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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

39th Year / 39e Année
Novembre
 
2013 November
N° 423
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




Droits de l'Homme / Human Rights

Pour la justice turque, les lunettes de piscine sont une "arme"

Le prix des droits de l’homme du CCBE à Ümit Kocasakal
La Turquie condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme
Le Conseil de l'Europe dénonce la répression des manifestations de juin
Police Releases Detailed Gezi Resistance Report
TESEV: Ergenekon goes beyond coup plot case
Turkish police clash with teachers in Ankara
Incidents au procès d'une victime des manifestations de Gezi
72 syndicalistes devant la Haute Cour pénale turque
Erdoğan dismisses an amnesty for political prisoners
 FIDH: Ongoing judicial harassment against Mr. Ramazan Demir
Le gouvernement maintient son refus d’amnistie générale
Police uses tear gas against ODTÜ protesters denouncing border wall
 Ankara Police Reportedly Picks 800 Gezi Suspects
Hard prison conditions for LGBTs, people with disabilities
High court approves life sentence for prison officials for torturing inmate
Eye-Loser Gezi Protestor Sentenced to House Arrest
Political prisoner Sarp Kuray Sentenced to Life Again
Political Manifestos Banned on Campus With Expulsion Risk
 Ankara condamnée par la CEDH pour des tortures policières
IHD's fact-finding mission report on Turkey-Rojava Border Crossings
IHD Calls For “Life Action” to Release Sick Inmates

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Parrainage du Comité international de soutien aux intellectuels de Turquie

French writers condemn Turkey’s banning of Apollinaire
L'auteur d'un tweet condamné à cinq mois de prison avec sursis
Un jour à Silivri. L'audience du 22 novembre 2013 - Etienne Copeaux
L’audience belge pour le journaliste arménien Cevat Sinet le 4 décembre
TYS: "We are writing under the shadow of the words and blood"
PEN: “Accusations on Writers and Journalists are Baseless”
Turkish intelligence wiretapped journalists with PM's approval
Journée mondiale contre l’impunité: dix visages contre l’oubli
Life Sentence + 789 Years of Prison + 1,263,320 Lira Fine! - Füsun ERDOĞAN
PEN International calls on Turkey to extend freedom of expression
 EFJ Petition Campaign: "Journalists are not terrorists"
Erdogan veut faire plier la presse
Qui sont ces intellectuels emprisonnés en Turquie?
Court delays trial into publisher over French author Apollinaire’s book
Un blog dédié au soutien aux intellectuels emprisonnés en Turquie
Six journalistes condamnés à la prison à vie
Journalist Füsun Erdoğan Receives Life Sentence
EFJ's urgent appeal: Journalists in Turkey are not Terrorists
 International Publishers Association criticizes censorship in Turkey
“Standing Still Journalist” For Justice
Journalist Ferit Aslan's First Conviction


Kurdish Question / Question kurde

Roboski Massacre’s 100th Week Commemorated

International Conference in Brussels on Kurdish Peace Process
 Demonstration of solidarity with Rojava in Istanbul
Brussels Conference: PYD asks West support to combat extremists in Syria
L'intervention de Dogan Özgüden à la conférence sur les Kurdes de Syrie
Le processus de paix : les Kurdes exigent une troisième partie
Erdogan tient enfin son «mur de la honte»
 Öcalan: We are ready for negotiations
Diyarbakir meeting: Promise of emptying prisons, but when?
Une visite controversée de Barzani à Diyarbakir
Colloque à Paris: La France doit réviser sa politique antikurde
 Villages kurdes bombardés: Ankara condamné par la CEDH
Les Kurdes annoncent une administration autonome en Syrie
Erdoğan to meet KRG President Barzani in Diyarbakır
 Öcalan: Process on but at critical stage
La police disperse une manifestation contre un mur à la frontière
Conférence à Bruxelles: Quel avenir pour les régions kurdes en Syrie?
Colloque : "Regards croisés : Territoires et Peuple kurde, quel avenir ?"
KCK: Three conditions to move process forward

Minorités / Minorities

Conférence-débat à Bruxelles: Un 24 Avril à Istanbul
 Court rejects merging of Dink case with commander negligence case
 New book published on abandoned property
Un pasteur évangélique persécuté et en danger en Turquie
 Laz community opens institute to save culture
Querelle autour de la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul
Génocide:  Une nouvelle tentative négationniste d'Ankara
US House subcommittee calls Turkish gov’t to reopen Halki

 Non-confidential documents turned into state secret in Dink trial
 MHP proposes bill to convert Hagia Sophia into mosque
Another taboo finally addressed: Muslim(ized) Armenians of Turkey

Politique intérieure/Interior Politics

Le projet de suppression des «dershane» ébranle la vie politique turque - Jean Marcou

Top judge Hasim Kiliç slams the failure of new Charter efforts
Tensions préélectorales entre Erdogan et l'influente confrérie Gülen
 Un homme arrêté avec une bombe factice près du bureau d'Erdogan
 Nisanyan: 51 questions sur Atatürk et le kémalisme
 Parliamentary Speaker: Efforts for new charter fail
Controversial closure of private examination prep schools
Le pantalon autorisé pour les députées
Governor’s insult against protester sends shockwaves through politics
 Une maire kurde en grève de la faim contre un "mur de la honte"
Nusaybin mayor on deathfast

Forces armées/Armed Forces

Over one million landmines remain undetected in Turkey

“If I Go to Army, I Can’t Account to My Brother, Myself”
Lack of transparency: Turkey’s defense spending rises
133 new military bases under construction
Le Japon et la Turquie vont codévelopper des équipements militaires
 Shortened service no solution to military abuse
20 ans après, des ex-soldats jugés pour le meurtre de six kurdes
Draft Resisters Face Fines Up to 46,355 Liras

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Quelque 500 Turcs dans les rangs d'al-Qaïda en Syrie

 Un monastère du Ve siècle d'Istanbul bientôt reconverti en mosquée
 Yakut: «Les écoles mixtes, une erreur historique à corriger»
La Turquie appelle le monde musulman à lutter contre l'islamophobie
Turquie: le kémalisme, héritage menacé ?
Al-Qaïda et la guerre par procuration en Syrie
 Les liaisons dangereuses d’Ankara avec les djihadistes
Turkish court lifts headscarf ban for attorneys
 Erdogan ouvre un nouveau front contre la laïcité
Erdogan crée une nouvelle polémique sur la mixité d'étudiants
Thousands of Alevis hit streets in Istanbul
Turkey's Islamic finance sector set for makeover

Socio-économique / Socio-economic

Turkey’s real unemployment rate 20 pct when all jobless considered

 Activists sue Turkey over animal deaths during Gezi protests
Almost 10 million unregistered employees
Workers resist against slavery
Up to 91,000 girls under the age of 18 give birth every year

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Swoboda: Turkey has increasingly authoritarian way of government

 Demirtaş: EU should review the list of terrorist organisations
 Turkey: Still on the road to peace with PKK?
World socialists discuss Gezi protests in Istanbul
L'UE presse le gouvernement de respecter les modes de vie des citoyens
AKP quitte le PPE pour rejoindre le groupe conservateur et réformiste
L'UE ouvre un nouveau chapitre des négociations avec la Turquie
Bruxelles semble avoir fait son deuil d’une Turquie vraiment démocratique

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La Turquie demande à prolonger d'un an le déploiement des Patriot

Relations régionales / Regional Relations

Téhéran et Ankara appellent à un cessez-le-feu en Syrie
 Ankara welcomes nuke deal, repeats its readiness to endorse it
Isolée au Moyen-Orient, la Turquie en quête de rapprochement avec l'Iran
Crise diplomatique entre l'Egypte et la Turquie
 Erdoğan to Putin: Take us to Shanghai
Les milices kurdes reprennent une ville aux jihadistes
 Les Kurdes chassent les jihadistes de 19 localités du Nord-Est
Gül: La Syrie pourrait devenir un "Afghanistan méditerranéen"

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Grèce réagit aux propos turcs sur Sainte-Sophie

Immigration / Migration

6 migrants clandestins ont péri dans un naufrage au large de la Turquie

La famille Kimyongür reçue au ministère des affaires étrangères
Un nouveau rassemblement pour Bahar Kimyongür
L'Allemagne ouvre la voie à la double nationalité pour les jeunes Turcs
Manifestation devant le consulat d’Italie pour Kimyongür
Premières nouvelles de Bahar, incarcéré en Italie
Benkhelifa: Bahar sera-t-il arrêté dans 188 pays différents?
RASSEMBLEMENT POUR BAHAR KIMYONGÜR
Bahar Kimyongür emprisonné en Italie !
L’arrestation de Bahar Kimyongür en Italie, un acharnement?
Lettre de Marcel Leurin à la ministre de l'Intérieur Milquet
Des mosquées recouvertes de croix gammées à Genk
20.000 Kurdes défilent à Berlin pour une levée de l’interdiction du PKK
Refus de la demande d'asile des membres de la famille Polat
Un prédicateur bruxellois appelle au djihad en Syrie
Manif devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles pour la paix en Syrie
Expulsion du GESU: pourquoi maintenant, pourquoi comme ça?
La Bulgarie veut accélérer les expulsions de migrants économiques


Droits de l'Homme / Human Rights

Pour la justice turque, les lunettes de piscine sont une "arme"

Un tribunal d'Istanbul a jugé que les lunettes de natation et autres casques de moto utilisés par les manifestants lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier pouvaient être considérés comme des "armes", a rapporté vendredi la presse turque.

A l'occasion d'une procédure ouverte contre 23 personnes, un juge turc a considéré comme un élément à charge le simple port de lunettes de piscine par certains manifestants interpellés lors d'échauffourées avec les forces de l'ordre.

"Il ne se sont pas rendus au parc Gezi pour nager, puisqu'il n'y pas de piscine à cet endroit", a estimé ce magistrat dans l'ordonnance citée par la presse.

Pendant les trois premières semaines de juin, quelque 2,5 millions de personnes ont défilé dans les rues de près d'une centaine de villes pour exiger la démission du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" le pays.

Ces manifestations ont éclaté après l'évacuation musclée d'une poignée de militants écologistes du parc Gezi d'Istanbul, promis à la destruction dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain contesté.

La répression de cette fronde sans précédent depuis l'arrivée du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en 2002 a fait 6 morts et plus de 8.000 blessés.
(AFP, 29 novembre 2013)

Le prix des droits de l’homme du CCBE à Ümit Kocasakal

Le prix des droits de l’homme du CCBE 2013 est attribué au bâtonnier ainsi qu’aux membres du conseil du barreau d’Istanbul

La session plénière du Conseil des barreaux européens (CCBE) a attribué aujourd’hui le prix des droits de l’homme 2013 au bâtonnier Ümit Kocasakal ainsi qu’aux membres du conseil du barreau d’Istanbul pour leur engagement, leur persévérance et leur courage exceptionnels dans la défense des droits de l’homme en Turquie.

Le barreau d’Istanbul a soutenu sans relâche ses membres confrontés aux attaques des autorités turques envers la profession d’avocat et son indépendance.

Le bâtonnier et les membres du conseil du barreau d’Istanbul ont subi des intimidations aussi bien de la part du pouvoir politique que du pouvoir judiciaire en conséquence directe de leur soutien aux avocats de la défense dans le procès controversé de la conspiration Balyoz (Balyoz Harekâtı). Le barreau avait officiellement demandé au tribunal compétent de conduire le procès conformément à la loi et aux principes d’un procès équitable, après que les avocats de la défense avaient dénoncé des intimidations, des saisies, une surveillance illégale et de multiples violations des droits de la défense.

Après avoir rapporté ces faits devant le tribunal oralement et par écrit, le bâtonnier et les membres du conseil du barreau d’Istanbul sont maintenant accusés de « tentative d’influencer le tribunal » et risquent des peines de prison allant de trois mois à six ans. L’affaire sera plaidée en janvier 2014, en présence d’observateurs du CCBE ainsi que d’autres organisations internationales.

Une traduction officieuse en anglais de l’allocution du bâtonnier est disponible ici.

Le Conseil des barreaux européens (CCBE) représente les barreaux de 32 pays membres et 11 pays associés et observateurs, soit plus d’un million d’avocats européens.

Tous les ans depuis 2007, l’objectif du prix des droits de l’homme est de mettre en lumière le travail d’un avocat ou d’une organisation d’avocats ayant honoré la profession d’avocat en sauvegardant les plus hautes valeurs de conduite professionnelle et personnelle dans le domaine des droits de l’homme. Vous trouverez davantage d’informations concernant les lauréats des années précédentes et les critères d’attribution du prix ici.

Pour plus d’informations, contacter Hugo ROEBROECK, directeur des relations extérieures
Tél. : +32.(0)2.234.65.10
Fax :  +32.(0)2.234.65.11
Courriel : roebroeck@ccbe.eu   

La Turquie condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à verser plus de 50.000 euros de dédommagement à un homme grièvement blessé lors d'une intervention de gendarmerie en 2007.

Une équipe d'opérations spéciales de la gendarmerie turque avait blessé par balles Hidir Taydas, un habitant d'Izmir aujourd'hui âgé de 53 ans, alors qu'il quittait la maison d'un voisin à Tunceli, dans le sud-est de la Turquie, le laissant handicapé.

Selon la version officielle des faits, les gendarmes auraient cerné la maison où il était en visite après avoir été informés que des indépendantistes du PKK (Parti des travailleurs du Kusdistan) s'y trouvaient. Croyant qu'Hidir Taydas était armé, ils auraient tiré des coups de semonce puis fait feu sur lui alors qu'il tentait de s'échapper.

Hidir Taydas affirme pour sa part qu'il n'y a pas eu de coups de semonce, qu'il ne portait pas d'arme mais une torche, et qu'il n'avait pas tenté de s'échapper.

Selon sa version, il avait été atteint par huit balles, aux bras, aux jambes et à une épaule, et les gendarmes auraient en fait eu l'intention de le tuer.

La Cour de Strasbourg a reconnu qu'en l'occurrence le "droit à la vie", garanti par la Convention européenne des droits de l'homme, avait été violé, et elle lui a alloué 52.000 euros pour préjudice moral.

La Turquie et le requérant disposent de trois mois pour demander un éventuel réexamen de l'affaire par l'instance suprême de la CEDH, la Grande Chambre.
(AFP, 26 novembre 2013)

Le Conseil de l'Europe dénonce la répression des manifestations de juin

La répression menée par la police contre les manifestations antigouvernementales qui ont agité la Turquie en juin dernier pourrait avoir un "effet négatif" sur l'ensemble des libertés dans ce pays candidat à l'Union européenne (UE), a averti mardi le Conseil de l'Europe.

"La façon dont la police a traité ces manifestations illustre une fois encore le problème sérieux et récurrent du comportement condamnable des forces de l'ordre dans ce pays", écrit le commissaire aux droits de l'Homme de l'organisation, Nils Muiznieks, dans les conclusions d'une enquête réalisée en juillet en Turquie.

"Il est temps pour la Turquie d'améliorer ses performances en matière de respecter des droits de l'Homme", ajoute M. Muiznieks.

"Je souhaite des enquêtes et des poursuites rapides et efficaces contre les policiers coupables de violations des droits de l'Homme", a-t-il précisé à l'AFP.

La Turquie a été le théâtre en juin d'une fronde politique sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, en 2002. Pendant trois semaines, quelque 2,5 millions de personnes ont défilé dans la rue pour dénoncer la dérive autoritaire et islamiste du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

La violente répression de ces manifestations, largement dénoncée, s'est soldé par la mort de 6 personnes et a fait plus de 8.000 blessés.

"Le comportement des forces de l'ordre constitue une menace directe à l'Etat de droit", poursuit l'auteur du rapport, qui exprime également sa "grande préoccupation" face aux arrestations et aux poursuites qui ont visé médecins, avocats, enseignants, étudiants, syndicalistes et journalistes turcs.

"Je suis particulièrement inquiet de l'effet négatif que ces mesures ont pu produire sur les libertés de réunion, d'expression ou de la presse", insiste M. Muiznieks.

De nombreuses ONG turques et internationales ont dénoncé la dégradation de ces droits depuis les manifestations de juin.

Dans une rare sortie publique, un haut magistrat du pays, le vice-président de la Cour constitutionnelle Alparslan Altan, a dénoncé lundi les "tentatives de faire taire les médias pour des raisons économiques ou politiques".

Ce rapport est publié trois semaines après la reprise des discussions.
(AFP, 26 novembre 2013)

Police Releases Detailed Gezi Resistance Report

Police authorities released an analysis on Gezi Resistance. The report described in detail regarding Gezi detainees’ basic demographics including monthly income, education status and religious affiliation. 

According to Milliyet newspaper, the information leading to the drafting of report has been gathered out of over 5,000 individuals who have been detained during Gezi Resistance protests.

Some of the highlights from the report are as follows:

* During the 112 day period between May 28 until the first week of September, 5,532 protests have been organized across all (81) provinces of Turkey with the only exception of Bayburt.

* While approximately 3,600,000 people attended the protests, 5,513 were detained by the police. Within various investigations, 189 were arrested. On the other hand, 4,329 were wounded and 5 demonstrators were killed. Regarding the police forces, one officer died and 697 were wounded.

50 percent women

* 50 percent of those who are facing investigation are women.

* The educational status of suspects was listed as follows: elementary/secondary school graduate (15 percent), high school graduate (24 percent), university student (36 percent) and university graduate (25 percent).

* The distribution of suspects according to age was listed as follows: 18-25 (56 percent), 26-30 (26 percent), 31-40 (17 percent), 40 and older (1 percent).

* The month income of protests was distributed as follows: 0- 499 TL (39 percent), 500-999 TL (15 percent), 1000-1999 TL (31 percent), and 2000 TL and above (20 percent).

78 percent with Alevi background

* While 78 percent of all suspect were with Alevi religious background, other backgrounds of suspects included union/NGO, soccer fan groups, secularists and nationalists.

* While only 12 percent had a political party affiliation, 6 percent were linked with marginal leftist groups and 4 with terrorist groups and their legal extension

Gezi Resistance allegedly costs 139 million liras

* According to police authorities, the approximate damage of Gezi Resistance protests costed 139 million liras with 74 million for workplace property damage. Other damage costs included police vehicles (15.5 million), pavements and municipal vehicles (10 million), public and AKP related buildings (2 million), private vehicles (6 million), bus stops (4,3 million), billboards and traffic signs (4,1 million) and ambulances (2,8 million).  (BIA, Nov 25, 2013)


TESEV: Ergenekon goes beyond coup plot case

A report released by İstanbul-based think tank the Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) on Monday found a significant degree of connection between the Ergenekon gang, which plotted to overthrow the government, and the many murders and disappearances committed in southeastern Turkey in the 1990s, stating that Ergenekon goes beyond a mere coup plot case.

The report, prepared by human rights lawyer Gülçin Avşar with the contribution of Koray Özdil and Nur Kırmızıdağ, argues that the Ergenekon verdicts reached in August showed that the “criminal grounds of the Ergenekon case consisted solely of coups plotted against the government but excluded the human rights violations of the 1990s.”

Speaking at a panel session after the introduction of the report in İstanbul, former Education Minister and head of Parliament's Coup and Memorandum Investigation Commission Nimet Baş said the Ergenekon case is just the tip of the iceberg as the deep state is not over.

Comparing the illegal networks within the state with those in other countries, Baş argued that Turkey has a “unique example” since these networks were designed in such a way that makes it impossible to question them. “You can only proceed so much,” she said, referring to the investigation of the commission regarding the deep state. Stating the commission was not able to make all the documents public due to the “state secret” concept, Baş said even the judiciary could not gain access to state secrets beyond a certain level.

Agreeing with Baş, Mehmet Uçum, a human rights lawyer and a member of a wise people commission established by the government during the settlement process with the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK), said, “The Turkish case is unique because in Turkey illegitimate networks within the state are actually protected by laws.” Calling this system a “bureaucratic and institutionalized fascism” established after the 1960 military coup, Uçum said all the unsolved murders especially in the eastern and southeastern parts of Turkey in the 1990s were committed by the state and not “certain centers” within the state.

JİTEM proved based on Ergenekon evidence

As far as the Ergenekon case is concerned, Avşar said there are important findings about JİTEM, an illegal counterterrorism unit formed under the gendarmerie that took the law into its own hands and terrorized the Kurdish population in the Southeast throughout the 1990s, among the Ergenekon case evidence. “Even though the existence of JİTEM was denied, the state had to admit it based on the evidence in the Ergenekon case,” Avşar went on to say.

Stating the parallels between the Ergenekon and unsolved murder case findings, Avşar says Ergenekon is connected to cases such as the murders of Christian missionaries at the Zirve Publishing House in Malatya, the Hrant Dink assassination and the killing of priest Andrea Santoro. She says retired general Hurşit Tolon is among the defendants in both the Ergenekon and the Zirve cases as another retired general, Şener Eruygur, testified in the Zirve case. Another person convicted in the Ergenekon trial, retired Brig. Gen. Levent Ersöz, was involved in the killing of civilians in southeastern Silopi during the 1990s.

According to Avşar, these cases have not received the attention they deserve from the public, but the evidence shows that they are connected to the Ergenekon process, which is more than just plots against the Justice and Development Party (AK Party) government.

In reference to the documents that were found in Arif Doğan's house, which is considered the JİTEM archive, Avşar complained about the “state secrets” rule which prevents the sharing of these documents with the public. “Having no access to critical documents is an important obstacle,” Avşar comments, asking for the acceleration of trial processes and the removal of statute of limitations in cases such as unsolved murders.

Diyarbakır Bar Association President Tahir Elçi spoke about the painful experiences of the people of the Southeast and examples of disappearances in the1990s, saying that over time, it turned out that the people who took civilians from their homes were members of the gendarmerie. He said the judiciary did nothing to try any of the state officials believed to be behind the disappearances and murders.

According to him, Ersöz killed civilians in front of witnesses but was not tried by anyone back then. Elçi also warned against the statute of limitations running out for the unsolved murder cases dating back to the late 1980s. Arguing that a strong political will is necessary to tackle the unsolved murder cases, Elçi asked the government to demonstrate the same will which it did with the Ergenekon case.

As far as the government's efforts are concerned, lawyer Uçum praised the EU reforms starting from 2001 but called them revisions instead of reforms as there is still much to be done. “If you cannot control intelligence authorities, you cannot control anything,” he said, pointing out the lack of civilian control over intelligence authorities, especially in the 1990s.

Criticizing the problematic relations between the media, politics and especially intelligence authorities, Radikal columnist Oral Çalışlar spoke about a “journalist,” Hayri Birler, who was actually a member of the National Intelligence Organization (MİT), adding that the media sides with whomever is strong, be it the army or politicians, in a given era.

Baş: Coups planned from a certain center

Addressing the audience about some of the findings of their commission, Baş said the commission has come across evidence suggesting that interventions in civilian politics was designed by a certain center. Although she did not specify any names or institutions, Baş urged for the establishment of a fact-finding commission in Parliament, stating that aside from the judiciary, it is Parliament that can best face the dark sides of the regime.

According to Baş, the illegal profiling/labeling of citizens is an issue that should be addressed and that all profiling documents should be destroyed. She said that during the Feb. 28 postmodern military coup era alone, 6 million people were categorized by the state.

“The state perceived some of its citizens as an internal threat,” Baş stated, urging the continuation of EU reforms to strengthen the country's democratic climate.

The TESEV report cites testimony from Ergenekon suspect Doğu Perinçek; excerpts from MİT's Susurluk report; a JİTEM chart received from Tuncay Güney (a former member of the Ergenekon organization); and the testimonies of Ergenekon suspects such as Arif Doğan and Veysel Şahin as well as testimony from the secret witnesses in the unsolved murder cases of Musa Anter and other crimes believed to be linked to Ergenekon.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 24, 2013)

Turkish police clash with teachers in Ankara

Turkish police forces have clashed with teachers staging a protest in the capital Ankara against the government's education policies.

On Saturday, riot police fired tear gas and used water cannon against hundreds of teachers who joined the march in the streets of the capital.

According to reports by Turkey's Hurriyet Daily News, seven protesters were injured and a female teacher sustained cerebral trauma due to the impact of a gas canister fired by the police.

The teacher, identified as Asli Akdemir, was transferred to hospital and her injuries, though severe, are not life-threatening, doctors said.

The protest, which had been organized by the Education and Science Workers' Union (Egitim-Sen), brought many teachers from across the country to the iconic Tandogan square, where the demonstrators gathered.

The report added that two demonstrators were arrested after being chased inside streets surrounding the nearby Kizilay square, past which the protesters were not allowed to continue their march due to the use of tear gas and water cannon by police.

Turkey has been rocked by nationwide protests and strikes against the policies of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan.

The unrest began in Istanbul on May 31 after police broke up a sit-in held at Taksim Square to protest against the demolition of nearby Gezi park. (http://www.presstv.ir/, 23 nov 2013)

Incidents au procès d'une victime des manifestations de Gezi

Des incidents ont opposé jeudi à Istanbul la police à des manifestants à l'ouverture du procès du chauffeur d'un taxi et de son propriétaire poursuivis pour la mort d'une personne au cours de la fronde antigouvernementale de juin, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ces heurts ont éclaté lorsqu'une partie des quelque 500 personnes réunies par solidarité avec la victime, Mehmet Ayvalitas, a tenté de forcer les portes du tribunal pour entrer dans la salle d'audience, protégée par un imposant service d'ordre.

Ces incidents n'ont pas fait de blessés.

Mehmet Ayvalitas, 19 ans, avait été tué le 2 juin à Istanbul par un taxi ayant percuté un groupe qui manifestait sur une autoroute de la rive asiatique d'Istanbul contre le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.

 "Cette affaire n'est pas une affaire pénale, ni une affaire d'accident de la circulation, c'est tout à fait une affaire politique", a dit devant la foule la députée kurde Sebahat Tuncel, présente à l'audience jeudi et citée par l'agence de presse Dogan.

La prochaine audience dans le procès du chauffeur de taxi et du propriétaire du véhicule, poursuivis pour homicide involontaire, a été fixée au 5 février.

La répression de la vague de contestation antigouvernementale sans précédent qui a secoué la Turquie pendant les trois premières semaines de juin a fait six morts et plus de 8.000 blessés, selon l'association des médecins turcs.
(AFP, 21 novembre 2013)

72 syndicalistes devant la Haute Cour pénale turque
 
Copenhague, 21 novembre 2013- Un membre du Comité exécutif du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme, Osman İşçi, ainsi que 71 syndicalistes, participeront à leur troisième audition devant la 13e Haute Cour pénale d’Ankara le 25 novembre prochain.

Le procès est en cours depuis le 10 avril 2013 et s’inscrit dans le cadre des procédures anti-terrorisme turques qui enfreignent clairement le droit à un procès équitable. Osman İşçi et les autres accusés sont des militants syndicaux et des droits de l'Homme pacifistes, accusés de faire partie d'une organisation illégale en raison de leur critique pacifique des politiques du gouvernement turc.

Le 25 juin 2012, les forces de police « anti-terrorisme » ont emprisonné Osman İşçi et 71 syndicalistes affiliés à la confédération « KESK ». Parmi eux, 28 individus, dont M. İşçi, ont été placés en détention provisoire au sein d’un établissement pénitencier de haute sécurité pendant 8 à 10 mois[3]. Les accusés et leurs avocats n’ont pas été informés des charges retenues à leur encontre avant le 15 février 2013, dans la mesure où les dossiers étaient gardés secrets conformément à la loi anti-terrorisme turque. Une si longue privation de liberté sans accusation publique est en violation flagrante avec les obligations internationales de la Turquie[4].

Bien qu'Osman İşçi et les autres syndicalistes aient été libérés lors de la première audition du 10 avril 2013, dans son jugement, le tribunal spécial d’Ankara a maintenu les charges qui pesaient contre les 72 accusés.

En conséquence, le REMDH :

-          salue l’initiative de la délégation de l'UE et de plusieurs États membres qui ont envoyé des observateurs aux auditions précédentes et les exhorte à se mobiliser de nouveau pour la présente audition et à surveiller de près l'évolution de ce procès hautement politique, conformément aux lignes directrices de l'UE sur les défenseurs des droits de l'Homme ;
-          salue le rapport de suivi 2013 de la PEV sur la Turquie, qui souligne que « des efforts supplémentaires sont nécessaires pour consolider l’indépendance, l’impartialité et l’efficacité du système judiciaire, y compris du système de justice pénale » ;
-          exhorte l’UE à contrôler le respect des instruments du droit international et des droits de l’Homme par les autorités turques, et ce en toutes circonstances.

Le REMDH exhorte les autorités turques à :

-          mettre un terme aux poursuites lancées pour des motifs politiques contre Osman İşçi et les 71 autres accusés ;
-          de manière générale, mettre un terme aux actes de harcèlement judiciaire et au recours arbitraire à la loi anti-terrorisme contre des opposants pacifiques et des militants des droits de l’Homme, en particulier les militants pro-kurdes ;
-          respecter leurs obligations internationales en matière de droits de l’Homme et, en particulier, garantir le respect des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
 
Observation du procès : rapport du REMDH

Le REMDH a envoyé des observateurs en Turquie, afin qu’ils participent aux deux auditions précédentes des 72 militants de la société civile. Il a publié un rapport sur l'observation du procès à la suite de la première audition (10 avril 2013). Ce rapport met en lumière des violations flagrantes des normes internationales en matière de procès équitable, y compris, entre autres, des principes de l’égalité des armes.

Il remet également en question l’indépendance et l’impartialité des juges. Les accusés n’ont en effet pas pu contester les preuves présentées par le procureur, dans la mesure où elles n’avaient pas été transmises par avance aux avocats de la défense.  Un manque d’impartialité et de transparence a également été observé lors de la deuxième audition (8 juillet 2013). ( vsp@euromedrights.net , 20 novembre 2013)

Erdoğan dismisses an amnesty for political prisoners

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has dismissed once and for all claims and speculations that his weekend speech in Diyarbakır contained hints of a general amnesty as part of the ongoing Kurdish peace process.
 
“There was a misunderstanding. We are making a wish, a prayer [saying] the day will come when those who are in the mountains will come down and the prisons will empty. They instantly take it as a general amnesty. But as a prime minister, I don’t consider myself having the authority to grant amnesty to a murderer,” Erdoğan said during a live interview on Nov. 20 with private broadcaster A Haber.
 
“I could only do that regarding crimes against the state. But how can I go and forgive a murderer?” he asked.
 
Commenting on Iraqi Kurdish leader Masoud Barzani’s alleged remarks referring to the issue of an eventual amnesty for the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) Abdullah Öcalan, Erdoğan said that the interlocutor in this question was the court.
 
“If Mr. Barzani has said something about an amnesty for Öcalan, he should not have done it. Because the court has made a decision in this respect and [Öcalan] is continuing to serve his sentence,” he said.
 
The leader of the Kurdish Regional Government was Erdoğan’s special guest during his visit to the most populous city of southeastern Turkey. During his speech, Barzani urged the Kurdish population to support the government’s peace bid, while Erdoğan pronounced for the first time the word “Kurdistan” referring to the autonomous Iraqi region.
 
In response to criticism of his decision to use the expression, which has long been taboo among Turkish politicians, Erdoğan said that even Atatürk himself had pronounced the word as it could be seen in the first assembly’s minutes.
 
“So was Gazi Mustafa Kemal separatist? Those who call me separatist, how will they describe [Atatürk’s] words,” he said.
 
Erdoğan also thanked the iconic Kurdish musician Şivan Perwer for returning to Turkey on the occasion of Barzani’s visit to Diyarbakır after a self-condemned exile of 38 years. Erdoğan also promised Perwer to assist him if he wanted to regain Turkish citizenship.
 
“Mr. Barzani’s speech in Diyarbakır and on television was meaningful to make this meeting a milestone. We are in the midst of a resolution process. We make efforts to bring about a peaceful atmosphere. In some way, this was a matter of courage,” Erdoğan said.
 
In an earlier speech, Erdoğan had called once more on every segment of the society, especially the business groups, to back the ongoing process. (hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2013)

FIDH: Ongoing judicial harassment against Mr. Ramazan Demir

The Observatory for the Protection of Human Rights Defenders, a joint programme of the International Federation for Human Rights (FIDH) and the World Organisation Against Torture (OMCT), requests your urgent intervention in the following situation in Turkey.

Description of the situation:

The Observatory has been informed by reliable sources of the ongoing judicial harassment faced by Mr. Ramazan Demir, a lawyer known for his participation in the defence of journalists prosecuted within the framework of a broad-ranging anti-terrorist operation intended to dismantle an alleged terrorist network known as KCK [1], and more particularly the “KCK Press Trial”, but also his mobilisation in favour of lawyers prosecuted under two mass anti-terrorism trials [2].

According to the information received, Mr. Ramazan Demir is facing charges in relation to defence speeches made during KCK trials. On July 16, 2013, he was charged for “insulting or (…) offending the dignity of a public authority in the performance of his duties”, pursuant to Section 125 of the Criminal Code which provides for up to two years of imprisonment. According to Articles 58 and 59 of the Law on Attorneyship (Law No. 1136 adopted on March 19, 1966), a lawyer may be charged only upon the authorisation of the Criminal Affairs Department of the Justice Ministry.

The charges follow a complaint filed on May 13, 2013 by the Special Prosecutor of the 15th Heavy Criminal Court, after, during a hearing held on November 16, 2012, Mr. Demir challenged the capacity of the Prosecutor to determine in the indictment that a group of journalists facing charges were conducting activities that are not “normal” nor “independent”. Mr. Demir also requested the court to call and hear an expert to testify before the Court on what can constitute normal and independent journalistic activities. The Silivri Prosecutor conducted an investigation, decided to charge lawyer Ramazan Demir and, on September 9, 2013, obtained authorisation from the Justice Ministry to file the indictment.

On November 7, 2013, the Istanbul Bar Association also initiated a disciplinary investigation against Mr. Ramazan Demir in relation to the same incident pursuant to Article 141 of the Internal Rules on Attorneyship, following the complaint filed by the Special Prosecutor of the 15th Heavy Criminal Court. Mr. Demir may face an official warning, a fine, suspension from the exercise of attorneyship or may even be disbarred.

According to the same information, this case of harassment of lawyers is not unique. Several other lawyers would be facing the same charges for defence speeches made in KCK trials.

The Observatory is deeply concerned by this new pattern of judicial harassment facing lawyers in Turkey, as it seems to merely aim at curtailing the legitimate exercise of their profession and their peaceful efforts towards the defence of human rights principles, and calls upon the Turkish judicial authorities to unconditionally drop the charges against Mr. Ramazan Demir.

The Observatory further recalls that dozens of human rights defenders are currently subjected to prolonged judicial harassment for trumped-up and abusive terrorism charges in Turkey. The KCK Press Trial is one of dozens of ongoing mass trials of Kurdish intellectuals and activists in Turkey. Since 2009, over 8,000 people have been arrested in the context of the KCK investigations - counter-terrorism operations that in reality have little to do with countering terrorism, but rather have been used as a means of criminalising peaceful dissent and Kurdish political and cultural expression.

Click for actions required: The International Federation for Human Rights (FIDH)

Le gouvernement maintient son refus d’amnistie générale

« La déclaration du Premier ministre (Recep Tayyip Erdogan) était très claire. Une amnistie générale n’est pas à notre programme », a assuré le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç à l’issue du conseil des ministres hebdomadaire.
 
L’idée d’une amnistie a été rejetée à plusieurs reprises ces derniers mois par le chef du gouvernement islamo-conservateur turc. « Nous ne sommes pas habilités à gracier les meurtriers », avait-il tranché en mars.
 
Mais elle a ressurgi samedi à la faveur d’un discours prononcé par le chef du gouvernement à Diyarbakir (sud-est) en présence du dirigeant des Kurdes d’Irak Massoud Barzani.
 
Plaidant pour la paix et la réconciliation, M. Erdogan a évoqué « les jours où les gens (les combattants du PKK, ndlr) auront quitté les montagnes et où les prisons seront vides ».
 
« Dans ce discours, le Premier ministre a tracé une perspective pour l’avenir », a insisté M. Arinç. « Ce n’est pas nous, au gouvernement, qui allons vider les prisons. Il y a une institution judiciaire en Turquie », a-t-il ajouté.
 
L’amnistie générale, et notamment celle de leur chef historique Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de réclusion à perpétuité sur l’île-prison d’Imrali (nord-ouest), fait partie de revendications essentielles de la partie kurde.
 
Des milliers de Kurdes sont actuellement emprisonnés pour leur appartenance présumée au PKK, considéré comme un mouvement terroriste en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, et aux autres partis qui lui sont liés.
 
Les pourparlers de paix engagés il y a un an entre Ankara et Abdullah Öcalan pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 45.000 victimes depuis 1984 sont actuellement au point mort. Le PKK a décrété un cessez-le-feu depuis mars 2013 mais a récemment suspendu le retrait de ses combattants du sol turc, dénonçant des promesses non tenues de la partie turque. (Institut kurde de Paris,
18 novembre 2013)

Police uses tear gas against ODTÜ protesters denouncing border wall

Ankara’s Middle Eastern Technical University (ODTÜ) has been the center of fresh tension late on Nov. 17, as the police responded with tear gas and water cannons against protesters who gathered this time to denounce the construction of a wall at the Turkish-Syrian border.

Police crackdowns have become constant since the Metropolitan Municipality moved ahead with a road project passing through the university’s leafy campus and expected to cause the destruction of over 3,000 trees.

Students and activists expressed their indignation to the project in numerous protests on the campus, many of which were met with muscled police interventions.

Groups organized a demonstration close to the A1 entrance of the campus – which is also the busiest and lies next to an avenue congested during rush hours – to call the authorities to stop the construction of the controversial wall in Mardin’s Nusaybin district, which lies right across the Syrian town of Qamishli, at the control of the Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD). Protesters also denounced the border troops’ killing of three Syrians who were trying to enter Turkey’s Mardin province.

Some of the protesters put up barricades, which they set on fire to prevent police intervention. Many students were affected by the intense tear gas on the campus.
(hurriyetdailynews.com, Nov 17, 2013)

Ankara Police Reportedly Picks 800 Gezi Suspects

Ankara Prosecutor’s Office merged six prosecutions within the violation of “public gatherings and prosecutions law” where 137 suspects have been charged with “public property damage” and “resisting to police officers”.

According to various news sources, Ankara Police Headquarters have formed a special unit that will analyze all surveillance footage and detect “suspects” within the Gezi Resistance investigation. Some sources claimed that the toll of “suspects” have already exceeded 800.

Korkut: Mass prosecutions violated human rights

An assistant professor, former Amnesty International Turkey Chair and Wise People Delegate in Marmara Region, Levent Korkut told bianet that launching prosecution on several people for the same charges under one file would mean to charge them as an organization before the very trial.  

“We need to keep a close eye on mass prosecutions. We need to ask the question whether mass prosecutions is possible in democratic states. This is a practice from military junta era.

“In this case, mass prosecutions means that they assume there is an organization behind everything. However, this is only about people attending a demonstration. If there is any crime involved in protestors’ actions, they must processed on ad hoc basis.

“The indictment is also very important here. In Turkey, only 40 percent of indictments drafted by prosecutors come up with a judgment. The remaining 60 percent ends with an acquittal. And this results in long arrest periods and human rights violations."

Korkut also added that such practices caused human rights violations which are resolved in Constitutional Court or ECHR - a situation that would affect the prestige of Turkey negatively. (BIA, Nov 14, 2013)

Hard prison conditions for LGBTs, people with disabilities

A recent report has shown that prison conditions in Turkey are poor for LGBT individuals, people with disabilities and the elderly.

The Civil Society in the Penal System Foundation (CİSST) compiled its report titled “Project of Inmates with Special Needs,” after one year of research in three prisons, Ümraniye, Bakırköy and Maltepe, in Istanbul.

Project Coordinator Mustafa Eren told the Hürriyet Daily News that this was the first research of its kind on inmates with special needs.

He added that some NGOs had begun working to try to improve the conditions after the project was released.

According to the report, LGBT individuals are kept apart from other inmates in prisons and isolated in social activities in Turkish prisons. The official figures say there are 48 LGBT members imprisoned, but the number only states those whose sexual orientations are “proven” with an official report when admitted to the jail.

The report also says prison conditions are not suitable for inmates with disabilities. For paralyzed inmates and those who are in wheelchairs, there is not enough equipment, such as special beds to avoid bruises or exercising materials. They also face difficulties when entering through the security gates.

Eren also complained that the Justice Ministry only gave limited permission to CİSST for its work.

“We wanted to see the prison cells, the main living areas of the inmates,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 14, 2013)

High court approves life sentence for prison officials for torturing inmate

The Supreme Court of Appeals upheld a lower court's ruling that sentenced the deputy warden of an İstanbul prison and two other officers to life for their involvement in the death of an inmate in 2008.

The lower court previously handed a life sentence to Fuat Karaosmanoğlu, a deputy warden of Metris Prison, and two officials at the same facility for their role in torturing an inmate to death.

The Supreme Court of Appeals confirmed the court decision, setting a precedent for similar cases. The life sentence for torture constitutes the most severe punishment and comes at a time when the government is taking significant steps to prevent mistreatment and torture in Turkey's prisons.

Activist Engin Çeber, an inmate at Metris Prison, died in 2008 after reportedly being abused and tortured, initially at the hands of police officers who interrogated him and later by prison security personnel when he was in jail. Çeber was pronounced dead after suffering from a brain hemorrhage as a result of head trauma. An autopsy suggested that severe bruises were detected on various parts of his body, strengthening claims that the activist was subjected to torture.

The results of the autopsy were verified by a forensic report released in 2008, which cited the reason behind Çeber’s death as torture. The nine-page report stated that Çeber died of a type of torture known as corporal punishment.

Then-Justice Minister Mehmet Ali Şahin apologized for Çeber’s death on behalf of the Turkish state and government.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 11, 2013)

Eye-Loser Gezi Protestor Sentenced to House Arrest

Çağdaş Küçükbattal, a Gezi Resistance protestor who lost his eye due to a police tear gas bomb canister on May 31, was put under house arrest. Evidence leading to his house arrest included attending Hrant Dink commemoration event and Alevi people demonstration.

26 years old, Küçükbattal is Socialist Party of the Oppressed (ESP) and former ETHA reporter.

On November 5, he was detained along with Uğur and Özgül Ülgel. Following his statement yesterday at Istanbul Courthouse, Çağdaş Küçükbattal, Ülgel Özgül and Uğur Ülgel were ordered to stand trial.

“Why did you attend Hrant Dink commemoration?"

The court interrogated Küçükbattal on a variety of issues including a socialist summer camp, a hunger strike for Kurdish political arrestees, a Hrant Dink commemoration and an Alevi people solidarity meeting he attended recently.

“All these events were legal and democratic,” Küçükbattal said.

The court reached a decision last night, bailing Uğur Ülgen out for 3,000 liras and a weekly presence control signature. Similarly, Özgür Ülgen was bailed out for 10,000 liras and a weekly presence control signature.

Küçükbattal, on the other hand, was ordered to serve house arrest. The court also issued an international travel ban.

While Küçükbattal’s eye treatment is still underway, he would be scheduled for a third surgery this week. (BIA, Nov 9, 2013)

Political prisoner Sarp Kuray Sentenced to Life Again

Istanbul 9th High Criminal Court sentenced Sarp Kuray to life sentence again. Jailed in Sincan High Security Prison, Kuray has applied to ECHR which ruled a re-trial due to lack of fair trial.

In yesterday’s hearing, Sarp Kuray made his last defense, saying that the “case was controversial” and reminded that he was convicted of any charges expect being “an illegal organization member”.

“I didn’t give any orders for any action,” he said. 

“You are charging me with forcefully changing the constitution. You are talking about an organization to do that. There is nobody else except me who is jailed for these charges. Two other fugitives and I.”

He also complaint that he was only faced with one of three witness who testified against him.

“that witness already denied the information. I wanted to face the other two witness but it didn’t happen. This is how facing happens. The court even didn’t listen to them. It is obvious that I didn’t give any orders,” he continued.

“Sooner or later justice will prevail in the history and people’s conscious. For all these reasons and provided evidence, we are requesting the acquittal of our client,” said advocate Saygın Bedri Gider.

Following the last defense, the court announced that it found Kuray guilty who will remain in prison for another 3 years.

What happened?

After 15 years of trial between 1993 and 2008, Kuray has been standing trial. On February 5, 2009, he has been put into prison. His life sentence was set to 20 years which will be executed for 10 years. 

Kuray has been charged with being the leader of “16 June Movement”, an “illegal organization” that allegedly committed around 30 crimes between 1986 and 1990 including murder, abduction, assault and bombing. Despite overthrown by the Suppreme Court of Appeals twice, he was sentenced to life.

Kuray (67) was foreseen to remain in prison for 7.5 years within a series of reduction in 2008. He has been serving in Sincan High Security Prison for the past 4.5 years. (BIA, Nov 7, 2013)

Political Manifestos Banned on Campus With Expulsion Risk

Turkey’s Higher Educational Council (YÖK) amended 3 articles in Student Disciplinary Regulation. The amendment has been implemented after having been published on Turkey’s Official Gazette this morning.

The amendment envisions revisions on “disciplinary faults that require condemnation” and “disciplinary faults that require two semesters of expulsion”. An addendum has been made regarding “the methods of investigation”.

* An revision has been made on “disciplinary faults that require condemnation” with the replacement of “posting posters and banners within educational premises without a consent” to “posting posters and banners as well as distributing political manifestos within educational premises without a consent”  on Article 5.

* An revision has been made on “disciplinary faults that require two semesters of expulsion” with the replacement of “committing the aforementioned faults” to “committing the aforementioned faults or forcing an individual or group to organize or attend an unlawful gathering with force” on Article 8.

* An addendum has been made on “the methods of investigation” which envisioned to ban the entry of students in inquiry. “Investigators; if they think it is necessary in the course of investigation, may ask the disciplinary authorities to ban the entry of students in inquiry from higher educational premises.” (BIA, Nov 7, 2013)

Ankara condamnée par la CEDH pour des tortures policières

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour des actes de torture auxquels l'un de ses ressortissants avait été soumis par la police qui cherchait à le faire parler en garde à vue.

Ce Turc de 38 ans qui purge actuellement une peine de prison à Ankara, s'était plaint auprès de la Cour européenne d'avoir été battu dans un commissariat à Samsun (nord) après son arrestation en octobre 1999.

Mesut Deniz avait été roué de coups, électrocuté, pendu par les bras. Il accusait aussi la police de sévices sur ses parties génitales et affirmait qu'un officier l'avait violé au moyen d'un tuyau.

Ces violences avaient été attestées par un examen médical. Des ecchymoses et des griffures avaient été relevées sur différentes parties du corps, notamment sur son visage, à l'abdomen et au pénis.

La justice turque, qui avait ouvert une enquête, avait renvoyé un policier devant un tribunal d'Ankara. Mais ce dernier avait été acquitté en 2007. Le requérant n'avait pas été autorisé à faire appel au motif qu'il ne s'était pas constitué partie civile dans le dossier.

Dans leur arrêt, les magistrats européens ont souligné que ce Turc avait été soumis à des souffrances "particulièrement sérieuses et cruelles". "Ces mauvais traitement relèvent exclusivement de la torture", ont-il estimé.

La Cour a condamné la Turquie pour violation de la convention européenne des droits de l'Homme, qui interdit les traitements inhumains, et pour avoir privé le requérant de son droit de faire appel.

Ankara devra lui verser 20.000 EUR pour préjudice moral.
(AFP, 5 novembre 2013)

IHD's fact-finding mission report on Turkey-Rojava Border Crossings

The Human Rights Association has formed a human rights committee in order to examine and investigate on site whether the border gates on Turkey – Syria border, especially Rojava border gates, are open for humanitarian aid and the situation of the refugee camps on the border line by meeting the parties and to analyse the facts related to events in a true and fair manner and to declare these to the public. The members of this committee are the general president of human rights association Öztürk Türkdoğan, General Vice President of International Human Rights Federation Yusuf Alataş, General Vice President of Human Rights Association Serdar Çelebi, Southeastern and Eastern Anatolia Regional Representative and Central Administrative Board Member Şevket Akdemir, General President of Human Rights Association’s Diyarbakır Branch and Central Administrative Board Member Raci Bilici, General President of Human Rights Association’s Adıyaman Branch and Central Administrative Board Member Osman Süzen and Central Administrative Board Member Sevim Salihoğlu. The committee has accomplished its work by visiting Nusaybin/Nîsêbin, Ceylanpınar/Serkaniye, Şenyurt/Derbesiye, Akçakale ve Kilis/ Öncüpınar border gates between the on 5-6-7 November 2013.

EVALUATIONS

1- Due to the continuing civil war in Syria, the exit of Turkish citizens from border gates is prohibited by a circular of Turkish Republic Ministry of Interior.
2- Nusaybin customs gate open on Turkey’s side for humanitarian aid and trade; however the gate is closed on Syria’s side.
3- Şenyurt border checkpoint is in military zone and transportation of humanitarian aid is permitted within limits (once or twice a month). The authorities stated that in future, the passage of humanitarian aid would be conducted on Wednesdays and that it may occur weekly or in every two weeks according to the quantity of the supplies.
4- Ceylanpınar border checkpoint is in military zone and is closed to humanitarian aid transfer.
5- Akçakale border gate is actively functioning for trade and humanitarian aid.
6- Kilis Öncüpınar border gate is closed due to the armed conflict between FSA and Al- Qaeda and because Kazaz region is in control of Al-Qaeda.
7- It’s understood that Turkish Republic has a positive approach towards border gates and checkpoints which are in control of FSA; but a negative approach to the ones being controlled by PYD and that an obvious political position is taken.
8- 200000 of Syrian refugees who took shelter in Turkey are in camps and 600000 of them reside in various cities of Turkey by their own means. It is seen that this situation causes different social and cultural problems and there is a great uncertainty in the situation.
9- Turkey regards the situation of refugees as a de facto case and therefore does not apply the law and also acts with an approach of “saving the day”.
10- There are obvious problems with the camps regarding the people with different ethnic origins and religious beliefs. For example, there are not any camps for Kurds or Alawites.
11- There are serious claims about torture and ill treatment of the refugees who arrive by crossing wire fences; and it is understood that Turkey does not take any measures related to the issue.
12- Refugees who are residing outside the camps do not receive any form of aid from the state apart from the health services.
13- It is learned that the refugee women in Turkey receive prejudiced and negative attitude from locals; and this situation sometimes causes problems between refugees and local women.
14- All directives issued by the Prime Ministry and other ministries regarding the refugees and camps are undisclosed. The entry of human rights organizations to the camps is not allowed. This shows the lack of transparency in government’s actions.

