Droits
de l'Homme / Human Rights
Près d'un an après la fronde de Gezi, un nouveau 1er mai sous tension à Istanbul
Des milliers de manifestants sont attendus mercredi à Istanbul pour un
1er mai sous haute tension autour de la fameuse place Taksim, déclarée
zone interdite par le gouvernement un an après la vague de contestation
qui a secoué la Turquie.
Depuis plusieurs jours déjà, les abords du coeur européen de la
mégapole turque ont été transformés en camp retranché. Des centaines de
barrières métalliques y ont été disposées autour de Taksim et des
dizaines de milliers de policiers --jusqu'à 40.000 selon les médias
turcs-- seront mobilisés pour en barrer l'accès.
Dans le climat politique extrêmement tendu qui prévaut dans le pays
depuis des mois, la bataille pour le contrôle, symbolique, de la place
s'annonce rude.
L'an dernier déjà, de violentes échauffourées avaient opposé la police
aux syndicats et à leurs troupes autour de Taksim alors en plein
travaux d'aménagement, interdite aux manifestants pour raisons de
sécurité.
Un mois plus tard, la place et son petit parc Gezi sont devenus le lieu
emblématique de la fronde contre le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan. Pendant plus de deux semaines, des dizaines de milliers de
Turcs y ont conspué son nom et réclamé sa démission, l'accusant de
dérive autoritaire et islamiste.
Depuis ces événements qui ont fait vaciller son règne de onze ans à la
tête de la Turquie, le Premier ministre en a systématiquement barré
l'accès aux protestataires de tous poils, à grand renfort de gaz
lacrymogènes et de canons à eau.
Dopé par le triomphe de son parti aux élections municipales du 30 mars
(45% des voix) et en pleine pré-campagne pour la présidentielle du mois
d'août, M. Erdogan a donc renouvelé son interdiction aux manifestants
du 1er mai.
"N'ayez aucun espoir pour Taksim (...) allez manifester dans d'autres
endroits d'Istanbul", a-t-il lancé, "il faut renoncer à jouer aux
enfants gâtés".
- Bras de fer -
Sur fond de guerre ouverte entre le gouvernement et ses ex-alliés de la
confrérie de l'imam turc Fethullah Gülen, les autorités ont agité le
spectre de "violences" de la part "d'organisations terroristes
illégales".
"L'ordre public et la sécurité sont menacés sur la place Taksim et ses
alentours, comme les droits et les libertés des citoyens", a mis en
garde mercredi le bureau du gouverneur.
Un argument balayé par les centrales syndicales de gauche, bien décidés, par principe, à braver l'interdiction du gouvernement.
"Taksim est un endroit symbolique pour la classe ouvrière turque et les
opprimés", a déclaré le patron de la Confédération des syndicats du
secteur public (KESK), Lami Özgen, "il y a eu un massacre, c'est là que
l'on peut exprimer notre soutien".
Lors du rassemblement du 1er mai 1977, des inconnus avaient ouvert le
feu, provoquant la panique dans la foule et la mort de 34 personnes.
Le Parlement turc a rétabli le 1er mai comme jour férié en 2009 et le
gouvernement a autorisé les rassemblements l'année suivante à Taksim.
"Nous serons des milliers à Taksim pour nous opposer à cette
interdiction irrationnelle et illégale", a promis le secrétaire général
de la Confédération des syndicats révolutionnaires (DISK), Kani Beko.
Dans leur combat, les syndicats ont trouvé le soutien de l'opposition,
qui a vu dans la décision du régime une nouvelle preuve de sa dérive
autoritaire.
"Laissez donc le peuple fêter le 1er mai là où il le souhaite", a
imploré le chef du parti républicain du peuple (CHP), Kemal
Kiliçdaroglu.
Le gouvernement a balayé tous ces arguments, bien décidé à protéger Taksim.
"Pendant Gezi, le pouvoir a été confronté pour la première fois à une
opposition qui s'est mobilisée sans le soutien d'aucun parti
politique", a expliqué à l'AFP le politologue Menderes Cinar, de
l'université Baskent d'Ankara.
"Cela a dérouté et effrayé Erdogan", a ajouté M. Cinar, "et
naturellement, il est bien décidé à éviter que l'histoire ne se
reproduise".
(AFP, 30 avril 2014)
Gül a signé la loi donnant des droits accrus à la MIT
Le président turc Abdullah Gül a signé vendredi la nouvelle version de
la loi controversée qui confère des pouvoirs accrus à l'agence
nationale de renseignement (MIT).
La loi, qui est entrée en vigueur avec sa publication au Journal
officiel samedi, a été votée jeudi par le parlement et dénoncée par
l'opposition qui a prévu de la contester devant la Cour suprême.
Le texte, déposé avant le scrutin municipal du 30 mars remporté haut la
main par le Parti gouvernemental de la justice et du développement
(AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avait suscité de
nombreuses critiques et le chef de l'Etat avait souhaité qu'il soit
révisé.
Dans la nouvelle version signée par Abdullah Gül, les services de
renseignements ont été placés sous la supervision du Parlement où une
commission spéciale sera chargée de superviser le MIT, la police et les
services de renseignement de la gendarmerie.
La nouvelle législation habilite le MIT à écouter les lignes
téléphoniques et à collecter des informations en lien avec "le
terrorisme, les crimes internationaux et le renseignement extérieur".
Elle accorde également une impunité judiciaire pour les membres du MIT
dans l'exercice de leurs fonctions et introduit des peines allant
jusqu'à 10 ans de prison pour la diffusion de documents confidentiels
du MIT.
L'opposition considère la loi comme la dernière cartouche du Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan, après la fuite de conversations
téléphoniques l'impliquant dans un scandale de corruption et des
conversations avec des responsables turcs, dont le patron du MIT, qui
évoquaient l'hypothèse d'une intervention militaire en Syrie.
M. Erdogan, au pouvoir depuis 11 ans, est en guerre contre son ancien
associé islamiste, le prédicateur Fethullah Gülen, à la tête d'un
mouvement socio-religieux, qu'il accuse d'être l'instigateur des ces
fuites.
(AFP, 26 avril 2014)
Children's Day in prison for 2000 kids
Tomorrow, 23 April, is "Children's Day" in Turkey. But for many children this is not a country looking after them.
Indeed, according to the figures provided by the Justice Ministry, there are 2000 children in Turkish prisons.
Most of these minors have been arrested during social demonstrations.
Children jailed in Turkey live in apalling prison conditions. The
violence especially Kurdish children experienced was dramatically shown
by the Pozanti Prison case, in 2012.
Reports in the press about rape and sexual abuse of Kurdish children
and juveniles held in the Pozanti Children’s Prison near the city
called Adana, have revealed an important number of outrageous events.
The allegations came out when 7 children aged between 13-17 years,
jailed for taking part in political demonstrations and throwing stones
at the police, spoke of the sexual and physical abuses, rape and
ill-treatment in handwritten notes they sent to the Mersin Branch of
the Human Rights Association (IHD) in April 2011. Following the
applications of these children IHD reported the claims of the children
to the Adana Regional Branch of Human Rights Foundation of Turkey
(TIHV) whereupon a commission of volunteer doctors headed by Doctor
Alev Aksungur went to Mersin in order to meet those children. TIHV
authorities had one on one interview with 7 children who applied to IHD.
The interviewed children reported that they were two by two delivered
to the wards of judicial prisoners despite demanding to share the same
ward with their friends. Children told that they were during their
imprisonment insulted by the prison administrator, the head guardian
and other guardians who also dispossessed children of their money,
prevented their eating, beat them naked in nooks and expose them to
verbal sexual abuse. One of the interviewed children told that a child
from the next ward was called to the bed and raped by an ordinary
prisoner. According to one other application by children, the prison
administrator beat the children with iron bars and hard objects. The
children as well as being subject to violence and sexual abuse, are
also made to do all cleaning works in wards including washing the
clothes of other prisoners. Applicant children said that each ward had
an authorized head chosen by ordinary prisoners. While delivering
Anti-Terror Law (TMK) victim children to wards, guardians say to these
wards staff; “We have brought PKK members. These children are turned
over to you.” It emerged later that some of these children had
recounted the sexual abuse as something that had happened to fellow
inmates.
According to the Human Rights Association (IHD), in 2013 59 out of 843 prisoners denouncing torture were children.
(ANF, Avril 23, 2014)
Police Detains Children on Children’s National Day
Police detained 4 children for chanting “Berkin Elvan is immortal”
during Istanbul’s official April 23 celebrations attended by Governor
Mutlu.
The incident took place as Governor Mutlu headed toward the podium for an award ceremony.
The aforementioned children initially faced an intervention by security
guards. Riot police officers detained the children by holding them from
their feet and arms, transferring them to a building nearby.
While the ceremony continued without an interruption, loud speakers filled the chants of the four children.
During the intervention, media representatives took photos - an attempt
initially blocked by the police and protested by journalists.
According to CNNTürk, the forth child was detained again after the detention of the other three.
On several occations, Turkey’s workers have faced police violence on May Day.
“There will be no tolerations on major crowds’ demonstrations. No
matter what, our police forces will intervene,” said Vice PM Bülent
Arınç on a press inquiry on May Day celebrations in Taksim Square.
Similarly, police broke up Teacher’s Day parades on November 24 with
water cannon and tear gas, leaving union members Aslı Akdemir and
Cebrail Bektaş injured.
“The government’s gift to teachers turns out to be tear gas and water
cannons,” Eğitim Sen Union member Betül Öztürk Korkut said.
Also on International Women’s Day, police barricaded the feminist night
parade in Taksim Square, banning women to make a press statement.
(BIA, April 23, , 2014)
May Day Committee Faces Police Violence
Police intervened May Day Committee members from Turkey's prominent
worker and profession unions DİSK, KESK, TMMOB and TTB as they gathered
in Istanbul's Taksim Sqaure to make a press statement on this year's
celebrations.
Pushing with their shields, police gripped roughly two dozens of
committee members by the entrance of Taksim Sqaure. It was also
reported that police sprayed tear gas during the intervention.
The attempt of DISK General Secretary Arzu Çerkezoğlu to make a press statement has also been interrupted by the police.
Various sources report that police has detained several demonstrators
includin union members and their supporters. Halk TV also claimed that
one of its cameraman has been inflicted with rib injuries.
"No to Taksim Sqaure, no to downtown Kadıköy district. Demonstrations
are forbidden there from now on,” Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan
said.
Addressing to the crowds during the opening ceremony of Istanbul
Bosporus Tube Highway on Sunday, PM Recep Tayyip Erdoğan asserted that
they’re not going to let any demonstrations, including May 1st
celebrations, happen in Kadıköy and Taksim in Istanbul.
“No to Taksim, no to Kadıköy…No more possible”
Despite the European Court of Human Rights’ (ECHR) ruling on Turkey’s
violation on demonstration rights, Erdoğan announced that they’re not
going to let any meetings and demonstrations happen both at Kadıköy and
Taksim. Erdoğan said the following:
“It is not possible to do these kinds of things not in Taksim Square
nor in Kadıköy Square, they may destroy our local business owner’s
shops.”
“We are definitely not going to let this happen anymore. If you want to
a demonstration, go ahead and do it at Yenikapı or Maltepe.
“From now on, we decided to arrange boutique squares in all of our
towns. It is not possible to do any demonstrations at Kadıköy or Taksim
Square anymore.” (BIA, April 21, 2014)
La loi conférant des pouvoirs élargis au MIT adoptée
Le parlement turc a adopté jeudi soir une législation controversée du
pouvoir islamo-conservateur qui confère des pouvoirs accrus à l'agence
nationale de renseignement (MIT), dénoncée par l'opposition qui a prévu
de le contester devant la Cour suprême.
Le texte, déposé avant le scrutin municipal du 30 mars remporté haut la
main (45%) par le Parti gouvernemental de la justice et du
développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avait
suscité de nombreuses critiques et le chef de l'Etat, Abdullah Gül,
avait souhaité qu'il soit révisé.
Dans la nouvelle version adoptée par les députés, les services de
renseignements ont été placés sous la supervision du Parlement où une
commission spéciale sera chargée de superviser le MIT, la police et les
services de renseignement de la gendarmerie.
La nouvelle législation, débattue dans une ambiance électrique par les
députés depuis la semaine dernière, habilite le MIT à écouter les
lignes téléphoniques et à collecter des informations en lien avec "le
terrorisme, les crimes internationaux et le renseignement extérieur".
- Contacts directs avec des "terroristes" -
Il autorise aussi les agents de cet organisme, dirigé par un proche du
Premier ministre, Hakan Fidan, à établir des contacts directs avec les
groupes considérés comme étant "terroristes".
Il apporte ainsi une protection légale aux discussions menées depuis
fin 2012 avec le chef emprisonné du Parti des travailleurs kurdes (PKK,
rebelles kurdes), Abdullah Öcalan, dans le cadre d'un processus de
règlement du conflit kurde qui perdure depuis 1984.
La nouvelle loi accorde également une impunité judiciaire pour les
membres du MIT dans l'exercice de leurs fonctions et introduit des
peines de jusqu'à 10 ans de prison pour la diffusion de documents
confidentiels du MIT.
Pour l'opposition parlementaire, la loi accorde des pouvoirs
extraordinaires voire "sans limites" à l'agence de renseignement à une
période où la Turquie a été secouée ces derniers mois par la diffusion
sur internet de nombreux enregistrements, impliquant le gouvernement et
plus directement son chef dans une vaste affaire de corruption révélée
le 17 décembre 2013.
Dans l'une de ces bandes sonores, des responsables turcs, dont le
patron du MIT évoquaient l'hypothèse d'une intervention militaire en
Syrie.
"Avec cette loi le gouvernement réussira à étouffer toutes les enquêtes
de corruption la visant et la Turquie avancera d'un Etat de droit à un
Etat où la démocratie est détruite", a commenté Atilla Kart, influent
député de la principale force d'opposition, le parti républicain du
peuple (CHP, centre-gauche).
"La loi réduira en outre au silence la presse et la société", estime le
parlementaire dont la formation a prévu de saisir la Cour
constitutionnelle pour obtenir son annulation.
Cette plus haute instance judiciaire du pays a annulé ces derniers temps des lois introduites récemment par le pouvoir
renforçant notamment son emprise sur l'appareil judiciaire et sur le
contrôle d'internet, provoquant la colère de M. Erdogan, éclaboussé par
les affaires de corruption mais sorti victorieux d'une élection test
pour son avenir politique alors qu'il lorgne le poste de président lors
de l'élection en août.
La majorité gouvernementale a, elle, défendu son projet qui assure "de meilleurs moyens de travail" au MIT.
"Si notre objectif était d'accorder des droits exceptionnels, nous
n'aurions jamais donné notre feu vert aux modifications" du texte
initial, a affirmé Mehmet Ersoy, député de l'AKP.
M. Erdogan est en guerre contre son ancien associé islamiste, le
prédicateur Fethullah Gülen, à la tête d'un mouvement socio-religieux,
qu'il accuse d'avoir juré sa perte.
Des camions escortés par des agents du MIT ont été interceptés au début
de l'année à la frontière syrienne par la police ou la gendarmerie, qui
a découvert à bord des armes destinées aux rebelles syriens, alors
qu'Ankara a toujours nié armer les combattants hostiles au président
Bachar al-Assad.
M. Erdogan a vu dans cette affaire l'ingérence d'éléments de la
confrérie Gülen infiltrés dans la police et la magistrature visant à
nuire à son régime, au pouvoir depuis 2002, et a procédé à de vastes
purges dans leurs rangs.
(AFP, 17 avril 2014)
Stalemate Between Unions and Governor as May Day Nears
Throughout the week, the talks between Turkey’s major workers unions
and Governor of Istanbul have resulted in a stalemate over the
celebration venue for this year’s May Day celebrations.
Governor Mutlu recommended Yenikapı Square and Maltepe Demonstration
Zone for May Day, while DISK President Kani Beko stated that they are
insistent about celebrating at Taksim.
Initially, talks were held on Monday when the representatives of DISK,
KESK, TMMOB and TTB have come together on Monday with Hüseyin Avni
Mutlu, the governor of Istanbul, to discuss the venue of this year’s
May Day celebrations.
During the meeting, Governor Mutlu recommended Yenikapı Square for May
Day. He also pointed out that they notified the committee that there
could can be a small gathering at Kazancı Slope [in order to
commemorate the killing of May Day celebrators in 1977] and Taksim
Monument but for mass celebrations, Yenikapı Square would be more
suitable.
On the other hand, Confederation of Progressive Worker Unions (DISK)
President Kani Beko stated that they are insistent about celebrating at
Taksim. He also reminded of last year’s police violence and previous
ECHR convictions.
Turkey convicted of “disproportional force”
On November 27, 2012, ECHR has found Turkey guilty of “exercising
excessive and disproportional force” on workers, ordering the Turkish
state to pay compensations.
ECHR has ruled that European Declaration of Human Rights (EDHR) Article
11 (related to right to public gatherings and demonstrations) was
violated.
On the filed ECHR application, it is stated that the Article 34 of the
Turkish Constitution was also violated: “Everyone has the right to hold
unarmed and peaceful meetings and demonstration marches without prior
permission.”
Last year, the celebrations of May Day were prohibited by Governor’s
Office because of endangering risk for Taksim Pedestrianization
Project. Police attacks in various places have caused many people’s
injuries.
“Opposing ECHR might risk dragging Turkey out”
Later on Tuesday, May Day Organization Committee, a body including
Turkey’s major worker and professional unions DİSK, KESK, TMMOB and TTB
held a press conference to reiterating their position on May Day
celebrations this year and previous ECHR verdicts.
Speaking at the press conference, Prof. Ibrahim Kaboğlu said that, with
the obligation of applying the decision, it is now government’s duty
and responsibility to provide the ground for May 1 celebrations.
“There is no legal ground on whether or not the celebrations requires
permission. Because May Day celebrations are peaceful and ECHR verdict
is binding as Turkish Constitution Article 90 rules that in conflicting
cases, international laws and treaties are binding,” Kaboğlu continued.
He also added that not complying with an ECHR verdict might risk dragging Turkey out of European Commission.
Çerkezoğlu: We don’t wish to experience last year again
On the other hand, DISK General Secretary Arzu Çerkezoğlu reminded that
no issues occured during 2010, 2011 and 2012 celebrations in Taksim.
“The address for May Day Celebrations in Istanbul is Taksim Square,” she said.
“What we understand from the governor is that the political authority
led by Prime Minister is continuing its attitude on deciding everything.
“The political authority is constantly attempting to polarize the
society and create divisions. It is seeking a tension policy and now it
is trying to drag May Day celebrations into this. We won’t let that
happen.
“Last year, the [police] violence was throughout the city. We don’t wish to experience that again.”
(BIA, April 16, 2014)
CEDH: la Turquie condamnée vingt ans après des disparitions
Vingt ans après les faits, dix-huit
ressortissants turcs ont obtenu mardi la condamnation de leur pays par
la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), pour la disparition en
juin 1993 de plusieurs de leurs proches dans le sud-est du pays.
Le 14 juin 1993, après une nuit d'affrontement entre des membres du
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces de l'ordre, les
proches des requérants avaient été arrêtés sous les yeux des villageois
et placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Görümlü
(à proximité des frontières avec l'Irak et la Syrie), selon le récit de
la CEDH.
Leurs familles sont sans nouvelles d'eux depuis lors.
Plusieurs actions en justice, dont une première plainte soutenue dès
1993 par Amnesty International, n'ont pas abouti. Une nouvelle action
pénale a été engagée ces dernières années à l'encontre de militaires,
dont certains sont accusés de meurtre en liaison avec ces disparitions,
mais "cette procédure est toujours pendante devant la cour d'assises
d'Ankara", a regretté la CEDH.
Les juges de Strasbourg ont alloué pour dommage moral 65.000 euros à
chacune des quatre familles de disparus, pour violation du "droit à la
vie" garanti par la Convention européenne des droits de l'homme.
La Turquie est membre depuis sa création en 1949 du Conseil de l'Europe, dont le CEDH est le bras judiciaire.
(AFP, 15 avril 2014)
Un projet de prison pour homosexuels inquiète les militants gays
Le gouvernement islamo-conservateur turc
envisage de construire des prisons réservées au homosexuels, suscitant
l'inquiétude des associations de défense de leurs droits qui redoutent
un renforcement de la discrimination dans un pays déjà très homophobe.
En réponse à la question d'un député de l'opposition, le ministre de la
Justice Bekir Bozdag a dévoilé son intention de construire des
établissements pénitentiaires où les homosexuels seraient séparés des
autres détenus afin de les "protéger".
"Les condamnés qui se proclament gays ne seront pas mélangés aux autres
détenus dans les secteurs communs ou pendant les activités sociales
dans les nouvelles prisons", a écrit M. Bozdag dans un courrier publié
sur le site internet du Parlement.
Les militants de la cause homosexuelle ont dénoncé cette intention, en
rappelant que les détenus gays étaient déjà placés à l'isolement dans
les prisons turques, ainsi que l'a reconnu le ministère de la Justice
lui-même.
"C'est une pratique moyen-âgeuse. Ce type de ségrégation n'est rien
d'autre qu'une punition", a déclaré à l'AFP le porte-parole du groupe
Kaos GL, Murat Koylu.
"Au lieu de créer des aires publiques où les personnes peuvent vivre
ensemble quelles que soient leurs orientations sexuelles, le
gouvernement a choisi une fois de plus d'ostraciser les homosexuels", a
déploré M. Koylu.
Selon les statistiques du ministère de la Justice, les prisons turques
accueillent officiellement 79 détenus homosexuels, bisexuels ou
transgenre, mais ce nombre est considéré comme nettement inférieur à la
réalité, de nombreux détenus préférant cacher leur orientation sexuelle.
A l'inverse de nombreux pays musulmans, l'homosexualité n'est pas
pénalement réprimée en Turquie mais l'homophobie y est largement
répandue et souvent accompagnée de violences.
En 2010, la ministre de la Famille et de la Femme Aliye Selma Kavaf,
membre du parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avait
qualifié l'homosexualité de "maladie" devant être "soignée", suscitant
un tollé parmi les militants gays.
(AFP, 16 avril 2014)
La police turque met fin à une occupation d'usine à Istanbul
La police turque est intervenue jeudi matin à Istanbul pour déloger des
ouvriers qui occupaient depuis près de deux mois leur usine d'emballage
de la compagnie américaine Greif-Sanjut, a rapporté l'agence de presse
Dogan.
Au moins 91 personnes ont été interpellées lors de cette opération
musclée, qui a fait plusieurs blessés parmi les salariés de cette
entreprise située dans le district populaire de Hadimköy, sur la rive
de la mégapole, a précisé l'agence.
Un petit groupe d'ouvriers est parvenu à monter sur le toit de l'usine pour dénoncer l'intervention des forces de l'ordre.
Les quelque 600 salariés de l'établissement exigent depuis des semaines
de leur direction une augmentation de salaire et de meilleures
conditions de travail.
(AFP, 10 avril 2014)
Intellectuals Around the World Urge the Release of Ill-Inmates
Hundreds of people, intellectuals, politicians, artists across the
world has signed a letter to Prime Minister R.T. Erdoğan and Minister
of Justice Bekir Bozdağ to underline the plight of 544 ill prisoners in
Turkish jails with 163 in critical condition.
Among the signatories are Prof. Noam Chomsky, Prof. Immanuel
Wallerstein, Archbishop Desmond Tutu, Selahattin Demirtaş, Co-chair of
Peace and Democracy Party, Oscar Olivera, several EMPs, British lawyers
Frances Webber, Margaret Owen OBE, Gareth Peirce, Louise Christian,
Sinn Fein Pat Sheean MLA and Conor Murphy MP, G. M. Tamás, Philosopher,
a former member of the Hungarian Parliament, Jacques Gaillot, Catholic
Bishop.
The letter read as follows:
“There are 544 prisoners critically ill in Turkish prisons according to
reports of the Human Rights Association İnsan Hakları Derneği (IHD) and
Türkiye Insan Haklari Vakfi (TIHV). 163 of them are in life-threating
conditions. The Minister of Justice recently stated that 2300 prisoners
had died in the last 13 years.
“Turkish prisons are in general extremely inhuman. After a recent
amendment of the custody law passed in January 2013 chances for ill
prisoners to be released have decreased even more. Political prisoners
suffering from health problems have in fact no chance to be released,
because they are charged under the controversial “Anti Terror
Legislation”. "
“According to this legislation political prisoners can be termed a
threat to public security, which prevents their release. In addition
the law established in January 2013 indicates that forensic institutes
make the decision whether the prisoners are released. But the forensic
institutes are well known for being politically biased.
"The Turkish Human Rights Association, Bar Associations and the Medical
Association (TBB) have denounced this practice. - said the letter
adding that "Opposition politicians have made proposals for improvement
of legal regulations in parliament, but they have not been approved
until now".
“The imprisonment and abuses of critically ill persons violate the
‘Right to life’ and the ‘Prohibition of Torture’ regulations of the
‘European Convention of Human Rights’. The inhuman conditions in
Turkish prisons must be improved. Human rights abuses are not
tolerable. The European Court of Human Rights (ECHR) condemned Turkey
in many cases.
“The signatories are asking Prime Minister R.T. Erdoğan and Minister of
Justice Bekir Bozdağ, as a first step to take all possible measures to
ensure the release of all critically ill prisoners in Turkey".
(BIA, April 9, 2014)
Turkey censured by Europe's Human Rights Court
The European Court of Human Rights has condemned Turkey for the
excessive length of the pre-trial detention of Ziya Ergezen and Mehmet
Ergezen who were arrested in 2005 after several kilos of explosives
were discovered in their home.
The court has found Turkey guilty of violating articles in regards to
the length of the pre-trial detention period given; shortcomings in the
relevant appeal procedure in regard to Ziya Ergezen and the general
length of proceedings.
Ziya Ergezen and Mehmet Ergezen were placed in pre-trial detention
after their arrests. They were sentenced in December 2006 by the Assize
Court to 10 years’ imprisonment for membership of an illegal
organization and possession of explosives. However, the judgment was
quashed in June 2007, but the Assize Court ordered the applicants to be
kept in pre-trial detention until November 2007 at which point the
court upheld the previous convictions and sentences handed down. Ziya
Ergezen was released September 2010 on the grounds that he was
suffering from cancer and unlikely to survive. He passed away 10 months
later.
The European Court of Human Rights also ruled that Turkey must provide
reparations for the costs and expenses incurred by the two complainants
amounting to 4,000 euros to Mehmet Ergezen and 4,300 euros to the heirs
of Ziya Ergezen and 500 euros jointly to the heirs of Ziya Ergezen,
including Mehmet Ergezen.
Turkey is required to obey The European Court of Human Rights
decisions, but so far has refused to accept the court's previous
decisions on at least 1,200 cases. (Anadolu Agency, Apr 9, 2014)
Murder suspect absent again in Gezi Park protester murder case
An Ankara court on April 7 ruled for the calling of murder suspect
Ahmet Şahbaz to the next hearing into the death of Gezi Park protester
Ethem Sarısülük.
The fourth hearing of the Sarısülük death case was held in Ankara
yesterday, and police officer Şahbaz is charged with shooting Sarısülük
to death during the anti-government protests in Güvenpark on June 1.
Şahbaz is accused of “killing a person by unintentionally exceeding the limits of self-defense, due to excusable circumstances.”
It was previously reported that Şahbaz’s testimony would be received
via video from Şanlıurfa, the southeastern province where he is
currently assigned. However, it was later announced that plan had been
cancelled as well.
Lawyer Murat Yılmaz argued that the court is “dallying” and avoiding Şahbaz’s testimony.
“This trial cannot continue like this. The suspect’s interrogation was
not finished [in the last hearing on Dec. 2, 2013], it was cut in the
middle,” he said. “Şahbaz should have been here today. The judge should
answer why he was not brought here today.”
At the end of yesterday’s hearing, the judge issued a call to Şahbaz to
attend the next hearing. However, an arrest warrant was not issued.
The next hearing of the case will be held May 26.
Sarısülük is one of the eight protesters killed in clashes after Gezi
Park protests turned into nationwide anti-government rallies after a
heavy-handed police attack on a peaceful sit-in against the Taksim
renovation plan.
(hurriyetdailynews.com, April 8, 2014)
Des accusations de fraude électorale ravivent les tensions
La police turque a dispersé mardi des manifestants de l’opposition qui
dénonçaient des fraudes au scrutin municipal à Ankara, ravivant la
tension politique deux jours à peine après le triomphe électoral du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Les forces de l’ordre sont intervenues dans l’après-midi avec des
canons à eau et ont rapidement dispersé quelque 2.000 personnes qui
encerclaient depuis la fin de la matinée le siège du Haut conseil
électoral (YSK) aux cris de «Tayyip voleur !».
Le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) au
pouvoir, Huseyin Celik, a condamné ce rassemblement, qui ravive le
souvenir de la fronde antigouvernementale du printemps 2013 et les
récentes manifestations ayant émaillé la campagne des élections
municipales.
«On ne peut pas proclamer une victoire que le peuple vous a refusée en
réunissant une foule devant le Haut conseil», a déploré M. Celik.
Nettement distancé dimanche dans les urnes, le principal parti
d’opposition a engagé la riposte sur le terrain légal en dénonçant
mardi des «irrégularités» lors du scrutin et demandé un nouveau
comptage des voix à Ankara et Istanbul, où il a été battu par le Parti
de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
Dans la capitale, le Parti républicain du peuple (CHP) a déposé un
recours devant le YSK pour contester la victoire du maire sortant AKP
Melih Gökçek, qui s’est imposé de justesse face à son adversaire du CHP
Mansur Yavas.
Quelque 32.000 voix sur près de trois millions d’électeurs à peine
séparent les deux rivaux, crédités respectivement de 44,79% et 43,77%
des suffrages.
«Nous pensons qu’il n’y a pas eu d’élection honnête à Ankara», a
déclaré M. Yavas devant la presse. «Nous ne nous laisserons pas voler
notre vote», a-t-il ajouté, «et si c’est nécessaire, nous irons devant
la Cour constitutionnelle».
Le maire sortant, très populiste et controversé, qui dirige la ville
depuis 1994, a riposté sur le champ en dénonçant lui aussi des
manoeuvres de son rival.
- Vague de contestations -
«Nous aussi nous avons découvert des irrégularités et nous avons déposé
un recours. 124.000 bulletins ont été annulés, dont beaucoup en faveur
de l’AKP», a lancé M. Gökçek. «Ils veulent semer le désordre en Turquie
(...) ils veulent donner l’impression que la démocratie est menacée en
Turquie», s’est-il indigné.
Les deux candidats avaient successivement proclamé leur victoire
dimanche soir, dans une grande confusion et un climat très tendu.
Adoptant la même stratégie, le CHP a même contesté les victoires de
l’AKP à Istanbul, la plus grande ville du pays, et à Antalya (sud), et
demandé un nouveau comptage des voix.
«Tous les bulletins doivent être recomptés afin que les habitants
d’Istanbul acceptent sereinement les résultats», a déclaré le candidat
stambouliote du parti, Mustafa Sarigül, pourtant nettement battu par le
maire sortant.
A l’inverse, le parti au pouvoir a également contesté la victoire,
serrée, du Parti de l’action nationaliste (MHP) à Adana (sud).
Signe de la tension persistante en Turquie, la police est aussi
intervenue avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau à Ceylanpinar
(sud-est), près de la frontière syrienne, contre des centaines de
partisans du Parti pour la paix et la démocratie (BDP) kurde qui
protestaient contre les fraudes de l’AKP, vainqueur du scrutin.
