Droits
de l'Homme / Human Rights
Une foule monstre défie Erdogan après l'arrestation du
maire d'Istanbul
Une foule monstre a déferlé vendredi soir vers l'hôtel de ville
d'Istanbul pour dénoncer l'arrestation du maire d'opposition, Ekrem
Imamoglu, qui suscite une mobilisation inédite à travers la Turquie
depuis une vague de contestation qui a secoué le pays en 2013.
"Nous sommes ici avec 300.000 personnes", a clamé devant l'hôtel de
ville d'Istanbul Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate), principale formation d'opposition dont est
issu M. Imamoglu.
Selon l'outil en ligne de comptage de foule Mapchecking, au moins
plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont pressées aux abords
immédiats du siège de la municipalité.
La fermeture de ponts et de plusieurs voies d'accès décidée par les
autorités ont selon lui empêché nombre de manifestants de rejoindre le
site pour la troisième nuit consécutive, en dépit des avertissements du
président Recep Tayyip Erdogan qui a juré de ne pas céder à la "terreur
de la rue".
"Ne te tais pas sinon ce sera bientôt ton tour!", ont chanté les
manifestants, brandissant des pancartes "N'ayez pas peur, le peuple est
là" et "Droit, loi, justice".
- "Coup d'Etat judiciaire" -
"Nous ne donnerons pas notre aval à ce coup d'Etat judiciaire", a
lancé M. Özel, alors que le CHP s'apprêtait à désigner dimanche Ekrem
Imamoglu comme son candidat à la prochaine élection présidentielle.
Accusé de "corruption" et de "terrorisme", le maire a été auditionné
plusieurs heures vendredi selon son entourage. Il devrait être présenté
samedi soir à un juge, selon des médias turcs.
Lors de sa déposition, le maire d'Istanbul a affirmé n'"avoir commis
aucun crime", selon des propos rapportés par des médias proches de
l'opposition.
Des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 45 villes à
travers le pays et des incidents ont éclaté à Istanbul, Ankara et
Izmir, troisième ville du pays où comme dans la capitale la police a
fait usage de canons à eau.
La télévision publique TRT a diffusé des images des manifestations pour
dénoncer les "provocateurs".
Au total, des manifestations se sont tenues depuis mercredi dans au
moins 40 des 81 provinces du pays, selon un comptage de l'AFP.
Selon le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, 97 personnes ont été
arrêtées, a-t-il indiqué sur X.
Plusieurs journalistes qui couvraient les rassemlements ont été blessés
à Istanbul par les forces de l'ordre, ont constaté les
journalistes de
l'AFP.
"La Turquie ne sera pas livrée à la terreur de la rue", s'est insurgé
plus tôt vendredi le président Erdogan, affirmant que les
manifestations mèneraient à une "impasse".
"Désormais, personne ne doit s'attendre à ce que le CHP fasse de la
politique dans des salles ou des bâtiments. Désormais, nous sommes dans
la rue et sur les places", avait prévenu jeudi M. Özel.
Le ministre de la Justice, Yilmaz Tunç, a qualifié d'"illégaux et
inacceptables" les appels répétés de l'opposition à manifester.
Pour Soner Cagaptay du Washington Institute, "Erdogan a compris
qu'après les primaires du CHP, Imamoglu allait s'imposer à l'échelle
nationale et internationale comme le prochain président, et il a décidé
d'agir".
"Une répression policière plus intense risque de provoquer des
manifestations plus importantes, comme ce fut le cas en 2013 avec les
manifestations du parc Gezi" d'Istanbul, qui avaient essaimé dans la
quasi totalité des provinces turques, a-t-il ajouté.
- "Ni voleur, ni terroriste" -
L'annulation mardi soir du diplôme universitaire du maire
d'Istanbul,
réélu triomphalement l'an dernier après avoir ravi la capitale
économique turque en 2019 au parti AKP (islamo-conservateur) au
pouvoir, avait déjà dressé un obstacle sur sa route, la Constitution
turque exigeant que tout candidat à la présidence justifie d'un diplôme
d'enseignement supérieur.
Les charges pesant contre lui, en particulier celle de "soutien au
terrorisme", font désormais redouter à ses partisans qu'il puisse être
incarcéré à l'issue de sa garde à vue dimanche et remplacé par un
administrateur nommé par l'État.
"Nous ne cèderons pas la mairie à un admnistrateur d'Erdogan", a promis
vendredi soir le patron du CHP. "Le maire n'est ni corrompu, ni voleur,
ni terroriste", avait déjà martelé M. Özel la veille.
Cinq maires CHP de districts d'Istanbul ont été arrêtés ces derniers
mois, dont trois ont été placés en détention, et dix du parti DEM
prokurde ont été remplacés par des administrateurs.
Cette contestation intervient un an après la débâcle subie par
le
Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan lors
d'élections municipales, dans un contexte de crise économique.
Les évènements ont pesé sur la Bourse d'Istanbul, qui a perdu plus de
16,5% cette semaine, un plongeon inédit depuis 2008 selon des
économistes. (AFP, 21 mars 2025)
Le conseil de l'ordre du barreau
d'Istanbul dissous pour "propagande terroriste"
Le bâtonnier d'Istanbul et les membres de son conseil de l'ordre,
poursuivis pour "propagande terroriste" et "diffusion publique de
fausses informations", ont été démis de leurs fonctions vendredi, selon
une décision de justice publiée en ligne par une association d'avocats.
La justice turque leur reprochait d'avoir réclamé une enquête sur la
mort, fin décembre en Syrie, de deux journalistes kurdes turcs, visés
par un drone turc selon une ONG, dans une zone où des factions
proturques affrontaient des combattants kurdes.
"Aujourd'hui est un jour sombre. En ce palais de justice, nous avons
peut-être assisté à l'effondrement de la justice" turque, a déclaré le
bâtonnier d'Istanbul, Ibrahim Kaboglu, à la sortie du tribunal
stambouliote de Çaglayan.
"Personne n'a le pouvoir de faire taire les barreaux", a lancé à ses
côtés le président de l'Union des barreaux de Turquie, Erinç Sagkan,
dénonçant une "décision honteuse".
Une procédure de destitution avait été lancée en janvier contre le
bâtonnier d'Istanbul et son conseil de l'ordre. Le barreau d'Istanbul
avait dénoncé en janvier une action juridique "sans aucun fondement
légal".
Le bâtonnier d'Istanbul est un ancien député du Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate), principale force de l'opposition turque
à laquelle appartient le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, arrêté
mercredi pour "terrorisme" et "corruption".
Un membre du conseil de l'ordre du barreau d'Istanbul, Firat Epözdemir,
est détenu depuis fin janvier pour "appartenance à une organisation
terroriste" après avoir été arrêté à l'aéroport d'Istanbul à son retour
d'une réunion au Conseil de l'Europe à Strasbourg. (AFP, 21 mars 2025)
Manifestations massives en soutien au maire
d'Istanbul qui en appelle à la "nation"
Des milliers de manifestants se sont massés jeudi soir devant la
municipalité d'Istanbul pour le deuxième soir consécutif, malgré un
imposant dispositif policier déployé en ville, en soutien au maire,
Ekrem Imamoglu, qui a appelé la nation et les juges à réagir au
lendemain de son arrestation.
"J'en appelle aux membres du pouvoir judiciaire (...) Vous devez agir
et vous occuper de cette poignée de collègues qui ternissent notre
système judiciaire", a écrit l'édile, figure de l'opposition, poursuivi
pour "corruption" et "terrorisme", dans un message posté sur X par ses
avocats.
"Vous ne pouvez pas et ne devez pas vous taire", a insisté le principal
opposant au président Recep Tayyip Erdogan en appelant à rester "unis
contre le mal".
Message reçu par les protestataires qui se sont massivement retrouvés
malgré la pluie froide devant l'Hôtel de Ville pour écouter les
responsables du parti.
La tension est montée dans la soirée quand la police a fait usage de
balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes pour empêcher un groupe de
jeunes manifestants de se diriger vers la place Taksim, emblématique
lieu de contestation, barricadé depuis deux jours.
"Je ne veux pas voir de balles en caoutchouc ici. Sinon, la police
d'Istanbul sera tenue pour responsable de ce qui se passera", a prévenu
le président du CHP Özgür Özel, qui avait convoqué ce rassemblement.
- "l'espoir de la Turquie" -
"Qui êtes-vous pour asperger de gaz l'espoir de la Turquie ?" a-t-il
poursuivi, juché sur le toit d'un bus, accompagné par les huées de la
foule qui appelait à la démission du président Erdogan.
"Le maire n'est ni corrompu, ni voleur, ni terroriste" a-t-il asséné.
"Hé! Erdogan, prenez peur. Les rues sont à nous, les places sont à
nous!", a-t-il enchainé, faisant promettre la foule de "ne pas
abandonner la lutte jusqu'à ce que Imamoglu et les autres maires
emprisonnés soient libérés".
Le CHP a appelé à un nouveau rassemblement de protestation vendredi, à
la même heure et au même endroit.
Outre celui d'Istanbul, cinq maires CHP sont actuellement détenus et
dix du parti prokurde DEM, l'autre grand parti d'opposition au
parlement.
"Ceux qui restent silencieux face à l'injustice deviennent complices de
l'oppression !" a renchéri le maire CHP d'Ankara, Mansur Yavas,
assurant: "Nous ne sommes pas une poignée de personnes, nous sommes des
millions", tandis qu'un concert de casseroles et d'avertisseurs
résonnait dans plusieurs quartiers de la ville.
Dès l'après-midi, des centaines d'étudiants s'étaient retrouvés dans
leurs universités pour dénoncer l'arrestation du maire mais aussi
l'annulation de son diplôme par l'université d'Istanbul.
"Imamoglu a été visé parce qu'il était le meilleur candidat pour la
présidentielle", a déclaré à l'AFP Basak Cöhce, 24 ans, étudiante à
l'université de Galatasaray.
"Les jeunes comme moi ne vont pas rester silencieux", a abondé Yavuz,
19 ans, de l'université technique d'Istanbul.
Élu de la capitale économique de la Turquie (au moins 16 millions
d'habitants) Ekrem Imamoglu devait être intronisé dimanche candidat du
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), première force
d'opposition, à la présidentielle de 2028.
- l'homme à abattre-
Dès mardi, l'annulation de son diplôme universitaire entravait la
possibilité de briguer la présidence.
L'accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries dont X et WhatsApp
est demeuré restreint à Istanbul pour le deuxième jour, a
constaté
l'AFP.
Le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé l'arrestation de
37 internautes pour des "messages provocateurs" sur les réseaux sociaux.
Avec M. Imamoglu, plus de 80 personnes ont été interpellées en même
temps mercredi matin et une vingtaine d'autres sont recherchées.
Parmi elles, six personnes sont elles aussi accusées de "soutien à une
organisation terroriste", le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
mouvement armé interdit qui s'est récemment engagé à déposer les armes.
Cette nouvelle vague d'arrestations visant l'opposition, après des
militants kurdes, des journalistes, des artistes, a enfoncé la livre
turque: elle s'échangeait jeudi soir au-delà de 38 livres pour un
dollar et de 41 livres pour un euro, des niveaux jamais atteints
jusqu'à mercredi qui a obligé la Banque centrale à intervenir.
En ravissant Istanbul en 2019, après vingt-ans années de domination de
Recep Tayyip Erdogan et de son camp sur la ville, Ekrem Imamoglu est
devenu l'homme à abattre.
L'édile, réélu triomphalement en 2024, est vu comme le principal rival
du président Erdogan, qui s'est abstenu pour l'heure de tout
commentaire.
Les maires de plusieurs capitales et grandes villes européennes, ainsi
que les ministères français et allemand des Affaires étrangères ont
condamné son interpellation, mettant en garde contre ses conséquences
sur la démocratie turque. (AFP, 20 mars 2025)
Le maire d'Istanbul appelle la justice et la nation à
réagir après son arrestation
Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, figure de l'opposition turque,
arrêté pour "corruption" et "terrorisme", a appelé jeudi la nation à
réagir et les juges à "ne pas se taire", en accusant le président Recep
Tayyip Erdogan de ne jamais rendre de comptes.
"J'en appelle aux membres du pouvoir judiciaire (...) Vous devez agir
et vous occuper de cette poignée de collègues qui ternissent notre
système judiciaire, nous humilient sur la scène internationale et
détruisent notre réputation", a écrit l'édile dans un message posté sur
X par ses avocats au lendemain de son placement en garde à vue.
S'adressant sans le nommer au chef de l'Etat, M. Imamoglu lui a
reproché "d'innombrables taches dont vous ne pouvez pas rendre compte,
ni dans votre pays ni à l'étranger".
Le maire de la plus grande ville et capitale économique de la Turquie
devait être intronisé dimanche candidat du Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate), première force d'opposition au parlement, à la
présidentielle de 2028. Mais l'annulation mardi de son diplôme le prive
de facto de toute possibilité de briguer la magistrature suprême.
- "unis contre ce mal" -
Aussi met-il en garde les Turcs: "les mêmes qui se sont emparés
de mon
diplôme s'attaqueront à vos biens, à votre honneur (...) En tant que
nation, nous devons rester unis contre ce mal", écrit-il.
Avant même cet appel, ses partisans avaient appelé à se mobiliser jeudi
pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "coup d'Etat".
Des manifestations d'étudiants de plusieurs universités d'Istanbul se
déroulaient malgré la pluie froide en plusieurs points de la ville
depuis la mi-journée.
La place Taksim et le parc adjacent de Gezi, lieux emblématiques de la
contestation au coeur d'Istanbul, restaient barricadés jeudi pour
prévenir tout rassemblement, par ailleurs interdits jusqu'à dimanche
par le gouverneur de la métropole.
De même, l'accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries dont X et
WhatsApp était toujours restreint jeudi à Istanbul, a constaté l'AFP.
Et le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé l'arrestation
de 37 internautes pour des "messages provocateurs" sur les réseaux
sociaux.
Outre M. Imamoglu, plus de 80 personnes ont été interpellées en même
temps que lui et une vingtaine d'autres sont recherchées.
Parmi elles, outre le maire, six personnes sont également accusées de
"soutien à une organisation terroriste", le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), mouvement armé interdit qui s'est récemment engagé à
déposer les armes.
Selon les médias locaux, les interrogatoires des gardés à vue n'ont
commencé que jeudi matin.
Cette nouvelle vague d'arrestations touchant l'opposition a enfoncé la
livre turque: elle s'échange jeudi autour de 38 livres pour un dollar
et près de 41,5 livres pour un euro, des niveaux jamais atteints
jusqu'à mercredi.
La Banque centrale turque a indiqué dans un communiqué qu'elle
puiserait le cas échéant dans ses réserves de change pour empêcher
toute chute de la monnaie nationale, comme elle l'a fait mercredi selon
des économistes.
- "Tu n'es pas seul" -
Le président du CHP, Özgür Özel, a appelé de nouveau à un
rassemblement à 20H30 (17H30 GMT) devant le siège de la municipalité, a
indiqué son parti à l'AFP.
Mercredi soir, malgré le froid, plusieurs milliers de personnes ont
répondu à son appel en scandant, entre autres, "Imamoglu, tu n'es pas
seul!".
Le président du CHP a dénoncé un "coup d'Etat contre l'opposition" et
fait huer le chef de l'Etat. "On a voulu annuler la volonté du peuple",
a-t-il clamé.
"Il n'y a ni corruption, ni groupe terroriste, mais des bourreaux de la
justice aux commandes", a-t-il martelé au côté de l'épouse du maire,
Dilek Imamoglu, estimant que "le seul crime d'Imamoglu est (...)
d'avoir conquis le coeur des gens. Son seul crime est qu'il sera le
prochain président!".
M. Imamoglu, qui a ravi en 2019 la municipalité d'Istanbul, est vu
comme le principal rival du chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan, qui
s'est abstenu pour l'heure de tout commentaire.
Les maires de plusieurs capitales et grandes villes européennes, ainsi
que les ministères français et allemand des Affaires étrangères ont
condamné son interpellation, mettant en garde contre ses conséquences
sur la démocratie turque. (AFP, 20 mars 2025)
Turkey to
set up cybersecurity authority with sweeping
powers as new law passes
The Parliament has passed the Cybersecurity Law, a 21-article bill
introduced by the ruling Justice and Development Party (AKP), with
certain adjustments following criticism from the opposition and rights
groups. The final vote, held just after midnight on Mar 12, resulted in
246 votes in favor and 102 against.
The law includes several key provisions, including the establishment of
a Presidency of Cybersecurity and a Committee of Cybersecurtiy, as well
as various prison sentences for individuals who carry out cyberattacks
against "elements of Turkey's national power in cyberspace" or store
such illegally obtained data.
The Presidency of Cybersecurity will be responsible for enhancing the
cybersecurity resilience of critical infrastructure and information
systems, protecting against cyberattacks, detecting cyber threats, and
preventing or mitigating the impact of potential attacks.
The Presidency of Cybersecurity will be authorized to provide on-site
or remote incident response support to entities affected by cyber
incidents. It will be auhotized to access archives, electronic data
processing centers, and communication infrastructure as needed for its
investigations.
Any collected data will be used for investigative purposes for a
maximum of two years before being destroyed. Entities that receive data
requests from the directorate will not be allowed to refuse compliance
by citing their own regulations.
Also, the authority will be able to collect, store, and analyze log
records from information systems and prepare reports based on these
records, which will be shared with relevant institutions and
organizations.
The new law also envisages the establishment of a Ceybersecurity
Council headed by the president, whose members will include the head of
the Presidency of Cybersecurity, the vice-president, the intelligence
chief and several ministers.
Amendments following debates
In response to public criticism, AKP deputies removed a clause that
would have granted the Presidency of Cybersecurity the power to conduct
searches, seize materials and make copies of digital material before a
court approval. This provision was approved by the parliament during
the Mar 6 session but was later amended.
Additionally, the wording of the controversial Article 16, Section 5,
was revised. Originally, it penalized individuals who falsely claimed a
"data leak" had occurred. Following amendments, the phrase "data leak"
was modified to "cybersecurity-related data leak."
Criticism
The Freedom of Expression Association (İFÖD) criticized the law,
arguing that it violates the principle of legality, lacks institutional
clarity, and endangers privacy and personal data protection.
The association also warned that the law allows authorities to access
private information without sufficient safeguards, contradicts
Constitutional Court rulings, and threatens press freedom by imposing
vague and arbitrary restrictions.
During yesterday's parliamentary debates, opposition lawmakers raised
similar concerns, arguing that minor amendments did not resolve
fundamental problems in the bill.
Özgür Ceylan, an MP from the main opposition Republican People’s Party
(CHP) , criticized the law’s vague definitions and lack of oversight.
"The definition of 'critical infrastructure' is left entirely to a
committee led by the Presidency," he noted. "There is no independent
oversight mechanism. The law introduces penalties, but no
accountability measures—this is a classic AKP approach. You want
unchecked power without being monitored."
Ceylan also questioned the removal of warrantless search powers from
Article 8 while similar provisions remained in Articles 6 and 7,
calling it a legal contradiction. "The Cybersecurity President’s power
to conduct searches and seizures was removed from Article 8, and we
appreciate that. But the same authority still exists in Articles 6 and
7. This is a clear violation of the Constitution and will be overturned
by the Constitutional Court."
He further criticized Article 16, which criminalizes spreading false
claims about cybersecurity-related data leaks, warning that it could be
used as a censorship tool: "We support stronger cybersecurity, but you
are introducing an unnecessary crime category that already exists under
the Turkish Penal Code. Instead of protecting cybersecurity, this law
restricts press freedom and public discourse. If passed, it will hang
over society like a guillotine, suppressing fundamental rights and
freedoms." (BIA, 13 March 2025)
27
ans après le premier
appel à la paix d’Öcalan…

Doğan
Özgüden
(Artı Gerçek, 10 mars 2025)
S’il
peut se réaliser, les diasporas originaires de Turquie devraient
également être incluses dans le processus de paix et de société
démocratique avec leurs points de vue et suggestions.
La semaine dernière, le
5 mars, deux évènements importants pour la
Turquie se sont déroulés à Bruxelles, capitale de l’Union européenne.
La première fut une conférence de presse publique organisée devant le
Parlement européen par des organisations démocratiques de la communauté
kurde en Europe en soutien à l’appel lancé le 27 février par le leader
du PKK, Abdullah Öcalan, pour « la paix et une société démocratique ».
Le même après-midi, le leader du CHP, Özgür Özel, invité par le groupe
de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, a donné une
conférence dans l’une des magnifiques salles du Parlement européen sur
les perspectives de pouvoir à venir du CHP et ses attentes vis-à-vis de
l’UE. Malgré toutes les attentes, Özel n’a fait aucun commentaire ni
déclaration concernant l’appel d’Öcalan dans son discours et ses
contacts bilatéraux, annonçant la candidature du maire d’Istanbul,
Ekrem İmamoğlu, pour la prochaine élection présidentielle.
Jusqu’à présent, le parti au pouvoir n’a, mis à part des avertissements
menaçants, apporté aucune réponse pacifique. Au moment où j’écris ces
lignes, le leader du MHP Devlet Bahçeli, considéré comme l’initiateur
de ce processus et déjà vu par certains comme une « colombe de la paix,
s’est répandu en menaces comme s’il était le porte d’İmralı au niveau
de l’État, en déclarant : « Le PKK et les autres organisations
affiliées ou connexes sont tenus de se conformer et d’adhérer à l’appel
historique lancé par İmralı le 27 février 2025… Quiconque porte
illégalement une arme dans ses mains en paiera le prix le plus lourd ».
Il y a 27 ans, Öcalan avait lancé un appel similaire à une solution
pacifique, mais ni le Parti de la Gauche démocratique sous la direction
d’Ecevit, ni le Parti république du Peuple, dans l’opposition,
n’avaient soutenu cette démarche importante. De plus, après que le
leader du Parti de la Gauche démocratique Bülent Ecevit fut devenu
Premier ministre en 1999 en formant une coalition avec le MHP, il joua
un rôle de premier plan dans l’arrestation d’Öcalan au Kenya, qui avait
été contraint à l’exil en raison des pressions exercées sur la Syrie
par le gouvernement précédent dont il fut vice-premier ministre.
C’était trois jours avant le 1er septembre 1998, Journée mondiale de la
Paix… Mon ami journaliste Günay Aslan, l’un des responsables de Med TV,
m’avait téléphoné et annoncé qu’Öcalan lancerait un important appel à
la paix le 28 août lors d’une émission en direct.
Autant que je me souvienne, outre moi, des représentants des médias
kurdes, des journalistes de NTV, ATV, Milliyet, l’agence de presse
Ihlas et de nombreux envoyés de presse étrangers assistaient au
programme.
Dans son discours d’ouverture, Öcalan avait souligné que le conflit
armé ne pouvait apporter de solution pérenne pour aucune des deux
parties et annoncé qu’il était prêt à négocier avec l’État turc pour
toute forme de solution pacifique et à conclure un cessez-le-feu.
Cependant, à cette époque, les préparatifs des célébrations du 75e
anniversaire de la République de Turquie s’étaient transformés en
manifestations ultranationalistes, et l’hystérie se manifestait dans la
glorification du drapeau, de la patrie, de l’hymne national, de l’hymne
du dixième anniversaire et de l’Ataturkisme.
En me rappelant ces faits, j’avais demandé à Öcalan : « Dans ce
climat, peut-on espérer que l’État turc parvienne à une solution
politique avec le mouvement national kurde ? » En réponse, Öcalan avait
signifié que la république, célébrant son 75e anniversaire, devait pour
sa propre survie trouver une solution à la question kurde, en déclarant
:
« Il ne fait aucun doute que des milieux qui veulent étendre la guerre,
des milieux chauvins pour la plupart, et des partis politiques très
puissants seront en compétition, c’est vrai. Ils feront même des
provocations. Mais les réalités sont plus fortes que les provocations
et la démagogie. Lancer une telle initiative à l’occasion d’une Journée
mondiale de la Paix n’est ni un signe de faiblesse, ni un signe de
rêverie de notre part. C’est un message adressé aux milieux conscients.
Peut-être comprendront-ils, ce serait bien. Et personne n’y aurait à
perdre ».
J’étais extrêmement pensif lorsque j’ai quitté le programme. Le PKK
avait également cessé ses actions armées depuis longtemps afin de
soutenir l’initiative de paix d’Öcalan. Mais la paix n’a jamais fait
partie du vocabulaire du gouvernement fascisant d’Ankara.
Alors que les propositions de paix d’Öcalan occupaient l’actualité de
la Turquie le 1er septembre, Journée mondiale de la Paix, il fut
annoncé que le Conseil de sécurité nationale (MGK) avait décidé de
faire pression sur la Syrie au sujet du PKK. Suivront le discours
menaçant du général Attila Ateş, commandant des forces terrestres, à la
frontière syrienne, le 15 septembre 1998, puis celles du président
Demirel dans son discours d’ouverture au Parlement le 1er octobre. Le 9
octobre, Öcalan fut contraint de quitter la Syrie, où il dirigeait son
organisation depuis des années, sous la pression du gouvernement Assad.
Il est honteux pour les dirigeants de ces pays qu’Öcalan ait été
expulsé de Grèce, d’Italie et de Russie, où il s’était réfugié, sous
des prétextes futiles, pendant les près de quatre mois qui s’écoulèrent
jusqu’à son arrestation au Kenya, le 15 février 1999, avec l’aide des
services secrets américains, et son transfert en Turquie.
À l’époque où Öcalan fut expédié de Grèce, où il se trouvait en dernier
lieu, vers le Kenya et arrêté là-bas par les services secrets turcs
avec le soutien de la CIA, le leader du Parti de la Gauche
démocratique, Bülent Ecevit, occupait le fauteuil de Premier ministre
et annonçait à l’opinion publique turque que l’arrestation du leader du
PKK et son rapatriement en Turquie, 25 ans jour pour jour après
l’occupation de Chypre du Nord, étaient une nouvelle « victoire
nationale ».
Un quart de siècle s’est écoulé depuis cet évènement… La semaine
dernière, alors que les organisations démocratiques de la communauté
kurde se rassemblaient devant le Parlement européen à Bruxelles pour
soutenir l’appel d’Öcalan à « la paix et une société démocratique »,
Barış Boyraz de l’agence de presse Fırat – ANF m’a interviewé à ce
sujet.
Je partage textuellement l’interview durant laquelle j’ai également
rappelé l’initiative de paix d’Öcalan d’il y a 27 ans et les
conspirations de l’État turc contre elle.
Mon reportage à l’Agence de presse Fırat ANF
« Le processus de paix est vraiment un évènement constamment à l’ordre
du jour… C’était il y a environ 30 ans, Abdullah Öcalan était encore en
Syrie, et avait fait une grande déclaration sur Med TV à l’approche de
la Journée mondiale de la Paix. J’étais aussi présent à la conférence
de presse où il fit cette déclaration, je lui avais posé une question,
et il y avait répondu… À l’époque, il avait fait le même appel à la
paix et la même proposition qu’aujourd’hui. Malheureusement, l’État
turc n’a pas répondu positivement à cet appel, bien au contraire, il a
fait pression sur la Syrie et a forcé Öcalan à quitter ce pays et à
partir en exil. Comme vous le savez, ils l’ont ensuite arrêté au Kenya
et emprisonné à İmralı.
« Mais ce n’est pas tout. Öcalan est l’ami qui a lancé la lutte armée
de la résistance kurde en Turquie, c’est un commandant avec de grands
talents, mais aussi un politicien avec de grands talents. Même en
prison, il a lancé plusieurs initiatives de paix et fait des
déclarations à ce sujet. Le dernier processus de paix avorté remonte à
2015. Dans tous les cas, quel qu’en soit le dirigeant, l’attitude de
l’État turc a toujours été la même… Öcalan a été arrêté à l’époque où
Ecevit était Premier ministre…
« Aujourd’hui, dans un système gouvernée par des fascistes islamistes,
l’appel est de nouveau lancé… L’appel d’Öcalan a été applaudi et
soutenu par tous les forces révolutionnaires, progressistes et
pacifistes de Turquie. Jusqu’à présent, aucune réponse concrète n’est
venue du gouvernement, elle semblerait globalement positive, mais
aucune mesure n’a été prise concernant les réformes juridiques et
démocratiques qu’Öcalan a exposé à la fin de son discours en sortant de
son texte. Pour que cela progresse, il faut vider les prisons, mettre
un terme aux pratiques de mises sous tutelle, et s’asseoir à une table
dans un environnement démocratique avec le mouvement kurde ayant un
pouvoir de représentation pour réfléchir à l’avenir…
« À mon avis, la question n’est pas seulement de savoir si le PKK doit
se dissoudre ou déposer les armes… Comme vous le savez, la guerre
chaude se poursuit actuellement dans le nord-est de la Syrie… Quelle
attitude adoptera-t-on à l’égard de la formation démocratique dirigée
par le mouvement kurde dans cette région ? Je viens de voir ce matin
que des opérations ont à nouveau été menées… Vont-elles être arrêtées ?
« Un problème plus important encore : un grand rassemblement aura lieu
dans quelques instants à Bruxelles, et dans l’après-midi, le président
du Parti républicain du Peuple Özgür Özel va prononcer un discours sur
la Turquie devant le groupe socialiste au Parlement européen… Quelle
est la position du Parti républicain du Peuple sur cette question ?
Est-elle vraiment positive ? Être simplement positif ne suffit pas. Le
mouvement kurde doit participer aux réformes démocratiques qu’il
appelle depuis le début de ses vœux… Une mise en œuvre concrète doit
absolument être envisagée à cet égard…
« Je voudrais encore aborder un autre sujet… Dans les années 60, avec
nos amis kurdes dans les rangs du Parti ouvrier de Turquie, nous avons
soutenu la lutte du mouvement kurde en faveur de la réalisation absolue
de ses revendications nationales… Quel est le point qui sera atteint
maintenant ? Atteindrons-nous à l’avenir un stade où les Kurdes vivant
en Turquie, en Syrie, en Irak et en Iran seront représentés comme une
grande communauté nationale, tant au niveau international qu’au sein de
ces pays ?
« Comme je l’ai souligné dans un article précédent… N’oublions pas
qu’il a des pays dans l’Union européenne dont la population n’atteint
même pas 1 million d’habitants… Parmi les près de 200 pays des Nations
unies, il y a des États dont la population est inférieure à
5.000-10.000 habitants. C’est pourquoi la géographie où la population
kurde dépasse les 30 millions doit également être reconnue
politiquement sur la scène internationale… Dans les étapes les plus
avancées de ce processus de paix, il doit évoluer vers un horizon où
les revendications historiques de l’ensemble de la nation kurde
seraient réalisées… Je crois que tous ceux en Turquie qui se disent
‘démocrates’, ‘progressistes’, ‘de gauche’, devraient soutenir cela.
