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25e Année - N°272

Avril/April 2001

 

Qui sont les assassins?

Midnight Express mortel


LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

Midnight Express mortel: Qui sont les assassins?

La grève de la faim des prisonniers politiques en Turquie qui protestent contre le régime carcéral répressif a fait un 20ème mort le 28 avril. Ainsi, le nombre total des victimes de la grève de la faim síest élevé à 52 depuis l'assaut sanglant des forces de l'ordre contre les prisons en décembre 2000.

Fatma Hulya Tümgan, 32 ans, est décédée à l'hôpital Numune d'Ankara où elle observait le jeûne depuis 187 jours. Tumgan, condamnée pour appartenance au DHKP-C, était hospitalisée depuis l'intervention des forces de sécurité contre la prison d'Ulucanlar où elle était détenue.

Depuis le 21 mars, 16 prisonniers, et quatre proches de détenus sont décédés sous le silence mortel des autorités turques et de leurs protecteurs européens.

Le 21 mars, Cengiz Soydas, emprisonné pour appartenance au DHKP-C était mort dans une prison proche d'Ankara.

Le 7 avril, Bulent Coban, incarcéré pour appartenance à la même organisation, est décédé dans un hôpital d'Istanbul, où il avait refusé des soins médicaux.

Le même jour, Adil Kaplan, 38 ans, également emprisonné pour appartenance au Parti Communiste de Turquie Marxiste Léniniste (TKP-ML) et qui avait commencé sa grève de la faim en novembre, était mort à l'hôpital d'Edirne (nord-ouest).

Le 9 avril, la soeur d'un prisonnier politique est décédée à l'hôpital à Istanbul. Gülsüman Ada Dönmez, 30 ans, observait une grève de la faim depuis 147 jours en soutien à son frère emprisonné.

Le 11 avril, Fatma Ersoy, 27 ans, membre du DHKP-C est morte à la prison de Kutahya (centre) après 174 jours de jeûne.

Le même jour, Nergis Gulmez, 31 ans, membre présumé du TKP-ML/TIKKO est, elle, décédée à l'hôpital de Kartal, sur la rive asiatique d'Istanbul où se trouve la prison où elle observait une grève depuis 125 jours.

Le 12 avril, Tuncay Gunel, membre présumé de líUnion communiste-travailliste de Turquie (TIKB), est mort à la prison d'Edirne (nord-ouest), après quatre mois de jeûne.

Le même jour, Celal Alpay, 28 ans, et Abdullah Bozdag, 26 ans, respectivement membres présumés du TKP-ML et du DHKP-C, étaient morts à l'hôpital universitaire d'Izmir, après 175 jours de grève de la faim commencée à la prison de Buca (ouest).

Le 13 avril, Erol Evcil, emprisonné pour appartenance au DHKP-C, est décédé dans un hôpital à Ankara.

Le 14 avril, Murat Coban, emprisonné pour appartenance au DHKP-C, est décédé des suites de la grève de la faim qu'il observait depuis le 29. Il était détenu à la prison de Sincan, dans la banlieue de la capitale turque, et avait été hospitalisé il y a 23 jours.

Le 15 avril, Canan Kulaksiz, une étudiante de 19 ans, dont l'oncle est détenu, est morte au 137ème jour d'une grève de la faim de soutien aux prisonniers qu'elle menait dans une maison d'Istanbul avec d'autres membres de la famille.

Le 16 avril, Sedat Gursel Akmaz, 41 ans, emprisonné pour appartenance au DHKP-C, est décédé à l'hôpital à Izmir (ouest) des suites de la grève de la faim.

Le 25 avril, Sedat Karakurt,, 25 ans, emprisonné pour appartenance au DHKP-C est décédé à l'hôpital à Edirne (nord-ouest). Il poursuivait un jeûne depuis 177 jours et a refusé tout traitement des médecins.

Le même jour, un proche d'un prisonnier turc qui s'était joint par solidarité à la grève de la faim est décédé à Izmir (ouest). Erdogan Guler, 29 ans, poursuivait sa grève de la faim depuis 150 jours avec deux autres grévistes de la faim dans une maison de cette ville.

Selon l'IHD, quelque 120 prisonniers en grève de la faim sont hospitalisés, une dizaine sont dans un état critique, 300 à 400 d'entre eux observent une grève de la faim "totale" ou "à mort", alors que plus de 1650 détenus observent une grève tournante, et que plusieurs de leurs proches font jeûne par solidarité.

Le premier ministre Ecevit (DSP), le chef de l'Etat-major des forces armées le général Kivrikoglu --également l'homme fort du Conseil de la Sûreté nationale (MGK)--, les vice-premiers ministres Devlet Bahçeli (MHP, néo-fasciste) et Mesut Yilmaz (ANAP, de droite) ainsi que le ministre de la Justice Hikmet Sami Türk (DSP) et le ministre de l'Intérieur Saadettin Tantan (ANAP) sont les responsables principaux de la mort des dizaines des prisonniers politiques dans ce pays au seuil de l'Union européenne.

"Le gouvernement a réussi l'exploit de faire pire que ce que l'on a pu voir dans Midnight Express", avait dénoncé un des défenseurs des prisonniers politiques.

En effet, le même Premier ministre Ecevit était déjà responsable des prisons décrites à l'époque par le film d'Alan Parker. Aujourd'hui, en complicité avec les chefs de l'Armée et les chefs des Loups Gris néo-fascistes, Ecevit rend encore plus graves les conditions carcérales des prisonniers politiques.

Historique de la résistance des prisonniers politiques

- Sept 1983: Lors d'un vaste mouvement de grève de la faim, commencé en juillet dans les prisons en protestation contre la dégradation des conditions de détention, deux détenus de la prison militaire de Diyarbakir (région sud-est à majorité kurde) meurent des suites de leur mouvement.

- Mars 1984: Un mouvement de grève de la faim entraîne onze décès à Diyarbakir.

- Juin 1984: Quatre grévistes meurent dans deux prisons d'Istanbul. Ils faisaient partie d'un groupe de 266 détenus politiques qui avaient entamé en avril une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention.

- Août 1989: Décès de deux détenus de la prison de Aydin, à 100 km d'Izmir, en grève de la faim pour réclamer une amélioration des conditions de détention.

- Juin/juillet 1996: Quelque trois cents détenus appartenant à des mouvements de gauche observent une grève de la faim dans plusieurs dizaines de prisons à travers le pays en protestation contre les conditions de détention. Onze d'entre eux succombent au bout de deux mois, avant qu'un compromis ne soit signé avec le gouvernement. Un douzième meurt peu après son hospitalisation, alors que le mouvement de grève avait pris fin.

- Oct/nov 1996: Près de 80 détenus présumés d'organisations de gauche lancent une grève de la faim qui durera 50 jours dans deux prisons de la province d'Erzurum (est). Ils protestent contre l'attitude des autorités, qui, selon eux, n'ont pas respecté l'accord passé avec les détenus fin juillet.

- Nov/décembre 1997: 37 détenus dont la plupart appartiennent au PKK observent une grève de la faim de 35 jours dans la prison de Nazilli (ouest) pour protester contre les conditions de détention. Soixante cinq autres poursuivent leur grève dans la prison d'Erzurum (est du pays). La grève se poursuit tout le mois de janvier 1998 par rotation dans plusieurs prisons.

- Mi-sept 2000: Quelque 200 détenus observent une grève de la faim pour protester contre la réforme des conditions de détention (en cellule et non plus dans des dortoirs) dans les prisons.

- Nov 2000: Plus de 800 détenus sont toujours en grève de la faim. L'état de santé de 40 d'entre eux, qui se déclarent prêts à jeûner jusqu'à la mort, se dégrade.

- 19 déc 2000: L'armée lance l'assaut dans vingt prisons pour faire cesser les grèves de la faim: 32 morts.

Human Rights Watch Turkey: Isolation of Prisoners

The Turkish government must bring an end to the isolation regime in the new high security prisons and investigate reports of torture and other abuses by gendarmes during the December transfer, Human Rights Watch said in a memorandum released today.

More than 300 prisoners have been on an extended hunger strike to protest the isolation regime in the new "F-type" prisons, and many are believed to be near death.

Human Rights Watch today submitted a 23-page memorandum to the Turkish government documenting abuses committed by gendarmes during the transfer operation, which cost the lives of thirty prisoners in December 2000. The memorandum also documented the ongoing isolation and ill-treatment of prisoners in the new prisons.

"The isolation regime in F-type prisons is physically and psychologically damaging to prisoners and should never have been instituted in the first place," said Holly Cartner, executive director of the Europe and Central Asia Division of Human Rights Watch. "The government should not wait for more prisoners to die before it brings the prison into compliance with international norms."

On December 19, 2000, thirty prisoners and two gendarmes were killed when ten thousand armed soldiers entered twenty Turkish prisons to break up a nonviolent protest by inmates and transfer them to the newly constructed F-type prisons. Prisoners reported excessive force, deliberate killings, and torture by gendarmes during the operation and have presented medical evidence-including of head wounds, broken limbs, and ribs-to support their claims. Several prisoners transferred to Kandira F-type prison also made a formal complaint that they had been anally raped with a truncheon by gendarmes. No medical examination was conducted until weeks after the alleged rape, by which time evidence of the assault would have disappeared. No charges have yet been brought for the alleged rape.

"There is a long history of gendarmes using excessive force in Turkish prisons, and many prisoners have died as a result," said Cartner. "It is high time the government conducted a serious investigation into these allegations of abuse."

Human Rights Watch also expressed concern about the isolation regime in place in these new prisons. At the four F-type prisons that are currently in operation-at Edirne, Kandira, Sincan, and Tekirdag-prisoners may leave their cells only once a week if a member of their immediate family visits. Otherwise, they are held permanently either in single-person or three-person cells in what has been termed "small group isolation." These new cell-based facilities are a stark contrast to the large ward-based system that is typical in older Turkish prisons.

Human Rights Watch emphasized that the F-type regime contravenes international prison standards and has been criticized by intergovernmental bodies such as the Council of Europe. Paradoxically the persistence of isolation contradicts the Turkish government's own stated policy. Prior to the December operation, the Turkish Justice Minister stated that the new F-type prisons would not be opened until legislation was in place to ensure a humane regime. The minister now refuses to implement those reforms unless prisoners abandon their protest hunger strikes.

One hunger striker at Ankara's Sincan F-type prison died on March 22, and further deaths are expected in the forthcoming days. According to official figures, 305 prisoners on hunger strike have accepted only salt, sugar, water, and vitamins-some for more than five months; 122 have been hospitalized with symptoms of advanced malnutrition, including loss of vision, hearing and memory, numbness, vomiting, and diarrhea. The prisoners are protesting against being permanently locked down in their three-person units.

Human Rights Watch first addressed the Turkish government in a July 1999 memorandum warning that the planned regime of small group isolation might amount to cruel, inhuman and degrading treatment, and would expose prisoners to an increased risk of ill-treatment or torture.

Human Rights Watch also documented how the Turkish government has methodically silenced critics of its prison policies. Journalists and human rights defenders who have criticized the handling of the F-type prison transfers and reported on the progress of the hunger strikes have been ill-treated, detained, imprisoned, and prosecuted. Newspapers and magazines that have reported on the prison crisis have been confiscated and broadcasts suspended. Branches of the Turkish Human Rights Association have been closed down, and officials charged with "supporting illegal armed groups." Prisoners' relatives have also been persecuted and subjected to routine humiliation during prison visits. (New York, April 5, 2001)

La FIDH appelle Ankara à ouvrir le dialogue

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a appelé jeudi le gouvernement turc à ouvrir un dialogue avec les détenus en grève de la faim pour protester contre une réforme des prisons.

Deux détenus sont décédés jeudi matin à Izmir (ouest), portant à neuf le nombre de victimes du mouvement depuis le 21 mars, selon le président de l'Association turque des Droits de l'Homme, Husnu Ondul.

"La Turquie se doit (...) d'ouvrir le dialogue avec les détenus, leurs avocats et les représentants de la société civile," a affirmé la FIDH, basé à Paris, dans un communiqué.

"Les autorités pénitentiaires turques ne peuvent décemment opposer indéfiniment une prétendue mise en conformité de leurs centres de détention avec les normes européennes, alors que la mise en oeuvre de cellules individuelles ou pour deux ou trois détenus, vise avant toute préoccupation de confort ou d'amélioration du statut carcéral, à séparer les prisoniers politiques et à les priver de toute vie collective," affirme l'organisation de défense des droits de l'Homme. (AFP, 12 avril 2001)

Grève de la faim: Paris pour une solution rapide

La France souhaite qu'une solution soit "rapidement apportée" à la situation des détenus en grève de la faim en Turquie, a affirmé vendredi le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro.

La France souhaite, selon lui, "qu'une solution soit rapidement apportée à l'affaire des grévistes de la faim" en Turquie, un mouvement qui a déjà conduit à la mort de onze grévistes de la faim depuis le 21 mars.

"Nous considérons que la situation dans les prisons et que la politique pénitentiaire font partie des domaines dans lesquels des réformes sont nécessaires en Turquie. Nous savons que des mesures ont déjà été prises en ce sens et nous y sommes attentifs", a-t-il ajouté==.

Quelque 300 à 400 prisonniers observent actuellement une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, et plus d'une centaine ont été hospitalisés dans un état critique.

Le ministre français des Affaires européennes Pierre Moscovici avait averti que le programme turc pour adhérer à l'Union européenne n'était pas suffisamement axé sur les réformes démocratiques.

"La Turquie doit faire des réformes et restructurer son organisation démocratique pour répondre aux critères européens", avait-il déclaré dans un entretien au quotidien Milliyet paru mardi. (AFP, 13 avril 2001)

Le Conseil de l'Europe "regrette infiniment" les décès

Le Conseil de l'Europe, dont une délégation entame mercredi une visite en Turquie, "regrette infiniment" que la grève de la faim observée dans les prisons de ce pays par les prisonniers et leurs proches ait entraîné la mort de 13 personnes.

"Je regrette infiniment que ce mouvement ait déjà coûté la vie à 13 personnes, 11 détenus et deux parents, et je compatis pleinement avec les familles endeuillées", a indiqué dans un communiqué le secrétaire général du Conseil de l'Europe Walter Schwimmer.

Le Comité de prévention de la torture (CPT) de l'organisation paneuropéenne s'est rendu une nouvelle fois en Turquie mercredi. Cette visite de quelques jours a pour but de "tenter d'identifier, avec toutes les parties impliquées, les moyens susceptibles de mettre un terme à la grève de la faim dans les prisons", selon le communiqué.

Par ailleurs, M. Schwimmer a salué les "engagements que viennent de prendre les autorités turques pour améliorer les conditions de détention" dans les nouvelles prisons dont les cellules accueillent un à trois détenus, au lieu de plusieurs dizaines dans les dortoirs des prisons traditionnelles. (AFP, 18 avril 2001)

Berlin en contact avec Ankara pour éviter d'autres décès

Berlin entretient des contacts réguliers avec le gouvernement turc et des organisations non gouvernementales pour tenter d'éviter d'autres décès provoqués par la grève de la faim observée dans les prisons de ce pays, a-t-on appris jeudi de sources proches du gouvernement allemand.

L'ambassadeur allemand à Ankara rencontre chaque jour des membres du gouvernement turc ou d'organisations non gouvernementales, a-t-on précisé, soulignant que l'aspect humanitaire de l'affaire préoccupait beaucoup Berlin.

Quant aux réformes prévues des prisons turques qui ont provoqué le mécontentement de certains détenus, les poussant à cesser de s'alimenter, Berlin rappelle qu'elles reposent sur des recommandations du Conseil de l'Europe, selon ces mêmes sources. (12 détenus et 2 proches). (AFP, 19 avril 2001)

Déception et colère des défenseurs des détenus

Des propositions du ministre turc de la Justice pour aménager le régime d'isolement, au coeur d'une grève de la faim des prisonniers qui a fait 14 morts en un mois, ont été rejetées vendredi par les défenseurs des détenus, qui prévoient la poursuite du bras de fer mortel.

"Le gouvernement a réussi l'exploit de faire pire que ce que l'on a pu voir dans Midnight Express", a même dénoncé Ufuk Uras, président du Parti de Liberté et de la Solidarité (ODP), notant que le même Premier ministre --Bulent Ecevit-- était déjà responsable des prisons décrites à l'époque par le film de Alan Parker.

Un groupe de quelque 70 intellectuels et artistes a tenu une conférence de presse à Istanbul pour critiquer l'annonce par le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk de mesures visant à améliorer les conditions de détention dans les prisons de haute sécurité, dites de type F.

"Ces propositions ne sont pas suffisantes pour mettre fin au mouvement: ils ne veulent pas lever le statut d'isolement mais seulement y apporter quelques aménagements", a commenté Oral Calislar pour l'AFP. "Il est inimaginable que les détenus acceptent ces propositions", a-t-il prévu.

M. Turk a annoncé jeudi soir l'approbation imminente par le gouvernement d'un amendement à la loi anti-terroriste qui prône l'isolement des détenus, et de deux lois devant "établir la transparence dans les prisons".

Le bâtonnier d'Istanbul Yucel Sayman, médiateur entre gouvernement et prisonniers par le passé, a également repoussé ces réformes, qui "ne constituent pas un pas sérieux vers une solution".

Tout d'abord, le délai de promulgation de la loi peut-être de "un, deux ou trois mois, alors que le gouvernement n'a rien fait de ces quatre derniers mois", constate Ercan Karakas, secrétaire général de la Fondation pour la Social-Démocratie.

"L'état a la responsabilité d'empêcher de nouvelles morts, mais ils font tout pour éviter de prendre de vraies décisions", a affirmé le chanteur Edip Akbayram. "Plusieurs mois avant que la loi n'entre en vigueur, cela veut dire combien de nouveaux morts?"

Pour beaucoup, cet amendement est insuffisant parce qu'il pose des conditions à la participation des détenus à des activités collectives.

Sur le fond, la loi anti-terroriste même, qui définit les conditions de détentions des militants d'extrême gauche, suscite la colère des intellectuels.

"La définition même du terroriste par cette loi est anti-démocratique, puisqu'un simple étudiant arrêté avec un tract devient un terroriste, qui sera emprisonné dans ces conditions inhumaines", explique l'écrivain Ataol Behramoglu

Enfin, la mise sur pieds des comités de surveillance des prisons est dénoncée comme une "tromperie", alors que le gouvernement nommera leurs membres "parmi des anciens gardiens, s'il le veut, au lieu de l'ouvrir à des organisations de défense des Droits de l'Homme", a expliqué le parolier Sanar Yurdatapan.

La méfiance est de mise encore quand il s'agit de la concrétisation de ces engagements.

"Le ministre avait fait les mêmes promesses en décembre dernier, et il n'a rien fait. Aujourd'hui, après la mort d'une quinzaine de personnes, il les présente à nouveau. Personne ne peut lui faire confiance", conteste l'écrivain Esber Yagmurdereli, lui-même condamné à de longues années de prison et mis en liberté pour raisons de santé. (AFP, 20 avril 2001)

Appel du CE pour faire cesser les grèves de la faim

Lord Russell-Johnston, président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, a lancé un appel lundi pour que cessent les grèves de la faim dans les prisons turques, lors d'une conférence de presse à Strasbourg à l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée.

Adressant ses critiques aussi bien aux autorités turques qu'aux meneurs qui donnent aux jeunes détenus l'ordre de se laisser mourir de faim, Lord Russell-Johnston a déclaré: "il faut que cela cesse".Il a annoncé que l'Assemblée débattrait en juin d'un rapport sur cette question qui est actuellement en cours de rédaction par la commission de suivi.

"Il faut donner aux jeunes qui meurent de mort lente et volontaire et à ceux qui envisagent de suivre leur exemple une chance de comprendre qu'il y a d'autres moyens de résoudre leurs problèmes et que cette cause ne mérite certainement pas que l'on meure pour elle", a déclaré le président.

Lord Russell-Johnston demande que les autorités turques adoptent "immédiatement" des mesures pour faciliter les contacts sociaux des détenus dans les nouvelles prisons (création d'équipements sportifs, bibliothèques ou ateliers). Il demande en outre qu'une enquête "indépendante et approfondie" soit engagée pour faire la lumière sur l'intervention des forces de sécurité qui ont fait 32 morts et de nombreux blessés en décembre dans les prisons turques.

Mais il estime par ailleurs que l'insistance des détenus à conserver de vastes dortoirs "est également motivée par leur désir de préserver les structures de détenus parallèles, autonomes et illégales qui prospèrent dans ces dortoirs". (AFP, 23 avril 2001)

AI demande la fin de l'isolement dans les prisons turques

Amnesty International a appelé mardi à la fin du régime d'isolement dans les prisons turques après qu'un mouvement de protestation contre une réforme carcérale eut déjà fait 17 morts victimes de grèves de la faim en Turquie.

Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits de l'homme dénoncé le régime d'isolement qui est imposé selon elle dans les nouvelles prisons où les cellules sont petites afin de permettre un meilleur contrôle des détenus.

"De nombreux prisonniers auraient été privés de contact humain pendant des jours, en dehors des appels qui sont souvent accompagnés de violence", dit Amnesty.

"Une longue période d'isolement peut en soi équivaloir à un traitement cruel, inhumain ou dégradant et peut faciliter la torture ou les mauvais traitements. Le gouvernement turc doit immédiatement mettre fin à ce genre d'abus", ajoute l'organisation internationale. (AFP, 24 avril 2001)

Le gouvernement français "consterné"

Le gouvernement français est "consterné" par la situation des détenus en grève de la faim en Turquie, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine.

"Le gouvernement est consterné par les conséquences de la grève de la faim dans les prisons turques qui, depuis six mois, a entraîné la mort de quatorze personnes", a déclaré M. Védrine à l'Assemblé nationale en réponse à un député.

"La France et ses partenaires européens ont à plusieurs reprises exprimé solennellement leur sentiment à ce sujet", a-t-il indiqué, ajoutant que Paris attendait "de vrais changements dans les prisons turques pour régler ce problème tragique".

M. Védrine a également demandé un "changement radical dans la politique pénitentiaire de ce pays. C'est un des domaines dans lesquels nous aurons à évaluer les progrès accomplis car la Turquie est candidate" à l'adhésion à l'Union européenne.

"La Turquie ne remplit pas aujourd'hui les critères" réclamés par les Quinze "qui comprennent la démocratie, le respect des droits de l'Homme", a-t-il dit, rappelant que si la négociation n'était pas encore ouverte avec ce pays, c'est en raison de "situations particulières sur tous les plans, y compris celui-ci". (AFP, 24 avril 2001)

CPT: "La Turquie doit alléger l'isolement carcéral"

Le Comité européen contre la torture (CPT) a demandé à la Turquie d'alléger "immédiatement" le système d'isolement carcéral par petits groupes qui découle de la loi actuelle contre le terrorisme, indique mardi un communiqué du Conseil de l'Europe.

A l'issue d'une visite en Turquie qui a eu lieu du 18 au 21 avril, la troisième visite depuis décembre, la délégation du CPT a jugé "inacceptable" le système généralisé d'isolement par petits groupes de deux à trois détenus qui fonctionne déjà dans les quatre prisons dites de type F qui sont déjà en service.

Ces prisons modernes, qui sont appelées à remplacer progressivement les anciennes prisons avec des dortoirs de 60 lits, sont actuellement réservées aux détenus suspectés de délits terroristes ou de crimes organisés.

Le système d'isolement a généré des grèves de la faim parmi les détenus et leurs proches qui ont fait à ce jour 17 victimes en Turquie.

Dans son communiqué publié mardi à Strasbourg, la délégation du CPT déclare qu'elle "regrette profondément les pertes humaines survenues au cours de l'actuel mouvement de grève de la faim et espère vivement qu'une solution va être rapidement trouvée pour que les grèves de la faim cessent".

La délégation en a appelé aux autorités turques pour qu'elles étudient "tous les moyens possibles pour alléger immédiatement le système d'isolement par petits groupes qui découle du texte actuel de l'article 16 de la loi relative à la lutte contre le terrorisme", poursuit le communiqué.

