Droits
de l'Homme / Human Rights
En Turquie,
la chronique impossible d’une justice
instrumentalisée
L’opacité du système judiciaire et les poursuites récurrentes contre
les journalistes turcs les empêchent de rendre compte librement et
régulièrment des procès dans le pays.
La chronique judiciaire en Turquie est un métier rare, un genre
journalistique qui n’est pas sans risque et qui, contrairement à la
France ou l’Italie, ne s’inscrit pas dans une longue tradition de
presse indépendante et libre de ton. Le pays possède d’innombrables
plumes talentueuses et enquêteurs courageux, mais pas de chroniqueurs
réguliers des salles d’audience, restituant les petitesses et les
misères des procès.
Plusieurs raisons à cela : l’opacité du système judiciaire (audiences
parfois à huis clos, censure, recours immodéré aux témoins secrets), la
forte judiciarisation du journalisme (poursuites pour diffamation,
terrorisme, atteinte à l’Etat) et le manque de protection de la liberté
de la presse, surtout depuis le coup d’Etat raté de 2016.
Pour mémoire, durant les purges qui ont suivi la tentative de putsch,
près de 2 500 juges et procureurs ont été placés en détention et 1 600
avocats arrêtés. De quoi noircir ad nauseam les colonnes des journaux
si les procès n’avaient pas été aussi expéditifs et contraires « aux
règles universelles du droit, systématiquement détruites », comme
l’écrit l’avocate Figen Çalikusu dans son Jugement du 15 juillet en 101
questions (non traduit, Zoe-Bellek, 2023). Cinq mois après le coup
d’Etat, l’ONG Committee to Protect Journalists recensait 81
journalistes emprisonnés en Turquie. (Nicolas Bourcier, Le Monde, 26
juin 2025)
5 000 manifestants devant le Conseil de l’Europe
Environ 5 000 manifestants, partisans du prédicateur Fethullah Gülen,
ex-opposant au président turc Erdogan, ont défilé ce mercredi 25 juin
devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg.
Sous le slogan « Justice pour tous ! », les manifestants venus de
France mais aussi de plusieurs autres pays (Allemagne, Royaume-Uni, de
Hollande...), ont dénoncé la répression en Turquie et exigé
l’application des arrêts de la Cour européenne des droits de l’Homme
(CEDH).
Deux courriers en ce sens ont été remis par Rumi Unal, coordinateur du
collectif Défense des droits de l’Homme (DDH), un collectif guléniste,
au secrétaire général du Conseil de l’Europe et au commissaire aux
droits de l’Homme.
Au milieu des ballons jaunes et des pancartes, certains arboraient des
masques à l’effigie d’opposants emblématiques au régime turc, comme le
maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, démis et emprisonné par le régime du
président Recep Tayyip Erdogan, de victimes anonymes, parfois mortes en
détention, ou simplement des masques anonymes, pour leur sécurité.
Une scène a été montée sur l’avenue de l’Europe pour accueillir les
prises de parole. Sur l’estrade, un Pikachu, le plus célèbre des
Pokémon, devenu symbole des manifestations en Turquie. À ses pieds, une
jeune femme a égrené, en anglais, les noms de victimes de procès
arbitraires, dont des adolescentes.
« Nous demandons des actions concrètes du Conseil de l'Europe. Nous
demandons la libération de Selahettin Demirtaş et d'Osman Kaval »,
ajoute une jeune femme à la tribune. L'homme d'affaires turc Osman
Kavala est emprisonné depuis 2017 en raison de son soutien à la
minorité kurde. La CEDH a demandé sa libération dans plusieurs arrêts,
estimant que sa détention est arbitraire et qu'il est un prisonnier
politique. « La censure des journalistes, la répression des
manifestants, l'arrestation d'étudiants emprisonnés pour "terrorisme"
montre que la démocratie (turque) ne marche pas », poursuit-elle.
Le rassemblement a été maintenu alors que le Conseil de l'Europe doit
accueillir en fin de journée le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
(Catherine Piettre, dna.fr, 25 juin 2025)
İstanbul
mayor's lawyer arrested in same corruption
investigation
A lawyer representing the suspended İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu, who
is currently in pretrial detention, has been arrested as part of a
widening investigation targeting the municipality.
Attorney Mehmet Pehlivan was detained late yesterday after being
summoned by the İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office. He refused
to testify, citing the lack of required permission from the Justice
Ministry under the Attorneyship Law.
Following his refusal, prosecutors requested his arrest on charges of
"membership in a criminal organization." Pehlivan was subsequently
brought before a criminal judgeship of peace, which ruled in favor of
his detention.
Pehlivan was previously detained on Mar 27 under the Law on the
Prevention of Laundering Proceeds of Crime. He denied all accusations
and was released after one day, under an international travel ban.
The İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office is treating İmamoğlu as a
"suspect in leading a criminal organization," according to the case
file.
Background
İmamoğlu was detained on Mar 19 and remanded in custody four days later
on corruption charges, sparking widespread protests across the country,
particularly in İstanbul.
The Interior Ministry suspended him from his mayoral duties following
his arrest while the main opposition Republican People’s Party (CHP)
declared İmamoğlu its presidential candidate for the next elextions,
scheduled for 2028.
While the opposition views İmamoğlu's imprisonment as politically
motivated given he was considered a strong challenger to President
Recep Tayyip Erdoğan, the investigation has broadened since March.
That initial sweep had resulted in 94 detentions, with 54, including
İmamoğlu, remanded in custody. A second wave followed on Apr 26,
detaining 52 people and leading to the arrest of 18, including
İmamoğlu’s brother-in-law Cevat Kaya and Boğaziçi Planning Director
Elçin Karaoğlu.
A third wave on May 20 targeted municipal subsidiaries. Of the 22
detained, 20 were arrested. The fourth operation on May 23 resulted in
46 detentions and 25 arrests and a further 22 individuals were arrested
on Jun 3 following a fifth wave of the operations. (BIA, 20 juin 2025)
Amnesty réclame une enquête sur des "violences
policières" contre des manifestants
Amnesty International a réclamé jeudi aux autorités turques une enquête
sur des allégations de "violences policières" lors d'une vague de
manifestations survenue au printemps en Turquie, affirmant que
"certaines pourraient s'apparenter à des actes de torture".
L'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, opposant
au président Recep Tayyip Erdogan, avait déclenché une contestation
d'une ampleur inédite depuis douze ans dans le pays.
"Nos conclusions révèlent des preuves accablantes de recours illégal et
fréquent à la force (...) Les autorités ont utilisé du gaz lacrymogène,
du gaz poivre, des projectiles à impact cinétique et des canons à eau
contre des personnes qui ne faisaient qu'exercer leurs droits", affirme
Esther Major, une responsable d'Amnesty International, citée dans un
communiqué.
"Les violations recensées constituent un traitement cruel, inhumain ou
dégradant et, dans certains cas, pourraient s'apparenter à de la
torture", affirme la directrice adjointe des recherches pour l'Europe
de l'ONG, qui demande une "enquête rapide".
Les autorités avaient indiqué avoir arrêté près de 1.900 personnes,
accusées pour la plupart de participation à des rassemblements
illégaux. La grande majorité d'entre eux ont été libérés depuis.
Amnesty dit avoir "authentifié des dizaines de vidéos montrant des
manifestant.e.s frappés, roués de coups de pied et traînés par terre
(...), même lorsqu'ils se dispersaient, ne résistaient pas ou étaient
déjà immobilisés".
L'ONG affirme que certains "ont été visés par des canons à eau, des
tirs de gaz lacrymogène et des projectiles à impact cinétique (...),
souvent à très courte distance et en direction de la tête ou du haut du
corps, en violation du droit".
L'un de ces manifestants a dû subir une opération de la rétine, et
pourrait ne pas retrouver l'usage d'un oeil, affirme Amnesty.
En outre, "des menaces de violences, y compris sexuelles, ont également
été signalées", écrit l'ONG. (AFP, 19 juin 2025)
4379 investigations and thousands of rights violations
over assembly and protest rights
In 2022, 602 applications were submitted to the Constitutional Court
(AYM) alleging violations of the right to organize assemblies and
demonstrations. This number rose to 1,403 in 2023.
State pressure on public dissent in Turkey has intensified year by
year. Data on cases initiated under special laws by public prosecutors
have strengthened critiques that the judiciary has become a tool of the
ruling government.
According to a report by Birgün, the number of case files opened by
public prosecutors under the Law on Assemblies and Demonstrations is
expected to reach nearly 4,500 by the end of 2024.
Amid an ongoing economic crisis and criticism of government policies,
many citizens demanding rights have faced the threat of legal
investigation. The pressure on public opposition has been evident in
the detentions of citizens protesting operations against the İstanbul
Metropolitan Municipality (İBB) on March 19.
2024: 4,379 files and over 11,000 suspects
Data from public prosecutors reveal a stark picture. By the end of
2024, 4,379 files had been opened under Law No. 2911. The total number
of suspects named in these files reached 11,041. Authorities issued a
total of 14,016 charges against these individuals in 2024 alone, based
on alleged violations of the right to protest.
2023: 17,120 charges against 12,571 suspects
In 2023, 4,097 investigation files were opened for violating Law No.
2911. These involved 12,571 suspects and resulted in 17,120 separate
criminal charges.
Further proof that the judiciary is being used as a "stick" against
constitutional rights lies in statistics from the Constitutional Court.
In 2022, the court recorded 602 violation applications related to the
right to organize assemblies and protests. This figure more than
doubled in 2023, reaching 1,403. (BIA, 16 juin 2025)
Istanbul’s Gaziosmanpaşa Municipality shifts from CHP to
AKP
After the suspension of Gaziosmanpaşa Mayor Hakan Bahçetepe, who was
detained over alleged corruption, the municipal council convened and
elected AKP council member Eray Karadeniz as acting mayor.
The Gaziosmanpaşa Municipal Council gathered to elect a new acting
mayor following Bahçetepe’s suspension. The meeting, chaired by Council
First Vice President Erdoğan Yıldırım Özçelik, was held in the
municipal building.
For the position of acting mayor, AKP nominated Eray Karadeniz, who
also serves as the party’s group deputy chair in the council, while CHP
nominated Murat Topaloğlu.
As neither candidate secured an absolute majority in the first two
rounds, a third round was held. Karadeniz won with 21 votes, defeating
CHP’s Topaloğlu, who received 16 votes.
CHP holds majority in Avcılar and Büyükçekmece
In the Avcılar Municipal Council, CHP holds 24 seats, AKP has 10, MHP
2, and BBP 1. In Büyükçekmece, CHP holds 23 seats, AKP 12, and MHP 2.
In Gaziosmanpaşa, the breakdown is 16 for AKP, 3 for MHP, and 16 for
CHP.
The election of the acting mayor in Gaziosmanpaşa has concluded, while
the selection processes continue in Avcılar and Büyükçekmece.
Bahçetepe: Let’s protect democracy
Hakan Bahçetepe, who won the March 31 elections and became the first
CHP mayor of Gaziosmanpaşa in many years, sent a message from Marmara
Prison in Silivri, where he is being held.
Via social media, Bahçetepe made the following appeal:
"Dear people of Gaziosmanpaşa, tomorrow, June 11, our municipal council
will elect a new acting mayor. The administration of the Republican
People’s Party, chosen by your will on March 31, 2024, must continue
with the trust of the public. I call on AKP and MHP council members:
honor the will of Gaziosmanpaşa, listen to your conscience. The future
of this district must be shaped by the choice of its people. Let us
together protect justice and democracy."
11 CHP mayors in prison
On March 19, 2025, İstanbul Metropolitan Municipality (İBB) Mayor Ekrem
İmamoğlu was taken into custody over allegations of corruption and
aiding a terrorist organization. He was arrested on March 23. On the
same day, the Interior Ministry suspended him from office. On March 26,
CHP council member Nuri Aslan was elected as deputy mayor of İBB.
Several CHP district mayors in İstanbul have faced similar charges and
arrests:
- Esenyurt Mayor
Ahmet
Özer was arrested on Oct 30, 2024, for alleged “membership in a
terrorist organization.” The Interior Ministry removed him on Oct 31
and appointed İstanbul Deputy Governor Can Aksoy as trustee.
- Beşiktaş Mayor
Rıza
Akpolat was arrested on Jan 17, 2025, on charges of “rigging public
tenders” and “bribery.” He was removed from office the same day. On Jan
23, CHP council member Ömer Rasim Şişman was elected acting mayor.
- Beykoz Mayor
Alaattin
Köseler was detained on Mar 3, 2025, for “membership in a criminal
organization” and “bid rigging.” He was removed by the Ministry on Mar
4, and CHP’s Özlem Vural Gürzel became acting mayor on Mar 10.
- Beylikdüzü Mayor
Mehmet Murat Çalık was arrested on Mar 23, 2025, on charges of “bid
rigging” and “bribery.” He was suspended the same day, and CHP’s Önder
Serkan Çebi was chosen as acting mayor on Mar 26.
- Şişli Mayor Resul
Emrah Şahan was detained on Mar 23, 2025, for allegedly “aiding a
terrorist organization.” The same day, Şişli District Governor Cevdet
Ertürkmen was appointed as trustee.
- Büyükçekmece Mayor
Hasan Akgün was arrested on Jun 3, 2025, for “receiving bribes” and
“extortion through coercion.” The Interior Ministry suspended him on
Jun 5.
- Avcılar Mayor Utku
Caner Çaykara was detained on Jun 3, 2025, on charges of “extortion
through coercion.” He was removed by the Ministry on Jun 5.
- Gaziosmanpaşa
Mayor
Hakan Bahçetepe was arrested on Jun 3, 2025, for allegedly “accepting
bribes.” He was suspended by the Interior Ministry on Jun 5.
As part of the same
operation, Ceyhan Mayor Kadir Aydar and Seyhan Mayor Oya Tekin in Adana
were also arrested on Jun 3, 2025, over “extortion through coercion.”
Both were suspended from office on Jun 5.
With these developments, the number of CHP mayors currently in
pre-trial detention has risen to 11. (BIA, 12 June 2025)
Si l’on
veut vraiment une démocratisation
en Turquie...
Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 5 juin 2025)
Des analyses divergentes persistent sur le processus initié en octobre
dernier par une déclaration du leader du MHP, Devlet Bahçeli, en
Turquie, et qui a pris une nouvelle dimension avec la décision du PKK,
le 27 mai, de déposer les armes, à l’appel du 27 février du chef du
PKK, Abdullah Öcalan. L’ensemble du bloc au pouvoir, avec l’AKP et le
MHP, continue de présenter ce processus – que le parti DEM soutient
avec une grande implication en la considérant dans la perspective de la
concrétisation de « la paix et d’une société démocratique » – comme une
simple opération pour une « Turquie sans terrorisme ».
Dans l’entretien que Barış Boyraz, de l’agence de presse Fırat (ANF)
m’a accordé début mars, j’avais exposé en détail mes positions sur les
mesures à prendre pour l’instauration d’un processus de paix et de
démocratisation (Artı Gerçek, 10 mars 2025).
Deux mois plus tard, Barış Boyraz m’a accordé un nouvel entretien qui
m’a permis de commenter la situation actuelle.
(https://firatnews.com/guncel/dogan-Ozguden-toplumsal-muhalefet-bir-araya-gelmeli-213460).
J’en partage in extenso les questions et mes réponses :
Q – Dans les débats sur la résolution de la question kurde et son
processus en Turquie, on discute des mesures non adoptées par le
gouvernement. Dernièrement, le paquet judiciaire, depuis longtemps en
discussion, n’a pas répondu aux attentes. Comment évaluez-vous cette
situation ?
Depuis le départ, je n’ai pas un regard très optimiste sur cette
question. Car je n’ai aucune confiance dans l’État. Autrement dit,
l’État turc, avec son administration et ses cadres politiques actuels,
ne m’inspire pas confiance. Après l’appel de Devlet Bahçeli, qui a
suscité un très grand enthousiasme, il a été rapporté qu’Abdullah
Öcalan viendrait s’exprimer au parlement. Cela n’a pas eu lieu. Bien
que le PKK ait tenu son congrès et décidé de déposer les armes
conformément aux messages envoyés par Öcalan, les évolutions attendues
ne se sont pas encore réalisées.
Q – Quel type d’évolution aurait dû se réaliser ?
De mon point de vue, la première condition pour que le processus puisse
commencer était la libération des prisonniers politiques, avec les
dirigeants du HDP, et en ce compris Öcalan qui représente le mouvement
kurde. Cela n’a pas eu lieu. Récemment venue à l’ordre du jour, on a
parlé de la disposition juridique dite du « Paquet d’exécution », mais
ce paquet n’a permis ni la libération d’Öcalan, ni de celle des autres
prisonniers politiques.
N'oublions pas que des amis sont emprisonnés depuis des années en
raison du mouvement de Gezi. Ils parlent maintenant de changer la
constitution du coup d’État. Malgré les lacunes de la constitution
actuelle, de nombreuses dispositions démocratiques pourraient être
introduites grâce à celle-ci.
Q – Comment ça ?
Cette constitution stipule que : « Les décisions de la Cour européenne
des droits de l’homme sont contraignantes. Les décisions de la Cour
constitutionnelle sont contraignantes ». Puisque cette constitution
n’est pas appliquée, nombre de nos amis pour lesquels des décisions de
libération ont été rendues sont toujours détenus. Si une nouvelle
constitution doit être élaborée, elle ne peut être préparée par 15 à 20
personnes nommées comme des « esclaves du palais » par Tayyip Erdoğan.
Une telle constitution ne peut être élaborée que par une Assemblée
constituante et devrait être préparée dans une composition
représentative de toutes les forces démocratiques et politiques de
Turquie. Mais on n’a même pas besoin de cela, comme je l’ai dit, de
nombreux problèmes peuvent également être résolus avec la constitution
actuelle.
Ils s’opposent à la libération des prisonniers politiques en affirmant
: « Monsieur, si l’on libère ceux-ci, les condamnés et détenus du
mouvement de Fethullah Gülen le seront aussi ». Une chose aussi
effroyable, peut-elle se concevoir ? Si des personnes sont détenues en
raison de leurs opinions politiques, elles doivent toutes être libérées
sans discrimination. Il pourrait s’agir du mouvement kurde, il pourrait
s’agir du mouvement de Fethullah Gülen, à part cela, de nombreux
membres du mouvement du gauche sont maintenus en détention, tous
devraient être libérés.
Q – À ce stade, l’accent est mis sur la démocratie. Autrement dit, le
besoin de démocratie pour résoudre la question kurde est souligné. Par
ailleurs, certains critiquent également les tentatives du gouvernement
de diviser l’opposition. Comment voyez-vous cela ?
Dans le nouveau processus initié par Devlet Bahçeli, et qu’Erdoğan
semble soutenir « mi-figue mi-raisin », cette question constitue un
point d’interrogation majeur. Car pour une démocratisation, la question
doit être débattue à la Grande Assemblée nationale de Turquie, une
série de lois doivent être promulguées et les décisions qui s’imposent
doivent être prises. Or, nous n’assistons pas à un tel processus.
Il n’existe aucune initiative concrète concernant la mise en œuvre de
la décision de déposer les armes prises lors du congrès du PKK à la
demande d’Öcalan. Le PKK a décidé de déposer les armes. Où les
déposera-t-il ? Comment le fera-t-il ? Quelles en sont les conditions ?
A-t-il une assise légale ?
Nous l’avons vu dans des exemples mondiaux, comme en Afrique du Sud. Si
une réconciliation et un processus de résolution doivent être menés
entre les forces de guérilla et le gouvernement central, des
institutions jouissant d’une autorité ou d’une réputation mondiale
doivent absolument jouer un rôle de médiateur. Je n’ai pas encore
entendu parler d’une telle médiation.
Q – Vous évoquez la nécessité d’un troisième œil à la table des
négociations, est-ce exact ?
Un troisième œil est absolument nécessaire, car il doit exister un
groupe d’arbitrage qui pourra examiner la question de manière
objective. Il existe de nombreuses organisations et personnalités de
défense des droits humains en Europe et dans le monde. Elles
contribuent à la lutte pour la démocratisation de la Turquie depuis des
années et n’ont jamais été hostiles à l’État turc.
Cependant, Tayyip Erdoğan se considère actuellement comme un arbitre
sur le plan international, sur des questions comme la Palestine ou
l’Ukraine. C’est pourquoi il rejette toute aide ou médiation
extérieures.
Je tiens à souligner ici un point : je m’attendais à ce que le parti
DEM aborde cet événement avec un peu plus de préparation et de
détermination. On est entré de manière un peu trop précipitée dans une
atmosphère de processus de paix sans que les conditions requises
n’aient été réunies. Je comprends que des visites et des rencontres
soient nécessaires.
Mais on en est arrivé à un point où tout se passe comme si Devlet
Bahçeli et Tayyip Erdoğan allaient, par un changement miraculeux
soudain, résoudre tous les problèmes démocratiques en Turquie et
accepter les revendications historiques de la nation kurde. Or, rien de
tel ne s’est produit.
Q – Mais quelle solution proposez-vous dans le cadre de ces critiques ?
Autrement dit, que devrait faire l’opposition pour construire la
démocratie ? Quelle attitude devrait-elle adopter ?
À cet égard, en dehors du parti DEM, de grandes responsabilités
échoient également au Parti républicain du Peuple. Où se situe le CHP
par rapport à cette question ? Le président du CHP n’a rien dit sur le
processus de paix lors de sa dernière visite au Parlement européen.
Je suis la situation de près ; à cet égard, le CHP n’entreprend aucun
rapprochement avec le mouvement kurde, se contentant d’utiliser la
situation du maire de la grande municipalité d’Istanbul, Ekrem
İmamoğlu, pour mener campagne pour l’élection présidentielle. J’ai été
assez surpris de le lire hier… Le maire de Toroslar, élu dans le cadre
du Consensus urbain, a limogé ses maires adjoints kurdes… Le CHP doit
enfin clarifier sa position à ce sujet.
Il faut qu’aux côtés du parti DEM et du CHP, toutes les forces de
démocratie et de liberté se rassemblent. Les mêmes grandes
manifestations menées pour İmamoğlu doivent aussi être menées pour les
dirigeants kurdes et de gauche détenus jusqu’à présent. Seule une telle
approche permettra de construire une véritable démocratie en Turquie.
Supposons qu’une surprise survienne demain, İmamoğlu est libéré… Sa
chance de devenir candidat à la présidentielle est ravivée ou son
obstacle est levé… Cet évènement ne débouchera-t-il que sur une lutte
démocratique dans le cadre du programme étriqué du CHP. S’il faut que
la Turquie se démocratise réellement, le CHP doit absolument entamer un
dialogue avec le parti DEM, et pas seulement avec le parti DEM, mais
aussi avec toutes les organisations qui représentent le mouvement kurde
en dehors de celui-ci.
Le mouvement kurde ne se limite pas au parti DEM et au PKK en Turquie…
Il existe aussi en Syrie, en Irak et en Iran. Le CHP doit faire preuve
de la même compréhension envers les Kurdes dans ces pays. Le mouvement
kurde, qui a combattu Daesh en Syrie au prix de milliers de victimes,
est actuellement en voie d’étranglement, et les calculs d’Erdoğan sont
certainement derrière ces attaques.
Car l’actuel chef de l’État syrien est un ancien membre de Daesh. C’est
une personne qui vient de ce courant… Pour que la démocratie se réalise
dans ce pays, le mouvement kurde doit également participer au pouvoir
d’une manière fédérative. De mon point de vue, l’État turc ne devrait
pas s’y opposer.
Q – Dites-vous que les développements en Syrie sont liés au processus
de résolution en Turquie ?
Cela a sans nul doute un impact. Je me souviens que Devlet Bahçeli et
d’autres membres du gouvernement souhaitaient aussi que le mouvement
kurde en Syrie dépose les armes. Cela a été répété à maintes reprises
et continue à l’être. Cependant, à mon avis, le mouvement kurde en
Syrie est un mouvement qui lutte pour se défendre et pour faire de la
Syrie un pays véritablement démocratique. Nous ne devons pas l’ignorer.
Q – Que diriez-vous alors de la construction d’une société démocratique
? Autrement dit, quelle est la responsabilité de la société,
indépendamment des institutions et des partis, en tant que sujet, dans
sa participation à ce processus et dans la construction de la
démocratie ? Comment ce processus doit-il être abordé ?
L’opposition en Turquie ne se résume pas au parti DEM et au CHP. Moi
qui ai vécu les années 60, je me souviens : la formation et
l’organisation légales du mouvement kurde avaient également débuté en
ces années-là. Elle s’est développée à partir des rangs du Parti
ouvrier de Turquie, puis des Centres culturels révolutionnaires de
l’Est… En parallèle, de nombreuses organisations défendaient l’égalité
sociale et la démocratisation en Turquie. Les associations des droits
humains, les associations de journalistes, les organisations
professionnelles et toutes les autres forces similaires devraient
s’unir. Si un changement de constitution devait voir le jour où un
changement devait survenir en Turquie, il devrait y avoir une union à
laquelle tous les groupes que j’ai mentionnés devraient prendre part.
Aujourd’hui, il existe des diasporas originaires de Turquie partout
dans le monde : la diaspora kurde, la diaspora arménienne, la diaspora
assyrienne, ainsi que des émigrés politiques. Il est nécessaire de
former un vaste mouvement auquel tous peuvent participer.
Bien entendu, le droit de diriger ce mouvement revient directement au
parti DEM. Le parti DEM est une organisation qui représente la lutte
légale et juridique en Turquie. Le parti DEM devrait également mener ce
processus en établissant des relations avec tous ces groupes.
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Le chef de l'opposition visé à son tour par une enquête
Le parquet d'Istanbul a ouvert une enquête mercredi contre le chef du
principal parti de l'opposition turque pour des propos visant le
procureur d'Istanbul, accusé par ses détracteurs de multiplier les
poursuites contre les opposants au président Erdogan.
Lors d'un rassemblement à Istanbul mercredi soir, Özgür Özel, patron du
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a lancé une
attaque verbale contre Akin Gürlek, un ancien vice-ministre de la
Justice nommé l'an dernier à la tête du parquet d'Istanbul.
Une enquête pour "menace" et "insulte" a été ouverte contre M. Özel, a
rapporté la chaîne de télévision étatique TRT en citant un communiqué
du parquet d'Istanbul.
Le procureur de la ville est accusé par l'opposition d'être au service
du gouvernement, en raison d'enquêtes à répétition contre le maire
d'Istanbul Ekrem Imamoglu, emprisonné depuis fin mars, et son parti, le
CHP.
Depuis la nomination de M. Gürlek en octobre, outre M. Imamoglu, huit
maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et incarcérés,
la plupart pour corruption, une accusation qu'ils rejettent.
Selon des analystes, le gouvernement tente de fragiliser le CHP, sorti
large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du
Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du
président Recep Tayyip Erdogan.
Le CHP, qui était parvenu à conserver Istanbul, Ankara et Izmir, les
trois principales villes turques, avait fait une percée dans des
provinces plus conservatrices et s'était emparé de 26 des 39
arrondissements d'Istanbul, la capitale économique du pays. (AFP, 4
juin 2025)
Gezi commemoration met with heavy police
crackdown: 95 detained
Taksim Solidarity Coordination had called for a commemoration under the
slogan “Darkness will go, Gezi remains.” In response, İstanbul’s
Beyoğlu district saw a heavy police presence, with barricades erected
early in the day and riot police stationed at key locations. All side
streets leading to İstiklal Avenue and Galatasaray Square were sealed
off.
As coordination members were removed from İstiklal Avenue,
demonstrators regrouped in side streets, particularly Mis Street, which
became the focal point of the gathering.
The protest included participation from DEM Party MPs Kezban Konukçu
and Çiçek Otlu. A memorial for those killed during the Gezi protests
began with reading out their names, followed by slogans such as
“Everywhere is Taksim, everywhere is resistance” and “Long live
revolution and socialism.” Protesters also paid tribute to the late DEM
Party MP and Parliamentary Deputy Speaker Sırrı Süreyya Önder, who
passed away on May 3, with chants promising to bring peace in his
memory.
Police crackdown and detentions
Following a press statement, student groups attempting to march toward
Taksim were met with police intervention. Security forces blocked
members of the press from filming and reportedly used physical force to
detain protesters.
