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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

36th Year / 36e Année
Mars
 
2010 March
N° 379
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Communiqué commun de quatre organisations
issues de l'émigration politique en provenance de Turquie

Halte à la soumission belge au terrorisme de l'Etat turc




Droits de l'Homme / Human Rights

IHD 2009 Report: 24 Deaths in Prisons in One Year

53 Kurdish Detainees Apply to ECHR after One Year in Prison
Rassemblement à Genève pour les prisonniers politiques en Turquie
Gays et transsexuels dénoncent un regain d'homophobie en Turquie
Plainte contre une ministre ayant qualifié l'homosexualité de maladie
Chief of General Staff defends village guards
LGBTT Association Sues State Minister
Draft Bill Does not Prevent Injustice for Children on Trial!
 Gender Equality: Once More a Confession of Failure for Turkey
Weapon for terrorism: half a lemon
Appel: Libérez Seher Tümer, syndicaliste emprisonnée en Turquie
Manifestation contre les coups d’Etat en Turquie



Pression sur les médias / Pressure on the Media

New prosecutor requests Zarakolu's punishment for a book

Kurdish Daily Azadiya Welat Banned again
La chanteuse kurde Rojda condamnée par la justice turque
 Demanding free education deemed "illegal slogan"
 Des rédacteurs risquent de 10 à 525 ans de prison en Turquie
Two Journalists on Trial for "Cosmic Room" Coverage
Journalists Temel Demirer and Hakan Tahmaz Still in the Dock
Given 7 years of prison  sentence for a placard that she cannot read
Play Director Açıksözlü charged over the play "Laz Marx"
CEDH: Arrêter un vendeur de journaux peut nuire à la liberté d'expression
Another Lesson to the Media from Chief of General Staff
 British Artist Dickinson Sentenced for "Insulting Erdogan"
Publisher Taş Acquitted in 1 out of 13 Trials
 Internet: Turquie et Russie dans la liste RSF des pays "sous surveillance"
Director of "Laz Marks" Theatre Play on Trial
Journalists Detained for Six Months - Release Rejected
Heavy Sentences for Three Journalists in South-East Turkey
Prison Sentence for Posting Reader Comment?
 Les journalistes de Roj TV agréés en Belgique
Un modeste bâtiment abrite Roj-TV, qui vise 20 millions de Kurdes

Death Threat for Journalist Pekgöz
Un journaliste en ligne poursuivi injustement pour "insulte"
Des journalistes turcs protestent contre une déclaration d'Erdogan
Erdogan Accused Media of Provocation



Kurdish Question / Question kurde

 
Six inculpés kurdes en Belgique libérés

End of PKK Ceasefire?
Former DTP Co-Chairs Face Heavy Prison Sentences
On Newroz Day Thousands Confront Government on Kurdish Issue
 Des centaines de milliers de Kurdes rassemblés pour célébrer le Newroz
Newroz Celebrations in South-Eastern Turkey
Les amis du peuple kurde s’organisent au niveau national
DTP Member Sentenced for the Word "Respectable"
Déclaration commune sur l'opération policière anti-kurde en Belgique
Solution raisonnable pour la question kurde - Ahmet Dere
Des milliers de Kurdes ont protesté contre la répression policière à Bruxelles
The Leader of the Iranian Kurdish Opposition Arrested in Germany
Appel à la manifestation kurde samedi à Bruxelles
Remzi Kartal et Zübeyir Aydar sous mandat d'arrêt
Turkey asks for extradition of two former Kurdish deputies in exile
L'Opération policière anti-kurde en Belgique
Mass arrests of Kurds in Belgium cause great concern across Europe
Manifestation pour un Kurde emprisonné en France pour terrorisme



Minorités / Minorities

"Nous sommes tous Enver" par Ergun Barbahan

Colloque international à Paris sur les relations arméno-turques
Les activités de l'AADB à l'occasion du 24 avril à Bruxelles
Turkey's NGOs: "PM Erdoğan Incites Hatred"
Unbearable lightness of committing crime!
 Manifestation à Istanbul contre les déclarations d'Erdogan sur les Arméniens
Erevan condamne la menace de la Turquie d'expulser des Arméniens
 Le Premier ministre Erdogan menace d'expulsion les clandestins arméniens
 Le Parlement suédois reconnaît le génocide de 1915
Réaction virulente d'Ankara au Vote suédois sur le "génocide" arménien
Sarkissian menace de retirer sa signature
 Ankara appelle Washington à bloquer la résolution sur le génocide arménien
Clinton: "nous allons travailler très dur" pour bloquer un vote du Congrès
Une commission du Congrès reconnaît le génocide arménien
 Axa commence à indemniser des descendants du génocide arménien
Ankara met en garde Washington sur une reconnaissance du génocide arménien


Politique intérieure/Interior Politics

La révision constitutionnelle présentée au Parlement

Révision constitutionnelle fort controversée
AKP en consultations sur un projet constitutionnel
 Le gouvernement turc veut réviser la Constitution au prix d'un référendum
Le premier magistrat de Turquie appelle le gouvernement au compromis
 Le gouvernement veut réviser la Constitution, mais comment?
L'enquête sur un complot relance les questions sur le gouvernement


Forces armées/Armed Forces

Israël a livré six drones à la Turquie

What is an “Asymmetrical Psychological Operation”?
 Attentats présumés contre les minorités: 33 suspects seront jugés
Sledgehammer Coup Plan: Release of 33 Defendants Rejected
Trois nouvelles mises en détention dans l'enquête sur un complot
Les dirigeants politiques absents d'un exercice conduit par un général inculpé
Un procureur et un général mis en examen dans l'affaire Ergenekon
L'armée admet certaines accusations visant un colonel
Une quinzaine de militaires interrogés par la justice
Deux nouvelles inculpations dans l'enquête sur un complot présumé



Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Le Premier ministre Erdogan distingué pour "services rendus à l'islam"


Socio-économique / Socio-economic

Poverty Line Increased, Minimum Wage Dramatically Low

 Séisme de magnitude 5,1 dans l'est de la Turquie
Sida/sang contaminé: la Turquie lourdement condamnée
 Turkey not Able to Protect Women
La Turquie exclut un accord sur un prêt avec le FMI
Accord entre la Turquie et la Corée du Sud sur une centrale nucléaire
Le dernier séisme sonne comme un nouvel avertissement pour Istanbul
Un fort séisme dans l'est de la Turquie fait 51 morts
Le parlement turc ratifie l'accord sur le gazoduc Nabucco
Chômage en hausse, taux annuel a atteint 14% en 2009
Hope for Tekel workers with court decision


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Merkel réitère son opposition à une pleine adhésion turque à l'UE

Qui a peur de "perdre la Turquie"? - Jean-Paul Marthoz
L'UE demande à Ankara de respecter ses engagements vis à vis de Chypre
Un pas en arrière de la part des autorités européennes sur la question kurde


Turquie-USA/ Turkey-USA

USA behind anti-PKK operations in EU



Relations régionales / Regional Relations

Un hélicoptère turc s'écrase en Afghanistan: 4 ou 5 blessés

Gül au Cameroun: la Turquie veut des relations "équitables" avec l'Afrique
 La RD Congo et la Turquie ouvrent une "nouvelle ère" de leur coopération
Erdogan estime de nouvelles sanctions contre l'Iran infructueuses


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les dirigeants chypriotes convaincus qu'ils arriveront à un règlement global

Première visite dans le nord du chef de l'église orthodoxe
 Athènes dénonce une intervention de la chasse turque
Spoliation au Nord de Chypre: rejet d'une requête liée à 1.475 plaintes


Immigration / Migration

Appel de la Fek-Bel à une manifestation kurde le 3 avril à Bruxelles

 La visite de Merkel en Turquie ravive un débat sur l'intégration
Ethem Açıkalın of IHD applied for asylum in Switzerland
Halte à la soumission belge au terrorisme de l'Etat turc
Allemagne: Quatre Résistants, Un Bunker, Deux procès
Remzi Kartal et Zübeyir Aydar sont gardés en prison
Provocations par des messages anonymes "peu crédibles"
Où en est l’enquête sur les émeutes turques d’octobre 2007 à Saint-Josse-ten-Noode ?
 Neuf Kurdes déférés devant le parquet antiterroriste en France
Des centaines de manifestants à Marseille contre les arrestations de Kurdes



Droits de l'Homme / Human Rights

IHD 2009 Report: 24 Deaths in Prisons in 1 Year

The Human Rights Association (IHD) issued its annual report on rights violations in Turkish prisons in 2009.

According to the report, 24 people died in prison throughout 2009. Eleven of them died of severe illness, for instance. Three people allegedly committed suicide, four men supposedly died in fights. Another four prisoners were "found dead" in their cells.

2,640 applications for violations

In 2009, the association received 2,640 applications from prisoners all over Turkey regarding the violations of rights.

The majority of applications was based on disciplinary punishments and bans of opinions with 586 registered incidents and 554 cases of violating the right to health and withholding medical treatment. 397 people applied due to torture and mal-treatment. 236 prisoners reported violations stemming from nutrition, heating and physical conditions. 173 applications were concerned with the prohibition to speak Kurdish and violations related to communication.

107 people became subject to bans of letters and books (201 documents in total). 162 cases of violations related to circular no. 45 were registered. Violations of   implementations including rejected request for exile and transportation (to hospitals or other prisons) were reported by 105 people. 98 applications were filed for violations regarding body searches and preventing visits. The remaining 128 applications were made for miscellaneous reasons such as exams, courses, not being taken to court etc.

2,800 children in prison

IHD emphasized that the very high number of prisoners in general constitutes a violation of rights in itself.

By the end of 2009, 119,000 people were imprisoned, compared to a total of 103,235 people in the previous year. With 58,331 people, less than half of all inmates have actually been convicted. 60,598 are kept in detention.

2,544 children are detained in prison, 245 children serve prison sentences.

IHD: Forensic Medical Institute is part of the problem

49 inmates are critically ill. IHD issued the following proposals to solve the problem:

"The unlawful implementations of the Forensic Medical Institute are the most important reason that critically ill inmates are not being released from prison".

"The authority regarding critically ill prisoners held by the Forensic Medical Institute should be transferred to the Presidency of the universities' Forensic Medical Departments and to the Education and Research Hospitals belonging to the Ministry of Health. This would be an important contribution to the solution of the problem".

"Moreover, in case the President uses his legally binding authority to pardon, the requirement of a report from the Forensic Medical Institute should be lifted". (BIA, Tolga KORKUT, 25 March 2010)

53 Kurdish Detainees Apply to ECHR after One Year in Prison

Lawyers of 53 detainees, among them officials of the closed pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), applied to the European Court of Human Rights (ECHR). The detainees have been kept in prison for a whole year under allegations regarding urban settlements of the Democratic Confederation of Kurdistan (KCK), the umbrella organisation that includes the militant Kurdistan Workers' Party (PKK).They have not been brought before a judge ever since.

Upon the directive of the Diyarbakır Public Chief Prosecutor's Office, former DTP deputy co-chairs Selma Irmak and Kamuran Yüksek were arrested together with another 51 people on 14 April 2009 in the course of an operation against the PKK organization. They have been detained in the Diyarbakır D Type Prison in the south-eastern Turkey.

Lawyer Aydın: They are detained for one year without evidence

Joint attorney Cihan Aydın told bianet that they filed an application at the ECHR on 19 January. "Neither have our clients been brought before a judge within a reasonable time, nor have we been informed about any evidence included in the file. In our opinion, the conditions of a fair trial were not fulfilled. As a last resort we applied to the ECHR", Aydin explained.

Aydın said that the application is based on article 5 of the European Convention on Human Rights related to the "right to liberty and security" and article 6 on the "right to a fair trial".

Aydin reminded that the detainees will have been in prison for a whole year in two weeks' time. "They have not been taken to a judge once during all this time. In our opinion, such an extension of the detention is another violation of the European Convention. We still have no knowledge regarding the indictment or the time frame. This implies an unlawful restriction of the freedom of our clients", lawyer Aydın argued.

"The detention file is kept confidential. We did not receive any information besides the questions asked by the prosecutor's office and the examining magistrate. It is impossible to make sense out of these questions since we have not been informed about the evidence related to the accusations".

The lawyer criticized, "Our requests to lift the secrecy, to disclose the relevant evidence and to release our clients were dismissed dozens of times. We have very limited data".

"In our last petition, we requested to orally review and adjudicate our objections concerned with our clients in a hearing. We did not retrieve any results from that either. Thus, the remedies of the national judiciary have been exhausted", Aydın concluded.

Radio journalists Birsin also in prison

After the search and seizure decision of the Diyarbakır 6th High Criminal Court, the police in cities like Istanbul, Ankara, Batman, Mardin, Adana, Elazığ, Gaziantep and Şanlıurfa carried out further operations in the same context.

Ahmet Birsin, General Publication Co-ordinator of privately-owned Kurdish Gün TV broadcasting in and around Diyarbakır, was detained as well in the course of an operation allegedly directed at KCK.

The Diyarbakır Chief Prosecutor's Office announced that the operation had been directed at the "Turkey Co-ordination Unit consisting of eight PKK members" based on a one year's follow up of "technical monitoring, telephone tapping and account movements". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 25 March 2010)

Rassemblement à Genève pour les prisonniers politiques en Turquie

En Turquie, près de 13’000 personnes ont été arrêtées en 2009 pour des motifs politiques ou syndicaux. Actuellement, on compte dans les prisons turques quelque 1.500 dirigeants, cadres et élus du parti pro-kurde, de même que des journalistes et écrivains. Ainsi que plus de 2.600 mineurs (entre 12 et 18 ans), dont certains risquent 25 ans de prison ferme. Toutes ces personnes sont victimes d’une politique de criminalisation des opposants politiques.

Dans ce contexte, les organisations mentionnées ci-dessous organisent un piquet de protestation

le 27 mars à 14h00 à la zone piétonne de la rue du Mont-Blanc à Genève.

Le cas bien connu en Suisse est celui du syndicaliste genevois d’Unia Murad Akincilar, arrêté le mercredi 30 septembre 2009 à Istanbul. Murad est actuellement incarcéré à la prison de type F d’Edirne. D’après l’acte d’accusation déposé, il est inculpé d’appartenance à une organisation illégale. Pour ses avocats qui ont examiné le dossier, aucune raison ne peut justifier l’arrestation ni la détention de Murad qui doit être libéré au plus vite.

Les détenus ne reçoivent pas de soins adéquats dans les prisons et leur état de santé s’aggrave de jour en jour. Murad Akincilar a été opéré des deux yeux en octobre 2009. S’il a pu récupérer sa capacité visuelle de l’oeil gauche, ce n’est toujours pas le cas pour son oeil droit.

Plus récemment, Me Muharrem Erbey, vice-président nationalet président  de la section de Diyarbakir de l’Association des droits de l’homme de Turquie, a été incarcéré le 24 décembre 2009 pour avoir dénoncé les violations des droits humains au Kurdistan turc lors d’une conférence au Palais des Nations à Genève en septembre 2009.

Comité de soutien à Murad Akincilar, Unia, MPS, NPA, Maison populaire de Genève, SSP/VPOD, l’Autre syndicat, SIT, GaucHebdo, PSG, Fédération syndicale mondiale (FSM), Jean Ziegler (vice-président du comité consultatif du conseil des droits de l’homme des Nations-Unies), solidaritéS, CETIM, GSsA, Centre kurde des droits de l’homme, Initiative de lutte contre la peine de mort, les Verts, Rémy Pagani (maire de Genève), APC, CGAS, Fédération des travailleurs immigrés en Suisse (IGIF), MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)

Contact: Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical à Unia
Genève: 079 827 86 27
(http://www.assmp.org, 24 mars 2010)

Gays et transsexuels dénoncent un regain d'homophobie en Turquie

Meurtres, brutalités policières, déclarations ministérielles controversées: la communauté gay et transsexuelle de Turquie dénonce un regain d'homophobie dans le pays.

"Rien que le mois dernier, cinq personnes ont été tuées", affirme Demet Demir, militante de l'association de défense des droits des homosexuels Istanbul-LGBTT, rencontrée jeudi.

A Antalya (sud), "une de nos amies transsexuelles a été sauvagement assassinée: on lui a tranché la gorge. A Istanbul, une autre a été tuée à coups de couteaux", poursuit-elle.

Trois jeunes "avaient monté un plan pour la tuer et prendre son argent", mais la victime n'avait sur elle que "70 livres et une petite chaîne en or", explique-t-elle.

La militante transsexuelle évoque aussi trois meurtres de gays en Anatolie (sud-est), qui portent selon elle à 45 morts en trois ans le nombre de victimes des "crimes de haine" homophobes en Turquie.

Dans ce contexte de violences, les récentes déclarations sur l'homosexualité d'une ministre du gouvernement islamo-conservateur ont créé un tollé parmi les militants gays.

"L'homosexualité est un désordre biologique, une maladie, (...) une chose qui doit être soignée", avait estimé début mars la ministre de la Famille et de la Femme, Aliye Selma Kavaf, interrogée par un quotidien.

Mme Kavaf "doit s'excuser auprès de tous les gays, lesbiennes, bisexuels, travestis et transsexuels pour ses déclarations discriminatoires et qui désignent les homosexuels comme des cibles", avait déclaré mardi Rüzgar Gökçe après le dépôt par son association Lambda d'une plainte pour incitation à la haine.

Passages à tabac par la police, viol - en deux décennies de travail sur le trottoir, Ece, une transsexuelle de 43 ans, a eu le temps d'approfondir la question des violences homophobes.

"Hier encore, les policiers ont investi notre maison de passe en enfonçant la porte au bélier. Ils ont arrêté tout le monde et frappé une des filles à coups de matraque. Elle a eu trois points de suture", relate-t-elle.

Estimant que la violence contre les transsexuelles, pour la plupart des prostituées, avait toujours existé en Turquie, Ece admet pourtant avoir pris des précautions face à la recrudescence des meurtres: ne pas travailler seule à la maison ou, plus dangereux encore, en bordure d'autoroute.

"Dans les maisons de passes où nous allons, il y a toujours des gardiens, des gens qui font le ménage (...) On n'est jamais vraiment seule avec le client", explique-t-elle. "Si quelqu'un se fait agresser, les collègues à côté vont intervenir. S'il y a une bagarre, on rentre dedans aussi".

Selon un courrier envoyé fin février par des associations au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, huit transsexuelles ont été assassinées en 16 mois.

Pour Ece, les autorités portent une part de responsabilité dans ces crimes.

"Quand une ministre fait de telles déclarations, quand la police pénètre chez toi en fracassant la porte et te frappe à coups de matraque (...), il y a forcément des gens qui vont se dire: ce sont des êtres mauvais qui vont penser qu'ils ont le droit de te faire disparaître", affirme-t-elle.

A l'inverse de nombreux autres pays musulmans, la Turquie ne réprime pas
l'homosexualité. Mais elle n'offre pas non plus de protection spécifique aux homosexuels.

"Il n'y a dans le système juridique turc aucune référence à l'homosexualité, ni de pénalisation, ni de prise en compte positive. Mais ce vide juridique est toujours utilisé à l'encontre des homosexuels", déplore Me Firat Söyle, avocat de Lambda, qui réclame l'instauration de règles empêchant les discriminations liées à l'identité et à l'orientation sexuelles. (AFP, Nicolas CHEVIRON , 20 mars 2010)

Plainte contre une ministre ayant qualifié l'homosexualité de maladie

Une association turque de défense des droits des homosexuels a porté plainte mardi à Istanbul contre la ministre de la Famille et de la Femme Aliye Selma Kavaf après que celle-ci eut qualifié l'homosexualité de "maladie" devant être soignée.

Dans sa plainte, dont l'AFP a obtenu une copie, l'association Lambda accuse la ministre des délits d'insulte, d'incitation au crime et d'incitation à la haine, passibles respectivement de deux, cinq et trois ans d'emprisonnement.

Mme Kavaf "doit s'excuser auprès de tous les gays, lesbiennes, bisexuels, travestis et transsexuels pour ses déclarations discriminatoires et qui désignent les homosexuels comme des cibles", a déclaré à la sortie du tribunal Rüzgar Gökçe, militante de Lambda.

Une soixantaine de militants ont également manifesté aux cris de "nous sommes homosexuels, c'est l'homophobie qui est une maladie", "oui à l'amour et à la liberté, non à la haine" et "Kavaf démission".

Ministre d'Etat au sein du gouvernement islamo-conservateur du Parti de la justice et du développement (AKP), Mme Kavaf avait affirmé dans un entretien publié le 7 mars par le quotidien Hürriyet: "Je considère que l'homosexualité est un désordre biologique, une maladie."

"A mon avis, c'est une chose qui doit être soignée", avait-elle ajouté.

Les propos de Mme Kavaf ont été désavoués par plusieurs cadres de l'AKP.

Me Firat Söyle, avocat de Lambda, a indiqué que la plainte déposée par l'association était surtout d'ordre symbolique, Mme Kavaf étant protégée par une immunité parlementaire.

Au contraire de nombreux autres pays musulmans, la Turquie ne réprime pas l'homosexualité. Mais les pressions sociales et les actes homophobes sont nombreux. Plusieurs homosexuels ont été tués dans des "crimes de haine".(AFP, 16 mars 2010)

Chief of General Staff defends village guards

Turkey’s chief of General Staff defended the long-debated village guard system during a Monday press conference by emphasizing its significant role in country’s fight against terrorism.

“Criticizing the whole system will serve the purpose of the terror organization. The [outlawed Kurdistan Workers' Party] PKK, wants the village guard system to be abolished because it is disturbed by its existence,” Gen. İlker Başbuğ said at the two-day Global Terrorism and International Cooperation Symposium in Ankara.

Başbuğ said village guards had taken on "very important roles" in the fight against the PKK, which has been fighting the Turkish military since the 1980s.

The system's role in the fight against terror “shows the terrorist organization cannot guarantee the safety of the people in the region," he said, adding that a total of 1,340 village guards had been killed in battles with the PKK over the years.

The village guard system was introduced after the Village Law was changed in March 1985. The Turkish military recruited villagers to protect areas in Southeast Turkey and provide intelligence to the military about the PKK. The total number of village guards in Turkey in 22 provinces stands at 80,000, of which 59,000 are temporary and 23,274 are volunteers.

The system came under fire recently after 44 people were massacred in May in the village of Bilge in the southeastern province of Mardin when members of a family ambushed the wedding ceremony of another family as part of a long-running feud. 

The killings raised questions about if the village guard system is suitable for the region's problems and whether it should be abolished.

“There are some village guards who may make mistakes. Just because some people make mistakes, you cannot blame the whole system. That serves the purposes of the terrorist organization. The United States likewise began to employ a similar system in Iraq as well,” he said.

Human-oriented, anti-terror system vital

At the symposium, Başbuğ also said the goal of the fight against terrorism was to quash the hopes of terrorists and those who support them to demonstrate that such violence can never succeed.

"The understanding of security has been globalized today. At the heart of the new globalized security system now lies the human being. The fight against terror must focus on people," he said. "The fight against terror must appeal to the hearts and minds of the people."

The nature of terrorist activities differs between rural and urban areas, the general said, adding that Turkish counter-terrorism efforts were more concentrated in rural areas.

Emphasizing the crucial role of intelligence in the fight against terror, Başbuğ said the number of terrorists who are killed or incapacitated is not the criterion for the success of counter-terror efforts; the real success is in reducing the number of incidents caused by terrorists.

Başbuğ also urged the media to avoid repetitious and blanket coverage of militant actions. “Otherwise, it will serve the purpose of the terrorist organizations,” Başbuğ said.

"Let's never forget that the fight against terror is a long process," he said. "You must be patient. You must be ambitious. You must be careful."
(Hürriyet Daily News, March 15, 2010)

LGBTT Association Sues State Minister

The lesbian, gay, bisexual, transvestite and transsexual (LGBTT) organization Pink Life filed a criminal complaint with Selma Aliye Kavaf, Minister for Women and Family, on the grounds of her statements regarding homosexuality.

The LGBTT association requested Kavaf's prosecution the Ankara Public Prosecutor's Office by virtue of inciting the public to hatred and hostility and humiliating homosexuality according to articles no. 216 and 218 of the Turkish Criminal Code.

Subsequent the application at the prosecution, members of Pink Life issued a joint press release in front of the Human Rights Monument in the capital's district of Kızılay.

"Why does the government keep silent?"

The protest action was attended by approximately 50 people, as reported by Barış Sulu from Kaos GL (Kaos Gay and Lesbian Cultural Research and Solidarity Association). The participants carried a banner saying "Resign, Aliye Kavaf".

Kavaf had said that "Homosexuality is a disease and should be treated". The Pink Life Association claims that this statement is scientifically invalid as well as a violation of human rights. Neslihan Uras made the following announcement on behalf of the association:

"Neither Kavaf herself nor the government nor an official of any political party commented on Kavaf's statement, nobody apologized", Uras argued.

She continued, "Kavaf is expected to defend the rights of women, homosexuals, bisexuals, transvestites and transsexuals in the current urban circumstances. The persisting silence despite her statement and the referring critics instigates and strengthens existing social prejudice and hatred against homosexuals".

"This statement was made at the expense of homosexuals, whose right to life is taken from their hands by continuous exposure to discrimination, attacks and hate killings. The indifference shown to the statement and its critics indicates the exclusion of LGBTT individuals by the government", Uras said.

"Minister Selma Aliye Kavaf will be one of the people to be held responsible for any kind of future rights violation or hate killing of homosexuals, unless she apologizes for her statement and resigns".

The members of  the Pink Life Association called Minister Kavaf to apologize and resign. "Not homosexuality, but homophobia is the disease to be treated", they said.

Before filing the complaint, the association had addressed Kavaf in a letter. (BIA, Bawer CAKIR, 16 March 2010)

Draft Bill Does not Prevent Injustice for Children on Trial!

"If the Parliament should pass the current draft law regarding children who become victims of the Anti-Terror Act, children will no longer be tried at special authority high criminal courts but at juvenile courts. Nevertheless, they will be treated as offenders of terror crimes".

Mehmet Uçum from the Group for Justice for Children Victimized by the TMK (Anti-Terror Act) points out that children will still become victims of the TMK by the draft bill which is expected to be passed through parliament by the end of this month.

"Mitigation of punishment of 20 months maximum"

The amendment regarding article no. 5 on the provision of a 50 percent increase of the penalty will leave out children tried for terror crimes.

The draft bill paves the way to prosecuting 16-18-year-olds before juvenile high criminal courts instead of special authority high criminal courts.

16-18-year old juveniles sentenced to up to three years imprisonment will be able to benefit from their right to postponement or suspension of the sentence or the application of alternative sanctions.

According to Uçum, the only positive result of the draft bill in practice will be the provision to mitigate the children's penalties by 20 months and the prosecution of 12-18-year-old children at juvenile high criminal courts.

Uçum drew attention to the fact that children tried for terror crimes have received prison sentences of up to 24 years, the majority of them was sentenced to imprisonment between 7.5 and 15 years. Uçum emphasized, "An enforcement of the current draft bill would only mean the possibility of a 20-months mitigation of penalty. The victimization of the children would continue and it would increase".

"Status of terror crime offender should not be applied to children"

Children shouting slogans at demonstrations stand accused for "membership of an illegal organization"; the ones who cover their faces are tried for "spreading propaganda for an illegal organization"; children throwing stones at the police but neither harm anybody nor damage anything are charged with "armed resistance against security forces". The lower limit for according punishments is 13.5 years.

The amendment of these provisions is the first demand of the Group for Justice for Children Victimized by the TMK.

Second, the group requests not to apply the status of terror crime offenders to these children and penalties for criminal offenders to be executed in specific circumstances. Criminal offenders can benefit from the right to a conditional release after having served two thirds of their sentence. Offenders of terror crimes on the other hand have to serve three quarters of their sentence before being able to benefit from a conditional release.

The draft bill proposed by the Justice for Children Group envisages a maximum punishment for children of three years in total. Sentences of up to three years can be suspended, conditionally suspended on probation or converted into alternative sanctions.

Uçum explained, "That way, the children would be able to benefit from their right to education and they could make positive contributions regarding themselves and the society. They might make a positive contribution to society since they would learn to express their political views without resorting to violence". (BIA, Burçin BELGE,12 March 2010)

Gender Equality: Once More a Confession of Failure for Turkey

The women's organization KA.DER issued the third "Report on the Representation of Gender Equality in Turkey". Turkey, "still resisting to gender equality on the 100th anniversary of the World Women's Day on 8 March", gained zero credits in the 2010 report.

The Association for Support and Education for Women Candidates (KA.DER) issued the third "Report on the Representation of Gender Equality in Turkey" since 2008. Once more, Turkey gained zero credits:

- After the General Elections in 2007, the percentage of women represented in the Turkish Grand National Assembly (TBMM) amounts to 8.85 percent;

- Subsequent to the General Elections in 2009, 0.90 percent of all mayors are female;

- There are no women at all represented in 40 out of a total of 81 provincial councils, there is only one single female member each in the remaining 25 provincial councils;

- There is not one female governor in 81 provinces;

- There is no female member in the Court of Appeals and the Court of Auditors, there is only one women in the State Council;

- Considering the parties represented in the TBMM, 100 percent of the ruling Justice and Development Party (AKP) and the Nationalist Movement Party (MHP) provincial chairs are male. Peace and Democracy Party (BDP) has three, Republican People's Party (CHP) two female provincial chairs;

- There are no women represented on the boards of the Confederation of Progressive Trade Unions (DİSK), the Hak Workers Trade Union Confederation (Hak-İş), the Turkish Confederation of Labour Unions (Türk-İş), the Public Workers Unions Confederation of Turkey (Kamu-Sen), the Civil Servant Unions Confederation (Memur-Sen) and the Civil Servants Rights Unions Confederation (Hak-Sen);

- There is no female undersecretary;

- There is no woman on the boards of the Association of Independent Industrialists and Businessmen (MÜSİAD), the Turkish Union of Chambers and Commodity Exchanges (TOBB), the Turkish Union of Chambers of Agriculture (TZOB) and the Turkish Trade and Crafts Confederation (TESK);

Effective representation of women for improvement of democratization

In the perspective of the general elections in two years time the latest, KA.DER pushes a number of claims in order to provide an effective representation of women in the Turkish National Assembly, to improve democratization and to apply a separation of powers:

- Amendments of the Political Parties law and the Election Law should be made in the Constitution. This way, an equal gender representation should be achieved by legal and constitutional compulsion. The woman quota should amount to at least 40 percent.

- The application of equal gender representation and the referring quota should become prevalent in all areas including legislation, executive, judicial organs, public institutions, public institutions related to professional organizations, trade unions, political parties and takings of public and private workers.

- The Constitution should consider the demands of the more than 200 women's organizations and numerous individual activists, lawyers, academics and experts who are members of the Constitutional Women's Platform.

- The election threshold should be decreased from 10 percent to 5 percent in order to provide fairness of gender representation.

- The Ministry for Women and Family should ensure efficient measures regarding the prevention of violence against women, education and equality in economic and political life instead of "protecting conservative family values". (BIA, Burçin BELGE, 9 March 2010)

Weapon for terrorism: half a lemon

A man who attended a 2009 protest has been sentenced to nearly 10 years in prison on terrorism charges because of a lemon found in his pocket when he was detained.

Murat Baran, 21, was sentenced to nine years and nine months by the Adana court of Serious Crimes for “resisting an officer,” “making propaganda on behalf of a terrorist organization” and “committing a crime in the name of a terrorist organization,” based on half a lemon found in his pocket when he was detained by police.

Baran was detained after attending a Feb. 15, 2009, demonstration in Adana organized by supporters of the outlawed Kurdistan Worker’s Party, or PKK.

During clashes between protestors and police, four demonstrators hit a police officer with a car while trying to flee the scene. The police detained the four, along with those in neighboring streets who appeared to have taken part in the clashes or possessed evidence of explosive-making materials. Baran was among those detained on the neighboring street.

In their report, the police argued Baran was carrying the lemon to mitigate the effects of pepper spray, thus proving that the accused was a demonstrator and not a passerby.

The report was accepted by Adana’s Chief Public Prosecutor’s Office although it chose to extend the accusations beyond the infringements against the Gathering, Demonstration and Marches Law to include charges of “using explosive materials,” “endangering public safety” and “praising a criminal,” in addition to the other terrorism charges.

Prosecutors demanded a total of between 16 and 48 years for Baran. In the end, however, the court sentenced him to one year and eight months for “propaganda,” five years for “committing crimes for the PKK” and another year for “resisting an officer.” Increases were added to all three according to the Anti-Terror Law, resulting in the roughly 10-year sentence.

In his defense, Baran said, “I was not involved in any crime. I am throwing myself to the mercy of your court.” 

Tugay Bek, lawyer for Baran, reacted to the verdict alongside Baran’s family.

The indictment said the only evidence against Baran was the lemon to mitigate the tear gas. The lemon in question was “photographed and disposed of” by the police, according to the indictment. (Hurriyet Daily News -
Milliyet, Gökçer Tahincioğlu, March 7, 2010)

Appel: Libérez Seher Tümer, syndicaliste emprisonnée en Turquie

Communiqué de la Maison Populaire de Genève:

Seher Tümer, militante et secrétaire du syndicat de la branche Santé/Social affiliée à PSI (employés des services sociaux et de la santé publique), pourrait passer la Journée Internationale de la Femme 2010 en prison… Sauf si la solidarité internationale la libère.

Seher Tümer est détenue dans une prison de type F depuis près d’un an alors qu’aucune accusation claire n’est portée contre elle. PSI est convaincu que son arrestation est liée à ses activités dans les mouvements ouvrier et féminin, dont sa participation aux activités de Journée Internationale des Femmes l'année dernière.

Seher Tümer, d’origine Kurde, a été arrêtée et emprisonnée en avril 2009. Son cas ressemble étrangement à celui du leader syndical, Meryem Özsöðüt, accusée d’appartenir à une organisation terroriste. Elle fût libérée après huit mois de prison à la suite d’une campagne de protestation internationale par livre par PSI).

PSI suit cette affaire de près. Sher Tümer comparaîtra à nouveau en justice le 9 mars. PSI et EPSU ont envoyé une lettre de protestation au premier ministre turc exigeant l’abandon des poursuites et sa libération immédiate.

PSI appelle les syndicats et leurs membres à la solidarité internationale et les invite à participer à la campagne organisée sur Labourstart en envoyant un message de protestation dès maintenant.

Les droits syndicaux sont des droits des femmes
Déclaration de solidarité
Journée internationale de la femme
8 mars 2010

C’est en prison que l’activiste syndicale turque Seher Tümer passera la Journée internationale de la femme. Mais la solidarité internationale pourrait lui ouvrir les portes de la liberté.

«J’appelle instamment mes sœurs et frères du mouvement syndical partout dans le monde à faire entendre leur voix et à réclamer la libération de Seher Tümer», a déclaré Ylva Thorn, présidente de l’Internationale des Services Publics (ISP).

«Exigez que le gouvernement turc abandonne toutes les charges et libère Tümer immédiatement. Envoyez votre lettre sans plus attendre et, si possible, assistez à la comparution de Tümer le 9 mars à Ankara, la capitale turque.»

Selon l’ISP, Tümer, secrétaire de branche du syndicat des personnels publics de la santé et des services sociaux affilié à l’ISP, est sanctionnée par les autorités à cause de son militantisme au sein du mouvement syndical et du mouvement de défense des femmes en Turquie, notamment pour sa participation aux activités de la Journée internationale de la femme de l’année dernière. Tümer, qui est kurde, a été arrêtée et incarcérée en avril 2009. Cette affaire rappelle celle de sa camarade syndicale Meryem Özsögüt, accusée d’appartenir à une organisation terroriste. (Özsöğüt a été libérée après huit mois d’emprisonnement sous la pression d’une vaste campagne internationale orchestrée par l’ISP.) 

«Pour de nombreuses femmes, s’affilier à un syndicat est le premier pas crucial vers l’égalité», explique Kuini Lutua, présidente du Comité mondial des femmes de l’ISP. «Quand les droits des travailleurs et travailleuses sont bafoués, les organisations syndicales pèsent de tout leur poids collectif pour que justice soit faite. C’est le cas ici. Nous devons réagir pour aider Seher Tümer. Notre voix compte !»

Trente membres de l’ISP feront partie de la délégation syndicale internationale qui se réunira à New York cette semaine à l’occasion de la 54ème session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies. La délégation appelle les gouvernements du monde entier à respecter les normes internationales du travail et à garantir aux femmes le plein exercice de leurs droits humains et syndicaux.

Agissez maintenant! Envoyer une  lettre de protestation en-ligne exigeant la libération de Mme Seher Tümer

Agissez maintenant envoyez une lettre de protestation en ligne !

http://www.labourstart.org/cgi-bin/solidarityforever/show_campaign.cgi?c=631


Manifestation contre les coups d’Etat en Turquie

Près de 4000 personnes ont défilé ce dimanche à Istanbul pour dire non aux coups d’Etat. Le 28 février marque, en effet, le 13ème anniversaire du renversement du gouvernement Erbakan par l’armée.

Une manifestation qui s’inscrit dans un contexte politique tendu entre l’AKP, le parti au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, et le corps militaire.

Après une première rencontre jeudi, le premier ministre s’est à nouveau entretenu avec le chef d‘état-major des armées ce dimanche à Ankara. Une manière sans doute de désamorcer la crise, après l’arrestation d’une vingtaine d’officiers cette semaine.

Au total 33 militaires ont été inculpés et écroués, tous sont soupçonnés d’avoir fomenté un complot contre l’actuel gouvernement en 2003. L’armée est en Turquie, gardienne de la laïcité, elle a renversé, à ce titre, quatre gouvernements en cinquante ans.

Le premier ministre a annoncé, par ailleurs, qu’une révision constitutionnelle serait bientôt présentée, notamment pour rendre la dissolution des partis politiques à commencer par le sien plus difficile.

La constitution, héritée du coup d’Etat militaire de 1980, avait déjà été amendée au début des années 2000, pour permettre d’ouvrir des négociations avec l’Union européenne. (Copyright © 2010 euronews, 28 février 2010)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

New prosecutor requests Zarakolu's punishment for a book

While the previous prosecutor demanded acquittal for publisher Zarakolu, the new prosecutor requests his punishment for the book "More difficult decisions than death". Zarakolu stated that the atmosphere of the trial seems to change according to the country's climate.

After a change of prosecutors at the Istanbul 10th High Criminal Court, the behaviour of the literary characters of the novel "More difficult decisions than death" written by N. Mehment Güler and published by Ragıp Zarakolu is seen as "disruptive".

In the previous hearing on 19 November, prosecutor Mustafa Çavuşolğlu demanded the acquittal of Zarakolu and Güler based on his opinion that "no elements of crime occurred". Nonetheless, in the latest hearing on 25 March prosecutor in charge Savaş Kırbaş reckoned the utterances of the protagonists to be dangerous and requested prison sentence for writer Güler under charges of "spreading propaganda for a terrorist organization".

Both un-detained defendants are facing prison sentences of up to 7.6 years based on article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMY) because of the protagonists called "Sıti", "Sabri" and "Şiyar".

