flashfondationeditorsbulletinspublications

INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie



Okurlarımızla yeni paylaşım
Nouveau partage avec nos lecteurs
New sharing with our readers




44th Year / 44e Année
Janvier
 
2018 January
N° 473
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 73
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

Site searchWeb search

powered by FreeFind




Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Dans les hôpitaux d'Afrine, l'offensive turque fait craindre une "tragédie"
Purges en Turquie: 2 enseignants arrêtent leur grève de la faim
Nouvelles arrestations pour "propagande" contre l'offensive en Syrie

Erdogan empêche des manifestations contre l'offensive en Syrie
Gülmen, Özakça on 300th Day of Hunger Strike
ECtHR Had Convicted Turkey of ‘Extended Detention’

Pression sur les médias / Pressure on the Media

La Foire du livre de Bruxelles prend la route avec Asli Erdogan

Des dizaines d'arrestations pour "propagande" en lien avec l'offensive en Syrie

5 journalistes condamnés à de la prison ferme pour "propagande terroriste"
520 Journalists Threatened With 237 Aggravated Lifetime, 3,672 Years in Prison
Name-by-Name Imprisoned 122 Journalists

Journalistes écroués: le gouvernement turc s'en prend à la Cour constitutionnelle
Artı Gerçek News Site Writer Fadıl Öztürk Detained

Kurdish Question / Question kurde

Dossier d'information sur les crimes de guerre de la Turquie
9 Imprisoned Women Politicians of HDP on Hunger Strike
Les miliciens kurdes appellent aux armes

Les Kurdes syriens promettent de défendre leur région du "fléau" turc
Erdogan jure de détruire les "nids" des combattants kurdes en Syrie

Le leader du HDP Demirtas pour la 1ère fois au tribunal
HDP’s Leyla Zana Relieved of MP Duties
Allemagne : des coups de feu contre la voiture d’un footballeur kurde

Selahattin Demirtas ne se représentera pas à la tête de son parti
Dozens of political killings on the French sole not clarified
HDP Deputy Co-Chair Tuğluk Sentenced to 1.5 Years in Prison

Minorités / Minorities

Turkey Arrests Assyrian for Rebuilding His Village

Jewish Community: Prevent New September 6-7
4 balles tirées sur la façade d’une association arménienne à Bruxelles

Politique intérieure/Interior Politics

Propaganda Investigation Against CHP İstanbul Provincial Chair
Les tensions entre Erdogan et son prédécesseur éclatent au grand jour
Viol des sanctions américaines contre l'Iran: un banquier turc condamné
İYİ Party leader claims civilians receiving weapons training in camps

Forces armées/Armed Forces

Erdogan veux occuper le Kurdistan de Syrie jusqu'à l'Irak

Erdogan: «Nous écraserons quiconque se dressera contre nous»

L'armée turque invahit la région d'Afrine en Syrie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Le pape recevra le président turc Erdogan le 5 février

Erdogan enquête sur l'islamophobie en Europe

Polémique en Turquie sur le mariage des enfants

Socio-économique / Socio-economic

Scandale lié à une centaine d'accouchements par des mineurs
Le gouvernement turc dévoile le tracé du "Canal Istanbul"
409 women killed, 387 children sexually abused in Turkey

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La police allemande stoppe une manifestation de milliers de Kurdes
Le dégel germano-turc menacé par l'offensive en Syrie
Macron exprime sa "préoccupation" à Erdogan
UE: Mogherini "extrêmement inquiète" de l'offensive turque à la frontière syrienne
Turkey’s military invasion of Kurdish villages condemned

Des professeurs des universités belges lancent un appel à Erdogan
Le président du PE dénonce la déchéance d'une députée kurde de Turquie
Turquie-Union européenne: l'heure du "plan B" ?

UE: la présidence bulgare veut "normaliser" les relations avec la Turquie
Coalition in Germany: No New Chapter with Turkey
L’Allemagne et la Turquie veulent reprendre un dialogue étroit

Erdogan a insulté les journalistes à Paris en présence de Macron
Visite Erdogan: Paris et Ankara ont signé plusieurs contrats juteux
Le barreau de Paris demande la libération des avocats emprisonnés en Turquie
RSF demande à Macron de dénoncer le sort des journalistes en Turquie
La Ville de Paris préoccupée par "le respect de la démocratie locale" en Turquie

Pour le PCF, la visite 'Erdogan est "une provocation et un outrage"
Özdemir: Normalization not Possible Unless They are Freed


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La Turquie appelle les Etats-Unis à se retirer de Minbej
L'Otan appelle la Turquie à la mesure

Washington appelle la Turquie à "faire preuve de retenue" en Syrie
La coalition anti-EI va former une force frontalière de 30.000 hommes en Syrie
La Turquie appelle à reconsidérer tout déplacement aux Etats-Unis
Erdogan accuse les Etats-Unis et Israël d'ingérence en Iran et au Pakistan
Erdogan: La condamnation fait partie d'"une série de graves complots"

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie "inquiète" des manifestations en Iran

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Chypre-Nord: des manifestants caillassent un journal critiquant l'offensive turque

Erdogan urged attack on Turkish Cypriot newspaper

Collision entre deux navires de guerre turc et grec près d'îlots disputés
Législatives: Chypre-Nord vers une coalition gouvernementale

Immigration / Migration

Communiqué de presse et appel à la manifestation à Bruxelles
Echevin turco-belge avoue des détournements de fonds

Droits de l'Homme / Human Rights

Dans les hôpitaux d'Afrine, l'offensive turque fait craindre une "tragédie"

Allongé sous une couverture grise, l'oeil tuméfié et le crâne enroulé d'un bandage, l'homme blessé dans les bombardements turcs fait le V de la victoire. A Afrine, cible d'une offensive d'Ankara dans le nord syrien, hôpitaux et secouristes s'attendent au pire.

"Les médicaments et les aides humanitaires sont bientôt épuisés", met en garde Khalil Sabri Ahmed, directeur du principal hôpital de la ville d'Afrine, qui reçoit depuis une semaine les civils blessés dans l'offensive de la Turquie.

En Syrie ravagée depuis 2011 par une guerre meurtrière, Ankara a lancé le 20 janvier une opération militaire avec des rebelles syriens alliés. L'objectif: chasser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) de la région d'Afrine, située à la frontière.

Dans le principal hôpital de la ville, les couloirs sont silencieux et ceux qui les empruntent --infirmières, femmes et enfants-- affichent un visage grave, a constaté un reporter collaborant avec l'AFP.

Allongée dans un lit en fer, le pied dans le plâtre, une fillette est encouragée à raconter son calvaire devant les caméras. Cheveux en bataille, elle reste murée dans son silence, le visage impassible et les yeux tristes, observant calmement son entourage, une perfusion reliée au bras.

Ici, un patient emmitouflé dans un épais pullover a sombré dans un profond sommeil, sous une couverture. Un peu plus loin, une infirmière mesure la tension d'un vieil homme à la mine renfrognée et aux cheveux blancs.

Guirlandes et décorations de Noël sont encore accrochées aux murs.

- 'Capacités faibles' -

Depuis une semaine, les localités d'Afrine près de la frontière sont la cible d'un pilonnage intensif. Un grand nombre de blessés ont été transférés vers la ville du même nom, relativement épargnée par les combats.

Sur le terrain, les responsables médicaux craignent de ne plus pouvoir prodiguer de soins, la menace de pénuries de médicaments planant toujours.

"Les civils sont les plus touchés", insiste M. Ahmed. Son hôpital accueille les cas les plus graves, qui nécessitent une intervention chirurgicale ou un suivi délicat.

Au moins 36 civils ont été tués dans les bombardements turcs depuis le début de l'offensive, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

M. Ahmed explique qu'à la frontière, des "abris médicaux" ont fait leur apparition pour soigner les blessés, après que "les centres médicaux ont été bombardés".

Bordée au nord et à l'ouest par la Turquie, et par des régions contrôlées par des rebelles syriens pro-Ankara au sud et à l'est, Afrine est reliée au monde extérieur par une seule route, contrôlée par des insurgés et menant à Alep, deuxième ville de Syrie.

"Nos capacités sont faibles en raison de ce siège, si la pression s'accentue, ce sera très difficile à supporter", poursuit M. Ahmed, qui lance un appel aux organisations internationales pour recevoir des aides, et surtout pour l'arrêt de "l'agression" turque.

L'Unicef a tiré la sonnette d'alarme, rapportant la mort d'au moins 11 enfants. "La guerre est régie par des lois, et tous les jours ces lois sont transgressées en Syrie", déplore-t-il dans un communiqué.

- 'Tragédies humanitaires' -

L'ONU avait déjà fait état de quelque 5.000 personnes déplacées par l'offensive en cours, la plupart au sein même de la région où vivent plus de 300.000 personnes dont 120.000 déplacés.

"La violence est si intense que les familles sont confinées dans les sous-sol de leur immeubles. La plupart des magasins sont fermés, les services de protection des enfants soutenus par l'Unicef ont dû être suspendus", selon l'agence onusienne.

Dans l'hôpital d'Afrine, un homme au crâne dégarni remonte le manche de sa chemise et de son pull. L'infirmière lui pique le bras: il est venu donner son sang. A ses côtés, un autre homme attend la fin du prélèvement.

"Nous espérons que les organisations internationales vont lancer des initiatives humanitaires pour nous envoyer des aides", plaide de son côté un directeur du croissant rouge kurde, Nouri Cheikh Qanbar, qui évoque de "graves tragédies humanitaires".

Ces derniers jours, devant les morgues d'Afrine où reposent les corps des victimes, les mêmes scènes se répètent. Inlassablement, des femmes crient et pleurent la perte d'un proche, rapporte un autre journaliste collaborant avec l'AFP.

Les yeux humides, un homme qui a pourtant perdu un fils appelle à la retenue. "Ne pleurez pas, ce sont des martyrs, ils nous ont précédés au Paradis."
(AFP, 27 janvier 2018)

Purges en Turquie: 2 enseignants arrêtent leur grève de la faim

Deux enseignants turcs ont annoncé vendredi qu'ils mettaient un terme à leur grève de la faim partielle entamée il y a près d'un an pour protester contre leur limogeage dans le cadre des purges lancées après le putsch manqué.

"Nous arrêtons aujourd'hui notre grève de la faim, à son 324ème jour. Mais notre combat continue", a déclaré l'universitaire Nuriye Gülmen, qui apparaît amaigrie au côté de l'enseignant Semih Ozakça dans une vidéo diffusée par leurs soutiens sur Twitter.

Mme Gülmen et M. Ozakça avaient entamé cette grève de la faim partielle le 9 mars 2017 pour protester contre leur limogeage par décret-loi, refusant toute alimentation en dehors d'eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1.

Les deux éducateurs ont été limogés après le putsch manqué, accusés par les autorités d'appartenir au DHKP-C, un groupuscule d'extrême gauche classé "terroriste" par Ankara ainsi que Bruxelles et Washington.

Mme Gülmen, 35 ans, a été condamnée le mois dernier à plus de six ans de prison en première instance, mais a été remise en liberté conditionnelle dans l'attente de son procès en appel. Les charges pesant contre M. Ozakça, 28 ans, ont été abandonnées en octobre.

Après leur limogeage, ils ont saisi une commission mise en place pour examiner les contestations liées aux purges. Selon Mme Gülmen, leur demande a été rejetée.

"Nous allons continuer de nous battre pour nos emplois (...) Nous allons saisir la justice", a déclaré Mme Gülmen, qui apparaît affaiblie dans la vidéo, une minerve autour du cou.

Leur grève de la faim a fait des deux enseignants l'un des symboles des purges lancées par les autorités turques dans le cadre de l'état d'urgence instauré en Turquie après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Visant initialement les putschistes et leurs complices présumés, ces purges se sont rapidement élargies aux milieux prokurdes et critiques, touchant notamment aussi bien des responsables politiques que des journalistes ou des enseignants.

Plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues après le putsch avorté.

Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen d'être le cerveau du coup d'Etat manqué, mais celui-ci dément toute implication.
(AFP, 26 janvier 2018)

Nouvelles arrestations pour "propagande" contre l'offensive en Syrie

Les autorités turques ont interpellé depuis lundi 91 personnes soupçonnées d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'offensive que mène Ankara contre une milice kurde en Syrie, a rapporté mardi l'agence de presse étatique Anadolu.

Ces arrestations surviennent alors que les autorités turques ont lancé un coup de filet à travers le pays contre les internautes soupçonnés de partager des contenus favorables aux combattants kurdes.

Mardi, 23 personnes ont été interpellées à Izmir (ouest), dont le chef de la section locale du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Cerkez Aydemir, a indiqué Anadolu.

Par ailleurs, 17 personnes ont été arrêtées à Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde du pays, 9 à Ankara, et des dizaines d'autres à travers le pays depuis lundi, selon la même source.

La Turquie mène depuis samedi, dans le nord de la Syrie, une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qualifiée de "terroriste" par Ankara.

Mais les YPG sont soutenues par les Etats-Unis qui voient en cette milice une force combattante efficace pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI). Les YPG ont été le fer de lance de la prise, l'an dernier, de Raqa, bastion des jihadistes en Syrie.

Outre les arrestations une enquête a également été ouverte lundi contre quatre députés du HDP ayant appelé à manifester contre l'offensive en Syrie.
 La police a empêché dimanche le déroulement de deux manifestations contre l'opération, l'une à Istanbul, où sept personnes ont été arrêtées, et l'autre à Diyarbakir.

Les réseaux sociaux sont particulièrement surveillés en Turquie, qui se classe régulièrement en tête des pays demandant le retrait de contenus sur Twitter.

L'agence Anadolu a par ailleurs publié un article s'appuyant sur la recherche inversée d'images partagées sur les réseaux sociaux pour démontrer que certaines informations publiées sur Internet à propos de l'offensive turque étaient fausses.

"Nous appelons les médias surtout, mais aussi l'ensemble de la population à être vigilants face aux informations et images mensongères, déformées et provocantes, et aux rumeurs", a déclaré mardi dans un communiqué le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, assurant que ces affaires seraient suivies de près et que les autorités interviendraient "avec promptitude et détermination, dans le cadre de la loi".

Reporters Sans Frontières (RSF) s'est inquiété dans un communiqué de la présence d'au moins cinq journalistes parmi les personnes interpellées depuis lundi.

"Ce nouveau déluge de propagande, l'intensification de la chasse aux voix critiques et la quasi-absence de débat sur l'opération militaire illustrent le degré de délabrement atteint par le pluralisme en Turquie", selon Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de RSF, cité par le communiqué.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF.
(AFP, 23 janvier 2018)

Erdogan empêche des manifestations contre l'offensive en Syrie

Les forces de l'ordre turques ont empêché dimanche la tenue de deux manifestations contre l'offensive turque dans l'enclave kurde syrienne d'Afrine, le président Recep Tayyip Erdogan mettant fermement en garde contre toute protestation.

En fin d'après-midi, la police a empêché des manifestants de se rassembler à Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul, et interpellé sept personnes, selon un photographe de l'AFP sur place.

Dans la matinée, une autre manifestation qui devait se tenir à Diyarbakir dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a également été interdite par les forces de l'ordre, selon un correspondant de l'AFP.

Le rassemblement devait se tenir à proximité du siège local du principal parti pro-kurde de Turquie, le HDP.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti dimanche que ceux qui manifesteraient publiquement à l'appel de milieux prokurdes contre l'offensive menée par Ankara dans le nord de la Syrie paieraient "un prix très élevé".

"Voyez maintenant (...), le HDP appelle mes frères kurdes à manifester. Jusqu'à présent, peu d'entre eux sont sortis dans la rue", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Bursa (nord-ouest).

"Je vous le dis: attention ! Si certains suivent ces appels (à manifester) et commettent l'erreur de sortir dans la rue, ils paieront un prix très élevé", a averti M. Erdogan, au deuxième jour d'une offensive d'Ankara contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.

"C'est une lutte nationale, et nous écraserons quiconque s'oppose à cette lutte nationale", a poursuivi le chef de l'Etat.

Peu avant, M. Erdogan avait mis en garde le HDP contre toute tentative d'organiser des rassemblements contre l'opération en Syrie.

"Laissez-moi vous dire ceci : vous êtes suivis à la trace (...) Quelle que soit la place (publique) où vous sortirez, nos forces de sécurité seront sur vous", avait-il déclaré.

Ces mises en garde surviennent alors que l'armée turque est entrée en Syrie dimanche dans le cadre d'une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme terroriste par Ankara.

Des responsables du HDP ont vivement dénoncé l'offensive turque, accusant Ankara de vouloir "occuper" des zones contrôlées par les Kurdes dans le nord de la Syrie.

Près d'un cinquième de la population turque est d'origine kurde.

M. Erdogan accuse régulièrement le HDP, qui dément, de n'être que la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux et qui mène une sanglante guérilla en Turquie depuis 1984.

Dans la foulée de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, une dizaine de députés du HDP, dont ses deux dirigeants, ont été incarcérés.
(AFP, 21 janvier 2018)

Gülmen, Özakça on 300th Day of Hunger Strike

Academic Nuriye Gülmen and teacher Semih Özakça are on the 300th day of the hunger strike they have gone on demanding that they be reinstated to their jobs.

The two figures shared messages on their social media accounts calling for justice and determination.

Gülmen said that they dedicate the 300th day of their hunger strike to imprisoned teacher Nazife Onay, who was discharged through a statutory decree. Gülmen also stated that Onay’s request for medical treatment over suspicion of cancer.

A social media organization will be held with the hashtags to be shared on accounts of NuriyeGülmen, SemihÖzakça and NuriyeSemihİçin (For Nuriye Semih) at 8 p.m.

About Nuriye Gülmen and Semih Özakça

On January 6, 2017, Nuriye Gülmen was discharged from her position through the Statutory Decree No. 679 issued under the State of Emergency.

On October 29, 2016, Semih Özakça was discharged from his position through the Statutory Decree No. 675 issued under the State of Emergency.

On March 9, 2017 Gülmen and Özakça went on an indefinite and non-alternate hunger strike in front of the Human Rights Statute on Yüksel Street in Turkey's capital city of Ankara.

They were taken into custody and later released several times during their hunger strike.

Being charged with "being a member of a terrorist organization" ,"opposing to the Law on Assembly and Demonstration" and "propagandizing for a terrorist organization", they were arrested on May 23.

On September 14, ahead of the first hearing, Sincan prison gendarmerie commandership sent an official report for Gülmen and Özakça not to be brought to court on the pretext of “security, lack of staff and health conditions”.

Nuriye Gülmen was taken to Numune Hospital from the prison hospital on the 202nd day (September 26) of her hunger strike.

Semih Özakça was released in the third hearing on October 20 and Nuriye Gülmen was released on December 4. (BIA News Desk, 2 January 2018)


ECtHR Had Convicted Turkey of ‘Extended Detention’

Taken into custody in Gökçeada, Çanakkale, Serpil Cabadan, Hüseyin Durmaz, Zuhal Sürücü and Sinan Koçum have been arrested following a 5-day detention on charge of being member of Communist Labor Party of Turkey/Leninist (TKEP/L).

The European Court of Human Rights (ECtHR) convicted Turkey of extended detention periods upon complaints of eight people including Cabadan and Durmaz in 2011, and sentenced Turkey to pay fine.

In their deposition at judgeship, Cabadan and Durmaz said that some of the compensation they received were on them as they were detained.

They demanded that the compensation seized be returned to them but the court didn’t make any decision about this demand.

Reason for arrest: They were previously convicted

Speaking to bianet, their lawyer Erdoğan Akdoğdu said that no evidence was shown to them due to the sealing order.

Gökçeada Criminal Judgeship of Peace Dilara Koçer listed the reasons for arrest as they were previously convicted; they chanted slogans at the courthouse and they went on hunger strike in custody.

“They were asked of their previous detention”

Akdoğdu explained that they couldn’t access to any documents due to the sealing order on the file:

“Records of search and body search weren’t read out to neither the clients nor the lawyers. The file that was opened to prosecution and judgeship was closed to the defense. Their right to fair trial and defense was restricted in this way. The questions posed to my clients are related to their previous detention”.

The ECtHR convicted Turkey of extended detention periods upon complaints of Bülent Alp, Fahri Önder, Serpil Cabadan, Hüseyin Durmaz, Abdulmecit Öztürk, Heval Öztürk, Metin Sarıgül and Metin Karaman, who remained behind bars from 4.5 to 10 years, and sentenced Turkey to pay fine of 91,800 Euros in 2011 .(BIA News Desk, 2 January 2018)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

La Foire du livre de Bruxelles prend la route avec Asli Erdogan

La Foire du livre de Bruxelles se tient du 22 au 25 février à Tour & Taxis.

Jack Kerouac et son Sur la route de 1957 sont un peu à l’origine de la version 2017 de la Foire du livre de Bruxelles. Ce récit de voyage, l’un des plus célèbres du monde, est devenu, comme dit Gregory Laurent, le commissaire de la Foire, « une véritable source d’inspiration au moment de revendiquer une identité, le sens d’une existence ou une façon de s’exprimer ». Sur la route, c’est un thème qui se rattache, aujourd’hui, aux migrations, « au problème de tous ces gens qui, dit Hervé Gérard, président de la Foire, viennent chercher chez nous un eldorado ».

Liberté, ouverture, engagement, tolérance, mémoire, partage. Qui de mieux pour nous les faire partager qu’Asli Erdogan, l’écrivaine turque qui n’est pas en odeur de sainteté dans son propre pays, où elle a fait de la prison, de juillet à décembre 2016, et qui y est toujours poursuivie.

« Sa présence, hautement symbolique au cœur de l’Europe, a d’autant plus de sens que la Foire défend un thème aussi fort et puissant que Sur la route. Sa venue, tout à fait exceptionnelle, doit résonner comme un message, celui de l’engagement sociétal que revendique la Foire du livre », a lancé Gregory Laurent. Asli Erdogan sera à Bruxelles durant les quatre jours de la Foire. (Le Soir, 26 janvier 2018)

Voir également l'article de La Libre Belgique:
http://www.lalibre.be/culture/livres-bd/la-foire-du-livre-de-bruxelles-prend-la-route-5a689b08cd7083db8bbd92b2

Des dizaines d'arrestations pour "propagande" en lien avec l'offensive en Syrie

Les autorités turques ont arrêté lundi 24 personnes soupçonnées d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'offensive que mène Ankara contre une milice kurde en Syrie, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur turc tandis que Human Rights Watch (HRW) rapportait 30 arrestations.

Ces personnes ont été interpellées dans le cadre d'un coup de filet mené à travers la Turquie contre des internautes soupçonnés de vouloir ternir l'image de l'opération militaire, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu, citant le ministère de l'Intérieur.

Ces arrestations surviennent alors que la Turquie mène depuis samedi, dans le nord de la Syrie, une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qualifiée de "terroriste" par Ankara.

Mais les YPG sont soutenues par les Etats-Unis qui voient en cette milice une force combattante efficace pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI). Les YPG ont été le fer de lance de la prise, l'an dernier, de Raqa, bastion des jihadistes en Syrie.

Anadolu avait rapporté lundi matin l'émission de 57 mandats d'arrêt par un procureur d'Istanbul contre des personnes soupçonnées notamment de "propagande terroriste" et d'"insulte au président" sur Internet en lien avec l'offensive turque en Syrie.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si les 24 personnes interpellées l'ont été dans le cadre de cette procédure. Les médias faisaient état de l'ouverture d'enquêtes dans plusieurs province de la Turquie, en particulier dans le sud-est à majorité kurde.

