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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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24e Année - N°261

Mai/May 2000

 

Les provocations des barbouzes d'Ankara


Le juge suprême Ahmet Necdet Sezer
élu président de la République

Un pas vers la démocratisation?
 
Le chef de la Cour constitutionnelle Ahmet Necdet Sezer a été élu le 5 mai président par le parlement. M. Sezer, 59 ans, a recueilli 330 suffrages, dépassant largement la majorité absolue de 276 voix sur les 550 députés requise pour être élu.
 Le nouveau président a officiellement prêté serment le 16 mai et a entamé un mandat de sept ans lors d'une courte cérémonie à l'Assemblée nationale turque.
 "La voie illuminée de la Turquie vers la modernisation passe par le respect de l'Etat de droit, la démocratie et les droits de l'Homme qui doivent être conformes aux normes universelles", a dit M. Sezer lors d'un discours inaugural.
 Il a indiqué que la Turquie devait réaliser cet objectif "non pas parce que nos amis nous le demandent, mais parce que nos aspirations à la modernisation nous y obligent".
 "La Turquie doit s'intégrer aux valeurs contemporaines adoptées par l'Union européenne. Nos réussites dans les domaines de l'Etat de droit et de la démocratie renforceront notre respectabilité au sein de la communauté internationale", a-t-il notamment dit.
 La Turquie, déclarée candidate à l'UE en décembre, est tenue d'améliorer son bilan en matière de respect des droits de l'Homme en vue de l'ouverture de négociations d'adhésion.
 Soulignant que la laïcité, "principe sur lequel repose l'Etat turc, sera sauvegardée sans concession car elle est à la base de la démocratie", M. Sezer a estimé que sans la laïcité "il ne peut y avoir de démocratie".
 En référence à la question kurde, M. Sezer a indiqué qu'il considérerait comme sa "tâche principale" de protéger l'"unité indivisible" de la Turquie.
 "Le terrorisme a perdu de son intensité, mais se poursuit. Nos forces armées continueront leur lutte dans ce domaine", a-t-il dit.
 Partisan résolu de réformes pour une démocratisation, M. Sezer succède à Suleyman Demirel, 76 ans, vétéran de la vie politique turque, devenant le 10e président de Turquie, pays musulman, mais dont l'Etat est laïc.
 Sur les neuf présidents qu'a connus la Turquie depuis sa création en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, M. Sezer, président de la Cour constitutionnelle, est le seul à n'être ni un militaire, ni un homme politique, et le premier juriste de formation.
 ("Qui est Ahmet Necdet Sezer", Voir Info-Türk, Avril 2000).
 L'élection de Sezer est favorablement accueilli par les médias et les observateurs étrangers pour ses déclarations prônant le respect d'un droit universel, appelant à plus de liberté d'expression et un meilleur respect des droits de l'Homme.
 L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a salué le 5 mai l'élection de Sezer en lui demandant de "prendre des mesures immédiates pour élargir la liberté d'expression en Turquie".
 "La Turquie a une chance de faire de réels progrès dans le domaine des droits de l'homme avec ce nouveau président", souligne l'organisation dont le siège est à New York.
 "Mais il faut qu'il agisse rapidement avant que l'élan ne soit perdu", ajoute-t-elle.
 Estimant que la Turquie a besoin d'un vaste débat public sur son accession à l'Union européenne, elle appelle M. Sezer à "supprimer les lois qui restreignent la liberté d'expression en Turquie".
 "Sezer a été remarquablement franc sur la nécessité de plus de liberté d'expression", souligne le communiqué, relevant qu'il s'est référé aux contraintes posées par l'interdiction de l'enseignement ou de la télédiffusion en kurde.
 "Nous espérons qu'il traduira cette rhétorique en actes une fois président", conclut Human Rights Watch.
 Sitôt élu par le parlement, M. Sezer a souligné les lacunes de la Turquie en matière de démocratie et indiqué qu'il préserverait "sans faille" les principes laïcs qui fondent l'Etat turc.
 "Dans la vie politique et sociale en Turquie, la démocratie n'est pas suffisamment développée et n'est pas ancrée dans les traditions", a-t-il dit.
 "La démocratie et les valeurs démocratiques doivent être instaurées dans notre système conformément au principe de l'état de droit", a-t-il précisé.
 Toutefois, il est trop tôt pour dire s'il peut effectivement mettre en pratique, en tant que président de la République, tout ce qu'il a dit en tant que président de la Cour constitutionnelle.
 La première tâche de M. Sezer, 59 ans, sera paradoxalement de veiller au respect d'une loi fondamentale qu'il critique.
 D'ailleurs, malgré ses critiques récentes contre la Constitution, M. Sezer est un des juges suprêmes de la Cour Constitutionnelle qui ont toujours voté pour l'interdiction des partis politiques pro-kurde ou islamistes en les considérant "anticonstitutionnels".
 En plus, le parti du Bien-être (RP, islamiste) avait été interdit pour "activités anti-laïques" en janvier 1998, alors que M. Sezer venait d'accéder à la tête de la Cour constitutionnelle.
 Sept mois auparavant, le premier chef de gouvernement islamiste de la Turquie Necmettin Erbakan, leader du Refah, avait dû démissionner sous la pression de l'armée.
 M. Sezer devra compter avec la même armée turque: le président, chef suprême des armées, préside le Conseil national de sécurité (MGK) qui réunit les plus hauts dirigeants civils et militaires et à travers lequel l'armée exerce son influence sur la vie politique.
 "La question est de savoir s'il a une personnalité assez forte pour s'imposer sur la scène politique dont il n'a aucune expérience," se demande un diplomate européen selon l'AFP.
 "La tâche de Sezer ne sera pas de tout repos. Homme sans parti, il devra se faire l'allié de gouvernements de coalition souvent fragiles. Juriste sans expérience économique, il est placé à la tête d'un pays qui doit gagner à tout prix la bataille engagée contre l'inflation. Maîtrisant avec grande peine l'anglais, il guidera pendant 7 ans la nation sur la route semée d'embûches d'une intégration européenne." (La Libre Belgique, 6 mai 2000)
 "Le nouveau président va devoir reprendre à la volée quelques dossiers pour lesquels il ne semble pas spécialement préparé, comme la diplomatie. Bien sûr, les Affaires étrangères s'occupent du 'gros oeuvre', dont les dossiers européen en grec. Mais les prédécesseurs de Sezer s'étaient fait une spécialité des relations avec les pays turcophones d'Asie centrale. S'il traîne à reprendre ce dossier, Sezer risque d'être doublé par l'extrême droite, très active dans ce domaine." (Le Soir, 6 mai 2000).
 En ce qui concerne la démocratisation et la modification de la Constitution, le vice-premier ministre et le chef du MHP (parti d'extrême-droite des Loups Gris) Devlet Bahceli a, immédiatement après l'élection présidentielle, déclaré à la presse turque que M. Sezer, après avoir reçu quelques briefings de l'Armée et des services de sécurité, tiendrait compte des intérêts suprêmes du pays et modérerait ses positions critiques une fois qu'il s'installe au palais présidentiel.
 En effet, déjà une série de briefings sont prévus jusqu'au 16 mai, la date de la passation de pouvoirs.
 Fin du mois, le Conseil national de sécurité (MGK) tiendra sa première réunion sous la présidence de M. Ahmet Necdet Sezer. Les militaires se sont déjà moblisés pour présenter à cette réunion un rapport volumineux pour convaincre le nouveau président de la République de la nécessité de maintenir la législation et les mesures répressives.
 Quant aux forces démocratiques du pays, elles attendent que le nouveau président de la République réagisse immédiatemment et appelle tous les partis représentés au Parlement à réaliser les réformes fondamentales suivantes:
 - La modification de la Constitution de 1982.
 - La suppression du Conseil national de la Sécurité (MGK)
 - La subordination du chef d'état-major au ministre de la défense nationale.
 - La suppression de l'immunité constitutionnelle de cinq généraux du coup d'état militaire de 1980.
 - La supression de tous les articles anti-démocratiques du Code pénal, de la Loi pour lutte contre la Terreur, le code de la presse et de Radio-TV.
 - La levée de l'état d'urgence dans les provinces kurdes.
 - La mise en liberté de tous les prisonniers politiques.
 - La reconnaissance des droits fondamentaux du peuple kurde et de toutes les minorités ethniques et religieuses.
 - L'autorisation de tous les partis démocratiques.
 - La suppression du barrage électoral de 10 pc bloquant la représentation des partis pro-kurdes ou de gauche à l'Assemblée nationale.
 - L'abolition de la présidence des affaires religieuses, dépendant du premier ministre, pour que la République soit un véritable état laïque.
 - La suppression dans l'enseignement de tout discours prônant la supériorité de la race turque et nourrissant la haine et l'hostilité contre les peuples non turcs.
 Tant que ces impératifs ne se réalisent pas, la présence d'un magistrat à la tête de l'Etat ne signifiera qu'un nouveau geste cosmétique des politiciens et militaires turcs en vue de duper les critiques européens du régime actuel. (Info-Türk, 5-16 mai 2000)

Démission du ministre chargé des Droits de l'homme

 Le ministre d'Etat chargé des Droits de l'homme Mehmet Ali Irtemcelik a démissionné le 6 mai en raison de la pression "inacceptable" exercée selon lui sur les députés par le Premier ministre Bulent Ecevit pour tenter d'obtenir une réélection du président sortant Suleyman Demirel.
 Dans sa lettre de démission, M. Irtemcelik a indiqué avoir pris cette décision en raison de "l'attitude de M. Ecevit qui a atteint un degré inacceptable pour ce qui concerne le respect de la volonté des représentants élus du peuple".
 M. Irtemcelik est membre du parti de la Mère Patrie (ANAP) de Mesut Yilmaz, qui fait partie de la coalition gouvernementale.
 En janvier, M. Irtemcelik avait quitté son poste de ministre des Affaires de l'Union européenne. Ses attributions avaient été confiées au ministre des Affaires étrangères Ismail Cem qui appartient au parti de la Gauche démocratique (DSP) de M. Ecevit. Selon la presse turque, MM. Cem et Irtemcelik étaient en désaccord sur les questions touchant l'Union européenne. (AFP, 6 mai 2000)

Limogeage d'un ministre candidat présidentiel

  Le gouvernement a limogé un ministre
d'Etat, Sadi Somuncuoglu, qui s'était présenté à l'élection présidentielle  contre le candidat de la coalition gouvernementale Ahmet Necdet Sezer.
 Le président Demirel a approuvé un décret sur la démission de M. Somuncuoglu, "sur proposition du Premier ministre Bulent Ecevit", a précisé le communiqué présidentiel.
 M. Somuncuoglu avait suscité la désapprobation de son propre parti, le Parti de l'Action nationaliste (MHP, extrême droite), lorsqu'il avait présenté sa candidature à l'élection présidentielle le 25 avril, le lendemain de la désignation de M. Sezer, président de la Cour constitutionnelle, en tant que candidat de la coalition gouvernementale.
 Des députés du MHP, indignés, avaient alors tenté d'empêcher par la force M. Somuncuoglu de déposer sa candidature, l'accusant d'enfreindre la discipline du parti. (AFP, 8 mai 2000)

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

Qui sont derrière de ces assassins présumés?

 En mai, la police turque a annoncé l'arrestation de plusieurs meurtriers présumés des intellectuels laiques tout en accusant les autorités iraniennes d'être impliquées dans ces assassinats en vue d'exporter leur régime intégriste à la Turquie.
 Alors que que l'assassinat du journaliste ait été attribué à des militants extrémistes musulmans soutenus par l'Iran, de nombreux Turcs affirment que Mumcu et autres intellectuels ont été tués par des gangs armés utilisés par le régime d'Ankara pour éliminer les dissidents politiques.
 Les médias pro-gouvernementaux demandent une riposte contre l'Iran au détriment des relations entre les deux pays. C'est la raison pour laquelle, le nouveau président de la République Ahmet Necdet Sezer a annoncé qu'il venait d'annuler sa visite à l'Iran, déjà programmée même avant son élection.
 Par contre, les défenseurs ds droits de l'Homme, tout en rappelant les relations occultes de l'Etat avec les milieux mafieux et les intégristes Hizbullah afin de anéantir le mouvement kurde et la gauche radicale, insistent sur la nécessité d'ouvrir une enquête plus profonde pour dévoiler les relations de ces assasins présumés non seulement avec l'Iran mais également avec l'Armée et les services de renseignements turcs.
 La campagne d'arrestations s'est déclanchée le 7 mai avec l'arrestation à Istanbul des meurtriers présumés d'Ugur Mumcu, un écrivain et journaliste connu assassiné il y a sept ans. "Neuf cadres d'une organisation" illégale, "parmi lesquels les auteurs du meurtre de Ugur Mumcu, ont été arrêtés vendredi dans le cadre d'une opération des forces de sécurité", a déclaré le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.
 Mumcu, journaliste du quotidien kémaliste Cumhuriyet et auteur d'essais, avait enquêté aussi bien sur des groupes extrémistes musulmans et la mouvance d'extrême gauche que sur les liens entre l'Etat turc et la mafia.
 Après un premier interrogatoire au parquet d'Istanbul, les neuf personnes arrêtées ont été emmenées à Ankara, où Mumcu avait trouvé la mort le 24 janvier 1993 dans un attentat à la voiture piégée en face de son domicile.
 Suite à ces arrestations, dans quelques jours, la police a interpellé quelque 130 personnes appartenant à un groupe islamiste radical, Tevhid, qui aurait des liens avec l'Iran, selon l'agence officielle Anatolie.
 Selon les médias turcs, ce groupe aurait été fondé après la révolution iranienne de 1979 avec pour objectif de réunifier les musulmans appartenant à tous les courants de l'islam et d'instaurer un Etat islamique en Turquie.
 Le 11 mai, les deux principaux suspects ont impliqué trois Iraniens dans le meurtre, lors d'une reconstitution des faits à Ankara.
 Yusuf Karakus a indiqué que trois Iraniens faisaient partie du groupe qui s'était rendu près du domicile de Mumcu le jour de l'attentat,
 Abdulhamit Celik a affirmé avoir traduit du farsi en turc pour Karakus les propos de certaines personnes qui se trouvaient avec lui le jour du crime près du domicile de Mumcu.
 Ensuite, le 15 mai, la police a interpellé trois meurtriers présumés d'un ex-ministre et journaliste turc, Ahmet Taner Kislali. Ces trois personnes seraient membres d'une organisation islamiste radicale, Tevhid, qui aurait des liens avec l'Iran, selon l'Agence Anatolie.
 Selon les médias turcs, le groupe Tevhid a été fondé après la révolution iranienne de 1979 avec pour objectif de réunifier les musulmans appartenant à tous les courants de l'islam et d'instaurer un Etat islamique en Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïc.
 L'une de ces personnes, Necdet Yuksel, aurait avoué lors de son interrogatoire avoir placé l'engin explosif qui a coûté la vie à M. Kislali.
 M. Kislali, un intellectuel kémaliste, ex-ministre de la Culture et journaliste, a été tué le 21 octobre 1999 devant son domicile à Ankara dans l'explosion d'un colis piégé qui avait été déposé sur sa voiture.
 Après l'arrestation de ces trois assassins présumés, des arsenaux ont retrouvé enterré dans un terrain vague dans le quartier de Sincan, l'un des bastions islamistes de la capitale turque.
 Les détonateurs saisis lors de cette opération sont identiques à ceux utilisés dans l'attentat contre M. Kislali. 27 kilos de Semtex avaient été retrouvés dans le premier arsenal avec d'autres engins explosifs et armes de différents types. 250 grammes de ce puissant explosif sont suffisant pour faire sauter une voiture, selon la police.
 Le 17 mai, la police a interpellé quatre personnes, membres d'un groupe islamiste radical, soupçonnnées d'être impliquées dans le meurtre en 1990 à Ankara d'une intellectuelle turque, Bahriye Ucok, une fervente défenseur du laïcisme.
 Ancienne enseignante à la faculté de théologie d'Ankara et ancienne députée social-démocrate, Mme Ucok, avait été tuée le 6 octobre 1990 à l'âge de 71 ans dans un attentat au colis piégé à son domicile.
 Après l'arrestation des auteurs présumés des attentats contre trois intellectuels turcs, le 17 mai, le Premier ministre turc Ecevit a accusé l'Iran de chercher à exporter la révolution islamique sur le territoire de la Turquie, interrogé sur une opération de la police turque visant à élucider des assassinats d'intellectuels pro-laïcs turcs.
 "Il est bien connu que depuis longtemps l'Iran vise à exporter sa révolution islamique en Turquie et offre aussi un sanctuaire sur son sol à des terroristes", du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rébellion kurde de Turquie), a déclaré M. Ecevit lors d'une conférence de presse.
 Il répondait à une question sur une vaste opération policière ayant menée à la capture, selon les médias, de 17 personnes, soupçonnées d'être impliquées dans les meurtres dans les années 90 de trois intellectuels turcs, fervents défenseurs des principes laïcs: le journaliste Ugur Mumcu, l'ex-ministre et journaliste Ahmet Taner Kislali et du professeur Mme Bahriye Ucok.
 "Malheureusement à ce jour, nous n'avons pas bénéficié de la part de l'Iran d'une coopération digne d'un pays voisin. C'est très regrettable", a-t-il ajouté, accusant en outre Téhéran d'offrir son hospitalité à "certains groupes islamistes et séparatistes"
 M. Ecevit a souligné que la Turquie déterminera "plus clairement" son  attitude vis-à-vis de l'Iran "en fonction des preuves solides" qu'elle obtiendra dans les enquêtes policières.
 La presse turque déborde de détails sur les liens entre l'Iran et les auteurs présumés de ces crimes, qui ont créé une vague d'indignation en Turquie.
 Le 18 mai, l'Iran a protesté auprès des autorités turques pour leur "indulgence" vis-à-vis des articles de presse mettant en cause l'Iran dans les meurtres d'intellectuels.
 "Certains journaux turcs ont publié des allégations sans fondement (contre l'Iran) qui sont le fruit de provocations des ennemis communs de nos deux pays voisins", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hamid-Reza Assefi, cité par la radio.
 "L'Iran a protesté auprès des autorités turques pour leur indulgence vis-à-vis des insinuations de la presse qui affectent les relations" entre les deux pays, a indiqué M. Assefi, se refusant toutefois à "réduire le niveau" des relations irano-turques, comme le souhaitait le quotidien iranien Entekhab.
 Entekhob entendait ainsi protester contre des propos le 17 mai du Premier ministre turc Bulent Ecevit reprochant à l'Iran de vouloir exporter la Révolution islamique.
(AFP, 7-18 mai 2000)

