Droits
de l'Homme / Human Rights
HRW: Attentats et crise migratoire font reculer les droits de l'homme
Les craintes suscitées par les attentats islamistes, notamment en
France, et l'afflux de migrants ont fait reculer les droits de l'homme
en Europe en 2015, a soutenu mercredi l'organisation Human Rights Watch
(HRW).
Si les rapports précédents de cet organisme de défense des droits de
l'homme se concentraient sur les zones de conflit, celui de l'année
2015 s'ouvre sur la crise des migrants et les mesures prises en Europe
dans la foulée des attentats en France.
"La peur du terrorisme, notamment motivée par les attentats à Paris,
ceux de Beyrouth, et les attaques ici, à Istanbul et à Ankara et
ailleurs, ont conduit beaucoup de gens à commencer à transformer les
réfugiés en boucs émissaires", a dénoncé le directeur de l'ONG, Kenneth
Roth, lors d'une conférence de presse à Istanbul.
"Cette peur a conduit à la montée de l'islamophobie, et au saccage des
droits fondamentaux, notamment la vie privée, sans aucune preuve d'une
véritable efficacité de ces mesures", a-t-il poursuivi en présentant
les 650 pages de son rapport.
Dans la foulée des attentats du 13 novembre à Paris, les élus français
ont approuvé une loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence, qui
facilite notamment les assignations à résidence ou les perquisitions
sans passer par l'autorité judiciaire.
Confrontés à un flux sans précédent de migrants, des pays de l'Union
européenne (UE) ont érigé des murs pour l'endiguer ou adopté des
restrictions législatives à leur arrivée.
La réforme du droit d'asile adoptée mardi par le Danemark, qui autorise
la confiscation des effets de valeur des migrants, a été jugée
"méprisable" par M. Roth. "Est-ce qu'un pays riche comme le Danemark a
vraiment besoin de dépouiller les derniers effets de ces demandeurs
d'asile désespérés avant de leur offrir des services de base ?", a-t-il
lancé, accusant ce pays de vouloir dissuader les migrants.
Le directeur de HRW a plus généralement critiqué la réponse de l'UE à
la crise des migrants. "Jusqu'à présent", a-t-il dit, "la politique
européenne n'a eu pour effet que de laisser les réfugiés avec le seul
choix de risquer leur vie en mer".
Son organisation a appelé à une "alternative plus humaine" pour
empêcher la mort en Méditerranée de migrants, et ce en augmentant le
nombre de visas délivrés au Liban et au Pakistan, voisins
respectivement de la Syrie et de l'Afghanistan, pays d'où viennent le
plus grand nombre de demandeurs d'asile pour le continent européen.
- 'Répression' -
Si HRW a salué la décision du nouveau Premier ministre canadien Justin
Trudeau d'accueillir 25.000 réfugiés syriens - dont 10.000 sont déjà
arrivés - elle a appelé son pays, de même que les Etats-Unis,
l'Australie, la Russie et les pays du Golfe, à faire davantage.
Le rapport de HRW tacle aussi "une islamophobie flagrante et une
diabolisation sans honte des réfugiés" aux Etats-Unis, où le candidat à
l'investiture républicaine à la Maison Blanche, Donald Trump, a suggéré
de fermer les frontières aux musulmans.
L'Europe est également pointée du doigt, où des élus ont affirmé
craindre de voir des djihadistes infiltrer les migrants venus de Syrie
ou d'Afghanistan. "Dans une grande mesure, la préoccupation de l'Europe
concernant les nouveaux réfugiés comme menace terroriste est une
distraction dangereuse par rapport à son propre extrémisme violent, car
les assaillants de Paris sont majoritairement des citoyens belges et
français", selon Kenneth Roth.
Le recul "visible" des droits de l'homme dans les pays occidentaux se
double aussi d'une part d'ombre, "invisible" mais bien réelle, dans les
régimes autoritaires, selon l'ONG. La "répression" de militants en
Chine et en Russie a atteint une intensité "jamais observée depuis des
décennies".
En Russie, "les mesures de répression du Kremlin contre la société
civile, les médias et internet ont pris une tournure plus sinistre en
2015 alors que le gouvernement a intensifié encore davantage le
harcèlement et la persécution des voix critiques indépendantes",
souligne le rapport.
A Istanbul, HRW n'a pas manqué de souligner la "détérioration" de la
situation des droits de l'homme en Turquie, dirigée depuis 2003 par
l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, épinglant la reprise du
conflit kurde et les attaques contre la presse. "La Turquie est en
train de mettre en pièce et d'éroder son cadre démocratique", a jugé sa
représentante locale, Emma Sinclair-Webb. "Cela laisse présager d'un
avenir sombre pour la Turquie et pour toute la région, si la Turquie
cesse de devenir un pays qui respecte les droits de l'homme", a-t-elle
ajouté. (AFP, 28 janvier
2016)
Quatre soldats tués lors de combats avec le PKK dans le sud-est
Quatre soldats turcs ont été tués mercredi lors de violents
affrontements avec des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde du pays, où un
couvre-feu controversé a encore été renforcé.
Les combats ont éclaté dans le district de Sur, lorsque des hommes du
PKK ont ouvert le feu sur des soldats avec des armes automatiques et
des lance-roquettes, a annoncé le commandement militaire sur son site
internet.
Trois soldats ont été tués et six autre blessés, a ajouté l'état-major.
Un quatrième soldat est décédé plus tard de ses blessures à l'hôpital, a indiqué de son côté l'agence de presse Dogan.
L'armée et la police ont lancé en décembre une vaste offensive dans le
district de Sur et dans plusieurs autres villes, sous couvre-feu total,
pour éliminer des groupes de jeunes rebelles qui y avaient installé des
barricades et des tranchées, défiant les autorités.
Les affrontements qui continuent de s'y dérouler ont fait de nombreuses
victimes dans les deux camps, ainsi que près de 200 civils, selon les
ONG.
Dans le district historique de Sur, à Diyarbakir, le couvre-feu en
place depuis le 2 décembre a été étendu à cinq quartiers
supplémentaires et à une rue pour permettre aux forces de l'ordre de
démanteler et déminer les positions tenues par les rebelles, ont
annoncé mercredi les autorités locales.
Un couvre-feu règne depuis près de 50 jours dans la ville de Cizre,
alors que celui qui visait la ville de Silopi a été levé partiellement
la semaine dernière.
L'armée a par ailleurs annoncé avoir "éliminé" mardi 20 "terroristes"
supplémentaires à Cizre et Sur, portant à près de 600 le nombre des
pertes rebelles depuis le début de son offensive. Ces chiffres n'ont
pas été confirmés de source indépendante.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris
l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés
par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne
2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 27 janvier
2016)
Cinq écoliers blessés par un engin explosif dans le sud-est
Cinq élèves d'une école de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde
de la Turquie, ont été blessés vendredi par l'explosion d'un engin
attribuée par les autorités au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité.
La déflagration s'est produite dans une école primaire du district de
Baglar alors que les élèves étaient tous réunis dans la cour de
récréation de l'établissement pour le dernier jour de classe du
semestre, ont précisé à l'AFP des responsables des services de sécurité
qui s'exprimaient sous couvert de l'anonymat.
L'engin explosif a été lancé depuis l'extérieur dans la cour, selon ces
sources, qui ont affirmé que cette attaque était l'oeuvre du PKK.
Légèrement atteints par des éclats de vitres, les cinq élèves ont été hospitalisés.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris
l'été dernier, faisant voler en éclat les pourparlers de paix engagés
fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur avec le chef rebelle
emprisonné Abdullah Öcalan.
Les rebelles du PKK ont repris leurs attaques contre la police et les
soldats et de violents combats opposent dans plusieurs villes placées
sous couvre-feu les forces de sécurité turques à de jeunes partisans du
PKK. Ces affrontements ont fait de nombreuses victimes dans les deux
camps et tués des dizaines de civils, selon les ONG.
Il y a une semaine, une camionnette piégée a explosé devant un
commissariat de Cinar, au sud de Diyarbakir, tuant un policier et cinq
civils, dont deux enfants.
(AFP, 22 janvier
2016)
Amnesty dénonce la "punition collective" des couvre-feu dans le sud-est
Les couvre-feu imposés dans les villes du
sud-est à majorité kurde de la Turquie constituent des "punitions
collectives" pour leur population et l'armée y abuse "dangereusement"
de la force, a dénoncé jeudi Amnesty International.
"Les opérations menées actuellement sous couvre-feu total mettent les
vies de dizaines de milliers de personnes en danger et commencent à
ressembler à des punitions collectives", a déploré le directeur de
l'ONG pour l'Europe et l'Asie centrale, John Dalhuisen, dans un rapport.
Les forces de sécurité turques sont entrées en force le mois dernier
dans les villes de Cizre et Silopi, ainsi que dans le district de Sur à
Diyarbakir, pour en déloger des partisans armés du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont pris le contrôle de certains
quartiers et y défient l'autorité du gouvernement.
Les combats à l'arme lourde qui s'y déroulent ont fait de nombreux
morts dans les deux camps, ainsi que des dizaines de victimes civiles.
Selon des chiffres publiés plus tôt ce mois-ci par la Fondation de
Turquie pour les droits de l'Homme (TIHV), 162 civils ont été tués
depuis la reprise du conflit kurde en août, dont 29 femmes, 32 enfants
et 24 personnes âgées de plus de 60 ans.,
Le couvre-feu a été partiellement levé mardi à Silopi après trente-six jours.
"Les opérations de la police et de l'armée dans ces secteurs sont
caractérisées par un recours abusif à la force, notamment des tirs à
l'arme lourde dans des quartiers résidentiels", juge Amnesty.
Sur la foi de témoignages, le rapport de l'ONG met également en cause
les conditions de vie imposées aux populations sous couvre-feu.
"Il est impératif que les autorités turques assurent à leurs résidents
l'accès à la nourriture et aux services essentiels", a souligné M.
Dalhuisen.
Amnesty accuse enfin le gouvernement islamo-conservateur turc
d'entraver le travail des observateurs indépendants dans la région,
"soumis à des menaces, des enquêtes judiciaires et d'autres formes de
harcèlement".
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a promis "d'éradiquer" le PKK, a
multiplié récemment les poursuites judiciaires contre les critiques de
sa politique, qu'il accuse de "complicité" avec les "terroristes"
rebelles.
(AFP, 21 janvier
2016)
Onze mois de prison ferme pour un geste obscène à Erdogan
La justice turque a condamné mercredi à
onze mois de prison ferme pour "insulte" une femme reconnue coupable
d'un geste obscène à l'endroit de l'actuel président Recep Tayyip
Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014, a rapporté la presse
locale.
Économiste, Filiz Akinci avait conspué et fait un doigt d'honneur à M.
Erdogan, encore Premier ministre au moment des faits, alors qu'il
achevait une réunion publique à Izmir, un bastion de l'opposition, dans
le cadre de la campagne pour les élections municipales.
A l'époque, son gouvernement islamo-conservateur faisait l'objet de
graves accusations de corruption, qui ne l'ont toutefois pas empêché de
remporter le scrutin.
Poursuivie pour "insulte", l'accusée a été condamnée par un tribunal
d'Izmir à six mois de prison ferme, une peine aussitôt doublée car le
délit visait un responsable public. Le juge l'a finalement réduite à
onze mois et vingt jours pour "bonne conduite", a précisé l'agence de
presse Dogan.
A la tête de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste.
Spécialement depuis son élection à la présidence de la République en
août 2014, l'homme fort du pays a multiplié les poursuites pour
"insulte", aussi bien contre ses adversaires politiques que contre la
presse et de simples citoyens.
Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des cas à des peines de prison avec sursis.
(AFP, 20 janvier
2016)
Le chef du CHP poursuivi pour "insulte" au président Erdogan
La justice turque a engagé lundi des poursuites contre le chef du
principal parti de l'opposition pour avoir traité le président Recep
Tayyip Erdogan de "dictateur de pacotille" en dénonçant des
arrestations très controversées d'intellectuels.
Le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate),
Kemal Kiliçdaroglu, est visé par une enquête du procureur d'Ankara pour
"insulte au président", un délit passible d'une peine maximale de
quatre ans d'emprisonnement, a rapporté l'agence de presse
progouvernementale Anatolie.
Lors du congrès qui l'a réélu à la tête du CHP samedi, M. Kiliçdaroglu
a accusé M. Erdogan d'avoir donné l'ordre de placer en garde à vue une
vingtaine d'universitaires qui ont signé une pétition pour la paix dans
le sud-est à majorité kurde du pays.
"Des intellectuels qui expriment leur opinion sont détenus, les uns
après les autres, par un dictateur de pacotille", a-t-il lancé devant
ses partisans.
"Comment osez-vous (M. Erdogan) envoyer la police à la porte de ces
gens et ordonner leur arrestation ? (...) dites-nous, dictateur de
pacotille, ce que signifient pour vous l'honneur et la fierté", a
poursuivi M. Kiliçdaroglu.
Vendredi, la police a interpellé et placé en garde à vue une vingtaine
d'universitaires qui avaient, avec quelque 1.200 autres, signé un texte
dénonçant le "massacre délibéré et planifié" de l'armée, engagée dans
plusieurs villes dans des opérations contre les partisans des rebelles
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les combats ont tué des dizaines de civils, selon les ONG.
A plusieurs reprises, le chef de l'Etat a publiquement accusé les
pétitionnaires d'être des "traîtres" et des "complices" du PKK et exigé
qu'ils soient poursuivis.
Dans la foulée de l'enquête pénale ouverte contre M. Kiliçdaroglu, M.
Erdogan a déposé une plainte civile contre son rival politique et exigé
100.000 livres turques (environ 30.000 euros) de dommages et intérêts.
Ses avocats dénoncent des "insultes d'une gravité extraordinaire" qui
"dépassent les limites de la critique et portent atteinte aux droits de
notre client", selon Anatolie.
Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a volé au secours de M. Erdogan.
"Seuls ceux qui manquent d'intelligence, de culture et de moralité
peuvent insulter ainsi sous couvert de liberté d'expression", a-t-il
commenté lundi sur Twitter.
Les arrestations d'universitaires, remis en liberté mais qui risquent
toujours un à cinq ans de prison, ont suscité un tollé dans
l'opposition turque et à l'étranger.
Après les vives critiques de Washington et Bruxelles, le ministère
français des Affaires étrangères a dit lundi suivre avec
"préoccupation" les procédures engagées contre les signataires de la
pétition.
A la tête de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan est accusé par ses
détracteurs de dérive autoritaire. Depuis son élection à la présidence
en août 2014, il a multiplié les poursuites pour "insulte", aussi bien
contre ses rivaux et la presse que contre de simples citoyens. (AFP, 18 janvier
2016)
Un attentat fait 6 morts dans le sud-est de la Turquie
Six personnes ont été tuées et 39 blessées jeudi dans le sud-est de la
Turquie dans un attentat à la voiture piégée attribué aux rebelles
kurdes, deux jours après l'attaque imputée au groupe Etat islamique
(EI) qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul.
Selon les premiers éléments livrés par les autorités locales, la
déflagration a visé dans la nuit de mercredi à jeudi le commissariat
central de Cinar, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de
Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays.
Deux personnes ont été tuées dans l'explosion de la voiture piégée et
quatre autres, dont un bébé, ont péri dans l'effondrement d'un bâtiment
situé juste derrière, où vivent les policiers et leurs familles, a
rapporté le bureau gouverneur dans un communiqué.
Les morts sont tous des civils, a précisé le gouvernorat, qui a ajouté
que des policiers se trouvaient également parmi les blessés.
Selon un journaliste de l'AFP sur place, la résidence occupée par les
policiers et leur famille s'est effondrée sous la violence de
l'explosion, le commissariat et de nombreux bâtiments environnants ont
également subi de gros dégâts.
Après l'explosion du véhicule piégé, des individus, présentés comme des
combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont poursuivi
leur assaut dans la nuit à l'aide de lance-roquettes, déclenchant une
riposte des forces de sécurité.
"On allait se mettre au lit lorsqu'on a entendu un énorme explosion.
J'ai cru que c'était une bombe atomique", a raconté à l'AFP Sitki Dinç,
voisin du commissariat.
"Le souffle m'a fait tomber par terre. Après j'ai entendu des coups de
feu, alors j'ai pris mes enfants et on s'est réfugié en bas (à la
cave)", a-t-il poursuivi. "Nous y sommes restés jusqu'à ce qu'il n'y
ait plus de bruit".
La police quadrillait jeudi matin Cinar à la recherche des auteurs de l'attaque.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre les forces de l'ordre et le PKK. Ces
affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés
en 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait plus
de 40.000 morts depuis 1984.
- Morts civils-
Epaulée de chars et d'hélicoptères, Ankara a lancé mi-décembre une
vaste offensive pour déloger des jeunes partisans des rebelles qui ont
érigé des barricades dans les villes sous couvre-feu de Silopi et
Cizre, ainsi que dans le district historique de Sur à Diyarbakir.
Au moins 200 policiers et soldats ont été tués ainsi que plus de 3.000
"terroristes", avait affirmé fin décembre le président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
De nombreux civils ont également fait les frais de ces combats, qui ont
plongé la région en état de guerre. Selon L'Association des droits de
l'Homme (IHD) turque, un total de 170 civils ont été tués depuis la
reprise du conflit l'été dernier.
M. Erdogan, dont le parti a remporté haut-la-main les législatives de
novembre, a promis "d'éradiquer" le PKK et a multiplié les déclarations
incendiaires contre le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde),
accusé d'être "complice" des rebelles.
L'attentat à la bombe de Cinar intervient alors que la Turquie a été
visée mardi par un attentat suicide attribué aux jihadistes du groupe
Etat islamique qui s'en est pris, pour la première fois, à des
touristes étrangers à Istanbul.
Dix touristes allemands ont été tués et 17 autres personnes blessées
alors qu'elles visitaient le district de Sultanahmet, tout près de la
basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, deux des monuments les
plus visités de la plus grande ville du pays.
Cinq suspects ont été placées en garde à vue, a annoncé le Premier
ministre Ahmet Davutoglu mercredi. Cette attaque a été perpétrée, selon
les autorités turques, par un homme âgé de 28 ans entré quelques jours
plus tôt sur le territoire turc en provenance de Syrie comme un "simple
migrant", a-t-il ajouté.
Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux
syriens, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition internationale
antijihadiste.
Depuis l'attentat qui a fait 103 tués le 10 octobre devant la gare
d'Ankara, attribué à l'EI, la police turque a multiplié les coups de
filets dans les milieux jihadistes.
(AFP, 14 janvier
2016)
Cinq suspects arrêtés après l'attentat qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul
Cinq suspects étaient en garde à vue mercredi en lien avec l'attentat
suicide attribué au groupe Etat islamique (EI) qui a visé la veille,
pour la première fois en Turquie, des touristes étrangers et provoqué
la mort de dix Allemands à Istanbul.
Cette nouvelle attaque a été perpétrée, selon les autorités turques,
par un homme âgé de 28 ans entré quelques jours plus tôt sur le
territoire turc en provenance de Syrie comme un "simple migrant".
Mercredi, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a annoncé, à l'issue
d'une réunion de sécurité, que la police avait procédé dans la journée
à quatre nouvelles arrestations, portant à cinq le nombre des suspects
arrêtés depuis le début de l'enquête.
Son ministre de l'Intérieur Efkan Ala avait indiqué plus tôt qu'une
personne avait été arrêtée dès mardi soir en lien avec l'attentat.
Aucun détail n'a été publié sur l'identité ou le rôle présumé de ces suspects.
M. Davutoglu a confirmé que le "kamikaze" avait réussi à entrer en
Turquie comme l'un des quelque 2,5 millions de réfugiés qui déjà ont
quitté leur pays en guerre pour traverser la frontière de leur voisin.
"Cet individu n'était pas sous surveillance et n'était donc pas
recherché. Il est entré en Turquie comme un simple migrant", a indiqué
le chef du gouvernement.
Selon les médias turcs, l'auteur de l'attaque d'Istanbul, identifié
comme Nabil Faldi, né en 1988 en Arabie saoudite, est entré en Turquie
le 5 janvier. C'est grâce à ses empreintes digitales enregistrées par
les services d'immigration qu'il a pu être rapidement identifié, a
précisé mercredi la presse turque.
Les justices française et belge ont établi que plusieurs des auteurs
présumés des attentats de Paris le 13 novembre étaient entré en Europe
via la Grèce en tant que réfugiés, causant une vive polémique sur la
faiblesse des contrôles aux frontières.
L'attentat d'Istanbul a visé un groupe de touristes allemands qui
visitaient le district de Sultanahmet, tout près de la basilique
Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, deux des monuments les plus visités
de la plus grande ville de Turquie.
Dix Allemands ont péri dans l'attaque, a annoncé mercredi Berlin.
- 'L'Allemagne pas visée'
Dix-sept personnes ont également été blessées, dont six étaient
toujours hospitalisées mercredi, selon M. Davutoglu. M. Ala avait
précisé à la mi-journée que deux d'entre elles, également des
Allemands, étaient dans un état jugé sérieux.
En visite à Istanbul, le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de
Maizière a indiqué qu'il n'existait pour l'heure "aucune indication"
suggérant que l'Allemagne était spécifiquement visée par le kamikaze.
"Je ne vois aucune raison de renoncer à des voyages en Turquie", a-t-il ajouté.
Selon le quotidien Hürriyet mercredi, les services de renseignements
turcs (MIT) avaient alerté à deux reprises les autorités turques sur le
risque d'attentat à Istanbul.
M. Davutoglu a souligné une nouvelle fois mercredi la responsabilité du
groupe Etat islamique dans l'attaque mais assuré que la Turquie
chercherait à trouver "les véritables acteurs derrière cet attentat où
Daech a été utilisé comme un pion".
Dans la foulée de l'attentat, la police turque a poursuivi ses coups de
filet dans les milieux jihadistes, apparemment sans lien immédiat avec
les événements d'Istanbul.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, 74 personnes
suspectées d'appartenir à des cellules de l'EI ont été arrêtées dans
tout le pays mardi et mercredi.
Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux
syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la
coalition internationale antijihadiste, pilonnant l'EI en Syrie. Depuis
l'automne, il a multiplié les arrestations de membres présumés de l'EI,
affirmant avoir déjoué plusieurs projets d'attentats.
Accompagné de M. de Maizière, M. Davutoglu a rendu visite aux blessés
mercredi, puis s'est recueilli avec M. de Maizière sur les lieux de
l'attentat et a déposé des oeillets rouges au pied de l'obélisque où
l'explosion s'est produite.
Mercredi matin, la police avait rendu la place aux touristes.
La Turquie est en état d'alerte maximale depuis l'attentat qui a visé
le 10 octobre une manifestation prokurde devant la gare d'Ankara,
faisant 103 morts. Cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée
sur le sol turc, a été attribuée à l'EI.
Ce pays est également secoué depuis l'été dernier par la reprise de
combats meurtriers entre ses forces de sécurité et les rebelles du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après une accalmie de plus
de deux ans.
(AFP, 14 janvier
2016)
Don’t get confused by crocodile tears after the attempt in Istanbul
No… Sultan Tayyip, his servants and his ass-licking media do not have the right to make noise!
No... Merkel and other European leaders who support the Islamist
dictatorship of Tayyip have no right to shed crocodile tears over the
death of their citizens in Istanbul.
Middle Eastern peoples and especially the Kurdish people in Turkey suffer for years from Islamist terror supported by Tayyip.
Crocodile tears should not prevent to see the realities in all clarity.
It is time to take a stand against jihadist terror and its supporters as Tayyip.
Without waiting, right now!
*
Ne vous trompez pas par les larmes de crocodile après l’attentat d’Istanbul
Non… Le Sultan Tayyip, ses serviteurs et ses médias lèche-cul n’ont pas le droit de faire tapage!
Non… Merkel et d’autres dirigeants européens qui soutiennent la
dictature de l’islamiste Tayyip n’ont pas le droit de verser des larmes
de crocodile à cause de la mort de leurs citoyens à Istanbul.
Les peuples du Moyen-Orient et plus particulièrement le peuple kurde de
Turquie souffrent depuis des années de la terreur islamiste soutenue
par Tayyip.
Les larmes de crocodile ne doivent pas empêcher de voir les réalités amères en toute clarté.
Il est moment de prendre une position contre la terreur djihadiste et ses soutiens comme Tayyip.
Sans attendre, tout de suite déjà maintenant...
*
İstanbul katliamının ardından dökülen timsah gözyaşlarına kimse aldanmasın
Hayır... Sultan Tayyip, onun uşakları ve de yalaka basını bu katliamın ardından yaygara koparmasın...
Hayır... Merkel gibi cihadçı terörü beslediği ayan beyan Türkiye'deki
islamcı Tayyip diktasına destek veren Avrupa liderleri vatandaşları
öldürüldü diye sahte timsah gözyaşları dökmesin...
Tayyip destekli İslamcı terörden tüm Ortadoğu halkları, özellikle de Türkiye'nin Kürt halkı yıllardır kan ağlıyor.
Sahte gözyaşları artık acı gerçeklerin tüm çıplaklığıyla görülmesine engel olmasın.
Cihadçı teröre ve onun Tayyip gibi destekçilerine karşı artık kesin tavır koymanın zamanıdır.
Geç olmadan, hemen bugünden…
Dix touristes tués au coeur d'Istanbul dans un attentat-suicide
L'enquête se poursuit après un attentat-suicide dans le coeur
touristique d'Istanbul attribué au groupe Etat islamique (EI), qui a
fait au moins 10 morts, dont huit Allemands et un Péruvien, et 15
blessés.
L'attentat s'est produit mardi en milieu de matinée dans le quartier de
Sultanahmet, sur l'ancien hippodrome bordant la basilique Sainte-Sophie
et la Mosquée bleue, les deux monuments les plus visités de la plus
grande ville de Turquie.
Trois mois après celle qui avait fait 103 morts lors d'une
manifestation prokurde à Ankara, cette nouvelle attaque a visé
délibérément des étrangers et le tourisme, l'un des secteurs-clé de
l'économie turque.
"L'auteur de cette attaque terroriste (...) est un étranger membre de
Daech", acronyme arabe de l'EI, a affirmé le Premier ministre Ahmet
Davutoglu à la télévision.
Le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a précisé que le
kamikaze avait été identifié comme un Syrien né en 1988, sans donner
son nom.
Selon l'agence de presse Dogan citant des sources policières, l'homme
s'appelait Nabil Faldi, né en Arabie saoudite, et est entré en Turquie
le 5 janvier depuis la Syrie.
Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux
syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la
coalition internationale antijihadiste. Depuis octobre, il a multiplié
les arrestations de membres présumés de l'EI, affirmant avoir déjoué
plusieurs projets d'attentats.
Mardi, la police a encore arrêté 47 suspects à Ankara, Sanliurfa
(sud-est) et Mersin (est), selon les médias, sans lien immédiat avec
les événements d'Istanbul.
Près de deux mois après les attentats de Paris (130 morts) revendiqués
par l'EI, le président français François Hollande a dénoncé un acte
"odieux" et exprimé sa "solidarité" avec Ankara. Le secrétaire général
de l'ONU Ban Ki-moon a condamné un "crime méprisable".
- 'Le sol a tremblé' -
Sur place, plusieurs corps démembrés gisaient sur le sol pavé de la
grande esplanade traversée chaque année par des millions de touristes.
"L'explosion a été si forte que le sol a tremblé", a indiqué une
touriste, Caroline, "c'est vraiment effrayant".
"Toutes les victimes sont de nationalité étrangère", selon M. Davutoglu.
Un responsable gouvernemental turc avait d'abord évoqué neuf touristes
allemands tués, mais le ministre allemand des Affaires étrangères
Frank-Walter Steinmeier a rectifié ce chiffre à huit. Une partie de ces
victimes participaient à un déplacement organisé par un voyagiste
berlinois, Lebenslust Touristik, qui a dit craindre "qu'il y ait un
nombre encore plus grand de membres du groupe qui aient été blessés".
Un Péruvien a également été tué, a confirmé Lima.
Le bureau du gouverneur d'Istanbul a également fait état de 15 blessés.
Deux d'entre eux, dont un Norvégien, se trouvent dans un état grave.
Berlin a recommandé "avec insistance" aux Allemands d'éviter
"provisoirement" les lieux publics et les "attractions touristiques" à
Istanbul. Paris a conseillé de son côté à ses ressortissants d'éviter
le secteur de l'attentat.
La Turquie vit en état d'alerte permanent depuis le double
attentat-suicide jihadiste qui avait visé des manifestants prokurdes le
10 octobre devant la gare centrale d'Ankara (103 morts, plus de 500
blessés).
"Le mode opératoire, un kamikaze, et la cible, un groupe de touristes,
suggèrent un attentat jihadiste", a commenté un diplomate occidental.
"Si c'est le cas, c'est le signe que Daech a décidé de s'en prendre
directement à l'Etat turc (...) Jusque-là, ses cibles en Turquie
étaient les Kurdes".
La Turquie est également secouée depuis l'été par des combats
meurtriers entre ses forces de sécurité et le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui ont fait voler en éclat un cessez-le-feu qui
tenait depuis plus de deux ans.
Les rebelles kurdes visent en priorité militaires et policiers mais le
23 décembre dernier, une organisation armée kurde, les Faucons de la
liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué une attaque au mortier ayant
tué une personne sur l'aéroport Sabiha Gökçen, sur la rive asiatique
d'Istanbul.
Le président Recep Tayyip Erdogan a promis plusieurs fois d'éradiquer le PKK.
"La fermeté de la Turquie n'a pas changé", a déclaré mardi l'homme fort
du pays. "La Turquie est la première cible de toutes les organisations
terroristes actives dans la région parce qu'elle les combat toutes avec
la même détermination". (AFP, 13 janvier
2016)
Presse française: Erdogan paie "le prix de l'ambiguïté"
Après l'attentat suicide, attribué par le gouvernement turc au groupe
Etat islamique (EI),qui a fait dix morts mardi à Istanbul, la presse
française estime mercredi que le président islamo-conservateur turc
Recep Tayyip Erdogan paie "le prix de l'ambiguïté" et que son pays est
la "poudrière de l'Europe".
Pour Libération, la Turquie est devenue "la poudrière de l'Europe".
"Longtemps, les islamo-conservateurs turcs au pouvoir ont considéré que
les jihadistes étaient de très efficaces combattants contre le régime
de Bachar al-Assad, dont le renversement était leur priorité, mais
aussi contre les Kurdes", rappelle Marc Semo qui souligne qu'Ankara "a
vraiment commencé à combattre l'Etat islamique l'été dernier".
Raymond Couraud de L'Alsace pense qu'Erdogan paie "le prix de
l'ambiguïté". "Le leader turc a-t-il vraiment pris la mesure exacte du
péril
?", s'interroge-t-il.
"Erdogan est traité en ennemi par l'EI au même titre que nous",
constate Philippe Gélie du Figaro. "Si déplaisant que cela lui
paraisse, il n'a qu'un moyen de sortir de la nasse où il s'est jeté :
s'enrôler pour de bon dans la bataille que mènent déjà ses alliés de
l'Otan, en renonçant à ses illusions et à ses compromissions."
"La Turquie a longtemps joué un rôle ambigu sur le théâtre syrien,
entre opposition au régime d'Assad et guerre civile contre les Kurdes",
analyse Jean-Louis Hervois de La Charente Libre qui pense lui aussi
qu'elle "en paye à son tour le prix."
L'EI "attirera toujours une cohorte de frustrés à la recherche de
sensations fortes", affirme Patrice Chabanet du Journal de la
Haute-Marne qui déplore également : "le double jeu de la Turquie".
Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre Ouest, dénonce
"toutes les ambiguïtés du régime islamo-conservateur d'Ankara, allié
des uns, soutien des autres, client des troisièmes."
"La Turquie fait désormais figure de cible", note Xavier Brouet (Le
Républicain Lorrain) pour qui les attentats en Turquie "démontre ici
l'inanité de toute compromission avec l'État islamique."
Soulignant lui aussi que le président turc a longtemps dansé "le tango
entre son allié américain au sein de l'Otan et une bienveillance
relative vis-à-vis des bouchers de Daech", Alain Dusart de L'Est
Républicain relève que 21% des Turcs "estiment que Daech représente
l'islam". "Le ver est dans le fruit turc!", déduit-il. (AFP, 13 janvier
2016)
TİHV: At Least 79 Civilians Killed in 29 Days
Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) has declared human rights
violations against civilian killings during curfews imposed between the
dates of December 11, 2015 – January 8, 2016.
According to data of TİHV Documentation Center, at least 79 civilians including 14 children were killed within 29 days.
TİHV’s statement is as follows:
“As of August 16, 2015, at least 58 official indefinite curfews have
taken place in 19 districts of notably Diyarbakır, Şırnak, Mardin, and
Hakkari, Muş, Elazığ, and Batman.
“Rights of at least 1,377,000 people affected by this ban have been violated.
“162 civilians (29 women, 32 children, 24 people above 60 years old) lost their times just in periods of curfews”.
Extent of areas where curfews imposed, the way how the curfews are
being practiced, open-ended military and police deployment into these
regions and hardening speeches of government and state demonstrate that
a different period started as of December 11, 2015.
During the curfews which are still ongoing declared on December 11, 2015, 79 civilians killed in 29 days.
Of those who were killed, 14 are children, one was shot to death in mother’s womb, 18 are women and 15 are above 60.
At least 22 people were killed as they were within the borders of their
own houses resulted by the shooting or artillery shootings fired by
tanks or health problems caused directly by environment created through
curfews, according to testimonies of eyewitnesses.
Furthermore, four people were killed during demonstrations or by
arbitrary shootings of security forces in regions which were not under
curfew or no operation launched into. These people are Şerdıl Cengiz in
Sur district of Diyarbakır, Şiyar Salman and Şiyar Baran in
Diyarbakır’s Nusaybin”.
* Even though it is not officially reported, as many as 10,000 security
forces are deployed in each districts under curfew (Sur, Cizre,
Silopi), according to reports released in national media organs. It is
known in the same way that hundreds of military armored vehicles which
are used only under heavy military circumstances have been deployed in
those districts.
(BIA, Jan 11, 2016)
Procès de l'imam Gülen: la défense dénonce un "lynchage" politique
Le procès de l'imam turc Fethullah Gülen, ancien allié devenu bête
noire du président Recep Tayyip Erdogan, s'est ouvert mercredi à
Istanbul en son absence mais sous les vives critiques de la défense qui
a dénoncé un "lynchage" politique.
Retiré depuis plus de quinze ans aux Etats-Unis, M. Gülen, 74 ans, est
poursuivi pour avoir tenté de renverser le gouvernement
islamo-conservateur de M. Erdogan il y a deux ans en fabriquant de
toutes pièces des allégations de corruption.
Au terme de son enquête, le parquet d'Istanbul a réclamé contre le
prédicateur la plus lourde peine prévue par la loi turque, la prison à
vie.
En l'absence de M. Gülen, l'ex-patron de la police d'Istanbul Yakup
Saygili et son adjoint en charge des affaires criminelles Kazim Aksoy
constituent les têtes d'affiche du banc des accusés, au milieu d'une
soixantaine d'autres policiers.
Tous risquent des peines allant de 7 à 330 années de réclusion
criminelle pour avoir piloté ou participé à l'enquête qui a visé en
décembre 2013 plusieurs ministres et des proches de M. Erdogan, dont
son propre fils Bilal.
Dès l'ouverture des débats, les avocats de la défense se sont appliqués
à démonter à la barre les accusations portées contre leurs clients.
"C'est une honte que tous ces gens qui ne feraient pas de mal à une
mouche soient présentés comme des terroristes !", s'est indigné Murat
Erdogan au nom des deux anciens responsables policiers. "Il ne s'agit
là que d'un lynchage judiciaire".
"Il n'existe aucune preuve concrète que mon client ait participé à une
quelconque activité illégale", a renchéri son confrère Nurullah
Albayrak.
Sur un mode ironique, le défenseur de Fethullah Gülen a abondamment
cité le réquisitoire du procureur qui évoque le "réseau de tricherie"
prétendument construit par son client au coeur de l'Etat turc et censé
"mettre en péril notre République".
"Comme vous le voyez, cet acte d'accusation ressemble plus à un
scénario de comédie, rempli de théories de la conspiration et de
mythes, sans une once de preuve démontrant un quelconque crime", a
conclu M. Albayrak.
- 'McCarthysme' -
Promoteur d'un islam modéré, M. Gülen dirige un vaste réseau d'écoles,
d'ONG, d'entreprises et de médias sur lequel M. Erdogan s'est longtemps
appuyé pour asseoir son autorité sur la Turquie après l'arrivée au
pouvoir de son parti en 2002.
Mais celui qui était alors Premier ministre lui a déclaré publiquement
la guerre à partir de décembre 2013, convaincu que son ex-allié avait
piloté les enquêtes anticorruption ouvertes contre plusieurs de ses
ministres et des membres de sa famille.
Ce scandale a provoqué le départ de quatre ministres et fait les
délices des réseaux sociaux, qui ont reproduit les extraits de
conversations téléphoniques très compromettantes pour M. Erdogan et son
propre fils Bilal.
Sérieusement malmené, le Premier ministre de l'époque n'en a pas moins
remporté les municipales de mars 2014 et, cinq mois plus tard, été élu
à la tête de l'Etat.
Au prix de purges sans précédent, notamment dans la police et la
justice, M. Erdogan a fait classer sans suite toutes les investigations
qui le visaient. Et il a ordonné des représailles tous azimuts contre
les partisans de l'imam et ses intérêts financiers.
Au total, 1.800 personnes soupçonnées d'appartenir à la nébuleuse
güleniste ont été arrêtées depuis, selon les médias proches du pouvoir.
Malgré ses demandes répétées, le chef de l'Etat n'a toutefois pas
obtenu de Washington l'extradition de son ennemi.
"Aujourd'hui, devant le monde entier, on assiste à une campagne de
lynchage face à une groupe d'activisme social qui dépasse le
McCarthysme aux Etats-Unis", a déclaré mercredi à l'AFP Erkam Tufan
Aytav, vice-président de la Fondation des écrivains et des
journalistes, proche du mouvement "hizmet" ("service" en turc) de M.
Gülen.
La liste des plaignants dévoilée mercredi à l'ouverture du procès
d'Istanbul a confirmé le caractère très politique de la lutte contre ce
que M. Erdogan appelle "l'Etat parallèle".
Outre le chef de l'Etat, on y retrouve son fils Bilal, le Premier
ministre Ahmet Davutoglu, plusieurs ministres ou ex-ministres et le
chef des services secrets Hakan Fidan.
Le procès se poursuit jeudi. (AFP, 6 janvier
2016)
Un maire condamné à 15 ans de prison pour appartenance illégale
Le maire de la ville de Van, dans l'est à
majorité kurde de la Turquie, a été condamné lundi à quinze ans de
prison pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
sur fond de violents affrontements entre l'armée et les rebelles kurdes.
Bekir Kaya, 38 ans, avocat de formation et co-maire depuis 2009, a été
reconnu coupable par un tribunal de sa ville de "complicité et
appartenance à une organisation terroriste", a annoncé sous couvert
d'anonymat un de ses collaborateurs à l'AFP.
Membre du principal parti prokurde du pays, le Parti de la démocratie
des peuples (HDP), M. Kaya, avait déjà été emprisonné pendant dix mois
de 2012 à 2013 dans une précédente procédure visant les ramifications
du PKK dans sa ville.
Ce verdict intervient alors que le sud-est de la Turquie se trouve depuis plusieurs mois en état de quasi-guerre civile.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris
l'été dernier entre les forces de sécurité kurde et le PKK, faisant
voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un
terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a affirmé la
semaine dernière que 3.100 combattants rebelles avaient été tués
courant 2015. Plus de 200 policiers et soldats ont également perdu la
vie.
Sur instruction du gouvernement, la justice a ouvert des enquêtes
contre de nombreux responsables politiques kurdes, notamment les deux
chefs de file du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, accusés
de crimes contre l'ordre constitutionnel pour avoir réclamé l'autonomie
des Kurdes.
Samedi, M. Erdogan s'est prononcé pour la levée de leur immunité
parlementaire. "Ils doivent payer le prix" de leurs déclarations,
a-t-il estimé.
Selon la presse kurde, la justice turque a lancé depuis l'été des
poursuites contre 36 élus prokurdes de Turquie, dont 16 ont déjà été
placés en détention, notamment pour "menace à l'unité du pays". (AFP, 4 janvier
2016)
Erdoğan violates Constitution by ’instructing’ Parliament on HDP leaders
President Recep Tayyip Erdoğan has attracted widespread criticism for
overstepping his authority and giving instructions to Parliament over
his remarks calling on Parliament to revoke the immunity of the
co-chairs of a political party.
Erdoğan suggested that the co-chairs of the pro-Kurdish Peoples'
Democratic Party (HDP) be stripped of their parliamentary immunity,
saying their recent statements calling for autonomy in the Southeast
are a “constitutional crime.”
“The statements of the two co-leaders are definitely a constitutional
crime,” the president said in remarks published on Saturday. “I believe
a process that starts with the lifting of their immunity would
positively affect the atmosphere in our country regarding the fight
against terrorism.”
Prosecutors in Ankara and the southeastern province of Diyarbakır last
week launched investigations into HDP Co-chair Selahattin Demirtaş over
his remarks in support of self-rule in the predominantly Kurdish
Southeast. The Ankara Chief Public Prosecutor's Office launched the
investigation on the grounds of “committing crimes against the
Constitution,” “inciting the public to hatred and enmity” and “praising
crime and criminals” for his speech at a Democratic Society Congress
(DTK) meeting in Diyarbakır on Dec. 26-27 and for his remarks during
bloody protests against an assault by the Islamic State in Iraq and the
Levant (ISIL) on the Syrian Kurdish town of Kobani in October 2014.