De leur côté, l'agence de presse Dogan et l'organisation Human Rights Watch ont rapporté que 30 personnes avaient été arrêtées à Diyarkabir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, en raison de leurs publications sur les réseaux sociaux.

Parmi les personnes retenues en garde à vue se trouvait l'écrivaine et militante des droits de l'homme Nurcan Baysal, arrêtée dimanche soir à son domicile,
selon un communiqué de HRW.

"Aucun des tweets de Mme. Baysal n'encourage la violence", a déclaré Emma Sinclair-Webb de HRW, ajoutant que la militante défendait depuis longtemps la voie du dialogue pour mettre fin à des décennies de conflit entre le gouvernement turc et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Les réseaux sociaux sont particulièrement surveillés en Turquie, qui se classe régulièrement en tête des pays demandant le retrait de contenus sur Twitter.

Selon la chaîne de télévision publique TRT, le procureur général de Van (sud-est) a ouvert une enquête contre quatre députés du principal parti prokurde de Turquie, le HDP, qui avaient appelé sur Twitter à manifester contre l'offensive turque.

La police turque a empêché dimanche le déroulement de deux manifestations contre l'opération, l'une à Istanbul, où sept personnes ont été arrêtées, et l'autre à Diyarbakir.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu dimanche que quiconque manifesterait contre l'offensive à l'appel du HDP paierait "un prix très élevé".
(AFP, 22 janvier 2018)

5 journalistes condamnés à de la prison ferme pour "propagande terroriste"

Cinq journalistes, dont un ancien correspondant de Libération en Turquie, ont été condamnés mardi à de la prison ferme pour "propagande terroriste" par un tribunal d'Istanbul, a rapporté l'agence privée Dogan.

Les journalistes Ragip Duran et Ayse Düzkan et les éditorialistes Mehmet Ali Celebi et Hüseyin Bektas ont été condamnés à un an et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien pro-kurde fermé par décret-loi en octobre 2016.

Le rédacteur en chef du quotidien, Hüseyin Akyol, a lui été condamné à 3 ans et 9 mois d'emprisonnement, poursuit Dogan, selon qui le tribunal leur a reproché de ne pas avoir "montré assez de remords" au cours du procès.

Les cinq accusés, qui comparaissaient libres mais n'étaient pas présents au tribunal mardi, étaient poursuivis pour "propagande terroriste" en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Distingué par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, Ragip Duran a longtemps été correspondant du quotidien français Libération à Istanbul, mais a également collaboré avec l'Agence France-Presse, la BBC et plusieurs quotidiens turcs. Il a passé sept mois derrière les barreaux en 1998, déjà accusé de "propagande terroriste" pour un article publié dans Özgür Gündem.

La Société des journalistes et du personnel de Libération a fermement dénoncé ce qu'elle qualifie de "jugement inique".

"Sa lourde condamnation est une illustration supplémentaire de l'état catastrophique de la liberté de la presse en Turquie", affirme le texte, publié sur Facebook.

La présence de nombreux journalistes parmi les plus de 55.000 personnes incarcérées depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 inquiète les partenaires occidentaux de la Turquie, pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières (RSF).

M. Duran a quitté la Turquie avec sa famille "pour fuir la répression qui s'est abattue sur le pays après le coup d'Etat manqué", selon Libération, "et risque d'être incarcéré s'il tente de rentrer dans son pays".

RSF dénonce "une volonté d'intimider la société civile" alors que "la campagne de solidarité avec Özgür Gündem avait pour but de défendre le pluralisme et la liberté de la presse", déclare dans un communiqué Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de RSF. Le représentant en Turquie de l'ONG est également poursuivi du fait de sa participation à la campagne de solidarité avec le quotidien kurde.

Les cinq accusés restent en liberté en attendant le verdict en appel, précise RSF, estimant que cela peut prendre quelques mois.
(AFP, 16 janvier 2018)

520 Journalists Threatened With 237 Aggravated Lifetime, 3,672 Years in Prison

 “Prison uniform” is enforced on the journalists who are tried in “coup” and organization cases under the State of Emergency extended for the fifth time. Turkey has been a subject of the European Council rather than the European Union due to anti-democratic practices.

122 journalists and media staff are in prison in Turkey which is counted as “one of the biggest prisons in the world for journalists” by the RSF and CPJ.

The journalists face 237 aggravated lifetime imprisonment and 3 thousand 672 years and 6 months in prison. 520 journalists pending trial without arrest face the threat of being sent to prison.

Headlines from the Media Monitoring

There are chapters such as “killed journalists”, “imprisoned journalists”, assault, threat and obstructions”, “impunity / seeking rights”, “investigations, opened-ongoing legal suits, verdicts”, “insult, personal rights and suit for damages”, bans, closings”, “Constitutional Court”, ECtHR” and “RTÜK”.

Journalists were charged with “being a member of an armed organization”, “aiding an illegal organization”, “propagandizing for an illegal organization” or “forming an organization”, “participating in coup”, “targeting state’s unity country’s integrity” during October-November-December 2017.

122 imprisoned journalists

122 journalists tried due to their professional activities or political cases entered January 1, 2018 in prison. 79 of the imprisoned journalists were working at pro-Gülen Community media outlets. 24 journalists were from Kurdish media.

The remaining 19 journalists were with Cumhuriyet (3), Evrensel (1), Die Welt (1), Sosyalist Dayanışma dergisi (1), Atılım (1), Eylül Hapishane magazine (1), ETHA Agency (2), Emek-Adalet magazine (1), Özgür Gelecek (1), Odak (1), Mezitli FM radio (1), Yeni Evrede Mücadele Birliği Magazine (1), Nokta (1), TV10 (1), Solyayin.com (1). One other was a freelance photo-reporter.

66 of the 122 imprisoned journalists are being tried, 31 others are being prosecuted. 21 of the imprisoned are convicts, four wait for the result of their appeal. The arrested journalists faced with charges such as “Supporting coup”, “attempting to annihilate Constitutional Order”, “aiding or cooperating with armed organizations such as “FETÖ, PKK, DHKPC, MLKP, DHKP-C, TKEP/L”.

In the same period of last year, 18 of the 131 imprisoned journalists were convicted; seven were being tried and 106 were being prosecuted.

(http://bianet.org/english/media/193372-520-journalists-threatened-with-237-aggravated-lifetime-3-672-years-in-prison)

Name-by-Name Imprisoned 122 Journalists

122 journalists and media staff entered 1st January 2018 in prison; 122 prisoners: 66 of them are defendant, 21 of them are convicts, 4 of them are condemned, 31 of them are suspected. 79 journalists are in prison due to the FETÖ (Fettullahist Terorist Organization) cases, and 28 journalists are in prison due to the PKK (Kurdistan Workers’ Party) cases.

Of the 122 journalists in jail, 66 are on trial, 31 face prosecution, 21 are convicts, 4 are waiting for the results of their objection to their ruled punishments.

In the same period of the last year, 18 of the 131 journalists in prison are convicts, 7 are on trial, 106 are facing prosecution.

In Turkey, the situation of the journalists and media staff in prison reflects differently on public opinion both domestically and internationally. While some organizations and entrepreneurships make defence in the basis of their being “journalist”, others ground on “whether they are in prison within the framework of journalism”. Moreover, even though they start off the same criterion, they can obtain different results. According to the BİA Media Monitoring Report, journalists in prison and those who are introduced by their media organization as journalist are taken under review in consideration of their actions within the framework of Turkish Criminal Code or Anti-Terror Law without arriving at any detection or result within the framework of journalism.

79 journalists in “FETÖ cases”

From the declaration of the State of Emergency (OHAL) in 20th of July 2016 to today, 79 apprehended journalists and media representatives within the framework of the operations related to the “Fethullahist Terorist Organization/Parallel State Construct – FETÖ/PDY” were in prison by 1st of January 2018.

At least 56 of these people are still on trial with the claims of “FETÖ management or membership”, “attempt to overthrow the government”, “service to the organization”, “conscious service to the organization without membership” and “propaganda for the organization”; while two of them brought their sentences to the Court of Appeal, 21 of them are waiting for bill of indictment.

28 prisoners in PKK cases

While 14 media representatives are convicts in “KCK – PKK – DYG memberships or propagation” cases, eight of them were still on trial; six of them are being indicted.

Two of them are convicts from “MLKP membership”, one of them from “sedition”, one from “TKEP/L membership”, one from “Turkish Revenge Union Organization (TİBT) membership”, one from “Resistance Organization membership”, one from “DHKP/C membership”, two of them are on trial from “helping to FETÖ/PKK” and another is on trial from “FETÖ/DHKP-C propaganda”. Two journalists are being indicted with the suspicion of “MLKP membership”, other three of them are being indicted with the suspicion of connection with organizations that are not still known.

(http://bianet.org/english/media/193364-name-by-name-imprisoned-journalists)


Journalistes écroués: le gouvernement turc s'en prend à la Cour constitutionnelle

Le gouvernement turc a fustigé vendredi la décision de la Cour constitutionnelle de libérer deux journalistes pendant leur procès, un arrêt resté lettre morte dans l'immédiat au grand dam des défenseurs des droits de l'homme.

La Cour constitutionnelle a "dépassé les limites de ses pouvoirs législatifs et constitutionnels" en prenant cette "mauvaise décision", a tweeté le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, appelant l'institution à ne pas se comporter comme une "cour d'appel".

L'objet de sa colère: la décision prise jeudi soir par la Cour constitutionnelle d'ordonner la remise en liberté conditionnelle de deux journalistes et écrivains, Sahin Alpay et Mehmet Altan, arrêtés et écroués dans la foulée du putsch avorté de juillet 2016.

Dans deux arrêts publiés sur son site, la cour motive sa décision en évoquant "une violation de la liberté d'expression et de la presse et une violation du droit à la sécurité et à la liberté".

Inédite depuis l'instauration de l'état d'urgence fin juillet 2016, cette décision a suscité l'optimisme des organisations de défense des droits de l'Homme, espérant qu'elle servirait d'exemple et entraînerait la libération de nombreux journalistes actuellement incarcérés en Turquie.

Mais dans la soirée, après avoir examiné leurs dossiers, deux tribunaux d'Istanbul ont tranché pour le maintien en détention de MM. Altan et Alpay, affirmant que la décision de la Cour constitutionnelle ne leur avait pas été formellement notifiée.

Sahin Alpay, 73 ans, est un ancien chroniqueur du quotidien Zaman, fermé pour ses liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016. Installé aux Etats-Unis, M. Gülen nie toute implication.

Mehmet Altan, 65 ans, est un écrivain qui a rédigé plusieurs ouvrages politiques. Il a été arrêté en septembre 2016, avec son frère Ahmet Altan, 67 ans, romancier et journaliste.

Tous deux sont accusés de liens avec la tentative de coup d'Etat.

"Nous ne connaissons pas le fond du dossier, la Cour constitutionnelle non plus. La bonne décision sera rendue par un tribunal de première instance", a affirmé vendredi le Premier ministre Binali Yildirim.

"En tant qu'exécutif, ce que nous attendons des tribunaux, quels qu'ils soient, c'est qu'ils ne prennent pas de décision susceptible d'affaiblir notre grand combat contre les groupes terroristes", a-t-il poursuivi.

- 'Inacceptable' -

L'étendue des purges engagées après le putsch manqué, au cours desquelles plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues, suscite l'inquiétude de l'opposition, d'ONG et des alliés occidentaux d'Ankara, qui dénoncent une démarche visant à faire taire toute voix critique.

Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle reste l'un des rares organes de l'Etat à ne pas être totalement contrôlé par le président Recep Tayyip Erdogan.

Tout en assurant ne pas vouloir "entrer dans la polémique", l'ancien président Abdullah Gül, qui a surpris ces dernières semaines en exprimant publiquement des désaccords avec son successeur, a estimé vendredi "qu'il était préférable, pour la justice et pour l'image de la Turquie, que les journalistes qui sont jugés comparaissent libres".

"Maintenant, nous savons pourquoi ils n'ont pas été libérés hier soir", a réagi sur Twitter Emma Sinclair-Webb, directrice Turquie de Human Rights Watch, après les déclarations de M. Bozdag.

"Il est inacceptable que des tribunaux locaux s'interposent à la plus haute instance judiciaire d'un pays, censée garantir la sécurité des journalistes et la liberté de la presse, principes majeurs dans une démocratie", s'est indigné Erol Önderoglu, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, interrogé par l'AFP.

"L'intervention du gouvernement défie les principes défendus par le Conseil de l'Europe et la Cour européenne des droits de l'Homme", a-t-il ajouté.

M. Bozdag a également établi un parallèle avec une décision similaire prise par la Cour constitutionnelle en février 2016 à propos de Can Dündar, ancien rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet.

M. Erdogan avait alors affirmé qu'il n'avait "pas de respect" pour cette décision.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF.
(AFP, 12 janvier 2018)

Artı Gerçek News Site Writer Fadıl Öztürk Detained

Artı Gerçek news site writer Fadıl Öztürk was detained in a police raid carried out into his home in İzmir today (January 5).

According to Artı Gerçek’s report, police went to Öztürk’s home at around 6 a.m. and told him there was a detention and search warrant issued for him for “writing articles promoting terrorism”

Fadıl Öztürk’s wife Berrin Öztürk said that the home was raided by six police officers. Their home was searched, and their hard drives and movies were seized. Furthermore, the police said that Fadıl Öztürk will appear before judge on Wednesday at the earliest.

Fadıl Öztürk was taken to İzmir Anti-Terror Bureau.
(BIA, 5 January 2018)

Kurdish Question / Question kurde

Dossier d'information sur les crimes de guerre de la Turquie


Le monde ne peut rester insensible au massacre d'enfants par le
régime turc à Afrin en Syrie du Nord.

Dans la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes, les enfants
sont les plus durement touchés par les destructions, les
déplacements et les morts sans précédent. Des vies, des maisons et
des enfances ont été brisées.

#NoFlyZone4Afrin

Ça suffit !

Dossier complet en pdf

9 Imprisoned Women Politicians of HDP on Hunger Strike

Nine politicians from the Peoples’ Democratic Party (HDP) and Democratic Regions’ PARTY (DBP) have gone on hunger strike for three days in protest of Afrin operation.

According to HDP’s statement, former HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ, its Deputy Co-Chair Aysel Tuğluk, Group Deputy Chair Çağlar Demirel, MPs Burcu Çelik Özkan, Gülser Yıldırım, Diyarbakır Co-Mayor Gültan Kışanak, Dersim Co-Mayor Nurhayat Altun, former Dersim Co-Mayor Edibe Şahin and DBP Co-Chair Sebahat Tuncel started the hunger strike yesterday (January 24).

The military campaign launched by the Turkish Armed Forces together with the Free Syrian Army (FSA) into Afrin, Syria is on its sixth day today. (BIA, January 25, 2018)


Plateforme en Belgique contre l'agression turque contre Afrin

Le régime turc de l’AKP a déclenché une guerre le 20 janvier contre Afrin, une enclave à prédominance kurde dans le nord de la Syrie. Plusieurs dizaines d’organisations et d’individus ont signé un appel pour arrêter ces hostilités immédiatement (liste en bas).

Vous pouvez signer l’appel que vous trouverez ci-dessous via koerdisch.instituut@skynet.be.

Le samedi 27 janvier 2018, une action publique aura lieu à 14 heures sur le Carrefour d’Europe, devant la Gare de Bruxelles-Central, pour protester contre les actions militaires du régime turc. De nombreux signataires de l’appel seront présents et prendront la parole.

Texte et signataires:

https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/10156325226898641

Les miliciens kurdes appellent aux armes

L'armée turque et ses alliés arabes syriens ont lancé mardi plusieurs assauts dans le nord de la Syrie dans le but de briser les lignes d'une milice kurde, qui a exhorté la population à prendre les armes pour repousser l'offensive.

De violents affrontements se déroulaient mardi dans la région d'Afrine, bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde honnie par Ankara mais soutenue par Washington, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Avec cette offensive aérienne et terrestre lancée samedi, la Turquie a ouvert un nouveau front dans le complexe conflit syrien et menace de tendre davantage ses relations avec les Etats-Unis, qui ont fait part de leur préoccupation.

Le président Donald Trump devrait exprimer son inquiétude lors d'un appel prévu avec son homologue Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté mardi des responsables américains. "Ils devraient se parler rapidement", a indiqué un haut responsable confirmant des informations selon lesquelles les deux dirigeants devaient s'appeler mercredi.

Le président français Emmanuel Macron a exprimé mardi sa "préoccupation" à M. Erdogan. "En tenant compte des impératifs sécuritaires de la Turquie, le président de la République a exprimé à son homologue turc sa préoccupation suite à l'intervention militaire lancée samedi dans le canton d'Afrine", a indiqué la présidence française dans un communiqué, après un entretien téléphonique entre les deux chefs d'État.

Les Etats-Unis ont la responsabilité "morale" de faire pression sur Ankara pour stopper l'offensive militaire turque contre l'enclave kurde d'Afrine, a affirmé mardi à Washington la représentante kurde de cette région du nord de la Syrie.

La violence à Afrine trouble ce qui était jusque-là une zone relativement stable de Syrie", a déclaré le ministre américain de la Défense Jim Mattis, appelant Ankara à "faire preuve de retenue dans ses opérations militaires comme dans sa rhétorique".

Sur le terrain, "la résistance des Kurdes et les combats sont très violents sur trois fronts : nord-est, nord-ouest et sud-ouest d'Afrine", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

La Turquie, qui a enterré mardi son premier soldat tué dans les combats, a indiqué avoir perdu deux autres militaires dans le cadre de cette opération meurtrière pour les deux camps.

"Grâce à Dieu, nous allons sortir victorieux de cette opération, ensemble avec notre peuple et l'Armée syrienne libre", a déclaré le président Erdogan lors des funérailles.

Depuis samedi, plus de 80 combattants des YPG et des groupes rebelles syriens pro-Ankara ont été tués, ainsi que 28 civils, la plupart dans des bombardements turcs, selon l'OSDH. Ankara dément avoir touché des civils.

Les forces pro-Ankara, appuyées par l'aviation et l'artillerie turques qui pilonnent la région d'Afrine, ont repris deux villages de la région depuis samedi, selon l'OSDH.

- 'Jusqu'au dernier' -

Depuis le début de l'opération, au moins deux civils ont été tués dans des tirs de roquettes contre des villes frontalières turques. Des projectiles sont encore tombés mardi sur Kilis.

Signe de l'âpreté des combats, les forces pro-Ankara ont réussi lundi à prendre le contrôle de la colline stratégique de Barsaya, dans le nord de la région d'Afrine, avant de la perdre quelques heures plus tard.

Des pick-up blancs surmontés de mitrailleuses gravissaient les routes de terre à flanc de
colline, alors que le bruit des tirs retentissait sans discontinuer, selon un correspondant de l'AFP.

Face à l'offensive, les autorités du canton de Jaziré, l'un des trois territoires contrôlés par les YPG en Syrie (avec Afrine et Kobané), ont décrété mardi la "mobilisation générale" pour "défendre Afrine", selon un communiqué.

La Turquie a lancé son opération après l'annonce par la coalition internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis de la création d'une force frontalière de 30.000 hommes dans le nord syrien, avec notamment des combattants des YPG.

Les YPG sont en effet l'épine dorsale d'une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.

Mais Ankara accuse les YPG d'être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Des avions turcs ont bombardé lundi des bases arrière du PKK dans le nord de l'Irak.

"Cette opération se poursuivra jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé", a toutefois souligné mardi le Premier ministre turc Binali Yildirim.

L'offensive turque "pourrait s'étendre à Manbij" (ville à une centaine de kilomètres à l'est d'Afrin), "voire à l'est de l'Euphrate", a indiqué le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu mardi à la chaîne de télévision France 24.

La coalition militaire antijihadiste pilotée par les Etats-Unis a annoncé de son côté avoir tué 150 combattants de l'EI lors d'un bombardement aérien dans la vallée de l'Euphrate.

D'après son communiqué, les alliés arabo-kurdes de Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS), ont aidé la coalition en marge de ce bombardement.

Plusieurs pays ont exprimé leur préoccupation face à l'opération turque, qui survient alors que les violences ont repris de plus belle en Syrie ces dernières semaines, avec des bombardements du régime à la Ghouta orientale, à l'est de Damas, et à Idleb (nord-ouest).

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi pour discuter de l'escalade en Syrie, pays ravagé par une guerre complexe depuis 2011 qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés, mais sans émettre de condamnation.

L'Union européenne s'est dite "extrêmement inquiète" lundi, tandis que le Qatar, proche d'Ankara, a exprimé mardi son soutien à l'offensive.

L'offensive militaire se double d'une répression en Turquie contre les internautes soupçonnés de faire de la "propagande terroriste". Près de cent personnes ont été interpellées depuis lundi, et les manifestations contre l'opération sont interdites.
(AFP, 23 janvier 2018)

Les Kurdes syriens promettent de défendre leur région du "fléau" turc

Le chef d'une puissante milice kurde en Syrie a réagi mardi aux menaces de la Turquie d'attaquer prochainement ses forces dans le nord du pays en guerre, s'engageant à "nettoyer" la zone du "fléau" turc.

Quelques heures auparavant, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait promis de lancer une opération contre des villes en Syrie contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées comme "terroristes" par Ankara.

Les YPG, un allié clé des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes, contrôlent d'importants centres urbains dans certaines régions du nord de la Syrie, comme les villes de Minbej et Afrine.

Dans un entretien publié mardi par l'agence de presse pro-kurde ANF, le chef des YPG Sipan Hemo a affirmé que ses forces se tenaient "prêtes" à défendre leurs villes contre un assaut turc.

"Nos forces seront capables de nettoyer la zone du fléau d'Erdogan, tout comme elles ont été capables de la nettoyer de Daech", a-t-il indiqué en utilisant un acronyme en arabe du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Avec le soutien d'une coalition internationale dirigée par Washington, les YPG ont réussi à chasser l'EI de vastes pans de territoire dans le nord et l'est de la Syrie, et y ont établi une "région fédérale" qui s'apparente à une autonomie de facto.

Le week-end dernier, la coalition anti-EI avait annoncé oeuvrer à la création d'une force de 30.000 hommes -composée en partie par les YPG- pour "empêcher la résurgence des jihadistes" dans le nord de la Syrie, le long de la frontière turque.
 Ankara, qui craint que les YPG ne s'implantent durablement aux portes de la Turquie, s'est immédiatement opposée à une telle décision.

Elle accuse cette organisation d'être une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection en Turquie depuis 1984.

Mardi, M. Erdogan a promis d'en finir avec les "nids de terroristes" dans les régions du nord de la Syrie contrôlées par des groupes kurdes. Le président turc a averti qu'une opération à Afrine pourrait avoir lieu "demain, le jour suivant ou d'ici peu de temps".

"Nous déjouerons les projets immondes d'Erdogan et nous transformerons ces plans en grandes victoires pour les peuples de la région, les Kurdes, les Syriens et les Turcs", a assuré M. Hemo.
(AFP, 16 janvier 2018)


5 journalistes condamnés à de la prison ferme pour "propagande terroriste"

Cinq journalistes, dont un ancien correspondant de Libération en Turquie, ont été condamnés mardi à de la prison ferme pour "propagande terroriste" par un tribunal d'Istanbul, a rapporté l'agence privée Dogan.