Dans ce climat, le ministre de l’Energie a été contraint mardi de
rejeter les suspicions nées des multiples coupures de courant observées
dans plusieurs villes du pays dimanche soir à l’heure du dépouillement.
«Ceux qui ont perdu ne doivent pas se servir des pannes d’électricité
pour excuser leur défaite», a réagi Taner Yildiz, qui a expliqué que
celle constatée dans certains quartiers d’Ankara avait été provoquée
par un chat qui avait pénétré dans un transformateur.
Malgré des accusations de corruption et un scandale d’écoutes
téléphoniques, M. Erdogan est sorti grand vainqueur du scrutin de
dimanche, à l’issue duquel son parti a recueilli 45% des voix. Sitôt
les résultats connus, le Premier ministre, qui lorgne désormais sur la
présidentielle d’août prochain, a menacé de faire «payer» ses
adversaires.
(AFP, 1 avril 2014)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Début du procès en appel pour la sociologue Pinar Selek
La Cour de cassation turque a commencé mercredi à examiner un pourvoi
des avocats d'une sociologue turque réfugiée en France, Pinar Selek,
condamnée en 2013 à la prison à vie pour sa participation à un attentat
en 1998 à Istanbul.
Au terme de plusieurs heures de débats, le président de la Cour a renvoyé son jugement au 11 juin prochain.
Lors de l'audience, les avocats de l'universitaire ont plaidé pour
l'annulation du verdict rendu contre sa cliente, tant sur le fond que
sur la forme.
"Il n'y a pas eu d'attentat, aucune preuve ne le démontre. Tous les
éléments font penser à une fuite de gaz", a défendu Ayhan Erdogan.
Son confrère Bahri Belen a dénoncé le caractère "politique" du jugement
rendu contre sa cliente, militante des droits de l'homme et de la
défense de la minorité kurde. "Ce procès est digne de ceux des
Rosenberg (Etats-Unis) et de Dreyfus (France)", a-t-il clamé.
Aujourd'hui âgée de 43 ans, Pinar Selek a été arrêtée en 1998 après une
explosion sur le marché aux épices d'Istanbul qui avait fait 7 morts et
une centaine de blessés.
La justice lui reprochait d'être membre du mouvement rebelle kurde du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'avoir préparé et posé la
bombe, ce qu'elle a toujours nié. Elle avait été remise en liberté en
2003 après un rapport d'expertise attribuant l'explosion à une fuite de
gaz.
Sur la foi de ce rapport et de la rétractation du principal témoin à
charge, les tribunaux turcs ont acquitté Pinar Selek à trois reprises,
en 2006, 2008 et 2011. Mais à chaque fois, la Cour de cassation a
invalidé ces verdicts.
Mais en 2012, un tribunal d'Istanbul a décidé de rejuger la sociologue
à la faveur d'un changement de juge, et l'a condamnée en 2013 à la
réclusion à perpétuité.
"Son cas est ubuesque. Il faut que la Cour de cassation dise le droit
et annule les condamnations aberrantes", a déclaré mercredi à l'AFP
Martin Pradel, représentant de la Fédération internationale des droits
de l'homme (FIDH) venu assister au procès avec des membres d'un
collectif de solidarité de Strasbourg (France).
Pinar Selek a quitté la Turquie en 2009 et vit aujourd'hui à Strasbourg. Elle obtenu l'an dernier l'asile politique en France.
Le mandat d'arrêt délivré contre elle à la demande des autorités
turques a été levé en février par Interpol après une visite en Turquie
du président français François Hollande, a-t-on indiqué de source
proche du dossier. (AFP, 30 avril 2014)
Un écrivain-journaliste condamné à la prison pour insulte à Erdogan
L'écrivain-journaliste turc Önder Aytaç a été condamné lundi par un
tribunal d'Ankara à 10 mois de prison avec sursis pour avoir insulté le
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sur le réseau Twitter, ont
rapporté les médias locaux.
M. Aytaç ne purgera sa peine qu'en cas de récidive, ont précisé ces médias.
Réputé proche de la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, il avait
été brièvement placé en garde à vue par la police fin mars après la
fuite retentissante sur internet d'une conversation confidentielle de
responsables turcs sur la Syrie.
Spécialiste des questions de sécurité, Önder Aytaç, auteur et
éditorialiste du journal d'opposition Taraf, était soupçonné d'avoir eu
connaissance de ces enregistrements avant leur diffusion sur la
plateforme d'échanges de vidéos YouTube.
Longtemps son alliée, l'organisation de M. Gülen est aujourd'hui
l'ennemie jurée de M. Erdogan, qui la soupçonne d'être à l'origine des
accusations de corruption qui éclaboussent son gouvernement depuis la
mi-décembre.
Pour tenter d'enrayer la diffusion de ces accusations sur les réseaux
sociaux, M. Erdogan a fait bloquer l'accès au réseau Twitter puis à
YouTube.
L'interdiction de Twitter a été levée au bout de deux semaines sur
ordre de la Cour constitutionnelle, mais celle de YouTube reste en
vigueur, même si elle est largement contournée par les internautes.
Les organisations de défense de la liberté de la presse épinglent
régulièrement le régime turc pour son "autoritarisme" croissant envers
les médias.
(AFP, 28 avril 2014)
Nouvel épisode judiciaire pour la sociologue Pinar Selek
Nouvel épisode le 30 avril dans l’interminable affaire Pinar Selek, du
nom de cette sociologue turque réfugiée à Strasbourg depuis 2009 : ce
jour-là, la Cour de cassation d’Ankara doit examiner le pourvoi formé
par les avocats après la condamnation de l’universitaire à la prison à
perpétuité, en janvier 2013. Une délégation strasbourgeoise doit se
rendre ce jour-là en Turquie.
Le 24 janvier 2013, Pinar Selek, 43 ans, était condamnée à la prison à
perpétuité, à Istanbul, dans un procès portant sur une explosion
survenue en 1998 sur le marché aux épices. Il s’agissait du quatrième
procès, pour les mêmes faits, Pinar Selek accusée d’être impliquée
dans cette mortelle explosion ayant été acquittée à trois reprises, en
2006, en 2008 et en 2011.
A Strasbourg, où elle vit depuis 2009 après avoir séjourné à Berlin,
Pinar Selek a vu se développer autour d’elle un important mouvement de
solidarité. Des universitaires, des élus (notamment le maire Roland
Ries et le député Philippe Bies), des militants associatifs ont uni
leurs voix pour dénoncer l’archarnement judiciaire dont la militante
turque des droits des femmes et des minorités est l’objet.
Des rapports d’expertise ont d’ailleurs conclu par le passé à une
explosion accidentelle. Pinar Selek a été incarcérée deux ans à
Istanbul, de juillet 1998 à décembre 2000 dans le cadre de cette
affaire.
Après la condamnation de janvier 2013, qui a suscité de vives
protestations en Turquie même et à l’étranger, les avocats de Pinar
Selek ont formé un pourvoi en cassation. Le mandat d’arrêt délivré
contre elle à la demande des autorités turques a été levé il y a
quelques semaines par Interpol.
Le 30 avril prochain, la 9e chambre de la cour de cassation à Ankara,
celle qui a cassé à deux reprises déjà les acquittements de Pinar
Selek, doit une nouvelle fois examiner cette affaire et les conditions
dans lesquelles s’est tenu le procès de janvier 2013.
Le comité de soutien à la sociologue qui vit à Strasbourg a lancé il y
a quelques semaines déjà la mobilisation pour former une délégation qui
doit se rendre ce jour-là à Ankara.
Le comité de soutien et les avocats de Pinar Selek assurent avoir
toutes les garanties que cette délégation pourra assister à l’audience,
à Ankara. (actualisé à 18h10)
17h10 : Selon nos dernières informations, une délégation forte d’une
trentaine de personnes, de Strasbourg et de Paris, devrait se rendre le
29 avril à Ankara. L’audience de la 9e chambre de la cour de cassation
doit se tenir le 30 avril au matin, les juges pourraient rendre leur
décision le jour même.
Un élu de Strasbourg, au-moins, fera partie de la délégation,
Abdelkarim Ramdane, conseiller municipal EELV, qui représentera le
maire. La délégation de l’Université pourrait être composée de quatre
personnes, dont Edouard Mehl, vice-président, qui représenterait Alain
Beretz. (http://www.dna.fr/actualite/2014/04/23/strasbourg-nouvel-episode-judiciaire-pour-la-sociologue-pinar-selek)
Twitter bloque l'accès à deux sites en Turquie
Le réseau Twitter a bloqué l'accès dimanche à deux sites en Turquie,
accusés par le régime islamo-conservateur de diffuser des fuites
attestant d'actes de corruption visant le Premier ministre, Recep
Tayyip Erdogan, en son entourage.
Cette décision intervient après des contacts effectués la semaine
dernière en Turquie par des émissaires de la société américaine qui a
été bloquée par les responsables gouvernementaux turcs pendant plus de
dix jours avant que la Cour suprême turque en décide le contraire.
Les deux sites incriminés, jugés nocifs par les autorités d'Ankara,
avaient diffusé quotidiennement lors de la campagne pour les élections
municipales du 30 mars des enregistrements de conversations
téléphoniques mettant en cause le gouvernement et personnellement le
Premier ministre et des membres de sa famille dans un vaste scandale de
corruption et de malversation.
Mais Twitter a réaffirmé dimanche qu'il n'était pas question d'aller
plus loin dans les exigences d'Ankara et de "fournir des informations
sur les détenteurs des comptes simplement parce qu'un gouvernement les
réclame".
Ankara souhaitait notamment obtenir des informations précises sur les détenteurs de dizaines d'autres comptes litigieux.
M. Erdogan avait exigé que Twitter ouvre un bureau de liaison en
Turquie et paie des impôts mais la société de microblogging a décliné,
refusant d'ouvrir une représentation dans un pays où elle était
interdite.
Le site de partage de vidéos YouTube est par ailleurs toujours interdit
d'accès en Turquie depuis le 28 mars après avoir diffusé une bande
sonore d'une réunion confidentielle des responsables turcs évoquant
l'hypothèse d'une intervention militaire en Syrie voisine.
Il y a des négociations avec le gouvernement turc sur ce point, mais
elles semblent bloquées et la Cour constitutionnelle devrait statuer
prochainement sur son sort.
(AFP, 20 avril 2014)
Twitter refuse d'ouvrir un bureau en Turquie, dément toute "évasion fiscale"
Twitter a rejeté mercredi les demandes pressantes des autorités turques
d'ouvrir un bureau de représentation dans leur pays, y jugeant le
"climat" défavorable après son interdiction, et catégoriquement démenti
toute "évasion fiscale".
Au terme de deux jours de rencontre avec des responsables turcs,
l'entreprise américaine s'est réjouie d'avoir pu s'expliquer après les
violentes attaques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan mais a
refusé de se plier à ses exigences.
"Nous n'avons pas accepté d'ouvrir un bureau en Turquie (...) n'importe
quelle compagnie émettrait des réserves sur un climat d'investissement
dans lequel son service a été interdit", a déclaré à l'AFP le
vice-président de Twitter Colin Crowell, lors d'un entretien accordé à
plusieurs médias à Istanbul.
"Nous évaluons l'opportunité d'ouvrir un bureau en fonction du climat
d'investissement. Investir plus ici pour développer nos activités est
directement lié à la certitude que nous avons, ou pas, de pouvoir
assurer la continuité de notre service", a poursuivi M. Crowell.
Depuis plusieurs semaines, le réseau de microblogging, comme la
plateforme d'échange de vidéos YouTube, fait l'objet de violentes
attaques de la part de M. Erdogan, accusés de diffuser largement des
accusations de corruption qu'il juge diffamatoires.
En pleine effervescence électorale, le chef du gouvernement
islamo-conservateur a purement et simplement interdit le 20 mars
l'accès à Twitter, suscitant une avalanche de critiques en Turquie et
dans le monde entier dénonçant une atteinte à la liberté d'expression
et la dérive autoritaire de son régime.
M. Erdogan a été contraint de lever cette mesure après un arrêt le 2
avril de la Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire
du pays.
Furieux, le Premier ministre, qui a également coupé l'accès à YouTube
le 28 mars, a accusé la semaine dernière Twitter et les autres réseaux
sociaux d'"évasion fiscale".
Plusieurs ministres ont exigé de l'entreprise basée à San Francisco
(Etats-Unis) l'ouverture d'un bureau en Turquie. "Une entreprise doit
disposer d'un bureau pour pouvoir payer des impôts", a ainsi plaidé
celui des Finances, Mehmet Simsek.
- Comptes fermés -
En écartant cette possibilité, M. Corwell a assuré mercredi que Twitter
respectait la loi fiscale turque. "Nous avons une filiale en Turquie
qui paie les impôts requis, comme de nombreuses autres entreprises qui
font des affaires ici", a-t-il dit.
Avec d'autres multinationales comme Google, Apple ou Amazon, Twitter
est dans le collimateur de gouvernements européens qui l'accusent
d'échapper à l'impôt par le biais de mécanismes sophistiqués
d'optimisation fiscale, en toute légalité.
Sur le fond de la querelle qui les oppose au gouvernement, les
responsables de Twitter ont confirmé avoir interdit de leur propre chef
l'accès des internautes turcs à plusieurs des comptes Twitter qui ont
particulièrement irrité Ankara.
"Nous appliquons notre politique dite de +contenu retenu par pays+:
nous fermons des comptes en Turquie mais les laissons ouverts
ailleurs", a expliqué le vice-président du réseau, précisant que
"certains d'entre eux violaient aussi nos propres règles et ne
faisaient pas l'objet d'une décision de justice".
"Lorsque nous le faisons, nous essayons d'être les plus transparents possibles avec nos utilisateurs", a insisté M. Corwell.
Le responsable de Twitter a souligné avoir détailler ces pratiques à
ses interlocuteurs de l'autorité turque des technologies de
l'information (BTK), de celle des télécommunications (TIB) et de la
présidence de la République.
"Une partie de nos discussions a été d'expliquer cette politique, de
dire qu'il n'est pas nécessaire de fermer un service à des millions
d'utilisateurs et d'ouvrir des canaux de communications en cas de
problèmes", a-t-il dit.
A l'issue de leur réunion, le directeur du BTK Tayfun Acarer avait qualifié lundi ses
discussions avec les responsables de Twitter de "positifs".
"J'ai l'espoir que cette interdiction est définitivement derrière nous
et que notre avenir en Turquie s'annonce désormais prometteur", a
conclu Colin Corwell.
La Turquie, qui compte 12 millions d'abonnés à Twitter, est épinglée
comme l'un des pays les plus répressifs en matière de surveillance des
contenus diffusés sur internet.
(AFP, 16 avril 2014)
Erdogan accuse Twitter d'évasion fiscale
Le Premier ministre turc a accusé Twitter d'évasion fiscale après que
le réseau a été utilisé pour diffuser des enregistrements et écoutes
téléphoniques mettant en cause son proche entourage dans un scandale de
corruption.
"Twitter, YouTube et Facebook sont des sociétés internationales créées
pour faire du profit", a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans des propos
retransmis à la télévision. "Twitter est parallèlement aussi coupable
d'évasion fiscale", "Nous allons nous en occuper", a ajouté le Premier
ministre.
"Ces compagnies, comme toutes les compagnies internationales,
devront respecter la Constitution, les lois et les règles fiscales de
mon pays", a-t-il dit.
Sur ordre du gouvernement, l'autorité turque des télécommunications a
interdit le 20 mars l'accès à Twitter, sur lequel des opposants avaient
diffusé des enregistrements de conversations téléphoniques piratées
mettant en cause M. Erdogan dans un vaste scandale de corruption
Cette interdiction a suscité une avalanche de critiques de la part des
alliés de la Turquie au sein de l'Otan et des organisations de défense
des droits de l'Homme. Ceux-ci ont estimé que cette mesure jetait le
doute sur l'engagement pris par ce pays, qui souhaite rejoindre l'UE,
de respecter les normes et valeurs européennes.
Réticentes, les autorités ont néanmoins été contraintes de lever le
blocage de Twitter le 3 avril, conformément à un arrêt de la Cour
constitutionnelle qui a jugé que cette mesure violait le droit
constitutionnel à la liberté d'expression.
M. Erdogan a de nouveau critiqué samedi l'arrêt de la Cour : "Nous
avons suivi le jugement (de la Cour sur Twitter), mais je le redis, je
ne le respecte pas."
Le Premier ministre a critiqué la plus haute juridiction turque, qui,
selon lui "prend la défense du droit commercial des sociétés
internationales, au lieu de prendre la défense de son propre pays".
"Cela s'apparente à de l'ingérence dans la politique", a-t-il déclaré.
D'ailleurs, a affirmé M. Erdogan, la Cour constitutionnelle fait preuve
d'"un appétit croissant pour l'ingérence dans la sphère politique (...)
J'ai toujours dit ceci : ceux qui veulent faire de la politique
devraient laisser leur siège, enlever leur robe (de magistrat) et faire
de la politique dans le cadre de partis politiques".
Le blocage de Twitter a été rapidement et assez largement contourné par
les quelque 12 millions d'utilisateurs du réseau en Turquie, qui ont
envoyé des tweets par sms ou en modifiant leurs paramètres sur Internet.
La semaine précédente, le gouvernement avait indiqué qu'il
maintiendrait le blocage, en vigueur depuis le 27 mars de l'accès à
YouTube, malgré deux décisions de justice, tant que certaines
informations jugées "illégales" n'en seraient pas retirées.
Premier ministre depuis onze ans, M. Erdogan a ordonné le blocage des
réseaux sociaux avant le scrutin municipal du 30 mars, dont il a été le
grand vainqueur en dépit d'accusations de corruption.
(AFP, 12 avril 2014)
CPJ calls on Erdoğan to stop restricting free media in Turkey
The Committee to Protect Journalists (CPJ), an independent, non-profit
organization, has urged Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan to reverse
all anti-press measures and laws in Turkey and to remove bans on social
media in an open letter posted on the website of the New York-based
organization.
“We … respectfully urge you to reverse all measures and laws aimed at
hampering the free flow of information. The ban on YouTube should be
lifted and any further attempts to stifle social media should be
stopped; the prosecution, detention, and harassment of journalists in
retaliation for their work should cease; the aggressive anti-press
rhetoric should be abandoned once and for all; and your government
should take on meaningful judicial reforms to reform its anti-press
statutes,” read the letter signed by Joel Simon, executive director of
the organization.
The letter was also sent to the ambassadors of Turkey and the United
States, as well as U.S. Secretary of State John Kerry, and some top EU
officials in Brussels.
In the recent past, Turkey was hailed as a model for a region aspiring
for freedom, democracy and tolerance but is today being criticized as a
country drifting away from the principles and practices that define
true democracy, the letter said, depicting the Turkish press as being
under heavy pressure.
While recalling that the government banned Twitter, blocked YouTube and
threatened to shut down Facebook following the adoption of a
restrictive Internet Law, the CPJ said measures to silence media was
not limited to online media.
“These recent measures, as well as the imprisonment of journalists, the
use of force against the press covering protests, and the sacking of
critical journalists in major news organizations, are a setback for
Turkish democracy and a sharp reversal of the reform process that you
and your party, the AKP [Justice and Development Party], have pushed
forward since 2002. Your actions confirm international apprehension
that Turkey is going down an authoritarian path, one that undermines
your country’s reputation, political aspirations, economic interests,
and international partnerships,” the letter said.
“Turkey’s ambitions to be a regional leader cannot be met in a context
of increased censorship and intolerance to dissent. Prime Minister
Erdoğan, you must not miss this historic opportunity for Turkey to act
as a model of democracy and tolerance in the region. We urge you to
stop moving away from that goal and resume Turkey’s march toward the
advanced democracy that you and your party promised to bring to your
country,” it said.
(hurriyetdailynews.com, April 10, 2014)
Libération conditionnelle pour Deniz Zarakolu
Deniz Zarakolu, le fils de
l’éditeur turc et défenseur des Droits de l’Homme Ragip Zarakolu, a
bénéficié d’une libération conditionnelle mise en application dans la
nuit de mercredi au jeudi 27 mardi 2014, au terme de deux ans et demi
de détention provisoire totalement arbitraire. Le jeune thésard reste
inculpé, comme la totalité des 45 personnes emprisonnées dans le cadre
du procès KCK (Communautés du Kurdistan), qui ont bénéficié de cette
mesure. La majorité est composée de journalistes. Le Collectif VAN, qui
avait réuni un parrainage international pour son Comité de Soutien, se
réjouit de cette nouvelle mais la mobilisation ne doit pas faiblir.
Rappelons que les lourdes peines encourues planent toujours sur la tête
des inculpés. Et que d’autres intellectuels, prétendument prisonniers
de droit commun comme c’est le cas de Sevan Nichanian [Nişanyan],
payent cher leur engagement en faveur des Arméniens et des minorités de
Turquie.
Deniz Zarakolu est le fils du célèbre éditeur turc et militant des
droits de l’homme Ragıp Zarakolu. Arrêté le 4 octobre 2011 en Turquie
par ordre du tribunal spécial d'Istanbul, Deniz a été inculpé le 7
octobre 2011 et risque toujours jusqu'à 12 ans de prison.
Son arrestation faisait suite à une série de conférences qu’il a
délivrée au sein de l’Académie du BDP (Parti pour la paix et la
démocratie). Ces conférences traitaient d'histoire et de philosophie
politique telle celle qu’il a donnée sur La Politique d’Aristote.
Deniz Zarakolu est donc accusé de terrorisme pour des activités
purement intellectuelles, menées dans le cadre de l’université d’un
parti légal ayant des députés au parlement turc.
Né en 1975 à Istanbul, Deniz Zarakolu a d’abord obtenu un diplôme de
génie civil à l'Université technique Yildiz, puis un master en sciences
politiques. Il est doctorant à l'Université Bilgi d’Istanbul, dans le
département de sciences politiques. Il a écrit des livres sur le
philosophe anglais du XVIIe siècle Thomas Hobbes, et le système de la
justice turque. Deniz Zarakolu a également traduit l’œuvre de Hobbes,
De Cive (Le Citoyen).
En 2002, il avait été arrêté et accusé d’« incitation à la vengeance ou
à la haine » pour un discours qu'il avait prononcé à l'enterrement de
sa mère, décédée des suites d’un cancer non soigné en prison. Ayşenur
Zarakolu était éditrice au sein de Belge et avait été incarcérée à
cause des livres qu’elle publiait avec son époux Ragıp. Suite à ce
procès, Deniz Zarakolu avait été acquitté.
Deniz Zarakolu a travaillé au sein d'ONG en tant que traducteur.
Il est éditeur pour la revue semi-académique Idea et collabore avec son
père au sein de la maison d’édition stambouliote Belge. (www.collectifvan.org)
YouTube saisit la Cour suprême pour obtenir son déblocage
Le site de partage de vidéos YouTube a saisi lundi la Cour
constitutionnelle turque pour obtenir la levée de son blocage en
Turquie ordonnée par le gouvernement après la diffusion d'un
enregistrement sur la Syrie, a-t-on appris de source proche du dossier.
Une requête a été déposée auprès de la Cour par un avocat d'Istanbul
pour demander que le site soit "immédiatement" accessible, a précisé à
l'AFP cette source sous couvert d'anonymat.
Un tribunal d'Ankara a ordonné vendredi la levée de l'interdiction de
YouTube décrétée le 27 mars par le gouvernement islamo-conservateur au
nom de la "sécurité nationale", après la diffusion du compte-rendu
d'une réunion confidentielle où des responsables turcs évoquaient une
intervention militaire en Syrie.
Mais ce même tribunal a décidé plus tard de bloquer l'accès à 15 vidéos
et annoncé que le blocage de YouTube resterait en place tant que ces
vidéos n'en seraient pas retirées.
La Cour constitutionnelle turque avait exigé mercredi la levée d'une
autre interdiction, celle qui frappait depuis deux semaines de le
réseau Twitter, la jugeant contraire à la liberté d'expression.
Le site de microblogging avait été bloqué sur décision du Premier
ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, le 20 mars pour
enrayer la diffusion sur internet d'écoutes téléphoniques le mettant en
cause dans un scandale de corruption.
Après avoir traîné les pieds pendant vingt-quatre heures, le
gouvernement a finalement exécuté la décision des juges. Mais M.
Erdogan a publiquement protesté contre le jugement, affirmant qu'il ne
le "respecte pas".
Lundi, le président de la Cour constitutionnelle, Hasim Kiliç, a
minimisé ces critiques, parlant avec ironie d'un "réflexe sentimental".
Prises à la veille des élections municipales du 30 mars, les mesures
d'interdiction frappant les réseaux sociaux en Turquie ont suscité de
nombreuses critiques, qui ont dénoncé la dérive "autoritaire" du régime
du Premier ministre.
Le parti de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, a largement remporté ce
scrutin local, lui ouvrant ainsi les portes d'une candidature à
l'élection présidentielle d'août prochain.
(AFP, 7 avril 2014)
Erdogan s'en prend à Twitter et à la justice
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dopé par son triomphe au
scrutin municipal de dimanche, a relancé vendredi son bras de fer avec
les réseaux sociaux et la justice, avec en ligne de mire l'élection
présidentielle d'août.
Après cinq jours de silence, M. Erdogan a renoué avec ses diatribes
offensives et provocatrices en critiquant la plus haute instance
judiciaire du pays, qui l'a contraint à lever sa décision très
controversée d'interdire l'accès au réseau Twitter à ses 12 millions
d'adeptes turcs.
"Nous devons bien sûr appliquer le jugement de la Cour
constitutionnelle, mais je ne le respecte pas. Je ne respecte pas ce
jugement", a-t-il déclaré.
Saisie par deux professeurs d'université et un avocat, la Cour a jugé
mercredi illégale l'interdiction de Twitter, estimant qu'elle
enfreignait la liberté d'expression, et a ordonné sa levée immédiate.
Le gouvernement a été contraint jeudi d'obtempérer, contre son gré.
Comme M. Erdogan, le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a critiqué
l'arrêt de la Cour, estimant qu'elle avait "outrepassé ses
prérogatives".
Dans la foulée de cette décision, un tribunal d'Ankara s'est également
prononcé vendredi pour la levée de l'interdiction imposée il y a huit
jours à YouTube.
En dépit de ce jugement, susceptible d'appel, la plateforme d'échanges de vidéos est restée inaccessible vendredi en Turquie.
Le département d'Etat américain, qui avait dénoncé les blocages de
Twitter et de YouTube, a salué les décisions de la justice turque, tout
en "continuant d'exhorter le gouvernement à ouvrir tout l'espace des
réseaux sociaux en Turquie".
Visé depuis des mois par de graves accusations de corruption, le
Premier ministre avait déclaré la guerre aux réseaux sociaux en
ordonnant le blocage de Twitter le 20 mars et de YouTube le 27 mars
pour enrayer la diffusion quotidienne sur Internet de comptes-rendus
d'écoutes téléphoniques ou de réunions le mettant en cause.
Prises à la veille des élections municipales du 30 mars, ces décisions
ont donné lieu à une avalanche de critiques, en Turquie et à
l'étranger, sur la dérive autoritaire du gouvernement
islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
Grand vainqueur du scrutin de dimanche, M. Erdogan a une nouvelle fois
rejeté ces critiques et dénoncé les "insultes" propagées contre lui sur
les réseaux sociaux.
- Ambition présidentielle -
Sans surprise, le Premier ministre a de nouveau signalé vendredi son
intérêt pour l'élection présidentielle d'août, pour la première fois au
suffrage universel direct, en écartant tout changement de la règle de
son parti qui lui imposera de renoncer à ses fonctions à la tête du
gouvernement à l'issue des législatives de 2015.
M. Erdogan a indiqué qu'il allait discuter de son éventuelle
candidature avec l'actuel chef de l'Etat Abdullah Gül. "Nous prendrons
une décision après en avoir discuté ensemble", a-t-il dit.
Présenté comme un modéré, M. Gül n'hésite plus depuis des mois à
prendre publiquement le contrepied des positions intransigeantes du
Premier ministre, au point d'être présenté parfois comme un rival
potentiel.
Le chef de l'Etat s'est ainsi félicité de la fin de l'interdiction de
Twitter. "Cette décision a finalement conforté l'Etat de droit dans le
pays (...) j'en suis fier", a-t-il confié aux journalistes qui
l'accompagnaient au Koweït.
De nombreux observateurs estiment toutefois que les deux hommes, compagnons de route de longue date, ne s'affronteront pas.
"Si notre Premier ministre veut se présenter, je pense que M. Gül
respectera son choix et soutiendra sa candidature", a jugé le
vice-Premier ministre, Bülent Arinç.
M. Erdogan en a également profité pour faire à nouveau pression sur la
banque centrale, qu'il a exhortée à revenir rapidement sur la hausse
des taux d'intérêt décidée en janvier pour enrayer la chute de la livre
turque.
"Les investisseurs étrangers attendent avec impatience une baisse des
taux d'intérêt. Cela leur permettrait d'investir plus", a jugé le
Premier ministre, qui s'était opposé à la décision de l'institution
financière.
Cette forte hausse des taux a contribué à faire remonter la livre face
au dollar et à l'euro, mais a assombri les perspectives de croissance
économique de la Turquie, un des arguments de campagne essentiels de M.
Erdogan.
Près d'une semaine après le scrutin municipal, la tension restait vive
à Ankara, où le Haut conseil électoral a refusé un nouveau comptage des
voix à l'opposition, qui conteste la victoire de justesse du maire
sortant, candidat du parti au pouvoir.
(AFP, 4 avril 2014)
Erdogan relance sa guerre contre les réseaux sociaux
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a relancé vendredi la
polémique sur sa décision très critiquée de bloquer les réseaux
sociaux, en dénonçant la décision de justice qui a contraint son
gouvernement à lever l'interdiction de Twitter.
Moins de vingt-quatre heures après le rétablissement de l'accès au
réseau de microblogging en Turquie, M. Erdogan a publiquement critiqué
l'arrêt rendu mercredi par la Cour constitutionnelle, qu'il a jugé
contraire aux "valeurs nationales".
"Nous devons bien sûr appliquer le jugement de la Cour
constitutionnelle mais je ne le respecte pas. Je ne respecte pas ce
jugement", a-t-il déclaré devant la presse avant de prendre l'avion
pour une visite en Azerbaïdjan.
Saisie par deux professeurs d'université et un avocat, la plus haute
instance judiciaire turque avait jugé mercredi illégale l'interdiction
du réseau Twitter, estimant qu'elle violait la liberté d'expression, et
ordonné sa suspension immédiate.
Dans la foulée de cette décision, un tribunal d'Ankara a ordonné
vendredi la levée d'une autre interdiction, imposée il y a huit jours à
YouTube.
En dépit de ce jugement, susceptible d'appel, la plateforme d'échanges
de vidéos restait toujours inaccessible vendredi en Turquie.
Visé depuis des mois par de graves accusations de corruption, le
Premier ministre a déclaré la guerre aux réseaux sociaux en ordonnant
le blocage successif de Twitter le 20 mars et de YouTube le 27 mars
pour enrayer la diffusion quotidienne sur internet de compte-rendus
d'écoutes téléphoniques ou de réunions le mettant en cause.
La plus compromettante, qui a justifié l'interdiction de YouTube,
concernait une réunion de sécurité confidentielle dans laquelle quatre
hauts responsables turcs, dont le ministre des Affaires étrangères
Ahmet Davutoglu et le chef des services de renseignement (MIT) Hakan
Fidan, évoquaient une intervention militaire en Syrie.
