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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

42nd Year / 42e Année
Janvier
 
2016 January
N° 449
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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BONNE ANNEE
HAPPY NEW YEAR
GELUKKIG NIEUWJAAR
MUTLU YILLAR
SERSALA WE PÎROZ BE
YERÇANİG DARİNER
SHATO BREXTO

Continuité de plus d'un demi siècle dans la résistance
Continuity of more than a half century in resistance
Direnişte yarım yüzyılı aşan süreklilik


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Yurt dışındaki Türkiyeli demokratlardan
akademisyenlerle dayanışma çağrısı



Gün Zileli'nin "Vatansız" Gazeteci
üzerine değerlendirmesi



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

HRW: Attentats et crise migratoire font reculer les droits de l'homme

Quatre soldats tués lors de combats avec le PKK dans le sud-est

Cinq écoliers blessés par un engin explosif dans le sud-est
Amnesty dénonce la "punition collective" des couvre-feu dans le sud-est
Onze mois de prison ferme pour un geste obscène à Erdogan

Le chef du CHP poursuivi pour "insulte" au président Erdogan
Un attentat fait 6 morts dans le sud-est de la Turquie
Cinq suspects arrêtés après l'attentat qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul

Don’t get confused by crocodile tears after the attempt in Istanbul
Dix touristes tués au coeur d'Istanbul dans un attentat-suicide
Presse française: Erdogan paie "le prix de l'ambiguïté"
TİHV: At Least 79 Civilians Killed in 29 Days
Procès de l'imam Gülen: la défense dénonce un "lynchage" politique
Un maire condamné à 15 ans de prison pour appartenance illégale
Erdoğan violates Constitution by ’instructing’ Parliament on HDP leaders
Erdogan se targue d'avoir éliminé plus de 3000 rebelles en 2015
23 Co-Mayors Discharged, 16 Others Imprisoned

Police Attack against Peace Activists


Pression sur les médias / Pressure on the Media

 La justice requiert la prison à vie à l'encontre de deux journalistes d'opposition
I
nternational press watchdogs to hold vigil outside Prison for jailed journalists
La Turquie condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression
"Cessez l'offensive contre la liberté de recherche et d’enseignement en Turquie" - Par un collectif
A campaign of solidarity launched by academics in the USA

 611 Academics Worried about 1,128 Academics Signing Declaration
In support to academics, university Students Desire Peace

Le pouvoir déclare la guerre aux signataires d'une pétition pour la paix
Number of Journalists Supporting Academics Exceed 500
Des intellectuels arrêtés en Turquie pour avoir signé une pétition pour la paix
Support for Academics from Film-Makers in Turkey
Support for Academics from Litterateurs for Peace Initiative

"Mustang" va défendre les couleurs de la France aux Oscars

Enquête sur les signataires d'une pétition pour la paix qui irrite Erdogan
774 journalists fired, 156 detained last year in Turkey
Condamnation ferme pour le journaliste Erol Özkoray
TV host Öztürk under investigation over spreading ‘terrorist propaganda’
Working Journalists’ Day marked amid protests and detentions in Turkey

Turkey's academics: "We will not be a party to this crime!"
Libération d'un journaliste irakien en prison depuis août
Journalists welcome new year in front of Silivri Prison
DİHA Reporter Merdan Berk Injured in Both Legs

Kurdish Question / Question kurde

12th EUTCC Conference at EP: Calls to end the ongoing conflict
Attackers of HDP headquarters given suspended jail terms

Les dirigeants du HDP reconduits
Le couvre-feu levé, les habitants de Silopi retrouvent leur ville dévastée
Le PKK revendique un attentat mais s'excuse pour la mort de civils
La CEDH condamne la Turquie pour avoir dissous un parti pro-kurde en 2009
32 militants kurdes tués ce week-end
Perquisition et arrestations au sein du HDP à Istanbul
Erdoğan calls for arrest of more pro-Kurdish politicians
Ex-ECHR judge: Long-term military curfews a human rights violation
Trois militantes mortes faute de soin dans le sud-est, accuse HDP

Le Parlement envisage de lever l'immunité de deux dirigeants kurdes
Une femme kurde tuée par un obus de mortier

Press Statement Prohibited in Destroyed Sur District

Minorités / Minorities

Un patriarche craint la quasi extinction des chrétiens comme en Turquie

 Intervention d'Özgüden lors de la journée sur les génocides et le négationnisme
Manifestation à la mémoire du journaliste Hrant Dink, tué il y a neuf ans
Commémoration de l'assassinat de Hrant Dink à Bruxelles
Le corps d'un membre de l'Asala exécuté en 1983 transféré en France
 Journée de réflexion consacrée aux génocides face au  négationnisme et au révisionnisme

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan veut un référendum pour changer la Constitution

Le chef du CHP persiste et signe sur Erdogan "dictateur"
Le chef du CHP réélu malgré sa défaite électorale
Le Parlement reprend les efforts pour réformer la Constitution
Erdoğan says Hitler’s Germany an example of presidential system
Criminal Complaint from HDP against President, Prime Minister


Forces armées/Armed Forces

La Turquie veut installer une base militaire en Somalie

La Turquie bombarde l'EI en riposte à l'attentat suicide d'Istanbul
 Turkish military kills nearly 300 Kurdish rebels in raids
Après 19 jours de couvre-feu, des habitants découvrent les cicatrices

Affaires religieuses / Religious Affairs

Sofia veut contrôler la formation des imams
Un adolescent agresse un professeur juif "au nom de Daech"
Turkey amidst the Sunni-Shia rift
Erdogan: Les exécutions en Arabie saoudite, une affaire "intérieure"
L'emploi du temps des fonctionnaires aménagé pour la prière du vendredi
Arrestations en Turquie, annulation des festivités en Belgique

Socio-économique / Socio-economic

Le nombre de touristes recule en 2015, victime de la situation sécuritaire

Les dirigeants turcs aux obsèques du magnat de l'industrie Mustafa Koç
Décès du magnat de l'industrie turque Mustafa Koç
L'inflation a atteint 8,81% en 2015, nettement au-dessus des prévisions

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Turkey Ranks First in Violation of Freedom of Expression before ECtHR

L'UE veut un "cessez-le-feu immédiat" dans le sud-est de la Turquie
Jagland says freedom of expression in Turkey still problematic

L'UE dénonce l'arrestation d'universitaires en Turquie
Le Conseil de l'Europe juge "très inquiétantes" les arrestations d'universitaires

Le flux des migrants reste "trop élevé" après l'accord UE-Turquie
L'UE "loin d'être satisfaite" de la coopération avec la Turquie

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Biden apporte son soutien à la Turquie contre le PKK

Sévère charge américaine contre les atteintes à la liberté d'expression en Turquie

Relations régionales / Regional Relations

Tournée diplomatique du président turc Erdogan en Amérique latine

La Turquie suit "de près" les activités militaires russes à sa frontière syrienne
Bagdad dément les affirmations du président turc sur une attaque de l'EI
Crise irano-saoudienne: Ankara convoque l'ambassadeur iranien

La Turquie, amie de l'Arabie saoudite, peut-elle apaiser les tensions avec Téhéran?
Marche arrière d'Erdogan: La Turquie a besoin d'Israël
Moscou demande à Ankara l'arrestation de l'assassin du pilote

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'Onu se félicite "des progrès" sur les négociations de réunification

Immigration / Migration

HRW: "Entreposer" les migrants en Turquie et en Grèce n'est pas la solution
 Naufrage en mer Egée: 24 morts, dont 10 enfants
Neuf personnes, accusées de recruter pour le PKK, arrêtées en Espagne
Des dizaines de migrants noyés, Ankara promet à Berlin de réduire le flux
Appel par des démocrates à l'étranger pour la solidarité avec les universitaires
Appeal by democrats of Turkey abroad to solidarity with academics

Peine alourdie à sept ans en appel pour deux cadres du PKK

Nouveau drame en Egée, 6 corps repêchés, 10 disparus
Islamisation à Bruxelles; Les terribles aveux de Rudy Vervoort
French judiciary points to MİT involvement in Paris killings - Ali Yurttagül
Des milliers de Kurdes réclament "paix" et "justice" à Paris
Ce 9 janvier oublié par Hollande: les trois Kurdes exécutées en 2013
13 migrants syriens tentant de rallier la Grèce tués dans des accidents

Manifestation pour réclamer "la justice" dans l'assassinat de 3 femmes kurdes
Au moins 21 migrants morts noyés au large des côtes turques
Hommage aux victimes du triple assassinat à Paris

Droits de l'Homme / Human Rights

HRW: Attentats et crise migratoire font reculer les droits de l'homme

Les craintes suscitées par les attentats islamistes, notamment en France, et l'afflux de migrants ont fait reculer les droits de l'homme en Europe en 2015, a soutenu mercredi l'organisation Human Rights Watch (HRW).

Si les rapports précédents de cet organisme de défense des droits de l'homme se concentraient sur les zones de conflit, celui de l'année 2015 s'ouvre sur la crise des migrants et les mesures prises en Europe dans la foulée des attentats en France.

"La peur du terrorisme, notamment motivée par les attentats à Paris, ceux de Beyrouth, et les attaques ici, à Istanbul et à Ankara et ailleurs, ont conduit beaucoup de gens à commencer à transformer les réfugiés en boucs émissaires", a dénoncé le directeur de l'ONG, Kenneth Roth, lors d'une conférence de presse à Istanbul.

"Cette peur a conduit à la montée de l'islamophobie, et au saccage des droits fondamentaux, notamment la vie privée, sans aucune preuve d'une véritable efficacité de ces mesures", a-t-il poursuivi en présentant les 650 pages de son rapport.

Dans la foulée des attentats du 13 novembre à Paris, les élus français ont approuvé une loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence, qui facilite notamment les assignations à résidence ou les perquisitions sans passer par l'autorité judiciaire.

Confrontés à un flux sans précédent de migrants, des pays de l'Union européenne (UE) ont érigé des murs pour l'endiguer ou adopté des restrictions législatives à leur arrivée.

La réforme du droit d'asile adoptée mardi par le Danemark, qui autorise la confiscation des effets de valeur des migrants, a été jugée "méprisable" par M. Roth. "Est-ce qu'un pays riche comme le Danemark a vraiment besoin de dépouiller les derniers effets de ces demandeurs d'asile désespérés avant de leur offrir des services de base ?", a-t-il lancé, accusant ce pays de vouloir dissuader les migrants.

Le directeur de HRW a plus généralement critiqué la réponse de l'UE à la crise des migrants. "Jusqu'à présent", a-t-il dit, "la politique européenne n'a eu pour effet que de laisser les réfugiés avec le seul choix de risquer leur vie en mer".

Son organisation a appelé à une "alternative plus humaine" pour empêcher la mort en Méditerranée de migrants, et ce en augmentant le nombre de visas délivrés au Liban et au Pakistan, voisins respectivement de la Syrie et de l'Afghanistan, pays d'où viennent le plus grand nombre de demandeurs d'asile pour le continent européen.

- 'Répression' -

Si HRW a salué la décision du nouveau Premier ministre canadien Justin Trudeau d'accueillir 25.000 réfugiés syriens - dont 10.000 sont déjà arrivés - elle a appelé son pays, de même que les Etats-Unis, l'Australie, la Russie et les pays du Golfe, à faire davantage.

Le rapport de HRW tacle aussi "une islamophobie flagrante et une diabolisation sans honte des réfugiés" aux Etats-Unis, où le candidat à l'investiture républicaine à la Maison Blanche, Donald Trump, a suggéré de fermer les frontières aux musulmans.

L'Europe est également pointée du doigt, où des élus ont affirmé craindre de voir des djihadistes infiltrer les migrants venus de Syrie ou d'Afghanistan. "Dans une grande mesure, la préoccupation de l'Europe concernant les nouveaux réfugiés comme menace terroriste est une distraction dangereuse par rapport à son propre extrémisme violent, car les assaillants de Paris sont majoritairement des citoyens belges et français", selon Kenneth Roth.

Le recul "visible" des droits de l'homme dans les pays occidentaux se double aussi d'une part d'ombre, "invisible" mais bien réelle, dans les régimes autoritaires, selon l'ONG. La "répression" de militants en Chine et en Russie a atteint une intensité "jamais observée depuis des décennies".

En Russie, "les mesures de répression du Kremlin contre la société civile, les médias et internet ont pris une tournure plus sinistre en 2015 alors que le gouvernement a intensifié encore davantage le harcèlement et la persécution des voix critiques indépendantes", souligne le rapport.

A Istanbul, HRW n'a pas manqué de souligner la "détérioration" de la situation des droits de l'homme en Turquie, dirigée depuis 2003 par l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, épinglant la reprise du conflit kurde et les attaques contre la presse. "La Turquie est en train de mettre en pièce et d'éroder son cadre démocratique", a jugé sa représentante locale, Emma Sinclair-Webb. "Cela laisse présager d'un avenir sombre pour la Turquie et pour toute la région, si la Turquie cesse de devenir un pays qui respecte les droits de l'homme", a-t-elle ajouté.
(AFP, 28 janvier 2016)

Quatre soldats tués lors de combats avec le PKK dans le sud-est

Quatre soldats turcs ont été tués mercredi lors de violents affrontements avec des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde du pays, où un couvre-feu controversé a encore été renforcé.

Les combats ont éclaté dans le district de Sur, lorsque des hommes du PKK ont ouvert le feu sur des soldats avec des armes automatiques et des lance-roquettes, a annoncé le commandement militaire sur son site internet.

Trois soldats ont été tués et six autre blessés, a ajouté l'état-major.

Un quatrième soldat est décédé plus tard de ses blessures à l'hôpital, a indiqué de son côté l'agence de presse Dogan.
 L'armée et la police ont lancé en décembre une vaste offensive dans le district de Sur et dans plusieurs autres villes, sous couvre-feu total, pour éliminer des groupes de jeunes rebelles qui y avaient installé des barricades et des tranchées, défiant les autorités.

Les affrontements qui continuent de s'y dérouler ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps, ainsi que près de 200 civils, selon les ONG.

Dans le district historique de Sur, à Diyarbakir, le couvre-feu en place depuis le 2 décembre a été étendu à cinq quartiers supplémentaires et à une rue pour permettre aux forces de l'ordre de démanteler et déminer les positions tenues par les rebelles, ont annoncé mercredi les autorités locales.

Un couvre-feu règne depuis près de 50 jours dans la ville de Cizre, alors que celui qui visait la ville de Silopi a été levé partiellement la semaine dernière.

L'armée a par ailleurs annoncé avoir "éliminé" mardi 20 "terroristes" supplémentaires à Cizre et Sur, portant à près de 600 le nombre des pertes rebelles depuis le début de son offensive. Ces chiffres n'ont pas été confirmés de source indépendante.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne 2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 27 janvier 2016)

Cinq écoliers blessés par un engin explosif dans le sud-est

Cinq élèves d'une école de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont été blessés vendredi par l'explosion d'un engin attribuée par les autorités au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité.

La déflagration s'est produite dans une école primaire du district de Baglar alors que les élèves étaient tous réunis dans la cour de récréation de l'établissement pour le dernier jour de classe du semestre, ont précisé à l'AFP des responsables des services de sécurité qui s'exprimaient sous couvert de l'anonymat.

L'engin explosif a été lancé depuis l'extérieur dans la cour, selon ces sources, qui ont affirmé que cette attaque était l'oeuvre du PKK.

Légèrement atteints par des éclats de vitres, les cinq élèves ont été hospitalisés.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclat les pourparlers de paix engagés fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur avec le chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan.

Les rebelles du PKK ont repris leurs attaques contre la police et les soldats et de violents combats opposent dans plusieurs villes placées sous couvre-feu les forces de sécurité turques à de jeunes partisans du PKK. Ces affrontements ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps et tués des dizaines de civils, selon les ONG.

Il y a une semaine, une camionnette piégée a explosé devant un commissariat de Cinar, au sud de Diyarbakir, tuant un policier et cinq civils, dont deux enfants.
(AFP, 22 janvier 2016)

Amnesty dénonce la "punition collective" des couvre-feu dans le sud-est

Les couvre-feu imposés dans les villes du sud-est à majorité kurde de la Turquie constituent des "punitions collectives" pour leur population et l'armée y abuse "dangereusement" de la force, a dénoncé jeudi Amnesty International.

"Les opérations menées actuellement sous couvre-feu total mettent les vies de dizaines de milliers de personnes en danger et commencent à ressembler à des punitions collectives", a déploré le directeur de l'ONG pour l'Europe et l'Asie centrale, John Dalhuisen, dans un rapport.

Les forces de sécurité turques sont entrées en force le mois dernier dans les villes de Cizre et Silopi, ainsi que dans le district de Sur à Diyarbakir, pour en déloger des partisans armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont pris le contrôle de certains quartiers et y défient l'autorité du gouvernement.

Les combats à l'arme lourde qui s'y déroulent ont fait de nombreux morts dans les deux camps, ainsi que des dizaines de victimes civiles.

Selon des chiffres publiés plus tôt ce mois-ci par la Fondation de Turquie pour les droits de l'Homme (TIHV), 162 civils ont été tués depuis la reprise du conflit kurde en août, dont 29 femmes, 32 enfants et 24 personnes âgées de plus de 60 ans.,

Le couvre-feu a été partiellement levé mardi à Silopi après trente-six jours.

"Les opérations de la police et de l'armée dans ces secteurs sont caractérisées par un recours abusif à la force, notamment des tirs à l'arme lourde dans des quartiers résidentiels", juge Amnesty.

Sur la foi de témoignages, le rapport de l'ONG met également en cause les conditions de vie imposées aux populations sous couvre-feu.

"Il est impératif que les autorités turques assurent à leurs résidents l'accès à la nourriture et aux services essentiels", a souligné M. Dalhuisen.

Amnesty accuse enfin le gouvernement islamo-conservateur turc d'entraver le travail des observateurs indépendants dans la région, "soumis à des menaces, des enquêtes judiciaires et d'autres formes de harcèlement".

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a promis "d'éradiquer" le PKK, a multiplié récemment les poursuites judiciaires contre les critiques de sa politique, qu'il accuse de "complicité" avec les "terroristes" rebelles.
(AFP, 21 janvier 2016)

Onze mois de prison ferme pour un geste obscène à Erdogan

La justice turque a condamné mercredi à onze mois de prison ferme pour "insulte" une femme reconnue coupable d'un geste obscène à l'endroit de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014, a rapporté la presse locale.

Économiste, Filiz Akinci avait conspué et fait un doigt d'honneur à M. Erdogan, encore Premier ministre au moment des faits, alors qu'il achevait une réunion publique à Izmir, un bastion de l'opposition, dans le cadre de la campagne pour les élections municipales.

A l'époque, son gouvernement islamo-conservateur faisait l'objet de graves accusations de corruption, qui ne l'ont toutefois pas empêché de remporter le scrutin.

Poursuivie pour "insulte", l'accusée a été condamnée par un tribunal d'Izmir à six mois de prison ferme, une peine aussitôt doublée car le délit visait un responsable public. Le juge l'a finalement réduite à onze mois et vingt jours pour "bonne conduite", a précisé l'agence de presse Dogan.

A la tête de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste.

Spécialement depuis son élection à la présidence de la République en août 2014, l'homme fort du pays a multiplié les poursuites pour "insulte", aussi bien contre ses adversaires politiques que contre la presse et de simples citoyens.

Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des cas à des peines de prison avec sursis.
(AFP, 20 janvier 2016)

Le chef du CHP poursuivi pour "insulte" au président Erdogan

La justice turque a engagé lundi des poursuites contre le chef du principal parti de l'opposition pour avoir traité le président Recep Tayyip Erdogan de "dictateur de pacotille" en dénonçant des arrestations très controversées d'intellectuels.

Le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, est visé par une enquête du procureur d'Ankara pour "insulte au président", un délit passible d'une peine maximale de quatre ans d'emprisonnement, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Lors du congrès qui l'a réélu à la tête du CHP samedi, M. Kiliçdaroglu a accusé M. Erdogan d'avoir donné l'ordre de placer en garde à vue une vingtaine d'universitaires qui ont signé une pétition pour la paix dans le sud-est à majorité kurde du pays.

"Des intellectuels qui expriment leur opinion sont détenus, les uns après les autres, par un dictateur de pacotille", a-t-il lancé devant ses partisans.

"Comment osez-vous (M. Erdogan) envoyer la police à la porte de ces gens et ordonner leur arrestation ? (...) dites-nous, dictateur de pacotille, ce que signifient pour vous l'honneur et la fierté", a poursuivi M. Kiliçdaroglu.

Vendredi, la police a interpellé et placé en garde à vue une vingtaine d'universitaires qui avaient, avec quelque 1.200 autres, signé un texte dénonçant le "massacre délibéré et planifié" de l'armée, engagée dans plusieurs villes dans des opérations contre les partisans des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les combats ont tué des dizaines de civils, selon les ONG.

A plusieurs reprises, le chef de l'Etat a publiquement accusé les pétitionnaires d'être des "traîtres" et des "complices" du PKK et exigé qu'ils soient poursuivis.

Dans la foulée de l'enquête pénale ouverte contre M. Kiliçdaroglu, M. Erdogan a déposé une plainte civile contre son rival politique et exigé 100.000 livres turques (environ 30.000 euros) de dommages et intérêts.

Ses avocats dénoncent des "insultes d'une gravité extraordinaire" qui "dépassent les limites de la critique et portent atteinte aux droits de notre client", selon Anatolie.

Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a volé au secours de M. Erdogan. "Seuls ceux qui manquent d'intelligence, de culture et de moralité peuvent insulter ainsi sous couvert de liberté d'expression", a-t-il commenté lundi sur Twitter.

Les arrestations d'universitaires, remis en liberté mais qui risquent toujours un à cinq ans de prison, ont suscité un tollé dans l'opposition turque et à l'étranger.

Après les vives critiques de Washington et Bruxelles, le ministère français des Affaires étrangères a dit lundi suivre avec "préoccupation" les procédures engagées contre les signataires de la pétition.

A la tête de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire. Depuis son élection à la présidence en août 2014, il a multiplié les poursuites pour "insulte", aussi bien contre ses rivaux et la presse que contre de simples citoyens.
(AFP, 18 janvier 2016)

Un attentat fait 6 morts dans le sud-est de la Turquie

Six personnes ont été tuées et 39 blessées jeudi dans le sud-est de la Turquie dans un attentat à la voiture piégée attribué aux rebelles kurdes, deux jours après l'attaque imputée au groupe Etat islamique (EI) qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul.

Selon les premiers éléments livrés par les autorités locales, la déflagration a visé dans la nuit de mercredi à jeudi le commissariat central de Cinar, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays.

Deux personnes ont été tuées dans l'explosion de la voiture piégée et quatre autres, dont un bébé, ont péri dans l'effondrement d'un bâtiment situé juste derrière, où vivent les policiers et leurs familles, a rapporté le bureau gouverneur dans un communiqué.

Les morts sont tous des civils, a précisé le gouvernorat, qui a ajouté que des policiers se trouvaient également parmi les blessés.

Selon un journaliste de l'AFP sur place, la résidence occupée par les policiers et leur famille s'est effondrée sous la violence de l'explosion, le commissariat et de nombreux bâtiments environnants ont également subi de gros dégâts.

Après l'explosion du véhicule piégé, des individus, présentés comme des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont poursuivi leur assaut dans la nuit à l'aide de lance-roquettes, déclenchant une riposte des forces de sécurité.

"On allait se mettre au lit lorsqu'on a entendu un énorme explosion. J'ai cru que c'était une bombe atomique", a raconté à l'AFP Sitki Dinç, voisin du commissariat.

"Le souffle m'a fait tomber par terre. Après j'ai entendu des coups de feu, alors j'ai pris mes enfants et on s'est réfugié en bas (à la cave)", a-t-il poursuivi. "Nous y sommes restés jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de bruit".

La police quadrillait jeudi matin Cinar à la recherche des auteurs de l'attaque.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de l'ordre et le PKK. Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

- Morts civils-

Epaulée de chars et d'hélicoptères, Ankara a lancé mi-décembre une vaste offensive pour déloger des jeunes partisans des rebelles qui ont érigé des barricades dans les villes sous couvre-feu de Silopi et Cizre, ainsi que dans le district historique de Sur à Diyarbakir.

Au moins 200 policiers et soldats ont été tués ainsi que plus de 3.000 "terroristes", avait affirmé fin décembre le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

De nombreux civils ont également fait les frais de ces combats, qui ont plongé la région en état de guerre. Selon L'Association des droits de l'Homme (IHD) turque, un total de 170 civils ont été tués depuis la reprise du conflit l'été dernier.

M. Erdogan, dont le parti a remporté haut-la-main les législatives de novembre, a promis "d'éradiquer" le PKK et a multiplié les déclarations incendiaires contre le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), accusé d'être "complice" des rebelles.

L'attentat à la bombe de Cinar intervient alors que la Turquie a été visée mardi par un attentat suicide attribué aux jihadistes du groupe Etat islamique qui s'en est pris, pour la première fois, à des touristes étrangers à Istanbul.

Dix touristes allemands ont été tués et 17 autres personnes blessées alors qu'elles visitaient le district de Sultanahmet, tout près de la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, deux des monuments les plus visités de la plus grande ville du pays.

Cinq suspects ont été placées en garde à vue, a annoncé le Premier ministre Ahmet Davutoglu mercredi. Cette attaque a été perpétrée, selon les autorités turques, par un homme âgé de 28 ans entré quelques jours plus tôt sur le territoire turc en provenance de Syrie comme un "simple migrant", a-t-il ajouté.

Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition internationale antijihadiste.

Depuis l'attentat qui a fait 103 tués le 10 octobre devant la gare d'Ankara, attribué à l'EI, la police turque a multiplié les coups de filets dans les milieux jihadistes.
(AFP, 14 janvier 2016)

Cinq suspects arrêtés après l'attentat qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul

Cinq suspects étaient en garde à vue mercredi en lien avec l'attentat suicide attribué au groupe Etat islamique (EI) qui a visé la veille, pour la première fois en Turquie, des touristes étrangers et provoqué la mort de dix Allemands à Istanbul.

Cette nouvelle attaque a été perpétrée, selon les autorités turques, par un homme âgé de 28 ans entré quelques jours plus tôt sur le territoire turc en provenance de Syrie comme un "simple migrant".

Mercredi, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a annoncé, à l'issue d'une réunion de sécurité, que la police avait procédé dans la journée à quatre nouvelles arrestations, portant à cinq le nombre des suspects arrêtés depuis le début de l'enquête.

Son ministre de l'Intérieur Efkan Ala avait indiqué plus tôt qu'une personne avait été arrêtée dès mardi soir en lien avec l'attentat.

Aucun détail n'a été publié sur l'identité ou le rôle présumé de ces suspects.

M. Davutoglu a confirmé que le "kamikaze" avait réussi à entrer en Turquie comme l'un des quelque 2,5 millions de réfugiés qui déjà ont quitté leur pays en guerre pour traverser la frontière de leur voisin.

"Cet individu n'était pas sous surveillance et n'était donc pas recherché. Il est entré en Turquie comme un simple migrant", a indiqué le chef du gouvernement.

Selon les médias turcs, l'auteur de l'attaque d'Istanbul, identifié comme Nabil Faldi, né en 1988 en Arabie saoudite, est entré en Turquie le 5 janvier. C'est grâce à ses empreintes digitales enregistrées par les services d'immigration qu'il a pu être rapidement identifié, a précisé mercredi la presse turque.

Les justices française et belge ont établi que plusieurs des auteurs présumés des attentats de Paris le 13 novembre étaient entré en Europe via la Grèce en tant que réfugiés, causant une vive polémique sur la faiblesse des contrôles aux frontières.

L'attentat d'Istanbul a visé un groupe de touristes allemands qui visitaient le district de Sultanahmet, tout près de la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, deux des monuments les plus visités de la plus grande ville de Turquie.

Dix Allemands ont péri dans l'attaque, a annoncé mercredi Berlin.

- 'L'Allemagne pas visée'

Dix-sept personnes ont également été blessées, dont six étaient toujours hospitalisées mercredi, selon M. Davutoglu. M. Ala avait précisé à la mi-journée que deux d'entre elles, également des Allemands, étaient dans un état jugé sérieux.

En visite à Istanbul, le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière a indiqué qu'il n'existait pour l'heure "aucune indication" suggérant que l'Allemagne était spécifiquement visée par le kamikaze.

"Je ne vois aucune raison de renoncer à des voyages en Turquie", a-t-il ajouté.

Selon le quotidien Hürriyet mercredi, les services de renseignements turcs (MIT) avaient alerté à deux reprises les autorités turques sur le risque d'attentat à Istanbul.

M. Davutoglu a souligné une nouvelle fois mercredi la responsabilité du groupe Etat islamique dans l'attaque mais assuré que la Turquie chercherait à trouver "les véritables acteurs derrière cet attentat où Daech a été utilisé comme un pion".

Dans la foulée de l'attentat, la police turque a poursuivi ses coups de filet dans les milieux jihadistes, apparemment sans lien immédiat avec les événements d'Istanbul.

Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, 74 personnes suspectées d'appartenir à des cellules de l'EI ont été arrêtées dans tout le pays mardi et mercredi.

Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la coalition internationale antijihadiste, pilonnant l'EI en Syrie. Depuis l'automne, il a multiplié les arrestations de membres présumés de l'EI, affirmant avoir déjoué plusieurs projets d'attentats.

Accompagné de M. de Maizière, M. Davutoglu a rendu visite aux blessés mercredi, puis s'est recueilli avec M. de Maizière sur les lieux de l'attentat et a déposé des oeillets rouges au pied de l'obélisque où l'explosion s'est produite.

Mercredi matin, la police avait rendu la place aux touristes.

La Turquie est en état d'alerte maximale depuis l'attentat qui a visé le 10 octobre une manifestation prokurde devant la gare d'Ankara, faisant 103 morts. Cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol turc, a été attribuée à l'EI.

Ce pays est également secoué depuis l'été dernier par la reprise de combats meurtriers entre ses forces de sécurité et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après une accalmie de plus de deux ans.
(AFP, 14 janvier 2016)

Don’t get confused by crocodile tears after the attempt in Istanbul



No… Sultan Tayyip, his servants and his ass-licking media do not have the right to make noise!
No... Merkel and other European leaders who support the Islamist dictatorship of Tayyip have no right to shed crocodile tears over the death of their citizens in Istanbul.
Middle Eastern peoples and especially the Kurdish people in Turkey suffer for years from Islamist terror supported by Tayyip.
Crocodile tears should not prevent to see the realities in all clarity.
It is time to take a stand against jihadist terror and its supporters as Tayyip.
Without waiting, right now!
*
Ne vous trompez pas par les larmes de crocodile après l’attentat d’Istanbul

Non… Le Sultan Tayyip, ses serviteurs et ses médias lèche-cul n’ont pas le droit de faire tapage!
Non… Merkel et d’autres dirigeants européens qui soutiennent la dictature de l’islamiste Tayyip n’ont pas le droit de verser des larmes de crocodile à cause de la mort de leurs citoyens à Istanbul.
Les peuples du Moyen-Orient et plus particulièrement le peuple kurde de Turquie souffrent depuis des années de la terreur islamiste soutenue par Tayyip.
Les larmes de crocodile ne doivent pas empêcher de voir les réalités amères en toute clarté.
Il est moment de prendre une position contre la terreur djihadiste et ses soutiens comme Tayyip.
Sans attendre, tout de suite déjà maintenant...
*
İstanbul katliamının ardından dökülen timsah gözyaşlarına kimse aldanmasın

Hayır... Sultan Tayyip, onun uşakları ve de yalaka basını bu katliamın ardından yaygara koparmasın...
Hayır... Merkel gibi cihadçı terörü beslediği ayan beyan Türkiye'deki islamcı Tayyip diktasına destek veren Avrupa liderleri vatandaşları öldürüldü diye sahte timsah gözyaşları dökmesin...
Tayyip destekli İslamcı terörden tüm Ortadoğu halkları, özellikle de Türkiye'nin Kürt halkı yıllardır kan ağlıyor.
Sahte gözyaşları artık acı gerçeklerin tüm çıplaklığıyla görülmesine engel olmasın.
Cihadçı teröre ve onun Tayyip gibi destekçilerine karşı artık kesin tavır koymanın zamanıdır.
Geç olmadan, hemen bugünden…

Dix touristes tués au coeur d'Istanbul dans un attentat-suicide

L'enquête se poursuit après un attentat-suicide dans le coeur touristique d'Istanbul attribué au groupe Etat islamique (EI), qui a fait au moins 10 morts, dont huit Allemands et un Péruvien, et 15 blessés.

L'attentat s'est produit mardi en milieu de matinée dans le quartier de Sultanahmet, sur l'ancien hippodrome bordant la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, les deux monuments les plus visités de la plus grande ville de Turquie.

Trois mois après celle qui avait fait 103 morts lors d'une manifestation prokurde à Ankara, cette nouvelle attaque a visé délibérément des étrangers et le tourisme, l'un des secteurs-clé de l'économie turque.

"L'auteur de cette attaque terroriste (...) est un étranger membre de Daech", acronyme arabe de l'EI, a affirmé le Premier ministre Ahmet Davutoglu à la télévision.

Le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a précisé que le kamikaze avait été identifié comme un Syrien né en 1988, sans donner son nom.

Selon l'agence de presse Dogan citant des sources policières, l'homme s'appelait Nabil Faldi, né en Arabie saoudite, et est entré en Turquie le 5 janvier depuis la Syrie.

Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la coalition internationale antijihadiste. Depuis octobre, il a multiplié les arrestations de membres présumés de l'EI, affirmant avoir déjoué plusieurs projets d'attentats.

Mardi, la police a encore arrêté 47 suspects à Ankara, Sanliurfa (sud-est) et Mersin (est), selon les médias, sans lien immédiat avec les événements d'Istanbul.

Près de deux mois après les attentats de Paris (130 morts) revendiqués par l'EI, le président français François Hollande a dénoncé un acte "odieux" et exprimé sa "solidarité" avec Ankara. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné un "crime méprisable".

- 'Le sol a tremblé' -

Sur place, plusieurs corps démembrés gisaient sur le sol pavé de la grande esplanade traversée chaque année par des millions de touristes. "L'explosion a été si forte que le sol a tremblé", a indiqué une touriste, Caroline, "c'est vraiment effrayant".

"Toutes les victimes sont de nationalité étrangère", selon M. Davutoglu.

Un responsable gouvernemental turc avait d'abord évoqué neuf touristes allemands tués, mais le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a rectifié ce chiffre à huit. Une partie de ces victimes participaient à un déplacement organisé par un voyagiste berlinois, Lebenslust Touristik, qui a dit craindre "qu'il y ait un nombre encore plus grand de membres du groupe qui aient été blessés".

Un Péruvien a également été tué, a confirmé Lima.

Le bureau du gouverneur d'Istanbul a également fait état de 15 blessés. Deux d'entre eux, dont un Norvégien, se trouvent dans un état grave.

Berlin a recommandé "avec insistance" aux Allemands d'éviter "provisoirement" les lieux publics et les "attractions touristiques" à Istanbul. Paris a conseillé de son côté à ses ressortissants d'éviter le secteur de l'attentat.

La Turquie vit en état d'alerte permanent depuis le double attentat-suicide jihadiste qui avait visé des manifestants prokurdes le 10 octobre devant la gare centrale d'Ankara (103 morts, plus de 500 blessés).

"Le mode opératoire, un kamikaze, et la cible, un groupe de touristes, suggèrent un attentat jihadiste", a commenté un diplomate occidental. "Si c'est le cas, c'est le signe que Daech a décidé de s'en prendre directement à l'Etat turc (...) Jusque-là, ses cibles en Turquie étaient les Kurdes".

La Turquie est également secouée depuis l'été par des combats meurtriers entre ses forces de sécurité et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont fait voler en éclat un cessez-le-feu qui tenait depuis plus de deux ans.

Les rebelles kurdes visent en priorité militaires et policiers mais le 23 décembre dernier, une organisation armée kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué une attaque au mortier ayant tué une personne sur l'aéroport Sabiha Gökçen, sur la rive asiatique d'Istanbul.

Le président Recep Tayyip Erdogan a promis plusieurs fois d'éradiquer le PKK.

"La fermeté de la Turquie n'a pas changé", a déclaré mardi l'homme fort du pays. "La Turquie est la première cible de toutes les organisations terroristes actives dans la région parce qu'elle les combat toutes avec la même détermination".
(AFP, 13 janvier 2016)

Presse française: Erdogan paie "le prix de l'ambiguïté"

Après l'attentat suicide, attribué par le gouvernement turc au groupe Etat islamique (EI),qui a fait dix morts mardi à Istanbul, la presse française estime mercredi que le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan paie "le prix de l'ambiguïté" et que son pays est la "poudrière de l'Europe".

Pour Libération, la Turquie est devenue "la poudrière de l'Europe". "Longtemps, les islamo-conservateurs turcs au pouvoir ont considéré que les jihadistes étaient de très efficaces combattants contre le régime de Bachar al-Assad, dont le renversement était leur priorité, mais aussi contre les Kurdes", rappelle Marc Semo qui souligne qu'Ankara "a vraiment commencé à combattre l'Etat islamique l'été dernier".

Raymond Couraud de L'Alsace pense qu'Erdogan paie "le prix de l'ambiguïté". "Le leader turc a-t-il vraiment pris la mesure exacte du péril
?", s'interroge-t-il.

"Erdogan est traité en ennemi par l'EI au même titre que nous", constate Philippe Gélie du Figaro. "Si déplaisant que cela lui paraisse, il n'a qu'un moyen de sortir de la nasse où il s'est jeté : s'enrôler pour de bon dans la bataille que mènent déjà ses alliés de l'Otan, en renonçant à ses illusions et à ses compromissions."

"La Turquie a longtemps joué un rôle ambigu sur le théâtre syrien, entre opposition au régime d'Assad et guerre civile contre les Kurdes", analyse Jean-Louis Hervois de La Charente Libre qui pense lui aussi qu'elle "en paye à son tour le prix."

L'EI "attirera toujours une cohorte de frustrés à la recherche de sensations fortes", affirme Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne qui déplore également : "le double jeu de la Turquie".

Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre Ouest, dénonce "toutes les ambiguïtés du régime islamo-conservateur d'Ankara, allié des uns, soutien des autres, client des troisièmes."

"La Turquie fait désormais figure de cible", note Xavier Brouet (Le Républicain Lorrain) pour qui les attentats en Turquie "démontre ici l'inanité de toute compromission avec l'État islamique."

Soulignant lui aussi que le président turc a longtemps dansé "le tango entre son allié américain au sein de l'Otan et une bienveillance relative vis-à-vis des bouchers de Daech", Alain Dusart de L'Est Républicain relève que 21% des Turcs "estiment que Daech représente l'islam". "Le ver est dans le fruit turc!", déduit-il.
(AFP, 13 janvier 2016)

TİHV: At Least 79 Civilians Killed in 29 Days

Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) has declared human rights violations against civilian killings during curfews imposed between the dates of December 11, 2015 – January 8, 2016.

According to data of TİHV Documentation Center, at least 79 civilians including 14 children were killed within 29 days.

TİHV’s statement is as follows:

“As of August 16, 2015, at least 58 official indefinite curfews have taken place in 19 districts of notably Diyarbakır, Şırnak, Mardin, and Hakkari, Muş, Elazığ, and Batman.

“Rights of at least 1,377,000 people affected by this ban have been violated.

“162 civilians (29 women, 32 children, 24 people above 60 years old) lost their times just in periods of curfews”.

Extent of areas where curfews imposed, the way how the curfews are being practiced, open-ended military and police deployment into these regions and hardening speeches of government and state demonstrate that a different period started as of December 11, 2015.

During the curfews which are still ongoing declared on December 11, 2015, 79 civilians killed in 29 days.

