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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

46th Year / 46e Année
Mars
2020 March
N° 499
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 53
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


FILE ON TURKEY
https://www.info-turk.be/File%20on%20Turkey.pdf
MAN HUNTS IN TURKEY
https://www.info-turk.be/Man%20Hunts%20in%20Turkey.pdf
TURKEY ON TORTURE
https://www.info-turk.be/Turkey%20on%20torture.pdf
DİRENİŞ/RESISTANCE
https://www.info-turk.be/Resistance%20final.pdf



Doğan Özgüden, jeune avant-garde, à 84 ans
(Une composition par Cey Baba)
Autres portraits:
Mehmet Ali Aybar, Behice Boran, Mihri Belli, Nihat Sargın, Sadun Aren


Droits de l'Homme / Human Rights

Berkin Elvan Commemorated on Sixth Anniversary of His Death
CEDH: la Turquie condamnée pour la détention abusive d'un juge

Pression sur les médias / Pressure on the Media

316 People Detained over Coronavirus Posts
64 arrestations pour "provocation" en ligne en Turquie
Osman Kavala Now Also Arrested for ‘Espionage’
Journalists Union of Turkey Protests Arrest of Journalists in Front of Courthouse
Call for Solidarity with Arrested Journalists: Journalism is not a Crime
Journalists Murat Ağırel, Aydın Keser and Ferhat Çelik Arrested

Deux journalistes écroués pour un article sur la mort d'un présumé espion
Freedom House: Restrictions on Basic Rights Persist in Turkey
Detained During News Follow-up at Border, Journalist Sayılğan Arrested

Journalist Aziz Oruç Handed Prison Sentence over Social Media Posts
Journalist Alptekin Dursunoğlu Arrested
Le responsable en Turquie du média russe Sputnik arrêté
Social Media Blocked in Turkey Following Idlib Crisis

Kurdish Question / Question kurde

HDP Co-Mayors Taken into Custody
L'ex-maire kurde de Diyarbakir condamné pour "terrorisme"
Le député belge Dallemagne à propos de la trahison de l'Europe aux Kurdes
Imprisoned Kurdish Leader Öcalan Meets His Brother After Months

Minorités / Minorities

Chaldean Diril Might be Found Alive If Search Sincerely Conducted
People Should be Informed About Coronavirus in Kurdish, Arabic, Syriac

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan annonce un plan de 14 milliards d'euros pour l'économie turque

Un ex-ministre d'Erdogan lance un parti concurrent

Forces armées/Armed Forces

Deux soldats turcs tués dans la région d'Idleb en Syrie
Un patrouilleur turc percute un navire grec
L'armée turque incite des migrants à franchir la frontière grecque
Des Syriens accusent l'armée turque de les pousser en Grèce


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Turkey supports war criminal Salafist group in Syria

Socio-économique / Socio-economic

Face au coronavirus, les Turcs s'en remettent à l'eau de Cologne
Confinement total pour les personnes âgées ou malades en Turquie
Unemployment Increases by Almost a Million in a Year
Bilan des morts et des cas de contamination en Turquie
La Turquie renforce ses mesures contre coronavirus, le nombre de cas augmente
Quarantaine pour des milliers de pélerins en Turquie
La Turquie suspend ses vols avec neuf pays européens, dont la France
La Turquie annonce son premier cas de
coronavirus

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Erdogan, Merkel, Macron et Johnson ont discuté Syrie et migrants
La réunion entre Erdogan, Macron et Merkel se tiendra par téléconférence
Erdogan maintient ses menaces contre l'UE
L'UE exhorte Erdogan à respecter l'accord sur les migrants

L'UE divisée sur une zone de sécurité au nord de la Syrie
L'UE entend défendre ses frontières, accuse Ankara de chantage aux migrants

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

15 ans de prison requis contre un employé d'un consulat américain

Relations régionales / Regional Relations

Accord russo-turc pour des patrouilles conjointes à Idleb
Accord entre Poutine et Erdogan sur le sort d’Idlib

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Athènes impose des restrictions de navigation près des îles

Immigration / Migration

La Turquie ferme ses frontières avec la Grèce et la Bulgarie
147 Thousand Refugees Crossed into Greece in 19 Days
La Turquie accuse la Grèce de "violation" de ses eaux territoriales
La frustration des habitants à la frontière gréco-turque

Erdogan menace l'Europe de "millions" de migrants
"Mensonges": les espoirs brisés des migrants bloqués à la frontière gréco-turque

Droits de l'Homme / Human Rights

Berkin Elvan Commemorated on Sixth Anniversary of His Death

Elvan was commemorated at his grave in Feriköy Cemetery in İstanbul's Şişli district today (March 11).

"My child, your mother will not cry today. Today is not the day to cry. Your mother will revolt today. I am hungry for you and for justice," Gülsüm Elvan, the mother of Berkin, said during the commemoration.

Sami Elvan, Berkin's father, said that injustice and oppression continue in Turkey: "Berkin and all the lost children are symbols of the country's democracy, fraternity and freedom. The unlawfulness we experienced in the past continues today."

Gülsüm and Sami Elvan called on the people to attend the hearing of the case over the killing of Berkin Elvan on March 18.

What happened?

On June 16, 2013, Berkin Elvan was hospitalized due to grave head injuries after the police intervention in the district of Okmeydanı in İstanbul. When he was admitted to the Okmeydanı Research Hospital, his heart had reportedly stopped already.

Suffering from a brain hemorrhage, Elvan went through at least five surgeries. On January 5, 2014, Elvan turned 15 in his comatose. He died on March 11, 269 days after being shot.

While the prosecutor investigating the incident was changed for six times, the investigation was completed on December 7, 2016. Prepared by the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office, the indictment demanded that police officer F.D., who was referred to as the only defendant, be penalized on charge of "killing with eventual intent."

The 11-page indictment sent to the İstanbul 17th Heavy Penal Court has been accepted. A verdict of non-prosecution has been given for 42 police officers, who previously made their depositions as part of the investigation into the death of Elvan.

Speaking to bianet, Oya Aslan, one of the attorneys for the Elvan family, stated that a lawsuit was filed only against a single police officer who was on the scene of incident and added that since the lawsuit was filed for "killing with eventual intent", rather than for "wilful murder", it has reduced the foreseen prison sentence to 20 years.

The case is still continuing. Its next hearing will be held on May 8, 2019.
(BIA, 11 March 2020)

CEDH: la Turquie condamnée pour la détention abusive d'un juge

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour la détention provisoire sans "raison plausible" d'un magistrat, soupçonné par Ankara après le putsch manqué de 2016 d'appartenir à une "organisation criminelle".

Juge de la province de Kocaeli (nord-ouest), Hakan Bas faisait partie des 2.735 magistrats suspendus après la tentative de coup d'Etat menée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016 contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, immédiatement suivie de purges d'une ampleur inédite.

Ces magistrats étaient soupçonnés d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, responsable selon les autorités turques d'avoir ourdi le putsch manqué ce qu'il dément.

Niant toute appartenance au mouvement, M. Bas avait toutefois été placé en détention provisoire fin juillet 2016, puis révoqué quelques semaines plus tard, en même temps que les autres magistrats, rappelle la Cour dans un communiqué.

Au total, il a été placé en détention provisoire du 20 juillet 2016 au 19 mars 2018, date de sa condamnation en première instance à sept et demi d'emprisonnement pour "appartenance à une organisation terroriste". Tenant compte du temps passé en prison, la juridiction avait alors décidé sa remise en liberté.

Cette peine avait été confirmée en appel et le requérant avait saisi la Cour de cassation devant laquelle l'affaire est actuellement pendante.

Dans son arrêt, la CEDH note que, en ce qui concerne la révocation massive des magistrats, "aucun fait ou renseignement (ne) se rapporte personnellement au requérant".

Par ailleurs, la Cour note que la directive dans laquelle le parquet d'Ankara soutenait que le juge était membre du réseau de Fethullah Gülen ne fournissait "aucun fait ou renseignement susceptible de servir de fondement factuel" à cette affirmation.

Pour la juridiction paneuropéenne, il n'y avait donc aucune "raison plausible" de soupçonner le requérant "d'avoir commis une infraction" motivant son placement en détention.

Concluant notamment à la violation de l'article 5.1 de la Convention européenne des droits de l'homme (droit à la liberté et à la sûreté), la Cour lui a alloué 6.000 euros au titre du dommage moral.

Après les purges ayant suivi le coup d'Etat manqué, la CEDH a été saisie par plus de 500 requêtes de magistrats turcs.
(AFP, 3 mars 2020)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

316 People Detained over Coronavirus Posts

The Ministry of Interior has announced that "a legal action has been taken against 316 account holders who shared unreal images and voice records about new coronavirus (Covid-19) with the aim of provocation."

In a statement released by the Ministry, it has been stated that over the past week, "1,748 accounts have been probed over their posts propagandizing for a terrorist organization, inciting the public to enmity, hatred, fear and panic, conducting a perception operation and sharing provocative messages about coronavirus by publishing fabricated documents."

It has been further indicated that among these accounts, "316 of them have been detected to cause worry among the public, incite them to fear and panic and target persons and institutions before the public by spreading unreal images and voice records through fake accounts with the aim of creating a perception and provocation" about Covid-19."

"A legal action has been taken against these persons", it has noted.
(BIA, 23 March 2020)

64 arrestations pour "provocation" en ligne en Turquie

Les autorités turques ont arrêté 64 internautes accusés d'avoir partagé des contenus "infondés" ou relevant de la "provocation" sur les réseaux sociaux, en lien avec le nouveau coronavirus.

Les enquêteurs turcs sont en outre à la recherche de 178 autres suspects, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié tard jeudi.

Le gouvernement turc appelle depuis plusieurs jours à ne pas relayer de fausses informations susceptibles de semer la panique autour de la pandémie de Covid-19, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus.

Le nouveau coronavirus a fait quatre morts et a infecté 359 personnes en Turquie, selon le dernier bilan officiel communiqué jeudi soir.

La Turquie a pris de nombreuses mesures ces derniers jours et annoncé vendredi l'interdiction de toute manifestation culturelle, artistique ou scientifique jusqu'à fin avril.
(AFP, 20 mars 2020)

Osman Kavala Now Also Arrested for ‘Espionage’

Arrested in Silivri Prison in İstanbul, rights defender and businessperson Osman Kavala has now also been arrested as part of a "political or military espionage" investigation launched against him.

Referred to the İstanbul 10th Penal Judgeship of Peace with a request for his arrest, Osman Kavala attended the hearing via Audio and Visual Information System (SEGBİS) yesterday evening (March 9). Following his testimony, Kavala has been arrested on charge of "espionage."

Arrested as part of an investigation conducted by the Terror and Organized Crimes Bureau of İstanbul Chief Public Prosecutor's Office and charged with "attempting to disrupt the Constitutional order", Kavala now also faces the charge of "espionage" on the ground that he was allegedly in contact with Henri Barkey, a professor of International Relations at Lehigh University and a former US Department of State official.

The referral of Kavala to court to be arrested for "espionage" was first announced to the public by Peoples' Democratic Party (HDP) İstanbul MP - journalist Ahmet Şık. After Kavala was arrested again, Şık tweeted:

"The time granted by the European Court of Human Rights (ECtHR) to the government for an additional defense would expire tomorrow. As of today, there was no additional defense submitted by the government to the ECtHR.

"The charges brought against Kavala are not related with a new investigation. As part of the file where he was charged with "plotting a coup" under the Article 309 of the Turkish Penal Code (TCK) after being detained for 13 days, arrested on November 1, 2017 and given an ex officio verdict of release on October 11, 2019, he has been arrested again on the ground that new evidence has been obtained.

"The 'new evidence' written down on the writ of arrest by Prosecutor Hasan Yılmaz: 'In the additional inquiry made about Barkey, there has been obtained evidence suggesting that he acted by carrying out duties of intelligence on behalf of foreign countries...'"

One day before the ECtHR verdict

In his series of tweets, Ahmet Şık also emphasized that the new verdict of arrest was given one day before the ECtHR verdict of "right violation" and "immediate release" becomes final. In its related ruling, the ECtHR concluded that Osman Kavala's arrest violated his rights.

Şık stated the following about this issue:

"The legal regulation that entered into effect on October 24, 2019 concluded that 'the maximum period of arrest at the stage of investigation could be one year, six months and this period could be extended for another six months by giving justification for the extension.' In other words, Kavala should have been released on February 25, 2020.

"The ECtHR verdict that defines Kavala's arrest as a right violation and will become final at the close of business day tomorrow also covers the 'coup plotting' charge, based on which he was arrested for the 3rd time."

In its ruling dated December 10, 2019, the ECtHR gave a verdict of right violation for businessperson Osman Kavala, who was arrested on November 1, 2017. Turkey had three months to object to this ECtHR verdict and this period was to expire today (March 10).

If Turkey does not object to the verdict befıre the designated deadline, the ECtHR verdict dated December 10, 2019 will become final.

Message by Freedom to Osman Kavala Coordination

Following the new verdict of arrest, the Freedom to Osman Kavala Coordination shared the following message on its social media account:

"A day before the deadline for objection to the ECtHR decision to be expired, Osman Kavala was referred to the İstanbul 10th Criminal Court of Peace with the charge of 'securing information that, due to its nature, must be kept confidential for reasons relating to the security or domestic or foreign political interests of the State, for the purpose of political or military espionage' under the Article 328 of Turkish Penal Code.

"Osman Kavala, who gave a statement in Silivri Prison through a video link up to the court (SEGBİS), has just been arrested once again on the same file that he had been arrested on November 1, 2017 and later released on October 11, 2019!"
(BIA, 10 March 2020)

Journalists Union of Turkey Protests Arrest of Journalists in Front of Courthouse

28 journalists have been taken into custody and eight journalists have been arrested in Turkey over the past 15 days.

Staging a protest in front of İstanbul Courthouse in Çağlayan today (March 10), the Journalists Union of Turkey (TGS) denounced this recent wave of detentions and arrests targeting journalists in the country.

Opening a banner that read "Journalism is not a crime" in front of the courthouse, the journalists called out to Minister of Justice Abdulhamit Gül and demanded the release of their arrested colleagues.

The following journalists have been arrested in the last two weeks:

The journalists who reported on the National Intelligence Organization (MİT) officer who lost his life in the operation carried out by Turkey in Libya

    Barış Terkoğlu (Odatv News Director)
    Barış Pehlivan (Odatv Editor-in-Chief)
    Hülya Kılınç (Odatv reporter, local journalist)
    Ferhat Çelik (Yeni Yaşam Editor-in-Chief)
    Aydın Keser (Yeni Yaşam Managing Editor)
    Murat Ağırel (Yeniçağ newspaper columnist)

Yakın Doğu News Agency Editor-in-Chief Alptekin Dursunoğlu over his social media posts about the ongoing war in Syria's Idlib and its vicinity; Rûdaw reporter Rawin Sterk, who was detained during news follow-up in Edirne
'Journalists have been made a target'

Addressing the reporters during the protest, TGS İstanbul Branch Chair Banu Tuna indicated that journalists were made targets due to the developments in foreign policy. Tuna underscored that journalists who do nothing but strive to make sure that truths can reach the society have been declared as criminal. Tuna briefly stated the following during the protest:

"Journalism is a profession that is practiced to protect public interests. The aim of journalists is not to protect the interests of power holders or a single segment of society, but to protect the interests of the society as a whole.

"Journalists who would go and depose themselves if they were summoned by phone are detained with their houses raided. They are released from detention, just to be arrested one day later on the same allegation. In these days when the law is trampled upon, we - as journalists - demand justice.

"We want justice because we write not for our own interests, but for the interests of the country. We want justice because journalism is not a crime.

"We are making a call to Minister of Justice from here: We want all our colleagues arrested due to their journalistic activities to be released as soon as possible. Everyone will need the law and justice one day."
Durmuş: What changed in one day?

Taking the floor after Tuna, TGS Chair Gökhan Durmuş also said:

"Though it is written 'Justice Palace' on the building just behind us, we know that the verdicts of arrest given for journalists are not legal decisions, but political ones.

"While our four colleagues were released on the same charge one day before, what changed that they were arrested one day later? What evidence could the prosecutor collect while objecting one day later? How did something that was not a crime one day ago turn into a crime one day later?