SUGGESTIONS

1- Şenyurt and Ceylanpınar border checkpoints on Turkey-Rojava border which do not have any security problems should operate as “zero-point borders” and be held continuously open for humanitarian aid and trade.
2- PYD should make attempts to open Nusaybin border gate on Syrian side; and the gate should be made available for trade.
3- A humanitarian aid corridor should be established from Turkey border in order to convey aid to Afrin which is close to Turkey-Syria border and surrounded by Al-Qaeda.
4- The wall which is being constructed in Nusaybin region of Turkey-Rojava border should be immediately demolished.
5- The necessary equipment or mills should to grind the wheat in the silos in Rojava region should be sent from Turkey.
6- Considering the fact that the humanitarian aid sent by international community to Syria which is distributed through Syrian National Council’s Gaziantep office is not sent to the Kurdish region, namely Rojava; some of the aid should be conveyed directly to Rojava via one or multiple offices close to Şenyurt border-gate which would be established by Kurdish National Council.
7- There effective investigations should be conducted about claims of torture and ill- treatment of refugees on border and in border posts; military units should be controlled and Human Rights Institution of Turkey should investigate the issue.
8- Regarding those who joined Al-Qaeda and went to Syria; the police and intelligence units should immediately start to inspect those who are responsible for transporting these individuals; and Public Prosecution Office should conduct an effective investigation.
9- The close threat to Turkey’s people by the take-over of Syrian cities by jihadist organizations such as AL-Qaeda and Al-Nusra should be taken into consideration and a new political approach should be established regarding the issue.
10- An “open gate” policy should be applied without discrimination for all those who take refuge in Turkey due to the civil war and as the international law requires, no individual should be declined entrance at border. Syrians taking refuge in Turkey should be deported by force or nobody should be forced to “voluntarily return” to Syria.
11-As a the ‘Law on Foreigners and International Protection’ (Law No.6458) requires, a regulation defining “temporary protected status” given to Syrian refugees should be defined at once and the status should be secured by law. Preparation of this regulation should be done in cooperation with human rights organizations and the regulation should be based on the comments of these organizations.
12- The problems of Syrian refugees’ regarding access to health services have been tried to get solved by No. 2013/8 Circular, dated 9.9.2013, “Regarding the health and other services for Syrian guests” issued from Prime Ministry Disaster and Emergency Management Presidency by the signature of Vice Prime Minister Beşir Atalay. This circular should be implemented in 81 cities without discrimination by ethnicity, religion or sect and should be monitored continuously.
13- All directives and orders issued by Prime Ministry and other ministries regarding the refugees and camps should be open for access of human rights organizations.
14- The investigation of refugee camps in Turkey by human rights organizations should be allowed.
15- To reduce social problems of the refugees who reside outside the camps; government, NGOs and municipalities should work in coordination.
16- In order to solve all of these problems, Turkey should review its policy on Syria; and should contribute in declaration of the cease-fire to stop the on-going civil war and holding Geneva Conference; contribute in democratization of Syria during establishment of a transition government; should establish good relations good relations with Rojava regional administration (Kurdish National Council and PYD) and therefore contribute in peace process of Turkey.

IHD Calls For “Life Action” to Release Sick Inmates

On November 3, Human Rights Association (IHD) will start a “life vigilance” to demand the immediate release of 526 sick inmates (with 154 in serious condition) across Turkey’s prisons. While the protest will last for two days, IHD released a video to have the word out and call for action.

Our recent report released on September 10 cites that there are at least 526 sick inmates across Turkey’s prisons and 154 are in serious condition, IHD Executive Board member Necla Şengül told bianet previously.

Şengül also urged the authorities to open prisons for the inspection of human rights associations.

“Authorities must open prisons to NGOs. Including prison and hospital cells. Sick inmates conditions must be improved.”

“Inmates must be trained on human rights topics. At least authorities must release inmates right to apply to human rights associations. Sometimes prison authorities block related content.”

According to Civil Society Association in Execution System (CISST) and Justice Ministry, the number of inmates who died in prisons are as follows: 252 in 2010, 268 in 2011, 260 in 2012.

“At least 5 coffins leave Turkey’s prison on a weekly basis,” CISST said. (BIA, Oct 31, 2013)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Parrainage du Comité international de soutien aux intellectuels de Turquie

Des personnalités du monde entier ont accepté de parrainer l'initiative du Collectif VAN, visant à mettre sur pied un Comité international de soutien aux intellectuels de Turquie. Nous les remercions infiniment pour leur aide précieuse.
Sponsorship of the International Support Committee for Intellectuals in Turkey
Prominent personalities worldwide have sponsored our initiative. We sincerely thank them for their help.
Signataires par ordre alphabétique - Signatories alphabetically:
  • Taner Akçam [Historien, Center for Holocaust and Genocide Studies, Clark University - USA]
  • Aircrige Canada [Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides]
  • Janine Altounian [Traductrice, essayiste - France]
  • Margaret Lavinia Anderson [Professor of History emerita, University of California – Berkeley – USA]
  • Annette Becker [Historienne – France]
  • Alice von Bieberstein [Research Associate, University of Cambridge – Grande-Bretagne]
  • Matthias Bjørnlund [Historian, lecturer at Danish Institute for Study Abroad (DIS), Copenhague - Danemark]
  • Hamit Bozarslan [Directeur d'études à l'EHESS - France]
  • Israel W. Charny [Professor emeritus of psychology, Hebrew University - Israël]
  • Huguette Chomski Magnis [Secrétaire générale du MPCT - Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme – France]
  • CNSK   [Coordination Nationale Solidarité Kurdistan]
  • Etienne Copeaux [Historien de la Turquie – France]
  • Catherine Coquio [Professeur de littérature à Paris 7 – France]
  • John N. Dahlberg [Esquire, Lawyer, San-Francisco – USA]
  • Joël Dutto [Conseiller Général Honoraire des Bouches du Rhône, Conseiller Municipal de Marseille, Conseiller communautaire de Marseille Provence Métropole, Animateur de la CNSK - France]
  • Lucy T. Eisenberg [Avocate, Los Angeles - USA]
  • Howard Eissenstat [Assistant Professor, St. Lawrence University - USA]
  • Frédéric Encel [Politologue - France]
  • David Gaunt [Professor of History, Center for Baltic and East European Studies, Södertörn University - Suède]
  • Patricia Gercik [Formally Associate Director of International Programs, Massachusetts Institute of Technology, Center for International Studies – USA]
  • Ayşe Günaysu [Human Rights Activist, Istanbul - Turquie]
  • Jonathan Hayoun [Président de l'UEJF]
  • Albert Herszkowicz [Président de l’Association Mémorial 98 - France]
  • Carla Hesse [Peder Sather Professor History, University of Calfornia, Berkeley - USA]
  • Dr. Tessa Hofmann [Sociologist, Freie Universität Berlin, and chairwoman of Working Group Recognition, Against Genocide, for International Understanding - Allemagne]
  • Dr. Rolf Hosfeld [Writer and Historian, Academic Director Lepsiushaus Potsdam - Allemagne]
  • Marcel Kabanda [Président Ibuka France]
  • Yiannis Kanakis [Géopolitologue, Ethnomusicologue - Grèce]
  • Stergios Kaprinis [Assistant Professor of Psychiatry, Aristotole University of Thessaloniki – Grèce]
  • Ali Kazancigil [Codirecteur de la revue de géopolitique Anatoli : De l’Adriatique à la Caspienne (CNRS Ed.) - France]
  • Raymond H. Kévorkian [Historien, directeur de recherche émérite, Paris – France]
  • Manfred Kienpointner [Professeur de linguistique, Université d’Innsbruck – Autriche]
  • Hans-Lukas Kieser [Professeur d’histoire à l’Université de Zürich - Allemagne]
  • Anne Lainé [Cinéaste, Présidente d’Appui Rwanda - France]
  • Aline Le Bail-Kremer [Directrice de la Communication de l’EGAM - European Grassroots Antiracist Movement - France]
  • LICRA [Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme]
  • Dr Jacky Mamou [ancien Président de Médecins du monde, Président du CUD, Collectif Urgence Darfour – France]
  • Gilles Manceron [Historien, co-délégué mémoires, histoire, archives de la LDH, Ligue des droits de l'Homme - France]
  • Muriel Mirak-Weissbach [Author, Mainz-Kastel – Allemagne]
  • Claire Mouradian [Historienne - France]
  • Claire Mauss-Copeaux [Historienne - France]
  • André Métayer [Président Amitiés kurdes de Bretagne – France]
  • Dogan Özgüden [Journaliste – Belgique]
  • Dr. Mete Pamir [Sociologist – Canada]
  • Séta Papazian [Présidente du Collectif VAN, Vigilance Arménienne contre le Négationnisme - France]
  • Sacha Reingewirtz [Président-élu de l'UEJF]
  • Dalita Roger-Hacyan [Maître de conférences, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne - France]
  • Dr. Dora Sakayan [Full Professor (retired), McGill University, Montreal, Quebec - Canada]
  • Ariel Salzmann [Associate Professor, Islamic and World History, Queen's University - Canada]
  • Bernard Schalscha [Secrétaire général de France Syrie Démocratie – France]
  • James J. Sheehan [Professor of History, Stanford University - USA]
  • Roger W. Smith [Professor of government emeritus, College of William and Mary - USA]
  • Dominique Sopo [ancien Président de SOS Racisme – France]
  • Ilana Soskin [Avocat à la Cour, Conseil Assistant auprès de la Cour Pénale Internationale, Déléguée Générale du CUD, Collectif Urgence Darfour - France]
  • Pamela Steiner [Ed.D. Intercommunal Trust Building Project, Fellow, FXB Center for Health and Human Rights, Harvard University - USA]
  • Yves Ternon [Historien - France]
  • Kumru F. Toktamis [Social Historian and Sociologist, Pratt Institute - USA]
  • Inci Tugsavul [Journaliste – Belgique]
  • UEJF [Union des Etudiants Juifs de France]
  • Meïr Waintrater [Ancien directeur de la rédaction de L’Arche – France].
La mise à jour de cette liste sera faite au fur et à mesure des nouveaux parrainages.
http://comitesoutiencollectifvan.blogspot.fr/2013/11/parrainage-international.html

French writers condemn Turkey’s banning of Apollinaire

French writers and publishers wrote a letter to the Turkish Publishers Association (TYB), criticizing a court case on an “offensive” book written by Guillaume Apollinaire.

The Society of Men of Letters of France (SGDLF), French Publishers Association (SNE) and French Translators Association (SFT) have penned a letter criticizing a lawsuit in which Sel Publishing House owner İrfan Sancı and translator İsmail Yerguz have been convicted with 6 to 10 years imprisonment for releasing an Apollinaire book, “Young Don Juan’s Adventures.”

“All over the world, Apollinaire books are used to teach in schools. His books are a universal literature heritage,” the letter read. “Any decision against publishing his books will contradict democratic principles and breach international human rights agreements that Turkey is a part of.”

Sancı and Yerguz were acquitted of the charges of “intermediating the publishing of offensive publications” made against them in 2010, but the Supreme Court of appeals reversed the acquittal ruling, demanding a retrial of the case. The next hearing will be held on Dec. 17, with the court awaiting a translation of an earlier European Court of Human Rights (ECHR) decision regarding the suit.

“We are calling on the court to abide by the previous acquittal ruling for Sancı and Yerguz,” the letter read.

Last month, Sancı criticized the decision, saying the ruling will contribute to shaping Turkey’s publishing sector by enforcing the “self-censorship mechanism.”
(hurriyetdailynews.com, Nov 28, 2013)

L'auteur d'un tweet condamné à cinq mois de prison avec sursis en Turquie

Un tribunal d'Istanbul a condamné à cinq mois de prison avec sursis l'auteur d'un tweet jugé menaçant à l'endroit d'une chanteuse de rock turque populaire, suscitant jeudi une avalanche de protestations sur Twitter.

Bien connu des internautes pour ses messages provocants, Cihat Akbel a été condamné pour avoir lancé une campagne dirigée contre la chanteuse Aylin Aslim, elle aussi adepte du site de micro-blogging, accompagnée de ce commentaire: "il faut aller à ses concerts et lui lancer une faucille à la tête".

Dans son jugement rendu mercredi, le tribunal de la mégapole turque a considéré que ce tweet pouvait être considéré comme un "crime".

M. Akbel a immédiatement dénoncé le jugement et plaidé de sa bonne foi. "Je n'avais pas l'intention de menacer qui que ce soit", a-t-il assuré sur Twitter.

De nombreux internautes ont réagi vivement à cette condamnation, dénonçant une atteinte à la liberté d'expression. "Certaines personnes débordent, c'est tout. Cette décision est beaucoup trop sévère", a ainsi écrit Burak Uslu.
 En septembre dernier, un tribunal d'Istanbul a confirmé une condamnation à dix mois de prison avec sursis prononcée contre le pianiste virtuose Fazil Say, auteur d'une série de tweets contre l'islam jugés insultants.

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan est un adversaire résolu des réseaux sociaux. Lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier, il avait qualifié de "fauteur de trouble" le réseau Twitter, instrument de communication privilégié des manifestants qui réclamaient sa démission.

Son Parti de la justice et du développement (AKP) a toutefois récemment annoncé la constitution d'un réseau de plusieurs milliers de jeunes militants chargés de propager ses idées sur les réseaux sociaux.
(AFP, 28 novembre 2013)

Un jour à Silivri. L'audience du 22 novembre 2013

Etienne Copeaux

On ne parlait que de cela. Le samedi 16 novembre 2013, à Diyarbakır, le premier ministre turc a rencontré Mesud Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan d'Irak. Devant des milliers de personnes, il a plaidé pour la fin du conflit entre l'armée turque et le PKK, qui dure depuis 1984 : « Comment le Turc et le Kurde ont-ils pu se déchirer ? Le Turc et le Kurde ne doivent plus se déchirer, ils ne se déchireront plus », a déclaré Recep T. Erdogan, évoquant la naissance d'une « nouvelle Turquie », d'un « nouveau commencement » 1. C'était la première fois qu'il visitait une ville dirigée par le BDP. Et c'est la première fois qu'il a prononcé le mot « Kurdistan », en parlant certes du « Kurdistan irakien », mais la précision géographique sous-entendait (involontairement ?) qu'il existait un autre Kurdistan 2... Devant lui, la foule agitait des fanions de l'AKP, des drapeaux turcs bien sûr, mais aussi des drapeaux aux couleurs du Kurdistan. Lors du meeting, pendant que Siwan Perwer, qui vit en exil en Allemagne depuis 1976 et revenait pour la première fois en Turquie, et le célébrissime Ibrahim Tatlıses chantent en kurde, célèbrent la paix nouvelle et remercient Erdogan et Barzani, ces derniers affichent un large sourire et Emine, la femme du premier ministre, pleure avec ostentation.

On peut saluer, comme beaucoup de commentateurs, le chemin parcouru, depuis l'époque où le mot « Kurde » lui-même était interdit et où il était interdit de parler kurde en public. Pour l'éditorialiste Hasan Cemal, aucun doute, ce fut un grand jour pour la paix, pour la démocratie, pour la fraternité entre les peuples 3. On a assisté à des choses incroyables comme l'accueil solennel d'Erdogan par la municipalité BDP de Diyarbakır à l'aéroport – alors qu'un grand nombre des cadres de ce parti sont en prison ou inquiétés par la justice, que de nombreuses personnes sont incarcérées pour avoir prononcé le mot « Kurdistan » et plaidé pour une solution pacifique au conflit, et que d'autres, récemment encore, ont eu de graves ennuis pour porter des vêtements aux couleurs kurdes.

Pourtant, les pourparlers de paix engagés voici un an sont, de l'avis général, au point mort. En réalité, comme Hasan Cemal le souligne dans son article, la solution pacifique ne passe pas par Barzani mais par Öcalan, qui est toujours en prison ; Erdogan a appelé les « gens des montagnes » (c. à d. les combattants du PKK) à descendre, il a même appelé à « vider les prisons » ; mais Hasan Cemal rappelle qu'aux yeux de l'Etat il n'y a pas de « question kurde » mais un « problème de terrorisme ». L'opposition se méfie du « show » de Diyarbakır : propagande électorale pour le scrutin municipal de mars, mépris des vrais acteurs de la question kurde qui ont payé ou paient encore très cher leur engagement.

On entend beaucoup dire ces jours-ci qu'Erdogan – ou que la Turquie elle-même – est schizophrénique. En « une » de Cumhuriyet du 18 novembre, le caricaturiste Musa Kart représente Erdogan sur le divan d'un psychanalyste qui diagnostique son problème : « Vous n'arrivez pas à utiliser à l'ouest le langage de paix que vous parlez à l'est ! ».

C'est que cette démarche d'Erdogan survient alors que le procès géant dit « KCK » continue à Silivri, devant la 15e Haute cour criminelle d'Istanbul 4. Ce procès vise la structure du mouvement kurde et des mouvements qui soutiennent une solution pacifique au conflit, comme le Parti pour la démocratie et la paix (BDP) et le Parti démocratique des peuples (HDP) 5.

Deux cent cinq personnes sont accusées (dirigeants locaux ou régionaux du BDP, journalistes, militants pacifistes, éditeurs, écrivains) pour la plupart arrêtés lors des grandes rafles de l'hiver 2011-2012. Au début de l'audience de novembre, 91 accusés étaient encore détenus. Parmi eux, Mustafa Avcı, ancien président de la section stambouliote du BDP, Ayse Berktay, militante pacifiste et traductrice, et Deniz Zarakolu, fils de l'éditeur Ragıp Zarakolu lui-même accusé, écrivain, éditeur et doctorant en sciences politiques.

Le 21 novembre, l'audience avait été suivie par le président et plusieurs membres du PEN-Norvège, qui lors d'une conférence de presse avaient fait part de leur étonnement et de leur inquiétude. Le président du PEN-Norvège,William Nygaard, a dénoncé le climat de peur et d'auto-censure que l'Etat impose aux auteurs, mais aussi à la population dans son ensemble, tandis que Jørgen Lorentzen, président de la Norwegian Authors Association, estimait que « ce sont non seulement des personnes qui sont visées, mais aussi la science et le savoir, ce qui renvoie la Turquie au moyen-âge ». L'historienne Büsra Ersanlı, qui est l'une des accusées de ce procès, estimait pour sa part que la pression sur les intellectuels s'est accrue après les événements de Gezi 6.


***
J'ai pu me rendre à Silivri le vendredi 22 novembre, en compagnie de l'écrivain et éditeur Erol Özkoray, de Sevil Turan, porte-parole du parti des Verts (Yeşiller ve Sol Gelecek Partisi) et de Sennur Baybuga, avocate de Deniz et Ragıp Zarakolu, pour me rendre compte par moi-même du caractère parfaitement décalé du « show » d'Erdogan à Diyarbakır le samedi précédent.

Lire la suite: http://www.susam-sokak.fr/article-un-jour-a-silivri-l-audience-du-22-novembre-2013-121337458.html

L’audience belge pour le journaliste arménien Cevat Sinet le 4 décembre

Un journaliste arménien, Cevat Sinet, soumis à plusieurs pressions et menaces en Turquie, avait demandé en septembre le statut de réfugié politique en Belgique avec son épouse et leur bébé nouveau-né.

Son audition devant le CGRA aura lieu le 4 décembre 2013 en présence de son avocate Charlotte Seyen.

A popos de cette audition, Sinet dit: “Il s’agit d’une audition qui déterminera notre sort. En raisons de mes articles j’ai été pris comme cible par des milieux qui sont coupables de l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink. Si nous serons obligés de retourner à la Turquie, on pourra témoigner un nouveau cas de Hrant Dink (Le Soir). Nous attendons une décision juste des autorités belges.”

En effet, Sinet avait fait l'objet des procès en Turquie en raison de ses révélations concernant l'assassinat d'un soldat d'origine arménienne, Sevag Balikçi, dans une unité militaire le 24 avril 2011, l'anniversaire du génocide arménien de 1915.

Le meurtrier présumé Kivanç Agaoglu et ses avocats, İbrahim Gök et Hüseyin Karaboğa, ont déposé des plaintes contre Sinet quand il a demandé aux autorités comment les responsables de la mort de Balikçi n'ont pas été condamnés malgré la présence des preuves indéniables.

Quand les pressions et menaces contre Sinet s'intensifient, ses amis et plusieurs défenseurs des droits de l'Homme ont lancé une campagne de signature intitulée "Le journaliste Cevat Sinet n'est pas seul!".

Récemment, Cevat Sinet a décidé de se rendre en Europe et a introduit une demande de statut de réfugié politique en Belgique. (Voir: http://www.info-turk.be/422.htm#Cevat)

TYS: "We are writing under the shadow of the words and blood"
 

Defiende el fin de sus corolas,
comparte las noches hostiles,
vigila el ciclo de la aurora,
respira la altura estrellada,
sosteniendo el árbol, el árbol
que crece en medio de la tierra.

Pablo Neruda

The Writers' Union of Turkey (TYS) writes:

These were the words of Neruda. Turkish people have been defending that tree which grows on  this infinite land where three seas unite and the honor of their country in the middle of the earth throughout the summer. We have seen again and again that the heart of the people and the words of the poet will continue to shine as firebugs against intimidation. We will heal our wounds with their lights. We will light our way up with their tiny and hopeful fires.

Can there ever be anyone who did not gain courage in the good days and did not rise up with poetry in the bad days? Poetry made the streets all of a sudden too. For waking up the youngsters and inviting indulgents to life. Were we surprised? No. Shepard’s fire somewhere, like carbides, over there, further, the sparks of poetry were glowing and dying out for such a long time. They are closer now. Poetry rained down to the streets, boulevards and parks for so many days.

Youngsters read poetry. Trees blossomed poetry. That is why the kids had written “Starting from Gezi, the poetry triumph over all the streets” on a black and rusty wall. Another word on another wall was echoing this call too: “Poetry is on street.” That is because Pablo Neruda was right, and Yannis Ritsos, Ömer Hayyam, Neyzen Tevfik, Nâzım Hikmet, Cemal Süreya, Edip Cansever, Ece Ayhan, Can Yücel... They are all with them with their verses.

Turkish people went down the squares by saying that we have to regain the language that was eroded, derided and destroyed from the hands of the political powers, beliefs and laws. They sharpened their own language with a brand new language of resistance. They rediscovered poetry against the despising, impolite, destructive and poisonous language of power. They searched their freedom by poetry again. Poetry returned to our soul from the swamp of the banks, stock exchange, massive and clumsy banknotes, blasphemy and the blessed evils.

Was resistance only in Gezi Park? Resistance by poetry mobilized poets everywhere on the world. One of these actions was the greeting of the World Poetry Movement for the resistance by a letter in verse. The Poetry Movement which thinks with poetry and bends for the problems of the poetry and the human being in all corners of the world lent an ear to the the Gezi action. It greeted the Turkish people in resistance. This greeting was for the universal brotherhood of poetry. Now with the poetry action, we as the Turkish poets greet the world poets, our brothers and our people who are resisting against oppression.

The poetry is here, the poetry is as close as the shadows of our hearts to us. We have to demand the allegiance for it. Submission is only for the freedom of poetry and the human being. The poetry can be written by the most heinous massacres, the shivering of the leaf, trivial slogans, unheard screams, the noise of the ants. It knows the victory and the resistance.
The fruits of that tree that grows in the middle of labor, love and earth can only get sweetened by poetry. Poetry will come and settle in our hearts without ever retreating from earth, when we would get rid of barbed wires, piles, wars, and untimely peace, and the gods and the borders of the states and religions that are as further from us as the stone skeletons.

This belief keeps us awakened. That is because poetry is infinity. And that is why we poets are writing under the shadow of swords, words and blood.

The Writers' Union of Turkey (TYS)

turkiyeyazarlarsendikasi@gmail.com
90-212 259 74 74
90-533 663 13 35

PEN: “Accusations on Writers and Journalists are Baseless”

After observing the latest KCK trials, PEN Norway President William Nygaard, Norwegian Authors Association President Jørgen Lorentzen, PEN Advisor Sara Whyatt held a press conference at PEN Turkey Office. 

Whyatt: We find it very concerning

“We have observed and are currently observing KCK, Ergenekon and MLKP trials. Turkey has made significant improvements regarding the freedom of expression in the past decade. We regard the new judicial reforms and removal of obstacles on Kurdish language as important steps.

“Despite all, around 60 journalists and writers are currently jailed and dozens are facing trial. These writers are charged with very serious crimes including terrorism. However, evidence on these charges, like in  Büşra Ersanlı case, only consist of conference notes. As PEN, we find it very concerning.”

Nygaard: Fear environment on the media

“The Turkish government is very intolerant to criticism. There is a fear a fear environment on the media in Turkey. While there is a fear environment based on threats and pressures, it is also true that people have the impression that they might just face trials like journalists anytime.

“We are not here to give recommendations to Turkey. Just like a mirror, we are here to discuss about violations on freedom of expression from human rights perspective. 

“Because the fear environment and the abuse of Anti-Terror Act might trigger a decay in the society, people might end up faith in the legislations." 

Lorentzen: Not only people, knowledge is facing trial too

“We have observed a KCK case hearing today where one of the defendants was standing trial for giving a lecture on Quantum Physics and Chaos Theory. Some of the key words from the indictment included: Copernic, Newton, Galileo, Eisten or expressions like ‘God doesn’t throw dice’”

“This indictment proves that not only people are facing trial in Turkey, but also knowledge. Newton, Einstein are facing trial too. I am afraid that this brings Turkey back to Middle Age.”

Ersanlı: Pressures on intellectuals

Büşra Ersanlı, one of the attendees of press conference, is standing trial in the KCK case as well. Reminding the situation of successful but jailed students within the trial, she said the following: “Considering the context in Gezi Resistance, the government is obviously putting pressure on intellectuals”. (BIA, Nov 22, 2013)

Turkish intelligence wiretapped journalists with PM's approval

Turkey's National Intelligence Organization (MİT) wiretapped the phones of some journalists by using codenames and with the approval of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, the Cumhuriyet daily reported on Friday.

In the daily's main article, titled “Scandalous triangle,” it was claimed that a document sent to the Prime Ministry bearing the signature of MİT head Hakan Fidan and dated May 7 said Prime Minister Erdoğan gave approval to the wiretapping of some journalists and writers, that the necessary coordination was made with the judiciary and that MİT carried out the wiretappings.

According to the daily, phones of journalists Yasemin Çongar, Mehmet Baransu, Markar Esayan, Amberin Zaman and Mehmet Altan were wiretapped with the use of codenames such as Pastör, Elizabeth, Arashi Quarzad, Çaşıt, Hossain Seyfullah and Quaramaddin Fatimi.

The document said the wiretappings were made in coordination with judges who know and acknowledge that the activities of intelligence organizations are carried out secretly, which raised concerns about the impartiality of the judiciary in Turkey.

These activities were based on a secret regulation issued by the Prime Ministry, according to the daily.

The wiretapping of the journalists lasted from Oct. 30, 2008, to Nov. 4, 2009, and happened several times. MİT was able to tap the phones of these journalists through court orders the organization received from the İstanbul 11th and 14th High Criminal Courts, the daily said. The phone numbers of the Taraf journalists were also mentioned in the court order, which enabled the daily to identify which alias belonged to which journalist.

The goal of the technical monitoring is explained in the court ruling was to collect information about the individuals and their illegal actions ahead of acts of terrorism they might be involved in.

When the wiretapping of the journalists was first revealed last year, the journalists filed a criminal complaint against MİT, and a legal case was opened. An İstanbul court hearing the case earlier asked MİT why the journalists were wiretapped by the organization. The organization sent a response to the court and said the wiretapping was carried out legally and the phones of the journalists were wiretapped for the benefit of the public.

In addition, the Prime Ministry in May rejected a request for permission by prosecutors to prosecute MİT officials in the wiretapping case.

In early 2012, Parliament approved a government-sponsored bill that requires prosecutors to receive special permission from the prime minister when taking legal action against or questioning intelligence officials.

In the meantime Republican People's Party (CHP) Aydın deputy Bülent Tezcan took the allegations about MİT's wiretapping of journalists to Parliament's agenda. Submitting a parliamentary inquiry to the Speaker's Office to be replied to by Prime Minister Erdoğan, he asked how many people have been wiretapped in the same way, using code names.

Recalling the sixth article in the MİT law, which says the identity of the person whose phone is wiretapped should be openly stated, Tezcan said it is unlawful to wiretap the phones of people without giving their names and by using codenames instead.

He said what has been done to the journalists constitutes a crime.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 22, 2013)

Journée mondiale contre l’impunité: dix visages contre l’oubli

A l’occasion de la 3ème édition de la Journée mondiale contre l’impunité, le 23 novembre 2013, Reporters sans frontières publie une sélection de 10 portraits de journalistes et blogueurs dont les assassinats n’ont toujours pas été élucidés ou n’ont pas donné lieu à une condamnation en justice de leurs exécutants et commanditaires. 

La violence et les crimes contre les journalistes et autres acteurs de l’information constituent des attaques non seulement contre les victimes mais contre la liberté d’expression, le droit d’informer et son corollaire le droit de recevoir des informations. Dans l’immense majorité des cas, les agressions et assassinats de journalistes se soldent par une impunité totale.

Ces dix dernières années, près de 700 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Dans son bilan annuel 2012, Reporters sans frontières a dénoncé une “hécatombe” pour les acteurs de l’information, avec 88 journalistes et 47 citoyens-journalistes tués. Le constat est accablant. L’impunité dont jouissent les auteurs d’exactions les encourage à poursuivre ces violations des droits de l’homme et de la liberté d’information. Et crée un climat lourd d’incertitude pour les professionnels des médias, favorisant l’autocensure.

Les 10 portraits mis en avant aujourd’hui par Reporters sans frontières tentent de donner noms et visages à ces chiffres dramatiques et de dresser un état des lieux de l’ampleur et des formes que peut prendre l’impunité dans ces crimes. Qu’ils aient été exécutés, victimes d’attentat ou qu’ils soient morts sous la torture, tous ces journalistes et blogueurs demeurent aujourd’hui victimes du même mal. Ils ont été visés en raison de leurs enquêtes sur la corruption ou le trafic de drogue, leurs critiques des autorités ou des services de renseignement, leurs dénonciations de violations des droits de l’homme. Certains cas sont devenus symboliques, d’autres sont moins connus. Les responsables sont divers et variés : gouvernements, groupes armés ou tueurs à gages. Leurs assassinats ont donné lieu à une impunité totale ou partielle, des enquêtes ont parfois été ouvertes, pour se transformer en écrans de fumée. Des exécutants ont parfois arrêtés, laissant les commanditaires intouchables.

10 portraits:

Hrant Dink - Turquie
Samir Kassir - Liban
Syed Saleem Shahzad - Pakistan
Lasantha Wickrematunga - Sri Lanka
Aníbal Barrow - Honduras
Guillermo Cano - Colombie
Norbert Zongo - Burkina Faso
Didace Namujimbo - République démocratique du Congo
Khadjimourad Kamalov - Daghestan (Caucase russe)
Sattar Beheshti - Iran

(Reporters sans frontières, 21 novembre 2013)

Life Sentence + 789 Years of Prison + 1,263,320 Lira Fine!

Füsun ERDOĞAN*
BIA News Desk, 18 November 2013
I believe that every/thing has not ended, yet. Because I know that since 2006, political cases in courts are based on false evidence manufactured by the police!

When the 4th the chief judge of the 10th High Criminal Court (HCC) asked me for my last words on the night of November, I said “Of course, I demand my acquittal and immediate release" as I believed that this was the only decision that can be made in a court case to which I was included by a police conspiracy.

And obviously, I ground this belief and trust in my own truth, I still do!

It was past 23:00h when our last statements were taken and we were brought back to the cells prepared for us –the  captives– seven floors under the courthouse in Çağlayan.

Since all cells were locked up by the soldiers who left after their working day was over, we were kept in the corridors on chairs reserved for them.

After a stressful and long day, it took 01:30 am in the morning when we were standing at the courtroom eventually.

During the eight years of our imprisonment, having hearings only twice a year has turned our detention to an execution in itself.

Following the Constitutional Court's decision on long detentions, High Criminal Courts were seeing all the cases hastily.

Because the decision the Constitutional Court gave only a year to the government for the procedural arrangements, making it clear that such cases should be closed in a hurry.

This creates an adverse condition which is forced upon the detained and their lawyers whose proceedings continue until the midnight –despite the exhaustion it brings after a full tiring working day.

However, as the evidence shows, the decisions on our cases have been taken well before our hearing, behind closed doors, visible in the impatient attitude of the judges.

Why to prolong a court hearing when a verdict has already been reached and has been made ready on a memory stick!

Moreover, this very court turned our detentions into executions during all those years, by prolonging the proceedings.

When we entered the courtroom, two things caught my attention which additionally strained an already cold and stressed atmosphere.

First, a human barricade of police officers was placed in front of the sections where our families sit.

And a second barricade of soldiers, those who brought the captives like us from Edirne, Tekirdağ and Gebze prisons in front of the section where we remain.

When we were asked to stand up for the reading of the verdicts, I felt that the tension reached its boiling point.

It was the end of an eight-year court case during which we were kept in prison. The indictment bill that we were included under a conspiracy manufactured by the police itself, that connects neither me nor any of the other accused for leading a crime organization by any hard evidence, other than a few unconnected pages was a mere copy of the police records.

The judges of the 10th High Criminal Court, relying on the maxim “Justice is the foundation of the state,” signed a historical murder of jurisprudence.

I got angry with myself for believing that they would not ignore the ongoing injustice done to us, that they would not sign such a murder of jurisprudence based on the flimsy sheets of paper fabricated by the police.

Inasmuch as the Martial Courts, State Security Courts and now the Special High Criminal Court decisions displayed a long long list of murders of jurisprudence in political cases.

Inasmuch as it was beyond naïve to expect these judges and public prosecutors would act as practitioners of law under conditions where unfairness and injustice flourished, where the judicial system collapsed.

Still, one relies on one's own truth, believing in it so much to hold on to such naïve expectations.

However, I must express very clearly; despite this murder of jurisprudence I have experienced raises my anger and rage to their highest...I will never forget:

...seeing my sister Şengül and other families' weep that filled up the courtroom,  and how my lawyers among whom was my sister, collapsed on their desks...

…my friends in my ward holding me tight and sharing their rage, anger and pain with me when I return to the prison in the wee hours of the morning...

…noticing my dear Gülazer, weeping silently next to my bed... that I will never forget!

And although the words of the chief judge implying  that the legal procedure was not over after reading their decision sounded like making fun of us all.

I believe that every/thing has not ended, yet.

Because I know that since 2006, political cases in courts are based on false evidence manufactured the police!

Mass prosecution of people with bag full of fabricated evidence has been a common practice in the recent years.

With this practice, all of us, journalists, intellectuals, writers, students, politicians, lawyers sitting in the suspects' bench brought there with a police conspiracy are treated as enemy.

The infinitely long imprisonment sentences taken in a revengeful fury are a recognition of the oppressive and fascist articles in the criminal law and overall the Special High Courts codified in the Terrorism Act.

When the mentality is “maximum sentences, for maximum number of years...”

The court decisions were made accordingly.

This Tuesday, I worked on the 57 pages of the court ruling, written in 10- or 11-size font, to calculate the total sentence given to me.

Although sentences were delivered for being a member of a criminal organization without being a member...

Let alone not being a member, the sentence was delivered for being the leader of a criminal organization; many cases were similar to mine.

Although I strictly reject this decision...

I thought I should know exactly the sentence given to me.

I underlined only the sections related to me with a red pen, and listed them on another paper.

Even this took 3 hours.

Clearly, it was not possible for the judges of the 10th High Criminal Court to reach these decisions and write them down at the hearing that lasted for 2.5 hours between 23:00 to 01:30 that night.

When I was adding up the sentences I realized that, despite the fact that when I and my partner İbrahim Çiçek were taken into custody our ID cards, driving lisences, bank cards, and my taxpayer identification  were collected...

And despite the fact that they were proven to be legit by the expert report...

We both received sentences for using fake identification.

“5 – Suspects Ali Hıdır Polat, İbrahim Çiçek, Naci Güner, Arif Çelebi, Bayram Namaz, Füsun Erdoğan and Ziya Ulusoy forged official documents subject to the Criminal Law Art. 220/5 and by Art. 240/1 on the conduct, intensity and the conditions that the crime is committed to be sentenced to 3 years in prison, and since it was committed as an activity of a terrorist organization in accordance with the law No. 3713 Art.5, sentences increased by a 1/2, according to Criminal Law Art.62, considering the effect of the future of the suspects it was decided to deduce 1/6 of the sentence making a 3 year 9 months for each, Criminal Law Art. 53/1-2-3 to be executed, after the execution of sentences according to Criminal Law 58/9 and law No. 5275 Art 108/4 probation conditions to be applied” (4 November 2013, TR Istanbul 10th High Criminal Court records, p.5)

When I was listening this at the sentencing trial, I had given up thinking that I was subjected to this sentence just because I was declared the leader of a criminal organization.

But when I calculated the total sentence, I noticed that this was not the case, but to me and to İbrahim, a sentence was given particularly because we were accused of using forged identity documents.

This is just a simple example of the wholesale practice that we were exposed to during the legal procedure.

While in fact, this was not just a “minute” example...

Because the political police has once made an enactment on us!

The judges of the 10th High Criminal Court were left nothing but to execute this enactment.

The fact that I was repetitively rejected for a reasoning to the refusal of my appeal to be released from prison for the last seven years of trials must be because of that...

They insisted on this attitude of mass trial.

Apparently, they did have a ground to insist.

It was to announce “the suspects Ali Hıdır Polat, Arif Çelebi, Bayram Namaz, Füsun Erdoğan, İbrahim Çiçek and Ziya Ulusoy” as the leaders of an organization first, and then to announce for each of us a life sentence, plus 789 years 7 months of imprisonment and 1,263,330 TL fine.

They made their decision, and singed yet another murder of jurisprudence.

On my behalf, I think that this decision is highly debatable in many grounds.

But for this week, I will remain with this.

Faced with the decision that I briefly summarized above, what will you –primarily my lawyer colleagues and human rights defenders and the rest of the public do?

Will you accept this unfairness, this murder of jurisprudence?

***

The women members of the PJAK went on to a 3-day hunger strike in all prisons to protest the death sentences being executed during the recent years of the Iranian regime, 4 Kurds 3 of whom politicians were among them, and the wall of shame being built at the Rojava border between Kurdish peoples.

In the prison we have been kept, 37 friends were investigated by the prison directorate for joining to the hunger strike on 8 November.


* Füsun Erdoğan, 9 November 2013, Gebze Women's Closed Prison

PEN International calls on Turkey to extend freedom of expression

Turkey holds almost one tenth of all intellectuals imprisoned for freedom of expression in the world, according to the writers’ association, PEN International.

In a meeting held on Nov. 15, the official Day of the Imprisoned Writer, the Turkish Publishers Association, the Writers' Union of Turkey and PEN International demanded the release of all intellectuals detained for their thoughts. PEN said there were 800 intellectuals being held in prisons, 73 of whom are from Turkey.

PEN Turkey Chairman Tarık Günersel said Turkey was passing through a critical period, reminding that last year he and his international colleagues had held a meeting with President Abdullah Gül and EU Minister Egemen Bağış in Ankara. However, Günersel said there had been no progress since then, despite Gül's receptivity and willingness to find solutions. “After one year we are totally disappointed, last year we had 60 writers in prison, today the number has increased and has reached 73,” Günersel said.

A number of respected writers’ unions across the world sent messages to the meeting, calling on Turkey to put an end to pressure on freedom of expression.

Every year, International PEN announces a list of “possible convictions” to keep watching, and this year one of the five names was Turkish piano virtuoso, composer and writer Fazıl Say, who is currently appealing against his recent sentence for blasphemy. The other names are Dina Meza (Honduras), Kunchok Tsephel Gopey Tsang (China), Zahra Rahnavard (Iran), and Rwodney Sieh (Liberia).

The Turkish Publishing Association Chairman Metin Celal and the President of the Writers' Union of Turkey, also took the floor during the event.

Before the meeting, Celal told the Hürriyet Daily News that he was calling on European Commissioner Stefan Füle to highlight the situation in Turkey.

“Turkey is giving red alerts and if the EU wants democracy and freedom of expression to improve in Turkey, it must open the 23th and 24th chapters before it’s too late. If these chapters are not opened it will be so late and the situation will get worse than it is now,” Celal said.

Journalist Nedim Şener, who was arrested for more than a year as part of the Oda TV case, also called on the European Union to urge Turkey to act on the issue.

“Making calls for democracy to Turkey is not enough. The EU should do more. Plenty of writers and journalists are in prison. The EU must intervene in this situation,” Şener said.

Sel Publishing House owner Irfan Sancı, who is himself facing charges for publishing an “explicit” book by French writer and poet Guillaume Apollinaire, and renowned human rights activist and publisher Ragıp Zarakolu also spoke during the meeting.

Zarakolu and his son Deniz Zarakolu are also facing charges in the Kurdistan Communities Union (KCK) case, into the alleged umbrella political organization that includes the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

“We are in a time when we are running out of words,” Sancı said, while Zarakolu also stated that the situation was deteriorating fast. “Obstacles against freedom of expression know no limits now. Journalists, writers, and translators are in prison. Many journalists are facing life imprisonment,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 16, 2013)

EFJ

EFJ Petition Campaign: "Journalists are not terrorists"

Call from the the European Federation of Journalists:
 
Following the shocking decision of life sentences given to four journalists by the court in Turkey on 2 November, the European Federation of Journalists have launched an online petition protesting against the court decision.

Please sign the petition and take the following 6 simple steps to help us.
 
5 simple steps you can take to help achieve justice for journalists in Turkey
 
1.    Email the petition to your all contacts
(Link to petition https://avaaz.org/en/petition/Justice_for_Journalists_in_Turkey/)
 
2.    Spread the word via social networks

3.    Post our banner on your website

Download the banner HERE.
 
4.    Download the flyer and post it on the news board in your newsroom or workplace; distribute it to your fellow colleagues or students

5.    Talk about the campaign in your newsletters, magazines, meetings and conferences

For more information, please visit our campaign page HERE.

International/European Federation of Journalists
yuklan.wong@ifj.org ∙ http://ifj.orghttp://europe.ifj.org/en
T + 32 2 235 22 26 ∙ F + 32 2 235 22 19
Résidence Palace ∙ Rue de la Loi 155 ∙ B1040 ∙ Belgium

Erdogan veut faire plier la presse

Le premier ministre turc, Tayyip Erdogan, n’aime visiblement pas la liberté de la presse, et ce, tout en ouvrant des fronts tantôt contre les femmes qui s’habillent de manière trop osée, tantôt contre la laïcité, tantôt contre l’alcool et, récemment, contre la mixité dans les résidences universitaires. Mais ce sont les journalistes qui restent sa cible préférée.

Bref rappel des faits. Hasard du calendrier peut-être, le 5 novembre, jour où l’Union européenne (UE) et la Turquie ouvraient un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de ce pays, affirmant leur volonté d’accélérer le processus, six journalistes turcs étaient condamnés à la prison à vie. Selon le SNJ-CGT, les journalistes Füsun Erdogan, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz, Ibrahim Cicek et Sedat Senoglu sont accusés d’être membres du Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP) qui est interdit en vertu des lois antiterroristes turques.

Füsun Erdogan a été accusée d’être à la tête du MLKP en tant que fondatrice de la station de radio Özgür Radyo, très critique envers le gouvernement. Interpellée en 2006, elle est en détention provisoire depuis cette date. « En plus des peines à la perpétuité pour chaque journaliste, sauf Sedat Senoglu, les journalistes ont également été condamnés à des peines supplémentaires, ce qui aboutit à un total de 3 000 ans de prison pour les cinq journalistes », assure la Fédération européenne des journalistes (FEJ). Laquelle a fermement condamné un verdict que son président Mogens Blicher Bjerregård a qualifié de « honte pour le système judiciaire turc » et d’« expression de la puissance absolue du gouvernement ». Un verdict qui « montre en outre que le régime ne tolère aucune critique », ajoute-t-il.

Cette sentence démesurée intervient trois mois après la condamnation, début août, lors du procès Ergenekon de 21 journalistes à des peines allant de six années d’emprisonnement à la perpétuité, au terme d’une parodie de justice, selon le SNJ-CGT, sous l’accusation dénuée de tout fondement d’avoir tenté de renverser le régime du premier ministre, Tayyip Erdogan, en alimentant des opérations de propagande avec les autres inculpés, pour la plupart des militaires de haut rang à la retraite qui sont, au total, au nombre de 275.

De fait, avec 63 journalistes actuellement détenus, la Turquie est devenue, selon le SNJ-CGT, « la plus grande prison de journalistes au monde ». Qui plus est, selon le Syndicat des journalistes turcs (TGS), au moins 85 journalistes ont perdu leur emploi, en raison de leur couverture des manifestations antigouvernementales du mois de juin dernier sur la place Taksim (parc Gezi), à Istanbul, mais aussi à Ankara et Izmir.

Sous pression, quand ils ne sont pas victimes d’une chasse aux sorcières, les journalistes turcs ont le sentiment de revivre les années sombres de la dictature militaire suite au coup d’État de septembre 1980. « Près de 80 % des médias en Turquie se plient aux pressions officielles mais, pour le premier ministre, ce n’est pas suffisant, il veut que ce soit 100 % », ironisait alors Ahmet Abakay, président de l’Association progressiste des journalistes turcs. (Hassane Zerrouky, http://www.humanite.fr/monde/turquie-erdogan-veut-faire-plier-la-presse-553028
)

Qui sont ces intellectuels emprisonnés en Turquie?

En Turquie, l'intellectuelle Ayşe Berktay fait face à la justice. Elle est accusée d'appartenir à un mouvement illégal. Comme elle, des dizaines de Turcs sont emprisonnés, ou risquent la prison, pour leurs idées ou leurs combats intellectuels. Le « Collectif Van » a mis en place un blog en français dédié au combat de ces intellectuels.

Ayşe Berktay est écrivain et traductrice turque. Elle est incarcérée depuis le 7 octobre 2011 dans la prison de Silivri et accusée « d’appartenance à un mouvement illégal » en tant que membre du BDP, un parti kurde pourtant légal.

Un collectif pour défendre les prisonniers politiques turcs
Comme elle, plusieurs dizaines d’intellectuels sont actuellement enfermés dans des prisons turques. Alors qu’Ayşe Berktay fait face aujourd’hui à la justice, et risque 15 ans de prison, un collectif vient de mettre en place un blog, en français, dédié au soutien à ces intellectuels.

Le collectif Van (Vigilance arménienne contre le négationnisme) s’est donné pour objectif de mobiliser, en Europe, en faveur de ces prisonniers politiques qui remplissent les prisons turques, alors même que l’Union européenne étudie en ce moment le dossier d’adhésion de la Turquie.

Ayşe Berktay fait partie de ces intellectuels. Co-fondatrice du Tribunal mondial pour l’Irak (WTI), elle a reçu récemment le prix de l’ONG Brussels Tribunal.

A cette occasion, un prix devait lui être remis. « Richard Falk, professeur de droit international, rapporteur spécial des Nations Unies pour la Palestine et co-fondateur du Tribunal mondial pour l'Irak est venu à Istanbul le 7 septembre. Son intention était de remettre le prix en mains propres à Ayse Berktay », rappelle le chercheur Etienne Copeaux. « Mais le ministère de la Justice ne l'a pas autorisé à faire cette démarche » et « le prix a été remis au frère d'Ayse ».

Sous le regard de l’Union européenne

Dans une Turquie qui inquiète souvent, tant le régime a pris un tournant liberticide depuis 2009, de nombreux chercheurs tentent d’alerter la communauté internationale sur des pratiques dangereuses menées par le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Pour Vincent Duclert, chercheur à l’EHESS, cette inquiétude n’est en effet pas nouvelle. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, ce chercheur rappelle qu’après «  avoir donné certains gages au processus de démocratisation réclamés par l'Union européenne, le gouvernement conservateur dirigé par Recep Tayyip Erdogan » a adopté « la logique nationaliste récurrente du pouvoir d'Etat ».

La Turquie a retrouvé « les pratiques de persécution systématique de l'opposition politique, sociale et intellectuelle ».

« Ce ‘tournant liberticide’ affecta pour commencer des intellectuels et journalistes dont le seul crime était de contester le pouvoir personnel d'Erdogan et les méthodes autoritaires de l'AKP », rappelle encore Vincent Duclert.

Ayse Berktay, symbole de l’emprisonnement liberticide

En effet, Ayse Berktay  n’est pas un cas isolé. Bien au contraire. Et le blog du collectif Van se fait le témoin de cette multitude de personnalités, emprisonnées pour leurs pensées dans les prisons du régime turc.

Parmi eux, Deniz Zarakolu, fils d’un éditeur et militant des droits de l’homme turc Ragıp Zarakolu. Arrêté le 4 octobre 2011, il risque jusqu'à 12 ans de prison. « Son arrestation fait suite à une série de conférences qu’il a délivrées au sein de l’Académie du BDP (Parti pour la paix et la démocratie). Ces conférences traitaient d'histoire et de philosophie », rappelle le comité de soutien.

A. Dursun Yıldız a été placé en détention le 4 octobre 2011. Retraité de l’enseignement, cet homme de 58 ans est accusé d’appartenir à l’organisation « terroriste KCK » car il a assisté à des réunions de cette même organisation dans les bureaux du BDP. « Aucune preuve n'étaye ces accusations. Il risque 6,5 ans de prison », écrit le comité de soutien.

« Ils ne m’ont posé aucune question »

Lorsqu’ils ne sont pas emprisonnés, ils peuvent être en sursis judiciaire. C’est le cas de Ragıp Zarakolu, arrêté le 28 octobre 2011. Contributeur pour les revues Ant (Le Serment) et Yeni Ufuklar (Nouveaux Horizons), il est accusé d'« appartenance à un groupe terroriste armé ». S’il bénéficie depuis le 10 avril 2012 d’une libération conditionnelle, il risque toujours de 7,5 à 15 ans de prison.

Depuis sa prison où il était incarcéré en novembre 2011, Ragıp Zarakolu a écrit une lettre, transmise ensuite par son avocat. « Lors de mon interrogatoire, ils n'ont posé aucune question au sujet de l'organisation dont j'étais accusé d'être membre. Ils ne m'ont posé des questions que sur les livres que j'ai écrits ou préparés à la publication, les réunions publiques où j'ai parlé ou auxquelles j'ai assisté », écrivait alors cet écrivain.

« Je suis un éditeur qui porte la responsabilité de défendre le droit de lire et écrire, de s'exprimer en pleine liberté », a-t-il encore déclaré, alors qu’il recevait le Prix Info-Türk 2012 pour la liberté en 2012.

Des intellectuels en sursis

Aziz Tunç fait également partie de ces hommes en sursis. Arrêté le 4 octobre 2011 il est collaborateur de la maison d'édition Belge, une société qui a souvent reçu les foudres de la censure turque. Il est en libération conditionnelle depuis le 7 juin 2013, mais risque toujours une peine de prison.

« Son ouvrage Maraş Kıyımı – Tarihsel Arka Planı ve Anatomisi (Origine et anatomie du massacre de Marache) traite du massacre des Alevis par des militants d'extrême droite en 1978, mené avec l'approbation de l'armée et des forces de sécurité », explique le blog sur lequel on peut lire sa biographie.

Mulazim Ozcan. Arrêté le 4 octobre 2011 à la suite d’une conférence sur la langue et la littérature kurdes qu'il a donnée à l'Académie politique du BDP est en libération conditionnelle. Consultant aux éditions Belge International et également connu sous le nom de sous le nom de Miraz Roni, pour les poëmes qu’il signe, il risque encore une peine de prison.

http://www.jolpress.com/turquie-entree-union-europeenne-intellectuels-emprisonnes-recep-tayyip-erdogan-article-822868.html

Court delays trial into publisher over French author Apollinaire’s book

A local court postponed its ruling in the case re-launched against a Turkish publisher, who has been tried for publishing and translating the book “The Exploits of a Young Don Juan” written by French poet Guillaume Apollinaire.

The Istanbul court delayed the hearing to Dec. 17, awaiting the translation of an earlier European Court of Human Rights (ECHR) decision regarding the suit.

Sel Publishing Chief Editor İrfan Sancı and his translator İsmail Yerguz was acquitted of the charges of “intermediating publishing of vulgar publications” made against them in 2010, but the Supreme Court of appeals was reversed the acquittal verdict, demanding retrial of the case.

Then-quashed acquittal decision has said the book was literary work, citing expert reports.

The ECHR decision asked by the court is actually regarding another case opened against Sancı over another book of the same author, “The Eleven Thousand Rods.”

Turkey was condemned by the ECHR in a February 2010 decision for violating Article 10 of the European Convention on Human Rights – that concerns freedom of expression – for banning.