File will not be sent to an expert review

Prosecutor Kırbaş put forward that the book was written as a novel over all and depicts the co-operation between members of the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) in rural areas, their solidarity and actions in an epic style by showing the organizations activities in rural areas.

The defendants' lawyer Özcan Kılıç requested to have the literary quality of the work assessed by an expert but the court dismissed Kılıç's request. A final decision of the case is expected for the coming hearing scheduled for 10 June.

"Different atmosphere at court"

Zarakolu compared the different stages of the trial with the Turkish domestic climate: "When the case was opened, there was a cold strong wind blowing in the court room and also in the country. When our acquittal was demanded in November, the atmosphere was warm and soft. Today though a harsh wind is blowing again. I think the atmosphere of the trial reflects the climate of the country".

Güler had emphasized in the previous hearing that even though there are lots of troubles in Turkey, one has to confront reality. "Turkey has to deal with a conflict that has lasted for 30 years and cost many lives.  I decided to deal with the problems in literature because I think this is the best way to fix the social trauma. You cannot prepare an indictment by plucking bits and pieces of a literary work, choosing what serves your purpose and breaking it into pieces" Güler indicated.

Book cover seen as another offence

The following paragraph on the back of the book cover is furthermore seen as subject to criminal offence: "The shadows of 12 September [military coup in 1980] are a heavy burden. But elections were held, civil life was re-established and the society started to come to a rest even though a shadow remains. Even more important, the war started on 15 August began to disperse the fear of that nightmare which followed people like a shadow. It began to scratch the undisputable and untouchable ruling image of the junta of 12 September".(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 30 March 2010)

Kurdish Daily Azadiya Welat Banned again

The Kurdish daily newspaper Azadiya Welat ('Freedom of the Country') was banned once more for one month on the grounds of "spreading propaganda for an illegal organization".

As reported by Dicle News Agency, the Istanbul 12th High Criminal Court based the decision for the publication ban on last Saturday's issue (27 March) because imprisoned leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK) Abdullah Öcalan was described as the "leader of the Kurdish people".

Fırat News Agency (ANF) put forward that the court made a mistake in translating the sentences subject to the ban.

Newspaper concessionaire and editorial manager Ozan Kılınç was sentenced to imprisonment of 21 years this February under the same allegations. Former Azadiya Welat official Vedat Kurşun is detained pending 32 trials and faces imprisonment of up to a total of 525 years. The Kurdish daily published in Turkey was imposed to several publication bans in the past. (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ,  29 March 2010)

La chanteuse kurde Rojda condamnée par la justice turque

La très célèbre chanteuse kurde Rojda a été condamnée à une peine d’emprisonnement de 20 mois par la 4ème chambre de la Cour d’assises de Diyarbakir. La jeune femme a été jugée “coupable” de “propagande en faveur d’une organisation terroriste” pour avoir interprété la chanson Heval Kamuran lors d’un festival organisé à Diyarbakir en mai 2009.

Rappelons que la chanteuse, membre du MKM (Centre culturel de la Mésopotamie), avait été plaçée en garde à vue à Istanbul le mois dernier juste après avoir refusé de participer au déjeuner organisé par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Poursuivi en justice pour avoir servi un thé à Emine Ayna

En Turquie, Hayrettin Tapkan, gérant d’un café près du bureau du BDP (Parti pour la paix et la démocratie) sur la place de la République, est poursuivi en justice pour avoir servi un thé à la député kurde membre du BDP, Emine Ayna, lors de sa visite à Batman.

C’est le cinquième procès qu’on lui fait. Cinq procès en près de six mois.”Je n’arrive pas à donner sens à tous ces procès que l’on me colle l’un après l’autre pour avoir servi du thé à ceux qui s’assoient sur la terrasse de mon café” explique-t-il à l’agence de presse kurde Firat News Agency.

M. Tapkan est “coupable”, pour les poursuivants, de faire son métier et de servir du thé à ses clients militants, sympathisants ou membres du BDP. Ces poursuites nuisent naturellement à son commerce et risquent de lui faire perdre son gagne pain. ” En près de six mois, je fait l’objet de cinq procès. Ces poursuites judiciaires s’enchainent les unes aux autres et me forçent à déposer le bilan. (…) A cause de ces procès, je ne peux pas exercer mon métier” dénonce-t-il.

Le gérant souligne que nombreux sont les commerces, situés sur la place de la République près du bureau du Parti pour la Paix et la Démocratie, qui ont mis la clef sous la porte, de crainte d’être poursuivi en justice. “Si ça continue comme ça, il n’y aura plus aucun commerce sur la place de la République” déclare M. Hayrettin Tapkan. (Bersiv, 25-28 mars 2010)

Demanding free education deemed "illegal slogan"

Two of three youth who opened a banner saying “we want free education” during Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's address at "Gathering for Romans" were put in pre-trial confinement and one was released.

Three youth was arrested at the event on 14 March and were taken to a court on 17 March. Ferhat Tüzer and Berna Yılmaz were charged with "membership to an illegal organisation" while Utku Aykar was released.
 
A legal association became 'illegal organisation', demanding free education became “an illegal slogan"
 
Halkın Law Office said that the prosecutor turned a press statement into an offence, a legal association named "Youth Associations Federation" into an illegal organisation and the slogan of “we want free education” into an illegal slogan, and that the court approved it. (antenna-tr.org, March 23, 2010)

Des rédacteurs risquent de 10 à 525 ans de prison en Turquie

Un rédacteur d’un journal turc accusé de diffuser de la propagande en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été frappé le 2 mars d’une peine de près de 11 ans de prison, selon ce que rapporte la Fondation de Communication IPS (BIANET). Lui et un autre journaliste ont été en outre inculpés d’avoir écrit des propos critiques à l’égard des fonctionnaires. Par ailleurs, l’Institut international de la presse (IIP) rapporte qu’un autre rédacteur risque 525 ans de prison pour avoir publié des informations sur le PKK. Et même à l’extérieur de leurs frontières, les autorités turques font sentir leur influence en limitant la liberté de la presse, dit la BIANET.

Haci Bogatekin, rédacteur en chef du journal « Gerger Firat », et le journaliste Cumali Badur ont subi récemment des attaques pour des articles assaisonnés de commentaires sur l’ancien procureur de Gerger, Sadullah Ovacikli, et sur le leader du PKK Abdullah Öcalan, actuellement en prison.

Le 2 mars, Bogatekin a été inculpé d’« insulte », de « diffamation » et d’avoir « tenté d’influencer un procès équitable ». Il s’est vu infliger une peine de presque onze ans de prison. « C’est la sentence la plus lourde imposée à un journaliste dans les 56 ans d’histoire de (la province de) Adiyaman », a-t-il dit. Badur a été condamné à six mois de prison, commués par la suite en une amende de 1 500 euros.

D’après l’IIP, Vedat Kursun, ancien rédacteur en chef au quotidien kurde « Azadiya Welat », risque une peine de 525 ans de prison pour avoir publié des histoires sur les déclarations et les activités du PKK. Il a été inculpé en février de 105 chefs d’accusation d’avoir « aidé et encouragé l’organisation du PKK en diffusant de la propagande » et d’avoir « glorifié les crimes et les criminels » dans des articles publiés dans plusieurs numéros. Le 12 février, son successeur comme rédacteur en chef, Ozan Kilinç, a été reconnu coupable et condamné à 21 ans de prison pour des délits similaires.

La censure des autorités turques s’étend aussi aux médias kurdes à travers l’Europe. En Belgique, la police a effectué des descentes en 25 endroits réputés avoir des liens avec le PKK. Le Ministère turc des Affaires étrangères a tenté de bloquer les retransmissions à la télévision par satellite, ciblant également ceux qui paraissent à l’écran. « En raison de l’influence de la Turquie, la radiodiffusion de Med TV et de Medya TV a récemment été bloquée en Angleterre et en France », rapporte la BIANET. (IFEX/BIANET, 17 mars 2010)


Two Journalists on Trial for "Cosmic Room" Coverage

A trial has been opened against Hürriyet newspaper journalist Kurt and editorial manager Kılıç although the related investigation into an assassination plot directed at Deputy PM Arınç is still continuing. Both defendants face imprisonment for taking and publishing pictures of Colonel E.Y.B.

The Istanbul Public Prosecution opened a court case against two journalists in the context of the search of the so-called "cosmic room", which had been conducted based on an alleged assassination plot directed at Deputy Prime Minister Bülent Arınç. The cosmic room is part of the Mobilization Regional Presidency which is connected to the Special Forces Command.

Hürriyet newspaper journalist Nurettin Kurt and editorial manager Hasan Kılıç stand trial because of taking pictures of Colonel E.Y.B. who gave his statement to the Ankara Public Prosecutor in the scope of the investigation.

Which terror organization is involved?

Both journalists face imprisonment of between one and three years under article 6 of the Anti-Terror Law (TMY) on "identifying officials on anti-terrorist duties as targets of terror organizations".

The investigation was initiated after the arrest of two military officers on duty in the Mobilization Regional Presidency of the Special Forces Command. Therupon, prosecutor Şemsettin Özcan conducted a search of the cosmic room on 26 December 2009.

Since the investigation into the assassination plot is still going on, the prosecutor has not yet clarified for which terror organization the colonel was supposedly identified as a target by Kurt and Kılıç.

Kurt: These pictures were published everywhere

Journalist Kurt commented the trial: "All over the world journalism means displaying this sort of investigation. I am astonished".

Investigation into Habertürk

Besided Kurt and Kılıç, the indictment also mentions that an investigation has been launched into Habertürk newspaper journalist Cemal Doğan and editorial manager İzzet Doğan. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 19 March 2010)

Journalists Temel Demirer and Hakan Tahmaz Still in the Dock

Journalist Hakan Tahmaz is in the dock for his interview held with leading official of the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) on Kandil Mountain in the pre-dominantly Kurdish region of south-eastern Turkey. His colleague Temel Demirer is due to the dock himself for his statement that Turkish-Armenian journalist "Hrant Dink was not killed for being Armenian, but for recognising the genocide [of Armenians in the Ottoman Empire in 1915]."

Human rights defender Tahmaz, Birgün newspaper editorial manager İbrahim Çeşmecioğlu and owner of the daily Bülent Yılmaz stand accused of "publishing statements of PKK/KONGRAGEL" according to article 6/2 of the Anti-Terror Act (TMY). Reason for the prosecution is the interview entitled "Unilateral Ceasefire Amplifies the Problem" published in Birgün daily on 9 August 2008.

Last phase of trial on Kandil interview

Prosecutor Savaş Kırbaş from the Istanbul 10th High Criminal Court demanded to punish the three defendants by reason of the interview with Murat Karayılan, leader of the KCK (Koma Civaken Kurdistan), known as the umbrella organization of the PKK.

The three defendants will now prepare their defence to be presented in the coming hearing on 1 June. A decision may be reached in the same hearing.

The prosecution demands imprisonment of up to three years for Tahmaz and Çeşmecioğlu, Yılmaz is facing a heavy monetary fine.

Change of courts for Demirer

Journalist and author Temel Demirer is facing prison sentence of up to two years for his statement made the day after the assassination of Hrant Dink in January 2007. He is prosecuted under article 301 of the Turkish Criminal Code (TCK). Saying "I do not let anybody call my state a murderer", Demirer tries to annul the approval for his case which was issued by Justice Minister Mehmet Ali Şahin at the administrative court.

Upon the decline of the Administrative Court of the request to discontinue the proceedings, Demirer's lawyers appealed once more to the Regional Administrative Court on 29 January. The Ankara 2nd Criminal Court of First Instance has been waiting for a decision from the administrative court since 14 November 2008.

Coming hearing on 20 May

On Wednesday (17 March) Demirer went to the Ankara court and got to know that his file has been forwarded to the Ankara 11th Criminal Court of First Instance. The writer's case will be continued on 20 May.

Demirer was accompanied to court by sociologist İsmail Beşikçi, writer Fikret Başkaya and members of the Ankara Initiative for Freedom of Thought. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 18 March 2010)

Given 7 years of prison  sentence for a placard that she cannot read

Vesile Tadik a 49 years old woman with 6 kids was condemned to 7 years and 3 months prison sentence for carrying a placard during a press statement gathering in Siirt organised by Democratic Society Party (DTP) in December 2009.

Vesile Tadik was in prison pending trial. Tadik and her lawyer Şakir Demir appeared at Diyarbakır High Criminal Court number 4.

Tadik used an interpreter during the hearing. Tadik told the court she took part in a press gathering organised by DTP Kurtulan Office and added, "I was among a group of women. Someone offered me a placard too. I cannot read or write. So I held it up without knowing what it said."

The court found Tadik guilty of "committing crime in the name of a terrorist organisation without being a member" (6 years and 3  months prison sentence) and "making propaganda for a terrorist organisation” (1 year) and gave her a total of 7 years and 3 months prison sentence.

The prosecutor had pointed out that considering the gender, age and education of the accused she was not fit to act in the name of a terrorist organisation, asking the court to punish her for propaganda only. But the court condemned her for both crimes. (Freedom of Expression Weekly Bulletin, March 12, 2010)
 
Play Director Açıksözlü charged over the play "Laz Marx"
 

Haldun Açıksözlü, the director and actor of a play called “Laz Marx” has been charged with "insulting the Prime Minister."
 
The play has been staged for about a year in 80 cities and boroughs. A case was filed after a complaint filed following the show in Rize. Açıksözlü faces the charge of “insulting the PM” at Rize Criminal Court of Peace carrying a prison sentence of two years and eight months.
 
Defence lawyers Hüseyin Güçlü and Hakan Bintepe made a statement saying "Standing together against such attempts of destroying freedom of expression will open the way for freedoms." (Freedom of Expression Weekly Bulletin, March 12, 2010)

CEDH: Arrêter un vendeur de journaux peut nuire à la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie, jugeant que l'interpellation durant quelques heures d'un vendeur de journaux a constitué une atteinte "même minime" à la liberté d'expression.

Adnan Görkan avait été interpellé en juin 2004, alors qu'il vendait des exemplaires du quotidien "Evrensel" dans un café. Il avait été conduit dans un commissariat pour vérifier qu'il n'était pas recherché et que le journal n'avait pas fait l'objet d'une décision de saisie.

Invoquant l'article 10 de la Convention européenne sur la liberté d'expression, le vendeur se plaignait de l'impossibilité de distribuer le quotidien qu'il était chargé de vendre à cause de la privation de liberté dont il avait fait l'objet.

Les juges de Strasbourg constatent dans leur arrêt que le journal est publié, distribué et vendu légalement. L'interpellation, assimilable à une restriction de liberté en l'absence de tout motif raisonnable, a constitué "une ingérence dans la liberté de communiquer des informations".

Pour la CEDH, "il s'agit d'une atteinte, même minime, à la liberté d'expression qui peut risquer d'avoir un effet dissuasif quant à l'exercice de cette liberté".

La Cour a estimé que le contrôle au commissariat n'était pas justifié, "la nécessité de procéder à de telles vérifications pour les distributeurs de tous les journaux parus légalement n'étant ni réaliste, ni fondée".

L'argument du gouvernement turc selon lequel le contrôle policier serait justifié par le fait que "Evrensel" avait été plusieurs fois interdit par le passé, "est incompatible avec le droit de communiquer des informations", conclut l'arrêt qui alloue au plaignant 1.800 euros pour dommage moral. (AFP, 16 mars 2010)

Another Lesson to the Media from Chief of General Staff

General İlker Başbuğ, Chief of the General Staff, lectured the media on news about terrorism in his speech at the "Global Terrorism and International Cooperation Symposium".

Başbuğ said that the media is also a tool for struggles such as abolishing inequality in the military and in economy. He indicated, "Nowadays, we have got a global understanding of security. Of course we respect the freedom of news. Nevertheless, news and comments can also be harmful to society".

"Let's think about the news, are they beneficial or harmful?"

Başbuğ pointed out that the sensitivity of the public and the increasing media governance have reached a strategic dimension. He asked his audience to consider whether the news given is beneficial or harmful to society.

"The context, length and number of repeats of the news is crucial"

Başbuğ stated that the media reached a state where it may accept terrorism. He continued:

"Showing footage of terror on international TV channels can in fact be accounted for spreading propaganda of terror actions in the media. The context, the length and the number of repeats of the news is very important. News must be based on facts. Let us please not stretch a two-minute incident to a 15-minute news item. This serves the purpose of the terror organizations".

Threat of imprisonment for a few lines of news

While Başbuğ regards these "standards" as appropriate for the media, several journalists are on trial facing severe prison sentences.

Milliyet newspaper journalist Namık Durukan faces imprisonment of up to 7.5 years by reason of his news item entitled "We won't put down our weapons even in case of a general amnesty". Durukan had quoted a few sentences from Duran Kalkan, executive of the militant Kurdistan Workers' Party (PKK), and referred to Fırat News Agency (ANF) as his source.

Radikal newspaper responsible director Hasan Çakkalkurt and journalist Rıfat Başaran stand trial because of an interview with Peace and Democracy Party (BDP) MP Emine Ayna from Mardin in the pre-dominantly Kurdish region of south-eastern Turkey.

Both journalists will be prosecuted in April under article 7/2 of the Anti-Terror Act (TMY). They stand accused for "spreading propaganda of the PKK organization" in their interview entitled "Ayna: Our base tells us to go to the mountains".

47 people, among them 22 journalists, tried under TMY in 2009

According to the 2009 Media Monitoring Report published by the Independent Communication Network (BİA) Media Monitoring Desk (English version available soon), a total of 47 people, 22 of them journalists, were tried last year under charges of "spreading propaganda for a terror organization", "revealing or publishing the identity of public officials on duty for the struggle against terrorism or revealing these people as targets". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 16 March 2010)

British Artist Dickinson Sentenced for "Insulting Erdogan"

British collage artist Michael Dickinson was convicted after the Court of Appeals overruled the initial decision for his acquittal. Dickinson had been detained for a while because he had depicted President Recep Tayyıp Erdoğan as the pet dog of former US President Geroge W. Bush in one of his collages. He received a prison sentence which was converted into a monetary fine.

Dickinson has been living in Turkey for 23 years and was faculty member of Yeditepe University (Istanbul).  It was published that the artist left Turkey after the Court of Appeals of the 4th Circuit's decision of reversal.

The British artist is the Istanbul representative of the "Stuckism" art movement which originated from Britain in 1999 to promote figurative painting in opposition to conceptual art. The case was filed with several representatives of an exhibition held by the Global Peace and Justice Coalition (Küresel BAK) on 11 March 2006 to protest the Iraq invasion.

The court of appeals said in the decision of reversal taken unanimously on 25 May 2009: "It is understood that the defendant is an English citizen who has been living in Turkey for 20 years and worked as a teacher at various educational institutes and universities. He had close experiences of Turkish customs and traditions and he was able to anticipate the affect of his action on the public".

Monetary fine

As reported by Ntvmsnbc.com, upon the decision of reversal the Kadıköy (Istanbul) 2nd Magistrate Criminal Court sentenced Dickinson to imprisonment of 425 days according to article 125 of the Turkish Criminal Court (TCK). He was charged with having insulted the Prime Minister in his absence by reason of his duty. The court ruled that Dickinson disregarded Erdoğan's "pride and dignity".

The sentence imposed on the collage artist was converted into a monetary fine.

"If I had drawn Brown, I would not have experienced that fear"

After the hearing Dickinson told the BBC: "Of course I am relieved. I did not know the outcome. But I still think that I am not guilty and I cannot say that my work will not be related to politicians in the future".

"I like it here. I like the food and the weather. But if I had drawn a caricature about Brown in England, at least I would not have had to fear imprisonment".

After the hearing in January Dickinson was quoted as saying, "If the judge imposes a monetary fine on me, I will tell him that I am not going to pay it in order to express my protest against such an attack of freedom of expression. I do not want to go to prison but this is the only alternative I have". (BIA, Erol ONDEROGLU,12 March 2010)

Publisher Taş Acquitted in 1 out of 13 Trials

Fatih Taş from Aram Publishing was acquitted in the case regarding the publishing of the book entitled "The water of Avaşin is blue" ('Mavidir Avaşin'in Suları'). Taş stood accused for "spreading propaganda for the PKK", the militant Kurdistan Workers' Party.

In the hearing on 9 March, the Istanbul 9th High Criminal Court concluded that Taş did not commit a criminal offence. At the same time, the prosecutor claimed to drop the case by prescription. Taş did not attend the hearing.

Acquitted in one out of 13 court cases

The publisher was facing up to 7.5 years imprisonment under article 7/2 of the Anti-Terror Act on the grounds of the book written by Selçuk Şahan. However, another twelve trials are pending against Taş.

Further trials for further books

Taş was acquitted in the case about his book entitled "Our language is our existence-Our language is our culture" (Dilimiz Varlığımız-Dilimiz Kültürümüzdür'). In the trial about "33 Days in the storm" ('Tufanda 33 gün') Taş was handed down a ten months prison sentence. He furthermore received a TL 7,782 (€ 3,700) monetary fine for his book "Signs to Ammar" ('Ammar işaretleri'). Both latter cases are pending at the Court of Appeals.

The publisher had to pay a TL 996 (€ 475) monetary fine decreed by the Istanbul 9th High Criminal Court according to article 7/2 of the TMY on the grounds of the book "Gulen Azadiye".

Taş was charged with "humiliating state institutions" by reason of the book "They say you are missing" ('Kayıpsın diyorlar'). Applying article 301 of the Turkish Criminal Code (TCK), the Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance sentenced the publisher to a TL 650 (€ 319) monetary fine on 4 November 2008. The case is pending at the Court of Appeals.

The Beyoğlu (Istanbul) 2nd Criminal Court of First Instance had to drop a case related to Taş's books "The love crazed one from the mountain" ('Dağın Mecnunu') and "Memories of a footpath guerrilla 4" ('Patika Gerilla Anıları 4') because the Ministry of Justice did not issue permission. (BIA, Erol ONDEROGLU,12 March 2010)

Internet: Turquie et Russie dans la liste RSF des pays "sous surveillance"

La Turquie et la Russie font désormais partie de la liste des pays "sous surveillance" établie par l'organisation non-gouvernementale Reporters sans Frontières (RSF) dans son rapport annuel sur les pays "ennemis d'internet".

"Le renforcement du contrôle du web par un nombre grandissant de pays est confronté à un accroissement des capacités de mobilisation de net-citoyens toujours plus inventifs et solidaires", souligne RSF.

"Cette année encore, la liste des ennemis d'internet réunit les pires violateurs de la liberté d'expression sur le Net: l'Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Egypte, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan, le Vietnam", selon RSF.

Pour l'ONG, certains pays "tentent d'empêcher à tout prix leurs citoyens d'avoir accès à internet", c'est le cas de la Birmanie, la Corée du Nord, Cuba et le Turkménistan.

RSF a listé parmi les pays "sous surveillance", plusieurs démocraties comme l'Australie, "en raison de la volonté du gouvernement de mettre en place un système poussé de filtrage du Net, et la Corée du Sud où des lois trop sévères encadrent les internautes, remettent en cause leur anonymat et incitent à l'autocensure".

La Russie se voit reprocher les arrestations et les poursuites de bloggeurs et le blocage de sites qualifiés d'"extrémistes". Pour la Turquie, le blocage de plusieurs milliers de sites (dont Youtube) est à l'origine de son placement dans la liste.

Le rapport peut être consulté ou téléchargé à l'adresse: http://www.rsf.org/ IMG/pdf/ennemis_internet.pdf
(AFP, 11 mars 2010)

Director of "Laz Marks" Theatre Play on Trial

Haldun Açıksözlü, actor and director of the theatre play "Laz Marks" is sued under allegations of "insulting the prime minister" in the play. The show has been on stage for one year in cooperation with the Leman Culture and 'Canşenlik' Actors.

The play has been shown in about 80 different provinces and districts. The complaint was filed after the performance in Rize as part of the Laz region on the eastern Black Sea coast. The Rize Magistrate Criminal Court demands a two years eight months prison sentence for Açıksözlü by reason of "insulting the Prime Minister".

Director will give his statement on 12 March

Director Açıksözlü will give his statement in the morning of 12 March at the Beyoğlu Magistrate Criminal Court.

Açıksözlü's lawyers Hüseyin Güçlü and Hakan Bintepe expressed their belief in a written statement made to the public that: "Citizens will pave the way to freedom by joint initiatives against attempts to destroy freedom of speech and thought". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 11 March 2010)

Journalists Detained for Six Months - Release Rejected

The Istanbul 11th High Criminal Court rejected the release of Atılım newspaper journalists Çağdaş Küçükbattal and Tuncay Mat. Both journalists stand trial for allegedly participating in the demolition of a base station in the Gazi district on the European side of Istanbul.

The trial of eleven defendants, six of them detained, started on 5 March. The defendants stand accused of participating in the destruction of the base station as part of organized activities related to the Marxist Leninist Communist Party (MLKP).

Mat and Küçükbattal: We followed the incident as journalists

In the indictment, Public Prosecutor Kadir Altınışık demands to prosecute Küçükbattal and Mat over allegations of "reinforcing coercion, violence or threat in the course of the incident", "membership of an armed organization", "damaging public property" and "opposing the Law on Meetings and Demonstrations".

Küçükbattal and Mat have been in detention for the last six months. They stated for their defence that they followed the incidents as journalists.

"We were there as journalists"

Küçükbattal was doing an internship at Atılım newspaper at the time. He claimed, "I had a camera hung around my neck as you can see from the photographs in the file. My handwritten notes were confiscated in the search of my home and are presented as evidence of crime numbered 1-5. These are my notes for the news items. It is very clear that these are notes for news articles". Küçükbattal asked the court, "Are you prosecuting me for doing journalism? Is journalism illegal?"

The confiscated "handwritten document" comprises a text of five pages. Küçükbattal allegedly took notes regarding "a clear explanation of the incident". Afterwards, he supposedly agitated the crowd by spreading his information. "He provoked the people and directed them to the building of the base station. He took notes on the topics of destroying the base station, clashes with security forces and being driven back". This document was allegedly found at Küçükbattal's home.

Case continues on 28 March

Also the lawyers referred to several points of the indictment that were contrary to the law in their speeches of defence. The court decided to postpone the case to 28 May. (BIA, Erol ONDEROGLU, 9 March 2010)

Heavy Sentences for Three Journalists in South-East Turkey

The Adıyaman (south-east Turkey) Kahta Criminal Court of First Instance sentenced journalists Hacı Boğatekin to five years and Cumali Badur to six months imprisonment on the grounds of their statements about former Gerger prosecutor Sadullah Ovacıklı's alleged closeness to Fethullah Gülen. Gülen is the leader of the corresponding religious movement. Boğatekin was sentenced according to article 125 and 288 of the Turkish Criminal Code (TCK). Badur's sentence was converted into a monetary fine.

Another decision announced by the court on 2 Mart concerned Boğatekin's son Özgür Boğatekin, who received a one year, two months and 17 days prison sentence because he intervened against police violence.

Hacı Boğatekin was arrested on 13 April 2008 and detained for 109 days in Kahta Prison on the grounds of his allegations against the former prosecutor. The latest decision deprived the journalist furthermore from most of his political and civil rights.

"The heaviest punishment for a journalist in the history of Adıyaman"

Boğatekin, chief editor of Gerger Fırat newspaper, commented the decision: "This is the heaviest punishment imposed on a journalist in the 56-year history of Adıyaman".

In one of his articles, journalist Boğatekin had voiced his opinion that the real danger does not emanate from the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) but from the Fethullah Gülen congregation. In the same writing, he had referred to imprisoned  PKK leader Abdullah Öcalan as "Apo" and to religious leader Gülen as "Feto". Subsequently, Boğatekin had also published prosecutor Ovacıklı's reaction to his article who apparently said: "How dare you calling the Prophet Fethullah Gülen Feto; you will apologize for that in the coming issue". Boğatekin was charged with insult, defamation and the attempt to influence a fair trial. The court did not consider suspension or conversion of the sentence into a monetary fine.

TL 3,000 monetary fine for Cumali Badur

Journalist Badur had commented the respective allegations about prosecutor Ovacıklı, which had been put forward by bianet as well, on the gergerim.com news site. Hereupon, he was handed down a TL 3,000 (€ 1,500) monetary fine on the grounds of the "attempt to influence a fair trial".

The Malatya 3rd High Criminal Court sentenced Hacı Boğatekin to another 1.5 years imprisonment under charges of "spreading PKK propaganda" on the grounds of his article about "Feto and Apo".

Boğatekin was handed a total prison sentence of ten years, eight months and 14 days related to the cases opened against him after the publication of the article. Three of those decisions are pending at the Court of Appeals. The journalist declared to file another appeal with the latest decision.

Awarded and convicted

Boğatekin was rewarded together with İlhan Selçuk with the Press Freedom Award 2008, a joint award given by the Turkish Journalists' Society (TGC) and the Communication Association of Turkey. Moreover, Boğatekin was awarded by the Contemporary Journalists' Association (ÇGD) on 16 March 2009.

Boğatekin's demand to recuse the judge was declined

Boğatekin announced that he had complained about the trial's Judge Ercan Kumhak to the Supreme Board of Prosecutors and Judges (HSYK) and the Ministry of Justice two months ago. However, the Ministry did not consider the complaint. Boğatekin appealed against the rejection of the Ministry on 17 January at the Ankara Administrative Court.

The journalist had requested the recusation of the same judge at the High Criminal Court on 26 February. Yet, it was Judge Kumhak again who took the latest decision on 2 March. (BIA, Erol ONDEROGLU, 8 March 2010)


Prison Sentence for Posting Reader Comment?

Gerçek Gündem.com ('Real Agenda') internet news site publication director Barış  Yarkadaş faces a prison sentence of  five years and four months on the grounds of publishing a reader comment which allegedly constituted an insult to President Abdullah Gül. The first hearing of the case was heard at the Kadıköy (Istanbul) 7th Criminal Court of First Instance on 3 March.

Yarkadaş stated in the hearing, "We closed the site to postings of reader comments regarding Abdullah Gül in order not to face yet another court case. In a way we implemented auto-censorship".

RSF: Attempt to oppress critics

The international organization of Reporters Without Borders (RSF) based in France closely observes Yarkadaş's case. RSF said in an announcement that putting Yarkadaş on trial was an "attempt to oppress critics".

Gerçek Gündem.com had also published comments regarding Turkey uttered by Armenian President Serj Sarkisyan. Yarkadaş previously stood trial for posting a reader comment sent by a person alias "Türkeli27" saying that "Sarkisyan challenged Turkey due to the attitude of Gül".

Currently, Yarkadaş is charged with "insult of the President" according to articles 299/1, 2, 3 and 53 of the Turkish Criminal Code (TCK).

Website banned comments on the president

Yarkadaş attended the hearing on Wednesday together with his laywers Nalan Gonca Çelik, Metin Florinalı, Erdal Doğan and Sennur Beyboğa. The joint attorneys requested the acquittal of their client. Based on the principle of personal crime they demanded to drop the case.

Yarkadaş claimed in the hearing: "We have no intention to insult the President. In fact, I did not commit the crime I am accused of. I am prosecuted for a comment that I did not write"

"We removed the comment from the site without any legal obligations to show that we have no intent of insult. The comment was posted on the site during a time when we did not apply filters to the thoughts sent by our readers. Upon receiving the complaint, we installed new software to audit the comments. Our site is completely closed to the posting of comments regarding the President now".

Auto-censorship

Yarkadaş said that they applied this kind of auto-censorship in order not to face yet another trial. Also lawyer Doğan described the application as "auto-censorship".

Judge Tahsin Doğan asked Yarkadaş which control mechanisms were currently implied for the publication of reader comments. Yarkadaş replied, "Defamation and criticism are up to everyone's personal perspective. We post comments according to our legal knowledge and our discernment. It is up to you to decide on this".

Yarkadaş pointed out that the Informatics Crime Branch Directorate confirmed that the comment was written by a reader in Denmark. "We are tried based on a comment we did not write ourselves. This kind of cases can be found in different countries all over the world. So if there is a crime constituted, the referring topic is removed. We did just the same", Yarkadaş said. The trial is to be continued on 9 June.

The hearing was attended by Akşam newspaper writer Mustafa Dolu, Republican People's Party  (CHP) Press Adivsor Veysi Şahin and CHP Treasurer İlhan Çelik among others. (BIA, Erol ONDEROGLU, 5 March 2010)

Les journalistes de Roj TV agréés en Belgique

Les perquisitions de ce jeudi matin à Denderleeuw visaient deux médias : Roj TV et Sterk productions, la société qui fournit des programmes à la chaîne. Elles sont soupçonnées de servir de paravent au financement d’activités terroristes du PKK.

Roj TV est une télévision kurde. Elle diffuse des programmes en kurmandji, soranî, zazaki, turc, araméen et arabe. Créée en 1994, la chaîne s’appelait à l’origine Med TV. Son émission « la cinémathèque kurde » permet de visionner des films issus des quatre parties du Kurdistan ou de sa diaspora. Elle est diffusée dans septante pays et est regardée par tous les Kurdes. Elle a la réputation d’être proche du PKK.

« Roj TV et Sterk emploient à elles deux une vingtaine de journalistes, commente Paul Deltour, juriste de l’aile néerlandophone de l’Association belge des journalistes. Tous sont agréés ou stagiaires chez nous. Tous sont de nationalité belge ou turque mais d’origine kurde. S’il devait s’avérer qu’ils ont pris part à des activités illégales, nous leur retirerions évidemment leur agréation. »

Selon Paul Deltour, les statuts des deux entreprises sont ceux de toutes les entreprises de presse. « Roj distribue des programmes via la télé et internet. C’est un mix de news, de documentaires et de sport ». Comment sont-elles financées ? « On ne s’en occupe pas, rétorque-t-il. Pas plus qu’on ne le fait pour les Belges ».

Ce n’est pas la première fois que l’infrastructure est soupçonnée d’activités occultes. « La Turquie n’aime pas leur façon de communiquer. Voici plus de dix ans, la justice avait empêché Med TV de diffuser ses informations. Arrivée devant le tribunal correctionnel en 1998, l’affaire – et ses 17 inculpés – n’avait pu être jugée car le tribunal s’était déclaré incompétent. » En 2007, le dossier a été considéré comme prescrit par la chambre du conseil.

Quelles que soient les conclusions du dossier en cours, Paul Deltour y voit un réel problème. Celui de la liberté de la presse et du secret des sources : « Il ne nous revient pas de dire si un média peut diffuser ou pas. Par contre, il n’est pas normal que l’ordinateur d’un journaliste soit saisi. Cela met en péril son secret des sources. Nous attendrons les résultats de l’enquête. Ensuite, nous pourrons envisager des actions. » (Le Soir, 5 mars 2010)

Un modeste bâtiment abrite Roj-TV, qui vise 20 millions de Kurdes

Je suis venu travailler ce matin. Les policiers m’ont dit : aujourd’hui c’est congé, vous pouvez rentrer à la maison." Mehmet Tektes, technicien à la télévision Roj-TV à Denderleeuw, n’a pourtant pas décollé de son poste, jeudi matin le long de la Dendre, pour observer les allées et venues des policiers qui perquisitionnaient son lieu de travail, un bâtiment sans âme de la petite ville flamande, situé à côté d’un supermarché.

Roj-TV ? Cette télévision est largement inconnue en Belgique, pourtant sa renommée s’étend à des milliers de kilomètres de là, dans la communauté kurde de vingt millions de personnes qui vit en Turquie, en Irak, en Syrie ou en Iran.

On l’appelle "A Nation in the Sky", car elle émet vers un pays qui n’existe pas, et ni la Turquie, ni l’Iran ne l’aiment, au point de brouiller régulièrement ses émissions. "C’est une télévision nationale, poursuit Mehmet. Nous luttons pour notre liberté."

Roj-TV, autrefois appelée MED-TV, a été fondée en 1994. Elle est diffusée sur le satellite Eurobird à partir du Danemark et produit des programmes en six langues : trois dialectes kurdes (sorani, kurmandji, zazaki), le turc, l’anglais et l’arabe.

Elle a à plusieurs reprises connu des ennuis judiciaires. Le 18 septembre 1996, la gendarmerie belge avait lancé une opération Spoutnik contre les milieux kurdes et la jeune télévision, laquelle avait abouti à l’interpellation de cinq Kurdes accusés de blanchiment d’argent et à l’expulsion de 18 personnes du territoire belge. Les enquêteurs à l’époque s’étaient intéressés au mode de financement de la station, sous couvert d’une fondation. La Turquie a toujours affirmé que la télévision kurde était financée par le racket, mais quand on interroge les Kurdes à ce propos, ils affirment qu’elle est financée par les téléspectateurs, sur une base volontaire. "Chaque personne, chaque Kurde paie dix euros par mois", assure Mehmet.

L’opération Spoutnik n’a pas eu de conséquence judiciaire. La justice belge a considéré en 2007 que les faits étaient prescrits, onze ans après le début de l’instruction. MED-TV s’est vue aussi retirer sa licence pour incitation à la violence en 1999, l’année où le leader historique du PKK Abdullah Ocalan fut arrêté et condamné en Turquie. Mais, à chaque fois, la télévision a recommencé à émettre.

Jeudi, la police fédérale a perquisitionné le siège de Denderleeuw toute la journée et mis les scellés. Elle s’intéressait particulièrement à la radio qui émet depuis les locaux, la "Voix de la Mésopotamie", suspectée par le parquet fédéral de servir "de moyen de communication opérationnel pour les combattants kurdes" du PKK. Une somme de 100000 euros, dont l’origine semble douteuse aux enquêteurs, a également été saisie. (La Libre Belgique, Ch. Ly., 5 mars 2010)

Death Threat for Journalist Pekgöz

Journalist Ramazan Pekgöz, news chief of the Turkish Günlük newspaper, received a death threat while he was walking to his office in the morning of 28 February.

A person with the initials A.S. had followed Pekgöz on the side walk before he stopped him and said, "We finished Hrant Dink off. We will do the same to you". Turkish-Armenian journalist Hrant Dink was assassinated in front of his workplace Agos newspaper in January 2007.  Pekgöz complained about the person who threatened him at the Taksim Police Station in central Istanbul. The suspect was arrested subsequently.

'We will kill you like Hrant Dink'

Journalist Pekgöz said that this person had followed him starting from Galatasaray High School close to the southern end of the popular Istiklal Avenue in Taksim (Istanbul). Apparently, the suspect was cursing on the way. Pekgöz said that he asked the suspect why he was following him once he got close to him and he replied, "This is a street, I am just walking".

The person known as A.S. followed the journalist for another while and then approached him directly by threatening Pekgöz: "We finished Hrant Dink off. We will do the same to you". Pekgöz instantly went to the close-by Taksim Police Station and complained about the person.

Police officers of the Anti-Terror Branch, the Security Branch and the Intelligence Branch started an investigation into the matter upon Pekgöz's complaint. It turned out that suspect A.S. has got a criminal record for theft. He was apparently born in Çanakkale (south of the Dardanelles) in 1977. (BIA, Erol ONDEROGLU, 2 March 2010)

Un journaliste en ligne poursuivi injustement pour "insulte"

Le 3 mars 2010, la 7ème chambre du Tribunal correctionnel de Kadiköy examinera la plainte déposée contre Baris Yarkadas, journaliste en ligne du journal Gercek Gündem (Agenda Réel). Il est accusé par les services du Président Abdullah Gül d'"insulte au président de la République", pour n'avoir pas retiré sur le site du journal un article déposé par un internaute. Il risque cinq ans de prison en vertu de l'article 299 alinéa 2 du Code pénal sur l'infraction d'insultes au président, aggravée si elle est commise par voie de presse.