Téhéran accuse Ankara de rafles contre des Iraniens

 Le ministère iranien des Affaires étrangères a accusé le 22 mai le gouvernement turc d'avoir lancé ces derniers jours des rafles contre des Iraniens à Istanbul, a annoncé la radio.
 "Les récents agissements des autorités turques et notamment les rafles de ressortissants iraniens à Istanbul sont un acte répugnant et contraire à l'usage diplomatique", a estimé le porte-parole du ministère Hamid-Reza Assefi.
 "Ce comportement est inacceptable", a déclaré le porte-parole iranien, ajoutant que l'ambassadeur de Turquie en Iran Turan Morali serait convoqué dans la journée pour que lui soit remise la protestation.
 L'agence officielle IRNA a annoncé que le diplomate turc avait été reçu en fin de matinée par le directeur général du ministère des Affaires étrangères Mohammad Charif-Mahdavi.
 Lors de cet entretien, le responsable du ministère a demandé "l'arrêt immédiat" des arrestations de ressortissants iraniens en Turquie et la "libération rapide des personnes arrêtées".
 Cité par IRNA, M. Mahdavi a affirmé que la Turquie "portait la responsabilité de ces actes inhumains" et demandé que les "victimes soient dédommagées et leurs biens restitués".
 Selon IRNA, des chauffeurs routiers qui empruntent le territoire turc "sont parmi les victimes".
 Cité par l'agence, l'ambassadeur de Turquie a affirmé "regretter" ces incidents et "promis qu'il allait informer son gouvernement dans le meilleur délai".
 Selon les médias iraniens, la police d'Istanbul a lancé une très vaste opération contre la communauté iranienne, dont elle a arrêté quelques 300 membres au cours des derniers jours.
 La presse turque avait mis en cause l'Iran dans les meurtres de personnalités laïques en Turquie dans les années 90.
 Plus de 50.000 Iraniens, pour la plupart des réfugiés, vivent en Turquie.
 La tension commence à monter entre l'Iran et son voisin du nord depuis plusieurs jours, à la suite notamment de déclarations de responsables turcs.
 Le ministère iranien des Affaires étrangères avait déjà convoqué dimanche M. Morali, pour lui signifier une "protestation contre la vaste propagande anti-iranienne dans les médias turcs".
 Téhéran avait "mis en garde le diplomate turc contre la campagne d'accusations des médias de son pays contre l'Iran".
 En outre, "le ministère iranien des Affaires étrangères a évoqué le soutien d'Ankara aux efforts entrepris par Israël en vue de faire pression sur l'Iran au sujet du procès de 13 juifs iraniens accusés d'espionnage", selon un responsable ministériel.
 M. Assefi avait par ailleurs protesté le 19 mai auprès des autorités turques pour leur "indulgence" à l'égard des articles de presse mettant en cause l'Iran dans les meurtres.
 La presse iranienne avait protesté contre des propos du Premier ministre turc Bulent Ecevit accusant, le 17 mai, Téhéran de vouloir exporter la Révolution islamique.
 "Il est bien connu que depuis longtemps l'Iran vise à exporter sa Révolution islamique en Turquie et offre aussi un sanctuaire sur son sol à des terroristes", du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rébellion kurde de Turquie), avait déclaré M. Ecevit.
 M. Ecevit répondait à une question sur une vaste opération policière ayant mené à la capture, selon les médias, de 17 personnes, soupçonnées d'avoir trempé dans les meurtres dans les années 90 de trois intellectuels turcs, fervents défenseurs des principes laïcs: le journaliste Ugur Mumcu, l'ex-ministre et journaliste Ahmet Taner Kislali et la professeur Bahriye Ucok.
 "Malheureusement, à ce jour, nous n'avons pas bénéficié de la part de l'Iran d'une coopération digne d'un pays voisin. C'est très regrettable", avait-il ajouté, accusant en outre Téhéran d'abriter "certains groupes islamistes et séparatistes". (AFP, 22 mai 2000)

Many questions unanswered as mystery murders are solved

 After arresting the alleged murderers of the famous journalist Ugur Mumcu, the Turkish authorities believe they have now solved other crimes that had challenged investigators for a decade. Other Islamist militants, all claiming links to Iran, were arrested in connection with the killings in the early 1990s of Professor Bahriye Uçok, political scientist Muammer Aksoy, writer Turan Dursun and journalist Çetin Emeç. Police officials also claim to have found the men who killed an American soldier and an Israeli diplomat, as well as Iranian dissidents.
 Dozens of arrests and the publication of detailed confessions on the front pages of Turkey's newspapers have, however, failed to lift the veil of confusion that surrounds this police operation. While the Turkish press is openly accusing Tehran of backing the murderers, the authorities maintain a cautious silence on the subject. "Iran, unfortunately, fails to show us the friendship one would expect from a neighbor," complained Prime minister Ecevit, without referring directly to the recent investigation. "Regrettably, some separatist and terrorist groups in Turkey have benefited from being based in Iran." Foreign minister Ismail Cem wrote a letter to his Iranian counterpart, asking for Iran's cooperation in matters of security but he also stopped short of mentioning the recent events.
 Interior minister Saadettin Tantan has so far refused to give details, arguing that secrecy was needed until the investigation was over. He promised, however, that all would soon be revealed and clarified.
 But the lengthy suspense has only fueled suspicions that the issue is not quite as straightforward as the Turkish media would have it. "The fact that finger prints on a bomb from eight years ago should appear out of the blue and that, hop, weapons used ten years ago should resurface suddenly creates an impression of 'true but hard to believe'" wrote columnist Ismet Berkan in Radikal. The strongest reaction came from Arin Aksoy, who accused the Turkish authorities of covering up the truth, after he watched his father's alleged killer, Ferhat Ozmen, re-enact his actions at the scene of the crime. "Something is being done worse than the killer," he said. "They are trying to cover up the case, and all other cases." Ozmen said he had used a silencer to kill Aksoy but, as the victim's son pointed out, "there was no silencer, and mom rushed to the noise of the shot."
 Huseyin Karakus and Abdülhamit Çelik, the two men arrested for Mumcu's murder, at the start of "Operation Umut " (Hope), had earlier explained they had stood guard guard while Iranian experts placed the bomb on the journalist's car. But Ferhat Ozmen, who is said to be involved in several of the assassinations, said he was the one who installed the explosive device on Mumcu's vehicle.
 Since the beginning of this year, the Turkish police force has successfully launched a major offensive against Islamic radicals. Hundreds of militants were rounded up, important quantities of weapons seized and dozens of bodies tortured and executed by Hizbullah militants were unearthed. The current Operation Umut is now targeting several smaller groups, such as Tevhid-Selam and the "Jerusalem Warriors", which were apparently set up with Iran's help, to destabilize secular Turkey.
 Whether the Turkish authorities will be able or willing to back their claims with concrete proof remains unclear. But the accusations and the arrests have already raised tension between Ankara and Tehran. Relations between the two countries are often uneasy and they appear bound for a difficult patch. The Turkish ambassador in Iran was summoned to hear an official protest against the "mass arrests" of Iranian citizens in Turkey. According to IRNA news agency, some 500 Iranians were picked up in "violent and orchestrated" raids on May 20. Three hundred and fifty of them were later released, but the Iranian authorities are demanding that the Turkish officers who had "seized the property of Iranians and mistreated them during their detention" be punished.(Turkey Update, May 22, 2000)

L'Iran accusé dans un autre procès contre le Hizbullah

 L'Iran a fourni un soutien au mouvement islamiste extrémiste turc Hizbullah, soupçonné d'implication dans des centaines de meurtres, selon l'acte d'accusation élaboré contre 15 de ses membres par la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir (sud-est).
 L'acte d'accusation de 180 pages réclame la peine de mort à l'encontre de 13 accusés pour "tentative de renverser l'ordre établi", et jusqu'à 15 ans de prison pour les deux autres pour "appartenance à une organisation armée", a indiqué l'agence Anatolie.
 La date du procès n'a pas encore été fixée.
 Selon l'acte d'accusation, le chef du Hizbullah, Huseyin Velioglu, tué lors d'une fusillade avec la police à Istanbul en janvier, a "eu des contacts avec les Gardiens de la révolution (Pasdaran) en Iran, s'est plusieurs fois rendu dans ce pays où il a reçu un entraînement militaire et politique".
 "Il est impossible de dire que l'Iran a fourni seulement un soutien militaire et politique au Hizbullah", précise le texte, suggérant que le groupe a également bénéficié d'un appui financier du régime de Téheran.
 A la suite de la fusillade d'Istanbul, une vaste opération de police avait été lancée, menant à l'interpellation de centaines de personnes et à la découverte un peu partout en Turquie d'une soixantaine de cadavres de victimes supposées de cette organisation, dans des fosses communes.
 "La politique iranienne d'exporter la révolution (islamique) a été mise en application avec le soutien donné aux mouvements pro-iraniens dans les pays du Proche-Orient", souligne l'acte d'accusation, ajoutant que les missions diplomatiques dans les pays visés étaient utilisées comme des "centres d'opération".
 Parmi les 13 accusés risquant la peine capitale figurent Edip Gumus et Cemal Tutar, deux commandants du groupe.
 La police turque considère que le Hizbullah est responsable d'environ 500 assassinats commis depuis sa création, au début des années 80.
 Selon les autorités turques, il avait pour objectif de renverser le régime laïc pour instaurer un pouvoir islamiste.
 Le Hizbullah turc, qui n'est apparemment pas lié au groupe libanais du même nom, a été fondé dans le sud-est du pays avec pour principal but de combattre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui luttaient pour un Etat kurde indépendant dans cette région.
 Ces accusations interviennent au moment où la tension est montée entre Ankara et Téhéran, la presse turque s'étant lancée dans une grande campagne mettant en cause l'Iran dans les meurtres de personnalités pro-laïques en Turquie dans les années 90, à la suite de la récente arrestation de leurs meurtriers présumés.
 La presse iranienne avait protesté contre des propos du Premier ministre turc Bulent Ecevit qui a accusé Téhéran, le 17 mai, de vouloir exporter la révolution islamique vers la Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïc. (AFP, 24 mai 2000

May Day prohibitions to the people of Kurdistan

 May Day celebrations were prohibited in many cities as well as in the State of Emergency Region and 20 people were detained in the celebrations held in Trabzon and Iskenderun.
 The governors of Kurdish provinces based their prohibitions on Law 5442, saying that "there could be provocation."
 The representatives of HADEP, DISK and KESK said that they found these prohibitions incomprehensible.
 Twenty seven thousand police officers were on duty in the celebrations held in Istanbul to which 25 thousand people participated.
 Istanbul Security Directorate disclosed that 238 people were detained during the celebrations.
 In Diyarbakir, where the celebrations were banned, the unionists only made a press statement.
 Diyarbakir Governorate banned the meeting to be held by the unions under Türk-Is.
 In Sinop, the Governorate did not permit the May Day celebrations without showing any justification. In Antep as well, the May Day meeting to be held by Labour Platform was not permitted.
 The police detained 6 Labour Party (EMEP) members who were hanging May Day posters in Sultanbeyli, Istanbul on 29 April.
 In Merzifon, Amasya, two EMEP District executives were detained on 1 May.
 Murat Tokmak, DISK General Secretary and chairman of the May 1 Planning Committee, said that May 1 was a universal holiday and that it should therefore become an official national holiday.
 Tokmak said that those who asserted that Turkey had begun the process of entering the EU should realized that banning the celebration of a universal day on which workers and laborers voice their demands was a completely incomprehensible situation, and that it only served to underline the deficiencies of democracy in Turkey.
 He said that they had begun a signature campaign to have May 1 recognized as an official holiday. (Evrensel-Cumhuriyet-Ozgur Politika, May 1-2, 2000)

Parliamentary Report on Women's and Juvenile prison

 The report by the Parliamentarian Human Rights Investigation Commission basing on their investigations at Bakirköy Women’s and Juvenile Prison and at some police stations was approved unanimously.
 In summary, the report read the following: "Bakirköy Women’s and Juvenile Prison is in an extremely bad condition in material terms. The conditions are even worse in the detention place compared to the prison. We observed no improvements when we compared our investigations in 1998 and this year. Although the official investigations and prosecution processes against the officials for whom there were complaints, have been going on for 2 years, there is still no result.
 "Ill-treatment and bribery claims still exist. Official investigations were lodged against 16 people. Only 7 of them received a penalty of reproach. These people are on duty today. Real criminals cannot be determined.
 "Mainly officers of lower and medium ranks face investigation. Real criminals should be rightly determined; they shouldn’t be conceived. At the highest level the governors and prosecutors, have the responsibility and duty of inspection. They should be prosecuted for negligence of duty. They are not impartial in their duty.
 "There are complaints about 32 police stations. Investigations were carried out at 5 of them. Ill-treatment continues in all of these stations except for one. Torture instruments and rooms were identified in all of these stations.
 "A security director in Istanbul said that they could stop torture with a single order, however there would be a boom in crimes in that case." (Hürriyet, May 5, 2000)

Sept combattants PKK tués dans le sud-est

 Sept combattants PKK ont été tués dans des affrontements avec l'armée dans la province de Diyarbakir (sud-est).
 Les affrontements se sont déroulés dans une région montagneuse proche de la ville de Dicle, située à une cinquantaine de km au nord de Diyarbakir, indique un communiqué de la superpréfecture de Diyarbakir, sans préciser quand ils se sont produits.
 Les affrontements dans le sud-est ont considérablement diminué depuis que le PKK a annoncé fin septembre qu'il mettait fin à ses quinze ans de lutte armée, après la condamnation à mort de son chef Abdullah Ocalan en juin pour trahison et séparatisme.(AFP, 5 mai 2000)

Neuf immigrants afghans tués par l'armée turque

 Neuf Afghans qui tentaient de gagner la Turquie depuis l'Iran ont été tués et 5 autres blessés par l'armée turque alors qu'ils tentaient de franchir la frontière.
 L'incident s'est produit le 9 mai près de la partie nord de la frontière turco-iranienne proche de la ville turque de Dogubeyazit.
 Les troupes turques ont ouvert le feu contre un groupe de 153 immigrants afghans qui refusaient d'obéir à leur ordre de s'arrêter, selon l'Agence Anatolie. Les 139 autres immigrants ont été arrêtés.
 Les immigrants fuyaient le régime islamiste des taliban en Afghanistan et ont payé 700 dollars chacun à un réseau de passeurs iraniens, selon les autorités locales, citées par l'agence.
 Un deuxième groupe d'immigrants --40 Irakiens et six Afghans--a été interpellé dans la province de Bitlis (est) à bord d'autocars, a indiqué Anatolie, sans préciser d'où et quand il est entré en territoire turc. (AFP, 10 mai 2000)

Heavy sentences against a PKK group

 The trial launched against 59 people on the accusations of "being PKK members and killing several people"
was concluded on 8 May. The Diyarakir State Security Court (SSC) sentenced nine people to life prison and four other defendants to prison terms of up to 16 years and 8 months.  Seven defendants were acquitted, whereas the trial against 37 defendants was dismissed due to the lapse of time. (Evrensel, May 11, 2000)

YDP leader Güzel Released

 Re-Birth Party (YDP) former Chairperson Hasan Celal Güzel was released from (Ankara) Ayas Prison on 10 May. In the trial that had been concluded at Ankara State Security Court (SSC) on 23 February 1999, Güzel had been sentenced  under Article 312 of the Turkish Penal Code to 1 year in prison and fined to TL.860,000, on charges of "inciting people to enmity" in a speech he had given in Kayseri in 1997. Güzel had been sent to prison on 16 December 1999. (Cumhuriyet, May 11, 2000)

Arrestation de 21 militants de gauche

 La police turque a annoncé à Istanbul l'arrestation de 21 militants de gauche présumés, accusés de préparer des attaques à la bombe contre des personnalités et des bâtiments publics.
 Les suspects, membres présumés du Parti-Front de libération des peuples révolutionnaires (DHKP-C), ont été capturés au cours d'une opération lancée le 5 mai à la suite d'explosions dans des bâtiments officiels à Istanbul, a indiqué le chef de la police d'Istanbul, Hasan Ozdemir.
 Les policiers ont saisi dans les cachettes du groupe deux armes et beaucoup d'explosifs, ainsi que des informations sur les bâtiments publics et les commissariats de police, a-t-il précisé. (AFP, 11 mai 2000)