The İstanbul branch of the Contemporary Lawyers Association (ÇHD)
reported that 95 people were taken into custody, including one minor.
83 of them were released on May 31, while the remaining 12 were
released yesterday (June 1) after appearing at İstanbul’s Çağlayan
Courthouse. (BIA, 2 June 2025)
Özgüden: Main conditions for a genuine peace in Turkey

Created by the ULB (French-speaking) and VUB (Dutch-speaking)
universities in Brussels to disseminate information on the topics of
human rights, migration, and freedom of expression, LATITUDES has just
published an article on the question "Is peace possible in Turkey?"
written by Halil Baysoy, a Kurdish journalist exiled in Belgium.
In the article, DEM Party deputy Ömer Faruk Gergerlioğlu, academic
Yektan Türkyılmaz, NAV-BEL spokesman Orhan Kılıç and Info-Türk editor
Doğan Özgüden explained their views for a genuine peace in Turkey.
We share Doğan Özgüden's view in the article on the question:
After stating that both Öcalan and the PKK have called for “legal and
democratic reforms,” experienced journalist Doğan Özgüden emphasised
that the AKP-MHP government could create an environment conducive to
genuine peace by releasing Öcalan, former HDP leader Selahattin
Demirtaş and his colleagues, Osman Kavala and the Gezi Park protest
detainees, as well as Istanbul Mayor Ekrem İmamoğlu.
After emphasising that legal reforms and democratisation are essential
for peace, Özgüden stated: “The refusal of the YPG to disarm, in the
face of almost universal international support for Ahmed al-Shara, the
leader of Hayat Tahrir al-Sham which controls the Syrian
administration, is a completely legitimate right of the people of
Rojava. The Ankara regime and its supporters will be solely responsible
if a new cycle of conflict begins. Furthermore, unless the call made by
the Kurdistan National Congress (KNK), held on 24-25 May in the
Netherlands with delegates from the four parts of Kurdistan and the
diaspora, is taken into account, it will not be possible to end the
conflict.”
Özgüden concluded by stating, "one of the main conditions for ending
the current regime in Turkey is the resolution of the Kurdish issue."
The full text of the article:
https://medialatitudes.be/is-peace-possible-in-turkey/
30th anniversary tribute to the Saturday Mothers/People
Marking 30 years of their resistance at Galatasaray Square as of May
27, the Saturday Mothers/People are known for demanding justice for
their loved ones who were forcibly disappeared during the 1980s and
1990s.
An unnamed street artist made the Saturday Mothers/People and their
struggle visible through a mural on the wall of Galatasaray Square.
In a post shared on social media, families of the disappeared stated:
“On the 30th anniversary of our arrival at Galatasaray Square, we
extend our heartfelt thanks to the street artist who saluted the
Saturday Mothers with their meaningful work just beside the square.”
The artist’s intervention has been interpreted as a message of
solidarity against the years-long police repression, protest bans, and
the barricading of the area surrounding Galatasaray Square.
Constitutional Court rulings still not enforced
The Saturday Mothers/People began their peaceful gatherings at
Galatasaray Square on May 27, 1995, calling for investigations into the
fate and whereabouts of hundreds who were forcibly disappeared or
killed after the 1980 military coup and during the 1990s state of
emergency.
Most of the alleged perpetrators, said to have been part of the state’s
security apparatus or paramilitary groups, escaped justice due to the
expiration of the 30-year statute of limitations. In the few cases that
went to court, suspects were acquitted.
Since August 2018, Galatasaray Square has been surrounded by metal
barricades, and armed police have maintained a continuous presence. Two
Constitutional Court rulings in 2022 and 2023 found that the
applicants’ right to peaceful assembly had been violated and ordered
the state to prevent further violations, but these rulings remain
unenforced.
Between April and November 2023, attempts by the Saturday
Mothers/People to gather at the square in line with these binding
rulings were met with violent police interventions, and group members
were detained. Although police interventions and detentions have ceased
since November 2023, authorities have arbitrarily limited participation
in the group’s weekly protests in front of the metal barricades to just
10 people. (BIA, 30
May 2025)
Criticism mounts as Turkey’s 10th Judicial Reform
Package reaches parliament
Following the announcement by Turkey’s Ministry of Justice on 21 May
that the draft of the 10th Judicial Reform Package had been finalised,
and a meeting lasting more than two hours between the pro-Kurdish DEM
Party and the ruling AKP on 28 May concerning reforms, the legislative
package was officially presented to Parliament on Thursday.
Turkey’s 10th Judicial Reform Package proposes a series of changes to
the penal system to ease overcrowding and improve efficiency, and is
now under parliamentary discussion. The proposed legislation addresses
sentencing execution and includes broader eligibility for supervised
release for crimes committed before 31 July 2023. It also permits the
expanded use of home detention for women, children, and elderly
prisoners while imposing harsher penalties for offences such as
unauthorised firearm use. It also introduces minimum prison sentences
for minor offences in response to criticism of impunity.
While the government presents the package as a step towards justice
reform and rehabilitation, opposition parties and human rights groups
have criticised its limitations and drawbacks. The pro-Kurdish DEM
Party warns that the package could create new inequalities and
facilitate the bypassing of the issue of political prisoners. Human
rights organisations have also emphasised the lack of a general amnesty
and the exclusion of individuals imprisoned under Turkey’s extensive
anti-terror legislation.
Recently, the pro-Kurdish Peoples’ Equality and Democracy (DEM) Party
voiced concerns regarding exclusions in the legislative package.
Gülistan Kılıç Koçyiğit, deputy chair of the party’s parliamentary
group, warned that the package falls short of public expectations and
could jeopardise peace efforts. She argued that, unless it addresses
political detainees and supports the democratic resolution of the
Kurdish issue, it will disappoint many people. Koçyiğit added, “While
political prisoners are excluded for writing a letter or chanting a
slogan, men convicted of femicide or child abuse benefit from early
release provisions.”
On 28 May, Sezai Temelli, co-chair of the DEM Party, also voiced
criticism during an interview. He argued that the reform lacks legal
guarantees for all citizens and does not address systemic issues in the
judiciary. According to Temelli, the proposal maintains authoritarian
control mechanisms rather than advancing democratic justice. He
emphasised that genuine reform must be based on inclusive principles to
deliver lasting change. Temelli also clarified that the legislative
package only makes adjustments to certain regulations and does not
address the root causes of judicial dysfunction. He emphasised the
critical distinction between temporary reform packages, which are often
limited to technical or procedural amendments, and comprehensive
judicial reform, for which structural transformation, institutional
independence, and long-term legal guarantees are required to ensure
equal access to justice for all citizens.
Speaking on Wednesday, Temelli stated that the anticipated reform
package would be limited to sick prisoners and convicts rather than
encompassing the release of dozens of inmates, regardless of their
health status, as alluded to earlier in the month. Prison overcrowding
has become a major issue in Turkey. As of March, the Turkish Ministry
of Justice reported that the country’s 395 correctional facilities were
housing 398,694 inmates, which is almost 99,000 more than their
combined capacity of 299,940. In the first three months of 2025 alone,
the prison population increased by over 14,000, despite the closure of
ten prisons. The Stockholm Center for Freedom reports that 1,026
prisoners have died in Turkish custody in less than two years, many of
whom were political prisoners. The inhumane treatment of prisoners in
these facilities is in fact the primary cause of their illnesses.
Prominent human rights defender and lawyer Eren Keskin has sharply
criticised the legislative package for overlooking the most urgent
humanitarian concern surrounding the release of ill and political
prisoners. Referring to the PKK’s recent declaration to end armed
struggle, Keskin argued that this political moment offers a rare
opportunity to pursue democratic solutions. “If a new era has begun,”
she wrote, “then what is preventing the release of terminally ill
prisoners?” Keskin drew attention to long-standing violations of
international law and the political dependency of Turkey’s Forensic
Medicine Institute, which she claims prevents the recognition of
independent medical reports and perpetuates inhumane conditions for
inmates.
From a conservative perspective, the political scientist Mümtaz’er
Türköne has also expressed concerns about the package’s underlying
motives. Writing in The Turkish Post, he argued that the ruling
government is not genuinely interested in structural reform, but is
instead using the judicial process to gain political leverage.
“Everyone is doing their part,” Türköne noted, “but the Palace is
blocking the process,” implying that the reforms may be strategically
delayed to influence electoral dynamics. He criticised the government’s
weakened ability to shape public perception, warning that failure to
deliver authentic change could further erode institutional trust.
The 10th Judicial Reform Package arrives in the wake of significant
political developments, including the decision of the PKK to dissolve
itself on 12 May following Abdullah Öcalan’s call to end the armed
struggle. While the government presents the package as part of a wider
reconciliation and reform initiative, critics argue that it does not
address political imprisonment or deeply entrenched judicial
inequalities. The timing of the package has sparked debate over whether
the reforms represent genuine structural change or are a strategic move
to manage dissent amid shifting political dynamics. (MedyaNews, 30 May 2025)
Turkey’s
political prisoners at centre of prison crisis
A Tuesday headline in pro-Kurdish newspaper Yeni Yaşam has reignited
scrutiny over the fate of political prisoners in Turkey, spotlighting
the continued solitary confinement of Abdullah Öcalan, the jailed
Kurdish leader detained for over 26 years, amid a broader crisis in the
country’s prison system.
The coverage coincides with alarming new figures disclosed by the
Ministry of Justice: 1,026 people have died in Turkish prisons between
24 July 2023 and December 2024. The figures were revealed in response
to a parliamentary question submitted by pro-Kurdish Peoples’ Equality
and Democracy (DEM) Party MP Newroz Uysal Aslan.
The Ministry did not disclose how many of the deceased were ill or
political prisoners. However, the Human Rights Association (İHD) stated
on 28 April that 1,412 prisoners are currently ill, including 335
classified as gravely sick.
Those named in the Yeni Yaşam headline include prominent pro-Kurdish
politicians Selahattin Demirtaş, Figen Yüksekdağ, Leyla Güven, Ayşe
Gökkan, and Selçuk Mızraklı; civil society figures Osman Kavala, Çiğdem
Mater, Tayfun Kahraman, and Can Atalay; and artists and activists such
as Nudem Durak and Mine Özerden. Other political or ill prisoners
featured were Bekir Kaya, Devrim Ayik, Siddik Guler, Hayati Kaytan,
Fatma Tokmak, Ergin Aktaş, and Hatice Yıldız.
Beyond high-profile names, Yeni Yaşam detailed the case of İbrahim
Tekin, a 67-year-old prisoner who completed a 30-year sentence on 11
May 2025 but was denied release on grounds of “bad behaviour”. Tekin,
tortured during his 1995 arrest, now requires oxygen support due to a
chronic illness. His lawyer, Özcan Sarıoğlu, condemned the parole
board’s decision as “an unofficial retrial driven by ideology”.
Similarly, Fırat Nebioğlu, a 92% disabled prisoner in Diyarbakır
(Amed), is in critical condition from kidney failure. Despite a medical
report recommending release, he remains in custody—underscoring
concerns that medical parole decisions are politically influenced.
“This is no longer about crime and punishment,” said Sarıoğlu. “It’s
about maintaining power through institutional cruelty.”
The revelations come just as Turkey’s 10th Judicial Reform Package is
expected to be introduced in Parliament. DEM Party lawmakers are urging
that the bill include the equal application of parole laws, an end to
political filtering by prison boards, and compliance with European
Court of Human Rights (ECtHR) rulings.
Rights groups warn that the growing number of political detainees—many
of them elderly, ill, or imprisoned for peaceful dissent—exemplify how
Turkish prisons have become sites of prolonged punishment and political
suppression.
As names like Kavala, Yüksekdağ, Demirtaş, and Güven return to national
debate, the demand for structural reform and an end to politically
motivated detention grows louder. (MedyaNews, 27 May 2025)
L'Internationale
socialiste a demandé la libération du
maire d'Istanbul
Le conseil de l'Internationale socialiste, qui s'est réuni samedi à
Istanbul, a demandé la libération du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu,
dont la détention a déclenché une grande vague de contestation en
Turquie.
Des responsables des partis socialistes de différents pays, dont le
Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, ont tenu des banderoles
portant l'inscription "Free Imamoglu" ("Libérez Imamoglu"), selon les
images diffusées par le principal parti de l'opposition turque CHP dont
le chef, Ozgur Ozel, assure la vice-présidence de l'Internationale
socialiste.
"Tous ceux qui sont dans cette salle ont beaucoup sacrifié pour
défendre la démocratie. Nous traversons des moments difficiles,
beaucoup de nos amis sont en prison. Nous sommes aux côtés de nos
camarades en Biélorussie, au Niger, au Venezuela et en Turquie", a
affirmé M. Sanchez qui est également président de l'Internationale
socialiste.
En visite en Turquie, M. Sanchez a rencontré vendredi le président turc
Recep Tayyip Erdogan.
L'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, qui
rejette les accusations de corruption le visant, avait déclenché une
vague de contestation inédite en Turquie depuis 2013.
Le maire déchu d'Istanbul, considéré comme l'opposant le plus
redoutable au président Recep Tayyip Erdogan, est incarcéré depuis le
23 mars, jour de son investiture par son parti, le CHP
(social-démocrate), comme candidat à la prochaine présidentielle prévue
en 2028. (AFP, 24 mai 2025)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Dix
organisations appellent à la "libération
immédiate" d'un journaliste turc
Dix organisations de défense du journalisme et de la liberté
d'expression ont exhorté mercredi les autorités turques à libérer le
journaliste Fatih Altayli, un des commentateurs politiques les plus
populaires de Turquie emprisonné depuis dimanche.
"Nous appelons à la libération immédiate de Fatih Altayli et exhortons
les autorités turques à cesser d'exploiter des flous juridiques pour
persécuter les journalistes", écrivent dans un communiqué ces
organisations, parmi lesquelles Reporters sans frontières (RSF) et le
Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Fatih Altayli, arrêté samedi soir, est accusé d'avoir menacé le
président turc Recep Tayyip Erdogan dans une émission diffusée la
veille.
Le chroniqueur, suivi par plus de 1,5 million d'abonnés sur YouTube, y
avait commenté un sondage indiquant que 70% des Turcs s'opposeraient à
une présidence à vie de M. Erdogan, rappelant que plusieurs sultans
ottomans avaient fini "assassinés" ou "étranglés".
"Cette arrestation (est) un abus manifeste du droit pénal visant à
faire taire les commentaires politiques critiques", accusent les 10
organisations co-signataires de l'appel à la libération de M. Altayli,
parmi lesquelles figurent également l'International Press Institute
(IPI), l'European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF) et la
Fédération européenne des journalistes (FEJ).
Les 10 organisations s'inquiètent par ailleurs d'une décision du
Conseil turc de l'audiovisuel (RTÜK) exigeant qu'une demande de licence
de diffusion de la chaîne YouTube du journaliste soit déposée dans les
72 heures, sous peine de suspension.
Pour dénoncer l'arrestation de Fatih Altayli, qui lors de son
interrogatoire a nié avoir voulu menacer le président Erdogan, ses
équipes diffusent chaque jour depuis lundi sur sa chaîne YouTube un
plan fixe montrant sa chaise vide. La vidéo du premier soir totalise
plus de 1,4 million de vues. (AFP, 25 juin 2025)
Un
journaliste critique du pouvoir arrêté et écroué
Un tribunal d'Istanbul a ordonné dimanche l'incarcération du
journaliste turc Fatih Altayli, l'un des commentateurs politiques les
plus populaires du pays, accusé de "menace" envers le président Recep
Tayyip Erdogan, ont annoncé ses avocats.
Le journaliste, arrêté samedi soir, est suivi par 2,8 millions
d'abonnés sur X et plus de 1,5 million d'abonnés sur YouTube, où il
anime une émission quotidienne.
Commentant vendredi un sondage indiquant que quelque 70% des Turcs
s'opposeraient à une présidence à vie de M. Erdogan, Fatih Altayli a
rappelé que plusieurs sultans ottomans avaient fini "assassinés" ou
"étranglés".
Un procureur a requis son placement en détention provisoire, affirmant
qu'il avait par son commentaire menacé le président turc.
Lors de son audition, le journaliste a dit n'avoir fait que fournir
des "éléments de contexte historique", sans volonté de menace, selon
plusieurs médias d'opposition citant le procès-verbal.
"Cette mentalité qui voit dans le journaliste un ennemi, intolérante à
la critique, doit cesser", a réagi Erol Önderoglu, le représentant en
Turquie de Reporters sans Frontières (RSF), affirmant que les propos de
M. Altayli ont été "sortis de leur contexte" par la justice.
RSF classe la Turquie à la 159e place sur 180 de son classement de la
liberté de la presse, entre le Pakistan et le Venezuela.
Premier ministre de 2003 à 2014 avant d'être élu président, M. Erdogan,
âgé de 71 ans, n'est pas autorisé par la Constitution turque à se
représenter à l'issue de son mandat, qui expire en 2028.
Mais la convocation d'élections anticipées ou une réforme
constitutionnelle pourrait permettre au président turc de se maintenir
au pouvoir. (AFP, 22 juin 2025)
Four
journalists arrested on terrorism charges
following İstanbul raids
Four journalists have been arrested on charges of "membership in a
terrorist organization," following police raids in İstanbul linked to
an investigation based in the northeastern province of Artvin.
The arrests came after seven people, including six journalists, were
detained during home raids on Jun 13. The detainees were later
transferred to Artvin for questioning.
On Jun 16, journalists held in custody at the İstanbul Provincial
Gendarmerie Command were brought to court. After providing testimony to
the prosecutor, four were referred to a criminal judgeship of peace
with a request for formal arrest. Later that night, the court ordered
the pre-trial detention of Ozan Cırık, a contributor to Sendika.org,
along with journalists Dicle Baştürk, Yavuz Akengin, and Eylem Emel
Yılmaz on terrorism-related charges.
Journalists Semra Pelek, Melisa Efe, and one other individual were
released under judicial control.
The charges stem from allegations related to the journalists’
professional activities. According to testimony given on Jun 14,
accusations focused on software services provided to news websites,
payments received for articles, and phone communications.
The Media and Law Studies Association (MLSA) reported that journalists
Semra Pelek, Ozan Cırık, and Dicle Baştürk were detained in raids on
their homes in İstanbul and Bodrum. Eylem Emel Yılmaz and Melisa Efe, a
translator for the German newspaper Frankfurter Allgemeine Zeitung,
were also detained as part of the same investigation.
MLSA reported that no official reason for the detentions had been made
public and confirmed that its legal team was monitoring the process and
providing support. “We will continue to follow developments and inform
the public about violations of journalists' rights,” the association
said. (BIA, 17 juin 2025)
Journalists
Semra Pelek, Dicle Baştürk, Melisa Efe, and Ozan
Cırık taken into custody
A press freedom advocacy group, Media and Law Studies Association
(MLSA), announced that journalists Semra Pelek, Ozan Cırık, and Dicle
Baştürk were taken into custody this morning in operations conducted at
their homes in İstanbul.
Additionally, Melisa Efe, who works as a translator for the Frankfurter
Allgemeine Zeitung, was also detained within the scope of the same
investigation.
Journalist Semra Pelek was detained in line with a search and detention
order issued as part of an investigation opened in Artvin. A raid was
carried out at her home in the morning, followed by a search that
lasted about an hour.
*Semra Pelek
After the search, Pelek was taken to the Maslak Gendarmerie Command.
The reason for the detention has not yet been made public. MLSA’s Legal
Unit stated that it is monitoring the process and providing legal
support.
*Dicle Baştürk
It was also learned that journalist Dicle Baştürk was detained within
the scope of the same investigation. Baştürk, like the others, was
detained in connection to the Artvin-based investigation, but no
detailed explanation has been provided so far.
MLSA stated that it continues to monitor developments and will keep the
public informed about rights violations against journalists.
*Ozan Cırık
Additionally, it was reported that Sendika.org contributor Ozan Cırık
was detained under the same investigation. The report stated that
gendarmerie officers who came to Cırık’s residence cited a
confidentiality order on the investigation. Cırık was also taken to the
gendarmerie command in Maslak, and after a medical check, it was
learned that he would be transferred to Artvin. (BIA, 13 June 2025)
RSF calls for urgent protection of Cypriot journalist
Ayşemden Akın
Reporters Without Borders (RSF) has issued an urgent call to police
authorities to ensure the protection of Cypriot journalist Ayşemden
Akın, citing multiple credible warning signs of an imminent threat to
her physical safety.
RSF also urged Turkish and Northern Cypriot authorities to identify and
prosecute those responsible for issuing death threats against her.
Akın, editor-in-chief of the news site Bugün Kıbrıs, has barely left
her home since receiving a death threat by phone on April 30 in
connection with her investigations into corruption involving Turkish
and Northern Cypriot officials. The day after the threat, her source,
Cemil Önal, was assassinated in the Netherlands.
Despite her request for 24-hour protection, police have only been
patrolling her home for 30 minutes each morning – just long enough for
her husband to take their child to school. Authorities claim “necessary
precautions” are in place and that “every citizen is protected 24/7.”
RSF’s EU and Balkans Desk head Pavol Szalai criticized the passive
response, stating, “The murder of a source, death threats... The
warning signs of an attack against journalist Aysemden Akin are
numerous and grave. In the face of such serious risks, indifference
from the authorities would be utterly unacceptable. We firmly call on
the Northern Cyprus police to provide the reporter with permanent
protection. Furthermore, those responsible for the death threats must
be identified – in cooperation with the Turkish authorities – and
brought to justice.”
Akın was threatened during a 27-minute call from Turkey, warning her to
stop publishing investigations related to alleged corruption between
Turkish and KKTC officials. The threats were reportedly tied to the
2022 assassination of Halil Falyalı, involved in a money laundering
scandal. The day after Akın received the threat, her source and
Falyalı’s associate, Önal, was killed.
Northern Cyprus ranks 91st in RSF’s 2025 World Press Freedom Index –
its lowest score since 2014. (BIA, 3 June 2025)
Grup Yorum responds to censorship by
making all albums public
Grup Yorum, one of Turkey’s most iconic protest music groups since
1985, has defied censorship by making all their albums publicly
available on platforms like YouTube and Spotify.
In a statement on X (formerly Twitter), the band shared a direct link
to their full discography, declaring their commitment to providing
uncensored access to their music.
At least 454 of the group’s videos – uploaded between 2006 and 2024
across 56 YouTube channels and amassing over 205 million views – were
blocked in Turkey under the pretext of “protecting national security
and public order.” Spotify also removed the band’s music, despite their
407,000+ monthly listeners.
In response, Grup Yorum called for collective resistance against the
bans and launched the “#GrupYorumBenim” campaign, a solidarity movement
that gained significant traction on May 31.
About Grup Yorum
Founded in İstanbul in 1985, Grup Yorum is known for its politically
charged and revolutionary music, blending protest, traditional Turkish
music, and Anatolian rock.
Over the years, the group has faced over 400 lawsuits, with 15 members
arrested and two members dying during hunger strikes. Despite bans and
repression, they released 21 albums, sold over two million records, and
participated in numerous mass actions, protests, strikes, and
occupations across Turkey and Europe. Their concerts have been
repeatedly banned, their albums confiscated, and many songs
criminalized by authorities. (BIA, 2 June 2025)
Des centaines de clips du groupe
de musique révolutionnaire bloqués
Les autorités turques ont bloqué l'accès à plus de 450 vidéos du groupe
de musique révolutionnaire Grup Yorum sur YouTube au nom de "la
protection de la sécurité nationale et de l'ordre public", a annoncé
l'association de défense des droits numériques Engelliweb.
Désormais inaccessibles depuis la Turquie, ces 454 clips partagés
depuis 2006 par des dizaines de comptes YouTube totalisent plus de 205
millions de vues.
L'accès à un album du groupe a également été bloqué sur Spotify et
Apple Music mais perdure sur Deezer, y compris depuis la Turquie, a
affirmé sur X le cyberactiviste turc Yaman Akdeniz.
L'AFP a pu constater ces restrictions d'accès.
Grup Yorum, fondé en 1985, se définit comme appartenant à la gauche
révolutionnaire et est connu pour ses oeuvres mêlant musique
traditionnelle et reprise de chants de révolte.
Ses membres sont régulièrement arrêtés et ses concerts interdits.
Deux des musiciens du collectif sont morts en 2020 à la suite d'une
grève de la faim pour protester contre la répression dont il fait
l'objet.
Les autorités turques accusent le groupe d'être lié à l'organisation
marxiste-léniniste radicale DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de
libération du peuple), accusée d'assassinats, attentats-suicides et
attaques à main armée et qualifiée de "terroriste" par Ankara et ses
alliés occidentaux. (AFP, 30 mai 2025)
Kurdish
Question / Question kurde
Une
commandante kurde met en garde le régime
syrien contre son effondrement
La commandante générale des unités de protection des femmes (en kurde :
Yekîneyên Parastina Jin, YPJ) Rojhilat Afrin a mis en garde le nouveau
régime syrien contre son effondrement s’il refuse de satisfaire les
demandes légitimes des autorités du Nord-Est de la Syrie.
Rojhilat Afrin a déclaré « Si nos demandes ne sont pas satisfaites, le
nouveau régime syrien est voué à l’effondrement. »
La commandante kurde a également dénoncé la présence militaire de la
Turquie colonialiste sur le sol syrien en rappelant que « Permettre à
la Turquie d’établir des bases dans des endroits comme Palmyre, Hama ou
Deir ez-Zor signifie que les Syriens ne contrôlent plus leur propre
destin. »
Concernant un hypothétique soutien israélien à la cause du peuple
kurde, Rohilat Efrin a déclaré : « Nous ne fermons pas la porte à toute
proposition sérieuse de dialogue visant à instaurer la paix et à
garantir les droits du peuple syrien ». (Infolibertaire.net, 26 juin
2025)
Kurdish
poet İlhan Sami Çomak receives Jack Hirschman
International Poetry Award
Kurdish poet İlhan Sami Çomak has been awarded the Jack Hirschman
International Poetry Award, presented annually in honor of the late
American Marxist poet, translator, and activist.
The award ceremony took place yesterday at Bağlam Publishing House in
Beyoğlu, İstanbul, hosted by actor Şenay Gürler. Among the attendees
were Kurdish politicians Gültan Kışanak and Sebahat Tuncel, musician
Feryal Öney, writer Zeynep Altıok, and numerous other poets, writers,
and political figures.
Çomak received the award from Agneta Falk Hirschman, herself a poet and
the widow of Jack Hirschman. The jury for this year’s prize included
Francis Combes, Agneta Falk Hirschman, and Halmosi Sándor. They
selected Çomak from among three finalists, citing his ability to convey
universal human themes and poetic mastery developed over more than 30
years in prison.
Jack Hirschman, born in New York in 1933 and passed away in 2021, was
known for his anti-imperialist, socialist, and revolutionary themes. He
translated numerous poets into English, including Nâzım Hikmet, and
served as San Francisco’s Poet Laureate. (BIA, 26 juin 2025)
L'autrice
de BD franco-kurde Kudret Günes détenue en Turquie
L’artiste de 69 ans a été arrêtée à son arrivée dans le pays le 27 mai
pour rendre visite à sa famille. Placée en résidence surveillée depuis,
elle attend son procès, prévu le 8 juillet, pour «apologie du PKK».
Depuis un mois, le sort de la Franco-Kurde Kudret Günes, 69 ans et
autrice de la BD la Liberté dans le sang (Marabout), se trouve entre
les mains des autorités turques. Placée en résidence surveillée, elle
doit se présenter deux fois par semaine au commissariat, en attente de
son procès prévu le 8 juillet pour «apologie du PKK», le Parti des
travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste
par la Turquie. En atterrissant à l’aéroport d’Ankara le 27 mai pour
rendre visite à sa famille, elle ne s’attendait pas à être «enfermée
pendant six heures dans un bureau, avant d’être conduite au palais de
justice de la capitale».
Alors qu’elle n’a jamais été appréhendée par les autorités turques
jusqu’à son précédent séjour dans le pays en 2023, la sortie de sa
bande dessinée en 2024, dont certaines pages sont discutées pendant son
interrogatoire, a jeté le soupçon sur elle. Cette fiction imagine le
destin de Rojîn, une femme franco-kurde réduite en esclavage en Syrie
par Daesh alors qu’elle fuyait un mariage forcé, avant de se libérer de
ses oppresseurs par les armes. Au tribunal d’Ankara, un procureur
déclare dans un premier temps à Kudret Günes qu’elle va repartir libre.