"Reporters sans frontières condamne ces poursuites infondées : il est incompréhensible que Baris Yarkadas soit accusé d'"insulte" alors qu'il n'est pas l'auteur des propos incriminés sur le site et que ce dernier n'a pas utilisé de termes vulgaires ni injurieux. Cette affaire est révélatrice d'une volonté des autorités d'intimider et de réduire au silence les voix critiques. Nous demandons l'abandon immédiat des charges qui pèsent contre le journaliste", a déclaré l'organisation.

Les services du président ont déclaré eux-mêmes qu'ils connaissaient "l'agresseur", le véritable auteur du texte, en estimant qu'il résidait à l'étranger. Le texte de l'internaute critiquait le président Gül et prétendait que le président de l'Arménie, Serj Sarkisian, défiait la Turquie : "Bravo à vous, vous avez piétiné l'honneur de la grande république de Turquie".

Baris Yarkadas est sous le coup de multiples procédures judiciaires. Le 5 mars 2010, il doit également comparaitre devant la même cour, accusé cette fois-ci d'"offense à la personne" par Nur Birgen, présidente de la section d'expertise de la médecine légale. Il avait évoqué dans un article les violations des droits de l'homme qu'elle aurait commises, des accusations émises par plusieurs ONG. (http://www.rsf.org/Un-journaliste-en-ligne-poursuivi.html , 2 mars 2010)

Des journalistes turcs protestent contre une déclaration d'Erdogan

Des dizaines de chroniqueurs turcs ont signé mardi un texte protestant contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour avoir "violé la liberté de la presse" lorsqu'il a critiqué la couverture par les médias d'une enquête sur un projet de coup d'Etat présumé remontant à 2003.

"Nous pensons que les remarques d'Erdogan, selon lesquelles les patrons de presse devraient contrôler les chroniqueurs, constituent une grave prise de position qui viole la liberté de la presse (...) et l'idéal d'une 'Turquie démocratique' en général", précise cette déclaration mise en ligne sur internet.

Au total, 44 chroniqueurs de différents journaux, y compris de quotidiens proches du gouvernement, avaient signé ce texte à 15H00 GMT mardi.

Vendredi dernier, M. Erdogan avait salué l'enquête sur le projet de coup d'Etat présumé mais, dans le même discours, il avait aussi appelé les patrons de presse à congédier les chroniqueurs qui, selon lui, "créent des tensions" dans le pays.

"Chacun doit connaître sa place (...) Ceux qui leur ont donné la plume doivent leur dire 'Désolé, il n'y a plus de place pour vous dans cette maison'", avait déclaré M. Erdogan. (AFP, 2 mars 2010)

Erdogan Accused Media of Provocation

In an Extended Meeting of Provincial Chairman in Ankara on Friday (26 February) Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said that the ruling Justice and Development Party (AKP) was not going to "accept the provocations of the opposition and the media". He argued that the opposition should not obstruct the duty of the independent judiciary and that media bosses should get their columnists under control.

"Columnists turn this country upside down!"

Prime Minister Erdoğan criticized the media: "The columnists have the right to criticize me, but I also have to warn them". He called media bosses to get their columnists under control and accused the writers of "putting a strain on the country and turning the economy upside down".

The Journalists Union of Turkey (TGS) said that Erdoğan once more exploits the principles of the constitutional state when he implies to lay off columnists who criticize what the government is doing.

In his speech Erdoğan described the media as "provocative" and the columnists' comments as "inappropriate and nasty". TGS emphasized that it was in fact the Prime Minister's announcement that was 'inappropriate and nasty'.

Journalists Union criticized Prime Minister

TGS pointed out that the Prime Minister called for throwing members of the press out of work who are fulfilling their duty. The Journalists Union criticized:

* In a democratic state there should be no such thing as the Prime Minister's efforts to detain the expression of thoughts from journalists and columnists, to attempt to keep them in line with the government and to have them ask for "permission" for their comments.

* This kind of intervention, these attempts for censorship and auto-censorship do not correspond with the resolutions of the European Court of Human Rights related to press freedom and freedom of expression.

* The employees' rights are regulated by the Labour Law and collective labour agreements. The enforced labour laws protect the rights of press employees, journalists and columnists, there are professional organizations and unions. The professional work of journalists may be restricted by the principles of the press.
* Laying off columnists and journalists neither depends on the arbitrary decisions of media bosses, nor of the Prime Minister.

* Nobody, not even the Prime Minister, has the right to arbitrarily dismiss members of the press who are fulfilling their duty or to interfere with the employees' future or their work.

"Do not intervene with the judiciary"

In his speech at the Provincial Chairmen Meeting Erdoğan moreover criticized the oppositional Republican People's Party (CHP): "In certain environments we observe efforts to slow the government down. The opposition obstructs procedures related to legislation and tries to involve the government into this kind of discussions to slow it down".

Referring to the 'Balyoz' coup plans, Erdoğan said, "We applied the law, the independent judiciary is fulfilling its duty. No one is declared guilty unless proved otherwise. This is the rule of law. The judiciary is not only independent but also unbiased and investigates all uncertainties". The Prime Minister furthermore warned the opposition "not to interfere".

In respect to the Tekel workers who have been carrying out a major protest action since December 2009 against the loss of their employees' personal rights, Erdoğan reminded that the workers should sign the 4C contract by 2 March, saying that "the opposition should stop their games with the workers, we know what we are doing". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU - Çiçek Tahaoğlu, 1 March 2010)


Kurdish Question / Question kurde


Six inculpés kurdes en Belgique libérés

La chambre des mises en accusation a ordonné jeudi 25 mars 2010 la libération de six Kurdes,
placés sous mandat d'arrêt à la suite d'une série de perquisitions effectuées au début du mois dans divers milieux kurdes dont Roj TV et KNK.

Les anciens députés kurdes Remzi Kartal et Zübeyir Aydar ainsi qu'Abdulselam Mustafa, Bezari Adıgüzel, Sezai Uçar et Ali Hakim ont été relâchés de la prison à 17h.

Deux autres personnes arrêtées début mars dans cette affaire restent en revanche en détention préventive, Naim Acar à Charleroi Orhan Nuri Amil à Bruxelles, parce qu'elles n'avaient pas introduit de recours contre leur privation de liberté, selon le parquet fédéral.

Raf Jespers, avocat d'un des Kurdes, estime que les poursuites se font également sur le terrain politique. "La Belgique a ici clairement choisi son camp dans le conflit étranger entre Turcs et Kurdes. Nous ne pouvons pas oublier qu'il y a aussi eu deux parlementaires arrêtés. Cela illustre clairement un abus de la loi belge sur le terrorisme."

Après leur mise en liberté, Remzi Kartal a déclaré que l'arrestation des Kurdes en Belgique a été effectué sur la commande de la Turquie pour terroriser les Kurdes en exil.

Le parquet fédéral ne se pourvoira pas en cassation contre l'arrêt de la chambre des mises mais indique qu'il reste de sérieux indices de culpabilité, a précisé la porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens

La juridiction d'instruction estime que ces personnes représentent un "danger pour la sécurité" publique, mais juge que "les conditions légales pour prolonger leur détention ne sont pas remplies", selon Pellens. (RTBF-AFP, 25 mars 2010)

End of PKK Ceasefire?

The People's Confederation of Kurdistan (KCK) Executive Council Presidency announced that a new phase has started with the Newroz celebrations last weekend. "It is not an interim phase but a new period.  It will develop in terms of a 'Democratic Solution or Resistance'", KCK declared.

At the same time, leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK) Murat Karayılan said in an interview with Ayla Jean Yackley from Reuters News Agency that after the closure of pro-Kurdish Demorcatic Society Party (DTP) a political solution has grown increasingly difficult to be reached in a political way. "We can end the ceasefire and resume the armed struggle", Karayılan warned.

Karayılan said that he expects the Turkish Armed Forces (TSK) to restart attacks against the PKK in Northern Iraq with the beginning of spring. "Enduring freedom cannot be achieved if the government's military operations and the pressure of political agents are being continued. We are going to counter the attacks, so this spring might pass problem-ridden and unpredictable", Karayılan said.

KCK: Important messages at Newroz celebrations

The announcement of KCK, the umbrella organization of the PKK, referred to this year's Newroz celebrations which were celebrated with more enthusiasm and an increased participation of the masses compared to the last years. According to the statement, "the celebrations can be seen as referendums and conveyed important messages". Moreover, KCK expressed its appreciation that no excesses occurred during Newroz this year.

"Important messages were given at the Newroz places as the will of millions of people. These messages were the needed answers of our people to the states that are dominating Kurdistan. The motto of the Kurdish people for Newroz 2010 was 'Free Leadership, Free Identity, Democratic Autonomy'. The celebration places were packed with people and important speeches were made by politicians. In particular, they gave a proper answer to stigmatizing the Kurdistan Freedom Movement and Leadership as terrorism and to the international forces, first and foremost the USA, who do not refrain from the concept of elimination. The answer was the reality of a Kurdistan Freedom movement".

Court decision in Brussles awaited for Thursday

The trial against nine people who were detained in Belgium on 4 March, among them Kongra-Gel (PKK) Chairman Remzi Kartal and executive Zübeyir Aydar, was continued on 22 March. Fırat News Agency (ANF) reported that the hearing was postponed to 25 March.

Remzi Kartal, Zübeyir Aydar, Orhan Nuri Amil, Abdulselam Mustafa, Naim Acar, Bezari Adıgüzel, Sezai Uçar and Ali Hakim are the detained defendants of the trial. (BIA, Erol ONDEROGLU, 23 March 2010)

Former DTP Co-Chairs Face Heavy Prison Sentences

The Public Prosecutor's Office in Diyarbakır in the pre-dominantly Kurdish region of south-eastern Turkey launched the litigation against former Democratic Society Party (DTP) Mardin MP Ahmet Türk and former Diyarbakır MP Aysel Tuğluk by reason of various speeches made by the politicians. After the closure of DTP by the Constitutional Court in December 2009, Türk and Tuğluk lost their immunity and were subjected to a political ban.

The Diyarbakır Special Authority Public Prosecutor's Office prepared separate indictments for former DTP co-chairs Türk and Tuğluk under charges of "spreading propaganda for the PPK", the militant Kurdistan Workers' Party, according to article 7/2 of the Anti-Terror Law. The prosecution demands 45 years imprisonment for Türk, Tuğluk faces prison sentence of up to 70 years.

Penalty demanded for alleged membership of the PKK

Moreover, the prosecutor demanded punishment for both politicians under charges of "Membership of the PKK organization and committing crimes on behalf of the organization".

The allegations against Türk are based on his speeches made between 2006 and 2009 in Diyarbakır, Batman, Siirt and Mardin and on Roj TV broadcasted via satellite.

Aysel will stand trial for twelve speeches made in Diyarbakır between 2005 and 2009 and related news published in the press. (

Yet Another Trial for Pro-Kurdish Politicians Türk and Tuğluk

The Ankara Public Chief Prosecutor's Office launched a trial against former co-chair Ahmet Türk of the closed pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) and former DTP MP Aysel Tuğluk. Both politicians stand accused for "spreading propaganda for an illegal organization" on the grounds of their efforts to bring back to Turkey eight soldiers who were held hostage by the Kurdistan Workers' Party (PKK).

In October 2007, members of the PKK terror organization had carried out a crackdown on a police station in Dağlıca in the south-eastern province of Hakkari. 13 soldiers died, eight soldiers were taken hostage by the PKK.

Türk, former MP of Mardin, and Tuğluk, former MP of Diyarbakır in the pre-dominantly Kurdish region of south-eastern Anatolia, face another five years' imprisonment each in the context of the latest case opened against them. The Diyarbakır Prosecution has already demanded prison sentence adding up to a total of 115 years for both politicans by reason of speeches made between 2005 and 2009.

"A picture of Öcalan during the hand-over"

The indictment says that Türk and Tuğluk went to Iraq together with Siirt MP Osman Özçelik from the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) and Van MP Fatma Kurtulan. There, eight military soldiers who had been taken hostage by the PKK in the Dağlıca raid in October 2007 were handed over to them and brought back to Turkey.

Furthermore, the indictment states that "the soldiers were handed over in Iraq at a place with members of the terror organization and a picture of imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan. At the same time, images containing organizational propaganda could be seen".

50 years for Türk, 75 years for Tuğluk demanded

The Diyarbakır Special Authority Public Prosecutor's Office prepared separate indictments for Türk and Tuğluk under charges of "spreading propaganda for the PPK", according to article 7/2 of the Anti-Terror Law. The prosecution demands 45 years imprisonment for Türk, Tuğluk faces prison sentence of up to 75 years. (BIA, Erol ONDEROGLU, March 22-24, 2010)


On Newroz Day Thousands Confront Government on Kurdish Issue

Thousands of people gathered in Kazılçeşme, a district on the European side of Istanbul, to celebrate Newroz as the start of the new year and the arrival of spring,demonstrating their support for the Kurdish cause.

The celebration was attended by pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) MPs Ufuk Uras, Sebahat Tuncel and co-chair Gültan Kışanak among others. The traditional Newroz fire was lit by MPs Uras and Tuncel.

Rıza Taşdelen from the Democratic Solution for Peace Platform reiterated the organization's claim for a democratic constitution and said that "this question cannot be solved without Abdullah Öcalan, the leader of the Kurdish people, the PKK [Kurdistan Workers' Party] and KCK [umbrella organization of the PKK]".

Öcalan calls for National Kurdish Conference

After a concert performed by the Kurdish group Koma Çar Neva, the Newroz message of imprisoned PKK leader Öcalan was read out: "A national conference should be held on the democratic foundation against imminent dangers. Otherwise, also the Iranian and Iraqi Kurds will lose what they have achieved. The Kurdish people are not a 15-year-old child. They will not come to join a game. They take their own decisions. All kinds of defence precautions should be taken and our people should continue their democratic communal life despite extermination and extensive detentions". Öcalan's message had been forwarded to his lawyers.

Tuncel: Many negotiators in Diyarbakır

MP Tuncel said in his speech that the political power is looking for a negotiator to solve the Kurdish question: "Mr Prime Minister, there are hundreds of thousands of negotiators in Amed [Diyarbakır]. The Kurdish people do not want to vanish any further. They want their rights and an identity. Abdullah Öcalan is the negotiator. Listen to him".

When Tuncel asked the crowd who is the negotiator, they replied "It's Öcalan".

Kışanak called for amendments of the constitution

Also MP Uras and DTP co-chair Kışanak called for a democratic and peaceful solution of the Kurdish question. Kışanak moreover called for the release from detention of Kurdish politicians and children and criticized Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan for threatening illegal Armenian immigrants with their expulsion from Turkey.

Kışanak argued, "Our most basic need is to get rid of the coup constitution. The party's co-chair demanded amendments of the constitution: "Obstructions for any languages should be lifted. The rights to associate, to freedom of thought and democratic opposition have been usurped in this country. The election threshold should be decreased immediately, all parties should be provided with election support and elections should be made in a democratic framework. Everybody lining up with peace and democracy should join hands. We have to create a union of power. We call everybody who is concerned about peace and democracy to come and save this country from AKP [ruling Justice and Development Party]".

Peace Council called for release of Kurdish politicians

A message of the Turkish Peace Council was read out during the celebration as well. The Peach Council called for the release of detained Kurdish politicians.

Metin Aslan, speaking on behalf of Tekel workers, warned that the oppressed are under more pressure than ever and called for a joint struggle.

Mustafa Ayhan, member of the Peace Group from Kandil and Mahmur, said, "The ones propagating peace are the negotiators, not the ones calling for war. This question has to be solved by talking".

The ceremony was also joined by Günlük newspaper publishing director Filiz Koçali, Ertuğrul Kürkçü from bianet and President of the Confederation of Trade Unions of Public Employees (KESK) Sami Evren.

Further DTP MPs spoke at Newroz celebrations in Van, Siirt, Batman, Mardin, Kızıltepe, Urfa and Birecik. The given speeches were of the same tenor, mainly focussing on how to solve the Kurdish question by negotiations.

Celebrations in Diyarbakır

Read journalist Carla van Os's impressions about the Newroz celebrations in Diyarbakır in south-eastern Turkey as follows:

"In a sunny and warm Diyarbakir an enormous crowd of hundreds of thousand people gathered to celibate Newroz 2010. It was a colourful and powerful political manifestation and a party in one. A day long program of political and cultural hot shots from Kurdish daily life. As non Kurdish nor Turkish speaking foreigners we were impressed by the organisation who managed to present a gender equally based program. However we missed most of the content of the speeches but as we spoke yesterday with Leyla Zana and Osman Baydemir, who were two of the stars of the Newroz manifestation, it is clear that they, among others, stressed the repression of the Kurdish people by the Turkish state and its representatives. Baydemir mentioned that since the start of the mass arrests of April 2009 and the ban of the DTP in December still nine legally elected mayors and seventeen former mayors are in custody among 1500 others.

Zana remembered that even the Kurdish movement in Europe was attacked by Turkish-Belgium cooperation against Roj tv in Brussels and other Kurdish rank and file.

Newroz participants protested the long imprisonment of many well known Kurdish politicians and thousands of children who are detained as 'terrorists'.

A prominent position was taken by fans of PKK-leader Öcalan who hang his picture on different places, but not on the main stage. Osman Baydemir stressed that the Kurdish opening as it was presented last year by the Turkish government had developed in its opposite: a Kurdish closure. In this militant atmosphere the Kurdish movement started a new and thrilling year moreover a new and important year in Turkish history". (BIA, Tolga KORKUT, 22 March 2010)

Des centaines de milliers de Kurdes rassemblés pour célébrer le Newroz

Des centaines de milliers de Kurdes se sont rassemblés dimanche en Turquie, pour célébrer le Newroz,
qui coïncide avec l'équinoxe de printemps, en appelant le gouvernement à respecter ses engagements d'accroître les libertés des Kurdes.

Ces festivités, qui avaient été marquées par des violences par le passé, se sont passées sans incidents importants mais la police a interpellé une trentaine de personnes à Istanbul.

La manifestation la plus importante a eu lieu à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. 3.000 policiers, selon des sources policières, étaient mobilisés et des hélicoptères survolaient la plus grande ville de cette région à majorité kurde.

Dans son discours d'ouverture en turc et en kurde, le maire de Diyarbakir Osman Baydemir (BDP) a dit «C'est un péché pour un Kurde de tirer des balles sur un Turc, et vice versa. Il est maintenant temps de s'embrasser."

Selahattin Demirtas, leader du parti de la démocratie et de la paix (BDP), Ahmet Türk, ancien leader du Parti démocratique Société dissoute (DTP), Aysel Tugluk, ancienne députée DTP, Feleknas Uca, ancien membre du Parlement européen et Fatma Öcalan, la sœur du leader du PKK, ont également assisté aux festivités d'habillement traditionnel.


En 1992, ces célébrations avaient été marquées par des affrontements entre manifestants et forces de sécurité, qui avaient fait 50 morts. En 2008, elles avaient été interdites dans plusieurs villes mais de nouvelles violences avaient éclaté, faisant deux morts.

Dimanche, à Diyarbakir, des manifestants brandissaient des portraits d'Abdullah Öcalan, le leader du PKK emprisonné en Turquie depuis 1999, et entonnaient des chants kurdes à la gloire du PKK. Des femmes en costumes traditionnels agitaient des drapeaux kurdes, rouge, jaune, vert.

Des milliers de personnes ont aussi manifesté dans d'autres villes du sud-est et à Istanbul, qui compte aussi une importante communauté kurde.

29 personnes, dont 17 mineurs, ont été interpellés par la police à Istanbul pour avoir scandé des mots d'ordre favorables au PKK et avoir arboré des drapeaux rouges. (Agences de presse, 21 mars 2010)

Newroz Celebrations in South-Eastern Turkey

Thousands of people came together in Yüksekova for the Newroz celebrations marking the beginning of the Iranian New Year. The city of Yüksekova is in the province of Hakkari at the pre-dominantly Kurdish south-eastern tip of the country bordering with Iran and Iraq.

The Yuksekovahaber.com news site reported that the area of the celebration was scanned with detectors prior to the event. Furthermore, people entering the celebration area were body-searched by the police.

"Peace through dialogue"

A huge sign saying "Newroz" was installed in the middle of the place, one section of the area was reserved for the media and protocol.

Young people with covered faces demonstrated for Abdullah Öcalan, leader of the militant Kurdistan Workers' Party who is imprisoned on İmralı Island for ten years. They had large-scale posters of Öcalan. The celebrations started one hour late due to the heavy rush of people, buildings and roads around the celebration area were crowed with people who could not fit into the area any more. Many of the visitors wore traditional local dresses.

Banners in Kurdish and Turkish were posted around the area saying for instance, "Let's achieve peace by dialogue, not by war", "Newroz is the recreation of the life of a legend and a people" or "Either real democracy or none!"

Doves of peace

After lighting the Newroz fire, Peace and Democracy Party (BDP) Co-chairs Selahattin Demirtaş and Gültan Kışanak, ,Yüksekova Mayor Ruken Yetişkin and BDP Hakkari County Commissioner M. Sıddık Akış released doves of peace on the podium.

The opening speech was held by BDP Provincial Chair Hüsnü Bulgan. Mayor Yetişkin expressed his gratitude to the guests and called the event a historic Newroz celebration.

BDP Hakkari MP Hamit Geylani addressed the crowd in Kurdish, saying that it was his first time to host an event on such a significant day.

Geylani said that the celebrations were "the Newroz start for a solution", stating that nobody could reach to the power of struggle of the Kurdish people. The celebrations continued with music performances. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 18 March 2010)

Les amis du peuple kurde s’organisent au niveau national

Réunis à Paris le 27 février dernier, les différents groupes informels et associatifs « amis du peuple kurde », ainsi que des associations dont les objectifs généraux sont la défense des droits humains, ont décidé de renforcer leurs liens dans une coordination au niveau national pour favoriser les échanges d’information et organiser des actions communes qui seront révélées au fur et à mesure, dans le cadre d’un calendrier établi.

La ligne de conduite adoptée est celle qui découle de la déclaration votée à l’unanimité des présents lors du colloque du 30 avril 2009, à Paris, au Palais du Luxembourg

AKB, pour sa part, ouvre son site à la Coordination et aux différents groupes pour faire connaître leurs actions

MOBILISATION en CORSE
Pour consulter et signer la pétition,  clic sur : Pétition du Web / Soutien au peuple kurde.

MOBILISATION à MARSEILLE
Liberté pour le peuple Kurde / Halte à la répression

MOBILISATION à STRASBOURG
Soutien au peuple kurde

MOBILISATION en BRETAGNE
Soutien du Président du Conseil régional de Bretagne, les Présidents des Conseils généraux d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor, de six parlementaires d’Ille-et-Vilaine et le Maire de Rennes.

MOBILISATION à PARIS
Une excellente explication sur le Newroz sur le site Pote à Pote. Clic sur : http://www.poteapote.info/spip.php?article201

MOBILISATION à MILLAU
« Libérez nos amis kurdes » (José Bové)

MOBILISATION à LYON
soutien à un objecteur de conscience incarcéré

MOBILISATION au PARLEMENT EUROPEEN
des eurodéputés demandent à l’UE de faciliter le dialogue politique entre le gouvernement turc et les Kurdes pour une solution politique

PROTESTATION du PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS : indignation

Pour en savoir plus clic : http://akbdrk.free.fr/spip.php?article244

DTP Member Sentenced for the Word "Respectable"

The İskenderun (eastern Mediterranean Coast) 2nd Criminal Court of First Instance sentenced Democratic Society Party (DTP) İskenderun District Mayor Mahmut Aydıncı to three months imprisonment on the grounds of referring to Abdullah Öcalan, imprisoned leader of the militant Kurdistan Workers' Party (PKK), as "respectable". Journalist Ersen Korkmaz was acquitted in the same trial.

Both un-detained defendants stood accused of "praising crime and criminals" according to article 215 of the Turkish Criminal Code (TCK). The court took into account Aydıncı's "positive attitude throughout the trial" and mitigated the sentence to two months and 15 days before converting it into a TL 1,500 (€ 715) monetary fine.

The right to quote, the crime of saying "respectable"

In the final speech of the prosecution, Public Prosecutor Ahmet Kara pointed out that journalist Korkmaz quoted the press release without having made any changes to it. According to the prosecutor, the defendant did not have any criminal intent and the publication remained within the boundaries of press freedom. Kara demanded the acquittal of Korkmaz. Regarding Aydıncı, prosecutor Kara claimed that addressing Öcalan as "respectable" was sufficient for the proof of crime.

Further prosecution for contents of a news article

Newspaper owner Korkmaz and DTP district mayor Aydıncı are facing imprisonment of up to three years in another case on the grounds of an article including sentences such as "Closing Imrali Prison and its implementations should be taken seriously for the great contribution it would make to social peace" published on 18 November 2008. The trial was opened on 24 December 2008.

Another trial pending for newspaper owner

Another trial regarding Korkmaz has been pending for six years. He is tried under article 159 of the former TCK by reason of a news item entitled "The Kurdish leaders were taken and delivered to the Fascists" about a panel discussion organized by the Turkish Communist Party (TKP).

Korkmaz and TKP official Necmettin Salaz, originator of the phrase, are facing imprisonment of another three years under charges of "insult and ridiculing of the military". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 10 March 2010)

Déclaration commune sur l'opération policière anti-kurde en Belgique

Une conséquence des tractations au plus haut niveau entre Bruxelles et Ankara est l'opération menée par la police ce 4 mars contre des différentes organisations kurdes sur l'ensemble de la Belgique. Il est évident que les autorités judiciares doivent faire des enquêtes quand elles les estiment nécessaires mais cela ne peut se faire au mépris de toute réserve en ce qui concerne des citoyens ou des organisations qui d'une façon tout-à-fait pacifique œuvrent afin que soient reconnus leurs droits politiques et culturels.

L'opération s'est faite dans le cadre d'une action plus large et plus accentuée de répression contre les Kurdes en Turquie. En décembre dernier, le Parti démocratique pro-kurde DTP a été interdit par la Cour constitutionnelle turque sous le prétexte fallacieux d'avoir des activités illicites contre l'unité de l'État turc. Depuis, un nouveau parti a été fondé, le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP). Le mois passé, 131 de ses cadres dont plusieurs bourgmestres ont été arrêtés par la police turque sous prétexte qu'ils étaient des membres du PKK. Dans les jours qui ont suivi, on a assisté en Italie, en Allemagne, en France et aux Pays-Bas à des perquisitions et des arrestations policières du même type.

En Belgique, la police a perquisitionné les studios de la TV kurde à savoir l'émetteur Roj-TV qui semble être particulièrement mal accepté par le régime turc. En 1996 déjà, cela avait été le cas pour Med-TV dans le cadre de l'opération Spoutnik. Ils avaient aussi à l'époque visité les studios de Denderleeuw,  après avoir enfoncé les portes et ils avaient confisqué l'appareillage électronique. Dix ans après, on ne parle plus de l'opération Spoutnik, en effet on n'a jamais pu démontrer que les 17 suspects emmenés à l'époque aient appartenu à une quelconque organisation criminelle. On vient de recommencer la même opération et les ordinateurs de Roj-TV ont été également mis sous scellés et embarqués. Pourquoi cette répétition d'une opération qui n'avait jamais donné de suite. Va-t-on à nouveau parler des sérieuses présomptions des autorités judiciaires pour expliquer une opération qui n'a sans doute qu'un seul but : faire taire la TV kurde qui demande tout simplement le droit d'exister.

Plusieurs éléments de cette soudaine agression contre les Kurdes peuvent nous faire penser que les autorités judiciaires l'ont organisée à la demande pressante d'Ankara. Dès la fin de l'opération, le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu adressait ses félicitations à notre pays pour son sens des responsabilités. Il est vrai que fin décembre, notre Premier ministe, M. Leterme avait promis au pouvoir d'Ankara d'augmenter la coopération entre la police belge et la police turque et cela afin de faire taire toute opposition kurde en Belgique. Ce 18 janvier, le nouvel ambassadeur de Turquie, Mirat Ersavci, a été reçu par M. Leterme  et le ministre de la Justice  M. De Clerck pour lancer une opération de répression contre Roj-TV et d'autres organisations kurdes. Cela prouve que tout avait été organisé entre Bruxelles et Ankara afin de limiter une fois de plus les droits culturels des Kurdes.

Nous ressentons que cette action en Belgique est la simple continuation de l'oppression culturelle subie par les Kurdes en Turquie. À de nombreuses reprises, la communauté kurde a subi en Belgique des agressions téléguidées par Ankara. Chaque fois, les Kurdes ont pu donner aux autorités judiciaires belges les moyens d'identifier les agresseurs mais rien n'a jamais été fait contre eux et ils sont restés impunis.

−    Le 30 décembre 1984, des activités culturelles pacifiques dans des locaux du centre communal Ten Noey (Saint-Josse Ten Noode) ont subi une agression, les agresseurs n'ont pas été punis et les Kurdes ont dû déplacer leurs activités a Evere.
−    Le 17 novembre 1998, l'Institut kurde de Bruxelles, le bâtiment du Centre Culturel des Kurdes et les locaux de l'Association Assyrienne ont été incendiés. Malgré des preuves formelles et le fait que des images télévisuelles ont permis d'identifier les agresseurs, les extrémistes turcs arrêtés ont été libérés quelques heures après leur interrogatoire et l'affaire est restée sans suite.
−    Le 10 décembre 2005, aux environs de 22h30, un cocktail-molotov a été jeté dans les locaux du parti pro-kurde Dehap

Nous sommes persuadés que toutes ces actions contre la liberté d'opinion ont été inspirées par la Turquie. On a aussi tout fait pour donner une image démoniaque du PKK présenté comme une organisation terroriste alors qu'en fait il s'agit d'une organisation acculée par le pouvoir turc à résister afin d'obtenir la reconnaissance des droits les plus élémentaires pour la population kurde  de Turquie autant sur le plan linguistique, politique que culturel.

Le dernier rapport sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne a clairement indiqué que la Turquie devait au plus tôt trouver une solution démocratique à la question kurde, la dernière conférence sur ce sujet, le 10 février de cette année a encore appelé l'État turc à respecter le droit des minorités, ce qui est essentiel pour pouvoir entrer dans l'Union européenne. La politique menée dans notre pays vis-à-vis des Turcs nous permet de supposer que même cette demande européenne n'a pas atteint les oreilles des autorités belges.

Group de Travail Interparlementaire Les Kurdes
Institut Kurde de Bruxelles
Vrede vzw

Lionel Vandenberghe (Prés. IPWK, ex-sénator)
Ludo De Brabander
Prof. Ludo Abicht
Frieda Brepoels, Lid EP, N-VA
Jan Béghin (ex vice-président de Parlement Bruxelloise, sp-a)
Elke Tindemans, sénator, CD&V
Hugo Van Rompaey (sénator d’honneur, CD&V)
Paul Vanden Bavière (journalist, Publ. Uitpers)
Karel Van Reeth

Solution raisonnable pour la question kurde

Ahmet DERE

Tout d'abord,  il est nécessaire d'accepter et de reconnaître que la question kurde est  à résoudre sans perdre du temps. Certes, la Turquie est  concernée au premier plan par cette question, mais de façon générale, tous les pays de l’Union européenne ont une part de responsabilité. Surtout depuis le début du 21ème. siècle, qui marque le début  de négociations entre les Européens et la Turquie, la résolution de cette question est de plus en plus prégnante dans l’UE.

Malgré le poids sans cesse croissant de la question kurde pour l'Europe, e  les politiques européennes ne s'en emparent pas pour trouver une résolution.. Au contraire elles se durcissent de plus en plus niant ainsi une solution raisonnable. Actuellement ce qui se passe en Belgique, en Italie et en France mène l’UE vers une impasse. La criminalisation des responsables politiques kurdes et de leurs institutions ne fait que de rendre encore plus difficile la résolution pacifique de la question kurde. Cela ne correspond ni aux intérêts ni aux critères européens.

Selon moi des pays comme la France, l’Italie et la Belgique peuvent jouer un rôle important en ce qui concerne la question kurde. Ces trois pays, où existent certaines organisations de la diaspora kurde en Europe, peuvent peser, avec leurs ressortissants  Kurdes. Dans ces trois  pays je connais plusieurs hommes politiques qui connaissent bien la question et qui pourraient user de leur force de conviction pour que  la Turquie et les Kurdes à se rassemblent autour d’une table pour trouver une résolution commune. Malgré les évènements de ces derniers jours, je pense qu' il existe encore une chance pour réaliser ce qu’il faut faire.

Ce rôle que j'évoque  pour ces trois pays renforcera aussi la position européenne vis-à-vis des forces internationales. Nous avons appris de l’histoire que, pour être efficace sur la scène internationale il faut garder et reconnaître au Moyen Orient son poids. La force qui ne respecterait pas cette région importante du monde, n’a pas guère chance d’être efficace dans les autres régions de notre continent.

Aujourd’hui les Kurdes constituent une force  considérable qui se développe de plus en plus au Moyen Orient. La diaspora kurde qui est dispersée dans le monde renforce aussi cette position des Kurdes. Donc, surtout pour les pays Européens, il est dans leurs intérêts de bien prendre en compte l’avenir de ce peuple. Aucune des opérations recommandées actuellement par l’état turc n’enrichit la position de l’Union européenne.

Je pense, surtout pour les autorités de l’Union européenne, que  le temps d'une réflexion en profondeur sur  la question kurde est arrivé. Cette question n’est pas liée à l’adhésion de la Turquie à l’UE. La résolution de la question kurde, ou sa non résolution,, n’exige ni l’adhésion ni l’éloignement de la Turquie à l’Union européenne. Ainsi, la criminalisation des responsables politiques kurdes et de leurs organisations n'a pour conséquence  que de discréditer l’image démocratique des pays européens.

 Le Parlement Européen et la Commission européenne doivent prendre leurs responsabilités afin d’améliorer l’atmosphère tendue au sein des kurdes. Il y a certain moments de l'histoire qu’il ne faut pas rater.

(ahmet.gulabi.dere@hotmail.com
, 8 mars 2010)

Des milliers de Kurdes ont protesté contre la répression policière à Bruxelles

Des milliers de Kurdes, venus des quatre coins de la Belgique mais aussi d’Allemagne et des Pays-Bas, ont défilé ce samedi dans les rues de Bruxelles afin de protester contre les perquisitions et les huit arrestations opérées jeudi dans des associations culturelles et politiques kurdes, dont la station de télévision Roj-TV, à Denderleeuw.

Selon le comptage policier, les manifestants étaient au nombre de 5.200 alors que les organisateurs en revendiquaient 8.000. Partis en rangs serrés de la gare du Midi où il s’étaient rassemblés dès 12 h, les Kurdes ont parcouru les boulevards du Centre de Bruxelles jusqu’à la gare du Midi où la manifestation s’est disloquée peu avant 15 h.

A la hauteur de la place De Brouckère, des tensions sont apparues entre les manifestants et une personne d'origine turque. L'homme aurait apostrophé les manifestants kurdes, provoquant la colère de ceux-ci. Aucune arrestation administrative n'a toutefois eu lieu.

Tout au long de la manifestation, les organisateurs ont dénoncé par haut-parleur la vague de perquisitions menée jeudi par la justice belge qui soupçonnait des membres du PKK (parti des Travailleurs du Kurdistan) de financer les opérations de terrorisme de l’organisation séparatiste kurde en Turquie et d’entraîner de jeunes Kurdes dans des camps, notamment situés dans l’Est de la Belgique.

"Nous dénonçons fermement les mises en garde à vue de personnalités politiques comme Remzi Kartal et Zubeyir Aydar  dont les activités en faveur du peuple kurde sont déployées au grand jour et connues de tous: la Belgique doit mettre fin à ces agressions et les personnes mises en garde à vue doivent être immédiatement libérées", ont dit les organisateurs de la manifestation. "Nous dénonçons ces manœuvres télécommandées par l’Etat turc et par l’OTAN qui font du gouvernement belge le complice de l’Etat turc".  (Le Soir, Marc Metdepenningen, 6 mars 2010)

Manifestation à Rennes contre des interpellations de Kurdes en Belgique

Près de 300 manifestants selon la police, 600 selon les organisateurs ont défilé bruyamment mais sans incident dans les rues de Rennes samedi après-midi pour protester contre des arrestations et perquisitions menées cette semaine dans les milieux kurdes en Belgique.

La manifestation était organisée par la Maison du peuple kurde de Rennes, à laquelle s'était jointe des membres de l'association Amitiés kurdes de Bretagne, venus notamment de Rennes, Lorient, Nantes ou encore Saint-Nazaire, a indiqué à l'AFP André Métayer, président de cette association.

Drapeaux kurdes et costumes traditionnels étaient arborés par certains manifestants qui scandaient au mégaphone: "Le PKK n'est pas un parti terroriste" ou encore "Libérez nos camarades", en référence aux militants kurdes arrêtés jeudi en Belgique.

Le cortège marchait notamment derrière une pancarte proclamant "Touche pas à ma télé", en allusion aux perquisitions et interpellations menées au siège de la télévision kurde Roj TV à Denderleeuw (Belgique), dont les émissions ont été "interrompues", selon M. Métayer. (AFP, 6 mars 2010)


The Leader of theIranian Kurdish Opposition Arrested in Germany

Plainclothes police arrested the leader of an Iranian Kurdish opposition group at his apartment near Cologne, Germany, on Friday afternoon, a move sure to be welcomed by the Iranian government, which has called his group a terrorist organization.
 
Rahman Haj Ahmadi was arrested by an estimated 20 plainclothes German security officers, who stormed his apartment but failed to show an arrest warrant, according to sources close to the Kurdish leader.
 
“At first, he thought it was the Iranians who had come for him,” an aide to the Kurdish leader told Newsmax.
 
Ahmadi is the secretary general of the Free Life Party of Iranian Kurdistan, PJAK, a political movement launched in 2003 that has also engaged in “self-defense” operations against the Islamic Revolutionary Guards Corps.
 
The U.S. Treasury Department listed PJAK as a “specially-designated global terrorist” organization on Feb. 4, 2009, alleging that the group had “terrorist ties to the KGK,” the political arm of the PKK, the Turkish Kurdish organization that has been battling the Turkish government for the past 25 years.
 
But a German court explicitly rejected an effort by the German government last year to impose similar restrictions on PJAK activities in Germany, according to Morton Sklar, a lawyer for the group based in suburban Maryland.
 
The State Department has never accused PJAK of engaging in international terrorism or military activity outside of Iran. But PJAK fighters have clashed occasionally with Iranian Revolutionary Guards units in Iranian Kurdish towns and villages, making it a primary target of the Iranian regime.
 
Ahmadi was arrested just one day after Belgian police raided the headquarters of ROJ TV, a Kurdish-language broadcasting studio in Brussels allegedly tied to the PKK.
 
Geert Lambert, a Green party senator in the Belgian Parliament, blasted the police for “Al Capone-like” tactics during the Brussels raid, which trashed the video production studio.
 