The ECHR ruled that censorship of this book “hindered public access to a work belonging to the European literary heritage.
(hurriyetdailynews.com, Nov 8, 2013)

Un blog dédié au soutien aux intellectuels emprisonnés en Turquie

Chers amis,

Une nouvelle audience a commencé aujourd'hui à la "cité judiciaire" de Silivri, une des plus grandes prisons d'Europe, à 80 km d'Istanbul.

Le "Collectif Van" a mis en place un Blog en français dédié à ce combat, car les données sur ce thème sont essentiellement anglophones :

http://comitesoutiencollectifvan.blogspot.fr/


Voici la page consacrée à Ayse Berktay :

http://comitesoutiencollectifvan.blogspot.fr/2013/11/biographie-dayse-berktay.html

Le collectif va désormais contacter toutes les personnalités susceptibles de parrainer ce "Comité international de soutien aux intellectuels de Turquie" et mettre en place des actions auprès de la France et de l'Union européenne.

Il a déjà eu un retour du ministère des Affaires étrangères (qui ne fait malheureusement pas mention du cas d'Ayse), mais va repartir à l'attaque.

Toute personnalité susceptible de parrainer moralement le Comité (y compris en Turquie) sera la bienvenue !

Voyez également la tribune de Vincent Duclert du GIT dans Le Monde le 21 octobre :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/21/un-pouvoir-arbitraire-en-turquie_3500144_3232.html

Etienne Copeaux
site personnel : http://susam-sokak.fr
http://independent.academia.edu/EtienneCopeaux

Six journalistes condamnés à la prison à vie

Un tribunal d'Istanbul a condamné dans la nuit de lundi à mardi six journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti marxiste considéré comme terroriste et interdit en Turquie, a-t-on appris auprès des ONG de défense de la presse.

Fondatrice de la radio alternative Radio libre (Özgür Radyo), Füsun Erdogan, qui a la double nationalité turque et néerlandaise, a été reconnue coupable d'être une responsable du Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP) et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, conformément aux réquisitions du procureur.

Le tribunal a infligé la même peine à cinq autres journalistes, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz, Arif Celebi, Ibrahim Cicek et Sedat Senoglu, pour être membres du même mouvement.

Interpellée en 2006, Mme Erdogan est en détention provisoire depuis cette date.

Dans un communiqué, la Fédération européenne des journalistes (FEJ) a fermement dénoncé la décision de ce tribunal stambouliote.

"C'est complètement absurde. Ce verdict est une honte pour le système judiciaire turc et un exemple du pouvoir absolu exercé par le gouvernement. Il montre une fois de plus que le régime (turc) ne tolère aucune critique", a déclaré le président de la FEJ, Mogens Blicher Bjerregard.

La Turquie du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan est régulièrement épinglée pour des violations de la liberté de la presse.

Dans un rapport publié il y a un an, le Comité de protection des journalistes (CPJ) a fait de la Turquie le "premier geôlier mondial" de journalistes, suivie par l'Iran et la Chine.

Des dizaines d'entre eux y sont incarcérés et poursuivis devant les tribunaux pour complicité de "terrorisme" en raison de leurs liens présumés avec des organisations proches des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Quelques dizaines d'employés de la presse ont manifesté mardi à Istanbul pour dénoncer la lenteur de ces procédures, à l'appel d'une Plateforme pour la liberté des journalistes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon le responsable du syndicat des journalistes turcs (TGS) Ercan Ipekci, au moins 85 journalistes ont en outre perdu leur emploi ces derniers mois, victimes de la répression qui a suivi la fronde antigouvernementale du mois de juin dernier.
(AFP, 5 novembre 2013)

Journalist Füsun Erdoğan Receives Life Sentence

Istanbul 10th High Criminal Court issued a verdict in the MLKP case with 29 defendants including bianet writer Füsun Erdoğan, journalists Bayram Namaz, Sedat Şenoğlu, İbrahim Çiçek, Ziya Ulusoy ve Arif Çelebi.

The verdict was issued around 2 am in the morning local time. The court convicted defendants Ali Hıdır Polat, Naci Dayser, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz, Arif Çelebi, İbrahim Çiçek and bianet writer Füsun Erdoğan to life sentence.

The aforementioned defendants were also convicted up to 3,000 years of prison for getting involved in 155 incidents within MLKP. They also received an addition of 24 years for various charges.

The court issued an arrest warrant for Ziya Ulusoy. Erkan Özdemir was convicted to 3 years 1 month 15 days of prison on the top of his life sentence.

According to ETHA, other sentences were listed as follows:

Serkan Daysdoğdu: 13 years, 1 month, 15 days.
Arzu Torun: 14 years 3 months
Bilgi Tağaç: 11 years 9 months
Elif Almakça: 29 years 1 month 15 days (Arrest warrant issued)
Erkan Salduz: 21 years 9 months 15 days (Arrest warrant issued)
Fatma Siner: 10 years 7 months 15 days
Fethiye Ok: 10 years 7 months 15 days
Hasan Ozan: 14 years 4 months 15 days
Hatice Bolat: 29 years 1 month 15 days (Arrest warrant issued)
Mehmet Ali Polat: 31 years 5 months 15 days
Meral Siner: 7 years 6 months
Rıza Bozkurt: 7 years 6 months
Sedat Şenoğlu: 7 years 6 months
Seyfi Polat: 37 years 9 months
Soner Çiçek: 10 years 7 months 15 days
Sultan Ulusoy: 14 years, 4 months 15 days (Released)
Turaç Solak: 30 years, 1 month, 15 days
Uğur Kaysacı: 10 years, 1 month 15 days.

“Damn fascism, long live our struggle,” defendants shouted after the verdict announcement. Several riot police forces were also present in the courtroom. Convicted defendants were sent to prison after the end of trial. The case will be held in Appeals Court 9th Penal Chamber.
(BIA, 5 November 2013)

EFJ's urgent appeal: Journalists in Turkey are not Terrorists

Journalists are not terrorists - this is the powerful message the European Federation of Journalists (EFJ) is sending to the Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Stand Up for Journalism Day following the life sentences given to six Turkish journalists yesterday.

The International Federation of Journalists (IFJ) has joined the EFJ to demand an urgent appeal against the life sentences given to Füsun Erdoğan and five other journalists.

According to local media, ETHA, journalists Füsun Erdoğan, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz , Arif Çelebi , Ibrahim Cicek and Sedat Şenoğlu were  accused of being members of a Marxist organisation (MLKP) that is banned under Turkish anti-terror laws. Erdoğan was accused of being the leader of MLKP as she is the founder of the radio station Özgür Radyo which is critical of the government.  On top of the life sentences, each journalist was also given extra punishments which mean that, in total, the life sentences amount to 3000 years.

"This is completely absurd. The verdict is a disgrace to the Turkish judicial system and an expression of the absolute power of the government. It further shows that the regime does not tolerate any criticism," said Mogens Blicher Bjerregård, EFJ President.

‘‘We demand an urgent appeal of the verdict,'' said Beth Costa, IFJ General Secretary. ‘‘The international journalist community is saddened by the court decision that is misguided by political influence.''

"We share our solidarity with Erdoğan and the other journalists and will continue putting pressure on the Turkish government." added Mogens Blicher Bjerregård. "It may well be that Prime Minister Erdogan will not officially bow to the pressure. Nonetheless, the pressure from international journalist community and civil society organisations will reach new heights after this outrageous decision."

The IFJ/EFJ, together with their Turkish affiliate, the Turkish Union of Journalists (Türkiye Gazeteciler Sendikasi TGS), is taking action today against the decision. The TGS, and the Freedom for Journalists Platform (FJP-GÖP), are taking part in a March for Justice now towards Taksim Square in Istanbul. The TGS has called upon all journalists, including those who are currently in prisons and their families, as well as all the press workers, writers, intellectuals, artists, lawyers, trade unionists, students, and citizens, to Stand Up For Journalism, and for press freedom in Turkey.

In the coming days, the EFJ, with its Turkish colleagues, will discuss ways to fight back. This treatment of critical journalists is a huge setback for the already heavily beleaguered freedom of the press in Turkey. The EFJ will pressure on European institutions to react to the situation.

The European Federation of Journalists represents over 300,000 journalists in 39 countries.


For more information, please visit the observer report by the EFJ representative Esben Ørberg on 30 October:

http://europe.ifj.org/en/articles/the-international-media-turns-the-spotlight-on-turkey.
To know more about our on-going campaign, visit Set Journalist Free in Turkey campaign site.

For more information, please contact the EFJ at +32 2 235 22 08.

International Publishers Association criticizes censorship in Turkey

A prominent member of the International Publishers Association (IPA) called on Turkey to clear journalists, writers and translators of their charges, criticizing the country’s stance on freedom of expression.

Swedish publisher and IPA Freedom to Publish Committee chair Ola Wallin came to Turkey to meet prominent Turkish publishers Ragıp Zarakolu and İrfan Sancı, who are also facing charges for publishing a book written by renowned French poet Guillaume Apollinaire.

The group released a statement after its meeting, reading: “Writers, journalists, translators and publishers working in Turkey are threatened by scores of laws and regulations, specifically the country’s Anti-Terror Laws and Penal Code articles that pretend to defend the nation’s dignity, and pretend to combat racial hatred, obscenity and defamation.”

The statement added: “As a result of the misuse of these laws, many journalists, writers, translators and publishers are currently in jail or facing prosecution. I would like to mention three examples that stand for many: Deniz Zarakolu, Ayse Berktay, and Nedim Şener, all of whom are currently in jail or threatened with jail for simply exercising their human rights.”

‘Something is wrong’

Speaking to Hürriyet Daily News, Wallin said: “I am not sure if I could go on working as a publisher in these conditions if I were in Turkey.”

“Something is going wrong here,” he added. “People are being tried for exercising their right to freedom of expression without engaging in violence. That’s unfair.”

According to the IPA, 66 journalists, writers and translators are still behind bars, with most of them under arrest pending charges. The body called for the release of all of them, including Berktay and Zarakolu, who have been jailed for more than two years, facing charges as part of the ongoing Kurdistan Communities Union (KCK) case.

“Turkey is a modern country and has progressed economically with notable developments but the obstacles [that have been placed] on the freedom of expression are concerning,” Wallin added.
He also highlighted the importance of the upcoming verdict from hearing of the Apollinaire case, in which İrfan Sancı, head of the Sel Publishing House, is facing charges for releasing a book that were deemed “explicit.”

Turkey’s Supreme Court of Appeals had overturned a previous ruling of acquittals of the publisher and translator of the book, “The Exploits of Young Don Juan”, stating that some of the book’s content failed to fall under applicable freedom of speech conventions due to its perversion.

Sancı criticized the decision, saying the verdict delivered at the hearing was “highly important” and that the ruling will contribute to shaping Turkey’s publishing sector by enforcing the “self-censorship mechanism.”
(hurriyetdailynews.com, Nov 4, 2013)

“Standing Still Journalist” For Justice

Istanbul 10th High Criminal Court continued the Gaye case where journalists Erdoğan, Şenoğlu, Çelebi, Namaz, Ulusoy and Çiçek are standing trial for facing prison terms from 9 years to life sentence.

Outside the courthouse, a group of activists from Freedom to Journalists Platform (GÖP) and Journalists Union of Turkey (TGS) initiated a “standing still man”, demanding freedom for jailed defendant journalists.

The protest was also attended by Esben Orberg from European Federation of Journalists and Erol Önderoğlu from Reporters Sans Frontiers.

“Journalism activities must be exempted from criminal charges,” TGS Istanbul branch chair  Gökhan Durmuş said.

“One more time, we are standing at a courthouse to demand freedom for one of our colleagues. 62 of our colleagues are currently jailed in Turkey for their journalism activity. 6 of those are being charged with life sentence today. Their only crime is their journalism activity.

“As journalists, we are once more demanding freedom for jailed journalists, we are urging the authorities to make journalism activities exempted from criminal charges.”

What happened?

In 2006 police detained several journalists within "Gaye operation”. Those detained journalists have been charg

ed with life sentence for “forcefully changing the constitutional order”. On the other hand, journalists Erdoğan, Namaz and Çelebi have been charged with 8 years of prison for related charges. (BIA, Oct 31, 2013)

Journalist Ferit Aslan's First Conviction

Diyarbakır 7th High Criminal Court convicted Doğan News Agency (DHA) Diyarbakır correspondent Ferit Aslan to 10 months of prison for publishing on radikal.com.tr website the names of the court penal that tried K.A. (16) within KCK case.

While the aforementioned website article was published on June 5, 2012, the prison sentence for Aslan was suspended.

No room for objection, 5 years of auto-censure

The court ruled that the publishing of court penal members’ photos as “targeting of public workers combatting terrorism” - a violation of Anti-Terror Act Article 6/1. It also suspended the execution of prison sentence according to Court Tribunal Law Article 231.

It turned out that Aslan will not be able to object to the verdict. In addition to that, he was ordered to be under judicial control, which will require him not to commit another “crime” for 5 years. 

“Şırnak High Criminal Court ordered a sentence reduction for K.A. due to his age period (15-18), mentioning him as ‘a child forced to crime’,” said the aforementioned article. (BIA, Oct 31, 2013)

Kurdish Question / Question kurde

Roboski Massacre’s 100th Week Commemorated

Roboski İçin Adalet Girişimi (Justice Initiative for Roboski) organized a commemoration ceremony in Ankara yesterday as it coincided with the 100th week of Roboski Massacre - a Turkish military airstrike that killed 34 civilians.

“We know that the only way to peace goes through justice in Roboski,” activists said in a statement.

On the night of December 28, 2011, Turkish military scrambled F-16 jets, bombarding Roboski (Ortasu) in Şırnak province and leaving 34 civilians including children dead.

“After the 2013 Newroz appeal, the resolution process began. Around the same days, the sub-parliamentary commission announced its Roboski report. It was a report that pointed out no culprits and did not mention a single sign of fault.”

“Under confidentiality order and briefly , the case was sent from Diyarbakır (Amed) Prosecutor’s Office to Military Justice authorities. It was proven that the so-called democratic government became ‘state-like’ and military tutelage still continued.

“Even though 23 months passed since the massacre occurred, authorities have yet to launch a realistic investigation or process.” (BIA, Nov 29, 2013)

International Conference in Brussels on Kurdish Peace Process
kurdes-ep

European United Left/Nordic Green LeftEuropean Parliamentary Group (http://guengl.eu) communicates:

10th INTERNATIONAL CONFERENCE ON THE
EU, TURKEY AND THE KURDS

“Turkey, Kurds and the Imrali Peace Process:
An Historic Opportunity”

European Parliament, Brussels
4-5 December 2013 – Room ASP 1G2

Interpretation available in English, Turkish, French, German, DutchFor nine years the EU Turkey Civic Commission (EUTCC) has organised an annual international conference in the European Parliament, Brussels. These conferences have brought together Turks, Kurds and Europeans; politicians, MEP’s representing most of the groups in the EU Parliament, NGO’s, academics, writers, legal experts and journalists.

In each conference a final resolution has been passed. The first conference led to the establishment of the EUTCC whose objectives are to promote human rights for all citizens in Turkey, respect and protection of minorities and a peaceful, democratic and durable solution to the Kurdish question. The EUTCC is an independent non-profit organisation licensed under Belgian law.

The 10th International Conference on EU Turkey and the Kurds – “Turkey, Kurds and the Imrali Peace Process: An Historic Opportunity”, will take place in the EU Parliament December 4-5, 2013. We hereby cordially invite you to attend the conference. We would be honored if you accept our invitation.

There is no conference fee but due to limited funding the EUTCC unfortunately cannot pay for either accommodation in Brussels or the cost of your travel. We hope you accept our invitation and look forward to hearing from you as soon as possible. If you accept this invitation, please let us know as soon as possible by replying to guengl-kurds2013@europarl.europa.eu. Please note that in order to enter the European Parliament, details about your full name, your date of birth, address of residence and number of a valid document is required. Please include this information in your response to this invitation.

Wednesday, 4th December 2013, 15.00-16.30
Opening Session, Room ASP 1G2
Opening Remarks and Greetings
MEP Ms. Gabi Zimmer,  Chair of the European United Left - Nordic Green Left Group (GUE/NGL) in the European Parliament, Germany
Ms. Kariane Westrheim, PhD, Chair of EUTCC, Associate Professor, University of Bergen, Norway
Opening Speeches:
MP Ms. Leyla Zana, Member of the Turkish Parliament, European Parliament's Sakharov Prize for Freedom of Thought, Rafto Prize Laureate, Turkey
MEP Mr. Jürgen Klute, Coordinator of the EP-Kurds Friendship Group, GUE/NGL Group, Germany
Me Antoine Comte, Lawyer, France

Wednesday, 4th December 2013, 16.30-18.30
Panel I, Room ASP 1G2
Reforming the State and Reconciling Society: Constitutional, political and social reforms in Turkey
Moderator:
MEP Mr. Iñaki Irazabalbeitia Fernández, Greens-EFA Group
Speakers
MP Ms. Gulten Kisanak, co-Chair, BDP, Turkey
MP AKP, Turkey (to be confirmed)
MP Mr. Sezgin Tanrıkulu, CHP MP for Istanbul, Turkey
Ms. Emma Sinclair-Webb, Senior Researcher, Human Rights Watch
Mr. Hüseyin Yayman, Academic, Member of Wise People Commission, Turkey
Mr. Dogu Ergil, Academic, Member of the Wise people Commission, Turkey
Mr. Hasan Cemal, Journalist, Turkey
Mr. Hugh Pope, International Crisis Group
Questions and discussion with moderators & discussants

Thursday, 5th December 2013, 09.30-13.00
Panel II, Room ASP 1G2
Peace-building Initiatives and Imrali Peace Process: The role of the international community and the EU in promoting justice and democracy in Turkey
Moderator:
MEP Mr. Søren Bo Søndergaard, GUE/NGL Group, Denmark
Speakers
MP Mr. Ahmet Türk, co-Chair of the DTK, Turkey
Professor David L. Phillips, Director, Program on Peace-building and Rights, Columbia University Institute for the Study of Human Rights, United States of America
Dr. Günter Seufert, German Institute for International and Security Affairs – SWP, Germany
MEP Ms. Marie-Christine Vergiat, GUE/NGL Group, France
MEPS (to be confirmed)
Questions and discussion with moderators & discussants

Thursday, 5th December 2013, 15.00-17.30

Panel III, Room ASP 1G2
The Kurdish Democratic Project: Strategies and policies to bring peace to the Middle East
Moderator:
Professor Michael Gunter, EUTCC, United States of America
Mr. Jonathan Spyer,  Middle East analyst, Israel
Mr. Joost Jongerden, Academic, The Netherlands
Mr. Mala Bakhtiyar, Chief of Executive Body of Political Bureau, Patriotic Union of Kurdistan – PUK, Kurdistan
Ms. Amberin Zaman, Turkey Correspondent of the Economist, Turkey
Mr. Zübeyir Aydar, Member of the Executive Board of Kurdistan National Congress (KNK)
Mr. Saleh Muslim, Co-President of the Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD), Syria
Questions and discussion with moderators & discussants

Thursday, 5th December 2013, 17.30-18.30
Panel IV, Room ASP 1G2
Conclusions, Recommendations and Final Remarks by EUTCC Board Members
Press contact: Gianfranco Battistini, +32 475 64 66 28 - email: gianfranco.battistini@ep.europa.eu

Demonstration of solidarity with Rojava in Istanbul

The Peace and Democracy Party’s (BDP) meeting in Istanbul’s Asian side district of Kadıköy in support of Syria’s Kurdish region Rojava turned violent on Nov. 24 because of the police’s move against a banner on a building.

Police and protesters became involved in reciprocal attacks when police officers removed a banner reading “[Turkish Prime Minister] Erdoğan withdraw your Al-Qaeda from Rojava” from a building on the way of rally.

Protesters, opposing the removal of the banner, tried to enter the building but met with police intervention, after which some protesters threw stones at the building and policemen, Doğan News Agency footage showed. The protesters hung the banner again after police left the building’s entrance.

The People’s Democratic Party (HDP) co-chairs Ertuğrul Kürkçü and Sebahat Tuncel, BDP co-chair Gültan Kışanak attended the meeting.

Kurdish groups in Syria accused Ankara of handing weapons over to the al-Qaeda-linked al-Nusra Front as well as the jihadist Ahrar al-Sham groups in the northern parts of Syria, called Rojava by the Kurds. Ankara officially denied the claims on Sept. 18.
(hurriyetdailynews.com, Nov 24, 2013)

conference

Brussels Conference: PYD asks West support to combat extremists in Syria

By Roni Alasor / Lorin Sarkisian

Ararat News (ANP) - Brussels, 22 November 2013 - Speaking at a conference in the Belgian Senate on the future of the Kurdish Region in Syria, the PYD co-chairman Salih Muslim asked the Western countries to support Kurds in the fight against Islamic extremists linked to Al Qaida. PYD leader also calls the West to send humanitarian aid to the Kurdish region before its going to be a humanitarian crisis and he got support from Belgian senator Karl Vanlouwe.

Regarding good relations with the neighbouring Turkey, Mr. Salih said that "its in the mutual interest of both sides, but Turkey has to stop aggression policy against Kurds and put an end to the support for terrorist groups. Its also important for the ongoing dialogue for peace in Turkey”.

Blind youths are brutally misused

Mr. Salih said that during the last year, there have been active confrontations between Kurdish forces and Islamic extremists from all Arabic countries, Afghanistan, Pakistan, Russia-Chechnya, Turkey and Europe. The fights took place mostly at the borders of Rojava (West Kurdistan) with Turkey and Iraq: “Between 2000-3000 terrorists have been killed in the clashes”. Over 250 Kurdish fighters and civilians also lost their lives to defend Kurds, Christian minorities as Syriacs-Assyrians, Armenians, as well as Alevis, Sunnis, Turkoman and Circassians. Mr. Salih affirmed that: “In the fight against these Al Qaida linked terrorist groups the Kurdish fighters are more effective than US and EU countries. Kurdish YPG cleaned Kurdish region from these criminal elements for less than one year”.

muslim

The co-chairman of PYD clarified that the extremists groups are using the terror and the violence under the fake umbrella of the Islam just to hide them. Mr. Muslim gave as similar example Bosnia, where “several thousand Islamic gangs have been brought to Bosnia, and they have been thrown out later, after being used. It is not the Islamic extremists who fight in Syria. It is Turkey, Saudi Arabia, Qatar, Iran, Russia, France and USA who lead the war. These blind youths are just used in a brutal way for the brutal aims against humanity. Why Kurds have to be victim for the brutal aims in a dirty war? Every one have to understand, without respecting Kurds and their future, there are no peace and stability in the Middle East”.

We don’t want to be a part of the blind war

“Since the start of the Syrian revolution, we decided to not be part of this blind bloody war, which is mainly leaded by so-called Islamic organisations. At the same time we didn’t want to support the Syrian regime, but to represent a democratic alternative, to be neutral and to defend Kurdistan region and its entire population, including Syriacs, Assyrians, Armenians, as well as Alevis, Sunnis, Turkoman and Circassians. In the Kurdish military arm YPG, there are units from different ethnic and religious groups. We all fight together, shoulder to shoulder”, explained Mr. Salih.

Difficult humanitarian situation and self rule

PYD Co-Chairman addressed the EU and US: “The humanitarian situation is very difficult in Rojava right now, especially since the last year. We are living under the blockade of the Turkey, the Islamic / Arabic fanatics and Syrian regime. At the same time we got round half million refugees from different parts of Syria, mainly Christians, including Sunni and Alevi Arabs. Unfortunately, Kurdistan has no benefit from the so-called humanitarian help from the West.  The tax payers’ money, the Western humanitarian aid, including weapons and military support, is going to the hand of Islamic groups. EU and the West should fulfil its humanitarian obligations and to support Kurds and all other different ethnical and religious minorities in Rojava with humanitarian aid. At the same time, they have to respect the decision of Rojava people, including the ethnic and religious groups, for self-determination which we declared recently as transitional administrational self-governance”.

Relation with Turkey

“Turkey is our neighbour and of course we want to have good relations, if they respect our fundamental rights. But Turkey made a lot of efforts to put obstacles to the representation of Kurds among the Syrian opposition. Turkey is still active player and supporter of the extremists groups, alongside with Saudi Arabia and Qatar. Without help from these countries, the extremists could not survive against Kurds for more than one week. Turkey brought and financed gangs from different countries to not let us be free from the Baath regime. In order to establish good relation with Turkey, Ankara should stop the support to the terrorist Islamic groups and fanatic nationalist Arabs, stop to threaten Rojava’s people and to open the border between Kurds from both sides. Its also important for the ongoing dialogue for peace in Turkey. Our brothers in the North part of Kurdistan will not be happy when you try to kill us”, concluded Mr. Salih.

Belgian senator Karl Vanlouwe (N-VA), who supports the conference said that many countries in Middle East, like Turkey, Saudi Arabia, Qatar and Iran are strongly involved in Syrian conflict and it makes the situation more complicated to find a peaceful solution: “All those terrorist groups and gangs are located in the borders to Syria, mainly in Turkey and they cause the loss of human lives and many millions of people are suffering. In fact, those terrorist groups are linked to Al Qaida and those groups are in the US-EU terror-list, but however they receive direct and indirect support for their crimes. We support a peaceful – political solution for the Syrian conflict, there are no other alternatives to reduce human tragedy, conclude Vanlouwe and he asked Western countries to stop any kind of support to the extremist groups and help the Kurdish Rojava people in this difficult situation”.

Kurds are victim of Arabic and Turkish racism 

Dr. Khalid Isa, from PYD and the vice Chairman for the External Relation of Syrian opposition National Coordinating Committee for Democratic Change, explained shortly the history of Kurds and Rojava Region, which was also home to many brutal empires and civilizations. ”We Kurds, Syriac people, Armenians and many other minorities were living in peace in many centuries”.

Dr. Isa underlined that after the French - British Sykes-Picot agreement (which divided Kurdistan in four parts), the situation of Kurds became worst during Baas party authority. “Thousands of Kurds have been imprisoned, tortured, killed. Some hundred thousand out of population of more than 3 million Kurds have been denied even identity cards. So called Arabic Belt was used actively for Arabisation of the Kurdish region. Even today in the 21st century, Turks and Arabic extremist nationalists are not respecting Kurds and their fundamental human rights. This is why they are still organising terror and violence against Kurds and other ethnical and religious minorities”.

Kurdish struggle pushes for more reforms

“Kurdish struggle in the last 30 years, is not only against fascist regimes in Turkey, but it’s also against the Islamic fanatics and it pushes Turkey for the democratic reforms. As an example in Rojava, Kurds are trying to live in peace and harmony with the other ethnical and religious minorities”, said Dogan Ozguden, the Turkish journalist and writer from Info-Turk.

Libya weapons to terorists

Ludo De Brabander, a Middle East Expert from Flemish Peace Movement gave facts and figures how the Salafists Islamic fanatics are receiving support from Qatar, Saudi Arabia and Turkey. He told that Qatar continues to ship weapons from Libya to Turkey and from there to the Islamic terrorists. ”Turkey is not only supporter of the war in Syria but it’s also ally with those groups. France is also active supporter of Syrian war after the deal with Saudi Arabia to sell the military arms for about 200 billion USD”.

Why no one helps Kurds?

Rudy Vranckx, Middle East journalist from Flemish Broadcasting, who has been in Syria and Middle East several times and who lost also journalist colleagues in war, criticised Western countries media why they do not cover the situation in the Kurdish Region. “Kurds are not fighting for the religious fanatism, but for their fundamental human rights, Kurdish women and men are fighting shoulder to shoulder” said Flemish-Belgian journalist. Vranckx is wondering why Western media are so limited when they are covering the dramatic situation in Kurdistan. “Why no one sends humanitarian aid to the Kurds who are in difficult situation in fight against extremism in Rojava” asked he.

The seminar in Rojava was organised by Kurdish Institue Brussels, supported by Belgian senator Karl Vanlouwe, EP and Centre Maurits Coppieters. Copyright : ANP

Déclaration des participants à la Conférence 

1. Cette Conférence accueille les efforts démocratiques et le progrès des kurdes et des autres populations en Rojava au nord de la Syrie.  Cette Conférence demande aux autorités belges d’entamer le dialogue avec le Comité Suprême kurde sur ses aspirations à une nouvelle Syrie démocratique où les droits des différents groupes sociales et éthiques sont garantis.

2. Cette conférence demande à la communauté internationale de reconnaître le Comité Suprême kurde comme représentant diplomatique de la population kurde en Syrie.  Convaincu que seul des négociations politiques, et pas une victoire militaire, peuvent offrir une solution durable pour le conflit syrien, cette Conférence demande à la communauté internationale d’inviter le Comité Suprême kurde à participer aux négociations de paix de Genève II.

3. Cette Conférence demande aux autorités belges (régionales et nationales) de mettre la pression politique sur les pays voisins de la Syrie de ne plus fermer leurs frontières pour des aides d’urgence vers les régions kurdes. Les régions kurdes sont coupées de l’extérieur. L'hiver approche, donc le besoin d’aide alimentaire et médical est élevé. Arrêter ce soutien à la frontière est inhumain !  Si il y a quelque chose que la politique belge peut faire pour aider la population kurde en nécessité, c’est de se charger de la réouverture des frontières pour les aides.  Si il y a quelque chose que le publique belge peut faire, c’est de soutenir Heyva Sor, le croissant rouge kurde, qui s’engage pour l’assistance sur place. Cette assistance est indispensable !  4. Cette conférence condamne les attaques sur Rojava par le régime d’Assad ainsi que les milices liées à Al-Qaeda, comme Jabhat Al-Nusra et l’Islamic State of Iraq and Al-Sham (ISIS). Cette conférence condamne  catégoriquement les nombreuses violations des droits humains commises par ces milices et le vaste flux des réfugiés qu’elles causent.  Cette conférence appelle  le monde politique à ne plus soutenir financièrement, logistiquement, politiquement ou militairement ces milices cruelles, non démocratiques et terroristes et à mettre la pression sur des états qui continuent à le faire.

5. Cette conférence est convaincue que c’est la population syrienne qui doit décider elle-même de l’avenir de son pays  et pas des acteurs étrangers, qui se mêlent  à la guerre civile syrienne pour leurs propres intérêts.  Cette conférence ne plaide donc pas pour une intervention militaire, ni pour des livraisons d’arme aux partis combattantes.  Qu’est ce que la communauté internationale peut faire, et au point de vue humanitaire elle faudrait faire, c’est de faciliter le processus de paix en créant de l’espace pour des négociations politiques, en exigeant un cessez-le-feu de tous les partis combattants et en agissant comme médiateur entre tous les partis.  Qu’est ce que la communauté internationale peut faire, et au point de vue humanitaire elle faudrait faire, c’est de donner des aides aux nombreuses victimes de la violence de guerre.  Qu’est ce que la communauté internationale peut faire, et au point de vue humanitaire elle faudrait faire, c’est de soutenir des initiatives démocratiques et pacifiques venants de la population syrienne.


L'intervention de Dogan Özgüden à la conférence de Bruxelles

pyd-ozguden
Mesdames, Messieurs,

Je ne me souvient pas à combien de fois depuis plus de 40 ans, les enfants de l’Asie mineur et de la Mésopotamie, de ce berceau de grandes civilisations, arméniens, assyriens, kurdes, grecs et turcs, ont débattu dans les salles parlementaire de la capitale européenne, la question de démocratisation de la Turquie, et bien entendu son impact sur le processus de la paix dans cette région du monde.

Il y a quarante ans, les prisons turques étaient pleines de contestataires, les médias soumis à une autocensure, et dans une frénésie ultranationaliste, tous les voisins de Turquie, la Bulgarie et la Grèce à l’ouest, la Syrie et l’Iraq au sud, l’Iran, l’Arménie et la Géorgie à l’Est, et l’Union soviétique au nord, étaient considérés l’ennemi mortel de patrie de la suprême nation turque.

Quant aux peuples arabes, arméniens, assyriens, grecs et kurdes, dont l’Anatolie est la véritable mère-patrie même avant la conquête turque du 11e siècle, étaient la cinquième colonne des ennemis encerclant la Turquie.

Dix ans plus tard, après le coup d’état de 1980, le même scénario.

La répression est devenue plus féroce notamment après le lancement de la résistance armée du peuple kurde.

Après avoir écrasé toutes les organisations de gauche sous la botte de l’armée, l’Etat turc a déclenché une sale guerre contre le peuple kurde avec des arrestations massives, exécutions sommaires, tortures, destructions des villages, déportation de pauvres paysans kurdes, procès de masse, condamnations à vie, emprisonnement des dizaines de milliers, assassinat des journalistes et intellectuels kurdes… Sans oublier, bien entendu l’exil politique des milliers de Kurdes, Arméniens, Assyriens, Ezidis et des Turcs contestataires.

Une sale guerre qui a coûte dizaines de milliers de morts ou de handicapés.

Lors de l’hiver 2011-2012, le gouvernement AKP comptaient toujours sur un scenario sri lankais: Anéantissement militaire de la guérilla kurde. Mal calculé. Contrairement à l’attente du gouvernement, en été 2012, la guérilla kurde a frappé sur tous les fronts et ont pris le contrôle d’une large zone.

C’est la raison pour laquelle le gouvernement s’est vu obligé d’accepter l’appel d’Abdullah Öcalan d’entamer un processus de paix et de faites certains réformes timides.

Bien sûr qu’aujourd’hui nous sommes très loin des carnages de la sale guerre grâce à, en grande partie, au cessez-le-feu de la guérilla kurde et aux efforts des responsables du mouvement national kurde pour une solution pacifique et démocratique à tous les problèmes chroniques de notre pays, non seulement la reconnaissance des droits fondamentaux du peuple kurde, mais tous les autres peuples d’Anatolie, y compris le peuple turc qui est l’otage depuis des décennies du lavage de cerveaux des pouvoirs kémalistes et récemment des dirigeants turco-islamistes de l’AKP.

La révolte légitime kurde dans le Kurdistan de Turquie est aujourd’hui accompagnée et renforcée par la révolte d’une nouvelle génération des métropoles occidentales.

Il s’agit d’une lueur d’espoir.

Mais il y a un autre nouvel évènement historique dans la région qui renforce encore cette lueur d’espoir: Rojava.

L’ouest du grand Kurdistan, le Kurdistan de Syrie.

Après le Kurdistan autonome d’Iraq, tout le monde témoigne aujourd’hui la naissance d’une autre autonomie kurde en Syrie.

La lutte de libération des Kurdes de Syrie n’est pas une nouvelle étape avancée dans leur résistance contre le régime baathiste, il s’agit également d’un combat héroïque contre la mainmise des forces obscures comme Al-Qaïda et Al-Nusra  sur ce pays avec le soutien honteux des pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar.

Les jihadistes de tout poil utilisent l’arrière-cour turque comme base de repli dans leur combat contre le régime syrien. En retour, le gouvernement islamiste turc instrumentalise ces extrémistes pour lutter contre le Parti kurde de l’union démocratique.

La frontière est ouverte à ces jihadistes, mais un mur de la honte est construit entre les villes jumelles de Nusaybin, côté turc, et de Qamichli, côté syrien, séparées depuis le traité de Sèvres en 1920, ceci pour briser la résistance des Kurdes syriens.

La Syrie, pour moi et pour les démocrates de mon pays, est le point référence de plusieurs évènements historico-tragiques:

On n’oublie jamais le premier génocide du 20e siècle, le génocide des Arméniens. Comment des milliers de déportés ou rescapés de ce génocide ont péri dans le désert de Deir ez-Zor.

On n’oublie non plus la résistance héroïque des villageois arméniens dans le mont Moussa.

Les Assyriens et les Kurdes, eux aussi, ont toujours trouvé un refuge dans ce pays voisin quand la répression kémaliste lance des chasses à l’Homme.

On n’oublie non plus le rattachement du sandjak Alexandrette à la Turquie avec la complicité de l’état français.

Pour ma génération qui a vécu les coups d’état de 1971 et 1980, la frontière syrienne était la seule porte d’évasion.

La résistance kurde s’est organisée long temps grâce à l’accueil de ce pays voisin.

Mais encore ce pays, cédé aux chantages d’Ankara, n’a pas hésité de chasser le leader de cette résistance, Abdullah Öcalan,  qui a été capturé et rendu prisonnier de guerre avec le soutien actif des agents des Etats-Unis et d’Israël.

Refuge de tous ces rescapés, la Syrie est devenu aujourd’hui pour eux un nouvel enfer… Des milliers de chrétiens ou alaouites sont victimes de la férocité des jihadistes.

En plus de l’hostilité du régime d’Ankara, les Kurdes de Syrie doivent aujourd’hui se défendre contre les coups injustes des dirigeants du Kurdistan du sud.

Le dernier show médiatique de Tayyip Erdogan avec Masoud Barzani et le chanteur kurde Siwan n’était qu’une manipulation pour diviser les Kurdes non seulement en Turquie mais également les diviser pour empêcher la réunification de tous les Kurdes non seulement de quatre pas voisins mais aussi les Kurdes de diaspora.

Juste lendemain de ce show médiatique, Erdogan a fait une nouvelle marche arrière en déclarant qu’il ne pense jamais une amnistie générale pour les prisonniers politiques et en répétant son slogan: “Une seule nation, une seule drapeau, un seul état”.

Il fait l’éloge pour la visite de Barzani, qui était jusqu’hier traité comme un chef de tribu, parce que avec lui on a conclu plusieurs accords lucratifs notamment en ce qui concerne l’exportation du pétrole du Kurdistan du sud.

Erdogan, qui avait des relations privilégiées avec Esad il y a quelques années fait aujourd’hui tout possible pour empêcher une solution pacifique en Syrie tout en provoquant ses alliés occidentaux. Son argument: Un dictateur sanglant comme Esad ne peut et ne doit pas rester au pouvoir une seconde.

Or le même Erdogan n’hésite pour un seul moment de soutenir un dictateur génocidaire comme le président soudanais Omar Hassan al-Bachir ou les régimes totalitaires de l’Arabie saoudite or des émirats arabes.

L’ambition affiché de Tayyip Erdogan et de son ministre affaires étranger Davutoglu est des rendre la Turquie une puissance régionale, même mondiale comme l’Empire ottoman.

A l’intérieur, le pouvoir d’Erdogan maintient toujours la terreur d’état pour écraser toutes les forces d’opposition.

Les honteuses opérations policières contre les résistants du Park de Gezi  sont la dernière tâche noire sur son front.

Alors qu’un parlait de la fraternité turco-kurde à Diyarbakir en présence de Barzani, des milliers de hommes et femmes kurdes se trouvaient dans les prisons, comme le leader kurde Abdullah Öcalan.

Des centaines de journalistes, écrivains sont soit dans les prisons ou souvent devant les tribunaux.

Toujours, il n’y a aucun geste pour éclaircir du massacre de Roboski.

Et le retour de chanteur kurde Siwan Perwer après un exil de 37 ans a été présenté par Erdogan comme le début de retour des exilés dans leur pays d’origine.

Dans les diasporas kurdes, arméniens, assyriennes, même turque il y a toujours dizaines de milliers d’exilés attendent une véritable démocratisation dans leur pays d’origine, non de shows trompeurs.

Et incroyable mais vrai, la Turquie est toujours dirigée selon un constitution répressive et négationniste imposée il y a plus de 30 ans par les militaires. Une soi-disant tentative de faire une nouvelle constitution est terminée en échec juste il y a trois jours.

Tayyip Erdogan se prépare à une nouvelle conquête des pouvoirs lors des élections proches pour les communes et la présidence de République l’année prochaine et pour les législatives en 2015.

L’an 2015. Le centième anniversaire du génocide des Arméniens et des Assyriens.

En vue de contrecarrer la commémoration de ce génocide dans le monde et plus particulièrement en Europe, le gouvernement a déjà mobilisé ses missions diplomatiques et les journalistes turcs au service du lobby d’Ankara.

Les célébrations du 50e anniversaire  de l’immigration turque en 2014 et les festivités d’Europalia-Turquie en 2015 seront utilisées avec tous les moyens étatiques et avec le soutien des amis européens.

Après quelques années d’intervalles, l’Union européenne a ouvert il y a quelques semaines un nouveau chapitre des négociations affirmant sa volonté d'accélérer le processus d’adhésion.

Il est vraiment incroyable de faire un tel geste alors que la violation des droits de l’Homme dans le pays se poursuit tous azimuts.

La répression de l'Etat turc se poursuit non seulement en Turquie, mais également dans tous les pays du monde. Bahar Kimyongür vient d'être arrêter ce matin en Italie en raison d'un bulletin rouge délivré par Ankara à Interpol.

Pour finir, je tiens à vous rappeler que ce beau pays est une terre des mythes et légendes.

Notre génération a vécu et vit toujours entre des espoirs et désespoirs.

Comme dans mythe de Sisyphe, nous sommes condamnés à rouler un énorme rocher en haut d’une montagne, qui retombe à chaque fois de l’autre côté et qu’on doit ramener de nouveau au sommet.

Aujourd’hui soit le jour d’espoir.

Plus particulièrement avec la présence ici du leader de la résistance des kurdes syriens.


Le processus de paix : les Kurdes exigent une troisième partie
 
La politique actuelle du gouvernement Recep Tayyip Erdogan ne permet pas de relancer le processus de paix, bloqué depuis le mois d’octobre. Si le gouvernement turc persiste sur cette ligne, la confrontation est inévitable, d’une manière ou d’une  autre.  Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a déjà annoncé l’arrêt du retrait de ses combattants, accusant le gouvernement de ne pas agir selon l’esprit du processus de paix, lancé en mars par le leader kurde Abdullah Ocalan depuis sa prison d’Imrali.
 
Pourquoi on en est arrivé là et qu’arrivera-t-il après? Etant une force anti-démocratique dans sa nature,  le gouvernement Erdogan cherche toujours à faire accepter aux Kurdes un deuxième Traité de Lausanne sur la table des négociations, toute en évitant l’établissement d’une véritable démocratie participative en Turquie pour tous les citoyens.
 
On observe ce caractère anti-démocratique dans chaque action du gouvernement. Il est confronté à l’intérieur du pays à une contestation sociale grandissante, tandis que sa politique formulée comme « zéro problème  avec les voisins » a été un fiasco total. Le gouvernement est tombé dans une impasse surtout en Syrie.  Face aux échecs et la politique de répression du gouvernement, la force croissante du PKK dans toutes les parties du Kurdistan (Irak, Iran, Syrie et Turquie) a poussé Erdogan à changer sa politique et sa langue vis-à-vis des Kurdes.
 
Sa politique négationniste, répressive et anti-Kurde n’est plus tenable. Il a été vaincu dans sa guerre contre les Kurdes via les jihadistes d’Al-Qaida en Syrie. Jusqu’ici, ses bonnes relations avec le Kurdistan irakien n’ont pas non plus réussi à isoler les Kurdes syriens et le PKK.
 
Lors de l’hiver 2011-2012, le gouvernement AKP a parié sur la défaite militaire du PKK, comptant sur un scenario sri lankais. Mais il s’est trompé dans son calcul. L’été 2012 est devenu un cauchemar pour le gouvernement quand les combattants kurdes ont frappé sur tous les fronts et ont pris le contrôle d’une large zone.

GAGNER DU TEMPS JUSQU’AUX ELECTIONS

Ce sont les faiblesses du gouvernement Erdogan et la forte volonté du peuple kurde qui sont les éléments déterminants pour la poursuite du processus de paix. Mais ce que Erdogan entend de ce processus est de gagner du temps jusqu’aux élections municipales de 2014.
 
Les déclarations d’Erdogan faisant semblant de vouloir trouver une solution démocratique et durable à la question kurde, sans toutefois reconnaître les revendications légitimes du peuple kurde, et son alliance avec le parti dominant du Kurdistan irakien, le PKD de Masssoud Barzani, pour marginaliser le PKK montrent ainsi les vraies intentions de l’Etat turc.
 
Son paquet des reformes « démocratiques » n’a satisfait personne, ni les Kurdes, ni les Alevis. L’éducation en langue maternelle a été limitée dans les écoles privées qui sont chers. En bref, aucune revendication kurde n’a été satisfaite.

LES REVENDICATIONS KURDES

Trois principales demandes sont formulées par la partie kurde, soit par le BDP et le KCK, le système politique du PKK.  Il s’agit de la reconnaissance de l’identité kurde dans la nouvelle constitution, l’éducation en langue maternelle dans les écoles publiques, et une autonomie démocratique, soit le droit à une autogestion dans la région kurde.
 
Par ailleurs, les Kurdes exigent notamment le démantèlement du système du gardien de village, utilisé par l’armée turque dans cette sale guerre de 30 ans.  Mais aussi la modification du système électoral de 10 % et la libération des prisonniers politiques dont des élus, maires, journalistes, avocats, syndicalistes et étudiants.
 
Fin octobre, cette approche du gouvernement à amener le responsable du PKK, Cemil Bakik, à dire : « Le processus de dialogue est terminé. Il n’y a plus rien à parler.
 
Continuer ce dialogue ne serait que de bavarder. Nous devions passer à la phase des pourparlers le 1er juin. Le processus est désormais terminé par l’AKP. »

L’EXPERIENCE SUD-AFRICAINE

Un processus de paix ne peut pas être unilatéral. Pour avancer dans la voie de la résolution politique et pacifique, le chef du PKK Abdullah Ocalan exige maintenant de passer à une autre phase dans les négociations,  soit des pourparlers profonds avec des résultats.  Pour les kurdes, la première phase est terminée le 15 octobre.  Ocalan rappelle notamment l’expérience Sud-africaine qui a conduit à libération de Nelson Mandela. La phase de « pourparlers profonds » peut être interprétée comme une liberté partielle tout comme Mandela qui a été mis en résidence surveillée en décembre 1988. Maintenant la balle est dans le camp d’Erdogan et l’Etat turc. Il faut  donc sortir du cadre illégale et renforcer ces négociations sur une base légale.
 
Si le gouvernement rompe les négociations, ce sera une erreur historique pour la Turquie.  Car les kurdes cherchent toujours une solution à l’intérieur de la frontière de la Turquie, mais dans un pays démocratique avec une autonomie pour préserver l’identité et la culture kurde. Toutefois, il est clair que le gouvernement ne voit aucun pour le moment à rompre avec ce processus qu’il considère comme son sauveur.

UNE TROSIEME PARTIE EST EXIGEE

Parallèlement, l’appel des autorités turques pour déposer les armes n’a aucun sens dans les conditions actuelles, car le terrain n’a pas été préparé avec des lois, pour officialiser le processus de paix. Ce qu’on doit comprendre du mot « officialiser », c’est un vote au parlement et un accord écrit.
 
Le PKK a récemment annoncé trois conditions pour passer aux pourparlers. Car, pour le mouvement populaire kurde, les conditions actuelles des négociations ne sont pas égales pour les deux parties. Le gouvernement n’accepte ni la supervision d’une troisième partie, ni l’amélioration des conditions de détention d’Ocalan. En bref, le PKK exige un allègement des conditions de détention d’Abdullah Öcalan, des lois pour garantir les droits et des pourparlers sous supervision d’une troisième partie.
 
« Les journalistes, académiciens et tous ceux qui veulent jouer un rôle doivent également pouvoir rencontrer Ocalan. Nous voulons la participation d’une troisième partie. M. Ocalan considère que la supervision d’un pays de l’Occident peut relancer le processus » a déclaré Gultan Kisanak, co-présidente du principal parti kurde BDP,  lors d’une conférence de presse en Allemagne, le 15 novembre.

IL FAUT ARRETER DE DEMANDER A L’AKP DES DROITS

Que se passera-il maintenant puisque le gouvernement ne veut pas satisfaire les demandes kurdes tout en évitant d’une confrontation armée dans la conjoncture actuelle défavorable pour le régime turc ?
 
M. Ocalan a déclaré lors d’une rencontre avec deux députés BDP, « il faut arrêter de demander des choses à l’AKP comme des mendiants. Le BDP a un grand soutien du peuple, il y a une centaine de mairie et d’importants moyens. Donc, il doit réaliser sa revendication avec ses propres moyens, sans frapper la porte de l’AKP. »
 
Ce qui veut dire que les Kurdes n’ont pas besoin de l’autorisation des autorités turques pour obtenir leurs droits légitimes. C’est l’AKP qui doit venir frapper la porte du BDP.

UNE AUTONOMIE DE FACTO

Les Kurdes pourraient ainsi mettre en œuvre leur projet d’autonomie démocratique avec des moyens légaux, évitant une confrontation directe avec l’Etat turque. De cette approche, il incombe notamment aux maires kurdes du BDP de réaliser ce projet en créant une économie alternative, privilégiant notamment les coopératives,   avec d’autres piliers importants de l’autonomie démocratique, comme la justice, la sécurité, soit auto-défense, culturel, sociale etc.
 
Le gouvernement et l’Etat turc ont tort de croire que les kurdes resteront sans réactions et ouvreront leurs mains pour se supplier, pour se mendier afin d’obtenir quelques droits proposés goutte à goutte. Les Kurdes croient maintenant en leur force qui est le véritable moteur du processus de paix et ont bien l’intention de créer de facto leur autonomie démocratique, si le gouvernement n’annonce pas des mesures concrètes.
 
Le KCK/PKK et le parti légal kurde BDP sont aujourd’hui plus forts que jamais dans tous les sens, surtout après la révolution kurde en Syrie.  Leur alliance avec la gauche turque s’inscrit également dans le cadre de la stratégie du mouvement kurde qui propose une confédération démocratique du Moyen-Orient. C’est le cas avec le parti de la démocratie des peuples (HDP), créé récemment, avec la participation des écologistes, féministes et homosexuelles. Une alliance fraternelle et démocratique entre les peuples est une approche stratégique chez les Kurdes.
 
En résumé le processus dans son état actuel est terminé. Pour passer à une nouvelle phase le gouvernement doit adopter une approche sérieuse,  en mettant fin à la démagogie, son hypocrisie et sa politique répressive avec de véritables réformes démocratiques. 
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 21 nov 2013)

Erdogan tient enfin son «mur de la honte»
 
La construction d’un mur entre les villes jumelles de Nusaybin, côté turc, et de Qamichli, côté syrien, séparées depuis le traité de Sèvres en 1920, a suscité une vive émotion dans la société kurde ces derniers jours. Émotion relayée par Le Monde et Le Figaro qui évoquent un nouveau « mur de la honte », sans doute en référence au conflit israélo-palestinien. Même si l’indignation internationale est sans commune mesure avec celle provoquée en son temps par Ariel Sharon. Sans doute y a-t-il des raisons que la raison médiatique ignore…
 
Privé d’Etat national, le peuple kurde est écartelé entre l’Irak, la Turquie, la Syrie et l’Iran. Entre la Turquie et la Syrie, réfugiés, trafic et bombardements rythment le quotidien des autochtones, au point qu’Ankara a demandé à l’Otan de conserver ses batteries de missiles Patriot. L’antisioniste Erdogan redécouvre soudain les vertus de frontières qu’on croyait honteuses à l’heure de la mondialisation heureuse.
 
Pour ne rien arranger, Al-Qaïda au Levant et les jihadistes de tout poil utilisent l’arrière-cour turque comme base de repli dans leur combat contre le régime syrien. En retour, certains soupçonnent le gouvernement islamiste turc d’instrumentaliser ces extrémistes pour lutter contre le Parti kurde de l’union démocratique (PYD), branche syrienne du PKK dont la déclaration d’autonomie a été dénoncé mercredi par la Coalition de l’opposition syrienne. Opposition qui soutient le Parti Démocrate Kurde syrien, pro-rebelle. Vous suivez toujours ?
 
