 juillet, décidé d'élargir le champ d'application d'une loi d'amnistie controversée entrée en vigueur en décembre, mais a refusé d'y inclure les "crimes perpétrés contre l'Etat", imputés aux militants et aux prisonniers politiques dont Leyla Zana et ses collègues.

Hasim Kilic, vice-président de la Cour, a annoncé que l'élargissement concerne des délits comme l'extorsion d'informations sous la menace, évasion ou complicité d'évasion (de prison), incendie criminel et abus de pouvoir d'un fonctionnaire.

La Cour a en revanche rejeté toute application de l'amnistie aux membres du PKK dont son chef Ocalan, condamné à mort en juin 1999 pour trahison et séparatisme pour les 15 ans de lutte armée du PKK contre l'Etat turc.

La loi prévoit donc ainsi une réduction de peine de dix ans avec sursis pour la plupart des prisonniers, y compris les meurtriers, mais exclut ceux condamnés pour séparatisme, viol, blanchiment d'argent, détournement de fonds, constitution de bande armée ou torture.

Cette loi controversée visait au départ à vider les prisons turques surpeuplées d'une bonne partie de leurs détenus. À ce jour, quelques 23.000 des 72.000 prisonniers ont été libérés grâce à elle.

Entre-temps, de nouvelles prisons à cellules pour 1 à 3 détenus sont entrées en service, remplaçant partiellement celles à dortoirs pouvant abriter jusqu'à 60 personnes. Ce système de détention en isolement renforcé a entraîné une grève de la faim de détenus qui a jusqu'ici fait 29 morts. (CILDEKT, 24 Juillet 2001)
 

Constitutional Court's changemenets in "amnesty law"


On 18 July the Constitutional Court finished the review of some 400 applications regarding changes in the Law No. 4616 on Conditional Release and Suspension of Sentences. Demands to include offences committed after 23 April 199 were rejected.

According to the decision by the Constitutional Court the following offences are still not included in the scope of the law. Torture (Article/s 243), Fraud (Article/s 503-504), Cheat (Article/s 202), Organizing gangs (Article/s 313), Forgery (Article/s 339, 342, 343, 345, 346 and 347: invented export) bribery (Article/s 202, 209, 219), rape (Article/s 414, 415, 416, 417, 418), smuggling (Article/s 264, 403, 404. and the provisions of the Law to Protect Culture and Nature), faulty bids (Article/s 366, 367), offences concerning woods (Articles 91, 93, 108, 110 of the Law on Woods), Articles 79, 82, 88, 91 and 131 concerning fines in the military penal code and unjust possession and tax offences (Law No. 3628). The Constitutional Court included the following provisions: Article/s 188 (forcing someone to provide information), Article/s 191 (threat), Article/s 240 (miscarriage of duty), Article/s 298 (escape from prison), Article/s 383 (causing fire, accidents at sea and damage).

The Constitutional Court annulled the provision that prison sentences are to be reduced by 10 years, because this provision was against the principle of equality for people with life imprisonment.

The Court also canceled the provision that people who benefited from earlier laws on conditional release cannot benefit from the law. Besides Esber Yagmurdereli the defendants in the case of the "Bahçelievler massacre" Haluk Kirci, Bünyamin Adanali and Ünal Osmanagaoglu will benefit from this decision. (Cumhuriyet-Radikal-TIHV, July 19-20, 2001)
 

300 militants rendent hommage au manifestant mort à Gênes


Quelque 300 militants antimondialisation turcs ont observé une minute de silence samedi en mémoire du manifestant italien tué vendredi à Gênes dans des affrontements avec les forces de l'ordre, a annoncé l'agence Anatolie.

Cet hommage a été rendu au cours de deux manifestations séparées à Istanbul, l'une menée par le parti socialiste de la liberté et de la solidarité (ODP), l'autre par un syndicat de fonctionnaires (KESK).

"Les vampires du G8 ont tiré sous les yeux de tous sur ceux qui contestent la mondialisation", a déclaré le président de l'ODP, Ufuk Uras. "La mondialisation signifie la faim et le chômage", a-t-il ajouté.

Les manifestants de l'ODP ont également dénoncé le refus des autorités turques de les laisser organiser une manifestation plus importante dans le stade d'Istanbul.

Les manifestants du KESK ont de leur côté crié des slogans hostiles au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale, qui ont accordé des prêts de plusieurs milliards de dollars à la Turquie pour soutenir ses réformes économiques. (AFP, 21 juillet 2001)
 

Fear of torture and ill-treatment


Thirteen people, including the local and provincial heads of the HADEP, have been arrested in southeastern Turkey and may be at risk of torture.

The eleven individuals named above were arrested on 24 July by gendarmes (soldiers who act as police in rural areas) in the province of Adiyaman. Two further people were arrested on 26 July. They are being held at the Gendarmerie Headquarters in Adiyaman. No official reason has been given for their arrest.

Before their detention the detainees had met with two Swiss nationals who were visiting the area. Amnesty International is concerned that they may have been detained solely because of this meeting.

Haydar Öner was recently released from jail, having completed a sentence passed against him for membership of the armed opposition group PKK. His father, Abuzer Öner, who used to be the Ad2yaman district head of a pro-Kurdish party, was apparently the victim of a political killing. Two of the group are also local heads of HADEP- a party which has recently been exposed to a high degree of harassment in South East Turkey. (AI Index, July 26, 2001)
 

A new group starts death fast


The Union of Prisonersı Relatives (TUYAB) announced on 27 July that group No. 6 would start a death fast action on 29 July. From Küçükarmutlu quarter (Istanbul), where a number of prisonersı relatives are on solidarity hunger strike it was reported that the security forces have surrounded the area exerting pressure on the people living there.

A delegation of the Human Rights Association (HRA) was stopped on 24 July, when they wanted to visit the house of the hunger strikers. Hüseyin Aktepe, who is looking after the hunger strikers, was detained on 28 July, when he left the quarter.

Justice Minister Hikmet Sami Türk said they would be doing what they could to prevent the action using the words "the security forces are doing their best to transfer released prisoners, who are continuing their action in houses or quarters." He added that in 14 prisons 10 prisoners were on hunger strike and 139 on death fast, supported by 13 illegal organizations. Of 31 prisoners, who had been transferred to hospitals, 11 had accepted medical treatment.

Introducing L-type prison he said that in these prisons the prisoners would stay in individual cells at night and in cells for seven people during the day. On 29 July some 20 people, who wanted to protest against the practice of isolation in the F-type prisons, were detained by the police in front of Galatasaray Lyceum (Istanbul). (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, July 28-29-30, 2001)
 

HUMAN RIGHTS VIOLATIONS IN BRIEF


Attacks and Clashes in the Southeast

Two more names of the 21 PKK militants who were killed near Bingöl-Yedisu district on 22 May were revealed to be Fuat Günes and Mehmet Çap. Fuat Günes was buried in Ahlat district (Bitlis) on 2 July. The corpse of Mehmet Çap could not be handed over to the family, because there were only pieces of it left. (Evrensel-TIHV, July 3, 2001)

Detentions and Arrests

Two students, Orhan Yapicilar (25) and Merve Kaseli (22), from the University of Eastern Mediterranean were detained on 28 June near Magosa (Cyprus). Together with the driver Erdal Selimoglu (from Northern Cyprus) they had tried to go to the border villages in Southern Cyprus. The driver was released after paying a fine, but the students were sentenced to one monthıs imprisonment, reduced to 20 days by a court in Larnaka. After serving the sentences the students will be extradited to Istanbul via Athens. (Sabah-TIHV, July 3, 2001)

Workers Detained in Bursa

In Bursa the police intervened into a protest action of workers in front of the rubber factory "Üçyildiz" that had lasted for 58 days now. The workers Turhan Öz, Rasim Altun, Besim Altun, Semsettin Dede, Hasan Aras, Efraim Çelik, Kemal Akdeniz, Özer Demirtas and Sabahattin Küçük were detained on 3 July on allegations of "preventing the production". On 2 July the worker Sabahattin Abay was detained. The detainees are said to be members of the trade union Petrol-Is. (Evrensel-TIHV, July 4, 2001)

Trial against Physicians in Bursa

On 4 July Bursa Penal Court No. 2 continued to hear the case of Bülent Aslanhan, Arif Ismet Adanur, Hamdi Ugur and Sule Akköse, four physicians of Bursa Medical Association. The defendants are charged under Article 526/1 TPC with "ignoring orders of authorities" during a visit to Bursa E-type Prison. The hearing was attended by physicians from 19 different medical associations in Turkey and Dr. Jauni Pirika, Dr. Asko Rauta and lawyer Ville Punto from Finland. Orhan Yalcin, deputy prison director, who was heard as witness, stated that the defendants examined the prisoners and tried to influence them. Yasin Özdemir and Rahim Dede, guardians in the prison, stated that the doctors said that they could not treat the prisoners against their will and recommended to take vitamin B1. The court adjourned the hearing to 17 September to hear the testimony of the guard Eyüp Bozkurt. (TIHV, July 5, 2001

PKK Trial in Diyarbakir

On 4 July Diyarbakir SSC No. 3 started to hear the case of 28 defendants from Kumcati (Sirnak). Kumcati Mayor Osman Demir and the members of the teachersı trade union Egitim-Sen, Mehmet Sahin, Özgür Baris Marcan and Ali Ekber Salgan (all in pre-trial detention) appeared, while the other 24 defendants (not in pre-trial detention) had not appeared in court. Mehmet Sahin rejected the accusations of "membership and support for the PKK" stating that they were tortured in detention: "They put a sack over my head, gave electric shocks and hosed me with pressurized water." He stressed that he had not signed the testimony or the protocol of the search of his house. He said that no arms or banned publications had been found in his home and asked for his release. Kumcati Mayor Osman Demir also stated that the allegations were faked, asking the court how he could hide an anti-plane missile in a place of 100 staff, which is very close to a military zone. The court ordered the release of the defendants adjourning the hearing to a later date. The prosecution wants Osman Demir, Mehmet Sahin, Özgür Baris Mercan and Ali Ekber Çalgan to be sentenced to 15 yearsı imprisonment and the other 24 defendants to be sentenced to 5 yearsı imprisonment. (Evrensel-TIHV, July 6, 2001)

Detentions and Arrests in Izmir

In Izmir 9 people were detained as alleged members of the PKK. Izmir SSC arrested Serbülent Yilmaz, Adnan Arica and Ersin Firat Çarus and released the others to be tried without pre-trial detention. During operations in Pertek district (Tunceli province) some 10 villagers were detained. The detentions reportedly followed the testimony of PKK militant Ferman Altun, who about 10 days ago surrendered to the security forces in Mazgirt district. On 2 July soldiers entered Asagi Gülbahce village in Pertek district and detained Zeynel Aslaner, Asiye Aslaner and Ferhat Durmus. In Balidut village Haydar Tas, Seyit Ali Karyemez, Ali Aktepe, M. Ali Demir and his son were detained, in Gövdeli village the village headman Kazim Aktepe and in Geçitkkaya village Baris Kas were detained and are being interrogated at Pertek District Command of the Gendarmerie. No news was received about Turan Baysal, who was detained in Geçitkaya village. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, July 6, 2001)

Armed Attack on Trade Unionist

On 7 July Cafer Kömürüc, the secretary of the trade union for workers in the transportation sector, TÜMTIS, for the Izmir region, was attacked by Zeki Karakuzulu, owner of the company Nak Kargo and injured to his leg. Later Zeki Karakuzulu surrendered to the police and said that he had to defend himself against the workers. According to his testimony the workers Özkan Kiliç, Imirze Öztürk and Hidir Ray were detained, but released shortly afterwards. Zeki Karakuzulu was put under arrest. (Evrensel-TIHV, July 8-9, 2001)

Detentions and Arrests in Diyarbakir

On 28 June Ahmet Bozkir, an alleged member of the radical Islam organization Hezbollah was detained in Diyarbakir. His name was on the list of former Diyarbakir Chief of Police Gaffar Okkan "on 26 triggerers of Hezbollah" and he is being held responsible for the killing of the newspaper distributor Yalcin Yasa in 1993, Selim Bayar and Mehmet Kaynak in 1993, Cevdet Günes, Ömer Günes and Ahmet Aydin in 1994 and Ibrahim Halil Gülen in 1999. Veysel Çayirli, Orhan Bintepe, Firaz Demir Falay, Firat Pamuk, Turan Perihan, Cengiz Subasi, Kadir Yalvaç, Ramazan Geyik, Hayrettin Tas and Sevket Balik, who were detained in Gevas district (Van) on 30 June on the suspicion that "they wanted to join the PKK", were arrested on 4 July. Of the 11 people who were detained in Pertek district (Tunceli) on 2 July Zeynel Aslaner (headman of Asagi Gülbahçe village), Asiye Aslaner, Ferhat Durmus, Haydar Tas (headman of Balidut village), Seyit Ali Karyemez, Ali Aktepe, Kazim Aktepe (headman of Gövdeli village), Turan Baysal and Baris Kas were arrested on 7 July. M. Ali Demir and his son were released. In Izmir Ercan Yildirim (23) was detained. Reportedly he was working at the site for a new F-type prison in Buca, but wanted by Diyarbakir Police HQ. and Kulp Gendarmerie Command. Ercan Yildirim allegedly was sentenced to 8 yearsı and 4 monthsı imprisonment for "membership of the PKK". In Gürpinar district of Van 8 villagers were detained on 6 July when they wanted to cut grass in Sivres villages that had been evacuated in 1996. They were held one night at Gürpinar Gendarmerie Station and released on 7 July. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, July 7-8-9, 2001)

Clashes and Attacks in the Southeast

The Human Rights Association (HRA) has finished the research into the allegations that 21 PKK militants were killed by chemical gas near Elmali village (Yedisu district-Bingöl) in May this year. During a press conference at the main office of the HRA Osman Baydemir, deputy chairman of the HRA and chairman of the Diyarbakir branch said on 6 July that during their research between 27 and 29 June they had found that the allegations of "chemical gas being used during an operation that was no clash" were very serious. An eyewitness had stated that he say "white powder being thrown from a plane". No wounds had been discovered on the corpse of Meral Özcan and the corpses of other victims had changed color. The report on the investigation by the HRA also stated that there were contradictions in the documents prepared by the prosecutorıs office in Yedisu on "place of incident", "examination and autopsy of corpses", "confiscated objects" and "testimonies". (Evrensel-TIHV, July 7, 2001)

House Raid in Diyarbakir

In the morning of 9 July at 5.15am the police tried to enter an apartment on the 7th floor of a building in the Baglar quarter of Diyarbakir. Despite the use of gas bombs that harmed some of the inhabitants in the neighborhood the police was only able to enter the apartment after 6 hours, because the demands of "surrendering" were met with fire shot from the apartment. The police later announced that three members of the radical Islam organization Hezbollah had been apprehended, one of them dead. A woman called Remziye Alabalik (26) and her 2 children reportedly could be saved from the apartment without any wounds. (Cumhuriyet-TIHV, July 10, 2001)

Torture in Malazgirt

Sabri Aci, who was detained in Mollabaki village of Malazgirt district (Mus) on 18 May on allegations of "helping refugees to enter Turkey illegally" stated that he was tortured at Malazgirt Police HQ. Sabri Aci filed an official complaint against a police officer by the name of Halit saying that he and other police officers had beaten him for two days. He told the prosecutor that he had not been able to tell the doctor, who examined him of the torture, because the police officers had accompanied him. (TIHV, July 11, 2001)

Lawyer on Trial in Istanbul

The trial against Gülay Erpul, former chairwoman of the Istanbul branch of the Association of Contemporary Jurists (CHD), on allegation of "insulting the Republic" started at Istanbul Criminal Court No. 6 on 10 July. The charges are based on an official complaint Gülay Erpul filed in the name of the CHD on 4 January. Since the defendants and her lawyers had not come to the trial the hearing was adjourned to a later date. (Evrensel-TIHV, July 11, 2001)

HADEP Executive detained in Istanbul

Esra Çiftçi, HADEP deputy chairwoman in Istanbul, alleged that she had been kidnapped by three police officers, one of them a woman, and put under pressure to become an informer for the police. The incident happened on 22 June around 1pm. Esra Çiftçi said that she had been driven around in a car until 10.30pm and released near Merter. (Evrensel-TIHV, July 11, 2001)

The "Lost Armes case" in the the Susurluk scandal

On 10 July Ankara Penal Court No. 6 passed the verdict in the case of the "lost arms" in connection with the Susurluk scandal. As far as the arms were concerned the case had already exceeded the time limit and only an expertise report was attached to the verdict stating that the weapons had been obtained by the Hospro company from Israel and were donated to the police. However, no information had been obtained on how the arms later had been distributed. The court ruled that for the defendants Ibrahim Sahin, Mustafa Büyük, responsible for the arms depot in Antalya, Ugur Cevik, responsible for the arms depot in Gölbasi, Lüfti Eraslan, organizing course for the police, Chief of Police Semsettin Canpolat, Sezai Boran, chair for the accounting department and the members of the commission, Niyazi Pek, Arif Yildiz, Hasan Kozan and Ali Durmus the time limit for punishment had been exceeded. As far as Necmettin Ercan, former chairman of the purchasing department in the General Directorate for Security. Mustafa Tekin Hatipoglu, responsible for deals from abroad, Nazmi Kara, responsible for duties, and police officer Ömer Aydogan are concerned the charges brought under Article 230 TPC are falling under the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences and had to be suspended. After the accident in Susurluk on 3 November 1996 one Beretta pistol and a muffler were found and identified as belonging to the "lost arms". The owner of the Hospro company had testified: "At the end of September 1993 Mehmet Agar, Ertugrul Ogan, Ibrahim Sahin, Korkut Eken and I were invited to Israel. The course in Antalya was held as anti-terror training. The material was sent directly from Israel. I know that the arms were picked up at the customs and sent directly to the camp." (Cumhuriyet-Milliyet-TIHV, July 11, 2001)

Gazi Massacre Trial restarted

Gazi Massacre trial, which was abrogated by the Court of Cassation, restarted on 12 July at Trabzon Heavy Penal Court. Adem Albayrak who was set free with the first decision publicized on 3 March 2000 demanded to be accorded to the decision of Court of Cassation for abrogation. Relatives and lawyers of murdered in Gazi quarter stated that they would not participate in hearings furthermore as they did not believe that there would be any result of the court case. At the same time, victims of the incident in Gazi quarter made a statement of withdrawal from the trial. The hearing was adjourned to 4 October. The Court of Cassation in its decision of March abrogated imprisonment of Adem Albayrak and Mehmet Gundogan and approved the acquittal of 18 police officers. (Cumhuriyet-TIHV, July 13, 2001)

Prayer under trial

The trial against Mahmutpasa Mosque Prayer Mustafa Demir charged in connection to "inciting people to enmity" by his words he made on 6 April that "the economic crisis was emerged due to the ban on headscarves and closure of praying buildings" started on 12 July at Istanbul State Security Court. Demir defended himself that he was not guilty. SSC Prosecutor also demanded acquittal when he gave his opinion on the essence of the case. The hearing was adjourned for final decision. Demir has to expect to have sentence of imprisonment on the grounds of Article 312 of the Turkish Penal Code. (Akit-TIHV, July 13, 2001)

Teacher under trial

Trial against 62 teachers from Fatih district of _stanbul charged in connection to the participation of one day off the work action organized by the Labour Platform on 1 December 2000 started on 12 July at Fatih Penal Court of First Instance No.3. 18 teachers participated in the hearing refused the allegations against them. (Akit-TIHV, July 13, 2001)

Incident in Diyarbakir

A person in Diyarbakžr was wounded by gunfire of policemen. The incident developed as follows: Policemen who went for practicing during lunch time started to search people of whom appearance was given by stopping vehicles in Seyrantepe junction. A person who got off from the municipal bus tried to fire to the police. As his gun was not fired, the police shut him down while he was trying to run away. Alleged that he was Hezbollah militant, an identity card arranged on the name of Saban Elhatunsaru was found on him. The gun he had was alleged to be used in four murdering in 1999 and 2000. (Hürriyet-TIHV, July 13, 2001)

Detentions and arrests in Diyarbakir

Edip Balik, an alleged "triggerer" of the radical Islam organization Hezbollah, was arrested by Diyarbakir SSC on 16 July. In Siverek district (Sanliurfa) Fahri Karaalp, who was taken to the gendarmerie station in order to testify in relation to the stealing of petrol, was arrested on 19 July, after his mobile phone, which he had left at the entrance of the station, had shown a sign saying "Have a nice day, Kurdistan". (Evrensel-Radikal-TIHV, July 17-20, 2001)

The Manisa Case started again

The trial concerning the torture of the "juveniles from Manisa" started again at Manisa Criminal Court on 18 July. Talat Tekkilic, lawyer of the 10 police officers on trial, asked for an on-site inspection claiming that Manisa Police HQ. was not suitable for torture. The hearing was adjourned to 29 August. This is now the fourth round in this trial. In the first two instances the court had acquitted the defendants, but by a verdict of the Council of Chambers of the Court of Cassation been forced to convict the defendants. However, the 8th Chamber of the Court of Cassation had quashed this sentence on the grounds that the defendants had not been granted their right to defense. (Radikal-TIHV, July 19, 2001)

Torture cases in Istanbul in 2000-01

IHD Istanbul branch has issued a report on torture incidents at Beyoglu Police HQ in the year 2000 up to 19 July 2001. The report alleges that more than half of the complaints on torture had resulted in decisions not to prosecute anyone and that no changes had been made despite the fact that various forms of torture had repeatedly been reported from there. One of the latest incidents was the detention of Gökhan Keptig and three friends. They were detained on 11 July, when they went to Beyoglu Police HQ to complain about a struggle in a bar. The injuries were certified in a medical report that granted Gökhan Keptig 10 days for recovery and his friends 3 days. (Evrensel-TIHV, July 21, 2001)

Attacks and Clashes in the Southeast

During the night of 21 July the security forces reportedly clashed with a groups of PKK militants in the rural areas of Aricak district in Elazig province. Major Erol Uykusuz, commander of Alacakaya Gendarmerie Station, and a PKK militant named Ramazan Ertem were killed. Allegations that the PKK militant was actually a repentant who helped the security forces were not confirmed. On 19 July Deniz Türk, an alleged militant of the Turkish Communist Party/ML-Workersı and Peasants Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO) was killed during a clash near Durudere village of Almus district (Tokat). (Evrensel-TIHV, July 21-23, 2001)

Politicians and Trade Unionists on trial in Diyarbakir

Diyarbakir Public Prosecutorıs Office opened a case against 22 representatives of organizations of civil society on the grounds that "banned publications" (the calendar of the HADEP and Mesopotamian Culture Center (MKM) had been found in their premises. Besides Ali Ürküt, chairman of HADEP for Diyarbakir province and Zeynel Bagir, chairman for the central district, Saniye Varli, chairwoman of the Women and Culture Center Dicle, the trade unionists Ali Öncü, Fuat Kumruaslan, Hayrettin Altun, Hüseyin Bayrak, Mehmet Isiktas, "Özgür Bakis" representative Kadri Kaya, "Özgür Halk" representative Resat Ok and several other people will be tried in the near future. (Evrensel-TIHV, July 22, 2001)

Civil Servant on Trial in Devrek

Ihsan Yücesan, physician at the health center in Devrek (Zonguldak) and Sedat Ergün, health staff at the same center, were sentenced to 4 monthsı imprisonment for their participation in the one-day stop-work action on 1 December 2000. The verdict was announced by Devrek Penal Court. Earlier civil servants from Zonguldak, Çaycuma and Alapli had been acquitted for the same action. The court case against 13 staff members of the municipality in Devrek is still continuing. (Cumhuriyet-TIHV, July 25, 2001)

Detention of HADEP members in Sahinbey

In Sahinbey district of Antep Nasir Aslan, Mayor of Ocaklar quarter and Cumali Ilter of Güzelvadi quarter were detained on 23 July. On 26 July the Antep Governorate announced that they had been detained on suspicion of issuing false papers certifying close relationship of people, who wanted to visit prisoners accused of PKK membership in Antep Special and E-Type Prison. Gendarmes in the province of Adiyaman detained thirteen people, including the local and provincial heads of the, on 24 and 26 July. They include Haydar Öner (38), Ismihan Öner (59), Aysel Öner (26), Abdurrahman Öner (55), Senel Polattas (18-19), Mehmet Polattas (25), Turabi Yuka (25), Mehmet Gariban (50-55), Ali Gozübüyük (Adiyaman district head of HADEP), Yusuf Polat (Adiyaman province head of HADEP) and Hayriye Polattas (55). The detainees are being held at the Gendarmerie Headquarters in Adiyaman. Before their detention the detainees had met with two Swiss nationals who were visiting the area. In Diyarbakir Bedri Esmer (35) was detained and is being interrogated as one of the responsible person of the military wing of the radical Islam organization Hezbollah and possible involvement in the assassination of Diyarbakir Chief of Police, Gaffar Okkan. (Yedinci Gündem-Radikal-TIHV, July 27, 2001)

Enforced Migration in Diyarbakir

In Yeni Özerli village in Diyarbakir province the Ay family with 30 members was given a deadline until 30 July to leave the village. On 24 July Hakan Karagöz, the deputy commander of Pirinçlik Gendarmerie Station called some members of the family and threatened them with forcible evacuation, if the family would not move until 30 July. The Ay family went to a lawyer and filed an official complaint against the deputy commander, the village headman Abdurrahman Koyuncu, M. Zülküf Sagir, Sezai Koyuncu and Veysi Koyuncu. (Cumhuriyet-TIHV, July 27, 2001)

HADEP Members imprisoned in Adiyaman

On 22 July 15 HADEP memberswere detained in Adiyaman, including the chairman for the province, Yusuf Bolat and the central district, Ali Gözübüyük. The detention might have been in connection with a visit of an AI representative interviewing some people on their asylum applications to Switzerland. Among the detainees Aysel Öner, Ismihan Öner, Turabi Yuka, Zarife Bektas, Hayriye Polattas and Mehmet Polattas were arrested on 27 July. Yusuf Bolat, Ali Gözübüyük, Abdurrahman Öner, Haydar Öner, Senel Polattas, Mehmet Gariban, Abuzer Gözübüyük, Mikdat Gazi Akbas and Ibrahim Mutlu were released. (Evrensel-Yeni Safak-TIHV, July 28-29, 2001)
 

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY

Strasbourg juge "fondée" l'interdiction du parti islamiste


La Cour européenne des droits de l'Homme a donné raison, le 31 juillet, au gouvernement d'Ankara en estimant fondée sa décision de dissoudre le parti Refah (parti islamiste de la Prospérité) au nom de la laïcité de l'Etat. Les juges européens de Strasbourg ont, par 4 voix contre 3, estimé que les valeurs prônées par les dirigeants du parti de la Prospérité Refah, comme l'instauration de la charia et la "guerre sainte" pour arriver à leurs fins, étaient incompatibles avec la Convention européenne des droits de l'Homme, de même que les responsables du Refah "avaient laissé planer un doute sur leur position quant au recours à la force afin d'accéder au pouvoir et, notamment, d'y rester".

