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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

41th Year / 41e Année
Juin
 
2025 June
N° 562
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Si l’on veut vraiment une démocratisation en Turquie...
- Doğan Özgüden



Droits de l'Homme / Human Rights

En Turquie, la chronique impossible d’une justice instrumentalisée
5 000 manifestants devant le Conseil de l’Europe
İstanbul mayor's lawyer arrested in same corruption investigation
Amnesty réclame une enquête sur des "violences policières" contre des manifestants
4379 investigations and thousands of rights violations over assembly and protest rights

Istanbul’s Gaziosmanpaşa Municipality shifts from CHP to AKP
Le chef de l'opposition visé à son tour par une enquête
Gezi commemoration met with heavy police crackdown: 95 detained

Özgüden: Main conditions for a genuine peace in Turkey
30th anniversary tribute to the Saturday Mothers/People
Criticism mounts as Turkey’s 10th Judicial Reform Package reaches parliament
Turkey’s political prisoners at centre of prison crisis
L'Internationale socialiste a demandé la libération du maire d'Istanbul

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Dix organisations appellent à la "libération immédiate" d'un journaliste turc
Un journaliste critique du pouvoir arrêté et écroué

Four journalists arrested on terrorism charges following İstanbul raids
Journalists Semra Pelek, Dicle Baştürk, Melisa Efe, and Ozan Cırık taken into custody
RSF calls for urgent protection of Cypriot journalist Ayşemden Akın
Grup Yorum responds to censorship by making all albums public

Des centaines de clips du groupe de musique révolutionnaire bloqués

Kurdish Question / Question kurde

Une commandante kurde met en garde le régime syrien contre son effondrement

Kurdish poet İlhan Sami Çomak receives Jack Hirschman International Poetry Award
L'autrice de BD franco-kurde Kudret Günes détenue en Turquie
Court releases 32,000-page justified verdict against pro-Kurdish politicians

Dissolution du PKK: des dirigeants prokurdes pressent Ankara d'hâter le processus
Un romancier kurde et sa maison d’éditions poursuivis pour « terrorisme »
Les Kurdes syriens annoncent que trois membres de leur police ont été tués par l'EI
"La méfiance" d'une ex-combattante du PKK face aux autorités
Les Kurdes syriens exigent un système décentralisé
À Kobané, la soif de paix « pour mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple kurde »

Minorités / Minorities

20 morts dans un attentat dans une église, les autorités désignent l'EI

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Turquie
Council of Europe: Hate speech and hate crimes are rising in Turkey

Politique intérieure/Interior Politics

Nouvelle plainte contre le maire emprisonné d'Istanbul

Un opposant au président Erdogan libéré de prison
Far-right opposition leader Ümit Özdağ to remain in prison
CHP mayor dies after electric shock

Investigation launched against Özgür Özel over prosecutor remarks
Cinq maires du principal parti d'opposition placés en détention
Ankara Chief Public Prosecutor's Office alleges fraud in CHP's 38th Convention

Erdoğan appoints ten jurists to prepare new constitution
25 more İstanbul Municipality employees and executives imprisoned

Forces armées/Armed Forces

Arrestation de 158 militaires soupçonnés de liens avec le mouvement guléniste

Parliament approves law granting Erdoğan power to promote military officers early
Turkish attacks against guerrilla areas and response by the guerrillas

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Qui sont vraiment les Frères Musulmans? - Bosco d'Otreppe

Quand les Turques ne font plus d'enfants, le pouvoir s'en mêle

Socio-économique / Socio-economic

Une Turque tuée par son ex-fiancé après avoir été violée par un autre homme

 La France demande l'extradition d'un narcotrafiquant turc arrêté en Colombie
La forme et le sens de la table de repas en mutation - Ragip Duran
Un mort et douze blessés dans un accident de montgolfière

Every year 64 children die in workplace accidents in Turkey
Turkey among the 10 worst countries for workers' rights

Quatre morts dans l'incendie d'un immeuble de 13 étages en Turquie
Fin d'une grève de plus de 20.000 employés municipaux à Izmir
Un mort dans un séisme de magnitude 5,8 au large de Marmaris
L’économie-politique d’Erdogan violemment critiquée par le quotidien du régime - Ragip Duran
İzmir Municipality workers stage protest march amid ongoing strike
Champion pour la troisième fois Galatasaray à la tête de l’agenda de l’opinion publique - Ragip Duran


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Une Cour européenne appelle Ankara à accélérer l'indemnisation de Chypriotes grecs

EP Rapporteur Nacho Sánchez Amor visits İmamoğlu in prison
Council of Europe imposes sanctions on Syrian rebel groups targeting Alawites


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Le troufion en chef de l’OTAN et de l’UE ! - Doğan Özgüden

Les Etats-Unis ne veulent conserver qu'une seule base en Syrie

Relations régionales / Regional Relations

Iran contre Israël: Ankara entre deux feux -  Ragip Duran

Le conflit entre Israël et l'Iran approche du "point du non-retour", affirme Erdogan
L'Iran a le droit "légitime" de se défendre face à Israël, dit Erdogan

Plus de 273.000 réfugiés de retour de Turquie en Syrie depuis la chute d’Assad
Le Kremlin écarte l'idée d'un sommet Poutine-Zelensky-Trump-Erdogan
Les Kurdes exigent un système décentralisé en Syrie, affirme un de leurs responsables
Le président syrien a rencontré son homologue turc à Istanbul

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Grèce : Menace d’extradition d’un militant belge d’origine turco-kurde

As-tu un oncle en Allemagne?  Ragip Duran

Immigration / Migration

La fête annuelle
des Ateliers du Soleil
Turkey launches investigation against participants of a festival in London


Droits de l'Homme / Human Rights

En Turquie, la chronique impossible d’une justice instrumentalisée

L’opacité du système judiciaire et les poursuites récurrentes contre les journalistes turcs les empêchent de rendre compte librement et régulièrment des procès dans le pays.

La chronique judiciaire en Turquie est un métier rare, un genre journalistique qui n’est pas sans risque et qui, contrairement à la France ou l’Italie, ne s’inscrit pas dans une longue tradition de presse indépendante et libre de ton. Le pays possède d’innombrables plumes talentueuses et enquêteurs courageux, mais pas de chroniqueurs réguliers des salles d’audience, restituant les petitesses et les misères des procès.

Plusieurs raisons à cela : l’opacité du système judiciaire (audiences parfois à huis clos, censure, recours immodéré aux témoins secrets), la forte judiciarisation du journalisme (poursuites pour diffamation, terrorisme, atteinte à l’Etat) et le manque de protection de la liberté de la presse, surtout depuis le coup d’Etat raté de 2016.

Pour mémoire, durant les purges qui ont suivi la tentative de putsch, près de 2 500 juges et procureurs ont été placés en détention et 1 600 avocats arrêtés. De quoi noircir ad nauseam les colonnes des journaux si les procès n’avaient pas été aussi expéditifs et contraires « aux règles universelles du droit, systématiquement détruites », comme l’écrit l’avocate Figen Çalikusu dans son Jugement du 15 juillet en 101 questions (non traduit, Zoe-Bellek, 2023). Cinq mois après le coup d’Etat, l’ONG Committee to Protect Journalists recensait 81 journalistes emprisonnés en Turquie. (Nicolas Bourcier, Le Monde, 26 juin 2025)

5 000 manifestants devant le Conseil de l’Europe

Environ 5 000 manifestants, partisans du prédicateur Fethullah Gülen, ex-opposant au président turc Erdogan, ont défilé ce mercredi 25 juin devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg.

Sous le slogan « Justice pour tous ! », les manifestants venus de France mais aussi de plusieurs autres pays (Allemagne, Royaume-Uni, de Hollande...), ont dénoncé la répression en Turquie et exigé l’application des arrêts de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

Deux courriers en ce sens ont été remis par Rumi Unal, coordinateur du collectif Défense des droits de l’Homme (DDH), un collectif guléniste, au secrétaire général du Conseil de l’Europe et au commissaire aux droits de l’Homme.

Au milieu des ballons jaunes et des pancartes, certains arboraient des masques à l’effigie d’opposants emblématiques au régime turc, comme le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, démis et emprisonné par le régime du président Recep Tayyip Erdogan, de victimes anonymes, parfois mortes en détention, ou simplement des masques anonymes, pour leur sécurité.

Une scène a été montée sur l’avenue de l’Europe pour accueillir les prises de parole. Sur l’estrade, un Pikachu, le plus célèbre des Pokémon, devenu symbole des manifestations en Turquie. À ses pieds, une jeune femme a égrené, en anglais, les noms de victimes de procès arbitraires, dont des adolescentes.

« Nous demandons des actions concrètes du Conseil de l'Europe. Nous demandons la libération de Selahettin Demirtaş et d'Osman Kaval », ajoute une jeune femme à la tribune. L'homme d'affaires turc Osman Kavala est emprisonné depuis 2017 en raison de son soutien à la minorité kurde. La CEDH a demandé sa libération dans plusieurs arrêts, estimant que sa détention est arbitraire et qu'il est un prisonnier politique. « La censure des journalistes, la répression des manifestants, l'arrestation d'étudiants emprisonnés pour "terrorisme" montre que la démocratie (turque) ne marche pas », poursuit-elle.

Le rassemblement a été maintenu alors que le Conseil de l'Europe doit accueillir en fin de journée le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (Catherine Piettre, dna.fr,  25 juin 2025)


İstanbul mayor's lawyer arrested in same corruption investigation

A lawyer representing the suspended İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu, who is currently in pretrial detention, has been arrested as part of a widening investigation targeting the municipality.

Attorney Mehmet Pehlivan was detained late yesterday after being summoned by the İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office. He refused to testify, citing the lack of required permission from the Justice Ministry under the Attorneyship Law.

Following his refusal, prosecutors requested his arrest on charges of "membership in a criminal organization." Pehlivan was subsequently brought before a criminal judgeship of peace, which ruled in favor of his detention.

Pehlivan was previously detained on Mar 27 under the Law on the Prevention of Laundering Proceeds of Crime. He denied all accusations and was released after one day, under an international travel ban.

The İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office is treating İmamoğlu as a "suspect in leading a criminal organization," according to the case file.

Background

İmamoğlu was detained on Mar 19 and remanded in custody four days later on corruption charges, sparking widespread protests across the country, particularly in İstanbul.

The Interior Ministry suspended him from his mayoral duties following his arrest while the main opposition Republican People’s Party (CHP) declared İmamoğlu its presidential candidate for the next elextions, scheduled for 2028.

While the opposition views İmamoğlu's imprisonment as politically motivated given he was considered a strong challenger to President Recep Tayyip Erdoğan, the investigation has broadened since March.

That initial sweep had resulted in 94 detentions, with 54, including İmamoğlu, remanded in custody. A second wave followed on Apr 26, detaining 52 people and leading to the arrest of 18, including İmamoğlu’s brother-in-law Cevat Kaya and Boğaziçi Planning Director Elçin Karaoğlu.

A third wave on May 20 targeted municipal subsidiaries. Of the 22 detained, 20 were arrested. The fourth operation on May 23 resulted in 46 detentions and 25 arrests and a further 22 individuals were arrested on Jun 3 following a fifth wave of the operations. (BIA, 20 juin 2025)

Amnesty réclame une enquête sur des "violences policières" contre des manifestants

Amnesty International a réclamé jeudi aux autorités turques une enquête sur des allégations de "violences policières" lors d'une vague de manifestations survenue au printemps en Turquie, affirmant que "certaines pourraient s'apparenter à des actes de torture".

L'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, opposant au président Recep Tayyip Erdogan, avait déclenché une contestation d'une ampleur inédite depuis douze ans dans le pays.

"Nos conclusions révèlent des preuves accablantes de recours illégal et fréquent à la force (...) Les autorités ont utilisé du gaz lacrymogène, du gaz poivre, des projectiles à impact cinétique et des canons à eau contre des personnes qui ne faisaient qu'exercer leurs droits", affirme Esther Major, une responsable d'Amnesty International, citée dans un communiqué.

"Les violations recensées constituent un traitement cruel, inhumain ou dégradant et, dans certains cas, pourraient s'apparenter à de la torture", affirme la directrice adjointe des recherches pour l'Europe de l'ONG, qui demande une "enquête rapide".

Les autorités avaient indiqué avoir arrêté près de 1.900 personnes, accusées pour la plupart de participation à des rassemblements illégaux. La grande majorité d'entre eux ont été libérés depuis.

Amnesty dit avoir "authentifié des dizaines de vidéos montrant des manifestant.e.s frappés, roués de coups de pied et traînés par terre (...), même lorsqu'ils se dispersaient, ne résistaient pas ou étaient déjà immobilisés".

L'ONG affirme que certains "ont été visés par des canons à eau, des tirs de gaz lacrymogène et des projectiles à impact cinétique (...), souvent à très courte distance et en direction de la tête ou du haut du corps, en violation du droit".

L'un de ces manifestants a dû subir une opération de la rétine, et pourrait ne pas retrouver l'usage d'un oeil, affirme Amnesty.

En outre, "des menaces de violences, y compris sexuelles, ont également été signalées", écrit l'ONG. (AFP, 19 juin 2025)

4379 investigations and thousands of rights violations over assembly and protest rights

In 2022, 602 applications were submitted to the Constitutional Court (AYM) alleging violations of the right to organize assemblies and demonstrations. This number rose to 1,403 in 2023.

State pressure on public dissent in Turkey has intensified year by year. Data on cases initiated under special laws by public prosecutors have strengthened critiques that the judiciary has become a tool of the ruling government.

According to a report by Birgün, the number of case files opened by public prosecutors under the Law on Assemblies and Demonstrations is expected to reach nearly 4,500 by the end of 2024.

Amid an ongoing economic crisis and criticism of government policies, many citizens demanding rights have faced the threat of legal investigation. The pressure on public opposition has been evident in the detentions of citizens protesting operations against the İstanbul Metropolitan Municipality (İBB) on March 19.

2024: 4,379 files and over 11,000 suspects

Data from public prosecutors reveal a stark picture. By the end of 2024, 4,379 files had been opened under Law No. 2911. The total number of suspects named in these files reached 11,041. Authorities issued a total of 14,016 charges against these individuals in 2024 alone, based on alleged violations of the right to protest.

2023: 17,120 charges against 12,571 suspects

In 2023, 4,097 investigation files were opened for violating Law No. 2911. These involved 12,571 suspects and resulted in 17,120 separate criminal charges.

Further proof that the judiciary is being used as a "stick" against constitutional rights lies in statistics from the Constitutional Court. In 2022, the court recorded 602 violation applications related to the right to organize assemblies and protests. This figure more than doubled in 2023, reaching 1,403. (BIA, 16 juin 2025)


Istanbul’s Gaziosmanpaşa Municipality shifts from CHP to AKP

After the suspension of Gaziosmanpaşa Mayor Hakan Bahçetepe, who was detained over alleged corruption, the municipal council convened and elected AKP council member Eray Karadeniz as acting mayor.

The Gaziosmanpaşa Municipal Council gathered to elect a new acting mayor following Bahçetepe’s suspension. The meeting, chaired by Council First Vice President Erdoğan Yıldırım Özçelik, was held in the municipal building.

For the position of acting mayor, AKP nominated Eray Karadeniz, who also serves as the party’s group deputy chair in the council, while CHP nominated Murat Topaloğlu.

As neither candidate secured an absolute majority in the first two rounds, a third round was held. Karadeniz won with 21 votes, defeating CHP’s Topaloğlu, who received 16 votes.

CHP holds majority in Avcılar and Büyükçekmece

In the Avcılar Municipal Council, CHP holds 24 seats, AKP has 10, MHP 2, and BBP 1. In Büyükçekmece, CHP holds 23 seats, AKP 12, and MHP 2. In Gaziosmanpaşa, the breakdown is 16 for AKP, 3 for MHP, and 16 for CHP.

The election of the acting mayor in Gaziosmanpaşa has concluded, while the selection processes continue in Avcılar and Büyükçekmece.

Bahçetepe: Let’s protect democracy

Hakan Bahçetepe, who won the March 31 elections and became the first CHP mayor of Gaziosmanpaşa in many years, sent a message from Marmara Prison in Silivri, where he is being held.

Via social media, Bahçetepe made the following appeal:

"Dear people of Gaziosmanpaşa, tomorrow, June 11, our municipal council will elect a new acting mayor. The administration of the Republican People’s Party, chosen by your will on March 31, 2024, must continue with the trust of the public. I call on AKP and MHP council members: honor the will of Gaziosmanpaşa, listen to your conscience. The future of this district must be shaped by the choice of its people. Let us together protect justice and democracy."

11 CHP mayors in prison

On March 19, 2025, İstanbul Metropolitan Municipality (İBB) Mayor Ekrem İmamoğlu was taken into custody over allegations of corruption and aiding a terrorist organization. He was arrested on March 23. On the same day, the Interior Ministry suspended him from office. On March 26, CHP council member Nuri Aslan was elected as deputy mayor of İBB.

Several CHP district mayors in İstanbul have faced similar charges and arrests:

  • Esenyurt Mayor Ahmet Özer was arrested on Oct 30, 2024, for alleged “membership in a terrorist organization.” The Interior Ministry removed him on Oct 31 and appointed İstanbul Deputy Governor Can Aksoy as trustee.
  • Beşiktaş Mayor Rıza Akpolat was arrested on Jan 17, 2025, on charges of “rigging public tenders” and “bribery.” He was removed from office the same day. On Jan 23, CHP council member Ömer Rasim Şişman was elected acting mayor.
  • Beykoz Mayor Alaattin Köseler was detained on Mar 3, 2025, for “membership in a criminal organization” and “bid rigging.” He was removed by the Ministry on Mar 4, and CHP’s Özlem Vural Gürzel became acting mayor on Mar 10.
  • Beylikdüzü Mayor Mehmet Murat Çalık was arrested on Mar 23, 2025, on charges of “bid rigging” and “bribery.” He was suspended the same day, and CHP’s Önder Serkan Çebi was chosen as acting mayor on Mar 26.
  • Şişli Mayor Resul Emrah Şahan was detained on Mar 23, 2025, for allegedly “aiding a terrorist organization.” The same day, Şişli District Governor Cevdet Ertürkmen was appointed as trustee.
  • Büyükçekmece Mayor Hasan Akgün was arrested on Jun 3, 2025, for “receiving bribes” and “extortion through coercion.” The Interior Ministry suspended him on Jun 5.
  • Avcılar Mayor Utku Caner Çaykara was detained on Jun 3, 2025, on charges of “extortion through coercion.” He was removed by the Ministry on Jun 5.
  • Gaziosmanpaşa Mayor Hakan Bahçetepe was arrested on Jun 3, 2025, for allegedly “accepting bribes.” He was suspended by the Interior Ministry on Jun 5.
As part of the same operation, Ceyhan Mayor Kadir Aydar and Seyhan Mayor Oya Tekin in Adana were also arrested on Jun 3, 2025, over “extortion through coercion.” Both were suspended from office on Jun 5.

With these developments, the number of CHP mayors currently in pre-trial detention has risen to 11.
(BIA, 12 June 2025)

Si l’on veut vraiment une démocratisation en Turquie...

Doğan Özgüden

(Artı Gerçek, 5 juin 2025)

Des analyses divergentes persistent sur le processus initié en octobre dernier par une déclaration du leader du MHP, Devlet Bahçeli, en Turquie, et qui a pris une nouvelle dimension avec la décision du PKK, le 27 mai, de déposer les armes, à l’appel du 27 février du chef du PKK, Abdullah Öcalan. L’ensemble du bloc au pouvoir, avec l’AKP et le MHP, continue de présenter ce processus – que le parti DEM soutient avec une grande implication en la considérant dans la perspective de la concrétisation de « la paix et d’une société démocratique » – comme une simple opération pour une « Turquie sans terrorisme ».

Dans l’entretien que Barış Boyraz, de l’agence de presse Fırat (ANF) m’a accordé début mars, j’avais exposé en détail mes positions sur les mesures à prendre pour l’instauration d’un processus de paix et de démocratisation (Artı Gerçek, 10 mars 2025).

Deux mois plus tard, Barış Boyraz m’a accordé un nouvel entretien qui m’a permis de commenter la situation actuelle. (https://firatnews.com/guncel/dogan-Ozguden-toplumsal-muhalefet-bir-araya-gelmeli-213460).

J’en partage in extenso les questions et mes réponses :

Q – Dans les débats sur la résolution de la question kurde et son processus en Turquie, on discute des mesures non adoptées par le gouvernement. Dernièrement, le paquet judiciaire, depuis longtemps en discussion, n’a pas répondu aux attentes. Comment évaluez-vous cette situation ?

Depuis le départ, je n’ai pas un regard très optimiste sur cette question. Car je n’ai aucune confiance dans l’État. Autrement dit, l’État turc, avec son administration et ses cadres politiques actuels, ne m’inspire pas confiance. Après l’appel de Devlet Bahçeli, qui a suscité un très grand enthousiasme, il a été rapporté qu’Abdullah Öcalan viendrait s’exprimer au parlement. Cela n’a pas eu lieu. Bien que le PKK ait tenu son congrès et décidé de déposer les armes conformément aux messages envoyés par Öcalan, les évolutions attendues ne se sont pas encore réalisées.

Q – Quel type d’évolution aurait dû se réaliser ?

De mon point de vue, la première condition pour que le processus puisse commencer était la libération des prisonniers politiques, avec les dirigeants du HDP, et en ce compris Öcalan qui représente le mouvement kurde. Cela n’a pas eu lieu. Récemment venue à l’ordre du jour, on a parlé de la disposition juridique dite du « Paquet d’exécution », mais ce paquet n’a permis ni la libération d’Öcalan, ni de celle des autres prisonniers politiques.

N'oublions pas que des amis sont emprisonnés depuis des années en raison du mouvement de Gezi. Ils parlent maintenant de changer la constitution du coup d’État. Malgré les lacunes de la constitution actuelle, de nombreuses dispositions démocratiques pourraient être introduites grâce à celle-ci. 

Q – Comment ça ?

Cette constitution stipule que : « Les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme sont contraignantes. Les décisions de la Cour constitutionnelle sont contraignantes ». Puisque cette constitution n’est pas appliquée, nombre de nos amis pour lesquels des décisions de libération ont été rendues sont toujours détenus. Si une nouvelle constitution doit être élaborée, elle ne peut être préparée par 15 à 20 personnes nommées comme des « esclaves du palais » par Tayyip Erdoğan.

Une telle constitution ne peut être élaborée que par une Assemblée constituante et devrait être préparée dans une composition représentative de toutes les forces démocratiques et politiques de Turquie. Mais on n’a même pas besoin de cela, comme je l’ai dit, de nombreux problèmes peuvent également être résolus avec la constitution actuelle.

Ils s’opposent à la libération des prisonniers politiques en affirmant : « Monsieur, si l’on libère ceux-ci, les condamnés et détenus du mouvement de Fethullah Gülen le seront aussi ». Une chose aussi effroyable, peut-elle se concevoir ? Si des personnes sont détenues en raison de leurs opinions politiques, elles doivent toutes être libérées sans discrimination. Il pourrait s’agir du mouvement kurde, il pourrait s’agir du mouvement de Fethullah Gülen, à part cela, de nombreux membres du mouvement du gauche sont maintenus en détention, tous devraient être libérés.

Q – À ce stade, l’accent est mis sur la démocratie. Autrement dit, le besoin de démocratie pour résoudre la question kurde est souligné. Par ailleurs, certains critiquent également les tentatives du gouvernement de diviser l’opposition. Comment voyez-vous cela ?

Dans le nouveau processus initié par Devlet Bahçeli, et qu’Erdoğan semble soutenir « mi-figue mi-raisin », cette question constitue un point d’interrogation majeur. Car pour une démocratisation, la question doit être débattue à la Grande Assemblée nationale de Turquie, une série de lois doivent être promulguées et les décisions qui s’imposent doivent être prises. Or, nous n’assistons pas à un tel processus.

Il n’existe aucune initiative concrète concernant la mise en œuvre de la décision de déposer les armes prises lors du congrès du PKK à la demande d’Öcalan. Le PKK a décidé de déposer les armes. Où les déposera-t-il ? Comment le fera-t-il ? Quelles en sont les conditions ? A-t-il une assise légale ?

Nous l’avons vu dans des exemples mondiaux, comme en Afrique du Sud. Si une réconciliation et un processus de résolution doivent être menés entre les forces de guérilla et le gouvernement central, des institutions jouissant d’une autorité ou d’une réputation mondiale doivent absolument jouer un rôle de médiateur. Je n’ai pas encore entendu parler d’une telle médiation.

Q – Vous évoquez la nécessité d’un troisième œil à la table des négociations, est-ce exact ?

Un troisième œil est absolument nécessaire, car il doit exister un groupe d’arbitrage qui pourra examiner la question de manière objective. Il existe de nombreuses organisations et personnalités de défense des droits humains en Europe et dans le monde. Elles contribuent à la lutte pour la démocratisation de la Turquie depuis des années et n’ont jamais été hostiles à l’État turc.

Cependant, Tayyip Erdoğan se considère actuellement comme un arbitre sur le plan international, sur des questions comme la Palestine ou l’Ukraine. C’est pourquoi il rejette toute aide ou médiation extérieures.

Je tiens à souligner ici un point : je m’attendais à ce que le parti DEM aborde cet événement avec un peu plus de préparation et de détermination. On est entré de manière un peu trop précipitée dans une atmosphère de processus de paix sans que les conditions requises n’aient été réunies. Je comprends que des visites et des rencontres soient nécessaires.

Mais on en est arrivé à un point où tout se passe comme si Devlet Bahçeli et Tayyip Erdoğan allaient, par un changement miraculeux soudain, résoudre tous les problèmes démocratiques en Turquie et accepter les revendications historiques de la nation kurde. Or, rien de tel ne s’est produit.  

Q – Mais quelle solution proposez-vous dans le cadre de ces critiques ? Autrement dit, que devrait faire l’opposition pour construire la démocratie ? Quelle attitude devrait-elle adopter ?

À cet égard, en dehors du parti DEM, de grandes responsabilités échoient également au Parti républicain du Peuple. Où se situe le CHP par rapport à cette question ? Le président du CHP n’a rien dit sur le processus de paix lors de sa dernière visite au Parlement européen.

Je suis la situation de près ; à cet égard, le CHP n’entreprend aucun rapprochement avec le mouvement kurde, se contentant d’utiliser la situation du maire de la grande municipalité d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, pour mener campagne pour l’élection présidentielle. J’ai été assez surpris de le lire hier… Le maire de Toroslar, élu dans le cadre du Consensus urbain, a limogé ses maires adjoints kurdes… Le CHP doit enfin clarifier sa position à ce sujet.

Il faut qu’aux côtés du parti DEM et du CHP, toutes les forces de démocratie et de liberté se rassemblent. Les mêmes grandes manifestations menées pour İmamoğlu doivent aussi être menées pour les dirigeants kurdes et de gauche détenus jusqu’à présent. Seule une telle approche permettra de construire une véritable démocratie en Turquie.

Supposons qu’une surprise survienne demain, İmamoğlu est libéré… Sa chance de devenir candidat à la présidentielle est ravivée ou son obstacle est levé… Cet évènement ne débouchera-t-il que sur une lutte démocratique dans le cadre du programme étriqué du CHP. S’il faut que la Turquie se démocratise réellement, le CHP doit absolument entamer un dialogue avec le parti DEM, et pas seulement avec le parti DEM, mais aussi avec toutes les organisations qui représentent le mouvement kurde en dehors de celui-ci.

Le mouvement kurde ne se limite pas au parti DEM et au PKK en Turquie… Il existe aussi en Syrie, en Irak et en Iran. Le CHP doit faire preuve de la même compréhension envers les Kurdes dans ces pays. Le mouvement kurde, qui a combattu Daesh en Syrie au prix de milliers de victimes, est actuellement en voie d’étranglement, et les calculs d’Erdoğan sont certainement derrière ces attaques.