La délégation se déclare "consciente des objections de nature juridique à ce qu'on applique, avant l'adoption du projet de loi par le parlement, les nouvelles dispositions concernant les activités en commun".

"Toutefois, ajoute-t-elle, lorsque des vies sont en jeu, un certain degré de flexibilité dans le cadre de la législation et des principes juridiques actuellement en vigueur devrait être possible", conclut le texte.

Plusieurs projets de loi visant notamment à modifier l'article 16 ont été formellement soumis à la grande assemblée nationale turque qui pourrait les adopter dans un délai de quelques jours, selon le CPT.

Les détenus des prisons de type F devraient pouvoir passer "une partie raisonnable de la journée hors de leur unité de vie en participant à un programme d'activités en commun", selon le CPT.

"Pour nous, l'adoption de ces projets de loi constituera un pas en avant, mais ils ne suffisent pas", a déclaré un responsable du CPT. Le Comité, qui a annoncé qu'il procèderait à "un examen attentif de leur mise en oeuvre", souhaite que les ONG soient associées au processus.

Les projets de loi en discussion visent aussi à mettre en place des commissions de surveillance des prisons et à instituer des juges chargés de l'exécution des peines. (AFP, 20 avril 2001)

L'UE appelle Ankara à mettre fin aux grèves de la faim

Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a appelé lundi la Turquie à trouver d'urgence une solution visant à arrêter les grèves de la faim des détenus turcs qui ont déjà coûté la vie à vingt personnes.

"Dans l'Union européenne (UE) --et en Turquie--la préoccupation et l'horreur ressentie par les gens augmente vis-à-vis des grèves de la faim qui se poursuivent depuis des mois dans les prisons turques", a-t-il dit dans un message adressé à une conférence sur les relations euro-turques à Istanbul.

"Il faut trouver d'urgence une solution pour prévenir le décès d'autres prisonniers", a-t-il demandé.

M. Verheugen a en outre demandé à la Turquie de faire "davantage de pas" en faveur notamment de l'abolition de la peine de mort et de l'octroi des droits culturels aux Kurdes.

Le "programme national", adopté en mars par le gouvernement turc et dans lequel Ankara définit ses propres priorités pour adhérer à l'UE, est loin de répondre à ces demandes.

M. Verheugen a rappelé que la Turquie, candidate à l'UE depuis 1999, doit satisfaire aux critères de Copenhague sur le respect des droits de l'Homme et de la démocratie avant de pouvoir ouvrir des négociations d'adhésion. (AFP, 30 avril 2001)

Des difficultés rencontrées dans la défense des  détenus

Un avocat du barreau d'Ankara a témoigné mardi à  Genève des difficultés rencontrées pour défendre les détenus des nouvelles  prisons créées par la récente réforme carcéral et contestée par les  prisonniers.

"Nos clients sont placés en total isolement. Or l'isolement n'est pas la  solution à l'entassement" qui règne dans les anciens établissements  pénitentiaires, a déclaré Me Boran Ciçekli, de l'Association des juristes  contemporains.

"Il est difficile pour nous, avocats, d'avoir des contacts avec eux.  L'exercice de notre métier devient très compliqué. Nous sommes aussi menacés  par le ministère de la Justice qui nous a accusé plusieurs fois de servir de  messagers aux détenus ou d'avoir tenté d'introduire dans ces prisons des armes  à feu", a indiqué l'avocat.

Les avocats sont fouillés avant de voir les détenus, a-t-il rapporté. Avant  les procès, ils doivent déposer leurs dossiers auprès des procureurs qui les  utilisent contre eux, a-t-il poursuivi.

"Même cette déclaration que je fais devant vous peut me causer des  problèmes à mon retour", a-t-il dit.

Selon lui, les ONG qui défendent les droits de l'homme et notamment les  détenus, sont soumises à des pressions constantes et des avertissements du  pouvoir qui les menace de les poursuivre pour assistance à des activités  terroristes.

"Nous demandons que le gouvernement renonce sans délai à cette politique  d'isolement des détenus, qu'il facilite les contacts entre ceux-ci et leurs  avocats, ainsi qu'avec leurs familles et que cessent les mauvais traitements  dans les prisons", a-t-il dit.

Toute publication légale doit pouvoir entrer dans les prisons, a-t-il  ajouté.

L'Association des juristes contemporains a reçu le soutien de  l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et du MRAP (Mouvement contre  le racisme et l'amitié entre les peuples) qui doit intervenir en fin de  semaine sur ces questions devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU. (AFP, 3 avril 2001)

La Turquie condamnée après la mort suspecte d'un Kurde

La Turquie a été condamnée mardi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme pour violation du droit à la vie, après le décès suspect d'un jeune Kurde de 22 ans en 1994 pendant un interrogatoire de police à Uluyol (sud-est de la Turquie).

Mahmut Tanli, fils d'un fermier kurde habitant le village d'Ortulu (sud-est de la Turquie), avait été placé en garde à vue par les gendarmes le 27 juin 1994. Le lendemain, la famille avait été avertie que le jeune homme était mort d'une attaque cardiaque, l'autopsie officielle confirmant que le corps ne portait pas de traces de violences.

Cependant, d'après sa famille, son corps portait des marques de coups et des ecchymoses.

La Cour européenne a jugé que l'autopsie, bâclée, n'avait "aucune valeur scientifique" et ne permettait en aucun cas d'établir que la victime était décédée de mort naturelle.

Selon les juges européens, le gouvernement turc est incontestablement responsable de la mort de ce jeune homme qui était en bonne santé au moment de son arrestation et avait accompli son service militaire un an plus tôt sans le moindre problème médical.

Il a cependant failli à son obligation de fournir une explication plausible au décès en pratiquant les examens nécessaires: le coeur n'a pas été disséqué, les organes n'ont pas été enlevés ni pesés, aucune photographie n'a été prise, le constat d'embolie n'a pas été correctement décrit ni analysé.

L'Institut de médecine légale d'Istanbul, qui a fait un second examen du corps le 12 juin 1995, n'a pas pu apporter la preuve de tortures en raison de la décomposition du corps.

Trois policiers impliqués dans l'affaire avaient été acquittés, faute de preuve.

La Cour européenne a jugé que le requérant, le père de la victime, avait subi également une violation de son droit à un recours effectif devant les tribunaux.

Elle l'a en revanche débouté de ses plaintes pour violation de l'interdiction de la torture, du droit à la liberté et à la sûreté et de l'interdiction de la discrimination.

Les juges de Strasbourg ont alloué 10.000 livres sterling au père pour dommage moral, et, à la veuve et son fils, 38.754,77 livres pour dommage matériel et 20.000 livres pour tort moral (soit au total 110.916 EUR). (AFP, 10 avril 2001)

La Turquie doit dédommager 25 propriétaires expropriés

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi à Strasbourg la Turquie à verser des dédommagements à 25 familles turques, pour la plupart des agriculteurs, expropriées aux fins de construction d'un barrage et indemnisées trop tardivement.

La Cour européenne a jugé à l'unanimité que le droit à la propriété des 25 requérants avait été violé en raison du retard mis par les autorités turques à leur verser des indemnités, suite à l'expropriation. L'inflation galopante avait de plus entamé de manière significative la valeur finale de l'indemnité.

Les requérants recevront chacun 1.000 dollars américains pour dommage moral, 300 dollars pour les frais et dépens, ainsi que des sommes variant de 235 dollars à près de 7.000 dollars pour le dommage matériel.

La somme la plus importante fixée par la Cour européenne (6.981 USD) sera versée à des agriculteurs du village de Duzce, à Vezirkopru, Samsun.

Leurs terres, cultivées pour produire du riz, avaient été submergées par les eaux du barrage hydro-électrique d'Altinkaya, dans la vallée de Kirzilirmak, en mai 1987, mais les dernières indemnités n'avaient été versées qu'en janvier 1992.

L'arrêt de la Cour européenne relève que le montant des indemnités complémentaires a été versé aux intéressés 19 mois après les décisions définitives de la cour de cassation turque, alors que l'inflation atteignait en moyenne 70% l'an. (AFP, 10 avril 2001)

Human rights violations in brief

Police raid on HADEP chairman's flat

On 1 April at 6am the police raided the flat of Mehmet Dilsiz, chairman of HADEP for Cizre disitrict and detained him and his nephew Bedirhan Dilsiz. Reportedly the police left hashish and two video cassettes of unknown content at Mehmet Dilsiz' house. Tahir Elci, the lawyer of Mehmet Dilsiz stated that his client had been detained earlier, but later acquitted although the police had alleged to have found a walkie-talkie and banned publications at his home. In February this year he had been threatened by the commander of the gendarmerie and on 21 February he had filed an official complaint about this. On 12 March Cizre Public Prosecutor had taken his testimony and Mehmet Dilsiz was about to file a petition with the European Court of Human Rights. (31 March, 1-2 April, Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, April 2, 2001)

Death Penalties for IBDA/C

On 2 April Istanbul SSC No. 6 announced its verdict in the trial against leaders and members of the Islamic Great Eastern Raiders Front IBDA/C. The alleged leader Salih Izzet Erdis (also known as Salih Mirzabeyoglu) was sentenced to death under Article 146 of the Turkish Penal Code for "the armed attempt to overthrow the constitutional order". Sadettin Ustaosmanoglu and Mehmet Fazil Aslantürk were sentenced to 18 years' imprisonment under Article 168/2 of the Turkish Penal Code for "membership of an armed gang". Hüsnü Göktas, who was tried without arrest would have been convicted for "supporting an armed gang" under Article 169 of the Turkish Penal Code (TPC) that requires sentences of between 3 and 5 years' imprisonment, but benefited from the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. (Sabah-TIHV, April 3, 2001)

New HADEP Detentions and Arrests

Following the detention of Mehmet Dilsiz, chairman of the HADEP for Cizre district and his nephew Bedirhan Dilsiz, who at the same time is a board member of HADEP in Cizre, on 1 April, the board members of HADEP, Muhsin Gasir, Ali Güven, Tahir Ilçin, Nesim Tan and Ömer Tunç were detained on 2 April. Lawyer Tahir Elçi appealed to the prosecutor's office stating that there was no reason for the detentions.  (Cumhuriyet-TIHV, April 3, 2001)

Human Rights Violations in Diyarbakir

The Diyarbakir branch of the Human Rights Association (HRA) announced a report for February and March 2001 on violations in the region (under a state of emergency). The report drew attention to the fact that important violations of January 2001, the "disappearances" in Silopi and the assassination of Diyarbakir Chief of Police Gaffar Okkan, still remained unsolved incidents. In February and March deaths as a result of armed clashes and incidents of torture had increased. Doubts were raised on the killing of the alleged Hezbollah member Hasan Sariagac that might have been an extra-judicial execution. Some figures from the report are: 12 deaths in armed clashes, 13 deaths caused by unknown assailants or EJEs, 141 allegations of torture and ill-treatment, 3 alleged cases of "disappearance", 2 attempts of kidnapping, 2 newspapers closed, 17 publications banned from the region under a state of emergency. (TIHV, April 3, 2001)

Threat to become a Police Infomer

Ercan Tasdemir declared that he was kidnapped in Izmir on 25 March and put under pressure to become a police informer. He spoke at a press conference of the Human Rights Association (HRA) Izmir branch on 3 April and stated that he had been kidnapped by four masked men who had taken him to a car, tied his hands and blindfolded him. Later he had been shown pictures of some people and when he said that he did not know these people he had been beaten and a gun had been put to his mouth. He had been made unconscious by some kind of medicine and the car had moved around for two hours before he was thrown out of it. (Evrensel-TIHV, April 4, 2001)

Six Teachers Dismissed

The teachers Fatma Karaduman, Cemile Aslan, Ayse Duran, Nurdan Berber, Selvi Tandogan and Fatma Özer lost their jobs at the grammar school for priests in Adapazari, because they appeared with headscarves at work. (Akit-TIHV, April 4, 2001)

Physician Beaten by a Lieutenant

Dr. Cem Sungur Tutuk, working in the health center of Acirli in Midyat district (Mardin) alleged that he was beaten by Lieutenant Mustafa Ekici. Dr. Tutuk received a report certifying 7 days' inability to work. The incident goes back to November last year when Dr. Tutuk refused to issue a prescription the way Abdurrahim Dilekci wanted. When Abdurrahim Dilekci threatened the physician with death he filed an official complaint and Mr. Dilekci was put on trial. On 20 March Dr. Tutuk was waiting for the hearing at Midyat Penal Court to start when he was taken to Midyat Gendarmerie Station and beaten by Lieutenant Mustafa Ekici. Now Dr. Tutuk said that he would file a complaint against Mustafa Ekici.  (TIHV, April 5, 2001)

Prosecutor Convicted for indicting General Evren

The 9th Chamber of the Court of Cassation sentenced Sacit Kayasu, former prosecutor in Adana to one year's imprisonment for "misuse of his duty". Sacit Kayasu had prepared an indictment against Kenan Evren, leader of the military coup in September 1980 and subsequently had been dismissed from duty. The Court of Cassation commuted the prison term against Kayasu to a fine of about TL 1 billion and ordered a 3 months' suspension from public services. Concerning the allegation that Kayasu had "insulted the armed forces" the Court acquitted the defendant. (Cumhuriyet-TIHV, April 5, 2001)

Grey Wolves attack at University

On 4 April students of Marmara University who had gathered because of the 4th anniversary of the death of Alpaslan Türkes, the former leader of the Nationalist Movement Party (MHP), attacked leftist students with axes and sticks. Two students were injured during the event. During a protest after the incident students Nadir Erol and Özgür Yardim were detained. On 3 April two leftist students were beaten at Gazi University in Ankara. When further leftist students came, about 150 followers of the MHP attacked them. During the incident 11 students were injured. Inan Ulusan and Mehmet Yesil had to be taken to hospital.  (Cumhuriyet-TIHV, April 5, 2001)

The Case of Mehmet Ali Agca

The sentence of Mehmet Ali Agca, who killed the journalist-writer Abdi Ipekçi in 1979, of 7 years', 2 months' imprisonment for two different robberies was confirmed by the 6th Chamber of Court of Cassation. The original verdict had been passed by Kadiköy Criminal Court No. 1 on 18 December 2000. (Milliyet-TIHV, April 6, 2001)

Trial against Hasan Celal Güzel

Hasan Celal Güzel, chairman of the Rebirth Party (YDP) was indicted for a speech he made in front of Ayas Prison when he was released on 10 May 2000. Ankara Prosecution's Office launched the case on the allegation that he insulted the judiciary with words such as "I was put in prison by despots. The judiciary that was politicized by the junta forced me to stay in this prison for 5 months." Hasan Celal Güzel has to expect a sentence of between 1 and 6 years' imprisonment for an offence under Article 159/1 TPC. (TIHV, April 9, 2001)

Detentions of alleged PKK members

In Istanbul 8 people were detained as alleged members of the PKK: The only names mentioned were Hacer Kaya and Abdurrahim Dag. Mehmet Kaya, said to be the PKK representative for Romania was refolded to Turkey on 6 April. Mehmet Dilsiz, chairman of the HADEP for Cizre district (Sirnak) was arrested on 7 April. The board members Ömer Tunç, Nesim Tan, Halit Zeybek, Tahir Ilçin, Ali Güven, Muhsin Gasir and the nephew of Mehmet Dilsiz, Bedirhan Dilsiz were released. In Istanbul 14 people were detained as alleged members of the Revolutionary People's Liberation Party/Front DHKP/C. Only the name of Turgay Kurt was mentioned. Yasar Eris, an alleged member of the Turkish Communist Party/Marxist-Leninist Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO) was detained in Istanbul. (Evrensel-TIHV, April 7-8, 2001)

Raid of Lawyer's Office

The political police raided the office of Kazim Bayraktar, lawyer with Ankara Bar Assocaition on 9 April. The raid was directed by Ankara SSC Prosecutor Nuh Mete Yüksel. A number of documents including letters of clients in F-type prisons were confiscated. Kazim Bayraktar stated that he was not given any reason for the search and that important notes on his research had also been confiscated. (Radikal-TIHV, April 10, 2001)

Knife Attack on Dean

The trial against Halil Cihan who injured Dean Prof. Dr. Zekeriya Beyaz at Marmara University with a knife continued at Üsküdar Criminal Court No. 1 on 9 April. Prof. Beyaz alleged that the attack was the "work of an organization" and had to be heard at the state security court. He also rejected the court as biased. Üsküdar Criminal Court No. 2 will make a decision on this request.  (Radikal-TIHV, April 10, 2001)

Arrest of left-wing people

Istanbul Police HQ announced the detention of 6 people who are held responsible for a number of violent activities in the name of the Turkish Communist Party/Marxist-Leninist Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO) . The operations reportedly began on 3 April. The detainees Yasar Eris, Necati Arslan, Dogan Gülçiçek and Devrim Gür were arrested on 9 April. In the morning of 9 April former MO for the Welfare Party (RP) Hasan Mezarci, entered Turkey with a car from Sweden via the cross point Ipsala in Edirne province. Hasan Mezarci was accompanied by Dogan Dilci (carrying a German passport), Sevket Sak and Erkan Baran. All four people were detained. Hasan Mezarci, who declared himself to be the messiah while being in Germany, has been convicted for a number of speeches he made earlier. Some of the sentences may be suspended according to the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. (Evrensel-TIHV, April 10, 2001)

Trial against People's House

The public prosecutor in Eskisehir has indicted Nurperi Isiközlü, Vedat Uslu, Mehmet Ali Erdinç, Hicran Benzer and Nuray Büyücek, board members of the People's House (Halkevi) in Eskisehir because of activities on 1 September 2000 (World Peace Day) The poem "Peace" by the Greek poet Yannis Ritsos is shown as evidence for an offence against Law No. 2911 on Meetings and Demonstrations. The evidence also includes the distribution of carnations when the chairwoman Nurperi Isiközlü was released from detention. Statements on the hunger strikes and the 19 December operations against the prisons are also counted as an offence against Law No. 2911. The prosecutor also opened a case at Eskisehir Peace Court with the demand of closure of Eskisehir Halkevi. (Radikal-TIHV, April 10, 2001)

Detention of teachers in Sirnak

The teachers Mehmet Sahin, Özgür Mercan and Ali Ekber Çargin were detained on 9 April during searches of their houses in Sirnak. A trial against 28 defendants, 10 of them in pre-trial detention, who were detained during operations against the Revolutionary People's Liberation Party/Front DHKP/C in Antakya continued at Adana SSC No. 1 on 10 April. The defendants alleged that their statements to the police had been taken under pressure (torture) and asked for their release. The court ordered the release of Neslihan Hüzmeli, Aysel Hüzmeli, Deniz Ulusoy, Turgut Duman and Deniz Sah and adjourned the hearing to a later date.  In Cermik district (Diyarbakir) 20 students of the High School for Profession were detained during raids on various houses in the city on 11 April. The students were taken to the Anti-Terror department at Diyarbakir Police HQ. and are being interrogated for having made separatist propaganda. In Igdir Nazim Abo was arrested as an alleged member of the PKK. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, April 12, 2001)

Three militants condemnded to death

On 13 April Diyarbakir SSC No. 3 passed a verdict on 3 defendants. They were accused of an armed attack on police officers at a control post of the post near the governor's building in Kiziltepe (Mardin) on 20 June 1999. During this attack one police officer was killed and 7 officers were injured. The court found that Abdullah Oral, Cuma Tanirgan and Mehmet Salih Yasasin had carried out this attack in the name of the PKK as a protest against the arrest of Abdullah Öcalan and sentenced all of defendants to death. (Cumhuriyet-TIHV, April 14, 2001)

A new torture case in Istanbul

Behlül Ocak (15) who had been detained on 13 April during a protest meeting against the F-type prisons on Taksim Square/Istanbul, declared that he had been tortured in detention. He said that he had not participated in the action, but been detained under beatings and insults. "At Beyoglu Police Station my hands were tied on my back and I was forced to kneel down. The police officers beat me arbitrarily on all parts of my body. Four pieces of wood were broken on my head. They shouted that all on hunger strike should kick the bucket. They put cotton into my mouth to stop the bleeding and I was about to be suffocated." Behlül Ocak was taken to Taksim Hospital for First Aid, but allegedly the doctors did not deal with him despite wounds to his head and broken teeth. Behlül Ocak was released the following day and having received a medical report certifying 10 days' inability to work he stated that he would file an official complaint against the police officers. (Cumhuriyet-TIHV, April 17, 2001)

German Export of Torture Instruments

The German section of Amnesty International (AI) accused its own government of allowing the export of torture tools to other countries. According to the report published on 12 April there has been a dramatic increase in companies producing such tools, in particular electro-shock-devices. While only two firms produced them in the 70'ies the number has increased to 150. The majority of them are based in the USA (97), followed by Germany (30). The other 43 companies are based in 20 different countries. During the last four years the German government allowed the export of 64 transfers of electro-shock devices totaling DEM 518,704. The German government rejected allegations that these tools are used for human rights violations and claimed that they are only used by farmers (for their cattle) and for self-defense. (TIHV, April 17, 2001)

Torture Allegations from Sincan Prison

Several prisoners who were released recently from Sincan F-type Prison complained about torture and degrading treatment. Mustafa Kilic who was released 10 days ago said that the true aim of the F-type prisons was the depersonalization of the prisoners. If common areas would not be opened soon the mental state of the prisoners might be affected. Baris Karagus stated that they were beaten on entry and leave of the prison. This was called "welcome" and "fare well" beatings. The guardians would take them to a corner with no cameras and beat them there. Kargus added that the white color of the walls in the cells even had a disturbing effect on them and complained that they had to buy everything from the canteen since goods from outside, in particular anything of red color was not allowed. He added that anyone who would oppose to the loud music would risk getting a ban of 6 months on visits. Cesur Türk said that the economic crisis made the beatings even worse, because the guardians were all in a bad mood.  (Cumhuriyet-TIHV, April 18, 2001)

16 Trade Union officials on Trial

The trial against 16 board members of the union of staff in the judiciary (Tüm Yargi-Sen) including the chairman Tekin Yildiz continued at Ankara SSC on 17 April. Lawyer Senal Saruhan stated that statements against F-type prisons could not be seen as "support for an illegal organization" and added that the indictment did not mention any organization by name. Following the hearing the defendants Necdet Bekçi, Figen Öner and Fatma Hürriyet Pinar were released and the hearing was adjourned to 24 May. (Evrensel-TIHV, April 18, 2001)

HADEP Executive Arrested

On 15 March Resul Sadak, chairman of the HADEP for Sirnak province and the board members Selim Bayar and Ezgar Osal wanted to visit the Silopi district organization. They were stopped at Kasrik military control station and taken to the Command of the Gendarmerie in Sirnak. The board members were released the same evening and Resul Sadak was released on Monday after having testified to the prosecutor and a judge. The gendarmerie filed an objection presenting "new" evidence and Resul Sadak was arrested. The gendarmerie alleged among other things that Resul Sadak beat the soldiers so heavily that they had to be treated for their injuries. (TIHV, April 18, 2001)

A lawyer on trial for a letter

Vedat Azgit, judge at Trabzon Penal Court No. 1, put Mustafa Kurtoglu, lawyer in Trabzon, on trial for a 5-page letter he wrote against a decision. Mustafa Kurtoglu had written a petition to that court, when he had two different trails at the same time. However, judge Azgit did not accept that petition, because the letter was not stamped, Subsequently lawyer Kurtoglu lost that case. In his protest letter the lawyer criticized the authoritarian behavior of the judge with comparisons such as "the proverb 'when the gypsy was made a lord the first thing he did was to execute his father' has a meaning". Judge Azgit in return filed a complaint that his personal rights had been attacked. During the first hearing at Trabzon Criminal Court lawyer Kurtoglu said that his letter was no personal attack, but a general criticism in colorful words. The hearing was adjourned to gather further evidence.  (Cumhuriyet-TIHV, April 18, 2001)

Nine students detained for separatism

Nine of the 21 students from Cermik Professional High School who were detained last week on allegations of having made sparatist propaganda nine were arrested by Diyarbakir SSC on 16 April. Their defense lawyer Mahmut Vefa argued that there was no evidence to back up the claim and the arrests were part of an attempt to silce voice for peace and democracy.  The singer Nizaemttin Acet was arrested in Bursa where the prosecutor had investigated the operning ceremony of an office of the HADEP in Yüregir district (Bursa) on 1 April. Nizamettin Acet allegedly praised the PKK leader Abdullah Öcalan. (Evrensel-TIHV, April 19, 2001)

