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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Septembre
 
2021 September
N° 517
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Immediate access to all Info-Türk books
and bulletins on military coups in Turkey


Info-Türk is the first multilingual information service founded in Brussels by Democratic Resistance of Turkey following the March 12, 1971 military coup in Turkey. In addition to its monthly information bulletins, Info-Türk has also published many books on the March 12, 1971 and September 12, 1980 military coups.
You can immediately reach all these books in pdf by clicking on their covers at following page:

https://www.info-turk.be/documents-pdf.htm


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

Droits de l'Homme / Human Rights

1,098 detentions, 33 arrests, 909,000 lira of fines in six months

Le Conseil de l'Europe sanctionnera la Turquie si elle ne libère pas Kavala
83-year-old ill prisoner Mehmet Emin Özkan not released
Hunger strikes in Turkey’s prisons end on 290th day
16 deaths caused by security forces’ vehicles in 3.5 years
ECtHR judgement: Turkey to pay damages over shooting on the border
CEDH: la Turquie condamnée pour atteinte à la liberté d'expression d'un imam

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Freedom House report: Turkey is not free on the net
Alternative graduation ceremony at Boğaziçi: ‘You will never walk alone’
Données personnelles: la Turquie inflige une amende à WhatsApp
Investigation against journalist who covered massacre of Kurdish family in Konya
Actor Ferhan Şensoy loses his life

Kurdish Question / Question kurde

Défendre le HDP, c’est défendre la démocratie et la liberté contre le fascisme turc

Next election will be most important in Turkey's history, says Demirtaş
Un enfant a été tué par un véhicule blindé de l’armée turque à Sirnak
La Turquie bombarde le camp de réfugiés kurdes de Makhmour
Constitutional Court accepts HDP’s request for additional time in closure case
Leyla Güven and 8 prisoners face penalty for singing in Kurdish
"Forests in Dersim are burned consciously, this is official policy"

Minorités / Minorities

When will Turkey-Armeni̇a border be opened?
L'Arménie "prête" à des pourparlers avec Ankara pour restaurer des relations
'Turkey must confront İstanbul Pogrom'

Politique intérieure/Interior Politics

Le Sultan a raté sa  campagne de New York - Ragip Duran

Climat : la Turquie va ratifier l'Accord de Paris
De l'inquiétude des modernes à l'inquiétude des conservateurs

Forces armées/Armed Forces

Le Maroc a pris livraison de drones de combat turcs
Le nombre de soldats turcs tués s'élève à trois dans une attaque en Syrie
Deux soldats turcs tués dans une attaque en Syrie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

 La Nouvelle bouée de sauvetage du régime: Le Président des affaires du Culte

Erdogan prudent vis-à-vis du nouveau gouvernement taliban en Afghanistan
Erdogan réticent à laisser aux talibans la sécurité l'aéroport de Kaboul

Socio-économique / Socio-economic

Plongeon de la livre turque après la baisse du taux directeur

Shopkeepers went bankrupt in Turkey in the first eight months of 2021
Broad unemployment in Turkey: 8.4 million people
Plongeon de la livre turque après les commentaires du directeur de la banque centrale
Turkey posts highest annual inflation rate in two years

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Turkish Tribunal convicted the government for its fundamental human rights violations
La CEDH condamne la Turquie pour la détention provisoire injustifiée d'un maire
 Autrefois accueillante, la Turquie se retourne contre les migrants
Turkey won't accept EU's 'pay to keep refugees away' approach

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Pour Erdogan, "les choses ont mal commencé" entre la Turquie et Biden

Relations régionales / Regional Relations

Irak: attaque "aux drones armés" contre l'aéroport d'Erbil, pas de victimes

Putin, Assad imply Turkey creating problems in Syria
Le fils du dictateur déchu Kadhafi s'est installé en Turquie
Le Qatar et la Turquie à la manoeuvre pour rouvrir l'aéroport de Kaboul
Les dirigeants turc et émirati veulent réchauffer les relations bilatérales

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Nouvelle pression onusienne sur les deux parties de Chypre pour la paix
Chypre retire un manuel scolaire glorifiant Atatürk
Une nappe de pétrole menace les côtes nord de Chypre

Immigration / Migration

Julos, tes amis exilés te remercient
Statement on refugees and migration by the Unity for Democracy (DİB)
Comment la principale pop-star afghane a échappé aux talibans
Josy Dubié : "Rajae Maouane fait partie de la dérive communautariste d'Ecolo"

Droits de l'Homme / Human Rights

1,098 detentions, 33 arrests, 909,000 lira of fines in six months

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV/HRFT) has released an information note about repression and obstacles faced by human rights advocates in the last six months.

It said fundamental rights and freedoms that are guaranteed by the Constitution and international conventions were arbitrarily restricted and those who oppose this faced detentions, arrests, and torture.

The events between March 1 and August 31 according to the information note based on the data of the TİHV Documentation Center:

• 729 days of demonstration bans were issued in 19 provinces and three districts, and one indefinite ban was issued in one district.

• Police intervened in 124 demonstrations and events, including 23 on women's and LGBTI+ rights, 21 on union rights and 11 on environmental rights. Twenty-one events were blocked.

• Indefinite curfews were declared for 80 villages in two districts.
Lawsuits and arrests

• 1,098 rights advocates were detained, including 119 LGBTI+ rights advocates and 14 environmental rights advocates.

• 290 rights advocates were fined a total of 909,598 Turkish lira (~105,000 USD) for gatherings and demonstrations they attended.

• 55 hearings of 338 defendants, including more than 20 lawyers, 87 women's and LGBTI+ rights advocates, and seven environmental activists, were held in six months.

• In the same period, various judicial control measures were imposed on 107 rights advocates and 33 were arrested.

• Investigations were opened against the executives of the İzmir Bar Association and the Diyarbakır Bar Association for their statements on LGBTI+ rights. Investigations were opened 26 rights advocates, including 18 lawyers.
(BIA, 21 September 2021)

Le Conseil de l'Europe sanctionnera la Turquie si elle ne libère pas Kavala

Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a intimé vendredi à la Turquie de libérer l'opposant Osman Kavala d'ici la fin novembre, sans quoi il engagera une procédure de sanction contre Ankara.

Osman Kavala, 63 ans, mécène et personnalité de la société civile, a été arrêté en octobre 2017 et est poursuivi sous diverses charges résultant de manifestations antigouvernementales en 2013 et du coup d'Etat manqué en 2016. Il est emprisonné depuis plus de trois ans sans avoir été condamné.

Il nie les accusations portées à son encontre mais n'a toujours pas été libéré malgré l'injonction faite à Ankara par un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de décembre 2019.

Le fait que M. Kavala soit toujours derrière les barreaux "suggère un refus des autorités (turques) d'obéir à cet arrêt définitif de la cour", regrette le Comité des ministres.

Cette instance, qui réunit les ministres des Affaires étrangères des 47 pays membres du Conseil de l'Europe ou leurs délégués, s'est réunie de mardi à jeudi pour examiner l'exécution des arrêts rendus par la CEDH.

Comme Ankara n'a pas obtempéré à l'arrêt de la CEDH de 2019, le Comité des ministres "exprime sa volonté de notifier formellement à la Turquie son intention de lancer une procédure" lors de sa prochaine réunion, du 30 novembre au 2 décembre, si M. Kavala n'est pas libéré d'ici là.

Cette procédure, qui nécessitera l'aval des deux-tiers des pays membres (soit 32 sur 47) pour valider d'éventuelles sanctions, n'a été utilisée qu'une seule fois jusqu'à présent, contre l'Azerbaïdjan en 2017. Là aussi, Bakou n'avait pas libéré un leader de l'opposition, Ilgar Mammadov.

Face à la menace de sanctions, celui-ci avait finalement été remis en liberté en août 2018.

Les sanctions possibles que peut prendre le Comité des ministres n'ont pas été précisées.

Le directeur Europe d'Amnesty International s'est réjoui sur Twitter que la Turquie ait été "mise en demeure pour persécution politique persistante".

Si Ankara ne libère pas Osman Kavala, elle "subira la honte d'être renvoyée devant la CEDH". "La balle est dans les mains des tribunaux turcs, il est grand temps de faire ce qu'il faut et de le libérer immédiatement", a-t-il indiqué.
(AFP, 17 septembre 2021)

83-year-old ill prisoner Mehmet Emin Özkan not released

Imprisoned for 25 years, 83-year-old seriously ill prisoner Mehmet Emin Özkan was not released at his hearing today (September 16).

Özkan attended his hearing at the Adana 7th Heavy Penal Court via the Audio and Visual Information System (SEGBİS). As reported by Mezopotamya Agency (MA), as Özkan had problems with hearing and perceiving, he could not make defense at the hearing.

In response to the presiding judge's question, the warden accompanying Özkan said, "He cannot understand or hear you."

The Adana 7th Heavy Penal Court has rejected the requests for Özkan's release again on the grounds that the Lice case heard by the İzmir 1st Heavy Penal Court has not yet been finalized.

The next hearing of the case will be held on December 21, 2021.

He had 5 heart attacks, cannot walk

83-year-old Mehmet Emin Özkan, throughout his twenty-six years behind bars, had five heart attacks. Held in the Diyarbakır Type D Closed Prison in southeast Turkey, Özkan is now also suffering from Alzheimer, aneurysm, blood pressure problems and goitre as well as kidney and intestinal disorders. He has lost his sense of hearing and sight to a considerable extent and cannot meet his personal needs on his own.

Recently, the Forensic Medicine Institution has unanimously concluded that 83-year-old seriously ill prisoner Mehmet Emin Özkan can stay in prison. In a video showing how he was taken to the hospital, it was seen that Özkan was having difficulty walking, but he was still handcuffed.

Prosecutor's office also said he was 'not guilty'

While Özkan, who was convicted of murdering Gendarmerie Regional Commander Bahtiyar Aydın in Lice massacre, was imprisoned for many years, in the case opened 20 years after the massacre, the prosecutor's office said that the one responsible for the massacre was Diyarbakır Gendarmerie Regiment Commander retired Colonel Eşref Hatipoğlu.

The Lice Case, in which the massacre that resulted in the murder of 14 civilians, a soldier and the then Gendarmerie Regional Commander Bahtiyar Aydın on 22 October 1993 in Diyarbakır's Lice was tried, ended with the acquittal of retired Colonel Eşref Hatipoğlu, who was the then Commander of the Diyarbakır Gendarmerie Regiment and the sole defendant.

While the court, in its ruling of acquittal, concluded hat Hatipoğlu was not responsible, it did not answer the question of who killed 16 people.

In the indictment of this case, it was stated that the responsible person was the soldier, not an organization, as it was said at that time.

In fact, the indictment stated that "No information was found that Mehmet Emin Özkan had participated in this action."

Mehmet Emin Özkan was also put on trial again eight years ago from the file in which he had been convicted, but he was neither released nor the evidence of the new file was evaluated.
(BIA, 16 September 2021)

Hunger strikes in Turkey’s prisons end on 290th day

Demanding an end to the isolation of jailed Kurdistan Workers' Party (PKK) leader Abdullah Öcalan in İmralı and to the violations of rights committed in prisons, especially during the COVID-19 pandemic, the indefinite-rotating hunger strikes in Turkey's prisons ended on their 290th day.

As reported by ANF, in a statement made by Deniz Kaya on behalf of the prisoners, it is said, "The AKP, the concentrated form of the September 12 coup, is putting all its skills to be worthy of its own creator. We will resist, succeed and triumph with the spirit, awareness and faith of the Amed prison resistance, which defeated the September 12 fascist coup."

The statement of the prisoners has pledged to "resist until they ensure a free Leadership, Free Kurdistan and Democratic Turkey."

Prisoners went on an indefinite-rotating hunger strike on November 27, 2020 in protest against the isolation of PKK leader Öcalan in prison and the rights violations committed in prisons, especially during the pandemic. The periods were increased from 5 to 15 days as of July 14.
(BIA, 13 September 2021)

16 deaths caused by security forces’ vehicles in 3.5 years

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV-HRFT) has prepared an infographic about the deaths that were caused by the vehicles of security forces and public institutions in Turkey in the last years.

According to the TİHV-HRFT data, 16 people in total, including nine children and one person with disabilities, lost their lives by being run over by the vehicles of security forces and public institutions in Turkey from January 1, 2018 to September 10, 2021.

The infographic prepared by the TİHV-HRFT Documentation Center has also shown that 41 people, including 13 children, were wounded by the vehicles of security forces and public institutions.

The incidents have been listed by years as follows:

* In 2018, in 17 separate incidents that occured, 31 people, including six children, were wounded by being hit by the vehicles of security forces and public institutions. Seven people, including two children and one person with disabilities, lost their lives.

* In 2019, in six separate incidents, three people, including two children, were wounded by being hit by the vehicles of security forces and public institutions. Three people, including one child, lost their lives.

* In 2020, in two separate incidents, one person was wounded by being hit by a vehicle of security forces. Two children died.

* As of September 10, six people, including five children, were wounded in seven separate incidents where they were hit by the vehicles of security forces and public institutions in 2021. Four children lost their lives.
(BIA, 10 September 2021)

ECtHR judgement: Turkey to pay damages over shooting on the border

The European Court of Human Rights (ECtHR) has finalized the application regarding 19-year-old Murat Yılmaz, who was shot to death by the fire opened from the gendarmerie station in Van's Başkale, and Bişar Ayhan, who was injured in the incident.

Turkey has been convicted by the ECtHR on the grounds that the right to life of one person was violated, the family was prevented from accessing the file, a fair trial was not held and the excessive use of force led to the death of one person and the injury of another.

The ECtHR has ruled that Turkey shall pay 130 thousand Euro (approximately 1,30 million Turkish Lira) in damages.

Military prosecutor's office closed the file

Fire was opened from the gendarmerie station on the ones who went from the Xerkava (Koçdağı) village in Van's Başkale in eastern Turkey to Iran for border trade on September 11, 2009. While Murat Yılmaz lost his life in the shooting, Bişar Ayhan was wounded.

The Başkale Chief Public Prosecutor's Office gave a decision of lack of jurisdiction and sent the file to the military prosecutor's office.

On August 10, 2010, the military prosecutor's office gave a decision of non-prosecution for all soldiers on the grounds of "the legal regulations as to the use of firearms by the military and the allegations that the [terrorist] organization members would cross the border and strike."

As a result of the objections, the Ağrı Military Court ruled that the prosecutor's office should carry out a more comprehensive investigation. Following the re-investigation, the Van Military Prosecutor's Office once again concluded that there was "no ground for prosecution."

The Ağrı Military Court upheld this decision on January 27, 2011 and closed the file. The lawyers of the families applied to the ECtHR.
(BIA, 10 September 2021)

CEDH: la Turquie condamnée pour atteinte à la liberté d'expression d'un imam

La Turquie, régulièrement mise à l'index par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), a de nouveau été tancée mardi par le bras judiciaire du Conseil de l'Europe, pour avoir condamné un imam en raison de ses publications sur Facebook.

Le requérant, Resur Üçdag, a été condamné pénalement en 2016 pour propagande en faveur d'une organisation terroriste en raison de deux publications faites sur son compte Facebook.

Le tribunal de Diyarbakir (sud-est de la Turquie) a estimé que "certaines publications qu'il avait faites en 2015 et 2016 faisaient la propagande du PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara.

Parmi les publications incriminées, se trouvaient deux photos partagées originellement par deux autres utilisateurs Facebook.

Mais en l'espèce, la CEDH "estime que les décisions des juridictions internes n'apportent pas une explication suffisante sur les raisons pour lesquelles les contenus incriminés devaient être interprétés comme glorifiant, légitimant et encourageant les méthodes de contrainte, de violence et de menace employées par le PKK dans le contexte de leur publication".

La cour européenne juge donc "qu'en condamnant M. Üçdag (...), les autorités nationales n'ont pas effectué une mise en balance adéquate et conforme aux critères établis par sa jurisprudence entre le droit de l'intéressé à la liberté d'expression et les buts légitimes poursuivis".

Pour la CEDH, la Turquie a ainsi violé l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, relatif à la liberté d'expression.

En outre, la Cour constitutionnelle turque a effectué une "interprétation particulièrement stricte" du délai de recours individuel, relève la CEDH. Cela "a restreint de façon disproportionnée le droit du requérant à voir son recours individuel examiné au fond". L'instance européenne estime donc qu'il y a eu aussi "violation de l'article 6.1 de la Convention" (droit d'accès à un tribunal).

La Turquie est condamnée à verser à M. Üçdag 5.000 euros pour dommage moral et 1.736 euros pour frais et dépens.
(AFP, 31 août 2021)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Freedom House report: Turkey is not free on the net

Freedom House, a US-based think tank, has released its annual "Freedom on the Net" report, which includes Turkey in the category of "not free" countries.

Turkey's internet freedom score stands at 34 out of 100 with 15 points in "obstacles to access," 10 points in "limits on content" and 9 points in "violations of user rights," according to the report.

Internet freedom continued to decline for a third year in a row in Turkey, the report shows. It scored 25 points in 2020 and 37 points in 2019.

In the report covering between June 1, 2020 and May 31, 2021, Freedom House notes that access to hundreds of websites were blocked in Turkey and content critical of President Recep Tayyip Erdoğan were removed from platforms.

It said activists, journalists and social media users were subjected to physical and online harassment because of their posts on social media.

Aloso mentioning the detention of Boğaziçi University protesters because of using Clubhouse app, the report says, "Criminal cases were carried out against those who posted undesirable commentary on social media, and the threat of online surveillance, harassment, and criminal penalties has contributed to the growing practice of self-censorship among internet users in Turkey. The proliferation of restrictive laws has further formalized censorship in the country."