Car l’actuel chef de l’État syrien est un ancien membre de Daesh. C’est une personne qui vient de ce courant… Pour que la démocratie se réalise dans ce pays, le mouvement kurde doit également participer au pouvoir d’une manière fédérative. De mon point de vue, l’État turc ne devrait pas s’y opposer.

Q – Dites-vous que les développements en Syrie sont liés au processus de résolution en Turquie ?

Cela a sans nul doute un impact. Je me souviens que Devlet Bahçeli et d’autres membres du gouvernement souhaitaient aussi que le mouvement kurde en Syrie dépose les armes. Cela a été répété à maintes reprises et continue à l’être. Cependant, à mon avis, le mouvement kurde en Syrie est un mouvement qui lutte pour se défendre et pour faire de la Syrie un pays véritablement démocratique. Nous ne devons pas l’ignorer.

Q – Que diriez-vous alors de la construction d’une société démocratique ? Autrement dit, quelle est la responsabilité de la société, indépendamment des institutions et des partis, en tant que sujet, dans sa participation à ce processus et dans la construction de la démocratie ? Comment ce processus doit-il être abordé ?

L’opposition en Turquie ne se résume pas au parti DEM et au CHP. Moi qui ai vécu les années 60, je me souviens : la formation et l’organisation légales du mouvement kurde avaient également débuté en ces années-là. Elle s’est développée à partir des rangs du Parti ouvrier de Turquie, puis des Centres culturels révolutionnaires de l’Est… En parallèle, de nombreuses organisations défendaient l’égalité sociale et la démocratisation en Turquie. Les associations des droits humains, les associations de journalistes, les organisations professionnelles et toutes les autres forces similaires devraient s’unir. Si un changement de constitution devait voir le jour où un changement devait survenir en Turquie, il devrait y avoir une union à laquelle tous les groupes que j’ai mentionnés devraient prendre part.

Aujourd’hui, il existe des diasporas originaires de Turquie partout dans le monde : la diaspora kurde, la diaspora arménienne, la diaspora assyrienne, ainsi que des émigrés politiques. Il est nécessaire de former un vaste mouvement auquel tous peuvent participer.

Bien entendu, le droit de diriger ce mouvement revient directement au parti DEM. Le parti DEM est une organisation qui représente la lutte légale et juridique en Turquie. Le parti DEM devrait également mener ce processus en établissant des relations avec tous ces groupes.

Traduction: Mazyar KHOOJINIAN

Le chef de l'opposition visé à son tour par une enquête

Le parquet d'Istanbul a ouvert une enquête mercredi contre le chef du principal parti de l'opposition turque pour des propos visant le procureur d'Istanbul, accusé par ses détracteurs de multiplier les poursuites contre les opposants au président Erdogan.

Lors d'un rassemblement à Istanbul mercredi soir, Özgür Özel, patron du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a lancé une attaque verbale contre Akin Gürlek, un ancien vice-ministre de la Justice nommé l'an dernier à la tête du parquet d'Istanbul.

Une enquête pour "menace" et "insulte" a été ouverte contre M. Özel, a rapporté la chaîne de télévision étatique TRT en citant un communiqué du parquet d'Istanbul.

Le procureur de la ville est accusé par l'opposition d'être au service du gouvernement, en raison d'enquêtes à répétition contre le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, emprisonné depuis fin mars, et son parti, le CHP.

Depuis la nomination de M. Gürlek en octobre, outre M. Imamoglu, huit maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et incarcérés, la plupart pour corruption, une accusation qu'ils rejettent.

Selon des analystes, le gouvernement tente de fragiliser le CHP, sorti large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.

Le CHP, qui était parvenu à conserver Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes turques, avait fait une percée dans des provinces plus conservatrices et s'était emparé de 26 des 39 arrondissements d'Istanbul, la capitale économique du pays. (AFP, 4 juin 2025)

Gezi commemoration met with heavy police crackdown: 95 detained

Taksim Solidarity Coordination had called for a commemoration under the slogan “Darkness will go, Gezi remains.” In response, İstanbul’s Beyoğlu district saw a heavy police presence, with barricades erected early in the day and riot police stationed at key locations. All side streets leading to İstiklal Avenue and Galatasaray Square were sealed off.

As coordination members were removed from İstiklal Avenue, demonstrators regrouped in side streets, particularly Mis Street, which became the focal point of the gathering.

The protest included participation from DEM Party MPs Kezban Konukçu and Çiçek Otlu. A memorial for those killed during the Gezi protests began with reading out their names, followed by slogans such as “Everywhere is Taksim, everywhere is resistance” and “Long live revolution and socialism.” Protesters also paid tribute to the late DEM Party MP and Parliamentary Deputy Speaker Sırrı Süreyya Önder, who passed away on May 3, with chants promising to bring peace in his memory.

Police crackdown and detentions

Following a press statement, student groups attempting to march toward Taksim were met with police intervention. Security forces blocked members of the press from filming and reportedly used physical force to detain protesters.

The İstanbul branch of the Contemporary Lawyers Association (ÇHD) reported that 95 people were taken into custody, including one minor. 83 of them were released on May 31, while the remaining 12 were released yesterday (June 1) after appearing at İstanbul’s Çağlayan Courthouse. (BIA, 2 June 2025)

Özgüden: Main conditions for a genuine peace in Turkey



Created by the ULB (French-speaking) and VUB (Dutch-speaking) universities in Brussels to disseminate information on the topics of human rights, migration, and freedom of expression, LATITUDES has just published an article on the question "Is peace possible in Turkey?" written by Halil Baysoy, a Kurdish journalist exiled in Belgium.

In the article, DEM Party deputy Ömer Faruk Gergerlioğlu, academic Yektan Türkyılmaz, NAV-BEL spokesman Orhan Kılıç and Info-Türk editor Doğan Özgüden explained their views for a genuine peace in Turkey.

We share Doğan Özgüden's view in the article on the question:

After stating that both Öcalan and the PKK have called for “legal and democratic reforms,” experienced journalist Doğan Özgüden emphasised that the AKP-MHP government could create an environment conducive to genuine peace by releasing Öcalan, former HDP leader Selahattin Demirtaş and his colleagues, Osman Kavala and the Gezi Park protest detainees, as well as Istanbul Mayor Ekrem İmamoğlu.

After emphasising that legal reforms and democratisation are essential for peace, Özgüden stated: “The refusal of the YPG to disarm, in the face of almost universal international support for Ahmed al-Shara, the leader of Hayat Tahrir al-Sham which controls the Syrian administration, is a completely legitimate right of the people of Rojava. The Ankara regime and its supporters will be solely responsible if a new cycle of conflict begins. Furthermore, unless the call made by the Kurdistan National Congress (KNK), held on 24-25 May in the Netherlands with delegates from the four parts of Kurdistan and the diaspora, is taken into account, it will not be possible to end the conflict.”

Özgüden concluded by stating, "one of the main conditions for ending the current regime in Turkey is the resolution of the Kurdish issue."

The full text of the article:
https://medialatitudes.be/is-peace-possible-in-turkey/

30th anniversary tribute to the Saturday Mothers/People

Marking 30 years of their resistance at Galatasaray Square as of May 27, the Saturday Mothers/People are known for demanding justice for their loved ones who were forcibly disappeared during the 1980s and 1990s.

An unnamed street artist made the Saturday Mothers/People and their struggle visible through a mural on the wall of Galatasaray Square.

In a post shared on social media, families of the disappeared stated: “On the 30th anniversary of our arrival at Galatasaray Square, we extend our heartfelt thanks to the street artist who saluted the Saturday Mothers with their meaningful work just beside the square.”

The artist’s intervention has been interpreted as a message of solidarity against the years-long police repression, protest bans, and the barricading of the area surrounding Galatasaray Square.

Constitutional Court rulings still not enforced

The Saturday Mothers/People began their peaceful gatherings at Galatasaray Square on May 27, 1995, calling for investigations into the fate and whereabouts of hundreds who were forcibly disappeared or killed after the 1980 military coup and during the 1990s state of emergency.

Most of the alleged perpetrators, said to have been part of the state’s security apparatus or paramilitary groups, escaped justice due to the expiration of the 30-year statute of limitations. In the few cases that went to court, suspects were acquitted.

Since August 2018, Galatasaray Square has been surrounded by metal barricades, and armed police have maintained a continuous presence. Two Constitutional Court rulings in 2022 and 2023 found that the applicants’ right to peaceful assembly had been violated and ordered the state to prevent further violations, but these rulings remain unenforced.

Between April and November 2023, attempts by the Saturday Mothers/People to gather at the square in line with these binding rulings were met with violent police interventions, and group members were detained. Although police interventions and detentions have ceased since November 2023, authorities have arbitrarily limited participation in the group’s weekly protests in front of the metal barricades to just 10 people.
(BIA, 30 May 2025)

Criticism mounts as Turkey’s 10th Judicial Reform Package reaches parliament

Following the announcement by Turkey’s Ministry of Justice on 21 May that the draft of the 10th Judicial Reform Package had been finalised, and a meeting lasting more than two hours between the pro-Kurdish DEM Party and the ruling AKP on 28 May concerning reforms, the legislative package was officially presented to Parliament on Thursday.

Turkey’s 10th Judicial Reform Package proposes a series of changes to the penal system to ease overcrowding and improve efficiency, and is now under parliamentary discussion. The proposed legislation addresses sentencing execution and includes broader eligibility for supervised release for crimes committed before 31 July 2023. It also permits the expanded use of home detention for women, children, and elderly prisoners while imposing harsher penalties for offences such as unauthorised firearm use. It also introduces minimum prison sentences for minor offences in response to criticism of impunity.

While the government presents the package as a step towards justice reform and rehabilitation, opposition parties and human rights groups have criticised its limitations and drawbacks. The pro-Kurdish DEM Party warns that the package could create new inequalities and facilitate the bypassing of the issue of political prisoners. Human rights organisations have also emphasised the lack of a general amnesty and the exclusion of individuals imprisoned under Turkey’s extensive anti-terror legislation.

Recently, the pro-Kurdish Peoples’ Equality and Democracy (DEM) Party voiced concerns regarding exclusions in the legislative package. Gülistan Kılıç Koçyiğit, deputy chair of the party’s parliamentary group, warned that the package falls short of public expectations and could jeopardise peace efforts. She argued that, unless it addresses political detainees and supports the democratic resolution of the Kurdish issue, it will disappoint many people. Koçyiğit added, “While political prisoners are excluded for writing a letter or chanting a slogan, men convicted of femicide or child abuse benefit from early release provisions.”

On 28 May, Sezai Temelli, co-chair of the DEM Party, also voiced criticism during an interview. He argued that the reform lacks legal guarantees for all citizens and does not address systemic issues in the judiciary. According to Temelli, the proposal maintains authoritarian control mechanisms rather than advancing democratic justice. He emphasised that genuine reform must be based on inclusive principles to deliver lasting change. Temelli also clarified that the legislative package only makes adjustments to certain regulations and does not address the root causes of judicial dysfunction. He emphasised the critical distinction between temporary reform packages, which are often limited to technical or procedural amendments, and comprehensive judicial reform, for which structural transformation, institutional independence, and long-term legal guarantees are required to ensure equal access to justice for all citizens.

Speaking on Wednesday, Temelli stated that the anticipated reform package would be limited to sick prisoners and convicts rather than encompassing the release of dozens of inmates, regardless of their health status, as alluded to earlier in the month. Prison overcrowding has become a major issue in Turkey. As of March, the Turkish Ministry of Justice reported that the country’s 395 correctional facilities were housing 398,694 inmates, which is almost 99,000 more than their combined capacity of 299,940. In the first three months of 2025 alone, the prison population increased by over 14,000, despite the closure of ten prisons. The Stockholm Center for Freedom reports that 1,026 prisoners have died in Turkish custody in less than two years, many of whom were political prisoners. The inhumane treatment of prisoners in these facilities is in fact the primary cause of their illnesses.

Prominent human rights defender and lawyer Eren Keskin has sharply criticised the legislative package for overlooking the most urgent humanitarian concern surrounding the release of ill and political prisoners. Referring to the PKK’s recent declaration to end armed struggle, Keskin argued that this political moment offers a rare opportunity to pursue democratic solutions. “If a new era has begun,” she wrote, “then what is preventing the release of terminally ill prisoners?” Keskin drew attention to long-standing violations of international law and the political dependency of Turkey’s Forensic Medicine Institute, which she claims prevents the recognition of independent medical reports and perpetuates inhumane conditions for inmates.

From a conservative perspective, the political scientist Mümtaz’er Türköne has also expressed concerns about the package’s underlying motives. Writing in The Turkish Post, he argued that the ruling government is not genuinely interested in structural reform, but is instead using the judicial process to gain political leverage. “Everyone is doing their part,” Türköne noted, “but the Palace is blocking the process,” implying that the reforms may be strategically delayed to influence electoral dynamics. He criticised the government’s weakened ability to shape public perception, warning that failure to deliver authentic change could further erode institutional trust.

The 10th Judicial Reform Package arrives in the wake of significant political developments, including the decision of the PKK to dissolve itself on 12 May following Abdullah Öcalan’s call to end the armed struggle. While the government presents the package as part of a wider reconciliation and reform initiative, critics argue that it does not address political imprisonment or deeply entrenched judicial inequalities. The timing of the package has sparked debate over whether the reforms represent genuine structural change or are a strategic move to manage dissent amid shifting political dynamics.
(MedyaNews, 30 May 2025)

Turkey’s political prisoners at centre of prison crisis

A Tuesday headline in pro-Kurdish newspaper Yeni Yaşam has reignited scrutiny over the fate of political prisoners in Turkey, spotlighting the continued solitary confinement of Abdullah Öcalan, the jailed Kurdish leader detained for over 26 years, amid a broader crisis in the country’s prison system.

The coverage coincides with alarming new figures disclosed by the Ministry of Justice: 1,026 people have died in Turkish prisons between 24 July 2023 and December 2024. The figures were revealed in response to a parliamentary question submitted by pro-Kurdish Peoples’ Equality and Democracy (DEM) Party MP Newroz Uysal Aslan.

The Ministry did not disclose how many of the deceased were ill or political prisoners. However, the Human Rights Association (İHD) stated on 28 April that 1,412 prisoners are currently ill, including 335 classified as gravely sick.

Those named in the Yeni Yaşam headline include prominent pro-Kurdish politicians Selahattin Demirtaş, Figen Yüksekdağ, Leyla Güven, Ayşe Gökkan, and Selçuk Mızraklı; civil society figures Osman Kavala, Çiğdem Mater, Tayfun Kahraman, and Can Atalay; and artists and activists such as Nudem Durak and Mine Özerden. Other political or ill prisoners featured were Bekir Kaya, Devrim Ayik, Siddik Guler, Hayati Kaytan, Fatma Tokmak, Ergin Aktaş, and Hatice Yıldız.

Beyond high-profile names, Yeni Yaşam detailed the case of İbrahim Tekin, a 67-year-old prisoner who completed a 30-year sentence on 11 May 2025 but was denied release on grounds of “bad behaviour”. Tekin, tortured during his 1995 arrest, now requires oxygen support due to a chronic illness. His lawyer, Özcan Sarıoğlu, condemned the parole board’s decision as “an unofficial retrial driven by ideology”.

Similarly, Fırat Nebioğlu, a 92% disabled prisoner in Diyarbakır (Amed), is in critical condition from kidney failure. Despite a medical report recommending release, he remains in custody—underscoring concerns that medical parole decisions are politically influenced.

“This is no longer about crime and punishment,” said Sarıoğlu. “It’s about maintaining power through institutional cruelty.”

The revelations come just as Turkey’s 10th Judicial Reform Package is expected to be introduced in Parliament. DEM Party lawmakers are urging that the bill include the equal application of parole laws, an end to political filtering by prison boards, and compliance with European Court of Human Rights (ECtHR) rulings.

Rights groups warn that the growing number of political detainees—many of them elderly, ill, or imprisoned for peaceful dissent—exemplify how Turkish prisons have become sites of prolonged punishment and political suppression.

As names like Kavala, Yüksekdağ, Demirtaş, and Güven return to national debate, the demand for structural reform and an end to politically motivated detention grows louder.
(MedyaNews, 27 May 2025)

L'Internationale socialiste a demandé la libération du maire d'Istanbul

Le conseil de l'Internationale socialiste, qui s'est réuni samedi à Istanbul, a demandé la libération du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, dont la détention a déclenché une grande vague de contestation en Turquie.

Des responsables des partis socialistes de différents pays, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, ont tenu des banderoles portant l'inscription "Free Imamoglu" ("Libérez Imamoglu"), selon les images diffusées par le principal parti de l'opposition turque CHP dont le chef, Ozgur Ozel, assure la vice-présidence de l'Internationale socialiste.

"Tous ceux qui sont dans cette salle ont beaucoup sacrifié pour défendre la démocratie. Nous traversons des moments difficiles, beaucoup de nos amis sont en prison. Nous sommes aux côtés de nos camarades en Biélorussie, au Niger, au Venezuela et en Turquie", a affirmé M. Sanchez qui est également président de l'Internationale socialiste.

En visite en Turquie, M. Sanchez a rencontré vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, qui rejette les accusations de corruption le visant, avait déclenché une vague de contestation inédite en Turquie depuis 2013.

Le maire déchu d'Istanbul, considéré comme l'opposant le plus redoutable au président Recep Tayyip Erdogan, est incarcéré depuis le 23 mars, jour de son investiture par son parti, le CHP (social-démocrate), comme candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2028.  (AFP, 24 mai 2025)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Dix organisations appellent à la "libération immédiate" d'un journaliste turc

Dix organisations de défense du journalisme et de la liberté d'expression ont exhorté mercredi les autorités turques à libérer le journaliste Fatih Altayli, un des commentateurs politiques les plus populaires de Turquie emprisonné depuis dimanche.

"Nous appelons à la libération immédiate de Fatih Altayli et exhortons les autorités turques à cesser d'exploiter des flous juridiques pour persécuter les journalistes", écrivent dans un communiqué ces organisations, parmi lesquelles Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Fatih Altayli, arrêté samedi soir, est accusé d'avoir menacé le président turc Recep Tayyip Erdogan dans une émission diffusée la veille.

Le chroniqueur, suivi par plus de 1,5 million d'abonnés sur YouTube, y avait commenté un sondage indiquant que 70% des Turcs s'opposeraient à une présidence à vie de M. Erdogan, rappelant que plusieurs sultans ottomans avaient fini "assassinés" ou "étranglés".
 
"Cette arrestation (est) un abus manifeste du droit pénal visant à faire taire les commentaires politiques critiques", accusent les 10 organisations co-signataires de l'appel à la libération de M. Altayli, parmi lesquelles figurent également l'International Press Institute (IPI), l'European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF) et la Fédération européenne des journalistes (FEJ).

Les 10 organisations s'inquiètent par ailleurs d'une décision du Conseil turc de l'audiovisuel (RTÜK) exigeant qu'une demande de licence de diffusion de la chaîne YouTube du journaliste soit déposée dans les 72 heures, sous peine de suspension.

Pour dénoncer l'arrestation de Fatih Altayli, qui lors de son interrogatoire a nié avoir voulu menacer le président Erdogan, ses équipes diffusent chaque jour depuis lundi sur sa chaîne YouTube un plan fixe montrant sa chaise vide. La vidéo du premier soir totalise plus de 1,4 million de vues. (AFP, 25 juin 2025)

Un journaliste critique du pouvoir arrêté et écroué

Un tribunal d'Istanbul a ordonné dimanche l'incarcération du journaliste turc Fatih Altayli, l'un des commentateurs politiques les plus populaires du pays, accusé de "menace" envers le président Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé ses avocats.

Le journaliste, arrêté samedi soir, est suivi par 2,8 millions d'abonnés sur X et plus de 1,5 million d'abonnés sur YouTube, où il anime une émission quotidienne.

Commentant vendredi un sondage indiquant que quelque 70% des Turcs s'opposeraient à une présidence à vie de M. Erdogan, Fatih Altayli a rappelé que plusieurs sultans ottomans avaient fini "assassinés" ou "étranglés".

Un procureur a requis son placement en détention provisoire, affirmant qu'il avait par son commentaire menacé le président turc.

Lors de son audition, le journaliste a dit n'avoir fait que fournir des "éléments de contexte historique", sans volonté de menace, selon plusieurs médias d'opposition citant le procès-verbal.

"Cette mentalité qui voit dans le journaliste un ennemi, intolérante à la critique, doit cesser", a réagi Erol Önderoglu, le représentant en Turquie de Reporters sans Frontières (RSF), affirmant que les propos de M. Altayli ont été "sortis de leur contexte" par la justice.

RSF classe la Turquie à la 159e place sur 180 de son classement de la liberté de la presse, entre le Pakistan et le Venezuela.

Premier ministre de 2003 à 2014 avant d'être élu président, M. Erdogan, âgé de 71 ans, n'est pas autorisé par la Constitution turque à se représenter à l'issue de son mandat, qui expire en 2028.

Mais la convocation d'élections anticipées ou une réforme constitutionnelle pourrait permettre au président turc de se maintenir au pouvoir. (AFP, 22 juin 2025)


Four journalists arrested on terrorism charges following İstanbul raids

Four journalists have been arrested on charges of "membership in a terrorist organization," following police raids in İstanbul linked to an investigation based in the northeastern province of Artvin.

The arrests came after seven people, including six journalists, were detained during home raids on Jun 13. The detainees were later transferred to Artvin for questioning.

On Jun 16, journalists held in custody at the İstanbul Provincial Gendarmerie Command were brought to court. After providing testimony to the prosecutor, four were referred to a criminal judgeship of peace with a request for formal arrest. Later that night, the court ordered the pre-trial detention of Ozan Cırık, a contributor to Sendika.org, along with journalists Dicle Baştürk, Yavuz Akengin, and Eylem Emel Yılmaz on terrorism-related charges.

Journalists Semra Pelek, Melisa Efe, and one other individual were released under judicial control.

The charges stem from allegations related to the journalists’ professional activities. According to testimony given on Jun 14, accusations focused on software services provided to news websites, payments received for articles, and phone communications.

The Media and Law Studies Association (MLSA) reported that journalists Semra Pelek, Ozan Cırık, and Dicle Baştürk were detained in raids on their homes in İstanbul and Bodrum. Eylem Emel Yılmaz and Melisa Efe, a translator for the German newspaper Frankfurter Allgemeine Zeitung, were also detained as part of the same investigation.

MLSA reported that no official reason for the detentions had been made public and confirmed that its legal team was monitoring the process and providing support. “We will continue to follow developments and inform the public about violations of journalists' rights,” the association said. (BIA, 17 juin 2025)

Journalists Semra Pelek, Dicle Baştürk, Melisa Efe, and Ozan Cırık taken into custody

A press freedom advocacy group, Media and Law Studies Association (MLSA), announced that journalists Semra Pelek, Ozan Cırık, and Dicle Baştürk were taken into custody this morning in operations conducted at their homes in İstanbul.

Additionally, Melisa Efe, who works as a translator for the Frankfurter Allgemeine Zeitung, was also detained within the scope of the same investigation.

Journalist Semra Pelek was detained in line with a search and detention order issued as part of an investigation opened in Artvin. A raid was carried out at her home in the morning, followed by a search that lasted about an hour.

*Semra Pelek
After the search, Pelek was taken to the Maslak Gendarmerie Command.

The reason for the detention has not yet been made public. MLSA’s Legal Unit stated that it is monitoring the process and providing legal support.

*Dicle Baştürk
It was also learned that journalist Dicle Baştürk was detained within the scope of the same investigation. Baştürk, like the others, was detained in connection to the Artvin-based investigation, but no detailed explanation has been provided so far.

MLSA stated that it continues to monitor developments and will keep the public informed about rights violations against journalists.

*Ozan Cırık
Additionally, it was reported that Sendika.org contributor Ozan Cırık was detained under the same investigation. The report stated that gendarmerie officers who came to Cırık’s residence cited a confidentiality order on the investigation. Cırık was also taken to the gendarmerie command in Maslak, and after a medical check, it was learned that he would be transferred to Artvin.
(BIA, 13 June 2025)

RSF calls for urgent protection of Cypriot journalist Ayşemden Akın

Reporters Without Borders (RSF) has issued an urgent call to police authorities to ensure the protection of Cypriot journalist Ayşemden Akın, citing multiple credible warning signs of an imminent threat to her physical safety.

RSF also urged Turkish and Northern Cypriot authorities to identify and prosecute those responsible for issuing death threats against her.

Akın, editor-in-chief of the news site Bugün Kıbrıs, has barely left her home since receiving a death threat by phone on April 30 in connection with her investigations into corruption involving Turkish and Northern Cypriot officials. The day after the threat, her source, Cemil Önal, was assassinated in the Netherlands.

Despite her request for 24-hour protection, police have only been patrolling her home for 30 minutes each morning – just long enough for her husband to take their child to school. Authorities claim “necessary precautions” are in place and that “every citizen is protected 24/7.”

RSF’s EU and Balkans Desk head Pavol Szalai criticized the passive response, stating, “The murder of a source, death threats... The warning signs of an attack against journalist Aysemden Akin are numerous and grave. In the face of such serious risks, indifference from the authorities would be utterly unacceptable. We firmly call on the Northern Cyprus police to provide the reporter with permanent protection. Furthermore, those responsible for the death threats must be identified – in cooperation with the Turkish authorities – and brought to justice.”

Akın was threatened during a 27-minute call from Turkey, warning her to stop publishing investigations related to alleged corruption between Turkish and KKTC officials. The threats were reportedly tied to the 2022 assassination of Halil Falyalı, involved in a money laundering scandal. The day after Akın received the threat, her source and Falyalı’s associate, Önal, was killed.

Northern Cyprus ranks 91st in RSF’s 2025 World Press Freedom Index – its lowest score since 2014. (BIA, 3 June 2025)

Grup Yorum responds to censorship by making all albums public

Grup Yorum, one of Turkey’s most iconic protest music groups since 1985, has defied censorship by making all their albums publicly available on platforms like YouTube and Spotify.

In a statement on X (formerly Twitter), the band shared a direct link to their full discography, declaring their commitment to providing uncensored access to their music.

At least 454 of the group’s videos – uploaded between 2006 and 2024 across 56 YouTube channels and amassing over 205 million views – were blocked in Turkey under the pretext of “protecting national security and public order.” Spotify also removed the band’s music, despite their 407,000+ monthly listeners.
In response, Grup Yorum called for collective resistance against the bans and launched the “#GrupYorumBenim” campaign, a solidarity movement that gained significant traction on May 31.

About Grup Yorum

Founded in İstanbul in 1985, Grup Yorum is known for its politically charged and revolutionary music, blending protest, traditional Turkish music, and Anatolian rock.

Over the years, the group has faced over 400 lawsuits, with 15 members arrested and two members dying during hunger strikes. Despite bans and repression, they released 21 albums, sold over two million records, and participated in numerous mass actions, protests, strikes, and occupations across Turkey and Europe. Their concerts have been repeatedly banned, their albums confiscated, and many songs criminalized by authorities. (BIA, 2 June 2025)

Des centaines de clips du groupe de musique révolutionnaire bloqués

Les autorités turques ont bloqué l'accès à plus de 450 vidéos du groupe de musique révolutionnaire Grup Yorum sur YouTube au nom de "la protection de la sécurité nationale et de l'ordre public", a annoncé l'association de défense des droits numériques Engelliweb.

Désormais inaccessibles depuis la Turquie, ces 454 clips partagés depuis 2006 par des dizaines de comptes YouTube totalisent plus de 205 millions de vues.

L'accès à un album du groupe a également été bloqué sur Spotify et Apple Music mais perdure sur Deezer, y compris depuis la Turquie, a affirmé sur X le cyberactiviste turc Yaman Akdeniz.

L'AFP a pu constater ces restrictions d'accès.