Le Refah (Parti de la Prospérité), fondé en 1983 et dirigé par l'ex-premier ministre turc Necmettin Erbakan, était devenu le premier parti politique du pays après les élections législatives de 1995, avec plus de 4,5 millions d'électeurs. Trois ans plus tard, sous la pression de l'armée, la Cour constitutionnelle turque prononçait la dissolution du Refah en janvier 1998 au motif que ce parti s'était transformé "en centre d'activités contraires au principe de laïcité, portant ainsi atteinte à l'ordre démocratique turc". M. Erbakan, 74 ans, et deux ex-vice-présidents et députés du Refah, Sevket Kazan (ancien ministre de la Justice) et Ahmet Tekdal, ont alors porté plainte devant la Cour européenne de Strasbourg, estimant violés leurs droits à la liberté de réunion et d'association (article 11), à la liberté d'expression (10), l'interdiction de la discrimination (14) la protection de la propriété et le droit à des élections libres.?

Malgré l'opinion dissidente de trois juges autrichien, chypriote et britannique, quatre juges de la Cour européenne (le Français Jean-Paul Costa, la Norvégienne Hanne Sophie Greve, l'Albanais Kristaq Traja et le Turc Riza Turmen) ont en effet jugé que les sanctions appliquées par la justice turque aux trois responsables du Refah, déchus de leur qualité de députés et interdits d'exercer une fonction politique pendant cinq ans, pouvaient "raisonnablement être considérées comme répondant à un besoin social impérieux pour la protection de la société démocratique". "Même si la marge d'appréciation des Etats doit être étroite en matière de dissolution des partis politiques, le pluralisme des idées et des partis étant lui-même inhérent à la démocratie, l'Etat concerné peut raisonnablement empêcher la réalisation d'un projet politique incompatible avec les normes de la Convention européenne, avant qu'il ne soit mis en pratique par des actes concrets risquant de compromettre la paix civile et le régime démocratique dans le pays", insiste la Cour européenne.

Pour les juges européens, "un parti politique dont les responsables incitent à recourir à la violence et/ou proposent un projet qui ne respecte pas une ou plusieurs règles de la démocratie ou qui vise la destruction de celle-ci ne peut se prévaloir de la protection de la Convention contre les sanctions infligées pour ces motifs". "Des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l'évolution incessante des libertés publiques" sont étrangers à la charia, selon la Cour. "Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l'Homme et de soutenir un régime fondé sur la charia qui se démarque nettement des valeurs de la Convention européenne", notamment en ce qui concerne les règles en droit pénal, les supplices utilisés comme sanctions pénales, la place qu'elle réserve aux femmes dans l'ordre juridique et à son intervention dans les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses, selon l'arrêt.

Les questions du port du foulard islamique ou de l'organisation des horaires de travail en fonction de la prière ou du Ramadan ne constituent pas, prises isolément, des menaces imminentes pour le régime laïque en Turquie, estime par ailleurs la Cour européenne. Toutefois, en Turquie, les prises de position en faveur de ces deux thèmes étaient "conformes au but inavoué du Refah d'instaurer un régime politique fondé sur la charia", ajoute l'arrêt. Le président du Refah, l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, avait encouragé le port du foulard dans les établissements publics et scolaires, notamment en décembre 1995, en déclarant que "les recteurs d'université (allaient) s'incliner devant le voile quand le Refah (serait) au pouvoir", bien que le port du foulard ait été déclaré inconstitutionnel depuis 1989.

Les juges autrichien, britannique et chypriote ont toutefois publié, à la suite de l'arrêt, une "opinion dissidente", dans laquelle ils contestent l'interdiction d'un parti sur le seul fondement de déclarations de certains de ses dirigeants. "Rien dans les statuts (du Refah) ni dans son programme n'indique que ce parti était hostile à la démocratie", estiment les trois juges.

"C'est un grand soulagement pour les laïcs du pays Il y avait ce point d'interrogation de savoir si la conception de la laïcité en Turquie était compatible avec la Convention européenne. À présent, cette discussion est terminée", analyse Mehmet Ali Birand, journaliste dans plusieurs quotidiens turcs.

Cependant, la décision de la Cour a été critiquée par plusieurs représentants des milieux libéraux, reflet d'un débat sur la réalité de la menace que représente l'islam politique turc pour la démocratie dès lors que les moyens employés contre lui ne sont pas forcément jugés démocratiques. Pour Yucel Sayman, bâtonnier d'Istanbul, "c'est une décision très politique, qui trahit un sens très étriqué de la démocratie". "Strasbourg condamne une intention, et non une réalisation .Car on ne peut pas dire que les actes du Refah, au gouvernement ou dans l'opposition, aient jamais confirmé la volonté de changer le régime politique de la Turquie, de contrevenir aux règles démocratiques", estime Ahmet Insel, professeur d'économie à l'université francophone Galatasaray d'Istanbul. "Cet arrêt montre que l'Europe continue de percevoir le fondamentalisme comme une menace pour elle aussi", selon Rusen Cakir, islamologue et journaliste.

La fermeture du Refah en 1998 par la Cour constitutionnelle turque avait été précédée par une intervention de l'armée, qui se considère comme la gardienne des principes laïques en Turquie. Elle avait fait pression pendant des mois pour obtenir, en juin 1997, la démission de Necmettin Erbakan, Premier ministre depuis un an en coalition avec Mme Tansu Ciller, et chef du Refah. Ce processus est décrit par nombre de commentateurs turcs comme un "coup d'Etat post-moderne", après les putschs militaires de 1960, 1971 et 1980. Le successeur du Refah, le parti de la Vertu (Fazilet), aux accents plus modérés, a été interdit, en juin 2001. Mais dans un incessant recommencement, deux formations se construisent sur ses ruines, officialisant la scission du mouvement. Les conservateurs ont créé le parti du Bonheur, inspirés par M. Erbakan. Les modernistes, emmenés par l'ex-maire (Refah) d'Istanbul, Recep Tayip Erdogan, doivent bientôt déposer les statuts de leur formation et se déclarent prudemment hors religion.

En 1998 et en 1999, la Turquie avait été condamnée à Strasbourg pour l'interdiction de trois formations politiques d'inspiration marxiste ou pro-kurde. L'arrêt de la Cour est susceptible d'appel, l'une des parties ayant la possibilité de demander, dans un délai de trois mois, le renvoi de l'affaire devant la grande chambre de 17 juges. (CILDEKT, 31 juillet 2001)

La saison des transferts est ouverte... pour les députés


La saison des transferts bat son plein en Turquie, pas seulement pour les footballeurs mais aussi pour les députés, après la disparition du Parlement du parti islamiste de la Vertu (Fazilet), interdit par la justice.

Sur les 102 députés (sur 550) que comptait le Fazilet à l'assemblée avant sa fermeture fin juin par la Cour constitutionnelle pour "activités anti-laïques", 100 sont devenus indépendants et deux ont été déchus de leur mandat.

Deux nouveaux partis devraient être prochainement créés sur les cendres du Fazilet.

Depuis longtemps déjà, ce parti était tiraillé par une lutte de pouvoir entre modernistes et conservateurs, mouvements emmenés par deux dirigeants interdits de politique, mais à présent, la hache de guerre est déterrée.

L'ex-maire d'Istanbul, Recep Tayyip Erdogan, 46 ans, interdit de politique à vie pour un discours incitant à la "haine religieuse", revendique le leadership des modernistes qui se veulent "libéraux" et tendent vers un centre-droit classique. M. Erdogan fédère déjà une trentaine de députés.

L'ex-Premier ministre islamiste et chef de file des conservateurs, Necmettin Erbakan, 76 ans, qui a quelque peu perdu son emprise sur l'islam politique depuis son interdiction de politique pour cinq ans en 1998, lorsque son parti de la Prospérité (Refah) fut fermé, espère garder quelque 70 députés. Ils comptent déposer les statuts d'une nouvelle formation dans la semaine à venir.

Les modernistes ont gagné des points cette semaine: leur première recrue a été Meral Aksener, une ancienne ministre de l'Intérieur tombée en disgrâce auprès de Mme Tansu Ciller, chef du parti de la Juste voie (DYP, centre-droit), dont elle fut l'une des plus proches collaboratrices.

"Notre objectif sera de surmonter les tensions en Turquie et d'apporter des solutions concrètes aux nombreux problèmes de notre peuple", a-t-elle déclaré devant la presse aux côtés des futurs dirigeants de la nouvelle formation, dont les statuts devraient être présentés d'ici quinze jours au ministère de l'Intérieur.

Est venu s'ajouter un député d'extrême droite du parti de l'Action nationaliste (MHP), deuxième partenaire de la coalition gouvernementale. Sadik Yakut, élu de Kayseri (centre), un bastion du conservatisme religieux, a expliqué qu'il voulait "écrire l'histoire plutôt que de la subir".

Vendredi encore, un autre député DYP, Huseyin Celik, de Van (est), a quitté son parti (81 sièges) et devrait, selon la télévision privée NTV, se rallier aux modernistes.

D'autres encore pourraient suivre l'exemple dans les prochains jours, également dans les rangs du parti de la Mère patrie (ANAP, centre droit, 88 sièges), troisième partenaire du gouvernement, estiment les observateurs.

Pourtant, aucun des dirigeants de ces tendances politiques n'a jusqu'ici ouvertement évoqué les solutions qu'il préconise aux problèmes du pays: l'économie en crise, les relations avec l'Europe, la question kurde et la lutte contre la corruption, véritable fléau.

Les transferts de députés entre partis de tendances les plus diverses et en pleine législature sont habituels en Turquie, mais la fermeture du Fazilet précipite le mouvement.

Reste à voir si le MHP arrive à "recruter" sept députés, ce qui en ferait le premier parti au parlement où seuls six sièges le séparent du Parti de la gauche démocratique (DSP) du Premier ministre Bulent Ecevit (126 à 132).

Son chef Devlet Bahceli a affirmé que même s'il y arrivait, il ne briguerait pas le poste de M. Ecevit. Mais il peut encore changer d'avis. (AFP, 6 juillet 2001)
 

Création d'un nouveau parti sur les cendres du Fazilet


La division du mouvement islamiste turc s'est officialisée vendredi avec la création d'un nouveau parti sur les cendres du Fazilet, interdit par la justice, ouvrant les hostilités entre modernistes et conservateurs.

Des anciens députés du parti de la Vertu (Fazilet), interdit le mois dernier par la Cour constitutionnelle pour "activités anti-laïques", ont déposé au ministère de l'Intérieur les statuts de leur nouvelle formation: le parti du Bonheur (Saadet).

Créé un vendredi, jour sacré selon la foi musulmane, le parti regroupe 51 des 100 ex-députés du Fazilet, représentant la vieille garde du mouvement islamiste.

Leur chef de file est l'ex-président du parti interdit, Recai Kutan, proche du premier chef de gouvernement islamiste de la Turquie moderne, Necmettin Erbakan, chassé du pouvoir sous la pression de l'armée et interdit de politique pour cinq ans en 1998. Son parti de la Prospérité (Refah) avait également été interdit par la Cour constitutionnelle.

"Nous allons servir tout le peuple turc (...) et afficher notre différence avec notre fidélité aux valeurs morales et nationales", a proclamé M. Kutan devant la presse.

Il a assuré que le parti du Bonheur, qui se veut résolument différent des autres partis "matérialistes", luttera pour les "libertés religieuses" en Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïque. Son programme préconise aussi de supprimer les Cours de sûreté de l'Etat (DGM) et de créer des tribunaux des droits de l'Homme.

Les conservateurs s'opposent aux modernistes, conduits par le grand espoir de l'islam politique turc, Recep Tayyip Erdogan, ex-maire d'Istanbul. Il vient d'être autorisé à rentrer dans l'arène politique, grâce à une décision de la Cour constitutionnelle jeudi. Celle-ci a levé l'interdiction de politique à vie qui l'avait frappé il y a deux ans pour un discours considéré comme une incitation à la haine raciale ou religieuse.

Son retour dans une ambiance morose de crise économique, alors que la confiance dans les hommes politiques est au plus bas, a été fêtée par ses partisans mais fraîchement accueillie par M. Erbakan, son ancien mentor, selon la presse.

"Mauvaise nouvelle pour Erbakan", titrait à la une le journal à gros tirage Hurriyet. "La politique turque n'a produit cette dernière décennie qu'une seule personne qui fait figure de leader politique, c'est Erdogan", estimait un éditorialiste du journal populaire Sabah.

Il soulignait que son retour allait entraîner la création d'une "force dynamique" sur la scène politique qui devrait alarmer les deux partis de centre-droite au parlement: celui de la Mère patrie (ANAP) du vice-Premier ministre Mesut Yilmaz et de la Juste Voie (DYP) de Mme Tansu Ciller.

Deux députés DYP, un ANAP et un autre du parti de l'Action nationaliste MHP (extrême droite) ont déjà rallié le camp des modernistes, qui se disent proches d'un centre-droit classique. D'autres devraient suivre.

"Après cette crise économique, les électeurs devraient punir les partis déjà existants au profit de nouveaux mouvements", soulignait un éditorialiste du quotidien libéral Radikal.

La division devrait toutefois affaiblir le mouvement islamiste. Et les deux formations subiront l'épreuve du feu lors des prochaines élections, en principe prévue en 2003, car chacune devra obtenir au moins 10% des voix pour siéger au parlement.

Le Fazilet avait recueilli 15% des suffrages aux législatives de 1999. Selon un récent sondage, M. Erdogan part favori dans la course car trois électeurs islamistes sur quatre se déclaraient prêts à voter pour un parti sous sa direction. (AFP, 20 juillet 2001)
 

Le gouvernement sacrifie un ministre encombrant


Le gouvernement turc a tenté de limiter la chute parallèle de sa crédibilité et de la livre turque en renvoyant son encombrant ministre des Transports Enis (bien Enis) Oksuz, un ultra-nationaliste qui s'est opposé à la mise en oeuvre d'un programme anti-crise conclu avec le FMI.

Enis Oksuz, du parti de l'Action nationaliste (MHP), a démissionné mardi soir sous la pression. Il avait été pendant des semaines au centre d'une controverse sur la nomination de la direction de l'opérateur public Turk Telekom, en voie de privatisation, qui avait entraîné le report du déblocage de crédits du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Son départ a remonté le moral de la bourse d'Istanbul, qui a clôturé en hausse de 4,8% par rapport à la veille. Et la livre turque se redressait légèrement face au dollar lors d'une vente aux enchères de la Banque centrale, à 1,395 million, soit une dépréciation de 50,6% comparé à son niveau avant la crise de fin février.

La démission de M. Oksuz est intervenue le jour où la dépréciation de la livre turque avait dépassé les 53%, en raison du manque de confiance généralisé dans la capacité du gouvernement à appliquer les réformes conclues avec le FMI --assainissement du secteur bancaire, accélération des privatisations, rigueur budgétaire.

M. Oksuz avait réussi à arracher la nomination de 4 des 7 membres de la direction des Turk Telekom en s'opposant au ministre de l'Economie Kemal Dervis, un ancien vice-président de la BM appelé à la rescousse en pleine crise, qui plaidait à l'instar du FMI pour la nomination de professionnels ayant une expérience du privé.

Mais sa victoire a été de courte durée. Le gouvernement a finalement cédé aux exigences du FMI en remaniant la composition de cette direction, obtenant le déblocage de 3,2 milliards de dollars de crédit du Fonds et de la BM la semaine dernière.

Cette affaire a aggravé la crise de confiance des marchés et des acteurs économiques, qui espèrent depuis des mois un grand coup de balai au sein du gouvernement.

"Il est douteux que le départ d'Oksuz suffise à calmer l'atmosphère et à éliminer le manque de confiance dans le gouvernement. Parce que tout le monde en a assez de l'attitude du MHP consistant à dire: 'Je suis dans le gouvernement mais en dehors de ses pratiques'", soulignait l'éditorialiste du quotidien libéral Radikal, Ismet Berkan.

Le MHP est de plus en plus sur la sellette: membre d'un gouvernement qui a conclu un pacte avec le FMI, il accuse ouvertement ce dernier de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Turquie.

Il compte ainsi s'attirer les faveurs d'une population durement frappée par la crise et l'austérité, dans l'attente de prochaines élections qui pourraient intervenir avant la fin de la législature en 2003.

Pour le professeur Ahmet Insel, professeur d'économie à l'Université de Galatasaray, le renvoi d'Enis Oksuz est toutefois "un signe positif: cela veut dire qu'entre Dervis --qui est en quelque sorte le quatrième composant de la coalition gouvernementale-- et ses opposants, ce sont ces derniers qui seront sacrifiés".

"Dervis, avec son image de réformateur, de gestionnaire de la crise économique, sort plus solide de cette crise, malgré son absence d'assise politique", estime-t-il.

La crise économique a ainsi pris une dimension de plus en plus politique au fil des heurts sur la mise en oeuvre du programme entre partenaires de la coalition --Parti de la Gauche démocratique (DSP) du Premier ministre Bulent Ecevit, Parti de la Mère Patrie (ANAP) et MHP. (AFP, 18 juillet 2001)
 

Prosecutor Seeks Lifting MP Piskinsut's Immunity


Ankara State Chief Prosecutor's office called on Tuesday for the lifting of Democratic Left Party (DSP) Aydin Deputy Sema Tutar Piskinsüt`s immunity on grounds that she "aided criminals after the offense had been committed" by "failing to report information and documentation subject to judicial investigation to pertinent authorities." Acting Prosecutor Bekir Selçuk said in his two-page pre-indictment, that Piskinsüt had committed the aforementioned offense in her capacity as the Speaker of the Parliamentary Human Rights Examination Commission, by refusing to reveal the identities of inmates she had conversed with.

"Some parts of the Human Rights Examination Commission's 1998-2000 report have been sent to the Ankara State Chief Prosecutor's Office. In two particular sections, dealing with Erzincan and Erzurum, the names of the inmates, with whom the commission delegation conversed, were not mentioned. Only the number of interviewed inmates were given. However, the missing information may well be obtained from the commission at this point, by applying to judicial channels," the pre-indictment said.

The pre-indictment, which pointed out that the Chief Prosecutor's office had launched investigations into the report's sections dealing with Erzurum and Erzincan, prepared during Piskinsüt's term of office as the commission speaker, said: "The Chief Prosecutor's Office has addressed a letter to the Commission Speaker on June 28, 2000, and has requested the names of the inmates who have claimed to have been tortured in Ankara and their current locations. However, the commission has not responded to this letter until September 15."

"In a letter she sent on September 15, Piskinsüt has said that the commission has been carrying out its activities as a social responsibility, that these studies should not be considered as a judicial investigation, and that the commission has assured the interviewed inmates that their names would be kept secret. She has also said in that letter that the commission would not provide the requested information."

"The commission's report has been examined. In the report, the interviewed inmates have been numbered, so as not to be named, and they have told the commission that they have been tortured while under interrogation at the Ankara Anti-Terrorism Department."

The pre-indictment underlined that the commission was trying to create the impression that the inmates had really been tortured by refraining from revealing their names, and added: "The report has been made public without giving the names or locations of the inmates so as to create the impression that they have been tortured under interrogation. However, the insistence of the commission on refusing to give the names of these inmates, has prevented the court from investigating into these allegations and carrying out the pertinent legal proceedings. This puts Piskinsüt in the position that she is guilty of failing to report information and documentation subject to judicial investigation to pertinent authorities, and necessitates the lifting of her political immunity." (AA, July 24, 2001)
 

Le ministre de la Justice pris à partie par Piskinsut


Le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk, qui fait face à une longue et meurtrière grève de la faim de prisonniers, a été pris à partie jeudi avec virulence par une députée qui l'a accusé de servir "l'Etat policier", a rapporté l'agence Anatolie.

Mme Sema Piskinsut, ex-présidente de la Commission parlementaire des droits de l'Homme, a estimé que c'était "une grande malchance que la Turquie ait un ministre de la Justice qui commet des erreurs au regard du droit et renie des déclarations faites au nom de l'Etat", citée par Anatolie.

"La population attend d'un ministre de la Justice qu'il serve l'Etat de droit, pas l'Etat policier", a encore dit Mme Piskinsut.

La grève de la faim de prisonniers dénonçant le régime d'isolement renforcé dans les nouvelles prisons à cellules a jusqu'ici fait 29 morts parmi les détenus et leurs parents.

Ces prisons étaient entrées en service à l'occasion d'un assaut de l'armée fin décembre contre 20 prisons pour briser la grève de la faim, alors même que M. Turk avait promis de surseoir à leur ouverture.

Mme Piskinsut s'était rendue célèbre l'an dernier en publiant un courageux rapport parlementaire sur la pratique de la torture dans les prisons et les commissariats, montrant certains ustensiles de torture découverts lors de descentes surprises dans ces locaux.

Un procureur a récemment demandé la levée de son immunité parlementaire afin de l'inculper de "dissimulation de la vérité", pour ne pas avoir révélé à la justice les noms des prisonniers ayant dénoncé des actes de torture.

"Ce sont des accusations politiques", a-t-elle déclaré jeudi au quotidien Cumhuriyet, s'étonnant d'être nommément visée pour un rapport rédigé par plusieurs membres d'une commission, plus d'un an après sa publication.

M. Turk estimait pour sa part, dans le même journal, que les victimes de la torture devaient être connues et entendues par un juge, abondant dans le sens d'une levée de l'immunité parlementaire de Mme Piskinsut, députée du Parti de la Gauche Démocratique (DSP) du Premier Ministre Bulent Ecevit. (AFP, 26 juillet 2001)
 

Oktay Vural nouveau ministre turc des Transports


Le gouvernement turc a nommé lundi un nouveau ministre des Transports et de la Communication, Oktay Vural, qui remplace Enis Oksuz, contraint à la démission le 17 juillet en raison de son opposition aux réformes économiques demandées par le FMI, a rapporté l'agence Anatolie.

La nomination par décret d'Oktay Vural, député du Parti de l'Action nationaliste (extrême droite), partenaire de la coalition au pouvoir, a reçu l'approbation de la présidence turque.

M. Vural, un ancien directeur de compagnies nationales d'hydrocarbures, succède au controversé Enis Oksuz, adversaire déclaré du Fonds monétaire international, qui avait été contraint à la démission sous la pression des marchés financiers et des médias.

Son opposition au programme économique soutenu par le FMI avait suscité des craintes que des divisions au sein du gouvernement puissent faire échouer les réformes et faire plonger la Turquie dans une troisième crise économique, après les turbulences de novembre et février derniers.

Les résistances de l'ex-ministre à réformer l'administration des télécommunications avaient retardé le versement par le FMI et la Banque mondiale d'une aide de 3,2 milliards de dollars, provoquant un effondrement de la livre turque et une hausse des taux d'intérêt. Sa démission avait entraîné une reprise des marchés. (AFP, 30 juillet 2001)
 

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Still no press freedom says Press Council


The Press Council has published its report into activities and developments in the press sector in Turkey for the month of June, the Anatolia news agency reported yesterday. The report noted the continuance of oppression against the press with such penalties being imposed by the courts as dissolving papers, banning advertising (thus depriving papers of substantial income) and the putting on trial of journalists for articles they had written.

The report stated that the Supreme Radio and Television Board (RTUK) Law that was vetoed by President Sezer did have some positive and important points to it but that the financial penalties against both the printed and electronic media were too severe. It noted the criticism levied at the amendment enabling TV and radio company owners to enter state tenders and play the stock exchange. The report criticized the ban on advertising now being used to penalize newspapers.

The report highlighted the penalties against several papers, TV stations and journalists for expressing opinions and on charges of alleged "slander" and insulting the Turkish Armed Forces, Parliament, the Justice Minister, the former Interior Minister and other prominent individuals. It also drew attention to cases that had been dropped or overturned for various reasons. (Turkish Daily News, July 3, 2001)
 

HRW décerne à Yurdatapan une bourse Hellman/Hammett


Le groupe Human Rights Watch (HRW) a décerné à 27 auteurs de vingt pays différents des bourses Hellman/Hammett en reconnaissance du courage avec lequel ils affrontent la persécution politique. Parmi les bénéficiaires on retrouve le Tchadien Daniel Bekoutou, journaliste dıenquête dont les reportages ont joué un rôle essentiel dans les efforts internationaux pour inculper le dictateur Hissène Habré de crimes contre lıhumanité. Les bourses Hellman/Hammett reconnaissent entre autres le journaliste russe Grigory Pasko, qui est passible de douze à vingt ans de prison pour avoir révélé que lıarmée russe avait procédé à des déversements de déchets nucléaires dans la Mer du Japon, et le journaliste birman San San Nweh, co-lauréat de la Plume dıOr de la Liberté pour lıannée 2001, décernée par lıAssociation mondiale des journaux (AMJ).