“Senator Lambert is very concerned over this violation of the cultural rights of Kurdish residents in Belgium who have not been calling or engaging in violence,” said Pieter-Jan Devos, a spokesman for the Belgian senator reached by Newsmax on Friday.
 
“Senator Lambert does not believe the Belgian government should become a tool of the government of Turkey,” he added.
 
Aides and family members of the PJAK leader say that the German government has not told them where they have taken Ahmadi. A spokesman for the German embassy in Washington, D.C., said he had no information about the arrest.
 
Iran has complained frequently about PJAK’s activities, and has launched repeated artillery attacks and even airstrikes against PJAK bases in the Qandil mountains of northern Iraq. But until the Treasury Department action last year, Iran’s efforts to get PJAK branded as a terrorist organization – both in Europe and the United States – had failed.
 
PJAK denies any operational ties to the PKK. During my visit to the PJAK camps in northern Iraq, it was immediately obvious that the PKK and PJAK occupied geographically distinct areas of the Qandil mountain range, separated from each other by 10,000-foot-high mountains and successive valleys where the only roads are washed out riverbeds and donkeys are the most reliable means of transportation.
 
At the PJAK bases I visited, there was not only no PKK presence: there was no hint of political, military or strategic cooperation between the two groups. (Read "Kurdish Rebels: 'We’re Not Terrorists'")
 
In subsequent interviews after that trip, Rahman Haj Ahmadi stressed that PJAK’s primary goal was the political and social transformation of Kurdish culture, not military activity.
 
During my last interview with him, conducted in Europe last December, he told me that he was hoping to transform the opposition Green movement in Iran into a nation-wide secular democratic movement, “to prevent Mousavi and Karrubi from establishing another Islamic dictatorship.”
 
He warned that Turkey was “trying to convince the Obama administration to take military action against PJAK bases in the Qandil mountains,” and urged other opposition leaders to join together against the Iranian regime.
 
Ahmadi’s arrest comes just days after the Iranian government abducted rebel Baluchi leader Abdolmalek Rigi in Pakistan, bringing him back to Iran and staging a televised “confession” during which Rigi claimed the CIA had offered to provide his group with arms, money, and military training.
 
According to Alireza Nourizadeh, an Iranian journalist living in London, Rigi’s confession was part of a negotiated deal with the Iranian regime to win the release from Iranian jails of Rigi’s brother and other members of Jundollah, his guerrilla group.
 
“I’ve seen people who have been jailed and tortured for seven months by this regime, and they don’t confess,” Nourizadeh told Newsmax. “Did you see how he looked? Freshly shaven, with a clean shirt, relaxed? I think Rigi agreed on certain conditions to surrender to the regime and play their game in exchange for his freedom and that of his men.”
 
In exchange, Rigi will give orders to release a dozen IRGC officers, MOIS operatives, and members of the Iranian security forces abducted by his group during raids inside Iran, chief among them a top Qods force officer named Colonel Shebani, Nourizadeh said.
 
Iran has accused Jundollah and PJAK of working with the CIA to foment an ethnic-driven rebellion against the Iranian regime.
 
Both groups operate in predominantly Sunni Muslim areas along Iran’s eastern and western borders. Both groups appeal to non-Persian minorities, who have been systematically repressed by the Tehran regime.  (newsmax.com, Ken Timmerman, 5 Mar 2010)


Appel à la manifestation kurde samedi à Bruxelles

Après les interpellations effectuées par la police belge dans les milieux kurdes, la Confédération européenne des associations kurde (Kon-Kurd) a appelé tous les Kurdes à manifester le samedi 6 mars 2010 à Bruxelles à partir de 13 h. Départ: Gare du Nord.

"Tous les Kurdes vivant en Europe" sont appelés à se rassembler à Bruxelles et à organiser des actions de protestation "contre cette attaque hostile".


Emine Ayna, vice-coprésidente du Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) accuse la Belgique de s'être livrée à des pratiques "antidémocratiques" et d'avoir agi sur ordre de la Turquie, après la vague de perquisitions menées jeudi par la police.
 
Le parti kurde, dont le siège a été perquisitionné jeudi par la police fédérale dans le cadre d'un dossier de terrorisme, accuse la Belgique d'avoir répondu à une commande de l'Etat turc. "Ces actions contraires au respect de la démocratie et les dommages causés aux biens privés montrent clairement l'objectif de cette opération", a déclaré Emine Ayna, la vice-présidente du BDP.
 
"Nous ne resterons pas silencieux devant cette injustice intolérable. Nous allons saisir la justice et utiliser toutes les voies de recours", a-t-elle ajouté. De même, les perquisitions menées au siège du média kurde Roj TV à Denderleeuw ont, selon le BDP, pour but de "couper la voix du peuple kurde".

Emine Ayna fait également le parallèle entre le coup de filet mené jeudi à l’aube dans les milieux kurdes en Belgique, et la reconnaissance, quelques heures auparavant par le Congrès des Etats-Unis, du génocide arménien commis par la Turquie au siècle dernier. "Si les Etats-Unis reconnaissent un génocide contre les Arméniens, ils feraient bien de se soucier de la répression subie par le peuple kurde en ce moment", a-t-elle déclaré.

Les responsables de la chaîne de télévision kurde Roj TV ont réagi aux perquisitions lors d'une conférence de presse tenue
vendredi midi . Ils dénoncent la violence policière et l'importance des perquisitions. Ils estiment les dégâts matériels occasionnés dans ce cadre à plus d'un un million 200 000 euros. Roj TV exige que le gouvernement restitue le matériel saisi afin que la chaîne de télévision puisse poursuivre ses activités.

Selon le directeur de la chaîne, Amed Dicle, les perquisitions ne se sont pas déroulées selon les règles du droit et ont été effectuées en présence de policiers turcs.

Parmi les huit personnes arrêtées dans le cadre de deux instructions, il n'y a pas de collaborateurs de la chaîne de télévision, selon M. Dicle.

Tant le BDP que Roj TV ont démenti hier les accusations portées à leur encontre, et notamment celle d’abriter dans les studios de Denderleuw une antenne-relais pour la guérilla au Kurdistan. "Ces perquisitions visent à nous saboter et criminaliser la chaîne de télévision" ont déclaré des responsables de la chaîne.

Remzi Kartal et Zübeyir Aydar sous mandat d'arrêt


Deux juges d'instruction de Bruxelles et de Charleroi, spécialisés en terrorisme, ont placé sous mandat d'arrêt huit des 22 personnes interpellées jeudi au cours de 28 perquisitions menées à travers la Belgique dans le milieu kurde. Les 14 autres personnes interpellées ont été relaxées après audition, a indiqué vendredi le parquet fédéral, qui n'a pas communiqué l'identité des personnes arrêtées.
 
Deux anciens députés kurdes, Zubeyir Aydar et Remzi Kartal, figuraient parmi les personnes sous mandat d'arrêt.

Dix-huit personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête bruxelloise et mises à disposition du juge d'instruction Patrick De Coster. Sept ont été placées sous mandat d'arrêt.
 
Les enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Charleroi ont interpellé jeudi quatre autres personnes. Une d'elles a été placée sous mandat d'arrêt.
 
Les huit personnes arrêtées comparaîtront mardi devant la chambre du conseil. (Belga, 5 mars 2010)


Turkey asks for extradition of two former Kurdish deputies in exile

Following a series of operations against the PKK, Turkey has requested the extradition from Belgium of two Kurdish leaders in exile. “We have been preparing since August 2009. Whenever we complained about insufficient support from the EU, some European colleagues used to rebuke us, saying ‘You fail to provide concrete evidence on time,’” a high-ranking diplomat told reporters at a roundtable meeting Friday in Ankara.

“Turkey has provided intelligence to three countries,” the diplomat said. “However, what made these operations possible was the establishment of a new mechanism between the Justice and Interior Ministries for a swift exchange of intelligence and documents.”

“We will also kick-off the legal process to ask for the extradition of those arrested,” the diplomat said, referring to Remzi Kartal and Zübeyir Aydar, who were deputies from the outlawed Democracy Party, or DEP.

Turkish diplomats highlighted “the changing attitude of Belgian authorities” and expressed appreciation for the U.S. role in orchestrating these operations.

Belgium and Turkey have confronted each other in another terror-related case in the past, when a Belgian court declined to describe the Turkish Revolutionary People’s Liberation Party-Front, or DHKP-C, as a terrorist organization.

Although Ankara had long pressed Brussels to do so, the court refused to extradite Fehriye Erdal, a leading suspect in the 1996 murder of industrialist Özdemir Sabancı. Erdal was convicted in absentia.
(Hürriyet Daily News, March 5, 2010)


L'Opération policière anti-kurde en Belgique

A la suite d'une série de marchandages à haut niveau entre les dirigeants de Bruxelles et d'Ankara, la police belge a lancé jeudi une série de perquisitions dans les milieux kurdes à travers toute la Belgique, procédant à une vingtaine d'interpellations.

Selon la radio publique francophone, la RTBF, 300 policiers ont effectué des descentes dans des villes comme Bruxelles, Anvers, Charleroi, Namur et Verviers. Le siège de Roj TV, à Denderleeuw (Flandre, nord), a également été perquisitionné par les policiers.

Parmi les personnes interpellées figurent deux anciens députés kurdes, Zubeyir Aydar et Remzi Kartal, qui se trouvent en Belgique en tant que réfugiés politiques.

Les pourparlers à ce sujet avaient déjà débuté lors d'une visite du président de la République de Turquie, Abdullah Gül, au Roi Albert II à Bruxelles le 26 mars 2009.

Tout récemment lors d'une visite non-médiatisée à Ankara les 29-30 décembre 2009, le premier ministre belge Yves Leterme a promis aux dirigeants turcs une collaboration étroite des polices belge et turque pour museler toute opposition kurde en Belgique, notamment les émissions de la Roj TV.

Finalement le 18 janvier 2010, le nouvel ambassadeur turc en Belgique, Murat Ersavci, a été reçu à Bruxelles par le ministre de la Justice Stefan de Clerck et le premier ministre Yves Leterme pour le lancement d'une opération répressive contre la Roj TV ainsi que les institutions kurdes situées en Belgique.

Des membres du personnel de la chaîne de télévision en langue kurde, Roj TV, font aussi partie des personnes interpellées jeudi en Belgique, dont certains seraient journalistes.

Les travailleurs de la Roj TV ont signalé que parmi les policiers cagoulés pénétrant dans le siège de la télévision se trouvaient des individus turcophones.

Le quotidien Yeni Safak du 5 mars 2010 signale que toutes les adresses kurdes faisant l'objet de l'opération auraient été fournies à la police belge pafr les service nationale de renseignements de Turquie (MIT).

Après l'opération, la Turquie a exprimé sa satisfaction. "Je voudrais féliciter les autorités belges. Nous apprécions leur détermination et leur sens des responsabilités", a déclaré à la presse le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, rappelant que des opérations similaires ont déjà eu lieu en Italie et en France.

A propos de l'extradition éventuelle de MM. Kartal et Aydar, le chef de la diplomatie turque a répondu qu'Ankara y réfléchirait après la fin de l'opération belge.

Roj TV, créée en 1994 et qui diffuse des programmes notamment d'actualité, culturels ou sportifs, destinés essentiellement aux Kurdes du Kurdistan et de la diaspora, avait dans le passé déjà fait l'objet de perquisitions de la police belge.

Dix-sept personnes, pour la plupart kurdes, avaient été poursuivies en Belgique au milieu des années 1990 suite à des perquisitions pour blanchiment d'argent, faux en écriture, détention illégale d'armes et embauches de clandestins. Mais la justice belge avait finalement considéré en 2007 que les faits étaient prescrits, onze ans après le début de l'instruction.


Mass arrests of Kurds in Belgium cause great concern across Europe

At 5am this morning, the offices of ROJ TV were raided by the Belgium Police along with several other addresses in Belgium. 30 people were arrested including Mr Remzi Kartal, Mr Zubeyir Aydar and Mr Eyep Duru. Though we understand that ROJ TV has not been closed down none of the journalists have yet been allowed back into the building and transmission has ceased for the time being. ROJ TV is the mouthpiece of the Kurdish community in Europe and is seen as a beacon of hope for all those who seek the resolution of the Kurdish Question.
 
Remzi Kartal is particularly well known and respected across Europe and in the UK for his diplomatic activities on behalf of his people. Like many Kurds, Mr Kartal regarded Europe as a safe haven when he had to flee repression in his homeland. Mr Kartal had been elected to the Turkish Parliament as a Democratic Party (DEP) member along with Mr Aydar. They were prevented from playing their part in the democratic political process and were quickly attacked and detained with Ms Leyla Zana later serving a long prison sentence. Fearing incarceration and torture, they fled to Europe where they were granted asylum.

In 2002 the European Court of Human Rights, ruled against Turkey and in favour of Mr Kartal and 12 others, under Article 3 of Protocol 1. The systematic torture of dissidents by Turkey was yet again proved beyond doubt and Mr Kartal received 50,000 Euros compensation.
 
Undeterred Mr Kartal started to campaign in exile for the Kurdish cause and became well known in diplomatic and government circles all over the UK and Europe for his lobbying work and advocacy of a democratic and peaceful solution to the Kurdish question in Turkey.
 
All three men have been working constructively in the search for a peaceful settlement based on justice and respect for everyone’s rights inside Turkey. For their diplomatic efforts they should be honoured not incarcerated. Their vision of a just, free, peaceful and democratic Turkey is one that we all share and as such we demand that their freedom is returned to them to allow them to continue in their chosen and much valued roles. 
 
Mr Kartal and Mr Duru were arrested in Spain in 2009 but subsequently released without charge. We fully expect the same to happen again and already many of those arrested have been released but these tactics of intimidation against those working peacefully to further the Kurdish cause are of great concern, particularly in the lead up to the International Women’s Day on 8 March and the Kurdish New Year, Newroz which is celebrated on 21 March.

An emergency demonstration is being held in the UK to protest the arrests at midday tomorrow, Friday 5 March outside the Belgian Embassy, 17 Grosvenor Crescent, London.

For further information contact: Peace in Kurdistan
Rachel Bird: 020 7272 4161 / 07952 145854; knklondon@gn.apc.org
Estella Schmid: 020 7586 5892; estella24@tiscali.co.uk


Manifestation pour un Kurde emprisonné en France pour terrorisme

Une cinquantaine de personnes, dont José Bové, se sont rassemblées jeudi matin à Millau (Aveyron) pour demander la libération d'Ali Dogan, réfugié politique kurde installé au Larzac et placé en détention provisoire dans une affaire de terrorisme, a constaté un correspondant de l'AFP.

M. Dogan a été interpellé le 26 février au cours d'une opération de police menée à Marseille, Montpellier, Draguignan et Grenoble dans le cadre d'une enquête ouverte fin 2008 à Paris sur le recrutement de militants pour l'organisation séparatiste kurde PKK.

Ces investigations portent sur le recrutement et la formation de jeunes recrues au profit du PKK, notamment par des camps d'entraînement dont un a été localisé près de Millau dans l'Aveyron courant 2009.

Durant le rassemblement devant la sous-préfecture de Millau, le député européen José Bové a jugé "irréalistes" les accusations contre Ali Dogan, qui relèvent selon lui du "fantasme des magistrats antiterroristes", voire d'une "volonté politique".

Neuf Kurdes ont été mis en examen le 2 mars à Paris pour des faits "en relation avec une entreprise terroriste" et sept d'entre eux, dont M. Dogan, ont été placées en détention provisoire.

Les membres de ce groupe sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et infraction à la législation sur les armes. (AFP, 4 mars 2010)



Après les interpellations de 10 Kurdes et 96 heures de garde à vue, 3 remises en liberté et 7 mises en détention

par Amitiés kurdes de Bretagne

Sept des dix militants kurdes interpellés vendredi 26 février [1] à Marseille, Montpellier, Draguignan et Grenoble, ont été transférés à Paris dans le cadre de l’enquête confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire ; après 96 heures de garde à vue ils ont été présentés au parquet et placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention qui a suivi les réquisitions du Parquet ; ils sont répartis, loin de leur famille, dans différentes prisons de la région parisienne [2]. Les avocats ont décidé de faire appel.

L’interpellation de ces militants kurdes a soulevé une réaction indignée : familles kurdes en tête, accompagnées d’élus communistes et de militants associatifs ("Solidarité et Liberté", Jeunesses communistes, MRAP, LDH, CIMADE...), ce sont 1 000 personnes à Marseille et 200 à Montpellier qui ont défilé samedi pour dénoncer la chasse aux Kurdes en criant : ça suffit, non à l’Etat policier et libérez nos camarades ; une conférence de presse a été organisée ce dimanche, au Mas Razal en Aveyron, accusé d’être un camp d’entrainement du PKK. L’accusation est comique quand on sait que le hameau jouxte le camp militaire du Larzac : même les gendarmes de la Cavalerie, qui viennent régulièrement boire le café au Mas Razal, démentent, ce qui n’empêche pas les "milieux proches de l’enquête" de distiller des "informations" reprises par une certaine presse complaisante :

La bergerie abritait des terroristes kurdes. La police antiterroriste a perquisitionné, hier, une propriété où s’entraînaient des recrues du PKK

titre sans retenue la Dépêche du Midi avant d’ajouter benoitement, en fin d’article :

En Aveyron, les autorités ont souvenir que le Larzac ait accueilli des réunions - vraisemblablement militantes, mais l’hypothèse du ’camp d’entraînement’ ne s’est jamais vérifiée.

Elle aurait pu ajouter que la police avait déjà, en avril 2007 à Paris et en janvier 2009 à Marseille, perquisitionné des locaux associatifs kurdes et interpellé de soi-disant terroristes kurdes ; et qu’en dépit de plusieurs mois d’incarcération ils avaient été remis en liberté sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux [3].

La presse professionnelle se doit de vérifier les informations, de les travailler et d’en livrer une analyse critique à ses lecteurs. Elle a tout intérêt à ne pas s’abaisser à reproduire sans discernement des arguments de propagande... tels qu’on peut par exemple les trouver sur le site nationaliste turc "Turquie News" qui titre

Terrorisme : 11 membres du PKK interpellés en France

et conclut :

le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45 000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.

Redisons avec force que le PKK n’est pas une organisation terroriste (son inscription sur la fameuse liste des dites organisations n’a aucune valeur juridique) mais un mouvement de résistance armée qui observe, depuis juin 2008, une trêve unilatérale dont la presse ne dit mot ; que les 45 000 victimes de la guerre sont avant tout l’œuvre de l’armée turque ; que le PKK n’est pas une organisation séparatiste car il ne remet pas en cause les frontières existantes de la Turquie mais demande seulement des droits culturels et politiques pour les Kurdes dans le cadre d’une république "démocratique", ce qui n’est pas le cas de la République turque d’aujourd’hui.

La guerre ouverte que se livrent en Turquie islamo-conservateurs et ultra-nationalistes, révèle peu à peu, par presse nationale interposée, les exactions commises par l’un et l’autre camp, exactions qui étaient jusqu’à lors "généreusement" attribuées au PKK.

André Métayer
(andre-metayer@orange.fr, 3 mars 2010)

[1] Sur les 8 kurdes interpellés à Marseille, trois avaient déjà été relâchés au cours du week-end.
[2] Maisons d’arrêt de La Santé, de Fleury-Mérogis (pour hommes ) et de Fleury-Mérogis (pour femmes).
[3] Source : Ligue des Droits de l’Homme (LDH).


Minorités / Minorities


"Nous sommes tous Enver" par Ergun Barbahan

La version turque de l’article ci-dessous par Ergun Barbahan est parue dans STAR Gazette le 14 mars.

Faisant suite à l’approbation de la Commission des Affaires Etrangères de la Chambre du Congrès des USA, le Parlement Suédois a également adopté une résolution qui reconnaît le Génocide Arménien.

Ce sont des décisions réelles, pas des actes simulés.

Le gouvernement turc a été furieux. Et immédiatement, les ambassadeurs à Washington et à Stockholm ont été rappelés. Des visites aux USA et en Suède ont été annulées.

Apparemment cette réaction vise les pays qui ont voté la résolution récemment, parce qu’aucune réaction contre les pays ayant adopté de telles résolutions dans le passé n’avait été faite.

Les visites à de tels pays n’ont pas été annulées et les ambassadeurs dans ces pays sont à leur poste.

De toute évidence, les échelons supérieurs de l’état ont décidé de rappeler leur ambassadeur ou visité les pays qui votent de telles résolutions à partir de 2010.

Parce qu’Enver Pacha a pu être un putschiste, qu’il se peut qu’il ait mit fin à l’Empire, qu’il est possible qu’il ait condamné 90 000 jeunes à mourir de froid, mais il n’aurait pas commis de génocide.

Entre nous, on peut critiquer les Unionistes pour leur politique, mais nous sommes de fermes croyants du proverbe "le bras est peut-être rompu, mais il est encore dans le gant."

Regardez, même le TUSIAD (Association des Industriels et Hommes d’Affaires Turcs) est devenu étatiste.

Honte à vous. Défendre la politique la plus libérale pour ensuite se rendre à une politique chauviniste.

Ensuite, vous aussi, vous êtes des Unionistes en secret ; après tout, le rôle des Unionistes dans la constitution de votre capital a été indéniable.

S’ils n’avaient pas écrasé et massacré les minorités, vos grands parents n’auraient pas pour usurper leurs biens et créer leur capital.

En bref, vous avouez votre histoire.

Et de toutes façons les Américains ont tués les Indiens, les ont-ils tués oui ou non ? Mais ils reconnaissent cela et l’apprennent dans leurs écoles, mais qui s’en inquiète ?

Les bébés arméniens ont été déportés parce qu’ils s’étaient alliés aux Russes et avaient déclaré la guerre aux Ottomans. Et leur mère ont été forcées à émigrer parce qu’elles procuraient des armes à leurs bébés.

Les événements des 6 et 7 septembre 1955 étaient en fait concoctés par les Grecs pour humilier la Turquie aux yeux du monde.

Les membres de la Dynastie Ottomane ont pu être des traîtres, ils ont pu se liguer avec l’ennemi, mais leur administration n’a pas pu commettre de génocide.

J’ai écrit un article dans le journal Sabah il y a quelque temps.

Si Hitler avait été turc, nous aurions nié l’Holocauste aussi. (Bien sûr, il y quelques journaux conservateurs qui nient l’holocauste.)

Oui, nous avons commencé depuis l’Asie Centrale et marché jusqu’au milieu de l’Europe en distribuant des bonbons aux bébés, des aliments à leur mère, et des emplois à leur mari. Et nous avons du nous en aller parce que nous sommes tombés en rupture de bonbons et de pain aux portes de Vienne. En dehors de ça, notre histoire est impeccable, pas la moindre tâche.

Nous concédons qu’une armée dont le cri de guerre est "Allah, Allah" ait pu préparer le bombardement de mosquées, mais nous ne concédons pas la vérité de cette même armée éliminant ses propres citoyens.

Dersim est une réalité, mais le Génocide Arménien est un mensonge.

M. le Premier Ministre, et si vous rendiez publics les jugements sur les déportations ?

Bien que nous ne pouvons pas expliquer comment le nombre d’Arméniens variait entre 300 000 et 1,5 million, ni pourquoi le nombre de ceux qui avaient vécu sur ces terres pendant plus de mille ans a chuté à quelques dizaines de milliers, qu’il en soit ainsi.

A mon avis, tout le monde devrait préparer une pancarte avec la mention "Nous sommes tous Enver, nous sommes tous Unionistes" et descendre dans la rue le 24 avril.

Le précédent rédacteur en chef du quotidien Hurriyet était très influent et remportait des succès dans la domaine "de manifestations au drapeau" Il pourrait entreprendre avec succès les manifestations "nous sommes tous des Envers" aussi.

Ils pourraient même offrir un placard contre cinq coupons.

Allez les nationalistes, descendez dans la rue.
(armenews.com, 28 mars 2010)

Colloque international à Paris sur les relations arméno-turques

Mercredi 14 avril 2010  à 10 h 00

Colloque international « Quelles conditions pour une normalisation des relations arméno-turques ? » organisé par le Bureau Français de la Cause Arménienne (BFCA) avec la participation de Alfred de Zayas, Israel Charny, Yair Auron, Ali Ertem, Dogan Ozguden, Harout Sassounian et Frédéric Encel.

Tables rondes

1- Les protocoles arméno-turcs
Enjeux, obstacles et alternatives

2- Reconnaissance internationale du Génocide des Arméniens
Quelles perspectives après les signatures de Zurich ?

Intervenants :

-    Dr. Yair AURON
Professeur en histoire -The Open University of Israel

-    Dr. Israel CHARNY
Président directeur de l'Institut de recherche sur l'Holocauste et le génocide à Jérusalem

-    Frédéric ENCEL
Géopolitologue, Maître de conférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris

-    Ali ERTEM
Historien et Président de l’association pour combattre les génocides, SKD (Soykirim Karsitlari Dernegi)

-    Guiro MANOYAN
Responsable du Bureau Politique et de la Cause Arménienne du Bureau mondial de la FRA Dachnaktsoutioun 


-    Dr. Ashot MELKONYAN
Directeur de l’Institut d’Histoire de l’Académie Nationale des Sciences en Arménie.

-    Dogan OZGUDEN
Journaliste, Président de la Fondation Info-Türk

-    Harout SASSOUNIAN
Rédacteur en chef du California Courier

-    Dr. Alfred DE ZAYAS
Historien et juriste international

Discours d’ouverture :  Mourad PAPAZIAN
Co-Président de la F.R.A Dashnaktsoutioun pour l’Europe occidentale

Discours de clôture : Charles PAPAZIAN
Président du C.D.C.A

Lieu : Maison de la Chimie - 28 rue Saint Dominique - 75007 Paris

CCAF
Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France
34, avenue Champs Elysées
75008 Paris
contact@ccaf.info


Les activités de l'AADB à l'occasion du 24 avril à Bruxelles

A l'occasion du 24 avril, l'Association des Arméniens Démocrates de Belgique (AADB) organise les activités suivantes:

Le 23 Avril  2010 à 19h30:

La projection du film documentaire « Génocide en moi » de la réalisatrice Araz Artinian
Dans les locaux de l’A.A.D.B.

Présentation du documentaire: Pour comprendre l’obsession nationaliste de son père, Araz Artinian, une Arménienne marquée à jamais par le génocide de 1915, entreprend un dur périple intérieur parallèlement à un voyage au pays de ses grands-parents, en Turquie, et aux États-Unis où elle rencontre des survivants du carnage. Elle découvre ainsi l’impact du massacre perpétré par les Turcs, qui fit un million et demi de victimes parmi les siens. La cinéaste mesure par elle-même, et non plus seulement à l’aune du discours paternel, les conséquences de cette tragédie sur la culture et l’identité de son peuple. Le documentaire, qui mêle témoignages contemporains captés en Turquie, dans sa famille et dans la communauté arménienne montréalaise, présente des extraits de tournages réalisés par son grand-père, des archives du génocide, des interviews, et apporte des réponses éclairantes aux questions qui ne cessaient de la hanter. Quelle est mon identité? Qui sont les Arméniens? Comment concilier amour et identité nationale? Quelle est l’importance de notre langue? Comment les Turcs présentent-ils l’histoire de l’Arménie? Le Génocide en moi, vient appuyer le sentiment de Araz Artinian que tout ce qui lui « arrive aujourd’hui » remonte à 1915!
          
2- Le 24  Avril 2010

10 H30  La messe
12 H  La marche jusqu’au KhatchKar
14 H La manifestation devant l’Ambassade de Turquie et marche jusqu’à rond point Schuman.

3 - Le 2  Mai 2010 à 16.30  h :

Conférence par Monsieur Recep Marasli:
1915-génocide arménien et l’approche des kurdes du passé au présent
Dans les locaux de l’A.A.D.B.
                                    
Recep Marasli est un journaliste, éditeur et écrivain Kurde. Il est également dirigeant   d’un site internet politique kurde GELAWEJ, il fut détenu durant les années 1980 dans l’odieuse prison de Diyarbakir, où les prisonniers politiques furent soumis à de cruelles tortures. Remis en liberté, il lança une maison d’éditions et fut à nouveau incarcéré pour avoir publié des ouvrages. Il a déjà passé en total 15 ans dans les prisons turques pour délit d’opinion. Aujourd’hui, il vit en tant que réfugié politique en Allemagne. Dans  son dernière  œuvre  « Le Mouvement National Arménien et le génocide de 1915 », qui a été publié en novembre 2008 en Turquie, il affirme avec vigueur que « le génocide ne relève pas d’archives falsifiées » [evrak sahtekarligi] et critique le débat actuel sur les archives et les documents visant à trouver des « preuves ».

Recep Maraşlı : une voix kurde sur le génocide arménien: http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=41715
             
Pour des informations:
Haçik DEMIRCI: 0474/ 810. 111
Bogos OKMEN:  0488/ 606. 335                                                                                 
A.A.D.B.
Rue des deux églises, 74 /76
1210 Saint-Josse/ Bruxelles

Turkey's NGOs: "PM Erdoğan Incites Hatred"

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan was harshly criticized by non-governmental organizations for his statement that the Armenian people in Turkey were going to be called to account for parliaments of other countries that recognize the Armenian genocide perpetrated by the Ottoman Empire in 1915. On 11 March, the Swedish parliament decided by one majority vote to describe as genocide the killing in World War I.

In a joint press release, the NGOs reminded Erodoğan that he committed a hate crime. "It is unacceptable to make thousands of vulnerable people the subject of a bargain in order to dismiss the decision that might be taken by the parliaments of third countries".

The joint press release by the NGOs was signed by the following organizations:

SayStop Initiative, Amargi Women Co-operative, Anti-capitalistic Students, Women's Peace Initiative, Arts Peace Initiative, Conscientious Objectors' Platform for Peace, Solidarity Platform, Bosporus Performance Arts Society, Çiğli Women Solidarity House (ÇEKEV), Revolutionary Socialist Workers' Party (DSİP), Diyarbakir Communication Platform, Labour Party (EMEP) İstanbul Provincial Organization, Ev Eksenli Çalışanlar Sendikası, Young Civilian Population, Immigration Solidarity Network, Human Rights Association, Izmir Women Solidarity Association, Kaos GL, Kumbara Art Studio, Global BAK, Global Action Group, Lambdaistanbul, Nor Zartonk, Women's Initiative against Violence and Discrimination in Trade Unions, Social Transformation Association, Social Solidarity Association, Freedom on Earth Association, The Greens Party, Confrontation Association, 70 Million Steps Coalition and the 78'ers Initiative.

"Don't trade defenceless people"

In an interview on the Turkish BBC in London on 16 March, Erdoğan said:

"Look, there are 170,000 Armenian people in my country. 70,000 of them are my fellow-citizens. But we are tolerating another 100,000 people in our country. So, what am I going to do - I will tell them to go back to their country tomorrow if necessary. I am going to do that. Why? They are not my fellow-citizens... I do not have to keep them in my country. Unfortunately, with their attitude they have a negative effect on our current sincere approach and they are not aware of that".

The 31 NGOs described these words as a shame and criticized the Prime Minister for showing Armenian workers as a target, who lack any kind of protection, defence and social security. The organizations reminded Erdoğan of the following points:

* Nobody abandons the place where he/she was born for insignificant reasons; and nobody stays in a country where they cannot find work.

* The Armenian immigrant workers have the right to humane treatment just as anybody else.

* It is unacceptable to make thousands of defenseless people subject to bargaining in order to dismiss the decisions that might be taken by third countries parliaments.

* Erdoğan is the Prime Minister of a country that alleges to bring together civilizations, to sort out the quarrels and normalize relations with Armenia which are international demands. In these terms, Erdoğan's statement carved out a huge contrast.

The group of NGOs condemned a mentality which in the 21st century is still inclined to relocation. They demand to abandon this disgraceful bargain made upon defenseless people as soon as possible. (BIA, Bawer ÇAKIR, 22 March 2010)

Unbearable lightness of committing crime!

CHP MP for İzmir, Canan Arıtman proposed first: “They say genocide do they, then why don’t we deport 70.000 Armenian illegal workers”. Before the embarrassment caused by that bizarre suggestion passed, Prime Minister Erdoğan said the same things.

- 70.000 Armenians in Turkey are our citizens. But another 100.000 Armenians work illegally, we turn a blind eye to them. I will say “Now you go back to your country” to the 100.000 if necessary.

Two crimes at one go.

First is an offence in laws, TPC article 283 (Favouring criminals, prison sentence from 6 months up to 5 years.)

The second is a crime in consciences; keeping under hand those who are forced to work illegally in order to live with the purpose of using them in political bargaining and not hesitating to say it out loud.

Which one do you think is worse?

Let me answer:

None of those is a crime in Turkey. You can be sure that none of those will be investigated.

However writing these may be a crime. I may well end up before a court under article 301.

You will say but article 301 is not implemented. Think again.

That is sword of Damocles depending on the arbitration of Ministry of Justice.

It has been some time that I have not enjoyed being on trial. (antenna-tr.org, Şanar Yurdatapan, March 18, 2010)

Manifestation à Istanbul contre les déclarations d'Erdogan sur les Arméniens

Entre 100 et 150 manifestants ont défilé vendredi à Istanbul pour dénoncer la menace du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de renvoyer les travailleurs arméniens en situation irégulière.

Dans des déclarations qui ont choqué, tant à l'étranger que dans son pays, le bouillant chef du gouvernement turc a déclaré mardi qu'il envisagerait de telles expulsions si les Parlements de par le monde continuaient à voter des résolutions sur le "génocide" des Arméniens par les Turcs, pendant la Première guerre mondiale.

"Tayyip devrait être expulsé! Un monde sans nations, sans frontières et sans classes", ont scandé vendredi les manifestants, défilant dans la principale artère commerçante du quartier européen de la ville. Ils répondaient à l'appel d'une ONG de défense des droits des immigrés. "Vous n'êtes pas seuls", pouvait-on lire sur leurs pancartes, écrites en turc, en anglais, en arménien et en kurde, a rapporté un photographe de l'AFP.

"Nous condamnons vivement Erdogan (...) et ceux qui partagent son idéologie raciste et de discrimination", affirmait une déclaration distribuée à la presse.

La manifestation s'est déroulée dans le calme.

Erdogan sous la critique pour avoir menacé d'expulser les Arméniens

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est sous le feu des critiques, après la menace qu'il a proférée sur la BBC d'expulser les Arméniens en situation illégale en Turquie.

Dans des déclarations qui ont choqué, tant à l'étranger que dans son pays, le bouillant chef du gouvernement a déclaré mardi qu'il envisagerait de telles expulsions si les parlements de par le monde continuaient à voter des résolutions sur le "génocide" des Arméniens par les Turcs, pendant la Première guerre mondiale.

Les votes en ce sens, ces dernières semaines, aux Etats-Unis et en Suède, font du tort aux "sentiments sincères" qui nous lient aux Arméniens clandestins en Turquie, a-t-il affirmé.

"Il y a 170.000 Arméniens dans mon pays. Parmi ceux-là, 70.000 sont des nationaux, mais nous tolérons les 100.000 autres (...) Si cela était nécessaire, je pourrais être dans l'obligation de leur dire de retourner dans leur pays. Ce ne sont pas mes concitoyens (...) Je ne suis pas obligé de les garder ici", a-t-il lancé.

Le Premier ministre, qui est coutumier des déclarations musclées, tente de faire du "chantage" auprès des pays étrangers, pour les inciter à ne pas retenir la qualification de "génocide", assure le commentateur Can Dundar dans le journal Milliyet.

"Faire d'innocents travailleurs arméniens une monnaie d'échange, des otages, est une chose suffisamment grave pour alimenter les accusations séculaires contre la Turquie", ajoute-t-il.

Les Arméniens affirment qu'un million et demi des leurs ont été massacrés par les Turcs entre 1915 et 1918 au cours d'un génocide, terme que rejette absolument Ankara.

"Ce type de déclaration politique ne contribue pas à améliorer les relations entre nos deux Etats", a déclaré mercredi le Premier ministre arménien, Tigran Sarkissian. "Cela nous rappelle immédiatement les souvenirs des événements de 1915", a-t-il ajouté.

Avec l'espoir de tirer un trait sur ce passé, la Turquie et l'Arménie ont signé en octobre 2009 deux textes prévoyant l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière, qui doivent encore être ratifiés par leurs parlements.

Mais depuis, des désaccords sont apparus, notamment sur ces évènements tragiques.

La menace proférée par Erdogan risque fort de retarder encore le processus de réconciliation, note pour sa part Hadi Uluengin, dans le journal Hurriyet.

"Ni l'Arménie ni son influente diaspora ne laisseront sans réponse une telle menace turque... La menace d'Erdogan a porté atteinte à notre prestige diplomatique", écrit-il.

Face à ces critiques croissantes, Suat Kiniklioglu, le responsable du parti au pouvoir pour les Affaires étrangères, s'est employé à relativiser la portée des propos de M. Erdogan, expliquant que ce dernier n'avait l'intention de mettre sa menace à exécution, "ni aujourd'hui ni demain".

La plupart des analystes sont d'avis qu'il est d'ailleurs peu probable que de telles expulsions aient lieu.

"Ce serait absolument inimaginable de voir des dizaines, des centaines, des milliers d'Arméniens regroupés par la police et expulsés, renvoyés en Arménie. Ca serait un coup mortel pour l'image de la Turquie. Ca donnerait l'image d'une deuxième déportation", estime Fabio Salomoni, un sociologue italien de l'université Koç à Istanbul.

La plupart des clandestins arméniens sont des femmes, qui font des ménages ou gardent des enfants, souvent à Istanbul.

Leur nombre exact n'est pas connu, mais les autorités turques ont tendance à gonfler les chiffres. M. Salomoni le situe entre 10.000 et 20,000, et Alin Ozinian, qui vient d'effectuer une recherche pour une fondation dont le siège est en Arménie, de 13.000 à 15.000. (AFP, Hande CULPAN, 19 mars 2010)

Erevan condamne la menace de la Turquie d'expulser des Arméniens

L'Arménie a condamné mercredi la menace du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, d'expulser des milliers de travailleurs arméniens clandestins de Turquie, des propos qui rappellent à Erevan les massacres de la Première guerre mondiale.

"Ce type de déclaration politique ne contribue pas à améliorer les relations entre nos deux Etats", a déclaré le Premier ministre arménien, Tigran Sarkissian, au Parlement.

"Quand le Premier ministre turc se permet de faire de telles déclarations, cela nous rappelle immédiatement les souvenirs des événements de 1915, a-t-il ajouté en référence aux massacres massifs d'Arméniens sous l'empire ottoman (1915-1917).

La menace de M. Erdogan intervient après les résolutions votées récemment aux Etats-unis et en Suède pour qualifier le massacre des Arméniens en 1915 de "génocide", terme récusé par la Turquie.

Ces résolutions "sapent les efforts de paix avec l'Arménie" et "ont malheureusement des conséquences négatives", avait déclaré M. Erdogan dans une interview mardi à la BBC. Evoquant les 100.000 Arméniens qui travaillent clandestinement en Turquie sans qu'Ankara ne s'y oppose, il avait ajouté: "Je ne suis pas obligé de les garder dans mon pays".