Grup Yorum, fondé en 1985, se définit comme appartenant à la gauche révolutionnaire et est connu pour ses oeuvres mêlant musique traditionnelle et reprise de chants de révolte.

Ses membres sont régulièrement arrêtés et ses concerts interdits.

Deux des musiciens du collectif sont morts en 2020 à la suite d'une grève de la faim pour protester contre la répression dont il fait l'objet.

Les autorités turques accusent le groupe d'être lié à l'organisation marxiste-léniniste radicale DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), accusée d'assassinats, attentats-suicides et attaques à main armée et qualifiée de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. (AFP, 30 mai 2025)

Kurdish Question / Question kurde

Une commandante kurde met en garde le régime syrien contre son effondrement

La commandante générale des unités de protection des femmes (en kurde : Yekîneyên Parastina Jin, YPJ) Rojhilat Afrin a mis en garde le nouveau régime syrien contre son effondrement s’il refuse de satisfaire les demandes légitimes des autorités du Nord-Est de la Syrie.

Rojhilat Afrin a déclaré « Si nos demandes ne sont pas satisfaites, le nouveau régime syrien est voué à l’effondrement. »

La commandante kurde a également dénoncé la présence militaire de la Turquie colonialiste sur le sol syrien en rappelant que « Permettre à la Turquie d’établir des bases dans des endroits comme Palmyre, Hama ou Deir ez-Zor signifie que les Syriens ne contrôlent plus leur propre destin. »

Concernant un hypothétique soutien israélien à la cause du peuple kurde, Rohilat Efrin a déclaré : « Nous ne fermons pas la porte à toute proposition sérieuse de dialogue visant à instaurer la paix et à garantir les droits du peuple syrien ». (Infolibertaire.net, 26 juin 2025)

Kurdish poet İlhan Sami Çomak receives Jack Hirschman International Poetry Award

Kurdish poet İlhan Sami Çomak has been awarded the Jack Hirschman International Poetry Award, presented annually in honor of the late American Marxist poet, translator, and activist.

The award ceremony took place yesterday at Bağlam Publishing House in Beyoğlu, İstanbul, hosted by actor Şenay Gürler. Among the attendees were Kurdish politicians Gültan Kışanak and Sebahat Tuncel, musician Feryal Öney, writer Zeynep Altıok, and numerous other poets, writers, and political figures.

Çomak received the award from Agneta Falk Hirschman, herself a poet and the widow of Jack Hirschman. The jury for this year’s prize included Francis Combes, Agneta Falk Hirschman, and Halmosi Sándor. They selected Çomak from among three finalists, citing his ability to convey universal human themes and poetic mastery developed over more than 30 years in prison.

Jack Hirschman, born in New York in 1933 and passed away in 2021, was known for his anti-imperialist, socialist, and revolutionary themes. He translated numerous poets into English, including Nâzım Hikmet, and served as San Francisco’s Poet Laureate. (BIA, 26 juin 2025)

L'autrice de BD franco-kurde Kudret Günes détenue en Turquie

L’artiste de 69 ans a été arrêtée à son arrivée dans le pays le 27 mai pour rendre visite à sa famille. Placée en résidence surveillée depuis, elle attend son procès, prévu le 8 juillet, pour «apologie du PKK».

Depuis un mois, le sort de la Franco-Kurde Kudret Günes, 69 ans et autrice de la BD la Liberté dans le sang (Marabout), se trouve entre les mains des autorités turques. Placée en résidence surveillée, elle doit se présenter deux fois par semaine au commissariat, en attente de son procès prévu le 8 juillet pour «apologie du PKK», le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie. En atterrissant à l’aéroport d’Ankara le 27 mai pour rendre visite à sa famille, elle ne s’attendait pas à être «enfermée pendant six heures dans un bureau, avant d’être conduite au palais de justice de la capitale».

Alors qu’elle n’a jamais été appréhendée par les autorités turques jusqu’à son précédent séjour dans le pays en 2023, la sortie de sa bande dessinée en 2024, dont certaines pages sont discutées pendant son interrogatoire, a jeté le soupçon sur elle. Cette fiction imagine le destin de Rojîn, une femme franco-kurde réduite en esclavage en Syrie par Daesh alors qu’elle fuyait un mariage forcé, avant de se libérer de ses oppresseurs par les armes. Au tribunal d’Ankara, un procureur déclare dans un premier temps à Kudret Günes qu’elle va repartir libre. Mais elle est finalement conduite devant un juge, qui lui annonce qu’elle risque «deux à cinq ans de prison».

Contactée par téléphone, Kudret Günes nous raconte que pendant son interrogatoire, la police turque lui a montré des captures d’écran de son compte Facebook, notamment «un post en hommage à Uğur Kaymaz, un enfant kurde de 12 ans tué par 13 balles de l’armée turque en 2004». Ses réactions à la défaite de l’Etat islamique au Kurdistan syrien sont aussi exhumées, comme le commentaire : «Les femmes les plus belles du monde ont réussi à sauver le monde des hommes les plus sanguinaires de notre époque.» Si l’un de ses posts réagit au triple assassinat de dirigeantes du PKK à Paris en 2013, Kudret Günes réfute tout lien avec ce parti, se considérant même «en désaccord» avec ce dernier. Elle précise se sentir «concernée par le sort des femmes et des enfants kurdes», comme en témoigne son travail principalement composé de documentaires réalisés pour la télévision française depuis trois décennies.

Citoyenne française depuis 1993, Kudret Günes s’est initialement installée en France au début des années 80 pour y étudier le cinéma. Plusieurs de ses documentaires comme Sur les traces de Bedia (2010) racontent comment des femmes militantes kurdes reconstruisent leur vie en France après avoir fui la répression politique en Turquie. Son documentaire le plus connu, Leyla Zana, le cri au-delà de la voix étouffée (2002), portant sur le combat d’une députée kurde à l’assemblée turque, a obtenu plusieurs prix sans jamais être diffusé en Turquie. Il a joué un rôle important pour la libération de cette femme politique survenue en 2004, après dix années d’emprisonnement.

Chronologie

Kudret Günes espérait profiter de ce séjour dans son pays d’origine pour partir à Amed (Diyarbakir), la plus importante ville de la région kurde de Turquie, afin de se documenter sur des crimes d’honneurs au sein des familles kurdes, «lorsque des femmes sont tuées ou poussées au suicide par leurs parents ou leurs proches après des relations hors-mariages ou des viols», explique-t-elle. L’autrice prévoit de consacrer une bande dessinée ou une pièce de théâtre au destin de six victimes, mais sa résidence surveillée à Ankara l’a empêchée de poursuivre ses recherches pour ce projet.

«Les régimes autoritaires ont peur des artistes»

Sa procédure judiciaire s’inscrit dans un contexte politique mouvementé depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoglu le 19 mars, qui a provoqué de nombreuses manifestations d’opposants au régime d’Erdogan. En parallèle, le PKK a annoncé sa dissolution le 12 mai, enclenchant un processus de paix avec l’Etat turc à l’issue encore incertaine. Ces récentes évolutions ne semblent pas empêcher les autorités turques de poursuivre leur politique de répression des défenseurs de la cause kurde, comme en témoigne cette procédure judiciaire intempestive. (Libération, le 25/06/2025)

Court releases 32,000-page justified verdict against pro-Kurdish politicians

A court has issued a 32,000-page justified verdict in the high-profile Kobanî case, formally launching the appeals process for dozens of pro-Kurdish politicians convicted in connection with deadly protests in 2014.

The Ankara 22nd Heavy Penal Court had reached its verdict in May 2024. With the justified ruling now complete, defendants’ lawyers can appeal to a higher court seeking to overturn the convictions and request their clients’ release.

The case centers on mass protests held in Oct 2014, primarily in the country's predominantly Kurdish southeastern provinces. Demonstrators, mostly supporters of the Peoples’ Democratic Party (HDP), took to the streets in response to the Islamic State (ISIS) assault on the Syrian Kurdish town of Kobani, located near Turkey’s border. The protests turned violent, involving clashes between demonstrators, police, and Islamist counter-protesters, resulting in dozens of deaths.

Seven years after the events, prosecutors filed charges against 108 HDP members, including several senior figures. The indictment accused them of orchestrating the protests on the orders of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK). The charges included “undermining the unity and integrity of the state” and “membership in a terrorist organization.”

The trial drew significant international attention due to its scope and the profile of the defendants.

Former HDP co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ received prison sentences of 42 years and 32 years and 9 months, respectively. Other sentences include:

Gültan Kışanak, Sebahat Tuncel, Emine Ayna: 12 years
Ahmet Türk: 10 years
Ali Ürküt: 13 years and 4 months
Alp Altınörs: 18 years
Ayla Akat Ata and Aynur Aşan: 9 years and 9 months
Mesut Bağcık, Nezir Çakar, Ayşe Yağcı, Meryem Adıbelli: 9 years
Bülent Parmaksız: 23 years
Günay Kubilay and İsmail Şengül: 20 years and 6 months
Nazmi Gür, Pervin Oduncu, Zeki Çelik, Zeynep Karaman: 22 years and 6 months
Cihan Erdal and Dilek Yağlı: 16 years
(BIA, June 25, 2025)


Dissolution du PKK: des dirigeants prokurdes pressent Ankara d'hâter le processus

Les responsables du parti prokurde DEM ont réclamé mercredi du gouvernement turc des mesures d'urgence en vue d'accélérer le désarmement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), cinq semaines après l'annonce de la dissolution du groupe armé.

"La Turquie n'a pas une minute à perdre, surtout en cette période de guerre entre l'Iran et Israël", a déclaré Tülay Hatimogullari, coprésidente du DEM, déplorant que le processus de dissolution du PKK, objet de négociations entre le groupe armé, le gouvernement turc et le DEM, avance trop "lentement".

"Il est temps que le gouvernement fasse le nécessaire", a insisté l'autre coprésident du DEM, Tuncer Bakirhan, qui a de nouveau réclamé avec Mme Hatimogullari un assouplissement des conditions de détention d'Abdullah Öcalan, chef historique du PKK, et la création d'une commission parlementaire transpartisane chargée notamment d'encadrer le processus en cours.

S'exprimant devant des journalistes, les deux dirigeants prokurdes ont estimé que le désarmement du PKK s'accélérerait si le gouvernement prenait des mesures en faveur de la "démocratisation", citant notamment la question de la langue kurde, soumise de longue date en Turquie à des politiques de déni.

Le PKK a annoncé le 12 mai sa dissolution et la fin de plus de quatre décennies d'une guérilla qui a fait plus de 40.000 morts, répondant à un appel lancé fin février par Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 sur une île-prison au large d'Istanbul. (AFP, 18 juin 2025)

Un romancier kurde et sa maison d’éditions poursuivis pour « terrorisme »

Le romancier kurde Mehmet Dicle ainsi que sa maison d’éditions ZIZ sont poursuivis par les autorités judiciaires turques pour « terrorisme » à cause du roman « Berfa Sor » (Neige rouge). Le PEN International a exhorté les autorités turques à « cesser de lancer des poursuites absurdes pour propagande terroriste fondées sur des écrits littéraires fictifs. »

« Une fois de plus, les autorités turques s’en prennent à un écrivain et à un éditeur simplement parce qu’ils ont osé rédiger et publier un roman. Cette affaire est aussi dangereuse qu’absurde. Nous soutenons Mehmet Dicle, membre kurde du PEN, et la maison d’édition ZİZ, et exhortons les autorités à cesser de lancer des poursuites absurdes pour propagande terroriste fondées sur des écrits littéraires fictifs », a déclaré Burhan Sonmez, président du PEN International.

Les autorités turques ne devraient pas accuser le membre kurde du PEN Mehmet Dicle et la maison d’édition ZİZ de propagande terroriste, a déclaré PEN International le 30 mai dernier, alors qu’une enquête a été ouverte sur le roman de Dicle Berfa Sor (Neige rouge).

En avril 2025, l’avocat de Mehmet Dicle l’a informé qu’une enquête avait été ouverte contre lui et les éditions ZİZ concernant le livre de Dicle, Berfa Sor. Publié en 2023, Berfa Sor se déroule dans la ville fictive d’Asûs et évoque l’angoisse et le désir des parents d’un guérillero. Dicle et son éditeur sont accusés de « propagande terroriste » pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une accusation passible d’une lourde peine de prison.

Selon le dossier d’enquête, en janvier 2025, les autorités pénitentiaires de Yozgat, en Turquie centrale, ont saisi une série de livres auprès de détenus, dont Berfa Sor. Des extraits du livre ont été traduits du kurde au turc par des traducteurs non officiels, le parquet concluant qu’il s’agissait de propagande terroriste. Le dossier d’enquête a ensuite été transmis au parquet de Diyarbakır, où Dicle est basé.

Comme l’a documenté à maintes reprises PEN International – notamment dans « Identité à l’épreuve : persécution et résistance », son dossier 2025 – l’enquête sur Dicle et son éditeur intervient dans un contexte de répression croissante des publications et du secteur éditorial en Turquie. Ces dernières années, de nombreux auteurs ont vu leurs livres vendus avec des restrictions, voire carrément interdits.

Les autorités turques devraient cesser de censurer et de persécuter les écrivains pour l’exercice légitime de leur droit à la liberté d’expression – y compris par le biais de lois antiterroristes trop larges – en commençant par abandonner de toute urgence leur enquête sur Mehmet Dicle et la maison d’édition ZIZ.

Informations Complémentaires

Mehmet Dicle, né en 1977, est un écrivain, éditeur et traducteur kurde, cofondateur et directeur de la Maison littéraire LiteraKurd à Diyarbakır, dans le sud-est de la Turquie. Il est membre du PEN kurde. Dicle a publié trois recueils de nouvelles en kurde : Asûs (2005), Nara (2010) et Ta (2014). Il travaille également comme traducteur et a notamment édité Kürt Dili ve Edebiyati (Langue et littérature kurdes, 2010), un manuel scolaire en turc. Depuis 2020, Dicle est rédacteur en chef du magazine de nouvelles Kurdeçîro k. En 2025, avec un groupe d’autres écrivains, Dicle a cofondé la Maison littéraire LiteraKurd à Diyarbakır, où il travaille notamment comme directeur et coordonne de nombreuses activités littéraires, notamment des séminaires, des panels, des événements de littérature pour enfants, des ateliers d’écriture et de traduction et des cours de langues.

La maison d’édition ZİZ a été fondée en 2023 à Diyarbakır (Amed) et est spécialisée dans les œuvres littéraires kurdes, notamment la poésie, les romans, les nouvelles et les livres traduits. (infolibertaire, 2 juin 2025)

Les Kurdes syriens annoncent que trois membres de leur police ont été tués par l'EI

Les forces de sécurité intérieures kurdes, les Asayish,ont indiqué dimanche que trois de leurs membres ont été tués dans une attaque du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie.

L'EI, qui était parvenu à contrôler une vaste zone en Syrie et en Irak, a été défait en Syrie en 2019 par les forces kurdes avec le soutien d'une coalition internationale.

Il maintient toutefois des cellules qui continuent notamment d'attaquer les forces dirigées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Dans un communiqué faisant état d'une "activité croissante" des jihadistes de l'EI, les Asayish ont déclaré qu'"une cellule armée" du groupe avait attaqué "une patrouille de nos forces (..) sur la route reliant Raqqa et Hassaké".

"Un engin explosif télécommandé a été déclenché contre le véhicule de la patrouille, provoquant la mort de trois de nos membres alors qu'ils accomplissaient leur devoir de sécuriser la route et d'assurer la circulation des civils", ont-ils ajouté.

Des "opérations de ratissage et des enquêtes" pour traquer les responsables sont en cours, selon eux.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également rapporté une attaque contre des forces kurdes menée par des hommes armés "soupçonnés d'appartenir" à une cellule de l'EI.

L'ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources à l'intérieur du pays, a précisé que les forces kurdes "accompagnaient un convoi pétrolier" traversant la province de Raqqa à destination "des zones contrôlées par Damas".

Jeudi, l'EI a pour la première fois revendiqué une attaque contre les forces des nouvelles autorités islamistes, qui ont pris le pouvoir en Syrie après avoir renversé l'ex-président Bachar al-Assad.

Le président américain Donald Trump, qui a rencontré le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh le 14 mai en Arabie saoudite, l'a appelé à "aider les Etats-Unis à empêcher une résurgence de l'EI".  (AFP, 1er juin 2025)

"La méfiance" d'une ex-combattante du PKK face aux autorités

Le rugissement d'un avion de chasse dans le ciel de Diyarbakir interrompt brièvement son récit. "Essayez donc d'expliquer la paix aux gens... La méfiance persiste".

Face à un thé, en tee-shirt bleu et jean moulant sur la place principale de la plus grande ville à majorité kurde de Turquie (sud-est), Yüksel Genç secoue ses boucles auburn en confiant ses doutes sur le processus de paix entre Ankara et les combattants du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.

"La guérilla est sincère, mais elle pense que l'Etat ne l'est pas et que l'exécutif ne lui fait pas confiance", affirme l'ancienne combattante.

Après 41 ans de lutte armée qui ont fait au moins 40.000 morts, le mouvement a annoncé sa dissolution à l'appel de son chef historique, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999.

À 50 ans, YÜksel Genç, qui a purgé de nombreuses années de prison, continue son combat par la plume pour faire valoir les droits des Kurdes qui représentent environ 20% de la population turque.

Elle a rejoint le PKK en 1995 à l'âge de 20 ans alors qu'elle commençait l'université à Istanbul.

"À cette époque beaucoup de villages kurdes étaient incendiés, des assassinats jamais élucidés. On se sentait coincé, sans autre choix que rejoindre la guérilla", justifie-t-elle, évoquant "une terrible répression" des autorités contre la communauté kurde.

Quatre ans plus tard, en février 1999, le fondateur et chef historique du PKK Abdullah Öcalan est arrêté à Nairobi au terme d'un exil à travers plusieurs pays.

"La capture d'Öcalan a provoqué une immense colère au sein de la guérilla, une rage profonde. Avec le sentiment que la cause kurde serait anéantie. Ce climat aurait pu déclencher une grande vague de violence en Turquie".

Mais Öcalan prône l'apaisement avec les autorités et appelle des combattants à se rendre en formant deux "groupes de paix et de solution démocratique", espérant qu'Ankara répondra à ce geste.

- "Sans arme" -

Yüksel Genç fait partie du premier - "trois femmes et cinq hommes" - à se rendre le 1er octobre 1999. Un second suit en novembre.

"Monsieur Öcalan pensait que la solution à la question kurde en Turquie était désormais possible sans arme, par la voie démocratique. Que notre arrivée symboliserait la bonne volonté" du PKK. "Qu'elle persuaderait l'Etat de négocier".

Elle admet le caractère "sacrificiel" de cette reddition dans le village de Semdinli (sud-est), au terme d'une longue marche dans les montagnes, guettés par "des milliers" de militaires "postés entre les rochers".

Transférés à Van, les combattants sont arrêtés cinq jours plus tard. Yüksel Genç passe cinq ans et demi en détention.

"Pour nous ces groupes de paix, c'était une mission. La solution devait passer par le dialogue", défend-elle sans rancoeur pour les ordres du chef qui l'ont envoyée derrière les barreaux.

Plusieurs fois poursuivie, arrêtée et de nouveau incarcérée trois ans et demi pour ses écrits, la quinquagénaire, journaliste associée au think tank "Sosyo Politik" à Diyarbakir, constate que "travailler pour la paix en Turquie a un coût".

"Malheureusement, les efforts du PKK pour devenir une organisation pacifique ont échoué".

L'arrivée de l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan au pouvoir "qui remplace le vieux système et l'esprit militaire" suscite l'espérance d'une nouvelle donne dans les années 2000, et un nouvel appel d'Öcalan à cesser le feu. Sans effet.

Aujourd'hui? "L'Etat est impliqué dans le processus. Mais parler de négociation reste extrêmement difficile", estime-t-elle.

"Le PKK, comme en 1999, évolue vers la lutte non-violente. Déposer les armes n'est pas la fin du combat. Le Parti se prépare à devenir une organisation politique", avance-t-elle. Mais "on a le sentiment d'avoir entamé un processus beaucoup plus difficile".

- "Un océan d'insécurité"-

Yüksel Genç ne parle pas d'espoir: "La vie nous apprend à être réaliste: il n'y a guère de différences entre les sentiments de la population et ceux de la guérilla: des années d'expérience ont généré un océan d'insécurité. La guérilla ne semble pas faire confiance à l'Etat".

"Elle a montré son courage en déposant les armes sans avoir été vaincue. Mais elle ne voit pas de résultat concrets".

En face, le gouvernement, qui a initié le processus de paix à l'automne dernier, n'a rien annoncé, rien promis, remarque-t-elle.

"Pourquoi les prisonniers malades ne sont-ils pas libérés? Et ceux qui ont purgé leur peine? Pourquoi ne profitent-ils pas du climat de paix?". Et Abdullah Öcalan est toujours détenu à l'isolement au large d'Istanbul.

Le nombre de détenus considérés comme membres ou proches du PKK n'est pas divulgué par les autorités.

"Le fait qu'Öcalan ne soit toujours pas en situation de conduire le processus vers une solution politique démocratique est un handicap majeur du point de vue de la guérilla", insiste-t-elle.

"Même notre quotidien reste complètement façonné par les contraintes sécuritaires, dans toute la région. La présence militaire, les barrages, tout ça devrait changer".

Les Kurdes syriens exigent un système décentralisé

Les Kurdes syriens, qui vont reprendre « bientôt » leurs négociations avec le pouvoir central à Damas, exigeront un système de gouvernance décentralisé dans la nouvelle Syrie, a indiqué lundi à l'AFP un haut responsable kurde.
Les autorités islamistes ont signé un accord le 10 mars avec les Kurdes pour intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et nord-est du pays, comprenant les principaux champs pétroliers et gaziers du pays.

Les deux parties doivent tenir « bientôt » des réunions à Damas, consacrées à l'application de cet accord, selon le responsable qui a requis l'anonymat.

La délégation kurde insistera pour « une Syrie décentralisée, pluraliste et démocratique », a expliqué le responsable. « Cette position sera l'un des principaux sujets de discussion et n'est pas négociable ».

« La mosaïque de la société syrienne ne peut pas être gérée par un système politique qui monopolise tous les pouvoirs et ne reconnaît pas la spécificité des régions et des composantes », a-t-il encore dit.

Les Kurdes avaient rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas le 13 mars, qui accorde les pleins pouvoirs au président intérimaire Ahmad al-Chareh, et estimé que le nouveau gouvernement ne reflétait pas la diversité syrienne.
Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani avait averti que « l’unité du territoire syrien (était) non négociable ».

Il avait ajouté que toute « tergiversation » dans l'exécution de l'accord avec les Kurdes risquait de « prolonger le chaos » dans le pays, après 14 ans de guerre civile.

Soutenues par Washington, les puissantes Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l'administration kurde, ont joué un rôle clé dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique défait en 2019.
(AFP, 26 mai 2025)

À Kobané, la soif de paix « pour mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple kurde »

L'Humanité, 24 mai 2025
Kobané reprend son souffle. Depuis un mois, le sifflement des drones a laissé place au chant des oiseaux ; on n’entend plus les déflagrations des bombes turques dans les oliveraies ; les moineaux nichent dans les impacts de balles qui criblent les murs.

Attablés sous les mûriers d’un restaurant, Mizgîn Xelîl et Farhane Hadj Issa, qui codirigent le canton pour l’Administration autonome du nord-est de la Syrie (Aanes), savourent prudemment le répit laissé par ce cessez-le-feu. « Quand les drones tournoient au-dessus de nos têtes, on ne sait pas quelle sera leur cible, frissonne la première. Les choses s’améliorent pour le moment. Le dialogue que nous avons entamé avec Damas et celui qui peut s’ouvrir en Turquie entre Ankara et les Kurdes font bouger les lignes. Reste à savoir dans quel sens la situation évoluera. »

Accrochée à la frontière entre la Turquie et la Syrie, sur laquelle court un interminable mur gris hérissé de barbelés, la ville kurde avait opposé en 2014 une héroïque résistance aux djihadistes de Daech. Près de 70 % de ses édifices avaient été détruits : elle garde les stigmates de cette âpre bataille. Tout un quartier en ruines a été laissé en l’état, pour mémoire : collines de gravats, carcasses de camions piégés, batteries d’artillerie rouillées.

Un chien errant surgit de ces décombres où de jeunes arbres se fraient un chemin vers le ciel. Zinar, un homme d’une cinquantaine d’années, a participé voilà dix ans, comme sniper, à la guerre livrée aux assaillants islamistes. « Leurs armes venaient de Turquie, elles passaient par là », accuse-t-il, en désignant, entre les pans d’immeubles écroulés, le drapeau rouge au croissant et à l’étoile blancs qui toise la cité fantôme, de l’autre côté du mur.

« Notre révolution a commencé ici »

« Nous ne voulons pas redessiner les frontières, nous voulons les détruire et faire en sorte que tous les peuples de la région puissent vivre libres sur leurs terres, dans la solidarité les uns avec les autres », lance Farhane Hadj Issa, en convoquant le passé : les accords Sykes-Picot de 1916 et le traité de Sèvres, en 1920, par lesquels les puissances occidentales ont dépecé la région, à la chute de l’Empire ottoman, puis le traité de Lausanne, en 1923, qui a laissé la nation kurde sans État. « Le Kurdistan, tout au long de l’histoire récente, a traversé de terribles épreuves, notre peuple a enduré de grandes souffrances. Notre révolution a commencé ici à Kobané, s’enorgueillit l’élu. En Syrie, elle est la révolution dans la révolution. Hayat Tahrir al-Cham (le groupe islamiste armé de l’ex-djihadiste Ahmed Al Charaa, de son nom de guerre Abou Mohammed Al Joulani, qui a pris le pouvoir à Damas – NDLR) sera incapable de gouverner le pays, d’y installer la paix et la stabilité, de garantir les droits humains, de rompre avec la mentalité de parti unique et de répression qui prévalait avec le régime du Baas depuis 1963. »

À Riyad, Donald Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie, avant une brève rencontre avec Ahmed Al Charaa. À Dubaï, les Émirats arabes unis ont ouvert un discret canal de communication entre le nouveau pouvoir syrien et Israël. Dans ces mouvements tectoniques, les forces kurdo-arabes qui contrôlent le nord-est de la Syrie depuis 2013, attachées à un projet de société diamétralement opposé à celui des islamistes d’HTC, n’ont pas choisi la voie de la confrontation, mais celle de « la résistance dans le dialogue ».

« C’est la stratégie des Forces démocratiques syriennes et de l’Administration autonome depuis le début. Nous savons les intérêts qui motivent les multiples ingérences étrangères en Syrie, regrette Mizgîn Xelîl. Les premiers pas du nouveau gouvernement nous inquiètent. Ils placent des criminels de guerre à des postes clés, ne tolèrent que les sunnites, et n’ont aucune considération pour les minorités ni pour les femmes. Mais nous ne sommes pas dans un esprit de vengeance. Nous voulons simplement mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple kurde. »

Près de l’église, dans le soleil déclinant, des adolescents finissent bruyamment une partie de football sur un terrain tout juste rénové. Les plus jeunes n’ont jamais connu la paix. La guerre a laissé derrière elle, au Rojava, 10 000 orphelins ; elle a marqué de ses traumatismes toute une génération ; chez les 18-20 ans, le taux de suicide explose. « Nos enfants n’ont plus d’espoirs, plus de rêves », soupire Mizgîn Xelîl.

Silos éventrés, fermes pulvérisées

Dans le centre-ville, un monument, une guerrière ailée, célèbre le sacrifice des combattantes qui ont contribué à défaire Daech. Au-dessus du bazar, jadis à ciel ouvert, des toits de tôle ont été installés pour déjouer la surveillance des drones turcs. Partout, des terrains vagues trouent le tissu urbain.