Mais elle est finalement conduite devant un juge, qui lui annonce
qu’elle risque «deux à cinq ans de prison».
Contactée par téléphone, Kudret Günes nous raconte que pendant son
interrogatoire, la police turque lui a montré des captures d’écran de
son compte Facebook, notamment «un post en hommage à Uğur Kaymaz, un
enfant kurde de 12 ans tué par 13 balles de l’armée turque en 2004».
Ses réactions à la défaite de l’Etat islamique au Kurdistan syrien sont
aussi exhumées, comme le commentaire : «Les femmes les plus belles du
monde ont réussi à sauver le monde des hommes les plus sanguinaires de
notre époque.» Si l’un de ses posts réagit au triple assassinat de
dirigeantes du PKK à Paris en 2013, Kudret Günes réfute tout lien avec
ce parti, se considérant même «en désaccord» avec ce dernier. Elle
précise se sentir «concernée par le sort des femmes et des enfants
kurdes», comme en témoigne son travail principalement composé de
documentaires réalisés pour la télévision française depuis trois
décennies.
Citoyenne française depuis 1993, Kudret Günes s’est initialement
installée en France au début des années 80 pour y étudier le cinéma.
Plusieurs de ses documentaires comme Sur les traces de Bedia (2010)
racontent comment des femmes militantes kurdes reconstruisent leur vie
en France après avoir fui la répression politique en Turquie. Son
documentaire le plus connu, Leyla Zana, le cri au-delà de la voix
étouffée (2002), portant sur le combat d’une députée kurde à
l’assemblée turque, a obtenu plusieurs prix sans jamais être diffusé en
Turquie. Il a joué un rôle important pour la libération de cette femme
politique survenue en 2004, après dix années d’emprisonnement.
Chronologie
Kudret Günes espérait profiter de ce séjour dans son pays d’origine
pour partir à Amed (Diyarbakir), la plus importante ville de la région
kurde de Turquie, afin de se documenter sur des crimes d’honneurs au
sein des familles kurdes, «lorsque des femmes sont tuées ou poussées au
suicide par leurs parents ou leurs proches après des relations
hors-mariages ou des viols», explique-t-elle. L’autrice prévoit de
consacrer une bande dessinée ou une pièce de théâtre au destin de six
victimes, mais sa résidence surveillée à Ankara l’a empêchée de
poursuivre ses recherches pour ce projet.
«Les régimes autoritaires ont peur des artistes»
Sa procédure judiciaire s’inscrit dans un contexte politique mouvementé
depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoglu le 19 mars,
qui a provoqué de nombreuses manifestations d’opposants au régime
d’Erdogan. En parallèle, le PKK a annoncé sa dissolution le 12 mai,
enclenchant un processus de paix avec l’Etat turc à l’issue encore
incertaine. Ces récentes évolutions ne semblent pas empêcher les
autorités turques de poursuivre leur politique de répression des
défenseurs de la cause kurde, comme en témoigne cette procédure
judiciaire intempestive. (Libération, le 25/06/2025)
Court
releases 32,000-page justified verdict against
pro-Kurdish politicians
A court has issued a 32,000-page justified verdict in the high-profile
Kobanî case, formally launching the appeals process for dozens of
pro-Kurdish politicians convicted in connection with deadly protests in
2014.
The Ankara 22nd Heavy Penal Court had reached its verdict in May 2024.
With the justified ruling now complete, defendants’ lawyers can appeal
to a higher court seeking to overturn the convictions and request their
clients’ release.
The case centers on mass protests held in Oct 2014, primarily in the
country's predominantly Kurdish southeastern provinces. Demonstrators,
mostly supporters of the Peoples’ Democratic Party (HDP), took to the
streets in response to the Islamic State (ISIS) assault on the Syrian
Kurdish town of Kobani, located near Turkey’s border. The protests
turned violent, involving clashes between demonstrators, police, and
Islamist counter-protesters, resulting in dozens of deaths.
Seven years after the events, prosecutors filed charges against 108 HDP
members, including several senior figures. The indictment accused them
of orchestrating the protests on the orders of the outlawed Kurdistan
Workers’ Party (PKK). The charges included “undermining the unity and
integrity of the state” and “membership in a terrorist organization.”
The trial drew significant international attention due to its scope and
the profile of the defendants.
Former HDP co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ received
prison sentences of 42 years and 32 years and 9 months, respectively.
Other sentences include:
Gültan Kışanak, Sebahat Tuncel, Emine Ayna: 12 years
Ahmet Türk: 10 years
Ali Ürküt: 13 years and 4 months
Alp Altınörs: 18 years
Ayla Akat Ata and Aynur Aşan: 9 years and 9 months
Mesut Bağcık, Nezir Çakar, Ayşe Yağcı, Meryem Adıbelli: 9 years
Bülent Parmaksız: 23 years
Günay Kubilay and İsmail Şengül: 20 years and 6 months
Nazmi Gür, Pervin Oduncu, Zeki Çelik, Zeynep Karaman: 22 years and 6
months
Cihan Erdal and Dilek Yağlı: 16 years
(BIA, June 25, 2025)
Dissolution du PKK: des dirigeants prokurdes
pressent Ankara d'hâter le processus
Les responsables du parti prokurde DEM ont réclamé mercredi du
gouvernement turc des mesures d'urgence en vue d'accélérer le
désarmement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), cinq semaines
après l'annonce de la dissolution du groupe armé.
"La Turquie n'a pas une minute à perdre, surtout en cette période de
guerre entre l'Iran et Israël", a déclaré Tülay Hatimogullari,
coprésidente du DEM, déplorant que le processus de dissolution du PKK,
objet de négociations entre le groupe armé, le gouvernement turc et le
DEM, avance trop "lentement".
"Il est temps que le gouvernement fasse le nécessaire", a insisté
l'autre coprésident du DEM, Tuncer Bakirhan, qui a de nouveau réclamé
avec Mme Hatimogullari un assouplissement des conditions de détention
d'Abdullah Öcalan, chef historique du PKK, et la création d'une
commission parlementaire transpartisane chargée notamment d'encadrer le
processus en cours.
S'exprimant devant des journalistes, les deux dirigeants prokurdes ont
estimé que le désarmement du PKK s'accélérerait si le gouvernement
prenait des mesures en faveur de la "démocratisation", citant notamment
la question de la langue kurde, soumise de longue date en Turquie à des
politiques de déni.
Le PKK a annoncé le 12 mai sa dissolution et la fin de plus de quatre
décennies d'une guérilla qui a fait plus de 40.000 morts, répondant à
un appel lancé fin février par Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999
sur une île-prison au large d'Istanbul. (AFP, 18 juin 2025)
Un romancier kurde et sa maison d’éditions
poursuivis pour « terrorisme »
Le romancier kurde Mehmet Dicle ainsi que sa maison d’éditions ZIZ sont
poursuivis par les autorités judiciaires turques pour « terrorisme » à
cause du roman « Berfa Sor » (Neige rouge). Le PEN International a
exhorté les autorités turques à « cesser de lancer des poursuites
absurdes pour propagande terroriste fondées sur des écrits littéraires
fictifs. »
« Une fois de plus, les autorités turques s’en prennent à un écrivain
et à un éditeur simplement parce qu’ils ont osé rédiger et publier un
roman. Cette affaire est aussi dangereuse qu’absurde. Nous soutenons
Mehmet Dicle, membre kurde du PEN, et la maison d’édition ZİZ, et
exhortons les autorités à cesser de lancer des poursuites absurdes pour
propagande terroriste fondées sur des écrits littéraires fictifs », a
déclaré Burhan Sonmez, président du PEN International.
Les autorités turques ne devraient pas accuser le membre kurde du PEN
Mehmet Dicle et la maison d’édition ZİZ de propagande terroriste, a
déclaré PEN International le 30 mai dernier, alors qu’une enquête a été
ouverte sur le roman de Dicle Berfa Sor (Neige rouge).
En avril 2025, l’avocat de Mehmet Dicle l’a informé qu’une enquête
avait été ouverte contre lui et les éditions ZİZ concernant le livre de
Dicle, Berfa Sor. Publié en 2023, Berfa Sor se déroule dans la ville
fictive d’Asûs et évoque l’angoisse et le désir des parents d’un
guérillero. Dicle et son éditeur sont accusés de « propagande
terroriste » pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
accusation passible d’une lourde peine de prison.
Selon le dossier d’enquête, en janvier 2025, les autorités
pénitentiaires de Yozgat, en Turquie centrale, ont saisi une série de
livres auprès de détenus, dont Berfa Sor. Des extraits du livre ont été
traduits du kurde au turc par des traducteurs non officiels, le parquet
concluant qu’il s’agissait de propagande terroriste. Le dossier
d’enquête a ensuite été transmis au parquet de Diyarbakır, où Dicle est
basé.
Comme l’a documenté à maintes reprises PEN International – notamment
dans « Identité à l’épreuve : persécution et résistance », son dossier
2025 – l’enquête sur Dicle et son éditeur intervient dans un contexte
de répression croissante des publications et du secteur éditorial en
Turquie. Ces dernières années, de nombreux auteurs ont vu leurs livres
vendus avec des restrictions, voire carrément interdits.
Les autorités turques devraient cesser de censurer et de persécuter les
écrivains pour l’exercice légitime de leur droit à la liberté
d’expression – y compris par le biais de lois antiterroristes trop
larges – en commençant par abandonner de toute urgence leur enquête sur
Mehmet Dicle et la maison d’édition ZIZ.
Informations Complémentaires
Mehmet Dicle, né en 1977, est un écrivain, éditeur et traducteur kurde,
cofondateur et directeur de la Maison littéraire LiteraKurd à
Diyarbakır, dans le sud-est de la Turquie. Il est membre du PEN kurde.
Dicle a publié trois recueils de nouvelles en kurde : Asûs (2005), Nara
(2010) et Ta (2014). Il travaille également comme traducteur et a
notamment édité Kürt Dili ve Edebiyati (Langue et littérature kurdes,
2010), un manuel scolaire en turc. Depuis 2020, Dicle est rédacteur en
chef du magazine de nouvelles Kurdeçîro k. En 2025, avec un groupe
d’autres écrivains, Dicle a cofondé la Maison littéraire LiteraKurd à
Diyarbakır, où il travaille notamment comme directeur et coordonne de
nombreuses activités littéraires, notamment des séminaires, des panels,
des événements de littérature pour enfants, des ateliers d’écriture et
de traduction et des cours de langues.
La maison d’édition ZİZ a été fondée en 2023 à Diyarbakır (Amed) et est
spécialisée dans les œuvres littéraires kurdes, notamment la poésie,
les romans, les nouvelles et les livres traduits. (infolibertaire, 2
juin 2025)
Les Kurdes
syriens annoncent que trois membres de leur
police ont été tués par l'EI
Les forces de sécurité intérieures kurdes, les Asayish,ont indiqué
dimanche que trois de leurs membres ont été tués dans une attaque du
groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie.
L'EI, qui était parvenu à contrôler une vaste zone en Syrie et en Irak,
a été défait en Syrie en 2019 par les forces kurdes avec le soutien
d'une coalition internationale.
Il maintient toutefois des cellules qui continuent notamment d'attaquer
les forces dirigées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.
Dans un communiqué faisant état d'une "activité croissante" des
jihadistes de l'EI, les Asayish ont déclaré qu'"une cellule armée" du
groupe avait attaqué "une patrouille de nos forces (..) sur la route
reliant Raqqa et Hassaké".
"Un engin explosif télécommandé a été déclenché contre le véhicule de
la patrouille, provoquant la mort de trois de nos membres alors qu'ils
accomplissaient leur devoir de sécuriser la route et d'assurer la
circulation des civils", ont-ils ajouté.
Des "opérations de ratissage et des enquêtes" pour traquer les
responsables sont en cours, selon eux.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également rapporté
une attaque contre des forces kurdes menée par des hommes armés
"soupçonnés d'appartenir" à une cellule de l'EI.
L'ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de
sources à l'intérieur du pays, a précisé que les forces kurdes
"accompagnaient un convoi pétrolier" traversant la province de Raqqa à
destination "des zones contrôlées par Damas".
Jeudi, l'EI a pour la première fois revendiqué une attaque contre les
forces des nouvelles autorités islamistes, qui ont pris le pouvoir en
Syrie après avoir renversé l'ex-président Bachar al-Assad.
Le président américain Donald Trump, qui a rencontré le président
intérimaire syrien Ahmad al-Chareh le 14 mai en Arabie saoudite, l'a
appelé à "aider les Etats-Unis à empêcher une résurgence de
l'EI".
(AFP, 1er juin 2025)
"La méfiance" d'une ex-combattante du PKK face
aux autorités
Le rugissement d'un avion de chasse dans le ciel de Diyarbakir
interrompt brièvement son récit. "Essayez donc d'expliquer la paix aux
gens... La méfiance persiste".
Face à un thé, en tee-shirt bleu et jean moulant sur la place
principale de la plus grande ville à majorité kurde de Turquie
(sud-est), Yüksel Genç secoue ses boucles auburn en confiant ses doutes
sur le processus de paix entre Ankara et les combattants du PKK, le
Parti des travailleurs du Kurdistan.
"La guérilla est sincère, mais elle pense que l'Etat ne l'est pas et
que l'exécutif ne lui fait pas confiance", affirme l'ancienne
combattante.
Après 41 ans de lutte armée qui ont fait au moins 40.000 morts, le
mouvement a annoncé sa dissolution à l'appel de son chef historique,
Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999.
À 50 ans, YÜksel Genç, qui a purgé de nombreuses années de prison,
continue son combat par la plume pour faire valoir les droits des
Kurdes qui représentent environ 20% de la population turque.
Elle a rejoint le PKK en 1995 à l'âge de 20 ans alors qu'elle
commençait l'université à Istanbul.
"À cette époque beaucoup de villages kurdes étaient incendiés, des
assassinats jamais élucidés. On se sentait coincé, sans autre choix que
rejoindre la guérilla", justifie-t-elle, évoquant "une terrible
répression" des autorités contre la communauté kurde.
Quatre ans plus tard, en février 1999, le fondateur et chef historique
du PKK Abdullah Öcalan est arrêté à Nairobi au terme d'un exil à
travers plusieurs pays.
"La capture d'Öcalan a provoqué une immense colère au sein de la
guérilla, une rage profonde. Avec le sentiment que la cause kurde
serait anéantie. Ce climat aurait pu déclencher une grande vague de
violence en Turquie".
Mais Öcalan prône l'apaisement avec les autorités et appelle des
combattants à se rendre en formant deux "groupes de paix et de solution
démocratique", espérant qu'Ankara répondra à ce geste.
- "Sans arme" -
Yüksel Genç fait partie du premier - "trois femmes et cinq hommes" - à
se rendre le 1er octobre 1999. Un second suit en novembre.
"Monsieur Öcalan pensait que la solution à la question kurde en Turquie
était désormais possible sans arme, par la voie démocratique. Que notre
arrivée symboliserait la bonne volonté" du PKK. "Qu'elle persuaderait
l'Etat de négocier".
Elle admet le caractère "sacrificiel" de cette reddition dans le
village de Semdinli (sud-est), au terme d'une longue marche dans les
montagnes, guettés par "des milliers" de militaires "postés entre les
rochers".
Transférés à Van, les combattants sont arrêtés cinq jours plus tard.
Yüksel Genç passe cinq ans et demi en détention.
"Pour nous ces groupes de paix, c'était une mission. La solution devait
passer par le dialogue", défend-elle sans rancoeur pour les ordres du
chef qui l'ont envoyée derrière les barreaux.
Plusieurs fois poursuivie, arrêtée et de nouveau incarcérée trois ans
et demi pour ses écrits, la quinquagénaire, journaliste associée au
think tank "Sosyo Politik" à Diyarbakir, constate que "travailler pour
la paix en Turquie a un coût".
"Malheureusement, les efforts du PKK pour devenir une organisation
pacifique ont échoué".
L'arrivée de l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan au pouvoir "qui
remplace le vieux système et l'esprit militaire" suscite l'espérance
d'une nouvelle donne dans les années 2000, et un nouvel appel d'Öcalan
à cesser le feu. Sans effet.
Aujourd'hui? "L'Etat est impliqué dans le processus. Mais parler de
négociation reste extrêmement difficile", estime-t-elle.
"Le PKK, comme en 1999, évolue vers la lutte non-violente. Déposer les
armes n'est pas la fin du combat. Le Parti se prépare à devenir une
organisation politique", avance-t-elle. Mais "on a le sentiment d'avoir
entamé un processus beaucoup plus difficile".
- "Un océan d'insécurité"-
Yüksel Genç ne parle pas d'espoir: "La vie nous apprend à être
réaliste: il n'y a guère de différences entre les sentiments de la
population et ceux de la guérilla: des années d'expérience ont généré
un océan d'insécurité. La guérilla ne semble pas faire confiance à
l'Etat".
"Elle a montré son courage en déposant les armes sans avoir été
vaincue. Mais elle ne voit pas de résultat concrets".
En face, le gouvernement, qui a initié le processus de paix à l'automne
dernier, n'a rien annoncé, rien promis, remarque-t-elle.
"Pourquoi les prisonniers malades ne sont-ils pas libérés? Et ceux qui
ont purgé leur peine? Pourquoi ne profitent-ils pas du climat de
paix?". Et Abdullah Öcalan est toujours détenu à l'isolement au large
d'Istanbul.
Le nombre de détenus considérés comme membres ou proches du PKK n'est
pas divulgué par les autorités.
"Le fait qu'Öcalan ne soit toujours pas en situation de conduire le
processus vers une solution politique démocratique est un handicap
majeur du point de vue de la guérilla", insiste-t-elle.
"Même notre quotidien reste complètement façonné par les contraintes
sécuritaires, dans toute la région. La présence militaire, les
barrages, tout ça devrait changer".
Les Kurdes
syriens exigent un système décentralisé
Les Kurdes syriens, qui vont reprendre « bientôt » leurs négociations
avec le pouvoir central à Damas, exigeront un système de gouvernance
décentralisé dans la nouvelle Syrie, a indiqué lundi à l'AFP un haut
responsable kurde.
Les autorités islamistes ont signé un accord le 10 mars avec les Kurdes
pour intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration
kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et nord-est du pays,
comprenant les principaux champs pétroliers et gaziers du pays.
Les deux parties doivent tenir « bientôt » des réunions à Damas,
consacrées à l'application de cet accord, selon le responsable qui a
requis l'anonymat.
La délégation kurde insistera pour « une Syrie décentralisée,
pluraliste et démocratique », a expliqué le responsable. « Cette
position sera l'un des principaux sujets de discussion et n'est pas
négociable ».
« La mosaïque de la société syrienne ne peut pas être gérée par un
système politique qui monopolise tous les pouvoirs et ne reconnaît pas
la spécificité des régions et des composantes », a-t-il encore dit.
Les Kurdes avaient rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par
Damas le 13 mars, qui accorde les pleins pouvoirs au président
intérimaire Ahmad al-Chareh, et estimé que le nouveau gouvernement ne
reflétait pas la diversité syrienne.
Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad
al-Chaibani avait averti que « l’unité du territoire syrien (était) non
négociable ».
Il avait ajouté que toute « tergiversation » dans l'exécution de
l'accord avec les Kurdes risquait de « prolonger le chaos » dans le
pays, après 14 ans de guerre civile.
Soutenues par Washington, les puissantes Forces démocratiques syriennes
(FDS), bras armé de l'administration kurde, ont joué un rôle clé dans
la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique défait en 2019. (AFP, 26 mai 2025)
À Kobané,
la soif de paix « pour mettre un terme aux souffrances endurées par le
peuple kurde »
L'Humanité, 24 mai 2025
Kobané reprend son souffle. Depuis un mois, le sifflement des drones a
laissé place au chant des oiseaux ; on n’entend plus les déflagrations
des bombes turques dans les oliveraies ; les moineaux nichent dans les
impacts de balles qui criblent les murs.
Attablés sous les mûriers d’un restaurant, Mizgîn Xelîl et Farhane Hadj
Issa, qui codirigent le canton pour l’Administration autonome du
nord-est de la Syrie (Aanes), savourent prudemment le répit laissé par
ce cessez-le-feu. « Quand les drones tournoient au-dessus de nos têtes,
on ne sait pas quelle sera leur cible, frissonne la première. Les
choses s’améliorent pour le moment. Le dialogue que nous avons entamé
avec Damas et celui qui peut s’ouvrir en Turquie entre Ankara et les
Kurdes font bouger les lignes. Reste à savoir dans quel sens la
situation évoluera. »
Accrochée à la frontière entre la Turquie et la Syrie, sur laquelle
court un interminable mur gris hérissé de barbelés, la ville kurde
avait opposé en 2014 une héroïque résistance aux djihadistes de Daech.
Près de 70 % de ses édifices avaient été détruits : elle garde les
stigmates de cette âpre bataille. Tout un quartier en ruines a été
laissé en l’état, pour mémoire : collines de gravats, carcasses de
camions piégés, batteries d’artillerie rouillées.
Un chien errant surgit de ces décombres où de jeunes arbres se fraient
un chemin vers le ciel. Zinar, un homme d’une cinquantaine d’années, a
participé voilà dix ans, comme sniper, à la guerre livrée aux
assaillants islamistes. « Leurs armes venaient de Turquie, elles
passaient par là », accuse-t-il, en désignant, entre les pans
d’immeubles écroulés, le drapeau rouge au croissant et à l’étoile
blancs qui toise la cité fantôme, de l’autre côté du mur.
« Notre révolution a commencé ici »
« Nous ne voulons pas redessiner les frontières, nous voulons les
détruire et faire en sorte que tous les peuples de la région puissent
vivre libres sur leurs terres, dans la solidarité les uns avec les
autres », lance Farhane Hadj Issa, en convoquant le passé : les accords
Sykes-Picot de 1916 et le traité de Sèvres, en 1920, par lesquels les
puissances occidentales ont dépecé la région, à la chute de l’Empire
ottoman, puis le traité de Lausanne, en 1923, qui a laissé la nation
kurde sans État. « Le Kurdistan, tout au long de l’histoire récente, a
traversé de terribles épreuves, notre peuple a enduré de grandes
souffrances. Notre révolution a commencé ici à Kobané, s’enorgueillit
l’élu. En Syrie, elle est la révolution dans la révolution. Hayat
Tahrir al-Cham (le groupe islamiste armé de l’ex-djihadiste Ahmed Al
Charaa, de son nom de guerre Abou Mohammed Al Joulani, qui a pris le
pouvoir à Damas – NDLR) sera incapable de gouverner le pays, d’y
installer la paix et la stabilité, de garantir les droits humains, de
rompre avec la mentalité de parti unique et de répression qui prévalait
avec le régime du Baas depuis 1963. »
À Riyad, Donald Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie,
avant une brève rencontre avec Ahmed Al Charaa. À Dubaï, les Émirats
arabes unis ont ouvert un discret canal de communication entre le
nouveau pouvoir syrien et Israël. Dans ces mouvements tectoniques, les
forces kurdo-arabes qui contrôlent le nord-est de la Syrie depuis 2013,
attachées à un projet de société diamétralement opposé à celui des
islamistes d’HTC, n’ont pas choisi la voie de la confrontation, mais
celle de « la résistance dans le dialogue ».
« C’est la stratégie des Forces démocratiques syriennes et de
l’Administration autonome depuis le début. Nous savons les intérêts qui
motivent les multiples ingérences étrangères en Syrie, regrette Mizgîn
Xelîl. Les premiers pas du nouveau gouvernement nous inquiètent. Ils
placent des criminels de guerre à des postes clés, ne tolèrent que les
sunnites, et n’ont aucune considération pour les minorités ni pour les
femmes. Mais nous ne sommes pas dans un esprit de vengeance. Nous
voulons simplement mettre un terme aux souffrances endurées par le
peuple kurde. »
Près de l’église, dans le soleil déclinant, des adolescents finissent
bruyamment une partie de football sur un terrain tout juste rénové. Les
plus jeunes n’ont jamais connu la paix. La guerre a laissé derrière
elle, au Rojava, 10 000 orphelins ; elle a marqué de ses traumatismes
toute une génération ; chez les 18-20 ans, le taux de suicide explose.
« Nos enfants n’ont plus d’espoirs, plus de rêves », soupire Mizgîn
Xelîl.
Silos éventrés, fermes pulvérisées
Dans le centre-ville, un monument, une guerrière ailée, célèbre le
sacrifice des combattantes qui ont contribué à défaire Daech. Au-dessus
du bazar, jadis à ciel ouvert, des toits de tôle ont été installés pour
déjouer la surveillance des drones turcs. Partout, des terrains vagues
trouent le tissu urbain.
Bien des maisons toujours debout restent vides : celles et ceux qui ont
fui les bombardements n’osent pas encore revenir. Et puis Kobané est
loin de tout, isolée du reste du territoire sous contrôle de l’Aanes et
des FDS par la zone qu’occupent l’armée d’Ankara et ses supplétifs
islamistes de l’Armée nationale syrienne, entre Serê Kaniyê (Ras al-Aïn
en arabe) et Girê Sipî (Tall Abyad en arabe).
Signe que les difficiles négociations entre Damas et les forces
kurdo-arabes du Nord-Est syrien progressent, un accord a été conclu le
10 avril, entre les deux parties, pour assurer conjointement la
sécurité du barrage de Tichrine, sur l’Euphrate, stratégique pour
l’alimentation en eau et en électricité, cible pendant des mois des
bombardements turcs. Les eaux bleues du réservoir ont retrouvé un
semblant de sérénité mais, sur les rives du fleuve, silos éventrés et
fermes pulvérisées témoignent de la violence de cette offensive
militaire.
Le devenir de la trêve en cours est incertain. Elle doit beaucoup à
l’appel, le 27 février, du chef historique du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, depuis sa geôle de l’île d’Imrali, à
ouvrir un processus de paix en Turquie, puis à la décision du congrès
du parti, le 7 mai, de déposer les armes et de se dissoudre.
L’écho de ces initiatives résonne dans tout le Moyen-Orient ; elles ont
suscité, par-delà les frontières, un élan d’unité kurde qui pourrait
refaçonner les équilibres de la région. Mais pour l’heure,
officiellement, aucune contrepartie turque ne se dessine à Ankara et,
jusque-là, le régime de Recep Tayyip Erdogan ne donne pas de signe de
renoncement à sa stratégie d’asphyxie de l’autonomie kurde en Syrie.
Des milliers de déplacés chassés de chez eux par l’occupation turque
Sur la route de Raqqa, les paysans ont repris le chemin des champs ;
des familles profitent de la fraîcheur vespérale sur les nattes
étendues dans les vergers. À l’orée de la zone d’occupation turque, Aïn
Issa se barricade elle aussi sous les toits anti-drones et derrière les
check-points tenus par les FDS.
Avec les opérations « Bouclier de l’Euphrate » en 2016-2017, « Rameau
d’olivier » en 2018 et « Source de paix », en 2019, les forces turques
poursuivaient un objectif clair de nettoyage ethnique : ces offensives
ont chassé de leurs foyers des milliers de familles kurdes, qui ont
échoué pour la plupart d’entre elles dans des camps de déplacés, où
elles survivent toujours dans des conditions éprouvantes.
Renes, lui, a pu trouver refuge à Qamishlo. Son épouse venait à peine
d’accoucher lorsqu’ils ont dû fuir précipitamment Afrine après la prise
de cette ville de l’ouest de l’Euphrate, au printemps 2018. Les forces
kurdes avaient opposé aux Turcs et à leurs supplétifs islamistes une
solide résistance, avant de se replier devant l’artillerie lourde et
les bombardements aériens de l’armée d’Ankara.
Renes a laissé derrière lui sa maison, ses arbres fruitiers, le petit
restaurant qu’il tenait. « Ma mère y est retournée il y a deux mois.
Elle a pu constater que la maison était toujours occupée par un
milicien pro-Turcs, un cousin de Seïf Abou Bakr, le chef de la division
al-Hamzat, enrage-t-il. Les autorités demandent aux déplacés de rentrer
chez eux. Mais nous n’avons pas le choix : ces mercenaires refusent de
partir, ou alors ils rackettent les propriétaires et lorsqu’ils
finissent par quitter les lieux ils pillent tout, ils emportent
jusqu’au dernier fil électrique. »
Celui qui squatte son domicile publie régulièrement sur les réseaux
sociaux des images de son intérieur, que Renes commente la gorge serrée
en les faisant défiler sur son téléphone. Il vit aujourd’hui suspendu à
l’attente d’un hypothétique retour, veut croire à un horizon de paix.