Depuis une dizaine d’années, en échange de la promesse de reconnaître l’autonomie et les spécificités culturelles kurdes (langue, éducation), le BDP (le Parti pour la paix et la démocratie), bras politique du PKK à Ankara, a soutenu avec sa trentaine de députés le programme islamiste-libéral de l’AKP face au camp nationaliste-laïc des militaires. En mars 2013, l’Etat turc engageait un processus de paix avec le leader historique du PKK, Abdullah Öcalan. Il prévoyait un désarmement des milices kurdes et le retrait de ses 2500 combattants. Un processus aujourd’hui au point mort. Les autonomistes kurdes devaient en effet se diriger vers le Kurdistan irakien, avec la coopération du Conseil national kurde de Syrie, une confédération de mouvements proche des rebelles anti-Assad. Mais, sur le terrain, une grande partie des peshmergas ont rallié le puissant PYD, mouvement encore loyal au régime de Bachar Al-Assad, qui contrôle de fait le Kurdistan syrien.
 
Dès lors, on comprend mieux que la politique turque oscille entre séduction et fermeté sur le dossier kurde. Au gré des conflits qui secouent le Moyen-Orient, se forme progressivement une confédération kurde sui generis, à la fois transnationale et régionaliste. Par un système de vases communicants, les différents partis kurdes se jouent des tutelles nationales, qu’Ankara tente de rétablir en construisant un mur de séparation avec la Syrie.
 
Si le problème kurde reste périphérique pour la Syrie, l’Irak et l’Iran qui voient leurs confins s’éloigner, du point de vue de la Turquie, dont la population est majoritairement kurde dans un bon quart sud-est du plateau anatolien, la menace dépasse le simple irrédentisme. C’est carrément l’abandon d’une grande ambition régionale qui se joue.
 
La Turquie AKPiste se voulait un nouvel empire ottoman organisant la coexistence de communautés ethnico-linguistiques sur le modèle des millet dans tout son étranger proche. La construction de ce mur symbolise au contraire le repli vers une identité turque menacée par les Kurdes. D’ailleurs, le projet de réforme constitutionnelle favorisant l’autonomie kurde a accouché d’une souris, comme si l’AKP revenait aux sources du nationalisme turc cher à Atatürk. Près d’un siècle après l’avènement de la République turque, la vocation impériale de la grande Porte risque de mourir une seconde fois. ( http://www.causeur.fr/erdogan-a-son,24983# )


Öcalan: We are ready for negotiations

Mehmet Öcalan said the Kurdish leader spoke during the meeting about the developments in the last one year of the resolution process, approaching local elections in Turkey and the recent developments in Rojava, western Kurdistan.

The PKK (Kurdistan Workers' Party) leader reacted to the reports of some Turkish media organs and government officials about the suspension of the dislocation of Kurdish guerrillas along the borders. Responding to the criticism over the suspension of the withdrawal process, the Kurdish leader said that; “This is a quite fragile subject. The withdrawal was suspended because of the fact that the Turkish state and government prepared no legal ground for this process. This is also the reason why the process is continuing this way now”.

The Kurdish leader -his brother said- has conveyed his opinions on negotiations under three separate titles to the delegation of the state during the recent meeting they have had. Öcalan said he currently waits for the answer of the delegation and stressed that the infrastructure of the negotiation process should be grounded on a legal frame. “We are ready for negotiations, there is no problem on our side but the Kurdish question is not an issue that could be resolved with unilateral steps. The process which can only make a progress with the contributions of the Turkish state and government stands at a very fragile point now. I am neither hopeful nor hopeless. The answer of the state's delegation could make it clear how the process will continue”, his brother the PKK leader as saying.

Also making comments on the approaching local elections, the Kurdish leader remarked that the elections should be grounded on the co-chairing system. Öcalan also put emphasis on the importance of improvement of politics academies across the Kurdish region in order for the resolution of the temporary personnel issue. The Kurdish leader noted that the politicians to be elected shouldn't become a candidate more than twice.

Mehmet Öcalan avoided conveying the Kurdish leader's comments on the visit Kurdistan Regional Government President Massoud Barzani paid to the main Kurdish city Amed/Diyarbakır at the weekend, defending that it would not be true to convey his comments in the current state of affairs.

PKK leader also saluted the democratic political struggle, the stance and resistance of the people in Rojava and remarked that the autonomous administration should be enrooted together with all peoples in the region.

The Kurdish leader also called on everyone to make further contribution to democratic politics.
(ANF, Nov 19, 2013)

Diyarbakir meeting: Promise of emptying prisons, but when?

D
uring a joint rally with the leader of the Iraqi Kurdish Regional Government, Masoud Barzani, in Diyarbakır, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan asked the Kurdish population to support the ongoing resolution process.  “We will witness a new Turkey where those in the mountains come down, the prisons empty and the 76 million [citizens of Turkey] become one,” Erdoğan said, hinting to a general amnesty demaned by many Kurdish groups, including the Peace and Democracy Party (BDP).

“In Diyarbakır, the city of brotherhood, we are brothers from time immemorial. We are not fellow travelers, we also share the same faith,” Erdoğan said.

But political observers reminding that Erdogan has made such declarations at each electoral campaign but never kept his promises, raise the same question: Emptying prisons, when?

While Erdogan was speaking of peace and freedom,
Peace and Democracy Party (BDP) Commission for Justice and Human Rights released a statement pointing out that in recent times the arrest of activists and politicians suspected of alleged membership of the Union of Communities in Kurdistan (KCK) has increased despite this time being done in "silence". The statement said among other things that the arrests are aimed at weakening the BDP in the upcoming municipal elections. In October and November 2013 as part of the KCK operations - in the cities of Istanbul, Diyarbakır, Dersim, Şırnak, Hakkari, Urfa, Batman and Van a total of 158 people were arrested.

They have been added to thousands of political prisoners in Turkish prisons.

Moreover, next day, addressing to the Kurdish people of Bismil, Erdogan stressed once more his Turco-Islamic conviction. After having qualified Diyarbakir as
"one of the north stars of Islam", he challenged: "We said, unitary nation, unitary flag, unitary land, and unitary state. We will walk to the future on this way. We don't have any other flag different. We don't have any toleration to the people who want to divide Turkey."

Within the same speech, Erdogan confirmed his discriminating stand by excluding oldes non-Moslim peoples of Anatolia such as Armenians, Assyrians, Greeks or Jews. He said: "That's why we say 'single nation'. Single nation covers Turks, Kurds, Laz, Georgians, Bosniaks and 76 million people living in this country."

Erdogan also said: "
The more powerful, prosperous, and peaceful Diyarbakir is, the more powerful, prosperous, and peaceful are Irbil, Sulaymaniyah, Zakho, Mosul, Kirkuk, Baghdat, Damascus and Qamisli."

However, while he was in Diyarbakir, three people from the Hîmo village of Qamishlo city lost their life after being shot by Turkish soldiers from an armored vehicle while trying to enter the Nusaybin district of Mardin city at around 01.30 on Sunday night.

In Ergani, Erdogan also made clear his new-Ottoman expansionnist ambition:
"Turkey will not be stopped by any power. 21st century will be the century of Turkey; this is the goal of our government."

As for Masoud Barzani, he lent his full support to the Turkish government’s resolution: “My request from my Kurdish and Turkish brothers is to support the peace project. I want to tell them that we support the peace process with all our force. The time in the Middle East for living together has come. We can carry our people to happier days if we follow the methods of living together. Wars have been tried. The days when the blood of a young Turkish man was spilled by a Kurdish youth or the blood of a young Kurdish man was spilled by a Turkish youth are over,” Barzani said.

The Iraqi Kurdish leader finished his speech with a few words in Turkish. “Long live Turkish and Kurdish brotherhood. Long live peace. Long live freedom,” Barzani said.

However, Barzani persisted to keep his hostile stand against the Kurds of Syria. At their meeting in Saturday evening, Barzani and Erdogan agreed
that the KRG would not allow a de facto PYD government in the northeast of Syria. They also decided to finalize the transportation of the KRG's oil within a month-and-a-half, open two new border gates as well as on the continuation of Barzani's support for Turkey's settlement process.

In Saturday morning, Erdoğan had begun his speech by commemorating Barzani’s father, a religious leader, who found refuge in the eastern district of Şemdinli district 81 years ago after villages in northern Iraq were bombed.

“Just like your father and your uncles, welcome to the Turkish Republic, the land of your brothers,” Erdoğan said, addressing Barzani. Erdoğan also welcomed Kurdish musician Şivan Perwer and cited Ahmet Kaya, another iconic Kurdish musician who died 13 years ago to the day in forced exile after being demonized in Turkey for announcing that he would include a Kurdish song in a new album.

“I wish one person could have been here too, another voice of this land could have been among us,” Erdoğan said, reciting the lyrics of one of Kaya’s most known – and saddest - folk tunes, “Diyarbakır Türküsü.”

Erdoğan also pronounced the word “Kurdistan” for the first time as he greeted the people “of the Kurdistan region in northern Iraq.”

During his speech, Erdoğan stressed the difficulties in and resistance to solving the Kurdish issue and asked the Kurdish population to support the ongoing resolution process.

“What can cause more indignation than a mother unable to speak with her child in her own language? I know how Perwer’s records were hidden and listened to in secret. I have heard a lot stories of unsolved murders or exile,” Erdoğan said, vowing the government’s determination to solve the Kurdish issue.

“I have one request. If you support this process, believe me, it will become bigger. If you look after this spring, it will become permanent. If Diyarbakır looks after this hope, the little trees will become sycamores. Don’t forget, words are more effective than guns, politics are more effective than violence,” Erdoğan said, stressing that the Kurdish population should feel like it is part of the republic.

“This republic belongs as much as to Diyarbakır residents as to İzmir, Istanbul or Ankara residents. This state is your state. This flag is your flag. You are true citizens of this country, the owner of this state. Nobody can treat you as a second-class citizen, Nobody can assimilate you,” he said.

Earlier, Erdoğan made his first visit in 11 years to Mayor Osman Baydemir at the Diyarbakır Metropolitan Municipality. Prominent politicians such as independent Diyarbakır deputy Leyla Zana, independent Mardin deputy Ahmet Türk and Peace and Democracy Party (BDP) lawmakers Sırrı Sakık and Altan Tan also participated in the meeting.

Baydemir said the meeting had been very fruitful. “This meeting is contributing to peace based on the brotherhood law which is needed by us all.”

Baydemir, who will not run in the upcoming local elections, added that he joked with Erdoğan on his project ideas. “I said we could have asked him for ideas for projects had he come earlier,” Baydemir told reporters.
(hurriyetdailynews and Today's Zaman, Nov 11, 2013)

Expectations of Erdogan and Barzani

Erdogan is keen to press the peace process in the run-up to municipal elections next March, with his ruling AK Party looking to tempt Turkish Kurds away from the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP), which shares the same grassroots support as the PKK and currently governs Diyarbakir.

But peace moves have stalled since a ceasefire declaration in March, with the PKK saying a package of reforms announced by Ankara last month, meant to boost Kurdish rights, had fallen well short of expectations.

On the eve of Barzani’s visit, the Turkish army said Kurdish militants attacked a military convoy near the Syrian border with rifle fire and a rocket-propelled grenade, one of the most serious breaches of the 8-month old truce.

In a residential part of town, hundreds attended a counter rally by the BDP, which has dismissed Barzani’s visit as a show staged by the AK Party. “Barzani, will you be a candidate for the AKP in Diyarbakir?” read the banner on a party bus.

“Barzani should take into consideration the sensitivities of the Diyarbakir people,” BDP official Mehmet Amin Yilmaz said in an address to the crowd. “Erdogan has not taken concrete steps for the rights of the Kurdish people.”

Barzani’s visit is about much more than local politics.

Turkey and Iraqi Kurdistan share concern about the growing clout of Kurdish militias in Syria, particularly after their announcement this week of an interim administration that aims to carve out an autonomous Syrian Kurdish region.

Both Turkish and Iraqi Kurdish officials in Arbil have criticised the declaration, which lays out plans for a regional government similar to that of Iraqi Kurdistan, seeing it as part of a deal with Syrian President Bashar Al Assad.

Syrian Kurds themselves are divided over the political group whose militias are behind the advances, the Democratic Union Party (PYD), which has links to the PKK and is seen by Iraqi Kurdistan as a rival for transnational leadership of the Kurds.

Critics of the PYD also accuse it of getting help from outside powers — namely the regional Shi’ite power Iran and Iraq’s Shi’ite-controlled central government, which are both allies of Al Assad.

“Erdogan needs to strengthen his hand with Barzani in Turkey’s own Kurdish problem and in developments with Syrian Kurds,” wrote columnist Cengiz Candar in Turkey’s Radikal daily.

“But Barzani also needs to get Turkey’s backing in Iran, Syria and Baghdad,” he said.

Turkey’s courtship of Iraqi Kurdistan, in particular its efforts to help the region develop an independent oil industry, has long infuriated Baghdad, which fears the break-up of Iraq, and has also raised concerns in Washington.

The semi-autonomous region has finalised a package of deals with Turkey to build multi-billion dollar pipelines to ship its oil and gas to world markets, sources involved in the negotiations told Reuters last week.

But in a delicate foreign policy balance, Ankara has at the same time been seeking to restore relations with Baghdad, which claims the sole authority to manage Iraqi oil, vowing to respect Iraq’s territorial integrity and offering to set up an escrow account through which oil revenues could be shared.

“The most critical issue is how to set up a new balance in the Ankara-Arbil-Baghdad triangle,” columnist Fehim Tastekin wrote on Middle Eastern news website Al Monitor ahead of Barzani’s visit to Turkey.

“What [Erdogan’s] dancing with Erbil and Baghdad at the same time promises to the three parties is simple: if oil and natural gas flow through pipelines with an agreement among the parties, all three will win.” (gulfnews.com, November 16, 2013)

Une visite controversée de Barzani à Diyarbakir

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan reçoit samedi le dirigeant des Kurdes d'Irak, Massoud Barzani, pour une visite qui doit permettre à Ankara de s'assurer de son appui pour remettre sur les rails le processus de paix menacé avec la rébellion kurde.

Signe de l'importance qu'il accorde à l'événement, M. Erdogan a choisi de recevoir pour la première fois le président du Kurdistan irakien à Diyarbakir, le chef-lieu emblématique du sud-est anatolien à majorité kurde.

"Nous allons vivre ce week-end à Diyarbakir un processus historique (...) Espérons qu'il soit un couronnement du processus de paix" engagé il y a un an avec les rebelles kurdes, a déclaré mercredi le chef du gouvernement turc.

Lors de son séjour turc tout en symboles, M. Barzani doit assister avec son hôte à une série d'inaugurations, à un mariage collectif puis un concert des chanteurs folkloriques kurdes Ibrahim Tatlises et surtout Shivan Perver, une icône de la résistance kurde longtemps interdit de se produire en Turquie.

Le dirigeant kurde irakien, qui a souvent plaidé pour la réconciliation entre les autorités turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est une personnalité respectée par la minorité kurde de Turquie. C'est ce poids politique que convoite Ankara pour faire passer un message aux 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie.

"Le choix de la ville est symbolique", a souligné à l'AFP une source proche du gouvernement, "le gouvernement turc veut ainsi démontrer que sa volonté d'en finir avec le conflit kurde est réelle, à un moment où les affaires ne vont pas si bien".

Engagés à l'automne 2012, les pourparlers de paix initiés par Ankara avec Abdullah Öcalan, le chef du PKK qui purge une peine de prison à vie en Turquie, sont au point mort.

Les Kurdes accusent Ankara de ne pas tenir ses promesses de réformes notamment en refusant de reconnaître leur identité dans la Constitution, leur principale revendication. En représailles, le PKK a donc suspendu en septembre le retrait de Turquie de ses combattants armés, menaçant de faire capoter tout le processus.

Critiques

"Dans ce contexte difficile, il est judicieux de montrer que la Turquie ne cherche que la paix", a insisté la source proche du gouvernement.

La visite à grand spectacle organisée par M. Erdogan pour M. Barzani a reçu le soutien de quelques personnalités kurdes. "J'ai l'espoir qu'elle apportera une importante contribution au processus de paix", a déclaré la célèbre députée kurde Leyla Zana.

Mais elle ne fait pas l'unanimité dans les rangs de la communauté kurde de Turquie, dont certains membres ont dénoncé les arrières-pensées électoralistes du chef du gouvernement islamo-conservateur, à la veille des municipales de mars 2014.

"Bien sûr, certains l'ont sûrement invité à Diyarbakir en vue du prochain scrutin", a relevé devant la presse le député kurde Ahmet Türk, "j'espère que M. Barzani s'en rend compte".

Autre sujet à l'ordre du jour de sa visite en Turquie, le conflit syrien, à l'heure où les relations entre le président du Kurdistan irakien et les kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD) se sont tendues.

Comme Ankara, Erbil n'a pas masqué son inquiétude face à la décision du PYD de créer une administration autonome dans le nord de la Syrie après sa victoire sur les forces jihadistes qui combattent le régime de Damas. Ces groupes proches d'al-Qaïda ont déjà revendiqué en septembre un attentat perpétré à Erbil en représailles au soutien du Kurdistan irakien aux combattants du PYD.

Enfin, MM. Erdogan et Barzani devraient aussi évoquer le renforcement de leurs liens en matière économique, notamment dans le secteur de l'énergie. Les contrats pétroliers passés par Ankara avec la région autonome kurde d'Irak ont fortement contrarié Bagdad.
(AFP, 14 novembre 2013)

Colloque à Paris: La France doit réviser sa politique antikurde

Un colloque sur le thème « Regards croisés : territoires et peuple kurde, quel avenir? » a eu lieu le 13 novembre en salle Victor Hugo de l’Assemblée Nationale, à l’initiative de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK).  A cette occasion, le co-président du principal parti kurde de Turquie BDP, Selahattin Demirtas, a appelé la France et l’union européenne à réviser leur politique anti-kurde. La CNSK a de son côté demandé avec force que la France et l’Union Européenne s’engagent à prendre et à soutenir toutes les initiatives de paix dans la région kurde.
 
Tenu sous le haut patronage de François Asensi, député de Seine Saint Denis, membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, ce colloque a permis d’évoquer la situation des Kurdes, dans un Moyen-Orient en effervescence et la politique de la France face à la question kurde.
 
« Il est temps que l’Union européenne révise sa politique kurde » a déclaré Selahattin Demirtas, affirmant que cette logique politique qui sacrifie les Kurdes depuis cent ans n’est plus tenable. Il a appelé la France à faire toute la lumière sur l’assassinat de trois militantes kurdes en pleine Paris, le 9 janvier 2013, pour prouver qu’elle soutienne vraiment le processus de paix, mené en Turquie entre le leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan et le gouvernement turc.
 
« Les relations des autorités françaises avec les peuples opprimés ne sont pas fortes » a ajouté Saleh Moslim, le co-président du parti kurde syrien PYD, qui a récemment perdu son fils dans les combats avec les « jihadistes » d’al-Qaïda. « Mais nous savons que le peuple français est avec nous » a-t-il souligné, avant de dire : «Nous avons enfin ouvert les yeux. Nous savons ce que c’est la démocratie. Nous traçons notre avenir. Aujourd’hui nous sommes les seuls garants de la démocratie en Syrie ».
 
La présidente de l’association Solidarité France-Kurdistan, Sylvie Jan, a dénoncé la politique anti-Kurde en France et appelé le président François Hollande à mettre dans ses bagages « la reconnaissance des droits du peuple kurde, la libération des prisonniers politiques et le processus de paix » avant d’effectuer sa visite « historique » en Turquie, prévu le 27 janvier.

Déclaration finale:
http://www.actukurde.fr/actualites/592/colloque-a-paris-la-france-doit-reviser-sa-politique-antikurde.html

Villages kurdes bombardés: Ankara condamné par la CEDH

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir ordonné le bombardement aérien de deux villages kurdes en 1994, un drame qui avait fait 33 morts, et dont Ankara rejette la responsabilité sur le PKK.

Dans une décision non définitive - le gouvernement turc a trois mois pour la contester -, les juges européens ont fustigé le "caractère très insuffisant de l'enquête" menée par les autorités sur ce massacre, et leur ont demandé de "procéder à de nouvelles investigations" pour "mettre fin à l'impunité" des responsables.

Ils ont accordé plus de 2,3 millions d'euros de dédommagement moral aux 38 proches de victimes qui les avaient saisis en 2006.

Les faits incriminés remontent au 26 mars 1994: 33 personnes avaient été tuées (dont des femmes et des enfants) et trois blessées dans le bombardement des villages de Kuskonar et Koçagili.

Les villageois affirment que l'armée turque les a bombardés, pour avoir refusé de collaborer avec les forces de sécurité contre les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

Le gouvernement turc, de son côté, nie toute responsabilité, et met en cause une opération qu'aurait montée le PKK pour punir les villageois de ne pas célébrer le nouvel an kurde.

Cette version officielle n'a pas convaincu les juges de Strasbourg: les procureurs chargés de l'enquête "avaient tous une idée préconçue de ce qui avait pu arriver" et ont "hâtivement imputé le massacre au PKK sans la moindre preuve", ont-ils estimé.

Les enquêtes menées en Turquie étaient basées sur de "simples ouï-dire", ou sur des témoignages recueillis "par l'armée et non par une autorité judiciaire indépendante", selon la CEDH. De ce fait, la Cour conclut que c'est bien le gouvernement turc qui a "ordonné" ctte attaque aérienne.

En outre, "la Cour constate que les pilotes et leurs supérieurs ont exécuté et ordonné le bombardement sans se soucier le moins du monde de la vie humaine", et que les victimes "ont dû faire face aux conséquences du bombardement sans la moindre assistance humanitaire de la part des autorités turques".

Enfin, les juges de Strasbourg ont condamné Ankara pour ne pas lui avoir fourni certains "éléments de preuve déterminants, à savoir les carnets de vol des avions ayant participé au bombardement".

La Cour précise n'avoir obtenu ces carnets que grâce aux requérants, en 2012, alors qu'elle les avait demandés en vain aux autorités dès 2009.
(AFP, 12 novembre 2013)

Les Kurdes annoncent une administration autonome de transition en Syrie

Des formations kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi l'établissement d'une administration autonome de transition, après avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux groupes jihadistes.

Mais d'autres groupes importants n'ont pas signé cette déclaration, évoquée en juillet.

Ce communiqué a été publié après l'annonce d'une série de réformes en Turquie voisine destinées à étendre les droits des minorités, dont ceux des quelque 15 millions de Kurdes y vivant, et alors que la région autonome du Kurdistan irakien se démarque de plus en plus du gouvernement fédéral à Bagdad.

"Aujourd'hui est un jour important dans l'histoire du peuple kurde", a déclaré Shirzad Izidi, porte-parole du Conseil du peuple du Kurdistan-Occidental, un groupe kurde syrien, évoquant "le début de l'application d'une administration intérimaire dans les zones du Kurdistan-Occidental", la région kurde de Syrie.

Cette annonce est intervenue après des discussions dans la localité de Qamishli, à majorité kurde, et quatre mois après que des dirigeants kurdes de Syrie ont annoncé leur intention de mettre en place un gouvernement provisoire.

En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie est divisée en trois zones, dotées chacune d'une assemblée locale ainsi que de représentants au sein d'un organe exécutif régional.

Le communiqué annonce la "formation d'une administration civile transitoire pour la région du Kurdistan-Occidental/Syrie."

Cette administration a été chargée de préparer les élections locales et générales, outre des questions politiques, militaires, économiques et de sécurité.

Mais le fait que cette nouvelle administration n'ait pas reçu l'aval de plusieurs groupes importants jette un doute sur sa viabilité.

Pour l'instant, elle est composée du puissant Parti de l'Union Démocratique (PYD) et de plusieurs autres petites formations, mais pas du Conseil national kurde (KNC), qui inclut un large éventail de partis kurdes.

"Je pense qu'une telle démarche précipitée, unilatérale sera perçue (...) comme un obstacle à l'opposition syrienne", a expliqué un membre du KNC.

"J'estime que le PYD avance dans la mauvaise direction, en annonçant individuellement l'administration locale", a-t-il ajouté.

Les zones kurdes du nord de la Syrie sont administrées par des conseils locaux kurdes depuis que les forces gouvernementales syriennes s'en sont retirées à la mi-2012.

Ce retrait avait été perçu comme tactique, destiné essentiellement à encourager les Kurdes à ne pas s'allier aux rebelles.

Plus récemment, des combats ont opposé les combattants kurdes aux jihadistes, mais en octobre, les forces kurdes ont pris le contrôle d'un poste frontalier très important à la frontière de l'Irak.

Les combats entre Kurdes et jihadistes, qui luttent également contre le régime de Bachar al-Assad, ont ajouté à la complexité d'une guerre civile qui a fait, selon une ONG syrienne, plus de 120.000 morts depuis 2011.

Les Kurdes représentent environ 15% de la population syrienne, et se concentrent surtout dans la partie nord du pays.
(AFP, 12 novembre 2013)

Erdoğan to meet KRG President Barzani in Diyarbakır

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is expected to meet Kurdistan Regional Government (KRG) President Masoud Barzani this weekend in the southeastern province of Diyarbakır.

According to Prime Ministry sources, Erdoğan will head to Diyarbakır on Nov. 16 to attend several ceremonies and meet Barzani. The prime minister will continue talks on Nov. 17.

Late last month, KRG Prime Minister Nechirvan Barzani held talks with senior Turkish officials, including Erdoğan in Istanbul.

During his visit, both sides agreed on the fundamentals of a comprehensive package of deals with Turkey to build multi-billion dollar oil and gas pipelines to ship the region’s rich hydrocarbon reserves to world markets, sources involved in the talks said, Reuters reported.

The deals could see the KRG export some 2 million barrels per day of oil to world markets and at least 10 billion cubic meters per year of gas to Turkey.
(hurriyetdailynews.com, Nov 11, 2013)

Öcalan: Process on but at critical stage

BDP (Peace and Democracy Party) Parliamentary Group president Pervin Buldan, BDP deputy İdris Baluken and HDP (Democratic People's Party) spokesperson on negotiation and solution process and vice president Sırrı Süreyya Önder have returned from the İmralı island where they have visited Kurdish leader Abdullah Öcalan today.

Speaking to Sterk TV in the evening, Sırrı Süreyya Önder quoted the Kurdish leader as saying that "The peace process is continuing and has reached a critical point now. Despite all negative developments, we are determined on our will for peace."

Önder said Öcalan commented the ending of state intervention in the İmralı delegation as a substantial development, and extened his thanks to everyone who mobilized for peace and made contributions to it.

According to Önder, the Kurdish leader said most of the steps taken in the peace process so far were unilateral.

Öcalan put emphasis on the importance of "legal ground and substructure" in relation to the peace process, and underlined that there was an urgent need for democracy in order for the development of a solution to the Kurdish question and for the elimination of all kinds of probable conspiracies, said Önder.

Önder also conveyed Öcalan's call to all democratic forces to contribute to the achievement of democratisation in the country.

The Kurdish leader -Önder added- said he was pleased to meet the representatives of two political parties, and remarked that the meetings should also be participated by press members, wise people and other political parties in the parliament. The Kurdish leader said this would have a positive effect on the process and stressed that the peace process mustn't be wasted due to the elections and similar reasons.
(ANF, Nov 9, 2013)

Önder on last meeting with Öcalan

HDP (Peoples' Democratic Party) spokesperson on negotiation and solution process and vice president Sırrı Süreyya Önder spoke to ANF about the details of the 12th meeting with Kurdish people's leader Abdullah Öcalan on Saturday. Önder was accompanied by BDP (Peace and Democracy Party) Parliamentary Group president Pervin Buldan and BDP deputy İdris Baluken.

According to Önder, the Kurdish leader said he had met the state delegation on Friday, and that the meeting was positive.

Referring to the Turkish state's intervention on the BDP İmralı delegation paying visits to İmralı, Öcalan said it was a positive development that the delegation is now formed by members of BDP and HDP. Önder added that he himself, together with Buldan and Baluken, would be the permanent members of the delegation, and be accompanied by a changing member from now on.

According to Önder, Öcalan expressed his concern about the situation of ill prisoners in Turkish jails and demanded a solution to the issue.

Önder reminded that Öcalan said the process was on but at a critical stage carrying risks, and quoted the Kurdish leader as saying that; "I am still standing behind the Newroz declaration and we show a great will to keep the process going, even if we stand alone on this".

Önder said Öcalan criticized the government's attitude towards the "peace process" saying it was ineffective  and remarked that this ineffectiveness exposed the fact that the process still lacked an infrastructure and a legal ground. The Kurdish leader said in this respect that "We, you (the BDP-HDP delegation), those displacing in other parts of Kurdistan (PKK guerrillas), the state, and everyone else is technically committing a crime at present in we stand by the present legislation".

Öcalan highlighted two major deficiencies in the democratic resolution process; a legal ground for the steps taken within the process, such as the displacement and return of Kurdish guerrillas, and the communication problem that denies democracy powers participation in İmralı meetings, including members of local and foreign press, members of all political parties in the Parliamentary Resolution Commission, a delegation of the Wise People, scientists and politicians.

Önder said the Kurdish leader criticized the ruling AKP government mainly for its failure to interpret and analyze the internal and regional developments, and to understand the situation in the region, the country and the process. Öcalan said the building of the walls of shame on Turkey and west Kurdistan border was also a consequence of this failure. "If the government were able to interpret the developments well, it wouldn't build walls but act for the removal of the walls and borders", Öcalan underlined.

The Kurdish leader -Önder said- also called attention to the importance of democratic politics, especially when considering the approaching local elections, and remarked that the co-chair system would ensure equality of women and men and dispense with the need for a quota for women's participation in politics and all other areas of life.

Önder said Öcalan also welcomed the frame HDP co-chair Ertuğrul Kürkçü announced during the HDP congress for the activities and aims of the party.

Buldan, Baluken and Önder will also have a meeting with the KCK (Kurdistan Communities Union) executives in Kandil following a meeting they will have with Turkish ministers in the coming days.
(ANF, Nov 11, 2013)


La police disperse une manifestation contre un mur à la frontière

La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser jeudi à Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie, plusieurs milliers de personnes opposées à la construction d'un mur à la frontière avec la Syrie, ont raconté des témoins.

Réunis à l'appel du Parti kurde pour la paix et la démocratie (BDP), les manifestants se sont rassemblés à quelque centaines de mètres de la frontière pour dénoncer ce "mur de la honte". Les forces de l'ordre sont intervenues pour riposter à des jets par certains protestataires de bouteilles et de cocktails Molotov.

Ces incident sont intervenus le jour où la maire de cette ville, Mme Ayse Gökkan, a mis un terme une grève de la faim entamée neuf jours plus tôt pour protester contre la construction du mur.

"La maire a arrêté son action aujourd'hui. Nous pensons que l'action (de mobilisation) a porté ses fruits", a expliqué à l'AFP un responsable du BDP, dont Mme Gökkan est membre.

"Il est inacceptable de construire un mur de la honte entre les peuples kurdes", avait déclaré mardi Mme Gökkan à l'AFP, par l'intermédiaire d'un porte-parole. "Comme le mur de Berlin, ce mur restera comme une tache dans l'histoire de l'humanité", avait-elle ajouté.

Le gouvernement turc a récemment décidé de renforcer la sécurité au poste-frontière de Nusaybin à la suite des intenses combats qui ont opposé à Qamishli, de l'autre côté de la frontière, des groupes jihadistes en guerre contre le président Bachar al-Assad à des militants kurdes syriens du PYD.

Les autorités d'Ankara ont démenti toute volonté d'ériger un véritable "mur", affirmant que les services de sécurité turcs se contentaient d'ajouter des barbelés à une structure déjà existante.

La Turquie, qui soutient les rebelles hostiles au régime de Damas, accueille aujourd'hui plus de 600.000 réfugiés syriens sur son territoire, dont 200.000 dans des camps.
(AFP, 7 novembre 2013)

KCK: Three conditions to move process forward

Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council co-president Cemil Bayık has put forward three conditions in order for the continuation of the democratic resolution process in search of a peaceful question to the Kurdish question; improvement of Kurdish leader Abdullah Öcalan's situation, a change in legal arrangements and the participation of a third party in the negotiations.

Speaking to journalist Faruk Balıkçı, Bayık remarked that the democratic resolution process was initiated by Öcalan and advanced by the unilateral steps of the Kurdish side. Bayık pointed out that the AKP government has on the other hand taken no steps intended for a solution and wanted to break the will of the Kurdish people by following policies deepening the war in the country.

Bayık stressed that the talks between Öcalan and the state's delegation should have advanced to negotiations as of 1 June, as had been agreed by the state delegation as well, and noted that the government has however not carried the process a step forward and paid no attention to the Kurdish side's warnings that the process would be facing a deadlock under those circumstances. “The process has ended in the current state of affairs, and it is the AKP government itself that has brought the process to an end”, Bayık added.

Also responding to the intervention in the BDP (Peace and Democracy Party) delegation during the last visit to İmralı, Bayık underlined that there was a need to create equal circumstances for both sides in order to make sure that the process can make a progress.

Reminding of the state's previous interventions in the BDP delegation, the exclusion of firstly Ahmet Türk, then of Sırrı Süreyya Önder and Selahattin Demirtaş from the delegation, Bayık said these people were denied permission to pay a visit to the island because of the critism they have put forward.

Bayık pointed out that the determination of the Kurdish side's delegation by the state went contrary to equality and meant ignoring the will of the Kurdish side.

Bayık also criticized the government for providing no information about their intention concerning the course of the process and not presenting a road map for a solution to the Kurdish question, and noted that this was because the government had no intention to come up with a solution.

Remarking that the state should create equal circumstances for both sides, make legal arrangements and improve the conditions of the Kurdish leader and include a third party in the negotiations, Bayık underlined “The government's current attitude has to change for the negotiation process to begin”. He added that the government's failure to take these urgent and essential steps would mean that the process has been ended by the AKP government.
(ANF, Oct 31, 2013)

Minorités / Minorities

Conférence-débat à Bruxelles: Un 24 Avril à Istanbul

Lundi 2 décembre 2013
Amazone asbl - 10 rue du Méridien - 1210 Bruxelles

Quelles perspectives pour la reconnaissance du génocide arménien en Turquie?
  • Rencontre avec Levent Sensever et Cengiz Algan, DurDe, organisateurs des premières commémorations du génocide arménien en Turquie (durde.org)
  • Benjamin Abtan, Président du Mouvement européen contre le racisme (egam.eu)
  • Nicolas Tavitian, directeur de l'organisation arménienne UGAB Europe (www.agbu.org)
  • Modérateur: Luc Mampaey, directeur du GRIP (www.grip.be)                  
Il se passe quelque chose en Turquie. Après près d'un siècle de tabou officiel, à l'approche du centenaire du génocide de 1915, on commence à y parler des Arméniens et du génocide. Depuis 2010, les associations DurDe et IHD organisent le 24 avril des commémorations du génocide arménien, fait sans précédent depuis 1915 sur le sol turc. En 2013, la première délégation européenne participait à la commémoration, en partenariat avec l'EGAM et l'UGAB Europe. Le gouvernement du pays, pour sa part, fait montre d'une tolérance sans précédent pour ce mouvement.
 
Si la tendance se confirme et prend davantage d'ampleur en Turquie, il s'agira d'une évolution historique lourde de conséquences et d'une rare bonne nouvelle venant de cette région.
 
Le mouvement suscite aussi de nombreuses interrogations: quels peuvent être ses effets sur la démocratisation en Turquie? Dans quelle mesure annonce-t-il un changement dans le traitement des minorités et des relations de la Turquie avec ses voisins? Mais encore: jusqu'où ira la reconnaissance du génocide et de l'héritage arménien de la Turquie? A quelles forces contraires est-elle confrontée?
 
La conférence se posera enfin la question du rôle de la société civile et les dirigeants européens dans cette question: en quoi la redécouverte en Turquie de la question arménienne' concerne-t-elle l'Europe?

Inscription obligatoire avant le 29 novembre: contact@agbueurope.eu

Court rejects merging of Dink case with commander negligence case

A court trying the Trabzon Gendarmerie commanders due to their alleged neglect in the murder of Armenian-Turkish journalist Hrant Dink has decided not to merge that case with the main Dink murder case.

The court board did not find a “judicial and actual causality” between the two cases.

Ali Öz, who was Gendarmerie Commander of the Black Sea province of Trabzon during the killing of the late journalist, had been sentenced to six months in prison. However, after the Supreme Court of Appeals reversed the decision, he was put in another trial in Trabzon.

Öz was accused of not informing authorities that the crime organization founded by Yasin Hayal, who was charged with being the instigator of the assassination, was planning to commit the crime, despite learning of the organization’s existence in 2006. He was also facing charges of forging documents in order to appear to have only obtained the information after the incident.

A Trabzon court had asked for against a gendarmerie commander on charges of neglect of duty over the assassination of Armenian-Turkish journalist Hrant Dink, with the main trial in Istanbul.

Istanbul’s 14th High Criminal Court ruled that the case against Öz was unnecessary to merge with the main Dink murder case, as both were currently being seen by the High Court of Appeals.

The court board also stated that merging the cases would only prolong the length of the main case.

Dink, the renowned editor-in-chief of Agos, was shot by triggerman Ogün Samast in front of his office in Istanbul on Jan. 19, 2007.

The main Dink trial resumed on Sept. 17, after the Supreme Court of Appeals verdict defined the acts of all suspects in the case to have been under “an organization formed to commit crime.”
(hurriyetdailynews.com, Nov 27, 2013)

New book published on abandoned property

Lawyer Ali Elbeyoğlu is set to release a book on a Turkish law on Armenians’ abandoned property, after being granted access to the parliamentary archives.

For the book, Elbeyoğlu examined Turkish and Ottoman files on the law, the “Emval-i Metruke,” which regulated the ownership rights of properties abandoned by Armenians after the 1915 incidents.
He said he had experienced no problems in accessing the files, which are kept in the archives of the Turkish Parliament.

“There is a serious archive, which dates back 500 years,” Elbeyoğlu said, adding that the documents were very well preserved.

He said the former owners of the properties could file lawsuits to reclaim them, but added that repeat lawsuits opened outside of Turkey were “irrelevant.” He particularly recalled a case opened in the United States by members of the Armenian diaspora over lands in Adana, where the İncirlik base is currently located, saying that this case could only have led to a positive result if it had been opened in Turkey.

Elbeyoğlu highlighted that the “Emval-I Metruke” should not be confused with the content of a 2011 decree that ruled for the return of confiscated property from minority foundations, saying that the older law is related to properties belonging to individual people.

He said the 100th anniversary of the 1915 incidents could see several lawsuits opened, and added that Turkey should “deal with the issue if it wants to be a democratic country.” He also stressed that the issue was not only limited to Armenians, but also related to Greeks, Syriacs and even a number of Muslim Turks as well.
(hurriyetdailynews.com, Nov 22, 2013)

Un pasteur évangélique persécuté et en danger en Turquie
 
« Aujourd’hui, je suis plus déterminé que jamais à rester à Samsun. Je n’ai pas honte d’avoir été arrêté car je n’ai rien fait de mal. Tout ce que je fais, c’est d’aider les gens qui en ont besoin » a affirmé le pasteur Orhan Picaklar en retrouvant la liberté deux jours après son arrestation. Depuis 2003, Orhan Picaklar est pasteur de l’église Agape de Samsun, une ville située au nord de la Turquie. Bien que remis en liberté, Orhan Picaklar a l’obligation de se rendre tous les lundis au commissariat de police en attendant la mise en place d’une procédure judiciaire. Il avait été convoqué au commissariat lundi 11 novembre, pour des accusations de trafic de réfugiés et de proxénétisme.
 
C’est une jeune Iranienne dans le besoin, qu’il avait hébergée temporairement dans les locaux de l’église, qui l’a faussement accusé de proxénétisme. En réalité, il lui avait demandé de quitter les lieux après avoir découvert qu’elle s’adonnait à la prostitution. Retenu jusqu’à mercredi soir pour les besoins de l’enquête, il a finalement été relâché. Les journaux, trop heureux de pouvoir s’en prendre au pasteur, ont largement relayé l’information.
 
D’après un porte-parole de l’alliance des églises évangéliques de Turquie, il est évident qu’il s’agit d’un complot pour nuire au pasteur : « Cela fait des années qu’il est harcelé par les médias et les autorités locales qui s’opposent à l’existence de son église » nous a-t-il confié. Pour le pasteur, il s’agit d’une nouvelle tentative de le discréditer, lui et son église. « Je ne suis pas choqué par ce genre de calomnie, la semaine dernière la police m’a même informé qu’elle venait d’arrêter quelqu’un qui planifiait de me tuer. » raconte-t-il. « Nous venons en aide à des centaines de familles réfugiées arrivées à Samsun. Nous leur fournissons du charbon, de la nourriture et d’autres biens de première nécessité. Certains logent même temporairement dans les locaux de notre église » explique le pasteur qui précise qu’entre 500 et 1 000 réfugiés bénéficient actuellement de l’aide de l’église. ( http://www.christianophobie.fr/breves/turquie-un-pasteur-evangelique-persecute-et-en-danger )

Laz community opens institute to save culture

Turkey’s Laz community is establishing an institute in Istanbul to protect its culture and Lazuri language.

The institute will be opened in the Kadıköy district of Istanbul on Nov. 23 under the leadership of politician and academic Prof. Mehmet Bekaroğlu.

In 2010, the UNESCO Atlas of the World’s Languages in Danger declares Lazuri as a language.
He said that even though he is the founding president, in reality late singer Kazım Koyuncu, who died of lung cancer at the age of 34 in 2005, is a founder of the institute. The artist, who was the leader of Turkey’s first ever Lazuri rock band Zuğaşi Berepe, took “the first step” for them, Bekaroğlu said.

Bekaroğlu insisted they are not aiming at nationalism; they are just trying to protect their language and culture. He also added there is a lack of knowledge in society on Laz culture, and many people think the Laz people are just Black Sea Region residents, “speaking Turkish with a very bad accent.”
“This [perception] is totally meaningless, Laz people have centuries old culture and language,” he said.

Syllabus prepared

The issue of teaching in the mother tongue is a hot subject in the country, but Bekaroğlu said the Education Ministry has said they did not have teachers who can teach Lazuri.

“This year we were preparing a syllabus, we succeeded in opening classes in Istanbul, as well as in the Black Sea region in Artvin’s Fındıklı and Arhavi districts, where 130 students are taking Lazuri classes,” he said. “We are planning to open a private Laz school as well.”

Most of the Laz community is populated in the Black Sea region, but there is a community in Istanbul. Bekaroğlu said the perception of the nation-state created assimilation, but in recent years, Turkey has made an improvement on the issue.

“Turkey will be a richer country with its ethnic languages and will be multilingual,” Bekaroğlu said.

“How will your Institute work? What will the agenda be?” asked the Daily News. Bekaroğlu responded, “We will collect all cultural activities under one umbrella. We will work on the Lazuri language and will be preparing school books. We are planning to contact universities to educate Laz teachers… Besides, we would like to organize a Lazuri Congress. The Latin alphabet is not enough, we need two alphabets. Also, we are planning to contact Ankara for a Lazuri TV station.”
(hurriyetdailynews.com, Nov 21, 2013)

Querelle autour de la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul

La Turquie et la Grèce étaient engagées mercredi dans une guerre de mots autour d'une éventuelle reconversion de la basilique Sainte-Sophie, attraction touristique phare d'Istanbul, en lieu de culte musulman.

Cette querelle autour de l'édifice religieux vieux de 1.475 ans est la dernière entre les deux voisins.

La Grèce a réagi avec virulence aux propos du vice-Premier ministre du gouvernement islamo-conservateur turc, Bülent Arinç, qui a espéré que "La mosquée Sainte-Sophie sourira bientôt de nouveau" et critiqué le statut actuel de la basilique, transformée en musée par un décret de 1934.

Selon lui, "un lieu de culte ne peut pas servir à une autre fonction que celle initiale".

Sainte-Sophie est un joyau architectural avec son immense coupole de trente mètres de diamètre et ses mosaïques. Édifiée au VIe siècle après Jésus-Christ par l'empereur Justinien, la bâtisse fut le siège du patriarche orthodoxe de Constantinople. Elle a été transformée en mosquée après la prise de la ville par les turcs Ottomans en 1453.

"Les déclarations récurrentes faites par les hauts dirigeants turcs à propos de la reconversion des églises chrétiennes byzantines blessent les sentiments religieux de millions de chrétiens", a indiqué le ministère grec des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ankara a immédiatement rétorqué en affirmant n'"avoir rien à apprendre" de la Grèce concernant la liberté de religion, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Le mauvais traitement infligé par la Grèce aux objets culturels datant de la période ottomane et des lieux de culte est connu de tous", ajoute le document.

La Grèce et la Turquie, alliées au sein de l'Otan, ont de nombreux sujets de litige notamment en mer Egée qui les sépare.

Les déclarations du numéro deux du gouvernement d'Ankara interviennent dans un contexte tendu où le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir, est accusé d'islamiser la société et l'espace public turcs.
(AFP, 20 novembre 2013)

Génocide:  Une nouvelle tentative négationniste d'Ankara
 
Barry O’Farrell, le premier ministre de l’Etat australien de Nouvelle Galles du Sud, doit faire face à une crise diplomatique avec la Turquie, qui contrarie les projets de commémoration du centenaire du génocide des Arméniens prévue en 2015 dans cet Etat australien qui a déjà donné de nombreux gages de son amitié avec le peuple arménien, en reconnaissant le génocide de 1915 et en appelant plus récemment à la reconnaissance de l’indépendance du Haut Karabagh.
 
De telles prises de position ne sont pas de nature à encourager l’amitié entre la Nouvelle Galles du Sud et la Turquie, dont le gouvernement vient d’appeler le premier ministre de l’Etat australien à renoncer à une motion condamnant le génocide perpétré par les autorités ottomanes contre les Arméniens. C’est en prévision de la commémoration d’un autre centenaire, celui de la bataille de Gallipoli ou des Dardanelles, durant la première Guerre mondiale, à laquelle les Australiens avaient pris part aux côtés des Alliés contre les puissances de l’Axe soutenues par l’Empire ottoman, que la Turquie a jugé utile de menacer le responsable australien. Cité par le journal The Telegraph, M. O’Farrell aurait exprimé son exaspération, jugeant “déplorable que quelque personne que ce soit, liée au gouvernement turc, cherche à utiliser le centenaire de la bataille de Gallipoli à des fins politiques”.
 
Le président de l’Assemblée nationale turque, Cemil Cicek, qui est le deuxième plus haut personnage de l’Etat turc avait ouvertement mis en cause la motion préparée par le gouverneur et les législateurs de la Nouvelle Galles du Sud. En mai dernier, M. O’Farrell avait réinscrit à l’ordre du jour du Parlement de l’Etat australien une motion de 1997 qui “reconnaît et condamne le génocide des Arméniens par le gouvernement ottoman de l’époque, entre 1915 et 1922″, et désigne le 24 avril comme le jour anniversaire du souvenir d’1,5 million d’Arméniens qui ont été victimes du “premier génocide du 20e siècle”. Cette initiative était due en partie aux efforts du parti chrétien démocrate de Fred Nile, dont le vote est déterminant dans la chamber haute du Parlement et qui a lancé l’examen d’une motion similaire dans la Chambre basse après consultation avec des responsables de la communauté arménienne locale. M.O’Farrell compte parmi ses plus proches collaborateurs la ministre des Transports Gladys Berejiklian, d’origine arménienne, tout comme le responsable fédéral du Trésor, Joe Hockey.
 
Dans un entretien accordé à la presse dans son bureau à Ankara, M. Cicek avait indiqué : “Les Parlements ne devraient pas être les caisses de résonnance des intérêts politiques ponctuels de quelques groupes de pression, et débattre de sujets qui n’intéressent que l’Histoire”, en laissant entendre que les autorités australiennes seraient sous l’influence du lobby arménien. M. Cicek avait jugé utile de préciser que seuls les historiens étaient habilités à discuter de ces sujets. “Si les historiens unissaient leurs efforts … et en venaient à une conclusion en faveur des Arméniens en disant, ‘Vous les Turcs, vous avez mal agi’, notre pays s’empresserait d’accepter” de telles conclusions. M. Cicek ajoutait qu’il pourrait “se tourner vers le Parlement et lui soumettre une motion condamnant l’Australie pour avoir envoyé sa flotte combattre sur les rivages de Gallipoli … mais cela ne serait pas bon pour les relations entre la Turquie et l’Australie », s’empressait-il de préciser.
 
Les menaces sont pourtant réelles. Le président du Parlement turc ajoutait en effet qu’une telle initiative “pourrait causer une grave crise entre les deux pays et torpiller aussi la commémoration en Turquie même ”. M. Cicek n’a bien sûr pas caché qu’il souhaitait que le premier ministre de Nouvelle Galles du Sud retire sa motion, au risque sinon d’interdire l’entrée de la Turquie aux législateurs australiens qui auraient soutenu cette motion pour les cérémonies commémoratives de la bataille de Gallipoli en 2015. (http://www.armenews.com/article.php3?id_article=94920)


US House subcommittee calls Turkish gov’t to reopen Halki

A U.S. House of Representatives subcommittee has unanimously approved an advisory resolution to call on the Turkish government to re-open the Heybeliada Halki Seminary without conditions or further delay.

The bill approved by sub-committee on Nov. 19 still has to pass the House Committee on Foreign Affairs before it can be put to the House floor for a full vote. However, even if it would be passed by the House, it does not have binding enforcement power and only has significance as an advisory decision.

“The Justice and Development Party [AKP] raised the hopes of Orthodox Christians all around the world when they announced they would re-open the seminary and a proposed democratization package seemed to be an appropriate channel for this change,” said Bill Keating, a ranking member on the subcommittee, after approval of the resolution on Nov. 19.

The escalated expectations for the inclusion of the Greek Orthodox school on Istanbul’s Heybeliada Island into a package of reforms, so-called democracy package, announced by the Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan had come to naught, as no steps have been announced.

In addition to this, Erdoğan said the re-opening decision was subject to Greece’s response to Ankara’s demands regarding the election of muftis in Western Thrace, highlighting the opening was not difficult for the government.

Noting his surprise with the exclusion of the opening, Keating also expressed his concern over the prime minister’s recent remarks that requested conditions for the re-opening.

“Since then, Prime Minister Erdoğan’s rhetoric on Halki has taken a turn, and conditions and reciprocity demands are now attached to the re-opening of the school. I fear that this type of rhetoric threatens to undo much of the progress that’s been made in Turkey. Further, it may have a negative impact of dividing Turks, as well as stalling long-awaited progress on the Halki issue and other issues concerning Turkish minority groups,” he said.

The re-opening of the school has been postponed due to a lack of clarity over its status, as well as the principle of reciprocity with Greece, which has refused to allow Turkish minorities to elect their own religious officials.

For some congressmen, the approval was a clear call for the Turkish government to reaffirm its commitment to the U.S. and the West.

“There is no better message they could send to us, to reaffirm their ties with the West, than the seminary in Halki, and making sure that was open and shown as an example of the positive intentions of the Turkish government, of the Turkish people,” said hearing Chairman Dana Rohrabacher.

Congressman Gus Bilirakis also emphasized the importance of Halki for Orthodox Christians, likening it to what the Vatican is for Catholics.

“While Orthodox Christians, and friends of religious freedom has appreciated, over the past decade, encouraging signs from the Turkish government related to the impending opening of the seminary, the deal has not been completed yet. The deal has not been closed. This resolution simply encourages Turkey to take that last affirmative step,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2013)

Non-confidential documents turned into state secret in Dink trial

The İstanbul 2nd Juvenile High Criminal Court, which oversaw the case of Hrank Dink, who was killed by an ultranationalist teenager in January 2007, demanded non-confidential documents belonging to the National Intelligence Organization (MİT) that were sent to a parliamentary coup commission in addition to non-confidential Telecommunications Directorate (TİB) recordings of telephone conversations around the scene of the murder from the İstanbul Chief Prosecutor's Office.