Prises à la veille des élections municipales du 30 mars, ces décisions
ont suscité une avalanche de critiques, aussi bien en Turquie qu'à
l'étranger, qui ont dénoncé la dérive autoritaire du gouvernement
islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
- Cap sur la présidentielle -
Grand vainqueur du scrutin de dimanche, M. Erdogan a balayé ces
critiques d'un revers de main vendredi en portant à nouveau le fer
contre les réseaux sociaux.
"Nos valeurs nationale, morales, ont été bafouées. Tout, y compris les
insultes visant un Premier ministre et des ministres étaient pourtant
évidentes", a-t-il déploré, estimant que la Cour constitutionnelle
aurait dû rejeter la requête des plaignants.
"Cela n'a rien à voir avec les libertés", a plaidé M. Erdogan. Twitter,
YouTube et Facebook sont des "entreprises commerciales qui vendent un
produit (...) c'est le droit de chacun d'acheter ou non leurs
produits", a-t-il ajouté.
Conforté par la large victoire électorale de son parti dimanche, M.
Erdogan, qui dirige le pays depuis 2003, envisage sérieusement de
succéder à M. Gül en se présentant en août à l'élection présidentielle,
pour la première fois au suffrage universel direct.
Le Premier ministre a donné un nouveau signe de ses intentions
vendredi, en se déclarant opposé à tout changement de la règle de son
parti qui lui imposera de quitter la tête du gouvernement à l'issue des
législatives de 2015.
"Je suis en faveur de la règle des trois mandats maximum", a-t-il dit vendredi.
M. Erdogan a toutefois estimé qu'il était "trop tôt" pour annoncer une
décision, et précisé qu'il allait d'abord en discuter avec l'actuel
président Abdullah Gül.
Présenté comme un modéré, M. Gül n'hésite plus depuis des mois à
manifester publiquement ses différences et à se distancer des positions
intransigeantes du Premier ministre, au point d'être présenté comme son
potentiel rival.
A l'inverse de M. Erdogan, le chef de l'Etat s'est ainsi réjoui ouvertement de la levée de l'interdiction de Twitter.
"La décision unanime de la Cour constitutionnelle est très importante",
s'est réjoui M. Gül devant des journalistes turcs lors d'une visite au
Koweït. "Cette décision a finalement conforté l'Etat de droit dans le
pays (...) elle est fondée sur le droit universel", a insisté le chef
de l'Etat, cité par la presse turque, "j'en suis fier".
(AFP, 4 avril 2014)
Un tribunal d'Ankara ordonne la levée du blocage de YouTube
Un tribunal d'Ankara a ordonné vendredi la levée de l'interdiction du
réseau de partage de vidéos YouTube décrétée la semaine dernière par le
gouvernement turc après la diffusion du compte-rendu d'une réunion
confidentielle, ont rapporté les médias turcs.
Ce jugement, susceptible d'appel, intervient après la levée jeudi de
l'interdiction en Turquie du réseau Twitter, consécutif à une décision
de la plus haute instance judiciaire du pays le jugeant contraire à la
liberté d'expression.
Le pouvoir islamo-conservateur d'Ankara avait réclamé le blocage de
YouTube le 27 mars, invoquant la "sécurité nationale" après la
diffusion d'un enregistrement pirate dans lequel les responsables turcs
évoquaient des plans d'intervention militaire en Syrie.
Le site YouTube était toujours indisponible vendredi à la mi-journée.
Saisie par trois plaignants, la Cour constitutionnelle a ordonné
mercredi la levée de l'interdiction de Twitter, estimant cette décision
contraire à la liberté d'expression.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé publiquement
vendredi cette décision. "Nous devons bien sûr appliquer le jugement de
la Cour constitutionnelle mais je ne le respecte pas", a-t-il déclaré
devant la presse à Istanbul avant de prendre l'avion pour une visite en
Azerbaïdjan.
(AFP, 4 avril 2014)
Le gouvernement turc a du lever son blocage controversé de Twitter
Le gouvernement turc a levé jeudi son blocage très controversé du
réseau Twitter ordonné il y a deux semaines pour enrayer la diffusion
d'accusations de corruption, au lendemain d'un arrêt de la Cour
constitutionnelle jugeant la mesure illégale.
Sous pression depuis vingt-quatre heures, le ministère des Transports
et de la Communication a finalement annoncé en fin d'après-midi la
réouverture du site de microblogging à ses quelque 12 millions
d'adeptes turcs.
"Conformément à la décision de la Cour constitutionnelle, la mesure
bloquant l'accès au site Twitter.com a été levée. Une fois prises les
mesures techniques nécessaires, le site sera rouvert aux utilisateurs",
a indiqué le ministère dans un communiqué.
Annoncée en pleine campagne électorale, cette interdiction, décrétée
par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a suscité une avalanche
de protestations, en Turquie comme à l'étranger, et nourri les
critiques sur sa dérive autoritaire.
L'interdiction de la plateforme YouTube, décrétée il y a une semaine, restait toutefois toujours en vigueur jeudi.
Très attendue, la levée de l'interdiction a été immédiatement saluée par les internautes, avec ironie et prudence toutefois.
"Quand Twitter a été rouvert, j'ai éprouvé autant de joie qu'à
l'ouverture du premier McDonald's en Turquie", a lancé un animateur
télé, Yunus Gunce. "Que la joie parcoure le monde, il a plu au Sultan
de...", s'est réjouie une autre "tweetos", Nervana Mahmoud.
"Ne changez pas vos réglages VPN (un service qui a permis de contourner
l'interdiction, ndlr). Parce que le gouvernement garde le contrôle
d'internet. Il peut à nouveau le débrancher quand il veut", a mis en
garde le journaliste Adem Yavuz Aslan.
L'entreprise Twitter, basée à San Francisco (Etats-Unis), s'est
déclarée "encouragée par la nouvelle venue de Turquie" et a souhaité la
"bienvenue" à ses fidèles turcs.
L'autorité turque des télécommunications (TIB) avait bloqué l'accès au
réseau Twitter dans la nuit du 20 au 21 mars, sur instruction du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, décidé à en finir avec la
diffusion quotidienne sur internet d'écoutes téléphoniques le mettant
en cause dans un scandale de corruption.
- Retards -
"Nous allons éradiquer Twitter", avait alors annoncé M. Erdogan.
Saisie par trois internautes, la plus haute juridiction turque a jugé
mercredi à l'unanimité que le blocage de Twitter constituait une
violation du droit constitutionnel à la liberté d'expression et ordonné
son déblocage immédiat.
Une semaine plus tôt, un tribunal administratif d'Ankara avait déjà rendu un jugement identique, jamais suivi d'effet.
Même si l'arrêt de la Cour constitutionnelle était aussitôt exécutoire,
le gouvernement turc a traîné les pieds et attendu vingt-quatre heures
avant d'obtempérer.
Un député du parti au pouvoir, Mustafa Sentop, a ainsi indiqué que le
autorités allaient "évaluer" la décision, suscitant une nouvelle rafale
de critiques.
"La décision s'impose à tous, même au Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan, qu n'applique pas la loi", s'est indigné un député du Parti
républicain du peuple (CHP), Sezgin Tanrikulu, en menaçant de saisir la
justice.
Le président Abdullah Gül, qui avait exprimé son opposition à
l'interdiction, a lui aussi réclamé l'exécution immédiate de la
décision de la Cour. "L'interdiction de Twitter et de YouTube doit être
levée", a déclaré le chef de l'Etat à la presse.
A l'étranger également, le département d'Etat américain ou le
commissaire européen Stefan Füle ont pressé jeudi Ankara d'appliquer
rapidement l'arrêt de la Cour.
Non content d'avoir bloqué Twitter, M. Erdogan a également bloqué le 27
mars la plateforme d'échanges de vidéo YouTube, après la diffusion de
l'enregistrement d'une réunion confidentielle évoquant une éventuelle
intervention militaire turque en Syrie à trois jours des élections
municipales du 30 mars.
Le Premier ministre accuse ses anciens alliés de l'organisation dirigée
par l'imam turc Fethullah Gülen, qui vit aux États-Unis, d'être à
l'origine de ses fuites dans le cadre d'une "conspiration" destinée à
lui nuire.
Malgré les accusations de corruption qui pèsent sur lui, son parti a
très largement remporté les élections municipales de dimanche, ouvrant
à M. Erdogan les portes de la présidentielle d'août prochain.
(AFP, 3 avril 2014)
France Culture: La victoire d’Erdogan, à quel prix pour les libertés?
Recep Tayyip Erdogan n’a pas encore fini de fêter sa victoire aux
municipales de dimanche soir qu’apparaissent de nouvelles révélations.
Après avoir bloqué l’accès à Twitter et YouTube pour empêcher la
diffusion d’enregistrements compromettants, le Premier ministre turc
est accusé par Google d’avoir détourné son système d’adresses Internet.
Twitter, YouTube et maintenant Google. Moins de 24 heures après son
succès aux municipales, le Premier ministre turc se trouve à nouveau au
centre d’accusations sur le terrain de la restriction des libertés en
ligne. Google affirme en effetque la Turquie a faussé les résultats de
recherche sur le web de ses clients.
Si les faits étaient avérés, ils représenteraient une nouvelle
manoeuvre d’Ankara pour contrôler les libertés des Turcs sur la Toile.
Après la révélation d’un vaste scandale de corruption fin décembre,
dans lequel sont mêlés des proches du gouvernement, le Premier ministre
a fait passer en février une loi sur le contrôle d’Internet, qui
permet aux autorités de bloquer des sites sans autorisation judiciaire.
Texte alors vivement dénoncé, notament par l’ONG Amnesty International.
Il y a dix jours, le gouvernement décidait de faire interdire le réseau
social Twitter. Une réaction cette fois à la diffusion d’écoutes
téléphoniques mettant en cause la responsabilité du gouvernement dans
les affaires de corruption. « Nous allons éradiquer Twitter », avait
annoncé Recep Tayyip Erdogan, provoquant même la colère du président
turc Abdullah Gül.
La censure de Twitter apparaissait alors comme un aveu de faiblesse,
expliquait Frédéric Says, sur France Culture, dans le journal
d’Antoine Mercier, le 21 mars.
A la suite du mouvement de contestation débuté au printemps 2013,
symbolisé par les rassemblements étudiants de la place Taksim, à
Istanbul, les critiques envers le pouvoir et la façon de gouverner
d’Erdogan se sont multipliées.
Après le vaste scandale de corruption qui a été mis au grand jour fin
décembre, la première mesure du Premier ministre a été de limoger tous
les hauts responsables de la police turque tout en dénoncant un complot
venant à la fois de l’intérieur du pays et de l’étranger. Avant donc de
s’en prendre aux libertés des internautes turcs.
Après Twitter, Facebook et YouTube se sont aussi retrouvés dans le
viseur d’Ankara. Le site de partage de vidéos en ligne a lui aussi
diffusé ces enregistrements secrets ; des discussions entre Erdogan et
son fils sur les moyens de faire disparaître de fortes sommes d’argent
le jour même, en décembre dernier, de la révélation du scandale de
corruption.
Et si le gouvernement semble avoir pris un virage plus autoritaire ces
derniers mois, ce n’est pas la première fois qu’il tente de censurer
des moyens d’expression sur la Toile : entre 2008 et 2010, YouTube
avait déjà été interdit en Turquie.
Les ONG de défense des libertés classent d’ailleurs régulièrement le
pays comme l’un des plus répressifs en matière de contrôle du Web.
UN SCRUTIN QUI NE CHANGE RIEN
Invaincu depuis son accession au pouvoir en 2002, le Parti de la
justice et du développement (AKP), de Recep Tayyip Erdogan, a une
nouvelle fois remporté la mise dimanche soir en arrivant largement en
tête lors des municipales, avec plus de 45% des voix, devant son
principal concurrent de centre gauche, qui obtient moins de 30% des
suffrages.
Le Premier ministre, qui a lui même annoncé les résultats, a menacé
tous ceux qu’ils accusent de vouloir faire chuter son gouvernement :
des « ennemis », des « traîtres », qu’il veut voir « disparaître ».
Des adversaires, en tout cas, qui par leur mutisme lors de la campagne,
ont largement favorisé la victoire du clan Erdogan, comme l’explique le
correspondant de Radio France à Istanbul, Jérôme Bastion.
http://www.franceculture.fr/2014-03-31-turquie-la-victoire-d-erdogan-a-quel-prix-pour-les-libertes
Google accuse la Turquie de piratage
Le moteur de recherche affirme que la Turquie a pénétré son système
d’adresses Internet afin de pouvoir rediriger les utilisateurs vers
d’autres sites, dernier épisode des efforts controversés d’Ankara pour
bloquer l’accès de ses concitoyens aux réseaux sociaux et géants du Web.
Google a reçu « plusieurs informations crédibles et a confirmé par
[ses] propres recherches que le service DNS [Domain Name System] a été
intercepté par la plupart des fournisseurs turcs d’accès à Internet »,
a écrit ce week-end sur le blog de sécurité de Google l’un de ses
ingénieurs, Steven Carstensen, qui explique :
Le serveur DNS « dit à votre ordinateur l’adresse d’un serveur qu’il
recherche, de la même façon que si vous recherchiez un numéro de
téléphone dans un annuaire. Imaginez que quelqu’un remplace votre
annuaire par un autre, qui ressemble de très près à l’original, à
l’exception du fait que les informations données sur certaines
personnes sont de faux numéros de téléphone. C’est en gros ce qui s’est
passé : les fournisseurs turcs d’accès à Internet ont mis en place des
serveurs qui déguisent le service DNS de Google. »
ANKARA CONTRE LA TOILE
L’annonce de Google apparaît comme un nouvel épisode des efforts
d’Ankara pourbloquer l’accès de ses citoyens aux réseaux sociaux et à
certains géants de l’Internet. Une semaine après avoir bloqué l’accès
au réseau social Twitter, le gouvernement turc a bloqué jeudi l’accès à
la plateforme Youtube – détenue par Google – à la suite de la diffusion
sur Internet de l’enregistrement d’une réunion confidentielle évoquant
une intervention militaire turque en Syrie.
Des experts de l’ONU en droits de l’homme ont condamné le blocage de
ces réseaux sociaux. « Le droit à la liberté d’opinion et d’expression
constitue un pilier central des sociétés démocratiques modernes.
Bloquer les accès à Youtube et Twitter limite excessivement ce droit
fondamental », a affirmé vendredi l’expert de l’ONU chargé de ces
questions, Frank La Rue.
(AFP-Le Monde, 31 mars 2014)
Kurdish
Question / Question kurde
BDP deputies enroll in sister party HDP
Apart from a few exceptions, all pro-Kurdish Peace and Democracy Party
(BDP) deputies left their party and enrolled in its recently created
sister party, the Peoples' Democracy Party (HDP), on Monday.
During a ceremony that took place in the capital city Ankara, BDP
deputies, with two exceptions, pinned HDP badges on their suits. BDP
deputy Sırrı Sakık, who will run for mayor of Ağrı province, will join
the new party following the local election in Ağrı to be held on June
1. BDP Co-chairman Selahattin Demirtaş will join the HDP following the
BDP congress on June 8.
HDP Co-chairman Ertuğrul Kürkçü stressed that the BDP joining the HDP
was a strategic move. “Our deputies are not simply transferring from
one [political] party to another. We are at the same time carrying a
new strategy into Turkish politics,” Kürkçü said.
Noting that what has been carried out is no ordinary step, Kürkçü
added: “This is the announcement that the people of Kurdistan have
unified their fate with that of the people of Turkey, but that in the
end, they [the Kurdish people ] want their rights, and that has been
accepted [by the government].”
With the enrollments, the BDP no longer has a parliamentary group.
Following their transfer, the now-HDP deputies submitted a petition to
Parliament to create an HDP group.
The BDP's Demirtaş recently told the press that he is not considering a
new co-chairmanship in his political career. "I have no plan to be the
co-chairman of any institution or political party. I am not considering
candidacy [for any position]," he said.
In a meeting held last week at the BDP headquarters in Ankara, the two
parties also formally merged, although the BDP will continue to exist
with BDP mayors continuing to serve under the party's banner.
The HDP's less hardline pro-Kurdish stance will seemingly serve to
appease fears in the Turkish public about Kurds separating from Turkey,
a goal for which the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) fought
for nearly 30 years until the end of 2012 when the government -- along
with imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan -- launched a settlement
process to resolve the country's Kurdish issue and terrorism problem.
In answer to a question whether the creation of the HDP is the BDP's
way of fighting allegations that Kurds want an independent state of
their own, Sebahat Tuncel, former BDP deputy and the current
co-chairwoman of the HDP, said in an interview in Radikal daily on
Monday: “Look, there are definitely Kurds who are after independence.
We have no influence over that. … But we -- that is, the HDP and all
its components -- our goal is to establish a common future. We would
like to walk together.”
The HDP was reportedly founded under orders from Öcalan -- who is
imprisoned on İmralı Island -- as part of a strategy to bring together
far-left parties and the pro-Kurdish BDP. Members of some of Turkey's
marginal left-wing parties are also represented in the HDP, which held
its first extraordinary congress at the end of October last year.
PKK chief Öcalan demands legislation for local government autonomy
Öcalan, the head of the PKK, has called on the government to pass
legislation that will serve as a basis for regional autonomy for Kurds
as part of the ongoing settlement process between the PKK and Turkish
officials.
On April 27, a group of deputies from the BDP and the HDP visited
Öcalan on İmralı. According to İdris Baluken, a deputy leader of the
BDP's parliamentary group who was in the delegation that visited
Öcalan, the PKK leader criticized the Justice and Development Party (AK
Party) government for not taking legal steps that need to be taken as
part of the settlement process
The meeting lasted three hours, and the delegation found Öcalan to be
in good health and spirits. Öcalan said he had proposed to the
government the passage of a law granting regional autonomy and a law
concerning "democratic civil society.” He said transferring power to
local governments is an absolute must, but he didn't elaborate on what
he has in mind with the democratic civil society law. (hurriyetdailynews.com,
April 28, 2014)
Deux soldats turcs enlevés par un commando kurde
Deux militaires turcs ont été enlevés
samedi soir par un commando kurde dans le sud-est de la Turquie, a
annoncé dimanche l’agence officielle turque Anatolie.
L’enlèvement survient après la mise en garde lancée par le fondateur du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, illégal), Abdullah Öcalan,
actuellement en détention, via un communiqué confié à son avocat, sur
la possibilité d’un retour à la violence.
Toutefois, rien ne permet à ce stade d’établir clairement un lien
direct entre le commando et le PKK, qui a conclu en mars une trêve avec
le gouvernement turc.
Le groupe armé a enlevé les deux soldats turcs après avoir arrêté un
autobus près de la ville de Lice (sud-est) sur une route bloquée par
des Kurdes qui manifestaient depuis cinq jours contre la construction
d’un poste militaire turc à cet endroit, selon l’agence turque.
Selon l’agence de presse Firat News, considérée comme la voix
officielle du PKK, le commando aurait indiqué après l’enlèvement qu’il
ne libèrerait les deux militaires qu’après l’annonce officielle de
l’arrêt de la construction de ce poste militaire.
La manifestation avait dégénéré samedi en affrontements au cours
desquels les militaires turcs avaient tiré sur les tentes des
manifestants kurdes, sans faire de victimes.
Mis en difficulté par les accusations de corruption qui minent son
pouvoir, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé
récemment qu’il ferait « tout ce qu’il faut » pour mettre un terme au
conflit kurde.
Mais les Kurdes ne s’en contentent pas et pressent Ankara de faire
d’autres gestes. Dans son message du Nouvel an kurde, Abdullah Öcalan
avait exigé le mois dernier la mise en place rapide d’un « cadre légal
» pour relancer les discussions.
Un des chefs militaires du PKK, Murat Karayilan, avait été plus
menaçant: « Le processus de paix s’arrêtera si le gouvernement ne prend
pas de mesures ».
(AFP, 27 avril 2014)
Öcalan: There is both an opportunity of solution and possibility of clashes
The delegation of the BDP (Peace and Democracy Party) and HDP (Peoples'
Democratic Party) have released a statement to the press after today's
meeting with Kurdish leader Abdullah Öcalan in İmralı prison.
The delegation, which involved BDP group deputy chairs Pervin Buldan
and İdris Baluken and HDP deputy co-chair in charge of the negotiation
and resolution process Sırrı Süreyya Önder, extended Öcalan's thanks to
the Kurdish people who contributed to the election process and played
an active role in electoral works.
According to the delegation, Öcalan attaches importance to the results
achieved through the determined will of the Kurdish people despite all
repression, restrictions and electoral frauds faced before and after
the 30 March local elections.
Öcalan -the delegation said- remarked that the results of the elections
form a basis for democratic politics and need to be evaluated correctly
by organized political institutions with regards to the opportunities
they provide.
The delegation also conveyed Öcalan's greetings to workers on the
occasion of the May Day, and noted that the Kurdish leader will convey
a letter to the community of workers in Turkey to mark the
International Workers' Day.
According to the delegation, Öcalan remarked that the HDP (Peoples'
Democratic Party) had a historic function as a leading and uniting
organization in all democratic struggles for rights and all areas of
public opposition.
The BDP-HDP delegation quoted the Kurdish leader as saying the
followings regarding the process in search of a democratic and peaceful
solution to the Kurdish question; "The process is altering the
character. There is both an opportunity of a profound resolution and
possibility of clashes in the current process. In particular the steps
the government is to take could both eliminate the probability of
clashes and develop a deepened solution in a new format. Despite the
difficulties I have faced, I do not regret carrying the process forward
to the point arrived at now. I even consider it quite significant. The
process bears the competence to provide the most important contribution
to Turkey's profound, expansive and democratic move. I invite all sides
to do their part on this basis. The political government must urgently
initiate legal practices if it wants armed forces to return to the
society. It is of historic importance that all legal arrangements,
including the law of return, be forthwith put into practice."
(ANF, April 26, 2014)
La CEDH conforte le droit des détenus à s'exprimer en kurde
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie dans une affaire concernant des détenus qui affirmaient avoir
été empêchés de s'exprimer en kurde au téléphone avec leur proches.
La Turquie a modifié sa réglementation depuis. Il suffit désormais
d'une simple déclaration du détenu ou de l'un de ses proches selon
laquelle l'un ou l'autre ne comprend pas le turc, a précisé la CEDH.
Les requérants dans cette affaire, au nombre de cinq, contestaient des
décisions rendues notamment en 2006 et 2008 par les juridictions
turques.
Ceux-ci avaient alors jugé justifiées les restrictions imposées sur
l'usage de la langue kurde en détention. "Chacun des requérants se vit
empêché par l'administration pénitentiaire d'avoir des entretiens
téléphoniques en kurde", a indiqué la CEDH.
Les magistrats européens ont estimé qu'il y avait eu de ce fait une
"ingérence", portant "atteinte au droit au respect de la vie familiale
et de la correspondance", garanti par la Convention européenne des
droits de l'homme.
Au-delà de cette condamnation symbolique, la Cour de Strasbourg a
alloué à chacun des requérants entre 300 et 500 euros pour dommage
moral.
Ses juges ont relevé que "la réglementation restrictive en cause était
générale et indifférenciée", et n'était pas liée à "des exigences
carcérales en termes de sécurité".
Rappelant que "le kurde est une des langues couramment parlées en
Turquie", ils en ont "déduit que cette restriction était fondée sur des
motifs ni pertinents, ni suffisants".
(AFP, 22 avril 2014)
BDP deputies will enter HDP
Speaking to the press following a meeting attended by all deputies of
HDP and BDP, Kürkçü said both parties have agreed on BDP deputies'
joining the HDP, adding that this process will be realized in the
shortest time.
Kürkçü pointed out that this new process of the HDP concerned the whole
country and the world, adding; “We will be the entire society's choice
for the future. We have reached an agreement on this point. We are
taking a genuine step.”
Kürkçü remarked that the meeting ended up with a decision to form a HDP
group at the parliament, adding that they have made a joint decision to
carry the HDP to a point on a mass scale following the discussions they
held about the re-formation process of the party after the elections.
Saying that the BDP will reshape its own process as a constituent of
the HDP, Kürkçü told the followings; “We will live a new process of
foundation and reshaping according to our target group. The HDP group
will not confine itself to the parliament alone for it also involves a
process devoted to Turkey's future. We will be the entire society's
choice for the future and this situation concerns not only Turkey but
also the world. The development of a resolution to the Kurdish question
in Turkey will also be reflected in the region and the Middle East.”
Noting that the process of HDP group's formation will be finalized
before the presidential elections, Kürkçü underlined that the new
process will witness a decision making on the mission and organization
of the party.
Speaking after, BDP group deputy chair Pervin Buldan said they would
discusst with Kurdish leader Abdullah Öcalan in İmralı prison at their
next meeting and added that the results of Friday's meeting will also
be shared with Öcalan during the meeting.
Buldan reminded that the Kurdish leader attributed great importance to
the HDP with regards to its involvement of all circles in Turkey.
(ANF, April 18, 2014)
48 détenus politiques kurdes libérés après cinq années de détention
par Amitiés kurdes de Bretagne
Le 14 avril 2009, une vaste opération d’arrestations visait plusieurs
dizaines de cadres, à tous les niveaux du parti kurde DPT, qui venait
de remporter une victoire sans appel dans les régions kurdes aux
élections municipales du 29 mars 2009. Gülcihan Şimşek était du nombre,
femme courageuse et dynamique bien connue et estimée des membres des
Amitiés kurdes de Bretagne qu’elle avait à plusieurs reprises
accueillis. Elle a fait partie du procès de Diyarbakir dit des « 151 »,
dont la première audience le 18 octobre 2010 à Diyarbakir a été le
début d’un véritable scandale judiciaire. Ce procès des 151 (maires,
anciens maires, élus locaux, députés, cadres du BDP, présidents
d’associations, tous militants pour la paix et la démocratie, accusés
d’être membres d’une organisation prétendue « terroriste ») a été
ajourné le 26 avril 2011 puis renvoyé au 6 décembre 2011 pour ne
reprendre que le 16 septembre 2013 pour 175 prévenus, dont 96 en
détention depuis avril 2009. Enfin, le tribunal de Diyarbakir a
ordonné, le 12 avril 2014, la remise en liberté de 48 d’entre eux - qui
restent inculpés - ceux-là même qui avaient été incarcérés cinq ans
plus tôt, moins 2 jours.
Il ne s’agit pas d’une mesure de clémence
Le seuil de la prison à peine franchi, Gülcihan Şimşek, au nom de ses camarades de détention libérés, met les choses au point :
Même si les arrestations de KCK visaient à détruire le mouvement
politique kurde en Turquie, la résistance de notre peuple les a
empêchées d’arriver à leurs fins. Les résultats des élections de 2014
sont un exemple. Notre libération ne signifie pas une faveur de la part
de la politique du gouvernement ni un pas positive dans le processus de
paix en cours. Tant que tous les prisonniers politiques et tous les
détenus malades ne seront pas libérés, et à commencer par le leader du
peuple kurde, Abdullah Öcalan, nous ne pourrons parler de paix et de
démocratie.
Il ne s’agit pas en effet d’une mesure de clémence mais de
l’application d’un amendement de circonstance figurant dans un projet
de loi de réforme judiciaire voté le 5 février dernier par le Parlement
de Turquie, sur proposition du gouvernement, ramenant de dix à cinq ans
la durée maximum d’une détention provisoire. Le Premier ministre
Erdogan en avait fait lui-même l’annonce en souhaitant que la loi soit
votée avant les élections. Il s’agissait de calmer la grogne de
l’état-major des armées dont plusieurs centaines de ses membres sont
impliqués dans le procès Ergenekon et celle de la Cour européenne des
Droits de l’Homme qui épingle régulièrement la Turquie au vu d’une
détention provisoire dépassant le délai « raisonnable ».
L’initiative du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est considérée
par ses adversaires politiques comme une tentative pour s’attirer les
bonnes grâces de l’armée et des milieux laïques alors qu’il est
éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent. (André Métayer,
lundi 14 avril 2014 )
Intel Report: Withdrawn PKK militants begin return to Turkey
However, the militant groups stationed at bases near the border
returned to cities within Turkey’s borders, rather than leaving the
country.
A report titled “Solution Process/PKK Report” prepared by the Turkish
security forces’ intelligence units said the PKK’s withdrawal has
stopped completely. A total of 65 PKK militant groups – each
consisting of around 14 to 16 people – retreated from Turkey between
May 2013 and Sept. 2013 as part of the peace process, which started
between the Turkish government and the outlawed group’s leader,
sentenced to life on an island prison, according to the report.
“There have been retreats [during the withdrawal] of the more lightly
armed, with the more heavily armed remaining in the bases. The movement
started from the inner regions toward the border and was slower before
October [2013], and then stopped. The [PKK] bases on the borders kept
their presence,” said the intelligence report.
The militants who used the bases at the borders during the winter have
“moved to the inner areas [of the country], rather than moving to the
other side of the borders,” said the report.
“The organization is keeping its presence at the moment and the
withdrawals have stopped. The militants who were staying at the winter
bases on the borders are moving toward the inner regions as the weather
becomes warmer. There is no movement in the roads leading out of the
border. There are movements of smaller groups into the inward regions
[of Turkey],” said the report.
After Sept. 2013, armed PKK militants returned to these bases where
they had stored food and medicine, but there had been no activity
detected in these areas until the weather conditions warmed.
The PKK has kept its presence in the eastern provinces of Tunceli,
Hakkari, Şırnak, Diyarbakır, Bingöl, Van and Muş without any changes
and has taken active roles in its organizations in the cities. The
withdrawal took place among PKK militants based in the Black See
region, central Anatolia and only some cities in eastern part of the
country. The armed militants have become more active recently and
kidnappings have increased in the region, according to the report.
Around 2,000 people recently joined the PKK and these new recruits
returned to Turkey a short period after their withdrawal from the
country. “Many of these people did not join armed attacks, but received
political training on the other side of the border and returned Turkey
under the repentance law. These people are participating in political
activities for the organization in Turkey,” said the report. (hurriyetdailynews.com, April 9, 2014)
KCK: AKP wants to end the democratic resolution process
KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council Presidency has
released a statement in response to the Turkish Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan's remarks in which he stressed yesterday that the
government would take no steps to form a legal frame for talks with
Kurdish leader Abdullah Öcalan in the ongoing democratic resolution
process.
KCK underlined that “With this statement of Erdoğan, it has been proved
that the AKP government wants to end the process which has already been
facing a deadlock.”
KCK remarked that the Kurdish movement and people have always sided
with a democratic solution and negotiation for the Kurdish question,
and that the AKP government has displayed a contrary approach towards
the process. According to KCK, the Kurdish people have no choice left
but to build democratic autonomy by means of their own struggle and
will.
Pointing out that the election process in Turkey has witnessed
artificial and fake agendas and discussions beyond Turkey's
democratization and the resolution of the Kurdish question, KCK said
none of the system's parties has had the will nor perspective to serve
this objectives.
According to KCK, the CHP (Republican People's Party) has once again
manifested its improvidence in the election process due to its policy
of alliance with Fethullah Gülen, and its nationalist mindset of
denial, and the BDP-HDP line has won the 30 March's local elections by
proving to be the true public opposition for democracy against the
fascist government and all the frauds and despotism of the Turkish
state.
KCK expressed that after the AKP government has obtained a certain
result from the elections by using all means of the state, Erdoğan
revealed at yesterday's press conference its approach towards the
resolution of the Kurdish question and the initiation of negotiations
with Kurdish leader Öcalan on a legal ground.
KCK continued by criticizing the AKP government for arrogating the
democratic resolution process to itself and using it as a strong
argument in the election process.