Parliamentary investigation on prisons in the East

 Parliamentarian Human Rights Investigation Commission Chairperson Sema Piskinsüt disclosed on 11 May, the report written by the commission after their inspections at Erzurum E and A Type Prisons and Tunceli Prison.
 Piskinsüt stated that the torture and ill-treatment claims of the prisoners at Erzurum Prison were very widespread and that their descriptions matched the real places. Piskinsüt said, "In Erzurum, we haven't observed any considerable change in interrogation and legal proceedings system from 1998 to 2000; also almost any change in internal designs of various sections of the Security Directorate."
 Piskinsüt also claimed that they haven't observed any change in Tunceli neither. (Radikal-Evrensel, May 12, 2000)

IHD Diyarbakir Section Closed Down

 The State of Emergency Governor’s Office decided 12 May 2000 to close the IHD Diyarbakir Section for three months based upon "Article 11" of the State of Emergency Rule on. The door of Diyarbakir branch office was sealed on the same day and we were prevented to carry out our activities.
 Based upon the State of Emergency Rule, Article 7 of the Decree Having Force of Law, Nr. 285, prevents the use of any domestic remedies against the State of Emergency Governorship. Presently there are 5 provinces under State of Emergency Rule. State of Emergency Rule grants State of Emergency Governorship  the power to prohibit the enjoyment of all fundamental rights and freedoms.
 The Vice-President of the IHD  abd the Chairman of Diyarbakir IHD Branch, Osman Baydemir, issued the following call:
 "IHD Diyarbakir branch is one of the most oppressed branches of the Association which is very often prevented from carrying out its activities for the protection and promotion of human rights and fundamental freedoms.
 "Diyarbakir Governor's Office banned the activities of Diyarbakir branch of the IHD permanently on May 23, 1997. A court action was launched against its 10 executive members before the State Security Court and a prison term of 2 to 10 years was demanded for them. All of the executive members were acquitted. After a legal struggle of three-years, Court of First Instance Nr. 3 lifted the closure decision on 31 March 2000, that was taken by Diyarbakir Governor’s Office and decided for the reopening of Diyarbakir branch to carry out its activities. Judicial decision was delayed for 20 days and finally Diyarbakir branch was reopened on 19 April, 2000.
 "Diyarbakir branch of the IHD would have monitored human rights violations, particularly in Diyarbakir and also in the region; informed public opinion on human rights violations; helped people who faced human rights violations to use national and international mechanisms for the protection of their rights, if Diyarbakir branch office could have operated without interference. All these activities that are to be carried out and the general situation of human rights in the region are the sole reason for the closure of Diyarbakir branch office of the IHD.
 "To be governed by democracy and to respect human rights and human rights organisations are sine qua non of civilisation. Human rights are universal beyond any social and national definition.
Considering also the UN Declaration for the Protection of Human Rights Defenders, we call on international human rights organisations to be in solidarity with the IHD and its Diyarbakir branch to lift this unlawful decision of closure against the branch.
 "Statements, fax messages, letters, telegrams and other actions urging for lifting the closure decision of the IHD’s Diyarbakir branch will have a considerable contribution for the protection and promotion of human rights and for the full enjoyment of these rights by all and for the establishment of human rights culture in our country."
Appeals to:
Minister of the Interior
Mr. Sadettin TANTAN
Tel/fax: +90 312 425 72 15
State Emergency Region Governor’s Office
Mr. Gökhan AYDEMIR
Tel/Fax: +90 412 228 63 01 / 224 35 72
Governor of Diyarbakir
Mr. Cemil SERHADLI

Onze militants de Greenpeace interpellés

 La police a interpellé lundi onze militants turcs de Greenpeace qui manifestaient à Istanbul devant le consulat général du Japon pour demander la libération de quatre membres de leur organisation arrêtés lors d'une manifestation anti-dioxine à Tokyo.
 Dix militants écologistes se sont enchaînés aux grillages de la représentation japonaise en dépit des efforts du personnel diplomatique de les en empêcher.
 Ils ont ensuite déployé une banderole où l'on pouvait lire notamment écrit en japonais, anglais et turc: "libérez les activistes de Greenpeace, stop à l'incinération".
 Les forces de l'ordre sont ensuite intervenues pour briser les chaînes des dix activistes qui ont été amenés avec le responsable provincial de leur organisation à un poste de police non-loin.
 Le 9 mai, la police japonaise avait interpellé à Tokyo quatre militants étrangers de Greenpeace pour avoir escaladé un immeuble proche d'un incinérateur afin d'alerter sur les dangers de la dioxine émise lors du traitement des déchets.
 Les trois hommes et une femme ont été arrêtés après avoir déployé, au dixième étage, une vaste banderole qualifiant Tokyo de "capitale de la dioxine", où "l'incinération (vient) d'abord, la sécurité ensuite". (AFP, 15 mai 2000)

Parliamentary investigation on Massacre in Prison

 The sub-commission established under the Parliamentarian Human Rights Investigation Commission with the purpose of investigating the massacre that had ended up with the death of 10 prisoners at Ankara Central Closed Prison on 26 September 1999, started to work.
 The Commission started to investigate the photographs and video recordings of the killed prisoners taken by the Forensic Medicine Institution, together with the forensic medicine specialists.
 Sema Piskinsüt, the Commission Chairperson from DSP, in her statement she made during the meeting of 15 May, said that they determined that the autopsy reports were not in accordance with the forensic medicine standards.
 Piskinsüt stated that the Minnesota Document describing the forensic medicine standards has been translated to Turkish and distributed to the related institutions. She added that Turkey has signed this document and thus she has to comply with it.
 Piskinsüt said that the clothes taken off the bodies had been mixed and so the evidences were blurred. She said, "The bodies should have been striped off the clothes in the presence of the forensic medicine specialists, however, the execution officers had took the clothes off and mixed them."
 The Commission had disclosed in February that "they could not write the report as they could not get the necessary documents." (Evrensel-TIHV, May 16, 2000)

A SIP Member Detained

 Cihan Yücel, a member of the Socialist Power Party (SIP), was detained by the police on 16 May while distributing an SIP leaflet. After his detention, the police reportedly raided his house and damaged the furniture during the search. (Evrensel-TIHV, May 18, 2000)

A Women's Associations Closed

 Diyarbakir Governorate closed Dicle Women’s Cultural Centre and Meteris Cultural Centre in Diyarbakir, for an unlimited period, and Dicle University Student’s Association for 3 months. Dicle Women’s Cultural Centre Chairperson Saniye Varli stated that the governorate showed their campaign of education in their mother tongue, as a justification for the closure. Varli said that they were threatened by the police who came to their centre to announce the decision of closure. (Evrensel-TIHV, May 21, 2000)

IHD Van Branch Closed

 Van Governorate closed the Human Rights Association (IHD) Van Branch for three months. The Branch was reportedly closed by the State of Emergency Governorate showing the campaign of the IHD against the cell type prisons, as a justification. (TIHV, May 22, 2000)

Students' Demonstration Prevented

 The police intervened in a group of students representing Democratic High School Students Association, in front of the American Consulate in Istanbul, in protest of the IMF, and detained 25 students. The police took the students to the buses under beating and then to Istanbul Security Directorate. (Cumhuriyet-TIHV, May 23, 2000)

HRW exhorte Ankara à ne pas passer aux système des cellules

 Human Rights Watch (HRW) a exhorté le 24 mai le gouvernement turc à ne pas appliquer un nouveau système carceral prévoyant des cellules d'isolement, estimant qu'il entraînerait un "désastre" pour les détenus.
 "Le système des cellules d'isolement doit être empêché car il provoque une nette détérioration de l'état physique et mental des détenus. C'est un désastre qui peut être évité", a estimé Jonathan Sugden du HRW lors d'une conférence de presse à Ankara.
 Le gouvernement turc prévoit dans les mois à venir d'inaugurer plus d'une dizaine de prisons dites "de type F" dans plusieurs villes du pays dans le cadre d'une réforme du système carcéral, contesté par les détenus
 En Turquie, les détenus vivent traditionellement dans des dortoirs de dix à 60 personnes, ce qui favorise les fréquents soulèvements.
 A chaque tentative du ministère de la Justice de séparer les détenus pour des raisons de sécurité, des rébellions débutent simultanément dans des prisons dites "sensibles".
 Appelant le gouvernement à dévoiler tous les détails du nouveau système carcéral, inconnu en partie de l'opinion publique turque, M. Sugden a suggéré la création en Turquie de mécanismes de contrôle des prisons, indépendants de ceux du ministère de la Justice.
 Elisabeth Andersen, responsable de l'HRW pour l'Europe et l'Asie centrale, a pour sa part souligné que la Turquie serait certaine d'attirer les réactions d'institutions européennes, notamment du Conseil de l'Europe, en appliquant le système d'isolement.
 "La Turquie s'est inspirée des Etats-Unis, le Canada ou d'autres pays européens, mais ces pays sont de très mauvais modèles car ils sont très sévèrement critiqués", a-t-elle dit.
 Selon les chiffres officiels, la Turquie compte près de 70.000 détenus, dont 10.000 incarcérés pour des affaires liées au terrorisme, et 5.000 nouveaux prisonniers arrivent chaque année dans des établissements souvent surpeuplés. (AFP, 24 mai 2000)

A presumed PKK member sentenced to death

 Abdullah Kanat, accused of "being a PKK member and killing major Esat Oktay Yildiran in 1988 October" was sentenced again to the death penalty in the trial that concluded on 23 May at Istanbul State Security Court (SSC).
 Kanat had been sentenced to the death penalty on 2 March 1994 by the same court, however the Supreme Court had overturned the decision for procedural reasons. (Milliyet, May 24, 2000)

Human rights doctor set free; 12 others freed, two arrested

 Dr. Zeki Uzun, who is one of the most active members of the Turkish Human Rights Foundation (TIHV) Izmir Branch, and another 12 people taken into custody together with Uzun, were acquitted at the last hearing of their case on Tuesday. Two others were imprisoned.
 Uzun was taken into custody with another 14 people, six of whom were set free by Izmir police at the last court hearing after statements and confessions by a former member of the outlawed Kurdish Workers' Party (PKK), Ibrahim Calhan, none of which was backed up by any evidence. Uzun was accused of treating PKK members and was kept in custody for six days and subjected to torture during this time. The court did not accept the report proving that he was subjected to torture.
 The case of Uzun was followed closely here and internationally. Every court session was attended by national and international human rights activists, representatives of human rights organizations, as well as individual activists who showed their support for the doctor and the other arrested people.
 Uzun said that he had a lot of evidence to prove the false nature of the police statements: "I have been working for TIHV since its establishment and have treated lots of torture victims. But in this case, none of the information was true. The police stated that I had been treating Zeynep Avci (a woman accused by police of being a member of an illegal organization) and concluded that in this way I was helping an illegal organization. Avci has also explained that she does not know me," Uzun added that the police wanted to block his work with torture victims.
 The general secretary of the International Rehabilitation Council for Torture Victims, Igne Genefke, explained to the Turkish Daily News, prior to the hearing, that as human rights observers they came to Izmir to support the people who were tried at the DGM (State Security Court): Genefke explained: "This case is very important and the persecution of the doctor extremely serious. It is unbelievable that the authorities are investigating Uzun who is only following his ethical duty and helping the victims of torture. All doctors everywhere are behind this case. It is unethical to take into custody and torture someone who is just doing his duty and helping people," She added that they were going to report this case to all related international organizations.
 Lok: "They want to block our efforts which are bringing lots of torturers to court."
 The chairman of the Izmir Branch of TIHV, Professor Veli Lok, said that some sources want to block their efforts any way they can: "With our current methods and alternative reports, a lot of torturers have been brought to court, so they want to obstruct our members. With this kind of action the police want to show our members as supporters of terrorism. Especially nowadays we are seeing that doctors who give accurate reports about the victims of torture are being targeted by the police," Lok said. (Turkish Daily News, May 24, 2000)

Rapport parlementaire sur l'usage extensif de la torture

 La Commission des droits de l'Homme du parlement turc a publié pour la première fois six de ses rapports sous forme de livres, décrivant en détail la large utilisation de la torture dans les prisons et commissariats du pays, à l'heure où il brigue l'adhésion à l'Union européenne.
 Les livres, dont l'AFP a obtenu copie le 26 mai, sont constitués des rapports rédigés par la commission en 1998 et 2000 après ses visites dans des commissariats de police et des prisons, comprenant des entretiens avec des représentants des autorités et des victimes de tortures.
 "C'est la première fois que la commission publie un travail aussi vaste" depuis sa création en 1991, a expliqué à l'AFP l'un de ses experts.
 Les rapports dressent un constat accablant sur les tortures --coups, jets d'eau à haute pression, électrochocs-- infligées aux détenus dans les cellules souvent secrètes de divers commissariats.
 Ainsi, un adolescent de 16 ans accusé de vol de voiture explique qu'il a été réveillé au milieu de la nuit par des policiers, forcé de s'accroupir dans un tonneau plein d'eau pendant deux heures avant d'être battu à coups de matraque.
 Un autre de 17 ans raconte les mauvais traitements subis dans un commissariat d'Istanbul où sévit un officier de police connu pour arroser ses victimes avec de l'eau avant de les battre à coups de tuyau en plastique.
 La majorité des victimes interrogées disent ne pas avoir porté plainte parce que leurs bourreaux le leur ont déconseillé et parce que de telles plaintes sont généralement ignorées par les autorités compétentes.
 Les livres contiennent également des photos prises par la commission dans des centres de détention montrant des instruments de torture présumés, comme une longue pièce de bois probablement utilisée pour suspendre les victimes dans un commissariat d'Istanbul, ou encore des câbles électriques mis à nu dans la pièce où sont interrogés les suspects à Erzurum (est).
 Lors d'une visite en 1998 à la prison de Sanliurfa (sud-est), les membres de la commission ont rencontré un détenu qui sortait d'une séance de torture où il venait d'avouer le vol et la revente d'un tracteur. Le détenu, âgé de 31 ans, les marques de torture encore visibles sur son corps, avait été suspendu au plafond la tête en bas, puis lâché contre le sol.
 L'un des cas les plus dramatiques décrits est celui d'un homme accusé d'appartenance à une organisation terroriste qui a été torturé sous les yeux de son fils de cinq ans.
 Une comparaison entre les rapports de 1998 et ceux rédigés cette année montre une légère amélioration de la situation, mais souligne la persistance de l'usage de la torture.
 La commission, qui a imprimé ses livres en plusieurs milliers d'exemplaires, a commencé par les distribuer aux parlementaires turcs.
 La Turquie est régulièrement l'objet de critiques de ses alliés occidentaux et des organisations de défense des droits de l'Homme qui dénoncent son bilan négatif en la matière et notamment l'usage systématique de la torture par les forces de sécurité.
 Désignée candidate à l'UE en décembre, la Turquie est censée mener à bien une série de réformes pour se démocratiser avant d'envisager l'ouverture de négociations d'adhésion. (AFP, 26 mai 2000)

Fusillade entre policiers et membres du Hizbullah

 Deux personnes, dont un policier, ont été tuées et quatre blessées lors d'une fusillade dimanche à Erzurum (est) avec des militants du Hizbullah turc, organisation intégriste clandestine.
 L'opération des forces de l'ordre a été lancée contre une maison utilisée comme cache de l'organisation et trois des blessés sont des policiers, a ajouté l'agence
 De nombreuses armes et des documents "interdits" ont été saisis dans la maison, a précisé la chaîne de télévison d'information NTV.
 La police considère que le Hizbullah est responsable d'environ 500 assassinats commis depuis sa création, au début des années 80. (AFP, 28 mai 2000)

A HADEP Executive on Trial

 HADEP executive Hasan Beliren entered the prison in Adana to complete the 9 months imprisonment term sentenced to him under Article 8 of the Anti-Terror Law on the grounds that "he disseminated separatist propaganda," in a speech he had formerly given. He had been sentenced to 1 year in prison and TL. 6 billion 100 million by Adana SSC. The Supreme Court had overturned this decision and he had been sentenced to 9 months in prison and TL. 800 million in the second trial. (TIHV, May 29, 2000)

Multi-culturalism Activity Prevented

 Istanbul Governorate prohibited the symposium entitled "Multi-culturalism and Democracy" planned by the Mesopotamian Culture Centre (MKM) on 28 May in the Marmara Hotel, on the grounds that "there may be separatist propaganda in the symposium." (Evrensel, May 29, 2000)

Environmentalists on Trial

 The trial launched against 9 Greenpeace volunteers who held a demonstration against nuclear reactors, on the Bosphorus Bridge on 19 October 1999, continued at Istanbul Penal Court of Peace No.1 on 30 May.
 In the hearing, police officer Yilmaz Ercan, among the police officers who detained the Greenpeace volunteers, was heard as a witness.
 The trial had been launched against 2 German, 3 Dutch, 2 Danish and 2 Turkish citizens in connection with the demonstration on the grounds of "hanging a placard without permission." Foreign Greenpeace volunteers had been extradited after the demonstration. (Cumhuriyet, May 31, 2000)

