Droits
de l'Homme / Human Rights
Réagissons contre cette méthode
honteuse du régime répressif d'Ankara
Le despote islamo-fasciste turc Recep Tayyip Erdogan fait recours à une
méthode la plus honteuse de son régime répressif installé en Turquie
étape par étape depuis sa montée au pouvoir.
Le ministère turc de l'Intérieur appelle tout le monde en Turquie et
dans les pays étrangers à dénoncer en échange d'un montant important
tout ce qui se trouvant dans une liste des "terroristes recherchés".
Au total, il y a 880 noms sur cinq listes - rouge, bleu, vert, orange
et gris.
Les dénonciateurs sont récompensés avec montants différents selon la
liste dans laquelle se trouve la personne recherchée:
Liste rouge: 851.063 Euros
Liste bleue: 319.149 Euros
Liste verte: 212.766 Euros
Liste orange: 127.660 Euros
Liste grise: 63.830 Euros
Le ministère turc de l'intérieur annonce dans sa page Internet que même
les "terroristes" ne figurant pas dans ces listes différentes peuvent
être dénoncés en échange d'une récompense.
Récemment, Salih Muslim, ancien dirigeant du Parti de l'union
démocratique kurde (PYD) syrienne et Mihraç Ural, leader du THKP-C ont
été ajoutés à la liste rouge.
Salih Muslim se trouve actuellement à Bruxelles pour dénoncer
l'opération militaire de l'Armée turque dans la région Afrin du
Kurdistan syrien.
Quant à Mihraç Unal, il été parmi les personnalités représentant des
organisations syriennes invitées par la Russie à la conférence de Sochi.
Dans la liste rouge, se trouvent déjà plusieurs personnalités kurdes
vivant en Belgique comme les anciens membres de lu Parlement turc
Zübeyir Aydar et Remzi Kartal.
Parmi ceux qui ont été ajoutés par le ministère de l'Intérieur à la
liste verte, se trouve également le citoyen belge Bahar Kimyongür.
Il faut que l'opinion publique belge réagisse contre cette nouvelle
opération honteuse du régime d'Ankara visant centaines d'opposants qui
sont soit citoyens belges soit réfugiés politiques en Belgique.
Dogan Özgüden
Rédacteur en chef
Urgent appeal by FIDH and OMCT on arbitrary arrests
The Observatory for the Protection of Human Rights Defenders, a
partnership of FIDH and the World Organisation Against Torture (OMCT),
requests your urgent intervention in the following situation in Turkey.
Description of the situation:
The Observatory has been informed by reliable sources about the
arbitrary arrest and judicial harassment of six members of IHD (İnsan
Haklari Derneği – Human Rights Association) including Executive Board
Member Ms. Nuray Çevirmen, IHD member Mr. Ali Dağdelen, Kars Branch
President Mr. Ahmet Adigüzel, Former President of IHD Çanakkale Branch
and current Executive Board Member Mr. Hayrettin Pişkin, Malatya Branch
Executive Member Mr. Mehmet Tuncel, and Malatya Substitute Branch
Executive Mr. Abuzer Yavas as well as of the ongoing detention of the
last four.
According to the information received, since January 22, 2018, a number
of IHD members were arrested and detained in reaction to postings on
social media denouncing Turkey’s military incursion in Afrin, northern
Syria against the Syrian Kurdish People’s Protection Units (YPG)
militia.
On the evening of January 22, 2018, Ms. Nuray Çevirmen was detained at
the anti-terror unit of Ankara Security Department and released on
January 25, 2018. She is being investigated on charges of “making
propaganda of a terrorist organisation” and “instigating people to
grudge and hostility”.
On the same day, Mr. Ahmet Adigüzel was detained at the anti-terror
unit of Ardahan Security Department (north-eastern Turkey) before being
formally placed in detention on January 24, 2018, in Ardahan T-Type
Closed Prison on charges of “making propaganda of a terrorist
organisation”.
In addition, on January 24, 2018, Mr. Hayrettin Piskin was arrested in
Çanakkale (north-western Turkey) and taken into custody in Çanakkale
E-Type Prison pending trial on charges of “making propaganda of a
terrorist organisation”.
Charges of “making propaganda of a terrorist organisation” are based on
Article 220/8 of the Turkish Penal Code, which carries up to three
years in prison or four and a half years, should the alleged crime be
committed through the press or broadcasting.
Furthermore, on January 24, 2018, Messrs. Mehmet Tuncer, Ali Dağdelen
and Abuzer Yavas were arrested and taken into custody, in Malatya
(eastern Turkey). The three human rights defenders were initially
detained over social media posts. However, as it was later revealed
that Mr. Mehmet Tuncel has no social media account, police forces
changed the accusation against Messrs. Mehmet Tuncer and Abuzer Yavas
to “attending a funeral of an armed militant” which would date back to
2001.
Mr. Ali Dağdelen who remains under investigation on charges of “making
propaganda of a terrorist organisation” was released on January 26,
2018, while Messrs. Mehmet Tuncer and Abuzer Yavas were transferred to
E Type Prison in Malatya.
The Observatory recalls that the series of arrests ordered against IHD
activists began earlier in August, 2017, when Ms. Gülseren Yoleri,
President of the IHD Istanbul Branch and IHD Executive Committee
member, and Mr. Dogan Ozkan, member of IHD Istanbul executive board
were arrested during another demonstration in support of Ms. Nuriye
Gülmen and Mr. Semih Özakça, two teachers who have been victims of the
wave of dismissals of civil servants which followed the 2016 failed
coup in Turkey. Both were victims of ill-treatment during their arrest
and three days detention.
In November 2017, Mr. Ozturk Turkdogan, President of the national
branch of the Human Rights Association, Ms. Sevim Salihoglu and Ms.
Derya Uysal, two IHD Executive Committee members, as well as Ms. Besra
Varli, IHD member, were arrested as they were demonstrating in support
of Ms. Nuriye Gülmen and Mr. Semih Özakça in front of the Human Rights
Statute in Yüksel Avenue, Ankara, and placed in custody before being
released on the same day. (FIDH, February 8, 2018)
Erdogan
veut supprimer le mot "Turquie" du nom de
certaines associations
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mercredi à retrancher
le mot "Turquie" du nom de certaines associations, comme l'Union des
médecins de Turquie (TTB), auxquelles ils reproche d'avoir critiqué
l'opération militaire menée en Syrie.
"Il faut rapidement retirer ce terme", a déclaré M. Erdogan, selon des
propos rapportés par l'agence étatique Anadolu.
"Ce n'est pas que pour l'Union des médecins, mais aussi pour l'Union
des barreaux de Turquie", a-t-il poursuivi. "Parce qu'elles n'ont pas
une attitude de soutien à la lutte que nous menons actuellement pour
défendre notre patrie, au contraire".
"Le Conseil des ministres prendra les mesures nécessaires", a ajouté M.
Erdogan, répondant à des questions de journalistes.
La TTB a été vivement critiquée par le chef de l'Etat après sa
publication il y a deux semaines d'un texte qualifiant la guerre de
"problème de santé publique" et se terminant sur l'injonction "Non à la
guerre, la paix maintenant et partout".
Ce texte a été publié après le lancement le 20 janvier par Ankara d'une
opération militaire visant à déloger de l'enclave syrienne d'Afrine
(nord-ouest) une milice kurde considérée comme "terroriste" par la
Turquie, mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat
islamique (EI).
Les onze membres de l'instance dirigeante de la TTB avaient été
arrêtés, puis remis en liberté conditionnelle, mais sont toujours sous
le coup d'une enquête.
Dès le début de l'opération, baptisée "Rameau d'olivier", le président
Erdogan a appelé à l'unité nationale et assuré que ceux qui
manifesteraient contre l'offensive paieraient un "prix très élevé".
Depuis le 20 janvier, plus de 550 personnes ont été arrêtées pour avoir
exprimé leur opposition à l'offensive, que ce soit sur les réseaux
sociaux ou lors de manifestations.
Le président de l'Union des barreaux de Turquie, Metin Feyzioglu, a
vivement réagi, expliquant avoir entendu ces déclarations "avec
stupéfaction", estimant que M. Erdogan était "mal informé".
"Ceux qui pensent effacer le mot + Turquie + du nom de l'Union des
barreaux de Turquie (...), ne pourront jamais nous effacer du coeur de
la nation turque", a ajouté M. Feyzioglu, assurant que l'Union des
barreaux de Turquie était aux côtés du peuple et des soldats turcs. (AFP, 6 février
2018)
8 membres de l'Union des médecins en liberté
conditionnelle
Un procureur d'Ankara a ordonné lundi la remise en liberté
conditionnelle de huit membres de l'Union des médecins de Turquie
(TTB), arrêtés la semaine dernière pour avoir critiqué l'opération
militaire menée en Syrie, selon une responsable de la TTB.
Les 11 membres de l'instance dirigeante de la TTB avaient été arrêtés
mardi dernier pour avoir publié un texte qualifiant la guerre de
"problème de santé publique" et se terminant sur l'injonction "Non à la
guerre, la paix maintenant et partout".
Trois d'entre eux avaient été remis en liberté conditionnelle vendredi
et les huit autres ont été entendus par le parquet qui a ordonné lundi
leur remise en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué à l'AFP une
responsable de la TTB.
Des syndicats à Diyarbakir, principale ville à majorité kurde en
Turquie, ont critiqué lundi l'offensive turque en cours dans l'enclave
kurde syrienne d'Afrine, apportant leur soutien au communiqué de la TTB.
"Non à la guerre, la paix maintenant! Nous, en tant que composantes des
forces démocratiques et représentants des syndicats KESK, DISK, TMMOB
de Diyarbakir, nous signons la déclaration + La guerre est un problème
de santé publique + qui a été publiée par l'Union des médecins turcs",
a déclaré lors d'une
conférence de presse Dogan Hatun, président de la branche locale de
l'Union des Chambres des Ingénieurs et des Architectes Turcs (TMMOB)
L'appel de la TTB a été soutenu également par les branches locales de
la Confédération des syndicats des travailleurs du service public
(KESK), de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie
(DISK), et du syndicat des travailleurs de la Santé (SES)
"La guerre n'a aucun aspect positif. Il n'y a pas à tergiverser
là-dessus, il n'y a aucune raison valable. C'est pourquoi nous signons
également la déclaration et disons +Non à la guerre, la paix
maintenant+", a renchéri Fatma Yildizhan, membre de la branche locale
du SES.
La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive à Afrine, dans le
nord-ouest de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection
du peuple (YPG) qualifiée de "terroriste" par la Turquie mais alliée
des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique
(EI).
Dès le début de l'opération, baptisée "Rameau d'olivier", le président
turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à l'unité nationale et assuré que
ceux qui manifesteraient contre l'offensive paieraient un "prix très
élevé".
Depuis le 20 janvier, 449 personnes ont ainsi été arrêtées pour avoir
partagé des contenus critiquant l'opération sur les réseaux sociaux, et
124 ont été arrêtées pour avoir manifesté contre l'offensive, selon un
communiqué du ministère de l'Intérieur publié lundi. (AFP, 6 février
2018)
Critiques contre l'opération turque en Syrie: 13
nouvelles arrestations
Les autorités turques ont interpellé vendredi treize personnes accusées
d'avoir soutenu sur les réseaux sociaux un texte opposé à l'opération
militaire menée en Syrie, ont rapporté les médias locaux.
Selon plusieurs médias turcs, les personnes arrêtées sont accusées
d'avoir apporté leur soutien sur les réseaux sociaux à un texte publié
la semaine dernière par l'Union des médecins de Turquie (TTB)
qualifiant la guerre de "problème de santé publique" et se terminant
sur l'injonction "Non à la guerre, la paix maintenant et partout".
Les 11 membres de l'instance dirigeante de la TTB avaient été arrêtés
mardi, mais trois d'entre eux ont été remis en liberté conditionnelle
vendredi.
"Nous serons toujours du côté de la vie, et contre la mort", a déclaré
l'un d'entre eux, le docteur Sinan Adiyaman après sa libération, selon
une vidéo partagée sur les réseaux sociaux.
Le docteur Seyhmus Gokalp, lui aussi libéré vendredi, a raconté avoir
dû expliquer la déclaration du TTB en détails au procureur.
La TTB, qui compte plus de 83.000 membres, est l'une des principales
associations de médecins en Turquie.
La détention de ces médecins est un exemple des "événements récents
inquiétants qui sapent l'Etat de droit et l'indépendance et
l'impartialité de la justice en Turquie", ont déclaré le commissaire
européen à l'Elargissement Johannes Hahn, et la Haute représentante de
l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, dans un
communiqué diffusé vendredi.
"Des améliorations concrètes et durables en matière d'Etat de droit et
de libertés fondamentales restent essentielles pour les perspectives de
relations entre l'UE et la Turquie", ajoute le communiqué.
Ankara a lancé le 20 janvier une offensive à Afrine, dans le
nord-ouest de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection
du peuple (YPG) qualifiée de "terroriste" par la Turquie mais alliée
des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique
(EI).
Dès le début de l'opération, M. Erdogan a appelé à l'unité nationale et
assuré que ceux qui manifesteraient contre l'offensive paieraient un
"prix très élevé".
Parmi les personnes arrêtées vendredi figure Ali Erol, cofondateur de
Kaos GL, l'une des principales organisations de défense des droits des
LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) en
Turquie.
"Bien qu'il n'y ait pas d'information claire sur les raisons de
l'arrestation d'Ali Erol, ses avocats affirment que le mandat d'arrêt
évoque des publications sur les réseaux sociaux", explique Kaos GL dans
un communiqué.
Il a en effet exprimé à plusieurs reprises son soutien à l'appel de la
TTB sur son compte Twitter ces derniers jours.
Songül Akbay, une conseillère de l'ancienne co-présidente du Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde) incarcérée depuis novembre
2016, Figen Yüksekdag, fait également partie des personnes arrêtées, a
indiqué le HDP à l'AFP.
Les autorités turques s'efforcent depuis le début de l'offensive en
Syrie de museler toute critique contre l'offensive. Ainsi plus de 300
personnes ont été arrêtées sous l'accusation d'avoir fait de la
"propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'opération à
Afrine.
Vendredi matin, 12 personnes ont été interpellées à Bursa (nord-ouest)
pour cette raison, selon l'agence de presse Dogan. (AFP, 3 février
2018)
HRW accuse des gardes-frontières turcs de tirer sur des
déplacés syriens
Human Rights Watch (HRW) a accusé samedi des gardes-frontières turcs de
tirer contre des Syriens tentant de passer en Turquie, exhortant Ankara
à accueillir les civils qui fuient les combats sur plusieurs fronts
dans le pays en guerre.
Selon l'ONU, l'offensive des troupes gouvernementales syriennes dans la
province d'Idleb (nord-ouest) a déplacé quelque 272.000 personnes
depuis le 15 décembre.
De nombreux civils ont tenté de passer en Turquie mais les
gardes-frontières leur ont "tiré dessus aveuglément et ont refoulé" ces
déplacés, a affirmé HRW.
La Turquie accueille sur son sol quelque 3,5 millions de réfugiés
syriens mais tente, depuis août 2015, de refouler toute personne
cherchant à entrer sur son territoire par sa frontière sud.
"Les Syriens qui fuient vers la frontière turque en quête de sécurité
et d'asile sont renvoyés de force: ils sont la cible de coups de feu ou
victimes d'abus", a dénoncé Lama Fakih, directrice adjointe du
Moyen-Orient à HRW.
L'ONG se base sur les témoignages recueillis auprès de 16 Syriens ayant
réussi à franchir la frontière clandestinement entre mai et décembre
2017.
Treize d'entre eux ont indiqué avoir été la cible de tirs lors de leur
fuite, et témoins de la mort d'au moins dix personnes, dont un enfant.
Ils ont par ailleurs affirmé avoir payé "entre 300 et 8.000 dollars par
personne pour atteindre la Turquie", selon HRW.
Des déplacés ont également raconté avoir été détenus, battus et privés
d'assistance médicale.
L'ONG a exhorté le "gouvernement turc à donner des consignes générales
aux gardes-frontières: la force meurtrière ne doit pas être utilisée,
aucun demandeur d'asile ne doit être maltraité (...) et le principe du
non-refoulement doit être respecté".
En Turquie, le porte-parole présidentiel, Ibrahim Kalin, a déclaré
samedi que son pays appliquait la politique de "la porte ouverte" avec
les réfugiés, estimant que le rapport de HRW pouvait faire référence à
des cas isolés.
"Il est très improbable que nos soldats tirent sur des gens. Nos
soldats sont là pour protéger ces personnes et nous appliquons cette
politique de la porte ouverte depuis le début" du conflit, a-t-il
affirmé à la presse à Istanbul.
"Je ne sais s'il s'agit d'une affaire isolée ou pas, mais nous allons
certainement examiner" ces allégations, a ajouté M. Kalin.
La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive contre la région
syrienne d'Afrine pour chasser de sa frontière la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG), une organisation classée
"terroriste" par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre
l'EI.
Pour HRW, la "situation en Syrie n'est pas sûre pour le retour des
réfugiés" et l'offensive contre l'enclave d'Afrine "pousse de plus en
plus de civils à la fuite".
L'organisation a appelé Ankara à "permettre aux milliers de Syriens
désespérés (...) de franchir la frontière". (AFP, 3 février
2018)
Le
président d'Amnesty en Turquie
à nouveau arrêté
Le président d'Amnesty international en Turquie, jugé pour appartenance
à une "organisation terroriste", a été placé en garde à vue dans la
nuit de mercredi à jeudi, après qu'un tribunal d'Istanbul a ordonné sa
remise en liberté conditionnelle quelques heures plus tôt, selon l'ONG.
Taner Kiliç a été arrêté en juin 2017 et était incarcéré depuis, accusé
d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par
Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l'été 2016, ce qu'il nie
fermement.
Lors d'une audience de son procès mercredi, un tribunal d'Istanbul a
ordonné sa remise en liberté conditionnelle, au grand soulagement de
ses proches et d'Amnesty international.
Mais un nouveau mandat d'arrêt a été émis dans la foulée et M. Kiliç a
été placé en garde à vue dans une gendarmerie à Izmir (ouest), où il
était incarcéré, ont annoncé dans la nuit plusieurs responsables
d'Amnesty sur Twitter.
"Nous avons pris un vol pour Izmir et sommes allés jusqu'à la prison
dans l'espoir d'assister à la libération de Taner avec sa famille", a
tweeté Gauri van Gulik, directrice du programme Europe à Amnesty
International. "Au lieu de cela, vers minuit, Amnesty international a
vu Taner être emmené de prison à une garde à vue dans une station de
gendarmerie".
Mme van Gulik, qui dénonce des "manoeuvres légales étranges visant à le
maintenir derrière les barreaux", ajoute que M. Kiliç devait être
emmené devant un tribunal dans la matinée jeudi pour qu'une décision
soit prise sur sa détention.
M. Kiliç est jugé avec dix autres militants des droits de l'Homme, tous
placés en liberté conditionnelle, dont la directrice d'Amnesty en
Turquie, Idil Eser, un ressortissant allemand, Peter Steudtner, et un
activiste suédois, Ali Gharavi, accusés d'avoir aidé trois
"organisations terroristes": le mouvement du prédicateur Gülen, le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupuscule d'extrême
gauche appelé DHKP-C.
Ce procès, dont la prochaine audience doit avoir lieu le 21 juin, a
renforcé l'inquiétude quant à l'érosion des libertés en Turquie depuis
la tentative de putsch, à la suite de laquelle 55.000 personnes ont été
arrêtées, dont des journalistes critiques et des acteurs de la société
civile. (AFP, 1 février
2018)
Enquête contre l'Union des médecins pour avoir
critiqué l'offensive en Syrie
Le parquet d'Ankara a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête contre
l'Union des médecins de Turquie (TTB) à la suite de critiques contre
l'offensive dans l'enclave syrienne kurde qui ont suscité l'ire du
président Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie mène depuis le 20 janvier, dans la région d'Afrine
(nord-ouest de la Syrie), une offensive contre la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste" par
Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre les jihadistes.
Le bureau du procureur d'Ankara a confirmé à l'AFP l'ouverture d'une
enquête, à la suite d'une plainte déposée par le ministère de
l'Intérieur contre la TTB pour avoir publié mercredi un communiqué
critiquant implicitement l'offensive affirmant qu'elle posait "un
problème de santé publique".
M. Erdogan a violemment critiqué ce texte, le qualifiant de
"déshonorant".
Selon le quotidien Hurriyet, l'enquête vise onze membres du comité
central de la TTB, son instance dirigeante.
Ils sont soupçonnés de "légitimer les actions d'une organisation
terroriste", de "faire l'éloge de crimes et de criminels", et
d'"incitation à la haine", a indiqué l'agence étatique de presse
Anadolu.
La TTB a indiqué vendredi avoir reçu des menaces à la suite des
critiques formulées par M. Erdogan.
Outre le communiqué de la TTB, un groupe de 170 personnes, composé
d'anciens ministres, d'acteurs et d'écrivains a signé une lettre
appelant à la fin de la guerre qui a été envoyée la semaines dernière
aux députés, y compris ceux de l'AKP, le parti islamo-conservateur au
pouvoir.
Là aussi, M. Erdogan s'en est pris aux signataires de cette lettre, les
qualifiant de "traîtres".
Depuis le début de l'offensive, les autorités turques s'efforcent de
museler toute critique la visant. Ainsi plus de 300 personnes ont été
arrêtées sous l'accusation d'avoir fait de la "propagande terroriste"
sur les réseaux sociaux contre l'opération à Afrine.
Des ONG ont fait part de leur préoccupation au sujet de la liberté
d'expression, Human Rights Watch dénonçant la semaine dernière une
"intolérance pour la critique" des autorités turques.
Les YPG sont étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), un groupe classé "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux qui est engagé dans une sanglante guérilla sur le sol turc
depuis 1984. (AFP, 29 janvier
2018)
Plus de 300
arrestations pour « propagande » contre l’offensive en Syrie
Les autorités turques ont arrêté plus de 300 personnes soupçonnées
d’avoir fait de la « propagande terroriste » sur les réseaux sociaux
contre l’offensive que mène Ankara contre une milice kurde dans le
nord-ouest de la Syrie. Depuis le 20 janvier, « 311 individus ayant
fait de la propagande terroriste sur les réseaux sociaux en lien avec
l’opération à Afrine ont été placés en garde à vue », a indiqué lundi
le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
La Turquie mène depuis le 20 janvier, dans la région d’Afrine
(nord-ouest de la Syrie), une offensive contre la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de « terroriste » par
Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre les djihadistes.
Le ministère turc de l’Intérieur n’a pas fourni de précisions sur les
interpellations, mais les autorités ont effectué plusieurs arrestations
la semaine dernière à travers le pays, notamment à Istanbul et dans le
sud-est à majorité kurde de la Turquie.
Plusieurs responsables locaux du principal parti prokurde de Turquie,
le HDP, ont également été interpellés depuis le début de cette
offensive d’Ankara baptisée « Rameau d’olivier ».
Dans un communiqué publié lundi, le HDP a exhorté la communauté
internationale à « agir immédiatement pour mettre un terme » à
l’opération turque, qualifiée d' »invasion ».
Un responsable du HDP a indiqué à l’AFP que 209 de ses membres avaient
été interpellés pour « propagande terroriste » et « incitation à la
haine » depuis le 20 janvier.
Des ONG ont fait part de leur préoccupation au sujet de la liberté
d’expression, Human Rights Watch dénonçant la semaine dernière une «
intolérance pour la critique » des autorités turques.
Après le lancement de l’opération à Afrine, le président turc Recep
Tayyip Erdogan a appelé à l’unité nationale et affirmé que ceux qui
manifesteraient contre l’offensive paieraient un « prix très élevé ».
(Belga, 30 janvier 2018)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Criminal complaints chain against Erdoğan grows
12 of 170 intellectuals called for peace against Afrin operation, have
filed a criminal complaint against President Recep Tayyip Erdoğan for
calling them “traitor, immoral, vulgar,... 27 Şubat 2018
12 of 170 intellectuals called for peace against Afrin operation, have
filed a criminal complaint against President Recep Tayyip Erdoğan for
calling them “traitor, immoral, vulgar, hypocritical, trickster, clown
savant, human shields to the terrorists, abettor to the separatist
terror organization” after giving a press statement in front of
Çağlayan Courthouse.
Prof. Baskın Oran and musician Şanar Yurdatapan both filed a 1 Turkish
Lira moral compensation claim and a criminal complaint two weeks ago.
In criminal complaints it is stated that Erdoğan committed “insult”
crime according to Turkish Penal Code, Article 125, more important than
this he committed “hate speech” crime according to TPC Article 216,
this is reflected in all TV channels, newspapers, and social media and
created a serious and imminent “hate crime” danger.
Signatories of today’s criminal complaint: Ayşe Erzan Silier, Ayşegül
Devecioğlu , Burhan Sönmez, Nesteren Davutoğlu, Ferhat Tunç, Gencay
Gürsoy, Hacer Ansal, Cengiz Arın, Gürhan Ertür, Oya Baydar, Taner
Akçam, Hasan Cemal. (BIA, 27 Feb 2018)
L’heure
du verdict pour 29
journalistes et collaborateurs des médias
Le procès de 29 journalistes et collaborateurs des médias, accusés de
former le “bras médiatique” du mouvement Gülen, touche à sa fin : la
plupart pourraient être condamnés le 23 février 2018 à de lourdes
peines de prison. Vingt-et-un d’entre eux sont en détention provisoire
depuis un an et demi. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un procès
politique.
Après la condamnation à la prison à vie des célèbres journalistes Ahmet
Altan, Mehmet Altan et Nazlı Ilıcak, c’est au tour de 29 journalistes
et collaborateurs des médias d’être fixés sur leur sort : leur procès,
qui reprend ce 22 février à Istanbul, devrait se clore le lendemain.
Vingt-et-un d’entre eux sont en détention provisoire depuis plus d’un
an et demi. Pour avoir collaboré avec des médias réputés favorables à
la confrérie Gülen, ils sont accusés de former le “bras médiatique” de
ce mouvement désigné par les autorités comme responsable de la
tentative de putsch de juillet 2016.
Le 6 février, le procureur a requis quinze ans de prison contre 23 des
prévenus* pour “appartenance à une organisation terroriste”. Il a
demandé la prison pour “soutien à une organisation terroriste” contre
leurs collègues Murat Aksoy, Gökçe Fırat Çulhaoğlu et Muhterem Tanık,
l’abandon des poursuites contre Hüseyin Aydın et l’examen séparé du
dossier des deux suspects en fuite, Said Sefa et Bülent Ceyhan.
Le réquisitoire accorde une place centrale aux activités
journalistiques et aux prises de position politiques des prévenus. Il
leur reproche essentiellement d’avoir collaboré avec des médias
présentés comme les organes de presse du mouvement Gülen, tels que
Zaman, Meydan, Nokta, Bugün TV ou encore Haberdar. Si le procureur
reconnaît que Murat Aksoy et Gökçe Fırat Çulhaoğlu n’ont “aucun lien
avec l’organisation illégale et son idéologie”, il les accuse néanmoins
d’avoir “légitimé les actions de l’organisation”, de l’avoir “présentée
comme une victime” et d’avoir “discrédité la justice” en critiquant les
opérations policières menées contre Zaman et d’autres institutions
proches de la confrérie depuis 2014.
Le procureur a en revanche demandé l’abandon des poursuites lancées
contre treize de ces journalistes pour “tentative de renverser le
gouvernement et l’ordre constitutionnel”. Des accusations gravissimes
qui n’avaient été ajoutées que pour justifier leur maintien en
détention, en mars 2017, alors que le tribunal venait d’ordonner leur
remise en liberté conditionnelle. Les trois juges ayant ordonné leur
libération avaient été suspendus quelques jours plus tard.
“Les tribunaux turcs sont de nouveau utilisés pour mettre en oeuvre une
vengeance politique, dénonce Johann Bihr, responsable du bureau Europe
de l’Est et Asie centrale de RSF. Nous demandons la libération
immédiate de tous les journalistes incarcérés sans preuve d’une
implication directe et individuelle dans des actes violents. Ce procès
rappelle l’urgence absolue de réformer la loi antiterroriste turque et
de lever l’état d’urgence, utilisés pour faire taire les voix
critiques.”