"Turkey is losing points every year"

Gürkan Özturan, the Media Freedom Rapid Response Coordinator at the European Centre for Press & Media Freedom (ECPMF), which prepared the report's Turkey section, told bianet that online freedom is declining in both Turkey and across the world.

"When we look at the report, it is possible to see the increasing digital repression in the last 10 years. This report shows that freedom is declining not only in Turkey, but also around the world.

"However, it is remarkable that Turkey, as one of the fastest-growing countries in this recession, cannot get out of the list of 'not free countries' by losing points from year to year.

"New or increased taxes, restrictions on access, deleted news content, the ability to close access to entire platforms, and most importantly, the detention or arrest of people who exercise their freedom of expression due to their critical statements on the internet, and the conviction of some of them, shows that there is a long way to go in terms of internet freedoms in Turkey."

Polarization

"In the 2020-2021 period, the developments that came to the fore were the social media-based legal proceedings against dissident political figures, marking critical journalists as a target and violent attacks on them, the practices that students were subjected to after expressing their demand for academic freedom and a democratic campus," said Özturan.

The social media law, which was enacted in July 2020 and the new obstacles that it put on the public's access to information and freedom of expression, was also among the important developments, he added.

"Unfortunately, it's not possible to see anything beyond polarization ... when we look at the political side of the field of internet freedoms," he said.
(BIA, 21 September 2021)

Alternative graduation ceremony at Boğaziçi: ‘You will never walk alone’

In protest against the online graduation ceremony held by the appointed administration of Boğaziçi University, students, academics and relatives of newly graduated students came together at the alternative graduation ceremony at the South Campus yesterday (September 8).

The ceremony was attended by 450 new graduates, their nearly 700 relatives and loved ones as well Boğaziçi University academics.

The alternative graduation ceremony started at 4.30 pm, with the newly graduated students carrying banners of their departments. The graduates and academics also kept a symbolic vigil by turning their backs to the Rector's Office, as the academics have been doing since early January.
Diplomas don't have İnci's signature

The opening speeches of the alternative graduation were made by İmran Gökçe Şahin and Doruk Tunaoğlu from the ceremony committee.

The ceremony continued with the speeches of Assoc. Prof. Ayfer Bartu Candan from the Department of Sociology; Feyzi Erçin, whose courses at summer school and in fall semester were not approved by the appointed rector Naci İnci; Can Candan, who was dismissed by İnci on July 16, when he was still the acting rector, Zeynep Akçakaya, who graduated in 2009, and Bilge Özmen and Buse Giledereli, who graduated this year.

The ceremony ended after the newly graduated students received their "resistance diplomas" that are not signed by Prof. Naci İnci, who has been appointed as rector by President and ruling AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan in place of Melih Bulu, the previous appointed rector.
(BIA, 9 September 2021)

Données personnelles: la Turquie inflige une amende à WhatsApp

La Turquie a infligé vendredi à WhatsApp une amende pour avoir enfreint la réglementation sur la protection des données personnelles, au lendemain d'une sanction record infligée à l'application de messagerie pour un motif similaire par l'autorité numérique irlandaise.

L'autorité turque de la protection des données personnelles (KVKK) a condamné WhatsApp à une amende de 1.950.000 livres turques (197.3664 euros) pour n'avoir pas pris "les mesures nécessaires pour éviter un traitement des données personnelles contraire à la loi", a annoncé l'institution dans un communiqué.

WhatsApp, filiale du géant des réseaux sociaux Facebook, avait été sous le feu des critiques en janvier après avoir demandé à ses quelque deux milliards d'utilisateurs d'accepter de nouvelles conditions d'utilisation, lui permettant de partager plus de données avec Facebook.

L'autorité turque a précisé avoir sanctionné WhatsApp parce que l'application n'offrait plus aux utilisateurs le "libre arbitre".

"Les utilisateurs sont obligés de donner leur consentement au contrat dans son ensemble", a affirmé l'institution.

La décision est intervenue au lendemain d'une amende record de 225 millions d'euros infligée par l'Irlande - qui abrite le siège européen de Facebook - à WhatsApp pour des infractions similaires.

La Russie a aussi infligé en août une amende à WhatsApp et à Facebook, ainsi qu'à Twitter pour le non-stockage des données des utilisateurs russes sur des serveurs locaux.

En janvier dernier, les autorités turques avaient exhorté les citoyens à privilégier, au lieu de WhatsApp, l'utilisation d'une application de messagerie locale, BiP, développée par l'opérateur de téléphonie mobile Turkcell.

Plusieurs institutions turques avaient annoncé la migration vers BiP de leurs groupes WhatsApp utilisés pour communiquer avec les journalistes.
(AFP, 3 septembre 2021)

Investigation against journalist who covered massacre of Kurdish family in Konya

The Kızıltepe Chief Public Prosecutor's Office has launched an investigation against journalist Öznur Değer, a reporter for JinNews, on charge of "inciting the public to hatred and hostility or humiliation."

Giving her statement as part of the investigation yesterday (September 1), Öznur Değer was asked questions about her digital media posts regarding the Dedeoğulları family, whose 7 members, including 4 women, were massacred in Konya's Meram on July 30, 2021. The news reports shared by Değer were also cited as criminal evidence against the journalist.

In her statement at the prosecutor's office, Öznur Değer said that the news that she shared on her social media account was reported by the news agency where she works. Indicating that the posts are within freedom of expression, Değer rejected the offense charged.

'I am a Kurd' post cited as criminal evidence

Some of the digital media posts brought against journalist Öznur Değer as criminal evidence are as follows:

"I am Kurd, too", "Not hostility, but 'racist attack', not 'killing', but massacring", "Kurds are being massacred in Konya", "Kurds are held accountable for the forest fires. Kurds are targeted for all unfortunate events in the country, but no one comes up and says, 'In the country, Kurds are massacred by fascist Turks because they are Kurds.' We are both greatly saddened and enraged", "Kurds and the reality of racist attack: The state is with the perpetrators", "Racist attack against Kurdish women and children in Elmadağ", "How far with this racism?" (BIA, 2 September 2021)

Actor Ferhan Şensoy loses his life

In treatment since July 2, prominent playwright, actor and stage director Ferhan Şensoy has lost his life at the age of 70.

Taken to the İstanbul Medical Faculty Hospital for internal bleeding on July 2, 2021, Şensoy reportedly died at 2.30 a.m. today (August 31).

In a statement posted on the official social media account of the Ortaoyuncular theater, which Ferhan Şensoy founded, it is said, "We are deeply saddened that we lost Ferhan Şensoy, the founder of our theater and master, last night at the hospital where he had been in treatment for some time despite all efforts. We express our condolences to all his loved ones..."

Ferhan Şensoy's daughter Derya Şensoy has also tweeted, "I am really very sorry. I love you so much, dad."

About Ferhan Şensoy

Theater, cinema and TV actor; novel, essay, memoir, theater, TV series and script writer; founder of the Ortaoyuncular traditional Theater Group.

He was born in Samsun in 1951; his first stories and poems were published in Yeni Ufuklar (New Horizons) and Soyut (Abstract) magazines in 1969. He had his first professional theater experience in 1971 after graduating from high school. He studied and performed theater in France and Canada with Jerome Savary and Andre-Louis Perinetti in 1972-1975.

Founding his own theater group Ortaoyuncular in 1980, Ferhan Şensoy was handed over a symbolic award for traditional theater titled, Hasan Efendi Turban, named after a pioneering comedian, by Münir Özkul in 1989. He handed over the turban to late Rasim Öztekin in 2016.

Some of Ferhan Şensoy's works are as follows:

Plays - Aşkımızın Son Durağı (The Last Stop of Our Love), premiered on March 11, 2006; Kiralık Oyun (Play For Rent), premiered in 2005; Uzun Donlu Kişot (Quixote, the Long Underpants), premiered on March 31, 2004, staged also in 2005; Beni Ben Mi Delirttim (Have I crazed Myself), premiered on October 24, 2003; Fişne Pahçesu (Cherry Orchard), a parody-adaptation of Anton Chekhov's play; Felek Bir Gün Salakken (One Day When Fate Was Foolish); Ferhangi Şeyler (Ferhanish Things); Güle Güle Godot (Bye bye Godot); Şahları da Vururlar (They Shoot Shahs As Well); İçinden Tramvay Geçen Şarkı (The Song Through Which a Streetcar Passes)

Films - Muhalif Başkan (2013), actor; Son Ders: Aşk ve Üniversite (2008), actor; Pardon (2005), screenplay and actor; Şans Kapıyı Kırınca (2004), actor; Büyük Yalnızlık (1989), actor; Bir Bilen (1986), actor; Parasız Yaşamak Pahalı (1986), actor; Köşedönücü (1985), actor; Kızını Dövmeyen Dizini Döver (1977), actor; Aşk Dediğin Laf Değildir (1976), actor: (BIA, 31 August 2021)

Kurdish Question / Question kurde

Défendre le HDP, c’est défendre la démocratie et la liberté contre le fascisme turc

Conseil Démocratique Kurde en France
(CDK-F) , 17 septembre 2021

Craignant sa propre chute, la coalition islamo-fasciste au pouvoir en Turquie tente de faire interdire le Parti démocratique des Peuples (HDP) qui représente une troisième voie et un espoir pour les peuples. Le HDP est ainsi sous le coup d’une procédure de dissolution basée sur des accusations factices. L’alliance formée par l’AKP (Parti de la Justice et du Développement) et le MHP (Parti d’Action nationaliste) a transformé la Turquie en une prison ouverte. Tous les opposants, toutes celles et ceux qui osent exprimer des opinions différentes de celles admises par le régime turc sont réduits au silence par la répression, la violence et les massacres. Pour ce faire, l’Etat turc utilise les méthodes les plus dictatoriales et les plus abjectes, foulant aux pieds le droit et la morale.

Des milliers de membres du HDP emprisonnés

Plus de 10 000 membres du HDP ont été arrêtés jusqu’à présent, dont de nombreux dirigeants et élus nationaux et locaux. 125 678 personnes ont été licenciées par décret à travers le pays ; 6 432 femmes sont mortes à la suite de violences masculines et 1 532 personnes ont été la cible d’exécutions extrajudiciaires. 15 agences de presse, 20 chaînes de télévision, 25 stations de radio, 70 journaux, 20 magazines et 29 maisons d’édition ont été interdits. 1767 clubs, fondations, syndicats et associations ont été fermés. Au total, 822 universitaires ont été poursuivis pour avoir signé un « Appel à la Paix ». 456 275 personnes ont fait l’objet d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste armée ». 294 000 personnes sont en détention provisoire ou en réclusion dans 355 établissements pénitentiaires. Parmi elles, se trouvent 11 000 femmes et 3 100 mineurs. 780 enfants sont détenus dans des prisons avec leur mère. Selon un rapport publié le 20 janvier 2020, 197 journalistes, correspondants et rédacteurs ont été détenus en 2019. 8 803 enquêtes ont été lancées concernant des commentaires sur les réseaux sociaux, et 831 personnes ont été arrêtées pour ces mêmes faits. Selon un rapport de la Fédération pour la liberté d’expression (IFOD), rien qu’en octobre 2019, l’accès à 36 216 sites web a été bloqué.

Malgré toute la répression, les violences et les arrestations, le HDP reste la voix de tous ceux qui sont marginalisés et réprimés par le gouvernement, la seule voix à ne pas avoir capitulé face au fascisme. C’est pourquoi l’alliance islamo-nationaliste turque veut interdire le HDP et le réduire au silence. Le régime veut priver la société de ses pionniers et perpétuer son fascisme. Les massacres racistes de Konya et d’Izmir ont clairement démontré que le gouvernement turc est prêt à utiliser les méthodes les plus sales dans les politiques dirigées contre le HDP et contre les Kurdes.

Défendre le HDP, c’est défendre la démocratie

Le HDP est attaqué parce qu’il est la voix et le parti de celles et ceux qui veulent l’égalité et la liberté. Toute personne au Kurdistan et en Turquie risque de subir l’oppression du régime en raison de ses croyances, de ses préférences, de ses opinions politiques ou de son mode de vie.

Défendre le HDP, c’est défendre la liberté et la démocratie. Par conséquent, chacun doit élever la voix de la démocratie contre le fascisme et être solidaire du HDP.

Le CDK-F appelle toutes les personnes, organisations et partis attachés à la démocratie et aux libertés à soutenir le HDP contre la répression et les menaces de dissolution.

Nous appelons la France et l’Union européenne à faire pression sur le régime d’Erdogan pour empêcher la dissolution d’une des rares forces démocratiques qui existe encore en Turquie.

Next election will be most important in Turkey's history, says Demirtaş

The next election will be the most important one in the history of Turkey, Peoples' Democratic Party's (HDP) imprisoned former co-leader Selahattin Demirtaş has said.

"There are many reasons that make the elections so important. Most notable among them is that the Presidential Government System targets, or rather imposes, a regime change rather than a system change," he wrote in an article published on the T24 news portal today (September 13).

"If [the government] wins one more election and achieves legitimacy with public support, the danger of the institutionalization of the authoritarian regime will be strengthened," he wrote. "In this case, Turkey will spend decades being dragged into a darker environment."

However, he said, if the opposition wins the next election, the possibility will arise for the solution of the "hundred-years-long problems of the Republic."

"I think no election in our history has carried so many serious dangers and opportunities at once," wrote Demirtaş.

The ruling Justice and Development Party (AKP) and its ally Nationalist Movement Party (MHP) have been working on a new draft constitution which they say will further establish the presidential system.

According to recent polls for the 2023 elections, neither the AKP-MHP alliance nor the alliance of the main opposition Republican People's Party (CHP) and the İYİ (Good) Party is able to get the majority of the votes, which makes the HDP's support for the opposition crucial.

"It is understood that the AKP and [President] Erdoğan do not have the intention, the capacity and the desire to turn to democracy. But, does the opposition have this capacity and intention? When we consider the entire opposition, we can't comfortably say 'yes.' Because it still approaches democracy tactically, it hasn't been able to make it a strategic target.

"As far as I can see, the HDP is preparing to announce a declaration of stance to close this gap. It is greatly beneficial for the future of Turkey that all political powers, including the government and the opposition, take seriously the HDP and the principles it will announce. The HDP won't take seriously those who are not willing to take its democratic principles seriously and discuss them.

"... There is no need to wait until the election day to see what this means. Let's say in advance, those who do not take the HDP seriously, those who do not turn democracy into a strategic goal and program will lose. We will continue to resist and strive for the struggle for democracy and freedom. But we don't know what others will do."
"Principled alliances"

"For the last part, let me say that the elections will not solve all of our problems like a magic wand, they will just create a strong basis for a solution. And this basis is democracy. If we cannot establish a democracy, we cannot have the opportunity to solve our problems.

"The main work to be done is about the period after the election. It is very important for the opposition to give confidence to the public in this regard. In other words, the administration to be elected should declare a program ensuring that it will not take over the state after a while and disregard and oppress all other segments other than itself.

"Also, the government should not rely on a single political line or person, the mistakes that were done when the Republic and the state were being reconstructed a hundred years ago; qualified cadres from all segments, including the Kurds, Alevis, conservatives, socialists, Atatürkists, democratic nationalists, should be able to stand side by side on the common denominator of democracy. This is the only way that democracy can become institutionalized and permanent. Principles first, then principled alliances."
(BIA, 13 September 2021)

Un enfant a été tué par un véhicule blindé de l’armée turque à Sirnak

Mihraç Miroğlu, sept ans, est mort dans la ville kurde d'Idil après avoir été heurté par un véhicule blindé de l'armée turque.

Mihraç Miroğlu, sept ans, est mort dans la ville kurde d’Idil après avoir été heurté par un véhicule blindé de l’armée turque.

Vendredi soir, un enfant est mort dans un accident impliquant un véhicule blindé appartenant aux forces de sécurité turques. Mihraç Miroğlu, âgé de sept ans, a été percuté par un véhicule blindé dans le quartier de Turgut-Özal, dans le district d’Idil de la province de Sirnak alors qu’il descendait la rue à vélo. Il a succombé à ses blessures à l’hôpital.

L’enfant a été enterré après une autopsie. Des centaines de personnes ont assisté aux funérailles au cimetière de Şex Hesan, dont les dirigeants du HDP.

1 900 euros pour une vie humaine

Les véhicules blindés de l’armée et de la police circulent généralement à toute vitesse dans les zones résidentielles et les agglomérations kurdes, provoquant souvent des meurtres par négligence ou intentionnels de passants, y compris d’enfants qui jouent. La plupart de ces meurtres restent impunis. Le sous-officier, qui a délibérément renversé Pakize Hazar, 85 ans, à Lice, dans la province d’Amed, le 14 juin 2017, a été initialement condamné à une peine d’emprisonnement pour « homicide par négligence grave », mais cette peine a été convertie en une amende d’environ 1 900 euros.
(ROJINFO, 4 septembre 2021)

La Turquie bombarde le camp de réfugiés kurdes de Makhmour

Des drones turcs ont bombardé ce matin, dans les alentours de 8h50, heure locale, le camp de réfugiés kurdes, à Makhmour, dans le sud-Kurdistan (Irak).

Selon le coprésident de l’assemblée populaire du camp de Makhmour, Haci Kaçan, l’attaque aurait été menée par des drones turcs.

Le journaliste kurde Amed Dicle a annoncé par un tweet que le bombardement n’a causé aucun dégât humain.