Both Demirtaş and the other HDP co-chair, Figen Yüksekdağ, are also
facing an investigation launched by the Diyarbakır Chief Public
Prosecutor's Office for their speeches at the DTK meeting for
“propaganda for a terrorist organization,” “inciting people to revolt”
and “attempting to disrupt the unity of the state and the country.”
Erdoğan, speaking to journalists aboard his presidential plane en route
to Turkey from a trip to Saudi Arabia on Thursday, opposed a possible
closure of the HDP but added the investigations into Demirtaş and
Yüksekdağ should be followed.
Yüksekdağ challenges Erdoğan
HDP Co-chair Yüksekdağ, who delivered a speech at a conference in the
eastern province of Van on Saturday, said in response to Erdoğan's
remarks Kurdish politicians have for years been subjected to all kinds
of attacks and bans and there has not been a period where they enjoyed
true parliamentary immunity.
"For years, you have several times attacked the will of this nation
through the abolition of immunities and political bans. You did not
manage to stop us, deter us or make us lose support. On the contrary,
we have become stronger. When we entered Parliament with 80 deputies on
June 7, you were shaken, broken into pieces. Come at us if you can,"
said Yüksekdağ in a challenge to Erdoğan.
The HDP co-chair said it is Erdoğan in fact who is violating the
Constitution for claiming there has been a de facto regime change in
Turkey from a parliamentary system to a presidential system but no
investigation has been launched against him.
In controversial remarks in August, Erdoğan, responding to critics
accusing him of violating his constitutional limits, said he was
elected by the nation and is determined to use his authorities “to the
end.”
"You can either accept it or not. Turkey's government system has been
de facto changed in this regard. What should be done now is to finalize
the legal framework of this de facto situation with a new
Constitution," he had said, attracting extensive criticism.
Meral Danış Bektaş, the HDP deputy chair for legal affairs, said in
remarks to the Cumhuriyet daily on Sunday Erdoğan's remarks were a blow
to the principle of the separation of powers.
Bektaş said Erdoğan is himself making the biggest violation of the Constitution by not abiding by his presidential oath.
Main opposition Republican People's Party (CHP) Deputy Chairman Mehmet
Bekaroğlu also reacted to Erdoğan's remarks on the HDP co-chairs,
saying it is unacceptable for the president to make such harsh
statements suggesting the revocation of the parliamentary immunity of
the co-chairs of a political party.
"Such remarks from someone in his position are considered as an
instruction. There will be some who will want to fulfill his
instructions. Erdoğan is not supposed to make any statements that will
interfere in the work of the legislative, judicial and executive
bodies," Bekaroğlu told Today's Zaman.
CHP Deputy Chairman Sezgin Tanrıkulu told Cumhuriyet Erdoğan has failed
to be an impartial president and views all state institutions as
directly subordinated to him.
Tanrıkulu said Cumhuriyet editors Can Dündar and Erdem Gül were
arrested after Erdoğan ordered their arrest due to a report they
published about an illegal arms transfer to opposition groups in Syria
that drew Erdoğan's anger. The president is now giving instructions to
Parliament for the revocation of the immunity of the HDP co-chairs, he
added.
(hurriyetdailynews.com, Jan 3, 2016)
Erdogan se targue d'avoir éliminé plus de 3000 rebelles en 2015
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois promis
jeudi, dans ses voeux pour le Nouvel An, de "nettoyer" son pays des
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en se targuant
d'en avoir "éliminé" plus de 3.000 en 2015.
"La République de Turquie a l'occasion et la détermination de vaincre
l'organisation terroriste séparatiste (le PKK). Nos forces de sécurité
nettoient chaque centimètre des montagnes et les villes des terroristes
et vont continuer à le faire", a lancé M. Erdogan dans son traditionnel
message télévisé du 31 décembre.
"Notre gouvernement est déterminé à poursuivre totalement et sans
faillir sa lutte contre le terrorisme", a insisté jeudi le bureau du
Premier ministre Ahmet Davutoglu dans une déclaration publiée à l'issue
d'une nouvelle réunion de sécurité autour de son chef.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris à l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats
les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un
conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
"Environ 3.100 terroristes ont été éliminés lors des opérations menées
pendant l'année 2015 sur notre sol et à l'étranger", a indiqué jeudi M.
Erdogan, en référence aux représailles de l'armée contre le PKK en
Turquie ou dans le nord de l'Irak.
Plus de 200 policiers ou soldats ont été tués lors de ces combats, ainsi que des civils, a déploré chef de l'Etat.
En plus des attaques "classiques" menées par le PKK contre les forces
de sécurité, de très violents affrontements opposent l'armée et la
police à des jeunes partisans des rebelles dans des villes, placées
sous couvre-feu, du sud-est à majorité kurde de la Turquie.
Depuis la mi-décembre, quelque 10.000 hommes soutenus par des chars et
des hélicoptères ont lancé une vaste offensive contre ces rebelles à
Silopi et Cizre, ainsi que dans le district historique de Sur à
Diyarbakir, la grande cité kurde du pays.
Ces combats ont tué de nombreux civils et plongé la région en état de guerre.
Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dénonce les excès de
ces opérations et a affirmé qu'elles avaient fait 56 victimes civiles
depuis le début du mois.
"Ces couvre-feu prétendument destinés à assurer l'ordre public et la
sécurité ont en fait semé la terreur dans le public, causé la mort de
civils, la perte de sites culturels historiques et la destruction des
villes", a déploré un député du HDP, Ayhan Bilgen.
La police turque a utilisé jeudi à Diyarbakir des canons à eau et des
gaz lacrymogènes pour disperser un groupe de manifestants, réunis
notamment à l'appel du HDP, qui dénonçait les couvre-feu en vigueur, a
constaté un photographe de l'AFP.
(AFP, 31
décembre
2015)
23 Co-Mayors Discharged, 16 Others Imprisoned
Prosecution has been launched against 36 Democratic Regions' Party
(DBP) co-mayors from 24 districts in 11 cities as of August in Turkey.
While on the one hand law amendment has become a matter of debate as to
metropoles and municipalities, on the other hand 17 co-mayors are
imprisoned or not imprisoned over aggravated life imprisonment demand.
16 co-mayors enter the new year in prison. Furthermore, a prosecution
has been launched against 33 alder-people; 16 alder-people and two
general assembly co-chairs have been arrested.
23 mayors have been discharged
According to DBP's list, out of 36 co-mayors from provinces of
Diyarbakır, Batman, Erzurum, Hakkari, Iğdır, Mardin, Mersin, Siirt,
Şırnak, Urfa, Van:
- 16 co-mayors are currently imprisoned.
- Three co-mayors have been supervised released after detained.
- One co-mayor is being kept in house arrest with electronic bracelet.
- 23 co-mayors have been discharged from 17 municipalities, which are
namely Batman, Batman İkiköprü, Batman Beşiri, Batman Balpınar, Iğdır
Tuzluca, Iğdır Hoşhaber, Van Özalp, Hakkari Yüksekova, Van Edremit,
Mardin Nusaybin, Mardin Savur, Diyarbakır Silvan, Diyarbakır Sur,
Hakkari, Van İpekyolu, Siirt Eruh, Şırnak Cizre.
- There is search warrant for six co-mayors.
Accusations about co-mayors
Here are what the co-mayors are being accused with:
- 17 co-mayors are being accused of disrupting unity and integrity of the state.
- Eight co-mayors have been detained for participating human shield protest and entering special zone of security.
- Four co-mayors have been arrested. (Iğdır Co-Mayor Şaziye Önder,
Iğdır Tuzluca Co-Mayor Mehmet Gültekin, Iğdır Hoşhaber Co-Mayor Ali
Çam, Van Özalp Co-Mayor Handan Bağcı).
- Batman İkiköprü Co-Mayors Hidayet Tiryaki and Osman Karabulut, Batman
Beşiri Co-Mayor Mustafa Öztürk and Batman Co-Mayor Gülistan Akel are
pending a trial.
- Iğdır Digor Co-Mayors Şengül Erkmen and Ejrem Bingül were arrested
over malversation and forgery of official documents on November 19.
Five co-mayors are being tried over "being member to organization".
Diyarbakır Lice Co-Mayor Harun Erkuş has been arrested over
organization membership. Mardin Nusaybin Co-Mayor Sara Kaya is pending
a trial.
While Mardin Mazıdağ Co-Mayor Ali Özkan who was taken into custody for
"organization membership" and "getting into the act on behalf of the
organization" has been arrested, Urfa Suruç Co-Mayor has been
supervised released.
Mersin Akdeniz Co-Mayor Fazıl Türk is pending a trial over
"organization membership" and "providing financial source to the
organization" accusations.
Two co-mayors are being tried for propagandizing for the organization.
Cizre Co-Mayor Leyla İmret being tried for disrupting unity and
integrity of the state has been supervised released and now being tried
for propagandizing for terrorist organization.
Siirt Eruh Co-Mayor Hüseyin Kılıç is being kept in house arrest with electronic bracelet.
One co-mayor has been arrested over getting into act on behalf of the organization.
Erzurum Hınıs Co-Mayor Hasan Basri Fırat being detained in house raid on October 13 was arrested on October 14.
(BIA, Dec 31, 2015)
Police Attack against Peace Activists
I am Walking Towards Peace Initiative (Barışa Yürüyorum İnsiyatifi)
departing from Bodrum on December 27 with the slogan "Life over Death"
reached in Diyarbakır today (December 31).
The group gathering in front of Diyarbakır Municipality Building along
with Democratic Society Congress (DTK), Democratic Regions Party (DBP),
Peoples' Democratic Congress (HDK), Peoples' Democratic Party (HDP),
Kongreya Jinên Azad (KJA) have with the slogan "Life over Death"
started marching towards Sur where enduring curfew for 29 days.
The police attacked the group with riot control vehicle (TOMA) and
pepper gas. The initiative has declared that following the attack, two
people with the intiative have been detained.
According to report by Fırat News Agency, the group wanted to make a
statement in front of Galeria Business Center. The police attacked the
group with pepper gas and pressured water without any warning.
Diyarbakır Governorate prohibited press statement, meeting and demonstrations today (December 31).
They marched from Bodrum to Diyarbakır
The initiative making its name heard with Facebook and Twitter accounts
named "I am Walking Toward Peace" had said, "We call for everyone
opposing all sorts of violent tendency targeting civilians to be
together on this road".
DTK, DBP, HDK, HDP, and KJA emphasizing that the attacks in the region
are not launched against Kurdish people only but all peoples in Turkey
and humanity, had called for indefinite emergency action plan before
heavier massacres lived. (BIA, Dec 31, 2015)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
La justice requiert la prison à vie à l'encontre de deux journalistes d'opposition
La justice turque a requis mercredi la prison à vie à l'encontre de
deux journalistes d'opposition, dans la ligne de mire du président
Recep Tayyip Erdogan pour un article accusant le régime d'avoir livré
des armes aux islamistes syriens.
Deux mois après leur mise en détention et malgré le tollé qu'elle a
suscité, un procureur d'Istanbul a encore alourdi les charges qui
pèsent sur Can Dündar, rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gül,
le chef du bureau de ce quotidien à Ankara.
Déjà poursuivis pour "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat",
les deux hommes sont désormais aussi accusés de "tentative de coup
d'Etat" et d'"assistance à une organisation terroriste", a expliqué
l'agence de presse Dogan.
Le parquet de la plus grande ville de Turquie a en conséquence réclamé
contre eux une peine de réclusion à perpétuité aggravée, la sanction la
plus lourde prévue par le code pénal turc, dans son réquisitoire de 473
pages cité par Dogan.
Can Dündar et Erdem Gül ont été incarcérés et inculpés pour avoir
diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la
frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs
(MIT) et transportant des armes.
Tous deux sont enfermés depuis le 26 novembre dans le centre pénitentiaire de Silivri, dans la lointaine banlieue stambouliote.
Publié en mai 2015, leur article a provoqué la fureur de M. Erdogan,
dont le gouvernement islamo-conservateur a toujours catégoriquement nié
tout soutien aux groupes islamistes hostiles au président syrien Bachar
al-Assad.
Les autorités avaient alors affirmé que le convoi intercepté contenait
de "l'aide" destinée aux populations turcophones de Syrie.
Le chef de l'Etat, qui a personnellement porté plainte contre les deux
journalistes, de même que le chef du MIT Hakan Fidan, avait dénoncé une
"trahison" et promis à la télévision que ses auteurs allaient en payer
"le prix fort".
- "Acharnement coupable" -
Leur incarcération a suscité un tollé en Turquie comme à l'étranger et
relancé les accusations de dérive autoritaire portées contre M.
Erdogan, au pouvoir depuis 2003.
Le gouvernement turc est régulièrement épinglé par les ONG de défense
de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en
plus importantes sur les médias et l'accusent de vouloir faire taire
toute voix critique en Turquie.
Mercredi, Reporters sans Frontières (RSF) a dénoncé un "acharnement
coupable" contre les deux journalistes. Evoquant des "accusations
absolument délirantes", son secrétaire général Christophe Deloire a
déploré le "manque d'indépendance" de la justice turque.
"Il est absolument clair pour nous que Can Dündar et Erdem Gül (...)
ont fait leur travail de journaliste et rien de plus", a réagi Emma
Sinclair Webb, de l'ONG Human Rights Watch, qui présentait son rapport
annuel mercredi à Istanbul.
"Les dirigeants politiques turcs, surtout le président, ont fait montre
ces dernières années d'une détermination sans précédent pour instaurer
un climat de peur chez leurs détracteurs et diaboliser leurs
adversaires", a-t-elle ajouté.
Le commissaire européen à l'élargissement Johannes Hahn s'est lui
déclaré "choqué" par les réquisitions du parquet. Il a aussi rappelé à
la Turquie, dont le processus d'adhésion à l'UE a été relancé à la
faveur de la crise des migrants, qu'elle devait "assurer un respect
total des droits de l'homme, y compris la liberté d'expression".
En visite en Turquie, le vice-président américain Joe Biden avait
ostensiblement reçu vendredi la femme et le fils de Can Dündar et
accusé sans détour les dirigeants turcs de ne pas montrer "le bon
exemple" en matière de liberté de parole.
Dans un éditorial écrit de sa cellule et publié mardi dans Cumhuriyet, M. Dündar a à nouveau défié le régime.
"Ils essaient de nous limiter et de limiter cette société, ce pays et
ce monde à une seule couleur. (...) Même si vous nous faites payer le
prix fort, nous continuerons à dire et à écrire la vérité. Vous ne
pouvez pas nous vaincre", a-t-il assuré.
Lui et son collègue ont reçu mercredi le soutien des représentants de
plusieurs ONG internationales, qui ont exigé leur libération "sans
délai". (AFP, 27 janvier
2016)
Jagland says freedom of expression in Turkey still problematic
Council of Europe (CoE) Secretary-General Thorbjorn Jagland said on
Tuesday that the issue of freedom of expression in Turkey remains
problematic.
“The Council of Europe is engaging with Turkish authorities, in
particular about freedom of expression, which still is a problem in
Turkey,” he said at a press conference in Strasbourg. “I'm glad the
working group we have established will continue its important work,” he
added.
The working group was established at the beginning of 2015 as part of
Turkey's Action Plan to prevent violations of the European Convention
on Human Rights (ECHR). Jagland's representatives, Turkish Ministry of
Justice officials and a representative of Turkey's Telecommunications
Directorate (TİB) attended a meeting on Dec. 17.
The meeting highlighted the application of anti-terror legislation and
provisions within the Turkish Penal Code (TCK) affecting freedom of
expression and issues relating to the implementation of anti-defamation
laws.
Jagland is known for his support for the Council of Europe's “platform
to promote the protection of journalism and safety of journalists,” “a
public space to facilitate the compilation, processing and
dissemination of information on serious concerns about media freedom
and the safety of journalists.”
There are currently 30 journalists behind bars in Turkey, where freedom
of the press has significantly deteriorated over the past several years.
Jagland has been one of the most outspoken European leaders against
government pressure on the press. After then-Today's Zaman
Editor-in-Chief Bülent Keneş was detained for five days in October for
posting tweets critical of the government and was later released,
Jagland wrote on his official Twitter account that “no one should be
deprived of their liberty for criticizing a politician.”
The CoE secretary-general made the statement after a working breakfast
with Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu. Jagland added that the
pair also discussed the overall situation in Turkey's region and the
situation in Ukraine.
“We have been enjoying our relations with the Council of Europe, and we
have been giving full support to the secretary-general's reform
process,” said Çavuşoğlu. “That's why we [Turkey] increased our
contribution to the budget [of the Council of Europe]. We became a
grand payer."
He talked of the new Turkish government's reform process, pointing out
that it is their “number one priority” but failed to touch on the
jailed journalists or pressure exerted on media groups by the Justice
and Development Party (AK Party) government.
Çavuşoğlu later met with Spaniard Pedro Agramunt, the new president of
the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE).
The EU revived Turkey's membership negotiations after Ankara accepted a
joint action plan that would see it stem the flow of Syrian refugees
fleeing to Europe. On Dec. 14, 2015, the EU opened Chapter 17 on
economic and monetary policy, in addition to conditional plans to open
Chapter 23 on judiciary and fundamental rights, and Chapter 24 on
justice, freedom and security.
No questions from journalists were allowed at the press briefing.
(TODAY'S
ZAMAN, Jan 26, 2016)
International press watchdogs to hold vigil outside Prison for jailed journalists
Representatives of international press organizations are scheduled to
take a shift outside Silivri Prison on Wednesday morning in the ongoing
“Wait for Hope” vigil launched in early December in support of arrested
Cumhuriyet daily editors Can Dündar and Erdem Gül.
The group will include representatives from the International Press
Institute (IPI), the Committee to Protect Journalists (CPJ), Reporters
Without Borders (RSF), the International Federation of Journalists
(IFJ), the European Federation of Journalists (EFJ) and PEN
International.
The press bodies also requested to meet with Dündar and Gül but were denied the meeting by the Ministry of Justice.
In October 2015 these press bodies united in a coalition, the first of
its kind, in an emergency mission for press freedom in Turkey and
visited political actors and newspapers in the country prior to the
Nov. 1, 2015 election.
Dündar and Gül were arrested on Nov. 26 of last year after being
charged in May with espionage, revealing confidential documents and
membership in a terrorist organization. The charges are related to a
front-page report published by the Cumhuriyet daily claiming that
trucks loaded with weapons, which were discovered in January 2014 en
route to Syria, actually belonged to the National Intelligence
Organization (MİT) and had allegedly been sent to provide support to
rebel groups.
On Tuesday, a group of representatives from the İstanbul Chamber of
Pharmacists took part in the vigil while it snowed. Cenap Sarıalioğlu,
the chamber's president, said: “Unfortunately, we live in a time where
it is not those who send arms to terrorists, but instead those who
report news of this that are thrown in prison. This is an example of a
blow to press freedom. We want this to be the last, and we want our
imprisoned journalist friends to be freed immediately.”
A week after the imprisonment of Gül and Dündar, Bütün Dünya magazine's
Editor-in-Chief Mete Akyol launched a sit-in protest in front of
Silivri Prison, on Dec. 2, to show his support and solidarity for the
two editors. The vigil has continued ever since, with many prominent
Turkish journalists, politicians and intellectuals taking part.
There are over 30 journalists imprisoned in Turkey at the moment,
including Taraf daily reporter Mehmet Baransu, former Bugün daily
columnist Gültekin Avcı and Samanyolu Broadcasting Group CEO Hidayet
Karaca, all held at Silivri Prison. There are also several journalists
from Kurdish media outlets such as Dicle News Agency (DİHA) and Jin
News Agency (JİNHA) who are also being held in other prisons across the
country for their reporting.
(TODAY'S
ZAMAN, Jan 26, 2016)
La Turquie condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour avoir violé la liberté d'expression en cherchant à
identifier les sources de journalistes d'un magazine d'opposition, qui
avaient révélé des pratiques des forces armées.
La CEDH a estimé que l'interférence dans le travail de ces journalistes
n'était "pas nécessaire dans une société démocratique" et était de
nature à "dissuader toutes les sources potentielles d'aider la presse à
informer le public sur des questions d'intérêt général, y compris
celles concernant les forces armées".
Les juges ont condamné Ankara à verser au titre du dommage moral subi
des sommes allant de 500 à 2.750 euros aux six journalistes qui avaient
saisi la Cour, en novembre 2007.
Leur article, publié dans l'hebdomadaire Nokta, avait mis en lumière
l'existence d'un système de classification des journalistes favorables
ou opposants aux forces armées, qui permettait à l'armée turque de
bannir certains journalistes des activités qu'elle organisait.
En avril 2007, les autorités avaient perquisitionné les locaux du
journal et transféré les données de ses 46 ordinateurs, dans le but
d'identifier les fonctionnaires qui avaient joué le rôle de lanceurs
d'alerte dans cette affaire.
Dans son arrêt, la CEDH admet que le caractère confidentiel
d'informations sur le fonctionnement internes des forces armées peut
être justifié, mais souligne que "pareille confidentialité ne saurait
être protégée à n'importe quel prix", jugeant l'action des autorités
turques "disproportionnée".
Pour la CEDH, l'article en cause était en outre "hautement pertinent
dans le débat sur la discrimination des médias par des organes de
l'État" et de nature à "contribuer au débat public sur les relations
des forces armées avec la politique".
Cette décision intervient alors que deux journalistes du même
hebdomadaire risquent aujourd'hui jusqu'à 20 ans de prison après avoir
été inculpés de tentative de coup d'Etat.
Ils ont été arrêtés au lendemain des élections législatives du 1er
novembre, après que leur "Une" eut présenté le triomphe du Parti de la
justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan
comme "le début de la guerre civile en Turquie".
(AFP, 19 janvier
2016)
"Cessez l'offensive contre la liberté de recherche et d’enseignement en Turquie"
Par un collectif
Alors que la Turquie est la cible de sanglants attentats perpétrés sur
son territoire par l’Etat islamique (Diyarbakir et Suruç, juin 2015 ;
Ankara, 10 octobre 2015 ; Istanbul, 12 janvier 2016), les pouvoirs
d’Etat emmenés par le président de la République Recep Tayyip Erdogan
s’acharnent sur la minorité kurde désignée comme la principale source
de terrorisme, au risque de plonger le pays dans un état de guerre
civile généralisé.
Le 10 janvier 2016, des « universitaires pour la paix » ont lancé une
pétition où ils affirment qu’ils « ne [seront] pas complices de ce
crime ». Plus de 1 100 enseignants-chercheurs, appartenant à 89
universités de Turquie, en appellent aux droits des citoyens de la
République de Turquie garantis par la Constitution turque et par les
conventions internationales ; ils signalent à l’attention publique
nationale et internationale le couvre-feu imposé depuis des semaines
par l’État et l’armée dans plusieurs villes kurdes du Sud-Est du pays
– au milieu de l’indifférence générale de l’Union européenne qui attend
surtout de la Turquie qu’elle retienne sur son territoire les réfugiés
du Moyen-Orient ; ils révèlent comment la population de ces villes est
privée d’écoles, de services publics, de soins médicaux, de nourriture,
de tout – au point qu’il ne leur est même plus possible d’enterrer
leurs proches dont les cadavres sont abandonnés à même la rue.
Cette prise de position de scientifiques et d’intellectuels de Turquie
a été jugée intolérable par le pouvoir d’Ankara qui a aussitôt
déclenché une répression de grande envergure. Sur l’ordre du
gouvernement et du président Erdogan lui-même, le YÖK ou Conseil de
l’enseignement supérieur, une institution héritée de la dictature
militaire de 1980, s’est saisi du cas des signataires, annonçant que le
« nécessaire sera fait ». Des dizaines d’universités ont lancé des
procédures internes contre des membres de leur faculté. Les parquets
ont actionné contre tous les signataires le vaste arsenal judiciaire
existant contre les dissidents, l’article 301 du code pénal (« insulte
à la nation turque et à l’Etat turc ») et la loi anti-terreur («
propagande en faveur d’organisations terroristes »). Les premières
gardes à vue ont commencé à Koaceli vendredi 15 janvier au matin.
L’action répressive de l’État se démultiplie à travers des campagnes de
dénonciation des médias pro-gouvernementaux et des réseaux
islamo-nationalistes soutenant le pouvoir. Les appels à la violence et
les menaces ciblées sont ainsi permanents. Des milieux d’extrême droite
proches du gouvernement recommandent ouvertement le meurtre collectif
des « traîtres », des « intellectuels assassins », annonçant qu’ils
vont « baigner dans le sang » des signataires promis à l’égorgement.
Des croix rouges apparaissent sur la porte des bureaux de plusieurs
d’entre eux.
La violence multiforme dirigée contre les signataires de la pétition «
Nous ne serons pas complices de ce crime ! » s’inscrit dans la
continuité de la politique que poursuit le pouvoir AKP (le parti
majoritaire) depuis des années contre les chercheurs, universitaires et
intellectuels exerçant leur pouvoir critique sur des sujets réputés «
sensibles ». D’innombrables professeurs, journalistes, écrivains, ont
payé – et continuent à payer – un prix exorbitant pour leur engagement
en faveur d’une société démocratique et pacifique.
Une bataille définitive est engagée en Turquie contre la liberté de
recherche et d’enseignement, fondement d’une pensée critique qui
insupporte un pouvoir de plus en plus absolu. Les « Universitaires pour
la paix » ont annoncé leur intention de répéter leur acte d’engagement.
En Turquie, de centaines de journalistes, d’éditeurs, d’avocats, de
cinéastes, d’artistes, ont déclaré publiquement leur soutien,
élargissant le front démocratique.
Au moment où l’Union Européenne accorde une aide financière ainsi qu’un
crédit politique à M. Erdogan, les rapports de solidarité s’établissent
entre les chercheurs turcs menacés et leurs collègues du monde entier
aussitôt mobilisés. Il a fallu deux jours à peine, les 14 et 15
janvier, pour que s’organisent, en Europe et en Amérique du nord,
d’impressionnantes initiatives croisées – lettres ouvertes, appels,
pétitions, messages, remontées d’informations – preuve que
l’internationale des chercheurs (souvent associée à celle des
écrivains) est une réalité quand les droits fondamentaux et l’avenir
des sociétés sont en jeu. C’est une force vigilante, déterminée, qui
dure depuis longtemps et qui n’est pas prête de s’éteindre.
Groupe international de travail pour la liberté de recherche et
d’enseignement en Turquie composé de Hamit Bozarslan (directeur d’étude
à l’EHESS) ; Yves Déloye (professeur des Universités à Sciences Po
Bordeaux) ; Vincent Duclert (chercheur à l’EHESS) ; Diana Gonzalez
(enseignante à Science Po Paris) ; Emine Sarikartal (traductrice) ;
Ferhat Taylan (directeur de programme au CIPH).
A campaign of solidarity launched by academics in the USA
As authoritarianism and militarism reached a
new high in Turkey, a group of academics from Turkey (and beyond)
launched a petition “ We Will Not Be Party To This Crime” to state their opposition.
President of the Republic Recep Tayyip Erdogan (who is not the head of
government but acts as such in violation of the Constitution of the
country) slammed the academics for their protest (See)
and the Council of Higher Education (YOK), which is a creation of the
generals who led the 1980 coup and regulates all public universities,
started an investigation about the petitioners. Many university
administrators have already taken punitive actions against their
faculty. Several of the petitioners were subject to house or office
raids by the police and arrested. They are charged with
supporting terrorism because their declaration did not criticize PKK
(the Kurdish militant organization)!
Below please see the text of a petition. If you would like to
support it please send a message to academicsforpeace@gmail.com with a
line indicating your name, academic title and institution. Please
forward this message to your colleagues and invite them to sign the
petition. You may ask your academic institution or professional
organization to sign the petition and post it on its webpage, as well.
As academics and university administrators who are committed
to seeking knowledge and to the free dissemination of information, we
are appalled by the repression, persecution and prosecution of Turkish
scholars for simply expressing their concern about the growing violence
within the country and specifically, the state aggression and illegal
treatment of citizens in the Kurdish region of the country.
The call of our colleagues in Turkey for their government to respect
national and international laws and reopen negotiations with the
representatives of Turkey's Kurdish population (as well as to bring in
independent observers to protect the human rights of the citizens of
Turkey and investigate military operations in civilian areas) is a
message of peace; it is intended to protect human life and property and
to prevent further escalation of a conflict that threatens not only
Turkey but the entire region.
We, the undersigned, extend our solidarity with our colleagues in
Turkey and affirm their right, as citizens, seekers of knowledge, and
persons of good conscience, to speak truth to power. We ask that the
government of Turkey:
• cease the intimidation, persecution and prosecution of all
those who have publicly expressed opposition to the current
government's policies, including the signatories of the petition, “ We
Will Not Be Party To This Crime”;
• reorganize the Council of Higher Education, a creature of the
1980s military regime, in order to enable it to operate as a truly
autonomous organization to coordinate research and facilitate the
functions of all institutions of higher education, beyond the control
of political parties and the government;
• respect the country’s commitment to rule of law, democracy, and
human rights, especially the freedoms of thought, expression and the
press, which are protected in the Constitution of Turkey and the
international treaties to which Turkey has been a party.
• restart the “peace process” with Kurdish representatives that
the government aborted for political motives on the eve of the June
2015 election.
______________________________
Zehra F. Kabasakal Arat
Professor of Political Science
University of Connecticut
429 Oak Hall
365 Fairfield Way, Unit 1024
Storrs, CT 06269-1024
Phone: 860-486-3244
Fax: 860-486-3347
E-mail: zehra.arat@uconn.edu
______________________________
611 Academics Worried about 1,128 Academics Signing Declaration
1,128 Initial signee academics of the declaration titled “We will not
be a party to this crime” have seen support from 611 academics who
haven’t signed the declaration.
The declaration was released to public on January 11. The day after,
President Recep Tayyip Erdoğan has initiated the pressure by saying
“crappy so-called intellectuals” against academics. Erdoğan said “I
call concerned institutes for duty” and the Council of Higher Education
(YÖK), university presidencies, security and jurisprudence have started
investigations and detentions; threat messages have been hung on the
doors of the signee academics.
“We the academics having signatures below are attached to principle of
freedom of thought and expression, and believe that this principle is
the base factor of academic life. On that base, free from our personal
evaluations on conflict environment in the country, we find reaction by
political will and YÖK against the declaration titled ‘We will not be a
party to this crime’ wrong and worrisome.
“There can’t be democracy without freedom of expression. Duty of
university and academic is to share the ideas they reach by reasoning
and judgement of conscience with public. Criticizing an idea is a
feature of democracy, punishing the one who express the idea is a
feature of authoritarianism. The views brought forwards by academics as
to problems of the country trying to be punished by political will is a
blow on academic liberties. Such blows firstly stop social progress.
The biggest damage brought on the country’s democracy is not to speak of an idea but prevent it from being spoken”. (BIA, Jan 18, 2016)
In support to academics, university Students Desire Peace
Support from students for academics signing the declaration titled “We will not be a party to this crime” continues.
137 student groups and student representations from different universities have launched University Students Desire Peace.
They said “We are standing against massacre policies and threats,
standing with our lecturers desiring peace” We are standing against
massacre policies and threats, standing with our lecturers desiring
peace” in the declaration titled “We embrace peace and universities”.
“We are defenders of peace”
Here is the statement of the campaign titled “University students desire peace”
“The call made by 1,128 academics from 89 universities for massacres
committed by the state in Kurdish cities to end and form ways for peace
has been lynched by especially the President, state officials, and
media close to him. Those raising their voices against massacres have
been targeted by expression such as ‘Crappy so-called intellectuals’,
‘Accomplice of PKK (Kurdistan Workers’ Party)’, ‘1,100 forms of
betrayal’. Furthermore, so-called mafia Sedat Peker whose dirty
relations with the state is known posed another threat saying ‘We will
shed your blood in streams and take shower with your blood’. YÖK
(Council of Higher Education) ‘top institute above universities’ has
been given full authorization to determine the signees.
“Those who tell ODT (Middle East Technical University) ‘We will raid
you as we’ve raided Cizre, Sur’ now target academics. This is a siege
against Kurdish people along with science, democracy, academy and
history of the universities. We as university student groups and
representations at universities stand against this siege, massacre
policies and threats and that stand with our lecturers. We shout out
one more time that we advocate peace in an environment in which saying
children shall not die is considered a crime, peace lovers are being
lynched, we start every day with a massacre. We will not give up
neither defending our universities nor defend peace!”
(BIA, Jan 18, 2016)
Le pouvoir déclare la guerre aux signataires d'une pétition pour la paix
Le gouvernement turc a entamé vendredi la chasse aux signataires d'une
pétition qui appelle à la fin des opérations controversées de l'armée
contre la rébellion kurde et a suscité l'ire du président Recep Tayyip
Erdogan, ravivant les inquiétudes sur sa dérive autoritaire.
Interpellés en matinée par la police, une vingtaine d'universitaires
qui ont apposé leur nom au bas de cet "appel pour la paix" ont été
interrogés toute la journée à Kocaeli et Bursa (nord-ouest) avant
d'être remis en liberté, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Dans toute la Turquie, des enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour
"propagande terroriste", "insulte aux institutions et à la République
turque" et "incitation à violer la loi" contre les signataires de la
pétition, qui risquent d'un à cinq ans de prison.
Une dizaine d'universités ont parallèlement engagé des poursuites
disciplinaires contre plus de soixante autres professeurs ou chercheurs.
Cette vague de procédures a pour origine une "initiative des
universitaires pour la paix" rendue publique lundi par 1.200
intellectuels pour exiger la fin de l'intervention musclée des forces
de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie.
Dans ce texte, ils dénoncent "un massacre délibéré et planifié en
totale violation des lois turques et des traités internationaux signés
par la Turquie".
L'armée et la police turques ont investi il y a un mois les villes sous
couvre-feu de Cizre et de Silopi ainsi que l'arrondissement de Sur à
Diyarbakir, pour en déloger des partisans armés du PKK qui s'étaient
retranchés dans certains quartiers.
Les combats y ont causé la mort de nombreux civils et l'exode d'une partie des habitants.
Cette pétition, également signée par des intellectuels étrangers comme
le linguiste américain Noam Chomsky, a provoqué la fureur des
dirigeants turcs.
Pour la troisième fois de la semaine, M. Erdogan a accusé vendredi ses
signataires d'être complices des "terroristes" du PKK et tenté de
justifier les poursuites engagées contre eux. "Ceux qui se rangent dans
le camp des cruels sont eux-mêmes cruels et ceux qui soutiennent les
auteurs de massacres sont complices de leurs crimes", a-t-il dit.
- 'Traîtres' -
Universitaire de formation, son Premier ministre Ahmet Davutoglu a tiré
à boulets rouges sur ses ex-collègues, accusés de "légitimer les
actions des terroristes et de diaboliser nos forces de sécurité qui les
combattent".
Porte-voix habituel du pouvoir, l'éditorialiste Ibrahim Karagül a
appelé les étudiants à "boycotter les cours" des signataires de la
pétition. Dans certaines universités, des croix ou des panneaux
dénonçant les "traîtres" sont apparus sur les portes des personnes
l'ayant paraphée.
Sous la menace, plusieurs d'entre eux ont retiré leur nom de la
pétition, comme Kemal Inal, de l'université Gazi d'Ankara, qui a jugé
certains passages de la pétition "un peu durs".
Cette ambiance de chasse aux sorcières a relancé les critiques à
l'encontre de M. Erdogan, à nouveau accusé de vouloir étouffer la
liberté d'expression.
"Exprimer son inquiétude sur la violence ne signifie pas soutenir le
terrorisme. Critiquer le gouvernement n'est pas une trahison", a estimé
l'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara John Bass dans des déclarations
publiées sur Twitter.
Le bouillant maire de la capitale turque Melih Gökçek, membre du parti
au pouvoir, lui a illico suggéré en retour de "quitter le pays" et
d'"apprendre à se taire".
L'opposition turque a elle aussi dénoncé la répression. Ces opérations
de police "sont très dangereuses et inacceptables", a ainsi réagi le
Parti républicain du peuple (CHP, opposition sociale-démocrate). Elles
"plongent la Turquie dans les ténèbres", a renchéri le Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde).
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris l'été
dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. Ils ont fait
voler en éclats les discussions ouvertes fin 2012 pour tenter de mettre
fin au conflit, qui a fait 40.000 morts depuis 1984.
M. Erdogan, qui a promis d'"éradiquer" la rébellion, a depuis multiplié
les poursuites judiciaires contre ceux qui contestent sa politique.
"Il est impossible de nous faire taire par l'intimidation", a assuré
devant la presse l'un des professeurs de l'université de Kocaeli, Onur
Hamzaoglu, à l'issue de sa garde à vue.
(AFP, 15 janvier
2016)
Number of Journalists Supporting Academics Exceed 500
TO ALL JOURNALISTS ABROAD
We call all colleagues who have not yet participated to this appeal
to send their signatures to the following e-mail addres
barisicingazeteciler@gmail.com
Doğan ÖZGÜDEN - İnci TUGSAVUL
Over 500 journalists including Can Dündar and Erdem Gül
have supported the academics being targeted and prosecuted for
releasing a declaration calling for peace and resume of negotiations.
Support grows for the academics who are being targeted by President
Recep Tayyip Erdoğan, Prime Minister Ahmet Davutoğlu, and being
prosecuted on the basis of Anti-Terror Law for releasing peace
declaration.
The number of journalists declaring support for the academics has
exceeded 500. Cumhuriyet daily Chief Editor, Can Dündar and its Ankara
Representative, Erdem Gül imprisoned as of November 26 over their
reports of MİT trucks carrying arms are among the signees.
The journalists in the text in which they declared their support had
said, “We, as journalists suing for peace, declare that we stand with
the academics saying ‘We will not be a party to this crime’ and want to
do journalism in time of peace, not war”.