"When we take all these into consideration, we can say it quite clearly that journalism is under a political attack.

"I want to make the following call to the Minister of Justice: Let justice palaces work impartially and court boards give judgements with their own free wills so that press freedom can be established in Turkey.

"So long as you give these judgements as a result of pressures from above, we cannot establish press freedom or democracy easily."
(BIA, 10 March 2020)

Call for Solidarity with Arrested Journalists: Journalism is not a Crime


Following the arrest of daily Yeni Yaşam Editor-in-Chief Ferhat Çelik and Managing Editor Aydın Keser and Yeni Çağ columnist Murat Ağırel yesterday (March 8), a press statement was held at the İstanbul Branch of Human Rights Association (İHD) in Beyoğlu today.

While the workers of the daily have called on everyone to solidarize with the arrested journalists amid recently escalating pressure on journalists, the statement was also attended by Evrensel newspaper Editor-in-Chief Fatih Polat, Peoples' Democratic Party (HDP) MPs Züleyha Gülüm and Ahmet Şık, Journalists Union of Turkey (TGS) Chair Gökhan Durmuş and Peoples' Democratic Congress (HDK) Spokesperson İdil Uğurlu.

Reading out the statement for the press, Yeni Yaşam newspaper editor Zana Bilir Kaya has indicated that the journalists were arrested over a news report about a National Intelligence Organization (MİT) officer who lost his life in Libya, underlining that the information in question is not confidential from the perspective of the public.
'It is not that a state secret was disclosed'

Kaya has also stressed that before Yeni Yaşam reported the news, it was mentioned at the Parliament and reported by a series of media outlets, thereby becoming a public issue. Kaya has briefly stated the following:

"It is not that case that a state secret was disclosed there. Besides, the news of our newspaper did not even mention that the person in question was a member of the MİT. Moreover, when our friends were released on probation on March 5, 2020, one of the reasons put forward by the court for the release was that the report had no open information about the MİT membership.

"However, despite all these, the court on duty has arrested our friends under the pretext that 'they disclosed the MİT members.' Releasing a person first, then getting him or her arrested by a 'selected court' upon the objection of a prosecutor's office has become almost a tradition now. We know that weird things have been going on in Çağlayan for three days.

"Those who try to intimidate our friends working in different positions at our newspaper should know it very well: It is not possible to divert them from their paths or to intimidate our friends who will replace them.

"We - as Yeni Yaşam newspaper - do and will move on our path with our heads high. This arrest order will remain as a stain on their part, not ours. We are - once again - calling on our all readers to stand shoulder to shoulder with our newspaper. On this occasion, we are making a call for solidarity to all professional journalism organizations and unions as well as all journalists who do their jobs honestly and are determined to do so. Let us keep it in mind: Solidarity keeps one alive, journalism is not a crime."

Polat: Arrests and detentions are political

Yeni Yaşam columnist Ender Öndeş has also underlined that the verdicts of arrest can in no way be explained with law:

"Yesterday was a shocking day. At the current stage, these incidents can no longer be explained with law. But we will keep on doing our job. The worse things go for the government, the more the operations to silence the press will continue. The only thing that we will do is to raise solidarity."

Evrensel newspaper Editor-in-Chief Fatih Polat has also said, "It is the government that decides for a war, but it is the journalists who pay the price. Bowing is not an option for the ones who do their jobs well in this country. There is a need for a strong solidarity. The detentions and arrests cannot be explained with the law, but only with politics."
Durmuş: 28 journalists taken in 10 days

TGS Chair Gökhan Durmuş has reminded the audience that 28 journalists have been detained and eight journalists have been arrested over the past 10 days: "Journalists who report on the collapsing foreign policy of Turkey and the plight of refugees are targeted. There is an attempt to cover up the truths. Arrests openly manifest that some things are tried to be hidden. We will keep on getting the truths to the public."

While HDP MP Züleyha Gülüm has underlined that the recent wave of pressure is not new, but one or more journalists are detained or arrested everyday, HDP MP Ahmet Şık has stressed that the pressures targeting journalists have become a routine in Turkey, adding that the MİT personnel who lost his life in Libya is newsworthy all across the world. 
(BIA, 9 March 2020)

Journalists Murat Ağırel, Aydın Keser and Ferhat Çelik Arrested

Previously released on probation over a news report about the funeral of a National Intelligence Organization (MİT) official who lost his life in Libya, daily Yeni Çağ columnist Murat Ağırel and Yeni Yaşam Managing Editor Aydın Keser and Editor-in-Chief Ferhat Çelik have been arrested.

Earlier yesterday (March 8), Ağırel announced that a new arrest warrant was issued against him in relation with the news, for which he had deposed and been released on probation the other day.

Turning himself in to the İstanbul Security Directorate later in the day, Ağırel has been arrested by the İstanbul 5th Penal Judgeship of Peace.

Released on probation as part of the same investigation, journalists Aydın Keser and Ferhat Çelik also went to the security directorate upon being informed about the new detention warrants against themselves. Keser and Çelik have also been arrested by the court.

Ağırel: I am expecting everything

Ağırel announced the warrant against him in a video that he captured on his way to the security directorate. Ağırel said:

"I was at a book fair in Ankara. On my way back, I heard a sad news. The prosecutor's office issued an arrest warrant against me again. And the police decided to put that into effect in 4.30 in the morning. As they could not find me home, they raided the house of my ex-mother-in-law and summoned my ex-brother-in-law to the Security Directorate on Vatan Avenue, telling him that he had to sign a police report. They were held captives there, in a sense. They called me for 3-4 times, asking me when I would be there.

"I am now on my way to Vatan Avenue, they will probably arrest me. I do not know whether it is a new file, whether it is something related with the file from Friday, or something else... I am expecting everything."

Yeni Çağ newspaper also stated, "An arrest order has been given for our columnist Murat Ağırel as part of the file, from which he was released before. The order has been issued by the İstanbul 9th Penal Court of Peace upon the objection of the prosecutor's office. Ağırel is now undergoing the related procedures in Vatan Security Directorate."
Two journalists from Yeni Yaşam

Yeni Yaşam Managing Editor Aydın Keser and Editor-in-Chief Ferhat Çelik, who were previously released on probation as part of the same investigation, have also been arrested upon the objection of the prosecutor.

Keser was taken into custody in a house raid early in the morning yesterday and taken to the İstanbul Security Directorate on Vatan Avenue.

Ferhat Çelik also tweeted a message on his way to depose: "As the security could not find me home, they called me. The prosecutor objected to our release. My attorney and I am going to Vatan Security Directorate. We will not surrender the torch that we inherited from Musa Anter. Truths will not remain in darkness, we will not deviate from our principle."

3 Odatv journalists also arrested

Odatv news director Barış Terkoğlu and reporter Hülya Kılınç were arrested on March 4 over a news report about the burial of a National Intelligence Organization (MİT) official who was killed in Libya.

The news report on the burial of the official in Akhisar, Manisa was published on Odatv news website on March 3. Odatv editor-in-chief Barış Pehlivan was also summoned to depose on March 6 and arrested on the same day.

The Information and Communication Technologies Authority (BTK) has announced that access to Odatv news website has been blocked from Turkey as of March 5.
(BIA, 9 March 2020)

Deux journalistes écroués pour un article sur la mort d'un présumé espion

Deux journalistes turcs ont été écroués et risquent jusqu'à neuf ans de prison pour avoir écrit un article sur les funérailles d'un présumé agent des services de renseignement tué en Libye, ont rapporté jeudi les médias.

Baris Terkoglu et Hülya Kilinç ont été placés en détention préventive par un tribunal d'Istanbul mercredi après la publication sur le site OdaTV d'une vidéo affirmant montrer ces discrètes obsèques, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Il leur est reproché d'avoir dévoilé l'identité d'un employé des services de renseignement. Le site a rapporté le prénom et la première lettre du nom de famille du présumé agent, ajoutant qu'il avait été enterré dans l'ouest de la Turquie.

Mais le site s'est défendu de toute révélation, soutenant que l'identité de l'officier prétendument tué en Libye avait déjà été rendue publique par un député d'opposition en Turquie.

Mercredi, le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu avait critiqué la publication de l'article en question. "Les secrets d'Etat, les secrets liés à la sécurité national, cela existe", a-t-il lancé lors d'une interview avec une chaîne de télévision.

La Turquie a déployé ces dernières semaines des militaires en Libye afin de "former" les troupes du gouvernement de Tripoli, reconnu par les Nations unies, mais confronté à une offensive menée par l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias.

Le pays est classé à la 157ème position sur 180 à l'index de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
(AFP, 5 mars 2020)

Freedom House: Restrictions on Basic Rights Persist in Turkey

Turkey continues to be a "not free" country as restrictions on basic rights persist, according to a report by Freedom House, a US government-funded think tank.

The annual report covers 195 countries and considers 83 countries "free," 63 countries "partly free" and 49 countries "not free."

Turkey is in the "not free" category with 32 points. It scored 16 out of 40 in political rights and 16 out of 60 in civil liberties. In the last 10 years, Turkey's score has dropped by 31 points, more than any other country except Burundi.

"Restrictions on basic rights in Turkey persisted throughout 2019, including repression of those speaking out against the state's latest military incursion into northern Syria," the report says.

Noting the opposition's "landmark victories" in the 2019 local elections, the report stresses that President Recep Tayyip Erdoğan's power is "still unchecked at the national level."
(BIA, 5 March 2020)

One Person Arrested over Social Media Posts on Idlib

One person has been arrested in the southern Antalya province over social media posts on the military operation in Idlib, northwestern Syria.

Antalya Provincial Security Directorate said in a statement that it launched a probe against those who are committed the offenses of "insulting Atatürk," "provoking people into enmity and hatred," "threat aiming to cause panic and fear among the people," "insulting a public official because of his/her duty," and "insulting the Turkish nation and the state."

Upon an order by the Public Prosecutor, legal action was taken against 43 suspects and five suspects were detained. Three of the detained people were released on probation while one was arrested by a penal court of peace.

Following the airstrike that claimed the lives of Turkey's soldiers on February 27, it was announced that "the ones posting provocative messages on social media ''are probed by the Department for Fighting Against Cyber Crimes of the Directorate General of Security. Dozens of people have been probed and investigated so far.
(BIA, 2 March 2020)

Detained During News Follow-up at Border, Journalist Sayılğan Arrested

Detained in Pazarkule in Turkey's northwestern province of Edirne on February 29 while reporting on the situation of refugees heading towards the border with Greece, Mezopotamya Agency reporter İdris Sayılğan has been arrested and Naci Kaya has been released.

Sayılğan and Kaya were referred from Edirne Central Gendarmerie Command to Edirne Courthouse as they had an international travel ban. The prosecutor demanded the arrest of both journalists, who made their defense via the Audio and Visual Information System (SEGBİS).

'I wasn't there to go abroad, but to make news'

While he was working for Dicle News Agency (DİHA), which was closed by a Statutory Decree, Sayılğan was arrested on October 17, 2016 and spent 3 years, 1 month behind bars. He was released on November 27, 2019.

Sentenced to 8 years, 3 months by the Muş Heavy Penal Court, İdris Sayılğan has stated the following to the 2nd Penal Chamber of the Erzurum Regional Court of Justice, which ruled for his release and sent his file to the Court of Cassation for approval:

"After I was released, I started working for Mezopotamya Agency a month ago. We did not shoot in a secluded place. I did not know that were filming in a military zone. They detained us while we were shooting with a camera. If we had known that it was a forbidden zone, we would have got a permit. But, the whole media were making interviews and live broadcasting there.

"We are journalists and we went there to make news. I was not there to go abroad, I was there to make news. I did not have such an intention. There are journalists detained there along with us, they have been released. Two journalists from Rudaw detained there were in the same situation with me, they have been released. I request my release for that reason."

It will be evaluated again if news are presented

The court has ruled for the arrest of Sayığan following the statements of defense. The court board indicated that they gave a ruling depending on the evidence that they had and would evaluate the situation if the news that he reported while he was in the region was submitted to court during the period of objection. Sayılğan has been sent to the Edirne Type F Closed Prison. (BIA, 2 March 2020)

Journalist Aziz Oruç Handed Prison Sentence over Social Media Posts

Journalist Aziz Oruç has been sentenced to 2 years and 1 month in prison for "propagandizing for a terrorist organization" in the trial over social media messages he posted in 2016.

Oruç was detained on December 11 after entering Turkey from Iran and has been remanded in custody at Patnos Type L Prison in the eastern Ağrı province since December 18.

Oruç attended the hearing at Diyarbakır 9th Heavy Penal Court via Audio and Video Information System (SEGBIS).

In his defense statement, he said that "As I said in the last hearing, I am a journalist. The posts shared are news content. 10 of my posts stated in the indictment are news, [they have] no propaganda content."

Saying that he retweeted posts by Dicle News Agency (DİHA), he requested his acquittal.

Oruç is a former reporter for the DİHA, which was shut down with a statutory degree by the government in 2016.

Attorney Ferhat Kılıç stated that Oruç was working for the DİHA when he shared the posts in question and requested the acquittal of his client.

The court sentenced Oruç to prison for "propagandizing for a terrorist organization" as per Article 7/2 of the Law on Fight Against Terrorism (TMK).

TMK Article 7/2

Any person making propaganda for a terrorist organization shall be punished with imprisonment from one to five years. If this crime is committed through means of mass media, the penalty shall be aggravated by one half.

What happened?

Journalist Aziz Oruç, a reporter for the Dicle News Agency (DİHA) closed by a Statutory Decree, had been living in Iraq for the past three years due to the lawsuits filed against him in Turkey.

Leaving Iraq for Iran to reach Europe through Armenia, he was taken into custody at Armenia border gate. Subjected to police violence in custody in Armenia, Oruç was turned over to the soldiers of Iran.

Oruç was forced to cross the border to Turkey through the wire fence on the Turkey-Iran border on December 11. He was taken into custody with HDP Doğubayazıt District Co-Chair Abdullah Ekelek, whom he asked for help when they were about to leave the city on December 11. (BIA, 2 March 2020)

Journalist Alptekin Dursunoğlu Arrested

Following the developments in Syria, journalist Alptekin Dursunoğlu, the Editor-in-Chief of Yakın Doğu Haber news website, has been arrested over his social media messages about the ongoing war in Syria's Idlib. The journalist is charged with "inciting the public to enmity and hatred."

Founder of Yakın Doğu Haber, which reports critically of the government's Syria policy, Dursunoğlu was detained on February 29.

"I am being detained right now"

Attorney Kemal Aytaç has announced the arrest of Dursunoğlu to the public. Speaking to daily Evrensel, Aytaç has indicated that his client has been arrested on the alleged ground that "he incited the public to enmity and hatred" with his social media posts.

Aytaç has also stated that Dursunoğlu did not commit any crimes, he is a dissident who "stands out" and the investigation was launched against the journalist following a tip-off.

After an airstrike claimed the lives of 34 soldiers in Syria's Idlib on February 27, prosecutors announced that an investigation was launched into "provocative" messages shared on social media.

'He is guilty of defending right of information'

Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) Press Labor (Basın-İş) Union has denounced the arrest of Dursunoğlu on Twitter:

"Yakın Doğu Haber Editor-in-Chief Alptekin Dursunoğlu has been arrested. Taken into custody from his house last night, Dursunoğlu's 'crime' is to pursue a publication policy that does not conform to that of the government and to defend people's right to receive information."

About Alptekin Dursunoğlu

Journalist-writer. Editor-in-Chief and Founder of Yakın Doğu Haber (Near East News) website. He has books entitled: Dördüncü Dünya Savaşı ve Orta Doğu (World War 4 and Middle East), Stratejik İttifak Türkiye İsrail İlişkilerinin Öyküsü (Strategic Alliance, the History of Turkey-Israel Relations), Suriye'de Elde Var Sıfır (We Got Nothing in Syria), Suriye'de Vekalet Savaşı (Proxy War in Syria), Yeni Osmanlı'nın Ortadoğu'su (The Middle East of Neo-Ottoman). (BIA, 2 March 2020)

Le responsable en Turquie du média russe Sputnik arrêté

La police d'Istanbul a interpellé dimanche le rédacteur en chef du site internet en langue turque du média russe Sputnik, financé par le Kremlin, sur fond de tensions croissantes entre Ankara et Moscou, a annoncé son employeur.