The Manisa Trial of juveniles

Ö The appeal of the case against the police officers who interrogated the juveniles of Manisa in 1995 and, subsequently were tried for torture was heard at the 8th Chamber of the Court of Cassation on 19 April. The chief prosecutor asked for confirmation of the sentences while the defense argued that medical report by Izmir Medical Association did not reflect the truth. Lawyer Talat Tekkiliç and Rosa Kirkan argued that traces had to be seen, if rape by a truncheon had been committed or electric shocks had been applied. Police officer Halil Emir argued that if 28 different methods of torture had been applied none of the defendants would have dared to use the right of not testifying. The case against the torturers had started imn 1996 and on 12 March 1998 resulted in acquittal. After this verdict had been quashed by the Court of Cassation Manisa Penal Court acquitted the defendants a second time on 27 January 1999. The Penal of Chambers at the Court of Cassation quashed this verdict as well and on 15 December 2000 the court convicted the defendants and sentenced Turgut Demirel to 5 yearsí, Turgut Özcan to 5 yearsí 10 monthsí, Atilla Gürbüz to 8 yearsí, 4 monthsí, Halil Emir to 10 yearsí, 10 monthsí, Levent Özvez to 10 yearsí, Engin Erdogan, Fevzi Aydog, Musa Geçer, Mehmet Emin Dal and Ramazan Kolak to 9 years, 2 monthsí imprisonment. (Cumhuriyet-TIHV, April 20, 2001)

Trial of Akin Birdal

Akin Birdal, deputy chairman of the International Federation of Human Rights (FIDH) appeared in Ankara Penal Court on 19 April. The case concerning a speech he held in Germany was adjourned to 31 May to listen to the reporter who write the article about it. In this trial Birdal is charged under Article 159/1 TPC for "insulting Turkmenship" and he has to expect a sentence of between 1 and 6 yearsí imprisonment. (Evrensel-TIHV, April 20, 2001)

Detention of Hezbollah members

In Istanbul 7 alleged members of Hezbollah were detained. Mehmet Besir Varol, Sülladdin Ürük and Isa Altsoy are on a list of wanted people. In Diyarbakir 26 alleged members of the Revolution Party of Kurdistan (Partiya Soresa Kudistan-PSK) were taken to Diyarbakir SSC on 18 April. Following their testimonies to the prosecutor and the judge, 17 people were released including the alleged leader of the organization, Mehmet Bilen. Reportedly he is employed at the court hall, looking after photocopies. Ziya Uçar, Ramazan Sahin, Hatip Yazici, Reber Çaver, Hatip Ekinci, Cevdet Ayaz, Cevat Özbey and Mahir Korkmaz were arrested. In Sirnak 14 people were detained since the beginning of April on allegations of "supporting the PKK". Among them are the teachers Mehmet Sahin, Ali Ekber Çargin and Özgür Baris Mercan and nine village protectors. Among the 42 people (all of Kurdish origin) who had been detained in Antep following the demonstrations by the Labor Platform on 14 April, two were arrested. Arrests concerned the workers Zeki Beltekin and Recep Durmaz. (Evrensel-Hürriyet-TIHV, April 20, 2001)

Human Rights Defenders on Trial

Izmir Penal Court No. 2 passed the verdict on an announcement by Yavuz Önen, chairman of the Human Rights Foundation of Turkey (HRFT) which was published in the daily "Cumhuriyet" of 19 January 2000 under the title "Human Rights Defenders on Trial" on 27 March. Yavuz Önen and Fikret Ilkiz, editor-in-chief of "Cumhuriyet" were both sentenced to one month's imprisonment and a fine of TL 91 million. The prison term was commuted to a fine totaling TL 182 million. The comment by Yavuz Önen related to another trial based on an article by Prof. Dr. Veli Lök, Izmir representative of the HRFT, which was published on 31 October 1999. (TIHV, April 25, 2001)

Party Officials on Trial

The trial against Ahmet Turan Demir, former chairman of the People's Democracy Party (HADEP), Aydemir Güler, chairman of the Socialist Power Party (SIP) and Turgut Kocak, chairman of the Socialist Workers' Party of Turkey (TSIP) related to their speeches they held on the HADEP Congress on 26 November 2000 started on 24 April at Ankara SSC. The hearing was adjourned to 31 May. Demir is tried under Article 8 of the Law No: 3713 to Fight Terrorism and Güler and Kocak are charged under Article 312 TPC. (Evrensel-TIHV, April 25, 2001)

Attack on Office of EMEP

The premises of the Labour Party (EMEP) in Antalya were attacked during the night of 23 April. The police who came to the scene destroyed the fax machine because they suspected it to be a bomb. In Hozat district (Tunceli) Nihat Aldemir (official of EMEP) was detained on 20 April, the EMEP members Sevim Bilbay and Cömert Çakmak on 24 April. (Evrensel-TIHV, April 25, 2001)

PKK Trial in Diyarbakir

Diyarbakir SSC No. 3 passed a verdict on three defendants accused of membership and activities for the PKK. Defendant Dijvin Ahmet, of Syrian origin was sentenced to 12.5 years' imprisonment, although he said that he had come to Turkey for medical treatment and not with plans of acting as a "living bomb". The defendants Metin Erkil and Abdülaziz Yüksel stated that they had no relation to the PKK. The court acquitted them.  (Cumhuriyet-TIHV, April 25, 2001)

Left-wing students attacked by Grey Wolves

On 20 April students protested in Istanbul against the "lifting of lessons aimed at prevented students of the Faculty of Natural Sciences and Literature at Istanbul University to become teachers". The protesters were attacked by a group of radical right-wing people. The leftist students Mehmet Candemir, Mehmet Cançiçek, Ibrahim Yilmaz and another unnamed student were injured during the event. Mehmet Candemir reportedly was injured severely. (Cumhuriyet-TIHV, April 21, 2001)

Greenpeace Action in Ankara

Members of Greenpeace staged a protest against the environmental policy of US President George Bush in front of the US Embassy in Ankara on 24 April. The 16 protesters were released after a short detention. (Radikal-TIHV, April 25, 2001)

Detentions and Arrests

Physician Yasar Erkiner, working at Mardin State Hospital was detained on 20 April. Reportedly his detention followed the testimony of Mehmet Fidanci, suspected of being involved in the assassination of Diyarbakir Chief of Police Gaffar Okkan. Mehmet Fidanci was arrested on 23 April. In Antep the organizational committee for the Newroz celebrations, Mikail Kilicalp (EMEP) and the HADEP members and executives Abdullah Ince, Vakkas Dalkiliç, Hasan Yilmaz, Ridvan Özer, Mehmet Aslanoglu, Osman Acar and Mustafa Kaya were detained on 21 April. (Evrensel-Sabah-TIHV, April 21-22, 2001)

23,397 prisoners released

Justice Minister Hikmet Sami Türk announced that 23,397 people benefited from the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. He added that 3,671 people applied to the prosecutors' offices and did not go to prison at all. Answering a parliamentary request from Ahmet Sünnetcioglu from the Virtue Party (FP) he said that these figures were not final and only covered the time up to 13 March. (Cumhuriyet-TIHV, April 22, 2001)

Death Penalty of Erol Özbolat

Lawyer Zeki Rüzgar revealed a mistake in the case of his client Erol Özbolat. He had been detained in February 1991 and was accused of membership in the Revolutionary People's Liberation Party/Front DHKP/C and the killings of General Hulusi Sayin and Dr. Musa Dogan. At the end of his trial he was sentenced to death according to Article 146 of the Turkish Penal Code for "the armed attempt to overthrow the constitutional order". However, all death penalties for offences committed before 8 April 1991 were commuted according to the temporary Article 1 of the Law 3713 to Fight Terrorism, in the case of Erol Özbolat to 10 years' imprisonment. Accordingly lawyer Zeki Rüzgar appealed to Ankara SSC No. 1 in February 2001 asking that his client should be released. Ankara SSC No. 1 rejected the demand and the lawyer objected to this decision. Ankara SSC No. 2 dealt with the objection and ruled that the prisoner should benefit from the "Anti-Terror Law". However, Ankara SSC No. 1 had sent the file to the Grand National Assembly of Turkey (GNAT) for ratification of the execution of the death penalty. On 20 April 2001 the Justice Ministry ordered the withdrawal of the file. Meanwhile the prisoner is awaiting his release from Sincan F-type Prison. Lawyer Zeki Rüzgar said that the procedures might last another month. (TIHV, April 25, 2001

"Disappearances" in Silopi

In Batman members of the HADEP wanted to hold a press conference on the disappearance of Serdar Tanis and Ebubekir Deniz, two HADEP executives from Silopi, who were last seen on 25 January, when they entered the local police station. The police beat the HADEP members and executives Avni Canpolat, Hüseyin Tüzel, Murat Ceylan, Müzeyyen Aydinli and Hasibe Acar. The last mentioned two women had to be treated in hospital. 10 people were detained, but released after a short tome. (Evrensel-TIHV, April 26, 2001)

Death Penalty Demand for 13 people

On 25 April the trial against 13 people in connection with the throwing of molotov cocktails into the shopping center "Mavi Carsi" in Göztepe-Istanbul on continued at Istanbul SSC on 13 March 1999. In this trial death sentences are being demanded for Ergin Atabay, Abdullah Günay, Azime Isik and Metin Yamalak. The hearing was adjourned to a later date. (Evrensel-TIHV, April 26, 2001)

Villager Shot by Gendarmes

Soldiers from Kamisli Gendarmerie Station near Dedeler village in Yüksekova district (Hakkari) opened fire on Sadi and Cüneyt Aslan who reportedly were grazing sheep near a river. Sadi Aslan (35) was killed and Cüneyt Aslan was wounded. An official statement said that the two men had been suspected of stealing and, not answering warning to stop they had been shot at. (Akit-TIHV, April 27, 2001)

Prisoner shot dead

During the night of 25 April the prisoners Mehmet Ali Kurtulus (38), Riza Kurt (30) and Seyran Akman (37) reportedly asked for water in Manisa Hospital for Mental Diseases. They attacked the soldier bringing them water and took his gun. Apparently Mehmet Ali Kurtulus ran towards the garden and did not listen to stop warnings by other gendarmes who shot him. (Zaman-TIHV, April 27, 2001)

Protesters on Trial

A trial was launched at Malatya SSC against executives of political parties who organized an action of sending facsimiles from Tunceli in protest at the operations in prison from 19 December 2000. For their action of 20 December 2000 the following party officials will be tried for "aiding an illegal organization": Salih Gündogan (EMEP), Murat Üldes (EMEP), Yusuf Cengiz (ÖDP),  Kenan Aktan (SIP), Ali Can Öncü (HADEP) and the politicians and trade unionists Hidir Aytaç, Hasan Ciçek, Hüseyin Aygün, Kemal Tutar and Süleyman Güler. In Trabzon several people who wanted to read out a press statement were attacked by MHP followers. The police did not prevent the attackers and detained some of the protesters who wanted to read the statement. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, April 27, 2001)

Ill-treatment in Sincan F-type Prison

Kemal Özgür, the father of Yunus Özgür, imprisoned in Sincan F-type Prison and on hunger strike for 138 days, alleged that his son was beaten by guardians. The incident happened on 23 April, when Yunus Özgür was too weak to get to his feet during the count of prisoners. Following the beatings he had to be taken to Numune Hospital, where he was treated for three days. Kemal Özgür stated that his son had been taken back to prison on 27 April and was kept alone in a three-persons cell: "He knows the guardians from Konya Prison, where they were called the A-team." Hasan Çepe, Osman Çöper, Erol Altiokka and Murat Candar who were taken to Ankara Numune Hospital are reportedly in poor health. Sevki Cetinkaya has been certified to be suffering from cancer. Murat Öner, the uncle of Bülent Öner who is still kept in t Numune Hospital, said that despite official promises to allow relatives to accompany hospitalized prisoners on hunger strike, all of his applications to had been turned down. Others who were allowed to accompany to the prisoners have to leave hospital at night and have no place to stay in. (Evrensel-Radikal-TIHV, April 28-29, 2001)

Prisoner Relatives Harassed

It was reported that relatives of prisoners on hunger strike or death fast are stamped on arms and hands when they visit the prisoners. Serpil Damar who visited her sister-in-law, Oya Acan, in Bayrampasa Prison said that the stamps were introduced for reasons of security, but nobody controlled them after the visits. (Radikal-TIHV, April 30, 2001)

Attack by Grey Wolves

Bahadir Dehmen, student at Ankara Gazi University was severely beaten by 7-8 followers of the National Movement Party (MHP) on 26 April at 10.30pm. He suffered a big wound to his head and had a broken arm. He was held in hospital for 24 hours because of the risk of an internal bleeding. (Evrensel-TIHV, April 30, 2001)

Ban on May Day Celebrations

In Tunceli, Mardin and Diyarbakir rallies for the World Labour Day on 1 May were not allowed. The banner prepared by the Labour Party (EMEP) was banned by the governor in Diyarbakir and the leaflet of EMEP was confiscated on orders of Diyarbakir Peace Court No. 2. (Evrensel-TIHV, April 28-29, 2001)

HADEP People Detained

The Diyarbakir branch of the HADEP announced that during the last week some 300 people had been detained, 33 of the HADEP members. In Sazlica village in Varto district (Mus) 15 people were detained on allegations that the Turkish flag had been destroyed in front of the school. Nine of the detainees were released on 28 April, but Suphi Kiliç, Güven Mese, Mehmet Yalçin, Faruk Özmen, Abdurrahman Mese and Mehmet Öztepe remained in detention. (Evrensel-TIHV, April 28, 2001)

12-year old child detained

Döndü Erdogan (14) was detained on 29 April because she had no ID on her. Following her detention in Yenibosna/Istanbul she was handcuffed and held for 11 hours. Apparently she tried to commit suicide. Her elderly sister Gülsüm Erdogan found her at 11pm at the police station "75 Years". Döndü Erdogan still tried to cut her artery by a glass. She was taken to hospital and released at 1am. At home she jumped out of the window and had to be taken back to hospital. (Radikal-TIHV, April 30, 2001)

Human Rights Defenders on Trial

Two separate trials were opened against Osman Baydemir, deputy chair of the Human Rights Association (HRA) and Sezgin Tanrikulu, representative of the Human Rights Foundation of Turkey (HRFT) in Diyarbakir for statements they made on 31 January and 2 February. The public prosecutor in Diyarbakir wants them to be sentenced according to the Law on Associations for "making statements without a formal decision by the Executive Board of the Association". They have to expect sentences of up to six months' imprisonment. The statements related to the "disappearance" of Serdar Tanis and Ebubekir Deniz in Silopi. (TIHV, April 30, 2001)

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

Gangsters rule in lawless Kurd heartland

More than two years after the capture of the Kurdish rebel leader Abdullah Ocalan, many people living in south-eastern Turkey are convinced that influential forces in the region are determined to maintain a permanent sense of instability.

"They like it this way," Hamdullah Aktas said in his tiny flat in the back streets of Diyarbakir. "It gives them the freedom to do what they like."

The war between the Turkish state and the PKK has all but come to an end, and there are growing demands for political and social change. But the long years of conflict have made some people very rich, and they are reluctant to let democratisation get in the way.

"They are a minority, but they are very strong," Cuneyt Ulsever, a columnist with the newspaper Hurriyet, said.

"Peace could be bad for business."

In the south-east, the profiteers smuggle guns, migrants and, above all, drugs. It is a vastly lucrative business which produces billions of pounds in profits annually.

According to US government estimates, between four and six tonnes of heroin passes through Turkey every month on its way to Europe.

Powerful gangs control the trade and have the money to recruit whoever they choose, apparently including renegade members of the security forces, the PKK, and the Village Guards - private armies funded by the state and controlled by feudal Kurdish lords. They thrive in an unstable environment where guns wield more power than the law of the land.

Turkey's law enforcement agencies have stepped up their efforts against the smuggling, but their honest members are often overwhelmed. Last year they made more than 6,000 drug-related arrests and confiscated nearly six tonnes of heroin and 25 tonnes of hashish.

At the beginning of this year, there was a series of troubling incidents in Diyarkabir. Its popular police chief, Gaffar Okkan, who was trying to rebuild trust between the local people and the state, was assassinated in a professional ambush in the city centre.

In the same week two political activists who were about to open a branch office of the pro-Kurdish party People's Democracy in Silopi, a town near the Iraqi border, disappeared after being summoned to a local gendarmerie base. They have not been seen since.

The official explanation is that Okkan was murdered by the radical Islamic group Turkish Hizbullah. On the streets of Diyarbakir, however, nearly everyone seems convinced that what they call the "deep state" was involved.

"These incidents caused tensions among the people," the Kurdish mayor of Diyarbakir, Feridun Celik, said. "But there have also been big protests against what happened, and that is just as important. People are speaking out."

Thousands of Kurds paid their respects at Okkan's funeral in January: a rare tribute to a Turkish policeman in a part of the country which remains under emergency rule.

But protest meetings linked to the disappearance of the two Kurdish activists have also been supported by like-minded Turks in other parts of the country.

In Diyarbakir and elsewhere there is a desire for change. Tens of thousands of people demonstrated in support of peaceful reform during the traditional Newroz spring festival last week.

Standing against them, however, is a multi-billion pound smuggling network which will not give up its privileged position without a fight.

"There could be more efforts to destabilise our region," Mr Celik said. "We all have to stand together." (The Guardian, 1/4/2001)

Non-lieu pour líécrivain kurde Mehmet Uzun

L'écrivain suédo-kurde Mehmet Uzun, poursuivi par la justice turque pour assistance à une organisation terroriste pour un de ses romans, a bénéficié le 4 avril d'un non-lieu. La Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul a également prononcé, le 5 avril, la relaxe de Hasan Oztoprak, de la maison d'édition Gendas, l'éditeur de l'écrivain kurde, accusé de propagande séparatiste pour un essai intitulé "Floraisons d'une grenade". M. Uzun était convoqué pour cette dernière affaire en simple qualité de témoin, son éditeur risquant lui 3 ans de prison.

La Cour de sûreté de l'Etat n°4 d'Istanbul a jugé que la preuve du crime supposé contenu dans les pages du roman " Lumineux comme l'amour, sombre comme la mort" - l'apologie de la lutte séparatiste menée par la rébellion kurde jusqu'en 1999 - n'était "pas avérée". Elle a ordonné la restitution des exemplaires de l'ouvrage qui fut un temps saisi avant d'être laissé en vente.

"Je suis très heureux", a déclaré Mehmet Uzun à la sortie de l'audience. "J'espère que ce verdict sera une étape vers la libre utilisation de la langue kurde, la liberté d'expression en général et aussi la liberté pour un auteur d'écrire ce qu'il veut". C'est aussi, selon l'écrivain qui publie ses ouvrages en kurde autant qu'en turc, la preuve d'un "effort louable pour la Turquie qui cherche à intégrer l'Union Européenne", a-t-il estimé.

Parmi les nombreux grands noms de la littérature turque qui étaient présents au tribunal pour soutenir M. Uzun, Yachar Kemal a formulé le souhait de ne plus subir, à l'avenir, "les tracasseries et la honte de voir des ouvrages saisis ou des écrivains poursuivis".

M. Uzun avait reçu également le soutien des Prix Nobel Nadine Gordimer, Elie Wiesel et Gunther Grass, signataires d'une pétition sur laquelle apparaissait l'ensemble des membres des Académies suédoise et danoise.

La Turquie se refuse toujours à autoriser l'enseignement et la diffusion télévisée de la langue kurde, comme le réclame l'Union Européenne dont elle veut faire partie. (CILDEKT, 5 avril 2001)

La prolongation de la détention arbitraire díun Français

Dr. Zeki Budak, citoyen français d'origine kurde arrêté le 16 janvier 2001 à l'aéroport d'Istanbul et détenu depuis à la prison Bayrampasa, a comparu le 29 mars devant la cour de sûreté de l'Etat n°1 d'Istanbul. Après la vérification de l'identité de l'accusé, la cour a entendu les témoignages de deux voisins français de ce dentiste marié à une Française et près de trois enfants. Les témoins ont confirmé qu'ils voyaient depuis des années régulièrement Dr. Budak, habitant comme eux Rouen depuis 1992, qu'ils connaissaient ses opinions humanitaires et non violentes et que l'accusation du procureur selon laquelle il aurait été le chef du PKK dans la ville de Cologne leur paraissait invraisemblable.

Selon le procureur, cette accusation aurait été portée par trois membres présumés du PKK. Or, l'avocat de ces derniers, Me Ummuhan Yasar, a attesté devant la cour que la police turque avait fait signé sous la torture ces accusations par ces clients qui lui ont formellement déclaré qu'ils ne connaissaient pas Dr. Budak.

L'avocat de la défense Me Seref Yilmaz a appelé la cour à constater le vide et l'inconstance du dossier d'accusation et à relaxer son client. Le procureur a demandé le maintien en détention pour " vérification supplémentaire ". Accédant à cette demande, la cour a décidé de proroger jusqu'au 7 juin la détention arbitraire du Dr. Budak.

Les autorités françaises suivent ce procès sans intervenir officiellement parce qu'il s'agit de quelqu'un qui a la double nationalité. (CILDEKT, 5 avril 2001)

IHD report: Human rights violations bode dark future

A report prepared by the Human Rights Association (IHD) offices in Diyarbakir showing the statistics for recorded human rights violations in East and Southeast Anatolia over February and March was made public on Monday.

The report contains data showing a bleak picture and that the demanded improvement on what is known as the "Black Month" of January 2001, was not seen over February or March.

On the contrary, an increase was noted in some categories of human rights violations.

Among the factors noted in the report are that the Human Rights Provincial Boards set up by government directive have not positively affected the figures and that consequently on both paper and in practice no change has been seen in the preservation of human rights.

Noting that there has been a serious increase in the number of lives lost in armed clashes, the report also states there has been an upsurge in recorded incidents of torture and inhuman practices, although they are outlawed in the Turkish Penal Code and despite government pledges to end illegal interrogation methods.

According to data from February and March, there has been a 600 percent increase in the number of torture incidents recorded when compared to the same period in 2000.

The report states that even though it has been 68 days since Diyarbakir police chief Gaffar Okkan and five police officers were assassinated and 67 days since HADEP district chairman for Silopi Serdar Tanis and district secretary Ebubekir Deniz went missing while in Gendarmerie custody, these incidents have not been cleared up.

In addition, other developments have increased the number of question marks to the veil of mystery. The report asks whether the killing of Hasan Sariagac, said to be the mastermind behind the Hizbullah murder of Okkan, when he could have been taken alive was not the result of a desire to cover up the assassination. The report further states that despite all the data available, those who were responsible for HADEP members Tanis and Deniz going missing are still in public office and this in turn creates further concern in the community that the basis for new human rights violations in the region is being formed.

The report states that violence and trauma directed at minors in Viransehir on Jan. 9, 2001 was repeated against minors celebrating Nevroz on March 21, 2001 in Tatvan.

Minors taken into police custody, interrogated and formally arrested in Diyarbakir for allegedly stealing Cola were allegedly subjected to similar abuse.

The provision in the Law on Emergency Rule Management Procedures and Emergency Rule exempting Emergency Rule administrations from judicial supervision was generously abused in February and March, said the report. Public Sector laborers, nurses, teachers and so on who are members of labor unions and members of other professional groups continue to be sent into "internal exile".

The Diyarbakir IHD report on human rights violations over February-March 2001 also touches on the National Program that has been prepared as Turkey's response to the Accession Partnership Document as Turkey tries to join the European Union. It also mentions the Nevroz celebrations. The National Program is said to be a government plan that is a far cry from responding to criticism regarding democracy and human rights in Turkey as well as one being unable to meet those demands. The report states the program keeps out of public life the different cultures and identities living in the same region and refuses to acknowledge their existence.

The program cannot, says the report, be accepted nationally: "This program is not based on Turkey's internal dynamics and shows that differences are rejected and that citizens are still not trusted."