KCK underlined that Erdoğan's remarks have revealed that the government
will do nothing to form a legal frame for negotiations with Leader Apo
[Öcalan] as Erdoğan treated the Kurdish leader as an ordinary prisoner,
avoiding to recognise him as the will of a people and the chief
negotiator of the Kurdish movement.
According to KCK, Erdoğan has substantiated the trueness of the Kurdish
movement's recent declaration which defended that "the AKP government
is no longer an interlocutor because of its insistence on maintaining
its present approach and mindset."
KCK stressed that the Prime Minister voiced these remarks in response
to Kurdish people's leader who said during his most recent meeting with
the state's delegation on March 8 and with the BDP-HDP Delegation on
the 9th that he gave time and a chance to the government until the
elections, and that the process would make no progress unless a legal
ground is established for negotiations.
KCK underlined that in response to the efforts and steps of the Kurdish
leader and movement, the AKP government has seen these steps as
weakness and followed an election-oriented policy while approaching the
process from a tactical perspective.
Calling on the Kurdish people to enhance the struggle and to mobilize
in order to build their own democratic autonomy system, the KCK also
urged all revolutionist, democrat, left-wing and socialist powers, the
group of wise people, intellectuals and all sensitive individuals to
raise their voice and to exercise pressure on the AKP government.
KCK noted that the the point arrived at was crucial for peoples, and
added; "Either the AKP government will initiate a legal process of
negotiation with our leader, or any other case will be a development of
a new process not desired by anyone." (ANF, Avril 6, 2014)
Rojava Solidarity rally and festivity in Brussels
Kurds living in Brussels organised a rally to demonstrate solidarity
with the people of Kobanê canton in Rojava and to protest gang attacks
on the canton.
Dara Ahmet from the PYD spoke at the rally in front of the European
Parliament, emphasising that the Rojava revolution was at the same time
a Middle Eastern revolution, adding that for this reason international
forces trying to redesign the Middle East wanted to prevent the success
of the Rojava revolution.
Ahmet underlined that gang attacks on Kobanê were connected to this,
calling on all democratic, patriotic circles to support the revolution
in Rojava.
Those attending the rally shouted the slogans 'Long live the resistance of Rojava' and 'Long live the resistance of Kobanê'.
Leaflets explaining the attacks on Rojava were distributed at the rally.
In the city of Darmstadt in Germany, the Roza Women's Association have
set up a food stall to raise money for the people of Rojava. Members of
the association said they would continue their solidarity with the
people of Rojava in the coming days.
On the other hand, a Newroz Festivity was held
in Brussels on April 5. The event organized in solidarity with Rojava
by Brussels Kurdish Institute, Assyrian Institute of Belgium, Democrat
Amenians' Association in Belgium, Fondation Info-Türk, Atemiers du
Soleil and People's House was attended by many personalities. (ANF and others, Avril 6, 2014)
BDP's first remark on presidential elections in August
Kurdish support for the government’s candidate in August presidential
elections should not be taken for granted, Peace and Democracy Party
(BDP) deputy group head Pervin Buldan has said, adding that they
expected concrete steps on the Kurdish peace process.
Buldan said the steps taken by the ruling Justice and Development Party
(AKP) would determine their stance on whether to support Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan if he runs for the presidency in August.
“I believe our decision is tied to the peace and negotiation process
and the steps taken by the government. I mean, let’s see what steps the
government will take [on the Kurdish issue]. If concrete, simple and
clear steps which meet the Kurds’ demands are taken, then the BDP and
the HDP [Peoples’ Democratic Party] may take serious decisions about
that [supporting Erdoğan]. But it is not true to say whether we will
give support at this phase,” Buldan told Reuters.
Responding to a question as to whether Kurds, who are content with the
peaceful atmosphere in the region, will support Erdoğan despite an
opposite decision from the BDP, Buldan said, “I do not think so,
because the Kurds will evaluate the course of negotiation process.”
She also said the government received votes from Kurds because it had
created a perception that it would take steps after the local
elections, adding that Kurds would change their mind if no steps are
taken and the peace process remained at a standstill. “That is to say
the Kurds’ vote should not be seen as a piece of cake.”
She also said a message from outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK)
leader Abdullah Öcalan on whether the process will continue will be
influential on the Kurds.
“Any call from Öcalan will influence the Kurds, so the government should pay attention to that,” she said.
Buldan also said they had applied to the Justice Ministry to arrange a
meeting with Öcalan to discuss the results of the local elections and
that the meeting could take place next week at the İmralı island
prison, where he is serving a life sentence.
(Reuters, April 4, 2014)
People in Ağrı to vote again on 1 June
The provincial election board of Ağrı has canceled the 30 March's local
election which has been won by the BDP (Peace and Democracy Party) each
and every of the 15 times votes have been recounted.
Not accepting the results, AKP provincial organization has continuously raised an objection and demanded a recount.
Ağrı provincial election board has said in a statement last midnight
that elections will be re-held in the city on June 1. People will once
again go to the ballot box and cast their votes for the election of
local administrators apart from neighborhood and village headmen.
BDP Ağrı co-mayoral candidate Sırrı Sakık said on his Twitter account that they would challenge the AKP on June 1.
BDP (Peace and Democracy Party) Mps Halil Aksoy, Demir Çelik and Erol
Dora have arrived in Ağrı following the ongoing objections against the
results of 30 March's local elections.
In a statement evaluating the election board's decision, BDP MP Halil
Aksoy said the decision was made due to the pressures of the Prime
Minister, deputy Prime Ministers and AKP executives against the
rejection of AKP's objections to election boards.
Aksoy said people in Ağrı were concerned and doubtful over the
probability of fraud on ballot papers, and stressed that they would be
protecting their votes to prevent another possible unlawfulness during
the recount. According to Aksoy, AKP executives made an all-out effort
for the execution of the decision despite it being contrary to law.
Remarking that the BDP had no representative at the election board
despite having received the highest rate of votes, Aksoy noted that BDP
lawyers and three deputies will be observing the recount of votes to
avoid any infraction of rules.
Aksoy drew attention to the public restlessness and provocation
environment created by extraordinary measures taken across the city
which -he said- has been besieged by security forces as people are
trying to protect their votes.
Aksoy called on the people of Ağrı to know for certain that there will
be no single unlawfulness, underlining that they will not allow anyone
seize the votes of their people.
BDP MP added that it was the people's basic right to display their
democratic reaction, and that they expected the people to voice their
reaction.
(ANF, Avril 5, 2014)

BDP wins 11 cities, 68 districts and 23 sub-districts
According to unofficial results the Peace and Democracy Party (BDP) has
won 11 cities, including 3 metropolitan municipalities, 68 districts
and 23 sub-districts at the local elections.
BDP fielded candidates in 22 provinces at the elections which took
place yesterday. BDP Co-President Selahattin Demirtaş said the party
had achieved its goals and forced the AKP into retreat in Kurdistan.
According to unconfirmed results the BDP has increased its number of
municipalities to 102, including its gaining of three more cities. In
some districts debate continues over the results. While the BDP lost
votes in some provinces compared with the elections of 2009, it
achieved record high votes in others.
In 2009 the BDP received 5.21% of the vote, whereas in yesterday's elections the combined BDP and HDP vote reached 6.36%.
Mardin, Ağrı and Bitlis were won by the BDP for the first time, while
the party retained Amed, Batman, Van, Dersim, Siirt, Hakkari, Şırnak
and Iğdır. (ANF, 31 mars 2014)
BDP promises Kurdish autonomy
The Peace and Democracy Party (BDP), which emphasized its promise for
autonomy for the Kurdish-populated regions of Turkey during its
election campaign, won three metropolitan municipalities, eight
provinces and 66 districts in Sunday's local elections.
The BDP was able to retain all the municipalities it already held and
took the three highly important cities of Mardin, Ağrı and Bitlis from
the Justice and Development Party (AK Party). Ahmet Türk, who is
affiliated with the BDP although he ran as an independent, was elected
mayor of Mardin, winning 52 percent of the vote. In Bitlis, Hüseyin
Olan won the race for mayor with 44 percent of the vote. In Ağrı, the
BDP's Sırrı Sakık won what was a highly contested race.
Voters in Diyarbakır, Batman, Siirt, Şırnak, Hakkari, Van and Tunceli
opted for the BDP once again. In Şanlıurfa, former Diyarbakır Mayor
Osman Baydemir was unable to win, but the party increased its votes in
this province significantly. In Muş and Bingöl, voters chose the AK
Party. The only municipality the BDP won outside of eastern and
southeastern Anatolia was the Akdeniz district of Mersin.
Of the overall vote, the BDP garnered 4.4 percent and its sister party,
the People's Democracy Party (HDP), whose candidates ran in Western
cities, got 2 percent of the vote. The BDP missed its goal of raising
its vote tally to 8.8 percent. However, with 6.4 percent of the vote
between the BDP and HDP, the pro-Kurdish parties did much better than
their predecessor, the Democratic Society Party (DTP), which only took
5.7 percent.
The results indicate that the east and the southeast are ready for
autonomous rule. An initial analysis reveals that both the BDP and the
ruling Justice and Development Party (AK Party) benefited from the
ongoing settlement process between Turkey and the terrorist Kurdistan
Workers' Party (PKK). The AK Party's vote count increased in almost
every province in the region, although it was unable to take more
municipalities. The BDP took things up a notch, winning Mardin, Bitlis
and Ağrı.
Vote for autonomy
BDP leader Selahattin Demirtaş said his party had done well in the
local elections. He said the vote indicated that the party's solution
of “democratic autonomy” has found support among the people.
“Municipal services should be provided multilingually and
multiculturally. Our municipalities will make an effort to ensure that
the infrastructure to make this possible is established, from education
in one's mother tongue to health services in one's mother tongue. We
will make efforts to publish textbooks [in Kurdish] and open model
classrooms for education in Kurdish. We promised this to the people,
and the people voted,” Demirtaş said.
Speaking at his party's Diyarbakır branch, Demirtaş said the party's
success wasn't easy to achieve in competition against a party that has
the advantages of being in government. He noted that two more elections
are due over the next 1.5 years, adding that general elections might be
moved up to an earlier date.
Although in Diyarbakır, the party's stronghold, the BDP fell to 57
percent from 65 percent in the last elections, it did very well in Van,
where it won every single district municipality in addition to the
metropolitan municipality. A recent law on metropolitan municipalities,
which granted Mardin and Van metropolitan status, also helped the BDP.
Hüda-Par, a Kurdish Islamist party, participated in the elections for
the first time this year but failed to garner much support. It got 4
percent in Diyarbakır, 8 percent in Batman, 2 percent in Mardin and 6
percent in Bitlis.
Two grandsons of Sheikh Said voted in
In another development in eastern cities, two grandchildren of Sheikh
Said, a rebel who led an uprising in Dersim against the state, were
elected as mayors in the Tekman and Hınıs districts of Erzurum.
According to preliminary results, Hasan Basri Fırat was elected in
Hınıs and Ali Sait Fırat was elected in Tekman. Both are the sons of
the 93-year-old Sheikh Ahmet, the only surviving son of Sheikh Said.
Said was executed in 1925 for starting an uprising in eastern Anatolia.
(TODAY'S
ZAMAN, March 31, 2014)
Minorités
/ Minorities
Erdogan : « Les massacres de 1915 n'étaient pas un génocide »
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois nié
le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis en 1915 par
l'Empire ottoman, quelques jours après avoir présenté les condoléances
de son pays aux descendants des victimes.
"Ce n'est pas possible car s'il s'agissait d'un génocide, pourrait-il
encore y avoir des Arméniens dans ce pays (la Turquie) ?", a affirmé M.
Erdogan dans un entretien diffusé lundi soir sur la chaîne de
télévision américaine PBS.
"Nous sommes un peuple qui pense qu'un génocide est un crime contre
l'humanité et jamais nous ne fermerions les yeux face à un tel acte",
a-t-il ajouté.
La semaine dernière, le chef du gouvernement turc a pour la première
fois présenté ses "condoléances" aux petits-enfants des victimes des
massacres de 1915 et assuré qu'il respectait leurs "souffrances", à la
veille de la journée officielle les commémorant.
Cette déclaration a été saluée comme un pas en avant vers la
réconciliation entre la Turquie et l'Arménie, notamment par les
Etats-Unis.
Mais l'Arménie a rejeté les condoléances d'Ankara et réclamé son
repentir et la reconnaissance du génocide, ce que les autorités turques
refusent.
Le 24 avril 1915, le gouvernement de l'Empire ottoman a ordonné, en
pleine Première guerre mondiale, la déportation de centaines de
milliers d'Arméniens, accusés de complot avec l'ennemi russe. Nombre
d'entre eux ont été tués: 1,5 million selon les Arméniens, 500.000
environ selon les Turcs.
Dans son discours hebdomadaire au Parlement mardi, M. Erdogan est
revenu sur le sujet, exhortant l'Arménie à "faire preuve du même
courage" que la Turquie.
"La confrontation avec l'histoire et ses réalités n'est pas un devoir
qui incombe uniquement à la République de Turquie", a-t-il affirmé.
(AFP, 29 avril 2014)
A propos des condoléances d'Erdogan pour les "Massacres d'Arméniens"
L'Agence france presse (AFP) vient de diffuser la dépêche suivante:
La Turquie a fait un geste un faveur
des Arméniens massacrés sous l'Empire ottoman, adressant mercredi pour
la première fois ses condoléances aux descendants des victimes de ce
drame, reconnu en tant que génocide par de nombreux pays.
"Nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu
la vie dans les circonstances ayant caractérisé le début du XXe siècle
reposent en paix et nous exprimons nos condoléances à leurs
petits-enfants", a déclaré le Premier ministre islamo-conservateur,
Recep Tayyip Erdogan, la veille du 24 avril, considéré comme étant la
date anniversaire du début du génocide arménien.
C'est la première fois qu'un responsable turc de
ce rang se prononce aussi ouvertement sur les événements qui ont marqué
les dernières années d'un Empire ottoman sur le déclin sans pour autant
utiliser le mot "génocide" que la Turquie nie catégoriquement.
"C'est un devoir humain de comprendre et de
partager la volonté des Arméniens de commémorer leurs souffrances à
cette époque", selon le communiqué, qui ajoute : "On ne peut contester
que les dernières années de l'Empire ottoman aient été une période
difficile, générant des souffrances pour des millions de citoyens
ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et autres, quelle que soit
leur religion ou leur origine ethnique".
Le 24 avril 1915 avait donné le coup d'envoi du
premier génocide du XXe siècle. Des centaines de milliers d'Arméniens
de l'Empire ottoman, accusés de complot avec l'ennemi russe, avaient
été déportés par le gouvernement jeune turc pendant la Première Guerre
mondiale, nombre d'entre eux ayant été tués (1,5 million, selon les
Arméniens, 500.000 environ, selon les Turcs) et la plupart de leurs
biens confisqués.
Dans son message, M. Erdogan évoque la nécessité
d'une réconciliation entre Arméniens et Turcs, renvoyant à une
initiative de normalisation entre la Turquie et l'Arménie, lancée en
2007 mais qui n'a pas abouti, tout en dénonçant aussi la volonté de
saisir le prétexte de ces massacres pour attaquer la Turquie.
"La République de Turquie continuera d'aborder
avec sagesse toutes les idées conformes aux valeurs universelles du
droit. Mais se servir des événements de 1915 comme un prétexte pour
être hostile envers la Turquie et les transformer en conflit politique
est inacceptable", dit-il.
Toutefois, il ne s'agit pas d'une reconnaissance du génocide des
Arméniens, ni une apologie envers des victimes et de leurs
petits-enfants. Il n'a prononcé que le mot "condoléance".
Il ne répond pas aux revendications des Arméniens qui exigent que
l'Etat turc reconnaisse le génocide de 1915 et assume toute la
responsabilité pour la réparation morale et matérielle des pertes du
peuple arménien, dispersé aujourd'hui dans trois entités:
- la république d'Arménie
- la minorité arménienne en Anatolie et Mésopotamie,
- la grande diaspora arménienne présente dans tous les pays du monde.
La riposte arménienne à Erdogan se prononcera sans
aucun doute le 24 avril 2014 lors des commémorations du génocide de
1915 dans plusieurs pays du monde.
Armenian intellectuals remembered where they're started out for 'death journey'
The members of the 24 April Commemorating Armenian Genocide Platform
came together in front of historical Haydarpaşa Railhead in the 99th
anniversary of the Armenian Genocide to commemorate the Armenian
intellectuals who were emigrated from by being put in trains from
Haydarpaşa Railhead in 1915.
The citizens left red carnations on the placards writing in both
English and Armenian reading "We are remembering the victims of
Armenian genocide" and they carried the photos of Armenian
intellectuals. The Peoples' Democratic Party (HDP) Central Executive
Board (MYK) member Garo Paylan, Author Ayşe Berktay, Academiscian
Fatmagül Berktay, Human Rights Association (İHD) İstanbul Branch Head
Ümit Efe, İHD executives, Armenians coming from diaspora and lots of
citizens joined in the commemoration activity.
'With genocide, turning into sole-identity structure was aimed'
Making the press statement on behalf of the platform, Yıldız Önen
reminded that the Ottoman State began to Armenian Genocide in 1915 and
underlined: "A massive historical heritage was eradicated as even its
trace did not remain. Anatalio's wonderful stone masters, taiors,
dentists, poor Armenian villages, Armenian scienticts forming the mind
of Ottoman, autohrs, journalists, publishers and parliamentarians were
massacred." Önen added: "With genocide, turning into sole-identity
structure was aimed."
'We won't forget this agony despite passing centuries'
After Önen, Diana Yaylovan, coming from diaspora, stated that 1 million
Armenians were massacred 99 years ago and remarked: "Even though
centuries passed, we will never forget this agony." Noting that they
are far from their homelands for about a century, AGBU representative
Nicolasa Tavitian called on Turkey's people to become in solidarity
with Armenians. Beginning his speech by saying "We are here today,
because we know that a massacre was carried out here", EGAM
representative Benjamin Abtan attracted that the Armenian Genocides are
going on in Turkey by showing the photo of Sevag Balıkçı and gave Hrant
Dink as example.
After the speeches, the citizens left dozens of carnations in sea in memory of those being massacred. (DIHA, April 24, 2014)
Portraits of 99 survivors of the Armenian genocide in Diyarbakir
Portraits of 99 people who survived the Armenian genocide in 1915
will be exhibited in the main Kurdish city Amed (Diyarbakir) today.
The exhibition which is led by Armen Ghazarian, representative of the
Yerkır Europe French-Armenian Civil Society Organization, has been
organized with the contributions of Yerkır Europe, Repaır, Aram
Association and Amed Metropolitan Municipality. It will take place at
the common life area of the Sümerpark today.
A press release was issued before the exhibition which is titled “Portraits of Armenian refugees in France”.
Speaking here, Armen Ghazarian said the exhibition will involve the
portraits of Armenians who managed to survive the genocide by fleeing
to France and later started to live there. “This exhibition is of great
importance to us. It is important that these people are able to conduct
events in the lands where they were born.”
Speaking after, France-based Aram Association's Chairperson Varoojan
Artın pointed out that the photographs of Armenian citizens who settled
in France constituted an official document. Artın said the ties and
relations between societies must be strengthened, and vowed to initiate
serious efforts and steps for the re-building of the future together.
“This exhibition involves the photographs of 99 people who were
disbanded from their families and lands and miraculously survived the
genocide 99 years ago”, Artın added.
(ANF, April 24, 2014)
IHD: Vers le 100ème Anniversaire: Le Négationnisme, Ça Suffit!
Communiqué de presse de l'Association des droits de l'Homme de Turquie:
A l'occasion du 99e anniversaire du
génocide arménien qui se tient ce 24 avril partout dans le monde,
l'Association turque des droits de l'Homme [IHD] publie un communiqué
en français d'une force rare. Jamais des militants turcs et kurdes de
Turquie n'auront été aussi loin dans leur dénonciation des crimes de
l'Empire ottoman et de la Turquie moderne. Si le Premier ministre
Erdogan souhaite progresser dans "sa compréhension des souffrances des
Arméniens", il serait bien avisé de s'en inspirer, car les mots ont un
sens. Voici ce que déclare l'IHD : "La négation du Génocide Arménien
dure depuis 99 ans. Le pillage a un grand rôle dans le déni, dans la
dissimulation de cet indescriptible crime commis contre l’humanité. A
l’origine des scandales de corruption qui font vibrer actuellement le
pays, réside le grand pillage du génocide." L'IHD est partenaire du
Collectif VAN depuis de nombreuses années : nous en sommes honorés et
saluons le courage de ses militants. (Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - )
Vers le 100ème Anniversaire du Génocide Arménien: Le Négationnisme, Ça Suffit!
A la veille de la Première Guerre mondiale, près de 2 millions
d'Arméniens vivaient dans l'Empire ottoman selon le Patriarcat arménien
d’Istanbul. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, le nombre de villes,
villages, quartiers arméniens, était de 2925 en Asie Mineure. Les
Arméniens possédaient 1996 écoles où étaient scolarisés 173 000 garçons
et filles. Ils avaient également 2538 églises et monastères.
Mais depuis le Génocide qui a débuté en 1915, et suite aux politiques
négationnistes de la République turque, aucune de ces localités n’a
subsisté. La population arménienne est estimée à environ 60 000
aujourd’hui et elle vit majoritairement à Istanbul. L’Etat n’a pas
seulement anéanti les Arméniens mais il a également effacé toute trace
qui leur appartenait. Vous ne trouverez de nos jours aucune de leurs
empreintes sur les lieux où ils vivaient majoritairement il y a 100
ans. Les églises n’ont pas seulement été détériorées par les conditions
naturelles, mais elles ont été dynamitées, rasées par des coups de
canon. Aucune de leurs écoles n’existe aujourd’hui sur les terres
d’Anatolie. Le Génocide n’a pas seulement anéanti la population, mais
encore toute une structure sociale a disparu, comprenant écoles,
églises, cimetières, monastères.
Dans le processus entamé en 1915, d’autres populations chrétiennes
d'Anatolie, les Assyriens et les Grecs, ont également été victimes du
génocide. Au début du 20e siècle, alors qu'une personne sur cinq,
représentant 20 % de la population dans les frontières de la Turquie
était de religion chrétienne, juive, ou yézidie, cette proportion est
aujourd'hui inférieure à 1 pour mille. Dans le cas où une augmentation
naturelle de la population avait eu lieu, ou si la population
chrétienne n'avait pas été détruite, la population chrétienne et juive
aurait dû être aujourd’hui de 17 millions. Pour comprendre l'ampleur de
la destruction, il suffit de faire ce simple calcul.
Le Génocide, ce n’était pas seulement des massacres horribles, des
cadavres s’effondrant dans les rivières, ou des corps déchiquetés
empilés dans les ravins. Ce n’était pas seulement un temps où l’on a
préféré mourir que de vivre, où la mort était plutôt un salut puisque
l'humanité avait disparu. Le Génocide, ce n’était pas que des attaques,
des agressions sur les routes, la faim, la maladie, les viols, ou
encore une blessure profonde transmise de génération en génération, ou
une brutalité indescriptible, irréparable, impardonnable. Le Génocide
est aussi un saccage, un pillage, une spoliation colossale. Et cela ne
consiste pas seulement à piller des biens immobiliers, des ateliers,
des vignobles, des vergers, des fermes, des manoirs, des demeures, des
hôpitaux, des monastères et des églises, des terrains…
Ce pillage a un aspect méconnu dont on en parle moins : les comptes
bancaires des Arméniens massacrés, leurs coffres secrets contenant des
objets de valeurs ont été purement et simplement confisqués. Le montant
de ce pillage s’élevait à 22 millions de dollars selon les estimations
de 1915. En outre, au début du 20e siècle, les sociétés d’assurance-vie
françaises et américaines avaient assuré des dizaines de milliers de
chrétiens (des sommes estimées à plus de 20 millions de dollars). Les
dirigeants de l’Union et Progrès ont convoité les épargnes d’assurance-
vie en prétendant que « les titulaires étaient morts, qu’ils n’avaient
plus d’héritiers, et que ces sommes devaient être transférées aux
Caisses nationales ».
La négation du Génocide Arménien dure depuis 99 ans. Le pillage a un
grand rôle dans le déni, dans la dissimulation de cet indescriptible
crime commis contre l’humanité. A l’origine des scandales de corruption
qui font vibrer actuellement le pays, réside le grand pillage du
génocide.
La négation ne consiste pas seulement à dire « moi, je n’ai rien fait
». La négation revient à dire « on l’a fait, parce qu'ils l’avaient
mérité ». Les autorités de l’Etat, les historiens négationnistes, « les
intellectuels et les écrivains respectueux » justifient le génocide, et
ce sans rougir. Et la grande majorité de la société turque croit en
cela et elle souhaite entendre ces propos négationnistes. Le déni,
c’est inculper une fois de plus les victimes du génocide, c’est aussi
continuer à les accuser et insulter la mémoire de celles-ci et de leurs
descendants. La négation est la poursuite du génocide. Et le pire de
tout, la négation forme une société spectatrice en obtenant le soutien
de cette même société, au nom des Droits de l’Homme.
Nous, défenseurs des Droits de l'Homme, nous constatons que le génocide
est manipulé par la politique, la diplomatie ; le génocide est devenu
un sujet de négociation sur la scène internationale et il a été oublié
que le génocide est avant tout la plus grande violation des droits de
l'homme que peut commettre un Etat.
La négation, c’est la violation des droits de l’homme la plus aboutie,
la plus accablante, la plus persistante, la plus durable,
puisqu’agissant de façon exponentielle, elle est à la source de
nombreuses autres violations des droits de l'homme, les encourage et
les incite.
C'est pourquoi en ce 24 avril 2014, au 99e anniversaire du Génocide
arménien, dans toutes les représentations de l'Association des droits
de l'homme, nous proclamerons tous en même temps une fois de plus et de
toutes nos forces :
ÇA SUFFIT MAINTENANT ! AU NOM DE LA JUSTICE METTEZ UN TERME AU GENOCIDE ARMENIEN !
ASSOCIATION DES DROITS DE L'HOMME, TURQUIE
Sarkissian: "La Turquie poursuit sa politique de déni total"
L'Arménie considère que la Turquie "poursuit sa politique de déni
total" du génocide de 1915, a déclaré jeudi le président Serge
Sarkissian dans un communiqué ne mentionnant pas explicitement les
condoléances exprimées pour la première fois par Ankara à l'occasion du
99e anniversaire des massacres.
Le génocide "continue d'exister tant que le successeur de la Turquie
ottomane poursuit sa politique de déni total", a déclaré le président
arménien dans ce communiqué.
"Nous sommes convaincus que le déni d'un crime constitue sa
continuation directe. Seule la reconnaissance et la condamnation (du
génocide) peuvent empêcher la répétition d'un tel crime dans l'avenir",
a ajouté Serge Sarkissian.
"Nous approchons du 100e anniversaire du génocide arménien. Cela peut
donner à la Turquie une bonne chance de se repentir et de se libérer de
cette lourde charge", a-t-il encore déclaré.
"L'année 2015 devrait être celle d'un message fort à la Turquie. (Son)
attitude à l'égard de l'Arménie nécessite des avancées réelles :
l'ouverture des frontières et l'établissement de relations normales",
a-t-il poursuivi.
(AFP, 24 avril 2014)
La communauté arménienne de France "pas dupe" des condoléances
Les membres de la communauté arménienne de France, à l'image du
chanteur Charles Aznavour, ont dénoncé jeudi les "condoléances" de
l'Etat turc aux petits-enfants des Arméniens massacrés en 1915, y
voyant non la reconnaissance du génocide mais de la "condescendance" ou "un piège".
Des cérémonies étaient organisées dans plusieurs villes pour commémorer
le début des massacres le 24 avril 1915, en présence du président
François Hollande à Paris.
Le chef de l'Etat a jugé que les condoléances du Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan constituaient "une évolution" mais qu'elles ne
suffisaient pas. Plaidant "pour une reconnaissance par le monde entier"
de ce génocide, il annoncé qu'il se rendrait le 24 avril 2015 à Erevan
pour son centième anniversaire.
Pour Charles Aznavour, les "condoléances" présentées mercredi par le
Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ne valent pas reconnaissance
du génocide et "encore moins" excuses. Il faut y lire "une simple
volonté personnelle de se montrer un homme politique prétendument
+ouvert+".
Le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France
(CCAF) dénonce une "opération de communication" pour éviter d'avoir à
reconnaître le génocide, terme que l'Etat turc se refuse toujours à
employer. "On ne présente pas des condoléances 99 ans ans après un
génocide", souligne Mourad Papazian, co-président du CCAF.
A Lyon où vit une importante communauté, après une cérémonie
religieuse, entre 1.000 et 2.000 personnes ont défilé dans le
centre-ville vers le Mémorial du génocide, derrière une banderole
réclamant "justice pour le peuple arménien". Dans le cortège, beaucoup
de jeunes criaient "Turquie assassin".
Georges Képénékian, premier adjoint au maire Gérard Collomb, estime
qu'il ne faut pas "qu'un mot remplace un autre": "la grandeur d'un
Etat, c'est assumer son histoire et permettre aux victimes de trouver
la sérénité".
Ses parents arméniens avaient fui l'empire ottoman avant leur arrivée
en France en 1921-22. Evoquant "Willy Brandt, chancelier de la
République fédérale d'Allemagne, qui s'était agenouillé devant le
mémorial du ghetto de Varsovie en 1970", l'élu fait le rêve d'un geste
similaire d'Erdogan dans le désert de Mésopotamie.
- 'Le mot qui manque' -
"Ils pourraient prendre part à leur responsabilité plutôt que prendre
part à notre souffrance !", critique un porte-parole du Centre National
de la Mémoire Arménienne inauguré récemment à Décines (Rhône), Daniel
Meguerditchian, qualifiant le geste d'Erdogan de "condescendant".
Vartan Balian, petit-fils de survivants du génocide, se sent "insulté":
"Imaginez des +condoléances+ des Allemands en 2044 après un siècle de
négationnisme, voilà ce que ressentent les Arméniens aujourd'hui",
dit-il, ajoutant qu'ils "ne sont pas dupes de ces fausses repentances".
A Strasbourg, une trentaine d'Arméniens se sont rassemblés au
centre-ville, brandissant des pancartes accusant la Turquie de "nier"
le génocide. "Ce qu'a dit (M. Erdogan) ne suffit pas. Il a voulu calmer
le jeu juste avant les 100 ans", jugeait Hamlet Housepian, tout en
reconnaissant "une avancée". "Pour nous, c'est un piège, il n'a pas
prononcé le mot génocide. C'est le mot qui manque", lançait Artur
Boghosyan, un lycéen.
A Rennes, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la
mairie. Pour Vigen Arakelyan, responsable de la communauté locale,
l'initiative d'Erdogan "ne compte pas beaucoup. Parce qu'il n'a pas
utilisé le mot génocide".
A Marseille, 1.300 personnes selon la police ont manifesté dans le
calme devant le consultat de Turquie. Vartan Arzoumanian, porte-parole
de l'Association pour la recherche et l'archivage de la mémoire
arménienne, parle d'une "stratégie de diversion" destinée à "brouiller
les cartes", tout en s'inquiétant de la commission d'historiens évoquée
par Erdogan, "alors que ce génocide ne fait aucun doute".
L'association "Nouvelle Génération Arménienne" en France crie enfin à
la "stratégie négationniste": "Le Premier ministre parle de +période
difficile+, de +nécessité de compassion mutuelle entre Arméniens et
Turcs+, comme si les Arméniens avaient eux aussi leur part de
responsabilité".