Cependant, le bombardement a causé des dégâts matériels.

L’armée turque avait bombardé jeudi soir un checkpoints des Unités de résistance su Sinjar (YBŞ), dans le village Barê de Sinjar.

Les attaques aux drones de l’armée turque ont considérablement augmenté depuis ces trois dernières semaines.
(ROJINFO, 3 septembre 2021)

Constitutional Court accepts HDP’s request for additional time in closure case

In the closure case filed against the Peoples' Democratic Party (HDP), the Constitutional Court has accepted the party's request for additional time to present its defense. The top court has given 60 days for the preliminary defense of the party and 30 days for the preparation of the preliminary defense of the HDP politicians facing a political ban as part of the case.

NOTE: The General Assembly of the Constitutional Court unanimously accepted the second indictment seeking the closure of the HDP and notified the indictment prepared by the Chief Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation and its appendix to the party.

When the two-month time offered for the preparation of preliminary defense started, the HDP Legal Commission applied to the Constitutional Court and requested four-month additional time.

How will the process proceed?

After the additional time given by the Constitutional Court expires and the HDP presents its preliminary defense, Court of Cassation's Chief Public Prosecutor Bekir Şahin will be asked his opinion as to the accusations. This opinion will also be sent to the HDP. Then, at dates to be specified by the Constitutional Court, prosecutor Bekir Şahin will make a verbal statement and HDP officials will make a verbal defense.

Following this process, the rapporteur, who will collect information and documents about the case, will prepare a report on the merits. While this process is ongoing, the Chief Prosecutor's Office of the Court of Cassation and HDP can submit additional evidence or defense.

After the report is handed out to the Constitutional Court members, Court President Zühtü Arslan will set a date for the meeting and, on the specified day, the members will start examining the case as to the merits.

A two-thirds majority, or votes of the 10 of 15 Constitutional Court members, are needed to close the party because of the reasons cited in article 69 of the Constitution or impose other sanctions on the party such as partially or completely depriving it of public aid. (BIA, 2 September 2021)

Leyla Güven and 8 prisoners face penalty for singing in Kurdish

Nine women prisoners held in the Elazığ Women's Closed Prison are facing a penalty as part of an investigation for singing in Kurdish. The women, including dismissed Hakkari MP of the Peoples' Democratic Party (HDP) and Co-Chair of the Democratic Society Congress (DTK) Leyla Güven, will be deprived of their right to communication and visitation for a month.

According to a social media post by Sabiha Temizkan, the daughter of Leyla Güven, some prisoners, including Güven herself, will not be allowed to have a phone call for a month while the other prisoners will not be allowed to receive a visit from their family members for a month:

"I talked to my mother Leyla Güven on the phone. As a result of this investigation, some prisoners, including my mother, have been given a penalty of not communicating by phone for a month and the other prisoners have been given a penalty of not having a family visitation for a month. As 'they sang in an incomprehensible language and did a folk dance'..."

What happened?

Nine women prisoners held in Elazığ Women's Closed Prison in eastern Turkey were investigated for singing Kurdish songs. Dismissed Peoples' Democratic Party (HDP) Hakkari MP and Democratic Society Congress (DTK) Co-Chair Leyla Güven and HDP Diyarbakır Provincial Co-Chair Hülya Alökmen-Uyanık were reportedly among those under investigation.

Investigation minutes obtained by JinNews said, "They loudly performed verbal halay [a folk dance] in an incomprehensible language" and "They sang anthems in an incomprehensible language."

The nine prisoners were requested to present a defense regarding the events on August 15. The prisoners under investigation were Hülya Alökmen-Uyanık, Beritan Anahtar, Emine Erkan, Nuray Çelik, Dicle Bozan, Fethiye Ok-Çiçek, Leyla Güven, Mihriban Şorli, Remziye Yaşar. (BIA, 31 August 2021)

"Forests in Dersim are burned consciously, this is official policy"

Held in the Edirne Prison for nearly five years despite the ECtHR and Constitutional Court rulings, former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) Selahattin Demirtaş has made a statement about the forest fires raging in Turkey's eastern province of Dersim.

In a series of tweets that have been shared with the public through his attorneys, Selahattin Demirtaş has said: "The reason for not putting out the forest fires in Dersim is not inefficacy. Most of the forests in that region are burned consciously and no one is allowed to intervene in. This is a conscious and official policy that has been in effect for decades.

"Everyone knows this truth, but no one unfortunately dares to say it. Forests are burned on the same grounds Dersim was bombed in 1938."

Further in his statement, Demirtaş has added:

"As was in the case of Milas, Marmaris and Manavgat [fires], my heart beats with our people in Dersim, [Van's] Başkale and [Hakkari's] Şemdinli, who have been discriminated against even during a disaster.

"We will definitely put an end to these discriminatory policies that divide the country and people. In order to do this, everyone who wants democracy and peace must join hands and stand side by side. Just as Manavgat belongs to us all, Dersim belongs to us all as well. We cannot bring equality, justice and peace to this country until we make sure that this mentality prevails." (BIA, 31 August 2021)

Minorités / Minorities

When will Turkey-Armeni̇a border be opened?

Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan has submitted a Parliamentary question to Vice President Fuat Oktay regarding Turkey-Armeni̇a relations amid the calls of Armeni̇a's Prime Minister Nikol Pashinyan for normalization between the countries.

Paylan has recalled that "even though Turkey was the first country to recognize Armeni̇a's independence in 1991, it has closed its borders with Armeni̇a and suspended the diplomatic and political relations with the country since 1993 due to the Karabakh War."

Paylan has said, "After 1993, the political power holders have conditioned the normalization of relations with Armeni̇a with Armeni̇a's withdrawal from the territory of Azerbaijan that it was holding."

HDP MP Paylan has reminded the Vice President that "with the truce following the Karabakh War, the Armenian forces have withdrawn from the territories that they were controlling for decades."
Questions of Paylan

As indicated by the MP, in the recent period, both President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan and Armeni̇a's Prime Minister Nikol Pashinyan have made statements about the normalization of relations between Armeni̇a and Turkey.

In this context, Paylan has asked Oktay;

    What course of action will you follow in normalizing the relations with Armeni̇a?
    When will you open our border gate with Armeni̇a?
    When will you start diplomatic relations with Armeni̇a?
    What steps will you take to build trust relationship with Armeni̇a?
    Have contacts begun between Turkey and Armeni̇a to enable land and railway transportation?
    Will you make any attempts to start direct flights between Turkey and Armeni̇a?

Protocols signed in 2009

To develop the relations between Turkey and Armeni̇a, the "Protocol on the Development of Bilateral Relations" was signed by Turkey's the then Foreign Minister Ahmet Davutoğlu and Armeni̇a's the then Foreign Minister Eduard Nalbantyan on October 11, 2009.

Signed in Zurich in Switzerland, the "Protocol on the Establishment of Diplomatic Relations" foresaw that the two states would recognize each other's borders. But no progress was made and protocols became invalid.
(BIA, 10 September 2021)

L'Arménie "prête" à des pourparlers avec Ankara pour restaurer des relations

L'Arménie s'est déclarée "prête" mercredi à mener des pourparlers avec la Turquie pour restaurer des relations entre les deux pays, qui s'opposent au sujet des massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

Les récents propos du président turc Recep Tayyip représentent une "opportunité pour une conversation sur l'établissement de relations", a déclaré mercredi le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

"Nous sommes prêts à une telle discussion", a-t-il assuré, lors d'une réunion du gouvernement.

M. Erdogan a déclaré le mois dernier que la Turquie aimerait oeuvrer en vue d'une normalisation des relations avec l'Arménie si Erevan "se dit prêt à avancer dans cette direction".

Ankara et Erevan n'ont jamais établi de relations diplomatiques et leur frontière est fermée depuis les années 1990.

La Turquie et l'Arménie entretiennent des relations tendues, notamment en raison du refus par Ankara de reconnaître le génocide des Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

La Turquie reconnaît des massacres, mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs auraient trouvé la mort.

Les rapports entre les deux pays se sont encore durcis en raison du conflit militaire qui avait opposé à l'automne 2020 l'Arménie et l'Azerbaïdjan turcophone au Nagorny Karabakh, lors duquel Ankara avait appuyé Bakou.

L'Arménie a alors dû céder d'importants territoires au Nagorny-Karabakh qu'elle avait contrôlé depuis des décennies, en vertu d'un cessez-le-feu négocié sous l'égide de Moscou qui a déployé des forces de maintien de la paix dans la région.

Durant la guerre, l'Arménie a accusé la Turquie d'être impliquée directement dans les combats, ce qu'Ankara dément.

En 2009, l'Arménie et la Turquie ont signé un accord visant à normaliser leurs relations. Censé aboutir à l'ouverture de leur frontière commune, le document n'a jamais été ratifié par Erevan qui a abandonné la procédure en 2018.
(AFP, 8 septembre 2021)

'Turkey must confront İstanbul Pogrom'

The Human Rights Association (İHD) and the Peoples' Democratic Party (HDP) marked the 66th anniversary of the İstanbul Pogrom.

On September 6-7, 1955, mob attacks targeted homes and businesses of İstanbul's Rum minority, as well as Armenians and Jews, leaving more than a dozen dead.

The events were triggered by the fake news that a bomb attack took place against the house where Mustafa Kemal Atatürk was born in Thessaloniki, Greece.

"The September 6-7 pogrom should be confronted with and material and spiritual losses should be compensated," the HDP said in a written statement yesterday (September 6).

"Today s the anniversary of the 6-7 September 1955 pogrom, which is one of the shameful pages of the history of humanity. Sixty-six years have passed since the systematic pogrom against Christian and Jewish citizens, especially Rums and Armenians, in many places in the country such as İstanbul and İzmir.

"The policies such as the prohibition of the return of Armenians who escaped from the 1915 genocide to their homeland, the 1936 Declaration, the Wealth Tax and the Law on Foundations continued to exist with the 6-7 September Pogrom.

"Statements by former Special Warfare Department Chair and National Security Council Secretary-General Sabri Yirmibeşoğlu that 'September 6-7 was a Special Warfare job. It was a magnificent organization. And it reached its goal' is a confession that the pogrom was implemented as a state policy.

"The attack was also a striking example of how the rulers used racism and enmity towards the others to overshadow social problems and political and economic crises in every era.

"Just like the increasing racist attacks on the Kurds today, hate speech/crimes continue against different peoples and beliefs, we are still experiencing September 6-7."

President Celal Bayar on İstanbul's İstiklal Avenue following the attacks.

The HDP noted that the pogrom has not been officially denounced and no steps have been taken to compensate for the losses.

"This shame against the ancient peoples of this country must be confronted to ensure equal citizenship, build a future free from hatred and discrimination and ensure social peace."

HDP deputy Garo Paylan submitted a motion for a parliamentary inquiry into the pogrom in order for its perpetrators to be found and losses to be compensated.

The İHD stated, "September 6-7 is not only a result of the anti-minority policies of the Republic of Turkey, but also of hostility and hatred towards non-Muslim peoples in large sections of society. If we do not fight against this enmity and hatred, similar large-scale attacks can always be repeated. The only solution is to create a broad front against racism."
(BIA, 7 September 2021)

Politique intérieure/Interior Politics

Le Sultan a raté sa  campagne de New York

Ragip Duran, Chronique Turquie, 25 septembre 2021

Le Président de la Republique de Turquie M.R.Tayyip Erdogan était cette semaine à New York pour participer à l’Assemblée Générale de l’ONU.

Dès le début il a encaissé un but, car il n’a pas pu obtenir un rendez-vous du Président américain pour un entretien tête à tête dont la photo pourrait servir pour une bonne propagande à ses partisans: ‘’Le leader de l’Univers avec le Président américain’’ serait la légende de cette photo dans les médias du pouvoir.

Celui qui avait declaré qu’on ne peut pas faire de l’économie du prestige, s’est promené dans les avenues de la ville dans un cortège d’au moins 20 véhicules. Plusieurs dizaines d’agent de sécurité turcs, venus spécialement de Turquie ont protégé le Président.

Erdogan, fervent opposant du mécanisme de l’ONU  basé sur le privilège des 5 membres permenants du Conseil de Sécurité, estime que ‘’le monde est plus grand que les 5’’. Alors il a publié à l’occasion de l’Assemblée Générale un livre intitulé ‘’Un monde plus juste est possible’’ en 4 langues: Turc (216 pages), Arabe, Anglais et Français. La version turque n’a pas fait un tabac dans les librairies. Le prix de lancement de ce chef d’oeuvre était de 60 livres turques (6 Euros), mais depuis les libraires ont fait deux rabais: D’abord 42 LT et maintenant 28 LT!

L’Etat turc a organisé une grande campagne de promotion et de publicité à New York pour la version anglaise.  Des camions avec le poster de la couverture du livre sillonne les avenues de Big Apple. La couverture du livre paraît également sur les écrans géants du Times Square. Le coût de toutes ces activites n’ont pas été annoncé par les officiels malgré les questions des journalistes.

Autre grand spectacle pour exhiber la splendeur de la Turquie d’Erdogan, le Président était le star de la cérémonie de l’inauguration  de la Turkish House, un bâtiment de 36 étages juste en face du QG de l’ONU à Manhattan. Ce bâtiment dont la construction a duré 4 ans,  abrite les missions diplomatiques d’Ankara, les centres culturels, un centre commercial et des résidences particulières. Le coût total serait de 291 millions de dollars (Environ 250 millions d’Euros).

L’opposition en Turquie critique sévèrement ces dépenses politiques du budget public: ‘’Les étudiants des universités en Turquie ne peuvent pas trouver des chambres pour y loger, ils passent la nuit dehors pour protester. Il ya des millions de chômeurs en Turquie. Et vous voyez où va l’argent public’’ écrit Zafer Arapkirli, chroniqueur du quotidien Cumhuriyet.

Un mauvais hasard a fait jour quant à l’adresse de ce nouveau bâtiment. Il se situe exactement au numéro 821 sur UN Plaza. Ce numéro est l’inverse de la somme perdue ou gaspillée par la  Banque Centrale. L’opposition turque menait une campagne dont le slogan était ‘’Où sont passés les 128 milliards de dollars?’’.

Edogan rentre de New York, les mains vides. Il partira prochainement pour Moscou où il sera accuelli par le Président Poutine. Il doit déjà résoudre deux problèmes récents avec la Russie:

L’aviation russe a plusieurs fois bombardé les regions sous l’occupation de l’armée turque en Syrie du nord. Le ministre des affaires étrangères russe a publiquement déclaré que toutes les forces étrangères doivent quitter le sol syrien.     

Erdogan qui a payé 2.5 milliards de dollars à Moscou pour l’achat du système de défense aérienne russe les S400, ne peut pas les utiliser à cause du refus du bloc occidental. Le Président turc poursuit ses initiatives bilatérales à Washington et à Moscou. Il insiste toujours pour faire partie du projet des bombardiers américains F35, mais il désire encore acheter un nouveau paquet de S400.

Le retour de Moscou risque de ne pas être très different de celui de New York.

Climat : la Turquie va ratifier l'Accord de Paris

La Turquie ratifiera l'Accord de Paris de lutte contre le changement climatique le mois prochain, a annoncé mardi son président Recep Tayyip Erdogan devant les Nations unies.

"Nous avons l'intention de présenter l'Accord de Paris sur le climat au Parlement pour ratification le mois prochain (...) avant le conférence des Nations unies sur les changements climatiques" qui aura lieu en novembre à Glasgow, a précisé le président Erdogan à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York.

M. Erdogan a rappelé que son pays avait signé l'Accord de Paris mais qu'il ne l'avait pas ratifié jusqu'à présent "en raison des injustices liées à la répartition des obligations et du partage du fardeau", en termes de réduction des émissions polluantes.

Le Turquie, qui avait signé l'Accord de Paris en avril 2016, considère que les efforts doivent être différenciés entre pays industrialisés, catégorie à laquelle elle appartient.

Le pays a été fortement éprouvé, comme plusieurs autres du bassin méditerranéen, l'été dernier par des incendies de forêts puis des inondations soudaines qui ont fait une centaine de victimes et causé d'importants dégâts à la nature.

La Turquie est également frappée par une sécheresse persistante.

L'Accord de Paris, signé lors de la COP21 en 2015, appelait à limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C au-dessus du niveau pré-industriel, et dans l'idéal à 1,5°C.

Mais sur la base des engagements actuels des Etats membres de l'Accord, "le monde est sur le chemin catastrophique de 2,7°C", a récemment mis en garde le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, soulignant que "si nous ne changeons pas de trajectoire collectivement, il existe un grand risque d'échec de la COP26" à Glasgow.

La conférence se tiendra en Ecosse du 31 octobre au 12 novembre.
(AFP, 21 septembre 2021)

De l'inquiétude des modernes à l'inquiétude des conservateurs

Ragıp Duran, Chronique Turquie RD, 17 septembre 2021

Les laics, les républicains, les démocrates, les gauches étaient déjà inquiets depuis l’avénement au pouvoir d’Erdogan, c’est à dire depuis 2002. Car ces  fractions modernes de la société turque  voyaient que les fondements de la République étaient entrain de se dissoudre: La suprématie du droit n’était plus à l’ordre du jour, le principe de la laicité était violé tous les jours, les libertés fondamentales étaient de plus en plus bafouées. Les modernes étaient donc inquiets mais ils étaient incapables de former un front uni d’opposition car il n’étaient pas équipés d’une idéologie progressiste et unificatrice. Le Kémalisme, la social-démocratie ou bien le liberalisme de type  européen n’ont pas suffi pour la construction d’un front commun.