La Turquie occupe la 155e place sur 180 pays au Classement mondial de
la liberté de la presse établi en 2017 par RSF. Déjà très préoccupante,
la situation des médias est devenue critique sous l’état d’urgence
proclamé à la suite de la tentative de putsch du 15 juillet 2016 : près
de 150 médias ont été fermés, les procès de masse se succèdent et le
pays détient le record mondial du nombre de journalistes professionnels
emprisonnés.
* Ali Akkuş, Abdullah Kılıç, Bayram Kaya, Bünyamin Köseli, Cemal Azmi
Kalyoncu, Cihan Acar, Emre Soncan, Habip Güler, Halil İbrahim Balta,
Hanım Büşra Erdal, Hüseyin Aydın, Mustafa Erkan Acar, Seyid Kılıç, Ufuk
Şanlı, Yakup Çetin, Cuma Ulus, Mutlu Çölgeçen, Ahmet Memiş, Davut
Aydın, Muhammet Sait Kuloğlu, Oğuz Usluer, Atilla Taş et Yetkin Yıldız.
(RSF, 20 février 2018)
Asli Erdogan est la présidente
d'honneur de la Foire du livre de Bruxelles
L’écrivaine
turque a avoué n’être pas tout à fait à l’aise mercredi soir, lors de
l’inauguration de la Foire du livre. « Je suis timide », a-t-elle
confessé. C’est que c’est la première fois qu’elle est l’invitée
d’honneur – et à Bruxelles, on l’a même nommée présidente d’honneur –
d’un grand salon littéraire. «Cette invitation, je la prends comme un
acte de solidarité envers moi et envers tous les écrivains qu’on veut
réduire au silence de par le monde, en les emprisonnant, en les
arrêtant, en les torturant ou en les exilant.»
Asli
Erdogan reste toujours poursuivie en Turquie où elle risque
l’emprisonnement à vie, comme son collègue Ahmet Altan, qui a été
condamné à cette peine vendredi dernier pour avoir participé, dit le
tribunal, au putsch manqué de 2016. «Il était un dieu de la littérature
turque quand j’ai débuté, explique Mme Erdogan. Il a été condamné à
perpétuité dans un système kafkaïen, et je m’excuse de mêler Kafka à
cette mascarade.» L’écrivaine turque parle aussi de son traducteur en
arabe, qui a passé quinze ans de sa vie en prison, en Syrie. Quand il a
été libéré, il est venu voir Asli Erdogan. Aujourd’hui, il est à
nouveau emprisonné.
Le
sens du mot liberté
Quel
sens
donnez-vous au mot liberté ?, lui demande Kerenn Elkaïm qui l’interroge
sur la scène pendant la cérémonie d’inauguration. « Vous posez des
questions qui nécessiteraient plusieurs vies pour y répondre, répond
l’invitée d’honneur. J’ai été en prison et ce mot y est quasi
inacceptable. Il me semble que le mot libération est plus aisé à
définir et à accepter.»
En
tout
cas, Asli Erdogan ne peut trancher : l’écriture est-elle une libération
ou au contraire une autre forme de captivité? une catharsis ou un
enferme- ment au centre de sa propre tragédie ? Mais elle sait que les
mots, eux, ont de la force. « Les frontières existent, dit-elle. Il y
en a même entre vous et moi. Et la seule façon de tenter de les gommer,
c’est d’utiliser les mots. Pour créer un corridor entre vous et moi,
qu’on appelle humanité, amour ou littérature... »
Il y
eut
aussi des personnalités politiques, pas de Foire sans elles. Fadila
Laanan, président de la Cocof, et Alda Greoli, ministre de la Culture.
Laanan a souhaité la bienvenue à Asli Erdogan en turc. Alda Greoli en
français. En ayant cette belle phrase: « Dans toutes les dictatures, on
commence par censurer, interdire et brûler les livres. Merci à tous
ceux, comme Mme Erdogan, qui font de leurs livres de la lumière plutôt
que du feu. »
Asli
Erdogan aurait pu dire bien davantage. Mais on l’entendra encore. À
Bozar hier soir, à la Foire jeudi, avec le PEN Belgique. Elle sera
passionnante à écouter, c’est sûr. (Jean-Claude Vantroyen, Le Soir,
22 février 2018)
Allemagne: Polémique autour d'une caricature
artistique d'Erdogan
Un artiste allemand Thomas Baumgärtel a exprimé son mécontentement
vendredi après que l'une de ses oeuvres représentant le président turc
Recep Tayyip Erdogan avec une banane dans les fesses a été retirée de
la foire d'arts de Karlsruhe.
"Je viens de me séparer de ma galerie à Karlsruhe après avoir appris
aujourd'hui via Twitter qu'elle a décroché sans m'en avoir parlé mon
oeuvre 'Dictateur turc'", a twitté l'artiste également connu sous le
pseudonyme de "Bananensprayer".
L'organisateur de cette foire internationale de l'art moderne qui se
tient jusqu'à dimanche a confirmé que l'oeuvre avait été retirée mais
assuré que c'est la galerie qui a pris la décision et effectué
l'opération.
"Dictateur turc", réalisée au pochoir, montre le président turc, revêtu
seulement d'une chemise, penché en avant avec enfoncée dans le derrière
une banane façon Andy Warhol.
L'oeuvre fait partie d'un triptyque et a suscité des protestations
fortes des visiteurs de la foire, selon l'agence allemande dpa.
Les deux autres oeuvres l'accompagnant montrent le président américain
Donald Trump avec une banane dans la bouche et le dirigeant nord-coréen
Kim Jong Un à califourchon sur ce même fruit.
Thomas Baumgärtel a fait de la banane la marque de reconnaissance de
son travail, inspirée de celle créée par Andy Warhol pour l'album du
Velvet Underground et Nico en 1967.
L'Allemagne abrite la plus grande communauté turque au monde, avec 3
millions de personnes de nationalité turque ou d'origine turque.
Recep Tayyip Erdogan a dans le passé poursuivi un animateur d'une
chaîne de télévision pour un poème satirique dans lequel il était
accusé de zoophilie. (AFP, 23 février
2018)
3 universitaires condamnés pour
"propagande terroriste"
Un tribunal turc a condamné vendredi trois universitaires reconnus
coupables de "propagande terroriste" pour avoir signé en 2016 une
pétition dénonçant les opérations des forces de sécurité turques contre
des rebelles kurdes, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Les trois universitaires, enseignants à l'Université d'Istanbul, ont
été condamnés à un an et trois mois de prison avec sursis, a indiqué
Dogan.
Ils étaient accusés de "propagande terroriste" pour avoir signé, en
janvier 2016, une pétition dénonçant le "massacre", selon eux, de
civils par les forces de sécurité turques pendant les opérations contre
le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité
kurde du pays.
Il s'agit des premières condamnations dans cette affaire qui a suscité
les critiques des défenseurs de la liberté d'expression et de pays
européens.
Plus de 1.100 intellectuels turcs et étrangers avaient signé la
pétition incriminée, suscitant la fureur du président Recep Tayyip
Erdogan. Au moins 1.000 autres ont par la suite paraphé le texte.
Dans la foulée, plusieurs centaines d'universitaires ont été limogés et
des procédures judiciaires déclenchées dans toute la Turquie, ravivant
dans ce pays comme à l'étranger les critiques sur les atteintes à la
liberté d'expression.
Les procureurs accusent les universitaires d'avoir lancé la pétition à
la demande du PKK pour rallier les intellectuels à la cause des
rebelles kurdes.
Après la rupture d'un cessez-le-feu à l'été 2015, des combats entre
forces de sécurité turques et rebelles kurdes ont embrasé plusieurs
villes du sud-est de la Turquie.
Les défenseurs des droits de l'Homme accusent régulièrement les
autorités turques de restreindre la liberté d'expression en tirant
parti de la définition jugée large de la notion de "propagande
terroriste" dans la législation.
Les milieux universitaires sont soumis à de fortes pressions en
Turquie, notamment depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet
2016 qui a été suivie de purges massives n'ayant pas épargné les
facultés. De nombreux professeurs ont été arrêtés et des recteurs
remplacés. (AFP, 23 février
2018)
Libéré,
un journaliste germano-turc dit avoir été
l'"otage" de la Turquie
Le journaliste germano-turc Deniz Yücel, libéré vendredi après un an de
détention en Turquie, a estimé avoir été l'"otage" d'Ankara alors que
la justice turque ne lui a jamais signifié sa mise en accusation.
"Ce qui est drôle, c'est que je ne sais toujours pas pourquoi j'ai été
emprisonné pendant un an, pourquoi j'ai été pris en otage pendant un
an", a-t-il affirmé dans une vidéo postée sur Twitter en allemand et en
turc après son retour à Berlin, dans la nuit de vendredi à samedi.
Il s'agit des premières déclarations du journaliste du quotidien
allemand Die Welt après sa libération d'une prison de haute sécurité
d'Istanbul où il était incarcéré depuis un an et deux jours.
"Et je en sais pas non plus pourquoi j'ai été libéré aujourd'hui",
poursuit ce reporter de 44 ans, interpellé le 14 février 2017 à
Istanbul. "Bien évidemment je me réjouis (de ma libération) mais il
reste un arrière goût amer", selon lui.
Sa mise en détention, qui avait soulevé une vague d'indignation et de
mobilisation en Allemagne, avait largement contribué à tendre les
relations déjà acrimonieuses entre Berlin et Ankara.
Dans son message, Deniz Yücel interpelle également sur le sort des
journalistes turcs emprisonnés et "qui n'ont rien fait d'autre que leur
travail".
Peu avant sa libération, un tribunal d'Istanbul avait accepté un acte
d'accusation réclamant jusqu'à 18 ans de prison contre M. Yücel, accusé
de "propagande pour le compte d'une organisation terroriste" et
d'"incitation à la haine".
De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar
Gabriel, a assuré n'avoir conclu "aucun 'deal' qu'il soit sale ou
propre" avec la Turquie pour obtenir la remise en liberté du
journaliste.
"La Turquie n'a rien exigé (en échange de la libération de Deniz Yücel)
et n'aurait rien pu obtenir", a-t-il ajouté, indiquant vouloir
désormais "un meilleur dialogue" avec Ankara, partenaire de poids de
l'Allemagne au sein de l'Otan mais aussi en raison de l'importante
communauté turque vivant en Allemagne.
La libération du journaliste survient au moment où Ankara a multiplié
les gestes d'apaisement ces dernières semaines. (AFP, 16 février
2018)
Prison à vie pour trois journalistes
renommés
La Turquie a condamné à la prison à vie
vendredi trois journalistes de renom accusés de liens avec la tentative
de coup d'Etat de 2016, au terme d'un procès critiqué par les
défenseurs de la liberté de la presse.
Le même jour, la justice turque a remis en liberté contitionnelle le
journaliste germano-turc Deniz Yücel, détenu pour "terrorisme" depuis
plus d'un an, et dont l'Allemagne exigeait la libération. Encourant
jusqu'à 18 ans de prison, il a cependant pu partir vendredi en avion
pour Berlin, où il est arrivé dans la soirée.
Les frères Ahmet et Mehmet Altan, la journaliste Nazli Ilicak et
trois autres co-accusés ont pour leur part été reconnus coupables de
"tentative de renversement de l'ordre constitutionnel", selon l'agence
de presse étatique Anadolu.
MM. Altan et Mme Ilicak, des journalistes et intellectuels respectés en
Turquie, ont toujours nié toute implication dans la tentative de coup
d'Etat qui a secoué le pays dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016,
rejetant des accusations "absurdes".
Depuis le putsch avorté, les autorités turques traquent sans relâche
ceux qu'elles soupçonnent d'être des partisans du prédicateur Fethullah
Gülen, qu'Ankara accuse d'être dernière le coup de force.
MM. Altan et Mme Ilicak étaient notamment accusés d'avoir envoyé
des "messages subliminaux" lors d'une émission retransmise en direct à
la télévision à la veille du putsch manqué.
Leur procès a renforcé les inquiétudes liées à la liberté de la presse,
mais aussi à l'indépendance du pouvoir judiciaire : le mois dernier, la
Cour constitutionnelle avait ordonné la libération de Mehmet Altan. En
vain.
L'ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières
(RSF) a déploré "un jour noir" pour la liberté de la presse en Turquie
après la décision du tribunal vendredi.
Avec cette condamnation, "la justice turque et le pouvoir qui la
contrôle se ridiculisent aux yeux du monde", a estimé sur Twitter
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
"C'est un jour noir pour la liberté de la presse et pour la
justice en Turquie", a estimé Amnesty international, dénonçant des
verdicts "politiquement motivés".
L'ONG a estimé que ces condamnations "ont gâché la joie" suscitée par
la remise en liberté du journaliste turco-allemand Deniz Yücel.
"Ces peines sévères sont inacceptables et constituent une attaque sans
précédent contre la liberté de la presse et les médias en Turquie", ont
pour leur part affirmé dans un communiqué David Kaye, rapporteur de
l'ONU sur la liberté d'expression et le représentant de l'OSCE pour la
liberté de la presse, Harlem Désir.
- 'Etat de droit ébranlé' -
Agé de 65 ans, Mehmet Altan est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la
politique. Il a été arrêté en septembre 2016 avec son frère Ahmet, un
romancier et journaliste âgé de 67 ans qui a notamment fondé le journal
d'opposition Taraf.
Mme Ilicak, journaliste et écrivaine de 73 ans qui a travaillé
jusqu'en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, est en
détention depuis fin juillet 2016.
Les trois autres personnes condamnées vendredi sont l'ancien directeur
du marketing du quotidien Zaman, Yakup Simsek, l'instructeur de
l'académie de police Sükrü Tugrul Özsengül et le graphiste de Zaman
Fevzi Yazici.
Une septième personne accusée dans cette affaire a été acquittée et
remise en liberté, selon Anadolu.
Cette affaire a été marquée par un épisode qui a provoqué une levée de
boucliers le mois dernier, lorsqu'un tribunal turc a refusé de libérer
Mehmet Altan malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle estimant que
son incarcération était une "violation" de ses droits.
Lors d'un déplacement à Ankara vendredi, le secrétaire général du
Conseil de l'Europe, dont fait partie la Turquie, a insisté sur le
caractère "obligatoire" des décisions de la Cour constitutionnelle.
"Les autres tribunaux doivent s'y soumettre", a insisté Thorbjorn
Jagland lors d'un discours devant des élèves magistrats. "Si les
décisions de la Cour constitutionnelle ne sont pas appliquées, l'Etat
de droit est ébranlé", a-t-il ajouté.
La Turquie est régulièrement critiquée pour l'ampleur des purges
qu'elle a lancées après la tentative de coup d'Etat : plus de 50.000
personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 ont été limogées ou
suspendues, dont des journalistes et des opposants politiques.
Les autorités turques accusent les frères Altan et Mme Ilicak de faire
partie du "bras médiatique" du mouvement du prédicateur Gülen qu'Ankara
qualifie d'"organisation terroriste".
Ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, M. Gülen, exilé
aux Etats-Unis, nie toute implication dans le putsch avorté.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de
la presse établi par RSF. (AFP, 16 février
2018)
Le
journaliste Deniz Yücel de retour à Berlin après
un an
en détention
Le journaliste germano-turc Deniz Yücel,
dont l'incarcération pendant plus d'un an en Turquie
avait tendu les rapports avec l'Allemagne, est arrivé vendredi soir à
Berlin quelques heures après avoir été libéré, affirment plusieurs
médias allemands.
Un jet de type Cessna de la compagnie Aerowest immatriculé D-CAWX s'est
posé à l'aéroport de Tegel, dans l'ouest de la capitale, ont constaté
des journalistes de l'AFP. L'agence allemande DPA et la télévision
d'information N24 ont affirmé qu'il était à bord, mais l'intéressé ne
s'est pas montré aux journalistes présents sur place.
Ce dénouement pourrait mener Ankara et Berlin sur la voie de la
réconciliation diplomatique après plusieurs mois de vives tensions.
Sa sortie de prison est survenue au terme d'une journée haletante : peu
avant, un tribunal d'Istanbul avait accepté un acte d'accusation
réclamant jusqu'à 18 ans de prison contre M. Yücel, puis ordonné dans
la foulée sa remise en liberté.
La chancelière allemande Angela Merkel a salué vendredi la
libération de ce journaliste du quotidien Die Welt : "Je me réjouis
comme beaucoup d'autres qu'il ait pu quitter la prison aujourd'hui",
a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à Berlin.
"Je me réjouis (...) pour Deniz Yücel et sa famille", a également
indiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel,
qui a été au centre des tractations politiques avec Ankara sur ce
dossier ces derniers mois.
L'incarcération de M. Yücel a empoisonné pendant de longs mois les
relations déjà compliquées entre Ankara et Berlin, deux partenaires
historiques au sein de l'Otan, étroitement liés par la présence de
trois millions de Turcs en Allemagne.
Sa libération survient au moment où Ankara a multiplié les gestes
d'apaisement ces dernières semaines en libérant notamment plusieurs
ressortissants allemands.
"Il semblerait que certains problèmes qui sont survenus dans les
relations entre l'Allemagne et la Turquie ont aujourd'hui été résolus",
a déclaré vendredi le Premier ministre turc Binali Yildirim, sans
toutefois mentionner explicitement l'affaire Yücel.
- Relations 'ternies' -
Le bureau du procureur général d'Istanbul a officialisé vendredi, en
parallèle à la remise en liberté, son acte d'accusation à l'encontre du
journaliste. Il réclame entre quatre et 18 ans de prison contre M.
Yücel, accusé de "propagande pour le compte d'une organisation
terroriste" et d'"incitation à la haine".
En décembre, la journaliste et traductrice allemande Mesale Tolu avait,
elle, été remise en liberté après huit mois passés en prison, une
mesure assortie néanmoins d'une interdiction de sortie du territoire.
L'annonce de la libération de Denis Yücel est intervenue au lendemain
d'un entretien à Berlin entre Mme Merkel et M. Yildirim, au cours
duquel la chancelière allemande avait accru la pression sur ce dossier.
"J'ai souligné pour la énième fois le caractère urgent de ce cas" qui a
"terni nos relations et continue à le faire", avait dit Angela Merkel.
Le journaliste avait été arrêté en février 2017 dans le cadre des
purges en Turquie qui ont suivi le putsch manqué contre le président
Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016.
Sa remise en liberté, après celle d'autres journalistes militants des
droits de l'homme germano-turcs ou allemands devrait contribuer à
détendre les relations entre les deux pays.
- 'D'autres cas' -
Elles ont connu une phase de brouille inédite pendant un an et demi,
liée principalement aux critiques de Berlin liées à la situation des
droits de l'homme en Turquie.
Peu après l'annonce de la libération de M. Yücel, un autre
tribunal turc a condamné à la prison à vie trois journalistes turcs de
renom, les frères Ahmet et Mehmet Altan et Nazli Ilicak, accusés de
liens avec le putsch avorté en 2016.
Les tensions ont atteint leur pic l'an dernier lorsque le chef de
l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan est allé jusqu'à accuser les
dirigeants allemands de pratiques dignes du "nazisme".
Les médias allemands se sont interrogés sur l'existence d'une possible
"monnaie d'échange" payée par Berlin pour des remises en liberté de ses
ressortissants ou bi-nationaux sous forme de livraisons d'armes à la
Turquie.
"Je peux exclure qu'il y ait eu un quelconque +deal+" à propos du
journaliste de Die Welt, a assuré vendredi un porte-parole du ministère
des Affaires étrangères, Rainer Breul.
Les relations devraient toutefois mettre du temps avant de retourner au
beau fixe. Outre M. Yücel, il y a "d'autres cas de personnes (...) qui
se trouvent dans des prisons turques", a souligné Mme Merkel vendredi,
ajoutant espérer un "traitement rapide" de ces dossiers. (AFP, 16 février
2018)
Bosnie: Sarajevo renonce à honorer le Prix Nobel
turc Pamuk
Sarajevo a renoncé cette semaine à faire citoyen d'honneur l'écrivain
turc Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006, l'opposition
évoquant une décision de "vassal" commandée par la peur de s'aliéner le
président Recep Tayyip Erdogan.
Le comité municipal chargé de ces décisions honorifiques, est revenu
sur une décision de rendre cet hommage à l'auteur de "Mon nom est
Rouge", prise à l'unanimité de sept élus quelques jours plus tôt.
Lors d'un second vote, quatre élus ont finalement voté contre, a
expliqué jeudi à l'AFP Samir Fazlic, élu de "Nasa Stranka" ("Notre
parti"), une formation multi-ethnique.
Sarajevo est dirigé par le SDA, principale formation des Bosniaques
musulmans, dirigée par Bakir Izetbegovic.
Représentant bosniaque de la présidence collégiale de Bosnie, Bakir
Izetbegovic est proche de Recep Tayyip Erdogan qui l'avait convié au
mariage de sa fille en mai 2016.
Pour Samir Fazlic, le changement de pied municipal s'explique par
"l'opposition de l'écrivain à la politique du président turc Erdogan"
et la "peur (...) de vexer Erdogan".
Le Parti social-démocrate a dénoncé "une politique de vassal", estimant
que "le SDA (avait) évidemment de grosses dettes envers l'AKP" (Parti
de la justice et du développement), le parti présidentiel turc.
Sollicité par l'AFP, le cabinet du maire, Abdulah Skaka (SDA), n'avait
pas donné suite vendredi. L'édile a déclaré au quotidien Dnevni Avaz
qu'il n'était pas au courant du déroulement du vote. Le président du
comité, Velija Katica, lui aussi SDA, a assuré n'avoir "pas reçu
d'instructions".
"C'est un embarras terrible qui confirme que ce Sarajevo libre et
ouvert s'est transformé en +kasaba+ turcophile (terme bosnien d'origine
turque désignant une bourgade)", a commenté le metteur en scène Dino
Mustafic sur Twitter. Le PEN club bosnien a adressé ses "excuses
sincères" à Orhan Pamuk.
En septembre 2016, dénonçant l'arrestation du romancier et journaliste
turc Ahmet Altan, le romancier avait estimé que son pays fonçait "vers
un régime de terreur". Il y a un an, le principal quotidien turc,
Hürriyet, avait renoncé à publier un entretien avec l'auteur qui
annonçait sa volonté de voter "non" au référendum sur un renforcement
des pouvoirs présidentiels.
Par le biais de l'agence turque de coopération et de développement
(TIKA), la Turquie a estimé en 2017 avoir investi depuis la fin de la
guerre quelque 240 millions d'euros dans quelque 800 projets en Bosnie,
reconstruction de mosquées ou de monuments de l'époque ottomane,
écoles, agriculture... Quelque 10.000 élèves bosniaques apprennent le
turc. Ankara finance une partie de ces cours.
L'ère ottomane à Sarajevo a duré plus de quatre siècles, jusqu'en 1878.
(RTL,
16 sept 2018)
BIA Media Monitoring Report 2017: One Year of
Journalists, Media
Turkey has wasted its legal acquisitions, which it gathered over the
last 15 years but could never fully internalize, as the empowered
presidential system has fortified. Turkey has been trying to deal with
the violations caused by the judicial system.
The Justice and Development Party (AKP) government has suspended the
right of expression and media under the name of “security” with the
coup attempt that occurred a year after the Resolution Process ended in
July 2015.
Despite critical statements of international bodies such as the United
Nations (UN), Organization for the Security and Co-operation in Europe
(OSCE) and European Union (EU), the government continues to enact
statutory decrees. The State of Emergency (OHAL) Commission, which was
established to address the objections raised against statutory decree
practices, hasn’t still proven effective.
The Constitutional Court and the European Court of Human Rights
(ECtHR), which shut their eyes to arbitrary detentions of at least 22
journalists, cast shadow upon national and international rights
organizations’ activities to defend journalists and luminaries.
According to BİA Media Monitoring Report 2017, the number of
journalists facing prosecution over Turkish Penal Code (TCK) and
Anti-Terror Law (TMK) reached 520 on January 1, 2018. The figure was
220 in the first three months. The aforementioned journalists faced 237
aggravated lifetime imprisonment and 3 thousand 672 years and 6 months
in prison in total.
17 journalists and columnists were sentenced to 8 years 4 months and 10
days in prison, and were fined 136 thousand 500 liras on charge of
“insulting the President” in the recent year. Even though the number of
imprisoned journalists decreased to 122 from 131, Turkey is still “one
of the biggest journalists’ prison in the world” in the eyes of the
Reporters Without Borders (RSF) and Committee to Protect Journalists
(CPJ).
122 journalists are in prison
131 journalists entered 2017 in prison due to their occupational
activities. This figure climbed to 136 with arrests from Kurdish media,
Cumhuriyet newspaper and Gülen Community affiliated media outlets in
the first half of the year. In the second half, this figure dropped to
122 as of January 1, 2018.
Of the 122 imprisoned journalists 21 are convicted, 66 have been tried,
31 have been facing investigation, and four await the outcome of their
objection to their convictions.
79 of the imprisoned journalists are in prison as part of the
“Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ)” investigation. 24
journalists were associated with organizations such as “PKK/PYD/YDGH”.
The remaining 19 journalists from Cumhuriyet (3) Evrensel (1), Die Welt
(1), Sosyalist Dayanışma dergisi (1), Atılım (1), Eylül Hapishane
magazine (1), ETHA Ajansı (2), Emek-Adalet magazine (1), Özgür Gelecek
(1), Odak (1), Mezitli FM radio channel (1), Yeni Evrede Mücadele
Birliği Magazine (1), Nokta (1), TV10 (1), Solyayin.com (1), and one is
a freelance photo-reporter.
Of the 131 journalists who entered 2017 in prison, 18 are convicted,
seven have still been tried and 106 have been under investigation. (BIA, 7 February 2018)
Full
text
‘Social Media Operation’ in 2 Cities
Four people were detained in an operation carried out by Çanakkale
Provincial Gendarmerie Commandership units last night (February 6) on
charge of “propagandizing for the PKK/KCK terrorist organization” and
“insulting the president” on social media. Search for another person
continues.
A person named U.Y. was detained on Monday for “sharing posts on social
media targeting Turkey about Operation Olive Branch” in Kuşadası,
Aydın.
573 detentions, 34 arrests
CLICK - 449 Detentions in 'Social Media Operation'
The Ministry of Interior announced that 449 people were detained due to
their social media posts about Afrin operation and 124 people were
detained for participating in the demonstrations organized in protest
of the operation since January 20 when the offensive began.
In total 573 people have been detained for protesting the offensive.
CLICK - Social Media Arrests in Antep, Adıyaman
At least 34 people were arrested due to their social media posts from
January 20 to February 1. (BIA, 7 February 2018)
Turkey
Ranked 101st Among 113 Countries in Rule of Law
Index
The World Justice Project (WJP) has announced its report that examines
how much rule of law is adapted in 113 countries.
Founder and Chair of the World Justice Project William H. Neukom has
said, “We are witnessing a global decline in basic elements of rule of
law. This decline threatens development everywhere”.
Turkey was ranked 101st among 113 countries, seeing a degrade of two
ranks from 99 to 101 in 2017.
110 thousand people, 3 thousand experts were asked
The report was prepared based on the survey of 110 thousand people and
3 thousand experts.
Performances were measured in eight categories
The countries’ performances were measured in eight categories related
to rule of law in the 194-page report.
The eight categories are:
Constraints on Government Powers
Absence of Corruption
Open Government
Fundamental Rights
Order and Security
Regulatory Enforcement
Civil Justice
Criminal Justice
The worst performance Turkey displayed was in the category of
“constraints on government powers”. Turkey was ranked 111th among 113
countries, passing Zimbabwe and Venezuela.
Turkey was ranked 107th in fundamental rights. Turkey displayed the
most drastic decline in the category of “order and security”. (BIA, 2 Feb 2018)
Kurdish
Question / Question kurde
Arrestation à Prague d'un leader kurde syrien
sur requête d'Ankara
Une coalition de partis politiques notamment kurdes syriens a annoncé
dimanche l'arrestation à Prague d'un important responsable kurde de
Syrie à la demande de la Turquie, qui combat militairement cette
minorité dans le pays en guerre.