"Le rédacteur en chef de Sputnik Turquie Mahir Boztepe a été placé en garde à vue. Boztepe est en train d'être emmené au quartier général de la police à Istanbul", a déclaré le site dans un communiqué.

L'interpellation a également été annoncée sur Twitter par la rédactrice en chef du groupe, Margarita Simonian.
 "La police est venue dans notre bureau à Istanbul. Un nouveau collaborateur a été arrêté (...) La Turquie, qu'est-ce-qui se passe ???", s'est-elle indignée.

Quelques heures avant M. Boztepe, trois autres collaborateurs de Sputnik avaient été interpellés à Ankara, selon Mme Simonian et l'ONG Reporters sans frontières.

D'après RSF, ils ont été arrêtés après s'être rendus au commissariat pour porter plainte à la suite de l'intrusion de personnes non-identifiées à leur domicile : ces "voyous" ont "menacé (les collaborateurs) et crié qu'ils avaient trahi la patrie car ils travaillaient pour les Russes", a déclaré Mme Simonian.

A leur arrivée au commissariat, selon RSF, les policiers leur ont dit qu'ils étaient "recherchés" pour avoir écrit un article paru samedi qui a suscité une polémique en Turquie.

Dans cet article, Sputnik qualifiait de "province volée" la région d'Hatay, intégrée à la Turquie en 1939 après avoir été cédée par la France, qui avait reçu de la Société des Nations un mandat pour administrer la Syrie, afin de s'assurer de la neutralité d'Ankara pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Dans un tweet diffusé plus tard, Mme Simonian a déclaré que la police d'Ankara avait affirmé à Sputnik ne pas détenir ses trois collaborateurs. "Nous n'avons aucun contact avec ces trois collaborateurs depuis la nuit d'hier", a-t-elle souligné.

Dimanche, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé les autorités turques à "intervenir" et à "assurer la sécurité des journalistes des médias russes".

Selon Sputnik, une réunion est en cours dans ses locaux à Istanbul entre un représentant du média en Turquie, son avocat, des émissaires du consulat russe et des représentants de la police turque.

Cet incident intervient à un moment où le partenariat entre la Russie et la Turquie est mis à mal par l'aggravation des tensions en Syrie, où elles soutiennent des camps opposés.

Le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement russe, Konstantin Kossatchev, a dit craindre une "complication supplémentaire" dans les relations russo-turques avec l'incident impliquant Sputnik.
(AFP, 1 mars 2020)

Social Media Blocked in Turkey Following Idlib Crisis

The network data shared by the NetBlocks internet observatory, which monitors and reports internet access and blocks in real time, have confirmed that Turkey has blocked access to social media platforms following the airstrike in Syria's Idlib yesterday evening (February 27).

As reported by netblocks.org, social platforms Twitter, Facebook and Instagram became unreachable at 11:30 p.m. local time in Turkey via national provider Turk Telekom and subsequently other leading service providers. Vodafone and Turkcell followed suit as of 12.20 a.m. yesterday.

Twitter blocked completely, WhatsApp partially

NetBlocks has also announced that while access to Twitter, Facebook and Instagram has been completely blocked, YouTube and WhatsApp servers were also partially restricted at the same time or shortly after.

"Although no broadcast ban has been issued to the public, it is understood that the measures are related to the troop deployment in Syria", the website has commented and added that "the restrictions remain in place as of mid-morning Friday and come amid a dispute over the number of casualties in an attack that took place earlier on Thursday in Idlib." (BIA, 28 February 2020)


Kurdish Question / Question kurde

HDP Co-Mayors Taken into Custody

Peoples' Democratic Party (HDP) Central Executive Committee has released a statement about today's (March 23) operations against its Provincial Municipality of Batman and District Municipalities of Silvan, Ergani, Lice and Eğil in Turkey's southeastern province of Diyarbakır.

In the statement of the party, it has been indicated, "Our municipality buildings in Silvan, Ergani, Lice, Eğil and Batman have been blockaded and started to be searched. In operations conducted to houses, our Batman Co-Mayors Mehmet Demir and Songül Korkmaz, Silvan Co-Mayor Naşide Toprak, Ergani Co-Mayor Ahmet Kaya, Eğil Co-Mayor Mustafa Akkul, dismissed Yenişehir Co-Mayor Belgin Diken, Batman Vice Co-Mayors Şehriban Aydın and Salih Çetinkaya, Batman Municipal Assembly Co-Spokespersons Şükran Çelebi and Recep Yargı have been detained."
Sancar: No official notice

HDP Co-Chair Mithat Sancar has also said, "No official statement has been made by the Ministry of Interior yet. Moreover, no official notices have been delivered to our co-mayors, either. No information has been shared with the public by official sources regarding the nature of this operations.

"However, taking the past experiences into consideration, it is understood that it is a trustee operation. We hope that the government will not implement trustee practice under such circumstances."

In the statement of the HDP, a call has also been made to the members and supporters of the HDP to take to their windows and balconies or to blow the horns of their vehicle at 8 p.m. everyday to protest the trustees.
(BIA, 23 March 2020)

L'ex-maire kurde de Diyarbakir condamné pour "terrorisme"

Un tribunal turc a condamné lundi à neuf ans de prison l'ancien maire de la plus grande ville du Sud-Est majoritairement kurde de la Turquie, qui avait été destitué de façon controversée après son élection l'an dernier.

Adnan Selçuk Mizrakli a été condamné à neuf ans et quatre mois de prison pour "appartenance à une organisation terroriste armée", a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu, ajoutant que l'ex-édile n'était pas présent au tribunal.

M. Mizrakli a été élu en mars 2019 à la tête de Diyarbakir, la "capitale kurde" du Sud-Est de la Turquie, avant d'être destitué quelques mois plus tard par les autorités qui l'accusaient de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le PKK est un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984 et qui est qualifié de "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.

L'ex-maire de Diyarbakir a été élu avec 63% des voix sous la bannière du Parti démocratique des peuples (HDP), une formation prokurde dont des responsables sont régulièrement arrêtés.

M. Mizrakli a été démis de ses fonctions en même tant que les maires HDP de Mardin et Van, deux autres importantes villes du Sud-Est de la Turquie. Ils ont été remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement.

La figure de proue du HDP Selahattin Demirtas, un ancien candidat à la présidentielle face à Recep Tayyip Erodgan, est incarcéré depuis 2016 dans le cadre de plusieurs procès en cours.

Le HDP dénonce une répression accrue contre ses membres depuis une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 qui a été suivie d'une répression contre les milieux critiques.

La figure de proue du HDP Selahattin Demirtas, un ancien candidat à la présidentielle face à Recep Tayyip Erodgan, est incarcéré depuis 2016 dans le cadre de plusieurs procès en cours.
(AFP, 9 mars 2020)

Le député belge Dallemagne à propos de la trahison de l'Europe aux Kurdes

Georges Dallemagne, député fédéral (CDH)
La Libre Belgique; 6 mars 2020


Je me suis rendu à Qamichli, dans le nord de la Syrie, pour rendre hommage à ces combattants courageux contre l’État islamique. J’étais venu leur dire qu’ils étaient des héros mais je suis resté silencieux. J’avais honte.

Il y avait là devant moi une jeune et jolie femme qui avait perdu un bras. Elle me regardait fixement, sans joie, tenant sa prothèse de l’autre bras. Des hommes qui avaient eu une jambe, ou les deux, arrachées lors d’une bataille sanglante contre l’État islamique étaient là aussi. Un soldat en uniforme à l’allure frêle et dont les yeux avaient été emportés par un éclat de grenade lors de l’offensive turque prenait place en tâtonnant, la main sur l’épaule d’un camarade qui le guidait.

Le bruit s’était répandu qu’un député et des journalistes belges étaient en visite. Alors ils étaient arrivés en claudiquant, en poussant leur chaise roulante, en s’aidant d’une canne. Ils continuaient d’affluer, se poussant doucement, sans bruit, pour trouver une place dans cette pièce sans âme. Ils étaient kurdes, arabes, araméens. Ils étaient dans la fleur de l’âge. Ils avaient connu l’enfer. Ils n’en étaient pas vraiment sortis. La terreur islamiste rôdait encore dans les villes et les villages et pouvait encore frapper. Les Turcs et leurs affidés islamistes poursuivaient leur occupation sanglante. On rapportait encore tous les jours des horreurs : décapitation, enlèvement de jeunes femmes, blessés. Il faisait nuit. J’avais froid. Nous étions le 22 février 2020 à Qamichli dans le nord de la Syrie, au Rojava, cette région semi-autonome à majorité kurde. La neige qui était tombée en abondance les derniers jours avait laissé place à une boue collante qui envahissait tout. On nous avait servi du thé chaud et des caramels. J’étais venu rendre hommage à ces combattants courageux contre l’État islamique. J’étais venu leur dire qu’ils étaient nos héros contre les terroristes. J’étais venu leur dire le merci et l’admiration de mon pays, la Belgique, d’où étaient partis certains de leurs bourreaux.

J’aurais dû leur dire ma honte

Mais un malaise m’envahissait. J’avais honte. Cette honte me donnait la nausée. Je cherchais des mots soulageants, je ne les trouvais pas. J’avais devant moi l’évidence de la lâcheté de l’Europe qui les avait abandonnés. Je tentais de montrer notre solidarité à ces jeunes gens qui avaient rêvé jadis d’être infirmiers, d’étudier, de fonder une famille. Je leur disais que lorsqu’ils combattaient sur terre, nos avions étaient dans les airs, je leur parlais de notre participation à la coalition contre Daech, de notre présidence du Conseil de sécurité, de l’Otan. Mais je voyais leurs regards égarés. Je savais que mes mots ne valaient pas grand-chose. Alors qu’ils avaient déjà perdu 10 000 hommes et femmes contre Daech, nous les avions ensuite abandonnés face à l’aviation et aux chars turcs. J’aurais dû leur dire ma honte.

Je pensais à leur responsable politique qui m’avait déclaré la veille qu’elle savait dorénavant à quoi s’en tenir lorsque les Occidentaux lui parlaient de valeurs, d’alliance et de droits de l’homme… Alors je n’ai plus parlé. J’ai continué à les écouter. Ils racontaient la guerre sans se plaindre. Avaient-ils encore mal ? Ils souriaient faiblement sans répondre. Combien de leurs camarades avaient été blessés ? 21 000 contre Daech et 7 000 contre l’armée d’Erdogan et ses milices islamistes.

J’aurais tant aimé que chaque Belge, chaque Européen soit là avec moi dans cette pièce pour mesurer toute la lâcheté d’une Europe qui s’est trahie ici.

On a foiré, on a été lâches

J’aurais tant aimé leur dire, les gars, on a foiré, on aurait dû empêcher les terroristes belges de venir jusqu’ici, on aurait dû combattre les djihadistes à vos côtés, on aurait dû empêcher la Turquie de frapper nos alliés contre la terreur. On en avait les moyens, bien sûr, mais on a été lâches. On a détourné le regard. On a préféré vous faire faire le sale boulot. Ça n’arrivera plus. Nous établirons une zone de stabilité dans le nord de la Syrie, une no-flight zone, nous nous battrons corps et âme pour avoir le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies, nous exclurons la Turquie de l’Otan s’ils ne rentrent pas chez eux, nous coopérerons avec vous pour juger les djihadistes belges que vous détenez, nous combattrons sans relâche ceux qui ici ou à Bruxelles terrorisent nos populations. J’aurais aimé leur dire. Je me suis tu. Je n’étais qu’un parlementaire d’un pays tellement absorbé par ses querelles internes qu’il se préoccupe peu des graves enjeux de sécurité à ses portes et de sa responsabilité politique et morale dans les drames syriens.

Aujourd’hui tout le monde s’indigne de la gestion des réfugiés. C’est important, bien sûr. Mais il n’existe plus une voix pour proposer des solutions pour arrêter la guerre en Syrie. Pourtant, jamais le flux de réfugiés ne se tarira tant qu’il y aura la guerre en Syrie. Les pires victimes de ce conflit sont celles et ceux qui, violés, assassinés, blessés, torturés, dépossédés de tout ne pourront jamais rejoindre l’Europe. Pour ceux-là si peu d’indignation, encore moins de proposition d’action.


Imprisoned Kurdish Leader Öcalan Meets His Brother After Months

Held in İmralı Type F High-Security Closed Prison, Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Öcalan and two inmates have met their families.

In a brief message shared on Twitter by of Asrın Law Bureau yesterday (March 3), it was stated, "The families of our clients held in İmralı Island, Mr. Abdullah Öcalan, Mr. Ömer Hayri Konar and Mr. Veysi Aktaş met our clients as part of family visitation today. Announced to the public."

As reported by Mezopotamya Agency (MA), Abdullah Öcalan met his brother Mehmet Öcalan as part of this family visit.

The last time Abdullah Öcalan met his brother Mehmet Öcalan in İmralı Prison was on August 13, 2019. As for his lawyers, the last time they met Abdullah Öcalan in prison was on August 7, 2019. (BIA, 4 March 2020)

Minorités / Minorities

Chaldean
Diril Might be Found Alive If Search Sincerely Conducted

Living in the Syriac village of Mehre (Kovankaya) in Beytüşşebap in Turkey's southeastern province of Şırnak, Chaldean couple Hurmuz and Şimoni Diril had been missing since January 11, 2020.

The deceased body of Şimoni Diril was found by her son in a streamside only 10 minutes away from their village on March 20.

The body of Diril was referred to Şırnak State Hospital for post mortem examination on Saturday (March 21).

Speaking to bianet about the issue, Şimoni Diril's nephew George Diril and Peoples' Democratic Party (HDP) Mardin MP Tuma Çelik have noted that Diril did no longer have her bodily integrity when she was found.
Diril: Authorities took pictures and left

George Diril has indicated that they are sure that the dead body belongs to Şimoni Diril, but they still want to wait for the postmortem result.

Diril has continued as follows: "The streamside where her dead body was found is 10 minutes from the houses in the village. If the search had been sincerely conducted, maybe, it would not end like this.

"A real search was not carried out, weather conditions were used as an excuse. Drones hovered in the air twice, that was all.

"We constantly asked state authorities for help. But, they were not sincere, a confidentiality order was imposed on the file. On the day when this order was issued, authorities came to the village. It was an utter production: They circled the house, took pictures and left. Then, news were reported that 'search was carried out despite harsh weather conditions.' But, no search was done, our voice was not heard. No one cared."

HDP MP Tuma Çelik has noted that the deceased body of Şimoni Diril was found in a spot which was checked for several times before:

"The dead body has swollen a lot, a long time must have passed. But, where she was found is very close to the village, it is a place frequently passed by people. The autopsy report will reveal whether the body was left there afterwards and when she was killed. The family is now concerned about the father's fate. Works should be intensified to find him as soon as possible."

'It is usually a forbidden zone'

Speaking to bianet on January 15, Çelik informed us that the missing couple resided in both their village and İstanbul and said: "Apart from the Diril couple who has got missing, there is only one person living in the village. This other person is a relative of theirs.

"The village is in a mountainous terrain, it is a military zone and usually forbidden. Due to winter conditions, we as well as their family members have difficulties in reaching the village. The family members are deeply worried, they cannot reach the region, either."
(BIA, 23 March 2020)

People Should be Informed About Coronavirus in Kurdish, Arabic, Syriac

People in Turkey's southeastern region should be informed about the coronavirus outbreak in Kurdish, Arabic and Syriac, Peoples' Democratic Party (HDP) Mardin MP Tuma Çelik stated in a parliamentary question to Health Minister Fahrettin Koca.

There is a lot of information pollution and medical terms are not comprehensible, Çelik told bianet, adding that older people in the region, who are in the risk group, do not have a good command of Turkish. "In such an important issue, the mother tongue is vital."

"The most important precautions regarding the outbreak are individual precautions. In order to prevent the virus from spreading, the public must be regularly informed.

"Turkey is a multilingual country. We have citizens who use many different languages. Kurdish and Arabic are the foremost among these. Arabic is very important for Syrians. Syriac is important in Mardin, Armenian and Greek are important in İstanbul."