Of those who were killed, 14 are children, one was shot to death in mother’s womb, 18 are women and 15 are above 60.

At least 22 people were killed as they were within the borders of their own houses resulted by the shooting or artillery shootings fired by tanks or health problems caused directly by environment created through curfews, according to testimonies of eyewitnesses.

Furthermore, four people were killed during demonstrations or by arbitrary shootings of security forces in regions which were not under curfew or no operation launched into. These people are Şerdıl Cengiz in Sur district of Diyarbakır, Şiyar Salman and Şiyar Baran in Diyarbakır’s Nusaybin”.

* Even though it is not officially reported, as many as 10,000 security forces are deployed in each districts under curfew (Sur, Cizre, Silopi), according to reports released in national media organs. It is known in the same way that hundreds of military armored vehicles which are used only under heavy military circumstances have been deployed in those districts.
(BIA, Jan 11, 2016)

Procès de l'imam Gülen: la défense dénonce un "lynchage" politique

Le procès de l'imam turc Fethullah Gülen, ancien allié devenu bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, s'est ouvert mercredi à Istanbul en son absence mais sous les vives critiques de la défense qui a dénoncé un "lynchage" politique.

Retiré depuis plus de quinze ans aux Etats-Unis, M. Gülen, 74 ans, est poursuivi pour avoir tenté de renverser le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan il y a deux ans en fabriquant de toutes pièces des allégations de corruption.

Au terme de son enquête, le parquet d'Istanbul a réclamé contre le prédicateur la plus lourde peine prévue par la loi turque, la prison à vie.

En l'absence de M. Gülen, l'ex-patron de la police d'Istanbul Yakup Saygili et son adjoint en charge des affaires criminelles Kazim Aksoy constituent les têtes d'affiche du banc des accusés, au milieu d'une soixantaine d'autres policiers.

Tous risquent des peines allant de 7 à 330 années de réclusion criminelle pour avoir piloté ou participé à l'enquête qui a visé en décembre 2013 plusieurs ministres et des proches de M. Erdogan, dont son propre fils Bilal.

Dès l'ouverture des débats, les avocats de la défense se sont appliqués à démonter à la barre les accusations portées contre leurs clients.

"C'est une honte que tous ces gens qui ne feraient pas de mal à une mouche soient présentés comme des terroristes !", s'est indigné Murat Erdogan au nom des deux anciens responsables policiers. "Il ne s'agit là que d'un lynchage judiciaire".

"Il n'existe aucune preuve concrète que mon client ait participé à une quelconque activité illégale", a renchéri son confrère Nurullah Albayrak.

Sur un mode ironique, le défenseur de Fethullah Gülen a abondamment cité le réquisitoire du procureur qui évoque le "réseau de tricherie" prétendument construit par son client au coeur de l'Etat turc et censé "mettre en péril notre République".

"Comme vous le voyez, cet acte d'accusation ressemble plus à un scénario de comédie, rempli de théories de la conspiration et de mythes, sans une once de preuve démontrant un quelconque crime", a conclu M. Albayrak.

- 'McCarthysme' -

Promoteur d'un islam modéré, M. Gülen dirige un vaste réseau d'écoles, d'ONG, d'entreprises et de médias sur lequel M. Erdogan s'est longtemps appuyé pour asseoir son autorité sur la Turquie après l'arrivée au pouvoir de son parti en 2002.

Mais celui qui était alors Premier ministre lui a déclaré publiquement la guerre à partir de décembre 2013, convaincu que son ex-allié avait piloté les enquêtes anticorruption ouvertes contre plusieurs de ses ministres et des membres de sa famille.

Ce scandale a provoqué le départ de quatre ministres et fait les délices des réseaux sociaux, qui ont reproduit les extraits de conversations téléphoniques très compromettantes pour M. Erdogan et son propre fils Bilal.

Sérieusement malmené, le Premier ministre de l'époque n'en a pas moins remporté les municipales de mars 2014 et, cinq mois plus tard, été élu à la tête de l'Etat.

Au prix de purges sans précédent, notamment dans la police et la justice, M. Erdogan a fait classer sans suite toutes les investigations qui le visaient. Et il a ordonné des représailles tous azimuts contre les partisans de l'imam et ses intérêts financiers.

Au total, 1.800 personnes soupçonnées d'appartenir à la nébuleuse güleniste ont été arrêtées depuis, selon les médias proches du pouvoir. Malgré ses demandes répétées, le chef de l'Etat n'a toutefois pas obtenu de Washington l'extradition de son ennemi.

"Aujourd'hui, devant le monde entier, on assiste à une campagne de lynchage face à une groupe d'activisme social qui dépasse le McCarthysme aux Etats-Unis", a déclaré mercredi à l'AFP Erkam Tufan Aytav, vice-président de la Fondation des écrivains et des journalistes, proche du mouvement "hizmet" ("service" en turc) de M. Gülen.

La liste des plaignants dévoilée mercredi à l'ouverture du procès d'Istanbul a confirmé le caractère très politique de la lutte contre ce que M. Erdogan appelle "l'Etat parallèle".

Outre le chef de l'Etat, on y retrouve son fils Bilal, le Premier ministre Ahmet Davutoglu, plusieurs ministres ou ex-ministres et le chef des services secrets Hakan Fidan.

Le procès se poursuit jeudi.
(AFP, 6 janvier 2016)

Un maire condamné à 15 ans de prison pour appartenance illégale

Le maire de la ville de Van, dans l'est à majorité kurde de la Turquie, a été condamné lundi à quinze ans de prison pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sur fond de violents affrontements entre l'armée et les rebelles kurdes.

Bekir Kaya, 38 ans, avocat de formation et co-maire depuis 2009, a été reconnu coupable par un tribunal de sa ville de "complicité et appartenance à une organisation terroriste", a annoncé sous couvert d'anonymat un de ses collaborateurs à l'AFP.

Membre du principal parti prokurde du pays, le Parti de la démocratie des peuples (HDP), M. Kaya, avait déjà été emprisonné pendant dix mois de 2012 à 2013 dans une précédente procédure visant les ramifications du PKK dans sa ville.
 Ce verdict intervient alors que le sud-est de la Turquie se trouve depuis plusieurs mois en état de quasi-guerre civile.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité kurde et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a affirmé la semaine dernière que 3.100 combattants rebelles avaient été tués courant 2015. Plus de 200 policiers et soldats ont également perdu la vie.

Sur instruction du gouvernement, la justice a ouvert des enquêtes contre de nombreux responsables politiques kurdes, notamment les deux chefs de file du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, accusés de crimes contre l'ordre constitutionnel pour avoir réclamé l'autonomie des Kurdes.

Samedi, M. Erdogan s'est prononcé pour la levée de leur immunité parlementaire. "Ils doivent payer le prix" de leurs déclarations, a-t-il estimé.

Selon la presse kurde, la justice turque a lancé depuis l'été des poursuites contre 36 élus prokurdes de Turquie, dont 16 ont déjà été placés en détention, notamment pour "menace à l'unité du pays".
(AFP, 4 janvier 2016)

Erdoğan violates Constitution by ’instructing’ Parliament on HDP leaders

President Recep Tayyip Erdoğan has attracted widespread criticism for overstepping his authority and giving instructions to Parliament over his remarks calling on Parliament to revoke the immunity of the co-chairs of a political party.

Erdoğan suggested that the co-chairs of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) be stripped of their parliamentary immunity, saying their recent statements calling for autonomy in the Southeast are a “constitutional crime.”

“The statements of the two co-leaders are definitely a constitutional crime,” the president said in remarks published on Saturday. “I believe a process that starts with the lifting of their immunity would positively affect the atmosphere in our country regarding the fight against terrorism.”

Prosecutors in Ankara and the southeastern province of Diyarbakır last week launched investigations into HDP Co-chair Selahattin Demirtaş over his remarks in support of self-rule in the predominantly Kurdish Southeast. The Ankara Chief Public Prosecutor's Office launched the investigation on the grounds of “committing crimes against the Constitution,” “inciting the public to hatred and enmity” and “praising crime and criminals” for his speech at a Democratic Society Congress (DTK) meeting in Diyarbakır on Dec. 26-27 and for his remarks during bloody protests against an assault by the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL) on the Syrian Kurdish town of Kobani in October 2014.

Both Demirtaş and the other HDP co-chair, Figen Yüksekdağ, are also facing an investigation launched by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office for their speeches at the DTK meeting for “propaganda for a terrorist organization,” “inciting people to revolt” and “attempting to disrupt the unity of the state and the country.”

Erdoğan, speaking to journalists aboard his presidential plane en route to Turkey from a trip to Saudi Arabia on Thursday, opposed a possible closure of the HDP but added the investigations into Demirtaş and Yüksekdağ should be followed.

Yüksekdağ challenges Erdoğan

HDP Co-chair Yüksekdağ, who delivered a speech at a conference in the eastern province of Van on Saturday, said in response to Erdoğan's remarks Kurdish politicians have for years been subjected to all kinds of attacks and bans and there has not been a period where they enjoyed true parliamentary immunity.

"For years, you have several times attacked the will of this nation through the abolition of immunities and political bans. You did not manage to stop us, deter us or make us lose support. On the contrary, we have become stronger. When we entered Parliament with 80 deputies on June 7, you were shaken, broken into pieces. Come at us if you can," said Yüksekdağ in a challenge to Erdoğan.

The HDP co-chair said it is Erdoğan in fact who is violating the Constitution for claiming there has been a de facto regime change in Turkey from a parliamentary system to a presidential system but no investigation has been launched against him.

In controversial remarks in August, Erdoğan, responding to critics accusing him of violating his constitutional limits, said he was elected by the nation and is determined to use his authorities “to the end.”

"You can either accept it or not. Turkey's government system has been de facto changed in this regard. What should be done now is to finalize the legal framework of this de facto situation with a new Constitution," he had said, attracting extensive criticism.

Meral Danış Bektaş, the HDP deputy chair for legal affairs, said in remarks to the Cumhuriyet daily on Sunday Erdoğan's remarks were a blow to the principle of the separation of powers.

Bektaş said Erdoğan is himself making the biggest violation of the Constitution by not abiding by his presidential oath.

Main opposition Republican People's Party (CHP) Deputy Chairman Mehmet Bekaroğlu also reacted to Erdoğan's remarks on the HDP co-chairs, saying it is unacceptable for the president to make such harsh statements suggesting the revocation of the parliamentary immunity of the co-chairs of a political party.

"Such remarks from someone in his position are considered as an instruction. There will be some who will want to fulfill his instructions. Erdoğan is not supposed to make any statements that will interfere in the work of the legislative, judicial and executive bodies," Bekaroğlu told Today's Zaman.

CHP Deputy Chairman Sezgin Tanrıkulu told Cumhuriyet Erdoğan has failed to be an impartial president and views all state institutions as directly subordinated to him.

Tanrıkulu said Cumhuriyet editors Can Dündar and Erdem Gül were arrested after Erdoğan ordered their arrest due to a report they published about an illegal arms transfer to opposition groups in Syria that drew Erdoğan's anger. The president is now giving instructions to Parliament for the revocation of the immunity of the HDP co-chairs, he added.
(hurriyetdailynews.com, Jan 3, 2016)

Erdogan se targue d'avoir éliminé plus de 3000 rebelles en 2015

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois promis jeudi, dans ses voeux pour le Nouvel An, de "nettoyer" son pays des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en se targuant d'en avoir "éliminé" plus de 3.000 en 2015.

"La République de Turquie a l'occasion et la détermination de vaincre l'organisation terroriste séparatiste (le PKK). Nos forces de sécurité nettoient chaque centimètre des montagnes et les villes des terroristes et vont continuer à le faire", a lancé M. Erdogan dans son traditionnel message télévisé du 31 décembre.

"Notre gouvernement est déterminé à poursuivre totalement et sans faillir sa lutte contre le terrorisme", a insisté jeudi le bureau du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans une déclaration publiée à l'issue d'une nouvelle réunion de sécurité autour de son chef.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris à l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

"Environ 3.100 terroristes ont été éliminés lors des opérations menées pendant l'année 2015 sur notre sol et à l'étranger", a indiqué jeudi M. Erdogan, en référence aux représailles de l'armée contre le PKK en Turquie ou dans le nord de l'Irak.

Plus de 200 policiers ou soldats ont été tués lors de ces combats, ainsi que des civils, a déploré chef de l'Etat.

En plus des attaques "classiques" menées par le PKK contre les forces de sécurité, de très violents affrontements opposent l'armée et la police à des jeunes partisans des rebelles dans des villes, placées sous couvre-feu, du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Depuis la mi-décembre, quelque 10.000 hommes soutenus par des chars et des hélicoptères ont lancé une vaste offensive contre ces rebelles à Silopi et Cizre, ainsi que dans le district historique de Sur à Diyarbakir, la grande cité kurde du pays.

Ces combats ont tué de nombreux civils et plongé la région en état de guerre.

Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dénonce les excès de ces opérations et a affirmé qu'elles avaient fait 56 victimes civiles depuis le début du mois.

"Ces couvre-feu prétendument destinés à assurer l'ordre public et la sécurité ont en fait semé la terreur dans le public, causé la mort de civils, la perte de sites culturels historiques et la destruction des villes", a déploré un député du HDP, Ayhan Bilgen.

La police turque a utilisé jeudi à Diyarbakir des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser un groupe de manifestants, réunis notamment à l'appel du HDP, qui dénonçait les couvre-feu en vigueur, a constaté un photographe de l'AFP.
(AFP, 31 décembre 2015)

23 Co-Mayors Discharged, 16 Others Imprisoned

Prosecution has been launched against 36 Democratic Regions' Party (DBP) co-mayors from 24 districts in 11 cities as of August in Turkey.

While on the one hand law amendment has become a matter of debate as to metropoles and municipalities, on the other hand 17 co-mayors are imprisoned or not imprisoned over aggravated life imprisonment demand.

16 co-mayors enter the new year in prison. Furthermore, a prosecution has been launched against 33 alder-people; 16 alder-people and two general assembly co-chairs have been arrested.

23 mayors have been discharged

According to DBP's list, out of 36 co-mayors from provinces of Diyarbakır, Batman, Erzurum, Hakkari, Iğdır, Mardin, Mersin, Siirt, Şırnak, Urfa, Van:

- 16 co-mayors are currently imprisoned.
- Three co-mayors have been supervised released after detained.
- One co-mayor is being kept in house arrest with electronic bracelet.
- 23 co-mayors have been discharged from 17 municipalities, which are namely Batman, Batman İkiköprü, Batman Beşiri, Batman Balpınar, Iğdır Tuzluca, Iğdır Hoşhaber, Van Özalp, Hakkari Yüksekova, Van Edremit, Mardin Nusaybin, Mardin Savur, Diyarbakır Silvan, Diyarbakır Sur, Hakkari, Van İpekyolu, Siirt Eruh, Şırnak Cizre.
- There is search warrant for six co-mayors.

Accusations about co-mayors

Here are what the co-mayors are being accused with:

- 17 co-mayors are being accused of disrupting unity and integrity of the state.
- Eight co-mayors have been detained for participating human shield protest and entering special zone of security.
- Four co-mayors have been arrested. (Iğdır Co-Mayor Şaziye Önder, Iğdır Tuzluca Co-Mayor Mehmet Gültekin, Iğdır Hoşhaber Co-Mayor Ali Çam, Van Özalp Co-Mayor Handan Bağcı).
- Batman İkiköprü Co-Mayors Hidayet Tiryaki and Osman Karabulut, Batman Beşiri Co-Mayor Mustafa Öztürk and Batman Co-Mayor Gülistan Akel are pending a trial.
- Iğdır Digor Co-Mayors Şengül Erkmen and Ejrem Bingül were arrested over malversation and forgery of official documents on November 19.

Five co-mayors are being tried over "being member to organization". Diyarbakır Lice Co-Mayor Harun Erkuş has been arrested over organization membership. Mardin Nusaybin Co-Mayor Sara Kaya is pending a trial.

While Mardin Mazıdağ Co-Mayor Ali Özkan who was taken into custody for "organization membership" and "getting into the act on behalf of the organization" has been arrested, Urfa Suruç Co-Mayor has been supervised released.

Mersin Akdeniz Co-Mayor Fazıl Türk is pending a trial over "organization membership" and "providing financial source to the organization" accusations.

Two co-mayors are being tried for propagandizing for the organization.

Cizre Co-Mayor Leyla İmret being tried for disrupting unity and integrity of the state has been supervised released and now being tried for propagandizing for terrorist organization.

Siirt Eruh Co-Mayor Hüseyin Kılıç is being kept in house arrest with electronic bracelet.

One co-mayor has been arrested over getting into act on behalf of the organization.

Erzurum Hınıs Co-Mayor Hasan Basri Fırat being detained in house raid on October 13 was arrested on October 14.
(BIA, Dec 31, 2015)

Police Attack against Peace Activists

I am Walking Towards Peace Initiative (Barışa Yürüyorum İnsiyatifi) departing from Bodrum on December 27 with the slogan "Life over Death" reached in Diyarbakır today (December 31).

The group gathering in front of Diyarbakır Municipality Building along with Democratic Society Congress (DTK), Democratic Regions Party (DBP), Peoples' Democratic Congress (HDK), Peoples' Democratic Party (HDP), Kongreya Jinên Azad (KJA) have with the slogan "Life over Death" started marching towards Sur where enduring curfew for 29 days.

The police attacked the group with riot control vehicle (TOMA) and pepper gas. The initiative has declared that following the attack, two people with the intiative have been detained.

According to report by Fırat News Agency, the group wanted to make a statement in front of Galeria Business Center. The police attacked the group with pepper gas and pressured water without any warning.

Diyarbakır Governorate prohibited press statement, meeting and demonstrations today (December 31).

They marched from Bodrum to Diyarbakır

The initiative making its name heard with Facebook and Twitter accounts named "I am Walking Toward Peace" had said, "We call for everyone opposing all sorts of violent tendency targeting civilians to be together on this road".

DTK, DBP, HDK, HDP, and KJA emphasizing that the attacks in the region are not launched against Kurdish people only but all peoples in Turkey and humanity, had called for indefinite emergency action plan before heavier massacres lived.
(BIA, Dec 31, 2015)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

La justice requiert la prison à vie à l'encontre de deux journalistes d'opposition

La justice turque a requis mercredi la prison à vie à l'encontre de deux journalistes d'opposition, dans la ligne de mire du président Recep Tayyip Erdogan pour un article accusant le régime d'avoir livré des armes aux islamistes syriens.

Deux mois après leur mise en détention et malgré le tollé qu'elle a suscité, un procureur d'Istanbul a encore alourdi les charges qui pèsent sur Can Dündar, rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gül, le chef du bureau de ce quotidien à Ankara.

Déjà poursuivis pour "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat", les deux hommes sont désormais aussi accusés de "tentative de coup d'Etat" et d'"assistance à une organisation terroriste", a expliqué l'agence de presse Dogan.

Le parquet de la plus grande ville de Turquie a en conséquence réclamé contre eux une peine de réclusion à perpétuité aggravée, la sanction la plus lourde prévue par le code pénal turc, dans son réquisitoire de 473 pages cité par Dogan.

Can Dündar et Erdem Gül ont été incarcérés et inculpés pour avoir diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes.

Tous deux sont enfermés depuis le 26 novembre dans le centre pénitentiaire de Silivri, dans la lointaine banlieue stambouliote.

Publié en mai 2015, leur article a provoqué la fureur de M. Erdogan, dont le gouvernement islamo-conservateur a toujours catégoriquement nié tout soutien aux groupes islamistes hostiles au président syrien Bachar al-Assad.

Les autorités avaient alors affirmé que le convoi intercepté contenait de "l'aide" destinée aux populations turcophones de Syrie.

Le chef de l'Etat, qui a personnellement porté plainte contre les deux journalistes, de même que le chef du MIT Hakan Fidan, avait dénoncé une "trahison" et promis à la télévision que ses auteurs allaient en payer "le prix fort".

- "Acharnement coupable" -

Leur incarcération a suscité un tollé en Turquie comme à l'étranger et relancé les accusations de dérive autoritaire portées contre M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003.

Le gouvernement turc est régulièrement épinglé par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en plus importantes sur les médias et l'accusent de vouloir faire taire toute voix critique en Turquie.

Mercredi, Reporters sans Frontières (RSF) a dénoncé un "acharnement coupable" contre les deux journalistes. Evoquant des "accusations absolument délirantes", son secrétaire général Christophe Deloire a déploré le "manque d'indépendance" de la justice turque.

"Il est absolument clair pour nous que Can Dündar et Erdem Gül (...) ont fait leur travail de journaliste et rien de plus", a réagi Emma Sinclair Webb, de l'ONG Human Rights Watch, qui présentait son rapport annuel mercredi à Istanbul.

"Les dirigeants politiques turcs, surtout le président, ont fait montre ces dernières années d'une détermination sans précédent pour instaurer un climat de peur chez leurs détracteurs et diaboliser leurs adversaires", a-t-elle ajouté.

Le commissaire européen à l'élargissement Johannes Hahn s'est lui déclaré "choqué" par les réquisitions du parquet. Il a aussi rappelé à la Turquie, dont le processus d'adhésion à l'UE a été relancé à la faveur de la crise des migrants, qu'elle devait "assurer un respect total des droits de l'homme, y compris la liberté d'expression".

En visite en Turquie, le vice-président américain Joe Biden avait ostensiblement reçu vendredi la femme et le fils de Can Dündar et accusé sans détour les dirigeants turcs de ne pas montrer "le bon exemple" en matière de liberté de parole.

Dans un éditorial écrit de sa cellule et publié mardi dans Cumhuriyet, M. Dündar a à nouveau défié le régime.

"Ils essaient de nous limiter et de limiter cette société, ce pays et ce monde à une seule couleur. (...) Même si vous nous faites payer le prix fort, nous continuerons à dire et à écrire la vérité. Vous ne pouvez pas nous vaincre", a-t-il assuré.

Lui et son collègue ont reçu mercredi le soutien des représentants de plusieurs ONG internationales, qui ont exigé leur libération "sans délai".
(AFP, 27 janvier 2016)

Jagland says freedom of expression in Turkey still problematic

Council of Europe (CoE) Secretary-General Thorbjorn Jagland said on Tuesday that the issue of freedom of expression in Turkey remains problematic.

“The Council of Europe is engaging with Turkish authorities, in particular about freedom of expression, which still is a problem in Turkey,” he said at a press conference in Strasbourg. “I'm glad the working group we have established will continue its important work,” he added.

The working group was established at the beginning of 2015 as part of Turkey's Action Plan to prevent violations of the European Convention on Human Rights (ECHR). Jagland's representatives, Turkish Ministry of Justice officials and a representative of Turkey's Telecommunications Directorate (TİB) attended a meeting on Dec. 17.

The meeting highlighted the application of anti-terror legislation and provisions within the Turkish Penal Code (TCK) affecting freedom of expression and issues relating to the implementation of anti-defamation laws.

Jagland is known for his support for the Council of Europe's “platform to promote the protection of journalism and safety of journalists,” “a public space to facilitate the compilation, processing and dissemination of information on serious concerns about media freedom and the safety of journalists.”

There are currently 30 journalists behind bars in Turkey, where freedom of the press has significantly deteriorated over the past several years.

Jagland has been one of the most outspoken European leaders against government pressure on the press. After then-Today's Zaman Editor-in-Chief Bülent Keneş was detained for five days in October for posting tweets critical of the government and was later released, Jagland wrote on his official Twitter account that “no one should be deprived of their liberty for criticizing a politician.”

The CoE secretary-general made the statement after a working breakfast with Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu. Jagland added that the pair also discussed the overall situation in Turkey's region and the situation in Ukraine.

“We have been enjoying our relations with the Council of Europe, and we have been giving full support to the secretary-general's reform process,” said Çavuşoğlu. “That's why we [Turkey] increased our contribution to the budget [of the Council of Europe]. We became a grand payer."

He talked of the new Turkish government's reform process, pointing out that it is their “number one priority” but failed to touch on the jailed journalists or pressure exerted on media groups by the Justice and Development Party (AK Party) government.

Çavuşoğlu later met with Spaniard Pedro Agramunt, the new president of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE).

The EU revived Turkey's membership negotiations after Ankara accepted a joint action plan that would see it stem the flow of Syrian refugees fleeing to Europe. On Dec. 14, 2015, the EU opened Chapter 17 on economic and monetary policy, in addition to conditional plans to open Chapter 23 on judiciary and fundamental rights, and Chapter 24 on justice, freedom and security.

No questions from journalists were allowed at the press briefing. (TODAY'S ZAMAN, Jan 26, 2016)


International press watchdogs to hold vigil outside Prison for jailed journalists

Representatives of international press organizations are scheduled to take a shift outside Silivri Prison on Wednesday morning in the ongoing “Wait for Hope” vigil launched in early December in support of arrested Cumhuriyet daily editors Can Dündar and Erdem Gül.

The group will include representatives from the International Press Institute (IPI), the Committee to Protect Journalists (CPJ), Reporters Without Borders (RSF), the International Federation of Journalists (IFJ), the European Federation of Journalists (EFJ) and PEN International.

The press bodies also requested to meet with Dündar and Gül but were denied the meeting by the Ministry of Justice.

In October 2015 these press bodies united in a coalition, the first of its kind, in an emergency mission for press freedom in Turkey and visited political actors and newspapers in the country prior to the Nov. 1, 2015 election.

Dündar and Gül were arrested on Nov. 26 of last year after being charged in May with espionage, revealing confidential documents and membership in a terrorist organization. The charges are related to a front-page report published by the Cumhuriyet daily claiming that trucks loaded with weapons, which were discovered in January 2014 en route to Syria, actually belonged to the National Intelligence Organization (MİT) and had allegedly been sent to provide support to rebel groups.

On Tuesday, a group of representatives from the İstanbul Chamber of Pharmacists took part in the vigil while it snowed. Cenap Sarıalioğlu, the chamber's president, said: “Unfortunately, we live in a time where it is not those who send arms to terrorists, but instead those who report news of this that are thrown in prison. This is an example of a blow to press freedom. We want this to be the last, and we want our imprisoned journalist friends to be freed immediately.”

A week after the imprisonment of Gül and Dündar, Bütün Dünya magazine's Editor-in-Chief Mete Akyol launched a sit-in protest in front of Silivri Prison, on Dec. 2, to show his support and solidarity for the two editors. The vigil has continued ever since, with many prominent Turkish journalists, politicians and intellectuals taking part.

There are over 30 journalists imprisoned in Turkey at the moment, including Taraf daily reporter Mehmet Baransu, former Bugün daily columnist Gültekin Avcı and Samanyolu Broadcasting Group CEO Hidayet Karaca, all held at Silivri Prison. There are also several journalists from Kurdish media outlets such as Dicle News Agency (DİHA) and Jin News Agency (JİNHA) who are also being held in other prisons across the country for their reporting. (TODAY'S ZAMAN, Jan 26, 2016)

La Turquie condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir violé la liberté d'expression en cherchant à identifier les sources de journalistes d'un magazine d'opposition, qui avaient révélé des pratiques des forces armées.

La CEDH a estimé que l'interférence dans le travail de ces journalistes n'était "pas nécessaire dans une société démocratique" et était de nature à "dissuader toutes les sources potentielles d'aider la presse à informer le public sur des questions d'intérêt général, y compris celles concernant les forces armées".
 Les juges ont condamné Ankara à verser au titre du dommage moral subi des sommes allant de 500 à 2.750 euros aux six journalistes qui avaient saisi la Cour, en novembre 2007.

Leur article, publié dans l'hebdomadaire Nokta, avait mis en lumière l'existence d'un système de classification des journalistes favorables ou opposants aux forces armées, qui permettait à l'armée turque de bannir certains journalistes des activités qu'elle organisait.

En avril 2007, les autorités avaient perquisitionné les locaux du journal et transféré les données de ses 46 ordinateurs, dans le but d'identifier les fonctionnaires qui avaient joué le rôle de lanceurs d'alerte dans cette affaire.

Dans son arrêt, la CEDH admet que le caractère confidentiel d'informations sur le fonctionnement internes des forces armées peut être justifié, mais souligne que "pareille confidentialité ne saurait être protégée à n'importe quel prix", jugeant l'action des autorités turques "disproportionnée".

Pour la CEDH, l'article en cause était en outre "hautement pertinent dans le débat sur la discrimination des médias par des organes de l'État" et de nature à "contribuer au débat public sur les relations des forces armées avec la politique".

Cette décision intervient alors que deux journalistes du même hebdomadaire risquent aujourd'hui jusqu'à 20 ans de prison après avoir été inculpés de tentative de coup d'Etat.

Ils ont été arrêtés au lendemain des élections législatives du 1er novembre, après que leur "Une" eut présenté le triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan comme "le début de la guerre civile en Turquie".
(AFP, 19 janvier 2016)

"Cessez l'offensive contre la liberté de recherche et d’enseignement en Turquie"

Par un collectif

Alors que la Turquie est la cible de sanglants attentats perpétrés sur son territoire par l’Etat islamique (Diyarbakir et Suruç, juin 2015 ; Ankara, 10 octobre 2015 ; Istanbul, 12 janvier 2016), les pouvoirs d’Etat emmenés par le président de la République Recep Tayyip Erdogan s’acharnent sur la minorité kurde désignée comme la principale source de terrorisme, au risque de plonger le pays dans un état de guerre civile généralisé.

Le 10 janvier 2016, des « universitaires pour la paix » ont lancé une pétition où ils affirment qu’ils « ne [seront] pas complices de ce crime ». Plus de 1 100 enseignants-chercheurs, appartenant à 89 universités de Turquie, en appellent aux droits des citoyens de la République de Turquie garantis par la Constitution turque et par les conventions internationales ; ils signalent à l’attention publique nationale et internationale le couvre-feu imposé depuis des semaines par l’État et l’armée dans plusieurs villes kurdes du Sud-Est du pays ­ – au milieu de l’indifférence générale de l’Union européenne qui attend surtout de la Turquie qu’elle retienne sur son territoire les réfugiés du Moyen-Orient ; ils révèlent comment la population de ces villes est privée d’écoles, de services publics, de soins médicaux, de nourriture, de tout – au point qu’il ne leur est même plus possible d’enterrer leurs proches dont les cadavres sont abandonnés à même la rue.

Cette prise de position de scientifiques et d’intellectuels de Turquie a été jugée intolérable par le pouvoir d’Ankara qui a aussitôt déclenché une répression de grande envergure. Sur l’ordre du gouvernement et du président Erdogan lui-même, le YÖK ou Conseil de l’enseignement supérieur, une institution héritée de la dictature militaire de 1980, s’est saisi du cas des signataires, annonçant que le « nécessaire sera fait ». Des dizaines d’universités ont lancé des procédures internes contre des membres de leur faculté. Les parquets ont actionné contre tous les signataires le vaste arsenal judiciaire existant contre les dissidents, l’article 301 du code pénal (« insulte à la nation turque et à l’Etat turc ») et la loi anti-terreur (« propagande en faveur d’organisations terroristes »). Les premières gardes à vue ont commencé à Koaceli vendredi 15 janvier au matin.

L’action répressive de l’État se démultiplie à travers des campagnes de dénonciation des médias pro-gouvernementaux et des réseaux islamo-nationalistes soutenant le pouvoir. Les appels à la violence et les menaces ciblées sont ainsi permanents. Des milieux d’extrême droite proches du gouvernement recommandent ouvertement le meurtre collectif des « traîtres », des « intellectuels assassins », annonçant qu’ils vont « baigner dans le sang » des signataires promis à l’égorgement. Des croix rouges apparaissent sur la porte des bureaux de plusieurs d’entre eux.

La violence multiforme dirigée contre les signataires de la pétition « Nous ne serons pas complices de ce crime ! » s’inscrit dans la continuité de la politique que poursuit le pouvoir AKP (le parti majoritaire) depuis des années contre les chercheurs, universitaires et intellectuels exerçant leur pouvoir critique sur des sujets réputés « sensibles ». D’innombrables professeurs, journalistes, écrivains, ont payé – et continuent à payer – un prix exorbitant pour leur engagement en faveur d’une société démocratique et pacifique.

Une bataille définitive est engagée en Turquie contre la liberté de recherche et d’enseignement, fondement d’une pensée critique qui insupporte un pouvoir de plus en plus absolu. Les « Universitaires pour la paix » ont annoncé leur intention de répéter leur acte d’engagement. En Turquie, de centaines de journalistes, d’éditeurs, d’avocats, de cinéastes, d’artistes, ont déclaré publiquement leur soutien, élargissant le front démocratique.

Au moment où l’Union Européenne accorde une aide financière ainsi qu’un crédit politique à M. Erdogan, les rapports de solidarité s’établissent entre les chercheurs turcs menacés et leurs collègues du monde entier aussitôt mobilisés. Il a fallu deux jours à peine, les 14 et 15 janvier, pour que s’organisent, en Europe et en Amérique du nord, d’impressionnantes initiatives croisées – lettres ouvertes, appels, pétitions, messages, remontées d’informations – preuve que l’internationale des chercheurs (souvent associée à celle des écrivains) est une réalité quand les droits fondamentaux et l’avenir des sociétés sont en jeu. C’est une force vigilante, déterminée, qui dure depuis longtemps et qui n’est pas prête de s’éteindre.

Groupe international de travail pour la liberté de recherche et d’enseignement en Turquie composé de Hamit Bozarslan (directeur d’étude à l’EHESS) ; Yves Déloye (professeur des Universités à Sciences Po Bordeaux) ; Vincent Duclert (chercheur à l’EHESS) ; Diana Gonzalez (enseignante à Science Po Paris) ; Emine Sarikartal (traductrice) ; Ferhat Taylan (directeur de programme au CIPH).


A campaign of solidarity launched by academics in the USA
As authoritarianism and militarism reached a new high in Turkey, a group of academics from Turkey (and beyond) launched a petition “ We Will Not Be Party To This Crime” to state their opposition.

President of the Republic Recep Tayyip Erdogan (who is not the head of government but acts as such in violation of the Constitution of the country) slammed the academics for their protest (See)  and the Council of Higher Education (YOK), which is a creation of the generals who led the 1980 coup and regulates all public universities, started an investigation about the petitioners.  Many university administrators have already taken punitive actions against their faculty. Several of the petitioners were subject to house or office raids by the police and arrested.  They are charged with supporting terrorism because their declaration did not criticize PKK (the Kurdish militant organization)!

Below please see the text of a petition.  If you would like to support it please send a message to academicsforpeace@gmail.com with a line indicating your name, academic title and institution. Please forward this message to your colleagues and invite them to sign the petition.  You may ask your academic institution or professional organization to sign the petition and post it on its webpage, as well.

As academics and university administrators who are committed to seeking knowledge and to the free dissemination of information, we are appalled by the repression, persecution and prosecution of Turkish scholars for simply expressing their concern about the growing violence within the country and specifically, the state aggression and illegal treatment of citizens in the Kurdish region of the country.
 
The call of our colleagues in Turkey for their government to respect national and international laws and reopen negotiations with the representatives of Turkey's Kurdish population (as well as to bring in independent observers to protect the human rights of the citizens of Turkey and investigate military operations in civilian areas) is a message of peace; it is intended to protect human life and property and to prevent further escalation of a conflict that threatens not only Turkey but the entire region.
 
We, the undersigned, extend our solidarity with our colleagues in Turkey and affirm their right, as citizens, seekers of knowledge, and persons of good conscience, to speak truth to power. We ask that the government of Turkey:
 
•  cease the intimidation, persecution and prosecution of all those who have publicly expressed opposition to the current government's policies, including the signatories of the petition, “ We Will Not Be Party To This Crime”;
•  reorganize the Council of Higher Education, a creature of the 1980s military regime, in order to enable it to operate as a truly autonomous organization to coordinate research and facilitate the functions of all institutions of higher education, beyond the control of political parties and the government;
•  respect the country’s commitment to rule of law, democracy, and human rights, especially the freedoms of thought, expression and the press, which are protected in the Constitution of Turkey and the international treaties to which Turkey has been a party.
•  restart the “peace process” with Kurdish representatives that the government aborted for political motives on the eve of the June 2015 election.
______________________________


Zehra F. Kabasakal Arat
Professor of Political Science
University of Connecticut
429 Oak Hall
365 Fairfield Way, Unit 1024
Storrs, CT 06269-1024

Phone:   860-486-3244
Fax:       860-486-3347
E-mail:  zehra.arat@uconn.edu
______________________________

611 Academics Worried about 1,128 Academics Signing Declaration

1,128 Initial signee academics of the declaration titled “We will not be a party to this crime” have seen support from 611 academics who haven’t signed the declaration.

The declaration was released to public on January 11. The day after, President Recep Tayyip Erdoğan has initiated the pressure by saying “crappy so-called intellectuals” against academics. Erdoğan said “I call concerned institutes for duty” and the Council of Higher Education (YÖK), university presidencies, security and jurisprudence have started investigations and detentions; threat messages have been hung on the doors of the signee academics.

“We the academics having signatures below are attached to principle of freedom of thought and expression, and believe that this principle is the base factor of academic life. On that base, free from our personal evaluations on conflict environment in the country, we find reaction by political will and YÖK against the declaration titled ‘We will not be a party to this crime’ wrong and worrisome.

“There can’t be democracy without freedom of expression. Duty of university and academic is to share the ideas they reach by reasoning and judgement of conscience with public. Criticizing an idea is a feature of democracy, punishing the one who express the idea is a feature of authoritarianism. The views brought forwards by academics as to problems of the country trying to be punished by political will is a blow on academic liberties. Such blows firstly stop social progress.

The biggest damage brought on the country’s democracy is not to speak of an idea but prevent it from being spoken”.
(BIA, Jan 18, 2016)

In support to academics, university Students Desire Peace

Support from students for academics signing the declaration titled “We will not be a party to this crime” continues.

137 student groups and student representations from different universities have launched University Students Desire Peace.

They said “We are standing against massacre policies and threats, standing with our lecturers desiring peace” We are standing against massacre policies and threats, standing with our lecturers desiring peace” in the declaration titled “We embrace peace and universities”.

“We are defenders of peace”

Here is the statement of the campaign titled “University students desire peace”

“The call made by 1,128 academics from 89 universities for massacres committed by the state in Kurdish cities to end and form ways for peace has been lynched by especially the President, state officials, and media close to him. Those raising their voices against massacres have been targeted by expression such as ‘Crappy so-called intellectuals’, ‘Accomplice of PKK (Kurdistan Workers’ Party)’, ‘1,100 forms of betrayal’. Furthermore, so-called mafia Sedat Peker whose dirty relations with the state is known posed another threat saying ‘We will shed your blood in streams and take shower with your blood’. YÖK (Council of Higher Education) ‘top institute above universities’ has been given full authorization to determine the signees.

“Those who tell ODT (Middle East Technical University) ‘We will raid you as we’ve raided Cizre, Sur’ now target academics. This is a siege against Kurdish people along with science, democracy, academy and history of the universities. We as university student groups and representations at universities stand against this siege, massacre policies and threats and that stand with our lecturers. We shout out one more time that we advocate peace in an environment in which saying children shall not die is considered a crime, peace lovers are being lynched, we start every day with a massacre. We will not give up neither defending our universities nor defend peace!”
(BIA, Jan 18, 2016)

Le pouvoir déclare la guerre aux signataires d'une pétition pour la paix

Le gouvernement turc a entamé vendredi la chasse aux signataires d'une pétition qui appelle à la fin des opérations controversées de l'armée contre la rébellion kurde et a suscité l'ire du président Recep Tayyip Erdogan, ravivant les inquiétudes sur sa dérive autoritaire.

Interpellés en matinée par la police, une vingtaine d'universitaires qui ont apposé leur nom au bas de cet "appel pour la paix" ont été interrogés toute la journée à Kocaeli et Bursa (nord-ouest) avant d'être remis en liberté, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Dans toute la Turquie, des enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour "propagande terroriste", "insulte aux institutions et à la République turque" et "incitation à violer la loi" contre les signataires de la pétition, qui risquent d'un à cinq ans de prison.