« Jusqu’à présent, l’approche du message donné par Öcalan et de l’appel
qu’il a lancé est généralement positive au plan international… Je crois
que toutes les nations du monde, quelles que soient leurs tendances,
ont une approche favorable d’un nouvel ordre de paix au Moyen-Orient,
en particulier après les changements en Syrie et les attaques d’Israël
contre la Palestine. Tout d’abord, je pense qu’accepter la résistance
kurde en Syrie comme interlocuteur serait le premier pas dans cette
direction. Cette démarche devrait être soutenue non seulement par
l’État turc, mais aussi par les États européens et les États-Unis
d’Amérique…
« Mais si demain, une nouvelle manœuvre est tentée pour liquider la
résistance kurde, y compris sous la pression de la Turquie, cela créera
à nouveau une énorme brèche dans la lutte à long terme. L’appel à
déposer les armes dans le message d’Öcalan a une signification
générale, mais autant que je puisse le constater, il n’est pas encore
définitif pour la Syrie… Je pense que la position sur la Syrie doit
également être clarifiée et que toutes les organisations
internationales et les organisations démocratiques doivent soutenir les
Kurdes en Syrie.
« Le stade que la Turquie a atteint actuellement est important… Il y a
eu un grand changement dans l’opinion publique en Turquie depuis
l’arrivée au pouvoir de l’AKP il y a 23 ans. À tout le moins, les
résultats des élections municipales dans les grandes métropoles
montrent que la résistance populaire s’accroît. De plus, le peuple
kurde, la nation kurde a connu beaucoup de pertes et a beaucoup
souffert au cours des 30-40 dernières années… Je vois qu’ils abordent
le processus de manière constructive et je respecte cela.
« Mais le problème est le suivant… Devlet Bahçeli a déclaré dans son
premier discours : ‘Laissez Öcalan venir s’exprimer au Parlement’… Mais
ils retiennent toujours Öcalan à İmralı… Est-ce que ces questions
seront résolues ? C’est-à-dire est-ce qu’une table va être organisée, à
laquelle pourront participer des représentants du gouvernement ainsi
qu’Öcalan et les dirigeants des partis ayant un pouvoir représentatif
en Turquie ? Je l’attends avec inquiétude, mais aussi avec espoir…
Peut-être que cela arrivera dans les prochains jours… Il est d’une
importance vitale qu’un processus de paix ait lieu en Turquie pour le
peuple qui a subi de nombreuses pertes et a connu de grandes douleurs.
Les diasporas devraient aussi avoir leur mot à dire dans le
processus
« En tant qu’exilé politique, je voudrais attirer l’attention sur un
point de ce processus. Dans ce cadre, il ne suffit pas juste de déposer
les armes ou qu’un parti s’autodissolve… N’oublions pas que toutes les
diasporas doivent recouvrer leur liberté à travers une délégation que
l’État turc prendrait comme interlocutrice. Il y a en ce moment une
diaspora kurde sur tous les continents du monde… Nous sommes tous les
jours avec ces amis, vous êtes ici aussi, nous vivons cet évènement
ensemble… Il ne s’agit pas seulement de déposer les armes, mais il faut
aussi de tels changements que les Kurdes, les Arméniens, les Assyriens
et tous ceux qui ont été contraints à l’exil en raison de leur
opposition au régime en Turquie, aujourd’hui en diaspora, puissent
avoir la possibilité de gagner leur liberté et de retourner dans leur
patrie le plus rapidement possible.
« De mon point de vue, c’est d’une importance vitale, car nous l’avons
vécu après le coup d’État de 1971, nous l’avons vécu après celui de
1980… Il y a à présent un nouveau processus, et je crois que la
diaspora devrait y participer en ayant voix au chapitre.
« Les forces de Turquie actuellement mobilisées pour le processus de
paix sont généralement des forces représentant le mouvement kurde ou un
large segment du mouvement de gauche, mais jusqu’à maintenant rien
n’est venu du principal parti d’opposition, le Parti républicain du
Peuple, qui compte le deuxième plus grand nombre de membres au
Parlement. Il y a des approches généralement positives, mais dans ce
nouveau processus, le Parti républicain du Peuple doit absolument
prendre ses responsabilités et soutenir ce processus.
« C’est une coïncidence totale… Le président du Parti républicain du
Peuple Özel va s’exprimer aujourd’hui sur la question turque au sein du
groupe socialiste du Parlement européen. J’espère qu’il abordera cette
question durant cette réunion… Si la Turquie veut devenir membre de
l’Union européenne à l’avenir, l’une de ces conditions doit être de
cesser les pressions sur le mouvement kurde, sur la nation kurde, et de
réaliser ce processus de paix. Verra-t-on demain dans les journaux s’il
fait une déclaration à ce sujet ? Vous vérifierez, moi aussi…
« Je suis un membre de la société de Turquie… Je suis né en Turquie,
j’y ai grandi, je m’y suis lancé dans la lutte, j’en ai connu toutes
les souffrances… Dans les journaux que j’ai dirigés, que ce soit le
journal Akşam ou la revue Ant, j’ai soutenu jusqu’au bout à la fois la
lutte socialiste et la lutte de la nation kurde, j’étais avec eux… Nous
avons lutté avec de nombreux amis sur cette question… Comme vous le
savez peut-être, nous luttons également pour cela en exil depuis des
années… En tant que démocrates de Turquie, en particulier aux côtés du
mouvement kurde…
« Je voudrais encore dire une chose… Je n’ai pas entendu parler du
génocide de 1915 avant de venir en Europe, on n’en parlait pas, c’était
interdit… Lorsque je suis arrivée en Europe, après avoir appris
l’évènement du génocide de 1915, j’ai noué des relations très étroites
avec les diasporas qui ont été victimes de ce génocide, mes amis
arméniens, assyriens et grecs… À cet égard, mon souhait est que le
peuple kurde, le peuple turc et les peuples les plus anciens
d’Anatolie, les Assyriens, les Arméniens et les Grecs forment ensemble
une Turquie libre… Je ne discute pas de savoir si elle s’appellera
Turquie ou autre chose, quel sera son drapeau, mais que cette
géographie, que la plus belle géographie du monde soit aussi un pays
avec la plus belle démocratie du monde… C’est mon seul souhait…
»
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Turkey’s
new cybersecurity law allows home searches
with post-search approval
The parliament has approved the first 13 articles of a
cybersecurity
bill that has drawn criticism for threatening privacy, freedom of
expression, and the inviolability of private residences. Opponents
argue that the legislation is unconstitutional.
A parliamentary amendment removed an earlier provision that would have
granted the Cybersecurity Directorate head the power to conduct
searches, make copies, and seize data.
Under the revised bill, searches of private residences, workplaces, and
non-public areas will require a court order for reasons of national
security, public order, crime prevention, or cybersecurity threats.
However, in cases where delays pose a risk, a written order from a
prosecutor will be sufficient to conduct a search. Seized copies will
be stored without causing prolonged service disruptions, and a copy
will be provided to the relevant party. The entire process will be
documented and signed.
For searches conducted without a court order, authorities will have to
submit the case to a judge for approval within 24 hours.
In data centers operated by authorized providers, searches, copying,
and data seizure will only be permitted with a court order.
Judges will be required to issue a ruling within 48 hours. If no
decision is made within this period, any copied data and decrypted
texts must be immediately destroyed, and the seizure order will
automatically be lifted. The Ankara Criminal Judgeship of Peace will
have exclusive jurisdiction over such requests. However, in cases
involving public institutions, no court approval will be required.
Cybersecurity Board to be established
Under the other approved articles, a Cybersecurity Board will be
established as the central authority overseeing national cybersecurity
policies. A Cybersecurity Directorate will operate under this board.
The directorate will be authorized to collect and store data and log
records. It will also have the power to request and extract
information, documents, data, and records from operational centers and
communication infrastructure. These records can be stored for up to two
years and shared with relevant institutions and organizations through
official reports.
To deter cyberattacks, the directorate will take or enforce necessary
precautions. It will also have the authority to establish Cyber
Incident Response Teams (SOME) to address cybersecurity threats.
Local administrators, law enforcement agencies, and public institutions
will be required to assist and cooperate with those conducting
cybersecurity inspections.
Inspectors will be authorized to examine electronic data, documents,
infrastructure, devices, systems, software, and hardware as part of
their oversight duties. They may also make copies, request written or
verbal explanations, prepare official reports, and inspect facilities
and operations.
Entities subject to inspections must ensure access to devices, systems,
software, and hardware within the given time frame, provide the
necessary infrastructure for the inspection, and keep systems
operational.
Discussions on the remaining eight articles of the bill are set to
resume on Mar 11. (BIA, 6 March 2025)
Ce n’est pas un problème kurde, c’est
le problème du diktat turc !

Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 3 mars 2025)
Alors que des variations de « paix et fraternité »
se réalisent à
nouveau dans la plus belle géographie sur terre, souvenirs de deux
livres publiés sur le même sujet il y a 32 ans.
Le nouveau « processus de paix et de fraternité », qui a débuté le 22
octobre 2024 avec l’invitation lancée par le leader du MHP Devlet
Bahçeli au leader kurde Öcalan, incarcéré à İmralı, à venir déclarer à
l’Assemblée la dissolution du PKK, a pris quatre mois plus tard, le 27
février, une nouvelle dimension avec l’appel d'Öcalan adressé, non
depuis l’Assemblée, mais depuis İmralı, à déposer les armes et à
dissoudre le PKK.
Bien que cet appel soit interprété, tant dans le camp du pouvoir que
par une partie importante de l’opposition, comme un document de «
reddition », et qu’il soit annoncé comme la résolution finale du «
problème kurde » grâce aux coups dévastateurs de l’État, les
déclarations faites au nom des organisations représentant la résistance
nationale kurde soulignent qu’il n’est nullement question d’une
reddition et que pour atteindre l’objectif de « paix et fraternité »,
le camp au pouvoir doit avant tout mettre fin à la terreur d’État tous
azimuts qu’il mène depuis des décennies à coups d’emprisonnement, de
massacres, de mises sous tutelle et d’opérations extérieures.
Oui, il y a un problème qui fait que la Turquie souffre d’une « guerre
civile » depuis près d’un demi-siècle… Ce problème n’est pas la
question kurde, mais le problème du diktat turc.
C’était il y a 32 ans… À l’époque où les combats armés s’intensifiaient
en Turquie, il y avait une recherche intense de solution, non pas dans
les rangs de l’État, mais au niveau des organisations démocratiques. À
l’initiative d’un de mes amis résistants en exil, Kemal Uzun, un livre
intitulé « Que disent les intellectuels ? » au sujet de la question
kurde fut préparé, et j’y contribuai avec un article intitulé « Ce
n’est pas un problème kurde, c’est un problème de diktat turc ! », dans
lequel j’exprimais en substance :
« Les nations devraient pouvoir déterminer leur propre destin par le
biais de référendums et d’élections auxquels toutes les organisations
politiques pourraient participer librement. Faut-il demeurer dans un
État unitaire, faut-il se réunir dans une structure fédérative ou
faut-il être complètement indépendant ? Les peuples concernés devraient
pouvoir répondre eux-mêmes librement à ces questions.
« Même à Bruxelles, la capitale de l’Union européenne au sein de
laquelle les dirigeants d’Ankara tentent d’adhérer par toute sorte
d’acrobaties, les Flamands, qui ne composent que 10 pour cent de la
population, siègent au Parlement régional bruxellois et dans le
gouvernement régional sur la base d’une égalité complète et d’un
respect mutuel avec leurs propres partis. Sur les balcons des
institutions publiques bruxelloises flottent côte à côte le drapeau
flamand siglé d’un lion, le drapeau francophone affublé d’un coq et le
drapeau bruxellois cinglé d’une fleur d’iris. Les ministres et
parlementaires turcs qui traversent jour et nuit les portes de
Bruxelles sont-ils si ignorants pour ne pas remarquer que tous les
panneaux de cette ville sont écrits en deux langues, le français et le
flamand ? »
Le message des intellectuels en exil…
Le livre intitulé « La question kurde : que disent les intellectuels ?
», préparé par l’Initiative d’Amitié turco-kurde en Allemagne fédérale
et publié par les Éditions Ortadoğu à Oberhausen, et paru la même année
en Turquie aux Éditions Belge à Istanbul, comprenaient ces signatures :
Nizamettin Arıç, Ali Arslan, Mevlüt Asar, Bayram Ayaz, Fakir Baykurt,
Nihat Behram, Habib Bektaş, Şakir Bilgin, Adnan Binyazar, Sertaç Bucak,
Heval G. Cansever, Ali Asker Ceylan, Gültekin Emre, Ozan Emekçi, Engin
Erkiner, Yücel Feyzioğlu, Arif Gelen, Doğan Görsev, Aydın Karahasan,
Şerafettin Kaya, A. Kadir Konuk, Naci Kutlay, Doğan Özgüden, Ömer
Polat, Server Tanilli, Mehmed Uzun, Kemal Yalçın, Erol Yıldırım.
La préface de ce livre de 142 pages contenait le message commun suivant
:
« L’histoire est pleine de luttes des peuples pour le droit et la
liberté. Si de nombreux peuples ont atteint leurs objectifs dans cette
juste entreprise, la lutte des Kurdes pour la liberté a toujours été
vaine. La cause des Kurdes pour obtenir leurs droits ne s’est pas
arrêtée malgré les défaites amères du passé et a pris un élan notable
ces dernières années.
« En Turquie, après une série de résistances kurdes dans les premières
années de la République, les Kurdes sont à nouveau entrés sur la scène
de l’histoire. L’État turc républicain, qui persiste dans sa politique
traditionnelle de prohibition, a continué jusqu’à ce jour à réduire les
Kurdes au silence par des méthodes militaires sans concession. Cette
lutte qui se poursuit entre le peuple kurde et l’État a pris des
dimensions très différentes au fil du temps. Désormais, 30 à 40
personnes en moyenne sont tuées chaque jour. Le nombre de meurtres dont
les auteurs courent toujours dépasse depuis longtemps les trois mille.
Des faits tels que la torture, le meurtre, l’incendie, la démolition,
l’évacuation de villages kurdes et la migration forcée sont devenus
monnaie courante. Sur la question kurde en particulier, les
publications opposées aux politiques de l’État ont perdu toute chance
de survie.
« Quelle que soit la manière dont on considère les évènements, le
tableau qui en ressort est, en un mot, horrible ! Et il est notoire que
la principale raison est que la question kurde n’a jamais été jusqu’à
aujourd’hui résolue sur une base de justice. Ce constat montre que le
pouvoir politique du pays est le principal responsable de ce qui se
passe et que la lutte que les Kurdes poursuivent pour leurs droits et
libertés est justifiée…
« Malgré les développements qui s’accomplissent depuis des années et
l’atmosphère engendrée par les campagnes anti kurdes qui ont entraîné
le pays dans une guerre civile, cette vérité n’est malheureusement
toujours pas acceptée : la question kurde est une question qui
nécessite une solution politique ; c’est le problème d’un peuple qui
réclame ses droits existentiels. La solution civilisée de ce problème
est une question qui concerne toute la société, à commencer par le
pouvoir politique. Laisser la question kurde irrésolue et continuer à
martyriser un peuple sous prétexte de « terrorisme » ne peuvent jamais
se justifier.
« En bref, la question kurde est devenue plus que jamais le principal
sujet de débat à l’ordre du jour actuel, dans un contexte de guerre qui
entraîne le pays dans la destruction au plan des valeurs politiques,
économiques et culturelles et ouvre des blessures irréparables entre
les peuples. Personne ne peut rester spectateur et demeurer à l’écart
des développements. Tout un chacun est confronté à la responsabilité
d’aborder la question plus sérieusement, d’y réfléchir et d’exprimer
son point de vue.
« Les gens conscients de leurs responsabilités devant l’histoire ne
peuvent rester passifs en laissant la question kurde se poursuivre avec
les approches actuelles. Les écrivains, les journalistes, les poètes et
les artistes sont ceux qui ne peuvent et ne doivent pas rester
silencieux en ces jours où des problèmes aussi vitaux se posent. »
Le message des intellectuels en Turquie…
Par une belle coïncidence, à la même époque, des intellectuels en
Turquie comme Asaf Savaş Akat, Taha Akyol, Çetin Altan, Melih Cevdet
Anday, Mehmet Ali Aybar, Fikret Başkaya, Murat Belge, Mihri Belli,
Halil Berktay, Ali Bulaç, Demirtaş Ceyhun, Şemsi Denizer, Abdurrahman
Dilipak, Füsun Erbulak, Nazlı Ilıcak, Attilâ İlhan, Mustafa Kaplan,
Ercan Karakaş, Mehmet Ali Kılıçbay, Yalçın Küçük, Ertuğrul Kürkçü, Aziz
Nesin, Doğu Perinçek, Sungur Savran, Ali Sirmen, Server Tanilli, Mete
Tunçay, Erbil Tuşalp, Tomris Uyar et Can Yücel avaient exprimé leurs
points de vue dans un ouvrage de 304 pages intitulé « La question kurde
: que pensent nos intellectuels ? » publié par les Éditions Cem.
Notre ami journaliste Metin Sever, qui avait préparé l’édition de ce
document important en s’entretenant séparément avec chacun de ces 30
intellectuels, déclarait dans la préface du livre :
« Les évènements qui se produisent ont placé la question kurde en tête
de l’ordre du jour. Il n’est plus possible pour quiconque sain d’esprit
de nier l’existence des Kurdes ou de développer des thèses historiques
officielles. Il est certain que les influences internes, à savoir la
lutte du peuple kurde, ont joué, autant que les influences extérieures,
un rôle majeur dans la situation actuelle.
« La question kurde est devenue le premier point à l’ordre du jour,
mais l’opinion publique turque n’a pas eu l’occasion de s’informer sur
les différents aspects de cette question. Les interdictions constituent
encore de nos jours un obstacle majeur au débat sur cette question.
Cependant, la vie impose sa réalité et la question kurde est discutée
malgré toutes les pressions et les lois ; même si c’est pour l’instant
dans un environnement encore un peu trouble et fermé. Le débat ne peut
avoir lieu sur base de données et d’informations, et on ne sait pas
vraiment ce que l’on en pense. Sans parler de l’homme de la rue, même
ce qu’en pensent les intellectuels de Turquie est peu connu. Alors que
les débats pourraient être plus significatifs s’ils étaient menés sur
base de données et d’informations.
« L’objectif de cette étude peut se résumer comme une tentative de
dissiper quelque peu cette atmosphère brumeuse, présenter, même en
termes généraux, les opinions des intellectuels de Turquie sur la
question kurde, et peut-être ouvrier les canaux de communication
bloqués entre les intellectuels d’origine turque et les intellectuels
d’origine kurde. Lorsque j’ai commencé ce travail dans les pages du
journal Yeni Ülke, je n’avais pas encore en tête l’idée d’un livre,
mais en cours de travail j’ai pensé que transformer ce projet en livre
aiderait la communication entre les intellectuels des deux bords et
laisserait en même temps une trace d’une certaine période dans
l’histoire ».
… Avant tout, mettre fin à la terreur d’État
Après 32 ans, j’ai relu les deux ouvrages avec une grande attention.
Certains de mes amis qui ont exprimé avec courage leur point de vue à
cette époque ne sont aujourd’hui plus parmi nous… Leurs critiques et
suggestions sont toujours d’actualité 32 ans après… À l’époque de la
parution de ces livres, Süleyman Demirel était à la tête du
gouvernement, suivi immédiatement après par Tansu Çiller.. Après eux,
Mesut Yılmaz, Necmettin Erbakan et Bülent Ecevit se sont succédé à la
tête du gouvernement en qualité de premiers ministres… Et depuis 2002
jusqu’à nos jours, 23 ans de Recep Tayyip Erdoğan…
Sous chacune de leurs administrations, « la paix et la fraternité » ont
été bafouées, et la terreur d’État a toujours primé…
L’appel « à déposer les armes et à dissoudre le PKK » lancé par Öcalan
depuis İmralı y changera-t-il quelque chose ?
Ne l’oublions pas… La résistance nationale kurde, conformément à la
conception du « confédéralisme démocratique » développée par Öcalan en
personne, est dirigée depuis le 17 mai 2005 par l’Union des communautés
du Kurdistan (KCK), composée du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) avec le Parti de l’Union démocratique (PYD), représentant le
Kurdistan occidental/de Syrie, le Parti pour une Vie libre au Kurdistan
(PJAK), représentant le Kurdistan oriental/d’Iran, et le Parti pour une
Solution démocratique au Kurdistan (PÇDK), représentant le Kurdistan
méridional/d’Irak.
Face aux attaques répétées de l’armée turque d’une part et de l’Armée
nationale syrienne alimentée par la Turquie en Syrie, le PYD
pourrait-il se dissoudre et les Forces démocratiques syriennes (FDS) et
les Unités de Protection du Peuple (YPG) qui lui sont affiliées
pourraient-elles déposer les armes ?
Le représentant du KCK à Bruxelles, Zübeyir Aydar, a également souligné
dans une interview réalisée l’autre jour par Medya Haber que l’appel
d’Öcalan n’incluait pas les FDS et YPG.
Sans aucun doute, les jours à venir seront pleins de surprises…
Toutefois, et à moins que la terreur d’État exercée par le Diktat turc,
non seulement contre le peuple kurde, mais aussi contre tous les autres
peuples du pays, à commencer par les Arméniens et les Assyriens, et
contre tous les Turcs soutenant la démocratie, la liberté et l’égalité,
soit définitivement arrêtée, la paix et la fraternité permanentes ne se
réaliseront jamais dans la plus belle géographie sur terre.
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Erdogan jure de poursuivre les opérations anti-PKK si "les
promesses ne sont pas tenues"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu samedi que la Turquie
allait poursuivre ses opérations militaires contre les insurgés kurdes
si "les promesses ne sont pas tenues", après l'annonce d'un
cessez-le-feu par les rebelles. "Si les promesses faites ne
sont pas
tenues et si une tentative est faite pour retarder (...) ou pour
tromper (...) nous poursuivrons nos opérations en cours (...) jusqu'à
l'élimination du dernier terroriste", a déclaré M. Erdogan lors d'un
dîner de rupture du jeûne du ramadan à Istanbul.
Il a prononcé ces paroles quelques heures après l'annonce par le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'un cessez-le-feu, suite à un
appel de son leader emprisonné depuis 26 ans, Abdullah Öcalan, à
déposer les armes et ouvrir les discussions en vue de sa dissolution.
Le PKK avait indiqué plus tôt samedi qu'il approuvait l'appel de M.
Öcalan à cesser la lutte armée et se dissoudre, ajoutant: "Aucune de
nos forces ne mènera d'action armée à moins d'être attaquée".
Le processus avait commencé en octobre lorsque Devlet Bahceli, chef du
parti d'extrême droite MHP et proche de M. Erdogan, avait proposé à M.
Öcalan de faire la paix s'il renonçait au "terrorisme".
A l'issue de quatre mois de dialogue conduit par le principal parti
prokurde DEM, M. Öcalan a lancé cette semaine son appel pour "la paix
et une société démocratique", ordonnant au PKK de "déposer les armes"
et de "se dissoudre".
S'adressant aux proches de personnes tuées ou blessées par des attaques
du PKK, M. Erdogan a assuré qu'il n'y avait rien dans cette initiative
"qui puisse déranger les esprits sacrés de nos martyrs".
Il a estimé que la Turquie serait gagnante, ainsi que "nos enfants",
avec "la garantie de lendemains qui chantent".
Le dirigeant turc a néanmoins prévenu: "Notre poing sera toujours prêt
si la main que nous tendons n'est pas saisie ou si elle est mordue".
Cette trêve, si elle est respectée et débouche sur un accord de paix,
mettrait fin à quatre décennies de guerilla qui ont fait au moins
40.000 morts.
Ankara considère le PKK comme une organisation "terroriste", tout comme
ses alliés occidentaux. (AFP, 1 mars 2025)
Istanbul Bar executives face up to 12 years in prison over
statement on
killed journalists
İstanbul's Bakırköy Chief Public Prosecutor’s Office has prepared an
indictment against İstanbul Bar Association President İbrahim Kaboğlu
and 10 executive board members, accusing them of terrorism-related
offenses over a statement they issued regarding the deaths of
journalists Nazım Daştan and Cihan Bilgin in a drone strike in northern
Syria.
The indictment claims that Daştan and Bilgin were members of the
Kurdistan Workers' Party (PKK) militant group and argues that the bar
association falsely portrayed them as journalists targeted in a
conflict zone.
Prosecutors further allege that the statement "disturbed public order"
and accused the bar association of "legitimizing the use of force,
violence, or threats by a terrorist organization."
Those facing charges include Bar Association President İbrahim Kaboğlu,
Vice President Rukiye Leyla Süren, General Secretary Hürrem Sönmez,
Treasurer Ahmet Ergin, and board members Metin İriz, Mehmedali Barış
Beşli, Yelda Koçak Urfa, Fırat Epözdemir, Ezgi Şahin Yalvarıcı, Ekim
Bilen Selimoğlu, and Bengisu Kadı Çavdar.
The prosecution is seeking prison sentences ranging from three to 12
years on charges of "terrorist propaganda" (Anti-Terror Law, Article
7/2) and "publicly disseminating misleading information" (Turkish Penal
Code, Article 217/A). If the indictment is accepted by the court, the
bar executives will stand trial.
On Dec 19, 2024, Cihan Bilgin, a reporter for the Syria-based Hawar
News Agency (ANHA), and freelance journalist Nazım Daştan, who had
contributed to the pro-PKK Fırat News Agency (ANF), were killed in an
airstrike in northern Syria.
Media organizations accused Turkey of being responsible for the attack,
drawing international condemnation. Protests were held in response,
with several demonstrators detained and some later arrested. Turkey,
which regularly targets the Kurdish-controlled parts in northern Syria,
did not claim responsibility for the strike.
Following the incident, the İstanbul Bar issued a statement, saying,
"Targeting journalists in conflict zones is a violation of
International Humanitarian Law and the Geneva Conventions. Moreover,
attacking civilians who are not party to the conflict is classified as
a war crime under the Rome Statute." (BIA, 25 Feb 2025)
Nouvelle cible du pouvoir en Turquie:
L’union des industriels et des
hommes d’affaires
Ragip Duran, TVXS.GR, 22 février 2025
“Notre économie risque de faire faillite. De plus les campagnes
d’arrestation des journalistes, des responsables politiques, la
nomination des administrateurs à la place des maires élus nous
inquiètent.”
“Désormais, il est plus facile dans notre pays de créer une
organisation criminelle par rapport à la création d’une société
commerciale. L’impunité est également un grand problème. Un
gouvernement ne doit pas agir arbitrairement, mais il doit obéir à la
suprématie du Droit.”
“Les gens qui parlent sont tout de suite arrêtés. Nous sommes déprimés.
Nous sommes en pleine insécurité.”
Voilà quelques phrases prononcées par MM. Orhan Turan et Omer Aras,
respectivement Président du TUSIAD (L’Union des Industriels et des
Hommes d’Affaires de Turquie) et Président du Haut Conseil Consultatif
lors de la dernière Assemblée Générale tenue le 13 fèvrier dernier à
Istanbul.
Les deux dirigeants de la plus grande organisation des milieux
d’affaires et autres membres qui avaient pris la parole avaient
critiqué sévèrement le régime du Président Erdogan citant plusieurs
exemples concrets et récents de violation des Droits de l’Homme, de
mauvaises pratiques dans les secteurs de finance et de commerce.
La réaction de “l’Homme Fort” fut également assez forte : “ Ils ont
largement dépassé les bornes et ça sent de la provocation !”. Le
Parquet a reçu le message et a réagi très vite. MM. Turan et Aras ont
été arrêtés le 19 fèvrier. Ils sont accusés de “diffuser
intentionnellement de fausses informations”. Après l’interrogation du
procureur, le juge a décidé de les libérer, mais il a imposé le
contrôle judiciaire (C’est-à-dire aller tous les jours au poste de
police pour signer) et l’interdiction de quitter le pays.
La Bourse d’Istanbul a perdu 1.5 % de valeur à la suite de ce verdict.
La photo prise au Palais de Justice des deux responsables de la TUSIAD,
encerclés des policiers “peut être montrée aux investisseurs étrangers
pour les attirer” ironise un économiste.
L’ensemble de l’opposition a protesté contre ces décisions du tribunal.
Mais il y a eu quand même quelques petites objections du côté du
pouvoir. M. Abdulkadir Selvi, le chroniqueur le plus proche d’Erdogan
par exemple, a donné raison à son Président, mais a estimé “qu’il ne
fallait pas ouvrir une interrogation ni arrêter ces personnalités”. De
même M. Samil Tayyar, ancien député du parti au pouvoir et journaliste,
a écrit “qu’une critique ne devrait pas être le sujet du judiciaire.
Sinon qui critiquerai le régime ?”.
La TUSIAD, fondée en 1971 a plus 4 500 sociétés comme membre. Elle
réalise plus de 50 % du revenu national du secteur privé, enregistre 85
% des exportations, crée 57 % de l’emploi total et paie 85 % de l’impôt
sur les sociétés.
Représentante typique de la bourgeoisie industrielle et commerciale
d’Istanbul, la TUSIAD est une ONG laïque, et Kémaliste. Elle est
accusée par les proches du pouvoir d’être “l’ambassadeur de l’Ancien
Régime” voire d’être “un club de la bourgeoisie compradore”. Les hommes
d’affaires d’Anatolie, conservateurs et proche d’Erdogan avaient créé
en 1990 MUSİAD (officiellement ‘L’Union des İndustriels et des Hommes
d’Affaires Indépendants’ mais plutôt connu comme ‘Industriels et Hommes
d’Affaires Musulmans’) pour faire la concurrence avec TUSIAD.
M.Turan, Président de la TUSIAD, très déçu du verdict se plaint :
“Notre société fait de l’exportation dans plus de 80 pays. Au mois
d’avril, on devait partir pour la Chine et les Etats-Unis avec M. le
Ministre du Commerce. J’avais expressément demandé au juge de ne pas
m’imposer l’interdiction de quitter le pays. Mais hélas !”.
Après les Kurdes, les gens de la gauche, les Kémalistes, les laïcs, les
libéraux, les sociaux-démocrates, les vrais musulmans, les LGBT, les
jeunes, les femmes… Enfin, les opposants classiques, les hommes
d’affaires modernes de la Turquie sont désormais devenus les ennemis du
régime du Président.