Les journalistes Ragip Duran et Ayse Düzkan et les éditorialistes Mehmet Ali Celebi et Hüseyin Bektas ont été condamnés à un an et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien pro-kurde fermé par décret-loi en octobre 2016.

Le rédacteur en chef du quotidien, Hüseyin Akyol, a lui été condamné à 3 ans et 9 mois d'emprisonnement, poursuit Dogan, selon qui le tribunal leur a reproché de ne pas avoir "montré assez de remords" au cours du procès.

Les cinq accusés, qui comparaissaient libres mais n'étaient pas présents au tribunal mardi, étaient poursuivis pour "propagande terroriste" en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Distingué par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, Ragip Duran a longtemps été correspondant du quotidien français Libération à Istanbul, mais a également collaboré avec l'Agence France-Presse, la BBC et plusieurs quotidiens turcs. Il a passé sept mois derrière les barreaux en 1998, déjà accusé de "propagande terroriste" pour un article publié dans Özgür Gündem.

La Société des journalistes et du personnel de Libération a fermement dénoncé ce qu'elle qualifie de "jugement inique".

"Sa lourde condamnation est une illustration supplémentaire de l'état catastrophique de la liberté de la presse en Turquie", affirme le texte, publié sur Facebook.

La présence de nombreux journalistes parmi les plus de 55.000 personnes incarcérées depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 inquiète les partenaires occidentaux de la Turquie, pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières (RSF).

M. Duran a quitté la Turquie avec sa famille "pour fuir la répression qui s'est abattue sur le pays après le coup d'Etat manqué", selon Libération, "et risque d'être incarcéré s'il tente de rentrer dans son pays".

RSF dénonce "une volonté d'intimider la société civile" alors que "la campagne de solidarité avec Özgür Gündem avait pour but de défendre le pluralisme et la liberté de la presse", déclare dans un communiqué Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de RSF. Le représentant en Turquie de l'ONG est également poursuivi du fait de sa participation à la campagne de solidarité avec le quotidien kurde.

Les cinq accusés restent en liberté en attendant le verdict en appel, précise RSF, estimant que cela peut prendre quelques mois.
(AFP, 16 janvier 2018)

Erdogan jure de détruire les "nids" des combattants kurdes en Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi d'en finir avec les "nids de terroristes" dans les régions du nord de la Syrie contrôlées par des groupes kurdes considérés comme "terroristes" par Ankara.

"Demain, le jour suivant, d'ici peu de temps, nous nous débarrasserons un par un des nids des terroristes en Syrie, à commencer par Minbej et Afrine", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant les députés de son parti à Ankara.

Minbej et Afrine sont deux régions contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées par la Turquie comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

La Turquie a vigoureusement réagi à l'annonce dimanche par les Etats-Unis de la création d'une "force frontalière", composée en partie par les YPG, pour "empêcher la résurgence des jihadistes" du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

M. Erdogan, craignant que ces groupes ne s'implantent durablement aux portes de la Turquie, a menacé lundi de "tuer dans l'oeuf cette armée terroriste", qui devrait être composée de 30.000 combattants selon les Etats-Unis.

M. Erdogan a également assuré que l'armée turque était "prête" à lancer une opération "à tout moment" contre les milices kurdes à Afrine et Minbej.

Interrogé par des journalistes mardi sur une éventuelle collaboration de l'armée turque avec les rebelles syriens pour une telle opération, M. Erdogan a répondu par l'affirmative, sans donner plus de détails.

Il a également appelé mardi l'Otan, dont sont membres Ankara et Washington, à prendre position sur cette question.

"Vous êtes tenus à prendre position pour l'un de vos partenaires en cas d'agression à la frontière. Mais à ce jour, quelle attitude avez-vous adoptée?", s'est-il agacé, affirmant que le chef de l'état-major turc Hulusi Akar aborderait ce sujet mardi avec les alliés de la Turquie au cours d'une réunion de l'Otan à Bruxelles.

M. Akar s'est notamment entretenu dans la journée avec son homologue américain Joseph Dunford, a déclaré dans un communiqué l'état-major turc, sans donner de détails sur le contenu de leurs échanges.

"Nous n'autoriserons pas que les YPG (...) soient soutenues et armées sous prétexte d'un +partenariat opérationnel+", avait déclaré plus tôt mardi M. Akar, selon des propos rapportés par l'agence étatique Anadolu.

Celle-ci a également rapporté dans la soirée que le président turc s'est lui-même entretenu par téléphone avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, lui disant que la Turquie prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité nationale.

M. Stoltenberg a assuré à M. Erdogan que l'Otan n'a pas été consultée à propos de la création de cette force, ajoute l'agence de presse turque.
(AFP, 16 janvier 2018)

Le leader du HDP Demirtas pour la 1ère fois au tribunal

Le leader du principal parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a comparu en personne devant un tribunal vendredi pour la première fois depuis son arrestation il y a plus d'un an, demandant sa remise en liberté conditionnelle.

M. Demirtas, écroué depuis novembre 2016 pour des accusations d'activités "terroristes", a été accueilli par les cris, les slogans et les applaudissements de ses supporters rassemblés par centaines devant le tribunal de Bakirköy, à Istanbul, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le co-président du Parti démocratique des peuples (HDP) comparaissait vendredi dans le cadre d'un procès pour "insulte" au président Recep Tayyip Erdogan, l'une des 96 procédures judiciaires dont fait l'objet cet avocat de formation âgé de 44 ans.

Vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche, M. Demirtas est arrivé dans la salle d'audience en souriant, sous les cris de "président Selo", un surnom affectueux donné par ses partisans.

Lors de son témoignage devant le tribunal, M. Demirtas a critiqué les procès intentés contre lui, affirmant notamment que son immunité parlementaire devrait le mettre à l'abri de poursuites.

"Tout comme n'importe quel autre député du Parlement, j'ai l'immunité. J'ai autant l'immunité que (le Premier ministre) Binali Yildirim", a-t-il lancé.

Les autorités turques ont autorisé en mai 2016 la levée de l'immunité des parlementaires faisant l'objet de procédures judiciaires, une mesure alors dénoncée par le HDP comme taillée sur-mesure pour ses députés.

Le président Erdogan a plusieurs fois accusé le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Lors de l'audience, M. Demirtas a demandé sa remise en liberté conditionnelle, mais, arguant qu'une telle requête devait être formulée par écrit pour pouvoir être "examinée dans le détail", le juge a renvoyé le procès au 17 mai.

Le principal procès dont fait l'objet M. Demirtas se déroule à Ankara. Dans cette affaire, il est accusé notamment de "diriger une organisation terroriste" et risque jusqu'à 142 ans de prison.

Le HDP, troisième force au Parlement, rejette ces accusations, dénonçant des procès "politiques" visant à réduire au silence un parti énergiquement opposé à M. Erdogan.

Selon le HDP, neuf de ses 59 élus sont actuellement en prison. Et six d'entre eux ont également été déchus de leur mandat, dont la députée Leyla Zana, frappée par cette mesure jeudi.
(AFP, 12 janvier 2018)

HDP’s Leyla Zana Relieved of MP Duties

Peoples’ Democratic Party (HDP) Ağrı MP Leyla Zana has been relieved of her MP duties at the Grand National Assembly of Turkey (TBMM) General Assembly due to “absence”.

Vote was taken for Zana on the ground that she didn’t attend 212 sessions from October 1, 2016 to April 30, 2017.

324 MPs attended the voting; 302 MPs voted yes against 22 MPs.

TBMM Deputy Chair Ayşe Nur Bahçekapılı declared that Zana was relieved of her MP duties following the voting.

HDP MPs left the General Assembly in the wake of the voting.

Zana faces three suits

Ağrı MP Zana has been sued over three charges.

Zana is facing from 8 to 21 years in prison on charges of “being a member of an armed terrorist organization”, “participating in illegal demonstrations and rallies unarmed and not being dispersed by herself despite warning”, and “promoting crime and criminal”.

6 HDP MPs were relieved of their MP duties

So far HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ, Nursel Aydoğan, Faysal Sarıyıldız, Tuğba Hezer Öztürk and Besime Konca were relieved of their MP duties. Leyla Zana has become the sixth figure who was relieved of MP duties.
(BIA, January 12, 2018)

Allemagne : des coups de feu contre la voiture d’un footballeur kurde

Un footballeur pris pour cible avec une arme, sur une autoroute. La justice allemande annonce ce lundi avoir ouvert une enquête pour tentative de meurtre après qu'un joueur de football professionnel a été visé par des coups de feu dans la nuit.

Connu pour ses positions pro-kurdes, Deniz Naki, 28 ans, roulait en voiture sur une autoroute près de sa ville natale de Düren, dans l'Ouest de l'Allemagne. Plusieurs coups de feu ont été tirés dans sa direction sans l’atteindre, en provenance d'une voiture break noire.

«J'aurais pu mourir, ce n'est pas passé loin», a déclaré la victime au quotidien «Die Welt». «Une balle a touché une fenêtre, l'autre est passée près d'un pneu», a-t-il ajouté, ajoutant avoir eu «la peur de sa vie».

«Je pense qu'il s'agit ici d'une affaire politique, je suis une cible permanente en Turquie parce que je défends des positions prokurdes», a-t-il expliqué au site internet de l'hebdomadaire «der Spiegel».

Poursuivi en Turquie pour des positions pro-PKK

Deniz Naki dit ignorer s’il s’agit d’une véritable tentative d’assassinat ou d’un avertissement. Le parquet n’a fait aucun commentaire à ce sujet alors que les investigations commencent à peine. Cette photo mise en ligne par un journaliste travaillant à «die Welt» montre un des deux impacts sur la voiture du joueur.

Ce footballeur kurde né en Allemagne avait été condamné en avril 2017 par un tribunal turc à une peine d'un an et demi de prison avec sursis pour «propagande terroriste». Attaquant du club d'Amedspor (3e division turque), il était poursuivi pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux les opérations des forces de sécurité turques contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé «terroriste» par Ankara, la capitale turque, et ses alliés occidentaux.

Le gouvernement islamo-conservateur turc, qui a promis «d'éradiquer» le PKK, multiplie les poursuites pour «propagande terroriste» contre les critiques de sa politique et les soutiens à la cause kurde, journalistes, opposants ou simples citoyens.

Deniz Naki a par ailleurs également appelé à la fin des combats qui ensanglantent le Sud-Est à majorité kurde de la Turquie lors d'une interview. La commission disciplinaire de la fédération turque de football a qualifié cette initiative de «propagande idéologique» contraire à «l'esprit sportif».

Passé par les équipes nationales de jeunes de l'Allemagne avant de proposer ses services à la Turquie, Deniz Naki n'a pas été retenu en sélection nationale. Le joueur a évolué entre 2009 et 2013 en deuxième division allemande au FC St. Pauli, un club de Hambourg, et à Paderborn. (AFP, 8 janvier 2018)

Selahattin Demirtas ne se représentera pas à la tête de son parti

Le chef de l'opposition prokurde en Turquie, Selahattin Demirtas, incarcéré depuis novembre 2016 pour activités "terroristes", a annoncé jeudi qu'il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat de co-président de son parti.

"Je ne me présenterai pas comme candidat à la co-présidence lors du congrès" prévu le 11 février à Ankara, a déclaré Selahattin Demirtas dans une lettre écrite depuis sa cellule de la prison d'Erdirne (nord-ouest) et publiée jeudi par le Parti démocratique des peuples (HDP).

Faisant allusion aux élections municipales, législatives et présidentielle prévues en 2019, il a motivé sa décision par la volonté d'"aborder cette nouvelle période de combat politique avec plus de force" et afin de "continuer notre route avec de nouveaux amis et une excitation nouvelle".

M. Demirtas, 44 ans dont huit à la tête du HDP, a été arrêté avec une dizaine d'autres députés de son parti en novembre 2016, alors que les purges lancées après le putsch manqué de juillet 2016 s'étendaient aux milieux prokurdes.

Le HDP explique également la décision de M. Demirtas par la crainte que son incarcération ne se poursuive.

Accusé notamment de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes", il risque jusqu'à 142 ans de prison.

Jurant qu'il ne cessera "pas un seul instant" de servir le HDP, M. Demirtas se présente dans sa lettre de jeudi comme un "otage politique", accusant les autorités de le traiter ainsi par esprit de "revanche politique".

Le HDP avait créé la surprise aux législatives de juin 2015, en obtenant 80 sièges et en privant ainsi le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) de la majorité absolue. Mais lors de nouvelles élections convoquées en novembre de la même année, le HDP avait perdu 21 députés.

Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Accusations que le parti a toujours rejetées, estimant être visé pour son opposition énergique au président Recep Tayyip Erdogan.

Avec M. Demirtas en prison, le HDP perd son principal atout en vue des élections de 2019, puisque cet avocat de formation est celui qui est parvenu à transformer le parti en une formation de gauche moderne et progressiste, séduisant bien au-delà du seul électorat kurde.

Se présentant comme étant à l'avant-garde sur les questions féministes, le HDP place aux postes à responsabilité à la fois un homme et une femme. Ainsi, M. Demirtas partage actuellement la co-présidence du parti avec Serpil Kemalbay, nommée en mai pour succéder à Figen Yüksekdag, elle-même incarcérée et déchue de son mandat de députée.
(AFP, 4 janvier 2018)

Dozens of political killings on the French sole not clarified

CHRIS DEN HOND, ANF, 3 Jan 2018

"There is no other country in Europe with more political assassinations than France. We notice a judicial impotence. And every time the French authorities declare: "We will do everything to find and judge the killers," and then nothing happens."

On 9 January 2013, three Kurdish activists were murdered in Paris. The presumed killer, arrested, died in the prison due to a cerebral tumor end of 2016. But the court case is not ended, because those who ordered the crime inside the Turkish intelligence services MIT are identified.

We met lawyer Antoine Comte, who says that the French political powers lack the courage in this case, and we met the anti-colonial writer Nils Andersson, who finds it suspicious that the judicial court cases in this kind of murders never lead to a verdict.

We publish here below the non-exhaustive list, composed by Nils Andersson, of non-clarified political crimes committed on the French sole.

Physical liquidation outside France

Nils Andersson: "One counts by dozens the non-clarified political murders in France since the end of the fifties until today. But France commits also killings outside its territory. These are called "homo operations": an operation against one person to eliminate him or her physically. Former President François Hollande has recognized that he had given himself orders for homo operations abroad: in Chad, in Syria, in Lebanon. The French right wingers shouted "Scandal", because these things "are not admitted". So, they did not deny it. Mitterrand has always denied being informed about the Rainbow Warrior case, but this kind of operations cannot be done without the agreement of the Presidency or at least of the concerned minister."

Non-clarified killings in France

Nils Andersson: "But several dozens of political killings took place on the French sole, with or without collusion of French intelligence services and political powers, essentially against Palestinians, South-Africans and Algerians. However, most of the political murders have been perpetrated against Basque activists, done by the Spanish government in France, but with a certain collusion with the French powers.

The big question is: none of these killings has ever found a verdict in a court room. Most of the time there is no verdict, or a "non-proven" verdict, except for two cases: Chapour Bakhtiar, a former minister under the Shah of Iran and another person close to the government of the Shah of Iran. Both have been killed in France. The killers have been judged. So my conclusion is: when it's against friendly governments, the killers and those who ordered the killings are found, identified and judged, meanwhile in all other cases - South-Africa, Algeria, Palestine, the Kurds, the Tamils, ... - there is not any progress in the court case. There is never a verdict. That's very suspicious."

Indirect collusion with the French services: Ben Barka, Henri Curiel ...

Nils Andersson: "We know that in certain cases - in the case of Ben Barka it's obvious - there is collusion between French intelligence services and the killer. I met Ben Barka some weeks before his assassination. I was in Switzerland and Ben Barka was protected by Spanish communists. Not really ideal to be protected in a country by people who are themselves persecuted by the police for their anti-Franco activities. So I met Ben Barka to solve that problem and when we spoke about a protection in France, he answered: "No, because I am protected by General De Gaulle." But the protection of De Gaulle was not sufficient. There were links between branches of the French intelligence services with foreign intelligence services. A Swiss journalist has told me: "When Ben Barka came to Paris, the day when he was kidnapped, the Swiss airport police told him not to take that airplane". But Ben Barka had a great trust in De Gaulle. The same type of collusion took place in the killing of Henri Curiel. Mohamed Boudia however was killed by the Mossad. The Mossad can act in France being covered, at least for its exfiltration. But Ben Barka and Henri Curiel have been killed by the same kind of people. The collusion is evident in the killings of Ben Barka and Henri Curiel."

Turkey is involved: never a trial, that's suspicious.

Later, Tamil Tigers were murdered in Paris in 1996 and in 2012, and the three Kurdish activists in 2013. If French intelligence services are not directly involved, the French state is not very impatient nor courageous to clarify these killings.

Nils Andersson: "In the case of the killing of the three Kurdish women, French services are not involved, clearly not, but they lack courage to continue the judicial case. The intelligence services of the Turkish state intervene in another territory to assassinate people. If there is maybe not a direct collusion, there is an indirect collusion, because as Antoine Comte confirms: never, not once, there is a trial ending with a verdict condemning the killers, that's more than suspiciouc. They organize hearing commissions, but that's rather to show that they are doing at least something. For the killing of the two ex Iranian ministers however, a trial ended in a verdict, because it involved powers who were not really in a good relationship with France. But when the concerned country is a friendly state, it's scandalous that the investigation never ends with a verdict. And for the three Kurdish women, this is a scandal, because the involvement of Turkey is proven."

A question of political will

Nils Andersson: "There is no other country in Europe with more political assassinations than France. We notice a judicial impotence. And every time the French authorities declare: "We will do everything to find and judge the killers," and then nothing happens. In the case of the killed Kurdish women, the investigation is going in the direction of those who ordered the killings, thanks to published phone tapping, that points directly towards Turkish secret services, the MIT. If there is a will to resolve these killings, there is a way."

Antoine Comte, lawyer of the relatives of the three killed Kurdish women:

"It's a question of political will. There is a complaint at the public prosecutor's office from us against those who ordered the assassinations. The question is whether the public prosecutor will be willing to open again a case, to start again a part of the investigation to end up with them. We filled in new elements in the file allowing the identification of some of those who gave the order. Erdogan himself recognized that the order of the killings came from the Turkish secret services, the MIT, but now the French public prosecutor needs to have the courage to raise this question. Or will they do as in the past: leaving these crimes committed on French sole not clarified?"

Turkey sends its death squads

Antoine Comte: "Concerning the file of the three assassinated Kurdish women: or the French antiterrorist prosecutor opens an investigation, or we will expose publicly what happens in other European countries, where death squads are on the loose in order to assassinate Turkish or Kurdish dissidents. There are cases in Germany and in Belgium, and all these cases have links with France. So if we are obliged to expose all this publicly, everybody will see the cowardice of the French government when it is about groups or death squads coming to assassinate opposition members in Europe."

Demonstration on Saturday 6 January, 11 AM in Paris, Gare du Nord, to demand the truth and justice concerning the assassination of Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) and Leyla Saylemez.

List of non-clarified assassinations in Paris:
https://anfenglish.com/features/dozens-of-political-killings-on-the-french-sole-not-clarified-23992

HDP Deputy Co-Chair Tuğluk Sentenced to 1.5 Years in Prison

Kept in Kandıra Type F Prison, Peoples’ Democratic Party (HDP) Deputy Co-Chair Aysel Tuğluk has been sentenced to 1 year and 6 months in prison.

Standing ready at Kandıra Criminal Judgeship of First Instance with her lawyer Nuri Tan, Tuğluk stated that reiterated her previous statement of defense and demanded her acquittal.

Tried on charge of “Opposing to law on rallies and demonstrations”, Tuğluk was detained on December 26, 2016 in Ankara.

Tuğluk was arrested for “being a member of an illegal armed terrorist organization”.

About Aysel Tuğluk

Tuğluk was born in 1965 in Elazığ. She graduated from Faculty of Law at İstanbul University. She worked as freelance lawyer.

She served as executive board member of the Toplum ve Hukuk Araştırmaları Vakfı (Society and Legal Researches Foundation). She founded Patriotic Women’s Foundation and was a member of the Human Rights Association.

She served as founding member and co-chair at the Democratic Society Congress (DTP). She was elected MP in the 23rd term (2007-2009). She became Van MP in 2011 elections. (BIA News Desk, 2 January 2018)


Minorités / Minorities

Turkey Arrests Assyrian for Rebuilding His Village

A Few days ago Petrus Karatay, an Assyrian Chaldean Christian who returned from Paris to Herbol (Turkish Aksu), his acnestral víllage in the Turkish province of Şirnak, was detained for unknown reasons.
Writing in a Turkish website, an article titled Even one Chaldean was seen as too much for Şirnak, author Nurcan Baysal elaborated on Karatay's life story, his exile from the village he was born in and on his decision to return to rebuild his village.

Herbol was one three main Assyrian villages that survived the genocide in 1915 in the province of Şirnak. The other villages were Hassane and Besbin. Herbol had a population of about 4,000. In the fight against the Kurdish PKK in the 1980s, pressure increased on the village. In the 1990s the so-called village guards, mainly local Kurds, were imposed in the region. The Assyrian villagers did not accept them.

As the pressure mounted the villagers had to emigrate. Most went to France, Belgium, and Germany. Petrus' family emigrated to France. In exile, Petrus presided over the Assyrian-Chaldean Association for many years. But his thoughts always remained on his childhood village.

He initiated efforts to return and submitted an official request through Turkey's Consul in Paris in 2009. With the beginning of the so-called peace period with the PKK in 2013, he finally return to Herbol. But meanwhile his village had been confiscated by Turkey's Coal Enterprises. (http://www.aina.org/news/20180119205611.htm)

Jewish Community: Prevent New September 6-7

On his Twitter account, former Security Intelligence Directorate President Uzun wrote, “If the incidents in Syria reflect on Jews in Turkey, it will be a PITY!”. The Turkish Jewish Community responded, “We expect you to prevent a potential September 6-7 by reporting this anticipation of yours”.

Former Security Intelligence Directorate President Sabri Uzun’s message he shared on Twitter targeting the Jewish community in Turkey has been with met with alarm.

“That fire can’t be put out”

Referring to the developments in the region, Uzun in his message said, “I ask for Israelis/Jews: If the incidents in Syria reflect on Jews in Turkey, it will be a PITY! That fire can’t be put out…It will be a pity for your common fate that you have been sharing for 1492/2018=626 years..”

Saying that the Twitter post is threatening, the Turkish Jewish Community on its official Twitter account made a call to the Ministry of Interior and Ministry of Justice.

“You must immediately report this”

The tweet posted by the Turkish Jewish Community read, “Mr. Sabri Uzun we want to view this as your anticipation rather than a threat, and we expect you to report this to the Ministry of Interior and Ministry of Justice to prevent a potential September 6-7”.

September Events

The Istanbul pogrom, also known as the Istanbul riots or September events were organized mob attacks directed primarily at Istanbul's Greek minority on 6–7 September 1955. The riots were orchestrated by the Tactical Mobilisation Group, the seat of Operation Gladio's Turkish branch; the Counter-Guerrilla, and National Security Service, the precursor of today's National Intelligence Organisation.