However, when these documents were sent to the court, the court asked MİT and the prosecutor's office whether the information in the documents was a state secret, a story in the Radikal daily reported on Monday.

According to a lawyer for the Dink family, this is an effort to turn non-confidential documents into state secrets, which will block the shedding of a bright light on the murder.

Dink, the late editor-in-chief of the Turkish-Armenian weekly Agos, was shot dead on Jan. 19, 2007, by ultranationalist teenager Ogün Samast outside the offices of his newspaper in İstanbul in broad daylight.

Hitman Samast was tried in a juvenile court because he was a minor at the time of the crime and sentenced to nearly 23 years in prison.

According to Radikal's story, the İstanbul 2nd Juvenile High Criminal Court demanded the non-confidential documents concerning Dink's murder from the parliamentary coup commission and İstanbul Chief Prosecutor's Office at the hearing dated Jan. 31, 2013.

The documents, which fit on 10 CDs, were sent to the court but this time the court asked the same institutions whether the documents were in the category of state secrets at the hearing dated July 12.

While Parliament said on Aug. 27 that “it says ‘very confidential' on the documents but there is no information suggesting that they are state secrets,” the prosecutor's office told the court that a decision had been made for only limited access to the documents.

Despite this, the court again asked Parliament and the prosecutor's office whether it should give copies of the documents to the parties involved in the trial at the hearing on Nov. 5. It also asked MİT whether the documents it sent to the coup commission include state secrets.

According to lawyer Hakan Bakırcıoğlu, there is an effort to label the non-confidential documents as state secrets. The lawyer said the issue of state secrets is frequently seen in such trials, adding that in order to cast a light on Dink's murder, all kinds of information need to be accessible.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 11, 2013)

MHP proposes bill to convert Hagia Sophia into mosque

Nationalist Movement Party (MHP) deputy Yusuf Halaçoğlu has submitted a bill to Parliament to return the Hagia Sophia to use as a mosque, which was the case before it became a museum.
The Hagia Sophia, currently used as a museum, was a church for 916 years until the conquest of İstanbul by Fatih Sultan Mehmet, after which it was converted into a mosque. It then acted as a mosque for 482 years. By order of Mustafa Kemal Atatürk and a decision of the Council of Ministers, the Hagia Sophia was converted into a museum in 1935.

The basis for the MHP's bill was explained as follows: “The Hagia Sophia was converted into a museum by a Cabinet decision, but it has been discovered that the decision was never published in the official gazette and that no record of the decision was made in any official documents.”

A response to the Office of the Prime Ministry, which asked in 1965 whether the decision was published in the official gazette, came in 1995 with a written statement confirming there was no official document showing any decision to convert the building.

In addition to the statement that the Hagia Sophia's conversion into a museum was illegal, another argument in support of the proposed bill said, “Atatürk, the last name given to Mustafa Kemal, was written in the official gazette on Nov. 27, 1934, and the enactment with Atatürk's signature on it was publicized on Nov. 24, 1934, which makes it impossible that he could have signed it.”

These arguments are the basis of the MHP's proposal to Parliament that the Hagia Sophia museum return to its previous usage -- as a mosque -- using the idea that the Hagia Sophia's current status as a museum is against the law.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 8, 2013)

Another taboo finally addressed: Muslim(ized) Armenians of Turkey

A recent conference held in Turkey dealt with a topic which, though it has been widely discussed on a private level, has not received much open focus: Muslim Armenians.

Many academics from abroad and within Turkey attended the “Islamized (Islamicized) Armenians” conference held at İstanbul's Boğaziçi University in partnership with the Hrant Dink Foundation and the Association of Philanthropic Malatya Armenians (HAYDER).

Speaking to Today's Zaman, many academics noted that while the topic of Armenians who were forced to convert to Islam in one way or another is an important aspect of the tragedy of 1915, it is not a topic which has been widely discussed or debated.

Ayşegül Altınay, the director of the Hrant Dink Foundation and one of the organizers of the conference, said that Muslimized Armenians in fact played a very important role in the re-shaping of Turkish society at the start of the century. Altınay, who is also one of the authors of the book “Torunlar” (Grandchildren), a work which focuses on Turkish families with Armenians in them, maintained that Turkey has remained deaf and blind to this important topic for the past century.

Another conference organizer, HAYDER head Hosrof Köletavitoğlu, noted that while the topic of Muslimized Armenians is one which many have wanted to confront, it is a topic which has not been faced. “This society needs to throw off some of this baggage so that it can run,” Köletavitoğlu said.

The three-day conference dealt with topics such as the Hemşin Muslims, the Hamidiye massacres and mass religious conversions, assimilation, the problem of Arabized Armenians and stories from the actual unfolding of the tragedies in 1915. Attendees also heard from people who were forced to convert to Islam and those who had spoken directly with such people about their experiences. In addition, there was some focus on topics like Armenian food, literature and music.

Altınay noted that some historians say the number of Armenians who became Muslim through marriages, adoptions or after being taken under protection by other families and were thus saved during the forced relocations of 1915 could be around 200,000.

She said that even if these numbers were only around 100,000, keeping in mind all the children who have since been born to these Armenians in the meantime, the numbers would now be in the millions.

Simply mentioning that there was an Armenian in one's family was for many years a significant factor in people being excluded, Altınay said. “We saw how for years, having an Armenian mother or grandmother meant that people would lose their jobs or cause more difficulties for them during their military service. For example, one well-known pious name from society was going to join this conference but decided not to at the last minute.”

Ethnically Armenian Sami Boyacı joined this conference as an attendee. He noted that widespread fear that Armenians were going to be targeted around the time he was born was what caused his parents to give him the Turkish-sounding name “Sami.” He noted that many people around the time gave their otherwise Armenian children Turkish names. Boyacı spoke about how his grandfather and his grandaunt in fact survived the tragedies of 1915 but, like so many others, it was only through the help of Muslim neighbors that they were able to do so.

Conference participant Ishkhan Chiftjian, who attended this conference from Germany, has roots that go back to Adana. He noted that, for Armenians, this Boğaziçi University conference was extremely unusual. Chiftjian, a professor at Hamburg University, maintained that the whole topic of Muslimized Armenians is a very different and new area for Armenians.

In the meantime, Sarkis Saropian, one of the founders of the well-known Armenian-language Agos newspaper, noted that “there ought to have been more Muslims in attendance at this conference.” He underlined that, in terms of the topic, the conference carried off a first in the world.

Saropian, noting that it is impossible to actually determine the number of Muslim Armenians living in Turkey, said: “Since we don't even know how many Armenians are living in this country, figuring out how many Muslim Armenians there are is really impossible. During census counts taken after the 1930s, asking people about their ethnic roots was forbidden. So even the state -- which labeled us as non-Muslims -- does not know the number of people with Armenians in their family.”

Saropian said that while he had made a request to gain access to code numbers allegedly used by public agencies to tag individuals according to their ethnic background, in order to learn how many Armenians there were in İstanbul, no response had been given. Saropian also added that one of the heads of one of Turkey's most famous football clubs was Armenian but that he had never publically acknowledged this.

Altınay noted that while she had spoken to many people while doing the research for her book “Torunlar,” most of the people had not wanted their names and locations included in the book. She added that some factors, such as there being as of yet no result from the Hrant Dink murder case and some people still receiving death threats, underscore just some of the problems that Armenians still face in this country.

Altınay, who noted that Dink was personally called into the governor's offices and threatened in the wake of his announcement that Sabiha Gökçen was in fact an Armenian orphan, said that 2004 marked the starting point of work on the important topic of Muslim Armenians.

Within this framework, Altınay noted that in the wake of Dink's murder, people throughout Turkey began to feel more and more responsibility for this topic.

Altınay also spoke about allegations made by the former head of the Turkish Historical Society (TTK), Yusuf Halaçoğlu, that some Kurdish Alevis were in fact Armenians, noting that these are not realistic assertions. She said that in talking to the descendants of Armenians throughout Turkey, very few of them are in fact now Alevi Muslims and that, in addition, very few actually converted back to Christianity after discovering their true ethnic roots.

Noting that Turkey is now carrying on its shoulders a very heavy legacy where this is all concerned, Altınay said: “There are currently very many Muslim Armenians. While some deny their true identity, others describe themselves as ethnically Armenian but Muslim. These are things which completely overturn our entire perception of identities. We are actually shouldering a very heavy legacy here. And the most important thing here is to explain this legacy well. While listening to old stories, we are hearing stories not only of pain and violence, but also of vital interaction. In sharing this legacy, we are contributing to the normalization of this entire period.”

Köletavitoğlu, the founder of HAYDER, noted that his own ideas about Muslim Armenians were formed when he went to find his grandmother's gravesite in Hekimhan, Malatya province, in 2001. It was only after the local mayor had announced that one or two of the local villages were actually Armenian originally and later, when an Armenian from France did a study on the topic of Muslim Armenians in Turkey, that Köletavitoğlu decided to move into action and organize a conference on the matter.

Köletavitoğlu, who said that after HAYDER was formed, many people had come to the organization wanting to share how their ethnic roots were actually Armenian, noted: “These types of conferences and meetings need to continue. We have made an important start with this one. When everyone is able to talk openly about their roots, it will give people great confidence.”
(TODAY'S ZAMAN, Nov 4, 2013)

Politique intérieure/Interior Politics

Le projet de suppression des «dershane» ébranle la vie politique turque

Par Jean Marcou


Les «dershane», comprenez les centres de préparation au concours d’entrée dans les universités turques, vivent-ils leurs derniers instants ? On serait tenté de le croire. En janvier prochain, le gouvernement devrait présenter un projet de loi prévoyant leur disparition pure et simple. Le concours national d’entrée dans les universités turques est déterminant pour les lycéens, car si leurs résultats ne sont pas satisfaisants, ils peuvent être envoyés dans des universités où ils ne désirent pas étudier, de surcroît dans une discipline qu’ils n’ont pas vraiment choisie. C’est ce qui explique le développement massif, au cours des dernières décennies, de ces boîtes de bachotage qui permettent de se préparer au concours en question et d’augmenter ses chances de le réussir dans un bon rang.

Les «dershane» n’ont jamais eu vraiment bonne presse en Turquie, car ils reflètent deux des défauts majeurs du système d’entrée à l’Université. D’une part, ils privilégient les automatismes et la récitation par cœur, une logique d’apprentissage qui tend à accaparer les dernières années de lycée et à y réduire le champ de la formation fondamentale. D’autre part, ils révèlent l’incapacité du système éducatif traditionnel à préparer lui-même ses élèves à l’entrée à l’Université. Pointant dudershane2 doigt le coût de cette préparation pour les familles, le gouvernement estime en outre qu’elle favorise les inégalités sociales.

Pour autant, loin de faire l’unanimité, le projet gouvernemental de suppression divise actuellement fortement les Turcs. L’opposition, notamment les kémalistes du CHP, dénoncent le fait que cette décision de suppression ait été prise une fois de plus sans véritable concertation, de manière autoritaire, et ils pensent surtout qu’on ne peut pas supprimer les «dershane», sans repenser l’ensemble du système éducatif. Les propriétaires de ces institutions  voient dans cette réforme, quant à eux, une atteinte à la libre-entreprise et pensent que la reconversion de leurs centres en écoles privées traditionnelles, que leur propose le gouvernement, ne sera pas viable, le secteur éducatif privé connaissant actuellement, en Turquie, une situation financière particulièrement difficile.

Pourtant, c’est au sein même du camp gouvernemental que les critiques les plus vives ont fusé. Depuis quelques semaines, la confrérie Gülen qui est derrière bon nombre de ces centres de préparation (elle en contrôlerait près de 3500 à travers tout dershane3le pays), et donc pour laquelle cette activité est éminemment rentable, tire à boulet rouge sur le projet du gouvernement. Il ne se passe pas un jour sans que les organes de presse du groupe Zaman ne mettent en exergue les tares de la réforme, louant les résultats des «dershane», estimant leur suppression contraire à la Constitution ou à la liberté d’entreprendre et prétendant qu’elle n’est pas conforme aux exigences de la candidature à l’UE. Récemment le hodja en personne a lancé ce mot d’ordre : « hiç durmadan Yüreceksiniz ! » (On continue à marcher sans s’arrêter !), incitant ses partisans à ne rien lâcher.

Manifestement gêné par la tournure prise par les événements, le président Gül a estimé qu’il fallait trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties. Le vice-premier ministre, Bülent Arınç, pour sa part déjà en conflit avec le premier ministre sur plusieurs dossiers chauds (de la gestion des événements de Gezi à mise en cause récente de la mixité des résidences universitaires), a fait le grand écart pour essayer d’expliquer que le point de vue de la confrérie n’était pas inconciliable avec celui du gouvernement. Le député AKP de Kuthaya, İdris Bal, ne s’est pas gêné, quant à lui, pour contester sans ménagement le bien-fondé de la réforme, en expliquant qu’on ne pouvait supprimer les «dershane», sansderhane4 savoir comment et par quoi on allait remplacer. Il fait ainsi l’objet d’une procédure disciplinaire. Bal, lui aussi, d’ailleurs s’est récemment fait connaître pour avoir critiqué les excès de la répression policière, pendant les événements de Gezi.

On sait pourtant que lorsque Tayyip s’est mis une idée dans la tête, il n’est pas facile de le faire changer d’avis. Le premier ministre a annoncé qu’il n’était pas question de revenir sur ce projet. Un dialogue a bien été noué entre les experts du ministre de l’Education et les représentants des directions de «dershane», mais essentiellement pour convaincre les seconds de la pertinence de la réforme. Du coup, les professionnels de ces boîtes de bachotage boycottent désormais les réunions gouvernementales de concertation et appellent à la mobilisation. La rumeur laisse entendre qu’en supprimant les «derhane», la direction de l’AKP aurait décider de faire payer à la confrérie Gülen ses critiques incessantes contre les imperfections de la démocratie et de l’Etat de droit turcs, les « bévues » du gouvernement en matière de politique étrangère, et l’enlisement de la candidature de la Turquie à l’UE. Reste à savoir si cette nouvelle querelle intestine peut aller plus loin, et menacer l’unité du parti gouvernemental, au moment où une année électorale chargée se profile à l’horizon 2014.
http://ovipot.hypotheses.org/9593


Top judge Hasim Kiliç slams the failure of new Charter efforts

The head of Turkey’s Constitutional Court, Haşim Kılıç, has slammed the failure of the Parliament’s effort to draft a new Charter in unprecedentedly harsh remarks, also accusing the political parties of engaging in methods that are no different with the ones adopted by the military coup regime in preparing the current 1982 Constitution.
 
“The elections are approaching. I wonder how they will run and explain why the promises given during the 2011 elections [are not accomplished]. To be honest, I see ourselves as people who have been cheated with the promise of marriage,” Kılıç said during an event at Karatay University in Konya on Nov. 22.
 
Kılıç emphasized Turkey lacks a culture of constitution-making based on the consultation of civil society and that every Constitution has been prepared by political leaders. He also criticized the method selected by Parliament through the establishment of the Constitution Conciliation Commission, which was not fully democratic.
 
“In order to draft a truly democratic Constitution, those who will draft the Constitution should be selected democratically. This could be through a constituent assembly or a parliament. Unless the Constitution is not prepared with a method that complies with democracy, it is impossible to talk about a democratic Constitution,” Kılıç said, arguing the current constitution-drafting process was similar in its logic with the “making of” of the current Constitution by the military-junta led government in 1982.
 
Law on political parties and elections should be drafted first
 
“Who drafted the 1982 Constitution? [Former coup chief and president] Kenan Evren and five of his friends. The junta staged a coup, then prepared a Constitution and asked the people to approve it,” Kılıç said, urging the draft of a new legislation on political parties and elections as a priority.
 
“And what’s happening today? There is a Parliament once again formed by the will of the political party leaders and deputies chosen by them. What difference is there between what Kenan Evren used to write it and those [leaders] say for God’s sake. For a Parliament to be formed properly, serious laws on political parties and elections have to be prepared. It’s only in this way that you can have a truly democratic [method]. Otherwise, it’s impossible,” Kılıç said.
 
He added that an agreement on only 60 articles after two years of intense negotiations was far from an achievement. 
 
“These are not articles impossible to agree upon. Even if you would bring Kenan Evran, he would have written the same ones. He even did so by means of transferring articles from the ones of the European Convention of Human Rights. The problems are about the limitations of freedoms. These could have been revised and there was no need of such effort in agreeing upon 60 articles,” he said. 
 
Kılıç also criticized the Constitution Commission, saying even each parties’ own representatives could not agree among themselves.
 
Powers of president should stay ‘symbolic’
 
Commenting on the first election of the president through popular elections, Kılıç advised to define the function’s powers as symbolic in order to avoid a clash of legitimacy with Parliament.
 
“If you can’t change the Constitution and make the transition to a semi-presidential system, you should define the president’s powers as symbolic. Otherwise, disputes are inevitable,” he warned.
 
Kılıç’s statements come as Parliamentary Speaker Cemil Çiçek, who also heads the commission, expressed his pessimism about the future of the drafting process, adding the two-year-long efforts only showed that it was impossible for the four parties in Parliament to agree on a new Constitution. 
(hurriyetdailynews.com, Nov 23, 2013)

Tensions préélectorales entre Erdogan et l'influente confrérie Gülen

La nouvelle réforme de l'éducation poussée par le gouvernement islamo-conservateur turc a étalé au grand jour les tensions persistantes entre le régime et l'influente confrérie musulmane de Fetullah Gülen, à la veille d'une année chargée d'élections.

Nouvelle illustration des divisions qui agitent la base électorale du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à quatre mois des municipales, cette polémique a pour origine un projet de suppression des "dershane", ces établissements de soutien scolaire privés très prisés des parents d'élèves turcs.

 Comme le chef du gouvernement l'a lui-même expliqué cette semaine à la télévision, il s'agit-là de se débarrasser d'un "système d'éducation illégal", qui "ne bénéficie qu'aux enfants des familles riches des grandes villes".

Problème, un millier de ces 4.000 "boîtes à concours" recensées en Turquie sont financées par le mouvement du prédicateur islamique Fetullah Gülen, 72 ans, considéré comme très proche du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

Le fondateur du mouvement "hizmet" (service), exilé aux États-Unis en 1999 afin échapper aux poursuites de la justice turque pour activités anti-laïques, est à la tête d'un puissant réseau d'écoles qui diffusent la culture turque à travers le monde, soutenu par des chaînes de télévision et le quotidien le plus vendu de Turquie "Zaman".

L'organisation revendique aujourd'hui plusieurs millions de partisans et des relais influents dans les affaires, la police et la magistrature turques qui ont contribué à asseoir l'autorité de M. Erdogan sur des institutions jusque-là proches de "l'ancien régime" kémaliste.

Le projet de réforme du gouvernement a suscité une levée de boucliers dans ses rangs. "Quel crime avons-nous commis pour justifier cette fermeture ?", a titré en Une le quotidien Zaman.

Dans le même quotidien, un des proches confidents de Fetullah Gülen, Hüseyin Gülerce, s'est dit "choqué". Selon certains sites qui lui sont proches, le prédicateur aurait même comparé l'initiative du régime à un "coup d'État".

Duel fratricide ?

Fidèle à sa fermeté habituelle, Recep Tayyip Erdogan a écarté tout retour en arrière. "La décision est prise (...) ce projet n'est dirigé contre personne", a-t-il assuré, avant de regretter l'attitude de la confrérie.

"Auparavant, les médias nous critiquaient pour notre proximité avec le mouvement. Maintenant, ce sont nos frères qui nous critiquent", a lancé le Premier ministre, "nous ne comprenons pas pourquoi ils adoptent une telle attitude".

Signe ce cette tension, un député de l'AKP, Idris Bal, qui a osé critiquer la réforme du gouvernement fait aujourd'hui l'objet d'une procédure d'exclusion.

A l'entrée d'un tunnel électoral qui débute en mars avec les municipales, se poursuit en août avec la première présidentielle au suffrage universel direct pour s'achever par les législatives en 2015, cette querelle au sommet a fait resurgir de l'ombre de précédentes frictions entre les deux camps.

Aux premiers jours de la fronde antigouvernementale de juin, le porte-voix de la confrérie, Zaman, avait ainsi publié des éditoriaux plutôt compréhensifs vis-à-vis des manifestants qui dénonçaient la dérive autoritaire et islamiste de M. Erdogan.

Sur la même ligne, le président Abdullah Gül et le vice-Premier ministre Bülent Arinç, tous deux réputés proches de Fetullah Gülen, avaient eux aussi prêché, en vain, la conciliation.

La présidentielle risque de raviver ces différences. M. Erdogan, qui ne pourra pas briguer de nouveau mandat à la tête du gouvernement en 2015, ne fait plus guère mystère de ses ambitions présidentielles.

De son côté M. Gül, cofondateur de l'AKP, n'a pas encore fait savoir s'il souhaitait se représenter ou non, alimentant les spéculations sur un éventuel duel fratricide entre les deux compagnons de route.

"Personne ne sait ce que représente la confrérie en terme de bulletins de vote", concède à l'AFP le chroniqueur politique du quotidien libéral Radikal, Deniz Zeyrek, "mais il est sûr qu'elle est de nature à faire changer la donne".
(AFP, 23 novembre 2013)

Un homme arrêté avec une bombe factice près du bureau d'Erdogan

La police turque a interpellé jeudi un homme portant sur lui une bombe factice à proximité du bureau du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur, Muammer Güler.

"Cet individu avait sur lui un dispositif ressemblant à un engin mais qui n'en était pas un", a indiqué M. Güler, qui a présenté l'individu comme étant "psychologiquement instable".

"L'homme qui est interrogé par la police s'était en fait dénoncé cinq minutes au préalable pour nous prévenir de son arrivée et nos hommes étaient prêt à le maîtriser", a souligné le ministre, "ce n'est rien de grave".

Les médias turcs avaient dans un premier temps rapporté que cet homme était porteur d'un engin explosif et qu'il avait été blessé par balles par la police, devant les bureaux du chef du gouvernement à Kizilay, dans le centre de la capitale turque.

Les policiers ont d'abord ordonné à l'homme, identifié comme Tugrul Bayir, 52 ans, de présenter une pièce d'identité, ce qu'il a refusé de faire, avant de se jeter sur lui et de le maîtriser, ont précisé ultérieurement les chaînes de télévision turques CNN-Türk et NTV.

"Il n'y a pas de bombe. Et vous verrez que cet homme n'a pas été blessé lorsqu'il apparaîtra devant un tribunal demain (vendredi)", a déclaré à la presse le responsable des services de sécurité du premier ministre, Ramazan Bal.

Selon les témoins interrogés sur place par l'AFP, l'individu portait un corset contenant du mastic relié à des câbles et portait une boîte noire.

M. Erdogan n'était pas présent à son bureau lors de l'incident. Il participait à une réunion au siège de son Parti de la justice et du développement (AKP).

"Nos services de sécurité enquêtent pour savoir si le suspect était lié à un quelconque groupe (interdit)", a déclaré M. Erdogan à son départ pour une visite officielle en Russie. "La justice prendra une décision en fonction des résultats de cette enquête", a-t-il ajouté.
(AFP, 21 novembre 2013)

Nisanyan: 51 questions sur Atatürk et le kémalisme

La fausse république. 51 questions sur Atatürk et le kémalisme : ce livre de Sevan Nisanyan (prononcer « Nichanian »), historien, linguiste et – entre autres - rédacteur à l’hebdomadaire arméno-turc Agos, est une remise en cause des dogmes sur lesquels reposent le kémalisme et l'histoire officielle enseignée en Turquie. L'histoire de la république, en particulier, est enseignée comme un catéchisme. C'est Mustafa Kemal lui-même qui en a fixé le récit, dans son célèbre discours-fleuve, le Nutuk, prononcé en 1927. Il a été la base de la version scolaire publiée en 1931, le 4e volume des ouvrages pour lycée de la Türk Tarih Tetkik Cemiyeti, reprise ensuite à l'infini, plus ou moins simplifiée, dans les manuels scolaires de tous niveaux, jusqu'à nos jours. Le récit de la guerre de Libération (Millî Mücadele) est une histoire sainte qui clôt l'Histoire.

Sa diffusion par l'école est épaulée par un autre grand livre d'histoire, oral et visuel : l'ensemble des commémorations nationales, qui font revivre cinq fois par an les grands événements de la geste kémalienne. Chaque 23 avril, 19 mai, 30 août, 29 octobre et 10 novembre 1, des célébrations officielles, partout dans le pays et au nord de Chypre, reprennent et mettent en scène dans les stades, sur les avenues des villes, autour des statues d'Atatürk, les éléments du récit sacré.

Le titre de l'ouvrage, La fausse république, est provocateur. Il faut savoir qu'à l'école, jusqu'à ces derniers temps, les enfants prêtaient serment à Atatürk, ils juraient de se dévouer corps et âme aux « principes d'Atatürk » et à l'amour de leur Père. La formule qui résume ce culte, « Si Tu n'avais pas existé, je n'existerais pas » confère à Atatürk la dimension d'un Créateur. Remettre en question son œuvre et son rôle sur chaque personne vivant en Turquie est, du point de vue du croyant, proprement insensé.

Le livre est conçu comme une sorte de catéchisme, un jeu de questions-réponses, genre assez couramment utilisé en Turquie, dans le cadre d'une polémique politique, mais dans ce cas c’est un contre-catéchisme. Car l’auteur examine l’un après l’autre les éléments du dogme kémaliste, et cherche à les réfuter ou les mettre en doute. Le simple fait de poser des questions comme « Atatürk représente-t-il une conception de la politique unique en son genre dans l'Histoire ? » est en lui-même blasphématoire puisque l'Atatürk des manuels scolaires et de la propagande est immortel, incomparable, sans exemple(voir sur ce blog « La transcendance d'Atatürk »).

Nisanyan a écrit son livre en 1993-1994 ; il a été publié en 2008 seulement ; dans la préface, l’auteur estime que son travail, quinze ans plus tard, était toujours d’actualité, en dépit, estime-t-il, de deux changements importants : d’une part, en quinze ans, le kémalisme, qui a été le nom d'une pensée de gauche et progressiste, est devenu un nationalisme autoritaire et militariste ; et d’autre part, le mouvement islamiste parvenu au pouvoir en 2002 a fondé un gouvernement relativement « ouvert au monde et à la démocratie libérale, ce qui n'était pas prévisible [vers 1994] et a constitué une grande surprise ». Ce jugement, qui pourrait susciter l'ironie en 2013, ne doit pas servir à invalider les thèses de Nisanyan. Jusqu'alors, il était partagé par une grande partie de l'intelligentsia de gauche. Ensuite est arrivée la très mauvaise surprise, le virage autoritaire, la répression massive – qui jusque là était réservée aux Kurdes et aux alévis - et le mouvement de Gezi.

Lire la suite sur susam-sokak le blog d'Etienne Copeaux
(http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=76864)

Parliamentary Speaker: Efforts for new charter fail

The Turkish Parliament’s charter panel appears to be living on borrowed time amid rumors that its work could be soon terminated after failing to draft a new Constitution despite the passage of two years.

Parliamentary Speaker Cemil Çiçek will pen a letter to the leaders of Parliament’s parties, telling them that the Constitution Conciliation Commission has been unable to draft a new Constitution.

Ruling Justice and Development Party (AKP) deputy Mehmet Ali Şahin announced Çiçek’s decision to reporters at the end of a meeting yesterday. “I am not hopeful with the point we have arrived at. I will write letters to all four political party leaders in which I will summarize the heretofore work of the commission in the form of a report,” Çiçek was quoted as saying at the meeting.

Çiçek said he would make his final decision concerning the fate of the commission according to the responses he receives while effectively threatening to postpone the panel’s work until he receives the answers.

However, representatives of all three opposition parties, Atilla Kart of the main opposition Republican People’s Party (CHP), Faruk Bal of the Nationalist Movement Party (MHP) and Bengi Yıldız of the Peace and Democracy Party (BDP), objected to Çiçek, saying that according to a document signed by all four political parties that regulates the working principles of the commission, Çiçek does not have the authority to end the work by his own initiative.

Accordingly, the representatives of the three opposition parties have decided to gather today in a show of their refusal to recognize Çiçek’s intended decision.

“Here, it is obvious that the AKP group and the parliamentary speaker have jointly made a decision to end the commission’s work upon the order of the prime minister [Recep Tayyip Erdoğan]. This is being understood,” Kart told the Hürriyet Daily News, while Bal declared that he would attend today’s meeting of the commission.

For his part, Yıldız voiced his resentment over Çiçek’s approach, saying: “The parliamentary speaker has no such authority. It is neither elegant, nor moral.”

In order for the commission to be dissolved, either one of the parties has to officially declare that it will no longer attend the commission’s work, or one of the parties must miss meetings on three occasions without offering any justification.
(hurriyetdailynews.com, Nov 18, 2013)

Controversial closure of private examination prep schools

The government will reevaluate its work on the controversial closure of private examination prep schools together with the related parties, Deputy Prime Minister Bülent Arınç has said.

“The issue of the dershanes [private prep schools] has come onto the agenda. We have agreed to reevaluate this issue together with the related parties, while also discussing the issues that have been reflected wrongly in the public,” said Arınç, speaking at a press conference Nov. 18 in Ankara following the weekly Cabinet meeting.

“Our prime minister has given instructions upon the advice of our [education] minister. ‘You’ll meet with whoever has said anything [about the issue], see what [demands] can be met and then you’ll face the public with a certain mind,’ said [the prime minister],” he added. “I have respect for everyone’s criticism. We do not find it necessary to have any separate organ between our government and children and parents.”

Arınç also took the opportunity to praise the contribution of prep schools to the country’s education system, saying that he had also sent his children to them. However, he added that the conversion of prep schools into private schools was part of the government’s development plans.

“Turning prep schools into private schools in due course was in the 7th, 8th and 9th development plans of government … The need for prep schools came from unsuccessful students due to the inefficiencies in our education system in the past. Now, the proper education must be given by our schools and others should not have to give any additional education,” said the deputy prime minister.
 
He said the government believed the prep schools would no longer be a necessity in the new education system. “These prep schools can use their experience in becoming schools supported by the state. But we should not damage them, and in doing so harm students or teachers,” Arınç added.
(hurriyetdailynews.com, Nov 18, 2013)

Le pantalon autorisé pour les députées

Le Parlement turc a levé l'interdiction qui était faite aux femmes siégeant dans cette assemblée de porter le pantalon.

Cette nouvelle mesure d'assouplissement du code vestimentaire imposé aux élues a été enterinée hier soir sur proposition du Parti de la justice et du développement (islamo-conservateur) du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

Elle intervient après l'autorisation accordée aux femmes députées de porter le foulard islamique dans le cadre de leurs fonctions.

Safak Pavey, élue du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition, avait attiré l'attention de ses collègues sur l'interdiction du port du pantalon pour les femmes à l'occasion d'un débat sur la question du foulard. Safak Pavey, porteuse d'une prothèse après avoir perdu l'usage d'une jambe, avait demandé la modification du réglement imposant aux députées la jupe-tailleur, requête qui avait été refusée.

Quatre députées de l'AKP se sont présentées voilées au Parlement fin octobre, une initiative sans précédent depuis 1999 en Turquie, pays de tradition laïque. Les élues faisaient valoir que l'interdiction du port du foulard constituait une violation de la liberté religieuse.
(AFP, 14 novembre 2013)

Governor’s insult against protester sends shockwaves through politics

A senior official’s use of profanity against a protester has sparked a strong reaction from all opposition parties, prompting Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan to robustly defend to the Ankara governor, while also describing what he did as “inappropriate.”

After initially denying the claims, Adana Governor Hüseyin Avni Coş has admitted that he called a protester “gavat,” which means “pimp,” in response to a demonstration against him by a group of people on Nov. 10. He said the reaction followed a “severe provocation.”

Coş received a storm of criticism from both ruling and opposition parties, after engaging in a row with a group protesting his support for the prime minister’s remarks on university students’ co-ed housing.

Prime Minister Erdoğan addressed the issue on Nov. 12. “Let me say very clearly. I don’t find our friend’s manner appropriate. However, why don’t the media also criticize the manners displayed against our friend?” he said.

Erdoğan stressed that Coş was faced with “insults” such as “government, resign,” and “God damn you.” “He is also a human being. He did something like this. Of course, I don’t find that expression appropriate. That’s why I’ve given the required order to the Interior Ministry. They will make the necessary investigation. But no offense, we will not let our governors be easily sacrificed by these kinds of a lot of provocative actions,” he added.

However, main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu strongly condemned Coş, who he described as actually “a very suitable official to work with for this government.”

“When the state’s language becomes abusive, then the governor’s language also becomes abusive,” Kılıçdaroğlu said in an address to parliamentary group of his party on Nov. 12. “In my opinion, you should dismiss Bülent Arınç from his post and replace him with this governor and make him the government spokesperson,” he added, referring to a recent rift between Erdoğan and Deputy Prime Minister Bülent Arınç, who is also the spokesperson for the government.

“Those who are corrupted and who swear at people are getting promoted. By this way, the entire world will learn about the true face of the AKP [the ruling Justice and Development Party],” the CHP leader said, adding that Coş was acting as “the governor of the AKP,” but not as “the governor of the state.”

Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli also touched upon relations of governors with the government and with the people, stressing that governors were working as if they were AKP officials.

“The AKP governor has been terrorizing Adana like an insane person. Prime Minister Erdoğan’s government should apologize to the people of Adana and do what is necessary,” Bahçeli told his party’s deputies on Nov. 12.

“As the prime minister raises the bar of insults, those bureaucrats who out-Herod him have maximized pressure on the citizens. A revenge mentality, which can only be seen in the Ba’ath regime and invasion forces, has lost all its sensitivity. But the officials who advocate the government will pay dearly when the AKP loses its post. Let’s see what Erdoğan, whom they now obey like slaves, will do for them then,” he added.

The co-chair of the newly-founded People’s Democratic Party’s (HDP), Ertuğrul Kürkçü, also joined in the bashing of Coş, recalling that the Adana governor had recently voiced support for Erdoğan’s condemnation of co-ed housing by saying that for him, “the words of the prime minister are orders.”

“We are warning those like Coş who proclaimed duties for themselves out of this [Erdoğan’s stance on co-ed housing]. You may find those words as befitting yourself, but when you insult a citizen of ours we return [the insults]. We are returning them, you are whatever you say,” Kürkçü said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 12, 2013)

Une maire kurde en grève de la faim contre un "mur de la honte"

La maire kurde d'une commune du sud-est de la Turquie a entamé une grève de la faim pour dénoncer la construction d'un mur à la frontière entre son pays et la Syrie, qualifié de "mur de la honte", a-t-on appris mardi dans son entourage.

Membre du Parti kurde pour la paix et la démocratie (BDP), Ayse Gokkan a entamé son mouvement de protestation il y a sept jours, au beau milieu d'un champ de mines de sa commune de Nusaybin.

"C'est un mur de la honte construit au XXIe siècle", a fait savoir Mme Gokkan à l'AFP par la voix de son porte-parole. "Il est inacceptable de construire un mur de la honte entre les peuples kurdes", a-t-elle ajouté, "comme le mur de Berlin, ce mur restera comme une tache dans l'histoire de l'humanité".

"La maire est déterminée et ne cessera pas son action tant que le projet (de mur) n'est pas abandonné", a indiqué ce porte-parole, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

Le gouvernement turc a récemment décidé de renforcer la sécurité au poste-frontière de Nusaybin à la suite des violents combats qui ont opposé à Qamishli, de l'autre côté de la frontière, des groupes jihadistes en guerre contre le président Bachar al-Assad à des militants kurdes syriens du PYD.

Les autorités d'Ankara ont démenti toute volonté de construire un véritable "mur". Le vice-Premier ministre Bülent Arinç a expliqué lundi que les forces de sécurité turques se contentaient de déployer des barbelés sur une structure déjà existante.

Mais des sources locales ont indiqué à l'AFP qu'une structure en fer avait déjà été érigée et qu'elle était en train d'être recouverte de béton.

La construction de ce mur suscite des tensions de part et d'autre de la frontière. Dimanche, la police turque a ainsi fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants qui avaient lancé des pierres et des cocktails Molotov dans la localité voisine de Cizre, blessant trois policiers, selon des sources sécuritaires locales.

La Turquie, qui soutient les rebelles hostiles au régime de Damas, accueille aujourd'hui quelque 600.000 réfugiés syriens sur son territoire, dont 200.000 dans une dizaine de camps déployés le long de la frontière entre les deux pays.
(AFP, 5 novembre 2013)

Nusaybin mayor on deathfast

The mayor took this dramatic decision after she had gone to the "wall of shame" and started a hunger strike. She sat at the border supported by many citizens and work colleagues. Gökkan said she has not been informed at all by the central government about the decision to build such a wall. The council, she said, was simply ignored. The reaction of the people was immediate and steadily against the building of such "wall of shame".

Gökkan decided to turn her hunger strike into a deathfast. Colleagues of the mayor and workers at the council stopped working and walked to the border to express their support to the mayor.

Gökkan said that; “Kurds have cleared the border region of mines with their own bodies. Not accepting the borders put between each other, people have been crossing these borders for nearly half century today. This is an inhuman situation that the Kurdish people never accept”.

Gökkan underlined that the wall being built between Nusaybin and Qamişlo was directly related with the Turkish state's Rojava policy. The mayor said the Turkish state considered Rojava to be a threat against itself and tried to break the revolution people are achieving there. “The wall of shame aims to isolate the people of Rojava and to prevent Kurds from coming together with each other”, she said.

The mayor stressed that “the Turkish state and AKP government's Rojava policy bears hostility against Kurds with whom they are on the other hand having a democratic resolution process for making peace inside Turkey”. She said this made the Kurdish people lose their confidence in the resolution process and the AKP government's sincerity about answering Kurds' demands for their democratic rights.

A heavy police presence is reported at the border.
(ANF, Oct 31, 2013)

Forces armées/Armed Forces

Over one million landmines remain undetected in Turkey: NGO

More than one million landmines still remain undetected in Turkey, a local NGO advocating for the fulfillment of the Anti-Personnel Mine Ban Convention said in a report released on Nov. 28. Only 1 percent of mined areas has been cleared since 1998, the report also said, adding that one person was killed or severely injured due to a landmine every three days.
 
The head of the initiative for “A Turkey Without Landmines”, Muteber Öğreten, said that Turkey had asked for eight additional years to finish clearing all landmines, calling on the Turkish government to expedite the process in order to fulfill its commitments to the Anti-Personnel Mine Ban Convention.
 
Turkey became a party to the Convention, also known as the Ottawa Treaty, ten years ago, which is the time frame allotted to countries to clear all its mined areas. However, there are still 3,520 mined areas in Turkey and only 26,000 mines were cleared in 2012, according to the report.
 
“We are very concerned. The time needed [to complete the project] could exceed [the stipulated 10-year time frame], which means casualties will continue for at least eight years,” Öğreten said.
 
Turkey spent 55 million Turkish Liras on clearing landmines since 2004, with each clearance of a single landmine having cost the government 4,678 TL.
 
Clandestine trade
 
As per the report, Turkey had destroyed over three millions stockpiled mines and only 15,000 remained for training purposes.
 
Öğreten also stressed landmines were traded clandestinely, with shipments that have been seized in Syria and Yemen attesting to the claim.
 
For his part, the head of the Turkish Federation of Disabled People, Şükrü Boyraz, said those who became handicapped after stepping on a landmine were “left to their fate.”

Boyraz also said that each local in almost any village or city located in Eastern or Southeastern Anatolia knew someone who was killed or disabled by landmines.
(hurriyetdailynews.com, Nov 28, 2013)

“If I Go to Army, I Can’t Account to My Brother, Myself”

Mehmet Yıldırım - the brother of Medeni Yıldırım who was shot dead by soldiers while protesting the construction of police headquarters - has declared his himself as conscientious objector.

“I was influenced by my brother’s death, as well as Uğur Kaymaz, Ceylan Önkol and Roboski Massacre” he told bianet.

Mehmet Yıldırım (23) has announced his decision during a press conference at Diyarbakır Human Rights Association.

“I was influenced by my brother’s death, however I was also thinking about it before. I was running away for the past three years. I have many other idols including Uğur Kaymaz, Ceylan Önkol and Roboski Massacre.

“I don’t want to be a part of military authority and I don’t want to take orders from anyone. I don’t want to be a part of an army that kills. No matter what the cost is, I will not be drafted. I refuse the military service,” he continued.

“Because,” he said, “If I go to army, I can neither account it to my brother nor myself. I can’t forgive myself.” (BIA, Nov 22, 2013)


Lack of transparency: Turkey’s defense spending rises

Turkey’s opposition deputies’ performance in a debate over the defense budget for fiscal year 2014 was quite impressive in a country where Parliament has always been weak, especially when it comes to questioning military matters. It was notable that deputies -- in particular from the main opposition Republican People’s Party (CHP), which has frequently come under criticism for being unable to propose democratic policy options to challenge the government -- greatly contributed to a lively and critical debate on the defense budget during its deliberation at the Parliament’s Planning and Budgetary Commission (PBK) on Nov. 11.

Many CHP deputies posed questions to Defense Minister İsmet Yılmaz on topics that would have been off-limits in previous defense-budget debates. Deputies from both the CHP and the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) broached once-taboo subjects, such as the lack of democratic oversight of defense, security and arms procurement spending as well as strategic issues like the rationale behind NATO member Turkey’s move to buy Chinese missiles, which led to criticism from fellow NATO members over interoperability and security issues.

In a rare move, some opposition deputies also urged the Defense Ministry to present a strategic overview of the rationale behind Turkish arms-procurement policies and their impact on the country’s threat perceptions -- about which they also requested an explanation -- in the long term.

In short, opposition deputies were holding the Defense Ministry -- staffed by uniformed men and to which the Turkish General Staff is not subordinate -- accountable for defense spending that is largely inaccessible to both the deputies and the public.

 “In fact, in Turkey discussing military spending was a taboo issue for years. Even discussing it had the effect of frightening people,” CHP deputy Vahap Sezer said, alluding to pressure exerted by the military on those who questioned military budgets and criticized its general policies.

“Still, however, despite a new Court of Accounts Law, it is understood that necessary steps have not been taken to allow us to deliberate the defense budget in a transparent fashion,” he added, going on to stress that Turkey has made certain advances in defense-related issues.

Security, defense and intelligence budgets see a 9.4 percent rise

Turkey’s security, defense and intelligence budgets for 2014 are set to rise 9.4 percent over 2013’s figures amid criticism from opposition deputies who are calling the increase in security allocations for fiscal year 2014 excessive.

According to the Ministry of Finance, the combined budgets for these areas amounts to TL 49.6 billion for 2014, up from TL 45.3 billion in 2013. Such spending makes up 11.3 percent of fiscal 2014’s budget and is the equivalent of 3 percent of Turkey’s gross domestic product (GDP).

During Parliament’s PBK meeting on Nov. 11, BDP deputy Hasip Kaplan questioned the rationale behind increasing the defense and security budgets. He said the atmosphere in Turkey has been peaceful for almost a year since the government’s initiation of a settlement process with the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) to end almost three decades of armed conflict.

The Ministry of Defense’s 2014 budget has risen to TL 21.8 billion from TL 20.3 billion in 2013, a 7.1 percent increase.

The security threat posed by the ongoing conflict in neighboring Syria and the PKK, despite the settlement process, as well as the Turkish military’s conscription-based system, were among the reasons provided for the increase in Turkey’s defense and security budgets.

Yılmaz, for instance, said that 48 percent of the Defense Ministry’s 2014 budget -- which includes funding for the ministry as well as the land, sea, and air forces commands -- is earmarked for personnel spending.

Lack of oversight comes under criticism

Opposition deputies also criticized lack of oversight of the budgets of both the Undersecretariat for the Defense Industry (SSM), responsible for the majority of the country’s arms acquisitions, and the Defense Ministry.

 “The Court of Accounts levels very grave accusations against the SSM. It says, ‘The total costs of defense and security expenditures are not displayed on the financial tables of the SSM.’ Secondly, it says, ‘The SSM has been using funds allocated solely for arms acquisition and for the development of the defense industry for personnel spending and travel funds, in violation of the related regulations’,” CHP deputy Müslim Sarı said during the commission meeting, urging auditors to be allowed to do their jobs in a transparent fashion. Other CHP and BDP deputies quoted similar critical Court of Accounts audits of defense spending at the meeting.

Since the Turkish Parliament adopted a new Court of Accounts Law in December 2010 to bring the body up to international standards of auditing mechanisms -- which also paved the way for the first audit of military spending -- the government has made several amendments to the law that limit the top court’s powers and auditors’ ability to oversee the financial activities of state institutions, essentially weakening independent and transparent oversight of public spending.

Meanwhile, the National Intelligence Organization (MİT) is also getting a budget increase, from TL 995.5 million in 2013 to TL 1 billion in 2014, after its responsibilities were broadened to include all intelligence-gathering activities, including those of the military.

The budget of the National Police Department is getting a 12.04 percent increase, from TL 14.7 billion in 2013 to TL 16.5 billion in 2014. The increase to the budget for the police force, whose riot police were accused of using excessive force to subdue protesters during unrest in June, partly stems from its increased role in law enforcement and maintaining public order alongside the gendarmerie in Turkey’s rural areas in addition to its traditional work in urban areas.

The Coast Guard Command’s (SGK) budget is increasing from TL 432 million in 2013 to TL 452 million in 2014. The budget of the National Security Council (MGK) will rise from TL 19 million in 2103 to TL 20 million in 2014, while the budget for the Public Order and Security Undersecretariat is rising to TL 20.9 million from TL 20.2 million.

Meanwhile, the budget for the Interior Ministry is rising to TL 3.5 billion from TL 2.8 billion and the budget of the Gendarmerie General Command (JGK) is rising from TL 5.8 billion to TL 6.1 billion in 2014.

However, the data on defense and security funding does not include extra-budgetary spending -- such as the JGK’s budget -- earmarked for these agencies. The majority of these allocations are not transparent -- including a fund for arms procurement by the SSM.

The lack of parliamentary oversight of defense and security budgets makes it difficult to ascertain the total spending on these sectors, which are generally higher than the figures disclosed by the Finance Ministry. Hence, though the Defense Ministry’s 2014 budget is equivalent to 1.2 percent of GDP according to the Finance Ministry, CHP Deputy Mevlüt Aslanoğlu estimated the figure at 2.3 percent of GDP.

Yılmaz said at the commission meeting that the SSM spends around $1.5 billion each year from its extra-budgetary fund for military projects.

Meanwhile, Turkey has so far spent $777 million on defense research and development projects, and another opposition deputy urged spending in this area to be increased from its current level of about 2 to 3 percent of the yearly budget.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 20, 2013)

133 new military bases under construction

The Turkish state has increased the construction of military bases in Kurdistan despite the PKK ceasefire and the redeployment of Kurdish guerrillas in South Kurdistan. According to Turkish newspapers there are already 149 military bases and another 133 are under construction.

The redeployment of Kurdish guerrillas was part of a plan which provided for a demilitarization of the conflict and the progression towards a democratic solution. However, documents obtained by ANF confirm that the state has used the ceasefire and redeployment as an opportunity to strengthen the existing military installations and in some cases to build completely new ones.

Particularly striking are the two major bases currently under construction at Oremar, a district of Yüksekova in Colemerg (Hakkari).

The bases are made of concrete anti-blast walls, bunkers and underground tunnels along its perimeters.

According to the report heliports provide access to the sites, and the increased pace of construction suggests that the army wants to complete the project before winter.

The neighborhood in recent decades has been the site of many clashes between the PKK and the military, and the construction of new bases in the hills of "Martyr Zinar" and "Martyr Siyar" - as the sites are known to the guerrillas - calls into question the sincerity of the government in the pursuing a peaceful settlement of the conflict along nearly three decades.
(ANF, Nov 12, 2013)

Le Japon et la Turquie vont codévelopper des équipements militaires

Le Japon et la Turquie, à travers leurs entreprises d'industries lourdes, vont codévelopper des équipements et technologies de défense, a affirmé mardi en une le quotidien économique japonais Nikkei.

Selon ce journal, le groupe nippon Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a commencé d'étudier la création en Turquie d'une coentreprise avec un partenaire local que doit lui soumettre le gouvernement turc, afin de développer et produire un moteur de char.

Les coopérations techniques avec le Japon dans le domaine militaire étaient encore très difficiles jusqu'à récemment du fait de lois japonaises restrictives, mais les contraintes ont été assouplies en 2011 sous le précédent gouvernement de centre-gauche, de sorte qu'elles sont désormais possibles si ces technologies sont destinées à contribuer au maintien de la paix dans le monde ou à renforcer la sécurité nationale.

De fait, d'autres coopérations, avec la Grande-Bretagne et la France, pourraient déboucher, en plus de celles existant avec l'allié américain.

L'idée d'un codéveloppement de moteur de char avec la Turquie serait née de discussions entre le Premier ministre de droite japonais, Shinzo Abe, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en mai dernier, lors d'un déplacement dans la région du chef du gouvernement nippon.

Si le projet de coentreprise de codéveloppement d'équipements militaires est réalisé, il s'agira du premier cas en la matière.

Toutefois, le Japon aurait fait part de ses craintes quant à un risque de fuites technologiques vers d'autres pays, dont la Chine avec lequel il n'est pas en bons termes.
 La Turquie se serait engagée à mettre en place une stricte protection, mais les deux pays devraient fixer un accord très précis sur ce plan d'ici à la fin
de l'année, engagement qui préciserait notamment que toute exportation du matériel produit exigera au préalable l'autorisation de la partie japonaise.

Le Japon et la Turquie entretiennent de bonnes relations, notamment économiques, et un éventuel partenariat dans le domaine de la défense a peu de risques de froisser les Américains, a jugé le gouvernement japonais, selon le Nikkei.

Du fait de la diplomatie très active de M. Abe, plusieurs pays se seraient montrés intéressés par des coopérations technologiques militaires, selon un responsable du ministère de la Défense cité par le quotidien.
(AFP, 12 novembre 2013)

Shortened service no solution to military abuse

When Pvt. Esat Mengilli was beaten to death by four overzealous sergeants during a training exercise in 2007, his family and lawyers lamented that the maximum punishment for Mengilli's death was just 10 months in jail under military law.

But after a six-year court case concluded last month, the outcome was even more jarring: Mengilli's four superiors were sentenced to just 10 months in jail, a punishment which was swiftly forgiven by a military judge the following week.

That troubling verdict is the most recent example of how the Turkey Armed Forces (TSK) are failing to confront a long tradition of rights abuses in conscript ranks, Turkey's sole military rights watchdog told Sunday's Zaman this week. “We've seen important steps in reducing the mandatory term of national service, but the government isn't pushing to resolve the troubling rights issues that have become public knowledge,” said Tolga İslam, founder of the Soldier Rights Platform, an NGO that tracks ill treatment, suspicious deaths and suicides in the Turkish military.

Ankara last month cut mandatory military service from 15 to 12 months for males with a high school diploma, the second time the government has cut compulsory service requirements in its decade in power. The reduction, say defense analysts, is key to transforming Turkey's military from a bloated, Cold War era ground army into a trimmer force that devotes its resources to advanced weapon systems.

But there has been scant mention in Ankara's vision of a “modern” military of pledges of reform to its opaque internal justice system or regulations regarding abuse and suicides, argues İslam. Indeed, abuses in the military were largely the stuff of rumor until 2011, when the grisly torture of private Uğur Kantar in a military prisons spurred public outrage and calls for military reform. İslam opened a website later that year that invited former conscripts to share tales of abuse and get legal help. So far this year the site has received over 650 appeals for help -- over two a day -- over incidents that range from episodes of serious physical abuse to complaints about inability to access healthcare.