Some of the statistics mentioned in the report are as follows:

Lives lost in armed clashes: 12 Mystery murders, arbitrary executions: 13

Detentions: 286

Intervention in demonstrations, use of force: 17,

Torture and abuse: 141,

Allegations of missing persons: 3,

Threats: 13,

Arrests: 54,

Attempted kidnapping: 2,

Exile: 8

Closed down newspapers: 2,

Violations of right to freedom of thought: 6,

Imprisonment: 11,

Suicide: 4,

Publications banned from entering Emergency Rule Region: 17,

Landmines: 2 (1 fatality)

Arson: 2,

Attempted kidnapping: 1,

Demands for medical treatment: 2. (Turkish Daily News, April 4, 2001)

Ocalan Quizzed Over Palmeís Assassination

Investigators are to question imprisoned Kurdish rebel leader Abdullah Ocalan about the assassination of Swedish Prime Minister Olof Palme.

A three-person Swedish team accompanied by Turkish prosecutor Huseyin Cinar has travelled to the prison island of Imrali to follow up allegations of Kurdish involvement in the killing, Ocalan's lawyers said.

Ocalan has denied any role in Palme's death, but has said that rebels who broke away from his Kurdistan Workers Party, or PKK group, may have had a hand in the assassination.

Swedish investigators have said they do not consider Ocalan a suspect.

Ocalan -- sentenced to death for treasons -- is the sole inmate on Imrali. He has appealed against his death penalty to the European Court of Human Rights.

Turkish special forces arrested Ocalan in Kenya in February, 1999 and flew him handcuffed to Turkey, sparking protests by Kurds across Europe. Some demonstrators set themselves alight.

More than 30,000 people, mostly Kurds, have died in 16 years of fighting between the rebels and security forces.

Palme, whose government had banned Ocalan's PKK, was gunned down ion a Stockholm street in 1986. (AP, April 5, 2001)

Arrestation díun responsable du HADEP à Cizre

Après la disparition, le 25 janvier 2001, de Serdar Tanis et Ebubekir Deniz, respectivement responsable du HADEP dans le district de Silopi et le secrétaire provincial du HADEP, les méthodes ne manquent pas pour dissuader les militants de s'organiser au sein du HADEP.

Ainsi Mehmet Dilsiz, responsable du parti à Cizre, et son neveu, ont été arrêtés le 1er avril alors que M. Dilsiz s'apprêtait à déposer le lendemain les demandes d'autorisation pour l'ouverture de la branche locale du HADEP à Cizre. Ses proches accusent la police d'avoir ourdi un complot contre M. Dilsiz, en soutenant qu'au cours de la perquisition, les gendarmes turcs ont déposé de la drogue et deux obscures cassettes vidéo à leur domicile pour l'incriminer.

Tahir Elçi, avocat de Mehmet Dilsiz, a déclaré que son client avait déjà fait l'objet d'arrestation depuis son engagement dans le parti et faisait également face à des menaces réelles depuis la disparition des deux responsables du parti à Silopi. Il avait à ce titre fait appel à l'organisation Amnesty International mais également au procureur de la République en date du 21 février pour dénoncer la situation et s'apprêtait à saisir la Cour européenne des droits de l'homme.

Les responsables du HADEP déclarent que le JITEM [ndlr : service de renseignements de la gendarmerie, impliqué dans de nombreuses exécutions extrajudiciaires, des disparitions ainsi que dans le trafic de drogue et d'armes] n'est pas enclin à accepter une implantation politique démocratique dans une région laissée totalement à leur merci. D'ailleurs, le 2 avril, tous les membres du conseil d'administration du HADEP à Cizre ont été arrêtés. (CILDEKT, 5 avril 2001)

Manifestation raciste à Susurluk contre les Kurdes

La ville de Susurluk, mise sous les projeteurs depuis le scandale mettant en lumière la collusion entre la mafia, le monde politique et la police turque, occupe à nouveau le devant de la scène. Sept personnes ont été blessées, le 8 avril, lors de violents incidents dirigés contre les Kurdes après le meurtre d'une fillette de 11 ans à Susurluk par un suspect originaire de la province kurde de Diyarbakir.

Quelques 5.000 personnes au soir du 7 avril, puis 7000 personnes le 8 avril, rassemblées sur l'artère principale de Susurluk, ont scandé des slogans comme "Mort aux Kurdes" ou "A bas le PKK" avant d'incendier en partie le restaurant où travaillait Recep Ipek, soupçonné d'avoir tué la petite Afsar Sila Çaldiran.

La police avait pris d'importantes mesures de sécurité dans la ville après que le corps de la petite victime eut été découvert, le 7 avril, dans le sous-sol de la maison du suspect. Ce dernier est un ancien protecteur de village volontaire, congédié après avoir été impliqué dans des affaires on ne peut plus illégales.

Sept personnes, dont quatre agents de sécurité, ont été blessées dans les violentes échauffourées qui ont éclaté. La maison du suspect et deux magasins appartenant à des Kurdes ont été incendiés par les manifestants. Les Kurdes, échoués dans la région après l'évacuation de leurs villages par l'armée turque, ont été contraints de quitter la ville.

À partir des images de la police, la presse turque a reconnu Ümit Çankçi, responsable local du Parti de l'Action nationaliste (MHP-ultranatioanliste) comme l'un des meneurs de l'émeute. (CILDEKT, 13 avril 2001)

Kurdish exodus from Susurluk

The Kurdish-descent Turks living in the district of Susurluk, Balikesir have begun to move out in response to provocation following the discovery of the body of an 11-year-old girl in the basement of a house occupied by a citizen of Kurdish-descent about a week ago. According to the newspaper Ozgur Politika, known to be close to the PKK, four such families have announced they will hire a wagon from Susurluk station and leave the town. According to the newspaper report, another four families of Kurdish origin want to move out of their villages in the Susurluk district but do not know where to go.

Despite assurances from the local school headmaster, the Kurdish-descent families are not sending their children to school for fear of reprisals. Workplaces have been threatened into firing employees of Kurdish origin, said the report.

Poorer Kurdish-descent families are reportedly staying only because they do not have the means to leave. Families say that members of the Nationalist Movement Party (MHP) are threatening the local population and intimidating them into not doing business with the Kurdish-origin citizens.

Furthermore, the HADEP Mayor of Balikesir Ali Yaman has stated that Kurdish-descent tradesmen managed to open stall at a market in Susurluk the other day despite being obstructed. Yaman said they had applied to the police and the municipality for permission to set up the stalls and the police were very noncommittal, whereas the municipality was more positive in its approach. Authorities had asked the tradesmen not to open stall at the market, but the economic crisis forces them to return so they can pay off their debts. (Turkish Daily News, April 13, 2001)

Un vocabulaire imposé relatif à la Question kurde

Le ministère turc de l'Intérieur a publié un guide destiné à la chaîne de télévision nationale turque (TRT) sur le vocabulaire à employer lors de reportages sur la question kurde.

La note d'information, adressée au directeur général du TRT, précise : " Nos diffusions à l'étranger sont considérées comme la voix de la République turque. Aussi est-il important que ces émissions soient alignées sur nos objectifs et politiques nationaux. Par conséquent, il est nécessaire de prendre en considération [cette note] lors de la préparation des programmes dans le cadre des opérations psychologiques. " " Il est nécessaire de s'assurer que les média ne fourniront pas d'informations susceptibles d'affecter négativement les opérations contre-terroristes Le fait que les activités terroristes soient terminées ne veut pas dire que le danger du terrorisme soit disparu. Aussi, les organes de média devraient continuer de soutenir et montrer de l'intérêt au combat contre le terrorisme et diffuser des programmes donnant du moral et de la motivation au peuple " poursuit la note. " Au moment où les activités terroristes sont suspendues, les média devraient utiliser toutes les opportunités pour encourager les groupes qui se sont placés dans le camps de l'Etat, les assurer qu'ils reçoivent l'attention nécessaire et que l'Etat les soutiendra toujours " ajoute-t-il. Voici quelques-uns des termes contenus sur la liste du ministère :

Pour " guérilla, rebelle " utiliser : " terroriste, facteur terroriste, hors la loi, bandit. "

Pour " peshmerga, réfugié " utiliser : " Les Irakiens du nord, ceux qui cherchent un abri ".

Pour "soulèvement, soulèvement kurde, la guerre de libération nationale kurde, la lutte kurde pour la liberté, la rébellion kurde, le soulèvement armé, la rébellion " utiliser : " les activités terroristes ".

Pour " PKK, KAWA, KNK, les pro-Apo " utiliser : " l'organisation terroriste du PKK, l'organisation terroriste sanguinaire, le réseau d'assassinats ".

Pour " Opération, opération de nettoyage " utiliser : " recherche de terroristes et de criminels ".

Pour " opération de sécurité, opération de sauvegarde de la paix " utiliser : " poursuite de criminels ".

Pour " commandant, gouverneur, gouverneur du district " utiliser : " officiel ".

Pour " Kurde, Kurde de Turquie, race kurde, citoyen kurde " utiliser : " citoyen Turc ".

Pour " origine kurde, citoyen d'origine kurde, peuple de race kurde " utiliser : " citoyen turc / nos citoyens définis kurdes par les cercles séparatistes ".

Pour " Apo " utiliser : " terroriste Ocalan ".

Pour " base de l'organisation, camps, les QG en Turquie " utiliser : " abri terroriste, refuge terroriste ".

Pour " organisation Marxiste-Léniniste " utiliser : " organisation terroriste " à noter que le fait que l'organisation à une tendance marxiste léniniste peut être utilisé à l'étranger.

Pour " l'épisode d'Ocalan à Rome " utiliser : " le refuge de chef terroriste à Rome "

Pour " villages évacués, villages incendiés " utiliser: " villages désertés, villages désertés par le peuple ".

Pour " habitant du Sud-Est, peuple du Sud-est anatolien, peuple de l'Est et du Sud-est anatolien " utiliser : " nos citoyens vivant dans l'Est de la Turquie ".

Pour " Le parlement kurde en Exil " utiliser : " réunion tenue sous le contrôle de l'organisation terroriste du PKK ".

Pour " député kurde, Parlement kurde " utiliser : " membre de l'organisation terroriste "

Pour " guerre de faible intensité " utiliser : " contre-terrorisme ".

Pour " Etat kurde " utiliser : " la Formation, entité dans le nord de l'Irak "

Pour " leader kurde " utiliser : " les chefs de tribus, chef dans le nord de l'Irak " (CILDEKT, 13 avril 2001)

Un hôpital refuse de soigner une patiente kurde

Selon le quotidien turc Hurriyet du 15 avril, Mekiye Polat, une jeune femme kurde souffrant d'une déficience de l'ouïe, a été refusée aux soins à l'hôpital public d'Ankara pour la seule et unique raison qu'elle ne parle pas le turc. La patiente ne savait parler que le kurde et le médecin a refusé toute consultation même si l'époux servait d'interprète.

Interrogé sur la question, Dr. Ilker Töral, a déclaré : "Pour déterminer la déficience de l'ouïe d'un patient, le malade est soumis à un teste contenant une centaine de mots en turc. Si le teste est effectué par l'intermédiaire d'un interprète, sa crédibilité est faible. On peut passer par le biais d'un interprète pour les enfants mais pour les adultes c'est très rare. Il est souhaitable que le médecin et le patient parlent la même langue ".

Interpellé par la presse, Yasar Okuyan, ministre turc du travail et des affaires sociales, a déclaré dans un communiqué, qu'une instruction était ouverte à l'encontre du Dr. Ilker Töral à ce sujet. Il n'y a donc aucune mise en question du moyen de soin pratiqué, et le refus de soin ou un soin incomplet pèse toujours sur les non-turcophones dans les hôpitaux publics turcs.

Certains n'ont pas manqué de rappeler qu'il y a quelques mois, les média et les autorités turcs n'avaient pas hésité à crier scandale lorsqu'un médecin allemand avait refusé de soigner une Turque domiciliée en Allemagne arguant que la patiente ne savait pas parler l'allemand. (CILDEKT, 20 avril 2001)

9 militants du PKK tués dans l'est de la Turquie

Neuf militants du PKK et cinq soldats turcs ont été tués samedi dans la province orientale de Bingol, a-t-on appris dimanche de source officielle.

Les hommes du PKK ont été tués au cours d'une opération des forces turques, selon le quartier-général militaire turc à Diyarbakir (sud). (AFP, 15 avril 2001)

12 ans et demi de prison pour une militante syrienne du PKK

Une ressortissante syrienne pro-kurde a été condamnée  mardi par une Cour de Sûreté de l'Etat de Diyarbakir (sud-est) à 12 ans et demi de prison pour avoir préparé un attentat suicide à la bombe dans la ville voisine de Mardin, rapporte l'agence Anatolie.

Djvin Ahmet, dont l'âge n'est pas précisé, était enrôlée depuis 5 ans dans le PKK quand elle a choisi, en 1994, de servir de kamikaze pour un attentat à la bombe en raison d'une affection rhumatismale chronique, rappellent les attendus du jugement cités par Anatolie.

L'accusée, reconnaissant appartenir au PKK, a nié les faits, indiquant être venue en Turquie pour subir des soins.

Ses deux accolytes turcs, arrêtés dans les mêmes circonstances, ont été relaxés faute de preuve de leur appartenance à la rébellion kurde, dit Anatolie. (AFP, 24 avril 2001)

Quatre militants kurdes tués dans un affrontement

Quatre militants du PKK ont été tués lors d'un affrontement dans le sud-est à majorité kurde, ont annoncé jeudi les autorités locales.

Les maquisards du PKK ont été tués dans la province de Hakkari, selon un communiqué de la superpréfecture de Diyarbakir (sud-est), chargée de coordonner la lutte contre le PKK, qui n'a pas précisé la date de l'affrontement.

En outre, de nombreuses armes, dont des lance-roquettes, ont été saisies dans des caches à Sirnak (sud-est), Bingol (est) et Siirt (sud-est), souligne le document. (AFP, 26 avril 2001)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Dark Morning in Turkey

There is nothing odd about journalists in Turkey being put behind bars for things they write or say. But last week the owner of one of Turkeyís most widely read daily newspapers, Sabah, was sent to an Istanbul prison after appearing in a special security court not for his views but for his alleged role in shady business dealings. The arrest of 61-year-old Dinc Bilgin, scion of a dynasty of journalists from the Aegean city of Izmir, could mark a turning-point for the Turkish media. Mr Bilgin is accused of siphoning hundreds of millions of dollars from Etibank, a private bank his group controlled until it was taken over by the government last October, to prop up his other business interests.

Back in 1985, when he launched Sabah (ìMorningî in Turkish), Mr Bilgin was hailed as a hero for his unprecedentedly brave exposure of the scandals engulfing the prime minister of the day, Turgut Ozal. But then Mr Ozal, who later rose to the presidency, shovelled out some $3 billion-worth of subsidies to newspapers in a Faustian deal. Two media groups, Sabah and its rival, Dogan Medya, snapped up the lionís share to invest in new high-tech printing plants. Such was the sudden opulence at Sabah that an ex-employee recalls ìrelieving myself in imported Italian porcelainî.

The Dogan groupónamed after its owner, Aydin Doganódid particularly well. It is now said to have nearly two-thirds of total newspaper advertising revenue and the largest slice (nearly half) of the daily circulation pie, with shares in nine newspapers, not to mention 31 magazines and seven television and three radio stations. Like Mr Bilgin, Mr Dogan branched out into banking with the purchase of a small bank, Disbank, a couple of years ago.

As the media moguls grew fat on government subsidies, their political indebtedness to a succession of governments grew too. Zealous reporters who uncovered dirt on crooked politicians soon found their stories being spiked. Some popular columnists, such as Sabahís Cengiz Candar and Mehmet Ali Birand, were not only sacked but, with a wink from the armyís top brass, who disliked their liberal views on restive Kurds and alienated Islamists, were even attacked in articles in their own paper.

Mr Bilginís arrest, however, shows that the media moguls may no longer be able to count on the politicians for protection. Already in December Sedat Nuri Kayis, chairman of the state broadcasting watchdog, had revealed to a parliamentary commission that the large media holdings repeatedly break laws that ban groups with more than a 10% stake in radio and television stations from competing in government tenders.

They are likely to lose even more influence because of the economic crisis that hit Turkey in February. The Turkish lira has slipped by more than 80% against the dollar, inflation has resumed its upward spiral, and tens of thousands of Turks have lost their jobs, including some 3,000 media people. No wonder newspaper sales are slipping. To add to their woes, it is reckoned that around 2m Turks now use a growing number of independent (and free) Internet news sites, which have so far managed to avoid the grip of Turkeyís harsh broadcasting and publishing laws. (The Economist, April 5th 2001)

Arrestation d'un baron de la presse turque, accusé de fraude

L'un des plus grands magnats de la presse turque et  ancien propriétaire de banque, Dinc Bilgin, accusé de fraude, a été arrêté  lundi à Istanbul, selon l'agence de presse Anatolie.

Dinc Bilgin, propriétaire notamment du journal à très grande diffusion  Sabah et de la chaîne de télévision privée ATV, est accusé de détournement de  fonds, de fraude, et d'avoir mis en place un groupe qui menait des activités  illégales, selon la même source.

Cette arrestation, à la demande du parquet, intervient dans le cadre d'une  enquête sur la banque Etibank, soupçonnée de corruption et d'activités  frauduleuses, qui était détenue par M. Bilgin avant de passer sous le contrôle  de l'Etat.

L'Etat turc a repris en main 13 banques depuis décembre 1999, date à  laquelle le parlement a adopté une loi prévoyant l'alignement du système  bancaire sur les standards internationaux.

Parallèlement, la justice a lancé différentes enquêtes sur le système  bancaire turc, gangréné par la corruption et où de nombreuses institutions  sont la propriété de sociétés menant plusieurs activités.

Le secteur bancaire turc est montré du doigt dans les deux crises  financières qui ont touché le pays en novembre et février. (AFP, 2 avril 2001)

RSF " La presse toujours muselée"

Reporters sans frontières (RSF) a publié le 18 avril 2001 le communiqué suivant intitulé "Grèves de la faim dans les prisons et crise économique : la presse toujours muselée".

Depuis le début des mouvements de contestation dans les prisons, en décembre 2000, les professionnels des médias ont été entravés dans l'exercice de leur profession. Reléguées désormais dans les pages intérieures des journaux, les grèves de la faim de nombreux détenus d'extrême gauche, dont le bilan se chiffre, au 16 avril 2001, à treize morts, ont laissé la place, en "une", à la grave crise économique que subit la Turquie. Alors que de nombreux journalistes ont recours à l'autocensure afin d'échapper aux sanctions des autorités et sauvegarder leur emploi, d'autres, licenciés pour des motifs économiques, s'estiment victimes d'une "purge politique" menée dans les médias.

Mais au-delà des récentes entraves à la liberté d'informer liées à l'actualité, Reporters sans frontières estime que les autorités turques ont toujours recours à un arsenal législatif répressif pour faire taire ceux qui brisent les tabous de la république kémaliste, à savoir la question des minorités, des droits de l'homme et du rôle de l'armée et des forces de police dans la société turque. Suite aux récentes violations de la liberté d'expression et d'opinion sur la Toile turque, on peut craindre que cette répression ne s'étende à Internet.

Reporters sans frontières fait le point sur les récentes violations de la liberté de la presse en Turquie et adresse une série de recommandations aux autorités turques et européennes.

Cinq journalistes, prisonniers d'opinion

Cinq journalistes sont actuellement emprisonnés dans ce pays pour leurs opinions ou dans l'exercice de leur profession : Asiye Zeybek Güzel, Nureddin Sirin, Hasan Özgün, Kemal Evcimen et Mustafa Benli. Trois d'entre eux ont été condamnés à des peines allant de douze ans et six mois à dix-sept ans et six mois de prison pour "appartenance à une organisation illégale". Les deux autres n'ont toujours pas été jugés.

Parmi eux, Mustapha Benli, journaliste emprisonné depuis février 1998, a cessé sa grève de la faim le 9 avril 2001, suite aux pressions de ses proches. Ce rédacteur en chef du mensuel Hedef (proche de la communauté alévi), et journaliste des périodiques Liseli Akadas et Alevi Halk Gerçegi, a été condamné, en novembre 1999, à 12 ans et 6 mois de prison pour "appartenance à une organisation illégale" (article 168-2 du Code pénal). Mustapha Benli a perdu plus de 15 kg et souffre de pertes de mémoire, de troubles de l'audition et de la vue. Une gastrite et un début d'ulcère ont aggravé son état de santé et entraîné son hospitalisation d'urgence à l'hôpital de l'Université de la Thrace, à Edirne, près de la frontière bulgare. Le 24 octobre 2000, Hasan Erdogan, son avocat, a saisi la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg. Comme Mustafa Benli, quelque 120 prisonniers en grève de la faim sont aujourd'hui hospitalisés. Selon l'Association turque des droits de l'homme (IHD), près de 300 détenus observent une grève de la faim "totale".

Les grévistes, liés à des groupes d'extrême gauche, protestent contre leur déplacement vers de nouvelles prisons, dites "de type F". Dès septembre 2000, en effet, les autorités turques ont décidé de transférer de nombreux prisonniers politiques de prisons aux vastes dortoirs collectifs vers des établissements pénitentiaires aux cellules prévues pour deux à trois personnes. Ce nouveau régime de détention serait plus adapté, selon les autorités, pour prévenir les fréquentes mutineries avec prises d'otages dans les prisons turques. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme estiment, en revanche, que cet isolement peut favoriser les mauvais traitements. Le mouvement de contestation, débuté fin 2000, a entraîné, le 19 décembre, l'intervention brutale des forces de l'ordre dans une vingtaine de prisons. Les violences qui ont duré quatre jours se sont soldées par la mort de trente prisonniers et deux gendarmes ainsi que par plusieurs dizaines de blessés. La journaliste Asiye Zeybek Güzel, rédactrice en chef de l'hebdomadaire Isçinin Yolu, a notamment été blessée à la jambe gauche et au dos dans la prison de Gebze, à Izmit (70 km d'Istanbul). Selon son avocat, elle a des difficultés pour se déplacer, et risque une paralysie si elle n'est pas soignée.

Cette jeune journaliste avait été interpellée à son domicile, le 22 février 1997, et conduite à la section antiterroriste de la direction de sécurité d'Istanbul où elle a été gardée à vue pendant treize jours. Durant cette période, Asiye Zeybek Güzel a été violée. "Les policiers m'ont harcelée sexuellement, moi et d'autres femmes. Ils regardaient des films pornographiques et buvaient de l'alcool après nous avoir torturées", a-t-elle témoigné (cf. Rapport RSF 1998). Par la suite, elle est transférée à la prison de Kirklareli en Thrace Orientale (150 km au nord d'Istanbul) où elle entame une grève de la faim qui dure vingt jours. Au bout du cinquième mois d'incarcération, elle est envoyée dans la prison de Gebze. Accusée, elle aussi, d'"appartenance à une organisation illégale", le Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP, armé), la journaliste n'a toujours pas été condamnée. La prochaine audience de son procès se tiendra le 18 avril 2001, à Istanbul. Quant à l'enquête ouverte suite à sa plainte contre les policiers qui l'ont violée et torturée, elle a abouti à un non-lieu. Son avocat, Ercan Kanar, s'apprête à saisir la Cour européenne des droits de l'homme.

Restrictions et sanctions contre la presse

Depuis décembre 2000, de nombreux journalistes ont témoigné de la difficulté de couvrir librement les événements dans les prisons. Les conditions de détention des prisonniers politiques, comme l'ensemble des sujets relatifs aux droits de l'homme, sont devenus de plus en plus difficiles à traiter par les professionnels des médias qui craignent les représailles des autorités ou s'inclinent devant les pressions exercées par leurs employeurs.

L'accès aux prisons a été strictement réglementé. Dans un entretien accordé à Reporters sans frontières, un journaliste travaillant pour une chaîne de télévision privée, qui a requis l'anonymat, a fait état d'une interdiction, pour les représentants des médias, de s'approcher des établissements pénitentiaires à moins d'un kilomètre.