The events were triggered by the false news that the Turkish consulate in Thessaloniki, in northern Greece—the house where Mustafa Kemal Atatürk had been born in 1881—had been bombed the day before. A bomb planted by a Turkish usher at the consulate, who was later arrested and confessed, incited the events. The Turkish press, conveying the news in Turkey, was silent about the arrest and instead insinuated that Greeks had set off the bomb.

A Turkish mob, most of which had been trucked into the city in advance, assaulted Istanbul’s Greek community for nine hours. Although the mob did not explicitly call for Greeks to be killed, over a dozen people died during or after the attacks as a result of beatings and arson.  The police remained mostly ineffective, and the violence continued until the government declared martial law in İstanbul and called in the army to put down the riots.

The pogrom greatly accelerated emigration of ethnic Greeks from Turkey, and the Istanbul region in particular. The Greek population of Turkey declined from 119,822 persons in 1927, to about 7,000 in 1978. In Istanbul alone, the Greek population decreased from 65,108 to 49,081 between 1955 and 1960.

The 2008 figures released by the Turkish Foreign Ministry placed the number of Turkish citizens of Greek descent at 3,000–4,000;while according to the Human Rights Watch (2006) their number was estimated to be 2,500.
(BIA, January 16, 2018)

4 balles tirées sur la façade d’une association arménienne à Bruxelles

La façade du numéro 54 de l’avenue de la Brabançonne à Bruxelles-Ville a été prise pour cible dans la nuit du jeudi à vendredi, 4 à 5 janvier 2018.

C’est le rez-de-chaussée, abritant l’Asbl F.C. Sahakyan, qui a été victime de tirs.

C’est le gérant du lieu, situé près du square Ambiorix, qui a découvert hier matin la façade attaquée à l’arme à feu. “Il a vu l’état de la devanture et les différents impacts en arrivant ce vendredi matin”, explique Ilse Van de keere, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles.

Les tirs n’ont pas fait de blessés et un périmètre judiciaire a été installé, autour de l’immeuble visé, dès l’arrivée de la police. Il était toujours présent et protégé par trois policiers ce vendredi en milieu d’après-midi. Les douilles étaient encore visibles à même le sol dans la rue.

L’ambiance dans le voisinage était à l’étonnement. Une dizaine de badauds attendait à proximité du lieu pour scruter le périmètre de sécurité. Les habitants se demandaient ce qu’il s’était déroulé dans cette rue qu’ils qualifient de relativement calme. “Je suis étonné car c’est assez tranquille ici. Mais manifestement, ça devient le Far West. On se pose quelques questions”, raconte une riveraine.

Les circonstances de l’incident sont encore inconnues et une enquête a été ouverte.

(Richard De Wulf, La Dernière Heure, 6 janvier 2018)

Politique intérieure/Interior Politics

Propaganda Investigation Against CHP İstanbul Provincial Chair

An investigation has been launched against Canan Kaftancıoğlu, who was Elected Provincial Chair at Republican People’s Party (CHP) İstanbul 36th Ordinary Provincial Session on Saturday (January 13), on charges of “terrorism propaganda” and “insulting the President”.

State-run Anadolu Agency reported that an investigation report was made on the claim that Kaftancıoğlu “propagandized for the PKK (Kurdistan Workers’ Party) and DHKP-C (Revolutionary People’s Liberation Party-Front)”.

During her candidacy, Kaftancıoğlu was criticized for commemorating those who lost their lives in the Armenian Genocide; for her posts about Berkin Elvan who lost his life by a cartridge fired by a police during Gezi Resistance; for her tweets saying that “We are soldiers of Mustafa Kemal’ is “militaristic” so she prefers “We are comrades of Mustafa Kemal”.

These tweets have been put into circulation in the wake of Kaftancıoğlu being elected Provincial Chair and she was accused of “terrorism propaganda”.

On her Twitter account, Kaftancıoğlu wrote:

“I am a doctor and mother. I as a person who has devoted her entire life to human rights struggle have always denounced terrorism and terrorist organizations! My whole purpose and works aim to canonize the state of Republic of Turkey and my criticism are within this responsibility

“I will settle accounts with everyone who run smear campaign against me and my party before judge”.
(BIA, January 15, 2018)

Les tensions entre Erdogan et son prédécesseur éclatent au grand jour

Une querelle entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son prédécesseur et ancien compagnon de route Abdullah Gül a éclaté au grand jour, soulevant des questions sur les intentions politiques de l'ancien président à l'approche des élections de 2019.

MM. Gül et Erdogan ont fondé ensemble le Parti de la Justice et du Développement (AKP) qui domine la scène politique turque depuis son arrivée au pouvoir en 2002. M. Gül a ensuite été Premier ministre et ministre des Affaires étrangères avant d'être élu président de 2007 à 2014.

Depuis, il a gardé un silence prudent tandis que des rumeurs circulaient sur l'inquiétude de M. Gül face à la voie prise par la Turquie et son amertume à avoir été exclu de l'AKP.

Mais un décret-loi publié le mois dernier accordant une immunité judiciaire aux civils ayant affronté les putschistes lors de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 a provoqué une polémique et une rare prise de position de la part de M. Gül.

Il a ainsi qualifié ce décret-loi de "préoccupant", craignant que "ne se produisent à l'avenir des développements susceptibles de tous nous attrister".

Sans le nommer, M. Erdogan a fustigé ceux qui critiquent les décret-lois, disant qu'ils ne diffèrent en rien de ceux qui se sont opposés au référendum remporté en avril sur l'extension des pouvoirs présidentiels.

'Trafic électoral'

Un éditorialiste du quotidien Hürriyet, Abdülkadir Selvi, proche du pouvoir, a ajouté de l'huile sur le feu en évoquant des rumeurs croissantes sur la possibilité qu'Abdullah Gül se présente comme candidat de l'opposition à M. Erdogan lors de l'élection présidentielle de novembre 2019.

Pour M. Selvi, le président Erdogan a déjà "vu le complot", et la dispute sur le décret-loi n'est "que la partie émergée de l'iceberg".

Abdullah Gül a rejeté les critiques de "certains députés et trolls" (internautes malveillants), estimant qu'elles "dépassaient les limites de la morale".

"En tant que personne qui croit à la liberté de pensée et d'expression, l'un des principes fondateurs de notre parti, je continuerai d'exprimer mon opinion lorsque je le juge nécessaire", a-t-il affirmé.

Selon le quotidien nationaliste Aydinlik, l'ancien président est engagé dans un intense "trafic électoral", avec de nombreux voyages, notamment au Qatar, en Arabie Saoudite et en Grande-Bretagne ainsi que des contacts rapprochés avec l'ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu, démis de ses fonctions par le président Erdogan en 2016.

'Risques' et 'sacrifices'

Les analystes estiment que la dispute entre les deux hommes représente une nouvelle étape pour Abdullah Gül, figure politique prudente qui a toujours évité les critiques publiques de Recep Tayyip Erdogan.

Mais il serait prématuré de supposer qu'Abdullah Gül provoque ouvertement son successeur en vue d'une confrontation en 2019.

"Malgré les désaccords qui émergent parfois entre eux, ils n'ont jamais été rivaux", explique à l'AFP Adil Gür, qui dirige l'institut de sondages A&R.

"Je pense que Gül ne sera pas candidat, et même s'il le fait, je ne pense pas qu'il ait la moindre chance", ajoute-t-il.

Les tensions entre les deux hommes ont émergé pour la première fois en mai-juin 2013 lorsque M. Erdogan, alors Premier ministre, a refusé tout compromis face aux manifestations anti-gouvernementales sans précédent qui ont secoué le pays, tandis que M. Gül était partisan d'une ligne plus conciliante.

Le référendum d'avril 2017 apparaît comme un point de rupture, puisqu'Abdullah Gül aurait refusé de soutenir publiquement la réforme constitutionnelle malgré une rencontre de plusieurs heures avec le président Erdogan en amont du scrutin.

Pour Gareth Jenkins, chercheur au Silk Road Studies Program, le meilleur moyen pour Abdullah Gül de revenir au premier plan en politique serait au sein même de l'AKP, en cas d'émergence d'une fronde anti-Erdogan.

Mais il estime que pour représenter un vrai défi, M. Gül doit regagner la confiance de l'opposition, perdue du fait de son silence prolongé sur des questions-clé et de sa réticence à la confrontation publique.

"Il devra faire beaucoup de sacrifices et se préparer à prendre des risques avant que qui que ce soit ne le prenne au sérieux en tant qu'opposant", affirme M. Jenkins, tout en lui reconnaissant "un peu plus de courage" ces derniers jours.
(AFP, 6 janvier 2018)

Viol des sanctions américaines contre l'Iran: un banquier turc condamné

Un banquier turc a été condamné mercredi à New York pour le blanchiment de milliards de dollars pour le compte de l'Iran, après un procès au cours duquel le président turc Recep Tayyip Erdogan a été accusé d'avoir approuvé l'opération.

Mehmet Atilla, 47 ans, ex-directeur général adjoint de la banque publique turque Halkbank, a été jugé coupable de fraude bancaire et de conspiration dans une affaire qui a tendu les relations entre Washington et Istanbul.

L'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, 34 ans, au centre de ce procès explosif sur le contournement des sanctions américaines contre l'Iran, a témoigné contre M. Atilla et impliqué M. Erdogan et des ministres du gouvernement turc.

Le procureur en charge du dossier, Joon Kim, a estimé que l'affaire était un avertissement à quiconque viole les sanctions américaines.

"Les banques étrangères et les banquiers ont le choix: vous pouvez choisir volontairement d'aider l'Iran et d'autres pays sanctionnés à se soustraire à la loi américaine, ou vous pouvez choisir de faire partie de la communauté bancaire internationale en dollars américains. Mais vous ne pouvez pas faire les deux", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Si vous mentez de manière répétée aux fonctionnaires du Trésor américain et fabriquez des faux documents - le tout dans le cadre d'un plan secret pour faire échapper des milliards de dollars de l'argent du pétrole iranien aux sanctions américaines - comme Atilla l'a fait, alors vous devez être prêts à en payer les conséquences."

La sentence de Mehmet Atilla sera fixée le 11 avril prochain, selon le communiqué du procureur.

L'affaire repose en grande partie sur le témoignage de Reza Zarrab, qui a plaidé coupable et accepté de coopérer avec la justice américaine en octobre dernier, au grand dam du gouvernement turc qui avait tout fait pour éviter ce déballage, qualifiant toute la procédure de "complot" manigancé par l'opposant Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis.

Au cours de plus de trois semaines d'audiences suivies avec passion en Turquie, M. Zarrab a décrit en détail la mise en place, à partir de 2012, d'un juteux trafic entre l'Iran, la Turquie et Dubaï qui lui aurait rapporté, de son propre aveu, quelque 150 millions de dollars.

Il a raconté comment il avait reçu l'aide du ministre de l'Economie d'alors, Zafer Caglayan, et du directeur général de la banque, Suleyman Aslan, moyennant des millions d'euros de pots-de-vin.

Il a aussi incriminé le président turc Recep Tayyip Ergodan, laissant entendre que l'homme fort de Turquie, alors Premier ministre, savait tout de ce système.

M. Erdogan a rejeté à plusieurs reprises ces allégations, affirmant que la Turquie ne violait pas l'embargo américain sur l'Iran et que cette affaire était montée par ses rivaux politiques.

"L'affaire n'est pas un complot contre l'Amérique, c'est un complot contre la Turquie", a déclaré M. Erdogan dans un discours prononcé le 5 décembre.

"Cela n'a rien à voir avec le droit, la justice ou le commerce, c'est un spectacle acrobatique", a-t-il déclaré.
(AFP, 3 janvier 2018)

İYİ Party leader claims civilians receiving weapons training in camps

İYİ (Good) Party leader Meral Akşener has claimed civilians are receiving weapons training in camps in the Black Sea province of Tokat and the Central Anatolian province of Konya, daily Sözcü reported on Jan. 2.

“We have heard about these training camps in Tokat and Konya. They should be investigated and the results should be shared with us, “Akşener said in an interview.

Akşener said some people who have been seen “moving around with long-range guns lately” are told to be linked to these training camps.

According to Akşener, they are being prepared for the election season and would be used to stir chaos if the results disappoint the ruling Justice and Development Party (AKP).

Although she said these were still speculations, Akşener warned citizens and asked for precautions to be taken starting now, before the election season begins.

Akşener mentioned a single group’s name in the interview when talking about the training camps.

“One of them is a structure called ‘SADAT,’” Akşener said.

In mid-2016, a main opposition Republican People’s Party (CHP) lawmaker said the SADAT International Defense Consultancy, established in the early 2000s by soldiers dismissed from the military due to “reactionary activities,” is a company close to the AKP and offers “irregular warfare training” in various fields including “intelligence, psychological warfare, sabotage, raiding, ambushing, and assassination.”

The head of SADAT, retired brigadier Adnan Tanrıverdi, denies the opposition’s allegations that the company gives weapons training to civilians.

“What they want to do is to repel voters from the elections,” Akşener said.

“They are trying to scare voters by saying SADAT members or some other armed group will be on duty in the elections,” Akşener added.

“They are worried they won’t be able receive more than 50 percent of the votes in the presidential elections. That’s where the unease is coming from,” Akşener said, referring to the AKP.

But the people should not be discouraged from voting, Akşener warned.

“I tell them not to be scared. We need serenity, and we will establish it,” the İYİ Party leader said.

When asked about the possibility of snap elections, Akşener said President Recep Tayyip Erdoğan Erdoğan would not miss the chance.

“The Erdoğan I know will have the presidential elections before the local elections, and he will do it on July 15,” Akşener said.

“Erdoğan would not miss that date for the world,” she added.

“I anticipate the presidential and parliamentary elections will be held on July 15, 2018. It falls on a Sunday, that is the expectation,” Akşener had told journalists on Dec. 28.

Turkey is scheduled to hold three elections in 2019, and the change in the governance system, stipulated by the constitutional amendments approved in the April referendum, will fully be in effect after the presidential elections and parliamentary elections.

“Erdoğan will never hold local elections before the general elections. Because they receive fewer votes in local elections,” Akşener said.

Stressing that the İYİ Party will present its own candidate in the presidential elections, she said she wants to form an alliance with the liberal Democratic Party (DP) and the conservative Felicity Party (SP).

Akşener, who was once a Nationalist Movement Party (MHP) deputy, argues her party covers the center right-wing political scene in Turkey.  (dailysabah.com, Jan 2, 2018)


Forces armées/Armed Forces

Erdogan veux occuper le Kurdistan de Syrie jusqu'à l'Irak

L'offensive de l'armée turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, qui entre dans sa deuxième semaine, risque de s'intensifier sous la pression du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a promis d'élargir l'offensive en dépit des appels internationaux à la retenue.

Des manifestations pro-kurdes sont prévues samedi à Cologne, en Allemagne, et à Paris.

Vendredi, le chef de l'Etat turc a promis de lancer ses forces contre la ville de Minbej, où Washington a déployé des troupes, puis de pousser vers l'est "jusqu'à la frontière irakienne".

L'offensive turque, menée dans la région d'Afrine (nord-ouest de la Syrie), vise les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara, mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Alors que des soldats turcs et des rebelles syriens soutenus par Ankara tentent depuis samedi d'enfoncer les lignes kurdes, l'administration semi-autonome d'Afrine a exhorté jeudi le régime de Damas à intervenir pour empêcher les assauts.

Cette opération turque a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara et Washington, qu'un entretien téléphonique mercredi entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump n'a pas permis d'apaiser.

Les déclarations de M. Erdogan vendredi risquent de jeter encore de l'huile sur le feu. Minbej, qu'il a promis de "nettoyer", est une ville tenue par les YPG à une centaine de kilomètres à l'est d'Afrine, et où plusieurs centaines de militaires américains sont déployés.


- 'Bord du précipice' -

Avec les menaces de M. Erdogan contre Minbej, "une confrontation militaire directe entre l'armée turque et les forces américaines est possible", prévient Anthony Skinner, analyste du cabinet de consultants en risques Verisk Maplecroft pour qui les relations entre Ankara et Washington sont "au bord du précipice".

Les profonds désaccords entre la Turquie et les Etats-Unis sur les YPG empoisonnent depuis plus d'un an les relations entre ces deux alliés au sein de l'Otan.

Lors d'un entretien mercredi avec M. Erdogan, M. Trump a "exhorté la Turquie à réduire et limiter ses actions militaires" et demandé d'éviter "toute action qui risquerait de provoquer un affrontement entre les forces turques et américaines", selon la Maison Blanche.

"Certains nous demandent avec insistance de faire en sorte que cette opération soit courte (...) Attendez, ça ne fait que sept jours !", a lancé vendredi M. Erdogan.

"Nous irons jusqu'au bout", a insisté vendredi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. "Nous interviendrons contre l'organisation terroriste et nous l'éliminerons, où qu'elle soit", a-t-il ajouté.

Vendredi, au septième jour de l'offensive turque baptisée "Rameau d'olivier", l'artillerie d'Ankara déployée à la frontière syrienne a repris son pilonnage des positions des YPG à Afrine, selon l'agence de presse étatique Anadolu.

"Notre but est de nettoyer la région des terroristes. Nous ne voulons pas de terroristes dans notre pays", déclare à l'AFP Ali Yassin, un combattant syrien à Azaz, ville située à 20 km l'est de la ville d'Afrine et tenue par des rebelles soutenus par Ankara.

- 'Il n'y a plus rien' -

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les affrontements ont fait depuis samedi plus de 110 morts dans les deux camps, ainsi que 38 civils, tués pour la plupart dans des bombardements turcs.

Si Ankara et les YPG démentent avoir touché des civils, ceux-ci ont été durement touchés depuis le début de l'offensive, selon le constat de correspondants de l'AFP de part et d'autre de la frontière.

"Les roquettes (turques) ont frappé tous les quartiers, elles ont touché les générateurs et les boulangeries. Il n'y a plus rien", raconte Merhi Hassan, qui a fui avec sa famille la ville de Jandairis, dans la région d'Afrine.

Côté turc, plusieurs projectiles tirés depuis la Syrie ont touché des villes frontalières, notamment Kilis et Reyhanli, faisant au moins quatre morts depuis samedi.

De son côté, l'administration semi-autonome d'Afrine, dominée par des groupes kurdes, a appelé le régime de Damas à "faire face à cette agression et déclarer qu'il ne permettra pas aux avions turcs de survoler l'espace aérien syrien".

Les groupes kurdes syriens, qui contrôlent aujourd'hui les deux tiers de la frontière longue d'environ 900 km avec la Turquie, entretiennent des rapports ambigus avec le régime syrien, évitant les affrontements. L'opposition syrienne accuse les deux camps de collusion.

Evoquée depuis plusieurs mois, l'intervention turque à Afrine a été précipitée par l'annonce de la création prochaine, par la coalition antijihadistes emmenée par Washington, d'une "force frontalière" incluant notamment des YPG.

Plusieurs pays, dont l'Allemagne et la France, ainsi que l'Union européenne, ont exprimé leur préoccupation face à l'intervention turque qui complique davantage la guerre qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.
(AFP, 27 janvier 2018)

Erdogan: «Nous écraserons quiconque se dressera contre nous»

La Turquie est entrée en guerre en fanfare. Littéralement. La mairie de Hatay, province turque voisine de la région syrienne d’Afrin, où Ankara combat les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) depuis son incursion le 21 janvier, a dépêché sur la frontière un orchestre de « mehter » - une compagnie traditionnelle sous l’Empire ottoman, NDLR. Costumes ottomans et marches militaires soutiennent le moral des troupes.

Dans la presse nationale aussi, la fanfaronnade bat son plein. « Voici la force de la Turquie », « Notre cœur bat avec les soldats », « C’est l’heure de la victoire »… Des islamistes de Milli aux ultra-laïcs de Sözcü, de l’extrême-gauche nationaliste (Aydinlik) à l’extrême-droite nationaliste (Ortadogu), les premières pages des quotidiens se ressemblent comme deux gouttes d’encre. « Notre devoir est de soutenir l’opération d’Afrin », professe Taha Akyol dans un éditorial du journal Hürriyet, premier tirage de la presse turque.

Le pouvoir organise l’offensive médiatique. Les rédacteurs en chef des principaux médias ont été convoqués à une réunion au sommet. « Le Premier ministre Binali Yildirim leur a livré quinze recommandations à suivre pour faire du journalisme patriotique », dénonce l’ONG Reporters sans frontières. Les journalistes sont incités à « tenir compte des intérêts nationaux lorsqu’[’ils] reprennent des sources d’information internationales critiquant la Turquie », « rappeler le soin que prennent les forces armées à ne pas toucher les civils », « ne pas donner de visibilité aux manifestations et déclarations de structures politiques […] proches du PKK », le Parti des travailleurs du Kurdistan, en guerre contre Ankara depuis plus de trente ans et dont émanent les YPG.
https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/10156324365553641


L'armée turque invahit la région d'Afrine en Syrie

Des chars et de l'infanterie turcs ont pénétré dimanche dans le nord de la Syrie pour en déloger une milice kurde, tandis que des roquettes se sont abattues sur des villes turques frontalières et que Washington appelait Ankara à la retenue.

Cité par les médias turcs, le Premier ministre Binali Yildirim a indiqué que des militaires turcs étaient entrés à 11h05 (08H05 GMT) dans la région d'Afrine, contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), et pilonnée par l'aviation et l'artillerie d'Ankara.

L'offensive turque risque de tendre davantage les rapports entre Ankara et Washington, qui a appelé dimanche la Turquie à "faire preuve de retenue". Les Etats-Unis soutiennent en effet une coalition arabo-kurde, dont font partie les YPG, pour combattre le groupe Etat islamique (EI).

Le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, a affirmé dimanche qu'Ankara avait prévenu les Washington avant de lancer son offensive et estimé que les préoccupations sécuritaires de la Turquie étaient "légitimes".

Exhortant Ankara à mettre fin à son offensive, la France a demandé et obtenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU prévue lundi, à huis clos.

Au deuxième jour de cette offensive, baptisée "Rameau d'olivier", l'armée turque, appuyée par 32 chasseurs-bombardiers, a affirmé avoir détruit "45 cibles", dont des abris et des caches d'armes.

Selon M. Yildirim, l'opération a pour but de créer une "zone de sécurité" d'une profondeur de 30 km à partir de la frontière. Les médias officiels turcs ont indiqué dimanche que les forces d'Ankara avaient pénétré de cinq kilomètres en Syrie.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 18 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les bombardements turcs depuis samedi. Ankara affirme n'avoir touché que des "terroristes" et accuse les YPG de "propagande".

Dimanche, l'OSDH a fait état de la mort d'au moins onze civils, dont cinq enfants dans des frappes de l'aviation turque.

De son côté, Ankara a accusé les YPG d'être à l'origine de tirs de roquettes contre deux villes frontalières turques. Six roquettes ont frappé dimanche la ville de Reyhanli, faisant un mort --un réfugié syrien-- et 32 blessés, selon son maire. Plusieurs roquettes sont tombées également à Kilis, sans faire de victimes.

- Chars turcs 'détruits' -

Un correspondant de l'AFP du côté turc de la frontière a vu dimanche quatre pièces d'artillerie turque faire feu en direction de villages de la région d'Afrine, et un convoi de chars et de militaires turcs attendant son tour pour entrer en Syrie.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a affirmé que les forces pro-Ankara avaient pris "des villages" contrôlés par les YPG dans l
a région d'Afrine, sans plus de précision.