La Turquie et l'Arménie ont signé en octobre 2009 deux protocoles historiques prévoyant l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière commune, qui doivent encore être ratifiés par leurs parlements.

Depuis la signature de ces documents, des désaccords sont cependant apparus, notamment sur la question des massacres et déportations d'Arméniens pendant les dernières années de l'empire ottoman, lors de la Première guerre mondiale. (AFP, 17 mars 2010)

Le Premier ministre Erdogan menace d'expulsion les clandestins arméniens

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé mardi d'expulser des milliers de travailleurs arméniens clandestins, dans une interview au service turc de la BBC.

Les résolutions votées récemment aux Etats-unis et en Suède pour qualifier de "génocide" le massacre des Arméniens en 1915 sapent les efforts de paix avec l'Arménie, a déclaré M. Erdogan, selon les extraits de cette interview sur le site web de la BBC.

"Ces gens-là se font du cinéma avec leurs résolutions et ils nuisent au peuple arménien également et tout ça mène à des impasses", a-t-il déclaré pendant une visite à Londres.

Evoquant les 100.000 Arméniens qui travaillent clandestinement en Turquie sans qu'Ankara s'y oppose, il a déclaré : "Alors demain, qu'est-ce que je fais ? Si nécessaire, je leur dirai : +Allez, rentrer chez vous (...) Je ne suis pas obligé de les garder dans mon pays".

Le vote de ces résolutions "ont malheureusement des conséquences négatives", a-t-il ajouté.

 Poussés par la pauvreté, des milliers d'Arméniens - des femmes pour la plupart - se sont installés à Istanbul et y travaillent - essentiellement dans des travaux manuels ou comme gardes d'enfants ou femmes de ménage.

Le Parlement suédois a adopté le 11 mars, contre l'avis du gouvernement, une motion reconnaissant le génocide arménien de 1915. Ankara a immédiatement rappelé son ambassadeur pour consultation et annulé une visite en Suède de M. Erdogan.

De son côté, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine a adopté le 4 mars, une résolution semblable, là encore malgré une mise en garde de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, amenant Ankara à rappeler son ambassadeur aux Etats-Unis "pour consultations".

Erdogan apprécie les excuses de Reinfeldt

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié mardi de geste "très positif" les excuses présentées par son homologue suédois Fredrik Reinfeldt, après le vote au Parlement suédois d'une motion qualifiant de "génocide" les massacres d'Arméniens de 1915.

"Je pense que les déclarations faites par mon ami le Premier ministre suédois M. Reinfeldt sont très importantes", a déclaré M. Erdogan à l'issue d'une rencontre à Londres avec le Premier ministre britannique Gordon Brown.

"Il a expliqué dans ses déclarations que ce genre de décisions prises par le Parlement suédois sont politisées (...) Il a regretté que de telles décisions soient prises et il assure que les Suédois ont des opinions très positives sur les Turcs", a-t-il constaté.

"Je pense que tout cela représente des déclarations très positives (...) et je l'en remercie", a-t-il ajouté. (AFP, 16 mars 2010)

Le Parlement suédois reconnaît le génocide de 1915

A l’initiative du député issu du parti de gauche, M. Hans Linde, le Parlement suédois a adopté ce jeudi 11 mars 2010 une motion de résolution reconnaissant le génocide de 1915 des Arméniens, des Assyriens/Syriens/Chaldéens et des Grecs pontiques. Ainsi, la Suède devient le 11ème pays européen à s’engager dans une telle reconnaissance après l’Allemagne, la Belgique, Chypre, la Grèce, la France, l’Italie, la Lituanie, la Pologne, les Pays-Bas, la Slovaquie,  ainsi que le Parlement européen.

Par ce vote, le Parlement confirme que la Suède doit reconnaître le génocide de 1915 des Arméniens, des Assyriens, des Syriaques, des  Chaldéens et des Grecs pontiques ; qu’elle doit agir au sein de l’UE et de l’ONU pour une reconnaissance internationale ainsi qu’auprès de la Turquie, afin que cette dernière reconnaisse ces génocides.

Quatre députés de la majorité de centre-droit ont désobéi à la consigne de leurs partis et ont voté en faveur de la motion, permettant son adoption surprise.

Le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt a immédiatement annoncé que la ligne de son gouvernement, qui soutient la candidature d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, "restait inchangée".

"Nous pensons que c'est une erreur de politiser l'histoire", écrit-il sur son blog depuis Copenhague où il participe à une réunion des chefs de la diplomatie des pays nordiques.

"La décision du Parlement ne va malheureusement pas faciliter le processus de normalisation en cours entre la Turquie et l'Arménie, ni le travail d'une commission qui doit enquêter sur les événements de 1915", estime M. Bildt.

"La décision ne va pas non plus faciliter le débat en Turquie qui est devenue toujours plus ouverte et tolérante dans son rapprochement avec l'UE et les réformes démocratiques que cela implique", poursuit le ministre.

Le 4 mars, une commission du Congrès américain a reconnu le génocide des Arméniens commis sous l'Empire ottoman, ignorant les mises en garde de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et d'Ankara qui a immédiatement rappelé son ambassadeur en poste à Washington.

« Nous saluons les Assyro-Chaldéens et les Grecs pontiques, qui ont été les compagnons d’infortune des Arméniens victimes de l’entreprise génocidaire de l’Etat turc.  Nous félicitons les parlementaires suédois pour leur courage face aux pressions du lobby turc» a déclaré Hilda Tchoboian, Présidente de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie

La Fédération Euro-Arménienne indique qu’en dépit des pressions et menaces du gouvernement turc, une semaine après le vote survenu dans la Chambre des Représentants des Etats-Unis, cette reconnaissance met en évidence l’échec de la politique négationniste de la Turquie.

« La Turquie a joué d’artifices en signant les protocoles avec l’Arménie dans l’espoir d’enterrer la question du génocide ; mais sa position est devenue intenable face à la marche inéluctable de  l’histoire pour la vérité » a annoncé Hilda Tchoboian.

La Fédération appelle le gouvernement suédois à appliquer les décisions de cette résolution parlementaire dans ses relations bilatérales avec la Turquie, mais également dans sa politique européenne, en les plaçant au cœur de sa position officielle dans le dossier d’intégration européenne de la Turquie.


Réaction virulente d'Ankara au Vote suédois sur le "génocide" arménien

La Turquie a réagi vendredi avec virulence au vote la veille par le Parlement suédois d'une motion qualifiant de "génocide" les massacres d'Arméniens de 1915, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan dénonçant des "actions malintentionnées" et des "attitudes irresponsables".

L'ambassadeur de Suède à Ankara, Christer Asp, a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères. "Nous lui avons fait part de notre malaise", a déclaré un diplomate turc à l'AFP.

Le gouvernement turc a rejeté le vote suédois et a rappelé son ambassadrice à Stockholm pour consultations. "Nous condamnons fermement cette décision. Notre peuple et notre gouvernement rejettent cette décision entachée de grandes erreurs et dénuée de fondement", a déclaré le gouvernement.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est ensuite exprimé de manière très ferme dans un discours prononcé dans le nord-ouest de la Turquie et diffusé à la télévision, .

La Turquie "ne sera pas intimidée. Elle ne s'inclinera pas devant ces faits accomplis, ces actions malintentionnées et ces attitudes irresponsables", a averti M. Erdogan.

De plus, des initiatives comme celle du Parlement suédois "auront un impact négatif sur les relations entre la Turquie et l'Arménie, que nous nous sommes efforcés de normaliser", a déclaré le Premier ministre.

M. Erdogan a annulé une visite en Suède prévue la semaine prochaine.

A sa sortie de l'entretien au ministère turc des Affaires étrangères, l'ambassadeur de Suède a déclaré aux journalistes que son gouvernement était d'avis qu'il "faut laisser aux historiens le soin de se prononcer sur les événements historiques".

M. Asp a ajouté que Stockholm souhaitait maintenir de "bonnes relations" avec Ankara.

Dans des déclarations publiées vendredi par la presse turque, l'ambassadrice de Turquie à Stockholm, Zergün Korütürk, a estimé que le vote suédois portait un coup aux "excellentes" relations entre les deux pays et que les réparer ne serait pas facile.

A son arrivée à Istanbul vendredi, la diplomate a réitéré ses propos. "C'est au gouvernement de décider, mais je pense que (le vote suédois) aura de sérieuses conséquences" sur les relations bilatérales, a-t-elle déclaré à la presse.

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, en visite en Finlande, devrait rencontrer son homologue suédois Carl Bildt dans ce pays en marge d'un forum international, a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre turc. (AFP, 11-12 mars 2010)

Sarkissian menace de retirer sa signature

L'Arménie pourrait retirer sa signature des protocoles de normalisation des relations bilatérales signés en octobre 2009 avec la Turquie, si Ankara utilise ce processus "à d'autres fins", avertit dans une interview au Figaro le président Serge Sarkissian.

"Mon désir d'établir des relations normales est grand mais les déclarations récentes de la Turquie me font croire qu'ils ne ratifieront pas les protocoles dans un avenir prévisible", a affirmé le chef de l'Etat.

"Nous avons prévenu, ajoute-t-il, que si nous constations que les Turcs utilisent le processus de normalisation à d'autres fins, nous adopterions des mesures adéquates. Dans ce cas, nous retirerons notre signature des protocoles".

M. Sarkissian reproche à la Turquie de "ne pas arrêter de poser des questions préalables à la ratification, dont la principale concerne le Nagorny-Karabagh". L'Arménie, a-t-il rappelé, avait dit qu'elle ratifierait l'accord de normalisation "aussitôt que le parlement turc le ferait".

"Il est inadmissible au XXIème siècle qu'une frontière soit fermée et que l'on parle de conditions préalables", observe le président arménien. "Etablissons d'abord des relations et ensuite parlons de tous les sujets", préconise-t-il.

L'Azerbaïdjan, allié de la Turquie, demande que le règlement de la question du Karabakh soit au coeur des pourparlers sur la normalisation turco-arménienne. Erevan refuse de lier la résolution de sa dispute avec Ankara au contentieux sur le Karabakh.

Les tensions autour de ce territoire azerbaïdjanais contrôlé de facto par les Arméniens, ont été ravivées en raison du processus en cours entre l'Arménie et la Turquie, que l'Azerbaïdjan voit d'un très mauvais oeil.

M. Sarkissian a été reçu mercredi par le président Nicolas Sarkozy, qui a invité l'Arménie et l'Azerbaïdjan à "prendre le risque de la paix".(AFP, 11 mars 2010)

Ankara appelle Washington à bloquer la résolution sur le génocide arménien

Ankara a appelé vendredi Washington à bloquer une résolution qualifiant de "génocide" les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman, votée la veille par une commission du Congrès américain, et a averti que le texte allait nuire aux efforts turcs de réconciliation avec l'Arménie.

L'adoption de la résolution par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants prouve que l'administration américaine "n'a pas suffisamment pesé" pour empêcher ce résultat, a estimé le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu, ajoutant qu'Ankara était "extrêmement gêné" par le vote.

"Nous attendons de l'administration américaine qu'elle fasse dès maintenant des efforts plus probants" pour empêcher un vote du texte en séance plénière, a-t-il déclaré.

"Nous espérons que les relations turco-américaines ne serons pas soumises à une nouvelle épreuve (...) Sinon, les perspectives auxquelles nous allons être confrontées ne vont pas être positives", a-t-il ajouté, évoquant une "affaire d'honneur national".

La Turquie a rappelé jeudi son ambassadeur a Washington après le vote en commission de la résolution, par 23 voix contre 22.

Le texte, qui n'a pas force de loi, appelle le président américain à "qualifier de façon précise l'extermination systématique et délibérée de 1.500.000 Arméniens, de génocide".

La résolution peut désormais être l'objet d'un vote devant la Chambre dans son ensemble. Mais cette prochaine étape dépend de la direction démocrate de l'assemblée, qui ne s'est jusqu'à présent pas engagée à faire adopter la résolution en séance plénière.

M. Davutoglu a indiqué qu'Ankara, partenaire stratégique de Washington au Proche-Orient et membre de l'Otan, allait envisager d'éventuelles mesures de rétorsion mais n'a pas développé, indiquant juste que les consultations avec son ambassadeur "pourraient durer longtemps".

Il a aussi averti que le texte ne saurait servir de moyen de pression sur la Turquie dans ses efforts de normalisation de ses relations avec l'Arménie.

"Nous n'avons jamais pris de décision sous la pression et nous n'en prendrons pas", a affirmé M. Davutoglu, ajoutant que le vote en commission avait au contraire fait naître le "risque d'un arrêt" des efforts des deux voisins.

Le vote intervient alors qu'Ankara et Erevan ont signé en octobre deux protocoles prévoyant l'établissement de relations diplomatiques et l'ouverture de la frontière entre les deux pays. Mais leurs Parlements respectifs tardent à ratifier ces textes.

A Istanbul, une centaine de manifestants réunis à l'appel d'un petit parti nationaliste ont dénoncé le vote aux cris de "Maudit soit l'impérialisme américain" et "nous n'avons pas commis de génocide, nous avons défendu notre patrie". D'autres manifestations étaient prévues dans les grandes villes.

Le vote a été accueilli favorablement par l'Arménie, dont le ministre des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a salué "une nouvelle preuve de l'attachement du peuple américain aux valeurs humaines universelles et un pas important vers la prévention des crimes contre l'humanité".

Elle récuse la notion de "génocide" reconnue par la France, le Canada ou le Parlement européen. (AFP, 5 mars 2010)

Clinton: "nous allons travailler très dur" pour bloquer un vote du Congrès

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré vendredi que l'administration de Barack Obama allait "travailler très dur" pour bloquer le vote au Congrès d'une résolution qualifiant de "génocide" les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman.

"Nous allons travailler très dur pour faire en sorte d'être certain que cela n'arrive pas" à la Chambre des représentants, a dit Mme Clinton à des journalistes, au lendemain du vote de la résolution par une commission du Congrès.

Ankara avait appelé plus tôt Washington à bloquer la résolution, affirmant que le texte pouvait nuire aux efforts turcs de réconciliation avec l'Arménie. L'adoption de la résolution par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants prouve que l'administration américaine "n'a pas suffisamment pesé" pour empêcher ce résultat, a estimé le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu.

Le texte, qui n'a pas force de loi, appelle le président américain à "qualifier de façon précise l'extermination systématique et délibérée de 1.500.000 Arméniens, de génocide".

La résolution peut désormais faire l'objet d'un vote devant la Chambre dans son ensemble. Mais cette prochaine étape dépend de la direction démocrate de l'assemblée, qui ne s'est jusqu'à présent pas engagée à faire adopter la résolution en séance plénière. (AFP, 5 mars 2010)

Une commission du Congrès reconnaît le génocide arménien

Une commission du Congrès américain a reconnu jeudi le génocide des Arméniens commis sous l'Empire ottoman, ignorant les mises en garde de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et d'Ankara qui a immédiatement rappelé son ambassadeur en poste à Washington.

Par 23 voix contre 22, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a adopté une résolution qui qualifie de "génocide arménien" les massacres commis entre 1915 et 1923.

Le texte qui n'a pas force de loi, appelle le président américain à "qualifier de façon précise de génocide l'extermination systématique et délibérée de 1.500.000 Arméniens".

Le président de la commission, Howard Berman, a estimé que "rien ne justifie que la Turquie ignore la réalité du génocide arménien".

Ce vote intervient après que Mme Clinton, citée par le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) Michael Hammer, eut averti que l'adoption de cette résolution "pourrait dresser des obstacles devant la normalisation des relations" entre la Turquie et l'Arménie.

Les Etats-Unis sont favorables à "une reconnaissance entière, franche et juste des faits liés aux événements historiques de 1915", avait indiqué juste avant le vote le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. "Nous nous inquiétons de l'impact possible (de la résolution) sur les pays affectés", avait-il ajouté.

La résolution peut désormais faire l'objet d'un vote devant la Chambre dans son ensemble. Mais cette prochaine étape dépend de la direction démocrate de l'assemblée, qui ne s'est jusqu'à présent pas engagée à faire adopter la résolution en séance plénière.

Dans les minutes qui ont suivi le vote, la Turquie a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis "pour consultations".

"Nous condamnons cette résolution qui accuse la nation turque d'un crime qu'elle n'a pas commis", a déclaré le gouvernement turc dans un communiqué. "A la suite de cet incident, notre ambassadeur à Washington, Namik Tan, a été rappelé à Ankara pour consultations".

Ankara avait multiplié les pressions pour empêcher le vote d'une telle résolution. Le président turc Abdullah Gül a téléphoné mercredi soir à son homologue américain Barack Obama à ce sujet, tandis que le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu pressait les parlementaires américains de voter "non" à la résolution.

La question d'un "génocide" arménien est un champ de mines diplomatique.

Les Arméniens, représentés par une importante diaspora aux Etats-Unis, font pression pour que soient reconnus comme "génocide" les massacres et déportations qui, entre 1915 et 1917, ont tué selon eux plus d'un million et demi d'entre eux.

La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri, non pas victimes d'une campagne d'extermination mais selon elle dans le chaos des dernières années de l'Empire ottoman.

Elle récuse la notion de "génocide" reconnue par la France, le Canada ou le Parlement européen.

M. Obama, qui avait promis lors de sa campagne électorale la reconnaissance du "génocide" arménien, a renoncé à employer ce terme peu après son élection, alors que les Etats-Unis soutiennent les efforts de normalisation en cours entre la Turquie et l'Arménie pour l'ouverture de la frontière commune et l'établissement de relations diplomatiques.

Ankara rappelle son ambassadeur aux USA après vote sur "génocide" arménien

La Turquie a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis "pour consultations" aussitôt après l'adoption par une commission de la Chambre des représentants d'une résolution qualifiant de "génocide" les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman, selon un communiqué officiel turc.

"Nous condamnons cette résolution qui accuse la nation turque d'un crime qu'elle n'a pas commis", a déclaré le gouvernement turc.

"A la suite de cet incident, notre ambassadeur à Washington, Namik Tan, a été rappelé à Ankara pour consultations", ajoute le communiqué.

Le président turc Abdullah Gul a également condamné la résolution : elle n'a "aucune valeur aux yeux du peuple turc", a-t-il dit, ajoutant : "La Turquie ne sera pas responsable des conséquences négatives que ce vote pourrait avoir dans tous les domaines".

Selon le gouvernement turc, ce vote montre "un manque de vision stratégique" parmi les élus américains, alors que Washington et Ankara, des alliés de longue date dans l'Otan, "travaillent ensemble sur un large éventail de questions".

"Nous avons de sérieuses inquiétudes que ce texte (...) nuira aux relations turco-américaines et freinera les efforts de normalisation des relations turco-arméniennes", dit le communiqué officiel.

Ankara réaffirme sa position selon laquelle les massacres d'Arméniens à l'époque de l'Empire ottoman devraient être étudiés par des historiens sur la base d'archives et de documents précis.

"L'intervention des politiques dans le domaine des historiens a toujours eu des effets négatifs", affirme le communiqué.

Ankara avait déjà rappelé son ambassadeur à Washington en 2007 lorsque le même comité parlementaire avait approuvé une résolution similaire. A l'époque, le président George W. Bush avait empêché que le texte soit soumis à l'ensemble des élus du Congrès. (AFP, 4 mars 2010)



Axa commence à indemniser des descendants du génocide arménien

Des descendants de victimes du génocide arménien ont commencé à recevoir d'Axa des versements correspondant à des contrats d'assurance vie contractés par leurs aïeuls, a-t-on appris auprès de membres de la communauté arménienne en France.

A la suite d'une médiation entamée à la demande de la justice californienne en 2005, l'assureur français Axa avait accepté de verser 17,5 millions de dollars, dont une partie a été versée en 2007 et 2008, à des organisations caritatives, en l'absence de descendants.

Près de 14.000 dossiers avaient été déposés auprès d'Axa entre 2005 et 2007 par des descendants d'Arméniens qui avaient souscrits des assurances vie dans l'Empire ottoman auprès de compagnies d'assurance rachetées depuis par Axa.

Près de 1.000 d'entre eux ont reçu des réponses favorables, a indiqué à l'AFP la présidente de la Fédération euro-arménienne, Hilda Tchoboian, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. Mme Tchoboian réside à Lyon et est membre du conseil de règlement qui a été consulté sur les dossiers litigieux et qui a terminé son travail en 2009.

Les descendants, qui reçoivent des chèques d'une valeur moyenne de 8.000 dollars, sont aujourd'hui arméniens mais aussi américains et français.

Axa est la seconde assurance à verser ce type de prime, après New York Life, qui s'était engagé en 2005 à payer 20 millions de dollars, dont près de 12 millions aux héritiers de victimes.

En 2006, des descendants de victimes du génocide arménien avaient déposé plainte en nom collectif ("class action") devant un tribunal de Los Angeles, cette fois-ci contre la Deutsche Bank et la Dresdner Bank, qu'ils accusent d'avoir conservé ou versé à l'Etat turc des millions de dollars placés par leurs ancêtres massacrés entre 1915 et 1917. (AFP, 4 mars 2010)

Ankara met en garde Washington sur une reconnaissance du génocide arménien

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis et le rapprochement turco-arménien souffriront si le Congrès américain vote un texte reconnaissant comme un génocide les massacres d'Arméniens commis sous l'Empire ottoman, a prévenu lundi le ministère turc des Affaires étrangères.

L'avertissement survient alors que la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine doit se réunir jeudi pour discuter d'une résolution sur les massacres d'Arméniens survenus de 1915 à 1917 en Anatolie.

"Nous attendons de la commission (...) qu'elle rejette le projet de résolution en question, qui va nuire aux relations entre la Turquie et les Etats-Unis et causer une interruption des efforts en vue d'une normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie", a affirmé le ministère dans un communiqué.

"Nous voulons croire que les membres de la commission sont conscients des dommages que leur projet de résolution vont causer aux efforts de paix et de stabilité dans le Caucase sud et qu'ils agiront à cet égard avec responsabilité", poursuit le document.

La question d'un génocide arménien est un champ de mines diplomatique.

L'administration américaine s'est jusque là abstenue d'employer ce qualificatif pour ne pas envenimer ses relations avec la Turquie, membre de l'Otan et alliée privilégiée de Washington au Proche Orient.

Le président américain Barack Obama, qui avait promis lors de sa campagne électorale la reconnaissance du génocide arménien, a renoncé à employer ce terme alors que les Etats-Unis soutiennent des efforts en cours pour une normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie, qui n'ont pas de relations diplomatiques et dont la frontière commune est fermée.

Les Arméniens font pression pour que soient reconnus comme un génocide les massacres et déportations qui, entre 1915 et 1917, ont tué selon eux plus d'un million et demi d'entre eux.

La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri, non pas victimes d'une campagne d'extermination mais selon elle dans le chaos des dernières années de l'Empire ottoman.

Elle récuse la notion de génocide reconnue par la France, le Canada ou le Parlement européen.

Le texte du projet de résolution américaine parle ouvertement de "génocide arménien" conduit entre 1915 et 1923 par l'Empire ottoman.

Le projet de résolution, un texte qui n'a pas force de loi, appelle le président américain à "qualifier de façon précise l'extermination systématique et délibérée de 1.500.000 Arméniens, comme un génocide".

Parallèlement, Michael Hammer, le porte-parole du Conseil national de sécurité (NSC), a précisé que le président avait exprimé en 2009 "sa position sur les événements de 1915, et son point de vue n'a pas changé".

"Notre intérêt reste une reconnaissance entière, franche et juste des faits", a-t-il ajouté, avant de préciser: "Nous continuons à penser que le meilleur moyen de parvenir à ce but est que les Arméniens et les Turcs considèrent les faits du passé comme une partie de leur effort actuel de normalisation".(AFP, 1 mars 2010)


Politique intérieure/Interior Politics

La révision constitutionnelle présentée au Parlement

Le parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir en Turquie a présenté mardi au Parlement un projet de révision de la constitution, qui vise principalement à limiter le pouvoir des hautes instances judiciaires qui lui sont hostiles.

"Le projet vise à augmenter les normes de démocratie et les droits individuels", a déclaré aux journalistes Bekir Bozdag, député du Parti de la justice et du développement (AKP), après avoir soumis le texte aux parlementaires.

La révision prévoit notamment de rendre plus difficile la dissolution des partis politiques par la Cour constitutionnelle, sanction à laquelle l'AKP avait échappé de justesse en 2008, selon le texte obtenu par l'AFP.

L'AKP a déjà prévenu que si ce projet n'était pas voté par le parlement, il aurait recours à un referendum.

Les amendements les plus controversés et qui suscitent l'ire de la hiérarchie judiciaire concernent la restructuration et le changement du mode de nomination des membres du Conseil supérieur de la magistrature (HSYK) et de la Cour constitutionnelle.

Le HSYK est une instance chargée de nommer les magistrats et de faire le suivi de leur carrière.

Le HSYK et la Cour constitutionnelle sont considérés comme deux bastions de la laïcité, en conflit ouvert avec le gouvernement islamo-conservateur.

En 2007, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait promis une nouvelle Constitution afin de remplacer l'actuelle datant de 1982 et issue du coup d'État de 1980, qui a été révisée 16 fois, notamment pour aligner la Turquie sur les normes européennes.

Cependant, l'absence de consensus au sein de la classe politique n'avait conduit qu'à des refontes partielles.

Le projet a été présenté la semaine dernière aux partis politiques et à la société civile.

Il prévoit aussi le jugement par des tribunaux civils de militaires accusés en temps de paix d'atteinte à la sécurité nationale.

Plusieurs dizaines d'officiers supérieurs ont été inculpés fin février pour tentative de coup d'Etat, lors d'une vague d'arrestations sans précédent qui a secoué la Turquie, pays où l'armée passe pour garante des valeurs laïques.

Pour la haute magistrature, le projet de l'AKP et du gouvernement constitue une atteinte à son indépendance. Le président de la Cour de cassation Hasan Gerçeker a dénoncé "des dispositions en complète contradiction avec le principe de séparation des pouvoirs".

Une partie de la presse et l'opposition y voient la volonté de l'AKP de contrôler la justice.

Le HSYK et l'élite judiciaire (Cour constitutionnelle, Cour de cassation et Conseil d'Etat) ne cessent d'irriter le gouvernement en prenant des décisions applaudies par l'opposition kémaliste et pro-laïque.

Bien que l'AKP dispose d'une forte majorité au Parlement, il a besoin des voix de l'opposition pour faire passer sa révision. Les deux principaux partis d'opposition sont contre.

Si elle n'est pas votée, l'AKP a prévenu qu'il organiserait un referendum qui pourrait avoir lieu avant l'été. Des débats sont prévus en avril au Parlement, en séance plénière.

Parmi d'autres dispositions du projet figure l'amélioration des droits syndicaux des fonctionnaires et de la situation des femmes. (AFP, 30 mars 2010)

Révision constitutionnelle fort controversée

Le gouvernement turc consulte à tout-va. Depuis une semaine, le Parti de la justice et du développement (AKP) joue avec les partis d’opposition, les organisations économiques, les syndicats et les journalistes la carte de l’ouverture pour faire comprendre l’enjeu de son mini-paquet de réformes constitutionnelles. Il en a annoncé le contenu lundi dernier, mais semble d’ores et déjà seul face à tous. Il prévoit de modifier 23 articles de la Constitution héritée du coup d’Etat militaire de 1980.

«Nous essayons de faire les choses les plus urgentes, sans quoi nous ne pourrons pas poursuivre notre processus européen», avouait récemment le ministre de la Justice, Sadullah Ergin, devant un parterre de journalistes étrangers.

Parmi les réformes proposées se trouvent le droit de grève pour les fonctionnaires, l’accès à des mesures de discrimination positive, la création d’un médiateur de la République, le durcissement de la législation sur la dissolution des partis politiques, la possibilité de juger les auteurs du coup d’Etat de 1980.

«Paquet dans le paquet»

Mais, si le gouvernement peine à rassembler autour de sa réforme, c’est en raison de ce qu’Eric Sales, constitutionnaliste à l’Université Galatasaray, nomme le «paquet dans le paquet», à savoir la réforme du Conseil supérieur des juges et des procureurs (HSYK), instance chargée notamment de la nomination des magistrats. Composé de 7 membres, ce conseil pourrait se voir élargi à 21 membres, dont quatre nommés directement par le chef de l’Etat. Le gouvernement justifie cette réforme au nom des exigences européennes et d’une recherche d’une plus grande indépendance des juges. «Le conseil a souvent outrepassé ses fonctions, créé de nouvelles règles et contrôlé le gouvernement en dehors de ses prérogatives, explique Sadullah Ergin. Le gouvernement ne cherche pas à assiéger le pouvoir judiciaire mais à établir une véritable séparation des pouvoirs.»

Mais, du côté de l’opposition, les interprétations divergent. Aux yeux de Deniz Baykal, leader du Parti républicain du peuple (CHP), l’AKP veut tout simplement «prendre le contrôle de la justice» tandis que, pour le président de la Cour de cassation, la réforme envisagée est «anticonstitutionnelle».

Juridictions suprêmes

Le juriste Eric Sales confirme une partie de ces craintes. Selon lui, l’élargissement du HSYK est une manière de «diminuer l’influence des deux juridictions suprêmes, Cour de cassation et Conseil d’Etat, qui étaient à l’origine les seules à pouvoir désigner les membres de ce conseil.» Or, ces deux juridictions se sont opposées à plusieurs reprises à l’AKP, notamment au sujet du voile islamique. Pour ce constitutionnaliste, l’indépendance de la justice au nom de laquelle la réforme est envisagée est de fait mise à mal par l’influence croissante qu’aura le chef de l’Etat sur ce conseil. «L’AKP veut sortir les juges du carcan militaro-laïc actuel, mais pour les placer sous une tutelle politique, en oubliant l’étape intermédiaire.»

Les huit jours de débat accordés par le gouvernement semblent donc bien courts pour atteindre un consensus. Pourtant, l’AKP a besoin de trouver 30 voix en dehors de ses rangs pour espérer faire passer son texte au parlement. Le Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) conditionne son soutien à l’ajout de certaines réformes, dont l’abaissement du quorum électoral de 10%, une demande déjà rejetée. Le texte pourrait être débattu au parlement dès ce mardi avant d’être, très probablement, soumis au peuple, avant l’été. (Le Temps, Delphine Nerbollier, 28 mars 2010)

AKP en consultations sur un projet constitutionnel

Le parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir en Turquie a entamé lundi des consultations avec l'opposition sur un projet de révision constitutionnelle, qui pourrait engendrer de nouvelles tensions avec le camp laïque.

Ses dirigeants ont prévu de rencontrer pendant toute la semaine les partis d'opposition "afin de leur expliquer la nécessité de cette révision" d'une Constitution héritée du coup d'Etat militaire de 1980 pour aligner la Turquie sur les normes européennes, a affirmé le vice-Premier ministre Cemil Ciçek.

"Il semble difficile d'avancer dans la voie de l'intégration à l'Union européenne avec la Constitution actuelle", a souligné M. Ciçek, rappelant que le bloc européen en réclamait la révision.

Même si le Parti de la justice et du développement (AKP) est largement majoritaire au Parlement, il a besoin du soutien de l'opposition pour faire passer ces amendements. En cas d'échec au parlement, le gouvernement soumettra sa réforme à référendum.

La révision prévoit en particulier de changer le mode de nomination des magistrats, alors que la haute magistrature, bastion de la laïcité, est généralement hostile à l'AKP. Elle prévoit aussi des mesures pour rendre plus difficile la dissolution des partis politiques. L'AKP avait échappé de justesse en 2008 à une interdiction pour cause d'activités anti-laïques.

Le principal parti d'opposition pro-laïque, le Parti républicain du peuple (CHP), a d'ores et déjà dénoncé le projet: "Les inquiétudes de l'AKP d'être un jour dissous et de voir ses cadres jugés sont les principales raisons pour lesquelles ce parti a préparé une telle révision", a indiqué son chef Deniz Baykal.

Le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) a également refusé de soutenir les changements.

Le projet a aussi été dénoncé par les représentants de la haute magistrature.

Le président de la Cour de cassation Hasan Gerçeker a déploré lors d'une conférence de presse "des dispositions qui font reculer l'indépendance des juges et sont en complète contradiction avec le principe de séparation des pouvoirs".

"Ils se moquent de la haute magistrature", a pour sa part estimé le vice-président du Conseil supérieur de la magistrature Kadir Özbek. Il a estimé que la réforme allait "créer de graves problèmes" au sein de l'institution judiciaire.

M. Ciçek a défendu le projet en affirmant: "notre objectif n'est pas de renforcer notre pouvoir, mais d'asseoir la souveraineté populaire".

Le projet prévoit aussi des changements qui ouvrent la voie à un jugement des auteurs du putsch de 1980 et à une amélioration des droits des femmes.

Il doit être soumis au Parlement d'ici à la fin du mois. (AFP, 22 mars 2010)

Le gouvernement turc veut réviser la Constitution au prix d'un référendum

Le gouvernement islamo-conservateur de Turquie va présenter au Parlement une révision de la Constitution qui réduirait le pouvoir des hautes instances judiciaires qui lui sont hostiles, un projet qui pourrait nécessiter le recours à un référendum.

La révision, qui devrait être proposée courant mars, est modeste mais elle comporte des enjeux importants car elle concerne la compétence des magistrats et rendrait la dissolution des partis politiques plus difficiles, a-t-on indiqué de source parlementaire.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, a échappé de justesse en 2008 à une interdiction, pour activités anti-laïques.

Le projet stipule que le Parlement, où l'AKP est largement majoritaire, avalise toute demande de fermeture d'un parti, attribution qui ne serait plus laissée à la seule Cour constitutionnelle.

La Constitution turque actuelle, élaborée dans le sillage du coup d'État militaire de 1980, a toujours été contestée.

Le texte a été amendé plusieurs fois, essentiellement entre 2001 et 2004 par l'AKP, pour permettre à la Turquie de remplir les conditions posées par l'ouverture, en 2005, de négociations d'adhésion à l'Union européenne.

Une "Constition civile" a été l'un des premiers objectifs du gouvernement AKP après sa victoire législative de 2007, mais un texte rédigé à l'issu de ce scrutin a été enterré, victime des débats houleux sur la laïcité.

Le projet actuel de révision n'est certes pas la grande réforme envisagée par l'AKP, mais il répond à certaines des attentes des Européens.

"La Constitution actuelle est l'une des principales entraves à l'intégration de la Turquie" dans l'Union européenne, a estimé le vice-Premier ministre Cemil Ciçek.

C'est surtout l'avenir du Conseil supérieur de la magistrature (HSYK), instance chargée de nommer les magistrats, dont les plus élevés dans la hiérarchie sont en conflit ouvert avec le gouvernement, qui est en jeu.

Certains de ses membres seraient ainsi désignés par les députés.

Une partie de la presse et l'opposition y voit là une volonté de l'AKP de contrôler cette instance.

Le HSYK, tout comme l'élite judiciaire (Cour constitutionnelle, Cour de cassation et le Conseil d'Etat), ne cessent d'irriter le gouvernement en prenant des décisions auxquelles applaudit l'establishement pro-laïque.

Récemment, il a dessaisi des procureurs en charge de l'affaire Ergenekon, un prétendu réseau tentaculaire impliquant de hauts responsables militaires, à la retraite et pour certains en activité, qui aurait cherché à renverser le gouvernement.

La crise de pouvoir provoquée par cette affaire entre le gouvernement et l'armée, bastion pro-laïque, semble pour l'heure en veilleuse. Mais elle a été suivie fin février d'une très violente poussée de fièvre, marquée par l'arrestation de plusieurs dizaines de militaires, accusés de complot.

Ergenekon divise l'opinion turque, dont une partie y voit surtout une manoeuvre de l'AKP pour se débarrasser de ses opposants.

Parmi les autres dispositions du projet constitutionnel figure le droit de faire appel pour les officers radiés de l'armée pour mesures disciplinaires et l'amélioration de la situation des femmes.

Faire passer sa révision sans le soutien de l'opposition sera tâche difficile pour l'AKP, qui dispose de 337 voix au Parlement, alors qu'il en faut 367, sans quoi un référendum est nécessaire.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré envisager toutes les options, y compris celle du référendum, bien que son gouvernement soit confronté à une usure de pouvoir et aux effets de la récession. (AFP, Burak AKINCI, 19 mars 2010)

Le premier magistrat de Turquie appelle le gouvernement au compromis

Le président de la cour constitutionnelle turque a appelé dans un entretien publié mercredi le gouvernement issu de la mouvance islamiste à rechercher le compromis pour son projet de réforme de la Constitution, afin d'éviter de nouvelles tensions avec les milieux pro-laïcité.

Le gouvernement a annoncé la semaine dernière, au plus fort de tensions avec l'opposition pro-laïcité causées par l'arrestation de dizaines de militaires accusés de vouloir fomenter un putsch, son intention de présenter au Parlement une série d'amendements à la Constitution, héritée du coup d'Etat de 1980.

"Le pays a besoin d'une réforme constitutionnelle sérieuse, mais il est indispensable que celle-ci soit réalisée avec un consensus complet", a déclaré Hasim Kiliç dans les colonnes du quotidien à grand tirage Hüriyet.

"Les attitudes du genre 'je fais ce que je veux' ou 'c'est moi qui ai le dernier mot' sont erronées", poursuit le juge, souvent considéré par le milieux pro-laïcité comme trop proche du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

L'AKP n'a pas encore révélé les détails de la réforme envisagée, mais les principaux partis d'opposition ont déjà fait part de leur hostilité au projet, estimant qu'il avait pour but de renforcer l'emprise du parti, dont ils dénoncent la dérive autoritaire.

Des responsables de l'AKP ont évoqué une refonte du système judiciaire, qui est souvent entré en conflit avec le gouvernement, en bloquant notamment l'application de certaines réformes.

En 2008, l'AKP avait échappé de justesse à une dissolution par la Cour constitutionnelle pour atteinte au caractère laïque du régime.

Selon les médias, l'AKP prévoit de modifier les règles sur l'interdiction des partis, en introduisant un système d'autorisation préalable par le Parlement, et le mode de fonctionnement du conseil supérieur de la magistrature.

La Constitution actuelle est largement critiquée pour ses insuffisances en matière de respect des droits de l'homme. (AFP, 3 mars 2010)


Le gouvernement veut réviser la Constitution, mais comment?

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche une prochaine révision de la Constitution pour la mettre aux normes européennes de démocratie, au moment où son pays traverse une crise provoquée par un présumé complot militaire visant son gouvernement en 2003.

Mais comment?

"Il ne s'agira pas de réviser de fond en comble la Constitution, mais nous envisageons d'amender certains articles", notamment celui sur l'interdiction des partis politiques et le fonctionnement de la justice, a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse.

Or la constitution turque actuelle, élaborée dans le sillage du coup d'État militaire de 1980, nie les droits fondamentaux du peuple kurde et des minorités arménienne, assyrienne et grecque de Turquie. Les articles 3, 42 et 66 prônent la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques. L'article 4 déclare que l'article 3 ne pourra jamais être modifié et que même sa modification ne pourra jamais être proposée.