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Belgian
journalist Chris Den Hond denied entry to Turkey
Belgian journalist Chris Den Hond was denied entry into Turkey and
deported upon arrival at İstanbul Airport on Mar 16. Hond, who resides
in France, had traveled to Turkey to cover Newroz, the Kurdish national
holiday.
In a video, Den Hond said Turkish authorities informed him that he was
on a blacklist and therefore banned from entering the country. The
reason for the ban was his celebration of Kurdish forces' defense of
Kobanî, a Kurdish town in northern Syria, against ISIS in 2014,
according to the journalist.
Despite this explanation, police did not present any official documents
explaining the reason for his deportation, Den Hond said.
Den Hond is journalist and documentary filmmaker whose work primarily
focuses on Middle Eastern affairs, including issues concerning Kurds
and Palestine. He is also among the editors of the French magazine
Orient XXI.
A similar incident occurred in November, when Canadian journalist Neil
Hauer was deported from İstanbul's Sabiha Gökçen Airport. The police
had cited Hauer's coverage related to the Karabakh war between
Azerbaijan and Armenia, according to the journalist. (BIA, March 17,
2025)
La
célébration du 60e anniversaire du
mariage des journalistes Tugsavul et Özgüden
Les journalistes
İnci Tuğsavul et Doğan Özgüden, mariés à Istanbul le 30 janvier 1965,
ont été accueillis ce 13 mars par l'administration de la commune de
Schaerbeek à Bruxelles, où ils résident, afin de célébrer leur 60e
anniversaire de mariage. A cette occasion, l’échevin Quentin van den
Hove leur a remis un message de félicitations par le Roi et la Reine et
un tableau représentant le quartier où ils vivent depuis 27 ans.
Tuğsavul et Özgüden ont toujours contribué à la vie sociale et
culturelle de la commune de Schaerbeek. L'association Ateliers du
Soleil qu'ils ont fondée avait inauguré son 25e anniversaire en 1999
par une grande exposition dans la Maison communale de Schaerbeek.
Cette exposition qui comprenait plusieurs réalisations des Ateliers du
Soleil - peinture sur porcelaine, céramique/poterie, pyrogravure,
modelage, tapisserie, macramé et peinture - avait été ouverte le 22
février 1999 par un vernissage en présence d'un grand public et de
plusieurs personnalités du monde artistique, politique et social.
Le Bourgmestre de Schaerbeek M. Francis Duriau, dans son allocution
d'ouverture, avait salué les travaux accomplis par les Ateliers du
Soleil en ces termes:
"Depuis un quart de siècle, l'asbl Ateliers du Soleil exerce ses
activités sur le territoire bruxellois à travers plusieurs objectifs
particulièrement méritoires. Située au carrefour de quatre communes
bruxelloises, dont Schaerbeek, cette association se veut, avant tout,
un centre d'expression et de créativité, reconnu en outre comme service
d'éducation permanente.
"Il n'est pas courant de rencontrer une telle ruche d'activités dans
l'inextricable tissu urbain de notre capitale et c'est d'ailleurs ce
qui fait l'originalité de l'asbl Ateliers du Soleil. Car son rôle
consiste essentiellement à accueillir et à encadrer une population
appartenant aux milieux défavorisés, et en particulier les immigrés ou
les réfugiés politiques. L'encadrement des jeunes et la formation -
linguistique, sociale et culturelle - des adultes constituent deux des
pôles essentiels de l'action menée depuis 1974 par les Ateliers du
Soleil.
"Il nous a dès lors paru important, par le biais de cette exposition,
de saluer l'excellent travail accompli sur le terrain par cette
association qui n'a cessé de lutter contre l'exclusion sociale et le
racisme et de défendre les droits de l'homme et l'égalité des chances.
Les œuvres ici présentées sont le fruit d'un travail réalisé en
ateliers créatifs qui s'intègre tout naturellement dans la politique
socio-culturelle prônée par les responsables de l'institution.
"Je pense plus que jamais qu'il est de notre devoir, en tant que
service public, de soutenir de telles initiatives et je ne puis que me
réjouir de pouvoir les mettre en valeur en accueillant leurs créateurs
en nos murs. Qu'ils soient remerciés pour l'inlassable énergie qu'ils
déploient dans des actions qui restent indispensables au bon équilibre
de notre société.”
L'ouverture de l'exposition du 25e
anniversaire en 1999 par le Bourgmestre de Schaerbeek M. Francis
Duriau
Fermeture
du site d'information indépendant
Gazete Duvar
Le site d'information indépendant turc Gazete Duvar, très prisé des
lecteurs étrangers pour sa version en anglais, a annoncé mercredi sa
fermeture, citant des difficultés nées de la crise économique en
Turquie et aggravées par une perte de visibilité sur Google.
"Avec les changements d'algorithme de Google, nous avons commencé à
subir d'importantes pertes de revenus (...) Les politiques économiques
inflationnistes et les crises en Turquie ont par ailleurs presque
doublé les coûts d'édition ces dernières années", écrit dans un message
à ses lecteurs Vedat Zencir, le fondateur du journal en ligne.
Le site d'information gratuit, créé en août 2016, dans le contexte des
purges s'abattant sur les médias turcs après une tentative de putsch
survenue un mois plus tôt, proposait depuis 2019 des articles en
anglais.
Dans un appel aux dons début 2024, le pure player, qui défendait "un
journalisme indépendant, impartial et libre", s'inquiétait de "la
prolifération de la désinformation émanant de diverses sources, dont le
gouvernement et l'opposition, qui a rendu la quête de la vérité plus
difficile que jamais".
La Turquie, dirigée depuis plus de deux décennies par Recep Tayyip
Erdogan et son parti AKP (islamo-conservateur), pointe à la 158e place
sur 180 du classement 2024 de la liberté de la presse de l'ONG
Reporters sans Frontières (RSF), qui estime que 90% des médias
nationaux sont sous le contrôle du pouvoir.
Le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoglu, a déploré dans un
message à l'AFP "la fermeture d'un organe d'information précieux",
s'inquiétant du "dangereux démantèlement des médias indépendants dans
le pays". (AFP, 12 mars 2025)
Journalist Ayşenur Arslan faces up to 7.5 years in prison over
comments on bomb attack
Journalist Ayşenur Arslan appeared in court for the first time on
Tuesday, facing charges of terrorist propaganda over remarks she made
on Halk TV regarding the Oct 2023 bomb attack outside the Interior
Ministry in Ankara.
Arslan attended the hearing at the İstanbul 14th Heavy Penal Court
alongside her lawyers, where she presented her defense against the
indictment.
In her defense, Arslan emphasized that her remarks stemmed from her 50
years of journalistic experience and her research on suicide attacks.
"I raised the issue as someone who has studied suicide attacks
throughout my career. Facts emerge through questioning, if we forget to
ask questions, we cannot call ourselves journalists," she stated. "I
did not engage in propaganda, and I never would. I only asked questions
to understand the attackers' motives. My words were misinterpreted."
Speaking after Arslan, Ziya İlker Göktaş, one of her lawyers, argued
that the legal elements of the alleged crime had not been met and
described the indictment as concerning for freedom of speech and press
freedom.
Another defense lawyer, Sebla Öztürk Başarır, noted that Arslan's
comments were intended to inform the public based on visible facts and
that her statements should be viewed entirely within the scope of
journalistic activity.
The defense team called for Arslan’s acquittal.
Following the defense statements, the prosecutor presented the final
opinion on the case, arguing that Arslan’s remarks amounted to
"rhetoric inciting violence and fueling a climate of unrest." The
prosecutor requested that the court convict her on charges of
propagandizing for a terrorist organization.
The court granted Arslan and her lawyers additional time to prepare
their defense against the prosecutor’s opinion. The next hearing is
scheduled for May 6 at 11.40 am. (BIA, 11 March 2025)
Executive of pro-Kurdish news agency faces trial
for exposing informant’s identity
The İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office has filed a lawsuit
against Diren Yurtsever, managing editor of Mezopotamya Agency (MA),
following a complaint by Sami Baran, a witness in the ongoing Kobanî
trial.
Prosecutors accused Yurtsever of violating Article 6/3 of Turkey’s
Anti-Terror Law, which prohibits revealing the identity of informants.
The charges stem from several reports published by MA in 2021 and 2022.
The indictment was accepted by İstanbul’s 23rd Heavy Penal Court, and
Yurtsever now faces a prison sentence of one to three years, along with
a judicial fine ranging from 1,000 to 5,000 days.
Baran had surrendered to authorities in 2019, claiming to be a former
member of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK). He provided
information about the organization under the “effective remorse” law
and later testified as a witness in the Kobanî trial.
The Kobanî trial revolves around the violent protests that erupted
across Turkey in 2014. A total of 108 defendants were prosecuted,
including former leaders of the Peoples' Democratic Party (HDP), with
18 of them in pretrial detention.
On May 16, 2024, the court issued its verdict, sentencing 24
individuals to lengthy prison terms, while 12, including former MP
Sırrı Süreyya Önder, were acquitted. Several defendants, such as Gültan
Kışanak, Sebahat Tuncel, and Ayla Akat, were released due to time
served.
Baran was initially listed as a suspect in the case but was later
designated as a witness. During his testimony, he stated that he had
served three terms on HDP’s Party Council and claimed to know nearly
all the defendants named in the indictment. He accused them of
attempting to incite conflict between Kurds and Turks.
However, when asked in court whether the defendants had ties to the
PKK, Baran replied, “I don’t know.” It was also revealed that he had
given statements to law enforcement without a lawyer present.
Former HDP co-chair Selahattin Demirtaş, who was also convicted in the
Kobanî trial, commented on Baran’s testimony, saying, “He willingly
became part of a setup.” (BIA, 6 March 2025)
Edip Akbayram, a pioneer of Anatolian rock, dies at 75
One of the leading figures in Turkey's Anatolian rock and protest
music, Edip Akbayram, has passed away at the age of 75 while undergoing
treatment at a hospital in İstanbul.
The artist was hospitalized on Jan 9 due to suspected internal bleeding
caused by a fall from his bed. He underwent surgery on Jan 10.
İstanbul Provincial Health Director Assoc. Prof. Abdullah Emre Güner
announced Akbayram's death late yesterday.
A key figure in Anatolian rock and protest music, Akbayram stood out
from the 1970s onward with songs addressing social issues. He created a
unique style by blending folk music with rock and Western musical
elements.
The artist achieved great success with songs like "Aldırma Gönül" and
"Eşkıya Dünyaya Hükümdar Olmaz," earning Altın Plak (Golden Vinyl)
awards for these works.
In 1972, he won the Altın Mikrofon music competition with his song
"Kükredi Çimenler," gaining widespread recognition. He interpreted
works by folk poets such as Aşık Mahzuni Şerif, Pir Sultan Abdal, and
Karacaoğlan.
Having won over 250 awards throughout his career, he founded Dostlar
Orkestrası in 1974.
With his music shaped by the political climate of the 1970s, Akbayram
became an artist embraced by leftist circles. In 1979, he married Ayten
Hanım (Akbayram), and they had two children, Ozan and Türkü.
Following the 1980 military coup, Akbayram was among the artists whose
music was restricted. Between 1981 and 1988, his compositions were
banned from being played on the state broadcaster TRT. One of his most
well-known songs was "Bekle Bizi İstanbul," adapted from a poem by
Vedat Türkali.
From the 1990s onward, he resumed his career and continued to influence
audiences with songs like "Güzel Günler Göreceğiz."
In recent years, he maintained this stance and continued to take a
critical position. During the 2023 Turkish general elections, he
expressed his opposition to the "one-man" rule and supported the
opposition alliance. He consistently spoke out against pressure on
artists and stood in solidarity with dissident figures.
He voiced support for those imprisoned in the Gezi Trial, calling for
justice, and remained committed to workers' rights on significant days
like May 1. (BIA, 3 March 2025)
The future of media in Turkey: Democratic decline,
pressures, and the need for reform
The civil society initiative "Our Media," which brings together nine
organizations from the Western Balkans and Turkey, has published a new
report.
The report analyzes key media trends in Albania, Bosnia and
Herzegovina, Kosovo, Montenegro, North Macedonia, Serbia, and Turkey,
offering insights into freedom of expression, journalists' rights, and
the challenges they face.
The section on Turkey was written by Sinem Aydınlı, research
coordinator at the IPS Communication Foundation/bianet, which is one of
the project’s partners.
The report highlights how restrictive legal regulations, economic
instability, and media ownership monopolization pose a threat to the
future of journalism. Pressures on journalists, inequalities in media
funding, and censorship are identified as key factors directly
impacting freedom of expression.
This report is the second country-specific publication under the Our
Media project. It was compiled over six months, and its findings were
presented to project partners from various countries and institutions
during an online event on Jan 24.
Offering a concise analysis of an extensive dataset on media,
journalism, media consumption habits, and democracy, the research
examines the current state of affairs by identifying key trends, risks,
and concerns shaping the future of journalism, media, and democracy. It
also assesses how major changes in recent years may influence
journalism moving forward.
Shrinking space for freedom in the media landscape
According to the report's findings, media ownership in Turkey is
largely concentrated among companies close to the government. More than
80% of media outlets in Turkey are owned by businesses with economic
and political ties to the ruling Justice and Development Party (AKP).
Large conglomerates that benefit from public tenders control media
organizations, weakening editorial independence and limiting media
pluralism.
Advertising bans and financial penalties by the Press Advertisement
Institution (BİK) make it increasingly difficult for independent media
outlets to remain financially sustainable. At the same time, broadcast
bans and fines issued by the Radio and Television Supreme Council
(RTÜK) intensify pressure on content critical of the government.
Digital media has also come under state control. The social media law
enacted in 2020 and the "disinformation law" introduced in 2022 have
expanded the government's ability to regulate online content.
Additionally, Google's algorithms favor pro-government media outlets,
further restricting the visibility of independent journalism.
Declining representation: Kurdish media and minority outlets at risk
Representation in the media is a pressing issue, both in terms of media
ownership and whose voices are heard. In Turkey’s highly polarized
media landscape, women, LGBTI+s, minorities, and opposition political
views are significantly underrepresented.
Media outlets serving minority communities recognized under the Treaty
of Lausanne receive little to no state support. The BİK has drastically
cut its financial assistance to minority media, threatening the
sustainability of Armenian, Rum, and Jewish newspapers.
The report also highlights the continued repression of Kurdish
journalists, with Kurdish media outlets frequently facing accusations
of "terrorism." A large portion of Kurdish media has been shut down or
forced to limit its activities due to government pressure.
Declining trust in media and public engagement
Public trust in the media in Turkey is steadily declining. According to
data in the report, public confidence in media outlets has dropped to
35%. The main reasons for this decline include political influence,
biased reporting, and censorship mechanisms.
Additionally, economic insecurity among independent journalists is
increasing. A large portion of freelance journalists work without
insurance and for low wages. Media literacy levels also remain low,
making the public more vulnerable to disinformation.
Deteriorating conditions and calls for reform
Turkey ranks 102nd out of 167 countries in the Democracy Index, placing
it in the category of hybrid regimes. It has also fallen to 165th place
in the Corruption Perceptions Index.
The report warns that unless Turkey implements substantial reforms in
media freedom, transparency, and judicial independence, its democratic
backsliding will continue. It calls for stronger protections for
journalists, a fair distribution of media funding, and legal
regulations ensuring freedom of expression. (BIA, 3 March 2025)
Social media
platforms censor
journalists’ accounts at Turkey’s request
President Erdoğan hosted Elon Musk in Ankara in 2017. (Presidency of
Turkey)
Major social media platforms have blocked access to several
journalists' accounts in Turkey following court orders.
In the past week alone, Abdurrahman Gök, Oktay Candemir, and Ruşen
Takva had their X accounts restricted. Gök’s Instagram and YouTube
pages were also censored.
The court rulings cited vague justifications such as "national
security, public order, and preventing the spread of misleading
information."
The timing of the censorship coincides with an increase in government
actions against opposition figures, including discussions on a new
Kurdish peace process, the government takeover of opposition
municipalities, and a crackdown on dissent.
'They don’t even bother pressing charges anymore’
Speaking to bianet, Ruşen Takva criticized the increasing pressure on
journalism in Turkey, saying that journalists are being forced to take
sides.
"A journalist is a journalist. They must stand by the truth, no matter
what," he said, adding that the current system has left little room for
independent reporting.
Takva described how the 2017 shift to a presidential system drastically
changed the media landscape in Turkey, pushing the majority of outlets
into government-aligned positions, while independent journalists have
faced constant pressure.
"Today, 95% of the media aligns with the government, enjoying a
comfortable space while calling it journalism. The remaining 5%
continues to uphold the truth, but the Islamist government, using its
control over the judiciary, is systematically silencing these
journalists," he said.
Takva himself was detained along with five other journalists for
reporting on the government’s appointment of a trustee to Van
Metropolitan Municipality, facing accusations of “spreading misleading
information.”
He emphasized that journalists, particularly Kurdish ones, face more
severe and normalized repression.
"The political power no longer even bothers pressing charges before
detaining or censoring journalists. They have reached a point where
they simply say, ‘We did it, and that’s that,’" he said.
Despite these pressures, Takva stated he would continue reporting the
truth and urged fellow journalists to organize against censorship.
‘Platforms have become an extension of local law’
Journalist Abdurrahman Gök also criticized social media platforms for
complying with government censorship requests.
He accused X, YouTube, and Meta of abandoning their own content
policies and aiding in government censorship.
"These platforms have clear community guidelines that everyone using
them must follow. If someone violates them, the platform enforces its
own measures. But when their financial interests are at stake, they
ignore their own rules and comply with Turkey’s unlawful censorship
demands," Gök said.
He pointed out that entire accounts, channels, and websites are being
blocked instead of specific posts, describing this as "collective
punishment" that affects not only journalists but also their audiences.
"This is a serious violation. But instead of addressing the issue,
platforms hide behind bureaucratic excuses, claiming they are simply
acting on ‘official requests.’ We don’t even know where to appeal,
because we are not informed of the decision," he added.
Gök recounted his own experience appealing to YouTube, which had
restricted his channel in Turkey.
"I filed an appeal, but YouTube rejected it almost immediately. They
won’t even disclose which government body requested the ban or provide
a copy of the decision," he said, accusing platforms of becoming direct
enforcers of government censorship.
Legal changes and increasing censorship
Social media platforms operating in Turkey have increasingly complied
with government censorship demands, particularly following the passage
of the Social Media Law in October 2020, which required companies to
establish local offices in the country, making them more vulnerable to
state pressure.
The blocking of journalists’ accounts has raised concerns about press
freedom, with experts arguing that these restrictions aim to silence
opposition voices.
Rights organizations warn that these practices pose a serious threat to
both press freedom and the public’s right to access information.
Turkey continues to rank among the worst countries for press freedom,
with increasing legal pressure, detentions, arrests, and social media
censorship reinforcing concerns over government control of the media. (BIA, 26 Feb 2025)
Kurdish
Question / Question kurde
Kurds celebrate Newroz in
Diyarbakır with massive attendance
Every Newroz has been a bittersweet time for us, a time we’ve wished
for peace. Today, we renew that hope. We want to live in freedom and
democratic peace,” says one participant.
Thousands have gathered for Newroz celebration in the Kurdish-populated
Diyarbakır province, held under the theme “A Democratic Society for
Freedom."
A new stage was installed at the site, replacing the old concrete
platform. Banners bearing the Kurdish slogan jin, jiyan, azadî (Women,
life, freedom) and other Newroz-related slogans were hung across the
stage. Security was tight, with police setting up six separate
checkpoints at the venue. Attendees arriving from early morning passed
through five layers of screening before being allowed entry.
Police announced that no party flags or banners, including those of the
Peoples' Equality and Democracy (DEM) Party, the largest pro-Kurdish
party in Turkey and main organizer of the event, would be permitted
within the celebration area.
Öcalan's message missing
Large posters of Abdullah Öcalan, the jailed leader of the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK), flanked both sides of the venue. The
posters featured photos taken during his Feb 27 call involving the
İmralı Delegation. Youths in the crowd also held up additional posters
of Öcalan.
As the symbolic Newroz fire was lit, chants of “Bijî Serok Apo” (“Long
live Leader Apo”) rang out from the crowd, reflecting ongoing support
for the PKK leader.
However, a message from Öcalan could not be conveyed to the
celebrations as the authorities left an application by DEM members to
meet him before the celebrations unanswered.
In a statement, the DEM Party’s explained, “Contrary to expectations,
the İmralı Delegation was not granted access, so Mr. Abdullah Öcalan’s
message did not arrive for this year’s Newroz. Instead, his most recent
photos and audio were shown on the stage screen. With the slogans
shouted in the square, the people once again demonstrated their support
for the call he made on Feb 27.”
Many prominent Kurdish politicians have attended the celebrations,
including DEM Party Co-Chair Tuncer Bakırhan, Democratic Regions Party
(DBP) Co-Chair Çiğdem Kılıçgün Uçar, and Sebahat Tuncel.
Leaders from Iraq's Kurdistan region, Nechirvan Barzani, president of
the regional government, Massoud Barzani, head of the Kurdistan
Democratic Party (KDP), and Bafel Talabani, leader of the Patriotic
Union of Kurdistan (PUK), as well as Özgür Özel, leader of Turkey's
main opposition Republican People's Party (CHP), send messages to
convey their greetings.
Newroz is the traditional New Year celebration observed by various
cultures in the Middle East and Central Asia, including Persians and
Kurds. For Kurds, it holds particular significance as a symbol of
freedom and resistance, rooted in the legend of Kawa the Blacksmith,
who is said to have led a revolt against a tyrannical ruler, liberating
the people.
'We are the Kurdish people'
Among the attendees was 55-year-old Sakine Y., who wore a traditional
dress despite rainy conditions and helped tie a yellow-green-red scarf
around her friend’s head. “Today, we see the photos of Kemal [Kurkut,
killed by police during 2017 Newroz], Selahattin Demirtaş, and most
importantly the İmralı Delegation on display. These are our realities.
We’re not just here to celebrate. Newroz is joy, it’s resistance, it’s
fire,” she said. “It might rain and we’ll be covered in mud, but we’re
here in our traditional clothes. We are the Kurdish people, we forget
neither our past nor our present.”
Ahmet T., a 22-year-old student, attended with friends and emphasized
the emotional significance of the day. “Every Newroz has been a
bittersweet time for us, a time we’ve wished for peace. Today, we renew
that hope. We want to live in freedom and democratic peace,” he said.
“To my friends resisting in İstanbul, I say: don’t be afraid. Peace is
for all of us, not just the Kurds. Together, we will overcome this
oppressive order.”
Barzani calls for Öcalan’s freedom
KDP leader Masoud Barzani expressed support for Turkey’s new peace
process and called for Öcalan’s release.
“I hope Abdullah Öcalan will be freed soon. We support the peace and
resolution process in Turkey. Peace is the only path to solving these
issues. I also hope the suffering of Kurds in Syria ends quickly,”
Barzani said.
YNK leader Bafel Talabani's message read, “On this Kurdish Newroz,
which coincides with the resistance in Kirkuk, the Jerusalem of
Kurdistan,I extend my heartfelt congratulations to all the people of
Kurdistan, wishing everyone peace, comfort, and happiness. Newroz is a
message of renewal, unity, solidarity, and fraternity in the Kurdish
struggle for freedom and independence.
"May this Newroz inspire peace, organization, and support for the
Kurdish cause everywhere. The Kurdish people are a people who deserve
an honorable life. Let us join hands for lasting peace and work toward
the victory of Kurdistan. May your Newroz be blessed, joyful, and
proud.”
Özel: ‘No tyrant could ever break our unity’
In his message, CHP leader Özgür Özel emphasized unity and shared
struggle: “Dear people of Diyarbakır, my beloved brothers and sisters.
As we celebrate Newroz, the harbinger of spring, we continue to resist
the tyrants of our time, like the legendary Dehak. These ancient lands
are a cradle of coexistence, where different cultures, languages, and
faiths thrive together in solidarity and hope. No oppressor, no Dehak,
has ever broken our brotherhood, and none ever will.
"We are committed to building a country where no one feels excluded,
where everyone lives with equal rights in peace. Guided by our belief
in democracy, justice, and freedom, we will together create a Turkey
where all are equal citizens. May the warmth of Newroz, like today’s
fire, illuminate our hearts and strengthen our hopes for the future.
With these sentiments, I wish all my brothers and sisters in Diyarbakır
a happy Newroz. Newroz pîroz be!” (BIA, 21 March 2025)
Un Nouvel An kurde
sans la paix espérée
Trois semaines après l'appel du chef historique du PKK Abdullah Öcalan
à déposer les armes, resté pour l'heure sans effet, les Kurdes de
Turquie s'apprêtent vendredi à célébrer Norouz, le Nouvel An kurde,
sans la paix espérée.
A cette occasion le fondateur du Parti des Travailleurs du Kurdistan,
toujours populaire et respecté malgré vingt-six ans de détention,
pourrait délivrer un nouveau message de paix.
C'est du moins ce qu'espère le DEM, principal parti prokurde de
Turquie, troisième force au parlement, qui a rendu visite à trois
reprises au vieux chef détenu depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali, au
large d'Istanbul, et avait ainsi rapporté son message "pour la paix",
lu le 27 février à Istanbul.
Mais alors que les rassemblements et festivités se préparent dans le
sud-est de la Turquie et la plus grande ville à majorité kurde du pays,
Diyarbakir, l'arrestation récente du maire d'Istanbul, figure de
l'opposition et principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan,
vient compliquer la situation, estiment les experts.
Le commandement militaire du PKK, replié dans les montagnes de Qandil,
dans le nord de l'Irak, a répondu favorablement à l'appel de son chef
historique, se disant prête à déposer les armes immédiatement.
Elle appelle également "Apo" (oncle, en kurde) à présider en personne
le congrès du PKK prononçant sa dissolution.
- une date et un lieu-
En retour le chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, a juré le 1er
mars de poursuivre les opérations anti-PKK "si les promesses faites ne
sont pas tenues".
Aucune précision logistique n'a été apportée jusqu'ici sur la
faisabilité d'un tel congrès, ni sur le déplacement de M. Öcalan, 75
ans.
Mais jeudi, le principal allié de M. Erdogan, le nationaliste Devlet
Bahçeli, a proposé une date, le 4 mai et un lieu, Malazgirt, dans
l'extrême Est du pays, près du lac de Van.
"L'organisation terroriste séparatiste PKK doit immédiatement convoquer
son congrès et prendre la décision de se dissoudre, déposer ses armes
et les rendre à la République afin d'éviter que l'appel d'Imrali du 27
février ne soit retardé (et) gâché", a déclaré celui qui fut
l'initiateur inattendu de ce rapprochement.
Depuis l'appel de M. Öcalan, les bombardements ont régulièrement frappé
des positions kurdes, a dénoncé la semaine dernière l'un des dirigeants
du PKK, Cemil Bayik, sur une chaine de télévision kurde.
"Tenir un congrès dans ces conditions est impossible et dangereux",
ajoutait-il.
En outre, un autre front préoccupe les autorités turques dans le
nord-est de la Syrie. Ankara demande à Damas d'expulser les combattants
du PKK, présents au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS).
L'accord récent entre les nouvelles autorités de Damas proches d'Ankara
et les FDS, dominées par les Kurdes, va "servir la paix", a salué M.
Erdogan.
Mais depuis, le DEM a vivement condamné l'arrestation du maire
d'Istanbul pour "corruption" et "terrorisme", qui vise des liens
supposés avec le PKK.
L'arrestation d'Imamoglu, après la destitution de dix maires DEM du
pays depuis l'an passé, risque d'entraver les efforts de collaboration
du gouvernement avec l'opposition, note Hamish Kinnear, analyste
risques au cabinet d'intelligence économique Verisk Maplecroft.
"Pour l'instant, ils (le PKK) n'ont aucune motivation, compte tenu du
chaos qui règne en Turquie. Si les choses se déroulent mieux en Syrie,
cela pourrait leur ouvrir une porte", estime également Gönül Tol, du
Middle East Institute à Washington. (AFP, 21 mars 2025)
Syrie: les
Kurdes font état de neuf morts dans des frappes
attribuées à la Turquie
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l'administration
kurde qui contrôle des territoires dans le nord-est syrien, ont annoncé
dans la nuit de dimanche à lundi la mort de neuf personnes dans des
frappes aériennes imputées à la Turquie.
"Un appareil de (l'occupant) turc a bombardé une famille d'agriculteurs
(...) dans les dernières heures de dimanche", ont annoncé les FDS sur
Telegram, précisant que les frappes avaient visé "une zone entre les
villages de Qomji et Barkh Botan" au sud de la ville de Kobané.
Au total, "neuf civils ont été tués et deux blessés", selon les FDS.
Les FDS, soutenus par les Etats-Unis, ont joué un rôle clé dans la
lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique mais sont dans le
collimateur d'Ankara qu'ils accusent d'avoir multiplié les attaques
depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre.
La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale
composante des FDS, d'avoir des liens avec les séparatistes armés
kurdes du PKK.
Cherchant à unifier la Syrie après plus de 13 années de guerre civile,
la nouvelle coalition au pouvoir, menée par le groupe islamiste sunnite
Hayat Tahrir al-Cham (HTS), a annoncé le 11 mars un accord avec les FDS
pour intégrer au sein de l'Etat les institutions civiles et militaires
relevant de l'administration autonome kurde en Syrie.
Le PKK a par ailleurs annoncé le 1er mars un cessez-le-feu dans ses
opérations contre les forces turques, mais Ankara a exigé la semaine
dernière que l'organisation et les groupes affiliés déposent les armes
"immédiatement et sans condition".(AFP, 17 mars 2025)
Le PKK juge "impossible" en l'état de prononcer sa dissolution
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), appelé par son chef
historique à déposer les armes, juge "impossible" pour l'heure de se
réunir en congrès afin de prononcer sa dissolution, a estimé jeudi soir
un haut responsable du groupe armé kurde.
"Chaque jour, des avions de reconnaissance (turcs, NDLR) volent, chaque
jour, ils bombardent, chaque jour, ils attaquent", a déclaré à la
chaîne de télévision kurde Sterk TV Cemil Bayik, l'un des dirigeants du
PKK, affirmant que "tenir un congrès dans ces conditions est impossible
et dangereux".
Mais ce congrès aura lieu "si les conditions sont remplies", a-t-il
souligné, selon des propos rapportés par l'agence de presse ANF, proche
du mouvement kurde.
Le PKK, dont le commandement est replié dans les montagnes du nord de
l'Irak, a répondu favorablement le 1er mars à un appel de son chef
historique Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans, à dissoudre le
mouvement et mettre fin à quatre décennies de guérilla qui ont fait au
moins 40.000 morts.