Torture Images Given in TV

 Torture images taken at Beyoglu Security Directorate by a secret camera about 4 years ago, were displayed in a news program by the private TV channel CNN Türk, in the night of 31 May.
 The program displayed how Süleyman Akbulut, nickname "Hose Süleyman", beat the women and men detained and taken to the Police Station, with a hose.
 In the images, a group of detainees were taken to the police station and lined up. After the identification, "Süleyman" started to beat one detainee with a hose. In another image, "Süleyman" appears while beating one detainee with his fists, by holding the person in front of a wall. (Radikal, May 31, 2000)

Six militants de DHKP/C condamnés à la peine de mort

 Six militants de gauche ont été condamnés le 31 mai à la peine de mort par la Cour de sécurité de l'Etat d'Izmir (ouest de la Turquie) pour "tentative de détruire par les armes l'ordre constitutionnel".
 Les six condamnés, trois femmes et trois hommes, sont des membres du Parti révolutionnaire de libération nationale (DHKP-C). Ils ont été arrêtés en novembre 1998 après un affrontement avec les forces de l'ordre dans la province de Denizli (ouest), dans lequel un soldat et deux militants avaient été tués.
 Deux autres militants ont été condamnés à 15 ans de prison pour participation à une organisation armée, et deux autres à trois ans et neuf mois de détention pour assistance à ce groupe interdit. (AFP, 31 mai 2000)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Kurdistan closed to the media

 Following the banning of the Kurdish humor magazine Pine by the OHAL Governor's Office, the sale of political-cultural magazines Ozgur Halk, Yasamda Genclik, Ozgur Kadinin Sesi, and Rewshen has also been banned in Kurdistan.
 Following the ban of the Kurdish humor magazine Pine by the OHAL (Emergency Rule) Governor's Office, the sale and distribution of four other political, cultural, and arts magazines has also been banned in Kurdistan. The OHAL Governor's Office has banned four magazines published in Istanbul from the OHAL region. The magazines newly banned are: Ozgur Halk (Free People), Yasamda Genclik (Youth in Life), Ozgur Kadinin Sesi (Voice of the Free Woman), and the culture-arts magazine Rewshen (The Intellectual).
 The OHAL regional office sent a notice dated April 24 to the Amed offices of the aforementioned magazines saying that their sale and distribution was being prohibited on the basis of OHAL Law 11.e. Provinces covered by the prohibition are Amed, Hakkari, Sirnak, Dersim, and Van. Of the banned magazines, Yasamda Genclik and Ozgur Kadinin Sesi have just recently begun publication.
 The Kurdish-language humor magazine Pine was banned from the OHAL region just a few days ago. The daily newspapers Ozgur Bakis and Evrensel had already been banned from sale and distribution in Kurdistan. (Ozgur Politika, May 1, 2000)

WAN protest against ban on Kurdish magazines

 In a 10 May 2000 letter to Prime Minister Ecevit, WAN and the World Editors Forum expressed serious concern at the banning of several magazines.
 According to reports, on 24 April the government sent a notice to the regional headquarters of the political and cultural magazines "Ozgur Halk", "Yasamda Genclik", "Ozgur Kadinin Sesi" and "Rewshen", informing them that their sale and distribution was prohibited in five eastern provinces.  The prohibition was ordered under Emergency Law 11(e), which empowers authorities to ban publications "to protect general security, safety and public order and to prevent the spread of acts of violence".
 Reminding that banning "Ozgur Halk", "Yasamda Genclik", "Ozgur Kadinin Sesi", "Rewshen" and "Pine" is a clear breach of the fundamental right to freedom of expression, WAN calls on Ecvevit to ensure that the prohibition orders be lifted immediately - urging him to do everything in his power to ensure that in future Turkey fully respects its international obligations to freedom of expression (WAN/IFEX, May 12, 2000)

"Freedom of Expression - 2000" confiscated

 After a long struggle -more than 5,5 years- the civil disobedience action for Freedom of Expression in Turkey has reached up to a new climax. A book -of 256 pages- titled "Freedom of Expression - 2000" has been published by 23 prominent people from different branches on April 17, 2000; and after a press conference during which the book was introduced to the public, the publishers visited the State Prosecutor and gave him a petition to inform him about this new crime(!) together with a signed copy of the book.
 The book contained all articles published during this period, including the first book with the same title (1995) and 43 following booklets, carrying the crimes(!) of different prisoners of concience which sent them before the court and later into prison.
 According to Article 162 of the Turkish Penal Code, "re-publishing an article which is defined to be a crime, commits a new crime. The publisher must be sentenced equally as the writer. The publisher is still responsible even though he/she quotes that he/she disagrees with the contet of the article."
 The book consist of two main parts.
 Part 1 is titled "The white Book" and tells the funny story of the trials etc. And the 2. part titled "The Black Book" contains nearly 60 different articles which were defined to be a crime and sent their publihers to prison.
 The prosecutor had no other chance to open the investigation and so did he. 19 of the 23 publishers have already visited the prosecutor and gave their statements.
 After the interrogations, the book was banned by No.6 State Security Court of Istanbul on May 3. A case will have to follow this procedure.
 At trials the publishers will demand that the anti-democratic articles which brought them against the court, should be sent to the Constitutional Court and changed.  These articles are in contradiction with the European HR Convention and Article 90 of the Turkish Constitution gives the priority to International legislation, in case of contradiction. (Antenna, May 3-4, 2000)

16 intellectuals prosecuted for "Freedom to Thought 2000"

 Istanbul State Security Court (SSC) launched a trial against 16 of the 23 intellectuals and artists who had signed as publishers the book entitled "Freedom to Thought 2000," which contains a banned book and 60 articles.
 In the trial, 16 artists and intellectuals are prosecuted on the accusations of "publishing banned articles," "inciting people to hatred and enmity," "aiding the PKK," "disseminating separatist propaganda" and "violating the Press Law" with the demand of imprisonment terms from 7 years to 15 years 6 months and fines from TL.100 million to TL.300 million.
 The artists and intellectuals who were put on trial are the following:
 Vahdettin Karabay (Chairperson), Salim Uslu (Hak-Is Chairperson), Siyami Erdem (KESK Chairperson), Hüsnü Öndül (IHD Chairperson), Yavuz Önen (Union of Chambers of Turkey Engineers and Architects-TMMOB and TIHV Chairperson), Cengiz Bektas (Turkey Writers Union Chairperson), Atilla Maras (Writers Association Chairperson), Yilmaz Ensaroglu (Mazlum-Der Chiarperson), Zuhal Olcay, Lale Mansur, Sanar Yurdatapan, Ali Nesin, Erdal Öz, Ömer Madra, Etyen Mahçupyan and Sadik Tandogan.
 A decision of non-prosecution was taken for the remaining 7 people. (Milliyet-TIHV, May 17, 2000)

Arrestation d'un délinquant informatique pour "chantage"

 Un internaute turc de 24 ans a été arrêté le 3 mai en Turquie dans la ville de Sivas (centre) après une plainte déposée contre lui pour "menaces et chantage" via internet.
 Turan K. a été interpellé dans un café internet par la police pour avoir soutiré par deux fois de l'argent à un compagnon contacté sur internet puis rencontré à Istanbul, auquel il continuait de réclamer de l'argent.
 Selon la presse, il s'agit de la première arrestation pour délit lié à l'utilisation de l'internet.
 Les deux hommes s'étaient connus sur un programme de conversation électronique, se faisant passer pour des femmes, puis s'étaient parlés en direct via internet, découvrant leur véritable identité.
 Lors de leur rencontre, Turan avait menacé de divulguer à la famille de Akif A. le contenu de leurs conversations, qualifiées d'"obscènes", qu'il disait avoir enregistrées.
   Il avait ainsi obtenu une première fois 50 millions de livre turques (environ 80 dollars), puis ensuite 175 millions (plus de 300 dollars).
 Devant de nouvelles menaces et la demande de plus grosses sommes d'argent, Akif a porté plainte, et Turan a été mis en garde à vue. (AFP, 3 mai 2000)

Journée mondiale de la presse et la Turquie

 A l'occasion de la journée mondiale de la presse le 3 mai, Reporters sans frontière a rendu public son rapport sur les violations des droits des journalistes dans le monde. La Turquie a été une nouvelle fois épinglée pour les nombreuses violations de la liberté de l'expression et de l'opinion.
 Selon le rapport, "un journaliste a été tué, quatre autres torturés, 7 arrêtés, 87 placés en garde-à-vue et 26 autres passés au tabac" en Turquie en 1999.
 80 journalistes y seraient emprisonnés mais l'organisation précise que la raison des arrestations et condamnations étant troubles il est difficile de les imputer clairement à leur travail de journalistes.
 Reporters sans frontière prend en compte les sanctions du RTUK (ndlr : équivalent turc du CSA), soit 2 378 jours (6,5 ans) d'interdictions d'émettre contre les radios et télévisions. Yerel Radyo Fon, Ozgur Radyo, Mozaik Radyo, Radyo Safak et des chaînes nationales comme Kanal 6, ATV, Show TV, ont eu d'un à 365 jours d'interdictions.  L'organisation dénonce les simulacres de procès menés contre les officiers de police impliqués dans le meurtre des journalistes. Tout en notant la condamnation des six policiers accusés d'avoir torturé et tué le journaliste Metin Göktepe, elle précise qu'il n'y a toujours pas eu de verdict dans l'affaire d'Ugur Mumcu et d'Abdi Ipekçi et que dans l'assassinat de 20 journalistes il n'y a même pas eu d'enquête ouverte.
 L'organisation s'est d'autre part réjouie de la loi 4454 du 28 août 1999 permettant de proroger les procès et les condamnations de la presse et des éditeurs et salue dans ce cadre la libération de six journalistes dont Ismail Besikçi et Dogal Güzel.
 Cependant, elle souligne que cette loi pousse les journalistes à l'auto-censure étant donné qu'en cas d'infraction de même nature dans le délai de trois ans, les journalistes encourent la reprise devant les tribunaux de leur affaire.
 Reporters sans frontière a attiré l'attention sur la saisie du livre de Nadire Mater "Mehmedin Kitabi" et a invité les autorités turques à abroger le loi 3713 et les articles 7/2 et 8 de la loi anti-terreur qui portent gravement atteinte à la liberté de la presse. (CILDEKT, 4 mai 2000)

A Journalist Remanded for propaganda

 Kazim Aslan, Izmir representative with the daily Özgür Bakis that was recently closed, was detained on 3 May with the decision of remand by Malatya State Security Court (SSC). Aslan is reportedly prosecuted on the accusations of "disseminating illegal organisation propaganda," at Malatya SSC. (TIHV, May 5, 2000)

A newspaper office raided in Batman

 The police raided Batman office of the newspaper Azadiya Welat on 4 May and seized the archive of the newspaper. The police detained Orhan Ekinci and Ruken Ekinci from the staff of the newspaper. (TIHV, May 5, 2000)

A Journalist condemned in Ankara

 The trial launched against Mehmet Kutular, owner of the daily Yeni Asir, on charges of  "inciting people to hatred and enmity," in one of his speeches, was concluded. The Ankara State Security Court (SSC) sentenced him on 9 May to 2 years' imprisonment under Article 312 of the Turkish Penal Code. (Hürriyet, May 10, 2000)

Three musicians and a party official condemned

 The trial launched against Labour Party (EMEP) Deputy Chairperson Haydar Kaya in connection with the speech he gave in the festival that had been held by the EMEP on 8 March 1997, and Sessizlige Cagri musical band members Sinan Turgut, Hakan Aslan and Baris Kaya in connection with the songs they had sung in the festival, was concluded. The Ankara SSC, on 11 May, sentenced Haydar Kaya and musical band members to 1 year in prison on the charges of "insulting the State and security forces," under Articile 159 of the Turkish Penal Code (TPC). (Evrensel, May 12, 2000)

A Book on Hezbollah Confiscated

 Istanbul Penal Court of Peace No.3 confiscated the second edition of the book titled "Nickname: Hezbollah, The Story of the Turkish Branch of the Hezbollah," written by journalist-writer Faik Bulut and journalist Mehmet Faraç, on the grounds that the book "insulted the republic and security forces." (Cumhuriyet, May 12, 2000

Singer Ahmet Kaya Sought for Ocalan Statements

 An arrest order has been issued against the singer Ahmet Kaya, who is facing prosecution on charges of "separatism" arising from pro-Abdullah Ocalan statements he made during his concert in Germany.
 Kaya did not attend yesterday's first hearing at the Istanbul No. 6 State Security Court [DGM], where the prosecutor demanded seven and half years of heavy imprisonment against Kaya. But Kaya's wife Gulten Kaya was there and followed the hearing. The panel of judges issued an arrest order against Kaya for not attending the court to face three separate charges arising from his statements on Ocalan. The trial was postponed. (Milliyet, May 13, 2000)

Torture of newspaper distributors in detention

 Neriman Sasmaz and Sahin Seker, distiributors of the newspaper Atilim, who were detained while distributing the newspaper in Gümüssuyu, Istanbul, on 10 May, were reportedly tortured in detention.
 Neriman Sasmaz stated that they had been beaten and harassed at Esenkent Police Station where they had been taken. She got a medical report from the Forensic Medicine Institute proving that She had been tortured.
 A trial was launched against Sasmaz and Seker, who were released the following day by the prosecution office, on the accusations of "resisting the police." (Evrensel-TIHV, May 17, 2000)

Journalists Detained for filming an incident

 Ali Güleryüz, a reporter with the Dogan News Agency, was detained while he was trying to film the incident during which Mustafa Önyas, the judge of the Penal Court of Peace in Düziçi, Osmaniye, was hospitalized in a fight with his neighbours. The police also seized the cameras and rolls of film of Nazan Erdem, reporter with the Sabah newspaper, and Mehmet Varan, a reporter with the Aksam newspaper, under the orders of Mustafa Durhan, the prosecutor of Düziçi. (Akit-TIHV, May 18, 2000)

A Newspaper Distributor Beaten

 The police have beaten Muzaffer Altintas, an executive of the EMEP Yüregir (Adana) District Organisation and a distributor of the daily Evrensel, on 18 May. Altintas stated that the police officers on duty at Karsiyaka Police Station followed him while he was distributing the daily with his motorbike, and then made him fall by driving the police car on him.
 Altintas said that the police officers searched his clothes, couldn't find any thing that may make an evidence of crime, and then beaten him (Evrensel-TIHV, May 20, 2000)

Writer Hüseyin Gazi Metin on Trial

 The trial launched against writer Hüseyin Gazi Metin on the accusations of inciting people to hatred and enmity," in his book entitled "Man, God, Religions and Alewite", under Article 312 of the Turkish Penal Code, commenced at Ankara SSC on 22 May. The trial was postponed to 19 June. (Evrensel-TIHV, May 23, 2000)

Kurdish Magazine Banned in OHAL Region

  A new ban was imposed on the press, in addition to those already existing in Kurdistan.  The governor of the OHAL [State of Emergency] region prohibited the distribution of the Zirpine journal on the same day that it began its publishing career.
 The governor of the OHAL region has created a new precedent, by prohibiting the distribution of a journal on its first day of publication.
   Imam Cici and Seyit Karabas issued a statement on behalf of the Zirpine Journal Press Association and said, "Those who complain about bureaucratic difficulties in Turkey may not believe it when they hear that the governor of the OHAL region has decided to prohibit the distribution of the journal at the speed of lightening.  But we and the people of ORA, who have been unjustly treated by the anti-democratic practices of the OHAL for years, were not surprised at this behavior." (Ozgur Politika, May 23, 2000)

Imprisonment Penalty to Yalçin Küçük

 The Supreme Court upheld the imprisonment term of 4 years 6 months given to Yalçin Küçük on the charges of "describing the activities of the PKK as a holy struggle and thus facilitating the activities of the organisation by disseminating propaganda," in a speech he had given, under Article 169 of the Turkish Penal Code. Yalçin Küçük is currently serving at Gebze Prison due to an imprisonment penalty given in another trial. (TIHV, May 25, 2000)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

Debates on the MGK's status

 Participating for the first time in a meeting held on May 4 by the Human Rights High Coordination Board, which is affiliated with the Prime Ministry, representatives of the General Staff and the National Security Council (MGK) displayed a divergence of opinion over the future status of the country's MGK, a strong advisory board tasked with determining the principles of domestic, foreign and defense policy.
 The meeting, headed by Ambassador Gursel Demirok, witnessed for the first time military representatives from the General Staff as well as a delegation from the MGK putting forward the military's views on the role of the MGK as well as its general approach to human rights and democratization.
 A colonel with a background in legal affairs headed the General Staff delegation at the meeting. The General Staff in general has reportedly supported general democratization as well as improvements in the country's human rights standards.
 On the status of the MGK, the General Staff representative is reported to have given cautious support to the gradual civilianization of the MGK.
 On paper membership in the MGK is equally shared between military and civilian representatives. Chaired by the president, the MGK is comprised of the prime minister, the chief of general staff, the defense minister, the minister of interior affairs, the minister of foreign affairs, the land forces commander, the naval forces commander, the air forces commander and the general commander of the gendarmerie.
 The MGK general secretaries are chosen from among the senior generals. Depending on the nature of the agenda, other ministers can also participate in MGK meetings. However, the military members of the MGK have taken a more assertive role in recent years.
 Several EU reports on Turkey cited among other factors the Turkish military's role within politics as an element hampering democratization in Turkey. (Turkish Daily News, May 8, 2000)