Le 14 décembre 2000, en plein conflit dans les prisons, la Cour de Sûreté de l'Etat N°4 d'Istanbul a signifié aux médias de ne pas diffuser des émissions ou articles qui pourraient "inciter au crime" et faire "la propagande des organisations illégales". La Cour a rappelé que ces informations peuvent tomber sous le coup des articles 6.2 ("publication de déclarations d'organisations terroristes") et 7.2 ("propagande d'une organisation terroriste") de la loi 3713 antiterroriste et l'article 1 alinéa 7 de la loi 4422. Le 20 décembre, les autorités passent des menaces aux actes : cinq journaux de la ville de Corum (nord du pays), dont Dost Haber Gazetesi, sont saisis pour avoir critiqué l'intervention des forces de l'ordre dans les prisons. Durant le premier trimestre 2001, plusieurs procès ont été intentés contre le quotidien d'extrême gauche, Yeni Evrensel, suite à la parution d'articles, les 22 et 25 décembre 2000, dénonçant les morts dans les prisons turques. Fevzi Saygili, propriétaire du journal, et Bülent Falakaoglu, rédacteur en chef, ont été accusés d'"incitation à la haine et à l'hostilité" et d'"infraction à la loi antiterroriste N° 3713". Dans le même temps, la chaîne privée CNN Türk a été interdite d'émettre, pendant une journée, par le Conseil de l'audiovisuel turc, (RTÜK, contrôlé par le gouvernement), après avoir diffusé un reportage sur un détenu blessé lors d'un assaut des forces de l'ordre en décembre 2000. Une autre chaîne, Kanal 6, s'est vue infliger la même sanction après avoir interviewé des proches de personnes incarcérées dans une prison de type F. Le 28 mars, c'est au tour de la radio Anadolunun Sesi d'être sanctionnée par le Conseil de l'audiovisuel pour 90 jours : elle avait traité le thème des prisons.

Pendant l'année 2000, le RTÜK a suspendu plusieurs dizaines de stations de radio et de chaînes de télévision pour un total de plus de 4 500 jours. Fin avril 2001, cette instance doit procéder au renouvellement des licences de diffusion des chaînes de télévision nationales. Onze fréquences, contre seize actuellement, doivent être délivrées. Or chaque station doit présenter un document, dit de "sécurité nationale", dans lequel il est notamment fait mention des éventuelles sanctions prononcées à son encontre, ce qui fait craindre la mise à l'écart des médias les plus critiques.

Crise économique ou purges "politiques"?

Alors que le sujet des prisons est aujourd'hui moins traité par les grands journaux turcs, c'est un autre thème qui fait désormais la "une" des médias : la crise économique dont les journalistes sont autant les témoins que les victimes.

La récession qui touche la Turquie depuis le début du mois de février 2001 semble être utilisée par certains propriétaires de médias comme un moyen de pression à l'encontre de leurs journalistes. Selon un responsable de l'Association des journalistes contemporains, "les patrons de presse voient dans la crise un moyen de se séparer des éléments les plus incontrôlables et d'exercer un chantage à l'emploi et au salaire sur les autres". L'Association turque des journalistes estime, pour sa part, que 2 800 professionnels de la presse ont été licenciés ces deux derniers mois, dont deux des éditorialistes les plus populaires de la presse écrite, Nilgun Cerrahoglu et Umur Talu du quotidien Milliyet. Plusieurs de ceux qui ont été remerciés écrivaient régulièrement sur la corruption au sein du pouvoir. Aussi, lors du traitement d'une actualité sensible, de plus en plus de journalistes ont tendance à s'autocensurer pour ne pas aller à l'encontre de la ligne éditoriale de la grande presse, plutôt consensuelle et proche des autorités. En effet, l'ensemble des médias privés turcs (dix quotidiens nationaux, dix-sept chaînes de télévision nationales, des dizaines de stations de radio et de périodiques) est contrôlé par quelques groupes économiques et financiers. Le groupe Dogan, par exemple, règne sur le monde de l'information en contrôlant 70% du paysage médiatique turc.

Censure sur le Net

Le 27 mars 2001, Caskun Ak, modérateur d'un forum sur Superonline, un des principaux fournisseurs d'accès Internet en Turquie, a été condamné à 40 mois de prison pour "insultes et moqueries envers les institutions". Un tribunal d'Istanbul lui a reproché de ne pas avoir censuré un texte de 24 pages, mis en ligne le 26 mai 1999 par un internaute, qui regroupait des articles de presse et des rapports d'organisations non gouvernementales sur les violations des droits de l'homme dans le sud-est anatolien. Les ministères de l'Intérieur et de la Justice, le Parlement et l'état-major de l'armée avaient porté plainte contre lui après qu'il eut été dénoncé par un des participants du forum. Caskun Ak a fait appel.

Ce cas laisse craindre une dérive autoritaire de la justice contre la liberté d'expression sur la Toile. Déjà, en 1998, un jeune internaute, Emre Ersoz, avait été reconnu coupable "d'insultes envers la police" sur un forum Internet et condamné à dix mois de prison avec sursis. Les responsables du fournisseur, Turknet, avaient été sommés par la justice de fournir l'identité et l'adresse du jeune homme.

Pour plus d'informations sur Internet en Turquie, veuillez consulter "Les ennemis d'Internet" sur le site de Reporters sans frontières : www.rsf.fr

Recommandations

Le 16 mars 2001, la Turquie a adopté un programme de réformes en vue d'adhérer à l'Union européenne. Pourtant, ce "programme national" est loin de répondre aux demandes de l'Europe, notamment en matière de droits de l'homme et de protection des minorités. Reporters sans frontières souligne, encore une fois, l'importance des critères dits "de Copenhague", définis en 1993 et portant sur la mise en place d'un Etat de droit, dans le processus de négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Reporters sans frontières recommande aux autorités turques:

1) Concernant les journalistes : - La libération immédiate et inconditionnelle des journalistes Asiye Zeybek Güzel, Hasan Özgün, Mustafa Benli et Kemal Evcimen - Un procès juste et équitable pour le journaliste Nureddin Sirin

2) Concernant les prisons de type F : De faciliter les conditions de visites pour les familles et les avocats ; de permettre l'accès aux soins pour les détenus et d'autoriser les prisonniers à se réunir dans la journée à l'extérieur des cellules.

3) Concernant la législation sur la presse : L'abrogation des articles de loi qui restreignent la liberté d'expression et d'information. Notamment les articles 6, 7 (alinéa 2) et 8 de la loi n° 3713, dite loi antiterroriste, qui sont à l'origine de la plus grande partie des atteintes aux droits des journalistes ; l'abrogation de la loi d'urgence 2935 dont l'alinéa (e) de l'article 11 permet au gouverneur de Diyarbakir d' "interdire l'impression, la distribution et l'entrée de publications" dans les quatre provinces du sud-est anatolien ; l'abrogation de l'article 169 du Code pénal pour les journalistes accusés "d'aide à une organisation illégale.

4) Concernant les institutions : La suppression des Cours de sûreté de l'Etat, et leur remplacement par des tribunaux civils indépendants.

5) Concernant les engagements internationaux de la Turquie : Le respect des engagements formulés par la Turquie dans le cadre de la Convention européenne des droits de l'homme et de son protocole additionnel n°1, ratifiés le 28 janvier 1987, à savoir : la liberté d'expression et d'information (article 10) ; la liberté d'aller et venir (article 5) ; le respect du droit à la vie (article 2) ; le droit à un procès juste et équitable (article 6) ; le droit à un recours effectif devant les tribunaux (article 13) ; le droit d'être informé des raisons de sa détention (article 5.2) ; le droit de recours et droit à réparation en cas d'arrestation ou dét ention illégale (article 5.4 et 5.5) ; le droit d'être jugé dans un délai raisonnable (article 5.3).

Reporters sans frontières demande aux autorités européennes:

1) au Conseil de l'Europe : D'user de son rôle de tribune politique et de juridiction des droits de l'homme pour exercer un contrôle actif sur la protection de la liberté de la presse en Turquie.

2) à l'Union européenne : De lier toute candidature de la Turquie au respect de ses engagements en matière de droits de l'homme et tout particulièrement au respect de l'article 10 de la Convention européenne qui garantit le droit d'informer et d'être informé. (RSF/IFEX, 18 avril 2001)

Une émission télévisée critiquant corruption censurée

La télévision d'état turque TRT a interrompu la diffusion d'une série critiquant la corruption et les abus de pouvoir des fonctionnaires et hommes politiques, pour raison de "censure", a annoncé vendredi son producteur Umur Bugay lors d'une conférence de presse à Istanbul.

La diffusion a été arrêtée après une douzaine d'épisodes de "l'Amour des fauteuils", l'un des programmes à forte audience de la chaîne, a précisé M. Bugay, cité par l'agence Anatolie.

La décision de la TRT intervient alors que la Turquie traverse une sévère crise économique accompagnée d'une pluie d'appels à la démission du gouvernement pour son impéritie et ses efforts insuffisants dans la lutte contre la corruption.

Selon M. Bugay, la TRT avait elle-même suggéré de tourner la série et n'a pas motivé sa décision, mais a dû subir des pressions politiques.

"Je suis en contact avec plusieurs télévisions privées (pour leur vendre la série). Nous serons désormais plus libres et allons même augmenter la dose de critiques", a-t-il dit.

Un responsable de la Fédération des écrivains turcs, Aydin Hatipoglu, présent à la conférence de presse, a dénoncé un "retour à la mentalité de la censure d'état".  (AFP, 20 avril 2001)

Violations of thought freedom in brief

Journal Confiscated, Journalist Detained

The 50th edition of the journal "Long March) for February and March 2001 and the 30 March to 12 April 2001 edition of the journal "Özgür Gelcek" Free Future) were confiscated on orders of Istanbul SSC. Memik Horuz, editor-in-chief of "Özgür Gelecek" was detained. (Evrensel-TIHV, April 4, 2001)

A progressive publication confiscated

The 1 April to 16 April issue of the journal "Devrimci Demokrasi" was confiscated on orders of Istanbul SSC. (Evrensel-TIHV, April 6, 2001)

Journal Aydinlik Confiscated

The 8 April edition of the jounral Aydinlik was confiscated because of an article entitled "Adil Serdar Sacan is preparing a plot against the Workers' Party and Aydinlik". (Cumhuriyet-TIHV, April 9, 2001)

Dr. Fikret Baskaya's Trial

The sentence of 16 months' imprisonment passed by Istanbul SSC on Dr. Fikret Baskaya was suspended for 4 months. Fikret Baskaya had been convicted for an article in the daily Özgür Bakis of 1 June 1999 with the title "A Historic Case?" Halis Dogan, the owner of the paper and Hasan Deniz, the editor-in-chief had also been convicted. Dr. Baskaya will start to serve his term on 29 June. (Evrensel-TIHV, April 7, 2001)

Journal Odak Confiscated

The edition of 8 April of the journal "Odak" was confiscated on orders of Istanbul SSC. (Evrensel-TIHV, April 10, 2001)

Trial against Journal Evrensel

On 10 April Istanbul SSC No. 5 heard the case against the daily "Yeni Evrensel". Bülent Falakoglu, the editor-in-chief is charged under Article 312/2 TPC for articles published on 22 December 2000 in connection with the F-type prisons and actions of the prisoners. The hearing was adjourned to 21 June 2001. (Evrensel-TIHV, April 12, 2001)

Confiscations and bans

The last edition of the newspaper "Azadiya Welat" was confiscated by Istanbul SSC, because of an article on the PKK leader Abdullah Öcalan. Ali Kemal Karhaman, the editor-in-chief of the journal "Özgür Gelecek" was detained on 9 April. The private TV channel SRT, broadcasting in Urfa, was banned for 30 days from broadcasting by a decision of the Higher Council for Radio and TV (RTÜK). On 11 April Semra Bazer, a journalist whose journal "Global World" had to close down because of the economic crisis, wanted to walk from Istanbul to Ankara, but was stopped on 11 April by officers from the department to fight terrorism (political police). She was detained when she had crossed the Bosphorus Bridge, but released after interrogation. She said that she would continue her march in order to tell the State President Ahmet Necdet Sezer about the problems of journalists. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, April 12, 2001)

An Evrensel Journalist Sentenced

On 17 April Istanbul SSC passed a verdict concerning an advertisement on F-type prison in the daily "Evrensel", that appeared on 23 October 2000. The paper's owner Fevzi Saygili was fined TL 11 billion and the editor-in-chief Bülent Falakaoglu was fined TL 5 billion. The court also ordered the closure of the paper for 3 days. (Evrensel-TIHV, April 18, 2001)

Journal Ozgur Gelecek Confiscated

The 38th edition of the journal "Özgür Gelecek" was confiscated on orders of Istanbul SSC because of articles on the death fast actions.  (Evrensel-TIHV, April 18, 2001)

Baykam's Book Confiscated

Istanbul Penal Court No. 4 ordered the confiscation of the book "Bone" written by Bedri Baykam on the grounds that it was "against general moral values". The author and his lawyer will appeal against this decision. (Radikal-TIHV, April 19, 2001)

Cartoonist Convicted

Beyoglu Penal Court No. 1 fined the cartoonist Feyhan Güver and the publisher Celal Zeynioglu TL 1,865 billion for the book "Landrose 3" on the grounds that it contained immoral pictures. On 1 March 2001 the public prosecutor had appealed to the court and succeeded in getting the book confiscated because of drawings on pages 10,18 and 62. If Feyhan Güver and Celal Zeyniolgu do not pay the fine within 10 days a public case will be filed against them. The book "Prisons of our Country and the Flowers of Resistance" was confiscated by Istanbul SSC on the grounds that it contained "separatist propaganda". Ramazan Keskin, the editor-in-chief of the weekly "Civilization" that appears in Malatya was arrested on 19 April because of an article of 13 April entitled "The Light of Islam is Everlasting". This edition was confiscated and an investigation against the paper is underway. (Akit-Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, April 20, 2001)

Journalists at trial

On 24 April Istanbul SSC continued to hear the case against the editor-in-chiefs of several newspapers that had published letters by the Mafia-leaders Alaattin Çakici and Nuri Ergin. Hasan Çakkalkurt (Radikal), Eren Güvener (Milliyet), Dogan Satmis (Hürriyet), Semra Uncu )Sabah) and Saffet Serdar Akbiyik (Star) are being charged with "aiding gang members". In the hearing they asked for their acquittal. The hearing was adjourned to a later date. In Malatya Eylem Irgas, the representative of the paper "Atilim" was detained on 24 April. (Evrensel-TIHV, April 25, 2001)

Ban on broadcastings

The radio station "Voice of Anatolia" broadcasting in Istanbul was banned from broadcasting for 90 days. The decision by the Higher Council for Radio and TV (RTÜK) was based on a program on the F-type prisons and death fasts. On 27 April Istanbul SSC continued to hear the case against Emine Senlikoglu for her book "What are we for this Fatherland?" In Antep the offices of the journals "Yasamda Atilim" and "Alintermiz" were raided on 27 April. Yüksel Bulut, who had been detained in the offices of "Yasamda Atilim" was arrested on 28 April. Eser Güclü was released after several hours. (Evrensel-Yeni Safak-TIHV, April 28-29, 2001)

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY

Démission du ministre de l'Energie mêlé à la corruption

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a annoncé, le 27 avril, qu'il avait accepté la démission de son ministre de l'énergie qui est mêlé à une affaire de corruption. Cumhur Ersumer, qui avait présenté sa démission la veille, est touché par un scandale éclaboussant de hauts responsables du secteur de l'électricité et des investisseurs qui sont accusés d'avoir truqué des appels d'offre publics et touché des pots-de-vin. Le ministre est soupçonné d'avoir lui-même pesé sur les appels d'offre.

Devant la presse, le ministre démissionnaire a toutefois rejeté les accusations le concernant, accusant des fonctionnaires sanctionnés d'avoir monté une cabale contre lui. Cumhur Ersumer est un des dirigeants du Parti de la Mère Patrie (ANAP), l'une des trois formations participant au gouvernement de coalition turc. Son départ a été bien accueilli dans les milieux d'affaires et par la classe politique, pourtant le vice-Premier ministre Mesut Yilmaz avait tout fait pour sauver sa tête allant jusqu'à même critiquer la gendarmerie turque dans l'affaire. Après l'annonce de la démission du ministre de l'énergie, la bourse d'Istanbul a encore fortement progressé, clôturant en hausse de 13,5 %.

L'Union européenne et les Etats-Unis, ainsi que les bailleurs de fonds internationaux, avaient exigé d'Ankara une lutte plus sérieuse contre la corruption et ce au plus haut niveau. L'an dernier la police turque avait

uvré en ce sens mais les observateurs craignaient que les mises en cause n'affectent que les seconds couteaux et non pas les hauts responsables politiques tirant les ficelles. (CILDEKT, 27 avril 2001)

Le congrès scandaleux du parti d'Ecevit (DSP)

Le Premier ministre Bulent Ecevit a été largement réélu, le 29 avril, à la tête de son Parti de la gauche démocratique (DSP) réuni en congrès, éliminant sans surprise son unique adversaire, et ce malgré les appels au changement. Le vieux leader, âgé de 76 ans, s'est assuré un total de 963 voix sur 1084 bulletins valides, sa rivale Mme Sema Piskinsut ne totalisant que 86 votes en sa faveur.

Le Premier ministre a salué un congrès qui s'est déroulé " dans la paix et le calme ", affirmant que la Turquie avait " plus que jamais besoin d'un parti comme le DSP ". Il n'a fait aucune mention des incidents au cours desquels son adversaire, l'ancienne présidente de la commission parlementaire des Droits de l'Homme, Mme Sema Piskinsut, ainsi que son fils, ont été molestés par des partisans du Premier Ministre opposés à sa candidature.

Les télévisions ont montré des images où on la voit protégée par ses gardes du corps et soustraite aux assauts de ses adversaires. Avant de quitter les lieux, elle a regretté les " atteintes à la démocratie " dont elle s'est estimée victime. Également privée de son droit de parole à la tribune pour présenter son programme, Mme Piskinsut, première femme à présenter sa candidature à la direction du parti, a en outre dû retirer la liste de ses candidats pour le comité directeur et le conseil de discipline du parti. La candidate malheureuse, âgée de 49 ans, n'a eu aucune chance malgré son passé à la tête de la commission parlementaire des Droits de l'Homme durant trois ans qui lui avait conféré une réputation de courage, à force d'interventions surprises dans les commissariats de police pour dénoncer la pratique de la torture.

Mais le DSP, fondé en 1985 par la femme du Premier Ministre, Rahsan Ecevit, alors que son mari était banni de politique par les dirigeants militaires du pays, est resté fidèle à sa tradition d'organe fortement centralisé et étroitement contrôlé par le dirigeant en place, à l'instar des autres formations politiques du pays. Dans son discours-programme, le Premier Ministre a rappelé l'importance pour une Turquie ravagée par une crise économique et financière sans précédent que sa coalition gouvernementale tripartite demeure au pouvoir. " Un changement de gouvernement compromettrait les efforts pour mettre l'économie sur les rails. Nous menons une intense bataille économique et nous la gagnerons ", a déclaré M. Ecevit.

M. Ecevit a ainsi répondu indirectement aux appels insistants pour qu'il mette un point final à une carrière de 44 ans au sommet de l'Etat et de son parti, le DSP fondé en 1987 et auparavant le Parti Républicain du peuple (CHP). Il a montré au contraire qu'il était déterminé à continuer, stigmatisant ceux qui estiment que le DSP n'est pas une formation " honorable ", et affirmant " avoir fait la preuve que le DSP est magnifique, consciencieux et résolu ". (CILDEKT, 29 avril 2001)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

General Asparuk: "MGK is a constitutional organ"

National Security Council (MGK) General Secretary Gen. Cumhur Asparuk said on Friday that the MGK is a constitutional organ, and added, "Those who are not happy with the MGK can apply to Parliament to amend it."

Answering reporters questions in Izmir about limiting the authority of the MGK, Gen. Asparuk said: "Every country has a system typical of the MGK, and I had an opportunity to analyze them all. In some such as the United States these institutions are directly affiliated to the president. In some countries they are either affiliated to the Prime Ministry or to the national Defense organization. In our country the MGK is a constitutional institution."

The MGK, attended by top military and civilian leaders and chaired by the president, is a forum for the army, which has staged three coups since 1960, to let politicians know what it thinks about the issues of the day.

The status of the MGK and its influence in Turkish politics has long been debated both in Turkey and in the European Union. The EU has made it clear on many occasions that the MGK should be redefined like its counterparts in EU-member countries. Turkey is expected to cite the increasing number of civilian members in the council as a step to reform it. (Turkish Daily News, April 14, 2001)

En période de crise, líArmée lance un nouvel appel díoffre

Selon le quotidien turc Milliyet du 3 avril, malgré la crise économique touchant gravement tous les secteurs en Turquie, l'état-major turc s'apprête à lancer un appel d'offre pour la coproduction en Turquie de plus de 300 systèmes électroniques de guerre équipant tous ses hélicoptères, un marché représentant 400 millions de dollars.

Alors que l'inflation est de nouveau en hausse sensible en Turquie, où les prix à la consommation ont grimpé de 6,1 % en mars par rapport à février après la dévaluation de la livre turque de plus de 30 % par rapport au dollar, l'armée turque, en guise de sacrifice, s'est bornée à déclarer que les projets d'achats de chars et de bâtiments navals sont renvoyés à l'année prochaine, tout en mettant à un ordre de jour avancé le projet de production d'hélicoptères d'attaques (ATAK). (CILDEKT, 5 avril 2001)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

Susurluk verdict released

Istanbul Number 6 State Security Court (DGM) has completed writing up the 188-page verdict and justification in the case that saw former National Intelligence Organization (MIT) officer Korkut Eken and former deputy head of Police Special Operations Bureau Ibrahim Sahin sentenced to six years apiece in prison and 12 other suspects to four years each, the Anatolia news agency reported yesterday. The document states in the "Provisions" section that following the car accident in the district of Susurluk near Balikesir on Nov. 2, 1996 and in which a known terrorist and a police chief were killed and a True Path Party (DYP) member was injured -- all had been travelling in the same car -- elements of an armed organization began to be exposed. It states that in order not to see a repetition of such incidents and fall into a society-wide pessimism and doubt concerning personal and state security, all public sector personnel from the most lowly of clerks to the very peak of the state should act so that the principle of rule of law cannot be questioned. This can only be possible when the three powers of the legislature, the executive and the judiciary work together in balance and harmony.

The document calls for all people regardless of title, rank, political or social position to be brought immediately to book for any crimes they have committed. "In communities where criminals go unpunished there can never be social or political stability," read the document. "Those who hide behind the shield of political, social, administrative or legal protection and those that protect or do not lift these shields should remember that one day they too will have recourse to the law."

The verdict and accompanying justification state the suspects said they believed they had been acting in the name of the state. It said suspects defenses did not bear out the facts as reflected in their case files. "The authority to carry out operations in the name of the state rests with such bodies as the President, the Prime Minister, the Cabinet and the National Security Council (MGK). It noted that both before and after the Susurluk car crash those most disturbed by the gangs and their activities and those that came down hardest on them were the relevant bodies of the state. "For the Turkish Republic and the great Turkish nation to entrust domestic and external security to murderers, drug smugglers and the owners of gambling joints is unforgivable and unacceptable behavior," said the verdict and added that for these reasons the defenses put up by the suspects that they were only following the state's orders had been viewed as attempts to shift the blame from themselves and had not been given any credence. (Turkish Daily News, April 13, 2001)

La démission d'un ministre accusé de corruption

La démission du ministre turc de l'Energie Cumhur Ersumer, cité par la justice dans une vaste affaire de corruption, est un grand soulagement pour le gouvernement du Premier ministre Bulent Ecevit qui souhaite éviter une crise entre les trois partenaires de la coalition.

"Je remercie M. Ersumer pour ses travaux à la tête du ministère de l'Energie", a indiqué M. Ecevit dans une déclaration écrite.

C'est en ces termes qu'il a immédiatement accepté la démission de ce membre de son cabinet, accablé d'appels à la démission par la presse, l'opposition au parlement, mais aussi par de nombreux députés des deux autres partis de la coalition, le parti de la Gauche démocratique (DSP, gauche nationaliste) de M. Ecevit et de celui de l'Action nationaliste MHP (extrême droite), de Devlet Bahceli.