Le PKK, qualifié de terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, a
annoncé un cessez-le-feu à effet immédiat, mais exige qu'Abdullah
Öcalan, toujours emprisonné sur une île-prison au large d'Istanbul,
"dirige personnellement" le congrès qui mènera à sa dissolution.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que l'appel d'Abdullah
Öcalan, intervenu dans le cadre d'un dialogue initié à l'automne par
Ankara, est une "opportunité historique" pour les Turcs et les Kurdes,
qui représentent selon certaines estimations 20% des 85 millions
d'habitants de la Turquie. (AFP, 14 mars 2025)
Ankara insiste sur l'expulsion des combattants kurdes
étrangers
La Turquie réclame l'expulsion des combattants kurdes "étrangers" du
nord-est de la Syrie, après l'accord entre Damas et le principal
mouvement armé kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS), a
insisté jeudi une source au ministère turc de la Défense.
Selon cette source, la Turquie, "déterminée à poursuivre sa lutte
contre le terrorisme", veut voir le départ de Syrie des combattants
turcs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les autorités syriennes ont annoncé lundi un accord avec les FDS,
qu'elles souhaitent "intégrer" aux institutions civiles et militaires
du pays. Cet accord a été salué par le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
La Turquie, "déterminée à assurer l'intégrité territoriale et politique
de la Syrie", attend désormais "la fin des activités terroristes en
Syrie, le désarmement des terroristes et l'expulsion des terroristes
étrangers", a ajouté cette même source s'exprimant sous couvert
d'anonymat.
Le PKK, en lutte armée contre le gouvernement turc depuis 1984, et dont
les combattants se trouvent majoritairement dans le nord de l'Irak et
le nord-est de la Syrie, a annoncé le 1er mars un cessez-le-feu
immédiat avec la Turquie, répondant à l'appel de son chef historique
emprisonné, Abdullah Öcalan.
Les affrontements entre le PKK et les forces turques ont causé la mort
d'au moins 40.000 personnes en quatre décennies.
Par ailleurs, une source diplomatique turque a annoncé à l'AFP la tenue
d'un sommet régional "en avril" pour mettre fin aux activités et à la
présence des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, avait évoqué la tenue
d'une telle réunion avec l'Irak, la Syrie, et la Jordanie notamment.
(AFP, 13 mars 2025)
Pour les
Kurdes de Syrie, la déclaration constitutionnelle
ne reflète pas la "diversité" du pays
L'administration dirigée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie a
critiqué jeudi la déclaration constitutionnelle adoptée quelques heures
plus tôt par les nouvelles autorités syriennes, affirmant qu'elle ne
reflétait pas la "diversité" du pays.
La déclaration "contredit la réalité de la Syrie et sa diversité", a
jugé l'administration, ajoutant qu'elle "ne reflète pas l'esprit du
peuple syrien et de ses différentes composantes, des Kurdes aux Arabes,
en passant par les Syriaques, les Assyriens et les autres composantes
nationales syriennes".
L'administration kurde condamne les "crimes" contre les civils.
L'administration autonome kurde de Syrie a condamné dimanche les
"crimes" perpétrés contre les civils dans l'ouest du pays, après
plusieurs jours de violences meurtrières sur la côte méditerranéenne
syrienne.
"L'administration autonome démocratique du nord et de l'est de la Syrie
condamne fermement les crimes commis contre notre peuple sur la côte et
souligne que ces pratiques nous ramènent à une époque noire que le
peuple syrien ne veut pas revivre", a-t-elle indiqué dans un
communiqué, appelant à poursuivre "les responsables de ces crimes".
(AFP, 13 mars 2025)
Le PKK et
"les groupes affiliés" pressés de déposer les
armes "immédiatement" par Bahçeli
Devlet Bahceli, allié du président turc Recep Tayyip Erdogan et
considéré comme le parrain du dialogue entre Ankara et le PKK, a appelé
dimanche l'organisation armée kurde et "les groupes affiliés" à déposer
"immédiatement et sans condition" les armes, plus d'une semaine après
l'appel au mouvement de son chef historique à se dissoudre.
"L'organisation terroriste PKK et les groupes affiliés doivent
immédiatement et sans condition préalable déposer les armes", a affirmé
le chef du parti ultranationaliste MHP (Parti d'action nationaliste),
Devlet Bahceli, dans un communiqué.
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a approuvé l'appel de son
chef historique Abdullah Öcalan à ouvrir les discussions en vue de sa
dissolution.
"Le fait que les YPG et d'autres organisations terroristes similaires
prétendent être exemptées de l'appel (...) est totalement
contradictoire avec la direction de l'organisation", a ajouté M.
Bahceli, en référence aux Unités de protection du peuple (YPG),
principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Le chef des FDS, dominées par les Kurdes, avait salué le 27 février
l'appel du leader du PKK à dissoudre son mouvement, soulignant
toutefois que ses forces n'étaient pas concernées.
Allié du chef de l'Etat turc, M. Bahceli est considéré comme le parrain
du processus de paix en cours entre le PKK et Ankara.
Lancée par M. Bahceli, l'idée a suscité un débat public depuis octobre,
Erdogan la saluant comme une "fenêtre d'opportunité historique".
Le PKK a favorablement répondu le 1er mars à l'appel de son chef
historique Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans, à dissoudre le
mouvement et à mettre fin à quatre décennies de guerilla qui ont fait
au moins 40.000 morts.
Le PKK a annoncé un cessez-le-feu à effet immédiat assurant que "aucune
de nos forces ne mènera d'action armée à moins d'être attaquée".
(AFP,
9 mars 2025)
Permanent
Peoples’ Tribunal to announce final
verdict on 26 March
The Permanent Peoples’ Tribunal 54th session on Rojava vs. Turkey will
share its final verdict on 26 March in a special event in the European
Parliament in Brussels.
The Permanent Peoples’ Tribunal held its 54th session on Rojava vs.
Turkey in Brussels on 5 and 6 February. The final verdict will be
shared on 26 March in a special event in the European Parliament in
Brussels.
The Permanent Peoples’ Tribunal is a judicial platform established to
investigate and prosecute war crimes committed by the Turkish State and
its paramilitary forces in North and East Syria since the occupation of
Afrin in 2018 up to the present day.
The tribunal’s preliminary statement stated: "Turkey’s attacks on
Syrian territory, without UN Security Council authorization, amount to
an international crime of aggression. The pattern of attacks, bombings,
shelling, drone attacks and atrocities against civilians, the forced
displacements and demographic engineering through replacement of
populations, the destruction of power and damage to water supplies, the
environmental damage, the destruction of cultural heritage and
educational institutions, the use of rape, torture, secret detention –
are all contrary to international law, constitute crimes against
humanity and war crimes, and are indicative of genocide." (ANF, 7 March
2025)
Nombreuses inconnues après l'appel à la paix
d'Öcalan
L'appel jeudi du chef kurde Abdullah Öcalan à tourner la page de la
lutte armée après quarante ans de guérilla laisse de nombreuses
questions en suspens, sur ses conséquences politiques en Turquie et le
statut des Kurdes, qui représentent 20% environ de la population du
pays.
Le message du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
emprisonné depuis 26 ans, signe l'aboutissement du dialogue entamé en
octobre par les autorités turques, qui n'ont publiquement rien promis
en échange.
- Quel gain pour Öcalan?
Une libération du détenu de 75 ans, emprisonné depuis 1999 sur une île
au large d'Istanbul, semble peu probable au vu des menaces de vengeance
pesant sur lui. "En revanche, il pourrait voir son régime carcéral
largement assoupli et son isolement levé", estime Bayram Balci, du
Ceri-Sciences Po à Paris.
"Mais il n'est pas envisageable qu'il puisse se rendre dans le village
de ses parents dans le sud-est", affirme le chercheur selon lequel le
ressentiment est encore trop vif. Quatre décennies de guérilla ont fait
plus de 40.000 morts.
Au plan idéologique, assure l'historien Hamit Bozarslan, de l'EHESS à
Paris, Abdullah Öcalan "a pris acte que le PKK était né dans un
contexte particulier, aujourd'hui révolu. Mais il est clair que la
dissolution du PKK ne signifie pas la fin de la question kurde: il a
insisté sur la démocratisation de la Turquie".
En revanche, poursuit-il, "il n'a pas fait ce que la Turquie attendait
de lui, à savoir dénoncer le terrorisme et annoncer la fin de la
terreur".
- Pourquoi maintenant?
Pour Berk Esen, politiste à l'université Sabanci d'Istanbul, ces
pourparlers indirects avec le PKK - via le parti prokurde DEM,
troisième force au parlement - répondent d'abord à une préoccupation
domestique.
Après sa lourde défaite aux municipales de mars 2024, "il est devenu
clair qu'à moins de changements significatifs", le président Recep
Tayyip Erdogan et son parti AKP au pouvoir depuis 2002 risquaient de
perdre les prochaines élections, dont la présidentielle en 2028,
explique-t-il.
Avec l'ascension du populaire maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem
Imamoglu, redoutée par le chef de l'Etat, "il s'est senti contraint de
prendre des mesures", notamment pour obtenir le soutien du DEM,
estime-t-il.
Par ailleurs, Ankara espère obtenir du nouveau pouvoir en Syrie
l'expulsion des combattants turcs du PKK présents dans le nord-est, à
sa frontière, au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS).
- Quels gains pour le président Erdogan? -
La menace militaire du PKK sur le territoire turc est réduite à néant,
mais "la persistance de la guérilla maintenait une forme d'insécurité
plus politique que réellement sécuritaire", estime Boris James,
historien spécialiste des Kurdes, qui évoque un "échange de capital
symbolique" entre M. Öcalan et le chef de l'Etat.
Bayram Balci voit ainsi la possibilité pour M. Erdogan de rallier des
députés prokurdes dans la perspective d'une réforme de la constitution
qui lui permettrait de se présenter à la présidentielle de 2028.
Il pourrait envisager "une sorte de pacte de non-agression avec le
parti DEM en échange de quelques concessions sur les droits culturels
et linguistiques des Kurdes", avance également Hamish Kinnear, analyste
du cabinet d'intelligence économique Verisk Maplecroft.
- Et pour les Kurdes?
Tout au long des négociations avec M. Öcalan, le gouvernement a
accentué la répression: une dizaine de maires prokurdes du DEM ont été
destitués et des centaines d'arrestations conduites pour "terrorisme".
"M. Erdogan a fait miroiter la perspective d'une paix tout en
maintenant une campagne répressive et sécuritaire", relève Anthony
Skinner, directeur de recherche chez Marlow Global. "Je m'attends à ce
que ça continue jusqu'à ce qu'il obtienne des conditions aussi
favorables que possible".
Sedat Yurtdas, du Centre de recherche sociale du Tigre (DITAM), à
Diyarbakir (sud-est), affirme que cette campagne "visait des politiques
considérés comme proches du PKK à Qandil", région du nord de l'Irak où
sont repliés une partie de ses combattants. Il estime que, désormais,
elle sera probablement utilisée comme menace envers ceux qui s'opposent
à l'appel (de M. Öcalan) ou ne le soutiennent pas ouvertement".
Pour toute réponse, le porte-parole du parti AKP au pouvoir, Ömer
Çelik, a déclaré vendredi que "quel que soit son nom, l'organisation
terroriste (le PKK, NDLR) et ses extensions en Irak et en Syrie doit
déposer les armes et se dissoudre", affirmant que l'Etat turc se
refusait à tout "marchandage". (AFP, 28 févr 2025)
"Il ne
suffit pas de déposer les armes", dit le parti
prokurde DEM
"Il ne suffit pas de déposer les armes", a affirmé vendredi un
responsable du principal parti prokurde de Turquie, au lendemain d'un
appel du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
Abdullah Öcalan, à tourner la page de la lutte armée.
"Le gouvernement doit faire preuve de volonté politique et mettre en
oeuvre des programmes. Il y a un problème kurde et il ne suffit pas de
déposer les armes", a déclaré Tuncer Bakirhan, vice-président du parti
DEM, dans un entretien à la chaîne privée Habertürk.
"La population kurde attend une paix honorable", a jugé le député en
affirmant que les Kurdes, qui représentent selon certaines estimations
20% des 85 millions d'habitants de la Turquie, attendent "une solution
démocratique (...) inscrite dans un cadre juridique" et "des mesures
concrètes".
"La solution à ce problème ne doit pas être reportée", a-t-il insisté,
alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé que la Turquie
avait face à elle une "opportunité historique" après quatre décennies
d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts.
Le vice-président du DEM, parti qui a servi d'intermédiaire entre les
autorités et M. Öcalan, appelle notamment à lever l'isolement de
certains prisonniers kurdes, dont le chef historique du PKK, détenu
depuis 1999 sur une île-prison au large d'Istanbul.
Le responsable prokurde a en outre estimé que le désarmement et la
dissolution du PKK passeront par l'instauration d'un mécanisme de
contact avec le groupe armé kurde impliquant M. Öcalan, qui surveillera
leur mise en oeuvre.
Dans un message lu jeudi par des députés du DEM l'ayant rencontré le
jour même en prison, Abdullah Öcalan a exhorté l'actuel commandement du
PKK, replié dans le nord de l'Irak, à se réunir en congrès pour
prononcer sa dissolution. (AFP, 28 févr 2025)
Appel historique du chef kurde Öcalan à dissoudre le
PKK
Cris de joie et danses endiablées ont accompagné jeudi dans le sud-est
à majorité kurde de la Turquie l'appel du fondateur et chef historique
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Abdullah Öcalan, à tourner
la page de la lutte armée.
Dans un message historique pour "la paix et une société démocratique",
M. Öcalan, 75 ans, a ordonné au PKK de "déposer les armes et (...) se
dissoudre", affirmant "assumer la responsabilité historique de cet
appel".
Son message, attendu depuis des semaines, a été lu en kurde puis en
turc dans une salle bondée d'un hôtel d'Istanbul, sous une large photo
prise le matin même, le montrant les cheveux blanchis, devant une foule
de journalistes et des "Mères du samedi", des femmes kurdes qui
manifestent chaque semaine pour leurs proches disparus aux mains des
autorités.
La guérilla livrée par le PKK, considéré comme un groupe terroriste par
Ankara et ses alliés occidentaux, a fait plus de 40.000 morts depuis
1984.
"Le message d'Apo (oncle, en kurde, comme le surnomment ses soutiens)
est un message de paix, de fraternité, d'humanité, le message des
droits et de la loi, de justice et d'égalité", s'enthousiasme Ferha
Akbüyük, une femme de 65 ans sur la grand place de Diyarbakir, la plus
grande ville à majorité kurde du sud-est.
Ni le président Recep Tayyip Erdogan ni son gouvernement n'ont réagi
dans l'immédiat à l'appel de M. Öcalan.
Seul un responsable du parti au pouvoir AKP, Efkan Ala, a estimé
que "si l'organisation terroriste prend en compte cet appel (...), la
Turquie sera libérée de ses chaînes".
- "Terrain politique" -
Une délégation du parti prokurde DEM s'était entretenue pendant trois
heures jeudi matin avec Abdullah Öcalan, détenu à l'isolement depuis sa
capture au Kenya il y a 26 ans.
Lors de précédentes rencontres avec les députés Abdullah Öcalan, avait
exprimé sa "détermination" à tourner la page de la lutte armée,
évoquant son "pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du
terrain de la violence au terrain juridique et politique".
Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en
2013, ont toutefois fait long feu, cédant la place à des flambées de
violence.
Mais cette fois, "la puissance militaire de la Turquie empêche depuis
longtemps le PKK d'agir sur le terrain", souligne Boris James,
historien français spécialiste des Kurdes.
Pour le vice-président du DEM, Tuncer Bakirhan, qui l'a rencontré à
trois reprises, M. Öcalan "ne veut pas seulement que les Kurdes soient
libres de parler leur langue, mais que toute expression démocratique
soit possible" dans le pays.
Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l'intermédiaire de
son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de le sortir
de son isolement après vingt-six ans de détention.
Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les
menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Öcalan.
- "A l'écart depuis les années 90" -
Le chef de l'Etat, qui s'est peu exprimé sur le sujet, avait confirmé à
plusieurs reprises la politique de "la main tendue aux frères kurdes",
principale minorité de Turquie (20% de la population environ), tout en
accentuant la pression sur l'opposition, en particulier sur le parti
DEM, dont dix maires ont été démis de leurs fonctions depuis leur
élection l'an dernier.
Des vagues d'arrestations ont été conduites contre des centaines de
personnes - militants politiques, élus, artistes, journalistes -
accusées de "terrorisme", dont M. Öcalan n'a pas dit un mot.
Par ailleurs, et en dépit du charisme d'Abdullah Öcalan, une vaste
incertitude pèse sur la réponse des combattants du PKK, pour la plupart
repliés dans les montagnes de la région de Qandil, dans le nord de
l'Irak.
"Öcalan a été tenu à l'écart depuis le milieu des années 1990",
rappelle Renad Mansour, spécialiste du centre de réflexion Chatham
House. "Et il y a eu plusieurs directions du PKK qui ont développé des
idées différentes sur la lutte armée", précise-t-il.
- "Changement sismique" -
Pour Boris James, historien français spécialiste des Kurdes, "quand
Öcalan parle d'autodissolution du PKK, il n'engage pas du tout les gens
qui se trouvent à Qandil", remarque-t-il. "Il n'envisage pas le
problème kurde à l'échelle régionale dans son discours."
Or, la Turquie accuse le PKK de combattre dans le nord-est de la Syrie
au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS), le long de sa
frontière sud.
Le chef des FDS, Mazloum Abdi, s'est empressé de préciser que "cet
appel du PKK le concerne lui et ne concerne pas nos forces".
"Il y a une différence majeure entre l'appel à la paix d'Öcalan et sa
concrétisation", convient Hamish Kinnear, analyste pour Verisk
Maplecroft. Il mise néanmoins sur "le statut d'Öcalan en tant que chef
spirituel du mouvement" pour saluer un "changement sismique non
seulement pour la Turquie, mais pour la région".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a voulu voir dans cet
appel "une lueur d'espoir".
Dans le sud-est de la Turquie, après les cris de joie de l'après-midi,
aucune célébration notable n'a cependant été rapportée jeudi soir.
(AFP, 27 févr 2025)
Le chef des forces kurdes affirme
qu'elles doivent être et non dissoutes
Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les
Kurdes, s'est montré ouvert jeudi à ce que ses troupes rejoignent
l'armée syrienne, ajoutant refuser qu'elles soient dissoutes, après
l'appel du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah
Öcalan, à déposer les armes.
"Une nouvelle Syrie se forme, un nouvel Etat est en construction, et
bien sûr, les FDS doivent avoir une place dans la nouvelle armée
syrienne (...) Nous ne voulons pas dissoudre les FDS, au contraire,
nous pensons que les FDS renforceront la nouvelle armée syrienne", a
déclaré lors d'une visioconférence Mazloum Abdi, le chef des FDS, bras
armé de l'administration autonome kurde qui contrôle une grande partie
du nord-est de la Syrie. (AFP, 27 févr 2025)
Les Kurdes font
état de 12 morts dans des frappes attribuées à Ankara
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l'administration
kurde qui contrôle de vastes territoires dans le nord-est de la Syrie,
ont déclaré que 12 personnes avaient été tuées mercredi dans des
frappes aériennes qu'elles ont imputées à Ankara.
"Un escadron d'avions et de drones de l'occupation turque a mené une
attaque à 15H00 aujourd'hui, mercredi, sur plusieurs zones (...) dans
la région de Chaddadé, au sud de Hassaké (...) lançant plus de 16
frappes aériennes sur la région et tuant quatre de nos combattants, six
travailleurs civils, ainsi que deux bergers", ont déclaré les FDS dans
un communiqué.
La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale
composante des FDS, d'avoir des liens avec les séparatistes armés
kurdes sur son sol et menace de lancer une opération militaire contre
elles.
Les factions syriennes proturques avaient lancé une offensive contre
les FDS au moment où une coalition de groupes rebelles menée par des
islamistes radicaux déclenchait le 27 novembre une offensive contre les
forces du président Bachar al-Assad, chassé du pouvoir onze jours plus
tard.
Depuis, des combats opposent les FDS, dominées par les Kurdes et
soutenues par les Etats-Unis, aux groupes proturcs dans le nord, malgré
des tentatives américaines d'imposer une trêve. Ankara mène aussi
régulièrement des frappes contre les FDS.
Les FDS, partenaires des Occidentaux réunis au sein d'une coalition
internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte
contre le groupe Etat islamique (EI).
A la faveur du conflit syrien déclenché en 2011, elles ont profité d'un
retrait des forces de Bachar al-Assad pour prendre le contrôle de
vastes pans du territoire dans le nord-est de la Syrie, une région
riche en pétrole où elles bénéficient d'une autonomie de facto.
Les nouveaux dirigeants syriens, proches d'Ankara, ont exhorté
l'ensemble des groupes armés, dont les FDS à déposer les armes,
rejetant toute forme d'autonomie kurde.
Les Kurdes syriens ont montré des signes d'ouverture et les deux
parties sont en pourparlers sur plusieurs questions en suspens. (AFP,
26 févr 2025)
Government appoints trustee to DEM-led Kağızman
municipality
The Interior Ministry has appointed a trustee to the Kağızman district
municipality in Kars province following the sentencing of Mayor Mehmet
Alkan to 6 years and 3 months in prison for "being a member of a
terrorist organization."
Okan Daştan, the district governor of Kağızman, was named as the new
trustee, marking the latest in a series of government takeovers of
opposition-led municipalities.
The decision was announced in the early house of today, with heavy
police presence around the municipal building. Nejla Demir, a lawmaker
from the pro-Kurdish Peoples’ Equality and Democracy (DEM) Party,
condemned the move, stating, "The trustee policy imposed through a
politicized judiciary is an act of usurpation, colonial law, and
plunder. The midnight appointment of a trustee to our Kağızman
Municipality with hundreds of police officers is a clear act of seizing
public will and looting what belongs to the people."
Municipal takeovers
Since the 2024 local elections, 12 municipalities have been taken over
by the government, including 10 run by the DEM Party and two by the
main opposition Republican People’s Party (CHP). The first intervention
came on June 4, when Hakkari Mayor Mehmet Sıddık Akış was removed from
office due to terrorism charges.
The full list of municipalities taken over since the elections includes:
DEM Party: Hakkari (Jun 3, 2024), Mardin, Batman, Halfeti (Nov 4,
2024), Dersim (Nov 22, 2024), Bahçesaray (Nov 29, 2024), Akdeniz (Jan
14, 2025), Siirt (Jan 29, 2025), Van (Feb 15, 2025), Kağızman (Feb 24,
2025)
CHP: Esenyurt (Oct 31, 2024), Ovacık (Nov 22, 2024)
The DEM Party, which won 75 municipalities in the 2024
elections—including 11 cities—has now lost six of those cities to
government-appointed trustees.
Under Turkish law, the Interior Ministry has the authority to suspend
mayors under criminal investigation and appoint district governors or
bureaucrats as acting mayors, effectively bypassing elected municipal
councils. Trustees also have the power to dissolve municipal councils,
which typically include members from multiple political parties.
This policy was widely implemented following the failed coup attempt in
2016, when the government took control of nearly all municipalities run
by the DEM Party’s predecessor, the Peoples' Democratic Party (HDP), in
Turkey’s Kurdish-majority regions. The HDP regained many of these
municipalities in the 2019 elections, but the government once again
removed most of its elected mayors in the following months, citing
terrorism-related investigations. (BIA, 24 Feb 2025)
Le Comité des Arméniens en Belgique a décerné un prix à Doğan Özgüden
et İnci Tuğsavul, fondateurs d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil, en
tant qu'amis et soutiens de longue date.
Lors de la cérémonie au prestigieux Cercle Royal Gaulois à Bruxelles,
en présence de plusieurs personnalités politiques, Özgüden a remercié
le Comité des Arméniens en Belgique pour son geste par l'intervention
suivante:
"Nous vous remercions de nous décerner ce soir un prix en tant qu'amis
de longue date de la communauté arménienne... Il est vrai, notre amitié
a commencé dans les années septante quand la deuxième grande vague de
l'arrivée des Arméniens exilés a débuté en raison de l'aggravation de
la répression de l'Etat et les agressions paramilitaires racistes en
Turquie.
"Je n'oublierai jamais notre amitié et coopération avec les
personnalités arméniennes de ce pays comme le président du Comité des
Arméniens de Belgique, Maître Michel Mahmourian et le président de la
Fédération euro-arménienne Kaspar Karampetian.
"Ce 12 mars, date à laquelle vous nous avez honorés, est
malheureusement un jour sombre dans notre vie de presque 90 ans...
"Il y a 54 ans, le coup d'état militaire du 12 mars 1971 nous avait
condamnés à un exil sans fin. Neuf ans plus tard, en 1980, un autre
coup d'état nous a rendu apatrides.
"Dans la vie d'exil, la lutte que nous avions déjà menée contre un
régime fascisant en Turquie a gagné une nouvelle dimension : découvrir
la réalité du génocide de 1915…
Cette réalité était un tabou en Turquie, même pour les partis
politiques et les médias les plus progressistes.
"Nous sommes fiers de faire partie, depuis un demi-siècle, de la lutte
pour la reconnaissance des génocides, en coopération étroite avec nos
amis arméniens, assyriens, grecs et kurdes en exil.
“A cette soirée qui m'a rendu heureux, je veux exprimer ma profonde
gratitude au Comité des Arméniens de Belgique, qui a toujours été
solidaire avec nous lorsque nous étions exposés aux menaces de l’État
turc.
"Non seulement en nos noms, mais également au nom d’Info-Türk et des
Ateliers du Soleil, nous vous souhaitons un grand succès dans votre
lutte.
"Oui... Une lutte légitime qui est aussi la nôtre…"
Minorités
/ Minorities
Le prix à Özgüden
et Tuğsavul par le Comité des Arméniens en
Belgique

Le Comité des Arméniens en Belgique a décerné un prix
à Doğan Özgüden
et İnci Tuğsavul, fondateurs d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil, en
tant qu'amis et soutiens de longue date.
Lors de la cérémonie au prestigieux Cercle Royal Gaulois à Bruxelles,
en présence de plusieurs personnalités politiques, Özgüden a remercié
le Comité des Arméniens en Belgique pour son geste par l'intervention
suivante:
"Nous vous remercions de nous décerner ce soir un prix en tant qu'amis
de longue date de la communauté arménienne... Il est vrai, notre amitié
a commencé dans les années septante quand la deuxième grande vague de
l'arrivée des Arméniens exilés a débuté en raison de l'aggravation de
la répression de l'Etat et les agressions paramilitaires racistes en
Turquie.
"Je n'oublierai jamais notre amitié et coopération avec les
personnalités arméniennes de ce pays comme le président du Comité des
Arméniens de Belgique, Maître Michel Mahmourian et le président de la
Fédération euro-arménienne Kaspar Karampetian.
"Ce 12 mars, date à laquelle vous nous avez honorés, est
malheureusement un jour sombre dans notre vie de presque 90 ans...
"Il y a 54 ans, le coup d'état militaire du 12 mars 1971 nous avait
condamnés à un exil sans fin. Neuf ans plus tard, en 1980, un autre
coup d'état nous a rendu apatrides.
"Dans la vie d'exil, la lutte que nous avions déjà menée contre un
régime fascisant en Turquie a gagné une nouvelle dimension : découvrir
la réalité du génocide de 1915…
Cette réalité était un tabou en Turquie, même pour les partis
politiques et les médias les plus progressistes.
"Nous sommes fiers de faire partie, depuis un demi-siècle, de la lutte
pour la reconnaissance des génocides, en coopération étroite avec nos
amis arméniens, assyriens, grecs et kurdes en exil.
“A cette soirée qui m'a rendu heureux, je veux exprimer ma profonde
gratitude au Comité des Arméniens de Belgique, qui a toujours été
solidaire avec nous lorsque nous étions exposés aux menaces de l’État
turc.
"Non seulement en nos noms, mais également au nom d’Info-Türk et des
Ateliers du Soleil, nous vous souhaitons un grand succès dans votre
lutte.
"Oui... Une lutte légitime qui est aussi la nôtre…"
Politique
intérieure/Interior Politics
Le maire
d'Istanbul arrêté, l'opposition dénonce un "coup
d'Etat"
Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal opposant au président
turc Recep Tayyip Erdogan, a été interpellé mercredi accusé de
"corruption" et de "terrorisme", quelques jours avant d'être investi
comme le candidat à la prochaine présidentielle de son parti, qui a
dénoncé un "coup d'Etat" contre "le prochain président" de Turquie.
L'opération, qui a visé plus d'une centaine de ses collaborateurs et
d'élus et membres du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), première force d'opposition, s'ajoute à une vague de
répression qui a frappé tous azimuts ces derniers mois l'opposition,
les milieux prokurdes, la presse et même des artistes.
Populaire et charismatique, Ekrem Imamoglu, 53 ans, croule sous les
procédures judiciaires lancées contre lui par le procureur d'Istanbul;
il est poursuivi cette fois pour "corruption" et "soutien à une
organisation terroriste", a confirmé le ministre de la Justice Yilmaz
Tunç.
L'édile, à la tête de la mégapole turque de 16 millions d'habitants
depuis 2019, a passé la journée au siège de la police d'Istanbul près
duquel ont convergé des centaines de ses partisans.
Dans la soirée, malgré le froid vif, plusieurs milliers se sont
retrouvés munis de drapeaux turcs devant la municipalité aux cris de
"Erdogan Dictateur!", "Istanbul dans la rue, les voleurs au palais!",
"Imamoglu, tu n'es pas seul!", a constaté l'AFP.
"Tu nous entends, Erdogan? Tu nous vois?" a lancé, juché sur le toit
d'un bus au-dessus de la foule, le président du CHP, Özgür Özel faisant
huer le chef de l'Etat. "Depuis hier ce qui se passe c'est une
tentative de coup d'État" a-t-il martelé. "On a voulu annuler la
volonté du peuple".
"Il n'y a ni corruption, ni groupe terroriste, mais des bourreaux de la
justice aux commandes", a-t-il martelé au côté de l'épouse du maire,
Dilek Imamoglu. "Le seul crime d'Imamoglu est (...) d'avoir conquis le
coeur des gens. Son seul crime est qu'il sera le prochain président!"
- "Dictature" -
Ekrem Imamoglu a été cueilli au petit jour à son domicile, a
témoigné
son épouse sur la chaine privée NTV: "Les policiers sont arrivés juste
après le sahur", le repas de l'aube durant le Ramadan, a-t-elle
rapporté, précisant que leur fille de 13 ans était présente.
Dans une vidéo postée sur X, le maire a dénoncé la fouille de son
domicile affirmant, tout en nouant sa cravate, que "des centaines de
policiers sont arrivés à ma porte".