Already signed by:
Abdurrahman Gök, Adem Özgür, Adnan Bilen, Adnan Genç, Ahmet Şık, Ahmet
Kildis, Ahmet Nesin, Ahmet Sümbül, Ahmet Cebba, Ahmet Memiş, Ahmet
Kömürcüoğlu, Ahmet Kanbal, Akın Olgun, Akın Baytöre, Alev Er, Ali
Çelikkan, Ali Savda, Ali Abaday, Ali Onal, Ali Yürekli, Ali Barış Kurt,
Ali Ergin Demirhan, Alper Turgut, Amberin Zaman, Amed Dicle, Aram Ekin
Duran, Arif Berberoğlu, Arif Koşar, Arif Tekdal, Arzu Erkan, Arzu
Erdoğan, Arzu Demir, Arzu Yıldız, Asmin Bayram, Asya Tekin, Atakan
Sönmez, Attila Azrak, Aydın Bodur, Aydın Demir, Aykan Sever, Ayla
Türksoy, Aynur Toraman, Aysegül Yalkin, Aysel Sağır, Aysel Kılıç, Ayça
Söylemez, Ayşe Yıldırım, Ayşe Oyman, Ayşe Egilmez, Ayşegül Engür,
Ayşegül Altın, Ayşegül Doğan, Ayşenur Parıldak, Azad Aksoy, Bahadır
Akdeniz, Bahar Kılıçgedik, Bahar Çuhadar, Banu Güven, Banu Tuna, Banu
Acun, Baran Fundermann, Baran Furkan Gül, Barbaros Devecioğlu, Barbaros
Tantan, Barkın Karslı, Barış İnce, Barış Pekerman, Batuğ Evcimen,
Baybora Atav, Bayram Balcı, Begüm Zorlu, Begüm Baki, Bekir Güneş,
Belgin Sahin, Berat Günçıkan, Berivan Altan, Berkant Gültekin, Beyar
Özalp, Beyza Kural, Bilal Guldem, Bilal Gezer, Birkan Bulut, Burak
Şahin, Burcu Karakaş, Burcu Cansu, Burhan Tarhan, Bülent Özdoğan,
Bülent Mumay, Bülent Keneş, Can Uğur, Can Soyer, Can Coşkun, Can
Dündar, Can Deniz Eraldemir, Canan Coşkun, Canan Yıldız, Candan Yıldız,
Cansu Pişkin, Celal Başlangıç, Celal Yıldız, Cem Şimşek, Cem
Gurbetoğlu, Cemal Taşdan, Cengiz Erdinç, Ceren Büyüktetik, Ceren
Karlıdağ, Ceren Bayar, Ceyda Karan, Ceyda Ulukaya, Cumhur Daş, Cüneyt
Cebenoyan, Cüneyt Marhan, Çağdaş Kaplan, Çağdaş Öğüç, Çağla Ağırgöl,
Çağrı Sarı, Çetin Yılmaz, Çilem Hökelek, Çiçek Tahaoğlu, Çiğdem Öztürk,
Çınar Özer, Defne Asal, Delal Külek, Deniz Kanberoğlu, Deniz Nazlım,
Denizcan Abay, Derya Okatan, Derya Dursun, Derya Bengi, Dicle Baştürk,
Dilek Dindar, Dilhun Gençdal, Diren Keser, Diren Çelik, Diren Deniz
Sarı, Doğan Özgüden, Doğan Ertuğrul, Dursun Göçmen, Ece Çelik, Ece
Aydın, Ece Aydın, Ece Zeren Aydınoğlu, Eda Aktaş, Edip Özgür, Ekin
Karaca, Elif Özkan, Elif Ilgaz, Elif Akgül, Elif Görgü, Elif İnce, Elif
Ekin Saltık, Elçin Yıldıral, Emel Gülcan, Emel Soy, Emin Özmen, Emine
Uyar, Emrah Yusufoğlu, Emrah Temizkan, Emre Deveci, Ender İmrek, Engin
Esen, Enis Tayman, Eray Özer, Ercan İpekçi, Ercan Coşkun, Ercüment
Akdeniz, Erdal İmrek, Erdal Bektaş, Erdal Erkasap, Erdal Emre, Erdem
Gül, Erdoğan Alayumat, Eren Güven, Eren Topcu, Erhan Demirtaş, Erk
Acarer, Erkan Çınar, Erol Aral, Erol Önderoğlu, Ersin Şenel, Ersoy Tan,
Esra Açıkgöz, Evren Gönül, Evrim Kepenek, Evrim Kurtoğlu, Evrim
Baykondu, Eylem Keleş, Eyüp Tatlıpınar, Ezgi Özer, Ezgi Atabilen, Faruk
Eren, Faruk Eskioğlu, Faruk Ayyıldız, Faruk Arhan, Faruk Siyahkoç,
Faruk Balıkçı, Faruk Çidem, Fatih Aça, Fatih Polat, Fatih Yağmur, Fatih
Gökhan Diler, Fatma Koçak, Fatma Yörür, Fatma Koşar, Fehim Işık, Fehim
Taştekin, Ferhat Corak, Ferid Demirel, Ferzen Çatak, Filiz Yavuz,
Florian Lüdtke, Funda Tosun, Funda Yaşar Erdoğdu, Füsun Erdoğan, Füsun
Özlen, Fırat Turgut, Giray Poyraz, Gizem Sürer, Gizem Kımıli, Gökhan
Öner, Gökhan Durmuş, Gökhan Çetin, Gökhan Uysal, Gökhan Biçici, Gökhan
Kaya, Gökçe Uygun, Gökçen Beyinli, Gözde Kazaz, Gözde Tüzer, Gülistan
Aydoğdu, Gülriz Ergöz, Gülşah Karadağ, Gülşen İşeri, Gülşen Koçuk,
Günay Aksoy, Günay Aslan, Günel Cantak, Güneş Ünsal, Günnur İlhan,
Güray Öz, Gürşat Özdamar, Hakan Bayhan, Hakan Akarsu, Hakkı Özdal,
Hakkı Boltan, hale sözmen, Hale Gönültaş, Halil Savda, Halit Bingöllü,
Haluk Kalafat, Hasan Akbaş, Hasan Bayrak, Hatice Kudiş, Hatun Citkin,
Hayko Bağdat, Hayrettin Koç, Hayri Demir, Heval Nesrin Aslan, Hicran
Urun, Hikmet Temeş, Hilal Solmaz, Hilal Köse, Huseyin Kalkan, Hüseyin
Aldemir, Hüseyin Deniz, Hüseyin Bardakçı, Hüseyin Erhan Acar, Hüsnü
Fuat Uygur, ilhan Tanır, İbrahim Varlı, İbrahim Günel, İbrahim Aslan,
İbrahim Çiçek, İbrahim Genç, İdris Özyol, İhsan Kaçar, İlkan Akgül,
İnci Hekimoğlu, İnci Tuğsavul, İrem Barutçu, İrem Afşin, İrfan Uçar,
İshak Karakaş, İskender Kahraman, İsmail Doğruer, İsmet Özkul, İsminaz
Temel, Jale Şule Tunç, Kadriye Devir Uçar, Kazım Doğan, Kemal Can,
Kenan Kırkaya, Keremcan Karabatak, Kumru Başer, Kutlu Esendemir, Leyla
Alp, Mahir Özkan, Mahmut AKIL, Mahsun Fidan, Mehmet Tarhan, Mehmet
Acaban, Mehmet İren, Mehmet Özer, Mehmet Aydoğmuş, Mehmet Ali Çelebi,
Mehmet Latif Yıldız, Mehmet Salih Hündür, Mehmet Samet Sönmez, Mehmet
Zeki Çiçek, Mehveş Evin, Melih Cılga, Meltem Oktay, Meltem Akyol, Meral
Laçoğlu, Meral Geylani, Meriç Şenyüz, Meryem Yıldırım, Metehan Ud,
Metin Cihan, Metin Gülbay, Mevlüt Bozkur, Michelle Demishevich, Mine
Şirin, Mithat Fabian Sözmen, Mizgin Bingöl, Mizrabi Cihangir Balkır,
Murat Sabuncu, Murat Baykara, Murat Özçelik, Murat Meriç, Murat Aksoy,
Murat Tepe, Musa Ağacık, Musa Ataç, Mustafa Alp Dağıstanlı, Mustafa
Kemal Erdemol, Müjgan Yağmur, Müjgan Halis, Nadire Mater, Nazan Özcan,
Nazmi Belge, Nazım Alpman, Necati Abay, Necdet Tam, Necla Akgökçe,
Necmi Şahin, Nejat Yıldız, Nejla Kahramanoğlu, Nergiz Demirkaya, Nermin
Pınar Erdoğan, Nevin Sungur, Nezahat Doğan, Neşe İdil, Nihan Bora,
Nihat Boyraz, Nilay Vardar, Nilay Can, Nilgün Yılmaz, Nur Banu
Kocaaslan, Nurettin Aldemir, Onur Erem, Onur Öncü, Osman Köse, Ozan
Kaplanoğlu, Ömer Kavel Alpaslan, Önder Öner, Öykü Dilara Keskin, Özcan
Sapan, Özer Akdemir, Özgür Gürbüz, Özgür Çekmen, Özgür Savaşcioğlu,
Özgür Çakır, Özgür Öğret, Özgür Topuz, Özkan Kalın, Özlem Temena, Özlem
Ergun, Özlem Altunok, Özlem Çiçek, Özlem Akcan, Özlem Sevgi, Özlem Kasa
Orhanlı, Özlem Devrim Bahar, Oğuz Güven, Pelin Cengiz, Pelin Ünker,
Pelin Batu, Pelin Daş, Pembegül Gökçek, Pınar Gayıp, Pınar Dağ, Pınar
Ersoy, Pınar Öğünç, Pınar Albay, Rabia Yılmaz, Rahmi Batur, Rahmi
Yıldırım, Ramazan Durak, Rawîn Stêrk, Recep Yılmaz, Refik Tekin, Remzi
Budancir, Remziye Demirkol, Reyhan Hacıoğlu, Reyhan Yıldız, Rojda
Demirkıran, Rojda Korkmaz, Ronya Esra Şeran, Rıza Altun, Saadet Yıldız,
Said Sefa, Sami Menteş, Sarya Gözüoğlu, Sedat Yılmaz, Sedat Şenoğlu,
Sedat Sur, Sefer Selvi, Selda Manduz, Selman Keleş, Selman Çiçek,
Selçuk Arslan, Selçuk Özbek, Selçuk Çelik, Semih Ersözler, Semiha
Şahin, Semra Çelebi, Sencer Bek, Serbay Mansuroğlu, Serdal Işık, Serhan
Balcı, Sermet Atadinç, Serpil Eryılmaz, Serpil İlgün, Serpil Savumlu,
Servet Bakırtaş, Sevan Ataoğlu, Sevda Karaca, Sevdiye Ergürbüz, Sevgim
Denizaltı, Sevil Atar, Sezgin Demirok, Seçil Türkkan, Seçkin Sağlam,
Shirvan Nuray Sarikaya, Sibel Yerdeniz, Sibel Yükler, Sibel Doğan,
Sinan Güçlü, Soner Şimşek, Soner Bahadir, Sultan Özer, Süha Küçük,
Süleyman Tilif, Şafak Timur, Şafii Çelik, Şahin Artan, Şebnem Demirtaş,
Şengül Karadağ, Şerif Karataş, Şevket Yılancı, Tamer İncesu, Tanju
Gündüzalp, Tarık Eryiğit, Taylan Kesanbilici, Timur Soykan, Tunca
Öğreten, Türkan Balaban, Türkan Güneri, Türker Aslan, Ufuk Erhan, Ufuk
Koşar, Ulaş Gürşat, Ulaş Doğa Eralp, Ulvi Gündoğdu, Utku Zırığ, Uygar
Gültekin, Uğur Güç, Uğur Koç, Uğur Enç, Ülkü Pervaneli, Ümit Ürgen,
Vildan Ay, Volkan Ağır, Volkan Koç, Vural Nasuhbeyoğlu, Yalçın
Ergündoğan, Yalın Güler, Yannis Vasilis Yaylalı, Yasemin Aydemir,
Yasemin Gürkan, Yasin Kobulan, Yağmur Rabia Çetin, Yetvart Danzikyan,
Yeşim Yavuzer, Yusuf Gürsucu, Yusuf İba, Yusuf Önal, Yücel Sönmez,
Yücel Sönmez, Yıldız Tar, Yılmaz Bilgin, Zehra Doğan, Zeki Tezer, Zeki
Aslan, Zeliş Irmak, Zerrin Efe, Zerrin Yatağan, Zeynel Gül, Zeynep
Kuriş, Zeynep Kuray, Zeynep Yüncüler, Zuhal Atlan, Zübeyde Sarı
Des intellectuels arrêtés en Turquie pour avoir signé une pétition pour la paix
La police turque a arrêté vendredi des intellectuels signataires d'une
pétition réclamant la fin des opérations controversées de l'armée
contre la rébellion kurde, qui a provoqué la fureur du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
Sur ordre du procureur, 21 universitaires ont été interpellés à l'aube
à leur domicile et placés en garde à vue à Kocaeli (nord-ouest) dans le
cadre d'une enquête ouverte pour "propagande terroriste" et "insulte
aux institutions et à la République turque", a rapporté l'agence de
presse progouvernementale Anatolie.
Près de 1.200 personnes ont signé lundi une "initiative des
universitaires pour la paix" réclamant la fin de l'intervention des
forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du
pays.
Dans ce texte intitulé "nous ne serons pas associés à ce crime", les
signataires dénoncent "un massacre délibéré et planifié en totale
violation des lois turques et des traités internationaux signés par la
Turquie".
Cette pétition, également signée par des intellectuels étrangers comme
le linguiste américain Noam Chomsky, a suscité l'ire du gouvernement
turc.
M. Erdogan a dénoncé jeudi une "cinquième colonne". "Cette horde
d'universitaires s'est clairement rangée dans le camp de l'organisation
terroriste (le PKK, ndlr) et a craché sa haine sur le peuple turc",
s'est-il emporté lors d'un discours à Ankara.
L'armée et la police turques ont investi il y a un mois les villes sous
couvre-feu de Cizre et de Silopi (sud-est) pour en déloger des
partisans du PKK. Les combats y ont provoqué la mort de nombreux civils
et l'exode d'une partie de la population.
M. Erdogan a promis "d'éradiquer" le PKK, qui mène la rébellion depuis 1984.
Les détracteurs de l'homme fort du pays, au pouvoir depuis 2003, l'accusent régulièrement de dérive autoritaire. (AFP, 15 janvier
2016)
Support for Academics from Film-Makers in Turkey
433 film-makers have declared they support academics calling for peace
and negotiations to resume and targeted by the President and Prime
Minister because of that.
“We as film-makers from Turkey, support the call on government by
Academics for Peace Initiative for peace and negotiation on January 11,
2016.
“We refuse hindering of freedom of expression and thought.
“We stand by equality and peace.
“We advocate right to live.
“We side with free thought and art.
“No ifs, no buts: ‘We will not be a party to this crime!’
“We stand with Academics for Peace Initiative”.
(BIA, Jan 14, 2016)
Support for Academics from Litterateurs for Peace Initiative
Litterateurs for Peace Initiative has prepared a text demanding “peace” and declared their support for the academics.
Over 1,400 academics from the world and Turkey had signed the text
titled “We will not be a party to this crime” declaring the call to put
an end to the prohibitions and violence in Kurdish provinces and start
the negotiations. The academics had been called “crappy so-called
intellectuals” and targeted by President Recep Tayyip Erdoğan following
which university administrators had begun to launch investigations
against the academic members one by one.
“Living, being a free and equal citizen, thinking and expressing
constitute fundamental rights. Noting that resisting against violations
of these rights and standing by the resistors is an obligation,
Litterateurs for Peace Initiative has prepared a support text and has
released it to signing/ for signers
The list of the first signers on the website of the initiative includes 164 litterateurs.
The full text on the website is as follows:
“We support the the call for negotiation and peace that was carried out
Initiative for Academics for Peace towards government on the 11th
January, 2016 with our hearts and pens.
We deny preclusion of freedom of thought and expression.
We are on the side of equality and peace.
We are on the side of right to live
We are on the side of free thought
No ifs no buts: We are not going to be a party to this crime!
We are on the side of the Initiative of Academics for Peace.”
The first signees list:
http://bianet.org/english/human-rights/171080-support-for-academics-from-litterateurs-for-peace-initiative
"Mustang" va défendre les couleurs de la France aux Oscars
"Mustang", ode à la liberté de la réalisatrice franco-turque Deniz
Gamze Erguven, défendra les couleurs de la France aux Oscars le 28
février après sa sélection pour le prix du meilleur film en langue
étrangère.
"Du fond du coeur je remercie l'Académie" des arts et sciences du
cinéma, qui décerne les Oscars, a déclaré la cinéaste de 37 ans dans un
communiqué jeudi.
"Vous avez donné à notre film la visibilité la plus forte possible sur
un sujet crucial pour beaucoup de femmes à travers le monde
aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
Ce premier film, tourné en turc et tour à tour drôle et déchirant,
raconte l'odyssée de cinq soeurs rebelles et fougueuses - comme le
cheval du titre - dans un village de Turquie où l'on veut les marier de
force.
"En tant que cinéaste femme, ce soutien (de l'Académie) est crucial et
je crois au pouvoir absolu du cinéma pour provoquer le changement",
a-t-elle ajouté.
La réalisatrice a rendu hommage aux "cinq jeunes actrices de 'Mustang'
pour leur courage et leur persistance à défendre la liberté", et s'est
dite "très fière et reconnaissante de représenter" la France.
"Mustang" avait fait sensation au dernier festival de Cannes, et avait été nommé aux Golden Globes sans toutefois l'emporter.
"Mustang est vraiment aimé et respecté. Je pense que 'Le fils de Saul'
qui représente la Hongrie est en tête dans la catégorie du meilleur
film en langue étrangère mais 'Mustang' est celui qui pourrait lui
ravir l'Oscar et créer la surprise", a estimé Tim Gray, de la revue
Hollywood Variety.
Autre premier film réalisé par Laszlo Nemes, "Le fils de Saul" traite
du sujet douloureux des sonderkommandos, les prisonniers,
essentiellement juifs, forcés de collaborer aux tâches les plus viles
des camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et
notamment le fonctionnement des chambres à gaz.
"L'étreinte du serpent" (Colombie), "Theeb" (Jordanie) et "A War"
(Danemark) sont également en lice pour la statuette du meilleur film en
langue étrangère.
C'est la deuxième fois seulement que la France propose un film non
francophone aux Oscars, après "Orfeu Negro" de Marcel Camus, tourné en
portugais, qui avait décroché la prestigieuse statuette dorée en 1960.
Un autre film français, "Ave Maria" de Basil Khalil et Eric Dupont, va
concourir dans la catégorie "meilleur court métrage en images réelles".
Il raconte comment trois religieuses vivent l'arrivée de colons en
Cisjordanie.
Pour la ministre de la Culture française Fleur Pellerin, "chacun à sa
manière, ces deux films illustrent une France ouverte, généreuse,
curieuse, dont ils défendront magnifiquement les couleurs lors de la
prestigieuse cérémonie des Oscars".
L'Oscar, "c'est la récompense ultime du cinéma américain", alors "il y
a pour moi le désir d'être à la hauteur, d'être un bon petit soldat",
avait raconté à l'AFP la réalisatrice Deniz Gamze Erguven lors de son
passage en novembre à Los Angeles pour le festival AFI Fest. (AFP, 14 janvier
2016)
Enquête sur les signataires d'une pétition pour la paix qui irrite Erdogan
La justice turque a ouvert jeudi une enquête contre les signataires,
pour la plupart des universitaires turcs, d'une pétition réclamant la
fin des combats dans le sud-est de la Turquie, qui a provoqué la fureur
du président Recep Tayyip Erdogan.
L'instruction a été ouverte par un procureur d'Istanbul pour des faits
de "propagande terroriste", d'"incitation à violer la loi" ou encore
d'"insulte aux institutions et à la République turque", a fait savoir
l'agence de presse Anatolie.
Près de 1.200 intellectuels ont signé lundi une "initiative des
universitaires pour la paix" réclamant la fin de l'intervention des
forces de sécurité turques dans le sud-est en majorité peuplé de Kurdes
de la Turquie, en proie à des combats meurtriers entre l'armée et les
partisans des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Dans ce texte intitulé "nous ne serons pas associés à ce crime", ils
dénoncent "un massacré délibéré et planifié en totale violation des
lois turques et des traités internationaux signés par la Turquie".
La pétition a été signée par des intellectuels turcs et aussi étrangers, comme le linguiste américain Noam Chomsky.
"Cette horde d'universitaires s'est clairement rangée dans le camp de
l'organisation terroriste (le PKK, ndlr) et a craché sa haine sur le
peuple turc", s'est emporté jeudi M. Erdogan dans un discours à Ankara.
"Ces soi-disant intellectuels (...) sont des individus sombres qui
n'ont aucun respect de leur patrie", a insisté l'homme fort de la
Turquie, qui les a accusés de "trahison".
Sur le même ton, son Premier ministre Ahmet Davutoglu a jugé jeudi
"vraiment très triste que certains de nos intellectuels (aient) signé
une telle déclaration alors que nous sommes en train de lutter contre
le terrorisme".
"Lui-même intellectuel, le Premier ministre turc ne reconnaît
apparemment pas le droit à la libre expression et la liberté
universitaire", a déploré la représentante de l'ONG Human Rights Watch
Emma Sinclair Webb sur Twitter.
L'université de Düzce (nord-ouest) a décidé de licencier un de ses
professeurs de sociologie, Latife Akyüz, qui avait signé la pétition,
selon l'agence de presse Dogan.
L'armée et la police turques ont investi il y a un mois avec des chars
les villes sous couvre-feu de Cizre et de Silopi (sud-est) pour en
déloger des partisans du PKK. Les combats y ont provoqué la mort de
nombreux civils et l'exode d'une partie de la population.
(AFP, 14 janvier
2016)
Notorious criminal threatens academics calling for peace in Turkey’s southeast
A notorious convicted criminal has publicly issued death threats
against academics and intellectuals who called on the Turkish
government to end security operations in Southeast Anatolia, just a day
after President Recep Tayyip Erdoğan labeled more than 1,000 national
and international academics as “poor excuses for intellectuals.”
“We will let your blood in streams and we will take a shower in your
blood,” Sedat Peker, a well-known convicted criminal, said in a message
posted to his personal website on Jan. 13. The message was titled as
“The So-Called Intellectuals, The Bells Will Toll for You First.”
“If you ask my opinion, you should not try to sink this STATE for your
own health. The only reason that you are alive at the moment is the
presence of the STATE and its survival. As I said in the aforementioned
remarks, if the terrorists, you who are their supporters and foreign
countries’ intelligence services – in sum, all of you – accomplish your
goals and turn this STATE into a nonfunctioning situation, you should
well know that you will never be shown mercy by THE CHILDREN of this
HOMELAND,” Peker said.
Both the main opposition Republican People’s Party (CHP) and the
Peoples’ Democratic Party (HDP), which is focused on the Kurdish issue,
urged prosecutors to take legal action against the former criminal.
“Freedom of expression is one of the fundamental fields in a democracy.
Opinions which do not call for violence and do not encourage terror can
be expressed,” CHP spokesperson Haluk Koç said. “Some third-class
godfathers are casting a duty for themselves and jumping on this.
Threats are around,” he said.
Recalling that Article 106 of the Turkish Penal Code (TSK), which
covers death threats, is “very open,” Koç said prosecutors should act
against Peker on their own volition.
“If they will not do so, I’m making an open call here. I want public
prosecutors to act against third-class godfathers,” he added.
HDP co-spokesperson Ertuğrul Kürkçü issued even stronger words.
“If the public prosecutors do not act by considering these remarks [by
Peker] as evidence of an organization of mass killing, then it means
that killing of the opposition is under the state’s protection. The
impunity of this murderer will prove that the mafia has become an
organic component of the ‘New State,’” Kürkçü said.
Some 1,128 academics from 89 different universities – including foreign
scholars like Noam Chomsky, David Harvey and Immanuel Wallerstein –
signed the declaration titled “We won’t be a part of this crime,” which
called on Ankara to end the “massacre and slaughter.”
Erdoğan, in an address to Turkish ambassadors gathered for an annual
conference on Jan. 12, lashed out at the signatories and said human
rights violations in the southeast were being committed by
“terrorists,” referring to militants of the outlawed Kurdistan Workers’
Party (PKK), but not by the state.
Speaking to reporters on Jan. 13, before Peker’s message was released,
HDP’s co-chair Selahattin Demirtaş said those academics and
intellectuals are the “conscience of the country.”
“There is not a single societal segment that has not been insulted and
belittled by President [Recep Tayyip Erdoğan],” Demirtaş said. “You
know that since he is one of the distinguished academics of our
country, he has a lot of honorary doctorate degrees … I wonder what his
university life was like; nobody knows about it,” he said, mocking
Erdoğan.
“Asking for peace in this country and saying no to bloodshed was the
main slogan of the ‘resolution process’ for which he said he would do
anything, including ‘drinking hemlock’ until a year ago,” he said,
referring to Erdoğan’s earlier remarks that “he would do anything to
resolve the [Kurdish] issue,” including drinking poison.
In October 2015, Peker held a “rally against terror,” campaigning in
favor of the ruling Justice and Development Party (AKP) in Rize in the
run-up to the Nov. 1 snap elections. At the rally, Peker said “blood
will flow greatly” if the security forces “tire” in the fight against
terrorism, saying he would lead the crowds at that point. An official
investigation into the rally was launched upon the CHP’s reaction at
the time.
In June 2015, when he attended the wedding of an infamous
pro-government social media “troll,” Erdoğan was photographed while
chatting with Peker, who has repeatedly been accused by Turkish law
enforcement officials of being the leader of an organized criminal gang. (hurriyetdailynews.com, Jan 14, 2016)
774 journalists fired, 156 detained last year in Turkey
Almost 800 journalists were fired in Turkey last year, while 156 were
detained and nearly 500 legal actions were taken against journalists by
judicial authorities, according to a senior member of the country’s
main opposition party.
In 2015, 774 journalists were fired, 484 legal actions were taken by
judicial authorities, 200 press members and seven media companies were
subjected to an investigation, 156 journalists were detained, court
cases were opened against 238 journalists and at least 32 journalists
were currently under arrest, main opposition Republican People’s Party
(CHP) deputy chair Sezgin Tanrıkulu said on Jan. 11.
Congratulating reporters on the occasion of Working Journalists’ Day,
which was marked on Jan. 10, Tanrıkulu recalled a message released by
President Recep Tayyip Erdoğan on the same occasion.
“Media should be free; to the extent those working in the press,
journalists and reporters are free, the democracy of the country will
be stronger to the same extent,” Erdoğan said in his message.
Speaking at a press conference on Jan. 11, Tanrıkulu said Erdoğan’s
message should be embraced by everybody, however adding the current
picture in Turkey resembled one in which democracy was “bankrupt.”
Press freedom is a rising concern in Turkey, which ranked 149 out of
180 on the 2015 World Press Freedom Index prepared by Reporters Without
Borders. Turkey was also categorized as “not free” in Freedom House’s
annual Freedom of the Press report.
(hurriyetdailynews.com, Jan 11, 2016)
Condamnation ferme pour le journaliste Erol Özkoray
La condamnation à 11 mois et 20 jours de prison pour son livre sur la
révolte de Gezi de l’écrivain et journaliste turc Erol Özkoray est
maintenant ferme. Une seconde condamnation à 10.000 livres turques
(3.300 euros) de dommages et intérêts soit disant pour avoir insulté le
président Erdogan (à l’époque Premier ministre) vient s’ajouter à cette
première condamnation.
Erol Özkoray dans son livre « Le Phénomène Gezi » (Gezi Fenomeni) avait
publié des graffitis anonymes contre Erdogan que le tribunal avait
estimé insultant pour lui et l’avait condamné en prison avec 5 années
de sursis, sans qu’il ait de loi dans ce domaine, en violant ainsi le
droit. « S’il n’y a pas de loi, il n’y aurait pas de crime » s’exclame
Özkoray, en ajoutant que sa condamnation a eu lieu sans que son avocate
puisse le défendre. Un second procès vient d’alourdir d’avantage cette
première condamnation, ainsi le Tribunal pénal d’Istanbul décide des
dommages et intérêts dont les intérêts commencent à partir de 2014 ce
qui fait un total de 5000 euros. La seule chose positive c’est que
maintenant, Erol Özkoray a le droit de faire appel pour les deux
procès.
Invité par la ville de Växjö dans le cadre du programme ICORN, une ONG
norvégienne qui défend les intellectuels et les artistes persécutés
dans leur pays, Erol Özkoray, originaire d’Istanbul, vit depuis 6 mois
en Suède où il continu en toute liberté à écrire ses livres. Özkoray
est le premier intellectuel à quitter son pays et vivre en exil pour
avoir entré directement en conflit avec Erdogan.
« Je n’ai pas d’espoir en ce qui concerne l’appel car la justice est
sous l’ordre d’Erdogan, c’est une farce de la justice, donc je ne bouge
pas de la Suède » dit Erol Özkoray est poursuit : « Politiquement les
choses sont devenues très dangereuses en Turquie et le pays court vers
une catastrophe : Un totalitarisme théocratique se met en place. Ce
sera un régime de type islamo-fasciste. Le but d’Erdogan c’est de
passer en 2023 -au centenaire de la république- à la Nouvelle Turquie
qui mettra définitivement fin à la République et à la laïcité. Nous
sommes en face d’un dictateur qui a pour référence Hitler, qui soutient
le sunnisme rétrograde des Wahabites, qui épouse les thèses des Frères
Musulmans, qui flirte politiquement avec l’Etat Islamique et qui rêve
de devenir Calife. Tout cela me fait dire que nous sommes en face d’un
pouvoir politique totalement étranger à la Turquie. Le pouvoir est donc
accaparé par un groupe étranger».
Erol Özkoray incite l’Europe à voir de plus près ce pouvoir qui est un
danger également pour sa sécurité et pense que l’Union européenne doit
l’isoler politiquement sans se tarder, sinon il y a même risque de
guerre qui profile dans l’horizon: « Le pouvoir islamique actuel n’a
pas de légitimité pour quatre raison : Erdogan a violé le contrat
social qui existe avec le peuple de défendre la République laïque car
il met en place une dictature islamique, il a commis le crime contre
l’humanité en réprimant violemment la révolte de Gezi en 2013 (8 tués
et 10.000 blessés), il a commis également le crime de guerre en Syrie
et en Iraq en soutenant l’Etat islamique et finalement le crime de
génocide contre les Kurdes à Kobané et aujourd’hui au Kurdistan de
Turquie. Son statut doit être aujourd’hui celui de Milosevic et devrait
être jugé au Tribunal pénal international de la Hague ».
TV host Öztürk under investigation over spreading ‘terrorist propaganda’
The Bakırköy Chief Prosecutor's Office has opened an investigation into
“Beyaz Show” host Beyazıt Öztürk, the program's producer and a caller
for allegedly spreading terrorist propaganda during the show's airing
last Friday.
Ayşe Çelik, after introducing herself to the host of the talk show as a
teacher, expressed her frustrations last Friday, saying the media is
not accurately portraying the conflict in southeastern Turkey and that
children are dying due to clashes between security forces and the
terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK).
In a statement released on Monday, the Bakırköy Chief Public
Prosecutor's Office said the investigation was launched on Jan. 9
against the three individuals over allegations that terrorist
propaganda was disseminated during the show's live broadcast on Jan. 8.
"The CD [recording] of the program has been taken for examination and
the manager responsible for the program, the program host and the
person who called in to the show have been brought under the scope of
the investigation," the statement reads.
Even though both Kanal D, which broadcasts the program, and host Öztürk
apologized for what Çelik said on the program, the Bakırköy Chief
Prosecutor's Office are reportedly investigating both Öztürk and the
program's producer, claiming they disseminated the terrorist
organization's ideas.
The Diyarbakır Chief Prosecutor's Office had opened an investigation
into Çelik previously, also for allegedly spreading terrorist
propaganda.
Seeming surprised to hear these comments on his talk show on Friday
night, Öztürk thanked the woman. “We have been trying to get people to
hear about what is happening as much as we can. What you said has
taught us a lesson. We will continue to do more. I hope your wishes for
peace come true as soon as possible," he said and asked the guests at
the studio to applaud Çelik.
Öztürk and Kanal D were then targeted by pro-government circles, which
accused them of spreading PKK propaganda. Some media outlets and
pro-government Twitter users even labeled Öztürk a traitor.
The Ministry of Education released a statement on Saturday saying that Çelik is not a teacher working in Diyarbakır. (TODAY'S
ZAMAN, Jan 11, 2016)
Working Journalists’ Day marked amid protests and detentions in Turkey
A number of press associations, representatives from political parties
and civil society groups across Turkey staged demonstrations to protest
political pressure on journalists during Working Journalists' Day on
Jan. 10, on which three more journalists were detained by police.
Demonstrators took to the streets in both İstanbul and Ankara to
protest the fact that 1,000 journalists have been fired in recent
months and that 33 are in prison, while over 200 reporters faced
investigations in 2015.
In a recent incident, Dicle news agency (DİHA) reporter Murat Verim and
two others, İrfat Yakut and Abdurrahman Otkır, were detained on Friday
following a police raid on their homes. Furthermore, police detained
the Evrensel daily reporter Eda Aktaş on Saturday while she was
reporting on a protest in İzmir's Bornova district. In addition, İMC TV
reporter Bekir Güneş and cameraman Mehmet Dursun were detained in Van
on Sunday while covering an incident in which a police officer and 13
individuals were killed.
Led by the Turkish Journalists Union (TGS) and members of other press
organizations, a number of people staged a protest march from
Taksim-Tünel Square to Galatasaray High School on İstiklal Avenue in
central İstanbul. Those involved included main opposition Republican
People's Party (CHP) deputies such as Barış Yarkadaş and Enis
Berberoğlu, members of the Confederation of Revolutionary Workers'
Unions (DİSK) and Dilek Dündar, the wife of arrested journalist and
Cumhuriyet daily Editor-in-Chief Can Dündar.
Speaking to those gathered in front of the school, Güseren Ergezer from
the TGS said that journalists do not feel that it is appropriate to
celebrate Working Journalists' Day since many of their colleagues have
been either killed or imprisoned in recent months. "We journalists have
spent a lot of time in courthouses recently to give statements to
prosecutors over alleged crimes, instead of spending our time doing our
actual jobs. Almost every day, [President Recep Tayyip] Erdoğan's
lawyers file a criminal complaint against one of us. Judges are ordered
to issue rulings to arrest journalists and over 30 journalists are
still behind bars. The only evidence used to justify these arrests is
the journalists' news reports," Ergezer said.
Jan. 10 marks the 55th anniversary of Law No. 212, which describes and
protects the rights of journalists and is celebrated as Working
Journalists' Day in Turkey. However, media freedoms hit a series of new
lows in 2015, which saw media organizations taken over by trustees
appointed by government-sponsored court rulings based on flimsy
evidence and many journalists sent to prison for allegedly insulting
the president and prime minister.
On Friday of last week, national press organizations declared that they
would not celebrate Working Journalists' Day this year due to the
intolerable level of pressure on journalists in the country.
Thirty-three journalists are currently in prison in Turkey, including
Dündar, Cumhuriyet's Ankara bureau chief Erdem Gül, the Taraf daily
columnist Mehmet Baransu, the Bugün daily columnist Gültekin Avcı and a
number of Kurdish journalists. Most have yet to be formally charged
with a crime.
Journalists who are still able to work face police raids, the prospect of detentions and censorship in the course of their jobs.
A number of international press associations released reports in 2015
claiming that freedom of press has deteriorated in Turkey. In its 2015
annual report, the New York-based Committee to Protect Journalists
(CPJ) revealed that Turkey has the fifth-highest number of journalists
in prison, following China, Egypt, Iran and Eritrea. (TODAY'S
ZAMAN, Jan 11, 2016)
Turkey's academics: "We will not be a party to this crime!"
446 academics and researchers of Turkey have issued the following
common declaration against the repression carried out by the Turkish
State:
"As academics and researchers of this country, we will not be a party to this crime!
"The Turkish state has effectively condemned its citizens in Sur,
Silvan, Nusaybin, Cizre, Silopi, and many other towns and neighborhoods
in the Kurdish provinces to hunger through its use of curfews that have
been ongoing for weeks. It has attacked these settlements with heavy
weapons and equipment that would only be mobilized in wartime. As a
result, the right to life, liberty, and security, and in particular the
prohibition of torture and ill-treatment protected by the constitution
and international conventions have been violated.
"This deliberate and planned massacre is in serious violation of
Turkey’s own laws and international treaties to which Turkey is a
party. These actions are in serious violation of international law.
"We demand the state to abandon its deliberate massacre and deportation
of Kurdish and other peoples in the region. We also demand the state to
lift the curfew, punish those who are responsible for human rights
violations, and compensate those citizens who have experienced material
and psychological damage. For this purpose we demand that independent
national and international observers to be given access to the region
and that they be allowed to monitor and report on the incidents.
"We demand the government to prepare the conditions for negotiations
and create a road map that would lead to a lasting peace which includes
the demands of the Kurdish political movement. We demand inclusion of
independent observers from broad sections of society in these
negotiations. We also declare our willingness to volunteer as
observers. We oppose suppression of any kind of the opposition.
"We, as academics and researchers working on and/or in Turkey, declare
that we will not be a party to this massacre by remaining silent and
demand an immediate end to the violence perpetrated by the state. We
will continue advocacy with political parties, the parliament, and
international public opinion until our demands are met.
"Please send your signature, name of your university and your title to info@barisicinakademisyenler.net"
Libération d'un journaliste irakien en prison depuis août
La justice turque a libéré mardi dans l'attente de son procès un
journaliste de nationalité irakienne qui travaillait pour une équipe du
site internet d'information Vice News arrêté fin août en Turquie
pendant qu'il couvrait le conflit kurde, a-t-on appris de source
judiciaire.
Mohammed Ismael Rasool avait été placé en garde à vue puis écroué le 31
août dernier par un tribunal de Diyarbakir, la grande ville du sud-est
en majorité kurde de la Turquie, avec deux reporters britanniques de
Vice News, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury.
Ces deux derniers avaient été libérés le 3 septembre.
M. Rasool a été remis en liberté sous un strict contrôle judiciaire, ce
qui lui interdit notamment de quitter le territoire turc jusqu'à la fin
de son procès, dont la date n'a pas encore été fixée, a-t-on précisé de
source judiciaire.
"Vice News est heureux de confirmer que son reporter Mohammed Rasool a
été libéré sous caution après avoir été détenu 131 jours dans une
prison turque", a réagi ce média dont le siège est aux Etats-Unis dans
un communiqué. "Rasool se réjouit désormais de pouvoir retrouver sa
famile, ses amis et ses collègues", a-t-il ajouté.
Les trois journalistes avaient été arrêtés pendant qu'ils couvraient
les affrontements entre forces de sécurité et rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont repris l'été dernier après
plus de deux ans de cessez-le-feu.
Un tribunal de Diyarbakir les avait alors inculpés de "participation à
des activités terroristes", leur reprochant notamment d'avoir entretenu
des contacts avec des organisations telles que le groupe djihadiste
Etat islamique (EI) et le PKK.
La direction de Vice News avait catégoriquement démenti ces accusations.
En place depuis 2002, le régime islamo-conservateur du président Recep
Tayyip Erdogan est régulièrement épinglé par la communauté
internationale et les ONG de défense de la presse, qui lui reprochent
ses nombreuses pressions sur les médias.
La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la
liberté de la presse publié par RSF, derrière la Birmanie (144e) et
juste devant la Russie (152e). (AFP, 5 janvier
2016)
Journalists welcome new year in front of Silivri Prison
The Turkish journalists Union (TGS) and the Pak
Medya-İş union organized a demonstration in front of Silivri Prison on
Thursday during which they called for freedom for their imprisoned
colleagues.
The journalists released blue balloons in the air
amidst snowfall in the hope that their colleagues will be set free in
the new year.
There are currently 30 journalists behind bars in
Turkey, where freedom of the press has significantly deteriorated over
the past several years.
Delivering a speech, TGS President Uğur Güç said he
hopes 2016 will be a year of freedoms for journalists. “Until we have
freedom for all journalists and can maintain editorial independence, we
will continue [our struggle]," he said.
Speaking on the restrictions facing journalists in
Turkey, he said while 2014 was a black year for journalists, 2015
turned out to be even worse as the Justice and Development Party (AK
Party) government tightened its grip on journalists and media
organizations.
"Hundreds of journalists are being tried. There are
dozens of insult cases filed against journalists based on Article 299
[of the Turkish Penal Code (TCK)]. Many of our colleagues are being
sent to prison unnecessarily and being held captive. Thirty journalist
friends are currently in prison. I hope 2016 will be a year of freedoms
for journalists," Güç said in further remarks.
Under the presidency of Recep Tayyip Erdoğan, it has
been an almost daily occurrence for journalists and public figures to
face legal action on charges of insulting the president or the
government, with some even receiving prison sentences. Journalists face
charges even for critical messages on Twitter.
Jailed journalists release New Year messages
Following Güç's speech, New Year messages sent by
some of the journalists jailed in Silivri Prison through their lawyers
were read out during the demonstration.
Samanyolu Broadcasting Group President Hidayet
Karaca, who was arrested in a government-backed operation in late 2014
and has been kept behind bars since then, said in his message he hopes
2016 will be a year of freedoms, supremacy of the law and democracy.
"They [the government] are making us pay a price for
democracy, human rights, freedoms and freedom of the press. This price
is being paid by imprisoned journalists today. Our bodies are being
held captive but our ideas are in the free world and they cannot be
held captive. These days will be over. The winter we are experiencing
today is the harbinger of spring," he said.
Journalist Gültekin Avcı, who was arrested in
September due to his views expressed in seven of his articles, said in
his message he hopes the paths of the press, which he said has been
darkened by "palace [a reference to Erdoğan] fascism," will one day be
illuminated by the journalists who are defending press freedom today.
Imprisoned journalist Can Dündar, the
editor-in-chief of the Cumhuriyet daily, said the journalists in
Silivri are not actually in a prison but in a quarantine.
"Because those who jailed us know that just like
fear, courage is also epidemic. They want to suppress courage and make
fears dominate. But the virus of courage is spreading thanks to you. It
breaks fears. May 2016 be a year of courage and may all the tyranny on
the press end," Dündar said in his message.
Erdem Gül, the Cumhuriyet daily's Ankara
representative who is also behind bars, said he hopes 2016 will be a
year when all the walls ahead of aspirations to be a better country are
demolished and where there is press freedom, freedom of expression and
the right to assemble.
In November, a court in İstanbul arrested Dündar and
Gül over a report that documented the intelligence agency's involvement
in the transfer of arms into Syria. Turkey initially claimed the trucks
intercepted by prosecutors were carrying humanitarian goods. Ankara
later edited its narrative and claimed the trucks were carrying arms
heading to Turkmens in Syria's Bayırbucak area.
A message sent by journalist Mehmet Baransu was also read out during demonstration in front of the Silivri Prison.
Baransu, an outspoken government critic who used to
work for the Taraf daily before his arrest, was placed behind bars on
March 2 over charges of releasing classified documents.
The journalist was arrested over documents that he
submitted to prosecutors in 2010, prompting a major coup trial known as
"Sledgehammer” (Balyoz) that implicated top military brass.
In his message, Baransu said the snow outside is a
sign that the dark days in the country will be over, spring will come
and the journalists who are imprisoned in Silivri will be reunited with
their colleagues again when that spring comes.
"I wish everyone a happy new year," he said. (TODAY'S
ZAMAN, Dec 31, 2015)
DİHA Reporter Merdan Berk Injured in Both Legs
Dicle News Agency (DİHA) Reporter, Merdan Berk, was injured last
Tuesday (December 29) in both of his legs by gas bombs during following
up news in Turkey's southeastern Diyarbakır where protests take place
in many areas.
On December 29, public laborers with Confederation of Public Workers'
Union (KESK) and Confederation of Revolutionary Workers' Union of
Turkey (DİSK) had stopped working with the demand "peace against war"
and stores didn't open in Diyarbakır. Protests had taken place all over
the province.
The report indicates armed injury
Berk spoke to bianet:
"There were five meters between us. There is no way that they couldn't
have seen me or didn't know that I was a journalist! They fired [gas]
on purpose...first my left leg, and then the right one as I was trying
to move away, I just fell and couldn't get up".
Berk discharged from the hospital after the treatment and received a
report stating he was wounded by fire arms, has noted that he will file
a criminal complaint against the police officers. (BIA, Dec 31, 2015)
Kurdish
Question / Question kurde
12th EUTCC Conference at EP: Calls to end the ongoing conflict
The 12th International Conference on “The EU, Turkey and the Kurds”
hosted by the European Union Turkey Civic Commission (EUTCC) has kicked
off at the European Parliament earlier today.
The two-day conference which discusses the title “Old Crisis – New
Solutions” has started with opening remarks by Kariane Westrheim, Chair
of the "European Union - Turkey Civic Commission" (EUTCC) and EU
Parliament’s Left Group Chair Gabi Zimmer.