Les bourses de cette année, qui totalisent 175 000 $ US, ont été décernées aux personnes suivantes: Aung Pwint (Birmanie), Mikel Azurmendi (Espagne), Bei Ling (Chine), Bui Ngoc Tan (Vietnam), Chan Mony (Cambodge), Mridula Garg (Inde), Carmen Gurruchaga (Espagne), Kong Bun Chhoeun (Cambodge), Moncef Marzouki (Tunisie), Gemechu Melka Tufa, dont le nom de plume est Motii Biya (Éthiopie), Dunya Mikhail (Irak), Octovanius Mote (Indonésie), Hassan Mujtaba (Pakistan), Maria Petreu (Roumanie), Pham Que Duong (Vietnam), Esmat Qaney (Afghanistan), Wang Yiliang (Chine) et Sanar Yurdatapan (Turquie). D'autres bénéficiaires demeurent anonymes en raison des conditions dangereuses dans lesquelles ils se trouvent.

On a commencé à remettre des bourses annuelles en 1989, lorsque les successions des auteurs américains Lillian Hellman et Dashiel Hammett ont demandé à HRW de créer un programme pour des écrivains qui se retrouvaient en détresse financière pour avoir exprimé leur opinion. (HRW/IFEX, 10 juillet 2001)
 

Writers on trial for insulting army


Five separate lawsuits have been filed against several writers and journalists accusing them of insulting the Turkish Armed Forces (TSK), the Anatolia news agency reported yesterday. One of the indictments prepared by Istanbul Chief Public Prosecution Service noted that journalist Ahmet Altan had insulted the TSK in an article he wrote called "From Sarikamis to the Mediterranean" [reference to U.S. military song "From the Halls of Montezuma to the shores of the Tennessee"] and that appeared in Aktuel magazine on Jul. 22, 2000.

He could be sent to prison for between one and six years, as could his editor in chief. Ahmet Altan and Murat Tunali are accused of the same crime demanding the same sentence for an article called "Nights spent over there" in the same magazine dated Feb. 22, 2001.

Ali Bayramoglu of Sabah newspaper together with his editor Semra Uncu are to stand trial for two articles called "Journey to Silopi" and "The military and the opposition" that appeared in the paper on Feb. 8 and Feb. 24, 2001 respectively. The charges carry the same one to six years in prison.

Another of Sabah's journalists Gulay Gokturk together with Semra Uncu again are about to stand trial over an article called "Black hole in the Southeast" dated Feb. 8, 2001. Again, the sentence demanded is between one and six years. (Turkish Daily News, July 18, 2001)
 

Le Conseil de l'Europe somme Ankara d'agir rapidement


Le Conseil de l'Europe a sommé lundi à Strasbourg le gouvernement turc de "prendre rapidement des mesures" pour "effacer les conséquenses des condamnations" jugées contraires à la liberté d'expression par la Cour européenne des droits de l'Homme.

Dans une résolution adoptée lundi, le Comité des ministres, l'exécutif de l'organisation européenne de Strasbourg, demande "instamment" aux autorités turques de prendre "sans délai supplémentaire" des mesures "permettant d'effacer rapidement et intégralement les conséquences des condamnations des requérants contraires à la convention" européenne des droits de l'Homme, indique un communiqué du Conseil de l'Europe.

En annexe à cette résolution figure une liste de onze arrêts de la Cour européenne condamnant la Turquie pour des violations de l'article 10 de la convention (droit à la liberté d'expression), de 1998 à janvier 2001.

Beaucoup de ces cas concernent des hommes politiques, des journalistes, des poètes ou des écrivains qui ont été condamnés en Turquie pour avoir évoqué notamment le problème kurde "dans des articles, des livres, des brochures ou des messages adressés ou préparés pour le public".

Le Comité des ministres, dont l'une des tâches est de surveiller l'exécution des arrêts de la Cour, a notamment constaté que les condamnations des requérants figuraient toujours dans leur casier judiciaire et que leurs droits civils et politiques souffraient toujours de restrictions.

Or tout Etat du Conseil de l'Europe a l'obligation de se conformer aux arrêts de la Cour européenne, y compris en adoptant des mesures pour mettre un terme aux violations constatées et pour effacer autant que possible leurs conséquences, souligne le Comité des ministres dans sa résolution.

L'exécutif encourage aussi les autorités turques à mener à bien les réformes du code de procédure pénale nécessaires pour rendre le droit turc conforme aux exigences de l'article 10 de la Convention. (AFP, 23 juillet 2001)
 

Press still being censored after 93 years


President Ahmet Necdet Sezer issued a statement on the occasion of the 93rd anniversary of the lifting of press censorship in Turkey, the Anatolia news agency reported yesterday. He said freedom of the press, which complemented freedom of expression and enabled it to be used, should be protected under all conditions. Sezer noted that a free press was one of the most effective instruments for freedom of thought and expression and was the assurance of a democratic regime. He said also that the exploitation of the press to further an individual's commercial interests would prepare the ground for the degeneration of democracy. President Sezer also expressed his sorrow at all the lay offs in the media sector.

Meanwhile, Prime Minister Bulent Ecevit, who has a background in journalism, also issued a message on the 93rd anniversary of the official lifting of censorship in the press in Turkey. He said it was an indispensable duty of democracy to ensure the members of the press were able to work without being oppressed or threatened.

Issuing a statement on the occasion of the 93rd anniversary of the lifting of censorship in the Turkish press, president of the Turkish Journalists Union (TGS) Ziya Sonay said that censorship had not been totally eradicated in Turkey and that in the 93 years since censorship was officially lifted, it has continued in various guises. Sonay noted that the laws today were conducive to press censorship. He said it was not just the written rules for the press that had not been rearranged but that there were also many unwritten rules that obstructed freedom of the press.

On the subject of these unwritten rules, Sonay said they had been voiced by senior state officials during their talks with leading figures in the media and that others involved had been worked out in accordance with the media barons' commercial relations.

Criticizing globalization, Sonay said it had reduced the scope of activity for a free press all over the world and not just in Turkey. "Freedom advocating media organs and brave journalists striving to voice opinions counter to this continue to struggle for professional honor and rights within an ever narrowing circle of media monopolies," he said and expressed his belief that today's journalists would follow the example of their colleagues on 1980 to fight against state censorship and the censoring imposed by the media barons. (Turkish Daily News, July 25. 2001)
 

VIOLATION OF THOUGHT FREEDOM IN BRIEF


An owner of newspaper sentenced

Kasim Tirpanci, owner of the local paper "23 February" that appears in Ardahan was sentenced to 1 yearıs, 1 dayıs imprisonment for "insulting a civil servant on duty". Ardahan Penal Court passed this decision on 2 July basing the verdict on Article 266 TPC. On 2 May Kasim Tirpanci had discussed with the prosecutor Gökhan Sen, who had requested to remove the audience from the courtroom. Kasim Tirpanci had been arrested the same day and released after the first hearing on 29 May. (Yeni Safak-TIHV, July 3, 2001)

Journalist Ahmet Altan on Trial

On 2 July the trial against Ahmet Altan started at Bakirköy Criminal Court No. 2. He is charged with "insulting the government and the armed forces" in an article in the journal "Aktüel" entitled "Political Adultery and Murder". In his testimony Ahmet Altan stated that there was nothing in wrong in criticizing the fact that the armed forces intervened in politics and it was the result of this situation that prosecutors indicted the critics. The hearing was adjourned in order to hear the testimony of the second defendant, Murat Tuncali, editor-in-chief of "Aktüel". (Sabah-TIHV, July 3, 2001)

Attack on the daily Yeni Safak

The main offices of the daily "Yeni Safak" in Bayrampasa (Istanbul) were attacked in the night of 3 July around 11.40pm. Unknown assailant/s attacked the building with an unidentified tool and broke one window. Later a person called Yunus Akgül, the coordinator of administration in the newspaper saying, “we finished our job with the paper, now it is your turn". The Association of Contemporary Journalists protested against this attack. (TIHV, July 5, 2001)

A journalist kidnapped by police

Kemal Yücel, from the Adana office of the journal "Devrimci Demokrasi" held a press conference in the premises of the Adana branch of the Human Rights Association (IHD) on 3 July. He alleged to have been kidnapped by the police and received death threats. He announced to file an official complaint. (Evrensel-TIHV, July 6, 2001)

MKM festivity prevented in Istanbul

The activities planned by the Mesopotamian Culture Center (MKM) in Istanbul relating to the 10th anniversary of its foundation on 7 July were banned on orders of Istanbul Police HQ. (Evrensel-TIHV, July 7, 2001)

A journalist threatened

Hüseyin Kircal, reporter from Evrensel, who was following the action of workers at Burak Tekstil in Istanbul protesting against the fact that they had not received any wages for the last five months, was threatened by the police and owners of the company. The owners of the company also destroyed his camera in front of the police officers. Hüseyin Kircal said that he would file an official complaint against Nizamettin Suka, Muharrem Suka, Efendi Kesici, Mucahit Kesici and Burak Avsar. (Evrensel-TIHV, July 11, 2001)

Daily Akit confiscated

Istanbul State Security Court decided to have No.s 9 and 10 of Akit daily confiscated. The reason of the confiscation was related to series of articles entitled "Sivas provocateurs, Documents, Witnesses and Unpublished testimonies" in the context of Sivas massacre. (Akit-TIHV, July 13, 2001)

Daily Evrensel sentenced

On 18 July Istanbul SSC No. 2 announced the verdict in connection with an article in "Evrensel" of 3 December 2000. The court ruled that in the article "Make a substitute and use it" the paper had "incited the people to enmity and hatred" and ordered the closure of the paper for 2 days. Bülent Falakoglu, the editor-in-chief, was sentenced to a fine of TL 2,4 billion. (Evrensel-TIHV, July 19, 2001)

A new case against Baskaya

The prosecutor at Adana SSC opened a case against Mehmet Boncuk, reporter of the paper "Life at the Euphrates", the editor-in-chief Halil Sahin and Dr. Fikret Baskaya for an interview entitled "New Means for Apolitizing: civil society" on the grounds that it contained "separatist propaganda". Ersen Korkmaz, editor-in-chief of "Demokrat Iskenderun" (Hatay province) was indicted for an article for an article of 10 October 2000 entitled "US Betrayal". The hearing will start on 25 September. (Evrensel-TIHV, July 19-22, 2001)

Five new cases against journalists

The public prosecutor in Istanbul opened five separate cases against Ahmet Altan, Ali Bayramoglu, Gülay Göktürk, Murat Tunali (editor-in-chief of the journal "Aktüel") and Semra Uncu (editor in chief of "Sabah"). The reason are two articles by Ahmet Altan in "Aktüel" of 22 July 2000 and 22 February 2001, two articles of Ali Bayramoglu in "Sabah" of 8 and 24 February 2001 and one article by Gülay Göktürk in "Sabah" of 8 February. The prosecutor alleges that the journalists "insulted the army" and wants them to be sentenced according to Article 159 TPC. (Yeni Safak-TIHV, July 18, 2001)

Daily Evrensel confiscated

The daily "Günlük Evrensel" that was published following the closure of "Yeni Evrensel" was banned from entry into the region under a state of emergency. The paper "Öncü Halkin Birligi" was confiscated on orders of Istanbul SSC on the grounds that some articles contained "separatist propaganda". (Evrensel-TIHV, July 23-24, 2001)

Protest against the closure of an art center

On 24 July the police intervened in a protest action on the closure of the art center "Genç Ekim" and detained some 10 people in Istiklal Caddesi, Istanbul. (Cumhuriyet-TIHV, July 25, 2001)

Ozgur Radio banned by RTUK

The High Council for Radio and Television (RTÜK) banned "Özgür Radio" for playing the song "Son, Son" of the group Kizilirmak on 9 July 2000. The penalties against this radio amount to 1365 days. The station, which is closed, continues broadcasting under the internet address www.ozgurradyo.com. (Cumhuriyet-TIHV, July 26, 2001)

Film Show Prohibited

In Gazipasa district (Antalya) Governor Ali Kazgan prohibited the show of the film "September Storm" that presents the events around the military coup of 12 September 1980. (Milliyet-TIHV, July 31, 2001)
 

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

Military expenditures continue to grab highest share


Turkey has once again failed to reach the level of the first league of countries. It has not shown improvement in the level of human development for its over 65 million population. This covers everything from use of technology to purchasing power.

Turkish failure in this respect has once more been revealed in a U.N. Human Development Report 2001 released on July 10 under the heading of "Making New Technologies Work for Human Development." Ranking 85 on the human development index in the United Nation's 2000 report, Turkey, however, made slight progress, ranking 82 out of 162 countries in respect to the human development index of 2001.

Included among countries with medium human development, Turkey's military expenditures continued to grab the highest share of public spending based on the gross domestic product (GDP) with 5 percent. In a section called "Priorities in Public Spending" the report statistics show a slight increase in public expenditure for education (the statistics don't include expenditures for universities) while military expenditures had seen a higher increase, from 3.5 percent of GDP in 1990 to 5 percent in 1999. Turkey's total debt service meanwhile has again seen an increase from 4.9 percent of GDP to 7.4 percent. This means that a larger part of public expenditure has been going to the payment of the service of the debt.Turkey's expenditures on research and development again remained at about 0.5 percent of the GDP. (Turkish Daily News, July 10, 2001)
 

Un F-16 américain surveillant l'Irak s'écrase en Turquie


Un F-16 américain chargé de surveiller la zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak s'est écrasé mercredi dans la province turque de Batman (sud-est) et le pilote a réussi à s'éjecter, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'ambassade américaine à Ankara.

"L'avion se dirigeait vers le nord de l'Irak quant il s'est écrasé en raison d'un problème de moteur, dans une région inhabitée", a-t-il dit.

Il a exclu que l'accident soit lié à un tir de missile des forces irakiennes, qui prennent régulièrement pour cible les appareils américains et britanniques lors de leurs patrouilles au dessus de l'Irak.

C'est la première fois qu'un appareil de l'opération Northern Watch, chargée de surveiller la zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak, est victime d'un tel accident, a ajouté le porte-parole.

Selon un communiqué de l'état-major des armées turques, l'accident, qui a eu lieu à 10H09 locales (07H09 GMT), est dû à une défaillance de moteur.

Une quarantaine d'appareils américains et britanniques sont déployés sur la base d'Incirlik (sud de la Turquie) dans le cadre de l'opération Northern Watch, mise en place en janvier 1997.

De fréquents incidents opposent l'Irak aux avions américains et britanniques qui surveillent la zone d'exclusion aérienne du nord ainsi que celle du sud de l'Irak, imposées à Bagdad après la guerre du Golfe en 1991.

Bagdad ne reconnaît pas ces deux zones, qui ne font pas l'objet de résolutions de l'ONU. (AFP, 18 juillet 2001)
 

Un contrat d'un milliard de dollars avec la Corée du Sud


La Turquie et la Corée du Sud ont, le 20 juillet, signé, un contrat record d'armement d'un montant d'un milliard de dollars pour la coproduction d'obusiers. Le quotidien Korea Herald, dans son édition du 21 juillet, rapportant les propos du ministre coréen de la défense, affirme que c'est la compagnie sud-coréenne Samsung Techwin qui fournira des composantes d'obusiers à la Turquie, dont une vingtaine d'obusiers autopropulsés 155 mm d'un montant de 60 million de dollars au cours des deux prochaines années. L'accord est la première partie d'un contrat de 10 années au cours de laquelle la firme coréenne fournira des composantes pour plus de 300 obusiers.

La Turquie, classée au 82ème rang sur 162 pays selon le rapport 2001 du développement humain des Nations-Unies, publié le 10 juillet [ndlr: bulletin CILDEKT N° 208] et qui traverse une grave crise économique, n'a pas donné d'explication sur le financement de ce contrat d'un milliard de dollars. Les observateurs notent cependant la volonté d'Ankara de diversifier ses fournisseurs d'armes en réaction aux restrictions imposées par certains de ses alliés du fait de son médiocre bilan des droits de l'homme. Ainsi, l'Allemagne avait au préalable refusé le transfert de technologie requis pour ces obusiers. (CILDEKT, 24 Juillet 2001)
 

Army's holding, the most powerful private industrial group


The Industry Chamber of Istanbul has issued the result of its traditional report entitled "500 biggest industrial firms" for the year 2000.

According to this report, the Turkish Army's finance holding OYAK becomes the most powerful private industrial group in 2000 with its car factory Oyak Renault.

The army's holding also holds the third rank in general classification after the public industrial groups TUPRAS (oil) and TEAS (electricity). (Net Haber, July 25, 2001)

Turkish military and communications network


Turkey's military is nearing completion of a huge project that aims to establish a separate communications network.

The military has launched a $200 million project to link all of its command centers with modern communications link. Under the program, termed the Integrated Communication Systems, the military will lay 10,000 kilometers of fiber-optic cable to transmit information.

So far, officials said, the military has completed 8,500 kilometers of cable. They said the project could end within 18 months.

The effort is meant to separate the military's communications network from that of the state-owned Turk Telekom. Under a recovery plan accepted by Ankara, the utility will be offered for sale. The military has insisted that a majority share of Telekom remains under state control.

A key reason is that Telekom -- which is teetering on bankruptcy -- owns the military communications satellite launched in January. The military is said to be concerned that Turksat-2A could be the target of creditors that seek to defray Telekom's huge debt. Turkey's military has paid more than $150 million to obtain services from the satellite. (MENL, July 20, 2001)
 

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

Sous couvert de lutte anti-raciste, on réprime les Kurdes


Les dispositions pénales permettant de lutter contre le racisme et les discriminations en Turquie sont insuffisamment appliquées et sont même dévoyées pour réprimer le séparatisme, a déploré le Conseil de l'Europe dans un rapport publié mardi.

La commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), dont une délégation s'est rendue en Turquie en novembre 2000, relève que l'article 312 du code pénal turc, qui sanctionne l'incitation publique à la haine pour des motifs liés à la classe sociale, à la race, à la religion, aux convictions ou au régime politique, "a été employé jusqu'à présent dans des cas d'incitation au séparatisme ou d'opinions fondamentalistes".

En revanche, cet article "ne semble pas être utilisé" pour sanctionner des cas de "manifestations orales, écrites ou autres, notamment à caractère antisémite, visant des groupes minoritaires de Turquie", déplore le rapport, adopté par la commission en décembre 2000.

Le rapport relève en outre que "La Turquie ne s'est pas à ce jour dotée de dispositions légales interdisant spécifiquement la discrimination raciale dans l'emploi".

La Turquie est aux prises depuis 1984, dans le sud-est du pays, à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le PKK a officiellement mis fin en septembre 1999 à ses activités armées, à la demande de son chef Ocalan, condamné à mort en juin 1999 pour trahison et séparatisme. (AFP, 3 juillet 2001)
 

Report d'une audience du second procès d'Ocalan


Une cour criminelle d'Ankara poursuivant l'ancien chef du PKK Ocalan et 100 de ses proches a ajourné ses travaux lundi, faute d'avoir obtenu la défense écrite du principal accusé, a indiqué à l'AFP son avocate.

"Le droit de visite à Imrali (NDLR: l'île-prison dont Ocalan est le seul détenu) m'ayant été refusé pour des raisons météorologiques, je n'ai pu enregistrer la défense de mon client et ne me suis pas présentée à l'audience, qui a été reportée à une date inconnue", a expliqué Me Hatice Korkut.

Le chef de la rébellion kurde est détenu à Imrali, en mer de Marmara (ouest), depuis sa condamnation à mort, le 29 juin 1999, pour trahison et séparatisme.

Son exécution a été suspendue en janvier 2000 par Ankara dans l'attente d'une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme.

Le principal chef d'accusation de ce vaste dossier est celui d'"activités séparatistes", mais de nombreux accusés demeurent introuvables, sont morts ou n'ont pas été informés de leur chef d'inculpation exact, a expliqué à l'AFP Me Korkut.

"La partie administrative de l'instruction n'est même pas terminée, c'est vraiment triste", a-t-elle ironisé.

La Cour de sûreté de l'Etat n8 d'Ankara, saisie récemment d'un procès ouvert en 1979, réclame une seconde peine de mort contre le rebelle, poursuivi avec sa femme Kesire, ses adjoints Cemil Bayik et Murat Karayilan, ainsi que des dizaines d'autres militants, pour des faits antérieurs à septembre 1980.

Le PKK avait été fondé en 1978 et avait lancé le 15 août 1984 une guerre pour l'indépendance armée du sud-est à majorité kurde, qui a fait quelque 36.500 victimes en 15 ans, jusqu'à la capture d'Ocalan le 15 février 1999 et l'annonce du dépôt des armes par le PKK, en septembre de la même année. (AFP, 9 juillet 2001)
 

Confession on US role in te kidnapping of Ocalan


The US explained its role in the International Conspiracy against PKK President Ocalan. It was US officials themselves who explained that the United States was behind the international conspiracy by which PKK President Ocalan was surrendered to Turkey.

Anthony Blinken, who served as a Special Advisor to President Bill Clinton under the former administration, said that the US secured Ocalan's capture in order to win Turkey's friendship. Blinken made some rather striking statements while answering questions from moderator Mehmet Ali Birand on the Manset (Headline) program on CNN Turk television the other evening.

Anthony Blinken said that Turkey was a very important country because of its geostrategic position and that the US did not want to lose the friendship of this country. Blinken noted that Clinton gave great importance to Turkey and therefore gave every type of support to the Ankara administration within the framework of "the fight against terrorism."

Blinken brought up the subject of PKK President Ocalan being handed over to Turkish units in Kenya and said that they themselves had narrowed Ocalan's field of movement from the very beginning. He also said that they relayed information US President at the time, Bill Clinton, on a minute-by-minute basis, thus explaining the former advisor's role in the conspiracy.

Blinken also said that the PKK President had been handed over on the basis of an agreement with Turkey. According to Blinken, there were two basic conditions under which Ocalan was surrendered. The first condition was that Ocalan be given a fair and democratic trial. He expressed that although there were some deficiencies in this process, they did not have major objections to the way the process was carried out. The second condition, Blinken said, was finding a solution to the Kurdish problem.

Blinken noted that the PKK had changed its strategy and that the environment of conflict had stopped, and complained that Turkey had still not taken the necessary steps. Blinken said that the changes had made Turkey's job easier and that it was necessary first of all for the political will to solve the problem to be expressed.

The former Clinton advisor said that Turkey had made no progress in solving the Kurdish problem and made some suggestions for a solution. Blinken said that OHAL (Emergency Rule) administration was unnecessary and indicated it was necessary to grant freedom for Kurdish broadcasting and education. Blinken said there was no security of life in the region and said it was absolutely essential that freedom of expression be secured. (Kurdish Observer, July 9, 2001)
 

La pression financière sur la famille d'Ocalan


Une quinzaine d'avocats des victimes de l'ancienne rébellion kurde menée par Ocalan ont annoncé qu'ils allaient demander la saisie des biens de la famille du chef rebelle pour que leurs honoraires, toujours impayés, leur soient versés.

"Nous avons attendu jusqu'à maintenant, mais personne ne nous a payés. Or le condamné a été jugé, mais n'a toujours pas été exécuté, alors nous demandons à être payés avant qu'il ne soit trop tard", a expliqué à l'AFP Me Can Ozbay, un des représentants de la partie civile au procès.

Le PKK a mené durant quinze ans une guerre pour l'indépendance du sud-est à majorité kurde, qui a fait quelque 36.500 victimes, selon un bilan officiel, jusqu'au dépôt des armes par le PKK en septembre 1999.

Le chef de la rébellion kurde, détenu sur l'île prison d'Imrali, en mer de Marmara (ouest), a été condamné à mort le 29 juin 1999 pour trahison et séparatisme. Il demeure poursuivi dans un autre procès, sous les mêmes chefs d'inculpation, où il risque la même peine.

M. Ozbay a chiffré le montant des honoraires non perçus à 56,25 millions de livres turques (environ 45 dollars) par avocat, somme qui, depuis la confirmation en appel de la sentence, fin 1999, est augmentée d'indemnités de retard d'un montant "inconnu".

Si l'ensemble des quelque 90 avocats de la partie civile se joint à cette requête, la dette d'Ocalan se monterait à 11,25 milliards de livres turques (environ 8.590 dollars), soit plus du double de l'ensemble des honoraires de départ, estime le journal Sabah.

"Nous allons d'abord ordonner aux avocats de ce monsieur de payer", a dit Me Ozbay, sachant pertinemment qu'Ocalan "n'a aucun bien connu en Turquie". "Ensuite, nous nous retournerons naturellement vers la famille, car je veux aller jusqu'au bout", a-t-il ajouté.

Pour les avocats du leader kurde, ce geste de la partie civile n'est "que cinéma", car "il n'a ni bien ni héritage à venir", selon Me Dogan Erbas cité par Sabah.

Ocalan est l'aîné d'une famille très modeste de la région de Sanliurfa. Son père, décédé, était ouvrier agricole, et sa mère vit dans le village d'Halfeti, sur le fleuve Euphrate, où elle possèderait un petit lopin de terre.