Chief of Staff's "Brainwashing" Press Tour

   Taking journalists on a "collective press tour" aboard an army helicopter is an old tradition that is unique to Turkey. For those who are familiar with them, however, these tours are a bad sign. These pre-arranged tours constitute the preliminary initiatives for dictating news reports and propaganda. They always used this method in order to conceal the war and destruction from public opinion. In some cases, the reports distort the reality.
  These collective tours, which were realized in the unique Turkish way, as well as "the briefings by the Chief of the General Staff," and "the dinners with the MIT [National Intelligence Organization] Undersecretary" -- which were banned to certain journalists -- aimed to use the media as a tool of war and chauvinism.  Currently, all these matters are being loudly debated.  While the sordid relations of some of these journalists are being exposed, it has become clear that those journalists who operate as intelligence agents and policemen under the mask of their roles as reporters are more numerous than we had expected.  Very "different" and "colorful" people such as Cuneyt Arcayurek, Ertugrul Ozkok, Guneri Civaoglu, Erturk Yondem, Fatih Cekirge, Guntac Arman, Esra Zeynep, Hasan Cemal, Saygi Ozturk, Hulusi Turgut, Ilnur Cevik, and Yalcin Dogan participated in these "collective tours" and "private parties."
  After these meetings, these journalists returned the favors of this "privilege" that was granted to them. In the institutions they worked, the journalists would continuously write about the "triumphs" of the Turkish Army, "the satisfaction of the people in the region," the environment of "peace and tranquility that reigned in the region," and the "sacrifices of the soldiers, special teams, and village guards."  Meanwhile, the war would continue, the villages would be destroyed, the people would die and the painful wounds would not be healed. The journalists who participated in the "special tours" never mentioned these issues.
 The strategic change and the peace project that was initiated by the PKK [Workers Party of Kurdistan] exposed a great number of war profiteers as well as obscure and sordid relationships, and they also forced the Turkish media to purify themselves.
 The recent discussions on the journalists that are employed by MIT constitute the beginning of this purification.  As peace and democratization develops, agents disguised as journalists, officials, profiteers, and trigger-men will stop functioning and the press will reassume its true function.
   It is true, however, that the habits of a period will not be easily abandoned.
 The Turkish press has been conducting an anti-PKK campaign for a week. The campaign, which consists of false reports regarding the PKK, has operated just as in the past. They once again need the demagogy of claims such as "they are divided," "they are disintegrating," and "they have dissolved." In the meantime, they are organizing "collective tours" to the Hakkari, Van, and Sirnak areas.  It is not difficult to guess what the journalists who participated in the tour will write about, because the agenda of the collective journalists' tour under the auspices of the military never changes.
 This means that they service the need for false triumphs and pre-arranged compliments.  (Ozgur Politika, May 26, 2000)

Une unité spéciale sauvetage au sein de l'armée

 L'armée turque a présenté le 31 mai à la presse une unité spéciale créée pour des opérations de recherche et de sauvetage dans le cadre de la lutte contre les fléaux naturels, notamment les tremblements de terre, fréquents en Turquie.
 L'unité, de la taille d'un bataillon, est équipée d'hélicoptères et de matériel sophistiqué.
 Elle est capable d'intervenir dans 18 zones différentes en moins de trois heures dans n'importe quelle région de Turquie touchée par un désastre naturel, a indiqué le chef d'état-major des armées, le général Huseyin Kivrikoglu, lors d'une cérémonie à Ankara.
 Cette unité peut également être envoyée en missions à l'étranger en cas de demande, a-t-il précisé. (AFP, 31 mai 2000)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

Un des parrains turcs du trafic d'héroïne arrêté en Espagne

 Le Turc Mahmut Baybasin, considéré par les polices européennes comme un des parrains du trafic d'héroïne en Europe, a été arrêté mercredi dans la banlieue de Madrid.
 Le trafiquant présumé était recherché par la police espagnole depuis mai 1998, à la suite d'une demande d'extradition de la France, pour trafic de drogue.
 Il a été arrêté à Majadahonda, dans la banlieue de Madrid en compagnie d'un autre Turc, Ensar Tasdemir. La police a saisi au domicile de Baybasin 10 kg d'héroïne, des faux papiers et plus de 437.000 euros en pesetas, francs français, marks allemands et florins néerlandais.
 Baybasin, originaire de Lice (Turquie), fait partie de "l'organisation Baybasin" qui, impliquée dans le trafic de drogue, d'armes et dans le blanchiment d'argent, a fait l'objet d'une importante opération policière en mars 1998, en Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique et Turquie, précise la Direction générale de la police dans un communiqué.
 Au cours de l'opération de police, deux Espagnols --dont les identités n'ont pas été précisées-- ont été interpellés sur une aire de service de l'autoroute, près de Ségovie (centre).
 Ces deux Espagnols, dont un a été condamné en France pour trafic d'héroïne en 1996, venaient de recevoir de Tadesmir une voiture de forte cylindrée où les enquêteurs ont trouvé une cache contenant 5 kg d'héroïne. Tous deux devaient écouler la drogue en Galice (nord-ouest). (AFP, 19 mai 2000)

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

Ankara To Continue Operations in Northern Iraq

 In the first official comment on the new military operation the Turkish army began early last April against the positions of the Kurdistan Workers Party [PKK] in northern Iraq, Turkish Defense Minister Sabahattin Cakmakoglu told Al-Hayah that "these military operations will continue in northern Iraq until the situation that was created by the second Gulf war is settled." He added that "the reason for these operations is known; namely, to protect our borders there from the infiltration of the PKK."
 Asked about the motives of the recent operation that has taken place although the PKK has announced that it has decided to lay down arms, leave Turkish territories, and transform itself into a political party, the Turkish defense minister said that "PKK elements have withdrawn with their weapons to northern Iraq and have not surrendered their weapons to us. They are now in a state of waiting and anticipation of our answers to some of their demands. If their demands are rejected, they will return to Turkey in the same way they withdrew from it. Therefore, we do not believe their announcement that they have laid down arms. We have to be cautious that they do not resume their operations."
 The Turkish defense minister pointed out that some of the Kurdish groups that refused the cease-fire split with the PKK and are now carrying out operations on their own against Turkish government positions, although these operations are minor. He said one Turkish solider was killed last Friday by bullets fired by these groups. He said that the PKK leadership is incapable of maintaining control of all members of the party. "This is what is prompting us to carry out limited military operations behind the borders with Iraq," he added. "We want to secure our borders and prevent PKK elements from infiltrating into our territories. The only option that these PKK elements have is to surrender themselves together with their weapons to our forces. Otherwise, they will continue to be a target of our attacks."
  The Turkish defense minister declined to disclose the number of the Turkish forces left behind on the Iraqi side of the border or the number of soldiers who took part in the recent Turkish military operation in northern Iraq. He only said that the number was few and was not as large as the international media portrayed. He described the recent military operation as smaller in scope than earlier operations, adding that the goal of the operation was to secure the borders after the snow melts in the region and to stop the advance of the PKK elements into Turkish territories, not to pursue these elements inside northern Iraq.
 The Turkish defense minister added that Ankara may also propose the extension of the hot follow-up agreement concluded between the two countries. The agreement was not renewed because of the war.
 Replying to a question concerning Iraq's accusation that Turkey was violating Iraq's sovereignty, the Turkish defense minister said in conclusion that "there was no real Iraqi sovereignty in northern Iraq after the Gulf war. International law allows Turkey to defend its security with the means under its disposal." (Al-Hayat, May 2, 2000)

HADEP condamne l'opération turque dans le nord irakien

 Le parti de la Démocratie du peuple (HADEP) a condamné l'opération des troupes turques dans le nord de l'Irak contre le PKK, estimant qu'elle détériore l'atmosphère de paix dans la région.
 L'opération de l'armée turque contre les rebelles du PKK a été lancée il y a une semaine et elle est soutenue par des peshmergas du parti Démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani), a indiqué à l'AFP Hamit Geylani, vice-président du HADEP.
 Deux partis rivaux, l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani) et le PDK, se disputent la souveraineté du nord de l'Irak qui échappe au contrôle de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991.
 Le PDK est l'allié d'Ankara depuis 1997 contre le PKK. L'armée turque lance fréquemment des opérations contre les sanctuaires du PKK dans le nord de l'Irak.
 A Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, la branche provinciale du HADEP a en outre dénoncé un "développement négatif" supplémentaire avec l'interpellation par la police de deux responsables du parti et 20 autres personnes "sans donner aucune raison" dans un centre culturel kurde de la ville.
 La diffusion de certains journaux et périodiques publiés en Turc ou Kurde a d'autre part été interdite dans la région, a précisé le HADEP dans un communiqué.(AFP, 11 mai 2000)

Un responsable du PKK exposer un "projet de paix" au PE

 Un responsable du PKK, Riza Erdogan, est venu le 17 mai au Parlement européen à Strasbourg exposer à une quarantaine d'eurodéputés "le projet de paix" du PKK.
 Interrogé par la presse sur de récents affrontements avec l'armée turque au sud-est, M. Erdogan, membre de la commission des relations extérieures du PKK, a dit qu'ils avaient fait "selon ses sources, 60 victimes dont huit combattants kurdes".
  "A la frontière irakienne et dans le nord de l'Irak, à chaque instant il peut y avoir des affrontements", a-t-il ajouté. Il a qualifié les opérations militaires turques d'"inopportunes", affirmant que "bien que nos forces ne représentent pas de danger pour la Turquie, celle-ci continue à mener des opérations".
 "Nous avons retiré nos forces (de Turquie), mais nous n'avons pas déposé les armes", a poursuivi M. Erdogan, expliquant : "nous ne déposerons pas les armes tant que nous ne pourrons pas nous exprimer par la voie politique".
 M. Erdogan était invité au Parlement européen par l'intergroupe pour la paix présidé par l'eurodéputée italienne Luisa Morgantini (néo-communiste).
 Ali Dogan du centre de recherche sur les droits de l'Homme en Méditerranée, ainsi que le fils et le mari de l'ex-députée kurde emprisonnée Leyla Zana, ont également apporté aux eurodéputés leurs témoignages sur la situation des droits de l'Homme en Turquie.
 Condamnée en 1994 à 15 ans de prison, Mme Zana a reçu le prix Sakharov du Parlement européen en 1995. (AFP, 17 mai 2000)

Un écrivain kurde en grève de la faim contre la censure

 L'écrivain et journaliste kurde Mahmut Baksi, 56 ans, a entamé le 8 mai à Stockholm, où il réside, une grève de la faim pour protester contre la censure frappant ses deux derniers livres parus en Turquie, a rapporté l'agence suédoise TT.
 Ces deux ouvrages, rédigés en turc, ont été interdits par la Cour de sûreté de l'Etat pour "propagande terroriste et atteinte à la République turque", et les livres d'ores et déjà imprimés ont été saisis, a indiqué l'écrivain dans un communiqué de presse.
 "Ceux qui écrivent sur la question kurde sont encore aujourd'hui condamnés et emprisonnés, quelle que soit la langue dans laquelle ils écrivent", a déploré M. Baksi qui appelle la Suède à transmettre à l'Union européenne une liste des écrivains kurdes censurés en Turquie.
 M. Baksi s'engage à mettre un terme à son action si Stockholm dépose un recours près la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg pour protester contre la sentence prononcée à Ankara.
 L'écrivain demande par ailleurs à la Suède de "recouvrir (son) cercueil avec le drapeau suédois" lorsqu'il sera enterré aux côtés de ses parents au Kurdistan.
 Dans l'un des deux ouvrages, "Chaque oiseau vole à sa manière", l'écrivain fustige "la politique inhumaine de la Turquie" à l'égard des Kurdes.
 Dans "L'aigle ou l'histoire de l'homme d'affaires kurde Husein Baybasin", le protagoniste, un Kurde trafiquant de drogues repenti, livre les noms de dignitaires militaires et politiques du régime turc, ses "contacts" d'affaires. (AFP, 8 mai 2000)

Ocalan souffre de problèmes respiratoires, selon un avocat

 Le chef du PKK Abdullah Ocalan, unique détenu de l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), souffre de problèmes respiratoires en raison de ses "lourdes" conditions carcérales, a indiqué le 23 mai à l'AFP l'un de ses avocats.
 "Notre client souffre depuis plus d'un mois et demi d'importants problèmes respiratoires et a subi un traitement médicamenteux. Il n'a pas suffisament d'air", a dit Me Dogan Erbas
 Il a précisé que les médecins à Imrali avaient diagnostiqué un début d'asthme allergique qui a provoqué chez Ocalan des "crises de toux" nocturnes, l'empêchant de dormir.
 "Un traitement complet n'est pas possible", a-t-il ajouté.
 Me Erbas a indiqué avoir déposé des recours devant le ministère de la Justice et le parquet de la ville de Bursa, dont dépend l'île d'Imrali, pour obtenir le transfèrement de son client dans un autre établissement pénitentiaire, ou dans un endroit "plus aéré" de la prison d'Imrali.
 "Nous avons également demandé que ses deux heures de promenade quotidiennes soient prolongées", a-t-il dit, ajoutant n'avoir reçu encore aucune réponse.
 Osman Ocalan, frère du chef du PKK et l'un des commandants de l'organisation, a pour sa part affirmé que les jours de son frère étaient en danger, appelant l'Etat turc à prendre des précautions pour son traitement.
 "Des équipes de santé turque et étrangères doivent pouvoir lui rendre visite et le traiter. Sinon, l'atmosphère de paix en pâtira", a-t-il dit sur la chaîne de télévision kurde Medya TV, basée en Europe, cité par le quotidien turc Hurriyet. (AFP, 23 mai 2000)

Peines de prison confirmées contre des grévistes de la faim

 La Cour de cassation turque a confirmé les peines de prison prononcées contre 18 responsables et membres de HADEP pour leur implication dans les grèves de la faim en faveur d'Ocalan.
 Ces personnes avaient été jugées coupables de "soutien" au PKK par la Cour de surêté de l'Etat (DGM) de Malatya (sud-est) et condamnées à trois ans et neuf mois de prison.
 A l'instar de dizaines de personnes à travers le pays, ils avaient observé une grève de la faim en faveur d'Ocalan après que celui-ci eut été capturé au Kenya et ramené en Turquie le 16 février 1999.(AFP, 24 mai 2000)

US to open permanent Southeast bureau

 The United States will open a permanent bureau in Diyarbakir in a bid to contribute to the region's economic development. A senior U.S. official stated that U.S. Ambassador to Turkey Mark Parris would sign a protocol in Sirnak to open a permanent Southeast bureau in June. The press had previously indicated that the bureau would be opened in Diyarbakir. Ambassador Parris will start a week-long visit to the Southeast on Monday during which he will visit Van, Sirnak, Hakkari and Batman.
 The U.S. official told a select group of journalists that the United States would institutionalize its presence in the Southeast to enable local tradesmen to meet U.S. businessmen and give them opportunities to do business with U.S. companies. Stressing that for the last two years, the situation in the region has been dramatically changing as the violence and terror has almost ended, the senior official said that Parris would be the first U.S. ambassador to visit the region since the early 1980s.
 He added that the aim of Parris' visit was to get firsthand knowledge and thorough insight into the region's current situation. "To end 15 years of terror and violence in the region was very important for Turkey both domestically and internationally," the official said. "Therefore, it is important for us to have a deep understanding of the region's current situation."
 Noting that Parris would be meeting businessmen, mayors, university staff and local people during his trip, the official added that the visit would be helpful in assessing what contribution the United States could make to the region's development since the terror has started to decline enormously.
 According to the official, Parris is interested in getting the locals' perception on civil liberties and human rights abuses in the region. As bilateral relations on a wide range of issues are being pursued between Turkey and the United States, Turkish authorities are not concerned about Parris' visit to the region, despite some Turkish authorities' previous claims that the United States had intentions to support the creation of an independent Kurdish state in northern Iraq. (TDN, May 27, 2000)

La Turquie accusée de laisser mourir Ocalan

 Un groupe de solidarité a accusé le 30 mai la Turquie de laisser mourir à petit peu en prison Ocalan qui souffre de problèmes respiratoires.
 "D'après nos informations, l'état de santé de M. Ocalan est en train de changer de manière qui paraît suspecte et anormale", a déclaré à la presse Ismet Chériff Vanly, président du Congrés national du Kurdistan, basé à Bruxelles.
 "Il existe une grave tentative de l'Etat turc de le laisser croupir. C'est comme une mort lente", a pour sa part affirmé Estella Schmidt, membre d'un mouvement de soutien à la cause kurde, Initiative internationale pour le Kurdistan, basé à Cologne, dans l'ouest de l'Allemagne.
 M. Chériff Vanly et Mme Schmidt ont demandé à ce que le leader du PKK soit examiné par une équipe médicale internationale et soit transféré de l'île d'Imrali à une prison sur le "continent" avec d'autres détenus politiques. (AFP, 30 mai 2000)