'We have citizens who don't speak Turkish'

"In an issue where there is an intense flow of knowledge, the Health Minister sometimes has to make a statement twice a day. What will make it easier to understand is healthy communication.

"Think about it, we have citizens in Mardin who don't speak Turkish. For this reason, the ministry, the medical chambers and local administrations should provide multilingual information flow without losing time. Multilingual public announcements could be quickly prepared.

"Access to qualified healthcare is a basic human right. Providing citizens with healthcare in their mother tongue is the most basic part of healthcare services. This is one of the most important ways to combat coronavirus."

MP Çelik asked the following questions to Minister Koca about Mardin, a southeastern province populated by Kurds, Arabs, and Syriacs:
  •     Will information leaflets in Kurdish, Arabic and Syriac be prepared for citizens who do not speak Turkish in Mardin?
  •     Do you have an action plan for the cities with tourist intensity, especially for Mardin?
  •     Is there anybody in Mardin who has been kept under surveillance on the suspicion of Covid19 in the last two months?
  •     Are the hospitals to be quarantined against a possible outbreak in Mardin determined?
  •     What preparations have been made for a possible outbreak in hospitals in Mardin?
  •     Is there a health personnel shortage in Mardin?
  •     Has adequate health equipment been supplied to Mardin?
  •     How many infectious diseases specialists are in hospitals in Mardin?
(BIA, 13 March 2020)

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan annonce un plan de 14 milliards d'euros pour l'économie turque

Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi un plan de 14 milliards d'euros pour soutenir l'économie de la Turquie face à la crise du nouveau coronavirus, et appelé ses concitoyens à sortir le moins possible.

Parmi les mesures annoncées par M. Erdogan à l'issue d'une réunion à Ankara consacrée à la pandémie de Covid-19, figurent des réductions d'impôts pour les entreprises et des aides financières pour les foyers modestes.

M. Erdogan a également assuré que l'Etat viendrait en aide à la compagnie aérienne Turkish Airlines, fleuron de l'industrie turque et durement touchée par l'annulation massive de vols dans le cadre de mesures visant à limiter la propagation du virus.

"Aucun virus n'est plus fort que la Turquie, que l'unité du peuple turc et que les mesures que nous prenons et allons prendre", a affirmé M. Erdogan.

Afin de minimiser le risque de contagion, M. Erdogan a par ailleurs exhorté les Turcs à rester chez eux, sauf en cas de nécessité.

"Je demande à mes concitoyens de ne pas sortir et de ne pas être en contact avec les autres", a déclaré le président turc, estimant que ce confinement volontaire ne devrait pas dépasser trois semaines.

La Turquie avait déjà pris plusieurs mesures ces derniers jours pour enrayer la propagation du Covid-19 qui a fait un mort et près d'une centaine de malades dans ce pays, selon les derniers chiffres officiels communiqués mardi soir.

Les écoles ont notamment été fermées et les vols suspendus avec 20 pays.

Et mercredi, la Turquie a annoncé la fermeture des frontières terrestres avec la Grèce et la Bulgarie.
(AFP, 18 mars 2020)


Un ex-ministre d'Erdogan lance un parti concurrent

Un ancien ministre de l'Economie et chef de la diplomatie du président turc a officiellement lancé mercredi son parti politique, avec l'espoir de rallier les partisans déçus de Recep Tayyip Erdogan qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2003.

Ali Babacan, 52 ans, a présenté son Parti de la démocratie et du progrès (Deva) lors d'une cérémonie à Ankara. En turc, "deva" signifie "remède".

Lors de son discours, M. Babacan a notamment plaidé pour une nouvelle Constitution renforçant la séparation des pouvoirs, affaiblie depuis le passage en 2018 à un système présidentiel. Il a aussi appelé à entreprendre des réformes économiques et élargir les libertés.

"L'heure de la démocratie est venue, l'heure du progrès est venue", a-t-il lancé. "Nous sommes contre les discours polarisateurs teintés de menaces", a-t-il ajouté, dans une attaque voilée contre M. Erdogan auquel ses opposants reprochent son style brutal.

Figure respectée des marchés en raison de la stabilité de l'économie en Turquie lorsqu'il était ministre de l'Economie (2002-2007), M. Babacan est devenu ensuite ministre des Affaires étrangères puis vice-Premier ministre.

Membre fondateur de l'AKP, le parti islamo-conservateur dirigé par M. Erdogan, M. Babacan en a démissionné l'an dernier en raison de "profondes divergences" avec la direction du parti et en évoquant le besoin d'"une vision neuve" pour la Turquie.

M. Babacan est plus connu pour son profil technocratique et son ton mesuré que pour son charisme et ses qualités oratoires.

Mais son expertise sur les questions économiques pourrait attirer certains électeurs déçus de l'AKP, alors que la Turquie traverse une période difficile, avec notamment une devise instable ainsi qu'une inflation et un chômage élevés.

Les observateurs se demandaient si le prédécesseur de M. Erdogan à la présidence, Abdullah Gül, s'associerait à M. Babacan, mais il ne figurait pas dans la liste des membres fondateurs du parti dévoilée mercredi.

Le lancement du parti Deva risque de fissurer un peu plus la mouvance islamo-conservatrice en Turquie.

En décembre, un ancien Premier ministre de M. Erdogan, Ahmet Davutoglu, avait lancé sa propre formation, le Parti de l'avenir.
(AFP, 11 mars 2020)

Forces armées/Armed Forces

Deux soldats turcs tués dans la région d'Idleb en Syrie

Deux soldats turcs ont été tués dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), a annoncé jeudi Ankara, faisant état de ses premières pertes depuis l'entrée en vigueur d'une trêve dans cette région début mars.

Ces morts ont été rapportées séparément sur Twitter par le parti du président Recep Tayyip Erdogan, l'AKP, et le gouvernorat de Sivas (centre), d'où était originaire l'un des deux militaires.

Les autorités turques n'ont pas précisé dans quelles circonstances les deux soldats ont été tués.

Il s'agit des premières pertes rapportées par Ankara dans la région d'Idleb depuis l'entrée en vigueur le 6 mars d'un accord russo-turc de cessez-le-feu.

Cet accord a permis de mettre fin à des affrontements inédits entre l'armée turque, qui appuie des groupes rebelles, et les forces du régime de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.

Cette trêve est globalement respectée, même si des combats épars ont encore lieu. Quatre membres des forces du régime et un rebelle ont été tués mardi à Idleb.

Le régime syrien a repris en décembre une vaste offensive pour conquérir Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie. Les bombardements et affrontements ont provoqué une catastrophe humanitaire.

La guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.
(AFP, 19 mars 2020)

Un patrouilleur turc percute un navire grec

Les gardes-côtes grecs ont déclaré qu'un patrouilleur turc avait percuté mercredi un de leurs navires, ne lui causant toutefois que des dégâts mineurs.

L'incident, qui s'est produit tôt dans la matinée, n'a fait aucun blessé, a-t-on ajouté de même source, sans autres précisions.

La situation demeure tendue entre la Grèce et la Turquie, qui a averti le 28 février qu'elle n'empêcherait plus les demandeurs d'asile de tenter d'entrer dans l'Union européenne.

Cette annonce a incité des milliers de personnes à se masser à la frontière gréco-turque et à essayer de traverser la mer Égée.

La police antiémeute grecque a été déployée pour contenir plus de 35.000 personnes à la frontière terrestre avec la Turquie, utilisant gaz lacrymogène et canons à eau.

Les forces antiémeutes turques ont également été envoyées à la frontière et ont fait usage de gaz lacrymogène contre la police grecque.

Les deux pays se reprochent mutuellement de porter de fausses accusations.

La semaine dernière, les gardes-côtes grecs ont diffusé une vidéo, qui, selon eux, montrait un patrouilleur turc poursuivant dangereusement l'un de leurs navires.

De leur côté, les gardes-côtes turcs avaient rendu publique une vidéo qui semble montrer un bâtiment grec repoussant un canot pneumatique avec à son bord des migrants.
(AFP, 11 mars 2020)

L'armée turque incite des migrants à franchir la frontière grecque

Des Syriens ont accusé mardi l'armée turque de les avoir poussés en Grèce, alors que la sécurité a encore été renforcée au poste-frontière entre la Grèce et la Turquie où sont attendus la présidente de l'UE et le chef du gouvernement grec.

"Ils nous ont lâchés au bord du fleuve et nous ont juste dit: +Partez!+ Ils nous ont laissé seuls. C'était l'armée turque", témoigne auprès de l'AFP Taisir, 23 ans, un Syrien de Damas réfugié depuis cinq ans à Istanbul.

Le jeune homme, qui ne souhaite pas révéler son nom de famille, fait partie d'un groupe d'une dizaine de personnes, toutes syriennes, interpellées mardi à l'aube par la police grecque qui a confisqué au moins quatre de leurs téléphones portables.

Dans cette zone frontalière longue de 212 kilomètres et qui borde le fleuve Evros (nommé Meritsa côté turc), des milliers de migrants se sont massés côté turc depuis vendredi dans l'espoir de passer en Europe.

Une situation préoccupante pour l'UE qui redoute une "crise" migratoire semblable à celle de 2015.

La sécurité au poste-frontière de Kastanies, dans l'extrême nord-est de la Grèce, a encore été renforcée mardi avant la visite dans la journée de la présidente de l'Union européenne, Ursula von der Leyen, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, et les présidents du Conseil et du Parlement européens, Charles Michel et David Sassoli.

- Renforts -

D'importants renforts de policiers ont été déployés devant l'entrée de la zone tampon qui sépare les deux pays, a constaté l'AFP sur place.

La tension, toujours vive après des échauffourées dimanche entre migrants et policiers grecs, était descendue d'un cran lundi.

Aucun jet de pierres ni gaz lacrymogène n'ont été constatés lundi par une équipe de l'AFP présente du côté grec, tandis qu'une source gouvernementale grecque sur place assurait que la situation était "plus calme" que samedi et dimanche.

Selon des sources gouvernementales grecques, entre lundi 06h du matin (04h00 GMT) et mardi 6h, les garde-frontières ont empêché l'entrée de 5.183 personnes sur le territoire, le long de la frontière terrestre où est déployé "un contingent policier très important".

Quarante-cinq personnes ont également été interpellées durant cet intervalle. "La plupart d'entre elles sont originaires d'Afghanistan, du Pakistan, du Maroc ou du Bangladesh", selon cette source.

- 'Soutien ferme'-

Peu avant sa visite, le chef du gouvernement grec a affirmé attendre un "soutien ferme" de l'UE, selon une source gouvernementale alors que la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, a dénoncé la pression "inacceptable" de la Turquie "sur le dos des réfugiés".

"La Grèce ne va pas subir le chantage de ceux qui utilisent des personnes persécutées pour servir leurs propres intérêts", a déclaré le Premier ministre grec, en passant en revue des officiers de l'armée près de Kastanies. Il a répété que "personne n'entrerait illégalement dans le pays".

Sur la route qui longe la frontière, le groupe de Syriens témoigne de sa colère d'avoir été poussés à quitter Istanbul.

Parmi ces réfugiés figurent deux bébés de cinq mois et un an, protégés du froid dans des couvertures, et deux petites filles en bas âge, apeurées et visiblement épuisées.

"Hier ils nous ont chassés de nos maisons, ils ont pris notre argent, ils ont pris nos téléphones portables", soupire le jeune homme, désemparé alors qu'une des petites filles, en larmes, reçoit un peu d'eau.

Son témoignage, recueilli près du village grec de Lavara est impossible à vérifier mais il vient corroborer les récits de migrants massés devant la clôture côté turc depuis la décision d'Ankara de ne plus retenir les migrants désireux de se rendre en Europe.

Ce groupe de Syriens devrait venir grossir le flot des migrants soumis aux méandres de la justice grecque pour entrée illégale sur le territoire.

Les migrants, qui parviennent à franchir la frontière, sont livrés à eux-mêmes, errant là sur un chemin de terre, là au bord de ruisseau ou en contrebas d'une voie express.

Sur une centaine de kilomètres, tout au long de la frontière, on ne croise aucun bénévole, aucune organisation humanitaire ou ONG pour leur apporter de l'eau, une soupe, une assistance médicale.

Les routes et chemins sont en revanche soumis au ballet incessant des véhicules de l'armée grecque dont des renforts ont été dépêchés depuis le week-end dernier dans cette région rurale parmi les plus pauvres et les plus reculées de Grèce.
(AFP, 3 mars 2020)

Des Syriens accusent l'armée turque de les pousser en Grèce

Un groupe de Syriens venu d'Istanbul a accusé mardi l'armée turque de les avoir poussés en Grèce, en les abandonnant au bord du fleuve Evros qui marque la frontière entre les deux pays.

"Ils nous ont lâchés au bord du fleuve et nous ont juste dit: +Partez!+ Ils nous ont laissé seuls. C'était l'armée turque", a témoigné à l'AFP Taisir, 23 ans, un Syrien de Damas réfugié depuis cinq ans à Istanbul, rencontré près du village grec de Lavara, collé à la frontière.

"Hier ils (les Turcs) nous ont chassés de nos maisons, ils ont pris notre argent, ils ont pris nos téléphones" avant de nous emmener à la frontière, poursuit Taisir.

Le jeune Syrien, qui ne souhaite pas révéler son nom de famille, fait partie d'un groupe d'une dizaine de personnes, toutes syriennes, interpellées mardi à l'aube par la police grecque qui a confisqué au moins quatre de leurs téléphones portables.

Parmi ces réfugiés figurent deux bébés de cinq mois et un an et deux petites filles en bas âge.

Le témoignage de Taisir, recueilli par l'AFP sur la principale route qui longe la frontière entre la Grèce et la Turquie, est impossible à vérifier mais il vient corroborer les récits de migrants massés devant la clôture frontalière côté turc depuis la décision vendredi d'Ankara de ne plus empêcher les migrants de rentrer dans l'Union européenne.

Depuis cette annonce, plusieurs milliers de personnes se sont ruées vers la Grèce en dépit des mesures musclées prises par Athènes, dont les forces tirent des grenades lacrymogènes et utilisent des canons à eau.

Samedi soir, l'ONU avait décompté 13.000 personnes à la frontière gréco-turque, réveillant le souvenir de la crise migratoire majeure qui a secoué l'Europe en 2015. Des équipes de l'AFP ont constaté l'afflux de 2.000 migrants de plus dimanche.

La Turquie a agité lundi la menace de l'arrivée de "millions" de migrants en Europe.

"Actuellement il y a environ un millier de personnes qui tentent chaque jour de franchir la frontière", a indiqué à l'AFP un responsable de la police grecque de Tychero, situé le long d ela frontière.

"Ce sont essentiellement des Afghans, des Somaliens, des Pakistanais et des Marocains", a assuré ce policier qui a refusé de décliner son identité.
(AFP, 3 mars 2020)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Turkey supports war criminal Salafist group in Syria

Turkey offered a lifeline to a radical Salafist group in Syria that had committed war crimes and turned it into one of its most influential proxy forces, Syrian journalist Orwa Khalife wrote for al-Jumhuriya, a Syrian news web site funded by the European Endowment for Democracy and the Heinrich Böll Foundation, affiliated to Germany’s Greens.

Turkey has supported Jaish Al-Islam (the Army of Islam) since it withdrew to Turkish-controlled parts of northern Syria after losing control of Ghouta, near the Syrian capital, Khalife said.

"The group was rescued from irrelevance, however, by its involvement in the so-called Syrian National Army militia sponsored by Turkey, having made clear it was prepared to engage in anything that would sustain it, no matter the specifics," the journalist said.

The group is part of the Turkish-backed Syrian National Army (SNA) formed by several Syrian rebel militias and took part in Ankara's major military offensives into Kurdish-majority parts of Syria, including the northwestern district of Afrin.

"In Afrin and northern Aleppo, Jaysh al-Islam continued to commit abuses, and was fully engaged in the forced displacement, murder, and detention of Afrin’s civilian population," Khalife said.

The activities of the SNA in northern Syria have raised concerns amongst U.S. officials that its members may have committed war crimes. (Ahval, 5 février 2020)


Socio-économique / Socio-economic

Face au coronavirus, les Turcs s'en remettent à l'eau de Cologne

En Turquie, l'eau de Cologne a toujours fait partie du quotidien, symbole d'hospitalité et de bonne hygiène: on s'en asperge les mains ou le visage chez le coiffeur, au restaurant ou dans le bus.