Une dizaine d'universités ont parallèlement engagé des poursuites disciplinaires contre plus de soixante autres professeurs ou chercheurs.

Cette vague de procédures a pour origine une "initiative des universitaires pour la paix" rendue publique lundi par 1.200 intellectuels pour exiger la fin de l'intervention musclée des forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie.

Dans ce texte, ils dénoncent "un massacre délibéré et planifié en totale violation des lois turques et des traités internationaux signés par la Turquie".

L'armée et la police turques ont investi il y a un mois les villes sous couvre-feu de Cizre et de Silopi ainsi que l'arrondissement de Sur à Diyarbakir, pour en déloger des partisans armés du PKK qui s'étaient retranchés dans certains quartiers.

Les combats y ont causé la mort de nombreux civils et l'exode d'une partie des habitants.
 Cette pétition, également signée par des intellectuels étrangers comme le linguiste américain Noam Chomsky, a provoqué la fureur des dirigeants turcs.

Pour la troisième fois de la semaine, M. Erdogan a accusé vendredi ses signataires d'être complices des "terroristes" du PKK et tenté de justifier les poursuites engagées contre eux. "Ceux qui se rangent dans le camp des cruels sont eux-mêmes cruels et ceux qui soutiennent les auteurs de massacres sont complices de leurs crimes", a-t-il dit.

- 'Traîtres' -

Universitaire de formation, son Premier ministre Ahmet Davutoglu a tiré à boulets rouges sur ses ex-collègues, accusés de "légitimer les actions des terroristes et de diaboliser nos forces de sécurité qui les combattent".

Porte-voix habituel du pouvoir, l'éditorialiste Ibrahim Karagül a appelé les étudiants à "boycotter les cours" des signataires de la pétition. Dans certaines universités, des croix ou des panneaux dénonçant les "traîtres" sont apparus sur les portes des personnes l'ayant paraphée.

Sous la menace, plusieurs d'entre eux ont retiré leur nom de la pétition, comme Kemal Inal, de l'université Gazi d'Ankara, qui a jugé certains passages de la pétition "un peu durs".

Cette ambiance de chasse aux sorcières a relancé les critiques à l'encontre de M. Erdogan, à nouveau accusé de vouloir étouffer la liberté d'expression.

"Exprimer son inquiétude sur la violence ne signifie pas soutenir le terrorisme. Critiquer le gouvernement n'est pas une trahison", a estimé l'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara John Bass dans des déclarations publiées sur Twitter.

Le bouillant maire de la capitale turque Melih Gökçek, membre du parti au pouvoir, lui a illico suggéré en retour de "quitter le pays" et d'"apprendre à se taire".

L'opposition turque a elle aussi dénoncé la répression. Ces opérations de police "sont très dangereuses et inacceptables", a ainsi réagi le Parti républicain du peuple (CHP, opposition sociale-démocrate). Elles "plongent la Turquie dans les ténèbres", a renchéri le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. Ils ont fait voler en éclats les discussions ouvertes fin 2012 pour tenter de mettre fin au conflit, qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

M. Erdogan, qui a promis d'"éradiquer" la rébellion, a depuis multiplié les poursuites judiciaires contre ceux qui contestent sa politique.

"Il est impossible de nous faire taire par l'intimidation", a assuré devant la presse l'un des professeurs de l'université de Kocaeli, Onur Hamzaoglu, à l'issue de sa garde à vue.
(AFP, 15 janvier 2016)

Number of Journalists Supporting Academics Exceed 500
TO ALL JOURNALISTS ABROAD
We call all colleagues who have not yet participated to this appeal
to send their signatures to the following e-mail addres
barisicingazeteciler@gmail.com
Doğan ÖZGÜDEN - İnci TUGSAVUL
Over 500 journalists including Can Dündar and Erdem Gül have supported the academics being targeted and prosecuted for releasing a declaration calling for peace and resume of negotiations.

Support grows for the academics who are being targeted by President Recep Tayyip Erdoğan, Prime Minister Ahmet Davutoğlu, and being prosecuted on the basis of Anti-Terror Law for releasing peace declaration.

The number of journalists declaring support for the academics has exceeded 500. Cumhuriyet daily Chief Editor, Can Dündar and its Ankara Representative, Erdem Gül imprisoned as of November 26 over their reports of MİT trucks carrying arms are among the signees.

The journalists in the text in which they declared their support had said, “We, as journalists suing for peace, declare that we stand with the academics saying ‘We will not be a party to this crime’ and want to do journalism in time of peace, not war”.

Already signed by:

Abdurrahman Gök, Adem Özgür, Adnan Bilen, Adnan Genç, Ahmet Şık, Ahmet Kildis, Ahmet Nesin, Ahmet Sümbül, Ahmet Cebba, Ahmet Memiş, Ahmet Kömürcüoğlu, Ahmet Kanbal, Akın Olgun, Akın Baytöre, Alev Er, Ali Çelikkan, Ali Savda, Ali Abaday, Ali Onal, Ali Yürekli, Ali Barış Kurt, Ali Ergin Demirhan, Alper Turgut, Amberin Zaman, Amed Dicle, Aram Ekin Duran, Arif Berberoğlu, Arif Koşar, Arif Tekdal, Arzu Erkan, Arzu Erdoğan, Arzu Demir, Arzu Yıldız, Asmin Bayram, Asya Tekin, Atakan Sönmez, Attila Azrak, Aydın Bodur, Aydın Demir, Aykan Sever, Ayla Türksoy, Aynur Toraman, Aysegül Yalkin, Aysel Sağır, Aysel Kılıç, Ayça Söylemez, Ayşe Yıldırım, Ayşe Oyman, Ayşe Egilmez, Ayşegül Engür, Ayşegül Altın, Ayşegül Doğan, Ayşenur Parıldak, Azad Aksoy, Bahadır Akdeniz, Bahar Kılıçgedik, Bahar Çuhadar, Banu Güven, Banu Tuna, Banu Acun, Baran Fundermann, Baran Furkan Gül, Barbaros Devecioğlu, Barbaros Tantan, Barkın Karslı, Barış İnce, Barış Pekerman, Batuğ Evcimen, Baybora Atav, Bayram Balcı, Begüm Zorlu, Begüm Baki, Bekir Güneş, Belgin Sahin, Berat Günçıkan, Berivan Altan, Berkant Gültekin, Beyar Özalp, Beyza Kural, Bilal Guldem, Bilal Gezer, Birkan Bulut, Burak Şahin, Burcu Karakaş, Burcu Cansu, Burhan Tarhan, Bülent Özdoğan, Bülent Mumay, Bülent Keneş, Can Uğur, Can Soyer, Can Coşkun, Can Dündar, Can Deniz Eraldemir, Canan Coşkun, Canan Yıldız, Candan Yıldız, Cansu Pişkin, Celal Başlangıç, Celal Yıldız, Cem Şimşek, Cem Gurbetoğlu, Cemal Taşdan, Cengiz Erdinç, Ceren Büyüktetik, Ceren Karlıdağ, Ceren Bayar, Ceyda Karan, Ceyda Ulukaya, Cumhur Daş, Cüneyt Cebenoyan, Cüneyt Marhan, Çağdaş Kaplan, Çağdaş Öğüç, Çağla Ağırgöl, Çağrı Sarı, Çetin Yılmaz, Çilem Hökelek, Çiçek Tahaoğlu, Çiğdem Öztürk, Çınar Özer, Defne Asal, Delal Külek, Deniz Kanberoğlu, Deniz Nazlım, Denizcan Abay, Derya Okatan, Derya Dursun, Derya Bengi, Dicle Baştürk, Dilek Dindar, Dilhun Gençdal, Diren Keser, Diren Çelik, Diren Deniz Sarı, Doğan Özgüden, Doğan Ertuğrul, Dursun Göçmen, Ece Çelik, Ece Aydın, Ece Aydın, Ece 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Des intellectuels arrêtés en Turquie pour avoir signé une pétition pour la paix



La police turque a arrêté vendredi des intellectuels signataires d'une pétition réclamant la fin des opérations controversées de l'armée contre la rébellion kurde, qui a provoqué la fureur du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Sur ordre du procureur, 21 universitaires ont été interpellés à l'aube à leur domicile et placés en garde à vue à Kocaeli (nord-ouest) dans le cadre d'une enquête ouverte pour "propagande terroriste" et "insulte aux institutions et à la République turque", a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Près de 1.200 personnes ont signé lundi une "initiative des universitaires pour la paix" réclamant la fin de l'intervention des forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Dans ce texte intitulé "nous ne serons pas associés à ce crime", les signataires dénoncent "un massacre délibéré et planifié en totale violation des lois turques et des traités internationaux signés par la Turquie".

Cette pétition, également signée par des intellectuels étrangers comme le linguiste américain Noam Chomsky, a suscité l'ire du gouvernement turc.

M. Erdogan a dénoncé jeudi une "cinquième colonne". "Cette horde d'universitaires s'est clairement rangée dans le camp de l'organisation terroriste (le PKK, ndlr) et a craché sa haine sur le peuple turc", s'est-il emporté lors d'un discours à Ankara.

L'armée et la police turques ont investi il y a un mois les villes sous couvre-feu de Cizre et de Silopi (sud-est) pour en déloger des partisans du PKK. Les combats y ont provoqué la mort de nombreux civils et l'exode d'une partie de la population.

M. Erdogan a promis "d'éradiquer" le PKK, qui mène la rébellion depuis 1984.

Les détracteurs de l'homme fort du pays, au pouvoir depuis 2003, l'accusent régulièrement de dérive autoritaire.
(AFP, 15 janvier 2016)

Support for Academics from Film-Makers in Turkey

433 film-makers have declared they support academics calling for peace and negotiations to resume and targeted by the President and Prime Minister because of that.

“We as film-makers from Turkey, support the call on government by Academics for Peace Initiative for peace and negotiation on January 11, 2016.

“We refuse hindering of freedom of expression and thought.

“We stand by equality and peace.

“We advocate right to live.

“We side with free thought and art.

“No ifs, no buts: ‘We will not be a party to this crime!’

“We stand with Academics for Peace Initiative”.
(BIA, Jan 14, 2016)

Support for Academics from Litterateurs for Peace Initiative

Litterateurs for Peace Initiative has prepared a text demanding “peace” and declared their support for the academics.

Over 1,400 academics from the world and Turkey had signed the text titled “We will not be a party to this crime” declaring the call to put an end to the prohibitions and violence in Kurdish provinces and start the negotiations. The academics had been called “crappy so-called intellectuals” and targeted by President Recep Tayyip Erdoğan following which university administrators had begun to launch investigations against the academic members one by one.

“Living, being a free and equal citizen, thinking and expressing constitute fundamental rights. Noting that resisting against violations of these rights and standing by the resistors is an obligation, Litterateurs for Peace Initiative has prepared a support text and has released it to signing/ for signers

The list of the first signers on the website of the initiative includes 164 litterateurs.

The full text on the website is as follows:

“We support the the call for negotiation and peace that was carried out Initiative for Academics for Peace towards government on the 11th January, 2016 with our hearts and pens.

We deny preclusion of freedom of thought and expression.

We are on the side of equality and peace.

We are on the side of right to live

We are on the side of free thought

No ifs no buts: We are not going to be a party to this crime!

We are on the side of the Initiative of Academics for Peace.”


The first signees list:
http://bianet.org/english/human-rights/171080-support-for-academics-from-litterateurs-for-peace-initiative


"Mustang" va défendre les couleurs de la France aux Oscars

"Mustang", ode à la liberté de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Erguven, défendra les couleurs de la France aux Oscars le 28 février après sa sélection pour le prix du meilleur film en langue étrangère.

"Du fond du coeur je remercie l'Académie" des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars, a déclaré la cinéaste de 37 ans dans un communiqué jeudi.

"Vous avez donné à notre film la visibilité la plus forte possible sur un sujet crucial pour beaucoup de femmes à travers le monde aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Ce premier film, tourné en turc et tour à tour drôle et déchirant, raconte l'odyssée de cinq soeurs rebelles et fougueuses - comme le cheval du titre - dans un village de Turquie où l'on veut les marier de force.

"En tant que cinéaste femme, ce soutien (de l'Académie) est crucial et je crois au pouvoir absolu du cinéma pour provoquer le changement", a-t-elle ajouté.

La réalisatrice a rendu hommage aux "cinq jeunes actrices de 'Mustang' pour leur courage et leur persistance à défendre la liberté", et s'est dite "très fière et reconnaissante de représenter" la France.

"Mustang" avait fait sensation au dernier festival de Cannes, et avait été nommé aux Golden Globes sans toutefois l'emporter.

"Mustang est vraiment aimé et respecté. Je pense que 'Le fils de Saul' qui représente la Hongrie est en tête dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère mais 'Mustang' est celui qui pourrait lui ravir l'Oscar et créer la surprise", a estimé Tim Gray, de la revue Hollywood Variety.

Autre premier film réalisé par Laszlo Nemes, "Le fils de Saul" traite du sujet douloureux des sonderkommandos, les prisonniers, essentiellement juifs, forcés de collaborer aux tâches les plus viles des camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et notamment le fonctionnement des chambres à gaz.

"L'étreinte du serpent" (Colombie), "Theeb" (Jordanie) et "A War" (Danemark) sont également en lice pour la statuette du meilleur film en langue étrangère.

C'est la deuxième fois seulement que la France propose un film non francophone aux Oscars, après "Orfeu Negro" de Marcel Camus, tourné en portugais, qui avait décroché la prestigieuse statuette dorée en 1960.

Un autre film français, "Ave Maria" de Basil Khalil et Eric Dupont, va concourir dans la catégorie "meilleur court métrage en images réelles". Il raconte comment trois religieuses vivent l'arrivée de colons en Cisjordanie.

Pour la ministre de la Culture française Fleur Pellerin, "chacun à sa manière, ces deux films illustrent une France ouverte, généreuse, curieuse, dont ils défendront magnifiquement les couleurs lors de la prestigieuse cérémonie des Oscars".

L'Oscar, "c'est la récompense ultime du cinéma américain", alors "il y a pour moi le désir d'être à la hauteur, d'être un bon petit soldat", avait raconté à l'AFP la réalisatrice Deniz Gamze Erguven lors de son passage en novembre à Los Angeles pour le festival AFI Fest.
(AFP, 14 janvier 2016)

Enquête sur les signataires d'une pétition pour la paix qui irrite Erdogan

La justice turque a ouvert jeudi une enquête contre les signataires, pour la plupart des universitaires turcs, d'une pétition réclamant la fin des combats dans le sud-est de la Turquie, qui a provoqué la fureur du président Recep Tayyip Erdogan.

L'instruction a été ouverte par un procureur d'Istanbul pour des faits de "propagande terroriste", d'"incitation à violer la loi" ou encore d'"insulte aux institutions et à la République turque", a fait savoir l'agence de presse Anatolie.

Près de 1.200 intellectuels ont signé lundi une "initiative des universitaires pour la paix" réclamant la fin de l'intervention des forces de sécurité turques dans le sud-est en majorité peuplé de Kurdes de la Turquie, en proie à des combats meurtriers entre l'armée et les partisans des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Dans ce texte intitulé "nous ne serons pas associés à ce crime", ils dénoncent "un massacré délibéré et planifié en totale violation des lois turques et des traités internationaux signés par la Turquie".

La pétition a été signée par des intellectuels turcs et aussi étrangers, comme le linguiste américain Noam Chomsky.

"Cette horde d'universitaires s'est clairement rangée dans le camp de l'organisation terroriste (le PKK, ndlr) et a craché sa haine sur le peuple turc", s'est emporté jeudi M. Erdogan dans un discours à Ankara.

"Ces soi-disant intellectuels (...) sont des individus sombres qui n'ont aucun respect de leur patrie", a insisté l'homme fort de la Turquie, qui les a accusés de "trahison".

Sur le même ton, son Premier ministre Ahmet Davutoglu a jugé jeudi "vraiment très triste que certains de nos intellectuels (aient) signé une telle déclaration alors que nous sommes en train de lutter contre le terrorisme".

"Lui-même intellectuel, le Premier ministre turc ne reconnaît apparemment pas le droit à la libre expression et la liberté universitaire", a déploré la représentante de l'ONG Human Rights Watch Emma Sinclair Webb sur Twitter.

L'université de Düzce (nord-ouest) a décidé de licencier un de ses professeurs de sociologie, Latife Akyüz, qui avait signé la pétition, selon l'agence de presse Dogan.

L'armée et la police turques ont investi il y a un mois avec des chars les villes sous couvre-feu de Cizre et de Silopi (sud-est) pour en déloger des partisans du PKK. Les combats y ont provoqué la mort de nombreux civils et l'exode d'une partie de la population.
(AFP, 14 janvier 2016)

Notorious criminal threatens academics calling for peace in Turkey’s southeast

A notorious convicted criminal has publicly issued death threats against academics and intellectuals who called on the Turkish government to end security operations in Southeast Anatolia, just a day after President Recep Tayyip Erdoğan labeled more than 1,000 national and international academics as “poor excuses for intellectuals.”

“We will let your blood in streams and we will take a shower in your blood,” Sedat Peker, a well-known convicted criminal, said in a message posted to his personal website on Jan. 13. The message was titled as “The So-Called Intellectuals, The Bells Will Toll for You First.”

“If you ask my opinion, you should not try to sink this STATE for your own health. The only reason that you are alive at the moment is the presence of the STATE and its survival. As I said in the aforementioned remarks, if the terrorists, you who are their supporters and foreign countries’ intelligence services – in sum, all of you – accomplish your goals and turn this STATE into a nonfunctioning situation, you should well know that you will never be shown mercy by THE CHILDREN of this HOMELAND,” Peker said.

Both the main opposition Republican People’s Party (CHP) and the Peoples’ Democratic Party (HDP), which is focused on the Kurdish issue, urged prosecutors to take legal action against the former criminal.

“Freedom of expression is one of the fundamental fields in a democracy. Opinions which do not call for violence and do not encourage terror can be expressed,” CHP spokesperson Haluk Koç said. “Some third-class godfathers are casting a duty for themselves and jumping on this. Threats are around,” he said.

Recalling that Article 106 of the Turkish Penal Code (TSK), which covers death threats, is “very open,” Koç said prosecutors should act against Peker on their own volition.

“If they will not do so, I’m making an open call here. I want public prosecutors to act against third-class godfathers,” he added.
 
HDP co-spokesperson Ertuğrul Kürkçü issued even stronger words.

“If the public prosecutors do not act by considering these remarks [by Peker] as evidence of an organization of mass killing, then it means that killing of the opposition is under the state’s protection. The impunity of this murderer will prove that the mafia has become an organic component of the ‘New State,’” Kürkçü said.

Some 1,128 academics from 89 different universities – including foreign scholars like Noam Chomsky, David Harvey and Immanuel Wallerstein – signed the declaration titled “We won’t be a part of this crime,” which called on Ankara to end the “massacre and slaughter.”

Erdoğan, in an address to Turkish ambassadors gathered for an annual conference on Jan. 12, lashed out at the signatories and said human rights violations in the southeast were being committed by “terrorists,” referring to militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), but not by the state.

Speaking to reporters on Jan. 13, before Peker’s message was released, HDP’s co-chair Selahattin Demirtaş said those academics and intellectuals are the “conscience of the country.”

“There is not a single societal segment that has not been insulted and belittled by President [Recep Tayyip Erdoğan],” Demirtaş said. “You know that since he is one of the distinguished academics of our country, he has a lot of honorary doctorate degrees … I wonder what his university life was like; nobody knows about it,” he said, mocking Erdoğan.
 
“Asking for peace in this country and saying no to bloodshed was the main slogan of the ‘resolution process’ for which he said he would do anything, including ‘drinking hemlock’ until a year ago,” he said, referring to Erdoğan’s earlier remarks that “he would do anything to resolve the [Kurdish] issue,” including drinking poison.

In October 2015, Peker held a “rally against terror,” campaigning in favor of the ruling Justice and Development Party (AKP) in Rize in the run-up to the Nov. 1 snap elections. At the rally, Peker said “blood will flow greatly” if the security forces “tire” in the fight against terrorism, saying he would lead the crowds at that point. An official investigation into the rally was launched upon the CHP’s reaction at the time.

In June 2015, when he attended the wedding of an infamous pro-government social media “troll,” Erdoğan was photographed while chatting with Peker, who has repeatedly been accused by Turkish law enforcement officials of being the leader of an organized criminal gang.
(hurriyetdailynews.com, Jan 14, 2016)

774 journalists fired, 156 detained last year in Turkey

Almost 800 journalists were fired in Turkey last year, while 156 were detained and nearly 500 legal actions were taken against journalists by judicial authorities, according to a senior member of the country’s main opposition party.

In 2015, 774 journalists were fired, 484 legal actions were taken by judicial authorities, 200 press members and seven media companies were subjected to an investigation, 156 journalists were detained, court cases were opened against 238 journalists and at least 32 journalists were currently under arrest, main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy chair Sezgin Tanrıkulu said on Jan. 11.

Congratulating reporters on the occasion of Working Journalists’ Day, which was marked on Jan. 10, Tanrıkulu recalled a message released by President Recep Tayyip Erdoğan on the same occasion.

“Media should be free; to the extent those working in the press, journalists and reporters are free, the democracy of the country will be stronger to the same extent,” Erdoğan said in his message.

Speaking at a press conference on Jan. 11, Tanrıkulu said Erdoğan’s message should be embraced by everybody, however adding the current picture in Turkey resembled one in which democracy was “bankrupt.”

Press freedom is a rising concern in Turkey, which ranked 149 out of 180 on the 2015 World Press Freedom Index prepared by Reporters Without Borders. Turkey was also categorized as “not free” in Freedom House’s annual Freedom of the Press report.
(hurriyetdailynews.com, Jan 11, 2016)

Condamnation ferme pour le journaliste Erol Özkoray

La condamnation à 11 mois et 20 jours de prison pour son livre sur la révolte de Gezi de l’écrivain et journaliste turc Erol Özkoray est maintenant ferme. Une seconde condamnation à 10.000 livres turques (3.300 euros) de dommages et intérêts soit disant pour avoir insulté le président Erdogan (à l’époque Premier ministre) vient s’ajouter à cette première condamnation.

Erol Özkoray dans son livre « Le Phénomène Gezi » (Gezi Fenomeni) avait publié des graffitis anonymes contre Erdogan que le tribunal avait estimé insultant pour lui et l’avait condamné en prison avec 5 années de sursis, sans qu’il ait de loi dans ce domaine, en violant ainsi le droit. « S’il n’y a pas de loi, il n’y aurait pas de crime » s’exclame Özkoray, en ajoutant que sa condamnation a eu lieu sans que son avocate puisse le défendre. Un second procès vient d’alourdir d’avantage cette première condamnation, ainsi le Tribunal pénal d’Istanbul décide des dommages et intérêts dont les intérêts commencent à partir de 2014 ce qui fait un total de 5000 euros. La seule chose positive c’est que maintenant, Erol Özkoray a le droit de faire appel pour les deux procès.

Invité par la ville de Växjö dans le cadre du programme ICORN, une ONG norvégienne qui défend les intellectuels et les artistes persécutés dans leur pays, Erol Özkoray, originaire d’Istanbul, vit depuis 6 mois en Suède où il continu en toute liberté à écrire ses livres. Özkoray est le premier intellectuel à quitter son pays et vivre en exil pour avoir entré directement en conflit avec Erdogan.

« Je n’ai pas d’espoir en ce qui concerne l’appel car la justice est sous l’ordre d’Erdogan, c’est une farce de la justice, donc je ne bouge pas de la Suède » dit Erol Özkoray est poursuit : « Politiquement les choses sont devenues très dangereuses en Turquie et le pays court vers une catastrophe : Un totalitarisme théocratique se met en place. Ce sera un régime de type islamo-fasciste. Le but d’Erdogan c’est de passer en 2023 -au centenaire de la république- à la Nouvelle Turquie qui mettra définitivement fin à la République et à la laïcité. Nous sommes en face d’un dictateur qui a pour référence Hitler, qui soutient le sunnisme rétrograde des Wahabites, qui épouse les thèses des Frères Musulmans, qui flirte politiquement avec l’Etat Islamique et qui rêve de devenir Calife. Tout cela me fait dire que nous sommes en face d’un pouvoir politique totalement étranger à la Turquie. Le pouvoir est donc accaparé par un groupe étranger».

Erol Özkoray incite l’Europe à voir de plus près ce pouvoir qui est un danger également pour sa sécurité et pense que l’Union européenne doit l’isoler politiquement sans se tarder, sinon il y a même risque de guerre qui profile dans l’horizon: « Le pouvoir islamique actuel n’a pas de légitimité pour quatre raison : Erdogan a violé le contrat social qui existe avec le peuple de défendre la République laïque car il met en place une dictature islamique, il a commis le crime contre l’humanité en réprimant violemment la révolte de Gezi en 2013 (8 tués et 10.000 blessés), il a commis également le crime de guerre en Syrie et en Iraq en soutenant l’Etat islamique et finalement le crime de génocide contre les Kurdes à Kobané et aujourd’hui au Kurdistan de Turquie. Son statut doit être aujourd’hui celui de Milosevic et devrait être jugé au Tribunal pénal international de la Hague ».

TV host Öztürk under investigation over spreading ‘terrorist propaganda’

The Bakırköy Chief Prosecutor's Office has opened an investigation into “Beyaz Show” host Beyazıt Öztürk, the program's producer and a caller for allegedly spreading terrorist propaganda during the show's airing last Friday.

Ayşe Çelik, after introducing herself to the host of the talk show as a teacher, expressed her frustrations last Friday, saying the media is not accurately portraying the conflict in southeastern Turkey and that children are dying due to clashes between security forces and the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK).

In a statement released on Monday, the Bakırköy Chief Public Prosecutor's Office said the investigation was launched on Jan. 9 against the three individuals over allegations that terrorist propaganda was disseminated during the show's live broadcast on Jan. 8.

"The CD [recording] of the program has been taken for examination and the manager responsible for the program, the program host and the person who called in to the show have been brought under the scope of the investigation," the statement reads.

Even though both Kanal D, which broadcasts the program, and host Öztürk apologized for what Çelik said on the program, the Bakırköy Chief Prosecutor's Office are reportedly investigating both Öztürk and the program's producer, claiming they disseminated the terrorist organization's ideas.

The Diyarbakır Chief Prosecutor's Office had opened an investigation into Çelik previously, also for allegedly spreading terrorist propaganda.

Seeming surprised to hear these comments on his talk show on Friday night, Öztürk thanked the woman. “We have been trying to get people to hear about what is happening as much as we can. What you said has taught us a lesson. We will continue to do more. I hope your wishes for peace come true as soon as possible," he said and asked the guests at the studio to applaud Çelik.

Öztürk and Kanal D were then targeted by pro-government circles, which accused them of spreading PKK propaganda. Some media outlets and pro-government Twitter users even labeled Öztürk a traitor.

The Ministry of Education released a statement on Saturday saying that Çelik is not a teacher working in Diyarbakır. (TODAY'S ZAMAN, Jan 11, 2016)


Working Journalists’ Day marked amid protests and detentions in Turkey

A number of press associations, representatives from political parties and civil society groups across Turkey staged demonstrations to protest political pressure on journalists during Working Journalists' Day on Jan. 10, on which three more journalists were detained by police.

Demonstrators took to the streets in both İstanbul and Ankara to protest the fact that 1,000 journalists have been fired in recent months and that 33 are in prison, while over 200 reporters faced investigations in 2015.

In a recent incident, Dicle news agency (DİHA) reporter Murat Verim and two others, İrfat Yakut and Abdurrahman Otkır, were detained on Friday following a police raid on their homes. Furthermore, police detained the Evrensel daily reporter Eda Aktaş on Saturday while she was reporting on a protest in İzmir's Bornova district. In addition, İMC TV reporter Bekir Güneş and cameraman Mehmet Dursun were detained in Van on Sunday while covering an incident in which a police officer and 13 individuals were killed.

Led by the Turkish Journalists Union (TGS) and members of other press organizations, a number of people staged a protest march from Taksim-Tünel Square to Galatasaray High School on İstiklal Avenue in central İstanbul. Those involved included main opposition Republican People's Party (CHP) deputies such as Barış Yarkadaş and Enis Berberoğlu, members of the Confederation of Revolutionary Workers' Unions (DİSK) and Dilek Dündar, the wife of arrested journalist and Cumhuriyet daily Editor-in-Chief Can Dündar.

Speaking to those gathered in front of the school, Güseren Ergezer from the TGS said that journalists do not feel that it is appropriate to celebrate Working Journalists' Day since many of their colleagues have been either killed or imprisoned in recent months. "We journalists have spent a lot of time in courthouses recently to give statements to prosecutors over alleged crimes, instead of spending our time doing our actual jobs. Almost every day, [President Recep Tayyip] Erdoğan's lawyers file a criminal complaint against one of us. Judges are ordered to issue rulings to arrest journalists and over 30 journalists are still behind bars. The only evidence used to justify these arrests is the journalists' news reports," Ergezer said.

Jan. 10 marks the 55th anniversary of Law No. 212, which describes and protects the rights of journalists and is celebrated as Working Journalists' Day in Turkey. However, media freedoms hit a series of new lows in 2015, which saw media organizations taken over by trustees appointed by government-sponsored court rulings based on flimsy evidence and many journalists sent to prison for allegedly insulting the president and prime minister.

On Friday of last week, national press organizations declared that they would not celebrate Working Journalists' Day this year due to the intolerable level of pressure on journalists in the country. Thirty-three journalists are currently in prison in Turkey, including Dündar, Cumhuriyet's Ankara bureau chief Erdem Gül, the Taraf daily columnist Mehmet Baransu, the Bugün daily columnist Gültekin Avcı and a number of Kurdish journalists. Most have yet to be formally charged with a crime.

Journalists who are still able to work face police raids, the prospect of detentions and censorship in the course of their jobs.

A number of international press associations released reports in 2015 claiming that freedom of press has deteriorated in Turkey. In its 2015 annual report, the New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ) revealed that Turkey has the fifth-highest number of journalists in prison, following China, Egypt, Iran and Eritrea. (TODAY'S ZAMAN, Jan 11, 2016)


Turkey's academics: "We will not be a party to this crime!"

446 academics and researchers of Turkey have issued the following common declaration against the repression carried out by the Turkish State:

"As academics and researchers of this country, we will not be a party to this crime!

"The Turkish state has effectively condemned its citizens in Sur, Silvan, Nusaybin, Cizre, Silopi, and many other towns and neighborhoods in the Kurdish provinces to hunger through its use of curfews that have been ongoing for weeks. It has attacked these settlements with heavy weapons and equipment that would only be mobilized in wartime. As a result, the right to life, liberty, and security, and in particular the prohibition of torture and ill-treatment protected by the constitution and international conventions have been violated.

"This deliberate and planned massacre is in serious violation of Turkey’s own laws and international treaties to which Turkey is a party. These actions are in serious violation of international law.

"We demand the state to abandon its deliberate massacre and deportation of Kurdish and other peoples in the region. We also demand the state to lift the curfew, punish those who are responsible for human rights violations, and compensate those citizens who have experienced material and psychological damage. For this purpose we demand that independent national and international observers to be given access to the region and that they be allowed to monitor and report on the incidents.

"We demand the government to prepare the conditions for negotiations and create a road map that would lead to a lasting peace which includes the demands of the Kurdish political movement. We demand inclusion of independent observers from broad sections of society in these negotiations. We also declare our willingness to volunteer as observers. We oppose suppression of any kind of the opposition.

"We, as academics and researchers working on and/or in Turkey, declare that we will not be a party to this massacre by remaining silent and demand an immediate end to the violence perpetrated by the state. We will continue advocacy with political parties, the parliament, and international public opinion until our demands are met.

"Please send your signature, name of your university and your title to info@barisicinakademisyenler.net"

Libération d'un journaliste irakien en prison depuis août

La justice turque a libéré mardi dans l'attente de son procès un journaliste de nationalité irakienne qui travaillait pour une équipe du site internet d'information Vice News arrêté fin août en Turquie pendant qu'il couvrait le conflit kurde, a-t-on appris de source judiciaire.

Mohammed Ismael Rasool avait été placé en garde à vue puis écroué le 31 août dernier par un tribunal de Diyarbakir, la grande ville du sud-est en majorité kurde de la Turquie, avec deux reporters britanniques de Vice News, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury.

Ces deux derniers avaient été libérés le 3 septembre.

M. Rasool a été remis en liberté sous un strict contrôle judiciaire, ce qui lui interdit notamment de quitter le territoire turc jusqu'à la fin de son procès, dont la date n'a pas encore été fixée, a-t-on précisé de source judiciaire.

"Vice News est heureux de confirmer que son reporter Mohammed Rasool a été libéré sous caution après avoir été détenu 131 jours dans une prison turque", a réagi ce média dont le siège est aux Etats-Unis dans un communiqué. "Rasool se réjouit désormais de pouvoir retrouver sa famile, ses amis et ses collègues", a-t-il ajouté.

Les trois journalistes avaient été arrêtés pendant qu'ils couvraient les affrontements entre forces de sécurité et rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont repris l'été dernier après plus de deux ans de cessez-le-feu.

Un tribunal de Diyarbakir les avait alors inculpés de "participation à des activités terroristes", leur reprochant notamment d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe djihadiste Etat islamique (EI) et le PKK.

La direction de Vice News avait catégoriquement démenti ces accusations.

En place depuis 2002, le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan est régulièrement épinglé par la communauté internationale et les ONG de défense de la presse, qui lui reprochent ses nombreuses pressions sur les médias.

La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF, derrière la Birmanie (144e) et juste devant la Russie (152e).
(AFP, 5 janvier 2016)

Journalists welcome new year in front of Silivri Prison

The Turkish journalists Union (TGS) and the Pak Medya-İş union organized a demonstration in front of Silivri Prison on Thursday during which they called for freedom for their imprisoned colleagues.

The journalists released blue balloons in the air amidst snowfall in the hope that their colleagues will be set free in the new year.

There are currently 30 journalists behind bars in Turkey, where freedom of the press has significantly deteriorated over the past several years.

Delivering a speech, TGS President Uğur Güç said he hopes 2016 will be a year of freedoms for journalists. “Until we have freedom for all journalists and can maintain editorial independence, we will continue [our struggle]," he said.

Speaking on the restrictions facing journalists in Turkey, he said while 2014 was a black year for journalists, 2015 turned out to be even worse as the Justice and Development Party (AK Party) government tightened its grip on journalists and media organizations.

"Hundreds of journalists are being tried. There are dozens of insult cases filed against journalists based on Article 299 [of the Turkish Penal Code (TCK)]. Many of our colleagues are being sent to prison unnecessarily and being held captive. Thirty journalist friends are currently in prison. I hope 2016 will be a year of freedoms for journalists," Güç said in further remarks.

Under the presidency of Recep Tayyip Erdoğan, it has been an almost daily occurrence for journalists and public figures to face legal action on charges of insulting the president or the government, with some even receiving prison sentences. Journalists face charges even for critical messages on Twitter.

Jailed journalists release New Year messages

Following Güç's speech, New Year messages sent by some of the journalists jailed in Silivri Prison through their lawyers were read out during the demonstration.

Samanyolu Broadcasting Group President Hidayet Karaca, who was arrested in a government-backed operation in late 2014 and has been kept behind bars since then, said in his message he hopes 2016 will be a year of freedoms, supremacy of the law and democracy.

"They [the government] are making us pay a price for democracy, human rights, freedoms and freedom of the press. This price is being paid by imprisoned journalists today. Our bodies are being held captive but our ideas are in the free world and they cannot be held captive. These days will be over. The winter we are experiencing today is the harbinger of spring," he said.

Journalist Gültekin Avcı, who was arrested in September due to his views expressed in seven of his articles, said in his message he hopes the paths of the press, which he said has been darkened by "palace [a reference to Erdoğan] fascism," will one day be illuminated by the journalists who are defending press freedom today.

Imprisoned journalist Can Dündar, the editor-in-chief of the Cumhuriyet daily, said the journalists in Silivri are not actually in a prison but in a quarantine.

"Because those who jailed us know that just like fear, courage is also epidemic. They want to suppress courage and make fears dominate. But the virus of courage is spreading thanks to you. It breaks fears. May 2016 be a year of courage and may all the tyranny on the press end," Dündar said in his message.

Erdem Gül, the Cumhuriyet daily's Ankara representative who is also behind bars, said he hopes 2016 will be a year when all the walls ahead of aspirations to be a better country are demolished and where there is press freedom, freedom of expression and the right to assemble.

In November, a court in İstanbul arrested Dündar and Gül over a report that documented the intelligence agency's involvement in the transfer of arms into Syria. Turkey initially claimed the trucks intercepted by prosecutors were carrying humanitarian goods. Ankara later edited its narrative and claimed the trucks were carrying arms heading to Turkmens in Syria's Bayırbucak area.

A message sent by journalist Mehmet Baransu was also read out during demonstration in front of the Silivri Prison.

Baransu, an outspoken government critic who used to work for the Taraf daily before his arrest, was placed behind bars on March 2 over charges of releasing classified documents.

The journalist was arrested over documents that he submitted to prosecutors in 2010, prompting a major coup trial known as "Sledgehammer” (Balyoz) that implicated top military brass.

In his message, Baransu said the snow outside is a sign that the dark days in the country will be over, spring will come and the journalists who are imprisoned in Silivri will be reunited with their colleagues again when that spring comes.

"I wish everyone a happy new year," he said. (TODAY'S ZAMAN, Dec 31, 2015)

DİHA Reporter Merdan Berk Injured in Both Legs

Dicle News Agency (DİHA) Reporter, Merdan Berk, was injured last Tuesday (December 29) in both of his legs by gas bombs during following up news in Turkey's southeastern Diyarbakır where protests take place in many areas.

On December 29, public laborers with Confederation of Public Workers' Union (KESK) and Confederation of Revolutionary Workers' Union of Turkey (DİSK) had stopped working with the demand "peace against war" and stores didn't open in Diyarbakır. Protests had taken place all over the province.

The report indicates armed injury

Berk spoke to bianet:
"There were five meters between us. There is no way that they couldn't have seen me or didn't know that I was a journalist! They fired [gas] on purpose...first my left leg, and then the right one as I was trying to move away, I just fell and couldn't get up".

Berk discharged from the hospital after the treatment and received a report stating he was wounded by fire arms, has noted that he will file a criminal complaint against the police officers.
(BIA, Dec 31, 2015)

Kurdish Question / Question kurde

12th EUTCC Conference at EP: Calls to end the ongoing conflict

The 12th International Conference on “The EU, Turkey and the Kurds” hosted by the European Union Turkey Civic Commission (EUTCC) has kicked off at the European Parliament earlier today.

The two-day conference which discusses the title “Old Crisis – New Solutions” has started with opening remarks by Kariane Westrheim, Chair of the "European Union - Turkey Civic Commission" (EUTCC) and EU Parliament’s Left Group Chair Gabi Zimmer.

Nobel laureate, former President of East Timor José Ramos Horta said he was watching the Kurdish people's struggle with great admiration, adding; “The women fighting in Syria and Iraq are amazing combatants who remind me of woman revolutionaries that defended Stalingrad and Vietnam against occupation. Kurds are an example of the longest denial of a folk as a whole.”

Horta expressed his wishes for the attainment of peace between Kurds and the Turkish state as did happen in his country after an occupation of 24 years.

Nobel Peace Prize Laureate Shirin Ebadi from Iran called attention to the importance of ethnical and cultural diversity for cultural development, saying that it is among the basic duties of a democratic country to preserve this diversity and ensure that these segments do not suffer a violation of their rights.

Ebadi underlined that the Turkish state must respect the cultural rights of the Kurdish people who are being through a very severe situation at the moment. She noted that Kurds in East Kurdistan are also suffering discrimination by the Iranian government.