Les dirigeants de l'AKP précisent constamment qu'une éventuelle modification de la Constitution ne touchera absolument pas aux articles 3, 4, 42 et 66.

Depuis 29 ans, malgré les manifestations des forces démocratiques, les pouvoirs politiques ont toujours passé sous silence la demande de traduire devant la justice les auteurs de ce putsch criminel. La constitution imposée par la junte reste toujours en vigueur. Les gouvernements successifs gèrent le pays en se soumettant toujours aux menaces et chantages de la hiérarchie militaire.

En plus des coups d'état de 1971 et 1980, l'armée turque a effectué depuis douze ans deux autres interventions directes dans la politique, le 28 février 1997 et le 27 avril 2007. Par ailleurs, comme il est constaté à la lecture de l'acte d'accusation du procès d'Ergenekon, les officiers auraient préparé trois plans d'intervention en 2003 et 2004.

Une révision constitutionnelle a été l'un des premières promesses du gouvernement AKP après sa large victoire aux législatives de 2007. Mais ensuite, après la rédaction d'une première mouture, le projet s'est enlisé, victime des conflits déclenchés par des débats sur la laïcité qu'il avait provoqués.

Erdogan
promet maintenant de déposer d'ici fin mars au Parlement un projet de révision minimaliste qui sera ensuite débattu en séance plénière.

L'AKP ne dispose pas au Parlement de la majorité nécessaire pour adopter à lui seul même une révision minimale de la loi fondamentale et pourrait pour cette raison soumettre son projet à un référendum populaire.

L'initiative constitutionnelle de M. Erdogan intervient alors que le pays traverse une crise entre le gouvernement et l'armée, gardienne du régime laïc, en raison d'une offensive judiciaire inédite lancée le 22 févirer et visant à élucider une présumée conspiration militaire remontant à 2003. Trente-trois officiers supérieurs ont été inculpés et écroués dans cette affaire. (Médias et AFP, 28 fév 2010)

L'enquête sur un complot relance les questions sur le gouvernement

L'arrestation en Turquie de dizaines d'officiers accusés d'implication dans un projet de coup d'Etat a porté un coup sérieux à l'impunité dont bénéficiait l'armée, mais certains observateurs s'interrogent sur la motivation du gouvernement islamo-conservateur en matière de démocratie.

Les principaux partis s'accordent sur le fait que l'armée doit se retirer de la scène politique, mais les détracteurs du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir s'inquiètent de la porte laissée ainsi ouverte à une dérive autoritaire du gouvernement.

Ils pointent notamment du doigt ses fréquentes attaques contre les médias et la justice.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a salué vendredi l'enquête sur un projet de coup d'Etat présumé remontant à 2003 comme "la trace d'une démocratie avancée" mais, dans le même discours, a aussi appelé les patrons de presse à congédier les chroniqueurs qui, selon lui, "créent des tensions" dans le pays.

"Chacun doit connaître sa place (...) Ceux qui leur ont donné la plume doivent leur dire 'Désolé, il n'y a plus de place pour vous dans cette maison'", a déclaré M. Erdogan.

Pour Can Dündar, du quotidien libéral Milliyet, la saillie du Premier ministre constitue un nouvel indice de son peu d'attachement aux valeurs démocratiques.

"Le régime dans l'esprit du Premier ministre (...) est tout aussi autoritaire et oppressif que la 'tutelle militaire' qu'il affirme" visée par l'enquête sur le plan de coup d'Etat, écrit l'éditorialiste lundi. "Il n'essaie pas de supprimer (le régime de) tutelle mais de le monopoliser".

Trente-cinq officiers d'active ou à la retraite été inculpés et écroués au cours des derniers jours pour leur implication supposée dans le plan Balyoz (masse de forgeron), qui visait selon la justice à semer le chaos en Turquie et à créer ainsi les conditions favorables au renversement du gouvernement par l'armée.

Applaudie par les milieux pro-gouvernementaux et libéraux, qui y voient une avancée sans précédent dans la lutte pour l'établissement de l'état de droit, l'enquête Ergenekon a aussi de virulents détracteurs, qui accusent le gouvernement de vouloir faire taire l'opposition favorable à la laïcité.

L'enquête a notamment été critiquée pour son recours massif aux écoutes téléphoniques, dont celles de juges, et à des témoins secrets.

Le constitutionnaliste Suheyl Batum a décrit les interpellations opérées la semaine dernière comme "la phase finale d'un stratagème" visant à affaiblir les opposants à l'AKP.

"Certains au sein de l'armée ont pu envisager un putsch et doivent être jugés, mais je ne peux accepter qu'autant de gens soient arrêtés", a déclaré M. Batum. "L'objectif (de l'AKP) est évident: installer une soi-disant démocratie et un ordre légal qui dépende d'eux, ce qui pour moi est un régime autoritaire", a-t-il dit.

Sedat Laçiner, directeur du centre de réflexion USAK, ne partage pas cette opinion et déplore des efforts pour discréditer le processus en cours d'expulsion des militaires hors du champ politique.

"Les transformations auxquelles nous assistons sont révolutionnaires", estime-t-il. "Il existe en Turquie un establishment militaire qui n'est pas constitué que de soldats, mais aussi de juges et de procureurs et d'autres bureaucrates".

Contrôler l'armée est "l'affaire la plus urgente" pour la Turquie, insiste-t-il. "Quels problèmes un Etat peut-il résoudre avec la menace constante d'une masse de forgeron le visant?" (AFP, Sibel UTKU BILA, 1 mars 2010)


Forces armées/Armed Forces

Israël a livré six drones à la Turquie

Israël a livré six avions sans pilote à la Turquie, ont indiqué jeudi les médias israéliens.

Selon la radio publique et le journal en ligne Y-Net, l'armée turque a réceptionné six drones de surveillance de type Heron, et quatre autres doivent lui être livrés d'ici à la fin avril.

Le ministère de la Défense à Tel-Aviv et les Industries militaires israéliennes n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter cette information.

Toujours selon les médias, ce contrat porte sur 185 millions de dollars.

Lors d'une visite à Ankara du ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, le 17 janvier, son homologue turc Vecdi Gönül avait indiqué que "six drones (seraient) livrés à la Turquie d'ici mars, et les quatre derniers d'ici juin".

La Turquie, pays musulman mais laïque, a longtemps fait figure d'allié régional d'Israël, après la signature en 1996 d'un accord de coopération militaire, au grand dam des pays arabes et de l'Iran.

Mais les relations se sont nettement dégradées après la dévastatrice offensive israélienne "Plomb durci" contre la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009), violemment critiquée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 25 mars 2010)


What is an “Asymmetrical Psychological Operation”?

Chief of General Staff İlker Başbuğ repeating the statement of “asymmetrical psychological operation to damage the credibility of Turkish Armed Forces” gave concrete examples of that this week.

I believe that he is totally right in his statement. Why?

This is a calculated and planned “psychological operation”.

He gave interviews to two highly circulated mainstream newspapers on the same days and they were widely reported by others. That was not enough. He gave a seminar on “security” in The Army House, after he scared to death the audience by pamphlets left on the chairs, explaining what could happen if terrorists exploded an atomic bomb in the middle of Ankara, he went back to the “piece of paper” and then backed the commander of 3rd. Army Troops.

He then chatted with the journalists at the reception, defending the former army commander Hurşit Tolon who is charged in Ergenekon trial and released from pre-trial confinement due to health problems. Thus he flagrantly violated the famous article 288 of Turkish Penal Code (attempting to influence the outcome of an ongoing trial punishable by a prison term of from 6 six months up to 3 years.) That was not enough either. He threatened the media by article 95 of Military Criminal Code (Damaging line relations punishable by a prison term of from 3 years up to 6 years.) Whether it was a threat or it was a complaint to military prosecutors whose impartiality and independence was proved in their successful cover up of Şemdinli case that remains to be seen.

So what is “asymmetrical about all that”?

The asymmetry of all that is it is not possible to damage the credibility of the armed forces further than this. For if anyone else did this the armed forces are strong enough to defend it. However if it is the Chief of General Staff, what could the soldiers under his orders do apart from saying “Yes Sir.”

Forces are different and not symmetrical. Thus? (antenna-tr.org, Şanar Yurdatapan, March 18, 2010)

Attentats présumés contre les minorités: 33 suspects seront jugés

Trente-trois suspects dont trois sont incarcérés, seront jugés en juin pour répondre d'accusation de projets d'attentats contre la minorité non-musulmane de Turquie pour discréditer le gouvernement turc, selon des documents du tribunal rendus publics vendredi.

Les suspects dont la plupart sont des officiers de marine actifs ou à la retraite, sont inculpés d'"appartenance à une organisation armée", précise l'agence Anatolie.

Ils sont accusés d'avoir projeté, dans le cadre d'une conspiration dénommée Kafes (la cage), des opérations à l'encontre des minorités non musulmanes de Turquie (arménienne, grecque, juive) tout en faisant porter la responsabilité des attentats aux mouvances proches de l'AKP, le parti issu de la mouvance islamiste, au pouvoir.

Ils auraient ainsi porté un coup à la crédibilité de l'AKP en lui attribuant la responsabilité d'actes d'"intégristes".

Selon l'acte d'accusation, les suspects qui risquent jusqu'à 15 ans de prison chacun, seraient impliqués dans l'affaire Ergenekon, un réseau militaro-politico-mafieux qui aurait cherché par des actions violentes à faire renverser le gouvernement islamo-conservateur.

Leur procès doit s'ouvrir le 15 juin.

Le tribunal qui les jugera pourra aussi décider de fusionner cette procédure à une autre, concernant une autre tentative de complot visant elle aussi le gouvernement.

Ces multiples enquêtes ont suscité de vives tensions politiques, et nombreux sont ceux qui affirment que le gouvernement, au pouvoir depuis 2002, en profite pour réduire au silence l'opposition laïque. (AFP, 19 mars 2010)

Sledgehammer Coup Plan: Release of 33 Defendants Rejected

The Istanbul 11th High Criminal Court released Rear Admiral Turgay Erdağ and Colonel Ali Türkşen from detention in the scope of the "Sledgehammer coup plan" upon the appeals of their lawyers.

The Istanbul 10th High Criminal Court on Duty had previously declined the application for their release. Erdağ and Türkşen were detained under allegations of "the attempt to violently silence and hinder the organs running the government and the Turkish Republic".

The "Sledgehammer" ('Balyoz') coup plan was plotted by a group of people within the armed forces in 2002/03. It was aimed at creating disorder in the country by bombings of mosques, crashing a Turkish jet plane and warplanes flying over the parliament, which should eventually lead to martial law and a coup.

Release of 33 defendants rejected

The court received the applications for the release 18 active and 15 retired military officers. For 20 of them the court decided by majority vote to extend their detention, drawing attention to "the current circumstantial evidence, the nature and quality of crime they allegedly committed, index crimes according to article 100/3 of the Criminal Procedural Code (CMK), facts showing severe suspicion related to the crimes committed and the gathering of evidence not having been completed yet". The decision to keep the remaining 13 people in detention was taken unanimously.

The following military officers are among the ones whose appeal was rejected: former 1st Army Command retired General Çetin Doğan, retired Lieutenant General Engin Alan, retired Vice Admiral Feyyaz Öğütçü, Rear Admiral Cem Aziz Çakmak, Senior Rear Admiral Ramazan Cem Gürdeniz, retired military officers Bülent Tunçay, Suha Tanyeli, Ali Deniz Kutluk, Ali İhsan Çuhadaroğlu, Mehmet Kaya Varol, Özer Karabulut, Ümit Özcan, Suat Aytın, Metin Yavuz Yalçın and İzzet Ocak.

Three active military officers had previously been taken into custody and released afterwards on 28 February. They were brought to the Beşiktaş (Istanbul) Courthouse again and taken to prison on 10 March.

A "Sledgehammer Security Operation Plan" report was commissioned by the Army Command Military Prosecutor's Office. According to the report, the plan was prepared in opposition to the directive of the Command and had been hidden from the Land Forces Command (KKK). The report was published on 2 March. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 16 March 2010)


Trois nouvelles mises en détention dans l'enquête sur un complot

Un tribunal d'Istanbul a placé mercredi en détention provisoire trois soldats pour leur implication présumée dans un projet de coup d'Etat visant le gouvernement islamo-conservateur, ce qui porte à 40 le nombre des suspects écroués, a rapporté l'agence turque Anatolie.

Le détail des accusations pesant sur les prévenus sera connu quand les procureurs auront transmis un acte d'accusation à la cour, ajoute l'agence, qui précise que les trois hommes avaient déjà été interpellés puis relâchés mais que le ministère public avait fait appel de cette libération.

La police a arrêté le mois dernier environ 70 militaires, à la retraite ou d'active, dans le cadre d'une enquête sur un plan dit "Balyoz" (marteau de forgeron), un complot visant à semer le chaos pour préparer le terrain à un coup d'Etat militaire en vue de chasser du pouvoir le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Les premières informations sur ce plan préparé en 2003 avaient été publiées en janvier par le journal libéral Taraf.

Le quotidien détaillait des projets d'attentats à la bombe contre des mosquées, pour pousser les milieux islamistes à manifester violemment, ou de chute d'un avion de chasse turc à la suite d'un accrochage avec un appareil militaire grec pour accroître les tensions entre Ankara et Athènes. (AFP, 10 mars 2010)

Les dirigeants politiques absents d'un exercice conduit par un général inculpé

Les membres du gouvernement turc se sont abstenus jeudi d'assister à un important exercice militaire sous la commande d'un général inculpé pour son implication supposée dans un complot visant au renversement par l'armée du gouvernement.

Ni le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ni le ministre de la Défense Vecdi Gönül n'étaient présents lors des manoeuvres, organisées dans l'est de la Turquie, alors qu'ils avaient assisté à la précédente édition, en 2006.

Les exercices étaient conduits par le commandant de la 3e armée, le général quatre étoiles Saldiray Berk, qui a été mis en examen lundi pour appartenance à une "organisation terroriste" en tant que chef d'une cellule locale du réseau putschiste Ergenekon.

Le chef de l'état-major des armées, le général Ilker Basbug, a en revanche participé aux manoeuvres, et a été accueilli à sa descente d'avion à Kars (nord-est) par le général Berk, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

M. Erdogan a affirmé qu'il n'avait pas de "raison particulière" de ne pas assister aux exercices, tandis que M. Gönül a déclaré: "Nous y serions allés si nous l'avions souhaité", ont rapporté les médias.

Le général Berk, qui encourt jusqu'à 15 ans de prison, sera jugé en mai avec 13 autres suspects, dont le procureur général de la ville d'Erzincan (est).

L'acte d'accusation affirme que les prévenus étaient les protagonistes d'un plan visant à discréditer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, ainsi que la puissante confrérie musulmane de Fethullah Gülen, qu'on dit proche de l'AKP, en cachant de la drogue, de armes et des documents compromettants dans des résidences universitaires tenues par la confrérie.

Applaudie par les milieux pro-gouvernementaux et libéraux, qui y voient une avancée sans précédent dans la lutte pour l'établissement de l'Etat de droit en Turquie, l'enquête Ergenekon a aussi de virulents détracteurs, qui accusent le gouvernement de vouloir faire taire l'opposition.

Plusieurs dizaines de prévenus, dont des généraux, des journalistes et des chefs de la pègre, sont écroués dans le cadre de cette enquête, débutée en 2007. (AFP, 4 mars 2010)

Un procureur et un général mis en examen dans l'affaire Ergenekon

Un général et un procureur ont été mis en examen pour leur participation supposée au réseau Ergenekon, qui prévoyait de semer le chaos en Turquie pour préparer le terrain à un renversement du gouvernement islamo-conservateur par l'armée, a rapporté la presse mardi.

L'acte d'accusation, préparé par le ministère public d'un tribunal d'Erzincan (est), considère le général quatre étoiles Saldiray Berk, commandant la 3e armée, comme le chef d'une cellule locale liée à Ergenekon, et le procureur général de la ville, Ilhan Cihaner, comme un de ses bras droits.

Les deux hommes, ainsi que 11 autres prévenus, sont accusés d'appartenance à une "organisation terroriste" et risquent jusqu'à 15 ans de prison, selon le quotidien Milliyet.

Huit des 11 autres prévenus sont des militaires, les trois restants appartiennent aux services secrets, a affirmé l'agence de presse Anatolie.

L'acte d'accusation affirme que les prévenus étaient les protagonistes d'un plan visant à discréditer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, ainsi que la puissante confrérie musulmane de Fethullah Gülen, qu'on dit proche de l'AKP, en cachant de la drogue, de armes et des documents compromettants dans des résidences universitaires tenues par la confrérie.

Des perquisitions devaient ensuite permettre la saisie de ces objets et l'inscription de la confrérie sur une liste d'organisations terroristes.

Le plan, publié en juin par le quotidien Taraf, aurait été conçu par un colonel travaillant à l'état-major des armées. L'état-major a affirmé lundi qu'il disposait d'éléments qui pourraient accréditer les accusations de complot pesant sur cet officier.

Selon le quotidien Vatan, le général Berk est accusé par un témoin d'avoir présidé une réunion d'officiers à Erzincan au cours de laquelle a été envisagée l'organisation d'un putsch contre l'AKP au cas où le parti arriverait en tête des sondages pour les élections législatives de 2011.

L'arrestation du procureur Cihaner a donné lieu le mois dernier à une crise entre l'AKP et les milieux judiciaires, certains membres du parti critiquant vivement une décision du conseil supérieur de la magistrature de démettre de l'enquête quatre procureurs ayant ordonné l'interpellation du suspect.

M. Cihaner menait depuis 2007 une enquête sur une communauté musulmane soupçonnée de faire fonctionner des écoles religieuses clandestines.

Applaudie par les milieux pro-gouvernementaux et libéraux, qui y voient une avancée sans précédent dans la lutte pour l'établissement de l'Etat de droit en Turquie, l'enquête Ergenekon a aussi de virulents détracteurs, qui accusent le gouvernement de vouloir faire taire l'opposition favorable à la laïcité.

Plusieurs dizaines de prévenus, dont des généraux, des journalistes et des chefs de la pègre, sont écroués dans le cadre de cette enquête, débutée en 2007.

Dans le cadre d'une autre enquête, des dizaines d'officiers à la retraite et d'active --dont les ex-chefs de la marine et de l'aviation-- ont été arrêtés la semaine dernière et 35 ont été écroués pour leur implication supposée dans des projets d'attentats visant à semer le chaos et préparer un putsch en 2003. (AFP, 2 mars 2010)

L'armée admet certaines accusations visant un colonel

L'armée turque a indiqué lundi qu'elle disposait de certains éléments qui pourraient accréditer les accusations selon lesquelles un colonel aurait comploté pour discréditer le gouvernement islamo-conservateur.

Cette annonce fait suite à des révélations de la presse turque, selon lesquelles des experts militaires auraient confirmé l'authenticité de la signature du colonel Dursun Cicek, qui apparaîtrait sur un supposé plan de déstabilisation.

Dans une déclaration, l'état-major de l'armée affirme que les enquêteurs ont rassemblé "des éléments qui pourraient prouver l'existence du document en question", sans fournir plus de détails.

Le colonel Cicek a comparu lundi devant un tribunal militaire, mais les juges ont rejeté une demande de mise en détention à son encontre, en soulignant que l'enquête se poursuivait.

Le plan en question avait été publié en juin par le quotidien Taraf, provoquant de vives tensions entre le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et l'armée turque qui se considère comme la gardienne de la laïcité. L'état-major avait alors immédiatement ordonné une enquête qui avait conclu que le document était un faux.

En octobre, Taraf, qui prend souvent l'armée pour cible, avait ensuite affirmé qu'un officier de l'état-major avait adressé le plan à des procureurs civils, provoquant une nouvelle enquête interne de l'armée sur le sujet. Selon le quotidien, le projet avait pour but de "briser le soutien populaire" dont bénéficie l'AKP et de créer des divisions parmi ses membres.

L'armée a récemment dénoncé une campagne de diffamation, conduite notamment, selon elle, par les médias pro-gouvernementaux à son encontre, selon laquelle elle tenterait de provoquer des désordres pour déstabiliser l'AKP.

La police turque a arrêté la semaine dernière quelque 70 militaires, à la retraite ou d'active, dans le cadre d'une enquête sur un complot supposé visant à semer le chaos pour préparer le terrain à un coup d'état militaire chassant du pouvoir le gouvernement du AKP. (AFP, 1 mars 2010)

Une quinzaine de militaires interrogés par la justice

Une quinzaine de militaires servant dans les rangs de l'armée turque, soupçonnés d'avoir comploté pour faire chuter le gouvernement islamo-conservateur en 2003, étaient interrogés dimanche par des procureurs d'Istanbul, ont rapporté les médias.

Ces personnes font partie des 18 militaires, dont un à la retraite, arrêtés vendredi par la police dans le cadre d'une deuxième vague d'interpellations dans tout le territoire turc dirigée contre l'élite militaire.

Les procureurs peuvent décider de les relâcher où de les déférer devant une cour de la métropole, selon les chaînes de télévision.

Alors que la justice continuait d'enquêter sur ce complot présumé, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a reçu dimanche dans son bureau à Ankara le chef d'état-major des armées, Ilker Basbug.

L'entretien a duré deux heures, mais rien n'a filtré sur sa teneur.

La Turquie traverse une crise de pouvoir entre le gouvernement et l'armée en raison d'une offensive judiciaire inédite visant à élucider la conspiration datant de sept ans qui a mené à près de 70 arrestations dans les milieux militaires. Trente-trois officiers supérieurs ont été inculpés et écroués.

Ce complot présumé, mis au jour en janvier par un journal, visait à
préparer le terrain à un putsch par des actions violentes pour démontrer que le gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement, issu de la mouvance islamiste) était incapable d'assurer la sécurité du pays.

Si pour de nombre d'intellectuels, ces arrestations signifient un progrès pour la démocratisation du pays, pour l'opposition il s'agit d'un acharnement judiciaire visant à affaiblir les défenseurs de la laïcité.

En Turquie, l'armée qui a renversé ou provoqué la chute de quatre gouvernements en cinquante ans, se considère comme la garante des principes laïques.

Le risque d'une crise majeure a conduit le président Abdullah Gül à organiser une réunion jeudi entre le général Basbug et M. Erdogan. Et le pouvoir politique a opté pour un cadre constitutionnel pour régler ces différends, selon un communiqué publié à l'issue de cette réunion.

Environ 2.000 personnes, toutes tendances politiques confondues, ont manifesté dimanche sur la grande avenue piétonne Istiklal de la rive européenne d'Istanbul pour dénoncer les coups d'Etat en Turquie, a constaté un photographe de l'AFP. (AFP, 28 fév 2010)

Deux nouvelles inculpations dans l'enquête sur un complot présumé

Un tribunal stambouliote a inculpé et écroué tard dimanche deux officiers pour leur implication supposée dans un projet de coup d'Etat visant le gouvernement issu de la mouvance islamiste, portant le nombre de suspects détenus à 35, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La cour a ordonné le placement des deux hommes, un colonel dirigeant les unités de gendarmerie de la province de Konya (centre) et un lieutenant-colonel, en détention provisoire jusqu'à leur procès et a décidé de laisser huit autres suspects récemment interpellés en liberté, selon Anatolie.

Le détail des accusations pesant sur les prévenus sera connu quand les procureurs auront transmis un acte d'accusation à la cour.

La police a arrêté la semaine dernière quelque 70 militaires, à la retraite ou d'active, dans le cadre d'une enquête sur un complot supposé visant à semer le chaos pour préparer le terrain à un coup d'état militaire chassant du pouvoir le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP).

Parmi les officiers écroués figure le général quatre étoiles à la retraite Cetin Dogan, ex-chef de la 1e armée, basée à Istanbul, et "cerveau" présumé du plan Balyoz (masse de forgeron), préparé en 2003, peu après l'arrivée de l'AKP au pouvoir.

Les première informations relatives à ce plan avaient été publiées en janvier par le journal libéral Taraf.

Le quotidien détaillait des projets d'attentats à la bombe contre des mosquées pour pousser les milieux islamistes à manifester violemment et la chute d'un chasseur turc lors d'un accrochage avec l'aviation grecque pour accroître les tensions entre les deux pays. (AFP, 1 mars 2010)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Le Premier ministre Erdogan distingué pour "services rendus à l'islam"

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a décerné mardi au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan l'une des décorations les plus prestigieuses du royaume pour "services rendus à l'islam".

M. Erdogan a obtenu le prix international du roi Fayçal pour "services remarquables rendus à l'islam", ayant "défendu la cause de la nation islamique, en particulier la cause palestinienne et les justes droits du peuple palestinien", a déclaré Abdallah al-Outhaimine, secrétaire général du comité décernant le prix.

"Au niveau international, il a été l'un des fondateurs musulmans de l'appel aux relations entre les civilisations et un défenseur passionné du dialogue constructif, de l'esprit d'ouverture et des principes de la coopération et de la compréhension internationales", a-t-il ajouté.

Sept chercheurs ont également obtenu le prix du roi Fayçal dans d'autres catégories.

L'Algérien Abderrahmane Elhaj-Saleh et le Libanais Ramzi Baalbaki se sont notamment partagé le prix "Langues et littérature" pour leurs travaux sur la linguistique et la grammaire arabes. L'Allemand Reinhold Ganz et les Canadiens Jean-Pierre Pelletier et Johanne Martel Pelletier ont été distingués dans la catégorie Médecine pour leurs travaux sur l'ostéo-arthrite.

Les lauréats reçoivent, outre une médaille en or de 200 grammes, 200.000 dollars. Les co-lauréats se partagent cette somme. (AFP, 9 mars 2010)


Bureau Netanyahu: Aucune décision sur une médiation turque
Aucune décision n'a été prise quant à une reprise de la médiation de la Turquie dans les négociations indirectes de paix entre Israël et la Syrie, suspendues depuis plus d'un an, a indiqué mardi un communiqué du Bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Aucune décision n'a été prise à propos d'une reprise de la médiation turque" dans les négociations indirectes de paix avec la Syrie, a affirmé ce texte.

"Si la volonté de la Turquie d'assumer ce rôle reflète son ambition de resserrer ses liens avec Israël et de contribuer à la paix dans la région, cela serait évidemment bienvenu", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dit espérer mardi à Ryad une reprise des négociations indirectes israélo-syriennes par le biais d'une nouvelle médiation de son pays.

"Il y un intérêt pour la relance de ces négociations et la Syrie veut la Turquie comme médiateur", a-t-il déclaré à la presse.

"Israël est en train de bouger dans la même direction (l'acceptation de la médiation de la Turquie, ndlr) et il serait possible, comme je l'espère, de reprendre les pourparlers", a ajouté M. Erdogan.

La Syrie et Israël avaient engagé en mai 2008 des négociations de paix indirectes par le biais de la Turquie, mais celles-ci avaient été rompues après le déclenchement il y a plus d'un an de l'offensive militaire dévastatrice d'Israël contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. (AFP, 9 mars 2010)


Socio-économique / Socio-economic

Poverty Line Increased, Minimum Wage Dramatically Low

According to calculations made by the Turkish Confederation of Labour Unions (Türk-İş), the poverty line for a four person family in March lies at TL 2,752.80 (Euro 1,311), the "starvation line" lies at TL 845.11 (
Euro 402). This is an increase compared with the figures of March 2008 with TL 2,425.55 (Euro 1,155) and TL 744.65 (Euro 355), respectively.

Türk-İş defines the starvation line as the minimum spending for a healthy diet. The amount for the poverty line concerns the minimum spending for the cost of living including spending for rent, transportation, fuel, water etc.

Minimum wage covers 20 days of healthy diet

Türk-İs reminded that the current minimum wage is specified at TL 576.57 (
Euro 275). Considering this as a single income for a family, this amount remains below the limit for humane living conditions. Türk-İş emphasized that this amount is sufficient for only 20 days of a healthy diet or for six days under humane living conditions.

Poverty line increased by TL 327

The same calculation for last year featured TL 2,425.55 (
Euro 1,155) for the poverty line and TL 744.65 (Euro 355) for the starvation line. This means an increase of TL 327 (Euro 156) and TL 100 (Euro 48), respectively. (BIA, Tolga KORKUT,  26 March 2010)

Séisme de magnitude 5,1 dans l'est de la Turquie

Un séisme de magnitude 5,1 a secoué mercredi l'est de la Turquie, dans la province d'Elazig, déjà touchée au début du mois par une puissante secousse qui avait tué des dizaines de personnes, a indiqué l'observatoire Kandilli d'Istanbul.

Aucune information faisant état de victimes ou de dégats matériels n'est parvenue jusqu'à présent de la région, a déclaré à l'AFP un représentant du bureau du sous-gouverneur de la ville de Palu.

"Nous essayons d'entrer en contact avec Gökdere", un des villages touchés, a-t-il ajouté.

Le séisme s'est produit à 16H12 (14H12 GMT) à une profondeur de cinq kilomètres, avec un épicentre situé entre Gökdere et Palu, a précisé l'observatoire sur son site internet.

Cette secousse fait suite à un tremblement de terre de magnitude 6, le 8 mars à l'aube, qui avait tué 42 personnes et fait 74 blessés, dans cinq villages de la même région d'Elazig.

Les séismologues avaient prévenu de l'éventualité de nouvelles secousses dans la région, dans les semaines à venir.

Il n'a pas été précisé si ce nouveau séisme constituait une réplique ou une nouvelle rupture de la faille est-anatolienne.

La Turquie, qui est traversée par plusieurs failles, connait de fréquents tremblements de terre.

Deux forts séismes dans les régions très peuplées et industrialisées du nord-ouest du pays avaient fait environ 20.000 morts, en août et novembre 1999, et les experts s'accordent sur le fait que la région d'Istanbul est menacée d'un fort séisme. (AFP, 24 mars 2010)

Sida/sang contaminé: la Turquie lourdement condamnée

La Turquie devra verser 300.000 euros pour dommage matériel et 78.000 euros pour dommage moral aux parents d'un jeune enfant contaminé par le virus du sida lors de transfusions, a décidé mardi la Cour européenne des droits de l'homme.

Yigit Turhan Oyal, né avant terme en mai 1996, a contracté le virus à la suite de transfusions sanguines pour une hernie inguinale et ombilicale. Il subit depuis un traitement lourd et la CEDH a demandé à Ankara de lui fournir une couverture médicale gratuite et complète pour le restant de ses jours.

Ses parents, informés de sa contamination seulement 4 mois après la naissance, ont intenté une action au pénal pour négligence médicale. L'action était dirigée contre les médecins, le directeur général de la Croix-Rouge turque à Izmir qui a fourni le sang et le ministre de la Santé. Cette procédure fut arrêtée au motif qu'aucune faute n'était directement imputable à ces personnes.

Le 19 décembre 1997, les parents intentèrent une action au civil contre la Croix-Rouge et le ministère de la Santé. Les juridictions civiles et administratives jugèrent que la Croix-Rouge avait commis une faute en fournissant du sang contaminé et que le ministère de la Santé devait être tenu pour responsable des négligences de ses agents. Elles allouèrent aux parents une somme pour le préjudice moral subi.

Mais à la suite de ces jugements, la famille aux revenus modestes se vit retirer une carte spéciale ("carte verte") délivrée par le ministère de la Santé pour leur permettre un accès gratuit aux soins et aux médicaments.

La famille a alors dû faire appel à des proches pour pouvoir payer les frais médicaux du traitement de leur fils.

La Cour de Strasbourg a jugé mardi qu'il y avait eu violation de l'article 2 (droit à la vie), de l'article 6 (droit à un procès équitable dans un délai raisonnable) et de l'article 13 (droit à un recours effectif). (AFP, 23 mars 2010)

Turkey not Able to Protect Women

"The Turkish state is not able to protect the women who apply to official institutions because they have been exposed to violence. Yet, according to the Constitution, the legislation and international agreements, it is the duty of the state to provide a safe life to those women".

Four women who had applied to state institutions became victims of violence during the last five days in Turkey. Newspapers reported about the case of Yasin İlbaş in Adana (eastern Mediterranean cost) who killed his former mother-in-law Gülten Sansür and injured his wife Cemile Seçil Sansür. According to the news, Sansür had previously applied for help because of her violent husband.  At the weekend, primary school teacher Saadet Ulus was killed by Yasin Akbaş, about whom she had filed a criminal complaint precedingly. On Monday (15 March) a person form Bingöl in south-eastern Anatolia cut off the nose and the ears of his pregnant wife because of a three-month prison fine imposed on him due to the complaint of his wife.

Gökçe Kartaler, volunteer of the women's shelter Mor Çatı ('Purple Roof'), recalled a decision of the European Court of Human Rights (ECHR) given in June 2009. The court sentenced Turkey to a compensation fine in the case of Nahide Opuz because "she had not been protected by the state" when she applied for help by reason of her violent husband.

Requirements of the protocol must be fulfilled

Kartaler indicated that subsequent to this decision, the Ministries of the Interior and of Women and Families signed a joint protocol. However, difficulty was experienced for the implementation of the protocol.

"According to the protocol, records must be drawn up instantly if a woman comes to the police to document the exposure to violence. If the woman does not want to go back home, she shall be directed to a shelter. Yet, the statement made by Kavaf shows that the police do not fulfil this responsibility", Kartaler argued. Selma Aliye Kavaf is the Minister for Women and Families.

Social service units not available 7/24

In Kartaler's opinion, not only police forces are responsible for women murders but also the lack of capacities regarding Social Services and Child Protection Agencies.

Kartaler calls for increasing these capacities since even if the police directs the women to a shelter, there is no social service unit available 24 hours a day seven days a week. The police cannot reach social service officials off-time. Another deficiency is the education within the service.

"Many police officers do not know where they are supposed to look for help and that the prosecutor has to be informed in case of an application related to violence", Kartaler said.

Social workers needed in police stations

What needs to be done? Kartaler replies, "First of all, a service has to be established that works 24 hours a day seven days a week. The police must be able to contact experts on domestic violence at any time, they could provide a more sensitive and effective approach. Additionally, social service experts are needed at police stations".

Kartaler also touches upon the importance of vocational training for police officers for the prevention of violence against women. "Education is insufficient. When a police officer changes his/her position, it is not checked whether s/he received training accordingly. The presence of a trained police officer in every police station for every shift is not being monitored."

"Considering European standards, one save place for a women and her child is allotted in 7,500 people. In Turkey, we struggle to open shelters for municipalities of a population exceeding 50,000 people", Kartaler explains and expresses her hopes: "There are positive developments. Now we are struggling for their implementations".

Minister Kavaf: "The police did not inform the ministry"

Minster Kavaf declared last week that the ministry had not been informed by the police about the four women who were killed because necessary precautions had not been taken despite their complaints at the police. The ministry could not attend to the procedures because there are several applications of women carrying the same name, Kavaf said.
(BIA, Burçin BELGE, 16 March 2010)

La Turquie exclut un accord sur un prêt avec le FMI

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi la fin des négociations qui continuaient depuis près de deux ans avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt à son pays, jugeant que la Turquie n'avait pas besoin d'une assistance financière urgente.

"Nous n'avons pu parvenir à un accord (...) un accord +stand-by+ (prêt utilisable à certaines conditions) n'est plus d'actualité", a-t-il dit aux journalistes à Istanbul, ajoutant "nous sommes parvenus conjointement à la conclusion qu'il n'y aurait pas d'accord".

"Le plus important c'est que la Turquie est un pays qui se tient debout économiquement", a-t-il souligné, soulignant le bon bilan économique affiché par son pays.

À Washington, une porte-parole du FMI a accrédité cette vision des choses. "Il n'y a plus de discussions" sur un éventuel prêt, a-t-elle indiqué, mettant en avant une amélioration des perspectives de l'économie turque.

M. Erdogan a expliqué que les parties n'avaient pu surmonter leurs différends sur les modalités d'un éventuel prêt.

Son ministre de l'Economie, Ali Babacan, avait annoncé un peu plus tôt la suspension des discussions sur un éventuel prêt jusqu'à mai.

"Nous n'aurons pas de discussions sur un programme (de prêt) à partir d'aujourd'hui et ce jusqu'en mai. Nous ne pouvons dire ce qui se passera après mai", avait indiqué le ministre à Istanbul.

La veille, le FMI avait annoncé qu'il renverrait en mai une mission d'évaluation en Turquie, pour la première fois depuis plus de trois ans.

"Les autorités turques et la direction du FMI sont convenues que les consultations" en vue du rapport économique annuel sur l'économie turque au titre de 2010 "commenceraient avec la visite d'une mission du FMI dans la première quinzaine de mai", avait indiqué Caroline Atkinson, porte-parole du Fonds, dans un communiqué.

Le FMI est censé discuter chaque année avec ses membres de l'état de leur économie, ce qui donne lieu à la publication annuelle d'un document dit "Article IV".

M. Babacan a affirmé qu'un prêt de l'institution monétaire ne constituait pas pour son pays une "nécessité urgente", soulignant que la Turquie avait pu mettre en oeuvre son propre programme économique sans une assistance du FMI, ces deux dernières années.

Le FMI avait accordé en 2005 un prêt sur trois ans à la Turquie, venant remplacer un précédent programme triennal.

La dernière ligne de crédit a pris fin en mai 2008, et depuis les autorités d'Ankara et l'organisation de Washington discutaient de la possibilité d'un prêt.

En dépit d'une reprise dans plusieurs domaines, notamment la production industrielle, l'économie turque a l'an dernier été plongée dans la récession, dans le sillage de la crise globale.

Selon les prévisions du FMI, l'économie turque devrait s'être contractée de 6,5% pour l'ensemble de 2009.

Selon les spécialistes, la situation économique n'est pas désastreuse. La crise est certes profonde et les taux d'inflation (6,53% fin 2009 contre 7,5% initialement attendus) et de chômage (14% en 2009) sont préoccupants, mais le déficit budgétaire de la Turquie, 17e puissance économique mondiale (selon le dernier classement du FMI) est maîtrisé. (AFP, 10 mars 2010)

Accord entre la Turquie et la Corée du Sud sur une centrale nucléaire

Les compagnies nationales de production d'électricité turque et sud-coréenne ont signé mercredi à Istanbul un accord préliminaire visant à la construction d'une centrale nucléaire dans le nord de la Turquie.

Le document prévoit que les deux entreprises vont mener des travaux préliminaires et, "si un terrain commun avec des conditions acceptables par tous voit le jour, l'accord principal entre les deux gouvernements sera signé", a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Le protocole a été signé par les représentants de la compagnie turque EUAS et de Korea Electric Power Corp (KEPCO), qui a remporté en décembre au sein d'un consortium international un contrat pour la construction de quatre centrales nucléaires aux Emirats Arabes Unis.

La Turquie reste toutefois ouverte aux propositions d'autres compagnies pour la construction de la centrale de Sinop (nord), si elles sont plus avantageuses, a affirmé le ministre de l'Energie Taner Yildiz, cité par Anatolie.

"Si une compagnie des Etats-Unis, du Canada, du Japon ou de la France fait une proposition, nous sommes prêts à travailler de la même manière avec elle", a déclaré M. Yildiz.

La Turquie souhaite que KEPCO réduise la durée de la phase préparatoire du projet, estimée par la compagnie à deux ans, a-t-il indiqué, ajoutant que les Sud-Coréens auraient un partenaire turc si le projet se concrétisait.