Son arrestation a provoqué une chute immédiate de la livre turque qui a
atteint le record de 40 livres pour un dollar et contraint la Banque
centrale turque à intervenir. La Bourse d'Istanbul a également dévissé
et terminé la journée en baisse de 8,72%.
Selon le communiqué du bureau du procureur d'Istanbul, M. Imamoglu est
accusé de corruption et d'extorsion et désigné comme le chef d'une
"organisation criminelle à but lucratif".
Également arrêtés pour "corruption" figurent un conseiller du maire, un
élu de district, des hommes d'affaires, un journaliste en vue et un
producteur de cinéma.
L'accusation de "soutien au terrorisme" vise sept suspects au total
selon le ministre de la Justice pour des liens supposés avec le Parti
des travailleurs du Kurdistan (interdit).
Tous les rassemblements et manifestations ont été interdits jusqu'à
dimanche par le gouverneur d'Istanbul et les lieux symboliques comme
l'emblématique place Taksim, barricadés.
Les autorités ont également restreint l'accès aux réseaux sociaux et à
certains sites internet.
"On est en dictature", a déclaré à l'AFP un commerçant identifié par
son seul prénom, Kuzey. "Ce gars et sa sale bande nous haïssent. Dès
qu'il ont affaire à quelqu'un de fort, ils font quelque chose
d'illégal, ils paniquent", a-t-il affirmé à propos du chef de l'Etat.
- "Vers l'autocratie" -
Berk Esen, politiste de l'université Sabanci d'Istanbul, joint
par
l'AFP, cette arrestation "pousse la Turquie plus loin vers
l'autocratie, à l'instar du Venezuela, de la Russie et de la
Biélorussie", a-t-il dit en parlant d'un "coup d'Etat contre le
principal parti d'opposition".
M. Imamoglu est seul en lice pour représenter son parti à la prochaine
présidentielle prévue en 2028 et devaitêtre désigné dimanche.
Pour Soner Cagaptay, du Washington Institute, "Erdogan pensait sûrement
qu'après cette étape, Imamoglu serait inarrêtable".
Ekrem Imamoglu est devenu la bête noire du chef de l'Etat, lui-même
ancien maire d'Istanbul dans les années 90, quand il a ravi en 2019 la
capitale économique de la Turquie au parti AKP du président. Il avait
été réélu triomphalement l'an dernier.
Mardi, l'université d'Istanbul a annulé son diplôme, ajoutant un
obstacle supplémentaire sur sa route, la Constitution exigeant un
diplôme de l'enseignement supérieur pour toute candidature à la
magistrature suprême.
L'édile avait dénoncé une décision "illégale" qu'il entendait contester
en justice: "les droits acquis de chacun dans ce pays sont menacés",
avait-il accusé.
Ekrem Imamoglu, qui sera remplacé le temps de sa garde à vue par le
vice-président du conseil municipal d'Istanbul, Nuri Aslan, est visé
par cinq autres procédures judiciaires, dont deux ouvertes en janvier,
qui l'avaient conduit à dénoncer le "harcèlement" de la justice.
Six maires CHP du pays sont détenus ou en garde à vue, et dix maires
prokurdes ont également été destitués ces derniers mois. (AFP, 19 mars
2025)
Nouvel obstacle pour une candidature à la présidence du
maire d'opposition d'Istanbul
L'Université d'Istanbul a annulé mardi le diplôme d'Ekrem Imamoglu, le
maire de cette mégapole turque et principal opposant au président Recep
Tayyip Erdogan, ajoutant un obstacle supplémentaire à son éventuelle
candidature à la présidence à Ankara.
L'édile a aussitôt dénoncé une décision "illégale" et annoncé son
intention de la contester en justice estimant que le conseil
d'administration de l'université stambouliote n'était pas habilité à
agir ainsi.
Les diplômes obtenus par vingt-huit personnes dont M. Imamoglu "sont
annulés pour cause de +nullité+ et d'+erreur manifeste+", a annoncé
l'établissement dans un communiqué.
Cette annulation n'altère pas le mandat munciipal de M. Imamoglu, réélu
en mars 2024 à la tête de la puissante municipalité d'Istanbul, la
capitale économique de la Turquie.
En revanche, en vertu de la Constitution, un diplôme de l'enseignement
supérieur est exigé pour toute candidature aux fonctions de chef de
l'Etat.
"Bien sûr, nous allons porter cette décision illégitime devant les
tribunaux, nous allons la combattre devant les tribunaux, mais la
pression est telle que je ne crois plus qu'une décision juste sera
rendue" a lancé M. Imamoglu.
"Les droits acquis de chacun dans ce pays sont menacés", a-t-il estimé.
Figure du CHP, le principal parti d'opposition parlementaire, Ekrem
Imamoglu est visé par cinq autres procédures judiciaires, dont deux ont
été ouvertes en janvier.
- "Harcèlement" -
Il est actuellement seul en lice pour représenter son parti à la
prochaine présidentielle, prévue pour 2028. Il doit être officiellement
désigné dimanche au cours d'une primaire.
Ekrem Imamoglu "sera notre candidat à la présidence", a maintenu mardi
soir le président du CHP, Ozgur Ozel, espérant que la justice reviendra
rapidement sur cette décision qu'il a qualifiée de "tache".
M. Imamoglu, 53 ans, avait obtenu en 1995 une licence en gestion
d'entreprise délivrée par une université de Chypre-Nord avant d'être
reconnue à Istanbul. Le conseil d'administration de l'Université
d'Istanbul a jugé mardi irrégulière la reconnaissance de son diplôme en
Turquie.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a été maire d'Istanbul, est
lui-même accusé de longue date par des opposants d'avoir falsifié son
diplôme universitaire, ce qu'il réfute.
En réaction à des accusations portées par un journaliste, la
municipalité d'Istanbul avait rendu publique en septembre 2024 une
photocopie d'un diplôme de licence en gestion d'entreprise délivré en
1995 à M. Imamoglu par l'université d'Istanbul.
En 2023, M. Imamoglu avait déjà été empêché de facto de se présenter à
la présidence, en raison d'une condamnation en décembre 2022 à une
peine de deux ans et sept mois de prison assortie d'une interdiction
d'activités politiques pour "insulte" faite aux membres du Haut comité
électoral turc, une condamnation dont il a fait appel.
Opposant véhément au président Erdogan, M. Imamoglu a dénoncé fin
janvier le "harcèlement" de la justice à son encontre. Il sortait alors
d'un tribunal d'Istanbul où il était entendu dans le cadre d'une
enquête ouverte après des critiques contre le procureur général de
cette ville. (AFP, 18 mars 2025)
Istanbul municipalities face terrorism
investigation over alleged financing of DHKP-C
Thirty-two individuals were detained this morning in raids across 34
locations in İstanbul as part of an investigation into several
opposition-run district municipalities over financing terrorism and bid
rigging allegations.
Among the raided locations were municipal buildings of Maltepe,
Ataşehir, Sarıyer, and Şişli districts, all run by the Republican
People's Party (CHP). Officials from these municipalities are accused
of financing the Revolutionary People's Liberation Party-Front
(DHKP-C), a Marxist armed group active since the 1990s.
Six more people are still being sought by the police while two former
mayors and one deputy mayor were summoned as witnesses or complainants.
The investigation is centered around Kazova Tekstil, a company that the
prosecutors believe was operating under the DHKP-C's orders.The company
shut down in 2013, leaving 94 workers without compensation. In
response, about a dozen workers "occupied" the factory, took control of
the remaining machines, and began production and sales.
According to the prosecutors, the DHKP-C orchesrated these events
through its Revolutionary Workers Movement (DİH) branch to seize the
factory. In 2014 and 2015, the Marxist group used the company to secure
financial resources through "irregularly awarded" municipal tenders in
Sarıyer and Şişli.
Prosecutors also allege that two Kazova employees approached the
Ataşehir, Maltepe, Sarıyer, and Şişli municipalities between 2014 and
2016, requesting financial aid.
The case is based on testimony from a former DHKP-C member who
cooperated with authorities under effective remorse laws.
Having financial difficulties, Kazova Tekstil shut down in Jan 2013,
after placing 94 workers on compulsory leave and eventually leaving
them without severance pay or salaries. The company’s owners, Ümit
Somuncu and Mustafa Umut Somuncu, allegedly emptied the factory and
disappeared.
In response, a group of 11 workers staged a tent protest outside the
factory, later joining larger demonstrations. After being blocked by
police while attempting to protest in Taksim on May 1, 2013, the
workers occupied the factory on Jun 28, citing inspiration from the
occupation of İstanbul's Gezi Park in protests attended by millions of
people.
Using the rmeaining machinery, the workers began producing sweaters in
September, sending the first batch to women and children in prison who
had written them letters of support. In Nov 2013, they won a lawsuit
granting them ownership of the factory’s machinery as compensation for
their unpaid wages.
Opposition-led municipalies in İstanbul, including the Metropolitan
Municipality, are currently subject to multiple investigations.
Esenyurt Mayor Ahmet Özer was arrested on terrorism charges in October,
with one of the accusations linked to statements made in 2012-2013.
Beşiktaş Mayor Rıza Akpolt was arrested in January in a corruption in
investigation. Both mayors were removed from office and trustees were
appointed in their place.
Beykoz Mayor Alaattin Köseler was arrested earlier this month. He was
replaced replaced by Özlem Vural-Gürzel, also a CHP member, after an
election in the municipal council.
Ataşehir and Maltepe deputy mayors were among the 10 detained
individuals terror-related investigations last month. The investigation
concerns the CHP's alliance with the pro-Kurdish DEM Party during the
2024 local elections. Prosecutors allege that the two parties
collaborated in the elections to maximize their number of seats in
municipal councils, and this collaboration was carried out under the
PKK's orders. (BIA, 11 March 2025)
L’appel
d’Ocalan : Une démission politique ou un
espoir de paix ?
Ragip Duran, TVXS.GR, 3 mars 2025
Jeudi 27 février à 17h00 locale à Istanbul, Ankara, Izmir mais surtout
à Diyarbakir et dans les autres villes kurdes du pays tout le monde,
les hommes et femmes politiques, les journalistes, les activistes, les
milliers de membres des familles de guérillero kurdes et soldats turcs
morts ou blessés lors des accrochages depuis 1984 (Plus de 40 milles
personnes sont morts depuis 41 ans de conflit armé), attendaient la
déclaration d’Abdullah Ocalan, Président fondateur du PKK (Parti des
Travailleurs du Kurdistan, en lutte armée contre l’armée turque pour
les droits politiques, juridiques, culturels des kurdes).
Une délégation de 7 personnes formée des co-présidents, des députés de
DEM (Parti de l’Egalité et de la Démocratie des Peuples, kurdes et
gauches, troisième parti du Parlement avec 57 sièges sur 593) et des
avocats d’Ocalan s’était rendue dans la matinée sur l’île d’Imrali
(Marmara). Ocalan y est emprisonné dans une maison d’arrêt spéciale
depuis fèvrier 1999. La délégation s’est entretenu avec Ocalan pendant
4 heures. Et elle a reçu une lettre écrite de deux pages qualifiée de
‘’Lettre Historique’’.
Ocalan fait le bilan du PKK et tire une conclusion : ‘’Dans les années
1990, avec l'effondrement du socialisme réel en raison de dynamiques
internes, la dissolution du déni de l'identité kurde dans le pays et
les améliorations dans la liberté d'expression ont conduit à
l'affaiblissement de la signification des fondements du PKK et ont
abouti à une répétition excessive. Par conséquent, il a fait son temps,
comme ses homologues, et a nécessité sa dissolution’’.
Le PKK crée en 1978 par des étudiants de la gauche kurde des
universités d’Ankara avait déjà, lors de son 5ème Congrès en 1995 pris
la décision d’enlever la faucille et le marteau de son drapeau.
Organisation ‘’séparatiste et terroriste’’ selon les gouvernements
turcs, le PKK est toujours sur la liste des organisations terroristes
de l’ONU et de L’Union Européenne.
Ocalan, fait dans sa déclaration de courtes analyses
historico-politiques sur le 20e siècle, la modernité capitaliste,
l’Etat, le Fédéralisme, la société et l’identité. Il insiste sur la
revitalisation de ‘’l’amitié millénaire entre les Turcs et les
Kurdes’’. Il met l’accent au moins trois fois sur l’importance de la
démocratie : ‘’Le deuxième siècle de la République ne peut atteindre et
assurer une continuité permanente et fraternelle que s'il est couronné
par la démocratie. Il n'y a pas d'alternative à la démocratie dans la
recherche et la réalisation d'un système politique. Le consensus
démocratique est la voie fondamentale.’’.
Ocalan à la fin de son message s’adresse au PKK. ‘’ Comme pour toute
communauté et tout parti moderne dont l'existence n'a pas été abolie
par la force, convoquez votre congrès pour vous intégrer volontairement
à l'État et à la société et prenez une décision ; tous les groupes
doivent déposer les armes et le PKK doit se dissoudre.’’
La déclaration d’Ocalan a été en général bien accueillie par les
milieux proches d’Erdogan. Ce front croit que le gouvernement a
remporté une victoire et que c’est désormais la fin du terrorisme.
La principale formation de l’opposition, le CHP (Kémaliste, 133 sièges)
a estimé que ‘’les récents développements peuvent servir à créer une
atmosphère de paix et de démocratie’’. Le Président de ce Parti a
déclaré jeudi soir à la suite de la réunion de son Comité Central que
‘’le CHP est prêt à apporter son soutien pour la paix’’.
Le front conservateur nationaliste a poursuivi ses attaques contre
‘’l’assassin de bébé’’, ‘’le chef terroriste’’ voire contre ‘’les
représentants de l’impérialisme et du sionisme’’.
Le monde kurde a accueilli le message avec beaucoup de méfiance tout en
gardant l’espoir. Plusieurs milliers de Kurdes rassemblés sur une place
à Diyarbakır devant un écran géant pour écouter le message d’Ocalan
n’étaient pas du tout content quand ils ont entendu la phrase selon
laquelle ‘’le PKK doit se dissoudre’’. A Istanbul même, quand les 7
membres de la délégation faisaient la lecture de la déclaration en turc
et en kurde, l’enthousiasme n’était pas très visible dans la salle. Les
applaudissements non plus n’étaient pas trop forts ni trop longs.
‘’Nous croyons à Apo (diminutif d’Abdullah Ocalan) mais nous n’avons
pas de confiance envers Erdogan’’ écrit un internaute.
Certains spécialistes kurdes ont des réserves, des objections et des
points d’interrogation :
- Ce soi-disant processus n’est pas transparent. De plus, il n’y a pas
une base juridique.
- Le problème kurde est un très grand problème et ne peut être résolu
seulement par une seule personne, prisonnier du pouvoir.
- Le PKK a plus de 15 milles combattants. S’il est dissous que feront
ces combattants ?
- Le gouvernement demande à l’ensemble du PKK de rendre les armes. Apo
aussi. Mais c’est un marchandage unilatéral. Que fera l’Etat turc en
contre partie ?
- Les Kurdes parlent de la paix, de la liberté, de la démocratie.
Erdogan parle du terrorisme, de la cinquième colonne des forces
étrangères. Ce n’est pas une bonne communication.
- Le gouvernement continue à réprimer les Kurdes, à nommer des
administrateurs à la place des maires kurdes élus. Le nombre
d’opposants (Journalistes, syndicalistes, activistes politiques,
écrivains…etc…) arrêté et inculpé ne cesse d’augmenter.
- Apo avait déjà en mars 2015 fait un appel afin que les combattants
kurdes quittent le territoire de la Turquie. A l’époque, il croyait
déjà que la lutte armée n’était plus une bonne méthode. Depuis 10 ans,
le PKK a peut-être changé, mais l’Etat reste encore profondément
anti-kurde.
Dans le monde kurde, il n’est pas facile de critiquer Ocalan. Pourtant,
il y a quelques anonymes qui osent le faire sur la Toile : ‘’Ce message
ne représente pas les vœux, les inspirations et la volonté de
l’ensemble des Kurdes. Ce communiqué a été co-rédigé par Ocalan et
l’Etat turc !’’.
Faut-il préciser que la répression sur les Kurdes a renforcé le
désespoir chez pas mal de familles kurdes qui vivent encore dans la
région : ‘’Ça suffit. Nous avons perdu nos fils et nos filles dans la
montagne. Ça a duré très longtemps. L’Etat turc n’a pas pu nous
vaincre. Mais nous non plus nous n’avons pas gagné grand-chose. Alors
il vaut mieux désormais s’entendre. Le pire des paix est mieux que la
guerre’’ estime un citoyen de Cizre, près de la frontière
turco-syrienne.
Personne ne sait rien sur le futur proche. Car rien n’était planifié.
Faut-il enfin rappeler que le problème kurde ne se limite pas, ne se
manifeste pas uniquement à l’intérieur de la Turquie. La Syrie, l’Irak
et l’Iran ont également leur propre problème kurde.
İstanbul
mayor İmamoğlu announces candidacy in CHP’s
presidential
primary
Republican People’s Party (CHP)
presidential primary, submitting his candidacy
through his lawyer at the party headquarters in the capital of Ankara.
Announcing his decision on social media, İmamoğlu said, "Today, I took
the first step toward a new beginning by officially applying to become
the presidential candidate of the Republican People’s Party, a party I
am honored to be a member of."
The CHP, Turkey’s main opposition party, has decided to select its
presidential candidate for the upcoming election through a primary vote
among party members.
In his announcement, İmamoğlu highlighted the importance of justice,
freedom, prosperity, and unity in the country, saying, "We are
embarking on a journey to make our state democratic and strong, our
people wealthy and peaceful, and our citizens equal and free."
He outlined key priorities, including restoring parliamentary
democracy, ensuring checks and balances, and promoting democratic
participation. İmamoğlu also vowed to separate state institutions,
media, science, arts, and sports from political partisanship.
"Justice will not serve those in power but will be the foundation of
the state," he said, asserting that his leadership would seek fair
political competition rather than viewing opponents as enemies. "We
will work hard, we will succeed, and we will share fairly. We will
never tire, and we will never give up," he declared.
Before his candidacy announcement, he held a meeting on Feb 9 with CHP
leader Özgür Özel and Ankara Mayor Mansur Yavaş, another widely
discussed potential candidate. Following the meeting, Yavaş announced
that he would not enter the primary.
İmamoğlu’s rise in Turkey's political scene
İmamoğlu, a contractor, served as the mayor of İstanbul's Beylikdüzü
district between 2014 and 2019. He first gained national prominence in
2019 when he won the İstanbul mayoral race, ending 25 years of rule by
the ruling Justice and Development Party (AKP) and its predecessors. As
he gained popularity, he was positioned as a key opposition figure
ahead of the 2023 presidential election. At the time, the CHP’s
then-coalition partner, the nationalist Good (İYİ) Party, supported
İmamoğlu’s potential candidacy. However, İmamoğlu never declared his
intentions to become a presidential candidate. CHP leader Kemal
Kılıçdaroğlu ultimately ran against President Recep Tayyip Erdoğan and
lost.
Following Erdoğan’s reelection in what was seen as his toughest race in
two decades, İmamoğlu spearheaded a "change" campaign within the CHP,
challenging Kılıçdaroğlu’s leadership. In Nov 2023, Özgür Özel, backed
by İmamoğlu, defeated Kılıçdaroğlu in the party congress, ending his
14-year tenure.
İmamoğlu further solidified his influence in the 2024 local elections,
winning reelection as İstanbul mayor by a significant margin against
the AKP’s candidate.
Legal challenges
Since taking office in 2019, İmamoğlu has faced multiple legal cases.
In 2022, he was sentenced to a political ban and prison time for
allegedly insulting members of the Supreme Election Council (YSK). That
case remains under appeal.
More recently, he has been the subject of new investigations, including
charges of attempting to influence the judiciary and allegedly
targeting counterterrorism officials. The former charge was pressed
after İmamoğlu's revelation last month that the same expert witness was
involved in multiple investigations targeting CHP-run municipalities in
İstanbul, including Beşiktaş and Esenyurt, the mayors of which have
been arrested and removed from office. The terrorism-related
investigation followed İmamoğlu's remarks targeting the chief public
prosecutor of İstanbul, Akın Gürlek, who has been widely criticized by
the CHP as being aligned with the government's agenda targeting its
opponents.
More recently, he has been the subject of new investigations, including
charges of attempting to influence the judiciary and allegedly
targeting counterterrorism officials. The first charge was filed after
İmamoğlu revealed last month that the same expert witness had been
involved in multiple investigations into CHP-run municipalities in
İstanbul, including Beşiktaş and Esenyurt, whose mayors have been
arrested and removed from office. The terrorism-related investigation
followed İmamoğlu's critical remarks about İstanbul Chief Public
Prosecutor Akın Gürlek, whom the CHP has widely criticized as being
aligned with the government's agenda against political opponents.
If convicted, he could face a lengthy prison sentence and another
political ban. (BIA,
21 Feb 2025)
L'ex-footballeur
Mesut Özil rejoint les instances du parti
d'Erdogan
L'ancien international allemand Mesut Özil, retraité des terrains de
football depuis 2023, a été élu dimanche dans les instances du Parti de
la justice et du développement (AKP) du président turc Recep Tayyip
Erdogan, a annoncé la formation politique.
L'ancien meneur de jeu du Real Madrid et d'Arsenal, champion du monde
en 2014 avec l'Allemagne, est devenu membre du Conseil décisionnel
central de l'AKP lors d'un congrès à Ankara au cours duquel M. Erdogan
a été réélu pour la neuvième fois à la tête du parti
islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
Mesut Özil, qui a terminé sa carrière en clubs à Istanbul, ne faisait
pas mystère de son soutien au chef de l'Etat turc, qu'il avait choisi
comme témoin en 2019 lors de son mariage avec une ancienne miss
Turquie, Amine Gülse.
Sa carrière avait connu un tournant un an plus tôt après qu'il eut posé
avec son équipier de la Mannschaft Ilkay Gündogan, lui aussi d'origine
turque, en compagnie du président Erdogan, alors en pleine campagne
pour sa réélection.
Le cliché avait fait polémique, alors que Berlin accusait Ankara de
dérive répressive, et avait transformé Özil en un bouc émissaire de
l'extrême droite allemande.
Le joueur, qui avait renoncé à son passeport turc à sa majorité, et
avait été érigé en symbole d'une Allemagne multiculturelle, avait
claqué la porte de la Mannschaft dans la foulée, accusant la Fédération
allemande de football de racisme. (AF3, 26 févr 2025)
Un dixième maire prokurde suspendu pour "terrorisme"
Le ministère turc de l'Intérieur a annoncé lundi la suspension d'un
dixième maire prokurde dans l'est du pays, accusé de "terrorisme".
Cette nouvelle accusation à l'encontre d'un maire du parti DEM,
troisième force au Parlement, intervient alors que le parti conduit les
négociations avec le chef du mouvement armé kurde du PKK pour sortir de
la violence.
"En raison de sa condamnation à 6 ans et 3 mois de prison pour
appartenance à une organisation terroriste armée (... ) Mehlet Alkan,
maire du district de Kagisman dans la province de Kars a été suspendu
temporairement de ses fonctions par le ministère de l'Intérieur"
annonce ce dernier dans un communiqué.
Sur X, le parti DEM dénonce "la guerre du gouvernement AKP contre le
droit du peuple à voter et à être élu".
"Nos municipalités sont ciblées parce qu'elles servent le public et
perturbent le système de corruption" accuse-t-il.
Comme pour les précédents édiles destitués, un administrateur est nommé
en remplacement.
Ankara a accentué récemment la pression sur les mouvements et
sympathisants prokurdes accusés de "terrorisme" en même temps que se
poursuit le dialogue, engagé à son initiative, avec le PKK en vue d'une
trêve.
Près de trois cents "membres présumés d'organisations terroristes" ont
été arrêtés la semaine dernière. (AFP, 24 févr 2025)
Nouvelle enquête contre le maire
d'Istanbul, cette fois pour faux
diplôme
Une enquête pour falsification de diplôme
universitaire a été ouverte contre le maire d'opposition d'Istanbul
Ekrem Imamoglu, déjà visé par cinq autres procédures judiciaires, a
rapporté samedi l'agence officielle Anadolu.
M. Imamoglu, qui a soumis vendredi sa candidature pour représenter le
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale
formation de l'opposition, à la prochaine présidentielle, doit être
entendu le 26 février dans le cadre de cette nouvelle enquête pour
"falsification de document officiel", précise Anadolu.
L'enjeu est de taille, car la Constitution turque prévoit que tout
candidat à la présidence doit justifier d'un diplôme d'enseignement
supérieur.
Le président Recep Tayyip Erdogan est lui-même accusé de longue date
par des opposants d'avoir falsifié son diplôme universitaire, ce qu'il
réfute.
En réaction à des accusations d'un journaliste, la municipalité
d'Istanbul avait publié en septembre 2024 une photocopie d'un diplôme
de licence en gestion d'entreprise délivré en 1995 à M. Imamoglu par
l'université d'Istanbul.
Le maire d'opposition, réélu l'an dernier après avoir ravi en 2019 la
plus grande ville de Turquie au Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur) du président Erdogan, est visé par cinq
autres procédures judiciaires, dont deux ont été ouvertes en janvier.
Régulièrement ciblé par le président Erdogan, lui-même ancien maire
d'Istanbul, l'édile avait été condamné en décembre 2022 à une peine de
deux ans et sept mois de prison assortie d'une interdiction d'activités
politiques pour "insulte" aux membres du Haut comité électoral turc,
une condamnation dont il a fait appel.
Opposant véhément au président Erdogan, M. Imamoglu a dénoncé fin
janvier le "harcèlement" de la justice à son encontre, à sa sortie d'un
tribunal d'Istanbul où il était entendu dans le cadre d'une enquête
ouverte après des critiques contre le procureur général de la ville.
(AFP, 22 févr 2025)
Forces
armées/Armed Forces
Défense européenne: La Turquie à nouveau courtisée
Anne Andlauer, Le Soir, 18 mars 2025
C’est une habitude des Européens qu’observent, avec une pointe d’ironie
et parfois d’agacement, les diplomates turcs et ceux qui suivent de
près les heurs et les malheurs de la vieille relation turco- européenne
: celle de se rappeler au bon souvenir de leurs « partenaires turcs »
dès lors que ces derniers peuvent aider à résoudre une crise sur le
continent.
Il y a une dizaine d’années, alarmée par l’urgence d’une « crise
migratoire », l’Union européenne s’était tournée vers Ankara pour «
contenir les flux » en échange de milliards d’euros. Face aux
Etats-Unis de Donald Trump et à la Russie de Vladimir Poutine,
contraints de repenser l’avenir de leur défense et de trouver des
garanties de sécurité pour l’Ukraine, les Européens s’efforcent
aujourd’hui de resserrer les rangs... et leurs liens avec la Turquie,
qui ne demande pas mieux.
Un enchaînement de réunions
« Les récents développements ont une fois de plus démontré l’importance
des relations entre la Turquie et l’Union européenne (...). Il est
inconcevable d’assurer la sécurité européenne sans la Turquie »,
expliquait le président Recep Tayyip Erdogan à un parterre
d’ambassadeurs à Ankara le 3 mars. « Une architecture de sécurité
durable et dissuasive en Europe n’est possible qu’avec la participation
de la
Turquie », insistait quelques jours plus tard son ministre des Affaires
étrangères, Hakan Fidan.
Le 2 mars, le chef de la diplomatie turque avait été convié à Londres à
une réunion de crise des Européens sur l’Ukraine. Le 7, au cours d’une
visioconférence, la présidente de la Commission européenne Ursula von
der Leyen et le président du Conseil européen António Costa ont informé
la Turquie – ainsi que le Royaume-Uni, le Canada, la Norvège et
l’Islande – des résultats d’un sommet extraordinaire des 27 organisé la
veille. Le 12 mars, le Premier ministre polonais Donald Tusk (dont le
pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE) était à Ankara
pour demander à Tayyip Erdogan « d’assumer autant que possible la
coresponsabilité du processus de paix » en Ukraine. Le président turc a
participé, samedi, à un sommet virtuel d’une vingtaine de dirigeants
occidentaux alliés de Kiev.
« La guerre en Ukraine et le facteur Trump (...) ont amené plusieurs
leaders européens à reconsidérer le rôle de la Turquie » et à «
accepter que la sécurité du continent ne peut être exclusivement
l’affaire de l’Union européenne », note Sinan Ülgen, directeur du
Centre d’études économiques et de politique étrangère (Edam), basé à
Istanbul. « Il y a un changement d’attitude vis-à-vis de la Turquie. Je
pense que cette réflexion va aboutir à une nouvelle donne, mais nous
n’en sommes qu’à une étape liminaire », prévient cet ancien diplomate
turc.
Malgré des années de tensions au sujet de l’Etat de droit, les disputes
maritimes avec la Grèce et Chypre, et le blocage sine die de sa
candidature d’adhésion à l’UE (officielle depuis 25 ans), la Turquie ne
manque pas d’arguments pour participer aux débats sur la défense de
l’Ukraine et celle du continent dans les décennies à venir. Non
seulement son armée, en termes d’effectifs, est la deuxième de l’Otan
derrière les Etats-Unis, mais son industrie de défense est l’une des
plus dynamiques au monde, fournissant 80 % des besoins du pays, contre
20 % au début des années 2000. Ses revenus à l’export ont dépassé 7
milliards de dollars en 2024 (+29 % sur un an).
La Turquie fournit notamment des drones de combat à l’Ukraine, dont
elle soutient sans ambiguïté l’intégrité territoriale (le président
Volodymyr Zelensky la qualifiait encore le 13 mars de « partenaire
stratégique »). Pour autant, Ankara maintient un dialogue étroit avec
Moscou et n’a jamais appliqué les sanctions occidentales. Selon les
terrains et les intérêts du moment, la Turquie peut coopérer avec la
Russie ou la contenir. Elle n’a aucune envie d’une paix en Ukraine qui
favoriserait trop Moscou et bouleverserait l’équilibre des forces en
mer Noire – un point auquel les responsables politiques et militaires
turcs sont particulièrement sensibles.
« S’il y a un accord de cessez-le-feu, voire même une solution
politique pour l’Ukraine, des pays européens vont devoir mettre en
place des garanties sécuritaires pour l’Ukraine, et la Turquie pourrait
faire partie de ces pays. Elle n’a jamais dit non, mais les conditions
de sa participation restent à définir », observe Sinan Ülgen. Le
chercheur note par ailleurs qu’en cas de rapprochement clair entre la
Turquie et l’Europe sur les questions de défense et de sécurité, « les
autorités d’Ankara devront en tirer les conclusions quant à l’avenir de
leurs relations avec la Russie (...) et les remettre en cause. Mais
nous n’en sommes pas là ».