"C'est la première fois depuis 99 ans que la Turquie présente des
condoléances aux descendants des victimes. Il s'agit donc d'un pas sur
le chemin de la reconnaissance", a estimé de son côté Patrick
Devedjian, député UMP issu d'une famille arménienne. Pour lui, M.
Erdogan, contraint à une évolution par l'opinion turque et mondiale,
"essaye de noyer le poisson" en reconnaissant le drame sans le
qualifier.
(AFP, 24 avril 2014)
Réaction du Collectif VAN: "Déclaration néo-négationniste"
Ce que la presse internationale présente comme une avancée notable de
la Turquie sur la question du génocide arménien (qu'Erdogan persiste à
nommer "les événements de 1915"), ressemble fort à un plan de
communication néo-négationniste. La déclaration du Premier ministre
turc met en avant les "souffrances communes" (des assassins et de leurs
victimes...) et appelle à un "éclaircissement des événements de 1915
pour une compréhension juste de l’histoire". Mises à part les
"condoléances" aux petits-enfants des Arméniens (pas même des excuses),
quoi de neuf sous le soleil d'Ankara ? Une certitude : le génocide
arménien est une épine plantée dans le pied de l'Etat turc. Le site
internet du Premier ministre turc présente en huit langues (dont
l'arménien occidental et l'arménien oriental) cette déclaration que le
Collectif VAN reproduit ici dans sa version française.
Les passages ci-dessous en gras sont ceux que le Collectif VAN a trouvé
les plus "savoureux". Alors, ce discours, vraiment historique? Dans le
cynisme, oui.
Une petite pensée de notre part pour l'intellectuel arménien de
Turquie, Sevan Nichanian, incarcéré pour 4 ans depuis le 2 janvier pour
"absence de permis de construire" et mis à l'isolement. Il risque 50
ans de prison dans 17 autres procès en cours pour les mêmes motifs. Et
une autre pensée pour tous les Arménien(ne)s qui, en Turquie
aujourd'hui, continuent d'être assassiné(e)s du fait de la haine
raciale. (http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=79921)
CCAF: Les condoléances ne sont qu'une "opération de communication"
Les condoléances de la Turquie aux
descendants des Arméniens massacrés sous l'Empire ottoman ne sont
qu'une "opération de communication" pour éviter d'avoir à reconnaître
le génocide arménien, a affirmé jeudi le Conseil de coordination des
organisations arméniennes de France (CCAF).
Les condoléances présentées mercredi par le Premier ministre
islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, "ne sont ni des excuses au
peuple arménien ni la reconnaissance du génocide", a souligné auprès de
l'AFP Mourad Papazian, co-président du CCAF.
"On ne présente pas des condoléances 99 ans ans après un génocide",
a-t-il fait valoir, jugeant que "c'est une opération de communication,
une opération de charme dans le seul but de rendre obsolète la
reconnaissance du génocide arménien."
Pour M. Papazian, le chef du gouvernement turc "montre un visage ouvert
de séduction au monde entier, mais en réalité il est dans la tradition
officielle de la Turquie: ça renforce son négationnisme."
Cette "opération de communication" est "directement liée" à
l'approche du 100e anniversaire du début des massacres, qui ont
commencé le 24 avril 1915, a-t-il ajouté.
Quelque 1,5 million d'Arméniens, hommes, femmes et enfants, ont été
massacrés, selon les historiens, en Anatolie entre 1915 et 1917.
La Turquie reconnaît la mort de quelque 500.000 Arméniens pendant des
combats et les déportations vers la Syrie ou le Liban, alors provinces
ottomanes, mais réfute toute volonté d'extermination ou génocide.
Comme d'autres pays, la France a reconnu en 2001 le génocide arménien.
Plusieurs tentatives législatives, avortées, visant à réprimer la
négation de ce génocide ont ensuite tendu les relations entre Paris et
Ankara.
La communauté arménienne en France compte environ 600.000
membres, surtout dans les régions parisienne, marseillaise et
lyonnaise, où étaient prévues jeudi, comme chaque 24 avril, des
commémorations du génocide.
Le président François Hollande, qui avait promis une loi pour réprimer
la négation du génocide arménien, doit prononcer un discours lors d'un
rassemblement à Paris dans la soirée. (AFP, 24 avr 2014)
Ni "reconnaissance" ni "excuses" pour Aznavour
Le chanteur franco-arménien Charles Aznavour estime que le terme de
"condoléances" utilisé par le Premier ministre turc, dans son message
"aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915", doit être lu "non
comme une reconnaissance et encore moins comme une présentation
d'excuses".
"L'humanisme qui doit présider aux relations entre les peuples et plus
largement entre les gens voudrait que cette déclaration soit un premier
pas vers un dialogue qui nous était refusé depuis cent ans", explique
l'artiste dans un communiqué à l'AFP.
"Pour autant, la prudence amènerait à penser que cette expression de
condoléances est motivée par d'autres considérations que ce dialogue
tant voulu pour la vérité historique", poursuit le communiqué.
"Ne reconnaissant toujours pas le génocide, il faut donc lire, dans la
déclaration de M. Erdogan, le terme de +condoléances+ non comme une
reconnaissance et encore moins comme une présentation d'excuses, mais
comme une simple volonté personnelle à vouloir se montrer un homme
politique prétendument +ouvert+", estime Charles Aznavour qui fêtera
ses 90 ans en mai prochain.
"Il y a des causes qui ne méritent pas la demi-mesure et encore moins la moindre ombre d'hypocrisie", affirme Charles Aznavour.
"Le siècle écoulé fut un triste siècle pour l'histoire commune des
peuples turc et arménien où les nôtres connurent les rapines, les
meurtres, les viols et le sang, et ensuite le mensonge de la négation",
ajoute l'artiste.
Faisant allusion à sa "nature optimiste d'éternel artiste", il dit
vouloir croire "en l'installation d'un dialogue entre les deux parties
permettant de faire face aux réalités du fait historique".
"Aussi, par cette annonce et malgré les réserves exprimées, je veux
encore pouvoir croire qu'Ankara a donc peut-être amorcé les prémices
d'une humanisation de son histoire récente", poursuit le chanteur qui a
été nommé, en 2009, ambassadeur d'Arménie en Suisse, où il réside.
Selon lui toutefois, le peuple arménien n'attend pas "aujourd'hui des condoléances dans de telle manière".
(AFP, 24 avril 2014)
Le cinéaste Atom Egoyan rejette les condoléances turques
Le cinéaste canadien d'origine arménienne Atom Egoyan a rejeté jeudi
les condoléances présentées par la Turquie aux descendants des victimes
des massacres d'Arméniens sous l'empire ottoman, y voyant un refus de
reconnaître le "génocide arménien".
Mercredi, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait fait un
geste inédit en présentant les condoléances de la Turquie "aux
petits-enfants des Arméniens tués en 1915" lors des massacres visant
cette communauté sous l'empire ottoman.
C'était la première fois qu'un responsable turc de ce rang se
prononçait aussi ouvertement sur ce drame qui a fait 1,5 million de
victimes selon les Arméniens, près de 500.000 selon les Turcs.
Pour le cinéaste canadien, qui a perdu ses grands-parents dans ces
massacres, les déclarations de M. Erdogan ne sont toutefois "qu'une
tentative de manipulation pour perpétuer le déni de l'Etat face au
génocide arménien", a-t-il écrit dans une tribune publiée dans le
quotidien Globe and Mail.
Et ce déni continu de la Turquie "ne fait que perpétuer la violence de cet acte horrible", a-t-il insisté.
"En ce jour, les Arméniens se souviennent d'un génocide qui a débuté il
y a 99 ans. Il en sera ainsi tant que son auteur niera sa
responsabilité dans ce crime", conclut le cinéaste.
Le Canada est au nombre de la vingtaine de pays dans le monde qui ont reconnu le génocide arménien.
(AFP, 24 avril 2014)
En Turquie, les Arméniens "cachés" à la découverte de leur passé
Les Ottomans les appelaient les "restes de l'épée". Cent ans après les
massacres de 1915, de plus en plus de Turcs d'origine arménienne, fils
et filles de ceux qui se sont convertis pour survivre, redécouvrent
leur identité et osent l'assumer au grand jour.
Berkin est l'un de ces Arméniens "cachés". En ce jour de Pâques, le
jeune homme de 17 ans a rejoint l'église Surp Vorodman, dans le
quartier stambouliote de Kumkapi. Avec des dizaines d'autres fidèles de
cette paroisse du patriarcat arménien de la plus grande ville de
Turquie, il est venu prier. Naturellement.
Élevé en bon Turc dans la religion musulmane, Berkin vient à peine de
découvrir ses origines chrétiennes. Par hasard, car jamais ses parents
ne lui avaient confié ce "grand secret". Au début du XXe siècle, sa
famille était arménienne.
"Quand ma grand-mère parlait à la maison, je tendais l'oreille. Car ce
n'était ni du turc, ni du kurde. Mon grand-père c'était pareil",
raconte le jeune lycéen. "Du coup, j'ai commencé à faire des
recherches. Et c'est comme ça que j'ai appris que mon
arrière-grand-père était un rescapé de 1915".
Le 24 avril de cette année-là, l'Empire ottoman donne le coup d'envoi
de premier génocide du XXe siècle. En moins d'un an, des centaines de
milliers d'Arméniens sont déportés, nombre d'entre eux tués, la plupart
de leurs biens confisqués.
Bientôt cent ans plus tard, ces événements restent un tabou, que les
autorités de Turquie refusent vigoureusement de qualifier de génocide.
Comme le grand-père de Berkin, des dizaines de milliers d'Arméniens se
sont convertis à l'islam pour échapper aux tueries et ont enfoui leur
identité au plus profond de leur mémoire. Pendant des décennies, le
discours officiel turc, qui exalte un seul peuple, musulman et sunnite,
a fait de ces "dönme", ces "convertis", des clandestins.
"J'étudie dans un lycée traditionnel. On nous désigne toujours comme
l'ennemi", regrette Berkin, "on se dispute beaucoup pendant les cours
d'histoire parce que nous leur disons que nous ne sommes pas des
traîtres".
Pourtant, depuis quelques années, la chape de plomb qui recouvre cette
page d'histoire a commencé à se fissurer. Et le passé des Arméniens de
Turquie à ressurgir.
- "Connaître la vérité" -
Bien sûr, le mouvement est lent, difficile. De nombreux membres de
cette communauté, qui se compterait aujourd'hui en millions en Turquie,
selon les historiens, répugnent encore à s'afficher. Mais d'autres,
comme Berkin, ont franchi le pas.
"Ce jeune a compris, il sait quel sang coule dans ses veines, il a
compris les événements du passé", se réjouit Diane Hekibashyan, qui
fréquente la même église d'Istanbul. "Il sait que nous ne demandons pas
grand chose, que nous ne voulons que la paix".
Entre autres signes de cette prudente renaissance, le succès des cours
d'arménien. Comme celui animé par Talar Silelyan, qui réunit chaque
semaine une dizaine de personnes à la recherche de leur identité
cachée, comme elle.
"Ceux qui ont appris sur le tard qu'ils étaient arméniens commencent
d'abord par apprendre l'arménien", explique cette jeune ingénieur de
formation.
"Auparavant, nous avions peur de parler de ça, mais maintenant, nous
sommes plus courageux, on peut évoquer certaines choses", ajoute Talar
Silelyan, "et de l'autre côté, certains Turcs sont prêts à en parler
aussi, des gens veulent connaître la vérité".
Officiellement, la position des autorités turques n'a pas changé. Le
mot de "génocide" reste prohibé et source de fortes tensions
diplomatiques.
Mais, sous la pression de certains intellectuels notamment, le
vocabulaire change, pas à pas. En décembre, le ministre des Affaires
étrangères Ahmet Davutoglu a parlé des déportations d'Arméniens comme
d'une "erreur", d'un "acte inhumain".
"Enfin, nous pouvons célébrer nos fêtes ensemble, dans nos églises", se
réjouit de son côté Tuma Özdemir, le président de l'association des
chrétiens d'Orient.
Mais la parole des Arméniens de Turquie est encore loin d'être libre.
Et l'approche du centenaire des événements de 1915 fait craindre de
nouvelles tensions.
"On n'exige pas de grosses réparations pour ce qui s'est passé, on veut
simplement qu'ils (les Turcs) le reconnaissent", assure Berkin. "Nous
n'avons pas disparu, nous sommes ici, l'empreinte de nos ancêtres est
là et nous revendiquons nos origines".
Même contre l'avis de ses parents, le jeune homme est déterminé à
parachever son retour aux sources. Une fois majeur, il deviendra
chrétien. Comme son arrière grand-père. "Pour transmettre ma culture à
mes enfants", promet-il.
(AFP, 23 avril 2014)
Legislators recognize Armenian genocide in California
The California State Assembly and Senate both commemorated the 99th
anniversary of the Armenian genocide by adopting separate Genocide
Recognition Resolutions on April 7.
"99 years ago, 1.5 million men, women and children were massacred at
the hands of the Ottoman, Turkish Empire. California has the great
fortune of being home to many people of Armenian descent including
former Governor George Deukmejian. In fact, in my district, the city of
Fresno is home to one of the largest Armenian communities in the entire
United States. The genocide infected in the people of Armenia is
remembered and relived by my constituents every single day. They mourn
for those who were murdered and for those still oppressed today. Today,
for the first time in many years, we have the makings of another
tragedy for the people of that region. As we acknowledge and
commemorate the 99th and anniversary of the Armenian genocide today. We
as a nation should remember that what was wrong 99 years ago is still
wrong today," said Senator Tom Berryhill from the Senate Floor.
Armenian Church clergy and community members, including Rev. Fr.
Asoghig Jamgotchian, pastor of St. James Armenian Church in Sacramento,
Rev. Fr. Mesrop Ash, pastor of St. John Armenian Church in San
Francisco, and Deacon Daniel Aydenian of Turlock's Holy Cross Church
and the Primate’s representative in Sacramento, represented the Primate
at the State Capitol. Two representatives of the St. James Armenian
Church Parish Council and representatives of the Armenian community of
Turlock were also in attendance.
Diocesan representatives met with several elected officials to thank them for their support. (turlockjournal.com, Apr 22, 2014)
Un journaliste azerbaïdjanais inculpé d'espionnage au profit de l'Arménie
Un journaliste azerbaïdjanais critique du pouvoir a été inculpé lundi
d'espionnage au profit de l'Arménie voisine et placé en détention
provisoire pour trois mois.
Rauf Mirkadyrov a été inculpé de haute trahison pour avoir "été recruté
par les services secrets arméniens en 2008 et avoir fourni des
informations à Erevan sur les secrets d'Etat de l'Azerbaïdjan", a
indiqué le parquet dans un communiqué.
"Il a été placé en détention provisoire pour trois mois", a déclaré à l'AFP son avocat, Fuad Agayev.
M. Mirkadyrov a été arrêté dimanche à Bakou après avoir été expulsé de Turquie la veille, où il était basé ces dernières années.
Correspondant politique du journal indépendant en langue russe Zerkalo
(Miroir), publié en Azerbaïdjan, il écrivait depuis Ankara des articles
critiques sur les dirigeants turc et azerbaïdjanais.
Les organisations de défense des droits de l'homme accusent
régulièrement le régime du président Ilham Aliev d'atteintes à la
liberté d'expression et de faire emprisonner des opposants dans ce pays
riche en hydrocarbures situé sur les bords de la Caspienne.
Le journal Zerkalo a indiqué sur son site internet que la raison de
l'expulsion du journaliste de Turquie, qui a annulé son accréditation,
n'était pas claire.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'opposent depuis plus de deux décennies au
sujet de la région séparatiste du Nagorny Karabakh, à majorité
arménienne, qui a été l'enjeu d'une guerre qui a fait 30.000 morts et
des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent
pas à se mettre d'accord sur le statut de la région qui reste une
source de tension dans le Caucase du Sud, une zone stratégique située
entre l'Iran, la Russie et la Turquie.
(AFP, 21 avril 2014)

Une délégation européenne en Turquie pour y commémorer le génocide arménien
Le Mouvement Antiraciste Européen EGAM (European Grassroots Antiracist
Movement) et l’organisation arménienne UGAB Europe se rendent en
Turquie pour répondre à l’appel des militants turcs et commémorer avec
eux le génocide arménien à Istanbul du 21 au 25 avril prochain.
Dès le lendemain, des représentants des trois organisations, UGAB
Europe, EGAM et DurDe (Turquie), se rendront à Erevan (Arménie) pour y
commémorer ensemble le génocide arménien.
Pour la deuxième fois depuis la perpétration du génocide de 1915, il y
a 99 ans, une délégation européenne, constituée d’une vingtaine de
dirigeants antiracistes et arméniens venus de quinze pays, sera
présente en Turquie pour les commémorations du génocide des Arméniens,
qui s’y tiendront pour la 5e année consécutive le 24 avril prochain.
Cette initiative est une réponse à l’invitation des partenaires turcs
de l’EGAM, DürDe ! (« Dis stop au racisme ! ») et l’Association pour
les Droits de l’Homme - IHD, qui ont demandé le soutien de la société
civile turque engagée pour la reconnaissance du génocide des Arméniens
en venant participer aux commémorations en Turquie cette année. L’EGAM
a invité l’UGAB Europe à constituer une délégation commune.
Pendant quatre jours, la délégation rencontrera des représentants de la
société civile - intellectuels, militants turcs, kurdes, arméniens,
artistes,... - le monde de la jeunesse avec une conférence à
l’université de Sehir, des représentants des minorités, et participera
aux commémorations. Le 25, des représentants de cette délégation seront
à Erevan pour y commémorer ensemble le génocide arménien.
La constitution de cette délégation est une initiative de solidarité
avec les militants turcs engagés pour la vérité historique, qui ont
appelé à sa constitution. C’est une initiative de justice contre le
négationnisme, qui est la continuation de la perpétuation du génocide.
C’est enfin un engagement pour la démocratie, renforcée par la vitalité
de la société civile.
Cette initiative est soutenue par de nombreuses personnalités (dont
Charles Aznavour, Serge Klarsfeld, Bernard Kouchner, Dario Fo, Adam
Michnik, Bernard-Henri Lévy, Tahar Ben Jelloun, Ahmet Insel, Olivero
Toscani, Jovan Divjak, etc.) et de nombreux représentants de la société
civile européenne, turque et arménienne, qui ont signé un appel en ce
sens. L’appel sera publié dans les prochains jours dans la presse
européenne, notamment dans Le Monde (France), La Repubblica (Italie),
Gazeta Wyborcza (Pologne), Le Soir (Belgique), Kristeligt Dagblad
(Danemark), Eesti Paevaleht (Estonie), To Vima (Grèce), Dnevnik
(Macedoine), http://www.e-balkan.net (Montenegro), Publico (Portugal),
Adevarul (Roumanie), SME (Slovaquie), La Tribune de Genève (Suisse)...
Les commémorations se dérouleront sur la place Taksim, 19h15 le 24
avril. Une conférence de presse aura lieu la veille, le 23 avril, à 11h
au restaurant Cezayir, Firuzağa Mh., Hayriye Cd No:16, Beyoğlu.
Contact Presse :
EGAM
Elie Petit
Communication Officer
0033 6 68 08 61 0
Elie.petit@yahoo.fr
Créée en 2010, l’EGAM - European Grassroots Antiracist Movement / Le
Mouvement Antiraciste Européen est un réseau qui regroupe les
principales organizations antiracists de 30 pays. Notre but est de
renforcer la société civile européenne sur les sujets de la lutte
contre le racisme, l’antisémitisme, la discrimination raciale et le
négationnisme.
L’appel :
Turcs, Arméniens et Européens, commémorons, ensemble et en Turquie, le génocide arménien !
En 1915, suivant un plan établi à l’avance et une mise en acte
méthodique, un million et demi d’Arméniens étaient assassinés dans
l’Empire Ottoman, avec pour but ultime la destruction de leur
civilisation. Les Arméniens étaient alors victimes d’un génocide qui
allait devenir une funeste référence pour ceux qui suivraient. Depuis
lors, les gouvernements turcs successifs ont lutté avec force afin de
faire oublier cette sombre part du passé de leur pays. Encore
aujourd’hui, notamment en Turquie, la simple énonciation de cette
vérité historique suscite, contre ceux qui en sont les auteurs, des
oppositions farouches, des menaces physiques et parfois même des
meurtres. Le négationnisme alimente le racisme et la haine contre les
Arméniens et d’autres minorités non-musulmanes.
Certains veulent faire croire que la reconnaissance de la réalité du
génocide arménien est une attaque contre tous les Turcs et contre la «
Turcité », alors que c’est une attaque contre le négationnisme et une
démarche pour la justice et la démocratie.
Depuis quelques années maintenant, une partie de la société civile
turque organise avec courage la commémoration du génocide arménien. Un
cercle vertueux de vérité et de justice s’est graduellement amplifié
pour rassembler toujours plus d’individus, unis dans une émouvante
démonstration d’humanité pour faire face au discours officiel
négationniste. L’année dernière, pour la première fois en presque un
siècle, une délégation étrangère, composée de dirigeants de la diaspora
arménienne et de dirigeants antiracistes européens, a pris part aux
commémorations en Turquie, en réponse à l’appel à la solidarité lancé
par la société civile turque.
Tous ensemble le 24 avril 2013, nous avons montré que ceux, en Turquie,
qui reconnaissent et commémorent le génocide arménien sont chaque jour
plus nombreux. Nous avons montré qu’une partie de la société turque,
attachée aux valeurs de démocratie et des droits de l’homme, est prête
à faire face à son passé avec lucidité. Cette année, tous ensemble,
militants antiracistes, dirigeants de la société civile, citoyens
engagés, intellectuels et artistes, de Turquie et d’ailleurs en Europe,
d’origines diverses mais tous unis par le désir de voir la vérité
historique enfin reconnue, nous commémorerons, en Turquie, le 24 avril
2014, le génocide arménien, qui fait partie du présent bien que nous
soyons à l’aube du centenaire de sa perpétration.
Notre démarche partagée est une démarche de reconnaissance, de solidarité, de justice et de démocratie.
C’est une démarche de reconnaissance en ce qu’elle permet simultanément
aux membres de la diaspora arménienne et aux Arméniens de Turquie, qui
ont résisté à l’exil, de porter ouvertement le deuil de leurs ancêtres,
comme elle permet aux organisations et individus turcs de demander
pardon aux descendants des victimes de certains de leurs ancêtres.
C’est une démarche de solidarité entre tous ceux qui se battent pour la
vérité historique. La ligne de clivage n’est pas entre les Turcs et les
Arméniens, mais entre ceux qui se battent pour la reconnaissance du
génocide arménien et ceux qui promeuvent le négationnisme. En un mot,
ce n’est pas une question d’origines mais d’idée, de projet commun.
C’est une démarche de justice. Comme le dit Elie Wiesel, « le génocide
tue deux fois, la seconde par le silence », c’est-à-dire que le
négationnisme est la continuation du génocide, qui est l’évènement le
plus violent auquel le racisme puisse aboutir. Combattre le
négationnisme, c’est tenter d’apaiser la vivacité du traumatisme
transmis dans les communautés arméniennes d’une génération à l’autre.
C’est se battre contre le racisme, pour une société plus égale et plus
juste. C’est offrir aux nouvelles générations la possibilité de se
projeter ensemble vers l’avenir.
C’est enfin une démarche pour la démocratie. Non seulement parce que
soulever le tabou du génocide est une indispensable condition pour
faire progresser la liberté d’expression en Turquie, mais également
parce que, comme le rappelait souvent Jorge Semprun, la démocratie
suppose une certaine vitalité de la société civile. Renforcer les liens
parmi les sociétés civiles, c’est renforcer ceux qui luttent pour
promouvoir la démocratie en Turquie comme dans le reste de l’Europe.
Ainsi, le 24 avril prochain, nous commémorerons, ensemble et en
Turquie, le génocide des Arméniens, ou soutiendrons ceux qui le feront,
et nous appelons tous les individus attachés à la reconnaissance, la
solidarité, la justice et la démocratie à nous rejoindre pour tourner
enfin la page d’un siècle de négationnisme.
Liste des signataires des pays différents: http://www.armenews.com/mot.php3?id_mot=63
Parliamentary Investigation Request for Ezidi People
BDP Batman Deputy Ayla Akat Ata, filed a request to the Parliament on
Ezidis' reinstitution of rights in Turkey. There are only 400 Ezidi
people living in Turkey.
Ata requested the protection of Ezidis’ identity and culture, as well
as an investigation of the oppression and violence they have been
through, legally compensation of their damages, and restitution of
their rights letting to live freely in the way their religion requires.
Ezidis had been living in Turkey, Georgia, Iran and Armenia region for
hundreds of years, and been tyrannized by the governments and the
public because of their religious beliefs.
It is predicted that until 40 years ago there were 80 thousand Ezidis
living in Turkey, and now this number has increased fewer than 400.
According to the statements, Ezidis are living mostly in Urfa, Batman,
Mardin and Diyarbakır provinces.
Since Ottoman Empire, Ezidis have been strategically assimilated, the
situation continued during the Turkish Republic years. Their beliefs
were avoided, their lands were taken away from them and their source of
income which depends on agriculture and animal breeding were
eradicated.
Dispossessed Lands
“It has been noticed that Ezidi women and teenage girls are being
tricked with Islamic views, and their own beliefs and cultures are
disregarded. The religion part of Ezidis’ identity cards forcibly say
“Muslim” or “Atheist””
Ezidis had to immigrate to Europe because their lands were dispossessed
and trees were removed. Ezidi land owners’ were threatened and their
villages became an inhabitable place.”
They demand legal assurance
The request cited that Ezidis immigrated all around Europe, mostly to
Germany. Most of them wanted to return to their country and needed
legal assurance.
"For Ezidis who would like to return to their country, the legal and
economic conditions must be provided. Their demolished villages must be
rebuilt and a financial compensation must be paid. Although the court
decided to return their property back to the land owners in some
villages, it can’t be operated. This demonstrates the crucial
importance of the problem.”
“Ezidis believe the only solution of this situation is having their
beliefs under the assurance of constitutional rights. Having their
identities and religion officially recognized, having religious
educational rights and protecting their sacred places will resolve
Ezidis problems.”
(BIA, April 18, 2014)

« Les Hommes Debout » contre les génocides
Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
franchit le cap de ses dix années d’existence et organise – à
l’occasion du 99e anniversaire du génocide arménien de 1915 et du 20e
anniversaire du génocide des Tutsi - sa 9e Journée annuelle de
sensibilisation aux génocides et à leur négation. Cet événement aura
lieu le dimanche 27 avril 2014, de 10h à 20h, sur le Parvis de Notre
Dame de Paris, en partenariat avec 28 associations internationales
des droits de l’homme, dont la Fondation Info-Türk et les Ateliers du Soleil de Belgique.
A cet effet, cinq stèles de trois mètres de haut,
affichant les Hommes Debout, œuvres du plasticien Bruce Clarke avec
le Collectif pour les Hommes debout, se dressent sur le Parvis. La
démarche de Bruce Clarke « est une tentative de réparation symbolique
envers les morts à l’usage des vivants ». Les artistes Vatché et
Dibasar offrent sur quatre autres stèles leur vision des Arméniens,
Juifs, Tutsi et Darfouri, tombés lors de génocides passés ou en cours.
En ce dernier dimanche d'avril, dédié chaque année à la célébration de
la mémoire des victimes de la déportation dans les camps nazis, des
bulles s'élèvent sur le Parvis, comme autant de pensées, en hommage aux
victimes des génocides. Le public est amené à participer à cette action
de sensibilisation en suspendant des petits papiers de toutes les
couleurs sur les fils de la mémoire.
Une exposition recto-verso
Disposées face à la cathédrale Notre-Dame, les neuf stèles du Collectif
VAN offrent un double parcours thématique : artistique d’un côté, il se
veut politique de l’autre. Au verso des panneaux, se poursuit un
travail de sensibilisation au sort des minorités de Turquie qui
subissent depuis un siècle, génocides, meurtres, violences et
discriminations. Des visages d’hommes, de femmes, d’enfants,
interpellent les passants : « Que fait l’Europe pour me protéger ? »
Pour ses dissidents - kurdes essentiellement - la Turquie est la plus
grande prison politique du monde devant la Chine et l'Iran.
A un an du Centenaire du génocide arménien, la Turquie poursuit son négationnisme d’Etat.
Elle musèle une grande voix arménienne de Turquie, Sevan Nichanian
[Nişanyan], auteur, journaliste, linguiste renommé, en prison pour 4
ans depuis le 2 janvier 2014 et mis à l’isolement. Sous le prétexte
fallacieux d’absence de permis de construire, l’intellectuel arménien,
en attente de 17 autres procédures, risque jusqu’à 50 ans de prison.
Ainsi, près de 100 ans après le génocide de 1915, les discours peuvent
varier mais les méthodes ne changent pas. En témoigne le déplacement
forcé de la population de Kessab, seul village arménien dynamique qui
subsiste sur ses terres historiques de l’autre côté de la frontière
syrienne. L’attaque menée le 21 mars 2014 par les djihadistes avec le
concours de l’armée turque prolonge - dans le silence des Nations - le
projet génocidaire des nationalistes Jeunes-Turcs, auteurs d’un Crime
toujours impuni à ce jour.
Une messe dédiée au 1,5 million de victimes du génocide arménien est célébrée le 27/04/2014 à 16h à Notre-Dame.
Détails et signataires de l'évènement:
http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=79689
Des terroristes soutenus par les autorités turques attaquent une ville peuplée d’Arméniens
Abram Abrahan
Le vendredi 21 mars, la ville syrienne de Kasseb, peuplée
majoritairement d’Arméniens, a été attaquée par des hommes armés
d’Al-Nousra, une filiale d’Al-Qaeda, et par d’autres groupes armés
islamistes. Sans l’aide des autorités turques, ces groupes terroristes
n’auraient pas été en mesure d’entrer dans la ville syrienne de Kasseb.
Avec ses manœuvres dans le contexte immédiat des élections municipales,
le gouvernement turc entend dévier l’attention vers l’extérieur des
frontières turques. De cette façon, les autorités turques non seulement
ne reconnaissent pas le génocide arménien, mais ils continuent à se
comporter comme leurs prédécesseurs du siècle dernier.
La page web turque haber.sol a mis en ligne une vidéo qui prouve le
fait que sans l’aide des autorités turques, ces groupes terroristes
n’auraient pas été capables d’entrer dans la ville syrienne de Kasseb
(1). Le samedi 22 mars, les troupes syriennes sont arrivées pour
déloger les groupes terroristes de Kasseb, mais entre temps, ces
groupes ont attaqué la population civile, prenant en otage les familles
arméniennes et alaouites qui se trouvaient encore dans la ville, et
saccageant les habitations et les commerces.
Le dimanche 23 mars, le système anti-aérien turc a descendu un avion de
combat syrien (2) alors que ce dernier bombardait des rebelles qui
luttaient pour prendre le contrôle d’un poste frontalier à Kasseb, dans
le nord-est de la Syrie, justifiant cela par le fait que l’avion avait
survolé le territoire turc. Selon plusieurs rapports, l’avion a pris
feu et s’est écrasé sur le territoire syrien. Le premier ministre de la
Turquie Erdogan a félicité ses forces aériennes pour leur action,
déclarant que « notre riposte sera sévère si quelqu’un viole notre
espace aérien ».