La menace de résurgence de Daech
Au quartier général des YPJ – les unités féminines des FDS –, à
Hassakeh, l’accalmie sur le front turc ne nourrit aucune illusion. «
Une heure avant l’attaque de Serê Kaniyê, en 2019, les Américains nous
assuraient que les Turcs ne feraient rien », se souvient Roxan
Muhammad, porte-parole des combattantes kurdes. Avec la trêve de
Tichrine, les forces kurdo-arabes se redéploient au sud du territoire
qu’elles contrôlent.
Autour de Deir Ez-Zor, surtout, où le désinvestissement de la coalition
internationale encourage, ces dernières semaines, la multiplication des
attaques de Daech, ce qui fait craindre une résurgence de ce mouvement
djihadiste. « Nous voulons résoudre nos problèmes par le dialogue, pas
par la guerre. Mais quand nous sommes contraints d’user des armes pour
nous défendre, nous n’hésitons pas. Il est hors de question que nous
subissions le sort des Druzes ou des Alaouites, prévient la
combattante. Pour l’instant, nous n’avons confiance ni dans le
gouvernement de Damas, ni dans la Turquie. »
La démarche de paix d’Abdullah Öcalan, la perspective d’un désarmement
du PKK laissent espérer des bouleversements positifs pour toute la
région et soulèvent un immense espoir de paix, se réjouit-elle. « Mais
sans système décentralisé, démocratique, égalitaire, il n’y aura pas
d’issue. Un tel système est une condition pour que nous déposions les
armes. »
Minorités
/ Minorities
20 morts dans un attentat dans une église, les
autorités désignent l'EI
Un attentat suicide a fait au moins 20 morts dimanche dans une église
chrétienne de Damas, selon les autorités syriennes, qui ont accusé un
membre du groupe jihadiste Etat islamique d'en être l'auteur.
Les Nations unies comme nombre de pays, des Etats-Unis à la France, ont
condamné cette attaque, la première de ce type dans la capitale
syrienne depuis que des forces dirigées par des islamistes radicaux ont
renversé l'ex-président Bachar al-Assad le 8 décembre 2024.
La sécurité reste l'un des plus grands défis pour les nouvelles
autorités syriennes, que la communauté internationale a appelées à
protéger les minorités et à les inclure dans le processus de transition.
Le ministère de l'Intérieur a affirmé qu'un "kamikaze affilié au groupe
terroriste Daech est entré dans l'église Saint-Elie, dans le quartier
de Dwelaa à Damas, a ouvert le feu et s'est fait exploser avec une
ceinture explosive".
Devant l'église, Umm George, en larmes, cherche son fils, qui faisait
partie des fidèles quand le kamikaze est entré. "Mon fils priait dans
cette église", dit-elle. "J'ai essayé de l'appeler mais son téléphone
portable est hors service et je n'ai pas réussi à le trouver".
- "Plus jamais entendre sa voix" -
"J'ai peur de ne plus jamais entendre sa voix", souffle-t-elle.
Des correspondants de l'AFP ont vu les secouristes évacuer des fidèles
de l'église, où des débris de bois et des icônes étaient éparpillés au
sol, couvert de sang.
Selon le ministère de la Santé, cité par l'agence de presse Sana,
l'attentat a fait 20 morts et 52 blessés.
Un témoin, Lawrence Maamari, a déclaré à l'AFP que "quelqu'un est entré
dans l'église avec une arme" et a commencé à tirer. Puis des fidèles
"ont essayé de l'arrêter avant qu'il ne se fasse exploser".
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a exprimé "son
indignation" et appelé les autorités à mener une enquête approfondie.
La France a condamné un "attentat terroriste abject" et rappelé "son
engagement en faveur d'une transition en Syrie qui permette aux Syriens
et aux Syriennes, quelle que soit leur confession, de vivre en paix et
en sécurité dans une Syrie libre, unie, plurielle, prospère, stable et
souveraine".
L'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a dénoncé "un acte de
lâcheté" qui n'a pas sa place "dans la nouvelle société de tolérance et
d'inclusion que les Syriens sont en train de tisser".
La diplomatie turque, proche des nouvelles autorités syriennes, a
dénoncé une "attaque perfide" visant à "semer le chaos".
- "Saper la coexistence" -
Pour le ministère syrien des Affaires étrangères, "cet acte criminel
qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative
désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le
pays".
Mais le patriarcat orthodoxe de Damas a exhorté les nouvelles autorités
islamistes à "assumer l'entière responsabilité" de l'attentat, les
pressant d'assurer "l'inviolabilité des églises et la protection de
tous les ressortissants" du pays.
Un homme de 40 ans, prénommé Ziad, qui se trouvait dans un magasin en
face de l'église, a déclaré avoir entendu des coups de feu puis une
explosion. "Nous avons vu du feu dans l'église et des morceaux de bancs
en bois projetés jusqu'à l'entrée", a-t-il ajouté.
L'explosion a provoqué la panique dans l'église remplie de fidèles,
parmi lesquels des enfants et des personnes âgées, selon un témoin.
Pour le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, "ces actes terroristes
n'arrêteront pas les efforts de l'Etat syrien pour parvenir à la paix
civile".
M. Khattab avait déclaré récemment que le groupe EI avait opté pour
"des attaques précises contre des cibles stratégiques" et annoncé que
des tentatives d'attentat du groupe jihadiste sunnite contre les
communautés chrétienne et musulmane chiite avaient été déjouées.
En mai, il avait revendiqué sa première attaque contre les nouvelles
forces gouvernementales syriennes.
Ces dernières avaient alors dit avoir arrêté des membres d'une cellule
de l'EI près de Damas, accusés de préparer des attaques, tandis qu'une
autre opération à Alep, dans le nord, s'était soldée par la mort d'un
agent de sécurité et de trois membres de l'organisation jihadiste.
Le groupe Etat islamique avait pris le contrôle de vastes pans des
territoires syrien et irakien au début de la guerre civile, qui a
éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier
en 2014.
Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu
en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier
dans le vaste désert syrien. (AFP, 22 juin 2025)
Le
Premier ministre arménien Nikol Pachinian
en
Turquie
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, arrivé en Turquie pour
une très rare visite, s'est entretenu vendredi avec le président Recep
Tayyip Erdogan à Istanbul, a annoncé la présidence turque.
Le bureau de M. Erdogan a précisé que les deux hommes avaient discuté
pendant plus d'une heure des négociations de paix entre l'Arménie et
l'Azerbaïdjan, des efforts de normalisation des liens avec la Turquie
et du conflit entre Israël et l'Iran, qui partage une frontière avec la
Turquie et l'Arménie.
"Le président Erdogan a souligné l'importance du consensus atteint dans
les négociations de paix en cours entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie,
compte tenu des circonstances, et a déclaré que la Turquie continuerait
à soutenir pleinement les efforts visant à développer la région avec
une approche gagnant-gagnant", ajoute la même source.
Ils ont également abordé "les mesures potentielles à prendre dans le
cadre du processus de normalisation entre la Turquie et l'Arménie".
Dans un message publié sur X, le chef du gouvernement arménien a
indiqué avoir eu un "échange approfondi" avec M. Erdogan, au cours
duquel ils ont "discuté du processus de normalisation entre l'Arménie
et la Turquie et des développements régionaux".
Il a assuré le dirigeant turc que l'Arménie était "engagée dans la
construction de la paix et de la stabilité dans notre région".
Ce déplacement en Turquie, le deuxième seulement depuis l'arrivée au
pouvoir de M. Pachinian en 2018, est qualifié par Erevan d'étape
"historique" vers la paix dans la région, alors que l'Arménie et la
Turquie n'ont jamais établi de relations diplomatiques et que leur
frontière commune est fermée depuis les années 1990.
Les relations sont historiquement tendues entre Ankara et Erevan en
raison de massacres de masse d'Arméniens dans l'Empire ottoman à
l'époque de la Première Guerre mondiale.
L'Arménie, pour laquelle jusqu'à 1,5 million de personnes sont mortes
entre 1915 et 1916, qualifie ces atrocités de génocide, un terme
reconnu à ce jour par 34 pays, dont les Etats-Unis, la France,
l'Allemagne, le Brésil et la Russie.
Pour sa part, la Turquie rejette formellement ce terme et estime le
nombre de morts arméniens à entre 300.000 et 500.000.
- Soutien turc à Bakou -
Plus récemment, Ankara a soutenu l'Azerbaïdjan, son proche allié,
dans
son conflit de longue date avec l'Arménie pour le contrôle du Karabakh.
Bakou a repris partiellement cette enclave lors d'une nouvelle guerre à
l'automne 2020, puis entièrement lors d'une offensive éclair en
septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100.000
Arméniens du Karabakh.
Jeudi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'était lui aussi rendu
en Turquie pour s'entretenir avec M. Erdogan, qualifiant le partenariat
entre leurs deux pays de "facteur important non seulement au niveau
régional, mais aussi mondial".
Le président turc a lui répété son souhait de voir "s'établir la paix
entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie".
Un responsable de la diplomatie arménienne a indiqué à l'AFP que MM.
Pachinian et Erdogan devaient discuter vendredi des efforts pour signer
un traité de paix global entre Erevan et Bakou, et de la guerre entre
l'Iran et Israël.
D'après Alen Simonian, "les risques de guerre (avec l'Azerbaïdjan) sont
actuellement minimes, et nous devons travailler à les neutraliser". Il
a en assuré que la visite de Nikol Pachinian en Turquie représentait
"un pas dans cette direction".
En mars, Bakou et Erevan ont annoncé s'être entendus sur un "accord de
paix", mais le texte n'a toujours pas été signé, l'Azerbaïdjan ayant
dressé une liste de demandes qu'il exhorte l'Arménie à remplir au
préalable.
- "Dilemme stratégique" -
Dans ce contexte diplomatique favorable, M. Pachinian cherche
activement à normaliser les relations avec Bakou et Ankara.
"Pachinian est très désireux de sortir l'Arménie de son isolement et le
meilleur moyen d'y parvenir est un accord de paix avec l'Azerbaïdjan et
un accord de normalisation avec la Turquie", a expliqué à l'AFP Thomas
de Waal, du centre Carnegie Europe.
Plus tôt cette année, M. Pachinian a annoncé que l'Arménie mettrait fin
à sa campagne pour la reconnaissance internationale des massacres
d'Arméniens en tant que génocide -- une concession majeure à la Turquie
qui a suscité de nombreuses critiques dans son pays.
Concernant leur frontière commune, "la Turquie est confrontée à un
dilemme stratégique", estime Thomas de Waal: "D'un côté, elle veut
rester loyale envers l'Azerbaïdjan, de l'autre, ouvrir la frontière
arménienne renforcerait son rôle au Caucase du Sud", souligne-t-il.
(AFP, 20 juin 2025)
Council of
Europe: Hate speech and hate crimes are
rising in Turkey
In the report released Thursday, the Council of Europe's human rights
monitoring body provided a detailed account of the worsening situation
concerning hate speech and hate-motivated violence in Turkey.
It criticized Turkish authorities for their inadequate responses and
failure to protect vulnerable communities.
Sharp rise in hate crimes targeting minorities
The report documents an alarming increase in hate speech and hate
crimes targeting non-Muslim communities, LGBTI+ people, Syrians, Kurds,
and Roma populations.
Although legislation criminalizing some forms of hate speech exists,
ECRI found that enforcement is inconsistent and institutional responses
are often slow or indifferent.
Widespread hate speech in media and politics
Hate speech is described as “widespread” in Turkish media and political
discourse. Frequent targets include Alevis, Muslims, non-Muslim
minorities (such as Jews and Christians), Kurds, refugees, migrants,
and LGBTI+ people. The report highlights findings by the Hrant Dink
Foundation, which has documented persistent discriminatory and
inflammatory language against these groups in more than a thousand
media outlets.
ECRI notes that political leaders often exacerbate the problem. During
the 2023 presidential election, major parties employed xenophobic
rhetoric. Syrians were targeted with slogans like “Syrians out,” and
presidential candidates promised to deport Syrian refugees en masse.
The report cites President Recep Tayyip Erdoğan referring to LGBTI+
people as a “virus of perversion,” echoing other senior officials'
portrayal of LGBTI+ communities as threats to family values and social
harmony.
This rhetoric also appears in media coverage. Anti-Armenian sentiment
increased during tensions between Azerbaijan and Armenia, while
anti-Greek rhetoric intensified during Turkish-Greek disputes.
Antisemitic hate speech also surged, particularly after Hamas’ October
2023 attacks and Israel’s subsequent military operations.
Civil society marginalized, judicial remedies ineffective
Civil society groups told ECRI that efforts to counter hate speech are
being met with hostility from the government. For instance, the İzmir
and Ankara bar associations faced prosecution for condemning the
Diyanet President’s anti-LGBTI+ statements. Although both were
acquitted, the case illustrates the shrinking space for civil society
advocacy.
The judiciary’s role in enforcing hate speech laws was also criticized.
Articles 122 and 216 of the Turkish Penal Code prohibit incitement to
hatred and discrimination, yet they are rarely applied fully. Key
categories such as ethnicity, language, sexual orientation, and gender
identity are not comprehensively protected under the law, and hate
motives are often omitted from official records.
Police and prosecutors inconsistently document hate crimes. In 2021,
police recorded 87 hate crime cases, while prosecutors recorded 210,
highlighting serious systemic flaws. The lack of systematic data on
hate motives hampers policy responses and analysis.
Hate-fueled violence: Mob attacks, murders, threats
ECRI lists disturbing acts of violence driven by ethnic, religious, or
sexual identity-related hate. In 2021 alone, civil society reported 64
hate crime incidents to the OSCE Office for Democratic Institutions and
Human Rights (ODIHR), with 42% involving physical violence or murder.
Kurds have been attacked by mobs, including a 2021 incident in which
seven members of one family were killed in Konya. In 2024, riots
erupted in several cities following an allegation that a Syrian man
sexually assaulted a minor. Rioters looted shops, attacked homes, and
killed at least one young Syrian. Over 1,000 people were arrested.
LGBTI+ individuals, especially trans people, remain under constant
threat. The report documents several murders of trans people since
2019, including the killing of activist Hande Kader in 2016. A trans
woman was also murdered in June 2024, highlighting the ongoing danger.
Christian churches – especially Protestant ones – have been targets of
arson and vandalism. In January 2024, a Catholic church in İstanbul was
attacked by armed men linked to ISIS, killing one worshipper. While
authorities responded quickly in this case, other incidents like hate
graffiti often go unanswered.
Official response: training without real action
The Turkish government has introduced training initiatives: around
122,000 gendarmerie personnel, over 21,000 police cadets, and more than
250,000 law enforcement officers have received hate crime awareness
training. Judges also receive human rights education.
However, ECRI concluded that these efforts, while notable in scale,
have not resulted in systemic change or improved outcomes for victims.
Key issues persist, such as the absence of a unified hate crime
database, narrow legal definitions, and weak engagement between police
and marginalized communities.
In one rare example of decisive action, Karabük University students who
made racist and sexually charged false claims about African students
were arrested in March 2024. Yet such responses remain exceptions.
ECRI calls for major overhaul
ECRI urges Turkey to fundamentally change its approach to hate speech
and hate crimes. The report recommends forming an inter-institutional
working group to draft a national anti-hate strategy involving
government bodies, human rights organizations, and representatives of
LGBTI+ and religious minorities.
It also calls for specialized hate crime liaison units within police
forces to build trust and improve reporting. Legal frameworks should be
revised to ensure effective prosecution of hate crimes and offer
specific protections and legal remedies for vulnerable groups.
ECRI warns of a vicious cycle: marginalized communities don’t trust the
police and don’t report hate crimes, reinforcing the illusion that such
crimes are rare – an illusion that impairs effective policymaking.
Legal recognition still lacking for many minorities
Despite Turkey’s claims of fairness toward minority groups recognized
under the 1923 Treaty of Lausanne, such as Armenian Apostolic, Greek
Orthodox, and Jewish communities, gaps persist. Protestant churches
face bureaucratic barriers, including construction permit denials and
harassment of foreign pastors.
Alevis, a significant religious minority, are still not recognized as
distinct from Muslims. While a Directorate for Alevi Affairs was
created in 2022 and over 850 cemevis received support via electricity
exemptions, the state still refuses to officially classify them as
places of worship. Civil society views this as continued discrimination.
Jehovah’s Witnesses and conscientious objectors also face ongoing
persecution due to the absence of alternative civilian service. Some
objectors report long-term harassment, including pressure from
employers to terminate their jobs.
Mixed progress, worsening outcomes
ECRI acknowledges some progress—such as expanded training, local
government support, and improved police response—but concludes that
hate speech and hate crimes are worsening in Turkey, with institutional
responses failing to meet the need.
Recommendations
The report ends with two key recommendations:
- Establishing a
comprehensive national anti-hate strategy through a dedicated working
group.
- Enhancing
collaboration and resource support for municipalities managing large
refugee populations.
- These
recommendations will undergo follow-up in two years.
(BIA, 13 June 2025)
Politique
intérieure/Interior Politics
Nouvelle plainte contre le maire emprisonné d'Istanbul
Une plainte pour "insulte" a été déposée par deux procureurs turcs
contre le maire d'opposition d'Istanbul Ekrem Imamoglu, emprisonné
depuis fin mars pour des accusations de corruption qu'il rejette, a
rapporté mardi l'agence de presse étatique Anadolu.
M. Imamoglu, déjà visé par de nombreuses poursuites, dont une plainte
similaire pour "menace" contre le procureur général d'Istanbul, est
cette fois accusé d'avoir tenu des propos insultants envers deux
procureurs enquêtant sur lui lors d'une audition par un juge après son
arrestation le 19 mars.
Selon Anadolu, le maire déchu d'Istanbul, principal opposant au
président Recep Tayyip Erdogan, risque jusqu'à quatre ans de prison
dans cette affaire.
M. Imamoglu, qui avait remporté Istanbul en 2019 après vingt-cinq
années de domination de M. Erdogan et son camp sur la municipalité,
avait été réélu en 2024 à la tête de la plus grande ville de Turquie.
Son arrestation en mars, alors qu'il s'apprêtait à officialiser sa
candidature à la prochaine élection présidentielle turque prévue en
2028 au nom du principal parti de l'opposition, avait déclenché une
vague de contestation inédite dans le pays depuis 2013. (AFP, 24 juin
2025)
Un opposant au président Erdogan libéré de prison
Le responsable d'un petit parti turc d'extrême droite, opposant au
président Recep Tayyip Erdogan, a été libéré de prison mardi après cinq
mois de détention pour "incitation à la haine".
Ümit Özdag, à la tête du parti de la Victoire, formation anti-immigrés,
a été condamné mardi à deux ans, quatre mois et quinze jours de prison
par un tribunal d'Istanbul qui a toutefois ordonné sa remise en liberté
au vu de la durée de sa détention provisoire.
Le leader ultranationaliste, qui avait été arrêté le 20 janvier, a été
acclamé par une foule de partisans à sa sortie de la prison
stambouliote de Silivri, selon des images diffusées par les chaînes de
télévision turques.
"Aucun de nos droits constitutionnels et légaux n'est garanti. Il nous
faut construire une Turquie où chaque citoyen est égal devant la loi",
a-t-il lancé face à ses soutiens.
Plusieurs opposants politiques majeurs demeurent emprisonnés en Turquie
pour des accusations qu'ils rejettent, en premier lieu desquels le
populaire maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, incarcéré depuis fin mars
pour "corruption".
L'arrestation de M. Imamoglu, principal opposant au président Erdogan,
avait déclenché une vague de contestation inédite en Turquie depuis
2013.
Selahattin Demirtas, principale figure politique kurde de Turquie, est
lui détenu depuis 2016 pour "terrorisme".
Fondé en 2021 par Ümit Özdag, le parti de la Victoire, qui ne compte
aucun député, s'était invité dans la campagne du second tour de
l'élection présidentielle turque en 2023 en soutenant le candidat de
l'opposition, contribuant à durcir sa rhétorique vis-à-vis des millions
de réfugiés vivant sur le sol turc.
M. Özdag s'était retrouvé ensuite dans le viseur de la justice en
raison de publications mises en ligne lors d'émeutes ayant visé des
réfugiés syriens dans le centre de la Turquie à l'été 2024. (AFP, 17
juin 2025)
Far-right opposition leader Ümit Özdağ to
remain in prison
The İstanbul 18th Criminal Court of First Instance held the hearing at
the Marmara Prison compound in Silivri, where numerous opposition
politicians are being held, including İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu.
The courtroom was attended by notable political figures, including
Milli Yol Party Chair Remzi Çayır, CHP MPs Sibel Suiçmez and Mahmut
Tanal, İYİ Party MP Lütfü Türkkan, former Ülkü Ocakları head Atila
Kaya, Kutlu Party leader Yusuf Halaçoğlu, Turkish Bar Association
President Erinç Sağkan, and journalists İsmail Saymaz, Murat Ağırel,
and Yavuz Selim Demirağ. Many people also traveled from other cities to
observe the trial.
Upon entering the courtroom, Özdağ was greeted with applause. During
the procedural phase, CHP MP Mahmut Tanal requested that armed police
officers leave the courtroom, but the presiding judge rejected the
request, citing the military nature of the facility. Erinç Sağkan
responded critically, stating, “You are the authority in this courtroom
– you can’t act as if power rests with the military.”
A request to begin the hearing with the national anthem was also denied
as procedurally inappropriate. The court then proceeded with Özdağ’s
defense.
Özdağ: “This is a political case”
Delivering a 51-page statement, Özdağ summarized:
“On January 19 in Antalya, I gave a speech. On January 20, the İstanbul
Chief Public Prosecutor’s Office launched an investigation against me
for allegedly insulting the president. That evening, I was detained in
Ankara and taken to İstanbul. I spent the night at the police
headquarters. The next day, I was referred to Çağlayan Courthouse and
questioned on that charge. During my testimony, the prosecutor began
questioning me about the Kayseri incidents from June 30, 2024, without
a new case file. Then I was referred for formal imprisonment. On
January 21, 11 indictments were prepared regarding complaints filed
with the Ankara Prosecutor’s Parliamentary Bureau. This is not a
judicial, but a political process.”
Özdağ claimed: “The reason I am in detention is not the charge of
insulting the president or the events in Kayseri. It is the process
involving Öcalan and the PKK.” He criticized the prosecutor who drafted
the indictment and accused the judiciary of applying "enemy criminal
law" to opposition figures.
Defense argues detention is unjust
Ümit Özdağ’s brother and lawyer, Savaş Özdağ, said:
“Would anyone imagine Professor Ahmet Ercan or Celal Şengör being
prosecuted for spreading false information for predicting an earthquake
in İstanbul? Just as that would be absurd, so is this case against
Professor Ümit. Repeating a concern should not land someone in prison.
This trial is an insult.”
Attorney Kahraman Berk also defended Özdağ, stating that the Kayseri
police report was purely slander.
Prosecution demands prison sentence, continued detention
After the defenses, the prosecutor submitted the final opinion,
requesting a prison sentence of 1.5 to 4.5 years for Özdağ and
continuation of his detention.
Özdağ replied: “I was astonished by the prosecution's statement. I’ve
made no post about the Kayseri events. I’ve spent 142 days in solitary
confinement for nothing, and the prosecution wants this to continue.
This is exactly what I meant by ‘enemy law.’”
His lawyer Kahraman Berk requested his release and asked for time to
respond to the prosecution. The court rejected the release request and
ruled to continue Özdağ’s detention. The next hearing is scheduled for
June 17. (BIA, 11
June 2025)
CHP mayor dies after electric shock
Manisa Metropolitan Mayor Ferdi Zeyrek, who had been receiving
treatment at a hospital after being electrocuted, could not be saved
despite medical intervention.
Zeyrek, 48, was hospitalized after his heart stopped due to
electrocution. He passed away at Manisa Celal Bayar University Hafsa
Sultan Hospital, where he had been receiving treatment.
Intensive care for three days
Zeyrek was severely injured on the night of June 6 after being
electrocuted for three minutes while attempting to fix a malfunction in
the pool motor room in the garden of his home. He was taken to the
hospital and kept in intensive care for three days.
Health Minister Kemal Memişoğlu announced Zeyrek’s death on his social
media account.In his statement, Memişoğlu said: “Manisa Metropolitan
Mayor Ferdi Zeyrek, who had been receiving treatment at the hospital
after an accident, has passed away despite all efforts. We extend our
condolences to his family, loved ones, and all who mourn his loss.”
After the news was shared, Ferdi Zeyrek’s daughter Nehir Zeyrek posted
a message saying: “Do not let my father’s death go unanswered.”
Investigation ongoing
As part of the investigation initiated by the Manisa Chief Public
Prosecutor's Office, statements have been taken from nearly 20 people,
including medical staff, firefighters, and first responders. A panel of
experts composed of mechanical and electrical engineers also conducted
an on-site inspection.
The expert report, expected to be submitted to the Manisa Chief Public
Prosecutor’s Office next week, will include technical findings and
determinations that are anticipated to shape the course of the
investigation.
Condolence messages
CHP leader Özgür Özel shared a condolence message on his official X
account following Zeyrek’s death.
“I don’t know how to write about such a pain,” Özel wrote. “How can one
describe the loss of a brother? We lost the closest, the best, the most
hardworking among us. A friend with whom I dreamed and realized those
dreams. My deepest condolences to us all.”
President Erdoğan also shared a condolence message regarding Zeyrek’s
death, saying: “I am deeply saddened by the death of Manisa
Metropolitan Mayor Mr. Ferdi Zeyrek due to a tragic accident. I pray
for mercy upon him and extend my condolences to his family, colleagues,
the people of Manisa, and the entire CHP organization.”
Tuncer Bakırhan, Co-Chair of the DEM Party, also released a condolence
message. “Zeyrek’s death due to electrocution has deeply saddened all
of us,” Bakırhan said. “Sharing this immense pain, I extend my
condolences and patience to his valuable family, the Republican
People’s Party, his loved ones, friends, and the people of Manisa.”
Funeral held in Manisa
Ekrem İmamoğlu, currently held in Silivri’s Marmara Prison, applied to
the Ministry of Justice to attend Ferdi Zeyrek’s funeral. The request
was made through his lawyer Mehmet Pehlivan. The petition emphasized a
long-standing political and personal bond between İmamoğlu and Zeyrek.
At the funeral of Zeyrek on Tuesday, his wife Nurcan Zeyrek spoke about
their life together, saying he always urged her to "stand tall" and
promised she would do so for him and their three daughters.
CHP leader Özgür Özel, visibly shaken, described Zeyrek as deeply
devoted to his family, city, and party, and credited him with achieving
what once seemed impossible – winning Manisa with a historic margin.
Özel stressed the heavy emotional burden left behind, saying, “Manisa
is now entrusted to you, his daughters and family to us,” and called on
everyone to honor Zeyrek’s memory by carrying forward his dedication.
Zeyrek was buried in the family cemetery in the Şehzadeler district,
with funeral prayers held in Cumhuriyet Square following a procession
from Hatuniye Mosque. (BIA,
11 June 2025)
Investigation
launched against Özgür Özel over prosecutor
remarks
An ex officio investigation has been launched against Republican
People’s Party (CHP) leader Özgür Özel for his remarks about İstanbul
Chief Public Prosecutor Akın Gürlek.
The investigation is based on accusations of “threatening a public
official to obstruct the performance of a judicial duty” and “publicly
insulting a public official due to their duty.”
On Thursday, another investigation was initiated. The Ankara Chief
Public Prosecutor’s Office also launched an investigation against Özel
for his comments targeting Gürlek.
At a rally in Gaziosmanpaşa, Özgür Özel had said to Gürlek:
“I say this with the determination of Saraçhane: I’ll come and tear it
all apart, pull yourself together.”
Minister Tunç: This is an open attack on the rule of law
Justice Minister Yılmaz Tunç stated that Özel’s words were “a threat to
the judiciary and an open attack on the rule of law.”