Alors que les modernes sont encore et toujours inquiets, ils sont maintenant accompagnés d’un nouveau groupe: Les conservateurs inquiets! Anciens électeurs d’Erdogan, musulmans légérement islamiste en générale, devenus riches grâce au régime présidentiel  ils voient désormais l’affaiblissement du système actuel. Ils ne voteront plus pour le parti gouvernemental mais ils ne savent pas où aller. Et ce sont les 20 pc. qui se déclarent indécis. Les sondages d’opinion publiques ont provoqué leur inquiétude. De plus, le Parti d’Erdogan a désormais des problèmes avec ses partenaires. Les crises économiques, sanitaires et diplomatiques n’ont pas encore été resouds. Les conservateurs inquiets ont raison, car ils n’ont pas une réponse à une question vitale: Que deviendrons nous quand Erdogan partira? Ils ont peur d’être jugé et condamné. Ils ont peur de perdre leur richesse acquise illégalement ou illégitimement.

Le parti d’Erdogan, AKP aurait plus de 9 millions d’adhérents selon les chiffres officiels. Mais plus d’un million de membre ont quitté le parti depuis début 2020 selon les comptes de la Cour de Cassation, autorité qui contrôle les partis politiques.

Plusieurs dizaines d’homme d’affaires et de grandes sociétés commerciales,  anciens soutiens d’Erdogan ont quitté le marché turc pour s’installer à l’étranger. ‘’Dans un pays, quand le Droit  est absent, la liberté d’entreprise ne s’exerce pas’’ estiment-ils.

‘’Tout le monde, les anciens et nouveaux partisans d’Erdogan, les membres de l’opposition sont tous inquiets. Car personne, y compris le pouvoir, ne sait pas ce qui arrivera dans le futur proche. Normalement, dans les conditions actuelles, le pouvoir devrait être inquiet’’  analyse un prof. de Sciences Politiques, en exil en France. (FIN/RD)

Forces armées/Armed Forces

Le Maroc a pris livraison de drones de combat turcs

Le Maroc a pris livraison à la mi-septembre d'une première commande de drones de combat turcs, selon le forum Far-Maroc, une page Facebook non-officielle des forces armées marocaines (FAR), repris par plusieurs médias locaux.

Rabat a commandé en avril au total 13 drones de combat Bayraktar TB2 "dans le cadre de la modernisation de l'arsenal des FAR afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités", a indiqué le forum Far-Maroc, spécialisé sur les questions.

Cette livraison survient dans un contexte de crise diplomatique entre l'Algérie et le Maroc -- les deux puissances voisines et rivales du Maghreb -- provoquée par le contentieux du Sahara occidental.

La récente normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël -- en contrepartie d'une reconnaissance américaine de la "souveraineté" marocaine sur ce territoire -- a encore avivé les tensions avec l'Algérie, fervent soutien de la cause palestinienne.

A la suite du contrat passé avec la compagnie turque Baykar, d'un montant de 70 millions de dollars selon un chiffre mentionné par la presse, du personnel militaire marocain a suivi une programme de formation en Turquie ces dernières semaines, a précisé le site spécialisé.

L'entreprise privée Baykar, dirigée par un gendre du président Recep Tayyip Erdogan, a déjà exporté ces dernières années le Bayraktar TB2, son modèle vedette, en Ukraine, au Qatar et en Azerbaïdjan.

Le royaume chérifien utilise déjà des avions sans pilote à des fins de renseignement et de surveillance de ses frontières, selon des experts militaires marocains.

En avril dernier, un des chefs des indépendantistes sahraouis du Front Polisario aurait été tué à la suite d'une frappe de drone marocaine, selon certaines informations non confirmées officiellement.

Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre Polisario et le Maroc ont repris mi-novembre après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du Sahara occidental pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers l'Afrique de l'Ouest car cet axe routier est, selon eux, illégal.

Toutes les tentatives de règlement du conflit ont échoué jusqu'ici.

Rabat, qui contrôle près de 80% du Sahara occidental, vaste territoire désertique où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté.

Le Polisario, lui, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU prévu lors de la signature d'un cessez-le-feu entre les belligérants en septembre 1991.
(AFP, 24 septembre 2021)

Le nombre de soldats turcs tués s'élève à trois dans une attaque en Syrie

Le nombre des soldats turcs tués dans une attaque dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, s'est élevé à trois, a annoncé samedi soir le ministère turc de la Défense.

Un des soldats "grièvement blessé" dans l'attaque est décédé samedi soir à l'hôpital de Hatay, dans le sud de la Turquie, a annoncé le ministère, qui avait d'abord fait état d'un bilan de deux morts et trois blessés.

Une attaque a visé samedi des soldats turcs "d'une unité de retour d'une patrouille" dans la région d'Idleb.

Les circonstances de l'attaque n'ont pas été précisées par le ministère. Mais selon un journaliste de l'AFP sur place, les soldats turcs ont été tués et blessés lors de l'explosion d'une bombe sur la route reliant Idlib à Bennish.

"Nos compagnons ont été tués dans une vilaine et infâme attaque. Le sang versé par nos martyrs n'est jamais resté impuni et ne le sera pas cette fois-ci", a réagi samedi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

La province d'Idleb abrite le dernier grand bastion jihadiste et rebelle du nord-ouest de la Syrie.

Après plusieurs offensives successives des forces gouvernementales, ces territoires jouissent d'un cessez-le-feu négocié avec le régime syrien, mais certains groupuscules refusent cet accord.

Cette trêve, négociée par la Turquie voisine -- qui soutient des rebelles syriens -- et la Russie, alliée du régime, est en vigueur depuis mars 2020, malgré des affrontements sporadiques.
(AFP, 12 septembre 2021)

Deux soldats turcs tués dans une attaque en Syrie

Deux soldats turcs ont été tués et trois autres blessés dans une attaque dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé samedi le ministère turc de la Défense.

Une attaque a visé "une unité de retour d'une patrouille" dans la région d'Idleb, faisant deux morts et trois blessés, a affirmé le ministère.

Les soldats blessés ont été transférés vers un hôpital.

Le ministère turc de la Défense n'a pas précisé les conditions de l'attaque. Mais selon un journaliste de l'AFP sur place, les soldats turcs ont été tués et blessés lors de l'explosion d'une bombe sur la route Idlib-Bennish.

Offrant ses condoléances aux familles des soldats tués, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a réagi sur Twitter, affirmant: "Aucun de nos martyrs ne restera invengé".

La province d'Idleb abrite le dernier grand bastion jihadiste et rebelle du nord-ouest de la Syrie.

Après plusieurs offensives successives des forces gouvernementales, ces territoires jouissent d'un cessez-le-feu négocié avec le régime syrien, mais certains groupuscules refusent cet accord.

Cette trêve, négociée par la Turquie voisine -- qui soutient des rebelles syriens -- et la Russie, alliée du régime, est en vigueur depuis mars 2020, malgré des affrontements sporadiques. (AFP, 11 septembre 2021)

Affaires religieuses / Religious Affairs

La Nouvelle bouée de sauvetage du régime: Le Président des affaires du Culte

Ragıp Duran, Chronique Turquie RD, 18 septembre 2021

La religion sera le dernier rempart du régime d’Erdogan. L’Islam couvrira les injustices, les inégalites créees par le pouvoir, croient les idéologues du Palais Présidentiel. La croyance doit vaincre la réflexion pour la survie de l’Homme Unique.

Le Prof. Ali Erbas (60), universitaire en théologie, Président du Départment des Affaires du Culte (Diyanet) depuis 2017 est désormais devenu le nouveau star médiatique du régime d’Erdogan.

Né à Ordu (Mer Noire), bâchelier du Lycée İmam-Hatip (Religieux) il a fait ses études et sa carrière universitaires à Sakarya et à Istanbul. Il a également passé un an à Strasbourg.

Alors que ses prédécesseurs faisaient rarement des déclarations  politiques, Erbas est omniprésent dans les médias du pouvoir. Et il est toujours et encore soutenu par le Président de la République.

Déjà le 24 avril 2020, lors de la retransformation de l’église Sainte Sophie en mosquée, il a dirigé la cérémonie religieuse avec une épée dans les mains: Symbole de la reconquête!

Début septembre de cette année, il était à coté du Président de la République et du Président de la Cour Cassation lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau bâtiment de la Cour. L’opposition a violamment critiqué cette photo: ‘’Un haut fonctionnaire, avec sa soutane et son  turban, responsable de l’organisation des affaires religieuse n’a pas sa place  dans une cérémonie en rapport avec le judiciaire et la justice dans une République laique. Le nouveau bâtiment de la Cour de Cassation n’est pas une mosquée!’’.

Erbas,  le nouveau joujou des médias du pouvoir n’a pas omis d’attaquer les LGBTI. ‘’L’homosexualité est une maladie, selon notre religion’’ avait-il declaré. Toujours en conformité avec les politiques et les prises de position du Président Erdogan.

Au moment où même les partisans du pouvoir se plaignaient des carences et faiblesses du gouvernement quant aux opérations de secours et de sauvetage à la suite des catastrophes naturelles, Erbas avait intervenu: ‘’C’est le destin. Cela vient des cieux. On ne peut critiquer personne. Allah nous teste. Il faut de la patience’’.

Le plus récent perle d’Erbas a visé l’expression la plus populaire de tous les jours: Bonjour! (Gunaydin). ‘’Il ne faut pas dire ‘Bonjour’. C’est un mot  avant l’Islam, de l’ère de l’ignorance. Il faut dire ‘Salam aleykoum wa rahmatoullah’ qui signifie ‘Que la paix et La Miséricorde d’Allah soit sur vous’’.
Erbas s’est distingué encore une fois la semaine passée, quand il a proposé des cours obligatoires de religion, ça veut dire de l’İslam, pour les éleves de moins de 6 ans !

Enfin deux autres points importants qui démontrent l’importance accordée par le régime à cet établissement et à son chef furent le rang de la Diyanet dans le protocole de l’Etat  et le budget de ce Directorat Général qui dépend directement de la Présidence de la République. 

Le Président de la Diyanet est désormais au 12ème rang du protocole d’Etat, bien avant les députés élus, les juges des cours suprêmes et les chefs des armées. Auparavant Diyanet était au 52ème rang.

Le budget de la Diyanet augmente tous les ans :11.5 milliards de livres turcs (1.15 milliards d’Euros) en 2020 à 14.8  milliards de livres turcs (1.48 milliards d’Euros) pour 2023. Cette somme dépasse largement les budgets de chacun des ministères de l’İntérieur, de l’Extérieur, de l’Energie, de Culture et de Tourisme, de l’İndustrie, de l’Environnement et l’Urbanisation et celui du Commerce. 

Plus de 130 milles personnes (İmams, cadres, dirigeants…etc…) y travaillent.
Erbas  est également critiqué pour avoir accepté une voiture de fonction super luxe (Mercedes S500 4matIc L VISION) qui coûte  plus de 1 million de livres turcs (100 milles Euros).

Les députés de l’opposition ont proposé à Erbas de mettre ‘’une ampoule(Symbole du parti au pouvoir) sur le col de sa veste et de se lancer dans la politique politicienne à coté d’Erdogan’’.
 
Enfin tous ces efforts plannifiés et dirigés par le Président Erdogan lui-même a pour but d’Islamiser l’ensemble de la société turque et d’affaiblir la laicité, estiment l’ensemble des observateurs politiques.
 
Faut-il également rappeler que Diyanet, a été fondé en 1924 par Moustapha Kemal Ataturk, à la place du Grand Chef de l’Islam de l’Empire Ottomane (Seyhulislam). Ataturk, croyait que la religion devrait être sous le contrôle de l’Etat. En effet aujourd’hui Diyanet sert les objectifs de l’Etat d’Erdogan. (FIN/RD)

Erdogan prudent vis-à-vis du nouveau gouvernement taliban en Afghanistan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi prudemment mardi à l'annonce par les talibans de la constitution d'un nouveau gouvernement en Afghanistan, déclarant qu'il suivrait de près son évolution.

Le dirigeant a notamment souligné qu'il ne savait pas combien de temps la composition actuelle du gouvernement dévoilé mardi durerait.

"Comme vous le savez, pour le moment il est difficile de le qualifier de permanent, mais un gouvernement intérimaire a été annoncé", a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de République démocratique du Congo Felix Tshisekedi, en visite en Turquie.

"Nous ne savons pas combien de temps ce gouvernement temporaire va durer. Notre devoir est de suivre ce processus avec attention".

Trois semaines après avoir pris le pouvoir en Afghanistan, les talibans ont dévoilé mardi une partie de leur futur gouvernement qui sera dirigé par Mohammad Hassan Akhund.

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, s'était lui aussi montré prudent concernant les futures relations de son pays avec les talibans, jugeant qu'il n'était "pas nécessaire de se précipiter" pour reconnaître le nouveau régime.

Lundi, les talibans ont revendiqué le contrôle de tout l'Afghanistan, assurant avoir remporté la bataille clé de la vallée du Panchir, dernier bastion de la résistance à leur régime.

Mais pour Mevlut Cavusoglu, la communauté internationale doit adopter une approche attentiste avant de reconnaître le régime taliban, une position similaire à celle adoptée par l'Union européenne vendredi.

Le nouveau gouvernement afghan doit notamment être "inclusif", c'est-à-dire que des femmes et des représentants des divers groupes ethniques du pays doivent se voir attribuer des postes ministériels, a-t-il détaillé lors d'une interview télévisée.

La Turquie mène des discussions avec les talibans à Kaboul, où elle a toujours une présence diplomatique, sur les conditions dans lesquelles elle pourrait aider à ce que l'aéroport de la capitale afghane rouvre.

Les Etats-Unis assurent qu'ils ne contrôlent plus l'espace aérien afghan et que le principal aéroport de Kaboul est en mauvais état.

Le chef de la diplomatie turque a affirmé que son pays travaillait avec le Qatar et les États-Unis sur les conditions dans lesquelles l'aéroport pourrait rouvrir aux vols réguliers nécessaires à l'acheminement de l'aide humanitaire, à l'évacuation des civils bloqués et au rétablissement des missions diplomatiques à Kaboul.

Mais il a ajouté que la sécurité restait un point de blocage majeur, soulignant que les vols commerciaux ne pourront pas reprendre tant que les compagnies aériennes, et leurs assureurs, estimeront que les conditions ne sont pas suffisamment sûres.

"À mon avis, les talibans ou les forces afghanes pourraient assurer la sécurité à l'extérieur de l'aéroport", a-t-il estimé.

"Mais à l'intérieur, il pourrait y avoir une société de sécurité qui aurait la confiance de la communauté internationale ou de toutes les autres sociétés", a-t-il ajouté. "Même si les compagnies aériennes, y compris Turkish Airlines, sont désireuses de voler là-bas, les compagnies d'assurance ne le permettraient pas".
(AFP, 7 septembre 2021)

Erdogan réticent à laisser aux talibans la sécurité l'aéroport de Kaboul

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est montré réticent à ce que les talibans assurent la sécurité de l'aéroport de Kaboul et la Turquie sa gestion, estimant qu'Ankara pourrait se trouver dans une position délicate en cas de nouvel attentat.

La Turquie avait prévu depuis longtemps d'aider à sécuriser et à gérer l'aéroport de la capitale afghane, mais mercredi elle a commencé à retirer ses quelque 500 soldats d'Afghanistan, signe d'un possible abandon par Ankara de cet objectif de sécurisation.

Cette semaine, M. Erdogan a déclaré que la Turquie avait tenu les premiers pourparlers avec les talibans qui, selon lui, souhaitaient superviser la sécurité de l'aéroport, tout en permettant à la Turquie de gérer sa logistique.

"Que disent les talibans au sujet de l'aéroport ? Ils disent +donnez-nous la sécurité et vous l'exploitez+. Comment pouvons-nous vous confier la sécurité ?", a déclaré M. Erdogan, dans des commentaires publiés dimanche dans plusieurs médias, dont l'agence de presse officielle Anadolu.

"Admettons que vous preniez en charge la sécurité, mais alors que dire au monde si autre bain de sang se produisait là-bas ? Ce n'est pas simple", a-t-il poursuivi

Plus de cent personnes sont mortes, dont 13 soldats américains, dans l'attentat suicide de jeudi revendiqué par l'organisation Etat islamique devant l'aéroport de Kaboul, une attaque qui a ralenti le rythme des décollages avant la date butoir fixée à mardi par le président américain Joe Biden pour la fin des évacuations.

De nouvelles alertes à l'attentat compliquent ces évacuations supervisées par les forces américaines alors que Joe Biden a prévenu qu'une nouvelle attaque était "hautement probable".

La Turquie a achevé son opération d'évacuation et ramené son ambassade, qui avait été déplacée dans l'enceinte de l'aéroport, à son site d'origine, a déclaré M. Erdogan.

"Nous planifions actuellement le maintien de notre présence diplomatique", a-t-il déclaré, ajoutant que les plans étaient constamment mis à jour en fonction de la situation sécuritaire.

"Nous tenons prêts tous nos plans alternatifs nécessaires. Notre priorité est la sécurité de notre personnel", a-t-il dit.
(AFP, 29 août 2021)

Socio-économique / Socio-economic

Plongeon de la livre turque après la baisse du taux directeur

La Banque centrale de Turquie a abaissé d'un point jeudi son principal taux directeur, de 19% à 18%, conformément au souhait du président turc Recep Tayyip Erdogan, suscitant un nouveau plongeon de la monnaie nationale.