The conference continued with presentations by journalist Cengiz Çandar; Prof. David Romano; Prof. Susan Breau; Peter Galbraith, former Ambassador to the Republic of Croatia, US; Takis Hadkigeorgiou, Vice Chair of the EU-Turkey Joint Parliamentary Committee; Selahattin Demirtaş, Co-President of HDP, Member of the Grand National Assembly of Turkey.

Speaking at the second session titled "From Model To Problem", Peter Galbraith said Kurds deserved participation in Geneva-3 Conference the most because it was them who fought terror the most. Galbraith underlined that Turkey should return to the table and reinitiate peace talks with the Kurdish movement, adding; "Whether you like it or not, PKK is an effective movement. If you want peace, you must make peace with the PKK."

Journalist Cengiz Çandar called attention to the disaster Turkey faces today, saying; "Turkey has evolved into a fascist regime after the elections. I am worried for my country as the Kurdish people are being subject to a disaster. What we face is an abdication of reason."

Çandar emphasised that the AKP ruling also based on support it received from the European Union while perpetrating this atrocity against the Kurdish people. "If the EU continues to act in line with its interests, and remains silent on Turkey's immortal practices, the situation will get much graver", he added.

Susan Breau remarked that the Kurdish people had to take up arms and fight to protect their existence and were charged with terrorism for fighting crimes against humanity. Stressing that the definition of terrorism must be changed, Breau said Kurdish combatants sacrificed their lives in the fight against ISIS, but were still labelled criminal and terrorist. "Turkey is making the anti-ISIS fight difficult. Kurds are the only force fighting these inhuman forces."

Speaking after, HDP co-chair Selahattin Demirtaş pointed out that Turkey is currently being through the darkest political atmosphere of its recent history. "While the balances and statues in the region all turned upside down, this became a crisis of Turkey's due to its unprepared situation with regards to ideational, ideological and governmental and foreign policy aspects. Kurds have reached the stage of catching up with the change and come up with a solution to their own Kurdish problem."

Pointing out that Kurds have once again taken to the stage of history today, Demirtaş said this recently formed Kurdish perspective doesn't threaten or ignore the Turkish people, other cultures, identities and faith groups in Turkey. He continued; "Kurds do not threat Turks as an enemy. Nor are they a threat to Turkishness, secularism, Islam or other religions and faith groups. Yet, why do Turks consider Kurds as a threat? Because they have a status quoist mindset. The world is changing and Turkey continues to pay a heavy price as it persistently remains out of this. All peoples are paying heavier prices."

Demirtaş described Turkey's objection to PYD's participation in Geneva-3 meeting as an abdication of reason.
(ANF, Jan 26, 2016)

Attackers of HDP headquarters given suspended jail terms

An Ankara court sentenced five defendants to prison on Jan. 25 in a case regarding the attack targeting Peoples’ Democratic Party (HDP) headquarters in Ankara on Sept. 8, 2015, but suspended the sentence.

The Ankara 32nd Criminal Court of First Instance sentenced defendant Doğan Haydar Ciritcioğlu to seven years and three months in prison for various crimes including “damage to property by using caustic material,” “attempting to prevent a political party’s actions by force,” “violating the law on demonstrations,” “attempted robbery” and “breaching the impunity of workplaces.” The court suspended Ciritcioğlu’s sentence due to no previous criminal record.

Meanwhile, the four other defendants, Aykut Dinçer, Ali Yıldırım, İlker Çelen and Mehmet Alan, were given five months in prison for “violating the law on demonstrations.” However, the court ruled also for the deferment the announcement of the verdict due to their good manner at the hearing.

The HDP headquarters in Ankara, as well as local party buildings across Turkey, were attacked in demonstrations against the killings of security personnel by the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) in the country’s east and southeast late Sept. 8.

Around 50 protesters marched toward Ankara’s HDP headquarters to break into the building but faced a police barricade at the entry and exit of the street where the office is located.

Several protesters, who managed to pass the barricade hurled stones at the building, smashed the entry’s HDP banner and hoisted a Turkish flag on HDP’s flag pole, after police officers fired tear gas to disperse the crowd.

The prosecutor’s indictment states how Ciritcioğlu entered the building and set it ablaze, which he admitted to in his testimony.
(hurriyetdailynews.com, Jan 26, 2016)

Les dirigeants du HDP reconduits

Le principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP), a reconduit dimanche à sa tête ses deux dirigeants, en plein conflit entre le gouvernement et la rébellion kurde dans le sud-est du pays.

Figen Yuksekdag et Selahattin Demirtas ont été réélus à l'unanimité lors du congrès du parti à Ankara, a annoncé le HDP dans un communiqué. Le parti pro-kurde est codirigé par une femme et un homme pour respecter la parité.

Le charisme de M. Demirtas, l'un des opposants les plus virulents du président turc Recep Tayyip Erdogan, a contribué au succès de son parti, qui a obtenu des sièges au Parlement pour la première fois l'an dernier.

Mais le HDP est en butte à l'hostilité du gouvernement, qui lui reproche d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit. Le HDP dément et insiste sur sa volonté de trouver une solution juste pour la minorité kurde dans un cadre démocratique.

Le deux leaders du HDP ont prononcé leurs discours avec en arrière-plan un drapeau turc, le slogan "patrie commune, citoyenneté égale" et un portrait d'Abdullah Ocalan, le leader du PKK emprisonné.

M. Demirtas a dénoncé la répression dans le sud-est du pays à majorité kurde, où l'armée affirme avoir éliminé des centaines de "terroristes", mais où le HDP l'accuse d'avoir tué des centaines de civils.

"Le Premier ministre (Ahmet Davutoglu) affirme qu'il n'y a pas de massacre de civils. Mais il y a des femmes et des enfants (parmi les morts). Plus de 190 tués, est-ce que ce n'est pas un massacre ?", s'est-il indigné.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, de violents combats ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK.

Ces affrontements ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur avec les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Depuis la mi-décembre, l'armée et la police ont lancé une grande offensive pour reprendre le contrôle de plusieurs villes du sud-est placées sous couvre-feu, où des partisans du PKK défient les autorités.

Ces opérations ont fait de nombreux morts dans les deux camps, ainsi que des dizaines de victimes civiles, femmes, enfants et vieillards.
(AFP, 24 janvier 2016)

Le couvre-feu levé, les habitants de Silopi retrouvent leur ville dévastée

Le fracas des armes s'est arrêté, enfin. Après trente-six jours de couvre-feu, les habitants de la ville turque de Silopi (sud-est) ont découvert mardi avec stupeur les ravages causés par les combats qui ont opposé armée et rebelles kurdes.

Les larmes aux yeux, Feyruze Buluttekin a retrouvé sa maison en piteux état. Le balcon s'est effondré en plusieurs endroits, les fenêtres ont toutes volé en éclats sous les balles et le plancher a été éventré. Un obus, probablement.

Incrédule, elle raconte la guerre qui s'est déroulée sous ses fenêtres. "Pendant douze jours on est resté chez nous", dit la mère de famille, "le treizième jour, ma cousine a été tuée. Elle avait sept enfants, elle a été abattue devant sa porte".

"Nous avons gardé son corps pendant cinq jours à la maison, personne ne s'est occupée d'elle, et puis on a fini par l'emmener à la moquée", poursuit-elle. "Et puis les soldats nous ont évacués de force et nous ont installés dans une salle de sport de la ville".

Le 14 décembre, les forces spéciales de la police et l'armée sont entrées en nombre dans Silopi. Leur objectif: reprendre le contrôle de cette ville de 80.000 habitants où des centaines de partisans armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'étaient retranchés à l'abri de tranchées et de barricades, défiant les autorités.

Jour et nuit, les affrontements ont fait rage. Chars et artillerie lourde contre lance-roquettes et engins explosifs improvisés.

"Nous avions tellement peur du bruit des roquettes et des armes que nous ne pouvions même pas sortir de chez nous pour chercher de l'eau", se souvient Mehmet Simsek. "On avait mis du coton dans les oreilles des enfants de peur qu'elles n'explosent", ajoute-t-il, "je ne souhaite à personne de subir ça".

Les Mutlu, eux, n'ont pas eu d'autre choix que la fuite. Leur maison a été entièrement détruite par un tir. "Je ne sais pas qui nous a attaqué", lâche la mère de famille, Sariye, inconsolable devant ses ruines.

- 'Pire qu'à Kobané' -

Autour d'elle, c'est un spectacle de désolation. Facades ouvertes, murs criblés de balles, rues encombrées de gravats.

"C'est pire qu'à Kobané", lâche un voisin interloqué, en référence à la bataille acharnée qui a opposé fin 2014 les milices kurdes aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) de l'autre côté de la frontière, en Syrie.

Appuyés par des chars et des hélicoptères, les forces de sécurité ont fini par reprendre le contrôle de Silopi, rue après rue, maison après maison.

Un mois de combats ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps. Plusieurs policiers et soldats ont perdu la vie dans les rues de Silopi. L'état-major de l'armée turque a affirmé de son côté avoir "neutralisé" 136 "terroristes".

Les civils n'ont pas été épargnés. Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) a recensé plus de 70 tués depuis l'instauration du couvre-feu le mois dernier à Silopi, dans la ville voisine de Cizre et dans le district de Sur, à Diyarbakir.

Des morts que le HDP et la majorité de population attribuent aux forces de sécurité.

A Silopi, largement acquise à la cause du PKK, plus rares sont ceux qui pointent du doigt la responsabilité des jeunes partisans des rebelles.

"Ces jeunes étaient en train de casser les portes des maisons vides. J'ai essayé de les en empêcher (...) ils ont braqué leur fusil sur ma poitrine et m'ont dit: +on va te tuer!+", enrage encore Hamit Alkis.

En déplacement à Londres, le Premier ministre Ahmet Davutoglu s'est vanté mardi d'avoir rétabli l'ordre à Silopi. "Les opérations sont terminées dans une large mesure", a-t-il dit, "toutes les tranchées ont été rebouchées et toutes les barricades démantelées".

Mais la situation y reste très tendue. Seuls quelques rares commerces ont rouvert leurs rideau de fer et l'armée et la police reste omniprésente. Le couvre-feu a été levé pendant la journée, mais il reste en place la nuit. Jusqu'à nouvel ordre.
(AFP, 19 janvier 2016)

Le PKK revendique un attentat mais s'excuse pour la mort de civils

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué samedi un attentat à la voiture piégée meurtrière, survenu jeudi dans le sud-est à dominante kurde de la Turquie et visant la police, mais s'est excusé pour la mort de civils notamment des enfants.

"Il est clair que les civils ne peuvent jamais être notre cible conformément à la ligne générale et aux objectifs politiques de notre mouvement. L'objectif de cette acte était les forces de sécurité", a précisé le mouvement armé dans un communiqué rapporté par l'agence pro-kurde Firat.

"Malgré nos efforts de ne pas nuire aux civils, nous voulons faire part de notre tristesse quant à la mort de plusieurs d'entre eux et présentons nos condoléances à leurs familles", souligne le PKK qui promet toutefois de continuer à attaquer les forces de l'ordre.

Six personnes -un policier et cinq civils, dont trois enfants - ont été tuées et 39 blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée visant le commissariat central de Cinar, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays.

Deux personnes ont été tuées dans l'explosion de la voiture piégée et quatre autres, dont un bébé, ont péri dans l'effondrement d'un bâtiment situé juste derrière, où vivent les policiers et leurs familles.

Cette attaque a provoqué l'émoi en Turquie.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de l'ordre et le PKK.

Ankara a lancé mi-décembre une vaste offensive pour déloger des jeunes partisans des rebelles qui ont érigé des barricades dans plusieurs villes du sud-est sous couvre-feu. De nombreux civils ont fait les frais de ces combats, qui ont plongé la région dans la guerre.
(AFP, 16 janvier 2016)

La CEDH condamne la Turquie pour avoir dissous un parti pro-kurde en 2009

La Turquie n'aurait pas dû dissourdre fin 2009 un parti pro-kurde modéré qu'elle jugeait trop proche du PKK, a estimé la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) selon laquelle, au contraire, ce parti n'avait rien d'incompatible avec la démocratie.

La dissolution, par la Cour constitutionnelle turque, du Parti pour une société démocratique (DTP), qui était alors la principale formation politique pro-kurde, a enfreint le droit d'association garanti par la Convention européenne des droits de l'homme, a estimé à l'unanimité la CEDH.

Elle a en outre jugé que les deux co-présidents du parti, Ahmet Türk et Aysek Tugluck, n'auraient pas dû être déchus de leur mandat de député, une mesure d'une "sévérité extrême" qui a selon elle enfreint le droit à des élections libres.

Les juges européens ont ordonné à Ankara de verser 30.000 euros de dédommagement à chacun des deux anciens co-présidents du DTP, ainsi que 7.500 euros à un autre ancien responsable de cette formation.

Cet arrêt n'est toutefois pas définitif: les autorités turques ont trois mois pour le contester en demandant un nouvel examen du dossier, ce que la Cour n'est toutefois pas tenue de leur accorder.

En prônant une "solution politique au problème kurde et la reconnaissance de l'identité kurde", le programme du DTP était certes "incompatible avec les principes et structures actuels de l'Etat turc", cependant cela ne le rendait "pas contraire aux règles démocratiques", selon les magistrats européens, notamment parce que le DTP "condamnait la violence" et "excluait ouvertement le recours à la force".

"Il est de l'essence de la démocratie de permettre la proposition et la discussion de projets politiques divers, même ceux qui remettent en cause le mode d'organisation actuel d'un État, dans la mesure où ils ne visent pas à porter atteinte à la démocratie elle-même", ont encore argumenté les juges de la CEDH.

Quelques mois avant sa dissolution, en mars 2009, le DTP avait remporté 5,70% des voix aux élections locales, devenant la 4e force politique du pays, et la première dans le Sud-Est du pays.
(AFP, 12 janvier 2016)

32 militants kurdes tués ce week-end

Trente-deux militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués au cours du weekend dans des combats avec les militaires turcs dans l'est et le sud-est de la Turquie, ont indiqué l'armée et des médias.

Au moins deux policiers et un soldat ont également été tués, selon ces sources.

Les forces de l'ordre ont lancé un raid contre une maison de la province de Van (est), tuant 12 rebelles kurdes, après avoir été alertées qu'un attentat de grande ampleur contre des bâtiments officiels y était préparé, a rapporté l'agence Dogan.

Un policier a été tué et deux autres personnes ont été blessées dans les affrontements qui ont suivi, selon Dogan.

"Les terroristes sont venus à Van pour organiser une grande attaque. Heureusement, nous avons réussi à l'empêcher", a déclaré le gouverneur de la province Ibrahim Tasyapan, précisant que des dizaines de grenades et de fusils avaient été saisies au cours de l'opération.

Vingt militants du PKK avaient été tués samedi d'après l'armée, dans les villes de Cizre et de Silopi (sud-est), près de la frontière irakienne, ainsi que dans le district de Sur à Diyarbakir, la grande cité kurde.

Un soldat et un policier ont également trouvé la mort à Diyarbakir, tués par des tirs de fusil à longue portée, a précisé l'armée.

Selon l'armée, quelque 448 membres du PKK ont été tués dans ces trois localités depuis la mi-décembre.

Celles-ci sont soumises à un couvre-feu controversé depuis près d'un mois. Ankara a justifié ces mesures par la nécessité de reprendre ces zones aux rebelles kurdes qui y ont érigé des barricades et creusé des tranchées.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a laissé entendre lors d'une réunion de son parti (AKP) que les opérations en cours dans le sud-est pourraient prendre fin dans la semaine, mais il a ajouté qu'il n'y avait "pas de date limite", a indiqué le site du quotidien Habertürk.

"Nous allons poursuivre notre combat contre le terrorisme avec une grande détermination, jusqu'à ce que ces tueurs aient été chassés de nos montagnes, de nos plaines et de nos villes", a-t-il aussi dit, dans des propos rapportés par la télévision.

A Istanbul, un groupe d'artistes de rue, d'acteurs et de musiciens ont manifesté dimanche sur l'emblématique rue piétonne d'Istiklal pour appeler à la fin des violences, brandissant des pancartes "Faites du bruit pour la paix!", selon un photographe de l'AFP.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de l'ordre turques et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui perdure depuis 1984.
(AFP, 10 janvier 2016)

Perquisition et arrestations au sein du HDP à Istanbul

La police antiterroriste turque a interpellé vendredi à Istanbul plusieurs responsables locaux du principal parti prokurde du pays, le Parti démocratique des peuples (HDP), dans la ligne de mire du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

A l'aube, les forces de l'ordre ont investi en nombre les bureaux qu'occupe le HDP dans le district de Beyoglu, sur la rive européenne de la mégapole stambouliote, en bloquant la rue qui y mène, a rapporté un photographe de l'AFP.

Selon l'agence de presse Dogan, de nombreux documents ont été saisis et neuf personnes placées en garde à vue à l'issue de cette perquisition, dont le coresponsable de sa section locale Rukiye Demir.

La direction de la police d'Istanbul a indiqué de son côté avoir arrêté six personnes, dans un communiqué cité par la presse turque.
 L'opération a été lancée dans le cadre d'une enquête ouverte après un meurtre, en juin 2015, attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et sur la foi d'un renseignement suggérant que l'arme utilisée était cachée dans les locaux du HDP, a précisé la police dans sa déclaration.

Un des avocats du parti, Levent Piskin, a dénoncé une perquisition "arbitraire".

Le régime islamo-conservateur de M. Erdogan multiplie les pressions contre le HDP, accusé de soutenir le PKK qu'il considère comme les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) comme une organisation terroriste. Le parti a toujours démenti ces allégations.

Le chef de l'Etat a ainsi réclamé la levée de l'immunité parlementaire des deux coprésidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, qui se sont publiquement prononcés pour la reconnaissance d'une forme d'autonomie pour la minorité kurde.

Ses déclarations interviennent alors que des combats meurtriers ont repris depuis l'été dernier, après plus de deux ans de cessez-le-feu, entre les forces de sécurité turques et le PKK dans de nombreuses villes du sud-est à majorité kurde.

Deux soldats turcs ont encore été tués vendredi dans un district de Diyarbakir et dans la ville de Cizre (sud-est), placés sous couvre-feu depuis le mois dernier, a annoncé le commandement militaire sur son site internet.

Epaulées par des chars et des hélicoptères, l'armée et la police y mènent, ainsi que dans la ville de Silopi (sud-est), des opérations d'envergure pour reprendre le contrôle de quartiers tenus par des jeunes partisans du PKK. Ces affrontements ont provoqué l'exode de milliers d'habitants et, selon le HDP, causé plus de 70 victimes civiles.

Plus de 200 policiers et soldats ont été tués depuis l'été dernier, ainsi que, selon M. Erdogan, quelque 3.100 "terroristes".
(AFP, 8 janvier 2016)

Erdoğan calls for arrest of more pro-Kurdish politicians

President Recep Tayyip Erdoğan has called for the arrest of more pro-Kurdish politicians by saying that Parliament and the judiciary have to act as required when considering how to treat politicians who act as if they were members of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK).

Speaking to village muhtars at the presidential palace in Ankara on Wednesday, Erdoğan repeated his demand that pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) Co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ be stripped of their parliamentary immunity, citing their earlier statements calling for autonomy in the predominantly Kurdish Southeast as a crime.

“The right to immunity was given to lawmakers in Parliament to help them serve the public more efficiently. Parliament should not allow for this exploitation any longer. Both Parliament and the judiciary should take action against those who act as though they are members of a terrorist organization,” Erdoğan said.

Saying that he opposes any possible closure of the HDP, Erdoğan said: “I am against the closure of political parties. I find this unnecessary. There is not even a need to think this over.” He added that he believes individuals, not the whole party, should be punished. “No matter if they are party chairs, deputies or city council members, anyone can be brought to account,” Erdoğan said.

He continued by saying that no political party should engage in activities that hurt the country's interests, adding that such activities would not be considered as politics in any part of the world.

“Nowhere in the world can defending a terrorist organization be called politics. Turkey has already shown enough tolerance against such activities. But it is enough. It's not bearable any more. They [pro-Kurdish politicians] are now being tried. Their number will increase,” Erdoğan suggested.

In his speech, Erdoğan referred to the several co-mayors of southeastern districts who were recently arrested based on their statements on “self-governance,” with the words, "They're now being tried."

Several city or district co-mayors of the HDP were arrested as part of an investigation launched after claims of a declaration of self-governance in some southeastern districts.

Co-mayors of Diyarbakır's Sur district, Seyid Narin and Fatma Şık Barut, and co-mayors of the Silvan district of Diyarbakır, Yüksel Bodakçı and Melikşah Teke, were among those who were arrested on charges of "disrupting the unity and territorial integrity of the state” for their statements on “self-governance.”

Erdoğan had earlier suggested that the parliamentary immunity of the HDP co-chairs should be removed and accused the co-chairs of engaging in a “constitutional crime.” (TODAY'S ZAMAN, Jan 6, 2016)

Ex-ECHR judge: Long-term military curfews a human rights violation

Long-term military curfews constitute a violation of the European Convention of Human Rights, former European Court of Human Rights (ECHR) judge Rıza Türmen has told daily Radikal, amid continued curfews in a number of towns in southeastern Turkey.

Türmen, who is also currently an İzmir deputy for the main opposition Republican People’s Party’s (CHP), said long-term curfews constituted a “violation of state responsibility” and the ECHR would likely find Turkey guilty and rule for an interlocutory injunction of curfews.

He listed the state’s responsibilities as being to not kill its citizens deliberately, to take necessary precautions when its citizens’ lives are in danger, to conduct efficient investigations when its citizens’ right to life is violated, and to avoid inhumane treatment as principles that have been violated over the past months.

“Those people’s right to life is threatened because they cannot leave their houses. They cannot go to hospital, access water, etc.,” Türmen said.

“The state fails to cater for these needs, despite its responsibility to do so,” he added, pointing out that unidentified security personnel who commit crimes in the region are not subject to investigations.

In response to a question on the legal basis of military curfews, Türmen said declaring martial law or a state of emergency was necessary in order to enforce long-term curfews, but this has not been done in Turkey.

Under current circumstances, state-appointed local governors’ mandates are used as the legal basis for curfews in southeastern towns.

“Governors have no democratic mandate during mass violations of human rights,” Türmen said, adding that asserting such an authority violated both the ECHR and Turkey’s constitution.

Türmen also warned that the European Convention of Human Rights was likely to find Turkey guilty over its current practices in southeastern districts and rule for an interlocutory injunction of curfews, which Turkey would be forced to immediately comply with.

“If Turkey decides to disobey an ECHR order, the court would ask the European Commission to apply pressure. This would put Turkey in a difficult situation in the international arena,” he said.

The CHP deputy also cautioned against lifting the immunities of Kurdish problem-focused Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, arguing that this would further polarize Turkish society and worsen the situation.

The Justice Ministry is set to prepare a report for the ECHR on the situation in southeastern towns where clashes between the security forces and outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants continue to rage under military curfews. 

Diyarbakır Bar Association lawyer Muhammed Neşet Girasun and Batman Bar Association lawyer Erkan Şenses have applied to the ECHR on behalf of Ömer Elçi, resident of the southeastern town of Cizre, to end operations and lift the curfew, which has been in effect since Dec. 14, 2015.

Ankara Bar Association lawyer Oya Aydın has also applied to the ECHR on behalf of six people in Cizre and in the Sur district in the center of the southeastern city Diyarbakır.  

Aydın demanded the lifting of the curfew announced by the Şırnak Governor’s Office on Dec. 14, 2015, and the ECHR demanded a response from Turkey before Jan. 8.

The ECHR asked three particular questions to Ankara over the issue: The legal basis for the curfews; whether the needs of locals living in curfew-hit towns are met, including health services; and whether the state can provide a safe exit route to locals if they demand to leave areas under curfew.
(hurriyetdailynews.com, Jan 6, 2016)

Trois militantes mortes faute de soin dans le sud-est, accuse HDP

Trois militantes kurdes blessées lors des combats qui opposent les forces de sécurité turques à des partisans de la rébellion dans le sud-est de la Turquie sont mortes faute de soins, a accusé mercredi le principal parti prokurde du pays.

Selon Leyla Birlik, députée du Parti démocratique des peuples (HDP), ces trois femmes ainsi qu'un homme ont été grièvement blessés dans la ville sous couvre-feu de Silopi mais n'ont pas pu être évacués pour être hospitalisés, faute d'un feu vert des autorités.

"Ces trois femmes et l'homme ont été blessés lundi en soirée. Elles ont appelé pour dire +on est blessé, on perd du sang, il faut nous évacuer+ mais n'ont eu aucune réponse", a affirmé à l'AFP Leyla Birlik, élue de la région de Sirnak, précisant que le HDP avait demandé en vain aux autorités de les évacuer.

Le parti, qui a identifié les trois femmes tuées comme Seve Demir, Pakize Nayir et Fatma Uyar, n'a pas précisé les circonstances dans lesquelles elles ont été blessées.

Comme la ville voisine de Cizre, Silopi a été placée le 14 décembre sous couvre-feu au début d'une vaste offensive lancée par l'armée pour éliminer les jeunes partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui y défient les autorités en installant des barricades et des tranchées.

Ces affrontements ont fait plusieurs victimes dans les rangs de l'armée et la police. L'état-major affirme de son côté avoir "éliminé" plus de 200 "terroristes", alors que le HDP évoque la mort de nombreux civils dans les deux cités.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est une nouvelle fois pris au HDP et à ses dirigeants, partisans d'une autonomie pour la minorité kurde de Turquie.

"Je suis opposé à l'interdiction d'un parti politique mais les personnes coupables de crime constitutionnel doivent en payer le prix", a-t-il jugé, "la Turquie n'a pas de problème kurde mais un problème de terrorisme".

Les deux coprésidents du HDP, Figen Yuksekdag et Selahattin Demirtas, sont visés par une procédure judiciaire pour leurs déclarations en faveur de l'autonomie et M. Erodgan s'est clairement prononcé pour la levée de leur immunité parlementaire.
(AFP, 6 janvier 2016)

Le Parlement envisage de lever l'immunité de deux dirigeants kurdes

Le Parlement turc va mettre en place une commission pour examiner la possibilité de lever l'immunité parlementaire de deux députés, dirigeants du principal parti prokurde, poursuivis pour "crime constitutionnel" après avoir parlé d'autonomie pour les régions kurdes.

Selon le quotidien progouvernemental Sabah de dimanche, la commission parlementaire de la Justice va parler de la question en sous-commission, avant de proposer la mesure au Parlement.

Il suffirait d'une simple majorité, dans ce Parlement où le parti au pouvoir détient plus de la moitié des sièges, pour retirer leur immunité aux députés Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag.

Cette information survient au lendemain d'une déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a exprimé son soutien samedi à la décision d'engager des poursuites criminelles à l'encontre de ces deux leaders kurdes, dont le premier est également son principal rival politique.

Il a affirmé qu'ils devaient "payer" pour leur remarques en faveur de l'autonomie pour les Kurdes, et avait estimé qu'on devrait leur supprimer leur immunité parlementaire afin de faciliter les poursuites.

De son côté, M. Demirtas a ironisé sur les propos du président Erdogan, estimant que celui-ci "rendait des verdicts comme la Cour suprême", selon l'agence Dogan.

Plusieurs maires de villes kurdes sont actuellement poursuivis pour les mêmes accusations, et une vingtaine sont en détention provisoire pour cela.
(AFP, 3 janvier 2016)

Une femme kurde tuée par un obus de mortier

Une mère de trois enfants a été tuée dimanche par un obus de mortier dans la grande cité kurde de Diyarbakir, au sud-est de la Turquie, déchirée par des combats entre Ankara et les rebelles du PKK, a rapporté l'agence Dogan.

Melek Alpaydin, 38 ans, était en train de prendre son petit-déjeuner chez elle quand un obus de mortier a frappé son appartement, au deuxième étage d'un petit immeuble qui en compte trois, la tuant et blessant une autre personne.

Selon l'agence de presse Dogan, une enquête est en cours pour déterminer l'origine de ce tir.
 "Capitale" du sud-est à majorité kurde de la Turquie, Diyarbakir est le théâtre de nombreux affrontements depuis la reprise, l'été dernier, des combats entre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces de sécurité turques.

Un couvre-feu a été instauré le 2 décembre dans le quartier de Sur, dans le centre de Diyarbakir, où habitait la victime.

Selon le parti prokurde (HDP), douze civils ont été tués dans le district de Sur depuis le début du contre-feu.
(AFP, 3 janvier 2016)

Press Statement Prohibited in Destroyed Sur District

Activities such as press statement, meeting, demonstration, rally, setting up tent have been banned in Turkey's southeastern Sur district of Diyarbakır province whose 15 neighborhoods have been under curfew as of December 11.

The governorship justified its decision as "preventing people from getting hurt during the process of removing barricades, ditches and that disposing bombed mechanisms".

The governorship grounded its decision on related articles of Law for Provincial Administration on "public order".

The Peace Group consisting of people independent from organizations had issued a statement at Monument of Love yesterday (December 30) and met with Governor and Co-Mayors. The group reached in Diyarbakır today (December 31).

The curfew imposed on six neighborhoods and one street in Sur as of December 2 had been paused for 17 hours on December 11. The curfew lifted for Gazi Street on December 30 is ongoing in the six neighborhoods.

About Sur district

Sur district is one of four districts of Diyarbakır. Sur is named after the walls surrounding the district. 

Co-Mayors: Fatma Şık Barut, Şeyid Narin (DBP – Democratic Regions Party)

Sub-Governor: Dr. Memduh Tura

There are 53 neighborhoods in the district.

It is possible to see a large number of historical artifacts and traces left from huge civilizations in the district.

Historical artifacts in Sur district

Diyarbakır Walls of five kilometers, which is candidate to be World Cultural Heritage, is one of the most significant historical artifacts of the district.

* Old Diyarbakır houses
* Museum houses of Cahit Sıtkı Tarancı, Ziya Gökalp and Ahmet Arif
* Dicle Bridge
* Archeology Museum
* Kadı Hamamı (Kadi Turkish bath)

Mosques

* Behrampaşa, Fatihpaşa (Kurşunlu), Safa Parlı, Melik Ahmet Pasha, Ali Pasha, Aynalı Minare, Nasuh Pasha, Hz. Ömer, Nebi and Sheikh Mutahhar
* Hz. Süleyman Mosque and 27 companion graves in it
* Anatolian’s first public sanctuary, Diyarbakır Grand Mosque
* Dört Ayaklı Minare (Qaudruped Minaret)

Churches

* Virgin Mary Church, İçkale (Inner Fortress) and St. George Church, Mar Petvun Keldani Church, Armenian Protestant Church, Surp Giragos Church

Mansions

* Gazi Mansion, Erdebil Mansion

Inns

* Deliler (Lunatics or Caravanserai) and Hasanpaşa Inns
(ANF, Dec 27, 2015)

Minorités / Minorities

Un patriarche craint la quasi extinction des chrétiens comme en Turquie


Le "cauchemar" des chrétiens d'Irak et de Syrie est que leurs pays évoluent "comme la Turquie où on ne peut pratiquement plus parler d'une présence chrétienne", a affirmé le patriarche syro-catholique Ignace Joseph III Younan, qui a dénoncé jeudi à Rome "l'indifférence" de l'Occident.

Au cours d'une conférence de presse organisée par l'organisation Aide à l'Eglise en détresse (AED), Mgr Younan a évoqué des villes chrétiennes d'Irak comme Qaraqosh, dans la plaine de Ninive, une cité aujourd'hui aux mains de l'organisation Etat islamique (EI) et qui était encore jusqu'en 2014 habitée majoritairement par des Syro-catholiques.

"Mais c'est aussi en Syrie que le nombre des chrétiens a dramatiquement diminué. Dans les années 50, les chrétiens étaient environ 19% et ils sont aujourd'hui à peine 5%", a-t-il souligné.

"Notre cauchemar, notre plus grande angoisse, c'est qu'il puisse se produire en Irak et en Syrie ce qui s'est produit en Turquie, où nous ne pouvons pratiquement plus parler d'une présence chrétienne", a-t-il observé.

La Turquie, particulièrement sa partie occidentale, a été un des hauts lieux du christianisme, dont il reste de nombreux vestiges. Mais aujourd'hui, elle est en très grande majorité musulmane, et les chrétiens s'y sentent parfois des citoyens de seconde zone.

Une des grandes persécutions des chrétiens a eu lieu à partir de 1915/16 sous l'Empire ottoman, quand les Arméniens ont été victimes de déportations et d'un génocide.

Interrogé sur une solution militaire aux conflits avec l'EI en Syrie et en Irak, le patriarche a préconisé une action terrestre coordonnée par les armées nationales de ces deux pays contre Daech.
(AFP, 28 janvier 2016)

Intervention d'Özgüden lors de la journée sur les génocides et le négationnisme


Dans le cadre de la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah, la cellule Démocratie ou barbarie du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles a organisé le 25 janvier 2016  à Bruxelles une journée de réflexion consacrée aux génocides face au négationnisme et au révisionnisme.

Dans la première partie de la journée, Mme  Laurence Schram (docteur en histoire) et M. Eric David (professeur émérite de droit international) ont parlé sur le négationnisme et les législations en vigueur en Belgique et en Europe. M. Yves Ternon (docteur en histoire, Paris IV-Sorbonne) a fait un exposé sur le  génocide des Arméniens et des Tutsi.

Dans la deuxième partie de la journée, d'abord Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, a exposé le négationnisme turc concernant le génocide de 1915 et ses répercussions dans les pays accueillant les immigrés en provenance de Turquie.

Ensuite, un panel composé de M.Elias Constas (collaborateur scientifique du MRAH) et des représentants des trois Centres Ressources a évoqué des exemples concrets de situations ou de propos soit qu’ils ont vécus eux-mêmes, soit qui leur ont été rapportés par des acteurs de terrain (enseignants, éducateurs…)

L'intervention de Dogan Özgüden

Mesdames, Messieurs,

Tout d’abord je dois faire une précision. Franchement, je ne suis pas un expert sur les questions de génocide et de négationnisme… Par contre, je suis un témoin, tant dans ma vie privée que dans toutes mes activités professionnelles et socio-politiques, notamment depuis plus de quarante ans d’exil.

Je viens d’écouter l’intervention de ce cher Yves Ternon qui est une des plus grandes sommités sur la question du premier génocide du 20e siècle. J’ai eu l’honneur de servir d'intermédiaire entre lui et mon ami Ragip Zarakolu, il y a plus d’une vingtaine d’années, pour la publication en Turquie de la traduction en turc de son œuvre, Tabou arménien…

Effectivement, jusqu’en 1993, le génocide des Arméniens de 1915 était un tabou en Turquie… L’opinion publique turque n’a jamais connu ou reconnu cet épisode le plus sanglant et honteux de son histoire.

Toutes les générations, dont la mienne, ont été élevées dans les écoles de la république kémaliste qui n’inculque que la supériorité de la race turque…  Comme les peuples voisins tels que les Russes, Arabes, Bulgares, Grecs, Perses, les peuples non-turcs d’Anatolie comme les Arméniens, Assyriens, Grecs, Kurdes étaient considérés comme des ennemis de la nation turque.

Génocides, massacres, pogroms commis contre ces peuples ne figuraient nulle part dans les programmes scolaires ou dans les médias turcs.

Heureusement, malgré ce lavage de cerveau, en tant qu’enfant d’une famille de cheminots itinérants, j’ai eu la chance de connaître dans les steppes anatoliennes ou dans les quartiers populaires des métropoles comme Ankara, Izmir et Istanbul, certains descendants des rescapés du génocide.

Toutefois, malgré le partage du même destin social que mes copains arméniens, ils n’ont jamais soulevé cette question, parce qu’il s’agissait d’un tabou qui contraint ces familles non-turques à se taire pour ne pas subir des harcèlements par des autorités officielles ou même par leurs voisins fiers d’être turcs et musulmans.

Ils avaient raison, après l’extermination et la déportation, il ne restait que quelques dizaines de milliers d’Arméniens ou de Grecs en Turquie. Mais le nationalisme turc n’était pas encore tout à fait satisfait du nettoyage ethnique fait par le pouvoir ottoman. Pendant la période républicaine, des opérations répressives contre les communautés non-turques se poursuivirent sans cesse.

Durant la première année de la république, en 1923, plus d’un million de Grecs ont été déportés vers la Grèce.

En 1934, après une campagne antisémite dans les médias turcs, les Juifs  des villes de Tekirdağ, Edirne, Kırklareli et Çanakkale ont été victimes de pogroms.

De 1923 à 1937, l’armée turque a effectué plusieurs opérations génocidaires contre la population kurde dans les provinces sud-est du pays.

Et ça continue : durant la 2ème guerre mondiale, plusieurs Arméniens, Grecs et Juifs ont été envoyés dans les camps de travail forcé à l’est du pays sous prétexte qu’ils n'avaient pas payé une taxe sur leurs biens.

Et les pogroms et atrocités des 6 et 7 septembre 1955 contre la communauté grecque à Istanbul et Izmir…  J'ai été personnellement témoin oculaire des saccages à Izmir en tant que jeune journaliste.

Bien entendu, je dois ajouter à cette liste noire les pogroms contre les Alevis dans les années 70, 80 et 90 dans les villes de Kahramanmaras, Corum et Sivas.

Alors que ces derniers pogroms étaient parfois critiqués par les partis et média d’opposition, le génocide de 1915 n’a jamais été abordé dans les médias jusqu’à ces dernières années.

Même au 50e anniversaire du génocide, en 1965, alors que la diaspora arménienne lançait une campagne de reconnaissance de ce génocide, les médias turcs restaient sourds et muets.

Ni les partis de gauche, ni les syndicats progressistes n’ont fait aucune remarque sur cette page noire de l’histoire. Tout cela, malgré le fait qu’il y avait des Arméniens, Grecs ou Juifs qui militaient dans ces organisations.

Quand quelqu’un osait poser une question sur ce sujet, on préférait se contenter de dire que pendant la première guerre mondiale, l’impérialisme a semé l’hostilité parmi les peuples pour affaiblir l’Empire ottoman et partager ces territoires.

A propos de ce silence, je me souviens d’une anecdote de ma vie professionnelle avec amertume… En 1967, quand je dirigeais un hebdomadaire de gauche, nous avons engagé un jeune universitaire comme assistant de la directrice technique Inci Tugsavul.

Il portait un nom turc. Après quelques mois de collaboration, un jour il m’a dit ceci : « Je dois t’avouer un chose qui me gêne depuis le premier jour.  Oui, je m’appelle Yasar Uçar, mais je ne suis pas turc. Ma famille a été contrainte de cacher son identité réelle et de porter un nom turc. Je ne veux pas que vous ayez des problèmes pour la collaboration avec un arménien alors que vous avez déjà des dizaines de poursuites et menaces… »

Je l’ai rassuré… « Non Yasar, rien à craindre… Ceci est un honneur pour moi de travailler avec un confrère d’origine arménien. »

Une deuxième anecdote dont je me souviens toujours avec amertume… Après le deuxième coup d’état de 1971…  Au début de notre exil avec mon épouse Inci Tugsavul. Nous étions en train d’organiser une campagne de protestations contre le régime des généraux en Turquie. Un soir, nous étions chez notre ami Marcel Croës avec un autre invité. Lors que je racontais les violations des droits de l’homme en Turquie, cet invité m’a posé une question directe : « Qu’est-ce que vous pensez du génocide des Arméniens en 1915 ? »

Après quelques seconde d’hésitations, j’ai essayé de répéter le même argument que les organisations progressistes en Turquie : « Oui, il y a eu des épisodes dramatiques dans l’histoire de notre pays, mais ils sont la conséquence des provocations impérialistes. »

Mon interlocuteur n’était pas content de cette réponse évasive, moi non plus !