Saleh Muslim, ancien coprésident du Parti de l'union démocratique
(PYD), "a été arrêté (samedi) soir dans la capitale tchèque", a indiqué
la coalition TEV-DEM, qui regroupe notamment des partis politiques
kurdes syriens, dont le PYD.
M. Muslim fait l'objet depuis novembre 2016 d'un mandat d'arrêt émis
par la Turquie, en lien avec un attentat commis à Ankara en février
2016 (29 morts), dans lequel il a nié toute implication.
La coalition TEV-DEM a dénoncé des "politiques hostiles" de la part de
la Turquie, qui a "émis des mandats d'arrêts contre des personnalités
(...) de la communauté" kurde syrienne, dont M. Muslim.
La police tchèque a confirmé qu'un ressortissant étranger de 67 ans
était en détention après avoir été arrêté samedi en vertu d'une notice
Interpol émise par la Turquie, et qu'Ankara en avait été informé.
Selon l'agence officielle turque Anadolu, M. Muslim doit être déféré
devant la justice tchèque et Ankara va demander son extradition. Il
encourt la condamnation à mort s'il est jugé en Turquie.
- Réunion confidentielle -
Si M. Muslim était extradé vers la Turquie, il s'agirait de l'une des
arrestations les plus importantes d'un responsable kurde par la Turquie
depuis celle en 1999 d'Abdullah Öcalan, le chef du PKK (Parti des
travailleurs du Kurdistan), classé "terroriste" par la Turquie.
Le PYD, dont Saleh Muslim a été le coprésident jusqu'à l'an dernier,
est considéré par Ankara comme une extension du PKK turc, qui mène une
guérilla en Turquie depuis trois décennies.
Ce mouvement politique kurde syrien est aussi le bras politique des
Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de Syrie,
contre laquelle la Turquie a lancé une offensive militaire dans
l'enclave d'Afrine (nord-ouest de la Syrie).
Cette opération militaire, baptisée "Rameau d'olivier" et entamée en
janvier, a provoqué des tensions avec les Etats-Unis, qui ont fait des
YPG leur principal allié dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat
islamique (EI) en Syrie.
Ankara voit d'un très mauvais oeil l'autonomie de facto acquise par les
Kurdes syriens à la faveur du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011,
craignant de voir sa propre communauté kurde développer des ambitions
similaires.
A Prague, Saleh Muslim participait à une réunion internationale
soutenue par les Etats-Unis et devait quitter la ville dimanche, selon
un responsable kurde contacté par l'AFP.
Cette réunion était confidentielle mais un des participants turcs a
photographié M. Muslim, un cliché relayé par les médias turcs, selon ce
responsable.
Il avait voyagé librement en Europe ces dernières années. (AFP, 25 février
2018)
Le
HDP appelle à l'arrêt de l'offensive d'Afrine
Le principal parti prokurde de Turquie a appelé jeudi à l'arrêt de
l'offensive contre une milice kurde à Afrine en Syrie, soulignant son
rôle dans la lutte antijihadiste, et dénonçant le "mensonge" d'Ankara
sur l'absence de victimes civiles dans l'enclave.
"La Turquie n'a rien à gagner de l'opération d'Afrine", a déclaré lors
d'une conférence de presse Pervin Buldan, élue le 11 février
coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP).
L'offensive, lancée le 20 janvier par l'armée turque et ses supplétifs
rebelles syriens, vise à déloger de l'enclave d'Afrine les Unités de
protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme
"terroriste" par Ankara en raison de ses liens avec le Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla sanglante sur le
sol turc.
Mais les YPG sont aussi alliées des Etats-Unis, dont ils sont devenus
le principal fer de lance dans la lutte contre le groupe Etat islamique
(EI) en Syrie.
"Le monde sait que les YPG font partie des Forces démocratiques
syriennes (FDS) qui ont combattu l'EI. Nous croyons que les FDS doivent
être partie prenante dans tout règlement en Syrie", a renchéri Sezai
Temelli, l'autre coprésident du parti.
Mme Buldan a en outre dénoncé comme un "mensonge" les affirmations du
gouvernement turc sur l'absence de victimes civiles lors de l'offensive
turque, comme l'a répété jeudi son porte-parole Bekir Bozdag, selon
lequel "aucun civil n'a saigné du nez" à Afrine.
"De nombreux civils sont morts à Afrine, y compris des femmes et des
enfants. Le gouvernement se livre à la désinformation en assurant qu'il
y a pas eu de morts civils et que seuls des +terroristes+ ont été tués.
C'est un mensonge", a-t-elle dit.
"En Turquie, nous voyons aussi de nombreux cercueils de soldats turcs
tués. Pour ces raisons, l'opération d'Afrine doit s'arrêter", a-t-elle
ajouté.
La position du HDP sur l'offensive d'Afrine tranche avec le consensus
dont elle fait l'objet dans le pays, où partis politiques, médias et
dignitaires religieux parlent à l'unisson, sur fond de rhétorique
nationaliste matraquée par les dirigeants turcs.
Plus de 200 combattants pro-Ankara et 209 membres des YPG ont été tués
depuis le début de l'opération, selon l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme, qui fait aussi état de 112 civils tués, ce qu'Ankara dément.
Trente-deux soldats turcs ont également été tués, selon l'armée. (AFP, 22 février
2018)
L'offensive turque à Afrine tourne à la
confrontation avec le régime syrien
L'offensive turque contre une milice kurde à Afrine a pris mardi une
tournure spectaculaire avec le déploiement de forces pro-régime syrien
dans l'enclave kurde, aussitôt visées par des tirs turcs.
L'arrivée des forces pro-régime dans une région semi-autonome kurde qui
échappe au contrôle de Damas depuis 2012 marque un développement majeur
ajoutant à la complexité de la guerre civile qui ravage la Syrie depuis
bientôt sept ans.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, des "centaines de
combattants ont été déployés" mardi après-midi dans la zone d'Afrine.
"Les forces populaires sont entrées dans le district d'Afrine", a
affirmé Rojhad Rojava, un responsable de la Défense kurde au sein de
l'administration locale.
Ces forces, dont l'arrivée imminente avait été annoncée dès lundi par
les médias officiels syriens, seront déployées le long de la frontière
turque, ont indiqué les Unités de protection du peuple (YPG), la milice
kurde qu'Ankara considère comme "terroriste". La Turquie veut à tout
prix chasser les YPG d'Afrine à la faveur de son offensive qui est
entrée mardi dans son deuxième mois.
Peu après leur arrivée à Afrine, les forces pro-régime ont été visées
par l'artillerie turque, selon l'agence officielle syrienne Sana.
A Ankara, les médias étatiques ont fait état de "tirs d'avertissement"
contre ces forces.
"Ce soir des (forces prorégime) ont tenté de se diriger vers Afrine
avec quelques pick-up, mais après des tirs d'artillerie ils ont été
contraints à reculer. Ce dossier est clos pour le moment", a déclaré à
la presse le président turc Recep Tayyip Erdogan.
En guise de menace à Damas, M. Erdogan avait pourtant affirmé dans la
matinée que son armée "barrera(it) la route" à tout renfort extérieur
arrivant à Afrine. Mais les forces loyalistes syriennes s'y sont
déployées quelques heures plus tard.
M. Erdogan a aussi affirmé que les forces turques assiégeraient
prochainement la ville d'Afrine. Ses plans risquent toutefois d'être
contrariés par les derniers développements.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si le déploiement syrien s'est
fait avec l'aval de Moscou, un allié-clef du régime du président Bachar
al-Assad et qui contrôle l'espace aérien dans le nord de la Syrie, un
important levier qui peut lui permettre de faire pression sur Ankara.
Lentes avancées
Moscou a beau avoir tacitement donné son feu vert à l'offensive
d'Afrine, il n'a pas manqué de manifester déjà sa mauvaise humeur à
l'égard d'Ankara en fermant l'espace aérien à ses avions pendant
plusieurs jours après qu'un appareil russe eut été abattu dans une zone
du nord de la Syrie où des observateurs militaires turcs sont censés
faire respecter une zone de désescalade.
La Russie et la Turquie coopèrent étroitement sur le dossier syrien,
même si elles soutiennent des camps opposés dans le conflit. M. Erdogan
s'est rapproché de Moscou après avoir été excédé par le soutien apporté
par les Etats-Unis aux YPG, devenues leur fer de lance sur le terrain
dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Bien qu'il ait reconnu avoir perdu 32 soldats, Ankara répète à l'envi
que l'offensive avance "comme prévu".
Les forces turques ont certes pris à ce jour le contrôle de plus de 40
villages, mais ces localités sont situées pour la plupart dans des
zones frontalières du nord de la région d'Afrine.
"Comme nous agissons pour éviter de mettre en danger nos forces de
sécurité et en tenant compte des civils, il peut sembler que nous
avançons lentement", a convenu M. Erdogan.
Quelque 205 combattants pro-Ankara et 209 membres des YPG ont été tués
depuis le début de l'opération, selon l'OSDH, qui fait aussi état de
112 civils tués, ce qu'Ankara dément.
Sur le plan diplomatique, l'offensive a renforcé les tensions entre
Ankara et Washington. A tel point que la Turquie menace d'ores et déjà
d'avancer vers Minbej, à une centaine de kilomètres à l'est d'Afrine,
où sont déployés des militaires américains aux côtés des YPG.
Pour tenter d'apaiser ces tensions avec un pays allié des Etats-Unis au
sein de l'Otan, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a effectué
en fin de semaine une visite à Ankara au cours de laquelle il a eu des
entretiens marathon avec M. Erdogan et avec le ministre des Affaires
étrangères Mevlüt Cavusoglu.
A l'issue de cette visite, Washington et Ankara sont convenus de
travailler "ensemble" en Syrie pour surmonter leur crise, avec "en
priorité" la recherche d'une solution pour Minbej. (AFP, 20 février 2018)
Des combattants prorégime entrent dans l'enclave
kurde d'Afrine
Des forces prorégime sont entrées mardi dans l'enclave d'Afrine, région
du nord-ouest de la Syrie où l'armée turque mène depuis un mois une
offensive pour déloger une milice kurde, a indiqué à l'AFP une source
locale.
"Les forces populaires sont entrées dans le district d'Afrine", a
affirmé Rojhad Rojava, un responsable de la Défense kurde au sein de
l'administration locale.
"Des centaines de combattants ont été déployés cet après-midi" dans la
zone, a déclaré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'agence officielle syrienne SANA avait indiqué lundi que des forces
prorégime allaient "se joindre à la résistance contre l'agression
turque".
En 2012, après le retrait des forces prorégime, Afrine était devenue la
première zone kurde de Syrie à échapper au contrôle du pouvoir central.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait mis en garde
lundi contre toute intervention des forces progouvernementales
syriennes aux côtés des milices kurdes à Afrine, affirmant qu'elle
n'empêcherait pas Ankara d'y poursuivre son offensive. (AFP, 20 février
2018)
Enquête
contre la nouvelle co-présidente du HDP
Le parquet d'Ankara a ouvert lundi une
enquête contre deux responsables du principal parti pro-kurde, dont sa
nouvelle co-présidente, en raison de propos tenus contre l'opération
menée par la Turquie dans le nord de la Syrie.
Une enquête a été ouverte contre Pervin Buldan, élue dimanche à
la co-présidence du Parti démocratique des peuples (HDP), et Sirri
Süreyya Önder, député du HDP, en raison de déclarations faites lors du
Congrès du parti à propos de l'offensive lancée le 20 janvier dans
l'enclave syrienne d'Afrine pour en déloger les Unités de protection du
peuple (YPG), a indiqué le parquet à l'AFP.
Ankara considère les YPG, pourtant alliés de Washington, comme une
émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliées
occidentaux, et qui mène une insurrection armée depuis trois décennies
contre le pouvoir central turc.
Le parquet n'a pas précisé quels étaient les propos reprochés aux deux
responsables du HDP, mais le parti critique vertement l'offensive
d'Afrine depuis son lancement, y voyant une "invasion" visant "les
Kurdes en tant que peuple".
Selon l'agence étatique Anadolu, Mme Buldan et M. Önder sont poursuivis
pour "propagande terroriste", "incitation à la haine et à l'hostilité"
et "éloge de crimes et de criminels" en raison de leurs propos
critiquant l'offensive et de l'affichage lors du congrès de portraits
d'Abdullah Öcalan, le chef du PKK arrêté en 1999.
Depuis le lancement de l'opération, baptisée "Rameau d'olivier", 666
personnes ont été arrêtées en Turquie pour s'y être opposées, a annoncé
lundi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Parmi elles, 474 personnes ont été arrêtées pour avoir fait de la
"propagande terroriste sur les réseaux sociaux" et 192 pour avoir
participé à des manifestations contre l'opération, a précisé le
communiqué.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait appelé à l'unité nationale
autour de cette offensive, mettant en garde ceux qui s'y opposeraient. (AFP, 12 février
2018)
L'enquête
recommence contre 34 militants kurdes en
Belgique
La Cour de
cassation a cassé l’arrêt de la chambre des mises en
accusation de Bruxelles qui avait estimé que les poursuites contre 34
militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ainsi que deux
sociétés qui y étaient liées ne pouvaient être poursuivies en
Belgique pour terrorisme.
Le parquet
fédéral avait été en appel contre cet arrêt de la
chambre des mises en accusation. La Cour de cassation a ordonné une
cassation partielle.
Elle a
décidé de renvoyer le dossier devant une chambre des mises en
accusation de Bruxelles autrement constituée, devant laquelle le
débat sur le renvoi en correctionnelle sera recommencé.
En
septembre dernier, la chambre des mises en accusation avait estimé
que le conflit turco-kurde était un conflit armé non international.
Or, les lois antiterroristes ne s’appliquent pas aux activités des
forces armées en période de conflit armé. Il ne pouvait dès lors
être question de poursuites du PKK ou de ses militants pour
terrorisme. Dix mois plus tôt, la chambre du conseil avait tenu le
même raisonnement.
Les
autorités turques avaient critiqué ces décisions de la justice
belge. Ankara avait estimé qu’elle affaiblirait la lutte contre le
terrorisme en Europe. (La Libre Belgique, 16 février 2018)
Demirtas présent pour la 1ère fois à son principal
procès
Le leader pro-kurde Selahattin
Demirtas, incarcéré depuis novembre 2016, a comparu pour la première
fois mercredi devant un tribunal près d'Ankara dans le cadre de son
principal procès pour activités "terroristes".
La première audience de ce procès, qui regroupe une trentaine de
dossiers, s'était tenue le 7 décembre, mais M. Demirtas avait refusé de
comparaître par visioconférence comme l'avait ordonné la cour.
"A ce jour, je n'ai pas eu la moindre indication que j'aurais droit à
un procès juste", a déclaré M. Demirtas dans la salle d'audience
mercredi, selon des tweets de sa formation politique, le Parti
démocratique des peuples (HDP).
M. Demirtas, 44 ans, a été arrêté avec une dizaine d'autres députés du
HDP le 4 novembre 2016, au moment où les purges lancées après le putsch
manqué de juillet 2016 s'étendaient aux milieux pro-kurdes.
Accusé notamment de diriger une "organisation terroriste", de
"propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes", M.
Demirtas, avocat de formation, risque jusqu'à 142 ans de prison.
Il a accusé mercredi le gouvernement d'avoir "diabolisé le HDP"
pour pouvoir faire passer une réforme constitutionnelle accordant des
pouvoirs étendus au président, adoptée par référendum en avril 2017, et
à laquelle le parti pro-kurde était fermement opposé.
"Que nous soyons en prison ou libres, nous continuerons de travailler
pour la démocratisation de ce pays", a-t-il ajouté.
M. Demirtas codirigeait jusqu'à dimanche le HDP avec Serpil Kemalbay.
Lors d'un congrès organisé dimanche, ils ont été remplacés à la tête du
parti par Sezai Temelli et Pervin Buldan, présents à l'audience
mercredi.
"C'est un procès complètement politique (...), c'est pourquoi
nous pensons que tant qu'une décision politique n'aura pas été prise,
ces poursuites injustes ne s'arrêteront pas", à affirmé à l'AFP l'un
des avocats de M. Demirtas, Bayram Arslan.
Des représentants de missions diplomatiques étrangères, dont
l'ambassadeur allemand Martin Erdmann, n'ont pas été autorisés à
assister à l'audience qui se tenait dans le complexe pénitentiaire de
Sincan, près d'Ankara, a constaté une journaliste de l'AFP, qui n'a pas
non plus été autorisée à entrer.
Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Mais le parti a toujours rejeté ces allégations et affirme être visé en
raison de son opposition énergique au président Erdogan.
Outre M. Demirtas, huit députés du parti sont actuellement incarcérés
et sept ont été déchus de leur mandat de député, selon le HDP.
Serpil Kemalbay, l'ancienne co-dirigeante du HDP, a par ailleurs été
arrêtée mardi pour avoir critiqué l'opération menée par Ankara dans le
nord de la Syrie contre une milice kurde, considérée par les autorités
turques comme une émanation du PKK.
Elle a entamé mercredi une grève de la faim pour protester contre
"cette détention injuste et illégale", a annoncé le HDP dans un
communiqué.
(AFP,
14 février
2018)
HDP
a remplacé son dirigeant incarcéré
Le principal parti prokurde de Turquie a
élu dimanche ses nouveaux chefs, pour remplacer notamment son
charismatique leader incarcéré, Selahattin Demirtas, en vue d'élections
nationales cruciales en 2019.
Les quelque 800 délégués du Parti démocratique des peuples (HDP),
réunis en congrès dimanche à Ankara, ont élu Pervin Buldan et Sezai
Temelli comme co-présidents: se présentant comme étant à l'avant-garde
sur les questions féministes, le HDP place à la fois un homme et une
femme aux postes à responsabilité.
M. Temelli, un ancien député de 54 ans, remplace ainsi Selahattin
Demirtas, 44 ans, dont huit à la tête du parti.
M. Demirtas a été arrêté avec une dizaine d'autres députés du HDP en
novembre 2016, alors que les purges lancées après le putsch manqué
s'étendaient aux milieux prokurdes.
Accusé notamment de diriger une "organisation terroriste" et de
"propagande terroriste", il risque jusqu'à 142 ans de prison et a
annoncé début janvier ne pas souhaiter se présenter à sa propre
succession.
Mme Buldan, 50 ans, députée et vice-présidente du groupe HDP au
parlement, succède à Serpil Kemalbay, nommée en mai pour remplacer
Figen Yüksekdag, elle-même incarcérée et déchue de son mandat de
députée.
Le congrès de dimanche se tenait sous très haute sécurité, au moment où
le HDP est le seul parti élu au parlement à s'opposer à l'offensive
militaire menée par la Turquie dans l'enclave syrienne d'Afrine pour en
déloger une milice kurde considérée comme une organisation terroriste
par Ankara mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe
Etat islamique (EI).
"La solution n'est pas la guerre, c'est la paix", a déclaré Mme Buldan
lors d'un discours prononcé devant quelques milliers de militants. "La
solution n'est pas de mourir ou de tuer, mais de vivre et de maintenir
en vie".
Déjà fortement affecté par les purges qui ont suivi le putsch manqué de
l'été 2016, le HDP affirme que plus de 350 de ses membres ont été
arrêtés pour leur opposition à cette opération militaire lancée le 20
janvier.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait en effet appelé à l'unité
nationale autour de cette offensive, mettant en garde ceux qui s'y
opposeraient.
Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Mais le parti, troisième formation au Parlement, rejette ces
allégations, affirmant être visé en raison de sa ferme opposition au
président Erdogan.
Plusieurs portraits d'Abdullah Öcalan, le chef du PKK arrêté en 1999,
sont néanmoins apparus sur un écran géant lors du Congrès.
- 'Figure importante' -
Depuis juillet 2015 et la rupture d'un fragile cessez-le-feu avec le
PKK, 3.300 membres du HDP ont été incarcérés, selon le parti.
"Si (leur) réponse à la résistance est l'incarcération, ils peuvent
construire mille prisons de plus, ils n'auront pas la place de tous
nous y mettre", a déclaré M. Demirtas, dans une lettre envoyée de
prison et lue devant le Congrès.
La désignation des dirigeants du parti est particulièrement importante
à l'approche des élections législatives et présidentielle de novembre
2019.
Beaucoup doutent en effet que le HDP puisse réitérer la surprise de
2015, lorsqu'il avait raflé 80 sièges aux législatives de juin, privant
ainsi le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) de
la majorité absolue. Lors de nouvelles élections convoquées pour
novembre de la même année, le HDP a perdu 21 députés.
En plus de Mme Yüksekdag, six autres de ces députés élus en 2015 ont
été déchus de leur mandat.
La percée initiale du HDP tient en grande partie à la personnalité de
M. Demirtas, qui a transformé le parti en une formation de gauche
moderne et progressiste, séduisant bien au-delà du seul électorat kurde.
Pour Hüseyin Güngör, présent dimanche, si les militants "n'oublieront
jamais" M. Demirtas et Mme Yüksekdag, "le parti n'est pas lié à des
personnes" et soutiendra ses nouveaux co-présidents.
"En 2019, nous serons soit gouvernés par le pouvoir d'un seul homme
(Erdogan), soit nous pouvons en tant que membres et électeurs du HDP
dire +stop+, comme nous l'avons fait lors des précédentes élections
présidentielles", estime Ilknur Güç, elle aussi venue assister au
Congrès. (AFP, 11 février
2018)
L'ancienne
coprésidente du parti prokurde HDP
arrêtée
L'ancienne coprésidente du principal parti
prokurde turc HDP, Serpil Kemalbay, a été arrêtée mardi pour avoir
critiqué l'opération menée par Ankara dans le nord de la Syrie, selon
une responsable de sa formation.
Mme Kemalbay, qui a été remplacée à la coprésidence du Parti
démocratique des peuples (HDP) par Pervin Buldan lors d'un congrès
dimanche, a été arrêtée mardi à Ankara, devant son domicile, a annoncé
à l'AFP une responsable de sa formation politique.
Elle avait été nommée en mai à la coprésidence du HDP pour remplacer
Figen Yüksekdag, elle-même incarcérée et déchue de son mandat de
députée.
Elle partageait la direction du parti avec Selahattin Demirtas,
incarcéré depuis novembre 2016, et remplacé dimanche par Sezai Temelli.
Un mandat d'arrêt avait été émis contre Mme Kemalbay vendredi dernier,
en raison d'appels à manifester contre l'opération militaire en Syrie,
selon l'agence étatique Anadolu.
Le HDP critique l'offensive militaire turque dans l'enclave syrienne
d'Afrine, accusant Ankara de viser "les Kurdes en tant que peuple".
Mais le gouvernement turc affirme mener cette opération pour éliminer
les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée
comme une organisation "terroriste" par Ankara, mais alliée des
Etats-Unis.
Les autorités turques considèrent les YPG comme une émanation du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par la Turquie et ses alliées occidentaux, et qui mène une
insurrection armée contre le pouvoir central turc depuis 1984.
Depuis le lancement de l'opération, baptisée "Rameau d'olivier", 666
personnes ont ainsi été arrêtées en Turquie pour s'y être opposées,
selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié lundi.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait en effet appelé à l'unité
nationale autour de cette offensive, mettant en garde ceux qui s'y
opposeraient.
Le parquet d'Ankara a par ailleurs ouvert une enquête lundi contre la
nouvelle co-présidente du HDP, Mme Buldan, en raison de déclarations à
propos de l'offensive faites lors du congrès de dimanche. (AFP, 13 février
2018)
Des
centaines de Kurdes
affluent vers Afrine par solidarité
Des centaines de personnes, arrivées dans la nuit à Afrine depuis les
régions kurdes du nord-est de la Syrie, ont manifesté mardi pour
exprimer leur solidarité avec les habitants de l'enclave kurde, cible
d'une offensive turque.
Munis de branches d'oliviers et brandissant des portraits de
combattants ou combattantes tués dans les affrontements, les
manifestants ont défilé au son des tambours et de musiques
traditionnelles dans le centre d'Afrine, dans le nord-ouest syrien.
Les participants, originaires de Qamichli, de Hassaké (nord-est) ou
encore de Kobané (nord), étaient arrivés dans la nuit à Afrine après
avoir traversé en bus toute la Syrie d'est en ouest.
La Turquie a lancé le 20 janvier une vaste offensive en Syrie contre
l'enclave d'Afrine pour chasser de sa frontière la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG).
"Afrine, nous sommes avec toi jusqu'à la mort", "A bas les mercenaires,
à bas Erdogan", ont scandé les manifestants en référence au président
turc Recep Tayyip Erdogan, brandissant des drapeaux des YPG.
Les participants, certains vêtus de traditionnels châles kurdes
colorés, ont effectué quelques pas de dabké, danse traditionnelle du
Proche-Orient.
Plus de 3.000 personnes, à bord de 500 véhicules, ont fait le
déplacement, selon une des organisatrices, Noujine Youssef.
"Nous sommes maintenant dans la forteresse de la résistance", s'est
réjouie Mme Youssef, membre du Conseil syrien démocratique, le bras
politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition de
combattants dominée par les Kurdes.
"Nous avons parcouru toute cette distance pour dire à nos frères à
Afrine qu'ils ne sont pas seuls et que nous sommes avec eux", a
expliqué à l'AFP Qamra Ali, quinquagénaire originaire de la région de
Qamichli.
Pour certains, venus de très loin, le voyage a duré plus d'une journée.
"Nous sommes venus pour soutenir la ville d'Afrine contre l'agression
turque", a martelé Eissa Hassan, manifestant de 58 ans originaire de
Hassaké.
"Le voyage a duré deux jours (...) nous avons pris du retard en raison
des points de contrôle du régime", a-t-il précisé, ajoutant: "Nous ne
laisseront pas Erdogan réaliser son rêve de rétablir l'empire ottoman."
(AFP, 6
février
2018)
Cris de colère et de vengeance après
la mort d'une combattante kurde
"Ils ont tous leurs sépultures, sauf ma fille", crie de rage la mère de
Barin Kobané, une jeune combattante kurde tuée en Syrie dans des
combats avec des rebelles pro-turcs et dont les images du corps mutilé
suscitent l'indignation dans sa communauté.
Des milliers de Kurdes ont participé samedi à Afrine, dans le nord de
la Syrie, aux funérailles de combattants et civils récemment tués dans
l'offensive lancée en janvier par Ankara qui vise la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste".
Une vidéo aux images insoutenables, publiée cette semaine par
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), montre le corps
mutilé et à moitié nu d'une jeune femme étendue sur le sol, entourée
d'une dizaine de rebelles pro-turcs.
Un combattant écrase de sa botte son sein gauche, alors que d'autres
posent devant son cadavre marqué par des blessures et des traces de
sang.
"Ils ont mutilé son corps, elle n'a même pas eu droit à un
enterrement", lance la mère de Barin Kobané qui, comme d'autres membres
de sa communauté, accuse les rebelles alliés à l'armée turque d'avoir
porté atteinte à l'intégrité du cadavre de sa fille.
La dépouille de Barin Kobané, de son nom de guerre, se trouve
toujours entre les mains des groupes rebelles.
- 'Elle a défendu sa terre' -
Les yeux remplis de tristesse et de colère et la voie portante, le
frère de la victime, Aref Moustafa Omar, promet vengeance au milieu de
la foule venue soutenir la famille dans son deuil.
"Vous avez mutilé son corps et nous jurons au nom d'Allah que nous
vengerons (...) cet acte abominable. Elle a défendu son honneur et sa
dignité, elle a défendu sa terre", crie-t-il à pleins poumons, avant de
s'effondrer sur le sol.
La diffusion vendredi de la vidéo, envoyée à l'OSDH par "un combattant
des groupes rebelles syriens alliés des forces turques", selon le
directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, avait provoqué la
colère de la communauté kurde.
Les forces kurdes ont dénoncé une "barbarie sans égal", imputant l'acte
aux "terroristes alliés de l'Etat turc ennemi".