Nobel laureate, former President of East Timor José Ramos Horta said he
was watching the Kurdish people's struggle with great admiration,
adding; “The women fighting in Syria and Iraq are amazing combatants
who remind me of woman revolutionaries that defended Stalingrad and
Vietnam against occupation. Kurds are an example of the longest denial
of a folk as a whole.”
Horta expressed his wishes for the attainment of peace between Kurds
and the Turkish state as did happen in his country after an occupation
of 24 years.
Nobel Peace Prize Laureate Shirin Ebadi from Iran called attention to
the importance of ethnical and cultural diversity for cultural
development, saying that it is among the basic duties of a democratic
country to preserve this diversity and ensure that these segments do
not suffer a violation of their rights.
Ebadi underlined that the Turkish state must respect the cultural
rights of the Kurdish people who are being through a very severe
situation at the moment. She noted that Kurds in East Kurdistan are
also suffering discrimination by the Iranian government.
The conference continued with presentations by journalist Cengiz
Çandar; Prof. David Romano; Prof. Susan Breau; Peter Galbraith, former
Ambassador to the Republic of Croatia, US; Takis Hadkigeorgiou, Vice
Chair of the EU-Turkey Joint Parliamentary Committee; Selahattin
Demirtaş, Co-President of HDP, Member of the Grand National Assembly of
Turkey.
Speaking at the second session titled "From Model To Problem", Peter
Galbraith said Kurds deserved participation in Geneva-3 Conference the
most because it was them who fought terror the most. Galbraith
underlined that Turkey should return to the table and reinitiate peace
talks with the Kurdish movement, adding; "Whether you like it or not,
PKK is an effective movement. If you want peace, you must make peace
with the PKK."
Journalist Cengiz Çandar called attention to the disaster Turkey faces
today, saying; "Turkey has evolved into a fascist regime after the
elections. I am worried for my country as the Kurdish people are being
subject to a disaster. What we face is an abdication of reason."
Çandar emphasised that the AKP ruling also based on support it received
from the European Union while perpetrating this atrocity against the
Kurdish people. "If the EU continues to act in line with its interests,
and remains silent on Turkey's immortal practices, the situation will
get much graver", he added.
Susan Breau remarked that the Kurdish people had to take up arms and
fight to protect their existence and were charged with terrorism for
fighting crimes against humanity. Stressing that the definition of
terrorism must be changed, Breau said Kurdish combatants sacrificed
their lives in the fight against ISIS, but were still labelled criminal
and terrorist. "Turkey is making the anti-ISIS fight difficult. Kurds
are the only force fighting these inhuman forces."
Speaking after, HDP co-chair Selahattin Demirtaş pointed out that
Turkey is currently being through the darkest political atmosphere of
its recent history. "While the balances and statues in the region all
turned upside down, this became a crisis of Turkey's due to its
unprepared situation with regards to ideational, ideological and
governmental and foreign policy aspects. Kurds have reached the stage
of catching up with the change and come up with a solution to their own
Kurdish problem."
Pointing out that Kurds have once again taken to the stage of history
today, Demirtaş said this recently formed Kurdish perspective doesn't
threaten or ignore the Turkish people, other cultures, identities and
faith groups in Turkey. He continued; "Kurds do not threat Turks as an
enemy. Nor are they a threat to Turkishness, secularism, Islam or other
religions and faith groups. Yet, why do Turks consider Kurds as a
threat? Because they have a status quoist mindset. The world is
changing and Turkey continues to pay a heavy price as it persistently
remains out of this. All peoples are paying heavier prices."
Demirtaş described Turkey's objection to PYD's participation in Geneva-3 meeting as an abdication of reason.
(ANF, Jan 26, 2016)
Attackers of HDP headquarters given suspended jail terms
An Ankara court sentenced five defendants to prison on Jan. 25 in a
case regarding the attack targeting Peoples’ Democratic Party (HDP)
headquarters in Ankara on Sept. 8, 2015, but suspended the sentence.
The Ankara 32nd Criminal Court of First Instance sentenced defendant
Doğan Haydar Ciritcioğlu to seven years and three months in prison for
various crimes including “damage to property by using caustic
material,” “attempting to prevent a political party’s actions by
force,” “violating the law on demonstrations,” “attempted robbery” and
“breaching the impunity of workplaces.” The court suspended
Ciritcioğlu’s sentence due to no previous criminal record.
Meanwhile, the four other defendants, Aykut Dinçer, Ali Yıldırım, İlker
Çelen and Mehmet Alan, were given five months in prison for “violating
the law on demonstrations.” However, the court ruled also for the
deferment the announcement of the verdict due to their good manner at
the hearing.
The HDP headquarters in Ankara, as well as local party buildings across
Turkey, were attacked in demonstrations against the killings of
security personnel by the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) in
the country’s east and southeast late Sept. 8.
Around 50 protesters marched toward Ankara’s HDP headquarters to break
into the building but faced a police barricade at the entry and exit of
the street where the office is located.
Several protesters, who managed to pass the barricade hurled stones at
the building, smashed the entry’s HDP banner and hoisted a Turkish flag
on HDP’s flag pole, after police officers fired tear gas to disperse
the crowd.
The prosecutor’s indictment states how Ciritcioğlu entered the building
and set it ablaze, which he admitted to in his testimony.
(hurriyetdailynews.com, Jan 26, 2016)
Les dirigeants du HDP reconduits
Le principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti démocratique des
peuples (HDP), a reconduit dimanche à sa tête ses deux dirigeants, en
plein conflit entre le gouvernement et la rébellion kurde dans le
sud-est du pays.
Figen Yuksekdag et Selahattin Demirtas ont été réélus à l'unanimité
lors du congrès du parti à Ankara, a annoncé le HDP dans un communiqué.
Le parti pro-kurde est codirigé par une femme et un homme pour
respecter la parité.
Le charisme de M. Demirtas, l'un des opposants les plus virulents du
président turc Recep Tayyip Erdogan, a contribué au succès de son
parti, qui a obtenu des sièges au Parlement pour la première fois l'an
dernier.
Mais le HDP est en butte à l'hostilité du gouvernement, qui lui
reproche d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), interdit. Le HDP dément et insiste sur sa volonté de
trouver une solution juste pour la minorité kurde dans un cadre
démocratique.
Le deux leaders du HDP ont prononcé leurs discours avec en arrière-plan
un drapeau turc, le slogan "patrie commune, citoyenneté égale" et un
portrait d'Abdullah Ocalan, le leader du PKK emprisonné.
M. Demirtas a dénoncé la répression dans le sud-est du pays à majorité
kurde, où l'armée affirme avoir éliminé des centaines de "terroristes",
mais où le HDP l'accuse d'avoir tué des centaines de civils.
"Le Premier ministre (Ahmet Davutoglu) affirme qu'il n'y a pas de
massacre de civils. Mais il y a des femmes et des enfants (parmi les
morts). Plus de 190 tués, est-ce que ce n'est pas un massacre ?",
s'est-il indigné.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, de violents combats ont repris
l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK.
Ces affrontements ont fait voler en éclats les discussions de paix
engagées à l'automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur avec
les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de
40.000 morts depuis 1984.
Depuis la mi-décembre, l'armée et la police ont lancé une grande
offensive pour reprendre le contrôle de plusieurs villes du sud-est
placées sous couvre-feu, où des partisans du PKK défient les autorités.
Ces opérations ont fait de nombreux morts dans les deux camps, ainsi
que des dizaines de victimes civiles, femmes, enfants et vieillards. (AFP, 24 janvier
2016)
Le couvre-feu levé, les habitants de Silopi retrouvent leur ville dévastée
Le fracas des armes s'est arrêté, enfin. Après trente-six jours de
couvre-feu, les habitants de la ville turque de Silopi (sud-est) ont
découvert mardi avec stupeur les ravages causés par les combats qui ont
opposé armée et rebelles kurdes.
Les larmes aux yeux, Feyruze Buluttekin a retrouvé sa maison en piteux
état. Le balcon s'est effondré en plusieurs endroits, les fenêtres ont
toutes volé en éclats sous les balles et le plancher a été éventré. Un
obus, probablement.
Incrédule, elle raconte la guerre qui s'est déroulée sous ses fenêtres.
"Pendant douze jours on est resté chez nous", dit la mère de famille,
"le treizième jour, ma cousine a été tuée. Elle avait sept enfants,
elle a été abattue devant sa porte".
"Nous avons gardé son corps pendant cinq jours à la maison, personne ne
s'est occupée d'elle, et puis on a fini par l'emmener à la moquée",
poursuit-elle. "Et puis les soldats nous ont évacués de force et nous
ont installés dans une salle de sport de la ville".
Le 14 décembre, les forces spéciales de la police et l'armée sont
entrées en nombre dans Silopi. Leur objectif: reprendre le contrôle de
cette ville de 80.000 habitants où des centaines de partisans armés du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'étaient retranchés à l'abri
de tranchées et de barricades, défiant les autorités.
Jour et nuit, les affrontements ont fait rage. Chars et artillerie lourde contre lance-roquettes et engins explosifs improvisés.
"Nous avions tellement peur du bruit des roquettes et des armes que
nous ne pouvions même pas sortir de chez nous pour chercher de l'eau",
se souvient Mehmet Simsek. "On avait mis du coton dans les oreilles des
enfants de peur qu'elles n'explosent", ajoute-t-il, "je ne souhaite à
personne de subir ça".
Les Mutlu, eux, n'ont pas eu d'autre choix que la fuite. Leur maison a
été entièrement détruite par un tir. "Je ne sais pas qui nous a
attaqué", lâche la mère de famille, Sariye, inconsolable devant ses
ruines.
- 'Pire qu'à Kobané' -
Autour d'elle, c'est un spectacle de désolation. Facades ouvertes, murs criblés de balles, rues encombrées de gravats.
"C'est pire qu'à Kobané", lâche un voisin interloqué, en référence à la
bataille acharnée qui a opposé fin 2014 les milices kurdes aux
jihadistes du groupe Etat islamique (EI) de l'autre côté de la
frontière, en Syrie.
Appuyés par des chars et des hélicoptères, les forces de sécurité ont
fini par reprendre le contrôle de Silopi, rue après rue, maison après
maison.
Un mois de combats ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps.
Plusieurs policiers et soldats ont perdu la vie dans les rues de
Silopi. L'état-major de l'armée turque a affirmé de son côté avoir
"neutralisé" 136 "terroristes".
Les civils n'ont pas été épargnés. Le Parti démocratique des peuples
(HDP, prokurde) a recensé plus de 70 tués depuis l'instauration du
couvre-feu le mois dernier à Silopi, dans la ville voisine de Cizre et
dans le district de Sur, à Diyarbakir.
Des morts que le HDP et la majorité de population attribuent aux forces de sécurité.
A Silopi, largement acquise à la cause du PKK, plus rares sont ceux qui
pointent du doigt la responsabilité des jeunes partisans des rebelles.
"Ces jeunes étaient en train de casser les portes des maisons vides.
J'ai essayé de les en empêcher (...) ils ont braqué leur fusil sur ma
poitrine et m'ont dit: +on va te tuer!+", enrage encore Hamit Alkis.
En déplacement à Londres, le Premier ministre Ahmet Davutoglu s'est
vanté mardi d'avoir rétabli l'ordre à Silopi. "Les opérations sont
terminées dans une large mesure", a-t-il dit, "toutes les tranchées ont
été rebouchées et toutes les barricades démantelées".
Mais la situation y reste très tendue. Seuls quelques rares commerces
ont rouvert leurs rideau de fer et l'armée et la police reste
omniprésente. Le couvre-feu a été levé pendant la journée, mais il
reste en place la nuit. Jusqu'à nouvel ordre.
(AFP, 19 janvier
2016)
Le PKK revendique un attentat mais s'excuse pour la mort de civils
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué samedi un
attentat à la voiture piégée meurtrière, survenu jeudi dans le sud-est
à dominante kurde de la Turquie et visant la police, mais s'est excusé
pour la mort de civils notamment des enfants.
"Il est clair que les civils ne peuvent jamais être notre cible
conformément à la ligne générale et aux objectifs politiques de notre
mouvement. L'objectif de cette acte était les forces de sécurité", a
précisé le mouvement armé dans un communiqué rapporté par l'agence
pro-kurde Firat.
"Malgré nos efforts de ne pas nuire aux civils, nous voulons faire part
de notre tristesse quant à la mort de plusieurs d'entre eux et
présentons nos condoléances à leurs familles", souligne le PKK qui
promet toutefois de continuer à attaquer les forces de l'ordre.
Six personnes -un policier et cinq civils, dont trois enfants - ont été
tuées et 39 blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée visant
le commissariat central de Cinar, située à une trentaine de kilomètres
au sud-est de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde
du pays.
Deux personnes ont été tuées dans l'explosion de la voiture piégée et
quatre autres, dont un bébé, ont péri dans l'effondrement d'un bâtiment
situé juste derrière, où vivent les policiers et leurs familles.
Cette attaque a provoqué l'émoi en Turquie.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de l'ordre et le PKK.
Ankara a lancé mi-décembre une vaste offensive pour déloger des jeunes
partisans des rebelles qui ont érigé des barricades dans plusieurs
villes du sud-est sous couvre-feu. De nombreux civils ont fait les
frais de ces combats, qui ont plongé la région dans la guerre.
(AFP, 16 janvier
2016)
La CEDH condamne la Turquie pour avoir dissous un parti pro-kurde en 2009
La Turquie n'aurait pas dû dissourdre fin 2009 un parti pro-kurde
modéré qu'elle jugeait trop proche du PKK, a estimé la Cour européenne
des droits de l'homme (CEDH) selon laquelle, au contraire, ce parti
n'avait rien d'incompatible avec la démocratie.
La dissolution, par la Cour constitutionnelle turque, du Parti pour une
société démocratique (DTP), qui était alors la principale formation
politique pro-kurde, a enfreint le droit d'association garanti par la
Convention européenne des droits de l'homme, a estimé à l'unanimité la
CEDH.
Elle a en outre jugé que les deux co-présidents du parti, Ahmet Türk et
Aysek Tugluck, n'auraient pas dû être déchus de leur mandat de député,
une mesure d'une "sévérité extrême" qui a selon elle enfreint le droit
à des élections libres.
Les juges européens ont ordonné à Ankara de verser 30.000 euros de
dédommagement à chacun des deux anciens co-présidents du DTP, ainsi que
7.500 euros à un autre ancien responsable de cette formation.
Cet arrêt n'est toutefois pas définitif: les autorités turques ont
trois mois pour le contester en demandant un nouvel examen du dossier,
ce que la Cour n'est toutefois pas tenue de leur accorder.
En prônant une "solution politique au problème kurde et la
reconnaissance de l'identité kurde", le programme du DTP était certes
"incompatible avec les principes et structures actuels de l'Etat turc",
cependant cela ne le rendait "pas contraire aux règles démocratiques",
selon les magistrats européens, notamment parce que le DTP "condamnait
la violence" et "excluait ouvertement le recours à la force".
"Il est de l'essence de la démocratie de permettre la proposition et la
discussion de projets politiques divers, même ceux qui remettent en
cause le mode d'organisation actuel d'un État, dans la mesure où ils ne
visent pas à porter atteinte à la démocratie elle-même", ont encore
argumenté les juges de la CEDH.
Quelques mois avant sa dissolution, en mars 2009, le DTP avait remporté
5,70% des voix aux élections locales, devenant la 4e force politique du
pays, et la première dans le Sud-Est du pays. (AFP, 12 janvier
2016)
32 militants kurdes tués ce week-end
Trente-deux militants du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués au cours du
weekend dans des combats avec les militaires turcs dans l'est et le
sud-est de la Turquie, ont indiqué l'armée et des médias.
Au moins deux policiers et un soldat ont également été tués, selon ces sources.
Les forces de l'ordre ont lancé un raid contre une maison de la
province de Van (est), tuant 12 rebelles kurdes, après avoir été
alertées qu'un attentat de grande ampleur contre des bâtiments
officiels y était préparé, a rapporté l'agence Dogan.
Un policier a été tué et deux autres personnes ont été blessées dans les affrontements qui ont suivi, selon Dogan.
"Les terroristes sont venus à Van pour organiser une grande attaque.
Heureusement, nous avons réussi à l'empêcher", a déclaré le gouverneur
de la province Ibrahim Tasyapan, précisant que des dizaines de grenades
et de fusils avaient été saisies au cours de l'opération.
Vingt militants du PKK avaient été tués samedi d'après l'armée,
dans les villes de Cizre et de Silopi (sud-est), près de la frontière
irakienne, ainsi que dans le district de Sur à Diyarbakir, la grande
cité kurde.
Un soldat et un policier ont également trouvé la mort à Diyarbakir,
tués par des tirs de fusil à longue portée, a précisé l'armée.
Selon l'armée, quelque 448 membres du PKK ont été tués dans ces trois localités depuis la mi-décembre.
Celles-ci sont soumises à un couvre-feu controversé depuis près d'un
mois. Ankara a justifié ces mesures par la nécessité de reprendre ces
zones aux rebelles kurdes qui y ont érigé des barricades et creusé des
tranchées.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a laissé entendre lors d'une
réunion de son parti (AKP) que les opérations en cours dans le sud-est
pourraient prendre fin dans la semaine, mais il a ajouté qu'il n'y
avait "pas de date limite", a indiqué le site du quotidien Habertürk.
"Nous allons poursuivre notre combat contre le terrorisme avec
une grande détermination, jusqu'à ce que ces tueurs aient été chassés
de nos montagnes, de nos plaines et de nos villes", a-t-il aussi dit,
dans des propos rapportés par la télévision.
A Istanbul, un groupe d'artistes de rue, d'acteurs et de
musiciens ont manifesté dimanche sur l'emblématique rue piétonne
d'Istiklal pour appeler à la fin des violences, brandissant des
pancartes "Faites du bruit pour la paix!", selon un photographe de
l'AFP.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre les forces de l'ordre turques et le PKK,
faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour
mettre un terme à un conflit qui perdure depuis 1984.
(AFP, 10 janvier
2016)
Perquisition et arrestations au sein du HDP à Istanbul
La police antiterroriste turque a
interpellé vendredi à Istanbul plusieurs responsables locaux du
principal parti prokurde du pays, le Parti démocratique des peuples
(HDP), dans la ligne de mire du président islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan.
A l'aube, les forces de l'ordre ont investi en nombre les bureaux
qu'occupe le HDP dans le district de Beyoglu, sur la rive européenne de
la mégapole stambouliote, en bloquant la rue qui y mène, a rapporté un
photographe de l'AFP.
Selon l'agence de presse Dogan, de nombreux documents ont été saisis et
neuf personnes placées en garde à vue à l'issue de cette perquisition,
dont le coresponsable de sa section locale Rukiye Demir.
La direction de la police d'Istanbul a indiqué de son côté avoir arrêté
six personnes, dans un communiqué cité par la presse turque.
L'opération a été lancée dans le cadre d'une enquête ouverte
après un meurtre, en juin 2015, attribué aux rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) et sur la foi d'un renseignement
suggérant que l'arme utilisée était cachée dans les locaux du HDP, a
précisé la police dans sa déclaration.
Un des avocats du parti, Levent Piskin, a dénoncé une perquisition "arbitraire".
Le régime islamo-conservateur de M. Erdogan multiplie les pressions
contre le HDP, accusé de soutenir le PKK qu'il considère comme les
Etats-Unis et l'Union européenne (UE) comme une organisation
terroriste. Le parti a toujours démenti ces allégations.
Le chef de l'Etat a ainsi réclamé la levée de l'immunité parlementaire
des deux coprésidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag,
qui se sont publiquement prononcés pour la reconnaissance d'une forme
d'autonomie pour la minorité kurde.
Ses déclarations interviennent alors que des combats meurtriers ont
repris depuis l'été dernier, après plus de deux ans de cessez-le-feu,
entre les forces de sécurité turques et le PKK dans de nombreuses
villes du sud-est à majorité kurde.
Deux soldats turcs ont encore été tués vendredi dans un district de
Diyarbakir et dans la ville de Cizre (sud-est), placés sous couvre-feu
depuis le mois dernier, a annoncé le commandement militaire sur son
site internet.
Epaulées par des chars et des hélicoptères, l'armée et la police y
mènent, ainsi que dans la ville de Silopi (sud-est), des opérations
d'envergure pour reprendre le contrôle de quartiers tenus par des
jeunes partisans du PKK. Ces affrontements ont provoqué l'exode de
milliers d'habitants et, selon le HDP, causé plus de 70 victimes
civiles.
Plus de 200 policiers et soldats ont été tués depuis l'été dernier, ainsi que, selon M. Erdogan, quelque 3.100 "terroristes".
(AFP, 8 janvier
2016)
Erdoğan calls for arrest of more pro-Kurdish politicians
President Recep Tayyip Erdoğan has called for the arrest of more
pro-Kurdish politicians by saying that Parliament and the judiciary
have to act as required when considering how to treat politicians who
act as if they were members of the terrorist Kurdistan Workers' Party
(PKK).
Speaking to village muhtars at the presidential palace in Ankara on
Wednesday, Erdoğan repeated his demand that pro-Kurdish Peoples'
Democratic Party (HDP) Co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen
Yüksekdağ be stripped of their parliamentary immunity, citing their
earlier statements calling for autonomy in the predominantly Kurdish
Southeast as a crime.
“The right to immunity was given to lawmakers in Parliament to help
them serve the public more efficiently. Parliament should not allow for
this exploitation any longer. Both Parliament and the judiciary should
take action against those who act as though they are members of a
terrorist organization,” Erdoğan said.
Saying that he opposes any possible closure of the HDP, Erdoğan said:
“I am against the closure of political parties. I find this
unnecessary. There is not even a need to think this over.” He added
that he believes individuals, not the whole party, should be punished.
“No matter if they are party chairs, deputies or city council members,
anyone can be brought to account,” Erdoğan said.
He continued by saying that no political party should engage in
activities that hurt the country's interests, adding that such
activities would not be considered as politics in any part of the world.
“Nowhere in the world can defending a terrorist organization be called
politics. Turkey has already shown enough tolerance against such
activities. But it is enough. It's not bearable any more. They
[pro-Kurdish politicians] are now being tried. Their number will
increase,” Erdoğan suggested.
In his speech, Erdoğan referred to the several co-mayors of
southeastern districts who were recently arrested based on their
statements on “self-governance,” with the words, "They're now being
tried."
Several city or district co-mayors of the HDP were arrested as part of
an investigation launched after claims of a declaration of
self-governance in some southeastern districts.
Co-mayors of Diyarbakır's Sur district, Seyid Narin and Fatma Şık
Barut, and co-mayors of the Silvan district of Diyarbakır, Yüksel
Bodakçı and Melikşah Teke, were among those who were arrested on
charges of "disrupting the unity and territorial integrity of the
state” for their statements on “self-governance.”
Erdoğan had earlier suggested that the parliamentary immunity of the
HDP co-chairs should be removed and accused the co-chairs of engaging
in a “constitutional crime.” (TODAY'S
ZAMAN, Jan 6, 2016)
Ex-ECHR judge: Long-term military curfews a human rights violation
Long-term military curfews constitute a violation of the European
Convention of Human Rights, former European Court of Human Rights
(ECHR) judge Rıza Türmen has told daily Radikal, amid continued curfews
in a number of towns in southeastern Turkey.
Türmen, who is also currently an İzmir deputy for the main opposition
Republican People’s Party’s (CHP), said long-term curfews constituted a
“violation of state responsibility” and the ECHR would likely find
Turkey guilty and rule for an interlocutory injunction of curfews.
He listed the state’s responsibilities as being to not kill its
citizens deliberately, to take necessary precautions when its citizens’
lives are in danger, to conduct efficient investigations when its
citizens’ right to life is violated, and to avoid inhumane treatment as
principles that have been violated over the past months.
“Those people’s right to life is threatened because they cannot leave
their houses. They cannot go to hospital, access water, etc.,” Türmen
said.
“The state fails to cater for these needs, despite its responsibility
to do so,” he added, pointing out that unidentified security personnel
who commit crimes in the region are not subject to investigations.
In response to a question on the legal basis of military curfews,
Türmen said declaring martial law or a state of emergency was necessary
in order to enforce long-term curfews, but this has not been done in
Turkey.
Under current circumstances, state-appointed local governors’ mandates
are used as the legal basis for curfews in southeastern towns.
“Governors have no democratic mandate during mass violations of human
rights,” Türmen said, adding that asserting such an authority violated
both the ECHR and Turkey’s constitution.
Türmen also warned that the European Convention of Human Rights was
likely to find Turkey guilty over its current practices in southeastern
districts and rule for an interlocutory injunction of curfews, which
Turkey would be forced to immediately comply with.
“If Turkey decides to disobey an ECHR order, the court would ask the
European Commission to apply pressure. This would put Turkey in a
difficult situation in the international arena,” he said.
The CHP deputy also cautioned against lifting the immunities of Kurdish
problem-focused Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chairs Selahattin
Demirtaş and Figen Yüksekdağ, arguing that this would further polarize
Turkish society and worsen the situation.
The Justice Ministry is set to prepare a report for the ECHR on the
situation in southeastern towns where clashes between the security
forces and outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants continue
to rage under military curfews.
Diyarbakır Bar Association lawyer Muhammed Neşet Girasun and Batman Bar
Association lawyer Erkan Şenses have applied to the ECHR on behalf of
Ömer Elçi, resident of the southeastern town of Cizre, to end
operations and lift the curfew, which has been in effect since Dec. 14,
2015.
Ankara Bar Association lawyer Oya Aydın has also applied to the ECHR on
behalf of six people in Cizre and in the Sur district in the center of
the southeastern city Diyarbakır.
Aydın demanded the lifting of the curfew announced by the Şırnak
Governor’s Office on Dec. 14, 2015, and the ECHR demanded a response
from Turkey before Jan. 8.
The ECHR asked three particular questions to Ankara over the issue: The
legal basis for the curfews; whether the needs of locals living in
curfew-hit towns are met, including health services; and whether the
state can provide a safe exit route to locals if they demand to leave
areas under curfew.
(hurriyetdailynews.com, Jan 6, 2016)
Trois militantes mortes faute de soin dans le sud-est, accuse HDP
Trois militantes kurdes blessées lors des combats qui opposent les
forces de sécurité turques à des partisans de la rébellion dans le
sud-est de la Turquie sont mortes faute de soins, a accusé mercredi le
principal parti prokurde du pays.
Selon Leyla Birlik, députée du Parti démocratique des peuples (HDP),
ces trois femmes ainsi qu'un homme ont été grièvement blessés dans la
ville sous couvre-feu de Silopi mais n'ont pas pu être évacués pour
être hospitalisés, faute d'un feu vert des autorités.
"Ces trois femmes et l'homme ont été blessés lundi en soirée. Elles ont
appelé pour dire +on est blessé, on perd du sang, il faut nous évacuer+
mais n'ont eu aucune réponse", a affirmé à l'AFP Leyla Birlik, élue de
la région de Sirnak, précisant que le HDP avait demandé en vain aux
autorités de les évacuer.
Le parti, qui a identifié les trois femmes tuées comme Seve Demir,
Pakize Nayir et Fatma Uyar, n'a pas précisé les circonstances dans
lesquelles elles ont été blessées.
Comme la ville voisine de Cizre, Silopi a été placée le 14 décembre
sous couvre-feu au début d'une vaste offensive lancée par l'armée pour
éliminer les jeunes partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) qui y défient les autorités en installant des barricades et des
tranchées.
Ces affrontements ont fait plusieurs victimes dans les rangs de l'armée
et la police. L'état-major affirme de son côté avoir "éliminé" plus de
200 "terroristes", alors que le HDP évoque la mort de nombreux civils
dans les deux cités.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris
l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK, faisant
voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un
terme à un conflit qui a fait 40.000 morts depuis 1984.
Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est une nouvelle
fois pris au HDP et à ses dirigeants, partisans d'une autonomie pour la
minorité kurde de Turquie.
"Je suis opposé à l'interdiction d'un parti politique mais les
personnes coupables de crime constitutionnel doivent en payer le prix",
a-t-il jugé, "la Turquie n'a pas de problème kurde mais un problème de
terrorisme".
Les deux coprésidents du HDP, Figen Yuksekdag et Selahattin Demirtas,
sont visés par une procédure judiciaire pour leurs déclarations en
faveur de l'autonomie et M. Erodgan s'est clairement prononcé pour la
levée de leur immunité parlementaire. (AFP, 6 janvier
2016)
Le Parlement envisage de lever l'immunité de deux dirigeants kurdes
Le Parlement turc va mettre en place une
commission pour examiner la possibilité de lever l'immunité
parlementaire de deux députés, dirigeants du principal parti prokurde,
poursuivis pour "crime constitutionnel" après avoir parlé d'autonomie
pour les régions kurdes.
Selon le quotidien progouvernemental Sabah de dimanche, la commission
parlementaire de la Justice va parler de la question en
sous-commission, avant de proposer la mesure au Parlement.
Il suffirait d'une simple majorité, dans ce Parlement où le parti au
pouvoir détient plus de la moitié des sièges, pour retirer leur
immunité aux députés Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag.
Cette information survient au lendemain d'une déclaration du président
turc Recep Tayyip Erdogan, qui a exprimé son soutien samedi à la
décision d'engager des poursuites criminelles à l'encontre de ces deux
leaders kurdes, dont le premier est également son principal rival
politique.
Il a affirmé qu'ils devaient "payer" pour leur remarques en faveur de
l'autonomie pour les Kurdes, et avait estimé qu'on devrait leur
supprimer leur immunité parlementaire afin de faciliter les poursuites.
De son côté, M. Demirtas a ironisé sur les propos du président Erdogan,
estimant que celui-ci "rendait des verdicts comme la Cour suprême",
selon l'agence Dogan.
Plusieurs maires de villes kurdes sont actuellement poursuivis pour les
mêmes accusations, et une vingtaine sont en détention provisoire pour
cela. (AFP, 3 janvier
2016)
Une femme kurde tuée par un obus de mortier
Une mère de trois enfants a été tuée dimanche par un obus de mortier
dans la grande cité kurde de Diyarbakir, au sud-est de la Turquie,
déchirée par des combats entre Ankara et les rebelles du PKK, a
rapporté l'agence Dogan.
Melek Alpaydin, 38 ans, était en train de prendre son petit-déjeuner
chez elle quand un obus de mortier a frappé son appartement, au
deuxième étage d'un petit immeuble qui en compte trois, la tuant et
blessant une autre personne.
Selon l'agence de presse Dogan, une enquête est en cours pour déterminer l'origine de ce tir.
"Capitale" du sud-est à majorité kurde de la Turquie, Diyarbakir est
le théâtre de nombreux affrontements depuis la reprise, l'été dernier,
des combats entre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) et les forces de sécurité turques.
Un couvre-feu a été instauré le 2 décembre dans le quartier de Sur, dans le centre de Diyarbakir, où habitait la victime.
Selon le parti prokurde (HDP), douze civils ont été tués dans le district de Sur depuis le début du contre-feu. (AFP, 3 janvier
2016)
Press Statement Prohibited in Destroyed Sur District
Activities such as press statement, meeting, demonstration, rally,
setting up tent have been banned in Turkey's southeastern Sur district
of Diyarbakır province whose 15 neighborhoods have been under curfew as
of December 11.
The governorship justified its decision as "preventing people from
getting hurt during the process of removing barricades, ditches and
that disposing bombed mechanisms".
The governorship grounded its decision on related articles of Law for Provincial Administration on "public order".
The Peace Group consisting of people independent from organizations had
issued a statement at Monument of Love yesterday (December 30) and met
with Governor and Co-Mayors. The group reached in Diyarbakır today
(December 31).
The curfew imposed on six neighborhoods and one street in Sur as of
December 2 had been paused for 17 hours on December 11. The curfew
lifted for Gazi Street on December 30 is ongoing in the six
neighborhoods.
About Sur district
Sur district is one of four districts of Diyarbakır. Sur is named after the walls surrounding the district.
Co-Mayors: Fatma Şık Barut, Şeyid Narin (DBP – Democratic Regions Party)
Sub-Governor: Dr. Memduh Tura
There are 53 neighborhoods in the district.
It is possible to see a large number of historical artifacts and traces left from huge civilizations in the district.
Historical artifacts in Sur district
Diyarbakır Walls of five kilometers, which is candidate to be World
Cultural Heritage, is one of the most significant historical artifacts
of the district.
* Old Diyarbakır houses
* Museum houses of Cahit Sıtkı Tarancı, Ziya Gökalp and Ahmet Arif
* Dicle Bridge
* Archeology Museum
* Kadı Hamamı (Kadi Turkish bath)
Mosques
* Behrampaşa, Fatihpaşa (Kurşunlu), Safa Parlı, Melik Ahmet Pasha, Ali
Pasha, Aynalı Minare, Nasuh Pasha, Hz. Ömer, Nebi and Sheikh Mutahhar
* Hz. Süleyman Mosque and 27 companion graves in it
* Anatolian’s first public sanctuary, Diyarbakır Grand Mosque
* Dört Ayaklı Minare (Qaudruped Minaret)
Churches
* Virgin Mary Church, İçkale (Inner Fortress) and St. George Church,
Mar Petvun Keldani Church, Armenian Protestant Church, Surp Giragos
Church
Mansions
* Gazi Mansion, Erdebil Mansion
Inns
* Deliler (Lunatics or Caravanserai) and Hasanpaşa Inns
(ANF, Dec 27, 2015)
Minorités
/ Minorities
Un patriarche craint la quasi extinction des chrétiens comme en Turquie
Le "cauchemar" des chrétiens d'Irak et de Syrie est que leurs pays
évoluent "comme la Turquie où on ne peut pratiquement plus parler d'une
présence chrétienne", a affirmé le patriarche syro-catholique Ignace
Joseph III Younan, qui a dénoncé jeudi à Rome "l'indifférence" de
l'Occident.
Au cours d'une conférence de presse organisée par l'organisation Aide à
l'Eglise en détresse (AED), Mgr Younan a évoqué des villes chrétiennes
d'Irak comme Qaraqosh, dans la plaine de Ninive, une cité aujourd'hui
aux mains de l'organisation Etat islamique (EI) et qui était encore
jusqu'en 2014 habitée majoritairement par des Syro-catholiques.
"Mais c'est aussi en Syrie que le nombre des chrétiens a dramatiquement
diminué. Dans les années 50, les chrétiens étaient environ 19% et ils
sont aujourd'hui à peine 5%", a-t-il souligné.
"Notre cauchemar, notre plus grande angoisse, c'est qu'il puisse se
produire en Irak et en Syrie ce qui s'est produit en Turquie, où nous
ne pouvons pratiquement plus parler d'une présence chrétienne", a-t-il
observé.
La Turquie, particulièrement sa partie occidentale, a été un des hauts
lieux du christianisme, dont il reste de nombreux vestiges. Mais
aujourd'hui, elle est en très grande majorité musulmane, et les
chrétiens s'y sentent parfois des citoyens de seconde zone.
Une des grandes persécutions des chrétiens a eu lieu à partir de
1915/16 sous l'Empire ottoman, quand les Arméniens ont été victimes de
déportations et d'un génocide.
Interrogé sur une solution militaire aux conflits avec l'EI en Syrie et
en Irak, le patriarche a préconisé une action terrestre coordonnée par
les armées nationales de ces deux pays contre Daech.
(AFP, 28 janvier
2016)
Intervention d'Özgüden lors de la journée sur les génocides et le négationnisme
Dans le cadre de la Journée internationale de commémoration en mémoire
des victimes de la Shoah, la cellule Démocratie ou barbarie du
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles a organisé le 25 janvier
2016 à Bruxelles une journée de réflexion consacrée aux génocides face au
négationnisme et au révisionnisme.
Dans la première partie de la journée, Mme Laurence Schram (docteur en histoire) et
M. Eric David (professeur émérite de droit international) ont
parlé sur le négationnisme et les législations en vigueur en Belgique
et en Europe. M. Yves Ternon (docteur en histoire, Paris IV-Sorbonne) a
fait un exposé sur le génocide des Arméniens et des Tutsi.
Dans la deuxième partie de la journée, d'abord Dogan Özgüden, rédacteur
en chef d'Info-Türk, a exposé le négationnisme turc concernant le
génocide de 1915 et ses répercussions dans les pays accueillant les
immigrés en provenance de Turquie.
Ensuite, un panel composé de M.Elias Constas
(collaborateur scientifique
du MRAH) et des représentants des trois Centres Ressources a évoqué des
exemples concrets de situations ou de propos soit qu’ils ont
vécus eux-mêmes, soit qui leur ont été rapportés par des acteurs de
terrain (enseignants, éducateurs…)
L'intervention de Dogan Özgüden
Mesdames, Messieurs,
Tout d’abord je dois faire une précision. Franchement, je ne suis pas
un expert sur les questions de génocide et de négationnisme… Par
contre, je suis un témoin, tant dans ma vie privée que dans toutes mes
activités professionnelles et socio-politiques, notamment depuis plus
de quarante ans d’exil.
Je viens d’écouter l’intervention de ce cher Yves Ternon qui est une
des plus grandes sommités sur la question du premier génocide du 20e
siècle. J’ai eu l’honneur de servir d'intermédiaire entre lui et mon
ami Ragip Zarakolu, il y a plus d’une vingtaine d’années, pour la
publication en Turquie de la traduction en turc de son œuvre, Tabou
arménien…
Effectivement, jusqu’en 1993, le génocide des Arméniens de 1915 était
un tabou en Turquie… L’opinion publique turque n’a jamais connu ou
reconnu cet épisode le plus sanglant et honteux de son histoire.
Toutes les générations, dont la mienne, ont été élevées dans les écoles
de la république kémaliste qui n’inculque que la supériorité de la race
turque… Comme les peuples voisins tels que les Russes, Arabes,
Bulgares, Grecs, Perses, les peuples non-turcs d’Anatolie comme les
Arméniens, Assyriens, Grecs, Kurdes étaient considérés comme des
ennemis de la nation turque.
Génocides, massacres, pogroms commis contre ces peuples ne figuraient
nulle part dans les programmes scolaires ou dans les médias turcs.
Heureusement, malgré ce lavage de cerveau, en tant qu’enfant d’une
famille de cheminots itinérants, j’ai eu la chance de connaître dans
les steppes anatoliennes ou dans les quartiers populaires des
métropoles comme Ankara, Izmir et Istanbul, certains descendants des
rescapés du génocide.
Toutefois, malgré le partage du même destin social que mes copains
arméniens, ils n’ont jamais soulevé cette question, parce qu’il
s’agissait d’un tabou qui contraint ces familles non-turques à se taire
pour ne pas subir des harcèlements par des autorités officielles ou
même par leurs voisins fiers d’être turcs et musulmans.
Ils avaient raison, après l’extermination et la déportation, il ne
restait que quelques dizaines de milliers d’Arméniens ou de Grecs en
Turquie. Mais le nationalisme turc n’était pas encore tout à fait
satisfait du nettoyage ethnique fait par le pouvoir ottoman. Pendant la
période républicaine, des opérations répressives contre les communautés
non-turques se poursuivirent sans cesse.
Durant la première année de la république, en 1923, plus d’un million de Grecs ont été déportés vers la Grèce.
En 1934, après une campagne antisémite dans les médias turcs, les
Juifs des villes de Tekirdağ, Edirne, Kırklareli et Çanakkale ont été
victimes de pogroms.
De 1923 à 1937, l’armée turque a effectué plusieurs opérations
génocidaires contre la population kurde dans les provinces sud-est du
pays.
Et ça continue : durant la 2ème guerre mondiale, plusieurs Arméniens,
Grecs et Juifs ont été envoyés dans les camps de travail forcé à l’est
du pays sous prétexte qu’ils n'avaient pas payé une taxe sur leurs
biens.
Et les pogroms et atrocités des 6 et 7 septembre 1955 contre la
communauté grecque à Istanbul et Izmir… J'ai été personnellement
témoin oculaire des saccages à Izmir en tant que jeune journaliste.
Bien entendu, je dois ajouter à cette liste noire les pogroms contre
les Alevis dans les années 70, 80 et 90 dans les villes de
Kahramanmaras, Corum et Sivas.
Alors que ces derniers pogroms étaient parfois critiqués par les partis
et média d’opposition, le génocide de 1915 n’a jamais été abordé dans
les médias jusqu’à ces dernières années.
Même au 50e anniversaire du génocide, en 1965, alors que la diaspora
arménienne lançait une campagne de reconnaissance de ce génocide, les
médias turcs restaient sourds et muets.
Ni les partis de gauche, ni les syndicats progressistes n’ont fait
aucune remarque sur cette page noire de l’histoire. Tout cela, malgré
le fait qu’il y avait des Arméniens, Grecs ou Juifs qui militaient dans
ces organisations.
Quand quelqu’un osait poser une question sur ce sujet, on préférait se
contenter de dire que pendant la première guerre mondiale,
l’impérialisme a semé l’hostilité parmi les peuples pour affaiblir
l’Empire ottoman et partager ces territoires.
A propos de ce silence, je me souviens d’une anecdote de ma vie
professionnelle avec amertume… En 1967, quand je dirigeais un
hebdomadaire de gauche, nous avons engagé un jeune universitaire comme
assistant de la directrice technique Inci Tugsavul.
Il portait un nom turc. Après quelques mois de collaboration, un jour
il m’a dit ceci : « Je dois t’avouer un chose qui me gêne depuis le
premier jour. Oui, je m’appelle Yasar Uçar, mais je ne suis pas turc.