C'est à partir de ce moment-là que je me suis lancé dans une étude plus attentive sur ce sujet… C’est surtout grâce aux documents fournis par la diaspora que mon équipe de travail et moi, nous sommes mieux informés sur ce qui s’est passé en 1915.

Quand l’organisation arménienne Asala a lancé en 1975 ses actions violentes contre les cibles turques afin de forcer le régime d’Ankara à la reconnaissance du génocide de 1915, le sujet est entré bon gré mal gré à l’ordre du jour des organisations démocratiques de Turquie.

Lorsque ces actions suscitaient une campagne anti-arménienne dans les médias au service du régime d’Ankara, en 1981, dans un journal d’opposition que nous dirigions à Bruxelles, nous avons publié le premier article appelant les forces démocratiques turques à se pencher sérieusement sur la question de génocide arménien.

En 1987, nous avons publié un livre noir volumineux sur les violations des droits de l’homme en Turquie dans lequel on a consacré un chapitre sur l’oppression des Kurdes et Chrétiens dans ce pays.
A cette date, nous ne sommes plus seuls dans la recherche des vérités historiques.

Fin des années 70 et surtout après le troisième coup d’état de 1980, l’arrivée massive des réfugiés politiques arméniens, assyriens et kurdes fuyant la répression constitue un véritable tournant dans la vie associative des ressortissants de Turquie en Europe.

Alors que la quasi totalité des associations immigrées turques étaient soumises aux politiques répressives de la junte militaire, les communautés arménienne, assyrienne et kurde ont mis sur pied leurs propres organisations dans tous les pays d’accueil en Europe.

La lutte historique de la diaspora pour la reconnaissance du génocide de 1915 a gagné une nouvelle dimension avec le soutien de ces nouvelles associations qui ont toujours gardé leurs relations organisationnelles étroites avec la Turquie.

C’est à cette époque-là que nous avons élargi les activités d’éducation permanente et d’expression et de créativité au sein de notre association interculturelle : Les Ateliers du Soleil. Ce centre est fréquenté depuis des dizaines d’année par des citoyens appartenant à plus d’une cinquantaine d’origines, notamment arménienne, assyrienne, kurde en provenance de Turquie.

Dans les années 90, l’Association des arméniens démocrates de Belgique, l’Institut assyrien de Belgique, l’Institut kurde de Bruxelles et la Fondation Info-Türk ont mis sur pied une plate-forme pour la défense des droits de l’homme et des peuples en Turquie.

C’est cette plate-forme qui, avec la Fédération arménienne européenne, a organisé en 2005 une série d’activités académiques et culturelles à l’occasion du 90e anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens.

Furieux de ces développements, le lobby turc n’a pas hésité à provoquer des groupes ultranationalistes turcs contre les organisations arméniens, kurdes et assyriens.

Déjà en 1994, les Loups gris avaient attaqué une centaine de Kurdes participant à une marche pacifique. Je me souviens avec horreur de la mise à feu, en 1998, des locaux de l’Institut kurde de Bruxelles ainsi que d’une autre association kurde dans la rue Bonneels, sous les yeux de la police bruxelloise !

En 2007, les locaux d’une association kurde à Saint-Josse ont été ravagés par un incendie criminel. Cette même année, un commerce arménien à Saint- Josse a été saccagé deux fois par les Loups gris.

Même année, le journaliste turc  Mehmet Köksal qui avait réalisé un travail de critique du communautarisme et du négationnisme a été victime d’une agression physique sous les cris de « traître à la patrie ».

Un an plus tard, en 2008, une campagne d’appel au lynchage a été lancée contre les dirigeants d’Info-Türk à cause de nos critiques contre le négationnisme. L’Etat belge a dû me placer sous protection.

Un tournant plus important dans la lutte contre le négationnisme d’Ankara a été l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink en 2007 par les forces sinistres de l’Etat turc. C’est pour la première fois qu'en Turquie, des dizaines de milliers de démocrates turcs se sont mobilisés pour protester contre ce dernier pas du génocide arménien tout en scandant des slogans : « Nous sommes tous Arméniens… Nous sommes tous Hrant Dink ! »

La reconnaissance du génocide de 1915 est devenue depuis lors une des revendications principales des forces démocratiques de Turquie

Toutefois, le régime d’Ankara, malgré le fait qu’il est candidat depuis des décennies à l’Union européenne, persiste toujours dans son négationnisme.  Non seulement en Turquie, mais dans tous les pays accueillant des immigrés turcs, la négation du génocide de 1915 est une des lignes rouges de l’Etat turc.

Les organisations soumises au lobby turc sont obligées à chaque occasion de manifester contre la reconnaissance du génocide de 1915… Même les hommes et femmes politiques issus de la communauté turque et appartenant aux partis politiques belges se manifestent comme des négationnistes ardents du génocide pendant les campagnes électorales…

Parmi eux, il y en a certains qui promettaient aux électeurs d’origine turque de démolir la stèle à Ixelles dédiée aux victimes du génocide et d’ériger un monument à Bruxelles pour honorer l’Empire ottoman.

A ma grande déception, les dirigeants politiques belges ont préféré fermer les yeux à cette soumission au lobby négationniste de l’Etat turc pour pouvoir attirer les votes dans les communes habitées par des ressortissants turcs.

C’est la raison pour laquelle, la résolution adoptée l’année passée par le parlement belge n’est pas une véritable reconnaissance du génocide de 1915, car elle absout tous les dirigeants de la République turque.

Or, plusieurs responsables ottomans du génocide de 1915 ont été intégrés dans la classe politique républicaine comme ministres, députés ou commandants militaires.

En plus, cette résolution fait l'éloge des deux principaux dirigeants actuels, Erdogan et Davutoglu, alors qu’ils nient toujours le génocide des Arméniens.

Evidemment, il s’agissait d’un jeu de politiciens pour garder certains élus négationnistes d’origine turque dans leurs rangs en leur donnant un chance de voter une version « soft » de la résolution.

Encore plus inquiétant… L’année passée, on a commémoré dans le monde le centenaire du génocide de 1915. Pendant ce temps, en Belgique, le chef du régime négationniste et despotique a été accueilli avec tous les honneurs, le tapis rouge à l’occasion de l’inauguration d’Europalia-Turquie.

En valorisant l’accueil belge comme une victoire diplomatique dans sa propagande lors des élections du 1er novembre, Erdogan a renforcé sa majorité parlementaire.

Pire encore, le programme de ce festival prestigieux a été consacré uniquement à la valorisation de la grandeur de l’empire ottoman sans avoir fait aucune allusion aux civilisations arménienne, assyrienne, grecque ou kurde qui y existaient même avant la conquête turque.

Après sa conquête de Bruxelles et sa victoire électorale, Erdogan a lancé une nouvelle campagne répressive contre ses opposants dans le but d’établir un système présidentiel despotique et d’adapter toutes les institutions publiques de la Turquie aux normes islamiques.

N’est-il pas cet Erdogan qui a, au nom de la solidarité religieuse, apporté le soutien logistique à Daech ? 

Actuellement, le peuple kurde de Turquie qui est soumis à un bain de sang sans précédent par les forces de sécurité turques et les Kurdes de Syrie, sont les seules forces combattant contre l’Etat islamique et elles sont sans cesse menacées par le pouvoir d’Erdogan.

En Turquie actuelle, non seulement les hommes politiques kurdes, mais également les journalistes, universitaires, artistes qui osent protester contre cette répression subissent chaque jour de nouvelles menaces, insultes et perquisitions.

Plus d’un millier d’universitaires sont accusés de traîtrise à la patrie par les médias au service du pouvoir d’Erdogan.

Pourquoi ?

Parce qu’ils ont découvert que la plupart de ces universitaires avaient déclaré : « Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous arméniens ! » après l’assassinat de Hrant Dink.

Voilà quelques témoignages de ma part dans la limite du temps accordé à chaque intervenant.

Je crois que les forces démocratiques belges ont toujours un devoir vis-à-vis des peuples de Turquie et vis-à-vis des démocrates turcs, victimes de la répression exercée par les dirigeants de ce pays qui est membre du Conseil de l’Europe, de l’Otan et membre candidat à l’Union européenne.

Erdogan et ses complices ne méritent jamais le tapis rouge, mais un feu rouge tant qu’ils ne respecteront pas les conventions universelles et européennes des droits de l’homme et des peuples.

Merci pour votre patience…


Manifestation à la mémoire du journaliste Hrant Dink, tué il y a neuf ans

Environ 2.000 personnes ont manifesté mardi à Istanbul à la mémoire du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné il y a neuf ans jour pour jour dans des conditions que la justice n'a toujours pas totalement éclaircies.

Rassemblés derrière une grande banderole noire proclamant "nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas", les manifestants ont défilé, sous très forte protection policière, de la place Taksim jusqu'au siège du journal Agos, recouvert d'un immense portrait de son ancien rédacteur en chef.

"L'Etat meurtrier rendra des comptes", "main dans la main contre le fascisme", ont-ils scandé derrière des pancartes réclamant "justice pour Hrant Dink".

Le 19 janvier 2007, le journaliste, âgé de 52 ans, était abattu de deux balles dans la tête devant l'hebdomadaire bilingue turco-arménien qu'il dirigeait.

Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens mais était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant la Première guerre mondiale sous l'Empire ottoman. La Turquie refuse catégoriquement de reconnaître tout génocide.

Un jeune nationaliste, mineur au moment des faits, Ogün Samast, a rapidement avoué le meurtre du journaliste et a été condamné en juillet 2011 à vingt-trois ans de prison. Mais l'identité de ses commanditaires continue de faire l'objet d'une vive polémique.

La justice turque a dans un premier temps écarté la thèse d'un complot, défendue par les partisans de Hrant Dink. Mais lors d'un autre procès, un des instigateurs présumés de l'assassinat, Erhan Tuncel, a révélé qu'il avait informé la police d'une machination contre le journaliste, mais que ses avertissements n'avaient pas été entendus.

En 2013, la Cour de Cassation a ordonné la réouverture du dossier et engagé des poursuites contre plusieurs policiers de haut rang pour avoir négligé les menaces qui pesaient sur le directeur d'Agos.

En décembre dernier, 25 d'entre eux ont été renvoyés devant la justice pour être jugés.
(AFP, 19 janvier 2016)

Commémoration de l'assassinat de Hrant Dink à Bruxelles


(Photos: Nahro Beth-Kinne)
Ce dimanche (17 janvier 2016), on s'est réunis à Bruxelles devant la stèle commémorative du génocide des Arméniens (Square Henri Michaux à Ixelles) pour participer à un recueillement à la mémoire de Hrant Dink, journaliste arménien assassiné à Istanbul le 19 janvier 2007. Comme l'année précédente, l'absence des personnalités politiques et journalistes belges lors de la cérémonie organisée par l'Association des Arméniens Démocrates en Belgique (AADB) a été décevante, surtout après la soumission des autorités belges au diktat négationniste d'Ankara au centenaire du génocide des Arméniens et Assyriens en 1915.
Message de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk

Lors de la cérémonie, le message suivant de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, absent à cause de son état de santé, a été présenté au public par Mme Iuccia Saponara, présidente des Ateliers du Soleil:

Hrant, ahparig, mon frère,

Il y a neuf ans, nous étions ensemble dans une conférence de l’Union européenne à Bruxelles.

Malgré toutes les insultes, calomnies et menaces des milieux nationalistes et négationnistes contre toi, tu gardais un optimisme exceptionnel dans l’espoir que le pouvoir AKP d’Erdogan allait mener le pays vers un régime plus démocratique et respectueux des droits de tous nos peuples.

Depuis neuf ans nous nous réunissons ici, devant cette stèle, pour t’embrasser et pour pouvoir te donner des nouvelles que tu espérais recevoir  tôt ou tard.

Hélas.

Mon confrère, en tant que journaliste, je n’ai toujours aucune bonne nouvelle pour te rassurer sur ton pays que t’aimais tellement.

L’année passée nous avons commémoré le centenaire du génocide de 1915.

En Turquie,toujours un pouvoir négationniste est très loin de reconnaître cette page honteuse de l’empire ottoman. Sur une population de 80 millions de personnes, seulement quelques milliers de démocrates ont eu le courage de marquer dignement cet anniversaire.

Ici, dans la capitale européenne, le chef de ce régime négationniste et despotique a été accueilli en grand honneur avec tapis rouge à l’occasion de l’inauguration d’Europalia-Turquie.

Pire encore, le programme de ce festival prestigieux a été consacré uniquement à la valorisation de la grandeur de l’empire ottoman sans avoir fait aucune allusion aux civilisations arménienne, assyrienne, grecque ou kurde qui y existaient même avant la conquête turque.

Rien d’étonnant.

Car ce pouvoir qui attend toujours devant la porte de l’Union européenne  a lancé depuis les élections de l’année passée une chasse à l’homme contre tous les défenseurs des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Le peuple kurde est soumis à un bain de sang sans précédent.

Non seulement hommes politiques kurdes, mais également des journalistes, académiciens, artistes qui osent protester cette répression subissent chaque jour de nouvelles menaces, insultes et perquisitions.

Un scoop pour toi.

Plus d’un millier d’académiciens sont accusés de traîtrisse à la patrie par les médias au service du despote… Pourquoi ?

Parce qu’ils ont découvert que la plus part de ces académiciens se sont déclarés « Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous arméniens ! » après ton assassinat.

Dans ces ténèbres, quand même, une lueur d’espoir.

Tu connais sans doute personnellement une partie de ces gens courageux et combattifs qui appartiennent à ta génération.

Grâce à eux et à elles qu’un jour nous, ou ceux et celles qui viendront après nous, t’annoncerons devant cette stèle que ce pays qui est le tien est enfin libre.

Le corps d'un membre de l'Asala exécuté en 1983 transféré en France

La dépouille d'un membre de l'Armée secrète arménienne pour la libération de l'Arménie (Asala) exécuté en 1983 après un attentat un an plus tôt à Ankara a été transféré en France à la demande de sa famille, a rapporté jeudi la presse turque.

Levon Ekmejian avait été condamné à mort par un tribunal militaire en septembre 1982 pour sa participation à une attaque le mois précédent contre l'aéroport de la capitale turque qui s'était soldée par la mort de 7 personnes et de son complice.

Il avait été exécuté en janvier 1983.

Sa famille, qui vit en France, a récemment sollicité les autorités turques pour récupérer son corps et organiser une cérémonie religieuse, a expliqué le quotidien Hürriyet.

Le ministère de l'Intérieur a approuvé sa demande le mois dernier. La dépouille de Levon Ekmejian, qui reposait dans un cimetière d'Ankara, a été exhumée et transportée en avion jusqu'en France la semaine dernière, selon le quotidien.

L'Asala a menée dans les années 1970 et 1980 une campagne d'attentats contre les intérêts turcs, aussi bien sur le sol turc que dans le monde, pour contraindre Ankara à reconnaître le génocide des Arméniens par l'Empire ottoman à partir de 1915.

Le gouvernement turc a toujours refusé de le faire, n'évoquant que des massacres.

De 1975 à 1984, 42 diplomates turcs ont été tués par l'organisation. L'Asala a frappé plusieurs fois en France, notamment en posant en 1983 une bombe contre le comptoir de la compagnie Turkish Airlines dans l'aéroport parisien d'Orly qui a fait huit morts.

Levon Ekmejian est l'un des derniers condamnés à mort turcs à avoir été exécutés. La Turquie a officiellement abrogé la peine de mort en 2004 dans le cadre de sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne (UE).
(AFP, 7 janvier 2016)

Journée de réflexion consacrée aux génocides face au négationnisme et au révisionnisme

Dans le cadre de la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah, la cellule Démocratie ou barbarie duMinistère de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose une journée de réflexion consacrée aux génocides face au négationnisme et au révisionnisme.

Cette journée qui se déroulera le 25 janvier, comportera trois parties :

- une mise en contexte juridique et historique qui étudiera les concepts et leur évolution, la législation en vigueur en Belgique et dans les pays voisins ;
- un panel composé d’experts en contact avec le monde de l’enseignement qui pourront proposer ou évoquer des exemples concrets de situations ou de propos soit qu’ils ont vécus eux-mêmes, soit qui leur ont été rapportés par des acteurs de terrain (enseignants, éducateurs…) Durant ce panel, on tentera de décoder le discours et les pratiques des révisionnistes et négationnistes.
- La troisième partie se déroulera sous forme d’ateliers où les participants feront part de leurs expériences et où leur seront proposés des exemples de pistes de réponses et de bonnes pratiques.

Programme de la journée d’étude du 25 janvier:

09:00 – 09:15  Introduction de la journée.
09:15 – 09:45  Les législations en vigueur en Belgique et en Europe.
    Eric David, Professeur émérite de droit international,
    Président du Centre de droit international de l’ULB.
09:45 – 10:15  La Shoah : négationnisme, révisionnisme.
    Laurence Schram, Docteur en histoire.
10:15 – 10:45  Le génocide des Arméniens et le génocide des Tutsi face au négationnisme.
    Yves Ternon, Docteur en histoire, Paris IV-Sorbonne;
    HDR, Université Paul Valéry, Montpellier.
10:45 – 11:00  Questions – réponses
11:00 – 11:15  Pause café
11:15 – 12:30  Panel d’experts composé de
    Représentants de nos trois Centres Ressources,
    Dogan Özgüden,
    Elias Constas.

12:30 – 12:45  Questions – réponses
12:45 – 14:00  Lunch
14:00 – 15:30  Ateliers, partage d’expériences
15:30 – 16:00  Mise en commun

Lieu : Salle Wallonie-Bruxelles (6A 101) au Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles : Boulevard Léopold II, 44 - 1080 Bruxelles

Le nombre de participants étant limité, il est obligatoire de s’inscrire individuellement par courriel uniquement sur dob@cfwb.be avant le 18 janvier 2016, en précisant : nom, établissement et fonction exercée dans celui-ci.

La cellule de coordination  Démocratie ou barbarie se tient à votre disposition pour toute information complémentaire concernant cette journée.

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan veut un référendum pour changer la Constitution

Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a défendu jeudi l'idée d'un référendum pour changer la Constitution et assuré que la présidence aux pouvoirs renforcée qu'il appelle de ses voeux avec insistance n'était pas une "affaire personnelle".

"Nous pensons que le système parlementaire en Turquie est à bout de souffle. Nous pensons que la Turquie a besoin d'un système présidentiel", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours prononcé à Ankara devant des membres de la société civile.

"Et je veux corriger une incompréhension: le système présidentiel n'est pas une affaire personnelle pour Tayyip Erdogan", a-t-il poursuivi.

"Le Parlement peut se prononcer mais le peuple doit être ensuite consulté. La décision finale revient au peuple, pas aux députés", a ajouté le chef de l'Etat.

Depuis son élection à la tête de l'Etat en 2014, M. Erdogan, auparavant à la tête du gouvernement pendant onze ans, veut changer la Constitution issue du coup d'Etat militaire de 1980, qui accorde au Premier ministre l'essentiel du pouvoir exécutif.

Ses détracteurs voient dans son insistance une nouvelle marque de sa dérive autoritaire.

"Ceux qui attendent d'un président choisi par le suffrage populaire qu'il reste assis n'ont rien compris à ce pays", a assuré jeudi le chef de l'Etat.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan a remporté la majorité absolue lors du scrutin législatif du 1er novembre. Mais avec "seulement" 317 des 550 sièges de députés, il ne détient pas la majorité qualifiée nécessaire pour organiser un référendum ou faire voter une réforme constitutionnelle.

Une commission parlementaire ad hoc doit commencer la semaine prochaine à plancher sur un projet de loi fondamentale.

Les trois partis de l'opposition représentés au parlement se sont déclarés favorables à une réforme mais pas à sa présidentialisation. En 2013 déjà, une précédente commission parlementaire n'avait pas réussi à s'accorder sur une nouvelle Constitution.
(AFP, 28 janvier 2016)

Le chef du CHP persiste et signe sur Erdogan "dictateur"

Le chef du principal parti d'opposition turc, Kemal Kiliçdaroglu, a une nouvelle fois accusé mardi le président Recep Tayyip Erdogan d'être "une caricature de dictateur", malgré la procédure judiciaire lancée contre lui par l'homme fort du pays.

"J'ai dit qu'il était une caricature de dictateur, il s'en est froissé. Pourtant je l'avais déjà traité d'être un dictateur dans le passé et il n'avait pas bronché. Visiblement, c'est le fait d'être une caricature qui l'irrite et non pas d'être un dictateur", s'est-il amusé devant les députés de son Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

"Soit tu agis de manière impartiale, soit tu jettes à la poubelle le serment (présidentiel) que tu as prêté sur ton honneur. Ou alors réfléchis sur le sens du mot honneur", a lancé M. Kiliçdaroglu à l'adresse du chef de l'Etat.

Sur sa lancée, le président du CHP a accusé M. Erdogan d'avoir volé les deniers de l'Etat et l'a comparé à feu le président chilien Augusto Pinochet ou à Adolf Hitler.

Le parquet d'Ankara a ouvert lundi une enquête contre M. Kiliçdaroglu en vertu d'un article du code pénal qui punit les "insultes" au chef de l'Etat.

Ce délit est puni d'une peine maximale de quatre ans d'emprisonnement.

Lors du congrès qui l'a réélu à la tête du CHP samedi, il avait traité M. Erdogan de "dictateur" en lui reprochant d'avoir ordonné l'arrestation très controversée d'une vingtaine d'universitaires qui avaient signé une pétition réclamant l'arrêt des "massacres" commis, selon eux, par l'armée dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Ces interpellations ont suscité un tollé dans l'opposition turque et à l'étranger, de nombreux critiques dénonçant une atteinte à la liberté d'expression.

Le président a formellement porté plainte contre M. Kiliçdaroglu et réclamé 100.000 livres turques (30.000 euros) de dommage et intérêt.
(AFP, 19 janvier 2016)

Le chef du CHP réélu malgré sa défaite électorale

Le chef du principal parti de l'opposition turque a été réélu à la tête de celui-ci tard samedi au cours d'un congrès à Ankara, malgré son échec à l'élection législative remportée par le parti islamo-conservateur au pouvoir et une contestation interne.

Kemal Kiliçdaroglu, seul candidat à sa propre succession, a obtenu les suffrages de 990 délégués sur 1.238, ont rapporté les médias.

Réputé pour sa modestie et sa modération, M. Kiliçdaroglu, âgé de 67 ans, a perdu toutes les élections depuis qu'il a été élu pour la première fois à la tête du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) en 2010.

Aux législatives du 1er novembre, son parti est arrivé loin derrière (25%) le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan, qui a recueilli 49% des suffrages et obtenu la majorité gouvernementale au Parlement qu'il avait perdue cinq mois auparavant lors d'un précédent scrutin.

Lors d'un discours samedi devant ses militants, M. Kiliçdaroglu a dénoncé avec véhémence la politique étrangère du pouvoir et sa "dérive autoritaire" en Turquie. Il a notamment évoqué l'arrestation d'intellectuels signataires d'une pétition dénonçant les violences commises par les forces turques dans le sud-est à dominante kurde.

Kiliçdaroglu a qualifié le président turc d'"espèce de dictateur", l'accusant de bafouer les libertés dans le pays.

L'interpellation vendredi d'une vingtaine d'universitaires, remis ensuite en liberté mais qui font toujours l'objet de poursuites, a été dénoncé samedi par l'Union européenne, avec laquelle Ankara mène de pénibles discussions d'adhésion, comme "un développement extrêmement préoccupant".

L'AKP a remporté toutes les élections, dont deux référendums, depuis son arrivée au pouvoir en 2002, une première dans l'histoire turque.
(AFP, 17 janvier 2016)

Le Parlement reprend les efforts pour réformer la Constitution

Le Parlement turc va mettre en place une nouvelle commission chargée de réformer l'actuelle Constitution, à la demande pressante du président Recep Tayyip Erdogan qui souhaite renforcer ses pouvoirs, a annoncé vendredi son président, Ismail Kahraman.

"Je vais envoyer aujourd'hui des lettres aux chefs des quatre partis représentés à l'Assemblée pour les inviter à former une commission de consensus qui oeuvrera sur une nouvelle loi fondamentale", a déclaré M. Kahraman devant la presse.

En 2013 déjà, le Parlement turc avait échoué rédiger une nouvelle constitution pour remplacer celle héritée de la junte militaire après le putsch de 1980.

Depuis son élection à la tête de l'Etat en 2014, M. Erdogan, qui a dirigé auparavant le gouvernement pendant onze ans, milite avec insistance pour une présidentialisation du système politique turc, qui accorde au Premier ministre l'essentiel du pouvoir exécutif.

Son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a remporté la majorité absolue lors du scrutin législatif du 1er novembre. Mais avec "seulement" 317 des 550 sièges de députés, il ne détient pas la majorité qualifiée nécessaire pour organiser un référendum ou faire voter une réforme constitutionnelle.

M. Kahraman n'a pas fixé vendredi de date-butoir pour les travaux de la future commission mais a espéré un accord dans un délai acceptable.

"Je suis très optimiste. Tous les partis conviennent de la nécessité d'une nouvelle Constitution. Le texte actuel est devenu un patchwork dans lequel plus de 63% de ses articles initiaux ont déjà été amendés", a-t-il souligné.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a lancé la semaine dernière des consultations avec deux des trois partis d'opposition représentés au Parlement mais en a exclu le Parti pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde), dont les chefs se sont prononcés pour la reconnaissance d'une forme d'autonomie pour la minorité kurde.

Ces déclarations ont été violemment rejetées par le régime, à l'heure où des combats meurtriers ont repris depuis l'été entre les forces de sécurité et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Les chefs de l'opposition sociale-démocrate et nationaliste se sont déclarés favorables à une réforme mais pas à la présidentialisation préconisée par M. Erdogan, qu'ils accusent de dérive autoritaire.
(AFP, 8 janvier 2016)

Erdoğan says Hitler’s Germany an example of presidential system


Turkish President Recep Tayyip Erdoğan, who is a strong advocate of a switch to presidential system in his country, has said implementation of a presidential system while keeping the unitary structure of the state is possible, reportedly showing Hitler’s Germany as an example.

Speaking at a press conference following his return to the country after cutting short his trip due to death of pro-government journalist Hasan Karakaya, Erdoğan was asked whether a presidential system can be adopted while keeping the country’s unitary structure. “When we look [at other countries], we see that it is possible. You would see this when you look at Hitler’s Germany and other countries,” he was quoted as saying by T24 news portal.

Speaking at a press conference following his return to the country after cutting short his trip due to death of pro-government journalist Hasan Karakaya, Erdoğan was asked whether a presidential system can be adopted while keeping the country’s unitary structure. “When we look [at other countries], we see that it is possible. You would see this when you look at Hitler’s Germany and other countries,” he said.

Erdoğan is the staunchest supporter of the formation of a “Turkish-style” presidential system that he claims will help the country's development by eliminating "double-headedness" in state governance and thus pave the way for a more effective decision-making system.

Back in April, Erdoğan argued that Turkey's government had been already changed into a de facto presidential system, calling for a constitutional framework to "finalize" this transition.

Critics say more executive powers in the hands of Erdoğan will likely intensify Turkey's drift toward one-man rule. Some even fear that he would resemble Adolf Hitler, who was also elected by popular vote but then turned Germany into a fascist dictatorship.

Turkey has enjoyed nearly 140 years of constitutional experience since the inception of the Ottoman Constitution of 1876, known in Turkish as the Kanûn-u Esâsî, and the parliamentary system has been the defining characteristic of all constitutions to follow.

Even in the 60-odd years of multi-party politics Turkey has seen, witnessing four military coups and even having a prime minister executed, Turkey has never taken a step to change its system of governance to a presidential one.

Erdoğan has emphasized the superiority of the presidential system many times in the past and said that he wants to change the current parliamentary system of government to a strong presidential system.

Claiming that most developed countries are governed by a presidential system, although this is not actually the case, he said in January:

“That shows that this [system] produces [better] results. Given this, why should we put shackles on our feet [by sticking with a parliamentary system]?” (TODAY'S ZAMAN, Dec 31, 2015)

Criminal Complaint from HDP against President, Prime Minister

Peoples’ Democratic Party (HDP) Law Commission has filed a criminal complaint to Ankara Chief Prosecution against eight persons including President Recep Tayyip Erdoğan and Prime Minister Ahmet Davutoğlu with charges of  “defaming or inciting people to hatred and hostility”, “restraining from exercising political rights”, restraining the freedom to express beliefs, thoughts and opinions”, “defamation” and “inciting to crime”.

“Lynch campaign launched”

In the petition it has been stated that an unavoidable situation has occurred due to recent criminalizing, polarizing and abetting expressions of the President, Prime Minister, Parliament members and pro-Government media groups targeting at HDP and its members.

Noting that a lynch campaign has been launched against HDP and HDP Co-Chairs in particular and electors who voted for administrators and elected of the party on the June 7 and November 1 general elections, the petition has pointed out to the impunity of verbal and physical assaults as the cause for the increase in the attacks.

“360 civilians killed, 128 HDP buildings attacked”

“Thus we have seen the examples for the lynch campaign in the attacks against HDP provincial and district buildings in recent months, bomb attacks in Diyarbakır HDP rally, Suruç massacre and finally in the Ankara Terminal massacre. Only in July, 360 civilians killed in conflict and attacks, 128 HDP buildings ruined, and party headquarters in Ankara was blood thirstily set on fire as people were still inside”. 

The petition includes statements, which are subjected to the complaint, of those who were filed the complaint against including President Erdoğan. 

Those who were filed the complaint against:

President Recep Tayyip Erdoğan, Prime Minister Ahmet Davutoğlu, Presidential Spokesperson İbrahim Kalın, Minister of Justice Bekir Bozdağ, Minister of Labor and Social Security Süleyman Soylu, Vice Prime Minister Yalçın Akdoğan, Vice Prime Minister Lütfi Elvan and Vice Prime Minister Numan Kurtulmuş. 
(BIA, Dec 31, 2015)

Forces armées/Armed Forces

La Turquie veut installer une base militaire en Somalie

Ankara entend implanter une base navale à Mogadiscio, en Somalie, pour lutter contre les pirates et les terroristes malgré le risque d'être pris pour cible par le groupe islamiste local Al-Shabbaab.

La Turquie, qui a signé fin 2015 un accord sur le déploiement d'une base militaire au Qatar, œuvre pour la création d'une autre base en Somalie, dans la région stratégique de la Corne de l'Afrique, a annoncé à Sputnik Erdogan Karakus, ancien commandant d'une base aérienne turque et ex-chef de l'Agence turque de l'aviation et d'un département au sein du Commandement des troupes terrestres de l'armée nationale.

"La Turquie a commencé à implanter des bases dans les pays avec lesquels elle entretient de bonnes relations. Elle a commencé par le Qatar, maintenant c'est le tour de la Somalie (…). La situation en Somalie est instable depuis longtemps en raison des pirates maritimes. Il est grand temps d'y déployer une base militaire", a indiqué le général-lieutenant désormais retraité.

Selon lui, la base fonctionnera sous l'égide de l'Onu, mais "sera considérée comme turque". Elle permettra à Ankara de réduire les frais de ravitaillement des navires turcs qui se trouvent en mission de patrouille dans les eaux somaliennes.
"Un ou deux navires turcs accomplissent déjà une mission en Somalie dans le cadre de la lutte contre les pirates. Il est difficile de les ravitailler et encore plus difficile de les relever", a-t-il expliqué.

A la question de savoir si l'implantation de la base turque provoquerait des attaques du groupe islamiste somalien Al-Shabbaab, M.Karakus a noté: "Vous savez que nous sommes toujours la cible d'attaques du groupe terroriste Etat islamique (EI ou Daech) et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Nous y sommes habitués. Mais nous devons lutter contre les terroristes".

Selon le journal Sabah, qui cite une source militaire, la Turquie commencera par envoyer 200 instructeurs à Mogadiscio pour entraîner 1.500 militaires somaliens à lutter contre le groupe radical Al-Shabbaab lié au réseau terroriste international Al-Qaïda. Al-Shabbaab mène une lutte armée contre le gouvernement somalien et entrave les activités humanitaires de l'Onu.

La République de Somalie a cessé d'être un Etat uni après la chute du régime du président dictateur Siyaad Barre en 1991. Le pays est dévasté par une guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies. La seule autorité somalienne qui soit reconnue par la communauté internationale est le gouvernement fédéral qui contrôle la capitale Mogadiscio et ses alentours. Les autres régions de la Somalie sont gouvernées par des seigneurs de guerre et différentes factions. Des clans locaux et des mouvements islamistes radicaux contrôlent plusieurs régions dans le sud et le nord-est du pays.
(AFP, 21 janvier 2016)

La Turquie bombarde l'EI en riposte à l'attentat suicide d'Istanbul


Le gouvernement turc a annoncé jeudi avoir riposté à l'attentat suicide qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul en bombardant en Syrie et en Irak plusieurs centaines de cibles du groupe Etat islamique (EI), accusé d'avoir piloté le "kamikaze".

Deux jours après l'attaque qui a visé, pour la première fois en Turquie, des étrangers, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a dévoilé que l'artillerie turque avait visé en 48 heures "près de 500 positions de Daech (l'acronyme arabe de l'EI)" en représailles au "lâche attentat d'Istanbul".

Cette annonce est intervenue alors que le front du conflit kurde a refait jeudi la "une" de l'actualité, avec un attentat à la bombe attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a fait 6 morts et 39 blessés près de Diyarbakir (sud-est).

Lors d'une intervention devant les ambassadeurs turcs, le chef du gouvernement a affirmé que les bombardements turcs avaient fait 200 tués dans les rangs de l'EI. Ce lourd bilan n'a pas été confirmé de source indépendante.

Très ferme, M. Davutoglu a prévenu que "toute attaque qui vise les invités de la Turquie sera punie". "Nous lutterons d'une manière déterminée contre l'organisation terroriste Daech jusqu'à ce qu'elle quitte définitivement la frontière turque", a-t-il promis.

Les dirigeants d'Ankara ont longtemps été accusés de bienveillance pour les groupes rebelles radicaux qui luttent contre le président syrien Bachar al-Assad, leur bête noire.

Sous la pression de ses alliée, la Turquie a toutefois rejoint l'été dernier la coalition internationale antijihadiste et pilonné à plusieurs reprises des cibles jihadistes.

- 7 gardes à vue -

Depuis l'attentat qui a fait 103 tués le 10 octobre devant la gare d'Ankara, attribué à l'EI, la police turque a multiplié les coups de filets contre ses membres présumés et renforcé les contrôles à ses frontières pour tenter de tarir le flux des recrues étrangères qui rejoignent le groupe jihadiste en Syrie.

L'attaque menée mardi marque un changement de stratégie pour l'EI qui a, pour la première fois en Turquie, visé une cible étrangère.

Dix Allemands ont été tués et 17 autres personnes blessées tout près de la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, deux des monuments les plus visités de la plus grande ville du pays.

Sept suspects ont été placés en garde à vue, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Efkan Ala, sans en préciser l'identité ou le rôle présumé.

Selon les autorités turques, le "kamikaze" est un Syrien de 28 ans, identifié dans les médias comme Nabil Fadli. M. Davutoglu a précisé mercredi qu'il était parvenu à entrer sur le sol turc quelques jours avant l'attaque comme un "migrant ordinaire", dans le flot des réfugiés qui fuient la Syrie en guerre.

A nouveau visé par les jihadistes, le pays est aussi secoué par le conflit kurde. Depuis l'été dernier, des combats meurtriers ont repris entre les forces de sécurité et le PKK dans son sud-est à majorité kurde, après plus de deux ans de cessez-le-feu.
(AFP, 14 janvier 2016)

Turkish military kills nearly 300 Kurdish rebels in raids

Nearly 300 Kurdish rebels, members of the Kurdistan Workers’ Party (PKK), were killed in raids conducted by the Turkish military in three districts in southeast Turkey, the Turkish General Staff said on Saturday.

The military said in a statement on its website that 179 militants were killed in Sirnak province’s Cizre district, 27 in Silopi, and 55 in the Sur district of the southeastern province of Diyarbakir province, adding that they had also defused dozens of improvised explosive devices in the three districts, which have been under curfew since December. They also destroyed a school that was allegedly being used by militants for training.

Ankara has been stepping up its military operations on the border with Syria and Iraq since December. The area is a stronghold of the PKK, which is considered a terrorist group by Turkey and NATO. Turkish President Recep Tayyip Erdogan has vowed to continue the operation until the area is cleansed of Kurdish militants.

About 100,000 have been displaced since the start of the operation, according to Turkey’s General Directorate of Security. Businesses have suffered in the southeastern Turkish towns, leaving many workers without income in the country’s most impoverished region, leaving it even poorer.

Melek Gumus from the town of Dargecit, located between Cizre and Diyarbakir, told RT that all of her warehouses and a stock were recently destroyed by the Turkish army.

“There my warehouses…as you can see these are all lost, there is nothing I can do. In fact, the whole district is like this. We were stuck at home for 20 days and there was nothing to eat. It was torture for everybody,” she said. “...we want freedom, we want peace. We don’t want them to be unfair to us.”

“It was about half past three at night, we were sleeping. Suddenly we felt like the building was collapsing. When we came back in the morning we saw the situation like this. There is nothing left, we are scared,” said a local man describing one of the nights when the Turkish army was conducting its operations.

A local woman doubted Ankara’s accusations that PKK is responsible for the wreckage.

“They wrecked the house and said that terrorists have done this. How could terrorists have done that? Do terrorists have armored vehicles or mortars? The government has done this. I hope God will punish Erdogan,” she said.

The government has vowed to help the region and address the needs of people who have been displaced or lost businesses.

“We have never left any citizen to fend for themselves and uncared for, and neither will we do so in the future ... Anyone forced to relocate due to terrorism can apply to the governor’s office for assistance,” said Prime Minister Ahmet Davutoglu in an address to his party’s lawmakers in parliament on December 22.

However, Ankara is doing little to help the Kurds because it is essentially at war with them, Ronald Grigor Suny Jr., professor of History at the University of Michigan, told RT.

“In fact, it’s a kind of open war in certain cities – Cizre, for instance, part of Diyarbakir – it’s going on right now. The government of Turkey has surrounded some areas with tanks. There are reports that there are snipers on roofs, if people go out after curfew they can be shot. And they have been. That region in the southeast now is having trouble supporting itself, people are out of work, businesses are closing. Erdogan and his government have decided to take open warfare as their policy against the Kurds in the southeast and destabilize one more country in the Middle East.”

Kurds have long been campaigning for the right to self-determination and greater autonomy in Turkey, where they are the largest ethnic minority. In late December, a congress of Kurdish non-governmental organizations called for Turkey’s southeastern regions to be granted autonomy via constitutional reforms.
(Reuters, Jan 2, 2016)

Après 19 jours de couvre-feu, des habitants découvrent les cicatrices

Bâtiments en ruines, véhicules brûlés, cadavres d'animaux décomposés: les habitants de Dargecit, ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, ont commencé à regagner avec prudence leur maison mercredi à la faveur de la levée d'un couvre-feu de 19 jours.

Le couvre-feu avait été instauré le 11 décembre à Dargecit, ville de 20.000 habitants de la province de Mardin, et dans plusieurs autres villes du sud-est anatolien pour permettre à l'armée de lancer une vaste opération destinée à déloger les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) des centres urbains.

Mercredi, l'urgence pour les habitants de Dargecit était d'enlever des rues les cadavres d'ânes et autres animaux de ferme pourrissant à l'air libre, a constaté un photographe de l'AFP. Certains sillonnaient les rues boueuses de leur ville, inspectant les carcasses de véhicules brûlés et les murs des maisons qui tiennent encore debout.

Malgré la levée du couvre-feu, les forces spéciales de police maintenaient une forte présence dans la ville, où des centaines de personnes assistaient mercredi aux funérailles d'un homme tué dans les combats.

Les autorités ont affirmé avoir saisi deux tonnes d'explosifs et de nombreuses armes lors des quelque 110 perquisitions effectuées pendant le couvre-feu.