De son côté, la Coalition nationale syrienne (CNS), principale
formation de l'opposition en exil, a condamné "des actes criminels" et
réclamé "l'ouverture d'une enquête immédiate" pour punir les
responsables. (AFP, 3 février
2018)
Manifestations de Kurdes à Strasbourg et
Paris contre l'offensive turque
Plusieurs milliers de Kurdes ont défilé samedi à Strasbourg et Paris
pour protester contre le président turc Recep Tayyip Erdogan et
l'offensive lancée le 20 janvier par Ankara contre une milice kurde à
Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie.
Ankara a lancé le 20 janvier une offensive à Afrine, dans le nord-ouest
de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG) qualifiée de "terroriste" par la Turquie mais alliée des
Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
A Strasbourg, ils étaient 1.600 selon la police, 7.000 selon les
organisateurs, à défiler munis de pancartes sur lesquelles était écrit
"Erdogan assassin" ou "les Alevis (minorité musulmane chiite, ndlr)
veulent la paix".
Aux cris de "Erdogan, dictateur", "le silence tue", les manifestants -
dont certains venus en cars depuis les Pays-Bas, l'Autriche et
l'Allemagne à l'appel de la confédération des Alévis d'Europe - se sont
dirigés aux abords du Conseil de l'Europe avant de rejoindre le
centre-ville de Strasbourg, a constaté un journaliste de l'AFP.
Parmi les pancartes et banderoles, se trouvaient des portraits
d'Abdullah Öcalan, le chef de la rébellion kurde du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), détenu depuis 1999 sur l'île-prison
d'Imrali, située au large d'Istanbul.
"On veut tirer la sonnette d'alarme car les Kurdes à Afrine ont
combattu l'Etat islamique et sont massacrés aujourd'hui. Le silence des
dirigeants européens est meurtrier", a expliqué à l'AFP Suleyman Akguc,
représentant de la fédération des Alévis de France.
A Paris, 2.100 manifestants, selon la préfecture de police, ont défilé
dans l'après-midi depuis la gare de l'Est en direction de la place de
la République, derrière des banderoles sur lesquelles on pouvait lire:
"Défendre Afrine = défendre la révolution des femmes" et "Le fascisme
turc d'Erdogan sera enterré à Afrine".
Samedi, les Kurdes se sont indignés après la diffusion d'une vidéo sur
les réseaux sociaux montrant le corps ensanglanté et atrocement mutilé
d'une combattante kurde de 23 ans, Berîn Kobanê de son nom de guerre,
tuée en Syrie dans les combats par des alliés d'Ankara.
Pour Célia, 24 ans, ces opérations militaires sont "une atteinte à
l'humanité, aux droits les plus fondamentaux" du peuple kurde
"qu'Erdogan veut exterminer".
"On a entendu Macron rappeler timidement à l'ordre la Turquie sur les
droits de l'Homme mais là il faut quelque chose de concret... Il y a
des gens qui meurent", a-t-elle lancé.
"Il n'y a plus rien à attendre de l'Occident", a jugé Ceyda, retraitée
de 60 ans. "Ils se retrouvent toujours quand il s'agit de défendre
leurs intérêts dans la région, quitte à nous envoyer, nous Kurdes,
faire face à l'Etat islamique", "mais dès qu'il s'agit de créer une
région kurde autonome, on nous lâche", a-t-elle dénoncé. (AFP, 3 février
2018)
Deniz Naki Disqualified from
Football for Life in Turkey
Professional Football Disciplinary Council (PFDK) has disqualified
Amedspor player Deniz Naki from football for 3 years and 6 months on
charge of “discrimination and ideological propaganda”.
Since Naki’s penalty is longer than three years, he won’t able to play
football professionally in Turkey.
Naki was also fined 273 thousand liras (58,000 euros).
He won’t return to Turkey
Staying in Germany at the moment, Deniz Naki decided not to return to
Turkey.
Deutsche Welle reported that Naki won’t return to Turkey due to “safety
concern” following the assault he faced as he was driving on highway in
Germany.
Speaking to Der Spiegel magazine, Naki’s lawyer Stephan Kuhn said that
Naki will end his contract with Amed Sportive Activities Club and stay
in Germany in line with his, his family’s and friends’ decision.
Naki was attacked with firearms as he was driving on highway in North
Ren-Westphalia state on January 7. (BIA, January 30, 2018)
Dossier
d'information sur les crimes de guerre de la Turquie
Le monde ne peut rester insensible au massacre d'enfants par le régime
turc à Afrin en Syrie du Nord.
Dans la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes, les enfants sont
les plus durement touchés par les destructions, les déplacements et les
morts sans précédent. Des vies, des maisons et des enfances ont été
brisées.
#NoFlyZone4Afrin
Ça suffit !
Dossier complet en pdf:
http://www.info-turk.be/Afrin%20File%201-1%20%28FR%29.pdf
Les
Kurdes de Syrie crient leur colère contre la
Turquie lors de funérailles
Des centaines de Kurdes syriens ont crié leur colère lundi dans la
ville d'Afrine contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors des
funérailles de victimes de l'offensive turque contre cette région du
nord-ouest de la Syrie en guerre.
"A bas Erdogan", a scandé la foule venue assister à l'enterrement de 16
combattants et huit civils, tués lors des raids aériens menés par
Ankara ou sur le champ de bataille.
Civils et combattants s'étaient relayés pour porter les cercueils des
24 victimes, recouverts pour certains du drapeau kurde, du principal
hôpital d'Afrine vers le cimetière, accompagnés par les cris de colère
et les pleurs des proches, a constaté un correspondant de l'AFP.
La Turquie mène, depuis le 20 janvier, une offensive dans la région
d'Afrine, située à sa frontière avec la Syrie, pour en chasser la
milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considéré comme
"terroriste" par Ankara, mais précieux allié de Washington dans la
lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Au moins 14 personnes, dont cinq enfants, ont péri dimanche dans les
frappes aériennes turques qui visent toute la région, a précisé
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), portant à 55 le
bilan des civils tués depuis le début de l'offensive.
En réaction à l'opération militaire d'Ankara, les autorités
semi-autonomes kurdes ont indiqué qu'elles ne participeraient pas à des
pourparlers sur le conflit syrien, organisés mardi par Moscou dans la
station balnéaire de Sotchi (sud de la Russie).
Lundi à Afrine, "les frappes aériennes turques se sont intensifiées,
avec la poursuite des tirs d'artillerie" dans le nord et l'ouest de
cette région, a indiqué l'OSDH, une ONG disposant d'un vaste réseau de
sources dans la Syrie en guerre.
- Colline stratégique -
Depuis le début de l'opération, les forces turques et les rebelles
syriens qui leur sont alliés ont pris le contrôle de huit localités le
long de la frontière, selon l'OSDH.
Evoquée depuis plusieurs mois, l'intervention turque à Afrine a été
précipitée par l'annonce de la création d'une "force frontalière"
incluant notamment des YPG, et parrainée par la coalition
internationale antijihadistes emmenée par Washington.
Ankara n'a jamais accepté l'autonomie de facto établie par les Kurdes
dans le nord de la Syrie à la faveur du conflit qui ravage ce pays
depuis 2011, craignant de voir sa propre communauté kurde développer
des aspirations similaires.
L'armée turque avait pris dimanche une colline stratégique située dans
le nord-est d'Afrine, le Mont Barsaya, qui domine la région syrienne
d'Azaz et celle turque de Kilis.
Lundi, les forces turques fortifiaient leurs positions sur cette
colline, érigeant des barricades de terre autour de leurs chars et de
leurs blindés, tandis que des opérations de déminages étaient en cours,
a constaté un autre correspondant de l'AFP.
Le secteur a reçu la visite du général turc Ismaïl Metin Temel, qui
dirige l'offensive contre Afrine, a précisé ce correspondant.
- 'Fin douloureuse' -
Malgré les tensions croissantes entre la Turquie et les Etats-Unis,
deux alliés au sein de l'Otan, le président Erdogan s'est dit dimanche
résolu à élargir l'offensive vers l'est, notamment à la ville de Minbej
tenue par les Kurdes, où Washington a déployé des militaires. "La
frontière (syrienne) sera nettoyée", a-t-il déclaré.
Ignorant les appels de l'Otan et des Etats-Unis à la "retenue", Ankara
a même sommé samedi les Etats-Unis de retirer leurs militaires déployés
à Minbej.
Dans une tribune publiée par le quotidien américain The New York Times,
le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a reproché aux
Etats-Unis "d'armer une organisation terroriste qui attaque" la
Turquie, en référence aux YPG.
En Turquie, les autorités ont annoncé lundi avoir arrêté depuis le 20
janvier 311 personnes soupçonnées d'avoir fait de la "propagande
terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'offensive d'Ankara.
Le Parquet d'Ankara a également ouvert une enquête contre l'Union des
médecins de Turquie qui avait implicitement critiqué l'offensive et les
risques qu'elle posait "pour la santé publique".
Depuis le 20 janvier, les combats ont coûté la vie à sept soldats
turcs, selon Ankara, tandis que 76 rebelles pro-turcs et 78 combattants
kurdes ont été tués dans les affrontements, d'après l'OSDH.
Plusieurs pays, dont l'Allemagne et la France, ainsi que l'Union
européenne, ont exprimé leur préoccupation face à cette intervention
qui complique davantage encore la situation en Syrie, où la guerre a
fait plus de 340.000 morts depuis 2011.
Non loin d'Afrine, dans la province voisine d'Idleb (nord-ouest), 38
civils ont péri dimanche et lundi dans des frappes aériennes du régime
de Bachar al-Assad visant plusieurs localités, notamment celle de
Saraqeb, selon l'OSDH. (AFP, 29 janvier
2018)
Minorités
/ Minorities
Des
députés néerlandais visés par des
accusations "inacceptables" de médias turcs
Des accusations de "trahison" publiées par des médias en Turquie envers
cinq députés néerlandais d'origine turque après leur vote pour la
reconnaissance du génocide arménien ont été qualifiées
d'"inacceptables" et provoqué l'indignation aux Pays-Bas lundi.
"Menacer ou inciter à menacer en réaction à des opinions exprimées est
inacceptable. Cela n'a pas sa place dans une démocratie, ni dans une
société ouverte et libre comme la nôtre", a fustigé Khadija Arib,
présidente de la chambre basse du parlement néerlandais.
"C'est ce que l'on appelle la liberté d'expression", a-t-elle
poursuivi, citée par le quotidien de référence De Volkskrant.
Le journal pro-gouvernemental turc Sabah a accusé samedi cinq élus
néerlandais d'origine turque d'avoir "trahi" leur pays après que la
chambre basse néerlandaise eut massivement approuvé jeudi une motion
proposant de parler "en termes clairs du génocide arménien".
S'attirant les foudres de la Turquie dans un contexte de relations déjà
tendues entre les deux pays, les députés ont également approuvé l'envoi
d'un représentant du gouvernement néerlandais à Erevan le 24 avril pour
la commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous
l'Empire ottoman.
La Turquie refuse catégoriquement l'utilisation du terme de "génocide",
évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de
famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux
camps.
Les "cinq députés ont montré une fois de plus qu'ils étaient contre la
Turquie" en soutenant "la décision scandaleuse" de reconnaître le
génocide arménien, a écrit le journal Sabah.
Dimanche, un autre journal proche du régime turc, Yeni Akit, a qualifié
ces députés de "dégénérés". Depuis, les élus visés - deux socialistes,
deux écologistes et une libérale - ont déclaré avoir reçu des menaces
et des messages de haine.
"L'époque de l'intimidation et de la diabolisation est révolue", a
affirmé Zihni Özdil, député du parti écologiste GroenLinks, cité par le
quotidien populaire AD.
"Je ne me sens totalement pas visée par ce genre de personnes. Je suis
Néerlandaise", a indiqué sa collègue libérale Dilan Yesilgöz, arrivée
aux Pays-Bas comme réfugiée en 1984.
Plus d'un siècle après les faits, la question du génocide des Arméniens
est une source de tensions régulières entre la Turquie et les pays
européens.
En 2016, la reconnaissance du génocide arménien par Berlin avait
entraîné une brouille germano-turque, des responsables allemands
s'emportant contre le chef de l'Etat turc et ses propos sur le sang
"corrompu" d'élus du Bundestag d'origine turque. (AFP, 26 février
2018)
La
reconnaissance du
génocide arménien : état des lieux
La reconnaissance du génocide arménien entre 1915 et 1917, souhaitée
jeudi dans une motion des députés néerlandais, est une source de
tensions régulière entre la Turquie et la communauté internationale.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les
troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à
l'Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24
avril.
La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des
massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile
en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000
Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
Des affrontements meurtriers avec les Turcs avaient déjà commencé à la
fin du XIXe siècle, avec le massacre de 100.000 à 300.000 Arméniens en
1895-1896, selon des sources arméniennes.
Lorsque l'Empire essuie de lourdes pertes dans les combats de la Grande
guerre affectant les provinces arméniennes, les autorités en rejettent
la responsabilité sur les Arméniens, qualifiés d'"ennemi intérieur" et
accusés de collaboration avec les Russes.
Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens suspects de sentiments
nationaux hostiles au gouvernement central sont arrêtés. Le 26 mai, une
loi autorise les déportations "pour des raisons de sécurité
intérieure", une autre loi du 13 septembre ordonne la confiscation de
leurs biens.
La population arménienne d'Anatolie et de Cilicie (une région intégrée
à la Turquie en 1921) est exilée de force dans les déserts de
Mésopotamie. Beaucoup sont tués en chemin ou dans des camps, brûlés
vifs, noyés, empoisonnés ou victimes du typhus, selon des rapports des
diplomates étrangers et des agents de renseignement de l'époque.
En 2000, 126 chercheurs, dont le lauréat du prix Nobel Elie Wiesel,
l'historien Yehuda Bauer et le sociologue Irving Horowitz, affirment
dans un communiqué publié par The New York Times que "le génocide
arménien pendant la Première guerre mondiale est un fait historique
incontestable".
- Plus de vingt pays -
Le 20 avril 1965, l'Uruguay a été le premier pays à reconnaître
le génocide arménien.
En France, la reconnaissance est intervenue dans une loi en 2001. La
négation du génocide n'y est cependant pas pénalisée, le Conseil
constitutionnel ayant censuré en 2012 une loi en ce sens, la jugeant
contraire à la liberté d'expression.
Au contraire de la France, certains pays punissent au plan pénal la
négation du génocide arménien comme la Suisse, où un négationniste a
été condamné par le tribunal fédéral en 2007, une condamnation qui a
porté atteinte à sa liberté d'expression a tranché la Cour européenne
des droits de l'Homme. Chypre a aussi pénalisé la négation dans une loi
adoptée en 2015. En Slovaquie, la négation est également passible de
prison.
Les Parlements d'une vingtaine de pays ont voté des lois, résolutions
ou motions reconnaissant explicitement le génocide arménien, une
démarche qui provoque la fureur de la Turquie : Allemagne, Argentine,
Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Chypre, France,
Grèce, Italie, Liban, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Paraguay,
Pologne, Russie, Slovaquie, Suède, Suisse, Etats-Unis, Uruguay,
Vatican, Venezuela.
- Des votes pas toujours contraignants -
Ces votes, émanant parfois seulement d'une des chambres du Parlement et
avec lesquels les gouvernement peuvent prendre leurs distances, ont des
portées juridiques très diverses.
Aux Etats-Unis, le Congrès a reconnu le génocide avec le vote de
résolutions par la Chambre en 1975 et 1984. Pendant sa campagne pour la
présidentielle, Barack Obama s'était engagé à reconnaître le génocide,
mais n'a jamais prononcé le mot une fois président.
Le Parlement européen a reconnu le génocide arménien en 1987.
Parmi les Parlements ayant récemment voté une résolution reconnaissant
le génocide figurent les Parlements luxembourgeois et belge en 2015. En
Allemagne, le Bundestag, la chambre basse, a aussi adopté une
résolution en 2016, qualifiée de non contraignante par la chancelière
Angela Merkel.
Le 24 avril 2015, en pleine commémoration par l'Arménie du 100e
anniversaire du génocide, le pape François a parlé de "premier génocide
du XXe siècle". (AFP, 23 février
2018)
Ankara
convoque le chargé d'affaires néerlandais
après le vote
Ankara a convoqué vendredi le chargé d'affaires néerlandais en Turquie
et lui a fait part de sa "condamnation" au lendemain d'un vote par le
parlement néerlandais d'une motion appelant à la reconnaissance du
génocide des Arméniens, selon un responsable turc.
Les autorités turques ont fait part au diplomate néerlandais de leur
réaction et "condamné" ce vote, a affirmé à l'AFP un responsable du
ministère turc des Affaires étrangères.
La chambre basse du Parlement néerlandais a massivement approuvé jeudi
par 142 voix contre trois une motion proposant "que le Parlement parle
en termes clairs du génocide arménien". Elle a également approuvé
l'envoi d'un représentant du gouvernement à Erevan le 24 avril pour la
commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous l'Empire
ottoman.
Mais la Turquie refuse catégoriquement l'utilisation du terme de
"génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre
civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans
les deux camps.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a ainsi
fustigé vendredi une décision "populiste", qui n'est "contraignante
d'aucune façon" et qui "reflète le racisme, le sentiment antiturc et
l'islamophobie croissants en Europe".
Il a ajouté que la décision "est très mauvaise" et fondée sur "des
informations insuffisantes".
Son homologue chargé des Affaires européennes Ömer Celik, a qualifié
plus tôt vendredi la motion néerlandaise de "nulle et non avenue".
Il a toutefois "noté" que l'exécutif néerlandais a pris ses distances
avec la motion parlementaire. "C'est important", a souligné M. Celik.
Signe de l'irritation provoquée par le vote des députés néerlandais,
Ankara a renvoyé les Pays-Bas au massacre de plus de 8.000 garçons et
hommes musulmans à Srebrenica (Bosnie) en 1995, reconnu comme
"génocide" par plusieurs décisions de la justice internationale.
L'enclave de Srebrenica était sous protection de Casques bleux
néerlandais et La Haye a été reconnu partiellement coupable du décès de
350 musulmans.
"Les décisions infondées prises par le Parlement d'un pays qui a fermé
les yeux sur le génocide de Srebrenica (...) n'ont aucune place dans
l'Histoire", a ainsi grincé jeudi soir le ministère turc des Affaires
étrangères.
Erevan a en revanche salué la décision du parlement néerlandais.
"Avec cette mesure, le parlement néerlandais a réitéré son engagement
pour les valeurs universelles et la noble tâche d'empêcher que des
génocides et crimes contre l'humanité ne se reproduisent", a déclaré le
ministre arménien des Affaires étrangères, Edward Nalbandian, dans un
communiqué. (AFP, 23 février
2018)
Les députés néerlandais font
un pas vers la reconnaissance du génocide arménien
Les députés néerlandais ont fait un pas jeudi vers la reconnaissance du
génocide arménien il y a un siècle, s'attirant les foudres de la
Turquie dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux pays.
La chambre basse du Parlement néerlandais a massivement approuvé par
142 voix contre trois une motion proposant "que le Parlement parle en
termes clairs du génocide arménien". Elle a également approuvé l'envoi
d'un représentant du gouvernement à Erevan le 24 avril pour la
commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous l'Empire
ottoman.
Sans surprise, la réplique d'Ankara ne s'est pas faite attendre: "Nous
condamnons fermement la décision prise aujourd'hui par la chambre des
représentants des Pays-Bas de reconnaître comme génocide les événements
de 1915", déclare le ministère turc des Affaires étrangères dans un
communiqué.
La Turquie refuse catégoriquement l'utilisation du terme de "génocide",
évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de
famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux
camps.
L'exécutif néerlandais a de son côté pris ses distances avec la motion
parlementaire. "Nous partageons toujours le désir de voir les parties
impliquées se réconcilier, mais le gouvernement voit la manière d'y
parvenir différemment que la motion proposée", a déclaré Sigrid Kaag,
qui fait fonction de ministre des Affaires étrangères.
"Nous rendrons hommage aux victimes et aux proches de tous les
massacres de minorités", a-t-elle dit, soulignant que le gouvernement
ne jugera pas s'il s'agit ou non d'un génocide.
Après avoir reconnu en 2004 le caractère génocidaire des massacres et
déportations survenus entre 1915 et 1917, l'exécutif néerlandais a
toujours évoqué la "question du génocide arménien", ce qui restera le
cas, a répété jeudi Mme Kaag.
- 'Aucune place dans l'Histoire' -
Les députés sont restés prudents en rejetant jeudi une motion du Parti
pour la Liberté (PVV) du député d'extrême droite Geert Wilders
proposant que le gouvernement reconnaisse le massacre comme étant un
"génocide".
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.
Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et
la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide.
Signe de l'irritation provoquée par le vote des députés néerlandais,
Ankara a renvoyé les Pays-Bas au massacre de plus de 8.000 garçons et
hommes musulmans à Srebrenica (Bosnie) en 1995, reconnu comme
"génocide" par plusieurs décisions de la justice internationale.
L'enclave de Srebrenica était sous protection de Casques bleux
néerlandais et La Haye a été reconnu partiellement coupable du décès de
350 musulmans.
"Les décisions infondées prises par le Parlement d'un pays qui a fermé
les yeux sur le génocide de Srebrenica (...) n'ont aucune place dans
l'Histoire", a ainsi grincé le ministère turc des Affaires étrangères.
Le ministère turc indique également avoir "pris note" de l'attitude du
gouvernement néerlandais qui s'est distancié de la motion votée par les
députés.
Le vote des députés néerlandais jeudi survient alors que les relations
bilatérales sont au plus bas depuis que les Pays-Bas ont annoncé début
février le retrait de leur ambassadeur à Ankara, qui n'avait "plus
accès à la Turquie depuis mars 2017", selon La Haye.
Le gouvernement néerlandais avait empêché en mars 2017 deux ministres
turcs de s'exprimer lors d'un meeting organisé pour la communauté
turque à Rotterdam (sud) à l'occasion de la campagne du référendum sur
le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Plus d'un siècle après les faits, la question du génocide des Arméniens
est une source de tensions régulières entre la Turquie et les pays
européens. (AFP, 22 février
2018)
La
Knesset rejette une motion de l’opposition
sur le génocide arménien
Le parlement israélien a eu à se prononcer mercredi sur une motion de
l’opposition visant à reconnaître officiellement le génocide arménien
de 1915 en Turquie ottomane.
La Knesset a rejeté le projet de loi présenté par Yair Lapid, le leader
du parti Yesh Atid, par 41 voix contre 28 après un premier débat au
Parlement israélien sur cette question sensible .
Le projet de loi décrivait l’extermination de quelque 1,5 million
d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale comme un génocide et
appelle à son souvenir officiel en Israël.
Lapid a plaidé en faveur de cette mesure dans un discours de trois
minutes qui a précédé le vote. Il a déclaré qu’une reconnaissance
officielle israélienne du génocide est “une question de conscience pour
les Juifs et les non-Juifs“. De plus, a-t-il dit, les massacres et
déportations d’Arméniens ont inspiré Adolf Hitler à l’Holocauste juif.
Cependant, la vice-ministre des Affaires étrangères Tzipi Hotovely a
exprimé l’opposition du gouvernement israélien envers cette mesure lors
d’une discussion animée. Elle a invoqué la « complexité » de la
question et ses « répercussions diplomatiques ».
Les gouvernements israéliens successifs se sont opposés à la
reconnaissance du génocide arménien de peur de contrarier la Turquie,
un allié stratégique d’Israël. Certains politiciens israéliens ont
ouvertement contesté cette politique au cours des dernières années. Le
président de la Knesset, Yuli Edelstein, avait qualifié les massacres
d’arméniens de génocide et avait exhorté l’Etat juif à les reconnaître
en 2015.
Le débat de la Knesset sur la question du génocide a coïncidé avec une
visite en Israël d’une délégation de parlementaires arméniens. Les cinq
législateurs représentant différents groupes politiques arméniens
avaient été invités à assister au débat, mais ont refusé de le faire.
(armenews.com; 16 février 2018)
Le parlement néerlandais
reconnaît le génocide arménien
Selon un rapport du NL Times, le Parlement néerlandais a adopté deux
motions à ce sujet. La première motion « reconnaît le génocide arménien
» tandis que l’autre demande à un ministre ou secrétaire d’État
néerlandais d’assister à la commémoration des événements organisés en
avril.
La Turquie nie le prétendu « génocide arménien », mais reconnaît qu’il
y a eu des pertes des deux côtés lors des événements de la Première
Guerre mondiale.
Selon le point de vue de la Turquie, la mort des Arméniens dans l’est
de l’Anatolie en 1915 s’est produite après avoir pris parti pour des
Russes envahisseurs et s’est révoltée contre les forces ottomanes. Une
réinstallation subséquente des Arméniens a entraîné de nombreuses
victimes.
La Turquie décrit les événements de 1915 comme une tragédie pour les
deux parties.
Dans un autre développement la semaine dernière, le ministère
néerlandais des Affaires étrangères a officiellement retiré son
ambassadeur en Turquie, qui a été physiquement exclu du pays pendant
près d’un an, suite à un différend qui a débuté en mars 2017. Le
ministère a également déclaré qu’il n’accepterait pas la nomination
d’un nouvel ambassadeur turc aux Pays-Bas.
Les relations entre la Turquie et les Pays-Bas se sont tendues avant
les élections générales néerlandaises du 14 mars. Cherchant à attirer
les votes des nationalistes, le précédent gouvernement néerlandais a
exercé un certain nombre d’actions antidémocratiques contre les
responsables turcs.
Il a refusé un permis d’atterrissage à un avion transportant le
ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, qui devait prendre
la parole lors d’une réunion à Rotterdam. Les autorités ont également
empêché la ministre de la Famille, Fatma Betul Sayan Kaya, d’entrer au
consulat de Turquie à Rotterdam. Elle a été forcée de rester à
l’intérieur de son véhicule pendant des heures avant d’être expulsée
vers l’Allemagne.
Les incidents ont suscité de vives critiques de la part d’Ankara et le
ministère des Affaires étrangères a demandé à l’ambassadeur néerlandais
à Ankara, qui était en congé, de ne pas revenir « pour un moment ».
Après des mois de négociations, le gouvernement de coalition
néerlandais a été formé le 26 octobre. L’absence de Bert Koenders,
considéré comme le responsable de la tension accrue dans le nouveau
cabinet néerlandais, a ouvert la possibilité de normaliser les
relations bilatérales entre les deux pays. (Red'Action; 16 février
2018)
Le
message de Dogan Özgüden à l'hommage à Hrant Dink
AHPARIG HRANT, MON FRÈRE,
Onze
ans après ton accès à l’éternité, nous te saluons toujours avec des
nouvelles révoltantes de nos terres natales...
Tout
d’abord le procès sur ton assassinat qui n’a pas encore rendu la
justice...
Après
avoir longtemps nié l’ampleur des complicités pour mieux protéger
l’État, la justice avait décidé d'interroger les anciens chefs des
renseignements de la Direction générale de sécurité, de la police
d’Istan- bul et la gendarmerie de Trabzon.
Mais
depuis l’installation du régime d’exception il y a plus d’un an le pays
se trouve à nouveau sous le collimateur du régime d’état d’urgence avec
tous ses ingrédients : purges, arrestations, assassinats, tortures, et
même exils forcés...
C’est
la raison pour laquelle l’issu du procès de ton assassinat est reporté
à nouveau aux calendes grecques.
Tu
étais un des journalistes les plus célèbres de notre pays qui a lutté
toujours pour la liberté d’expression.
En
tant que ton confrère, je suis attristé de te dire aujourd’hui que la
Turquie, avec centaines de journalistes emprisonnés, est classée 155e
sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse.
L’année
passée ici, je t’avais dit que dans les trois prochains mois la
dictature islamo-fasciste sera approuvée au référendum par une majorité
soumise à un lavage de cerveau.
Il
s’est passé comme prévu et la Turquie est dirigée aujourd’hui par un
dictateur sanglant qui mène actuellement notre pays vers un catastrophe
avec les nouvelles aventures militaires.