Son jeune frère Osman fait toujours partie des cadres du PKK. Deux autres frères et une soeur vivent en Turquie mais "ne sont même pas assez fortunés pour venir le voir en prison une fois par semaine comme cela leur est permis", indique un journaliste qui a rencontré Ocalan à plusieurs reprises par le passé et qui souhaite garder l'anonymat.

 Reste une solution pour Me Ozbay et ses confrères: exiger les dix jours de détention requis par la loi contre le mauvais payeur. (AFP, 10 juillet 2001)
 

Ankara condamnée pour le meurtre d'un Kurde


La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné le gouvernement turc, mardi à Strasbourg, pour le meurtre d'un homme d'origine kurde, critiquant sévèrement "les risques qu'il y a à utiliser des volontaires civils pour des fonctions quasi policières".

Mehmet Serif Avsar avait été enlevé par sept hommes, dont cinq gardes de village (des civils), et un inconnu qui fut identifié quatre ans plus tard comme pouvant être un sergent de l'armée, actuellement en fuite à l'étranger.

Le corps de la victime avait été retrouvé le 7 mai 1994 à l'extérieur de Diyarbakir. Près de six ans plus tard, les gardes ont été condamnés l'un à vingt ans de prison pour meurtre, les autres à six ans et huit mois de prison pour séquestration.

Dans son arrêt, la Cour européenne a souligné que cette affaire mettait en lumière "les risques qu'il y a à utiliser des volontaires civils pour exécuter des fonctions quasi policières".

Il a été établi qu'à cette époque, des gardes de village étaient utilisés régulièrement pour toutes sortes d'opérations officielles, y compris l'arrestation de suspects, souligne la Cour.

Aucun contrôle n'a été exercé sur les gardes effectuant des missions en dehors du district, relèvent les juges européens. Par ailleurs, les gardes de village n'étaient pas soumis à la discipline et à la formation que subissent les gendarmes et les policiers, ce qui pouvait conduire à des abus.

La Cour européenne a alloué près de 80.000 livres sterling à la famille de la victime pour dommages moral, matériel et frais. (AFP, 10 juillet 2001)
 

Trial on Kurdish Education


The trial against Hasan Kaya, Chairperson of the Kurdish Institute, in relation to "organizing Kurdish language courses" continued at Sisli Penal Court of First Instance No.10 on 11 July.

In his statement, Hasan Kaya mentioned that the Kurdish Institute was established in 1992 and said "In our activities we search our regional culture, language and literacy on the basis of integrity and unity of Turkey. We believe that we perform a public service. Our studies and activities do not harm the unity and integrity of our country. On the contrary, these activities serve to the unity."

The defendant is charged with "opening up an unpermitted institute in contrary to the law on Private Education institutes No. 625". (TIHV, July 12, 2001)
 

Leyla Zana obtient encore gain de cause à Strasbourg


Leyla Zana, épouse de l'ancien maire de Diyarbakir et ex-députée du Parti de la démocratie (DEP, dissous, pro-Kurde), a obtenu une nouvelle fois gain de cause contre la Turquie dans un arrêt rendu mardi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme.

L'arrêt, qui condamne la Turquie pour "procès inéquitable", pourrait entraîner de la part du Comité des ministres du Conseil de l'Europe une demande de révision de la procédure et peut-être de libération de l'ancienne parlementaire et des trois autres requérants, Selim Sadak, Hatip Dicle et Ohran Dogan, associés à sa plainte, selon des sources diplomatiques.

Le Comité des ministres, exécutif du Conseil de l'Europe, est chargé de contrôler l'exécution des arrêts de la Cour dans les 43 pays membres de l'organisation.

Mme Zana, lauréate du prix Sakharov 1995 du Parlement européen et nominée la même année pour le prix Nobel de la paix, purge une peine de 15 ans de prison, infligée en 1994 par la Cour de sûreté d'Ankara pour "appartenance à une bande armée" et activité "séparatiste" intense sous la bannière du PKK.

La députée et les trois autres parlementaires avaient été arrêtés en mars 1994 après la levée de leur immunité parlementaire.

Ces quatre anciens parlementaires se sont plaints devant la Cour européenne de Strasbourg de l'iniquité de leur procès devant la Cour de sûreté d'Ankara, où un juge militaire siégeait encore à l'époque (avant une modification de la loi durant le procès du chef kurde Ocalan).

Les requérants se sont plaints aussi de la requalification des faits qui leur ont été reprochés en cours de procès. Accusés au départ d'avoir prôné le séparatisme et d'avoir porté atteinte à l'intégrité de l'Etat, ils ont finalement été accusés - et condamnés le même jour - pour "appartenance à une organisation armée illégale", sans avoir eu le temps d'organiser leur défense en fonction de cette nouvelle qualification.

La Cour européenne a jugé à l'unanimité que la cour de sûreté, avec la présence d'un juge militaire, ne saurait être considérée comme "un tribunal indépendant et impartial" au sens de l'article 6 de la Convention européenne.

A l'unanimité également, elle a jugé que les requérants n'avaient pu consulter leurs avocats sur la requalification des faits et que le droit des requérants à être informés de la nature et de la cause de l'accusation portée contre eux avait été violé.

Ils n'ont pas non plus été autorisés à interroger les témoins à charge, ni à faire citer les témoins à décharge, ce qui constitue une autre grave atteinte à leur défense, a estimé la Cour.

En revanche, la Cour européenne a estimé inutile d'examiner les autres griefs invoqués par les requérants sur des violations à la liberté d'expression, la liberté d'association et l'interdiction de discrimination.

Les quatre requérants se plaignaient notamment d'avoir été condamnés pour avoir exprimé les revendications de la population kurde en Turquie et leurs opinions politiques.

La Cour européenne a alloué 25.000 dollars à chacun des quatre requérants pour dommage moral et la somme totale de 10.000 dollars pour frais et dépens.

En 1999, Mme Zana avait déjà obtenu une condamnation de la Turquie à Strasbourg, après une requête présentée en même temps que cinq autres députés du DEP qui se plaignaient de la durée excessive de leur garde à vue (12 à 14 jours) en 1994, sans contrôle de l'autorité judiciaire. (AFP, 17 juillet 2001)
 

Secret rape and execution of 20 PKK guerrillas in Bingol


Leaked autopsy reports from Diyarbakir this month confirm that a mixed group of twenty male and female PKK guerrillas were captured by Turkish forces in the Bingol area last month. The autopsy reports provide forensic evidence that the guerrillas - male and female alike - were first raped then executed and the corpses burned afterwards to conceal the evidence using some incendiary chemical substance.

Sources from the region assert that contrary to their wishes, details of the killings and nature of the incident have deliberately been kept from the public on the orders of PKK leader, Ocalan. Ocalan is alleged to have said that publication of the news would be "harmful to the present process" in which the PKK leadership seeks conciliation with the Turkish government.

Commentators opposed to the concealment of such incidents in a peace" process they view as being overtly one-sided argue that the publication of such important and shocking incidents as these are vital to the public interest.

The people of the region must not been kept in the dark about events deeply affecting their perceptions of political process. They must be allowed a say in the government of their own affairs. Press sources concerning the "Bingol affair" insist on remaining anonymous due to the risks to their personal security but state that the incident can be independently confirmed by official requests made for access to the autopsy reports. (KurdishMedia.com, July 17, 2001)
 

State of emergency in Kurdistan at 15 years


The state of emergency called Emergency Rule (OHAL) introduced on Jul. 19, 1987 is now into its 15th year, the Anatolia news agency reported yesterday. At first, martial law had been introduced into certain provinces in East and Southeast Anatolia on Jul. 12, 1980 because of escalating terrorist action, but was upgraded to OHAL in 1987 when separatists began mounting bloody attacks in eight provinces. OHAL has been extended 42 time since being declared by the late President Turgut Ozal.

The first provinces to be covered by OHAL were Bingol, Diyarbakir, Elazig, Hakkari, Mardin, Siirt, Tunceli and Van. The provinces of Adiyaman, Bitlis and Mus became covered by the definition "neighboring provinces". Later on Adiyaman, Bitlis, Batman and Sirnak were to be covered by OHAL's scope. At its height, OHAL covered 13 provinces, but with the reduction in the armed fights, only four provinces: Diyarbakir, Sirnak, Hakkari and Tunceli are still covered.

The OHAL region has been run by six "super" governors with special powers above and beyond those of regular provincial governors. One governor, Aydin Arslan, died in office in 1999. The current OHAL Governor is Gokhan Aydiner.

To date, some 29,712 PKK separatists have been caught or killed or have surrendered within the boundaries of OHAL. A total of 1,117 village guards and 5,040 security forces personnel have been martyred as a result of armed activity within OHAL. (Turkish Daily News, July 19, 2001)
 

Les Kurdes veulent faire payer à l'Etat turc ses violences


Dans le sud-est kurde, la fortune a fini par sourire aux habitants de Lice, que l'Etat turc vient d'indemniser pour la destruction de leurs maisons en 1993, reconnaissant sa responsabilité.

Une manne de 2,5 millions de livres sterling est échue à 246 habitants qui ont porté plainte devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

Le gouvernement turc a conclu avec eux un accord à l'amiable pour éviter l'un des nombreux arrêts de la Cour en sa défaveur, et ils sont tombés d'accord fin mars sur le montant du dédommagement, explique Hasip Kaplan, leur avocat à Istanbul.

Quatorze mille dollars environ par personne, versés début juillet, soit près de quinze ans de salaire minimum: de quoi faire rêver une région déshéritée, profondément marquée par 15 ans de conflit et de violences de part et d'autre, où des centaines de milliers de villageois chassés de leurs champs ont dû s'agglutiner dans les périphéries des grandes villes pour y survivre plutôt mal que bien.

Soupçonnée d'être un nid de sympathisants du PKK, Lice fut partiellement détruite par l'armée en représailles à une série d'attaques des rebelles et l'assassinat d'un général.

D'autant que c'est à Lice, auparavant connue pour être un centre de raffinage d'héroïne venue des montagnes voisines, que fut créé en 1978 le PKK d'Ocalan.

Cette ville hautement symbolique, située à 90 km de Diyarbakir, reste interdite d'accès aux journalistes, gardée par des barrages de l'armée, même deux ans après l'arrêt des combats décrété par le PKK, suite à l'arrestation de son chef et sa condamnation à mort en juin 1999.

Selon un ancien habitant qui s'y est rendu récemment, maisons détruites, arbres et champs brûlés offrent toujours un spectacle de désolation.

Avec leurs indemnités, une soixantaine d'habitants comptent aller reconstruire leur maison à Lice. D'autres projettent d'acheter un magasin ou une maison à Diyarbakir, ou placent leur argent à la banque, explique sous couvert de l'anonymat un ancien muhtar (maire) de Lice, qui organise encore ses habitants exilés à Diyarbakir.

"Nous sommes contents parce que nous avons récupéré nos droits, et nous avons fait connaître le tort qui nous a été fait", souligne-t-il.

Mais surtout, le cas des habitants de Lice a galvanisé la région.

"Le cas de Lice est exemplaire, c'est la première fois qu'autant de gens portaient plainte malgré les pressions", explique Osman Baydemir, avocat et membre de l'Association des droits de l'Homme (IHD), entre deux fermetures par les autorités de sa branche locale à Diyarbakir.

"Depuis cette affaire, des gens viennent tous les jours nous voir pour porter plainte auprès de la Cour européenne: pas seulement pour la destruction de leurs villages, mais aussi pour des exécutions sommaires, tortures, décès en détention préventive".

"Des compensations, c'est un espoir pour des gens qui vivent dans une grande pauvreté", souligne-t-il. "Mais une décision de la Cour européenne, c'est aussi un moyen pour que tout le monde sache ce qui s'est passé ici", explique-t-il.

"Avant, les gens avaient peur de porter plainte, parce qu'ils étaient soumis à un harcèlement policier, voire même torturés", explique sa collègue, Reha Yalçindet. "Maintenant, ils ont moins peur, même s'il y a toujours des pressions".

Depuis la fin du conflit, les violations des droits de l'Homme ont considérablement diminué, relève Me Baydemir, même si elles n'ont pas disparu.

Et une pesante ambiance de défiance et d'étroite surveillance perdure, comme en témoigne la présence de deux policiers en civil en permanence aux trousses de tout journaliste étranger. (AFP, 26 juillet 2001)
 

Les provocation de l'Etat dans la ville kurde Tunceli


Le second festival culturel de Munzur organisé dans la ville kurde Dersim (Tunceli) du 27 au 30 juillet s'est terminé malgré les obstacles et des affrontements entre les autorités turques et les participants. Des centaines de soldats ont défilé, le 28 juillet, dans la ville, au lendemain d'affrontements entre la police et des manifestants kurdes qui ont fait 12 blessés. "Tout pour ce pays, je sacrifierais ma vie pour ce pays", ont clamé les soldats, escortés de véhicules militaires, lors d'une marche à travers le centre ville qui s'est achevée sans incidents.

La veille, des heurts avaient opposé 1.500 Kurdes aux forces de l'ordre au cours d'une fête locale, faisant huit blessés parmi les policiers et quatre parmi les manifestants.

L'affrontement avait été déclenché par le refus des autorités turques d'autoriser Murat Bozlak, président du HADEP à prononcer un discours dans le cadre de cette fête. La tension était montée d'un cran à cause d'une banderole suspendue dans le stade de la ville, lieu de la fête, remerciant le leader du parti de l'Action nationaliste (MHP), au pouvoir, "pour ses contributions" à l'organisation de l'évènement. Or, le MHP, parti d'extrême droite, est le principal adversaire politique des Kurdes, qui réclament une autonomie culturelle.

Des manifestants furieux, en marche vers le centre de Tunceli, avaient alors jeté des pierres sur la voiture d'un responsable militaire local, provoquant l'intervention de la police. Les mesures de sécurité ont été renforcées à Tunceli après ces événements. (CILDEKT, 31 juillet 2001)
 

Marche menaçant de soldats à Tunceli après les heurts


Des centaines de soldats ont défilé samedi dans la ville de Tunceli à majorité kurde, dans l'est de la Turquie, au lendemain d'affrontements entre la police et des manifestants kurdes qui ont fait 12 blessés, selon des sources locales.

"Tout pour ce pays, je sacrifierais ma vie pour ce pays", ont clamé les soldats, escortés de véhicules militaires, lors d'une marche à travers le centre ville qui s'est achevée sans incidents, selon les mêmes sources.

La veille, des heurts avaient opposé 1.500 Kurdes aux forces de l'ordre au cours d'une fête locale, faisant huit blessés parmi les policiers et quatre parmi les manifestants.

L'affrontement avait été déclenché par le refus des autorités turques d'autoriser Murat Bozlak, président du HADEP à prononcer un discours dans le cadre de cette fête.

La tension était montée d'un cran à cause d'une banderole suspendue dans le stade de la ville, lieu de la fête, remerciant le leader du parti de l'Action nationaliste (MHP), au pouvoir, "pour ses contributions" à l'organisation de l'évènement.

Le MHP, parti d'extrême droite, est le principal adversaire politique des Kurdes, qui réclament une autonomie culturelle.

Des manifestants furieux, en marche vers le centre de Tunceli, avaient alors jeté des pierres sur la voiture d'un responsable militaire local, provoquant l'intervention de la police.

Les mesures de sécurité ont été renforcées à Tunceli après ces événements. (AFP, 28 juillet 2001)
 

Dur retour au village des Kurdes après la guerre


Ecrasé sous un soleil de plomb entre des champs de blé, le village de Schaklat, en plein sud-est de la Turquie, à majorité kurde, renaît péniblement de ses ruines, après 15 ans de conflit armé entre la rébellion kurde et l'Etat turc.

Evacué en 1994 après plusieurs attaques du PKK et complètement détruit, il reprend lentement forme et vie depuis un an.

Plusieurs familles travaillent sous la canicule à relever leur ancienne maison, pierre par pierre. Des petites bâtisses neuves en béton à toit plat poussent timidement entre les ruines.

Le muhtar (maire), Hasan Yalçin , 64 ans, robuste moustachu aux cheveux blancs et aux yeux clairs --trois femmes, 21 enfants et un 22ème en route, précise-t-il fièrement-- reçoit les visiteurs: militaires, kaymakam (préfet), journalistes.

"Tout le monde est content d'être rentré, la vie est redevenue comme il y a 50 ans", assure-t-il devant les officiels.

Schaklat, à 60 km au nord-est de Diyarbakir, la capitale régionale, vivait alors confortablement, exportant son bétail vers les pays arabes.

Une centaine de familles sur les 250 que comptait le village, sont revenues depuis le feu vert des autorités en juin 2000, de Diyarbakir, Mersin (sud) ou Istanbul. Les villageois ont reçu une aide sous forme de bétail, ciment, bois pour reconstruire, explique le maire.

Mais elle ne suffit pas pour les plus démunis, dont certains n'ont pas même assez d'argent pour revenir s'installer depuis Diyarbakir, souligne-t-il.

Le village a été raccordé au réseau électrique, l'eau vient de sources.

Le retour dans les villages est étroitement encadré par le gouvernement depuis l'arrêt des hostilités proclamé en septembre 1999 par le PKK.

Selon le gouverneur de l'état d'urgence, Gokhan Aydiner, qui supervise la région, près de 200 villages et hameaux avaient ainsi accueilli fin mai 2.665 familles, soient 16.100 personnes en dix mois.

Schaklat est l'un des quelque 3.000 villages et hameaux détruits dans le cadre de la lutte de l'armée contre le PKK, selon les organisations de défense des droits de l'Homme. Le nombre de personnes déplacées dans le Sud-Est, de gré ou de force, varie selon les estimations entre 600.000 et 2 millions, sur une population de 4 à 5 millions avant le conflit.

Officiellement, quelque 3.500 villages ont été évacués et 378.000 villageois déplacés.

L'armée, omniprésente dans la province qui reste sous état d'urgence depuis 1987, s'affaire aussi à Schaklat aux finitions d'une mosquée, bâtiment de loin le plus imposant.

"La vie est très dure, aussi dure que lorsque nous habitions en ville. Nous ne pouvons que manger et survivre", glisse Servet Yalçin, une fois éloigné le commandant militaire.

Avant, il vivait à Diyarbakir et joignait de justesse les deux bouts pour nourrir sa famille de 6 personnes avec un travail saisonnier --récolte du coton ou des pistaches l'été-- qui permettait de passer l'hiver, puis il empruntait au printemps pour pouvoir tenir.

"On dépense toute notre énergie à bâtir des maisons, nous n'avons pas d'argent. Un de mes enfants s'est cassé une dent, je n'ai pas pu le faire soigner", explique-t-il.  "Nous avons besoin d'aide, nous espérons une aide de l'Europe", lance-t-il. "Si rien ne vient, il n'y aura pas de différence entre notre vie ici et en ville".

Un espoir d'autant plus lié à l'étranger que le développement du Sud-Est, promis par Ankara après la capture du chef du PKK Ocalan, ne s'est toujours pas concrétisé.

Et une aide à cette région rétive, traditionnellement délaissée par le pouvoir central, devient encore plus hypothétique avec la grave crise économique que traverse le pays. (AFP, 27 juillet 2001)
 

La situation économique dans le Kurdistan de Turquie


Mustafa Sonmez, dans un article publié le 15 juillet sous le titre de "L'histoire de la Turquie de l'Est et du Sud-Est" dans le quotidien turc anglophone Turkish Daily News, passe en revue la situation officielle démographique et économique des régions kurdes. Voici des larges extraits de cet article qui abonde de chiffres officiels que les autorités turques sont peu enclines à donner et à publier.

"Il n'y a pas d'effort officiel pour déterminer le poids en nombre [des Kurdes]. Jusqu'en 1965, les recensements contenaient une question sur la langue maternelle et la langue secondaire dont une des réponses au choix était le kurde. Dans le dernier recensement de ce genre datant de 1965, 2,2 millions de personnes ont déclaré le kurde comme leur langue maternelle et 1,15 million autres comme la seconde langue. En 1965, la population en Turquie comptait 31,4 millions âmes. Ces chiffres montrent qu'un peu plus de 10% de la population était familier du kurde. De nombreux sociologues et politiciens pensent cependant que ce chiffre ne reflète pas correctement la population d'origine kurde en Turquie. Seule une chose est claire: La Turquie discute de la question kurde, qui occupe continuellement son agenda, sans donnée démographique propre, et dans l'obscurité.

D'autre part, il faudrait répondre à la question comment définir géographiquement les régions d'est et du sud-est. Quelles villes devraient être incluses dans la "région" et quelle autres devraient en être exclues? Comment le pays devrait être "divisé"? Selon la division administrative de 1990, 19 villes sont comprises dans les régions du Sud et Sud-est. Gaziantep, Sivas et Kahramanmaras sont les trois villes dont l'inclusion est disputée. Cependant, celles-ci sont des villes de transition

La Turquie se situe parmi les pays ayant un sévère problème d'inégalité régionale ( ). La différence entre Kocaeli (ouest), la ville enregistrant le plus grand PNB par habitant en Turquie, et Mus (est), qui enregistre le plus bas, est de 1 pour 11. Les villes les mieux loties à l'Est et au Sud-est sont Elazig, Malatya et Diyarbakir. Cependant même ces villes sont loin de la moyenne nationale quant au revenu par habitant. Les villes et régions les plus pauvres en Turquie sont Mus, Agri, Bitlis, et Bingol. Dans ces villes, le PNB par habitant est en dessous de nombreux pays d'Afrique.

La région en entier se situe la dernière quant à la croissance économique et au développement. Elle prend également la plus petite part du revenu national disponible ( ). Selon les données de l'Institut de statistique de l'Etat (SIS), nous avons le tableau suivant:

Dans la région où l'agriculture prévaut comme moyen de subsistance, l'inégalité des propriétés atteint des proportions monstrueuses, le climat est rude, et la région a été le théâtre d'une guerre civile ces 15 dernières années.1,947 million de familles, soit 14,5% des familles du pays y vivent. D'autre part, la région utilise seulement 10,2% du revenu national. Dans la région, le revenu moyen par famille est de $ 3 851, soit 30% inférieur à la moyenne nationale.

Le revenu par famille de la région est 43% inférieur à celui d'une famille habitant les régions de Marmara ou d'Egée, où le chiffre atteint $ 6 834, mais aussi 66% en dessous d'Istanbul qui enregistre $ 11 637 par famille.

La province la mieux lotie de la région est Erzurum, où le revenu moyen par famille est de $ 6 067, 10% au-dessus de la moyenne nationale. Autre centre important, Malatya enregistre $ 4 600 de revenu moyen. Quant à Diyarbakir, ce chiffre est de $ 3 567. Il est intéressant de noter que Gaziantep, habituellement considérée comme la plus développée ville de la région, se situe en dessous de Diyarbakir avec $ 3 400.

Dans la moitié des années 80, les investissements liés au GAP (projet de l'Anatolie du Sud-est) ont été un remède partiel aux problèmes économiques, mais n'ont pas produit d'effets positifs répartis dans toute la région. La guerre civile déclenchée au milieu de la décennie 80 a mis les vies et les propriétés en danger et a joué un rôle déterminant dans l'effondrement économique de la région. De nombreuses mesures prises par le gouvernement telles que le système de "gardiens de village", ont amené une période où les conditions d'une "économie de la guerre" sont devenues dominantes. Cette économie non-productive principalement tributaire des dépenses du gouvernement n'a non seulement fourni rien d'autre qu'une subsistance limitée pour une part de la population, mais a également contribué à la mort de l'activité productive dans la région. Les méthodes utilisées par l'Etat pour isoler le peuple du PKK ont ébranlé la confiance de cette population vis-à-vis du gouvernement et découragé les activités commerciales ( ). Les conséquences négatives de la fuite des forces de travail et des capitaux ont continué en augmentant au cours des décennies 80 et 90, périodes durant lesquelles la population régionale était prise dans un étau entre l'Etat et le PKK.

D'après le recensement de 1990, la population régionale était de 9,396 millions. Celui-ci montre également qu'il y a environ 12 millions de personnes nées dans les villes de l'Est. Cela veut dire que 30% de la population régionale, soit 3,607 millions de personnes, ont migré à l'Ouest et y vivent. Pour des raisons économiques et politiques, ce taux a probablement augmenté de 1 à 2 points en 1997. Par conséquent, un tiers des originaires de l'Est habitent en dehors de la région. Pour certaines villes, le taux est plus de 50%. Prenons Tunceli comme exemple: 53% de la population a migré. Seule la moitié des 463 000 personnes enregistrées à l'état civil d'Erzincan y habite toujours. Kars, qui a vu sa population émigrer après 1980, a 45% de sa population qui vit ailleurs, ce chiffre est de 42% à Siirt, 36% à Erzurum et 35% à Mardin.

La ville qui enregistre dans la région le taux le plus faible en ce qui concerne la migration de sa population est Diyarbakir, suivie d'Urfa, Van, Batman, Sirnak et Hakkari. 15 à 20% de la population y ont émigré en quittant leur terre. Cependant, dans ces provinces il y a un mouvement considérable d'exode rural vers la ville. Les évacuations forcées et la crainte de la violence, ont conduit les villageois vers les villes où la majorité vit dans des conditions de pauvreté abjecte.

Où va donc toute cette population? Bien sûr dans des grandes villes, avec Istanbul comme destination de prédilection. Encore une fois, le recensement de 1990 montre que 1,057 million de personnes nées à l'Est vivent à Istanbul, ce qui veut dire que près de 15% de la population d'Istanbul est originaire de l'Est. La majorité est issue de la ville de Kars avec 215 000 personnes, suivie d'Erzincan avec 150 000 personnes, puis Malatya 140 000 et Erzurum avec 130 000 personnes.

Le second centre d'attraction après Istanbul est la ville d'Izmir. En 1990, 317 000 personnes originaires de l'Est habitaient à Izmir dont la moitié venue d'Erzurum (56 000), de Kars (51 000) et de Mardin (46 000).