Les combattants kurdes "vont prendre la fuite et nous les pourchasserons", a lancé le président Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Bursa (nord-ouest). "Si Dieu le veut, nous terminerons cette opération en très peu de temps".

Un porte-parole des YPG a affirmé qu'une tentative des forces turques pour pénétrer dans Afrin avait été "bloquée" et que deux chars turcs avaient été détruits.

Dans une mise en garde inédite, M. Erdogan a affirmé que quiconque manifesterait en Turquie contre l'offensive "paierait un prix très élevé".

Les forces de l'ordre ont d'ailleurs empêché la tenue de deux rassemblements qui devaient avoir lieu dimanche, à Diyarbakir (sud-est) et à Istanbul, selon des correspondants de l'AFP.

Ankara accuse les YPG d'être la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion dans le sud-est de la Turquie depuis plus de trente ans et est considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme une organisation terroriste.

Il s'agit de la deuxième offensive turque dans le nord de la Syrie, après celle lancée en août 2016 pour repousser l'EI vers le sud, mais aussi enrayer l'expansion des combattants kurdes.

A la faveur du conflit syrien qui a fait plus de 320.000 morts depuis 2011, les Kurdes syriens, longtemps marginalisés, ont installé en 2012 une administration autonome à Afrine, un territoire isolé des autres zones contrôlées par les YPG plus à l'est.

- Aval russe ? -

L'offensive turque survient dans la foulée de l'annonce par la coalition internationale anti-jihadistes emmenée par Washington, de la création d'une "force frontalière" composée notamment de guerriers kurdes, un projet qui a suscité la colère d'Ankara.

Les menaces d'intervention turque avaient suscité l'inquiétude à Washington, pour qui une offensive n'irait pas "dans le sens de la stabilité régionale".

L'incursion turque "pourrait détourner les forces combattantes kurdes, qui sont au côté et très engagées au sein de la coalition" combattant l'EI, a souligné dimanche la ministre française des Armées Florence Parly.

Face à cette offensive turque, Moscou a appelé à la "retenue", mais les analystes estiment qu'aucune offensive majeure ne peut être lancée en Syrie sans l'aval de la Russie, qui contrôle l'espace aérien dans le nord de la Syrie.

Le président syrien Bachar al-Assad a condamné dimanche l'opération turque, accusant Ankara de "soutenir le terrorisme".
(AFP, 22 janvier 2018)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Le pape recevra le président turc Erdogan le 5 février

Le pape François recevra le président turc Recep Tayyip Erdogan au Vatican le 5 février, a annoncé mardi le Saint-Siège, alors que les deux hommes se sont entretenus plusieurs fois au téléphone ces dernières semaines à propos de Jérusalem.

Le pape argentin avait été accueilli par M. Erdogan lors de son voyage en Turquie en novembre 2014 mais, selon la presse italienne, la dernière visite d'un président turc au Vatican remonte à celle de Celal Bayar à Jean XXIII en 1959.

La discussion entre François et M. Erdogan devrait porter sur le statut de Jérusalem, les deux hommes s'étant élevés chacun à leur manière contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître comme capitale d'Israël la ville revendiquée aussi par les Palestiniens.

M. Erdogan a plusieurs fois exhorté M. Trump à revenir sur sa décision, tandis que le pape, qui a déjà reçu le roi de Jordanie Abdallah II le 19 décembre, a lancé des appels au maintien du statu quo international défini par l'ONU.

Le président turc, qui a été reçu le 5 janvier à Paris, espère renouer le dialogue avec l'Europe malgré les vives critiques sur la situation des droits de l'Homme dans son pays.

Le pape a pour sa part plusieurs fois salué les efforts de la Turquie pour accueillir les réfugiés syriens chassés par le conflit de l'autre côté de la longue frontière entre les deux pays.

Mais les sujets de tension ne manquent pas non plus, comme le choix du pape d'évoquer publiquement et à plusieurs reprises le génocide arménien, alors qu'Ankara réfute avec virulence cette appellation pour les massacres de 1915/1916.
(AFP, 16 janvier 2018)

Erdogan enquête sur l'islamophobie en Europe

L'Europe est-elle vraiment une terre d'islamophobes ? C'est ce que le parlement turc veut vérifier. Pour le président Tayyip Recep Erdogan, les incidents anti-islamiques sont une précieuse arme politique.

Asel Tamga est le premier bébé autrichien de 2018. Sur la photo utilisée par la presse pour annoncer sa naissance, on voit sa mère porter un hijab. Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'ire sur les réseaux sociaux. Au point que le Premier ministre autrichien s'est senti obligé de prendre publiquement sa défense. L'incident a fait les choux gras en Turquie. Et le parlement turc en a profité pour annoncer une enquête sur l'islamophobie en Europe. La commission parlementaire, rassemblée à cet effet, prévoit même une tournée européenne qui passerait par la Belgique afin de constater sur place l'étendue du phénomène.

Une initiative qui ne semble pourtant pas encore avoir percolé vers les diplomates turcs en poste en Belgique. "Nous n'avons pas pris connaissance de plan officiel pour organiser une rencontre de ce genre" dit Sezi Anaç Ersoy, porte-parole de l'ambassade en Belgique.

Il n'empêche que l'islamophobie est un sujet qui a la cote dans la politique turque. Tayyip Recep Erdogan ne rate pas une occasion de tacler l'Europe sur le sujet. "L'Union européenne ferait mieux de lutter contre l'islamophobie plutôt que de donner des leçons de démocratie à la Turquie", a-t-il déclaré début janvier 2015, lors du discours annuel des ambassadeurs. Fin avril 2017, évoquant l'islamophobie européenne, il a menacé d'interrompre les négociations turques pour l'adhésion à l'UE.

"Erdogan argue que c'est l'islamophobie qui est à la base des mauvaises relations entre l'Europe et la Turquie", dit le spécialiste de la Turquie, Joost Lagendijk. "C'est sa manière de répondre aux critiques européennes sur le manque de respect des droits de l'homme en Turquie. Une façon pour lui de dire que 'vous n'êtes pas mieux'".

L'inquiétude du président turc est en partie sincère, mais elle est aussi attisée par une certaine rhétorique politique qui veut que ça renforce sa position envers l'Europe. C'est aussi un discours qui fonctionne à merveille auprès de sa base qui a souvent l'impression que l'Europe est quelque peu condescendante envers la Turquie.

Il n'existe pourtant pas de chiffres fiables sur l'islamophobie en Europe. L'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA) publie chaque année des rapports qui se penchent sur le sentiment antimusulman. De ces rapports, il ressort que la discrimination envers les musulmans est largement répandue. La Turquie s'est donc penchée sur le sujet. Chaque année, depuis 2015, parait l'European Islamophobia Report, un projet turc qui vise à cartographier l'islamophobie européenne. Il est publié par le SETA, un ThinkThank turc qui a ses bureaux à Ankara, Istanbul, Le Caire et Washington. Bien qu'il se dit indépendant, il aurait des liens étroits avec l'AKP, pour ne pas dire qu'il est son bras idéologique.

Ce rapport dresse un portrait pour le moins apocalyptique sur la façon dont l'Européen lambda perçoit l'islam. "Islamophobie est un danger pour les bases de la démocratie et les valeurs de l'Europe", précise l'édition de 2016. "On remarque une hausse notable de l'islamophobie dans les domaines de l'enseignement, l'emploi, les médias, la politique ou la justice et internet. On perçoit les musulmans comme des ennemis de l'intérieur."

La Belgique ne sort pas grandie du rapport, puisque celui-ci fait référence aux sorties de Jan Jambon sur "les musulmans dansant après les attentats du 22 mars". Le rapport cite aussi une étude du Thinkthank britannique Chatham House qui dit que 64% des Belges pensent qu'on devrait arrêter le flux migratoire issu des pays musulmans. Enfin, il revient sur les incidents comme des femmes voilées qui ont été agressées dans les transports en commun ou la pétition en ligne contre une alternative végétarienne pour les musulmans à la cantine d'une école de Molenbeek.

Selon Enes Bayrakli, directeur des études européennes à la SETA, "il est évident que le nombre d'actes haineux contre les musulmans augmente". Il ne peut le prouver concrètement puisqu'il n'existe pas de chiffres officiels sur la violence et la discrimination contre les musulmans en Europe. Néanmoins, dans son analyse qualitative, il conclut que le problème s'aggrave: "Ce sont surtout les personnes avec un haut niveau d'éducation qui jouent un rôle dans la propagation de l'islamophobie. La façon dont les médias ne rapportent que façon négative les musulmans ou encore que ces derniers sont systématiquement suspects pour les services de sécurité: tout cela contribue à un climat où les musulmans sont considérés comme "les autres".

"Les difficiles négociations d'adhésion à l'UE encouragent aussi islamophobie", selon Bayrakli. "Que l'on soit aujourd'hui peu enthousiaste à cette idée, je peux comprendre, mais il y a dix ans de nombreux politiques européens trouvaient déjà que la Turquie n'était pas compatible avec l'Europe. "

Précisons tout de même que Bayrakli a une interprétation assez large du concept d'islamophobie. Il considère, par exemple, que l'interdiction d'afficher ses convictions philosophiques dans les lieux publics et l'interdiction de la burqa comme des attaques contre l'islam. "Ces interdictions n'ont rien à voir avec la laïcité", affirme Bayrakli. "Si vous estimez que c'est cela la laïcité, vous encouragez la haine envers tous les autres groupes."

Bayrakli compare la situation des musulmans aujourd'hui à celles des juifs dans les années 1930. "Nous avons pu voir comment les juifs et les autres minorités ont été traités lorsque l'extrême droite est arrivée au pouvoir. Je ne dis pas que les musulmans sont destinés au même sort aujourd'hui, mais on se trouve face à un même racisme de base. Que même en Turquie les femmes ne pouvaient pas porter leur voile à l'intérieur de l'université ne change rien pour Bayrakli "Ça, c'était avant; maintenant c'est mieux."

Si le rapport du SETA a clairement une couleur politique, cela ne veut pas dire pour autant qu'il est n'est qu'un ramassis d'ânerie. "La discrimination envers les musulmans est un important problème de société en Europe", dit Dries Lesage. "Mais il n'est pas juste de traiter d'islamophobes tous ceux qui militent contre les signes religieux dans la fonction publique."

Lesage ne trouve pas plus judicieux le fait que les parlementaires turcs viennent faire des recherches sur l'islamophobie en Europe. "Si cela débouche sur une enquête, je crains que cela se limite à de la propagande électorale, avec une rhétorique obtuse et sans réel fondement. C'est une opportunité ratée. Il aurait été beaucoup plus intéressant que la Turquie développe une étude au sein du conseil de l'Europe. Avec un dossier solide, il était tout à fait possible de mettre les gouvernements de l'ouest de l'Europe face à leur responsabilité. 
(levif, Jeroen Zuallaert, 16 janvier 2018)

Polémique en Turquie sur le mariage des enfants

La Direction turque des Affaires religieuses, une puissante institution publique, a été lourdement critiquée par l'opposition et des ONG ces derniers jours après avoir affirmé, selon les médias, que les filles pouvaient se marier à partir de l'âge de 9 ans.

Selon le quotidien Hürriyet, la Direction des Affaires religieuses (Diyanet) a déclaré mardi sur son site officiel que l'âge minimum de mariage était de 9 ans pour les filles et 12 pour les garçons.

Cette déclaration, qui se présentait sous la forme d'une note explicative sur la loi islamique, a depuis été retirée du site face à la polémique.

Tandis que l'âge légal pour le mariage est de 18 ans en Turquie, la loi turque autorise le mariage à partir de 16 ans en cas de circonstances exceptionnelles.

Un responsable de la Diyanet, Ekrem Keles, a affirmé jeudi à Hürriyet que l'âge minimum de mariage devrait être de 17 ans pour une fille et 18 pour un garçon.

Ce débat a créé la polémique en Turquie, où le mariage des enfants est une réalité malgré la loi et où le combat se poursuit pour une meilleure éducation des filles.

Gaye Usluer, députée du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation d'opposition au parlement, a accusé le gouvernement de s'intéresser à "comment marier des enfants de bas âge alors qu'il faut des discussions sur l'éducation et la santé des enfants".

Pour le député CHP Murat Bakan, le mariage des enfants "viole les droits des enfants, les droits des femmes et les droits de l'homme". Il a ajouté sur Twitter que son parti avait demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le mariage des enfants.

Des groupe de défense des droits des femmes se sont également soulevés contre les déclarations de la Diyanet, l'accusant de légitimer les agressions sexuelles contre les enfants.

La Direction des Affaires religieuses a rapidement publié un communiqué affirmant qu'elle "n'avait jamais approuvé et n'approuvera jamais les mariages des enfants", mais qu'elle s'était contentée de décrire la loi islamique.

Les groupes de défense des droits des femmes s'inquiètent du fait que cette déclaration intervienne quelques semaines après la promulgation d'une loi autorisant les muftis, des religieux employés par la Diyanet, à célébrer les mariages civils.

Homme fort dun pays depuis 2003, le président Recep Tayyip Erdogan est régulièrement accusé de vouloir islamiser la société turque, ce qu'il dément fermement.
(AFP, 4 janvier 2018)

Socio-économique / Socio-economic

Scandale lié à une centaine d'accouchements par des mineurs

Les autorités turques ont annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête après la publication d'articles de presse rapportant qu'un hôpital d'Istanbul avait manqué de signaler plus de 100 grossesses précoces.

Le scandale a éclaté mercredi avec la publication par le journal Hürriyet d'une enquête affirmant que le centre hospitalier universitaire Soliman le Magnifique n'avait pas rapporté aux autorités, comme celles-ci l'exigent pourtant, avoir traité 115 mineures venues accoucher.

Parmi les jeunes filles ayant été suivies dans cet hôpital entre le 1er janvier et le 9 mai 2017, 38 étaient âgées de moins de 15 ans et 39 étaient syriennes, selon Hürriyet qui a obtenu la liste des patientes.

En réaction à ces informations, la ministre turque de la Famille et des Politiques sociales, Fatma Betül Sayan Kaya, a "ordonné l'ouverture immédiate d'une enquête", a indiqué son ministère dans un communiqué.

"C'est une situation inacceptable", a abondé le ministre de la Santé, Ahmet Demircan, lors d'un entretien avec la chaîne de télévision CNN-Türk. "Il va y avoir une enquête et les conclusions seront rendues publiques", a-t-il affirmé.

Selon Hürriyet, la direction de l'hôpital a muté un employé qui avait alerté un procureur sur la situation. Le journal affirme également que le gouvernorat d'Istanbul a demandé au procureur en question de ne pas ouvrir d'enquête.

Ce scandale survient alors que des critiques du président Recep Tayyip Erdogan accusent régulièrement son gouvernement de fermer l'oeil sur les mariages précoces et les relations sexuelles avec des mineures.

Début janvier, la Direction des Affaires religieuses (Diyanet) avait suscité des haut-le-coeur en estimant que des filles âgées de 9 ans pouvaient être mariées, avant de se rétracter.

En 2016, le gouvernement avait été contraint de retirer un projet de loi vivement décrié qui prévoyait l'annulation des condamnations de certains
(AFP, 18 janvier 2018)

Le gouvernement turc dévoile le tracé du "Canal Istanbul"

Le gouvernement turc a dévoilé lundi le tracé d'un canal qu'il envisage de faire creuser à Istanbul, sur le modèle de ceux de Suez ou du Panama, un ambitieux projet de 45 kilomètres visant à désengorger le détroit du Bosphore.

Le ministre des Transports et des Communications, Ahmet Arslan, a annoncé que le canal démarrerait au niveau du lac de Küçükçekmece, sur la rive européenne d'Istanbul, près de la mer de Marmara, et débouchera dans la mer Noire au niveau de Durusu.

"L'objectif est de réduire les risques liés au transport de produits dangereux par les navires dans le Bosphore", a déclaré M. Arslan lors d'une conférence de presse télévisée.

"Il s'agit également de procéder à une transformation urbaine pour nos citoyens dans cette zone (...) et d'accroître l'attractivité d'Istanbul comme métropole globale", a-t-il poursuivi.

Des défenseurs de l'environnement ont mis en garde contre l'impact de ce projet sur l'écosystème marin et contre des risques sismiques dans une zone déjà sensible.

Mais le ministre a assuré que toutes les précautions nécessaires avaient été prises et que le tracé avait été arrêté sur la base d'études sur les risques sismiques et de modélisations.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'est imposé sur la scène politique turque lorsqu'il était maire d'Istanbul, a lancé de vastes projets d'infrastructures à travers le pays en amont du 100e anniversaire de la fondation de la République turque, en 2023.

A Istanbul, notamment, outre plusieurs tunnels creusés sous le Bosphore, un nouvel aéroport doit officiellement entrer en service en octobre.
(AFP, 15 janvier 2018)

409 women killed, 387 children sexually abused in Turkey

A total of 409 women were killed and 387 children sexually abused in Turkey in 2017, according to data compiled by the “We Will Stop Femicide” women’s rights activist platform.

Some 337 women were subjected to sexual violence, said the organization’s report, which used figures from 2017.

Some 45 women were killed by their family members and 41 children were sexually abused in December alone.

In 2016, 328 women were killed, and in 2015, 303 women were killed, according to the platform’s previous reports.

A total of 10 children were killed by their fathers in 2016, according to the report.

In 2017, 88 women were killed because they had decided to choose how to live their lives, and 30 were killed because they wanted a divorce.

Some 134 suspicious female deaths and 110 undetected female murders also took place in the same year.

The age range of the women killed decreased in 2017. A total of 65 women in the 15-25 age group were killed in 2017.

The place with the most murders of women in 2017 was Istanbul with 57, followed by the western province of İzmir with 32, the Mediterranean province of Antalya with 25, the Marmara province of Bursa with 18, the southern province of Adana with 17, the southeastern province of Gaziantep with 15 and the central Anatolian province of Konya with 12.

The 2017 report also mentioned atrocities involving child abuse and violence against women that occurred during the year.

In the eastern province of Van, a newborn baby weighing four kilograms was killed after being sexually abused. In the Marmara province of Yalova, a five-year-old girl kidnapped from a playground was found dead five days after she went missing. Her corpse showed signs of rape.

In the southeastern province of Diyarbakır, a 37-year-old father raped his nine-year-old daughter over a one-month period, the report said. The rapist father said his daughter had a “constipation” problem, according to the report.

In another incident, a girl suffered harassment from a taxi driver as she went to a bakery to buy bread.

“You can’t go to buy bread with those shorts. The bread is forbidden to you. Everything that passes through your throat is forbidden to you. Tell your father that he must tell you how to dress,” the taxi driver said.

In December 2017, a 20-year-old university student living in Ankara was harassed on her way home because she was wearing shorts.

In the western province of Uşak, a 16-year-old woman sexually abused by her fiancée became pregnant. She had to give birth in a public bathroom because she was frightened of her own family. (dailysabah.com, Jan 2, 2018)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La police allemande stoppe une manifestation de milliers de Kurdes

La police allemande a ordonné samedi la dispersion d'une manifestation tendue de près de 20.000 Kurdes à Cologne dénonçant l'offensive turque en Syrie, en raison de la présence dans le cortège de nombreux symboles du PKK, interdits dans le pays.

"De nombreux manifestants ont déployé des drapeaux interdits à l'effigie d'Abdullah Öcalan", le chef historique du PKK, tandis que d'autres défilant le visage dissimulé ont refusé de se découvrir la tête, s'est justifié un porte-parole de la police locale, interrogé par l'AFP.

La police a utilisé du spray irritant pour disperser quelques protestataires qui voulaient continuer à marcher, et interpellé deux personnes. Elle a chiffré entre 15.000 et 20.000 au total le nombre de manifestants, qui ont marché aux cris de "Erdogan dictateur!".

L'organisation PKK est classée terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux et il est interdit de montrer en public ses symboles en Allemagne.

Dans le passé, Ankara a régulièrement reproché à Berlin d'être trop laxiste sur ce point lors des rassemblements de Kurdes en Allemagne.

- La dispersion critiquée -

Du coup, la gauche radicale allemande (Die Linke) a accusé les autorités de s'être "indirectement agenouillées devant Erdogan" en ordonnant la dispersion du rassemblement, au moment où Berlin cherche à améliorer ses relations fortement détériorées avec Ankara depuis les purges ayant suivi la tentative de putsch de 2016.

La manifestation de Cologne s'est ébranlée en milieu de matinée dans une atmosphère tendue, avec quelque 2.000 policiers mobilisés.

Elle a été stoppée à mi-parcours du fait de la présence des symboles du PKK. La police a ensuite raccompagné le cortège vers son point de départ, sans incidents signalés.

"Plusieurs petits affrontements" ont toutefois eu lieu "entre Turcs et Kurdes", sans que de
"gros actes de violences" ne soient à déplorer, a indiqué un porte-parole de la police à l'agence de presse DPA

En France aussi, des manifestations pro-kurdes, d'ampleur plus limitée, ont eu lieu samedi : 2.500 personnes ont défilé dans le centre de Paris derrière une banderole tenue par une demi-douzaine de femmes affirmant que "le fascisme truc d'Erdogan sera enterré à Afrin".

A Marseille, 2.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées sans incident sur le Vieux-Port. "On a été trahis, on a vaincu Daech, et aujourd'hui la Turquie massacre notre peuple", s'est indigné Sahil Azad, porte-parole du centre démocratique kurde de la ville.

A Cologne, certains participants à la manifestation brandissaient des pancartes réclamant la "Liberté pour le Kurdistan" ou proclamant "Honte à toi, l'Europe !", selon un journaliste de l'AFP.

Certains manifestants en colère ont utilisé des hampes de drapeaux pour s'en prendre à la police, selon les médias allemands, mais ces incidents ont vite pris fin.

Ankara a lancé ses troupes dans l'enclave d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde jugée terroriste par Ankara mais soutenue par Washington dans le cadre de la coalition contre le groupe Etat islamique (EI).

 - Importation du conflit -

"La Turquie a commencé une guerre d'agression contraire au droit international", a accusé samedi le co-président de la communauté kurde d'Allemagne, Mehmet Tanriverdi.

L'inquiétude monte en Allemagne face au risque d'une importation du conflit turco-kurde sur son territoire, où vivent environ un million de Kurdes et quelque trois millions de citoyens turcs ou d'origine turque, ce qui en fait la plus grande diaspora turque dans le monde.

Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a exhorté Ankara cette semaine à stopper son offensive militaire et annoncé le gel d'une fourniture d'armements à la Turquie pour moderniser ses chars de fabrication allemande Leopard.

Ces blindés sont utilisés au cours de l'offensive dans le Nord de la Syrie, où la Turquie redoute la création d'un Etat kurde, ce qui mis le gouvernement allemand dans l'embarras.

Avant la manifestation de Cologne, quelques échauffourées entre membres des deux communautés et des actes de vandalisme contre des mosquées turques ont d'ores et déjà eu lieu ces derniers jours en Allemagne.
(AFP, 27 janvier 2018)

Le dégel germano-turc menacé par l'offensive en Syrie

L'Allemagne a durci le ton jeudi contre la Turquie suite à son intervention militaire en Syrie, menaçant de remettre en cause les efforts récents pour réchauffer les relations passablement tendues entre ces deux partenaires de l'Otan.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a fait savoir qu'il avait saisi l'Otan suite à l'intervention turque controversée dans le nord de la Syrie contre une milice kurde soutenue par les Etats-Unis.