Tu
sais Hrant, il y a plus d’un siècle, la nation arménienne d’Anatolie,
victime du génocide de 1915, avait subi également une déportation
inhumaine vers le désert Deir-ez-Zor en Syrie... Une grande partie de
ces déportés a traversé un territoire qui s’appelle Afrin.
Ajourd’hui,
c’est la même Afrin devient la scène d’un nouveau drame humaine avec
l’opération militaire déclenchée par Erdogan contre le peuple kurde de
cette région.
C’est
le moment que tous les peuples de notre pays et du monde doivent se
mobiliser contre la sauvagerie de la dictature d’Erdogan.
Cher
Hrant, dans cette période difficile, le sacrifice des personnalités de
la lutte et de la paix comme toi éclaircit notre chemin.
Je
répète encore, même si nous sommes en minorité, nous poursuivrons notre
combat pour défendre les libertés et les droits des citoyens arméniens,
assyriens, juifs, kurdes, turcs et yézidis.
C’est
une promesse que nous faisons à toi et à toutes les victimes de ce
régime honteux qui règne sur les terres des grandes civilisations de
l’histoire humaine.
Macron promet la commémoration
officielle du génocide arménien
C’était
une de ses promesses de campagne. Lors du dîner annuel du Conseil de
coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), mardi 30
janvier, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est engagé à
faire inscrire au calendrier une « journée pour la commémoration du
génocide » arménien.
Le
chef
de l’Etat, qui se rendra en octobre en Arménie lors du sommet de la
francophonie à Erevan, était l’invité d’honneur de ce rendez-vous,
animé par André Manoukian et réunissant 500 personnes de la communauté
arménienne dans un hôtel parisien.
Etaient
également présents la maire de Paris, Anne Hidalgo, la présidente de la
région Ile-de-France, Valérie Pécresse, des élus français d’origine
arménienne comme Patrick Devedjian ou le maire de Lyon, Georges
Képénékian, le député turc d’origine arménienne Garo Paylan (HDO,
prokurde), ainsi que des responsables de la communauté juive.
« Le
combat pour la justice et la reconnaissance est notre combat. Nous le
menons par la mémoire en soutenant l’inscription au calendrier
républicain d’une journée pour la commémoration du génocide », a ainsi
fait valoir M. Macron.
Politique
de dialogue avec la Turquie
Les
coprésidents du CCAF, Ara Toranian et Mourad Papazian, ont demandé au
locataire de l’Elysée de condamner la Turquie qui, ont-ils accusé,
menace les minorités. Ils l’ont aussi prié de se rendre au
Haut-Karabakh, région peuplée en majorité d’Arméniens que se disputent
l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Lire
aussi : « Diplomatie du caviar » : les échanges de bons
procédés entre l’Azerbaïdjan et les élus français
Le
chef
de l’Etat leur a opposé un net refus, défendant sa politique de
dialogue avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qu’il a reçu
début janvier.
«
Beaucoup doutent du bien-fondé du dialogue avec la Turquie. Mais
j’estime que cela condamnerait le message de la France à n’être qu’une
injonction dans le vide. »
D’autant
que, sur le terrorisme ou encore la crise migratoire, « nous avons
besoin d’alliés, y compris ceux qui ne partagent pas nos valeurs », a
souligné M. Macron.
La
France
« soutient les voix courageuses qui s’élèvent », a-t-il argué, «
condamner pour ne pas avoir à discuter, c’est les laisser seules ou
obligées de quitter le pays ». Il a ensuite chaleureusement salué Garo
Paylan qu’il a promis de soutenir « pour que sa voix puise porter et
l’emporter ».
«
J’assume ce déséquilibre, ce choix plus difficultueux, (…) moins
glorieux que de grandes déclarations, mais plus utile. »
Lire
aussi : « De nouvelles figures de l’ennemi réapparaissent
en Turquie »
« Et
je
vais à nouveau vous décevoir, mais je ne vous accompagnerai pas au
Karabakh », a-t-il continué, car « je perdrai ce que la France a
d’utile dans ce conflit, celle d’être un médiateur et d’être entendue
par les deux parties ». « J’espère venir avec vous le jour où nous
aurons réglé tout cela », a-t-il néanmoins conclu, sous les
applaudissements.
Macron
met en garde la Turquie contre une « invasion » en Syrie
Si
l’opération turque en Syrie s’avérait « prendre un autre tour qu’une
action pour lutter contre un potentiel terroriste menaçant la frontière
turque et que c’était une opération d’invasion », elle poserait un
problème réel à la France, met en garde Emmanuel Macron dans une
interview au Figaro, tout en appelant la Turquie au dialogue avec
l’Europe et ses alliés.
L’opération
militaire « Rameau d’olivier » dans l’enclave kurde d’Afrin « suppose
d’avoir des discussions et de prendre des décisions à la fois entre
Européens, mais plus largement entre alliés. Car elle change la nature
de cette incursion turque, et c’est pour cela que je vais parler dans
les prochains jours à nouveau avec Erdogan », a ajouté le chef de
l’Etat, à l’issue d’un dîner du Conseil de coordination des
organisations arméniennes, mardi 30 janvier à Paris.
Les
forces d’Ankara, soutenues par les rebelles de l’Armée syrienne libre
(ASL), ont lancé officiellement le 20 janvier cette offensive militaire
contre les Yekînen Parastina Gel (YPG – « Unités de protection du
peuple »), milice kurde qui tient la région d’Afrin, dans le nord-ouest
de la Syrie. (Le Monde; 31 janvier 2018)
Politique
intérieure/Interior Politics
Un
président de la république qui promet la
mort aux enfants!
Lorsqu'il s'adressait à une réunion de ses partisans à Kahramanmaras le
24 février 2018,
le président de la République et le chef de l'AKP Erdogan a remarqué la
présence dans la salle d'une petite fille vetue d'uniforme militaire.
Il l'a appelé au podium...
Ayant peur, la pauvre fillette s'est mise à pleurer.
Là-dessus, Erdogan a fait un éloge aux forces de répression de la
gendarmerie pour calmer la fillette: "Nous avons les Bérets bordeaux...
Ils ne pleurent jamais. Oui, un lieutenant-colonel de JÖH*, béret
bordeaux, porte dans sa poche un drapeau turc. S'il tombe martyre un
jour, son corps sera couvert, insallah**, par ce drapeau..." Puis, il a
demandé à la fillette: "On est prêt à tout, n'est-ce pas?"
La fillette pleurnicharde a repondu: "Oui"
* Forces spéciales de la gendarmerie
** si Dieu le veut..
Erdogan s'en fout de la treve
humanitaire en Syrie
La Turquie a salué dimanche l'appel de l'ONU à une trêve humanitaire en
Syrie mais souligné que ses propres opérations contre des groupes
qu'elle qualifie de terroristes se poursuivraient.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une
résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un
mois en Syrie alors que plus de 500 civils, dont une centaine
d'enfants, ont été tués en sept jours de frappes du régime syrien sur
le fief rebelle de la Ghouta orientale.
Ce texte a nécessité plus de quinze jours de négociations pour obtenir
un assentiment de la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar
al-Assad.
"Nous nous félicitons de la résolution adoptée par le Conseil de
sécurité de l'ONU en réponse à la détérioration de la situation
humanitaire dans l'ensemble de la Syrie, en particulier dans la Ghouta
orientale", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un
communiqué.
Le ministère ajoute toutefois que la Turquie "reste résolue à combattre
les organisations terroristes qui menacent l'intégrité territoriale et
politique de la Syrie".
Ankara a lancé le 20 janvier une offensive de l'armée turque et ses
supplétifs rebelles syriens pour déloger de l'enclave d'Afrine
(nord-ouest de la Syrie) une milice kurde, les Unités de protection du
peuple (YPG).
Cette milice est considérée comme "terroriste" par Ankara en raison de
ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène
une guerilla sanglante sur le sol turc.
L'opération a suscité des tensions avec Washington car les YPG sont
aussi alliées des Etats-Unis, dont elles sont devenues le principal fer
de lance dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Un haut responsable turc cité par la télévision NTV a assuré que la
demande du Conseil de sécurité de l'ONU n'aurait aucun effet sur
l'opération contre les YPG à Afrine.
"Puisque l'opération menée par la Turquie est une opération contre le
terrorisme, cette décision n'aura aucun impact sur cette opération", a
déclaré ce responsable non identifié.
Dans un communiqué, les YPG se sont pour leur part déclaré disposées à
interrompre les opérations militaires, sauf celles dirigées contre
l'EI, "tout en se réservant le droit de riposter (...) en cas d'une
quelconque agression de l'armée turque".
Le cessez-le-feu demandé s'applique à Afrine poursuit le communiqué
selon lequel les YPG sont prêtes à faciliter l'arrivée d'aide
humanitaire dans la région. (AFP, 25 février
2018)
CHP
lawmaker Berberoğlu
sentenced to five years in jail
Main opposition Republican People’s Party (CHP) lawmaker Enis
Berberoğlu was sentenced on Feb. 13 to five years and 10 months in
prison for leaking classified material to a newspaper.
The appeals court turned over a local Istanbul court’s decision on June
14, 2017 to sentence the jailed lawmaker to 25 years, lifting
accusations of espionage and aiding a terrorist organization.
However, the first degree appeals court found him guilty of “revealing
classified information that should remain secret for the security of
the state and its domestic and international benefit.”
Berberoğlu was accused of allegedly leaking footage purporting to show
National Intelligence Organization (MİT) trucks sending weapons to
Syria to former daily Cumhuriyet editor-in-chief Can Dündar. In
December 2017, the prosecutor also demanded up to 15 years in jail for
Dündar, who is being trialed in absentia and is in Germany.
Berberoğlu is the first CHP lawmaker to be given prison time, after the
lifting of parliamentary immunities in 2016.
Berberoğlu joined the hearing on Feb. 13 via the voice and video
informatics system (SEGBİS) from the Maltepe prison in Istanbul.
“I started out with 25 years and it has been reduced to five years. Do
not be demoralized,” Berberoğlu told the audience in the courtroom.
Opposition leader slams Berberoğlu’s sentence
CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu criticized the sentence handed to
Berberoğlu.
“We do not accept this sentence. My brother Enis, do not worry. You
will definitely be acquitted. We know that,” Kılıçdaroğlu said on Feb.
13, speaking at the CHP’s group meeting in parliament.
Speaking after the trial, Berberoğlu’s lawyer Murat Ergün suggested his
client would be released from prison in one year and 10 months.
“The court today rejected accusations regarding espionage and aiding a
terror organization. This is significant,” said Ergün, adding that the
trial process has shown that Berberoğlu was innocent.
Ergün also said he would demand Berberoğlu’s release case be taken to
the Court of Appeals.
“Even if our appeal yields no result, we will continue to demand
Berberoglu’s release from the Court of Appeals,” he added. (Hurriyet
Daily News; Feb 13, 2018)
Kemal Kılıçdaroğlu re-elected as CHP
chair
Kemal Kılıçdaroğlu was re-elected late on Feb. 3 as chair of the main
opposition Republican People’s Party (CHP) with 790 votes for the 5th
time at the party's 36th general congress.
Voting was held in the capital, Ankara, at the party’s 36th ordinary
congress chaired by Yılmaz Büyükerşen, mayor of the central Anatolian
province of Eskişehir.
Kılıçaroğlu' main opponent, Muharrem İnce, a deputy from northwestern
Yalova province, secured 447 votes.
Thirteen delegates abstained from voting.
CHP delegates convened earlier on Feb. 3 to elect party’s new leader.
Ince had ran for the leadership against Kılıçdaroğlu in the party's
2014 congress, in which 740 delegates voted for Kılıçdaroğlu and 415
for İnce.
Earlier in the day, an argument broke out at noon hours in the congress
as 49 delegates backed both Kılıçdaroğlu and İnce, putting Ince's
nomination at risk.
Officials from CHP stated that Kılıçdaroğlu wanted the 49 signatures
counted for Ince as he criticized the nomination process during his
speech at the congress.
İnce said that the CHP administration is trying to undermine his
support by the argument.
"I don't not want to multiple votes, I want to free will of the
voters," İnce said.
Former Istanbul Bar Association head Ümit Kocasakal and Ömer Faruk
Eminağaoğlu, former head of the Judges and Prosecutors Association
(YARSAV), have also announced their candidacies for party chairmanship,
but it is not certain whether they were able to collect the required
number of signatures.
At the convention, delegates will select on Feb. 4 the party’s new
cadres including the Party Assembly.
“I hope our convention will take place in a calm manner. There are some
candidates for the leadership but this process will be clarified
tomorrow [on Feb. 3]. There could be some provocative acts to discredit
our convention but we will never allow it,” CHP Deputy Chair Tekin
Bingöl told reporters on Feb. 2, saying all who want to run for the
party management will “enjoy the CHP’s well-established democratic
culture."
“Elections will be finalized with the free will of our 1,266 delegates.
This convention will pave the way for the CHP to run for government in
the coming period,” Bingöl added. (hurriyetdailynews, Fevruary 4, 2018)
Forces
armées/Armed Forces
Ankara
déploie des forces spéciales pour "une
nouvelle bataille"
La Turquie a déployé des unités des forces spéciales de la police dans
le nord-ouest de la Syrie en prévision d'affrontements urbains contre
la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), a annoncé
lundi le gouvernement.
"Le déploiement des forces spéciales se fait dans le cadre de
préparatifs pour la nouvelle bataille qui approche" dans la région
d'Afrine, a déclaré le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag
sur la chaîne d'information NTV.
"Pour l'instant, les combats se concentrent surtout dans des villages,
hameaux et zones rurales éloignées des villes", a-t-il poursuivi, "mais
les affrontements glisseront vers les zones où vivent des civils au fur
et à mesure que l'espace se réduit".
M. Bozdag a déclaré que les unités déployées avaient acquis
l'"expérience" des "combats antiterroristes en zone urbaine" lors des
opérations d'Ankara contre des rebelles kurdes dans le sud-est de la
Turquie et lors d'une première offensive turque en Syrie en 2016.
Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, un nombre non précisé
de membres des forces spéciales de la police et de la gendarmerie sont
entrés dimanche soir dans la région d'Afrine, un bastion des YPG où
Ankara mène une offensive depuis le 20 janvier.
L'armée turque et ses supplétifs rebelles syriens ont réussi à
entièrement repousser les YPG de la frontière turque après avoir pris
lundi le contrôle de nouveaux villages, a en outre indiqué Anadolu.
Les dirigeants turcs répètent que les forces turques assiègeront
prochainement la ville d'Afrine, chef lieu de l'enclave.
L'annonce de ce nouveau déploiement est le signe que la Turquie ne
s'estime pas concernée par la trêve humanitaire de 30 jours réclamée
dimanche par le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie, en réaction aux
frappes du régime sur le fief rebelle de la Ghouta orientale, près de
Damas.
Dimanche, les autorités turques avaient affirmé qu'elles restaient
"résolues à combattre les organisations terroristes" en Syrie.
Ankara considère en effet les YPG comme une organisation terroriste,
même si ces mêmes combattants kurdes ont été le fer de lance au sol, en
Syrie, de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis qui
combat les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Lors d'un entretien téléphonique avec le président turc Recep Tayyip
Erdogan lundi, le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a toutefois
déclaré que la trêve réclamée par le Conseil de sécurité devait
également être appliquée à Afrine. (AFP, 26 février
2018)
Syrie:
31 soldats turcs tués depuis le
début de l'offensive
Trente et un soldats turcs ont été tués
et 143 blessés depuis le début de l'offensive d'Ankara dans le
nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'état-major lundi, deux jours après
une journée particulièrement meurtrière.
Depuis le début de cette opération baptisée "Rameau d'olivier", le 20
janvier, "31 de nos compagnons d'armes sont tombés en martyrs, 143 ont
été blessés", a indiqué l'état-major turc sur son site.
La Turquie a lancé cette offensive contre la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG), un groupe qu'elle considère comme
"terroriste" mais qui est soutenu par les Etats-Unis contre les
jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI).
Les combats entre, d'une part, l'armée turque et ses alliés arabes
syriens et, d'autre part, les YPG se déroulent dans la région d'Afrine,
un bastion kurde situé dans le nord-ouest de la Syrie.
L'armée turque y a essuyé de lourdes pertes ces derniers jours,
sans effectuer d'avancée décisive. Samedi, 11 militaires ont été tués,
dont deux dans la destruction d'un hélicoptère.
Outre les soldats turcs, au moins 165 combattants arabes syriens armés
par Ankara ont été tués depuis le début de l'offensive, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'armée turque a par ailleurs affirmé lundi avoir "neutralisé au moins
1.369 terroristes" jusqu'à présent, un chiffre invérifiable de façon
indépendante et bien supérieur à celui avancé par l'OSDH de 152 membres
des YPG tués.
L'OSDH, une ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources sur le
terrain, indique en outre qu'au moins 74 civils ont été tués à Afrine
depuis le 20 janvier, pour la plupart dans des frappes turques. Ankara
affirme pour sa part ne pas viser les populations.
Enfin, au moins sept civils ont été tués dans des tirs de roquettes
contre des villes frontalières turques et imputés par Ankara aux YPG. (AFP, 12 février
2018)
11 militaires turcs tués face à une
milice kurde
Onze militaires turcs ont été tués samedi dans plusieurs incidents, le
plus lourd bilan pour l’armée turque depuis le début de son offensive
contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, le 20 janvier.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a indiqué que deux militaires
avaient été tués lorsque leur hélicoptère avait été abattu. «Nous avons
deux martyrs», a-t-il dit. Mais il a indiqué que rien ne prouvait pour
l’instant qu’il y avait eu une «intervention extérieure» à l’origine de
ce crash.
L’armée turque a annoncé ensuite que neuf autres militaires avaient été
tués dans divers incidents, sans fournir davantage de détails. Onze
soldats ont de plus été blessés, a-t-on ajouté de même source.
La Turquie et ses alliés au sein des rebelles syriens ont lancé le 20
janvier l’opération «Rameau d’olivier» contre les Unités de protection
du peuple (YPG), une force paramilitaire kurde considérée comme
«terroriste» par Ankara mais qui est aussi une alliée précieuse des
Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Ankara considère les YPG comme une émanation «terroriste» du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection armée de
trois décennies contre le pouvoir central turc.
Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les
Etats-Unis, Mustefa Bali, a assuré sur Twitter que l’hélicoptère avait
été abattu dans le secteur de Rajo, dans la région d’Afrine, dans le
nord-ouest de la Syrie, proche de la frontière avec la Turquie.
Le Premier ministre turc avait expliqué un peu plus tôt que la Turquie
n’était pas intervenue dans la région d’Afrine pour mener une guerre ou
parce qu’elle avait une «oeil» sur le territoire d’un autre pays, en
l’occurrence la Syrie.
«Je suis désolé mais aucun Etat ne fermerait les yeux sur une
organisation terroriste croissant à ses côtés telle une tumeur», a-t-il
expliqué lors d’une interview télévisée réalisée depuis la province de
Mugla (ouest).
«Il s’agit d’une menace pour la Turquie qu’Ankara avait le droit
naturel de combattre dans le cadre des lois internationales et
intérieures», a-t-il ajouté.
Le président Recep Tayyip Erdogan a d’autre part déclaré que 1.141
«terroristes» avaient été neutralisés lors de l’opération engagée en
Syrie, désignant de la sorte les tués, les blessés et les prisonniers.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de vérifier ce chiffre. (AFP, 10 février
2018)
Un
hélicoptère militaire turc
abattu lors d'une opération en Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi qu'un
hélicoptère militaire turc avait été abattu lors d'une offensive turque
contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.
Le Premier ministre Binali Yildirim a précisé un peu plus tard à la
télévision que deux militaires turcs avaient été tués lors de
l'incident. Mais il a indiqué que l'appareil s'était écrasé et que rien
ne prouvait pour l'instant qu'il y avait eu une "intervention
extérieure".
L'armée a indiqué par la suite que 3 autres militaires turcs avaient
été tués et cinq blessés dans l'opération samedi contre la milice
kurde, lors d'un incident séparé.
"Un de nos hélicoptères a été abattu il y a peu", a déclaré M. Erdogan
lors d'un discours télévisé à Istanbul.
Il n'a pas précisé qui avait abattu l'appareil, soulignant toutefois
que les auteurs des tirs allaient en "payer le prix".
L'agence publique Anadolu a indiqué pour sa part que l'hélicoptère
avait été abattu dans la région frontalière de Hatay, au sud de la
Turquie.
Selon l'agence privée Dogan, les efforts sont actuellement déployés
pour atteindre les débris de l'appareil dans le district de Kirikhan.
La Turquie et ses alliés au sein des rebelles syriens ont lancé le 20
janvier l'opération "Rameau d'olivier" contre les Unités de protection
du peuple (YPG), une force paramilitaire kurde considérée comme
"terroriste" par Ankara mais qui est aussi une alliée précieuse des
Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Ankara considère les YPG comme une émanation "terroriste" du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection armée de
trois décennies contre le pouvoir central turc.
Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les
Etats-Unis, Mustefa Bali, a assuré sur Twitter que l'appareil avait été
abattu dans le secteur de Rajo, dans la région d'Afrine, dans le
nord-ouest de la Syrie, proche de la frontière avec la Turquie.
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a simplement déclaré pour sa
part que l'hélicoptère s'était écrasé.
"A ce stade, nous pouvons dire que l'un des deux hélicoptères s'est
écrasé. Nous avons deux martyrs. Nous ne disposons pas d'éléments
démontrant que cela résulte d'une intervention extérieure", a-t-il dit
à la télévision.
Les militaires turcs ont annoncé dans un communiqué qu'un hélicoptère
s'était écrasé à 13H00 (10H00 GMT), tuant deux des leurs, mais n'a pas
fourni d'explications, indiquant seulement qu'une enquête technique
avait débuté.
Le Premier ministre turc avait expliqué un peu plus tôt que la Turquie
n'était pas intervenue dans la région d'Afrine pour mener une guerre ou
parce qu'elle avait une "oeil" sur le territoire d'un autre pays, en
l'occurence la Syrie.
"Je suis désolé mais aucun Etat ne fermerait les yeux sur une
organisation terroriste croissant à ses côtés telle une tumeur", a-t-il
expliqué lors d'une interview télévisée réalisée depuis la province de
Mugla (ouest).
"Il s'agit d'une menace pour la Turquie qu'Ankara avait le droit
naturel de combattre dans le cadre des lois internationales et
intérieures", a-t-il ajouté.
Recep Tayyip Erdogan a d'autre part déclaré que 1.141 "terroristes"
avaient été neutralisés lors de l'opération engagée en Syrie, désignant
de la sorte les tués, les blessés et les prisonniers.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de vérifier ce chiffre.
(AFP, 10
février
2018)
L'offensive turque sur Afrine s'intensifie, des
milliers de déplacés
L'offensive de l'armée turque et de rebelles syriens contre l'enclave
kurde d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, s'intensifie avec des
raids aériens et de violents combats frontaliers qui provoquent des
milliers de déplacés.
De violents affrontements entre forces turques et combattants kurdes
ont secoué mercredi des villages de l'enclave d'Afrine, pilonnée par
les frappes aériennes et où les blessés continuent d'affluer dans les
hôpitaux.
Ankara ne cesse de réitérer sa détermination à poursuivre son offensive
lancée le 20 janvier, malgré les appels à la retenue. Mercredi, le
président français Emmanuel Macron l'a mis en garde contre toute
velléité d'"invasion" de la Syrie.
La Turquie a lancé cette nouvelle opération avec l'aide de rebelles
syriens pour chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG), considérée comme un groupe terroriste par
Ankara mais alliée incontournable de Washington dans la lutte contre
les jihadistes en Syrie.
Les avions turcs ont survolé mercredi matin la ville d'Afrine, a
constaté un correspondant de l'AFP, et les bombardements dans les
environs de la cité ont gagné en intensité ces derniers jours, a-t-il
précisé.
Mais les combats les plus violents se déroulent principalement dans le
nord et l'ouest de la région. Ils sont accompagnés de tirs d'artillerie
et de frappes aériennes turques, selon une ONG, l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
A Afrine, quelque 15.000 personnes fuyant les combats ont été déplacées
dans la région, tandis qu'un millier ont trouvé refuge dans la province
voisine d'Alep, selon Ursula Mueller, secrétaire générale adjointe de
l'ONU, chargée des Affaires humanitaires.
- 'Les civils meurent' -
Dans le principal hôpital de la ville d'Afrine, les blessés continuent
d'affluer, a constaté mercredi un correspondant de l'AFP.
Allongée sur un lit d'hôpital, une vieille dame au visage ridé pleure
bruyamment alors qu'un médecin tente d'examiner son crâne.
Une infirmière demande à un jeune garçon d'ouvrir la main pendant
qu'elle enroule un bandage, tandis qu'une de ses collègues lui nettoie
une plaie à la jambe.
"Tout le monde sait que les civils meurent", tonnait déjà mardi soir un
vieillard dans l'hôpital après avoir perdu 12 membres de sa famille.
Une famille de quatre personnes est venue récupérer le corps du
patriarche, 80 ans. La tête posée contre le cercueil, une femme pleure.
Des responsables kurdes ont affirmé que les bombardements turcs sur
Afrine mercredi avaient tué un enfant et blessé 10 civils. L'OSDH a
confirmé la mort d'un enfant mercredi.
La Turquie dit prendre pour cible uniquement les positions militaires
des YPG. Mardi, le ministre turc de la Défense, Nurettin Canikli, a
assuré devant le Parlement que l'armée et les rebelles syriens qui lui
sont alliés "n'ont fait de mal à aucun civil".
Côté turc, une adolescente de 17 ans a été tuée mercredi dans la ville
frontalière de Reyhanli par une roquette tirée depuis le nord de la
Syrie, une attaque imputée aux YPG par l'agence de presse officielle
turque Anadolu.
Depuis le début de l'offensive turque en Syrie le 20 janvier, les
villes frontalières turques sont régulièrement la cible de tirs de
roquettes qui ont déjà fait au moins quatre morts.
Cinq de ces roquettes sont tombées dans la journée de mercredi sur
Reyhanli, dont trois sur le quartier de Gültepe, tuant l'adolescente.
Reyhanli a reçu plusieurs dizaines de roquettes depuis le début de
l'offensive et de nombreux habitants quittent la ville pour se réfugier
chez des proches.
- 'Opération d'invasion' -
Evoquée depuis plusieurs mois, l'intervention turque à Afrine a été
précipitée par l'annonce de la création d'une "force frontalière"
incluant les YPG et parrainée par la coalition internationale
antijihadistes dirigée par Washington.
La Turquie n'a jamais accepté l'autonomie de facto établie par les
Kurdes dans le nord de la Syrie à la faveur du conflit, craignant de
voir sa propre communauté kurde développer des aspirations similaires.
Mercredi, le président Macron a exprimé sa préoccupation dans un
article mis en ligne par le quotidien français Le Figaro.
Si "cette opération devait prendre un autre tour qu'une action pour
lutter contre un potentiel terroriste menaçant la frontière turque, et
que c'était une opération d'invasion, à ce moment, cette opération nous
pose(rait) un problème réel", a prévenu le président français.
Réagissant à ses déclarations, le Premier ministre turc Binali Yildirim
a déclaré que cette "idée (était) fondamentalement erronée", assurant
que son pays n'agissait "absolument pas dans une logique d'invasion".
Depuis le 20 janvier, 91 combattants kurdes ont été tués de même que 85
rebelles pro-Ankara, selon l'OSDH. En outre, 68 civils dont 21 enfants
ont péri dans les bombardements turcs sur Afrine, a ajouté l'ONG.
Ankara a affirmé avoir perdu sept soldats dans l'opération.
(AFP, 31
janvier
2018)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le pape et Erdogan parlent de
Jérusalem, des Kurdes manifestent leur colère
Le pape François et le président turc ont défendu lundi le statut de
Jérusalem en prônant le respect des droits de l'Homme dans la région,
mais à deux pas du palais du Vatican des Kurdes ont crié leur colère
face aux bombardements meurtriers du régime d'Ankara en Syrie.