Ankara a signé en janvier un accord similaire avec Moscou pour la construction d'une autre centrale à Akkuyu (sud).

"Nous voulons que la Turquie acquière des centrales nucléaires (avec une capacité) d'au moins 8.000 à 10.000 megawatts. C'est pourquoi les travaux pour Akkuyu et Sinop doivent commencer simultanément", a déclaré M. Yldiz.

Les deux accords interviennent après l'annulation en novembre d'un appel d'offres pour la construction de la centrale d'Akkuyu.

Une seule entreprise, la société d'Etat russe Atomstroyexport, s'était portée candidate et la procédure avait été annulée après l'invalidation par un tribunal de trois articles du règlement régissant le concours public.

Désireuse de réduire sa dépendance énergétique à l'étranger, la Turquie prévoit la construction de trois centrales nucléaires d'ici à cinq ans. Le plan inquiète les défenseurs de l'environnement dans un pays traversé par plusieurs failles sismiques. (AFP, 10 mars 2010)

Le dernier séisme sonne comme un nouvel avertissement pour Istanbul

Le séisme qui a fait 51 morts en Turquie sonne comme un nouvel avertissement pour Istanbul, une mégalopole de 15 millions d'habitants menacée d'un tremblement de terre majeur, et où une bonne partie de l'habitat est loin d'être conforme aux normes sismiques.

"Encore une fois, nous nous trouvons face à un tremblement de terre. Et encore une fois, nous constatons que la Turquie est lamentablement mal préparée", a écrit l'éditorialiste du Hürriyet Daily News, au lendemain du séisme qui a frappé la province d'Elazig, dans l'est de la Turquie.

La presse turque met à nouveau en cause la mauvaise qualité des constructions, nombre d'entre elles étant dans cette région pauvre des bâtiments fragiles construits en terre séchée.

Elle cite notamment un expert de l'université technique d'Istanbul, Okan Tüysüz, pour qui une secousse de magnitude 6 comme celle de lundi "ne devrait même pas provoquer de dégâts matériels".

"Qui se souvient, par exemple, du séisme de magnitude 6,5 qui a touché la ville d'Eureka, dans le nord de la Californie, le 1O janvier... qui n'a fait que des blessés légers ?" s'interroge pour sa part Hürriyet.

Et les quotidiens turcs dressent à nouveau la liste des 11 séismes qui ont touché le pays depuis le début des années 1930, avec une mention particulière pour les catastrophes de 1999, à l'est d'Istanbul, qui avaient fait environ 20.000 morts.

"A Istanbul, tout le monde sait qu'il y a des risques énormes, mais on continue à faire des constructions de mauvaise qualité", affirme à l'AFP le géophysicien Sinan Özeren, de l'Université technique d'Istanbul.

Selon un étude adressée la semaine dernière au Parlement turc, jusqu'à 150.000 personnes risquent d'être tuées, jusqu'à 200.000 blessées, et 300.000 bâtiments détruits lors du tremblement de terre qui est redouté dans la région d'Istanbul.

Plus de la moitié des projets de construction approuvés par les cabinets d'inspection ne sont pas antisismiques, selon cette étude de la chambre turque du génie civil (IMO) publiée la semaine dernière par Hürriyet.

Selon ce scénario, 400.000 personnes seraient laissées sans abri, et 86 pour cent des hôpitaux de la ville menacés d'effondrement.

Le président d'IMO pour Istanbul, Cemal Gökçe, précise que les certificats de conformité peuvent être délivrés par toute personne possédant un diplôme d'ingénieur, quel que soit son champ d'expertise.

"Les normes sismiques sont connues, elles sont les mêmes partout, en Turquie comme ailleurs. Mais elles ne sont pas appliquées, à cause de la corruption à plusieurs niveaux, celui des entrepreneurs, des municipalités, et c'est valable aussi bien dans les quartiers pauvres que dans les riches", accuse M. Özeren.

Pourtant, les sismologues turcs et étrangers s'accordent sur le fait qu'Istanbul vit sous la menace d'un ou plusieurs séismes, dans les dizaines d'années qui viennent.

Les géophysiciens français Louis Geli et Pierre Henry, qui effectuent des observations en mer de Marmara dans l'espoir de pouvoir un jour prévoir les séismes, estiment que la région subira une secousse majeure de magnitude 7,2 à 7,4.

Pour des chercheurs allemands en revanche, la faille sismique qui passe à 20 km au sud d'Istanbul pourrait déclencher plusieurs séismes de magnitude 7, au lieu d'un seul plus important.

La différence est considérable, puisqu'un séisme de magnitude 8 relâche 30 fois plus d'énergie qu'un séisme de magnitude 7, selon ces travaux menés par Tobias Hergert et ses collègues de l'université de Karlsruhe, en Allemagne. (AFP, 10 mars 2010)

Un fort séisme dans l'est de la Turquie fait 51 morts

51 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dans un séisme de magnitude 6 qui a frappé tôt lundi plusieurs villages dans une province de l'est de la Turquie, a annoncé le vice-Premier ministre turc Cemil Ciçek.

Les victimes, dont plusieurs enfants, ont été recensées dans cinq villages aux maisons de terre séchée, proches de l'épicentre localisé à Karakoçan, dans la province d'Elazig, traversée par la faille sismique active d'Anatolie orientale.

"J'ai eu très peur, les meubles de la maison ont été renversés et la télévision a explosé lors des secousses", a raconté Zeynep Yüksel, une jeune adolescente, réfugiée avec sa famille dans une tente du Croissant rouge.

Dans ces villages, les maisons sont généralement construites en pisé et peu résistantes aux secousses telluriques pourtant fréquentes. Ce sont justement ces maisons qui se sont écroulées, alors que celles construites en béton ont mieux résisté.

Le séisme, de magnitude 6 sur l'échelle ouverte de Richter, s'est produit à 04H32 locales (02H32 GMT), surprenant les villageois dans leur sommeil et provoquant un mouvement de panique.

"Malheureusement il y a 57 morts", a déclaré à la presse le vice-Premier ministre, arrivé dans la matinée sur les lieux, accompagné de trois autres ministres, pour une mission d'inspection.

Un précédent bilan officiel faisait état de 51 morts.

Après le séisme, une vingtaine de répliques ont été enregistrées dans la région, dont la plus puissante de magnitude 5,5.

Le gouverneur local, Muammer Erol, cité par les télévisions, a déclaré que les secouristes étaient parvenus jusqu'aux zones sinistrées.

"Il n'y a pas de problème de communication et des secours ont été envoyés dans ces villages", a dit le gouverneur sur la chaîne d'information NTV.

"Le fait de construire des maisons en pisé a provoqué une lourde facture", a regretté à Ankara le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, soulignant que l'Etat avait mis tout en oeuvre pour venir en aide aux sinistrés.

Des équipes de secouristes sont arrivées lundi matin dans les zones sinistrées et ont mené pendant plusieurs heures des recherches pour retrouver des survivants, a rapporté un journaliste de l'AFP à Okcular, l'un des villages frappés par le séisme, où 18 morts ont été dénombrés.

Les larmes aux yeux, les habitants suivaient les opérations de recherche, qui ont pris fin lundi matin dans ce village de 860 habitants peuplé de Kurdes, où de nombreuses maisons se sont écroulées.

Des ambulances ont évacué des blessés vers les hôpitaux d'Elazig.

Une équipe du Croissant rouge turc est arrivée dans le village, commençant à distribuer des couvertures et des repas chauds aux villageois qui ont participé eux aussi aux secours, bravant le froid.

Des femmes et des enfants étaient réunis autour d'un brasero pour se réchauffer, observant les décombres de leurs maisons.

Les morts devaient être enterrés dans la journée, comme le veut la tradition musulmane.

L'école primaire d'Okçular est restée intacte et le Croissant rouge a établi ses quartiers dans sa cour, alors qu'une unité de gendarmes assurait la sécurité autour de ce village, situé à flanc d'une montagne, à 1.800 mètres d'altitude.

De nombreuses animaux ont également péri.

Les tremblements de terre meurtriers sont fréquents en Turquie, un pays traversé par plusieurs failles sismiques actives. Deux séismes avaient fait 20.000 morts en août et novembre 1999 dans le nord-ouest du pays. (AFP, 8 mars 2010)

Le parlement turc ratifie l'accord sur le gazoduc Nabucco

Le parlement turc a ratifié jeudi l'accord intergouvernemental pour construire le gazoduc de l'Union européenne, Nabucco, a rapporté l'agence Anatolie.

Le projet de gazoduc Nabucco vise à réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis de la Russie. Il a été signé en juillet par cinq pays : l'Autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Turquie.

Nabucco, qui est soutenu par les Etats-Unis, prévoit la construction d'un gazoduc pour transporter jusqu'à 31 milliards de mètres cubes de gaz par an en provenance d'Asie centrale vers l'UE, en passant par la Turquie et le sud-est de l'Europe.

Un quart du gaz naturel utilisé en Europe provient actuellement de Russie. Un différend entre la Russie et l'Ukraine, point de transit essentiel, a déjà gravement porté atteinte aux approvisionnements vers l'Europe.

Nabucco, lancé en 2002, devrait démarrer en 2014. Son coût est estimé à 7,9 milliards d'euros. Le gazoduc long de 3.300 km pourra pomper 31 milliards de mèetres cubes de gaz.

La Commission européenne a alloué jeudi 200 millions d'euros pour commander des tuyaux pour le futur gazoduc Nabucco, mais afin de toucher cette somme le consortium industriel devra conclure avant l'automne des contrats d'approvisionnement gaziers avec l'Asie centrale.

Le mois dernier, un porte-parole du consortium Nabucco avait déclaré que 2010 serait une année cruciale pour obtenir les financements du projet.

Les parlements bulgare et hongrois ont déjà ratifié le projet. (AFP, 4 mars 2010)

Chômage en hausse, taux annuel a atteint 14% en 2009

Le taux de chômage en Turquie a atteint 14,0% en 2009, en hausse de 3 points par rapport à l'année précédente, a annoncé mardi l'Institut de la statistique (Tüik).

Le nombre de chômeurs a augmenté de 860.000 personnes, à 3.471.000 sans-emplois, pour cette même période, ajoute l'institut.

Le Tüik a obtenu ces chiffres à partir d'une enquête réalisée auprès de quelque 366.000 personnes.

Le taux de chômage s'était élevé au premier trimestre de 2009 à un taux record de 16,1%, en augmentation en raison de la récession frappant la Turquie dans le sillage de la crise financière mondiale. (AFP, 2 Mars 2010)

Hope for Tekel workers with court decision

Turkey’s Council of State has temporarily delayed a Cabinet decision that required former Tekel workers to find new work within 30 days. Coming on the eve of the grace period’s expiration date, the court’s move is a victory for the workers.

Workers from Tekel, the former state-owned alcohol and tobacco monopoly, officially became unemployed on Jan. 31 after the government closed the state-owned Tekel units that were not privatized under a controversial new law regulating public employees’ working conditions.

The government paid workers their severance and gave them a month to find work at other public institutions as per Article 4/C, which gives affected workers the status of public employees but with lower wages and fewer employee rights.

The Tobacco, Drink, Food and Allied Workers' Union, or Tek-Gıda İş, applied to the administrative court to annul the implementation.

The month granted by the government expires Tuesday and the decision from the Council of State has given hope to the Tekel workers.

In its statement, the court said the Cabinet’s ruling, which puts a limit on the workers’ transfer, is not in accordance with Turkish law.

With the decision, Tekel workers’ rights to transfer to the 4/C status will be delayed until the government identifies a new time schedule. Tekel workers will also continue to receive their severance pay.

The workers have been protesting in front of the Confederation of Turkish Labor Unions, or Türk-İş, headquarters in Ankara for over two months in anger at the government’s refusal to meet their demands.

Tekel’s privatization obliges the workers to either quit their jobs or accept work in another state institution with lower wages and fewer benefits. The workers will be employed in temporary positions at other public institutions under Article 4/C of Law No. 657, which they say will result in a significant reduction in wages, in some cases nearly half, as well as a loss of most of their employee rights.

Tekel workers are demanding that the transfer occur without any financial or social loss to employees. (hurriyetdailynews.com, March 1, 2010)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Merkel réitère son opposition à une pleine adhésion turque à l'UE

La chancelière allemande Angela Merkel a répété lundi, au cours d'une visite à Ankara, que les négociations entre la Turquie et l'Union européenne n'aboutiraient pas nécessairement à une adhésion turque, et les deux pays ont fait étalage de leur divergence concernant l'Iran.

"Les règles du jeu ont changé" depuis que la Turquie a, pour la première fois il y a cinquante ans, frappé à la porte de l'Europe, a déclaré à la presse Mme Merkel, dont les propos étaient traduits en turc, après un entretien avec le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

"Les négociations (d'adhésion) sont un processus dont le dénouement est ouvert", a-t-elle ajouté, signifiant qu'il n'impliquait pas nécessairement une adhésion à l'Union européenne.

Mme Merkel a déclaré à nouveau la semaine dernière aux médias turcs et allemands qu'elle restait opposée à une adhésion pleine et entière de la Turquie à l'UE, à laquelle elle préfère la solution d'un "partenariat privilégié".

L'Allemagne, tout comme la France, redoute l'arrivée dans l'UE d'un pays de 71 millions d'habitants, en majorité musulmans.

Le ministre turc chargé des Affaires européennes, Egemen Bagis, lui a répondu samedi que la notion de partenariat privilégié "n'existait pas, et n'avait pas de fondement légal", donnant le ton à cette visite de deux jours à Ankara, puis Istanbul.

La Turquie n'a ouvert jusqu'à présent que 12 des 35 "chapitres" de l'acquis communautaire depuis l'ouverture en 2005 des négociations d'adhésion, et les pourparlers piétinent, du fait notamment de la non-reconnaissance par Ankara de la République de Chypre, membre de l'UE.

Mme Merkel a sur ce sujet demandé à la Turquie d'ouvrir ses ports aux navires chypriotes, dans le cadre de l'Union douanière auxquels a souscrit la Turquie.

"La question la plus importante est l'application du protocole... Nous devons régler la question de Chypre. Cela nous profiterait à tous," a-t-elle dit.

Mme Merkel a également demandé à la Turquie de soutenir les pays occidentaux qui menacent l'Iran de nouvelles sanctions, accusant ce pays de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

"Si l'Iran ne prend pas rapidement des mesures claires, nous prendrons une décision sur la question des sanctions... L'Allemagne serait très contente si nous pouvions voter d'une seule voix, avec les Etats-Unis, l'Europe et la Turquie", a-t-elle dit.

M. Erdogan, dont le pays est membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, est opposé à de nouvelles sanctions.

Au-delà de ces sujets de décaccord, les deux parties ont semblé proches d'un accord concernant la création d'écoles turques pour les quelque 2,5 millions d'immigrés turcs en Allemagne.

M. Erdogan, qui avait soulevé une polémique en 2008 en refusant l'assimilation des Turcs en Allemagne, avait répété avant l'arrivée de Mme Merkel son souhait de créer des établissements d'enseignement secondaire turcs dans ce pays, une idée rejetée par la chancelière.

Mme Merkel a jugé lundi que des écoles enseignant en turc pourraient être ouvertes en Allemagne, mais que cela ne devait pas être un "prétexte" pour les immigrés de ne pas apprendre l'allemand et de ne pas s'intégrer.

"Apprendre la langue de la société dans laquelle on vit est une condition de l'intégration, ce n'est pas de l'assimilation", a-t-elle déclaré.

Un adjoint de M. Erdogan a expliqué que la proposition de ce dernier avait été mal comprise, ajoutant que la Turquie souhaitait l'ouverture d'écoles respectant le système allemand et enseignant dans les deux langues. (AFP, 29 mars 2010)


Qui a peur de "perdre la Turquie"?

Jean-Paul Marthoz, Journaliste et essayiste

Imaginez qu’Angela Merkel menace d’expulser tous les sans-papiers turcs, parce qu’elle n’aurait pas apprécié une déclaration d’Ankara à propos de l’Holocauste.

Cette réaction de la chancelière susciterait un immense tollé, car tout le monde attend de l’Allemagne qu’elle assume la responsabilité du chapitre le plus sombre de son histoire et qu’elle respecte le droit international, qui exclut toute punition collective.

Pourtant, aucun pays européen n’a vivement réagi lorsque, la semaine dernière, le premier ministre turc, irrité par les remontrances internationales sur le génocide arménien, a menacé d’expulser « les 100.000 ressortissants de la république d’Arménie qui vivraient clandestinement en Turquie ».

« Les diplomates se sont habitués aux coups de sang d’Erdogan », me confiait un ami journaliste turc. « Notre chef de gouvernement est incontestablement bouillant, imprévisible et contradictoire. Au lendemain de sa menace contre les sans-papiers arméniens, dont il a exagéré le nombre, il a courageusement présenté les excuses de l’État à la communauté rom, traditionnellement victime de discriminations… »

Le silence qui a suivi cette « sortie » de Recep Tayyip Erdogan n’en reste pas moins surprenant. Seuls les Arméniens, l’UMP en France et, tout à leur honneur, quelques voix turques – des journalistes, des associations des droits de l’homme – ont exprimé leur indignation. L’Union européenne s’est tue, jusqu’ici, dans toutes ses langues officielles.

Pourquoi ? On n’oserait penser que les autorités européennes se soient résignées à considérer la Turquie, pourtant candidate à l’adhésion, comme un pays à part et qui, dès lors, ne serait pas jugé à l’aune des normes et des valeurs dont l’Union prétend s’inspirer.

Non, elles agissent comme si elles avaient peur de « perdre la Turquie », la 17e puissance industrielle mondiale, un pivot de l’approvisionnement énergétique européen, un « pion stratégique de l’Occident » et un « pont entre les civilisations judéo-chrétienne et musulmane ».

En privé, ces mêmes responsables reconnaissent que la Turquie, en dépit de réelles avancées, est loin de répondre aux critères essentiels d’une démocratie européenne. Sa Constitution (dont un projet de révision a été introduit lundi au Parlement) et son Code pénal contiennent des articles incompatibles avec l’acquis juridique européen. L’armée, bien que sur la défensive, reste trop puissante. Le dossier kurde patine. La reconnaissance du génocide arménien reste un tabou, en dépit des milliers de signatures recueillies par l’appel « Nous nous excusons », lancé par un groupe d’intellectuels progressistes turcs. Et même si l’AKP, le parti musulman conservateur au pouvoir, se définit comme modéré, son règne coïncide avec une lente accentuation de l’islamisation de la société et des institutions.

Confrontés à leurs propres doutes, les partisans européens de l’adhésion se demandent quel chausse-pied ils devront utiliser, face à une opinion publique européenne réticente, pour faire d’Ankara une nouvelle capitale européenne. Mais ils nourrissent une crainte plus immédiate encore : l’irritation de la Turquie à l’encontre des tergiversations européennes est palpable. Si les milieux dirigeants turcs répètent à tous vents qu’ils veulent s’ancrer en Europe, ils insinuent de plus en plus qu’ils ont des alternatives et qu’ils pourraient bien choisir leur propre voie.

Consciente de ses atouts démographiques, économiques, culturels, géopolitiques et laïco-religieux, la Turquie ne se voit plus comme un État des confins de l’Europe, chargé de défendre les intérêts de l’Occident dans une des régions les plus tourmentées du monde. Elle se conçoit comme un « pays central », à même de définir seule sa vision et ses intérêts. Elle l’a fait à propos de l’Irak, d’Israël et de l’Iran, en se démarquant des approches européenne et américaine.

Après avoir accepté certaines des « exigences de Bruxelles », la Turquie semble moins disposée désormais à faire des « concessions ».

Au fil du processus de négociation, elle a découvert ce qu’impliquait réellement l’adhésion – et notamment des pertes de souveraineté qui remettent en cause des éléments fondamentaux du système étatique et de la culture politique turcs.

« Les Turcs sont face à leur dilemme, écrivait Hugh Pope en 2005 dans Sons of the Conquerors. Même si la Turquie remplissait tous les critères, elle ne voudrait probablement pas rejoindre l’Union, à moins que celle-ci ne soit devenue une organisation purement économique et commerciale. »

En d’autres termes, si la Turquie devenait membre de l’Union européenne en préservant ce qu’une partie significative de ses dirigeants et de son opinion estime non négociable (un nationalisme non apaisé, la primauté accordée à l’islam sunnite, la turcité, etc.), cette adhésion signifierait que la référence démocratique européenne aurait changé de nature.

À supposer évidemment que l’Europe n’ait pas déjà changé de nature. Dans son essai Oui à la Turquie (Hachette, 2009), Michel Rocard avait impliqué que la dilution du projet européen rendait « plus facile » l’adhésion de la Turquie. Des contradicteurs lui avaient répondu : « Vous croyez à la Turquie parce que vous ne croyez plus à l’Europe. »

La « question turque » ne peut se résoudre, en effet, par la formule de l’opt-out (exemption) à l’anglaise ou à la danoise, car elle met au défi le modèle politique post-nationaliste et pluraliste qui sous-tend la construction européenne.

Or, aujourd’hui en Turquie, celui-ci n’est vraiment compris et surtout accepté que par une élite « laïco-libérale » ou musulmane moderniste, en croissance mais minoritaire.

La Turquie et l’Union européenne sont ainsi au pied du mur. Toutes deux vont devoir définir clairement les valeurs auxquelles elles estiment ne pas pouvoir déroger.

On est loin des calculs des stratèges et des hommes d’affaires. On est au cœur des grandes interrogations sur les desseins et le destin de nos sociétés. Et dans ce moment existentiel, la Turquie n’est pas la seule à être sur le gril. (Le Soir, 23 mars 2010)

L'UE demande à Ankara de respecter ses engagements vis à vis de Chypre

Le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Fule, a pressé lundi la Turquie d'ouvrir ses ports et aéroports à Chypre conformément à un accord avec l'Union européenne et de poursuivre ses efforts de paix avec l'Arménie.

"J'ai eu l'occasion de souligner l'importance que l'Union européenne attache à la nécessité pour la Turquie de remplir complètement le protocole additionnel... et de normaliser ses relations avec Chypre", a déclaré le commissaire à la presse après un entretien avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

La Turquie a signé en 2005 un protocole la contraignant à étendre aux nouveaux membres de l'UE les bénéfices de l'Union douanière la liant au bloc européen. Elle refuse cependant d'appliquer ce document à la République de Chypre tant qu'un accord global sur la question chypriote ne sera pas trouvé.

En rétorsion, l'UE a décidé en 2006 de geler huit des 35 chapitres thématiques des négociations d'adhésion de la Turquie, entamées l'année précédente.

La Turquie a envahi en 1974 le tiers nord de Chypre en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. Ankara ne veut pas reconnaitre la partie chypriote grecque tant que la division de l'île perdure.

Le chef de la diplomatie turque a lui estimé que les négociations d'adhésion de son pays à l'UE ne devaient pas être entravées par des "problèmes politiques n'ayant pas de lien direct avec le processus d'adhésion, tel que Chypre".

Stefan Fule a également apporté son soutien aux efforts de réconciliation entre la Turquie et l'Arménie pour venir à bout d'un siècle d'hostilité sur la question des massacres d'Arméniens sous l'empire ottoman.

Mais, a-t-il admis, "en tant que personne originaire moi même de l'ancienne Tchécoslovaquie, de la république tchèque, je sais que la politisation de l'histoire rend la réconciliation difficile".

Lundi, le commissaire européen devait encore rencontrer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le chef des négociateurs avec l'UE, Egemen Bagis, avant une réunion mardi avec des hommes d'affaires à Istanbul. (AFP, 15 mars 2010)

Un pas en arrière de la part des autorités européennes sur la question kurde
 
Au cours des dernières semaines, les autorités belges, italiennes et françaises ont effectué des rafles d'envergure visant les journalistes kurdes et les militants politiques travaillant pour la chaîne de télévision Roj TV et le PPD, parti pour la paix et la démocratie, nouvellement créé.
 
Dans une conférence de presse donnée aujourd'hui à Strasbourg sur le sujet, le député Jürgen Klute (GUE/NGL) a exprimé son irritation devant les exemples récents de répression européenne. Klute a déclaré: "les gouvernements européens sont en train de criminaliser toutes les organisations politiques kurdes, ainsi que la diaspora kurde vivant dans leurs pays. Alors qu'en Turquie, il y a une opinion publique forte en faveur d'une approche pacifiste de la question kurde, les gouvernements européens ne se rendent pas compte qu'ils font fausse route. L'Union européenne pourrait prendre un rôle positif, de médiateur dans ce conflit, et au lieu de cela les gouvernements européens font marche arrière."
 
GUE/NGL va plaider pour un débat au Parlement européen mettant en cause l'approche nuisible provenant des gouvernements européens.
 
En annexe la lettre ouverte aux Chefs de gouvernement de l'Union européenne, at à l' Haut représentant de l'Union européenne aux affaires étrangères, Madame Catherine Ashton.
 
Lettre ouverte aux

Chefs de gouvernement de l'Union européenne,
Ministres de l’intérieur de l’Union Européenne,
Ministres de la justice de l’Union Européenne,
Ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne,
Haut représentant de l'Union européenne aux affaires étrangères, Madame Catherine Ashton,
Commissaire à l’élargissement de l’Union Européenne, Monsieur Štefan Füle

Strasbourg, le 10 mars 2010

Mesdames, Messieurs,

Au sein de l'Union Européenne, dans le courant de la semaine dernière, plusieurs ressortissants de la communauté kurde ont été placés sous mandat d'arrêt en France, en Italie et en Belgique, pour des liens présumés avec une entreprise terroriste. Les studios de la chaîne de télévision Roj Tv installés à Denderleeuw en Belgique ont été perquisitionnés et leur matériel d'émission endommagé.

Nous tenons à témoigner ici en faveur d'Ali Mehmet Dogan, arrêté le 26 février 2010 en France et inculpé. En effet, depuis de nombreuses années, M. Dogan est un activiste pacifiste des droits de l'Homme et milite pour une Turquie plus démocratique. En faveur de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, il favorise également l'intégration de la diaspora kurde dans la société européenne. Le Parlement Européen a montré qu'il avait compris ces enjeux en attribuant le prix Sakharov à Mme Leyla Zana en 1994, ancienne députée de la République de Turquie et co-fondatrice du DTP. 

Le fait qu'une personnalité comme M. Mehmet Dogan puisse être inculpée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme contribue à semer le doute sur le bien fondé des opérations en cours.

Nous rappelons que la sécurité des citoyens d'un Etat de droit se mesure d'abord et avant tout au respect de ses droits et aux garanties qui lui sont offertes de s'en prévaloir.

En conséquence, nous insistons sur la nécessité pour les enquêtes en cours de strictement se conformer aux exigences d'exhaustivité, de transparence, d'efficacité, d'impartialité et d'indépendance garanties par les standards internationaux de protection des droits de l'Homme.

Nous insistons sur l'importance fondamentale des droits de la défense qui doivent être respectés à tous les stades de la procédure y compris et in fine, sur les garanties d'un procès équitable.

Ces arrestations massives ont de lourdes répercussions. Elles viennent stigmatiser plus globalement la communauté kurde en Europe. Nous comprenons alors très difficilement l'action des Etats membres qui participent à cette exacerbation des tensions et portent ainsi atteinte à l'ouverture démocratique en Turquie.

En effet, le 24 décembre dernier, 80 élus, personnalités politiques ou représentants d'ONG kurdes ont été arrêtés dans l'est de la Turquie. Ces détentions ont fait suite à l'interdiction du Parti pour une Société Démocratique (DTP). En avril dernier, des arrestations avaient déjà eu lieu. Une partie des personnes alors appréhendées sont toujours détenues, sans que les chefs d'accusation aient été rendus publics. M. Osman Baydemir, maire de la municipalité de Diyarbakir et ancien vice-président de l'association des Droits de L'Homme en Turquie est aujourd'hui assigné à résidence et ne peut quitter le territoire turc. Monsieur Ahmet Türk et Madame Aysel Tugluk, co-présidents du DTP, ont été démis de leur mandat de parlementaires et soumis à une interdiction d'activité politique pendant cinq ans. Cette série d'événements a stoppé la possibilité d'une solution politique de la question kurde, alors que le plan d'ouverture démocratique lancé par le Premier ministre, Monsieur Recep Tayip Erdogan, avait suscité beaucoup d'espoir durant l'automne dernier. La volonté du gouvernement turc de restaurer les droits culturels des Kurdes et de poursuivre les réformes dans la voie de la décentralisation qui conditionne l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, avait pourtant été remarquée.

Nous demandons aux Etats-membres de l'Union européenne d'encourager la Turquie à reprendre rapidement le processus d'ouverture démocratique. Nous rappelons que seule l'adoption d'une nouvelle Constitution pourra garantir l'effectivité et l'égalité pour tous les citoyens en Turquie.

Nous manifestons notre soutien à M. Ali Mehmet Dogan et demandons que les droits fondamentaux de l'ensemble des inculpés soient pleinement respectés afin qu’ils puissent bénéficier au plus tôt d’une remise en liberté.

Premiers signataires :
François ALFONSI, député européen Verts/ALE
José BOVE, député européen Verts/ALE
Jürgen KLÜTE, député européen GUE/NGL
Hélène FLAUTRE, députée européen Verts/ALE
Patrick LE HYARIC, député européen GUE/NGL
Cornellia ERNST, député européen GUE/NGL

Copie à : Monsieur  l’Ambassadeur de Turquie auprès de l’Union Européenne, Monsieur l’Ambassadeur de Turquie en France, Monsieur l’Ambassadeur de Turquie en Belgique
(stefano.squarcina@europarl.europa.eu, 9 mars 2010)


Turquie-USA/ Turkey-USA

USA behind anti-PKK operations in EU

USA diplomat Shari Villarosa told the media that USA was behind anti-PKK operations in Europe during last weeks. Recently, the Italian, French and Belgian authorities have carried out a mass arrest of Kurdish activists, former Kurdish MPs and journalists. Now USA confirmed that the American authorities were behind these operations to help “its important friend” in Middle-East to “stabilize” the region for peace. During official visit in Ankara, Shari Villarosa, deputy coordinator for regional affairs in the State Department’s Counterterrorism Office, acknowledged that USA strongly urged Europeans to take action against PKK. “We encouraged more cooperation between Turkish and European legal officials, prosecutors and law enforcement people”.

Villarosa also declared: “We want to put the PKK out of business”.The recent police operation against the Kurdish communities in Italy, France and Belgium resulted in the arrest of many tens of Kurdish activists. In Belgium the Kurdish broadcaster Roj TV and EU Representation office of newly founded Kurdish legal political party in Turkey, the Peace and Democracy Party (BDP) was one of the targeted places as well as the Kurdistan National Congress (KNK) head quarter. While talking to the media in Turkey, Shari Villarosa further noted that US officials have regular meetings with their European counterparts on global terror threats and gave assurances that the PKK has always been on the agenda of those discussions. “I have regular twice-a-year talks with the EU. The last one was in the US in November. I will go to Brussels in April. The PKK was part of our discussions as well,” she remarked. But Villarosa also pointed out that Turkey should face the Kurdish issue and find solution to the Kurdish demands: “If grievances were addressed, there should be less reason to resort to violence and this should diminish violence”, said Villarosa. (ANP, March 22, 2010)


Relations régionales / Regional Relations

Un hélicoptère turc s'écrase en Afghanistan: 4 ou 5 blessés

Un hélicoptère militaire turc de la force de l'Otan s'est écrasé accidentellement dans le sud de l'Afghanistan mardi, faisant 4 ou 5 blessés, mais l'Alliance atlantique a démenti la mort d'un soldat turc annoncée auparavant par les autorités locales.

"Il n'y a pas eu de décès", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Todd Vician, un porte-parole de l'Isaf, ajoutant que 4 ou 5 personnes ont seulement été blessées.

Deux hélicoptères d'une équipe provinciale de reconstruction (PRT) turque de l'Isaf s'apprêtaient à atterrir sur leur base dans la province de Wardak, au sud de Kaboul, quand l'un d'entre eux s'est écrasé sur une colline, avait auparavant expliqué à l'AFP le porte-parole du gouverneur provincial, Shahidullah Shahid.

"Un soldat turc est mort et trois autres ont été grièvement blessés", avait-il assuré.

Un des appareils a pu atterrir normalement mais l'autre "s'est écrasé" dans un jardin public de la ville de Wardak, avait ajouté M. Shahid.

"Les deux hélicoptères étaient en approche, l'un a atterri mais l'autre a soudainement heurté le flanc d'une colline, de la fumée s'est échappée de l'arrière de l'appareil et les pales se sont décrochées et ont volé au loin", a témoigné pour l'AFP un habitant, Mohammad Zarif.

Le reste de l'appareil a tournoyé un moment en l'air avant de s'écraser, a-t-il poursuivi. "Après le crash, un soldat gisait au sol et trois autres à l'intérieur" de la carcasse de l'hélicoptère, a ajouté le témoin.

La Turquie entretient 1.835 soldats au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan et dirige les PRT -- des unités mixtes de combattants et d'ingénieurs pour la reconstruction -- dans le Wardak.

L'insurrection des talibans s'est considérablement intensifiée ces deux dernières années et inflige des pertes de plus en plus lourdes aux forces étrangères, essentiellement au moyen de bombes artisanales et d'attentats suicide. (AFP, 23 mars 2010)

Gül au Cameroun: la Turquie veut des relations "équitables" avec l'Afrique

La Turquie veut développer avec l'Afrique des relations "sur une base équitable" et elle n'est "pas guidée par la soif de gains unilatéraux", a déclaré son président Abdullah Gül au Cameroun où il achevait mercredi une visite officielle de deux jours.

"Nous avons toujours gardé le souci de développer nos relations avec l'Afrique sur une base équitable, équilibrée et de nature à servir les intérêts communs de nos peuples", a déclaré M. Gül, qui s'exprimait mardi soir à Yaoundé l'occasion d'un dîner offert par son homologue Paul Biya.

Sa déclaration a été diffusée par la télévision publique CRTV.

"Nous n'avons jamais été guidés par la soif de gains unilatéraux", a assuré le président turc, évoquant "des souffrances que les pays agissant avec de telles motivations ont fait endurer aux peuples africains dans le passé".

Selon lui, la Turquie veut "renforcer ses relations et sa coopération dans tous les domaines avec les pays africains" et "sur une base gagnant-gagnant". Elle préconise "une approche globale dans un vaste éventail allant de la coopération économique aux investissements, de la santé à l'éducation, du développement rural à la gestion durable des ressources d'eau et des transports à l'énergie".

"Entre la Turquie dont l'économie est en plein essor (...) et le Cameroun qui veut accélérer son développement, existe (...) une complémentarité pleine de promesses", a déclaré le président Biya, qui avait auparavant eu des entretiens avec Abdullah Gül.

M. Gül devait quitter Yaoundé à la mi-journée. Son séjour est le premier d'un président turc au Cameroun, où il était arrivé mardi après une visite officielle de deux jours en République démocratique du Congo. (AFP, 17 mars 2010)

La RD Congo et la Turquie ouvrent une "nouvelle ère" de leur coopération

Le président de la Turquie Abdullah Gul, en visite officielle depuis dimanche à Kinshasa, a affirmé lundi que son pays espérait ouvrir "une nouvelle ère" de coopération avec la République démocratique du Congo, notamment dans les échanges commerciaux.

"Nous menons depuis quelques années une politique d'ouverture vers l'Afrique. La RDC (étant) l'un des pays les plus prééminents de l'Afrique, nous avons décidé de développer nos relations dans tous les domaines", a affirmé M. Gul au cours d'une conférence de presse.

Le chef de l'Etat turc est accompagné d'une forte délégation d'hommes d'affaires à la recherche de débouchés dans les secteurs minier, de la santé et de l'industrie forestière.

Son homologue Joseph Kabila a annoncé l'ouverture "bientôt" d'une ambassade à Ankara afin de "renforcer" et "consolider" sa coopération avec la Turquie, qui elle, dispose d'une ambassade en RDC depuis 34 ans. (AFP, 15 mars 2010)

Erdogan estime de nouvelles sanctions contre l'Iran infructueuses

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mardi que de nouvelles sanctions contre l'Iran seraient infructueuses, au moment où le vice-président américain Joe Biden a affirmé la détermination de son pays d'"empêcher" Téhéran d'avoir l'arme atomique.

Pour sa part, le ministre iranien de l'Intérieur, Mostafa Mohammad Najjar, a averti depuis Doha que son pays disposait "d'importants moyens de dissuasion" face aux menaces d'une attaque pour le contraindre à arrêter son programme nucléaire controversé.

"Les premiers trains de sanctions n'ont produit aucun résultat et d'autres sanctions ne produiront aucun résultat", a dit à Ryad M. Erdogan, dont le pays, membre de l'Otan et voisin de l'Iran, entretient de bonnes relations avec Téhéran.

La Turquie, actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, sera amenée à ce titre à se prononcer sur toute résolution sur de nouvelles sanctions qui serait présentée cette année. Elle plaide pour le dialogue, estimant que des sanctions économiques ou une action militaire auraient des conséquences lourdes pour toute la région.

La communauté internationale, Etats-Unis et Israël en tête, soupçonne l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique.

L'Iran dément, affirmant que son programme nucléaire est destiné à un usage purement civil. Il refuse de se plier aux injonctions de l'ONU de suspendre sa production d'uranium enrichi malgré trois trains de sanctions.

Les Occidentaux travaillent à l'élaboration de sanctions supplémentaires et souhaitent une adoption dans les semaines à venir, mais la Chine et la Russie veulent donner plus de temps aux efforts diplomatiques.

"Ceux qui veulent empêcher l'Iran d'acquérir l'arme atomique devraient s'assurer qu'aucun (autre) pays de la région ne dispose d'armes nucléaires", a averti M. Erdogan, semblant faire allusion à Israël qui, selon des experts occidentaux, détient quelque 200 ogives atomiques.

De Jérusalem, M. Biden a discuté avec les principaux dirigeants israéliens du dossier nucléaire de l'Iran, considéré comme l'ennemi juré d'Israël, et promis un soutien américain "absolu et total" à la sécurité de l'Etat juif.

"Nous sommes déterminés à empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires et nous travaillons avec plusieurs pays dans le monde pour convaincre Téhéran de se plier à ses obligations internationales (...)", a-t-il dit.

Le président israélien Shimon Peres a réclamé des "sanctions morales", en sus de sanctions économiques. Et le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a dit que le moment était venu pour le Conseil de sécurité d'imposer "des sanctions paralysantes" à Téhéran.

En février, M. Erdogan avait déclaré que son pays était disposé à servir de centre pour l'échange de l'uranium iranien, si cela pouvait contribuer à un règlement de la crise.

L'Iran a récemment lancé la production d'uranium enrichi à 20% malgré les protestations internationales.

Israël n'a pas exclu la possibilité de frappes contre les sites de l'Iran dont le président Mahmoud Ahmadinejad a appelé à rayer Israël de la carte. (AFP, 9 mars 2010)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les dirigeants chypriotes convaincus qu'ils arriveront à un règlement global

Les dirigeants chypriotes grec et turc se sont dits convaincus mardi qu'ils arriveront un jour à un règlement global permettant de réunifier l'île de Chypre divisée depuis plus de 30 ans, dans un communiqué conjoint publié après une rencontre sous l'égide du conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU sur Chypre, Alexander Downer.