Bien des maisons toujours debout restent vides : celles et ceux qui ont fui les bombardements n’osent pas encore revenir. Et puis Kobané est loin de tout, isolée du reste du territoire sous contrôle de l’Aanes et des FDS par la zone qu’occupent l’armée d’Ankara et ses supplétifs islamistes de l’Armée nationale syrienne, entre Serê Kaniyê (Ras al-Aïn en arabe) et Girê Sipî (Tall Abyad en arabe).

Signe que les difficiles négociations entre Damas et les forces kurdo-arabes du Nord-Est syrien progressent, un accord a été conclu le 10 avril, entre les deux parties, pour assurer conjointement la sécurité du barrage de Tichrine, sur l’Euphrate, stratégique pour l’alimentation en eau et en électricité, cible pendant des mois des bombardements turcs. Les eaux bleues du réservoir ont retrouvé un semblant de sérénité mais, sur les rives du fleuve, silos éventrés et fermes pulvérisées témoignent de la violence de cette offensive militaire.

Le devenir de la trêve en cours est incertain. Elle doit beaucoup à l’appel, le 27 février, du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, depuis sa geôle de l’île d’Imrali, à ouvrir un processus de paix en Turquie, puis à la décision du congrès du parti, le 7 mai, de déposer les armes et de se dissoudre.

L’écho de ces initiatives résonne dans tout le Moyen-Orient ; elles ont suscité, par-delà les frontières, un élan d’unité kurde qui pourrait refaçonner les équilibres de la région. Mais pour l’heure, officiellement, aucune contrepartie turque ne se dessine à Ankara et, jusque-là, le régime de Recep Tayyip Erdogan ne donne pas de signe de renoncement à sa stratégie d’asphyxie de l’autonomie kurde en Syrie.

Des milliers de déplacés chassés de chez eux par l’occupation turque

Sur la route de Raqqa, les paysans ont repris le chemin des champs ; des familles profitent de la fraîcheur vespérale sur les nattes étendues dans les vergers. À l’orée de la zone d’occupation turque, Aïn Issa se barricade elle aussi sous les toits anti-drones et derrière les check-points tenus par les FDS.

Avec les opérations « Bouclier de l’Euphrate » en 2016-2017, « Rameau d’olivier » en 2018 et « Source de paix », en 2019, les forces turques poursuivaient un objectif clair de nettoyage ethnique : ces offensives ont chassé de leurs foyers des milliers de familles kurdes, qui ont échoué pour la plupart d’entre elles dans des camps de déplacés, où elles survivent toujours dans des conditions éprouvantes.

Renes, lui, a pu trouver refuge à Qamishlo. Son épouse venait à peine d’accoucher lorsqu’ils ont dû fuir précipitamment Afrine après la prise de cette ville de l’ouest de l’Euphrate, au printemps 2018. Les forces kurdes avaient opposé aux Turcs et à leurs supplétifs islamistes une solide résistance, avant de se replier devant l’artillerie lourde et les bombardements aériens de l’armée d’Ankara.

Renes a laissé derrière lui sa maison, ses arbres fruitiers, le petit restaurant qu’il tenait. « Ma mère y est retournée il y a deux mois. Elle a pu constater que la maison était toujours occupée par un milicien pro-Turcs, un cousin de Seïf Abou Bakr, le chef de la division al-Hamzat, enrage-t-il. Les autorités demandent aux déplacés de rentrer chez eux. Mais nous n’avons pas le choix : ces mercenaires refusent de partir, ou alors ils rackettent les propriétaires et lorsqu’ils finissent par quitter les lieux ils pillent tout, ils emportent jusqu’au dernier fil électrique. »

Celui qui squatte son domicile publie régulièrement sur les réseaux sociaux des images de son intérieur, que Renes commente la gorge serrée en les faisant défiler sur son téléphone. Il vit aujourd’hui suspendu à l’attente d’un hypothétique retour, veut croire à un horizon de paix.

La menace de résurgence de Daech

Au quartier général des YPJ – les unités féminines des FDS –, à Hassakeh, l’accalmie sur le front turc ne nourrit aucune illusion. « Une heure avant l’attaque de Serê Kaniyê, en 2019, les Américains nous assuraient que les Turcs ne feraient rien », se souvient Roxan Muhammad, porte-parole des combattantes kurdes. Avec la trêve de Tichrine, les forces kurdo-arabes se redéploient au sud du territoire qu’elles contrôlent.

Autour de Deir Ez-Zor, surtout, où le désinvestissement de la coalition internationale encourage, ces dernières semaines, la multiplication des attaques de Daech, ce qui fait craindre une résurgence de ce mouvement djihadiste. « Nous voulons résoudre nos problèmes par le dialogue, pas par la guerre. Mais quand nous sommes contraints d’user des armes pour nous défendre, nous n’hésitons pas. Il est hors de question que nous subissions le sort des Druzes ou des Alaouites, prévient la combattante. Pour l’instant, nous n’avons confiance ni dans le gouvernement de Damas, ni dans la Turquie. »

La démarche de paix d’Abdullah Öcalan, la perspective d’un désarmement du PKK laissent espérer des bouleversements positifs pour toute la région et soulèvent un immense espoir de paix, se réjouit-elle. « Mais sans système décentralisé, démocratique, égalitaire, il n’y aura pas d’issue. Un tel système est une condition pour que nous déposions les armes. »


Minorités / Minorities

20 morts dans un attentat dans une église, les autorités désignent l'EI

Un attentat suicide a fait au moins 20 morts dimanche dans une église chrétienne de Damas, selon les autorités syriennes, qui ont accusé un membre du groupe jihadiste Etat islamique d'en être l'auteur.

Les Nations unies comme nombre de pays, des Etats-Unis à la France, ont condamné cette attaque, la première de ce type dans la capitale syrienne depuis que des forces dirigées par des islamistes radicaux ont renversé l'ex-président Bachar al-Assad le 8 décembre 2024.

La sécurité reste l'un des plus grands défis pour les nouvelles autorités syriennes, que la communauté internationale a appelées à protéger les minorités et à les inclure dans le processus de transition.

Le ministère de l'Intérieur a affirmé qu'un "kamikaze affilié au groupe terroriste Daech est entré dans l'église Saint-Elie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, a ouvert le feu et s'est fait exploser avec une ceinture explosive".

Devant l'église, Umm George, en larmes, cherche son fils, qui faisait partie des fidèles quand le kamikaze est entré. "Mon fils priait dans cette église", dit-elle. "J'ai essayé de l'appeler mais son téléphone portable est hors service et je n'ai pas réussi à le trouver".

- "Plus jamais entendre sa voix" -

"J'ai peur de ne plus jamais entendre sa voix", souffle-t-elle.

Des correspondants de l'AFP ont vu les secouristes évacuer des fidèles de l'église, où des débris de bois et des icônes étaient éparpillés au sol, couvert de sang.

Selon le ministère de la Santé, cité par l'agence de presse Sana, l'attentat a fait 20 morts et 52 blessés.

Un témoin, Lawrence Maamari, a déclaré à l'AFP que "quelqu'un est entré dans l'église avec une arme" et a commencé à tirer. Puis des fidèles "ont essayé de l'arrêter avant qu'il ne se fasse exploser".

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a exprimé "son indignation" et appelé les autorités à mener une enquête approfondie.

La France a condamné un "attentat terroriste abject" et rappelé "son engagement en faveur d'une transition en Syrie qui permette aux Syriens et aux Syriennes, quelle que soit leur confession, de vivre en paix et en sécurité dans une Syrie libre, unie, plurielle, prospère, stable et souveraine".

L'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a dénoncé "un acte de lâcheté" qui n'a pas sa place "dans la nouvelle société de tolérance et d'inclusion que les Syriens sont en train de tisser".

La diplomatie turque, proche des nouvelles autorités syriennes, a dénoncé une "attaque perfide" visant à "semer le chaos".

- "Saper la coexistence" -

Pour le ministère syrien des Affaires étrangères, "cet acte criminel qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le pays".

Mais le patriarcat orthodoxe de Damas a exhorté les nouvelles autorités islamistes à "assumer l'entière responsabilité" de l'attentat, les pressant d'assurer "l'inviolabilité des églises et la protection de tous les ressortissants" du pays.

Un homme de 40 ans, prénommé Ziad, qui se trouvait dans un magasin en face de l'église, a déclaré avoir entendu des coups de feu puis une explosion. "Nous avons vu du feu dans l'église et des morceaux de bancs en bois projetés jusqu'à l'entrée", a-t-il ajouté.

L'explosion a provoqué la panique dans l'église remplie de fidèles, parmi lesquels des enfants et des personnes âgées, selon un témoin.

Pour le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, "ces actes terroristes n'arrêteront pas les efforts de l'Etat syrien pour parvenir à la paix civile".

M. Khattab avait déclaré récemment que le groupe EI avait opté pour "des attaques précises contre des cibles stratégiques" et annoncé que des tentatives d'attentat du groupe jihadiste sunnite contre les communautés chrétienne et musulmane chiite avaient été déjouées.

En mai, il avait revendiqué sa première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes.

Ces dernières avaient alors dit avoir arrêté des membres d'une cellule de l'EI près de Damas, accusés de préparer des attaques, tandis qu'une autre opération à Alep, dans le nord, s'était soldée par la mort d'un agent de sécurité et de trois membres de l'organisation jihadiste.

Le groupe Etat islamique avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien. (AFP, 22 juin 2025)

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Turquie

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, arrivé en Turquie pour une très rare visite, s'est entretenu vendredi avec le président Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, a annoncé la présidence turque.

Le bureau de M. Erdogan a précisé que les deux hommes avaient discuté pendant plus d'une heure des négociations de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, des efforts de normalisation des liens avec la Turquie et du conflit entre Israël et l'Iran, qui partage une frontière avec la Turquie et l'Arménie.

"Le président Erdogan a souligné l'importance du consensus atteint dans les négociations de paix en cours entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, compte tenu des circonstances, et a déclaré que la Turquie continuerait à soutenir pleinement les efforts visant à développer la région avec une approche gagnant-gagnant", ajoute la même source.

Ils ont également abordé "les mesures potentielles à prendre dans le cadre du processus de normalisation entre la Turquie et l'Arménie".

Dans un message publié sur X, le chef du gouvernement arménien a indiqué avoir eu un "échange approfondi" avec M. Erdogan, au cours duquel ils ont "discuté du processus de normalisation entre l'Arménie et la Turquie et des développements régionaux".

Il a assuré le dirigeant turc que l'Arménie était "engagée dans la construction de la paix et de la stabilité dans notre région".

Ce déplacement en Turquie, le deuxième seulement depuis l'arrivée au pouvoir de M. Pachinian en 2018, est qualifié par Erevan d'étape "historique" vers la paix dans la région, alors que l'Arménie et la Turquie n'ont jamais établi de relations diplomatiques et que leur frontière commune est fermée depuis les années 1990.

Les relations sont historiquement tendues entre Ankara et Erevan en raison de massacres de masse d'Arméniens dans l'Empire ottoman à l'époque de la Première Guerre mondiale.

L'Arménie, pour laquelle jusqu'à 1,5 million de personnes sont mortes entre 1915 et 1916, qualifie ces atrocités de génocide, un terme reconnu à ce jour par 34 pays, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Brésil et la Russie.

Pour sa part, la Turquie rejette formellement ce terme et estime le nombre de morts arméniens à entre 300.000 et 500.000.

 - Soutien turc à Bakou -

 Plus récemment, Ankara a soutenu l'Azerbaïdjan, son proche allié, dans son conflit de longue date avec l'Arménie pour le contrôle du Karabakh.

Bakou a repris partiellement cette enclave lors d'une nouvelle guerre à l'automne 2020, puis entièrement lors d'une offensive éclair en septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100.000 Arméniens du Karabakh.

Jeudi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'était lui aussi rendu en Turquie pour s'entretenir avec M. Erdogan, qualifiant le partenariat entre leurs deux pays de "facteur important non seulement au niveau régional, mais aussi mondial".

Le président turc a lui répété son souhait de voir "s'établir la paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie".

Un responsable de la diplomatie arménienne a indiqué à l'AFP que MM. Pachinian et Erdogan devaient discuter vendredi des efforts pour signer un traité de paix global entre Erevan et Bakou, et de la guerre entre l'Iran et Israël.

D'après Alen Simonian, "les risques de guerre (avec l'Azerbaïdjan) sont actuellement minimes, et nous devons travailler à les neutraliser". Il a en assuré que la visite de Nikol Pachinian en Turquie représentait "un pas dans cette direction".

En mars, Bakou et Erevan ont annoncé s'être entendus sur un "accord de paix", mais le texte n'a toujours pas été signé, l'Azerbaïdjan ayant dressé une liste de demandes qu'il exhorte l'Arménie à remplir au préalable.

 - "Dilemme stratégique" -

 Dans ce contexte diplomatique favorable, M. Pachinian cherche activement à normaliser les relations avec Bakou et Ankara.

"Pachinian est très désireux de sortir l'Arménie de son isolement et le meilleur moyen d'y parvenir est un accord de paix avec l'Azerbaïdjan et un accord de normalisation avec la Turquie", a expliqué à l'AFP Thomas de Waal, du centre Carnegie Europe.

Plus tôt cette année, M. Pachinian a annoncé que l'Arménie mettrait fin à sa campagne pour la reconnaissance internationale des massacres d'Arméniens en tant que génocide -- une concession majeure à la Turquie qui a suscité de nombreuses critiques dans son pays.

Concernant leur frontière commune, "la Turquie est confrontée à un dilemme stratégique", estime Thomas de Waal: "D'un côté, elle veut rester loyale envers l'Azerbaïdjan, de l'autre, ouvrir la frontière arménienne renforcerait son rôle au Caucase du Sud", souligne-t-il. (AFP, 20 juin 2025)

Council of Europe: Hate speech and hate crimes are rising in Turkey

In the report released Thursday, the Council of Europe's human rights monitoring body provided a detailed account of the worsening situation concerning hate speech and hate-motivated violence in Turkey.

It criticized Turkish authorities for their inadequate responses and failure to protect vulnerable communities.

Sharp rise in hate crimes targeting minorities

The report documents an alarming increase in hate speech and hate crimes targeting non-Muslim communities, LGBTI+ people, Syrians, Kurds, and Roma populations.

Although legislation criminalizing some forms of hate speech exists, ECRI found that enforcement is inconsistent and institutional responses are often slow or indifferent.

Widespread hate speech in media and politics

Hate speech is described as “widespread” in Turkish media and political discourse. Frequent targets include Alevis, Muslims, non-Muslim minorities (such as Jews and Christians), Kurds, refugees, migrants, and LGBTI+ people. The report highlights findings by the Hrant Dink Foundation, which has documented persistent discriminatory and inflammatory language against these groups in more than a thousand media outlets.

ECRI notes that political leaders often exacerbate the problem. During the 2023 presidential election, major parties employed xenophobic rhetoric. Syrians were targeted with slogans like “Syrians out,” and presidential candidates promised to deport Syrian refugees en masse. The report cites President Recep Tayyip Erdoğan referring to LGBTI+ people as a “virus of perversion,” echoing other senior officials' portrayal of LGBTI+ communities as threats to family values and social harmony.

This rhetoric also appears in media coverage. Anti-Armenian sentiment increased during tensions between Azerbaijan and Armenia, while anti-Greek rhetoric intensified during Turkish-Greek disputes. Antisemitic hate speech also surged, particularly after Hamas’ October 2023 attacks and Israel’s subsequent military operations.

Civil society marginalized, judicial remedies ineffective

Civil society groups told ECRI that efforts to counter hate speech are being met with hostility from the government. For instance, the İzmir and Ankara bar associations faced prosecution for condemning the Diyanet President’s anti-LGBTI+ statements. Although both were acquitted, the case illustrates the shrinking space for civil society advocacy.

The judiciary’s role in enforcing hate speech laws was also criticized. Articles 122 and 216 of the Turkish Penal Code prohibit incitement to hatred and discrimination, yet they are rarely applied fully. Key categories such as ethnicity, language, sexual orientation, and gender identity are not comprehensively protected under the law, and hate motives are often omitted from official records.

Police and prosecutors inconsistently document hate crimes. In 2021, police recorded 87 hate crime cases, while prosecutors recorded 210, highlighting serious systemic flaws. The lack of systematic data on hate motives hampers policy responses and analysis.

Hate-fueled violence: Mob attacks, murders, threats

ECRI lists disturbing acts of violence driven by ethnic, religious, or sexual identity-related hate. In 2021 alone, civil society reported 64 hate crime incidents to the OSCE Office for Democratic Institutions and Human Rights (ODIHR), with 42% involving physical violence or murder.

Kurds have been attacked by mobs, including a 2021 incident in which seven members of one family were killed in Konya. In 2024, riots erupted in several cities following an allegation that a Syrian man sexually assaulted a minor. Rioters looted shops, attacked homes, and killed at least one young Syrian. Over 1,000 people were arrested.

LGBTI+ individuals, especially trans people, remain under constant threat. The report documents several murders of trans people since 2019, including the killing of activist Hande Kader in 2016. A trans woman was also murdered in June 2024, highlighting the ongoing danger.

Christian churches – especially Protestant ones – have been targets of arson and vandalism. In January 2024, a Catholic church in İstanbul was attacked by armed men linked to ISIS, killing one worshipper. While authorities responded quickly in this case, other incidents like hate graffiti often go unanswered.

Official response: training without real action

The Turkish government has introduced training initiatives: around 122,000 gendarmerie personnel, over 21,000 police cadets, and more than 250,000 law enforcement officers have received hate crime awareness training. Judges also receive human rights education.

However, ECRI concluded that these efforts, while notable in scale, have not resulted in systemic change or improved outcomes for victims. Key issues persist, such as the absence of a unified hate crime database, narrow legal definitions, and weak engagement between police and marginalized communities.

In one rare example of decisive action, Karabük University students who made racist and sexually charged false claims about African students were arrested in March 2024. Yet such responses remain exceptions.

ECRI calls for major overhaul

ECRI urges Turkey to fundamentally change its approach to hate speech and hate crimes. The report recommends forming an inter-institutional working group to draft a national anti-hate strategy involving government bodies, human rights organizations, and representatives of LGBTI+ and religious minorities.

It also calls for specialized hate crime liaison units within police forces to build trust and improve reporting. Legal frameworks should be revised to ensure effective prosecution of hate crimes and offer specific protections and legal remedies for vulnerable groups.

ECRI warns of a vicious cycle: marginalized communities don’t trust the police and don’t report hate crimes, reinforcing the illusion that such crimes are rare – an illusion that impairs effective policymaking.

Legal recognition still lacking for many minorities

Despite Turkey’s claims of fairness toward minority groups recognized under the 1923 Treaty of Lausanne, such as Armenian Apostolic, Greek Orthodox, and Jewish communities, gaps persist. Protestant churches face bureaucratic barriers, including construction permit denials and harassment of foreign pastors.

Alevis, a significant religious minority, are still not recognized as distinct from Muslims. While a Directorate for Alevi Affairs was created in 2022 and over 850 cemevis received support via electricity exemptions, the state still refuses to officially classify them as places of worship. Civil society views this as continued discrimination.

Jehovah’s Witnesses and conscientious objectors also face ongoing persecution due to the absence of alternative civilian service. Some objectors report long-term harassment, including pressure from employers to terminate their jobs.

Mixed progress, worsening outcomes

ECRI acknowledges some progress—such as expanded training, local government support, and improved police response—but concludes that hate speech and hate crimes are worsening in Turkey, with institutional responses failing to meet the need.

Recommendations

The report ends with two key recommendations:
  • Establishing a comprehensive national anti-hate strategy through a dedicated working group.
  • Enhancing collaboration and resource support for municipalities managing large refugee populations.
  • These recommendations will undergo follow-up in two years.
(BIA, 13 June 2025)

Politique intérieure/Interior Politics

Nouvelle plainte contre le maire emprisonné d'Istanbul

Une plainte pour "insulte" a été déposée par deux procureurs turcs contre le maire d'opposition d'Istanbul Ekrem Imamoglu, emprisonné depuis fin mars pour des accusations de corruption qu'il rejette, a rapporté mardi l'agence de presse étatique Anadolu.

M. Imamoglu, déjà visé par de nombreuses poursuites, dont une plainte similaire pour "menace" contre le procureur général d'Istanbul, est cette fois accusé d'avoir tenu des propos insultants envers deux procureurs enquêtant sur lui lors d'une audition par un juge après son arrestation le 19 mars.

Selon Anadolu, le maire déchu d'Istanbul, principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan, risque jusqu'à quatre ans de prison dans cette affaire.

M. Imamoglu, qui avait remporté Istanbul en 2019 après vingt-cinq années de domination de M. Erdogan et son camp sur la municipalité, avait été réélu en 2024 à la tête de la plus grande ville de Turquie.

Son arrestation en mars, alors qu'il s'apprêtait à officialiser sa candidature à la prochaine élection présidentielle turque prévue en 2028 au nom du principal parti de l'opposition, avait déclenché une vague de contestation inédite dans le pays depuis 2013. (AFP, 24 juin 2025)

Un opposant au président Erdogan libéré de prison

Le responsable d'un petit parti turc d'extrême droite, opposant au président Recep Tayyip Erdogan, a été libéré de prison mardi après cinq mois de détention pour "incitation à la haine".

Ümit Özdag, à la tête du parti de la Victoire, formation anti-immigrés, a été condamné mardi à deux ans, quatre mois et quinze jours de prison par un tribunal d'Istanbul qui a toutefois ordonné sa remise en liberté au vu de la durée de sa détention provisoire.

Le leader ultranationaliste, qui avait été arrêté le 20 janvier, a été acclamé par une foule de partisans à sa sortie de la prison stambouliote de Silivri, selon des images diffusées par les chaînes de télévision turques.

"Aucun de nos droits constitutionnels et légaux n'est garanti. Il nous faut construire une Turquie où chaque citoyen est égal devant la loi", a-t-il lancé face à ses soutiens.

Plusieurs opposants politiques majeurs demeurent emprisonnés en Turquie pour des accusations qu'ils rejettent, en premier lieu desquels le populaire maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, incarcéré depuis fin mars pour "corruption".

L'arrestation de M. Imamoglu, principal opposant au président Erdogan, avait déclenché une vague de contestation inédite en Turquie depuis 2013.

Selahattin Demirtas, principale figure politique kurde de Turquie, est lui détenu depuis 2016 pour "terrorisme".

Fondé en 2021 par Ümit Özdag, le parti de la Victoire, qui ne compte aucun député, s'était invité dans la campagne du second tour de l'élection présidentielle turque en 2023 en soutenant le candidat de l'opposition, contribuant à durcir sa rhétorique vis-à-vis des millions de réfugiés vivant sur le sol turc.

M. Özdag s'était retrouvé ensuite dans le viseur de la justice en raison de publications mises en ligne lors d'émeutes ayant visé des réfugiés syriens dans le centre de la Turquie à l'été 2024. (AFP, 17 juin 2025)

Far-right opposition leader Ümit Özdağ to remain in prison

The İstanbul 18th Criminal Court of First Instance held the hearing at the Marmara Prison compound in Silivri, where numerous opposition politicians are being held, including İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu.

The courtroom was attended by notable political figures, including Milli Yol Party Chair Remzi Çayır, CHP MPs Sibel Suiçmez and Mahmut Tanal, İYİ Party MP Lütfü Türkkan, former Ülkü Ocakları head Atila Kaya, Kutlu Party leader Yusuf Halaçoğlu, Turkish Bar Association President Erinç Sağkan, and journalists İsmail Saymaz, Murat Ağırel, and Yavuz Selim Demirağ. Many people also traveled from other cities to observe the trial.

Upon entering the courtroom, Özdağ was greeted with applause. During the procedural phase, CHP MP Mahmut Tanal requested that armed police officers leave the courtroom, but the presiding judge rejected the request, citing the military nature of the facility. Erinç Sağkan responded critically, stating, “You are the authority in this courtroom – you can’t act as if power rests with the military.”

A request to begin the hearing with the national anthem was also denied as procedurally inappropriate. The court then proceeded with Özdağ’s defense.

Özdağ: “This is a political case”

Delivering a 51-page statement, Özdağ summarized:

“On January 19 in Antalya, I gave a speech. On January 20, the İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office launched an investigation against me for allegedly insulting the president. That evening, I was detained in Ankara and taken to İstanbul. I spent the night at the police headquarters. The next day, I was referred to Çağlayan Courthouse and questioned on that charge. During my testimony, the prosecutor began questioning me about the Kayseri incidents from June 30, 2024, without a new case file. Then I was referred for formal imprisonment. On January 21, 11 indictments were prepared regarding complaints filed with the Ankara Prosecutor’s Parliamentary Bureau. This is not a judicial, but a political process.”

Özdağ claimed: “The reason I am in detention is not the charge of insulting the president or the events in Kayseri. It is the process involving Öcalan and the PKK.” He criticized the prosecutor who drafted the indictment and accused the judiciary of applying "enemy criminal law" to opposition figures.

Defense argues detention is unjust

Ümit Özdağ’s brother and lawyer, Savaş Özdağ, said:

“Would anyone imagine Professor Ahmet Ercan or Celal Şengör being prosecuted for spreading false information for predicting an earthquake in İstanbul? Just as that would be absurd, so is this case against Professor Ümit. Repeating a concern should not land someone in prison. This trial is an insult.”

Attorney Kahraman Berk also defended Özdağ, stating that the Kayseri police report was purely slander.

Prosecution demands prison sentence, continued detention

After the defenses, the prosecutor submitted the final opinion, requesting a prison sentence of 1.5 to 4.5 years for Özdağ and continuation of his detention.

Özdağ replied: “I was astonished by the prosecution's statement. I’ve made no post about the Kayseri events. I’ve spent 142 days in solitary confinement for nothing, and the prosecution wants this to continue. This is exactly what I meant by ‘enemy law.’”

His lawyer Kahraman Berk requested his release and asked for time to respond to the prosecution. The court rejected the release request and ruled to continue Özdağ’s detention. The next hearing is scheduled for June 17.
(BIA, 11 June 2025)

CHP mayor dies after electric shock

Manisa Metropolitan Mayor Ferdi Zeyrek, who had been receiving treatment at a hospital after being electrocuted, could not be saved despite medical intervention.

Zeyrek, 48, was hospitalized after his heart stopped due to electrocution. He passed away at Manisa Celal Bayar University Hafsa Sultan Hospital, where he had been receiving treatment.

Intensive care for three days

Zeyrek was severely injured on the night of June 6 after being electrocuted for three minutes while attempting to fix a malfunction in the pool motor room in the garden of his home. He was taken to the hospital and kept in intensive care for three days.

Health Minister Kemal Memişoğlu announced Zeyrek’s death on his social media account.In his statement, Memişoğlu said: “Manisa Metropolitan Mayor Ferdi Zeyrek, who had been receiving treatment at the hospital after an accident, has passed away despite all efforts. We extend our condolences to his family, loved ones, and all who mourn his loss.”

After the news was shared, Ferdi Zeyrek’s daughter Nehir Zeyrek posted a message saying: “Do not let my father’s death go unanswered.”

Investigation ongoing

As part of the investigation initiated by the Manisa Chief Public Prosecutor's Office, statements have been taken from nearly 20 people, including medical staff, firefighters, and first responders. A panel of experts composed of mechanical and electrical engineers also conducted an on-site inspection.

The expert report, expected to be submitted to the Manisa Chief Public Prosecutor’s Office next week, will include technical findings and determinations that are anticipated to shape the course of the investigation.

Condolence messages

CHP leader Özgür Özel shared a condolence message on his official X account following Zeyrek’s death.

“I don’t know how to write about such a pain,” Özel wrote. “How can one describe the loss of a brother? We lost the closest, the best, the most hardworking among us. A friend with whom I dreamed and realized those dreams. My deepest condolences to us all.”