Au cours de 50 minutes de discussions "cordiales", François et Recep
Tayyip Erdogan, ont notamment abordé lundi matin "la situation au
Moyen-Orient, avec une référence particulière au statut de Jérusalem,
mettant en exergue le besoin de promouvoir la paix et la stabilité dans
la région à travers le dialogue et la négociation, en respectant les
droits de l'Homme et la loi internationale", précise un bref communiqué
du Vatican.
Les droits de l'Homme mentionnés ne renvoient pas directement à la
Turquie ou aux bombardements turcs en Syrie.
Lors de la première visite d'un président turc au Vatican depuis 59
ans, M. Erdogan avait prévu de remercier le pape pour avoir contesté la
décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem
en tant que capitale d'Israël. "Nous sommes tous les deux pour la
défense du statu quo", avait commenté cet ardent défenseur de la cause
palestinienne dans un entretien dimanche à La Stampa.
Outre Jérusalem, Erdogan et le pape ont souligné l'importance de lutter
conjointement contre "la xénophobie et l'islamophobie" et de ne pas
faire l'amalgame entre "religions et terrorisme", ont indiqué des
sources de la présidence, citées par des médias officiels turcs.
Non loin du palais du Vatican, des échauffourées ont éclaté dans un
jardin bordé par un étanche cordon de police, où s'étaient rassemblées
plusieurs dizaines de manifestants, à l'initiative d'une association
kurde dénonçant "un crime contre l'Humanité en cours à Afrine". Deux
manifestants ont été arrêtés.
Depuis le 20 janvier, la Turquie mène des attaques en Syrie contre la
région d'Afrine, visant officiellement à éloigner de la frontière
turque la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une
organisation classée comme "terroriste" par Ankara mais alliée de
Washington dans la lutte contre l'Etat islamique.
"Chaque famille a perdu deux ou trois enfants. Mais quelle est la faute
des Kurdes? C'est ça la récompense pour s'être battus contre Daesh?", a
confié à l'AFP Rasho Mohmad, un Kurde d'Afrine jugeant que le pape
n'aurait pas dû recevoir "un assassin". "C'est un devoir d'être ici
aujourd'hui. Erdogan est devenu plus qu'un dictateur", a fustigé de son
côté Alessio Arconso, du réseau Kurdistan Italie.
Depuis le putsch manqué de 2016, plus de 140.000 personnes ont été
limogées ou suspendues en Turquie et plus de 55.000 ont été arrêtées,
dont des universitaires, des journalistes, des médecins et des
militants pro-kurdes.
-Symbole de paix offert à Erdogan-
Le chef de l'Etat turc, très souriant et en retard, a été accueilli
dans le palais du Vatican par un souverain pontife à la mine plus
sérieuse. Mais l'atmosphère semblait plus détendue au moment d'échanger
des cadeaux.
"Ceci est un ange de la paix, qui étrangle le démon de la guerre", a
commenté le pape en offrant un médaillon en bronze d'une vingtaine de
centimètres de diamètre. "C'est le symbole d'un monde basé sur la paix
et la justice", a-t-il ajouté, une façon diplomatique d'évoquer son
horreur des conflits armés.
Le pape argentin, défenseur du dialogue interreligieux, avait effectué
un voyage peu chaleureux en Turquie en novembre 2014. M. Erdogan, un
pieux musulman, s'était alors arc-bouté sur la dénonciation de
l'"islamophobie".
En juin 2016, au cours d'un voyage en Arménie, le pape avait utilisé le
mot "génocide", que la Turquie réfute pour qualifier les massacres
d'Arméniens de 1915/16. Les autorités turques avaient alors fustigé
"une mentalité de croisade".
Le président turc a ensuite déjeuné avec le président italien, Sergio
Mattarella, qui a évoqué une rencontre "franche et respectueuse",
occasion de répéter la position actuelle de l'UE sur une entrée de la
Turquie.
M. Erdogan a pour sa part réitéré son désir d'une véritable "adhésion"
de la Turquie à l'UE, après avoir rejeté dimanche la proposition
française d'un simple "partenariat".
Il a enfin rencontré en fin de journée durant une heure le chef du
gouvernement Paolo Gentiloni, accompagné de trois ministres italiens de
premier plan, dans un huis clos complet. (AFP, 5 février
2018)
Des
islamistes dans le sillage de l’armée
turque
Quand les
Turcs
entrent quelque part, ils n’en sortent jamais”. Adem Uzun, l’un des
plus hauts représentants des Kurdes à Bruxelles, ne se fait aucune
illusion sur l’opération qu’a lancée le 20 janvier l’armée turque dans
le nord-ouest de la Syrie. L’offensive a beau porter le nom très
pacifique de “Rameau d’olivier”, il est persuadé que l’armée turque va
chasser les habitants kurdes de la poche d’Afrine, raser leurs
villages, puis s’y installer définitivement. Comme à Antakya, la future
province d’Hatay, en 1938. Comme à Chypre, en 1974, toujours divisée.
“Ce que
veut
faire Erdogan, c’est chasser les Kurdes, qui font 60% de la population,
et les remplacer par des djihadistes, dit il. Erdogan dit que
l’opération a lieu pour protéger les frontières. Mais pourquoi ne
défendit pas les frontières à l’intérieur de la Turquie ?” .
Les
craintes du président Macron
En des
termes
plus mouchetés, c’est exactement ce que craint aussi le président
français, interrogé lors d’un dîner de la communauté arménienne à
Paris. “S’il s’avérait que cette opération devait prendre un autre tour
qu’une action pour lutter contre un potentiel terroriste menaçant la
frontière turque et que c’était une opération d’invasion, à ce moment,
cette opération nous pose un problème réel”, a indiqué Emmanuel Macron.
Colère
d’Ankara, où le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut
Cavusoglu, a répliqué le 28 janvier que la France, ni aucun autre pays,
“n’a de leçon à donner” à la Turquie. Pour le ministre, l’objectif de
“Rameau d’olivier” est clair : déloger d’Afrine la milice kurde des
Unités de Protection du Peuple (YPG) considérée comme ‘terroriste’
parAnkara car proche du PKK. Le président Macron s’est dit vendredi
‘rassuré’ par les explications turques.
Les YPG
constituent l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS),
une alliance arabokurde soutenue par les Etats-Unis, où l’on trouve
aussi des Syriaques et des Yézidis. Les FDS ont signé les plus belles
victoires contre l’Etat islamique. La milice laïque défend trois
cantons àmajorité kurde à Afrine, Kobane et Jezireh, qui constituent ce
qu’on appelle leRojava, la région autonome desKurdes au nord de la
Syrie. “On en parle peu, ajoute Adem Uzun, mais ce que craint au final
Ankara, c’est que les Kurdes créent une jonction entre Jezireh et
Afrine pour amener le gaz et le pétrole directement vers la
Méditerranée”. Pour le moment, le pétrole passe par des pipelines via
la Turquie, ce qui assure à ce pays des droits de passage et une belle
position géostratégique.
Une autre
hypothèse serait que l’offensive sur Afrine résulterait d’une entente
entre la Turquie, la Syrie et la Russie, au terme de laquelle Ankara
rétrocéderait la poche, une fois nettoyée de ses YPG, au gouvernement
syrien. Pour le moment, Damas dénonce “l’agression turque” et déplore
les victimes civiles. Mais les observateurs notent que l’aviation
turque n’aurait jamais pu entreprendre cette offensive sans l’aval de
la Russie, qui a le contrôle militaire du ciel syrien.
Des milices
islamistes dans le sillage turc
Selon
l’agence
officielle turque Anadolu, près de 800 miliciens des YPG ont été tués
depuis le 20 janvier, une vingtaine de villages et sept collines, où
les combattants kurdes avaient pris position, ont été nettoyés. L’armée
turque a attaqué la poche d’Afrine simultanément en sept points
différents pour prendre les Kurdes en étau. Des milliers d’habitants se
déplacent selon les tirs d’artillerie et raids aériens. Sur Twitter,
des images atroces circulent, invérifiables, montrant des enfants tués
y compris du côté turc, une combattante kamikaze du YPG mutilée et des
islamistes entonnant des chants à la gloire du djihad en Tchétchénie et
en Afghanistan.
Car l’armée
turque n’avance pas seule. Elle est épaulée par des bataillons de
l’Armée syrienne libre (ASL) qui ont été rééquipés et entraînés par
Ankara. Dans ses rangs figurent plusieurs groupes dont l’objectif final
est l’instauration de la charia en Syrie et le rejet du projet fédéral
kurde. L’un d’eux est le groupe turkmène Sultan Mourad. Un autre est
Jabha Chamiya, un groupe sunnite. Un troisième est le Faylaq alCham, le
bras armé des Frères musulmans.
La plupart
de
ces groupes avaient déjà participé, avec l’armée turque, à l’opération
“Bouclier de l’Euphrate” (août 2017 - mars 2017) qui avait visé à
chasser les YPG et l’Etat islamique de la région se trouvant au nord
d’Alep. Par cette opération, la Turquie avait déjà cassé les velléités
kurdes de prendre le contrôle d’une bande de territoire d’un seul
tenant le long de la frontière turque. La ligne rouge des Américains
En
annonçant
l’offensive terrestre, le 20 janvier, le président Erdogan avait dit :
“Ensuite, ce sera Manbij”, une ville également tenue par les Kurdes
plus à l’Est. Mais là, il rencontre un os. Des forces américaines y
sont déployées en soutien aux YPG. Le général américain Joseph Votel,
commandant en chef du Central Command, a prévenu le 28 janvier l’allié
turc au sein de l’Otan qu’il n’en était pas question. (La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 3 février 2018)
YPG: “Erdoğan attacks Afrin with
remnants of ISIS and Al-Nusra”
YPG
Spokesperson Nuri Mehmud stated that the SDF has developed the
Resistance of the Age against attacks by the Turkish army and their
gangs and said, “A breathless resistance is developed against the
invasion.”
Mehmud also pointed out the propaganda the invading army and their
gangs are making regarding the Qestel Cindo Hill: “Our forces retaliate
their attacks to the end. Them taking control of a couple of hundred
meters does not equal to a large advance. So it doesn’t mean that they
have achieved success.”
Nuri Mehmud stated that the fighters are displaying a breathless
resistance against attacks in the Resistance of the Age in Afrin and
continued: “We must understand the significance of Afrin well. Today
there is a historic resistance against the Turkish state in Afrin. Our
forces retaliate the Turkish army and their gangs and fight them both.
What is important here is that we know what Afrin means. The whole
world should know. Afrin is forming a democratic system and offering
the whole of the Middle East a democratic solution. That is why them
taking control of a few points or advancing a few hundred meters should
not be exaggerated.” Mehmud added that the world remains silent in the
face of the Turkish state attacks, even when it means trampling their
own laws.
“ERDOĞAN IS ATTACKING THE MIDDLE EAST WITH THE TERROR PROJECT”
Mehmud said the following on Erdoğan’s relationship to the gangs:
“Erdoğan is implementing ISIS’ project personally. Turkey, under
Erdoğan’s command, has been doing this since the beginning of the
Syrian crisis. The Ikhwan movement (Muslim Brotherhood) wanted to
implement the same project under the guise of religion. They had plans
for all the Middle East. But everybody saw what they were hiding
underneath the moderate Islam veil. They are fascists, they only
believe in one color, and they don’t accept free life or society.”
Mehmud said ISIS is trying to make their presence permanent through
settling in various countries: “ISIS has settled in various countries
in the Middle East and they tried to keep their presence. And they
carried out terrorist attacks in the US and Europe. They wanted to take
over the whole of the Middle East. Today Erdoğan is attacking Afrin
with the remnants of ISIS and Al-Nusra. The Turkish army is a part of
NATO. They want the democratic project that will bring solutions in the
political, service, economy and education areas and uphold culture and
ideas to fail.”
“ERDOĞAN IS DRAGGING THE WORLD INTO A GREAT CATASTROPHY”
Nuri Mehmud said the following on the international silence: “The
world, the UN are still silent about the attacks against Afrin. The
Turkish state is using NATO weapons. Now there are Al-Nusra and ISIS
gangs within the Turkish army. But we see that the international public
doesn’t speak up against these attacks or show any reaction. They have
enabled Erdoğan in attacking a peaceful society that fights against
terror for the whole world. Will this society be protected? What will
the international public do in the face of Afrin? Erdoğan is now
dragging the whole world into a great catastrophe.”
“LIKE WE PREVAILED IN SEREKANIYE AND KOBANE WE WILL PREVAIL IN AFRIN”
YPG Spokesperson Nuri Mehmud said their forces will resist and prevail
in Afrin like they resisted and prevailed in Serekaniye and Kobane, and
concluded with: “We will resist and we will prevail in Afrin as well.
Now they are implementing the same attack plan on Afrin. But we say
they cannot win. Russia wants to look like a fundamental force in
Syria, but Russia should know that the price for their policies in
Syria and the Middle East will be something else.” (ANF, 2 Feb 2018)
Socio-économique
/ Socio-economic
La
Turquie envisage la castration chimique pour
les pédophiles
Le ministre turc de la Justice a affirmé mardi que les autorités
souhaitaient recourir à la castration chimique pour les auteurs
d'agressions sexuelles sur mineurs.
"Les tribunaux décideront de la mise en oeuvre et de la durée de la
castration chimique pour supprimer ou réduire le désir sexuel. Nous
mettrons cela en place à nouveau d'ici quelques jours", a déclaré le
ministre Abdülhamit Gül.
Ses déclarations surviennent sur fond d'indignation dans le pays après
l'agression d'une enfant de quatre ans et demi par un homme de 20 ans
lors d'un mariage dans la province d'Adana la semaine dernière.
Le parquet a requis mardi 66 ans d'emprisonnement pour l'agresseur
présumé, selon l'agence étatique Anadolu.
La castration chimique avait déjà été introduite en Turquie pour les
auteurs de crimes sexuels en juillet 2016, mais le Conseil d'Etat avait
empêché sa mise en oeuvre au motif que "la définition du traitement et
ses limites étaient vagues".
"Toutes les options, toutes les mesures qui doivent être prises pour
résoudre le problème seront sur la table", a ajouté M. Gül.
Le porte-parole du gouvernement Bekir Bozdag avait indiqué lundi qu'une
commission composée de 6 ministres, dont M. Gül, serait mise en place
pour se pencher sur les moyens de lutter contre les abus visant les
enfants.
Le nombre d'affaires d'abus sexuels commis contre des enfants est passé
de 3.778 en 2006 à 21.189 en 2016, selon des chiffres du ministère de
la Justice diffusés par des organisations de défense des droits de
l'homme.
Près de 60% des suspects dans ces affaires en 2016 ont été condamnés,
d'après l'Association turque des droits de l'homme (IHD).
L'ONG Les Assemblées des femmes, une organisation de défense des droits
des femmes, a dénoncé sur Twitter la castration chimique comme une
"punition pas en phase avec les lois modernes" et qui va "à l'encontre
des droits de l'homme".
"La solution: c'est d'arrêter d'infliger des peines réduites dans les
affaires d'abus contre les enfants", a ajouté l'ONG.
Par ailleurs, le président Recep Tayyip Erdogan a soulevé mardi la
question de la pénalisation de l'adultère, un sujet qui avait fait
polémique en Turquie en 2004, lorsque le chef de l'Etat était encore
Premier ministre.
Il avait alors souhaité faire passer cette mesure lors d'une réforme du
code pénal mais avait fini par y renoncer sous la pression de l'Union
européenne.
"Lors du processus (d'adhésion à) l'UE, nous avons fait une erreur au
sujet de l'adultère", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par le
quotidien Hürriyet, estimant que la question devrait être abordée de
nouveau. (AFP, 22 février
2018)
Un temple de 3.000 ans
endommagé par les raids aériens turcs
Un temple néo-hittite vieux de 3.000 ans a été endommagé par les
frappes aériennes turques dans le nord de la Syrie, a rapporté dimanche
une ONG, un expert archéologique déplorant une "catastrophe" similaire
aux ravages causés à Palmyre.
Le temple d'Aïn Dara, qui date de "l'ère araméenne" (environ 1.300-700
avant J.-C.), se trouve dans l'enclave d'Afrine, cible depuis plus
d'une semaine d'une offensive turque, et a été touché vendredi par des
frappes aériennes, a précisé l'observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
"L'ampleur des destructions est de 60%", estime le directeur de l'OSDH,
Rami Abdel Rahmane.
Le site de 50 hectares, découvert en 1982, est célèbre pour ses "lions
en basalte, imposants et exceptionnels, et des fresques sculptées dans
la pierre", indique l'ancien directeur général des Antiquités et Musées
de Syrie, Maamoun Abdelkarim.
"Trois mille ans de civilisation, détruits en une frappe aérienne",
déplore l'expert contacté par l'AFP.
Condamnant "les attaques turques contre les sites archéologiques
d'Afrine", la Direction générale des Antiquités et Musées a confirmé
"la destruction du temple de Aïn Dara, l'un des édifices archéologiques
les plus importants construits par les Araméens en Syrie", dans un
communiqué sur son site Internet.
En Syrie ravagée depuis 2011 par une guerre meurtrière, Ankara a lancé
le 20 janvier une opération militaire avec des rebelles syriens alliés.
L'objectif: chasser la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG) de la région d'Afrine, située à la frontière.
M. Abdelkarim n'hésite pas à comparer la destruction du temple d'Aïn
Dara aux ravages infligés en 2015 par le groupe jihadiste Etat
islamique (EI) à la ville de Palmyre, site antique de plus de 2.000 ans
inscrit par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.
Les jihadistes avaient notamment détruits à coups d'explosifs le temple
de Bêl.
"La destruction du temple de Aïn Dara, c'est le même niveau d'atrocité
que le temple de Bêl", déplore M. Abdelkarim, précisant que le premier
a été érigé huit siècles avant le second.
M. Abdelkarim s'inquiète des combats provoqués par l'offensive turque
dans le secteur de Jabal Samaan, où se trouvent des villages antiques
datant du début du christianisme inscrits en 2013 sur la liste du
patrimoine mondial en péril de l'Unesco.
"Ces villages, qui datent du Ier au VIIe siècles, offrent un paysage et
des vestiges particulièrement bien conservés: maisons d'habitation,
temples païens, églises, citernes collectives, thermes", selon le site
Internet de l'Unesco.
"Nous attendons jour après jour ce qui va se passer dans Jabal Samaan,
qui s'est transformé en champ de bataille", déplore M. Abdelkarim.
(AFP, 28
janvier
2018)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Déclaration éhontée de
l'ambassadeur turc en France
Proche du régime, Ismail Hakki Musa, l'ambassadeur de Turquie en
France, nie, au micro de RTL lundi 19 février, que six journalistes,
dont trois sont des figures célèbres de la profession en Turquie, ont
été condamnés à la prison à vie sans possibilité d’amnistie en raison
de déclarations de complicité à l'égard de Fethullah Gülen. Ce dernier
est à l'origine, selon le régime turc, du coup d'État de 2016.
"Ils n'ont pas été condamnés à vie", s'obstine-t-il, malgré les
vérifications de RTL. "On peut critiquer le président Erdogan, mais on
ne peut pas l'insulter", conclut-il.
En janvier 2018, la Turquie a lancé une offensive armée contre les
Kurdes au nord de la Syrie. Or, les Kurdes ont apporté leur aide à la
coalition pour chasser Daesh. Ismail Hakki Musa conteste également
cette version des faits.
L'ambassadeur de Turquie en France dit faire "une distinction claire et
nette" entre les kurdes et le PYD, la branche syrienne du PKK. "C'est
une erreur fondamentale de dire que la Turquie s'en prend aux Kurdes,
la Turquie s'en prend à une organisation terroriste qui est le PYD. Si
on a pris le PYD comme allié dans la lutte contre Daesh, c'était une
erreur fondamentale. La lutte contre une organisation terroriste telle
que Daesh ne doit pas légitimer une coopération avec une autre
organisation terroriste qui est le PYD."
Ce soutien au régime d'Erdogan, critiqué pour son virage autoritaire,
assure que "les États-Unis ont armé le PYD (...) La France a peut-être
aidé, je n'ai pas d'information tangible en la matière." Et ajoute
qu'aucun civil n'a été tué dans ce conflit. Pourtant, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), quelques 95 civils
de l'enclave kurde sont morts depuis le début de l'opération "Rameau
d'Olivier" dans la région d'Afrine.
Accusée par les États-Unis d'avoir affaibli le combat contre Daesh, "la
Turquie, à l'intérieur de l'Otan, est un cheval de Troie de
l'islamisme", avait considéré Patrice Franceschi, un écrivain proche
des Kurdes. "C'est faux", a sèchement rétorqué l'ambassadeur. (RTL, 20
février 2018)
Syrie: l'UE appelle également la
Turquie à "la retenue"
La chef de la diplomatie européenne Federica
Mogherini a appelé vendredi la Turquie à faire preuve de "retenue" dans
ses actions militaires dans le nord-ouest de la Syrie, à la suite du
secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.
"Ce qui préoccupe l'UE, c'est que la cible des opérations doit
continuer à être Daech (acronyme arabe de l'organisation jihadiste Etat
islamique)", a plaidé Mme Mogherini, lors d'une réunion des ministres
des Affaires étrangères de l'Union européenne et des Balkans
occidentaux à Sofia, à laquelle a participé le ministre turc des
Affaires européennes Omer Celik.
"Nous avons réitéré cette position à nos amis turcs aujourd'hui et je
souscrirai aux mots de (Rex) Tillerson à Ankara en insistant auprès de
nos amis turcs pour qu'ils fassent preuve de retenue dans leurs actions
militaires", a-t-elle expliqué.
Le secrétaire d'Etat américain, en visite à Ankara, a appelé une
nouvelle fois vendredi la Turquie à la "retenue" dans son offensive
contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple
(YPG) dans l'enclave d'Afrine (nord-ouest de la Syrie).
Ankara mène cette offensive baptisée "Rameau d'Olivier" depuis le 20
janvier.
M.Tillerson a cependant assuré que les Etats Unis et la Turquie veulent
"aller de l'avant ensemble" pour surmonter leur crise actuelle en
Syrie. (AFP,
16 février
2018)
Le
Parlement européen appelle à
la fin de l'état d'urgence
Le Parlement européen a condamné jeudi la détérioration de l'Etat de
droit en Turquie et réclamé la fin de l'état d'urgence, prétexte à des
arrestations jugées arbitraires d'opposants et de journalistes.
Réunis en session plénière à Strasbourg, les députés européens ont
adopté à main levée une résolution faisant part de leur "vive
inquiétude devant la détérioration en cours des libertés et droits
fondamentaux et de l'Etat de droit en Turquie".
Selon le Parlement, l'état d'urgence instauré depuis le putsch manqué
de juillet 2016 "est actuellement utilisé pour museler les dissidents
et va bien au-delà des mesures légitimes de lutte contre les menaces
pour la sécurité nationale".
"La tentative de coup d'État manquée sert actuellement de prétexte pour
bâillonner l'opposition légitime et pacifique et empêcher les médias et
la société civile (...) d'exercer pacifiquement leur liberté
d'expression", protestent les parlementaires.
Le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré considérer cette
résolution, basée sur des "affirmations sans mérite", comme "nulle et
non avenue".
"Prendre des mesures comme l'état d'urgence, nécessaire afin d'éliminer
complètement les menaces contre l'existence de notre Etat et le droit à
une vie démocratique de notre nation, est notre devoir et notre droit
le plus naturel", affirme-t-il dans un communiqué, soulignant que
certains pays européens ont eux aussi appliqué l'état d'urgence.
Ankara estime ces mesures nécessaires pour lutter à la fois contre la
rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe
Etat islamique (EI) et les réseaux soupçonnés d'implication dans le
coup d'Etat manqué de juillet 2016.
Mardi devant les députés, la diplomate en chef de l'Union européenne
Federica Mogherini avait également dénoncé la prolongation de l'état
d'urgence. "La tendance négative sur la situation des droits de l'Homme
dans le pays ne s'est pas inversée" avait-t-elle déploré.
Condamnant les récentes arrestations d'opposants à l'intervention
militaire turque à Afrine (nord-ouest de la Syrie), le Parlement
européen se dit aussi "vivement préoccupé par les conséquences
humanitaires" de cette offensive et met en garde "contre la poursuite
d'actions disproportionnées".
A Afrine, Ankara lutte contre les Unités du protection du peuple (YPG)
une milice alliée des Etats-Unis mais que la Turquie considère comme
"terroriste".
Répétant prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que les
civils ne soient affectés par cette offensive, le ministère turc des
Affaires étrangères a estimé que ces critiques "montrent que certains
membres de l'UE ne comprennent pas l'importance vitale que revêt cette
lutte pour l'Europe".
Les dirigeants de l'Union européenne doivent rencontrer le président
turc Recep Tayyip Erdogan le 26 mars à Varna, en Bulgarie, pour faire
le point sur les relations entre l'UE et la Turquie. (AFP, 10 février
2018)
Réunion entre les dirigeants de l'UE et Erdogan le
26 mars à Varna
Les dirigeants de l'Union européenne rencontreront le président turc
Recep Tayyip Erdogan le 26 mars à Varna, en Bulgarie, pour faire le
point sur les relations entre l'UE et la Turquie, a annoncé mardi le
porte-parole du président du Conseil européen.
Un dîner de travail réunira le président du Conseil européen Donald
Tusk, le président de la Commission Jean-Claude Juncker, le Premier
ministre bulgare Boïko Borissov et M. Erdogan. Il sera l'occasion de
discuter des libertés fondamentales et de l'Etat de droit en Turquie,
ont indiqué MM. Tusk et Juncker dans un courrier adressé au président
Erdogan publié sur Twitter.
"Nous devons normaliser les relations avec la Turquie", a soutenu le
Premier ministre bulgare lors d'une réunion avec Jean-Claude Juncker le
12 janvier à Sofia. La Bulgarie, qui assure la présidence semestrielle
de l'UE, se veut un pont entre Bruxelles et Ankara.
Le président de la Commission européenne avait pour sa part déploré la
détérioration des relations avec Ankara. "La Turquie s'éloigne d'elle
même à grand pas" de l'Europe avait-il souligné en déplorant la
répression qui a suivi le coup d'état manqué en juillet 2016 en Turquie.
Les Européens sont également très préoccupés par l'opération militaire
menée par l'armée turque contre une milice kurde dans le nord de la
Syrie.
La rencontre de Varna veut permettre de renouer le dialogue. "Elle doit
nous permettre de partager nos points de vue sur la façon de faire
avancer notre relation, sur la base du respect mutuel et de l'intérêt
commun", ont insisté Donald Tusk et Jean-Claude Juncker dans leur
lettre au président Erdogan.
Les Turcs ont des attentes très spécifiques, notamment le versement de
3 milliards d'euros, seconde tranche des fonds promis en 2015 à la
Turquie pour juguler les flux de migrants et de réfugiés passant par le
territoire turc, a-ton indiqué de source diplomatique.
Ankara attend également la concrétisation de la promesse européenne
d'une libéralisation des visas. (AFP, 6 février
2018)
Paris met en garde Ankara contre la mort de civils en
Syrie
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a mis
en garde mercredi la Turquie contre toute mort de civils dans son
offensive en cours contre une milice kurde en Syrie.
"Ce qu'on peut comprendre, c'est que la Turquie veuille assurer la
sécurité de ses frontières. C'est un droit légitime mais assurer la
sécurité de ses frontières, ce n'est pas aller tuer des civils ; cela,
c'est condamnable", a déclaré le chef de la diplomatie française sur la
chaîne française BFMTV et la radio RMC.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 68
civils, dont 21 enfants, ont été tués dans les bombardements turcs
menés dans le cadre de cette offensive.
"Il ne faut pas dans une situation très dangereuse aujourd'hui en
Syrie, dramatique à tous égards, rajouter de la guerre à la guerre", a
poursuivi M. Le Drian en appelant tous les acteurs impliqués dans des
combats à revenir à la table des négociations politiques sous l'égide
des Nations Unies.
"C'est ce que nous disons aux Russes, aux Iraniens, aux Turcs : il faut
que cela se passe dans l'enceinte des Nations Unies, sinon on va avoir
une +cumulation+ de la guerre dans la guerre qui va être dramatique. Il
y aura une nouvelle crise syrienne sans sortie sérieuse", a-t-il
martelé.