32 "terroristes" - terme employé par les autorités turques pour désigner les rebelles kurdes - ont été tués au cours de l'opération à Dargecit, ont déclaré les services du gouverneur de la province de Mardin dans un communiqué.

Mais deux habitants de la ville ont également perdu la vie dans les combats, ont reconnu les autorités, sans préciser les circonstances de leur décès.

"La lutte contre les membres de cette organisation terroriste pour le bien et la sécurité des habitants de cette région se poursuivra avec une détermination intacte", poursuit le texte.

- 'Peur et terreur' -

Au total, l'armée turque affirme avoir tué plus de 200 militants du PKK lors de l'opération qui mobilise quelque 10.000 hommes. Un bilan invérifiable de source indépendante.

Mais selon les opposants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), les principales victimes du conflit, qui a repris l'été dernier, ont été les civils, avec 360 tués parmi lesquels 61 enfants
et 73 femmes.

"Contrairement aux affirmations selon lesquelles ils s'agirait de garantir la paix et la sécurité, les autorités créent la peur et la terreur parmi les gens, tuant sans compter des civils et détruisant l'héritage culturel", a affirmé mercredi le HDP dans un communiqué mercredi.

A Diyarbakir, la "capitale" du sud-est kurde de la Turquie, le couvre-feu a été partiellement levé dans le quartier historique de Sur, où des journalistes locaux faisaient état ces derniers jours de scènes de guerre, avec des centaines de maisons et de boutiques détruites dans l'ancien coeur touristique de la ville où les combattants kurdes ont érigé des barricades.

Jeudi, un photographe de l'AFP a pu se rendre dans le quartier où les devantures des magasins étaient dissimulés par des barricades de sacs de sable érigées durant les combats, tandis que des enfants ramassaient des balles trainant sur le sol.

Le couvre-feu reste notamment en vigueur dans les villes de Cizre et de Silopi, de près de 100.000 habitants, où la condition des personnes enfermées dans leur maison suscitait des inquiétudes grandissantes.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 31 décembre 2015)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Sofia veut contrôler la formation des imams

Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a appelé mercredi le parlement à créer une filière officielle d'enseignement supérieur de l'islam, afin d'éviter que les imams ne soient formés à l'étranger.

"Au lieu de nous fourrer la tête dans le sable comme une autruche, il faut discuter d'où et comment sont formés les dignitaires musulmans bulgares", a déclaré le dirigeant de centre-droit devant les députés.

"Alors que nous avons des centaines de milliers de musulmans, une bonne partie d'entre eux (des imams et muftis) sont pris en charge par l'État turc", a-t-il ajouté en réponse à une question d'un élu nationaliste, opposé à un tel projet.

Après cinq siècles de domination ottomane (14e - 19e siècle), la Bulgarie compte la plus grande minorité turque des Balkans, estimée à 10% de sa population de 7,3 millions d'habitants. Avec les Pomaks (Bulgares convertis à l'islam) et une partie des Roms, les musulmans représentent selon les estimations 13% de la population, soit le taux le plus élevé de l'Union européenne.

Sofia compte déjà un Institut supérieur islamique, mais ses diplômes ne sont pas reconnus par l'État en raison d'une vive opposition des nationalistes. De nombreux imams et muftis profitent donc de bourses d'études supérieures en Turquie, en Arabie saoudite et en Jordanie.

Une reconnaissance officielle de l'Institut, créé en 1999, permettrait d'en contrôler l'enseignement et d'éviter qu'une majorité de dignitaires ne soient formés à l'étranger, selon le gouvernement.

Dans une déclaration récente, le grand mufti de Bulgarie, Moustafa Hadji, avait lui aussi réclamé "une accréditation immédiate de l'Institut supérieur islamique", "vu la situation internationale et dans l'intérêt de toute la société bulgare".

En 2013, treize dignitaires musulmans bulgares, dont la plupart avaient fait des études en Arabie saoudite et en Jordanie, avaient été accusés de "propagation d'idéologie salafiste visant à imposer le califat". Les faits n'ayant pas été prouvés, seul un imam autoproclamé du ghetto rom bulgare de Pazardjik (sud) avait été condamné, à deux ans de prison.

Des dizaines de mosquées ont été érigées en Bulgarie depuis la fin du communisme en 1990, avec des financements turcs et saoudiens.
(AFP, 13 janvier 2016)
Un adolescent agresse un professeur juif "au nom de Daech"

Un lycéen, inconnu des services de renseignement, a agressé et blessé lundi dans une rue de Marseille un enseignant juif qui portait la kippa, affirmant lors de son interpellation avoir agi "au nom d'Allah" et du groupe État islamique.

Cet adolescent
d'origine kurde, qui aura 16 ans dans les prochains jours, a frappé à l'aide d'une machette l'enseignant de 35 ans, qui se rendait au travail vers 09H00.

La victime a d'abord été touchée au dos, puis est tombée. L'adolescent a continué de frapper le professeur qui s'est défendu avec ses pieds et s'est protégé avec la Torah qu'il transportait, a déclaré le procureur de Marseille, Brice Robin, lors d'un point de presse.

L'adolescent avait un regard "particulièrement haineux" et son intention était "de tuer", selon les déclarations de la victime, mais il ne lui a pas parlé, a ajouté M. Robin. La lame de la machette était émoussée, ce qui a pu limiter l'ampleur des blessures, légères, au dos et à une main.

L'agresseur a été interpellé quelques minutes plus tard. Devant les policiers, il "a revendiqué avoir agi ainsi au nom d'Allah et du groupe État islamique" (EI), a précisé le procureur. En Irak et en Syrie, les Kurdes font partie des forces qui luttent contre le groupe EI.

"Il s'agit à l'évidence d'une agression à caractère antisémite", a souligné M. Robin. L'adolescent portait aussi un couteau en céramique qu'il destinait aux policiers et s'en est également pris verbalement à l'armée française qui, selon ses propos, "garde les juifs".

Le président François Hollande a dénoncé un acte "innommable et injustifiable". Adressant "tout son soutien à la victime et à ses proches", il a assuré "la mobilisation des pouvoirs publics pour agir avec la plus grande fermeté contre l'antisémitisme et le racisme".

Une enquête a été ouverte à Marseille "des chefs de tentative d'assassinat aggravé en raison d'une appartenance religieuse" et "apologie du terrorisme". Le parquet antiterroriste de Paris s'est ensuite saisi de l'enquête lundi soir.

Selon les premiers éléments, l'adolescent n'était pas dans le radar des services de renseignement et n'avait pas d'antécédents judiciaires. Sa radicalisation semble être passée inaperçue au sein de sa famille, comme de ses professeurs. Aucun trouble psychologique n'avait non plus été signalé.

"Il maîtrise une certaine dialectique, mais on sent bien que c'est quelqu'un qui ne maîtrise pas complètement les fondements de l'islam", a précisé le directeur adjoint de la sécurité publique, Yannick Bloin.

- 'Bonnes notes au lycée' -

"Il est dans un milieu tout à fait normal et classique, et, en plus, il a de bonnes notes au lycée", a relevé le procureur. Son profil "semble être celui d'une personne radicalisée via internet", même si des investigations plus poussées doivent encore être menées, a-t-il dit.

Le Premier ministre s'est dit "révulsé" par cette agression antisémite et a affiché son "intransigeance" face à ces actes. Samedi soir, à Paris, lors de la cérémonie d'hommage aux victimes de la prise d'otages jihadiste dans le supermarché juif Hyper Cacher, le 9 janvier 2015, Manuel Valls avait souligné "l'angoisse immense" et "légitime" des Français de confession juive, en s'inquiétant de voir certains d'entre eux quitter le pays.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a estimé que l'agression commise lundi à Marseille "témoigne du risque pour certains individus isolés pas du tout connus des services de police et de renseignement de passer à l'acte sous l'influence de la propagande, diffusée notamment sur les réseaux internet, par Daech".

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a regretté que l'agression ait dans un premier temps été présentée comme l'acte d'un "déséquilibré": cela "tend à banaliser ces agressions antisémites, minimiser leur importance et favoriser le passage à l'acte", selon l'UEJF.

Le sénateur-maire (Les Républicains) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a condamné une "agression intolérable" et appelé, "en ces temps difficiles, les Marseillais au dialogue, au respect de l'identité de la culture et des opinions de chacun".
(AFP, 11 janvier 2016)

Turkey amidst the Sunni-Shia rift

The region is going through its worst sectarian crisis in the last three decades. This conflict, which will certainly have a long life span, had cast its shadows long before.

The Sunni-Shia clash dates back to 1400 years ago, the death of the Prophet Muhammad in 632, when the fight broke out upon the question of who was to take over the leadership of Muslims. Since then the sectarian tension would calm down and inflame at times, having its worst period from 1980-90.

In the aftermath of the Iranian Revolution in 1979, Iran started to export Shia militantly. Saudi Arabia claimed that Tehran was provoking the Shia community in its eastern province, the main Shia area in the country.

Following the revolution, the Iraq-Iran war erupted and lasted for eight years when Saudi Arabia backed Iraq against Iran. The increasingly strained relations between Iran and Saudi Arabia got finally cut in 1988 following clashes between Iranian-led demonstrators and Saudi security forces during the Hajj (Pilgrimage) rituals in 1987. This situation lasted until 1991, the First Gulf War.

The ongoing crisis is the worst sectarian clash since then. And it has been a crisis in the making since 2003 when the U.S. intervened in Iraq. In the aftermath of the intervention, Baghdad came under the rule of a Shia government which excluded Sunnis in the country. The Shia axis in the region got immediately reinforced. From 2011 on, the Arab uprisings further deepened the Sunni-Shia clash, which reached a peak following the recent proxy wars of Iran and Saudi Arabia in Iraq, Syria and Yemen.

In short, the sectarian tension which had been gradually rising in the last 12 years has become much more visible and direct upon the current crisis.

Yet the current rift is much deeper than its predecessor. First of all, there exists a much bigger asymmetry between the two regional powers than previously. The U.S. and Iran have been rapidly closing up since they signed the nuclear deal last July. The sanctions against Iran will be lifted pretty soon, which will integrate Tehran into the world economy and the Western camp.

Moreover, Iran has become the U.S.’ indirect and tactical partner in Iraq against the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). And this all substantially strengthens Tehran’s hands.

Another difference from the previous crisis was created by ISIL. Today, both Iran and Saudi Arabia are fighting against this terrorist organization. They have also been sitting around the same table for the last three months in order to discuss a political solution for Syria which makes them allies on this front.

The message which King Salman of Saudi Arabia is trying to convey is another crucial point. Along with four Shia clerics, 43 Sunnis accused of being militants in relation to al-Qaeda were also executed. Therefore the king is trying to say: “Hey, I don’t discriminate against Sunnis or Shias.” Even some Saudi observers argue that the execution of the Shia clerics was meant to serve as a cover for the execution of the Sunnis. Hence the nature of the crisis is not solely sectarian.

The last but not least difference is the situation that the region is in. We are going through a historic and critical crossroads when the Sykes-Picot order built after World War I is collapsing and Iraq and Syria are dissolving. Therefore the tension between two regional countries spreads ten times throughout the region.

This is exactly why Turkey needs to stay totally impartial in this conflict as it did in the Saudi-Iran crisis 25 years ago. Ankara had strictly pursued “active neutrality” during the whole Iraq-Iran war, which should rule once again.

Yet this would require Turkey to refrain from actively contributing to the “Islamic Military Alliance” which was founded by Saudi Arabia just before this crisis, excluding Shia countries in the region, and which Ankara agreed to join.

Keeping in mind that this fire will burn in the region for a long time, Turkey also needs to secure its position as much as possible. It needs to strengthen its relations with the West and the countries in the region who are not part of the Sunni-Shia dichotomy, namely Israel, Iraqi Kurdistan and Egypt.
(hurriyetdailynews.com, Jan 9, 2016)

Erdogan: Les exécutions en Arabie saoudite, une affaire "intérieure"

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a refusé mercredi de condamner l'exécution par Ryad d'un dignitaire chiite à l'origine d'une grave crise avec l'Iran, jugeant qu'elle relevait des "affaires intérieures" de l'Arabie saoudite.

"Les exécutions relèvent des affaires intérieures de l'Arabie saoudite", a déclaré M. Erdogan devant des élus locaux à Ankara, en contradiction avec le porte-parole du gouvernement turc Numan Kurtulmus qui avait déploré lundi cette décision.

Le chef de l'Etat turc s'est étonné de la forte réaction suscitée par l'exécution du dignitaire chiite Nimr el-Nimr, hostile au pouvoir saoudien. "Il y a avait ce jour-là 46 exécutions, dont 43 de Sunnites. Seulement 3 d'entre-eux étaient des chiites", a-t-il relevé.

"On a condamné des milliers de personnes à la mort en Egypte (après le putsch militaire de 2013), personne n'a rien dit. Pourquoi le monde n'y a pas réagi ?", s'est indigné M. Erdogan, soutien de l'ex-président Mohamed Morsi destitué par l'armée.

Le chef de l'Etat turc a par ailleurs qualifié d'"inacceptable" l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran par des manifestants.

Une grave crise diplomatique oppose Ryad et Téhéran depuis l'exécution samedi en Arabie saoudite de M. el-Nimr et de 46 autres personnes condamnées pour "terrorisme".

Lundi soir, la Turquie avait, par la voix du vice-Premier ministre Kurtulmus, appelé les deux capitales au calme et déploré les exécutions. Son Premier ministre Ahmet Davutoglu a proposé mardi son aide pour apaiser les tensions.

Les relations entre Ankara et Ryad se sont considérablement réchauffées ces derniers mois. M. Erdogan s'est rendu le mois dernier en visite à Ryad.

Les deux pays, en très grande majorité peuplés de musulmans sunnites, considèrent ainsi le départ du président syrien Bachar al-Assad, soutenu par l'Iran, comme un préalable à tout règlement de la guerre en Syrie.
(AFP, 6 janvier 2016)

L'emploi du temps des fonctionnaires aménagé pour la prière du vendredi

Le gouvernement islamo-conservateur turc va modifier la législation afin de permettre aux fonctionnaires d'aller à la mosquée pour la prière du vendredi, obligatoire dans l'islam pour les hommes, a annoncé mardi le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

"Nous avons préparé un projet pour modifier les horaires des fonctionnaires le vendredi afin de ne pas entraver notre liberté de culte", a lancé M. Davutoglu lors de sa harangue hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP).

Une circulaire du bureau du Premier ministre devrait a priori suffire pour modifier le temps de travail dans la fonction publique.

Si elle est confirmée, cette mesure présentera surtout un aspect symbolique, puisque les agents de l'Etat turc sont déjà autorisés à profiter de leur pause-déjeuner du vendredi pour satisfaire à leurs obligations religieuses.

Au pouvoir depuis 2002, l'AKP de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan est fréquemment accusé d'avoir islamisé la société turque.

Ces dernières années, l'homme fort du pays a amendé à plusieurs reprises, au nom du respect de la liberté religieuse, les règles de stricte laïcité en vigueur depuis la création de la République moderne par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.

Son gouvernement a ainsi successivement autorisé le port du voile islamique pour les femmes dans les universités, dans la fonction publique puis dans les lycées, provoquant à chaque fois un vent de critiques dans les rangs de l'opposition laïque.

Il a également sérieusement restreint la vente et la publicité pour l'alcool, officiellement au nom de la santé publique.

Musulman pratiquant, M. Erdogan, dont le parti a remporté haut la main les élections législatives de novembre, a fait construire l'an dernier une immense mosquée dans son luxueux complexe présidentiel de la banlieue d'Ankara.
(AFP, 5 janvier 2016)

Arrestations en Turquie, annulation des festivités en Belgique

Face aux menaces terroristes qui pèsent sur les fêtes du Nouvel An, Bruxelles a décidé d'annuler les festivités tandis que dans plusieurs pays, les forces de l'ordre ont été placées en alerte maximale, comme en Turquie, où un attentat suicide aurait été déjoué à Ankara.

Les mesures de sécurité ont aussi été renforcées dans d'autres pays, comme en Autriche et en Russie, après les attentats jihadistes du 13 novembre à Paris, ville qui sera placée sous haute protection policière jeudi soir.

Le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, a annoncé mercredi l'annulation pure et simple du feu d'artifice prévu au centre-ville. "Il vaut mieux ne pas prendre le risque", a-t-il expliqué, tandis que le Premier ministre Charles Michel a parlé sur la chaîne RTBF de "décision difficile" mais de bonne décision.

La veille, les forces de l'ordre belge avaient en effet arrêté deux personnes soupçonnées de préparer des attentats à Bruxelles au cours des fêtes de fin d'année, qui seront présentées devant un juge jeudi. Une menace jugée "sérieuse" et qui visait "plusieurs lieux emblématiques de Bruxelles", avait alors indiqué le parquet fédéral belge.

Quelque 100.000 personnes étaient rassemblées l'an dernier sur la Place de Brouckère à Bruxelles.

En Turquie, la police a arrêté deux membres présumés du groupe Etat islamique (EI) soupçonnés de préparer un double attentat suicide à Ankara pendant les fêtes de fin d'année.

"Dans le cadre d'une enquête instruite par le parquet d'Ankara et du travail effectué par la police d'Ankara, deux individus membres de l'organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI) ont été capturés pendant une intervention réussie avant même de passer à l'acte", a indiqué le gouvernorat de la capitale turque dans un communiqué en ligne.

"Un gilet explosif prêt à être utilisé et un sac à dos rempli d'explosifs et renforcé par des billes et des tiges d'acier ont été saisis" par la police au cours de l'opération, selon le communiqué.

Les deux suspects s'apprêtaient à commettre des attentats suicide jeudi soir à deux endroits (devant un centre commercial et sur une rue branchée) de la place centrale de Kizilay, lieu traditionnel des festivités du Nouvel An, selon des chaînes de télévision citant le bureau du procureur en chef d'Ankara, la deuxième ville - derrière Istanbul - de Turquie avec ses 5,2 millions d'habitants.

Des milliers de personnes se réunissent traditionnellement sur cette place pour fêter l'arrivée de la nouvelle année.

La Turquie est en état d'alerte depuis le double attentat suicide qui a fait 103 morts et plus de 500 blessés devant la gare centrale d'Ankara le 10 octobre avant un rassemblement en faveur de la paix organisé par les mouvements prokurdes.

- 'L'Europe sur le qui-vive' -

Outre la Belgique, le reste de l'Europe est aussi sur le qui-vive depuis les attentats de Paris qui ont fait 130 morts.

A Paris, privée elle aussi de feu d'artifice, la traditionnelle célébration du Nouvel An a été maintenue sur la célèbre avenue des Champs-Elysées, mais elle se déroulera sous le signe de la sobriété et avec des mesures de sécurité renforcées.

Quelque "11.000" hommes - policiers, militaires, pompiers - contre 9.000 en 2014, seront déployés dans la capitale française et ses environs, a annoncé le préfet de police de Paris.

Aux abords des Champs-Elysées, 1.600 policiers et gendarmes assureront la sécurité du plus grand rassemblement autorisé en France depuis l'instauration de l'état d'urgence, au soir des attaques jihadistes du 13 novembre. Ces attentats ont fait 130 morts et des centaines de blessés dans des bars, restaurants et une salle de concert.

L'éventualité d'attentats pendant la période des fêtes a également conduit la police autrichienne à relever le niveau de sécurité à Vienne, tandis qu'à Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la première fois fermée au public au moment du réveillon. Les autorités craignent, là aussi, des attentats visant la capitale russe.

La peur du terrorisme n'épargne pas New York, où les mesures de sécurité mises en place pour les célébrations du Nouvel An, notamment le grand rassemblement de Times Square, sont "plus conséquentes que jamais", avait assuré mardi le maire de la ville, Bill de Blasio.
(AFP, 31 décembre 2015)

Socio-économique / Socio-economic

Le nombre de touristes recule en 2015, victime de la situation sécuritaire

Le nombre de touristes étrangers a légèrement reculé en 2015 en Turquie, pour la première fois depuis des années, victime de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays et du retrait des visiteurs russes, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Un total de 36,24 millions d'étrangers ont visité la Turquie contre 36,83 millions l'année précédente, soit une baisse de 1,61%, a indiqué le ministère du Tourisme.

Le nombre de touristes russes, particulièrement friands des stations balnéaires de la Méditerranée comme Antalya (sud), a subi une baisse spectaculaire avec 3,65 millions l'an dernier contre 4,5 millions en 2014.

Amorcé par la crise économique en Russie, ce mouvement s'est accéléré avec la crise diplomatique provoquée par la destruction d'un bombardier russe par l'armée turque à la frontière syrienne le 24 novembre dernier. En décembre, le nombre de touristes russes a dégringolé de 46% par rapport à la même période de l'année précédente.

Malgré cette nette tendance, les Russes ont constitué en 2015 le deuxième contingent des visiteurs de la Turquie, derrière les Allemands avec 5,6 millions.

Plus généralement, le nombre de touristes du continent européen a reculé de 1,75%, les mouvements les plus nets étant observés chez les Italiens (-27%) et les Français (-18%). L'afflux de résidents du Moyen-Orient (+5,5%) et d'Asie du sud-est (+11,3%) a presque totalement compensé la désaffection européenne.

Depuis l'été dernier, la situation sécuritaire s'est nettement dégradée en Turquie. Le conflit kurde a repris dans le sud-est du pays, en proie à des violents combats entre forces de sécurité et rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Et plusieurs attentats attribués au groupe Etat islamique (EI) ont frappé le sol turc. A Ankara, 103 personnes sont mortes en octobre lors d'une manifestation prokurde et, le 12 janvier, 11 touristes allemands ont été tués dans le district historique de Sultanahmet.

Après cette dernière attaque, le croisiériste MSC a suspendu ses escales en Turquie.

La baisse du nombre de visiteurs enregistrée en 2015 était "inévitable" à cause du "terrorisme auquel le monde entier est confronté", a commenté le ministre du Tourisme et de la Culture, Mahir Unal. "Nous devons éviter tout ce qui peut remettre en cause l'image de pays sûr de la Turquie", a-t-il ajouté.

La Turquie, actuellement sixième destination mondiale, s'est fixée pour objectif d'accueillir 50 millions d'étrangers par an en 2023.
(AFP, 28 janvier 2016)

Les dirigeants turcs aux obsèques du magnat de l'industrie Mustafa Koç

Les élites politiques et économiques turques étaient présentes en force et dans une rare unanimité dimanche aux obsèques du principal magnat industriel du pays, Mustafa Koç, décédé jeudi à l'âge de 55 ans.

Le président Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre Ahmet Davutoglu tout comme Kemal Kiliçdaroglu, le chef du principal parti d'opposition CHP (Parti républicain du peuple) ont assisté aux funérailles de l'industriel, dans une mosquée d'Istanbul. Des représentants du monde turc des affaires étaient également présents.

Mustafa Koç est décédé jeudi dans un hôpital d'Istanbul des suites d'une crise cardiaque. Il dirigeait Koç Holding, l'une des entreprises les plus puissantes et les plus respectées de Turquie, créée en 1920 par son grand-père Vehbi Koç.

Le père de Mustafa Koç, Rahmi Koç, 85 ans, qui lui avait passé les rênes de l'entreprise en 2003, dirigeait les obsèques avec son fils Ali, devant le cercueil entouré d'un drapeau et d'un ruban aux couleurs du club de football de Fenerbahçe, favori de la famille.

A lui seul, le groupe familial Koç et sa centaine de sociétés fournissent 9% des exportations turques et 8% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Koç Holding possède notamment le groupe pétrolier Tüpras, propriétaire d'une des plus grosses raffineries d'Europe, ainsi qu'un important pôle automobile qui produit en Turquie des modèles des marques Fiat et Ford. Il est aussi actif dans le secteur bancaire.

Le patron de Koç Holding avait subi les foudres du gouvernement de l'actuel président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, notamment après avoir critiqué la répression de la fronde politique de juin 2013. Son groupe avait notamment subi d'importants redressements fiscaux.

Koç avait notamment autorisé les manifestants de la place Taksim à Istanbul à trouver refuge dans l'hôtel Divan tout proche, propriété du groupe, ce qui avait suscité l'ire de Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier l'avait accusé d'accorder sa protection à des "criminels".

Mais M. Erdogan a rendu hommage à Mustafa Koç vendredi, révélant qu'il s'était entretenu avec lui la veille. "Nous avons même plaisanté. Nous avons parlé de perte de poids et je lui ai demandé: +avez-vous réduit votre consommation d'alcool? C'est le moment d'arrêter complètement+", a raconté le président islamo-conservateur, réputé très pieux.

Mustafa Koç avait subi l'an dernier une opération de chirurgie gastrique et perdu environ 40 kg, selon les médias turcs.
(AFP, 24 janvier 2016)

Décès du magnat de l'industrie turque Mustafa Koç

Mustafa Koç, le patron du plus grand conglomérat industriel de Turquie, Koç Holding, est décédé jeudi dans un hôpital d'Istanbul des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 55 ans, ont annoncé ses médecins.

"Nous avons perdu Mustafa Koç des suites d'une crise cardiaque dont il a été victime à son domicile, malgré tous les efforts des médecins", a déclaré devant la presse un médecin de l'hôpital américain du quartier de Nisantasi.

Le PDG a perdu connaissance lors d'une séance de sport. Il avait subi l'an dernier une opération de chirurgie gastrique et perdu environ 40 kg, ont rapporté les médias turcs.

Mustafa Koç dirigeait depuis 2003 l'une des entreprises les plus puissantes et les plus respectées de Turquie, créée en 1920 par son grand-père Vehbi Koç.

A lui seul, le groupe familial Koç et sa centaine de sociétés fournissent 9% des exportations turques et 8% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Koç Holding possède notamment le groupe pétrolier Tüpras, qui possède une des plus grosses raffineries d'Europe, ainsi qu'un important pôle automobile qui produit en Turquie des modèles des marques Fiat et Ford. Il est aussi actif dans le secteur bancaire.

Le patron de Koç Holding avait subi les foudres du gouvernement de l'actuel président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, notamment après avoir critiqué la répression de la fronde politique de juin 2013. Son groupe avait notamment subi d'importants redressements fiscaux.
(AFP, 21 janvier 2016)

L'inflation a atteint 8,81% en 2015, nettement au-dessus des prévisions

Les prix ont augmenté de 8,81% en Turquie 2015, nettement au-dessus des prévisions du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir qui tablait sur un taux de 6,3%, selon les chiffres publiés lundi par l'Institut turc de la statistique (Tüik).

L'inflation a atteint 0,21% en décembre par rapport au mois précédent, soit un taux de 8,81% sur l'ensemble de l'année dernière, a précisé le Tüik.

Les prix avaient progressé de 8,17% en Turquie en 2014.

Le vice-Premier ministre en charge de l'économie Mehmet Simsek a attribué cette forte inflation à la hausse des prix de l'alimentation mais il a assuré que la politique de rigueur fiscale et monétaire serait maintenue.

"Nous ne pouvons pas dire que ces chiffres soient à la hauteur de nos souhaits (...) mais nous allons continuer dans la voie des réformes et de la rigueur", a précisé M. Simsek lors d'un entretien accordé à la chaîne d'information NTV.

Après les années fastes 2010 et 2011, où sa croissance a frôlé les 9%, l'économie turque a sérieusement ralenti, victime de la crise de la zone euro, des guerres à ses frontières en Irak et en Syrie, de la reprise du conflit kurde et des tensions politiques intérieures.

Son produit intérieur brut (PIB) n'a augmenté que de 2,9% l'an dernier, ses déficits publics restent élevés, tout comme son inflation, et sa monnaie, la livre turque, particulièrement fragile face au dollar et à l'euro.

L'économie turque a enregistré un taux de croissance annuel de 4% au 3e trimestre 2015.

Au pouvoir depuis 2002 en Turquie, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan a largement remporté les législatives anticipées de novembre en recueillant 49,4% des suffrages.

Lors du scrutin de juin, l'AKP avait perdu sa majorité absolue, pour la première fois depuis 2002, ajoutant aux incertitudes.
(AFP, 4 janvier 2016)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Turkey Ranks First in Violation of Freedom of Expression before ECtHR


According to the data the highest proportion of the decisions issued by ECtHR are related to the violation of the right to liberty and safety. The most complaints in this category have been made against Russia with 58 applications followed by Ukraine with 32 and Turkey with 14 applications.

The most complaints have been made regarding the violation of the right to liberty and safety with 181 applications followed by inhuman and degrading treatment with 157 applications and the right to a fair trial with 130 applications.

Turkey has been the country which got the most complaints in the category of violation of the freedom of expression with 10 applications out of 28 in total. 

Turkey convicted 79 times in 2015

The court has adjudicated on the complaints brought against Turkey with three judgements finding no violations and with 79 judgements finding at least one violation.

In 2015 Turkey has ranked the third country with the highest number of cases brought to trial before ECtHR. According to the statistics Ukraine is on the first rank with 13,850 cases followed by Russia with 9,200 cases and Turkey with 8,450 cases.
(BIA, Jan 29, 2016)

L'UE veut un "cessez-le-feu immédiat" dans le sud-est de la Turquie

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat dans le sud-est de la Turquie, en proie à de violents combats entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat dans le sud-est", a déclaré devant la presse Mme Mogherini à l'issue d'un entretien avec les dirigeants turcs à Ankara, précisant que l'Union européenne (UE) "condamne fermement toutes les formes de terrorisme".

Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir lui a immédiatement répondu que son pays entendait continuer son combat contre les rebelles kurdes.

"En tant que pays souverain, la Turquie continuera son combat contre toutes les organisations terroristes, y compris le PKK, qui menacent sa sécurité nationale", a assuré M. Bozkir lors de la même conférence de presse.

"En le faisant, nous essayons de protéger les droits de nos citoyens", a-t-il plaidé.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris depuis l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés à l'automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur turc pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les affrontements en cours, notamment dans plusieurs villes sous couvre-feu du sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps, ainsi que des dizaines de civils selon les ONG.

Plus d'un milliers d'universitaires turcs et étrangers ont récemment signé un texte dénonçant des "massacres" commis par l'armée contre des civils, suscitant la colère des autorités et des poursuites judiciaires contre les pétitionnaires.
(AFP, 25 janvier 2016)

Jagland says freedom of expression in Turkey still problematic

Council of Europe (CoE) Secretary-General Thorbjorn Jagland said on Tuesday that the issue of freedom of expression in Turkey remains problematic.

“The Council of Europe is engaging with Turkish authorities, in particular about freedom of expression, which still is a problem in Turkey,” he said at a press conference in Strasbourg. “I'm glad the working group we have established will continue its important work,” he added.

The working group was established at the beginning of 2015 as part of Turkey's Action Plan to prevent violations of the European Convention on Human Rights (ECHR). Jagland's representatives, Turkish Ministry of Justice officials and a representative of Turkey's Telecommunications Directorate (TİB) attended a meeting on Dec. 17.

The meeting highlighted the application of anti-terror legislation and provisions within the Turkish Penal Code (TCK) affecting freedom of expression and issues relating to the implementation of anti-defamation laws.

Jagland is known for his support for the Council of Europe's “platform to promote the protection of journalism and safety of journalists,” “a public space to facilitate the compilation, processing and dissemination of information on serious concerns about media freedom and the safety of journalists.”

There are currently 30 journalists behind bars in Turkey, where freedom of the press has significantly deteriorated over the past several years.

Jagland has been one of the most outspoken European leaders against government pressure on the press. After then-Today's Zaman Editor-in-Chief Bülent Keneş was detained for five days in October for posting tweets critical of the government and was later released, Jagland wrote on his official Twitter account that “no one should be deprived of their liberty for criticizing a politician.”

The CoE secretary-general made the statement after a working breakfast with Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu. Jagland added that the pair also discussed the overall situation in Turkey's region and the situation in Ukraine.

“We have been enjoying our relations with the Council of Europe, and we have been giving full support to the secretary-general's reform process,” said Çavuşoğlu. “That's why we [Turkey] increased our contribution to the budget [of the Council of Europe]. We became a grand payer."

He talked of the new Turkish government's reform process, pointing out that it is their “number one priority” but failed to touch on the jailed journalists or pressure exerted on media groups by the Justice and Development Party (AK Party) government.

Çavuşoğlu later met with Spaniard Pedro Agramunt, the new president of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE).

The EU revived Turkey's membership negotiations after Ankara accepted a joint action plan that would see it stem the flow of Syrian refugees fleeing to Europe. On Dec. 14, 2015, the EU opened Chapter 17 on economic and monetary policy, in addition to conditional plans to open Chapter 23 on judiciary and fundamental rights, and Chapter 24 on justice, freedom and security.

No questions from journalists were allowed at the press briefing. (TODAY'S ZAMAN, Jan 26, 2016)


L'UE dénonce l'arrestation d'universitaires en Turquie

L'Union européenne a dénoncé samedi l'interpellation d'une vingtaine d'universitaires turcs qui avaient signé une pétition appelant à la fin des opérations controversées de l'armée contre la rébellion kurde dans le sud-est de la Turquie, regrettant "un climat d'intimidation".

L'interpellation vendredi de ces universitaires, remis en liberté en fin de journée mais qui font toujours l'objet de poursuites, est "un développement extrêmement préoccupant", a estimé la porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères dans un communiqué.

Dans toute la Turquie, des enquêtes ont été ouvertes pour "propagande terroriste", "insulte aux institutions et à la République turque" et "incitation à violer la loi" contre les signataires de la pétition, qui risquent un à cinq ans de prison.

Une dizaine d'universités ont parallèlement engagé des poursuites disciplinaires contre plus de soixante autres professeurs ou chercheurs.

"Nous réaffirmons notre condamnation la plus forte de toutes les formes d'attaques terroristes, y compris par le PKK, ainsi que de l'attaque contre le siège de la police à Cinar le 14 janvier" qui a fait six morts dans cette ville du sud-est et a été attribuée aux rebelles kurdes, a déclaré la porte-parole de l'UE.

"Mais la lutte contre le terrorisme doit pleinement respecter les obligations du droit international, y compris les droits de l'homme et le droit humanitaire", a-t-elle poursuivi. "La liberté d'expression doit être garantie (...) un climat d'intimidation va à l'encontre de cela", a insisté la porte-parole.

"Nous attendons de la Turquie que sa législation soit mise en oeuvre conformément aux standards européens", a-t-elle déclaré, alors que le processus d'adhésion avec l'UE, au point mort depuis 2005, a été redynamisé fin novembre à la faveur d'un rapprochement entre Ankara et Bruxelles pour tenter d'endiguer le flux de migrants venant de Syrie et d'Irak.

L'"initiative des universitaires pour la paix" avait été rendue publique lundi par 1.200 intellectuels qui exigeaient la fin de l'intervention musclée des forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie.

Dans ce texte, ils dénoncent "un massacre délibéré et planifié en totale violation des lois turques et des traités internationaux signés par la Turquie".

"L'UE réitère sa conviction profonde que le processus de paix avec les Kurdes reste le seul moyen de résoudre un conflit qui continue à coûter trop de vies", a assuré la porte-parole.
(AFP, 16 janvier 2016)

Le Conseil de l'Europe juge "très inquiétantes" les arrestations d'universitaires

Le Conseil de l'Europe a appelé vendredi Ankara à "respecter la liberté d'expression", jugeant "très inquiétantes" les arrestations en Turquie de plusieurs universitaires qui avaient signé un appel pour la paix.

"Les informations en provenance de Turquie concernant les arrestations de plusieurs universitaires et intellectuels sont très inquiétantes", a estimé le secrétaire général de l'organisation paneuropéenne, Thorbjørn Jagland.

M. Jagland a appelé Ankara à "respecter les droits de l'Homme y compris la liberté d'expression", "en ces temps difficiles où la Turquie fait face à un immense défi du fait des attaques terroristes".

Le gouvernement turc a lancé vendredi la chasse aux signataires d'une pétition réclamant la fin des opérations controversées de l'armée contre la rébellion kurde qui a suscité l'ire du président Recep Tayyip Erdogan, ravivant les critiques sur sa dérive autoritaire.

Sur ordre de la justice, la police turque a interpellé à Kocaeli (nord-ouest) 14 universitaires qui avaient apposé leur nom au bas de cet "appel pour la paix". A Bolu (nord), les forces de l'ordre ont perquisitionné les domiciles de trois autres signataires de la pétition, ont rapporté les médias locaux.
(AFP, 15 janvier 2016)

Le flux des migrants reste "trop élevé" après l'accord UE-Turquie

Le flux migratoire vers l'Union européenne depuis la Turquie est resté "beaucoup trop élevé" après l'accord signé entre Bruxelles et Ankara pour l'endiguer, a déploré lundi à Ankara le vice-président de la Commission, Frans Timmermans.

"Le nombre de gens qui arrivent en Grèce est toujours beaucoup trop élevé, entre 2.000 et 3.000 par jour", a déclaré à quelques journalistes M. Timmermans, en visite en Turquie. "Nous ne pouvons pas nous en satisfaire".

La Turquie et l'UE ont signé fin novembre un "plan d'action" qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités turques en échange de leur engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs.

En dépit de cet accord, de nombreux migrants, pour l'essentiel des réfugiés syriens et irakiens, continuent à braver les mauvaises conditions météo hivernales et tentent la dangereuse traversée de la mer Egée depuis les côtes turques pour rallier les îles grecques.

Lundi encore, les corps sans vie de 3 migrants, deux femmes et un enfant de 5 ans, ont été repêchés au large d'Ayvacik (nord-ouest), a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Je pense que nous devons accélérer nos travaux afin de pouvoir lancer des projets", a également souligné le vice-président de la Commission.

A l'issue d'une rencontre lundi matin avec M. Timmermans, le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir a relancé l'idée d'accorder des permis de travail aux réfugiés syriens, plusieurs fois évoquée mais jamais concrétisée jusque-là, et promis une meilleure scolarisation de leurs enfants.

Le responsable européen s'est dit "encouragé" par ces déclarations.
 La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en Europe.

Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus d'un million de migrants sont entrés dans l'UE en 2015, dont près de 850.000 en traversant la mer Egée.
(AFP, 11 janvier 2016)

L'UE "loin d'être satisfaite" de la coopération avec la Turquie

Le ralentissement des flux migratoires est un dossier prioritaire de l'année qui commence pour l'UE, encore "loin d'être satisfaite" de sa coopération avec la Turquie en la matière, ont souligné jeudi des réponsables européens réunis à Amsterdam pour lancer la présidence néerlandaise de l'Union.

Sur l'un des autres sujets brûlants qui menacent l'unité de l'UE, le maintien ou non du Royaume-Uni en son sein, "nous sommes relativement optimistes", a assuré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le pays conduira lors des six prochains mois les travaux des Etats membres. Le dossier du "Brexit", la sortie du Royaume-Uni de l'Union, sera au coeur du prochain sommet de l'UE les 18 et 19 février.

La Commission européenne, en visite à Amsterdam pour marquer le coup d'envoi de cette présidence, a dressé un bilan mitigé du plan d'action qu'elle a négocié avec la Turquie pour endiguer l'afflux de migrants vers l'Europe.

"Il est très clair que ces dernières semaines les chiffres (de migrants entrant en Europe depuis les côtes turques, ndlr) sont restés relativement élevés, donc il reste encore beaucoup de travail", a estimé son vice-président, Frans Timmermans, lors d'une conférence de presse.

"Nous avons vu de premiers résultats qui sont encourageants, mais nous sommes loin d'être satisfaits", a-t-il lancé.

-'Pas de temps à perdre'-

M. Timmermans doit rencontrer lundi à Ankara de hauts responsables turcs pour faire le point. L'UE a notamment mis sur la table un financement à hauteur de 3 milliards d'euros pour des projets d'intégration de réfugiés syriens en Turquie, qu'elle veut aussi aider à mieux équiper ses garde-côtes.