Adana est la troisième grande ville enregistrant la migration de l'Est, avec 263 000 personnes en 1990, venues majoritairement d'Urfa, de Mardin, d'Adiyaman et de Diyarbakir ( ).

En 1965, les 19 villes d'Est et du Sud-Est généraient 10,6% du PNB de la Turquie ( ). En 1979, ce chiffre est tombé à 8,6%, et en 1995 à 7,4%.

Quelques mots sur le GAP ( ). La production hydroélectrique aura des effets limités dans la région ( ). Les trois quarts de la production énergétique en Turquie s'utilisent pour l'industrie. Étant donné que les industries sont établies à l'Ouest, la production est générée à l'Est et consommée à l'Ouest. Selon les données de la corporation de l'électricité turque (TEAS), alors que la consommation énergétique moyenne par personne en Turquie est de 625 kWatt par heure et par an, ce chiffre est de 349 kWatt / heure à l'Est. Une portion substantielle de l'énergie produit par GAP sera donc consommée à l'Ouest, et le reste sera exporté ( ). Les effets des centrales de production hydroélectrique sur le chômage seront très limités. La force de travail nécessaire pour une grande centrale est entre 100 et 200 personnes.

Les conséquences positives durables du GAP viendront des investissements relatifs à l'irrigation. GAP, qui irriguera 80% des terres irrigables, causera des changements significatifs dans la production agricole. Cependant les habitants de la région ne bénéficieront pas pleinement des rentes engendrées par les investissements étatiques, car la région du Sud-Est est celle qui est marquée le plus par une distribution inégale des terres en Turquie.

38% des familles paysannes de la région sont sans terre. Ce taux atteint les 48% à Urfa, où l'on note la plus importante concentration des propriétaires terriens, et 45% à Diyarbakir. Pendant que 5% des familles possèdent 65% des terres, une grande majorité, soit 70%, ne détiennent que 10% des terres.

Le fait que le GAP ne produira ses fruits que vers le milieu du XXIe siècle, que la croissance dans la production agricole rencontrera de sérieux problèmes de marché, et même si ces questions sont résolues, GAP par lui-même n'est pas suffisant pour solutionner les problèmes de développement du Nord-Est. Nous avons besoins d'un projet d'Anatolie de l'Est pour la région." (CILDEKT, 24 Juillet 2001)
 

Body of kidnapped Kurdish businessman found


Kurdish businessman Ali Haydar Tanyeri, who was kidnapped from in front of his home by three unidentified civilians, was found three days later, dead with a single bullet in his head. It was also learned that Tanyeri had been deported from Kyrgyzstan on the grounds that his was giving financial assistance to Kurds there.

Tanyeri, who was originally from Mus, was kidnapped by three unidentified civilians from in front of his home on Antep's Fevzi Cakmak Boulevard at about 6:00 last Thursday evening. His automobile was found abandoned the other day along the road near Koprulu village in Adana's Ceyhan district. Investigators found Tanyeri's body in a corn field about 15 kilometers away from the automobile. Tanyeri's body had been burned and he had taken a single shot to the head.

Making a statement to our newspaper, Ali Haydar's brother Hikmet Tanyeri said that his brother had recently returned from Kyrgyzstan, adding, "He was deported because he was securing financing for the Kurds." Hikmet Tanyeri said that his brother had been working previously in other Turkic Republics as well before being deported from Kyrgyzstan, adding the following: "After coming here, he was interrogated at the Istanbul Political Department for two days. After that, my brother began working in Antep. Last Thursday at about 18:00, three armed people took my brother away by force. One of the three got in my brother's car, while the other two left the scene of the incident in a Siensa mark automobile. The incident was seen by the building's doorman."

Hikmet Tanyeri added that his brother Ali Haydar, now the victim of a "perpetrator unknown" murder, had also spent four years in Diyarbakir prison after 1980 because of his sensitive approach on the Kurdish problem. (Kurdish Observer, 25 July 2001)
 

MINORITES / MINORITIES

Une rencontre turco-arménienne à Genève


Des personnalités turques et arméniennes représentant la société civile de ces pays se sont rencontrées pendant trois jours à Genève et ont établi une "commission de réconciliation" afin de contribuer à l'établissement de relations entre les deux pays, ont-elles annoncé mardi à Genève.

Les participants ont mis sur pied cette commission de dix personnalités qui devra présenter des recommandations aux deux gouvernements, a-t-on indiqué de même source.

Pour la première fois, ces personnalités -- anciens diplomates, anciens ministres, universitaires, avocats, etc. -- ont fait état de leurs rencontres qui jusqu'ici étaient tenues secrètes. Elles s'étaient déjà rencontrées à plusieurs reprises depuis le début de l'année à Vienne, a indiqué Ilter Turkmen, ancien ministre turc des Affaires étrangères et ancien représentant de l'ONU, au cours d'un point de presse avec quelques journalistes.

La rencontre de Genève a eu lieu au Centre Henri Dunant pour le dialogue humanitaire. Elle constitue la première tentative d'établir "un dialogue structuré" entre membres de la société civile turque et arménienne, a commenté M. Turkmen.

"Pour cette raison, c'est une initiative importante, c'est un tournant dans les relations entre nos deux peuples", a-t-il dit.

La Turquie a reconnu l'Arménie peu après son indépendance en 1991, mais n'a jamais établi de relations diplomatiques avec elle en raison de la controverse sur le génocide arménien que le régime d'Ankara nie catégoriquement.

"C'est l'une des questions que nous allons aborder au cours de notre travail", a déclaré Alexander Arzoumanian, ministre arménien des Affaires étrangères de 1996 à 1998, rappelant que pour la plupart des Arméniens en Arménie et de la diaspora, le massacre de quelque 1,5 million d'Arméniens en 1915 constitue un génocide.

"Nous ne démarrons pas ce processus qui va durer longtemps avec l'espoir de résoudre immédiatement tous les problèmes. Les diverses approches de l'Histoire ne vont pas changer d'un jour à l'autre", a dit Ilter Turkmen.

Les deux parties ont affirmé avoir le soutien indirect de leur gouvernement respectif. "Ils ne se sont pas opposés à ces rencontres (...). Ils attendent de voir si elles aboutissent à des résultats positifs", a dit M. Turkmen.

La Commission de réconciliation, créée à Genève, a pour but de "promouvoir la compréhension et la bonne volonté entre Turcs et Arméniens et d'encourager l'amélioration des relations entre la Turquie et l'Arménie". Elle soutiendra notamment des initiatives communes dans les domaines de l'économie, du tourisme, de la culture, de l'éducation, de la recherche, de l'environnement, des médias, et fera le point dans un an. (AFP, 10 juillet 2001)
 

New headache for Turkey on anniversary of Lausanne Treaty


While the 78th anniversary of the Lausanne Treaty is being celebrated, the Assyrians and Syriacs that left Turkey and settled in Europe have initiated moves to open a debate into the Lausanne Treaty, which was one of the most important steps in Turkey's independence.

The demonstration by Assyrian-Syriacs protesting the Lausanne Treaty in front of the Bern Federal Parliament in Switzerland being organized by the so-called Beth Nahrin (Independence for Mesopotamia Party) is now in its fourth day.

The organizing committee gave a statement to Ozgur Politika, a newspaper known for its closeness to the PKK, in which they said the Lausanne Treaty led to the Assyrian-Syriacs leaving their own soil. They said their aim was to bring to the world's attention the historical injustice they believe was served against them.

The statement noted they were not only dealing with Turkey in this business, but with all other signatory states, who played an important role in seeing their people exiled from their own land.

The march organizers said the protest started with 150 people and has increased now to 180 people. It is expected that the protestors will arrive in Lausanne, on the shore of Lac Leman, today. The Assyrian-Syriacs are going to conclude their actions with a protest gathering in front of the Chateau where the treaty was signed 78 years ago. Here they are going to call on the Western states and demand the treaty, which they maintain brought denial and oppression, be revised.

Iskender Denho of the Protest March Committee together with KNK member George Aryo spoke to the same newspaper about the march and asserted that the Lausanne Treaty had served them an historical injustice and that they would continue their protests so that this injustice could be rectified. Denho said the treaty had pretended not to notice rights and minorities and had left them open to policies of denial.

Pointing out the conditions under which the Lausanne treaty was signed, Denho said that none of the promises made by Britain, France and other countries with interests in the region to the Assyrian-Syriacs regarding political and cultural rights had been fulfilled in 78 years. He said they would continue lobbying all international institutions for their people's rights. Denho asserted that the other signatory states had not fulfilled their pledges in the treaty and that Turkey had been free to apply policies of denial and oppression. "It is clear that in the end what occurred was ethnic cleansing. And so the Assyrian-Syriacs are going to continue their actions in order to protest this situation and to bring the truth to light," he said.

KNK member George Aryo said he saw the Assyrian-Syriac action as being done at the right place at the right time and said the KNK supported it. He said that Articles 35 and 37 of the treaty afforded specific rights to the Christian peoples but that only the Armenians and Greeks and Jews had benefited from them. he said the Assyrian-Syriacs had never benefited from them.

Aryo said the additions they were bringing to the Lausanne Treaty could only be enacted if the entire treaty were annulled and representatives from all the signatory countries signed a new one. (Turkish Daily News, July 24, 2001)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

La loi fermant une banque promulguée par le président turc


Le président turc Ahmet Necdet Sezer a promulgué lundi une loi qui prévoit la fermeture de la banque publique Emlak lourdement endettée, indispensable à l'octroi d'une tranche de crédits du Fonds Monétaire International (FMI) avec lequel Ankara a conclu un programme d'austérité.

"Le président a approuvé la loi sur les institutions bancaires", précise un communiqué de ses services de presse.

Au même moment, le directeur du FMI, Horst Koehler, a annoncé le report d'une réunion de son Conseil d'administration prévue mardi sur l'examen du programme économique appliqué par les autorités turques, certaines mesures n'ayant pas encore été adoptées.

"Même si l'application du programme économique par les autorités turques est en général satisfaisante, notamment le vote d'un nombre important de textes législatifs essentiels, plusieurs mesures qui auraient dû être appliquées avant la réunion du Conseil ne l'ont pas encore été", a-t-il souligné dans un communiqué.

Cette réunion devait débloquer le versement d'une tranche de crédit de 1,5 milliard de dollars (sur 8 milliards de dollars) pour la Turquie en crise.

Dimanche, le Premier ministre Bulent Ecevit avait indiqué que lors d'une conversation téléphonique, M. Koehler lui avait fait part de son "inquiétude" concernant le fait que la loi fermant Emlak Bank, adoptée la semaine dernière par les députés turcs, n'avait toujours pas été approuvée par le président.

Pour continuer à percevoir les aides du FMI, la Turquie doit continuer de mettre en pratique un vaste programme de réformes visant à restructurer son économie en maîtrisant les dépenses publiques, réduisant l'inflation, accélérant les privatisations et assainissant le secteur bancaire défaillant. (AFP, 2 juillet 2001)
 

Amnistie sur la fortune acquise de façon douteuse


La Turquie prépare une loi d'amnistie sur la fortune pour encourager le retour des capitaux au pays. Ainsi un projet de loi devrait être élaboré pour octobre 2001 disposant qu'en contrepartie d'un versement unique de 5 pour mille des impôts, des centaines de milliards de dollars de fortune, acquises dans des conditions douteuses notamment par le trafic de drogue et pillage des fonds publics, seront légalisés. Le projet de loi vise directement de nombreuses personnalités, aujourd'hui emprisonnés en Turquie dont la fortune se trouve dans des banques étrangères [environ 50 milliards de dollars], mais voudrait attirer également les 250 milliards de dollars accumulés par les travailleurs immigrés turcs dans différents pays étrangers et les 170 milliards de dollars déposés par les retraités turcs dans des banques étrangères.

Par ailleurs, La Banque nationale turque tire la sonnette d'alarme, puisque ses réserves en devise atteignent le niveau le plus bas jamais enregistré depuis les quatre dernières années avec 17 milliards de dollars dans ses caisses. (CILDEKT, 2 juillet 2001)

L'inflation turque redescend à 3,1% en juin, 56,1% sur un an


Les prix à la consommation ont augmenté de 3,1% au mois de juin par rapport à mai, poursuivant son ralentissement en comparaison aux 5,1% de mai et 10,3% d'avril dernier, l'inflation annuelle s'établissant à 56,1%, a annoncé mardi l'Institut National des Statistiques (DIE).

Les prix de gros ont pour leur part augmenté en juin de 2,9%, contre 6,3% en mai et 14,4% en avril, dit DIE.

Sur un an, les prix de gros enregistrent ainsi une augmentation de 61,8%, selon DIE.

La tendance au ralentissement de l'inflation entamée en mai se confirme donc avec des chiffres se situant dans la moyenne des indices mensuels précédant la grave crise de février, qui a vu les prix de détail et de gros atteindre des sommets.

Ankara a dû abandonner fin février son plan de lutte contre l'inflation mis en place en décembre 1999 avec l'aide du Fonds Monétaire International (FMI) à la suite d'une profond crise financière, écho d'un premier choc en novembre qui avait vu le FMI intervenir avec une enveloppe de 11 millards de dolars de crédit supplémentaire.

Le FMI a de nouveau volé au secours de la Turquie en mai dernier en accordant un nouveau chèque de 8 milliards de dollars sur un an, par versements mensuels soumis à l'approbation du Fonds en fonction des réformes effectuées.

Lundi, le comité directeur du FMI a annoncé le report de la réunion devant décider du déblocage de 1,5 milliard de dollars pour juillet, estimant que les réformes n'étaient pas assez rapides.

Le gouvernement entend limiter l'inflation à 52,5% pour l'année 2001, contre 12% prévus auparavant. (AFP, 3 juillet 2001)

La CES préoccupée par la législation sociale turque


La Confédération Européenne des Syndicats exprime sa profonde inquiétude quant au contenu de la législation turque adoptée maintenant en ce qui concerne les syndicats des employés du secteur public.

"Cette législation menace sérieusement les droits syndicaux notamment de sıorganiser, de négocier et de prendre des mesures appropriées pour défendre de manière légitime les intérêts sociaux des travailleurs et employés du secteur public", cıest ce quıa dit Emilio Gabaglio, Secrétaire Général de la CES.

Le personnel civil militaire et les employés et travailleurs de lıappareil judiciaire ne seront plus autorisés à sıorganiser. Les syndicats de branches seront dissous. Les manifestations des employés publics à Ankara et Samsun ont été dissoutes par les forces de police. Plus de vingt personnes ont été blessées, certaines gravement. Des actions en justice ont été entreprises contre des dirigeants de KESK, organisation membre de la CES, et notamment contre son  Secrétaire Général.

"La CES a soutenu la demande dıadhésion de la Turquie à lıUE, mais cela suppose un respect total des droits syndicaux. La décision prise par le Parlement turc est en contradiction avec les normes européenne et internationale", a conclu Gabaglio. (CES, 6 juillet 2001)
 

Chute de la bourse sur fond de rumeurs sur la santé d'Ecevit


L'indice des valeurs de la Bourse d'Istanbul (IMKB-100) a chuté de plus de 10% vendredi à la clôture, alors que le bureau du Premier Ministre démentait des rumeurs sur l'état de santé de Bulent Ecevit, 76 ans.

Le chef de gouvernement Bulent Ecevit est apparu en direct sur la chaîne d'informations en continu NTV en fin d'après-midi pour exposer la situation économique, et a fait mention d'un état de santé "solide".

"Les examens médicaux que j'ai faits récemment ont montré une santé solide, Dieu merci", a dit M. Ecevit.

Les marchés turc sont déprimés depuis le report, en début de semaine, d'une réunion du Fonds Monétaire International puis d'une réunion de la Banque Mondiale devant débloquer une nouvelle tranche d'un crédit accordé en mai dernier pour aider Ankara à surmonter une profonde crise économique.

La bourse d'Istanbul a clôturé sur une perte de 10,168% vendredi les devises s'envolant à nouveau face à la Livre turque, le dollar américain passant de 1,280 million de Livres turques en ouverture à 1,350 en fin de journée. (AFP, 6 juillet 2001)
 

Cinq nouvelles banques placées sous tutelle de l'Etat


Cinq banques privées turques en difficulté ont été placées mardi sous tutelle de l'Etat alors que la Turquie veut réformer son système bancaire défaillant après une grave crise économique, a annoncé le Comité de régulation et de supervision bancaire (BDDK).

Il s'agit de Bayindirbank, EGS Bank, Kentbank, Tarisbank et Sitebank, précise un communiqué du BDDK.

"Il est devenu inévitable de faire le nécessaire à l'encontre des institutions ayant divers problèmes et qui n'ont pas pris les mesures requises pour assainir leur position financière", souligne le document.

Les banques placées sous tutelle sont transférées dans le Fonds d'assurance de dépôts et l'Etat est en charge de leur gestion. L'argent des épargnants est sous sa garantie.

Le BDDK a en outre annulé la licence de deux banques d'investissements, Okan Bank et Atlas Bank, en raison de la "faiblesse de leur situation financière qui ne peut être réhabilitée", ajoute le communiqué.

Le BDDK a pris le contrôle de 12 banques depuis décembre 1999, date de l'entrée en vigueur d'une loi visant à imposer au système bancaire turc le respect de normes internationales et un mécanisme rigoureux de supervision.

Cinq autres banques soumises au processus de surveillance de l'Etat ont déjà été fusionnées en une sixième, Sumerbank.

Fin juin, Bank Ekspres, l'une des banques sous surveillance, a été acheté par une holding turque, Tekfen.

La Turquie, frappée par une sévère crise financière en février qui l'a poussé à dévaluer de 40% sa monnaie contre le dollar, s'est engagée en mai a restructurer son secteur bancaire défaillant dans le cadre d'un programme soutenu financièrement par le Fonds monétaire international (FMI). (AFP, 10 juillet 2001)
 

Polémiques sur le port du string féminin


Sous l'effet de chaleurs caniculaires, l'Office turc des privatisations s'est retrouvé subitement au centre d'une polémique sur le port du string par ses employées, considéré comme trop "sexy" pour un travail serein, a rapporté récemment la presse turque

L'élévation rapide du mercure dans le thermomètre depuis une semaine, avec des températures atteignant 40 degrés Celsius dans certaines régions, a incité les fonctionnaires à alléger au maximum leurs vêtements.

De là l'étonnement, ou la gêne, de "hauts responsables" de cette institution, qui auraient craint que certaines représentantes du beau sexe auraient pu ne pas porter de slip, le string se faisant très discret sous des vêtements si légers.

L'émoi fut tel, selon la presse - qui se demande s'il n'y a pas d'autres problèmes en Turquie aujourd'hui - que le sujet fut abordé en termes très concrets lors d'une réunion de la direction de l'Office en présence de son chef, Ugur Bayar.

Celui-ci a même dû, pour faire retomber la tension, faire procéder à une vérification du degré de "nudité" de ses collaboratrices, et mettre en garde contre le port de tenues "trop provocatrices pour la fonction", selon Milliyet.

"Je suis triste d'être aussi injustement désigné par la rumeur publique", a répondu M. Bayar au quotidien Sabah, sans démentir les faits.

Un vendeur de sous-vêtements, sollicité par la presse, relève que "depuis deux, trois ans, la demande de strings a augmenté de 50% environ".

L'Office des privatisations est en pointe dans la libéralisation de l'économie turque en crise, avec le soutien des institutions financières internationales. (AFP, 10 juillet 2001)
 

Le secteur de l'électricité libéralisé


Le Président de la République Necdet Sezer a promulgué mardi soir une loi mettant fin au monopole d'état sur le secteur de l'électricité, selon le souhait du Fonds monétaire International (FMI), a annoncé l'Agence Anatolie.

La "loi du marché de l'électricité", qui consacre la libéralisation du marché de l'électricité à l'instar des secteurs bancaire et des télécommunications, avait été initiée en 1984 et ouvre la voie à la concurrence avec des sociétés étrangères, dit Anatolie.

Le FMI avait offert en mai une aide supplémentaire de 8 milliards de dollars pour sortir la Turquie d'une profonde crise financière éclatée en février dernier, à la condition de sérieuses réformes libéralisant l'économie turque.

Le Fonds avait repoussé lundi dernier le déblocage de 1,5 milliard de dollars de crédits, faute d'accord sur la privatisation de Turk Telekom.

La Banque mondiale avait fait de même pour un prêt de 1,7 milliard de dollars.

Le report des crédits du FMI et de la Banque mondiale a accentué le manque de confiance accordée à la Turquie par les marchés, faisant plonger un peu plus la livre turque, qui s'est dévaluée de 47% face au dollar par rapport à la fin février et poussant à la hausse les taux d'intérêt.

Mardi soir, la Bourse d'Istanbul (IMKB) terminait sur un recul de 5,6% à la clôture.

Le gouvernement a en outre décidé mardi de prendre sous sa tutelle 5 nouvelles banques privées en difficulté, dans le cadre d'une réforme du système bancaire réclamée par le FMI.

Avec Bayindirbank, EGS Bank, Kentbank, Tarisbank et Sitebank désormais sous tutelle, cela porte à 18 le nombre des établissements passés sous son contrôle de l'état. (AFP, 10 juillet 2001)
 

Séisme dans l'est de la Turquie: 75 personnes blessées


Soixante-quinze personnes ont été légèrement blessées dans un séisme de magnitude 5,4 sur l'échelle ouverte de Richter qui a secoué dans la nuit de mardi à mercredi la province turque d'Erzurum (est), a annoncé un porte-parole du gouvernement, Yilmaz Karakoyunlu.

Un précédent bilan donné par le le gouverneur de cette province, Osman Derya Kadioglu, faisait état de 46 blessés légers.

"Il y a 75 blessés mais aucun d'entre eux n'est grièvement blessé", a dit M. Karakoyunlu devant la presse à l'issue d'un conseil des ministres.

Neuf villages de la région de Pasinler, l'épicentre du tremblement de terre, ont subi des dégâts, selon les autorités.

Le séisme s'est produit mercredi à OOH42 (mardi à 21H42 GMT), selon l'institut de sismologie de Kandilli à Istanbul.

La grande majorité des blessés ont été soignés pour des éclats de verre ou pour de legères contusions à la suite d'un mouvement de panique qui a suivi la secousse.

Des centaines de personnes se sont précipitées dans les rues, a rapporté l'agence Anatolie.

La Turquie, située dans une zone sismique active, est régulièrement secouée par des tremblements de terre. Les plus violents, d'une magnitude de 7,4 en août 1999 et 7,2 en novembre de la même année, avaient fait plus de 20.000 morts dans le nord-ouest densément peuplé. (AFP, 11 juillet 2001)

La Coface abaisse sa note-pays pour la Turquie


La Coface, premier assureur mondial de crédits à l'exportation, a abaissé sa note-pays pour l'Argentine, la Turquie et Israël, selon un communiqué publié mercredi par l'entreprise française.

L'Argentine et la Turquie, qui étaient déjà classées par la Coface parmi les pays dont les entreprises présentent des risques sérieux d'impayés, voient leur note passer de "B" à "C". Mieux classée, Israël passe de "A2" à "A3".

L'échelle de la Coface comprend sept niveaux: quatre pour les pays sans risque ("A1", "A2", "A3" et "A4") et trois pour les pays à risques ("B", "C" et "D"). Ces notes indiquent dans quelle mesure un engagement financier peut être affecté par les perspectives économiques, financières et politique d'un pays.

La Coface explique sa décision pour la Turquie par "les incertitudes liées aux effets des crises financières de la fin 2000 et de février 2001".

Pour Israël, elle met en avant "le ralentissement marqué de l'activité", lié à la moindre demande des Etats-Unis pour la haute technologie locale et à l'impact du conflit avec les Palestiniens.

Concernant l'Argentine, bien que la perspective d'un défaut de paiement de l'Etat se soit éloignée avec le succès de l'opération de conversion de la dette, la Coface estime que "les mesures de soutien prises par les autorités n'ont pas encore produit leurs effets et les entreprises restent confrontées à une récession qui dure maintenant depuis près de trois ans". (AFP, 11 juillet 2001)
 

Les jeux télévisés font rêver les victimes de la crise


La crise économique qui frappe le Turquie gonfle le succès de jeux télévisés récompensant les gagnants avec de gros lots: "Comment vivre avec le salaire minimum" et "Touche-moi" attirent des foules grandissantes de candidats et spectateurs depuis leur récente apparition.

"Il est certain qu'avec les difficultés de la situation actuelle, ce genre de jeux font recette, malgré la dureté de la compétition, et les participants se ruent pour saisir leur chance", commente Armagan Caglayan, vice-président de Med Production qui a créé "Comment vivre avec le salaire minimum" sur la chaîne privée Kanal D.

Cent deux millions de livres turques (moins de 80 dollars), c'était le salaire minimum mensuel en Turquie au moment où l'émission a débuté, en juin, après 4 mois d'une crise financière qui a fait perdre leur emploi à des centaines de milliers de personnes et vu la livre turque dégringoler de moitié environ face à la monnaie américaine.

Entre-temps, ce salaire a été augmenté en juillet de 3 millions de TL (environ 2,25 USD).

Deux concurrents doivent survivre à Istanbul pendant un mois avec cette somme.

A voir combien ils ont maigri en plus de trois semaines de ce régime draconien, le jeu n'est pas une partie de plaisir. Sauf quand, comme Hasan Haciosmanoglu, étudiant de 19 ans actuellement à l'épreuve, l'un des buts recherchés est justement de perdre du poids.

3,4 millions de TL (2,6 dollars) par jour, "ce n'est même pas assez pour continuer à fumer", constate pour sa part Eda Caki, étudiante de 21 ans, l'autre concurrente.