Après cinq mois de statu quo, l'institution monétaire a pris à contre-pied les attentes des marchés avec cette baisse.

La livre turque a aussitôt perdu près de 1,5% de sa valeur par rapport au dollar et 1,6% face à l'euro dans la foulée de l'annonce.

La livre turque s'échangeait à 8,75 livres pour un dollar et à 10,26 livres pour un euro jeudi après-midi.

Le consensus d'économistes sondés par l'agence Bloomberg tablait sur un maintien du taux directeur.

"Absolument incroyable. La banque centrale prend un risque énorme pour la macro stabilité financière (...) Erdogan obtient ce qu'il veut. La livre turque est incroyablement vulnérable maintenant", a réagi sur Twitter Timothy Ash, analyste à BlueBay Asset Management.

"Ce n'est pas une erreur mais un crime délibéré", a critiqué à son tour sur Twitter l'économiste Refet Gürkaynak.

Le gouverneur de la banque centrale turque, Sahap Kavcioglu, avait envoyé début septembre des signes allant dans le sens d'une éventuelle baisse du taux.

Il avait ainsi estimé que les "facteurs décisifs sur l'inflation" étaient temporaires et que les prix devraient "suivre une tendance de baisse".
 La hausse des taux est l'un des principaux instruments permettant de lutter contre l'inflation qui, à plus de 19% en Turquie, est l'une des plus élevées du monde.

Selon les chiffres officiels, les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 29% sur un an en juillet.

Cependant, le président turc Recep Tayyip Erdogan est hostile à des taux d'intérêt élevés qu'il voit comme un frein à la croissance. A rebours des théories économiques classiques, il soutient même que relever les taux alimente la hausse des prix.

Excédé par plusieurs hausses de la banque centrale, M. Erdogan a ainsi brutalement limogé trois gouverneurs en moins de quatre ans, dont Naci Agbal, un ancien ministre des Finances respecté des milieux économiques.

"La décision d'aujourd'hui aura détruit la crédibilité de M. Kavcioglu", a estimé l'analyste Jason Tuvey, du cabinet Capital Economics.

Pour Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets, la livre turque pourrait même s'affaiblir davantage avec un nouveau record face à l'euro.
(AFP, 23 septembre 2021)

Shopkeepers went bankrupt in Turkey in the first eight months of 2021

Main opposition Republican People's Party (CHP) Vice Chair and Malatya MP Veli Ağbaba has criticized the state agency Turkish Statistical Institute (TurkStat) statistics indicating a 21.7-percent annual growth in Turkey's economy in the second quarter of 2021.

"It was alleged that Turkey's economy has grown. We call it an allegation because neither the shopkeepers nor the companies were able to benefit from this growth," Veli Ağbaba has said and announced that "in this period, at least 61,736 shopkeepers went out of business."

According to the MP, "from January to August 2021, at least 48 thousand companies and individual businesses shut down by going bankrupt."

Noting that 35 percent of the shopkeepers' bankruptcies happened in June and August, when the normalization began, Ağbaba has said:

"The shopkeepers who thought that things would be looking up as the lockdown ended are still pressed by overdue debts. Constantly made to open and close their shops as part of the outbreak measures, not supported with grants based on loss of income and made dependent on bank loans, shopkeepers are having difficulty keeping their heads above water."

According to the Merchants and Artisans Registry Gazette, which has been cited by the main opposition CHP MP, the number of shopkeepers who went bankrupt in Turkey by cancellation of profession and registry increased to 61,736 in the first eight months of this year.

21,731 of them happened in June and August 2020.

On the other hand, the data of the Merchants and Artisans Registry Gazette and the Merchants and Artisans Confederation of Turkey (TESK) has also shown that the number of shopkeepers and artisans who were registered decreased by 28 percent in a year to 185,126.

Cancellation of registration and profession, January-August 2021

According to the Union of Chambers and Commodity Exchanges of Turkey (TOBB) Trade Registry, 9,105 companies in total were liquidated from January to July 2021, 18,691 companies and individual businesses were closed and 21,240 companies were ex officio shut down. Therefore, 48 thousand companies and individual businesses were closed in this period.

Commenting on the data, CHP Ağbaba has said, "So, while Turkey's economy supposedly grew by 21.7 percent, the share of shopkeepers and companies in this growth was bankruptcy."
(BIA, 13 September 2021)

Broad unemployment in Turkey: 8.4 million people


The Turkish Statistical Institute (TurkStat), the state agency responsible for producing official statistics on the country, has documented that the unemployment rate was 12 percent in Turkey in July 2020. Increasing by 1.4 percentage points in a month, this unemployment rate means that 3 million 902 thousand people were unemployed in Turkey in July.

Shortly after the TurkStat shared these figures on Friday (September 10), the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) also released its "Outlook on Unemployment and Employment."

Underlining that a major increase was observed in unemployment after the layoff ban, which was introduced to curb the effects of the pandemic, was lifted, the DİSK indicated that Turkey's broad unemployment rate was 23.6 percent in July 2021. This rate was 29.6 percent for women.
Turkey ranks third in unemployment in Europe

The DİSK report noted that the number of new unemployed people was 506 thousand in July 2021, which means that Turkey now ranks third in unemployment in Europe after Greece and Spain.

The DİSK is of the opinion that the data shared by the TurkStat on a monthly basis by using a recently introduced methodology has a very limited scope. It argued that "the monthly data does not contain several details which used to be covered by the previous TurkStat methodology."

Explaining this argument, the DİSK said: "For this reason, the number of those who were shown in employment, but were actually not during the pandemic is not included in the TurkStat data.

"Similarly, the number of those who do not look for a job, but are ready to work, the number of unemployed people who have lost hope and details of youth unemployment are not in TurkStat's monthly data. This data is included in the quarterly data announced by the TurkStat."
(BIA, 13 September 2021)

Plongeon de la livre turque après les commentaires du directeur de la banque centrale

La livre turque a perdu près de 1,5% de sa valeur par rapport au dollar mercredi après des commentaires du gouverneur de la banque centrale turque considérés comme un signe d'une éventuelle baisse des taux d'intérêt.

"A court terme, nous pensons que les facteurs temporaires qui étaient décisifs sur l'inflation vont perdre leur effet et l'inflation suivra une tendance de baisse lors du dernier trimestre", a déclaré le directeur de la Banque centrale Sahap Kavcioglu lors d'une réunion avec des investisseurs, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Les commentaires de M. Kavcioglu sur ses estimations concernant l'inflation ont été interprétés comme un signe d'une annonce de baisse des taux d'intérêt, contrairement aux attentes du marché, lors de la réunion de la banque centrale sur la politique monétaire le 23 septembre prochain.

La livre turque a dégringolé de 1,5% face au dollar, s'échangeant à 8,47 livres pour un dollar mercredi après-midi.

-"Les promesses ne veulent rien dire"-

Les chiffres de l'inflation sur un an ont atteint 19,25% le mois dernier en Turquie, dépassant ainsi le taux d'intérêt de 19% fixé par la banque centrale.

La hausse des taux est l'un des principaux instruments permettant de lutter contre l'inflation.

Cependant, le président turc Recep Tayyip Erdogan est hostile à des taux d'intérêt élevés qu'il voit comme un frein à la croissance. A rebours des théories économiques classiques, il soutient même que relever les taux alimente la hausse des prix.

Excédé par plusieurs hausses du taux directeur de la banque centrale, M. Erdogan a brutalement limogé trois gouverneurs, dont Naci Agbal, un ex-ministre des Finances respecté des milieux économiques.

Depuis son arrivée à la tête de l'institution, M. Kavcioglu avait maintenu le taux directeur de la banque centrale à 19% et répeté que son principal objectif était de lutter contre l'inflation.

Mais le président turc a plusieurs fois exprimé son souhait de voir les taux d'intérêt baisser pour alléger leur "poids sur les coûts d'investissement".

Selon Timothy Ash, analyste à BlueBay Asset Management, les commentaires de M. Kavcioglu montrent que sa précédente promesse de maintenir positifs les taux d'intérêt réels "ne voulaient rien dire du point de vue des marchés."

"Il est clairement déterminé à ne pas augmenter les taux et les baisssera à la première occasion", a-t-il précisé dans une note envoyé à ses clients.

-Les risques d'une croissance rapide-

L'économie turque s'est montré résistante face aux chocs extérieurs et ce que de nombreux experts considèrent comme des "mauvaises pratiques" de gestion.

Malgré la pandémie, le produit intérieur brut a augmenté de 1,8% en 2020 et le pays devrait atteindre un taux de croissance de 8% cette année.

Mais des experts mettent en garde contre les risques d'une croissance rapide axée sur les prêts publics, pouvant provoquer des hausses de prix difficiles à gérer pour la population.

Selon les chiffres officiels, les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 29% sur un an en juillet.

"Il n'y a pas de place pour une baisse des taux dans ce tableau d'inflation. (...) Le taux de change pourrait s'envoler et l'inflation augmenter de manière incontrôlable", a estimé Gizem Ozok Altinsac, l'économiste en chef de l'organisation patronale turque Tusiad, au journal Sozcu.

Une croissance rapide renforce "les risques liés aux prix et à la stabilité financière" en Turquie, a de son côté souligné le cabinet de conseil Oxford Economics dans une note de recherche.
(AFP, 8 septembre 2021)

Turkey posts highest annual inflation rate in two years

Turkey's annual inflation rate climbed in August compared to the previous month, the Turkish Statistical Institute (TurkStat) announced today (September 3).

Consumer prices in Turkey rose 19.25 percent year-on-year last month from 18.95 percent in July, TurkStat said.

This was the highest inflation rate in two years and surpassed the policy rate, which is currently at 19 percent.

Food and non-alcoholic beverages showed the greatest year-on-year price rise with 29 percent, followed by furnishings and household equipment with 22.91 percent, and transportation with 21.76 percent.

Meanwhile, monthly inflation also climbed 1.12 percent in August over the previous month, in parallel with expert predictions.

The median of estimates for August by the economists had been a rise of 0.72 percent compared to the previous month.

TurkStat noted that the only monthly decreases in consumer prices were recorded in clothing and footwear with 3.08 percent and transportation with 0.77 percent.

The highest monthly rise was in food and non-alcoholic beverages with 3.18 percent; hotels, cafes, and restaurants with 2.27 percent; and furnishings and household equipment with 1.38 percent.

Turkey's Central Bank forecasts that the country's inflation will hit 14.1 percent at the end of the year. (BIA, 3 September 2021)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Turkish Tribunal convicted the government for its fundamental human rights violations

Following its four-day sessions in Geneva, the “Turkish Tribunal” convicted the Erdoğan government for its fundamental human rights violations in Turkey. A total of 15 witnesses were heard during the four-day hearings over the torture, enforced disappearances and abductions of dissidents from abroad, freedom of press and expression, right of access to justice, impunity and crimes against humanity committed by the Turkish government.

Presiding judge Françoise Baroness Tulkens stated that the decision is not legally binding but may serve as a source for possible future investigations.

Tulkens said that the witnesses bravely spoke about their experiences and that the tribunal concluded that there is systematic and organized torture in Turkey. Tulkens urged the Turkish government to abide by international treaties against torture, to which it is a signatory.

The Turkey Tribunal Judges on Friday gave their final opinion on whether there is sufficient evidence to judge that the Turkish state is responsible for gross violations of human rights and if they qualify as crimes against humanity.

On Monday, the Turkey Tribunal, a not-for-profit human rights organization registered in Belgium, began a tribunal on the human rights violations committed by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan and his government.

The four-day tribunal in Geneva addressed violations that included torture, forced disappearances, abductions from foreign countries, freedom of press and expression, among others, with accounts from 15 witnesses.

The Turkey Tribunal, a symbolic international tribunal, said that the acts of torture and enforced disappearances committed in Turkey could amount to crimes against humanity.

Five observers followed the Turkey Tribunal to ensure that the impartiality and independence of the court were witnessed and heard the testimony of witnesses who have been victims of human rights violations.

The judges of the Turkey Tribunal have found out that “there is a systematic and organized use of torture in Turkey, particularly against people perceived to be linked with or supportive of the Kurdish people and the Gülen movement”.

The Tribunal maintained that domestic enforced disappearances are conducted by Turkey’s intelligence service (MIT) officials or other individuals working with or for the Turkish state. Moreover, the complaints of these enforced disappearances are not effectively investigated by Turkey.

Concerning press freedom, the judges said that “Turkey does not meet its obligations under international law”. It referred to the plight of imprisoned journalists and recurring physical and mental violence inflicted on members of the press.

The judges highlighted “a persistent and prevailing culture of impunity in Turkey”.

“The Tribunal cannot be seen as an initiative against Turkey, but as an initiative in favour of the protection of human rights,” said Prof. Dr Rik Van Walle, rector of the University of Ghent.

The Tribunal revealed that the Turkish government tried to have the event cancelled. However, its attempts to silence the Turkey Tribunal failed.

The Turkey Tribunal was watched each day by approximately 70,000 people on the YouTube channel from 85 countries. On Twitter, it reached more than one million impressions and peaked at 1,404,828 on Thursday.

“This unprecedented level of interest in the Turkey Tribunal proceedings has shown the need to break the silence and examine this enormous body of evidence in a legal and forensic fashion,” the head of the Turkey Tribunal, Professor Dr. em. Johan Vande Lanotte, Belgian Minister of State (hon title), maintained.

“This tribunal has finally given a loud voice to all of the millions of Turkish people who have been forced to suffer such human rights violations,” he added.

Vande Lanotte further said that the Tribunal would move forward to take the Turkish government to the International Criminal Court. The Tribunal may also use individual files for an application to the Magnitsky Act.

The Magnitsky Act, a bipartisan bill passed by the U.S. Congress in 2012, authorizes the U.S. government to sanction those it sees as human rights offenders, freeze their assets, and ban them from entering the U.S.

Turkey has been suffering from heightened rights violations since the July 2016 coup attempt against Erdoğan’s government. Some 80,000 people were jailed and over 150,000 dismissed from their state jobs over vaguely defined, broad terror or coup-plotting charges.

The summary of the tribunal’s finding is reproduced at the following link:

https://ahvalnews.com/turkey-tribunal/turkey-tribunal-releases-its-final-opinion-human-rights-violations-turkey

La CEDH condamne la Turquie pour la détention provisoire injustifiée d'un maire

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour le placement en détention provisoire d'un maire kurde en raison de ses activités et déclarations, une mesure "pas nécessaire dans une société démocratique".

Les autorités turques ont reproché à Tuncer Bakirhan, maire de la ville de Siirt, agglomération d'environ 130.000 habitants située dans le sud-est du pays, d'avoir "fait de la propagande" et "d'être membre" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cette organisation est qualifiée de "terroriste" par Ankara.

Elu en 2014 sous l'étiquette du "Parti de la paix et de la démocratie", un parti d'opposition, il a été placé en détention provisoire et relevé de ses fonctions en novembre 2016. Il a été libéré en octobre 2019, mais la cour d'assises de Siirt l'a condamné à 10 ans et 18 jours d'emprisonnement ce même mois. La procédure à son encontre est toujours en cours.

La CEDH "observe que le requérant a été privé de sa liberté pendant environ deux ans et 11 mois dont plus de deux ans et huit mois sous le régime de détention provisoire. Elle juge qu'il n'existait pas de motifs suffisants pour ordonner la privation de liberté du requérant dans l'attente de son jugement".

"Pour la Cour, les activités reprochées au requérant revêtent un caractère clairement politique", poursuit le bras judiciaire du Conseil de l'Europe, basé à Strasbourg.

"Vu le caractère fondamental du libre jeu du débat politique dans une société démocratique, la Cour n'a décelé aucune raison impérieuse susceptible de justifier la gravité de la mesure incriminée", ajoute la CEDH.

"Elle estime que le fait de priver de sa liberté le requérant, un élu du peuple, pour une telle durée en raison de ses activités politiques s'analyse en une ingérence manifestement disproportionnée aux buts légitimes poursuivis. La privation de liberté en question n'était pas donc pas nécessaire dans une société démocratique", conclut-elle.

La Turquie est régulièrement condamnée par la CEDH, notamment pour des emprisonnements irréguliers. Estimant qu'elle a ici violé les articles 5.3 (droit à la liberté et à la sûreté) et 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'homme, la CEDH la condamne à verser 10.000 euros au requérant pour dommage moral, et 3.000 euros pour frais et dépens.
(AFP, 14 septembre 2021)

Autrefois accueillante, la Turquie se retourne contre les migrants

Ghawsuddin Mubariz dormait déjà mal, inquiet à l'idée d'être renvoyé en Afghanistan, quand un stade de foot empli de supporters turcs a entonné des chants appelant les migrants à rentrer chez eux.

Le jeune homme de 20 ans s'était pourtant senti bien accueilli en arrivant en Turquie, il y a près de deux ans, après avoir fui la ville de Kunduz dans le nord-est de l'Afghanistan et au terme d'un périple risqué de trois semaines à travers le Pakistan et l'Iran.

Rapidement employé par un fast-food d'Istanbul, il envoyait la moitié de ses revenus à ses parents en Afghanistan pour les aider face à la pauvreté et à la guerre sans fin qui laminaient son pays.

Mais tout a changé quand la police a commencé à rassembler les Afghans et à les placer dans des centres de rétention en vue d'une expulsion: une réponse des autorités à la colère croissante de la population envers les migrants, alimentée par une crise économique qui entame gravement son pouvoir d'achat.