“The CHP Chair’s threatening statements targeting our İstanbul Chief
Public Prosecutor and judicial officials are completely unacceptable,”
Tunç stated. “No one can target judicial officers or attempt to direct
the judiciary through threats. These reckless and irresponsible
statements directly target the Rule of Law and the independence of the
judiciary. Article 138 of our Constitution emphasizes judicial
independence, and legal channels exist to challenge decisions. Threats
and insults during ongoing investigations are incompatible with the
Rule of Law. The judiciary will remain independent and impartial –
justice will operate solely based on the law.”
What did Özel say?
At a rally in Gaziosmanpaşa, Özgür Özel reacted to the footage showing
36 individuals, including several mayors, being taken from police
custody to court. In his speech, Özel said:
“I will make those who filmed that video bite the dust before this
nation. Akın, you’ve hit a hard wall, son, a hard wall. Get your act
together. I will not witness such dishonor again. Don’t make me lose my
temper – we will gather never to be dispersed.”
Imamoğlu also faced an Akın Gürlek investigation
A similar investigation had previously been launched against imprisoned
politician Ekrem İmamoğlu over his remarks concerning Akın Gürlek. On
January 20, 2025, İmamoğlu made a speech in which he criticized the
judicial decisions Gürlek had made in the past and called his
appointment as Deputy Minister of Justice “the collapse of the legal
system.” İmamoğlu also stated, “We are even fighting to protect your
children from these treatments.”
Following these remarks, the İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office
prepared an indictment against İmamoğlu on the same day, accusing him
of “threatening” and “targeting a person involved in anti-terror
operations.”
The prosecutor’s office argued that İmamoğlu’s statements directly
targeted Gürlek in connection with his public duties, thereby
constituting a crime under Articles 106 and 6 of the Turkish Penal Code
(TCK).
The İstanbul 14th High Criminal Court accepted the indictment and
scheduled the first hearing for Apr 11, 2025. The prosecutor’s office
requested a sentence of up to 7 years and 4 months in prison, along
with a ban from politics for İmamoğlu. (BIA, 5 June 2025)
Cinq maires du principal parti d'opposition placés en
détention
La justice turque a ordonné mercredi l'incarcération de cinq maires du
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), la principale
formation de l'opposition, dont trois dirigeaient des arrondissements
d'Istanbul, a déclaré à l'AFP un porte-parole du CHP.
Dix-sept autres personnes elles aussi arrêtées au cours du week-end,
parmi lesquelles plusieurs vice-maires d'arrondissements d'Istanbul,
ont également été placées en détention provisoire pour "corruption".
Outre le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, détenu depuis fin mars, huit
maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et placés en
détention depuis fin octobre.
Selon des observateurs, le gouvernement tente de fragiliser le CHP,
sorti large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au
détriment du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.
Le CHP, qui était parvenu à conserver Istanbul, Ankara et Izmir, les
trois principales villes turques, avait fait une percée dans des
provinces plus conservatrices et s'était emparé de 26 des 39
arrondissements d'Istanbul, la capitale économique turque.
L'arrestation le 19 mars d'Ekrem Imamoglu, considéré comme le plus
redoutable opposant au président Erdogan, avait déclenché une vague de
contestation d'une ampleur plus vue dans le pays depuis douze ans.
(AFP, 4 juin 2025)
Ankara Chief Public Prosecutor's Office alleges
fraud in CHP's 38th Convention
The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has declared the 38th
Ordinary Convention of the Republican People's Party (CHP), where Özgür
Özel was elected as the new party leader, as "fraudulent," based on
questionable complaints and unverified information.
According to a report by Asuman Aranca from T24, the Ankara Chief
Public Prosecutor's Office launched an investigation into allegations
of irregularities during the CHP's 38th Ordinary Convention. As a
result of this investigation, an indictment has been prepared against
12 individuals, including İstanbul Metropolitan Mayor Ekrem İmamoğlu,
İzmir Metropolitan Mayor Cemil Tugay, CHP İstanbul Provincial Chair
Özgür Çelik, Beşiktaş Mayor Rıza Akpolat, and CHP Erzurum Provincial
Chair Serhat Can Eş, on charges of violating the Political Parties Law.
The prosecutor's office has accused the mayors of İstanbul and İzmir
and is seeking three-year prison sentences and political bans for those
involved.
Investigation initiated following former Hatay Metropolitan Mayor Lütfü
Savaş’s complaint.
The indictment claims that fraudulent activities occurred during the
voting process at the CHP Congress and seeks separate prison sentences
of up to three years for each suspect. Additionally, the prosecutor is
requesting political bans for the accused for the duration of their
sentences.
Former CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu is listed as a "victim" in the
indictment. (BIA, 3 June 2025)
Erdoğan appoints ten jurists to prepare new
constitution
During the AKP’s Extended Provincial Chairs Meeting, Erdoğan stated he
appointed a ten-member committee to conclude this process with a
"civilian constitution."
"CHP is the political representative of the usurpers"
As the meeting coincided with the anniversary of the May 27, 1960
military coup, Erdoğan connected all negative events in Turkey's recent
history to the worldview, political approach, and practices of the
opposition CHP. He declared the CHP to be "the political representative
of the usurpers in the past, just as it is today."
He continued:
"The CHP leadership of the time paved the way for May 27. It was the
CHP again that incited the streets, provoked university youth, and
escalated social tension, dragging our country into a coup atmosphere.
It was the CHP leader at the time who invited intervention by saying
'When conditions are ripe, revolution is a legitimate right for
nations' just one month before the coup. Pay special attention to this:
May 27 was not just a coup against the Menderes government but also
against the will, choice, and hopes of the people. The real blow was
struck against the spirit, will, and courage embodied in the phrase
'Enough, the nation will speak.'"
Erdoğan claimed that they "closed the chapter opened by the May 27,
1960 coup with the epic of national will written on the night of July
15" and that it would not be reopened.
He added:
"Just as we blocked the putschists on July 15, just as we reinforced
national sovereignty through the Presidential Government System, just
as we removed the shadows of tutelage from over the ballot box, we
will, God willing, free our nation from the shame of the coup
constitution. We are determined to add the new constitution, with a
complete list of freedoms reflecting universal standards, to the
inventory of our beloved nation and our democracy."
"The Commander-in-Chief has appointed 10 jurists"
Erdoğan, who once rebuked then-presidential candidate Muharrem İnce in
2018 with "I am the commander-in-chief, who do you think you are?" has
now raised the banner of a "civilian constitution."
He stated that although the 1982 Constitution had been largely purged
of its disgraceful elements through amendments, it still carried
remnants of the coup era. He argued that a new and civilian
constitution would "eternally cleanse these remnants and allow us to
shake off the dead weight over us."
He said:
"As of yesterday, I have appointed 10 jurist colleagues. These legal
experts will now begin working. With this work, we will, God willing,
carry out the preparations for a new constitution." (BIA, 30 May 2025)
25
more İstanbul Municipality employees and executives imprisoned
In the investigation into the İstanbul Metropolitan Municipality (İBB),
which President Erdoğan openly supported by saying, “You cannot escape
accountability before the judiciary. We will fulfill our
responsibilities because we are the ruling party.” 25 of those who were
detained last week over the "corruption" allegations and referred to
court were imprisoned.
Among those imprisoned are KİPTAŞ Chairperson Ali Kurt, İmamoğlu’s
Chief of Staff Kadriye Kasapoğlu, Head of Security Mustafa Akın, İBB
Deputy Secretary General Arif Gürkan Alpay, İSTAÇ Chairperson Ziya
Gökmen Togay, İBB Head of Road Maintenance and Infrastructure
Coordination Seyfullah Demirel, İBB Head of Neighborhood Affairs Yavuz
Saltık, and Yapı Merkezi Chairperson Mustafa Başar Arıoğlu and board
member partners Erdem Arıoğlu and Sami Özge Arıoğlu, who were involved
in major projects such as the 1915 Çanakkale Bridge and Eurasia Tunnel.
Other İBB personnel imprisoned include Murat Bıyık, Seza Büyükçulha,
Sarp Yalçınkaya, Berat Çağrı Kapki, Güngör Gürman, Sinan Sepetçi,
Ceyhun Avşar, Kamuran Ataç, İlker Hamal, Altan Gözcü, Bülent Yılmaz,
Murat Erenler, Nezahat Kurt, Ogün Soytekin, and Serpil Altıntaş.
On the morning of Friday, May 23, a fourth wave of operations was
carried out against İBB, with detention warrants issued for 49 people,
and 45 of them were taken into custody.
Following the statements of the 46 individuals who were decided to be
taken into custody by the prosecutor's office, 10 were released under
judicial control and 36 were referred to the criminal court of peace
with a request for imprisonment. 10 people were released.
The court released 11 of the 36 people for whom imprisonment was
requested under judicial control and sent 25 people to prison after
ordering their imprisonment.
Charges against the imprisoned
In the indictment prepared by the prosecutor's office, İBB Chief of
Staff Kadriye Kasapoğlu and İmamoğlu's Head of Security Mustafa Akın
were charged with "destroying, concealing or altering criminal
evidence" and "membership in an organization established to commit
crimes"; İBB Deputy Secretary General Arif Gürkan Alpay was charged
with "receiving bribes", "membership in an organization established to
commit crimes" and "rigging public tenders"; İBB Head of Neighborhood
Affairs Yavuz Saltık was charged with "membership in an organization
established to commit crimes"; and KİPTAŞ Chairperson Ali Kurt was
charged with "membership in an organization established to commit
crimes", "receiving bribes", and "rigging public tenders in public
institutions or organizations". (BIA, 27 May 2025)
Forces
armées/Armed Forces
Arrestation
de 158 militaires soupçonnés de liens avec le
mouvement guléniste
La police turque a arrêté mardi 158 militaires soupçonnés d'être liés à
la nébuleuse du défunt prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir
ourdi une tentative de coup d'Etat en 2016, a annoncé le parquet
d'Istanbul.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, ces arrestations, qui
s'ajoutent à une cinquantaine d'autres survenues fin mai, ont eu lieu
dans 43 des 81 provinces du pays, dont celles d'Istanbul et d'Izmir.
Dix-huit autres militaires restent recherchés, a indiqué le parquet,
selon qui ces arrestations visent en premier lieu l'armée de terre.
Fethullah Gülen, décédé fin octobre aux Etats-Unis où il vivait depuis
plus 25 ans, fut un proche allié du président turc Recep Tayyip Erdogan
avant d'en devenir l'ennemi juré.
Ankara accuse les partisans de M. Gülen d'avoir patiemment infiltré les
institutions turques, dont la justice, l'armée, la police et
l'enseignement, pour mettre en place un "Etat parallèle".
Près de 26.000 personnes accusées d'appartenance à la nébuleuse
guléniste, qualifiée de "terroriste" par Ankara, ont été arrêtées
depuis le coup d'Etat raté de 2016. Parmi elles, plus de 9.000 ont été
placées en détention, selon la justice turque.
Après la mort du prédicateur, qui a toujours nié être lié à ce putsch
manqué, le président Erdogan avait juré de poursuivre ses partisans
jusque "dans les endroits les plus reculés du monde". (AFP, 24 juin
2025)
Parliament approves law granting Erdoğan power to promote
military officers early
The parliament has passed law granting President Recep Tayyip Erdoğan
authority to promote military officers ahead of schedule.
Law No. 2/3119, an omnibus bill including amendments to 33 laws and
decrees encompassing a wide range of issues, was passed late on Jun 18
with votes from President Erdoğan’s ruling Justice and Development
Party (AKP).
One of the most contested provisions of the bill, article 3, allows the
president to alter mandatory waiting periods for promotions among
military and police forces.
Earlier drafts included a more controversial clause allowing Erdoğan to
directly dismiss officers in the rank of lieutenant or higher, but that
provision was withdrawn after backlash.
Criticism from opposition
MP Ayyüce Türkeş Taş of the Good (İYİ) Party criticized the lack of
objective standards in the new clause. She said the president’s power
to “extend or shorten waiting periods without concrete criteria”
violates the law.
“This bill stems from the desire to quickly redesign the officer,
general and admiral corps based on political preferences,” she added,
warning that it risks eroding merit-based promotion and undermining
trust between the military and society.
MP Selçuk Türkoğlu from the same party argued that the article “amounts
to an attempt to effectively annul the Constitution.”
He warned the changes could “undermine institutional integrity,
merit-based promotions, and the trust bond between the army and the
public.”
'Violating the Constitution'
Tahsin Becan of the main opposition Republican People’s Party (CHP)
criticized parliament’s handling, noting the bill bypassed consultation
with the National Defense Commission.
“After the Constitutional Court annulled the decree-law, the same
provisions were reintroduced into law, violating the Constitution
again,” he asserted, referring to a 2023 Constitutional Court ruling
annulling a statutory decree containing similar provisions about the
promotion of officers.
Becan argued this effectively disregards the military’s personnel
system and the experience of career officers. (BIA, 20 juin 2025)
Turkish attacks against guerrilla
areas and response by the guerrillas
Despite a ceasefire declared unilaterally by the Kurdistan Workers'
Party (PKK), the Turkish army continues to escalate their attacks on
the guerrilla-held Medya Defense Zones in southern Kurdistan (northern
Iraq). According to the HPG balance sheet for March, the Turkish army
carried out a total of 11,585 air and ground attacks against the
guerrilla areas in northern Iraq last month. On April 7, two guerrillas
were martyred in the Çirav area in Garê region as a result of two
bombardments carried out by an UCAV of the occupying Turkish army. On
April 11, two guerrillas were martyred as a result of Turkish attacks
with chemical weapons and banned explosives in the Zap region.
The press center of the People's Defense Forces (HPG) announced that
the occupying Turkish army continued to target guerrilla areas.
The statement released by the HPG Press Liaison Center on Thursday
includes the following:
"Guerrilla positions and areas in the Medya Defense Zones were bombed
by the Turkish army 27 times with banned explosives, 7 times with
chemical gases, and intensively with heavy weapons. As a result of the
continued attacks, our comrades Şiyar Cizîr in Metîna and Baran Çiya
were martyred in the Zap region on May 1 and 25, respectively. The
Kurdistan Freedom Guerrilla have responded within the framework of
legitimate self-defense against the Turkish army's ongoing attacks.
Attacks carried out by the Turkish army:
Between May 21 and 27, our tunnels in the Şêlazê Resistance Area in the
Metîna region were bombed 16 times with banned explosives, and our
tunnels in the Girê Amediye Resistance Area in the Şehîd Delîl Western
Zap region were bombed 11 times with banned explosives.
Between May 21 and 26, our tunnels in the Girê Amediye Resistance Area
in the Şehîd Delîl Western Zap region were bombed with chemical gases
seven times.
Between May 20 and 27, the Turkish army, using bulldozers, attempted to
demolish our tunnels in the Girê Amediye Resistance Area in the Şehîd
Delîl Western Zap region 14 times, and our tunnels in the Şêlazê
Resistance Area in the Metîna region 6 times.
Between May 20 and 28, the Berê Zînê Resistance Area in the Xakurkê
region, the Girê Zengil, Dêreşê, Girgaşê, Spîndarê, Mijê, Girê Reşît,
Yekmalê, Zêvkê, Heftebax, Kanî Sarkê, Girê Kun, and Şehîd Dilgeş areas
in the Garê region, the Bêşîlî, Dergelê, Şêlazê, and Serê Metîna
Resistance Areas in the Metîna region, and the Girê Amediyê and Girê
Bahar Resistance Areas in the Şehîd Delîl Western Zap region were
heavily bombed with heavy weapons and howitzers. (ANF, 30 May
2025)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Qui sont vraiment les Frères Musulmans?
Bosco d'Otreppe, La Libre Belgique, 11 juin 2025
Pour certains ils ont infiltré la politique belge, pour d'autres ils
existeraient à peine. Que croire ? Depuis le 21 mai et la publication
par le gouvernement français d'un rapport sur l'influence des Frères
musulmans, le débat à leur égard a repris de plus belle, navigant entre
inquiétude et relativisme. Il est en effet très difficile d'objectiver
le pouvoir de la confrérie.
Les Frères musulmans (voir la définition ci-dessous) ne brandissent pas
de cartes de partis, les accusations à leur encontre manquent parfois
de preuves factuelles, mais leur influence est néanmoins réelle et
dépasse les seuls membres de la confrérie. Alors qui peut être
considéré comme Frère ? Quels critères pourrait-on retenir ?
1. Une confrérie qui n'en est plus vraiment une
Historiquement, le "frérisme" est une Confrérie. Ses membres ne
postulent pas, ils sont choisis par les cadres en fonction de leur
assiduité aux activités proposées. Des cours leur sont proposés avant
qu'ils prêtent allégeance au Guide suprême ou au mouvement, sous le
sceau du secret et selon un serment intitulé baya.
Les mots de ce serment témoignent d'un islam considéré comme une
religion "totale" : capable aussi bien de guider un individu qu'une
société dans ses dimensions politiques, sociales, juridiques… "L'islam
est religion et État, Coran et glaive, culte et commandement, patrie et
citoyenneté, souligne le serment. Dieu est notre but ; le Prophète,
notre modèle ; le Coran, notre loi ; le combat (jihad), notre voie ; le
martyr, notre vœu."
Les fidèles prêtant un tel serment sont les "adhérents" ou "partisans"
de la confrérie. Il est impossible de les dénombrer. Selon un rapport
français publié le 21 mai par le ministère de l'Intérieur à Paris, de
tels membres, actifs, seraient 200 en Belgique. Environ une centaine
selon la Sûreté de l'État belge.
Néanmoins, il ne faudrait pas réduire le frérisme au nombre de ses
adhérents assermentés. D'une part parce que ce serment est devenu
symbolique, et que les dimensions rituelles du frérisme sont moins
prégnantes que par le passé, insiste l'islamologue de l'UCLouvain
Brigitte Maréchal, spécialiste reconnue du sujet. D'autre part parce
que des membres de la confrérie ont établi au fil des années un réseau
d'associations influentes et au sein desquelles beaucoup s'engagent.
Davantage qu'une confrérie en tant que telle, le frérisme est donc un
réseau d'associations nées en fonction des besoins locaux, liées entre
elles non par des liens structurels, mais par des liens individuels.
Cette absence de coordination globale rend difficile de savoir qui est
frère musulman, qui en partage plus ou moins la "matrice idéologique"
et qui ne l'est pas.
2. Une idéologie conservatrice, mais floue
Si ce n'est à un serment, est-ce à une idéologie que l'on reconnaît un
Frère musulman ? Pas franchement, tant cette idéologie prônée par les
Frères est floue. Celle-ci s'appuie sur une conception conservatrice de
l'islam sur le plan social, même si elle se colore de libéralisme sur
le plan économique. Sur le plan religieux, les Frères promeuvent un
islam "du juste milieu, sans laxisme ni extrémisme", mais leur
théologie n'est pas très définie pour autant. Cette indétermination a
pour grand avantage de rassembler les musulmans, d'éviter les
dissensions internes et de pouvoir s'adapter aux situations nouvelles.
Pour Brigitte Maréchal, ce n'est donc pas tant une idéologie qui
définit le frérisme, qu'un ethos commun : un rapport au monde qui est
très pragmatique et cherche à s'adapter aux sociétés pour y faire
rayonner les principes et les valeurs de l'islam. Leur histoire en
porte le témoignage.
À la création de la confrérie, dans les pays arabes, le souhait des
Frères était de restaurer l'importance de l'islam dans la société,
voire au sein de l'État, notamment face aux déstructurations des
institutions subies avec l'expérience coloniale. En Europe cependant,
dans un contexte nouveau, les Frères ont avant tout cherché à
socialiser et à structurer les populations musulmanes venues dans le
cadre de migrations de travail et dépourvues pour beaucoup de bagages
religieux.
3. L'engagement citoyen comme méthode
Dans les pays occidentaux, les Frères musulmans se sont accordés ces
derniers temps autour d'une méthode : l'investissement dans la société,
à travers l'éducation, le monde associatif, la culture, l'humanitaire.
L'objectif est non pas de susciter la révolution, mais de régénérer la
société sur le plan moral et de la réislamiser graduellement "à partir
d'une réforme de l'individu et du cercle familial", note encore
Brigitte Maréchal. Pour ce faire, les Frères prônent une éthique
personnelle qui valorise un comportement vertueux et conscient du sens
de son action. Dans leur éducation, certains mots résonnent
régulièrement : fikr al-jihad (une éthique de l'effort continu sur
soi-même) ou i'tidâl (la droiture dans le comportement), sans oublier
la pratique de la foi.
Le djihad et le sacrifice font toujours partie de la doctrine frériste,
mais ils sont plutôt vus "dans une approche individuelle d'effort sur
soi", note l'islamologue Corinne Torrekens dans son ouvrage Islams de
Belgique. Néanmoins, le rapport des Frères avec la violence demeure
"ambigu", ajoute-t-elle. Depuis le début des années 2000, après une
période de relatif laxisme à ce sujet, ils condamnent explicitement la
violence et certains œuvrent contre toute forme de dérive violente,
même s'ils l'estiment légitime dans certains cas, lorsqu'aucune autre
issue n'est possible à leurs yeux, en Palestine ou dans d'autres
contextes autoritaires.
4. Le frérisme n'est pas en phase avec le salafisme
Sauf exceptions, en Europe, on peut difficilement voir en un salafiste
un frère musulman. Les mouvements salafistes contemporains invitent en
effet leurs membres à se distancier, voire à se placer aux marges de la
société pour éviter qu'elle les pervertisse. Le frérisme encourage
plutôt les siens à s'y investir, forts d'une éthique personnelle
capable de faire rayonner l'islam et ses valeurs.
En définitive, les Frères envisagent toujours l'islam comme une
religion intégrale, mais à défaut de vivre dans un État islamique, ils
cherchent à la vivre et à la promouvoir en y étant attentifs jusque
dans le moindre geste : dans la manière de manger, de s'habiller, dans
l'éthique déployée au travail, etc. "Ce faisant, synthétise Brigitte
Maréchal, les Frères cherchent à former une élite vertueuse soulignant
la primauté du religieux dans leur vie et, par là, dans l'espace
public."
Si on considère comme artisan du frérisme tout musulman partageant ce
rapport religieux au monde, alors leur nombre est bien plus important
que celui de leurs seuls adhérents assermentés.
5. Les combats identitaires de la confrérie
Les Frères cherchent donc à ce que chaque musulman puisse vivre sa foi
de manière intégrale : porter le foulard, manger halal, bénéficier
d'aménagements pour prier plusieurs fois par jour, jusque dans un cadre
professionnel… En luttant contre l'islamophobie, en investissant le
champ juridique, en développant le monde associatif, ils défendent en
somme un multiculturalisme à la britannique. Contrairement à
l'universalisme laïque que l'on connaît en France et qui tente de
ramener le religieux à la seule sphère intime, le "communautarisme
anglo-saxon" reconnaît davantage l'affirmation publique des communautés
culturelles et religieuses dans la sphère publique.
Généralement, les revendications politiques des Frères concernent le
seul respect des pratiques religieuses et la reconnaissance de
spécificités identitaires (défense de l'abattage rituel, du port du
foulard…). Le champ est donc circonscrit. Mais les autorités
occidentales soupçonnent les Frères musulmans de pratiquer un double
discours. "De manière clandestine, lit-on dans le rapport de la Sûreté
de l'État belge, des groupements faisant partie de la sphère
d'influence des Frères musulmans tentent d'exercer un lobbying afin
qu'une place plus importante soit accordée à l'islam dans la société.
Pour ce faire, ces groupements dissimulent leurs liens avec les Frères
musulmans en se faisant passer pour des représentants légitimes de la
communauté musulmane en Belgique. Ils souhaitent ainsi s'arroger une
place au sein des institutions belges et obtenir un financement pour
leurs diverses initiatives."
"Les Frères musulmans pratiquent l'entrisme, souligne le rapport
français. Ils auraient recours pour ce faire à la technique du double
discours par lequel ils dissimulent leurs intentions réelles en
affichant partager les règles et principes régissant la vie collective
occidentale."
Cette vision ne fait cependant pas consensus et n'est pas partagée par
Brigitte Maréchal pour qui le programme des Frères est loin d'être
aussi homogène, ficelé et coordonné.
Pour l'islamologue belge Radouane Attiya, "la menace la plus immédiate
pour nos démocraties est le salafo-wahhabisme et le djihadisme
globalisé (le militantisme violent). Le frérisme est à garder à l'oeil,
mais son danger se situe à long terme, tant ses revendications
finissent par cliver une société".
6. Un réseau concentrique
Si la sympathie pour les Frères n'est pas toujours explicitée, peut-on
qualifier quelqu'un de frériste de par sa proximité avec un réseau
d'associations relevant de la confrérie ? Là aussi la réponse est
difficile.
L'importance du réseau d'associations qu'ont créé les Frères a été
portée par le dynamisme des exilés politiques et des étudiants
marocains arrivés dès les années cinquante en Europe. En quelques
années, ces associations éducatives, religieuses, culturelles ou
humanitaires ont gagné une influence considérable au sein des
populations musulmanes. De même, par leur professionnalisme, elles sont
devenues des interlocuteurs privilégiés pour les pouvoirs locaux ou
nationaux.
S'ils ont donc touché beaucoup de monde en Belgique, cela ne veut pas
dire que toutes les personnes qui ont approché ces institutions sont
des lobbyistes assidus pour le frérisme ni des défenseurs de leurs
points de vue. Les frères musulmans s'organisent par cercles
concentriques, ajoute le rapport français. "Le centre est constitué
d'un cercle restreint de militants assermentés." On retrouve ensuite un
groupe plus large de militants soutenant l'idéologie et ses modes
d'action, puis "un écosystème d'organisations et d'associations". Les
membres de celles-ci "n'ont pas toujours conscience de servir les
intérêts de la mouvance".
Aux côtés des militants assermentés et de ceux qui partagent la matrice
idéologique des Frères, il y a donc les personnes qui participent avec
sincérité, mais à leur insu, à une partie des objectifs de la confrérie
sans pour autant pouvoir être qualifiées de Frères. La galaxie des
Frères musulmans est en définitive mouvante, peu homogène, loin d'être
centralisée, d'où les confusions et les difficultés qui entourent les
débats les concernant.
Pour complexifier le tout, ajoutons qu'il existe aussi des fréristes
"autonomes". Ces personnalités n'ont jamais fait partie de
l'organisation des Frères musulmans, mais s'inspirent de son idéologie
et de ses modes d'action. C'est le cas de l'auteur Tariq Ramadan.
Petit-fils du fondateur des Frères, il a toujours refusé de prêter
allégeance, tout en s'inscrivant, par ses discours, dans le courant
frériste.
Définition historique
Dans la famille de l'islam politique, les Frères musulmans sont sans
doute les plus célèbres. Fondée en 1928 en Égypte par Hassan el-Banna
pour lutter contre la colonisation britannique, l'association s'est
répandue à travers le monde par la création de confréries régionales,
puis de partis politiques (dont le Hamas en Palestine), ou
d'associations éducatives, humanitaires, culturelles… Partout, les
Frères se sont rassemblés derrière un objectif principal : régénérer
les sociétés par l'application, en leur sein, des principes de l'islam.
Celui-ci est vu en effet comme une religion "englobante" ou "intégrale"
qui peut régir tous les domaines de la vie : aussi bien l'individu dans
sa foi que la société dans ses dimensions politiques, juridiques,
sociales, économiques. "L'islam est la solution", affirme en ce sens un
slogan historique de la confrérie.
Quand les Turques ne font plus d'enfants,
le pouvoir s'en mêle
Les femmes turques ne font plus assez d'enfants et le président Recep
Tayyip Erdogan s'en alarme, pointant "une menace plus grande encore que
la guerre" et multiplie les annonces pour relancer les naissances.
Après l'Année de la famille en 2025 le chef de l'Etat vise "la Décennie
de la famille 2026-2035", mais dans un contexte de crise économique et
de crise de confiance, les promesses d'aide aux jeunes mariés risquent
de ne pas suffire.
Le taux de natalité est passé de 2,38 enfants par femme en 2001 à 1,48
en 2025, selon les statistiques officielles, moins que la France et
insuffisant pour assurer le renouvellement de génération: un
"désastre", selon le président.
Musulman conservateur, père de quatre enfants, M. Erdogan qui est
arrivé au pouvoir en 2003 a accompagné malgré lui la dénatalité de son
pays.