President Erdoğan also shared a condolence message regarding Zeyrek’s death, saying: “I am deeply saddened by the death of Manisa Metropolitan Mayor Mr. Ferdi Zeyrek due to a tragic accident. I pray for mercy upon him and extend my condolences to his family, colleagues, the people of Manisa, and the entire CHP organization.”

Tuncer Bakırhan, Co-Chair of the DEM Party, also released a condolence message. “Zeyrek’s death due to electrocution has deeply saddened all of us,” Bakırhan said. “Sharing this immense pain, I extend my condolences and patience to his valuable family, the Republican People’s Party, his loved ones, friends, and the people of Manisa.”

Funeral held in Manisa

Ekrem İmamoğlu, currently held in Silivri’s Marmara Prison, applied to the Ministry of Justice to attend Ferdi Zeyrek’s funeral. The request was made through his lawyer Mehmet Pehlivan. The petition emphasized a long-standing political and personal bond between İmamoğlu and Zeyrek.

At the funeral of Zeyrek on Tuesday, his wife Nurcan Zeyrek spoke about their life together, saying he always urged her to "stand tall" and promised she would do so for him and their three daughters.

CHP leader Özgür Özel, visibly shaken, described Zeyrek as deeply devoted to his family, city, and party, and credited him with achieving what once seemed impossible – winning Manisa with a historic margin. Özel stressed the heavy emotional burden left behind, saying, “Manisa is now entrusted to you, his daughters and family to us,” and called on everyone to honor Zeyrek’s memory by carrying forward his dedication.

Zeyrek was buried in the family cemetery in the Şehzadeler district, with funeral prayers held in Cumhuriyet Square following a procession from Hatuniye Mosque.
(BIA, 11 June 2025)

Investigation launched against Özgür Özel over prosecutor remarks

An ex officio investigation has been launched against Republican People’s Party (CHP) leader Özgür Özel for his remarks about İstanbul Chief Public Prosecutor Akın Gürlek.

The investigation is based on accusations of “threatening a public official to obstruct the performance of a judicial duty” and “publicly insulting a public official due to their duty.”

On Thursday, another investigation was initiated. The Ankara Chief Public Prosecutor’s Office also launched an investigation against Özel for his comments targeting Gürlek.

At a rally in Gaziosmanpaşa, Özgür Özel had said to Gürlek:
“I say this with the determination of Saraçhane: I’ll come and tear it all apart, pull yourself together.”

Minister Tunç: This is an open attack on the rule of law

Justice Minister Yılmaz Tunç stated that Özel’s words were “a threat to the judiciary and an open attack on the rule of law.”

“The CHP Chair’s threatening statements targeting our İstanbul Chief Public Prosecutor and judicial officials are completely unacceptable,” Tunç stated. “No one can target judicial officers or attempt to direct the judiciary through threats. These reckless and irresponsible statements directly target the Rule of Law and the independence of the judiciary. Article 138 of our Constitution emphasizes judicial independence, and legal channels exist to challenge decisions. Threats and insults during ongoing investigations are incompatible with the Rule of Law. The judiciary will remain independent and impartial – justice will operate solely based on the law.”

What did Özel say?

At a rally in Gaziosmanpaşa, Özgür Özel reacted to the footage showing 36 individuals, including several mayors, being taken from police custody to court. In his speech, Özel said:

“I will make those who filmed that video bite the dust before this nation. Akın, you’ve hit a hard wall, son, a hard wall. Get your act together. I will not witness such dishonor again. Don’t make me lose my temper – we will gather never to be dispersed.”

Imamoğlu also faced an Akın Gürlek investigation

A similar investigation had previously been launched against imprisoned politician Ekrem İmamoğlu over his remarks concerning Akın Gürlek. On January 20, 2025, İmamoğlu made a speech in which he criticized the judicial decisions Gürlek had made in the past and called his appointment as Deputy Minister of Justice “the collapse of the legal system.” İmamoğlu also stated, “We are even fighting to protect your children from these treatments.”

Following these remarks, the İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office prepared an indictment against İmamoğlu on the same day, accusing him of “threatening” and “targeting a person involved in anti-terror operations.”

The prosecutor’s office argued that İmamoğlu’s statements directly targeted Gürlek in connection with his public duties, thereby constituting a crime under Articles 106 and 6 of the Turkish Penal Code (TCK).

The İstanbul 14th High Criminal Court accepted the indictment and scheduled the first hearing for Apr 11, 2025. The prosecutor’s office requested a sentence of up to 7 years and 4 months in prison, along with a ban from politics for İmamoğlu. (BIA, 5 June 2025)

Cinq maires du principal parti d'opposition placés en détention

La justice turque a ordonné mercredi l'incarcération de cinq maires du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), la principale formation de l'opposition, dont trois dirigeaient des arrondissements d'Istanbul, a déclaré à l'AFP un porte-parole du CHP.

Dix-sept autres personnes elles aussi arrêtées au cours du week-end, parmi lesquelles plusieurs vice-maires d'arrondissements d'Istanbul, ont également été placées en détention provisoire pour "corruption".

Outre le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, détenu depuis fin mars, huit maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et placés en détention depuis fin octobre.

Selon des observateurs, le gouvernement tente de fragiliser le CHP, sorti large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.

Le CHP, qui était parvenu à conserver Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes turques, avait fait une percée dans des provinces plus conservatrices et s'était emparé de 26 des 39 arrondissements d'Istanbul, la capitale économique turque.

L'arrestation le 19 mars d'Ekrem Imamoglu, considéré comme le plus redoutable opposant au président Erdogan, avait déclenché une vague de contestation d'une ampleur plus vue dans le pays depuis douze ans. (AFP, 4 juin 2025)

Ankara Chief Public Prosecutor's Office alleges fraud in CHP's 38th Convention


The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has declared the 38th Ordinary Convention of the Republican People's Party (CHP), where Özgür Özel was elected as the new party leader, as "fraudulent," based on questionable complaints and unverified information.

According to a report by Asuman Aranca from T24, the Ankara Chief Public Prosecutor's Office launched an investigation into allegations of irregularities during the CHP's 38th Ordinary Convention. As a result of this investigation, an indictment has been prepared against 12 individuals, including İstanbul Metropolitan Mayor Ekrem İmamoğlu, İzmir Metropolitan Mayor Cemil Tugay, CHP İstanbul Provincial Chair Özgür Çelik, Beşiktaş Mayor Rıza Akpolat, and CHP Erzurum Provincial Chair Serhat Can Eş, on charges of violating the Political Parties Law.

The prosecutor's office has accused the mayors of İstanbul and İzmir and is seeking three-year prison sentences and political bans for those involved.

Investigation initiated following former Hatay Metropolitan Mayor Lütfü Savaş’s complaint.

The indictment claims that fraudulent activities occurred during the voting process at the CHP Congress and seeks separate prison sentences of up to three years for each suspect. Additionally, the prosecutor is requesting political bans for the accused for the duration of their sentences.

Former CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu is listed as a "victim" in the indictment. (BIA, 3 June 2025)

Erdoğan appoints ten jurists to prepare new constitution

During the AKP’s Extended Provincial Chairs Meeting, Erdoğan stated he appointed a ten-member committee to conclude this process with a "civilian constitution."

"CHP is the political representative of the usurpers"

As the meeting coincided with the anniversary of the May 27, 1960 military coup, Erdoğan connected all negative events in Turkey's recent history to the worldview, political approach, and practices of the opposition CHP. He declared the CHP to be "the political representative of the usurpers in the past, just as it is today."

He continued:

"The CHP leadership of the time paved the way for May 27. It was the CHP again that incited the streets, provoked university youth, and escalated social tension, dragging our country into a coup atmosphere. It was the CHP leader at the time who invited intervention by saying 'When conditions are ripe, revolution is a legitimate right for nations' just one month before the coup. Pay special attention to this: May 27 was not just a coup against the Menderes government but also against the will, choice, and hopes of the people. The real blow was struck against the spirit, will, and courage embodied in the phrase 'Enough, the nation will speak.'"

Erdoğan claimed that they "closed the chapter opened by the May 27, 1960 coup with the epic of national will written on the night of July 15" and that it would not be reopened.

He added:

"Just as we blocked the putschists on July 15, just as we reinforced national sovereignty through the Presidential Government System, just as we removed the shadows of tutelage from over the ballot box, we will, God willing, free our nation from the shame of the coup constitution. We are determined to add the new constitution, with a complete list of freedoms reflecting universal standards, to the inventory of our beloved nation and our democracy."

"The Commander-in-Chief has appointed 10 jurists"

Erdoğan, who once rebuked then-presidential candidate Muharrem İnce in 2018 with "I am the commander-in-chief, who do you think you are?" has now raised the banner of a "civilian constitution."

He stated that although the 1982 Constitution had been largely purged of its disgraceful elements through amendments, it still carried remnants of the coup era. He argued that a new and civilian constitution would "eternally cleanse these remnants and allow us to shake off the dead weight over us."

He said:

"As of yesterday, I have appointed 10 jurist colleagues. These legal experts will now begin working. With this work, we will, God willing, carry out the preparations for a new constitution."
(BIA, 30 May 2025)

25 more İstanbul Municipality employees and executives imprisoned

In the investigation into the İstanbul Metropolitan Municipality (İBB), which President Erdoğan openly supported by saying, “You cannot escape accountability before the judiciary. We will fulfill our responsibilities because we are the ruling party.” 25 of those who were detained last week over the "corruption" allegations and referred to court were imprisoned.

Among those imprisoned are KİPTAŞ Chairperson Ali Kurt, İmamoğlu’s Chief of Staff Kadriye Kasapoğlu, Head of Security Mustafa Akın, İBB Deputy Secretary General Arif Gürkan Alpay, İSTAÇ Chairperson Ziya Gökmen Togay, İBB Head of Road Maintenance and Infrastructure Coordination Seyfullah Demirel, İBB Head of Neighborhood Affairs Yavuz Saltık, and Yapı Merkezi Chairperson Mustafa Başar Arıoğlu and board member partners Erdem Arıoğlu and Sami Özge Arıoğlu, who were involved in major projects such as the 1915 Çanakkale Bridge and Eurasia Tunnel.

Other İBB personnel imprisoned include Murat Bıyık, Seza Büyükçulha, Sarp Yalçınkaya, Berat Çağrı Kapki, Güngör Gürman, Sinan Sepetçi, Ceyhun Avşar, Kamuran Ataç, İlker Hamal, Altan Gözcü, Bülent Yılmaz, Murat Erenler, Nezahat Kurt, Ogün Soytekin, and Serpil Altıntaş.

On the morning of Friday, May 23, a fourth wave of operations was carried out against İBB, with detention warrants issued for 49 people, and 45 of them were taken into custody.

Following the statements of the 46 individuals who were decided to be taken into custody by the prosecutor's office, 10 were released under judicial control and 36 were referred to the criminal court of peace with a request for imprisonment. 10 people were released.

The court released 11 of the 36 people for whom imprisonment was requested under judicial control and sent 25 people to prison after ordering their imprisonment.

Charges against the imprisoned

In the indictment prepared by the prosecutor's office, İBB Chief of Staff Kadriye Kasapoğlu and İmamoğlu's Head of Security Mustafa Akın were charged with "destroying, concealing or altering criminal evidence" and "membership in an organization established to commit crimes"; İBB Deputy Secretary General Arif Gürkan Alpay was charged with "receiving bribes", "membership in an organization established to commit crimes" and "rigging public tenders"; İBB Head of Neighborhood Affairs Yavuz Saltık was charged with "membership in an organization established to commit crimes"; and KİPTAŞ Chairperson Ali Kurt was charged with "membership in an organization established to commit crimes", "receiving bribes", and "rigging public tenders in public institutions or organizations". (BIA, 27 May 2025)

Forces armées/Armed Forces

Arrestation de 158 militaires soupçonnés de liens avec le mouvement guléniste

La police turque a arrêté mardi 158 militaires soupçonnés d'être liés à la nébuleuse du défunt prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir ourdi une tentative de coup d'Etat en 2016, a annoncé le parquet d'Istanbul.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, ces arrestations, qui s'ajoutent à une cinquantaine d'autres survenues fin mai, ont eu lieu dans 43 des 81 provinces du pays, dont celles d'Istanbul et d'Izmir.

Dix-huit autres militaires restent recherchés, a indiqué le parquet, selon qui ces arrestations visent en premier lieu l'armée de terre.

Fethullah Gülen, décédé fin octobre aux Etats-Unis où il vivait depuis plus 25 ans, fut un proche allié du président turc Recep Tayyip Erdogan avant d'en devenir l'ennemi juré.

Ankara accuse les partisans de M. Gülen d'avoir patiemment infiltré les institutions turques, dont la justice, l'armée, la police et l'enseignement, pour mettre en place un "Etat parallèle".

Près de 26.000 personnes accusées d'appartenance à la nébuleuse guléniste, qualifiée de "terroriste" par Ankara, ont été arrêtées depuis le coup d'Etat raté de 2016. Parmi elles, plus de 9.000 ont été placées en détention, selon la justice turque.

Après la mort du prédicateur, qui a toujours nié être lié à ce putsch manqué, le président Erdogan avait juré de poursuivre ses partisans jusque "dans les endroits les plus reculés du monde". (AFP, 24 juin 2025)

Parliament approves law granting Erdoğan power to promote military officers early

The parliament has passed law granting President Recep Tayyip Erdoğan authority to promote military officers ahead of schedule.

Law No. 2/3119, an omnibus bill including amendments to 33 laws and decrees encompassing a wide range of issues, was passed late on Jun 18 with votes from President Erdoğan’s ruling Justice and Development Party (AKP).

One of the most contested provisions of the bill, article 3, allows the president to alter mandatory waiting periods for promotions among military and police forces.

Earlier drafts included a more controversial clause allowing Erdoğan to directly dismiss officers in the rank of lieutenant or higher, but that provision was withdrawn after backlash.

Criticism from opposition

MP Ayyüce Türkeş Taş of the Good (İYİ) Party criticized the lack of objective standards in the new clause. She said the president’s power to “extend or shorten waiting periods without concrete criteria” violates the law.

“This bill stems from the desire to quickly redesign the officer, general and admiral corps based on political preferences,” she added, warning that it risks eroding merit-based promotion and undermining trust between the military and society.

MP Selçuk Türkoğlu from the same party argued that the article “amounts to an attempt to effectively annul the Constitution.”

He warned the changes could “undermine institutional integrity, merit-based promotions, and the trust bond between the army and the public.”

'Violating the Constitution'

Tahsin Becan of the main opposition Republican People’s Party (CHP) criticized parliament’s handling, noting the bill bypassed consultation with the National Defense Commission.

“After the Constitutional Court annulled the decree-law, the same provisions were reintroduced into law, violating the Constitution again,” he asserted, referring to a 2023 Constitutional Court ruling annulling a statutory decree containing similar provisions about the promotion of officers.

Becan argued this effectively disregards the military’s personnel system and the experience of career officers. (BIA, 20 juin 2025)

Turkish attacks against guerrilla areas and response by the guerrillas

Despite a ceasefire declared unilaterally by the Kurdistan Workers' Party (PKK), the Turkish army continues to escalate their attacks on the guerrilla-held Medya Defense Zones in southern Kurdistan (northern Iraq). According to the HPG balance sheet for March, the Turkish army carried out a total of 11,585 air and ground attacks against the guerrilla areas in northern Iraq last month. On April 7, two guerrillas were martyred in the Çirav area in Garê region as a result of two bombardments carried out by an UCAV of the occupying Turkish army. On April 11, two guerrillas were martyred as a result of Turkish attacks with chemical weapons and banned explosives in the Zap region.

The press center of the People's Defense Forces (HPG) announced that the occupying Turkish army continued to target guerrilla areas.

The statement released by the HPG Press Liaison Center on Thursday includes the following:

"Guerrilla positions and areas in the Medya Defense Zones were bombed by the Turkish army 27 times with banned explosives, 7 times with chemical gases, and intensively with heavy weapons. As a result of the continued attacks, our comrades Şiyar Cizîr in Metîna and Baran Çiya were martyred in the Zap region on May 1 and 25, respectively. The Kurdistan Freedom Guerrilla have responded within the framework of legitimate self-defense against the Turkish army's ongoing attacks.

Attacks carried out by the Turkish army:

Between May 21 and 27, our tunnels in the Şêlazê Resistance Area in the Metîna region were bombed 16 times with banned explosives, and our tunnels in the Girê Amediye Resistance Area in the Şehîd Delîl Western Zap region were bombed 11 times with banned explosives.

Between May 21 and 26, our tunnels in the Girê Amediye Resistance Area in the Şehîd Delîl Western Zap region were bombed with chemical gases seven times.

Between May 20 and 27, the Turkish army, using bulldozers, attempted to demolish our tunnels in the Girê Amediye Resistance Area in the Şehîd Delîl Western Zap region 14 times, and our tunnels in the Şêlazê Resistance Area in the Metîna region 6 times.

Between May 20 and 28, the Berê Zînê Resistance Area in the Xakurkê region, the Girê Zengil, Dêreşê, Girgaşê, Spîndarê, Mijê, Girê Reşît, Yekmalê, Zêvkê, Heftebax, Kanî Sarkê, Girê Kun, and Şehîd Dilgeş areas in the Garê region, the Bêşîlî, Dergelê, Şêlazê, and Serê Metîna Resistance Areas in the Metîna region, and the Girê Amediyê and Girê Bahar Resistance Areas in the Şehîd Delîl Western Zap region were heavily bombed with heavy weapons and howitzers.  (ANF, 30 May 2025)


Affaires religieuses / Religious Affairs

Qui sont vraiment les Frères Musulmans?

Bosco d'Otreppe, La Libre Belgique, 11 juin 2025
Pour certains ils ont infiltré la politique belge, pour d'autres ils existeraient à peine. Que croire ? Depuis le 21 mai et la publication par le gouvernement français d'un rapport sur l'influence des Frères musulmans, le débat à leur égard a repris de plus belle, navigant entre inquiétude et relativisme. Il est en effet très difficile d'objectiver le pouvoir de la confrérie.

Les Frères musulmans (voir la définition ci-dessous) ne brandissent pas de cartes de partis, les accusations à leur encontre manquent parfois de preuves factuelles, mais leur influence est néanmoins réelle et dépasse les seuls membres de la confrérie. Alors qui peut être considéré comme Frère ? Quels critères pourrait-on retenir ?

1. Une confrérie qui n'en est plus vraiment une

Historiquement, le "frérisme" est une Confrérie. Ses membres ne postulent pas, ils sont choisis par les cadres en fonction de leur assiduité aux activités proposées. Des cours leur sont proposés avant qu'ils prêtent allégeance au Guide suprême ou au mouvement, sous le sceau du secret et selon un serment intitulé baya.

Les mots de ce serment témoignent d'un islam considéré comme une religion "totale" : capable aussi bien de guider un individu qu'une société dans ses dimensions politiques, sociales, juridiques… "L'islam est religion et État, Coran et glaive, culte et commandement, patrie et citoyenneté, souligne le serment. Dieu est notre but ; le Prophète, notre modèle ; le Coran, notre loi ; le combat (jihad), notre voie ; le martyr, notre vœu."

Les fidèles prêtant un tel serment sont les "adhérents" ou "partisans" de la confrérie. Il est impossible de les dénombrer. Selon un rapport français publié le 21 mai par le ministère de l'Intérieur à Paris, de tels membres, actifs, seraient 200 en Belgique. Environ une centaine selon la Sûreté de l'État belge.
Néanmoins, il ne faudrait pas réduire le frérisme au nombre de ses adhérents assermentés. D'une part parce que ce serment est devenu symbolique, et que les dimensions rituelles du frérisme sont moins prégnantes que par le passé, insiste l'islamologue de l'UCLouvain Brigitte Maréchal, spécialiste reconnue du sujet. D'autre part parce que des membres de la confrérie ont établi au fil des années un réseau d'associations influentes et au sein desquelles beaucoup s'engagent.

Davantage qu'une confrérie en tant que telle, le frérisme est donc un réseau d'associations nées en fonction des besoins locaux, liées entre elles non par des liens structurels, mais par des liens individuels. Cette absence de coordination globale rend difficile de savoir qui est frère musulman, qui en partage plus ou moins la "matrice idéologique" et qui ne l'est pas.

2. Une idéologie conservatrice, mais floue

Si ce n'est à un serment, est-ce à une idéologie que l'on reconnaît un Frère musulman ? Pas franchement, tant cette idéologie prônée par les Frères est floue. Celle-ci s'appuie sur une conception conservatrice de l'islam sur le plan social, même si elle se colore de libéralisme sur le plan économique. Sur le plan religieux, les Frères promeuvent un islam "du juste milieu, sans laxisme ni extrémisme", mais leur théologie n'est pas très définie pour autant. Cette indétermination a pour grand avantage de rassembler les musulmans, d'éviter les dissensions internes et de pouvoir s'adapter aux situations nouvelles.

Pour Brigitte Maréchal, ce n'est donc pas tant une idéologie qui définit le frérisme, qu'un ethos commun : un rapport au monde qui est très pragmatique et cherche à s'adapter aux sociétés pour y faire rayonner les principes et les valeurs de l'islam. Leur histoire en porte le témoignage.

À la création de la confrérie, dans les pays arabes, le souhait des Frères était de restaurer l'importance de l'islam dans la société, voire au sein de l'État, notamment face aux déstructurations des institutions subies avec l'expérience coloniale. En Europe cependant, dans un contexte nouveau, les Frères ont avant tout cherché à socialiser et à structurer les populations musulmanes venues dans le cadre de migrations de travail et dépourvues pour beaucoup de bagages religieux.

3. L'engagement citoyen comme méthode

Dans les pays occidentaux, les Frères musulmans se sont accordés ces derniers temps autour d'une méthode : l'investissement dans la société, à travers l'éducation, le monde associatif, la culture, l'humanitaire. L'objectif est non pas de susciter la révolution, mais de régénérer la société sur le plan moral et de la réislamiser graduellement "à partir d'une réforme de l'individu et du cercle familial", note encore Brigitte Maréchal. Pour ce faire, les Frères prônent une éthique personnelle qui valorise un comportement vertueux et conscient du sens de son action. Dans leur éducation, certains mots résonnent régulièrement : fikr al-jihad (une éthique de l'effort continu sur soi-même) ou i'tidâl (la droiture dans le comportement), sans oublier la pratique de la foi.
Le djihad et le sacrifice font toujours partie de la doctrine frériste, mais ils sont plutôt vus "dans une approche individuelle d'effort sur soi", note l'islamologue Corinne Torrekens dans son ouvrage Islams de Belgique. Néanmoins, le rapport des Frères avec la violence demeure "ambigu", ajoute-t-elle. Depuis le début des années 2000, après une période de relatif laxisme à ce sujet, ils condamnent explicitement la violence et certains œuvrent contre toute forme de dérive violente, même s'ils l'estiment légitime dans certains cas, lorsqu'aucune autre issue n'est possible à leurs yeux, en Palestine ou dans d'autres contextes autoritaires.

4. Le frérisme n'est pas en phase avec le salafisme

Sauf exceptions, en Europe, on peut difficilement voir en un salafiste un frère musulman. Les mouvements salafistes contemporains invitent en effet leurs membres à se distancier, voire à se placer aux marges de la société pour éviter qu'elle les pervertisse. Le frérisme encourage plutôt les siens à s'y investir, forts d'une éthique personnelle capable de faire rayonner l'islam et ses valeurs.

En définitive, les Frères envisagent toujours l'islam comme une religion intégrale, mais à défaut de vivre dans un État islamique, ils cherchent à la vivre et à la promouvoir en y étant attentifs jusque dans le moindre geste : dans la manière de manger, de s'habiller, dans l'éthique déployée au travail, etc. "Ce faisant, synthétise Brigitte Maréchal, les Frères cherchent à former une élite vertueuse soulignant la primauté du religieux dans leur vie et, par là, dans l'espace public."

Si on considère comme artisan du frérisme tout musulman partageant ce rapport religieux au monde, alors leur nombre est bien plus important que celui de leurs seuls adhérents assermentés.

5. Les combats identitaires de la confrérie

Les Frères cherchent donc à ce que chaque musulman puisse vivre sa foi de manière intégrale : porter le foulard, manger halal, bénéficier d'aménagements pour prier plusieurs fois par jour, jusque dans un cadre professionnel… En luttant contre l'islamophobie, en investissant le champ juridique, en développant le monde associatif, ils défendent en somme un multiculturalisme à la britannique. Contrairement à l'universalisme laïque que l'on connaît en France et qui tente de ramener le religieux à la seule sphère intime, le "communautarisme anglo-saxon" reconnaît davantage l'affirmation publique des communautés culturelles et religieuses dans la sphère publique.

Généralement, les revendications politiques des Frères concernent le seul respect des pratiques religieuses et la reconnaissance de spécificités identitaires (défense de l'abattage rituel, du port du foulard…). Le champ est donc circonscrit. Mais les autorités occidentales soupçonnent les Frères musulmans de pratiquer un double discours. "De manière clandestine, lit-on dans le rapport de la Sûreté de l'État belge, des groupements faisant partie de la sphère d'influence des Frères musulmans tentent d'exercer un lobbying afin qu'une place plus importante soit accordée à l'islam dans la société. Pour ce faire, ces groupements dissimulent leurs liens avec les Frères musulmans en se faisant passer pour des représentants légitimes de la communauté musulmane en Belgique. Ils souhaitent ainsi s'arroger une place au sein des institutions belges et obtenir un financement pour leurs diverses initiatives."

"Les Frères musulmans pratiquent l'entrisme, souligne le rapport français. Ils auraient recours pour ce faire à la technique du double discours par lequel ils dissimulent leurs intentions réelles en affichant partager les règles et principes régissant la vie collective occidentale."

Cette vision ne fait cependant pas consensus et n'est pas partagée par Brigitte Maréchal pour qui le programme des Frères est loin d'être aussi homogène, ficelé et coordonné.

Pour l'islamologue belge Radouane Attiya, "la menace la plus immédiate pour nos démocraties est le salafo-wahhabisme et le djihadisme globalisé (le militantisme violent). Le frérisme est à garder à l'oeil, mais son danger se situe à long terme, tant ses revendications finissent par cliver une société".

6. Un réseau concentrique

Si la sympathie pour les Frères n'est pas toujours explicitée, peut-on qualifier quelqu'un de frériste de par sa proximité avec un réseau d'associations relevant de la confrérie ? Là aussi la réponse est difficile.

L'importance du réseau d'associations qu'ont créé les Frères a été portée par le dynamisme des exilés politiques et des étudiants marocains arrivés dès les années cinquante en Europe. En quelques années, ces associations éducatives, religieuses, culturelles ou humanitaires ont gagné une influence considérable au sein des populations musulmanes. De même, par leur professionnalisme, elles sont devenues des interlocuteurs privilégiés pour les pouvoirs locaux ou nationaux.

S'ils ont donc touché beaucoup de monde en Belgique, cela ne veut pas dire que toutes les personnes qui ont approché ces institutions sont des lobbyistes assidus pour le frérisme ni des défenseurs de leurs points de vue. Les frères musulmans s'organisent par cercles concentriques, ajoute le rapport français. "Le centre est constitué d'un cercle restreint de militants assermentés." On retrouve ensuite un groupe plus large de militants soutenant l'idéologie et ses modes d'action, puis "un écosystème d'organisations et d'associations". Les membres de celles-ci "n'ont pas toujours conscience de servir les intérêts de la mouvance".

Aux côtés des militants assermentés et de ceux qui partagent la matrice idéologique des Frères, il y a donc les personnes qui participent avec sincérité, mais à leur insu, à une partie des objectifs de la confrérie sans pour autant pouvoir être qualifiées de Frères. La galaxie des Frères musulmans est en définitive mouvante, peu homogène, loin d'être centralisée, d'où les confusions et les difficultés qui entourent les débats les concernant.
Pour complexifier le tout, ajoutons qu'il existe aussi des fréristes "autonomes". Ces personnalités n'ont jamais fait partie de l'organisation des Frères musulmans, mais s'inspirent de son idéologie et de ses modes d'action. C'est le cas de l'auteur Tariq Ramadan. Petit-fils du fondateur des Frères, il a toujours refusé de prêter allégeance, tout en s'inscrivant, par ses discours, dans le courant frériste.