"En fait, nous nous sommes rendu compte que les conditions du jeu sont une gageure, car la production paie les frais de loyer, d'environ 200 millions (150 dollars)", concède Armagan Caglayan.

L'appât du gain --25 milliards de TL (19.000 dollars) à la clef et une petite voiture-- a malgré tout attiré plus de 3.000 candidats dès la première édition.

Et les téléspectateurs semblent passionnés par ce défi auquel, pourtant, beaucoup sont également confrontés au quotidien. Les chiffres d'audience placent régulièrement depuis 25 jours "Comment vivre avec le salaire minimum" parmi les 10 programmes les plus regardés du pays.

Le principe de "Touche-moi" est plus simpliste, et plus éprouvé, puisque cette émission fait l'objet d'une course mondiale au record de durée à rester la main (ou parfois la bouche comme en Angleterre!) en contact avec la voiture convoitée.

"Touche-moi" n'en surfe pas moins sur le succès populaire: de 2.000 à 3.000 prétendants la première semaine, le nombre "est proche des 10.000", annonce la société de production Senkron, alors que l'on recrute déjà pour la quatrième voiture à mettre en jeu.

Show tv, chaîne privée qui diffuse "Touche-moi", peut se targuer de faire entre la cinquième et la dixième audience du paysage audiovisuel turc, composé d'une trentaine de chaînes nationales et d'une centaine de chaînes régionales.

Chaque semaine voit son lot de nouveaux candidats faire le pied de grue autour d'une voiture qui, si elle ne quitte pas la paume de sa main, finira dans l'escarcelle d'une ou d'un jeune valeureux, incapable de s'offrir un véhicule de plus de 15 milliards de TL (11.500 dollars).

Le record turc s'établit jusqu'ici à 57 heures --avec une pause de 15 minutes toutes les trois heures-- contre 124 heures pour le record mondial. (AFP, 13 juillet 2001)

Reemtsma, Imperial et Altadis intéressés par le tabac turc


L'Allemand Reemtsma, le Britannique Imperial Tobacco et l'hispano-français Altadis s'intéressent à l'industrie du tabac turc que le gouvernement envisage de privatiser, a annoncé vendredi le ministre d'Etat Yilmaz Karakoyunlu.

"Trois géants du tabac veulent créer un partenariat et s'allier avec la TEKEL", régie des tabacs en situation de monopole. "Il s'agit de Reemtsma, d'Imerial et d'Altadis qui ont fait part de leur volonté", a déclaré M. Karakoyunlu lors d'une conférence de presse.

"Ces firmes seront invitées en Turquie et des négociations seront entamées dans le cadre des objectifs de la privatisation de TEKEL", a-t-il précisé.

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a toutefois opposé la semaine dernière son veto à une loi libéralisant les industries du tabac et de l'alcool, exigée par le Fonds monétaire international (FMI) avec lequel Ankara a conclu un nouveau programme en mai pour sortir d'une grave crise économique.

Cette loi, qui prévoit la fin du monopole d'Etat sur le tabac et l'alcool, libère les prix et ouvre la production à la concurrence. Mais M. Sezer a jugé qu'elle ne comprenait pas suffisamment de dispositions protégeant les producteurs de tabac.

Les dispositions actuelles subventionnent largement les producteurs qui auraient vu ces aides disparaître à partir de 2002.

Le gouvernement doit soumettre un projet de loi modifié au président en septembre avec des changements en faveur des producteurs. (AFP, 13 juillet 2001)

Quatre jours à dos d'âne pour protester contre le FMI


Le maire d'une petite commune de Cappadoce, dans le centre de la Turquie, a rejoint dimanche Ankara après quatre jours de voyage à dos d'âne en signe de protestation contre "la politique du FMI", rapporte l'agence Anatolie.

Erkal Yandi, élu de Ortahisar au nom du Parti de la Juste Voie (DYP) de l'ancien Premier Ministre Tansu Ciller, a parcouru quelque 315 kilomètres sur un âne, encouragé par de nombreux curieux, dit Anatolie.

"Je voulais attirer l'attention sur les difficultés économiques et politiques auxquelles doit faire face le citoyen", a-t-il déclaré en arrivant dans la capitale.

La Turquie est plongée depuis le début de l'année dans un profonde crise économique qui a vu le gouvernement de coalition de Bulent Ecevit laisser la livre turque flotter face au dollar et se déprécier de près de 50%, et faire appel à l'aide des institutions monétaires internationales qui exigent des réformes structurelles douloureuses. (AFP, 14 juillet 2001)

Le ministre annonce des "réajustements" techniques

Le ministre turc de l'Economie a annoncé jeudi une série de "réajustements" financiers techniques visant notamment à inciter les placements en monnaie nationale pour alléger la pression des marchés sur les devises et relancer le secteur productif.

"Ce ne sont pas des changements, ce sont des petits réajustements", a expliqué Kemal Dervis lors d'une conférence de presse à Ankara. "Comme dans tout programme, à la lumière d'événements internes et externes, il est utile de temps en temps de faire de tels réajustements", a-t-il dit.

La principale mesure annoncée par M. Dervis et le président de la Banque centrale, Sureyya Serdengeçti, touche au taux de taxation des placements à long terme en livres turques.

Ce taux sera ramené à 6% au-delà d'un an, 10% au-delà de 6 mois et 14% en-deçà. Le taux "repo" au jour le jour est lui taxé à 20%, contre 16% jusque-là. Les placements en devises jusqu'à un an sont, quant à eux, taxés à 18% contre 16% actuellement.

Le plancher de taxation des bons du Trésor va également être relevé à 50 milliards de livres turques (37.707 dollars) indexés sur l'inflation, dans le but d'attirer plus d'acquéreurs.

M. Dervis a en outre annoncé un allègement à court terme du poids de la dette interne, de manière à garder des réserves de liquidités.

Le remboursement de la dette publique en titres d'ici à la fin 2001 va être allégé de 4 quatrillions de livres turques (3,07 milliards de dollars), grâce à un rééchelonnement de 14 quatrillions de livres turques (10,8 milliards de dollars) de titres actuels, a-t-il expliqué.

Dans le cadre de l'actuelle loi sur les banques, l'Institut de surveillance du secteur bancaire (BDDK) créera un fonds de soutien aux compagnies compétitives mais faisant face à des problèmes de liquidités, qui attribuera des crédits à court terme.

Ce fonds sera approvisionné par un panier provenant des différentes banques du pays, sans "nouvelle ressource", a précisé Kemal Dervis. (AFP, 26 juillet 2001)

Les Turcs voyageant à l'étranger taxés de 50 dollars


Les Turcs voulant voyager à l'étranger devront payer une taxe de 50 dollars à chacune de leurs sorties du territoire à partir du 1er août, dans le cadre des mesures prises par le gouvernement contre la crise économique, a annoncé samedi l'agence Anatolie.

Les Turcs devront acheter des timbres fiscaux émis par le ministère des Finances pour une somme équivalente en lires turques, la monnaie nationale, à 50 dollars, selon une décision gouvernementale publiée samedi dans le Journal officiel.

Les responsables turcs des services de l'immigration contrôleront dans les aéroports, les ports et aux postes-frontières que les voyageurs ont bien collé ce timbre dans leur passeport.

Les étudiants turcs à l'étranger, les enfants de moins de sept ans et les malades suivant un traitement à l'étranger font partie des catégories exemptées.

 La Turquie avait été poussée à redéfinir entièrement ses objectifs macro-économiques à la suite de graves turbulences sur les marchés financiers, en février, obligeant le gouvernement à laisser flotter la livre turque, qui perdait jusqu'à plus de 50% face au dollar, et à abandonner un précédent programme anti-inflation soutenu par le FMI.

 Le gouvernement turc avait annoncé un plan drastique de sortie de crise, pour lequel il a reçu plusieurs milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. (AFP, 28 juillet 2001)
 

Le FMI renouvelle son soutien à la Turquie


Stanley Fischer, le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI) a salué samedi le programme de réformes économiques mis en oeuvre par la Turquie pour sortir de la crise, tout en souhaitant une baisse rapide des taux d'intérêts et en annonçant une révision des prévisions de croissance et d'inflation pour l'année 2001.

"La Turquie a réalisé d'impressionnants progrès en mettant en oeuvre un programme ambitieux", a déclaré M. Fischer au cours d'une conférence de presse organisée à Istanbul au terme de deux jours d'entretiens avec des dirigeants et des hommes d'affaires turcs.

"La stratégie économique de la Turquie est viable mais son succès dépend de sa capacité à restaurer la confiance et à diminuer ses taux d'intérêts", a-t-il ajouté.

M. Fischer a exclu toute modification du régime de changes flottants, soulignant que la banque centrale continuerait d'intervenir pour apaiser les fluctuations sur le marché.

 M. Fischer a également annoncé un réajustement des prévisions concernant les taux de croissance et d'inflation pour l'année 2001. Les nouvelles prévisions situent la croissance des prix de gros "autour de 58%" contre 57,6% annoncés dans le plan de redressement.

Le recul de la croissance initialement évalué à 3,3% s'établirait en fait à 5,5% à la fin de l'année 2001.

Le ministre turc de l'Economie a pour sa part affirmé la volonté du gouvernement de ramener la croissance des prix à la consommation entre 30 et 35% au cours des douze prochains mois contre les 52,5% attendus à la fin de l'année.

"Il s'agit d'une prévision et non pas d'un objectif fixe", a-t-il souligné.

M. Fischer a félicité le gouvernement et le parlement pour avoir tenu leurs engagements, précisant que sa rencontre de vendredi avec les responsables de la coalition tripartite au pouvoir avait confirmé leur soutien "unanime" au plan de réformes.

 "Vous pouvez être sûrs que le FMI continuera de soutenir le programme de la Turquie", a-t-il conclu.

La prochaine réunion du Comité directeur du FMI sur la Turquie doit se tenir le 3 août et se prononcer sur le versement d'une nouvelle tranche de 1,5 milliard de dollars du programme de soutien portant au total sur 19 milliards de dollars. (AFP, 28 juillet 2001)
 

Un commerçant menacé de faillite prend des employés en otages


Le commerçant turc armé qui avait pris en otages sept employés d'une banque venus lui demander le paiement d'une dette, s'est rendu pacifiquement à la police après plus de 7 h de négociations, a rapporté l'agence Anatolie.

L'avocat du preneur d'otages, qui avait demandé un micro "pour expliquer à tout le monde ce système injuste et comment ces taux d'intérêts ont eu raison de nous", a obtenu que l'homme mette fin à ses menaces et quitte la banque où il était retranché, dans la province de Hatay (sud de la Turquie).

Les représentants de la banque avaient auparavant saisi des produits dans le magasin du commerçant pour récupérer une partie de sa dette, a précisé l'agence.

 L'activité économique a été sévèrement atteinte par la crise économique qui frappe la Turquie depuis février, entraînant la plongée de la livre turque face au dollar et une envolée des taux d'intérêts. (AFP, 31 juillet 2001)
 

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

L'anniversaire d'un massacre d'intellectuels


Des manifestations ont eu lieu lundi dans plusieurs villes de Turquie à l'occasion du 8ème anniversaire du massacre de 37 intellectuels, brûlés vifs dans un hôtel de Sivas (centre de la Turquie) par des intégristes islamistes.

Quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé dans le centre d'Ankara, scandant des slogans condamnant ce massacre provoqué par des groupes fondamentalistes islamistes à Sivas, et brandissant des photos des victimes, selon la chaîne d'information NTV.

Les manifestants, rassemblés à l'appel de plusieurs syndicats et partis politiques de gauche, ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes.

Des manifestations ont été également organisées à Istanbul, Eskisehir (200 km à l'ouest d'Ankara) et Sivas. Dans cette ville, des manifestants ont déposé une couronne noire et des fleurs devant l'hôtel Madimak où le 2 juillet 1993, 37 personnes, en majorité des intellectuels de gauche, avaient péri dans les flammes, a indiqué l'agence Anatolie.

Le feu avait été allumé par la foule, encouragée par des intégristes, pour protester contre les propos d'un écrivain satirique, Aziz Nesin, qui avait mis en doute l'originalité du Coran au cours d'un débat dans le cadre du Festival Pir Sultan Abdal, un poète alévi (secte musulmane progressiste), organisé pour l'anniversaire de sa mort, au 16e siècle.

Aziz Nesin, qui était aussi détesté par les islamistes pour avoir publié en Turquie des extraits des "Versets sataniques" de Salman Rushdie, avait échappé aux flammes. Il est mort depuis, en 1995.

La Cour de cassation a confirmé en mai 31 des 33 condamnations à mort prononcées dans cette affaire. Aucun condamné à mort n'a été exécuté en Turquie depuis 1984.

Le massacre de Sivas est l'un des plus graves crimes à caractère fondamentaliste commis en Turquie à l'époque récente. (AFP, 2 juillet 2001)
 

Police Arrest Leader of Sect Over Prayers Without Permit


The leader of an American-based mystic Islamic Sufi sect was arrested on Thursday in Izmir on charges of praying in a group without a permit and wearing banned religious dress in public.

Aydogan Fuat, also known as Sheik Abdul Kerim Fuat, was arrested while holding a prayer meeting for 40 followers. The police videotaped part of the session and questioned the followers before arresting Mr. Fuat. He has been held without bail pending a hearing on Tuesday. A judge is expected to decide whether Mr. Fuat should be turned over for trial in the state security court.

An official from the American consulate in Izmir, in the southwest, was not allowed today to visit Mr. Fuat, a naturalized American citizen, an assistant said.

A spokesman for the American Embassy in Ankara said privacy laws prohibited him from commenting on whether officials had been refused access to Mr. Fuat.

Mr. Fuat, 44, was born in Turkish Cyprus. He is the spiritual leader of a group with several hundred followers, mostly in New York, and he has conducted services here for many years, said Meryem Brawley, his assistant.

Sufism is a mystic tradition in Islam, dating from the eighth century and the Ottoman Empire. The best known Sufi tradition is dervishes' dancing to achieve a higher state of awareness.

Although Sufism is practiced in parts of Turkey, the state exercises strict control over religion and enforces tough laws against organizations and religious leaders considered outside the mainstream. Last week, the highest court closed the main opposition party after having accused it of being a center for Islamic activities opposed to the secular government.

Ms. Brawley said Mr. Fuat had been charged with violating a law against conducting services for a group of people without a permit and for wearing a turban and a flowing religious coat in public. (New York Times, July 3, 2001)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

Visite du ministre belge Louis Michel à Ankara


Dans le cadre d'une tournée de différentes capitales en qualité de Président du Conseil des Ministres de l'Union européenne, le vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Louis Michel s'est rendu à Ankara le 2 et 3 juillet.  Il s'est entretenu avec le Ministre des Affaires étrangères Ismail Cem et le vice-Premier Ministre en charge des Affaires européennes, Mesut Yilmaz.  Il a été reçu en audience par le Président de la République Ahmet Sezer ainsi que par le Premier  Ministre Bülent Ecevit.

Les relations entre l'Union européenne et la Turquie étaient au centre des discussions.  Le Ministre Michel a exprimé l'importance que l'UE attache au respect par la Turquie des critères politiques de Copenhague comme préalable à l'ouverture des négociations d'adhésion.  Faisant référence au parténariat d'adhésion, il a exprimé son appréciation vis à vis de l'adoption du programme national d'adoption de l'acquis communautaire par le Gouvernement turque.  Qualifié de pas dans la bonne direction, il a néanmoins tenu a exprimer le souhait de l'Union européenne de voir traduit rapidement en mesures concrètes l'arsenal législatif de ce programme, notamment en matière de droits de l'homme pour lequel des préoccupations subsistent.  Le rapport régulier que la Commission présentera au mois de novembre offrira l'occasion d'évaluer la mise en oeuvre de ces mesures.  La Présidence belge a formulé l'espoir de pouvoir faire adopter un projet de règlement financier unique pour l'assistance financière à la Turquie  pendant la période de pré-adhésion.

Sur la question de Chypre, le Ministre Michel a exhorté les autorités turques à user de tout leur poids afin de ramener la partie chypriote turque à la table des pourparlers sous l'égide de l'ONU.

Enfin, sur la Politique européenne de défense et de sécurité (PESD), la Présidence belge a exprimé son soutien aux efforts menés par la diplomatie britannique pour convaincre les autorités turques de ne pas s'opposer à la conclusion d'un arrangement entre l'UE et l'OTAN. (Communiqué du cabinet de M. Michel, 3 juillet 2001)

Quelques notes pour M. Michel sur la situation en Turquie


Le ministre belge des affaires étrangères M. Louis Michel ouvre sa tournée des capitales ce 2 juillet 2001 avec une visite éclair à la capitale de la Turquie, un pays candidat à l'Union européenne qui est toujours très loin de se conformer aux critères de Copenhague en ce qui concerne les droits de l'Homme.

Les interlocuteurs politiques turcs de M. Michel, ministres ou parlementaires, font preuve incessamment de leur obédience aux directives anti-démocratiques et répressives des militaires qui règnent dans le pays par le biais du Conseil de la sûreté nationale.

Ce qui est le plus grave est que le gouvernement de ce pays est dominé depuis deux ans par un parti néo-fasciste, MHP, coupable de plus de cinq mille assassinats politiques dans le passé. La présidence de l'Assemblée nationale, un des vice-premiers ministères et plusieurs ministères, y compris celui de la défense nationale, appartiennent actuellement à ce parti des Loups Gris.

Voici quelques informations de ce pays qui se prépare à accueillir M. Michel, une personnalité qui a manifesté à plusieurs reprises son animosité à l'égard des régimes répressifs et des partis néo-fascistes:

o La semaine passée, les chefs des partis gouvernementaux, sous la pression des militaires, ont décidé de reporter à l'automne le débat parlementaire sur les réformes constitutionnelles timides y compris l'abolition de la peine capitale. Ils ne se sont pas encore engagés à la reconnaissance des droits fondamentaux du peuple kurde et des autres minorités ethniques et religieuses du pays.

o Ce sont les mêmes militaires qui empêchent toute solution pacifique aux questions chypriote et égéenne, et c'est l'interlocuteur principal de M. Michel, le ministre turc des affaires étrangères Ismail Cem qui défend ardemment la position belliqueuse des militaires sur le plan international.

o Il y a deux semaines, le troisième parti politique du pays, le parti de la Vertu (FP) a été interdit par la Cour Constitutionnelle. Un autre parti populaire qui n'est pas toléré par les militaires, le HADEP, est menacé de même façon d'une interdiction définitive.

o Le 26 juin, la grève de la faim des prisonniers politiques qui protestent contre le régime carcéral a fait le 58e mort depuis l'assaut contre les prisons en décembre 2000.

o Les articles répressifs de la législation, notamment du Code pénal et de la Loi anti-terreur, restent toujours en vigueur et continuent ainsi de menacer tous les opposants. D'ailleurs, le parlement turc a adopté le 7 juin une nouvelle loi pour "sanctionner les délits sur l'Internet".

o Le 18 juin dernier, la Cour de cassation a ordonné à la Cour de la sûreté de l'Etat de condamner quinze intellectuels distingués à des peines de prison pour avoir édité conjointement une brochure en défense de la liberté d'expression.

o Le 28 juin dernier, Fikret Baskaya, éditorialiste et universitaire condamné à une peine d'un an et quatre mois de prison a été incarcéré malgré la protestation des organisations des droits de l'homme.

o L'ancienne députée kurde Leyla Zana et ses trois collègues sont toujours privés de leur liberté en raison d'avoir prononcé publiquement leur origine kurde.

o Les opérations militaires contre les opposants kurdes s'intensifient ces derniers jours dans le Kurdistan malgré les appels pacifiques du PKK et menacent la paix précaire. (Info-Turk, 2 juillet 2001)

Un viol à l'ambassade turque à Varsovie!


Le ministère polonais des Affaires étrangères a adressé mardi une note diplomatique à l'ambassade de Turquie à Varsovie pour demander des explications sur un viol présumé commis par un employé de cette ambassade sur une citoyenne polonaise, a annoncé le ministère.

La Polonaise, dont l'identité n'a pas été dévoilée, a indiqué samedi soir à la police qu'elle avait été enlevée en plein centre de la capitale polonaise, emmenée sous la menace d'une arme à feu au siège de l'ambassade de Turquie et violée par un des employés.

Selon sa déposition, elle a pu fuir au moment où la voiture portant la plaque d'immatriculation du corps diplomatique la transportait en dehors de l'ambassade. Avant de prendre la fuite, le conducteur de la voiture a blessé une femme qui tentait d'aider la fugitive.

"Le ministère des Affaires étrangères a transmis à l'ambassade turque une note diplomatique suite à l'enquête lancée par la police", a indiqué un porte-parole du ministère polonais M. Marek Bilinski, cité par l'agence PAP.

Selon lui, les questions posées à l'ambassade turque sont "précises et concernent une personne bien précise".

La partie turque s'est dit prête à coopérer avec le ministère polonais des Affaires étrangères et la police pour élucider cette affaire, a-t-il ajouté. (AFP, 24 juillet 2001)
 

La visite "de reconciliation" de Védrine


Le chef de la diplomatie française Hubert Védrine s'est rendu le 26 juillet à Ankara pour "une visite de réconciliation", après six mois de brouille consécutive à l'adoption par la France d'une loi reconnaissant le génocide arménien que la Turquie n'a toujours pas complètement digérée.

M. Védrine, invité par son homologue turc Ismail Cem, a été reçu par le Premier ministre Bulent Ecevit au cours de cette courte visite de travail, première reprise de contacts à ce niveau depuis mi-janvier. L'adoption par le Parlement français mi-janvier 2001 d'une loi reconnaissant comme ce génocide les massacres d'Arméniens perpétrés sous l'Empire ottoman et sa promulgation par le président Jacques Chirac avaient déchaîné les foudres de la Turquie, qui nie un génocide. Ankara avait rappelé pendant quatre mois son ambassadeur à Paris pour consultation, et les firmes françaises avaient souffert pendant plusieurs mois des retombées, avec exclusions d'appels d'offre, annulations de contrat, et tracasseries administratives. La dure crise économique que traverse la Turquie a cependant largement contribué à raccommoder les relations, même sans grande chaleur officielle. M. Ecevit avait ainsi reçu la semaine dernière une forte délégation de patrons français du Medef, à l'heure où la Turquie a plus que jamais besoin d'une aide extérieure. Cela n'empêchera toutefois pas la Turquie de maintenir pour l'instant ses sanctions commerciales dans le domaine des ventes d'armes. "Nous avons décidé de regarder vers l'avenir, sans oublier le passé", a résumé M. Cem lors d'une conférence de presse commune. "Il existe une décision gouvernementale (sur les sanctions) et elle ne changera pas".

Selon François Rivasseau, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, M. Védrine devrait examiner avec M. Cem le processus de rapprochement entre la Turquie et l'Union européenne, la question épineuse de Chypre et le projet de défense européenne --auquel Ankara s'oppose car il l'exclut du processus de décision en tant que non-membre de l'UE-- et l'état des réformes économiques menées par la Turquie pour surmonter la crise. Différentes questions régionales concernant les deux pays, notamment le Caucase du Sud, l'Irak, le Proche-Orient et les Balkans, ont également été abordées. Paris, comme Ankara, plaide pour un allègement des sanctions imposées à l'Irak depuis son invasion du Koweit en 1990.

Le vote des députés français "a eu un impact négatif sur nos relations (...), mais la France est traditionnellement un membre de l'Union européenne qui soutient la Turquie", a poursuivi Ismaïl Cem. Pour sa part, M. Védrine a simplement expliqué que Paris souhaite exprimer sa "solidarité" avec la Turquie qui connaît des difficultés économiques et a souligné que l'UE devait prendre en compte les préoccupations turques, mais a appelé Ankara à "comprendre et faciliter" les projets européens. Signe de la fraîcheur des relations franco-turques, le président Ahmet Necdet Sezer, a décidé d'ignorer la visite de M. Védrine, qu'il n'a pas reçu pour protester contre le vote français sur le génocide arménien, à l'en croire la presse turque. (CILDEKT, 31 juillet 2001)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

"La Turquie partenaire de l'agression contre l'Irak"


Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a estimé mercredi que la Turquie était "un partenaire essentiel dans l'agression" américano-britannique contre l'Irak.

"Le soutien méprisable de la Turquie à l'agression américano-britannique permanente contre l'Irak a fait d'Ankara un partenaire essentiel dans cette agression", écrit M. Aziz dans une lettre au secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, rapporte l'agence irakienne INA.

"En vertu du droit international, l'Irak se réserve le droit de défendre sa souveraineté et sa sécurité et de réclamer de la Turquie des dédommagements pour toutes les pertes humaines et matérielles causées par l'agression", ajoute M. Aziz, également ministre des Affaires étrangères par intérim.

Des incidents quasi-quotidiens opposent l'Irak aux avions américains et britanniques qui surveillent deux zones d'exclusion aérienne, imposées après la guerre du Golfe en 1991, dans le nord et le sud du pays.

Le 25 juin, le Parlement turc avait décidé de prolonger de six mois le mandat de l'opération Northern Watch chargée de surveiller la zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak. Bagdad ne reconnaît pas les deux zones, qui ne font pas l'objet de résolutions de l'ONU.

L'opération Northern Watch, mise en place en janvier 1997, est conduite depuis la base d'Incirlik (sud de la Turquie) par une quarantaine d'appareils américains et britanniques. (AFP, 4 juillet 2001)
 

L'Irak a repris le pompage de brut vers la Turquie


L'Irak a repris le pompage de brut vers le port turc de Ceyhan (sud) après une interruption de cinq semaines, a annoncé mardi à l'AFP le président de la compagnie pétrolière nationale turque BOTAS, Gokhan Yardim.