Universitaire en retraite et militante féministe, Berrin Sönmez
regrette qu'il en fasse porter la seule responsabilité aux femmes et
aux "pervers" LGBT+, sa cible récurrente.
"Les femmes et les LGBTQ+ sont jugés seuls coupables du déclin de la
population, sans prise en compte des erreurs politiques", relève-t-elle.
"Les gens hésitent à faire des enfants dans un environnement chaotique
et incertain, sans politique sociale, où le soutien à l'enfance est
inexistant et l'éducation est un des secteurs les plus onéreux".
- Ni étude ni emploi-
L'inflation qui ronge le pays depuis quatre ans dépasse 70% sur
l'année pour les dépenses d'éducation.
Au premier trimestre 2025, le taux de chômage était officiellement de
8,2%, et de 15% chez les 15-24 ans. Mais le Centre de recherche de la
confédération des syndicats révolutionnaires (DISK-AR) affirme que les
taux réels atteignent 28,5% et 37,5% chez les jeunes.
Selon l'institut turc de la statistique (Tüik), 23% des jeunes de 15 à
24 ans sont ni étudiants ni employés.
Dans leurs discours, les autorités préfèrent s'en prendre au nombre
record de césariennes (61% des naissances et jusqu'à 78% dans certains
hôpitaux privés) qu'elles viennent d'interdire "sans justification
médicale" par décret.
L'intervention limite généralement le nombre de grossesses à deux,
maximum trois.
Derrière un ensemble de raisons, dont l'âge plus avancé des
parturientes, le corps médical pointe la privatisation galopante du
système de santé depuis la fin des années 90.
"Pour l'hôpital, un accouchement, c'est une douzaine d'heures, une
césarienne c'est trente minutes", remarque le Dr Hakan Çoker,
gynécologue à Istanbul.
Il désigne aussi la judiciarisation de la médecine qui menace les
praticiens. "Impossible d'y échapper", assure-t-il, regrettant
l'absence de discernement entre "mauvaises pratiques" et
"complications": "In fine, la césarienne est perçue comme une garantie
de sécurité" pour les médecins comme pour les femmes.
Obstétricienne dans un grand hôpital d'Istanbul, le Dr Harika Bodur
affirme aussi que certaines patientes réclament une césarienne "au
premier rendez-vous, par peur d'avoir mal": "Si vous refusez elles
iront ailleurs".
- Peur de souffrir -
Une peur qu'elle explique par un manque d'éducation et leur
inconfort
face à la sexualité: certaines "ne tolèrent même pas un examen vaginal".
Le ministère de la Santé vise un "objectif de 20% (de césariennes) en
encourageant les accouchements normaux par l'éducation des futurs
parents".
"Normal", le gros mot qui fâche est lâché. Surtout quand il s'inscrit
sur une banderole déployée par les footballeurs du club turc de Sivas
proclamant "L'accouchement naturel est la voie normale", comme cela a
été le cas en avril.
"Si je le souhaite, je n'aurai pas d'enfant du tout. C'est mon droit",
s'insurge Seçil Murtazaoglu, étudiante en chimie de 23 ans. "Ils
veulent limiter les césariennes alors que l'accès à l'avortement est
déjà difficile", s'agace-t-elle.
En 2012, M. Erdogan avait qualifié l'avortement de "meurtre", sans
toutefois l'interdire.
"Tout ça relève de l'oppression des femmes", martèle l'étudiante qui
soupçonne le président de vouloir "transformer la femme en machine à
accoucher", quand il annonce un prêt de 150.000 livres turques (3.350
euros environ) sans intérêt aux jeunes mariés et une allocation
mensuelle de 5.000 TL (112 euros) à partir du troisième enfant.
Comme sa cadette, Berrin Sönmez fustige les "pressions" familiales et
la société qui pèsent sur les femmes, "du gouvernement aux stades de
foot".
"Il faudrait commencer par combattre la violence envers les femmes: les
politiques ont été réduites à néant et les protections sérieusement
amoindries", rappelle-t-elle. (AFP, 5 juin 2025)
Socio-économique
/ Socio-economic
Une
Turque tuée par son ex-fiancé après avoir été
violée par un autre homme
Une Turque de 18 ans a été tuée par son ex-compagnon qui avait rompu
leurs fiançailles après avoir appris qu'elle avait subi un viol, ont
rapporté jeudi des médias turcs.
Ce féminicide, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi à Istanbul, est
le 209e de l'année en Turquie, a déploré une association féministe.
Grièvement blessée par balle à la poitrine, l'adolescente, enceinte de
cinq mois et demi, a été transportée dans un hôpital où elle est morte
avec son bébé, ont expliqué plusieurs agences de presse turques.
Selon elles, l'adolescente était tombée enceinte après avoir été
victime d'un viol, quelques semaines avant ses fiançailles. Ayant
récemment appris la nouvelle, son petit ami avait décidé de mettre un
terme à leur relation.
Interpellé au domicile d'un proche à Istanbul, le jeune homme, âgé de
19 ans, a reconnu les faits pendant sa garde à vue, selon la presse
turque.
Interrogé à la volée par une journaliste devant le commissariat de
cette ville où il a été conduit, l'individu, menotté et encadré par
deux policiers, a cherché à justifier son acte, selon des images
diffusées par une chaîne de télévision turque.
Les féminicides qui endeuillent la Turquie semaine après semaine sont
dénoncées par les associations féministes locales, qui accusent les
autorités de laxisme. (AFP, 26 juin 2025)
La forme et le sens de la table de repas en mutation
Ragip Duran, TVXS.GR, 15 juin 2025
La culture culinaire peut être une bonne source d’information pour
comprendre la sociologie de la famille, croit Akan Abdala, Président de
la compagnie de sondage d’opinion publique Future Bright. 1000
personnes représentant diverses couches socio-économiques du pays ont
répondu aux questions sur le sens, le contenu, les habitudes des tables
de repas dans les maisons.
Candan Yildiz, chroniqueuse du site d’Internet T24, commente jeudi
dernier le rapport issu de cette enquête:
- Il y a de moins en moins de famille nombreuse qui se réunit autour
d’une table pour le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. Les
familles nombreuses - au moins 4 membres - forment seulement 12.8 % de
l’ensemble des familles. Et ce pourcentage est en chute libre.
- Le nombre de mères célibataires augmente depuis au moins 10 ans.
Elles sont actuellement environ 3 millions (sur 85 millions d’âmes) et
il y en aura encore plus dans les années à venir.
- En Turquie selon les chiffres officiels, 550 milles couples se
marient tous les ans. Le nombre officiel de couples qui se séparent est
de 188 milles, mais 220 milles en pratique.
- Ces “familles micros” ont également une influence sur le secteur de
construction. Les promoteurs vendent ou louent des appartements à
seulement une ou bien à deux chambres.
- La table de repas de ces familles (mère et un enfant) est assez
simple voire assez pauvre par rapport aux tables des familles
nombreuses d’antan.
- Préparer le repas et manger à la maison est parfois plus cher et plus
difficile que la restauration rapide, ce qui n’existait pas il y a 20
ans.
- Auparavant, on invitait les amis venir dîner à la maison. Cette
pratique commence à disparaître des coutumes des familles. Désormais,
on se réunit dehors, dans un restaurant.
- Les téléphones cellulaires, les tablettes tactiles voire les
ordinateurs sont les nouvelles pièces des tables de repas. Par
conséquent moins de conversation entre les membres des familles.
- Ce n’est pas simplement la culture culinaire qui est en train de
changer, mais aussi les habitudes de consommation voire le mode de vie
sont en pleine mutation. Les repas durent moins longtemps. Et il y a
pas mal de familles qui se contentent de 2 déjeuners par jour, parfois
pour des raisons financières et parfois pour garder la forme et lutter
contre l’obésité.
- Plus de femmes reçoivent une bonne éducation et font partie de la
population active. Plus de femmes deviennent indépendantes.
- Le régime Erdogan et l’ensemble des milieux conservateurs ne sont pas
du tout contents de ce développement. Le Palais présidentiel a déclaré
2025 “L’Année de la Famille” et fait la promotion de la famille
traditionnelle et nombreuse. “Vous devez avoir au moins 3 enfants” dit
le Président Erdogan, lui-même père de 4 enfants. La crise économique
et la carence d’un futur brillant et d’espoir de bonheur empêchent les
jeunes de créer une famille. Il y a de moins en moins de jeunes qui se
marient. 85% des jeunes (19-25 ans) habitent toujours avec leurs
parents.
- Enfin, l’épice préférée d’une grande partie des participants à
l’enquête est le piment rouge, amer de goût qui est très à la mode
depuis l’avènement du Président Erdogan, dont la gouvernance rend
triste et enragée au moins la moitié de la population.
Un mort et douze blessés dans un accident de montgolfière
Une personne a été tuée et douze autres blessées dimanche dans un
accident de montgolfière dans le centre de la Turquie, ont annoncé les
autorités locales.
"Une montgolfière qui avait décollé de la région d'Ihlara a été
contrainte à un atterrissage brutal (...) en raison d'un changement
soudain de vent", a indiqué le gouvernorat de la province d'Aksaray
(centre), ajoutant que la personne décédée était le pilote de l'engin
volant.
Les blessés sont de nationalité indonésienne, a rapporté l'agence de
presse étatique turque Anadolu, selon laquelle une deuxième
montgolfière a été contrainte à un atterrissage d'urgence dimanche
matin dans la même zone.
Contactée par l'AFP, l'ambassade d'Indonésie à Ankara n'était pas
joignable dans l'immédiat.
La province d'Aksaray est voisine de la Cappadoce, une région
touristique connue pour ses villages troglodytes et son relief en
"cheminées de fée" sculptées par l'érosion, où les vols en montgolfière
sont une attraction phare.
Plusieurs accidents mortels y ont eu lieu ces dernières années. Le
dernier en date, fin 2022, avait coûté la vie à deux touristes
espagnols. (AFP, 15 juin 2025)
Every
year 64 children die in workplace accidents in Turkey
At least 770 children – 261 of them aged 5 to 14 – have died while
working over the past 12 years, according to a new report by the İSİG.
Every year 64 children die in workplace accidents in Turkey.
“Lack of oversight is at an extreme level. Due to AKP’s neoliberal
economic policies, more children are being pushed into child labor
every day,” Health and Safety Labor Watch (İSİG) warned on June 12,
World Day Against Child Labor.
İSİG emphasized that child labor is deepening in Turkey and that
children are systematically exploited. The report also called attention
to the need for children to be in school, playing, exploring, and
developing both mentally and physically in a safe environment.
According to İSİG, “In recent years, children have increasingly been
turned into workers under the labels of student, apprentice, or intern
– often by the state – due to deepening poverty.” It estimated that
between 60 and 70 child workers die annually in work-related incidents,
with thousands more suffering injuries, amputations, and psychological
or developmental harm that often go unreported.
While official data paints a misleading picture as if “there is no
child labor in Turkey,” İSİG warned that this issue is deliberately
rendered invisible.
Their year-by-year figures for child worker deaths are as follows:
2013: 59
2014: 54
2015: 63
2016: 56
2017: 60
2018: 67
2019: 67
2020: 67
2021: 62
2022: 62
2023: 54
2024: 71
2025 (first 5 months): 28
Many deaths go uncounted
İSİG noted that 90% of these figures were sourced from national media,
and 10% from families, coworkers, and local media. They emphasized that
these are minimum numbers and the real death toll is likely much higher.
Youngest victims: 5 to 9 years old
Since 2013, 261 children aged 5 to 14 have died in workplace accidents,
making up 34% of the total. Of these, at least 53 were aged just 5 to
9. Another 509 child worker deaths were among the 15 to 17 age group.
İSİG criticized the fact that children under 14, legally banned from
working, are still being employed, often in hazardous sectors and
completely outside regulatory oversight.
Among children aged 5–14 who died, 20% were girls and 12% were migrant
children. In the 15–17 age group, 11% were young women and 11% were
migrants, most of whom were Syrian.
Unregistered, unsafe, unseen
Nearly all child workers aged 5–14 are unregistered. The majority work
in seasonal agriculture, while others are employed in street vending,
textile, food, metal workshops, and construction.
For those aged 15–17, seasonal agriculture remains dominant, but
increasing numbers are moving into urban sectors like industry,
construction, and services. İSİG points to state programs like MESEM
and the rapid expansion of organized industrial zones in all 81
provinces as key factors driving this trend. The goal, they argue, is
to meet the demand for cheap, underage labor – often uninsured,
underpaid, overworked, unionless, and unaware of their rights.
İSİG is calling for a complete ban on child labor and a redesign of
vocational education to align with children’s developmental needs and
to be carried out within a clear public regulatory framework. The group
also demanded free education at all levels and urged for a
science-based curriculum that connects meaningfully with life. (BIA, 12 June 2025)
Turkey
among the 10 worst countries for workers' rights
The International Trade Union Confederation (ITUC) has published its
Global Rights Index 2025 report. The comprehensive report exposing
violations of workers' rights worldwide highlights a deepening global
crisis for workers and trade unions.
According to the report, the index shows that Europe and the Americas
received their worst scores since 2014. It also points to serious
regressions in fundamental freedoms such as freedom of expression, the
right to assembly, collective bargaining, and the right to strike.
Only seven of the 151 countries scored the highest, while average
country scores worsened in three out of five regions.
According to the report, the 10 worst countries for workers in 2025
are: Bangladesh, Belarus, Ecuador, Egypt, Eswatini, Myanmar, Nigeria,
the Philippines, Tunisia, and Turkey.
Turkey among the worst 10 countries
In the ITUC Index, Turkey remained among the 10 worst countries for
workers in 2025.
Accordingly, the violations occurring in Turkey are as follows:
Mass dismissals are taking place due to union activities
The right to collective bargaining is being obstructed
Union members and leaders are being arbitrarily detained
The report recorded pressures faced by unions and their leaders:
On May 1, 2024, more than 200 people who attempted to march to Taksim
Square in İstanbul were detained.
On May 2, another 29 people were arrested. Police intervened in the
demonstrations with tear gas and rubber bullets.
DİSK/Dev Sağlık-İş lost its right to collective bargaining through a
decision that excluded its 10,000 members from representation.
Memberships of many individuals, including DİSK Chair Arzu Çerkezoğlu,
were arbitrarily revoked.
DİSK Deputy Chair Remzi Çalışkan, Genel-İş Chair Kemal Göksoy, and
former representative Serdar Ekingen were arrested on charges dating
back 15 years.
DİSK/Sosyal-İş member and collective bargaining expert İsmet Arslan was
imprisoned while undergoing cancer treatment.
In March 2025, Arslan was released along with Eğitim-Sen members Yusuf
Eminoğlu and Giyasettin Yiğit. However, their trials are still ongoing.
Global deterioration noted
The report emphasized the deepening of rights violations worldwide and
drew attention to the following data:
72% of workers have no access to justice. This figure was 65% in 2024.
The right to strike is violated in 87% of countries.
The right to form unions is obstructed in 74%, and the right to
collective bargaining in 80% of countries.
Attacks on freedom of expression and assembly have reached a record
high of 45%.
Call for global solidarity
In its published report, ITUC launched its “Democracy for a just future
for all” campaign. It called on all unions for global solidarity
against the pressure exerted by states and companies on workers'
rights. (BIA, 10
June 2025)
Quatre
morts dans l'incendie d'un immeuble de 13 étages en
Turquie
Une femme et trois enfants ont péri jeudi dans l'incendie d'un immeuble
de 13 étages à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la
Turquie, ont indiqué les autorités locales.
Le gouverneur de la ville Murat Zorluoglu a indiqué que le feu s'était
déclaré vers 18H30 locales.
"Plus de 30 personnes" ont été évacuées de l'immeuble, dont 17 ont dû
être hospitalisées, intoxiquées par une "très épaisse fumée", a-t-il
ajouté.
Quatre d'entre elles sont décédées - trois enfants et une mère de
famille - a-t-il ajouté, sans préciser s'il s'agissait des trois
enfants de cette femme.
Un député local, Mehmet Galip Ensarioglu, a affirmé qu'ils étaient bien
"tous de la même famille".
Des images tournées sur place ont montré des sauveteurs évacuant des
habitants avec des échelles mécanisées, alors que de grandes flammes
s'échappaient du toit de l'immeuble.
En fin de soirée, 10 personnes étaient toujours à l'hôpital, selon le
gouverneur. Le feu était maîtrisé.
Il a promis de poursuites contre les responsables d'éventuelles
négligences qui seraient à l'origine de ce sinistre. (AFP, 5 juin 2025)
Fin d'une
grève de plus de 20.000 employés municipaux à Izmir
La grève pour les salaires lancée il y a sept jours par quelque 23.000
employés de la municipalité d'Izmir est levée, ont annoncé mercredi le
maire de la troisième ville de Turquie et le syndicat à l'origine du
débrayage.
"Les négociations ont abouti à un accord", a déclaré à la presse Cemil
Tugay, le maire d'Izmir (ouest), annonçant une hausse rétroactive des
salaires de 30% pour les six premiers mois de l'année, doublée d'une
revalorisation de 19% à compter de juillet.
L'inflation est supérieure à 35% sur un an en Turquie, selon les
chiffres officiels contestés par une partie des économistes et de
l'opposition.
Des images de médias turcs avaient montré le maire d'Izmir, membre du
CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), descendre dans les
rues de la ville le week-end dernier aux côtés d'élus pour ramasser des
déchets accumulés en raison de la grève.
Izmir, grand port de la mer Egée, est un bastion du CHP, principale
formation de l'opposition turque.
Son maire, au même titre que le maire CHP d'Istanbul Ekrem Imamoglu,
emprisonné depuis fin mars pour des accusations de corruption qu'il
rejette, est visé par une enquête sur des soupçons d'achats de voix
lors d'un congrès du CHP fin 2023.
Selon des observateurs, le gouvernement tente de fragiliser le CHP,
sorti large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au
détriment du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.
Dans un rapport publié lundi, la Confédération internationale du
travail (CSI) a classé la Turquie parmi les 10 pires pays au monde pour
les travailleurs, aux côtés notamment du Bangladesh, de l'Egypte et de
la Birmanie, s'inquiétant des pressions sur les syndicats et du
non-respect du droit de grève dans le pays. (AFP, 4 juin 2025)
Un mort dans un séisme de magnitude 5,8 au large de
Marmaris
Une adolescente est morte et quelque 70 personnes ont été blessées par
un séisme de magnitude 5,8, dont l'épicentre se trouvait à 68 km de
profondeur en mer, à une dizaine de km au large de Marmaris, station
balnéaire du sud-ouest de la Turquie, a annoncé mardi le ministre turc
de l'Intérieur.
Le séisme, survenu à 02H17 (23H17 GMT lundi) a également été ressenti
dans le sud-est de la Grèce, dans les îles du Dodécanèse, y compris à
Rhodes où des touristes ont été évacués de leur hôtel, ainsi qu'en
Egypte, selon les organismes locaux de surveillance de l'activité
sismique, sans faire de blessés.
En Turquie, à Fethiye, "une adolescente de 14 ans a été transportée à
l'hôpital à la suite d'une crise de panique, mais a malheureusement
perdu la vie malgré tous les soins prodigués", a précisé le ministre
turc de l'Intérieur, Ali Yerlikaya.
Quelque 70 personnes ont été blessées en fuyant pour se mettre à
l'abri, certaines après avoir "sauté dans la panique d'une certaine
hauteur" dans la province très touristique de Mugla, où se trouve
Marmaris, a ajouté le ministre.
"Nos équipes d'évaluation des dégâts poursuivent leurs opérations de
reconnaissance sur le terrain. Aucune destruction n'a été constatée
jusqu'à présent", a affirmé le ministre de l'Urbanisme Murat Kurum.
De nombreuses stations balnéaires, dont Marmaris, Fethiye et Bodrum, se
trouvent dans la province de Mugla qui a accueilli 3,7 millions de
touristes étrangers en 2024 selon l'agence étatique Anadolu. (AFP, 3
juin 2025)
L’économie-politique
d’Erdogan violemment critiquée par le
quotidien du régime
Ragip Duran, TVXS.GR, 3 juin 2025
Les lecteurs, mais également l’ensemble des observateurs de
l’opposition étaient affolés dans la matinée du 26 mai lundi à la
lecture du quotidien Yeni Safak (Nouvel Horizon, 6ème plus grand
tirage, 100 milles exemplaires, dirigé par le beau-père d’Erdogan).
“Les taux d’intérêts augmentent, la valeur du dollar américain monte,
l’inflation grimpe: La production en baisse, l’industrie au seuil de
l’arrêt” annonce en première page.
Trois autres titres inattendus ornent la première page:
- Effondrement rationnel de l’économie
- L’arrêt des investissements
- La faillite des sociétés en progrès
Quatre informations publiées à la une qui sont correctes depuis très
longtemps. Mais Yeni Safak n’est pas du tout un journal d’opposition.
Ce quotidien a peut-être oublié de parler des bas salaires des
travailleurs et des retraités, des privilèges accordés aux hommes
d’affaires proche d’Erdogan et des corruptions. Il ne parle pas non
plus de la répression contre les membres de l’opposition.
Les procureurs de la République, sous les ordres stricts du Palais
Présidentiel, ouvrent automatiquement une information contre les
responsables des médias quand ce genre d’information est publié dans
les colonnes des journaux d’opposition. Ils poursuivent les
journalistes accusés “d’insulter le président de la République”, “de
divulguer de fausses informations”, “de provoquer la haine contre
l’Etat turc” voire “de faire de la propagande du terrorisme”! Ce qui
n’est pas le cas pour Yeni Safak.
Ces informations sont complètement le contraire de ce que disent les
porte-paroles du régime.
Alors pourquoi donc Yeni Safak s’oppose ouvertement contre la politique
économique d’Erdogan?
Son nom n’est pas mentionné, mais il est clair que l’objectif de cette
campagne est bien le ministre des Finances et du Trésor M. Mehmet
Simsek (58). Ancien député, technocrate bien connu des milieux de
finance américains et européens, vivant à Londres, il a été
spécialement invité par Erdogan pour diriger l’économie turque depuis
2014.
Selon l’adage bien connu, “Les dictateurs ont toujours raison et ils ne
font jamais de fautes”, il faut alors trouver un homme ou une femme qui
sera accusé car l’économie turque est en berne depuis longtemps.
Le gendre d’Erdogan, M. Berat Albayrak (47), fils du patron du
quotidien Yeni Safak était l’ancien ministre de l'Économie, mais il a
dû démissionner en 2020 car il n’avait pas pu bien gérer l’économie et
les finances du pays.
“La Bourse d’Istanbul est encore en chute libre, la livre turque perd
toujours de sa valeur devant le dollar américain et l’euro, le pointage
de crédit de la Turquie recule”, constate Orhan Bursali, chroniqueur du
quotidien d’opposition Cumhuriyet. (La République, Kémaliste, environ
12 milles exemplaires)
Ces jours-ci, on parle dans les coulisses du pouvoir d’une possibilité
de remaniement au sein du Conseil des ministres et le fauteuil de M.
Simsek risque de changer de propriétaire.
Les médias turcs ont déjà relaté le mécontentement dans les rangs de
l’AKP (Parti de la Justice et du Développement au pouvoir depuis 2002,
actuellement 273 sièges sur 592 au Parlement) surtout depuis
l’arrestation du maire d’Istanbul, M. Ekrem Imamoglu, principal rival
et candidat pour les élections présidentielles de mai
2028.
Le trésor turc a perdu environ 80 milliards de dollars lors de
l’opération d’Erdogan contre le maire d’Istanbul, pour freiner la chute
de la valeur de la livre turque contre le dollar.
M .Simsek serait donc le bouc émissaire nommé par Erdogan pour ombrer
la défaite économique du régime. Sinon Yeni Safak n’oserai pas
s’opposer contre le Grand Patron. Mais même si le Président change son
ministre des Finances est-ce que l’économie turque peut se redresser ?
Personne n’a une réponse affirmative à cette question.
İzmir Municipality workers stage protest march
amid ongoing strike
The strike officially began on the night of May 28 after months of
talks between the municipality and Genel-İş yielded no agreement.
Yesterday (May 29), workers gathered in Basmane Square and began a
protest at Kültürpark. Today, members of Genel-İş union working for
İZELMAN, İZENERJİ, and EGEŞEHİR marched to Gündoğdu Square carrying a
banner that read, “We demand a collective agreement, not charity.”
Speaking on behalf of the striking workers, Genel-İş İzmir Branch No. 2
Chair Ercan Gül said, “We are not asking for more than we deserve – we
are asking for our rights. Everyone should know that we will continue
our struggle on the streets until we win our rights.”
Workers’ demands:
- Implementation of
equal pay for equal work.
- Elimination of
wage disparities among employees affiliated with different unions
within the İzmir Metropolitan Municipality.
- Bridging the wage
gap
between the collective bargaining agreements made with the
Türk-İş-affiliated Belediye-İş Union and the wages offered to their own
union members.
- Ensuring fair and
equal working conditions.
"Step by step, they
pushed us into the streets"
Gül also addressed the public reaction, stating, “İzmir residents have
been suffering for two days now. But who are they blaming? Us, the
İZENERJİ, İZELMAN, and EGEŞEHİR workers who serve the people of İzmir.
Before the strike, we made it clear that we are not the ones
responsible for any disruptions. We say to the people of İzmir: The
responsibility lies with the Metropolitan Mayor and the municipality’s
bureaucrats.”
He further criticized public statements about workers’ salaries, saying
the figures being cited do not reflect reality.
Genel-İş İzmir Branch No. 1 Chair Engin Topal also criticized the
municipality's negotiation conduct, stating, “The main reason we’ve
reached the second day of this strike is because İzmir Metropolitan
Municipality officials do not respect the principles of collective
bargaining. They pushed us into the streets step by step.” (BIA, 30 May
2025)
Champion pour la troisième
fois Galatasaray à la tête de l’agenda de l’opinion publique
Ragip Duran, TVXS.GR, 24 mai 2025
Crée en 1905 par les étudiants du Lycée de Galatasaray, le plus grand
et le plus populaire club de football du pays, les jaunes et les rouges
ont déjà annoncé leur troisième victoire consécutive avec 8 points en
avance à deux semaines de la fin de la saison.
Beaucoup plus populaire que la politique politicienne, le football en
Turquie est un facteur qui polarise la société voire divise la nation.
L’expression idiomatique “Comme Galatasaray/Fenerbahce” signifie “comme
blanc/noir”.
Pourtant, comparée aux autres rivalités dans le domaine du football
mondial, comme Celtic/Rangers en Ecosse, Real de Madrid/Barcelona en
Espagne, Boca Juniors/River Plate au Brésil ou bien PAOK/Aris en Grèce,
il n’y a pas entre Galatasaray et Fenerbahçe une grande différence par
rapport à leurs origines sociales, politiques, ethniques ou
religieuses. Galatasaray est l’équipe de la côte européenne, installée
sur la Grande Rue de Péra alors que Fenerbahce est le club de la côte
anatolienne. Les deux clubs avaient quand même quelques particularités
jusqu’à la fin des années 60, mais depuis, c’est-à-dire depuis
l’industrialisation donc la professionnalisation du football à travers
le monde, les deux équipes se ressemblent. Auparavant, des spécialistes
estimaient que Galatasaray était l’équipe de l’aristocratie et des
intellectuels alors que Fenerbahce était plutôt le club de la
bourgeoisie. Le légendaire footballeur roum Lefter Kucukandonyadis
(1924-2012) jouait pour Fenerbahce et la grande majorité des roums de
Turquie soutenait cette équipe jaune-bleu marine. Faut-il rappeler que
les deux clubs sont politiquement toujours du coté des gouvernements
successifs depuis la création de la République en 1923. Seul Besiktas
(Noir et blanc), troisième grand club d’Istanbul s’est distingués ces
dernières années par ses prises de positions modérées du côté de
l’opposition contre Erdogan.
Galatasaray a battu cette année tous les records avec une seule
défaite. Son entraîneur Okan Buruk (52 ans), ancien joueur, dirige une
équipe formée des stars du football mondial: l’argentin Icardi,
le
nigérian Osimhen, l’uruguayen Muslera, l’espagnol Morata, le colombien
Sanchez, le belge Mertens, l’uruguayen Torreira, le gabonnais Lemina et
le brésilien Sara…
Selon les statuts de la Fédération turque de football, au moins trois
joueurs sur 11 doivent être de nationalité turque.