Définition historique

Dans la famille de l'islam politique, les Frères musulmans sont sans doute les plus célèbres. Fondée en 1928 en Égypte par Hassan el-Banna pour lutter contre la colonisation britannique, l'association s'est répandue à travers le monde par la création de confréries régionales, puis de partis politiques (dont le Hamas en Palestine), ou d'associations éducatives, humanitaires, culturelles… Partout, les Frères se sont rassemblés derrière un objectif principal : régénérer les sociétés par l'application, en leur sein, des principes de l'islam. Celui-ci est vu en effet comme une religion "englobante" ou "intégrale" qui peut régir tous les domaines de la vie : aussi bien l'individu dans sa foi que la société dans ses dimensions politiques, juridiques, sociales, économiques. "L'islam est la solution", affirme en ce sens un slogan historique de la confrérie.

Quand les Turques ne font plus d'enfants, le pouvoir s'en mêle

Les femmes turques ne font plus assez d'enfants et le président Recep Tayyip Erdogan s'en alarme, pointant "une menace plus grande encore que la guerre" et multiplie les annonces pour relancer les naissances.

Après l'Année de la famille en 2025 le chef de l'Etat vise "la Décennie de la famille 2026-2035", mais dans un contexte de crise économique et de crise de confiance, les promesses d'aide aux jeunes mariés risquent de ne pas suffire.

Le taux de natalité est passé de 2,38 enfants par femme en 2001 à 1,48 en 2025, selon les statistiques officielles, moins que la France et insuffisant pour assurer le renouvellement de génération: un "désastre", selon le président.

Musulman conservateur, père de quatre enfants, M. Erdogan qui est arrivé au pouvoir en 2003 a accompagné malgré lui la dénatalité de son pays.

Universitaire en retraite et militante féministe, Berrin Sönmez regrette qu'il en fasse porter la seule responsabilité aux femmes et aux "pervers" LGBT+, sa cible récurrente.

"Les femmes et les LGBTQ+ sont jugés seuls coupables du déclin de la population, sans prise en compte des erreurs politiques", relève-t-elle.

"Les gens hésitent à faire des enfants dans un environnement chaotique et incertain, sans politique sociale, où le soutien à l'enfance est inexistant et l'éducation est un des secteurs les plus onéreux".

 - Ni étude ni emploi-

 L'inflation qui ronge le pays depuis quatre ans dépasse 70% sur l'année pour les dépenses d'éducation.

Au premier trimestre 2025, le taux de chômage était officiellement de 8,2%, et de 15% chez les 15-24 ans. Mais le Centre de recherche de la confédération des syndicats révolutionnaires (DISK-AR) affirme que les taux réels atteignent 28,5% et 37,5% chez les jeunes.

Selon l'institut turc de la statistique (Tüik), 23% des jeunes de 15 à 24 ans sont ni étudiants ni employés.

Dans leurs discours, les autorités préfèrent s'en prendre au nombre record de césariennes (61% des naissances et jusqu'à 78% dans certains hôpitaux privés) qu'elles viennent d'interdire "sans justification médicale" par décret.

L'intervention limite généralement le nombre de grossesses à deux, maximum trois.

Derrière un ensemble de raisons, dont l'âge plus avancé des parturientes, le corps médical pointe la privatisation galopante du système de santé depuis la fin des années 90.

"Pour l'hôpital, un accouchement, c'est une douzaine d'heures, une césarienne c'est trente minutes", remarque le Dr Hakan Çoker, gynécologue à Istanbul.

Il désigne aussi la judiciarisation de la médecine qui menace les praticiens. "Impossible d'y échapper", assure-t-il, regrettant l'absence de discernement entre "mauvaises pratiques" et "complications": "In fine, la césarienne est perçue comme une garantie de sécurité" pour les médecins comme pour les femmes.

Obstétricienne dans un grand hôpital d'Istanbul, le Dr Harika Bodur affirme aussi que certaines patientes réclament une césarienne "au premier rendez-vous, par peur d'avoir mal": "Si vous refusez elles iront ailleurs".

 - Peur de souffrir -

 Une peur qu'elle explique par un manque d'éducation et leur inconfort face à la sexualité: certaines "ne tolèrent même pas un examen vaginal".

Le ministère de la Santé vise un "objectif de 20% (de césariennes) en encourageant les accouchements normaux par l'éducation des futurs parents".

"Normal", le gros mot qui fâche est lâché. Surtout quand il s'inscrit sur une banderole déployée par les footballeurs du club turc de Sivas proclamant "L'accouchement naturel est la voie normale", comme cela a été le cas en avril.

"Si je le souhaite, je n'aurai pas d'enfant du tout. C'est mon droit", s'insurge Seçil Murtazaoglu, étudiante en chimie de 23 ans. "Ils veulent limiter les césariennes alors que l'accès à l'avortement est déjà difficile", s'agace-t-elle.

En 2012, M. Erdogan avait qualifié l'avortement de "meurtre", sans toutefois l'interdire.

"Tout ça relève de l'oppression des femmes", martèle l'étudiante qui soupçonne le président de vouloir "transformer la femme en machine à accoucher", quand il annonce un prêt de 150.000 livres turques (3.350 euros environ) sans intérêt aux jeunes mariés et une allocation mensuelle de 5.000 TL (112 euros) à partir du troisième enfant.

Comme sa cadette, Berrin Sönmez fustige les "pressions" familiales et la société qui pèsent sur les femmes, "du gouvernement aux stades de foot".

"Il faudrait commencer par combattre la violence envers les femmes: les politiques ont été réduites à néant et les protections sérieusement amoindries", rappelle-t-elle. (AFP, 5 juin 2025)


Socio-économique / Socio-economic

Une Turque tuée par son ex-fiancé après avoir été violée par un autre homme

Une Turque de 18 ans a été tuée par son ex-compagnon qui avait rompu leurs fiançailles après avoir appris qu'elle avait subi un viol, ont rapporté jeudi des médias turcs.

Ce féminicide, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi à Istanbul, est le 209e de l'année en Turquie, a déploré une association féministe.

Grièvement blessée par balle à la poitrine, l'adolescente, enceinte de cinq mois et demi, a été transportée dans un hôpital où elle est morte avec son bébé, ont expliqué plusieurs agences de presse turques.

Selon elles, l'adolescente était tombée enceinte après avoir été victime d'un viol, quelques semaines avant ses fiançailles. Ayant récemment appris la nouvelle, son petit ami avait décidé de mettre un terme à leur relation.

Interpellé au domicile d'un proche à Istanbul, le jeune homme, âgé de 19 ans, a reconnu les faits pendant sa garde à vue, selon la presse turque.

Interrogé à la volée par une journaliste devant le commissariat de cette ville où il a été conduit, l'individu, menotté et encadré par deux policiers, a cherché à justifier son acte, selon des images diffusées par une chaîne de télévision turque.

Les féminicides qui endeuillent la Turquie semaine après semaine sont dénoncées par les associations féministes locales, qui accusent les autorités de laxisme. (AFP, 26 juin 2025)

La forme et le sens de la table de repas en mutation

Ragip Duran, TVXS.GR, 15 juin 2025

La culture culinaire peut être une bonne source d’information pour comprendre la sociologie de la famille, croit Akan Abdala, Président de la compagnie de sondage d’opinion publique Future Bright. 1000 personnes représentant diverses couches socio-économiques du pays ont répondu aux questions sur le sens, le contenu, les habitudes des tables de repas dans les maisons.

Candan Yildiz, chroniqueuse du site d’Internet T24, commente jeudi dernier le rapport issu de cette enquête:

- Il y a de moins en moins de famille nombreuse qui se réunit autour d’une table pour le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. Les familles nombreuses - au moins 4 membres - forment seulement 12.8 % de l’ensemble des familles. Et ce pourcentage est en chute libre.

- Le nombre de mères célibataires augmente depuis au moins 10 ans. Elles sont actuellement environ 3 millions (sur 85 millions d’âmes) et il y en aura encore plus dans les années à venir.

- En Turquie selon les chiffres officiels, 550 milles couples se marient tous les ans. Le nombre officiel de couples qui se séparent est de 188 milles, mais 220 milles en pratique.

- Ces “familles micros” ont également une influence sur le secteur de construction. Les promoteurs vendent ou louent des appartements à seulement une ou bien à deux chambres.

- La table de repas de ces familles (mère et un enfant) est assez simple voire assez pauvre par rapport aux tables des familles nombreuses d’antan.

- Préparer le repas et manger à la maison est parfois plus cher et plus difficile que la restauration rapide, ce qui n’existait pas il y a 20 ans.

- Auparavant, on invitait les amis venir dîner à la maison. Cette pratique commence à disparaître des coutumes des familles. Désormais, on se réunit dehors, dans un restaurant.

- Les téléphones cellulaires, les tablettes tactiles voire les ordinateurs sont les nouvelles pièces des tables de repas. Par conséquent moins de conversation entre les membres des familles.

- Ce n’est pas simplement la culture culinaire qui est en train de changer, mais aussi les habitudes de consommation voire le mode de vie sont en pleine mutation. Les repas durent moins longtemps. Et il y a pas mal de familles qui se contentent de 2 déjeuners par jour, parfois pour des raisons financières et parfois pour garder la forme et lutter contre l’obésité.

- Plus de femmes reçoivent une bonne éducation et font partie de la population active. Plus de femmes deviennent indépendantes.

- Le régime Erdogan et l’ensemble des milieux conservateurs ne sont pas du tout contents de ce développement. Le Palais présidentiel a déclaré 2025 “L’Année de la Famille” et fait la promotion de la famille traditionnelle et nombreuse. “Vous devez avoir au moins 3 enfants” dit le Président Erdogan, lui-même père de 4 enfants. La crise économique et la carence d’un futur brillant et d’espoir de bonheur empêchent les jeunes de créer une famille. Il y a de moins en moins de jeunes qui se marient. 85% des jeunes (19-25 ans) habitent toujours avec leurs parents.

- Enfin, l’épice préférée d’une grande partie des participants à l’enquête est le piment rouge, amer de goût qui est très à la mode depuis l’avènement du Président Erdogan, dont la gouvernance rend triste et enragée au moins la moitié de la population.

Un mort et douze blessés dans un accident de montgolfière

Une personne a été tuée et douze autres blessées dimanche dans un accident de montgolfière dans le centre de la Turquie, ont annoncé les autorités locales.

"Une montgolfière qui avait décollé de la région d'Ihlara a été contrainte à un atterrissage brutal (...) en raison d'un changement soudain de vent", a indiqué le gouvernorat de la province d'Aksaray (centre), ajoutant que la personne décédée était le pilote de l'engin volant.

Les blessés sont de nationalité indonésienne, a rapporté l'agence de presse étatique turque Anadolu, selon laquelle une deuxième montgolfière a été contrainte à un atterrissage d'urgence dimanche matin dans la même zone.

Contactée par l'AFP, l'ambassade d'Indonésie à Ankara n'était pas joignable dans l'immédiat.

La province d'Aksaray est voisine de la Cappadoce, une région touristique connue pour ses villages troglodytes et son relief en "cheminées de fée" sculptées par l'érosion, où les vols en montgolfière sont une attraction phare.

Plusieurs accidents mortels y ont eu lieu ces dernières années. Le dernier en date, fin 2022, avait coûté la vie à deux touristes espagnols. (AFP, 15 juin 2025)

Every year 64 children die in workplace accidents in Turkey

At least 770 children – 261 of them aged 5 to 14 – have died while working over the past 12 years, according to a new report by the İSİG.
Every year 64 children die in workplace accidents in Turkey.

“Lack of oversight is at an extreme level. Due to AKP’s neoliberal economic policies, more children are being pushed into child labor every day,” Health and Safety Labor Watch (İSİG) warned on June 12, World Day Against Child Labor.

İSİG emphasized that child labor is deepening in Turkey and that children are systematically exploited. The report also called attention to the need for children to be in school, playing, exploring, and developing both mentally and physically in a safe environment.

According to İSİG, “In recent years, children have increasingly been turned into workers under the labels of student, apprentice, or intern – often by the state – due to deepening poverty.” It estimated that between 60 and 70 child workers die annually in work-related incidents, with thousands more suffering injuries, amputations, and psychological or developmental harm that often go unreported.

While official data paints a misleading picture as if “there is no child labor in Turkey,” İSİG warned that this issue is deliberately rendered invisible.

Their year-by-year figures for child worker deaths are as follows:

2013: 59
2014: 54
2015: 63
2016: 56
2017: 60
2018: 67
2019: 67
2020: 67
2021: 62
2022: 62
2023: 54
2024: 71
2025 (first 5 months): 28

Many deaths go uncounted

İSİG noted that 90% of these figures were sourced from national media, and 10% from families, coworkers, and local media. They emphasized that these are minimum numbers and the real death toll is likely much higher.

Youngest victims: 5 to 9 years old

Since 2013, 261 children aged 5 to 14 have died in workplace accidents, making up 34% of the total. Of these, at least 53 were aged just 5 to 9. Another 509 child worker deaths were among the 15 to 17 age group.

İSİG criticized the fact that children under 14, legally banned from working, are still being employed, often in hazardous sectors and completely outside regulatory oversight.

Among children aged 5–14 who died, 20% were girls and 12% were migrant children. In the 15–17 age group, 11% were young women and 11% were migrants, most of whom were Syrian.

Unregistered, unsafe, unseen

Nearly all child workers aged 5–14 are unregistered. The majority work in seasonal agriculture, while others are employed in street vending, textile, food, metal workshops, and construction.

For those aged 15–17, seasonal agriculture remains dominant, but increasing numbers are moving into urban sectors like industry, construction, and services. İSİG points to state programs like MESEM and the rapid expansion of organized industrial zones in all 81 provinces as key factors driving this trend. The goal, they argue, is to meet the demand for cheap, underage labor – often uninsured, underpaid, overworked, unionless, and unaware of their rights.

İSİG is calling for a complete ban on child labor and a redesign of vocational education to align with children’s developmental needs and to be carried out within a clear public regulatory framework. The group also demanded free education at all levels and urged for a science-based curriculum that connects meaningfully with life.
(BIA, 12 June 2025)

Turkey among the 10 worst countries for workers' rights

The International Trade Union Confederation (ITUC) has published its Global Rights Index 2025 report. The comprehensive report exposing violations of workers' rights worldwide highlights a deepening global crisis for workers and trade unions.

According to the report, the index shows that Europe and the Americas received their worst scores since 2014. It also points to serious regressions in fundamental freedoms such as freedom of expression, the right to assembly, collective bargaining, and the right to strike.

Only seven of the 151 countries scored the highest, while average country scores worsened in three out of five regions.

According to the report, the 10 worst countries for workers in 2025 are: Bangladesh, Belarus, Ecuador, Egypt, Eswatini, Myanmar, Nigeria, the Philippines, Tunisia, and Turkey.

Turkey among the worst 10 countries

In the ITUC Index, Turkey remained among the 10 worst countries for workers in 2025.

Accordingly, the violations occurring in Turkey are as follows:

Mass dismissals are taking place due to union activities
The right to collective bargaining is being obstructed
Union members and leaders are being arbitrarily detained

The report recorded pressures faced by unions and their leaders:

On May 1, 2024, more than 200 people who attempted to march to Taksim Square in İstanbul were detained.
On May 2, another 29 people were arrested. Police intervened in the demonstrations with tear gas and rubber bullets.
DİSK/Dev Sağlık-İş lost its right to collective bargaining through a decision that excluded its 10,000 members from representation.
Memberships of many individuals, including DİSK Chair Arzu Çerkezoğlu, were arbitrarily revoked.
DİSK Deputy Chair Remzi Çalışkan, Genel-İş Chair Kemal Göksoy, and former representative Serdar Ekingen were arrested on charges dating back 15 years.
DİSK/Sosyal-İş member and collective bargaining expert İsmet Arslan was imprisoned while undergoing cancer treatment.
In March 2025, Arslan was released along with Eğitim-Sen members Yusuf Eminoğlu and Giyasettin Yiğit. However, their trials are still ongoing.

Global deterioration noted

The report emphasized the deepening of rights violations worldwide and drew attention to the following data:

72% of workers have no access to justice. This figure was 65% in 2024.
The right to strike is violated in 87% of countries.
The right to form unions is obstructed in 74%, and the right to collective bargaining in 80% of countries.
Attacks on freedom of expression and assembly have reached a record high of 45%.

Call for global solidarity

In its published report, ITUC launched its “Democracy for a just future for all” campaign. It called on all unions for global solidarity against the pressure exerted by states and companies on workers' rights.
(BIA, 10 June 2025)

Quatre morts dans l'incendie d'un immeuble de 13 étages en Turquie

Une femme et trois enfants ont péri jeudi dans l'incendie d'un immeuble de 13 étages à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont indiqué les autorités locales.

Le gouverneur de la ville Murat Zorluoglu a indiqué que le feu s'était déclaré vers 18H30 locales.

"Plus de 30 personnes" ont été évacuées de l'immeuble, dont 17 ont dû être hospitalisées, intoxiquées par une "très épaisse fumée", a-t-il ajouté.

Quatre d'entre elles sont décédées - trois enfants et une mère de famille - a-t-il ajouté, sans préciser s'il s'agissait des trois enfants de cette femme.

Un député local, Mehmet Galip Ensarioglu, a affirmé qu'ils étaient bien "tous de la même famille".

Des images tournées sur place ont montré des sauveteurs évacuant des habitants avec des échelles mécanisées, alors que de grandes flammes s'échappaient du toit de l'immeuble.

En fin de soirée, 10 personnes étaient toujours à l'hôpital, selon le gouverneur. Le feu était maîtrisé.

Il a promis de poursuites contre les responsables d'éventuelles négligences qui seraient à l'origine de ce sinistre. (AFP, 5 juin 2025)

Fin d'une grève de plus de 20.000 employés municipaux à Izmir

La grève pour les salaires lancée il y a sept jours par quelque 23.000 employés de la municipalité d'Izmir est levée, ont annoncé mercredi le maire de la troisième ville de Turquie et le syndicat à l'origine du débrayage.

"Les négociations ont abouti à un accord", a déclaré à la presse Cemil Tugay, le maire d'Izmir (ouest), annonçant une hausse rétroactive des salaires de 30% pour les six premiers mois de l'année, doublée d'une revalorisation de 19% à compter de juillet.

L'inflation est supérieure à 35% sur un an en Turquie, selon les chiffres officiels contestés par une partie des économistes et de l'opposition.

Des images de médias turcs avaient montré le maire d'Izmir, membre du CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), descendre dans les rues de la ville le week-end dernier aux côtés d'élus pour ramasser des déchets accumulés en raison de la grève.

Izmir, grand port de la mer Egée, est un bastion du CHP, principale formation de l'opposition turque.

Son maire, au même titre que le maire CHP d'Istanbul Ekrem Imamoglu, emprisonné depuis fin mars pour des accusations de corruption qu'il rejette, est visé par une enquête sur des soupçons d'achats de voix lors d'un congrès du CHP fin 2023.

Selon des observateurs, le gouvernement tente de fragiliser le CHP, sorti large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.

Dans un rapport publié lundi, la Confédération internationale du travail (CSI) a classé la Turquie parmi les 10 pires pays au monde pour les travailleurs, aux côtés notamment du Bangladesh, de l'Egypte et de la Birmanie, s'inquiétant des pressions sur les syndicats et du non-respect du droit de grève dans le pays. (AFP, 4 juin 2025)

Un mort dans un séisme de magnitude 5,8 au large de Marmaris

Une adolescente est morte et quelque 70 personnes ont été blessées par un séisme de magnitude 5,8, dont l'épicentre se trouvait à 68 km de profondeur en mer, à une dizaine de km au large de Marmaris, station balnéaire du sud-ouest de la Turquie, a annoncé mardi le ministre turc de l'Intérieur.

Le séisme, survenu à 02H17 (23H17 GMT lundi) a également été ressenti dans le sud-est de la Grèce, dans les îles du Dodécanèse, y compris à Rhodes où des touristes ont été évacués de leur hôtel, ainsi qu'en Egypte, selon les organismes locaux de surveillance de l'activité sismique, sans faire de blessés.

En Turquie, à Fethiye, "une adolescente de 14 ans a été transportée à l'hôpital à la suite d'une crise de panique, mais a malheureusement perdu la vie malgré tous les soins prodigués", a précisé le ministre turc de l'Intérieur, Ali Yerlikaya.

Quelque 70 personnes ont été blessées en fuyant pour se mettre à l'abri, certaines après avoir "sauté dans la panique d'une certaine hauteur" dans la province très touristique de Mugla, où se trouve Marmaris, a ajouté le ministre.

"Nos équipes d'évaluation des dégâts poursuivent leurs opérations de reconnaissance sur le terrain. Aucune destruction n'a été constatée jusqu'à présent", a affirmé le ministre de l'Urbanisme Murat Kurum.

De nombreuses stations balnéaires, dont Marmaris, Fethiye et Bodrum, se trouvent dans la province de Mugla qui a accueilli 3,7 millions de touristes étrangers en 2024 selon l'agence étatique Anadolu. (AFP, 3 juin 2025)


L’économie-politique d’Erdogan violemment critiquée par le quotidien du régime

Ragip Duran, TVXS.GR, 3 juin 2025
Les lecteurs, mais également l’ensemble des observateurs de l’opposition étaient affolés dans la matinée du 26 mai lundi à la lecture du quotidien Yeni Safak (Nouvel Horizon,  6ème plus grand tirage, 100 milles exemplaires, dirigé par le beau-père d’Erdogan).

“Les taux d’intérêts augmentent, la valeur du dollar américain monte, l’inflation grimpe: La production en baisse, l’industrie au seuil de l’arrêt” annonce en première page.

Trois autres titres inattendus ornent la première page:

- Effondrement rationnel de l’économie

- L’arrêt des investissements

- La faillite des sociétés en progrès

Quatre informations publiées à la une qui sont correctes depuis très longtemps. Mais Yeni Safak n’est pas du tout un journal d’opposition. Ce quotidien a peut-être oublié de parler des bas salaires des travailleurs et des retraités, des privilèges accordés aux hommes d’affaires proche d’Erdogan et des corruptions. Il ne parle pas non plus de la répression contre les membres de l’opposition.

Les procureurs de la République, sous les ordres stricts du Palais Présidentiel, ouvrent automatiquement une information contre les responsables des médias quand ce genre d’information est publié dans les colonnes des journaux d’opposition. Ils poursuivent les journalistes accusés “d’insulter le président de la République”, “de divulguer de fausses informations”, “de provoquer la haine contre l’Etat turc” voire “de faire de la propagande du terrorisme”! Ce qui n’est pas le cas pour Yeni Safak.

Ces informations sont complètement le contraire de ce que disent les porte-paroles du régime.

Alors pourquoi donc Yeni Safak s’oppose ouvertement contre la politique économique d’Erdogan?

Son nom n’est pas mentionné, mais il est clair que l’objectif de cette campagne est bien le ministre des Finances et du Trésor M. Mehmet Simsek (58). Ancien député, technocrate bien connu des milieux de finance américains et européens, vivant à Londres, il a été spécialement invité par Erdogan pour diriger l’économie turque depuis 2014.

Selon l’adage bien connu, “Les dictateurs ont toujours raison et ils ne font jamais de fautes”, il faut alors trouver un homme ou une femme qui sera accusé car l’économie turque est en berne depuis longtemps.

Le gendre d’Erdogan, M. Berat Albayrak (47), fils du patron du quotidien Yeni Safak était l’ancien ministre de l'Économie, mais il a dû démissionner en 2020 car il n’avait pas pu bien gérer l’économie et les finances du pays.

“La Bourse d’Istanbul est encore en chute libre, la livre turque perd toujours de sa valeur devant le dollar américain et l’euro, le pointage de crédit de la Turquie recule”, constate Orhan Bursali, chroniqueur du quotidien d’opposition Cumhuriyet. (La République, Kémaliste, environ 12 milles exemplaires)

Ces jours-ci, on parle dans les coulisses du pouvoir d’une possibilité de remaniement au sein du Conseil des ministres et le fauteuil de M. Simsek risque de changer de propriétaire.

Les médias turcs ont déjà relaté le mécontentement dans les rangs de l’AKP (Parti de la Justice et du Développement au pouvoir depuis 2002, actuellement 273 sièges sur 592 au Parlement) surtout depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, M. Ekrem Imamoglu, principal rival et candidat pour les élections présidentielles de mai 2028.    

Le trésor turc a perdu environ 80 milliards de dollars lors de l’opération d’Erdogan contre le maire d’Istanbul, pour freiner la chute de la valeur de la livre turque contre le dollar.

M .Simsek serait donc le bouc émissaire nommé par Erdogan pour ombrer la défaite économique du régime. Sinon Yeni Safak n’oserai pas s’opposer contre le Grand Patron. Mais même si le Président change son ministre des Finances est-ce que l’économie turque peut se redresser ? Personne n’a une réponse affirmative à cette question.

İzmir Municipality workers stage protest march amid ongoing strike

The strike officially began on the night of May 28 after months of talks between the municipality and Genel-İş yielded no agreement. Yesterday (May 29), workers gathered in Basmane Square and began a protest at Kültürpark. Today, members of Genel-İş union working for İZELMAN, İZENERJİ, and EGEŞEHİR marched to Gündoğdu Square carrying a banner that read, “We demand a collective agreement, not charity.”

Speaking on behalf of the striking workers, Genel-İş İzmir Branch No. 2 Chair Ercan Gül said, “We are not asking for more than we deserve – we are asking for our rights. Everyone should know that we will continue our struggle on the streets until we win our rights.”

Workers’ demands:
  • Implementation of equal pay for equal work.
  • Elimination of wage disparities among employees affiliated with different unions within the İzmir Metropolitan Municipality.
  • Bridging the wage gap between the collective bargaining agreements made with the Türk-İş-affiliated Belediye-İş Union and the wages offered to their own union members.
  • Ensuring fair and equal working conditions.
"Step by step, they pushed us into the streets"

Gül also addressed the public reaction, stating, “İzmir residents have been suffering for two days now. But who are they blaming? Us, the İZENERJİ, İZELMAN, and EGEŞEHİR workers who serve the people of İzmir. Before the strike, we made it clear that we are not the ones responsible for any disruptions. We say to the people of İzmir: The responsibility lies with the Metropolitan Mayor and the municipality’s bureaucrats.”

He further criticized public statements about workers’ salaries, saying the figures being cited do not reflect reality.

Genel-İş İzmir Branch No. 1 Chair Engin Topal also criticized the municipality's negotiation conduct, stating, “The main reason we’ve reached the second day of this strike is because İzmir Metropolitan Municipality officials do not respect the principles of collective bargaining. They pushed us into the streets step by step.” (BIA, 30 May 2025)

Champion pour la troisième fois Galatasaray à la tête de l’agenda de l’opinion publique

Ragip Duran, TVXS.GR, 24 mai 2025

Crée en 1905 par les étudiants du Lycée de Galatasaray, le plus grand et le plus populaire club de football du pays, les jaunes et les rouges ont déjà annoncé leur troisième victoire consécutive avec 8 points en avance à deux semaines de la fin de la saison.

Beaucoup plus populaire que la politique politicienne, le football en Turquie est un facteur qui polarise la société voire divise la nation. L’expression idiomatique “Comme Galatasaray/Fenerbahce” signifie “comme blanc/noir”.