Soulignant la grande préoccupation de Berlin, le chef de la diplomatie a annoncé avoir demandé "au secrétaire général de l'Otan de discuter de la situation en Syrie et dans le nord du pays".

Autre signe de mécontentement, l'Allemagne reporte jusqu'à nouvel ordre également une décision sur la modernisation des chars Leopard de l'armée turque, des équipements militaires allemands, demandée par Ankara.

L'inquiétude est vive en l'Allemagne, qui abrite une importante communauté turque et kurde. Les autorités redoutent une importation du conflit après le lancement de l'opération militaire dans le nord de la Syrie.

Des échauffourées entre membres des deux communautés et des actes de vandalisme contre des mosquées turques ont déjà eu lieu.

- 'Intérêts de sécurité' -

M. Gabriel a souligné que "les intérêts de sécurité" de la Turquie dans la zone frontalière syrienne devaient être pris en compte, alors qu'Ankara redoute la formation d'un début d'Etat kurde à sa frontière.

Mais pour parvenir à une solution, la "confrontation militaire" doit prendre fin, a-t-il dit, soulignant "l'avoir déjà dit à plusieurs reprises au gouvernement turc".

La Turquie mène depuis samedi, avec l'aide d'un groupe rebelle syrien, une offensive contre la région frontalière d'Afrine pour en déloger les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de Syrie, considérée comme "terroriste" par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Et le gouvernement allemand essuie depuis plusieurs jours une pluie de critiques après le déploiement présumé par Ankara de ses blindés Leopard contre les Kurdes.

"Pour le gouvernement allemand, il est clair que nous ne pouvons pas livrer (des armes) dans les zones de tension et que nous ne le ferons pas non plus", a tranché Sigmar Gabriel.

Une décision qui ne devrait pas plaire à la Turquie. Elle attend de Berlin un feu vert en vue d'un contrat avec un fournisseur d'armement allemand, Rheinmetall, visant à améliorer la protection des chars Leopard.

Berlin a livré 354 exemplaires de ces blindés entre 2006 et 2011 à Ankara. Le contrat, signé en 2005 n'interdit pas formellement un emploi contraire au droit international.

- Relations acrimonieuses -

Ces dernières semaines, le chef de la diplomatie allemande avait pourtant déployé moult efforts pour se rapprocher d'Ankara après un an et demi de relations acrimonieuses depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016 en Turquie.

Début janvier, il a reçu à son domicile son homologue turc. Les deux hommes avaient à cette occasion multiplié les signes de rapprochement et fait part de leur volonté de détendre des relations mises à mal.

Les deux responsables se "sont donnés pour tâche de tout faire pour surmonter les difficultés dans les relations germano-turques", avait alors affirmé M. Gabriel.

Les pommes de discordes sont particulièrement nombreuses entre la Turquie et l'Allemagne: Berlin s'est notamment ému de l'arrestation de plusieurs de ses ressortissants en Turquie, certains ayant la double nationalité.

Ankara, de son côté, accuse l'Allemagne d'indulgence envers les séparatistes kurdes et des putschistes présumés, et le président Recep Tayyip Erdogan est allé jusqu'à accuser la chancelière de "pratiques nazies".

Partenaire important de Berlin notamment dans la crise des réfugiés, la Turquie gère aussi de nombreuses mosquées en Allemagne. Deux d'entre elles ont été victimes d'actes de vandalisme depuis le déclenchement de l'opération militaire contre la milice kurde en Syrie.

Des organisations représentant turcs et kurdes en Allemagne se sont aussi mises en cause mutuellement et dénoncé l'importation du conflit turco-kurde dans le pays.
(AFP, 25 janvier 2018)

Macron exprime sa "préoccupation" à Erdogan

Emmanuel Macron a exprimé mardi sa "préoccupation" au président turc Recep Tayyip Erdogan, après les assauts menés conjointement par l'armée turque et ses alliés arabes syriens contre une milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie.

"En tenant compte des impératifs sécuritaires de la Turquie, le président de la République a exprimé à son homologue turc sa préoccupation suite à l'intervention militaire lancée samedi dans le canton d'Afrine", a indiqué l'Elysée dans un communiqué, après un entretien téléphonique entre les deux chefs d'Etat.

La Turquie a initié samedi cette offensive aérienne et terrestre sur ce bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde honnie par Ankara mais soutenue par Washington.

A l'instar de M. Macron, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a également fait part de la préoccupation des Etats-Unis en appelant mardi Ankara à "faire preuve de retenue dans ses opérations militaires comme dans sa rhétorique". Le président américain Donald Trump doit s'entretenir mercredi par téléphone avec le président Erdogan.

Lors de son entretien avec le chef de l'Etat turc, consacré à la Syrie, M. Macron a "souligné la préoccupation de la France sur la grave dégradation de la situation humanitaire, en particulier dans la province d'Idleb et la Ghouta orientale. L'ouverture sans délai des accès humanitaires aux populations civiles doit demeurer une priorité absolue", a insisté l'Elysée.

"Le président Emmanuel Macron a rappelé la nécessité d'une part de lutter en priorité contre Daech et toutes les forces djihadistes en présence, d'autre part d'assurer pour les populations civiles des conditions humanitaires indispensables, et enfin de favoriser les conditions sur le terrain d'une solution politique durable", a conclu l'Elysée.
(AFP, 23 janvier 2018)

UE: Mogherini "extrêmement inquiète" de l'offensive turque à la frontière syrienne

La cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini s'est dite lundi "extrêmement inquiète" de l'opération militaire menée par l'armée turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.

"Je suis extrêmement inquiète", a déclaré Mme Mogherini lors d'une conférence de presse, précisant qu'elle allait demander à rencontrer "pour en discuter" le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, attendu cette semaine à Bruxelles.

"Nous devons nous assurer que l'accès humanitaire soit garanti et que la population ne souffre pas des activités militaires sur le terrain", a-t-elle souligné, en réclamant "que toute activité militaire soit focalisée contre Daech (l'acronyme arabe du groupe Etat islamique, ndlr) en termes de stratégie".

"Et l'autre chose qui me préoccupe, et qui nous préoccupe beaucoup (...), c'est que les activités militaires d'autres en Syrie peuvent saper gravement la reprise des négociations (de paix) à Genève" entre l'opposition et le régime de Bachar al-Assad, a continué Mme Mogherini.

Aux yeux de l'UE, ces discussions "peuvent vraiment apporter une paix durable et la sécurité en Syrie, avec une transition politique", a rappelé Mme Mogherini.

Mais "ceci demande que la situation sur le terrain soit aussi calme que possible, et que le régime à Damas s'engage à des négociations politiques sous l'égide de l'ONU", selon la Haute représentante de l'UE.

L'armée turque mène depuis samedi dans la région d'Afrine (nord de la Syrie) une offensive aérienne et terrestre contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qu'elle considère comme "terroriste", mais qui est alliée des Etats-Unis contre l'Etat islamique (EI).

Cette offensive intervient après l'annonce par la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington de la création d'une "force frontalière" composée notamment de combattants kurdes, un projet qui a suscité la colère d'Ankara.
(AFP, 22 janvier 2018)

Turkey’s military invasion of Kurdish villages condemned

Turkey’s ongoing invasion of Kurdish villages in north-western Syria has been condemned by GUE/NGL.

MEPs have strongly criticised Turkish President Recep Tayyib Erdoğan’s unilateral strike at the Kurdish YPG at a time when the region is still reeling from the conflicts in Syria and Iraq.

Cypriot MEP and the Vice-Chair of the European Parliament’s delegation to Turkey, Takis Hadjigeorgiou said:

”We strongly condemn the Turkish invasion of north-western Syria. We denounce this violation of Syria's territorial integrity, sovereignty, and the bloodshed that it has caused. We stand with all the peacekeeping forces that call for an immediate end to the invasion and the withdrawal of Turkish troops.”

“We express our solidarity with the Syrian people and the Kurds in both Syria and Turkey who are constantly threatened by the Turkish government.”

“For the above reasons, I sent an Urgent Question to EU High Representative Federica Mogherini on Saturday, urging her to take action to stop this invasion and to bring forward initiatives that will lead to a long-lasting peace solution in Syria.”

German MEP Martina Michels also criticised President Erdoğan’s action:

"It is unacceptable that the Turkish army has been attacking Kurdish villages near the city of Afrin. But this goes beyond the systematic destruction of the Kurdish YPG group. It goes to the heart of Erdoğan’s long-held dream of destroying Kurdish self-determination - not just within Turkey but in Iraq and Syria as well.”

“What the Turkish President has done completely undermines the efforts of the international community in rooting out the spread of Daesh, the Al-Nusra Front and related Islamist militias. All the while, the war in Syria goes on with no end in sight,” added Michels.

Meanwhile, French MEP Marie-Christine Vergiat has described the Turkish invasion as deplorable:

“Turkey’s military operation in the Kurdish region around Afrin is deplorable.”

“President Erdoğan is seeking to destroy the Kurdish forces that are both fighting against Daesh and stabilising the region. His regime is once again putting Turkey’s own domestic interests ahead of the respect for international law.”

“The international community must act quickly by taking a stand against these operations and by bolstering our support to the inhabitants of Afrin,” she concluded.
(GUE/NGL, January 22, 2018)

Des professeurs des universités belges lancent un appel à Erdogan

Lieven De Cauter (KUL), Anne Morelli (ULB), Christine Pagnouille (ULg) et Patrick Deboosere (VUB) pont signé la lettre ouverte suivante au président turc.

Monsieur le président,

Nous, professeurs de différentes universités, tenons à exprimer notre vive inquiétude concernant l'état de santé de l'universitaire Nuriye Gülmen et du couple Semih-Esra Özakça, en grève de la faim depuis plus de 10 mois avec l'espoir d'être réhabilités et réintégrés dans leur travail. Ils font partie de ces dizaines de milliers d'employés de la fonction publique licenciés sur base d'un « décret ayant force de loi » adopté au lendemain de la proclamation de l'état d'urgence dans votre pays.

Nuriye Gülmen est une chercheuse en littérature comparée à l’université de Selçuk. Elle a, entre autres, traduit les lettres à Milena de Franz Kafka de l’allemand vers le turc. Le 9 novembre 2016, elle a organisé, seule, un sit-in à Ankara, après avoir été licenciée dans le cadre d’une enquête portant sur ses prétendus liens avec la confrérie Gülen, liens qui n’ont jamais été établis. Le 6 janvier 2017, elle est licenciée par décret, c’est-à-dire sans aucune possibilité de recours, avec 600 autres universitaires à travers le pays. Le 9 mars 2017, elle est entrée en grève de la faim pour réclamer sa réintégration. Elle n’a plus rien mangé depuis.

Semih Özakça est un enseignant du primaire. Il travaillait dans un village de Mardin lorsqu’il a découvert son nom dans une liste de fonctionnaires licenciés par décret. M. Özakça a aussitôt rejoint Nuriye Gülmen à Ankara pour faire valoir ses droits de manière pacifique et a cessé de s’alimenter depuis le 9 mars à l’instar de l’universitaire.

Les enseignants arrêtés

Le 25 mai 2017, les deux enseignants ont été arrêtés et placés sous détention pour appartenance à un groupe terroriste. Après un procès incompréhensible, Semih Özakça a été acquitté sur toute la ligne en octobre dernier tandis que Nuriye Gülmen a été condamnée en décembre à sept ans de prison alors que les mêmes faits leurs sont reprochés. L’incohérence entre ces jugements est d’autant plus flagrante que Mme Gülmen est libre (tout comme M. Özakça) alors qu’elle a été sévèrement condamnée et que 17 de leurs avocats sont toujours en prison pour les avoir défendus.

Les deux enseignants sont devenus des symboles pour des millions de citoyens à travers le monde au point que le 15 janvier 2018, à Strasbourg, même le président du Parlement européen Antonio Tajani a salué leur combat pour « la liberté et la justice ».

«Pas le moindre danger pour votre sécurité »

De toute évidence, l'universitaire Nuriye Gülmen et ses collègues n'ont jamais représenté le moindre danger pour votre sécurité ni pour la stabilité de votre pays. Qui plus est, après avoir enduré leur licenciement, les coups de matraque, les gaz lacrymogènes, les insultes, les calomnies, les gardes à vue, les procès, la prison, la censure, la privation de leurs droits à la défense et plus de 300 jours de grève de la faim, qui a irréversiblement endommagé leurs organes vitaux, ces enseignants sont trop affaiblis pour constituer un danger.

Nous ne comprenons donc pas votre acharnement envers ces personnes dont l'action pacifique ne nuit qu'à eux-mêmes. Votre pays serait sans doute davantage menacé par les troubles en cas de décès de ces enseignants qui demandent l’application d’un droit fondamental, celui de vivre dignement de leur travail. Par conséquent, pour éviter l'irréparable, nous faisons appel à votre bon volonté et vous prions de bien vouloir réhabiliter Nuriye Gülmen et Semih Özakça car aucune raison d'Etat n'est plus sacrée que la vie humaine.

Si nous intercédons en faveur de ces enseignants, c'est parce que nous sommes convaincus que votre pays sera plus fort en préservant la diversité des opinions, le respect de ses travailleurs et les droits de l’homme. Merci donc de bien vouloir réintégrer Nuriye Gülmen et Semih Özakça dans les plus brefs délais.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l'expression de notre haute considération.  (Le Soir, 20 janvier 2018)

Le président du PE dénonce la déchéance d'une députée kurde de Turquie

Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a jugé lundi "inacceptable" et "illégitime" que l'élue kurde Leyla Zana, lauréate en 1995 du Prix Sakharov du Parlement, ait été déchue la semaine dernière de son mandat de députée turque.

"Il est inacceptable qu'un représentant du peuple soit destitué de manière illégitime", a déclaré M. Tajani en ouvrant la session plénière du Parlement à Strasbourg.

Mme Zana, élue du Parti démocratique des peuples (HDP), le principal parti pro-kurde, a été déchue jeudi de son mandat de députée par un vote majoritaire de ses pairs. Il lui est notamment reproché d'avoir, lors de sa prestation de serment en novembre 2015, parlé en langue kurde et non en turc, d'avoir changé la formulation de ce serment, et d'avoir été trop absente du Parlement.

La députée aujourd'hui âgée de 56 ans a passé dix années en prison, de 1994 à 2004, après la levée de son immunité parlementaire. Elle avait reçu l'année suivante le prix Sakharov du Parlement européen, qui distingue des personnalités impliquées dans la défense de la liberté de pensée.

Le président Tajani s'est par ailleurs dit lundi "très préoccupé par les nombreuses violations des droits de l'Homme en Turquie, contre des représentants politiques, mais aussi des représentants de la société civile, des universitaires et de nombreux journalistes".
(AFP, 15 janvier 2018)

Turquie-Union européenne: l'heure du "plan B" ?

Après des années de négociations tourmentées, la Turquie et l'Union européenne entrent dans une phase de recentrage des relations sur une coopération renforcée dans certains domaines, plutôt qu'une adhésion à part entière d'Ankara, selon les analystes.

Les relations entre la Turquie et l'UE ont atteint des profondeurs abyssales en 2017: le processus d'adhésion est entré en hibernation et le président Recep Tayyip Erdogan a choqué en accusant des pays membres, dont l'Allemagne, d'avoir recours à des "pratiques nazies".

Le chef de l'Etat turc a toutefois entamé la nouvelle année avec un état d'esprit différent, effectuant début janvier un déplacement très commenté à Paris, suivi d'une visite de son ministre des Affaires étrangères en Allemagne.

En écho, des dirigeants européens ont lancé un appel au réalisme, le président français Emmanuel Macron déclarant devant son hôte turc, le 5 janvier, qu'il était temps de "sortir de l'hypocrisie" selon laquelle les négociations Ankara-UE pourraient progresser.

"Des deux côtés, on comprend que le processus d'adhésion est mort, qu'il n'avancera pas de sitôt", explique à l'AFP Asli Aydintasbas, experte au Conseil européen des relations internationales.

"Il s'agit désormais d'un nouvel arrangement et d'une relation transactionnelle avec les Etats membres de l'Union européenne", poursuit-elle, ajoutant que cela impliquerait davantage de visites bilatérales et une importance accrue du commerce.

"Ankara voit les choses ainsi et ne se fait pas d'illusions au sujet d'une revitalisation du processus d'adhésion", souligne Mme Aydintasbas.

- D''allié' à 'partenaire'? -

Le putsch manqué du 15 juillet 2016 en Turquie a marqué un tournant dans les relations entre Ankara et l'UE, le président Erdogan accusant les Européens de manquer de solidarité avec son pays, alors que Bruxelles s'alarmait de l'ampleur de la répression tous azimuts.

De plus, M. Erdogan répète souvent que la Turquie est "fatiguée" d'attendre "dans l'antichambre" de l'UE.

Ankara, qui a manifesté dès les années 1950 sa volonté de rejoindre la Communauté économique européenne (qui deviendra l'UE en 1993), a formellement entamé les négociations d'adhésion avec Bruxelles en octobre 2005.

Mais les tractations se sont vite enlisées: sur les 35 chapitres thématiques que comptent les négociations, 16 ont été ouverts, le dernier en juin 2016.

"Nous devons sortir d'une hypocrisie qui consiste à penser qu'une progression naturelle vers l'ouverture de nouveaux chapitres est possible", a déclaré M. Macron début janvier.

Pour Marc Pierini, chercheur à Carnegie Europe et ancien ambassadeur de l'UE en Turquie, Ankara ne répond plus aux critères nécessaires à l'avancée des négociations "en raison de ses propres choix", notamment sur la question de l'Etat de droit.

"Sur le fond, nous assistons à une rétrogradation de la relation: de deux alliés politiques à deux partenaires qui coopèrent sur un certain nombre de dossiers comme la lutte antiterroriste, le commerce et les réfugiés", observe-t-il.

Les déclarations du président français signalent un "changement de paradigme" dans la relation entre Ankara et Bruxelles, résumé par une "coopération en vue de buts communs", abonde Sedat Ergin, chroniqueur au quotidien Hürriyet.

- 'Seconde classe' -

Les observateurs citent régulièrement un assouplissement des visas et une mise à jour de l'accord d'union douanière comme une alternative à l'adhésion de la Turquie à l'UE.

Mais le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, a assuré samedi que la Turquie ne saurait accepter un "partenariat privilégié", qu'il a comparé à un "statut de seconde classe".

Ce débat survient alors que la Turquie traverse une phase diplomatique délicate: les relations avec le traditionnel allié américain sont fortement tendues, et la coopération pragmatique avec la Russie ne fait pas oublier la rivalité ancienne entre Ankara et Moscou.

En outre, la Turquie est directement concernée par la redistribution des cartes au Proche-Orient depuis l'irruption du prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

Or, en dépit des tensions l'an passé, l'UE reste de loin le premier partenaire commercial d'Ankara, tandis que la Turquie est pour l'Europe le quatrième marché à l'export.

La rencontre, début janvier, entre les chefs de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel et turque Mevlüt Cavusoglu a permis de sceller le dégel des relations entre leurs deux pays, même si le sort de ressortissants allemands écroués en Turquie continue de peser.

"La Turquie s'adoucit vis-à-vis de l'Europe", constate Mme Aydintasbas, "les dirigeants d'Ankara s'efforcent de s'éloigner du ton acerbe" qui prévalait l'an dernier.
(AFP, 14 janvier 2018)

UE: la présidence bulgare veut "normaliser" les relations avec la Turquie

La présidence bulgare de l'UE a affiché vendredi sa volonté de "normaliser" les relations de l'Europe avec la Turquie voisine, mais "sans dissimuler les problèmes".

"Nous devons normaliser les relations avec la Turquie", a estimé le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, marquant le lancement officiel de la présidence bulgare.

M. Borissov a de nouveau salué l'accord migratoire conclu en mars 2016 entre la Turquie et l'UE, "très important pour l'Europe" et qui a fait "fortement baisser" les flux migratoires.

La Bulgarie partage 259 km de frontière terrestre avec la Turquie et abrite une minorité de 700.000 Turcs, dont l'origine remonte à l'empire ottoman.

Ankara frappe avec insistance à la porte de l'UE depuis des décennies et se dit "fatiguée" d'attendre, mais les relations se sont fortement dégradées, en particulier depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016 en Turquie.

De son côté, M. Juncker a répété que la Turquie s'éloignait d'elle-même "à grand pas" de l'Europe avec la répression qui a suivi le putsch avorté.

"Nous verrons quels seront les progrès, mais il n'y aura aucun progrès tant qu'il y aura des journalistes dans les prisons turques", a-t-il asséné.

"Nous pensons que la Turquie est un important partenaire de l'Europe sur de nombreux sujets comme les réfugiés, le terrorisme, l'économie, l'énergie", a de son côté plaidé la ministre des Affaires étrangères Ekaterina Zaharieva devant des journalistes, un peu plus tôt dans la journée.

"Nous devons améliorer les relations avec (les Turcs) sans dissimuler les problèmes", a-t-elle dit, en évoquant l'Etat de droit et le système judiciaire. "Il est préférable de discuter avec honnêteté de la relation que nous devons avoir avec eux, parce que c'est la seconde plus grande armée de l'Otan".

Lors de la récente visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Paris, son homologue français Emmanuel Macron lui a proposé un "partenariat" avec l'UE "à défaut d'une adhésion" afin de préserver "l'ancrage" de la Turquie en Europe.
(AFP, 12 janvier 2018)

Coalition in Germany: No New Chapter with Turkey

It has been announced that Christian Democratic Union (CDU) led by Angela Merkel and the Social Democrats (SPD) led by Martin Schulz have “finally” agreed in a coalition draft document.

According to the information provide by sources close to the coalition talks, the parties agreed in principle to start coalition negotiations. Furthermore, a 28-page draft document that defines outline of the negotiations is prepared.

Special topic about relations with Turkey

A topic about Turkey has been opened as well in the draft document. Under this chapter, it was stated that neither new chapters will be opened nor previous ones will be closed in Turkey’s talks on accession to the European Union.

Following statement was included in the draft: “Turkey is an important ally and neighbor which we have multilateral relations. Since democracy, rule of law and human rights have retrogressed, neither new chapters will be opened nor previous ones will be closed in Turkey’s talks on accession to the European Union.

“There won’t be visa liberalization as long as Turkey doesn’t meet its obligations or an update in the customs union”.
(BIA, January 12, 2018)

L’Allemagne et la Turquie veulent reprendre un dialogue étroit

Les chefs de la diplomatie turque et allemande ont affiché samedi leur volonté de reprendre un dialogue étroit mis à mal par une année de relations orageuses, au lendemain de la visite du président Erdogan à Paris.

Signe de cette volonté d’apaisement, Mevlüt Cavusoglu a fait le déplacement dans la ville où son homologue allemand, Sigmar Gabriel, a sa circonscription, Goslar, à quelque 250 km à l’ouest de Berlin.

Ankara déploie ses efforts pour sortir de son isolement, consécutif à la répression qui a suivi le putsch manqué de 2016, et de renouer un dialogue passablement dégradé avec l’Union européenne.

Les pommes de discordes sont particulièrement nombreuses entre la Turquie et l’Allemagne: Berlin s’est notamment ému de l’arrestation de plusieurs de ses ressortissants en Turquie, certains ayant la double nationalité.