"L'Irak a commencé à partir de 12h52 (09h52 GMT) à pomper du brut vers Ceyhan", a-t-il dit, soulignant que quatre pétroliers attendaient d'être chargés "dès que les réservoirs de l'installation seront pleins", sans plus de précision.

Le pompage du brut se fait à hauteur de 5.000 m3/heure, selon un communiqué du ministère turc de l'Energie.

Plus tôt dans la journée, une source industrielle au terminal irakien de Mina al-Bakr, sur le Golfe, avait annoncé la reprise "dans les prochaines heures" des exportations irakiennes.

L'annonce de la reprise des exportations pétrolières intervient après l'accord donné par Bagdad à une extension de 150 jours, par l'ONU, du programme "pétrole contre nourriture". (AFP, 10 juillet 2001)

Le premier train de voyageurs irakien depuis vingt ans


Un train irakien transportant, pour la première fois depuis vingt ans, des voyageurs à destination de la Turquie est arrivé samedi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, en provenance de Bagdad, a annoncé l'agence turque Anatolie.

Une délégation officielle irakienne de vingt trois personnes, dont le numéro deux des chemins de fer irakiens Falah Hassan, ainsi que quatorze autres passagers, se trouvaient à bord.

Le train avait quitté Bagdad vendredi et avait emprunté un itinéraire le faisant passer par le nord-est de la Syrie, en l'absence d'une ligne ferroviaire directe dans la région montagneuse située à la frontière entre les deux pays.

Cette liaison ferroviaire "va contribuer à relancer le commerce bilatéral et à améliorer les relations entre la Turquie et l'Irak", a déclaré l'adjoint du gouverneur de Gaziantep, Ali Kucukaydin, lors d'une cérémonie d'accueil à la gare de la ville, selon l'agence Anatolie.

La remise en service de cette ligne ferroviaire, construite sous l'empire ottoman, avait été approuvée lors d'une réunion à Ankara en janvier dernier.

Bagdad et Ankara ont repris leurs liaisons ferroviaires régulières, suspendues depuis vingt ans, avec l'arrivée le 13 juillet en Irak d'un train turc de marchandises chargé de 450 tonnes de produits commandés par l'Irak dans le cadre du programme "pétrole contre nourriture". (AFP, 21 juillet 2001)

Un journal irakien critique la visite de Védrine en Turquie


Un journal irakien a critiqué jeudi la visite du chef de la diplomatie française Hubert Védrine en Turquie, accusant ce dernier de vouloir rallier Ankara au maintien de l'embargo de l'ONU contre l'Irak.

"Les dirigeants français font secrètement ce que les Américains affichent publiquement, en menant campagne contre l'Irak et en attirant les parties qui coopèrent avec eux", écrit le quotidien Al-Iraq.

M. Védrine, dont les discussions à partir de jeudi à Ankara porteront entre autres sur l'Irak selon son programme, "demandera à la Turquie de respecter ce qui sera décidé dans le cadre de la légalité internationale sur l'embargo imposé à l'Irak" depuis 1990, ajoute-t-il.

Le journal se réfère au projet de révision des sanctions, que les Etats-Unis avaient renoncé à soumettre début juillet au vote du Conseil de sécurité de l'ONU en raison de l'opposition de la Russie. Washington entend cependant le relancer ultérieurement.

Le soutien de Paris à ce projet a suscité une campagne irakienne contre la France. L'Irak a notamment indiqué ne plus vouloir donner à ce pays la priorité dans ses contrats d'importation dans le cadre du programme "pétrole contre nourriture", une dérogation à l'embargo.

Le journal avertit la Turquie que "ses intérêts en Irak sont beaucoup plus importants que les promesses jamais tenues" concernant sa future adhésion à l'Union européenne.

"Si la France est soucieuse du développement économique de la Turquie en vue de son adhésion à l'UE, elle se devait de l'encourager à élargir ses échanges commerciaux avec l'Irak au lieu de l'appeler à arrêter ces échanges", conclut Al-Iraq.

La Turquie estime à quelque 35 milliards de dollars les pertes subies par son économie depuis le début de l'embargo contre l'Irak.

Les deux pays ont tenu une série de discussions pour redynamiser leur commerce et viennent de remettre en service une ligne ferroviaire reliant Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, à Bagdad. (AFP, 26 juillet 2001)

Un second poste-frontière entre la Turquie et l'Irak


L'Irak et la Turquie sont convenus de mettre en place une commission technique mixte pour la réalisation d'un second poste-frontière, a rapporté samedi l'agence officielle INA.

"Les deux pays sont convenus de charger une commission technique mixte du suivi des mesures nécessaires pour le lancement des travaux de construction du deuxième poste-frontière", a indiqué INA citant des sources turques.

Selon l'agence, cette initiative "témoigne de la volonté des responsables des deux pays à réaliser rapidement ce projet vital".

Le ministre irakien du pétrole Amer Rachid avait indiqué mercredi à Ankara, où il était en visite, que la réalisation d'un second poste-frontière, destiné à redynamiser le commerce bilatéral, devrait intervenir "d'ici à un an".

Le projet entre dans le cadre d'un récent rapprochement entre la Turquie et son voisin du sud-est, leurs relations commerciales ayant été quasiment réduites à néant par l'embargo de l'ONU imposé à Bagdad en 1990.

Il existe actuellement un poste-frontière entre les deux pays, à Habour, par lequel transitent chaque mois des camions-citernes turcs acheminant 50.000 tonnes de gazole, en violation de l'embargo de l'ONU.

Ce point de passage représente une source de revenus importante pour le sud-est de la Turquie à majorité kurde et une compensation relative des pertes subies par Ankara --estimées à environ 35 milliards USD-- en raison de l'embargo.

Ankara et Bagdad ont tenu une série de discussions pour redynamiser leur commerce et viennent de remettre en service une ligne ferroviaire reliant Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, à Bagdad. (AFP, 28 juillet 2001)

La doctrine militaire d'Erevan prendra en compte la Turquie


La doctrine militaire de l'Arménie prendra en compte son voisin turc, dont la propre théorie qualifie Erevan de "deuxième ennemi potentiel" après Athènes, a affirmé vendredi à l'AFP un responsable du ministère arménien de la Défense.

"La doctrine militaire arménienne prendra en compte les relations avec son voisin turc, dont la doctrine qualifie l'Arménie de deuxième adversaire potentiel après la Grèce", a indiqué le colonel Michael Melkonian, qui dirige la commission chargée d'élaborer ce document fondamental pour la défense du pays.

Le texte devrait bientôt être achevé, a ajouté le colonel, selon qui la Turquie a inclus dans sa doctrine, un passage indiquant que le pouvoir arménien est aux mains de "forces extrêmement nationalistes".

La Turquie a reconnu l'indépendance de l'Arménie, ex-république soviétique, en 1991, mais n'a pas établi de relations diplomatiques avec Erevan. A cause, notamment du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan autour du Nagorny-Karabakh, et de la non reconnaissance par Ankara du génocide des Arméniens sous l'empire ottoman au début du 20e siècle. (AFP, 6 juillet 2001)
 

La Turquie et Israël approfondissent leurs liens


Le ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer a entamé une visite d'un jour à Ankara en déclarant qu'il souhaitait "approfondir et renforcer" la coopération militaire déjà intense entre les deux alliés.

"Je suis venu (...) pour approfondir et renforcer les relations entre les deux pays", a déclaré M. Ben Eliezer devant la presse avant d'être reçu par son homologue turc Sabahattin Cakmakoglu.

"Le but principal de cette visite est de renforcer les relations stratégiques entre nos deux pays et de promouvoir des projets communs entre dirigeants des forces de sécurité", a-t-il ajouté.

La Turquie, pays très majoritairement musulman mais Etat laïque, est le principal allié régional d'Israël depuis 1996, date de la signature d'un accord de coopération militaire qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran.

La visite de M. Ben Eliezer suit des exercices aériens communs entre Israël, la Turquie et les Etats-Unis, dans la région de Konya, le mois dernier.

Des projets communs dans l'industrie de défense doivent également être évoqués lors de cette visite.

"Nous évaluerons nos relations dans l'industrie de défense, qui se sont récemment sensiblement intensifiées en nombre et en ampleur", a souligné M. Cakmakoglu.

"Nous espérons que cette visite donnera un nouvel élan à nos relations bilatérales et militaires et en matière d'industrie de défense", a-t-il ajouté.

Les deux ministres ont indiqué qu'ils évoqueraient également la situation tendue entre Israéliens et Palestiniens.

"Nous demandons à nos amis turcs de se joindre aux efforts pour réduire la violence et les menaces régionales et pour agir en vue de stabiliser la région", a souligné M. Ben Eliezer.

Malgré ses relations étroites avec Israël, la Turquie a vivement critiqué son usage excessif de la force contre les Palestiniens, dont elle appuie la demande d'Etat indépendant et avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques.

M. Ben Eliezer devait également rencontrer le président Ahmet Necdet Sezer, le chef d'état-major Huseyin Kivirkoglu, puis le Premier ministre Bulent Ecevit, avant de repartir dans la soirée. (AFP, 9 juillet 2001)
 

Premier essai du gazoduc Blue Stream en mars 2002


Le gazoduc Blue Stream reliant la Russie à la Turquie sera testé en mars 2002, a indiqué jeudi à Krasnodar (Caucase russe) le président du géant gazier russe Gazprom Alexeï Miller cité par l'agence Interfax.

Selon le projet initial, les livraisons de gaz devaient commencer en 2001.

"Gazprom dépensera pour ce projet cette année 17 milliards de roubles (590 millions de dollars)", a ajouté M. Miller.

Le gazoduc Blue Stream, dont la construction a été lancée en février 2000, doit permettre de livrer à la Turquie un total de 365 milliards de m3 de gaz issus des sites de production russes sur une période de 25 ans.

D'une longueur de 1.213 km, il passera sous la Mer Noire, et doit être le plus profond du monde (jusqu'à 2.150 m de profondeur).

Sa construction devrait coûter environ 2,5 milliards de dollars.

Le Russe Gazprom et Snam, filiale du groupe pétrolier italien ENI, sont associés à part égale dans le projet Blue Stream.

Bouygues Offshore, filiale du groupe français Bouygues, doit participer à la construction de la partie immergée du gazoduc. (AFP, 12 juillet 2001)
 

Limogeage dans la société du gazoduc turco-russe


Le ministère turc de l'Energie a démis de ses fonctions lundi le directeur général de la société d'état du pétrole et de gaz Botas dans le cadre d'une enquête sur des possibles fraudes touchant notamment le projet de gazoduc russo-turc, rapporte l'agence Anatolie.

Outre le patron de Botas, Gokhan Yardim, le ministère a également démis le principal collaborateur et n2 de la société Nadir Biyikoglu, dit Anatolie.

M. Gokhan, entré à Botas en 1983 comme ingénieur, avait été interdit de sortie du territoire il y a plusieurs mois lors du lancement d'une vaste enquête sur les irrégularités qui entâchent le gazoduc devant relier la Russie à la Turquie par le fond de la mer Noire, appelé "Blue Stream".

Ce projet, que beaucoup considèrent comme non viable commercialement et risqué sur le plan technique, est dans le collimateur de la justice qui veut faire la lumière sur des soupçons de corruption massive dans divers appels d'offre pour des centrales énergétiques, qui ont mené à la démission du ministre de l'Energie Cumhur Ersumer, en avril.

Le gazoduc long de 1.213 kilomètres traversera la mer Noire depuis le port gazier russe de Izobilnoy jusqu'au port turc de Samsun, avant d'être prolongé jusqu'à Ankara.

Il devrait devenir opérationnel l'an prochain et transporter huit milliards de  mètres cube de gaz par an. (AFP, 23 juillet 2001)
 

Les Chypriotes marquent l'anniversaire de l'invasion turque


Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs ont marqué chacun à sa manière le 27ème anniversaire de l'invasion turque du nord de leur pays qui a entraîné sa division en deux secteurs.

Dans la partie grecque de Nicosie où les drapeaux ont été mis en berne, les sirènes ont retenti à 05H30 locales (02H30 GMT), l'heure à laquelle les troupes turques avaient débarqués en 1974 à Kyrénia avant de prendre le contrôle du tiers nord de l'île.

Une messe a été célébrée à la mémoire de milliers de Chypriotes-grecs morts et de centaines d'autres portés disparus depuis l'invasion et les cloches des églises ont retenti à midi pour marquer l'"anniversaire noir".

Des manifestations d'étudiants et de réfugiés, chassés de leurs domiciles au moment de l'invasion, sont prévues samedi et dimanche ainsi que des messes spéciales à la mémoire des victimes de l'invasion.

La partie grecque de l'île (sud), appelée République de Chypre, est reconnue par la communauté internationale contrairement à la République turque de Chypre du nord, RTCN autoproclamée et reconnue par la seule Turquie.

Dans la partie nord de Nicosie, des cérémonies officielles se sont déroulées avec une parade militaire, et trois F-16 turcs ont survolé la ville divisée avant de regagner leur base en Turquie, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des bâtiments de guerre turcs mouillaient depuis plusieurs jours dans le port de Kyrénia (Girne, en turc) pour assister aux festivités.

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit, qui ordonna l'intervention en 1974, a affirmé que la Turquie continuerait "à soutenir avec tous ses moyens les intérêts et droits légitimes du peuple chypriote-turc", dans un communiqué diffusé à Ankara.

Il a souligné que l'"opération de paix" des forces turques avait mis fin à un "grand drame humain" sur l'île, en référence à des massacres perpétrés par des militants nationalistes chypriotes-grecs contre la minorité turque.

"La Turquie est déterminée à promouvoir davantage la coopération avec la RTCN ", a-t-il ajouté.

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a indiqué dans un communiqué qu'une "solution sur l'île ne peut être assurée qu'avec la reconnaissance de la souveraineté du peuple chypriote-turc".

Le président de la RTCN, le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, a estimé que l'intervention armée avait "apporté la paix sur l'île", accusant la République de Chypre de s'armer pour s'emparer de la totalité de l'île.

Les troupes turques sont intervenues dans le nord de l'île, où elles maintiennent quelque 35.000 soldats, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui visait à rattacher l'île à la Grèce.

Des discussions indirectes lancées en décembre 1999 sous l'égide de l'ONU entre M. Denktash et le président chypriote Glafcos Cléridès pour réunifier l'île s'étaient soldées par un échec un an plus tard, M. Denktash ayant refusé de participer à un 6ème round de pourparlers, réclamant comme préalable la reconnaissance de la RTCN. (AFP, 20 juillet 2001)
 

La Turquie préoccupée par les affrontements en Macédoine


La Turquie a exprimé mercredi sa préoccupation au sujet de la récente reprise des affrontements entre troupes gouvernementales macédoniennes et rebelles albanais dans ce fragile pays des Balkans.

"La Turquie est gravement préoccupée par les affrontements qui ont repris en Macédoine après que le processus de dialogue politique process se soit retrouvé dans l'impasse", a indiqué le Ministère turc des Affaires Etrangères dans un communiqué écrit.

Le texte rappelle qu'une solution politique satisfaisant l'ensemble de la population macédonienne public ne peut être trouvé que par un dialogue entre toutes les parties, et que la violence ne peut que desservir l'ensemble des citoyens Macédoine.

Début juillet, l'envoyé spécial de l'Union Européenne Francois Léotard, ancien ministre français de la défense, et l'envoyé spécial américain James Pardew avaient réussi à trouver un accord pour discuter de la réforme de la constitution conjointement par les Albanais and les Slaves.

Mais de violents affrontements ont éclaté mardi dans la ville de Tetovo (nord), les plus importants depuis le cessez-le-feu du 5 juillet, soutenu par l'OTAN.

Le Secrétaire Général de l'OTAN George Robertson a announcé depuis Bruxelles qu'il prévoyait de se rendre à Skopje jeudi avec le représentant de la diplomatie européenne Javier Solana pour pousser les parties à revenir au cessez-le-feu. (AFP, 25 juillet 2001)

L'Iran achète six Airbus 310-200 à la Turquie


L'Organisation nationale de l'aviation (ONA) iranienne a acheté six Airbus 310-200 à la Turquie, rapporte dimanche le quotidien Hamchahri dans sa rubrique économique.

Le contrat d'achat des Airbus, dont le montant n'a pas été indiqué, a été approuvé par le Haut Conseil de l'économie (HCE) et devrait être honoré sur un crédit échelonné sur plusieurs années, jusqu'en 2009, selon le quotidien.

Deux des six Airbus, datant de 1985 et 1986, ont été livrés à l'Iran et sont actuellement en service, les quatre autres devant rejoindre la flotte iranienne d'ici fin septembre, ajoute le quotidien sans préciser la date de signature de l'accord.

La flotte de la compagnie aérienne nationale Iran Air, forte d'une trentaine d'avions pour la plupart de fabrication américaine (Boeing) achetés avant la révolution islamique de 1979, doit être renouvelée et renforcée pour répondre aux besoins croissants du pays.

Sous le coup des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis, notamment en matière de haute technologie, et "devant l'impossiblité financière d'acheter des avions neufs", selon le HCE, l'Iran est contraint de rénover son parc en reprenant des appareils ayant déjà servi.

En décembre 2000, l'Iran a annoncé qu'il devrait consacrer 7 milliards de dollars à l'achat de nouveaux avions et au renouvellement de sa flotte. (AFP, 29 juillet 2001)
 

Bagdad dénonce une nouvelle incursion turque en Irak


Bagdad a dénoncé dimanche une nouvelle incursion turque dans le nord de l'Irak et appelé la Ligue arabe à intervenir auprès d'Ankara pour y mettre fin, rapporte l'agence irakienne INA.

Dans un message au secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa, le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz affirme que "les forces turques ont perpétré le 12 juillet une nouvelle agression armée contre le nord de l'Irak, sous prétexte de pourchasser les éléments du PKK.

M. Aziz ajoute que "des forces spéciales turques ont été parachutées par des hélicoptères dans la localité de Jar Jala, proche du nord de l'Irak".

Il demande à la Ligue arabe "d'intervenir pour que le gouvernement turc cesse ces agissements provocateurs qui constituent une violation de l'intégrité territoriale de l'Irak, de la Charte de l'ONU et du droit international".

L'armée turque lance fréquemment des opérations contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, qui utilisent cette région comme base-arrière depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991. La dernière incursion de l'armée turque remonte à janvier. (AFP, 29 juillet 2001)

Le gazoduc irako-turc sera relié à l'Europe de l'Est


Le ministre irakien du Pétrole Amer Rachid a affirmé dimanche que le gazoduc envisagé entre l'Irak et la Turquie serait relié au réseau de l'Europe de l'Est et de Russie.

"Nous avons décidé avec la Turquie de relier, dans une deuxième étape, le gazoduc au réseau provenant d'Europe de l'Est et de Russie", a déclaré M. Rachid à la télévision satellitaire irakienne.

"Ce projet est important parce que la Turquie souffre d'une véritable crise d'énergie et il est de son droit de diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz", a ajouté le ministre qui venait de visiter Ankara pour une réunion de la Commission mixte de coopération.

Bagdad et Ankara avaient signé en 1997 un accord prévoyant la construction d'un gazoduc de 1.380 km de long et d'un coût estimé à 2,5 milliards de dollars, pour acheminer du gaz naturel irakien vers la Turquie.

En novembre, les autorités irakiennes avaient indiqué qu'elles négociaient avec des firmes turques, françaises et italiennes pour la réalisation du projet.

En juillet 2000, l'hebdomadaire Middle East Economic Survey (MEES), publié à Nicosie, avait affirmé que l'accord prévoyait la livraison à la Turquie d'environ 10 milliards de m3 de gaz naturel irakien par an, à partir de cinq champs situés au nord de l'Irak.

Les réserves de ces champs sont estimées à 270 mds m3. (AFP, 29 juillet 2001)
 

Ankara et Téhéran reportent les livraisons de gaz iranien


Ankara et Téhéran ont convenu lundi de repousser le début de la livraison de gaz iranien à la Turquie pour laisser le temps à la partie iranienne d'achever les préparatifs techniques, a annoncé le ministère turc de l'Energie.

Le gaz, acheminé par un gazoduc reliant Tabriz (nord-ouest de l'Iran) à Ankara, devait commencer à être livré lundi. Mais la Turquie a indiqué qu'une station de comptage du côté iranien n'était pas prête, une allégation démentie par Téhéran.

Le ministre turc de l'Energie Zeki Cakan a indiqué dans un communiqué en fin de journée lundi que le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, lui avait assuré lors d'une conversation téléphonique que l'Iran achèverait les préparatifs nécessaires aussi rapidement que possible.

M. Cakan n'a pas donné de date pour le début des livraisons, prévues au terme d'un contrat de 20 milliards de dollars signé en 1996 pour la livraison de gaz sur 22 ans, une période par la suite allongée à 25 ans. (AFP, 30 juillet 2001)
 

IMMIGRATION / MIGRATION

Des manifestants s'introduisent au Parlement européen


Une vingtaine de manifestants turcs se sont brièvement introduits de force mercredi après-midi dans le bâtiment du Parlement européen à Strasbourg pour dénoncer la répression menée par Ankara dans les prisons turques, a constaté l'AFP.

Les manifestants, qui ont dit appartenir au mouvement d'opposition Oztudak, qui compte selon eux environ 1.100 manifestants en Europe, ont forcé le barrage des vigiles de sécurité et ont cassé une porte.

Le député français Daniel Cohn-Bendit (Verts), qui s'est rendu à deux reprises en Turquie depuis avril, notamment pour tenter une médiation entre les autorités et les grévistes de la faim, est venu à la rencontre des militants, en compagnie du trotskiste Alain Krivine, et a ramené le calme en organisant pour eux une conférence de presse improvisée.

"Nous dénonçons la complicité de l'Union européenne face aux événements tragiques dans les prisons turques", a déclaré devant les journalistes l'un des manifestants, qui n'a pas souhaité donner son nom. "L'UE ferme les yeux sur ce qui se passe", a-t-il encore dénoncé.

 La grève de la faim des détenus turcs et de leurs proches qui protestent contre une réforme des prisons a fait une 26e victime le 26 juin. (AFP, 4 juillet 2001)
 

Une soixantaine de clandestins interpellés en Turquie


Les forces de sécurité turques ont interpellé 56 immigrants clandestins dans la province d'Izmir (ouest), sur la côte égéenne, a indiqué vendredi l'agence Anatolie.

Le groupe, composé de Palestiniens, de Syriens et d'Egyptiens, était caché à l'arrière d'un camion, laissé sur le bord de la route près de la station balnéaire de Cesme, selon l'agence.

Les imigrants ont indiqué à la police qu'ils avaient payé chacun 1.000 dollars à des passeurs non identifiés, censés leur trouver du travail à Istanbul, la métropole turque, ou quelque part à l'étranger.

La police recherche le chauffeur du camion, qui a abandonné les immigrants en leur disant que le véhicule était en panne.

La Turquie est un important lieu de transit pour les candidats à l'immigration venus d'Afrique ou d'Asie qui tentent de gagner l'Europe de l'ouest. (AFP, 6 juillet 2001)
 

Cent cinq clandestins en partance pour l'Italie interpellés


Les gendarmes turcs ont interpellé jeudi 105 immigrants clandestins qui voulaient se rendre par bateau en Italie, lors d'une opération  dans la province de Balikesir (nord-ouest), a rapporté l'agence Anatolie.

Les clandestins --61 Turcs, 30 Irakiens, cinq Iraniens, cinq Afghans, deux Palestiniens et deux ressortissants du Bangladesh-- ont été découverts à bord de deux autocars lors d'un contrôle policier près de la petite ville de Gonen.

Il ont déclaré aux gendarmes avoir payé la somme de 1.500 à 3.000 dollars à leurs passeurs qui les ont regroupés au départ à Istanbul, située à quelque 200 km de Gonen, selon l'agence.

Les ressortissant étrangers seront expulsés, a ajouté Anatolie.

Plusieurs milliers de clandestins sont arrêtés chaque année en Turquie, plaque tournante de l'immigration en provenance de l'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique, à destination des pays d'Europe occidentale, l'Italie et la Grèce notamment. (AFP, 12 juillet 2001)

La Grèce tente de renvoyer un bateau-passeur turc en Turquie

La Grèce tentait vendredi de renvoyer en Turquie un bateau-passeur turc transportant 65 immigrés clandestins, remorqué jeudi soir sur l'île grecque de Carpathos (sud-est de l'Egée) après une panne de machine, a indiqué le ministère de la marine marchande.

Des négociations étaient menées vendredi "par voie diplomatique" dans ce but, a indiqué un communiqué du ministère, soulignant que le navire, l'Angel, mené par quatre marins turcs, venait des côtes turques. Si ces discussions échouent, les clandestins seront transférés à Rhodes, au nord de Carpathos, ajoute le texte.

Selon les déclarations des clandestins, parmi lesquels des Turcs, Marocains, Pakistanais et Kurdes, l'Angel était parti il y a trois jours du port turc de Bodrum pour les conduire en Italie, pour un tarif de 3.000 dollars par personne, a précisé le ministère.

 Les autorités grecques avaient donné jeudi leur accord au remorquage de ce bateau jusqu'à l'île de Carpathos, quoiqu'il dériva alors dans les eaux internationales, au vu du danger pesant sur les passagers alors que le vent se levait sur la zone, selon le ministère.

 Les immigrés se trouvaient encore à bord du bateau, mis à l'abri et gardé dans un golfe de Carpathos vendredi midi, tandis que deux femmes et deux enfants ont été hospitalisés à terre pour des premiers soins.