"Il n'y a pas de temps à perdre. L'Europe est confrontée à une série de graves problèmes, a lancé Mark Rutte. "La situation à nos frontières est compliquée et fragile", a-t-il constaté, faisant de la crise migratoire, de la sécurité internationale et du terrorisme, de la croissance et de l'emploi les priorités de la présidence néerlandaise de l'UE.

Le Premier ministre des Pays-Bas a aussi appelé les Européens à faire preuve de "solidarité" dans la répartition de réfugiés entre Etats membres, alors que le plan de "relocalisation" adopté à cet effet peine à s'appliquer.

Au 6 janvier, seulement 272 réfugiés ont ainsi été répartis depuis la Grèce et l'Italie vers d'autres Etats membres, censés en accueillir à terme 160.000.

M. Rutte a par ailleurs fait part de son optimisme quant aux chances de trouver un accord avec le Premier ministre britannique David Cameron sur ses exigences en amont d'un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'Union.

"Nous sommes relativement optimistes, mais beaucoup de travail reste à faire", a-t-il dit. "Nous travaillons désormais (...) à arriver à une conclusion en février", lors d'un nouveau sommet à Bruxelles des 28 chefs d'Etat et de gouvernement européens.

- L'UE ne 'tape pas' sur la Pologne -

La Commission européenne a également abordé à Amsterdam un autre sujet qui préoccupe Bruxelles, la Pologne.

"Nous devons avoir de bonnes et amicales relations avec la Pologne", a plaidé le président de la Commission Jean-Claude Juncker, alors que l'exécutif européen vient de demander à Varsovie des "explications" sur ses réformes controversées dans le domaine des médias et de la justice.

Un "débat d'orientation" sur ce thème doit avoir lieu le 13 janvier à la Commission. Il s'agit de la première étape d'une nouvelle procédure, encore jamais utilisée, visant à engager rapidement un dialogue avec un Etat membre dans lequel l'UE craint des menaces contre l'Etat de droit.

"Nous en sommes au début de la procédure. Maintenant nous sommes en discussion avec la Pologne et je ne veux pas spéculer sur d'autres conséquences", a tempéré le président de la Commission.

"Il ne faut pas surdramatiser. Notre approche est très constructive. Nous ne sommes pas en train de taper sur la Pologne", a-t-il affirmé.
(AFP, 7 janvier 2016)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Biden apporte son soutien à la Turquie contre le PKK

Le vice-président américain Joe Biden s'est rangé samedi aux côtés du gouvernement turc dans sa guerre contre les rebelles kurdes mais a tu publiquement les divergences entre les Etats-Unis et la Turquie sur la lutte antijihadiste et le respect des libertés en Turquie.

Au terme d'un entretien avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à Istanbul, M. Biden a estimé que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) constituait pour Ankara une "menace existentielle" au même titre que le groupe Etat islamique (EI).

"Nous pensons que la vaste majorité des Kurdes veut vivre en paix et il est clair que le PKK n'a montré aucun désir ou inclination à la faire", a-t-il déclaré devant la presse, "ce n'est rien d'autre qu'un groupe terroriste et ce qu'il continue à faire est absolument scandaleux".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis d'"éradiquer" le PKK et refuse catégoriquement pour l'heure tout contact avec ce mouvement.

Le vice-président américain s'est entretenu samedi pendant près de trois heures avec Erdogan, mais ceux-ci n'ont fait aucune déclaration à propos de leurs discussions.

Après sa rencontre avec M. Davutoglu, M. Biden s'est en outre réjoui des "mesures importantes" prises par la Turquie pour intensifier la lutte contre l'EI, notamment à sa frontière avec la Syrie par laquelle continuent de transiter les recrues jihadistes.

Longtemps soupçonnée de complaisance envers les groupes rebelles radicaux en guerre contre le régime de Damas, la Turquie a rejoint à l'été la coalition antijihadiste. Mais ses alliés estiment qu'elle pourrait en faire plus contre l'EI.

"Nous ne voulons pas de Daech (acronyme arabe de l'EI), du PKK ou des forces paramilitaires du régime (du président syrien Bachar al-Assad) (...) nous sommes sur la même longueur d'onde à ce sujet", a assuré de son côté M. Davutoglu.

Le chef du gouvernement turc a toutefois insisté sur la nécessité de lutter contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde de Syrie qu'il a qualifiée d'"organisation terroriste" et de "menace" au même titre que l'EI.

M. Biden s'est abstenu d'évoquer ces combattants, point de discorde entre les deux alliés.

Les Américains fournissent armes et assistance aux Kurdes de Syrie, en première ligne dans le combat contre l'EI. Mais les Turcs les jugent proches du PKK et redoutent qu'ils n'étendent leur influence le long de la frontière turco-syrienne. Ankara refuse aussi qu'ils soient représentés dans les pourparlers sur un règlement politique en Syrie.

Evoquant ces négociations, le vice-président Biden a rappelé que Washington et Ankara continuaient à "travailler à une solution politique". "Mais nous sommes préparés, si ce n'est pas possible, à mettre en oeuvre une solution militaire et à éliminer Daech", a-t-il ajouté.

Un responsable américain a expliqué que M. Biden avait voulu souligner la concomitance entre la recherche d'un "règlement politique" et la "solution militaire" actuellement retenue contre l'EI, démentant tout "changement de la politique américaine".

MM. Davutoglu et Biden n'ont pas non plus abordé devant la presse l'état des libertés en Turquie, autre sujet de crispation.

Vendredi, le responsable américain a mis les pieds dans le plat en s'inquiétant des récentes détentions de journalistes turcs et des poursuites judiciaires engagées contre des universitaires qui ont signé une pétition contre les "massacres" commis par l'armée contre les civils dans ses opérations contre le PKK.

"Ce n'est pas un bon exemple à donner", a lancé M. Biden, qui a reçu des intellectuels proches de l'opposition et la famille d'un célèbre journaliste emprisonné.
(AFP, 23 janvier 2016)

Sévère charge américaine contre les atteintes à la liberté d'expression en Turquie

Le vice-président américain Joe Biden a dénoncé vendredi les atteintes à la liberté d'expression en Turquie en reprochant sèchement au régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan de ne pas montrer "l'exemple" sur ce front.

Au premier jour d'une visite à Istanbul, M. Biden a profité d'une rencontre avec un groupe d'intellectuels et de journalistes proches de l'opposition pour ajouter sa voix à ceux qui, en Turquie comme dans les capitales étrangères, s'inquiètent d'une dérive autoritaire de l'homme fort du pays.

"Quand les médias sont intimidés ou les journalistes emprisonnés pour des publications critiques (...) et que plus de 1.000 universitaires sont accusés de trahison simplement pour signer une pétition, ce n'est pas un bon exemple à donner", a-t-il lancé.

"Nous voulons que la Turquie montre un exemple fort, pour toute la région, de ce que signifie une démocratie active", a-t-il insisté.

Entre autres reproches, le vice-président américain a critiqué les poursuites engagées contre un gros millier d'intellectuels turcs qui ont signé la semaine dernière une pétition dénonçant des "massacres" commis par l'armée contre les civils pendant ses opérations contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays.

Ce texte a rendu furieux M. Erdogan, qui ne rate plus une occasion de menacer les pétitionnaires, à qui il a promis de "payer le prix" de leur "trahison".

Vendredi encore, il a saisi le prétexte de l'explosion, attribuée au PKK, d'un engin dans une cour d'école de Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde de Turquie, pour étriller ces "soi-disant universitaires".

"Ils se sont rangés du côté de ceux qui ont lancé cette attaque odieuse contre des écoliers", a lancé M. Erdogan devant la presse.

Des poursuites judiciaires ont été lancées contre ces intellectuels, notamment pour "propagande terroriste", "insulte aux institutions et à la République turque".

- Journalistes emprisonnés -

Une vingtaine d'entre eux ont été brièvement placés en garde à vue, suscitant un vif émoi en Turquie comme à l'étranger. Bruxelles, qui essaie d'obtenir d'Ankara sa coopération dans la crise des migrants, a notamment dénoncé un "climat d'intimidation" jugé "extrêmement préoccupant".

"Si vous n'avez pas la possibilité d'exprimer votre opinion et de critiquer une politique, d'offrir une alternative sans craindre l'intimidation et la punition, alors votre pays est privé d'opportunités", a renchéri le vice-président américain vendredi.

M. Biden s'est aussi ému de la détention de deux journalistes du quotidien Cumhuriyet, bête noire du régime turc, écroués depuis près de deux mois pour "espionnage".

La justice turque reproche à Can Dündar et Erdem Gül d'avoir diffusé une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens. M. Erdogan avait là aussi dénoncé une "trahison".

M. Biden s'est entretenu avec l'épouse et le fils de M. Dündar. "Il m'a dit que j'avais un père très courageux et que je devais en être fier", a déclaré le fils, Ege Dündar, à l'issue de la rencontre, cité par l'agence de presse Cihan.

La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF, juste devant la Russie (152e).

Le vice-président américain doit rencontrer samedi M. Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu pour des entretiens largement consacrés à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et la guerre en Syrie.

La Turquie a longtemps été accusée de complaisance pour les rebelles radicaux en guerre contre le régime de Damas. En 2014, M. Biden, déjà, avait publiquement suggéré qu'Ankara armait ces groupe. M. Erdogan avait vivement réagi et obtenu ses excuses.

Le gouvernement turc a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste. Mais le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a toutefois estimé jeudi qu'elle pouvait "faire davantage" pour lutter contre les combattants de l'EI.

Vendredi, M. Biden s'est recueilli sur le site de l'attentat suicide, attribué par Ankara aux jihadistes, qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul.
(AFP, 22 janvier 2016)

Relations régionales / Regional Relations

Tournée diplomatique du président Erdogan en Amérique latine

Le président turc Recep Tayyip Erdogan entame dimanche une tournée de cinq jours en Amérique latine afin d'étendre les liens d'Ankara au-delà de sa traditionnelle zone d'influence.

M. Erdogan visitera le Chili du 31 janvier au 2 février avant une courte étape au Pérou et une dernière en Equateur les 3 et 4 février, a indiqué la présidence, pour qui ce voyage "montre l'importance que nous attachons aux pays d'Amérique latine".

Ce sera la toute première visite d'un président turc au Pérou et en Equateur. Au Chili, la dernière visite d'un chef d'Etat turc remonte à Suleyman Demirel en 1995.

En février 2015, Erdogan avait déjà effectué une tournée diplomatique à Cuba, en Colombie et au Mexique.

Les dossiers régionaux et internationaux sont à l'agenda des discussions avec les dirigeants sud-américains, mais Erdogan est aussi attendu sur le terrain des affaires: il assistera d'ailleurs à des forums économiques.

La Turquie cherche en effet à diversifier ses partenaires au-delà de sa traditionnelle sphère d'influence, qui correspond aux anciennes frontières de l'Empire ottoman au Moyen-Orient et dans les Balkans, estiment les analystes.

En s'ouvrant à l'Amérique latine, Ankara veut notamment forger de nouvelles alliances dans des régions où elle ne comptait pas jusqu'ici, à un moment où ses relations avec les Etats-Unis, l'Union européenne et la Russie sont tendues par le conflit syrien et la crise des migrants.

Moscou a adopté une série de mesures de rétorsion à l'encontre de la Turquie, jusqu'alors considéré comme un partenaire privilégié, après que des avions de combat turcs ont abattu un bombardier russe qui survolait la frontière turco-syrienne le 24 novembre.

"Approfondir ses relations avec tout un éventail d'acteurs, indépendamment de son alliance avec les Etats-Unis et certains pays membres de l'UE, fait partie de l'ambition mondiale de la Turquie", estime Aaron Stein, chercheur au centre de réflexion américain Atlantic Council.

"C'est dans la ligne droite de la politique étrangère mise en place au milieu des années 2000", ajoute-t-il.

Signe insolite mais révélateur de son influence grandissante, sur le plan culturel: les feuilletons télévisés turcs ont envahi les écrans d'Amérique latine, incitant les dirigeants de chaînes d'un continent jusqu'ici habitués à exporter ses "telenovelas" à importer des séries turques. (AFP, 29 janvier 2016)

La Turquie suit "de près" les activités militaires russes à sa frontière syrienne

La Turquie "suit de près" les activités militaires russes à sa frontière avec la Syrie où, selon les médias turcs, des militaires et des ingénieurs russes ont été déployés à Qamichli (nord), a indiqué à l'AFP une source proche du gouvernement turc.

"Je peux vous dire que la Turquie suit évidemment de près toute action militaire à ses frontières, surtout à la frontière avec la Syrie", a précisé cette source qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté que "quelques dizaines" de soldats et d'ingénieurs russes avaient été signalés ces derniers jours à l'aéroport de Qamichli, juste en face de la ville turque de Nusaybin (sud-est).

Selon l'OSDH, ce détachement a inspecté l'aéroport, toujours sous contrôle de l'armée syrienne, et pourrait "éventuellement" l'agrandir et renforcer sa sécurité pour accueillir des avions militaires russes.

Qamichli, une ville à majorité kurde de la province de Hassaké, est sous contrôle conjoint des autorités kurdes locales et du régime syrien.

Interrogé jeudi sur cette présence russe, le vice-Premier ministre turc Tugrul Türkes n'y a pas vu de "menace" pour la Turquie.

"Nous sommes au fait des agissements de la Russie. Les unités russes à Qamichli ne peuvent constituer une menace pour la Turquie, membre de l'Otan,", a-t-il dit lors d'une séance de questions au Parlement.

La Turquie et la Russie traversent une grave crise diplomatique depuis que l'aviation turque a abattu en novembre dernier un bombardier russe à la frontière syrienne.

Ankara accuse Moscou, dernier soutien avec l'Iran du président syrien Bachar al-Assad, de prendre pour cible l'opposition modérée qu'elle soutient sous couvert de campagne militaire contre les rebelles jihadistes, comme le groupe Etat islamique (EI), en Syrie.

Pour renforcer la sécurité à la hauteur de Nusaybin, l'armée turque a creusé jeudi des tranchées dans la zone minée de la frontière turco-syrienne, a rapporté vendredi le quotidien Hürriyet.

Des responsables militaires russes, dont certains des services de renseignement de l'armée, ont également visité Qamichli, a ajouté le journal.
(AFP, 22 janvier 2016)

Bagdad dément les affirmations du président turc sur une attaque de l'EI

Bagdad a démenti samedi les affirmations d'Ankara selon lesquelles des soldats turcs stationnés dans le nord de l'Irak avaient repoussé dans la nuit de jeudi à vendredi une attaque du groupe Etat islamique (EI) contre leur camp de Bachiqa, tuant 18 assaillants.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé vendredi à Istanbul que l'EI avait tenté de s'infiltrer dans la base de Bachiqa, ajoutant que les troupes turques avaient repoussé l'attaque, tuant 18 assaillants.

Samedi, le Commandement des opérations conjointes à Bagdad a catégoriquement démenti les faits rapportés par la Turquie.

 "Il dément également toute attaque terroriste sur les forces turques par Daech (acronyme arabe de l'EI) dans le secteur de Bachiqa", situé près de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, a affirmé le Commandement dans un communiqué.

Un colonel des forces kurdes (peshmergas) qui contrôlent le secteur, a également démenti que la base turque avait été la cible d'une attaque.

Interrogé par l'AFP, il a affirmé sous couvert de l'anonymat que l'EI avait tiré des obus de mortier mais n'avait pas visé la base en particulier, et que la riposte à cette attaque "de routine" était venue des peshmergas.

L'EI avait déjà attaqué ce camp à la mi-décembre. Celui-ci est situé près de Mossoul, ville aux mains du groupe jihadiste depuis juin 2014. Quatre soldats turcs avait été blessés lors de cette attaque, selon une source gouvernementale turque.

Mais M. Erdogan a affirmé vendredi que ces attaques montraient "combien la Turquie a raison" d'avoir un contingent armé dans cette zone.

La Turquie avait déployé avant la première attaque plusieurs centaines de soldats supplémentaires et des chars à Bachiqa, provoquant de vives tensions avec le gouvernement de Bagdad qui lui avait demandé de les retirer totalement.

Ankara a finalement annoncé le 19 décembre le repli d'au moins une partie de ses militaires après un appel du président américain Barack Obama à son homologue turc l'invitant à prendre une telle mesure.

La Turquie n'a pas chiffré le nombre de ses soldats retirés de Bachiqa.

Depuis plusieurs mois, un contingent turc entraîne sur cette base des combattants irakiens pour lutter contre l'EI. Ankara affirme que les renforts dépêchés sur place avaient pour seule mission d'assurer la protection de ses formateurs.

Le front de Mossoul (nord) est contrôlé, du côté des forces anti-EI, par les pershmergas de la région autonome du Kurdistan irakien avec qui Ankara entretient des liens très étroits.
(AFP, 9 janvier 2016)

Crise irano-saoudienne: Ankara convoque l'ambassadeur iranien

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé jeudi soir avoir convoqué l'ambassadeur d'Iran pour protester contre les attaques dans la presse iranienne contre le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a refusé de condamner l'exécution par Ryad d'un dignitaire chiite à l'origine d'une grave crise avec l'Iran.

"Nous condamnons fermement que notre président ait été pris directement pour cible dans certains écrits de la presse iranienne qui répondent des autorités officielles iraniennes (...) et exigeons que ces publications cessent immédiatement", a indiqué un communiqué du ministère turc.

Le président islamo-conservateur turc avait jugé mercredi que l'exécution du dignitaire chiite qui a mis le feu aux poudres entre l'Iran et l'Arabie saoudite relevait des "affaires intérieures" de Ryad, en contradiction avec le gouvernement d'Ankara qui avait déploré lundi cette décision.

Le texte du ministère turc juge par ailleurs "inacceptables et déplorables" les attaques contre l'ambassade et un consulat saoudiens en Iran.

La crise entre Téhéran et Ryad a éclaté après l'exécution samedi dans le royaume saoudien d'un dignitaire chiite, Nimr al-Nimr, condamné pour "terrorisme". Sa mise à mort a entraîné des manifestations et des représentations diplomatiques saoudiennes en Iran ont été attaquées.

Les relations entre Ankara et Ryad se sont considérablement réchauffées ces derniers mois. M. Erdogan s'est rendu le mois dernier en visite à Ryad.
(AFP, 8 janvier 2016)

La Turquie, amie de l'Arabie saoudite, peut-elle apaiser les tensions avec Téhéran?

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a proposé mardi l'aide de son pays pour apaiser les tensions qui ont enflammé les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran depuis l'exécution à Ryad d'un dignitaire chiite critique du pouvoir saoudien.

Les relations de la Turquie avec l'Arabie saoudite se sont considérablement réchauffées ces derniers mois. Les pays, en très grande majorité peuplés de sunnites, considèrent ainsi le départ du président syrien Bachar al-Assad, soutenu par l'Iran, comme un préalable à tout règlement de la guerre en Syrie.

"Nous sommes prêts à faire tous les efforts nécessaires pour résoudre les problèmes entre les deux pays", a déclaré M. Davutoglu lors de sa harangue hebdomadaire devant les députés de son parti.

"Nous attendons de tous les pays de la région qu'ils fassent preuve de bon sens et prennent les dispositions nécessaires pour apaiser les tensions", a-t-il ajouté.

Une grave crise diplomatique oppose Ryad et Téhéran depuis l'exécution samedi en Arabie saoudite du dignitaire chiite Nimr el-Nimr et de avec 46 autres personnes condamnées pour "terrorisme".

Cette exécution a provoqué des manifestations de colère dans la communauté chiite en Iran, où les représentations saoudiennes ont été attaquées, en Irak, au Liban et à Bahreïn.

En représailles, l'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran, exigé le départ des diplomates iraniens de son territoire et interrompu toutes ses liaisons aériennes avec la République islamique.

Lundi soir, la Turquie a, par la voix du porte-parole de son gouvernement Numan Kurtulmus, appelé les deux capitales au calme.

"Nous voulons que que ces deux pays renoncent immédiatement à la situation tendue qui va évidemment aggraver les tensions déjà fortes existant au Moyen-Orient", a déclaré M. Kurtulmus.

"La région est déjà une poudrière", a-t-il ajouté.
(AFP, 5 janvier 2016)

Marche arrière d'Erdogan: La Turquie a besoin d'Israël

La Turquie a besoin d'Israël, a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays oeuvre à normaliser ses relations avec Tel-Aviv, fortement mises à mal depuis 2010.

Membre de l'Otan, la Turquie a longtemps été perçue comme le principal allié régional de l'Etat juif, avant qu'un assaut meurtrier des forces spéciales israéliennes contre une flottille turque à destination de Gaza en 2010 ne brouille durablement les deux pays.

"Israël a besoin d'un pays comme la Turquie dans la région", a déclaré le président turc dont les propos ont été publiés dans les principaux journaux turcs samedi. "Nous devons également accepter (le fait) que nous avons besoin d'Israël. C'est une réalité dans la région", a déclaré M. Erdogan.

"Si des mesures mutuelles sont appliquées sincèrement, alors la normalisation (des relations) suivra", a ajouté le chef de l'Etat turc.

Confrontée à plusieurs querelles de voisinage et désireuse de réduire sa dépendance gazière envers la Russie, la Turquie oeuvre à améliorer ses relations avec Israël. Des responsables israéliens ont annoncé à la mi-décembre qu'Israël et la Turquie étaient parvenus à une série d'"ententes" pour normaliser leurs relations après des négociations secrètes en Suisse.

Plus mesuré, un responsable turc avait indiqué de son côté que des "progrès" avaient été effectués en direction d'un "cadre" d'accord, insistant toutefois sur le fait qu'aucun accord n'avait encore été signé.

Des discussions parrainées par le président américain Barack Obama avaient conduit en 2013 à des excuses du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à l'actuel chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, sans aboutir à une réconciliation.

Selon des responsables israéliens, la Turquie et Israël se sont entendus sur une compensation des victimes du raid israélien en 2010, le retour des ambassadeurs dans les deux capitales, l'abandon des poursuites judiciaires engagées par la Turquie contre Israël et l'interdiction d'entrée sur le territoire turc de Salah al-Arouri, haut cadre du Hamas. Ankara n'a jamais confirmé sa présence en Turquie.

Evoquant de possibles progrès sur le blocus, M. Erdogan a déclaré qu'Israël avait suggéré qu'il autoriserait le passage des biens et de matériel de construction pour Gaza s'ils venaient de Turquie.

"Nous devons voir un texte écrit pour garantir que l'accord sera bien respecté", a ajouté M. Erdogan.

Ce virage sémantique intervient alors qu'Ankara est confronté à la brusque dégradation de ses relations avec Moscou après le crash d'un bombardier russe abattu par des chasseurs turcs à la frontière syrienne le mois dernier.

M. Erdogan s'est entretenu en décembre avec le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, mais la teneur de leur conversation n'a pas été dévoilée.
(AFP, 2 janvier 2016)

Moscou demande à Ankara l'arrestation de l'assassin du pilote

La Russie a exigé mercredi l'arrestation par Ankara d'un Turc qu'elle accuse d'avoir tué un pilote russe qui s'était éjecté de son avion après avoir été abattu par des F-16 turcs au-dessus de la frontière syrienne le 24 novembre.

"Nous exigeons des mesures immédiates de la part des autorités turques pour arrêter Alparslan Çelik ainsi que ses complices et les traduire en justice pour l'assassinat du pilote russe", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Lors d'un entretien avec le journal turc Hürriyet publié dimanche, Alparslan Çelik, citoyen turc qui combat avec des rebelles turkmènes en Syrie, a affirmé que "sa conscience ne pouvait pas être troublée par (le souvenir de) quelqu'un qui lance des bombes sur les civils turkmènes chaque jour", en référence au pilote russe.

Ankara avait accusé en novembre Moscou d'avoir frappé "des villages de civils turkmènes", une minorité turcophone en Syrie.

"La vengeance est le droit le plus naturel", a déclaré M. Çelik, sans pour autant revendiquer avoir tiré ou ordonné de tirer sur le pilote.

Il "a avoué son implication directe dans le meurtre du pilote russe", s'est insurgée Mme Zakharova dans un communiqué. "Il ne se repent pas de ses actes".

Mme Zakharova a souligné "la surprise et l'indignation" de Moscou de voir que "l'un des principaux journaux turcs fournit une plate-forme où les meurtriers et terroristes se vantent de leurs crimes et propagent la haine contre la Russie et le peuple russe par le biais d'une idéologie nationaliste".

Le 24 novembre, des F-16 turcs ont abattu un Soukhoï-24 qui survolait la frontière turco-syrienne. Un des deux pilotes est mort mitraillé alors qu'il descendait en parachute, l'autre a été secouru après une opération de sauvetage menée conjointement par les forces spéciales russes et syriennes, au cours desquels un soldat russe a été tué.

L'incident, qualifié de "coup de poignard dans le dos" par le président russe Vladimir Poutine, a causé une grave crise entre la Russie et la Turquie.

Moscou a adopté une série de mesures de rétorsion -- allant de l'abrogation des facilités de visa à un embargo alimentaire -- à l'encontre de ce pays jusqu'alors considéré comme un partenaire privilégié.
(AFP, 30 décembre 2015)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'Onu se félicite "des progrès" sur les négociations de réunification

Les négociations entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs pour trouver un accord sur la réunification de l'île divisée de Chypre, entamées en mai, ont enregistré "des progrès significatifs", s'est félicité, mardi à Athènes, le médiateur de l'ONU pour cette affaire, le Norvégien Espen Barth Eide.

"Nous avons effectué des progrès significatifs sur certaines des questions les plus difficiles de ces derniers mois", a indiqué M. Eide à l'issue d'un entretien d'une heure et demie avec le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias.

Tout en soulignant qu'il y a encore "d'importantes questions à aborder", le médiateur de l'ONU a loué "la réelle volonté de deux leaders", le président chypriote Nicos Anastasiades et le leader de la communauté turco-chypriote Mustafa Akinci, de "travailler pour trouver une solution" à la question de la division de Chypre.

Malgré "la situation géopolitique compliquée actuellement entre l'Iran et l'Arabie saoudite, ou entre la Turquie et la Russie, ou en encore en Syrie et en Irak", le médiateur de l'ONU a dit "avoir le sentiment que les deux leaders (MM. Akinci et Anastasiades, ndlr) ont compris que c'est le vrai moment pour trouver une solution définitive à un problème, vieux de plusieurs dizaines d'années".

"L'ambition est que Chypre devienne un pays européen réunifié", a-t-il ajouté, en rappelant que l'ONU a fait en sorte que "l'UE soit impliquée d'une manière plus active dans ce processus de paix par rapport aux années précédentes, ce qui est un développement très positif des derniers mois".

Selon le médiateur de l'ONU, la preuve de l'avancée des négociations a été le message vidéo publié à Noël par MM. Anastasiades et Akinci dans lequel chacun s'exprime dans la langue de l'autre, en souhaitant que 2016 soit l'année de la réunification de Chypre.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat nationaliste qui visait à rattacher l'île à la Grèce. La partie nord de l'île n'est reconnue que par Ankara. De nombreuses tentatives onusiennes de trouver une solution sur la réunification de l'île au cours de ces dernières décennies n'ont pas jusqu'ici abouti.
(AFP, 5 janvier 2016)

Immigration / Migration

HRW: "Entreposer" les migrants en Turquie et en Grèce n'est pas la solution

Transformer la Grèce en un gigantesque "entrepôt" pour migrants n'est pas la solution à cette crise, a estimé vendredi l'organisation Human Rights Watch (HRW), doutant aussi du bien-fondé de les renvoyer en Turquie.

"La Grèce a sa part de responsabilité dans la situation sur le terrain, mais transformer le pays en un entrepôt n'est pas la solution à la crise des réfugiés en Europe", a estimé Eva Cosse, spécialiste de la Grèce pour HRW, dans un communiqué.

L'Union européenne menace actuellement de rétablir pour deux ans les contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen, isolant de fait la Grèce, si celle-ci ne parvient pas à renforcer les contrôles d'arrivées à sa propre frontière maritime avec la Turquie, qui est aussi la frontière extérieure de l'espace Schengen au sud.

Un ministre belge a émis l'idée de créer en Grèce des camps pouvant accueillir jusqu'à 300.000 personnes, tandis que les Pays-Bas suggèrent de renvoyer en Turquie les migrants à peine débarqués en Grèce, en échange de l'engagement d'accueillir dans l'UE 250.000 réfugiés actuellement stationnés en Turquie. Une proposition critiquée par Mme Cosse, qui estime que "la Turquie ne peut être considérée comme un pays sûr pour un retour automatique".

Le reste de l'UE reproche à Athènes de mal enregistrer et mal recueillir les empreintes digitales des milliers de migrants qui débarquent toujours quotidiennement sur ses îles. Ils avaient été
850.000 à arriver en 2015.

La Grèce répond que la situation s'est considérablement améliorée récemment, avec l'envoi de personnel européen supplémentaire et de matériel approprié.

Mme Cosse souligne toutefois que le gouvernement grec n'accueille toujours pas dans les meilleurs conditions les femmes enceintes, les mineurs non accompagnés ou les handicapés.

Et ceux qui font des demandes d'asile rencontrent "de sérieuses difficultés", estime-t-elle.

"Le service grec des demandes d'asile a mis en place un système de rendez-vous qui se déroule presque exclusivement par Skype, mais c'est très difficile d'y parvenir et les gens attendent parfois des semaines pour obtenir un rendez-vous", souligne-t-elle.

Par ailleurs, Amnesty International a déploré vendredi la situation à Idomeni, le poste frontalier greco-macédonien où "des milliers de migrants et de réfugiés qui tentent de traverser la frontière passent la nuit dans une station de service, exposés à des conditions météorologiques difficiles".

Plus particulièrement, Amnesty appelle le gouvernement grec à mettre à la disposition de tous les réfugiés "le grand camp d'accueil situé à Idomeni, qui est opéré par des ONG grecques et internationales et qui comprend des infrastructures adéquates pour l'hiver mais dont seulement un tiers est ouvert, la police grecque empêchant arbitrairement" les migrants d'y avoir accès.

Mais le gouvernement rétorque que ce centre d'accueil "n'est ouvert qu'aux Syriens, Irakiens et Afghans", c'est-à-dire ceux qui sont autorisés à traverser la frontière pour continuer leur périple vers les pays du nord de l'Europe, a-t-on appris auprès du ministère de la Politique d'immigration.

La majorité des personnes qui sont arrivées en Grèce l'an dernier, et continuent à le faire au péril de leur vie en plein hiver, viennent de pays en guerre, ou très difficiles, comme la Syrie, l'Irak et l'Afghanistan. De nombreux Africains, ou migrants de pays d'Asie encore plus éloignés comme le Pakistan ou le Bangladesh, se sont joints à ce flux.
(AFP, 29 janvier 2016)

Naufrage en mer Egée: 24 morts, dont 10 enfants

Vingt-quatre migrants dont dix enfants sont morts noyés lors d'un nouveau naufrage jeudi matin au large de l'île grecque de Samos en mer Egée, tandis que onze sont portés disparus, selon un nouveau bilan établi par les gardes-côtes.

Il y a "cinq garçons et cinq filles parmi les enfants décédés, tandis que 10 personnes ont été repêchées saines et sauves, mais elles sont en état de choc et ont été hospitalisées à Samos", a indiqué à l'AFP une responsable du bureau de presse des gardes-côtes.

Des patrouilleurs des gardes-côtes grecs et deux bateaux de l'Agence européenne de surveillance des frontières Frontex recherchaient toujours les onze migrants portés disparus.

Selon le témoignage d'un des rescapés, qui a réussi à nager jusqu'à la côte de Kokari à Samos et à prévenir des autorités, 45 personnes se trouvaient à bord de ce bateau en bois, qui a chaviré au large des côtes nord de Samos, une île proche des côtes occidentales turques en Egée, porte d'entrée de centaines milliers de migrants depuis l'année dernière en Europe.

Ce nouveau drame, s'ajoute aux naufrages successifs qui ont eu lieu ces derniers jours en mer Egée. Mercredi, sept personnes dont deux enfants se sont noyées au large de l'île de Kos et vendredi dernier 45 migrants ont péri dans trois naufrages dans la même zone.

Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs frontières, les arrivées se sont poursuivies tout au long du mois de janvier.

Au total, les arrivées par la Méditerranée en Europe se sont élevées à 46.240 depuis début janvier, dont 44.040 sont passés par la Grèce et 2.200 par l'Italie, selon le Haut commissariat des réfugiés des Nations unies. L'écrasante majorité, soit 84%, sont des réfugiés, ressortissants de pays situés dans des zones de conflits. 200 personnes sont mortes ou sont portées disparues, a précisé le HCR.
(AFP, 28 janvier 2016)

Neuf personnes, accusées de recruter pour le PKK, arrêtées en Espagne

Huit Espagnols et un Turc ont été arrêtés mercredi en Espagne, soupçonnés de recruter pour le compte du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Ils seront entendus vendredi par un juge de l'audience nationale, principale instance pénale espagnole.

Ces neuf personnes sont accusées "d'appartenance à une organisation criminelle et collaboration avec une organisation terroriste". L'homme de nationalité turque constituait "le lien direct" avec le PKK, a poursuivi le ministère dans un communiqué.

Elles devaient "permettre l'intégration de personnes dans la structure armée de l'organisation terroriste KCK (ndlr, Union des communautés du Kurdistan , considéré comme une émanation du PKK), opérant en Turquie et en Syrie".

Ces personnes sont soupçonnées d'avoir permis le déplacement des personnes pour qu'elles rejoignent "les rangs des Unités de protection du Peuple (YPG), bras armé de l'organisation", selon cette source.

L'YPG leur fournissait ensuite une "formation au maniement des armes et explosifs dans des camps d'entraînement" afin d'intégrer des unités de combat, selon cette source qui a précisé que du "matériel informatique et des documents" avaient été saisie lors de 11 perquisitions.

Selon la presse espagnole, cette opération pourrait être liée aux arrestations récentes de deux jeunes à leur retour en Espagne en provenance de Syrie où ils ont combattu dans les rangs des milices kurdes contre le groupe Etat islamique.
(AFP, 27 janvier 2016)

Des dizaines de migrants noyés, Ankara promet à Berlin de réduire le flux

Les corps d'au moins 44 migrants, dont 20 enfants, ont été repêchés vendredi en mer Egée, tandis que la Turquie, sur qui les Européens comptent vivement pour résoudre la crise des réfugiés, s'est engagée à "tout faire" pour réduire leur nombre.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, en visite à Berlin, a assuré "faire tout ce qui est possible pour réduire de manière substantielle le nombre de migrants illégaux dans un avenir proche".

La chancelière Angela Merkel, qui a opéré un rapprochement avec Ankara ces derniers mois, a réaffirmé qu'il n'était pas pensable que "les passeurs règnent en maitre en mer Egée".

Les deux ont insisté sur le fait que "les migrations irrégulières dans la région" étaient "une menace pour la stabilité régionale" et qu'elles devaient "être traitées dans la plus grande urgence".

Les 44 victimes se sont noyées dans trois naufrages distincts entre les côtes grecques et turques. Cette série noire est l'une des plus meurtrières depuis le début en 2015 de l'afflux en Europe de personnes fuyant guerres et misère via les côtes turques puis les îles grecques. Athènes et les humanitaires mettaient en garde depuis des semaines contre le risque croissant encouru par les migrants du fait de l'hiver.

La lourdeur du bilan humain ces derniers jours s'explique aussi par "le fait que la tendance en Europe (à fermer les frontières, ndlr) pousse les réfugiés à prendre beaucoup plus de risques pour pouvoir passer tant que c'est encore possible, et les trafiquants ont baissé leurs prix, à quelques centaines d'euros", relève Kurt Day, de l'ONG International rescue committee (IRC).

Avant même la découverte des nouveaux corps, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déploré "un record de morts" en Méditerranée en janvier 2016 par rapport aux mois de janvier 2015 et 2014, avec au moins 119 morts. Le Haut commissariat aux réfugiés à lui comptabilisé 149 morts.

Depuis le début de l'année, l'OIM a dénombré 36.000 arrivées sur les îles grecques.

- Financement problématique -

Pour tenter de juguler l'afflux depuis la Turquie, l'Europe veut, sous l'impulsion d'Angela Merkel, qu'Ankara fasse plus pour empêcher les migrants, notamment syriens, de tenter le voyage vers l'UE.

La chancelière a réaffirmé vendredi que l'UE avait promis fin novembre 3 milliards d'euros à la Turquie en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs frontières et à lutter contre les passeurs. Selon elle, "la Turquie a fait de premiers pas".

A la veille de son déplacement à Berlin, M. Davutoglu avait exhorté l'UE à prendre des mesures "concrètes" pour aider son pays qui accueille entre 2 et 2,5 millions de Syriens.

Les gouvernements européens peinent à boucler le financement et Ankara est accusé de ne pas jouer le jeu. Début janvier, l'UE s'est dite "loin d'être satisfaite" de sa coopération avec la Turquie.

Mme Merkel et M. Davutoglu ont réaffirmé viser une levée des visas pour les Turcs souhaitant se rendre dans l'espace Schengen "d'ici octobre" et rappelé que, bien que l'Allemagne soit opposée à une entrée de la Turquie dans l'UE, le processus d'adhésion "enregistre un regain d'énergie".

Mme Merkel est toujours plus contestée dans son propre camp conservateur et isolée en Europe, le flux de migrants arrivant en Allemagne ne se tarissant pas après le record de 1,1 million d'arrivées en 2015.

Elle continue néanmoins de refuser un plafonnement du nombre de réfugiés, promettant à son opinion des solutions internationales et européennes. Mais ses propositions, comme la répartition par quotas des migrants au sein de l'UE, sont rejetées par nombre d'Etats-membres.

La chancelière a promis de faire un "bilan intermédiaire" de sa politique après trois rendez-vous clé: la rencontre avec M. Davutoglu, une conférence des donateurs sur la Syrie à Londres le 4 février et un sommet européen mi-février.

Certains pays n'attendent plus, en tout cas à court terme, la solution européenne voulue par Mme Merkel. C'est le cas de l'Autriche qui a annoncé l'instauration d'un plafond d'accueil annuel des migrants.
(AFP, 22 janvier 2016)

Peine alourdie à sept ans en appel pour deux cadres du PKK

Deux hommes considérés comme des cadres du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) de la région de Marseille ont vu leurs peines alourdies mardi en appel à sept ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

La cour d'appel de Paris a assorti les peines prononcées contre Oner Uludag et Ali Baki d'une interdiction définitive du territoire français.

Au début de cette affaire, l'enquête portait sur un projet d'assassinat (qualification criminelle finalement abandonnée) à Draguignan (Var) en 2012, déjoué du fait d'une importante présence policière sur les lieux des faits.

L'enquête a ensuite mis en évidence une affaire d'extorsion pour récolter la "kampanya", la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde.

En première instance, les deux principaux prévenus, accusés d'avoir projeté une action violente contre un homme qui refusait de payer la kampanya, avaient été condamnés à cinq ans de prison ferme. Le parquet, qui avait requis une peine de neuf ans d'emprisonnement, avait fait appel.

Leurs sept co-prévenus avaient également été condamnés le 24 mars 2015 à des peines allant de 30 mois avec sursis à deux ans ferme. Le parquet n'avait pas fait appel pour ces derniers.
(AFP, 19 janvier 2016)

Appel par des démocrates de Turquie  pour la solidarité avec les universitaires






(Dessin: Ismail Kızıl Doğan)

Notre pays se trouve dans un état de guerre provoqué par le gouvernement actuel à Ankara.

Nous, ressortissants de Turquie à l'étranger qui prennent part dans la lutte pour la démocratisation et la paix dans notre pays, soutenons l'appel lancé le 11 Janvier 2016 par l'Initiative des universitaires pour la paix et la négociation.

Nous refusons d'entraver la liberté d'expression et de pensée.

Nous sommes sur le côté de l'égalité et de la paix.

Nous sommes sur le côté de droit de vivre.

Nous sommes sur le côté de la libre pensée.