Du gagnant-gagnant
En voulant s’arrimer, sous une forme ou une autre, à la future
architecture de défense en Europe, la Turquie poursuit plusieurs
intérêts. « D’abord, elle ne souhaite pas être écartée d’une nouvelle
configuration sécuritaire de l’Europe qui pourrait remplacer l’Otan, la
plateforme sous-jacente à sa sécurité depuis 1952 », analyse le
spécialiste. « Ensuite, les financements pour la sécurité de l’Europe,
qui vont devoir augmenter, pourraient en partie être utilisés pour
acheter des produits de l’industrie de défense turque. » Enfin, conclut
cet expert, « une collaboration renforcée dans les domaines de la
sécurité et de la défense pourrait avoir un effet positif sur la
relation turco-européenne, en contribuant par exemple à la
modernisation de l’union douanière » entre la Turquie et l’UE, en
vigueur depuis 30 ans mais en mal de réforme.
« Nous espérons que l’UE adoptera une attitude visionnaire et relancera
les négociations d’adhésion », déclarait Recep Tayyip Erdogan lors de
sa visioconférence avec Ursula von der Leyen et António Costa le 7
mars. Le dirigeant turc, réaliste, sait bien qu’il n’en sera rien. Mais
il profite de ce que les Européens l’invitent à nouveau à leur table
pour les remettre face à leurs contradictions (et à leurs divisions) au
sujet du grand voisin turc. Reste à voir si les uns et les autres
sauront restaurer en partie la confiance érodée.
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nécessitent une autorisation préalable de l’auteur, conformément Code
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et sa durée.
Le PKK pressé par Ankara à déposer les armes
"immédiatement"
La Turquie a exigé jeudi que le Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK) dépose les armes "immédiatement et sans condition", une semaine
après l'appel au mouvement de son chef historique à se dissoudre.
Cet appel s'adresse à tous les combattants kurdes turcs, qu'ils soient
repliés dans les montagnes du nord de l'Irak ou présents, au côté des
Forces de défense démocratiques (FDS), dans le nord-est de la Syrie.
"Le PKK et tous les groupes qui lui sont affiliés doivent mettre un
terme à leurs activités terroristes et se dissoudre immédiatement et
sans condition et déposer les armes", a insisté une source au ministère
de la Défense.
Le PKK avait favorablement répondu samedi à l'appel de son chef
historique Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans, à dissoudre le
mouvement et à mettre
fin à quatre décennies de guerilla qui ont fait au moins 40.000 morts.
Le PKK a annoncé un cessez-le-feu à effet immédiat assurant que "aucune
de nos forces ne mènera d'action armée à moins d'être attaquée".
Le jour même, le président Recep Tayyip Erdogan avait prévenu qu'Ankara
poursuivrait ses opérations militaires contre les insurgés si "ces
promesses n'étaient pas tenues".
Alors que le conflit a débordé les frontières turques depuis des
décennies, l'Irak réclamait le retrait de son territoire de l'armée
turque comme des combattants du PPK, en cas d'accord de paix.
- "menace à la sécurité régionale" -
"Sur notre territoire nous ne voulons ni de l'armée turque ni du PKK
(...) l'Irak veut le retrait de tous", a indiqué à l'AFP le Conseiller
irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Aaraji, reconnaissant que
les "forces turques sont présentes à cause du PKK".
Par ailleurs, le gouvernement turc a appelé à plusieurs reprises les
nouveaux dirigeants de la Syrie voisine à "expulser" les combattants
kurdes "non syriens" de leur territoire.
"Ce n'est pas seulement une menace pour notre sécurité, mais pour la
région entière", a fait valoir le ministre des Affaires étrangères,
Hakan Fidan.
A l'issue de quatre mois de dialogue initié par les autorités turques
et conduit par le principal parti prokurde DEM, M. Öcalan, 75 ans, a
lancé un appel pour "la paix et une société démocratique", ordonnant au
PKK de "déposer les armes" et de "se dissoudre".
La Turquie a lancé en novembre 2022 l'opération aérienne "Griffe Epée"
contre des positions kurdes dans le nord de l'Irak.
Depuis 2016, elle a également lancé trois opérations d'envergure en
Syrie et établi une zone tampon le long de sa frontière dans le
nord-est du pays, où des factions pro-turques affrontent les FDS. (AFP,
6 mars 2025)
Drones: accord entre l'italien Leonardo et le turc
Baykar
Le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo et le
groupe turc Baykar, spécialiste de la fabrication des drones, ont signé
un protocole d'accord prévoyant la création d'une coentreprise de
production de drones, a annoncé jeudi Leonardo.
Cette nouvelle entreprise, dont le siège sera en Italie, a pour objet
"la conception, le développement, la production et la maintenance de
systèmes d'aéronefs sans pilote", les UAV (Unmanned Aerial Vehicle),
précise Leonardo dans un communiqué.
"Il est prévu que le marché européen, comprenant les aéronefs de chasse
sans pilote, les drones armés de surveillance et les drones d'attaque,
atteindra les 100 milliards de dollars au cours des dix prochaines
années", selon la même source.
Les commandes de l'industrie de l'armement se sont multipliées en
raison de la hausse des budgets de défense en Europe, dans la foulée de
l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
Leonardo et un autre géant du secteur de l'armement, le groupe allemand
Rheinmetall, ont ainsi scellé en octobre une coentreprise visant à
fournir à l'armée italienne des chars d'assaut et des véhicules de
combat d'infanterie.
Le groupe italien fait en outre partie d'une coentreprise avec le
britannique BAE Systems et le japonais JAIEC - créé notamment par
Mitsubishi Heavy Industries -, qui compte développer d'ici 2035 un
avion de combat supersonique.
Baykar, qui avait reçu en décembre le feu vert de l'Italie pour
racheter le groupe en difficulté Piaggio Aerospace, est pour sa part un
géant mondial dans la production de divers types de drones.
Soulignant ses "capacités supérieures en matière de technologie de
drones et d'intelligence artificielle", Baykar indique que "les deux
entreprises étendront également leur coopération au domaine des études
spatiales". (AFP, 6 mars 2025)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le Figaro Magazine regrette que l'État belge soit
"fissuré" par l'islamisme
La Libre Belgique, 21 mars 2025
"Bienvenue au Belgikistan" titrait en manchette, en décembre 2022,
l'hebdomadaire français Valeurs actuelles. Deux ans et demi plus tard,
son confrère le Figaro Magazine ressuscite la formule : "Voyage en
Belgiquistan. Comment l'islam s'est imposé en Belgique", avance-t-il
dans son édition de ce vendredi 21 mars. Seule change l'orthographe,
mais il est vrai que l'Académie française n'a pas encore tranché la
question.
Au long de sept pages, l'hebdomadaire souhaite dresser le portrait de
la société belge qui, "coincée entre la pression woke et l'islamisme,
semble toujours tétanisée face à cette idéologie qui avance en
fissurant le principe de neutralité, censé garantir la cohésion du
pays".
Les premiers paragraphes proposés par les journalistes dans leur
article ne manquent pas d'intérêt. On y redécouvre l'étrange voisinage,
près de la gare du Nord, entre la rue d'Aerschot connue pour la
prostitution qui s'y vit, et la rue de Brabant qui déploie de nombreux
commerces musulmans. Le Figaro magazine y décrit l'existence d'une
"mono économie au service non pas des musulmans, mais des islamistes".
Pour preuve, avancent les journalistes, la vente d'un livre qui propose
aux petites filles de porter le hijab.
Face à l'islamisme qui "grignote" toujours davantage l'espace public,
les interlocuteurs de l'hebdomadaire français (dont plusieurs sont
anonymes) regrettent le "laisser-aller", le "laxisme", le "cynisme" et
la "naïveté" des autorités politiques.
L'article, pour le reste, est un patchwork de différents faits
d'actualité évoqués dans la presse belge ces dernières années. On y
retrouve la trajectoire de Fouad Belkacem, le fondateur condamné de
Sharia4Belgium, l'avènement et le succès de la liste de Fouad Ahidar,
en passant par la récitation du Coran par un imam pakistanais au
Parlement bruxellois en février 2024, ou la présence de discours
islamistes dans les écoles…
Le dossier se clôture sur d'autres faits de diverses natures, sans
liens évidents avec l'islamisme, mais témoins du wokisme qui aurait
gagné le pays. La débaptisation du tunnel Léopold II pour devenir le
tunnel Annie Cordy, la diffusion en différé du discours d'investiture
de Donald Trump par la RTBF ou la relaxation de l'écrivain Herman
Brusselmans y sont, par exemple, évoqués.
Il en résulte un dossier fourre-tout, dépourvu de véritable analyse,
qui soulève des questions sans en creuser aucune.
Socio-économique
/ Socio-economic
Dents, cheveux, fertilité... les Britanniques tentés
par le tourisme médical
En quête d'un sourire éclatant ou d'une chevelure fournie, de plus en
plus de Britanniques se tournent vers le tourisme médical ou
esthétique, en particulier en Turquie où de nombreuses cliniques leur
font miroiter des opérations aux prix imbattables.
Amber Dee, 48 ans, a payé "8.000 livres" tout compris pour des implants
dentaires dans ce pays il y a trois ans, alors que la même opération
lui aurait coûté "60.000 livres au Royaume-Uni".
"C'est tellement cher ici!", s'exclame cette femme d'origine turque,
rencontrée par l'AFP au Salon international du tourisme médical de
Londres, et qui prévoit de retourner à Istanbul pour un lifting des
paupières.
Sur les stands d'une centaine de cliniques turques réunies mi-février
au centre d'exposition Queen Elizabeth II, des panneaux géants vantent,
photos à l'appui, le succès de greffes de cheveux, blanchiments
dentaires ou fécondations in vitro.
L'ambition de cet évènement, organisé pour la deuxième fois en face de
l'abbaye de Westminster, est de promouvoir des soins "de qualité
supérieure, mais abordables", souvent couplés avec des vacances au
soleil.
"Peu m'importe l'endroit tant que c'est bien fait", déclare Jessica,
travailleuse sociale de 24 ans, les bras chargés de prospectus sur la
chirurgie amincissante qu'elle veut faire en Turquie.
En "confiance" depuis qu'une de ses tantes s'est fait refaire les dents
dans cette destination phare du tourisme médical, la jeune femme
recherche un établissement qui "organise tout: l'hôpital, l'hôtel, et
je n'ai plus qu'à réserver le vol".
- "De A à Z" -
"Nous fournissons des soins de première classe, de A à Z et avec les
dernières technologies, de la chirurgie plastique à la greffe
d'organes", promet Merve Sarigul, commerciale pour Acibadem, plus grand
groupe hospitalier privé de Turquie.
Le coût et "l'accessibilité des soins de santé posent de gros problèmes
(au Royaume-Uni), (...) et nous essayons de simplifier les choses pour
les patients", ajoute-t-elle.
Selon l'Office national des statistiques (ONS), le nombre de
Britanniques qui ont suivi un traitement médical à l'étranger a
quasiment doublé entre 2021 et 2023, passant de 234.000 à 431.000.
Face à la crise du système public de santé NHS, nombre d'entre eux
refusent de passer des mois - voire des années - sur des listes
d'attentes, ou de basculer dans le coûteux système privé.
Ces deux dernières années, quasiment un Britannique sur cinq n'ayant
pas réussi à obtenir un rendez-vous chez le dentiste s'est résolu à
aller à l'étranger, selon un sondage Ipsos pour l'agence PA publié
vendredi.
Les procédures esthétiques, elles, sont "50 à 90%" moins chères en
Turquie, indique à l'AFP Jonathan Edelheit, président de l'Association
internationale du tourisme médical.
Des influenceurs venus de la téléréalité comme Katie Price ont
abondamment documenté leurs liftings ou chirurgies d'augmentation des
fesses, faisant la pub de ces cliniques auprès de leurs millions
d'abonnés.
- "Mauvais choix" -
Plus de 300 patients ont cependant dû recevoir des soins
hospitaliers
au Royaume-Uni après une opération ratée à l'étranger entre 2018 et
2022, indique l'organisation des chirurgiens esthétiques britanniques.
Vingt-huit Britanniques sont même décédés entre 2019 et 2024 après des
interventions médicales en Turquie, selon le ministère des Affaires
étrangères.
Certains patients font "de mauvais choix en sélectionnant le
prestataire le moins cher et en faisant confiance à n'importe qui sur
internet", estime Jonathan Edelheit, qui exhorte les touristes à se
tourner vers des "établissements accrédités".
Pour renforcer sa crédibilité, la Turquie s'est dotée en 2017 d'un
système de certification obligatoire de ses 4.000 établissements
recevant des patients étrangers, au nombre de deux millions en 2024.
Le jeune Mathieu, étudiant français dont le suicide après une greffe de
barbe ratée à Istanbul a récemment causé une vive émotion, avait
toutefois fréquenté l'un de ces établissements, a affirmé son père dans
les médias.
Ella Cowan, 16 ans, trouve ça "rassurant" de rencontrer des
interlocuteurs sur le salon avant l'opération esthétique du menton
qu'elle envisage en Turquie.
"Nous prenons la santé très au sérieux, et nous pensons qu'une
conversation individuelle laisse moins de place aux erreurs", assure à
l'AFP Ilayda Seçer, vice-directrice générale de l'évènement.
Depuis 2023, le groupe turc ALZ International a organisé une dizaine
d'évènements similaires à Berlin, Francfort, Amsterdam, Bakou et
Moscou. (AFP, 21 mars 2025)
Mourinho en Turquie: l’homme spécial devenu
l’homme qui pleure
Ragip Duran, TVXS.GR, 9 mars 2025
La nouvelle initiative de paix entre le PKK et Ankara… Les conflits
internes au sein de la principale formation de l’opposition pour
choisir le candidat aux élections de la Présidence de la République
(Mai 2028)…
Le débat qui se poursuit sur l’authenticité des diplômes universitaires
du Président Erdogan ainsi que sur celui d’Ekrem Imamoglu, maire
d’Istanbul et candidat aux élections présidentielles…
Le Ramadan…
La nouvelle Syrie et l’ancienne Ukraine…
Le dialogue entre Trump et Zelensky…
La hausse des prix…
Opposants arrêtés…
Voilà les principaux titres des médias du pays en mi-mars.
Mais il y a un autre sujet qui est toujours à la une de l’actualité
depuis l’arrivée en juin 2024 de Jose Mourinho, le fameux directeur
technique portugais, à la tête de Fenerbahce (FB), un des plus grands
club de foot du pays.
Mourinho, 62 ans, avait débuté sa carrière en 1988 comme interprète à
Porto FC, mais plus tard, il fut à la tête de Sporting, de Barcelone,
de Benfica, de Porto, de Chelsea, d’Inter, de Real de Madrid, de
Tottenham et de Rome. Il a toute au long de sa carrière gagné plus de
27 coupes nationales et européennes.
Prétentieux, voire arrogant, de plus très polémiste même aux yeux de
certains fans de FB, Mourinho est connu par son style défensif dans le
football d’aujourd’hui.
Fenerbahce, l’équipe de la côte asiatique d’Istanbul, n’est pas arrivé
à remporter le championnat de Turquie depuis maintenant 10 ans. Alors
que son principal rival Galatasaray (GS) est devenu champion 24 fois
depuis 1959, y compris les deux dernières années. C’est pourquoi M. Ali
Koc, fils de la plus riche famille de Turquie, devenu Président de
Fenerbahce en 2018 a fait appel à Mourinho qui était disponible.
En Turquie, la compétition, faut-il dire la polarisation, entre GS et
FB est synonyme du blanc et noir. Elle est plus importante, en tout cas
plus populaire que toute autre contradiction, y compris gauche-droite,
kurde-turc, laïc-islamiste.
Le derby du 24 fèvrier dernier (Match nul) a encore enflammé la
concurrence. Car Mourinho, qui se plaignait déjà de la basse qualité du
football en Turquie a traité de ‘’Singe’’ son collègue rival de GS, le
coach Okan Buruk. Entré dans la chambre des arbitres à la fin du match,
il afélicitéé l’arbitre étranger, spécialement invité pour ce match,
mais il a violemment critiqué le 4ème arbitre turc de la rencontre.
GS accuse Mourinho de racisme et a déposé des plaintes auprès de l’UEFA
et de la FİFA. Deplus, GS poursuivra Mourinho en justice auprès des
cours d’Istanbul. Le Conseil de Discipline de la Fédération Turque l’a
suspendu pour un seul match, mais il a également suspendu Buruk pour un
match. ‘’L'Égalité Oblige’’ disent les mauvaises langues, ‘’Le Conseil
soutien FB’’ disent certains observateurs.
‘’Special One’’ (Un Homme Spécial) est le nom de code de Mourinho selon
ses propres mots. Mais comme il se plainte tout le temps, Okan Buruk
l’a appelé ‘’Crying One’’ (Un Homme qui pleure).
L’équipe de Mourinho est au deuxième rang de la ligue turque avec 4
points de retard par rapport à Galatasaray. Elle a perdu 1-3 contre
Glasgow Rangers à Istanbul, jeudi soir lors du match de la Ligue
Conférence de l'UEFA.
Dans l’ancienne Rome, ‘’Panem et Circenses’’ (Du pain et des jeux du
cirque) était un des slogans favoris du pouvoir pour mieux gérer
les
affaires du pays et empêcher la révolte des esclaves. Dans la Turquie
actuelle, il y a très peu de pain et beaucoup de jeux de cirque.
Men killed 17 women in February
In February, men inflicted violence on at least 51 women, abused five
girls and boys and killed nine children.
According to the news compiled by bianet from local and national
newspapers, news websites and agencies; men killed at least 17 women
and nine children in February.
Additionally, 42 women died under suspicious circumstances, making it
unclear whether the killings were gender-based or not.
Men inflicted violence on at least 51 women, abused at least five girls
and boys and harassed eight women in February. Men forced 110 women
into sex work.
In Konya, a woman named Ş.Ç. (35) exercised her right of self-defense
and killed her husband Ömer Ç (36), who had been released from prison
10 days ago and had been abusing her, with a knife. The woman was
arrested.
Suspicious deaths by provinces
Aksaray (1), Amasya (1), Ankara (1), Adana (1), Antalya (1), Aydın (3),
Batman (3), Burdur (1), Bursa (4), Dersim (1), Diyarbakır (1), Elazığ
(1), Erzurum (1), Hatay (1), İstanbul (5), İzmir (3), Isparta (1),
Kırıkkale (2), Kastamonu (2), Muğla (1), Niğde (1), Ordu (1), Samsun
(1), Şırnak (2), Uşak (1), Düzce (1).
Suspicious child deaths by provinces
Batman (1), Isparta (1), Kocaeli (1), Ordu (1), Sakarya (1), Şırnak (1)
(BIA, 5 March 2025)
Démission d'un grand patron, accusé
d'atteinte à la liberté religieuse de ses employés
Le patron d'un grand groupe turc, Zorlu Holding, a dû démissionner
après avoir été accusé d'attaquer la liberté religieuse de ses employés
et brièvement arrêté, ont rapporté des médias turcs dimanche.
Cem Koksal, PDG de Zorlu Holding, un conglomérat turc opérant dans
plusieurs domaines, de l'énergie aux produits blancs et à
l'électronique, s'est vu en outre interdire de voyager à l'étranger par
la justice.
L'affaire est partie d'un échange de courriers électroniques internes
relatif au Ramadan, le mois saint musulman.
Dans un message envoyé à ses employés vendredi, Ergun Guler, PDG de la
société d'électronique Vestel - une filiale de Zorlu Holding - a
célébré le début du Ramadan. En réponse, Cem Koksal a indiqué que
l'entreprise ne reconnaissait que l'Aïd al-Fitr et l'Aïd al-Adha comme
des célébrations officielles, et non le début du Ramadan.
Il a ajouté que l'entreprise souhaitait "maintenir une position
laïque". "Alors que nous nous efforçons de devenir une multinationale,
nous nous attendons à avoir des employés de toutes les religions et de
toutes les nationalités", a-t-il encore écrit.
Après que le courrier eut circulé sur les réseaux sociaux, le bureau du
procureur d'Istanbul a ouvert une enquête contre M. Koksal samedi pour
"atteinte à l'exercice de la liberté de croyance, de pensée et
d'expression", a rapporté l'agence de presse officielle Anadolu.
M. Koksal a été arrêté et interrogé samedi. Il a été libéré sous
condition dimanche, mais le tribunal lui a interdit de voyager à
l'étranger, a rapporté l'agence de presse privée DHA.
Zorlu Holding a annoncé samedi en fin de journée que M. Koksal avait
démissionné de son poste de PDG. (AFP, 2 mars 2025)
L'alcool frelaté a fait plus de 150 morts depuis janvier
Un total de 152 personnes sont mortes en Turquie depuis le début de
l'année après avoir consommé de l'alcool frelaté, a rapporté mercredi
l'agence de presse étatique Anadolu.
Des médias turcs avaient fait état la semaine passée de 70 décès à
Istanbul et 63 dans la capitale Ankara, soit 133 morts au total.
Anadolu n'a pas précisé si des patients restaient hospitalisés à la
suite de cette vague d'intoxications au méthanol, un alcool industriel
différent de l'éthanol présent dans les spiritueux.
Selon Anadolu, 50 personnes soupçonnées d'être impliquées dans la
fabrication ou la vente d'alcool de contrebande ont été placées en
détention provisoire et 445.000 litres d'alcool contrefait ont été
saisis.
Des revendeurs d'alcool accusent le gouvernement islamo-conservateur
d'être indirectement responsable de ces décès en raison des fortes
taxes appliquées sur l'alcool, qui encouragent selon eux la production
clandestine.
La bouteille d'un litre de raki, alcool anisé traditionnel, vaut 35
euros environ en magasin, dans un pays où le salaire minimum s'élève à
580 euros.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, un musulman pieux accusé par
ses opposants de vouloir islamiser la société, a plusieurs fois pris
position contre la consommation d'alcool ou de tabac. (AFP, 26 févr
2025)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Des
édiles européens appellent à la libération du
maire d'Istanbul
Des maires de plusieurs capitales ou grandes villes européennes ont
"vigoureusement" condamné mercredi l'arrestation d'Ekrem Imamoglu,
maire d'Istanbul et principal opposant au président turc Recep Tayyip
Erdogan, et appelé à sa libération.
"Nous dénonçons fermement son incarcération arbitraire et exprimons
notre profonde inquiétude" face à cette situation et "aux violations
récurrentes des droits fondamentaux et des libertés municipales en
Turquie", écrivent plusieurs élus dans un communiqué commun transmis à
l'AFP.
Parmi eux les maires d'Amsterdam, Paris, Milan, Barcelone, Rome,
Helsinki, Gand, Utrecht ou encore Bruxelles.
Le maire d'Istanbul a été interpellé mercredi, accusé de "corruption"
et de "terrorisme", lors d'une opération visant plus d'une centaine de
ses collaborateurs, d'élus et membres de son parti qui dénonce "un coup
d'Etat" contre l'opposition.
"Cette arrestation, ainsi que la coercition exercée sur les élus
locaux, constituent une nouvelle étape dans la violation des principes
démocratiques en Turquie. Ekrem Imamoglu, élu démocratiquement, porte
l'espoir d'un avenir pour la Turquie fondé sur le pluralisme, la
justice et l'État de droit", estiment les signataires dont font aussi
partie l'Association internationale des maires francophones et le
réseau de villes Eurocities.
Les signataires appellent à "libérer immédiatement" le maire
d'Istanbul, à "abandonner toutes les poursuites judiciaires" et à
"cesser les pressions politiques" et demandent aussi le "respect des
libertés démocratiques et des droits humains en Turquie".
Ekrem Imamoglu est pressenti par le CHP, le Parti républicain du peuple
(social-démocrate), principale formation d'opposition au Parlement,
pour être son candidat à la prochaine élection présidentielle. (AFP, 19
Mars 2025)
The Council of Europe calls for the immediate release
of Imamoğlu
Meeting in Strasbourg today, the Bureau of the Council of Europe
Parliamentary Assembly (PACE) made the following statement:
“The Bureau of the Parliamentary Assembly expresses its grave concern
at the arrest of the Mayor of Istanbul, Ekrem Imammoğlu from the
Republican People's Party (CHP), just days before he was to be selected
as the CHP's candidate for the 2028 presidential election. The Turkish
authorities have reached this decision in the context of a corruption
investigation that has led to the arrest of hundreds of people,
including other politicians, journalists and businessmen. Likewise, the
Bureau is dismayed by yesterday's decision by Istanbul University to
revoke Mr Imammoğlu's university degree, which under Turkish law
effectively prevents him from running for the country's presidency.
This comes despite some recent positive developments in the country
regarding the peace process and Türkiye’s important role in support of
Ukraine’s sovereignty and territorial integrity, which the Bureau
welcomes.
These recent arrests appear to be politically motivated and go against
the will of the people who democratically elected Mr Imammoğlu and
other detained politicians. By preventing Mr Imammoğlu from standing as
a presidential candidate, they also aim to intimidate and obstruct the
opposition in Türkiye and to limit the Turkish citizens’ free political
choice. (PACE, 19 March 2025)
La Turquie
va réclamer à Bruxelles la levée "sans condition" des sanctions contre Damas
La Turquie va réclamer de nouveau à Bruxelles la levée des
sanctions
contre la Syrie, "sans condition et pour une durée indéterminée", lors
de la conférence annuelle des donateurs qui s'ouvre lundi, a indiqué
dimanche le ministère des Affaires étrangères.
Ankara, allié des nouvelles autorités syriennes au pouvoir depuis le 8
décembre, y voit une mesure indispensable pour soutenir "une transition
globale et pacifique" chez son voisin, avec lequel il partage 910 km de
frontière.
"La sécurité économique de la Syrie est essentielle pour la stabilité
et la sécurité du pays", estime le ministère dans un communiqué.
"Des opportunités économiques et des emplois doivent être créés" et
"les sanctions doivent être levées sans condition et pour une durée
indéterminée", insiste-t-il.
La Turquie, qui accueille toujours près de trois millions de réfugiés
syriens, plaide également pour "la reconstruction globale (du pays)
afin d'encourager les retours".
Le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Nuh Yilmaz, représentera
son pays.
Depuis l'arrivée au pouvoir des autorités de transition, qui viennent
d'adopter une déclaration constitutionnelle accordant les pleins
pouvoirs au président intérimaire Ahmad al-Chareh, l'Union européenne a
suspendu ses sanctions visant des secteurs clés de l'économie syrienne.
Mais après les tueries dans le nord-ouest la semaine dernière, l'UE
s'est dite prête à les réinstaurer si le nouveau pouvoir ne respecte
pas sa promesse d'inclure et respecter les droits des minorités.
La région de Lattaquié a été le théâtre d'exécutions de masse de
civils, majoritairement alaouites, suite à des attaques de fidèles du
président déchu Bachar al-Assad contre les forces de sécurité.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à
Londres, ces violences ont fait plus de 1.200 morts en quelques jours.
(AFP, 16 mars 2025)
Pour
Ankara, la défense de l'Europe passe aussi par
la Turquie
La Turquie, deuxième armée de l'Otan sur la rive sud de la mer Noire,
entend contribuer pleinement à la sécurité en Europe. Par la
négociation si possible, par la voie militaire si besoin.
Depuis le sommet de Londres auquel elle était conviée par le Premier
ministre britannique Keir Starmer et de nouveau après le sommet de l'UE
sur le réarmement européen, jeudi, la Turquie répète qu'il faut compter
avec elle face au désengagement américain.
Pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, il "est inconcevable
d'établir la sécurité européenne sans la Turquie". Sans elle, il lui
"devient de plus en plus impossible de conserver son rôle d'acteur
mondial", a-t-il lancé cette semaine aux ambassadeurs réunis pour
l'iftar (le dîner de ramadan).
"Suite aux évolutions récentes, il n'est pas possible d'assurer la
sécurité européenne sans notre pays", a de nouveau martelé jeudi un
responsable au ministère de la Défense, précisant que la décision est
loin d'être prise, mais qu'il est prêt à déployer des forces de
maintien de la paix "si nécessaire".
Ankara a défendu avec constance la souveraineté et l'intégrité
territoriale de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en
février 2022, sans rompre le contact avec Moscou ni se joindre aux
sanctions occidentales ce qui lui ménage un position unique en Europe.
- Industries de défense en hausse -
Proposant régulièrement d'accueillir des pourparlers entre les
belligérants, le chef de l'Etat et celui de la diplomatie, Hakan Fidan,
reçoivent régulièrement le ministre russe des Affaires étrangères
Serguei Lavrov (le 24 février) et le président ukrainien Volodymyr
Zelensky (le 18 février), fournissant des drones de combat à Kiev et
des bâtiments pour sa marine.
La Turquie a considérablement développé ses industries de défense avec
une croissance de ses exportations de +29% sur l'année en 2024 (7,15
milliards de dollars, soit 6,58 milliards d'euros), ce qui la classe au
11è rang mondial, s'est félicité en janvier le chef de l'Etat.
Elle affiche le succès mondial de ses drones Bayraktar TB2, réputés
fiables et peu chers, vendus à plus de vingt-cinq pays, dont des
européens comme la Pologne et la Roumanie, selon le Military Balance -
la bible de l'International Institute for Strategic Studies, IISS.
"Ses ventes aux membres de l'UE ajoute du crédit à l'argument de la
Turquie selon lequel elle est un acteur important de la sécurité
européenne", relève d'ailleurs Tom Waldyn, expert de l'IISS.
Son armée, stratégiquement située sur le flanc oriental de l'Alliance
atlantique et le sud de la Mer noire dont elle contrôle l'accès via le
Bosphore, compte 373.200 militaires et 378.700 réservistes, selon
l'IISS.
Et c'est une armée active, déployée dans le nord-est de la Syrie et le
nord de l'Irak où elle combat les insurgés kurdes, relève un diplomate
occidental.
- "nouvel ordre" -
"La Turquie a conservé une attitude cohérente et conforme à la charte
de l'ONU sur la souveraineté et l'intégrité territoriale", de
l'Ukraine, rappelle-t-il. "Même si elle s'est montrée plus flexible que
l'UE l'aurait voulu".
Elle entretient "la deuxième armée de l'OTAN, mais aussi la plus
pertinente, au combat depuis des décennies", insiste-t-il, regrettant
que la coopération de l'UE avec Ankara reste entravée par la question
chypriote. "Combien de temps va-t-on pouvoir se le permettre?"
s'interroge-t-il.