Ankara, de son côté, accuse l’Allemagne d’indulgence envers les séparatistes kurdes et des putschistes présumés, et le président Recep Ayyip Erdogan est allé jusqu’à accuser la chancelière de «pratiques nazies».

Lors d’une conférence de presse commune samedi, Sigmar Gabriel s’est dit «très heureux» que le dialogue entre Berlin et Ankara, partenaires stratégiques du fait de la forte minorité turque vivant en Allemagne, «revienne pas à pas sur une meilleure base».

«Nous nous sommes tous deux donnés pour tâche de tout faire pour surmonter les difficultés dans les relations germano-turques», a déclaré M. Gabriel, précisant privilégier un dialogue «dans l’ouverture et le respect mutuel» même si les deux responsables «n’ont certainement pas le même avis sur tous les sujets».

- 'Pressions et menaces' -

Ni l’Allemagne, ni la Turquie «ne cèdent devant les pressions, les menaces ou les méthodes similaires», a insisté de son côté le minstre turc M. Cavusoglu. «Ce ne sont pas les bonnes méthodes, selon nous», a-t-il ajouté affirmant la nécessité de relancer la coopération économique entre les deux pays par «le dialogue, la compréhension mutuelle et la coopération».

La crise a été particulièrement dure ces derniers mois avec l’Allemagne, qui s’est élevée avec véhémence contre l’arrestation en Turquie de plusieurs de ses ressortissants, certains disposant de la double nationalité.

Berlin a mis en garde l’été dernier ses touristes contre des voyages en Turquie et ses entreprises contre des investissements dans le pays. L’Allemagne a aussi gelé des exportations d’armement vers ce pays pourtant allié au sein de l’OTAN.

Le gouvernement turc a envoyé depuis novembre plusieurs signaux d’apaisement à Berlin, avec notamment la remise en liberté conditionnelle ou complète de plusieurs personnes détentrices du passeport allemand en Turquie.

Mais sept ressortissants allemands, dont 4 disposant de la double nationalité, restent actuellement emprisonnés en Turquie pour des raisons «politiques» selon Berlin.

Le sort du correspondant en Turquie du quotidien allemand Die Welt, Deniz Yücel, à la double nationalité, en détention depuis près d’un an et contre lequel aucun acte d’accusation n’a encore été émis, constitue une source majeure de discorde entre Berlin et Ankara.

Vendredi à Paris, Recep Tayyip Erdogan, qui a rencontré le président français Emmanuel Macron, s’en est pris aux journalistes, ces «gens qu’on considère comme des hommes de pensée ou d’idée» mais qui apportent de l’eau au moulin» des extrémistes.

- 'Nazisme' -

Suite à l’interdiction faite à des ministres turcs au printemps de mener campagne en Allemagne pour le référendum renforçant les pouvoirs du chef de l’Etat, M. Erdogan était allé jusqu’à accuser la chancelière Angela Merkel de «pratiques nazies»

Du coup, la chancelière a milité ces derniers mois pour un arrêt des négociations d’adhésion de la Turquie avec l’UE et une réduction des aides financières à ce pays.

Mais sans grand succès auprès de ses partenaires, même si le chef de l’Etat français Emmanuel Macron s’est rapproché vendredi de cette position en proposant à la Turquie un «partenariat» avec l’UE plutôt qu’une adhésion.

En Allemagne, M. Cavusoglu a néanmoins insisté sur la nécessité de revoir l’union douanière entre l’UE et la Turquie afin de l’élargir car «c’est dans l’intérêt des deux parties».

L’Allemagne, comme ses voisins européens, ne tiennent pas à rompre complètement les ponts avec un partenaire clé. La Turquie est un maillon essentiel pour contenir les migrants ou lutter contre le terrorisme jihadiste.
(AFP, 8 janvier 2018)

Erdogan a insulté les journalistes à Paris en présence de Macron

La venue du président turc Recep Tayyip Erdogan, à Paris, pour s'entretenir avec le président Emmanuel Macron sur la situation en Syrie ou l'entrée toujours repoussée du pays dans l'Union européenne. Au cours d'une conférence de presse organisée ce vendredi 5 janvier, la situation des droits de l'Homme et de la liberté d'expression en Turquie a aussi été abordée.
 
Lors des vœux à la presse, Emmanuel Macron avait assuré qu'il aborderait la question des journalistes emprisonnés avec son homologue turc. Il l'a réaffirmé aujourd'hui, en évoquant ses discussions avec Erdogan : « Je veux ici être extrêmement clair et direct. [...] Nous avons des désaccords sur la vision qui est la nôtre des libertés individuelles. Nous l'avons abordé de manière très précise. J'ai évoqué plusieurs cas spécifiques avec le président Erdogan. J'ai soulevé le cas de l'université de Galatasaray et le cas de différents dirigeants d'ONG et de journalistes », a déclaré Emmanuel Macron.
 
Des organisations (le Prix Albert Londres, la Scam, Reporters Sans Frontières et le collectif Informer n’est pas un délit) et des personnalités publiques avaient appelé hier le président de la République à ne pas oublier ses engagements vis-à-vis de la liberté de la presse, et plus largement de la liberté d'expression, en l'exhortant à aborder ces sujets avec Recep Tayyip Erdogan.
 
Au cours d'une conférence de presse commune donnée à l'Élysée, le président turc a pu s'exprimer sur le sujet : « L'Occident nous dit toujours que la justice est indépendante, mais, en Turquie aussi, la justice prend elle-même toutes sortes de décisions », a commencé Erdogan devant des journalistes turcs et français. Évoquant lui aussi « des noms » cités par le président Macron, Erdogan a assuré qu'il allait « demander à notre ministre de la Justice de nous donner toutes les informations sur ces gens-là », exprimant une étrange conception de l'indépendance de la justice...
 
Erdogan ne semble toutefois pas décidé à revoir sa politique vis-à-vis des libertés publiques : le président turc a ainsi évoqué des « jardiniers du terrorisme », qui « écrivent dans leurs journaux, dans leurs chroniques. Ce sont des idéologues du terrorisme, ils apportent de l'eau à ce moulin », a commenté le chef d'État.
 
Interrogé sur l'expression de son homologue, Emmanuel Macron s'est contenté de rappeler qu'« exprimer une opinion, si elle n'est pas une invitation au crime, une opinion qui consiste à détruire l'autre, alors c'est une opinion, et elle doit être libre, c'est cela l'état de droit. La liberté de conviction est un bloc, elle ne se divise ni se détricote. »
 
Seul le nom d'Osman Kavala, homme d'affaires et éditeur turc arrêté fin 2017, a été évoqué au cours de la conférence de presse, mais Macron assure avoir parlé avec Erdogan d'autres opposants ou figures publiques arrêtés après le coup d'État manqué de l'été 2016. Recep Tayyip Erdogan s'est félicité du fait que Kavala « a des avocats, qui travaillent ici aussi », mais a invité les journalistes à mieux faire leur travail, évoquant tour à tour l'implication des États-Unis en Syrie, les actes « terroristes » du Parti des travailleurs du Kurdistan ou encore des partisans de Fethullah Gülen, son principal opposant politique.


Visite Erdogan: Paris et Ankara ont signé plusieurs contrats juteux

Paris et Ankara ont signé vendredi un contrat d'étude dans la défense aérienne et antimissile à l'occasion de la réception du président turc Recep Tayyip Erdogan par le chef de l'Etat Emmanuel Macron.

Le contrat, dont le montant n'est pas connu, porte sur l'étude de définition du système de défense aérienne et antimissile longue portée Loramids (Long-Range Air and Missile Defense System, ndlr) entre les sociétés turques Aselsan et Roketsan et franco-italienne Eurosam et le gouvernement turc, selon l'Elysée.

Ces armements sont fabriqués par le consortium franco-italien Eurosam, auquel participent notamment le groupe français Thales et le fabricant de missiles européen MBDA.

"Prévue pour durer 18 mois, l'étude de définition vise à préparer le contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels de l'armée de l'air turque", a précisé Eurosam dans un communiqué séparé.

Ce système doit "garantir à la Turquie une autonomie totale en matière d'emploi et permettre un choix souverain du niveau d'intégration au sein de l'Otan", précise le communiqué.

Ces systèmes de défense anti-aérienne sont déjà utilisés par les armées française et italienne. L'Italie en a même déployé certains en Turquie pendant un temps, pour l'aider à intercepter d'éventuels missiles tirés depuis la Syrie en guerre voisine.

Une lettre d'intention avait déjà été signée en novembre 2017 à Bruxelles par le ministre turc de la Défense Nurettin Canikli avec ses homologues française et italienne, Florence Parly et Roberta Pinotti.

Les pays de l'Otan n'avaient pas caché leur inquiétude lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé en septembre qu'il avait signé avec la Russie un contrat portant sur l'achat de systèmes de défense anti-aérienne S-400.

Ces systèmes de missiles de technologie russe ne sont pas compatibles avec ceux de l'Alliance atlantique et l'annonce avait été perçue comme une manifestation de mauvaise humeur de la part du président turc, sur fond de graves tensions avec plusieurs dirigeants européens et les Etats-Unis.
(AFP, 5 janvier 2018)

Le barreau de Paris demande la libération des avocats emprisonnés en Turquie

Le barreau de Paris a demandé jeudi "la libération immédiate" des avocats emprisonnés en Turquie, dénonçant à la veille de la visite en France du président turc Recep Tayyip Erdogan "une purge de grande ampleur" .

Pour le barreau de Paris, qui regroupe plus de 28.000 avocats, "la situation des avocats turcs et des magistrats n'a cessé de s'aggraver depuis un an, victimes d'une purge de grande ampleur au mépris de toutes les conventions internationales et des droits les plus élémentaires".

Basile Ader, vice-bâtonnier du barreau de Paris, appelle dans un communiqué à "la libération immédiate et l'abandon des poursuites" contre les avocats.

M. Ader demande à la France "d'interférer avec fermeté auprès du président turc pour la libération sans condition des 71 avocats condamnés à de longues peines d'emprisonnement et l'abandon des poursuites qui visent au total 1.486 avocats".

Par ailleurs, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) dénonce dans une lettre adressée au président turc "la mainmise du pouvoir exécutif sur la justice et la dégradation générale de l'état de droit". "Sous couvert d'état d'urgence et de lutte anti-terroriste, des dizaines de milliers de personnes sont victimes d'une répression arbitraire ne cessant de s'aggraver", poursuit le syndicat.

"Cette véritable purge de la justice a pour objet de l'inféoder au pouvoir exécutif en étouffant toute velléité d'indépendance", écrit le SM.

Pour sa première visite en France depuis le putsch avorté en juillet 2016 et l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence en mai 2017, Recep Tayyip Erdogan sera reçu à l'Elysée pour un entretien suivi d'un déjeuner.

Plus de 140.000 personnes ont été limogées et suspendues et plus de 55.000 ont été arrêtées, dont des universitaires, des journalistes, des magistrats et des militants pro-kurdes après une tentative de coup d'État en juillet 2016.
(AFP, 4 janvier 2018)

RSF demande à Macron de dénoncer le sort des journalistes en Turquie

Des syndicats et organisations de journalistes, dont RSF, ont demandé jeudi au président Emmanuel Macron de dénoncer la situation en Turquie où de nombreux journalistes sont emprisonnés, et de demander leur libération à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à la veille de sa visite à Paris.

"Nous demandons au président français de dénoncer avec fermeté l'injustice qui frappe les journalistes turcs et qui aboutit à ce que plus d'une centaine d'entre eux soient actuellement emprisonnés, déjà condamnés ou dans l'attente d'un jugement", écrivent dans un communiqué commun Reporters sans frontières (RSF), la société d'auteurs Scam, l'équipe du Prix Albert Londres et le collectif de journalistes d'investigation "Informer n'est pas un délit".

"Depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, c'est une guerre impitoyable contre la profession de journaliste que mène Monsieur Erdogan, avec la fermeture de très nombreux médias, une multitude d'arrestations arbitraires, (...) des simulacres de procès menés par une institution judiciaire aux ordres du régime", dénoncent ces organisations.

"Cette répression qui place la Turquie au 155e rang sur 180 pays dans le classement mondial établi par RSF doit être condamnée par Monsieur Macron", poursuivent-elles.

Dans un autre communiqué, plusieurs syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT et CFDT) dénoncent une visite qui "sonne comme une véritable provocation", alors que la Turquie est "la plus grande prison au monde de journalistes".

"La France, trop souvent silencieuse comme l'Europe sur la situation en Turquie, doit exiger : la libération des journalistes emprisonnés, la réouverture des médias fermés par le pouvoir, le retour au pluralisme, le retour à la liberté d'expression, la réintégration de tous les bannis d'Erdogan", réclament les syndicats.

Emmanuel Macron a assuré lors de ses voeux à la presse mercredi qu'il aborderait la "situation des journalistes emprisonnés, empêchés d'exercer leur métier" avec Recep Tayyip Erdogan lors de sa visite parisienne.

"Je le ferai dans le respect mais avec le souci de défendre, en même temps si je puis dire, nos valeurs et nos intérêts", a indiqué le chef de l'Etat, rappelant notamment son intervention pour faire libérer le photographe français Mathias Depardon et l'étudiant en journalisme Loup Bureau, arrêtés en Turquie l'an dernier.

Pour sa première visite en France depuis le putsch avorté en juillet 2016 et l'élection de M. Macron à la présidence en mai 2017, le dirigeant turc sera reçu à l'Elysée pour un entretien suivi d'un déjeuner.
(AFP, 4 janvier 2018)

La Ville de Paris préoccupée par "le respect de la démocratie locale" en Turquie

La Ville de Paris a affirmé jeudi être préoccupée par le "respect des droits humains et de la démocratie locale en Turquie", alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu vendredi à l'Élysée.

Dans un communiqué, la Ville de Paris a "fait part de sa préoccupation quant au respect des droits humains et de la démocratie locale en Turquie", au titre de "son soutien aux élus locaux" face à des "arrestations arbitraires".

Alors que M. Erdogan doit déjeuner vendredi à l'Elysée avec Emmanuel Macron, la Ville de Paris a tenu à rappeler que "depuis 2016, c'est plus d'une centaine de maires qui ont été arbitrairement arrêtés, dont Gültan Kisanak, et Firat Anli, co-maires de la ville de Diyarbakir".

"Cette situation est significative d'un recul de l'État de droit en Turquie depuis la tentative de coup d'État en juillet 2016" a déclaré Patrick Klugman, adjoint à la maire de Paris. "Nous demandons aux autorités turques de garantir les droits fondamentaux de celles et ceux qui ont été élus démocratiquement".

La visite à Paris de M. Erdogan constitue son déplacement bilatéral le plus important dans un pays de l'UE depuis juillet 2016. Elle portera essentiellement sur les dossiers régionaux, comme le conflit syrien ou le statut de Jérusalem, mais Paris assure que la question des droits de l'homme sera également abordée. Emmanuel Macron a notamment indiqué mercredi qu'il aborderait la "situation des journalistes emprisonnés".
(AFP, 4 janvier 2018)

Pour le PCF, la visite 'Erdogan est "une provocation et un outrage"

Ce mardi 2 janvier, le PCF publie un communiqué pour exprimer son indignation quant à cette visite du chef d'Etat turc, qualifié ici de "dictateur".

On peut notamment y lire ceci :

L'annonce de la visite du président turc Erdogan à Paris, le 5 janvier 2018, tonne comme une provocation. Elle se déroulera la veille d'une manifestation commémorant l'assassinat de trois militantes kurdes il y a cinq ans. La justice française avait pourtant mis en évidence l'implication des services secrets turcs dans ce crime. La rencontre entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan constitue un nouvel outrage à l'égard des familles des victimes et des Kurdes qui subissent une impitoyable guerre meurtrière. [...] Le PCF condamne la visite du dictateur R.T. Erdogan et exprime sa solidarité totale avec tous les démocrates de Turquie.

Parallèlement, l'Elysée a fait savoir samedi soir qu'Emmanuel Macron abordera avec son homologue turc "la question des droits de l'Homme", mais aussi "le dossier syrien, sur lequel ils ont de multiples échanges, mais aussi palestinien".

La rencontre aura lieu à 13h, vendredi prochain. A l'agenda du Président, on peut lire : "13H00 : Entretien suivi d'un déjeuner en l’honneur de M. Recep Tayyip ERDOGAN, Président de la République de Turquie". (AFP; 2 janvier 2018)


Özdemir: Normalization not Possible Unless They are Freed

In his interview with Berliner Zeitung, Germany’s Green Party Co-Chair Cem Özdemir has said that Turkey’s Minister of Foreign Affairs Mevlüt Çavuşoğlu gives positive messages to Germany because of Turkey’s financial difficulties.

Çavuşoğlu said that Turkey is a “safe country” and called on tourists from Germany to “come to Turkey”. Concerning situation of Deniz Yücel who has been in prison, Çavuşoğlu said, “I am also unhappy with an indictment still not being prepared”.

"He must come to the point"

In response to Çavuşoğlu, Özdemir said, “Turkish FM must put away his statements that Turkish jurisdiction is independent and come to the point. Turkey’s financial situation is bad and the country immediately needs German tourists and German investors to prepare the country, which has been getting politically and economically isolated, for the presidential elections”.

Özdemir added that “normalization between Turkey and the European and Germany is impossible as long as the political and NGO representatives are in prison. (BIA News Desk, 2 January 2018)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La Turquie appelle les Etats-Unis à se retirer de Minbej

La Turquie a appelé samedi les Etats-Unis à se retirer d'une ville du nord de la Syrie, affichant sa détermination à poursuivre et étendre son offensive contre une milice kurde alliée de Washington.

"Il faut qu'ils (les Etats-Unis) se retirent immédiatement de Minbej", une ville située à une centaine de kilomètres à l'est de la région d'Afrine où Ankara effectue depuis samedi son opération, a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

Au huitième jour de cette offensive terrestre et aérienne contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qui préoccupe plusieurs pays occidentaux, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit résolu à "écraser comme un rouleau compresseur" toute menace.

La Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive dans la région d'Afrine (nord-ouest de la Syrie) contre les YPG. Si Ankara qualifie ce groupe de "terroriste", il est l'allié de la coalition antijihadistes qui combat le groupe Etat islamique (EI).

Samedi, les combats entre les forces turques et les YPG ont repris dans le nord-ouest de la région d'Afrine, tandis que l'aviation et l'artillerie d'Ankara continuaient leur pilonnage.

Une semaine après son déclenchement, l'opération baptisée "Rameau d'olivier" a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara et Washington.

Vendredi, M. Erdogan avait menacé d'étendre à Minbej, et plus à l'est, jusqu'à la frontière irakienne, l'offensive actuelle d'Ankara en Syrie, au risque d'entrer en confrontation directe avec les forces américaines.

Dans ce contexte de tensions, la présidence turque a révélé samedi que le conseiller à la sécurité nationale du président américain H.R. McMaster et le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, s'étaient entretenus vendredi soir au téléphone.

- Détonations sporadiques -

D'après la présidence turque, M. McMaster a "confirmé" à M. Kalin que les Etats-Unis ne fourniraient plus d'armes aux YPG au cours de cet entretien qui s'est déroulé après une autre conversation téléphonique, mercredi, entre M. Erdogan et Donald Trump.

Cette question empoisonne depuis des mois les relations entre ces deux partenaires au sein de l'Otan, Ankara reprochant à Washington de soutenir ce groupe lié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui est engagé dans une guérilla meurtrière en Turquie.

Signe du fossé qui s'élargit, les gouvernements turc et américain ont fait des comptes-rendus considérablement divergents de la conversation téléphonique entre MM. Erdogan et Trump mercredi.

"Il faut que les Etats-Unis rompent totalement avec (les YPG), qu'ils récupèrent les armes qu'ils leur ont données", a déclaré samedi M. Cavusoglu.

Faisant fi des appels des Etats-Unis à la "retenue", M. Erdogan a déclaré samedi que son pays écraserait "comme un rouleau compresseur (...) toutes les organisations terroristes".

Sur le terrain, les bombardements turcs ont repris, "mais à un rythme moins intensif, en raison du mauvais temps", a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

A Azaz, ville située à 20 km à l'est d'Afrine et tenue par des rebelles syriens soutenus par Ankara, les détonations sporadiques de l'artillerie turque se font entendre, selon une correspondante de l'AFP. Fusil automatique en bandoulière, des rebelles patrouillent.
(AFP, 27 janvier 2018)

L'Otan appelle la Turquie à la mesure

L'Otan a jugé jeudi que la Turquie, qui a lancé une offensive dans le nord de la Syrie contre des milices kurdes accusées de "terrorisme", avait "le droit de se défendre", mais "de manière proportionnée et mesurée".

"La Turquie est l'un des pays de l'Otan qui a le plus souffert du terrorisme. Toutes les nations ont le droit de se défendre, mais ceci doit être fait de manière proportionnée et mesurée", a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans un communiqué.

La Turquie, deuxième puissance militaire de l'Otan après les Etats-Unis, "a briefé cette semaine les Alliés à l'Otan sur son opération dans le nord de la Syrie", a-t-il ajouté.

Jusqu'ici, le patron de l'Alliance atlantique s'était abstenu de réagir à l'offensive aérienne et terrestre lancée samedi par la Turquie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans l'enclave d'Afrine, et qui a suscité des appels à la désescalade à Washington, Paris et Berlin.

Jens Stoltenberg a précisé qu'il avait été en contact avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à propos de cette offensive, mais aussi avec le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel qui a réclamé jeudi que les 29 pays de l'Otan "discutent" de cette offensive.

L'Otan, qui ne participe pas directement aux opérations en Syrie, a augmenté son aide à la Turquie en déployant des intercepteurs de missiles Patriot dans le sud du pays, et en déployant ses puissants avions de surveillance aérienne Awacs dans le ciel turc.

Ces appareils aident également la coalition internationale contre le groupe Etat islamique. La coalition est emmenée par les Etats-Unis qui appuient fortement les YPG sur le terrain, en fournissant des informations sur l'activité aérienne dans le ciel syrien.
(AFP, 25 janvier 2018)

Washington appelle la Turquie à "faire preuve de retenue" en Syrie

Les Etats-Unis ont appelé leur allié Ankara à "faire preuve de retenue" en Syrie où des militaires turcs sont entrés dimanche au 2e jour d'une offensive contre une milice kurde, a indiqué la porte-parole du département d'Etat Heather Nauert.

"Nous appelons la Turquie à faire preuve de retenue, à s'assurer que ses opérations militaires restent d'une portée et d'une durée limitées et à scrupuleusement éviter toute victime civile", a détaillé Mme Nauert dans un communiqué.

"Nous continuons d'apporter notre soutien à la Turquie, notre allié au sein de l'OTAN et partenaire clé de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), pour répondre à ses préoccupations légitimes en matière de sécurité", nuance le texte.

Mais, "les Etats-Unis sont très préoccupés par la situation dans le nord-ouest de la Syrie, en particulier la détresse de civils innocents qui font désormais face à une escalade des violences", explique la porte-parole, rapportant que le secrétaire d'Etat Rex Tillerson s'est entretenu sur ce sujet au téléphone avec ses homologues turc et russe samedi.