The recently concluded trial of Mengilli's superiors in a military court offer a telling case of how those woes are largely rooted in a system where “active punishment that outlines clear penalties for superiors who abuse conscripts is totally missing,” said İslam. During the five-year trial, the Mengilli family's lawyers drew on several eyewitnesses who said Mengilli was beaten and dragged repeatedly after he fell from exhaustion during a training exercise. He suffered a heart attack and died shortly after the beating, military doctors later concluded.

But while a military judge acknowledged that version of events and found the four sergeants guilty, he was able to use wide sentencing powers to greatly reduce the sentence. Another judge later dismissed the punishments. “This is a system that encourages superior officers to ignore the boundaries of their authority and act with complete impunity,” said İslam. The rights campaigner envisions civilian courts managing cases involving conscripts in the future, an arrangement he said would greatly expand victims' power to fairly challenge their abusers.

The Soldier Rights Platform speculates that shortened military service will indeed have a positive effect on conscript suicides, another area of concern for military rights activists. There have been 979 suicides in the last decade, far more than the 601 troops who have died fighting the terrorist Kurdistan Workers Party (PKK) in the Southeast over that same time period. Just 38 soldiers have committed suicide this year, somewhat under the NGO's estimates made at the beginning of 2013. Some of that reduction may be based on “buddy systems” the military has established to prevent soldiers committing suicide while on solitary watch duty, when suicides most commonly occur. But Islam warns that the vast majority of suicides in Turkey's military occur when some form of physical abuse is committed against the victim. “Many factors contribute to suicides, and it's very clear that serving less time in the military means people are less desperate. But it doesn't change the core problems of abuse that often lead young men to take desperate actions,” said İslam.

Last month, a military court sentenced a sergeant to just 25 days in prison for repeatedly beating Pvt. Nihat Bakır, who committed suicide shortly after the beatings began in mid 2012. The punishment was later commuted by a judge, and the case was widely scandalized in the press as an example of the military's failure to take suicides and abuse seriously.

Some reforms have indeed been enacted since military abuse first came to wide national attention in 2011 with the scandal surrounding private Uğur Kantar's torture and death in a military jail that year. Testimony by his family in 2012 before Parliament's Human Rights Commission led to the eventual closing of the notorious ad hoc jails where Kantar and others were tortured. But Kantar's own case still remains in legal limbo, shifting between a civil court in Ankara and a military court in the Turkish Republic of Northern Cyprus (KKTC), two years after his death.

Military pledges to root out abuse and control suicides, meanwhile, haven't been accompanied by the greater transparency needed to evaluate those very steps, said İslam. The campaigner says his group will petition the ombudsman, the government's newly established rights office, to bring about a greater degree of transparency to criminal cases in the military. It remains unclear, however, if the ombudsman will have the authority to investigate military officers suspected of crimes. “This is about the inability of the military to admit these problems need civilian oversight and transparency. You can reduce the terms of service, but it won't stop a culture of abuse that thrives on secrecy and impunity,” İslam said.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 8, 2013)

20 ans après, des ex-soldats jugés pour le meurtre de six kurdes

Un tribunal de Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, a ouvert mardi le procès de six anciens militaires turcs, dont un général, accusés d'avoir torturé puis assassiné six villageois kurdes en 1993, avant de faire disparaître leurs corps.

Ces six habitants du village de Görümlü, dans la province de Sirnak, étaient soupçonnés d'aider les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au plus fort des combats qui les opposaient alors à l'armée turque.

Aucun des accusés, qui risquent tous la prison à vie, n'a assisté mardi à la première audience du procès, que les juges de Sirnak ont immédiatement décidé de délocaliser à Ankara pour des raisons de sécurité.

La date de la prochaine audience dans la capitale n'a pas été fixée.

L'ouverture du procès de l'ex-général Mete Sayar, qui commandait les forces turques dans la région, et des cinq soldats sous ses ordres a été salué par les victimes et les ONG de défense des droits de l'Homme comme la fin de l'impunité des responsables militaires de l'époque, accusés d'être à l'origine de nombreuses disparitions.

Human Rights Watch (HRW) a ainsi souligné que "les familles (des victimes) ont attendu deux décennies".

"Le procès de Mete Sayar et des autres pour le meurtre et la disparition des villageois de Görümlü est un pas significatif pour que justice soit rendue à leur familles", a estimé Emma Sinclair Webb, responsable de HRW pour la Turquie, dans un communiqué publié lundi.

Le PKK a engagé en 1984 contre l'Etat turc une guérilla qui a fait à ce jour plus de 40.000 victimes.

Le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a renoué le dialogue il y a un an avec le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan mais ces pourparlers sont au point mort.

Le PKK, qui a décrété en mars un cessez-le-feu unilatéral, a suspendu début septembre le retrait de ses combattants de Turquie, jugeant que les gestes de l'Etat turc insuffisants.
(AFP, 5 novembre 2013)

Draft Resisters Face Fines Up to 46,355 Liras

Turkey’s Ministry of Defense released a statement regarding the seeking of draft resisters. Reminding that police authorities and gendarmerie forces already launched seek and arrest fashion investigations on draft resister throughout the country, the ministry specified that fines would differ according to the time period and surrender/capture basis.

According to this, those who surrender to authorities will have reduced payments. The fines will vary from 296 liras (for those surrender) to 46,355 liras (for those who are captured after 20 years of draft resisting). (BIA, Oct 31, 2013)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Quelque 500 Turcs dans les rangs d'al-Qaïda en Syrie

Quelque 500 citoyens turcs ont franchi la frontière qui sépare leur pays de la Syrie pour combattre le régime du président Bachar al-Assad dans les rangs des groupes rebelles jihadistes proches d'al-Qaïda, selon le ministère turc de l'Intérieur.

Selon un rapport du ministère publié mercredi par plusieurs quotidiens turcs, ces Turcs ont rejoint les rangs du front al-Nusra et de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

"Certains ont reçu un entraînement dans des camps d'al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan", ajoute ce rapport, cité notamment par le quotidien Zaman.

Le ministère a également recensé la mort de 13 Turcs combattant pour le front al-Nusra et de 75 autres citoyens turcs en Syrie.

La Turquie, qui soutient les rebelles opposés depuis 2011 au régime de Damas, a été récemment pointée du doigt par certains de ses alliés occidentaux pour sa mansuétude présumée à l'endroit des groupes rebelles fondamentalistes.


 Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a démenti à de multiples reprises aider ces groupes à franchir la frontière syro-turque ou leur livrer des armes.

Malgré les requêtes pressantes de l'opposition en exil, les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, répugnent à fournir des armes aux rebelles en guerre contre l'armée régulière syrienne de peur qu'elles ne tombent entre les mains de leurs factions fondamentalistes.

La Turquie accueille sur son territoire plus de 600.000 réfugiés syriens.
(AFP, 27 novembre 2013)

Un monastère du Ve siècle d'Istanbul bientôt reconverti en mosquée

Un monastère en ruines du Ve siècle à Istanbul va être modernisé pour redevenir une mosquée, a rapporté mardi la presse turque, alors qu'un projet de convertir la fameuse basilique Saint-Sophie en lieu de culte musulman suscite la polémique.

Considéré par les historiens comme le plus important de Constantinople, le monastère de Stoudion, fondé en 462, était dédié à Saint-Jean-Baptiste.

Déjà reconverti en mosquée après la conquête de l'actuelle Istanbul par l'empire ottoman en 1453, il est ensuite tombé à l'abandon, notamment à la suite de tremblements de terre. Selon le quotidien de langue anglaise Hürriyet Daily News, les travaux de rénovation de l'ancien bâtiment byzantin doivent débuter l'an prochain.

Il y a dix jours, le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement islamo-conservateur Bülent Arinç avait suscité la polémique en espérant que la basilique Sainte-Sophie, attraction touristique phare d'Istanbul, puisse redevenir un jour une mosquée.

Édifiée au VIe siècle après Jésus-Christ par l'empereur Justinien, la basilique fut le siège du patriarche orthodoxe de Constantinople. Elle a été transformée en mosquée après la prise de la ville par les turcs Ottomans en 1453, avant de prendre le statut de musée en 1934.

La Grèce a immédiatement réagi au souhait de M. Arinç en estimant, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, qu'il "blesse les sentiments religieux de millions de chrétiens". Dans la foulée, Ankara avait répondu n'avoir "rien à apprendre" d'Athènes en matière de respect des libertés religieuses.
 Le projet de convertir Sainte-Sophie en mosquée est régulièrement évoqué depuis l'accession au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002.

Les déclarations du numéro deux du gouvernement turc interviennent dans un contexte tendu où l'AKP est accusé de vouloir islamiser le pays.
(AFP, 26 novembre 2013)

Yakut: «Les écoles mixtes, une erreur historique à corriger»
 
Le vice-président du Parlement, Sadık Yakut, a déclaré mercredi que la Turquie avait fait erreur en permettant la mixité dans les écoles et il a promis l’adoption prochaine de mesures destinées à y remédier.  
 
Dans un discours devant le 14e Forum international du Parlement turc sur les enfants, Yakut a déclaré: « La Turquie a fait une erreur historique en permettant les écoles mixtes dans un esprit d’occidentalisation ». Il a ajouté qu’il y avait des écoles occidentales en Turquie où la mixité est interdite.
 
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a déclenché une controverse internationale au début de novembre après avoir dénoncé les résidences étudiantes mixtes, et menacé de sévir contre cette pratique. Erdoğan a récemment réitéré son opposition aux résidences étudiantes mixtes et affirmé que son gouvernement avait la responsabilité de défendre les valeurs turques.
 
Il a dit que la Turquie est opposée aux résidences étudiantes mixtes et que le Parti de la justice et du développement (AKP), un parti démocratique conservateur, doit promouvoir son système de valeurs et agir dans les limites définies par la loi.
 
Erdoğan a rappelé l’engagement de son parti en faveur de la défense de la culture, des croyances et des valeurs de la société turque. « Nous n’imposons aucune valeur à la société. Nous préservons ses valeurs, et nous nous opposons à toute tentative d’imposer d’autres valeurs.» Il a ajouté que son gouvernement ne renoncerait jamais à son identité conservatrice au motif que certains groupes ne l’apprécient pas.
 
Source : http://www.islamisme.fr/turquie-les-ecoles-mixtes-une-erreur-historique-a-corriger/

La Turquie appelle le monde musulman à lutter contre l'islamophobie

Le monde musulman devrait combattre les stéréotypes qui associent l'islam au terrorisme, a déclaré mercredi le président turc Abdullah Gül.

M. Gül s' est exprimé ainsi à Istanbul lors d' une réunion du Comité pour la Coopération économique et commerciale, comité permanent de l' Organisation de la coopération islamique (OCI).

"L' islamophobie reste un problème critique qui entraîne des préjudices infondés contre notre glorieuse religion et les musulmans", a-t-il indiqué.

Il a accusé les groupes de répandre de la propagande négative et d' abuser des valeurs islamiques en lançant des actes terroristes.

M. Gül a par ailleurs souligné que la pauvreté, le manque d' éducation et les inégalités économiques nourrissent l' islamophobie, ajoutant que le monde musulman doit résoudre ces problèmes.

Le secrétaire général de l' OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a fait écho à l' appel lancé par M. Gül, soulignant que l' organisation est considérée au niveau international comme un acteur crédible capable de promouvoir le développement socio-économique et de contribuer à la paix et la sécurité.

Il a insisté sur le fait que le comité revoit régulièrement les activités économiques et la coopération entre Etats-membres, contribuant ainsi au développement de la région.

Le Comité pour la Coopération économique et commerciale est un des trois comités permanents de l'OCI, fondée en 1984
(Agence de presse Xinhua, 19 nov 2013)

Turquie: le kémalisme, héritage menacé ?

Pendant plusieurs décennies, son portrait a trôné partout en Turquie. Visage énergique, cheveux blonds, yeux bleu ciel au regard perçant. Une présence jugée tutélaire, garante de l'entrée du pays dans le monde moderne.

Tous les matins, les cours d'école retentissaient du serment immuable envers le "père des Turcs". "Heureux celui qui peut se dire turc !"

Aujourd'hui, plus de dix ans après l'arrivée au pouvoir des islamo-conservateurs du Parti pour la justice et le développement (AKP), les petits Turcs ne prêtent plus le serment de fidélité à la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie laïque et moderne, érigée dans la douleur sur les ruines de l'Empire ottoman considéré depuis le milieu du XIXe siècle comme "l'homme malade de l'Europe".

Aisément reconduit au pouvoir depuis 2002, l'AKP, mouvement issu de la mouvance politique islamique, ne se prive pas de donner à la population des "conseils avisés" applicables à la vie de tous les jours, tandis que l'opposition laïque dénonce une islamisation larvée du pays.

Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui défend l'adhésion de son pays à l'Union européenne, combat publiquement la consommation d'alcool, conseille les femmes sur le nombre d'enfants qu'elles devraient avoir, s'insurge contre la mixité dans les résidences universitaires.

Le mois dernier, la Turquie a officiellement mis fin à l'interdiction faite aux femmes de porter le foulard islamique dans les institutions publiques - sauf dans l'armée et le monde judiciaire, secteurs exclus de la nouvelle législation. Cette interdiction remontait à 1925.

Face à la puissante armée turque, qui se présente depuis près d'un siècle comme la garante des idéaux kémalistes et a mené trois coups d'Etat entre 1960 et 1980, les autorités ont mené ces dernières années une offensive judiciaire. Accusés de complot, des centaines de généraux et d'officiers se sont retrouvés en prison.

LIGNES DE FAILLE

Ces procès tout comme la violente répression du mouvement contestataire du printemps dernier ont souligné les lignes de faille de plus en plus prononcées entre élites laïques et musulmanes.

Dans ces temps difficiles, les nostalgiques de Mustafa Kemal aiment à se retrouver autour de son imposant mausolée, l'Anitkabir, érigé sur une colline d'Ankara. Pour le 75e anniversaire de la mort d'Atatürk ce mois-ci, plus d'un million de personnes se sont rendues sur place, un chiffre record depuis plus de dix ans.

"Aujourd'hui, on foule aux pieds tout ce que défendait Atatürk. Il fallait bien que je marque ma réprobation", explique Özgür Diker, un agent d'assurances de 36 ans venu pour la première fois tout spécialement d'Istanbul avec cinq amis pour se recueillir à l'Anitkabir.

"Le peu de démocratie que nous avons aujourd'hui, nous le devons à Atatürk", ajoute-t-il.

"Le débat sur la mixité dans les résidences universitaires, c'est pour moi la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", affirme non loin de là Nese Yildiz, une ancienne employée de banque de 46 ans.

"L'Etat et ses partisans veulent s'insinuer dans nos vies, dans nos maisons. Ils veulent faire croire qu'eux seuls inculquent les valeurs morales à leurs enfants, et pas nous..."

Des dizaines de milliers d'autres kémalistes ont rendu hommage à l'ancien président au palais de Dolmabahçe, à Istanbul, où le fondateur de la Turquie moderne a passé ses derniers jours.

Pour eux, le fossé se creuse de plus en plus entre les deux camps - "eux" et "nous".

RÉÉQUILIBRAGE ?

Il y a quelques mois, Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les lois actuelles sur l'alcool, qu'il combat, avaient été rédigées par "deux ivrognes" - une déclaration qui a suscité la colère des kémalistes. Mustafa Kemal est mort d'une cirrhose le 10 novembre 1938.

"On ne peut pas dire qu'il y ait un risque de voir la Turquie devenir un nouvel Iran mais il est vrai qu'on assiste à une offensive des censeurs en matière de morale", estime l'écrivain et universitaire Tanil Bora.

Pour Erdogan et ses partisans, il s'agit tout simplement d'un rééquilibrage en faveur de la liberté religieuse après des décennies d'un régime laïque qui n'était guère enclin aux concessions. Avec toutefois un parfum de revanche.

"Pendant des années, ces gens-là ont siroté leur whisky sur les rives du Bosphore (...), toisant de haut tous ceux qui n'étaient pas de leur monde", a lancé le Premier ministre lors d'une réunion publique cet été dans la province très conservatrice de Kayseri, dans le centre de l'Anatolie, visant les élites laïques.

Malgré les critiques de l'opposition, Erdogan reste l'homme politique le plus populaire du pays, grâce notamment au "boom" économique que connaît l'Anatolie.

"L'AKP et les partisans d'Erdogan ne cessent de caricaturer le kémalisme et de le présenter comme un courant de pensée extrémiste, ce qui attise la méfiance envers les laïques", explique Tanil Bora.

Mais le Premier ministre n'est pas lui-même à l'abri de critiques, même au sein de son parti, sur son style autoritaire, illustré par la répression des manifestations du printemps dernier.

Selon les statuts de l'AKP, Erdogan ne peut pas briguer un nouveau mandat de Premier ministre en 2015. Il est probable toutefois qu'il se présentera à l'élection présidentielle de 2014. S'il est élu, l'actuel chef de l'Etat, Abdullah Gül, pourrait devenir son Premier ministre. 
(Reuters, Humeyra Pamuk et Gulsen Solaker, Guy Kerivel pour le service français, Nov 18, 2013)

Al-Qaïda et la guerre par procuration en Syrie

Plus de deux ans et demi après la révolte lancée en Syrie, l’opposition armée syrienne a laissé le train aux jihadistes d’Al-Qaïda, venus de l’étranger.  De nombreux « rebelles » ont abandonné les combats qui n’étaient pas les leurs, tandis que d’autres brigades se sont rendues ou se sont rangées aux côtés d’Al-Qaïda.  Depuis le début de la guerre syrienne, tous ces groupes dépendaient des pays étrangers qui les finançaient et armaient.

Plusieurs pays de l’Occident, notamment la France, ainsi que la Turquie, ont fait croire que la chute du régime était imminente. Pour les dirigeants occidentaux, il fallait trois mois pour renverser Bachar al-Assad. Aujourd’hui, on cherche une solution avec ce régime, tant diabolisé et accusé de crimes contre l’humanité.

Parallèlement, la plupart des groupes « rebelles » de l’Occident ont perdu leur pari, avant de se diviser en plus de mille groupes différents. Le pire, ils ont perdu leur objectif et beaucoup d’entre eux se sont livrés à des crimes de guerre. Mais les pays occidentaux ont continué de fermer les yeux sur les crimes commis en Syrie par ces « rebelles », pour ne pas donner une légitimité au régime.

L’opposition politique reconnue officiellement par plusieurs pays occidentaux, la France en tête, n’a jamais réussi à devenir le seul représentant légitime de toute la Syrie. Sous influence des pays étrangers comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, elle n’a pas été à la hauteur de reconnaitre les droits du peuple kurde. Ce peuple qui a construit une troisième voie, devenant ainsi le seul véritable garant de la démocratie en Syrie.

GRACE A ERDOGAN, AL-QAIDA S’IMPLANTE EN TURQUIE

La montée d’Al-Qaïda est la conséquence la plus visible de la politique menée en Syrie. Attirés par ce gouffre, les « jihadistes » ont afflué vers la Syrie, parcourant des milliers de kilomètres et traversant les frontières de plusieurs pays. La plupart des groupes armés qui combattent aujourd’hui en Syrie font partie d’al-Qaida ou sont complices des « jihadistes », qui se cachent derrière la couverture de l’Islam. 

Des liens étroits entre la Turquie et al-Qaïda contre les Kurdes syriens ont permis aux jihadistes de s'implanter en Turquie. Plusieurs jeunes d'origine Turcs ont quitté le pays pour combattre en Syrie sans aucun but précis.

Nombreux d’entre eux ont été tués dans des combats avec les combattants de l'YPG, armée kurde syrienne, constituée de femmes et d’hommes. Certains qui ont été capturés ont avoué le soutien des services turcs dans cette guerre par procuration, d'une part les pays occidentaux, les monarchies du Golfe et la Turquie, d'autre part la Syrie, la Russie et l'Iran.

MYTHE D’AL-QAIDA BRISE PAR LES KURDES

Soutenus et financés par de nombreux pays dont la Turquie, des groupes d'Al-Qaïda attaquent les Kurdes depuis notamment mi-juillet après avoir été chassés de Serêkaniyê (Rass al-Aïn), sur la frontière avec la Turquie.  Mais le mythe d’Al-Qaïda a été brisé face aux combattants kurdes. Ils ont subi de lourdes défaites.  Le chef de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à Al-Qaïda, et plusieurs émirs ont été tués comme des milliers d’autres. Les kurdes n’ont reculé sur aucun front, mais ont chassé les jihadistes d’al-Qaïda, considérés comme « bandes armées » par les Kurdes, de plusieurs villes et villages. Vers la fin octobre, la ville frontalière avec l’Irak, Tall Kocher (Al Yaroubia) et toute la région de Chil Agha ont été prises par les Kurdes. Entre le 1er et le 5 novembre, deux villes et une quarantaine de villages ont été libérés dans la région de Serêkaniyê.  De nouvelles opérations « révolutionnaires » ont été lancées par l’YPG dans les régions de Tall Tamer et Tirbespi (al-Qahtaniya). Plus de vingt villages ont été pris par des combattants kurdes entre le 1er et le 14 novembre dans ces deux régions.

Après plusieurs défaites successives ces dernières semaines face aux combattants kurdes, des groupes armés d'al-Qaïda se sont de nouveaux livrés aux crimes de guerres, enlevant le 11 novembre au moins 15 civils kurdes à Tabga, dans la province de Raqa, sous contrôle des "jihadistes". Fin août, plus de 300 civils kurdes avaient été enlevés dans la même province par ces "jihadistes", venus d'étrangers via la Turquie.

Toujours le 11 novembre, au moins 14 civils dont cinq enfants et six arabes ont été tués dans l’explosion d’une voiture près des locaux du croissant rouge kurde dans la ville de Kobani, au Kurdistan syrien. Ni les pays occidentaux, ni l'opposition syrienne n'a condamné ces crimes.

LES JIHADISTES FABRIQUENT LEURS ARMES EN TURQUIE

Après chaque attaque, les Kurdes accusent notamment la Turquie en raison de son soutien à Al-Qaïda. Pour les organisations kurdes, sans ce soutien les « bandes armées » ne pourraient même pas se maintenir trois jours face aux combattants de l’YPG.  La Turquie continue de soutenir les « jihadistes » devant les yeux du monde entier, même si le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan refuse de l’admettre.

Plusieurs sources concordantes affirment qu'il y a même un accord secret entre la Turquie, l'Arabie Saoudite et Israël et Al-Qaïda qui aurait accepté de ne pas attaquer ces trois pays.

Par ailleurs, des sites d'informations et de propagandes en faveurs d'Al-Qaïda se sont multipliés en Turquie, sans aucune restriction. Ce soutien de la Turquie, visible à l'œil nu sur la frontière avec la Syrie a également été révélé lors d'une opération policière à Adana, le 7 novembre, après « une dénonciation de trafic de drogue ».

935 pièces métalliques « ressemblant mortier ordinaire » et dix tuyaux pour des lance-roquettes ont été saisis selon la police. Ils ont été fabriqués à Adana et à Konya, a affirmé la police. Le motif qui a alerté la  police laisse penser que les autorités n’avaient pas l’intention de mener un assaut pour empêcher ces armes de circuler.

De mêmes armes avaient été saisies par des combattants kurdes dans la région de Serêkaniyê, en septembre dernier, lors des combats avec les djihadistes autours des villages d’Alok, Jafa, Dirdara et Hamid.

Le 11 novembre, les garde-côtes grecs ont intercepté un cargo battant pavillon avec environ 20 000 fusils d’assaut Kalachnikov à son bord. Le capitaine turc du navire et sept membres d’équipage, dont deux Turcs et cinq Indiens, ont été placés en état d’arrestation, selon les medias turcs et grecs.

Ces deux opérations ne sont en fait que la partie visible de l'iceberg. Après chaque combat avec les Kurdes, les blessés jihadistes sont transportés dans des ambulances turques vers des hôpitaux d’Urfa, d’Hatay ou d’Antep. Des groupes affiliés à al-Qaïda sont voisins de la Turquie à Tall Abyad et à Azzaz. Le camp de réfugiés d’Atma est utilisé comme base par ces jihadistes.  Les villes comme Antep, Urfa et Hatay accueillent les jihadistes jour et nuit. Une partie de l’hôpital publique d’Ersin à Antep est destinée aux blessés d’al-Qaida, affirme en outre une source dans cette ville.

LA COALITION SYRIENNE LOIN D'ETRE UNE OPPOSITION DEMOCRATIQUE

La coalition nationale syrienne et l'opposition armée ont gardé le silence sur les attaques jihadistes contre le peuple kurde. De nombreuses brigades de l'armée syrienne libre (ASL) sont également impliquées à des crimes de guerre aux cotés d'Al-Qaida. La coalition syrienne n'a jamais condamné les attaques jihadistes contre les Kurdes, au contraire elle a accusé les Kurdes qui ont chassé des groupes armés d'al-Qaïda.

Cette complicité avec Al-Qaïda reflète  aussi la position de leurs parrains, soit celle de l'Occident, de la Turquie, du Qatar et de l'Arabie Saoudite. N'ayant jamais rassemblé une large opposition représentant les peuples vivant en Syrie et n'ayant aucun projet démocratique incluant les revendications légitimes du peuple kurde, cette coalition s'en est également au Parti de l'Union Démocratique (PYD), principale parti kurde en Syrie, qu'elle a qualifié de "formation hostile à la révolution syrienne", après l'annonce d'une "assemblée constituante", en vue d'une administration autonome provisoire au Kurdistan syrien.

REVOLUTION DEMOCRATIQUE KURDE "INDESIRABLE"

Contrairement aux méthodes anti-démocratiques de l'opposition,  tous les autres peuples vivant dans la région kurde, comme les arabes, arméniens et assyro-chaldéens, sont représentés dans cette l'assemblée constituante qui a divisé la région kurde en trois cantons.

Refusant de s'impliquer dans cette guerre par procuration, les Kurdes ont réalisé une veritable révolution avec un aspect féministe et fraternel, mais "indésirable" par ceux qui n'aiment pas voir les Kurdes prendre en main leur destin et tracer leur chemin vers l'avenir, sans avoir besoin des forces hégémoniques et anti-démocratiques.

Par Maxime Azadi, 16 novembre 2013
http://www.actukurde.fr/actualites/593/al-qaida-et-la-guerre-par-procuration-en-syrie.html


Les liaisons dangereuses d’Ankara avec les djihadistes
 
En inspectant, dans le sud de la Turquie, un camion qui faisait route vers la Syrie, les policiers ne s’attendaient pas à découvrir des bazookas, diverses armes à feu, des rampes de lancement ainsi que 935 obus de mortier. Hüseyin Avni Cos, gouverneur de la province d’Adana, où le véhicule a été intercepté la semaine dernière, a expliqué que ces obus avaient été fabriqués dans la région de Konya, en Anatolie. Cette opération, a-t-il affirmé, «prouve clairement que la Turquie ne soutient pas les groupes radicaux en Syrie».
 
L’origine de ces armes soulignait surtout la puissance des relais dont disposaient les djihadistes en Turquie. Depuis plusieurs mois, le gouvernement islamo-conservateur turc est accusé, au mieux de faire preuve de négligence face aux islamistes extrémistes, au pire de les soutenir. «Après avoir considéré que tous les ennemis de Bachar el-Assad étaient ses amis, la Turquie a opéré un revirement, décrypte Sinan Ülgen, directeur du think-tank Edam. Elle s’est rendu compte des conséquences qu’une telle politique avait sur ses alliés et des risques pour sa propre sécurité.»

OPÉRATIONS TERRORISTES

Dès le mois de mai, les États-Unis ont fait part publiquement de leur mécontentement lors de la visite du premier ministre Recep Tayyip Erdogan à Washington. C’est à cette période également que les Américains ont cessé de faire transiter leur aide logistique à la rébellion par le territoire turc, de peur qu’elle ne tombe entre des mains ennemies, et opté pour la Jordanie, jugée plus sûre.
 
«Nous ne tolérerons pas qu’une organisation soit une menace pour la Turquie et la région entière», a assuré en septembre le président Abdullah Gül. Après avoir reproché à Ankara une responsabilité dans l’installation de ces factions radicales, Saleh Muslim, le président du Parti de l’union démocratique, la principale force kurde syrienne, a reconnu, la semaine dernière dans le quotidienTaraf, que «les combattants djihadistes n’arriv(aient) plus de Turquie comme avant».
 
Cette évolution sur le terrain a été motivée par une succession d’actions contre les intérêts turcs.Une voiture piégée a notamment explosé devant l’ambassade turque à Mogadiscio en juillet. Le mois dernier, l’État islamique en Irak et au Levant, qui contrôle la ville frontalière d’Azaz, a menacé de s’en prendre à la Turquie. Pour la première fois, fin octobre, l’armée turque a pilonné des positions de ces djihadistes, et des avoirs de membres d’al-Qaida ont également été gelés. L’éditorialiste Kadri Gürsel se demande toutefois si la Turquie n’est pas en train de se transformer  «en Pakistan du Moyen-Orient». «La question est de savoir si ce changement de politique n’arrive pas trop tard pour la sécurité turque», s’interroge Sinan Ülgen, ancien diplomate.
  http://www.lefigaro.fr/international/2013/11/12/01003-20131112ARTFIG00562-les-liaisons-dangereuses-d-ankara-avec-les-djihadistes.php

Turkish court lifts headscarf ban for attorneys

The Council of State has approved the removal of the headscarf ban for lawyers, allowing lawyers to register at the Bar Association with a picture showing them wearing a headscarf.

Upon a lawyer’s complaint, the Council of State’s 8th Department halted the execution of the Turkey Bar Association’s (TBB) legal profession act, which stated that lawyers had to provide a picture of themselves without a headscarf in order to register at the Bar Association.

The 8th department said in its justification that the rights granted by the Constitution and international conventions should not be limited in a way that contradicts the spirit of the Constitution.

‘Limitations cannot contradict Constitution’

“These limitations [on rights] cannot contradict the spirit of the Constitution, the secular republic and democratic society, according to the Constitution,” said the court in its jurisdiction. It also added that the limitation on photographs that lawyers can submit to the bar surpassed the aim of the law.

The said the rule would violate the right to work, and freedom of faith and religion, which were guaranteed by the Constitution and international conventions signed by Turkey.

However, the decision’s justification also said the photographs of lawyers on licenses must show their characteristics and allow them to be easily recognizable. It said women were allowed to provide photographs for their ID cards wearing a headscarf that leaves their face, forehead and chin open.
(hurriyetdailynews.com, Nov 11, 2013)

Erdogan ouvre un nouveau front contre la laïcité

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert un nouveau front dans la guerre qui oppose son gouvernement islamo-conservateur aux laïcs en promettant de s'attaquer, au nom de la morale, à la mixité dans les résidences étudiantes.

D'abord évoquée dans le huis clos d'une réunion de son Parti de la justice et du développement (AKP), l'offensive a été lancée publiquement mardi devant le Parlement, où des députées s'affichent voilées depuis une semaine.

"Nous n'avons pas autorisé et nous n'autoriserons pas que filles et garçons restent ensemble dans les résidences d'Etat", a lancé le chef du gouvernement.

"Toutes sortes de choses peuvent se produire quand c'est mixte. Nous recevons des plaintes de familles qui nous demandent d'intervenir", a-t-il justifié sa démarche, avec plein de sous-entendus.

Dans la foulée, M. Erdogan a intimé aux gouverneurs des 81 provinces du pays l'ordre de contrôler les établissements et même encouragé la population à dénoncer les comportements suspects.

Son appel a été immédiatement entendu par le gouverneur d'Adana (sud), qui a promis d'intervenir. "Il appartient à l'Etat de protéger les jeunes des mauvaises habitudes", a dit Hüseyin Avni Cos à l'agence de presse Dogan.
 Selon une source officielle, les trois-quarts des résidences étudiantes gérées par Yurtkur, un organisme public, séparent déjà filles et garçons. Et il ne devrait plus rester le moindre établissement mixte au début 2014.

Mais le Premier ministre a déjà fait savoir qu'il ne comptait pas en rester là. Dans son intervention de mardi, il a évoqué l'idée d'étendre son combat contre la mixité aux résidences étudiantes privées, ainsi qu'aux colocations.

Dans un pays à très large majorité musulmane mais laïque, la sortie du chef du gouvernement a provoqué la surprise des étudiants.

"Nous sommes majeurs et nous avons le droit de voter mais nous n'avons pas le droit d'être ensemble, hommes et femmes, c'est ridicule", s'amuse Ahmet, un étudiant en droit de 22 ans d'Ankara.

Dérive "islamiste" ?

Les adversaires politiques comme les défenseurs des droits des femmes ou de la laïcité, eux, multiplient les critiques contre la dérive "islamiste" du Premier ministre.

"La véritable intention d'Erdogan est de mettre fin à la pratique de la mixité dans l'enseignement en général", a estimé mardi Kemal Kiliçdaroglu, le président du Parti républicain du peuple (CHP), la principale force d'opposition.

D'autres vont plus loin. Après la loi restreignant la vente et la consommation d'alcool qui a nourri la fronde antigouvernementale de juin puis le décret autorisant le port du voile dans la fonction publique, ils dénoncent l'agenda de moins en moins caché de l'AKP.

"Sous nos yeux, la République turque se transforme en Etat islamique", enrage Birsen Temir, qui dirige l'Association des femmes d'Anatolie.

A l'heure de la reprise des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), cette nouvelle polémique a fait froncer quelques sourcils à Bruxelles.
 "Le choix en cette matière doit en principe revenir aux étudiants et à leurs familles", a relevé Peter Stano, le porte-parole du commissaire européen à l'Élargissement, Stefan Füle. "Nous rappelons que l'élément clé du récent paquet de démocratisation annoncé par le Premier ministre était la protection des modes de vie", a-t-il ajouté dans une déclaration transmise à l'AFP.

En Turquie, des juristes ont aussi pointé du doigt les difficultés légales soulevées par cette initiative. Comment l'Etat pourrait-il intervenir contre des étudiants majeurs vivant sous un même toit, alors que la Constitution garantit égalité des sexes et libertés fondamentales ?

En déplacement mercredi en Finlande, M. Erdogan a balayé la question d'un revers de main.

"Nous ne sommes jamais intervenus dans la vie de qui que ce soit. Si nous l'avions fait, nous ne serions pas soutenus par un électeur sur deux en Turquie", a-t-il plaidé. "Nous exerçons nos responsabilités dans le cadre de la loi".

Avant de s'envoler pour Helsinki, le Premier ministre avait toutefois affiché sa détermination. "S'il faut changer les lois, alors on les changera", a-t-il sèchement répondu mardi à une journaliste.
(AFP, 6 novembre 2013)

Erdogan crée une nouvelle polémique sur la mixité d'étudiants

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a créé une nouvelle polémique sur la place de la religion dans la société turque en critiquant la mixité dans les résidences étudiantes.

"Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même maison, c'est contraire à notre structure qui est conservateur-démocrate", a lancé dimanche M. Erdogan, cité lundi par des journaux, devant les cadres du Parti de la justice et du développement (AKP) réunis à Kizilcahamam, dans la banlieue de la capitale Ankara.

Selon les quotidiens Radikal et Zaman, il a ajouté que son gouvernement allait "d'une manière ou d'une autre superviser" cette question, sans toutefois précisé si les résidences étudiantes mixtes, de plus en plus rares à travers la Turquie, seraient désormais séparées.

A l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a démenti les paroles attribuées au Premier ministre, dénonçant des "déclarations inventées".

"Ces propos n'ont rien à voir avec la réalité", a insisté M. Arinç devant la presse, "nous n'avons absolument pas l'intention de procéder à un contrôle" des résidences étudiantes.

Toutefois, Erdogan a répété mardi, cette fois publiquement, sa volonté d'interdire les résidences mixte d'étudiants, les jugeant contraires aux valeurs qu'il défend.

"Nous n'avons pas autorisé et nous n'allons pas autoriser que les filles et les garçons restent ensemble dans les résidences (étudiants) appartenant à l'Etat", a lancé M. Erdogan lors de son discours hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

"Tout peut se produire quand c'est mixte. Nous recevons des plaintes des familles qui nous demandent d'intervenir. Et il nous appartient d'intervenir", a-t-il plaidé.

"Les valeurs que je défends ne permettent pas une telle chose", a souligné le chef du gouvernement, ajoutant que la mixité dans les résidences d'étudiants avait un impact négatif sur les résultats de leurs locataires.

M. Erdogan a déclaré la guerre à la mixité lors d'une réunion à huis clos de son parti le week-end dernier.

"Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même maison, c'est contraire à notre structure qui est conservatrice-démocrate", avait-il indiqué, cité par la presse.

Selon les médias turcs, M. Erdogan avait ajouté que son gouvernement allait "d'une manière ou d'une autre" s'occuper de la question.

Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est régulièrement accusé de vouloir "islamiser" la Turquie, à très forte majorité musulmane mais officiellement laïque, en multipliant les références de plus en plus visibles à l'islam.

Sitôt rapportés dans la presse, les propos de M. Erdogan ont suscité la polémique sur les réseaux sociaux, où de nombreuses voix ont dénoncé une attaque contre la vie privée.

"Le gouvernement turc conduit par l'AKP a besoin d'être sauvé avant qu'il ne soit trop tard. Erdogan semble pousser le parti vers un point de non-retour", a ainsi réagi Mohamed Hemish sur son compte Twitter.

"Le +démocratisation+ de la Turquie d'Erdogan l'autoritaire est une plaisanterie. Atatürk (Mustafa Kemal, fondateur de la Turquie moderne, ndlr) se retournerait dans sa tombe", a renchéri un autre adepte du site de microblogging, Wim van Wegen.

"Recep, tu menaces un peu trop. Tu dois comprendre que la Turquie n'est pas l'Arabie saoudite", a lancé un lecteur au pseudonyme de "Alkan Alkan" sur le site internet du quotidien turc de langue anglaise Hürriyet Daily News.

Un dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), principal mouvement d'opposition pro-laïque au Parlement turc, a demandé à M. Erdogan de s'expliquer sur ces propos.

"Voulez-vous dire par +supervision+ que vous entendez aussi procéder, comme le fait la police des moeurs en Iran, à un contrôle vestimentaire des étudiants. N'est-ce pas une attaque contre la vie privée ? Les étudiants sont assez grands pour décider eux-même de leur vie", a déclaré Umut Oran, influent député du CHP au Parlement.

Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est accusé de vouloir "islamiser" la Turquie, à très forte majorité musulmane mais officiellement laïque depuis la fondation de la République en 1923, en multipliant les références de plus en plus visibles à l'islam.

Lors de la fronde politique sans précédent qui a secoué le régime turc en juin, de nombreux manifestants qui ont défilé dans les rues des grandes villes du pays ont stigmatisé une nouvelle loi limitant la consommation et la vente d'alcool.

Dans le cadre d'une série de mesures destinées à "démocratiser" la Turquie, M. Erdogan a récemment autorisé les députées à porter le voile au Parlement.
(AFP, 4 novembre 2013)

Thousands of Alevis hit streets in Istanbul

Thousands of Alevis gathered in a massive rally in Istanbul’s Kadıköy district on Nov. 3, demanding equal citizenship rights and freedom of faith, while also raising their voice against projects aiming to “assimilate Alevis.”

Demonstrators chanted slogans such as “We won’t be the state’s Alevis,” and “We will never bend the knee to injustice,” as well as slogans referring to the anti-government Gezi Park protests that were sparked in May.

Around 50 Alevi associations and political parties were represented in the rally.

Alevis, who follow a liberal sect of Islam, voiced several demands, including the removal of compulsory religion courses in schools, official recognition of their worship places, Cemevis, and investigations into the unknown murders of Alevis.

“We want our beliefs to have legal status so the Alevi community can perform its rituals freely,” the Pir Sultan Abdal Association stated on its website, in its call to the rally. It calls for the cancelation of a project in which a mosque and a Cemevi will be built next to each other in Ankara, in a project supported by Muslim cleric Fetullah Gülen.

“This project will have no result other than assimilation and conflict between people of different beliefs,” said the statement.

Alevis also demand the removal of the compulsory religion courses, as well as the Religious Affairs Directorate on the ground that it is a conflicting situation that “a secular country has an institution which only serves Sunni Hanefi Muslims.” They also demand the return of land, Cemevis, and other assets that were confiscated by the state. The estates belonging to Alevis such as Hacı Bektaş Veli Dergâh Şahkulu, Garipdede and Erikli Baba should be returned to Alevi communities without any cost, it said.

The perpetrators of the Alevi murders that took place in the past should be found out, Alevis demand. The Alevi’s worship places, Cemevis, must have legal ground with amendments, according to the Alevi Associations. The Massacres targeting Alevis that took place in Sivas, Çorum, Maraş and Istanbul’s Gazi Quarter must be brought to light, the statute of limitations in such cases must be removed and those responsible must come to justice, Alevis said in their demand.

They also call for the removal of Ottoman Sultan Yavuz Sultan Selim’s name from the third bridge that is being built over the Istanbul strait on the ground that the Sultan is notorious for his orders that killed over 40,000 Alevis. All discriminations against Alevis in public and private institutions must be removed and all restrictions regarding rallies and expression must be removed, said the association’s statement.
(hurriyetdailynews.com, Nov 4, 2013)

Turkey's Islamic finance sector set for makeover

Turkey's Islamic finance industry is being reshaped as banks widen their product range and new competitors prepare to enter the market, according to a Thomson Reuters study released on Wednesday.

Promoting Islamic finance in Turkey, the world's 17th largest economy with a predominantly Muslim population of 76 million, is part of government plans to boost commercial ties with the Gulf and diversify the country's investor base.

Turkey's Islamic banks, known locally as participation banks because of political sensitivies in the constitutionally secular country, have seen their assets grow six-fold over the last decade as their combined branch network has more than tripled.

Last year Islamic banks reached a combined $36 billion in assets, representing a 5 percent share of total banking assets. This was a 25 percent rise from a year earlier, compared to 13 percent growth for conventional banks.

The study estimates Islamic bank assets could reach between $80 billion and $120 billion by 2017; the lower estimate would give them a 9 percent share of total banking assets, on track to meet a government target of 15 percent by 2023.

For this to occur, however, the industry will need to do more to educate customers, the study said. A nationwide poll of 2,759 Turks conducted for the study found that 41 percent said better education about Islamic finance was needed. Among existing Islamic bank customers, 39 percent said they had little understanding of industry concepts.

Still, 38 percent of conventional bank customers would consider switching to Islamic banks, which follow religious principles such as a ban on interest payments, the study found. Of those interested in Islamic banking, a third would consider switching even if their capital was not guaranteed.

PRODUCT

For Islamic finance to develop, banks and companies would also need to take advantage of new rules that facilitate issuance of various types of Islamic bonds. So far, sukuk issuance has been limited to the government and Islamic banks; the country has yet to see its first corporate issuer.

Growth in issuance may depend partly on whether a sukuk structure known as istisna, commonly used in project financing, is added to rules set by Turkey's Capital Markets Board (CMB). The study quoted the CMB as saying it was considering whether to add istisna, but felt Islamic banks were unfamiliar with the structure and expected most would use ijara, a leasing contract.

"If the market really advances and we see project finance deals, then that will be really helpful," the study quoted Is Investments, the investment banking arm of Isbank, as saying.

In March, Deputy Prime Minister Ali Babacan said two state-owned banks might offer Islamic services, a move which could increase the sector's market share but also dent profitability because of the additional competition.

The country now has 50 banks, four of which are Islamic: Al Baraka Turk, Bank Asya, Turkiye Finans and Kuveyt Turk, 62 percent owned by Kuwait Finance House.

"We may see a surge in interest in the short term due to the entrance of the two state-owned banks, but then again, some existing participation banks may lose some of their customer base," the study quoted Al Baraka Turk as saying.

The state-backed lenders, which have not been officially identified, would have to establish Islamic operations that were separate from the parent banks since Islamic windows are not allowed in Turkey.

"There are two more banks that are planning to establish separate subsidiaries for Islamic banking," the study quoted the Banking Regulation and Supervision Agency as saying. The agency did not elaborate.

In recent years, Turkish regulators have been cautious about allowing new entrants into the banking industry. The sector expanded aggressively during the 1980s and 1990s, peaking at 79 banks by the end of 2000, but a banking crisis eventually led to the closure of 30 of them. (Reuters, Oct 30, 2013)

Socio-économique / Socio-economic

Turkey’s real unemployment rate 20 pct when all jobless considered

The number of people who work fewer than 40 hours a week, but would work more if they could find work hiked to 595,000 in August by some 50 pct increase from the same month in 2012.

The accuracy of an official unemployment rate is open to discussion in almost all countries, not just in Turkey. There is generally some discrepancy between official numbers and real numbers. The official unemployment rate is based on different assumptions and defined in varied ways. A person over 15 years old is not included in the workforce unless s/he applies for a job. For instance, over 11.4 million women are not included in the workforce as they are grouped as “housewives.” Therefore, they are not seen as unemployed. If even one-fourth of them had been included in the main group of the workforce, Turkey would be one of the countries with the highest unemployment rate, leaving Spain, Portugal and South Africa behind. While three-fourths of the male population over 15 years old are included in the workforce, only 31 percent of Turkish women over 15 years old are part of the workforce. There are other issues.

The Turkish Statistical Institute (TÜİK) reveals “official unemployment rates” in the middle of each month for the prior two months. The agency announced the rate for August 2013 as
9.8 percent, which is one point higher than the same period of the previous year.

Official unemployment

The number of unemployed people increased to 2.8 million this August from 2.4 million last August. This means around 400,000 people became a part of “officially” jobless people. This rate is one point lower than the EU average and very close to the figures in Hungary, Slovenia and Poland.

The unemployment rates of more than 27-28 percent in Spain and Greece are extremely high,
to be sure.

Here, the main problem is semi-workers. The ILO asks from its member countries to declare their “flexible employment” or “discouraged jobless” rate covering people who are jobless, but do not even bother seeking jobs because they don’t believe they’ll be able to find work, in a separate group from the “official employment” rate. In this vein, people who “believe there is no job post in the region where they live or believe there is no job for themselves or do not know how to seek jobs, but say they are ready to work” are not seen as “officially jobless.”

These people are called the “discouraged ones.” They are actually unemployed, but are tired of seeking jobs with so few prospects. Some 2.1 million people live like that in Turkey, around three-fourths of the official jobless rate. If they are included in the equation, the number of jobless people surpasses 4.9 million in Turkey. There is more.

In addition to official jobless people and uncounted unemployed people, there is another group: “underemployed people” who are “barely working.” The number of people who work fewer than 40 hours a week, but would work more if they could find jobs increased to 595,000 in August from around 400,000 compared to the same month of 2012.

Underemployment

This means the number of people who could find jobs requiring less than 40 hours a week almost doubled in one year. There is also another group: “Temporary workers,” who work temporarily, but seek a permanent job as they cannot afford to live their lives with temporary jobs. The number of all these underemployed people surpassed 1.076 million in August, increasing by 44 percent from the same month in 2012. They should also be counted as real unemployed people.

The number of officially unemployed people, discouraged workers and temporary workers exceeds 6 million in Turkey. This means there are over 6 million real unemployed people, creating an unemployment rate of 20 percent. The official jobless rate is around 10 percent in the EU, the same as Turkey’s official rate. The real rate of unemployment is also over 18-20 percent in the EU as well.
 
Seasonal job opportunities in agricultural, tourism and construction sectors begin to decrease at the beginning of every August, pushing unemployment rates up in the following months. This year will not be an exception.

The official unemployment rate will be over 10 percent in the September figures, which will be announced soon. Economic conditions, however, do not promise more jobs. Although the Turkish government is trying to create more jobs just before elections at the cost of extra budget expenses, it can’t create more than 80,000-90,000 new positions in the public sector. This figure is so much lower compared to the 3 million officially unemployed people.

Growth is the recipe, but Turkey hasn’t been able to grow at more than 2-3 percent for the last two years at the expense of pushing its current account deficit much higher. Turkey might also attract less foreign capital in 2014, making it even more difficult for employed people to keep their jobs. Higher unemployment, officially or unofficially, appears set to be the biggest nightmare for both Turkey and the EU in the next years.
(hurriyetdailynews.com, MUSTAFA SÖNMEZ, Nov 30, 2013)

Activists sue Turkey over animal deaths during Gezi protests

A group of activists have applied to the International Court of Justice for Animal Rights over the death and suffering of animals during the Gezi Park protests due to the police crackdowns involving intense tear gas and chemical-filled water.
 
Members of the Association for the Freedom of the Earth (Yeryüzüne Özgürlük Derneği), an ecologist community for the defense of nature and wildlife, justified their application emphasizing that scores of stray dogs and cats died after being exposed to tear gas, while hundreds were left with permanent damage.
 
“We ask for the exposing of the Turkish officials who have asphyxiated the [animals] with gas, transformed them into a target and cause death. We urge the condemnation of those responsible for these inconceivable, humiliating crimes against animals,” the application file said.
 
The association also called for the banning of tear gas to prevent similar events. The application file reportedly contained a large amount of documentation, with photographs and videos showing street animals in distress during the severe crackdowns that mostly took place around Taksim Square, one of Istanbul’s busiest areas.
 
Many protesters were memorably seen helping street dogs and cats against the effects of tear gas and water fired from police’s water cannon trucks (TOMAs) in pictures taken during the protests back in May and June.
 
The rulings of the court, which was established in 1979 and has its seat in Geneva, are not binding and are largely morally symbolic in value. The verdicts can nevertheless condemn government officials and leaders.
(hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2013)

Almost 10 million unregistered employees

Figures released by the Turkish Statistics Institute (TurkStat) confirm that the number of so called unregistered employees (i.e. workers without social security contributions) have reached 9.8 million, in August 2013. According to these figures, 40 percent of the 25.96 million workers employed in Turkey are not registered with the social security system.

Turkey is the country where employees are working very long hours, with almost half of them regularly working over 50 hours a week.

The number of unregistered workers in August was 2.4 percent lower than that of the same month in 2012, but Turkey still remains among the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD) members with the highest percentage of unregistered workers.

According to TurkStat 84.6 percent of workers employed in the agricultural sector are not in the social security system. A total of 22.2 percent in non-agricultural sectors are also unregistered.

More than half of female workers are not covered by the social security system, while this figure is 31.1 percent for male employees. There are 7.74 million female and 18.21 million male workers in Turkey. Agriculture is the sector with the highest share of the 4.13 million unregistered female workers, some 2.98 million women.

According to TurkStat of the total 1.16 million employers, 13.7 percent do not participate in the social security system.

When it comes to seasonal agricultural workers, 80 percent are not in the system. Seasonal workers travel with their families to different cities for agricultural employment, mostly during the summer. 70 percent of these workers also bring their children to work in the fields and one-fifth of these people have to receive food aid from the state.

An average of 1,000 people die every year in Turkey as a result of work-related accidents, most of which are avoidable with simple safety measures.

People who work in a family business are also often never covered by social security.

The official figures put the number in this group at 3.56 million. A total of 93.1 percent in this group of workers have never been registered with the social security system. TurkStat defines these as “voluntary family workers” and excludes them from the list of the unemployed. (ANF, Nov 18, 2013)

Workers resist against slavery

The Confederation of Revolutionary Trade Unions in Turkey (DISK) has initiated “Köleliğe Karşı #Direnİşçi” (Workers resist against slavery) actions in protest against the AKP government's planning for the abolishment of the severance pay.

The government has recently restarted to mention the abolishment of the severance pay after leaving the subject off the agenda in the face of strong response by unions in the last two years.

DISK Secretary General Arzu Çerkezoğlu pointed out that workers will be taking to the streets across Turkey as of this week to display their objection to the government's planning which -she said- would condemn millions of workers to work like slaves.

Çerkezoğlu, remarking that “Köleliğe Karşı #Direnİşçi” actions have been promoted to prevent the violation of workers' attained right, the severance pay, which she said was a part of the policies of the AKP government that has led to a remarkable  increase in the sub contract labour system, the lack of job security and the repression of workers' union rights and freedom.