Mais depuis l'émergence de la pandémie de nouveau coronavirus, ce produit a pris une autre dimension: convaincus que l'eau de Cologne - qui n'a rien à voir avec la ville allemande du même nom, mais désigne un extrait contenant bien moins d'essences qu'un parfum - offre une protection efficace, les Turcs ont dévalisé les boutiques et les producteurs n'arrivent plus à répondre à la demande.

Selon un sondage de l'institut turc Ipsos publié cette semaine, 88% des Turcs utilisent des désinfectants ou de l'eau de Cologne pour se protéger contre le virus.

Début mars, alors que l'épidémie prenait de l'ampleur, de longues files d'attente se sont formées devant les boutiques d'eau de Cologne dans le Bazar aux épices, dans le quartier historique d'Eminönü à Istanbul. Aujourd'hui, des pancartes annoncent aux clients: «Stock épuisé».

Un porte-parole d'Eyüp Sabri Tuncer, l'un des principaux producteurs du précieux liquide en Turquie, explique que le groupe a «reçu des dizaines de milliers de commandes en ligne en peu de temps». «Nous avons dû suspendre temporairement les commandes», indique à l'AFP ce porte-parole, Atilla Ariman, ajoutant toutefois que celles-ci reprendraient bientôt.

Alors que la Turquie est désormais elle aussi touchée par le coronavirus avec 1.259 cas, dont 37 mortels selon le dernier bilan publié dimanche, l'eau de Cologne est en première ligne dans la lutte contre la maladie.

Traditionnellement, l'eau de Cologne est utilisée en Turquie en guise de bienvenue. On en offre par exemple lorsqu'on reçoit des invités à la maison, puis on range la bouteille dans un placard. Désormais, dans le taxi, dans le métro ou dans la rue, des Turcs sortent des bouteilles d'eau de Cologne de leur sac pour s'en verser de généreuses quantités sur les mains.
Distributions

Le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca a lui aussi recommandé l'utilisation de l'eau de Cologne comme alternative au gel hydro-alcoolique, une déclaration qui a provoqué une explosion de la demande.

«Avant, j'utilisais de l'eau de Cologne en moyenne deux fois par jour. Mais depuis que l'épidémie de coronavirus a commencé, j'en utilise trois fois plus», indique à l'AFP Ilyas Göçdü, un Stambouliote. «Je pense que c'est efficace car cela contient de l'alcool. Mais c'est plus difficile d'en trouver aujourd'hui», ajoute-t-il.

En annonçant une série de mesures visant à lutter contre l'épidémie la semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que des bouteilles d'eau de Cologne seraient distribuées avec des masques aux personnes âgées de plus de 65 ans.

Et les médias turcs ont rapporté qu'à Izmit (nord-ouest de la Turquie), une association a décidé de distribuer du pain et de l'eau de Cologne aux personnes âgées jusqu'à la fin de l'épidémie.
«Puissant solvant»

L'explosion de la demande a provoqué une hausse des prix et l'émergence d'un marché noir. Les autorités turques ont indiqué la semaine dernière qu'elle étaient parvenues à un accord avec les principaux producteurs d'eau de Cologne pour stabiliser les prix de vente.

Mais l'eau de Cologne est-elle réellement efficace pour se prémunir du Covid-19?

Le professeur Bülent Ertugrul, membre de la Société turque de microbiologie clinique et des maladies infectieuses, souligne que l'alcool contenu dans l'eau de Cologne peut détruire le coronavirus en s'attaquant à l'enveloppe virale. «Comme l'alcool est un puissant solvant, il détruit la membrane lipidique», explique-t-il à l'AFP.

Il rappelle que le moyen le plus efficace de se protéger est de se laver les mains après tout contact avec le monde extérieur. «Si vous n'avez pas de savon ni d'eau à disposition, une solution contenant au moins 60% d'alcool peut aider», dit-il. «L'eau de Cologne contient en moyenne 70% d'alcool. C'est donc une solution de lavage des mains efficace contre le Covid-19», ajoute-t-il.
(AFP, 23 mars 2020)

Confinement total pour les personnes âgées ou malades en Turquie

La Turquie a imposé samedi un confinement total aux personnes âgées de plus de 65 ans ou souffrant de maladies chroniques afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus qui s'accélère sur son sol.

A partir de samedi à minuit, les personnes âgées de plus de 65 ans et celles souffrant de pathologies chroniques, notamment respiratoires, ou contraintes de suivre un traitement affaiblissant les défenses immunitaires ne pourront plus quitter leur domicile, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Le ministère a justifié cette mesure par le fait que des personnes âgées ou fragiles "continuent de se rendre dans des espaces publics comme des parcs et d'utiliser les transports en commun sans que cela soit nécessaire, ce qui représente un risque pour leur santé et celle de la collectivité".

Des groupes de soutien comprenant des membres des forces de l'ordre et des bénévoles d'ONG seront formés pour répondre aux besoins des personnes confinées n'ayant aucun proche pour les aider, a ajouté le ministère dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé la durée de ce confinement ni annoncé de sanctions en cas de non-respect de la mesure.

L'annonce de cette mesure forte intervient alors que le nombre de personnes touchées par le Covid-19 a nettement augmenté ces derniers jours en Turquie.

Samedi, la Turquie a enregistré 277 nouveaux cas de coronavirus et 12 "patients âgés" sont morts, a rapporté le ministre de la Santé Fahrettin Koca. A ce jour, le bilan total en Turquie est de 947 cas, dont 21 mortels.

Près de 3.000 personnes ont été testées au cours des dernières 24 heures, a indiqué M. Koca samedi soir.

La Turquie, qui a effectué à ce jour moins de 20.000 tests, souhaite pouvoir en mener entre 10.000 et 15.000 chaque jour. A cette fin, elle a mis en service samedi un kit de dépistage rapide permettant d'obtenir un résultat en quinze minutes, selon le ministère de la Santé.

La Turquie a multiplié ces derniers jours les mesures pour lutter contre la pandémie, fermant les écoles, les restaurants et les bars, suspendant les liaisons aériennes avec 68 pays et interdisant toute manifestation culturelle.

Vendredi, le président Recep Tayyip Erdogan a exhorté ses concitoyens à "ne pas sortir pour des raisons non-essentielles".
(AFP, 21 mars 2020)

Unemployment Increases by Almost a Million in a Year

The Turkish Statistical Institute (TurkStat) announced the labor force statistics for 2019 today (March 20). Accordingly, the number of unemployed people aged 15 years and older was 4 million 469 in 2019, marking an increase of 932 thousand since 2018.

While unemployment rate has risen by 2.7 points, non-agriculture unemployment has been announced as 16 percent, with 3.1 point increase.

Unemployment rates by years

2006: 9% - 2007: 9.2% - 2008: 10% - 2009: 13.1% - 2010: 11.1% - 2011: 9.1% - 2012: 8.4% - 2013: 9% - 2014: 9.9% - 2015: 10.3% - 2016: 10.9% - 2017: 10.9% - 2018: 11% - 2019: 13.7%

The number of employed people aged 15 years old and over has been realized as 28 million 80 thousand, with 658 thousand decrease. As for the employment rate in 2019, it occurred as 45.7 percent, marking a 1.7 percentage point decrease.

Labor force participation increased

According to TurkStat, there were 32 million 549 people in the labor force last year, with an increase of 275 thousand. Accordingly, the labor force participation realized as 53 percent last year, with 0.2 point decrease.

Unemployment in 15-64 age group: 14 percent

Unemployment rate for the 15-64 age group realized as 14 percent, with 2.8 percentage point increase and non-agricultural unemployment rate was estimated as 16.1 percent with 3.1 percentage point increase.

Employment rate in this age group occurred as 50.3 percent with 1.7 percentage point decrease and labour force participation rate realized as 58.5 percent without any change.

Youth unemployment on the increase

Unemployment rate for the 15-24 age group realized as 25.4 percent, with 5.1 percentage point increase and employment rate in this age group occurred as 33.1 percent, with 1.9 percentage point decrease.

Labour force participation rate realized as 44.4 percent, with 0.4 percentage point increase. The rate of neither in employment nor in education realized as 26 percent, with 1.5 percentage point increase.

Over half of total employment in services

In 2019, 56.5 percent of total employment was in services. While 18.2 percent of total employment was in agriculture, 19.8 percent was employed in industry, 5.5 percent employed in construction and 56.5 percent was employed in services.

While the share of employed in services marked a 1.6 percentage point increase and the share of industry a 0.1 percentage point increase, the share of agriculture marked a 0.2 percentage point decrease and construction a 1.4 percentage point decrease compared with the same period of 2018.

In 2019, 5 million 97 thousand people were employed in agriculture, 5 million 561 thousand people were employed in industry, 1 million 550 thousand people were employed in construction and 15 million 872 thousand people were employed in services.

Compared with the same period of the previous year, the number of employed in agriculture decreased by 200 thousand, that of industry decreased by 113 thousand and construction decreased by 442 thousand persons while services increased by 98 thousand people.

Highest unemployment in Mardin, Batman, Şırnak, Siirt

Mardin, Batman, Şırnak and Siirt (TRC3) region had the highest unemployment rate with 30.9 percent and Kastamonu, Çankırı and Sinop (TR82) region had the lowest unemployment rate with 7.6 percent.

Tekirdağ, Edirne and Kırklareli (T21) region had the highest employment rate with 53 percent. Mardin, Batman, Şırnak and Siirt (TRC3) region had the lowest employment rate with 30 percent.

Tekirdağ, Edirne and Kırklareli (T21) region had the highest labour force participation rate with 59.6 percent while TRC3 (Mardin, Batman, Şırnak, Siirt) region had the lowest labour force participation rate with 43.5 percent.
(BIA, 20 March 2020)

Bilan des morts et des cas de contamination en Turquie

La Turquie va renforcer ses capacités de dépistage du nouveau coronavirus pour atteindre jusqu'à 15.000 tests par jour, a annoncé jeudi le ministre de la Santé.

"A ce jour, plus de 10.000 tests du Covid-19 ont été réalisés", a déclaré le ministre, Fahrettin Koca, lors d'une intervention devant les députés à Ankara.

"Le nombre de tests va fortement augmenter. Notre objectif est de réaliser entre 10.000 et 15.000 tests par jour", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a multiplié ces derniers jours les mesures pour limiter la propagation du virus, comme la fermeture des écoles et des lieux culturels, ou encore la suspension des liaisons aériennes avec 20 pays.

Jeudi, l'autorité des affaires religieuses a par ailleurs annoncé que les mosquées seraient fermées pour la grande prière du vendredi, quelques jours après avoir appelé les fidèles à prier chez eux.

M. Koca a également indiqué que le ministère de la Santé avait identifié 372.000 personnes récemment rentrées de l'étranger.

"Nous les surveillons avec l'aide des médecins de famille. Nous avons téléphoné à 130.000 personnes rien qu'hier" mercredi pour leur demander de rester chez elles pendant deux semaines, a-t-il précisé.

Le ministre a annoncé jeudi que le Covid-19 avait fait deux morts supplémentaires en Turquie, portant le bilan à quatre morts.

La quatrième victime est une femme de 85 ans, a-t-il précisé.

Auparavant, un troisième patient malade du Covid-19 était décédé. Il s'agit du général Aytaç Yalman, un ancien commandant de l'armée de terre âgé de 80 ans.

Yalman s'est fait connaître en Turquie par son rôle de témoin à charge central dans un maxi-procès truqué ayant conduit à la condamnation de centaines d'officiers accusés de planifier un putsch en Turquie, des verdicts depuis cassés.

Les deux autres morts sont des hommes âgés de 79 ans et 61 ans.

La Turquie a enregistré à ce jour 359 cas de nouveau coronavirus, dont 168 pour la seule journée de jeudi.
(AFP, 19 mars 2020)

La Turquie renforce ses mesures contre coronavirus, le nombre de cas augmente

La Turquie a annoncé lundi la fermeture de lieux de culte et culturels et suspendu des liaisons aériennes afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus, qui s'est accélérée dans ce pays pour atteindre près de 50 cas.

Parmi les principales mesures annoncées lundi, figure la suspension jusqu'à nouvel ordre des prières collectives dans les mosquées, y compris la grande prière du vendredi.

Le chef de l'autorité turque des affaires religieuses, Ali Erbas, a cependant indiqué que les quelque 90.000 mosquées du pays resteraient ouvertes pour permettre aux fidèles de "prier de façon individuelle".

Le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca a indiqué que 29 personnes avaient été testées positives au Covid-19 lundi, la plus forte augmentation en une seule journée en Turquie.

Cela porte à 47 le nombre de personnes atteintes en Turquie, selon les autorités.

Pour enrayer la propagation, les liaisons aériennes avec six pays, dont la Grande-Bretagne et l'Arabie saoudite, seront suspendues à partir de mardi matin, a annoncé le gouvernement. Les vols avec 14 pays avaient déjà été annulés auparavant.

A partir de lundi minuit, les lieux culturels, notamment les cinémas, les théâtres et les salles de concert, seront en outre fermés jusqu'à nouvel ordre, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Certains restaurants et cafés, ainsi que les salles de sport et les salons de mariage seront aussi fermés, a indiqué le ministère, ajoutant que les rassemblements à l'initiative d'ONG devraient également être reportés.

La semaine dernière, la Turquie avait déjà annoncé la fermeture des écoles. Et dimanche, les autorités ont mis en quarantaine des milliers de pèlerins revenant d'Arabie saoudite.

Enfin, les autorités turques ont émis lundi près d'une centaine de mandats d'arrêt contre des personnes soupçonnées de propager de "fausses informations" sur le Covid-19 sur les réseaux sociaux.
(AFP, 16 mars 2020)

Quarantaine pour des milliers de pélerins en Turquie

La Turquie a mis en quarantaine dimanche des milliers de pèlerins revenant d'Arabie Saoudite par crainte du coronavirus, après un sixième cas positif à la maladie dans le pays.

"Tous les passagers revenant du pèlerinage depuis la nuit dernière (samedi) sont placés dans des chambres séparées pour la quarantaine" dans des dortoirs d'étudiants de la capitale Ankara et des villes de la province voisine de Konya, a annoncé dimanche le ministre de la santé, Fahrettin Koca.

Environ 10.000 pèlerins sont rentrés d'Arabie Saoudite samedi soir, a déclaré le ministre de la Jeunesse et des sports, Mehmet Kasapoglu, selon l'agence de presse officielle Anadolu.

Le ministre de la Santé a déclaré que le nombre de cas confirmés en Turquie est monté à six après un test positif sur un pèlerin revenu d'Arabie Saoudite après avoir visité les lieux saints au cours de la dernière semaine.

"Les personnes jugées suspectes sont hospitalisées dès leur retour et testées", a-t-il déclaré.

L'autorité turque des affaires religieuses, Diyanet, a précisé que les pèlerinages sont interrompus depuis le 27 février.

Pour tenter de contenir la propagation de la pandémie, la Turquie a fermé ses frontières aux personnes venant et allant vers 15 pays, dont la France, l'Italie et l'Allemagne.

Ankara a déjà ordonné la fermeture des écoles pendant deux semaines à partir de lundi et des universités pendant trois semaines, ainsi que des restrictions sur les voyages des fonctionnaires à l'étranger.
(AFP, 15 mars 2020)

La Turquie suspend ses vols avec neuf pays européens, dont la France

La Turquie a annoncé vendredi la suspension pendant plus d'un mois de ses vols avec neuf pays européens, dont la France et l'Allemagne, dans le cadre de mesures visant à contenir la propagation du nouveau coronavirus sur son sol.

A partir de samedi 05H00 GMT et jusqu'au 17 avril, il n'y aura aucun vol entre la Turquie et la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l'Autriche, la Suède et les Pays-Bas, a annoncé le ministre des Transports Cahit Turhan.

La Turquie avait auparavant déjà annulé les vols vers et en provenance de la Chine, la Corée du Sud, l'Iran, l'Irak et l'Italie.
(AFP, 13 mars 2020)

La Turquie annonce son premier cas de coronavirus

La Turquie a annoncé mercredi avoir enregistré son premier cas de personne testée positive au nouveau coronavirus, un homme ayant récemment voyagé en Europe dont l'état de santé est "bon", selon le ministre de la Santé.