Ces déclarations du président Erdogan sont parfaitement
compréhensibles, puisque les élections approchent et que les citoyens
turcs peuvent le punir dans les urnes (et pas que dans les urnes) pour
l’affaire de corruption dans laquelle il est impliqué. Mais ce dernier
entend dévier l’opinion publique vers l’extérieur des frontières
turques et s’ériger en puissant protecteur des turcs. Et comme nous le
savons, les autorités turques soutiennent des groupes terroristes qui
opèrent en Syrie, même si les citoyens turcs y sont opposés. En plus,
ce n’est pas logique de la part de l’armée syrienne qu’un avion
militaire syrien entre dans l’espace aérien turc, puisqu’ils ont déjà
suffisamment de problèmes et d’inquiétudes que pour commencer un
nouveau conflit externe. De cette manière, en abattant l’avion
militaire syrien qui menaçait les terroristes qui s’en prenaient à la
population civile, et en laissant ces terroristes s’armer sur leur
territoire pour entrer en Syrie par la frontière turque, le
gouvernement turc démontre à nouveau qu’il soutient des groupes
terroristes qui opèrent en Syrie.
Kasseb n’est pas une ville quelconque en Syrie, cette ville compte une
majorité d’Arméniens, établie dans région depuis longtemps, parmi sa
population. La raison principale pour laquelle ces Arméniens se sont
réfugiés dans cette zone, c’est le génocide commis par la Turquie
contre le peuple arménien. Ce génocide commis contre le peuple arménien
est reconnu par l’ONU ainsi que par beaucoup de pays dans le monde. La
Turquie, ayant sur la conscience le massacre de plus de 1.500.000
d’Arméniens, devrait éviter toute manœuvre hostile envers cette ville,
une ville fondée par des réfugiés arméniens rescapés du génocide, et
par la générosité des autorités syriennes de l’époque, qui ont permis
aux Arméniens de se réfugier sur leur territoire.
Par ailleurs, il faut se souvenir que ce n’est pas la première fois que
cette ville, habitée par des Arméniens, se vide d’Arméniens, puisque
lors des 100 dernières années, c’est la quatrième fois que le peuple
arménien se voit obligé d’abandonner Kasseb. Les 4 fois, la Turquie a
attaqué, ou plutôt, a soutenu des tiers pour qu’ils attaquent cette
ville habitée par les Arméniens.
La Turquie devrait au moins essayer d’éviter, ou simplement empêcher
que ces groupes terroristes entrent dans cette ville, en sachant
parfaitement que les Arméniens se sont réfugiés dans cette zone suite
au génocide commis contre leur Etat. Avec ce comportement, la Turquie
sous-entend clairement que non seulement elle ne reconnaît pas le
génocide arménien, mais qu’elle continue à se comporter de la même
façon que ses prédécesseurs du siècle dernier.
L’attaque des terroristes à Kasab, qui sont entrés par la Turquie, et
le fait que les forces aériennes turques aient abattu l’avion militaire
qui essayait d’affaiblir les extrémistes pour aider la population
civile majoritairement arménienne, est une attaque non seulement contre
la Syrie, mais aussi contre le peuple arménien.
Ken Hachikian (3), président du Conseil National Arménien en Amérique,
a envoyé une lettre à Barack Obama, dans laquelle il sollicite le
président afin qu’il fasse « de toute urgence » pression sur la Turquie
« pour qu’elle cesse de faciliter les offensives continues de la part
de combattants étrangers d’Al-Qaeda contre la population civile ».
« Quelques jours après l’attaque lancée depuis la Turquie, presque
toute la population arménienne chrétienne a fuit vers les ville
voisines Latakia et Bassit pour éviter le massacre. Les civiles qui
n’ont pas pu fuir ont, selon des rapports, été pris en otage, tandis
que les églises et les maisons ont été profanées et saccagées
systématiquement », a expliqué Hachikian dans cette lettre.
Après que la communauté internationale ait fait écho de l’information
selon laquelle ces groupes terroristes sont entrés à Kasseb par la
Turquie, le Ministre des Affaires Etrangères turc a émis un communiqué
dans lequel la Turquie nie avoir soutenu ces groupes terroristes,
tandis que sur internet, une vidéo a été mise en ligne, où l’on peut
voir les terroristes armés passer sans aucun obstacle par la frontière
turque vers la ville de Kasseb. Le Ministre des Affaires Etrangères
turc a déclaré que la Turquie est disposé à recevoir les Arméniens de
la zone de Kasseb en Turquie et à garantir leur sécurité. Cette
déclaration est teintée de cynisme et son contenu est totalement vide,
puisqu’on ne peut imaginer qu’une telle opération soit menée à bien,
que les gens quittent leur terre, leur maison.
Une délégation parlementaire (4) arménienne s’est entretenue avec le
président Bachar al-Assad en Syrie. Les parlementaires arméniens ont,
dans leur discours, condamné les attaques terroristes contre la ville
de Kasseb. Par ailleurs, les parlementaires ont rencontré les réfugiés
arméniens à Latakia, qui ont confirmé que les attaques des terroristes
ont été soutenues par la Turquie.
Il faut se rappeler que les populations chrétiennes se trouvent dans
une situation de plus en plus périlleuse, c’est-à-dire qu’ils sont
devenus les cibles principales des terroristes et des extrémistes. Il
est impossible de ne pas se souvenir de Raqqa, une ville qui compte une
majorité de chrétiens, et qui est devenue la plus grande ville
contrôlée par Al-Qaeda. Dans cette ville, ils ont massacré la
population, ils ont brulé leurs églises et saccagé leurs maisons juste
parce qu’ils sont chrétiens. Un pays multiculturel comme la Syrie, où
toutes les cultures vivaient en paix, est devenu le théâtre
d’affrontements sectaires à cause de terroristes et d’extrémistes
soutenus par la Turquie ainsi que d’autres pays, aussi bien de la
région qu’internationaux.
À cause des attaques contre la population civile de la ville de Kasseb,
plus de 670 familles arméniennes ont dû trouver refuge dans des écoles
et des églises de la ville de Latakia. Les représentants de la
communauté arménienne en Syrie témoignent que des terroristes venus de
Turquie, saccagent les maisons et commerces des Arméniens et emportent
tout en Turquie. Les survivants de ces attaques terroristes sont aidés
par différentes organisations telles que l’Eglise Orthodoxe Grecque,
les organisations syriennes, l’Eglise Arménienne, etc.
Notes :
1. Voir la vidéo ici :
http://haber.sol.org.tr/devlet-ve-siyaset/iste-akpnin-el-kaideye-desteginin-kaniti-yayladagindan-ellerini-kollarini-sallayar
2. La Turquie abat un avion de combat syrien proche de la frontière avec
la Syrie :
http://actualidad.rt.com/actualidad/view/123206-avion-sirio-derribado-turquia
3. Venant de Turquie, ils attaquent et vident une ville syrienne peuplée
majoritairement d’arméniens :
http://palermonline.com.ar/wordpress/?p=30091
4. Radio Libertad Armenia : http://www.azatutyun.am/content/article/25311559.html
(Investig’Action, 8 avril 2014 -
Traduit par San Felice pour Investig'Action)
Christians and Syria Crisis: Turkey is a Dangerous Shadow under Erdogan
Nuray Lydia Oglu and Lee Jay Walker
Turkey is a dangerous shadow under the leadership of Prime Minister
Erdogan. This notably applies to the intrigues being played out in
Syria by Turkey and how Erdogan sides with the Muslim Brotherhood
throughout a vast region. Indeed, Erdogan naturally flirts between
Islamist and nationalist sentiments, in order to manipulate situations
both internally and externally. Therefore, the most destabilizing power
throughout the Levant, the Caucasus region, and parts of the Middle
East, is Turkey based on the intrigues of the Erdogan government.
The issue related to the 1915 genocide of Armenians, Assyrians and
Greeks, along with what followed until the middle of the 1920s, is not
unique to Erdogan because this posturing is within the body politic of
Turkey. However, the sight of Islamists attacking Armenian Christians
in 2014 based on utilizing the territory and goodwill of the Erdogan
government is extremely galling. Likewise, Erdogan also ranted against
Armenians in the past and clearly the issue related to Nagorno-Karabakh
isn’t based on Turkey being an honest broker. On the contrary, Erdogan
favors Azerbaijan and it remains to be seen if Turkey will covertly up
the ante in this area in the future based on his “Ottoman dream.”
Indeed, the callowness of Erdogan knows no boundaries because several
years ago he threated to deport over 100,000 Armenians. Of course, he
played around with language. However, the veiled threat had a much
deeper meaning given the historical reality of cleansing Christian
Armenians in history.
Erdogan suggested that approximately 170,000 Armenians reside in modern
day Turkey, of which only 70,000 have Turkish citizenship. Therefore,
Erdogan said: “We are turning a blind eye to the remaining 100,000…
Tomorrow, I may tell these 100,000 to go back to their country, if it
becomes necessary.”
Sadly, in 2014 the Armenian community is once more fleeing from the
intrigues of Turkey, and other nations like Qatar. Of course,
America, France, Saudi Arabia and the United Kingdom can’t be absolved.
After all, these nations have all played their part – and continue to
do so, to varying degrees, in the destabilization of Syria. However,
the connection with Turkey being behind the latest Islamic jihadist
cleansing of Armenians in 2014, is yet another reminder of the utter
bankruptcy of Erdogan.
The Armenian National Committee-International ushered a statement
saying: “For months, we have warned the international community
of the imminent threat posed by extremist foreign fighters against the
Christian minority population in Syria. These vicious and
unprompted attacks against the Armenian-populated town and villages of
Kessab are the latest examples of this violence, actively encouraged by
neighboring Turkey. We call upon all states with any influence in the
Syrian conflict to use all available means to stop these attacks
against the peaceful civilian population of Kessab, to allow them to
return to their homes in safety and security. In the last one hundred
years, this is the third time that the Armenians are being forced to
leave Kessab and in all three cases, Turkey is the aggressor or on the
side of the aggressors [emphasis added].”
In Syria the rich mosaic and modernization of the nation state, that
took place over the last four decades, continues to be undermined by
Gulf and NATO powers. This applies to the open direct involvement of
Qatar, Turkey and Saudi Arabia – and the covert policies being carried
out by America, France and the United Kingdom. Jordan and elements
within Lebanon have also joined forces along with bigger intrigues in
Libya. Despite everything, the government of President Bashar al-Assad
remains steadfast in its fight for survival and recently more positive
signs indicate a shifting balance tilting in the favor of the
government of Syria.
Alawites, Christians, the Shia and Sunni Muslims in Syria that support
the nation state over sectarianism, terrorism, and sedition, all remain
determined to keep Takfiri terrorists at bay. The simple reality is
that Christian Armenians in Syria fear being ruled by Gulf and NATO
backed Takfiri terrorists – along with an array of terrorist factions
including the so-called Free Syrian Army (FSA). Not surprisingly,
Armenian Christians in Syria are fleeing to Syrian government
controlled areas from Gulf and NATO backed sectarians.
Turkey is now a dangerous shadow to a vast geographic region of major
importance. In Syria this reality means that Takfiri terrorists,
various sectarian forces, and a whole array of terrorist groups, have a
free reign within the border areas between Turkey and Syria based on
the intrigues of Erdogan. Similarly, the Erdogan government is openly
pro-Muslim Brotherhood in Egypt and this is creating tensions with
Saudi Arabia. At the same time, the illegal occupation and
settlement of Northern Cyprus continues alongside the
de-Christianization of this part of Cyprus. Meanwhile, relations with
Iraq are negative based on Turkey ignoring the sovereignty of this
nation in relation to “the Kurdish question” – and signing energy
contracts outside of the reach of central forces.
In the past the Russian Federation equally made it clear that jihadists
from the Caucasus, notably Chechen terrorists, were utilizing Turkey.
Today it is equally clear that jihadists throughout the Caucasus region
can enter NATO Turkey and obtain weapons openly based on the intrigues
of Erdogan towards Syria. In the long-term, this is clearly detrimental
for the Russian Federation because jihadists from Dagestan, Chechnya,
and other parts of this nation, will return home in order to
destabilize. Turkey is therefore the epicenter of major destabilizing
policies along with adopting an anti-Armenian stance. Therefore, the
latest cleansing of Christian Armenians in Kessab and the destruction
of Armenian Christian churches in Syria highlights the utter bankruptcy
and callowness of Erdogan.
It is time to reign-in Erdogan and for Turkey to open a genuine chapter
towards the Christian Armenians. At the same time, outside meddling in
Syria must end because too many different communities are under threat
from a brutal Takfiri force. If the government of Syria falls then
indigenous Islam and Christianity will be threatened by Takfiri
Islamist forces, that seek to enslave all and sundry and to turn the
clock back to “year zero.” (
http://moderntokyotimes.com )
99ème Commémoration à Bruxelles du génocide des Arméniens

Jeudi 24 avril 2014
Donderdag 24 april 2014
A la mémoire des 1.500.000 Arméniens victimes du génocide
Ter herinnering van de 1.500.000 Armeense slachtoffers van de volkerenmoord
A 10h : Messe suivie d’un Requiem en l’église arménienne à Ixelles, rue Kindermans, 1A
Om 10u: Mis gevolgd door een Requiem in de Armeense kerk te Elsene, Kindermansstraat 1A
Vers 12 h : Cérémonie au Mémorial à Ixelles, place Michaux (parc Tenbosch)
Rond 12u : Plechtigheid op de Memorial te Elsene, Michauxplaats (Tenbosch Park)
Le Comité des Arméniens de Belgique
Het Armeens Comité van België
Contact: mahmourian@armencom.be
Appel à la manifestation par le Comité de 24 Avril
Chers amis, chers compatriotes,
Nous vous invitons vivement à participer à la manifestation que nous
organisons le Jeudi 24 avril en vue de la commémoration des victimes et
condamnation du génocide arménien.
La manifestation débutera le Jeudi 24 avril à 14h00 devant l’ambassade
de la Turquie (Rue Montoyer 4, métro Trône). Par la suite, nous
marcherons vers la place Schumann où se trouvent les institutions de
l’Union Européenne.
Contact: aadbelgique@gmail.com
US Senate to vote on Armenian 'genocide' draft
Armenian Community in the U.S. presented to the U.S. Senate a draft
which demands the U.S. recognition of so-called Armenian genocide.
The draft presented by Senate Foreign Affairs Committee Chief Robert
Menendez and Republican Senator Mark Kirk who want to label the death
of Armenians in 1915 as “genocide”. Menendez claimed that “Armenian
genocide” is an undeniable reality and U.S. should absolutely recognize
it and also should convince international actors for the recognition of
genocide claims.
The draft includes the following:
-To remember and observe the anniversary of the Armenian Genocide on April 24, 2014.
-That the President should work toward an equitable, constructive,
stable, and durable Armenian-Turkish relationship that includes the
full acknowledgment by the Government of the Republic of Turkey of the
facts about the Armenian Genocide.
-That the President should ensure that the foreign policy of the United
States reflects appropriate understanding and sensitivity concerning
issues related to human rights, crimes against humanity, ethnic
cleansing, and genocide documented in the United States record relating
to the Armenian Genocide.
Democrat Senators Barbara Boxer and Ed Markey are among those to pen
their names to the draft which must now be voted by the Senate.
Then, with the approval of the Democrat majority leader Harry Reid, the
draft may be brought to the attention of the Senate's General Assembly.
The draft which will be discussed at Foreign Affairs Committee of
Senate calls Obama for recognizing Armenian genocide and putting effort
on the development of Turkey-Armenia relations.
After the draft is approved by Foreign Affairs Committee of Senate, it
will be represented to the Senate majority leader. If the draft takes
the approval of Senate majority leader, it will be voted by General
Assembly. (http://www.worldbulletin.net)
Le drame des Arméniens de Kessab à l'aube de centenaire du génocide arménien!
Le 21 mars les forces Djihadistes ont pris d’assaut
le village arménien de Kessab avec l’aide et la bénédiction de l’Etat
turc. Approximativement 650 familles (2à3000 personnes) pour essentiel
arménien ont du tout abandonner et prendre le chemin de l’exode vers la
ville de Lattaquié, ou ils s’entassent dans la cour de l’Eglise
Arménienne de la ville. Le sort de ceux qui restent sur place (les
personnes âgées) reste pour l’heure indéterminé.
Les informations venant de sources locales qui
corroborent les dires des Kessabouis rescapés ; des milliers d’hommes
armés ont traversé la frontière turque pour l’assaut sur Kessab.
D’après les experts, la prise de Kessab n’aurait pas
été possible par le groupe El Nousra et ses alliés sans une aide
conséquente et même participation des forces armées turque. L’avion de
combat syrienne abattue par l’aviation turque le 24 mars à eu lieu
dans le cadre de renforcement de ses alliés Djihadistes.
Les autres informations qui prouvent ces dires
trouvent leur origine dans les conversations secrètes diffusées par les
réseaux sociaux, où le ministre des affaires étrangères, son premier
conseillé, le chef de la sureté turc(MIT), ainsi que le second de état
majeur turc discutent ensemble sur la Syrie : ils disent qu’à ce jour,
plus de deux milles TIR d’armes ont été acheminés, que l’armée prépare
des scénarios d’attaque en Syrie. Le directeur général de MIT parle
lui, de possibilités de diversion en envoyant des agents turcs en
Syrie, pour bombarder le mausolée de Suleyman Shah (édifice situé dans
une enclave turque en Syrie), ou d’envoyer des missiles vers la
Turquie, ainsi avoir le prétexte pour attaquer militairement la Syrie.
Ces scénarios de guerre peuvent être considérés
comme crimes de guerre et condamnable par le tribunal international,
surtout que les évènements ayant suivi démontrant la réalisation de ses
dires.
Les discours va-t-en-guerre du premier ministre turc
à la lumière de ces conversations secrètes démontrent les intentions
des officiels turcs pour entrer en guerre contre la Syrie.
Ce qui s’est passé à Kessab n’est qu’un avant-gout
de ce qu’on réserve aux Arméniens, aux autres chrétiens, aux Kurdes,
aux alaouites et les autres minorités vivant en Syrie. Si l’État turc
pénètre dans les territoires Syrien avec visiblement la bénédiction
voir la complicité des pays occidentaux.
Qu’on ne nous dise pas qu’on ne savait pas de quoi
ils sont capables (l’État turc, ses alliés les Djihadistes coupeur de
tête des « mécréants ») et surtout qu’on nous parle plus de «
démocratie ». Car les démocrates sont assassinés chaque jour en Syrie,
ceux qui sont censés apporter « la démocratie » en Syrie sont de loin
plus nuisibles à l’humanité que le régime de l’Assad.
Il faut que la communauté internationale réalise ce
qui est en train de se passer en Syrie et met fin, avant d’arriver à
un point de non-retour.
Nous ne pouvons accepter que la Turquie pourchasse à
l’aube du centenaire du génocide arménien, les descendants du génocide
hors de ses frontières.
Nous ne pouvons donner aucun crédit aux dires d’un
ministre des affaires étrangères turc qui prétend qu’un camp de
réfugiés avec une capacité de 2000 personnes est ouvert à Mardin pour
accueillir des réfugiés arméniens de Syrie.
Nous appelons l’opinion publique démocratique à la vigilance et à la solidarité avec les habitants de Kessab.
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Armenian foreign minister: Denial is continuation of genocide
The Foreign Minister of Armenia, Edward Nalbandian,
participated in an international conference on the prevention of
genocide hosted in Brussels, Belgium, where he spoke on the prevention
of genocide. Organized by the Belgian Ministry of Foreign Affairs, the
conference was titled “The Responsibility to Defend,” and marked the
20th anniversary of the Rwandan Genocide.
The conference was attended by UN Secretary General
Ban Ki-Moon, Secretary General of the Council of Europe Thorbjørn
Jagland, heads of a number of other international organizations,
Foreign Ministers from more than 30 countries, other high-level
delegates, and prominent scholars.
In his speech, Nalbandian emphasized that failing to
punish an act of genocide effectively lays the ground for its
recurrence in the future.
“Since the adoption of the 1948 Genocide Convention,
efforts were put for the elimination of the consequences of the
Holocaust,” Nalbandian said in his speech. “The ensuing history of 60
years — Cambodia, Rwanda, Darfur and other tragedies — demonstrated
that all good will is not enough to prevent crimes against humanity
from happening again and again.”
“When we talk about impunity and absence of
condemnation as a solid ground for recurrence of genocides, many refer
to Hitler’s quotation from 1939 August when he rhetorically asked ‘Who
today still speaks of the massacre of Armenians?’ But even before
coming to power, in one of his interviews to a German newspaper in
June, 1931, Hitler contemptuously referred to the massacres of
Armenians as a possible option for repetition with other peoples,”
Nalbandian recalled.
Nalbandian continued by stressing that the cause of
recurrent genocides is the absence of an adequate, united international
response to genocide when one takes place, and, moreover, the
international community’s failure to retroactively punish genocide
after it has occurred.
“Genocide prevention is a burden that should be
shared,” Nalbandian said. “This requires political commitments by
governments to stop genocide from happening anywhere in the world
without subordinating that noble humanitarian cause to any geopolitical
calculations.”
Nalbandian also argued that genocide prevention must
include constant vigilance and detection of an impending human rights
crisis well ahead of time. The international community must keep track
of anti-human rights trends, such as hate speech, ethnic violence, and
government propaganda, in order to act in time to prevent genocide.
Nalbandian also stressed that education about past
genocides must be encouraged and its restriction in any country should
be admonished by the international community.
“Such knowledge is extremely useful because grave
experience shows that perpetrators of genocide in different
geographical areas and different historical periods have been quick to
identify the tactics of their murderous predecessors and learn from
them,” Nalbandian said.
“The Young Turk’s Committee of Union and Progress in
Turkey, the National Socialist German Workers’ Party in Germany, the
Hutu National Revolutionary Movement for Democracy in Rwanda all used
special paramilitary organizations as the main perpetrators of mass
killings. These were Teskilat Mahsusa, the Schutzstaffel, Interahamwe.
There were several similarities in the genocidal processes as treatment
of victims, expropriation of their properties, ways of extermination in
these as well as other crimes against humanity.”
“The remembrance days of the victims of genocides,
Mets Yeghern, Shoah, remembrance days in Cambodia, Rwanda, Darfur and
other genocides should be approached with willingness to move towards
recognition and reconciliation. True reconciliation does not mean
forgetting the past or feeding younger generations with tales of
denial. The civilized world resolutely rejects the incitement of
hatred, racism, dissemination of intolerance, the denial of genocide,
crimes against humanity under the guise of freedom of expression.
Denial is a continuation of genocide,” Nalbandian concluded.
(http://asbarez.com, April 1, 2014)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le bras de fer entre le pouvoir et la Cour suprême
Le conflit engagé en Turquie entre le
pouvoir islamo-conservateur et la Cour constitutionnelle, plus haute
instance judiciaire du pays, s'est nettement durci vendredi avec des
attaques verbales de part et d'autre.
Le président de la cour suprême, Hasim Kiliç, a contre-attaqué et
rejeté avec véhémence les critiques qui lui ont été adressées par le
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son régime, qui avaient
dénoncé plusieurs jugements de la cour, en affirmant que "les tribunaux
ne reçoivent pas d'ordres".
"Dans un Etat de droit, les tribunaux ne reçoivent ni des ordres ni des
instructions. De plus ils ne peuvent être guidés par des sentiments
d'amitié ni d'hostilité", a déclaré Hasim Kiliç lors d'une allocution à
l'occasion du 52è anniversaire de la création de son institution.
Le discours de M. Kiliç était fort et adressé notamment à M. Erdogan, présent
parmi les invités et dont le visage a affiché la désapprobation.
A la fin du discours, le chef du gouvernement a quitté la salle boudant
une réception qui y était offerte pour les invités de marque, ont
rapporté les médias.
La réponse du gouvernement à la sortie de M. Kiliç n'a pas tardé.
"M. Kliç s'est exprimé comme s'il était un homme politique (...) comme
s'il était le chef d'un parti politique. Son discours se devait d'être
juridique et non politique", a martelé le ministre de la Justice, Bekir
Bozdag, qualifiant devant les journalistes ses déclarations
d'"inacceptables".
Le ministre qui n'a pas caché sa colère envers M. Kiliç, l'a accusé de
"s'engager dans des polémiques politiques sur de nombreux points" de
l'action du gouvernement.
La cour suprême a infligé ces dernières semaines plusieurs revers au
régime islamo-conservateur annulant en partie une réforme judiciaire
destinée à renforcer son emprise sur l'appareil judiciaire, et
débloquant l'accès au réseau Twitter, interdit par le pouvoir après la
diffusion d'écoutes téléphoniques compromettantes.
En ordonnant début avril la levée du blocage de Twitter, les Sages
avaient fortement déplu au Premier ministre, qui ne s'était pas privé
de les critiquer: "Nous devons appliquer le jugement mais je ne le
respecte pas", accusant aussi les juges d'agir contre les intérêts
nationaux.
"Dire que la cour constitutionnelle agit avec un ordre du jour
politique et l'accuser de manquer de patriotisme n'est qu'autre qu'une
critique sans profondeur", a répondu M. Kiliç.
Le chef des Sages a aussi souligné la nécessité de préserver
l'indépendance de la justice en Turquie, accusant M. Erdogan, qui
dirige le pays depuis 2002, d'avoir émis des "critiques excessives" sur
les jugements de la Cour.
Il a aussi fortement critiqué les purges effectuées par le pouvoir dans
la magistrature depuis la révélation à la mi-décembre d'un vaste
scandale de corruption touchant M. Erdogan et son entourage.
"Cette affaire nous montre clairement que ces divisions scelleront la
fin de la sécurité de la justice dans l'Etat de droit (...) La justice
ne peut pas vivre dans cette situation", a-t-il dit.
Ses propos devraient, de l'avis des observateurs, exacerber les
tensions persistantes entre le judiciaire et M. Erdogan qui convoite le
poste de président au premier scrutin au suffrage universel cet été,
fort de sa victoire aux élections municipales du 30 mars dernier.
L'homme fort de Turquie accuse le mouvement religieux dirigée depuis
les Etats-Unis par le prédicateur Fethullah Gülen, jadis son allié,
d'avoir fabriqué des preuves de corruption pour le renverser dans le
cadre d'un "coup d'Etat".
(AFP, 25 avril 2014)
Election Board cancels mayoral vote in northeast province
The Supreme Election Board of Turkey, the country's highest election
body, voted 9-2 Monday to void the mayoral election results in Yalova,
a province on the eastern coast of the Sea of Marmara, following the
findings of a local election commission.
The board also ordered a revote to take place on June 1.
The ruling Justice and Development (AK) Party had filed a petition of
objection to the board, seeking to void the results for the mayor of
Yalova, citing that mentally disabled, military personnel and polling
station staff had voted in the March 30 elections despite the fact that
they were not eligible.
The board had issued an interim decision, commissioning the Yalova Election Commission to look into the petition's accusations.
The findings of the commission have established that seven people not eligible to vote did so.
Turkey’s main opposition Republican People’s Party (CHP) announced
April 2 that it had won the mayorship of Yalova province by six votes,
following a recount after the first official results, which had seen
the ruling AK Party candidate win by a single vote. (AA, April 20, 2014)
Le président Gül exclut un échange de postes comme Poutine et Medvedev
Le président turc Abdullah Gül a exclu vendredi une "formule
Poutine-Medvedev" pour échanger des postes avec le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan après l'élection présidentielle, jugeant ce modèle
peu démocratique.
M. Gül est cité comme possible Premier ministre en cas de victoire de
M. Erdogan lors de l'élection présidentielle d'août, qui se déroulera
pour la première fois au suffrage universel direct les 10 et 24 août.
"Je ne crois pas qu'une telle formule serait appropriée en démocratie",
a déclaré Gül aux journalistes à Kutahya (ouest). "Je n'ai pas de
projet politique pour l'avenir dans les circonstances actuelles", a
ajouté M. Gül, co-fondateur avec Erdogan du Parti de la justice et du
développement (AKP).
Dmitri Medvedev avait succédé en 2008 à Vladimir Poutine, qui ne
pouvait plus se présenter après deux mandats présidentiels. Puis en
2012, il avait repris le poste de chef de gouvernement occupé par
Poutine, après la réélection de celui-ci - fortement contestée par
l'opposition - pour un 3e mandat à la tête de la Russie.
Selon Nihat Ali Ozcan, de l'Université privée Tobb d'Ankara, ces
remarques de Gül restent assez ambiguë et n'écartent pas complètement
un intérêt pour le poste de Premier ministre. Gül veut d'abord voir
comment vont évoluer les relations avec l'AKP, une fois Erdogan élu
président, a dit M. Ozcan à l'AFP.
Après avoir accompli trois mandats comme Premier ministre, le maximum
autorisé en vertu des statuts de l'AKP, Erdogan a jeté son dévolu sur
la présidence.
La victoire retentissante de l'AKP lors des élections locales le mois
dernier malgré les graves accusations de corruption qui pèsent sur lui
et son régime, ont renforcé l'intérêt de M. Erdogan pour le poste de
président, estiment les observateurs.
Vendredi, lors d'une réunion avec les députés de son parti à Ankara,
Erdogan a affirmé qu'il n'avait "pas encore pris une décision
concernant la présidence".
"Nous avons entamé des consultations sur ce sujet important. Nous
allons rencontrer nos délégués la semaine prochaine (...) et consulter
tout le monde. Nous allons également discuter avec notre président", a
déclaré M. Erdogan.
La présidence est actuellement un poste essentiellement honorifique,
mais Erdogan a déclaré qu'il exercerait tous ses pouvoirs s'il était
élu, ce qui pourrait être une source de conflit entre le Premier
ministre et le président.
Compagnon de route de M. Erdogan, M. Gül n'hésite plus depuis plusieurs
mois à prendre ses distances avec les positions intransigeantes du
Premier ministre, au point d'être présenté comme un rival potentiel.
(AFP, 18 avril 2014)
CHP leader likens Erdoğan to Hitler, Mussolini
Both Adolf Hitler and Benito Mussolini came to power after winning at
the elections, Republican People's Party (CHP) leader Kemal Kılçdaroğlu
said on Tuesday, offering a criticism of the increasingly authoritarian
policies of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's government.
Speaking at his party's parliamentary group meeting, CHP leader
Kılıçdaroğlu said his party supported the supported independence,
welfare, labor, gender equality and the supremacy of law. “We support a
Turkey in which all our citizens are happy, regardless of whether they
voted for us. There is a formula for happiness, friends. The rule of
law. A democracy that works like a clock. If we can manage to create
these, we will surely have ensured Turkey's happiness and peace in the
country.”
He accused the government of “not having a complete grasp of the rule
of law.” He said the rule of law can be defined as the system of a
state that respects human rights, protects rights and freedom, and
where every process and transaction is in line with the law. He said
such a state should be committed to the supremacy of law and open to
judicial review.
“The person who sits in the seat of the prime minister should go on and
read and learn about what rule of law means,” the CHP leader said. He
said in a state where there is the rule of law, there can be no laws
customized to fit the individual situation of different people. “Nobody
is superior to the law. In a country ruled by law, not the strong ones
are right, but those that are right are strong.”
He said elections are important, but they don't constitute a democracy
on their own. “For example, Hİtler was elected by popular vote.
Mussolini was elected. They were elected, but after a while, they
started to see themselves as the state. And humanity had to pay a very
high price. Such events also took place in our democracy. We sent prime
ministers, young people to the gallows. Supremacy of law is a most
important concept. Everyone should internalize it.”
The CHP leader also remarked on the Constitutional Court's partial
annulment of a highly controversial law to restructure the Supreme
Board of Judges and Prosecutors (HSYK), which went into effect in
February after being approved by the president. The Constitutional
Court's ruling came out of a review process that began in February
after the CHP petitioned the court to annul the law. Kılıçdaroğlu said
the ruling had come too late. “Everybody knows that the changes [to the
HSYK law] are in violation of the Constitution,” Kılıçdaorğlu said.