MINORITES / MINORITIES

Turkish Region Recalls Massacre of Armenians

 Groves of mulberry trees at lakeside resorts are about all that remains from the days when this region was a center of Armenian life.
 One of the gnarled trees used to stand beside a long-gone Armenian Orthodox church. Now it shades Tahire Cakirbay, 66, as she looks out over her fields and shimmering Lake Hazar below.
 "They took the Armenians up there and killed them," Ms. Cakirbay said, pointing to a hill above her. "They dug a hole for the bodies. My parents told me."
 More than one million Armenians lived in what is now eastern Turkey until their community was shattered in an orgy of ethnic violence that exploded 85 years ago this spring. Many aspects of what happened then are still hotly debated, but here where the killings took place, few people doubt they occurred.
 "They don't teach it in school, but if you're interested there are plenty of ways you can find out," said Yasemin Orhan, a native of Elazig who graduated from the local university last year. "Many Armenians were killed. It's for sure."
 Ms. Orhan said she had learned about the killings from her grandmother. Here in eastern Turkey, the passage of several generations has not been enough to wipe them from memory.
 In the rest of the country, however, most people know little about the killings of 1915. Turkish textbooks refer to them only indirectly. They stress that Armenian militants were rebelling against the crumbling Ottoman Empire, and discount or ignore the killing of hundreds of thousands of civilians after the abortive revolt.
 Conflicts over how to deal with this episode have provoked a worldwide propaganda war between Armenia and Turkey.
 Armenian lobbyists want foreign governments to declare that what happened in 1915 was genocide. Some Armenian nationalists say that if Turkey can be forced to concede this, their next step might be to claim reparations or demand the return of land once owned by Armenians.
 Turkish diplomats resolutely resist these efforts. They assert that Muslims as well as Christians were killed here in 1915, and that it is unfair to blame only one side.
 To most Turks the events of 1915 seem distant, but in the Armenian consciousness they are a vivid and constant presence. Awareness of what is simply called "the genocide" is acute in Armenian communities around the world.
 Often it is accompanied by fierce anger at Turkey's recalcitrance.
 This anger boiled over into violence during the 1970's and 80's, when a group calling itself Commandos of the Armenian Genocide mounted a campaign against representatives of the Turkish government. It killed Turkish diplomats in the United States and elsewhere, and bombed targets including the Turkish Airlines counter at Orly Airport in Paris.
 Since then the battle has shifted back to the diplomatic arena. Each spring, foreign leaders issue carefully worded commemorations of the killings.
 Last month, President Clinton issued a proclamation recalling "a great tragedy of the twentieth century: the deportations and massacres of roughly one and a half million Armenians in the final years of the Ottoman Empire." He did not use the word "genocide."
 In the past year, Turkey has greatly improved its relations with Greece, but there has been little progress with Armenia. The two countries feud over a variety of political issues, but the wound that 1915 has cut into the Armenian psyche also plays an emotional role in keeping them apart.
 In recent months, some of the first efforts toward reconciliation between Turks and Armenians have begun. One was a conference of Turkish, Armenian and American scholars who met at the University of Chicago to begin a joint inquiry into the events of 1915.
 "This was the most difficult paper I have ever written in my life," said Selim Deringil, a historian at Bosporus University in Istanbul, as he presented his analysis of Turkish-Armenian relations. "Venturing into the Armenian crisis is like wandering into a minefield."
 The scholars who gathered at Chicago plan to meet again. Another group plans to open a series of conferences later this spring in Austria.
 In a different kind of gesture, seven Turkish and Armenian women, all in their 20's, have joined in a campaign aimed at improving relations between their peoples. The group's first project will be raising money to restore an Armenian church near Van, a city in eastern Turkey that was once an Armenian capital.
 "This kind of thing has never been tried before," said one of the organizers, Safak Pavey, a Turkish journalist. "We want to give an example of unity between two peoples who lived together for a long time but became alienated from each other. It's about restoring a church as a way of restoring souls."
 Elazig is just one place where Armenians were killed by Ottoman soldiers and Kurdish tribesmen in the spring and summer of 1915. But because several foreigners were living in the area and recorded what they saw, the killings here were unusually well documented.
 One of the foreigners was an American consul, Leslie Davis, who took a trip around Lake Hazar, then known as Lake Golcuk, after the massacres. "Thousands and thousands of Armenians, mostly helpless women and children, were butchered on its shores and barbarously mutilated," he later wrote.
 Armenian houses, churches and schools in this area have long since been destroyed or allowed to collapse. New villages have sprung up along the lake. Residents picnic under the mulberry trees that Armenians planted around their summer homes a century ago.
 It is still possible to find artifacts of Armenian life here. At one antique shop near Elazig, $250 will buy a heavy copper serving tray inscribed with the name of its former owner in distinctive Armenian script.
 Just last month, a couple of men were discovered digging at what they believed to be a former Armenian cemetery. They were apparently looking for gold that, according to local lore, was often interred with wealthy Armenians.
 Nevzat Gonultas, manager of a telephone substation on the lakeshore, is considered a local historian because his father spent many hours telling him stories from the past. Like most people around here -- although unlike their brethren in other parts of Turkey -- he knows what happened in 1915.
 "Other people don't know because they don't live here," Mr. Gonultas said as he sipped tea on a recent evening. "My father told me that Turkey was weak at that time and the Armenians decided to stage an uprising. Then the order came to kill them.
 Almost all were killed. It wasn't a war, it was a massacre."
 The Turkish authorities do not accept this version, and many Turks never hear it. A historical atlas issued by a leading Turkish newspaper does not show that much of this region was under Armenian rule for centuries.
 At historical sites in this region, signs and brochures often discount or omit facts about the earlier Armenian presence. According to one new travel book, "guards are under instruction to eavesdrop on tourist guides who might be tempted to tell another story."
 Anyone who seeks to learn about the events in 1915, however, need only come here.
 "This used to be an Armenian area, but now they're gone," said a factory worker named Selahattin Cinar. "Dead, killed, chased away. Our government doesn't want to admit it. Why would you want to say, 'My yogurt is sour'?" (STEPHEN KINZER, New York Times, May 7, 2000)

Israeli press insistent over Armenian genocide

 The Israeli press continues to publish allegations of Armenian genocide. Daily The Jerusalem Post published an article at the weekend called "A tragedy that can no longer be ignored," claiming that some 1.5 to 2 million Armenians had been massacred at the hands of Ottoman troops at the beginning of the 20th century, the Anatolia news agency reported.
 The Israeli press started publishing such articles following a speech by Education Minister Yossi Sarid on April 24, the day commemorating the alleged genocide of Armenians during World War I. Sarid promised in his speech that the issue of the alleged Armenian genocide would be included in Israel's high school curriculum.
 The article noted that Turkey denied the allegations and quoted a statement by Professor Deborah Lipstadt saying that Turkey's attitude was "tyrannical." Lipstadt recently won a suit against historian David Irving who tried to prove that the Nazi genocide did not take place.
 According to the article, Israel has long kept silent on the issue in order not to anger Turkey, and the Israeli Foreign Ministry has prevented films concerning the issue being televized and conferences being held.
 It also says that in 1994 the Education Ministry prevented the inclusion of a program on the alleged genocide in the high school curriculum, claiming that the program was one-sided, but, maintained the article, the real reason was fear of angering Turkey.
 The article claimed that should Sarid keep his promise to include the issue of genocide in the high school curriculum, an important step on the way to breaking a national taboo will have been taken.
 Noting that the most important practical reason behind Israel's attitude to date has been that Turkey was one of its most important allies, the article recalled that Turkey cancelled a $145-million defense contract with France when the latter recognized the alleged genocide. (TDN, May 15, 2000)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

La victoire de Galatasaray a fait huit morts

 Huit personnes ont trouvé la mort et plus de 50 ont été blessées en Turquie pendant la finale de la coupe de l'UEFA et lors des célébrations qui ont suivi pour fêter la victoire de Galatasaray.
 Galatasaray a remporte la Coupe de l'UEFA de football, en battant en finale la formation anglaise d'Arsenal par 4 tirs au but à 1, le 17 mai au Parken Stadium de Copenhague.
 C'est la première victoire d'une équipe turque dans une Coupe d'Europe de football, au terme d'une finale superbe, disputée dans une très belle ambiance et marquée par l'excellent comportement des deux adversaires, à laquelle il n'a manque que des buts.
 Le match, très anime pendant 90 minutes, s'était en effet termine sur le score nul et vierge de 0-0, malgré les efforts déployés pendant deux heures par les deux équipes pour produire un jeu de qualité, récompensées par de nombreuses occasions de part et d'autre.
 Des dizaines de milliers de personnes ont tourné dans les centre-villes en faisant hurler leurs klaxons et en chantant. D'autres ont tiré en l'air -- une forme de célébration traditionnelle mais officiellement découragée.
 Une fillette de deux ans est morte à l'hôpital dans le sud-est du pays, succombant à une blessure à la tête provoquée par une balle perdue.
 A Tokat, dans le centre de la Turquie, un jeune de 18 ans a aussi été tué accidentellement par balles. Un autre homme du même âge a péri poignardé dans une bagarre dans la ville de Denizli, dans l'ouest du pays, selon le quotidien Hürriyet.
 Deux personnes ont trouve la mort dans des accidents de voitures. De nombreux fêtards se penchaient en effet aux fenêtres des voitures pour agiter des drapeaux et crier leur joie.
 Trois hommes ont succombé à des attaques cardiaques, deux à cause de la surexcitation pendant le match et le troisième alors qu'il cherchait à rejoindre sa maison pour voir le début de la série de tirs aux buts que Galatasaray a remportée 4-1, après un match sans buts, détaille Hürriyet.
 Le journal a ajoute que 50 personnes avaient été blessées de différentes manières à travers le pays, dont quinze par balles à Istanbul, la plus grande ville de Turquie.
 La violence a émaillé la campagne européenne de Galatasaray. Deux supporters anglais ont péri poignardes avant la demi-finale aller contre Leeds à Istanbul en avril. Dix-neuf personnes ont été blessées dans des bagarres entre supporters britanniques et turcs avant la finale à Copenhague. (Reuters/AFP, 17-19 mai 2000)

Une fête de la mer tourne au drame: 38 morts

 Trente-huit personnes sont mortes noyées le 20 mai et une vingtaine d'autres portées disparues dans le naufrage de deux barques au large de Trabzon (nord de la Turquie), sur la mer Noire, lors de la célébration d'une fête de la mer.
 Dix-huit femmes et trois enfants figurent parmi les 35 morts, et 15 autres ont été blessés.
 Deux barques de pêche côtière, emportant chacune 25 à 30 passagers, avaient chaviré samedi lors de cette populaire "fête de la mer", à la suite d'un mouvement de panique de leurs occupants.
 "Une vague est arrivée, je n'ai pas eu le temps de comprendre, et je me suis retrouvé à la mer", a raconté un adolescent dont l'identité n'a pas été communiquée par NTV.
 "Une fois dans l'eau, j'ai attrapé une fillette et nagé jusqu'à la berge", a-t-il encore expliqué.
 Les témoignages recueillis sur place par la télévision indiquent que les deux barques, surchargées, se sont brusquement renversées quand leurs occupants ont tous voulu s'abriter du même côté de l'arrivée d'une vague, après un changement de vent.
 Dans cette région vivant principalement de la pêche, ce week-end était marqué par la célébration d'une "fête de la mer" très populaire, au cours de laquelle des centaines de personnes font leur baptême en bateau.
 Quatre hommes, propriétaires des bateaux, ont été arrêtés dimanche pour homicide involontaire. (AFP, 21-22 mai 2000)

L'inflation en Turquie à +63,8% en avril

 L'inflation a atteint en Turquie 63,8% en avril en glissement annuel contre 67,9% en mars, avec une hausse des prix à la consommation de 2,3% en avril par rapport à mars, a annoncé mercredi l'Institut des statistiques d'Etat (DIE).
 En mars, les prix à la consommation avaient grimpé de 2,9% par rapport au mois précédent, et en février de 3,7% par rapport à janvier.
 Les prix de gros ont augmenté de 61,5% en avril, et de 2,4% par rapport à mars.
 La Turquie a pour objectif de ramener l'inflation à 20% fin 2000, 10% fin 2001, puis 5% fin 2002, dans le cadre d'un ambitieux programme de réformes économiques au terme d'un accord avec le FMI en décembre qui lui a ouvert une ligne de crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans. (AFP, 4 mai 2000)

Un village entier déplacé pour échapper à une épidémie

 Le village de Tuzkoy (centre) sera transporté à 7 kilomètres de son emplacement actuel pour soustraire ses habitants à une véritable épidémie de cancer de la plèvre due à la nature du sol, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Osamn Durmus, cité par l'Agence Anatolie.
 La décision a été prise par une commission composée de représentants de six ministères, dont ceux de la santé, l'agriculture, et l'environnement, après la publication d'une enquête confirmant la nature cancérigène des sols, a expliqué Anatolie.
 L'enquête, entamée en 1970 après la découverte d'un taux anormalement élevé de cancers dans ce village de quelque 800 habitants, relève que depuis, environ 300 personnes sont décédées du cancer, dont 70% d'un cancer de la plèvre.
 L'accumulation de poussières volcaniques dans cette région explique la forte concentration de matières cancérigènes, principalement l'érionite, du groupe des zéolithes, à l'origine du mélanome malin appelé Mésotéliuma, selon Anatolie.
 La région avait déjà été déclarée zone sinistrée en 1980, mais sans caractère obligatoire, et les habitants n'avaient pas accepté de déménager.
 Cette fois, le déplacement de Tuzkoy est inéluctable, selon Anatolie, qui ne donne pas de date mais précise qu'il concernera 110 foyers et coûtera quelque 3,25 millions de dollars à l'état turc. (AFP, 11 mai 2000)

Akkuyu: la Grèce a contacté tous les intéressés

 Athènes a effectué des démarches auprès des pays dont des firmes participent au consortium devant construire la centrale nucléaire d'Akkuyu, en Turquie, pour les dissuader de ce projet dans une région à forte sismicité, a indiqué jeudi un diplomate grec ayant requis l'anonymat.
 Le ministre des Affaires étrangères Georges Papandréou a fourni cette information jeudi au cours d'une réunion à huis clos au parlement, a ajouté ce diplomate.
 Trois consortiums étrangers comprenant des partenaires turcs, NPI à direction française (Framatome/Siemens), Westinghouse (Etats-Unis) et AECL (Canada) sont en lice pour la construction de la centrale, à Akkuyu, près de Mersin.
 M. Papandréou a indiqué qu'il avait exposé la préoccupation de la Grèce "à tous les pays intéressés", y compris la Turquie, "sur les dangers qui doivent les conduire à abandonner leur projet" dans la région à haute sismicité, a précisé la même source.
 "La décision finale est entre les mains d'Ankara, et Athènes espère qu'elle sera prise pour le bien de tous, en faveur des peuples de la région, du tourisme et de la protection de l'environnement", a conclu M. Papandréou, selon le diplomate grec.
 La Turquie a repoussé à plusieurs reprise sa décision finale sur le choix du constructeur de sa première centrale nucléaire.
  Ce projet de plusieurs millions de dollars, étudié depuis trente ans, est très controversé, le gouvernement turc le justifiant par les besoins nationaux en électricité.
 L'opposition au projet a été renforcée en Turquie à la suite d'un séisme de 6,3 sur l'échelle ouverte de Richter qui a frappé la région voisine d'Adana en 1998, faisant plus de 140 morts. Il provoque également l'inquiétude de la Grèce et de Chypre, dont les côtes sont situées à 60 kilomètres du site prévu. (AFP, 18 mai 2000)