"La Turquie vise à gérer soigneusement ses relations avec la Russie et
son soutien stratégique à l'Ukraine afin de remodeler l'équilibre des
pouvoirs dans la région, dans le cadre d'un +nouvel ordre+ dans lequel
l'UE cherche à assumer une plus grande responsabilité pour sa
sécurité", appuie Nebahat Tanriverdi Yasar, analyste indépendante à
Ankara et Berlin.
Elle suit ainsi "une approche pragmatique, se concentrant sur ses
efforts de médiation, le renforcement de sa coopération en matière de
défense avec certains États européens et l'exploitation de son
industrie de défense".
Mais, tempère Sümbül Kaya, maître de conférence en Sciences politiques
à Lyon (France), "la Turquie est animée avant tout par la défense de
ses intérêts personnels".
"Elle n'intervient chez ses voisins que pour des questions de sécurité
intérieure, comme en Syrie ou en Irak. Mais pas question d'envoyer des
troupes faire la guerre partout. Ça ne passerait pas dans la
population".
"Cette crise est une occasion de rappeler qu'elle est membre de l'Otan
et candidate à l'Union européenne", estime-t-elle. "(AFP, 8 mars 2025)
Le Conseil de l'Europe : la Turquie devrait libérer
immédiatement les responsables politiques emprisonnés
Le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe a exhorté la Türkiye à
assurer la mise en liberté immédiate de deux membres de l'Assemblée
nationale dont la détention a été jugée contraire à la Convention
européenne des droits de l'homme.
Il a adopté une Résolution intérimaire* sur le groupe d’affaires
Selahattin Demirtaş (n° 2) lors de sa dernière réunion trimestrielle
sur la surveillance de l’exécution des arrêts de la Cour européenne des
droits de l'homme.
La Cour a constaté de nombreuses violations de la Convention dans deux
arrêts distincts concernant Selahattin Demirtaş (en 2020) et Yüksekdağ
Şenoğlu et autres (en 2022). Elle a notamment estimé que l'arrestation
et la détention provisoire des requérants poursuivaient un but inavoué,
en violation de l’article 18 de la Convention.
Réuni cette semaine, le Comité des Ministres a exprimé sa profonde
préoccupation quant au fait que M. Demirtaş et Mme Yüksekdağ Şenoğlu
ont été privés de liberté de manière continue depuis novembre 2016,
malgré les constats de la Cour.
Le Comité des Ministres a déploré l’absence de décision de la Cour
constitutionnelle turque sur la requête de M. Demirtaş concernant sa
détention provisoire, déposée en novembre 2019. Il a également déploré
l’absence d’arrêt motivé de la Cour d’assises à la suite de sa décision
concise condamnant les requérants en mai 2024.
Le Comité des Ministres a exhorté les autorités à veiller à ce que ces
deux problèmes soient résolus dans les plus brefs délais et, dans
l’intervalle, à assurer la mise en liberté immédiate des requérants,
par exemple en explorant d’autres mesures que la détention.
Il a exprimé sa détermination à envisager de prendre de nouvelles
mesures en l'absence de progrès sur ces questions avant sa prochaine
réunion sur les droits de l'homme, en juin 2025.
(*) Une résolution intérimaire est une forme de décision adoptée par le
Comité des Ministres dans le but de surmonter des situations plus
complexes méritant une attention particulière. (CE, 7 mars 2025)
Européens, Canada et Turquie avec l'Ukraine au 3e
anniversaire de
l'invasion
Une vingtaine de dirigeants étrangers - européens, mais aussi le
Premier ministre canadien et le président turc Erdogan qui a apporté
son soutien à "l'intégrité territoriale" ukrainienne - ont participé
lundi, à distance où sur place, à un sommet autour de Volodymyr
Zelensky pour les trois ans de l'invasion russe de l'Ukraine, au moment
où le président français Emmanuel Macron tentait à Washington de
plaider la cause de Kiev auprès de Donald Trump.
"Cette année devrait être l'année du début d'une paix réelle et
durable", a déclaré le président ukrainien à ce sommet, soulignant
qu'il s'agissait de "gagner la paix par la force, la sagesse et
l'unité".
Mais cet anniversaire intervient en plein revirement américain, le
président américain négociant directement avec la Russie et multipliant
les invectives et critiques à l'égard de Volodymyr Zelensky, qui a
refusé à ce stade de signer un accord sur le partage des ressources
naturelles de son pays, exigé par Donald Trump avec les Etats-Unis en
contrepartie de l'aide fournie.
Le président français Emmanuel Macron est lundi à Washington avec
l'ambition, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer plus
tard dans la semaine, d'infléchir la position de Donald Trump.
"Notre soutien à l'Ukraine restera inébranlable. Je suis à Washington
pour le rappeler et avancer avec le Président Trump et nos alliés," a
écrit Emmanuel Macron sur X.
Mais le président américain a publié de son côté un message sur son
réseau Truth ne montrant aucune inflexion en faveur de l'Ukraine, et
bien au contraire vantant ses "solides discussions" avec le président
russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre et conclure dans la
foulée des accords économiques "majeurs" entre les Etats-Unis et la
Russie.
La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, a de son côté
déclaré qu'elle ne cesserait les combats que lorsqu'elle aurait obtenu
ce qu'elle veut des négociations sur la fin de la guerre. Moscou accuse
les Européens de chercher à poursuivre le conflit.
L'invasion russe de l'Ukraine déclenchée le 24 février 2024 sur ordre
de Vladimir Poutine a provoqué le pire conflit en Europe depuis la
Deuxième guerre mondiale, faisant des dizaines, voire des centaines de
milliers de morts, des millions de réfugiés et détruisant des villes
entières sous les bombardements.
- Objectifs russes -
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a
averti que malgré l'ouverture de discussions unilatérales entre
Washington et Moscou, Vladimir Poutine n'allait selon elle pas reculer.
"Son objectif reste la capitulation de l'Ukraine", a-t-elle
déclaré lors du sommet à Kiev.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a prévenu depuis Ankara
en Turquie que Moscou ne cesserait les hostilités que lorsque les
négociations aboutiraient à un résultat "qui conviendra à la Russie".
Moscou réclame notamment que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou
partiellement occupées et renonce à rejoindre l'Otan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l'Otan,
est une puissance régionale dans le périmètre de la mer Noire qui borde
l'Ukraine, a lui apporté son soutien à son homologue ukrainien en
déclarant par video lors du sommet de Kiev que l'Ukraine et la Russie
devaient être représentées de "manière égale et équitable" dans les
négociations.
Il avait auparavant répété soutenir "fermement l'intégrité
territoriale" de l'Ukraine.
- Désarroi ukrainien -
La Russie de son côté ne cache pas sa satisfaction de voir Donald Trump
briser l'isolement de Vladimir Poutine face aux Occidentaux et adopter
des positions proches des siennes.
Signe du changement radical de la position américaine, les Etats-Unis
ont proposé lundi à l'Assemblée générale de l'ONU un projet de
résolution réclamant la fin de la guerre en Ukraine, mais sans
mentionner son intégrité territoriale.
Malgré cette proposition, l'Assemblée générale a réaffirmé son soutien
à l'intégrité territoriale de l'Ukraine à 93 voix pour, 18 contre dont
les Etats-Unis, et 65 abstentions.
M. Poutine a par ailleurs "informé" lundi le président chinois Xi
Jinping des discussions russo-américaines qui ont débuté la semaine
dernière. Le dirigeant chinois s'est déclaré "satisfait des efforts"
visant à "résoudre la crise", selon un média d'Etat.
Regrettant une diplomatie européenne parfois "cacophonique", le
président finlandais Alexander Stubb a exhorté en retour lors du sommet
de Kiev les Européens à préparer "un plan" d'action qui sera ensuite
présenté aux Etats-Unis.
Londres a annoncé lundi plus d'une centaine de nouvelles sanctions
contre des personnes et entités en Russie et dans d'autres pays, dont
la Chine et la Corée du Nord, accusées de "soutenir l'invasion".
Des soldats ukrainiens interrogés par l'AFP près du front dans l'Est
disaient de leur côté leur désarroi.
"Je ne veux pas abandonner le territoire ukrainien (...) nous nous
battons depuis si longtemps", lâche Mykola, un officier de 38 ans,
avant d'admettre que "tout le monde est fatigué de la guerre". (AFP, 25
févr 2025)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Erdogan
assure Trump qu'il "soutient" ses initiatives sur
l'Ukraine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours défendu
l'intégrité territoriale de l'Ukraine, a assuré dimanche Donald Trump
de son "soutien" aux efforts américains "directs et déterminants" pour
mettre fin à la guerre en Ukraine.
Lors d'un entretien téléphonique avec le président des Etats-Unis, M.
Erdogan a également insisté sur la nécessité de "finaliser le processus
d'acquisition" des avions de chasse américains F-16 et d'avancer la
participation de la Turquie au programme des avions F-35, a précisé la
présidence turque dans un communiqué.
Washington a décrété en décembre 2020 une série de sanctions visant les
industries de défense turques après l'acquisition par Ankara du système
antimissiles russe S-400.
Le dernier contact connu entre les deux chefs d'Etat remontait à
novembre 2024, au lendemain de la victoire électorale de M. Trump.
A propos de l'Ukraine, le président turc a déclaré "soutenir les
mesures déterminées et directes du président américain Trump pour
mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine" et rappelé que la
Turquie s'efforçait "d'obtenir une paix juste et durable depuis le tout
début de la guerre et continuera de le faire".
La Turquie, membre de l'Otan, a récemment pris part aux réunions des
alliés européens et britanniques de soutien au président ukrainien
Volodymyr Zelensky, qui a accepté le principe d'un cessez-le-feu de
trente jours, proposé par la Maison Blanche.
Lors de cet appel, le chef de l'Etat turc a également souhaité l'aide
des États-Unis dans "la lutte contre le terrorisme, en tenant compte
des intérêts de la Turquie".
Washington, qui compte quelque 2.000 hommes dans le nord-est de la
Syrie, non loin de la frontière turque, soutient des forces kurdes au
nom de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Ankara dénonce parmi elles la présence de combattants du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation
terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux. (AFP, 16 mars 2025)
La Turquie
prête à déployer des forces en Ukraine "si
nécessaire"
La Turquie, deuxième armée de l'Otan en nombre d'hommes, est prête à
déployer des forces en Ukraine "si nécessaire" pour garantir la paix, a
annoncé jeudi le ministère de la Défense.
"La question de contribuer à une mission (...) sera évaluée avec toutes
les parties concernées si elle est jugée nécessaire pour
l'établissement de la stabilité et de la paix régionales", a précisé un
communiqué du ministère.
"Suite aux évolutions récentes, il n'est pas possible d'assurer la
sécurité européenne sans notre pays" insiste-t-il.
"En tant que membre de l'OTAN et de l'OSCE (Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe, NDLR), la Turquie fait partie
intégrante de l'architecture de sécurité européenne avec son industrie
de défense en développement, son rôle important dans la résolution des
crises régionales et son armée puissante", rappelle encore Ankara.
(AFP, 6 mars 2025)
Ukraine:
Erdogan soutient l'idée d'un trêve "dans les
airs et en mer"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi soutenir
l'idée d'une trêve "dans les airs et en mer" proposée cette semaine par
son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Nous soutenons l'idée d'établir un cessez-le-feu le plus rapidement
possible et de cesser les attaques dans les airs et en mer comme mesure
de confiance entre les parties", a déclaré M. Erdogan, proposant de
nouveau d'accueillir des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine lors
d'une réunion en ligne avec des responsables de l'Union européenne et
le Premier ministre britannique, Keir Starmer.
Le président Zelensky, reprenant l'idée du chef de l'Etat français
Emmanuel Macron, a proposé mardi une trêve avec la Russie dans les airs
et en mer pour entamer des discussions sur une "paix durable" avec
Moscou.
"Je voudrais souligner que nous sommes prêts à apporter toute
contribution, y compris en accueillant le processus de négociation, à
l'établissement d'une paix juste, durable et honorable en Ukraine", a
également déclaré le chef de l'Etat turc dont le pays est membre de
l'Otan.
"La sécurité européenne n'est pas seulement l'affaire des pays de
l'Union", a-t-il poursuivi en réclamant l'inclusion de son pays dans
les discussions et de ménager les relations avec Washington.
"Il est dans notre intérêt mutuel de planifier toutes les étapes de la
sécurité européenne avec la Turquie. Il est également important de
maintenir le lien transatlantique et d'obtenir le soutien de notre
allié américain".(AFP, 7 mars 2025)
Réunion russo-américaine à Istanbul pour faciliter
le travail de leurs
ambassades
Les pourparlers entre Russes et Américains au sujet du travail de leurs
missions diplomatiques se sont achevés jeudi à Istanbul, en plein
rapprochement accéléré de Moscou et de Washington avec la volonté
affichée de relancer les relations bilatérales et de régler le conflit
en Ukraine.
La délégation russe a quitté la résidence du consul général américain à
16H20 (13H20 GMT) sans faire de commentaires devant la presse, à
l'issue de presque six heures et demie d'échanges, selon un journaliste
de l'AFP sur place.
Cette réunion à huis clos de diplomates russes et américains était la
deuxième rencontre entre représentants des Etats-Unis et de la Russie,
après une première le 18 février en Arabie saoudite qui avait elle-même
fait suite à l'entretien au téléphone entre les présidents russe
Vladimir Poutine et américain Donald Trump le 12 du même mois.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait diffusé dans la
matinée une courte vidéo montrant l'arrivée de la délégation russe,
dans un van noir.
- Pas de "solutions rapides" -
"Nos diplomates s'efforcent de s'appuyer sur l'entente qui s'est
dégagée au cours de la conversation téléphonique entre les deux
présidents et sur les accords qui ont été conclus au cours des
pourparlers à Ryad", a expliqué le porte-parole de la présidence russe,
Dmitri Peskov.
Il a toutefois dit ne pas s'attendre à des changements majeurs dans les
relations avec Washington, malgré le spectaculaire revirement américain
effectué en seulement deux semaines.
"Personne ne s'attend à ce que les solutions soient faciles et
rapides", a souligné Dmitri Peskov pendant son briefing quotidien,
auquel participait l'AFP.
"Le président Trump parle en son nom et est prêt à écouter les autres.
C'est très important", a-t-il toutefois relevé, saluant "la volonté
politique des deux pays, la volonté d'écouter et d'entendre l'autre
partie" dans ce "processus".
Les premiers pourparlers russo-américains depuis le début de
l'offensive en Ukraine en février 2022 étaient intervenus quelques
jours après une heure et demie de discussions au téléphone entre
Vladimir Poutine et Donald Trump, qui a brisé la politique d'isolement
menée par les Occidentaux depuis trois ans.
Dans la foulée, Russes et Américains ont dit vouloir une remise à plat
de leurs relations bilatérales, faisant craindre à Kiev et ses alliés
européens d'être mis de côté dans le règlement du conflit en Ukraine et
sur d'autres grands dossiers internationaux.
Après leurs entretiens, le ministre russe des Affaires étrangères
Sergueï Lavrov et son homologue américain Marco Rubio avaient dit
vouloir rétablir le fonctionnement normal des ambassades et des
consulats, après de multiples expulsions de représentants dans les
missions diplomatiques respectives des Etats-Unis et de la Russie
depuis de nombreuses années.
Au-delà de ce sujet, Moscou et Washington ont dit travailler au
rétablissement de leur coopération économique et énergétique, notamment
dans l'Arctique, et dans le domaine spatial. (AFP, 27 févr 2025)
Relations
régionales / Regional Relations
La
Turquie rappelle son attachement à la
Crimée, 11 ans après son "annexion"
La Turquie rappelle dimanche son attachement à la Crimée, où
réside
une minorité tatare turcophone, et dénonce une "violation du droit
international", à l'occasion du 11è anniversaire de son "annexion
illégale" par la Russie, insiste le ministère des Affaires étrangères.
"À l'occasion de l'anniversaire de l'annexion de la République autonome
ukrainienne de Crimée par la Fédération de Russie, par le biais d'un
référendum illégitime il y a 11 ans aujourd'hui (16 mars), nous
réaffirmons que la Turquie ne reconnaît pas la situation qui constitue
une violation du droit international", indique le ministère dans un
communiqué publié en anglais, au lendemain d'un sommet virtuel de
soutien à Kiev.
"Nous soutenons l'intégrité territoriale et la souveraineté de
l'Ukraine. Nous continuerons à suivre de près l'évolution de la
situation en Crimée, en particulier celle des Turcs tatars de Crimée,
le peuple autochtone de la péninsule et nous les maintiendrons à
l'ordre du jour de la communauté internationale", promet-il.
Depuis le début de l'invasion du territoire ukrainien par la Russie, la
Turquie, seul pays de l'Otan à avoir gardé le contact avec Kiev et avec
Moscou, réaffirme régulièrement son soutien à l'intégrité territoriale
de l'Ukraine.
Ankara a participé samedi à une réunion en ligne avec une trentaine de
pays ou d'organisations soutenant l'Ukraine, et s'est dit prêt à
déployer des forces en cas de cessez-le-feu.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accepté le principe d'un
cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours si Moscou met fin à ses
attaques dans l'est de l'Ukraine.
Mais le président russe Vladimir Poutine n'a accepté aucune trêve,
posant au contraire des conditions maximalistes, comme la cession de
cinq régions ukrainiennes annexées. (AFP, 16 mars 2025)
Vaste opération militaire dans l'ouest de la Syrie,
52 Alaouites exécutés selon une ONG
Une ONG a affirmé que les forces de sécurité syriennes avaient
"exécuté" vendredi 52 membres de la minorité alaouite, lors d'une vaste
opération dans le nord-ouest de la Syrie contre des combattants fidèles
à l'ex-président Bachar al-Assad.
Les autorités du pays ont envoyé vendredi des renforts et lancé
d'importantes opérations de ratissage dans cette région, après des
violences sans précédent qui ont fait au total 124 morts selon
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Un couvre-feu a été prolongé jusqu'à samedi dans les régions côtières
de Lattaquié, bastion de la communauté alaouite à laquelle appartient
le président déchu, et celle de Tartous, plus au sud.
Le rétablissement de la sécurité dans le pays profondément divisé est
le défi le plus urgent pour le nouveau pouvoir, issu d'une coalition de
groupes rebelles islamistes qui a renversé Bachar al-Assad le 8
décembre après 13 ans de guerre civile.
A Jablé, à une dizaine de kilomètres au sud de Lattaquié, un habitant a
raconté que des "batailles urbaines" faisaient rage.
"Pendant la nuit, nous pouvions entendre des tirs et des explosions,
alors qu'arrivaient des renforts massifs", a déclaré cet homme,
prénommé Ali, joint par l'AFP depuis Damas. "Les gens restent enfermés
chez eux. Tout le monde a peur. L'arrivée des véhicules militaires et
des convois venus de partout n'a rien de rassurant", a-t-il ajouté.
Le responsable de la sécurité de Lattaquié, Moustafa Kneifati, a fait
état d'une attaque "planifiée et préméditée" contre des positions
gouvernementales dans cette région.
L'OSDH a affirmé que 52 Alaouites avaient été "exécutés" vendredi par
les forces de sécurité dans deux localités proches de Lattaquié,
Al-Shir et Al-Mukhtariya, se basant sur des vidéos et des témoignages.
L'ONG et des militants ont publié des vidéos montrant des dizaines de
corps en vêtements civils empilés dans la cour d'une maison. Dans une
autre vidéo, des hommes en tenue militaire ordonnent à trois personnes
de ramper l'une derrière l'autre avant de leur tirer dessus à bout
portant.
L'AFP n'a pas pu authentifier ces vidéos.
- "Groupes hors-la-loi" -
Les forces syriennes comptent dans leurs rangs de nombreux anciens
combattants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe islamiste qui
avait pris la tête de la coalition rebelle, après la décision des
nouvelles autorités de dissoudre l'ancienne armée ainsi que les
différentes factions rebelles.
L'Arabie saoudite a condamné des violences commises par des "groupes
hors-la-loi" contre les forces de sécurité. La Turquie, frontalière de
la Syrie, a mis en garde contre toute provocation menaçant la paix "en
Syrie et dans la région".
Des images diffusées par l'agence de presse officielle Sana ont montré
vendredi des combattants des nouvelles forces de sécurité à bord de
pickups, armes pointées vers le ciel, entrant dans les villes de
Baniyas et Tartous.
D'autres images tournées par l'AFP à Al-Bab, dans le nord de la Syrie,
montrent des combattants en treillis de l'Armée nationale syrienne, une
faction pro-turque, se préparant à gagner Lattaquié pour soutenir les
nouvelles autorités.
En 24 heures, les combats ont fait 72 morts, dont 36 membres des forces
de sécurité, ainsi que 32 combattants armés et quatre civils, selon
l'OSDH.
"De vastes opérations de ratissage ont débuté dans des villes,
villages, localités et montagnes environnantes", dans les provinces de
Lattaquié et de Tartous, après l'arrivée de renforts militaires, a
indiqué vendredi Sana, citant une source des forces de sécurité.
Cette source a indiqué que cette opération visait des membres "des
milices d'Assad et ceux qui les ont soutenues et aidées".
- "Pas de pardon" -
A Jablé, les forces de sécurité ont capturé jeudi Ibrahim Houweïja,
ancien chef des services de renseignement de l'armée de l'air, selon
Sana.
Cet homme est "accusé d'avoir commis des centaines d'assassinats à
l'époque du criminel Hafez al-Assad", le père de Bachar al-Assad, a
indiqué l'agence, et il est notamment soupçonné d'avoir assassiné le
chef druze libanais Kamal Joumblatt en 1977.
Le directeur provincial de la sécurité a également indiqué que les
forces gouvernementales avaient affronté des hommes armés fidèles à un
commandant des forces spéciales de l'ère Assad, Souheil al-Hassan,
surnommé "le Tigre", dans un autre village de la région, Beit Aana.
Selon l'OSDH, les forces syriennes ont eu recours à des tirs
d'hélicoptères dans ce secteur.
Alors que des renforts quittaient jeudi soir la région d'Idleb, un
ancien bastion des forces rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, des
habitants s'y sont rassemblés pour manifester contre les partisans
d'Assad.
"Il n'y a pas de pardon ou de réconciliation avec les restes du régime,
car ils n'ont pas cessé de nous tuer de sang-froid", a lancé un
manifestant, Talal Homsi. (AFP, 7 mars 2025)
Les Kurdes inquiets pour leurs libertés face au nouveau
pouvoir de Damas
L'Humanité, 3 mars 2025
Enroulée dans une épaisse couverture rouge, elle est allongée sur le
flanc. Au moindre mouvement, la douleur lui déforme les traits. Hemrin
Ali, 35 ans, a été blessée aux abords du barrage de Tichrine, sur
l’Euphrate, sous le feu de l’aviation et des drones turcs depuis le 8
décembre 2024. Elle nous montre les cicatrices laissées par les éclats
de munition, qui lui balafrent le ventre, les jambes, les bras.
Le 21 janvier dernier, elle avait rejoint l’un des convois de civils
venus dénoncer ces opérations militaires ciblant une infrastructure qui
fournit de l’électricité et de l’eau potable à plus de 5 millions de
personnes. « Nous étions en train de danser quand les bombes sont
tombées. Soudain, j’ai vu mes jambes en sang », raconte-t-elle, en nous
montrant une vidéo filmée depuis un drone, diffusée par des mercenaires
islamistes d’Ankara heureux de ces attaques délibérées contre des
civils, qui ont déjà fait plusieurs dizaines de blessées et 23 morts
depuis le 8 janvier.
« Si Tichrine craque, l’eau déferlera jusqu’ici »
Le régime turc de Recep Tayyip Erdogan balaie ces crimes d’un revers de
main, accusant les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui réunissent
combattants kurdes et arabes, d’utiliser des civils comme boucliers
humains. « J’y suis allée de mon plein gré. Nous avons besoin de cette
eau, de cette électricité. C’est notre responsabilité de préserver ces
ressources », rétorque Hemrin. Plus d’un mois après avoir été blessée,
elle ne peut toujours pas se tenir debout. Elle n’avait pu être
transportée vers un hôpital pour y être opérée que trois jours après
cette attaque, par crainte des tirs turcs visant les ambulances.
À Tichrine, sur les 300 personnes qui, d’ordinaire, font tourner le
barrage, seules quatre sont restées pour en surveiller l’intégrité
structurelle et prendre en charge les manœuvres indispensables pour
actionner les vannes, réguler les débits d’eau. Les Turcs refusent
toute trêve pour organiser la relève de cette équipe.
En aval, dans les entrailles du barrage de Tabqa, repris à l’« État
islamique » (EI) en 2018, le directeur des trois barrages sur
l’Euphrate, Welat Darwich, ne dissimule pas son inquiétude : « C’est
irresponsable et très dangereux. Si Tichrine craque, l’eau déferlera
jusqu’ici, où ça ne tiendra pas. Si les 12 milliards de mètres cubes du
lac Assad étaient lâchés, cela aurait des conséquences cataclysmiques. »
« Nous vivions tranquillement les uns avec les autres »
Là où l’électricité arrive encore, les coupures sont fréquentes,
interminables ; dans les zones privées d’eau potable, le développement
de maladies hydriques menace de plonger le Rojava, le Kurdistan de
Syrie, dans une crise sanitaire. « C’est une stratégie. En concentrant
leurs attaques sur des infrastructures vitales, la Turquie espère
nourrir la colère de la population contre l’Administration autonome du
nord et de l’est de la Syrie », poursuit Welat Darwich.
Dans la ville voisine de Tabqa, Samira Habbache a repris le cours d’une
vie percutée par la longue parenthèse djihadiste. À l’arrivée des
hordes de Daech, cette femme arabe s’était enfuie vers Afrine, en zone
kurde, avant d’en être chassée par l’offensive et l’occupation turques.
« Tous les pâturages sont devenus des zones militaires » : comment un
mur financé par l’Union européenne détruit des villages kurdes en
Turquie
« Je suis née ici, il y avait des Syriaques, des Kurdes, des Arméniens.
Nous vivions tranquillement les uns avec les autres. Hélas, parmi ceux
qui ont fui Daech, beaucoup ne sont pas revenus », soupire-t-elle. Dans
la cour arborée de l’association Zenobia, que dirige cette femme aux
cheveux teints en blond et au maquillage soigné, d’autres femmes,
restées à Tabqa à l’époque, se souviennent d’une vie cloîtrée sous la
menace permanente de châtiments – exécutions, lapidations,
flagellations.
La crainte d’une résurgence de Daech
Elles disent les traces laissées dans les consciences, les pressions
sociales et familiales, mais aussi les droits reconquis après la
défaite de Daech. « Il n’y a pas de retour en arrière possible. Nous
n’accepterons jamais le retour à de telles dominations, ni les
restrictions que le nouveau pouvoir de Damas veut imposer aux libertés
des femmes. Nous sommes prêtes à lutter », prévient Ghoufrane Abdallah,
une jeune femme de 28 ans, voilée de gris.
La combustion du mazout et le raffinage sauvage du pétrole enveloppent
Raqqa d’un nuage noir. Dans les camps qui sont venus se greffer à cette
métropole à l’urbanisme disloqué, les sinistrés des séismes de 2023 ont
rejoint les réfugiés d’Afrine et de Chahba, qui ont fui les exactions
des occupants turcs et de leurs supplétifs syriens. Autour du
rond-point al Naïm, où Daech donnait en spectacle ses exécutions, de
jeunes enfants mendient, visages couverts de suie.
Ils grandissent entre les ruines des immeubles pulvérisés par les
bombardements. Ici, dans l’ombre, les nostalgiques du califat prêchent
toujours ; ils contestent la tutelle des Forces démocratiques syriennes
qui ont défait les djihadistes en 2018. La crainte d’une résurgence de
l’EI est loin d’être dissipée : les camps et les prisons où sont
détenus ses combattants sous la garde des forces kurdes, où son
idéologie continue de se propager, sont des bombes à retardement.
Al Charaa partage l’objectif d’Ankara
Régulièrement, des « cellules dormantes » sont démantelées ; des
bombardements de la coalition internationale ciblent des objectifs
militaires de Daech. Les check points des FDS se succèdent sur la route
de Hassakeh, où des hélicoptères militaires tournoient au-dessus de la
base américaine retranchée derrière ses murailles de béton. Mercredi 26
février, l’aviation turque s’est aventurée jusqu’ici, où ses
bombardements ont fait 12 morts, dont 8 civils, dans la zone de
Chaddadé.
Le régime de Recep Tayyip Erdogan a tout fait pour anéantir
l’expérience démocratique déployée depuis 2013 par l’Administration
autonome du nord et de l’est de la Syrie (Aanes), qui a accompagné une
révolution des femmes inédite dans la région et protégé la diversité
communautaire et confessionnelle. Ces assauts turcs ne suscitent aucune
réprobation à Damas, où le président par intérim, Ahmed Al Charaa, de
son nom de guerre Abou Mohammed Al Joulani, issu des rangs djihadistes,
partage avec Ankara le même objectif : empêcher toute consolidation
d’une autonomie kurde en Syrie.
Au Rojava, les Kurdes n’entendent pas déposer les armes après l’appel
d’Abdullah Öcalan
Aucune composante kurde n’est d’ailleurs associée au « dialogue
national » censé structurer la transition. Les gages de bonne volonté
de l’Aanes, qui vient de reprendre les livraisons de pétrole vers les
zones administrées par Damas, n’ont pas infléchi sa position. Les
combattants des FDS sont invités à rejoindre la nouvelle armée
syrienne, mais à titre individuel : scénario exclu par leur commandant
en chef Mazloum Abdi, qui plaide pour une intégration en bloc. Al
Charaa pose aussi comme préalable le départ des combattants étrangers
du Rojava ; ces derniers jours, il aurait plaidé pour l’intégration des
seules unités arabes ; en coulisses, Ankara exige le démantèlement pur
et simple de cette structure militaire.
Méfiance envers le nouveau maître de Damas
Accrochée à la frontière turque, Kamechliyé décline sa résistance en
couleurs sur ses murs gris, où s’affiche partout le slogan « Jin,
Jiyan, Azadî », « Femme, Vie, Liberté ». Les panneaux publicitaires
sont recouverts de banderoles réclamant la libération d’Abdullah
Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
figure de l’émancipation socialiste kurde.
L’entremêlement des fils électriques forme des toiles compliquées ; à
la nuit tombée, des hommes se serrent, dehors, autour de la chaleur des
braseros. Au siège du Kongra Star, une coalition féministe formée en
2005, Amina Ossé mesure le chemin parcouru en vingt ans par les femmes
du Rojava pour faire reculer les mentalités patriarcales, gagner de
nouveaux droits, s’imposer comme des actrices centrales des
bouleversements sociaux et politiques qui refaçonnent leur société.
Elle ne dissimule pas sa défiance envers le nouveau pouvoir syrien.