Ma famille a été contrainte de cacher son identité réelle et de porter
un nom turc. Je ne veux pas que vous ayez des problèmes pour la
collaboration avec un arménien alors que vous avez déjà des dizaines de
poursuites et menaces… »
Je l’ai rassuré… « Non Yasar, rien à craindre… Ceci est un honneur pour moi de travailler avec un confrère d’origine arménien. »
Une deuxième anecdote dont je me souviens toujours avec amertume… Après
le deuxième coup d’état de 1971… Au début de notre exil avec mon
épouse Inci Tugsavul. Nous étions en train d’organiser une campagne de
protestations contre le régime des généraux en Turquie. Un soir, nous
étions chez notre ami Marcel Croës avec un autre invité. Lors que je
racontais les violations des droits de l’homme en Turquie, cet invité
m’a posé une question directe : « Qu’est-ce que vous pensez du génocide
des Arméniens en 1915 ? »
Après quelques seconde d’hésitations, j’ai essayé de répéter le même
argument que les organisations progressistes en Turquie : « Oui, il y a
eu des épisodes dramatiques dans l’histoire de notre pays, mais ils
sont la conséquence des provocations impérialistes. »
Mon interlocuteur n’était pas content de cette réponse évasive, moi non plus !
C'est à partir de ce moment-là que je me suis lancé dans une étude plus
attentive sur ce sujet… C’est surtout grâce aux documents fournis par
la diaspora que mon équipe de travail et moi, nous sommes mieux
informés sur ce qui s’est passé en 1915.
Quand l’organisation arménienne Asala a lancé en 1975 ses actions
violentes contre les cibles turques afin de forcer le régime d’Ankara à
la reconnaissance du génocide de 1915, le sujet est entré bon gré mal
gré à l’ordre du jour des organisations démocratiques de Turquie.
Lorsque ces actions suscitaient une campagne anti-arménienne dans les
médias au service du régime d’Ankara, en 1981, dans un journal
d’opposition que nous dirigions à Bruxelles, nous avons publié le
premier article appelant les forces démocratiques turques à se pencher
sérieusement sur la question de génocide arménien.
En 1987, nous avons publié un livre noir volumineux sur les violations
des droits de l’homme en Turquie dans lequel on a consacré un chapitre
sur l’oppression des Kurdes et Chrétiens dans ce pays.
A cette date, nous ne sommes plus seuls dans la recherche des vérités historiques.
Fin des années 70 et surtout après le troisième coup d’état de 1980,
l’arrivée massive des réfugiés politiques arméniens, assyriens et
kurdes fuyant la répression constitue un véritable tournant dans la vie
associative des ressortissants de Turquie en Europe.
Alors que la quasi totalité des associations immigrées turques étaient
soumises aux politiques répressives de la junte militaire, les
communautés arménienne, assyrienne et kurde ont mis sur pied leurs
propres organisations dans tous les pays d’accueil en Europe.
La lutte historique de la diaspora pour la reconnaissance du génocide
de 1915 a gagné une nouvelle dimension avec le soutien de ces nouvelles
associations qui ont toujours gardé leurs relations organisationnelles
étroites avec la Turquie.
C’est à cette époque-là que nous avons élargi les activités d’éducation
permanente et d’expression et de créativité au sein de notre
association interculturelle : Les Ateliers du Soleil. Ce centre est
fréquenté depuis des dizaines d’année par des citoyens appartenant à
plus d’une cinquantaine d’origines, notamment arménienne, assyrienne,
kurde en provenance de Turquie.
Dans les années 90, l’Association des arméniens démocrates de Belgique,
l’Institut assyrien de Belgique, l’Institut kurde de Bruxelles et la
Fondation Info-Türk ont mis sur pied une plate-forme pour la défense
des droits de l’homme et des peuples en Turquie.
C’est cette plate-forme qui, avec la Fédération arménienne européenne,
a organisé en 2005 une série d’activités académiques et culturelles à
l’occasion du 90e anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens.
Furieux de ces développements, le lobby turc n’a pas hésité à provoquer
des groupes ultranationalistes turcs contre les organisations
arméniens, kurdes et assyriens.
Déjà en 1994, les Loups gris avaient attaqué une centaine de Kurdes
participant à une marche pacifique. Je me souviens avec horreur de la
mise à feu, en 1998, des locaux de l’Institut kurde de Bruxelles ainsi
que d’une autre association kurde dans la rue Bonneels, sous les yeux
de la police bruxelloise !
En 2007, les locaux d’une association kurde à Saint-Josse ont été
ravagés par un incendie criminel. Cette même année, un commerce
arménien à Saint- Josse a été saccagé deux fois par les Loups gris.
Même année, le journaliste turc Mehmet Köksal qui avait réalisé un
travail de critique du communautarisme et du négationnisme a été
victime d’une agression physique sous les cris de « traître à la patrie
».
Un an plus tard, en 2008, une campagne d’appel au lynchage a été lancée
contre les dirigeants d’Info-Türk à cause de nos critiques contre le
négationnisme. L’Etat belge a dû me placer sous protection.
Un tournant plus important dans la lutte contre le négationnisme
d’Ankara a été l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink en 2007
par les forces sinistres de l’Etat turc. C’est pour la première fois
qu'en Turquie, des dizaines de milliers de démocrates turcs se sont
mobilisés pour protester contre ce dernier pas du génocide arménien
tout en scandant des slogans : « Nous sommes tous Arméniens… Nous
sommes tous Hrant Dink ! »
La reconnaissance du génocide de 1915 est devenue depuis lors une des
revendications principales des forces démocratiques de Turquie
Toutefois, le régime d’Ankara, malgré le fait qu’il est candidat depuis
des décennies à l’Union européenne, persiste toujours dans son
négationnisme. Non seulement en Turquie, mais dans tous les pays
accueillant des immigrés turcs, la négation du génocide de 1915 est une
des lignes rouges de l’Etat turc.
Les organisations soumises au lobby turc sont obligées à chaque
occasion de manifester contre la reconnaissance du génocide de 1915…
Même les hommes et femmes politiques issus de la communauté turque et
appartenant aux partis politiques belges se manifestent comme des
négationnistes ardents du génocide pendant les campagnes électorales…
Parmi eux, il y en a certains qui promettaient aux électeurs d’origine
turque de démolir la stèle à Ixelles dédiée aux victimes du génocide et
d’ériger un monument à Bruxelles pour honorer l’Empire ottoman.
A ma grande déception, les dirigeants politiques belges ont préféré
fermer les yeux à cette soumission au lobby négationniste de l’Etat
turc pour pouvoir attirer les votes dans les communes habitées par des
ressortissants turcs.
C’est la raison pour laquelle, la résolution adoptée l’année passée par
le parlement belge n’est pas une véritable reconnaissance du génocide
de 1915, car elle absout tous les dirigeants de la République turque.
Or, plusieurs responsables ottomans du génocide de 1915 ont été
intégrés dans la classe politique républicaine comme ministres, députés
ou commandants militaires.
En plus, cette résolution fait l'éloge des deux principaux dirigeants
actuels, Erdogan et Davutoglu, alors qu’ils nient toujours le génocide
des Arméniens.
Evidemment, il s’agissait d’un jeu de politiciens pour garder certains
élus négationnistes d’origine turque dans leurs rangs en leur donnant
un chance de voter une version « soft » de la résolution.
Encore plus inquiétant… L’année passée, on a commémoré dans le monde le
centenaire du génocide de 1915. Pendant ce temps, en Belgique, le chef
du régime négationniste et despotique a été accueilli avec tous les
honneurs, le tapis rouge à l’occasion de l’inauguration
d’Europalia-Turquie.
En valorisant l’accueil belge comme une victoire diplomatique dans sa
propagande lors des élections du 1er novembre, Erdogan a renforcé sa
majorité parlementaire.
Pire encore, le programme de ce festival prestigieux a été consacré
uniquement à la valorisation de la grandeur de l’empire ottoman sans
avoir fait aucune allusion aux civilisations arménienne, assyrienne,
grecque ou kurde qui y existaient même avant la conquête turque.
Après sa conquête de Bruxelles et sa victoire électorale, Erdogan a
lancé une nouvelle campagne répressive contre ses opposants dans le but
d’établir un système présidentiel despotique et d’adapter toutes les
institutions publiques de la Turquie aux normes islamiques.
N’est-il pas cet Erdogan qui a, au nom de la solidarité religieuse, apporté le soutien logistique à Daech ?
Actuellement, le peuple kurde de Turquie qui est soumis à un bain de
sang sans précédent par les forces de sécurité turques et les Kurdes de
Syrie, sont les seules forces combattant contre l’Etat islamique et
elles sont sans cesse menacées par le pouvoir d’Erdogan.
En Turquie actuelle, non seulement les hommes politiques kurdes, mais
également les journalistes, universitaires, artistes qui osent protester
contre cette répression subissent chaque jour de nouvelles menaces,
insultes et perquisitions.
Plus d’un millier d’universitaires sont accusés de traîtrise à la patrie par les médias au service du pouvoir d’Erdogan.
Pourquoi ?
Parce qu’ils ont découvert que la plupart de ces universitaires avaient
déclaré : « Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous arméniens ! »
après l’assassinat de Hrant Dink.
Voilà quelques témoignages de ma part dans la limite du temps accordé à chaque intervenant.
Je crois que les forces démocratiques belges ont toujours un devoir
vis-à-vis des peuples de Turquie et vis-à-vis des démocrates turcs,
victimes de la répression exercée par les dirigeants de ce pays qui est
membre du Conseil de l’Europe, de l’Otan et membre candidat à l’Union
européenne.
Erdogan et ses complices ne méritent jamais le tapis rouge, mais un feu
rouge tant qu’ils ne respecteront pas les conventions universelles et
européennes des droits de l’homme et des peuples.
Merci pour votre patience…
Manifestation à la mémoire du journaliste Hrant Dink, tué il y a neuf ans
Environ 2.000 personnes ont manifesté mardi à Istanbul à la mémoire du
célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné il
y a neuf ans jour pour jour dans des conditions que la justice n'a
toujours pas totalement éclaircies.
Rassemblés derrière une grande banderole noire proclamant "nous
n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas", les manifestants ont
défilé, sous très forte protection policière, de la place Taksim
jusqu'au siège du journal Agos, recouvert d'un immense portrait de son
ancien rédacteur en chef.
"L'Etat meurtrier rendra des comptes", "main dans la main contre le
fascisme", ont-ils scandé derrière des pancartes réclamant "justice
pour Hrant Dink".
Le 19 janvier 2007, le journaliste, âgé de 52 ans, était abattu de deux
balles dans la tête devant l'hebdomadaire bilingue turco-arménien qu'il
dirigeait.
Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens mais
était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide
les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant la
Première guerre mondiale sous l'Empire ottoman. La Turquie refuse
catégoriquement de reconnaître tout génocide.
Un jeune nationaliste, mineur au moment des faits, Ogün Samast, a
rapidement avoué le meurtre du journaliste et a été condamné en juillet
2011 à vingt-trois ans de prison. Mais l'identité de ses commanditaires
continue de faire l'objet d'une vive polémique.
La justice turque a dans un premier temps écarté la thèse d'un complot,
défendue par les partisans de Hrant Dink. Mais lors d'un autre procès,
un des instigateurs présumés de l'assassinat, Erhan Tuncel, a révélé
qu'il avait informé la police d'une machination contre le journaliste,
mais que ses avertissements n'avaient pas été entendus.
En 2013, la Cour de Cassation a ordonné la réouverture du dossier et
engagé des poursuites contre plusieurs policiers de haut rang pour
avoir négligé les menaces qui pesaient sur le directeur d'Agos.
En décembre dernier, 25 d'entre eux ont été renvoyés devant la justice pour être jugés.
(AFP, 19 janvier
2016)
Commémoration de l'assassinat de Hrant Dink à Bruxelles
(Photos: Nahro Beth-Kinne)
Message de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk
Lors de la cérémonie, le message suivant de Dogan Özgüden, rédacteur en
chef d'Info-Türk, absent à cause de son état de santé, a été
présenté au public par Mme Iuccia Saponara, présidente des Ateliers du Soleil:
Hrant, ahparig, mon frère,
Il y a neuf ans, nous étions ensemble dans une conférence de l’Union européenne à Bruxelles.
Malgré toutes les insultes, calomnies et menaces des milieux
nationalistes et négationnistes contre toi, tu gardais un optimisme
exceptionnel dans l’espoir que le pouvoir AKP d’Erdogan allait mener le
pays vers un régime plus démocratique et respectueux des droits de tous
nos peuples.
Depuis neuf ans nous nous réunissons ici, devant cette stèle, pour
t’embrasser et pour pouvoir te donner des nouvelles que tu espérais
recevoir tôt ou tard.
Hélas.
Mon confrère, en tant que journaliste, je n’ai toujours aucune bonne
nouvelle pour te rassurer sur ton pays que t’aimais tellement.
L’année passée nous avons commémoré le centenaire du génocide de 1915.
En Turquie,toujours un pouvoir négationniste est très loin de
reconnaître cette page honteuse de l’empire ottoman. Sur une population
de 80 millions de personnes, seulement quelques milliers de démocrates
ont eu le courage de marquer dignement cet anniversaire.
Ici, dans la capitale européenne, le chef de ce régime négationniste et
despotique a été accueilli en grand honneur avec tapis rouge à
l’occasion de l’inauguration d’Europalia-Turquie.
Pire encore, le programme de ce festival prestigieux a été consacré
uniquement à la valorisation de la grandeur de l’empire ottoman sans
avoir fait aucune allusion aux civilisations arménienne, assyrienne,
grecque ou kurde qui y existaient même avant la conquête turque.
Rien d’étonnant.
Car ce pouvoir qui attend toujours devant la porte de l’Union
européenne a lancé depuis les élections de l’année passée une chasse à
l’homme contre tous les défenseurs des droits de l’homme et des
libertés fondamentales.
Le peuple kurde est soumis à un bain de sang sans précédent.
Non seulement hommes politiques kurdes, mais également des
journalistes, académiciens, artistes qui osent protester cette
répression subissent chaque jour de nouvelles menaces, insultes et
perquisitions.
Un scoop pour toi.
Plus d’un millier d’académiciens sont accusés de traîtrisse à la patrie par les médias au service du despote… Pourquoi ?
Parce qu’ils ont découvert que la plus part de ces académiciens se sont
déclarés « Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous arméniens ! » après
ton assassinat.
Dans ces ténèbres, quand même, une lueur d’espoir.
Tu connais sans doute personnellement une partie de ces gens courageux et combattifs qui appartiennent à ta génération.
Grâce à eux et à elles qu’un jour nous, ou ceux et celles qui viendront
après nous, t’annoncerons devant cette stèle que ce pays qui est le
tien est enfin libre.
Le corps d'un membre de l'Asala exécuté en 1983 transféré en France
La dépouille d'un membre de l'Armée
secrète arménienne pour la libération de l'Arménie (Asala) exécuté en
1983 après un attentat un an plus tôt à Ankara a été transféré en
France à la demande de sa famille, a rapporté jeudi la presse turque.
Levon Ekmejian avait été condamné à mort par un tribunal militaire en
septembre 1982 pour sa participation à une attaque le mois précédent
contre l'aéroport de la capitale turque qui s'était soldée par la mort
de 7 personnes et de son complice.
Il avait été exécuté en janvier 1983.
Sa famille, qui vit en France, a récemment sollicité les autorités
turques pour récupérer son corps et organiser une cérémonie religieuse,
a expliqué le quotidien Hürriyet.
Le ministère de l'Intérieur a approuvé sa demande le mois dernier. La
dépouille de Levon Ekmejian, qui reposait dans un cimetière d'Ankara, a
été exhumée et transportée en avion jusqu'en France la semaine
dernière, selon le quotidien.
L'Asala a menée dans les années 1970 et 1980 une campagne d'attentats
contre les intérêts turcs, aussi bien sur le sol turc que dans le
monde, pour contraindre Ankara à reconnaître le génocide des Arméniens
par l'Empire ottoman à partir de 1915.
Le gouvernement turc a toujours refusé de le faire, n'évoquant que des massacres.
De 1975 à 1984, 42 diplomates turcs ont été tués par l'organisation.
L'Asala a frappé plusieurs fois en France, notamment en posant en 1983
une bombe contre le comptoir de la compagnie Turkish Airlines dans
l'aéroport parisien d'Orly qui a fait huit morts.
Levon Ekmejian est l'un des derniers condamnés à mort turcs à avoir été
exécutés. La Turquie a officiellement abrogé la peine de mort en 2004
dans le cadre de sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne (UE).
(AFP, 7 janvier
2016)
Journée de réflexion consacrée aux génocides face au négationnisme et au révisionnisme
Dans le cadre de la Journée internationale de commémoration en mémoire
des victimes de la Shoah, la cellule Démocratie ou barbarie duMinistère de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose une
journée de réflexion consacrée aux génocides face au négationnisme et
au révisionnisme.
Cette journée qui se déroulera le 25 janvier, comportera trois parties :
- une mise en contexte juridique et historique qui étudiera les
concepts et leur évolution, la législation en vigueur en Belgique et
dans les pays voisins ;
- un panel composé d’experts en contact avec le monde de l’enseignement
qui pourront proposer ou évoquer des exemples concrets de situations ou
de propos soit qu’ils ont vécus eux-mêmes, soit qui leur ont été
rapportés par des acteurs de terrain (enseignants, éducateurs…) Durant
ce panel, on tentera de décoder le discours et les pratiques des
révisionnistes et négationnistes.
- La troisième partie se déroulera sous forme d’ateliers où les
participants feront part de leurs expériences et où leur seront
proposés des exemples de pistes de réponses et de bonnes pratiques.
Programme de la journée d’étude du 25 janvier:
09:00 – 09:15 Introduction de la journée.
09:15 – 09:45 Les législations en vigueur en Belgique et en Europe.
Eric David, Professeur émérite de droit international,
Président du Centre de droit international de l’ULB.
09:45 – 10:15 La Shoah : négationnisme, révisionnisme.
Laurence Schram, Docteur en histoire.
10:15 – 10:45 Le génocide des Arméniens et le génocide des Tutsi face au négationnisme.
Yves Ternon, Docteur en histoire, Paris IV-Sorbonne;
HDR, Université Paul Valéry, Montpellier.
10:45 – 11:00 Questions – réponses
11:00 – 11:15 Pause café
11:15 – 12:30 Panel d’experts composé de
Représentants de nos trois Centres Ressources,
Dogan Özgüden,
Elias Constas.
12:30 – 12:45 Questions – réponses
12:45 – 14:00 Lunch
14:00 – 15:30 Ateliers, partage d’expériences
15:30 – 16:00 Mise en commun
Lieu : Salle Wallonie-Bruxelles (6A 101) au Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles : Boulevard Léopold II, 44 - 1080 Bruxelles
Le nombre de participants étant limité, il est obligatoire de s’inscrire individuellement par courriel uniquement sur dob@cfwb.be avant le 18 janvier 2016, en précisant : nom, établissement et fonction exercée dans celui-ci.
La cellule de coordination Démocratie ou barbarie se tient à votre
disposition pour toute information complémentaire concernant cette
journée.
Politique
intérieure/Interior Politics
Erdogan veut un référendum pour changer la Constitution
Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a défendu jeudi l'idée d'un
référendum pour changer la Constitution et assuré que la présidence aux
pouvoirs renforcée qu'il appelle de ses voeux avec insistance n'était
pas une "affaire personnelle".
"Nous pensons que le système parlementaire en Turquie est à bout de
souffle. Nous pensons que la Turquie a besoin d'un système
présidentiel", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours prononcé à
Ankara devant des membres de la société civile.
"Et je veux corriger une incompréhension: le système présidentiel n'est
pas une affaire personnelle pour Tayyip Erdogan", a-t-il poursuivi.
"Le Parlement peut se prononcer mais le peuple doit être ensuite
consulté. La décision finale revient au peuple, pas aux députés", a
ajouté le chef de l'Etat.
Depuis son élection à la tête de l'Etat en 2014, M. Erdogan, auparavant
à la tête du gouvernement pendant onze ans, veut changer la
Constitution issue du coup d'Etat militaire de 1980, qui accorde au
Premier ministre l'essentiel du pouvoir exécutif.
Ses détracteurs voient dans son insistance une nouvelle marque de sa dérive autoritaire.
"Ceux qui attendent d'un président choisi par le suffrage populaire
qu'il reste assis n'ont rien compris à ce pays", a assuré jeudi le chef
de l'Etat.
Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur)
de M. Erdogan a remporté la majorité absolue lors du scrutin législatif
du 1er novembre. Mais avec "seulement" 317 des 550 sièges de députés,
il ne détient pas la majorité qualifiée nécessaire pour organiser un
référendum ou faire voter une réforme constitutionnelle.
Une commission parlementaire ad hoc doit commencer la semaine prochaine à plancher sur un projet de loi fondamentale.
Les trois partis de l'opposition représentés au parlement se sont
déclarés favorables à une réforme mais pas à sa présidentialisation. En
2013 déjà, une précédente commission parlementaire n'avait pas réussi à
s'accorder sur une nouvelle Constitution. (AFP, 28 janvier
2016)
Le chef du CHP persiste et signe sur Erdogan "dictateur"
Le chef du principal parti d'opposition turc, Kemal Kiliçdaroglu, a une
nouvelle fois accusé mardi le président Recep Tayyip Erdogan d'être
"une caricature de dictateur", malgré la procédure judiciaire lancée
contre lui par l'homme fort du pays.
"J'ai dit qu'il était une caricature de dictateur, il s'en est froissé.
Pourtant je l'avais déjà traité d'être un dictateur dans le passé et il
n'avait pas bronché. Visiblement, c'est le fait d'être une caricature
qui l'irrite et non pas d'être un dictateur", s'est-il amusé devant les
députés de son Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
"Soit tu agis de manière impartiale, soit tu jettes à la poubelle le
serment (présidentiel) que tu as prêté sur ton honneur. Ou alors
réfléchis sur le sens du mot honneur", a lancé M. Kiliçdaroglu à
l'adresse du chef de l'Etat.
Sur sa lancée, le président du CHP a accusé M. Erdogan d'avoir volé les
deniers de l'Etat et l'a comparé à feu le président chilien Augusto
Pinochet ou à Adolf Hitler.
Le parquet d'Ankara a ouvert lundi une enquête contre M. Kiliçdaroglu
en vertu d'un article du code pénal qui punit les "insultes" au chef de
l'Etat.
Ce délit est puni d'une peine maximale de quatre ans d'emprisonnement.
Lors du congrès qui l'a réélu à la tête du CHP samedi, il avait traité
M. Erdogan de "dictateur" en lui reprochant d'avoir ordonné
l'arrestation très controversée d'une vingtaine d'universitaires qui
avaient signé une pétition réclamant l'arrêt des "massacres" commis,
selon eux, par l'armée dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Ces interpellations ont suscité un tollé dans l'opposition turque et à
l'étranger, de nombreux critiques dénonçant une atteinte à la liberté
d'expression.
Le président a formellement porté plainte contre M. Kiliçdaroglu et
réclamé 100.000 livres turques (30.000 euros) de dommage et intérêt.
(AFP, 19 janvier
2016)
Le chef du CHP réélu malgré sa défaite électorale
Le chef du principal parti de l'opposition turque a été réélu à la tête
de celui-ci tard samedi au cours d'un congrès à Ankara, malgré son
échec à l'élection législative remportée par le parti
islamo-conservateur au pouvoir et une contestation interne.
Kemal Kiliçdaroglu, seul candidat à sa propre succession, a obtenu les
suffrages de 990 délégués sur 1.238, ont rapporté les médias.
Réputé pour sa modestie et sa modération, M. Kiliçdaroglu, âgé de 67
ans, a perdu toutes les élections depuis qu'il a été élu pour la
première fois à la tête du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) en 2010.
Aux législatives du 1er novembre, son parti est arrivé loin derrière
(25%) le Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan, qui a recueilli
49% des suffrages et obtenu la majorité gouvernementale au Parlement
qu'il avait perdue cinq mois auparavant lors d'un précédent scrutin.
Lors d'un discours samedi devant ses militants, M. Kiliçdaroglu a
dénoncé avec véhémence la politique étrangère du pouvoir et sa "dérive
autoritaire" en Turquie. Il a notamment évoqué l'arrestation
d'intellectuels signataires d'une pétition dénonçant les violences
commises par les forces turques dans le sud-est à dominante kurde.
Kiliçdaroglu a qualifié le président turc d'"espèce de dictateur", l'accusant de bafouer les libertés dans le pays.
L'interpellation vendredi d'une vingtaine d'universitaires, remis
ensuite en liberté mais qui font toujours l'objet de poursuites, a été
dénoncé samedi par l'Union européenne, avec laquelle Ankara mène de
pénibles discussions d'adhésion, comme "un développement extrêmement
préoccupant".
L'AKP a remporté toutes les élections, dont deux référendums, depuis
son arrivée au pouvoir en 2002, une première dans l'histoire turque. (AFP, 17 janvier
2016)
Le Parlement reprend les efforts pour réformer la Constitution
Le Parlement turc va mettre en place une
nouvelle commission chargée de réformer l'actuelle Constitution, à la
demande pressante du président Recep Tayyip Erdogan qui souhaite
renforcer ses pouvoirs, a annoncé vendredi son président, Ismail
Kahraman.
"Je vais envoyer aujourd'hui des lettres aux chefs des quatre partis
représentés à l'Assemblée pour les inviter à former une commission de
consensus qui oeuvrera sur une nouvelle loi fondamentale", a déclaré M.
Kahraman devant la presse.
En 2013 déjà, le Parlement turc avait échoué rédiger une nouvelle
constitution pour remplacer celle héritée de la junte militaire après
le putsch de 1980.
Depuis son élection à la tête de l'Etat en 2014, M. Erdogan, qui a
dirigé auparavant le gouvernement pendant onze ans, milite avec
insistance pour une présidentialisation du système politique turc, qui
accorde au Premier ministre l'essentiel du pouvoir exécutif.
Son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur)
a remporté la majorité absolue lors du scrutin législatif du 1er
novembre. Mais avec "seulement" 317 des 550 sièges de députés, il ne
détient pas la majorité qualifiée nécessaire pour organiser un
référendum ou faire voter une réforme constitutionnelle.
M. Kahraman n'a pas fixé vendredi de date-butoir pour les travaux de la
future commission mais a espéré un accord dans un délai acceptable.
"Je suis très optimiste. Tous les partis conviennent de la nécessité
d'une nouvelle Constitution. Le texte actuel est devenu un patchwork
dans lequel plus de 63% de ses articles initiaux ont déjà été amendés",
a-t-il souligné.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a lancé la semaine dernière des
consultations avec deux des trois partis d'opposition représentés au
Parlement mais en a exclu le Parti pour la démocratie des peuples (HDP,
prokurde), dont les chefs se sont prononcés pour la reconnaissance
d'une forme d'autonomie pour la minorité kurde.
Ces déclarations ont été violemment rejetées par le régime, à l'heure
où des combats meurtriers ont repris depuis l'été entre les forces de
sécurité et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Les chefs de l'opposition sociale-démocrate et nationaliste se sont
déclarés favorables à une réforme mais pas à la présidentialisation
préconisée par M. Erdogan, qu'ils accusent de dérive autoritaire.
(AFP, 8 janvier
2016)
Erdoğan says Hitler’s Germany an example of presidential system
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan, who is a
strong advocate of a switch to presidential system in his country, has
said implementation of a presidential system while keeping the unitary
structure of the state is possible, reportedly showing Hitler’s Germany
as an example.
Speaking at a press conference following his return
to the country after cutting short his trip due to death of
pro-government journalist Hasan Karakaya, Erdoğan was asked whether a
presidential system can be adopted while keeping the country’s unitary
structure. “When we look [at other countries], we see that it is
possible. You would see this when you look at Hitler’s Germany and
other countries,” he was quoted as saying by T24 news portal.
Speaking at a press conference following his return
to the country after cutting short his trip due to death of
pro-government journalist Hasan Karakaya, Erdoğan was asked whether a
presidential system can be adopted while keeping the country’s unitary
structure. “When we look [at other countries], we see that it is
possible. You would see this when you look at Hitler’s Germany and
other countries,” he said.
Erdoğan is the staunchest supporter of the formation
of a “Turkish-style” presidential system that he claims will help the
country's development by eliminating "double-headedness" in state
governance and thus pave the way for a more effective decision-making
system.
Back in April, Erdoğan argued that Turkey's
government had been already changed into a de facto presidential
system, calling for a constitutional framework to "finalize" this
transition.
Critics say more executive powers in the hands of
Erdoğan will likely intensify Turkey's drift toward one-man rule. Some
even fear that he would resemble Adolf Hitler, who was also elected by
popular vote but then turned Germany into a fascist dictatorship.
Turkey has enjoyed nearly 140 years of
constitutional experience since the inception of the Ottoman
Constitution of 1876, known in Turkish as the Kanûn-u Esâsî, and the
parliamentary system has been the defining characteristic of all
constitutions to follow.
Even in the 60-odd years of multi-party politics
Turkey has seen, witnessing four military coups and even having a prime
minister executed, Turkey has never taken a step to change its system
of governance to a presidential one.
Erdoğan has emphasized the superiority of the
presidential system many times in the past and said that he wants to
change the current parliamentary system of government to a strong
presidential system.
Claiming that most developed countries are governed
by a presidential system, although this is not actually the case, he
said in January:
“That shows that this [system] produces [better]
results. Given this, why should we put shackles on our feet [by
sticking with a parliamentary system]?” (TODAY'S
ZAMAN, Dec 31, 2015)
Criminal Complaint from HDP against President, Prime Minister
Peoples’ Democratic Party (HDP) Law Commission has filed a criminal
complaint to Ankara Chief Prosecution against eight persons including
President Recep Tayyip Erdoğan and Prime Minister Ahmet Davutoğlu with
charges of “defaming or inciting people to hatred and hostility”,
“restraining from exercising political rights”, restraining the freedom
to express beliefs, thoughts and opinions”, “defamation” and “inciting
to crime”.
“Lynch campaign launched”
In the petition it has been stated that an unavoidable situation has
occurred due to recent criminalizing, polarizing and abetting
expressions of the President, Prime Minister, Parliament members and
pro-Government media groups targeting at HDP and its members.
Noting that a lynch campaign has been launched against HDP and HDP
Co-Chairs in particular and electors who voted for administrators and
elected of the party on the June 7 and November 1 general elections,
the petition has pointed out to the impunity of verbal and physical
assaults as the cause for the increase in the attacks.
“360 civilians killed, 128 HDP buildings attacked”
“Thus we have seen the examples for the lynch campaign in the attacks
against HDP provincial and district buildings in recent months, bomb
attacks in Diyarbakır HDP rally, Suruç massacre and finally in the
Ankara Terminal massacre. Only in July, 360 civilians killed in
conflict and attacks, 128 HDP buildings ruined, and party headquarters
in Ankara was blood thirstily set on fire as people were still
inside”.
The petition includes statements, which are subjected to the complaint,
of those who were filed the complaint against including President
Erdoğan.
Those who were filed the complaint against:
President Recep Tayyip Erdoğan, Prime Minister Ahmet Davutoğlu,
Presidential Spokesperson İbrahim Kalın, Minister of Justice Bekir
Bozdağ, Minister of Labor and Social Security Süleyman Soylu, Vice
Prime Minister Yalçın Akdoğan, Vice Prime Minister Lütfi Elvan and Vice
Prime Minister Numan Kurtulmuş.
(BIA, Dec 31, 2015)
Forces
armées/Armed Forces
La Turquie veut installer une base militaire en Somalie
Ankara entend implanter une base navale à Mogadiscio, en Somalie, pour
lutter contre les pirates et les terroristes malgré le risque d'être
pris pour cible par le groupe islamiste local Al-Shabbaab.
La Turquie, qui a signé fin 2015 un accord sur le déploiement d'une
base militaire au Qatar, œuvre pour la création d'une autre base en
Somalie, dans la région stratégique de la Corne de l'Afrique, a annoncé
à Sputnik Erdogan Karakus, ancien commandant d'une base aérienne turque
et ex-chef de l'Agence turque de l'aviation et d'un département au sein
du Commandement des troupes terrestres de l'armée nationale.
"La Turquie a commencé à implanter des bases dans les pays avec
lesquels elle entretient de bonnes relations. Elle a commencé par le
Qatar, maintenant c'est le tour de la Somalie (…). La situation en
Somalie est instable depuis longtemps en raison des pirates maritimes.
Il est grand temps d'y déployer une base militaire", a indiqué le
général-lieutenant désormais retraité.
Selon lui, la base fonctionnera sous l'égide de l'Onu, mais "sera
considérée comme turque". Elle permettra à Ankara de réduire les frais
de ravitaillement des navires turcs qui se trouvent en mission de
patrouille dans les eaux somaliennes.
"Un ou deux navires turcs accomplissent déjà une mission en Somalie
dans le cadre de la lutte contre les pirates. Il est difficile de les
ravitailler et encore plus difficile de les relever", a-t-il expliqué.
A la question de savoir si l'implantation de la base turque
provoquerait des attaques du groupe islamiste somalien Al-Shabbaab,
M.Karakus a noté: "Vous savez que nous sommes toujours la cible
d'attaques du groupe terroriste Etat islamique (EI ou Daech) et du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Nous y sommes habitués. Mais
nous devons lutter contre les terroristes".
Selon le journal Sabah, qui cite une source militaire, la Turquie
commencera par envoyer 200 instructeurs à Mogadiscio pour entraîner
1.500 militaires somaliens à lutter contre le groupe radical
Al-Shabbaab lié au réseau terroriste international Al-Qaïda.
Al-Shabbaab mène une lutte armée contre le gouvernement somalien et
entrave les activités humanitaires de l'Onu.
La République de Somalie a cessé d'être un Etat uni après la chute du
régime du président dictateur Siyaad Barre en 1991. Le pays est dévasté
par une guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies. La seule
autorité somalienne qui soit reconnue par la communauté internationale
est le gouvernement fédéral qui contrôle la capitale Mogadiscio et ses
alentours. Les autres régions de la Somalie sont gouvernées par des
seigneurs de guerre et différentes factions. Des clans locaux et des
mouvements islamistes radicaux contrôlent plusieurs régions dans le sud
et le nord-est du pays.
(AFP, 21 janvier
2016)
La Turquie bombarde l'EI en riposte à l'attentat suicide d'Istanbul
Le gouvernement turc a annoncé jeudi avoir riposté à l'attentat suicide
qui a tué 10 touristes allemands à Istanbul en bombardant en Syrie et
en Irak plusieurs centaines de cibles du groupe Etat islamique (EI),
accusé d'avoir piloté le "kamikaze".
Deux jours après l'attaque qui a visé, pour la première fois en
Turquie, des étrangers, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a dévoilé
que l'artillerie turque avait visé en 48 heures "près de 500 positions
de Daech (l'acronyme arabe de l'EI)" en représailles au "lâche attentat
d'Istanbul".
Cette annonce est intervenue alors que le front du conflit kurde a
refait jeudi la "une" de l'actualité, avec un attentat à la bombe
attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui
a fait 6 morts et 39 blessés près de Diyarbakir (sud-est).
Lors d'une intervention devant les ambassadeurs turcs, le chef du
gouvernement a affirmé que les bombardements turcs avaient fait 200
tués dans les rangs de l'EI. Ce lourd bilan n'a pas été confirmé de
source indépendante.
Très ferme, M. Davutoglu a prévenu que "toute attaque qui vise les
invités de la Turquie sera punie". "Nous lutterons d'une manière
déterminée contre l'organisation terroriste Daech jusqu'à ce qu'elle
quitte définitivement la frontière turque", a-t-il promis.
Les dirigeants d'Ankara ont longtemps été accusés de bienveillance pour
les groupes rebelles radicaux qui luttent contre le président syrien
Bachar al-Assad, leur bête noire.
Sous la pression de ses alliée, la Turquie a toutefois rejoint l'été
dernier la coalition internationale antijihadiste et pilonné à
plusieurs reprises des cibles jihadistes.
- 7 gardes à vue -
Depuis l'attentat qui a fait 103 tués le 10 octobre devant la gare
d'Ankara, attribué à l'EI, la police turque a multiplié les coups de
filets contre ses membres présumés et renforcé les contrôles à ses
frontières pour tenter de tarir le flux des recrues étrangères qui
rejoignent le groupe jihadiste en Syrie.
L'attaque menée mardi marque un changement de stratégie pour l'EI qui
a, pour la première fois en Turquie, visé une cible étrangère.
Dix Allemands ont été tués et 17 autres personnes blessées tout près de
la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, deux des monuments les
plus visités de la plus grande ville du pays.
Sept suspects ont été placés en garde à vue, a annoncé jeudi le
ministre de l'Intérieur Efkan Ala, sans en préciser l'identité ou le
rôle présumé.
Selon les autorités turques, le "kamikaze" est un Syrien de 28 ans,
identifié dans les médias comme Nabil Fadli. M. Davutoglu a précisé
mercredi qu'il était parvenu à entrer sur le sol turc quelques jours
avant l'attaque comme un "migrant ordinaire", dans le flot des réfugiés
qui fuient la Syrie en guerre.
A nouveau visé par les jihadistes, le pays est aussi secoué par le
conflit kurde. Depuis l'été dernier, des combats meurtriers ont repris
entre les forces de sécurité et le PKK dans son sud-est à majorité
kurde, après plus de deux ans de cessez-le-feu. (AFP, 14 janvier
2016)
Turkish military kills nearly 300 Kurdish rebels in raids
Nearly 300 Kurdish rebels, members of the Kurdistan Workers’ Party
(PKK), were killed in raids conducted by the Turkish military in three
districts in southeast Turkey, the Turkish General Staff said on
Saturday.
The military said in a statement on its website that 179 militants were
killed in Sirnak province’s Cizre district, 27 in Silopi, and 55 in the
Sur district of the southeastern province of Diyarbakir province,
adding that they had also defused dozens of improvised explosive
devices in the three districts, which have been under curfew since
December. They also destroyed a school that was allegedly being used by
militants for training.
Ankara has been stepping up its military operations on the border with
Syria and Iraq since December. The area is a stronghold of the PKK,
which is considered a terrorist group by Turkey and NATO. Turkish
President Recep Tayyip Erdogan has vowed to continue the operation
until the area is cleansed of Kurdish militants.
About 100,000 have been displaced since the start of the operation,
according to Turkey’s General Directorate of Security. Businesses have
suffered in the southeastern Turkish towns, leaving many workers
without income in the country’s most impoverished region, leaving it
even poorer.
Melek Gumus from the town of Dargecit, located between Cizre and
Diyarbakir, told RT that all of her warehouses and a stock were
recently destroyed by the Turkish army.
“There my warehouses…as you can see these are all lost, there is
nothing I can do. In fact, the whole district is like this. We were
stuck at home for 20 days and there was nothing to eat. It was torture
for everybody,” she said. “...we want freedom, we want peace. We don’t
want them to be unfair to us.”
“It was about half past three at night, we were sleeping. Suddenly we
felt like the building was collapsing. When we came back in the morning
we saw the situation like this. There is nothing left, we are scared,”
said a local man describing one of the nights when the Turkish army was
conducting its operations.
A local woman doubted Ankara’s accusations that PKK is responsible for the wreckage.
“They wrecked the house and said that terrorists have done this. How
could terrorists have done that? Do terrorists have armored vehicles or
mortars? The government has done this. I hope God will punish Erdogan,”
she said.
The government has vowed to help the region and address the needs of people who have been displaced or lost businesses.
“We have never left any citizen to fend for themselves and uncared for,
and neither will we do so in the future ... Anyone forced to relocate
due to terrorism can apply to the governor’s office for assistance,”
said Prime Minister Ahmet Davutoglu in an address to his party’s
lawmakers in parliament on December 22.
However, Ankara is doing little to help the Kurds because it is
essentially at war with them, Ronald Grigor Suny Jr., professor of
History at the University of Michigan, told RT.
“In fact, it’s a kind of open war in certain cities – Cizre, for
instance, part of Diyarbakir – it’s going on right now. The government
of Turkey has surrounded some areas with tanks. There are reports that
there are snipers on roofs, if people go out after curfew they can be
shot. And they have been. That region in the southeast now is having
trouble supporting itself, people are out of work, businesses are
closing. Erdogan and his government have decided to take open warfare
as their policy against the Kurds in the southeast and destabilize one
more country in the Middle East.”
Kurds have long been campaigning for the right to self-determination
and greater autonomy in Turkey, where they are the largest ethnic
minority. In late December, a congress of Kurdish non-governmental
organizations called for Turkey’s southeastern regions to be granted
autonomy via constitutional reforms.
(Reuters, Jan 2, 2016)
Après 19 jours de couvre-feu, des habitants découvrent les cicatrices
Bâtiments en ruines, véhicules brûlés, cadavres d'animaux décomposés:
les habitants de Dargecit, ville à majorité kurde du sud-est de la
Turquie, ont commencé à regagner avec prudence leur maison mercredi à
la faveur de la levée d'un couvre-feu de 19 jours.
Le couvre-feu avait été instauré le 11 décembre à Dargecit, ville de
20.000 habitants de la province de Mardin, et dans plusieurs autres
villes du sud-est anatolien pour permettre à l'armée de lancer une
vaste opération destinée à déloger les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) des centres urbains.
Mercredi, l'urgence pour les habitants de Dargecit était d'enlever des
rues les cadavres d'ânes et autres animaux de ferme pourrissant à l'air
libre, a constaté un photographe de l'AFP. Certains sillonnaient les
rues boueuses de leur ville, inspectant les carcasses de véhicules
brûlés et les murs des maisons qui tiennent encore debout.