La valeur actuelle de Galatasaray selon le site İnternet Transfermarkt
est de 266.25 millions d’Euros.
Son principal rival, Fenerbahce, dirigé cette saison par le fameux
directeur technique portugais Jose Mourinho n’est pas arrivé à
obtenir
une coupe depuis maintenant 10 ans. Le Président des “Canaris Jaunes”,
M. Ali Koç, industriel, est l’homme le plus riche du pays.
La compétition, la concurrence entre ces deux clubs prend parfois la
forme d’une guerre civile, insultes réciproques voire des attaques
armées entre les fanatiques. Mais la nouvelle suprématie de Galatasaray
contre Fenerbahce a amadoué les esprits et des railleries humoristiques
voient le jour:
* “Si tu es pour Fenerbahce, 10 séances de pyschothérapie gratuites
plus un maillot de Galatasaray en bonus”.
* - Qui est la personne la plus malheureuse en Turquie?
- C’est un supporter de Fenerbahce qui vote pour le CHP! (Opposition
kémaliste).
Le premier est privé de coupe depuis 10 ans, le second est privé du
pouvoir depuis 26 ans.
* “Un enfant de 10 ans supporter de Fenerbahce n’a jamais eu le plaisir
de célébrer une victoire. Alors que le fils de Bardakci, défenseur
central de Galatasaray qui a à peine 3 mois a déjà vu deux coupes!”
“ Quand Fenerbahce avait remporté sa dernière coupe (2015) 1 euro
valait 2.83 livres turques. Aujourd’hui 1 euro vaut 44.02 livres
turques”
Galatasaray est devenu cette année le premier et le seul club qui a
gagné le championnat 25 fois depuis 1959 et il porte maintenant 5
étoiles sur son maillot et son drapeau.
Des manifestations, des fêtes populaires sont organisées aux quatre
coins monde, de l’Allemagne jusqu’au Brésil, de Nigéria jusqu’au Doha,
de Sydney jusqu’en Argentine pour célébrer la victoire de Galatasaray,
désormais devenu une marque globale.
Une dernière note : Le Président Erdogan ancien footballeur amateur,
est un fervent supporter de Fenerbahce.
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La France demande l'extradition d'un narcotrafiquant turc
arrêté en Colombie
Un narcotrafiquant turc, condamné en son absence à dix ans de prison
par la justice française en 2021, a été récemment interpellé en
Colombie et la France a demandé son extradition, a appris vendredi
l'AFP de source judiciaire.
Une "demande d'extradition a été transmise" cette semaine aux autorités
colombiennes mais "nous ne savons pas, à l'heure actuelle, quelle suite
y sera donnée", a ajouté la même source, confirmant des informations de
la radio franceinfo.
Né le 25 avril 1965 à Zonguldak, en Turquie, selon la police
colombienne, cet homme se rendait à Curaçao, dans les Caraïbes. Il a
été arrêté le 16 juin à l'aéroport El Dorado de Bogota, lors d'une
escale, après une alerte d'Interpol transmise aux autorités
colombiennes avant son arrivée.
Cet homme fait partie de dix personnes condamnées en France en 2021
pour un trafic international de drogue. Le procès faisait suite à la
saisie en 2015 de 2,3 tonnes de cocaïne dans le "Carib Palm", un cargo
intercepté au large de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France, en
provenance des Caraïbes.
Des peines de 10 à 30 ans de réclusion criminelle avaient été
prononcées à l'encontre des dix accusés, parmi lesquels six étaient
toujours recherchés à l'époque. Plusieurs d'entre eux étaient des
ressortissants turcs.
La police colombienne présente l'homme interpellé à Bogota comme un
"chef d'équipage" dans des bateaux utilisés par le réseau pour
transporter des stupéfiants de l'Amérique du Sud vers l'Europe, en
passant par la Colombie et les côtes du Venezuela, à destination des
Pays-Bas.
Si la demande d'extradition de Paris aboutit, il "aura droit à un
nouveau procès s'il le réclame" en France, a précisé la source
judiciaire interrogée par l'AFP, sans donner plus de détails. (AFP, 26
juin 2025)
Une Cour
européenne appelle Ankara à accélérer
l'indemnisation de Chypriotes grecs
La Turquie doit accélérer le traitement des demandes d'indemnisation de
propriétaires chypriotes-grecs pour des terres situées dans le nord de
l'île méditerranéenne qui est contrôlé par la Turquie, a indiqué mardi
la Cour européenne des droits de l'homme.
Le 20 juillet 1974, l'armée turque a envahi le nord de Chypre après un
coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs voulant rattacher l'île à
la Grèce.
Cet évènement a entraîné des déplacements de population et Chypre est
depuis divisée en deux. La République de Chypre exerce son autorité
dans le sud, et le nord est géré par la République turque de
Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983 et reconnue uniquement par
Ankara.
Selon la Cour européenne des droits de l'homme, les autorités du nord
n'ont pas agi "de manière suffisamment cohérente, diligente et prompte"
dans l'examen de la plainte déposée par K.V. Mediterranean Tours
Limited, une société chypriote-grecque qui avait intenté une action en
justice contre la Turquie, concluant qu'il y a eu "violation de la
protection de la propriété".
Elle considère que la durée excessive de cette procédure est due à "la
passivité" de la Commission des biens immobiliers de la RTCN et aux
"atermoiements" des autorités dans la préparation des documents et la
collecte des preuves.
Reconnaissant cependant "les progrès accomplis" par cette
commission
dans le traitement des revendications immobilières, la Cour juge qu'il
y a lieu "de poursuivre les efforts avec constance et à long terme,
notamment en vue de l'accélération des procédures".
K.V. Mediterranean Tours Limited, une société chypriote, possède un
complexe immobilier à Varosha, ancienne station balnéaire réputée dans
le nord-est de l'île que ses habitants, en majorité chypriotes-grecs,
avaient dû fuir en 1974.
La société avait réclamé à la Commission des biens immobiliers une
indemnité pour la perte d'usage de son complexe, la restitution du
bien, ainsi qu'une compensation pour préjudice moral et le
remboursement de ses frais de justice.
Dans son jugement, la Cour européenne a condamné la Turquie à verser à
K.V. Mediterranean Tours 7.000 euros pour préjudice moral et 11.000
euros pour ses frais et dépenses. Elle a réservé la question du dommage
matériel pour une décision ultérieure.
En 1974, environ 170.000 Chypriotes grecs ont été expulsés de leurs
maisons du nord et environ 45.000 Chypriotes turcs du sud.
Le problème des propriétés a constitué une des pierres d'achoppement
dans les tentatives de réunification de l'île, actuellement au point
mort. (AFP, 10 juin 2025)
EP
Rapporteur Nacho Sánchez Amor visits
İmamoğlu in prison
Following the visit, Amor made several key statements addressing the
political and judicial dimensions of the case.
Amor praised the mass public protests that followed İmamoğlu’s
imprisonment, stating: "I would like to convey my gratitude to the
protesters. They achieved a clear political target. They impeded the
appointment of a kayyım [government trustee] to İstanbul’s mayorship.
It was the enormous scale of the protests that convinced the government
there were no conditions to impose a kayyım on the city."
"I love Turkey, I love İstanbul. İstanbul has always come out to the
streets defending democracy. It happened with Gezi, it happened with
the coup attempt, it happened now with the situation of İmamoğlu,” Amor
said.
He described İmamoğlu’s prosecution as a "completely fabricated case"
and emphasized that “using the judiciary to eliminate political
opponents is one of the biggest obstacles on Turkey’s path to EU
membership.” He attributed the case to political motivations, saying,
"Why is Ekrem İmamoğlu here in Silivri? Because [AKP candidates]
Yıldırım and Kurum failed. The AKP sent another contender: the İstanbul
Chief Prosecutor, tasked with removing Mayor İmamoğlu."
Amor also stated that the imprisoned mayor was in good health and high
spirits. "I found Ekrem Bey in an excellent mood. In a fighty mood!
Which is exactly the spirit he always showed. He is also concerned for
the fate of many other people – the innocent officials suffering the
consequences of him being a political target."
"There is hope and there is a future for Turkey in the European Union.
And the future of the European Union starts here in Silivri Prison,"
Amor concluded.
(BIA, 30 May 2025)
Council of Europe imposes
sanctions on Syrian rebel groups targeting Alawites
The Council of the European Union has added three groups affiliated
with the Syrian National Army (SNA) and two commanders to its sanctions
list for their involvement in ethnic cleansing attacks in Syria’s
western regions – known as the coastal region – including the provinces
of Latakia and Tartus and the rural areas of Hama and Homs, between
March 6–9.
In its decision dated May 28, 2025, the Council stated that the Sultan
Suleiman Shah Brigade and its leader, Mohammad Hussein al-Jasim (Abu
Amsha), the Hamza Division and its leader, Sayf Boulad Abu Bakr, and
the Sultan Murad Division were responsible for serious human rights
violations in the coastal region.
The organizations led by Abu Amsha and Sayf Boulad Abu Bakr are among
the Turkish-backed armed groups and have participated in all military
operations carried out by the Turkish Armed Forces in Syria.
Following the end of the Assad family’s 53-year rule and the Baath
Party’s 61-year dominance in Syria on December 8, 2024, a new
administration led by Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) was formed. Abu Amsha
was appointed as the commander of the 62nd Division, and Sayf Boulad
Abu Bakr as the commander of the 76th Division, both granted the rank
of brigadier general. (BIA, 29 May 2025)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Le troufion en chef de l’OTAN et de
l’UE !

Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 20 juin 2025)
Dans le nouveau processus baptisé par l’opposition en Turquie « Paix et
société démocratique et « Turquie sans terreur » par le duo
Erdoğan-Bahçeli, rien de concret n’est encore venu du côté du pouvoir…
Dans son dernier communiqué de presse, la porte-parole du parti DEM,
Ayşegül Doğan, déclarait : « Le président de l’Assemblée devrait
prendre une initiative. Grâce à cette initiative, il pourrait réunir
les présidents de partis ou les responsables de partis et organiser des
entretiens sur la procédure et les principes de la commission
[parlementaire]. Il pourrait également en informer l’opinion publique.
Que Monsieur Kurtulmuş fasse enfin le nécessaire au plus vite… ».
Le président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, Numan
Kurtulmuş, dont on attendait beaucoup, avait à ce moment-là d’autres
préoccupations… Il était venu à Bruxelles pour assister au sommet des
présidents des parlements de l’OTAN, qui se tenait au parlement belge,
afin de s’assurer que les pays membres s’engagent à augmenter leurs
dépenses militaires…
Le président de la République et président de l’AKP Recep Tayyip
Erdoğan, dont la position concernant le nouveau processus n’est pas
encore claire, participera également, en compagnie du ministre des
Affaires étrangères, Hakan Fidan, au sommet des chefs d’État et de
gouvernement de l’OTAN organisé à La Haye, capitale des Pays-Bas, le 24
juin, pour garantir que les pays membres consacrent 5 pour cent de leur
revenu national à leurs dépenses militaires.
Cela, se limite-t-il à l’OTAN ?
La Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires
étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, a également
annoncé, lors d’une rencontre avec des journalistes turcs venus jeudi à
Bruxelles, à l’invitation de la Délégation de Turquie auprès de l’UE,
que la Turquie serait incluse dans les projets et achats conjoints de
l’industrie de défense de l’UE d’un montant de 800 milliards d’euros.
Kallas déclarait en substance : « Nous utiliserons cet argent pour
coopérer avec nos partenaires. Nous allons renforcer notre propre
industrie de défense. Les États membres de l’UE ont jusqu’à présent
acheté 60 pour cent de leurs productions de défense aux États-Unis.
Comme nous l’avons vu avec la guerre en Ukraine, nous devons renforcer
notre propre industrie de défense. Les achats seront effectués auprès
de pays partenaires et des projets conjoints seront réalisés. La
Turquie est aussi l’un de ces partenaires en tant que candidat à
l’adhésion… Nous considérons la Turquie comme un acteur incontournable
dans le domaine de la sécurité. Istanbul a été le théâtre de nombreuses
réunions. C’est pourquoi nous sommes tous reconnaissants à la Turquie
pour cette médiation.
Alors que les précédents sommets de l’OTAN avaient décidé que tous les
pays membres allouent 2 pourcents de leur produit intérieur brut aux
dépenses militaires, la plupart des pays les plus riches de l’OTAN, en
ce compris la Belgique où se trouve la capitale de l’Alliance, n’ont
pas atteint ce taux.
En revanche, la Turquie a augmenté son niveau de dépenses de défense de
1,45 % en 2014 à 2,09 % en 2024, et a augmenté son budget de défense de
130 % en un an, passant de 8,41 milliards de dollars à 19,39 milliards
de dollars.
Dans l’article paru dans le numéro du 27 avril 2025 du journal Türkiye,
intitulé : « La Turquie s’est fait un nom au sommet de l’OTAN ! Elle
jouera un rôle déterminant dans l’avenir de l’Alliance », on peut
relever les informations suivantes quant à la militarisation de la
Turquie sous l’ère du gouvernement AKP :
« La Turquie occupe un rôle de premier plan au sein de l’OTAN, non
seulement grâce à son budget, mais aussi grâce à ses contributions
actives sur le terrain. En soutenant les patrouilles AWACS dans
l’espace aérien, la Turquie accomplit des tâches cruciales dans la
détection précoce des menaces aériennes en Europe orientale. En
participant activement à l’Initiative conjointe de renseignement, de
surveillance et de reconnaissance (JISR), la Turquie a directement
contribué aux mécanismes de prise de décision stratégique de l’OTAN.
« En soutenant les groupes maritimes permanents de l’OTAN avec ses
forces navales, la Turquie est également l’un des acteurs clés de
l’opération Sea Guardian menée en Méditerranée.
« Sur le plan terrestre, la Turquie contribue aux activités d’alerte
renforcée et aux opérations de la Force pour le Kosovo (KFOR)
renforçant la défense du flanc oriental.
« La Turquie a participé sur le terrain avec plus de 90 000 soldats au
Steadfast Defender 2024, le plus grand exercice militaire de l’OTAN de
ces dernières années. Elle a aussi activement participé à des exercices
cruciaux tels que le Brilliant Jump 24 et le Dynamic Manta 24,
contribuant ainsi grandement au renforcement des capacités de défense
collective.
« Au-delà des opérations militaires traditionnelles, la Turquie apporte
également un soutien important aux technologies spatiales et aux
projets multinationaux de défense. Parmi les 14 pays participants au
projet STARLIFT, la Turquie joue un rôle de premier plan pour garantir
l’accès de l’OTAN aux ressources spatiales en temps de crise.
« La Turquie joue un rôle stratégique au sein de l’Alliance en
accueillant les quartiers généraux et les centres d’entraînement
essentiels de l’OTAN. Le Commandement terrestre allié de l’OTAN
(LANDCOM) à Izmir et le Corps de déploiement rapide de l’OTAN en
Turquie (NRDC-TÜR) à Istanbul comptent parmi les centres de projection
de puissance opérationnelle à l’échelle mondiale.
« Le Centre d’excellence de l’OTAN pour la lutte contre le terrorisme
et le Centre de formation Partenariat pour la Paix à Ankara, ainsi que
le Centre d’excellence de l’OTAN pour la sécurité maritime à Istanbul,
offrent une formation et une expertise de haut niveau aux pays membres
et partenaires ».
Et qu’en est-il des opérations de la Turquie à l’intérieur et dans les
pays voisins, alors qu’elle occupe une place au sommet au sein de
l’OTAN ?
Souvenons-nous… Le premier exercice des forces armées turques sous la
discipline de l’OTAN, qui visait directement le peuple kurde, a été
réalisé un an avant le coup d’État du 12 mars 1971…
Nous en avions informé le public, dans le numéro de juin 1970 de la
revue Ant, sous le titre « Un rapport honteux », en documentant de
manière détaillée les tortures et traitements dégradants infligés aux
villageois kurdes lors de l’opération menée dans les villages des
provinces de Diyarbakir, Mardin et Siirt, le 8 avril 1970 à partir de 3
heures du matin, avec près de 4000 soldats de la gendarmerie et des
unités de commandos, 200 véhicules motorisés, 6 hélicoptères et des
avions de reconnaissance.
Le deuxième exercice visant le peuple kurde fut l’exercice « Ailé J-78
», mené par les unités de gendarmerie de Yüksekova le 13 septembre
1978, deux ans avant le coup d’État du 12 septembre, dans le but de «
préparer la répression d’un éventuel soulèvement kurde » et de
présenter les citoyens kurdes comme des ennemis. Nous avions également
révélé la face obscure de cet exercice à l’opinion publique
internationale par le biais des bulletins d’informations Info-Türk en
plusieurs langues.
Après le coup d’État de 1980, lorsque les militants du PKK ont lancé
une résistance armée contre le régime militaire fasciste, les
possibilités de lutte démocratique ayant été anéanties, les forces
armées turques sont entrées pour la première fois en territoire irakien
le 27 mai 1984, sous le prétexte de « l’Opération Poursuite ».
Au total, 18 opérations armées ont été menées dans le nord de l’Irak,
sous différents noms de code, entre 1984 et 2018. Pour une raison
inconnue, les opérations en Irak ont commencé à être menées sous le nom
de Pençe (Griffe) à partir de 2019. Les trois opérations de 2019 ont
été baptisées Pençe-1, Pençe-2 et Pençe-3, tandis que celles après 2020
ont été baptisées Pençe-Kartal (Griffe-Aigle), Pençe-Kaplan
(Griffe-Tigre), Pençe-Şimşek (Griffe-Éclair) et Pençe-Yıldırım
(Griffe-Foudre).
En parallèle, après que les résistants kurdes ont vaincu de manière
décisive les terroristes de Daesh et constitué la région autonome du
Rojava, les forces armées turques ont lancé une série d’opérations en
Syrie à partir du 22 février 2015, sous les noms de Bouclier de
l’Euphrate, Rameau d’Olivier, Source de Paix et Bouclier de printemps.
Le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, lançait un défi au monde
entier lors d’une cérémonie d’ouverture massive organisée à Erzurum le
24 mai 2022, en présence d’Erdoğan : « La mer Noire est immaculée. Les
monts Amanos, du Hatay à Adiyaman, sont immaculés. Tendürek est
immaculée. La campagne d’Erzurum est immaculée. Le jour où nous
entrerons dans le siècle turc, il ne restera plus un seul terroriste
dans les montagnes de ce pays. Tayyip Erdoğan exterminera non seulement
les terroristes en Turquie, mais aussi ceux du monde entier ».
C’est dans cette hystérie purificatrice que les forces armées turques
et les pillards recrutés dans ses réserves ont été utilisés par
l’Azerbaïdjan pour occuper le Haut-Karabakh et contraindre toute sa
population arménienne à l’exil.
Oui, toutes ces opérations ont été menées avec la connaissance de
l’OTAN et la tolérance de l’Union européenne.
Il existe désormais un nouveau scénario que le capital monopolistique,
les pouvoirs politiques et les médias sous son contrôle ont commencé à
exploiter pour alimenter la course aux armements.
On prétend que la Russie, qui n’a même pas réussi à vaincre l’Ukraine
limitrophe depuis trois ans, tenterait prochainement d’envahir les pays
européens membres de l’UE et de l’OTAN, de lancer des frappes aériennes
sur des villes importantes de ces pays, voire d’utiliser des armes
nucléaires, alimentant ainsi la course aux armements… Les quotidiens de
presse commencent à évoquer que les centres politiques et militaires de
l’OTAN en Belgique, ainsi que de nombreuses infrastructures vitales,
pourraient être la cible d’une attaque nucléaire russe.
Le siège de l’OTAN à Bruxelles, qui a coûté 1,2 milliards d’euros en
employant 600 à 1200 travailleurs par jour pendant des années, a été
construit avec de grandes mesures de sécurité pour qu’aucun micro
d’écoute ne soit introduit dans ses murs, de manière qu’il n’y ait pas
la moindre fissure à ses fenêtres même s’il devait être soumis à un
attentat à la bombe, et est protégé par les systèmes d’alarme les plus
avancés au monde et 100 caméras. Il dispose par ailleurs d’un immense
centre militaire dans la province de Mons : le Grand Quartier Général
des Puissances alliées en Europe (SHAPE)…
Je n’ai jamais vu le quartier général du SHAPE à Mons. Mais à
Bruxelles, depuis le balcon de l’immeuble où nous habitons, par beau
temps, je peux apercevoir le quartier général de l’OTAN, qui ressemble
à des dents de crocodile, à 5 kilomètres de notre quartier.
Si les rumeurs des courtiers de malheur venaient à se confirmer un jour
et qu’une bombe nucléaire russe venait à frapper ce quartier général de
1,2 milliard d’euros, ce sont les Bruxellois innocents, les Belges et
tous les citoyens venus des quatre coins du monde, d’Europe, d’Afrique,
d’Asie et d’Amérique latine, qui en seraient les victimes !
Mais je suis sûr que la Russie, qui n’a même pas réussi à vaincre
l’Ukraine voisine depuis trois ans, puisse recourir un jour à une telle
folie. Les généraux qui palabrent aujourd’hui dans ce quartier général,
les patrons des monopoles d’armement qui tiennent les ficelles et les
politiciens sous leurs ordres n’y croient pas non plus.
Ce à quoi ils croient, ce sont les chiffres annoncés par l’Institut
international de recherche sur la pai (SIPRI) à Stockholm… Alors que
les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 9,4 % par rapport à
2023, atteignant 2,718 milliards de dollars, les dépenses militaires
totales des membres de l’OTAN ont atteint 1,506 milliard de dollars la
même année, soit 55 % des dépenses militaires mondiales.
Parmi les principaux acteurs de cette hystérie de l’armement figurent
bien sûr les forces armées turques et les industries de guerre turques
qui leur fournissent un soutien logistique… C’est pourquoi les
participants les plus respectés aux sommets de l’OTAN à Bruxelles et à
La Haye, indépendamment de leur bilan en matière de droits humains,
sont le président de la Turquie Erdoğan, le président de l’Assemblée
Kurtulmuş et le ministre des Affaires étrangères Fidan.
Nul doute que ces derniers sommets de l’OTAN, auxquels ils participent,
auront un impact considérable sur l’avenir du nouveau processus que
l’opposition en Turquie nomme « Paix et société démocratique » alors
que le gouvernement le baptise en « Turquie sans terrorisme
».
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Les Etats-Unis ne veulent conserver
qu'une seule base en Syrie
Les Etats-Unis ont entamé leur désengagement militaire de Syrie et
réduit leur présence de huit à trois bases, avec pour objectif de n'en
conserver qu'une, a annoncé l'émissaire américain Thomas Barrack dans
un entretien à la chaîne de télévision turque NTV.
"La réduction de notre mission Inherent Resolve (OIR, antijihadiste)
est en cours. Nous passons de huit à cinq puis trois bases. Et nous
finirons avec une", a déclaré l'envoyé spécial américain pour la Syrie,
qui est également ambassadeur des Etats-Unis en Turquie.
"Le président (Donald Trump) a indiqué clairement qu'il n'y aurait pas
de retrait. Il y aura une reconsolidation progressive. Il n'y aura pas
d'augmentation des troupes sur le terrain, mais une réduction", a
ajouté M. Barrack.
Les Etats-Unis ont annoncé mi-avril la réduction de moitié de leur
présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec "succès" contre
le groupe Etat islamique (EI), même si des groupes jihadistes demeurent
actifs dans le pays en pleine transition.
Selon le Pentagone, la présence américaine devait être ramenée "à moins
d'un millier de soldats dans les mois prochains", sur quelque 2.000
actuellement déployés. (AFP, 3 juin 2025)
Relations
régionales / Regional Relations
Iran contre Israël: Ankara entre deux feux
Ragip Duran, TVXS.GR, 23 juin 2025
L’information selon laquelle M. Hakan Fidan, actuel Ministre des
Affaires Étrangères, serait "un agent qui travaille pour l’Iran" lancée
en 2012 par le secte Gulen, ancien allié, nouvel ennemi no 1 depuis le
Coup d’Etat du 15 juillet 2016 contre Erdogan, est de nouveau mise en
circulation à la suite du conflit entre Tel Aviv et Téhéran.
M. Fidan, né à Ankara en 1968, d’un père kurde et d’une mère turque
était un simple sous-officier avant de faire des études universitaires.
Master et doctorat en Turquie et aux Etats Unis, il a travaillé en
particulier sur "les renseignements", "les technologies d’information"
et "le nucléaire".
L’ascension spectaculaire de M. Fidan dans la bureaucratie d’Erdogan
fut assez rapide depuis qu’il a quitté les Forces Armées en 2001. Il
était déjà en Allemagne dans le QG de l’OTAN et a été nommé Président
du TIKA (L’Agence Turque de Coopération et de Développement à
l’étranger) en 2003. Sous-secrétaire auprès du Premier ministre en
2007, il est devenu membre du Comité Exécutif de l’Agence
Internationale de l’Énergie Atomique en 2008. Deux ans après, il est à
la tête des Services de Renseignement Turcs (MIT). Il est depuis juin
2023 Ministre des Affaires Étrangères.
L’envoyé spécial du Président Erdogan, Fidan s’était entretenu tête à
tête avec Abdullah Ocalan, Président du PKK et était dans la délégation
turque lors des pourparlers d’Oslo (2010-2011) entre le PKK et l’Etat
turc.
M. Fidan serait son "puits de secret" selon le Président Erdogan.
Très proche de l’Homme Fort du régime, Fidan serait selon plusieurs
observateurs étrangers le successeur du Président.
Personnalité énigmatique M. Fidan parle très peu et "dirige la
diplomatie turque toujours selon les règles des services de
renseignement" constate un opposant.
Ankara est une des rares capitales qui a relativement de bonnes
relations avec et l’Iran et Israël. La Turquie fut le premier pays
musulman à reconnaître l’Etat d’Israël en 1949. Les relations entre la
Turquie et son voisin oriental l’Iran ont connu des bas et des hauts
depuis 1639.
Les membres de la famille Erdogan et plusieurs haut dignitaires du
parti au pouvoir ont des relations commerciales très fructueuses avec
Israël même après l’attaque de Hamas survenue le 7 octobre et la
contre-offensive très violente de Tel Aviv.
La très grande majorité de la population turque est contre Israël. La
droite, les islamiques et les islamistes par anti-sémitisme, la gauche
par solidarité avec la Palestine. Une grande partie des musulmans turcs
de secte sunnite n’adore pas l’Iran, car ce dernier est de secte
chiite. Quant aux Kurdes, ils ne s’opposent pas en principe contre
Israël qui les soutient publiquement contre Ankara, Damas, Baghdat et
Téhéran.
Erdogan et Fidan, un peu entre deux feux, n’ont pas pu critiquer comme
il faut les attaques d’Israël contre Téhéran et ont insisté sur "la
voie diplomatique" pour résoudre le conflit. L’influence de Washington
pèse encore lourde sur les options d’Ankara, rappelle plusieurs
spécialistes.
Le conflit entre l’Iran et l’Israël a déjà montré ses répercussions
négatives en Turquie: Les prix, à commencer par celui de l’essence, ont
tout de suite augmenté. La récente déstabilisation du Moyen-Orient aura
sûrement un impact négatif sur le soi-disant processus de paix entre
Ankara et les Kurdes, estiment l’ensemble des politiciens du pouvoir et
de l’opposition.
Le conflit entre Israël et l'Iran approche du "point
du non-retour", affirme Erdogan
La guerre entre Israël et l'Iran, entrée vendredi dans son huitième
jour, approche du "point de non-retour", a affirmé le président turc
Recep Tayyip Erdogan.
"Le génocide à Gaza et le conflit avec l'Iran se dirigent rapidement
vers un point de non-retour. Cette folie doit cesser au plus vite", a
lancé le dirigeant turc lors d'un forum à Istanbul.
"Il est impératif de retirer les doigts des gâchettes et des boutons
avant qu'une catastrophe terrible, susceptible d'affecter notre région
ainsi que l'Europe et l'Asie sur des années, ne se produise et provoque
davantage de destructions, de sang et de pertes civiles", a poursuivi
M. Erdogan.
Le président turc avait également mis en garde plus tôt vendredi contre
le risque d'un afflux migratoire en direction de l'Europe en raison des
frappes sur l'Iran.