"Pompéi turc" lutte contre la montée des eaux

 Dans la poussière et les colonnes renversées, des pelleteuses, une trentaine d'ouvriers et quelques bénévoles se battent avec le temps pour arracher aux eaux du barrage de Birecik (sud-est), sur l'Euphrate, un site archéologique digne de Pompéi.
 Dans deux semaines, les fouilles de Zeugma, à 3 mètres à peine au-dessus du niveau de la retenue, seront noyées, et avec elles, une myriade de trésors datant des 2 ou 3 premiers siècles de l'ère chrétienne.
 "Nous avons là un ensemble très complet dont le seul équivalent à ce jour est Pompéi", explique Florence Monnier, spécialiste des peintures murales romaines du Centre national de la Recherche scientifique (CNRS, France). "C'est très émouvant".
 La mise en eau du barrage hydro-électrique de Birecik, partie d'un vaste programme régional de 22 ouvrages sur l'Euphrate et le Tigre, a débuté fin avril et se terminera en octobre.
 "C'est triste de voir tout ce patrimoine de l'humanité disparaître", se désole Hakki Alhan, directeur du musée de Gaziantep, qui conservera les vestiges de Zeugma.
 "Il nous reste une dizaine de jours à pouvoir travailler", dit Mme Monnier, dépêchée en urgence sur le site début mai. "Et encore, si la berge ne s'effondre pas sous nos pieds!"
 Alors, faute de temps, elle se contente de faire les relevés des fresques qui recouvrent tous les murs d'une vaste et riche villa dégagée d'une dizaine de mètres de terre, dont seule une faible partie sera arrachée aux flots.
 "Ce site fabuleux, aux carrefours de l'Anatolie et de l'Asie centrale, constitue la limite septentrionale de la route de la soie, d'où sa richesse", explique Anne-Marie Manière-Lévêque, archéologue au CNRS, contactée par téléphone.
 "C'est certainement une des plus belles découvertes de ces 50 dernières années dans l'est méditerranéen", estime-t-elle.
 Elle s'est battue durant des années pour sauver ce qui était possible et a participé à l'extraction, depuis l'automne dernier, d'une douzaine de mosaïques.
 "Des mosaïques uniques, dignes de la grande peinture italienne tels les panneaux d'Achille, d'Eros et d'Icare", commente-t-elle. "Il faudrait un mois pour sortir le reste de cette villa exceptionnelle", selon elle.
 Or, les eaux vertes de l'Euphrate progressent de 30 centimètres par jour, alors que l'on se dépêche de dégager une magnifique mosaïque de 48 mètres carrés représentant Poséidon sur son char sortant des eaux poissonneuses.
 Et déjà, elles rongent inexorablement les murs en torchis du village tout proche de Belkis, qui s'effondrent les uns après les autres.
 Le consortium international chargé de construire et exploiter le barrage a bien été saisi d'une demande du ministère turc de la Culture de reporter d'un mois la mise en route du barrage.
 Mais le manque à gagner, qui se chiffre en millions de dollars, était au-delà des moyens de l'Etat turc, et le compte à rebours est maintenant irréversible.
 "La cité d'Apamée, sur la rive opposée, est déjà submergée, et on n'a même pas eu le temps d'y toucher", regrette Mehmet Onal, archéologue du musée de Gaziantep qui travaille sur le site depuis huit mois.
 "Nous allons encore perdre ce site, alors que le barrage aurait pu être bâti 3 ou 4 kilomètres plus haut", constate-t-il en regardant la vallée inondée, les pieds sur un portrait de Poséidon et de Thétis.
 Le ministre turc de la Culture Istemihan Talay a récemment promis de classer en zone archéologique les terrains hors de portée des eaux, sous lesquels gisent les 75 hectares de l'ancienne ville, et "des centaines, voire des milliers d'autres mosaïques".
 Le musée de Gaziantep pourra alors rivaliser avec les plus belles collections du monde, comme celles d'Antioche ou du Bardo à Tunis. Et on y verra notamment, explique Hakki Alhan, une statue en bronze du dieu Mars, pièce "unique au monde".  (AFP, 21 mai 2000)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

Le FP choisit de garder son dirigeant "conservateur"

 Le parti islamiste de la Vertu (FP), principale formation d'opposition en Turquie, a décidé le 14 mai à Ankara de maintenir à sa tête son président sortant "conservateur" Recai Kutan, rejetant la candidature du réformiste Abdullah Gul, partisan d'une ligne plus modérée.
 M. Kutan, 70 ans, a obtenu 633 des 1.154 voix.
 M. Gul, 50 ans, qui préconisait de donner des accents plus modérés à son parti afin qu'il puisse s'intégrer dans le jeu politique turc, sortant ainsi de sa confrontation avec l'armée qui se considère comme la gardienne de la laïcité, n'a obtenu que 521 voix des participants à ce congrès du parti.
 La candidature d'Abdullah Gul, un économiste responsable des relations extérieures du Fazilet, avait déclenché une polémique entre les ailes "conservatrice" et "moderniste" du parti, menacé d'interdiction par la justice pour "activités anti-laïques".
 Mais le congrès de dimanche a vu la victoire des conservateurs, qui est également la victoire de l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, 74 ans, mentor du parti qu'il passe pour contrôler par l'intermédiaire du peu charismatique Recai Kutan.
 M. Erbakan était devenu en juin 1996 le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, mais a été chassé du pouvoir un an plus tard sous la pression de l'armée, et interdit de politique.
 Dimanche, son nom était scandé par des centaines de congressistes, et slogans et banderoles en son honneur dominaient le congrès.
 M. Kutan a promis après sa victoire de "tout faire pour mener la Vertu au pouvoir".
 L'aile conservatrice avait pressé en vain M. Gul d'abandonner la course, l'accusant de semer la division au sein du parti. Mais celui-ci avait refusé, soulignant que "cette concurrence démocratique renforcerait le prestige du parti".
 Bien que M. Gul ait prôné un style plus modéré, il ne proposait toutefois pas de changements radicaux dans la ligne politique de son parti, et estimait que celui-ci devait continuer à se battre pour la levée de l'interdiction du port du foulard dans les universités et les administrations, et pour l'abolition de l'interdiction de politique pesant sur plusieurs dirigeants, y compris M. Erbakan.
 L'influence exercée par M. Erbakan sur le Fazilet et le fait que ses cadres soient pratiquement les mêmes que ceux de son prédécesseur le Refah, interdit en janvier 1998, sont les principaux arguments dont s'est servi le procureur général de la Cour de cassation Vural Savas pour demander en mai 1999 sa fermeture.
 La loi turque interdit à un parti banni de revivre sous un autre nom.
 M. Savas veut aussi que les dirigeants du Fazilet soient interdits de politique pendant cinq ans et que ses 103 députés (sur 550) soient démis de leur mandat.
 Le Fazilet avait obtenu 15,4% des voix aux élections législatives d'avril 1999, devenant le troisième parti au parlement, alors que le Refah était arrivé en tête en 1995 avec 21,3% des voix. (AFP, 14 mai 2000)

Turkey Dismisses 233 Teachers for Wearing Headscarves

 At least 233 teachers have been dismissed from their jobs for failing to adhere to the directive on attire that the Ministry of National Education has put into force in accordance with the law on the eight-year uninterrupted primary education. Failing to adhere to the aforementioned directive, the 233 teachers have entered their classrooms wearing headscarves.
 In a report it has prepared on 18 April 2000, the Higher Discipline Council has explained the reasons why the teachers have been dismissed from their jobs. The Higher Discipline Council is made up of high-ranking bureaucrats from the Istanbul Governorate and the Ministry of National Education.
 The report explains the reasons why the teachers have been dismissed as follows:
 "According to decree number 99/229 dated 7 May 1999 issued by the Supreme Council Administrative Lawsuit Department General Council, entering the classroom with a headscarf constitutes a protest action with ideological intentions. Thus, a decision has been issued on the dismissal of a number of teachers from their teaching posts in accordance with administrative regulations and from public service in accordance with Article 125/E of State Civil Service Law number 657.
 "However, it has been established that a number of teachers in Istanbul have entered the classrooms wearing headscarves by disregarding regulations on attire in violation of the decisions of the Supreme Council.
 The necessary laws have been applied in the case of the aforementioned 233 teachers who have violated the regulations.
 These regulations forbid the raising of political and ideological matters in the classrooms and ban teachers from entering the classrooms wearing headscarves."
  The report also lists the names of schools and provinces in which these schools  are established as well as the reasons behind the dismissal of the teachers.
 Uskudar Imama Hatip Lyceum, Kadikoy Imam Hatip Lyceum, Kartal Imam Hatip Lyceum, Samandira Imam Hatip Lyceum, Gaziosmanpasa Imam Hatip Lyceum, Zeytinbnurnu Imam Hatip Lyceum, and Uskudar Esatpasa Imam Hatip Lyceum are among the schools where the dismissed teachers have been functioning.
 Meanwhile, the principal of Uskudar Esatpasa Imam Hatip Lyceum has been dismissed from his job for turning a blind eye to teachers who enter the classrooms wearing headscarves.
 It has been learned that of the total number of 233 dismissed teachers, 35 have not been listed in the state civil servants category yet.  Ocalan lawyers to submit new complaints to Europe rights court 15 May 2000  Agence France-Presse (Star-WKI, May 7, 2000)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

La Turquie condamnée pour la mort d'un Kurde sous la torture

 La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg pour la mort d'un Kurde sous la torture alors qu'il était en garde à vue, en dépit des dénégations répétées du pouvoir d'Ankara.
 Le gouvernement d'Ankara a été condamné à verser 49.500 livres sterlings (74.776 euros) pour indemniser la famille de Mehmet Ertak, père de quatre jeunes enfants, disparu depuis son arrestation à Sirnak (sud-est du pays) le 21 août 1992.
 Dans cette affaire, les autorités turques ont toujours nié l'arrestation et la détention de cet homme, malgré de nombreux témoignages recueillis sur place par la Commission européenne des Droits de l'Homme. Les autorités turques ont prétendu que le disparu avait probablement rejoint son frère, combattant du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste), dans les montagnes.
 La Cour a néanmoins jugé qu'il "existait des preuves suffisantes permettant de conclure, au-delà de tout doute raisonnable, que le fils du requérant, après avoir été arrêté et détenu, a été victime de graves sévices non reconnus et a trouvé la mort alors qu'il se trouvait entre les mains des forces de l'ordre".
 Le gouvernement turc "porte donc la responsabilité de la mort du fils du requérant, causée par les agents de l'Etat", estime la Cour qui conclut à une violation de l'article 2 de la convention européenne des droits de l'Homme (droit à la vie).
 Dans son rapport, la Commission, que la Cour reprend totalement à son compte, avait notamment recueilli le témoignage d'un homme, détenu en même temps que Mehmet Ertak, sur les tortures subies par tous les prisonniers soumis à des séances d'électrocution, de pendaison, de coups sévères, de jets d'eau froide.
  "Quand Mehmet Ertak a été ramené dans la cellule, environ 10 heures plus tard, il ne pouvait plus parler, il était mort, c'est à dire qu'il était devenu rigide. Je suis sûr à 99% qu'il était mort. Deux, trois minutes plus tard, ils l'ont traîné dehors, nous ne l'avons plus revu", a déclaré ce témoin aux enquêteurs européens.
 Par ailleurs, la Cour accuse la Turquie d'avoir failli à son obligation de "mener une enquête effective et approfondie sur la disparition" de Mehmet Ertak, après la plainte de son père Ismail Ertak, 70 ans. L'enquête n'a pas été menée par des organes indépendants et elle s'est déroulée sans que le père de la victime ait pu y prendre part, souligne la Cour.
 L'enquêteur chargé de l'enquête préliminaire n'a pas eu en sa possession le dossier où étaient mentionnés les noms des autres personnes placées en garde à vue et il n'a pas recueilli les témoignages des personnes citées par le père dans sa plainte, des lacunes qui constituent une nouvelle violation de l'article 2. (AFP, 9 mai 2000)

Ecevit accuse l'Europe de discrimination envers la Turquie

 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a accusé l'Europe de discrimination envers la Turquie musulmane en ouvrant mercredi à Istanbul une conférence sur le dialogue entre religions et la tolérance.
 "Le fait que certains cercles en Europe discutent encore pour savoir si la Turquie est européenne ou non est un exemple intéressant de négligence", a souligné M. Ecevit.
 "A cela deux raisons: l'une est que le racisme est encore un facteur important en Europe et l'autre est l'opinion dominante qui considère l'Union européenne comme un club chrétien", a-t-il ajouté.
 La Turquie, pays laïc mais à 90% musulman, a été déclaré candidate à l'UE en décembre lors du sommet d'Helsinki.
 Le rejet de cette candidature en 1997, motivé par son bilan insuffisant en matière de respect des droits de l'Homme, avait amené Ankara à rompre le dialogue politique avec l'UE en l'accusant --et tout particulièrement l'Allemagne-- d'avoir rejeté sa demande pour des raisons religieuses.
 "Les Turcs font indéniablement partie de l'Europe, à la fois géographiquement, historiquement et culturellement", a ajouté M. Ecevit, rappelant les siècles de domination de l'empire Ottoman en Europe de l'Est et le nombre élevé de Turcs qui vivent dans l'UE aujourd'hui.
 La conférence, baptisée Conseil international de l'Union européenne, a été organisée par la direction générale des affaires religieuses, un organisme d'Etat, pour explorer les moyens de contribuer à l'accession de la Turquie à l'UE.
 Quelque 150 participants de Turquie, de France, du Vatican, d'Autriche, d'Allemagne, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, du Danemark et de Suède doivent discuter jusqu'à dimanche une série de sujets comme la candidature turque à l'UE à la lumière du dialogue islamo-chrétien, et l'image de l'Islam en Europe. (AFP, 6 mai 2000)

Turkish state agents found guilty of murder

 The European Court of Human Rights (ECHR) found agents of the Turkish state to be guilty of the abduction and killing of Mehmet Ertak, despite claims from the Turkish state to the contrary.
 A lawyer in the same cell as Mr Ertak gave evidence to the effect that those held in detention, including Mr Ertak, were stripped naked, hung up, severely beaten and hosed with cold water.
 Mr Ertak's lifeless body was returned to the cell they shared, and then moments later dragged from the cell. After several hours, Mr Ertak's lifeless body was brought back into the cell.
 Two minutes later he was dragged out of the cell by his legs.
 This case is representative of one of the rare occasions when the blame for the disappearance and murder of an individual in Turkey has been firmly apportioned to members of Turkey's security forces.
 The Court found that the Turkish government was responsible for the death of Mehmet Ertak, concluding that the death had been caused by agents of the state, in clear breach of Article 2 (right to life) of the European Convention on Human Rights.
 Moreover the Court found that the Turkish government had further violated Article 2 by not undertaking adequate investigations following his disappearance. The Court subsequently awarded a total of £37,500 in compensation.
 Kerim Yildiz, Executive Director of the Kurdish Human Rights Project (KHRP), said "KHRP has long alleged that the Turkish security forces were on a number of occasions personally guilty of abducting and killing human rights activists, political dissidents, lawyers and journalists.
 The findings in this case are crucial. Not only did the Court find that Turkey failed to protect Mr Ertak's right to life by not undertaking an adequate investigation into his alleged disappearance.
 The Court also found that the agents of the Turkish state were directly responsible for the death of Mr Ertak."
 The case of Ismail Ertak v Turkey concerns the disappearance of the applicant’s son, Mehmet Ertak, following a security operation in Sirnak, south east Turkey, in August 1992.
 Mehmet Ertak was stopped, with three other people, at a control point in Bakimevi, when returning from his daily work in a charcoal mine.
 The police officers took Mehmet Ertak with them. A lawyer who had been in the same cell as Mehmet Ertak for several days testified to the effect that individuals in detention had been subjected to torture: they were stripped naked, hung up, severely beaten and hosed with cold water.
 Mehmet Ertak was subjected to this treatment.
 After several hours, he was brought back into the cell and he appeared to be dead.
 Two minutes later he was dragged out of the cell by his legs.
 On the basis of this evidence, the Court held that it had been established beyond all reasonable doubt that Mehmet Ertak’s death had been caused by agents of the State, some time after his arrest, as a result of treatment for which the State was responsible.
 In addition, the lack of an effective and adequate investigation into the circumstances of Mehmet Ertak’s disappearance gave rise to a breach of Article 2.
 Under Article 41 (just satisfaction), the Court awarded £15,000 in non-pecuniary damage, £20,000 in non-pecuniary damages and £2,500 in respect of the applicant himself. (KHRP, May 15, 2000)

Le Pen: "L'UE ouvre la voie à Israël en déclarant la Turquie candidate"

 L'Union européenne (UE) a reconnu la candidature de la Turquie en décembre à Helsinki pour préparer l'adhésion d'Israël, a estimé Jean-Marie Le Pen, le chef du parti d'extrême droite français Front National, dans un entretien publié jeudi par le journal populaire Sabah.
 "Je ne crois pas en l'Europe mais acceptons qu'elle existe et va s'élargir. Mais jusqu'où, la Turquie et pourquoi pas à l'Iran et l'Egypte? Tout cela est fait non pas pour la Turquie mais pour faciliter l'adhésion d'Israël", a-t-il dit.
 Soulignant que la Turquie, "pays ami et allié", n'était pas un pays européen en raison de sa géographie et sa religion musulmane, M. Le Pen a précisé qu'il ne s'opposait pas à la création d'un "club musulman" dans lequel figurerait la Turquie.
 "Istanbul est une ville située à cheval sur deux mondes. Et vous voulez y renoncer pour appartenir seulement à l'un d'eux (occidental). Je suis contre à ce que les gens soient trompés. La Turquie ne sera pas accepté à l'UE mais personne n'ose le dire", a-t-il notamment dit.
 Le chef de l'extrême droite française, qui a passé à plusieurs reprises des vacances en Turquie, a ajouté qu'il "adorait" séjourner dans ce pays. (AFP, 18 mai 2000)

Prêt de 759,6 M USD de la Banque mondiale à la Turquie

 La Banque mondiale a accordé un prêt de 759,6 millions de dollars à la Turquie pour soutenir les réformes économiques, notamment dans les domaines de l'assurance sociale, de l'agriculture et des infrastructures, selon un communiqué vendredi.
 Ce prêt aidera le gouvernement "à appliquer un programme de réformes institutionnelles du système d'assurance sociale pour renforcer sa viabilité financière et améliorer sa couverture, son efficacité et sa transparence", dit la Banque.
 Dans le secteur de l'agriculture, le prêt aidera à supprimer des subventions sur les prix "inefficaces".
 Dans les télécommunications, la Banque mondiale va aider à l'établissement d'une nouvelle agence de règlementation pour accroître la concurrence sur les marchés du portable et des communications à valeur ajoutée.
 Il est prévu également de faire entrer des capitaux privés dans l'opérateur Turk Telekom.
 Ce prêt est remboursable sur 15 ans, avec une période de grâce de 5 ans. (AFP, 19 mai 2000)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