Malgré la levée du couvre-feu, les forces spéciales de police
maintenaient une forte présence dans la ville, où des centaines de
personnes assistaient mercredi aux funérailles d'un homme tué dans les
combats.
Les autorités ont affirmé avoir saisi deux tonnes d'explosifs et de
nombreuses armes lors des quelque 110 perquisitions effectuées pendant
le couvre-feu.
32 "terroristes" - terme employé par les autorités turques pour
désigner les rebelles kurdes - ont été tués au cours de l'opération à
Dargecit, ont déclaré les services du gouverneur de la province de
Mardin dans un communiqué.
Mais deux habitants de la ville ont également perdu la vie dans les
combats, ont reconnu les autorités, sans préciser les circonstances de
leur décès.
"La lutte contre les membres de cette organisation terroriste pour le
bien et la sécurité des habitants de cette région se poursuivra avec
une détermination intacte", poursuit le texte.
- 'Peur et terreur' -
Au total, l'armée turque affirme avoir tué plus de 200 militants du PKK
lors de l'opération qui mobilise quelque 10.000 hommes. Un bilan
invérifiable de source indépendante.
Mais selon les opposants du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde), les principales victimes du conflit, qui a repris l'été
dernier, ont été les civils, avec 360 tués parmi lesquels 61 enfants
et 73 femmes.
"Contrairement aux affirmations selon lesquelles ils s'agirait de
garantir la paix et la sécurité, les autorités créent la peur et la
terreur parmi les gens, tuant sans compter des civils et détruisant
l'héritage culturel", a affirmé mercredi le HDP dans un communiqué
mercredi.
A Diyarbakir, la "capitale" du sud-est kurde de la Turquie, le
couvre-feu a été partiellement levé dans le quartier historique de Sur,
où des journalistes locaux faisaient état ces derniers jours de scènes
de guerre, avec des centaines de maisons et de boutiques détruites dans
l'ancien coeur touristique de la ville où les combattants kurdes ont
érigé des barricades.
Jeudi, un photographe de l'AFP a pu se rendre dans le quartier où les
devantures des magasins étaient dissimulés par des barricades de sacs
de sable érigées durant les combats, tandis que des enfants ramassaient
des balles trainant sur le sol.
Le couvre-feu reste notamment en vigueur dans les villes de Cizre et de
Silopi, de près de 100.000 habitants, où la condition des personnes
enfermées dans leur maison suscitait des inquiétudes grandissantes.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats
les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un
conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 31
décembre
2015)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Sofia veut contrôler la formation des imams
Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a appelé mercredi le
parlement à créer une filière officielle d'enseignement supérieur de
l'islam, afin d'éviter que les imams ne soient formés à l'étranger.
"Au lieu de nous fourrer la tête dans le sable comme une autruche, il
faut discuter d'où et comment sont formés les dignitaires musulmans
bulgares", a déclaré le dirigeant de centre-droit devant les députés.
"Alors que nous avons des centaines de milliers de musulmans, une bonne
partie d'entre eux (des imams et muftis) sont pris en charge par l'État
turc", a-t-il ajouté en réponse à une question d'un élu nationaliste,
opposé à un tel projet.
Après cinq siècles de domination ottomane (14e - 19e siècle), la
Bulgarie compte la plus grande minorité turque des Balkans, estimée à
10% de sa population de 7,3 millions d'habitants. Avec les Pomaks
(Bulgares convertis à l'islam) et une partie des Roms, les musulmans
représentent selon les estimations 13% de la population, soit le taux
le plus élevé de l'Union européenne.
Sofia compte déjà un Institut supérieur islamique, mais ses diplômes ne
sont pas reconnus par l'État en raison d'une vive opposition des
nationalistes. De nombreux imams et muftis profitent donc de bourses
d'études supérieures en Turquie, en Arabie saoudite et en Jordanie.
Une reconnaissance officielle de l'Institut, créé en 1999, permettrait
d'en contrôler l'enseignement et d'éviter qu'une majorité de
dignitaires ne soient formés à l'étranger, selon le gouvernement.
Dans une déclaration récente, le grand mufti de Bulgarie, Moustafa
Hadji, avait lui aussi réclamé "une accréditation immédiate de
l'Institut supérieur islamique", "vu la situation internationale et
dans l'intérêt de toute la société bulgare".
En 2013, treize dignitaires musulmans bulgares, dont la plupart avaient
fait des études en Arabie saoudite et en Jordanie, avaient été accusés
de "propagation d'idéologie salafiste visant à imposer le califat". Les
faits n'ayant pas été prouvés, seul un imam autoproclamé du ghetto rom
bulgare de Pazardjik (sud) avait été condamné, à deux ans de prison.
Des dizaines de mosquées ont été érigées en Bulgarie depuis la fin du
communisme en 1990, avec des financements turcs et saoudiens.
(AFP, 13 janvier
2016)
Un adolescent agresse un professeur juif "au nom de Daech"
Un lycéen, inconnu des services de renseignement, a agressé et blessé
lundi dans une rue de Marseille un enseignant juif qui portait la
kippa, affirmant lors de son interpellation avoir agi "au nom d'Allah"
et du groupe État islamique.
Cet adolescent d'origine kurde,
qui aura 16 ans dans les prochains jours, a frappé à l'aide d'une
machette l'enseignant de 35 ans, qui se rendait au travail vers 09H00.
La victime a d'abord été touchée au dos, puis est tombée. L'adolescent
a continué de frapper le professeur qui s'est défendu avec ses pieds et
s'est protégé avec la Torah qu'il transportait, a déclaré le procureur
de Marseille, Brice Robin, lors d'un point de presse.
L'adolescent avait un regard "particulièrement haineux" et son
intention était "de tuer", selon les déclarations de la victime, mais
il ne lui a pas parlé, a ajouté M. Robin. La lame de la machette était
émoussée, ce qui a pu limiter l'ampleur des blessures, légères, au dos
et à une main.
L'agresseur a été interpellé quelques minutes plus tard. Devant les
policiers, il "a revendiqué avoir agi ainsi au nom d'Allah et du groupe
État islamique" (EI), a précisé le procureur. En Irak et en Syrie, les
Kurdes font partie des forces qui luttent contre le groupe EI.
"Il s'agit à l'évidence d'une agression à caractère antisémite", a
souligné M. Robin. L'adolescent portait aussi un couteau en céramique
qu'il destinait aux policiers et s'en est également pris verbalement à
l'armée française qui, selon ses propos, "garde les juifs".
Le président François Hollande a dénoncé un acte "innommable et
injustifiable". Adressant "tout son soutien à la victime et à ses
proches", il a assuré "la mobilisation des pouvoirs publics pour agir
avec la plus grande fermeté contre l'antisémitisme et le racisme".
Une enquête a été ouverte à Marseille "des chefs de tentative
d'assassinat aggravé en raison d'une appartenance religieuse" et
"apologie du terrorisme". Le parquet antiterroriste de Paris s'est
ensuite saisi de l'enquête lundi soir.
Selon les premiers éléments, l'adolescent n'était pas dans le radar des
services de renseignement et n'avait pas d'antécédents judiciaires. Sa
radicalisation semble être passée inaperçue au sein de sa famille,
comme de ses professeurs. Aucun trouble psychologique n'avait non plus
été signalé.
"Il maîtrise une certaine dialectique, mais on sent bien que c'est
quelqu'un qui ne maîtrise pas complètement les fondements de l'islam",
a précisé le directeur adjoint de la sécurité publique, Yannick Bloin.
- 'Bonnes notes au lycée' -
"Il est dans un milieu tout à fait normal et classique, et, en plus, il
a de bonnes notes au lycée", a relevé le procureur. Son profil "semble
être celui d'une personne radicalisée via internet", même si des
investigations plus poussées doivent encore être menées, a-t-il dit.
Le Premier ministre s'est dit "révulsé" par cette agression antisémite
et a affiché son "intransigeance" face à ces actes. Samedi soir, à
Paris, lors de la cérémonie d'hommage aux victimes de la prise d'otages
jihadiste dans le supermarché juif Hyper Cacher, le 9 janvier 2015,
Manuel Valls avait souligné "l'angoisse immense" et "légitime" des
Français de confession juive, en s'inquiétant de voir certains d'entre
eux quitter le pays.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a estimé que l'agression
commise lundi à Marseille "témoigne du risque pour certains individus
isolés pas du tout connus des services de police et de renseignement de
passer à l'acte sous l'influence de la propagande, diffusée notamment
sur les réseaux internet, par Daech".
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a regretté que l'agression
ait dans un premier temps été présentée comme l'acte d'un
"déséquilibré": cela "tend à banaliser ces agressions antisémites,
minimiser leur importance et favoriser le passage à l'acte", selon
l'UEJF.
Le sénateur-maire (Les Républicains) de Marseille, Jean-Claude Gaudin,
a condamné une "agression intolérable" et appelé, "en ces temps
difficiles, les Marseillais au dialogue, au respect de l'identité de la
culture et des opinions de chacun".
(AFP, 11 janvier
2016)
Turkey amidst the Sunni-Shia rift
The region is going through its worst sectarian crisis in the last
three decades. This conflict, which will certainly have a long life
span, had cast its shadows long before.
The Sunni-Shia clash dates back to 1400 years ago, the death of the
Prophet Muhammad in 632, when the fight broke out upon the question of
who was to take over the leadership of Muslims. Since then the
sectarian tension would calm down and inflame at times, having its
worst period from 1980-90.
In the aftermath of the Iranian Revolution in 1979, Iran started to
export Shia militantly. Saudi Arabia claimed that Tehran was provoking
the Shia community in its eastern province, the main Shia area in the
country.
Following the revolution, the Iraq-Iran war erupted and lasted for
eight years when Saudi Arabia backed Iraq against Iran. The
increasingly strained relations between Iran and Saudi Arabia got
finally cut in 1988 following clashes between Iranian-led demonstrators
and Saudi security forces during the Hajj (Pilgrimage) rituals in 1987.
This situation lasted until 1991, the First Gulf War.
The ongoing crisis is the worst sectarian clash since then. And it has
been a crisis in the making since 2003 when the U.S. intervened in
Iraq. In the aftermath of the intervention, Baghdad came under the rule
of a Shia government which excluded Sunnis in the country. The Shia
axis in the region got immediately reinforced. From 2011 on, the Arab
uprisings further deepened the Sunni-Shia clash, which reached a peak
following the recent proxy wars of Iran and Saudi Arabia in Iraq, Syria
and Yemen.
In short, the sectarian tension which had been gradually rising in the
last 12 years has become much more visible and direct upon the current
crisis.
Yet the current rift is much deeper than its predecessor. First of all,
there exists a much bigger asymmetry between the two regional powers
than previously. The U.S. and Iran have been rapidly closing up since
they signed the nuclear deal last July. The sanctions against Iran will
be lifted pretty soon, which will integrate Tehran into the world
economy and the Western camp.
Moreover, Iran has become the U.S.’ indirect and tactical partner in
Iraq against the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). And this
all substantially strengthens Tehran’s hands.
Another difference from the previous crisis was created by ISIL. Today,
both Iran and Saudi Arabia are fighting against this terrorist
organization. They have also been sitting around the same table for the
last three months in order to discuss a political solution for Syria
which makes them allies on this front.
The message which King Salman of Saudi Arabia is trying to convey is
another crucial point. Along with four Shia clerics, 43 Sunnis accused
of being militants in relation to al-Qaeda were also executed.
Therefore the king is trying to say: “Hey, I don’t discriminate against
Sunnis or Shias.” Even some Saudi observers argue that the execution of
the Shia clerics was meant to serve as a cover for the execution of the
Sunnis. Hence the nature of the crisis is not solely sectarian.
The last but not least difference is the situation that the region is
in. We are going through a historic and critical crossroads when the
Sykes-Picot order built after World War I is collapsing and Iraq and
Syria are dissolving. Therefore the tension between two regional
countries spreads ten times throughout the region.
This is exactly why Turkey needs to stay totally impartial in this
conflict as it did in the Saudi-Iran crisis 25 years ago. Ankara had
strictly pursued “active neutrality” during the whole Iraq-Iran war,
which should rule once again.
Yet this would require Turkey to refrain from actively contributing to
the “Islamic Military Alliance” which was founded by Saudi Arabia just
before this crisis, excluding Shia countries in the region, and which
Ankara agreed to join.
Keeping in mind that this fire will burn in the region for a long time,
Turkey also needs to secure its position as much as possible. It needs
to strengthen its relations with the West and the countries in the
region who are not part of the Sunni-Shia dichotomy, namely Israel,
Iraqi Kurdistan and Egypt.
(hurriyetdailynews.com, Jan 9, 2016)
Erdogan: Les exécutions en Arabie saoudite, une affaire "intérieure"
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a refusé
mercredi de condamner l'exécution par Ryad d'un dignitaire chiite à
l'origine d'une grave crise avec l'Iran, jugeant qu'elle relevait des
"affaires intérieures" de l'Arabie saoudite.
"Les exécutions relèvent des affaires intérieures de l'Arabie
saoudite", a déclaré M. Erdogan devant des élus locaux à Ankara, en
contradiction avec le porte-parole du gouvernement turc Numan Kurtulmus
qui avait déploré lundi cette décision.
Le chef de l'Etat turc s'est étonné de la forte réaction suscitée par
l'exécution du dignitaire chiite Nimr el-Nimr, hostile au pouvoir
saoudien. "Il y a avait ce jour-là 46 exécutions, dont 43 de Sunnites.
Seulement 3 d'entre-eux étaient des chiites", a-t-il relevé.
"On a condamné des milliers de personnes à la mort en Egypte (après le
putsch militaire de 2013), personne n'a rien dit. Pourquoi le monde n'y
a pas réagi ?", s'est indigné M. Erdogan, soutien de l'ex-président
Mohamed Morsi destitué par l'armée.
Le chef de l'Etat turc a par ailleurs qualifié d'"inacceptable"
l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran par des manifestants.
Une grave crise diplomatique oppose Ryad et Téhéran depuis l'exécution
samedi en Arabie saoudite de M. el-Nimr et de 46 autres personnes
condamnées pour "terrorisme".
Lundi soir, la Turquie avait, par la voix du vice-Premier ministre
Kurtulmus, appelé les deux capitales au calme et déploré les
exécutions. Son Premier ministre Ahmet Davutoglu a proposé mardi son
aide pour apaiser les tensions.
Les relations entre Ankara et Ryad se sont considérablement réchauffées
ces derniers mois. M. Erdogan s'est rendu le mois dernier en visite à
Ryad.
Les deux pays, en très grande majorité peuplés de musulmans sunnites,
considèrent ainsi le départ du président syrien Bachar al-Assad,
soutenu par l'Iran, comme un préalable à tout règlement de la guerre en
Syrie. (AFP, 6 janvier
2016)
L'emploi du temps des fonctionnaires aménagé pour la prière du vendredi
Le gouvernement islamo-conservateur turc va modifier la législation
afin de permettre aux fonctionnaires d'aller à la mosquée pour la
prière du vendredi, obligatoire dans l'islam pour les hommes, a annoncé
mardi le Premier ministre Ahmet Davutoglu.
"Nous avons préparé un projet pour modifier les horaires des
fonctionnaires le vendredi afin de ne pas entraver notre liberté de
culte", a lancé M. Davutoglu lors de sa harangue hebdomadaire devant
les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP).
Une circulaire du bureau du Premier ministre devrait a priori suffire
pour modifier le temps de travail dans la fonction publique.
Si elle est confirmée, cette mesure présentera surtout un aspect
symbolique, puisque les agents de l'Etat turc sont déjà autorisés à
profiter de leur pause-déjeuner du vendredi pour satisfaire à leurs
obligations religieuses.
Au pouvoir depuis 2002, l'AKP de l'actuel président Recep Tayyip
Erdogan est fréquemment accusé d'avoir islamisé la société turque.
Ces dernières années, l'homme fort du pays a amendé à plusieurs
reprises, au nom du respect de la liberté religieuse, les règles de
stricte laïcité en vigueur depuis la création de la République moderne
par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
Son gouvernement a ainsi successivement autorisé le port du voile
islamique pour les femmes dans les universités, dans la fonction
publique puis dans les lycées, provoquant à chaque fois un vent de
critiques dans les rangs de l'opposition laïque.
Il a également sérieusement restreint la vente et la publicité pour l'alcool, officiellement au nom de la santé publique.
Musulman pratiquant, M. Erdogan, dont le parti a remporté haut la main
les élections législatives de novembre, a fait construire l'an dernier
une immense mosquée dans son luxueux complexe présidentiel de la
banlieue d'Ankara. (AFP, 5 janvier
2016)
Arrestations en Turquie, annulation des festivités en Belgique
Face aux menaces terroristes qui pèsent sur les fêtes du Nouvel An,
Bruxelles a décidé d'annuler les festivités tandis que dans plusieurs
pays, les forces de l'ordre ont été placées en alerte maximale, comme
en Turquie, où un attentat suicide aurait été déjoué à Ankara.
Les mesures de sécurité ont aussi été renforcées dans d'autres pays,
comme en Autriche et en Russie, après les attentats jihadistes du 13
novembre à Paris, ville qui sera placée sous haute protection policière
jeudi soir.
Le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, a annoncé mercredi l'annulation
pure et simple du feu d'artifice prévu au centre-ville. "Il vaut mieux
ne pas prendre le risque", a-t-il expliqué, tandis que le Premier
ministre Charles Michel a parlé sur la chaîne RTBF de "décision
difficile" mais de bonne décision.
La veille, les forces de l'ordre belge avaient en effet arrêté deux
personnes soupçonnées de préparer des attentats à Bruxelles au cours
des fêtes de fin d'année, qui seront présentées devant un juge jeudi.
Une menace jugée "sérieuse" et qui visait "plusieurs lieux
emblématiques de Bruxelles", avait alors indiqué le parquet fédéral
belge.
Quelque 100.000 personnes étaient rassemblées l'an dernier sur la Place de Brouckère à Bruxelles.
En Turquie, la police a arrêté deux membres présumés du groupe Etat
islamique (EI) soupçonnés de préparer un double attentat suicide à
Ankara pendant les fêtes de fin d'année.
"Dans le cadre d'une enquête instruite par le parquet d'Ankara et du
travail effectué par la police d'Ankara, deux individus membres de
l'organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI) ont été
capturés pendant une intervention réussie avant même de passer à
l'acte", a indiqué le gouvernorat de la capitale turque dans un
communiqué en ligne.
"Un gilet explosif prêt à être utilisé et un sac à dos rempli
d'explosifs et renforcé par des billes et des tiges d'acier ont été
saisis" par la police au cours de l'opération, selon le communiqué.
Les deux suspects s'apprêtaient à commettre des attentats suicide jeudi
soir à deux endroits (devant un centre commercial et sur une rue
branchée) de la place centrale de Kizilay, lieu traditionnel des
festivités du Nouvel An, selon des chaînes de télévision citant le
bureau du procureur en chef d'Ankara, la deuxième ville - derrière
Istanbul - de Turquie avec ses 5,2 millions d'habitants.
Des milliers de personnes se réunissent traditionnellement sur cette place pour fêter l'arrivée de la nouvelle année.
La Turquie est en état d'alerte depuis le double attentat suicide qui a
fait 103 morts et plus de 500 blessés devant la gare centrale d'Ankara
le 10 octobre avant un rassemblement en faveur de la paix organisé par
les mouvements prokurdes.
- 'L'Europe sur le qui-vive' -
Outre la Belgique, le reste de l'Europe est aussi sur le qui-vive depuis les attentats de Paris qui ont fait 130 morts.
A Paris, privée elle aussi de feu d'artifice, la traditionnelle
célébration du Nouvel An a été maintenue sur la célèbre avenue des
Champs-Elysées, mais elle se déroulera sous le signe de la sobriété et
avec des mesures de sécurité renforcées.
Quelque "11.000" hommes - policiers, militaires, pompiers - contre
9.000 en 2014, seront déployés dans la capitale française et ses
environs, a annoncé le préfet de police de Paris.
Aux abords des Champs-Elysées, 1.600 policiers et gendarmes assureront
la sécurité du plus grand rassemblement autorisé en France depuis
l'instauration de l'état d'urgence, au soir des attaques jihadistes du
13 novembre. Ces attentats ont fait 130 morts et des centaines de
blessés dans des bars, restaurants et une salle de concert.
L'éventualité d'attentats pendant la période des fêtes a également
conduit la police autrichienne à relever le niveau de sécurité à
Vienne, tandis qu'à Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de
rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la
première fois fermée au public au moment du réveillon. Les autorités
craignent, là aussi, des attentats visant la capitale russe.
La peur du terrorisme n'épargne pas New York, où les mesures de
sécurité mises en place pour les célébrations du Nouvel An, notamment
le grand rassemblement de Times Square, sont "plus conséquentes que
jamais", avait assuré mardi le maire de la ville, Bill de Blasio.
(AFP, 31
décembre
2015)
Socio-économique
/ Socio-economic
Le nombre de touristes recule en 2015, victime de la situation sécuritaire
Le nombre de touristes étrangers a légèrement reculé en 2015 en
Turquie, pour la première fois depuis des années, victime de la
dégradation de la situation sécuritaire dans le pays et du retrait des
visiteurs russes, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
Un total de 36,24 millions d'étrangers ont visité la Turquie contre
36,83 millions l'année précédente, soit une baisse de 1,61%, a indiqué
le ministère du Tourisme.
Le nombre de touristes russes, particulièrement friands des stations
balnéaires de la Méditerranée comme Antalya (sud), a subi une baisse
spectaculaire avec 3,65 millions l'an dernier contre 4,5 millions en
2014.
Amorcé par la crise économique en Russie, ce mouvement s'est accéléré
avec la crise diplomatique provoquée par la destruction d'un bombardier
russe par l'armée turque à la frontière syrienne le 24 novembre
dernier. En décembre, le nombre de touristes russes a dégringolé de 46%
par rapport à la même période de l'année précédente.
Malgré cette nette tendance, les Russes ont constitué en 2015 le
deuxième contingent des visiteurs de la Turquie, derrière les Allemands
avec 5,6 millions.
Plus généralement, le nombre de touristes du continent européen a
reculé de 1,75%, les mouvements les plus nets étant observés chez les
Italiens (-27%) et les Français (-18%). L'afflux de résidents du
Moyen-Orient (+5,5%) et d'Asie du sud-est (+11,3%) a presque totalement
compensé la désaffection européenne.
Depuis l'été dernier, la situation sécuritaire s'est nettement dégradée
en Turquie. Le conflit kurde a repris dans le sud-est du pays, en proie
à des violents combats entre forces de sécurité et rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Et plusieurs attentats attribués au groupe Etat islamique (EI) ont
frappé le sol turc. A Ankara, 103 personnes sont mortes en octobre lors
d'une manifestation prokurde et, le 12 janvier, 11 touristes allemands
ont été tués dans le district historique de Sultanahmet.
Après cette dernière attaque, le croisiériste MSC a suspendu ses escales en Turquie.
La baisse du nombre de visiteurs enregistrée en 2015 était "inévitable"
à cause du "terrorisme auquel le monde entier est confronté", a
commenté le ministre du Tourisme et de la Culture, Mahir Unal. "Nous
devons éviter tout ce qui peut remettre en cause l'image de pays sûr de
la Turquie", a-t-il ajouté.
La Turquie, actuellement sixième destination mondiale, s'est fixée pour
objectif d'accueillir 50 millions d'étrangers par an en 2023.
(AFP, 28 janvier
2016)
Les dirigeants turcs aux obsèques du magnat de l'industrie Mustafa Koç
Les élites politiques et économiques turques étaient présentes en force
et dans une rare unanimité dimanche aux obsèques du principal magnat
industriel du pays, Mustafa Koç, décédé jeudi à l'âge de 55 ans.
Le président Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre Ahmet Davutoglu
tout comme Kemal Kiliçdaroglu, le chef du principal parti d'opposition
CHP (Parti républicain du peuple) ont assisté aux funérailles de
l'industriel, dans une mosquée d'Istanbul. Des représentants du monde
turc des affaires étaient également présents.
Mustafa Koç est décédé jeudi dans un hôpital d'Istanbul des suites
d'une crise cardiaque. Il dirigeait Koç Holding, l'une des entreprises
les plus puissantes et les plus respectées de Turquie, créée en 1920
par son grand-père Vehbi Koç.
Le père de Mustafa Koç, Rahmi Koç, 85 ans, qui lui avait passé les
rênes de l'entreprise en 2003, dirigeait les obsèques avec son fils
Ali, devant le cercueil entouré d'un drapeau et d'un ruban aux couleurs
du club de football de Fenerbahçe, favori de la famille.
A lui seul, le groupe familial Koç et sa centaine de sociétés
fournissent 9% des exportations turques et 8% du produit intérieur brut
(PIB) du pays.
Koç Holding possède notamment le groupe pétrolier Tüpras, propriétaire
d'une des plus grosses raffineries d'Europe, ainsi qu'un important pôle
automobile qui produit en Turquie des modèles des marques Fiat et Ford.
Il est aussi actif dans le secteur bancaire.
Le patron de Koç Holding avait subi les foudres du gouvernement de
l'actuel président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, notamment
après avoir critiqué la répression de la fronde politique de juin 2013.
Son groupe avait notamment subi d'importants redressements fiscaux.
Koç avait notamment autorisé les manifestants de la place Taksim à
Istanbul à trouver refuge dans l'hôtel Divan tout proche, propriété du
groupe, ce qui avait suscité l'ire de Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier
l'avait accusé d'accorder sa protection à des "criminels".
Mais M. Erdogan a rendu hommage à Mustafa Koç vendredi, révélant qu'il
s'était entretenu avec lui la veille. "Nous avons même plaisanté. Nous
avons parlé de perte de poids et je lui ai demandé: +avez-vous réduit
votre consommation d'alcool? C'est le moment d'arrêter complètement+",
a raconté le président islamo-conservateur, réputé très pieux.
Mustafa Koç avait subi l'an dernier une opération de chirurgie gastrique et perdu environ 40 kg, selon les médias turcs. (AFP, 24 janvier
2016)
Décès du magnat de l'industrie turque Mustafa Koç
Mustafa Koç, le patron du plus grand
conglomérat industriel de Turquie, Koç Holding, est décédé jeudi dans
un hôpital d'Istanbul des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 55
ans, ont annoncé ses médecins.
"Nous avons perdu Mustafa Koç des suites d'une crise cardiaque dont il
a été victime à son domicile, malgré tous les efforts des médecins", a
déclaré devant la presse un médecin de l'hôpital américain du quartier
de Nisantasi.
Le PDG a perdu connaissance lors d'une séance de sport. Il avait subi
l'an dernier une opération de chirurgie gastrique et perdu environ 40
kg, ont rapporté les médias turcs.
Mustafa Koç dirigeait depuis 2003 l'une des entreprises les plus
puissantes et les plus respectées de Turquie, créée en 1920 par son
grand-père Vehbi Koç.
A lui seul, le groupe familial Koç et sa centaine de sociétés
fournissent 9% des exportations turques et 8% du produit intérieur brut
(PIB) du pays.
Koç Holding possède notamment le groupe pétrolier Tüpras, qui possède
une des plus grosses raffineries d'Europe, ainsi qu'un important pôle
automobile qui produit en Turquie des modèles des marques Fiat et Ford.
Il est aussi actif dans le secteur bancaire.
Le patron de Koç Holding avait subi les foudres du gouvernement de
l'actuel président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, notamment
après avoir critiqué la répression de la fronde politique de juin 2013.
Son groupe avait notamment subi d'importants redressements fiscaux.
(AFP, 21 janvier
2016)
L'inflation a atteint 8,81% en 2015, nettement au-dessus des prévisions
Les prix ont augmenté de 8,81% en Turquie
2015, nettement au-dessus des prévisions du gouvernement
islamo-conservateur au pouvoir qui tablait sur un taux de 6,3%, selon
les chiffres publiés lundi par l'Institut turc de la statistique (Tüik).
L'inflation a atteint 0,21% en décembre par rapport au mois précédent,
soit un taux de 8,81% sur l'ensemble de l'année dernière, a précisé le
Tüik.
Les prix avaient progressé de 8,17% en Turquie en 2014.
Le vice-Premier ministre en charge de l'économie Mehmet Simsek a
attribué cette forte inflation à la hausse des prix de l'alimentation
mais il a assuré que la politique de rigueur fiscale et monétaire
serait maintenue.
"Nous ne pouvons pas dire que ces chiffres soient à la hauteur de nos
souhaits (...) mais nous allons continuer dans la voie des réformes et
de la rigueur", a précisé M. Simsek lors d'un entretien accordé à la
chaîne d'information NTV.
Après les années fastes 2010 et 2011, où sa croissance a frôlé les 9%,
l'économie turque a sérieusement ralenti, victime de la crise de la
zone euro, des guerres à ses frontières en Irak et en Syrie, de la
reprise du conflit kurde et des tensions politiques intérieures.
Son produit intérieur brut (PIB) n'a augmenté que de 2,9% l'an dernier,
ses déficits publics restent élevés, tout comme son inflation, et sa
monnaie, la livre turque, particulièrement fragile face au dollar et à
l'euro.
L'économie turque a enregistré un taux de croissance annuel de 4% au 3e trimestre 2015.
Au pouvoir depuis 2002 en Turquie, le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip
Erdogan a largement remporté les législatives anticipées de novembre en
recueillant 49,4% des suffrages.
Lors du scrutin de juin, l'AKP avait perdu sa majorité absolue, pour la première fois depuis 2002, ajoutant aux incertitudes. (AFP, 4 janvier
2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Turkey Ranks First in Violation of Freedom of Expression before ECtHR
According to the data the highest proportion of the decisions issued by
ECtHR are related to the violation of the right to liberty and safety.
The most complaints in this category have been made against Russia with
58 applications followed by Ukraine with 32 and Turkey with 14
applications.
The most complaints have been made regarding the violation of the right
to liberty and safety with 181 applications followed by inhuman and
degrading treatment with 157 applications and the right to a fair trial
with 130 applications.
Turkey has been the country which got the most complaints in the
category of violation of the freedom of expression with 10 applications
out of 28 in total.
Turkey convicted 79 times in 2015
The court has adjudicated on the complaints brought against Turkey with
three judgements finding no violations and with 79 judgements finding
at least one violation.
In 2015 Turkey has ranked the third country with the highest number of
cases brought to trial before ECtHR. According to the statistics
Ukraine is on the first rank with 13,850 cases followed by Russia with
9,200 cases and Turkey with 8,450 cases. (BIA, Jan 29, 2016)
L'UE veut un "cessez-le-feu immédiat" dans le sud-est de la Turquie
La chef de la diplomatie européenne
Federica Mogherini a appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat dans le
sud-est de la Turquie, en proie à de violents combats entre les forces
de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
"Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat dans le sud-est", a déclaré
devant la presse Mme Mogherini à l'issue d'un entretien avec les
dirigeants turcs à Ankara, précisant que l'Union européenne (UE)
"condamne fermement toutes les formes de terrorisme".
Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir lui a
immédiatement répondu que son pays entendait continuer son combat
contre les rebelles kurdes.
"En tant que pays souverain, la Turquie continuera son combat contre
toutes les organisations terroristes, y compris le PKK, qui menacent sa
sécurité nationale", a assuré M. Bozkir lors de la même conférence de
presse.
"En le faisant, nous essayons de protéger les droits de nos citoyens", a-t-il plaidé.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris
depuis l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix
engagés à l'automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur turc
pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait plus de
40.000 morts depuis 1984.
Les affrontements en cours, notamment dans plusieurs villes sous
couvre-feu du sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont fait de
nombreuses victimes dans les deux camps, ainsi que des dizaines de
civils selon les ONG.
Plus d'un milliers d'universitaires turcs et étrangers ont récemment
signé un texte dénonçant des "massacres" commis par l'armée contre des
civils, suscitant la colère des autorités et des poursuites judiciaires
contre les pétitionnaires.
(AFP, 25 janvier
2016)
Jagland says freedom of expression in Turkey still problematic
Council of Europe (CoE) Secretary-General Thorbjorn Jagland said on
Tuesday that the issue of freedom of expression in Turkey remains
problematic.
“The Council of Europe is engaging with Turkish authorities, in
particular about freedom of expression, which still is a problem in
Turkey,” he said at a press conference in Strasbourg. “I'm glad the
working group we have established will continue its important work,” he
added.
The working group was established at the beginning of 2015 as part of
Turkey's Action Plan to prevent violations of the European Convention
on Human Rights (ECHR). Jagland's representatives, Turkish Ministry of
Justice officials and a representative of Turkey's Telecommunications
Directorate (TİB) attended a meeting on Dec. 17.
The meeting highlighted the application of anti-terror legislation and
provisions within the Turkish Penal Code (TCK) affecting freedom of
expression and issues relating to the implementation of anti-defamation
laws.
Jagland is known for his support for the Council of Europe's “platform
to promote the protection of journalism and safety of journalists,” “a
public space to facilitate the compilation, processing and
dissemination of information on serious concerns about media freedom
and the safety of journalists.”
There are currently 30 journalists behind bars in Turkey, where freedom
of the press has significantly deteriorated over the past several years.
Jagland has been one of the most outspoken European leaders against
government pressure on the press. After then-Today's Zaman
Editor-in-Chief Bülent Keneş was detained for five days in October for
posting tweets critical of the government and was later released,
Jagland wrote on his official Twitter account that “no one should be
deprived of their liberty for criticizing a politician.”
The CoE secretary-general made the statement after a working breakfast
with Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu. Jagland added that the
pair also discussed the overall situation in Turkey's region and the
situation in Ukraine.
“We have been enjoying our relations with the Council of Europe, and we
have been giving full support to the secretary-general's reform
process,” said Çavuşoğlu. “That's why we [Turkey] increased our
contribution to the budget [of the Council of Europe]. We became a
grand payer."
He talked of the new Turkish government's reform process, pointing out
that it is their “number one priority” but failed to touch on the
jailed journalists or pressure exerted on media groups by the Justice
and Development Party (AK Party) government.
Çavuşoğlu later met with Spaniard Pedro Agramunt, the new president of
the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE).
The EU revived Turkey's membership negotiations after Ankara accepted a
joint action plan that would see it stem the flow of Syrian refugees
fleeing to Europe. On Dec. 14, 2015, the EU opened Chapter 17 on
economic and monetary policy, in addition to conditional plans to open
Chapter 23 on judiciary and fundamental rights, and Chapter 24 on
justice, freedom and security.
No questions from journalists were allowed at the press briefing.
(TODAY'S
ZAMAN, Jan 26, 2016)
L'UE dénonce l'arrestation d'universitaires en Turquie
L'Union européenne a dénoncé samedi l'interpellation d'une vingtaine
d'universitaires turcs qui avaient signé une pétition appelant à la fin
des opérations controversées de l'armée contre la rébellion kurde dans
le sud-est de la Turquie, regrettant "un climat d'intimidation".
L'interpellation vendredi de ces universitaires, remis en liberté en
fin de journée mais qui font toujours l'objet de poursuites, est "un
développement extrêmement préoccupant", a estimé la porte-parole de
l'UE pour les Affaires étrangères dans un communiqué.
Dans toute la Turquie, des enquêtes ont été ouvertes pour "propagande
terroriste", "insulte aux institutions et à la République turque" et
"incitation à violer la loi" contre les signataires de la pétition, qui
risquent un à cinq ans de prison.
Une dizaine d'universités ont parallèlement engagé des poursuites
disciplinaires contre plus de soixante autres professeurs ou chercheurs.
"Nous réaffirmons notre condamnation la plus forte de toutes les formes
d'attaques terroristes, y compris par le PKK, ainsi que de l'attaque
contre le siège de la police à Cinar le 14 janvier" qui a fait six
morts dans cette ville du sud-est et a été attribuée aux rebelles
kurdes, a déclaré la porte-parole de l'UE.
"Mais la lutte contre le terrorisme doit pleinement respecter les
obligations du droit international, y compris les droits de l'homme et
le droit humanitaire", a-t-elle poursuivi. "La liberté d'expression
doit être garantie (...) un climat d'intimidation va à l'encontre de
cela", a insisté la porte-parole.
"Nous attendons de la Turquie que sa législation soit mise en oeuvre
conformément aux standards européens", a-t-elle déclaré, alors que le
processus d'adhésion avec l'UE, au point mort depuis 2005, a été
redynamisé fin novembre à la faveur d'un rapprochement entre Ankara et
Bruxelles pour tenter d'endiguer le flux de migrants venant de Syrie et
d'Irak.
L'"initiative des universitaires pour la paix" avait été rendue
publique lundi par 1.200 intellectuels qui exigeaient la fin de
l'intervention musclée des forces de sécurité turques contre les
partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est
en majorité kurde de la Turquie.
Dans ce texte, ils dénoncent "un massacre délibéré et planifié en
totale violation des lois turques et des traités internationaux signés
par la Turquie".
"L'UE réitère sa conviction profonde que le processus de paix avec les
Kurdes reste le seul moyen de résoudre un conflit qui continue à coûter
trop de vies", a assuré la porte-parole.
(AFP, 16 janvier
2016)
Le Conseil de l'Europe juge "très inquiétantes" les arrestations d'universitaires
Le Conseil de l'Europe a appelé vendredi Ankara à "respecter la liberté
d'expression", jugeant "très inquiétantes" les arrestations en Turquie
de plusieurs universitaires qui avaient signé un appel pour la paix.
"Les informations en provenance de Turquie concernant les arrestations
de plusieurs universitaires et intellectuels sont très inquiétantes", a
estimé le secrétaire général de l'organisation paneuropéenne, Thorbjørn
Jagland.
M. Jagland a appelé Ankara à "respecter les droits de l'Homme y compris
la liberté d'expression", "en ces temps difficiles où la Turquie fait
face à un immense défi du fait des attaques terroristes".
Le gouvernement turc a lancé vendredi la chasse aux signataires d'une
pétition réclamant la fin des opérations controversées de l'armée
contre la rébellion kurde qui a suscité l'ire du président Recep Tayyip
Erdogan, ravivant les critiques sur sa dérive autoritaire.
Sur ordre de la justice, la police turque a interpellé à Kocaeli
(nord-ouest) 14 universitaires qui avaient apposé leur nom au bas de
cet "appel pour la paix". A Bolu (nord), les forces de l'ordre ont
perquisitionné les domiciles de trois autres signataires de la
pétition, ont rapporté les médias locaux.
(AFP, 15 janvier
2016)
Le flux des migrants reste "trop élevé" après l'accord UE-Turquie
Le flux migratoire vers l'Union européenne depuis la Turquie est resté
"beaucoup trop élevé" après l'accord signé entre Bruxelles et Ankara
pour l'endiguer, a déploré lundi à Ankara le vice-président de la
Commission, Frans Timmermans.
"Le nombre de gens qui arrivent en Grèce est toujours beaucoup trop
élevé, entre 2.000 et 3.000 par jour", a déclaré à quelques
journalistes M. Timmermans, en visite en Turquie. "Nous ne pouvons pas
nous en satisfaire".
La Turquie et l'UE ont signé fin novembre un "plan d'action" qui
prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités
turques en échange de leur engagement à mieux contrôler ses frontières
et à coopérer dans la lutte contre les passeurs.
En dépit de cet accord, de nombreux migrants, pour l'essentiel des
réfugiés syriens et irakiens, continuent à braver les mauvaises
conditions météo hivernales et tentent la dangereuse traversée de la
mer Egée depuis les côtes turques pour rallier les îles grecques.
Lundi encore, les corps sans vie de 3 migrants, deux femmes et un
enfant de 5 ans, ont été repêchés au large d'Ayvacik (nord-ouest), a
rapporté l'agence de presse Anatolie.
"Je pense que nous devons accélérer nos travaux afin de pouvoir lancer
des projets", a également souligné le vice-président de la Commission.
A l'issue d'une rencontre lundi matin avec M. Timmermans, le ministre
turc des Affaires européennes Volkan Bozkir a relancé l'idée d'accorder
des permis de travail aux réfugiés syriens, plusieurs fois évoquée mais
jamais concrétisée jusque-là, et promis une meilleure scolarisation de
leurs enfants.
Le responsable européen s'est dit "encouragé" par ces déclarations.
La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et
300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des
principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en
Europe.
Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus d'un
million de migrants sont entrés dans l'UE en 2015, dont près de 850.000
en traversant la mer Egée.
(AFP, 11 janvier
2016)
L'UE "loin d'être satisfaite" de la coopération avec la Turquie
Le ralentissement des flux migratoires
est un dossier prioritaire de l'année qui commence pour l'UE, encore
"loin d'être satisfaite" de sa coopération avec la Turquie en la
matière, ont souligné jeudi des réponsables européens réunis à
Amsterdam pour lancer la présidence néerlandaise de l'Union.
Sur l'un des autres sujets brûlants qui menacent l'unité de l'UE, le
maintien ou non du Royaume-Uni en son sein, "nous sommes relativement
optimistes", a assuré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont
le pays conduira lors des six prochains mois les travaux des Etats
membres. Le dossier du "Brexit", la sortie du Royaume-Uni de l'Union,
sera au coeur du prochain sommet de l'UE les 18 et 19 février.
La Commission européenne, en visite à Amsterdam pour marquer le coup
d'envoi de cette présidence, a dressé un bilan mitigé du plan d'action
qu'elle a négocié avec la Turquie pour endiguer l'afflux de migrants
vers l'Europe.
"Il est très clair que ces dernières semaines les chiffres (de migrants
entrant en Europe depuis les côtes turques, ndlr) sont restés
relativement élevés, donc il reste encore beaucoup de travail", a
estimé son vice-président, Frans Timmermans, lors d'une conférence de
presse.