(TODAY'S
ZAMAN, April 15, 2014)
Erdoğan threatens judges, prosecutors in party group speech
Speaking at his Justice and Development Party's (AK Party)
parliamentary group meeting on Tuesday, Prime Minister Erdoğan
reiterated his earlier allegation that there are centers, both foreign
and domestic, that are trying to undermine his government. “There have
been some very aggressive attacks seeking to wear out our government
ahead of the elections, both from the outside and inside. At home,
there was a campaign against peace, stability, democracy, the
settlement process and the economy, while outside there was a planned
and ill-meaning campaign against Turkey's image.”
He said gangs inside the judiciary and the police force attacked trucks
owned by the National Intelligence Organization (MİT). In January,
prosecutors ordered trucks en route to Syria and escorted by Turkish
intelligence officers to be stopped and searched on suspicion that they
were transporting weapons to Syria. Erdoğan said the search was illegal
and it had been carried out in an effort to smear Turkey's image, label
it a terrorist country. He continued the same theme on Tuesday.
“Believe me, even an enemy wouldn't have stooped this low,” he said. He
claimed that the same “operation” against his government was under way.
Referring to recent claims by US journalist Seymour Hersh that Turkey
had masterminded a chemical attack in Syria, Erdoğan said: “Completely
false allegations stating that there is a link between the chemical
attack in Syria and Turkey have been put forth. There was an attempt to
create the perception that there is a link between Turkey and the
al-Qaeda terrorist organization, as if Turkey supports terrorism.”
Erdoğan has blamed the Hizmet movement for the conspiracy he says is
being staged against his government. He said, without naming the
movement on Tuesday, that circles and media related to the Hizmet
movement were keeping alive such allegations both in Turkey and abroad.
He said those against his government were conducting “black propaganda”
efforts against his government in the US and the EU. He accused this
segment of writing letters to administrations of foreign countries, and
of cooperating with the representatives of the Armenian lobby. “We are
watching these attempts at betrayal and assault by pitying these
circles, these individuals -- because these acts are nothing but the
expression of desperation. Turkey's global influence has not been
formed through image-making efforts or newspaper stories. Turkey is not
a country whose reputation can be hurt by news stories, manufactured
reports and columns by hired pens.”
He referred to the prosecutor who recently attempted to arrest eight
police officers in Adana in an investigation into illegal wiretapping
of the phones of government members as a “patriot.” Noting that the
officers had been released, he said: “I would like to emphasize that
there is serious resistance in the way of attempts to bring espionage
activity to the light. A patriotic prosecutor in Adana launched an
investigation into espionage efforts and illegal wiretaps. Some
suspects were detained and arrested, but after a few days, the members
of that parallel gang stepped in and intervened and the suspects were
released.”
He said the parallel structure had also helped the suspects in an
investigation into bugging of government officers escape the country.
“The same thing happened in the investigation regarding corruption in
[national] examinations. Many years have passed, and maybe evidence has
been obscured.” He said the release of the officers in Adana is a plain
instance of betrayal.
“When we speak of these gangs, this corruption that has been reflected
in some segments of the judiciary -- some people say that the executive
is intervening in the judiciary.” He accused the country's high
judicial organs, particularly the Supreme Board of Judges and
Prosecutors (HSYK), of simply watching the “slaughtering of the law.”
He also accused opposition parties the Republican People's Party (CHP),
the Nationalist Movement Party (MHP) and the Peace and Democracy Party
(BDP) of keeping silent in the face of attacks on the law.
“We will purge those gangs and networks from the hallways of
courthouses. But it is not easy to do it overnight. This will be a
purge of a process of 35 years. Nobody can get away with what they've
done.” He said his government defends separation of powers, but he said
the legislative and executive will not allow corruption in the
judiciary.
The prime minister also responded to criticism that he was keeping
political tension high. “We have never been the side to raise tension.
Do not pay heed to those who are loud, those who are conducting black
propaganda. For the past 12 years, we have been pursuing policies of
projects, and they of tension. They asked us to bring the tension down
in our balcony speeches after every election. We always did so.” But he
said the CHP, MHP and BDP had never done so. “We extended our hands,
they responded with their fists,” he said. He also said the three
parties had consistently turned down their requests to schedule
appointments.
(TODAY'S
ZAMAN, April 15, 2014)
La Cour constitutionnelle inflige un nouveau revers à Erdogan
La Cour constitutionnelle turque a une
nouvelle fois défié le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en
annulant vendredi une partie de sa réforme judiciaire destinée à
renforcer son contrôle sur les magistrats, en plein scandale de
corruption.
Une semaine après avoir ordonné la fin du blocage de Twitter, la plus
haute instance judiciaire du pays a récidivé en déclarant contraires à
la Constitution les nouveaux pouvoirs octroyés au ministre de la
Justice sur le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK), en charge
notamment des nominations de juges.
La Cour constitutionnelle avait été saisie par un député du principal
parti d'opposition, qui s'était vivement opposé à cette réforme qui, à
ses yeux, violait le principe de la séparation des pouvoirs.
"Cette loi comporte tant d'éléments inconstitutionnels qu'il aurait été
étonnant que la Cour rende une autre décision", s'est félicité un
vice-président du Parti républicain du peuple (CHP), Sezgin Tanrikulu.
"La Cour constitutionnelle s'affiche désormais en contre-pouvoir du régime", s'est réjoui le député auprès de l'AFP.
Par la voix de son ministre de la Justice Bekir Bozdag, le gouvernement
a rejeté les conclusions de la Cour en assurant que "la législation
était conforme à la Constitution". "Mais nous nous conformerons bien
sûr à ce jugement", a-t-il assuré.
Le vice-Premier ministre Besir Atalay a été plus loin en reprochant à la Cour "de tenter de jouer un rôle politique".
S'exprimant en soirée devant l'association des avocats d'Istanbul, M.
Erdogan n'a pas directement évoqué la décision rendue vendredi mais il
a promis de tout faire pour "empêcher les institutions judiciaires
d'intervenir dans le domaine politique".
Le gouvernement islamo-conservateur turc, au pouvoir depuis 2002, a
déposé ce projet de loi après la révélation mi-décembre d'un scandale
de corruption sans précédent visant des dizaines de proches du régime
et M. Erdogan lui-même.
L'opposition avait dénoncé la volonté du pouvoir de reprendre en main la justice pour étouffer ces accusations.
Outre cette réforme, le Premier ministre avait ordonné des purges dans
la police et la justice, accusées d'être manipulées par ses ex-alliés
de l'organisation du prédicateur Fethullah Gülen dans le cadre d'un
complot destiné à lui nuire.
- Le précédent Twitter -
Grand vainqueur du scrutin municipal du 30 mars, M. Erdogan a promis de
régler son compte à ce mouvement et lorgne désormais sur la
présidentielle d'août.
De nombreux alliés de la Turquie, à commencer par l'Union européenne
(UE) et les Etats-Unis, avait ouvertement mis en garde Ankara contre
toute dérive autoritaire.
Le gouvernement avait alors balayé ces critiques d'un revers de main et
procédé à une nouvelle vague de nominations dans tout l'appareil
judiciaire.
"Ces magistrats doivent prendre leur responsabilité morale et immédiatement démissionner", a exigé vendredi M. Tanrikulu.
M. Bozdag a exclu vendredi cette éventualité.
L'arrêt de la Cour constitutionnelle intervient neuf jours après
un précédent jugement très "politique" qui a imposé au gouvernement de
suspendre le blocage qu'il avait imposé au réseau Twitter pour enrayer
la diffusion d'écoutes téléphoniques compromettantes sur les réseaux
sociaux.
Furieux, M. Erdogan avait été contraint d'obtempérer mais sans avoir au
préalable dit publiquement tout le mal qu'il en pensait. "Nous devons
bien sûr appliquer le jugement de la Cour constitutionnelle, mais je ne
le respecte pas", avait-il lancé.
Le président de la Cour, Hasim Kiliç, avec réagi avec ironie à la saillie du Premier ministre en la déclarant "impulsive".
Ce bras de fer entre la plus haute instance judiciaire turque et
l'homme fort du pays devrait se poursuivre, puisque la Cour devrait
très bientôt se prononcer sur une autre interdiction récemment mis en
place par le gouvernement, celle qui concerne la plateforme d'échange
de vidéos YouTube.
Malgré deux décisions de justice, les autorités ont encore rappelé
jeudi leur volonté de maintenir le blocage de YouTube tant que
l'entreprise américaine, propriété du géant Google, n'en retirait pas
certains enregistrements, notamment celui où des hauts responsables
turcs évoquent une intervention militaire en Syrie.
Ironie de la situation, le patron des "sages", une personnalité
conservatrice mais respectée pour sa défense des libertés, s'était en
2008 opposé à la dissolution du parti de M. Erdogan, le Parti de la
justice et du développement (AKP), pour "activités antilaïques".
(AFP, 11 avril 2014)
100 millions de dollars pour la fondation du fils d'Erdogan
Une fondation dirigée par un des fils du premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan, mise en cause dans l'enquête anticorruption qui
éclabousse son gouvernement, a reçu plus de 100 millions de dollars de
dons, a confirmé jeudi le gouvernement turc.
De 2008 à 2012, cette Fondation pour l'éducation (Türgev) a bénéficié
de 99,999 millions de dollars de versements de l'étranger et de 14,1
millions de Turquie, a indiqué le vice-premier ministre Bülent Arinç
dans une réponse à une question écrite d'un député de l'opposition.
M. Arinç n'a pas précisé la provenance de ces dons dans sa réponse.
La Türgev, dont Bilal Erdogan, 34 ans, est l'un des membres du conseil
d'administration, est chargée de fournir des logements et des bourses
aux étudiants turcs.
Les procureurs initialement responsables de l'enquête de corruption
lancée le 17 décembre, tous mutés depuis, ont soupçonné le fils du chef
du gouvernement de trafic d'influence dans le cadre de ses fonctions à
la Türgev.
Bilal Erdogan a finalement été entendu comme simple témoin quelques
semaines plus tard par un autre procureur, sans être poursuivi.
Le premier ministre a catégoriquement démenti ces accusations. «Si un
de mes enfants était impliqué dans une telle affaire, je l'aurais
immédiatement renié», a-t-il déclaré.
En février, des comptes-rendus de conversations téléphoniques piratées
entre M. Erdogan et son fils ont été diffusées sur l'internet. Dans
l'une d'elles, le chef du gouvernement conseillait à son fils de se
débarrasser rapidement de plusieurs dizaines de millions d'euros,
quelques heures après le premier coup de filet policier qui a lancé
l'enquête.
M. Erdogan accuse depuis des mois ses anciens alliés de l'organisation
du prédicateur musulman Fethulah Gülen d'être à l'origine de ces
accusations et de comploter contre lui.
Après sa victoire aux élections municipales du 30 mars, il a promis de
régler son compte à l'organisation de M. Gülen, qui vit aux États-Unis.
(AFP, 10 avril 2014)
La Cour constitutionnelle, la nouvelle cible d’Erdogan ?
La décision de la plus haute autorité judiciaire de la Turquie sur la
levée de l’interdiction de Twitter a irrité le Premier ministre turc.
Ce n’est pas la première audace libérale de la Cour. Mais celle-ci est
particulièrement remarquée, le nom de son président circulant sur la
liste des présidentiables.
«Je ne respecte pas la décision de la Cour constitutionnelle mais je
m’y conforme» avait lâché Tayyip Erdogan avant de s’envoler pour
l’Azerbaïdjan. La Cour venait en effet d’invalider le blocage de
Twitter au nom de la liberté d’expression. «La requête aurait dû être
rejetée au stade de la recevabilité», a jugé le Premier ministre, avant
d’ajouter : «et c’est une décision qui n’est pas nationale».
Au même moment, le président Abdullah Gül disait qu’il accordait une
grande importance à l’arrêt, «j’ai nommé 10 des 17 membres actuels, je
suis fier de cette décision», s’est-il enthousiasmé. Un enthousiasme
qu’Erdogan partageait il y a un an : «la Cour protège efficacement les
libertés, la démocratie et la souveraineté nationale».
UNE DÉCISION ET UNE PROCÉDURE CONTROVERSÉES
La Cour a, en réalité, pondu une décision qui est juridiquement
critiquable. Trois citoyens l’avaient saisie sans, préalablement,
épuiser les voies de recours au niveau des tribunaux ordinaires. Or,
c’est une condition de la saisine. Les juges s’en sont sortis par une
interprétation large du recours.
Dès lors que le jugement du tribunal administratif d’Ankara, qui avait
déjà levé l’interdiction une semaine auparavant, n’a pas été appliqué
par les autorités, on peut présumer que le respect de la condition des
voies de recours n’est pas effectif.
Autrement dit, en respectant les formes, on n’aboutit à rien, à quoi
bon attendre des mois voire des années alors qu’une liberté
fondamentale est suspendue ? Le recours n’étant pas effectif, la
requête doit être considérée comme recevable. Notons au passage qu’il
s’agit là d’un moyen souvent utilisé par la Cour européenne des droits
de l’Homme pour «sauver» les requêtes bancales.
En outre, les propos ambigus de Kiliç ont ajouté à l’incompréhension :
le président de la Cour a déclaré que celle-ci s’était réunie en
formation plénière le 25 mars au matin pour examiner les requêtes et
trancher. Or la décision date du 2 avril et elle est signée par les 5
juges de la formation restreinte.
Comment se fait-il dès lors que l’une des motivations de l’arrêt -la
non application du jugement du tribunal d’Ankara du 25 mars 2014-
figure déjà dans une décision qui a été tranchée précisément le 25 mars
au matin ! Et où sont passés les noms des 12 autres juges ? Des zones
d’ombre demeurent.
LE FACTEUR HASIM KILIÇ
L’ancienne forteresse des kémalistes se fait-elle adepte d’un activisme
sur le plan des libertés ? C’est ce qu’il semble depuis le tournant de
2010. La Cour constitutionnelle a été profondément remaniée grâce à…
Erdogan.
Désormais, 17 juges de tendances différentes y siègent. Et la décision
sur Twitter a été prise à l’unanimité. Tout comme la décision
concernant la libération de l’ancien chef d’état-major de l’armée,
Ilker Basbug, frappé d’une réclusion à perpétuité pour avoir tenté de
renverser le gouvernement d’Erdogan.
Idem pour les députés qui croupissaient en prison depuis des années. Le
rôle joué par le président de la Cour, Hasim Kiliç, est sans conteste
capital. Celui qui n’est même pas juriste de formation, s’est imposé
comme l’un des hommes de droit les plus compétents de l’histoire de la
République.
Les Américains aiment parler de «l’activisme judiciaire» du Président
Warren. Célèbre président de la Cour suprême qui réorienta la
jurisprudence de l’institution. Tout comme Hasim Kiliç. Nommé par le
président de centre-droit Turgut Özal (1989-1993), il est membre de la
Cour constitutionnelle depuis 1990 et président depuis 2007.
HASIM KILIÇ, UNE AMBITION PRÉSIDENTIELLE ?
Le président Kiliç a toujours pris position en faveur des libertés.
Dans l’ancienne Cour, il rédigeait sans relâche des opinions
dissidentes pour critiquer ses collègues et leurs décisions sur la
fermeture des partis religieux ou pro-kurdes et sur l’interdiction du
voile. Une posture qui pourrait lui ouvrir les portes du palais
présidentiel ?
«Tout ce qui se dit se fait en dehors de moi, je n’ai rien à dire, rien
à ajouter à ces discussions», a-t-il fini par déclarer. Répondant à la
critique d’Erdogan, il a encore évoqué les libertés : «la Constitution
prévoit la supériorité des traités sur les lois internes donc en cas de
conflit, on applique le droit international.
Les décisions n’ont pas de religion, d’ethnie ni d’idéologie». Deux de
ses prédécesseurs ont particulièrement brillé par leur engagement
idéologique. Yekta Güngör Özden (1991-1998) a atterri à Sözcü,
quotidien ultra-kémaliste, en tant que chroniqueur.
Ahmet Necdet Sezer (1998-2000) a réussi à se hisser au palais de
Cankaya. En 2000, celui dont les discours à coloration libérale
éblouissaient la classe politique avait été proposé au poste suprême
par l’unanimité des groupes politiques au Parlement. Avec l’arrivée au
pouvoir en 2002 de l’AKP, parti musulman-démocrate, il avait retourné
sa veste pour s’installer comme le rempart contre le «fascisme vert»…
Hasim Kiliç dispose d’une autorité morale au sein de la population. Il
prendra sa retraite en mars 2015. Comme l’écrivait Nuriye Akman,
chroniqueuse à Zaman, «Hasim Kiliç serait-il une lueur d’espoir pour
l’électorat conservateur ?». Un espoir pour le camp des
libéraux-démocrates, c’est certain.
Face à l’attaque du Premier ministre, Kiliç a préféré réitérer les
exigences du droit : «la liberté d’expression concerne aussi les
discours qui choquent, qui heurtent et qui nous inquiètent. C’est
normal. La Cour a rendu une décision, il peut y avoir des réactions
impulsives. Nous faisons preuve de compréhension».
Reste à savoir si la réaction impulsive ne se transformera pas en
mesure législative. Une «jurisprudence» autrement erdoganienne…
(www.zamanfrance.fr/article/cour-constitutionnelle-nouvelle-cible-derdogan-8989.html)
Le chef de l'opposition CHP agressé au Parlement
Le chef du principal parti d'opposition
turc, Kemal Kiliçdaroglu, a été agressé mardi au Parlement, à Ankara,
par un inconnu qui lui a donné deux coups de poing au visage, ont
rapporté les chaînes de télévision d'information turques.
L'auteur des coups de poing a été maîtrisé par les gardes du corps de
M. Kiliçdaroglu et conduit à un poste de police pour y être interrogé,
a ajouté l'agence de presse Dogan.
L'homme, âgé de 28 ans et présenté comme étant Orhan Övet, dispose d'un
casier judiciaire chargé et il est connu des services de police, selon
les médias.
"J'étais déterminé à donner un coup de poing à Kiliçdaroglu, qui est un
traître", aurait dit l'assaillant à la police, selon le journal
Hürriyet.
Le président du Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche) a
toutefois pu prononcer normalement son allocution devant les députés de
son mouvement.
"Le parcours menant à la démocratie est semé d'embûches. Pas question
de céder, pas question de faire marche arrière dans ce parcours", a
assuré M. Kiliçdaroglu à la tribune, appelant ses partisans à garder
leur calme.
Le Parlement turc a repris mardi ses travaux après une suspension de
plusieurs semaines qui a précédé les élections municipales du 30 mars.
Au terme d'une campagne très tendue, marquée par les scandales et les
invectives, le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a largement remporté le scrutin, malgré
de graves accusations de corruption pensant contre son gouvernement.
L'AKP a publié un communiqué dénonçant "une attaque contre la
démocratie et la liberté d'expression", et M. Erdogan a appelé son
rival au téléphone pour lui exprimer ses regrets, selon les journaux.
(AFP, 8 avril 2014)
PM Erdoğan’s Twitter remarks emotional, says top judge
Turkey’s Constitutional Court did no wrong in promptly overturning a
controversial ban on Twitter, the head of the court has said, noting
that Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s response to the top judicial
body’s actions was “emotional.”
“We do understand that some of the reactions might have been emotional.
But in those cases, applications are made to the Constitutional Court
and the European Court of Human Rights and occasionally these are
reviewed before all the legal paths are taken, considering the
importance and the sensitivity of the case,” Haşim Kılıç said.
The court ordered authorities to lift the ban on Twitter on April 2,
adding that it constituted a violation of free speech guaranteed by
Article 26 of the Constitution. The decision was harshly slammed by
Erdoğan, who said the government would comply with it but that he
personally did not “respect it.” He also criticized the court for
handling that particular case with urgency while “a number of other
cases are pending” and for making the decision before all other legal
avenues had been exhausted.
The Constitutional Court ruled that the block be lifted before the
March 30 local elections, but waited for the authorities to apply a
stay of execution ruling before making it public, Kılıç said on April 7.
“The Constitutional Court met five days before the elections, on March
25. It debated the question and made a decision. But after that, we
learned that a stay of execution was issued on the matter, so the court
did not announce its decision,” Kılıç told journalists, referring to
the ruling adopted by Ankara’s 15th Administrative Court. Following the
ruling, Turkey’s telecommunications authority was given 30 days to
implement the decision and unblock access to the social media network.
“We waited for the implementation of the 15th Administrative Court’s decision. We waited a week or even longer,” Kılıç said.
He confirmed that the decision to unblock Twitter was made unanimously
by the panel of judges. “The Constitutional Court was forced to make
public its decision after [the stay of execution] was not implemented.
After all, it’s a decision that was made in unanimity during a meeting
that I presided over,” he said.
Kılıç also said the decision was based on universal law as a response
to Erdoğan’s statement criticizing it as contrary to “national values.”
Twitter was banned March 20 hours after Erdoğan vowed to “eradicate”
the popular social media network during an election rally, triggering
global outcry and ridicule. hurriyetdailynews.com, April 8, 2014)
Elections en Turquie : l’AKP a triché
par Amitiés kurdes de Bretagne
Le 30 mars dernier se sont déroulées en Turquie les élections
municipales, qui ont fait l’objet d’un déploiement de forces militaires
bien supérieur à celui observé lors des dernières élections locales
précédentes, en 2009.
Ce sont des élections qui concernent l’ensemble des collectivités
locales : les mairies des villes métropolitaines, de districts et des
communes de plein exercice. Elles concernent aussi les assemblées
départementales (équivalentes à nos conseils régionaux). Le système est
celui de la proportionnelle à un tour avec un barrage de 10%, en
dessous duquel une liste ne peut pas entrer au conseil municipal. Le
vote est obligatoire, ce qui relative le succès d’une participation qui
frôle les 90%.
C’est écrit dans tous les journaux : l’AKP (« Parti pour la justice et
le développement »), parti islamo-conservateur du Premier ministre R.T.
Erdogan, a triché. Ce n’est pas nouveau : les partis majoritaires ont
toujours usé de tous les moyens pour détourner les règles démocratiques
et gagner les élections. Le parti kurde, aujourd’hui le BDP, hier le
DTP et tous ceux qui ont été successivement interdits par le pouvoir
turc, ont toujours dénoncé ces pratiques scandaleuses et anti
démocratiques. Ce qui est nouveau en 2014 c’est la dénonciation de ces
manœuvres partout, dans la presse, et par toutes les forces politiques.
L’ampleur des tricheries est telle qu’on est en droit de se demander si
elle ne remet pas en cause la victoire, pourtant confortable si l’on
s’en tient au niveau des chiffres, du parti au pouvoir. La violence du
discours de R.T. Erdogan après la proclamation des résultats laisse à
penser qu’il n’a pas l’intention de relâcher la pression sur ses
adversaires, y compris sur ceux qui sont à l’intérieur de son propre
camp. Pour autant, elle trahit la fébrilité d’un homme qui vient
d’échapper à une défaite annoncée après les révélations de corruption
et de détournement de fonds mettant en cause sa propre famille et
quelques-uns de ses ministres, sans compter le scandale des écoutes
téléphoniques éclairant les pratiques affairistes du clan Erdogan et
ses dérives autoritaires se manifestant par une répression féroce comme
celle qui a suivi les manifestation de Gezi. Le nouveau rapport de
l’IHD (Association turque des droits de l’homme) note à ce sujet 9
morts (directement dus à la violence de la répression), 9 564 blessés,
6 977 personnes arrêtées dont 187 retenues en garde à vue. Pour autant
qu’un décompte ait pu être établi, 3 276 personnes ont été poursuivies
en justice dans 78 actes d’accusation.
Des pannes l’électricité qui arrivent au moment du dépouillement
Un chat est venu au secours du ministre de l’Energie qui a expliqué que
les pannes d’électricité, observées dans plusieurs villes du pays,
dimanche soir à l’heure du dépouillement des bulletins de vote seraient
dues aux facéties d’un matou entré subrepticement dans un
transformateur électrique. Le coup de la panne, version AKP ! La
pratique courante d’achat des votes n’avait donc pas suffi pour
rassurer le Premier Ministre, ni sa décision de bloquer l’accès aux
réseaux sociaux Twitter et YouTube à dix millions d’internautes. L’AFP
signale que la police turque a dispersé à coups de canons à eau des
manifestants dénonçant des fraudes Ankara après que le CHP, principal
parti d’opposition, ait déposé une requête devant le Haut Conseil
électoral au vu des irrégularités découvertes à Istanbul et à Ankara,
et qu’il ait demandé sans l’obtenir, le recompte des voix. Tous les
recours demandés par le BDP sont également rejetés, bien que des cas
patents de fraude aient été signalés dans plusieurs villes notamment à
Bingöl, à Ahlat et Mus où la victoire a échappé au BDP de quelques voix
seulement. Par contre les recours de l’AKP sont pris en considération
comme à Agri, acquis par le BDP, où les bulletins de vote sont
recomptés pour la quatorzième fois ! Des milliers de votes pour BDP ont
été trouvés brulés à Ceylanpinar, dans la province d’Urfa (près de la
frontière syrienne), provoquant la colère de centaines d’électeurs
contre lesquels les forces policières n’ont pas hésité pas à employer
la manière forte : grenades lacrymogènes et canons à eau. A Urfa même,
la victoire de l’AKP au détriment d’Osman Baydemir est entachée
d’irrégularités. L’intimidation a été permanente, avant et pendant les
opérations de votes tant l’enjeu était important. La fraude, d’après
des estimations incertaines et difficilement contrôlables, serait de
l’ordre de 5%, suffisante pour faire basculer le destin d’un homme.
Les forces armées gouvernementales omni présentes
A défaut d’observateurs internationaux du Bureau des institutions
démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE, dont la
présence aurait été fort utile sur le terrain, des militants
associatifs et politiques sont venus d’Europe pour accompagner les
responsables du BDP soucieux de protéger la régularité des procédures
de vote. Ils ont été frappés par le déploiement des forces militaires à
l’entrée des villages et plus particulièrement à proximité des bureaux
de vote, à l’entrée des bureaux et même à l’intérieur des bureaux. Dans
ce modeste village de Yapanardi (Myalan en kurde) dans le secteur de
Cernik (circonscription de Diyarbakir), bureau de vote N°1132,
regroupant une petite centaine d’électeurs, les responsables du BDP,
sous l’œil d’avocats français et allemands qui les accompagnaient, ont
dû forcer le barrage pour faire leur travail de délégué du parti. La
délégation des Amitiés kurdes de Bretagne a été quant à elle appelée à
pour se rendre dans la région de Sirnak où, repartie en quatre groupes,
elle a eu l’opportunité d’élargir son champ d’observation.
Marie-Brigitte raconte :
"Nous avons accompagné Me Ramazan Demir, avocat BDP, enfant du pays,
pour faire la tournée des bureaux de vote du secteur de Guclukuonak, un
fief contrôlé par l’AKP. Nous avons visité un premier bureau de vote
dans une école, 8 salles, puis une autre école et encore quelques
salles. Nous avons observé des irrégularités, mais sans jamais
intervenir. Nous avons été témoins d’âpres discussions entre
représentants des deux partis autour de l’isoloir (trois personnes dans
l’isoloir pour aider une personne âgée, une famille dans un autre pour
accompagner une électrice sourde et muette). Mais visiblement nous
étions des témoins gênants et des propos menaçants ont été proférés,
nous faisant comprendre que nous n’étions pas les bienvenus. Ramazan ne
s’est jamais départi de son calme, et nous non plus. Nous n’étions pas
là pour ajouter du trouble au trouble. ’Just watching’, respectant en
cela les consignes du départ." (andre-metayer@orange.fr, 6 avril 2014)
Erdogan confirme son intérêt pour l'élection présidentielle
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a confirmé vendredi son
appétit pour l'élection présidentielle d'août en réaffirmant son
soutien à la règle de son parti qui l'obligera à quitter la tête du
gouvernement après les législatives de 2015.
"Je suis en faveur de la règle des trois mandats maximum", a déclaré M.
Erdogan devant la presse, avant une visite officielle en Azerbaïdjan.
Les statuts de son Parti de la justice et du développement (AKP)
interdisent aux élus d'effectuer plus de trois mandats successifs.
Le chef du gouvernement a également estimé prématurée tout décision sur
son éventuelle candidature à la présidentielle. "Je suis d'accord avec
le président (Abdullah Gül), nous prendrons une décision après en avoir
discuté ensemble".
M. Erdogan a enfin écarté toute idée d'avancer les élections
législatives et de les jumeler avec le scrutin présidentiel. "Jamais
d'élections anticipées. C'est un principe de notre parti. Nous devons
continuer notre travail".
L'élection présidentielle se déroulera pour la première fois au suffrage universel direct les 10 et 24 août.
Malgré les graves accusations de corruption qui pèsent sur lui et son
régime, M. Erdogan a emporté haut la main les élections municipales de
dimanche, confirmant ainsi son règne sans partage sur le pays depuis
2003.
Le Premier ministre a déjà suggéré à plusieurs reprises sont intérêt pour le poste de chef de l'Etat.
L'actuel président Abdullah Gül n'a lui non plus pas dévoilé ses
intentions. Compagnon de route du chef du gouvernement, M. Gül n'hésite
plus depuis des mois à manifester ses différences et à prendre ses
distances avec les positions intransigeantes du Premier ministre, au
point d'être présenté comme un rival potentiel.
(AFP, 4 avril 2014)
Le conseil électoral refuse un nouveau décompte aux municipales à Ankara
La chambre locale du Haut-conseil électoral (YSK) a refusé vendredi de
recompter les voix dans l'élection municipale d'Ankara, où l'opposition
conteste la victoire attribuée au parti du Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias turcs.
Le candidat battu du Parti républicain du peuple (CHP) dans la
capitale, Mansur Yavas, a immédiatement annoncé sur Twitter qu'il
faisait appel de cette décision. "La procédure se poursuit", a assuré
M. Yavas.
Le CHP avait déposé mardi une requête devant le YSK en dénonçant des
irrégularités dans l'élection à Ankara, où le maire sortant Melih
Gökçek, candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) a
remporté de justesse un cinquième mandat.
La police est intervenue mardi avec des canons à eau pour disperser
quelque 2.000 manifestants proches de l'opposition qui s'étaient réunis
devant le siège du Haut-conseil électoral pour appuyer cette demande.
MM. Yavas et Gökçek ont successivement proclamé leur victoire dimanche
soir dans la confusion et un climat tendu alimenté par les accusations
de fraude, qui ont inondé les réseaux sociaux, et des pannes
d'électricité pendant le dépouillement.
Le candidat du CHP à Istanbul Mustafa Sarigül, nettement battu dimanche
par le maire sortant de l'AKP Kadir Topbas, a lui aussi remis en cause
les résultats du scrutin dans la mégapole de 15 millions d'habitants.
Le YSK a toutefois validé les résultats de l'élection à Istanbul jeudi.
Malgré de graves accusations de corruption, M. Erdogan a remporté
haut-la-main les élections municipales du 30 mars, s'ouvrant ainsi les
portes d'une candidature à la présidentielle d'août, disputée pour la
première fois au suffrage universel direct.
(AFP, 4 avril 2014)
L’analyste Ağırdır: “L’opposition est tombée dans le piège du référendum”
L’opposition espérait un vote sanction contre le parti de Premier
ministre aux élections municipales en Turquie. C’est tout le contraire
qui s’est produit dimanche. Le Parti de la Justice et du développement,
l’AKP, a remporté plus de voix qu’aux précédentes municipales de 2009.
Recep Tayyip Erdogan est le grand vainqueur, à un an du terme de son troisième et dernier mandat de chef du gouvernement.