Pourtant, comparée aux autres rivalités dans le domaine du football mondial, comme Celtic/Rangers en Ecosse, Real de Madrid/Barcelona en Espagne, Boca Juniors/River Plate au Brésil ou bien PAOK/Aris en Grèce, il n’y a pas entre Galatasaray et Fenerbahçe une grande différence par rapport à leurs origines sociales, politiques, ethniques ou religieuses. Galatasaray est l’équipe de la côte européenne, installée sur la Grande Rue de Péra alors que Fenerbahce est le club de la côte anatolienne. Les deux clubs avaient quand même quelques particularités jusqu’à la fin des années 60, mais depuis, c’est-à-dire depuis l’industrialisation donc la professionnalisation du football à travers le monde, les deux équipes se ressemblent. Auparavant, des spécialistes estimaient que Galatasaray était l’équipe de l’aristocratie et des intellectuels alors que Fenerbahce était plutôt le club de la bourgeoisie. Le légendaire footballeur roum Lefter Kucukandonyadis (1924-2012) jouait pour Fenerbahce et la grande majorité des roums de Turquie soutenait cette équipe jaune-bleu marine. Faut-il rappeler que les deux clubs sont politiquement toujours du coté des gouvernements successifs depuis la création de la République en 1923. Seul Besiktas (Noir et blanc), troisième grand club d’Istanbul s’est distingués ces dernières années par ses prises de positions modérées du côté de l’opposition contre Erdogan.  

Galatasaray a battu cette année tous les records avec une seule défaite. Son entraîneur Okan Buruk (52 ans), ancien joueur, dirige une équipe formée des stars du football mondial: l’argentin Icardi, le  nigérian Osimhen, l’uruguayen Muslera, l’espagnol Morata, le colombien Sanchez, le belge Mertens, l’uruguayen Torreira, le gabonnais Lemina et le brésilien Sara…

Selon les statuts de la Fédération turque de football, au moins trois joueurs sur 11 doivent être de nationalité turque.

La valeur actuelle de Galatasaray selon le site İnternet Transfermarkt est de 266.25 millions d’Euros.

Son principal rival, Fenerbahce, dirigé cette saison par le fameux directeur technique portugais Jose  Mourinho n’est pas arrivé à obtenir une coupe depuis maintenant 10 ans. Le Président des “Canaris Jaunes”, M. Ali Koç, industriel, est l’homme le plus riche du pays.

La compétition, la concurrence entre ces deux clubs prend parfois la forme d’une guerre civile, insultes réciproques voire des attaques armées entre les fanatiques. Mais la nouvelle suprématie de Galatasaray contre Fenerbahce a amadoué les esprits et des railleries humoristiques voient le jour:

* “Si tu es pour Fenerbahce, 10 séances de pyschothérapie gratuites plus un maillot de Galatasaray en bonus”.

* - Qui est la personne la plus malheureuse en Turquie?

- C’est un supporter de Fenerbahce qui vote pour le CHP! (Opposition kémaliste).

Le premier est privé de coupe depuis 10 ans, le second est privé du pouvoir depuis 26 ans.

* “Un enfant de 10 ans supporter de Fenerbahce n’a jamais eu le plaisir de célébrer une victoire. Alors que le fils de Bardakci, défenseur central de Galatasaray qui a à peine 3 mois a déjà vu deux coupes!”

“ Quand Fenerbahce avait remporté sa dernière coupe (2015) 1 euro valait 2.83 livres turques. Aujourd’hui 1 euro vaut 44.02 livres turques”

Galatasaray est devenu cette année le premier et le seul club qui a gagné le championnat 25 fois depuis 1959 et il porte maintenant 5 étoiles sur son maillot et son drapeau.

Des manifestations, des fêtes populaires sont organisées aux quatre coins monde, de l’Allemagne jusqu’au Brésil, de Nigéria jusqu’au Doha, de Sydney jusqu’en Argentine pour célébrer la victoire de Galatasaray, désormais devenu une marque globale.

Une dernière note : Le Président Erdogan ancien footballeur amateur, est un fervent supporter de Fenerbahce.

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La France demande l'extradition d'un narcotrafiquant turc arrêté en Colombie

Un narcotrafiquant turc, condamné en son absence à dix ans de prison par la justice française en 2021, a été récemment interpellé en Colombie et la France a demandé son extradition, a appris vendredi l'AFP de source judiciaire.

Une "demande d'extradition a été transmise" cette semaine aux autorités colombiennes mais "nous ne savons pas, à l'heure actuelle, quelle suite y sera donnée", a ajouté la même source, confirmant des informations de la radio franceinfo.

Né le 25 avril 1965 à Zonguldak, en Turquie, selon la police colombienne, cet homme se rendait à Curaçao, dans les Caraïbes. Il a été arrêté le 16 juin à l'aéroport El Dorado de Bogota, lors d'une escale, après une alerte d'Interpol transmise aux autorités colombiennes avant son arrivée.

Cet homme fait partie de dix personnes condamnées en France en 2021 pour un trafic international de drogue. Le procès faisait suite à la saisie en 2015 de 2,3 tonnes de cocaïne dans le "Carib Palm", un cargo intercepté au large de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France, en provenance des Caraïbes.

Des peines de 10 à 30 ans de réclusion criminelle avaient été prononcées à l'encontre des dix accusés, parmi lesquels six étaient toujours recherchés à l'époque. Plusieurs d'entre eux étaient des ressortissants turcs.

La police colombienne présente l'homme interpellé à Bogota comme un "chef d'équipage" dans des bateaux utilisés par le réseau pour transporter des stupéfiants de l'Amérique du Sud vers l'Europe, en passant par la Colombie et les côtes du Venezuela, à destination des Pays-Bas.

Si la demande d'extradition de Paris aboutit, il "aura droit à un nouveau procès s'il le réclame" en France, a précisé la source judiciaire interrogée par l'AFP, sans donner plus de détails. (AFP, 26 juin 2025)

Une Cour européenne appelle Ankara à accélérer l'indemnisation de Chypriotes grecs

La Turquie doit accélérer le traitement des demandes d'indemnisation de propriétaires chypriotes-grecs pour des terres situées dans le nord de l'île méditerranéenne qui est contrôlé par la Turquie, a indiqué mardi la Cour européenne des droits de l'homme.

Le 20 juillet 1974, l'armée turque a envahi le nord de Chypre après un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs voulant rattacher l'île à la Grèce.

Cet évènement a entraîné des déplacements de population et Chypre est depuis divisée en deux. La République de Chypre exerce son autorité dans le sud, et le nord est géré par la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983 et reconnue uniquement par Ankara.

Selon la Cour européenne des droits de l'homme, les autorités du nord n'ont pas agi "de manière suffisamment cohérente, diligente et prompte" dans l'examen de la plainte déposée par K.V. Mediterranean Tours Limited, une société chypriote-grecque qui avait intenté une action en justice contre la Turquie, concluant qu'il y a eu "violation de la protection de la propriété".

Elle considère que la durée excessive de cette procédure est due à "la passivité" de la Commission des biens immobiliers de la RTCN et aux "atermoiements" des autorités dans la préparation des documents et la collecte des preuves.

 Reconnaissant cependant "les progrès accomplis" par cette commission dans le traitement des revendications immobilières, la Cour juge qu'il y a lieu "de poursuivre les efforts avec constance et à long terme, notamment en vue de l'accélération des procédures".

K.V. Mediterranean Tours Limited, une société chypriote, possède un complexe immobilier à Varosha, ancienne station balnéaire réputée dans le nord-est de l'île que ses habitants, en majorité chypriotes-grecs, avaient dû fuir en 1974.

La société avait réclamé à la Commission des biens immobiliers une indemnité pour la perte d'usage de son complexe, la restitution du bien, ainsi qu'une compensation pour préjudice moral et le remboursement de ses frais de justice.

Dans son jugement, la Cour européenne a condamné la Turquie à verser à K.V. Mediterranean Tours 7.000 euros pour préjudice moral et 11.000 euros pour ses frais et dépenses. Elle a réservé la question du dommage matériel pour une décision ultérieure.

En 1974, environ 170.000 Chypriotes grecs ont été expulsés de leurs maisons du nord et environ 45.000 Chypriotes turcs du sud.

Le problème des propriétés a constitué une des pierres d'achoppement dans les tentatives de réunification de l'île, actuellement au point mort. (AFP, 10 juin 2025)

EP Rapporteur Nacho Sánchez Amor visits İmamoğlu in prison

Following the visit, Amor made several key statements addressing the political and judicial dimensions of the case.

Amor praised the mass public protests that followed İmamoğlu’s imprisonment, stating: "I would like to convey my gratitude to the protesters. They achieved a clear political target. They impeded the appointment of a kayyım [government trustee] to İstanbul’s mayorship. It was the enormous scale of the protests that convinced the government there were no conditions to impose a kayyım on the city."

"I love Turkey, I love İstanbul. İstanbul has always come out to the streets defending democracy. It happened with Gezi, it happened with the coup attempt, it happened now with the situation of İmamoğlu,” Amor said.

He described İmamoğlu’s prosecution as a "completely fabricated case" and emphasized that “using the judiciary to eliminate political opponents is one of the biggest obstacles on Turkey’s path to EU membership.” He attributed the case to political motivations, saying, "Why is Ekrem İmamoğlu here in Silivri? Because [AKP candidates] Yıldırım and Kurum failed. The AKP sent another contender: the İstanbul Chief Prosecutor, tasked with removing Mayor İmamoğlu."

Amor also stated that the imprisoned mayor was in good health and high spirits. "I found Ekrem Bey in an excellent mood. In a fighty mood! Which is exactly the spirit he always showed. He is also concerned for the fate of many other people – the innocent officials suffering the consequences of him being a political target."

"There is hope and there is a future for Turkey in the European Union. And the future of the European Union starts here in Silivri Prison," Amor concluded.
(BIA, 30 May 2025)

Council of Europe imposes sanctions on Syrian rebel groups targeting Alawites

The Council of the European Union has added three groups affiliated with the Syrian National Army (SNA) and two commanders to its sanctions list for their involvement in ethnic cleansing attacks in Syria’s western regions – known as the coastal region – including the provinces of Latakia and Tartus and the rural areas of Hama and Homs, between March 6–9.

In its decision dated May 28, 2025, the Council stated that the Sultan Suleiman Shah Brigade and its leader, Mohammad Hussein al-Jasim (Abu Amsha), the Hamza Division and its leader, Sayf Boulad Abu Bakr, and the Sultan Murad Division were responsible for serious human rights violations in the coastal region.

The organizations led by Abu Amsha and Sayf Boulad Abu Bakr are among the Turkish-backed armed groups and have participated in all military operations carried out by the Turkish Armed Forces in Syria.

Following the end of the Assad family’s 53-year rule and the Baath Party’s 61-year dominance in Syria on December 8, 2024, a new administration led by Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) was formed. Abu Amsha was appointed as the commander of the 62nd Division, and Sayf Boulad Abu Bakr as the commander of the 76th Division, both granted the rank of brigadier general. (BIA, 29 May 2025)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Le troufion en chef de l’OTAN et de l’UE !




Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 20 juin 2025)

Dans le nouveau processus baptisé par l’opposition en Turquie « Paix et société démocratique et « Turquie sans terreur » par le duo Erdoğan-Bahçeli, rien de concret n’est encore venu du côté du pouvoir… Dans son dernier communiqué de presse, la porte-parole du parti DEM, Ayşegül Doğan, déclarait : « Le président de l’Assemblée devrait prendre une initiative. Grâce à cette initiative, il pourrait réunir les présidents de partis ou les responsables de partis et organiser des entretiens sur la procédure et les principes de la commission [parlementaire]. Il pourrait également en informer l’opinion publique. Que Monsieur Kurtulmuş fasse enfin le nécessaire au plus vite… ».

Le président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, Numan Kurtulmuş, dont on attendait beaucoup, avait à ce moment-là d’autres préoccupations… Il était venu à Bruxelles pour assister au sommet des présidents des parlements de l’OTAN, qui se tenait au parlement belge, afin de s’assurer que les pays membres s’engagent à augmenter leurs dépenses militaires…

Le président de la République et président de l’AKP Recep Tayyip Erdoğan, dont la position concernant le nouveau processus n’est pas encore claire, participera également, en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, au sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN organisé à La Haye, capitale des Pays-Bas, le 24 juin, pour garantir que les pays membres consacrent 5 pour cent de leur revenu national à leurs dépenses militaires.

Cela, se limite-t-il à l’OTAN ?

La Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, a également annoncé, lors d’une rencontre avec des journalistes turcs venus jeudi à Bruxelles, à l’invitation de la Délégation de Turquie auprès de l’UE, que la Turquie serait incluse dans les projets et achats conjoints de l’industrie de défense de l’UE d’un montant de 800 milliards d’euros.

Kallas déclarait en substance : « Nous utiliserons cet argent pour coopérer avec nos partenaires. Nous allons renforcer notre propre industrie de défense. Les États membres de l’UE ont jusqu’à présent acheté 60 pour cent de leurs productions de défense aux États-Unis. Comme nous l’avons vu avec la guerre en Ukraine, nous devons renforcer notre propre industrie de défense. Les achats seront effectués auprès de pays partenaires et des projets conjoints seront réalisés. La Turquie est aussi l’un de ces partenaires en tant que candidat à l’adhésion… Nous considérons la Turquie comme un acteur incontournable dans le domaine de la sécurité. Istanbul a été le théâtre de nombreuses réunions. C’est pourquoi nous sommes tous reconnaissants à la Turquie pour cette médiation.

Alors que les précédents sommets de l’OTAN avaient décidé que tous les pays membres allouent 2 pourcents de leur produit intérieur brut aux dépenses militaires, la plupart des pays les plus riches de l’OTAN, en ce compris la Belgique où se trouve la capitale de l’Alliance, n’ont pas atteint ce taux.

En revanche, la Turquie a augmenté son niveau de dépenses de défense de 1,45 % en 2014 à 2,09 % en 2024, et a augmenté son budget de défense de 130 % en un an, passant de 8,41 milliards de dollars à 19,39 milliards de dollars.

Dans l’article paru dans le numéro du 27 avril 2025 du journal Türkiye, intitulé : « La Turquie s’est fait un nom au sommet de l’OTAN ! Elle jouera un rôle déterminant dans l’avenir de l’Alliance », on peut relever les informations suivantes quant à la militarisation de la Turquie sous l’ère du gouvernement AKP :

« La Turquie occupe un rôle de premier plan au sein de l’OTAN, non seulement grâce à son budget, mais aussi grâce à ses contributions actives sur le terrain. En soutenant les patrouilles AWACS dans l’espace aérien, la Turquie accomplit des tâches cruciales dans la détection précoce des menaces aériennes en Europe orientale. En participant activement à l’Initiative conjointe de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (JISR), la Turquie a directement contribué aux mécanismes de prise de décision stratégique de l’OTAN.

« En soutenant les groupes maritimes permanents de l’OTAN avec ses forces navales, la Turquie est également l’un des acteurs clés de l’opération Sea Guardian menée en Méditerranée.

« Sur le plan terrestre, la Turquie contribue aux activités d’alerte renforcée et aux opérations de la Force pour le Kosovo (KFOR) renforçant la défense du flanc oriental.

« La Turquie a participé sur le terrain avec plus de 90 000 soldats au Steadfast Defender 2024, le plus grand exercice militaire de l’OTAN de ces dernières années. Elle a aussi activement participé à des exercices cruciaux tels que le Brilliant Jump 24 et le Dynamic Manta 24, contribuant ainsi grandement au renforcement des capacités de défense collective.

« Au-delà des opérations militaires traditionnelles, la Turquie apporte également un soutien important aux technologies spatiales et aux projets multinationaux de défense. Parmi les 14 pays participants au projet STARLIFT, la Turquie joue un rôle de premier plan pour garantir l’accès de l’OTAN aux ressources spatiales en temps de crise.

« La Turquie joue un rôle stratégique au sein de l’Alliance en accueillant les quartiers généraux et les centres d’entraînement essentiels de l’OTAN. Le Commandement terrestre allié de l’OTAN (LANDCOM) à Izmir et le Corps de déploiement rapide de l’OTAN en Turquie (NRDC-TÜR) à Istanbul comptent parmi les centres de projection de puissance opérationnelle à l’échelle mondiale.

« Le Centre d’excellence de l’OTAN pour la lutte contre le terrorisme et le Centre de formation Partenariat pour la Paix à Ankara, ainsi que le Centre d’excellence de l’OTAN pour la sécurité maritime à Istanbul, offrent une formation et une expertise de haut niveau aux pays membres et partenaires ».

Et qu’en est-il des opérations de la Turquie à l’intérieur et dans les pays voisins, alors qu’elle occupe une place au sommet au sein de l’OTAN ?  

Souvenons-nous… Le premier exercice des forces armées turques sous la discipline de l’OTAN, qui visait directement le peuple kurde, a été réalisé un an avant le coup d’État du 12 mars 1971…

Nous en avions informé le public, dans le numéro de juin 1970 de la revue Ant, sous le titre « Un rapport honteux », en documentant de manière détaillée les tortures et traitements dégradants infligés aux villageois kurdes lors de l’opération menée dans les villages des provinces de Diyarbakir, Mardin et Siirt, le 8 avril 1970 à partir de 3 heures du matin, avec près de 4000 soldats de la gendarmerie et des unités de commandos, 200 véhicules motorisés, 6 hélicoptères et des avions de reconnaissance.

Le deuxième exercice visant le peuple kurde fut l’exercice « Ailé J-78 », mené par les unités de gendarmerie de Yüksekova le 13 septembre 1978, deux ans avant le coup d’État du 12 septembre, dans le but de « préparer la répression d’un éventuel soulèvement kurde » et de présenter les citoyens kurdes comme des ennemis. Nous avions également révélé la face obscure de cet exercice à l’opinion publique internationale par le biais des bulletins d’informations Info-Türk en plusieurs langues.

Après le coup d’État de 1980, lorsque les militants du PKK ont lancé une résistance armée contre le régime militaire fasciste, les possibilités de lutte démocratique ayant été anéanties, les forces armées turques sont entrées pour la première fois en territoire irakien le 27 mai 1984, sous le prétexte de « l’Opération Poursuite ».

Au total, 18 opérations armées ont été menées dans le nord de l’Irak, sous différents noms de code, entre 1984 et 2018. Pour une raison inconnue, les opérations en Irak ont commencé à être menées sous le nom de Pençe (Griffe) à partir de 2019. Les trois opérations de 2019 ont été baptisées Pençe-1, Pençe-2 et Pençe-3, tandis que celles après 2020 ont été baptisées Pençe-Kartal (Griffe-Aigle), Pençe-Kaplan (Griffe-Tigre), Pençe-Şimşek (Griffe-Éclair) et Pençe-Yıldırım (Griffe-Foudre).

En parallèle, après que les résistants kurdes ont vaincu de manière décisive les terroristes de Daesh et constitué la région autonome du Rojava, les forces armées turques ont lancé une série d’opérations en Syrie à partir du 22 février 2015, sous les noms de Bouclier de l’Euphrate, Rameau d’Olivier, Source de Paix et Bouclier de printemps.

Le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, lançait un défi au monde entier lors d’une cérémonie d’ouverture massive organisée à Erzurum le 24 mai 2022, en présence d’Erdoğan : « La mer Noire est immaculée. Les monts Amanos, du Hatay à Adiyaman, sont immaculés. Tendürek est immaculée. La campagne d’Erzurum est immaculée. Le jour où nous entrerons dans le siècle turc, il ne restera plus un seul terroriste dans les montagnes de ce pays. Tayyip Erdoğan exterminera non seulement les terroristes en Turquie, mais aussi ceux du monde entier ».

C’est dans cette hystérie purificatrice que les forces armées turques et les pillards recrutés dans ses réserves ont été utilisés par l’Azerbaïdjan pour occuper le Haut-Karabakh et contraindre toute sa population arménienne à l’exil.

Oui, toutes ces opérations ont été menées avec la connaissance de l’OTAN et la tolérance de l’Union européenne.

Il existe désormais un nouveau scénario que le capital monopolistique, les pouvoirs politiques et les médias sous son contrôle ont commencé à exploiter pour alimenter la course aux armements.

On prétend que la Russie, qui n’a même pas réussi à vaincre l’Ukraine limitrophe depuis trois ans, tenterait prochainement d’envahir les pays européens membres de l’UE et de l’OTAN, de lancer des frappes aériennes sur des villes importantes de ces pays, voire d’utiliser des armes nucléaires, alimentant ainsi la course aux armements… Les quotidiens de presse commencent à évoquer que les centres politiques et militaires de l’OTAN en Belgique, ainsi que de nombreuses infrastructures vitales, pourraient être la cible d’une attaque nucléaire russe.

Le siège de l’OTAN à Bruxelles, qui a coûté 1,2 milliards d’euros en employant 600 à 1200 travailleurs par jour pendant des années, a été construit avec de grandes mesures de sécurité pour qu’aucun micro d’écoute ne soit introduit dans ses murs, de manière qu’il n’y ait pas la moindre fissure à ses fenêtres même s’il devait être soumis à un attentat à la bombe, et est protégé par les systèmes d’alarme les plus avancés au monde et 100 caméras. Il dispose par ailleurs d’un immense centre militaire dans la province de Mons : le Grand Quartier Général des Puissances alliées en Europe (SHAPE)…

Je n’ai jamais vu le quartier général du SHAPE à Mons. Mais à Bruxelles, depuis le balcon de l’immeuble où nous habitons, par beau temps, je peux apercevoir le quartier général de l’OTAN, qui ressemble à des dents de crocodile, à 5 kilomètres de notre quartier.

Si les rumeurs des courtiers de malheur venaient à se confirmer un jour et qu’une bombe nucléaire russe venait à frapper ce quartier général de 1,2 milliard d’euros, ce sont les Bruxellois innocents, les Belges et tous les citoyens venus des quatre coins du monde, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, qui en seraient les victimes !

Mais je suis sûr que la Russie, qui n’a même pas réussi à vaincre l’Ukraine voisine depuis trois ans, puisse recourir un jour à une telle folie. Les généraux qui palabrent aujourd’hui dans ce quartier général, les patrons des monopoles d’armement qui tiennent les ficelles et les politiciens sous leurs ordres n’y croient pas non plus.

Ce à quoi ils croient, ce sont les chiffres annoncés par l’Institut international de recherche sur la pai (SIPRI) à Stockholm… Alors que les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 9,4 % par rapport à 2023, atteignant 2,718 milliards de dollars, les dépenses militaires totales des membres de l’OTAN ont atteint 1,506 milliard de dollars la même année, soit 55 % des dépenses militaires mondiales.

Parmi les principaux acteurs de cette hystérie de l’armement figurent bien sûr les forces armées turques et les industries de guerre turques qui leur fournissent un soutien logistique… C’est pourquoi les participants les plus respectés aux sommets de l’OTAN à Bruxelles et à La Haye, indépendamment de leur bilan en matière de droits humains, sont le président de la Turquie Erdoğan, le président de l’Assemblée Kurtulmuş et le ministre des Affaires étrangères Fidan.

Nul doute que ces derniers sommets de l’OTAN, auxquels ils participent, auront un impact considérable sur l’avenir du nouveau processus que l’opposition en Turquie nomme « Paix et société démocratique » alors que le gouvernement le baptise en « Turquie sans terrorisme ».  

Traduction: Mazyar KHOOJINIAN


Les Etats-Unis ne veulent conserver qu'une seule base en Syrie

Les Etats-Unis ont entamé leur désengagement militaire de Syrie et réduit leur présence de huit à trois bases, avec pour objectif de n'en conserver qu'une, a annoncé l'émissaire américain Thomas Barrack dans un entretien à la chaîne de télévision turque NTV.

"La réduction de notre mission Inherent Resolve (OIR, antijihadiste) est en cours. Nous passons de huit à cinq puis trois bases. Et nous finirons avec une", a déclaré l'envoyé spécial américain pour la Syrie, qui est également ambassadeur des Etats-Unis en Turquie.

"Le président (Donald Trump) a indiqué clairement qu'il n'y aurait pas de retrait. Il y aura une reconsolidation progressive. Il n'y aura pas d'augmentation des troupes sur le terrain, mais une réduction", a ajouté M. Barrack.

Les Etats-Unis ont annoncé mi-avril la réduction de moitié de leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec "succès" contre le groupe Etat islamique (EI), même si des groupes jihadistes demeurent actifs dans le pays en pleine transition.

Selon le Pentagone, la présence américaine devait être ramenée "à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains", sur quelque 2.000 actuellement déployés. (AFP, 3 juin 2025)

Relations régionales / Regional Relations

Iran contre Israël: Ankara entre deux feux
 
Ragip Duran, TVXS.GR, 23 juin 2025
 
L’information selon laquelle M. Hakan Fidan, actuel Ministre des Affaires Étrangères, serait "un agent qui travaille pour l’Iran" lancée en 2012 par le secte Gulen, ancien allié, nouvel ennemi no 1 depuis le Coup d’Etat du 15 juillet 2016 contre Erdogan, est de nouveau mise en circulation à la suite du conflit entre Tel Aviv et Téhéran.
 
M. Fidan, né à Ankara en 1968, d’un père kurde et d’une mère turque était un simple sous-officier avant de faire des études universitaires. Master et doctorat en Turquie et aux Etats Unis, il a travaillé en particulier sur "les renseignements", "les technologies d’information" et "le nucléaire".
 
L’ascension spectaculaire de M. Fidan dans la bureaucratie d’Erdogan fut assez rapide depuis qu’il a quitté les Forces Armées en 2001. Il était déjà en Allemagne dans le QG de l’OTAN et a été nommé Président du TIKA (L’Agence Turque de Coopération et de Développement à l’étranger) en 2003. Sous-secrétaire auprès du Premier ministre en 2007, il est devenu membre du Comité Exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique en 2008. Deux ans après, il est à la tête des Services de Renseignement Turcs (MIT). Il est depuis juin 2023 Ministre des Affaires Étrangères.
 
L’envoyé spécial du Président Erdogan, Fidan s’était entretenu tête à tête avec Abdullah Ocalan, Président du PKK et était dans la délégation turque lors des pourparlers d’Oslo (2010-2011) entre le PKK et l’Etat turc.
 
M. Fidan serait son "puits de secret" selon le Président Erdogan.
 
Très proche de l’Homme Fort du régime, Fidan serait selon plusieurs observateurs étrangers le successeur du Président. 
 
Personnalité énigmatique M. Fidan parle très peu et "dirige la diplomatie turque toujours selon les règles des services de renseignement" constate un opposant.
 
Ankara est une des rares capitales qui a relativement de bonnes relations avec et l’Iran et Israël. La Turquie fut le premier pays musulman à reconnaître l’Etat d’Israël en 1949. Les relations entre la Turquie et son voisin oriental l’Iran ont connu des bas et des hauts depuis 1639.
 
Les membres de la famille Erdogan et plusieurs haut dignitaires du parti au pouvoir ont des relations commerciales très fructueuses avec Israël même après l’attaque de Hamas survenue le 7 octobre et la contre-offensive très violente de Tel Aviv.
 
La très grande majorité de la population turque est contre Israël. La droite, les islamiques et les islamistes par anti-sémitisme, la gauche par solidarité avec la Palestine. Une grande partie des musulmans turcs de secte sunnite n’adore pas l’Iran, car ce dernier est de secte chiite. Quant aux Kurdes, ils ne s’opposent pas en principe contre Israël qui les soutient publiquement contre Ankara, Damas, Baghdat et Téhéran.
 
Erdogan et Fidan, un peu entre deux feux, n’ont pas pu critiquer comme il faut les attaques d’Israël contre Téhéran et ont insisté sur "la voie diplomatique" pour résoudre le conflit. L’influence de Washington pèse encore lourde sur les options d’Ankara, rappelle plusieurs spécialistes.
 
Le conflit entre l’Iran et l’Israël a déjà montré ses répercussions négatives en Turquie: Les prix, à commencer par celui de l’essence, ont tout de suite augmenté. La récente déstabilisation du Moyen-Orient aura sûrement un impact négatif sur le soi-disant processus de paix entre Ankara et les Kurdes, estiment l’ensemble des politiciens du pouvoir et de l’opposition.