"Hier (mardi) soir, le résultat du test d'un patient soupçonné d'être porteur du coronavirus est revenu positif", a déclaré le ministre, Fahrettin Koca, lors d'une allocution retransmise à la télévision.

Le ministre a indiqué que le patient avait vraisemblablement contracté le Covid-19 lors d'un déplacement dans un pays européen, refusant toutefois de préciser dans quelle ville turque il était hospitalisé.

"Il s'agit du premier cas confirmé dans notre pays (...) Le patient est un homme. Son état de santé général est bon", a poursuivi M. Koca, ajoutant que la famille et les proches du malade avaient été placés en observation.

Peuplée de plus de 80 millions d'habitants, la Turquie est un pays très touristique qui a accueilli en 2019 quelque 50 millions de visiteurs.

Caméras thermiques dans les aéroports, vols annulés vers plusieurs pays, frontière terrestre avec l'Iran fermée: la Turquie avait annoncé ces dernières semaines une série de mesures pour tenter de se protéger.

Des hôpitaux ont en outre été spécialement aménagés à Istanbul et Ankara pour tester et placer en quarantaine les patients soupçonnés de porter le virus.

Dans un pays où la confiance envers les autorités et les médias s'est érodée ces dernières années, de nombreuses personnes avaient pris leurs précautions ces dernières semaines, portant par exemple un masque sanitaire pour sortir.

Lors de son allocution mercredi, M. Koca a appelé ses ressortissants à éviter si possible les voyages à l'étranger.

Peu avant, le ministère de la Santé avait annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre des congés pour certains de ses employés.

Apparu en décembre en Chine, le nouveau coronavirus affecte tous les continents, sauf l'Antarctique, et perturbe la vie quotidienne et économique dans un nombre croissant de pays.

Au total, plus de 117.000 cas de contamination, dont 36.000 environ hors de Chine, ont été recensés dans 107 pays et territoires, selon le dernier bilan en date établi par l'AFP mardi en fin d'après-midi.
(AFP, 10 mars 2020)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Erdogan, Merkel, Macron et Johnson ont discuté Syrie et migrants

Les dirigeants de la Turquie, de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne ont discuté mardi par téléconférence de la situation en Syrie et de la question des migrants, a indiqué la présidence turque.

Lors de ce sommet tenu à distance pour cause de nouveau coronavirus, Recep Tayyip Erdogan, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Boris Johnson ont également évoqué une possible "action conjointe" contre la propagation de la pandémie, selon la même source.

Les discussions, qui devaient initialement se tenir à Istanbul, ont notamment porté sur "la résolution de la crise en Syrie, l'aide humanitaire à Idleb (province rebelle dans le nord-ouest de la Syrie) et l'afflux de migrants", a affirmé la présidence turque.

La Turquie, qui accueille quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, avait ouvert fin février ses portes avec l'Europe pour permettre aux migrants de passer, ce qui a provoqué un afflux à la frontière grecque et de vives tensions entre Ankara et l'UE.

L'UE a accusé M. Erdogan d'instrumentaliser la question des réfugiés, l'appelant à respecter un accord UE-Turquie conclu en mars 2016 qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange notamment d'une aide financière européenne.

L'ouverture des frontières par la Turquie est intervenue en pleine escalade à Idleb, dernier bastion contrôlé par des rebelles et des jihadistes en Syrie, où plus de 50 soldats turcs ont été tués en février dans des frappes du régime syrien appuyé par Moscou.

Près d'un million de personnes ont fui les combats à Idleb depuis la reprise en décembre d'une offensive du régime pour reprendre la province et se sont massés à la frontière avec la Turquie.

M. Erdogan, dont le pays soutient des groupes rebelles, et son homologue russe Vladimir Poutine sont finalement parvenus le 5 mars à un accord de cessez-le-feu qui s'est traduit par une baisse significative des combats.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu avait émis le 10 mars, au lendemain d'un sommet à Bruxelles entre M. Erdogan et les dirigeants de l'UE, l'espoir de parvenir à un accord avec le bloc européen avant fin mars.

M. Erdogan a affirmé le 11 mars que la Turquie garderait ses frontières avec l'Europe ouvertes pour laisser passer les migrants, jusqu'à ce qu'elle obtienne une réponse "concrète" de l'UE à ses exigences.
(AFP, 17 mars 2020)

La réunion entre Erdogan, Macron et Merkel se tiendra par téléconférence

Le président turc Recep Tayyip Erdogan tiendra un sommet à distance, par téléconférence, avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, en raison du coronavirus, a annoncé vendredi l'agence officielle Anadolu.

M. Erdogan avait indiqué mardi dernier qu'il recevrait Mme Merkel et M. Macron le 17 mars à Istanbul pour des discussions sur les migrants et la Syrie.

Mais en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, les discussions auront lieu par téléconférence, a indiqué l'agence.

La réunion devait porter sur la crise surgie après la décision en février de la Turquie d'ouvrir ses portes avec l'Europe pour permettre à des milliers de migrants de passer, ce qui a provoqué un afflux à la frontière grecque.

Des milliers de migrants se sont massés sur cette frontière, où les forces de l'ordre grecques ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau au cours de heurts avec ceux qui cherchaient à pénétrer en territoire grec.

Cette décision a provoqué des tensions avec l'UE et une guerre verbale avec la Grèce.

La Turquie, qui abrite quelque quatre millions de réfugiés, pour la plupart syriens, appelle l'UE à prendre sa "part du fardeau" mais les Européens dénoncent un "chantage" aux migrants.

Dix-huit personnes sont décédées de la pandémie Covid-19 en France au cours des dernières 24 heures, portant à 79 le bilan des morts dus au coronavirus.

L'Allemagne a enregistré sept décès et 2.300 cas de contamination, selon le dernier bilan diffusé par l'agence DPA.

Ankara a annoncé que les vols en provenance de neuf pays européens dont la France et l'Allemagne seraient interrompus à partir de samedi 05H00 GMT jusqu'au 17 avril.

Cinq cas ont été répertoriés jusqu'à présent en Turquie, tous liés au premiers cas annoncé mercredi, un homme qui revenait d'Europe.
(AFP, 13 mars 2020)

L'UE exhorte Erdogan à respecter l'accord sur les migrants

Les dirigeants de l'UE ont exhorté lundi Ankara à respecter les termes d'un accord visant à éloigner les migrants des frontières européennes, lors d'une conversation "franche" avec le président turc Erdogan, venu à Bruxelles réclamer du soutien.

Une certaine tension était visible après la discussion, Recep Tayyip Erdogan ayant notamment choisi de se rendre directement à l'aéroport plutôt que de tenir une conférence de presse avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et celui du Conseil européen, Charles Michel.

"Il est clair que nous avons nos désaccords, mais nous nous sommes parlé franchement (...) C'était une bonne conversation", a affirmé Mme von der Leyen.

Charles Michel a lui appelé la Turquie à "respecter les engagements" issus de l'accord UE-Turquie de mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne.

Or, le dirigeant turc, qui demande plus de soutien face à la situation en Syrie, a décidé d'ouvrir ses frontières au passage des migrants et des réfugiés pour faire pression sur les pays européens.

Des milliers de migrants, qui tentent de rejoindre l'Union, sont depuis regroupés à la frontière gréco-turque.

Le président turc, qui avait dit à son arrivée à Bruxelles vouloir "porter les relations entre l'Europe et la Turquie à un niveau bien plus fort", ne s'est pas exprimé après cette rencontre.

- "Soutien concret" -

M. Erdogan et les deux dirigeants européens ont chargé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, et son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, "de clarifier la mise en oeuvre de l'accord" UE-Turquie "pour être certain" que les deux parties en ont "la même interprétation", a expliqué M. Michel.

"Il est bon que les lignes de communication avec la Turquie restent ouvertes et actives", a pour sa part insisté Mme von der Leyen, pour qui l'accord de 2016 est "toujours en vigueur".

Ankara juge cependant insuffisante l'aide octroyée pour la prise en charge de quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années.

Sur 6 milliards d'euros d'aide prévue, 4,7 milliards ont été engagés dont 3,2 milliards ont déjà été décaissés, selon la Commission européenne.

M. Erdogan s'était, avant cette rencontre, entretenu avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à qui il a demandé davantage d'aide dans le conflit en Syrie et face aux millions de réfugiés engendrés par les combats.

"L'OTAN est dans un processus critique dans lequel elle doit clairement montrer sa solidarité", avait déclaré M. Erdogan, lors d'une conférence de presse
 Ce "soutien concret" doit se manifester "sans discrimination" et sans "conditions politiques", a-t-il ajouté.

Le Turc a par ailleurs tenu des propos sévères à l'égard du gouvernement grec du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, qui a reçu 700 millions d'euros de Bruxelles pour sécuriser ses frontières et faire face aux nouveaux arrivants.

"Il est irrationnel et inconsidéré qu'un allié et un pays voisin désignent la Turquie comme responsable de l'immigration illégale", a-t-il déclaré.

- "Irrationnel" -

De son côté, M. Stoltenberg a rendu hommage à la Turquie, notant qu'"aucun autre allié n'a autant souffert des attaques terroristes" et "ne détient autant de réfugiés".

Assurant Ankara du soutien de l'Otan, il a aussi exprimé sa "grande préoccupation" sur les événements à la frontière gréco-turque.

Après la crise de 2015-2016 pour laquelle l'UE avait mis en place des solutions temporaires de relocalisation des migrants, la réforme des règles sur l'asile en Europe a calé.

Mme von der Leyen a indiqué lundi que la Commission allait publier une nouvelle proposition "juste après Pâques".

Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé qu'une coalition de pays "volontaires"(dont, outre l'Allemagne, la France, le Portugal, le Luxembourg et la Finlande) de l'UE envisage de prendre en charge jusqu'à 1.500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques.

L'offensive du régime syrien, appuyée par Moscou, contre la province d'Idleb (Nord-Ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d'un million de personnes déplacées.

Plus de 1.700 d'entre eux sont arrivés sur les îles grecques, venant s'ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés.
(AFP, 9 mars 2020)

L'UE divisée sur une zone de sécurité au nord de la Syrie

L'Union européenne ne peut pas instaurer une zone de sécurité dans la région syrienne d'Idleb car elle n'est "pas assez puissante pour cela" et elle est divisée sur cette initiative, a déclaré jeudi à Zagreb le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"L'Union européenne ne peut pas instaurer une zone de sécurité. Nous ne sommes pas assez puissants pour cela", a-t-il reconnu à son arrivée pour une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE dans la capitale croate.

La seconde journée, vendredi, a été transformée en réunion régulière pour permettre l'adoption de décisions.

Plusieurs Etats membres soutiennent la création d'une zone de sécurité dans la région syrienne en conflit d'Idleb pour assurer l'approvisionnement des populations déplacées.

"Je vais demander à mes collègues de soutenir une interdiction de survol afin de mettre un terme aux bombardements" dans la région d'Idleb, a ainsi déclaré le ministre néerlandais Stef Blok.

"L'idéal serait une résolution du Conseil de sécurité. Mais si cela n'est pas possible, il faudrait une entente entre les pays de l'UE, la Russie et la Turquie", a-t-il précisé.

La chancelière Angela Merkel a appelé la Russie et la Turquie à s'entendre sur cette proposition lors de ses entretiens téléphoniques avec le président Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Josep Borrell n'a toutefois pas caché son scepticisme. "C'est une bonne initiative et je suis certain que cela devrait être soutenu par les Etats de l'UE, parce que si nous voulons un cessez-le-feu, si nous voulons la fin des combats et des bombardements qui frappent cruellement les civils, nous devons créer une zone d'exclusion aérienne", a-t-il assuré.

Il a aussi rappelé que "l'UE compte 27 Etats et qu'il faut l'unanimité pour adopter une position".

Une proposition similaire soumise en octobre dernier par la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) avait été rejetée par de nombreux pays européens et avait divisé la coalition entre les conservateurs (CDU) et les sociaux-démocrates en Allemagne.

Josep Borrel a reconnu la nécessité d'exercer une pression sur Moscou. "Mais il n'est pas question de discuter de sanctions. Nous parlons de cessez-le-feu et de coopération", a-t-il averti.

Le régime syrien, appuyé par Moscou, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d'Idleb, ultime bastion de rebelles pro-Ankara et de jihadistes dans le Nord-Ouest de la Syrie. Les combats et bombardements ont provoqué une catastrophe humanitaire, faisant près d'un million de déplacés.
(AFP, 6 mars 2020)

L'UE entend défendre ses frontières, accuse Ankara de chantage aux migrants

Les Européens ont accusé mercredi Ankara de chantage aux migrants et promis de "prendre toutes les mesures nécessaires" pour protéger leurs frontières "dans le respect du droit de l'UE et international", une formule répondant aux critiques des ONG.

Tout en reconnaissant les "efforts importants" réalisés par la Turquie pour accueillir 3,7 millions de Syriens, l'UE "rejette fermement l'usage par la Turquie de la pression migratoire à des fins politiques", indique une déclaration des 27 ministres de l'Intérieur, réunis mercredi en urgence à Bruxelles.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a ouvert aux réfugiés les frontières vers l'UE en violation d'un accord signé avec Bruxelles, a affirmé qu'une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie.

Mais le porte-parole de la présidence turque a démenti qu'Ankara "considère les réfugiés comme un moyen de chantage politique".

Les 27 ont appelé Ankara à revenir au respect du pacte de 2016, qui a fait baisser considérablement les arrivées de migrants dans l'UE en échange notamment d'une aide financière.

Pour les Européens, qui ont renouvelé leur soutien à la Grèce, la Bulgarie et Chypre, pays en première ligne des arrivées, "la situation aux frontières extérieures de l'UE n'est pas acceptable". Ils avertissent que le franchissement illégal des frontières "ne sera pas toléré".

"Nous sommes confrontés à un moment peut-être historique sur notre responsabilité pour garantir aux citoyens européens le respect de nos frontières", a estimé le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner.

Les 27 se sont aussi dits prêts à "renforcer leur soutien" dans le cadre d'une intervention rapide de Frontex, l'agence européenne de surveillance des frontières, en Grèce. La France est disposée à envoyer "une douzaine" d'experts.

Outre cet appui, l'UE a mardi, par la voix de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en déplacement à la frontière turque, promis "700 millions d'euros", dont la moitié immédiatement, pour gérer la vague migratoire, qui fait ressurgir la crainte d'une crise semblable à celle de 2015.

- Casse-tête -

Alors que la commissaire européenne Ylva Johansson a alerté sur la situation "inacceptable" des migrants sur les îles grecques et appelé les pays membres à évacuer rapidement les enfants et mineurs non accompagnés, le Luxembourg s'est dit prêt à en prendre 10 en charge. La Suisse et l'Allemagne ne l'ont pas exclu.

La France a rappelé qu'elle s'était déjà engagée à prendre 400 demandeurs d'asile se trouvant en Grèce. La Finlande avait aussi déjà décidé d'en accueillir 175. L'Autriche, elle, a écarté l'idée d'accueillir de nouveaux réfugiés. "Nous avons déjà assez à faire pour intégrer ceux que nous avons ici", a déclaré le ministre Karl Nehammer.

La question d'une répartition des demandeurs d'asile, qui reste un casse-tête dans l'UE depuis la crise de 2015, est au coeur du nouveau Pacte sur la migration et l'asile que doit présenter la Commission dans les prochaines semaines.

Les quatre pays membres de l'alliance de Visegrad (République Tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie), opposés à toute mesure de répartition, ont mercredi salué les efforts de la Grèce pour endiguer l'afflux.

Mais les mesures prises par Athènes en réponse à l'afflux de migrants sont sous le feu des critiques de l'ONU et des défenseurs des droits de l'homme.

La suspension des demandes d'asile annoncée par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a été jugée contraire au droit international et européen par le HCR, et trois eurodéputés socialistes espagnols ont interpellé Von der Leyen sur cette suspension.

"Louer l'action des garde-côtes qui utilisent des gaz lacrymogènes et d'autres moyens violents pour empêcher le franchissement de la frontière et sont impliqués dans des comportements dangereux et probablement criminels (...) est franchement irresponsable", a dénoncé Lotte Leicht de Human Rights Watch.