Aujourd'hui, le droit international est "violé par la Turquie, il est
violé par le régime de Damas, il est violé aussi par l'Iran", a-t-il
ajouté.
Le président français Emmanuel Macron avait déjà mis en garde la
Turquie, fin janvier, contre toute velléité d'"invasion" de la Syrie.
"S'il s'avérait que cette opération devait prendre un autre tour qu'une
action pour lutter contre un potentiel terroriste menaçant la frontière
turque et que c'était une opération d'invasion, à ce moment, cette
opération nous pose un problème réel", avait-il prévenu.
A l'issue d'une conversation téléphonique samedi avec son homologue
turc Recep Tayyip Erdogan, le président français a annoncé que les deux
pays allaient "travailler à une feuille de route diplomatique en
Syrie", sans plus de précisions sur son calendrier et ses objectifs. (AFP, 7 février
2018)
La Haye retire son ambassadeur en Turquie
Les Pays-Bas ont annoncé lundi le retrait de leur ambassadeur à Ankara,
refroidissant davantage les relations entre les deux pays au plus bas
après que La Haye a refoulé l'an dernier deux ministres turcs du sol
néerlandais.
Depuis, malgré des discussions, "nous ne sommes pas parvenus à trouver
un accord sur la manière dont la normalisation devrait avoir lieu", a
déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra
dans un communiqué.
Le gouvernement néerlandais a par conséquent "décidé
officiellement de retirer l'ambassadeur des Pays-Bas à Ankara, qui n'a
plus accès à la Turquie depuis mars 2017", a poursuivi le ministère.
Réciproquement, "tant que les Pays-Bas n'ont pas d'ambassadeur en
Turquie, les Pays-Bas n'accorderont pas d'autorisation pour l'entrée en
fonction d'un nouvel ambassadeur turc aux Pays-Bas", ont affirmé les
autorités.
Les relations entre les deux pays s'étaient envenimées après
l'interdiction faite en mars 2017 à l'avion du ministre turc des
Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu de se poser sur le sol néerlandais.
Le chef de la diplomatie turque devait s'exprimer en faveur du
président Recep Tayyip Erdogan lors d'un meeting organisé pour la
communauté turque à Rotterdam à l'occasion de la campagne du référendum
sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
En réaction à cette interdiction, la ministre turque de la Famille
Fatma Betül Sayan Kaya avait, quelques heures plus tard, rejoint
Rotterdam en voiture depuis l'Allemagne.
Des émeutes avaient éclaté alors qu'elle avait été bloquée à quelques
mètres du consulat avant d'être raccompagnée à la frontière allemande
par les autorités néerlandaises.
Environ un millier de manifestants avaient été dispersés par la police.
La Turquie avait ensuite exigé des excuses de la part du Premier
ministre Mark Rutte pour le traitement réservé à sa ministre de la
Famille et refusé le retour de l'ambassadeur néerlandais qui était hors
du pays. (AFP, 5 février
2018)
Des
sénateurs français
appellent le gouvernement à soutenir les Kurdes syriens
Des sénateurs issus de tous les groupes politiques ont appelé mardi le
gouvernement à soutenir les Kurdes syriens, alors que la Turquie
intensifie sont offensive sur la région kurde d'Afrine, dans le nord de
la Syrie.
"Nous appelons le gouvernement à soutenir nos alliés kurdes syriens",
écrivent ces sénateurs dans leur appel.
"Il est temps de briser le silence assourdissant de la communauté
internationale face à cette guerre d'agression", ajoutent-ils. "Nous
appelons la France à élever la voix et à user de toute son influence au
conseil de sécurité de l'ONU et en Europe pour exiger le retrait de
l'armée turque et l'arrêt immédiat de l'intervention à Afrine".
Les signataires de l'appel rappellent que "les Kurdes syriens ont été,
avec les Peshmergas du Kurdistan irakien, nos meilleurs alliés dans la
guerre contre Daech". "Défendre ceux qui sont morts pour notre liberté,
être solidaires de nos alliés et compagnons d'armes est une obligation
morale pour la France, pour les États-Unis et pour tous les membres de
la Coalition internationale", poursuivent-ils.
Cet appel a été préparé dans l'urgence, a souligné le sénateur Olivier
Léonhardt (RDSE), à son origine. Signé pour le moment par 21
parlementaires, il pourrait recueillir davantage de soutiens, d'autres
sénateurs ayant manifesté leurs souhait de s'y associer, a-t-il dit.
Depuis le 20 janvier, la Turquie mène une offensive dans l'enclave
d'Afrine pour en chasser la milice kurde des Unités de protection du
peuple (YPG). Considérés comme "terroristes" par Ankara, ces
combattants kurdes sont des alliés de Washington dans la lutte contre
les jihadistes du groupe État islamique (EI). (AFP, 30 janvier
2018)
Declaration by MEP:
Stop Turkey´s attacks against Afrin
In the past few days, Turkish air strikes have been launched against
Afrin, a Kurdish region in Northern Syria, killing and wounding several
civilians. This Turkish military operation is taking place without any
provocation or attack by either Kurds in this region, or by Syria.
The European signatories of this declaration urge the European
Commission and the Member States to redouble their political efforts to
demand that Turkey immediately stops its military offensive. We also
request the urgent reactivation of the dialogue in the framework of the
Geneva talks on Syria, involving all parties, including the Kurds.
We further recognise that the fight of the Kurds in the front line
against Daesh also contributes to European security. The
destabilisation that Turkey’s attack will cause in this area seriously
threatens the security of the entire region. The silence or
equidistance of the European Union and the international community is
not an option.
We, the undersigned MEPs, call on the EU and the UN to take action in
order for these attacks to stop immediately.
Ana Gomes (Portugal, S&D), Bodil Valero (Sweden, Greens/EFA), Josef
Weidenholzer (Austria, S&D), Marie-Christine Vergiat (France,
GUE/NGL), Mark Demesmaeker (Flanders, ECR), Martina Michels (Germany,
GUE/NGL), Josu Juaristi Abaunz (Basque Country, GUE/NGL), Luke Ming
Flanagan (Ireland, GUE/NGL), Miguel Urban Crespo (Spain, GUE/NGL),
Patrick Le Hyaric (France, GUE/NGL), Kateřina Konečná (Czech Republic,
GUE/NGL), Costas Mavrides (Cyprus, S&D), Eva Joly (France,
Greens/EFA), Bart Staes (Belgium, Greens/EFA) 2, Marie-Pierre Vieu
(France, GUE/NGL), Gabi Zimmer (Germany, GUE/NGL), Sabine Lösing
(Germany, GUE/NGL), Maria Arena (Belgium, S&D), Javier Couso Permuy
(Spain, GUE/NGL), Takis Hadjigeorgiou (Cyprus, GUE/NGL), Eva Kaili
(Greece, S&D), Barbara Lochbihler (Germany, Greens/EFA), Bernd
Lucke (Germany, ECR), Julie Ward (United Kingdom, S&D), Tania
González Peñas (Spain, GUE/NGL), José Bové (France, Greens/EFA),
Patricia Lalonde (France, ALDE), Eugen Freund (Austria, S&D),
Martina Anderson (Ireland, GUE/NGL), Matt Carthy (Ireland, GUE/NGL),
Lynn Boylan (Ireland, GUE/NGL), Liadh Ní Riada (Ireland, GUE/NGL),
Demetris Papadakis (Cyprus, S&D), Jude Kirton-Darling (United
Kingdom, S&D), Keith Taylor (United Kingdom, Greens/EFA), Dimitrios
Papadimoulis (Greece, GUE/NGL), Max Andersson (Sweden, Greens/EFA),
Merja Kyllönen (Finland, GUE/NGL), Soraya Post (Sweden, S&D),
Petras Auštrevičius (Lithuania, ALDE), Lidia Senra Rodríguez (Galicia,
GUE/NGL), Estefanía Torres Martínez (Spain, GUE/NGL), Karoline
Graswander-Hainz (Austria, S&D), Eleonora Forenza (Italy, GUE/NGL),
Jill Evans (Wales, Greens/EFA) 3, Nikolaos Chountis (Greece, GUE/NGL),
Barbara Spinelli (Italy, GUE/NGL), Malin Björk (Sweden, GUE/NGL),
Dennis De Jong (Netherlands, GUE/NGL), Anne-Marie Mineur (Netherlands,
GUE/NGL), Stelios Kouloglou (Greece, GUE/NGL), Sofia Sakorafa (Greece,
GUE/NGL), Branislav Škripek (Slovakia, ECR), Jordi Solé (Catalonia,
Greens/EFA), Hilde Vautmans (Belgium, ALDE), Charles Tannock (United
Kingdom, ECR), Tanja Fajon (Slovenia, S&D), Brando Benifei (Italy,
S&D), Marita Ulvskog (Sweden, S&D), Olle Ludvigsson (Sweden,
S&D), Jytte Guteland (Sweden, S&D), Jens Nilsson (Sweden,
S&D), Anna Hedh (Sweden, S&D), Martin Schirdewan (Germany,
GUE/NGL), Michèle Rivasi (France, Greens/EFA), Margrete Auken (Denmark,
Greens/EFA), Josep-Maria Terricabras (Catalonia, Greens/EFA)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington et Ankara vont
travailler "ensemble" pour surmonter
leur crise
Les Etats-Unis et la Turquie ont convenu
vendredi de travailler "ensemble" en Syrie pour surmonter la grave
crise les opposant depuis l'offensive turque contre une milice kurde
alliée de Washington, avec "en priorité" la recherche d'une solution
pour la ville stratégique de Minbej.
La création d'un "mécanisme", sorte de "groupe de travail" entre les
deux pays à couteaux tirés bien qu'ils soient alliés au sein de l'Otan,
a été annoncée au terme de la visite du chef de la diplomatie
américaine Rex Tillerson à Ankara. L'Américain a enchaîné deux réunions
marathon, jeudi soir avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et
vendredi matin avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt
Cavusoglu.
"Nous n'allons plus agir chacun de notre côté" sur le terrain
syrien, a promis Rex Tillerson au cours d'une conférence de presse avec
son homologue turc, assurant que les deux pays voulaient "aller de
l'avant ensemble".
"Nos deux pays partagent les mêmes objectifs en Syrie", à savoir la
défaite du groupe jihadiste Etat islamique (EI) et la recherche d'un
règlement politique pour y mettre fin aux combats, a-t-il poursuivi.
Le conflit syrien cristallise les différends qui s'accumulaient depuis
plusieurs mois entre les deux alliés.
La Turquie a déclenché le 20 janvier une offensive militaire dans
l'enclave d'Afrine, dans le nord de la Syrie, visant les Unités de
protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée par Ankara
comme "terroriste" mais qui est un allié-clé de Washington dans la
lutte contre l'EI.
Surtout, les Turcs menaçaient d'avancer vers Minbej, à une centaine de
kilomètres plus à l'est, où sont déployés des militaires américains aux
côtés des YPG.
"La question de Minbej sera traitée en priorité par notre groupe
de travail", dont la première réunion est prévue pour d'ici à la
mi-mars, a dit Rex Tillerson. Le secrétaire d'Etat a réitéré à la fois
ses appels à la "retenue" à Afrine et son engagement à prendre en
compte les "inquiétudes légitimes" de la Turquie pour sa propre
sécurité.
Il a insisté pour que cette "ville stratégique et très importante"
reste "sous le contrôle" de la coalition internationale luttant contre
les jihadistes afin d'éviter un retour de l'EI.
"J'ai pu constater que M. Tillerson s'est montré réceptif aux
inquiétudes turques avec un sérieux comme on n'en a pas vu chez les
Américains depuis plusieurs mois", a déclaré à l'AFP Gülnur Aybet,
conseillère de politique étrangère du président Erdogan.
"Nous pouvions clairement voir que les Américains voulaient bien faire
les choses et qu'ils s'y appliquaient", a-t-elle ajouté.
- 'Beaucoup de travail' -
Si dans la délégation américaine on se disait satisfait du changement
de ton des Turcs après des semaines de rhétorique enflammée, Ankara a
néanmoins clairement exprimé ses attentes.
M. Cavusoglu a ainsi jugé que le sort de Minbej était un préalable et
que des mesures pourraient être prises avec Washington "lorsque les YPG
se seront retirées" de cette ville.
Selon des sources proches du dossier, les discussions portent sur un
possible déplacement de cette milice kurde plus à l'est, au-delà du
fleuve Euphrate, afin que les Turcs puissent se rendre à Minbej aux
côtés des Américains.
Mais "il reste beaucoup de travail à faire", a estimé le ministre
américain, refusant d'entrer dans les détails, tout en reconnaissant
que les Etats-Unis n'avaient pas toujours tenu leurs engagements à
l'égard de la Turquie dans le passé.
Dans un communiqué commun, Ankara et Washington se sont engagé aussi à
s'"opposer vigoureusement à toute tentative de créer des faits
accomplis et des changements démographiques en Syrie", dans une
apparente allusion à l'expansion des milices kurdes dans le nord de ce
pays frontalier de la Turquie.
Il s'agit là aussi d'un message d'apaisement des Américains, conscients
des craintes des Turcs de voir un embryon d'Etat kurde s'enraciner à
leurs portes et attiser le séparatisme sur leur propre territoire.
Avant même l'opération turque en Syrie, les désaccords entre Ankara et
Washington étaient nombreux, notamment depuis le putsch avorté de 2016
en Turquie, et ne semblent pas avoir été réglés malgré plus de 5H30 de
réunions.
Le secrétaire d'Etat américain a redit sa "préoccupation" face à l'état
d'urgence et aux détentions qui perdurent en Turquie, notamment celles
de ressortissants américains et d'employés locaux des missions
diplomatiques des Etats-Unis.
Et il a seulement promis une nouvelle fois d'étudier les "preuves"
éventuelles qu'Ankara peut fournir pour obtenir l'extradition du
prédicateur Fethullah Gülen, désigné par les autorités turques comme le
cerveau de la tentative de coup d'Etat et installé aux Etats-Unis.
(AFP, 16
février
2018)
Mattis appelle la Turquie à se recentrer sur la
lutte contre l'EI
Le ministre américain de la Défense Jim
Mattis a appelé la Turquie à se focaliser à nouveau sur la lutte contre
le groupe Etat islamique (EI), alors que les tensions avec cet allié de
l'Otan sont au plus haut depuis l'opération militaire turque dans le
nord de la Syrie contre des forces kurdes alliées à Washington.
"Nous maintenons un dialogue ouvert et honnête et je pense que nous
sommes en train de trouver un terrain d'entente", a déclaré M. Mattis
lors d'une conférence de presse au terme d'une réunion de deux jours
avec ses homologues de l'Otan au siège de l'Alliance à Bruxelles.
M. Mattis a rencontré son homologue turc Nurettin Canikli mercredi à
Bruxelles et a "appelé à un recentrage sur la campagne pour vaincre
l'EI et pour empêcher tout vestige de l'organisation terroriste de se
reconstituer en Syrie", a indiqué jeudi le Pentagone dans un communiqué.
Les deux hommes s'étaient retrouvés en début de soirée en marge d'une
réunion de l'Otan qui avait débuté froidement, le ministre américain
restant de marbre lors de la traditionnelle poignée de mains devant les
caméras. Ils n'avaient fait aucune déclaration.
M. Mattis a "reconnu la légitimité des menaces que des organisations
terroristes représentent pour la sécurité nationale turque", indique le
communiqué. Mais il a aussi "discuté de l'environnement sécuritaire
complexe en Syrie, et du danger qu'une résurgence de l'EI poserait à
l'ensemble des alliés de l'Otan".
Ils ont convenu de poursuivre leur coopération militaire, assure le
Pentagone.
Cette rencontre est intervenue à la veille d'une visite à Ankara du
chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson, qui doit dîner jeudi
avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, avant de rencontrer
vendredi son homologue Mevlüt Cavusoglu.
Les relations se sont envenimées depuis l'offensive turque lancée le 20
janvier dans le nord de la Syrie contre l'enclave d'Afrine et les
Unités de protection du peuple (YPG), organisation qu'Ankara considère
comme "terroriste" mais qui est aussi un allié-clé des Etats-Unis dans
la lutte contre l'EI. La Turquie menace d'avancer vers Minbej,
également contrôlée par les YPG mais avec des militaires américains à
leur côté.
(AFP,
15 février
2018)
Relations
régionales / Regional Relations
Erdogan et Poutine conviennent
d'un sommet Turquie-Russie-Iran
Les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan sont
convenus lors d'un entretien téléphonique jeudi d'organiser
prochainement à Istanbul un sommet Turquie-Russie-Iran consacré à la
Syrie, selon des sources à la présidence turque.
Lors de cet entretien, "il a été décidé de tenir le deuxième sommet
(après celui de Sotchi en novembre) entre la Turquie, la Russie et
l'Iran à Istanbul", ont indiqué ces sources.
"Il a été question d'une rencontre entre les trois présidents. Aucune
date précise n'a été déterminée", a pour sa part indiqué le
porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à l'agence RIA-Novosti.
M. Erdogan a aussi évoqué la tenue de ce sommet à Istanbul lors d'un
entretien téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, selon
les sources présidentielles turques.
La date de cette rencontre serait fixée "dans les semaines à venir",
ont ajouté les sources.
La Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad, et
la Turquie, qui appuie l'opposition, avaient tenu un premier sommet
trilatéral dans la station balnéaire russe de Sotchi en novembre
dernier.
Lors de cette rencontre, M. Poutine avait rallié MM. Erdogan et Rohani
à l'idée d'organiser une réunion entre représentants du régime et de
l'opposition en Syrie. Celle-ci s'est tenue le mois dernier, sans
produire de résultat concret.
Si elles soutiennent des camps opposés en Syrie, la Turquie et la
Russie ont renforcé ces derniers mois leur coopération sur ce dossier
dans le cadre d'un réchauffement de leurs relations après une grave
crise diplomatique fin 2015.
Selon les sources présidentielles turques, MM. Erdogan et Poutine sont
par ailleurs convenus lors de leur entretien d'"accélérer"
l'installation de nouveaux postes d'observation dans la province
rebelle d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), dans le cadre d'une "zone de
désescalade" visant à réduire l'intensité des affrontements.
L'armée turque y a entrepris lundi l'installation d'un nouveau poste
d'observation, un déploiement qui survient alors que les forces du
régime syrien, soutenues par Moscou, mènent une vaste offensive depuis
fin décembre dans la province d'Idleb.
En outre, les deux dirigeants se sont entretenus de la situation
humanitaire dans la Ghouta orientale, une enclave rebelle près de Damas
assiégée par le régime syrien où près de 150 civils ont été tués cette
semaine dans des bombardements aériens.
Enfin, M. Erdogan a "partagé des informations" concernant l'offensive
menée par la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie contre la milice
kurde des Unités de protection du peuple (YPG), selon les sources
turques.
Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de
manifestations prodémocratie, s'est complexifié avec l'implication de
puissances étrangères et de groupes jihadistes sur un territoire
morcelé. Il a fait 340.000 morts et contraint des millions de personnes
à quitter leurs foyers. (AFP, 8 février
2018)
Un
avion russe abattu par un groupe jihadiste, le
pilote tué
Un pilote russe a été tué dans le nord-ouest de la Syrie après la
destruction de son avion, un Soukhoï SU-25, par des tirs d'un groupe
jihadiste contrôlant la province d'Idleb, cible d'une vaste offensive
des forces prorégime alliées à Moscou.
Un peu plus au nord dans le pays en guerre, sept soldats turcs ont été
tués dans des combats contre une milice kurde qualifiée de "terroriste"
et cible d'une vaste offensive d'Ankara.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'avion russe
a été abattu samedi au-dessus de la ville de Maasran. Le pilote, qui a
réussi à sauter en parachute avant d'être capturé, a eu recours à son
arme à feu avant d'être abattu.
Les troupes gouvernementales ont lancé fin décembre, avec le soutien de
l'aviation russe, une offensive dans la province d'Idleb, contrôlée par
Hayat Tahrir al-Cham - un groupe jihadiste dominé par l'ex-branche
locale d'Al-Qaïda - et plusieurs groupes rebelles. Cette province est
la dernière à échapper entièrement au pouvoir de Damas.
"Il y a eu des dizaines de frappes russes sur la zone au cours des
dernières 24 heures. Cet avion aussi menait des raids", a affirmé le
directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.
Un journaliste de l'AFP qui a pu se rendre sur les lieux du crash, a
aperçu la carcasse de l'avion, dont une des ailes était flanquée d'une
étoile rouge. Des pompiers tentaient d'éteindre les flammes qui
dégageaient une épaisse fumée dans le ciel.
Dans un communiqué publié sur sa chaîne de propagande Ibaa, Hayat
Tahrir al-Cham a revendiqué l'attaque contre l'avion russe, sans parler
du pilote.
- Missile antiaérien -
Moscou, qui intervient militairement en Syrie depuis septembre 2015 en
soutien aux forces du régime de Damas, a confirmé la mort de son pilote.
"Un avion russe Su-25 a été victime d'un crash au cours d'un vol
au-dessus d'Idleb. Le pilote a eu le temps d'annoncer qu'il s'était
éjecté", a indiqué le ministère russe de la Défense cité par les
agences de presse.
Il a été "tué dans des combats contre les terroristes", a-t-il précisé.
"Selon les premières informations, l'avion (d'attaque au sol) a été
abattu par un système de missile antiaérien portatif", a-t-il ajouté.
Le département d'Etat s'est dit "profondément inquiet" de l'éventuel
usage d'une telle arme.
Les Etats-Unis ont déployé plus de deux mille soldats en Syrie, aux
côtés des combattants kurdes et arabes, et mènent des frappes aériennes
contre les forces jihadistes. (AFP, 4 février
2018)
Fiasco à la réunion de Sotchi tenue
sans présence kurde
Boycotts, querelle de drapeaux et sifflets: la réunion convoquée par la
Russie entre représentants de la société civile et politique syrienne a
surtout exposé leurs divisions, débouchant sur des déclarations
d'intention plus que des avancées concrètes.
A l'issue d'une journée de débats dans une ambiance électrique dans la
station balnéaire de Sotchi, les délégués présents se sont mis d'accord
sur la création d'un comité chargé "de rédiger un projet de réforme
constitutionnelle", selon leur communiqué final. "Le peuple syrien
décide seul du futur de son pays par des voies démocratiques (...) sans
pression ou interférence extérieure", est-il ajouté.
Ce comité devra travailler sous l'égide de l'ONU et "devrait au moins
intégrer le gouvernement, l'opposition représentée lors des pourparlers
de Genève (sous l'égide de l'ONU, ndlr), des experts syriens, la
société syrienne, des indépendants, des chefs tribaux et des femmes", a
souligné l'émissaire des Nations Unies Staffan de Mistura à la presse.
Ce "Congrès du dialogue national syrien" avait été convoqué par Moscou,
principal allié de Bachar al-Assad, avec le soutien de Téhéran et
Ankara. Alors que les pourparlers tenus sous l'égide de l'ONU restent
au point mort, la Russie cherche à transformer les succès militaires du
régime syrien en amorce de solution diplomatique au conflit qui a fait
plus de 340.000 morts depuis 2011.
Mais pas plus que lors des négociations organisées la semaine dernière
à Vienne, elle n'a pu mettre gouvernement et les principaux groupes de
rebelles autour de la même table, ni obtenu d'accord au delà des
déclaration d'intention.
Moscou, qui avait lancé plus de 1.600 invitations, assure que la
société syrienne était représentée dans son ensemble à Sotchi. Mais la
plupart des participants étaient affiliés soit au parti Baas au
pouvoir, représentant le régime, soit à ses alliés, soit à l'opposition
dite "tolérée".
La réunion était en revanche boudée par les principaux groupes
d'opposition en raison de l'échec de Vienne, des Kurdes furieux de
l'offensive turque contre leur enclave d'Afrine, et des Occidentaux
craignant un affaiblissement du processus de Genève organisé par l'ONU
et un accord privilégiant Damas.
- 'Pas une tragédie' -
"Si deux ou trois groupes n'ont pas pu participer, je n'en fais pas une
tragédie", a relativisé Sergueï Lavrov à la fin de la réunion, saluant
"un premier pas, un pas très important" en vue d'un règlement politique.
Avant même de commencer, la réunion avait tourné au psychodrame.
Environ 80 rebelles venus d'Ankara ont découvert avec fureur à leur
atterrissage lundi soir à Sotchi que le logo de la conférence ne
comportait que le drapeau officiel syrien et pas celui créé par
l'opposition au début du conflit, avec trois étoiles entre des bandes
verte et noire.
Face à leur refus de quitter l'aérogare où ils ont passé la nuit, les
organisateurs ont accepté d'éteindre l'éclairage de certaines panneaux
d'affichage et de changer leurs badges. Des feuilles blanches ont été
placées sur certaines pancartes. En vain.
Après plusieurs heures de tractations et deux coups de téléphone entre
le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue turc
Mevlut Cavusoglu pour tenter de les convaincre, le groupe a décidé de
reprendre l'avion.
Lorsque les débats ont pu enfin commencer, avec plus de deux heures de
retard, Sergueï Lavrov a été interrompu par des sifflets et des cris
"Vive la Russie!" alors qu'il lisait un message de bienvenue de
Vladimir Poutine.
La présence d'un homme ayant prêté allégeance au régime syrien a en
outre provoqué la colère d'Ankara: Mihraç Ural, présenté comme le chef
d'un groupe d'inspiration marxiste accusé notamment d'être responsable
d'un attentat qui a fait 52 morts et plus d'une centaine de blessés à
la frontière syrienne en 2013.
"Cela devrait être la grande réunion posant des bases pour la Syrie:
clairement, cela ne s'est pas passé", commente l'analyste indépendant
Neil Hauer. "C'est embarrassant: (les Russes) y ont investi beaucoup de
capital politique et négocié depuis des mois, et c'est un fiasco".
La Russie s'est imposée comme un acteur majeur du conflit syrien avec
son intervention militaire lancée en septembre 2015 qui a permis à
Bachar al-Assad de reprendre l'avantage sur le terrain. Elle a parrainé
avec l'Iran et la Turquie les pourparlers d'Astana qui ont abouti à la
création de "zones de désescalade" permettant d'abaisser les tensions
sur le terrain mais elle peine à transformer ces résultats en avancées
politique. (AFP, 30 janvier
2018)
Poutine et Erdogan
"satisfaits" de la réunion sur la Syrie à Sotchi
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan se sont dits mercredi "satisfaits" de la réunion sur la Syrie
organisée la veille, a annoncé le Kremlin malgré l'absence de résultat
concret.
Les deux dirigeants, qui se sont entretenus au téléphone, "ont exprimé
leur satisfaction face aux résultats du Congrès du dialogue national
syrien", qui a eu lieu mardi dans la station balnéaire russe de Sotchi
à l'initiative de Moscou, Ankara et Téhéran, indique le communiqué.
Ils ont "souligné l'importance de mettre en place les accords obtenus"
lors de cette réunion entre représentants de la société civile et
politique syrienne, qui "visent à faire avancer de manière efficace le
processus du règlement politique en Syrie", selon la même source.
Boudé par les principaux groupes d'opposition syrienne, par les Kurdes
furieux de l'offensive turque contre leur enclave d'Afrine et par les
Occidentaux, le congrès de Sotchi a réuni surtout des participants
affiliés soit au parti Baas au pouvoir, représentant le régime, soit à
ses alliés, soit à l'opposition dite "tolérée".
La réunion, qui s'est déroulée dans une ambiance électrique, a abouti
essentiellement à des déclarations d'intention, notamment à un accord
sur la création d'un comité chargé "de rédiger un projet de réforme
constitutionnelle", sans qu'aucune avancée concrète n'ait été annoncée
par les organisateurs.
MM. Poutine et Erdogan ont également discuté des questions liées à "la
coordination ultérieure des efforts de la Russie et la Turquie en vue
d'assurer un fonctionnement stable des zones de désescalade" mises en
place en Syrie l'année dernière à l'issue des négociations de paix
d'Astana, parrainées par Moscou et Téhéran, alliés de Damas, et Ankara,
soutien des rebelles syriens. (AFP, 31 janvier
2018)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La
flotte turque "menace" un navire de forage
italien
Cinq navires de guerre turcs ont menacé vendredi un bateau italien qui
tentait de mener à bien des travaux d'exploration gazière au large des
côtes de l'île divisée de Chypre, ont indiqué des responsables
chypriotes.