Le conflit entre Israël et l'Iran approche du "point du non-retour", affirme Erdogan

La guerre entre Israël et l'Iran, entrée vendredi dans son huitième jour, approche du "point de non-retour", a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Le génocide à Gaza et le conflit avec l'Iran se dirigent rapidement vers un point de non-retour. Cette folie doit cesser au plus vite", a lancé le dirigeant turc lors d'un forum à Istanbul.

"Il est impératif de retirer les doigts des gâchettes et des boutons avant qu'une catastrophe terrible, susceptible d'affecter notre région ainsi que l'Europe et l'Asie sur des années, ne se produise et provoque davantage de destructions, de sang et de pertes civiles", a poursuivi M. Erdogan.

Le président turc avait également mis en garde plus tôt vendredi contre le risque d'un afflux migratoire en direction de l'Europe en raison des frappes sur l'Iran.

Dénonçant "les atrocités commises depuis des mois" par Israël, le chef de l'Etat turc a jugé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement "ont apposé leurs noms à côté de ceux de tyrans comme Hitler et Pol Pot".

"Les gens qui font la queue à Gaza pour obtenir de la nourriture, un morceau de pain ou un bol de soupe sont brutalement pris pour cible", a-t-il déclaré après que la Défense civile de Gaza a annoncé que 43 personnes, dont 26 qui attendaient de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne vendredi. (AFP, 20 juin 2025)

L'Iran a le droit "légitime" de se défendre face à Israël, dit Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi que l'Iran avait le droit "légitime" de se défendre face aux bombardements effectués par Israël, au sixième jour de guerre entre les deux pays.

"C'est un droit très naturel, légitime et légal pour l'Iran de se défendre contre la brutalité et le terrorisme d'État d'Israël", a déclaré M. Erdogan, un jour après avoir qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "plus grande menace pour la sécurité de la région".

"Nous suivons de près les attaques terroristes israéliennes contre l'Iran. Toutes nos institutions sont en état d'alerte concernant les effets possibles de ces attaques sur la Turquie", a ajouté le chef de l'Etat, affirmant préparer son pays à "tous les scénarios".

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lui a répondu sur X en accusant la Turquie de nourrir des "ambitions impérialistes" en Syrie notamment.

Lundi, M. Erdogan avait déclaré avoir enjoint l'industrie de la défense turque d'augmenter la production de missiles de moyenne et de longue portées afin d'"accroître son niveau de dissuasion" à l'aune du conflit entre Israël et la république islamique. (AFP, 18 juin 2025)

Plus de 273.000 réfugiés de retour de Turquie en Syrie depuis la chute d’Assad

Ces exilés avaient fui la guerre civile syrienne pour se réfugier en Turquie voisine. Quelque 2,7 millions de réfugiés syriens y vivent toujours selon les chiffres du ministère de l’Intérieur turc publiés en mai.

Plus de 273.000 Syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre 2024, a annoncé vendredi le vice-président turc. Ces réfugiés avaient fui la guerre civile pour se réfugier en Turquie voisine. «Le nombre de personnes ayant volontairement regagné la Syrie depuis le 8 décembre 2024 a dépassé les 273.000», a indiqué Cevdet Yilmaz, cité par l'agence officielle Anadolu.

Quelque 2,7 millions de réfugiés syriens vivent toujours en Turquie, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur publiés en mai. Le gouvernement turc, qui a apporté son soutien aux nouvelles autorités syriennes, souhaite accélérer le retour des réfugiés dont la présence créé des tensions, notamment socio-économiques, dans une partie du pays.

Le gouvernement turc, qui a apporté son soutien aux nouvelles autorités syriennes, souhaite accélérer le retour des réfugiés dont la présence créé des tensions, notamment socio-économiques, dans une partie du pays.
(AFP, 13 juin 2025)

La compagnie turque AJet va voler vers Damas

La compagnie aérienne turque AJet, filiale à bas coûts de Turkish Airlines, effectuera des liaisons vers Damas, la capitale syrienne, à partir du 16 juin, a annoncé mercredi le ministre turc des Transports.

"Les vols vers l'aéroport international de Damas débuteront mardi 17 juin depuis l'aéroport Esenboga d'Ankara et lundi 16 juin depuis l'aéroport Sabiha Gökçen d'Istanbul", a indiqué le ministre, Abdulkadir Uraloglu, sur X.

Trois vols hebdomadaires sont prévus au départ d'Ankara. Les vols depuis Istanbul, prévus dans un premier temps quatre jours par semaine, deviendront quotidiens à partir de juillet, a affirmé M. Uraloglu.

Turkish Airlines, compagnie nationale turque, avait repris ses vols vers Damas fin janvier, après treize d'années d'interruption en raison du conflit en Syrie.

De son côté, la compagnie nationale syrienne Syrian Airlines reprendra ses vols vers Istanbul à partir du 10 juin, a-t-elle annoncé cette semaine. (AFP, 4 juin 2025)

Bakou pousse sa médiation entre la Turquie et Israël

L'Azerbaïdjan cherche à étendre son influence régionale en faisant valoir ses liens étroits avec la Turquie et Israël pour se poser en médiateur entre deux rivaux aux intérêts divergents en Syrie.

Le conseiller diplomatique du gouvernement azerbaïdjanais Hikmet Hajiev confirme que Bakou a accueilli au moins trois séries de négociations entre la Turquie et Israël, qui tous deux s'activent en Syrie en arguant de menaces sécuritaires.

"L'Azerbaïdjan conduit des initiatives diplomatiques pour parvenir à un accord", a indiqué M. Hajiev à des journalistes turcs à Bakou, lors d'une visite organisée par le Global Journalism Council basé à Istanbul. "La Turquie et Israël nous font confiance", s'est-il félicité.

La chute en décembre du président syrien Bachar al-Assad, défait par une coalition rebelle islamiste, avec la bénédiction d'Ankara, a inquiété en Israël.

Depuis, son armée a mené des centaines de frappes en territoire syrien, dont la dernière série vendredi, au prétexte selon elle d'empêcher des armes de l'ancien régime de tomber aux mains de jihadistes et de protéger la minorité druze.

Israël a par ailleurs accusé Ankara de vouloir faire de la Syrie un protectorat turc.

Proche allié de Recep Tayyip Erdogan, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'est régulièrement aligné sur ses positions dans les questions internationales, y compris la Syrie.

Mais ses bonnes relations avec Israël, qui dépend en grande partie du pétrole azerbaïdjanais et fournit des armes à Bakou, encourage l'Azerbaïdjan à faciliter les discussions "techniques" entre ses deux alliés.

"Nous réussirons si les deux parties conviennent d'un accord qui respecte les préoccupations de chacun", estime Farid Chafiev, président du Centre d'analyse des relations internationales, basé à Bakou.

"La Syrie, en particulier sa région nord, constitue une préoccupation sécuritaire pour la Turquie", en raison notamment de la présence de combattants kurdes le long de sa frontière, indique-t-il à l'AFP.

La Turquie veut contrôler ces territoires mais aussi "renforcer sa présence" autour des bases militaires de Palmyre et de T4, dans le centre du pays, pour assurer la sécurité autour de Damas, ajoute-t-il.

 - Livraisons de pétrole -

 Les relations entre la Turquie et Israël ont été suspendues au début de la guerre lancée contre le Hamas à Gaza, en représailles aux massacres d'Israéliens le 7 octobre 2023.

"Tant que la guerre à Gaza continue, la Turquie ne normalisera pas ses relations avec Israël", assure à l'AFP un haut responsable turc sous couvert d'anonymat.

Ankara a officiellement suspendu tout commerce avec Israël mais dans l'opposition, des voix s'élèvent pour affirmer que les échanges continuent, notamment les livraisons de pétrole via l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, port situé sur la côte sud de la Turquie.

Des affirmations "totalement infondées" selon le ministère turc de l'Energie.

M. Hajiev renâcle à commenter le sujet et rappelle que Bakou avait obtenu un soutien précieux d'Israël lors du conflit du Karabakh.

"Nous avons acheté des armes à Israël pendant la guerre, nous les avons payées (et) Israël nous a apporté un soutien diplomatique", résume-t-il.

"Le pétrole azerbaïdjanais arrive jusqu'à Ceyhan, mais une fois chargé sur des bateaux (...) la destination finale ne vous appartient pas", avance-t-il pour minimiser le rôle d'Ankara.

 - "Influence croissante" -

 En facilitant le dialogue entre la Turquie et Israël, l'Azerbaïdjan joue un rôle "stratégique", vante Zaur Mammadov, président du Club des politologues de Bakou.

"Cela illustre (son) influence croissante comme médiateur" entre acteurs régionaux, estime-t-il.

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle du Karabakh, dans les années 1990 puis en 2020, avant que Bakou ne s'empare de l'enclave lors d'une offensive de 24 heures en septembre 2023.

Le pays veut maintenant normaliser ses relations avec Erevan, avançant ses pions dans une région où Russie et Turquie se disputent leur influence.

Pour l'analyste turc Serkan Demirtas, l'Azerbaïdjan est intervenu pour éviter un affrontement potentiel entre la Turquie et Israël dans la Syrie post-Assad.

"Une confrontation entre ses deux meilleurs alliés dans la région est une perspective dont l'Azerbaïdjan ne veut surtout pas", estime-t-il.

"Aux dernières nouvelles, des progrès ont été réalisés. Ce qui témoigne de l'influence croissante de l'Azerbaïdjan dans la région après la guerre du Karabakh", juge-t-il. (AFP, 3 juin 2025)

Le Kremlin écarte l'idée d'un sommet Poutine-Zelensky-Trump-Erdogan

Le Kremlin a écarté vendredi une rencontre proposée par la Turquie entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump sous l'égide de Recep Tayyip Erdogan, conditionnant tout sommet de ce type à l'obtention de "résultats" dans les négociations avec Kiev.

Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, en visite à Kiev, avait proposé plus tôt que la Turquie accueille "une rencontre entre M. Trump, M. Poutine et M. Zelensky, sous la direction" du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Volodymyr Zelensky avait déjà proposé de rencontrer son homologue russe en mai, puis d'organiser un format tripartite incluant le président américain, mais le Kremlin n'avait pas donné suite.

Moscou a en revanche proposé à Kiev de se retrouver pour de nouveaux pourparlers directs lundi à Istanbul, après un premier rendez-vous peu fructueux le 16 mai dans la mégapole turque.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé vendredi par l'AFP sur la possibilité d'un sommet Poutine-Zelensky-Trump-Erdogan, a affirmé que Vladimir Poutine est "favorable, sur le principe, aux contacts au plus haut niveau".

Mais il faut d'abord "des résultats" dans les négociations entre Kiev et Moscou, a-t-il tranché, durant son briefing quotidien.

Dmitri Peskov a aussi affirmé que le Kremlin enverrait à Istanbul une délégation qui sera "prête" pour de nouveaux pourparlers lundi avec l'Ukraine, qui n'a toutefois pas encore formellement confirmé sa participation.

 - Cessez-le-feu -

 Kiev veut que le Kremlin lui envoie d'abord un "mémorandum" qu'il a dit avoir préparé et qui doit exposer ses conditions pour la paix, des conditions qui selon l'Ukraine risquent d'être "irréalistes".

Dmitri Peskov, questionné à ce sujet, a de nouveau refusé vendredi de transmettre à l'avance ce document et dit que le texte serait discuté "lors du deuxième cycle de négociations".

Le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga, aux côtés de son homologue turc, a affirmé que la transmission de ce document était importante pour que la prochaine réunion soit "substantielle".

L'Ukraine est "intéressée" par la poursuite de ces rencontres avec la Russie, a-t-il dit.

Plus tôt, M. Fidan avait assuré que "les deux parties souhaitent un cessez-le-feu", selon l'agence de presse étatique Anadolu.

Il a été reçu à Moscou par Vladimir Poutine cette semaine, et doit rencontrer vendredi le président Volodymyr Zelensky.

La Turquie, membre de l'Otan, est parvenue depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en 2022 à maintenir de bonnes relations avec les deux pays.

 - Exigences maximalistes -

 Le président américain Donald Trump demande une trêve inconditionnelle, mesure que l'Ukraine et les Européens soutiennent.

Mais la Russie, qui a envahi son voisin en 2022, a refusé précédemment cette possibilité, estimant notamment qu'elle permettrait à l'armée ukrainienne de reprendre des forces sur le front.

Vladimir Poutine affirme qu'un cessez-le-feu est possible après des négociations se concentrant sur les "causes profondes" de la guerre, une référence à une série de demandes maximalistes du Kremlin.

La Russie exige notamment que l'Ukraine renonce à jamais à rejoindre l'Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l'annexion.

Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui assure par ailleurs que le Kremlin ne veut ni paix ni trêve.

L'armée russe a l'avantage sur le front et a revendiqué vendredi la prise de deux villages dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

  - Frustration et critiques -

 Pire conflit armé en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, l'invasion russe de l'Ukraine a débuté en février 2022 et a déjà fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts.

Donald Trump, qui s'est rapproché de la Russie, a exprimé sa frustration envers Moscou ces derniers jours, estimant notamment que Vladimir Poutine joue "avec le feu".

Mais il a aussi critiqué Volodymyr Zelensky, à qui il reproche de traîner des pieds pour trouver un accord.

Au Conseil de Sécurité de l'ONU, l'ambassadeur américain intérimaire adjoint, John Kelley, a lui prévenu jeudi que "les États-Unis devront envisager de se retirer de leurs efforts de négociation" si Moscou décide de "poursuivre cette guerre catastrophique".

L'Ukraine exhorte ses alliés occidentaux, et surtout Washington, à prendre de nouvelles sanctions contre Moscou.

Depuis Singapour, le président français Emmanuel Macron a lui affirmé vendredi que la décision ou non de sanctionner la Russie, si elle refuse un cessez-le-feu en Ukraine, était un "test de crédibilité" pour Washington. (AFP, 30 mai 2025)

Les Kurdes exigent un système décentralisé en Syrie, affirme un de leurs responsables

Les Kurdes syriens, qui vont reprendre "bientôt" leurs négociations avec le pouvoir central à Damas, exigeront un système de gouvernance décentralisé dans la nouvelle Syrie, a indiqué lundi à l'AFP un haut responsable kurde.

Les autorités islamistes ont signé un accord le 10 mars avec les Kurdes pour intégrer à l'État syrien les institutions de l'administration kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et nord-est du pays.

Une délégation représentant les partis kurdes doit se rendre "bientôt" à Damas pour des réunions avec les nouvelles autorités, consacrées à l'application de cet accord, selon Badran Ciya Kurd, responsable de l'administration autonome.

La délégation kurde insistera pour "une Syrie décentralisée, pluraliste et démocratique", a expliqué M. Kurd. "Cette position sera l'un des principaux sujets de discussion et n'est pas négociable".

Selon lui, "la mosaïque de la société syrienne ne peut pas être gérée par un système politique qui monopolise tous les pouvoirs et ne reconnaît pas la spécificité des régions et des composantes".

Les Kurdes avaient rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas le 13 mars, qui accorde les pleins pouvoirs au président intérimaire Ahmad al-Chareh, et estimé que le nouveau gouvernement ne reflétait pas la diversité syrienne.

 - "Tout centraliser" -

 "La volonté de tout centraliser (..) sans accepter un véritable partenariat et une répartition des rôles et des prérogatives entre le centre et les régions, rend les négociations ardues et très lentes, a dit le responsable kurde.

Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani avait averti que "l'unité du territoire syrien (était) non négociable".

Il avait ajouté que toute "tergiversation" dans l'exécution de l'accord avec les Kurdes risquait de "prolonger le chaos" dans le pays, après 14 ans de guerre civile.

L'accord du 10 mars prévoit l'intégration des institutions civiles et militaires des zones kurdes au sein de l'administration de l'Etat syrien, y compris les postes-frontières, l'aéroport ainsi que les champs pétroliers et gaziers.

L'administration autonome kurde, dont les puissantes Forces Démocratiques Syriennes (FDS) sont le bras armé, contrôle de vastes territoires comprenant les principaux champs pétroliers et gaziers du pays.

Soutenues par Washington, les FDS ont joué un rôle clé dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique défait en 2019.

Dans un communiqué à l'issue d'une rencontre entre le président intérimaire syrien et l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, les deux parties ont souligné "la nécessité de mettre en oeuvre un accord global avec les FDS qui garantisse le retour de la souveraineté du gouvernement syrien sur l'ensemble du territoire".

Washington, qui a tourné la page des sanctions contre la Syrie et ouvert un nouveau chapitre dans ses relations avec Damas, joue le rôle de facilitateur dans les négociations en cours, d'après M. Kurd. (AFP, 26 mai 2025)

Le président syrien a rencontré son homologue turc à Istanbul

Le président syrien par intérim, Ahmad  al-Chareh a rencontré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan à  Istanbul, a indiqué l'agence étatique turque Anadolu sans préciser le contenu  de leurs échanges.

Lors de cette rencontre préalablement non annoncée, les deux leaders se  sont entretenus pendant plus de deux heures et demi, selon la chaîne  d'information privée turque NTV.

Sur les images diffusées par Anadolu, le président turc est vu en train  d'accueillir M. al-Chareh à l'entrée du bureau de la présidence à Dolmabahçe,  à Istanbul.

"Le président de la République arabe syrienne, M. Ahmad al-Chareh, est  arrivé à la tête d'une délégation gouvernementale comprenant le ministre des  Affaires étrangères, M. Assaad al-Chaibani et le ministre de la Défense, M.  Murhaf Abu Qasrah (...) pour discuter d'un certain nombre de questions  communes" avec le président turc, a annoncé sur Telegram la présidence  syrienne.

La présidence turque n'a pas encore communiqué les détails de la rencontre.

Les ministres turcs des Affaires étrangères et de la Défense, Hakan Fidan  et Yasar Guler, le directeur des services turcs de renseignement, Ibrahim  Kalin, ainsi que le président turc des industries de défense, Haluk Görgün ont  également participé à la rencontre, selon Anadolu.

Ankara est un ferme soutien du nouveau pouvoir syrien et plaide auprès de  la communauté internationale en faveur de la levée des sanctions infligées à  Damas du temps de Bachar al-Assad.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a participé mi-mai en ligne à une  rencontre à Ryad entre Donald Trump et M. al-Chareh.

M. al-Chareh s'était rendu en avril pour la deuxième fois en Turquie pour  participer à un forum diplomatique.

MM. Erdogan et al-Chareh se sont dits déterminés à lutter ensemble contre  les menaces terroristes en Syrie. Ankara réclame notamment l'expulsion des  combattants kurdes étrangers du Nord-Est syrien, et affirme vouloir aider son  voisin à lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). (AFP, 24 mai 2025)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Grèce : Menace d’extradition d’un militant belge d’origine turco-kurde

Le 7 mai dernier, Isgender Göçmen, travailleur métallo belge d’origine turco-kurde de 52 ans, a été arrêté à Thessalonique alors qu’il célébrait avec son épouse le 20e anniversaire de leur mariage.

Il apprend lors de cette arrestation qu’un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre par le régime d’Erdogan. Le 18 juin, un tribunal grec a considéré qu’il n’y avait pas d’obstance légale à son extradition. Or Isgender Göçmen a trouvé refuge en Belgique en 2012 après avoir subi plusieurs années de persécutions (gardes à vue, torture, procès…) pour ses activités au sein d’une association culturelle de gauche à Istanbul.

En 2017, il a été reconnu réfugié et en 2021, il a obtenu la nationalité belge. Isgender Göçmen. Alors que le gouvernement turc réprime de manière féroce toute contestation, que des milliers d’opposants politiques croupissent en prison, il est évident qu’Isgender Göçmen risque la torture en cas d’extradition. (secoursrouge, 23 juin 2025)

As-tu un oncle en Allemagne?
 
Ragip Duran, TVXS.GR, 8 juin 2025
 
S’il faut citer les 3 plus importants événements de l’actualité en Turquie de la semaine dernière, il faut commencer par ce qu’on appelle “La 5. Vague d’Arrestation”.
 
* Il s’agit d’une très grande opération politico-judiciaire contre les maires élus d’Istanbul. Le régime d’Erdogan veut faire taire l’opposition Kémaliste, mais il veut également mettre main sur les très riches municipalités de la ville. (La Grande Municipalité du Métropole d’Istanbul- IBB- dont le budget annuel est de 415 milliards de livres turques/Environ 10 milliards d’Euros, est formée des municipalités de 39 districts dont 26 sont détenus par le Parti Républicain du Peuple - CHP). Plus de 15 maires de districts ont été arrêtés depuis l’arrestation du Maire d’IBB M. Ekrem Imamoglu, le 23 mars dernier. Le Parquet d’Erdogan s’efforce de trouver de nouveaux coupables et de nouvelles preuves pour accuser et incriminer M. Imamoglu. Alors que les inspecteurs des ministères de l’Intérieur et ceux des Finances avaient déjà au moins 16 fois contrôlé les comptes et les actes de l’IBB depuis l’avènement de M. Imamoğlu en juin 2019, donc depuis 6 ans. Ces inspecteurs n’avaient pu trouver rien d’illégal, d’illégitime ou d’irrégulier.
 
* Un conflit entre la municipalité d’İzmir (CHP) et ses travailleurs a duré plus d’une semaine. Une grève des travailleurs pour une revendication d’augmentation de leurs salaires a pris fin mercredi dernier. Mais les leaders du CHP en position d’employeur se sont comportés comme de vrais patrons capitalistes accusant les travailleurs de servir Erdogan pour refuser les revendications des travailleurs. 
 
* Enfin selon les politiques contradictoires du Palais Présidentiel il y a d’un coté la poursuite des efforts du régime pour “Une Turquie Sans Terrorisme” (appelée “Processus de Paix et de Démocratie” par les partisans du PKK) et de l’autre côté la répression tout azimuts contre l’ensemble de l’opposition. C’est pourquoi pas mal d’observateur se posent la question suivante: “Est-il possible d’instaurer la paix dans un pays où il n’y a pas de démocratie?”. Ce projet de “Turquie Sans Terrorisme” ressemble beaucoup à une opération de démilitarisation et de neutralisation complète du PKK, estiment plusieurs chroniqueurs turcs et kurdes. Ocalan, Président du PKK en prison depuis 1999, soutient fermement les pas du régime, constatent les spécialistes.   
 
Faut-il ajouter les problèmes quotidiens dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’urbanisation, mais surtout du judiciaire à ces trois événements ? Par conséquent, vivre aujourd’hui en Turquie devient de plus en plus difficile pour la majorité des citoyens. Il ne s’agit pas seulement de la répression politique, mais également de la crise économique et de plus d’un trouble social voire moral.
 
Politiciens de l’opposition, intellectuels, universitaires, syndicalistes, étudiants, travailleurs qui s’opposent contre le régime remplissent les prisons.
 
Ce ne sont pas seulement les salariés et les paysans qui souffrent de la vie chère, mais également les patrons des PME voire ceux des grandes boîtes commerciales et industrielles se plaignent de l’inflation galopante. (35.41 selon les chiffres officiels, mais 71.23 selon ENAG, plateforme civile des économistes indépendants).
 
La polarisation de plus en plus dense de la société divise la nation et provoque l’animosité entre diverses couches et nourrit le trouble social: Pouvoir/Opposition, Turcs/Kurdes, Islamistes/Laics, Sunnites/Alévis, Riches/Pauvres, Jeunes/Vieux, Hommes/Femmes…
 
102 années de régime républicain n’ont pas pu faire naître une nation démocratique, pacifique, harmonieuse en son sein dans laquelle les citoyens jouissent de l’ensemble des droits contemporains.
 
Cet état des choses poussent les Turcs à appeler, à chercher leurs parents même lointains en Allemagne (Un peu plus de 1.5 millions de Turcs y résident) ou autres pays de l’Europe (Environ 5 millions de Turcs): “Est-ce que je peux venir chez vous et vivre là-bas?”
 
C’est pourquoi d’ailleurs une partie des Turcs qui viennent en Grèce pour les vacances et le tourisme posent toujours la même question: Comment on peut obtenir une carte de séjour en Grèce?`
``La Turquie exporte 48 avions de chasse vers l'Indonésie, annonce Erdogan

Ankara a conclu un accord pour exporter 48 avions de chasse fabriqués en Turquie vers l'Indonésie, a annoncé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Dans le cadre de l'accord signé avec notre pays ami et frère, l'Indonésie, 48 (avions de chasse, NDLR) Kaan seront produits en Turquie et exportés vers l'Indonésie", a affirmé le président turc sur X.

"Les capacités locales de l'Indonésie seront également utilisées dans la production de Kaan", a ajouté le chef de l'Etat turc.

D'un montant de plus de 10 milliards de dollars, l'accord prévoit la production et la livraison des avions de chasse Kaan à l'Indonésie sur dix ans, selon les médias turcs.

 Un transfert de téchnologie est également prévu vers l'Indonésie, a rapporté la chaîne publique TRT Haber.

Produit par Turkish Aerospaces Industries (TAI), l'avion de chasse de cinquième génération Kaan a effectué son premier vol en février 2024, équipé temporairement du même type de moteurs que ceux des F-16.

La Turquie prévoit à terme d'équiper Kaan d'un moteur localement produit.

Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones Bayraktar, représente une part importante des revenus à l'exportation du pays.

En 2024, les revenus d'exportation des industries de défense ont atteint 7,1 milliards de dollars, en hausse de 1,6 milliard de dollars comparé à 2023. (AFP, 11 juin 2025)

Immigration / Migration

La fête annuelle
des Ateliers du Soleil




L’équipe et les apprenants des Ateliers du Soleil ont clôturé l’année scolaire le vendredi 27 juin par une fête multiculturelle avec danses, chants et cuisine du monde… Dans une ambiance de joie et de solidarité, les participants de la fête venus des pays différents du monde ont manifesté également leur unité pour la paix dans le monde et leurs revendications socio-culturelles en Belgique.

Turkey launches investigation against participants of a festival in London

The Turkish Ministry of Interior has launched an investigation against participants of the annual Park Festival organized by the Migrant Workers' Cultural Association (Gik-Der), which has been active for 34 years, alleging “links to an illegal organization.”

According to reports, the General Directorate of Security issued a confidential circular claiming that Gik-Der had links to an “illegal organization.” The document requested that those identified as having participated in the festival be detained and interrogated.

Over 30 people who sang folk songs, danced, drew pictures, or participated in children's activities at the festival have had arrest warrants issued against them. Among them are children and members of a women's choir.

Gik-Der is preparing to file a lawsuit for damages against Turkish state officials, describing the investigations as “absurd.”

At a press conference in London, Gik-Der Co-Chair Bedriye Avcil and lawyer Mehmet Ovayolu called for social solidarity against this criminalization attempt.

Ovayolu said, “Participating in the event in question cannot be considered a crime; this is completely unlawful. We will fight to put an end to these unjust practices and will begin legal proceedings against this criminalization and these baseless, unfounded allegations.”

Ovayolu noted that Gik-Der had been commended by Queen Elizabeth II of the United Kingdom for its social solidarity during the pandemic.

The participants who were subject to legal proceedings as part of the investigation emphasized that “singing folk songs, dancing, or drawing pictures cannot be a crime” and that they would continue their legal struggle.

Müslüm Dalkılıç, Co-Chair of the British Alevi Federation, called for organized resistance against criminalization.

The Kurdish Community Center and the Confederation of European Democratic Rights stated, “Institutions are being investigated for defending the most fundamental rights of society. They want to create a climate of fear. We will never be intimidated, we will never give up. We will continue to fight.”

Kurdish writer Ali Poyraz stated that the system is trying to create distrust and suspicion within institutions, emphasizing that this criminalization can be prevented by embracing events and institutions. (ANF, 30 May 2025)



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