Après avoir averti les autorités grecques qu'il se trouvait en difficulté du fait d'une panne de machine, le capitaine de l'Angel avait d'abord refusé d'être remorqué, puis accepté face à la détérioration de la météo. (AFP, 13 juillet 2001)
 

200 clandestins découverts dans un champ de tabac


La police turque a découvert samedi quelque 200 immigrés clandestins abandonnés dans un champ de tabac dans la province de Denizli (ouest de la Turquie), a rapporté l'agence Anatolie.

Des policiers et des forces paramilitaires cherchaient toujours environ 400 autres clandestins, ainsi que les passeurs qui les avaient transportés à bord de trois camions avant de les abandonner à l'extérieur de la ville d'Acipayam.

Les clandestins, originaires d'Afghanistan, d'Erythrée, d'Ethiopie, d'Irak, d'Iran, de Somalie et du Soudan, seraient entrés en Turquie via l'Irak, selon des sources non identifiées citées par Anatolie.

Ils avaient payé 2.500 dollars chacun contre la promesse des passeurs de les emmener en Italie ou en Allemagne, selon les mêmes sources.

Les clandestins ont été transférés dans un centre d'accueil où ils ont passé des examens médicaux, selon l'agence.

La Turquie est un point de passage important de l'immigration asiatique ou africaine à destination de l'Europe occidentale. (AFP, 21 juillet 2001)
 

L'obscur périple des immigrants africains à la frontière


L'obscur périple d'immigrants africains, expulsés à plusieurs reprises vers la Grèce puis refoulés en Turquie, inquiète le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), alors qu'un rescapé nigérian évoque des disparus, voire des morts.

Quelque 264 Africains de plus d'une dizaine de nationalités ont été forcés de quitter le pays dans des conditions inhumaines, avant d'être refoulés par les Grecs puis renvoyés par les Turcs, d'après le récit fait à l'AFP par un Nigérian qui affirme avoir été expulsé deux fois vers la Grèce ces quinze derniers jours.

Les 11, 12 et 13 juillet derniers, trois groupes de 92, 82 puis 90 personnes ont été emmenés vers la frontière turco-grecque d'Ipsala dans des bus de la police, après avoir été raflés à Istanbul puis détenus à la Direction de la sûreté de cette ville, a raconté sous couvert de l'anonymat ce Nigérian de 25 ans.

"Nous avons été remis aux gendarmes puis aux militaires. Ils ont attendu la nuit pour nous emmener dans une zone très sombre le long de la rivière et nous ont poussés à l'eau en nous indiquant la Grèce", a-t-il dit.

Selon lui, environ 200 d'entre eux seraient aujourd'hui revenus à Istanbul, mais d'autres demeurent dans la zone de rivière et de marais séparant les deux pays, ou sont dissimulés en territoire grec ou dans les villages turcs environnants, ou encore ont connu un sort plus dramatique.

"Nous avons entendu dire qu'il y a deux ou trois morts, probablement noyés, selon les affirmations de villageois turcs à d'autres rescapés", a-t-il dit.

Une crainte exprimée également par l'Association turque des droits de l'Homme (IHD), qui a enregistré les témoignages de plusieurs fugitifs affirmant avoir vu "couler" trois de leurs camarades, a expliqué à l'AFP Saban Dayanan, vice-président de l'Association à Istanbul.

L'IHD a récolté quelque 150 récits concordants sur les circonstances mouvementées de ces expulsions, dont ceux de trois femmes affirmant avoir été violées après être revenues une première fois en Turquie, selon M. Dayanan.

Selon le rescapé nigérian, la traversée de la Meric, rivière frontalière, et des multiples marais environnants a été "éprouvante et dangereuse". "Les plus grands aidaient les plus petits pour qu'ils ne sombrent pas, à bout de force."

Au matin, ils ont rejoint un village grec et ont été mis en garde à vue par la police locale qui les a nourris. Elle a attendu le 16 juillet pour les ramener en bateau sur la rive turque, où ils ont rapidement été repris par les militaires et emmenés à la gendarmerie.

Après un aller-retour au bureau des étrangers de la Direction de la sûreté d'Edirne, ils ont à nouveau été brutalement expulsés, de nuit et par la rivière toujours, suivant peu après le même chemin de retour.

Echappant cette fois aux patrouilles, nombre d'entre eux ont rejoint Istanbul, le plus souvent à pied ou aidés par les paysans turcs, mais beaucoup manquent à l'appel.

Comme le jeune Nigérian qui s'est confié à l'AFP, ils s'inquiètent de la destruction par les Turcs des pages de leur passeport contenant leur visa. "Pour pouvoir mieux nous expulser vers la Grèce", suppose-t-il, après que la police d'Istanbul leur eut fait remplir un formulaire stipulant qu'ils venaient de Grèce.

Cette absence de papiers bloque les procédures juridiques des plaignants, constate l'IHD.

Un porte-parole du bureau du HCR à Ankara, Metin Corabatir, a annoncé à l'AFP avoir demandé aux autorités turques l'accès à ces Africains, parmi lesquels pourraient se trouver une vingtaine de demandeurs d'asile, et le droit d'inspecter le côté turc de la rivière. (AFP, 30 juillet 2001)

IHD's stand on the situation of African immigrants


Y. Bülent Peker, Speaker for the IHD (Human Rights Association) Committee on Migration, Displacement and Refugees, made the followin g statement on the situation of African immigrants trapped in the border zone:

On 14 July, between 205 and 290 African immigrants and refugees, detained at various points in Istanbul on 7 July, regardless of their status in Turkey, were dumped into the border line between Turkey and Greece. Turkish gendarmery have been forcing them into the Greek side, while the Greek border police have been forcing them back into the Turkish side. It is alleged that three of them died, three of them were raped, and the others are starving. They may be facing imminent death and other dangers to their safety.

According  to 106 complaints filed at the IHD since 19 July 2001, more than 200 African immigrants and refugees were arrested by Istanbul Police on 7 July. These people were kept under detention until 14 July, and then forced into the border zone between Turkey and Greece. In connection with this incident, our main concerns are the following:

1. The only criterion in this collective detention practice was the colour of the persons. They were not questioned under detention on the grounds for leaving their countries and staying in Turkey; neither were they questioned on their legal status in Turkey. There were no charges made to them, including the usual charge that they were "illegal immigrants".

2. It is reported that the detention conditions were inhuman, not providing the detainees food, clean water and sanitation. The sick persons were not provided with medical assistance while these persons, especially women, became sick due to general detention conditions, particularly the lack of clean drinking water. They were kept in crowded narrow cells for at least 7 days collectively.

3. The detainess were forced to sign statements in Turkish, saying that they entered Turkey from Greece and they wanted to go back to Greece on their own will. It is reported that 7 of these persons are still under detention as they did not sign those statements. It is also reported that the police tore down the pages of passports which contained the Turkish visa.

4. It is reported that more than 205 African immigrants and refugees were taken to Ipsala district at the Turkish-Greek border, and left there without food and water. They were forced to run into the Greek side, and warned by the Turkish gendarmery that they would be shot if they turned back. They were not admitted to the Greek side, and kep under Greek detention for one day, and forced to go back to the Turkish side, where they were forced to go back to the Turkish side again and again. It is learned that most of them are still staying there in the bush.

5. It is alleged that a man and a woman were raped by the gendarmery, that three persons were drowned in the water during their flight between two sides. These allegations should be clarified immediately.

6. Ms. Eren Keskin, the Chairwoman of Istanbul Branch of IHD, went to the Alien Police to visit the detainees on 18 July. Although she is entitled to visit detainees as a lawyer, her request for visit and information was rejected by the police.

According to the assessment by our Committee on the basis of individual application by African immigrants living in Istanbul, including those who were detained during the mentioned collective detention, some of these persons might be refugees in terms of the grounds for leaving their countries. It is observed that some of these persons have been displaced due to fear of persecution connected with political, ethnic, religious and tribal discrimination as well as wide-spread violence and internal warfare or attacks by armed groups. They were deprived of protection by the state whose nationals they were. On the other hand, such persons have not started asylum procedures due to lack of information, and our Association has informed them on procedures with the UNHCR.

On the other hand, we are concerned with the manner in which these persons were detained as well as detention conditions and the conditions under which they are kept now. This constitutes ill-treatment irrespective of their legal status in Turkey. The information we have gathered on detention conditions suggest that the conditions of detention at Istanbul Aliens Police have not changed since the European Committee for the Prevention of Torture made a statement on them after their 1997 visit.

Collective detention of persons only on the grounds of their colour needs particular emphasis. Such a practice raises the concern that security forces discriminate people on racial grounds. We observe that the discourse of Turkish authorities and the media on aliens living in Turkey, especially on African immigrants, strenthens xenophobic and racist attitudes in Turkey, and that this is reflected in teh attitudes of the security forces. We consider that no one can be seen as unwanted guests on the grounds of their colour. The people of Turkey have never wanted the security forces to homogenise the country. Turkey is not an homogenous country and will never be.

The right of the persons who are displaced and forced to leave their countries due to fear should at least be welcomed in another country; this is a long-rooted tration of humanity.

The IHD declares that the ultimate test of a governmentıs commitment to human rights is the practices and attitudes of its agents towards immigrants and refugees as well as the level of the protection of aliensı human rights.

Moreover, whereas the Turkish government signed the 1951 Convention on the Status of Refugees with a geographical limitation, this limitation is only connected to the exclusion of non-European refugees from the right to seek asylum within Turkey; it does not entitle Turkey to exclude those persons from the Convention guarantees, including the obligation to test whether these persons need international protection or not.

The principles of international refugee law have to be applied to every person who may need international protection. Particularly, the geographical limitation does not exempt Turkey from its obligations to allow people to stay in Turkey until they are granted the refugee status and/or resettled in another country, neither does it entitle the Turkish government to exempt its obligations under international and European conventions to protect human rights of aliens from non-European countries.

The IHD declares that if the situation of African immigrants cannot be remedied by the judiciary in Turkey, it will have to bring the issue to the European Court of Human Rights and other international mechanisms.

In particular, the fact that these persons were dumped into the border zone, in a way to deport them without an opportunity to judical scrutiny, risking their safety and survival, cannot be accepted in humanitarian terms. While the governments may deport persons, they can only implement such practices for good and justified reasons and in respect of the due process of law and human rights. Deportation of persons should not amount to ill-treatment and inhuman treatment, and not risk personıs life and safety.

Unfortunately, tens of thousands of people are deported from Turkey on the pretext that they are "illegal immigrants", without questioning whether they need international protection or they are simply economic immigrants. Such practices seem to be completely under the discretion of security forces and immune both from political control and, certainly, from judiciary review. Immigration and asylum have become an area left completely to security forces in Turkey.

Furthermore, the right of human rights activists to monitor alleged violations is now a principle of international human rights law. We protest the prevention of Ms. Eren Keskin from visiting the detainees. We should point out that she is entitled to visit detainees as a lawyer. In preventing her, the police deprived the detainees of their right to be provided with legal assistance too.

We call upon the government and the general public for humanitarian assistance to the immigrants and refugees awaiting the determination of their fate and facing imminent death due to dehydration and hunger, and  for immediate clarification of their situation. We request the authorities not to prevent the commission that the IHD is planning to send for monitoring the situation in Ipsala border zone.

Finally, this last incident is one of the tragic examples of the Turkish authoritiesı policies on the issue of "illegal immigration" and non-European refugees. We reiterate our firm stance against the illegal and dangereous trafficking of human persons, while emphasising that such operations are not independent of European and Turkish practices restricting and circumventing the right to seek asylum. The IHD will publicise its report on this issue as soon as possible.

Our concern here is the unlawful and inhumane nature of practices regarding "illegal immigrants" and refugees. The IHD calls upon the authorities to improve such practices and regulate them in strict compliance with international human rights standards.

The IHD declares that, at this point, the African immigrants trapped in the border zone are not under the protection of any state, and the IHD considers them having the same status with refugees under human rights law, in terms of requiring international protection, as long as they are kept there and as long as it is not clarified whether the protection of their countries of origin are available for them individually or not. (IHD, 23 July 2001)

Le HCR s'inquiète pour le groupe d'Africains


Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a contacté les autorités turques et grecques au sujet d'informations signalant qu'un large groupe d'immigrés africains aurait été abandonné récemment à la frontière entre les deux pays, a indiqué vendredi son porte-parole Ron Redmond à Genève.

 "La situation de ce groupe et le lieu où il se trouve actuellement sont confus", a admis M. Redmond dans un briefing de presse.

Ces Africains --au nombre d'une à plusieurs centaines-- auraient été repoussés par la force de part et d'autre de la rivière frontalière, le Mériç. Certains se seraient noyés, d'autres auraient été victimes de viols, selon des informations citées par M. Redmond.

 Certains de ces clandestins seraient encore aujourd'hui isolés sur des îles, d'autres auraient réussi à fuir à l'intérieur de la Turquie, quelques autres seraient en Grèce, selon des informations contradictoires de plusieurs sources.

Le HCR, qui estime que nombre de réfugiés ou de personnes pouvant prétendre à l'asile pourraient se trouver dans ce groupe, a envoyé une équipe sur le côté grec de la rivière, face à la ville frontalière turque d'Ipsala.

Cette équipe n'avait repéré personne ce vendredi, ce qui ne signifie pas qu'ils ne s'y trouvaient pas les jours précédents.

Plus de 250 Africains de diverses nationalités avaient été repérés début juillet à Istanbul par les autorités turques. Une vingtaine d'entre eux avaient déposé des demandes d'asile au HCR en Turquie.

Le HCR a contacté les autorités d'Ankara, qui ont affirmé que le groupe ne se trouve plus sur la rivière frontalière, tout en expliquant que son sort n'est pas connu. L'agence de l'ONU a demandé à avoir accès à ce groupe où qu'il se trouve. (AFP, 27 juillet 2001)
 

BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY

Scandale dans les milieux de tourisme turcs


Plusieurs centaines de vacanciers belges et de familles turques qui s'apprêtaient à partir fin juillet pour la Turquie ont eu la pénible surprise de découvrir à l'aéroport de Bruxelles que leurs billets, dûment payés, étaient sans valeur.

Quelque 2.000 personnes seraient concernées par cette affaire provoquée par la faillite frauduleuse d'un tour opérateur, "European Flight Center", ainsi que 8.000 Belges actuellement en vacances en Turquie et qui souhaiteraient rentrer dans leur pays.

Les vacanciers belges et les familles turques rentrant au pays avaient commandé leurs billets, parfois depuis plusieurs mois, auprès d'une quarantaine d'agences de voyage qui s'étaient adressées à "European Flight Center" pour obtenir les titres de transport. European Flight Center est le nouveau nom de la société qui distribue en Belgique les vols d'Air Alfa.
Mais "European Flight Center" étant en faillite, les billets que l'entreprise avait émis n'avaient plus de valeur.

Ces deux entreprises, European Flight Center et Air Alfa, appartiennent à un groupe financier islamique qui fonctionnent toujours en Europe pour récolter et exploiter les économies des travailleurs immigrés.

L'Ambassade de Turquie se blanchit dans cette affaire scandaleuse tout en rejetant la responsabilité sur les entreprises de voyage "fondées selon la loi belge". Or, les missions diplomatiques turques sont parfaitement au courant des activités douteuses de ce groupe financier et n'ont jamais pris l'initiative en vue de prevenir les autorités belges.

Quant aux dirigeants des agences de voyage turques impliquuées dans cette affaire, ils sont majoritairement très proches de l'Ambassade de Turquie et fonctionnent toujours en collaboration étroite avec le bureau de tourisme de cette ambassade.

De plus, parmi eux se trouve également un ancien conseiller des affaires sociales de la même ambassade. Ce dernier, après le coup d'état militaire de 1980, tout en collaborant avec les milieux ultra-nationalistes et intégristes, avait regroupé la grande majorité des associations turques en Belgique autour de la Fondation islamique turque sous l'égide de l'Ambassadeur de Turquie.
 

Derrière Air Alfa, un groupe inquiétant


European Flight Center dépend d'un holding proche des intégristes aux activités plutôt louches.

European Flight Center est le nouveau nom de la société qui distribue en Belgique les vols d'Air Alfa. Derrière cette compagnie aérienne se cache un groupe tout ce qu'il y a de plus inquiétant: le holding turc Kombassan.

Sous des dehors des plus respectables, le groupe Kombassan est en réalité un organisme financier proche des milieux islamistes turcs parmi les plus durs qui soient. Son siège social se situe à Konya, ville sainte des derviches tourneurs. Créé en 1989 par un ancien instituteur, Hasim Bayram, Kombassan, est devenu l'un des groupes financiers parmi les plus puissants et les plus mystérieux qui soit en Turquie.

Ses capitaux proviennent essentiellement des travailleurs immigrés turcs établis en Allemagne, aux Pays-Bas, au Luxembourg et même en Belgique. A ceux-ci, Hasim Bayram propose de cotiser dans un fonds de pension. Selon l'un de nos informateurs: «Il n'est pas difficile de savoir l'importance des capitaux qui entrent dans les poches et les caisses du groupe. D'après certaines estimations, entre 40.000 et 50.000 Turcs cotisent. Le niveau moyen des primes? 1.000 FB par mois par personne. Faites le compte...»

Chaque mois, ces travailleurs versent donc en liquide auprès des récolteurs un certain montant. La raison de ces payements en cash est très simple. Comme on nous l'a expliqué: «Kombassan prétend que les travailleurs turcs n'ont pas de compte en banque et qu'il est dès lors impossible de percevoir les cotisations par virement bancaire. C'est faux, la vraie raison, c'est qu'en liquide, il n'y a pas de trace. La majorité des transferts de fonds entre les pays européens et la Turquie s'effectue par des passeurs qui transportent l'argent dans de simples valises.»

Pas d'intérêts

Comme ce holding turc respecte au pied de la lettre les lois coraniques, il est inutile de chercher des revenus basés sur des taux d'intérêts. En d'autres mots, les revenus que les cotisants pourraient percevoir ne proviendraient que des plus-values réalisées par ce groupe.

C'est ici que tout se corse. Kombassan Holding n'a jamais publié ni chiffres comptables cohérents et fiables, ni bilans consolidés. Tout ce que l'on peut obtenir ce sont des listes de sociétés qui appartiendraient en tout ou partie au holding et leurs implantations géographiques. Mais impossible de savoir le taux de participation du groupe dans celles-ci.

Tout comme il est impossible de connaître avec précision l'importance des investissements du holding dans ces différentes activités. Seule donnée fiable: au 30 juillet, 61 entreprises faisaient partie du groupe.

Les secteurs d'activités sont variés et vont du textile au pétrole en passant par la distribution et le tourisme. En Turquie, ce groupe, ainsi que d'autres holdings dont les sièges sociaux sont situés à Konya, sent le souffre. A un tel point que l'équivalant de la commission de la bourse locale a émis des avis d'alerte et a rappelé que ce groupe ne disposait, ni en Turquie, ni ailleurs, d'autorisation de faire appel à l'épargne publique.

La mémoire courte

Parmi les entreprises phares du groupe, la compagnie aérienne Air Alfa. Sa mission n'a rien à voir avec des notions de rendements financiers où d'opportunités économiques. Comme nous l'a signalé un dirigeant d'entreprise turc établi en Belgique: «Air Alfa est la vitrine du groupe auprès des travailleurs cotisants. En voyant les avions, ils ont l'impression que leur argent est bien placé. Or Air Alfa perd chaque année de l'argent.»

L'ancien directeur d'Air Alfa en Belgique, Ilbay Ercan n'est autre que le neveu d'Ali Baloglu. Ce dernier, numéro trois du groupe, fait partie du comité de direction. De 1974 à 1987, il travaillait dans la construction en Belgique. En 1989, il est l'un des fondateur du groupe. Jusque la fin de l'année passée, il était d'ailleurs toujours domicilié dans le Limbourg. Sa mission: la responsabilité de la représentation en Europe du groupe. Traduction: c'est le chef des récolteurs d'argent.

Lorsque le directeur commercial d'Air Alfa, sans rire, prétend que ni Kombassan, ni Air Alfa, n'ont plus rien à voir avec Ilbay Ercan, on peut se poser des questions. Surtout lorsqu'on connaît l'importance des liens familiaux qui unissent les Turcs entre eux. L'un de nos informateurs qui connaît bien le dossier Kombassan assène: «Lorsqu'il prétend que c'est au comité de gestion de Kombassan de dire si la compagnie aérienne peut reprendre les vols d'European Flight Center, cela signifierait en fait que Ilbay Ercan se serait fait la malle avec l'argent des billets et que le groupe fait porter le chapeau à son oncle». A moins, comme le prétendent certains, que les sommes disparues soient venues alimenter les caisses du holding. (Marc VANDERMEIR, La Meuse-La Lanterne, 1er août 2001)

Que fait Kombassan dans le domaine de tourisme en Turquie?

Voici la réponse dans une dépêche d'Eric Biegala parue dans Le Soir du 16 août 2000:
 

Turquie: no sea, no sex, no sun


"La Turquie est une destination touristique presque parfaite: plages de sable blond, sites historiques, croisières dans les archipels paradisiaques de l'Egée... Il ne manquait qu'une seule attraction, désormais disponible: l'hôtel "religieusement correct".

"Je garantis que, dans mon hôtel, même un moustique mâle n'ira pas voler au-dessus de la piscine des femmes. La phrase a fait florès: l'hôtelier qui en est l'auteur est devenu une célébrité du jour au lendemain, même si la presse turque ne goûte guère l'humour du personnage, insinuant que les établissements comme le sien menacent le tourisme classique.

"Sur la route qui mène à Alanya, le Shah Inn, un cube de béton jaune canari et bleu roi, se repère de loin. Il est le premier à avoir accueilli les touristes traditionalistes durant la saison 1998. Ses anciens patrons, les frères Shahin, sont les inventeurs de la formule: Depuis vingt ans que nous sommes dans le tourisme, nous savions qu'il y avait un marché , explique Fuat Shahin. En Turquie, 80% des gens sont conservateurs et un bon tiers des femmes portent le foulard. Or ces gens n'allaient pas à la plage parce que les plages sont publiques. Riza, un journaliste local, explique: Sans être du tout fondamentaliste, c'est vrai que j'ai du mal à accepter que ma propre femme puisse être regardée en maillot de bain par d'autres hommes.

"La recette repose donc sur deux principes simples: pas d'alcool et une piscine séparée pour les femmes. Autre spécificité : les tarifs sont deux à trois fois plus élevés: Il fallait bien compenser le manque à gagner du fait de la non-consommation d'alcool , plaide Fuat Shahin, petit sourire commerçant aux lèvres.

"La formule "plage séparée", elle, n'a pu être mise en oeuvre: le rivage reste domaine public et les autorités, gardiennes de la laïcité du régime, demeurent particulièrement sourcilleuses à ce sujet.

"Restait toutefois à assurer le succès de l'affaire. Les frères Shahin se sont naturellement tournés vers les holdings islamiques de la ville de Konya. La niche touristique de l'"hôtel à foulard" ne pouvait en effet que séduire les hommes d'affaires de l'antique Iconnium, aujourd'hui capitale du capitalisme religieux du pays.

"Ces holdings islamiques - il en existe une quarantaine à Konya - réunissent généralement une multitude de petits actionnaires, dont beaucoup sont émigrés en Europe, et diversifient leurs activités au maximum. Les plus gros, tel Kombassan, possèdent même quelque usine aux États-Unis. En moins d'une génération, ces "tigres anatoliens" ont engendré, grâce à leur capitalisme populaire nouvelle manière, une classe moyenne tout à fait originale, aux valeurs conservatrices affichées. Et qui tient à ses foulards." (Le Soir, 16 août 2000)
 

Un couple de retraités belges Belges bloqués en Turquie


Le consulat de Belgique à Istanbul pensait que le problème du couple de retraités belges bloqués à la frontière gréco-turque depuis 16 jours pour une question de visa était réglé, a indiqué dimanche le ministère belge des Affaires étrangères.

C'est par les médias que les diplomates belges ont appris que Robert Vereeken, 73 ans, et Marie-José Verbinnen, 80 ans, campaient toujours dans leur voiture, sur une plaine sans arbres, près du poste-frontière d'Ipsala, faute de pouvoir payer les frais de dépassement du délai de leur visa touristique, selon l'agence Belga.

Les deux Belges disposaient d'un visa de trois mois en bonne et due forme, mais ils sont restés six mois sur place, a expliqué un porte-parole du ministère.

Selon lui, le consulat est intervenu il y a près de deux semaines pour régler leur problème de séjour et il ne restait plus au couple qu'à payer une petite amende aux autorités turques pour quitter le pays.

Mais les deux retraités auraient alors connu un problème avec leur voiture. En raison de la durée prolongée du séjour, le véhicule a été considéré comme un bien importé et frappé d'une taxe de 9.915 euros pour pouvoir quitter le pays.

Le consulat est intervenu une nouvelle fois pour obtenir une réduction de cette taxe à hauteur de 2.478 euros.

Selon le porte-parole des Affaires étrangères, les deux retraités avaient alors affirmé qu'ils étaient en mesure de payer ce montant et le consulat avait estimé que l'affaire était réglée.

C'est donc avec étonnement que le consulat, qui a promis de réexaminer la situation, a appris dimanche que les deux retraités n'avaient pas encore quitté le territoire turc.

"Même si nous vendions notre voiture, cela ne suffirait encore pas pour payer cette somme", a en effet déclaré M. Vereeken à l'agence turque Anatolie.

"Nous avons tout simplement oublié (la date) en raison des belles régions que nous avons visitées et de notre âge", avait-t-il ajouté. (AFP, 15 juillet 2001)
 
 
 

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(January/janvier 1998 - Juin/June 2001)

 

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