"Quand je suis arrivé en Turquie, c'était facile", confie Mubariz à l'AFP, tout en servant les clients de son restaurant aux pieds des anciens remparts d'Istanbul.

"C'est beaucoup plus difficile aujourd'hui. Où qu'on aille, on vit dans la peur", poursuit-il. "En situation illégale, on craint d'être arrêté et renvoyé en Afghanistan."

 - "un entrepôt de réfugiés"-

 Depuis 2016, la Turquie abrite l'une des plus grandes populations de migrants du monde suite à l'accord conclu avec l'Union européenne lors de la crise des réfugiés arrivant notamment de Syrie en 2015-2016.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait valoir que son pays de 84 millions d'habitants accueille désormais cinq millions de migrants et de réfugiés, dont environ 3,7 millions en provenance de Syrie et jusqu'à 420.000 Afghans.

Mais l'instabilité économique exacerbée par la pandémie de coronavirus a fait naître une défiance des autorités et de la population à leur égard, à des niveaux rarement enregistrés auparavant.

Selon une étude de l'institut de sondage Aksoy, 85% des personnes interrogées se disent "inquiètes" de l'arrivée des Afghans depuis que les talibans ont repris leur pays, 20 ans après en avoir été chassés.

Le président Erdogan a déjà prévenu les États occidentaux, eux aussi anxieux face à une possible nouvelle vague migratoire, que la Turquie n'entend pas devenir leur "entrepôt de réfugiés".

Le ressentiment public a éclaté au grand jour et sur les écrans de télévision nationaux récemment, lorsque des milliers de fans de football ont commencé à scander "nous ne voulons pas de réfugiés dans notre pays" lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde.

 - "les Afghans sont ici" -

 Mubariz a aussi des raisons immédiates de s'alarmer.

Le bureau du gouverneur d'Istanbul annonce des rafles presque quotidiennes d'Afghans et d'autres migrants en situation irrégulière, placés dans des centres de détention.

Le parti d'opposition CHP, résolument anti-migrants - qui contrôle des villes comme Istanbul et Ankara - a également accroché des banderoles sur des bâtiments montrant son chef Kemal Kilicdaroglu clamant : "La frontière est notre honneur".

L'épicier Habib Uzbek ressent cette pression, bien qu'il soit devenu citoyen turc en 1993. "Que ce soit dans un bus ou dans la rue, les gens nous montrent du doigt: +les Afghans sont ici+", assure le septuagénaire.

Mubariz confirme, il entend la même chose.

"Je passe des nuits blanches à réfléchir à ce que ferai si je suis attrapé et expulsé", indique-t-il.

"Les talibans ont pris tout ce que nous avions. Nous sommes désespérés".

Cette peur contraint de nombreux réfugiés afghans à faire profil aussi bas que possible. Le terrain où certains d'entre eux avaient l'habitude de se retrouver pour jouer au cricket contre leurs voisins pakistanais, le dimanche, est resté inutilisé depuis des mois.

 - "Livrés aux talibans" -

 Un des vice-présidents de la branche d'Istanbul du CHP, Burkay Duzce, défend la ligne de son parti et sa réthorique anti-migrants à l'approche des élections générales, prévues au plus tard en juin 2023.

"Nous ne disons pas que ces personnes devraient être livrées aux talibans", déclare-t-il à l'AFP. "Mais la question est de savoir ce que nous pouvons offrir aux (nouveaux arrivants) qui se présentent".

"La Turquie n'est pas un ghetto de migrants".

Les slogans de campagne du CHP trouvent écho chez les Turcs qui ont vu les prix monter en flèche et leur épargne fondre avec l'effondrement de la monnaie et l'inflation.

"Les loyers montent en flèche à cause d'eux", accuse Mehmet Emin, un habitant d'Istanbul, à propos des migrants.

"Ils se partagent un appartement à dix ou quinze... Je ne veux pas d'eux."

Pour l'analyste Deniz Senol Sert, de l'Université Ozyegin d'Istanbul, cette hostilité de la population forcera Erdogan - qui a pourtant exhorté les Turcs à faire preuve de "compassion" envers ceux qui cherchent à se mettre à l'abri - à se montrer inflexible.

"Tant qu'il y aura compétition pour les ressources... cette haine de l'étranger persistera", estime-t-elle.

Malgré tout, certains sont franchement choqués face au revirement brutal d'une ville qui est depuis des siècles un creuset culturel accueillant.

"J'employais un Afghan avant qu'il ne s'enfuie en Allemagne", regrette le commerçant Alaaddin Cavga. "Je lui laissais le magasin en lui faisant totalement confiance pour la caisse".
(AFP, 7 septembre 2021)

Turkey won't accept EU's 'pay to keep refugees away' approach

The refugee deal between Turkey and the European Union (EU) needs to be updated, Minister of Foreign Affairs Mevlüt Çavuşoğlu has said.

"With regards to the Afghans, there will be no cooperation if there is an understanding like 'We are paying you so you keep refugees'," Çavuşoğlu said today (September 2) at a joint press conference with his counterpart from the Netherlands, Sigrid Kaag, in Ankara.

According to the deal that has been in place since 2016, Turkey keeps Syrian refugees from heading to European countries in exchange for financial support from the EU.

Some European countries, including Belgium and Austria, have suggested this deal be extended to include Afghan refugees as well.

However, Çavuşoğlu said, Ankara wouldn't accept that. Moreover, the existing deal needs to be updated to include sending Afghans and Syrians back to their countries "voluntarily and safely," he noted.

"This problem is getting bigger and bigger. It also creates problems. If it's a problem for the EU, it's a problem for Turkey as well," Çavuşoğlu remarked.

Responding to a question, Çavuşoğlu said Turkey will not host Afghans who will be evacuated by other countries. Previously, the ministry denied reports that the UK and the US were going to set up "refugee procession hubs" in Turkey.

Kabul airport

As for the situation in the Hamid Karzai International Airport in Afghanistan's capital city of Kabul, Çavuşoğlu said, "There are requests from the Taliban and other countries for cooperation. We are evaluating them."

"The most important thing here is the security of the airport. We have conveyed our opinion about this to the Taliban," he said. "They have said that they will ensure the security inside and outside [of the airport]. However, this should be done in a way that gives confidence to the international community."

Turkey had been running and protecting the airport for six years as part of a NATO mission and had been in talks with both the US and the Taliban to continue to do that after the withdrawal of the US-led forces from the country.

The plan could not be fulfilled as the Taliban refused Turkey's request to keep its soldiers in the country. Turkey completed the evacuation of its troops from Afghanistan on August 27.

Minister Çavuşoğlu suggested that private security companies can be used to protect the airport. "There doesn't need to be military or police forces. There are companies specialized in this," he said. (BIA, 3 September 2021)



Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Pour Erdogan, "les choses ont mal commencé" entre la Turquie et Biden

Les relations avec le président américain Joe Biden "n'ont pas "bien commencé", a déclaré jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan devant des médias turcs en évoquant les avions de combat F-35 dont son pays a été écarté.

"Mon souhait est d'avoir des relations amicales et pas hostiles (avec les Etats-Unis). Mais le cours des choses, entre deux alliés de l'Otan, n'est pas actuellement de bon augure" a déploré M. Erdogan en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, selon l'agence étatique Anadolu.

"J'ai bien travaillé avec (le président George W) Bush, le fils. J'ai bien travaillé avec M. (Barack) Obama et M. (Donald) Trump. Mais je ne peux pas dire qu'on ait bien commencé avec M. Biden", a-t-il insisté.

M. Erdogan est revenu notamment sur le dossier des avions de combat américains F-35, dont la Turquie avait commandé une centaine d'exemplaires avant d'en être écartée pour avoir acheté des missiles russes S-400.

"Nous avons acheté les F-35, payé 1,400 milliard de dollars et les F-35 ne nous ont pas été livrés" a-t-il dit.

"Pour nous, l'affaire des (missiles russes) S-400 est réglée. Il n'est pas possible de faire marche arrière. Les Etats-Unis doivent bien le comprendre (...) Nous, en tant que Turquie, nous sommes honnêtes mais les Etats-Unis ne l'ont malheureusement pas été et ne le sont pas", a-t-il poursuivi.

"Nous allons de l'avant (...) Nous frapperons à d'autres portes": "La Turquie achète ce qu'il faut pour sa défense" a-t-il prévenu.

Par ailleurs, considérant la situation nouvelle en Afghanistan, créée par le retrait des forces américaines et l'arrivée des talibans au pouvoir, le chef de l'Etat turc a estimé que "ce sont les Etats-Unis qui doivent en payer le prix" en cas d'exode massif des Afghans.

"Où vont aller ces réfugiés maintenant? Il est impensable que la Turquie ouvre ses portes et les accepte. Ce n'est pas un corridor ouvert à nous", a-t-il martelé.

Recep Tayyip Erdogan fait régulièrement valoir que son pays de 84 millions d'habitants accueille déjà cinq millions de migrants et de réfugiés, dont environ 3,7 millions en provenance de Syrie et jusqu'à 420.000 Afghans.
(AFP, 24 septembre 2021)


Relations régionales / Regional Relations

Putin, Assad imply Turkey creating problems in Syria

Russia's President Vladimir Putin and his counterpart from Syria Bashar Assad met in Moscow on Monday (September 13) to discuss the situation in Syria.

Both leaders accused "foreign countries" of hindering the normalization of the country while hailing the success in the "fight against terrorism."

"I believe that the fundamental problem lies in the presence in some parts of the country of foreign armed forces without any mandate from the United Nations or your permission," Putin told Assad, according to a readout released by Kremlin.

"Regrettably, there are still some pockets of resistance, where the terrorists not only control part of the territory but also continue to terrorize peaceful civilians," he said.

For his part, Assad said, "There are some states who do everything possible to affect the opportunity to organize political processes destructively," according to SANA, Syria's state-run news agency.

"Nevertheless, we are determined in Syria ... to proceed in parallel in the of liberating the lands and in political dialogue."

Putin was apparently referring to the troops of the US and Turkey, both of which are opposed by Damascus.

The US keeps less than 1,000 soldiers in the country in the areas controlled by the Kurdish-led Syrian Democratic Forces (SDF), as well as in the Al-Tanf base in southern Syria.

Turkey, meanwhile, has thousands of troops in Idlib, the last stronghold of the anti-government armed groups in northwestern Syria.

Over the past few weeks, Russis has intensified air raids on the province mostly controlled by the Hayat Tahrir Al-Sham, which is considered a "terrorist organization" by both Ankara and Moscow.

Assad and Putin did not mention a land offensive into the province.
(BIA, 15 September 2021)

Irak: attaque "aux drones armés" contre l'aéroport d'Erbil, pas de victimes

Une attaque aux "drones armés" a visé samedi soir l'aéroport international d'Erbil, proche du consulat des Etats-Unis de cette ville du nord de l'Irak, a annoncé l'unité de lutte antiterroriste du Kurdistan irakien, assurant que l'incident n'avait pas fait de victimes.

L'aéroport, où se trouve une base aérienne abritant des troupes de la coalition internationale antijihadistes, "n'a subi aucun dommage", a par ailleurs indiqué à l'AFP le directeur de l'aéroport Ahmed Hochiar.

"Il n'y a aucune victime dans l'attaque menée avec deux drones armés contre l'aéroport international d'Erbil", a expliqué la force antiterroriste de la région autonome du Kurdistan irakien dans un communiqué.

Un correspondant de l'AFP a entendu deux fortes explosions et vu de la fumée noire s'élever dans les airs, tout comme il a entendu retentir les sirènes du consulat américain.

L'accès au secteur de l'aéroport a été bouclé par une forte présence sécuritaire, selon des témoins.

Les attaques de ce genre, visant notamment les troupes et les intérêts américains en Irak, sont récurrentes ces derniers mois. Jamais revendiquées, elles sont systématiquement imputées par les Etats-Unis aux factions irakiennes pro-Iran.

L'utilisation nouvelle des drones est un casse-tête pour la coalition car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l'armée américaine pour défendre ses troupes.

En juillet, une attaque aux drones piégés avait été menée contre l'aéroport international d'Erbil, sans faire de blessés, ni de dégâts matériels. Quelques semaines plus tôt trois drones avaient visé l'aéroport de Bagdad, où sont aussi déployés des soldats américains.

Ennemis jurés, l'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak, où Washington déploie quelque 2.500 soldats.

L'incident de samedi à Erbil intervient le jour où les Etats-Unis ont commémoré le 11-Septembre, rendant hommage aux victimes des attentats jihadistes ayant tué 3.000 personnes il y a 20 ans.
(AFP, 11 septembre 2021)

Le fils du dictateur déchu Kadhafi s'est installé en Turquie

Saadi Kadhafi, le fils du dictateur libyen déchu Mouammar Kadhafi, s'est installé en Turquie, a annoncé vendredi son porte-parole à un média local.

"Le gouvernement libyen a requis de Saadi Kadhafi de quitter immédiatement la Libye après sa libération. Saadi Kadhafi a choisi de partir en Turquie. (...) Son arrivée a été organisée par le ministère turc des Affaires étrangères", a déclaré le porte-parole du fils du dictateur déchu, Musa Ibrahim Kadhafi, au site d'information Haberler.com.

Détenu dans une prison de Tripoli depuis 2014, Saadi Kadhafi, un ex-footballeur à la réputation de playboy, a été libéré dimanche dernier, tout comme plusieurs proches du dictateur déchu, qui a régné sur la Libye de 1969 à 2011.

Le ministère turc des Affaires étrangères a refusé de commenter les informations sur l'arrivée de M. Kadhafi en Turquie.

Selon son porte-parole, l'Egypte et l'Arabie saoudite avaient aussi annoncé leur souhait de l'accueillir.

"La décision commune de toutes les parties impliquées était en faveur de la Turquie. C'était plus simple du point de vue logistique. Saadi a aussi souhaité partir en Turquie et ça a été arrangé", a-t-il ajouté.

Extradé du Niger le 6 mars 2014, où il avait fui après la révolte de 2011 ayant renversé son père, Saadi Kadhafi a été jugé et acquitté en avril 2018 par la cour d'appel de Tripoli du meurtre en 2005 d'un ancien entraîneur du club de football Al-Ittihad de Tripoli, Bachir Rayani.

Depuis 2011, la Libye a sombré dans le chaos, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'Est et l'Ouest, sur fond d'ingérences étrangères mais surtout de luttes fratricides et de violences meurtrières.

Parallèlement au processus politique pour sortir le pays de l'ornière, des efforts sont en cours, encouragés surtout par l'ONU, pour pousser vers une réconciliation nationale sans laquelle aucun acquis politique ne serait viable.
(AFP, 10 septembre 2021)
Le Qatar et la Turquie à la manoeuvre pour rouvrir l'aéroport de Kaboul

Le Qatar et la Turquie sont à la manoeuvre avec les talibans pour assurer "dès que possible" la réouverture de l'aéroport de Kaboul, fermé depuis le départ des Américains en début de semaine et devenu un enjeu stratégique et humanitaire majeur.

Après avoir été mercredi le premier pays étranger à poser un avion sur le tarmac de la capitale afghane depuis le départ des derniers responsables américains, l'émirat du Golfe a confirmé jeudi travailler d'arrache-pied pour reprendre les opérations techniques des structures aéroportuaires.

Le Qatar est "confiant quant à la possibilité de gérer les opérations dès que possible", a déclaré Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, chef de la diplomatie qatarie, lors d'une conférence de presse avec son homologue britannique Dominic Raab.

"Il n'y a pas encore d'accord" ni de calendrier, a-t-il toutefois précisé, rappelant les talibans à leur "engagement de fournir un passage sûr" à tous ceux qui veulent sortir d'Afghanistan.

"Nous sommes toujours au stade de l'évaluation", mais "nous travaillons dur", a ajouté le ministre qatari, dont le riche pays, qui entretient des liens étroits avec les talibans au pouvoir à Kaboul depuis le 15 août, a depuis de longs mois joué le rôle de médiateur dans les discussions sur l'avenir de l'Afghanistan.

- Vulnérable aux attentats -

Mercredi puis jeudi, deux avions en provenance de Doha ont atterri à Kaboul avec à leur bord des experts chargés d'évaluer la situation sécuritaire et technique. L'enjeu est de mettre en place des équipes capables de faire tourner des installations que les talibans ne sont pas en mesure de gérer eux-mêmes.

Outre le Qatar, la Turquie est en première ligne dans ces discussions.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a affirmé que son pays évaluait "toutes" les "demandes de coopération" pour la réouverture, qu'elles émanent des talibans ou d'autres pays.

Mais la sécurité reste "le plus important", a-t-il dit.

Selon le ministre turc, les nouveaux maîtres islamistes de l'Afghanistan ont jusqu'ici insisté pour prendre en charge eux-mêmes la sécurité de l'aéroport, une solution insuffisante pour rassurer la communauté internationale. Il a évoqué la possibilité de confier cette tâche à des sociétés privées, sans que l'on sache si les ex-insurgés y seront favorables.

Pour que des compagnies charter ou commerciales "acceptent de se poser dans un aéroport comme Kaboul, elles voudront des garanties sur la sécurité", a aussi insisté à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. "La question de la sécurité est fondamentale pour avoir un aéroport commercial opérationnel, ouvert, capable d'accueillir l'aide humanitaire et de permettre le départ" de ceux qui veulent quitter l'Afghanistan, a-t-il souligné.

L'aéroport international est situé à peine à 5 kilomètres du centre de Kaboul, avec une seule piste de décollage, obligeant les appareils à tourner au-dessus de la ville lorsque celle-ci est occupée.