Bien que M. Ecevit ait pourtant assuré dans sa brève déclaration que l'affaire Ersumer n'avait "jamais constitué un problème dans la coalition", les déclarations comme celle du ministre de la Défense, Sabahattin Cakmakoglu (MHP), qui avait lancé: "A sa place, j'aurais démissionné" affirmaient tout le contraire.

M. Ersumer, 49 ans, député influent du parti de la Mère patrie (ANAP, centre droit) du vice-Premier Mesut Yilmaz, était sur la sellette depuis plusieurs mois.

Une importante opération anticorruption entamée en janvier et baptisée "Energie blanche" a abouti à l'arrestation de hauts fonctionnaires de son ministère et d'un ex-ministre. Son nom est cité dans une série d'irrégularités et de fraudes lors d'appels d'offres publics dans le secteur de l'énergie dans l'acte d'accusation sur cette enquête rendu public mardi par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara.

C'est Sumer Oral, le ministre des Finances qui assurera l'intérim jusqu'à une nouvelle nomination à son poste.

Dans une conférence de presse au parlement, M. Ersumer, accompagné de plusieurs ministres et députés de l'ANAP qui étaient présents en signe de solidarité, s'est défendu des accusations portées à son encontre, affirmant faire l'objet d'"accusations très injustes, dénuées de tout fondement".

"J'ai la conscience tranquille, je n'ai rien à me reprocher, mais je ne peux conserver mon poste dans ces conditions", a-t-il dit.

Cette démission a automatiquement rendue caduque une motion de censure déposée mercredi à son encontre par le parti de la Juste voie (DYP, centre droit). M. Ersumer avait déjà surmonté une motion similaire déposée par ce même parti.

L'affaire Ersumer a embarrassé le gouvernement de M. Ecevit, confronté à une population qui semble avoir perdu toute confiance dans une classe politique éclaboussée par la corruption alors que le pays traverse une grave crise économique provoquée elle-même par une querelle au sommet de l'Etat sur la lutte anti-corruption.

La grande fédération patronale, la TUSIAD, qui avait réclamé la veille la démission de M. Ersumer, s'est félicitée jeudi de cette décision, ce qui est une pratique rare dans la vie politique turque.

Lutfi Esengun, vice-président de la troisième force politique du pays et principal parti d'opposition à l'Assemblée turque, le parti islamiste de la Vertu (Fazilet), l'a qualifiée de "décision juste, mais tardive", demandant toutefois que le ministre démissionnaire soit traduit en justice. (AFP, 26 avril 2001)

Un ancien ministre mis en prison

Un ancien ministre turc accusé de corruption et fraude a été emprisonné samedi soir à la prison de Kartal (rive asiatique d'Istanbul) après avoir été livré dans la matinée par les Etats-Unis où il avait été arrêté, rapporte l'agence Anatolie.

Cavit Caglar a été présenté devant un tribunal qui l'a formellement inculpé d'irrégularités lors de la vente d'une de ses banques et de crédits frauduleux en faveur des sociétés lui appartenant, ainsi que d'avoir rédigé de fausses factures.

Son arrivée au tribunal avait donné lieu à des manifestations de colère de Turcs réclamant qu'il rende des comptes de ses actes au peuple.

La Turquie a été secouée par de multiples affaires de corruption qui ont conduit le pays fin février à un krach financier à la suite d'une altercation entre le Président de la République et le Premier ministre. Bulent Ecevit

M. Ecevit, accusé de ne pas lutter efficacement contre la corruption au sein de son équipe gouvernementale, a dû se défaire vendredi du ministre de l'Energie, Cumhur Ersumer, directement mis en cause par un procureur enquêtant sur des malversations dans l'attribution de concessions pour des centrales électriques. (AFP, 28 avril 2001)

MINORITES / MINORITIES

Syriac Priest Acquitted

On 5 April Diyarbakir SSC No. 2 acquitted Yusuf Akbulut, priest of the Syriac Mother Maria Church in Diyarbakir. At a time when a draft resolution on the Armenian genocide was discussed in the US House of Representatives he allegedly said to journalist that not only the Armenians, but also the Syriacs had been massacred.

At the hearing Yusuf Akbulut said that he had only expressed his private opinion with no intention to "incite people to hatred and enmity".

The prosecutor argued that the elements of the crimes as described in Article 312 TPC had not materialized and the court decided to acquit the defendant. The hearing was attended by a crowd of some 50 observers from Europe. (Radikal-TIHV, April 6, 2001)

Une statue en mémoire du génocide arménien à Paris

Paris doit accueillir, probablement au premier semestre 2002, un monument en mémoire du génocide arménien, a indiqué la mairie de la capitale.

Bertrand Delanoë, nouveau maire socialiste de la capitale, doit recevoir mardi 24 avril, jour de la commémoration du génocide arménien, des représentants de cette communauté à Paris et en région parisienne, a indiqué un porte-parole du Comité du 24 avril, regroupement des organisations arméniennes de France, confirmé par le mairie.

Le monument --une statue du compositeur Komitas, figure emblématique de souffrances des Arméniens, mort et enterré en France en 1935, due à l'artiste David Erevantzi-- sera érigé place du Canada, non loin de l'église arménienne de Paris. (AFP, 19 avril 2001)

Le Bundestag doit inciter Ankara à reconnaître le génocide arménien (PDS)

Les communistes rénovés du PDS ont, dans une pétition, réclamé au Bundestag, la chambre allemande des députés, qu'il intervienne auprès du gouvernement turc pour qu'il reconnaisse le génocide arménien de 1915, a indiqué jeudi un député communiste.

Dans son projet de motion, le PDS réclame que le Bundestag reconnaisse aussi la coresponsabilité de l'Allemagne. Le Bundestag doit publiquement s'excuser pour le soutien et la tolérance montrée en toute connaissance de cause à l'égard du génocide par les fonctionnaires de l'Allemagne impériale (alors alliée de la Turquie), a déclaré le député Uwe Hicks.

La France avait reconnu en janvier le génocide arménien sous l'Empire ottoman, s'attirant des représailles commerciales de la part des autorités turques. (AFP, 19 avril 2001)

Demande d'un député arménien au Parlement iranien

Un député arménien membre du Parlement iranien (Majlis) a demandé lundi aux députés de reconnaître le génocide arménien de 1915 par la Turquie.

A l'ouverture de la session du Majlis, Georges Abrahamian a rendu hommage à ses "1,5 million de compatriotes massacrés par l'Empire ottoman".

"La communauté arménienne d'Iran désire que le génocide soit reconnu par le Majlis à l'instar des autres parlements de pays étrangers, comme la France et l'Italie", a affirmé le député.

Un rassemblement de la communauté arménienne d'Iran, qui compte plus de 200.000 membres, aura lieu mardi à Téhéran pour commémorer l'anniversaire du génocide.

La reconnaissance du génocide arménien par le Majlis pourrait créer des tensions entre l'Iran et la Turquie qui entretiennent déjà des relations plutôt difficiles en raison notamment des liens privilégiés d'Ankara avec Israël. (AFP, 23 avril 2001)

Rassemblement d'Arméniens à Téhéran

Plusieurs milliers de membres de la communauté arménienne se sont rassemblés mardi à Téhéran pour commémorer le génocide des Arméniens par la Turquie, a constaté un journaliste de l'AFP.

Entre 4.000 et 5.000 manifestants ont défilé de l'église arménienne de Téhéran jusqu'aux locaux de l'Organisation des Nations Unis (ONU) où ils ont demandé la reconnaissance du génocide de 1915.

Des slogans hostiles à la Turquie tels que "à bas le fascisme turc" et "la Turquie est l'apôtre de l'impérialisme" ont également été scandés.

Lundi, un député arménien a demandé au Parlement iranien de reconnaître le génocide.

La reconnaissance du génocide arménien par le Majlis (Parlement iranien) pourrait créer des tensions entre l'Iran et la Turquie qui entretiennent déjà des relations plutôt difficiles en raison notamment des liens privilégiés d'Ankara avec Israël.

Les Arméniens commémorent mardi le 86ème anniversaire de ce massacre qui, à partir du 24 avril 1915, sous l'empire ottoman, a fait 1,5 million de victimes selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon les Turcs. (AFP, 24 avril 2001)

L'auteur de l'attentat d'Orly (1983) libéré

Le terroriste arménien Varoujan Garbidjian, auteur d'un attentat anti-turc commis à l'aéroport parisien d'Orly en 1983 (8 tués, une cinquantaine de blessés) et condamné à la prison à vie en France 1985 a été libéré et expulsé lundi vers l'Arménie, a-t-on appris mardi de source pénitentiaire.

Cet attentat revendiqué par l'Armée secrète arménienne pour la libération de l'Arménie (ASALA) dont Garbidjian était l'un des chefs militaires, est le plus meurtrier commis en France durant les vingt dernières années.

Garbidjian, 47 ans, avait été condamné le 3 mars 1985 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir posé la bombe qui avait dévasté le 15 juillet 1983 le comptoir de la compagnie Turkish Airlines dans l'aéroport d'Orly, à une vingtaine de km au sud de Paris.

Agissant sur les ordres du chef de l'ASALA, Agop Agopian, Garbidjian avait été arrêté 48 heures après l'explosion à la suite d'une enquête de la police et des services secrets français.

Après plus de 17 ans de réclusion, Garbidjian, détenu à la maison centrale de Saint-Maur (centre), a bénéficié le 19 mars d'un jugement de libération anticipée de la juridiction régionale de libération conditionnelle, composée du président de la Cour d'appel de Bourges (centre) et des deux juges d'application des peines.

Le condamné a quitté la prison lundi pour être immédiatement placé sur un vol d'Armenian airlines à destination d'Erevan, comme l'a précisé le quotidien Libération qui a révélé mardi cet élargissement.

Plusieurs éléments ont milité en faveur de cette libération, selon l'un des avocats de Garbidjian, Me Gérard Tcholakian.

L'avocat a d'abord qualifié de "remarquable" la conduite de son client en prison. Il a aussi estimé que les conditions politiques ont changé, avec la création d'une République d'Arménie et la reconnaissance internationale du génocide arménien. Le parlement français a reconnu en janvier le génocide arménien, dont le 86ème anniveraire est commémoré mardi.

Garbidjian est de nationalité syrienne. Il est né le 7 mars 1954 en Syrie où ses parents s'étaient réfugiés. Il a fait part de son intention de s'établir à Erevan. (AFP, 24 avril 2001)

Des dizaines de milliers commémorent le génocide de 1915

Des dizaines de milliers d'Arméniens ont commémoré mardi le 86e anniversaire du génocide arménien en déposant des fleurs au pied du monument dédié aux victimes de l'empire ottoman à Erevan.

Le président Robert Kotcharian a salué "la reconnaissance de plus en plus grande du génocide arménien à travers le monde".

"Il ne s'agit pas seulement de rétablir une justice historique mais aussi de permettre de guérir les blessures du passé pour une meilleure coopération" avec la Turquie, a déclaré M. Kotcharian à la télévision nationale.

Le chef de l'Eglise arménienne, le catholicos Karékine II, en visite en Syrie orientale, a commémoré le génocide en célébrant une messe, en compagnie de pèlerins, dans l'église arménienne de Deir ez-Zor.

Cette église se trouve sur un chemin désertique qu'avaient emprunté des milliers d'Arméniens lors de leur exil forcé par l'empire ottoman.

La diaspora arménienne en Grèce a également souligné cet événement douloureux de son histoire en organisant une manifestation à Athènes. (AFP, 24 avril 2001)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

La crise suscite manifestations, prières et suicide

De nouvelles manifestations de mécontentement  face à la crise économique ont eu lieu dans plusieurs villes de Turquie  vendredi, où la grande prière musulmane a donné lieu à des appels à la  patience, a indiqué l'agence Anatolie.

A Adana, un vendeur de tapis de 26 ans s'est donné la mort en se jetant  dans la rivière depuis un pont parce qu'il était étouffé par d'importantes  dettes en devises et que l'on venait saisir ses biens, selon l'agence.

La Turquie traverse depuis fin février une crise économique, après une  altercation entre le président Ahmet Necdet Sezer et le Premier ministre  Bulent Ecevit sur la lutte anti-corruption. Elle a entraîné une dépréciation  de la livre turque d'environ 40% par rapport au dollar.

A Iskenderun (sud-est), l'imam de la mosquée Hamidiye a prié pour que  "l'Etat et la nation turcs, main dans la main, surmontent les problèmes et  crises actuelles", appelant chacun à résister au désespoir et au pessimisme,  selon Anatolie.

L'imam de la mosquée centrale de Konya (centre) a également appelé ses  fidèles à rester "unis et solidaires" jusqu'à ce que le pays surmonte cette  "dépression", selon l'agence.

De nouvelles manifestations ont cependant éclaté un peu partout dans le  pays, comme cela se produit quotidiennement depuis une semaine.

A Ankara, comme la veille, des milliers de petits commerçants sont  descendus dans la rue pour couper la circulation et ont protesté contre la  dévaluation de la livre turque face au dollar en déchirant des billets verts.

Au moins quatre personnes ont été blessées lors d'échauffourées entre  policers anti-émeute et manifestants qui refusaient de se disperser et ont  lancé des pierres contre les forces de l'ordre, a indiqué Anatolie. La police  a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.

Des rassemblements ont eu lieu dans quatre quartiers d'Istanbul, avec  fermeture des rideaux de fer et slogans hostiles au gouvernement.

Le chef du Parti de la Vertu (opposition islamiste) Recai Kutan a été hué  par des petits commerçants du grand bazar d'Istanbul en colère, selon Anatolie.

A Kahramanmaras (sud-est), un groupe de jeunes et de petits commerçants a  profité de la fin de la prière pour défiler dans les rues malgré  l'interdiction de la police, qui n'est cependant pas intervenue.

Des paysans avaient auparavant traversé la ville en tracteur pour protester  contre les difficultés économiques et l'immobilisme du gouvernement. (AFP, 6 avril 2001)

Un manifestant interpellé devant les bureaux d'Ecevit

Un Turc a été interpellé lundi par les forces de sécurité devant les bureaux du Premier ministre Bulent Ecevit alors qu'il s'apprêtait à protester contre la crise économique, a indiqué l'agence Anatolie.

Mehmet Seker, un gardien de nuit à la retraite, a voulu pénétrer dans le périmètre de sécurité établi autour des locaux en portant un T-shirt où était inscrit: "J'ai une question pour le Premier ministre", précise l'agence.

Il a été immédiatement maîtrisé par des policiers en faction auxquels il a dit: "J'ai des choses à dire au Premier ministre et à ses partenaires (du gouvernement)", a ajouté Anatolie.

Un autre suspect a été interpellé par la police quelques minutes après ce premier incident, a indiqué la télévision privée NTV, sans autre précision.

Mercredi dernier, un commerçant avait manifesté son exaspération au même endroit face en jetant en direction de M. Ecevit sa caisse enregistreuse, qui s'était écrasée à quelques mètres de lui.

Cette protestation avait entraîné une avalanche de manifestations de petits commerçants à travers le pays, étranglés par la hausse des taux d'intérêt et la dépréciation de la livre turque face au dollar, dont certaines ont dégénéré en bagarres entre forces de l'ordre et manifestants.

La Turquie a dévalué sa monnaie le 22 février à la suite d'une querelle entre M. Ecevit et le président Ahmet Necdet Sezer qui a accusé le gouvernement de ne pas lutter assez contre la corruption.

Cette querelle a détruit la confiance en la capacité du gouvernement à mener à bien un plan de réformes chaperonné par le Fonds monétaire international (FMI), et la Turquie doit présenter ce mois-ci un nouveau programme. (AFP, 9 avril 2001)

La livre turque dépréciée de 47% face au dollar

La livre turque s'établissait mercredi, journée marquée par de nombreuses et parfois violentes manifestations anti-gouvernementales, à 1.285.029 livres turque pour un dollar, soit une dépréciation de 47% depuis l'abandon du système des parités fixes le 22 février.

Avant que le gouvernement ne la laisse flotter, un dollar s'échangeait contre 689.000 livres turque.

La crise est née d'un différend entre le président Ahmet Necdet Sezer et le Premier ministre Bulent Ecevit sur la détermination du gouvernement à lutter contre la corruption qui a ruiné la confiance des marchés.

La Turquie a abandonné dans la foulée le plan de lutte contre l'inflation mis en place fin 1999 dans le cadre d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) et l'inflation est repartie de plus belle, les prix de gros augmentant de 10,1% au mois de mars contre 2,6% le mois précédent.

Les marchés attendent désormais la présentation par le ministre de l'Economie Kemal Dervis, ancien vice-Président de la Banque Mondiale appelé à la rescousse pour sortir la Turquie de la crise, d'un programme économique de sauvetage, qui devrait en principe se faire vendredi. (AFP, 10 avril 2001)

Interdiction des manifestations suite aux affrontements

Le maire d'Ankara a interdit mercredi toutes les formes de manifestations dans la capitale turque pendant un mois, suite aux violents affrontements qui ont eu lieu le même jour dans la ville lors des manifestations anti-gouvernementales, a rapporté l'agence turque Anatolie.

"A compter du 12 avril, les réunions et les manifestations à Ankara et dans sa banlieue sont interdites pour un mois", a déclaré le maire Yahya Gur dans un communiqué publié par Anatolie.

"Nous demandons à toutes les organisations professionnelles, les associations, les syndicats et les organisations politiques de respecter cette interdiction", a-t-il ajouté.

Cette interdiction survient après que de violents affrontements eurent opposé mercredi à Ankara la police anti-émeute et les manifestants, au nombre de 70.000, rassemblés pour demander la démission du gouvernement.

Les manifestants, la plupart des petits commerçants et artisans, ont jeté des pierres et des projectiles métalliques contre les forces de l'ordre qui tentaient de les contenir dans un périmètre autorisé pour la manifestation, et les policiers ont répliqué avec des canons à eau, des gaz lacrymogènes, et des tirs en l'air.

Au total près de 200 personnes, y compris des policiers et des journalistes, ont été blessés.

M. Gur a tenu pour responsable de cette explosion de violence plusieurs groupes de provocateurs qui ont désobéi non seulement à la police mais aussi aux organisateurs de la manifestation.

"Cette manifestation ressemblait à un mouvement de rue et à une insurrection", a déploré le maire.

Selon des renseignements fournis par les forces de sécurité, les provocateurs prévoyaient de perturber d'autres réunions prévues dans les jours à venir par les syndicats, a affirmé le maire pour justifier son interdiction.

"Nous demandons à tous les citoyens et les membres des organisations professionnelles et des syndicats d'être prudents et de réfréner de tels mouvements de rue au nom de la tranquillité et de l'ordre public", a précisé le maire dans son communiqué.

Le président du syndicat des commerçants et artisans TESK, Dervis Gunday a pour sa part dénoncé "des provocations" et indiqué que le syndicat allait annuler ou repousser d'autres actions prévues dans les jours à venir, dans un communiqué.

Des milliers de petits commerçants avaient déjà manifesté leur colère spontanément plusieurs jours de suite la semaine dernière, étranglés par la montée des taux d'intérêt, une dépréciation de la livre turque de plus de 40% face au dollar, et la reprise de l'inflation entraînées par la crise financière.

La journée de mercredi, marquée par des manifestations importantes dans les grandes villes turques, a constitué le point d'orgue du mouvement contre le gouvernement du Premier ministre Bulent Ecevit qui a fait savoir qu'il excluait de quitter ses fonctions. (AFP, 11 avril 2001)

Le gouvernement turc sur le fil du rasoir

Pressé de toute part de démissionner ou de remanier son gouvernement pour avoir déclenché puis géré sans urgence apparente une grave crise économique, le Premier ministre turc Bulent Ecevit est sur le fil du rasoir.

D'autant qu'une autre crise se profile à l'horizon avec la grève de la faim meurtrière de détenus d'extrême gauche qui contestent une réforme des prisons.

Neuf sont morts en trois semaines, mais ce bilan est voué à s'alourdir en l'absence de négociations avec les autorités, ce qui ne va pas améliorer l'image d'un pays qui tente de restaurer sa crédibilité aux yeux des bailleurs de fonds.

Alors que des dizaines de milliers de petits commerçants et artisans manifestaient violemment à Ankara mercredi contre les dirigeants, la pauvreté et la corruption, M. Ecevit a expliqué qu'il resterait en fonction car un changement de gouvernement ne ferait qu'accroître la crise.

Au fort mécontentement social devant une avalanche de hausses des prix et une dépréciation de la livre turque de 47% face au dollar s'est ajouté l'appel du TOBB, association des hommes d'affaires, à une démission du gouvernement, mais aussi celui de l'autre grande fédération patronale, la Tusiad, à un remaniement.

Si M. Ecevit n'a pas exclu la possibilité d'un remaniement, en renvoyant la balle dans le camp de ses partenaires de coalition, ces derniers ont repoussé cette éventualité à l'issue d'une réunion mercredi soir.

Le chef du parti de l'Action nationaliste MHP (extrême droite) Devlet Bahceli a répondu que "le MHP remplace ses ministres de son plein gré. Le changement ne se fait pas de force", cité dans la presse jeudi.

Le dirigeant du parti de la Mère patrie ANAP (centre droit) Mesut Yilmaz a jugé "impossible un remaniement à l'heure actuelle, peut-être dans un mois", estimant qu'après l'annonce d'un programme destiné à remettre l'économie sur les rails, mis au point par le nouveau ministre de l'Economie Kemal Dervis, "toutes ces réactions se calmeront", selon la presse.

Dans les couloirs du parlement, des députés de la coalition interrogés par l'AFP évoquaient eux aussi un remaniement, mais limité à 5 ou 6 ministres, et pour plus tard, une fois retombée la colère populaire et le programme engagé.

"La pression (pour un remaniement) est très forte. Il est difficile de penser que tout va continuer comme si de rien n'était après la présentation du programme, mais il est aussi difficile de faire des prévisions dans une démocratie téléguidée du sommet", souligne un diplomate occidental.

Ce programme économique, rédigé en accord avec le Fonds monétaire international (FMI), doit en principe être rendu public vendredi par M. Dervis.

Ses grandes lignes sont connues --réforme du secteur bancaire, accélération des privatisations. Reste la définition des objectifs budgétaires et de lutte contre l'inflation, qui devrait se traduire par des mesures d'austérité.

M. Dervis espère qu'il rétablira la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds et amènera une aide étrangère de 10 à 12 milliards de dollars, bienvenue pour surmonter la crise et psychologiquement indispensable s'il veut asseoir son autorité.

Même si tout le monde doute qu'un seul ministre puisse faire des miracles.

"En nommant l'homme adéquat à un poste responsable, le problème est censé être réglé et la crise doit être surmontée. Faux! (...) La crise est trop profonde, elle vient de l'échec du mécanisme politique à résoudre le problème de l'inflation galopante depuis le milieu des années 70", soulignait un éditorialiste du quotidien Radikal. (AFP, 12 avril 2001)

Nouvelles interdictions de manifester contre le gouvernement

Le gouvernorat de la province d'Usak a à son tour interdit jeudi des manifestations prévues samedi contre la crise économique, à la suite des affrontements survenus mercredi à Ankara, a annoncé l'agence Anatolie.

Dans un communiqué cité par Anatolie, le gouverneur d'Usak (ouest) a prévenu qu'aucune marche de la "plate-forme du Travail" ne serait autorisée, mais qu'il serait possible de lire une déclaration de presse.

Le gouvernorat d'Ankara avait interdit mercredi pour un mois toute forme de manifestation dans la capitale turque et ses banlieues, après des violents affrontements entre la police et 70.000 manifestants rassemblés pour demander la démission du gouvernement.

D'après la chaîne d'information NTV, 10 provinces sur les 90 que compte la Turquie sont concernées par des mesures similaires.

Jeudi, des affrontements ont encore opposé des manifestants aux forces de police de la ville de Sanliurfa, sans faire de blessés graves, d'après la chaîne d'informations CNN-Turk.