"Nous avons vu de premiers résultats qui sont encourageants, mais nous sommes loin d'être satisfaits", a-t-il lancé.
-'Pas de temps à perdre'-
M. Timmermans doit rencontrer lundi à Ankara de hauts responsables
turcs pour faire le point. L'UE a notamment mis sur la table un
financement à hauteur de 3 milliards d'euros pour des projets
d'intégration de réfugiés syriens en Turquie, qu'elle veut aussi aider
à mieux équiper ses garde-côtes.
"Il n'y a pas de temps à perdre. L'Europe est confrontée à une série de
graves problèmes, a lancé Mark Rutte. "La situation à nos frontières
est compliquée et fragile", a-t-il constaté, faisant de la crise
migratoire, de la sécurité internationale et du terrorisme, de la
croissance et de l'emploi les priorités de la présidence néerlandaise
de l'UE.
Le Premier ministre des Pays-Bas a aussi appelé les Européens à faire
preuve de "solidarité" dans la répartition de réfugiés entre Etats
membres, alors que le plan de "relocalisation" adopté à cet effet peine
à s'appliquer.
Au 6 janvier, seulement 272 réfugiés ont ainsi été répartis depuis la
Grèce et l'Italie vers d'autres Etats membres, censés en accueillir à
terme 160.000.
M. Rutte a par ailleurs fait part de son optimisme quant aux chances de
trouver un accord avec le Premier ministre britannique David Cameron
sur ses exigences en amont d'un référendum sur le maintien de la
Grande-Bretagne au sein de l'Union.
"Nous sommes relativement optimistes, mais beaucoup de travail reste à
faire", a-t-il dit. "Nous travaillons désormais (...) à arriver à une
conclusion en février", lors d'un nouveau sommet à Bruxelles des 28
chefs d'Etat et de gouvernement européens.
- L'UE ne 'tape pas' sur la Pologne -
La Commission européenne a également abordé à Amsterdam un autre sujet qui préoccupe Bruxelles, la Pologne.
"Nous devons avoir de bonnes et amicales relations avec la Pologne", a
plaidé le président de la Commission Jean-Claude Juncker, alors que
l'exécutif européen vient de demander à Varsovie des "explications" sur
ses réformes controversées dans le domaine des médias et de la justice.
Un "débat d'orientation" sur ce thème doit avoir lieu le 13 janvier à
la Commission. Il s'agit de la première étape d'une nouvelle procédure,
encore jamais utilisée, visant à engager rapidement un dialogue avec un
Etat membre dans lequel l'UE craint des menaces contre l'Etat de droit.
"Nous en sommes au début de la procédure. Maintenant nous sommes en
discussion avec la Pologne et je ne veux pas spéculer sur d'autres
conséquences", a tempéré le président de la Commission.
"Il ne faut pas surdramatiser. Notre approche est très constructive.
Nous ne sommes pas en train de taper sur la Pologne", a-t-il affirmé.
(AFP, 7 janvier
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Biden apporte son soutien à la Turquie contre le PKK
Le vice-président américain Joe Biden s'est rangé samedi aux côtés du
gouvernement turc dans sa guerre contre les rebelles kurdes mais a tu
publiquement les divergences entre les Etats-Unis et la Turquie sur la
lutte antijihadiste et le respect des libertés en Turquie.
Au terme d'un entretien avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à
Istanbul, M. Biden a estimé que le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) constituait pour Ankara une "menace existentielle" au même titre
que le groupe Etat islamique (EI).
"Nous pensons que la vaste majorité des Kurdes veut vivre en paix et il
est clair que le PKK n'a montré aucun désir ou inclination à la faire",
a-t-il déclaré devant la presse, "ce n'est rien d'autre qu'un groupe
terroriste et ce qu'il continue à faire est absolument scandaleux".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis d'"éradiquer" le PKK et
refuse catégoriquement pour l'heure tout contact avec ce mouvement.
Le vice-président américain s'est entretenu samedi pendant près de
trois heures avec Erdogan, mais ceux-ci n'ont fait aucune déclaration à
propos de leurs discussions.
Après sa rencontre avec M. Davutoglu, M. Biden s'est en outre réjoui
des "mesures importantes" prises par la Turquie pour intensifier la
lutte contre l'EI, notamment à sa frontière avec la Syrie par laquelle
continuent de transiter les recrues jihadistes.
Longtemps soupçonnée de complaisance envers les groupes rebelles
radicaux en guerre contre le régime de Damas, la Turquie a rejoint à
l'été la coalition antijihadiste. Mais ses alliés estiment qu'elle
pourrait en faire plus contre l'EI.
"Nous ne voulons pas de Daech (acronyme arabe de l'EI), du PKK ou des
forces paramilitaires du régime (du président syrien Bachar al-Assad)
(...) nous sommes sur la même longueur d'onde à ce sujet", a assuré de
son côté M. Davutoglu.
Le chef du gouvernement turc a toutefois insisté sur la nécessité de
lutter contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice
kurde de Syrie qu'il a qualifiée d'"organisation terroriste" et de
"menace" au même titre que l'EI.
M. Biden s'est abstenu d'évoquer ces combattants, point de discorde entre les deux alliés.
Les Américains fournissent armes et assistance aux Kurdes de Syrie, en
première ligne dans le combat contre l'EI. Mais les Turcs les jugent
proches du PKK et redoutent qu'ils n'étendent leur influence le long de
la frontière turco-syrienne. Ankara refuse aussi qu'ils soient
représentés dans les pourparlers sur un règlement politique en Syrie.
Evoquant ces négociations, le vice-président Biden a rappelé que
Washington et Ankara continuaient à "travailler à une solution
politique". "Mais nous sommes préparés, si ce n'est pas possible, à
mettre en oeuvre une solution militaire et à éliminer Daech", a-t-il
ajouté.
Un responsable américain a expliqué que M. Biden avait voulu souligner
la concomitance entre la recherche d'un "règlement politique" et la
"solution militaire" actuellement retenue contre l'EI, démentant tout
"changement de la politique américaine".
MM. Davutoglu et Biden n'ont pas non plus abordé devant la presse l'état des libertés en Turquie, autre sujet de crispation.
Vendredi, le responsable américain a mis les pieds dans le plat en
s'inquiétant des récentes détentions de journalistes turcs et des
poursuites judiciaires engagées contre des universitaires qui ont signé
une pétition contre les "massacres" commis par l'armée contre les
civils dans ses opérations contre le PKK.
"Ce n'est pas un bon exemple à donner", a lancé M. Biden, qui a reçu
des intellectuels proches de l'opposition et la famille d'un célèbre
journaliste emprisonné.
(AFP, 23 janvier
2016)
Sévère charge américaine contre les atteintes à la liberté d'expression en Turquie
Le vice-président américain Joe Biden a dénoncé vendredi les atteintes
à la liberté d'expression en Turquie en reprochant sèchement au régime
islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan de ne pas montrer
"l'exemple" sur ce front.
Au premier jour d'une visite à Istanbul, M. Biden a profité d'une
rencontre avec un groupe d'intellectuels et de journalistes proches de
l'opposition pour ajouter sa voix à ceux qui, en Turquie comme dans les
capitales étrangères, s'inquiètent d'une dérive autoritaire de l'homme
fort du pays.
"Quand les médias sont intimidés ou les journalistes emprisonnés pour
des publications critiques (...) et que plus de 1.000 universitaires
sont accusés de trahison simplement pour signer une pétition, ce n'est
pas un bon exemple à donner", a-t-il lancé.
"Nous voulons que la Turquie montre un exemple fort, pour toute la
région, de ce que signifie une démocratie active", a-t-il insisté.
Entre autres reproches, le vice-président américain a critiqué les
poursuites engagées contre un gros millier d'intellectuels turcs qui
ont signé la semaine dernière une pétition dénonçant des "massacres"
commis par l'armée contre les civils pendant ses opérations contre le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays.
Ce texte a rendu furieux M. Erdogan, qui ne rate plus une occasion de
menacer les pétitionnaires, à qui il a promis de "payer le prix" de
leur "trahison".
Vendredi encore, il a saisi le prétexte de l'explosion, attribuée au
PKK, d'un engin dans une cour d'école de Diyarbakir, la grande ville à
majorité kurde de Turquie, pour étriller ces "soi-disant
universitaires".
"Ils se sont rangés du côté de ceux qui ont lancé cette attaque odieuse
contre des écoliers", a lancé M. Erdogan devant la presse.
Des poursuites judiciaires ont été lancées contre ces intellectuels,
notamment pour "propagande terroriste", "insulte aux institutions et à
la République turque".
- Journalistes emprisonnés -
Une vingtaine d'entre eux ont été brièvement placés en garde à vue,
suscitant un vif émoi en Turquie comme à l'étranger. Bruxelles, qui
essaie d'obtenir d'Ankara sa coopération dans la crise des migrants, a
notamment dénoncé un "climat d'intimidation" jugé "extrêmement
préoccupant".
"Si vous n'avez pas la possibilité d'exprimer votre opinion et de
critiquer une politique, d'offrir une alternative sans craindre
l'intimidation et la punition, alors votre pays est privé
d'opportunités", a renchéri le vice-président américain vendredi.
M. Biden s'est aussi ému de la détention de deux journalistes du
quotidien Cumhuriyet, bête noire du régime turc, écroués depuis près de
deux mois pour "espionnage".
La justice turque reproche à Can Dündar et Erdem Gül d'avoir diffusé
une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne,
de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant
des armes destinées à des rebelles islamistes syriens. M. Erdogan avait
là aussi dénoncé une "trahison".
M. Biden s'est entretenu avec l'épouse et le fils de M. Dündar. "Il m'a
dit que j'avais un père très courageux et que je devais en être fier",
a déclaré le fils, Ege Dündar, à l'issue de la rencontre, cité par
l'agence de presse Cihan.
La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la
liberté de la presse publié par RSF, juste devant la Russie (152e).
Le vice-président américain doit rencontrer samedi M. Erdogan et son
Premier ministre Ahmet Davutoglu pour des entretiens largement
consacrés à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et la guerre
en Syrie.
La Turquie a longtemps été accusée de complaisance pour les rebelles
radicaux en guerre contre le régime de Damas. En 2014, M. Biden, déjà,
avait publiquement suggéré qu'Ankara armait ces groupe. M. Erdogan
avait vivement réagi et obtenu ses excuses.
Le gouvernement turc a rejoint l'été dernier la coalition
antijihadiste. Mais le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter
a toutefois estimé jeudi qu'elle pouvait "faire davantage" pour lutter
contre les combattants de l'EI.
Vendredi, M. Biden s'est recueilli sur le site de l'attentat suicide,
attribué par Ankara aux jihadistes, qui a tué 10 touristes allemands à
Istanbul.
(AFP, 22 janvier
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
Tournée diplomatique du président Erdogan en Amérique latine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan entame dimanche une tournée de
cinq jours en Amérique latine afin d'étendre les liens d'Ankara au-delà
de sa traditionnelle zone d'influence.
M. Erdogan visitera le Chili du 31 janvier au 2 février avant une
courte étape au Pérou et une dernière en Equateur les 3 et 4 février, a
indiqué la présidence, pour qui ce voyage "montre l'importance que nous
attachons aux pays d'Amérique latine".
Ce sera la toute première visite d'un président turc au Pérou et en
Equateur. Au Chili, la dernière visite d'un chef d'Etat turc remonte à
Suleyman Demirel en 1995.
En février 2015, Erdogan avait déjà effectué une tournée diplomatique à Cuba, en Colombie et au Mexique.
Les dossiers régionaux et internationaux sont à l'agenda des
discussions avec les dirigeants sud-américains, mais Erdogan est aussi
attendu sur le terrain des affaires: il assistera d'ailleurs à des
forums économiques.
La Turquie cherche en effet à diversifier ses partenaires au-delà de sa
traditionnelle sphère d'influence, qui correspond aux anciennes
frontières de l'Empire ottoman au Moyen-Orient et dans les Balkans,
estiment les analystes.
En s'ouvrant à l'Amérique latine, Ankara veut notamment forger de
nouvelles alliances dans des régions où elle ne comptait pas jusqu'ici,
à un moment où ses relations avec les Etats-Unis, l'Union européenne et
la Russie sont tendues par le conflit syrien et la crise des migrants.
Moscou a adopté une série de mesures de rétorsion à l'encontre de la
Turquie, jusqu'alors considéré comme un partenaire privilégié, après
que des avions de combat turcs ont abattu un bombardier russe qui
survolait la frontière turco-syrienne le 24 novembre.
"Approfondir ses relations avec tout un éventail d'acteurs,
indépendamment de son alliance avec les Etats-Unis et certains pays
membres de l'UE, fait partie de l'ambition mondiale de la Turquie",
estime Aaron Stein, chercheur au centre de réflexion américain Atlantic
Council.
"C'est dans la ligne droite de la politique étrangère mise en place au milieu des années 2000", ajoute-t-il.
Signe insolite mais révélateur de son influence grandissante, sur le
plan culturel: les feuilletons télévisés turcs ont envahi les écrans
d'Amérique latine, incitant les dirigeants de chaînes d'un continent
jusqu'ici habitués à exporter ses "telenovelas" à importer des séries
turques. (AFP, 29 janvier
2016)
La Turquie suit "de près" les activités militaires russes à sa frontière syrienne
La Turquie "suit de près" les activités militaires russes à sa
frontière avec la Syrie où, selon les médias turcs, des militaires et
des ingénieurs russes ont été déployés à Qamichli (nord), a indiqué à
l'AFP une source proche du gouvernement turc.
"Je peux vous dire que la Turquie suit évidemment de près toute action
militaire à ses frontières, surtout à la frontière avec la Syrie", a
précisé cette source qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté que
"quelques dizaines" de soldats et d'ingénieurs russes avaient été
signalés ces derniers jours à l'aéroport de Qamichli, juste en face de
la ville turque de Nusaybin (sud-est).
Selon l'OSDH, ce détachement a inspecté l'aéroport, toujours sous
contrôle de l'armée syrienne, et pourrait "éventuellement" l'agrandir
et renforcer sa sécurité pour accueillir des avions militaires russes.
Qamichli, une ville à majorité kurde de la province de Hassaké, est
sous contrôle conjoint des autorités kurdes locales et du régime syrien.
Interrogé jeudi sur cette présence russe, le vice-Premier ministre turc Tugrul Türkes n'y a pas vu de "menace" pour la Turquie.
"Nous sommes au fait des agissements de la Russie. Les unités russes à
Qamichli ne peuvent constituer une menace pour la Turquie, membre de
l'Otan,", a-t-il dit lors d'une séance de questions au Parlement.
La Turquie et la Russie traversent une grave crise diplomatique depuis
que l'aviation turque a abattu en novembre dernier un bombardier russe
à la frontière syrienne.
Ankara accuse Moscou, dernier soutien avec l'Iran du président syrien
Bachar al-Assad, de prendre pour cible l'opposition modérée qu'elle
soutient sous couvert de campagne militaire contre les rebelles
jihadistes, comme le groupe Etat islamique (EI), en Syrie.
Pour renforcer la sécurité à la hauteur de Nusaybin, l'armée turque a
creusé jeudi des tranchées dans la zone minée de la frontière
turco-syrienne, a rapporté vendredi le quotidien Hürriyet.
Des responsables militaires russes, dont certains des services de
renseignement de l'armée, ont également visité Qamichli, a ajouté le
journal.
(AFP, 22 janvier
2016)
Bagdad dément les affirmations du président turc sur une attaque de l'EI
Bagdad a démenti samedi les affirmations d'Ankara selon lesquelles des
soldats turcs stationnés dans le nord de l'Irak avaient repoussé dans
la nuit de jeudi à vendredi une attaque du groupe Etat islamique (EI)
contre leur camp de Bachiqa, tuant 18 assaillants.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé vendredi à
Istanbul que l'EI avait tenté de s'infiltrer dans la base de Bachiqa,
ajoutant que les troupes turques avaient repoussé l'attaque, tuant 18
assaillants.
Samedi, le Commandement des opérations conjointes à Bagdad a catégoriquement démenti les faits rapportés par la Turquie.
"Il dément également toute attaque terroriste sur les forces turques
par Daech (acronyme arabe de l'EI) dans le secteur de Bachiqa", situé
près de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, a affirmé le Commandement
dans un communiqué.
Un colonel des forces kurdes (peshmergas) qui contrôlent le secteur, a
également démenti que la base turque avait été la cible d'une attaque.
Interrogé par l'AFP, il a affirmé sous couvert de l'anonymat que l'EI
avait tiré des obus de mortier mais n'avait pas visé la base en
particulier, et que la riposte à cette attaque "de routine" était venue
des peshmergas.
L'EI avait déjà attaqué ce camp à la mi-décembre. Celui-ci est situé
près de Mossoul, ville aux mains du groupe jihadiste depuis juin 2014.
Quatre soldats turcs avait été blessés lors de cette attaque, selon une
source gouvernementale turque.
Mais M. Erdogan a affirmé vendredi que ces attaques montraient "combien
la Turquie a raison" d'avoir un contingent armé dans cette zone.
La Turquie avait déployé avant la première attaque plusieurs centaines
de soldats supplémentaires et des chars à Bachiqa, provoquant de vives
tensions avec le gouvernement de Bagdad qui lui avait demandé de les
retirer totalement.
Ankara a finalement annoncé le 19 décembre le repli d'au moins une
partie de ses militaires après un appel du président américain Barack
Obama à son homologue turc l'invitant à prendre une telle mesure.
La Turquie n'a pas chiffré le nombre de ses soldats retirés de Bachiqa.
Depuis plusieurs mois, un contingent turc entraîne sur cette base des
combattants irakiens pour lutter contre l'EI. Ankara affirme que les
renforts dépêchés sur place avaient pour seule mission d'assurer la
protection de ses formateurs.
Le front de Mossoul (nord) est contrôlé, du côté des forces anti-EI,
par les pershmergas de la région autonome du Kurdistan irakien avec qui
Ankara entretient des liens très étroits.
(AFP, 9 janvier
2016)
Crise irano-saoudienne: Ankara convoque l'ambassadeur iranien
Le ministère turc des Affaires étrangères a
annoncé jeudi soir avoir convoqué l'ambassadeur d'Iran pour protester
contre les attaques dans la presse iranienne contre le président turc
Recep Tayyip Erdogan qui a refusé de condamner l'exécution par Ryad
d'un dignitaire chiite à l'origine d'une grave crise avec l'Iran.
"Nous condamnons fermement que notre président ait été pris directement
pour cible dans certains écrits de la presse iranienne qui répondent
des autorités officielles iraniennes (...) et exigeons que ces
publications cessent immédiatement", a indiqué un communiqué du
ministère turc.
Le président islamo-conservateur turc avait jugé mercredi que
l'exécution du dignitaire chiite qui a mis le feu aux poudres entre
l'Iran et l'Arabie saoudite relevait des "affaires intérieures" de
Ryad, en contradiction avec le gouvernement d'Ankara qui avait déploré
lundi cette décision.
Le texte du ministère turc juge par ailleurs "inacceptables et
déplorables" les attaques contre l'ambassade et un consulat saoudiens
en Iran.
La crise entre Téhéran et Ryad a éclaté après l'exécution samedi dans
le royaume saoudien d'un dignitaire chiite, Nimr al-Nimr, condamné pour
"terrorisme". Sa mise à mort a entraîné des manifestations et des
représentations diplomatiques saoudiennes en Iran ont été attaquées.
Les relations entre Ankara et Ryad se sont considérablement réchauffées
ces derniers mois. M. Erdogan s'est rendu le mois dernier en visite à
Ryad.
(AFP, 8 janvier
2016)
La Turquie, amie de l'Arabie saoudite, peut-elle apaiser les tensions avec Téhéran?
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a proposé mardi l'aide de son
pays pour apaiser les tensions qui ont enflammé les relations entre
l'Arabie saoudite et l'Iran depuis l'exécution à Ryad d'un dignitaire
chiite critique du pouvoir saoudien.
Les relations de la Turquie avec l'Arabie saoudite se
sont considérablement réchauffées ces derniers mois. Les pays, en très
grande majorité peuplés de sunnites, considèrent ainsi le départ du
président syrien Bachar al-Assad, soutenu par l'Iran, comme un
préalable à tout règlement de la guerre en Syrie.
"Nous sommes prêts à faire tous les efforts nécessaires pour résoudre
les problèmes entre les deux pays", a déclaré M. Davutoglu lors de sa
harangue hebdomadaire devant les députés de son parti.
"Nous attendons de tous les pays de la région qu'ils fassent preuve de
bon sens et prennent les dispositions nécessaires pour apaiser les
tensions", a-t-il ajouté.
Une grave crise diplomatique oppose Ryad et Téhéran depuis l'exécution
samedi en Arabie saoudite du dignitaire chiite Nimr el-Nimr et de avec
46 autres personnes condamnées pour "terrorisme".
Cette exécution a provoqué des manifestations de colère dans la
communauté chiite en Iran, où les représentations saoudiennes ont été
attaquées, en Irak, au Liban et à Bahreïn.
En représailles, l'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques
avec l'Iran, exigé le départ des diplomates iraniens de son territoire
et interrompu toutes ses liaisons aériennes avec la République
islamique.
Lundi soir, la Turquie a, par la voix du porte-parole de son gouvernement Numan Kurtulmus, appelé les deux capitales au calme.
"Nous voulons que que ces deux pays renoncent immédiatement à la
situation tendue qui va évidemment aggraver les tensions déjà fortes
existant au Moyen-Orient", a déclaré M. Kurtulmus.
"La région est déjà une poudrière", a-t-il ajouté. (AFP, 5 janvier
2016)
Marche arrière d'Erdogan: La Turquie a besoin d'Israël
La Turquie a besoin d'Israël, a déclaré
samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays oeuvre à
normaliser ses relations avec Tel-Aviv, fortement mises à mal depuis
2010.
Membre de l'Otan, la Turquie a longtemps été perçue comme le principal
allié régional de l'Etat juif, avant qu'un assaut meurtrier des forces
spéciales israéliennes contre une flottille turque à destination de
Gaza en 2010 ne brouille durablement les deux pays.
"Israël a besoin d'un pays comme la Turquie dans la région", a déclaré
le président turc dont les propos ont été publiés dans les principaux
journaux turcs samedi. "Nous devons également accepter (le fait) que
nous avons besoin d'Israël. C'est une réalité dans la région", a
déclaré M. Erdogan.
"Si des mesures mutuelles sont appliquées sincèrement, alors la
normalisation (des relations) suivra", a ajouté le chef de l'Etat turc.
Confrontée à plusieurs querelles de voisinage et désireuse de réduire
sa dépendance gazière envers la Russie, la Turquie oeuvre à améliorer
ses relations avec Israël. Des responsables israéliens ont annoncé à la
mi-décembre qu'Israël et la Turquie étaient parvenus à une série
d'"ententes" pour normaliser leurs relations après des négociations
secrètes en Suisse.
Plus mesuré, un responsable turc avait indiqué de son côté que des
"progrès" avaient été effectués en direction d'un "cadre" d'accord,
insistant toutefois sur le fait qu'aucun accord n'avait encore été
signé.
Des discussions parrainées par le président américain Barack Obama
avaient conduit en 2013 à des excuses du Premier ministre israélien
Benyamin Netanyahu à l'actuel chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan,
sans aboutir à une réconciliation.
Selon des responsables israéliens, la Turquie et Israël se sont
entendus sur une compensation des victimes du raid israélien en 2010,
le retour des ambassadeurs dans les deux capitales, l'abandon des
poursuites judiciaires engagées par la Turquie contre Israël et
l'interdiction d'entrée sur le territoire turc de Salah al-Arouri, haut
cadre du Hamas. Ankara n'a jamais confirmé sa présence en Turquie.
Evoquant de possibles progrès sur le blocus, M. Erdogan a déclaré
qu'Israël avait suggéré qu'il autoriserait le passage des biens et de
matériel de construction pour Gaza s'ils venaient de Turquie.
"Nous devons voir un texte écrit pour garantir que l'accord sera bien respecté", a ajouté M. Erdogan.
Ce virage sémantique intervient alors qu'Ankara est confronté à la
brusque dégradation de ses relations avec Moscou après le crash d'un
bombardier russe abattu par des chasseurs turcs à la frontière syrienne
le mois dernier.
M. Erdogan s'est entretenu en décembre avec le chef du Hamas en exil,
Khaled Mechaal, mais la teneur de leur conversation n'a pas été
dévoilée. (AFP, 2 janvier
2016)
Moscou demande à Ankara l'arrestation de l'assassin du pilote
La Russie a exigé mercredi l'arrestation par Ankara d'un Turc qu'elle
accuse d'avoir tué un pilote russe qui s'était éjecté de son avion
après avoir été abattu par des F-16 turcs au-dessus de la frontière
syrienne le 24 novembre.
"Nous exigeons des mesures immédiates de la part des autorités turques
pour arrêter Alparslan Çelik ainsi que ses complices et les traduire en
justice pour l'assassinat du pilote russe", a déclaré la porte-parole
du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Lors d'un entretien avec le journal turc Hürriyet publié dimanche,
Alparslan Çelik, citoyen turc qui combat avec des rebelles turkmènes en
Syrie, a affirmé que "sa conscience ne pouvait pas être troublée par
(le souvenir de) quelqu'un qui lance des bombes sur les civils
turkmènes chaque jour", en référence au pilote russe.
Ankara avait accusé en novembre Moscou d'avoir frappé "des villages de civils turkmènes", une minorité turcophone en Syrie.
"La vengeance est le droit le plus naturel", a déclaré M. Çelik, sans
pour autant revendiquer avoir tiré ou ordonné de tirer sur le pilote.
Il "a avoué son implication directe dans le meurtre du pilote russe",
s'est insurgée Mme Zakharova dans un communiqué. "Il ne se repent pas
de ses actes".
Mme Zakharova a souligné "la surprise et l'indignation" de Moscou de
voir que "l'un des principaux journaux turcs fournit une plate-forme où
les meurtriers et terroristes se vantent de leurs crimes et propagent
la haine contre la Russie et le peuple russe par le biais d'une
idéologie nationaliste".
Le 24 novembre, des F-16 turcs ont abattu un Soukhoï-24 qui survolait
la frontière turco-syrienne. Un des deux pilotes est mort mitraillé
alors qu'il descendait en parachute, l'autre a été secouru après une
opération de sauvetage menée conjointement par les forces spéciales
russes et syriennes, au cours desquels un soldat russe a été tué.
L'incident, qualifié de "coup de poignard dans le dos" par le président
russe Vladimir Poutine, a causé une grave crise entre la Russie et la
Turquie.
Moscou a adopté une série de mesures de rétorsion -- allant de
l'abrogation des facilités de visa à un embargo alimentaire -- à
l'encontre de ce pays jusqu'alors considéré comme un partenaire
privilégié.
(AFP, 30
décembre
2015)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
L'Onu se félicite "des progrès" sur les négociations de réunification
Les négociations entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs pour
trouver un accord sur la réunification de l'île divisée de Chypre,
entamées en mai, ont enregistré "des progrès significatifs", s'est
félicité, mardi à Athènes, le médiateur de l'ONU pour cette affaire, le
Norvégien Espen Barth Eide.
"Nous avons effectué des progrès significatifs sur certaines des
questions les plus difficiles de ces derniers mois", a indiqué M. Eide
à l'issue d'un entretien d'une heure et demie avec le ministre grec des
Affaires étrangères, Nikos Kotzias.
Tout en soulignant qu'il y a encore "d'importantes questions à
aborder", le médiateur de l'ONU a loué "la réelle volonté de deux
leaders", le président chypriote Nicos Anastasiades et le leader de la
communauté turco-chypriote Mustafa Akinci, de "travailler pour trouver
une solution" à la question de la division de Chypre.
Malgré "la situation géopolitique compliquée actuellement entre l'Iran
et l'Arabie saoudite, ou entre la Turquie et la Russie, ou en encore en
Syrie et en Irak", le médiateur de l'ONU a dit "avoir le sentiment que
les deux leaders (MM. Akinci et Anastasiades, ndlr) ont compris que
c'est le vrai moment pour trouver une solution définitive à un
problème, vieux de plusieurs dizaines d'années".
"L'ambition est que Chypre devienne un pays européen réunifié", a-t-il
ajouté, en rappelant que l'ONU a fait en sorte que "l'UE soit impliquée
d'une manière plus active dans ce processus de paix par rapport aux
années précédentes, ce qui est un développement très positif des
derniers mois".
Selon le médiateur de l'ONU, la preuve de l'avancée des négociations a
été le message vidéo publié à Noël par MM. Anastasiades et Akinci dans
lequel chacun s'exprime dans la langue de l'autre, en souhaitant que
2016 soit l'année de la réunification de Chypre.
Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la
Turquie, en réaction à un coup d'Etat nationaliste qui visait à
rattacher l'île à la Grèce. La partie nord de l'île n'est reconnue que
par Ankara. De nombreuses tentatives onusiennes de trouver une solution
sur la réunification de l'île au cours de ces dernières décennies n'ont
pas jusqu'ici abouti. (AFP, 5 janvier
2016)
Immigration
/ Migration
HRW: "Entreposer" les migrants en Turquie et en Grèce n'est pas la solution
Transformer la Grèce en un gigantesque "entrepôt" pour migrants n'est
pas la solution à cette crise, a estimé vendredi l'organisation Human
Rights Watch (HRW), doutant aussi du bien-fondé de les renvoyer en
Turquie.
"La Grèce a sa part de responsabilité dans la situation sur le terrain,
mais transformer le pays en un entrepôt n'est pas la solution à la
crise des réfugiés en Europe", a estimé Eva Cosse, spécialiste de la
Grèce pour HRW, dans un communiqué.
L'Union européenne menace actuellement de rétablir pour deux ans les
contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen, isolant de
fait la Grèce, si celle-ci ne parvient pas à renforcer les contrôles
d'arrivées à sa propre frontière maritime avec la Turquie, qui est
aussi la frontière extérieure de l'espace Schengen au sud.
Un ministre belge a émis l'idée de créer en Grèce des camps pouvant
accueillir jusqu'à 300.000 personnes, tandis que les Pays-Bas suggèrent
de renvoyer en Turquie les migrants à peine débarqués en Grèce, en
échange de l'engagement d'accueillir dans l'UE 250.000 réfugiés
actuellement stationnés en Turquie. Une proposition critiquée par Mme
Cosse, qui estime que "la Turquie ne peut être considérée comme un pays
sûr pour un retour automatique".
Le reste de l'UE reproche à Athènes de mal enregistrer et mal
recueillir les empreintes digitales des milliers de migrants qui
débarquent toujours quotidiennement sur ses îles. Ils avaient été
850.000 à arriver en 2015.
La Grèce répond que la situation s'est considérablement améliorée
récemment, avec l'envoi de personnel européen supplémentaire et de
matériel approprié.
Mme Cosse souligne toutefois que le gouvernement grec n'accueille
toujours pas dans les meilleurs conditions les femmes enceintes, les
mineurs non accompagnés ou les handicapés.
Et ceux qui font des demandes d'asile rencontrent "de sérieuses difficultés", estime-t-elle.
"Le service grec des demandes d'asile a mis en place un système de
rendez-vous qui se déroule presque exclusivement par Skype, mais c'est
très difficile d'y parvenir et les gens attendent parfois des semaines
pour obtenir un rendez-vous", souligne-t-elle.
Par ailleurs, Amnesty International a déploré vendredi la situation à
Idomeni, le poste frontalier greco-macédonien où "des milliers de
migrants et de réfugiés qui tentent de traverser la frontière passent
la nuit dans une station de service, exposés à des conditions
météorologiques difficiles".
Plus particulièrement, Amnesty appelle le gouvernement grec à mettre à
la disposition de tous les réfugiés "le grand camp d'accueil situé à
Idomeni, qui est opéré par des ONG grecques et internationales et qui
comprend des infrastructures adéquates pour l'hiver mais dont seulement
un tiers est ouvert, la police grecque empêchant arbitrairement" les
migrants d'y avoir accès.
Mais le gouvernement rétorque que ce centre d'accueil "n'est ouvert
qu'aux Syriens, Irakiens et Afghans", c'est-à-dire ceux qui sont
autorisés à traverser la frontière pour continuer leur périple vers les
pays du nord de l'Europe, a-t-on appris auprès du ministère de la
Politique d'immigration.
La majorité des personnes qui sont arrivées en Grèce l'an dernier, et
continuent à le faire au péril de leur vie en plein hiver, viennent de
pays en guerre, ou très difficiles, comme la Syrie, l'Irak et
l'Afghanistan. De nombreux Africains, ou migrants de pays d'Asie encore
plus éloignés comme le Pakistan ou le Bangladesh, se sont joints à ce
flux. (AFP, 29 janvier
2016)
Naufrage en mer Egée: 24 morts, dont 10 enfants
Vingt-quatre migrants dont dix enfants sont morts noyés lors d'un
nouveau naufrage jeudi matin au large de l'île grecque de Samos en mer
Egée, tandis que onze sont portés disparus, selon un nouveau bilan
établi par les gardes-côtes.
Il y a "cinq garçons et cinq filles parmi les enfants décédés, tandis
que 10 personnes ont été repêchées saines et sauves, mais elles sont en
état de choc et ont été hospitalisées à Samos", a indiqué à l'AFP une
responsable du bureau de presse des gardes-côtes.
Des patrouilleurs des gardes-côtes grecs et deux bateaux de l'Agence
européenne de surveillance des frontières Frontex recherchaient
toujours les onze migrants portés disparus.
Selon le témoignage d'un des rescapés, qui a réussi à nager jusqu'à la
côte de Kokari à Samos et à prévenir des autorités, 45 personnes se
trouvaient à bord de ce bateau en bois, qui a chaviré au large des
côtes nord de Samos, une île proche des côtes occidentales turques en
Egée, porte d'entrée de centaines milliers de migrants depuis l'année
dernière en Europe.
Ce nouveau drame, s'ajoute aux naufrages successifs qui ont eu lieu ces
derniers jours en mer Egée. Mercredi, sept personnes dont deux enfants
se sont noyées au large de l'île de Kos et vendredi dernier 45 migrants
ont péri dans trois naufrages dans la même zone.
Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par
certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs
frontières, les arrivées se sont poursuivies tout au long du mois de
janvier.
Au total, les arrivées par la Méditerranée en Europe se sont élevées à
46.240 depuis début janvier, dont 44.040 sont passés par la Grèce et
2.200 par l'Italie, selon le Haut commissariat des réfugiés des Nations
unies. L'écrasante majorité, soit 84%, sont des réfugiés,
ressortissants de pays situés dans des zones de conflits. 200 personnes
sont mortes ou sont portées disparues, a précisé le HCR. (AFP, 28 janvier
2016)
Neuf personnes, accusées de recruter pour le PKK, arrêtées en Espagne
Huit Espagnols et un Turc ont été arrêtés mercredi en Espagne,
soupçonnés de recruter pour le compte du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Ils seront entendus vendredi par un juge de l'audience nationale, principale instance pénale espagnole.
Ces neuf personnes sont accusées "d'appartenance à une organisation
criminelle et collaboration avec une organisation terroriste". L'homme
de nationalité turque constituait "le lien direct" avec le PKK, a
poursuivi le ministère dans un communiqué.
Elles devaient "permettre l'intégration de personnes dans la structure
armée de l'organisation terroriste KCK (ndlr, Union des communautés du
Kurdistan , considéré comme une émanation du PKK), opérant en Turquie
et en Syrie".
Ces personnes sont soupçonnées d'avoir permis le déplacement des
personnes pour qu'elles rejoignent "les rangs des Unités de protection
du Peuple (YPG), bras armé de l'organisation", selon cette source.
L'YPG leur fournissait ensuite une "formation au maniement des armes et
explosifs dans des camps d'entraînement" afin d'intégrer des unités de
combat, selon cette source qui a précisé que du "matériel informatique
et des documents" avaient été saisie lors de 11 perquisitions.
Selon la presse espagnole, cette opération pourrait être liée aux
arrestations récentes de deux jeunes à leur retour en Espagne en
provenance de Syrie où ils ont combattu dans les rangs des milices
kurdes contre le groupe Etat islamique. (AFP, 27 janvier
2016)
Des dizaines de migrants noyés, Ankara promet à Berlin de réduire le flux
Les corps d'au moins 44 migrants, dont 20 enfants, ont été repêchés
vendredi en mer Egée, tandis que la Turquie, sur qui les Européens
comptent vivement pour résoudre la crise des réfugiés, s'est engagée à
"tout faire" pour réduire leur nombre.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, en visite à Berlin, a assuré
"faire tout ce qui est possible pour réduire de manière substantielle
le nombre de migrants illégaux dans un avenir proche".
La chancelière Angela Merkel, qui a opéré un rapprochement avec Ankara
ces derniers mois, a réaffirmé qu'il n'était pas pensable que "les
passeurs règnent en maitre en mer Egée".
Les deux ont insisté sur le fait que "les migrations irrégulières dans
la région" étaient "une menace pour la stabilité régionale" et qu'elles
devaient "être traitées dans la plus grande urgence".
Les 44 victimes se sont noyées dans trois naufrages distincts entre les
côtes grecques et turques. Cette série noire est l'une des plus
meurtrières depuis le début en 2015 de l'afflux en Europe de personnes
fuyant guerres et misère via les côtes turques puis les îles grecques.
Athènes et les humanitaires mettaient en garde depuis des semaines
contre le risque croissant encouru par les migrants du fait de l'hiver.
La lourdeur du bilan humain ces derniers jours s'explique aussi par "le
fait que la tendance en Europe (à fermer les frontières, ndlr) pousse
les réfugiés à prendre beaucoup plus de risques pour pouvoir passer
tant que c'est encore possible, et les trafiquants ont baissé leurs
prix, à quelques centaines d'euros", relève Kurt Day, de l'ONG
International rescue committee (IRC).
Avant même la découverte des nouveaux corps, l'Organisation
internationale pour les migrations (OIM) a déploré "un record de morts"
en Méditerranée en janvier 2016 par rapport aux mois de janvier 2015 et
2014, avec au moins 119 morts. Le Haut commissariat aux réfugiés à lui
comptabilisé 149 morts.
Depuis le début de l'année, l'OIM a dénombré 36.000 arrivées sur les îles grecques.
- Financement problématique -
Pour tenter de juguler l'afflux depuis la Turquie, l'Europe veut, sous
l'impulsion d'Angela Merkel, qu'Ankara fasse plus pour empêcher les
migrants, notamment syriens, de tenter le voyage vers l'UE.
La chancelière a réaffirmé vendredi que l'UE avait promis fin novembre
3 milliards d'euros à la Turquie en échange de leur engagement à mieux
contrôler leurs frontières et à lutter contre les passeurs. Selon elle,
"la Turquie a fait de premiers pas".
A la veille de son déplacement à Berlin, M. Davutoglu avait exhorté
l'UE à prendre des mesures "concrètes" pour aider son pays qui
accueille entre 2 et 2,5 millions de Syriens.
Les gouvernements européens peinent à boucler le financement et Ankara
est accusé de ne pas jouer le jeu. Début janvier, l'UE s'est dite "loin
d'être satisfaite" de sa coopération avec la Turquie.
Mme Merkel et M. Davutoglu ont réaffirmé viser une levée des visas pour
les Turcs souhaitant se rendre dans l'espace Schengen "d'ici octobre"
et rappelé que, bien que l'Allemagne soit opposée à une entrée de la
Turquie dans l'UE, le processus d'adhésion "enregistre un regain
d'énergie".
Mme Merkel est toujours plus contestée dans son propre camp
conservateur et isolée en Europe, le flux de migrants arrivant en
Allemagne ne se tarissant pas après le record de 1,1 million d'arrivées
en 2015.
Elle continue néanmoins de refuser un plafonnement du nombre de
réfugiés, promettant à son opinion des solutions internationales et
européennes. Mais ses propositions, comme la répartition par quotas des
migrants au sein de l'UE, sont rejetées par nombre d'Etats-membres.
La chancelière a promis de faire un "bilan intermédiaire" de sa
politique après trois rendez-vous clé: la rencontre avec M. Davutoglu,
une conférence des donateurs sur la Syrie à Londres le 4 février et un
sommet européen mi-février.
Certains pays n'attendent plus, en tout cas à court terme, la solution
européenne voulue par Mme Merkel. C'est le cas de l'Autriche qui a
annoncé l'instauration d'un plafond d'accueil annuel des migrants.
(AFP, 22 janvier
2016)
Peine alourdie à sept ans en appel pour deux cadres du PKK
Deux hommes considérés comme des cadres du PKK (Parti des travailleurs
du Kurdistan) de la région de Marseille ont vu leurs peines alourdies
mardi en appel à sept ans de prison pour association de malfaiteurs en
relation avec une entreprise terroriste.
La cour d'appel de Paris a assorti les peines prononcées contre Oner
Uludag et Ali Baki d'une interdiction définitive du territoire français.
Au début de cette affaire, l'enquête portait sur un projet d'assassinat
(qualification criminelle finalement abandonnée) à Draguignan (Var) en
2012, déjoué du fait d'une importante présence policière sur les lieux
des faits.
L'enquête a ensuite mis en évidence une affaire d'extorsion pour
récolter la "kampanya", la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès
de la diaspora kurde.
En première instance, les deux principaux prévenus, accusés d'avoir
projeté une action violente contre un homme qui refusait de payer la
kampanya, avaient été condamnés à cinq ans de prison ferme. Le parquet,
qui avait requis une peine de neuf ans d'emprisonnement, avait fait
appel.
Leurs sept co-prévenus avaient également été condamnés le 24 mars 2015
à des peines allant de 30 mois avec sursis à deux ans ferme. Le parquet
n'avait pas fait appel pour ces derniers.