"Si les plus hauts responsables de l'UE sont désireux de fermer les yeux sur de tels abus et violations du droit international, cela en encouragera d'autres", a-t-elle averti.

Accusant Ankara de "pure propagande", le ministre adjoint grec à l'Immigration et l'Asile, Georges Koumoutsakos, présent à Bruxelles, a démenti une nouvelle fois les affirmations du gouvernement turc selon lesquelles les autorités grecques auraient tiré contre des migrants à la frontière.
(AFP, 4 mars 2020)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

15 ans de prison requis contre un employé d'un consulat américain

Un procureur turc a requis mardi jusqu'à 15 ans de prison contre un employé turc du consulat américain à Istanbul, mais demandé l'abandon de l'accusation d'"espionnage" qui a tendu les rapports entre Ankara et Washington.

Lors d'une nouvelle audience de ce procès très suivi par le gouvernement américain, le procureur a réclamé entre sept ans et demi et 15 ans de prison contre Metin Topuz pour "appartenance à un groupe terroriste", a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Il a en revanche demandé son acquittement pour les accusations d'"espionnage" et de "tentative de renverser le gouvernement", pour lesquelles il risquait la prison à vie.

Cette décision intervient alors que la Turquie s'efforce de réparer ses relations avec les Etats-Unis qui se sont considérablement tendues depuis 2016.

L'une des raisons de ces tensions est l'arrestation de plusieurs employés turcs des consulats américains en Turquie, comme M. Topuz.

Ce dernier, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants de la police turque, avait été arrêté en octobre 2017 et maintenu depuis en détention provisoire.

Les autorités turques l'accusent d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, qu'elles qualifient de "groupe terroriste". M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d'une tentative de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.

M. Topuz affirme que les contacts qu'il a pu avoir avec des personnes que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen s'inscrivaient dans le cadre de son travail et qu'il ne faisait qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat.
(AFP, 10 mars 2020)


Relations régionales / Regional Relations

Accord russo-turc pour des patrouilles conjointes à Idleb

La Turquie et la Russie ont conclu vendredi un accord pour coordonner des patrouilles conjointes dans la province d'Idleb, dans le Nord-Ouest de la Syrie, où un fragile cessez-le-feu a mis fin à des semaines de violences.

A l'issue de quatre jours de discussions entre militaires russes et turc à Ankara, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a annoncé que les deux parties avaient signé un document confirmant que des patrouilles débuteraient dimanche sur une autoroute stratégique de la province d'Idleb, la M4.

"Nous allons ouvrir des centres de coordination et diriger ce processus conjointement", a déclaré M. Akar, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

La semaine dernière, Ankara et Moscou ont conclu un accord de cessez-le-feu pour mettre un terme à des semaines d'escalade qui ont atteint un pic avec des affrontements entre militaires turcs et syriens à Idleb.

Même si la Turquie soutient des groupes rebelles en Syrie et la Russie appuie le régime de Bachar al-Assad, ces deux pays coopèrent depuis plusieurs années sur le dossier syrien.

Entré en vigueur le 6 mars, l'accord de cessez-le-feu a permis de rétablir un semblant de calme dans la province d'Idleb, théâtre pendant plusieurs mois d'intenses bombardements des avions des forces de Damas et de Moscou qui ont provoqué une catastrophe humanitaire.
(AFP, 13 mars 2020)

Accord entre Poutine et Erdogan sur le sort d’Idlib

Baudouin Loos, Le Soir, 5 mars 2020

Une longue conversation. Ou plutôt une négociation ardue. Qui a duré cinq heures et quarante minutes, dont trois heures de tête à tête avec les seuls interprètes. Ce 5 mars à Moscou, Vladimir Poutine recevait son « ami » Recep Tayyip Erdogan. Au menu de l’entretien : l’avenir de la province rebelle d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où les événements se sont précipités ces dernières semaines. Aucun Syrien n’assistait à cette réunion sur la Syrie. Les deux dirigeants avaient tous deux annoncé leur intention d’arriver à définir les contours d’un cessez-le-feu. Et ils y sont parvenus !

Selon les premières déclarations données par les deux hommes en conférence de presse, ce cessez-le-feu devait prendre effet à minuit le soir même. L’accord gèle la ligne de front, ce qui signifie que les réfugiés internes à la province, déplacés ces dernières semaines, ne pourront ni ne voudront retourner chez eux. Des patrouilles communes, russo-turques, sont prévues à partir du 15 mars sur une portion stratégique de l’autoroute M4 qui relie Alep à la province côtière de Lattaquieh qui sera élargie par un corridor de sécurité de 6 km au sud et de 6 km au nord. Cette zone est encore aux mains de forces rebelles (islamistes et djihadistes) pour le moment. Important : les détails de cet accord (de principe) seront élaborés par les deux parties ces prochains jours. De quoi attiser un certain scepticisme.

Etrange duo que voilà, en tout cas. Deux « hommes forts », deux « caractères », qui s’apprécient, collaborent dans le dossier syrien depuis trois ans au moins, alors pourtant qu’ils y défendent des camps irrémédiablement rivaux. Cela, visiblement, n’empêche pas que des intérêts communs bien compris se dégagent. Des intérêts économiques, puisqu’ils ont développé des relations étroites, comme par exemple le gazoduc qui permet à la Russie de passer par la Turquie pour vendre son gaz en Europe sans plus passer par l’Ukraine. Mais aussi des convergences politiques, car ils cultivent une semblable méfiance – ou même une hostilité – envers les Européens.
Dossier existentiel

Il n’empêche : ces derniers jours, les violences à Idlib risquaient de miner l’entente russo-turque voire même de mettre son existence en cause. L’aviation russe soutient par les airs une offensive du régime de Bachar el-Assad de plus en plus incisive, et l’armée turque est entrée en force dans la région où se trouvaient déjà une douzaine de « postes d’observation ». Pour Erdogan, il s’agissait d’empêcher le régime de s’emparer de cette province rebelle et de provoquer un nouvel exode de réfugiés vers la Turquie ; environ un million de Syriens s’étaient déjà agglutinés à la frontière turque, fermée, dans un pénible déplacement de population considéré comme le plus vaste depuis le début de la crise en Syrie il y a neuf ans. Des experts n’hésitent pas à avancer que le Turc considère ce dossier d’Idlib comme vital pour son régime.

Or, le 27 février, un événement a déstabilisé le plan du Turc : une frappe aérienne de nuit a tué 33 soldats turcs, provoquant un immense retentissement au pays. Selon les spécialistes militaires qui invoquent des raisons techniques, cette frappe ne pouvait avoir été menée que par l’armée russe, mais Ankara a voulu ignorer ce « détail » et a dirigé sa colère contre la seule armée syrienne, qu’elle a ensuite visée par de nombreuses frappes, surtout par des drones, qui ont causé d’importantes pertes en hommes et en matériel pendant que l’aviation russe restait au sol.

Ce jeudi à Moscou, Poutine a d’ailleurs ouvert l’entretien devant les journalistes en présentant ses condoléances à son hôte pour les soldats tués… Mais, entretien ou pas, l’aviation russe a continué sa besogne au-dessus d’Idlib, puisque, le même jour, un de ses bombardements a tué 16 personnes et en a blessé 20 autres, des réfugiés, dans une maison située dans la localité de Maarat Misrin…

Les jours qui viennent montreront si l’accord trouvé à Moscou par Poutine et Erdogan trouvera une traduction sur le terrain. A Damas, Assad doit certainement déjà chercher comment saboter ce qui apparaît comme une solution qui ne tient nullement compte de son aspiration à « libérer chaque mètre carré du sol syrien de la domination des terroristes », pour reprendre son langage. Mais son allié russe, en laissant l’armée turque décimer ses divisions dans le sud d’Idlib après l’épisode du 27 février, a bien montré au potentat syrien qui, en réalité, décidait en Syrie.


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Turquie accuse la Grèce de "violation" de ses eaux territoriales

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué mercredi l'ambassadeur grec à Ankara pour protester contre des "violations" de ses eaux territoriales et lancer un avertissement à la Grèce concernant ses unités frontalières, a indiqué un diplomate turc.

Le ministère a demandé à l'ambassadeur Michael-Christos Diamessis que "les violations des eaux territoriales turques cessent et que la Grèce avertisse ses unités (stationnées) à la frontière terrestre", a déclaré la source, qui n'a pas souhaitée être nommée, à l'AFP. Cette source confirmait une information de l'agence officielle Anadolu.

La Turquie souhaite que des journalistes ne soient plus arrêtés sur les îles de Rhodes et de Lesbos où "ils couvrent la situation humanitaire des demandeurs d'asile", a ajouté la source, sans fournir de précisions.

Auparavant mercredi, les gardes-côtes grecs ont déclaré qu'un patrouilleur turc avait percuté un de leurs navires, ne lui causant toutefois que des dégâts mineurs.

La situation demeure tendue entre la Grèce et la Turquie, qui a averti le 28 février qu'elle n'empêcherait plus les demandeurs d'asile de tenter d'entrer dans l'Union européenne.

Cette annonce a incité des milliers de personnes à se masser à la frontière gréco-turque et à essayer de traverser la mer Égée.

La police antiémeute grecque a été déployée pour contenir plus de 35.000 personnes à la frontière terrestre avec la Turquie, utilisant gaz lacrymogène et canons à eau.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait monter la tension mercredi, en déclarant qu'il "n'y avait pas de différence entre ce qu'ont fait les nazis et ces images en provenance de la frontière grecque".

La Grèce a démenti l'usage de la violence et accusé la Turquie d'inciter des gens désespérés à se lancer dans de dangereuses tentatives de pénétrer dans l'Union européenne.
(AFP, 11 mars 2020)

La frustration des habitants à la frontière gréco-turque

Dans son champ d'abricotiers en fleurs, à quelques encablures de la frontière gréco-turque, Dimitris Boudikas se désole de la fermeture du poste frontalier de Kastanies, qui a mis un terme aux va-et-vient constants avec Edirne, attraction locale en Turquie voisine.

"C'est la première fois depuis des décennies que Kastanies ferme. Je crains que ça dure des mois", déplore ce septuagénaire, qui souligne "l'amitié" entre Edirne et Kastanies, à 7 km l'une de l'autre, de part et d'autre de la frontière.

Pour faire pression sur l'Europe dans le conflit en Syrie, la Turquie a décidé fin février d'ouvrir ses portes au passage des migrants, malgré la déclaration de 2016 entre Ankara et Bruxelles, qui avait endigué les flux migratoires.

Première victime de la politique d'Ankara, le village de Kastanies, dont le poste frontière (Pazarkule côté turc) a fermé, théâtre récemment d'incidents violents impliquant les forces policières turques et grecques ainsi que les milliers de migrants piégés.

A 500 mètres du verger de Dimitris Boudikas, la clôture et les barbelés du poste-frontière. A l'horizon, on aperçoit le minaret de la mosquée de la ville d'Edirne (Adrianoupolis en grec), qui attire habituellement des centaines de Grecs frontaliers avides de ses produits bon marché.

"Nous avions l'habitude d'y aller tout le temps, il y a un grand marché, j'avais des collègues jardiniers turcs, c'était notre quotidien", raconte Apostolos Lymperidis, qui tient une pépinière, en face de la ferme de Boudikas.

Sur la place du village de Kastanies, Mary Rossi, propriétaire d'un café, les yeux rivés sur le téléviseur, suit les nouvelles.
 "La situation est grave, je ne crois pas que le problème va se régler rapidement", estime celle qui répond aux nombreux médias locaux et étrangers venus couvrir les incidents à la frontière.

Les Turcs d'Edirne "venaient ici pour boire ou manger, nous avions l'habitude d'aller souvent en face pour faire des courses, maintenant que la douane est fermée, tout est mort ici", déplore-t-elle.

Une théière orientale en bronze orne le comptoir de son café, "le cadeau d'une femme turque venue récemment visiter Kastanies avec sa famille", explique-t-elle.

- Cible "facile" -

A l'extrémité du nord-ouest de la Grèce, Kastanies, qui compte 600 habitants, reste l'un des villages les plus isolés du département frontalier d'Evros, bordé par le fleuve éponyme.
 Du côté grec, seul centre urbain à attirer les villageois, la ville d'Orestiada de 18.000 habitants se trouve à 18 km.

Plus au sud, Kipi, le second poste frontalier entre la Grèce et la Turquie, est pourtant resté ouvert depuis le début de la crise. Pour Athènes, les migrants étaient "poussés" vers Kastanies par la Turquie.

Pour Dimitris Boudikas, c'était plus "facile pour la Turquie d'inciter les migrants à venir aux portes de Kastanies", car la fermeture de Kipi ou du poste-frontière turc avec la Bulgarie, "passages habituels des camions routiers, aurait causé l'écroulement du commerce turc" avec l'Europe.

Compte tenu des bonnes relations entre Ankara et Sofia, la Grèce, qui a des relations historiquement délicates avec la Turquie voisine, apparaît pour beaucoup comme une cible facile pour Ankara pour faire pression sur Bruxelles.

Il y a toujours eu des groupes de migrants qui traversaient la frontière et n'étaient que "de passage de Kastanies, à destination de Thessalonique (métropole du nord de la Grèce) puis d'Athènes pour aller ensuite en France ou en Allemagne", raconte Mary Rossi.

Dimitris Boudikas se rappelle d'une dizaine de personnes noyées dans le fleuve Evros il y a quelques années "en tentant de le traverser".

Mais maintenant, la situation "est plus dangereuse", renchérit Mary Rossi. "On dit qu'il y a des milliers de migrants qui attendent de passer et on ne peut pas y faire face".

Mais la commerçante dit se sentir "en sécurité": "Heureusement, il y a plein de policiers et de militaires envoyés pour sécuriser les frontières".
(AFP, 11 mars 2020)


Athènes impose des restrictions de navigation près des îles

Le ministère grec de la Défense a annoncé jeudi des restrictions de navigation jusqu'au 12 mars entre les îles de Lesbos et de Samos en mer Egée, pour limiter le flux de migration illégale par mer".

Depuis la décision d'Ankara vendredi dernier d'ouvrir ses frontières aux migrants, les îles grecques ont vu arriver plus de 1.700 d'entre eux, selon une source gouvernementale.

Cette interdiction dans le nord-est de l'Egée vise surtout les petits bateaux et exclut ceux ayant "une activité commerciale et dûment dotés de documents maritimes valides", précisé un communiqué ministériel.

Les navires de Frontex, l'Agence européenne de contrôle aux frontières, et ceux de l'Otan ne sont pas non plus concernés, ajoute ce texte.

Compte tenu du nouvel afflux migratoire, Frontex a renforcé sa présence dans la mer Egée. Mardi, l'Agence avait annoncé avoir déployé des renforts et relevé son niveau d'alerte dans cette zone. Elle a demandé la contribution immédiate en personnel et équipements à l'ensemble des Etats membres de l'UE et des pays associés à Schengen.

Un canot pneumatique avec 42 migrants, dont de nombreuses familles afghanes, a accosté jeudi à Skala Sykamias dans le nord de Lesbos, où des tentes ont été plantées pour les loger provisoirement, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Lesbos, la situation a déjà atteint un point de rupture avec plus de 19.000 personnes vivant dans des conditions misérables dans le camp de Moria prévu pour moins de 3.000 personnes.

La plupart des migrants, arrivés ces derniers jours sur cette île égéenne, n'ont pas d'hébergement, faute de places dans les centres d'accueil des demandeurs d'asile et en raison de l'hostilité d'habitants qui empêchaient les autorités et les ONG de les prendre en charge.

Mercredi, le gouvernement a envoyé un navire pour héberger quelque 400 d'entre eux. L'embarquement de dizaines de migrants se poursuivait jeudi à bord de ce bateau amarré au port de Mytilène, ont constaté des journalistes de l'AFP.

En vertu d'un acte législatif ayant suspendu la procédure d'asile, ces personnes doivent prochainement être expulsées, a souligné mercredi le porte-parole du gouvernement Stelios Petsas.
(AFP, 5 mars 2020)


Immigration / Migration

La Turquie ferme ses frontières avec la Grèce et la Bulgarie

La Turquie a annoncé mercredi la fermeture de ses frontières terrestres avec la Grèce et la Bulgarie dans le cadre de mesures prises pour limiter la propagation du nouveau coronavirus.