« Après les nombreuses rencontres qui ont eu lieu jusqu'à maintenant et nos discussions sur tous les aspects de la question chypriote, nous sommes encouragés par les progrès importants que nous avons réalisés jusqu'à présent sur les questions de la gouvernance et du partage du pouvoir, de l'Union européenne et de l'économie », ont déclaré le dirigeant chypriote grec Demetris Christophias et son homologue chypriote turc, Mehmet Ali Talat.

« Nous sommes convaincus qu'avec de la persévérance nous arriverons à un règlement global », ont-ils ajouté. « Nous sommes convaincus que notre préoccupation commune à l'égard du bien-être des chypriotes grecs et turcs et notre volonté d'arriver à une solution globale nous amèneront à une discussion approfondie sur les aspects restants de la question de Chypre et à surmonter bientôt les positions divergentes, afin d'arriver à une solution mutuellement acceptable ».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a félicité mardi les dirigeants chypriotes grec et turc pour l'affirmation commune de leur détermination à parvenir à un accord sur la réunification de l'île, divisée depuis 36 ans.


Début février, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'était rendu à Chypre pour apporter personnellement son soutien aux pourparlers de paix entre les dirigeants chypriotes grec et turc.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution le 14 décembre dernier dans laquelle il demandait instamment une intensification des pourparlers entre les deux parties. A cette occasion, il avait renouvelé le mandat de la force d'interposition de l'ONU jusqu'au 15 juin 2010.

La résolution 1898 rappelle que l'objectif est de « parvenir à un règlement global fondé sur une fédération bicommunautaire et bizonale et sur l'égalité politique ». (xinhua, 30 mars 2010)

Première visite dans le nord du chef de l'église orthodoxe

L'archevêque de Chypre Chrysostomos II a traversé lundi la "ligne verte" qui divise l'île pour se rendre dans sa partie sous contrôle turc, la première visite d'un primat de l'église orthodoxe chypriote depuis l'invasion de 1974.

L'archevêque, en mission pour la sauvegarde du patrimoine orthodoxe de l'île, avait envoyé une lettre au Premier ministre turc Tayyip Recep Erdogan lui demandant son consentement pour la restauration du monastère d'Apostolos Andreas dans la péninsule du Karpas, dans l'extrême nord-est de l'île, ainsi que de plusieurs autres églises laissées à l'abandon.

L'archevêque souhaite que les travaux de restauration du monastère, un important lieu de pèlerinage pour les Chypriotes-grecs, puissent commencer peu après les vacances de Pâques, selon les journalistes qui l'accompagnaient.
 L'écrasante majorité des chrétiens de Chypre sont orthodoxes, mais l'île compte aussi une petite communauté latine, dont la présence remonte à l'époque des Croisades, ainsi que des Arméniens et des maronites.

Chrysostomos II s'est aussi rendu au monastère d'Apostolos Varnavas, également dans le nord-est, où il a été salué par le "ministre" du Tourisme de la République turque de Chypre Nord (KKTC, uniquement reconnue par Ankara), Ersan Caner, avec lequel il a pris un café après l'avoir commandé en turc.

"Je souhaiterais pouvoir revenir au temps où nous étions tous heureux et amis", a-t-il déclaré au ministre.

L'archevêque doit se rendre en Turquie du 16 au 19 avril, où il rencontrera M. Erdogan et lui remettra une liste des églises détruites et vandalisées depuis 1974.

Selon les estimations, 520 églises, chapelles, monastères et lieux de pèlerinage ont été pillées et profanées et nombre de ces édifices ont besoin d'être restaurés d'urgence.

Chypre est divisé depuis 1974 et l'invasion de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 22 mars 2010)

Athènes dénonce une intervention de la chasse turque

Le ministère grec de la Défense a accusé vendredi la chasse turque d'avoir tenté d'intercepter un hélicoptère de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex qui patrouillait dans le sud-est de la Mer Egée.

Selon le ministère, deux F-16 turcs ont encadré l'appareil vendredi matin alors qu'il refusait de quitter sa zone de vol, en dépit de onze appels en ce sens de radars turcs. Les chasseurs turcs ont fait demi-tour à l'arrivée de deux F-16 grecs.

L'incident s'est produit au-dessus de l'île grecque de Pharmakonissi, en Egée orientale, a ajouté le ministère. Des milliers de migrants irréguliers transitent par cette zone pour se rendre en Grèce.

Les autorités grecques font régulièrement état de harcèlements des appareils de Frontex surveillant la zone par les radars turcs, mais c'est la première fois qu'elles dénoncent l'intervention de chasseurs turcs.

L'afflux de migrants alimente une querelle entre la Grèce et la Turquie, la première accusant sa voisine de fermer les yeux sur ce trafic et de ne pas respecter un accord sur la réadmission des migrants signé il y a dix ans.

Athènes et Ankara ont normalisé leurs relations en 1999 mais continuent de s'opposer sur les questions de souveraineté en Egée. (AFP, 19 mars 2010)

Spoliation au Nord de Chypre: rejet d'une requête liée à 1.475 plaintes

La Cour européenne des droits de l'homme a déclaré vendredi irrecevable la plainte d'une famille chypriote-grecque privée de ses biens dans le Nord de Chypre après 1974, une décision qui va s'appliquer à 1.475 affaires analogues.

Takis et Eleni Demopoulos reprochaient à Ankara de ne pouvoir accéder à leurs biens dans la partie nord de l'île occupé par l'armée turque, après une tentative de coup d'Etat pour le rattachement à la Grèce.
 Ils invoquaient notamment des violations du droit à la propriété, du droit au respect de la vie familiale et de l'interdiction de la discrimination.

Dans leur décision, les juges européens rejettent la plainte en estimant que tous les recours internes n'ont pas été épuisés.

Ils rappellent qu'il existe depuis 2005, à la demande de la CEDH, une commission d'indemnisation instituée après l'adoption par "la République turque de Chypre du Nord (KKTC)" d'une loi sur l'indemnisation des biens immobiliers à l'intérieur des frontières.

Les plaignants peuvent soit attendre un changement de la situation politique soit entreprendre des démarches auprès de cette commission, qui a déjà été saisie de 433 demandes en 30 mois et qui a été dotée de 37 millions de livres sterling, selon la Cour.

La Cour a rejeté les objections avancées par les plaignants qui invoquent "un manque d'impartialité" de la commission en raison notamment de la présence de personnel militaire turc et de la nomination de membres par le président de la KKTC.

Les juges n'ont pas non plus retenu les arguments concernant "une procédure trop onéreuse et inaccessible" ou encore "un manque de transparence et des problèmes de traduction". Le jugement observe à ce propos que les plaignants ne sont pas allés devant la Haute cour administrative pour y présenter leurs allégations.

La Cour européenne avait annoncé en novembre dernier qu'elle rendrait "un arrêt-pilote" qui permettrait de statuer sur l'ensemble des plaintes en attente.

Lors de l'audience le 18 novembre devant la Grande chambre de la Cour, David Anderson, conseil des plaignants, avait rappelé que des ressortissants d'origine chypriote-grecque ne peuvent jouir de leurs biens dans la partie nord "car on ne leur donne que des visas de trois mois".

"Il ne peut en outre y avoir de restitution lorsque le bien est occupé par des tiers", avait-t-il argumenté avant d'asséner que s'adresser à la commission revient pour un Chypriote-grec "à collaborer avec l'occupant".

Les juges de Strasbourg avaient pris en 2005 un premier arrêt pilote en condamnant la Turquie pour violation du droit au respect du domicile et de protection de la propriété. La plaignante, Myra Xenides-Arestis, d'origine chypriote grecque, avait reçu 885.000 euros d'indemnités. (AFP, 5 mars 2010)


Immigration / Migration

Appel de la Fek-Bel à une manifestation kurde le 3 avril à Bruxelles

La Fédération des associations kurdes en Belgique (FEK-BEL) vient de diffuser un communiqué appelant à une manifestation kurde le 3 avril 2010 à Bruxelles:

Le 4 mars 2010, en Belgique, des descentes de police selon les mêmes méthodes que celles de la police turque ont eu lieu, elles ont attaqué des associations et des personnalités kurdes vivant, en Belgique, depuis des années en toute légalité. Une de ces opérations visait la chaîne ROJ-TV, on y a détruit ou confisqué des caméras, des micros, des ordinateurs, plusieurs journalistes kurdes ont été tabassés à coups de matraque, blessés et dispersés à coups de jets d'eau sous pression.

Au cours de ces opérations, huit personnalités politiques kurdes dont deux anciens compagnons de lutte de Leyla Zana qui en 1995 avait reçu le Prix Sakharov, décerné par le Parlement européen,  ont été arrêtées. Ils avaient dû quitter la Turquie où ils subissaient des persécutions et des exactions constantes et, depuis 1994, ils avaient le statut de réfugiés politiques en Europe. Ils y continuaient une lutte pacifique afin que l'on puisse enfin trouver une solution pacifique à la « Question kurde » ce qui est d'ailleurs instamment réclamé par le Parlement européen dans le cadre de la demande d'adhésion de la Turquie.

C'est une infamie d'accuser MM Kartal, Aydar et d'autres personnalités politiques kurdes qui œuvrent pour la paix et pour que les Kurdes obtiennent enfin la pleine jouissance de leurs droits démocratiques. Les Kurdes sont surpris par cette attaque soudaine de la part des États européens et ils attendent que justice leur soit rendue. Dans le texte de l'acte d'accusation à leur encontre, on peut constater que l'attaque qu'ils ont subie est liée à un jeu politique qui n'a aucun lien avec leur action démocratique. L'opération de la police belge a été planifiée sous la pression de la Turquie et de l'OTAN, pour des raisons de politique étrangère qui n'ont rien à voir avec les Kurdes. Les félicitations du ministre turc des Affaires étrangères et le bulletin de satisfaction octroyé par l'ambassade ainsi que celui émanant du département des Affaires étrangères des États-Unis en sont la preuve évidente. On a appris par la presse que certains éléments de la police turque ont participé aux opérations puisque on a entendu des sommations en langue turque où on ordonnait aux Kurdes rassemblés pour protester : Dispersez-vous ! Sinon on vous dispersera par la force !

Les Kurdes vivent en Belgique depuis des années, ils y forment une communauté très paisible et leurs activités n'ont jamais été menées à l'encontre des lois belges. Ces opérations avaient pour but de les criminaliser alors qu'ils y vivent paisiblement  avec l'ensemble de la population. Est-ce cette confraternité qui dérange l'État turc ? Veut-on par tous les moyens empêcher une solution démocratique à la Question kurde en accusant la population kurde de terrorisme, en poursuivant ou en écrouant ceux qui s'efforcent de construire un avenir de paix et d'égalité pour tous en Turquie.

Nous voulons protester contre les opérations policières que les Kurdes ont subies en Belgique et trouver une réponse aux interrogations que nous nous posons. C'est pourquoi nous demandons à tous les Kurdes éparpillées aux quatre coins de l'Europe de participer à la marche que nous organisons de 3 avril 2010.

Cette manifestation n'a qu'un but : Stop aux injustices subies par les Kurdes ! Liberté pour nos hommes politiques kurdes !

Vive le fraternité entre les peuples !
Une solution démocratique à la Question kurde !

Départ : bd du Roi Albert II – 1000 Bruxelles – 3 avril 2010 à 10 h
Clôture de la manifestation : Parc du Cinquantenaire – 1000 Bruxelles

(http://www.kurdishinstitute.be/francaise/1377.html)

La visite de Merkel en Turquie ravive un débat sur l'intégration

Alors que la chancelière allemande Angela Merkel entamait lundi une visite en Turquie, l'Allemagne se lançait dans une nouvelle polémique sur l'intégration des quelque 2,5 millions d'immigrés turcs.

Angela Merkel qui effectue sa première visite en Turquie depuis 2006, a réaffirmé avant son départ: "Nous voulons que les gens qui vivent depuis de nombreuses générations chez nous s'intègrent à ce pays".

"Cela signifie évidemment que la langue allemande soit apprise et que les lois allemandes soient respectées", a ajouté la chancelière conservatrice. Une déclaration qui sonne comme une mise au point après que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a mis le feu aux poudres en appelant à la création de lycées turcs en Allemagne.

"En Turquie, nous avons des lycées allemands, pourquoi ne devrait-il pas y avoir de lycées turcs en Allemagne ?", s'est-il interrogé dans une interview à l'hebdomadaire Die Zeit.

Cette proposition, bien qu'elle ne soit pas nouvelle, a suscité la désapprobation d'une grande partie de la classe politique qui accuse le dirigeant de vouloir entraver l'intégration des immigrés turcs.

La chancelière y a d'ailleurs opposé une fin de non-recevoir, martelant ne "rien voir de bon" dans cette idée.

L'association Communauté turque en Allemagne a estimé pour sa part dans un communiqué que "cela ne résoudrait pas le problème de l'éducation des enfants turcs et ne constituerait pas une alternative au système scolaire allemand".

M. Erdogan avait déjà suscité un tollé en février 2008 en mettant en garde ses compatriotes immigrés contre l'assimilation. "Personne ne peut exiger de vous l'assimilation", avait-il scandé devant quelque 20.000 personnes à Cologne (ouest).

Quelque 1,8 million de personnes possèdent un passeport turc, auxquelles s'ajoutent 700.000 Allemands d'origine turque, constituant la première communauté étrangère en Allemagne. A eux seuls, les Turcs représentent un quart des 6,75 millions d'immigrés.

D'aucuns s'inquiètent depuis plusieurs années du repli de certains Turcs qui, parfois, trente ans après leur arrivée, ne parlent toujours pas allemand et vivent dans des "sociétés parallèles".

Des affaires de crimes dits d'honneur ou de mariages forcés ont ces dernières années choqué l'Allemagne et suscité des amalgames. Un ancien sénateur de la ville-Etat de Berlin, Thilo Sarrazin, avait affirmé à l'automne que les immigrés d'origine turque et arabe étaient incapables de s'intégrer et n'avaient "aucune fonction productive si ce n'est celle de tenir un magasin de fruits et légumes".

Il n'en demeure pas moins vrai que le taux d'échec scolaire est plus important chez les jeunes immigrés qui, bien que nés en Allemagne pour beaucoup, ne maîtrisent pas toujours correctement l'allemand.

Sociologue d'origine turque et auteur notamment d'un livre sur les mariages forcés, Necla Kelek, assure: "Nous n'avons certainement pas besoin en Allemagne de davantage d'écoles où on parle turc, de sociétés parallèles et de communautés musulmanes". Et de dénoncer les organisations turques présentes en Allemagne qui font tout pour que les immigrés "n'oublient pas qu'ils sont Turcs et qu'ils sont musulmans".

Pour autant, le co-président des Verts, Cem Özdemir, première personnalité politique d'origine turque à prendre la tête d'un parti, dénonce l'attitude des Allemands de souche vis-à-vis de la communauté turque.

"Manifestement il y a une allergie contre tout ce qui a à voir avec la Turquie et la langue turque. On a presque l'impression que le turc, c'est la langue des lépreux", a dénoncé lundi M. Özdemir, généralement critique à l'égard de son pays d'origine, dans le quotidien Süddeutsche Zeitung. (AFP, 29 mars 2010)

Ethem Açıkalın of IHD applied for asylum in Switzerland
 
Human Rights Association (IHD) Adana former Chairman Ethem Açıkalın has been on trial with the charges of being member of three separate illegal organisations and took refuge in Switzerland.
 
Açıkalın was arrested for taking part in a press gathering in Adana İnönü Park on 13 December 2007, protesting the killing of Kevser Mızrak reported to be a member of Revolutionary Peoples Liberation Part and Front (DHKPC). Açıkalın was released after spending five months in prison pending trial.
 
A case was filed against Açıkalın with the charges of being a member of DHKPC, PKK and Marxist Leninist Communist Party (MLKP). He had eight cases against him and the charges included "making propaganda for PKK ", "inciting hatred and hostility", "resisting officer on duty" and "violating the law on protest marches". Açıkalın faced a possible prison term for over 30 years.
 
Açıkalın took refuge in Switzerland last November; he is in a refugee camp in Bern taking language lessons. (Freedom of Expression Weekly Bulletin, March 12, 2010)
 
Three years prison sentence at one hearing
 
Açıkalın talked to Roj TV in October 2009 about the arrests and condemnation of children. Adana Criminal Court of First Instance No.1 gave Açıkalın three years for “inciting hatred and hostility” at the first hearing.
 
Judge Hüseyin Öksüz did not postpone the execution of the sentence and barred him from his civil rights.
 
Public prosecutor Hanefi Yavuz  accused Açıkalın by saying "Exaggerating and portraying few incidents in Adana as if there were hundreds of arrests". (Freedom of Expression Weekly Bulletin, March 12, 2010)

Halte à la soumission belge au terrorisme de l'Etat turc

Communiqué commun de quatre organisations issues
de l'émigration politique en provenance de Turquie

Depuis le lancement d'une grande opération policière contre les institutions kurdes en Belgique, les communautés kurde, arménienne et assyrienne subissent l'angoisse en constatant que le terrorisme de l'Etat turc qu'elles ont fui les menace une fois de plus par la collaboration active de la police de leur nouveau pays.

Vu l'ingérence croissante de l'Etat turc dans la vie politique, sociale et culturelle de la Belgique et le silence et la passivité incroyable des milieux démocratiques contre cette situation menaçante, nous tenons, en tant qu'organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie, à attirer l'attention de l'opinion belge sur les faits suivants:

L'opération policière du 4 mars 2010 contre les institutions kurdes en Belgique représente un nouvel épisode de l'exportation du terrorisme de l'Etat turc contre le peuple kurde, un terrorisme qui est poursuivi depuis un siècle et soutenu depuis un certain temps par les Etats-Unis pour sauvegarder leurs intérêts stratégiques et économiques dans le Moyen-Orient.

Comme révélé par le sénateur belge Geert Lambert, le coordinateur adjoint du service antiterrorisme du ministère américain des Affaires étrangères, Frank Urbancic, avait tenu en février 2008 une série de pourparlers avec les autorités belges et turques pour assurer une coopération dans la lutte contre le PKK.  Il a déclaré dans le journal turc Hürriyet du 13 février 2008: "Nous avons une approche commune pour veiller à ce que les affaires instruites par les Turcs puissent être utilisées devant les tribunaux européens." Il a qualifié la nouvelle approche de "tactique Al Capone", du nom de ce gangster américain tristement célèbre qui fut finalement condamné à la prison pour fraude fiscale.

Les médias rapportent que quelques jours avant cette opération, une série d'échanges d'informations entre la Turquie, les USA et la Belgique ont eu lieu.

Cette opération vise, comme exigé par l'Etat turc, à étouffer Roj TV, la première voix libre du peuple kurde opprimé dans quatre pays dont la Turquie. Il ne s'agit pas uniquement d'une attaque directe contre les droits fondamentaux du peuple kurde, mais également une violation flagrante de la liberté de l'expression.

Les razzias contre le Congrès national du Kurdistan (KNK) et d'autres organismes kurdes ainsi que l'arrestation de deux anciens députés kurdes, réfugiés en Europe depuis plus de dix ans constituent une autre violation flagrante des droits fondamentaux du peuple kurde.

Comment les autorités belges comment expliquent-elles cet acharnement contre des hommes politiques, journalistes et dirigeants associatifs kurdes catalogués comme "terroristes" par l'Etat turc alors que les instigateurs et auteurs turcs d'une série d'actes terroristes contre les institutions kurdes, arméniennes et assyriennes sur le territoire belge jouissent d'immunité et restent toujours impunis?

Comme il est expliqué de façon très claire dans une déclaration commune par le Group de travail interparlementaire, l'Institut Kurde de Bruxelles et Vrede vzw:

"En Belgique, la police a perquisitionné les studios de la TV kurde à savoir l'émetteur Roj-TV qui semble être particulièrement mal accepté par le régime turc. En 1996 déjà, cela avait été le cas pour Med-TV dans le cadre de l'opération Spoutnik. Ils avaient aussi à l'époque visité les studios de Denderleeuw,  après avoir enfoncé les portes et ils avaient confisqué l'appareillage électronique. Dix ans après, on ne parle plus de l'opération Spoutnik, en effet on n'a jamais pu démontrer que les 17 suspects emmenés à l'époque aient appartenu à une quelconque organisation criminelle. On vient de recommencer la même opération et les ordinateurs de Roj-TV ont été également mis sous scellés et embarqués. Pourquoi cette répétition d'une opération qui n'avait jamais donné de suite. Va-t-on à nouveau parler des sérieuses présomptions des autorités judiciaires pour expliquer une opération qui n'a sans doute qu'un seul but : faire taire la TV kurde qui demande tout simplement le droit d'exister.

"Plusieurs éléments de cette soudaine agression contre les Kurdes peuvent nous faire penser que les autorités judiciaires l'ont organisée à la demande pressante d'Ankara. Dès la fin de l'opération, le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu adressait ses félicitations à notre pays pour son sens des responsabilités. Il est vrai que fin décembre, notre Premier ministe, M. Leterme avait promis au pouvoir d'Ankara d'augmenter la coopération entre la police belge et la police turque et cela afin de faire taire toute opposition kurde en Belgique. Ce 18 janvier, le nouvel ambassadeur de Turquie, Murat Ersavci, a été reçu par M. Leterme  et le ministre de la Justice  M. De Clerck pour lancer une opération de répression contre Roj-TV et d'autres organisations kurdes. Cela prouve que tout avait été organisé entre Bruxelles et Ankara afin de limiter une fois de plus les droits culturels des Kurdes."

Comme il est indiqué dans ce communiqué, cette action en Belgique est la simple continuation de l'oppression culturelle subie par les Kurdes en Turquie. A de nombreuses reprises, les communautés kurde, arménienne et assyrienne ont subi en Belgique des agressions téléguidées par Ankara:

Au début 1994, cent cinquante Kurdes participant à une marche pacifique ont été agressés par plusieurs centaines de Loups Gris quand ils sont arrivés à Saint-Josse.

Cinq ans plus tard, le 17 novembre 1998, l'Institut Kurde de Bruxelles, le Centre Culturel Kurde et un local assyrien ont été attaqués et incendiés par les Loups Gris devant la police.

Le 10 décembre 2005, un engin incendiaire a été lancé dans les locaux du bureau du parti pro-kurde DEHAP, détruisant la porte d’entrée.

Le 2 décembre 2006, des centaines de Loups Gris s'étaient rassemblés place Saint-Josse pour attaquer les locaux kurdes après la distribution d'un appel contre la présence d'une association kurde située à Saint-Josse-ten-Noode, mais grâce aux mesures préventives prises par la police, cette tentative a échoué.

Dans la nuit du dimanche 1er avril 2007, les locaux de la même association ont été ravagés par un incendie criminel. A l'étage, les habitants ont été exposés au risque de brûler vifs.

Le 21 octobre 2007, après une manifestation non-autorisée devant l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles, les Loups Gris, en hurlant des slogans nationalistes et en portant le drapeau turc et celui des Loups Gris (trois croissants), ont attaqué un disquaire kurde et saccagé un café détenu par un citoyen d'origine arménienne à Saint-Josse-ten-Noode. La police avait assisté passivement à ces violences racistes.

Nous nous joignons à l'interpellation que le Comité des Arméniens de Belgique (CAB) a faite après la dernière opération policière contre les institutions kurdes:

- Aucune sanction contre les fanatiques turcs qui ont semé la terreur une semaine durant fin octobre 2007 à Saint-Josse-ten-Noode n'a été prise et, qu'il proteste contre le classement sans suite de la plainte de Peter Petrossian, dont le commerce a été saccagé et la vie menacée pour le motif qu’il est d’origine arménienne.

- Comment notre Justice justifiera-t-elle d'avoir étalé de tels moyens non pour la sécurité de notre pays mais pour celle de la Turquie, un pays qui se moque des droits de l’Homme, ne renonce pas au génocide et tente d’entrer en Europe par effraction ?  Sous quel joug est tombé notre pays de liberté pour qu’il en vienne à prêter la main à un tel oppresseur ?
 
- Comment notre Justice justifie-t-elle cette opération alors que les milieux ultra-nationalistes turcs en Belgique se renforcent dangereusement? Que leurs manifestations sont tolérées et qu’elles ont mené à des destructions et mises à sac de Bruxelles?  

Nous tenons à attirer l'attention une fois de plus sur le fait que ces agressions en question ont été provoquées par des organisations nationalistes et par certains médias turcs au service de l'Ambassade de Turquie à Bruxelles.

En plus, toutes les opérations répressives contre la communauté kurde en Belgique sont, comme indiqué ci-haut,  préparées dans une collaboration étroite entre les autorités policières turque et belges. Qui plus est, ces opérations sont exécutées avec la participation active des policiers d'origine turque.

Un des plus influents quotidiens turcs, Milliyet, donne le 6 mars 2010 l'information suivante qui n'a pas été démentie par les autorités turques et belges:

"Selon l'information reçue, les services de renseignement turcs ont été très actifs dans les récentes opérations contre le PKK en Italie, en France et dernièrement en Belgique. Juste à la veille et lors de l'opération en Belgique, le département de renseignements de la direction générale de la Sûrete turque a été dans une communications fréquente avec la police belge. Les renseignement fournis par la Turquie ont constitué la base de l'opération en Belgique" (Milliyet, Tolga Sardan et Gökçer Tahincioglu, 6 mars 2010)

La relation de la police turque avec la Belgique n'est pas limitée à la police belge. Depuis certain temps, la police turque a des relations privilégiées dans le monde politique belge. Par exemple, le chef de police d'Istanbul Celalettin Cerrah, accompagné de son chef de renseignements Ahmet Ilhan Güler,  avait rendu une visite au Secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir à Bruxelles le 19 janvier 2007. Quelques mois plus tard,  le 8 avril 2007, le même secrétaire d'Etat Emir Kir a assisté aux célébrations du 162e anniversaire de la fondation de la police d'Istanbul en tant qu'invité d'honneur.

Comme nous avons signalé dans nos communiqué précédents, les communautés kurde, arménienne et assyrienne vivent actuellement dans un trou noir créé en Belgique par le régime répressif d'Ankara en raison du laxisme de certains hommes politiques belges; un trou noir qui peut générer, à n'importe quel moment, une nuit de cristal, et même une purification ethnique dans la Commune de Saint-Josse.

La colère et les déclarations provocatrices des dirigeants d'Ankara et leurs représentants à l'étranger contre la réconnaissance du génocide des Arméniens, des Assyriens/Syriens/Chaldéens et des Grecs pontiques en 1915 par le Parlement suédois deviennent de plus en plus inquiétantes.

Ayant déjà réagi dans le passé contre toutes les agressions précitées, nos organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie:

    * protestent contre l'opération répressive visant les institutions kurdes,
    * demandent la libération immédiate des personnalités kurdes menacées d'une extradition vers la Turquie,
    * demandent l’ouverture d’une enquête afin d’identifier et de punir les agresseurs et surtout les instigateurs de la terreur effectuée contre les institutions kurdes, arméniennes et assyriennes,
    * demandent une vigilance contre les éventuelles agressions visant ces institutions et tous les opposants du régime d'Ankara.


L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Les Associations des Assyriens de Belgique
L'Institut Kurde de Bruxelles
La Fondation Info-Türk

Contact:
collectif1971@scarlet.be, tél: 02-215 35 76 (F)
kib@skynet.be, tél: 02-230 89 30 (N)

Allemagne: Quatre Résistants, Un Bunker, Deux procès

Le procès des administrateurs de la Fédération anatolienne s'est ouvert ce jeudi devant le Tribunal régional de Düsseldorf (OLG).

Suspectés d'avoir apporté un soutien financier à l'organisation marxiste clandestine DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), Cengiz Oban, Nurhan Erdem et Ahmet Istanbullu avaient été arrêtés en novembre 2008 et soumis depuis à un régime d'isolement inflexible.

Et comme on pouvait s'y attendre, l'ambiance était plutôt électrique dans l'enceinte de ce tribunal aménagé en forteresse au milieu d'une zone industrielle guère plus accueillante.

En effet, dès les premières minutes des débats, la tension est montée de manière spectaculaire entre les avocats de la défense et l'accusation lorsque le procureur a exprimé son souhait de voir les trois militants condamnés à 10 ans de prison.

Plusieurs fois dans la journée, les policiers déployés dans la salle procèderont à la relève en marchant au pas sous le regard moqueur de près de 90 sympathisants agglutinés derrière des vitres de protection.

Le président du tribunal quant à lui ne cessera de mettre ces spectateurs solidaires en garde et de les menacer d'expulsion de la salle voire d'inculpation pour offense à la Cour en cas d'ovation, de tentative de communication avec les inculpés ou de somnolence. Et lorsque l'avocate d'Ahmet Istanbullu prendra la parole, le juge ira jusqu'à l'interrompre avec dédain en déclarant: "cela m'est égal que le procès dure cinq ans s'il le faut".

Deux psychologues installés entre les juges et les procureurs ont examiné et pris note de chaque fait et geste des inculpés et de leurs sympathisants comme s'ils n'étaient que de simples cobayes.

Au même moment, dans la salle voisine, se tenait une audience du procès de Faruk Ereren, révolutionnaire turc menacé d'extradition.

Les 90 personnes rassemblées dans le tribunal pour suivre les débats judiciaires et manifester leur soutien aux militants détenus ont ainsi fait la navette entre les deux salles d'audience tout au long de la journée. Hasard du calendrier ou  démonstration de force préméditée, les autorités judiciaires allemandes avaient réservé tout le "tribunal-bunker" de Düsseldorf pour en découdre avec le DHKP-C dans deux affaires différentes.

Au procès d'Ereren, un témoin dénommé Hüseyin Pak accusé d'avoir apporté une aide administrative à l'inculpé pour lui permettre de bénéficier de soins médicaux, a dû subir un véritable interrogatoire de la part du juge, contraint de divulguer ses fréquentations politiques, de dire ce qu'il pensait de la lutte armée et de se souvenir de toutes les déclarations qu'il avait faites en 1996 auprès des services d'aide aux réfugiés jusque dans le moindre détail, sous peine d'être déchu de son droit d'asile. Agacé par les réponses laconiques du témoin et par le manque d'éléments à charge de l'inculpé après plus de 50 audiences, le juge a ordonné l'audition d'un ancien transfuge du DHKP-C travaillant pour la police allemande depuis plus de 16 ans.

Alors que l'audience du procès Ereren s'est achevée vers 16h30, celui des trois membres de la Fédération anatolienne a duré jusque 19h15.

En quittant les lieux, les militants anatoliens ont une dernière fois salué leurs camarades incarcérés en déployant au beau milieu d'une nuit d'encre, un calicot à leur effigie, reluisant sous un réverbère du tribunal.

Les débats du procès de Cengiz Oban, Nurhan Erdem et Ahmet Istanbullu reprendront le 18 mars tandis que ceux concernant Faruk Ereren, le 25 mars prochain. (Comité des libertés, comitedeslibertes@gmail.com, 12 mars 2010)

Remzi Kartal et Zübeyir Aydar sont gardés en prison

La Chambre du conseil de Bruxelles
a décidé mardi de garder en prison les anciens députés kurdes Remzi Kartal et Zübeyir Aydar ainsi que trois autres Kurdes, inculpées de "participation aux activités du PKK" à la suite d'une vaste opération policière contre les institutions kurdes en Belgique.

Lors de cette opération, huit personnes avaient été placées en détention préventive. En dehors de Kartal et Aydar, les autres inculpés sont Orhan Nuri Amil, Abdulselam Mustafa, Naim Acar, Bezari Adıgüzel, Ali Gülmez.

La Chambre du conseil de Bruxelles a "confirmé" l'inculpation de "participation aux activités d'un groupe terroriste" et le maintien en détention provisoire de cinq personnes, tandis que la Chambre du conseil de Charleroi (sud) faisait de même pour une sixième personne, a indiqué la porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens.

Selon une déclaration de l'avocate des inculpés, Me Selma Benkhelifa, la décision d'arrestation de Kartal et Aydar aurait été prise avant le lancement de l'opération policière du 4 mars à la suite d'une demande de l'état turc. Me Benkhelifa a précisé que lors des interrogatoires des inculpés, les juges n'ont posé aucune question liée à l'opération du 4 mars et ont essayé d'obtenir des informations relatives aux activités du PKK entre 2006 et 2008, notamment manifestations de protestation tenues à cette période.

Ce coup de filet a été dénoncé par la communauté kurde, qui reproche à la Belgique d'avoir cédé aux injonctions de la Turquie.

Pendant la tenue de la chambre du conseil, des centaines de Kurdes ont manifesté leur soutien aux inculpés sur la place Poelaert.

Provocations par des messages anonymes "peu crédibles"

Une "menace d’attentats" visant la police judiciaire fédérale de Bruxelles et des bâtiments de l’ancien groupe Fortis, est parvenue lundi matin auprès d’AG Insurance. Cette menace, transmise lundi matin par fax, portait la signature "PKK".

Directement avisé, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) a procédé à une analyse du fax. Il a conclu que la menace était peu crédible.

Le fax indiquait que des bombes allaient exploser au cours de la semaine, soit entre le 8 et le 14 mars, à différents endroits ciblés.


Informée par AG Insurance, la police a procédé lundi à des premières vérifications. Le bâtiment du Square Victoria Regina occupé par la PJF de Bruxelles et la police locale de la zone de Bruxelles-Nord, a fait l’objet d’une fouille. Le contrôle de l’accès au bâtiment a été renforcé.

En raison notamment du ton utilisé par l’auteur du fax, la menace a donc été qualifiée de peu crédible.

Le Congrès national du Kurdistan (KNK) a qualifié ce message anonyme comme une provocation évidente fomentée par les milieux nationalistes turcs afin d'inciter de nouvels actes d'agression contre les institution kurdes.

En effet, les institutions kurdes, arméniennes et assyriennes ont été cibles des attaques criminelles des milieux ultranationalistes turcs notamment dans les années 1994, 1998, 2005, 2006 et 2007.

Où en est l’enquête sur les émeutes turques d’octobre 2007 à Saint-Josse-ten-Noode?

Le communiqué du Comité des Arméniens de Belgique:
Opération coup de poing anti-kurde: mais où en est l’enquête sur les émeutes turques d’octobre 2007 à Saint-Josse-ten-Noode ?
 
Le Comité des Arméniens de Belgique est consterné par le déploiement  de forces  policières visant les Kurdes de Belgique, qui a été justifié par la nécessité de démanteler un réseau de recrutement du Parti des Travailleurs du Kurdistan.  Notre Justice a mobilisé 300 policiers cagoulés et en tenue de combat pour procéder à 28 perquisitions simultanées aux 4 coins du pays. Résultat : huit personnes inculpées sur le soupçon d’appartenir au Parti, mais surtout une télévision de langue kurde réduite au silence.
 
Comment notre Justice justifiera-t-elle d'avoir étalé de tels moyens non pour la sécurité de notre pays mais pour celle de la Turquie, un pays qui se moque des droits de l’Homme, ne renonce pas au génocide et tente d’entrer en Europe par effraction ?  Sous quel joug est tombé notre pays de liberté pour qu’il en vienne à prêter la main à un tel oppresseur ?
 
Comment notre Justice justifie-t-elle cette opération alors que les milieux ultra-nationalistes turcs en Belgique se renforcent dangereusement? Que leurs manifestations sont tolérées et qu’elles ont mené à des destructions et mises à sac de Bruxelles? 
 
Le Comité des Arméniens de Belgique rappelle plus particulièrement qu'aucune  sanction contre les fanatiques turcs qui ont semé la terreur une semaine durant fin octobre 2007 à Saint-Josse-ten-Noode n'a a été prise et, qu'il proteste contre le classement sans suite de la plainte de Peter Petrossian, dont le commerce a été saccagé et la vie menacée pour le motif qu’il est d’origine arménienne. La police avait assisté passive à ces violences racistes. Nous exigeons que les coupables soient punis.
 
La Belgique a récemment regretté avoir été docile durant la seconde guerre mondiale. Ne commettons pas à nouveaux les mêmes fautes et restons fidèles à nos valeurs de justice et de liberté.
 
Le 7 mars 2010
Correspondance : chaussée de Bruxelles, 281-283, 1190 Bruxelles - T.02/34019 00 -  F.02/372 05 82 mahmourian@armencom.be
www.armencom.be

Neuf Kurdes déférés devant le parquet antiterroriste en France

Neuf des onze personnes interpellées vendredi dans le sud-est de la France, dans le cadre d'une enquête sur le recrutement de militants pour le PKK, ont été déférées mardi devant le parquet antiterroriste de Paris, a-t-on appris de source judiciaire.

Le parquet a ouvert une information judiciaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et infraction à la législation sur les armes.

Les neuf militants présumés du PKK, de nationalité turque et âgés de 19 à 54 ans, doivent être présentés dans la soirée à un juge d'instruction antiterroriste en vue de leur éventuelle mise en examen.

Le parquet a requis le placement en détention provisoire à l'encontre de sept d'entre eux, parmi lesquels l'unique femme du groupe, âgée de 25 ans, selon cette source.

Deux autres personnes qui avaient été interpellées ont été remises en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles. Les interpellations s'étaient déroulées à Marseille, Montpellier, Draguignan et Grenoble. (AFP, 2 mars 2010)

Des centaines de manifestants à Marseille contre les arrestations de Kurdes

Environ 1.500 personnes, selon les organisateurs, 600 selon la police, ont manifesté samedi à Marseille pour dénoncer "la chasse aux Kurdes", au lendemain de l'interpellation dans le sud-est de onze militants présumés du PKK.

Le cortège, composé d'hommes, femmes et enfants de la communauté kurde, d'élus communistes et de membres de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), a défilé sur la Canebière avant de rejoindre le Vieux-Port aux cris de "ça suffit", "non, non à l'Etat policier" et "libérez nos camarades".

Les manifestants arboraient des drapeaux kurdes et des portraits du fondateur du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.

"Nous sommes un peuple en lutte, nous n'avons ni pays, ni droits et on nous criminalise", a dit un étudiant kurde, Aydin Baran, du comité d'organisation de la manifestation.

"On demande la remise en liberté" des onze personnes arrêtées, a déclaré Philippe Dieudonné de la LDH, s'interrogeant sur "le lien qui pourrait exister entre ces événements et certaines discussions commerciales en cours entre la France et la Turquie".

Vendredi, sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à Marseille, deux à Montpellier, une à Draguignan et une à Grenoble. Au même moment, des perquisitions ont été menées notamment au sein de la Maison du peuple kurde dans la cité phocéenne.

L'enquête, ouverte par le parquet de Paris fin 2008, porte sur les activités de la mouvance PKK concernant le recrutement et la formation de jeunes recrues, notamment par des camps d'entraînement dont un a été localisé près de Millau dans l'Aveyron courant 2009.

Les investigations, confiées à la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), ont selon la source judiciaire mis en évidence des contacts entre des membres du PKK en France et d'autres membres de l'organisation en Europe, notamment en Allemagne, en Belgique et en Italie.
(AFP, 27 fév 2010)


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