Le navire du groupe italien Eni est bloqué en mer depuis le 9 février
près de la partie de l'île occupée par l'armée turque, Ankara invoquant
"des manoeuvres militaires" dans ce secteur.
"En route vers le bloc 3, il a été bloqué par cinq navires de guerre
turcs, et après les menaces de recours à la force (...), il a été
obligé de faire marche arrière", a affirmé Victoras Papadopoulos, un
porte-parole du gouvernement, à l'agence de presse chypriote CNA.
Le PDG d'Eni, Claudio Descalzi, a déclaré à la presse en Italie que sa
compagnie n'abandonnerait pas l'exploration au large de Chypre, même si
elle attend une solution diplomatique pour reprendre ses activités.
"Il est très probable que dans les prochains jours, nous devions
diriger" le navire vers un autre pays, a-t-il ajouté.
Le ministre chypriote de l'Energie George Lakkotrypis a indiqué à
l'agence nationale que le navire devrait rester au port de Limassol
pendant deux à quatre jours, pour charger et décharger du matériel,
avant de se diriger vers le Maroc.
Selon lui, les efforts diplomatiques ont jusqu'ici échoué.
"Nous avons laissé la place à la diplomatie, espérant qu'une solution
pourrait être trouvée (...). Mais cela n'a pas été possible à cause de
la position de la Turquie", a-t-il affirmé à la chaîne de télévision
privée Sigma.
Mercredi, le président chypriote Nicos Anastasiades avait indiqué que
son pays poursuivrait l'exploration offshore malgré les menaces turques.
Chypre est divisée depuis 1974. La République de Chypre, membre de
l'Union européenne, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud du
pays, le tiers nord étant géré par une autoproclamée République turque
de Chypre-Nord (RTCN), uniquement reconnue par Ankara.
Le groupe français Total et Eni ont annoncé ce mois-ci la découverte
d'importantes réserves gazières au sud-ouest de l'île.
Mais les explorations gazières ont déclenché des tensions avec la
Turquie, qui réclame leur suspension dans l'attente d'une solution à la
division de l'île.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en garde les
compagnies internationales comptant prospecter dans les eaux
chypriotes, arguant défendre les "droits inaliénables" de la communauté
chypriote-turque sur les ressources naturelles de l'île. (AFP, 23 février
2018)
17 Turcs demandent l'asile en Grèce après avoir fui leur
pays
Dix-sept ressortissants turcs, dont six enfants, ont demandé l'asile en
Grèce après avoir fui la Turquie en bateau et gagné une île de la mer
Egée, a indiqué mardi la police portuaire.
Le groupe, comptant aussi quatre femmes, a débarqué lundi sur la petite
île d'Oinousses, située au large du port turc de Cesme. Ils ont été
conduits à bord d'un patrouilleur de la garde-côte grecque sur l'île
proche de Chios, pour y être enregistrés.
Selon le portail local d'information, Politischios, il s'agit de
familles de fonctionnaires et de magistrats.
Comme dans les années 80 et 90 où affluaient des militants de
gauche
et kurdes, la Grèce est redevenue une terre d'asile pour les habitants
du pays voisin fuyant la répression orchestrée par le régime d'Ankara
après le coup d'État manqué de juillet 2016.
Selon le service d'asile grec, 1.827 Turcs ont demandé l'asile en 2017,
dix fois plus qu'un an avant. Dans l'UE, seule l'Allemagne a enregistré
plus de demandes pour cette période, de même source.
La presse grecque avait affirmé la semaine dernière que trois personnes
mortes le 13 février en tentant de franchir clandestinement le fleuve
séparant la Grèce de la Turquie à leur frontière terrestre étaient de
tels candidats à l'asile.
L'agence de presse turque étatique, Anadolu, avait fait part des décès
de ces deux jeunes garçons et d'une femme, mais sans précision sur leur
identité.
Avec en toile de fond la crispation du régime turc depuis le putsch
manqué, les relations entre Athènes et Ankara sont affectées en outre
depuis des mois par le refus grec d'extrader huit officiers turcs ayant
fui en hélicoptère en Grèce au lendemain de cette tentative de coup
d'Etat. (AFP, 20 février
2018)
Tsipras: "les provocations turques contre la Grèce
visent aussi l'UE"
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a
de nouveau dénoncé jeudi "la rhétorique agressive" de la Turquie après
l'incident naval récent en mer Egée, soulignant que "les provocations
contre un pays membre de l'UE visent toute l'Union européenne (UE)".
Appelant la Turquie à respecter "les règles de base du droit
international", Alexis Tsipras a affirmé que "les provocations contre
les droits souverains d'un pays membre de l'UE ciblaient aussi
aussi toute l'UE".
Il a rappelé que les frontières maritimes de la Grèce "étaient aussi
les frontières de l'UE".
Alexis Tsipras a visité le siège près d'Athènes de la police portuaire
dont un patrouilleur a subi des dégâts après avoir été percuté dans la
nuit de lundi à mardi par un patrouilleur turc en mer Egée orientale,
près d'un îlot disputé par les deux pays voisins. Aucun membre de
l'équipage n'a été blessé.
Selon les autorités grecques, le patrouilleur turc s'est livré à
des "manoeuvres dangereuses" dans les eaux grecques en violation des
règles maritimes près de l'îlot inhabité d'Imia (Kardak en turc).
"La police portuaire grecque se trouve quotidiennement en
première ligne pour garantir la sécurité de nos frontières maritimes en
coopérant étroitement avec Frontex (agence européenne des frontières),
qui mène sa plus grande opération en (mer) Egée", a rappelé M. Tsipras.
Le bâtiment grec percuté avait été acquis avec des fonds européens pour
surveiller les eaux grecques et les frontières européennes, que veulent
rejoindre des milliers de réfugiés et de migrants.
Le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, a informé
mercredi l'Otan de cet incident lors d'une réunion de l'Alliance à son
siège bruxellois.
Athènes a effectué mardi "une vive démarche de protestation" auprès
d'Ankara l'appelant à "mettre fin à des actions qui ne concourent pas
au développement des relations bilatérales et qui sapent la stabilité
régionale".
Dans une conversation téléphonique mardi avec son homologue turc,
Binali Yildirim, à l'initiative de ce dernier, M. Tsipras a exprimé sa
"sévérité" devant de "tels faits" qui "sapent les relations
greco-turques et turco-européennes".
L'incident est intervenu sur fond de regain de tension entre la
Turquie et ses voisins européens, après des menaces du président turc
Recep Tayyip Erdogan contre l'exploitation du gaz dans les eaux
chypriotes.
Le 17 janvier, deux bateaux de guerre turc et grec étaient déjà
entrés en collision près d'Imia, qui constitue un foyer de tension
depuis que les deux pays ont frôlé en 1996 une confrontation militaire
évitée grâce à une intervention des Etats-Unis. (AFP, 15 février
2018)
Les
Chypriotes-grecs lient le processus de
paix à la prospection
énergétique
La République de Chypre, dont l'autorité
ne s'exerce que sur les deux-tiers sud de l'île divisée, soit la partie
habitée par les Chypriotes-grecs, a affirmé jeudi que le processus de
paix ne pourrait reprendre tant qu'Ankara bloque la prospection
énergétique au large de l'île.
Le processus de paix pour la réunification de l'île divisée depuis 1974
est en suspens depuis l'échec il y a six mois des dernières
négociations parrainées par l'ONU. Elles avaient notamment achoppé sur
la question du retrait des 45.000 soldats turcs présents sur l'île.
Nicosie assure qu'Ankara a violé "le droit international" en bloquant
au large de l'île un navire affrété par le géant italien Eni, qui
détient des licences d'exploration dans la Zone économique exclusive
(ZEE) chypriote.
Ce blocage intervient après l'annonce la semaine dernière par Nicosie
de la découverte d'importantes réserves de gaz dans un des blocs de sa
ZEE exploré conjointement par Eni et le Français Total.
Le président de la République de Chypre, Nicos Anastasiades, a
rencontré la représentante spéciale de l'ONU à Nicosie, Elizabeth
Spehar, pour soulever la question et discuter du processus de paix
entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs.
A propos du processus de paix, le président s'est de nouveau dit prêt
"à davantage d'initiatives concrètes pourvu que nous n'ayons pas
affaire à un tel comportement dans la ZEE", a déclaré à la presse le
porte-parole du gouvernement Nicos Christodoulides, qui deviendra
ministre des Affaires étrangères le 1er mars.
- 'Inquiétudes' -
"On ne peut pas négocier et dans le même temps agir de la sorte dans la
ZEE", a-t-il ajouté.
Mme Spehar a pour sa part affirmé que le président Anastasiades "avait
exprimé son inquiétude (...) Des inquiétudes que nous comprenons et que
nous transmettons à New York".
Mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en garde les
compagnies internationales comptant prospecter dans les eaux
chypriotes, alors qu'Ankara affirme défendre les "droits inaliénables"
de la communauté chypriote-turque sur les ressources naturelles de
l'île contre les "actions unilatérales" de Nicosie.
Chypre a indiqué mercredi qu'elle comptait sur la diplomatie européenne
pour résoudre rapidement le problème.
Le pays est en effet divisé depuis 1974 et l'invasion par des troupes
turques du nord de l'île, en réaction à un coup d'Etat cherchant à
rattacher Chypre à la Grèce et qui avait suscité l'inquiétude de la
minorité chypriote-turque.
Depuis, la République de Chypre, devenue membre de l'UE, n'exerce son
autorité que sur les deux-tiers sud de l'île, le tiers nord étant géré
par une autoproclamée République turque de Chypre-Nord, uniquement
reconnue par Ankara et où réside la communauté chypriote-turque.
Des négociations entre Chypriotes grecs et turcs sous l'égide de l'ONU
ont encore échoué l'an dernier mais le président chypriote Nicos
Anastasiades, tout juste réélu, s'est engagé à mettre fin à la division
de l'île. (AFP,
15 février
2018)
Incident naval gréco-turc:
Tsipras met en garde Ankara
Un patrouilleur turc a percuté un
patrouilleur grec dans la nuit de lundi à mardi près d'un îlot disputé
en mer Égée orientale, suscitant une mise en garde envers Ankara du
Premier ministre grec, Alexis Tsipras.
Le patrouilleur turc s'est livré à des "manoeuvres dangereuses" dans
les eaux grecques en violation des règles maritimes près de l'îlot
inhabité d'Imia (Kardak en turc), selon un communiqué grec.
Le bateau "est entré en collision" avec un patrouilleur de la
police portuaire grecque, lui infligeant des dégâts, mais sans qu'aucun
membre de l'équipage ne soit blessé, selon la police portuaire.
Le bâtiment grec a été acquis avec des fonds européens "afin de
surveiller les mers grecques et les frontières européennes", a précisé
le communiqué.
Dans une conversation téléphonique avec son homologue turc,
Binali Yildirim, à l'initiative de ce dernier, M. Tsipras a relevé
"avec sévérité" que "de tels faits sapent les relations gréco-turques
et turco-européennes et violent le droit international", selon le
bureau du Premier ministre grec.
M. Tsipras a souligné à son homologue "la nécessité de mettre fin
immédiatement aux violations turques" de l'espace grec en Egée "et
d'une désescalade de la tension", ajoute le communiqué grec.
Le ministère grec des Affaires étrangères avait indiqué
auparavant avoir procédé à une "vive démarche de protestation" auprès
des autorités turques, et appelé la Turquie à "mettre fin à des actions
ne concourant pas au développement des relations entre les deux pays et
sapant la stabilité régionale".
L'incident est intervenu sur fond de regain de tension entre la
Turquie et ses voisins européens, après des menaces du président turc
Recep Tayyip Erdogan contre l'exploitation du gaz dans les eaux
chypriotes.
"Nous voyons ces derniers temps une attitude turque provocatrice
qui nous préoccupe très sérieusement", dans un contexte de
"déstabilisation dans la région", a auparavant déclaré à une radio le
porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos. "Il n'est
pas nécessaire de jeter de l'huile sur le feu".
Mais l'ancien chef de la diplomatie grecque, le socialiste
Théodore Pangalos, coutumier des dérapages verbaux turcophobes, a lancé
une petite phrase qui suscitait mardi l'émotion des médias grecs. "Le
seul bon Turc est le Turc mort", a-t-il dit à la radio Skaï.
Deux bateaux de guerre turc et grec étaient déjà entrés en
collision près d'Imia le 17 janvier, un incident alors rapidement clos
côté grec.
La zone est un foyer de tension après qu'une confrontation
militaire entre les deux pays y avait été évitée de justesse, sur
intervention américaine, en janvier 1996.
Selon les médias grecs, le Département d'Etat américain a régi au
nouvel incident en appelant les deux pays à "agir pour une désescalade
de la situation". (AFP, 13 février
2018)
Immigration
/ Migration
Ces élus belges pourquoi étaient-ils présents à la
manif pro-Erdogan?
Les associations proches de l'AKP d'Erdogan et du MHP de Bahçeli ont
organisé le 25 février 2018 une manifestation à Bruxelles pour soutenir
l'occupation d'Afrin en Syrie par l'Armée turque et les islamistes afin
de massacrer ou déporter les Kurdes de la région...
Selon les médias turcophones du 25 février 2018, étaient présents à ce
rassemblement guerrier et raciste certains élus belges: les membres du
Parlement bruxellois Şevket Temiz et Hasan Koyuncu, les élus communaux
Sait Köse (Schaerbeek), Mustafa Aytar (Houthalen), Engin Özdemir
(Heusden-Zolder) et Serdar Çelik (Zele).
Comment un capitaliste turc a ruiné la Maison du
Cygne?
Les Brasseries Georges, la Maison du Cygne et sa voisine du dessous la
Brasserie de l’Ommegang, le Manhattan, le Paon royal, le Café de
l’Opéra, le North Express, la Pergola, la Brasserie de Bruxelles, la
Chaloupe d’Or et le Frederiksborg. Voici les onze brasseries
bruxelloises mises en faillite hier par le tribunal de commerce de
Bruxelles. D’après "L’Echo", qui révèle l’information, les dettes
envers l’ONSS se montent à environ 3,5 millions d’euros. Même les
assurances incendie des établissements concernés n’étaient plus payées
depuis des mois. Quant aux quelque 160 employés, ils n’ont pas encore
touché leur salaire en 2018.
Ce désastre est à l’image de la gestion calamiteuse des deux frères à
la tête de ces célèbres établissements de bouche bruxellois :
Spyragelos et Sabahattin Beyaz. Les frères Beyaz ont toujours tenu à
rester le plus discret possible. Lors du rachat des Brasseries Georges
en 2012, ils refusaient toute interview, fuyaient dès qu’ils
apercevaient un appareil photo… Officiellement, les frères Beyaz
avaient peur que leur nom d’origine turque nuise à l’image de la
célèbre et select brasserie uccloise.
Via un holding au Luxembourg
On sait néanmoins qu’ils ont démarré leur carrière Horeca dans le
Hainaut. L’un occupait le poste de régional manager chez Auto Grill à
Fleurus. Tous deux ont ensuite géré les restaurants Drug Opéra de
Charleroi et de La Louvière avant de les revendre. Plus tard, ils ont
acheté le Brazzaville à Wolvertem, leur première acquisition en
périphérie bruxelloise. Les affaires allant bon train, la brasserie
Alken Maes leur propose de reprendre la Chaloupe d’Or, sur la
Grand-Place.
De fil en aiguille, les frères Beyaz ont alors commencé à investir de
plus en plus dans l’Horeca bruxellois, même après les attentats de
Bruxelles puisque les reprises de la Brasserie de Bruxelles et de
l’Opéra sont postérieures aux événements terroristes, black-out, etc.
La discrétion, les frères Beyaz la cultivent également en affaires.
C’est via leur holding luxembourgeoise, Sogelux Invest SA, que les
restaurants étaient gérés. D’après "L’Echo", ils y auraient d’ailleurs
transféré plus de deux millions d’euros. Sous cette structure faîtière
figurent une petite dizaine de sociétés (SA ou SPRL) rassemblées à
Anderlecht. Dans le petit milieu de l’Horeca bruxellois, on qualifie
volontiers les frères Beyaz de "tyrans vis-à-vis de leur personnel" et
d’aucuns dénoncent des méthodes douteuses.
Sur le carreau
Le secrétaire régional de la FGTB, Christian Bouchat, estime qu’à cause
de "la structure pyramidale mise en place par les frères Beyaz, toutes
les dettes salariales et toutes les dettes vis-à-vis de la sécurité
sociale seront à charge de la collectivité, comme à chaque fois. Ce
dossier met en évidence le fait que les procédures de réorganisation
judiciaire ne peuvent pas fonctionner dans des brasseries-restaurants.
Elles augmentent la concurrence déloyale de ces établissements
vis-à-vis des autres, vis-à-vis des rares qui respectent la loi, qui
ont installé la fameuse caisse et qui l’ont branchée les midis, les
soirs et les week-ends". Hier, on apprenait que le Paon royal avait
déjà baissé le rideau. D’autres devraient suivre, le temps que
d’éventuels repreneurs s’entendent avec les curateurs. Certains
établissements tels que la Maison du Cygne ou l’Ommegang - voire les
Brasseries Georges - séduisent clairement l’un ou l’autre spécialiste
de l’Horeca. D’autres risquent de rester sur le carreau.
Le Paon royal déjà fermé, d’autres suivront…
Personnel. L’avenir professionnel des quelque 160 employés des onze
brasseries bruxelloises en faillite dépend désormais de la décision des
curateurs, nommés hier après-midi. Au grand regret du secrétaire
régional FGTB Christian Bouchat, un curateur a été désigné pour chaque
entreprise. "Cela va coûter plus cher car il existe de nombreux
transferts d’argent entre les entreprises."
Selon le responsable syndical, il est possible que tous les restaurants
ferment. "Dans ce cas-là, tout le monde sera licencié. Je dis qu’il y a
moyen de se donner un peu le temps." Du temps pour permettre,
notamment, aux candidats repreneurs de se manifester. Et ils semblent
nombreux : citons, pour l’exemple : le groupe Restauration Nouvelle
(famille Michiels) ou le groupe Ambiance Bruxelles géré par Thierry Van
Damme.
Didier Gosuin : "La lutte contre la fraude fiscale n’est pas la
priorité du gouvernement Michel"
Réaction. Interpellé par la FGTB sur le dossier des frères Beyaz, le
ministre bruxellois en charge de l’Economie et de l’Emploi, Didier
Gosuin (Défi), estime que c’est au Fédéral de régler le problème.
"C’est un dossier qui relève des compétences du Fédéral. Il s’agit de
dettes non payées à l’ONSS. La Région bruxelloise ne peut rien faire",
explique Didier Gosuin, qui pointe les errances du gouvernement Michel
en matière de lutte contre la fraude fiscale.
"Ils sont très forts pour lutter contre la fraude sociale. Par contre
la fraude fiscale n’est pas du tout leur priorité", poursuit le
ministre bruxellois qui a, par ailleurs, peu de crainte pour l’avenir
des établissements. "Je n’ai pas d’inquiétude pour la reprise de ces
établissements. De nombreux repreneurs se sont déjà signalés."
L'élu
allemand Ozdemir sous escorte policière pour
éviter un incident avec les Turcs
L'ancien responsable des Verts allemands, Cem Özdemir, très critique à
l'égard d'Ankara, a dû être placé sous escorte policière lors de la
conférence sur la sécurité à Munich par crainte d'éventuels incidents
avec la délégation turque, a-t-il indiqué dimanche.
"La police m'a informé" que des membres de la délégation turque
s'étaient plaints de ma présence, a-t-il expliqué à l'AFP à son retour
à Berlin.
"C'est pourquoi j'ai passé le reste de la journée sous protection
policière", a ajouté cette figure majeure de la politique allemande,
née de parents turcs, et qui séjournait par hasard dans le même hôtel
que la délégation turque dans la capitale bavaroise.
Des membres de cette délégation emmenée par le Premier ministre Binali
Yildirim se sont plaints auprès de policiers de la présence dans leur
hôtel du "terroriste" Cem Özdemir, avait rapporté le quotidien die
Welt, une information confirmée par le responsable politique.
"Le matin en m'enregistrant à l'hôtel, il y a eu une rencontre fortuite
avec la délégation turque. Ils m'ont regardé avec étonnement et
fureur", a souligné M. Özdemir qui fut dans les années 90 l'un des deux
premiers élus d'origine turque à faire son entrée au Bundestag.
Selon die Welt, le député allemand, qui vient de quitter ses fonctions
de co-président des Verts, s'est retrouvé avec plusieurs policiers dans
le couloir quand il a quitté sa chambre et a été prié de ne pas se
rendre à la table du petit déjeuner.
Cem Özdemir s'est attiré les foudres des autorités turques ces
dernières années pour avoir dénoncé les atteintes aux droits de l'Homme
commises par Ankara et plaidé avec force pour la reconnaissance par
l'Allemagne du génocide arménien dans l'Empire ottoman.
Menacé de mort, il avait fait l'objet d'attaques du président turc
Recep Tayyip Erdogan qui avait dénoncé le "sang impur", selon lui, des
députés allemands d'origine turque.
L'élu écologiste est depuis placé sous escorte policière lors de
manifestations où il doit tenir un discours, a-t-il expliqué.
"La Turquie est toujours un Etat de non-droit", a-t-il assuré, jugeant
que la détente récente observée entre Berlin et Ankara n'existait que
"dans les rêves de la grande coalition" qu'espère former Angela Merkel
avec les sociaux-démocrates.
L'Allemagne et la Turquie s'efforcent d'apaiser leurs tensions nées
après le coup d'Etat manqué contre Recep Tayyip Erdogan en juillet
2016. (AFP, 18 février
2018)
Declaration
of the Afrin Solidarity Platform in Belgium
Turkish
army
and Syrian opposition groups, involving al-Qaida and other extremist
jihadi groups, have launched on 20th January a massive attack on North
Syrian city, Afrin. In the first week of the attacks, Turkish aerial
forces have continuously bombarded civilian settlements, leaving so far
dozens dead and hundreds wounded. Turkey’s attack is taking place
without any provocation or attack from neither Afrin nor the entire
region of North Syria. This military offensive attempts mainly to
destroy the gains of North Syrian Federation as well as preventing the
Kurds from gaining political status. Yet this aggressive attack is at
the same time Erdoğan’s war, which he needs in order to keep his
authoritarian ruling lasting.
Aggressive
attack on Afrin is a crime against humanity!
Afrin has
been
the most peaceful city in the region during the 6 years of Syrian civil
war. Consisting of a majority of Kurdish population, Afrin is truly a
multi-cultural city, comprising Arab, Armenian, Syrian, Turkmen, etc.
communities as well as various religious minorities, including
primarily the Alevis, Ezidis and Christians in addition to thousands of
refugees from all over Syria. Attacking on Afrin means targeting its
multi-cultural structure and the participatory, egalitarian democratic
model based on gender equality and ecological principles, under which
peoples of Afrin peacefully co-habit. As expressed by Erdoğan himself,
the aim of the attack is to accommodate jihadist and Sunni groups in
the city, which would result in city’s occupation by changing its
population structure. The realisation of this plan of the Turkish state
can come about only at the expense of bloody massacres, targeting the
ethnic and religious minorities, primarily the Alevis, Ezidis and
Christians and already proven in the attacks of the last days, the
refugees. The Turkish army and Erdoğan/AKP ruling are violating
international conventions by this aggressive war and committing crimes
against humanity in front of the eyes of the whole international
community.
However,
regardless of all, the Turkish army and Erdoğan/AKP will not be able to
win! Peoples of Afrin and its defence forces, Syrian Democratic Forces
and YPG/YPJ wage a big resistance against the intense attacks of the
Turkish army and the jihadist groups. We know well that those who
resist in Afrin, resist in defence of all of us and peace to prevent
the massacres of the Turkish and jihadi groups as well as against total
destabilisation of the region. We, the undersigned, condemn the
separatist, genocidal war policies of Turkey and stand together in
solidarity with the people of Afrin and with those who fight against
the brutal attacks.
We urge the
international community to strongly oppose to and take concrete action
to stop Turkey’s aggression, which threatens not only the people of
Afrin, Kurdistan and Turkey but all of us around the world. We condemn
the silence of the international community against Turkey’s attack. We
denounce that the perverse geo-political games played on the lives of
the peoples of Syria and of the region sacrifice this time the
“Democratic Autonomy” project developed by the Kurdish Freedom Movement
in collaboration with the peoples of the region in Afrin and North
Syria as a model of democratic and peaceful co-habitation of people by
enjoying their right to self-determination.
We call on
the
international community, the United Nations, the European Union and the
Belgian government to take the following actions in strong opposition
to Turkey’s offensive on Afrin:
- Condemn
unambiguously the aggression of the Turkish army in Afrin
-Call on
the Turkish government to withdraw all its forces from Syria
-Cease
immediately all the weapon trade with Turkey
-No support
of NATO for Turkey’s offense on Afrin. Stop NATO’s support to Turkish
aerial strikes.
-Consider
and put into action economic and political sanctions
-Take
measures against those organised groups in Belgium and Europe threating
the lives of Erdoğan opponents and peace defenders
-Intensify
diplomatic efforts for political negotiations aiming at lasting peace
in Syria
-Follow and
condemn right violations in Turkey
-Support
freedom of expression and right to association in Turkey and take
concrete diplomatic and political actions for it.
AFRIN
SOLIDARITY PLATFORM
Kurdish
Institute Brussels
INFOTURK
PYD Brussels Office
HDP Brussels Office
Vrede vzw.
People’s Democratic Congress-Belgium, HDK
Democratic Kurdish Community Center, NAV-BEL
Ateliers du Soleil
Belgium Kurdish Women’s Movement
People’s House
Socialist Women’s Unity
European Alevi Associaitions Federation-Belgium
Belgium Democratic Armenians’ Associaition
European Syriacs’ Union
Brussels Alevi Associaition
Charleroi Alevi Associaition
Antwerpen Alevi Associaition
Maraş-Initiative-Belgium
Families of Martys Associaiton
Partit des Treballadors de Catalunya, Brussels Office
Federation of Workers from Turkey, ATIK
European Kurdish Futball Federation
Revolutionary Party,
Kurdish Anarchists,
Rojava Solidarity Committee,
Solidarity for All
SAP Antikapitalisten
Gauche anticapitaliste
Ernest Mandel Fonds vzw.
Labo Vzw.
Secour Rouge
Doğan Özgüden, journalist
İnci Tuğsavul, journalist
Jan Bloomaert, academic, author
Jean Paul Martens, local counsellor, Zaventem, Leef!-Groen
David Dessers, Leuven, local counsellor, Groen
Ludo de Brabender, author, peace activist
Chris Den Hond, journalist
Ida Dequeeker, Furia
Ludo De Witte, author
Stephan Boquin, Professor of Sociaology
Roger Jacops, author
Johnny Lanearts, author
Jo De Leeuw, activist
Mazhar Günbat, journalist
Alan Sermiyan, journalist
İsmail Kızıldoğan, caricaturist
Hayrettin Çelik, journalist
Defne Merve Çadırcı, journalist
Ivo Hendrix, trade unionist
Jimmy Crispeyn, trade unionist, AAVB
Evie Embrechts, linkse feministe
Baharak Bashar, feminist, Plasactie
Erik Demeester, editor Vonk/Revolution
Niele Geypens, Carina Verboom, Dirk Tonnard, Frank Bruynseraede, Geert
Van Haute, Greetje Wuyts, Hafid Kaddouri, Ineke Hulselmans, Jozef
Devillé, Karen Verstraeten, Ludwig Henry, Max H. Kahlke, Melissa Cowpe,
Nathalie Snauwaert, Pascale Wils, Peter Ceulemans, Peter Pauwels, Petra
Denier, Ramon Emmaneel, Ruben Ceulemans, Sofie Baeke, Thomas van Zwol,
Wendy Knaepen, Wim Arras.
informations du
mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976