Le gouvernorat d'Istanbul avait prévenu jeudi qu'il se montrerait particulièrement vigilant contre certains "traîtres" qui tenteraient d'"exploiter" la crise économique lors d'une grande manifestation prévue samedi dans le centre d'Istanbul.

Ce jour-là, les principaux syndicats ouvriers et de fonctionnaires prévoyaient de protester dans l'ensemble du pays contre la crise économique qui secoue la Turquie depuis février. (AFP, 12 avril 2001)

Le peuple manifeste contre le gouvernement et le FMI

Des dizaines de milliers de Turcs sont à nouveau descendus dans la rue samedi à Istanbul et dans de nombreuses villes du pays pour manifester leurs craintes de l'avenir, au moment où le ministre de l'Economie divulguait un programme d'austérité pour lutter contre la crise.

A Istanbul, quelque 30.000 manifestants, principalement fonctionnaires, travailleurs du service public et membres de formations politiques de gauche ainsi qu'une minorité de petits commerçants se sont retrouvés dans le quartier de Sisli, dans la partie européenne, où des contrôles policiers sévères étaient en place.

Leurs critiques étaient dirigées contre le gouvernement autant que contre le Fonds Monétaire International (FMI).

"Nous ne sommes pas des valets du FMI!", criait la foule, mais aussi "Gouvernement: démission, Dervis: en Amérique!", à l'adresse du nouveau Ministre de l'Economie Kemal Dervis, ancien vice-président de la Banque mondiale appelé à la rescousse pour lutter contre la crise.

"Je ne peux plus ramener de quoi manger à mes enfants, car c'est 70% de sa valeur qu'a perdu la livre turque", proteste Elmas, employée de mairie, sous une banderole demandant: "Des sous pour les travailleurs, pas pour la corruption!".

Pour Munur Aydin, porte-parole de la plateforme du Travail, à l'initiative de ce rassemblement, "les petits commerçants sont anéantis, alors que les rentiers s'en sortent. Que l'Etat prenne l'argent des corrompus pour sortir la Turquie de la crise!", lance-t-il.

Des manifestations similaires devaient se tenir simultanément dans des dizaines d'autres villes, à l'appel de la plate-forme.

A Gaziantep (sud-est), des boutiques ont été saccagées par les manifestants. A Batman (sud-est), 5 syndicalistes ont été interpellés, et à Corum (nord), la police a interpellé 112 manifestants, selon l'agence Anatolie.

A Ankara et une vingtaine d'autre provinces en revanche, les manifestations avaient été interdites sur ordre des gouverneurs, pour éviter les violences ayant marqué une manifestation des petits commerçants mercredi dernier dans la capitale, qui a fait plus de 200 blessés.

A Ankara, le porte-parole pour la plate-forme du Travail, Kaya Guvenc, s'est contenté de faire une déclaration en accusant le gouvernement d'avoir échoué à résoudre les problèmes des travailleurs.

"Ceux qui ont plongé le pays dans la crise devraient aussi payer le prix", a-t-il dit, cité par l'agence Anatolie, réclamant la garantie de l'emploi, l'arrêt des licenciements massifs, une assurance chômage, des négociations collectives, et demandant au gouvernement de lutter contre la corruption.

Les manifestations ont été quasi quotidiennes ces deux dernières semaines en Turquie, organisées spontanément par les petits commerçants et artisans ruinés par l'arrêt de l'activité économique, la flambée de l'inflation et le relèvement des taux d'intérêt bancaires.

Le 19 février, une querelle entre le président Ahmet Necdet Sezer et le Premier ministre Bulent Ecevit sur l'efficacité de la lutte contre la corruption a dégénéré en crise financière et mené à la dévaluation de la livre turque, qui a perdu 47% de sa valeur face au dollar. (AFP, 14 avril 2001)

Un programme gouvernemental de demande des sacrifices

Le gouvernement turc a présenté samedi un programme de réformes économiques sans annoncer l'aide étrangère nécessaire à sa réalisation, et en appelant la population à des "sacrifices" alors que des dizaines de milliers manifestants dénonçaient les conséquences de la crise.

Outre des réformes de fond déjà connues --restructuration des banques, accélération des privatisations-- le programme prévoit une réduction de 9% des dépenses publiques, une croissance en recul de 3% cette année et une inflation à 52,5% contre 12% prévus pour 2001.

Le ministre de l'Economie Kemal Dervis s'est contenté de souhaiter que ce programme, soumis au Fonds monétaire international (FMI), permette de décrocher dès la semaine prochaine une aide étrangère de 10 à 12 milliards de dollars, sans annonce concrète.

Et il a en même temps mis en garde contre un accroissement de l'endettement inquiétant du pays, tout en excluant de nouveaux impôts.

"La Turquie doit restructurer de fond en comble son économie pour ne pas revivre des crises similaires", a-t-il prévenu.

Le pays "traverse une situation difficile, tout le monde doit faire des sacrifices", a-t-il poursuivi. Il a demandé à la population de garder espoir en prévenant que les 2 ou 3 mois à venir allaient être difficiles, avant un redressement à partir de l'été.

Le programme reprend les mesures d'urgence qu'il avait déjà annoncées un mois avant: la "priorité" est la réforme du secteur bancaire, alors que les dettes des banques publiques turques représentent 20% du revenu national, et une accélération des privatisations, dont celle des Turk Telekom.

Mais les partenaires étrangers intéressés ne pourront détenir que 49% des parts maximum, a-t-il dit, contre 51% précédemment annoncés.

Le programme suppose l'adoption de 15 projets de loi ou amendements, dont seuls 3 ont été votés depuis un mois.

"C'est inquiétant, il est difficile de comprendre que Dervis annonce un programme sans rien de nouveau et sans financement, avec des chiffres macro-économiques qui ne sont crédibles qu'avec ce financement, et un recul sur la privatisation des Turk Telekom", a estimé un analyste étranger sous couvert de l'anonymat.

Le programme a été immédiatement rejeté par les syndicats.

"Ce programme n'apporte rien pour les travailleurs, il est loin de résoudre les problèmes du pays", a estimé Bayram Meral, chef de la plus importante centrale ouvrière de Turquie, Turk-Is (gauche), cité par l'agence Anatolie.

Au moment même où M. Dervis présentait le programme, des dizaines de milliers de manifestants réunis à Istanbul et dans plusieurs grandes villes ont à nouveau dénoncé en bloc la corruption, la pauvreté, le gouvernement et le FMI, à l'appel d'une plate-forme du Travail regroupant plusieurs syndicats.

Le président de la Chambre de commerce d'Ankara, Sinan Aygun, a estimé que le document n'était que des "souhaits". "Le manque de toute mesure concrète pour demain matin veut dire que le handicap financier va se poursuivre", a-t-il dit.

Le Premier ministre Bulent Ecevit a déclaré le soutien de sa coalition tripartite au programme et assuré que la Turquie saurait "surmonter ces difficultés par la solidarité et par des sacrifices".

La crédibilité du gouvernement et sa détermination à mettre en oeuvre les réformes, largement mises en doute, sont indispensables pour un soutien étranger.

C'est une querelle entre M. Ecevit et le président Ahmet Necdet Sezer sur la lutte anti-corruption qui avait mis le feu aux poudres, détruisant la confiance des marchés, obligeant la Turquie à laisser flotter sa monnaie le 22 février, qui a perdu 47% face au dollar, et scellant l'échec du 16-ème plan conclu avec le FMI. (AFP, 14 avril 2001)

Confrontés à la crise économique les Turcs s'expatrient

Confrontés à la tourmente économique que traverse leur pays, un nombre record de Turcs, jugeant leur avenir bouché, cherchent à s'expatrier au Canada, en Nouvelle-Zélande ou en Australie.

"Il y a une demande extraordinaire auprès de notre département d'immigration cette année, surtout en raison de la crise économique", explique à l'AFP une responsable de l'ambassade du Canada à Ankara.

Mises à part les demandes d'études universitaires au Canada, pays qui accueille chaque année un nombre limité d'immigrants, l'ambassade reçoit chaque jour des centaines d'appels de gens qui ne remplissent pas les critères demandés, ajoute cette responsable.

"Un petit commerçant du meuble d'Ankara nous a appelé pour nous dire qu'il voulait avec des amis se rendre au Canada", dit-elle.

Interrogé pour savoir s'il est qualifié dans un métier ou s'il parle l'une des langues officielles du Canada, le français ou l'anglais, il a répondu: "Non, mais j'apprendrai en trois mois".

Selon cette responsable des journaux turcs portent aussi une part de responsabilité dans cet afflux de demandes, ayant écrit de façon erronée que le Canada délivrait un passeport à toute personne ayant résidé plus de trois mois sur le territoire.

"Le Canada n'est pas un paradis comme certains ont tendance à le croire. Il y a des règles strictes d'application pour y émigrer", ajoute la responsable.

"La raison pour laquelle je veux partir au Canada, c'est la crainte de ne pouvoir trouver un bon emploi ici en pleine crise", déclare à l'AFP une jeune diplômée du département de traduction de la prestigieuse université Bilkent d'Ankara.

Un autre candidat à l'émigration diplômé d'archéologie, au chômage depuis trois ans, explique que le Canada est un "pays d'opportunités". "Une fois là bas je pourrai enfin débuter une carrière", dit-il.

L'ambassade de Nouvelle-Zélande est aussi assaillie quotidiennement d'appels téléphoniques de personnes cherchant à savoir comment elles peuvent se rendre dans ce lointain pays.

"Nous recevons entre 500 et 800 appels par jour. C'est une augmentation record de plus de 200% par rapport à l'année dernière", précise un porte-parole de l'ambassade.

Les intéressés, dont de nombreux diplômés, expliquent leur désir de s'installer en Nouvelle-Zélande pour fuir les effets de la crise économique qui frappe de plein fouet la Turquie depuis fin février.

Depuis cette date, la monnaie turque a perdu plus de 40% par rapport au dollar, entraînant une cascade d'augmentation de prix, de faillites et des milliers de suppressions d'emplois.

Le gouvernement a présenté un plan de redressement pour obtenir de nouveaux financements internationaux, demandant une nouvelle fois à la population de se serrer la ceinture.

Le salaire minimum en Turquie s'élève actuellement à environ 11O dollars et un employé du secteur public touche en moyenne 315 dollars par mois.

Les missions diplomatiques d'Australie font l'objet de demandes similaires et leurs formulaires sont épuisés.

"Il y a une très forte demande de personnes diplomées de moins de 45 ans qui ont de très bonnes connaissances d'anglais, critères requis pour déposer une demande", précise au téléphone une porte-parole du consulat à Istanbul. (AFP, 20 avril 2001)

Villages à vendre pour cause de crise

Les habitants de 11 villages du centre de la Turquie ont mis tous leurs biens en vente, y compris terres et maisons, pour rembourser des emprunts auprès d'instituts publics en raison de la grave crise financière qui frappe la Turquie, a indiqué vendredi un journal turc.

"Avant que l'état ne vienne saisir nos biens, nous avons mis nos villages en vente. Tout est à vendre sauf notre honneur", a déclaré un porte-parole des villageois cité par le quotidien Zaman (islamiste modéré), à l'occasion d'une réunion des villageois jeudi à Calli, dans la province de Sivas.

Ils réclament 1,25 million de dollars par village pour rembourser leurs dettes, qui ont gonflé hors de proportion après la crise financière de février durant laquelle la livre turque a perdu plus de 40% de sa valeur face au dollar, faisant remonter en flèche l'inflation et les taux d'intérêt.

Les villageois, dont la campagne semble surtout destinée à attirer l'attention sur leurs difficultés, ont demandé au gouvernement d'annuler partiellement leurs dettes, ou de diminuer les taux d'intérêt sur les arriérés en étalant leur remboursement. (AFP, 20 avril 2001)

La Turquie s'enlise dans la crise en hésitant face aux réformes

Confrontée à une crise économique qui a mis à nu les déficiences du système politique, doublée d'une grève de la faim meurtrière de prisonniers, la Turquie est au bord de choix cruciaux si elle veut remplir son ambition de rivaliser avec les démocraties européennes.

Tout le pays est conscient que les prochains mois seront décisifs, car même si l'économie résiste, notamment grâce à l'apport d'une aide étrangère très attendue, d'autres crises suivront si aucune réforme structurelle n'est menée.

"L'espoir que le système puisse être amélioré s'est évanoui, il n'arrive plus à produire les conditions de sa reproduction. Il faut qu'il change de fond en comble", diagnostique Dogu Ergil, professeur à la faculté de sciences politiques d'Ankara.

La population en est consciente, comme le prouvent les dizaines de milliers de manifestants descendus dans la rue ces dernières semaines, fait inhabituel, pour crier leur colère devant la pauvreté et la corruption, et leur défiance des hommes politiques.

"L'intérêt du peuple et celui des dirigeants est de plus en plus divergent", note Dogu Ergil, qui juge entre autre indispensable une réforme du système électoral et de la loi sur les partis.

Mais les résistances d'un système figé dans le carcan d'une constitution rédigée après le putsch militaire de 1980 entravent les tentatives de réformes du nouveau ministre de l'Economie Kemal Dervis.

Son programme --assainissement du secteur bancaire, indépendance de la Banque centrale, accélération des privatisations-- heurte les intérêts d'une classe politique habituée à puiser dans les banques publiques pour cultiver ses intérêts et son électorat.

Deux mois après le début de la crise, marquée par une forte dévaluation de la livre turque face au dollar, une inflation et des taux d'intérêt galopants, et des licenciements massifs, les 15 lois étayant ce programme n'ont toujours pas été votées par le parlement.

Et les ministres résistent -- à la privatisation des Turk Telekom, aux coupes dans les subventions aux agriculteurs, à l'indépendance de la Banque centrale.

"La Turquie est à un carrefour, nous menons une guerre de survie", estime Ismet Berkan, éditorialiste du quotidien libéral Radikal.

"Les hommes politiques ne comprennent pas que les décisions qu'ils prennent aujourd'hui sont une question de survie pour eux aussi. Sans changement politique, pas de solution. Et les prescriptions sont contenues dans le programme de Dervis", ajoute-t-il.

La lourdeur de l'appareil d'état est tout aussi flagrante dans l'incapacité du gouvernement d'arrêter la grève de la faim de prisonniers protestant contre leurs conditions de détention, qui a fait 14 morts depuis le 21 mars, sans solution en vue.

Jusqu'ici, quand la Turquie traversait une grave crise, l'armée faisait un coup d'état, comme en 1960, 1971 et 1980. En 1997, elle chassait du pouvoir, en coulisse, le Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan.

Au début de la crise, bon nombre d'analystes turcs et de représentants des milieux d'affaires d'Istanbul se sont donc demandé si les militaires allaient chasser un gouvernement discrédité pour le remplacer par une équipe de technocrates non corrompus et efficaces.

Mais une telle intervention n'est plus dans l'air du temps, elle anéantirait les espoirs d'une adhésion à l'Union européenne sans calmer les marchés, estiment maintenant la plupart des commentateurs.

Les généraux se contentent d'observer et s'informent. M. Dervis leur a rendu visite avant de présenter son programme la semaine dernière.

Pendant ce temps, la population plonge dans le pessimisme. Les plus pauvres luttent pour survivre, les plus éduqués demandent des visas pour l'autre bout du monde car ils ne croient plus à un avenir dans leur pays. (AFP, 20 avril 2001)

Le FMI et la Banque mondiale accordent 10 milliards de $

Le Fonds monétaire international, FMI, et la Banque mondiale ont à nouveau volé au secours de la Turquie en lui accordant une aide financière supplémentaire d'environ 10 milliards de dollars pour faire face à ses difficultés économiques. En annonçant cette aide le 27 avril, le directeur général du FMI, Horst Koehler, a affirmé qu' " il y a de fortes probabilités que le programme de la Turquie marche mais qu'il n'y a pas de certitude absolue ".

L'organisation financière internationale est, il est vrai, échaudée. Un premier plan de soutien d'un montant total de plus de 11 milliards de dollars, dont une aide d'urgence de 7 milliards, décidé en décembre dernier n'a pas suffi à éviter à la Turquie de plonger dans la crise. " Les détails du plan restent à finaliser ", a précisé Horst Koehler. Selon les premières informations, le FMI devrait contribuer à hauteur de 8,5 milliards de dollars et la Banque mondiale de 1,5 milliard de dollars.

Il n'apparaît pas encore clairement si d'autres pays vont contribuer directement. Le secrétaire au Trésor américain Paul O'Neill a affirmé qu'il estimait l'aide du FMI " appropriée " mais n'a pas donné d'indication sur un complément qui serait versé par les Etats-Unis.

Pour obtenir ce nouveau soutien financier international, le ministre turc de l'Economie, Kemal Dervis, avait présenté mi-avril un nouveau programme de réformes visant à enrayer la crise financière qui sévit dans le pays depuis plus de cinq mois. Priorités de ce plan de redressement : la réforme du système bancaire (les dettes des banques publiques dépassent 2 % du revenu national) et l'accélération des privatisations. Pour le reste, Kemal Dervis s'est engagé à réduire les dépenses publiques de 9 % cette année, mais il a exclu d'avoir recours à de nouveaux impôts, tablant sur une hausse du PIB de 5 % en 2002 après un recul cette année, limité à 3 % " grâce aux exportations et au tourisme ".  (CILDEKT, 30 avril 2001)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

Le chef d'un groupuscule islamiste radical condamné à mort

Le chef d'un groupuscule islamiste accusé de vouloir  renverser le régime turc laïque pour instaurer la charia a été condamné à mort  lundi par une cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul, a indiqué l'agence Anatolie.

Salih Mirzabeyoglu, chef du Front Islamique des Combattants du Grand Orient  (IBDA-C) a été reconnu responsable d'une série d'actes de violence dans le  cadre d'une campagne pour "détruire de force l'ordre constitutionnel", ce qui  est passible de la peine de mort au terme de la loi turque.

Deux autres militants de l'IBDA-C ont été condamnés à 18 ans de prison  chacun pour appartenance à une organisation illégale, selon Anatolie.

Mirzabeyoglu a démenti tout lien avec l'IBDA-C.

Emprisonné en 1998, il avait tenté de se pendre dans sa cellule en juin  dernier mais en avait été empêché par l'intervention des autorités de la  prison.

Selon les autorités turques, l'IBDA-C a été fondé en 1985 et a commis une  série d'attaques à la bombe contre des bars, des discothèques et des églises à  Istanbul.

Selon la police, le groupe avait déclaré l'année 1999 "Année de la  Conquête" dans sa campagne pour remplacer le régime laïque de la Turquie  musulmane par un régime islamiste radical.

La Turquie observe un moratoire de fait sur les exécutions depuis 1984 mais  l'abolition de la peine capitale divise la coalition gouvernementale du  Premier ministre Bulent Ecevit.

Dans un "programme national" définissant les mesures qu'elle compte prendre  pour adhérer à l'Union européenne, la Turquie a indiqué que sa suppression  serait soumise à moyen terme au parlement pour qu'il se prononce. (AFP, 1 avril 2001)

Arrestation d'un islamiste pour meurtre d'un chef de la police

Un militant islamiste soupçonné d'avoir participé au meurtre du chef de la police de Diyarbakir (sud-est de la Turquie) a été arrêté par la police, rapporte lundi l'agence Anatolie.

Mehmet Fidanci, 29 ans, a été capturé à Istanbul et transféré ensuite à Diyarbakir pour y être interrogé, indique l'agence, sans préciser la date de son interpellation.

Le nom du suspect figurait sur une liste de personnes soupçonnées d'appartenir au mouvement extrémiste Hizbullah, révélée peu avant sa mort par Gaffar Okkan et 5 autres policiers, tués par balles dans une embuscade en janvier.

Les autorités turques accusent le Hizbullah de tenter de renverser le régime laïque pour instaurer un Etat islamique.

L'an dernier, la police avait lancé une grande opération contre le mouvement et retrouvé les cadavres de 68 victimes présumées de l'organisation enterrées un peu partout en Turquie.

Le meurtre d'Okkan, un fonctionnaire qui avait su gagner le respect de la population, avait soulevé une vague d'indignation dans le chef-lieu du sud-est à majorité kurde, intervenant après des mois de calme relatif suite à l'abandon par la guérilla kurde en 1999 de sa lutte armée.

Le 29 mars un autre participant présumé de cet attentat avait été abattu par les forces de l'ordre dans un échange de tirs à Diyarbakir. (AFP, 16 avril 2001)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

"Le programme turc pour l'adhésion à l'UE insuffisant"

Le programme turc pour adhérer à l'Union européenne n'est pas suffisamement axé sur les réformes démocratiques, a estimé le ministre délégué français chargé des Affaires européennes Pierre Moscovici, dans un entretien au quotidien Milliyet paru mardi.

"La Turquie doit faire des réformes et restructurer son organisation démocratique pour répondre aux critères européens", a-t-il souligné. "Mais le plan élaboré par la Turquie n'est pas très différent de ses structures actuelles dans ce domaine", a-t-il relevé.

Appelant la Turquie, candidate à l'UE depuis décembre 1999, à honorer ses engagements, M. Moscovici a indiqué que c'était à ce pays de se conformer aux normes de l'Union et non vice-versa.

"Une adhésion dépend uniquement de la volonté de la Turquie. Elle (la Turquie) doit réaliser que l'UE n'est pas seulement une communauté de nations mais un modèle de civilisation", a-t-il dit.

Le gouvernement turc a adopté en mars un "programme national" dans lequel il définit ses propres priorités pour adhérer à l'UE mais qui est loin des demandes de l'UE sur l'abolition de la peine de mort, l'octroi des droits culturels aux Kurdes ou la réduction du poids de l'armée dans la vie politique.

La Turquie doit satisfaire aux critères de Copenhague sur le respect des droits de l'Homme et de la démocratie avant de pouvoir ouvrir des négociations d'adhésion.

Concernant la reconnaissance du génocide arménien par le parlement français le 18 janvier, qui a provoqué une brouille entre les deux pays, M. Moscovici se dit personnellement convaincu qu'un génocide a bien eu lieu pendant les dernières années de l'empire Ottoman en 1915.

Il ajoute cependant que cette loi ne devrait pas "empoisonner" les relations bilatérales. "Cette loi ne vise absolument pas la République de Turquie. La France a du mal à comprendre la réaction turque", a-t-il ajouté.

La Turquie, qui rejette catégoriquement la thèse d'un génocide, a réduit ses relations avec Paris au minimum et rappelé son ambassadeur après l'adoption de cette loi, qu'elle considère comme une atteinte à l'honneur national. (AFP, 9 avril 2001)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

La Turquie et la Grèce décident de déminer leur frontière

La Turquie et la Grèce ont annoncé vendredi qu'elles  allaient déminer leur frontière commune en s'engageant à ratifier la  convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel.

Les deux pays ont décidé d'entamer "simultanément les démarches nécessaires  pour devenir parties de la convention d'Ottowa", précise une déclaration  commune publiée lors de la visite à Ankara du chef de la diplomatie grecque  Georges Papandréou.

"Alors que la Grèce débutera le processus de ratification, la Turquie  entamera le processus d'adhésion" et les deux pays déposeront simultanément  les instruments de ratification au secrétariat général des Nations unies,  souligne le texte.

"C'est une très importante mesure de confiance entre les deux pays. Elle  symbolise notre façon de vouloir aller de l'avant avec notre dialogue qui est  dans le droit chemin (...) Nous avançons à petits pas mais avec  détermination", a déclaré le chef de la diplomatie turque Ismail Cem lors  d'une conférence de presse avec M. Papandréou.

Ce dernier, arrivé jeudi à Ankara pour renforcer la récente amitié entre  les deux pays, a renchéri en soulignant que cette mesure, "au-delà d'être  symbolique, montre notre détermination à avancer en matière de mesures de  confiance entre nos deux pays".

Il a souligné que le déminage était une "opération coûteuse, sensible et  qui prendra du temps".

La convention d'Ottawa bannissant l'usage, le commerce et la production des  mines antipersonnel a été signée depuis 1997 par 139 pays, dont plus de cent  l'ont ratifiée.

La Turquie figure parmi les 54 pays n'ayant pas signé la convention.