Une localisation qui le rend vulnérable aux tirs de mortiers et roquettes et autres attentats, comme l'a démontré celui revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique au Khorasan (EI-K), qui a fait plus d'une centaine de morts, dont 13 Américains, le 26 août.

- "Grand intérêt" -

Cette branche locale de l'EI entretient des relations exécrables avec les talibans et la direction du groupe a promis de continuer à les combattre.

Mais les talibans, revenus au pouvoir vingt ans après en avoir été chassés par les Américains, sont désormais au pied du mur et doivent refaire fonctionner le pays, son administration et ses infrastructures essentielles.

Un responsable de l'aviation civile afghane a déclaré à la télévision Al-Jazeera que le Qatar prévoyait de débuter "bientôt" l'exploitation de l'aéroport. "Les vols intérieurs reprendront demain. Pour l'international, cela va prendre du temps", a-t-il assuré.

Le retour des islamistes avait obligé les Occidentaux à évacuer dans la précipitation leurs ressortissants ainsi que des Afghans susceptibles de subir des représailles des talibans.

La réouverture de l'aéroport a d'ailleurs été plus ou moins explicitement évoquée par tous les interlocuteurs du Qatar cette semaine, dont les ministres des Affaires étrangères allemand et néerlandais, avant l'Italien attendu dimanche.

Jeudi, c'est le Britannique Dominic Raab qui a confirmé à Doha son intérêt pour la question.

Rappelant que Londres avait évacué quelque 17.000 citoyens britanniques, afghans et autres depuis avril, il a réaffirmé la nécessité de s'assurer que ceux qui étaient restés à Kaboul puissent venir au Royaume-Uni. "C'est pourquoi nous regardons avec grand intérêt ce qui peut être possible à l'aéroport de Kaboul", a-t-il fait valoir.
(AFP, 3 septembre 2021)

Les dirigeants turc et émirati veulent réchauffer les relations bilatérales

Le prince héritier d'Abou Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ont discuté des relations entre les deux pays rivaux lors d'un appel téléphonique lundi, a rapporté l'agence de presse officielle émiratie WAM.

Cet appel est le premier du genre entre des dirigeants de haut rang de ces deux pays qui s'opposent sur de nombreux dossiers régionaux, dont le conflit libyen et l'islam politique et qui entretiennent jusqu'à récemment des relations crispées.

Il intervient deux semaines après une rare visite d'une délégation émiratie à Ankara, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale, cheikh Tahnoun ben Zayed, qui a évoqué la question de la coopération économique.

Lors de leur entretien, le président turc et le dirigeant émirati ont passé en revue les "relations bilatérales et les moyens de les renforcer", indique WAM.

Ils ont aussi abordé plusieurs "dossiers régionaux et internationaux d'intérêt commun", selon la même source.

La Turquie multiplie les gestes d'ouverture en direction de plusieurs pays rivaux dans la région, dont l'Egypte et les Emirats, au moment où Ankara cherche à rompre son isolement régional.

De leur côté, les Emirats cherchent eux aussi à se rapprocher de pays rivaux, dont le Qatar, accusé de soutenir des mouvements extrémistes, après une rupture des relations qui a duré trois ans.

"L'entretien entre Recep Tayyip Erdogan et Cheikh Mohammed ben Zayed (Al-Nahyane) était très positif et cordial", a écrit sur son compte Twitter l'ancien ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash,actuellement conseiller à la présidence.

Les Emirats "cherchent à construire des ponts et renforcer les points communs et le travail conjoint avec les (pays) amis afin de garantir la stabilité régionale et la prospérité" à l'avenir, a-t-il ajouté.
(AFP, 31 août 2021)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Nouvelle pression onusienne sur les deux parties de Chypre pour la paix

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres va tenter lundi, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, de relancer la paix entre les deux parties de Chypre ou au moins de réduire les tensions, mais le contexte semble peu favorable alors que leurs positions restent diamétralement opposées.

Selon les Nations unies, il doit recevoir à déjeuner les présidents des deux entités.

L'île est divisée entre la République de Chypre -- membre de l'Union européenne -- qui exerce son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983, uniquement reconnue par Ankara.

Les négociations sur un règlement du conflit sont dans l'impasse depuis 2017. En avril, une tentative de relance des pourparlers par le chef de l'ONU, qui avait convoqué un sommet à Genève et avait fait spécialement le voyage en dépit des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, n'avait pas donné lieu à de percée.

Le président de l'autoproclamée RTCN, Ersin Tatar, arrivé au pouvoir fin 2020, plaide pour une solution à deux Etats et n'anticipe pas d'avancées lundi.

- "Deux Etats" -

"Je ne fuis jamais les discussions (...). Mais si on veut avoir une chance d'arriver à un règlement, il faut que ce règlement soit basé sur deux Etats souverains", a affirmé jeudi M. Tatar lors d'un entretien à New York avec l'AFP.

Le président de la République de Chypre, reconnue par la communauté internationale et à majorité grecque, plaide de son côté pour une réunification de l'île au sein d'une fédération, une perspective soutenue par les résolutions adoptées par l'ONU sur ce dossier.

Nicos Anastasiades a évoqué lors de l'Assemblée générale un retour à la Constitution de 1960, qui prévoyait un président chypriote grec et un vice-président chypriote turc.

"Il va de soi que ce n'est pas une alternative (...) mais cela pourrait faciliter un retour de la communauté chypriote turque au sein de l'Etat en attendant un règlement final", a-t-il déclaré.

Intervenant à la représentation de la Turquie auprès de l'ONU, dans un gratte-ciel flambant neuf érigé en face de l'entrée principale des Nations unies et inauguré en grande pompe lundi par le président Recep Tayyip Erdogan, Ersin Tatar a relevé que les deux parties de l'île vivaient déjà en totale autonomie l'une par rapport à l'autre.

- "Ingérence" turque -

"Tant de choses se sont passées depuis soixante ans qu'un retour à 1960 est impossible", a-t-il asséné.

Lors d'une visite en juillet à Chypre-Nord, Recep Tayyip Erdogan avait aussi réaffirmé son attachement à une solution à deux Etats et annoncé la poursuite de la réouverture de Varosha, ville fantôme symbole de la division de l'île méditerranéenne.

Ses prises de position avaient été vivement condamnées par les Etats-Unis, la Grèce, l'ONU, la Russie et l'Union européenne.

Le président chypriote a accusé devant l'ONU son homologue turc "d'ingérence" dans la présidentielle de 2020 à Chypre-Nord, remportée de peu par M. Tatar face au sortant Mustafa Akinci, tenant de la solution fédérale.

Il lui a aussi reproché de vouloir imposer un fait accompli autour de Varosha. "De telles actions visent clairement à ruiner toute perspective de règlement" sur la base d'une réunification, a-t-il estimé.

Pour Ersin Tatar, deux Etats distincts pourraient entretenir des relations amicales, avec une coopération dans des domaines tels que l'énergie et l'environnement. Il a jugé que Chypre, jouant le rôle de plaque tournante commerciale, pourrait devenir "le Singapour de l'Europe dans la Méditerranée orientale".

Il a aussi rejeté les critiques concernant Varosha, assurant que sa réouverture partielle était légale. Tous les sujets peuvent être discutés une fois la souveraineté du nord de l'île reconnue, a-t-il fait valoir.
(AFP, 24 septembre 2021)

Chypre retire un manuel scolaire glorifiant Atatürk

Les écoles de la République de Chypre ont reçu l'ordre mercredi de retirer du programme scolaire un manuel d'anglais faisant l'éloge du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, a annoncé le ministère de l'Education.

Le ministère avait auparavant demandé dans un e-mail aux professeurs d'anglais du secondaire de "déchirer la page 36 (du manuel) avant de le remettre aux élèves", une requête qui avait fuité sur les réseaux sociaux.

Alors que la page en question faisait référence à Atatürk comme "le plus grand héros de Turquie", le ministère a plus tard décidé de tout simplement retirer le manuel.

"Il n'est pas possible d'accepter des manuels qui promeuvent ou même louent sa personnalité et son +leadership+", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Le nom d'Atatürk est directement associé à des crimes contre l'humanité tels que le génocide arménien, qui est condamné sans équivoque par notre pays, par les Etats-Unis, la France et bien d'autres", a-t-il ajouté.

L'éducation moderne, a soutenu le ministère, est basée sur "le respect des droits humains et ne transige pas avec les tentatives d'enjoliver de tels crimes historiques".

L'eurodéputé chypriote Niyazi Kizilyurek, seul membre chypriote-turc du Parlement européen, a dénoncé un type de décision "que l'on ne trouve que dans les régimes totalitaires".

"Malheureusement, dans les deux communautés (chypriote grecque et turque), le secteur de l'Education est anachronique, et avec ces interventions, cela devient encore pire", a-t-il ajouté.

 Depuis l'invasion du nord de Chypre par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, est divisée en deux.

La partie sud de l'île méditerranéenne, habitée en majorité par des Chypriotes-grecs, est dirigée par un gouvernement reconnu par l'ONU, et la partie nord, autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), l'est uniquement par Ankara.
(AFP, 8 septembre 2021)

Une nappe de pétrole menace les côtes nord de Chypre

Une nappe de pétrole formée à la suite d'une fuite d'hydrocarbures dans une centrale électrique syrienne menace d'atteindre les côtes nord de Chypre, alors que des appels pour une action commune des deux parties de l'île divisée se sont multipliés mardi.

Selon un responsable de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), une nappe contenant 20.000 tonnes de pétrole s'est formée en Méditerranée à la suite d'une fuite d'hydrocarbures survenue la semaine dernière à la centrale électrique de Banias, ville côtière syrienne à quelque 160 kilomètres de Chypre.

"Nous faisons face à une très grande catastrophe. On parle de 20.000 tonnes de pétrole. (...) La nappe est à 32 km au large des côtes chypriotes", a affirmé Erol Adalier, du centre de plongée Deep Diving Center, qui participe aux opérations pour contenir la propagation de la nappe dans la péninsule de Karpas, dans le nord de l'île.

Côté syrien, le ministre de l'Electricité a annoncé qu'entre deux et quatre tonnes de fioul s'étaient échappées de la centrale.

Selon M. Adalier, Chypre-nord manque des moyens pour faire face à cette marée noire et une coopération internationale est nécessaire.

La Turquie, seule à reconnaître la RTCN, a envoyé des équipes et des navires d'intervention, a annoncé lundi le vice-président turc Fuat Oktay.

Mais pour de nombreux experts, une action commune avec la République de Chypre s'impose.

"Ce n'est pas un problème qui concerne uniquement Chypre-nord. Nous devons agir ensemble avec le sud", a affirmé Cemaliye Ozveren Ekinci, présidente de la Chambre des ingénieurs en environnement de Chypre-nord, à l'agence chypriote turque TAK.

"Un plan d'action commune doit être établi avec les interlocuteurs chypriotes grecs. Ce qu'il faut faire pour l'avenir commun de notre île doit être soumis aux leaders politiques", a de son côté déclaré la Chambre des ingénieurs en géologie de Chypre-nord.

Chypre est divisé depuis 1974 entre la République de Chypre - membre de l'Union européenne - qui exerce son autorité dans le sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par la Turquie.
(AFP, 31 août 2021)

Immigration / Migration


Julos, tes amis exilés te remercient


1) Julos Beaucarne lors d'une exposition des Ateliers du Soleil au CBAI en 1993
2) Julos lors de la présentation du livre intitulé Journaliste "apatride" de Dogan Özgüden en 2014



Le chanteur, poète et comédien Julos Beaucarne, notre grand ami, un des fondateurs d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil, est décédé ce samedi à l’âge de 85 ans.

"Avec le décès du plus célèbre de ses chantres, la Wallonie perd également l'un de ses plus grands artistes!", a réagi dimanche la commune de Beauvechain où vivait Julos Beaucarne dans le village de Tourinnes-la-Grosse.

Avec son décès, nous perdons également un grand combattant pour la liberté, toujours solidaire envers les peuples opprimés du monde.

Après le coup d'état militaire turc de 1971, Julos avait ouvert son foyer de Tourinnes-la-Grosse aux militant(e)s de la Résistance démocratique de Turquie.

On n'oublie jamais... En 1973, nous devions achever un rapport volumineux sur la répression en Turquie... Les manuscrits, le plus souvent écrits en prison, devaient être traduits puis stencilés pour pouvoir être reproduits.

C’est Julos qui nous aida pour l’impression du document. "Et ma maison, à quoi elle sert?" dit-il.

Quelques jours plus tard, une autre amie solidaire à notre cause, la professeure Maximilienne Brunfaut, belle-soeur de Julos, est arrivée avec une quantité de stencils, de papier DinA4, et surtout un polycopieur Gestetner qu’elle avait trouvé à l’université.

Lorsque les premières feuilles sortirent de l’appareil juché sur une table dans le jardin, le village de Tourinnes-la-Grosse connut une animation inusitée. Julos, qui était doué pour la technique aussi bien que pour la littérature et la musique, ne quittait pas la machine. Boris et Christophe se déchaînaient dans le jardin au rythme du polycopieur. Loulou, bien-aimée de Julos, ne pouvait s’empêcher de descendre de temps à autre au jardin pour voir ce qui s’y passait.

Mais l’affaire ne se limitait pas à la famille. Tous ceux qui avaient un lien de près ou de loin avec Julos ne manquaient pas de venir prendre des nouvelles et en profiter pour regarder avec amusement les feuilles imprimées tomber dans le bac de sortie.

Quand tout le monde était bien fatigué, on mangeait du boudin avec un petit verre de bière, et on discutait dans notre propre sabir. Julos prenait de temps en temps sa guitare en nous faisait écouter ses nouvelles compositions. Ces moments-là étaient de vrais moments de détente, qui nous remontaient le moral.

Dès notre première rencontre, Julos nous avait chanté des chansons populaires françaises et wallonnes, mais aussi une chanson de sa propre composition : La Sierra, une chanson évoquant la révolte des paysans pauvres d’Amérique latine contre l’oppression et les diktats.

Pendant qu'on se mobilisait pour les réfugiés arrivés en Belgique, nous avons traduit La Sierra en turc et Inci Tuğsavul l'a chantée avec Julos à la RTB lors d'un programme exprimant sa solidarité envers la résistance chilienne après le coup d'état militaire de 1973.

En 1974, avec notre premier président Marc Brunfaut, Julos était parmi les fondateurs d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil et toujours solidaire avec toutes les actions socio-culturelles organisées par nos adhérents appartenant à plus de 50 nationalités différentes.

En cet instant de tristesse et d'amertume, nous remercions notre grand ami Julos dans les cinq langues principales des exilés de Turquie, araméen, arménien, grec, kurde et turc,

Tavdi... Shnorkhalut’yun... Efharisto... Spas... Teşekkür…


Statement on refugees and migration by the Unity for Democracy (DİB)

The Unity for Democracy (DİB) issued on September 15, 2021 the following statement on the question of refugees and migration calling upon all democratic and socialist parties, institutions and actors to engage in a common dialogue to elaborate and implement the declared aims.

STATEMENT

We believe that the problems and conflicts which arise within the context of migrations and migrants can be overcome by steps to be taken in the direction of the program presented below, which has emerged through discussions with experts and stakeholders in the field. We call upon all democratic and socialist parties, institutions and actors to engage in a common dialogue to elaborate and implement these aims.

Filippo Grandi, the United Nations High Commissioner for Refugees, has declared that the number of displaced people exceeded 80 million by mid 2020 and said, “With forced displacement doubling in the last decade, the international community is failing to safeguard peace. We are now surpassing another bleak milestone that will continue to grow unless world leaders stop wars.”

 Over the past 10 years, the number of forcibly displaced people has doubled.  This indicates that we are internationally unable to safeguard peace. We are unfortunately stepping over yet another watershed in this ominous picture and things will only get worse as long as the world leaders do not put a stop to the ongoing wars.

We face the consequences of the catastrophies created by those who have made the globe unlivable.  Migration and refugees are global facts which determine the political situation. The exploitation by the populist politicians, of the inequities, unemployment, insecurity and high cost of living, which are increasingly threatening the working classes are making life ever more difficult for immigrants and refugees who have no hand in these problems which are becoming increasingly prominent. Misinformation, the securitization of migration, lack of regulations or controls, the perception of threat and occupation, further exacerbate the problems which face the displaced peoples. The exploitation of refugees for bargaining power, the attempts to exaggerate the problems in order to garner votes and fake “news” make it mandatory to put in place a trustworthy communications strategy.

1. Lately, migration and immigrants tend to be depicted as the reason for racist uprisings, as for example the incident in Altindag, a quarter in Ankara, where Syrians became the target. The resolution of the problems creating great tensions and differences engendered by such incidents call for a democratic, rights-based and egalitarian solution on the international level and the establishment of bottom-up solidarity networks. For everyone who lives in Turkey, the assurances provided by public authorities should be based on universal rights rather than ethnic affiliations.

2. Turkey does not possess a healthy, functioning immigration and refugee system which is based on basic human rights. Turkey has accepted the Geneva Accords only with a “geographic reservation”.  The geographic reservation concerning migration and immigration laws should be lifted, and the 1951 Geneva Refugee Convention should be respected.

3. Everyone has the right to asylum in other countries than one’s own, and benefit from the right to seek asylum. Safe passage for refugees to travel to third countries should be recognized; Turkey, the European Union (EU) and other countries should accept the demands for asylum and the refugee status.  The Readmission Agreement which was signed by the EU and Turkey in 2013 and came into effect in 2016, should be annulled.  The EU should relinquish the practice of keeping refugees outside its borders and stop seeing Turkey as a “refugee depot”.