Sans si, sans mais: nous ne ferons jamais partie des crimes commis par le pouvoir actuel.

Nous sommes sur le côté de l'Initiative des Universitaires pour la paix.

Nous protestons énergiquement contre toutes les mesures répressives visant les universitaires qui ont signé l’appel pour la paix et la négociation et appelons toutes les forces démocratiques dans le monde à manifester leur solidarité avec les universitaires, journalistes, écrivains et artistes qui résistent.

Premiers signataires:

Armağan KARGILI (Angleterre)
Atilla KESKİN (Allemagne),
Bogos MOURADYAN (Belgique),
Davut KAKIZ
(Belgique),
Derwich FERHO  (Belgique),
Doğan AKHANLI
(Allemagne),
Doğan ÖZGÜDEN (Belgique),
Ergün SÖNMEZ (Suisse),
Erol ÖZKORAY (
Suède),
Haçik DEMİRCİ
(Belgique),
Hasan OĞUZ (Allemagne),
Hovsep HAYRENİ (Belgique),
İnci TUĞSAVUL
(Belgique),
İsmail KIZIL DOĞAN (Belgique),
Kemal UZUN  (Allemagne),
Kemal YALÇIN (Allemagne),
Koray DÜZGÖREN (Angleterre),
Leman STEHN
(Allemagne),
Medeni FERHO (Belgique),
Mehmet BAYRAK (Allemagne),
Memo ŞAHİN (Allemagne),
Nadia UYGUN (USA),
Nahro BETH-KINNE
(Belgique),
Nazım ALFATLI
(Belgique),
Ragıp ZARAKOLU (Suède),
Rüstem AYRAL (USA),
Selami GÜREL
(Allemagne),
Serpil İNANÇ (Suède),
Sevim ÜNAL
(Belgique),
Şakir BİLGİN
(Allemagne),
Yusuf Kemal TENGİRŞENK (France),
Zeynep GÖRGÜ
(Belgique)


*****

Ali Rıza SOYDAN (Belçika),
Osman CEN (ABD),
Mimar YILMAZ (Fransa)
Dr. Fahrettin ADSAY (Almanya)
Suat BOZKUŞ (Hollanda)

Hélène PIRALIAN (Fransa)
Selim FERAT (Almanya)
Huri TURSAN (Belçika)
Ibrahim ESEN (Almanya)
Ali ZÜLFIKAR (Almanya)
Mustafa AYRANCI (Hollanda)
Ünzile TEKIN (Isveç)
Latife FEGAN (Isveç)
İnci KILIÇ (Belçika)

Baki GÖNCÜ (Belçika)
Mehmet CENGİZ (Almanya)
Suat YILMAZ (Avusturalya)
Aydın KAYA (Belçika)
Teslim TÖRE (İsviçre)
İsmail IŞILSOY (Kıbrıs)
Haydar ÖZDEMİR
(Belçika)
Ali POYRAZ
(Almanya)
Adil YİĞİT
(Almanya)
Nejat PİŞMİŞLER (Almanya)
Metin AYÇİÇEK
(Almanya)
Ali Haydar AVCI
(Almanya)
Yaşar ERTAŞ
(Almanya)
Hasan TAŞKALE (Almanya)
Bedirhan EPÖZDEMİR
(Hollanda)
Iuccia SAPONARA
(Belçika)
Nicolas BARDOS-FELTORONY, professeur émérite de l’UCL
(Belçika)
Osman K. YILDIRIM
(Danimarka)
Reşo ZILAN (İsveç)
Mustafa YAŞACAN
(İngiltere)
Serpil AYGÜN
(Belçika)
Faruk BİÇİCİ
(Belçika)
Mustafa AKPOLAT
(Almanya)
Hasan KIZILOCAK (Almanya)
Nazli TOP (Belçika)
Necati ABAY (Almanya)
Yasar KÜCÜKASLAN (İsveç)
Süleyman BOYACI (Almanya)
Ercan TUNA (Almanya)
Erdem RESNE (Belçika)
Zehra F. KABASAKAL (ABD)
Hüseyin ÖZER (Almanya)

Adem ALICI (Almanya)
Esin YÜCESOY (Hollanda)
Nihat KENTEL (Almanya)
Hikmet KURAN (Isveç)
Mahmut ÖZKAN (Almanya)
Hayri ARGAV (Almanya)
Irfan DAYIOĞLU (Fransa)
Nuray BAYINDIR (Fransa)
Dr. İlhami ATABAY (Almanya)
Dr. Kemal BOZAY (Almanya)
Yüksel YENİCE-CAGLAR (Almanya)
Fevzi KARTAL (Fransa)
Molla DEMİREL (Almanya)
Avrupa Sürgünler Meclisi (Almanya)
İbrahim ÖZKAN (Belçika)
İbrahim KENAR (İsveç)
İrfan CÜRE
(Almanya)
Heike BRAUCKMANN (Almanya)
Latifè BIRENHEIDE (Belçika)
Mustafa DEMİR (Almanya)
Hülya ENGİN (Almanya)
Ufuk DANIŞMAN
(Almanya)
Vahide YILMAZ (İsveç)
İsmail Demir ERŞAN
(Almanya)
Hıdır Eren ÇELİK
(Almanya)
Kamile ÖNCEL
(İsviçre)
Fazıl Ahmet TAMER
(İsviçre)
Emin ÖZBEK
(Almanya)
Hasan BURGUCUOGLU
(Almanya)
Hamidiye ÜNAL
(Almanya)
Sait Oral UYAN
(İsviçre)
Melsa ARARAT
(Hollanda)
İlkay KINALI
(İsviçre)
Erhan KINALI
(İsviçre)
Süleyman ATEŞ
(Almanya)
Ferhat HİZARCIOĞLU (Fransa)
Meryem BULUT
(Almanya)
Kamil BULUT
(Almanya)
Ali BARAN
(Almanya)
İbrahim UÇAR (İsveç)
Zerrin UÇAR (İsveç)
Meral ALBAYRAK (İsveç)
İlhan ATASOY
(Almanya)
Halil POYRAZLI
(Almanya)
Molla DEMİREL
(Almanya)
Cahide ÖZER (Almanya)
Fuat KAPLAN (Almanya)
Musa ERGİN
(Almanya)
Kazım METE
(Almanya)
İlyas EMİR
(Almanya)
Nezahat ÇELİKASLAN
(Almanya)
NRW-TÖB Türkiyeli Öğretmenler Derneği
(Almanya)
Süleyman ÖZDEMİR
(Belçika)
Sabri VARAN (Hollanda)
Ali Mahir ABDİK
(Almanya)
Sabri ATMAN
(ABD)
Nihat Kemal ATEŞ
(Belçika)
Bilent ÇAKAR
(Almanya)
Mela YUSUF
(Belçika)
Yüksel ÇAKAR
(Almanya)
Maruf  GÜREL
(Almanya)
Recai VARLI 
(Hollanda)

Cemal DÜZGÜN (Almanya)
Erol YILDIRIM (Almanya)
Yılmaz KARAHASAN (Almanya)
Şenel KÖKSAL (Belçika)
Danyal NACARLI (Almanya)
Baki DOĞAN (Almanya)
Hıdır DULKADİR (Almanya)
Cem DUMAN (Hollanda)
Tural FİNCAN (Belçika)
İbrahim EROĞLU (Hollanda)
Haydar EROĞLU (Hollanda)
Nevin LUTZ (Almanya)
Helmut LUTZ (Almanya)

Radio KAKTUS
(Almanya)

Yawsef BETH TURO (İsveç)
Yahya GEZEK (Almanya)
İlyas EMİR (Almanya)
Ali ŞİŞMAN (Almanya)
Nisan ŞİŞMANOĞLU (Kanada)
Ernest MURIC (Belçika)

Osman OKKAN (Almanya)
Hüseyin KÜCÜKYILMAZ (Almanya)
Abdülkadir ULUMASKAN (Almanya)
Aysel UZUN (Almanya)
Esral KARAGÖZ (Almanya)
Elif ORHAN (Almanya)
Meral GUNDOGAN (Isveç)
Ziya ULUSOY (Belçika)
Fatma DIKMEN (Hollanda)
Aygül ÖZBEK (Almanya)
Hasan GÖKCEN (Hollanda)

Zülfü GÜRBÜZ (Almanya)
Asli GÜRBÜZ (Almanya)
Zehra GÜZEL (Almanya)
Ismet CELIK (Almanya)
Fatma CELIK (Almanya)
Hidir DULKADIR (Almanya)
Raci HELVALI (Almanya)
Nuri GAZIBEYOGLU (Hollanda)
Ali Ertan TOPRAK (Almanya)
Fevzi KARADENIZ (Fransa)
Hikmet SERBILIND (Almanya)
Gülsen ÖZER (Almanya)
Hasan ÖZKAN (Almanya)
Cahide ÖZER (Almanya)
Efram YALCIN (Almanya)
Baki SELCUK (Almanya)
Aliekber PEKTAS (Almanya)
Cafer ÖZCAN (Almanya)
Hatice GUDEN (Britanya)
Nazli TOP (Belçika)
Berin UYAR (Almanya)
Mürsel MENTESE (Almanya)
Eugene SCHOULGIN (Norveç)
Garbis ALTINOGLU (Belçika)
Yildiz AYDIN (Belçika)
Ipek RECBER (Almanya)
Emin AKBAS (Almanya)
Hamide AKBAYIR (Almanya)
Mahmut AKBAYIR (Almanya)
Hasan KAYGISIZ (Almanya)
Hasan Hüseyin DEVECI (Almanya)

Appeal by democrats of Turkey abroad to solidarity with academics

Our country suffers from a state of war provoked Recep Tayyip Erdogan's repressive power.

We, as citizens of Turkey abroad, always in solidarity with the struggle for democratization and peace in our country, support the call of January 11, 2016 by Academics for Peace Initiative for peace and negotiation.

We are on the side of right to live.

We are on the side of equality and peace.

We refuse hindrance of freedom of expression and thought.

No ifs, no buts: We are not going to be a party to this crime!

We are on the side of the Initiative of Academics for Peace.

We strongly protest against all repressive measures aimed at academics who have signed the appeal for peace and negotiation and call all democratic forces in the world to manifest their solidarity with academics, journalists, writers and artists who resist.

(See signatories under the text in French above)

Nouveau drame en Egée, 6 corps repêchés, 10 disparus

Six corps ont été repêchés samedi par les gardes-côtes grecs au large de l'île de Samos en mer Egée, victimes d'un nouveau naufrage d'un bateau transportant au total 17 migrants, dont dix sont portés disparus, a-t-on appris auprès des autorités portuaires.

Seul un homme a réussi à arriver sain et sauf à la côte nord de Samos après avoir nagé "pendant six heures", selon sa déclaration aux gardes-côtes.

Selon lui, leur embarcation en plastique a chaviré après avoir appareillé vendredi des côtes turques, très proches de Samos.

Les autorités n'excluent pas que "le naufrage eut lieu dans les eaux turques car l'épave du bateau n'a pas été pour le moment retrouvée", a indiqué à l'AFP une responsable du bureau de presse des gardes-côtes.

Aucun détail n'a été donné pour le moment sur l'identité des victimes et du rescapé.

Il s'agit du troisième naufrage en deux jours dans la même zone. Dans la nuit de jeudi à vendredi les patrouilleurs ont repêché trois corps d'enfants et 20 migrants sains et saufs au large d'Agathonissi après le chavirage de leur bateau. Pendant la même nuit, une personne a péri au large de l'îlot proche de Farmakonissi, alors que les patrouilleurs ont découvert 63 migrants sur la côte de cet îlot.
 Les noyades en Égée se poursuivent depuis le début de l'année, malgré le ralentissement du nombre de migrants arrivant en Grèce, dû aux conditions météorologiques hivernales mais aussi aux limites imposées par l'Union européenne pour endiguer ce flux.

La première victime de 2016 avait été un enfant de deux ans, noyé le 2 janvier au large d'Agathonissi, 38 personnes ayant été alors secourues.

Trois jours plus tard, 36 migrants ont été retrouvés noyés, dont des femmes et des enfants, au large des côtes turques.
(AFP, 16 janvier 2016)

Islamisation à Bruxelles; Les terribles aveux de Rudy Vervoort

Le ministre-président de la région bruxelloise Rudy Vervoort (PS) vient de faire des aveux terrifants aux journaux du groupe IPM: la DH et La Libre.

Pour Rudy Vervoort, on a été trop loin dans notre tolérance à l’Islam. ona laissé faire en région les tenants d’un islam wahabbite et réactionnaire parque que cela arrangeait les hommes politiques d’avoir, pour la population musulmane, une idéologie qui assure la paix civile et qui quelque part les asphyxie. Nous nous sommes trompés selon Rudy Vervoort.

Pour la première fois, un mea culpa criant et interpellant des hommes politiques, eux qui ont cherché durant plusieurs décennies à pactiser avec ces formes d’Islam et à systématiquement mendier des voix dans les mosquées lors des scrutins régionaux, nationaux et locaux.

Rudy Vervoort poursuit: « Nos populations sont intoxiquées. Y a-t-il une frontière entre le wahhabisme de piété et un islamisme de combat ? Dans les deux cas, c’est un discours qui déshumanise l’autre. »

Et Rudy Vervoort ose affirmer:

« Il y a eu un recul de l’Etat. Et aujourd’hui, on voit une régression dans nos quartiers. Allez trouver un restaurant où on sert encore de l’alcool chaussée de Haecht, à Schaerbeek… »

« Il y a un peu une chape de plomb qui pèse sur la communauté musulmane ».

Les aveux sont terribles. Pour la première fois le ministre-président reconnaitg qu’il y a aussi une faute partagée dans le chef de Philippe Moureaux, l’émir déchu de Molenbeek.

C’est un discours courageux de Rudy Vervoort; peut-être est-il isolé mais créera-t-il l’électrochoc dans un parti qui a été le premier à jouer avec le feu, avec l’Islam le plus obscurantiste à Bruxelles ?

Il a fallu des attentats, dont certains ont été fomentés en région bruxelloise, des évènements consternants à l’étranger qui en disent long sur le rapport hommes-femmes dans certaines populations pour que l’omerta se craquèle, pour que la chape de plomb du politiquement correct vole en éclat. les hommes politiques se rendent compte que leurs pratiques du « je ferme les yeux et me bouche le nez » ne sont plus ni tolérées ni acceptables pour la population belge.

Un début salutaire de prise de conscience, on l’espère. (http://brussels-star.com)

French judiciary points to MİT involvement in Paris killings

ALİ YURTTAGÜL ,
TODAY'S ZAMAN, Jan 13, 2016)

Although Turkish authorities have from the very beginning opted to describe the gunning down of three Kurdish women, including a co-founder of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK), in Paris in early 2013 as an intra-PKK conflict, the French judiciary has come up with evidence suggesting that Turkey's National Intelligence Organization (MİT) was involved in the assassinations.

Last Saturday, it was exactly three years since the murders of Sakine Cansız (55), a founding member of the PKK, Fidan Doğan (30), a spokeswoman for the cause in France and Europe, and a trainee named Leyla Söylemez (24), at the Kurdistan Information Bureau in Paris's Rue La Fayette. The murders sent shockwaves through Kurdish communities in Europe and Turkey.

The killings took place at a crucial moment, at a time when Turkey had only just begun negotiating with the terrorist PKK to resolve the country's long-standing Kurdish problem in what is known as the "settlement process," which collapsed last summer when the PKK and the Turkish military ended a cease-fire that had been in place for several years.

Prosecutors in Paris launched a full investigation into the incident, in which Ömer Güney, a 33-year-old Turkish immigrant to France who had joined the activist scene months earlier, is the main suspect, facing charges of "assassination in connection with a terrorist organization."

The prosecutor completed the 70-page indictment on July 7 after two-and-a-half years of work on the case, and Güney's trial is set to begin soon.

The indictment, part of which has been obtained by the French press, claims that the killings were perpetrated by Güney who, it says, acted on orders from MİT.

"There are numerous elements that allow us to suspect MİT was involved in the instigation and preparation of the assassination. It was discovered that Ömer Güney was engaged in espionage and that there were a number of spies in Turkey he had been secretly in touch with," the indictment notes.

Paris Public Prosecutor Jeanne Duyé ruled out the possibility of an internal PKK dispute as being the motive behind the murders. “The inquiry reveals that the murders were not committed due to any ill will or sexual intention and could not be the result of a settling of accounts inside the PKK. Instead, established links have been found between Ömer Güney and the Turkish intelligence services and more particularly MİT … even though inquiries could not reveal if agents from MİT had taken an official duty to commit the murders or they committed the murders without MİT's knowledge to discredit it or sabotage the peace process,” she said in the indictment.

This section of the indictment was published in part by L'Express on Aug. 17. The magistrate not only rules out claims of an intra-PKK conflict, she also suggests MİT's involvement in the incident.
Internal feud claim

In their initial statements, Turkish government officials claimed a feud within the ranks of the PKK was the motive for the murders. Then-Prime Minister and current President Recep Tayyip Erdoğan insisted that the killings of the three Kurdish women in Paris were probably the result of an intra-PKK conflict, pointing out that a code was needed to enter the building in which the women died.

Despite apparent efforts from Turkish authorities to cover up the murders by simply explaining them with a feud within the PKK, the French judiciary seemed determined to shed light on them, as revealed by reports in the French media.

L'Express said in the same report, published on Aug. 17, that Güney did play a “double game,” as the investigating judge said in her ruling. "The infiltration [of Güney into the PKK] is reminiscent of that of Ramon Mercader when he managed to come close to Trotsky and kill him with a gunshot." Mercader was a Spanish communist and Soviet agent who assassinated the Russian Marxist revolutionary Leon Trotsky in 1940.

The French magistrate sees Güney and the individuals and organizations that were involved in the murders as being part of a terrorist organization.

Diverse evidence shows Güney had links to MİT

French police arrested Güney, who used to work as a translator and driver for Cansız, as traces of blood as well as the DNA of one of the victims were discovered on his shoes and jacket. Güney had allegedly been a member of the PKK for the two years before the murders.
One year after the murders, explosive evidence emerged that perhaps changed the course of the investigation into the murders.

On Jan. 12, 2014, a voice recording was posted on YouTube by an alleged relative of Güney who said Güney gave him the recording in case something happened to him.

The 10-minute voice recording features a man alleged to be Güney talking to two alleged MİT officers about the details of an assassination plan against several PKK figures, including Cansız. The alleged MİT officers ask Güney several questions, such as whether he has arranged the gun he will use for the murders, whether he will use gloves and whether he has made an escape plan and decided which routes to use after the murders.

Güney allegedly tells the MİT officers that he has made all the necessary preparations for the murders, ordered two guns and necessary ammunition from Belgium in case one of them fails and made his escape plans without leaving any evidence at the crime scene.

In the recording, the men are heard discussing the fact that the killer needs two guns in the event that one of them fails. Güney is heard saying he wants to purchase his weapons and ammunition from an Arab in Belgium but has not done so yet and that he has already had one opportunity to strike.
French forensic examinations showed that the possibility of the voice in the recording belonging to Güney is higher than the possibility of it not belonging to him, while Kurds who know Güney are sure that one of the voices in the recording is that of Güney.

Another piece of evidence pointing to MİT's role as an instigator in the Paris killings surfaced on Jan. 14, 2014, when the Turkish daily Sol published a document that allegedly belonged to MİT and said 6,000 euros had been sent to a MİT staff member whose codename was “Legionnaire” so that he could make preparations for “an operation” targeting Cansız.

“He can be used in rendering the organization member ineffective,” said the alleged document, referring to Legionnaire. The word “organization” refers to the PKK and “rendering ineffective” is a phrase frequently employed by the Turkish Armed Forces (TSK) to describe the killing of PKK militants.

Once these pieces of evidence became public, MİT immediately denied having any links with Güney and the Paris murders, yet it said it would still launch an internal probe to investigate the claims.

“Our organization definitely has no link to the murders of Sakine Cansız, Leyla Söylemez and Fidan Doğan. All the same, the required administrative investigation concerning the claims in question has been launched within our internal structure,” a statement from MİT said at the time, adding that the organization works within the boundaries of the law.

An analysis of one of Güney's mobile phones also revealed that early in the morning of Jan. 8, 2013 -- one day before the attack -- more than 300 membership applications from the Villiers-le-Bel cultural centers were photographed. The data was sent out, and then deleted.

A report published by L'Express on Jan. 9, 2014, said: "Forensic services retrieved information from Ömer Güney's Nokia mobile phone, bringing back deleted files. … The pictures prove that in the morning of Jan. 8 -- the day before the murders -- the young man entered the association's buildings in Villiers-le-Bel (in the northern suburbs of Paris) to take a picture of 329 members‘ dossiers between 4.23 to 5.33 am. Two days earlier, he took pictures of files recounting activities of racketeering of the community."

Güney, who denies responsibility for the murder, offered a simple explanation to Paris Public Prosecutor Duyé and her investigators: He said he is a member of the PKK and photographed the files because the PKK was concerned that a police raid was imminent and the files were to be destroyed. He told the investigators who were skeptical that he was just "following orders." When the investigator asked from whom, Güney responded, "From superiors."

According to French investigators, there is no doubt that the MİT document is authentic because they say the language used in the document as well as the watermark it bears both testify to its authenticity. The names listed on the document are all members of MİT and one of them is personally known to German officials.

"The document suggested taking action against Sakine Cansız upon an ‘approval.' It was signed by a secret agent who was known by German civil servants," the investigating judge says in the indictment.
Güney wrote letter to MİT agent

Following the posting of an alleged MİT document on the Internet, Güney apparently got alarmed and revealed some information showing his links to intelligence services.

“A new clue about the potential affiliations -- or proximity -- Güney has with Turkish intelligence services has been given by Güney himself this time… Though he participated in the scene, the prison administration personnel did not try to prevent the letter from being delivered to Ruhi Semen… The attempts from investigators to hear Ruhi Semen and take the document back were doomed to fail… Ruhi Semen chose to run away and go back to Germany as soon as possible," the investigating magistrate says in the 70-page indictment in which Güney is the only suspect.

The French prosecutor thinks Semen is a Turkish agent living in Germany. He visited Güney in prison 10 days after Güney was placed in jail. During Semen's prison visit, Güney became very anxious and told him: "Walls here have ears. Write down what you'll tell me and then erase it."

During their conversation, which was secretly recorded because of the French prosecutor's suspicions about Semen, Güney uses the German words for "mom" and "the gentlemen" apparently as code.

"Tell me what the gentleman says. It is my only guarantee. I trust mom's decision," Güney tells Semen.

Following this, Güney writes down on a piece of paper that "mom" is MİT while the "gentleman" is "a famous agent" with the initials K.T.

This conversation prompts the French prosecutor to summon Semen to testify, but he fails to show up and goes to Germany, where he had to testify to the German police, which also examined his mobile phone.

In his testimony, Semen not only confirmed that "mom" refers to MİT, he also said Güney asked him to send a letter to MİT agent K.T.

Prosecutors think Güney planned to escape from prison with help from Semen, and even though Semen denies this, some information was found on his cell phone showing "escape plans."

Sketches of the hospital Güney is frequently taken to due to a brain tumor, a gun list signed by K.T., and a text message from Güney saying “If they come to me, I will shoot at their heads, I will not return to prison” were found on Semen's cell phone.

According to Antoine Comte, a lawyer for the victims in Paris who has been closely following the investigation since the very beginning, the background of the incident is very clear. He thinks Güney will be convicted of murder of the three women and committing an act of terrorism. If Güney is convicted on these charges, MİT will also have been convicted on these charges as an organization.

When Güney was first arrested in relation to the Paris murders, Turkish media outlets revealed that he was not of Kurdish origin as he came from Şarkışla, a town in Sivas province that is not populated by Kurds, and that his background was in Turkish nationalism.

However, Güney told the investigating judge: "I am a 100 percent Kurdish. The only difference with the fighters (...) and me is that they carry a Kalashnikov and I carry documents. Instead of carrying weapons, I carry paper."

One of Güney's friends describes him as a person "who was extremely nationalist, like me." Also, Güney did not hide his nationalist background from the investigating magistrate as the investigation proceeded.

"The only ornament in his cell was a photograph of an animal taken from a magazine and a text describing its qualities… The letter (given to his mother and addressed to a friend) was signed : your injured wolf," the investigating judge wrote in the indictment.
The wolf figure is used as a nationalist symbol in Turkey.

Güney denies he killed the women. His lawyer told Reuters that a medical condition made him incapable of committing such an elaborate crime. He had been treated for a brain tumor, his lawyer said, though people who knew Güney say he showed no obvious impairment.

Des milliers de Kurdes réclament "paix" et "justice" à Paris

Des milliers de Kurdes ont manifesté samedi à Paris pour réclamer "justice" trois ans après l'assassinat de militantes dans la capitale française et dénoncer les "crimes du régime turc" contre les Kurdes, "en première ligne" contre les jihadistes en Syrie.

Au moins 7.000 personnes, selon la police, et plus de 10.000 selon les organisateurs, ont manifesté de la gare du Nord à la place de la Bastille.

"Non à l'impunité des crimes politiques", ont scandé les manifestants, venus de toute l'Europe, trois ans jour pour jour après l'assassinat de Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans.

Les trois femmes ont été abattues de plusieurs balles dans la tête au siège du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement. L'exécutant présumé de ces crimes, un Turc de 33 ans nommé Omer Güney, a été renvoyé devant les assises, mais les enquêteurs suspectent une implication des services secrets turcs, le MIT, dans la phase de préparation.

"Trois ans après, la justice n'a encore apporté aucune lumière sur les commanditaires de cet attentat. Que signifie le silence de la France?", a lancé à la foule Xane Ozbek, militante du Conseil démocratique kurde (CDK), regroupant plusieurs associations en France.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont la conviction d'une "implication" du MIT "dans l'instigation et la préparation des assassinats", mais ils n'ont pas réussi à établir s'il en était le commanditaire ou si certains de ses membres avaient pu agir à son insu.

Au son d'un chant révolutionnaire kurde, le cortège s'est ébranlé vers la Bastille, après une halte au siège du CIK où une dizaine de gerbes de fleurs avaient été déposées trois jours plus tôt.

Au premier rang d'un défilé hérissé de centaines de drapeaux aux couleurs du PKK et de portraits d'Öcalan, les proches des trois femmes assassinées ont marché en silence.

"C'est une manifestation importante car les Kurdes se battent pour la liberté partout, en Syrie, en Turquie, et nous voulons expliquer au peuple français que nous avons droit aussi à la justice", a déclaré à l'AFP Haydar Camsiz, un frère de Sakine Cansiz venu d'Allemagne.

"Le combat de Sakine continue. Nous continuerons à marcher tant que nous n'aurons pas obtenu justice", a-t-il ajouté.

Les manifestants, venus d'Allemagne, d'Espagne, de Suisse ou des Pays-Bas ont dénoncé les "crimes" du président turc Recep Tayyip Erdogan qui "massacre les Kurdes" en "première ligne du combat contre les jihadistes".

Une fois la marche arrivée place de la Bastille, dans l'après-midi, une rixe a opposé plusieurs participants. Des policiers intervenus pour séparer les manifestants ont été pris à partis et l'un d'eux a tiré en l'air, a-t-on appris de source policière. Il n'y a pas eu d'interpellation, ni de blessé, selon la même source.
(AFP, 10 janvier 2016)

Ce 9 janvier oublié par Hollande: les trois Kurdes exécutées en 2013

Le 9 janvier 2013, trois Kurdes étaient tuées par les services turcs en plein Paris. Leurs proches réclament justice alors que la France reste muette.

Ce lundi soir, dans la file d’attente du théâtre du Gymnase qui déborde sur les Grands Boulevards, une équipe de télé tente un micro-trottoir sur feu Michel Galabru, qui y donnait son cours d’art dramatique. Chou blanc : les spectateurs sont bien venus se recueillir, mais pas en mémoire de l’acteur. C’est en effet l’avant-première de Sara, un documentaire sur une militante kurde assassinée avec ses amies Leyla et Fidan, trois ans plus tôt, le 9 janvier 2013, au 147, rue La Fayette dans le 10e arrondissement.

La « légende vivante » qui a inspiré les femmes kurdes

Ainsi s’ouvre une semaine de commémorations invisibles, à l’ombre de celles deCharlie. Deux ans, jour pour jour, avant l’Hyper Cacher, ces trois Kurdes avaient été assassinées de plusieurs balles dans la tête dans les locaux de leur association. En mai 2015, la juge d’instruction concluait de manière accablante à l’implication des services secrets turcs. L’exécutant, Omer Güney, a été arrêté, trois mandats d’arrêt internationaux lancés contre les commanditaires turcs – sans suite. Un crime d’État donc, contre des opposantes politiques pacifiques, à deux pas de gare du Nord.

Sara, le titre du film, était le nom de guerre de Sakine Cansiz, née en 1958 à Dersim en Turquie, cofondatrice en 1978 du PKK (le Parti des travailleurs kurdes). À l’écran, les témoignages dévoilent son combat, un geste qui s’est déroulé dans les coulisses d’un mouvement clandestin, sauvagement réprimé par l’État turc, considéré encore comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis.

Pourtant, le PKK n’est plus depuis longtemps une guérilla marxiste-léniniste, qui commettrait des représailles sanglantes contre les civils au nom d’une caricature de communisme. Au début des années 2000, le parti a fait son aggiornamento, en faveur d’un éco-socialisme anarchiste… et féministe. « Légende vivante », selon celles qui l’ont connue, Sakine Cansiz fut justement un des moteurs de cette transformation. À la caméra, ses anciens compagnons de cellule, dans les prisons turques où elle a passé plus de douze ans dans les années 1980, rappellent sa résistance héroïque face aux tortures, aux viols et aux humiliations.

Surtout, des images d’archives inédites montrent sa détermination, au sein de l’appareil très masculin du parti, à faire avancer la cause des femmes. Bravache lieutenante du leader du PKK, Abdullah Öcalan, elle, voyage dans les parties kurdes de Turquie, de Syrie, d’Irak et d’Iran, et lance au milieu des années 90 les premières organisations féminines kurdes, avant de s’exiler en Europe.

Ces images font écho, à celles des combattantes kurdes affrontant l’État islamique, qui ont fait le tour du monde vingt ans plus tard. « Le combat des femmes kurdes au Rojava, le Kurdistan syrien, est dans la lignée de lutte de Sakine », rappelle Nursel Kilic, représentante internationale du Mouvement des femmes kurdes. Un triomphe amer et posthume, alors que « Sara », pionnière de ce féminisme de combat, a été tuée un an avant la déclaration du califat en 2014.

Un procès pour « entreprise terroriste » fin 2016

À l’heure de la guerre totale contre Daech, les associations kurdes sont pourtant bien seules à déposer une gerbe sur les lieux du crime, pour ce troisième anniversaire. Seul un conseiller municipal est venu représenter la mairie du 10e, qui a promis de nommer un espace au nom des victimes. Aucun représentant de l’État ne tient à s’afficher avec cette communauté honnie par le régime turc, précieux partenaire économique et militaire, engagé depuis l’été dans une violente répression contre les Kurdes dans le sud-est de son territoire.

Jamais les proches des victimes n’ont été reçues par François Hollande, malgré les demandes. « Les familles sont très remontées contre les autorités françaises, même si elles ne le disent pas », confie leur avocat, Antoine Comte. Les associations ironisent sur le « silence gêné », les « déclarations politiques ambiguës », s’interrogent sur les « zones d’ombre » – la passivité des services français face à une opération montée sur le sol de la capitale.

Les survivants de Charlie et la communauté juive de France ont fait l’objet d’une sécurité drastique en 2015. Les associations kurdes visées en 2013, elles, n’ont, depuis trois ans, pas même obtenu la garde policière demandée. La menace n’est-elle pas de même nature ? À la suite de l’ordonnance prononcée en août 2015, l’auteur de la tuerie, Omer Güney – gravement malade –, sera jugé devant les assises spéciales pour une « entreprise terroriste ». Un procès prévu fin 2016. (Rojbas, 9 janvier 2016)

13 migrants syriens tentant de rallier la Grèce tués dans des accidents

Quatorze personnes, dont treize migrants syriens qui cherchaient à rallier la Grèce, ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans deux accidents de cars transportant des migrants vers les côtes de la mer Egée en Turquie, a rapporté la presse samedi.

Tôt samedi, un car transportant des migrants qui espéraient rejoindre l'île grecque de Lesbos s'est renversé et est tombé dans un ravin dans la province de Balikesir (ouest), selon l'agence officielle Anatolie.

Le chauffeur et sept passagers syriens ont été tués, et 42 autres personnes blessées, a indiqué l'agence.

Déjà vendredi, un car transportant des migrants syriens, afghans et birmans qui se rendaient sur une plage d'où ils voulaient effectuer la traversée vers l'île grecque de Lesbos avait percuté une voiture dans la province de Canakkale (nord-ouest), selon l'agence privée Dogan.

Six Syriens ont été tués et une trentaine d'autres blessés.

La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui tentent de rallier l'Europe au péril de leur vie.

Mardi, au moins 36 migrants, dont de nombreux enfants, qui tentaient de rejoindre la Grèce sont morts noyés au large des côtes turques lors de plusieurs naufrages, les plus meurtriers survenus en mer Egée depuis le début de l'année.

La Commission européenne, qui a négocié un plan d'action avec la Turquie pour endiguer l'afflux de migrants vers l'Europe en mettant trois milliards d'euros d'aide sur la table, s'est dite jeudi "loin d'être satisfaite" de la coopération avec Ankara.
(AFP, 9 janvier 2016)

Manifestation pour réclamer "la justice" dans l'assassinat de 3 femmes kurdes

Environ 150 personnes ont défilé mercredi pour saluer la mémoire de trois militantes kurdes assassinées en 2013 à Paris et réclamer "la justice", alors que les enquêteurs soupçonnent une implication des services secrets turcs.

Les manifestants ont défilé aux cris de "Nous voulons la justice", "A bas le régime fasciste en Turquie" jusqu'au 147 rue Lafayette, siège du Centre d'information du Kurdistan (CIK) dans le Xe arrondissement de la capitale où Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, ont été abattues le 9 janvier 2013 de plusieurs balles dans la tête.

Ils ont ensuite déposé une dizaine de gerbes devant le bâtiment et allumé des bougies.

"La justice a établi des liens entre le présumé assassin et les services secrets turcs, il est du devoir des autorités françaises de demander à la Turquie plus de renseignements sur la nature de ces relations. Pourquoi ne le font-elles pas? Pourquoi ce silence assourdissant? Quel chantage utilise (le président Recep Tayyip) Erdogan?", a demandé la coprésidente du Conseil démocratique kurde en France, Cemile Renklicay.

"C'est un manque de reconnaissance. Les Kurdes combattent en première ligne contre Daech, qui n'est pas une menace que pour les Kurdes mais pour l'humanité", a-t-elle rappelé.

"On nous avait dit que c'était un combat impossible, que la France n'a jamais reconnu les crimes d'Etat mais on a progressé et nous continuerons à transmettre cette histoire pour que, maintenant que nous avons la vérité, nous ayons un jour la justice complète", a lancé la présidente de l'association France-Kurdistan, Sylvie Jan.
 Dans le cadre de ce triple assassinat, la justice française a renvoyé devant les assises Omer Güney.

Ce Turc de 33 ans, infiltré dans le milieu associatif kurde à partir de 2011, a été filmé par les caméras de vidéosurveillance entrant dans l'immeuble peu avant les crimes. L'ADN d'une victime a été retrouvé sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont la conviction d'une "implication" des services secrets turcs, le MIT, "dans l'instigation et la préparation des assassinats", mais ils n'ont pas réussi à établir si le MIT en était le commanditaire ou si certains de ses membres avaient pu agir à son insu.
(AFP, 6 janvier 2016)

Au moins 21 migrants morts noyés au large des côtes turques

Au moins 21 migrants, dont plusieurs enfants, qui tentaient de rejoindre les îles grecques sont morts noyés mardi au large des côtes turques lors de deux naufrages, les plus meurtriers survenus en mer Egée depuis le début de l'année.

Une première embarcation partie au petit matin de la région de Dikili (ouest) à destination de l'île grecque de Lesbos a chaviré avec 22 personnes à bord, en raison des forts vents qui soufflaient sur la mer Egée, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Les garde-côtes turcs ont réussi à sauver huit d'entre eux mais les corps de 14 autres ont été découverts sur une plage ou au large du district d'Ayvalik plus au nord, selon le dernier bilan des autorités cité par l'agence.

Des photos et des vidéos publiées par Dogan montrent les corps de plusieurs enfants revêtus de gilets de sauvetage reposant sur une plage de galets, ainsi que des sauveteurs les bottes aux pieds repêchant d'autres victimes dans l'eau.

Une autre embarcation, un bateau pneumatique dans lequel s'étaient entassés 58 migrants, a lui aussi pris l'eau mardi au large de la station balnéaire de Dikili.

Les corps sans vie de sept d'entre eux, dont des femmes et des enfants, ont été récupérés sur une plage proche, selon Dogan. De nombreux autres candidats à l'exil ont pu être sauvés mais ont dû être hospitalisés en état d'hypothermie.

Des recherches étaient toujours en cours pour tenter de retrouver d'autres survivants.

Les images des victimes de ces deux naufrages rappellent celle du petit Aylan Kurdi, un Syrien de 3 ans dont le corps avait été retrouvé en septembre sur une plage de la station balnéaire chic turque de Bodrum (ouest), à quelque milles nautiques de l'île de Kos.

- Traversée périlleuse -

L'émotion planétaire suscitée par cette photo, devenue un symbole de la crise migratoire, avait contraint l'Union européenne (UE) à entrouvrir ses portes aux migrants, pour la plupart des réfugiés venus de Syrie et d'Irak en guerre.

La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en Europe.

Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus d'un million de migrants sont entrés dans l'UE en 2015, dont 700.000 en traversant la mer Egée vers les îles grecques en payant des passeurs plusieurs milliers d'euros chacun.

Environ 700 personnes sont mortes ou ont été portées disparues l'an dernier en tentant cette périlleuse traversée, selon l'OIM.

Les autorités turques affirment avoir intercepté plus de 86.000 candidats à l'exil en 2015, soit une moyenne de plus de 150 par jour.

Malgré les températures hivernales et les mauvaises conditions météo qui rendent la traversée encore plus dangereuse, de nombreux migrants continuent d'emprunter cette voie, en nombre toutefois plus limité, selon Ankara.

La Turquie et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une aide européenne de 3 milliards d'euros à la Turquie en échange de son engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs.
(AFP, 5 janvier 2016)

Hommage aux victimes du triple assassinat à Paris

Depuis le mercredi noir du 9 janvier 2013, jour de l’assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, le Mouvement des Femmes Kurdes en Europe organise chaque mercredi, sans exception, des marches et des rassemblements à travers toute l’Europe, en particulier à Paris, pour rendre hommage à ces trois combattantes féministes de la paix et de la cause kurde, et pour demander aux autorités françaises de faire toute la lumière sur ces crimes politiques odieux.

Mercredi prochain, 6 janvier 2016, à l'approche de la date anniversaire du triple assassinat, sera encore organisée une marche dans le 10ème arrondissement de Paris, au départ du siège du Conseil Démocratique Kurde (16 rue d’Enghien) jusqu’au siège du Centre d’Information du Kurdistan situé au 147 rue La Fayette où ont été commis ces terribles assassinats. A l’issue de cette marche, des fleurs seront déposées devant le lieu des assassinats où se tiendra également une conférence de presse.

Nous vous invitons à participer nombreuses et nombreux à cette marche, aux côtés des familles et des proches de Sakine, Fidan et Leyla, afin de leur rendre hommage et de rassembler nos voix pour crier plus fort "Vérité et Justice".

Note : cette manifestation ne doit pas être confondue avec la grande manifestation européenne qui aura lieu samedi 9 janvier 2016, au départ de la Gare du Nord.



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