« Nous sommes ouverts au dialogue avec tout le monde. Le problème, ce
n’est pas notre confiance. Ce sont les gestes que Joulani sera capable
de produire, tranche-t-elle. Son premier cercle ne compte que des
djihadistes, dont Abou Hatem Chakra, impliqué dans l’assassinat de
notre camarade Hevrin Khalaf (une femme politique kurde assassinée par
la milice Ahrar al-Charkiya en 2019 – NDLR). Difficile dans ces
conditions de croire à la sincérité de sa conversion à la démocratie. »
Elle voit dans l’autonomie démocratique expérimentée au Rojava une
garantie pour prémunir les femmes des régressions qui se dessinent, et
la Syrie d’un scénario d’éclatement. « Si nous n’allons pas vers un
système confédéral, les ingérences étrangères s’engouffreront dans les
luttes internes. Nous y sommes déjà », met-elle en garde.
« J’ai plus peur de Joulani que du Baas »
À la Maison des femmes, où sont accueillies les victimes de violences,
les réfugiées et celles qui veulent se soustraire à un mariage forcé,
Ilham Emer, 63 ans, la tête couverte d’un voile noir, a accueilli
depuis 2011 des milliers de personnes. Elle ne regrette en rien le
régime déchu : elle est passée par les prisons du Baas, a connu la
torture et les mauvais traitements des séides de Hafez Al Assad. « J’ai
plus peur de Joulani que du Baas, lance-t-elle. Dans ma maison, dans
mon pays, je veux un islam démocratique, pas l’islam qui coupe les
têtes. Mon voile, personne ne m’a obligée à le porter. C’est moi, avec
ma croyance, et chacun la sienne, je n’ai pas à m’en mêler. Le sens de
notre révolution au Rojava est simple : hommes ou femmes, nous voulons
vivre en humains libres. »
Sous le feu turc, attachés à un projet de société incompatible avec
celui qu’Al Charaa et ses compagnons ont défendu les armes à la main,
sous la menace persistante d’une reconstitution de l’« État islamique
», les Kurdes du Rojava ont reçu avec circonspection et inquiétude,
jeudi, l’appel d’Abdullah Öcalan à déposer les armes et à dissoudre
l’organisation.
Nesrîn Abdullah, commandante des YPJ : « Öcalan appelle le PKK à
déposer les armes, pas les Kurdes de Syrie »
Le processus politique pacifique ainsi ouvert concerne la Turquie,
insiste l’état-major des FDS, qui, dans l’attente de connaître les
contreparties de ce message, veut y voir « une clé pour ouvrir des
relations constructives dans la région ». Sur le front de l’Euphrate,
ces derniers jours, les bombardements turcs ont redoublé de férocité.
Dans le cimetière de Kamechliyé où sont inhumées des centaines de
combattantes et de combattants tombés dans la guerre contre Daech, des
tombes fraîchement creusées attendent les dépouilles des résistants à
l’agression turque. Une vieille femme assise là, chapelet en main,
retient ses larmes. Sur ses épaules, tout le poids d’une révolution
fragile.
Critiques de Téhéran envers la Turquie, Ankara
répond
La Turquie a répondu mardi aux critiques de l'Iran qui avait dénoncé
des propos "déplacés" sur sa politique régionale en assurant son voisin
de sa volonté de "renforcer" leurs relations.
Lors d'un entretien diffusé fin février par la chaîne qatarie
Al-Jazeera, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan,
avait mis en garde contre le soutien iranien à plusieurs groupes armés
dans la région, estimant qu'il risquait de "créer le désordre".
M. Fidan visait notamment les soutiens passés et présents de l'Iran en
Syrie, au côté des combattants kurdes du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) en lutte contre la Turquie.
"Si cette politique se poursuit, je ne pense pas qu'elle soit
correcte", avait-il prévenu.
En retour, un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères,
Mahmoud Heydari, a jugé que de telles déclarations "risquent
d'entraîner des divergences et des tensions dans les relations
bilatérales", lors d'un "entretien" lundi avec l'ambassadeur de Turquie
en Iran, Hicabi Kirlangic.
Plusieurs médias iraniens ont évoqué une "convocation".
"Les intérêts communs des deux pays et la sensibilité des conditions
régionales exigent que l'on évite les propos déplacés et les analyses
illusoires", avait-il ajouté dans un communiqué.
Ankara a répondu à son tour mardi en "invitant" le chargé d'affaires de
l'ambassade d'Iran en Turquie au ministère des Affaires étrangères,
pour déplorer que "des responsables iraniens aient exprimé publiquement
leurs critiques à l'égard de la Turquie", a indiqué le porte-parole du
ministère, Öncü Keçeli.
"Nous pensons que les questions de politique étrangère ne doivent en
aucun cas être utilisées comme matière à débat pour la politique
intérieure", a ajouté M. Keçeli.
"Nous préférons transmettre les messages critiques qui doivent être
transmis à un autre pays directement à ses destinataires", a poursuivi
M. Keçeli, tout en assurant que la Turquie "attache une grande
importance à (ses) relations avec l'Iran".
Outre le Hamas dans la bande de Gaza, les rebelles houthis au Yémen et
des milices en Irak, Téhéran soutient militairement et financièrement
le Hezbollah libanais, qui a combattu en faveur du gouvernement de
Bachar al-Assad en Syrie.
La Turquie pour sa part soutient sans réserve les nouvelles autorités
de Damas.
"Le renforcement des relations entre la Turquie et l'Iran est important
pour nous", a insisté mardi le porte-parole de la diplomatie turque,
comme l'avait fait la veille son homologue iranien, Esmaïl Baghaï.
"Ce n'est un secret pour personne qu'il existe depuis longtemps des
divergences d'opinions avec la Turquie sur certains dossiers
régionaux", avait toutefois ajouté M. Baghaï. (AFP, 4 mars 2025)
Turkish
intelligence declassifies reports on Soviet
surveillance of
Trotsky
The reports reveal how Soviet agents closely monitored Leon Trotsky
during his exile on the Büyükada island between 1929 and 1933.
Turkish intelligence declassifies reports on Soviet surveillance
of Trotsky during exile in İstanbul
The National Intelligence Organization (MİT) has released a classified
report detailing how Soviet intelligence monitored Bolshevik leader
Leon Trotsky during his exile on Büyükada, one of İstanbul’s Princes’
Islands, between 1929 and 1933.
The document, signed by Aziz Hüdai Bey, İstanbul regional chief of the
National Security Service (MAH), the predecessor of MİT, on Jan 16,
1932, reveals that Soviet intelligence services, specifically the GPU,
closely tracked Trotsky’s activities. The report was made available
under the "Special Collection" section of MİT’s official website.
Soviet surveillance
The report includes specific details about the Soviet intelligence
operation, outlining their objectives: "We want to closely monitor
Trotsky—who visits him, where he goes, and whom he communicates with.
What topics does he focus on at home, and who does he correspond with?"
The document states that an agent working as an Armenian translator was
assigned to make contact with an assessed Soviet operative named
Davranov, who was not only tasked with tracking Trotsky but also
identifying those responsible for his surveillance.
Under MAH’s directives, the Armenian translator accepted the mission
and began collecting intelligence on Soviet activities related to
Trotsky.
Former police officers recruited
The report notes that Davranof advised his agent to contact a former
police officer, Salih Efendi, who had previously worked as one of
Trotsky’s guards. The document suggests that Salih Efendi had provided
information about Trotsky to certain individuals in the past.
Additionally, Soviet intelligence reported that an individual from the
United Kingdom was planning to visit Trotsky in İstanbul. The report
includes instructions to determine: "Who is this man from England, and
why is he coming?"
Another intelligence entry mentions that Arşakuhi, the wife of Arşak, a
coal depot owner in Fındıklı, was invited to Greece. The document also
notes that she had previously worked as a secretary for an individual
named Şahverdiyan.
Foreign visitors at Trotsky’s home
According to the report, among those who visited Trotsky’s residence on
Büyükada were two foreign nationals:
Osias Rosenzweig, identified as a British-born German citizen who
claimed to be a music teacher.
Raymond Mouliniere, a French citizen who was fluent in Turkish and
Greek.
However, the purpose of their visits to Trotsky’s home remained
unclear. The report concludes by stating that MAH sought to use the
newly gathered intelligence to expand its network and uncover
additional espionage activities.
Trotsky’s years in exile
One of the most influential revolutionary leaders of the 20th century,
Leon Trotsky played a key role in shaping Communist ideology. As a
close associate of Vladimir Lenin, he was instrumental in the 1917
October Revolution and later became the first foreign minister of the
Soviet Union (1917–1918).
Trotsky went on to found and lead the Red Army, playing a decisive role
in the Soviet Union’s victory in the civil war (1918–1924). However,
after Lenin’s death, he lost a power struggle with Joseph Stalin,
leading to his expulsion from the Soviet Union in 1929.
He spent four years in exile on Büyükada, where he continued promoting
Marxist ideas while under constant surveillance. After leaving Turkey,
he lived in various countries before settling in Mexico, where he was
assassinated on Aug 21, 1940, on Stalin’s orders. (BIA, 24 Feb 2025)
La conférence nationale en Syrie sans rallier les
Kurdes
La conférence de dialogue national à Damas, tenue mardi, a tracé les
grandes lignes du futur Etat en Syrie après la chute de Bachar
al-Assad, insistant sur le désarmement nécessaire des groupes armés,
mais sans rallier l'administration autonome kurde, qui n'était pas
invitée.
Dans leur déclaration finale, les participants ont en outre dénoncé les
"déclarations provocatrices" du Premier ministre israélien, Benjamin
Netanyahu, qui avait averti dimanche que son pays ne permettrait pas
aux forces syriennes de se déployer au sud de Damas.
Défendant l'unité et la souveraineté de la Syrie "sur l'ensemble de son
territoire", la déclaration finale insiste aussi sur la mise en oeuvre
de la justice transitionnelle et l'ancrage des valeurs de liberté dans
le pays.
Ces recommandations "serviront de base" pour un plan de réforme des
institutions, selon la commission préparatoire de la conférence, censée
représenter tous les Syriens, et à laquelle des figures de la société
civile, des responsables religieux, des personnalités de l'opposition
et des artistes ont participé.
Organisée par le nouveau pouvoir, dirigé par le président par intérim
Ahmad al-Chareh, cette conférence constitue une démarche inédite dans
le pays qui sort de près de 14 ans de guerre civile.
Elle s'est tenue à l'approche de la formation prévue, le 1er mars, d'un
gouvernement devant succéder au cabinet provisoire, et refléter "la
diversité" du peuple syrien selon les autorités.
- "Nouvelle phase historique" -
Ahmad al-Chareh, qui a salué mardi une "nouvelle phase historique",
avait annoncé qu'il mettrait en place un dialogue national durant la
période de transition, ouverte par la prise de Damas, le 8 décembre,
par une alliance rebelle menée par son groupe radical islamiste Hayat
Tahrir al-Sham (HTS).
Il s'est engagé devant la conférence à garantir le "monopole" de l'Etat
sur les armes, après que le nouveau pouvoir a annoncé la dissolution de
l'armée syrienne et de toutes les factions armées rebelles, dont le HTS.
Dans leur déclaration finale, les participants appellent également à ce
que le "monopole des armes" soit "aux mains de l'Etat, à construire une
armée nationale professionnelle, et à considérer toute formation armée
en dehors des institutions officielles comme des groupes hors-la-loi".
La référence vise notamment les Forces démocratiques syriennes (FDS),
bras armé de l'administration autonome kurde.
Peu avant la fin de la conférence, les FDS ont déclaré qu'ils ne
seraient "pas partie prenante dans la mise en oeuvre de ses résultats".
"Cette conférence ne représente pas le peuple syrien", ont-ils ajouté,
soulignant n'y avoir pas "été représentés".
Selon les organisateurs, ni les FDS ni l'administration autonome
n'avaient été invités, en raison de l'exclusion de toute entité armée
de la conférence.
La déclaration finale exhorte également les autorités à "former un
comité constitutionnel pour rédiger un projet de constitution (...) qui
ancre les valeurs de justice, de liberté, d'égalité et fonde un Etat de
droit".
Les participants affirment le "rejet de toutes formes de
discrimination" dans un pays multiethnique et multiconfessionnel.
Ils insistent sur le rejet "de toutes les formes de violence, de
provocation et de vengeance", et la mise en oeuvre d'une "justice
transitionnelle".
L'agence de presse officielle Sana a indiqué qu'environ 10.000
personnes avaient suivi les travaux en ligne, dont beaucoup de
l'étranger.
- "Préserver l'unité" -
En parallèle, des manifestations ont eu lieu mardi dans plusieurs
villes syriennes pour protester contre les propos de M. Netanyahu. A
Damas, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège
de l'ONU, selon des photographes de l'AFP.
Après la chute de Bachar al-Assad, Israël avait rapidement déployé ses
troupes dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, ce qui a
suscité de nombreuses critiques internationales notamment de la part de
l'ONU.
M. Netanyahu a exigé dimanche que "le sud de la Syrie soit complètement
démilitarisé", insistant sur le fait qu'il ne permettrait pas à "la
nouvelle armée syrienne d'entrer dans la région".
"Nous continuerons à mener une politique qui protège les intérêts du
peuple syrien, sans aucune pression ou diktat extérieur", a affirmé
pour sa part le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani.
Il a fait part de la volonté de Damas de "garder la porte ouverte au
dialogue avec toute partie désireuse de reconstruire ses relations avec
nous sur la base du respect mutuel."
Au lendemain de sa désignation comme président intérimaire fin janvier,
M. Chareh avait promis de publier un "déclaration constitutionnelle"
pour la période de transition, et estimé que son pays, où le Parlement
a été dissous après le 8 décembre, aurait besoin de quatre à cinq ans
pour organiser des élections. (AFP, 26 févr 2025)
Lavrov en Turquie pour aborder "un large éventail de
sujets"
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé
dimanche soir à Ankara, où des entretiens sont prévus avec son
homologue turc Hakan Fidan le lendemain, jour du troisième anniversaire
du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé l'agence
de presse d'Etat russe Tass, sans autres précisions.
Les deux ministres doivent notamment discuter du règlement du conflit
en Ukraine, selon des sources diplomatiques turques.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria
Zakharova, a de son côté simplement dit à Tass que la "délégation menée
par Sergueï Lavrov" aborderait "un large éventail de sujets".
La Turquie, membre de l'Otan, souhaite jouer un rôle de premier plan
dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars
2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre
Russes et Ukrainiens.
En recevant mardi son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le
président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays
serait un "hôte idéal" pour des pourparlers sur ce conflit associant la
Russie, l'Ukraine et les Etats-Unis.
Moscou et Washington ont toutefois entamé un dialogue direct ces
dernières semaines, tandis que se rapprochaient Donald Trump et
Vladimir Poutine.
Russes et Américains se sont rencontrés mardi en Arabie saoudite pour
entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par
Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine dans son dos.
La Russie a en outre annoncé qu'une nouvelle réunion de diplomates
russes et américains aurait lieu en fin de semaine prochaine.
M. Lavrov, dont la précédente visite en Turquie remonte à octobre, est
attendu dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.
La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev,
fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais ne s'est pas jointe
aux sanctions occidentales contre la Russie.
Elle défend en parallèle l'intégrité territoriale de l'Ukraine et
réclame la restitution de la Crimée (sud), occupée par la Russie depuis
2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette
péninsule. (AFP, 23 févr 2025)
Turkey, the
new regional power in Africa
Anne-Sophie Vial, Emile Bouvier, lesclesdumoyenorient.com, 27
Feb 2025
In order to pave the way for its economic ambitions, Türkiye has first
endeavoured to establish a solid institutional framework (first
sub-section) for cooperation through the creation of economic forums or
bilateral chambers of commerce; benefiting from this favourable
framework, Turkish companies have set out to conquer the African market
in recent years, and are already making a name for themselves in
several sectors, notably construction (second sub-section); with its
unique diplomatic status with African countries, Türkiye has succeeded
in establishing unprecedented agreements, notably for the exploitation
of natural resources (third sub-section).
A firmly established institutional framework
As mentioned in the first part of this article, Türkiye has encouraged
and institutionalised its economic cooperation with Africa by initially
setting up formal meetings under its aegis. In 2008, the first
Türkiye-Africa cooperation summit was held in Istanbul. An "Istanbul
Declaration on Türkiye-Africa Partnership: Cooperation and Solidarity
for a Common Future" was adopted at the end of the discussions,
establishing a mechanism for monitoring the commitments made during the
summit. The second Türkiye-Africa Partnership Summit was held under the
theme "A new partnership model to strengthen sustainable development
and integration" in 2014 in Malabo, Equatorial Guinea. This will be
followed by a third summit in Istanbul in 2021 entitled "Enhanced
Partnership for Shared Development and Prosperity"; More than 100
ministers and 16 African heads of state and government took part in
this last three-day summit around panels such as "Peace, Security and
Governance", "Trade, Investment and Industry", "Education, Science,
Technology and Innovation", "Youth and Women’s Development",
"Infrastructure Development and Agriculture" and "Promoting Resilient
Health Systems"; the next summit is due to be held in 2026 in an as yet
unknown African country. In 2021, for example, the Turkish President
used the event to announce that Türkiye would be delivering 15 million
doses of vaccine against covid-19 to the African countries worst
affected.
Other meetings on a smaller scale, but nonetheless significant in the
development of Turkish-African economic relations, are also regularly
organised: Türkiye-Africa Economic and Trade Forum in 2021 in Istanbul,
Türkiye-Africa Agri-Food Forum in Antalya in 2017, Türkiye-ECOWAS
Economic and Trade Forum in Istanbul in 2018, etc. Finally, still on
the institutional front, Türkiye has been a member of the African
Development Bank since 2013, participating in the group’s development
fund and various other activities within it.
In addition, in order to promote the establishment and activities of
its companies, Türkiye manages, through the Turkish Council for Foreign
Economic Relations (DEIK), commercial chambers in 48 African countries
aimed at promoting bilateral trade and mutual investment; Most of these
chambers were opened during the 2010s and are used to promote the
signing of trade agreements - Ankara has around fifty on the African
continent - including free trade agreements, such as those Türkiye has
signed with Morocco, Tunisia, Egypt, Mauritius and Sudan, a greater
number of countries than those with which Ankara has signed similar
agreements in the Middle East, despite being in its immediate regional
neighbourhood; negotiations are also underway for other free trade
agreements with Ghana, Djibouti, the Democratic Republic of Congo,
Cameroon, Chad and Libya.
Exponential investment by Turkish companies in Africa
One of the most convincing results of these agreements and other
institutional rapprochements is the substantial increase in trade
between Türkiye and Africa: since Ankara launched its African
initiative policy in 1998, the total volume of its trade with the
continent has increased tenfold, from 4.09 billion dollars in 2000 to
45 billion dollars in 2022. At the same time, Türkiye’s exports to
Africa have risen from 2.1 billion dollars in 2003 to 21.2 billion
dollars in 2022, an increase of more than 909% in less than ten years.
The type of Turkish products most exported to African countries is
chemical substances and products (fertilisers, mineral fuels,
industrial distillation products, etc.); with exports of $2.9 billion
in 2021 followed by $4 billion in 2022, this type of export has grown
by 37.6% in a single year. Chemical substances and products are
followed by steel, which generated more than $3 billion in revenues
last year. After steel, cereals, pulses and oilseeds generated revenues
of 2.6 billion dollars. Türkiye’s foreign direct investment (FDI) in
Africa has also risen substantially in recent years: from $22 million
in 2001, the value of Turkish FDI in Africa rose to $10 billion in 2021
- an increase of 45 354% in twenty years - illustrating Türkiye’s
proactive economic investment in African countries.
(https://www.lesclesdumoyenorient.com/Turkiye-the-new-regional-power-in-Africa-2-3-A-Turkish-economic-presence.html)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Guterres réunit les dirigeants rivaux à Genève
pour relancer le dialogue
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devait rencontrer
lundi les deux dirigeants de Chypre, dans le cadre de discussions
informelles prévues sur deux jours pour trouver une "voie à suivre"
pour l'île divisée.
M. Guterres doit s'entretenir avec Nikos Christodoulides, le président
de la République de Chypre grécophone, reconnue internationalement, et
Ersin Tatar, le dirigeant de la République turque de Chypre nord
(RTCN), autoproclamée e reconnue par la seule Turquie.
Mardi, les trois hommes se réuniront pour des pourparlers au siège des
Nations unies à Genève, aux côtés du Royaume-Uni, de la Grèce et de la
Turquie - les trois garants de la sécurité de l'île méditerranéenne
depuis 1960.
"Cette réunion se tient dans le cadre des efforts de bons offices du
secrétaire général sur la question chypriote," a déclaré une
porte-parole de l'ONU à l'AFP. "La réunion informelle offrira une
opportunité de discussion significative sur la voie à suivre."
Depuis l'invasion turque de 1974, déclenchée par un coup d'État soutenu
par Athènes, l'île est divisée entre le sud hellénophone et le nord
chypriote turc, qui a unilatéralement déclaré son indépendance en 1983
mais n'est reconnu que par Ankara.
Des décennies de pourparlers soutenus par l'ONU n'ont pas réussi à
réunifier l'île.
La République de Chypre, État membre de l'Union européenne (UE), est
établie sur les deux tiers sud de l'île, et la RTCN contrôle le tiers
nord. La capitale Nicosie est divisée en deux.
Les Chypriotes grecs ont massivement rejeté un plan de réunification
soutenu par l'ONU lors d'un référendum en 2004.
Le dernier cycle de pourparlers de paix à Crans-Montana, en Suisse, a
échoué en 2017.
En octobre dernier, M. Guterres a organisé un dîner informel avec MM.
Christodoulides et Tatar à New York.
Dans une allocution télévisée samedi, Nikos Christodoulides a déclaré
qu'il se rendait à Genève "avec un sérieux absolu et avec l'objectif de
mener une discussion substantielle qui ouvrira la voie à la reprise des
négociations pour la résolution de la question chypriote".
"Nous sommes prêts et bien préparés pour être constructifs... pour
engager des discussions significatives et obtenir un résultat qui
maintiendra le processus actif", a-t-il affirmé.
"Il existe un consensus, un esprit constructif d'unité et un objectif
commun : faire en sorte que cette conférence multilatérale serve de
tremplin pour sortir de l'impasse et relancer les négociations", a
déclaré aux journalistes le porte-parole du gouvernement chypriote,
Konstantinos Letymbiotis.
"Nous nous préparons à plusieurs scénarios, en veillant à ce que, dans
chaque cas, le président dispose d'initiatives et de propositions
concrètes."
Les deux dirigeants chypriotes se sont également rencontrés en janvier
pour discuter de l'ouverture de nouveaux points de passage entre les
deux parties de l'île, dans le cadre des efforts visant à relancer les
pourparlers de paix au point mort depuis huit ans.
De plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer davantage de points de
passage le long de la zone tampon de 180 kilomètres, afin de faciliter
l'accès des personnes vivant dans des régions isolées. Il y a
actuellement neuf points de passage le long de la ligne verte
surveillée par l'ONU. (AFP, 17 mars 2025)
La
Turquie veut ériger un mur à sa
frontière avec la Grèce
La Turquie va entamer la construction d'un mur à sa frontière avec la
Grèce afin de prévenir les entrées illégales dans l'Union européenne, a
annoncé mardi le gouverneur de la province turque d'Edirne (nord-ouest).
"Il est prévu de construire dans un premier temps 8,5 kilomètres cette
année", a déclaré Yunus Sezer, le gouverneur de cette province
frontalière de la Grèce et de la Bulgarie.
Le responsable a ajouté que d'autres portions de ce mur devraient être
érigées ultérieurement le long de la frontière terrestre entre la
Turquie et la Grèce, longue de quelque 200 km et presque intégralement
formée par le fleuve Meriç (Evros, en grec).
Un accord a été signé en 2016 entre l'UE et la Turquie pour que le pays
garde sur son sol les réfugiés syriens, dont le nombre est estimé
actuellement à 2,9 millions.
En février et mars 2020, des dizaines de milliers de migrants avaient
cependant afflué le long de la frontière terrestre entre la Turquie et
la Grèce, après que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait menacé
d'ouvrir ses frontières avec l'Europe.
Des migrants de diverses nationalités continuent de tenter de rallier
la Grèce depuis la Turquie, principalement par la mer. Six migrants ont
encore péri fin février dans les eaux turques en cherchant à rallier
l'île grecque voisine de Samos à bord d'un canot pneumatique.
La Turquie a construit ces dernières années des murs d'une longueur
totale de plus de 1.000 km le long de ses frontières avec l'Iran et la
Syrie afin d'empêcher les traversées illégales. (AFP, 5 mars 2025)
Immigration
/ Migration
A Schaerbeek, le
PS et le MR trouvent un accord pour partager le
mayorat
Schaerbeek figure parmi les communes les plus pauvres et les plus
peuplées du pays (130.000 habitants). Cinq mois après les élections
locales du 13 octobre, la Cité des ânes constitue aussi la dernière
localité belge sans nouvelle majorité. Mais sans doute (et enfin) plus
longtemps. Ce jeudi, socialistes et libéraux ont en effet trouvé un
accord pour se partager le mayorat durant le reste de la législature.
La cheffe de liste du MR, Audrey Henry, portera l’écharpe tricolore
durant les trois prochaines années et son homologue du PS, Hasan
Koyuncu, lui succédera le reste de la législature. Pour rappel,
l’absence d’accord concernant le mayorat explique le blocage des
négociations menées entre le PS (10 sièges), le cartel MR-Engagés (10),
Ecolo (9) et Défi (6). Depuis octobre dernier, les bleus et rouges
revendiquaient le mandat de bourgmestre.
Cet accord constitue une bonne nouvelle pour Schaerbeek, mais aussi
peut-être pour la Région bruxelloise. Il signifie aussi que le patron
du MR national, Georges-Louis Bouchez, et celui de sa régionale
bruxelloise, David Leisterh, sont capables de s’entendre avec le patron
du PS bruxellois, Ahmed Laaouej. Or, sortir de l’ornière des
négociations pour un gouvernement régional passera par un arrangement
entre ces mêmes protagonistes. « Après des mois d’intenses
négociations, et malgré une situation politique particulièrement
complexe, le PS et la liste MR-Engagés annoncent leur volonté commune
de finaliser rapidement un projet ambitieux pour la Cité des ânes, avec
Ecolo-Groen et LB. » Avec 35 sièges sur 47, la future majorité
disposera d’une assise assez confortable.
Pas encore de majorité
Vendredi dernier, le chef de file schaerbeekois, Vincent Vanhalewyn,
avait appelé, dans nos colonnes, le PS et le MR à trouver un accord
politique : « Mettons à profit le week-end pour que ces appareils se
décident et mettons-nous autour de la table lundi ou début de semaine
où décider. » La fumée blanche est finalement sortie ce jeudi.
Précisons que la commune ne dispose pas encore à ce stade d’une
nouvelle majorité. Le PS, le cartel MR-Engagés, Ecolo et Défi doivent
encore trouver un accord concernant la répartition des échevinats, mais
aussi finaliser leur projet politique pour la législature. Depuis
janvier, la quadripartite semble cependant disposer d’un
quasi-préaccord de majorité. Ses membres devront trancher encore
certaines questions budgétaires, mais aussi des dossiers épineux comme
la mobilité (Good Move).
Faire émerger une équipe soudée et solidaire constituera aussi un défi
important. Ces derniers mois, les vives tensions concernant le mayorat
schaerbeekois ont indubitablement laissé certaines traces. Les libéraux
avaient exprimé des doutes importants sur la capacité de rassembler du
candidat du PS, Hasan Koyuncu, jugé communautariste. En réponse, les
socialistes avaient accusé ceux-ci de racisme et dénoncé « une chasse à
l’homme ». (Le Soir, 20 mars 2025)
Plus de 133.000 Syriens réfugiés en
Turquie sont rentrés chez eux depuis la chute d'Assad
Plus de 133.000 Syriens réfugiés en Turquie sont rentrés dans leur pays
en trois mois depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, a annoncé
jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Depuis le 8 décembre, plus de 133.000 Syriens sont rentrés
volontairement dans leur pays. Comme la stabilité s'installe en Syrie,
ce chiffre va augmenter. Nous ne forcerons personne, mais si nos frères
et soeurs souhaitent rentrer, nous faciliterons ce voyage", a-t-il
déclaré.
Près de 3 millions de Syriens ont cherché refuge en Turquie pendant la
guerre civile syrienne.
Environ 1,24 million de ces réfugiés viennent de la région d'Alep
(nord-ouest du pays), selon le ministère turc de l'Intérieur.
La Turquie a une frontière commune de 900 kilomètres avec la Syrie, qui
comporte six points de passage opérationnels.
Le 18 février, l'Onu avait estimé que plus d'un million de personnes
étaient rentrées chez elles en Syrie, dont plus de 800.000 personnes
qui étaient déplacées à l'intérieur même du pays et 280.000 revenues de
l'étranger. (AFP, 6 mars 2025)
Plusieurs centaines de personnes à un rassemblement
antifasciste à Paris
Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi
à Paris contre le fascisme, après l'agression la semaine passée d'un
homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque pour
laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un
journaliste de l'AFP.
"Paris, Paris, Antifa!", "Pas de quartier pour les fachos, pas de
fachos dans nos quartiers", "Nous sommes tous antifascistes", ont
scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge
"No pasaran" a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de
l'emblématique place.
Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche
d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme
une "organisation de jeunesse socialiste", et adhérent au syndicat CGT,
qui avait dû être hospitalisé quelques heures.
Dimanche dernier, "une vingtaine de personnes" appartenant à la
mouvance d'ultradroite, "cagoulées et munies de tessons de bouteille"
selon la préfecture de police, avaient "pénétré dans la cour d'un
immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs
immigrés de Turquie" et "agressé une personne avant de prendre la
fuite".
Six jeunes hommes ont été inculpés, notamment pour violences
volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements
et qui a reconnu sa participation, a été écroué.
"On est là car on a été attaqué, on est là pour montrer que Paris n'est
pas à eux. On continuera la lutte antifasciste et révolutionnaire", a
lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le
nom du ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, connu pour
ses positions très conservatrices.
"Partout l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de
Elon Musk et Steve Bannon", a déclaré à sa suite la cheffe des députés
du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise), Mathilde Panot.
Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, s'est fait remarquer
jeudi par un geste qualifié par certains de salut nazi, lors de la
convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de
Washington.
Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir clamé devant les
supporters de Donald Trump: "Nous n'allons pas reculer, nous n'allons
pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez!"
Le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même
été épinglé pour un geste ambigu analogue en janvier. (AFP, 22 févr
2025)
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