Çerkezoğlu called attention to the rates of the unemployment and illicit work in the country and reminded that only 5 percent of the workers in Turkey could enjoy their union rights, and that even official figures show that 41 percent of the work labor in the country is made up of illicit workers. She noted that the unemployment rate was actually around 16-17 percent.

According to Çerkezoğlu, the government planned to abolish the severance pay in order to transfer this amount to the country fund it intended to form.

Çerkezoğlu noted that they have started their protest with press statements they issued in Ankara and Istanbul, and would be taking to the streets throughout the country within this week, with an aim to voice their demands and to join the struggle of labor forces in the country. 
(ANF, Oct 31, 2013)

Up to 91,000 girls under the age of 18 give birth every year

The UN Population Fund’s (UNFPA) Turkey representative Zahidul Huque speaks during a panel discussion at Anadolu University in Eskişehir on Oct. 30. Keeping teenagers in school is important to reduce pregnancies in girls under the age of 18, Huque said. AA photo
Up to 91,000 girls under the age of 18 give birth every year in Turkey, despite a notable decrease over the last 10 years, the U.N. Population Fund’s (UNFPA) Turkey representative Zahidul Huque has said.
 
“The ratio of teenage births is 29 per 1,000 [women]. The ratio in Western Europe is around four per 1,000,” Huque said today during a panel discussion at Anadolu University in Eskişehir, where he commented on the U.N.’s latest report about teenage mothers. 
 
Teenage pregnancies are more common in Turkey’s relatively poorer rural eastern provinces, though it is decreasing in the Black Sea region, according to Huque.

"The cities with the highest ratio are Ağrı, Kars, Muş, Kilis, Van, Siirt, Bitlis, Niğde, Iğdır and Şanlıurfa. However, the ratio is decreasing in Trabzon, Rize, Tunceli, Artvin, Ordu, Bolu, Eskişehir, Karabük, Gümüşhane, Yalova and Giresun,” he said.
 
Around 7.3 million teenage girls give birth each year in developing countries, 2 million of them aged 14 and under, according to the UNFPA report released Oct. 29, which urged governments to show more attention to this “huge global problem.”  
 
The highest proportion of child mothers are in Niger (51 percent), followed by Chad (48 percent), Mali (46 percent), Guinea (42 percent) and Mozambique (40 percent), according to the report.
 
Gender equality a must
 
Huque also said that the rate was closely related to the number of child brides. “One of the most important methods is to raise awareness on gender equality and ensuring it. It is also important to maintain open access to information on sexual and reproductive health,” he said, adding that adults were the ones to be blamed for teenage pregnancies.
 
“We should stop accusing teenagers and young people over [pregnancies]. It's the adults who don’t provide the necessary information, health services and counseling to these teenagers and young people who should blame themselves,” Huque said.
 
Keeping teenagers in school, especially young girls, is also important to reduce these numbers, Huque emphasized.
 
The UNFPA’s report also pointed to class inequality on this phenomenon. Across all countries, girls who are poor, badly educated and living in remote areas are more likely to become pregnant, it stated.
(hurriyetdailynews.com, Oct 31, 2013)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Swoboda: Turkey has increasingly authoritarian way of government

Hannes Swoboda, president of the Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats in the European Parliament, said on Friday in İstanbul that Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has an ever more authoritarian way of governance as he argued that Turkey is moving away from EU values and principles.

Talking to Today’s Zaman following his address at the Friedrich Ebert Foundation’s (FES) panel discussion on Turkey, Swoboda said the Justice and Development Party (AK Party) has made correct moves in the past, but that “it has become an Islamo-conservative movement with authoritarian leadership.”

Criticizing the ruling AK Party especially on its rhetoric on women and education, Swoboda asked Erdoğan not to tell women and young people how to live their lives. “These policies move Turkey away from Europe,” he said in reference to a recent remark from an AK Party deputy favoring separate education for girls and boys at schools.

“The government should build bridges rather than promote one side on moral issues,” Swoboda further said as he stated that few countries are as divided as Turkey on such basic issues as the constitution and the EU.

In a critical remark on the AK Party’s decision to join the Alliance of European Conservatives and Reformists (AECR) as a full member after leaving Europe's largest political family, the European People's Party (EPP), Swoboda said that he considers it a “clear sign from Erdoğan that he wants to leave the EU not alone, but with all the others,” referring to the EU skeptics. However, describing Turkey a strategic partner of Europe, he added, “We do not want to lose Turkey.”

From the European perspective, he expressed support for the opening of new chapters in negotiations with the EU, in particular Chapters 23 and 24 focusing on fundamental rights and freedoms.

'You cannot expel a member over difference of opinion'

In response to a question on a request to expel AK Party deputy İdris Bal from the party for expressing opposition to the government’s plan to shut down private prep schools, Swoboda said: “You do not expel someone for one different opinion. If it is a permanent revolt against the government, you can ask, but for me it is a sign of an authoritarian tendency.”

According to Swoboda, authoritarian parties and governments use economic instruments to punish opposition as he said that he observes such a pattern in the AK Party government.

Responding to a question on the prep school row, Swoboda said that as a social democrat he is a defender of public schools, but “in today’s society private institutions supporting public education systems are good in terms of competition.”

According to Swoboda, the future of the direction of Turkey depends on the upcoming presidential elections and whether the ruling party remains united. “I do not think Erdoğan has no control of his party, but he lets people like the deputy express radical ideas to see what the reaction would be,” Swoboda said, commenting on the AK Party’s controversial policies.

Results must be seen in Kurdish issue

Swoboda also argues that Turkey is suffering from ambiguous policies because policies change frequently, such as with the Syrian and Kurdish issues. “It must be a deliberate policy, a trial and error process,” he went on to say.

As far as the Kurdish issue is concerned, “we need results in the Kurdish issue, but I do not see too many results,” Swoboda states. While welcoming Erdoğan’s meeting with the president of the Kurdistan Regional Government (KRG), Massoud Barzani, Swoboda says that the meeting could have positive consequences “if it means moving forward for all Kurdish rights.”

Recommending a “viable regionalization and decentralization” for Turkey in local governments, Swoboda says big countries such as Turkey need a less centralized government. Why should the Kurdish party not be represented in the İstanbul local assembly, he asked.

Commenting on regional issues, Swoboda said peace in the region is possible if there is a balance between Turkey, Iran, Saudi Arabia and Egypt.

“I am in favor of strengthening relations with all four of them to solve the crisis in Syria,” he commented, highlighting his desire for a political solution. “I do not want people to be killed by Assad or the jihadists,” Swoboda also pointed out.

Concern over Turkey’s direction among social democrats of Turkey

Prior to Swoboda’s arrival, the panel on Turkey organized by FES witnessed a lively debate on the direction Turkey is heading in. The speakers expressed concern over Turkey’s direction as they argued that Turkey has been becoming more authoritarian.

CHP Deputy Chairwoman Şafak Pavey talked about “social division” in Turkey as she argued that nothing can stand in the way of “religious populism in Turkey.” Addressing specifically the EP members in the room, she asked, “Can you imagine a Turkey without the secularists of this country,” after arguing that religion as an institution has begun to rule Turkey.

Professor Ahmet İnsel, on the other hand, said that authoritarianism in Turkey dates back to the establishment of modern Turkey as he said that Turkish democracy has the minimum elements of democracy despite a tendency towards authoritarianism. “Turkey is not Putinism, but we feel the necessity to make a comparison with Putin’s rule,” he commented.

An academic and a columnist for the Radikal daily, Koray Çalışkan argued that Turkey has one more year before it institutes a “soft Shariah.”

The Turkey director of FES, Michael Meier, who focused on Turkey’s relations with the EU in the opening remarks of the panel discussion, said Turkey is not high on the agenda in Germany’s coalition talks. Encouraged by the opening of Chapters 23 and 24, Meier said more positive signals from both sides are necessary. Listing the Kurdish issue, the writing of a new constitution and polarization as the main challenges in Turkey, Meier said compromise is not a typical Turkish trait.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 22, 2013)

Demirtaş: EU should review the list of terrorist organisations

Peace and Democracy Party (BDP) co-chair Selahattin Demirtaş has held a press conference at the European Parliament today after participating a conference discussing the Kurdish question in the French Parliament on Wednesday.

Demirtaş who was invited to the EP by MEP Jürgen Klute, member of the German Die Linke party, said the meeting at the EP handled the ongoing democratic resolution process in Turkey.

Referring to the ongoing talks between Kurdish people's leader Abdullah Öcalan and the Turkish state, Demirtaş said they believed the government must take more courageous steps in order for the achievement of democratisation and its permanency in Turkey.

BDP co-chair said it is important that the ceasefire is still in effect and should remain so, and stressed that the EU and the EP should also take more courageous steps and produce more courageous policies regarding the recognition of Kurdish rights in Turkey. Demirtaş criticized the EP and the EU for failing to encourage the Turkish government to take steps on the issue.

Demirtaş stressed that the EU in particular should put forward encouraging proposals and party to the process for the initiation of negotiations that shall open the way for lasting peace.

"Any step serving the solution of the Kurdish issue will also strengthen Turkey's EU accession period, which is why the EU, the EP and their institutions should see that Turkey's EU accession period cannot be managed independently of the Kurdish issue, and they should provide further contribution", Demirtaş said.

BDP co-chair called on the EU to remove the PKK (Kurdistan Workers Party) from the list of terrorist organisations, and underlined that; "The EU should definitively review its list of 'terrorist organisations' because of the fact that it provides no contribution but constitutes an obstacle to the peace process in Turkey to keep an armed organization which guarantees disarmament in the list of terrorist organisations”.

Referring to another "vital point for the advancement of the resolution process", Demirtaş said the isolation on Kurdish leader Öcalan must be removed and he must be enabled to establish contact with the outside world.

Answering reporters questions after the press conference, Demirtaş said the followings concerning the possibility of a third party's participation in the peace process; "We are of the opinion that a third state could well monitor this process but this doesn't seem much likely in the current state of affairs. It is however important that a third party, of intellectuals, also take part in the process as a witness and a monitoring mechanism which should yet not be shaped by the government but be accepted and supported by all circles". (ANF, Nov 14, 2013)

Turkey: Still on the road to peace with PKK?

Thursday 14/11/2013, 11:00, room ASP 5G2, EP Brussels

With the participation of: 
Selehattin DEMIRTAS, Co Chair BDP, Turkey

In its recent progress report, the Commission underlined its support for the peace process between Turkish government and PKK leader Abdullah Öcalan. Still, tensions between parties have been on the rise again during last months. Is Turkey still on the road to peace? Will European Union be able to support an agreement between Turkish government and PKK?

Gianfranco Battistini
GUE/NGL press contact + 32 475 646628
gianfranco.battistini@europarl.europa.eu

World socialists discuss Gezi protests in Istanbul

The Socialist International (SI), the umbrella organization of 168 socialist and social democratic parties from all over the world, has gathered in Istanbul to show its solidarity with the recent Gezi Park protests, the largest wave of anti-government rallies in the country’s recent history.

Activists and representatives of civil society organizations explained the motives and consequences of the Gezi movement during the gathering, which was hosted by the main opposition Republican People’s Party (CHP). A common theme was criticism of the international community for having been convinced that the ruling Justice and Development Party (AKP) “had transformed Turkey toward democracy.”

Speaking at the opening of the meeting, SI Secretary General Luis Ayala saluted the Gezi Park protests and voiced his satisfaction at being together with actors of the Gezi movement.

Two videos were shown in the meeting hall about the Gezi demonstrations and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s statements about the protests.

Turkey Director of Amnesty International Murat Çekiç, General Secretary of the Confederation of Progressive Trade Unions (DİSK) Arzu Çerkezoğlu, Chamber of Architects head Eyüp Muhçu, Islamic scholar and the public face of the Anti-Capitalist Muslims group, İhsan Eliaçık, and actor Levent Üzümcü took the floor during the event. Speakers laid an emphasis on the generally anti-neoliberal motivations of the protests.

Çekiç said Turkish authorities had excessively violated human rights during the protests, and claimed that the authorities also violated a number of international conventions.

Üzümcü said: “The people in Gezi Park acted with their conscience. Police violence put an end to the Occupy Wall Street demonstrations, but it was police violence that triggered the Gezi movement. So was the prime minister’s desire to be everyone’s life coach. Maybe among you there are some who believed that Turkey was going toward democracy under the prime minister. But today, there’s a country that’s being polarized by its leader day by day” he said.

‘Shocking’ reaction

DİSK’s Çerkesoğlu recalled that the international community was shocked about the government’s reaction toward the Gezi protesters. “People of the world were convinced that Turkey was in a democratization process under AKP rule. But we, as the ones who are in a class struggle, experienced the AKP’s practices for 10 years. Some circles told stories about how the AKP was democratic while only 5 percent of workers could be a labor union members and one third of all workers were working without records,” she said.

“The angriness of its leader cannot be a pretext of the policies of the AKP. The AKP’s so-called economic success was realized with the applause of international circles. However, the uprising has shown that people could create their own future by themselves if they resist against this government, which has considerably lost its legitimacy,” Çerkezoğlu added.

Meanwhile, religious scholar Eliaçık denied government claims that there were anti-religious, pro-coup motives and “foreign powers” behind the protests, stressing that demonstrators acted in line with freedom, solidarity, social justice and anti-capitalism during the protests. “The people in Gezi Park had a dream. And that dream was not only for Turkey, but also for the world,” he said.

SI President Georgios Papandreou’s speech linked the Gezi protests to the economic crisis in Europe. “Responsible political parties” are necessary for a better functioning democracy, Papandreou said. “Our parties should be more inclusive and transparent. More people should participate in the decision making process. It should include new movements, such as the Gezi movement,” he said.

Papandreou added that socialism was still relevant, adding that democracy, human rights, social justice and seeking peaceful resolutions to problems are “the fundamentals of today’s socialism.”
(hurriyetdailynews.com, Nov 11, 2013)

L'UE presse le gouvernement de respecter les modes de vie des citoyens

L'Union européenne (UE) a pressé vendredi le gouvernement islamo-conservateur turc de respecter le mode de vie de chaque citoyen, en pleine polémique ouverte par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sur la mixité dans les résidences étudiantes.

"Plus de démocratie en Turquie signifie plus de respect et de reconnaissance de la diversité de la société turque. Cela signifie aussi plus de respect pour les choix privés et les styles de vie des citoyens", a déclaré le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Füle, au terme d'une visite de deux jours sur le sol turc.

M. Erdogan a ouvert un nouveau front dans la guerre qui l'oppose aux tenants de la laïcité en remettant en cause, au nom de la morale, la mixité dans les résidences étudiantes.
 "Nous n'avons pas autorisé et nous n'autoriserons pas que filles et garçons restent ensemble dans les résidences d'Etat", a-t-il lancé mardi devant les députés de son parti. "Toutes sortes de choses peuvent se produire quand c'est mixte", a-t-il ajouté.

Ces propos ont causé une avalanche de critiques, notamment de la part de ses adversaires politiques qui lui reprochent de vouloir "islamiser" la société turque.

"L'issue de ce débat est très importante", a estimé vendredi M. Füle, qui a indiqué avoir évoqué cette question lors de ses entretiens avec les responsables turcs.

"J'espère qu'il se conclura d'une façon qui respecte le droit en Turquie, qui respecte les choix privés (...) et aussi les opinions de ceux qui, ici et là, peuvent être légitimement préoccupés", a poursuivi le commissaire européen.

Cette polémique intervient alors que l'UE et la Turquie ont ouvert cette semaine un nouveau chapitre - le 22e - des négociations en vue d'une éventuelle intégration dans l'Europe des 28.

Ce processus était gelé depuis trois ans, en raison notamment de la question de Chypre et de l'opposition de plusieurs pays de l'UE, dont notamment la France et l'Allemagne, à une adhésion de la Turquie, un pays à très forte majorité musulmane.

"Des progrès dans les négociations d'adhésion et des réformes politiques sont deux faces de la même pièce", a jugé Stefan Füle. "L'ouverture du chapitre 22 a créé un élan. Nous devons le prolonger de telle façon que les discussions d'adhésion restent sur les rails, pour le bénéfice des deux parties", a-t-il ajouté.
(AFP, 8 novembre 2013)

AKP quitte le PPE pour rejoindre le groupe conservateur et réformiste

"Nous avons décidé de rejoindre ce nouveau groupe car le PPE a refusé de nous faire monter du statut d'observateur à celui de membre associé, ce qu'il avait promis au début", a annoncé le vice-président de l'AKP (issu de la mouvance islamiste), Mevlut Cavusoglu. "Ce n'était pas la raison principale, laquelle est que l'AKP et ECR partagent les mêmes valeurs conservatrices et les mêmes objectifs, pour nos concitoyens et pour l'Europe", a-t-il ajouté. Selon 'La Libre Belgique', il s'agit d'un "petit séisme sur la scène politique européenne".

L'AKP avait en effet rejoint le PPE en 2005, ce qui avait valu bien des critiques au parti de l'ancien Premier ministre belge Wilfried Martens, accusé de faire la cour à tous les partis de l'Europe émergente, fussent-ils inspirés par l'islam.

Mais David Cameron a imposé la sécession des conservateurs britanniques du PPE, lui reprochant sa vocation fédéraliste et a commencé, lui aussi, à ratisser large. Son groupe est désormais le quatrième au sein du Parlement européen, derrière le PPE, les sociaux-démocrates, les libéraux, mais avant les Verts.
Belga, 8 novembre 2013)

L'UE ouvre un nouveau chapitre des négociations avec la Turquie

L'Union européenne et la Turquie ont ouvert mardi à Bruxelles un nouveau chapitre des négociations d'adhésion de ce pays, affirmant leur volonté d'accélérer le processus, mais dans un contexte d'atteintes aux droits de l'homme et de la liberté de la presse.

"C'est un tournant dans les relations entre l'UE et la Turquie après un hiatus de 40 mois", s'est félicité le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, à l'issue de la 10e réunion consacrée au processus d'accession de la Turquie.

Au même moment, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg condamnait la Turquie pour des actes de torture auxquels l'un de ses ressortissants avait été soumis en 1999 par la police qui cherchait à le faire parler en garde à vue.

Et dans la nuit de lundi à mardi, un tribunal d'Istanbul a condamné six journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti marxiste interdit dans le pays, selon des ONG de défense de la liberté de la presse.

A Bruxelles, M. Bagis et le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle, ont, eux, officiellement ouvert le chapitre 22 sur la politique régionale. Le feu vert avait été donné en octobre par les ministres de l'UE chargés des Affaires européennes, quatre mois après la date prévue en raison de la répression par les autorités turques de la vague de contestation civile partie de la place Taksim à Istanbul.

M. Füle a appelé Ankara à "s'engager davantage" afin de permettre l'ouverture de deux autres chapitres portant sur les droits fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité. "Cela prendra, nous l'espérons, moins de trois ans et demi", le délai depuis la dernière ouverture, a-t-il déclaré devant la presse.

M. Bagis a assuré qu'Ankara était prêt "pour le mariage, c'est-à-dire l'accession totale à l'UE" même si l'opinion turque souffre de "lassitude" ajoutant que "l'UE a besoin de la Turquie au moins autant que la Turquie a besoin de l'UE".

Le ministre turc a notamment souligné la levée du blocage par Paris des négociations engagé par le prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy. "Les relations entre la France et la Turquie sont devenues florissantes", a-t-il précisé, en espérant que M. Hollande, prochainement attendu à Ankara, lèvera "le blocage sur quatre autres chapitres".

Dans son rapport de suivi publié en octobre, la Commission européenne avait dénoncé le "recours excessif à la force de la police" à Istanbul en juin, tout en saluant les "pas importants" faits malgré tout par le pays en matière de démocratie.

La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus de négociations, engagé en 2005, s'avère le plus lent jamais mené par l'UE avec un aspirant à l'adhésion. Sur les 35 chapitres de négociations, quatorze ont été ouverts et un seul a jusqu'ici pu être bouclé. L'UE a en outre gelé des pans entiers de négociations face au refus de la Turquie d'élargir à la République de Chypre, membre de l'UE, le bénéfice des accords de libre circulation qui la lient au bloc européen.

M. Bagis s'est déclaré "optimiste" sur la relance des négociations entre les deux parties de Chypre ainsi qu'avec la Grèce.
(AFP, 5 novembre 2013)

Bruxelles semble avoir fait son deuil d’une Turquie vraiment démocratique

La reprise de l’interminable négociation d’adhésion d’Ankara à l’UE a été fixée pour le 5 novembre. Malgré une répression intérieure qui se poursuit et même si la Commission pointe encore des manquements en matière d’atteintes aux libertés.
 
Sur recommandation de la Commission européenne, les ministres de l’UE chargés des Affaires européennes, réunis à Luxembourg, viennent, après trois ans de paralysie, de donner leur feu vert au redémarrage du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, en programmant l’ouverture, le 5 novembre, du chapitre 22 du volumineux dossier portant sur la politique régionale. Il faut savoir que sur les 35 chapitres de négociations – un vrai parcours du combattant – treize ont été ouverts et un seul a été bouclé. Deux autres chapitres portant sur les droits fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité pourraient également être ouverts prochainement à la négociation.
 
Cela fait près de quinze ans qu’Ankara frappe aux portes de l’UE. Candidates à l’adhésion en 1999, les autorités turques ont dû attendre 2005 pour voir s’engager le processus de négociations. Entre-temps, des pays moins bien lotis économiquement et qui ont beaucoup à se reprocher sur le respect des droits de l’homme ont été admis : la Hongrie où l’extrême droite a pignon sur rue, la Roumanie où les Roms sont traités en sous-hommes, la Bulgarie et récemment la Croatie. La Serbie, sortie exsangue de la crise des Balkans, le sera prochainement à son tour.
 
Avec un rythme de croissance moyen de plus de 3 % – il se situera entre 4 et 6 % pour 2014-2016 –, la Turquie, 17e puissance économique mondiale, ne peut laisser indifférent. La décision de l’UE a été saluée par le ministre turc des Affaires européennes,  Egemen Bagis, qui a estimé que « le niveau atteint aujourd’hui en termes de démocratisation, de droits de l’homme et de développement économique est incontestablement le plus proche des standards de l’UE jamais atteint ». Il reste que la Turquie doit surtout son retour dans l’antichambre de l’UE à l’Allemagne. Berlin a levé en effet son opposition à la reprise des discussions avec Ankara. C’était sous la pression allemande que l’UE avait ajourné en juin dernier l’ouverture de négociations d’adhésion en raison de la répression par Ankara de la contestation populaire partie de la place Taksim, à Istanbul. Pour rappel, selon des évaluations de la police, quelque 2,5 millions de personnes sont descendues dans la rue à travers tout le pays pendant trois semaines pour exiger la démission du premier ministre Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir « islamiser » la société.
 
Pour autant, même si cette répression – six morts, des milliers de blessés et de personnes interpellées – n’a rien de commun avec l’ampleur de celles pratiquées en Syrie ou en Égypte, elle n’en a pas pour autant totalement cessé et touche de nombreux secteurs de la société. Au nom de la loi antiterroriste, les journalistes, par exemple, sont toujours dans le collimateur. Début août, l’un d’entre eux, Tuncay Ozkan, a écopé d’une peine de prison à vie et seize autres de ses collègues ont été condamnés à des peines de six à trente-quatre ans d’enfermement lors du procès qui s’est déroulé à Sivili, près d’Istanbul. À quoi s’ajoute également le procès dit Ergenekon intenté à des personnalités civiles et militaires à la retraite accusées d’avoir comploté pour renverser le gouvernement de Tayyip Erdogan : sur les 275 prévenus comparaissant dans le cadre de cette affaire, 19 condamnations à la prison à vie ont été prononcées en août dernier.
 
La sociologue Pina Selek, réfugiée en France, condamnée elle aussi à la prison à vie à la suite d’un procès  préfabriqué, est sous la menace d’une interpellation par Interpol à la suite d’une requête des autorités turques. Et ce, sans compter la fragilité de la situation dans le Kurdistan où, en dépit des derniers gestes d’Ankara sur l’enseignement de la langue kurde dans les écoles et l’autorisation de l’employer dans les débats politiques, le cessez-le-feu observé par le PKK peut à tout moment être rompu.
 
De fait, la démocratie et le respect des droits de l’homme ne sont pas encore au rendez-vous, alors que par ailleurs Ankara entretient des liaisons troubles avec les mouvements islamistes djihadistes syriens. En septembre, le coprésident du Parti kurde de la paix et de la démocratie (BDP), Selahattin Demirtas, n’a-t-il pas dénoncé le soutien d’Ankara aux combattants de l’État
islamique en Irak et au Levant (EIIL) et au Front al-Nosra dans les combats opposant ces derniers aux Kurdes syriens du PYD dans le nord de la Syrie. Et sur le même dossier l’ONG Human Rights Watch a estimé que la Turquie « ne doit pas servir de refuge à ceux qui violent les droits de l’homme ».
 
Hassane Zerrouky
 
Source : http://www.humanite.fr/monde/bruxelles-semble-avoir-fait-son-deuil-d-une-turqui-552179

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La Turquie demande à prolonger d'un an le déploiement des Patriot

La Turquie va demander à l'OTAN la prolongation pendant un an du déploiement sur son sol des batteries de missiles sol-air Patriot, opérationnelles depuis le début de l'année, pour parer à toute menace venue de Syrie, a-t-on appris mercredi de sources officielles.

"Nous avons reçu une lettre du gouvernement sollicitant la prolongation de la mission (des unités) de Patriot", a déclaré à l'AFP un responsable de l'OTAN.

"L'Alliance atlantique a régulièrement évalué la situation, ainsi que la conduite de la mission. Il est clair que les risques et les menaces (issus de Syrie, ndlr) qui visent la Turquie demeurent sérieux", a ajouté ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

Sollicité par l'AFP, un diplomate turc a confirmé la requête de son pays.

En réponse à une demande de la Turquie, qui est l'un de ses pays membres, l'Alliance atlantique avait ordonné en décembre dernier le déploiement de Patriot en Turquie pour une période d'un an.

Washington a confirmé que la Turquie a demandé à l'Otan "de continuer à augmenter ses capacités de défense aérienne pour contribuer à la défense de sa population et de son territoire".

"Nous allons travailler au sein de l'Otan pour répondre à la demande", a indiqué la porte-parole du Département d'Etat Jennifer Psaki ajoutant que les Américains "respectent et apprécient la Turquie comme un allié de longue date de l'Otan et des Etats-Unis".

Sans préciser si Washington allait approuver la demande d'Ankara, Mme Psaki a indiqué que les Etats-Unis "reconnaissent les besoins" des Turcs.

Depuis janvier, six unités américaines, allemandes et néerlandaises équipées de ces missiles capables d'abattre en vol des missiles balistiques tactiques, des missiles de croisière ou des avions sont opérationnelles à Adana, Maras et Gaziantep (sud), le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie.

Ces armes ont déjà été déployées à deux reprises en Turquie en 1991, pendant la guerre du Golfe, puis en 2003 lors de la guerre contre l'Irak.

Ankara a une nouvelle fois sollicité leur déploiement à la suite d'une série de tirs d'obus syriens dans des localités turques proches de la frontière fin 2012.

Outre les Patriot sous commandement de l'OTAN, la Turquie a récemment déployé de nouvelles batteries de missiles antiaériens à courte portée Stinger à la frontière syrienne.

La Turquie soutient les rebelles dans le conflit qui les oppose au régime de Damas et accueille plus de 600.000 réfugiés syriens sur son sol.
(AFP, 13 novembre 2013)

Relations régionales / Regional Relations

Téhéran et Ankara appellent à un cessez-le-feu en Syrie

L'Iran et la Turquie ont appelé mercredi à un cessez-le-feu en Syrie avant la tenue de la conférence internationale de paix Genève-2, prévue en janvier, selon l'agence de presse Mehr.

"Tous nos efforts devraient porter sur la façon de mettre fin à ce conflit et parvenir à un cessez-le-feu, si possible avant même Genève-2", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, après un entretien à Téhéran avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu.

"Nous ne devrions pas attendre deux mois" pour arriver à une éventuelle interruption des combats, a ajouté M. Davutoglu. "Avant cela, nous devons préparer le terrain pour un cessez-le-feu qui mènera Genève-2 à un succès", a-t-il dit, appelant "toutes les parties prenantes au conflit à respecter un cessez-le-feu".

Les deux responsables ont affirmé avoir "plusieurs points de vue semblables", notamment sur le fait qu'il n'y a "pas de solution militaire" à la guerre en Syrie qui a fait quelque plus de 120.000 morts depuis son début en mars 2011 selon une ONG syrienne.

L'Iran est le principal allié du régime de Bachar al-Assad alors que la Turquie soutient le rébellion syrienne.

"Bien sûr, il y a des différences entre l'Iran et la Turquie concernant la Syrie mais nous tentons de réduire ces différences", a affirmé M. Zarif. "Ce qui compte c'est de mettre fin à la guerre en Syrie et aller vers une solution politique".

Il a assuré que Téhéran "n'intervient pas dans les affaires internes des autres pays", en réponse à une question d'un journaliste turc sur la présence, selon l'opposition, de militaires iraniens aux côtés de l'armée syrienne, selon l'agence Mehr.

L'Iran dément la présence de forces militaires en Syrie, admettant seulement avoir envoyé des "conseillers" issus de la Force Qods, une unité d'élite du régime.

L'ONU a annoncé lundi que Genève-2 se tiendrait le 22 janvier. Cette conférence a été initiée par la Russie et les Etats-Unis afin d'amener régime et rebelles à la même table de négociations mais la liste des participants n'est pas encore définie et l'objectif de la réunion est loin de faire l'unanimité.

L'Iran s'est dit mardi prêt à participer à la conférence de paix "sans condition préalable".

La Coalition de l'opposition syrienne a lié sa venue à Genève à la condition que le président Bachar al-Assad ne joue aucun rôle dans la phase transitoire. En revanche, le régime syrien et son allié iranien excluent totalement un départ de M. Assad avant l'élection présidentielle prévue en 2014.

Lors de la réunion de Genève-1, en juin 2012, les participants s'étaient mis d'accord sur la formation d'un gouvernement de transition tout en passant sous silence le sort de M. Assad.

Selon l'agence Fars, M. Davutoglu a également annoncé que le président iranien Hassan Rohani se rendrait en Turquie en janvier, avant la venue du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en Iran, à une date non spécifiée. M. Zarif se rendra quant à lui à Ankara le 17 décembre.
(AFP, 27 novembre 2013)

Ankara welcomes nuke deal, repeats its readiness to endorse it

Turkey has welcomed the deal reached between P5+1 countries and Iran over the latter’s nuclear program and reiterated its endorsement of the process, recalling its earlier efforts for a diplomatic solution to the question.

“I welcome today’s agreement on Iran’s nuclear program. I have been advocating a solution through diplomacy and we hosted many diplomatic efforts in Turkey to this end,” Turkish President Abdullah Gül said through his twitter account on Nov. 24. “This is a major step forward. I hope it’ll be sealed with a final agreement soon. I congratulate all parties for their constructive engagement.”

The Foreign Ministry also welcomed the deal and congratulated Iran and P5+1 countries, recalling that the deal reached in Geneva was the first concrete development with regard to the nuclear problem since the Tehran Declaration initiated by Turkish and Brazilian mediation in 2010. “By all means, the said deal constitutes the very beginning of the process and short-term confidence building measures,” it read.

Efforts carried out in 2010 by Turkey and Brazil for a diplomatic solution remained futile as the United States did not endorse the move although it earlier gave a green light to both countries to initiate what they called “the swap deal.”

Ankara called on parties to carry on their constructive approaches to move the process forward with hopes that this issue will be fully resolved diplomatically in a way to satisfy relevant parties. “Turkey, which made every effort to keep the diplomatic process alive for the solution of the problem, is ready to provide every kind of support,” it stressed.

The ministry repeated that Turkey would continue to defend countries’ rights to peaceful use of nuclear energy on the condition of full compliance with the Non-Proliferation of Nuclear Weapons Treaty (NPT) and to endorse endeavors to clear the Middle East of all kinds of weapons of mass destruction.

HH Easing sanctions to Turkey’s advantage

In a statement hours before the deal was reached, Turkey’s Foreign Minister Ahmet Davutoğlu said it was Turkey who wanted the deal more than any other country. “This deal would help defuse the tension in our region and establish a new workforce in the international arena,” he added.

Turkey’s economic relations with Iran have suffered due to sanctions imposed on its oil-rich neighbor. With the easing of these sanctions, Ankara believes the two countries could increase the trade volume and pave the way for fresh energy projects.

Davutoğlu to go to Iran

In the meantime, Davutoğlu will travel to Tehran tomorrow to attend the Economic Cooperation Organization, set for Nov. 26 and 27. Davutoğlu is expected to meet with his Iranian counterpart Javad Zarif on the sidelines of the meeting. 
(hurriyetdailynews.com, Nov 24, 2013)

Isolée au Moyen-Orient, la Turquie en quête de rapprochement avec l'Iran

La Turquie a engagé un vaste effort de rapprochement avec ses voisins chiites l'Irak et l'Iran pour redorer son blason diplomatique au Moyen-Orient, sérieusement mis à mal par la guerre civile en Syrie et de nouvelles tensions avec l'Égypte.

Depuis quelques années, son Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan affichait la volonté d'imposer son pays comme un acteur incontournable sur la scène politique régionale.

Mais le conflit syrien qui fait rage depuis 2011 a fait s'écrouler l'ambition du maître du pays. Déjà hostile au régime de Damas et en froid avec l'Irak, l'Iran et Israël, voilà Ankara désormais à couteaux tirés avec l'Égypte.

Le régime militaire égyptien a expulsé samedi l'ambassadeur turc du Caire à la suite de propos de M. Erdogan déclarant n'avoir "aucun respect" pour ceux qui ont destitué l'ancien président islamiste Mohamed Morsi.

"La Turquie d'aujourd'hui est un pays qui dérive seul dans le vide", estime son ancien ambassadeur à Washington, Faruk Logoglu, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP).

"La politique dite de +zéro problèmes avec les voisins+ n'existe tout simplement plus", constate de son côté Sinan Ulgen, le président du Centre des études économiques et de politique étrangère d'Istanbul.

"La Turquie n'est pas parvenue à répondre par une politique diplomatique réaliste aux changements survenus dans la région à la suite des Printemps arabes", ajoute-t-il.

M. Erdogan, dont l'image a déjà été sérieusement écornée à l'étranger par la violente répression de la fronde populaire qui l'a visé en juin dernier, a lui-même défendu sa politique en assurant que son pays était au côté des "justes", quelles que soient leur race ou leur religion.

"Nous avons soutenu le combat pour la démocratie dans le monde entier", a-t-il répété samedi, "nous ne respecterons jamais ceux qui ne respectent pas les droits souverains du peuple".

Mais, malgré ces assurances, la Turquie a déjà pris la mesure de l'échec de sa politique en amorçant une "quête pour un nouvel équilibre", selon M. Ulgen.

"Erdogan est en train de réévaluer la posture régionale de la Turquie à la lumière des ratés de sa politique en Syrie", confirme Faysal Itani, du think-tank américain Atlantic Council.

Inquiétudes

Selon M. Itani, la "position agressive" adoptée par Ankara contre le président syrien Bachar al-Assad et son soutien appuyé aux rebelles a affecté ses relations avec ses voisins iranien et irakien, qui tous deux soutiennent le régime alaouite (chiite) en place à Damas.

"La Turquie a probablement considéré que c'était un prix à payer (pour la chute de M. Assad) mais elle n'imaginait sûrement pas que le régime tiendrait aussi longtemps", juge-t-il.

Ankara a donc amorcé un rapprochement avec l'Iran et l'Irak.

M. Davutoglu doit se rendre lundi à Téhéran, après une visite à Ankara de son homologue iranien Mohammed Javad Zarif au cours de laquelle les deux ministres ont constaté avoir "plus d'accords que de désaccords sur les questions régionales".

Ce mois-ci, le chef de la diplomatie turque s'est aussi rendu à Bagdad en quête d'un "nouveau départ". Les relations des deux pays se sont tendues en raison du refus d'Ankara d'extrader l'ex-vice-président irakien Tareq al-Hashemi, poursuivi pour meurtres en Irak, et des accords pétroliers signés par les Turcs avec la région autonome kurde d'Irak.

Pour les experts, ce rapprochement avec Téhéran et Bagdad traduit notamment l'inquiétude d'Ankara face à la montée en puissance à sa frontière des Kurdes de Syrie, proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) auxquels il s'oppose sur son sol, qui viennent d'installer leur propre administration dans l'extrême nord de la Syrie.

"La Turquie est en train de réaliser qu'elle doit équilibrer son opposition au régime syrien par des mesures destinées à contenir les Kurdes de Syrie, ce qui passe par une amélioration de ses relations avec l'Iran et l'Iran", note M. Itani.

Ce virage n'a pas empêché le député turc d'opposition Muslim Sari de qualifier M. Davutoglu de "pire ministre du gouvernement" et de "pire ministre des Affaires étrangères de l'histoire de la République turque".
(AFP, 24 novembre 2013)

Crise diplomatique entre l'Egypte et la Turquie

L'Egypte a expulsé samedi l'ambassadeur de Turquie, tandis qu'Ankara répliquait en déclarant l'ambassadeur d'Egypte "persona non grata", aggravant la crise diplomatique née entre deux poids lourds du Moyen-Orient depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi.

Samedi soir, le Premier ministre turc islamo-conservateur Recep Tayip Erdogan a enfoncé le clou, s'en prenant aux autorités que l'armée a installées en Egypte après l'éviction le 3 juillet de son grand allié Mohamed Morsi. "Je ne respecterai jamais ceux qui sont arrivés au pouvoir par un coup d'Etat", a-t-il dit aux journalistes.

Samedi matin, M. Erdogan avait lors d'un rassemblement à Trabzon, dans le nord de la Turquie, fait une nouvelle fois le salut à quatre doigts, reproduisant le signe de ralliement des pro-Morsi.

Ses propos interviennent après que le ministère égyptien des Affaires étrangères a convoqué samedi matin l'ambassadeur de Turquie, Huseyin Avni Botsali, lui signifiant qu'il était désormais "persona non grata".

Le Caire réagissait à des propos de M. Erdogan, qualifiés "d'ingérence inacceptable dans les affaires internes de l'Egypte" et de "provocation".

M. Erdogan avait affirmé jeudi n'avoir "aucun respect pour ceux qui ont amené M. Morsi devant la justice". Il faisait référence au procès ouvert le 4 novembre du seul président jamais élu démocratiquement d'Egypte pour "incitation au meurtre" de manifestants.

Dans le même temps, le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé que son ambassadeur, Abderahman Salah ElDin, rappelé le 15 août d'Ankara, ne retournerait pas à son poste et que désormais seul un chargé d'affaires assurerait la représentation diplomatique égyptienne.

Le ministère a en outre accusé la Turquie de "soutenir (...) des organisations cherchant à créer l'instabilité", faisant visiblement référence aux Frères musulmans, dont est issu M. Morsi.

"Réciprocité"

Peu après, la Turquie, qui avait promis la "réciprocité", déclarait l'ambassadeur Salah ElDin "persona non grata", réduisant ses relations diplomatiques avec l'Egypte au niveau des chargés d'affaires.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a dénoncé l'expulsion de son diplomate, appelant à ce que "la courtoisie diplomatique soit observée même en temps de crise".

Mais le président turc Abdullah Gül a estimé que la situation était "temporaire et conjoncturelle" et dit espérer que "les relations reprendront leur cours" et
l'ambassadeur Botsali a affirmé qu'il "(continuerait) à prier pour le bien de l'Egypte" car "il est de la plus grande importance pour la région et pour le monde que l'Egypte reste sur la voie de la démocratie".

La tension est vive entre les deux pays depuis que l'armée a destitué M. Morsi, quelques jours après que des millions d'Egyptiens ont manifesté pour réclamer son départ, l'accusant de vouloir islamiser la société et d'accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans.

M. Erdogan avait parlé dès le 3 juillet de "coup d'Etat" et dénoncé le 14 août un "très grave massacre" de manifestants "pacifiques", après la dispersion par soldats et policiers de manifestants pro-Morsi au Caire qui a fait, de source officielle, 627 morts.

Le 15 août, Ankara et Le Caire annonçaient le rappel de leurs ambassadeurs pour consultations. Le diplomate turc est revenu au Caire début septembre mais son homologue n'est jamais retourné à Ankara. Les deux capitales avaient également annulé des manoeuvres navales communes en octobre.

D'autre part, des sources judiciaires égyptiennes ont annoncé samedi la prolongation de la détention préventive d'un étudiant turc accusé d'avoir participé à des manifestations violentes au Caire.

La répression des islamistes a fait plus d'un millier de morts en Egypte, en majorité des manifestants pro-Morsi, et conduit à plusieurs milliers d'arrestations.

D'autres pays ont aussi fait les frais de leurs critiques des nouvelles autorités chapeautées de facto par l'armée.

Le Caire avait ainsi rappelé son ambassadeur en Tunisie le 28 septembre, après que le président Moncef Marzouki eut appelé à la libération de M. Morsi, détenu depuis sa destitution. L'ambassadeur Ayman Mousharafa est toutefois revenu en novembre à Tunis.

Les relations entre Washington et Le Caire ont également connu un passage à vide après le coup de force des militaires.

Après plusieurs atermoiements, Washington a décidé de geler partiellement sa substantielle aide annuelle à l'Egypte (1,5 milliard de dollars, dont 1,3 à l'armée). Depuis, l'Egypte affirme vouloir diversifier ses "options" et a récemment reçu en grande pompe les ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense.
(AFP, 23 novembre 2013)

Erdoğan to Putin: Take us to Shanghai

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has again opened up the debate on Turkey’s membership in the Shanghai Cooperation Organisation (SCO), this time demanding a seat from Russian President Vladimir Putin to save Ankara from “the troubles” of the EU accession process.

Responding to a question over Ukraine’s recent decision to halt a trade pact with the European Union, Putin said the issue had no political dimension and that they would learn from Turkey’s EU experiences.

“We will ask Turkey what we can do. Turkey has great experience in EU talks,” Putin said at a joint conference with Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in St. Petersburg. Erdoğan replied: “You are right. Fifty years of experience is not easy. Allow us into the Shanghai Cooperation Organization and save us from this trouble.”

Ukraine abruptly abandoned a historic new alliance with the EU on Nov. 21, halting plans for an imminent trade pact with the bloc and saying it would instead revive talks with Russia.

The prime minister said he had conveyed Turkey’s membership request to Putin before. “We care about this.”

Turkey became the first NATO member state to become a “dialogue partner” with the regional body – which is colloquially known as the Shanghai Five – in April. Turkey said the cooperation would strengthen Turkey’s ties with the organization, primarily in the domains of economy and transportation.

The SCO’s members include Russia, China, Uzbekistan, Tajikistan, Kyrgyzstan and Kazakhstan.

The issue of SCO membership had come to the political agenda of Turkey earlier this year after Erdoğan said Turkey might opt to join the SCO. Erdoğan raised the issue in January at a time when hopes regarding the EU process were diminishing due to the adamant opposition of a number of members states toward Turkey’s membership.

“I said to Russian President Vladimir Putin, ‘You tease us, saying, ‘What [is Turkey] doing in the EU?’ Now I tease you: Include us in the Shanghai Five, and we will forget about the EU,’” Erdoğan said at the time. The prime minister’s remarks fueled debates on whether Turkey was moving away from its policy target of EU membership. President Abdullah Gül also reiterated that the SCO and the EU were not alternatives to each other at the time.

Accompanied by Foreign Minister Ahmet Davutoğlu and Energy Minister Taner Yıldız, Erdoğan met Putin and co-chaired the fourth session of the High-Level Russian-Turkish Cooperation Council, where the two sides signed several agreements.

Meanwhile, Putin said Western states must persuade the Syrian opposition to attend talks with Syrian President Bashar al-Assad’s government which he said should take place as soon as possible.

“Russia took on the responsibility of convincing the Syrian leadership. We did our part. It is up to our partners, who must convince the opposition to do the same,” Putin said at the press conference.

Erdoğan said delays to the peace conference were simply buying time for al-Assad. “The civilian population has been killed with planes, helicopters, tanks and shells. In Syria, the regime bears the primary responsibility for this. On the opposite side, extremist groups also bear responsibility. But they have only short- and long-range weapons. But the regime does not differentiate,” Erdoğan said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 22, 2013)

Les milices kurdes reprennent une ville aux jihadistes

Des milices kurdes ont repoussé des combattants liés à Al-Qaïda de la région de Ras al-Ain, près de la Turquie, a annoncé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au même moment, près de Damas, les troupes du président Bachar al-Assad tiraient un missile sol-sol sur la ville de Mleiha, l'armée menant une offensive pour déloger les rebelles de leurs bastions autour de la capitale, selon cette même ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.

"Les Comités de protection du peuple (YPJ, principale milice kurde en Syrie) ont repris la zone de Manajeer, lieu de combat avec l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le front Al-Nosra et d'autres groupes rebelles", a précisé l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.

Avec cette prise, les Kurdes contrôlent désormais toute la zone autour de la ville de Ras al-Ain, indique l'OSDH qui avait fait état lundi de la conquête de 19 localités de la province de Hassaka (nord-est) par les militants kurdes des mains des jihadistes.

Après leur défaite, les jihadistes sont "partis à Raqa, a précisé le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, la seule capitale provinciale de Syrie que le régime Assad ne tient pas, et qui est entre les mains de l'EIIL.

Autour de Damas, les combats font rage entre rebelles et loyalistes, et un missile de l'armée a touché la ville de Mleiha, selon des militants et l'OSDH.

Sur une vidéo amateur mise en ligne sur internet, on peut voir un énorme nuage de fumée s'élever sur la ville, également touchée par des bombardements qui ont fait des dizaines de blessés, selon des militants dans la ville.
 Un commandant rebelle et plus de 20 combattants ont par ailleurs été enlevés par l'EIIL dans la province de Hama (centre), également bombardée par le régime, a ajouté l'OSDH.

Dans un conflit où l'opposition est de plus en plus atomisée, les Kurdes défendent avant tout leur territoire, d'où l'armée s'est retirée et où ils souhaitent instaurer une zone autonome à l'instar des Kurdes d'Irak.

Les groupes jihadistes combattent pour leur part à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes afin d'instaurer leur pouvoir sur tout le nord et l'est du pays et d'assurer la liaison avec l'Irak, où ils comptent sur une réserve de combattants aguerris.

La guerre en Syrie a fait plus de 120.000 morts depuis les débuts du conflit, en mars 2011 selon l'OSDH.
(AFP, 5 novembre 2013)

Les Kurdes chassent les jihadistes de 19 localités du Nord-Est

Les combattants kurdes se sont emparés durant le week-end de 19 localités de la province de Hassaka, dans le nord-est de la Syrie, qui étaient tenues par les jihadistes et les rebelles islamistes, a rapporté lundi une ONG.

Les membres du Comités de protection du peuple (YPJ, principale milice kurde en Syrie) ont pris aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra ainsi qu'à des rebelles islamistes "13 villages sur la route reliant la ville de Ras al-Aïn à Hassaka et à Tall Tamer, entre dimanche et lundi", d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Depuis samedi, un total de 19 localités sont tombées aux mains des combattants kurdes", a ajouté cette ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.

"Les jihadistes sont en train de regrouper des combattants pour reprendre les terrains perdus", a ajouté l'Observatoire.

Il y a une semaine, dans l'est de la Syrie, les combattants kurdes avaient conquis un poste-frontière avec l'Irak, un lieu de transit important pour les hommes et les munitions contrôlé jusqu'alors par des jihadistes.

Depuis plusieurs mois, jihadistes et Kurdes se disputent le contrôle du nord-est de la Syrie, riche en pétrole et grenier à blé du pays.

Dans un conflit où l'opposition est de plus en plus atomisée, les Kurdes défendent avant tout leur territoire, d'où l'armée s'est retirée et où ils souhaitent instaurer une zone autonome à l'instar des Kurdes d'Irak.

Le site de l'Assemblée nationale du Kurdistan, qui chapeaute toutes les organisations kurdes en Syrie, présente une carte de ce qu'elle nomme le Kurdistan occidental et qui va du Tigre à l'est à la Méditerranée à l'ouest, qui englobe Hassaka, et s'arrête à la lisière d'Alep et de Lattaquié.

Les groupes jihadistes combattent pour leur part à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes afin d'instaurer leur pouvoir sur tout le nord et l'est du pays et d'assurer la liaison avec l'Irak, où ils comptent sur une réserve de combattants aguerris.
(AFP, 4 novembre 2013)

Gül: La Syrie pourrait devenir un "Afghanistan méditerranéen"

La Syrie pourrait devenir un "Afghanistan méditerranéen" si la communauté internationale n'intervenait pas pour y mettre un terme à la guerre civile, a averti le président turc Abdullah Gül, dans des propos publiés dimanche par le Guardian sur son site internet.

Dans un entretien avec ce journal britannique pendant une visite à Edimbourg, la capitale de l'Ecosse, M. Gül a jugé "très décevante" la réponse du monde à la crise syrienne.

Si l'"indifférence" de la communauté internationale perdure, "cela peut aboutir à une plus grande radicalisation et au fait que quelques groupes participant à la guerre civile auront une attitude plus extrême", a encore dit le chef de l'Etat turc.

"Je ne pense pas que quiconque tolérerait l'existence de quelque chose comme l'Afghanistan sur les rives de la Méditerranée", a-t-il poursuivi.

"Pour cette raison, la communauté internationale doit avoir une position très solide concernant la Syrie", a encore dit M. Gül.

La Turquie est un des principaux soutiens des rebelles combattant le régime de Damas et héberge sur son sol 600.000 réfugiés syriens.

Abdullah Gül a en outre averti qu'il réagirait de "la manière la plus ferme possible" si le conflit syrien débordait du côté turc de la longue frontière entre la Syrie et la Turquie.

Il a par ailleurs accusé les alliés de son pays de n'avoir pas assez appuyé les efforts turcs en vue de négocier avec le président Bachar al-Assad au début de la crise, en mars 2011.

M. Gül considère que s'il avait alors pu poursuivre ses discussions avec son homologue syrien, "100.000 personnes auraient pu ne pas mourir et la Syrie n'aurait pas connu tant de destructions".
(AFP, 3 novembre 2013)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Grèce réagit aux propos turcs sur Sainte-Sophie

Athènes a réagi très vivement, mercredi 20 novembre, aux propos du vice-Premier ministre turc Bülent Arinç, qui a souhaité que la basilique Sainte-Sophie, actuellement musée, redevienne une mosquée.

 « Les déclarations récurrentes faites par les hauts dirigeants turcs à propos de la reconversion des églises chrétiennes byzantines blessent les sentiments religieux de millions de chrétiens », a déclaré mercredi 20 novembre le ministre des Affaires étrangères grec, Elefthérios Venizélos. Il réagissait aux propos de Bülent Arinç, vice-Premier ministre turc, qui a affirmé samedi 16 novembre que « la mosquée Sainte-Sophie sourira bientôt de nouveau ».

Il faisait référence à l’ancienne basilique Sainte-Sophie. Construite au VIème siècle, cette église, joyau architectural de la ville d’Istanbul, devint une  mosquée après la prise de Constantinople par les turcs Ottomans, en 1453. En 1934, un décret du chef d’Etat Atatürk l’a transformée en musée, dans sa politique de laïcisation du pays, et aussi avec l’objectif d’apaiser les tensions que le monument provoquait entre les communautés chrétienne et musulmane.