Les points de passage avec ces deux pays seront fermés aux voyageurs à partir de mercredi à minuit (21H00 GMT), a rapporté l'agence de presse DHA, citant le ministère de l'Intérieur. Plusieurs milliers de migrants sont massés à la frontière grecque depuis le mois dernier pour essayer de gagner l'Europe.

La Turquie a déjà suspendu ces derniers jours les liaisons aériennes avec 20 pays et pris plusieurs mesures, comme la fermeture des écoles, pour lutter contre le Covid-19.

Le pays, qui accueille quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, avait ouvert fin février ses portes vers l'Europe pour permettre aux migrants de passer, ce qui a provoqué un afflux à la frontière grecque et de vives tensions entre Ankara et l'UE.

L'UE a accusé M. Erdogan d'instrumentaliser la question des réfugiés, l'appelant à respecter un accord UE-Turquie conclu en mars 2016 qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange notamment d'une aide financière européenne.

L'ouverture des frontières par la Turquie était intervenue en pleine escalade à Idleb, dernier bastion contrôlé par des rebelles et des jihadistes en Syrie, où plus de 50 soldats turcs avaient été tués en février dans des frappes du régime syrien appuyé par Moscou.
(AFP, 18 mars 2020)

147 Thousand Refugees Crossed into Greece in 19 Days

Since Turkey announced on February 28 that it would no longer try to stop migration to Europe, 147,132 refugees have crossed into Greece, the governor of the northwestern border province of Edirne has announced.

Three refugees were killed and 214 others were wounded as a result of the response by the police force of Greece while crossings continue, the governor's office stated. Greece used tear gas, smoke and stun grenades, rubber bullets and live rounds to stop refugees, it said.

"During this period, 7,096 refugees applied to the hospital and received medical help as 1,581 children were vaccinated against measles and polio and 44 pregnant women were vaccinated against tetanus," the governor's office further stated, adding that the refugees are being provided with food, clothing and healthcare.

It also noted that applications have been made to the European Court of Human Rights for the three killed and one injured refugees.

The security forces of Greece have increased measures against refugees, placing concrete blocks in the buffer zone and digging trenches in the Kastanies area. Greece also set up barbed wire on the border and deployed police officers with automatic rifles.

As the border is closed, refugees have been trying to cross the Evros (Maritsa, Meriç) river, which forms the border between the two countries, two enter Greece.

Under a 2016 deal with the European Union, Turkey has worked to stop crossings by the sea in exchange for monetary help by the EU to refugees in Turkey.

Following an airstrike on its troops in Syria on February 27, Ankara announced that it would no longer try to stop migration.

One child killed in Moria camp fire

A 6-year-old child yesterday (March 16) died in a fire at a refugee camp on the Aegean island of Lesbos under unknown circumstances.

The child, whose gender was not identified, was found at the Moria Reception and Identification Center on the island, which is near Turkey's coast and is known as Midilli in Turkish, the local fire department said in a tweet. There were 13 firefighters and five firefighting vehicles in the area, it added.

A refugee named Aziz from Afghanistan who lives in the Moria refugee camp told the Guardian of the panic as the fire broke out. "I wasn't in the camp at the time but my family lives in a container near where the fire was. When I heard that there was a big fire, I tried to go back into the camp but there were a lot of people trying to get out," he said. "I was so shocked and I was just looking for my family. I went and saw a big fire and flames. Lots of people were in shock, lots were crying and everyone had their backpacks and were trying to leave and to get away from the fire.

Firefighters were having trouble controlling the fire due to the strong winds blowing on the island, local media reported, while overcrowding at the facility made their efforts to reach the spot harder.

The Moria camp currently hosts more than 19 thousand migrants in a camp built to accommodate fewer than 3 thousand.
(BIA, 17 March 2020)

Erdogan maintient ses menaces contre l'UE

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que la Turquie garderait ses frontières avec l'Europe ouvertes pour laisser passer les migrants, jusqu'à ce qu'elle obtienne une réponse "concrète" de l'Union européenne à ses exigences.

"Nous maintiendrons les mesures actuellement mises en place à la frontière jusqu'à ce que les attentes de la Turquie (...) reçoivent une réponse concrète", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

Le chef de l'Etat turc a mentionné la reprise des discussions sur l'exemption de visas pour les ressortissants turcs voulant se rendre en Europe, l'ouverture de nouveaux chapitres dans le processus d'adhésion d'Ankara à l'UE --au point mort--, une modernisation de l'union douanière et une aide financière supplémentaire.

"Nous ne faisons la manche auprès de personne. Tout ce que nous voulons, c'est que les promesses faites à notre pays soient tenues", a ajouté M. Erdogan.

La veille, le président turc avait indiqué qu'il espérait des progrès sur ces questions d'ici un sommet du Conseil européen qui doit se tenir le 26 mars.

Par ailleurs, il a affirmé qu'il recevrait le 17 mars à Istanbul la chancelière allemande Angela Merkel et le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, mais la présidence française n'a pas confirmé la tenue d'un tel sommet.

Les déclarations du président turc interviennent au surlendemain d'un déplacement à Bruxelles lors duquel il s'est entretenu avec de hauts responsables européens sur la question des migrants.

La Turquie a annoncé fin février l'ouverture de ses frontières avec l'Europe, provoquant l'afflux de milliers de migrants à la frontière grecque et réveillant en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.

Mercredi, le président turc s'en est pris avec virulence aux autorités grecques qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour repousser les migrants.

"Il n'y a aucune différence entre ce que faisaient les nazis et les images qui nous parviennent de la frontière grecque", a déclaré M. Erdogan, qualifiant également les autorités grecques de "barbares" et de "fascistes".

L'UE a accusé M. Erdogan de "chantage" aux migrants, l'appelant à respecter les engagements issus d'un accord UE-Turquie conclu en mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange notamment d'une aide financière européenne.

Mais Ankara accuse l'UE de n'avoir pas tenu toutes les promesses prévues par cet accord, et soutient qu'il est nécessaire de le "mettre à jour" en raison des derniers développements en Syrie, notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest).

Dans cette région frontalière de la Turquie, près d'un million de personnes ont été déplacées par des violences depuis décembre.

Ankara, qui accueille déjà quelque 3,6 millions de Syriens sur son territoire, redoute un nouvel afflux de réfugiés.
(AFP, 11 mars 2020)

Erdogan menace l'Europe de "millions" de migrants

La Turquie a agité lundi la menace de l'arrivée de "millions" de migrants en Europe après l'ouverture de ses frontières, cette dernière dénonçant un "chantage inacceptable" au moment où Ankara cherche un appui en Syrie.

Depuis que la Turquie a ouvert vendredi ses frontières avec l'Europe, plusieurs milliers de personnes se sont ruées vers la Grèce, une situation préoccupante pour l'Europe qui redoute une crise migratoire semblable à celle de 2015.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "inacceptable" que la Turquie fasse pression sur l'Union européenne "sur le dos des réfugiés". Et "personne ne peut faire chanter l'UE", a prévenu le commissaire européen aux Migrations Margaritis Schinas.

L'ouverture des frontières par la Turquie intervient au moment où elle cherche un appui en Syrie où elle a lancé une opération militaire majeure contre le régime de Bachar al-Assad, après avoir essuyé de lourdes pertes.

Alors que des nuées de drones turcs pilonnent depuis plusieurs jours la région d'Idleb (nord-ouest), le président Recep Tayyip Erdogan a dit qu'il espérait arracher une trêve lors de discussions à Moscou jeudi avec le président russe Vladimir Poutine, soutien de Damas.

A la frontière entre la Turquie et la Grèce, des milliers de migrants continuaient d'affluer dans l'espoir de traverser, en dépit des mesures musclées prises par Athènes, dont les forces tirent des grenades lacrymogènes et utilisent des canons à eau.

"Depuis que nous avons ouvert nos frontières, le nombre de ceux qui se sont dirigés vers l'Europe a atteint les centaines de milliers. Bientôt, ce nombre s'exprimera en millions", a affirmé lundi M. Erdogan.

Ces chiffres sont largement surévalués par rapport à la réalité observée sur le terrain par l'AFP. Samedi soir, l'ONU avait compté 13.000 personnes à la frontière gréco-turque.

- "Partage du fardeau" -

Selon les autorités grecques, 1.300 demandeurs d'asile ont réussi à gagner les îles égéennes entre dimanche matin et lundi matin. Un petit garçon est mort lundi au large de Lesbos lors du naufrage d'une embarcation chargée d'une cinquantaine de migrants.

M. Erdogan a accusé la Grèce d'avoir "tué deux migrants" lundi et d'en avoir blessé grièvement un troisième, sans étayer ses accusations. Plus tôt, Athènes avait qualifié de "fake news" une vidéo affirmant montrer un migrant syrien mort.

Ankara a par ailleurs publié une vidéo, que l'AFP n'a pu authentifier, montrant des garde-côtes grecs essayant de crever à l'aide d'une perche un canot pneumatique chargé de migrants et tirant des coups de semonce près de l'embarcation.

Faisant fi des protestations, M. Erdogan a affirmé qu'il maintiendrait les "portes de l'Europe ouvertes". Lors d'un entretien téléphonique avec Mme Merkel lundi soir, il a réclamé un "juste partage du fardeau", selon Ankara.

Face à cette situation et pour montrer leur solidarité, les dirigeants des institutions européennes vont se rendre mardi dans la zone frontalière côté grec.

Une réunion extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'UE se tiendra par ailleurs mercredi à Bruxelles pour aider la Grèce et la Bulgarie. Le président Emmanuel Macron a souligné "la pleine solidarité" de la France avec ces deux pays frontaliers de la Turquie.

Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov s'est réuni lundi avec M. Erdogan à Ankara.

La Turquie accueille sur son sol plus de quatre millions de réfugiés et migrants, en majorité des Syriens.

Ankara a justifié l'ouverture des frontières par son incapacité à faire face à une nouvelle vague migratoire, alors que près d'un million de personnes déplacées par l'offensive du régime syrien à Idleb sont massées à la frontière turque.

- "Que le début" -

Après des semaines d'escalade à Idleb, la Turquie a annoncé dimanche avoir lancé une offensive d'envergure baptisée "Bouclier du Printemps" contre le régime de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.

Les forces turques ont abattu dimanche deux avions syriens et tué plusieurs dizaines de soldats. "Ce n'est que le début", a prévenu lundi M. Erdogan.

De son côté, le régime syrien a affirmé sa détermination à repousser cette offensive.
 Un soldat turc a été tué et deux ont été blessés lundi dans des attaques du régime, selon le ministère turc de la Défense.

La crise d'Idleb sera au coeur de la rencontre entre MM. Erdogan et Poutine jeudi à Moscou.

"J'espère qu'il (M. Poutine) prendra les mesures nécessaires comme un cessez-le-feu et que nous trouverons une solution", a dit lundi M. Erdogan.

Alors que la rencontre s'annonce tendue, le Kremlin a souligné lundi la "grande importance" de la coopération entre Ankara et Moscou en Syrie, où le conflit a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.

La Turquie appuie certains groupes rebelles et la Russie soutient le régime d'Assad. En dépit de leurs intérêts divergents, les deux pays ont renforcé leur partenariat ces dernières années.

Mais cette relation s'est dégradée depuis que plus de 30 militaires turcs ont été tués la semaine dernière dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime, qui se dit déterminé à reprendre la région d'Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie.

Au sol, les combats faisaient rage autour de la ville stratégique de Saraqeb, qui a plusieurs fois changé de mains ces dernières semaines. Selon l'agence de presse officielle syrienne SANA, les troupes du régime sont entrées lundi dans cette ville.
(AFP, 3 mars 2020)

"Mensonges": les espoirs brisés des migrants bloqués à la frontière gréco-turque

Après avoir appris que la Turquie ne retiendrait plus ceux qui voulaient se rendre en Europe, plusieurs milliers de migrants se sont rués vers la frontière grecque, munis de leurs rêves et d'une conviction: traverser serait un jeu d'enfant.

Mais arrivés sur place, ils n'ont trouvé qu'une frontière grecque fermée à double tour. Entassés par milliers à proximité du poste de Pazarkule, à deux pas du continent tant désiré, ils subissent les gaz lacrymogènes le jour, et le froid mordant la nuit.

"La frontière est fermée. On nous a dit +c'est ouvert, c'est ouvert !+ Mais ce sont des mensonges", peste Nejip, un Afghan âgé de 20 ans, veste en cuir sur le dos et capuche sur la tête.

Il a réussi avec des amis à se frayer un chemin à travers les barbelés, mais à peine avaient-ils posé le pied en Europe, qu'une patrouille grecque les a interceptés et renvoyés.

"La police grecque nous a attrapés. Ils nous ont tout pris, notre argent, tout", déplore-t-il. Certains de ses compagnons de route avancent pieds nus: leurs chaussures, disent-ils, ont été confisquées par les Grecs.

Comme Nejip, plusieurs migrants interrogés par l'AFP ont fait part de leur désillusion et de leur frustration croissante, après plusieurs jours d'attente et de tentatives de traversée avortées.

La Turquie, qui accueille quelque quatre millions de réfugiés, dont une majorité de Syriens, a décidé vendredi d'"ouvrir les portes" de l'Europe, en dépit d'un accord conclu en 2016 aux termes duquel elle s'engageait à lutter contre les passages clandestins.

En réveillant le souvenir de la crise migratoire majeure qui a secoué l'Europe en 2015, Ankara essaie ainsi d'obtenir un appui occidental en Syrie où il est en délicate posture.

- "Plus envie" -

Face à cet afflux, les autorités grecques ont barricadé le poste frontalier de Kastanies, en face de Pazarkule, utilisé dimanche des canons à eau et des grenades assourdissantes et envoyé des SMS pour dissuader les migrants de tenter de traverser.

Furieux, un migrant jette des pierres en direction des policiers tout en déployant devant lui un parapluie, maigre protection face aux grenades lacrymogènes qui fusent.

Plus loin, quelques hommes réussissent à ramper sous une clôture avant de courir ventre à terre dans le no man's land qui sépare les deux frontières.

Et au milieu du chaos, Ahmet Hacali attend que le calme revienne en caressant nonchalamment son chat et son chien, qu'il a emmenés avec lui.

Ce Palestinien installé en Turquie depuis sept ans essaie aujourd'hui de rejoindre son épouse, en Grèce depuis quatre mois. "On essaie de construire une nouvelle vie", dit-il. "Quand la porte s'ouvrira, je passerai".

D'autres ont déjà jeté l'éponge. Resul, un Afghan, s'éloigne de la zone avec son enfant sur les épaules. "La frontière est fermée (...) Maintenant, on marche pour rentrer chez nous, à pied. Nous n'avons plus envie d'aller (en Europe)", dit-il.

Les milliers de migrants ayant choisi de rester s'apprêtaient dimanche à passer une nouvelle nuit à proximité de la frontière, qui prend de plus en plus l'allure d'un campement. Des braseros épars projettent sur les arbres des ombres silencieuses.

- Passeurs aux anges -

A quelques kilomètres de là, d'autres ont tenté toute la journée de gagner la Grèce en traversant le fleuve frontalier, l'Evros, parfois avec succès.

Des taxis et des autocars déposent des migrants au bord d'un chemin terreux qui mène jusqu'au cours d'eau, où des canots pétaradants se dirigent vers la Grèce.

Pour colmater la brèche, des militaires grecs érigent à la hâte une clôture de barbelés sur l'autre rive.

La Grèce a indiqué dimanche matin avoir empêché près de 10.000 migrants d'entrer "illégalement" sur son territoire en 24 heures depuis la Turquie.

Si les migrants sont victimes de cette situation, au fleuve Evros, les passeurs, eux, se frottent les mains.

Sous le regard d'un garde-frontière turc impassible, ils multiplient les navettes entre les deux rives, l'embarcation chargée à l'aller, les poches remplies au retour.

"J'exerce ce métier depuis plusieurs années, mais c'est la première fois que je le fais avec la permission" des autorités, déclare l'un d'eux, qui préfère ne pas donner son nom. "J'ai l'impression de remplir mon devoir".
(AFP, 1 mars 2020)

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