La Turquie et la Grèce, membres de l'OTAN, ont noué un dialogue largement  impulsé par MM. Papandréou et Cem en juin 1999. Il s'est traduit par un  réchauffement spectaculaire avec un élan de solidarité mutuelle sans précédent  entre les deux voisins touchés chacun par de meurtriers séismes en 1999.

Depuis, les deux pays ont signé 9 accords de coopération bilatérale sur des  questions secondaires, créant l'espoir qu'ils puissent progresser aussi dans  le règlement de problèmes plus complexes.

Le parlement grec a ratifié sept des neuf accords, le parlement turc n'en a  jusqui'ici ratifié aucun.

M. Cem a qualifié d'"attitude positive et importante" la décision de la  Grèce d'ajourner après 2004, pour des raisons budgétaires, la commande de 60  chasseurs Eurofighter.

Interrogé pour savoir si la Turquie ferait de même pour ses dépenses  d'armement, M. Cem a répondu que ses besoins dans ce domaine "ne sont pas  reliés seulement à l'Egée et donc à la Grèce. Nous avons des besoins beaucoup  plus complexes", a-t-il souligné.

Jusqu'ici, les deux pays ne sont pas entrés dans le vif du sujet concernant  leurs différends territoriaux en mer Egée --délimitation du plateau  continental, de l'espace aérien et maritime-- et Chypre, divisée en deux  secteurs depuis l'invasion de son tiers nord par l'armée turque suite à un  coup d'état soutenu par la junte au pouvoir à Athènes pour rattacher l'île à  la Grèce.

"Nous souhaitons bien évidemment la reprise des négociation indirectes" sur  l'avenir de Chypre, rompues après la décision du dirigeant chypriote turc Rauf  Denktash de boycotter les discussions sous l'égide de l'ONU, a souligné M.  Papandréou.

M. Cem a relevé la nécessité d'une "nouvelle approche et de nouveaux  paramètres" sur ce dossier.

M. Papandréou devait s'entretenir avec le Premier ministre Bulent Ecevit et  les vice-Premier ministres Mesut Yilmaz et Devlet Bahceli avant de quitter  Ankara en début de soirée. (AFP, 6 avril 2001)

Deux espions turcs démasqués dans le sud de la Russie

Les services de sécurité russes (FSB, ex-KGB) ont  démasqué deux agents turcs qui opéraient séparément dans la région de  Stavropol (sud de la Russie), ont annoncé vendredi des responsables du FSB.

L'un des espions, identifié comme Khaki Mutlodogan, utilisait son  entreprise implantée dans la région pour entrer en contact avec ses agents, a  indiqué le FSB, cité par l'agence Interfax.

Le second suspect, une femme, Nesrin Uslu, se servait de sa couverture  d'interprète pour récolter des informations sur l'économie de la région.

Elle a été arrêtée alors qu'elle tentait de recruter un officier local du  FSB à qui il lui avait proposé 50.000 dollars.

La région de Stavropol, frontalière de la Tchétchénie, est située dans le  nord du Caucase. (AFP, 7 avril 2001)

Mines antipersonnel: Ottawa applaudit l'engagement de la Turquie et la Grèce

Le Canada s'est félicité vendredi que la Turquie et la Grèce se soient engagées la semaine dernière à ratifier la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel.

"Cette décision audacieuse apportera une énorme contribution au renforcement de la confiance et de la stabilité dans la région", a estimé le ministre canadien des Affaires étrangères, John Manley, dans un communiqué. Selon lui, ce geste "confirme que l'action antimines constitue une mesure efficace et une aide à la sécurité et à la stabilité mondiales".

Lors de la visite à Ankara du chef de la diplomatie grecque Georges Papandréou, vendredi dernier, les deux pays ont décidé d'entamer simultanément les démarches nécessaires pour devenir membres de la convention d'Ottawa.

La Grèce va débuter le processus de ratification, tandis que la Turquie entamera le processus d'adhésion. Les deux pays déposeront en même temps les instruments de ratification au secrétariat général des Nations Unies.

La convention d'Ottawa bannissant l'usage, le commerce et la production des mines antipersonnel a été signée depuis décembre 1997 par 139 pays et ratifiée par 111. (AFP, 13 avril 2001)

Cem: "L'adhésion de Chypre à l'UE sera une victoire à la Pyrrhus"

L'adhésion de Chypre à l'Union européenne (UE) sera un succès trop chèrement acquis, une "victoire à la Pyrrhus" qui, à terme, n'apportera que de "nouvelles souffrances" pour les deux communautés de l'île, a averti mercredi le ministre turc des Affaires étrangères, Ismail Cem.

"L'administration grecque (de Chypre) voit l'UE comme une victoire de l'Héllenisme. Une adhésion à l'UE sera pour eux une victoire à la Pyrrhus", a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash au terme d'une visite de trois jours dans la partie turque (nord) de Nicosie.

Mais, a dit M. Cem, "à long terme, cette adhésion peut être le commencement d'un processus lors duquel les deux communautés (turques et grecques) de l'île peuvent vivre de nouvelles souffrances", en référence aux heurts intercommunautaires des années 60.

"Personne ne doit jouer avec le feu à Chypre", a-t-il souligné.

Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord, depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs, téléguidé par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes, visant à rattacher l'île à la Grèce.

La république turque de Chypre nord (RTCN) est reconnue seulement pas Ankara.

La visite de M. Cem est la première d'un haut responsable turc depuis que M. Denktash a quitté, à la fin de l'année dernière, la table des négociations sous l'égide des Nations unies sur l'avenir de l'île.

En décembre 1999, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait lancé un processus de négociations indirectes entre M. Denktash et son homologue chypriote grec, Glafcos Clérides.

Mais M. Denktash avait refusé de participer à la sixième session de pourparlers prévue fin janvier, fustigeant un document de travail de l'ONU.

Ce document suggérait la création d'un seul Etat, une fédération bizonale et bicommunautaire, alors que Rauf Denktash et la Turquie, prônent une confédération de deux Etats souverains sur l'île.

"Les pourparlers se sont éloignés d'une atmosphère sérieuse", a estimé M. Cem.

M. Denktash a pour sa part indiqué que la RTCN, dont il est le président, était prêt à "coopérer avec les chypriotes-grecs dans le cadre de liens de bon voisinage", réaffirmant la nécessité d'une solution confédérale sur l'île.

"La paix à Chypre passe par des droits de souveraineté égaux", a-t-il ajouté.

La Turquie est candidat à l'UE, mais n'a pas encore commencé les négociations d'adhésion. (AFP, 18 avril 2001)
 

Fin du sommet des pays turcophones à Istanbul

Le 7e sommet des pays turcophones, réuni depuis jeudi à Istanbul sous la conduite du président turc Ahmet Necdet Sezer en présence des chefs d'Etat azéri, turkmène, kazakh, kirghiz et du Président du Parlement ouzbek, s'est terminé vendredi.

Soulignant à nouveau, l'utilité du rapprochement entre la Turquie et les pays turcophones d'Asie centrale pour la stabilité de la région, le chef de l'Etat turc a salué les réformes politiques, économiques, sociales, et démocratiques réalisées par les cinq anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale, dix ans après leur indépendance.

Dans leur déclaration finale, les participants au sommet d'Istanbul ont rappelé leur attachement aux valeurs des droits de l'Homme, de la laïcité, de l'économie de marché et de la démocratie, et ils ont souligné la nécessité d'approfondir leurs relations économiques et commerciales.

Le sommet a notamment insisté sur l'importance pour l'économie et le tourisme de la région d'accélérer la réhabilitation de l'ancienne Grande Route de la Soie, axe commercial qui reliait l'Europe à l'Extrême-Orient jusqu'au Moyen-Age.

Les 6 pays turcophones ont également appelé les institutions financières internationales privées à venir soutenir le projet de couloir énergétique est-ouest destiné à l'export des ressources locales en hydrocarbures.

Le prochain sommet turcophone se tiendra en 2002 à Ashgabat, capitale du Turkménistan, seul pays du groupe à n'avoir jamais été hôte de ce forum. (AFP, 27 avril 2001)

Complaisance contre un commando pro-tchétchène

Le commando pro-tchétchène qui retenait, le 23 avril, en otages 120 personnes au Swiss Hôtel à Istanbul reçoit une nouvelle fois toute la complaisance des autorités turques.

Les autorités turques n'ont pas manqué de relativiser la prise d'otages en déclarant qu'il s'agissait essentiellement de la part des " activistes " d'une opération médiatique, daignant ainsi de qualifier les ravisseurs de terroristes. Elle précise qu'à aucun moment de l' " occupation " de l'hôtel ou de l'intervention policière, les clients et le personnel de l'établissement n'avaient été menacés. Pis encore, le ministre du Tourisme Erkan Mumcu a accusé certains médias non précisés d'avoir fait une surenchère dans un " sensationnalisme susceptible de nuire au tourisme ", l'une des ressources essentielles de revenus du pays. D'ailleurs, ce dernier a même tenu une conversation téléphonique avec le chef du commando, qu'il a appelé " mon frère " et poursuivi en demandant " vous ne vous rendez pas compte de ce que vous nous faîtes en cette période de crise ", ce à quoi le ravisseur s'est excusé d'avoir mené cette opération.

La police a interpellé 13 hommes, qui ont été conduits au siège de la police d'Istanbul pour interrogatoire. Au nombre des membres du commando arrêtés figure Muhammet Emin Tokcan, qui avait déjà dirigé, en 1996, le détournement par un groupe pro-tchétcène d'un ferry russe de la mer Noire pour protester contre l'intervention militaire russe en Tchétchénie. À l'époque le Parlement turc à l'initiative du gouvernement [coalition entre le parti de la Juste Voie (DYP) et le parti de la Gauche démocratique (DSP) ], voulant éviter l'application de la loi anti-terreur à ces hommes,

avait voté une loi cousue de fil blanc pour ce commando, disposant que le détournement d'un véhicule de transport ne constitue pas un acte de terrorisme.

Finalement, M. E. Tokcan, avait curieusement réussi à s'évader d'une prison turque en 1997 après avoir purgé moins d'un an d'une peine de huit ans de réclusion. Arrêté de nouveau en 1999 alors qu'il tentait de quitter la Turquie pour la province yougoslave du Kosovo, il a été libéré en 2000 dans le cadre de la dernière amnistie, qui n'est pourtant pas appliquée aux prisonniers politiques pro-kurdes. Aujourd'hui, les autorités turques veulent une nouvelle fois les exonérer en leur appliquant la loi sur la constitution de bande et non les lois anti-terreur.

Interrogé sur la question, Bakir Çaglar, professeur à la faculté des sciences politiques, déclare: "ils ont commis un acte terroriste mais sont jugés comme une simple bande. Cette opération est un acte terroriste que ce soit au vu des lois internes ou conventions internationales. Ceux qui accusent l'Occident d'employer un double standard doivent se regarder dans un miroir."

La cause tchétchène est particulièrement populaire parmi l'opinion publique turque, car cette république du sud de la Russie est peuplée de musulmans et nombre de Turcs ont pour origine la région du Caucase. Cette prise d'otages est d'ailleurs intervenue exactement cinq ans après que le premier président de la Tchétchénie, Djokhar Doudaïev, qui avait conduit l'insurrection contre le pouvoir central de Moscou, eut été tué par un missile russe. Le mois dernier, d'autres malfaiteurs réclamant la fin de la guerre en Tchétchénie avaient pris en otage les passagers d'un avion russe qui faisait route entre Istanbul et Moscou. L'avion s'était posé en Arabie saoudite. Un raid des forces saoudiennes avait permis de libérer les 170 otages. Un preneur d'otage et un membre d'équipage avaient été tués.

Nombre d'observateurs se demandent si ce ne sont pas les services spéciaux turcs qui sont derrière ces opérations spectaculaires déclenchées comme par hasard lors de graves crises politiques turques pour détourner l'attention de l'opinion publique. À l'appui de cette thèse : la mansuétude dont bénéficient ces preneurs d'otages dans un pays où même des adolescents, comme ceux de Manisa ou de Mardin sont condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir crié un slogan, écrit des graffitis anti-militaristes ou porté des pancartes " subversives ". (CILDEKT, 30 avril 2001)

IMMIGRATION / MIGRATION

Arrestation de 300 immigrants clandestins en mer Egée

Près de trois cents immigrants clandestins en route  pour la Grèce ont été arrêtés par les forces de sécurité turques en mer Egée  alors qu'une partie d'entre eux se trouvaient à bord d'un bateau en  difficulté, rapporte dimanche l'agence Anatolie.

Les autorités ont été alertées par un appel de détresse anonyme signalant  qu'un bateau était en difficulté au large de la ville de Foca, précise  l'agence sans fournir la date de l'incident.

Les 299 passagers clandestins des deux bateaux sont en grande partie de  nationalité turque (120), les autres, Irakiens, Marocains ou Nigérians. Il y  avait également des enfants à bord.

Les clandestins ont déclaré qu'ils se dirigeaient vers la Grèce. (AFP, 8 avril 2001)

Grève de la faim pour soutenir les "prisonniers politiques"

Une trentaine de membres du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie, le DETUDAK ont entamé vendredi soir une grève de la faim à Belleville (sud-est) pour soutenir les "prisonniers politiques" en Turquie, a indiqué le comité samedi.

"Nous entamons cette grève de la faim pour défendre les demandes des prisonniers politiques, et souhaitons que le gouvernement français et l'Union européenne fassent pression sur la Turquie", a indiqué leur porte-parole, Ali Semvili, 30 ans.

"Depuis quelques jours, 10 détenus ont trouvé la mort, si l'opinion publique et la presse ne réagissent pas et si aucune solution n'est trouvée, d'autres morts peuvent arriver à tout moment", indique par ailleurs le DETUDAK dans un communiqué.

Les membres du DETUDAK, des Turques et des Kurdes, âgés en moyenne d'une vingtaine d'années, seront en grève de la faim jusqu'à lundi, jour où ils détermineront les suites de leur action en fonction des décisions prises à l'égard de leurs compatriotes. (AFP, 14 avril 2001)

Interpellation de 15 manifestants contre les prisons turques

Une quinzaine de Turcs qui manifestaient sans autorisation préalable samedi après-midi au premier étage de la Tour Eiffel à Paris contre les conditions de détention en Turquie ont été interpellés pour troubles à l'ordre public, a-t-on appris de source policière.

Des manifestants ont lancé des tracts et crié des slogans depuis la terrasse du premier étage de la Tour, a-t-on précisé de même source.

Dans un communiqué reçu à l'AFP, le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie (DETUDAK) explique avoir voulu "faire entendre les cris de ces prisonniers dans le monde entier".

Le DETUDAK demande "l'envoi d'urgence d'une délégation officielle composée de parlementaires pour visiter les prisonniers politiques, leur proches et faire pression sur l'Etat fasciste turc pour stopper ce crime contre la vie". (AFP, 14 avril 2001)

Manifestation à Zurich contre les prisons turques

Près de 300 personnes ont défilé dans le calme samedi après-midi à Zurich (nord) pour dénoncer les atteintes aux droits de l'Homme dans les prisons turques, a indiqué samedi la police.

Ils ont protesté contre le nouveau système carcéral mis en place en Turquie et témoigné de leur solidarité envers les grévistes de la faim. (AFP, 14 avril 2001)

Interpellation de 116 immigrants clandestins en Turquie

La police turque a interpellé 116 immigrants clandestins dans une opération réalisée lundi dans la province de Tekirdag, frontalière avec la Grèce, indique l'agence Anatolie.

Les immigrants clandestins --51 Turcs et des Marocains, Somaliens, Palestiniens, Afghans, Libanais et Palestiniens-- ont été arrêtés à bord de deux autocars, précise l'agence.

Ils ont indiqué vouloir se rendre à Canakkale (Dardanelles), plus au sud, et de là prendre un bateau pour l'Italie, selon l'agence. (AFP, 16 avril 2001)

Interpellation de près de 300 immigrants clandestins

La police turque a interpellé 296 immigrants clandestins dans deux opérations réalisées lundi dans les provinces de Tekirdag, frontalière avec la Grèce, et d'Izmir (ouest), indique l'agence Anatolie.

Dans une première opération, 116 immigrants clandestins à destination de l'Union européenne --51 Turcs et des Marocains, Somaliens, Palestiniens, Afghans, Libanais et Palestiniens-- ont été arrêtés à bord de deux autocars à Tekirdag, précise l'agence.

Ils ont indiqué vouloir se rendre à Canakkale (Dardanelles), plus au sud, et de là prendre un bateau pour l'Italie, selon l'agence.

180 autres clandestins, pour la plupart des Afghans, Pakistanais, Iraniens et Irakiens, dont une trentaine d'enfants, ont été interpellés près du site balnéaire de Cesme.

Ces personnes se croyaient en Italie, leur destination finale.

Ils seront expulsés, a ajouté Anatolie. (AFP, 16 avril 2001)

Occupation de la chambre de commerce de Suède à Duesseldorf

Une vingtaine de Turcs ont occupé mardi  à Duesseldorf (ouest de l'Allemagne) la chambre de commerce de Suède en signe de solidarité avec les détenus en grève de la faim en Turquie, a indiqué le président de la chambre de commerce, Goran Svensson.

La Suède exerce actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, et les manifestants ont remis à M. Svensson une lettre demandant au gouvernement suédois de se pencher sur les conditions de détention en Turquie.

L'action a duré environ une heure et demie, dans le calme, a-t-il précisé à l'AFP. Les manifestants ont pénétré vers midi dans le bâtiment, situé en centre ville, et ont bloqué l'accès à certaines pièces à l'aide de meubles.

Certains protestataires ont dit être des proches de détenus en grève de la faim, a indiqué M. Svensson. La chambre de commerce de Suède va renoncer à porter plainte pour trouble à l'ordre public.

Personne n'a été interpellé, selon la police de Duesseldorf, qui a seulement relevé l'identité des manifestants. (AFP, 17 avril 2001)

Brève irruption de Kurdes et de Turcs dans l'ONU

Une quarantaine de Kurdes et de Turcs d'extrême-gauche ont fait irruption mardi à Genève dans le bâtiment où se tient la commission des droits de l'homme de l'ONU, pour protester contre la condition des prisonniers politiques en Turquie, a-t-on constaté sur place.

Une délégation d'une dizaine d'entre eux a été reçue par le président de la commission, l'Argentin Leandro Despouy. Les manifestants, qui sont restés dans le hall du bâtiment, ont ensuite accepté de quitter pacifiquement l'enceinte de l'ONU, escortés par les services de sécurité.

En mars 1999, des manifestants kurdes avaient occupé une salle du Palais des Nations, le siège du Haut commissariat aux réfugiés et le Conseil oecuménique des églises, pour protester contre l'arrestation du dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan Abdullah Oecalan.

Après ces actions, le siège de l'ONU avait été transformé en camp retranché. Son enceinte avait été entourée de rouleaux de barbelés, ses issues fermées, à l'exception d'une seule. Quelque 400 soldats suisses avaient été affectées à sa garde et à celle de différentes organisations internationales et missions diplomatiques à Genève.

Depuis lors, le dispositif d'accès à l'ONU a été nettement allégé.

Les manifestants de mardi arboraient un grand calicot en lettre rouges: "l'Etat turc a assassiné 41 prisonniers politiques en plus des tortures et des disparitions", et scandaient en allemand: "Liberté pour tous les prisonniers politiques" et "Mort au fascisme", distribuant un tract signé du "Comité de solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie".

Ce mouvement lutte contre "le transfert de détenus dans des cellules d'isolement" dans les prisons turques.

La 57e session de la Commission des droits de l'homme est en cours au siège européen de l'ONU, avec de nombreux diplomates, délégués gouvernementaux, représentants d'ONG assistant aux travaux. (AFP, 17 avril 2001)

Une chaîne de télévision occupée par des manifestants

Une quinzaine de membres d'un "comité de soutien aux prisonniers politiques en Turquie" a occupé brièvement mercredi les locaux de la chaîne de télévision et radio NDR, à Goettingen (nord), a indiqué la direction de la chaîne allemande.

Les émissions ont dû être interrompues, a indiqué la même source, ajoutant que les manifestants avaient utilisé le fax de la rédaction pour lancer un appel à la solidarité avec les prisonniers, dont 300 à 400 observent une grève de la faim pour protester contre une réforme des prisons.

Ils ont quitté les locaux avant l'intervention de la police. (AFP, 18 avril 2001)

Manifestation devant le Palais des droits de l'Homme

Une trentaine de Turcs ont manifesté mercredi après-midi devant le Palais des droits de l'Homme à Strasbourg, a-t-on appris auprès du Conseil de l'Europe.

Ils étaient venus remettre des documents au Comité de prévention de la torture (CPT) de l'organisation paneuropéenne, a-t-on appris de même source. (AFP, 18 avril 2001)

Occupation d'un bureau du parti social-démocrate

Des manifestants turcs ont occupé pendant plusieurs heures vendredi le bureau régional du parti social-démocrate (SPD) à Stuttgart (sud-ouest) pour protester contre la réforme des prisons dans leur pays, a indiqué la police.

La police a interpellé vingt personnes sur les lieux. (AFP, 20 avril 2001)

Interpellation de 69 immigrants clandestins

Soixante neuf immigrants clandestins et leurs trois passeurs turcs ont été interpellés samedi par la police de la ville d'Izmir, dans l'ouest de la Turquie, selon l'agence Anatolie.

Au cours d'un contrôle, les policiers ont découvert les immigrants clandestins - des Pakistanais, Afghans, Palestiniens, Indiens, Irakiens et Bangladeshis - à bord de trois autocars, a précisé l'agence.

Ils ont indiqué vouloir se rendre en Grèce et de là en Italie, selon Anatolie. (AFP, 21 avril 2001)

Enquête sur les réfugiés kurdes arrivés en France en février

Une enquête est en cours "pour cerner les raisons économiques et politiques" qui ont amené quelque 900 Kurdes arrivés en France en février à émigrer, a déclaré mardi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valéro.

Les Kurdes, qui avaient tous affirmé arriver d'Irak, réclament l'asile politique. Mais, selon la presse française, ils ont récemment révélé être de nationalité syrienne.

"C'est à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) qu'il convient de se prononcer sur le sort de ces réfugiés" a ajouté M. Valéro.

La majorité des Kurdes qui sont restés en France après avoir débarqué le 17 février d'un cargo, l'East Sea, échoué sur une plage de Saint-Raphaël (sud-est) sont bien de nationalité syrienne, a confirmé lundi le secrétaire général d'un service oecuménique d'entraide, la CIMADE, Jean-Marie Dupeux.

Les réfugiés seront interrogés par l'OFPRA, qui dépend du ministère de l'Intérieur, et cela "permettra de mieux apprécier l'origine de ces personnes et leurs motivations" à émigrer, a ajouté M. Valéro. (AFP, 24 avril 2001)

La bataille judiciaire sur l'expulsion d'un mineur turc

Un nouvel épisode dans le feuilleton judiciaire autour de l'expulsion en 1998 d'un mineur turc délinquant récidiviste a été ouvert par la cour administrative de Bavière (sud), qui a entamé l'examen de la légalité de son expulsion en deuxième instance.

"Mehmet" --un pseudonyme choisi par la justice pour protéger l'anonymat de l'adolescent, aujourd'hui âgé de 16 ans--, a été entendu mardi à Munich (sud) et a obtenu pour ce faire un permis de séjour provisoire de quatre jours.

Le cas de "Mehmet", expulsé en novembre 1998 après une virulente polémique judiciaire et médiatique, était devenu emblématique de la fermeté de la Bavière à l'égard des délinquants étrangers.

Alors qu'il avait 14 ans, "Mehmet" s'était rendu coupable d'une soixantaine de délits et avait été condamné à un an de prison ferme pour vols et blessures corporelles aggravés.

Les autorités bavaroises avaient d'abord envisagé d'expulser "Mehmet" avec ses parents, ce qui aurait constitué une première en Allemagne. La justice s'y était finalement opposée.

Les parents de "Mehmet" vivent toujours à Munich et l'adolescent a été du fait de son expulsion obligé de s'installer chez des proches en Turquie. (AFP, 20 avril 2001)
 
 
 
 
 
 

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(January/janvier 1998 - Mars/March 2001)

 

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