LE GOUVERNEMENT TURC ACCUSÉ D’ISLAMISER LE PAYS

Samedi 16 novembre, Bülent Arinç a expliqué que, selon lui, « un lieu de culte ne peut pas servir à une autre fonction que celle initiale ». Cet épisode intervient alors que le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, se voit de plus en plus reprocher sa volonté d’islamiser la société turque et de légiférer en ce sens. Ainsi, début novembre, le Premier ministre Erdogan avait annoncé sa volonté de s’attaquer à la mixité dans les résidences étudiantes, au nom de la morale. Et depuis quelques jours, des députées AKP s’affichent voilées au Parlement.

Ankara n’a pas manqué de s’agacer de la réaction de M. Venizélos. Dans un communiqué, le ministre turc des Affaires étrangères a estimé que la Turquie n’avait « rien à apprendre » de la Grèce en matière de liberté de culte et de préservation du patrimoine. D’après lui, « le mauvais traitement infligé par la Grèce aux objets culturels datant de la période ottomane et des lieux de culte est connu de tous ».

GRÈCE ET TURQUIE : DES RELATIONS TENDUES DEPUIS LONGTEMPS

La rivalité traditionnelle entre les deux pays dépasent le cadre religieux. Depuis les années 1930, l’île de Chypre, à la population majoritairement grecque, est un grave sujet de discorde, et l’occupation du nord de l’île par l’armée turque reste aujourd’hui un sujet de tension permanente. Les deux États entrent aussi régulièrement en conflit à propos de l’immigration, et sur la question de leurs eaux territoriales respectives en mer Égée. (La Croix, 20 nov 2013)

Immigration / Migration


6 migrants clandestins ont péri dans un naufrage au large de la Turquie

Six personnes, dont un enfant, ont péri dans la nuit de jeudi à vendredi lors du naufrage au large de la Turquie d'une embarcation transportant des migrants clandestins à destination de la Grèce, a-t-on appris de sources concordantes.

Alertés à 2h30 locales (00h30 GMT), les gardes-côtes ont immédiatement repêché autour du navire les corps de cinq personnes, a indiqué à l'AFP un responsable des garde-côtes, Arslan Dede.

Huit autres personnes ont été récupérées et transportées dans un hôpital turc de la côte de la mer Égée, a ajouté M. Dede.

Les recherches, qui se sont poursuivies dans la journée, ont permis de retrouver le corps de la dernière personne portée disparue, ont rapporté vendredi soir les médias turcs.

La nationalité des victimes et des rescapés n'a pas été précisée par les gardes-côtes mais, selon ces médias, il s'agirait de ressortissants syriens.

La Turquie est une route importante de l'émigration clandestine d'Asie et d'Afrique vers l'Europe. Des immigrants clandestins venus d'Afrique et du Proche-Orient y sont régulièrement arrêtés et les naufrages en mer sont assez fréquents.

En juillet dernier, 24 migrants en partance pour la Grèce avaient trouvé la mort au large de la Turquie dans le naufrage de leur embarcation.

La Grèce a récemment construit une barrière barbelée sur une portion de sa frontière terrestre avec la Turquie, ce qui a redirigé les flux migratoires vers les îles grecques situées à quelques encablures des côtes turques en mer Égée orientale.

La guerre civile en Syrie a fait augmenter le nombre d'immigrants, contraignant la Grèce, assistée par le dispositif européen Frontex, à renforcer ses patrouilles.

La Turquie accueille plus de 600.000 réfugiés syriens.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) s'est inquiétée vendredi de la multiplication de ces naufrages liés à l'immigration clandestine.

"Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer que ces tragédies ne se renouvellent pas", a souhaité le directeur de l'OIM William Lacy dans un communiqué. "Les gouvernements doivent comprendre que les migrants qui arrivent par la mer ou la terre ferme ne sont pas des criminels", a-t-il ajouté.
(AFP, 29 novembre 2013)

La famille Kimyongür reçue au ministère des affaires étrangères

Communiqué du Clea - Vendredi 28 novembre 2013

    
Ce jeudi 28 novembre à 10 heures, plusieurs membres de la famille Kimyongür ont pu rencontrer le Conseiller juridique au ministère des Affaires étrangères.

Au cours de cette rencontre, les proches de Bahar Kimyongür ont fait part à Monsieur Jozef Bockaert de leurs plus vives inquiétudes.

Depuis une semaine en effet, le citoyen belge est maintenu en détention en Italie –suite à un mandat d'arrêt international lancé par la Turquie. Sa famille a insisté pour que la Belgique réagisse et qu'il soit mis un terme à cette incarcération dans les plus brefs délais.

Les proches de Bahar présents à la réunion ont suggéré que se noue un dialogue constructif avec le ministère afin de faire cesser l’acharnement de l'Etat turc (qui persécute, pour des raisons politiques, notre compatriote depuis plus d'une décennie), d'empêcher l’extradition de Kimyongür vers Ankara et de trouver des solutions concrètes pour mettre fin à la situation kafkaïenne dans laquelle se trouve le ressortissant belge.

Est-ce le signe d’une prise de conscience relative à la gravité de la situation ?, J. Bockaert a fait valoir que dans cette affaire, «à première vue, il y a abus» car aux Affaires étrangères, «on réalise que c'est exagéré et qu'il est nécessaire d'agir».

Dans ce cadre, une visite consulaire sera organisée : dès demain, le Consul de Belgique en Italie devrait rendre visite à Bahar Kimyongür à la prison de Bergame.

Par ailleurs, Bahar Kimyongür et ses avocats sont invités à entreprendre une série de démarches auprès d'Interpol, pour démontrer que le mandat d'arrêt émis par la Turquie se base exclusivement sur des motifs politiques, qu'il est donc nécessaire de lever le signalement international dont Kimyongür fait l'objet. A cet égard, le Conseiller au ministère envisage d'explorer les différentes pistes permettant d'appuyer ces démarches.

Au terme de l'entretien, les deux parties ont décidé de rester en contact afin de suivre l'évolution de l'affaire et d'essayer de résoudre les problèmes auxquels est confronté Bahar Kimyongür.

Cette réunion semble donc un premier pas positif, tranchant avec l'attitude «passive» de l’État belge face aux dernières menaces d'extradition de Kimyongür tant en Espagne qu'en Italie.

Dans ces conditions, le Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association appelle tous les démocrates à rester bien évidemment vigilants.


Un nouveau rassemblement pour Bahar Kimyongür

Appel du Clea - Jeudi 28 novembre 2013

Ce dimanche 1er décembre devant l'Ambassade d’Italie
à 15 heures - 28, rue Émile Claus à 1050 Bruxelles (*)

En raison de ses opinions, Bahar Kimyongür est incarcéré depuis le 21 novembre à la prison de Bergame. Sur ordre de la Turquie.

Lundi prochain, le citoyen belge passera devant un juge italien.  Lors de cette audience, l’avocat de Bahar demandera sa mise en liberté.

A la veille de ce rendez-vous crucial, le CLEA vous invite ce dimanche 1er décembre à venir nombreux, dès 15 heures, devant l'Ambassade d'Italie à Bruxelles, afin de soutenir l'initiative de Maître Federico Romoli.
 
Il est nécessaire de maintenir la pression sur les autorités italiennes.
Ce dimanche, montrons-leur notre détermination à voir Bahar Kimyongür libéré immédiatement!

Le Comité pour la liberté
d’expression et d’association
www.leclea.be

(*) La rue Émile Claus relie l’avenue Louise à la chaussée de Waterloo (à la hauteur de la Bascule)

L'Allemagne ouvre la voie à la double nationalité pour les jeunes Turcs

L'Allemagne devrait permettre aux jeunes nés sur son sol de parents étrangers d'acquérir la double nationalité, en vertu de l'accord de gouvernement conclu entre conservateurs et sociaux-démocrates mercredi, une mesure destinée avant tout aux enfants d'immigrés turcs.

Promesse de campagne phare du Parti social-démocrate (SPD), l'introduction de la double nationalité dans un pays historiquement marqué par le principe du "droit du sang" a longtemps été rejetée par les conservateurs d'Angela Merkel.

Ils ont fini par céder en grande partie pendant les cinq semaines de négociations en vue de former un gouvernement de "grande coalition", qui se sont terminées mercredi à l'aube après un marathon de 17 heures.

Aux termes de l'accord, les personnes de parents étrangers qui sont nées et ont grandi en Allemagne pourront avoir deux passeports : l'allemand et celui de leurs parents.

En revanche, les personnes nées à l'étranger pourront être naturalisées, mais en renonçant à leur nationalité de naissance.

Par exemple, un jeune de 19 ans né en Allemagne de parents turcs pourra avoir la double nationalité, mais son père, en Allemagne depuis 20, 30 ans, voire plus, n'y aura pas droit, sauf s'il renonce à son passeport turc.

Le SPD, qui a bénéficié de la majeure partie du "vote turc" aux élections,
souhaitait initialement adopter un principe général de droit à la double nationalité.

"C'est un signal clair" que nous avons lancé, s'est félicitée la chancelière Angela Merkel, tout en reconnaissant que cette décision n'avait "pas été facile" à prendre. "Nous disons ainsi que nous voulons ces jeunes. Ils font partie de notre société", a-t-elle ajouté.

L'Allemagne compte la plus grosse communauté turque hors de Turquie, avec quelque trois millions de personnes, dont un grand nombre sont nées en Allemagne.

De son côté, le dirigeant du SPD, Sigmar Gabriel, a souligné qu'"un tabou" avait été "brisé". Les conservateurs ont fait preuve d'"un sacré courage" car leur position initiale était "diamétralement opposée" à l'accord trouvé, a-t-il insisté.

La Communauté turque en Allemagne (TGD), une des instances représentatives, s'est toutefois déclarée "très déçue" par cet accord qui ne change rien à la situation de la première génération de Turcs venus faire tourner les usines allemandes à partir de la fin des années 50.

"Les parents et grands-parents ont beaucoup fait pour ce pays. Cela aurait été une reconnaissance de leurs prestations", a regretté le président de la TGD, Kenan Kolat.

La mesure devrait mettre un terme au principe de "l'obligation de choix" (Optionspflicht) en vigueur depuis une réforme du code de la nationalité en 2000 qui, pour la première fois, avait introduit une dose de "droit du sol" en Allemagne.

Jusqu'à présent, les jeunes nés après le 1er janvier 2000, de parents étrangers mais vivant depuis au moins huit ans en Allemagne avec un permis de séjour illimité, disposent automatiquement de la double nationalité.

Mais entre leurs 21e et 23e anniversaires, ils doivent choisir et rendre l'un des deux passeports.

La loi entrée en vigueur en 2000 prévoit en outre que les enfants nés entre 1990 et 1999 peuvent demander la double nationalité, puis doivent eux aussi se décider avant leurs 23 ans.

Selon l'Office des statistiques, quelque 30.000 jeunes vont chaque année devoir se décider.

Dans un pays qui a longtemps refusé de se considérer comme une terre d'immigration bien qu'il compte 10,7 millions d'immigrés, l'accord conclu entre le SPD et les Unions chrétiennes CDU et CSU vise essentiellement les jeunes Turcs de la deuxième, voire de la troisième génération, surnommés les "Deutschtürken".

Les citoyens de l'Union européenne et de la Suisse peuvent en effet obtenir la double nationalité après huit ans en Allemagne.

La double nationalité est également tolérée lorsqu'un citoyen ne peut pas perdre sa nationalité de naissance, comme quand il est iranien, marocain ou algérien -sauf cas exceptionnels-, par exemple.
(AFP, 27 novembre 2013)

Manifestation devant le consulat d’Italie pour Kimyongür

Cent cinquante personnes ont manifesté lundi après-midi devant le consulat d’Italie à Bruxelles pour exiger la libération de Bahar Kimyongür, un ressortissant belge d’origine turque, arrêté jeudi dernier à Milan sur la base d’un mandat d’arrêt émis par la Turquie. L’activiste politique s’était rendu en Italie pour y participer à une conférence sur la Syrie.
 
« Cet été, plus de deux millions de personnes ont réclamé la démission du Premier ministre turc Erdogan et de son régime répressif », a indiqué Daniel Flinker, porte-parole du Clea (Comité pour la liberté d’expression et d’association).

« En réponse, une terreur de masse s’est abattue sur les contestataires qui, tous, sont considérés comme des terroristes par le gouvernement turc. Or, ce dernier qui n’a pas hésité à tirer sur sa propre population accuse Bahar Kimyongür d’être un terroriste. » « Après quatre procès et deux cassations, la justice belge a innocenté Kimyongür de cette charge. En 2006, la justice néerlandaise a refusé de l’extrader mais malgré cela, la Turquie continue sa persécution. La Belgique doit tout faire pour empêcher qu’il soit livré aux bourreaux qu’il critique. Bahar Kimyongür n’a pas commis de délit, à moins de considérer que la dénonciation des exactions d’Ankara en soit un », a-t-il complété.

Les manifestants ont rappelé que s’exprimer, s’organiser et contester n’étaient pas des actes terroristes. Selon eux, cette nouvelle arrestation de Bahar Kimyöngur est une atteinte à la liberté d’expression. (Belga, 25 nov 2013)

Discours de Daniel Flinker lors du rassemblement pour la libération de Bahar Kimyongür:

Plus de deux millions de personnes, dans quatre-vingts villes, ont manifesté cet été en Turquie.

Leur volonté : la démission du Premier ministre ; leur cri de ralliement : « La révolte est partout ! » ; leur ambition : mettre fin au régime autoritaire en place à Ankara...

Policière, voilà l'unique réponse du gouvernement au mouvement citoyen : la terreur de masse, les balles en caoutchouc, les capsules de gaz tirées à même la tête.

La réaction de l'AKP : considérer les médecins qui portent secours aux manifestants, les avocats qui défendent les contestataires, les journalistes qui rendent compte des événements... les considérer tous comme des terroristes.

L'attitude d'Erdogan face aux protestataires de Gezi et de Taksim : la répression, rien que la répression. Son bilan : 6 morts, 8 500 blessés.

C'est cet État, un État qui tire sur sa propre population ; c'est cet État, un État qui définit tous ceux qui s'opposent à son action comme des criminels, c'est cet État qui accuse Bahar d'être un terroriste.

« Bahar Kimyongür n'est pas un terroriste »... Après quatre procès et deux cassations, tel est le verdict rendu par la justice belge.

« Bahar est un protestataire, un opposant politique », telle est la conviction de la justice hollandaise qui a refusé, dès 2006, de l'extrader vers la Turquie.

Mais la Turquie ne s'intéresse pas à la Justice ; la Turquie continue à s'acharner sur le citoyen belge, continue sa persécution. Au moment même où les autorités turques réprimaient dans le sang les manifestants à Istanbul et Ankara, elles faisaient arrêter Bahar en Espagne où il passait des vacances en famille.

Pour faire face à cette nouvelle atteinte aux droits et aux libertés, un mouvement de solidarité s'est développé en Belgique. A cet égard, 100 représentants de la société civile, parmi lesquels le Secrétaire général de la FGTB wallonne, celui de la FGTB-Bruxelles, celui de la CNE ; les présidents de la Ligue des droits de l'homme francophone et néerlandophone ; des dizaines de professeurs d'université du Nord et du Sud du pays ont posé une demande très claire : la Belgique doit tout faire pour empêcher l'extradition de Bahar vers la Turquie.

Mais il faut croire que Didier Reynders ne lit pas la presse car du côté du ministère des affaires étrangères, c'est le silence radio. Pire : quand le sénateur Benoit Hellings demande par écrit que la Belgique s'occupe de cette affaire, il se voit répondre que Bahar, vu qu'il a un avocat, n'a qu'à se débrouiller tout seul !

Aujourd'hui, pour Bahar, pour sa famille ; pour nous, pour la liberté d'expression, c'est un drame : Bahar est, depuis le 21 novembre, emprisonné à Bergame.

En raison d'un crime ? Bahar n'a commis aucun crime. Pour un délit ? Bahar n'a commis aucun délit. Sauf à considérer la vérité comme un crime, sauf à considérer que critiquer la politique turque est un délit, sauf à considérer que dénoncer les violations des droits de l'homme perpétrées par le régime d'Ankara est une infraction.

Chers amis, l'« affaire Kimyongür » met la démocratie belge à l'épreuve.
La crise économique nous a rappelé que l'Union européenne, c'est l'Europe du fric. Chaque fois qu'il est arrêté, Bahar nous fait découvrir l'Europe des flics !

De la part des mandataires politiques qui n'ont que les mots « démocratie » et « liberté » à la bouche, nous exigeons désormais des actes. Didier Reynders doit prendre ses responsabilités et mettre tout en œuvre pour sortir Bahar Kimyongür de la situation kafkaïenne dont il est la victime et pour empêcher qu'il ne soit remis entre les mains des bourreaux dont il dénonce les crimes.

Bahar est en prison. Notre urgence, c'est sa libération ! L'Italie compte un prisonnier politique car aujourd'hui, un citoyen belge est incarcéré dans ce pays pour ses convictions !

Mesdames, Messieurs, si nous sommes venus aujourd'hui manifester devant le Consulat d'Italie à Bruxelles, c'est pour montrer notre détermination ; pour réclamer, haut et fort : « La liberté pour Bahar ! »
 
Benkhelifa: Bahar sera-t-il arrêté dans 188 pays différents?

MICHEL COLLON : Après la Belgique, la Hollande et l'Espagne, c'est en Italie cette fois que vient de se faire arrêter Bahar Kimyongür, journaliste et militant pour la paix. Bien qu'il soit à chaque fois innocenté, le dossier étant vide. Derrière cet acharnement, la Turquie démocratique de Monsieur Erdogan qui emprisonne et torture les journalistes. Mais comment est-ce possible ? Bahar va-t-il se faire arrêté dans chaque pays où il se rend ? Théoriquement, c'est possible 188 fois ! Parce que l'arrestation se fait via Interpol, organe de coopération interpolicière qui bafoue ses statuts en procédant à des arrestations politiques. Et parce que le gouvernement belge détourne les yeux. Interview de l'avocate Selma Benkhelifa.

Interview par Maïté Cardon,
23 novembre 2013:

1. Qu'est-ce qu'Interpol et quel rôle joue cette organisation internationale ?

Interpol est une organisation intergouvernementale de coopération policière. Lorsqu’un pays veut arrêter un suspect ou quelqu’un condamné par défaut qui ne se trouve pas sur son territoire, il lance un mandat d’arrêt international. Interpol se charge de la diffuser dans 190 pays. Toutes les polices du monde - ou presque – peuvent arrêter celui ou celle qui fait l’objet d’un tel mandat.

La politique d’Interpol est très opaque et peu démocratique. L’organisation se vante – je cite  : « de faciliter la coopération policière internationale, même s’il n’existe aucune relation diplomatique entre les pays concernés ». Or c’est en général avec des pays pas du tout démocratiques qu’il n’y a pas de relation diplomatique.

L’organisation est quasiment inaccessible aux particuliers et il n’existe pas de procédure pour faire annuler le mandat, ni de possibilité légale d’accès au dossier. Les droits de la défense sont inexistants.

Tout au plus on peut lire sur le site d’Interpol que l’organisation agit dans le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dont tout le monde sait qu’elle ne consacre que des droits théoriques.

2. En ce qui concerne l'affaire Bahar, on assiste à un curieux fonctionnement actuel de l’organisation. Pourquoi Interpol continue de faire circuler un mandat d'arrêt contraire à des décisions de justice déjà prises dans plusieurs pays européens ?

Bahar est belge et la Belgique n’extrade pas ses nationaux. C’est ce qui le protège sur le territoire belge. Par contre, dans 188 autres pays, il peut être arrêté à la demande de la Turquie !

Les Pays-Bas ont pris une décision judiciaire indiquant très clairement que le mandat turc était fondé sur des poursuites à caractère politique, ce qui est interdit dans toutes les législations relatives à l’extradition et dans les statuts d’Interpol. Cependant, si le juge hollandais pouvait faire interdiction aux Pays-Bas d’exécuter le mandat, il était par contre sans pouvoir sur le mandat lui-même. En Espagne également, le juge a très vite compris que l’institution était détournée de son but, aux fins de poursuivre un opposant politique. Cependant, tant qu’Interpol ne supprime pas le mandat, Bahar continuera d’être arrêté chaque fois qu’il passera une frontière.

3.  Y a t-il une véritable possibilité d’extradition vers la Turquie de la part des autorités italiennes ? 

Je ne pense pas. Cependant le risque existe. J’imagine que le but de la Turquie n’est pas seulement d’obtenir son extradition – ce qui est peu probable – mais est aussi de se servir de ce mandat pour le harceler. Je souligne également qu’il n’est pas le seul et que la Turquie est coutumière du fait. Tous les opposants kurdes font aussi l’objet de tels mandats.

4. Y-a-t-il une base légale à cette extradition ? L'extradition n'est-elle pas en principe exclue pour des raisons politiques ?

En Europe, c’est la convention européenne sur l’extradition qui s’applique. L’article 3 prévoit très clairement que les infractions politiques sont exclues de l’extradition. Il est également prévu que s’il y a des raisons sérieuses de croire que les poursuites sont motivées par « des considérations de race, de religion, de nationalité ou d'opinions politiques », l’Etat n’extradera pas.

C’est pour cette raison que Bahar ne peut en principe pas être extradé, mais il peut en permanence être arrêté.

5. Dans cette histoire, quel rôle joue le gouvernement belge ? On pense aux ministres Milquet (Intérieur) et  Reynders (Affaires étrangères). Que pourraient-ils faire ?

Bahar est belge. Le rôle de la Belgique est d’empêcher le harcèlement d’un citoyen à des fins politiques. Il n’y a quasiment aucune possibilité pour un simple quidam d’exiger la suppression d’un mandat international. Par contre, les Etats peuvent – et doivent – le faire. Le gouvernement belge et le ministre des Affaires Etrangères ont le devoir de contacter Interpol et d’exiger que soit annulé ce mandat manifestement motivé par une volonté de persécutions politiques.

6. Votre avis sur cette situation qui semble "absurde" ?

La situation est injuste. Les droits de la défense face à Interpol sont réduits à néant. Interpol ne s’adresse qu’aux Etats, le simple citoyen n’est pas un interlocuteur. C’est pourquoi il faut exiger que le gouvernement belge fasse le nécessaire pour faire supprimer ce mandat – et de manière plus générale les mandats dont le caractère politique a été jugé par un tribunal.

Par ailleurs, je pense qu’il faut également envisager de poursuivre Interpol pour faute. Ses statuts lui interdisent de diffuser un mandat à caractère politique. En le faisant, malgré la décision du juge hollandais, Interpol engage sa responsabilité. (http://www.michelcollon.info/Bahar-sera-t-il-arrete-dans-188.html?lang=fr)

RASSEMBLEMENT POUR BAHAR KIMYONGÜR

Sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités d’Ankara afin qu’il soit «remis» à la Turquie, le journaliste et militant des droits de l'Homme Bahar Kimyongür a une nouvelle fois été arrêté à l’étranger.

Alors qu’il devait participer à une conférence internationale sur la Syrie, Bahar a été  appréhendé à Milan le jeudi 21 au matin par la police italienne et placé en détention à la prison de Bergame.

Afin de réclamer la libération immédiate du ressortissant belge,nous appelons à un rassemblement:

Lundi 25 novembre à 17 heures
devant le Consulat d’Italie
38 rue de Livourne,
à 1000 Bruxelles

pour le Comité pour la liberté d’expression et d’association,
Jean Flinker
http://www.leclea.be

Premières nouvelles de Bahar, incarcéré en Italie

Message dse Deniz Demirkapi:

Maître Federico Romoli a contacté Deniz pour lui donner des nouvelles de son époux, Bahar Kimyongür. L'avocat italien a insisté sur quatre points.

1) Ce vendredi, vers 13 heures, il a pu rencontrer Bahar à la prison de Bergame.
2) Au cours de cet entretien, Bahar lui a expliqué que face à la nouvelle épreuve qu'il doit affronter, « son moral est excellent ».
3) A la suite de cette entrevue, F. Romoli a confirmé qu'il serait l'avocat de Bahar et qu'il suivrait les différentes étapes de la procédure à ses côtés.
4) Dès ce lundi, à 11 heures, Bahar passera devant la Cour d'appel de Brescia, au cours d'une audience purement formelle (comme en Espagne, un juge demandera à Bahar s'il veut ou s'il ne veut pas être extradé vers la Turquie).

Ce lundi 25 novembre, à 17 heures, se tiendra devant le Consulat d'Italie (38 rue de Livourne, 1000 Bruxelles) un rassemblement pour réclamer la libération immédiate de Bahar. Soyons nombreux à ce rendez-vous. Deniz nous y informera des toutes dernières évolutions de l'affaire.

Liberté pour Bahar : mettons toutes les chances de notre côté

Demain matin, à 11 heures, Bahar Kimyongür passera devant la Cour d'appel de Brescia. Au cours de cette audience, son avocat, Maître Romoli, demandera la libération de son client.

Afin de le soutenir dans sa démarche et de conscientiser les autorités compétentes à propos de la situation réelle de Bahar, nous vous invitons à envoyer, aujourd'hui avant 11 heures, la lettre suivante par mail à la ministre italienne de la justice, Anna Maria Cancellieri :

centrocifra.gabinetto@giustiziacert.it

Merci à vous.

Madame Anna Maria Cancellieri
Ministre italienne de la justice,

Madame la Ministre,

Depuis le 21 novembre, un citoyen belge, Bahar Kimyongür, est incarcéré à Bergame sur demande de la Turquie, qui exige son extradition.

Comme Monsieur Kimyongür doit passer dès aujourd'hui à 11 heures devant la Cour d'appel de Brescia, il est de mon devoir de citoyen de porter les éléments suivants à votre connaissance.

Il est primordial que vous sachiez que depuis plus d'une décennie, Bahar Kimyongür subit un véritable harcèlement de la part de l’État turc, qui l'accuse sans preuve d'être un « terroriste ». Cet harcèlement s'est manifesté en Belgique. Pourtant, au terme de quatre procès et de deux cassations, Bahar Kimyongür a été totalement « blanchi », acquitté par la Cour d'appel de Bruxelles.

La Turquie a aussi fait pression sur les Pays-Bas mais la Chambre d'extradition de La Haye a refusé, dès 2006, son extradition. Sur base de même mandat d'arrêt international délivré par la Turquie, c'est ensuite en Espagne que Monsieur Kimyongür a été interpellé, le 17 juin dernier. Ce pays, même si la procédure d'extradition y est toujours en cours, a très rapidement remis en liberté le citoyen belge.

Désormais, c'est dans votre pays, l'Italie, que Bahar Kimyongür continue à être persécuté par Ankara. Or, il paraît essentiel que cet acharnement cesse car, comme le soulignent les décisions belges et hollandaise, Bahar Kimyongür n'a commis aucun acte de violence, aucun délit. Ce qui pose en réalité problème à la Turquie, ce sont les prises de position critiques du citoyen belge, ses écrits dans lesquels il s'oppose à la politique d'Ankara, ses déclarations dans lesquelles il dénonce courageusement les violations des droits de l'homme et les cas de torture dans les prisons turques.

Madame la Ministre,

L'Italie compte un prisonnier politique ! Dans votre pays, un citoyen belge est actuellement emprisonné pour ses opinions. Cette situation est insupportable. C'est la raison pour laquelle je me permets, au nom de la liberté d'expression, de vous écrire afin de vous encourager à entreprendre toutes les démarches nécessaires à la libération de Bahar Kimyongür.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, mes salutations les plus distinguées.


 Bahar Kimyongür emprisonné en Italie !

Communiqué du Clea - Vendredi 22 novembre 2013

Jeudi 21 novembre, 8 heures 30 : Bahar Kimyongür est arrêté à Milan. Alors qu’il devait participer à une conférence internationale sur la Syrie, des policiers l’ont appréhendé à sa descente d’avion.

Après avoir été interrogé par les autorités judiciaires, Kimyongür a été incarcéré à la prison de Bergame.

Ce nouvel emprisonnement fait évidemment suite au mandat d’arrêt lancé contre sa personne par les autorités d’Ankara –lesquelles réclament continuellement son extradition. Pour rappel : ce mandat d’amener avait déjà entrainé, en juin dernier, l’arrestation à Cordoue du ressortissant belge (mais la justice espagnole l’avait remis en liberté sous caution, dans l’attente d’une décision prononcée par la Audiencia Nacional)…

Depuis des mois, nul ne l’ignore, Bahar Kimyongür n’épargne ni son temps, ni son énergie, ni sa peine pour dénoncer le rôle grandissant que joue l’Etat turc dans l’épouvantable conflit qui ravage la Syrie. Une guerre ignoble et atroce dans laquelle le gouvernement Erdogan intervient directement : Ankara laisse toute liberté aux groupes djihadistes pour organiser –à partir du territoire turc– la sédition en Syrie ; Ankara autorise ouvertement –à partir du territoire turc– les livraisons d’armes aux groupes d'Al Qaïda et autres sectaires tafkiri financés par l’Arabie saoudite ou le Qatar ; Ankara délègue aux islamistes étrangers les plus intégristes le soin d’intimider par la violence les populations vivant dans la région turque de Hatay, des populations qui n’approuvent pas la position belliciste de l’AKP.

Or ce sont toutes ces révélations dument documentées par Kimyongür –et auxquelles l’évolution de la situation donne de plus en plus raison– que la Turquie ne peut tolérer…

Encore une fois : nous devons donc mobiliser ciel et terre pour obtenir la libération de notre camarade.

Encore une fois : nous devons obliger la Belgique à défendre, de manière conséquente, l’un de ses ressortissants.

Au plan européen, la Belgique doit faire annuler (par tous moyens de Droit) un mandat d’arrêt dont les «accusations» ont toutes été déclarées infondées –que ce soit par la Justice hollandaise ou par les tribunaux belges (à travers le jugement rendu par la Chambre d’Extradition de la Haye en 2006 ; puis par les Arrêts prononcés par la Cour d’Appel d’Anvers en 2008 et par la Cour d’Appel de Bruxelles en 2009)

L’arrestation de Bahar Kimyongür en Italie, un acharnement?

Bahar Kimyongür a été arrêté jeudi en Italie sur base d’un mandat d’arrêt lancé par la Turquie. Le même mandat que celui qui lui avait valu d’être déjà interpellé à deux reprises, aux Pays-Bas et en Espagne. La justice néerlandaise avait déjà refusé son extradition, et il est probable que la justice espagnole aille dans le même sens.
 
Bahar Kimyongür, Belge d’origine turque avait déjà été acquitté en Belgique chez nous pour sa participation alléguée à une « organisation terroriste », le mouvement d’extrême-gauche turc DHKP-C. Une saga qui donne l’impression d’un acharnement mais qui est aussi liée au curieux fonctionnement actuel d’Interpol.
 
En effet, après une première décision de justice très claire des tribunaux belges qui acquitte Bahar Kimyongür de tout reproche d’appartenance à une organisation terroriste, après une deuxième aux Pays-Bas qui a refusé tout net l’extradition demandée par la Turquie, après une troisième, récente en Espagne, qui a relâché très vite Bahar Kimyongür après son interpellation à Cordoue et qui a de bonnes chances d’être confirmée sur le fond, voilà un nouvel avatar italien de la requête turque.
 
L’avocat de Bahar Kimyongür, que nous venons de contacter, se demande pourquoi Interpol continue à faire circuler un mandat d’arrêt manifestement si contraire à des décisions de justice déjà prise dans plusieurs pays européens. Cela montre, dit-il, qu’il y a toujours un problème de cohérence dans l’espace judiciaire européen. Il espère et s’attend à une décision de la justice italienne semblable à celle prise dans les autres pays européens.
 
Les soutiens de Bahar Kimyongür estiment eux très ambiguë sinon suspecte l’attitude de la Belgique. Ils rappellent cette concertation en 2006 de plusieurs autorités belges, sous la houlette du parquet fédéral, de la sûreté, et de la ministre de la Justice d’alors Laurette Onkelinx, pour livrer Bahar Kimyongür à la police néerlandaise.
 
Et puis récemment ce renouvellement du mandat d’arrêt turc qui est intervenu juste après la visite en Turquie de la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, un lien éventuel que la ministre a vivement démenti sans réussir à convaincre les proches de Bahar Kimoyungur, justement à cause du précédent de 2006.
 
M. Molitor, RTBF, 22 nov 2013

Lettre de Marcel Leurin à la ministre de l'Intérieur Milquet

Madame la Ministre,

Une fois de plus, Bahar Kimyongür se retrouve en prison. En Italie, cette fois…

Même si les Autorités de notre pays ne se sont pas toujours comportées – euphémisme – comme elles l’auraient dû à l’égard de ce citoyen belge, vous, en tant que ministre de l’Intérieur, savez que Bahar Kimyongür n’a rien d’un terroriste. C’est un homme qui fait ce qui devrait être le souci premier de tout citoyen de tout état : militer pour que le monde substitue au matérialisme qui l’étouffe un authentique humanisme (ce que vous et moi n’avons cessé de faire).

Je ne comprends pas, Madame la Ministre, que la Belgique ne requière pas au niveau européen, par tous les moyens de Droit, l’annulation d’un mandat d’arrêt dont toutes les « accusations » ont été déclarées infondées ; par la Justice hollandaise et par les tribunaux belges (à travers le jugement rendu par la Chambre d’Extradition de la Haye en 2006 ; puis par les Arrêts prononcés par la Cour d’Appel d’Anvers en 2008 et par la Cour d’Appel de Bruxelles en 2009).

Espérant que vous mettrez fin à cette iniquité, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.

Marcel LEURIN
Ex-inspecteur chargé de mission pour la scolarité en milieu multiculturel
Avenue Neptune 12 Bte3
1190 Bruxelles
Tél. 02 345 22 37


Des mosquées recouvertes de croix gammées à Genk

Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs mosquées de la localité de Genk ont été taguées: croix gammées, slogans racistes... Les autorités prennent la chose très au sérieux. Elles ont mis en place une surveillance policière. De leur côté, les imams ont lancé un appel au calme.

Impossible de les ne pas les voir. D'immenses croix gammées taguées sur les murs et les vitres de cette mosquée de Sledderlo, près de Genk. Vendredi matin, c'est un membre de la mosquée qui fait la sinistre découverte au moment de prendre sa voiture.

"Il voit que sa voiture est couverte de graffitis. Il se retourne et constate que la mosquée aussi est taguée", explique Erhan Yilmaz, président de la mosquée de Sledderlo. "Je trouve que c'est une attaque contre notre religion. Pour moi, aucune mosquée, aucun bâtiment religieux ne peut être utlisé pour exprimer des opinions politiques ou des idées de ce genre".

Des dessins, mais aussi des insultes racistes sont taguées: "Vuile bruine", "sales basanés" en français. Deux autres mosquées de la région de Genk ont subi le même sort.

Vendredi, les imams ont appelé au calme. Mais la communauté musulmane est inquiète, car un tel incident s'est déjà produit le mois dernier, comme en témoigne Ali Caglar, Echevin des Sports à Sledderlo: "On n'a pas ameuté les foules car on ne voulait pas attirer l'attention ni leur accorder trop d'attention. Mais une semaine plus tard, ça s'est reproduit dans une association turque, et puis maintenant trois mosquées en une nuit. Ca commence à nous inquiéter. Il est important d'attraper les auteurs au plus vite".

La police mène l'enquête. Un témoin aurait relevé un numéro de plaque dans la nuit de jeudi à vendredi. La communauté turque espère retrouver sa sérénité, dans une région souvent présentée comme un exemple d'intégration entre les différentes communautés. (RTBF, 23 novembre 2013)

20.000 Kurdes défilent à Berlin pour une levée de l’interdiction du PKK

Placée sous le mot d’ordre: « Soutenir le processus de paix, lever l’interdiction du PKK », la manifestation s’est déroulée dans le calme dans le centre de Berlin malgré des contrôles massifs de la police, selon le collectif de 52 groupes et organisations régionaux et nationaux à l’origine de ce rassemblement.

La police de Berlin ne fournit généralement pas d’estimations chiffrées sur le nombre de participants à un défilé.

« Des autobus (transportant des manifestants) ont été arrêtés (par la police) et ont été fouillés pour trouver d’éventuelles affiches du dirigeant (emprisonné) du PKK Abdullah Öcalan », ont indiqué les organisateurs dans un communiqué, précisant que des amendes ont été infligées à ceux en possession d’un portrait du leader historique kurde.

L’Allemagne avait interdit le PKK le 27 novembre 1993. En Turquie, le conflit avec les rebelles du PKK a fait plus de 45.000 victimes depuis 1984.

Malgré son interdiction, le PKK bénéficie toutefois de soutiens solides en Allemagne du fait de la présence depuis des années de près d’un demi million de Kurdes, la plupart de nationalité turque.

Quelque 11.500 d’entre eux sont d’ailleurs fichés comme soutenant activement le mouvement séparatiste, selon l’Office allemand pour la protection de la Constitution, chargé de la traque des organisations extrémistes.

Quelque 12 à 15 millions de Kurdes vivent en Turquie.

Samedi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté la communauté kurde de son pays à soutenir le processus de paix en difficulté avec les rebelles du PKK.

(Institut kurde de Paris, 16 novembre 2013)

Refus de la demande d'asile des membres de la famille Polat
 
Communiqué du Maison Populaire de Genève:

Nous nous permettons de vous adresser la présente lettre pour attirer votre attention sur la situation dramatique de Mme Fatima POLAT (née le 15 août 1973, n° de carte d'identité N 547664) et de ses trois enfants ( M. Cagdas Polat née le 01 janvier 1996  n° de carte d'identité N 547664, Mme. Ebru Polat née le 01septembre 1992 n° de carte d'identité N 551321 et Mme Dilan Polat née le 01 septembre 1991 n° de carte d'identité N 551 323), vivant à Wädenswil comme requérant-e-s d'asile, et qui viennent de recevoir le rejet de leur demande d'asile par Berne.
 
En effet, Mme F. POLAT risque d'être assassiné par son mari, établit en Turquie, qui la menace depuis qu'elle s'est réfugiée avec ses enfants en Suisse.
 
Bien que les crimes d'honneur et la violence familiale ne fassent pas partie des motifs pour les demandes d'asile, force est de constater que ce genre de crimes et violences à l'égard des femmes a atteint un niveau extrêmement inquiétant, aboutissant bien souvent à des meurtres. Les mesures (législative et administrative) prises par les gouvernements sont bien souvent insuffisantes, voire inefficaces face à des traditions et mentalités profondément ancrées. A ce titre, les crimes d'honneurs attentent autant que les crimes politiques à la vie d'autrui.
 
S'agissant de la Turquie, les crimes d'honneur ont pris une ampleur vertigineuse dans ce pays. Selon  Mme Sevda ALANKUS, chercheuse à l'Université d'Izmir, 4 675 femmes ont été assassinées entre 2002 et 2012.
 
 
L'arrivée au pouvoir du parti islamiste n'est certainement pas étrangère à cette situation. Malgré les mesures « formelles » (foyers pour femmes, protection policière, etc.) prises par ce gouvernement, son discours conservateur, voire réactionnaire, fait que les crimes d'honneurs et violences domestiques sont en quelque sorte tolérée. A titre d'exemple, le Premier Ministre, M. Recep Tayyip Erdogan, a déclaré récemment que les étudiants de deux sexes ne devraient plus pouvoir louer des appartements ensemble. De son côté, la Commission européenne a exprimé ses préoccupations quant à la réduction des peines et les lacunes procédurales dans le traitement de ce genre crime par la justice turque[1] <#_ftn1> .
 
Au vu de ce qui précède, Mme F. POLAT court un sérieux risque si elle devait être renvoyée en Turquie et a besoin de protection pour son intégrité physique. C'est pourquoi, nous vous demandons d'intervenir en sa faveur auprès des autorités Suisses et Zurichoises afin de prévenir un drame et de lui permettre de rester en Suisse.
 
En vous remerciant d'avance et restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire, nous vous adressons, Madame, Monsieur, nos meilleures salutations. (info@assmp.org, 14 novembre 2013)

Un prédicateur bruxellois appelle au djihad en Syrie

Un prédicateur bruxellois parti en Syrie pour convaincre de jeunes Belges de revenir au pays apparaît depuis quelques jours dans une vidéo où il appelle - au contraire - ses "frères moudjahidine"belges à combattre le régime syrien.

Iliass Azaouaj, 24 ans, est masqué dans la vidéo mais il a été identifié par les services de l’antiterrorisme belge, avec l’aide de la famille. "Les gens doivent savoir aujourd’hui que le seul moyen de transmettre la parole, c’est par le combat. Car le dialogue, c’est terminé, on ne parle plus", dit-il notamment. Il précise qu’il abandonne argent et célébrité pour se ranger du côté des djihadistes et "pour tuer ceux qui nous tuent et combattre ceux qui nous combattent".

L’homme est un prédicateur d’Anderlecht, fort écouté des jeunes musulmans. Il s’était distingué l’an dernier en prenant publiquement position contre Sharia4Belgium et l’instrumentalisation de l’islam par ce groupe salafiste radical.

Parti en avril dernier , il avait rapidement disparu. Il aurait été arrêté par un groupe radical peu après le passage de la frontière turco-syrienne. En août, sa famille affirmait que son compte Twitter avait été piraté. Menaçant la Belgique, Azaouaj se disait "membre d’al-Qaida" et qu’il fallait s’attendre "à des surprises".

Le prédicateur belgo-marocain aurait été jugé et condamné par un tribunal islamique constitué par l’un des nombreux groupes djihadistes locaux, selon le député bruxellois Fouad Ahidar (SP.A).

La vidéo est apparue sur le Net le 7 novembre. Elle a été examinée par l’antiterrorisme belge. Celui-ci estime qu’il s’agit bien d’Iliass Azaouaj mais ne peut pas se prononcer sur la spontanéité de ses propos."Pourquoi a-t-il fait cela ?", s’interroge un policier. "A-t-il viré sa cuti ? A-t-il dit cela sous la menace ?"

Azaouaj affirme qu’il doit rester masqué dans la vidéo pour échapper à ceux qui le combattent. Il déclare aussi avoir travaillé "quelque temps" pour les services secrets marocains, et avoir eu "une relation" avec la police fédérale, puis avec la Sûreté de l’État.

Curieusement, aucun logo n’apparaît dans la vidéo, tournée dans le salon d’une grande villa située sans doute dans le nord de la Syrie. Azaouaj porte sur lui un pistolet et, dit-il, une ceinture d’explosifs.

Contrairement à son (faux ?) compte Twitter, Iliass Azaouaj ne profère aucune menace précise à l’encontre de la Belgique dans la vidéo de 5 minutes mais déclare que les États-Unis, l’Europe et l’Occident "ne comprennent pas" pourquoi de jeunes musulmans venus selon lui de 70 pays viennent se battre en Syrie. Contacté mardi par La Libre Belgique, son frère cadet Ibrahim n’a voulu faire "aucun commentaire".

Azaouaj a-t-il parlé sous la contrainte ? Difficile à dire. Les vidéos sont en tout cas l’outil de propagande le plus efficace des groupes salafistes. Ils tentent de capter l’attention des jeunes musulmans belges et de jouer sur leur mauvaise conscience.

Et à en croire Bahar Kimyongür, un Belge originaire d’Antioche (Turquie) qui tente d’aider les familles de ceux qui sont partis, les départs continuent malgré le fait que plusieurs jeunes Belges ont été tués sur place. "Deux pôles de recrutement existent à Bruxelles, à Vilvorde et à la place du Pavillon à Schaerbeek",dit-il. "Avant de devenir des machines à tuer, nos jeunes sont d’abord des victimes de sectes qui prônent le suicide collectif."

Les autorités belges parlent, elles, d’un flux "continu" de djihadistes qui partent et qui reviennent. Les tracer est difficile car beaucoup quittent la Belgique en bus ou en train, rejoignent Düsseldorf ou Cologne d’où ils prennent un avion pour Istanbul.

http://www.dhnet.be/actu/belgique/un-predicateur-bruxellois-appelle-au-djihad-en-syrie-528302d33570aa4f79048166

Manif devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles pour la paix en Syrie

Manifestation mercredi 13 novembre (demain) à 14h devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles pour attirer l'attention sur la mansuétude dont fait preuve le Premier ministre turc Erdogan par rapport au terrorisme qui frappe aujourd'hui la Syrie, qui s'étend vers la Turquie, l'Irak et le Liban (attentats de Reyhanli, Bagdad, Beyrouth etc) et qui demain frappera peut-être l'Europe.

Depuis plus d'un an, des centaines de volontaires belges ont transité par les aéroports d'Adana et de Hatay (Sud de la Turquie) pour mener le djihad en Syrie et participer à l'instauration d'un régime barbare où il sera même interdit aux femmes de s'asseoir sur une chaise au seul motif que le mot "chaise" est masculin en arabe ! (cf. règles de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EIIL) appliquées dans la ville "libérée" de Raqqa)

En fermant les yeux devant cet arrivage massif de djihadistes, Erdogan met en danger à la fois le peuple syrien (et toutes ces aspirations de paix, de réconciliation et de démocratie), les citoyens turcs, les musulmans et non-musulmans du Moyen-Orient, les jeunes Belges manipulés par des recruteurs sans scrupules ainsi que toute l'Europe !

Le Comité contre l'ingérence en Syrie (CIS) qui soutient l'initiative de paix inter-syrienne dite de Genève II appelle à manifester mercredi 13 novembre à 14h devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles afin de demander aux autorités turques un contrôle aux frontières de manière à empêcher le passage de nos jeunes tentés de rejoindre le front syrien pour y mener une guerre aussi atroce qu'insensée.

Possibilité qu'une délégation de parents de volontaires partis en Syrie soit reçue par la représentation diplomatique turque.

Adresse: Rue Montoyer n°4 à 1000 Bruxelles

Bahar Kimyongür
Tél: 00 32 485 / 37 35 32

Expulsion du GESU: pourquoi maintenant, pourquoi comme ça?

Ce matin, à 6h, la commune de Saint-Josse a fini par mettre à exécution l’expulsion du squat du GESU annoncée depuis le jeudi 31 octobre. Les personnes les plus vulnérables qui restaient au GESU, notamment des familles avec enfants en bas âge et des personnes âgées, ont été évacuées de force par 200 policiers casqués, après que la trentaine de militants présents toute la nuit pour les soutenir se soit fait violemment repousser. Le reste des habitants, en particulier les sans-papiers, avait pris le soin de fuir dans les jours précédents pour échapper à une possible arrestation.
 
Pourquoi une telle urgence, tout à coup ?
 
Les conditions d’insécurité brandies par le Bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir justifiaient-elles de créer une telle insécurité pour les habitants de ce squat, pour certains présents depuis plus de quatre ans ? Justifiaient-elles un tel déferlement policier ? N’était-il pas possible de régler ces problèmes de délinquance et de criminalité, s’ils s’avéraient justifiés, par des moyens policiers adaptés et d’arrêter les personnes qui mettaient en danger les conditions de vie des autres sans expulser l’ensemble du GESU prématurément, avant que les solutions annoncées par le Bourgmestre et le Secrétaire d’État au logement soient réellement en place ?
 
Jusqu’alors, seul le logement en squat permettait une stabilité à de nombreuses familles. Des solutions de relogement et d’accompagnement social semblaient se dégager pour l’avenir, permettant d’entrevoir une évolution positive pour les habitants du GESU. Pourquoi casser cette dynamique alors qu’il n’y avait pas d’urgence avérée ?
 
Des familles se retrouvent actuellement massées dans le gymnase de la rue Verte à Saint-Josse dans des conditions incertaines et ce, pour être dispatchées vers des logements d’urgence. Les solutions de relogement annoncées par le Bourgmestre et le Secrétaire d’État au logement, aussi positives et importantes soient-elles, risquent de ne pas être totalement opérationnelles avant un long moment. Les solutions de relogement par FEDASIL, quant à elles, sont clairement des voies sans issues si elles n’ont pour seul objectif que de placer les personnes concernées en centre de retour et inciter, in fine, à la clandestinité.
 
La démonstration de force est une violence institutionnelle inutile. Elle provoque des dégâts humains difficilement réparables notamment sur les enfants et fragilise les bases de l’intégration. Comment faire confiance à des institutions qui ont ordonné quelques mois plus tôt que l’on vienne vous chercher à 6h du matin avec boucliers et matraques ? Nos associations regrettent ce qu’elles vivent comme un « passage à l’acte » unilatéral du Bourgmestre de Saint-Josse avec lequel elles avaient démarré un important chantier visant à l’intégration des familles étrangères en très grande précarité errant à Bruxelles depuis des années. Elles demandent que les conditions véritables d’une stabilisation à long terme soient recherchées en urgence, dans la transparence, en concertation avec toutes les parties prenantes et suivant les principes énoncés collectivement dans leur manifeste pour les familles en grande précarité.
 
Lire le manifeste des associations

Signataires :

Bruxelles Laïque
Centre Régional d’Intégration Le Foyer
CIRE
La Ligue des Droits de l’Homme
Médecins du Monde
UNICEF
Rom en Rom

Avec le soutien de :

Le Délégué Général aux Droits de l’Enfant
Le Réseau Belge de Lutte contre la Pauvreté
Amnesty International

Contacts presse :
Caroline Intrand (CIRÉ) : 0494 54 94 07
Marie-Anne Robberecht (MDM) : 02 225 43 49/ 0493 25 49 09

La Bulgarie veut accélérer les expulsions de migrants économiques

La Bulgarie a présenté lundi un plan d'action destiné à lutter contre l'afflux de réfugiés dans ce pays le plus pauvre de l'Union européenne, prévoyant une expulsion accélérée des migrants économiques, essentiellement en provenance d'Afrique du nord.

Le pays balkanique a accueilli 8.763 migrants clandestins depuis le début de l'année, bien au delà de ses capacités estimées à 5.000, a déclaré le ministre de l'Intérieur Tsvetlin Yovtchev lors d'une conférence de presse.

Environ 60% de ces migrants sont des Syriens fuyant la guerre civile. Les autres viennent surtout d'Afrique du nord et d'Afghanistan, selon les statistiques du ministère.

"L'agence aux réfugiés se prononcera dans un délai de trois jours pour l'expulsion de ceux qui n'ont visiblement pas de raisons de demander un statut (de résident pour raison) humanitaire ou statut de réfugié ( ...) Concernant ceux dont le dossier nécessite une étude approfondie, ils seront logés dans des centres fermés qu'ils ne pourront pas quitter librement", a déclaré le ministre.

"Les gens qui ont visiblement un problème humanitaire, notamment des mères avec des enfants, seront logés dans des foyers" d'où ils pourront sortir et leur dossier sera traité suivant une procédure accélérée, a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient dans un climat tendu en Bulgarie après qu'un Algérien eut grièvement blessé samedi une vendeuse à coups de couteau à Sofia. Cet acte a provoqué des manifestations de nationalistes, et une campagne virulente contre les immigrés dans la presse.

Selon M. Yovtchev, cet Algérien, recherché par la police, attendait depuis décembre une réponse à sa demande de statut de réfugié.

Le ministre a par ailleurs déclaré s'attendre à une brusque réduction de l'afflux des immigrants après l'installation au début de l'année prochaine d'une clôture de 30 km dans le massif montagneux de Strandja par où passent 85% des migrants clandestins venant de Turquie.

D'ici là, 1.400 hommes de la police des frontières y seront déployés dès la semaine prochaine, selon M. Yovtchev.

"Nous triplerons (à environ 200 par mois) le nombre des personnes expulsées et diviserons par trois le nombre de celles qui entrent", a-t-il assuré.

Le plan d'action qui doit être appliqué d'ici six mois, prévoit par ailleurs des repas quotidiens garantis pour les migrants dans les foyers. Actuellement, ils touchent 65 leva (33 EUR) par mois par personne, somme très insuffisante, et sont tributaires de dons irréguliers de la Croix rouge et d'autres ONG.
(AFP, 4 novembre 2013)

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