L'entrée des soldats turcs dimanche dans la région d'Afrine, contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG) et pilonnée par l'aviation et l'artillerie d'Ankara, a marqué une nouvelle phase de l'offensive "Rameau d'olivier" contre les YPG, considérés par la Turquie comme une organisation terroriste.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 18 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les bombardements turcs depuis samedi. Ankara affirme n'avoir touché que des "terroristes" et accuse les YPG de "propagande".

Les Etats-Unis qui soutiennent une coalition arabo-kurde, dont font partie les YPG, pour combattre le groupe Etat islamique (EI), ont demandé dans leur communiqué que "toutes les parties restent concentrées sur l'objectif central qui est de vaincre l'EI".
(AFP, 21 janvier 2018)

La coalition anti-EI va former une force frontalière de 30.000 hommes en Syrie

La coalition internationale antijihadiste a indiqué dimanche qu'elle oeuvrait à la création d'une force frontalière composée de 30.000 hommes dans le nord de la Syrie, suscitant une condamnation de la Turquie voisine.

Avec la baisse de l'offensive contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), la coalition emmenée par Washington et ses alliées des Forces démocratiques syriennes (FDS) commencent à s'intéresser à la sécurité de la frontière, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon.

"Le but est de former une force d'environ 30.000" hommes, dont près de la moitié seront des membres des FDS, une alliance de combattants kurdes et arabes ayant été à la pointe de la lutte contre l'EI, a-t-il ajouté.

 "Il y a environ 230 individus qui sont en train d'être entraînés", a-t-il précisé.

Avec l'appui aérien et le soutien logistique de la coalition, les FDS ont réussi à chasser les jihadistes de nombreux secteurs dans le nord de la Syrie. Ses membres contrôlent des territoires frontaliers de la Turquie au nord, de l'Irak à l'est. A l'ouest, ils ont des positions voisines de celles du régime syrien.

Ankara n'a pas tardé à réagir dimanche, assurant que cette nouvelle force "légitimerait une organisation terroriste", en référence aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui dominent les FDS.

Les mesures prises "pour légitimer une organisation terroriste et la rendre pérenne dans la région sont inquiétantes", a affirmé le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, cité par des médias turcs.

Un responsable média des FDS, Mustefa Bali, a confirmé la création de la force de sécurité frontalière, ajoutant que les entraînements avaient déjà commencé.

"Nous sommes en transition vers une nouvelle phase de coordination entre nous et la coalition internationale", a-t-il précisé à l'AFP.

"Les vastes zones et villes ayant été libérées ont besoin de quelqu'un pour les protéger", a-t-il ajouté.

Il a indiqué que les unités seraient déployées le long de la frontière avec la Turquie et à la lisière du territoire tenu par les forces du régime, sans donner plus de détails.

La Turquie, qui a souvent visé des positions des YPG dans le nord de la Syrie, a menacé dimanche d'attaquer la région d'Afrine contrôlée par les milices kurdes "dans les jours à venir".

Pour l'heure, il n'y a eu aucune réaction du gouvernement syrien.

 Selon le porte-parole de la coalition, la nouvelle force fait partie d'une stratégie plus large visant à "empêcher la résurgence de l'EI".
(AFP, 14 janvier 2018)

La Turquie appelle à reconsidérer tout déplacement aux Etats-Unis

La Turquie a appelé vendredi ses ressortissants à reconsidérer tout déplacement aux Etats-Unis en raison notamment d'un risque d'"arrestation arbitraire", selon Ankara, en réponse à un avertissement similaire de la part de Washington.

Le ministère turc des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué ses ressortissants à "reconsidérer leurs projets de voyage aux Etats-Unis" en raison d'"une recrudescence des actes de terrorisme et de violence", ainsi que d'"arrestations arbitraires".

"Des ressortissants turcs, y compris des fonctionnaires en mission officielle, sont victimes d'arrestations arbitraires aux Etats-Unis", a notamment déclaré le ministère, sans donner de précisions sur leur identité.

Ce communiqué semble être une réponse directe à un avertissement aux voyageurs publié jeudi par le département d'Etat américain qui évoquait des "arrestations politiques" en Turquie, ainsi qu'un risque sécuritaire, en particulier dans le sud-est du pays.

Les autorités turques "ont arrêté des personnes (...) sur la base d'éléments qui sont minces ou gardés secrets, et pour des motivations qui semblent être politiques", avait notamment dit le département d'Etat.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a vivement dénoncé vendredi ce communiqué américain, affirmant qu'il était "injuste" de donner l'impression que la Turquie "n'est pas un pays sûr".

"Je le dis très clairement : Ankara et Istanbul sont des villes plus sûres que Washington et New York", a lancé M. Yildirim qui répondait aux questions de journalistes après la prière du vendredi.

Ces déclarations surviennent alors que les relations entre Ankara et Washington, deux partenaires au sein de l'Otan, se sont dégradées ces derniers mois, en raison notamment de désaccords sur la Syrie et d'un procès à New York impliquant des responsables turcs.

Mehmet Hakan Atilla, directeur général adjoint de la banque publique turque Halkbank, a été condamné la semaine dernière à New York pour fraude bancaire et conspiration dans une affaire impliquant des milliards de dollars.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié ce procès de "complot contre la Turquie".

Après l'arrestation de l'un de leurs employés consulaires à Istanbul, les Etats-Unis avaient suspendu en octobre la quasi-totalité des services de délivrance des visas depuis la Turquie. Ankara avait répliqué avec une mesure similaire.

Les restrictions ont été levées fin décembre par les deux pays.
(AFP, 12 janvier 2018)

Erdogan accuse les Etats-Unis et Israël d'ingérence en Iran et au Pakistan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi les Etats-Unis et Israël de s'immiscer dans les affaires de l'Iran tandis que le pays a été secoué par un vaste mouvement de protestation pendant plusieurs jours.

Après cinq jours d'importantes protestations du 28 décembre au 1er janvier, le pays a retrouvé généralement le calme au prix d'un déploiement important des forces de sécurité. Au total 21 personnes ont été tuées et des centaines arrêtées au cours de ces manifestations.

"Il est impossible pour nous de trouver juste que certains pays, surtout les Etats-Unis et Israël, s'immiscent dans les affaires internes de l'Iran et du Pakistan", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse télévisée à Istanbul, avant son départ pour Paris où il doit rencontrer son homologue français Emmanuel Macron.

"Cela soulève les gens les uns contre les autres dans ces pays. Quel dommage de voir cela pratiqué dans de nombreux pays à travers le monde", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat turc n'a pas détaillé à quoi il faisait référence au Pakistan, mais ces déclarations viennent quelques jours après que le président américain Donald Trump a menacé de supprimer l'aide fournie à ce pays accusé de ne pas en faire assez contre le terrorisme.

Aprés avoir évoqué l'Irak, la Syrie, l'Egypte, la Libye, la Palestine, la Tunisie, le Soudan et le Tchad,
M. Erdogan a affirmé qu'"un jeu est en cours" dans un certain nombre de pays, "tous musulmans".

"Ils prennent des mesures pour s'approprier les richesses des sous-sols de tous ces pays", a-t-il ajouté.

M. Erdogan s'est entretenu en début de semaine avec son homologue iranien Hassan Rohani auquel il a affirmé souhaiter la préservation de "la paix et la stabilité" en Iran.
(AFP, 5 janvier 2018)

Erdogan: La condamnation fait partie d'"une série de graves complots"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé vendredi "une série de graves complots" contre la Turquie fomentés aux Etats-Unis, suite à la condamnation à New York d'un banquier turc dans le cadre d'un procès sur le contournement des sanctions américaines contre l'Iran.

"Les Etats-Unis mènent actuellement une série de graves complots. Pas seulement des complots judiciaires, mais aussi économiques", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul avant de prendre un avion pour Paris où il doit rencontrer le président Emmanuel Macron dans la journée.

Mehmet Hakan Atilla, ex-directeur général adjoint de la banque publique turque Halkbank, a été condamné mercredi à New York pour fraude bancaire et conspiration dans une affaire impliquant des milliards de dollars.

"Si c'est cela la vision américaine de la justice, alors le monde est condamné", a ajouté M. Erdogan à propos de ce procès, qui fait craindre des sanctions économiques contre Halkbank pouvant avoir un fort impact sur l'économie turque.

L'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, au centre de ce procès explosif, a témoigné contre M. Atilla et impliqué le président Erdogan et des ministres du gouvernement turc.

Ankara a régulièrement rejeté toutes les accusations portées dans ce procès, le qualifiant de "complot" manigancé par le prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis et qui est accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet 2016, ce qu'il nie fermement.

Ce procès "est la preuve tangible de la coopération entre FETO (l'acronyme utilisé par Ankara pour désigner les réseaux dirigés M. Gülen, ndlr), la justice américaine, le FBI et la CIA", a affirmé jeudi le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag.
(AFP, 5 janvier 2018)

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie "inquiète" des manifestations en Iran

La Turquie s'est dite "inquiète" mardi face au mouvement de protestation contre les difficultés économiques et le pouvoir qui agite l'Iran depuis jeudi, et a mis en garde contre une "escalade" et des "provocations".

"La Turquie est inquiète face aux informations selon lesquelles les manifestations (...) se répandent, provoquant des morts ainsi que la dégradation de certains bâtiments publics", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que "le bon sens doit prévaloir pour empêcher toute escalade".

Au total, 21 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations qui ont débuté jeudi à Machhad, deuxième ville du pays (nord-est). Neuf d'entre elles ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs villes de la province d'Ispahan (centre).

Par ailleurs, le sous-préfet de Téhéran, moins touchée que les villes iraniennes plus petites par le mouvement de protestation, a annoncé mardi que quelque 450 personnes ont été arrêtées depuis samedi dans la capitale.

Le président Hassan Rohani, qui avait appelé au calme dimanche, a averti lundi que "le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles", qui ne sont selon lui qu'une "petite minorité".

Ces rassemblements sont les plus importants depuis le mouvement de contestation de 2009 contre la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.

"La violence et les provocations doivent être évités", ajoute le communiqué d'Ankara, mettant en garde contre des "interventions extérieures".

Les relations entre la Turquie et l'Iran sont historiquement ambivalentes, mais se sont nettement réchauffées ces derniers mois tandis qu'Ankara et Téhéran coopèrent avec Moscou sur le dossier syrien.

La presse conservatrice turque exprimait mardi son inquiétude, la une du quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak décrivant notamment une "escalade dangereuse", accusant les Etats-Unis d'être derrière ces violences.

Le quotidien Yeni Akit met en garde: "L'Occident est derrière la seddition en Iran (...) S'il réussit là-bas, la cible sera la Turquie".
(AFP, 2 janvier 2018)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Chypre-Nord: des manifestants caillassent un journal critiquant l'offensive turque

Des centaines de manifestants ont caillassé lundi à Nicosie-Nord les locaux d'un journal chypriote-turc qui avait critiqué l'offensive d'Ankara contre une milice kurde en Syrie, selon une journaliste de l'AFP.

Environ 500 personnes, certaines brandissant des drapeaux turcs, se sont rassemblées devant les locaux du journal Afrika et ont lancé des pierres, des oeufs et des bouteilles d'eau, brisant plusieurs vitres.

Un groupe de personnes a escaladé la façade de l'immeuble et arraché l'enseigne du journal, a constaté la journaliste de l'AFP, précisant que la police n'était pas intervenue contre les manifestants.

Ces violences surviennent alors que le journal Afrika, critique du président turc Recep Tayyip Erdogan, avait titré dimanche en Une: "Une nouvelle occupation par la Turquie".

Ankara a lancé samedi une vaste opération dans la région d'Afrine, dans le nord de la Syrie, multipliant les frappes aériennes et les bombardements à l'artillerie contre les positions des Unités de protection du peuple (YPG).

La Turquie accuse cette milice kurde d'être une "organisation terroriste", mais les Etats-Unis la soutiennent dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le pays en guerre.

Chypre est divisée en deux depuis 1974 et l'invasion de la partie nord de l'île par l'armée turque en réaction à un putsch visant à rattacher l'île à la Grèce. La République turque de Chypre du Nord (RTCN) est uniquement reconnue par Ankara.

M. Erdogan avait vivement critiqué dimanche le journal Afrika, qualifiant d'"immorale" sa couverture de l'offensive turque.

"Ils disent que l'armée turque est en train de lancer une nouvelle occupation, après celle de Chypre. C'est immoral, c'est honteux!", avait tonné le président turc, appelant les habitants de Chypre-Nord à ne pas rester silencieux.
(AFP, 22 janvier 2018)

Erdogan urged attack on Turkish Cypriot newspaper

NICOSIA, Cyprus — The editor-in-chief of a left-wing Turkish Cypriot newspaper alleged that Turkey’s president incited supporters to attack the publication’s office Monday because the paper had criticized Ankara’s military offensive in Syria.

Dozens of people waving the Turkish flag smashed windows and hurled stones, eggs and other items at Afrika’s office in Nicosia, the split capital of ethnically divided Cyprus, the editor’s assistant, Cinel Husseyin, said. She said a few tried to storm the first-floor office.

Editor Sener Levent said Turkish President Recep Tayyip Erdogan urged supporters to “answer” Afrika for suggesting that Turkey’s offensive into a Syrian enclave controlled by a U.S.-backed Syrian Kurdish militia was a bid to occupy that country’s territory.

A headline in Afrika’s Sunday edition likened Turkey’s action to its military “occupation” of Cyprus’ north, where Turkey has kept 35,000 troops since 1974 when it invaded following a coup by supporters of union with Greece.

Only Turkey recognizes a Turkish Cypriot declaration of independence. Cyprus’ government, seated in the Greek Cypriot south, is recognized internationally.

Levent said his newspaper won’t be silenced in calling out Turkey’s policies either in the breakaway north of Cyprus or elsewhere.

“Erdogan sent the demonstrators. It was a threat made against us,” Levent told The Associated Press, with Husseyin acting as an interpreter. “We will continue telling the truth, and the newspaper will circulate tomorrow.”

Erdogan didn’t immediately respond to Levent’s allegations.

According to the Turkish presidency’s website, Erdogan earlier called Afrika “a cheap and nasty newspaper” that ran an “impertinent” headline and invited Turkish Cypriots to “give the necessary response to this.”

In a statement, Turkish Cypriot leader Mustafa Akinci said he disapproved of Afrika’s “occupation” reference. If Turkey had not acted as it did in 1974, Turkish Cypriots would be reduced to “minority” status within a Greek-run state, Akinci said.

He said there was no reason to resort to violence no matter how “wrong” Afrika’s position was.

Cyprus’ government condemned what it claimed was Erdogan’s attempt to “entrench authoritarian rule” in the island nation’s Turkish-controlled north. It said it would ask the United Nations and European institutions to take steps to protect a free press and free speech there.

Cyprus Journalists’ Union condemned the violence, saying in a statement that journalists aren’t “servants to power no matter how powerful or absolute that power is.”

Copyright 2018 The Associated Press. All rights reserved. This material may not be published, broadcast, rewritten or redistributed.
(Associated Press, January 22, 2018)

Collision entre deux navires de guerre turc et grec près d'îlots disputés

Deux bateaux de guerre, un turc et un grec, sont entrés en collision mercredi en mer Egée, près de deux îlots inhabités qu'Ankara et Athènes revendiquent depuis des décennies, sans faire de blessé ni de dégâts, a annoncé la marine grecque.

La collision est "probablement due à une erreur du navire turc", a indiqué à l'AFP une source de la marine grecque. "Les bateaux se sont retrouvés flanc à flanc, il n'y a pas de dégâts et personne n'est blessé, l'incident est clos", a ajouté l'officier.

L'incident s'est produit près des îlots d'Imia, non loin de la côte turque, qui constituent un point de dispute de longue date entre les deux pays.

Il y a un an, l'armée grecque s'était vivement plainte qu'un patrouilleur turc ait tiré durant des manoeuvres dans la zone, que la Grèce considère comme faisant partie de ses eaux territoriales.

Les îlots d'Imia, appelés Karmak en Turquie, sont à sept kilomètres à peine de la ville turque de Bodrum.

Une confrontation militaire avait été évitée de justesse en janvier 1996, quand les deux pays avaient envoyé des troupes vers la zone, et ne les avaient retirées qu'après de fortes pressions diplomatiques des Etats-Unis sur ces deux alliés au sein de l'OTAN.
(AFP, 17 janvier 2018)

Législatives: Chypre-Nord vers une coalition gouvernementale

Le parti du "Premier ministre" de Chypre-Nord, Hüseyin Ozgürgün, a remporté les élections législatives dans cet Etat autoproclamé uniquement reconnu par Ankara, mais devra former une coalition pour gouverner, selon les résultats officiels provisoires parus lundi.

L'impact du scrutin sur les efforts de réunification de l'île méditerranéenne est encore incertain, dans l'attente des contours de cette nouvelle coalition.

Arrivé en tête avec quelque 36% des voix, le Parti de l'unité nationale (UBP, droite nationaliste) de M. Ozgürgün rafle 21 sièges, ce qui est insuffisant pour contrôler seul le Parlement (50 membres), d'après les résultats officiels provisoires obtenus par l'AFP.

Le Parti turc républicain (CTP, gauche) se classe deuxième avec 12 sièges, et le Parti démocratique (DP, conservateur) --membre de la coalition sortante-- n'obtient que trois sièges, selon la presse turque chypriote.

Plus de 190.500 électeurs ont été appelés aux urnes dimanche en République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, pour ce scrutin dont les résultats définitifs doivent être publiés mardi au plus tard.

Ces législatives anticipées se tenaient après l'échec l'an passé des dernières négociations en date pour une réunification de Chypre, coupée en deux depuis l'invasion en 1974 de la partie nord par l'armée turque en réaction à un putsch visant à rattacher l'île à la Grèce.

Troisième plus grande île de Méditerranée par la taille, Chypre est membre de l'Union européenne depuis 2004.

Elle est partagée entre la République de Chypre, seule reconnue internationalement mais dont l'autorité ne s'exerce que sur la partie sud, et la RTCN, qui occupe 38% du territoire et compte 300.000 habitants.

Le scrutin de dimanche précède une élection présidentielle prévue le 28 janvier en République de Chypre, peuplée de quelque 800.000 habitants, essentiellement des Chypriotes-grecs.

Le processus de paix est en suspens depuis l'échec il y a six mois des dernières négociations parrainées par l'ONU. Elles avaient notamment achoppé sur la question du retrait des 45.000 soldats turcs présents sur l'île.

A la suite du vote de dimanche, l'UBP pourrait, selon des observateurs, être tenté de former une coalition avec le DP (trois sièges) et le Parti de la renaissance (YDP, extrême-droite, deux sièges).

Contrairement au "président" de la RTCN, Mustafa Akinci, ces deux formations sont hostiles aux pourparlers interchypriotes.

Mais une autre option pourrait être une alliance de l'UBP avec le Parti du peuple (HP), dirigé par Kudret Ozersay, un ex-négociateur du processus de paix, qui a obtenu environ 17% des voix (9 sièges).

A la différence des précédents scrutins, la question chypriote n'a pas été un enjeu majeur de la campagne, qui s'est plutôt centrée sur des sujets de la vie quotidienne, les Chypriotes-turcs étant largement dépendants de la Turquie. (afp; 8 janvier 2018)


Immigration / Migration


Communiqué de presse et appel à la manifestation à Bruxelles

Le régime turc de l’AKP a déclenché une guerre le 20 janvier contre Afrin, une enclave à prédominance kurde dans le nord de la Syrie. Plusieurs dizaines d’organisations et d’individus ont signé un appel pour arrêter ces hostilités immédiatement . Vous pouvez signer l’appel via koerdisch.instituut@skynet.be.

Le samedi 27 janvier 2018, une action publique aura lieu à 14 heures sur le Carrefour d’Europe, devant la Gare de Bruxelles-Central, pour protester contre les actions militaires du régime turc. De nombreux signataires de l’appel seront présents et prendront la parole.

Vous pouvez soutenir cette importante campagne anti-guerre en signant l’appel et/ou en participant à l’action de Bruxelles samedi.

Texte complet du communiqué

https://www.facebook.com/groups/558935107593272/

Echevin turco-belge avoue des détournements de fonds

Durant plusieurs mois, Attila Demir, un échevin PS de Farciennes a détourné des fonds au détriment de la Régie Communale Autonome (RCA). Le préjudice dont il est ici question se chiffrerait à plusieurs dizaines de milliers d’euros. En aveux sur les faits, il a démissionné dès ce vendredi matin de ses fonctions échevinales. Il a également rendu sa carte de parti. Un véritable séisme pour sa commune.

Attila Demir a avoué avoir commis des détournements au préjudice de la Régie communale.

Les montants détournés depuis 2014 s’élèveraient à plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’échevin était notamment en charge des Sports et de l’Etat civil.

Il avait, en 2012, recueilli 991 voix de préférences, soit le deuxième score de la liste emmenée par le bourgmestre et député européen Hugues Bayet. La liste dispose de 19 des 21 sièges du conseil communal.

Atilla Demir, l’échevin (PS) de Farciennes qui a présenté jeudi soir sa démission du collège et du conseil communal, ne sera pas remplacé en tant qu’échevin, a précisé vendredi le bourgmestre Hugues Bayet (PS).

Il a indiqué au cours d’une conférence de presse que l’échevin Demir avait pris contact avec lui jeudi soir, avouant avoir détourné plusieurs dizaines de milliers d’euros, au préjudice de la Régie communale autonome dont il était l’administrateur délégué, en plus de ses fonctions d’échevin notamment en charge de Sports et de l’Etat-civil. Cette régie communale a pour mission la gestion des infrastructures sportives de Farciennes, et notamment de sa piscine. Elle a été créée en 2014.

« Atilla Demir a perdu pied, mis face à d’importants problèmes personnels », a expliqué le bourgmestre Bayet. Il a présenté sa démission d’échevin, de conseiller communal et de l’ensemble de ses mandats, ainsi que du parti socialiste. Il apparaît que, s’étant retrouvé sans emploi, il avait pour seuls revenus son mandat d’échevin de Farciennes, alors que son épouse est sans emploi et qu’il a quatre enfants. Hugues Bayet a regretté le coup porté à l’image de Farciennes, venant d’un homme qui, dans ses activités politiques, avait toujours su être à l’écoute des problèmes de ses concitoyens.

Les montants détournés s’élèveraient à environ 80.000 euros, sous réserve de l’examen demandé au réviseur d’entreprise en charge du contrôle de la Régie communale farciennoise. Le modus operandi n’a pas encore été mis au jour, et Attila Demir s’est engagé à rembourser l’intégralité des montants détournés. Il semble d’ailleurs que ce soit un premier remboursement en liquide d’une somme de 5.000 euros qui ait attiré l’attention, et l’ait amené à s’en expliquer, puis à passer aux aveux de ses manœuvres. Atilla Demir avait été élu une première fois en 2006. Devenu échevin, il avait été réélu en 2012.

Le dossier a été transmis au parquet de Charleroi et la Régie communale a décidé de se constituer partie civile.

Sur le plan politique, une réunion de collège s’est tenu vendredi après-midi. Il a été décidé de ne pas remplacer Atilla Demir au sein du collège, mais de répartir ses attributions entre les autres échevins. Le prochain conseil communal actera cette modification des compétences. Le PS dispose de 19 des 21 sièges au sein de ce conseil. (www.sudinfo.be, 12 janvier 2018)



 informations du mois passé click Informations of the past month
Toutes les informations depuis 1976 click All informations since 1976

flashfondationeditorsbulletinspublications