Incidents entre garde-côtes roumains et bateaux turcs

 Les garde-côtes roumains ont ouvert le feu les 5, 10 et 11 mai sur des bateaux turcs qui pêchaient illégalement dans les eaux territoriales roumaines de la mer Noire.
 Le 10 mai, les garde-côtes, qui ont répéré six embarcations turques se livrant à la pêche illégale, les ont sommées de se soumettre à une inspection.
 Cinq des bateaux ont pris la fuite, tandis que le sixième a tenté d'éperonner la vedette roumaine. La collision a été évitée de justesse.
 Les garde-côtes ont alors ouvert le feu sur ces embarcations avant de se lancer dans une course poursuite. Dix miles marins plus loin, la vedette roumaine a reçu l'ordre d'abandonner la poursuite.
 Le 11 mai, les garde-côtes roumains ont ouvert le feu sur un bateau turc qui pêchait illégalement dans les eaux territoriales roumaines de la mer Noire, pour la troisième fois en moins d'une semaine.
 Les garde-côtes ont repéré un bateau, le Ferhat Reis, sans pavillon, qui pêchait à quelque 25 miles marins de Constantza (est).
 Après les sommations légales, le bateau de pêche s'est enfui en direction de la Bulgarie. Les garde-côtes ont alors ouvert le feu, endommageant légèrement l'embarcation, dont le commandant a immédiatement hissé le drapeau turc et affirmé par radio "ignorer qu'il pêchait dans les eaux territoriales roumaines".
 Le 22 mai, les garde-côtes roumains ont arraisonné un autre bateau turc qui pêchait illégalement dans les eaux territoriales roumaines. Après les sommations légales, les garde-côtes roumains ont fini par tirer à la mitrailleuse sur le bateau turc qui refusait de s'arrêter, selon la même source.
 Aucun membre de l'équipage n'a été blessé. Le bateau a été escorté dans le port roumain de Constantza (sud-est) et les 16 marins interpellés.
(AFP, 10-22 mai 2000)

Réunion sur le partage de l'énergie avec les pays arabes

 Les ministres de l'Electricité et de l'Energie de six pays arabes et de la Turquie se sont réunis le 8 mai en Jordanie pour discuter du partage de l'énergie dans la région.
 La rencontre de deux jours réunit des ministres de Jordanie, Syrie, Egypte, Irak, Turquie, Liban et Libye dans le cadre d'un plan de partage de leur énergie.
 Les participants doivent approuver l'adhésion du Liban comme membre du projet et examiner la demande libyenne de rejoindre le groupe, a indiqué le directeur de la compagnie nationale d'électricité cité par le quotidien Al-Rai lundi.
  Mohammad Azzam a indiqué que le Liban, dont la production d'électricité a été affectée par la destruction de plusieurs centrales par des raids israéliens, doit signer l'accord pour devenir membre du groupe.
  L'Egypte et la Jordanie forment la pierre angulaire d'un réseau qui à terme reliera le Moyen-Orient, l'Afrique du nord et l'Europe à travers la Turquie, la Syrie, la Libye, la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, l'Espagne et l'Italie.
  Amman et Le Caire ont relié leurs réseaux en octobre 1999 et avaient auparavant inauguré une liaison sous-marine en mars 1999 en présence du président égyptien Hosni Moubarak et du roi de Jordanie Abdallah II.
 Des préparatifs sont en cours pour finaliser une connexion des réseaux entre la Jordanie et la Syrie qui devrait "bientôt" être opérationnelle, a indiqué à Al-Rai M. Azzam.
  La Syrie et la Turquie doivent être reliées d'ici la fin de l'année, a-t-il ajouté.
 La deuxième phase du projet, prévoyant de relier la Syrie et l'Irak, l'Irak et la Turquie et la Syrie et le Liban, devrait être réalisée en 2001 année où les pays d'Afrique du nord devraient également l'être, a ajouté M. Azzam.
 Le Fonds arabe pour de développement économique et social (FADES, basé au koweit) contribue au financement d'une partie du plan qui vise à fournir aux pays membres des quantités d'énergie plus importantes et à un coût moins élevé. (AFP, 14 mai 2000)

Pour la première fois des troupes turques en Grèce

 Les grandes manoeuvres de l'OTAN en Méditerranée orientale, Dynamic Mix 2000, ont commencé le 20 mai en Grèce, avec pour la première fois la présence de forces turques sur place, a indiqué le service de presse de l'organisation.
 Ces exercices terrestres, navals et aériens, avec la participation de 14 pays de l'OTAN, doivent se dérouler durant trois semaines, pour la Grèce sous la direction du quartier général sous-régional des forces alliées de Larissa (centre), essentiellement dans le Péloponnèse, au nord et en Mer Egée, ainsi qu'en Turquie et en Italie, a précisé Panayotis Théodorakidis, porte-parole du commandement de Larissa.
 Pour la première fois, des forces turques y participeront en territoire grec, avec douze chasseurs-bombardiers turcs F16 et 150 marines, a-t-il ajouté.
  Les douze chasseurs, qui ont atterri vendredi sur un aéroport militaire du centre du pays de la Grèce, doivent notamment effectuer des vols "en couple avec un appareil grec" la semaine prochaine et du 2 au 4 juin, a-t-il précisé. Les 150 marines turcs doivent eux prendre part du 1er au 3 juin à un exercice de débarquement à Kyparissia (sud-ouest du Péloponnèse).
 Les deux pays avaient participé ensemble pour la première fois depuis 13 ans à l'automne 1999 à la dernière édition de Dynamic Mix, mais sans que l'armée turque ne mène d'exercices en territoire grec, et réciproquement.
 Les manoeuvres, qui dureront en Méditerranée jusqu'au 10 juin avec au total la participation de 15.000 hommes, 65 navires et 290 avions, se conclueront pour leur partie grecque le 5 juin près de Salonique (nord), avec un exercice de forces terrestres, a précisé M. Théodorakidis.
 Le parti communiste grec (KKE) a programmé toute une série de manifestations centrées sur le nord de la Grèce durant ces manoeuvres.
 La Grèce a mis en garde le 22 mai tous les pays participant avec des avions de chasse aux manoeuvres de l'OTAN Dynamic Mix 2000, la Turquie incluse, pour qu'ils soumettent leurs plans de vols au commandement grec de l'OTAN à Larissa (centre), responsable des opérations devant se dérouler en Grèce.
 Selon une source informée grecque, à l'exception des appareils turcs, tous les autres, les Etats-Unis inclus, ont soumis des plans de vol détaillés.
 En revanche, les appareils turcs ont soumis seulement les "cinq points indispensables à la sécurité des vols". Il s'agit notamment des précisions sur leur origine, leur trajet, leur entrée dans la zone d'information de vol, leur sortie et la hauteur.
 Au total 178 appareils de chasse, dont 20 allemands, 62 américains, six espagnols, six français, 66 grecs, six portugais, et 12 turcs, vont participer à partir de mercredi ou jeudi à ces exercices, les plus importants de l'OTAN dans la région et les premiers qui se déroulent depuis que l'Alliance a adopté sa nouvelle structure.
 La Turquie refusait depuis des années de soumettre ses plans de vol amenant la Grèce à intercepter les appareils turcs. Les deux pays ont récemment amélioré leurs relations sans pour autant résoudre leurs problèmes de répartition de souveraineté en mer Egée. (AFP, 20-22 mai 2000)

IMMIGRATION / MIGRATION

Un millier de Kurdes dans le défilé du 1er mai à Marseille

 Un millier de Kurdes ont participé au défilé du 1er mai à Marseille (sud-est de la France) pour demander la libération du leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, condamné à mort en Turquie, a constaté une journaliste de l'AFP.
 Six femmes en habit traditionnel tenant un portrait du chef du PKK peint sur un calicot, ont ouvert la marche des militants, un millier selon la police.
 Aux cris de "Ocalan liberté", les Kurdes ont défilé en queue d'un cortège de 8.000 personnes selon les organisateurs, 5.000 selon la police, où l'on notait la présence de nombreux retraités. (AFP, 1er mai 2000)

Interpellation de 400 clandestins en route pour la Grèce

 Les forces de sécurité turques ont interpellé tôt jeudi lors d'une opération près d'Istanbul environ 400 immigrés clandestins en route pour la Grèce, a rapporté l'agence Anatolie.
 L'opération s'est déroulée à Buyukcekmece, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest d'Istanbul.
 Les immigrés -- notamment des Pakistanais et des Irakiens -- voulaient se rendre en bateau en Grèce et de là en Allemagne ou vers d'autres pays de l'Europe de l'Ouest, a précisé l'agence.
 Il s'agit de la plus importante interpellation de candidats à l'émigration clandestine de ces derniers mois en Turquie.
 La Turquie est une des principales routes utilisées par des ressortissants notamment de pays asiatiques pour parvenir en Europe de l'Ouest. (AFP, 4 mai 2000)

Incendie xénophobe de Solingen: amendes pour les coupables

 Les auteurs de l'incendie xénophobe de Solingen (Allemagne, ouest), qui avait tué cinq Turques en 1993, ont été condamnés mardi à de lourdes amendes par la chambre civile du tribunal de Wuppertal.
 Les quatre extrémistes, âgés de 16 à 23 ans au moment des faits, avaient été condamnés en octobre 1995 à des peines allant de dix à quinze ans de prison.
 Ils devront verser 250.000 marks (128.000 euros) de dédommagements à un homme grièvement brûlé lors de l'attentat, Bekir Genc. Le tribunal a également reconnu à ce Turc de 22 ans le droit à une rente mensuelle de 360 marks (184 euros), rétroactive au mois de juillet 1993.
 Deux autres victimes de l'incendie se sont vu accorder une indemnité de 10.000 et 8.000 marks (5.000 et 4.000 euros).
 Quatre femmes et une fillette turque avaient péri le 29 mai 1993 dans cet incendie qui avait bouleversé l'Allemagne. (AFP, 16 mai 2000)

Peines de prison pour 10 militants du PKK à Paris

 Des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à trois ans de prison ferme ont été prononcées par un tribunal parisien, à l'encontre de 10 militants ou sympathisants du PKK.
 Les 10 hommes étaient accusés notamment d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, destruction et dégradation de biens, violences, séquestrations et détention d'explosifs, pour avoir mené une opération-commando contre l'ambassade du Kenya à Paris, après l'arrestation au Kenya, le 16 février 1999, d'Ocalan.
 Le 16 février 1999, le groupe était entré par une porte laissée ouverte par erreur par une secrétaire de l'ambassade et avait menacé d'incendier le bâtiment entièrement barricadé. Le plancher de la bibliothèque avait été aspergé d'essence et trois cocktails-molotov avaient être découverts sur les lieux après l'évacuation.
 A l'audience du 27 avril, les prévenus avaient déclaré être venus individuellement à l'ambassade et y être entrés pour demander des détails sur le sort d'Ocalan, en étant par la suite entraînés dans l'opération.
  La présidente, Jacqueline Rebeyrotte, avait pourtant jugé cette explication "peu sérieuse", évoquant notamment la concordance des faits avec d'autres  opérations du même type organisées simultanément en Europe. (AFP, 31 mai 2000)

TURQUIE-BELGIQUE/TURKEY-BELGIUM

Les provocations des barbouzes d'Ankara

 Il y a trois mois, quatre agents des services secrets turcs en poste en Allemagne ont été déclarés persona non grata par les autorités allemandes car ils recrutaient des mouchards parmi la communauté turque en vue de surveiller et d'infiltrer les mouvements d'opposition et attisaient la rivalité entre Turcs et Kurdes.
 Selon l'hebdomadaire Der Spiegel du 4 mars 2000, ces quatre hommes, qui travaillent comme diplomates dans des consulats turcs, étaient également soupçonnés d'avoir livré des fausses informations au service allemand de contre-espionnage concernant le PKK.
 Il est de notoriété publique que les services secrets utilisent pleinement certains correspondants des grands médias turcs pour leurs activités occultes.
 Depuis quelques mois, dans la communauté turque de Belgique circule un livre en turc intitulé La dimension belge de la terreur de PKK, la voilà! (PKK terörünün içyüzü: Iste onlar!).
 Contraire à la législation belge, ce livre de 176 pages ne contient ni le nom et l'adresse de son éditeur, ni le numéro de dépôt légal. Malgré cela, il est distribué dans certaines associations proches de l'Ambassade de Turquie.
 De plus, malgré le fait qu'il a été publié sous un faux nom, Mümtaz Alperener, tout le monde sait très bien que ce livre plein de mensonges, provocations et insultes est l'oeuvre du correspondant d'un de plus grands quotidiens de Turquie. Dans un article destiné à la publicité de ce livre, ce quotidien avait avoué que l'auteur de ce livre était leur correspondant à Bruxelles.
 Selon un tableau de ce livre, dessiné "à la militaire", non seulement des organisations kurdes mais également plusieurs organisations non-kurdes seraient "liées directement au secrétariat régional du PKK en Belgique". Dans cette liste figurent l'Institut kurde de Bruxelles, l'Association kurde de l'Amitié, l'Association des Arméniens démocrates et l'Association culturelle de Mésopotamie (Assyriens) ainsi que Info-Türk. (Pages 51)
 Dans un chapitre consacré à Info-Türk, l'auteur formule une série de provocations contre notre rédacteur en chef, notamment: "Dogan Özgüden, dont le nom figure dans toutes les activités anti-turques en Belgique, suit attentivement toutes les réunions contre la Turquie et prend des notes afin de les utiliser ultérieurement quand il s'avère nécessaire. Après les incidents de 1994 à Bruxelles, en signant un communiqué commun [avec les associations kurde, arménienne et araméenne], il a donné la preuve de son entente avec le PKK. Il n'a pas hésité de faire la même chose après les incidents des 17-19 décembre 1998 en accusant les 'Loups Gris' comme le responsable de ces événements." (pages 98-99)
 Le journaliste-barbouze fait également le "scoop" de sa vie professionnelle en mentionnant dans cette liste Maître Georges-Henri Beauthier ainsi que plusieurs députés et sénateurs belges comme subordonnés au secrétariat régional du PKK.
 Les élus belges qui figurent dans ce livre:
 J. Vande Lanotte, F. Vandenbroucke, Hugo Van Rompoey, Willy Kuijpers, Jef Sleeck, Paul Pataer, Germain Dufour, Martine Devos, D. Van der Maelen, J. De Bremaecker, S. Verhaven, D. Grimbergsch,  M. Vogels, M. Martens, Ph. de Feyt, E. Van Voerenbergh; J.M. Delizee, M. Harmegnies, Y. Ylieff, A. De Maght-Albrecht, W. Draps, J. Gossens. (Pages 56, 61, 62)
 Quant à la Ligue belge des droits de l'Homme, le livre provoque les extrémistes turcs contre cette association et son ancien président en ces termes:
 "La Ligue des droits de l'Homme, présidée par George-Henri Beauthier, un avocat du Barreau de Bruxelles, se charge de blanchir le PKK sur le plan international. Après ses plusieurs navettes entre la Belgique et la Turquie, Beauthier est interdit de voyager à la Turquie. Il a emmené plusieurs observateurs à la Turquie pour le procès relatif à l'assassinat de Göktepe, correspondant du journal Evrensel. On se demande toujours pour quel but poursuit-il ces activités: professionnel ou politique? Ce qui est certain, il les fait au nom de quelques-uns." (Page 99)
 Le livre contient également des photos de plusieurs personnes prises comme cible avec sous-titres tout à fait provocateurs. (Pages 154 à 171)
 Rappel 1:  Le président de l'Association des droits de l'Homme de Turquie (IHD) M. Akin Birdal avait été fusillé en 1998 au siège de son organisation à Ankara à la suite d'une série de provocations des grands médias affirmant qu'il serait au service du PKK.
 Rappel 2:  Les auteurs et les instigateurs des attaques néo-fascistes de 1994 et 1998 à Saint Josse, justifiées entièrement dans ce livre, n'ont pas encore été inculpés malgré l'existence de plusieurs photos, films et coupures de presse comme preuves irréfutables. (Info-Türk)

Extradition of Fehriye Erdal refused by Belgium

 Following an announcement by Belgian Prime Minister Guy Verhofstadt that Fehriye Erdal, accused as being an accomplice to the assassination of businessman Ozdemir Sabanci, will not be extradited to Turkey, a letter of justification reflecting the position of the Belgian Cabinet is expected to arrive in Ankara.
 It was announced by  diplomatic circles that the Turkish ambassador to Belgium, Temel Iskit, was verbally  informed of the decision by  the Belgian Cabinet to turn down Turkey's request for extradition and that a written justification will be forwarded to Turkey  through the same channel.
 The Belgian Justice, Interior and Foreign ministries refrained from responding to questions from journalists on this issue, maintaining that announcements clarifying the issue as well as the next steps to be taken, would be announced after Ankara is officially  notified of the decision.
 The same diplomatic sources maintain that the Belgian government will have no difficulty in justifying the decision, adding: "The existence of capital punishment in the Turkish legal system is an adequate justification on its own for denying Turkey's request for extradition. Ankara has no option but to accept this decision.  Furthermore, in the request for extradition forwarded by  Turkey, the politically  motivated activities undertaken by  Fehriye Erdal and the organization she belongs to were all detailed, which suggests a political crime.  In the event that Turkey  does not abolish capital punishment and the definitions in the concept of political crime are not changed in accordance with European standards, Turkey  will always encounter similar difficulties in the international platform." (Turkish Daily News, May 30, 2000)

 

 
 
 
 

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Informations précédentes
(January/janvier 1998 - Avril/April 2000)

 

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