Dénonçant "les atrocités commises depuis des mois" par Israël, le chef
de l'Etat turc a jugé que le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu et son gouvernement "ont apposé leurs noms à côté de ceux de
tyrans comme Hitler et Pol Pot".
"Les gens qui font la queue à Gaza pour obtenir de la nourriture, un
morceau de pain ou un bol de soupe sont brutalement pris pour cible",
a-t-il déclaré après que la Défense civile de Gaza a annoncé que 43
personnes, dont 26 qui attendaient de l'aide, avaient été tuées par
l'armée israélienne vendredi. (AFP, 20 juin 2025)
L'Iran a le
droit "légitime" de se défendre face à Israël,
dit Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi que l'Iran
avait le droit "légitime" de se défendre face aux bombardements
effectués par Israël, au sixième jour de guerre entre les deux pays.
"C'est un droit très naturel, légitime et légal pour l'Iran de se
défendre contre la brutalité et le terrorisme d'État d'Israël", a
déclaré M. Erdogan, un jour après avoir qualifié le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu de "plus grande menace pour la sécurité de
la région".
"Nous suivons de près les attaques terroristes israéliennes contre
l'Iran. Toutes nos institutions sont en état d'alerte concernant les
effets possibles de ces attaques sur la Turquie", a ajouté le chef de
l'Etat, affirmant préparer son pays à "tous les scénarios".
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lui a
répondu sur X en accusant la Turquie de nourrir des "ambitions
impérialistes" en Syrie notamment.
Lundi, M. Erdogan avait déclaré avoir enjoint l'industrie de la défense
turque d'augmenter la production de missiles de moyenne et de longue
portées afin d'"accroître son niveau de dissuasion" à l'aune du conflit
entre Israël et la république islamique. (AFP, 18 juin 2025)
Plus de 273.000 réfugiés de retour de Turquie en Syrie depuis
la chute d’Assad
Ces exilés avaient fui la guerre civile syrienne pour se réfugier en
Turquie voisine. Quelque 2,7 millions de réfugiés syriens y vivent
toujours selon les chiffres du ministère de l’Intérieur turc publiés en
mai.
Plus de 273.000 Syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute du
président Bachar al-Assad en décembre 2024, a annoncé vendredi le
vice-président turc. Ces réfugiés avaient fui la guerre civile pour se
réfugier en Turquie voisine. «Le nombre de personnes ayant
volontairement regagné la Syrie depuis le 8 décembre 2024 a dépassé les
273.000», a indiqué Cevdet Yilmaz, cité par l'agence officielle Anadolu.
Quelque 2,7 millions de réfugiés syriens vivent toujours en Turquie,
selon les chiffres du ministère de l'Intérieur publiés en mai. Le
gouvernement turc, qui a apporté son soutien aux nouvelles autorités
syriennes, souhaite accélérer le retour des réfugiés dont la présence
créé des tensions, notamment socio-économiques, dans une partie du pays.
Le gouvernement turc, qui a apporté son soutien aux nouvelles autorités
syriennes, souhaite accélérer le retour des réfugiés dont la présence
créé des tensions, notamment socio-économiques, dans une partie du
pays. (AFP, 13 juin
2025)
La compagnie turque AJet va voler vers Damas
La compagnie aérienne turque AJet, filiale à bas coûts de Turkish
Airlines, effectuera des liaisons vers Damas, la capitale syrienne, à
partir du 16 juin, a annoncé mercredi le ministre turc des Transports.
"Les vols vers l'aéroport international de Damas débuteront mardi 17
juin depuis l'aéroport Esenboga d'Ankara et lundi 16 juin depuis
l'aéroport Sabiha Gökçen d'Istanbul", a indiqué le ministre, Abdulkadir
Uraloglu, sur X.
Trois vols hebdomadaires sont prévus au départ d'Ankara. Les vols
depuis Istanbul, prévus dans un premier temps quatre jours par semaine,
deviendront quotidiens à partir de juillet, a affirmé M. Uraloglu.
Turkish Airlines, compagnie nationale turque, avait repris ses vols
vers Damas fin janvier, après treize d'années d'interruption en raison
du conflit en Syrie.
De son côté, la compagnie nationale syrienne Syrian Airlines reprendra
ses vols vers Istanbul à partir du 10 juin, a-t-elle annoncé cette
semaine. (AFP, 4 juin 2025)
Bakou pousse sa médiation entre la Turquie et Israël
L'Azerbaïdjan cherche à étendre son influence régionale en faisant
valoir ses liens étroits avec la Turquie et Israël pour se poser en
médiateur entre deux rivaux aux intérêts divergents en Syrie.
Le conseiller diplomatique du gouvernement azerbaïdjanais Hikmet Hajiev
confirme que Bakou a accueilli au moins trois séries de négociations
entre la Turquie et Israël, qui tous deux s'activent en Syrie en
arguant de menaces sécuritaires.
"L'Azerbaïdjan conduit des initiatives diplomatiques pour parvenir à un
accord", a indiqué M. Hajiev à des journalistes turcs à Bakou, lors
d'une visite organisée par le Global Journalism Council basé à
Istanbul. "La Turquie et Israël nous font confiance", s'est-il félicité.
La chute en décembre du président syrien Bachar al-Assad, défait par
une coalition rebelle islamiste, avec la bénédiction d'Ankara, a
inquiété en Israël.
Depuis, son armée a mené des centaines de frappes en territoire syrien,
dont la dernière série vendredi, au prétexte selon elle d'empêcher des
armes de l'ancien régime de tomber aux mains de jihadistes et de
protéger la minorité druze.
Israël a par ailleurs accusé Ankara de vouloir faire de la Syrie un
protectorat turc.
Proche allié de Recep Tayyip Erdogan, le président azerbaïdjanais Ilham
Aliev s'est régulièrement aligné sur ses positions dans les questions
internationales, y compris la Syrie.
Mais ses bonnes relations avec Israël, qui dépend en grande partie du
pétrole azerbaïdjanais et fournit des armes à Bakou, encourage
l'Azerbaïdjan à faciliter les discussions "techniques" entre ses deux
alliés.
"Nous réussirons si les deux parties conviennent d'un accord qui
respecte les préoccupations de chacun", estime Farid Chafiev, président
du Centre d'analyse des relations internationales, basé à Bakou.
"La Syrie, en particulier sa région nord, constitue une préoccupation
sécuritaire pour la Turquie", en raison notamment de la présence de
combattants kurdes le long de sa frontière, indique-t-il à l'AFP.
La Turquie veut contrôler ces territoires mais aussi "renforcer sa
présence" autour des bases militaires de Palmyre et de T4, dans le
centre du pays, pour assurer la sécurité autour de Damas, ajoute-t-il.
- Livraisons de pétrole -
Les relations entre la Turquie et Israël ont été suspendues au
début
de la guerre lancée contre le Hamas à Gaza, en représailles aux
massacres d'Israéliens le 7 octobre 2023.
"Tant que la guerre à Gaza continue, la Turquie ne normalisera pas ses
relations avec Israël", assure à l'AFP un haut responsable turc sous
couvert d'anonymat.
Ankara a officiellement suspendu tout commerce avec Israël mais dans
l'opposition, des voix s'élèvent pour affirmer que les échanges
continuent, notamment les livraisons de pétrole via l'oléoduc
Bakou-Tbilissi-Ceyhan, port situé sur la côte sud de la Turquie.
Des affirmations "totalement infondées" selon le ministère turc de
l'Energie.
M. Hajiev renâcle à commenter le sujet et rappelle que Bakou avait
obtenu un soutien précieux d'Israël lors du conflit du Karabakh.
"Nous avons acheté des armes à Israël pendant la guerre, nous les avons
payées (et) Israël nous a apporté un soutien diplomatique", résume-t-il.
"Le pétrole azerbaïdjanais arrive jusqu'à Ceyhan, mais une fois chargé
sur des bateaux (...) la destination finale ne vous appartient pas",
avance-t-il pour minimiser le rôle d'Ankara.
- "Influence croissante" -
En facilitant le dialogue entre la Turquie et Israël,
l'Azerbaïdjan
joue un rôle "stratégique", vante Zaur Mammadov, président du Club des
politologues de Bakou.
"Cela illustre (son) influence croissante comme médiateur" entre
acteurs régionaux, estime-t-il.
L'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont affrontés lors de deux guerres pour
le contrôle du Karabakh, dans les années 1990 puis en 2020, avant que
Bakou ne s'empare de l'enclave lors d'une offensive de 24 heures en
septembre 2023.
Le pays veut maintenant normaliser ses relations avec Erevan, avançant
ses pions dans une région où Russie et Turquie se disputent leur
influence.
Pour l'analyste turc Serkan Demirtas, l'Azerbaïdjan est intervenu pour
éviter un affrontement potentiel entre la Turquie et Israël dans la
Syrie post-Assad.
"Une confrontation entre ses deux meilleurs alliés dans la région est
une perspective dont l'Azerbaïdjan ne veut surtout pas", estime-t-il.
"Aux dernières nouvelles, des progrès ont été réalisés. Ce qui témoigne
de l'influence croissante de l'Azerbaïdjan dans la région après la
guerre du Karabakh", juge-t-il. (AFP, 3 juin 2025)
Le Kremlin écarte l'idée d'un sommet
Poutine-Zelensky-Trump-Erdogan
Le Kremlin a écarté vendredi une rencontre proposée par la Turquie
entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump sous l'égide
de Recep Tayyip Erdogan, conditionnant tout sommet de ce type à
l'obtention de "résultats" dans les négociations avec Kiev.
Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, en visite à Kiev,
avait proposé plus tôt que la Turquie accueille "une rencontre entre M.
Trump, M. Poutine et M. Zelensky, sous la direction" du président turc
Recep Tayyip Erdogan.
Volodymyr Zelensky avait déjà proposé de rencontrer son homologue russe
en mai, puis d'organiser un format tripartite incluant le président
américain, mais le Kremlin n'avait pas donné suite.
Moscou a en revanche proposé à Kiev de se retrouver pour de nouveaux
pourparlers directs lundi à Istanbul, après un premier rendez-vous peu
fructueux le 16 mai dans la mégapole turque.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé vendredi par l'AFP
sur la possibilité d'un sommet Poutine-Zelensky-Trump-Erdogan, a
affirmé que Vladimir Poutine est "favorable, sur le principe, aux
contacts au plus haut niveau".
Mais il faut d'abord "des résultats" dans les négociations entre Kiev
et Moscou, a-t-il tranché, durant son briefing quotidien.
Dmitri Peskov a aussi affirmé que le Kremlin enverrait à Istanbul une
délégation qui sera "prête" pour de nouveaux pourparlers lundi avec
l'Ukraine, qui n'a toutefois pas encore formellement confirmé sa
participation.
- Cessez-le-feu -
Kiev veut que le Kremlin lui envoie d'abord un "mémorandum" qu'il
a
dit avoir préparé et qui doit exposer ses conditions pour la paix, des
conditions qui selon l'Ukraine risquent d'être "irréalistes".
Dmitri Peskov, questionné à ce sujet, a de nouveau refusé vendredi de
transmettre à l'avance ce document et dit que le texte serait discuté
"lors du deuxième cycle de négociations".
Le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga, aux côtés de son
homologue turc, a affirmé que la transmission de ce document était
importante pour que la prochaine réunion soit "substantielle".
L'Ukraine est "intéressée" par la poursuite de ces rencontres avec la
Russie, a-t-il dit.
Plus tôt, M. Fidan avait assuré que "les deux parties souhaitent un
cessez-le-feu", selon l'agence de presse étatique Anadolu.
Il a été reçu à Moscou par Vladimir Poutine cette semaine, et doit
rencontrer vendredi le président Volodymyr Zelensky.
La Turquie, membre de l'Otan, est parvenue depuis le début de
l'invasion russe de l'Ukraine en 2022 à maintenir de bonnes relations
avec les deux pays.
- Exigences maximalistes -
Le président américain Donald Trump demande une trêve
inconditionnelle, mesure que l'Ukraine et les Européens soutiennent.
Mais la Russie, qui a envahi son voisin en 2022, a refusé précédemment
cette possibilité, estimant notamment qu'elle permettrait à l'armée
ukrainienne de reprendre des forces sur le front.
Vladimir Poutine affirme qu'un cessez-le-feu est possible après des
négociations se concentrant sur les "causes profondes" de la guerre,
une référence à une série de demandes maximalistes du Kremlin.
La Russie exige notamment que l'Ukraine renonce à jamais à rejoindre
l'Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l'annexion.
Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui assure par ailleurs
que le Kremlin ne veut ni paix ni trêve.
L'armée russe a l'avantage sur le front et a revendiqué vendredi la
prise de deux villages dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de
l'Ukraine.
- Frustration et critiques -
Pire conflit armé en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale,
l'invasion russe de l'Ukraine a débuté en février 2022 et a déjà fait
des dizaines, voire des centaines de milliers de morts.
Donald Trump, qui s'est rapproché de la Russie, a exprimé sa
frustration envers Moscou ces derniers jours, estimant notamment que
Vladimir Poutine joue "avec le feu".
Mais il a aussi critiqué Volodymyr Zelensky, à qui il reproche de
traîner des pieds pour trouver un accord.
Au Conseil de Sécurité de l'ONU, l'ambassadeur américain intérimaire
adjoint, John Kelley, a lui prévenu jeudi que "les États-Unis devront
envisager de se retirer de leurs efforts de négociation" si Moscou
décide de "poursuivre cette guerre catastrophique".
L'Ukraine exhorte ses alliés occidentaux, et surtout Washington, à
prendre de nouvelles sanctions contre Moscou.
Depuis Singapour, le président français Emmanuel Macron a lui affirmé
vendredi que la décision ou non de sanctionner la Russie, si elle
refuse un cessez-le-feu en Ukraine, était un "test de crédibilité" pour
Washington. (AFP, 30 mai 2025)
Les Kurdes
exigent un système décentralisé en Syrie,
affirme
un de leurs responsables
Les Kurdes syriens, qui vont reprendre "bientôt" leurs négociations
avec le pouvoir central à Damas, exigeront un système de gouvernance
décentralisé dans la nouvelle Syrie, a indiqué lundi à l'AFP un haut
responsable kurde.
Les autorités islamistes ont signé un accord le 10 mars avec les Kurdes
pour intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration
kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et nord-est du pays.
Une délégation représentant les partis kurdes doit se rendre "bientôt"
à Damas pour des réunions avec les nouvelles autorités, consacrées à
l'application de cet accord, selon Badran Ciya Kurd, responsable de
l'administration autonome.
La délégation kurde insistera pour "une Syrie décentralisée, pluraliste
et démocratique", a expliqué M. Kurd. "Cette position sera l'un des
principaux sujets de discussion et n'est pas négociable".
Selon lui, "la mosaïque de la société syrienne ne peut pas être gérée
par un système politique qui monopolise tous les pouvoirs et ne
reconnaît pas la spécificité des régions et des composantes".
Les Kurdes avaient rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par
Damas le 13 mars, qui accorde les pleins pouvoirs au président
intérimaire Ahmad al-Chareh, et estimé que le nouveau gouvernement ne
reflétait pas la diversité syrienne.
- "Tout centraliser" -
"La volonté de tout centraliser (..) sans accepter un véritable
partenariat et une répartition des rôles et des prérogatives entre le
centre et les régions, rend les négociations ardues et très lentes, a
dit le responsable kurde.
Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad
al-Chaibani avait averti que "l'unité du territoire syrien (était) non
négociable".
Il avait ajouté que toute "tergiversation" dans l'exécution de l'accord
avec les Kurdes risquait de "prolonger le chaos" dans le pays, après 14
ans de guerre civile.
L'accord du 10 mars prévoit l'intégration des institutions civiles et
militaires des zones kurdes au sein de l'administration de l'Etat
syrien, y compris les postes-frontières, l'aéroport ainsi que les
champs pétroliers et gaziers.
L'administration autonome kurde, dont les puissantes Forces
Démocratiques Syriennes (FDS) sont le bras armé, contrôle de vastes
territoires comprenant les principaux champs pétroliers et gaziers du
pays.
Soutenues par Washington, les FDS ont joué un rôle clé dans la lutte
contre le groupe jihadiste Etat islamique défait en 2019.
Dans un communiqué à l'issue d'une rencontre entre le président
intérimaire syrien et l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas
Barrack, les deux parties ont souligné "la nécessité de mettre en
oeuvre un accord global avec les FDS qui garantisse le retour de la
souveraineté du gouvernement syrien sur l'ensemble du territoire".
Washington, qui a tourné la page des sanctions contre la Syrie et
ouvert un nouveau chapitre dans ses relations avec Damas, joue le rôle
de facilitateur dans les négociations en cours, d'après M. Kurd. (AFP,
26 mai 2025)
Le président syrien a rencontré son homologue turc à
Istanbul
Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh a rencontré
samedi le
président turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, a indiqué
l'agence
étatique turque Anadolu sans préciser le contenu de leurs
échanges.
Lors de cette rencontre préalablement non annoncée, les deux leaders
se sont entretenus pendant plus de deux heures et demi, selon la
chaîne d'information privée turque NTV.
Sur les images diffusées par Anadolu, le président turc est vu en
train d'accueillir M. al-Chareh à l'entrée du bureau de la
présidence
à Dolmabahçe, à Istanbul.
"Le président de la République arabe syrienne, M. Ahmad al-Chareh,
est
arrivé à la tête d'une délégation gouvernementale comprenant le
ministre des Affaires étrangères, M. Assaad al-Chaibani et le
ministre
de la Défense, M. Murhaf Abu Qasrah (...) pour discuter d'un
certain
nombre de questions communes" avec le président turc, a annoncé
sur
Telegram la présidence syrienne.
La présidence turque n'a pas encore communiqué les détails de la
rencontre.
Les ministres turcs des Affaires étrangères et de la Défense, Hakan
Fidan et Yasar Guler, le directeur des services turcs de
renseignement, Ibrahim Kalin, ainsi que le président turc des
industries de défense, Haluk Görgün ont également participé à la
rencontre, selon Anadolu.
Ankara est un ferme soutien du nouveau pouvoir syrien et plaide auprès
de la communauté internationale en faveur de la levée des
sanctions
infligées à Damas du temps de Bachar al-Assad.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a participé mi-mai en ligne à
une rencontre à Ryad entre Donald Trump et M. al-Chareh.
M. al-Chareh s'était rendu en avril pour la deuxième fois en Turquie
pour participer à un forum diplomatique.
MM. Erdogan et al-Chareh se sont dits déterminés à lutter ensemble
contre les menaces terroristes en Syrie. Ankara réclame notamment
l'expulsion des combattants kurdes étrangers du Nord-Est syrien,
et
affirme vouloir aider son voisin à lutter contre le groupe
jihadiste
Etat islamique (EI). (AFP, 24 mai 2025)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Grèce : Menace d’extradition d’un militant belge d’origine
turco-kurde
Le 7 mai dernier, Isgender Göçmen, travailleur métallo belge d’origine
turco-kurde de 52 ans, a été arrêté à Thessalonique alors qu’il
célébrait avec son épouse le 20e anniversaire de leur mariage.
Il apprend lors de cette arrestation qu’un mandat d’arrêt international
a été émis à son encontre par le régime d’Erdogan. Le 18 juin, un
tribunal grec a considéré qu’il n’y avait pas d’obstance légale à son
extradition. Or Isgender Göçmen a trouvé refuge en Belgique en 2012
après avoir subi plusieurs années de persécutions (gardes à vue,
torture, procès…) pour ses activités au sein d’une association
culturelle de gauche à Istanbul.
En 2017, il a été reconnu réfugié et en 2021, il a obtenu la
nationalité belge. Isgender Göçmen. Alors que le gouvernement turc
réprime de manière féroce toute contestation, que des milliers
d’opposants politiques croupissent en prison, il est évident
qu’Isgender Göçmen risque la torture en cas d’extradition.
(secoursrouge, 23 juin 2025)
As-tu un
oncle en Allemagne?
Ragip Duran, TVXS.GR, 8 juin 2025
S’il faut citer les 3 plus importants événements de l’actualité en
Turquie de la semaine dernière, il faut commencer par ce qu’on appelle
“La 5. Vague d’Arrestation”.
* Il s’agit d’une très grande opération politico-judiciaire contre les
maires élus d’Istanbul. Le régime d’Erdogan veut faire taire
l’opposition Kémaliste, mais il veut également mettre main sur les très
riches municipalités de la ville. (La Grande Municipalité du Métropole
d’Istanbul- IBB- dont le budget annuel est de 415 milliards de livres
turques/Environ 10 milliards d’Euros, est formée des municipalités de
39 districts dont 26 sont détenus par le Parti Républicain du Peuple -
CHP). Plus de 15 maires de districts ont été arrêtés depuis
l’arrestation du Maire d’IBB M. Ekrem Imamoglu, le 23 mars dernier. Le
Parquet d’Erdogan s’efforce de trouver de nouveaux coupables et de
nouvelles preuves pour accuser et incriminer M. Imamoglu. Alors que les
inspecteurs des ministères de l’Intérieur et ceux des Finances avaient
déjà au moins 16 fois contrôlé les comptes et les actes de l’IBB depuis
l’avènement de M. Imamoğlu en juin 2019, donc depuis 6 ans. Ces
inspecteurs n’avaient pu trouver rien d’illégal, d’illégitime ou
d’irrégulier.
* Un conflit entre la municipalité d’İzmir (CHP) et ses travailleurs a
duré plus d’une semaine. Une grève des travailleurs pour une
revendication d’augmentation de leurs salaires a pris fin mercredi
dernier. Mais les leaders du CHP en position d’employeur se sont
comportés comme de vrais patrons capitalistes accusant les travailleurs
de servir Erdogan pour refuser les revendications des
travailleurs.
* Enfin selon les politiques contradictoires du Palais Présidentiel il
y a d’un coté la poursuite des efforts du régime pour “Une Turquie Sans
Terrorisme” (appelée “Processus de Paix et de Démocratie” par les
partisans du PKK) et de l’autre côté la répression tout azimuts contre
l’ensemble de l’opposition. C’est pourquoi pas mal d’observateur se
posent la question suivante: “Est-il possible d’instaurer la paix dans
un pays où il n’y a pas de démocratie?”. Ce projet de “Turquie Sans
Terrorisme” ressemble beaucoup à une opération de démilitarisation et
de neutralisation complète du PKK, estiment plusieurs chroniqueurs
turcs et kurdes. Ocalan, Président du PKK en prison depuis 1999,
soutient fermement les pas du régime, constatent les
spécialistes.
Faut-il ajouter les problèmes quotidiens dans les domaines de la santé,
de l’éducation, de l’urbanisation, mais surtout du judiciaire à ces
trois événements ? Par conséquent, vivre aujourd’hui en Turquie devient
de plus en plus difficile pour la majorité des citoyens. Il ne s’agit
pas seulement de la répression politique, mais également de la crise
économique et de plus d’un trouble social voire moral.
Politiciens de l’opposition, intellectuels, universitaires,
syndicalistes, étudiants, travailleurs qui s’opposent contre le régime
remplissent les prisons.
Ce ne sont pas seulement les salariés et les paysans qui souffrent de
la vie chère, mais également les patrons des PME voire ceux des grandes
boîtes commerciales et industrielles se plaignent de l’inflation
galopante. (35.41 selon les chiffres officiels, mais 71.23 selon ENAG,
plateforme civile des économistes indépendants).
La polarisation de plus en plus dense de la société divise la nation et
provoque l’animosité entre diverses couches et nourrit le trouble
social: Pouvoir/Opposition, Turcs/Kurdes, Islamistes/Laics,
Sunnites/Alévis, Riches/Pauvres, Jeunes/Vieux, Hommes/Femmes…
102 années de régime républicain n’ont pas pu faire naître une nation
démocratique, pacifique, harmonieuse en son sein dans laquelle les
citoyens jouissent de l’ensemble des droits contemporains.
Cet état des choses poussent les Turcs à appeler, à chercher leurs
parents même lointains en Allemagne (Un peu plus de 1.5 millions de
Turcs y résident) ou autres pays de l’Europe (Environ 5 millions de
Turcs): “Est-ce que je peux venir chez vous et vivre là-bas?”
C’est pourquoi d’ailleurs une partie des Turcs qui viennent en Grèce
pour les vacances et le tourisme posent toujours la même question:
Comment on peut obtenir une carte de séjour en Grèce?`
``La Turquie exporte 48 avions de chasse vers l'Indonésie, annonce
Erdogan
Ankara a conclu un accord pour exporter 48 avions de chasse fabriqués
en Turquie vers l'Indonésie, a annoncé mercredi le président turc Recep
Tayyip Erdogan.
"Dans le cadre de l'accord signé avec notre pays ami et frère,
l'Indonésie, 48 (avions de chasse, NDLR) Kaan seront produits en
Turquie et exportés vers l'Indonésie", a affirmé le président turc sur
X.
"Les capacités locales de l'Indonésie seront également utilisées dans
la production de Kaan", a ajouté le chef de l'Etat turc.
D'un montant de plus de 10 milliards de dollars, l'accord prévoit la
production et la livraison des avions de chasse Kaan à l'Indonésie sur
dix ans, selon les médias turcs.
Un transfert de téchnologie est également prévu vers l'Indonésie,
a rapporté la chaîne publique TRT Haber.
Produit par Turkish Aerospaces Industries (TAI), l'avion de chasse de
cinquième génération Kaan a effectué son premier vol en février 2024,
équipé temporairement du même type de moteurs que ceux des F-16.
La Turquie prévoit à terme d'équiper Kaan d'un moteur localement
produit.
Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones
Bayraktar, représente une part importante des revenus à l'exportation
du pays.
En 2024, les revenus d'exportation des industries de défense ont
atteint 7,1 milliards de dollars, en hausse de 1,6 milliard de dollars
comparé à 2023. (AFP, 11 juin 2025)
Immigration
/ Migration
La fête annuelle des Ateliers du Soleil

L’équipe et les apprenants des Ateliers du Soleil ont clôturé l’année
scolaire le vendredi 27 juin par une fête multiculturelle avec danses,
chants et cuisine du monde… Dans une ambiance de joie et de solidarité,
les participants de la fête venus des pays différents du monde ont
manifesté également leur unité pour la paix dans le monde et leurs
revendications socio-culturelles en Belgique.
Turkey
launches investigation against participants of a
festival in London
The Turkish Ministry of Interior has launched an investigation against
participants of the annual Park Festival organized by the Migrant
Workers' Cultural Association (Gik-Der), which has been active for 34
years, alleging “links to an illegal organization.”
According to reports, the General Directorate of Security issued a
confidential circular claiming that Gik-Der had links to an “illegal
organization.” The document requested that those identified as having
participated in the festival be detained and interrogated.
Over 30 people who sang folk songs, danced, drew pictures, or
participated in children's activities at the festival have had arrest
warrants issued against them. Among them are children and members of a
women's choir.
Gik-Der is preparing to file a lawsuit for damages against Turkish
state officials, describing the investigations as “absurd.”
At a press conference in London, Gik-Der Co-Chair Bedriye Avcil and
lawyer Mehmet Ovayolu called for social solidarity against this
criminalization attempt.
Ovayolu said, “Participating in the event in question cannot be
considered a crime; this is completely unlawful. We will fight to put
an end to these unjust practices and will begin legal proceedings
against this criminalization and these baseless, unfounded allegations.”
Ovayolu noted that Gik-Der had been commended by Queen Elizabeth II of
the United Kingdom for its social solidarity during the pandemic.
The participants who were subject to legal proceedings as part of the
investigation emphasized that “singing folk songs, dancing, or drawing
pictures cannot be a crime” and that they would continue their legal
struggle.
Müslüm Dalkılıç, Co-Chair of the British Alevi Federation, called for
organized resistance against criminalization.
The Kurdish Community Center and the Confederation of European
Democratic Rights stated, “Institutions are being investigated for
defending the most fundamental rights of society. They want to create a
climate of fear. We will never be intimidated, we will never give up.
We will continue to fight.”
Kurdish writer Ali Poyraz stated that the system is trying to create
distrust and suspicion within institutions, emphasizing that this
criminalization can be prevented by embracing events and institutions.
(ANF, 30 May 2025)
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