(AFP, 19 janvier
2016)
Appel par des démocrates de Turquie pour la solidarité avec les universitaires
(Dessin: Ismail Kızıl Doğan)
Notre pays se trouve dans un état de guerre provoqué par le gouvernement actuel à Ankara.
Nous, ressortissants de Turquie à l'étranger qui prennent part
dans la lutte pour la démocratisation et la paix dans notre pays,
soutenons l'appel lancé le 11 Janvier 2016 par
l'Initiative des universitaires pour la paix et la négociation.
Nous refusons d'entraver la liberté d'expression et de pensée.
Nous sommes sur le côté de l'égalité et de la paix.
Nous sommes sur le côté de droit de vivre.
Nous sommes sur le côté de la libre pensée.
Sans si, sans mais: nous ne ferons jamais partie des crimes commis par le pouvoir actuel.
Nous sommes sur le côté de l'Initiative des Universitaires pour la paix.
Nous protestons énergiquement contre toutes les
mesures
répressives visant les universitaires qui ont signé l’appel pour la
paix et la négociation et appelons toutes les forces démocratiques dans
le monde à manifester leur solidarité avec les universitaires,
journalistes, écrivains et artistes qui résistent.
Premiers signataires:
Armağan KARGILI (Angleterre)
Atilla KESKİN (Allemagne),
Bogos MOURADYAN (Belgique),
Davut KAKIZ (Belgique),
Derwich FERHO (Belgique),
Doğan AKHANLI (Allemagne),
Doğan ÖZGÜDEN (Belgique),
Ergün SÖNMEZ (Suisse),
Erol ÖZKORAY (Suède),
Haçik DEMİRCİ (Belgique),
Hasan OĞUZ (Allemagne),
Hovsep HAYRENİ (Belgique),
İnci TUĞSAVUL (Belgique),
İsmail KIZIL DOĞAN (Belgique),
Kemal UZUN (Allemagne),
Kemal YALÇIN (Allemagne),
Koray DÜZGÖREN (Angleterre),
Leman STEHN (Allemagne),
Medeni FERHO (Belgique),
Mehmet BAYRAK (Allemagne),
Memo ŞAHİN (Allemagne),
Nadia UYGUN (USA),
Nahro BETH-KINNE (Belgique),
Nazım ALFATLI (Belgique),
Ragıp ZARAKOLU (Suède),
Rüstem AYRAL (USA),
Selami GÜREL (Allemagne),
Serpil İNANÇ (Suède),
Sevim ÜNAL (Belgique),
Şakir BİLGİN (Allemagne),
Yusuf Kemal TENGİRŞENK (France),
Zeynep GÖRGÜ (Belgique)
*****
Ali Rıza SOYDAN (Belçika),
Osman CEN (ABD),
Mimar YILMAZ (Fransa)
Dr. Fahrettin ADSAY (Almanya)
Suat BOZKUŞ (Hollanda)
Hélène PIRALIAN (Fransa)
Selim FERAT (Almanya)
Huri TURSAN (Belçika)
Ibrahim ESEN (Almanya)
Ali ZÜLFIKAR (Almanya)
Mustafa AYRANCI (Hollanda)
Ünzile TEKIN (Isveç)
Latife FEGAN (Isveç)
İnci KILIÇ (Belçika)
Baki GÖNCÜ (Belçika)
Mehmet CENGİZ (Almanya)
Suat YILMAZ (Avusturalya)
Aydın KAYA (Belçika)
Teslim TÖRE (İsviçre)
İsmail IŞILSOY (Kıbrıs)
Haydar ÖZDEMİR
(Belçika)
Ali POYRAZ (Almanya)
Adil YİĞİT (Almanya)
Nejat PİŞMİŞLER (Almanya)
Metin AYÇİÇEK (Almanya)
Ali Haydar AVCI (Almanya)
Yaşar ERTAŞ (Almanya)
Hasan TAŞKALE (Almanya)
Bedirhan EPÖZDEMİR (Hollanda)
Iuccia SAPONARA (Belçika)
Nicolas BARDOS-FELTORONY, professeur émérite de l’UCL (Belçika)
Osman K. YILDIRIM (Danimarka)
Reşo ZILAN (İsveç)
Mustafa YAŞACAN (İngiltere)
Serpil AYGÜN (Belçika)
Faruk BİÇİCİ (Belçika)
Mustafa AKPOLAT (Almanya)
Hasan KIZILOCAK (Almanya)
Nazli TOP (Belçika)
Necati ABAY (Almanya)
Yasar KÜCÜKASLAN (İsveç)
Süleyman BOYACI (Almanya)
Ercan TUNA (Almanya)
Erdem RESNE (Belçika)
Zehra F. KABASAKAL (ABD)
Hüseyin ÖZER (Almanya)
Adem ALICI (Almanya)
Esin YÜCESOY (Hollanda)
Nihat KENTEL (Almanya)
Hikmet KURAN (Isveç)
Mahmut ÖZKAN (Almanya)
Hayri ARGAV (Almanya)
Irfan DAYIOĞLU (Fransa)
Nuray BAYINDIR (Fransa)
Dr. İlhami ATABAY (Almanya)
Dr. Kemal BOZAY (Almanya)
Yüksel YENİCE-CAGLAR (Almanya)
Fevzi KARTAL (Fransa)
Molla DEMİREL (Almanya)
Avrupa Sürgünler Meclisi (Almanya)
İbrahim ÖZKAN (Belçika)
İbrahim KENAR (İsveç)
İrfan CÜRE (Almanya)
Heike BRAUCKMANN (Almanya)
Latifè BIRENHEIDE (Belçika)
Mustafa DEMİR (Almanya)
Hülya ENGİN (Almanya)
Ufuk DANIŞMAN (Almanya)
Vahide YILMAZ (İsveç)
İsmail Demir ERŞAN (Almanya)
Hıdır Eren ÇELİK (Almanya)
Kamile ÖNCEL (İsviçre)
Fazıl Ahmet TAMER (İsviçre)
Emin ÖZBEK (Almanya)
Hasan BURGUCUOGLU (Almanya)
Hamidiye ÜNAL (Almanya)
Sait Oral UYAN (İsviçre)
Melsa ARARAT (Hollanda)
İlkay KINALI (İsviçre)
Erhan KINALI (İsviçre)
Süleyman ATEŞ (Almanya)
Ferhat HİZARCIOĞLU (Fransa)
Meryem BULUT (Almanya)
Kamil BULUT (Almanya)
Ali BARAN (Almanya)
İbrahim UÇAR (İsveç)
Zerrin UÇAR (İsveç)
Meral ALBAYRAK (İsveç)
İlhan ATASOY (Almanya)
Halil POYRAZLI (Almanya)
Molla DEMİREL (Almanya)
Cahide ÖZER (Almanya)
Fuat KAPLAN (Almanya)
Musa ERGİN (Almanya)
Kazım METE (Almanya)
İlyas EMİR (Almanya)
Nezahat ÇELİKASLAN (Almanya)
NRW-TÖB Türkiyeli Öğretmenler Derneği (Almanya)
Süleyman ÖZDEMİR (Belçika)
Sabri VARAN (Hollanda)
Ali Mahir ABDİK (Almanya)
Sabri ATMAN (ABD)
Nihat Kemal ATEŞ (Belçika)
Bilent ÇAKAR (Almanya)
Mela YUSUF (Belçika)
Yüksel ÇAKAR (Almanya)
Maruf GÜREL (Almanya)
Recai VARLI (Hollanda)
Cemal DÜZGÜN (Almanya)
Erol YILDIRIM (Almanya)
Yılmaz KARAHASAN (Almanya)
Şenel KÖKSAL (Belçika)
Danyal NACARLI (Almanya)
Baki DOĞAN (Almanya)
Hıdır DULKADİR (Almanya)
Cem DUMAN (Hollanda)
Tural FİNCAN (Belçika)
İbrahim EROĞLU (Hollanda)
Haydar EROĞLU (Hollanda)
Nevin LUTZ (Almanya)
Helmut LUTZ (Almanya)
Radio KAKTUS (Almanya)
Yawsef BETH TURO (İsveç)
Yahya GEZEK (Almanya)
İlyas EMİR (Almanya)
Ali ŞİŞMAN (Almanya)
Nisan ŞİŞMANOĞLU (Kanada)
Ernest MURIC (Belçika)
Osman OKKAN (Almanya)
Hüseyin KÜCÜKYILMAZ (Almanya)
Abdülkadir ULUMASKAN (Almanya)
Aysel UZUN (Almanya)
Esral KARAGÖZ (Almanya)
Elif ORHAN (Almanya)
Meral GUNDOGAN (Isveç)
Ziya ULUSOY (Belçika)
Fatma DIKMEN (Hollanda)
Aygül ÖZBEK (Almanya)
Hasan GÖKCEN (Hollanda)
Zülfü GÜRBÜZ (Almanya)
Asli GÜRBÜZ (Almanya)
Zehra GÜZEL (Almanya)
Ismet CELIK (Almanya)
Fatma CELIK (Almanya)
Hidir DULKADIR (Almanya)
Raci HELVALI (Almanya)
Nuri GAZIBEYOGLU (Hollanda)
Ali Ertan TOPRAK (Almanya)
Fevzi KARADENIZ (Fransa)
Hikmet SERBILIND (Almanya)
Gülsen ÖZER (Almanya)
Hasan ÖZKAN (Almanya)
Cahide ÖZER (Almanya)
Efram YALCIN (Almanya)
Baki SELCUK (Almanya)
Aliekber PEKTAS (Almanya)
Cafer ÖZCAN (Almanya)
Hatice GUDEN (Britanya)
Nazli TOP (Belçika)
Berin UYAR (Almanya)
Mürsel MENTESE (Almanya)
Eugene SCHOULGIN (Norveç)
Garbis ALTINOGLU (Belçika)
Yildiz AYDIN (Belçika)
Ipek RECBER (Almanya)
Emin AKBAS (Almanya)
Hamide AKBAYIR (Almanya)
Mahmut AKBAYIR (Almanya)
Hasan KAYGISIZ (Almanya)
Hasan Hüseyin DEVECI (Almanya)
Appeal by democrats of Turkey abroad to solidarity with academics
Our country suffers from a state of war provoked Recep Tayyip Erdogan's repressive power.
We, as citizens of Turkey abroad, always in solidarity with the
struggle for democratization and peace in our country, support the call
of January 11, 2016 by Academics for Peace Initiative for peace and
negotiation.
We are on the side of right to live.
We are on the side of equality and peace.
We refuse hindrance of freedom of expression and thought.
No ifs, no buts: We are not going to be a party to this crime!
We are on the side of the Initiative of Academics for Peace.
We strongly protest against all repressive measures
aimed at academics who have signed the appeal for peace and negotiation
and call all democratic forces in the world to manifest their
solidarity with academics, journalists, writers and artists who resist.
(See signatories under the text in French above)
Nouveau drame en Egée, 6 corps repêchés, 10 disparus
Six corps ont été repêchés samedi par les gardes-côtes grecs au large
de l'île de Samos en mer Egée, victimes d'un nouveau naufrage d'un
bateau transportant au total 17 migrants, dont dix sont portés
disparus, a-t-on appris auprès des autorités portuaires.
Seul un homme a réussi à arriver sain et sauf à la côte nord de Samos
après avoir nagé "pendant six heures", selon sa déclaration aux
gardes-côtes.
Selon lui, leur embarcation en plastique a chaviré après avoir appareillé vendredi des côtes turques, très proches de Samos.
Les autorités n'excluent pas que "le naufrage eut lieu dans les eaux
turques car l'épave du bateau n'a pas été pour le moment retrouvée", a
indiqué à l'AFP une responsable du bureau de presse des gardes-côtes.
Aucun détail n'a été donné pour le moment sur l'identité des victimes et du rescapé.
Il s'agit du troisième naufrage en deux jours dans la même zone. Dans
la nuit de jeudi à vendredi les patrouilleurs ont repêché trois corps
d'enfants et 20 migrants sains et saufs au large d'Agathonissi après le
chavirage de leur bateau. Pendant la même nuit, une personne a péri au
large de l'îlot proche de Farmakonissi, alors que les patrouilleurs ont
découvert 63 migrants sur la côte de cet îlot.
Les noyades en Égée se poursuivent depuis le début de l'année, malgré
le ralentissement du nombre de migrants arrivant en Grèce, dû aux
conditions météorologiques hivernales mais aussi aux limites imposées
par l'Union européenne pour endiguer ce flux.
La première victime de 2016 avait été un enfant de deux ans, noyé le 2
janvier au large d'Agathonissi, 38 personnes ayant été alors secourues.
Trois jours plus tard, 36 migrants ont été retrouvés noyés, dont des femmes et des enfants, au large des côtes turques. (AFP, 16 janvier
2016)
Islamisation à Bruxelles; Les terribles aveux de Rudy Vervoort
Le ministre-président de la région bruxelloise Rudy Vervoort (PS) vient
de faire des aveux terrifants aux journaux du groupe IPM: la DH et La
Libre.
Pour Rudy Vervoort, on a été trop loin dans notre tolérance à l’Islam.
ona laissé faire en région les tenants d’un islam wahabbite et
réactionnaire parque que cela arrangeait les hommes politiques d’avoir,
pour la population musulmane, une idéologie qui assure la paix civile
et qui quelque part les asphyxie. Nous nous sommes trompés selon Rudy
Vervoort.
Pour la première fois, un mea culpa criant et interpellant des hommes
politiques, eux qui ont cherché durant plusieurs décennies à pactiser
avec ces formes d’Islam et à systématiquement mendier des voix dans les
mosquées lors des scrutins régionaux, nationaux et locaux.
Rudy Vervoort poursuit: « Nos populations sont intoxiquées. Y a-t-il
une frontière entre le wahhabisme de piété et un islamisme de combat ?
Dans les deux cas, c’est un discours qui déshumanise l’autre. »
Et Rudy Vervoort ose affirmer:
« Il y a eu un recul de l’Etat. Et aujourd’hui, on voit une régression
dans nos quartiers. Allez trouver un restaurant où on sert encore de
l’alcool chaussée de Haecht, à Schaerbeek… »
« Il y a un peu une chape de plomb qui pèse sur la communauté musulmane ».
Les aveux sont terribles. Pour la première fois le ministre-président
reconnaitg qu’il y a aussi une faute partagée dans le chef de Philippe
Moureaux, l’émir déchu de Molenbeek.
C’est un discours courageux de Rudy Vervoort; peut-être est-il isolé
mais créera-t-il l’électrochoc dans un parti qui a été le premier à
jouer avec le feu, avec l’Islam le plus obscurantiste à Bruxelles ?
Il a fallu des attentats, dont certains ont été fomentés en région
bruxelloise, des évènements consternants à l’étranger qui en disent
long sur le rapport hommes-femmes dans certaines populations pour que
l’omerta se craquèle, pour que la chape de plomb du politiquement
correct vole en éclat. les hommes politiques se rendent compte que
leurs pratiques du « je ferme les yeux et me bouche le nez » ne sont
plus ni tolérées ni acceptables pour la population belge.
Un début salutaire de prise de conscience, on l’espère. (http://brussels-star.com)
French judiciary points to MİT involvement in Paris killings
ALİ YURTTAGÜL , TODAY'S
ZAMAN, Jan 13, 2016)
Although Turkish authorities have from the very beginning opted to
describe the gunning down of three Kurdish women, including a
co-founder of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK), in Paris in
early 2013 as an intra-PKK conflict, the French judiciary has come up
with evidence suggesting that Turkey's National Intelligence
Organization (MİT) was involved in the assassinations.
Last Saturday, it was exactly three years since the murders of Sakine
Cansız (55), a founding member of the PKK, Fidan Doğan (30), a
spokeswoman for the cause in France and Europe, and a trainee named
Leyla Söylemez (24), at the Kurdistan Information Bureau in Paris's Rue
La Fayette. The murders sent shockwaves through Kurdish communities in
Europe and Turkey.
The killings took place at a crucial moment, at a time when Turkey had
only just begun negotiating with the terrorist PKK to resolve the
country's long-standing Kurdish problem in what is known as the
"settlement process," which collapsed last summer when the PKK and the
Turkish military ended a cease-fire that had been in place for several
years.
Prosecutors in Paris launched a full investigation into the incident,
in which Ömer Güney, a 33-year-old Turkish immigrant to France who had
joined the activist scene months earlier, is the main suspect, facing
charges of "assassination in connection with a terrorist organization."
The prosecutor completed the 70-page indictment on July 7 after
two-and-a-half years of work on the case, and Güney's trial is set to
begin soon.
The indictment, part of which has been obtained by the French press,
claims that the killings were perpetrated by Güney who, it says, acted
on orders from MİT.
"There are numerous elements that allow us to suspect MİT was involved
in the instigation and preparation of the assassination. It was
discovered that Ömer Güney was engaged in espionage and that there were
a number of spies in Turkey he had been secretly in touch with," the
indictment notes.
Paris Public Prosecutor Jeanne Duyé ruled out the possibility of an
internal PKK dispute as being the motive behind the murders. “The
inquiry reveals that the murders were not committed due to any ill will
or sexual intention and could not be the result of a settling of
accounts inside the PKK. Instead, established links have been found
between Ömer Güney and the Turkish intelligence services and more
particularly MİT … even though inquiries could not reveal if agents
from MİT had taken an official duty to commit the murders or they
committed the murders without MİT's knowledge to discredit it or
sabotage the peace process,” she said in the indictment.
This section of the indictment was published in part by L'Express on
Aug. 17. The magistrate not only rules out claims of an intra-PKK
conflict, she also suggests MİT's involvement in the incident.
Internal feud claim
In their initial statements, Turkish government officials claimed a
feud within the ranks of the PKK was the motive for the murders.
Then-Prime Minister and current President Recep Tayyip Erdoğan insisted
that the killings of the three Kurdish women in Paris were probably the
result of an intra-PKK conflict, pointing out that a code was needed to
enter the building in which the women died.
Despite apparent efforts from Turkish authorities to cover up the
murders by simply explaining them with a feud within the PKK, the
French judiciary seemed determined to shed light on them, as revealed
by reports in the French media.
L'Express said in the same report, published on Aug. 17, that Güney did
play a “double game,” as the investigating judge said in her ruling.
"The infiltration [of Güney into the PKK] is reminiscent of that of
Ramon Mercader when he managed to come close to Trotsky and kill him
with a gunshot." Mercader was a Spanish communist and Soviet agent who
assassinated the Russian Marxist revolutionary Leon Trotsky in 1940.
The French magistrate sees Güney and the individuals and organizations
that were involved in the murders as being part of a terrorist
organization.
Diverse evidence shows Güney had links to MİT
French police arrested Güney, who used to work as a translator and
driver for Cansız, as traces of blood as well as the DNA of one of the
victims were discovered on his shoes and jacket. Güney had allegedly
been a member of the PKK for the two years before the murders.
One year after the murders, explosive evidence emerged that perhaps changed the course of the investigation into the murders.
On Jan. 12, 2014, a voice recording was posted on YouTube by an alleged
relative of Güney who said Güney gave him the recording in case
something happened to him.
The 10-minute voice recording features a man alleged to be Güney
talking to two alleged MİT officers about the details of an
assassination plan against several PKK figures, including Cansız. The
alleged MİT officers ask Güney several questions, such as whether he
has arranged the gun he will use for the murders, whether he will use
gloves and whether he has made an escape plan and decided which routes
to use after the murders.
Güney allegedly tells the MİT officers that he has made all the
necessary preparations for the murders, ordered two guns and necessary
ammunition from Belgium in case one of them fails and made his escape
plans without leaving any evidence at the crime scene.
In the recording, the men are heard discussing the fact that the killer
needs two guns in the event that one of them fails. Güney is heard
saying he wants to purchase his weapons and ammunition from an Arab in
Belgium but has not done so yet and that he has already had one
opportunity to strike.
French forensic examinations showed that the possibility of the voice
in the recording belonging to Güney is higher than the possibility of
it not belonging to him, while Kurds who know Güney are sure that one
of the voices in the recording is that of Güney.
Another piece of evidence pointing to MİT's role as an instigator in
the Paris killings surfaced on Jan. 14, 2014, when the Turkish daily
Sol published a document that allegedly belonged to MİT and said 6,000
euros had been sent to a MİT staff member whose codename was
“Legionnaire” so that he could make preparations for “an operation”
targeting Cansız.
“He can be used in rendering the organization member ineffective,” said
the alleged document, referring to Legionnaire. The word “organization”
refers to the PKK and “rendering ineffective” is a phrase frequently
employed by the Turkish Armed Forces (TSK) to describe the killing of
PKK militants.
Once these pieces of evidence became public, MİT immediately denied
having any links with Güney and the Paris murders, yet it said it would
still launch an internal probe to investigate the claims.
“Our organization definitely has no link to the murders of Sakine
Cansız, Leyla Söylemez and Fidan Doğan. All the same, the required
administrative investigation concerning the claims in question has been
launched within our internal structure,” a statement from MİT said at
the time, adding that the organization works within the boundaries of
the law.
An analysis of one of Güney's mobile phones also revealed that early in
the morning of Jan. 8, 2013 -- one day before the attack -- more than
300 membership applications from the Villiers-le-Bel cultural centers
were photographed. The data was sent out, and then deleted.
A report published by L'Express on Jan. 9, 2014, said: "Forensic
services retrieved information from Ömer Güney's Nokia mobile phone,
bringing back deleted files. … The pictures prove that in the morning
of Jan. 8 -- the day before the murders -- the young man entered the
association's buildings in Villiers-le-Bel (in the northern suburbs of
Paris) to take a picture of 329 members‘ dossiers between 4.23 to 5.33
am. Two days earlier, he took pictures of files recounting activities
of racketeering of the community."
Güney, who denies responsibility for the murder, offered a simple
explanation to Paris Public Prosecutor Duyé and her investigators: He
said he is a member of the PKK and photographed the files because the
PKK was concerned that a police raid was imminent and the files were to
be destroyed. He told the investigators who were skeptical that he was
just "following orders." When the investigator asked from whom, Güney
responded, "From superiors."
According to French investigators, there is no doubt that the MİT
document is authentic because they say the language used in the
document as well as the watermark it bears both testify to its
authenticity. The names listed on the document are all members of MİT
and one of them is personally known to German officials.
"The document suggested taking action against Sakine Cansız upon an
‘approval.' It was signed by a secret agent who was known by German
civil servants," the investigating judge says in the indictment.
Güney wrote letter to MİT agent
Following the posting of an alleged MİT document on the Internet, Güney
apparently got alarmed and revealed some information showing his links
to intelligence services.
“A new clue about the potential affiliations -- or proximity -- Güney
has with Turkish intelligence services has been given by Güney himself
this time… Though he participated in the scene, the prison
administration personnel did not try to prevent the letter from being
delivered to Ruhi Semen… The attempts from investigators to hear Ruhi
Semen and take the document back were doomed to fail… Ruhi Semen chose
to run away and go back to Germany as soon as possible," the
investigating magistrate says in the 70-page indictment in which Güney
is the only suspect.
The French prosecutor thinks Semen is a Turkish agent living in
Germany. He visited Güney in prison 10 days after Güney was placed in
jail. During Semen's prison visit, Güney became very anxious and told
him: "Walls here have ears. Write down what you'll tell me and then
erase it."
During their conversation, which was secretly recorded because of the
French prosecutor's suspicions about Semen, Güney uses the German words
for "mom" and "the gentlemen" apparently as code.
"Tell me what the gentleman says. It is my only guarantee. I trust mom's decision," Güney tells Semen.
Following this, Güney writes down on a piece of paper that "mom" is MİT
while the "gentleman" is "a famous agent" with the initials K.T.
This conversation prompts the French prosecutor to summon Semen to
testify, but he fails to show up and goes to Germany, where he had to
testify to the German police, which also examined his mobile phone.
In his testimony, Semen not only confirmed that "mom" refers to MİT, he
also said Güney asked him to send a letter to MİT agent K.T.
Prosecutors think Güney planned to escape from prison with help from
Semen, and even though Semen denies this, some information was found on
his cell phone showing "escape plans."
Sketches of the hospital Güney is frequently taken to due to a brain
tumor, a gun list signed by K.T., and a text message from Güney saying
“If they come to me, I will shoot at their heads, I will not return to
prison” were found on Semen's cell phone.
According to Antoine Comte, a lawyer for the victims in Paris who has
been closely following the investigation since the very beginning, the
background of the incident is very clear. He thinks Güney will be
convicted of murder of the three women and committing an act of
terrorism. If Güney is convicted on these charges, MİT will also have
been convicted on these charges as an organization.
When Güney was first arrested in relation to the Paris murders, Turkish
media outlets revealed that he was not of Kurdish origin as he came
from Şarkışla, a town in Sivas province that is not populated by Kurds,
and that his background was in Turkish nationalism.
However, Güney told the investigating judge: "I am a 100 percent
Kurdish. The only difference with the fighters (...) and me is that
they carry a Kalashnikov and I carry documents. Instead of carrying
weapons, I carry paper."
One of Güney's friends describes him as a person "who was extremely
nationalist, like me." Also, Güney did not hide his nationalist
background from the investigating magistrate as the investigation
proceeded.
"The only ornament in his cell was a photograph of an animal taken from
a magazine and a text describing its qualities… The letter (given to
his mother and addressed to a friend) was signed : your injured wolf,"
the investigating judge wrote in the indictment.
The wolf figure is used as a nationalist symbol in Turkey.
Güney denies he killed the women. His lawyer told Reuters that a
medical condition made him incapable of committing such an elaborate
crime. He had been treated for a brain tumor, his lawyer said, though
people who knew Güney say he showed no obvious impairment.
Des milliers de Kurdes réclament "paix" et "justice" à Paris
Des milliers de Kurdes ont manifesté samedi à
Paris pour réclamer "justice" trois ans après l'assassinat de
militantes dans la capitale française et dénoncer les "crimes du régime
turc" contre les Kurdes, "en première ligne" contre les jihadistes en
Syrie.
Au moins 7.000 personnes, selon la police, et plus de 10.000 selon les
organisateurs, ont manifesté de la gare du Nord à la place de la
Bastille.
"Non à l'impunité des crimes politiques", ont scandé les manifestants,
venus de toute l'Europe, trois ans jour pour jour après l'assassinat de
Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan,
Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans.
Les trois femmes ont été abattues de plusieurs balles dans la tête au
siège du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe
arrondissement. L'exécutant présumé de ces crimes, un Turc de 33 ans
nommé Omer Güney, a été renvoyé devant les assises, mais les enquêteurs
suspectent une implication des services secrets turcs, le MIT, dans la
phase de préparation.
"Trois ans après, la justice n'a encore apporté aucune lumière sur les
commanditaires de cet attentat. Que signifie le silence de la France?",
a lancé à la foule Xane Ozbek, militante du Conseil démocratique kurde
(CDK), regroupant plusieurs associations en France.
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont la conviction
d'une "implication" du MIT "dans l'instigation et la préparation des
assassinats", mais ils n'ont pas réussi à établir s'il en était le
commanditaire ou si certains de ses membres avaient pu agir à son insu.
Au son d'un chant révolutionnaire kurde, le cortège s'est ébranlé vers
la Bastille, après une halte au siège du CIK où une dizaine de gerbes
de fleurs avaient été déposées trois jours plus tôt.
Au premier rang d'un défilé hérissé de centaines de drapeaux aux
couleurs du PKK et de portraits d'Öcalan, les proches des trois femmes
assassinées ont marché en silence.
"C'est une manifestation importante car les Kurdes se battent pour la
liberté partout, en Syrie, en Turquie, et nous voulons expliquer au
peuple français que nous avons droit aussi à la justice", a déclaré à
l'AFP Haydar Camsiz, un frère de Sakine Cansiz venu d'Allemagne.
"Le combat de Sakine continue. Nous continuerons à marcher tant que nous n'aurons pas obtenu justice", a-t-il ajouté.
Les manifestants, venus d'Allemagne, d'Espagne, de Suisse ou des
Pays-Bas ont dénoncé les "crimes" du président turc Recep Tayyip
Erdogan qui "massacre les Kurdes" en "première ligne du combat contre
les jihadistes".
Une fois la marche arrivée place de la Bastille, dans l'après-midi, une
rixe a opposé plusieurs participants. Des policiers intervenus pour
séparer les manifestants ont été pris à partis et l'un d'eux a tiré en
l'air, a-t-on appris de source policière. Il n'y a pas eu
d'interpellation, ni de blessé, selon la même source.
(AFP, 10 janvier
2016)
Ce 9 janvier oublié par Hollande: les trois Kurdes exécutées en 2013
Le 9 janvier 2013, trois Kurdes étaient tuées par
les services turcs en plein Paris. Leurs proches réclament justice
alors que la France reste muette.
Ce lundi soir, dans la file d’attente du théâtre du
Gymnase qui déborde sur les Grands Boulevards, une équipe de télé tente
un micro-trottoir sur feu Michel Galabru, qui y donnait son cours d’art
dramatique. Chou blanc : les spectateurs sont bien venus se recueillir,
mais pas en mémoire de l’acteur. C’est en effet l’avant-première de
Sara, un documentaire sur une militante kurde assassinée avec ses amies
Leyla et Fidan, trois ans plus tôt, le 9 janvier 2013, au 147, rue La
Fayette dans le 10e arrondissement.
La « légende vivante » qui a inspiré les femmes kurdes
Ainsi s’ouvre une semaine de commémorations
invisibles, à l’ombre de celles deCharlie. Deux ans, jour pour jour,
avant l’Hyper Cacher, ces trois Kurdes avaient été assassinées de
plusieurs balles dans la tête dans les locaux de leur association. En
mai 2015, la juge d’instruction concluait de manière accablante à
l’implication des services secrets turcs. L’exécutant, Omer Güney, a
été arrêté, trois mandats d’arrêt internationaux lancés contre les
commanditaires turcs – sans suite. Un crime d’État donc, contre des
opposantes politiques pacifiques, à deux pas de gare du Nord.
Sara, le titre du film, était le nom de guerre de
Sakine Cansiz, née en 1958 à Dersim en Turquie, cofondatrice en 1978 du
PKK (le Parti des travailleurs kurdes). À l’écran, les témoignages
dévoilent son combat, un geste qui s’est déroulé dans les coulisses
d’un mouvement clandestin, sauvagement réprimé par l’État turc,
considéré encore comme terroriste par l’Union européenne et les
États-Unis.
Pourtant, le PKK n’est plus depuis longtemps une
guérilla marxiste-léniniste, qui commettrait des représailles
sanglantes contre les civils au nom d’une caricature de communisme. Au
début des années 2000, le parti a fait son aggiornamento, en faveur
d’un éco-socialisme anarchiste… et féministe. « Légende vivante »,
selon celles qui l’ont connue, Sakine Cansiz fut justement un des
moteurs de cette transformation. À la caméra, ses anciens compagnons de
cellule, dans les prisons turques où elle a passé plus de douze ans
dans les années 1980, rappellent sa résistance héroïque face aux
tortures, aux viols et aux humiliations.
Surtout, des images d’archives inédites montrent sa
détermination, au sein de l’appareil très masculin du parti, à faire
avancer la cause des femmes. Bravache lieutenante du leader du PKK,
Abdullah Öcalan, elle, voyage dans les parties kurdes de Turquie, de
Syrie, d’Irak et d’Iran, et lance au milieu des années 90 les premières
organisations féminines kurdes, avant de s’exiler en Europe.
Ces images font écho, à celles des combattantes
kurdes affrontant l’État islamique, qui ont fait le tour du monde vingt
ans plus tard. « Le combat des femmes kurdes au Rojava, le Kurdistan
syrien, est dans la lignée de lutte de Sakine », rappelle Nursel Kilic,
représentante internationale du Mouvement des femmes kurdes. Un
triomphe amer et posthume, alors que « Sara », pionnière de ce
féminisme de combat, a été tuée un an avant la déclaration du califat
en 2014.
Un procès pour « entreprise terroriste » fin 2016
À l’heure de la guerre totale contre Daech, les
associations kurdes sont pourtant bien seules à déposer une gerbe sur
les lieux du crime, pour ce troisième anniversaire. Seul un conseiller
municipal est venu représenter la mairie du 10e, qui a promis de nommer
un espace au nom des victimes. Aucun représentant de l’État ne tient à
s’afficher avec cette communauté honnie par le régime turc, précieux
partenaire économique et militaire, engagé depuis l’été dans une
violente répression contre les Kurdes dans le sud-est de son territoire.
Jamais les proches des victimes n’ont été reçues par
François Hollande, malgré les demandes. « Les familles sont très
remontées contre les autorités françaises, même si elles ne le disent
pas », confie leur avocat, Antoine Comte. Les associations ironisent
sur le « silence gêné », les « déclarations politiques ambiguës »,
s’interrogent sur les « zones d’ombre » – la passivité des services
français face à une opération montée sur le sol de la capitale.
Les survivants de Charlie et la communauté juive de
France ont fait l’objet d’une sécurité drastique en 2015. Les
associations kurdes visées en 2013, elles, n’ont, depuis trois ans, pas
même obtenu la garde policière demandée. La menace n’est-elle pas de
même nature ? À la suite de l’ordonnance prononcée en août 2015,
l’auteur de la tuerie, Omer Güney – gravement malade –, sera jugé
devant les assises spéciales pour une « entreprise terroriste ». Un
procès prévu fin 2016. (Rojbas, 9 janvier 2016)
13 migrants syriens tentant de rallier la Grèce tués dans des accidents
Quatorze personnes, dont treize migrants syriens qui cherchaient à
rallier la Grèce, ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans
deux accidents de cars transportant des migrants vers les côtes de la
mer Egée en Turquie, a rapporté la presse samedi.
Tôt samedi, un car transportant des migrants qui espéraient rejoindre
l'île grecque de Lesbos s'est renversé et est tombé dans un ravin dans
la province de Balikesir (ouest), selon l'agence officielle Anatolie.
Le chauffeur et sept passagers syriens ont été tués, et 42 autres personnes blessées, a indiqué l'agence.
Déjà vendredi, un car transportant des migrants syriens, afghans et
birmans qui se rendaient sur une plage d'où ils voulaient effectuer la
traversée vers l'île grecque de Lesbos avait percuté une voiture dans
la province de Canakkale (nord-ouest), selon l'agence privée Dogan.
Six Syriens ont été tués et une trentaine d'autres blessés.
La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et
300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des
principaux points de départ des migrants qui tentent de rallier
l'Europe au péril de leur vie.
Mardi, au moins 36 migrants, dont de nombreux enfants, qui tentaient de
rejoindre la Grèce sont morts noyés au large des côtes turques lors de
plusieurs naufrages, les plus meurtriers survenus en mer Egée depuis le
début de l'année.
La Commission européenne, qui a négocié un plan d'action avec la
Turquie pour endiguer l'afflux de migrants vers l'Europe en mettant
trois milliards d'euros d'aide sur la table, s'est dite jeudi "loin
d'être satisfaite" de la coopération avec Ankara.
(AFP, 9 janvier
2016)
Manifestation pour réclamer "la justice" dans l'assassinat de 3 femmes kurdes
Environ 150 personnes ont défilé mercredi pour saluer la mémoire de
trois militantes kurdes assassinées en 2013 à Paris et réclamer "la
justice", alors que les enquêteurs soupçonnent une implication des
services secrets turcs.
Les manifestants ont défilé aux cris de "Nous voulons la justice", "A
bas le régime fasciste en Turquie" jusqu'au 147 rue Lafayette, siège du
Centre d'information du Kurdistan (CIK) dans le Xe arrondissement de la
capitale où Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti
des travailleurs du Kurdistan) réputée proche de son chef historique
Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, ont
été abattues le 9 janvier 2013 de plusieurs balles dans la tête.
Ils ont ensuite déposé une dizaine de gerbes devant le bâtiment et allumé des bougies.
"La justice a établi des liens entre le présumé assassin et les
services secrets turcs, il est du devoir des autorités françaises de
demander à la Turquie plus de renseignements sur la nature de ces
relations. Pourquoi ne le font-elles pas? Pourquoi ce silence
assourdissant? Quel chantage utilise (le président Recep Tayyip)
Erdogan?", a demandé la coprésidente du Conseil démocratique kurde en
France, Cemile Renklicay.
"C'est un manque de reconnaissance. Les Kurdes combattent en première
ligne contre Daech, qui n'est pas une menace que pour les Kurdes mais
pour l'humanité", a-t-elle rappelé.
"On nous avait dit que c'était un combat impossible, que la France n'a
jamais reconnu les crimes d'Etat mais on a progressé et nous
continuerons à transmettre cette histoire pour que, maintenant que nous
avons la vérité, nous ayons un jour la justice complète", a lancé la
présidente de l'association France-Kurdistan, Sylvie Jan.
Dans le cadre de ce triple assassinat, la justice française a renvoyé devant les assises Omer Güney.
Ce Turc de 33 ans, infiltré dans le milieu associatif kurde à partir de
2011, a été filmé par les caméras de vidéosurveillance entrant dans
l'immeuble peu avant les crimes. L'ADN d'une victime a été retrouvé sur
sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont la conviction
d'une "implication" des services secrets turcs, le MIT, "dans
l'instigation et la préparation des assassinats", mais ils n'ont pas
réussi à établir si le MIT en était le commanditaire ou si certains de
ses membres avaient pu agir à son insu. (AFP, 6 janvier
2016)
Au moins 21 migrants morts noyés au large des côtes turques
Au moins 21 migrants, dont plusieurs enfants, qui tentaient de
rejoindre les îles grecques sont morts noyés mardi au large des côtes
turques lors de deux naufrages, les plus meurtriers survenus en mer
Egée depuis le début de l'année.
Une première embarcation partie au petit matin de la région de Dikili
(ouest) à destination de l'île grecque de Lesbos a chaviré avec 22
personnes à bord, en raison des forts vents qui soufflaient sur la mer
Egée, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Les garde-côtes turcs ont réussi à sauver huit d'entre eux mais les
corps de 14 autres ont été découverts sur une plage ou au large du
district d'Ayvalik plus au nord, selon le dernier bilan des autorités
cité par l'agence.
Des photos et des vidéos publiées par Dogan montrent les corps de
plusieurs enfants revêtus de gilets de sauvetage reposant sur une plage
de galets, ainsi que des sauveteurs les bottes aux pieds repêchant
d'autres victimes dans l'eau.
Une autre embarcation, un bateau pneumatique dans lequel s'étaient
entassés 58 migrants, a lui aussi pris l'eau mardi au large de la
station balnéaire de Dikili.
Les corps sans vie de sept d'entre eux, dont des femmes et des enfants,
ont été récupérés sur une plage proche, selon Dogan. De nombreux autres
candidats à l'exil ont pu être sauvés mais ont dû être hospitalisés en
état d'hypothermie.
Des recherches étaient toujours en cours pour tenter de retrouver d'autres survivants.
Les images des victimes de ces deux naufrages rappellent celle du petit
Aylan Kurdi, un Syrien de 3 ans dont le corps avait été retrouvé en
septembre sur une plage de la station balnéaire chic turque de Bodrum
(ouest), à quelque milles nautiques de l'île de Kos.
- Traversée périlleuse -
L'émotion planétaire suscitée par cette photo, devenue un symbole de la
crise migratoire, avait contraint l'Union européenne (UE) à entrouvrir
ses portes aux migrants, pour la plupart des réfugiés venus de Syrie et
d'Irak en guerre.
La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et
300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des
principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en
Europe.
Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus d'un
million de migrants sont entrés dans l'UE en 2015, dont 700.000 en
traversant la mer Egée vers les îles grecques en payant des passeurs
plusieurs milliers d'euros chacun.
Environ 700 personnes sont mortes ou ont été portées disparues l'an dernier en tentant cette périlleuse traversée, selon l'OIM.
Les autorités turques affirment avoir intercepté plus de 86.000
candidats à l'exil en 2015, soit une moyenne de plus de 150 par jour.
Malgré les températures hivernales et les mauvaises conditions météo
qui rendent la traversée encore plus dangereuse, de nombreux migrants
continuent d'emprunter cette voie, en nombre toutefois plus limité,
selon Ankara.
La Turquie et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une
aide européenne de 3 milliards d'euros à la Turquie en échange de son
engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte
contre les passeurs. (AFP, 5 janvier
2016)
Hommage aux victimes du triple assassinat à Paris
Depuis le mercredi noir du 9 janvier 2013, jour de l’assassinat des
militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, le
Mouvement des Femmes Kurdes en Europe organise chaque mercredi, sans
exception, des marches et des rassemblements à travers toute l’Europe,
en particulier à Paris, pour rendre hommage à ces trois combattantes
féministes de la paix et de la cause kurde, et pour demander aux
autorités françaises de faire toute la lumière sur ces crimes
politiques odieux.
Mercredi prochain, 6 janvier 2016, à l'approche de la date anniversaire
du triple assassinat, sera encore organisée une marche dans le 10ème
arrondissement de Paris, au départ du siège du Conseil Démocratique
Kurde (16 rue d’Enghien) jusqu’au siège du Centre d’Information du
Kurdistan situé au 147 rue La Fayette où ont été commis ces terribles
assassinats. A l’issue de cette marche, des fleurs seront déposées
devant le lieu des assassinats où se tiendra également une conférence
de presse.
Nous vous invitons à participer nombreuses et nombreux à cette marche,
aux côtés des familles et des proches de Sakine, Fidan et Leyla, afin
de leur rendre hommage et de rassembler nos voix pour crier plus fort
"Vérité et Justice".
Note : cette manifestation ne doit pas être confondue avec la grande
manifestation européenne qui aura lieu samedi 9 janvier 2016, au départ
de la Gare du Nord.
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