4. The United Nations (UN) should set up offices for migration and for seeking asylum.  These offices would regulate the procedures and offer access to the right to seek asylum.

5. For those refugees who would like to stay in Turkey, policies for mutual integration, adjustment and coexistence should be implemented.

6. Immigrant workers should be granted work and resident permits; their participation in the workforce should be regulated by law and work for less than the minimum wage should be prohibited. Super-exploitation of the immigrant workers should be stopped. Penal procedures should be applied in cases where employers do not register the workers or force them to work under excessively exploitative conditions.

7. Means should be created in order to make it possible for immigrant workers to join trade unions.  Trade unions should in fact pave the way for the organization of such workers in trade unions.

8. Global inequalities, the detrimental effects of climate change in emigration countries, the political crises and civil wars engendered by the interventions of imperialist powers, the deliberate suppression of various identities by authoritarian countries, are among the most important reasons for the phenomenon of global migrations.  A global political climate which would allow everyone to live in freedom, in their own country, under humane conditions, is clearly the solution and initiatives in this direction should be encouraged. The inequalities are aggrandized by the fact that, while capital can roam the world without any impediments, labour is trapped within national boundaries. The rights pertaining to labour and the manner in which it self-organizes should not be restrained by national boundaries.

9. The political pressure for the acceptance of refugees by Northern countries should be stepped up. It is unacceptable for some countries to set up “immigrant reservoirs” supported by financial and political means.

10. Policies should be established in order to encounter the securitization of migration, and the trend to treat migration as the motivation for governments to take anti-democratic measures.  Attitudes based on rights and equality are the best antidote against repressive policies regarding immigrants and the consolidation of such policies by authoritarian powers.

11. The repudiation of a foreign policy based on expansionist and provocative “New Ottoman” attitudes towards neighboring countries, and the adoption of regional solidarity and cooperation, are of fundamental importance.

12. Independent residence permits should be accorded to those immigrant women and LGBTI + individuals who face violence based on social gender. Violence based on social gender should be considered as persecution and therefore justification for seeking asylum. The refugee procedures should further develop appropriate practices, guides and auxiliary services sensitive to social gender issues.

13. The “No Readmission” principle should be exercised also in the case of battered women.  No woman who is a victim of violence and who demands asylum or is a refugee, should be sent back to a country where either her life or her freedom could be in danger.

14. Necessary institutional measures should be taken to collect information and compile statistics for setting up an inventory of refugees without records.  The absence of a policy for migration or refugee affairs, results in encouraging human smugglers.  The penalties for smuggling should be harsh enough to be deterrent, in order to stop the refugee deaths and to prevent the violation of their rights.

15. For the duration of the present crisis regarding both climate warming and food shortages, the contribution which interested refugees could make to their welfare by farming idle land, under secure, humane and equal working conditions, could be considered.

16. The encouragement of local municipalities to take initiatives to deal with issues related to refugees on the basis of just and equitable solutions, could yield very positive results.

17. A forced repatriation policy without any infrastructure is bound to give rise to destructive results on both the individual and social scale and cannot be accepted.

Comment la principale pop-star afghane a échappé aux talibans

Réfugiée à Istanbul, la pop star afghane Aryana Saeed raconte comment elle a quitté Kaboul déguisée, dans la hantise d'être reconnue par les extrémistes qui la menacent depuis si longtemps.

"Ne les laisse pas m'attraper, tue-moi d'abord", a-t-elle supplié son fiancé en route pour l'aéroport, raconte-t-elle à l'AFP, encore émue par le souvenir de cette sombre nuit.

Aryana Saeed, la plus populaire des chanteuses afghanes avec 1,4 million d'abonnés à son compte Instagram, dont l'allure rappelle celle de la reine de la téléréalité Kim Kardashian, s'est attirée de longue date les foudres des religieux et des conservateurs de son pays pour ses chansons défendant les droits des femmes et dénonçant la violence à leur encontre.

Présidente du jury de The Afghan Star, un télécrochet de jeunes talents organisé par une chaîne de télévision, Tolo News, elle-même dans le viseur des fondamentalistes, la star de 36 ans ne pouvait plus marcher librement dans Kaboul et vivait dans sa ville sous haute protection, limitant ses déplacements.

Le 15 août, elle tente un premier départ quelques heures après l'entrée des Talibans dans Kaboul, alors que les forces américaines terminaient leurs préparatifs de retrait.

Mais l'avion dans lequel elle a pris place n'a jamais décollé.

Elle se réfugie chez des proches avant une deuxième tentative le lendemain. Les insurgés sont désormais présents à tous les barrages, leurs combattants armés de kalachnikov entourent l'aéroport et les dernières forces étrangères peinent à canaliser la foule désespérée qui se presse.

Un convoi se forme: son fiancé et manager, Hassib Sayed, dans une voiture, elle dans une seconde, les deux communiquant par talkie-walkie.

 - Reconnue par un interprète -

 "C'est là que je lui ai dit: s'ils sont sur le point de m'attraper s'il te plait, tue moi. D'une balle dans la tête. Ne les laisse pas m'attraper vivante. C'est ce que je redoutais le plus, bien pire que la mort".

La pop star savait qu'elle prenait un risque en lançant en juillet sa marque de mode à Kaboul au moment où les Occidentaux quittaient son pays.

"J'ai toujours voulu croire en l'avenir, alors j'avais décidé d'investir", explique-t-elle.

Ce soir-là, elle est drapée de noir, le visage dissimulé par un masque anti-covid et de fausses lunettes de vue, un neveu d'Hassib assis sur ses genoux afin de passer pour une famille ordinaire.

"On essayait de lui faire répéter sa leçon en cas de contrôle: si nous sommes arrêtés, je suis ta mère et je m'appelle Fereshta. Tu te souviendras ?"

Arrivés aux portes de l'aéroport, gardées par les soldats américains, Hassib se présente le premier en fendant la foule compacte.

"Les gens se bousculaient, il y avait des enfants, des bébés, des femmes s'évanouissaient", se souvient-elle.

Les soldats en factions refusent d'abord de leur ouvrir, privilégiant les ressortissants américains. Mais un de leurs interprètes identifie soudain Hassib et explique qu'il est le compagnon de la plus célèbre star afghane, dont la vie est réellement menacée.

 - "Ce sont les mêmes" -

 Grâce à lui le couple parviendra à Doha, puis à Koweit et enfin aux États-Unis d'où il a rejoint Istanbul, son nouveau lieu de résidence.

De sa terrasse surplombant un quartier d'Istanbul, Aryana Saeed remarque que les femmes afghanes sont plus éduquées aujourd'hui et plus informées de leurs droits que lors du précédent régime des talibans (1996-2001).

"Les Afghanes ne sont plus celles d'il y a vingt ans", martèle-t-elle avec fierté et tristesse, alors que ses compatriotes continuent de manifester dans Kaboul, bravant la brutalité des talibans.

"Elles ne vont certainement pas se laisser faire", parie-t-elle.

En revanche, elle appelle les gouvernements étrangers à bien comprendre que les talibans d'aujourd'hui, "ce sont les mêmes" que ceux chassés du pouvoir par les Occidentaux après les attentats du 11 Septembre 2001.

"J'espère que le monde réalise qu'il n'y a pas de +nouveaux talibans+".

Aryana Saeed a dédié la plupart de ses chansons aux femmes afghanes, au risque d'en périr.

"Avec les talibans, je n'ai aucun espace parce qu'ils en veulent à ma vie, à mon sang".

Tout en reconnaissant la part des artistes qui l'inspirent, comme Jennifer Lopez ou Beyonce, elle fait valoir le monde qui les sépare.

"Imaginez, juger un show musical en gilet pare-balles pour ne pas être tuée: je ne pense pas qu'elles aient eu à vivre ça".

"Nos vies sont différentes. J'aurais aimé avoir la même qu'elles. Mais que faire contre le hasard qui vous a fait naître dans un pays en guerre comme l'Afghanistan."
(AFP, 11 septembre 2021)

Josy Dubié : "Rajae Maouane fait partie de la dérive communautariste d'Ecolo"

L'ancien sénateur Ecolo est mécontent de la façon dont évolue la formation politique qu'il a quittée en 2010.
Josy Dubié : "Rajae Maouane fait partie de la dérive communautariste d'Ecolo"

Que Sarah Schlitz, la secrétaire d'Etat Ecolo, ait participé à un événement réservé aux femmes - donc interdit aux hommes - cela vous choque-t-il ?

Totalement ! Je suis un universaliste, j'estime que tous les individus ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Je ne comprends pas que l'on catégorise les gens. C'est une mode qui vient des Etats-Unis, que je trouve inacceptable et que je combattrai tant que je le pourrai.

Sarah Schlitz était au cœur d'une autre controverse cet été suite à la nomination d'Ihsane Haouach au poste de commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes...

Je ne mets pas en cause les compétences d'Ihsane Haouach, mais cette dame n'était pas à sa place dans le poste qu'on lui proposait. En tant que musulmane pratiquante - ce qui est tout à fait respectable - elle est obligée de suivre les préceptes du coran. Or, l'islam n'impose pas du tout l'égalité des sexes mais, au contraire, l'autorité de l'homme sur la femme.

Vu ces deux polémiques, estimez-vous qu'Ecolo a commis une erreur de casting en nommant Sarah Schlitz ?

C'est la deuxième fois qu'elle commet une grave erreur. Elle n'est à l'évidence pas du tout qualifiée pour le poste. Mais ça ne m'étonne pas ! J'ai été sénateur Ecolo durant dix ans et j'ai vu cette dérive progressive vers le communautarisme. Je le combattais à l'intérieur du parti. Et je n'étais pas seul. Mais beaucoup sont partis, ne pouvant plus accepter cette dérive.

Est-ce propre à l'ensemble du parti ou à sa seule fédération bruxelloise ?

Du côté wallon, le problème se pose beaucoup moins. C'est plutôt propre à Bruxelles, où il y a une forte communauté d'origine étrangère. Mais ces gens doivent être considérés comme les autres. Il n'y a aucune raison de faire des différences pour rencontrer des demandes communautaristes qui ne sont absolument pas acceptables.

A quand remonte ce virage que vous décrivez ?

Je dirais au milieu des années 2000.

Visez-vous une coprésidence particulière ?

Je vise surtout des députés. Zoé Genot, qui habite Saint-Josse, est très en pointe sur ce sujet. Mais elle n'est pas la seule, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du parti. C'est une sorte de camarilla qui empêche pratiquement toute discussion sur ce sujet. Mon frère, Jean-Claude Defossé, qui a aussi appartenu à Ecolo, a été exclu de certaines réunions du parti sur cette thématique parce qu'il ne partageait pas cette vision. Il s'est un jour présenté malgré tout et on lui a fait savoir qu'il n'était pas invité. Ces gens discutaient donc entre eux de ce qu'il fallait faire sur le plan communautariste. C'est grave pour un parti qui se dit démocratique et qui prétend vouloir faire de la politique autrement... Ils la font autrement... mais pas dans le bon sens !

La coprésidente Rajae Maouane se dit favorable au port de signes convictionnels dans les administrations publiques. Participe-t-elle, selon vous, à cette dérive communautariste ?

C'est clair ! Elle fait partie de cette dérive. Ce n'est pas un secret, elle le dit.

Elle explique “défendre les droits humains”, les minorités et assure “rappeler la position officielle du parti”...

C'est peut-être la ligne du parti mais ce n'est pas la mienne ! Je vous répète que l'universalisme est la condition absolue de l'égalité des genres. En créant des groupes sur base de critères, on court à la catastrophe. Au Québec, ils ont joué cette carte communautariste et, aujourd'hui, ils font marche arrière. En Grande-Bretagne, il y a des quartiers entiers où c'est la charia qui règne. On n'en est pas là chez nous mais je voudrais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que ça n'arrive pas.

Rajae Maouane est-elle trop frondeuse pour une coprésidente de parti ?

Il faut demander au parti. J'ai été membre du bureau politique d'Ecolo pendant 12 ans, et j'y défendais mon point de vue. Aujourd'hui, je ne sais pas ce qui s'y dit. J'ai démissionné parce que les écologistes ne s'intéressent pas assez à l'aspect social des choses. L'écologie, c'est bien, mais il faut aussi penser à ceux qui ont des difficultés à vivre, à survivre et qui sont souvent les premières victimes des décisions de type écologiste. Il faut bien sûr agir mais tout en restant très prudent.

Le parti viserait-il, selon vous, un électorat trop bourgeois aujourd'hui ?

Il l'a toujours fait ! C'est un parti bobo, mais dans le bon sens du terme. Ce sont des gens conscients, mobilisés. Mais soyons clairs, ce n'est pas un parti populaire. Les électeurs qui ont un faible revenu ne votent pas Ecolo.

Que pensez-vous de Jean-Marc Nollet, l'autre coprésident d'Ecolo ?

Ouf... C'est un drôle de personnage, assez autoritaire. Ce n'est pas ma tasse de thé, son attitude me dérange. Je regrette aussi son manque de prise en considération des conséquences sociales des mesures écologiques. On le voit avec l'interdiction des véhicules diesel à Bruxelles. Certaines personnes dont la voiture a été déclassée n'auront pas les moyens de s'acheter un nouveau véhicule...

On voit Georges-Louis Bouchez, le président du MR, s’opposer à de nombreux dossiers soutenus par Ecolo. Êtes-vous étonné par cette manière de faire de la politique et de communiquer entre partenaires de majorité ?

Je trouve que Georges-Louis Bouchez est un bonhomme assez pénible. Un m'as-tu-vu... C'est psychanalytique ! Il devrait aller voir un psy. Il a un réel problème, je trouve ça triste. C'est dommage de devoir supporter ce bonhomme. Mais bon, il a été élu... Ce qui prouve que l'élection n'est pas toujours la meilleure solution, mais on n'a pas trouvé mieux.

En novembre, le gouvernement doit décider si les centrales de Doel 4 et Tihange 3 doivent être maintenues au-delà de 2025. Ecolo doit-il adopter une posture dogmatique de refus sur ce dossier ?

Je ne suis pas un dogmatique, mais je souhaite qu'on les ferme. Mais une fois de plus, il faut voir les conséquences que cela aura notamment sur le pouvoir d'achat des gens, surtout des plus pauvres. Ce serait gravissime que la fermeture des centrales entraîne le doublement du prix de l'énergie. Si c'est le cas, il faudra prendre des mesures pour venir en aide aux victimes collatérales, aux plus démunis. Mais bien entendu, je souhaite sincèrement qu'on ferme ces centrales. C'est de la merde ! J'ai été à Tchernobyl, j'ai vu le désastre. C'est très impressionnant.

En cas de prolongation, Ecolo doit-il quitter le gouvernement ?

S'ils en font une question de principe, alors en effet ils doivent claquer la porte. Mais s'ils considèrent qu'ils obtiendront à terme ce qu'ils veulent - à savoir la fermeture avec des mesures compensatoires -, je ne comprendrais pas qu'ils ne l'acceptent pas. Il y a aussi des raisons objectives qui peuvent se présenter et qui justifieraient de prolonger pendant un certain temps. Mais je pense malgré tout qu'il y a une forme d’hypocrisie du monde du nucléaire qui ne prend pas assez de mesures pour s'assurer que la production d'énergie soit suffisante une fois les centrales fermées. Il y incontestablement des lobbys pro-nucléaires qui influencent le gouvernement.

La situation sanitaire à Bruxelles inquiète, surtout en raison du taux de vaccination inférieur à celui du reste du pays. Certains jugent que la Région bruxelloise et son ministre écologiste de la Santé Alain Maron sont en partie responsables. Qu’en pensez-vous ?

Je ne pense pas qu'Alain Maron soit responsable. Il fait ce qu'il peut. Je ne le connais pas personnellement, mais je crois que c'est un homme qui essaie de bien faire son travail. Le taux de vaccination le plus bas s'observe dans les communes les plus pauvres: Saint-Josse, le bas de Schaerbeek, Molenbeek... Une fois de plus, il y a un aspect social dans cette affaire. Les gens ne sont pas suffisamment éduqués et informés. Ils ne sont donc pas motivés pour se faire vacciner. À côté de ça, il y a aussi le complotisme. Je vois beaucoup de bêtises passer sur Facebook !

Mais dès le départ, on se doutait que certains quartiers seraient plus compliqués à atteindre dans cette campagne de vaccination. Et c'est précisément ce qui est reproché à Alain Maron: de ne pas avoir immédiatement pris des mesures plus ciblées vers ces zones...

Je pense vraiment qu'il fait ce qu'il peut. C'est peut-être une nouvelle fois la conséquence du fait qu'Ecolo ne tient pas assez compte des aspects sociaux dans les décisions prises par le parti. On en revient toujours au même problème...

Pour combler le retard engrangé, la capitale devrait-elle envisager d'instaurer une obligation vaccinale ?

C'est difficile à dire. Quand on voit ce qui se passe en France... Je suis scandalisé quand j'entends tous ces gens qui crient à la dictature et qui comparent la situation au génocide juif.

Pensez-vous que l'on pourrait assister à des manifestations semblables à Bruxelles si une obligation vaccinale était imposée ?

Je crains que certains défilent dans les rues, oui. Mais j'espère qu'on est plus intelligents que les Français. Jusqu'à présent, on l'a prouvé. Il y a eu deux ou trois soucis comme au Bois de la Cambre, mais c'est retombé. Apparemment, les Belges sont plus raisonnables.



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