Les tensions, affaires et scandales s‘étaient pourtant accumulés depuis
moins d’un an : fronde antigouvernementale en juin, purge au sein de la
police et de la justice, scandale de corruption, diffusion
d’enregistrements controversés, blocage de Twitter puis YouTube.
Seule et maigre consolation pour les détracteurs d’Erdogan : son parti
n’a pas obtenu les presque 50 % de voix récoltées aux législatives de
2011.
Pourquoi cette victoire de l’AKP? L’analyste Bekir Ağırdır souligne
notamment que depuis l‘éclatement du scandale de corruption en
décembre, “l’AKP et Erdogan ont réussi à faire de ces élections un
référendum. Et l’opposition est tombée dans ce piège. Elle n’a parlé
que de corruption”. Bekir Ağırdır a été interrogé par notre
correspondant en Turquie, Bora Bayraktar.
Q - L‘élection, qui était considérée comme un référendum sur l’AKP au
pouvoir, a été remportée haut la main par ce dernier. Comment
l’expliquez-vous ? Pourquoi cette victoire de l’AKP ?
R - Il y a plusieurs raisons. Certaines sont techniques. Dans 30
grandes villes, de nouvelles circonscriptions ont été créées. Cela a
affecté 77% de l‘électorat. En Turquie, l’exode rural se poursuit. 27
millions de personnes ont migré vers les villes au cours des 30
dernières années. Je vous dis cela parce que les données que nous
avions sur la société turque avant les années 80, sur sa structure
industrielle et sociologique, ont changé. C’est ce que l‘élite
politique turque, les universités turques et les médias oublient, ou en
tout cas ne prennent pas en compte. La société turque – sa nature – a
changé avec ces migrations et cette urbanisation. Il y a aussi une
évolution mondiale, d’une société industrielle à une société de
l’information, qui affecte les pratiques quotidiennes en Turquie.
Nos intellectuels, nos universités et nos hommes politiques essaient
toujours d’interpréter la société turque avec les paramètres d’une
société industrialisée. C’est pourquoi ils sont toujours surpris par
les résultats des élections. Mais à l’aune de nos recherches sur les
cinq dernières années, ces résultats n’ont rien de surprenant. On ne
peut pas imputer l’absence d’alternance en Turquie, au seul succès du
parti au pouvoir. Elle est aussi imputable à l‘échec de l’opposition.
Les gens qui quittent l’AKP à cause de tel ou tel incident ne sont pas
attirés émotionnellement ou intellectuellement par un autre parti. Et
donc, ils retournent vers l’AKP. Et depuis le scandale de corruption en
décembre, l’AKP et Erdogan sont parvenus à transformer ce scrutin en
référendum. Et l’opposition est tombée dans le piège : elle n’a parlé
que de corruption !
L’opposition n’a pas su recentrer ces élections sur les problèmes
réels, quotidiens. Et tant que les élections resteront engluées dans la
rhétorique du gouvernement sur l’identité et la polarisation politique,
les résultats ne changeront jamais.
Q - Est-ce que le blocage de Twitter, Youtube, les incidents de Gezi etc… ont eu un impact sur ces élections ?
R - Oui, cela a eu un impact. Pendant les incidents du parc Gezi, l’AKP
a immédiatement perdu 5 points dans les sondages. Mais en deux mois, il
les a regagnés. Pendant l’enquête sur les accusations de corruption, il
a re-perdu 5 à 6 points, qu’il a regagnés en février. En mars, ils les
a encore une fois perdus. Si ces événements n’avaient pas eu lieu,
l’AKP aurait fait un score de 52 à 53%. Donc il a un peu reculé.
Les résultats des élections ne veulent pas dire que la corruption est
ignorée ou tolérée. La corruption relève de la loi. Les sondages
s’occupent de politique. Mais il semble que monsieur Erdogan et l’AKP
font l’amalgame et interprètent ces résultats comme le signe que toutes
ces allégations de corruption ont été balayées. Mais l’AKP comme
l’opposition ont tort. Les gens n’ont pas voté pour disculper ou punir
les accusés. Les gens ont voté pour leur capacité à diriger le pays. Et
le critère déterminant a été la polarisation politique et identitaire.
Q - Le BDP – le Parti pour la paix et la démocratie – a remporté
plusieurs villes dans les régions à majorité kurde. Comment
interprétez-vous son succès ?
R - Je pense qu’au niveau local, le BDP est devenu le principal acteur
de l’opposition. Que cela vous plaise ou non, ils proposent une vision
alternative aux électeurs. Ils ont remporté toutes les villes où la
communauté kurde est organisée et majoritaire. Donc ils sont devenus la
première force d’opposition par le nombre de villes qu’ils ont
remportées et aussi par leur vision alternative. (euronews, 1 avril 2014)
Dopé par le scrutin, Erdogan renforce son emprise sur le pays
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, veut profiter de sa
large victoire électorale pour renforcer son emprise sur le pays et
lorgner vers la présidentielle, laissant augurer de nouvelles tensions
dans un pays déjà divisé par les scandales.
Malgré de graves accusations de corruption et les "fuites" d'écoutes
téléphoniques compromettantes, le parti de M. Erdogan a nettement
surpassé tous ses rivaux aux élections municipales, en recueillant
dimanche plus de 45% des suffrages, à peine en recul sur les 50%
obtenus lors de son triomphe aux législatives de 2011.
Son Parti de la justice et du développement (AKP), qui a remporté
toutes les élections depuis 2002, a même réalisé le grand chelem en
conservant Istanbul facilement et Ankara, après une lutte au couteau.
Dopé par ce vote de confiance, l'homme fort de Turquie est aussitôt
reparti en campagne contre ses ennemis, adeptes "du mensonge, de la
diffamation, du chantage et du montage", qu'il a promis de faire sortir
de leurs "cachettes".
"Il n'y aura pas d'Etat dans l'Etat, l'heure est venue de les
éliminer", a lancé dimanche soir M. Erdogan devant ses troupes, "ils
paieront le prix".
Dans sa ligne de mire, ses ex-alliés de l'organisation de l'imam
Fethullah Gülen. Le Premier ministre accuse les fidèles du prédicateur,
qui vit aux Etats-Unis, d'avoir constitué un "Etat parallèle" et de
comploter contre lui.
Loin du message d'apaisement post-électoral, cette "déclaration de
guerre" a confirmé la volonté de M. Erdogan de perpétuer son règne à la
tête du pays, avec en ligne de mire les prochaines échéances
électorales.
"Grand gagnant des élections, il va probablement se présenter à la
présidentielle cet été", a pronostiqué le politologue Soner Cagaptay,
du Washington Institute.
A cause d'une règle de son parti qui lui interdira de se représenter en
2015, le Premier ministre lorgne depuis des mois sur le poste de chef
de l'Etat, attribué en août pour la première fois au suffrage universel
direct.
- Stratégie de la tension -
Son succès au "référendum" de dimanche devrait l'inciter à préférer la
présidentielle à un quatrième mandat au gouvernement, moyennant une
réforme des statuts de l'AKP.
"Les manifestations (de juin dernier), les accusations de corruption,
les fuites sur les turpitudes de sa famille, les menaces d'un recul
économique, n'ont eu aucun impact sur lui", a relevé Brent Sasley, de
l'université du Texas, "il va se sentir invicible".
Bousculé pendant la fronde antigouvernementale du printemps dernier, M.
Erdogan est à nouveau sérieusement contesté depuis plusieurs mois dans
la rue, dans les médias et sur les réseaux sociaux, accusé de
corruption et de dérive autoritaire.
"Le ton de son discours (de dimanche) suggère qu'il ne va pas
abandonner sa stratégie de confrontation", a estimé l'économiste Deniz
Ciçek, de la Finansbank, "il y a fort à parier que ce climat politique
électrique va continuer jusqu'à la présidentielle".
Sonnés par défaite, les chefs de l'opposition ont relevé lundi le gant jeté par M. Erdogan.
"Il menace la démocratie", a affirmé le président du Parti républicain
du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, "nous nous battrons jusqu'au
bout". "Les élections de dimanche n'ont pas effacé les accusations de
corruption et le travail de la justice", a renchéri son homologue du
Parti de l'action nationaliste (MHP), Devlet Bahçeli.
L'Union européenne (UE), qui a dénoncé le blocage de Twitter et de
YouTube imposé avant les élections en Turquie, s'est encore inquiétée
lundi de la situation en Turquie.
Ankara "doit tenir compte de tous les citoyens, y compris ceux qui
n'ont pas voté pour la majorité", a déclaré un porte-parole de la
commission à Bruxelles.
Les marchés financiers ont salué la victoire de l'AKP, la livre turque
(LT) atteignant ses plus hauts niveaux depuis des semaines à 2,15 LT
pour un dollar et 2,96 LT pour un euro.
"Le climat politique en Turquie va rester tendu dans les prochains mois
et continuer à peser sur les marchés financiers", a toutefois averti
Reinhard Cluse, de la banque suisse UBS.
(AFP, 31 mars 2014)
Les dangers de la victoire d'Erdogan
Kenize Mourad*
Comment un premier ministre, empêtré depuis 3 mois
dans les plus grosses affaires de corruption que la Turquie ait jamais
connues - chaque jour éclate un nouveau scandale impliquant ses
ministres, ses proches, sa famille et lui même - comment Recep Tayyip
Erdogan, a-t-il pu remporter haut la main les élections municipales qui
étaient clairement un référendum sur sa personne?
Comment malgré ces scandales et la dérive
autoritaire dénoncée à maintes reprises par la Communauté européenne et
la Commission des droits de l' Homme -6000 officiers de police
déplacés, des centaines de juges et d'avocats dessaisis des dossiers
gênants, renvoyés dans les provinces et remplacés par d' autres plus
dociles, la main mise de l'exécutif sur le judiciaire et sur les
médias, l'interdiction de Twitter et de Youtube, derniers espaces de
liberté, les menaces contre les organisations patronales qui osent le
critiquer - comment M. Erdogan reste t il l'homme politique le plus
populaire du pays? Au point que, lorsque confronté aux problèmes il
parle d'un complot de l'étranger en vue de le déstabiliser et de nuire
à la Turquie, la majorité de la population le croit?
A peine sa victoire proclamée il a promis à ses
ennemis de leur en «faire payer le prix».Tous les contestataires, ceux
qui l'ont critiqué et ont appelé à voter contre lui, vont payer. Outre
que, vu le caractère violent et vindicatif du chef de l'état, on
n'aimerait pas être à leur place, cela démontre une étrange notion de
la démocratie!
C'est là le clivage qui, même il s'atténue, reste le
grand problème, au point que l'on dit souvent qu'il y a deux Turquies,
celle des grandes villes, Istanbul, Ankara, Izmir et la région Egée, et
d'autre part l'Anatolie. Depuis quelques vingt ans ce clivage n'est
plus économique, mais il reste culturel.
Le problème c'est que - ces élections le prouvent -
la majorité du peuple turc se soucie plus des conditions économiques
que de démocratie. La démocratie est l'exigence d'une bourgeoisie très
européanisée. Le peuple, lui, apprécie Erdogan qui lui a apporté un
niveau de vie qu'il n'avait jamais connu. En douze ans le gouvernement
AKP a en effet remis le pays sur les rails de la croissance, triplé le
revenu moyen, ouvert aux classes populaires l'accès à la santé,
réorganisé le système des transports, et mis au pas l'armée qui au jour
d hui ne peut plus fomenter de coup d ‘état (une bonne moitié des
généraux sont emprisonnés ou mis à la retraite anticipée) ; mais qui ne
peut pas non plus garantir la laïcité , comme elle le fit depuis
l'avènement de la république en 1923. Une laïcité stricte interdisant
le foulard à l'université et dans les administrations et interdisant
également les confréries mystiques soufies, très répandues surtout dans
les campagnes.
Avec l'AKP, l'islam a de nouveau droit de cité, un
islam modéré et relativement moderne, un modèle pour les autres pays
musulmans. Jusqu'à présent…
La stabilité, le progrès économique, la liberté
religieuse, trois demandes essentielles auxquelles le gouvernement
d'Erdogan a répondu. Alors la démocratie … Dans un pays où, mises à
part les écoles de l'élite, l'éducation est restée une transmission de
haut en bas et où l'on ne discute pas la parole du maitre, un pays où
le modèle patriarcal est toujours dominant, pour beaucoup la démocratie
n'apparait pas primordiale et reste même une notion vague souvent
synonyme de désordre.
C'est là le clivage qui, même il s'atténue, reste le
grand problème, au point que l'on dit souvent qu'il y a deux Turquies,
celle des grandes villes, Istanbul, Ankara, Izmir et la région Egée, et
d'autre part l'Anatolie. Depuis quelques vingt ans ce clivage n'est
plus économique, mais il reste culturel. En effet s'est développée en
Anatolie une bourgeoisie d'affaires- petites et moyennes entreprises -
qui garde ses traditions et ses convictions religieuses. Cette nouvelle
bourgeoisie, arrivée au pouvoir avec Erdogan, prend peu à peu la place
de la haute bourgeoisie traditionnelle kémaliste. Une haute bourgeoisie
élitiste et occidentalisée, comme la classe dirigeante ottomane du 19e
siècle dont elle descend, et qui a toujours ignoré la population
anatolienne.
L' affrontement entre les partisans et les
adversaires d‘Erdogan ,est moins un affrontement entre religieux et
laïcs qu' un affrontement entre l'ancienne et la nouvelle bourgeoisie
qui se disputent le pouvoir, et entre une population européanisée et
une population traditionnelle .
Ces élections l'ont clairement démontré.
Mais on dénonce déjà de nombreuses irrégularités, la
victoire de l' AKP va être contestée dans la rue. C'est d'autant plus
dangereux qu'il n'y a pas de véritable contrepouvoir, le CHP, vieux
parti kémaliste n'ayant pas su se renouveler, et le MHP, parti
d'extrême droite nationaliste étant très minoritaire.
Erdogan n'est évidemment pas un homme de dialogue.
Au matin de sa victoire il a promis d'«éliminer tous les traitres». La
Turquie risque de se polariser de plus en plus avec de sérieuses
conséquences sur sa stabilité économique et sociale, mais aussi sur
l'équilibre d'un pays déjà fragilisé par la guerre en Syrie, un grand
pays aux portes de l'Europe. (http://www.lefigaro.fr)
*Kenize Mourad est une romancière et journaliste
française d'origine turco-indienne. Elle est notamment l'auteur de Le
jardin de Badalpour, Éditions Fayard. De la part de la princesse morte,
Éditions Robert Laffont. Le parfum de notre terre: Voix de Palestine et
d'Israël, Éditions Robert Laffont. Dans la ville d'or et d'argent
Éditions Robert Laffont.
Turkey elects three female metropolitan mayors
None of Turkey’s metropolitan cities have been governed by female
mayors until the March 30 local elections and now not one, but three
women have made history after being elected to the helm on opposite
sides of the country.
The Justice and Development Party (AKP) candidate for the southeastern
province of Gaziantep, Fatma Şahin, the Peace and Democracy Party (BDP)
co-mayoral candidate for the southeastern province of Diyarbakır,
Gültan Kışanak, and the Republican People’s Party (CHP) candidate for
the Aegean province of Aydın, Özlem Çerçioğlu, took over three
metropolitan cities, representing three different parties and gaining
remarkable support from voters.
Şahin, former Family and Social Policies Minister, who was removed from
her post as part of a cabinet reshuffle in December, has won the race
against her male rivals, maintaining her party’s strong electoral
support in the big city.
Besides serving as minister for over two years, she has served as an
AKP lawmaker for three terms, as the first woman representing Gaziantep
in Parliament.
She claimed more than half of the votes in the March 30 election to
become the new head of the 1.7million-populated city that undertakes a
remarkable part of Turkey’s trade.
Kışanak, another experienced parliamentarian and co-leader of the BDP,
also beat her rivals in the Kurdish-dominated province of Diyarbakır,
running for the post alongside Fırat Anlı, in line with her party’s
co-leadership model adopted to support female presence in the political
arena.
She will succeed Osman Baydemir, who also competed in the southeastern
province of Şanlıurfa in this year’s elections, in running the city of
1.5 million.
At the far end of the country, Çerçioğlu, who was named as the mayor of
Aydın in the 2009 elections, has been re-elected in this year’s
elections. However, this time she has marked her name as the first
female metropolitan mayor, along with Kışanak, as Aydın became a
metropolitan city in November 2012.
A prominent industrialist, who also served as a CHP deputy between the
years of 2002 and 2009, Çerçioğlu has become the first female mayor of
her party and Aydın in the 2009 elections.
Meanwhile, another female candidate, Dilek Hatipoğlu, was elected the first female mayor in the eastern province of Hakkari.
Women’s poor representation in politics, especially in local government
posts, has been a great source of concern and despite promising
ambitious plans, leading political parties in the country have recorded
a weak performance regarding the issue.
The BDP and its sister party People’s Democracy Party (HDP) have been
sensitive about the issue by nominating women at rates of 55.3 percent
and 72.8 respectively.
However, its counterparts have failed in the task, as only 1.15 percent
of the Justice and Development Party (AKP) mayoral and local assembly
member candidates were female, while this rate was 4.32 percent for the
CHP and 2.51 percent for the Nationalist Movement Party (MHP).
Turkey ranked 68th out of 187 countries in gender disparities,
according to the United Nations Development Program (UNDP) 2012 Gender
Inequality Index Rank.
Only 14 percent of Turkish Parliament members are women, or 79 MPs out
of 548. Turkey, therefore, ranks 92nd out of 188 countries according to
the Inter-Parliamentary Union’s (IPU) latest data on Women in National
Parliaments. (hurriyetdailynews.com,
March 31, 2014)
Forces
armées/Armed Forces
The Army's “Kuşkonar Bombardment” Case Dismissed
Turkish General Staff Military Prosecutor’s Office has decided not to
file a lawsuit due to statute of limitations, regarding the bombing of
Şırnak’s Kuşkonar and Koçağılı villages on the 26th of March 1994 with
F-16s belonging to Turkish Armed Forces and the investigation of 38
killed people.
Diyarbakır Bar Association Chair Tahir Elçi told bianet the following:
“This ruling is a violation of legal and moral responsibility of the
government on its citizens and individuals. Regarding the incident that
resulted in the killing of 38 people (mostly women and children), no
necessary and sufficient investigation took place, no identification of
suspects were made, no sufficient procedure was carried out for the
identified ones.”
“No procedure in 20 years”
The lawyer Elçi stating the reason for the nolle prosequi:
“Turkish General Staff Military Prosecutor’s Office referred to the 20
years limit for statute of limitations for “aggravated” life sentence
charges according to the Turkish Penal Code (TCK) Paragraph 765 Article
102.”
“Prosecutor’s Office also claimed that there is no evidence linked to
the deliberate bombing of the civilians with warplanes that belong to
Turkish Air Force and stated that it is not possible to mention
premeditated murder with such a reason.
Military Prosecutor’s Office pointed out that that no procedure is
ever carried out to interrupt statute of limitation of 20 years as
statute of limitation have been met on March 26.
“Lack of evidence in the file”
Military Prosecutor’s Office in addition expressed that the files they received were faulty:
“After 19 years and 1 month, in the frame of current information and
documents in the file that was sent to Military Prosecutor’s Office and
recently added information and documents by Military Prosecutor’s
Office; pecuniary incident and probable individuals responsible were
not included with full transparency, it is not possible to file a
lawsuit with current evidences, and in fact from the possibility of
probable crimes, the lawsuit is required to be put through a
lapse-of-time-evalution.
Also against ECHR ruling
The lawyer Elçi stated that they will submit a motion. On the motion, a
citation will occur to the ruling of European Court of Human Rights
(ECHR) regarding the incident.
ECHR convicted Turkey for “village bombing” with the ruling on the 12th of November 2013.
According to the ruling, Turkey is convicted to pay 38 applicants a
total of 2 million 305 thousand Euros for non-pecuniary, and a total of
5 thousand 700 Euros for pecuniary damages.
Turkey is found guilty for violating “right of life” of Article 2 of
European Declaration of Human Rights (EDHR). In addition to this
Article, Turkey is also found guilty of “not being able to conduct
active investigation”.
The Court moreover found Turkey guilty of delivering faulty documents by saying “we do not have them” from Article 38.
The lawyer Elçi, said that with this ruling of Prosecutor’s Office, EDHR is also violated:
“There is not only compensation in the ruling of ECHR, but also how
victimization might be removed. In the ruling, it is said that the
removal of victimization is possible with the identification of the
suspects and having them stand trial. This nolle prosequi also means
that ECHR ruling will not be applied, which is also a violation of the
declaration.
“No statute of limitations for crimes against humanity”
Lawyer Tahir Elçi explained that the statute of limitation does not
work for crimes against humanity in accordance with TCK’s Article 77
even if the incident occurred before 2005 and this has been accepted
with the ruling of ECHR.
What happened?
Last year, a request is sent to the related institutions with file
taken from the archive by the Public Prosecutor of Diyarbakır and
Turkish Air Force noted that at the time and place of the bombing, none
of the planes ever flew.
However, Directorate General of Civil Aviation has sent the prosecutor detailed information.
In the document, bombardment is acknowledged by saying “In 1994, 10NM
(18,55 kilometers) Northwest of Şırnak, two flights were carried out by
Turkish Air Force”.
Diyarbakır 2nd Tactical Air Force Commands Military Prosecutor’s Office
sent the file to Turkish General Staff Military Prosecutor’s Office by
ruling the lack of venue as a result of finding the suspect retired
General Hasan Kundakçı among the suspects. (BIA, April 21, 2014)
Airbus livre le premier A400M à la Turquie, après un dur marchandage
Airbus a annoncé vendredi la livraison du premier avion de transport
militaire A400M à la Turquie, après quatre mois de marchandage.
Ankara avait refusé en décembre de prendre livraison du premier des dix
appareils qu'elle a commandés. Les raisons exactes de ce refus
n'avaient pas été rendues publiques mais le directeur général du groupe
Tom Enders, l'avait qualifié fin février de "marchandage".
Il avait jugé la "situation de plus en plus inacceptable", se demandant
comment "augmenter la cadence de production quand on n'a pas la
certitude que les clients vont prendre l'avion et qu'on est obligé de
le parquer ?".
La dispute a apparemment été réglée puisque l'avion a été remis à la
force aérienne turque vendredi à Séville, où sont assemblés ces avions
de transport de nouvelle génération sans équivalent sur le marché.
La Turquie est le deuxième des huit clients de l'A400M à être livré, après la France qui a en déjà réceptionné deux.
L'A400M a été commandé à 174 exemplaires par sept pays européens
(Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg et
Turquie) et la Malaisie.
(AFP, 4 avril 2014)
Court describes Ergenekon as ‘deep state' and terrorist group
The İstanbul 13th High Criminal Court has completed a 16,000-page
reasoned decision on the historic Ergenekon case in which hundreds of
suspects, including military generals, were handed life sentences on
the charge of plotting to topple a democratically elected government.
In the decision, the court called Ergenekon an armed terrorist group
according to Turkish law, given its structure and activities. “It is
the first time in Turkey that the judiciary has issued a verdict about
a deep state structure, which is known as Ergenekon, and about which a
great number of complaints have been raised,” the court noted in its
decision.
Ergenekon is a terrorist organization accused of working to topple the
democratically elected government in Turkey. Its existence was
discovered when the police found a number of hand grenades in a shanty
house in the Ümraniye district of İstanbul in 2007. Suspects, who
include members of the military, businessmen and journalists, appeared
before a court for the first time in 2008 in what many described as the
“trial of the century.” The suspects were sentenced to lengthy prison
terms by the İstanbul 13th High Criminal Court in August 2013, but
their sentences have not been appealed at the Supreme Court of Appeals.
Speaking to the press, İstanbul 13th High Criminal Court chief judge
Hüseyin Özkese said the court had finished writing the reasoned
decision about the Ergenekon case and had uploaded the documents to the
National Judicial Network Project (UYAP), which allows relevant
institutions to immediately see court rulings and detention and arrest
warrants.
The chief judge, however, said that the reasoned decision was yet to be
shared with defense lawyers and convicted defendants due to lingering
technical problems resulting from the fact that case judges cannot sign
the reasoned decision as the İstanbul 13th High Criminal Court's
authority to sign such documents was removed after the abolishment of
the specially authorized courts (ÖYM).
Although they wrote and concluded the reasoned decision -- a necessary
step that enables defendants to appeal the case in a high court --
judges were initially unable approve it in the UYAP system, meaning
that defense lawyers and defendants were unable to see the documents.
The problem, however, was solved and judges were able to sign the documents in the UYAP system on Thursday.
Facing criticism over being late in issuing the reasoned decision,
which extended the detention period for defendants -- a factor that
prompted the Constitutional Court to rule that one former army chief's
right to a fair trial was violated and eventually led to the release of
the general and dozens of other Ergenekon defendants -- judge Özkese
said a detailed and carefully crafted reasoned decision cannot be
completed within a short period of time.
The reasoned decision describes Ergenekon as an organized crime network
that plotted against the governments of former prime ministers Bülent
Ecevit and Abdullah Gül and incumbent Prime Minister Recep Tayyip
Erdoğan.
The lengthy reasoned decision consists of 16,600 pages and is divided into three volumes.
According to the decision, Ergenekon was illegally formed within the
Turkish Armed Forces (TSK) and has members from various circles,
including military members and civilians.
The court also complained that there are ongoing efforts to create the
impression that the Turkish military has been subjected to a smear
campaign due to the Ergenekon investigation and that many people have
been acting as if no military coup had been staged in the country
before. “Painful incidents that occurred in the run-up to coups and the
traces of events that followed coups have not been fully erased. Who
can ignore this reality?” the court asked in its reasoned decision.
The court was referring to remarks by Yalçın Akdoğan, the prime
minister's senior political adviser, who stated in an op-ed he wrote
for a Turkish newspaper in late December of last year that the
convicted officers had been framed by groups within the judiciary.
Following Akdoğan's remarks, Parliament passed a law that abolished the
ÖYM and decreased the maximum period of detention before a final
verdict to five years. Dozens of suspects in the Ergenekon case, having
already spent five years in prison without their sentences being
appealed at the Supreme Court of Appeals, were released from prison in
March. Among those released were retired generals İlker Başbuğ, Veli
Küçük and Nusret Taşdeler. They will be sent to jail again if their
sentences are upheld.
Sarıkız, Ayışığı were coup attempts by CÇG
The İstanbul court also stated that the operations known as Sarıkız
(Blonde Girl), Ayışığı (Moonlight), Yakamaz (Sea Sparkle) and Eldiven
(Glove) were failed coup attempts plotted by the Republican Work Group
(CÇG), a clique nested within the Gendarmerie General Command (JGK),
against the AK Party government. “The plots intended to use force to
render the government unable to carry out its activities. A huge amount
of evidence seized [as part of the Ergenekon investigation] was
confirmed by the diaries kept by former the Naval Forces Commander
[retired Adm. Özden Örnek] and the Ergenekon suspect [journalist]
Mustafa Balbay,” the court said.
Documents found on the computer of Cumhuriyet newspaper bureau chief
Mustafa Balbay as part of the Ergenekon investigation revealed plans
for a military coup in 2009. The documents include a detailed diary
kept by Balbay, who took notes on his past meetings with army generals.
A similar diary belonging to Örnek, which also talked about coup plans,
was exposed by the now-closed Nokta magazine in 2007. Örnek's diary
revealed that former Land Forces Commander Gen. Aytaç Yalman, former
Air Forces Commander Gen. İbrahim Fırtına and former Gendarmerie
Commander Gen. Şener Eruygur were making preparations to stage military
coups in 2004 codenamed Ayışığı and Sarıkız.
In its decision, the İstanbul court also said Ergenekon launched its
“second round” of efforts to overthrow the AK Party government with a
grenade attack on the offices of the Cumhuriyet daily in 2006 and a
deadly shooting at the Council of State in 2007. Cases into both
attacks were merged with the Ergenekon investigation. “The main
objective of the two attacks was to prevent the election of a figure
close to the AK Party as president.”
According to the court, some Ergenekon suspects waged psychological
warfare against the government by drafting anti-government plans and
launching anti-government websites after the chief prosecutor of the
Supreme Court of Appeals launched a closure case against the AK Party
in 2008. “The websites made broadcasts that contained psychological
elements promoting the closure of the AK Party. They disseminated
propaganda to provoke the public to bring about the closure of the
party,” the court said.
Gölcük documents confirm existence of Ergenekon
The İstanbul 13th High Criminal Court went on to state that a number of
documents found under floor tiling at the Gölcük Naval Base in 2010
confirmed the existence of the Ergenekon terrorist group.
İstanbul police searched the Gölcük Naval Command base in early
December of 2010 and a large number of confidential documents were
discovered under the floor tiles of the intelligence department. An
examination of the documents revealed that they largely relate to the
Sledgehammer plan, a suspected coup plot devised at a military
gathering in 2003 that allegedly sought to undermine the government and
lay the groundwork for a military takeover.
According to the court, among the documents discovered in Gölcük was an
“Action Plan to Fight Reactionaryism,” which outlines a systematic TSK
plan to damage the image of the AK Party government and the Hizmet
movement -- inspired by internationally respected Turkish scholar
Fethullah Gülen -- in the eyes of the public.
The Gölcük documents also included a copy of the Cage plot, a suspected
plan that was exposed in 2009 in which prominent non-Muslim figures in
Turkey were to be assassinated with the aim of fomenting chaos in
society and leading to a coup d'état against the AK Party government.
The court said the police discovered huge amounts of ammunition hidden
in various parts of the country as part of the Ergenekon investigation.
In addition, the court noted that the case against Ergenekon contains
more evidence than the case into a car accident in 1996, known to the
public as the Susurluk accident, which exposed links between the
Turkish state, the criminal underworld and Turkish security forces.
“The evidence in the Ergenekon case is too big, strong and varied to
bear comparison with the evidence in the Susurluk case.”
The former chief of general staff, retired Gen. İlker Başbuğ, who was
sentenced to life imprisonment last year in the Ergenekon coup trial
and later released following the İstanbul 20th High Criminal Court's
ruling on March 7, criticized the court's reasoned decision, saying
that he does not take the court seriously. “Do not waste your time,”
Başbuğ said to the court, adding that panel of judges sitting in the
court bench would not be able to defend the decision even if they wrote
116,000 pages in explanation.
(TODAY'S
ZAMAN, April 3, 2014)
L'armée turque riposte à des tirs depuis la Syrie
L'artillerie turque a riposté lundi à des tirs venus de Syrie qui ont
touché une mosquée turque et blessé une réfugiée syrienne, alors que la
tension restait vive à la frontière entre les deux pays, a annoncé une
source officielle.
"Des tirs provenant de Syrie ont atteint une mosquée située à Yayladagi
(sud de la Turquie) et blessé une réfugiée syrienne âgée de 60 ans qui
se trouvait à proximité", a rapporté un communiqué du gouvernorat local
de Hatay.
"Notre artillerie a riposté à ces tirs", a ajouté le bureau du
gouverneur, précisant que trois obus de mortier tirés également depuis
le sol syrien se sont abattus lundi dans un terrain vague de la zone,
sans faire de dégâts ni de blessés.
La Turquie répond fréquemment aux tirs d'obus tirés par les parties en conflit en Syrie.
L'aviation turque a abattu le 23 mars dernier un chasseur syrien accusé d'avoir violé son espace aérien.
La Turquie a pris fait et cause pour la rébellion syrienne opposée au
régime du président Bachar al-Assad et accueille sur son territoire
800.000 réfugiés syriens qui ont fui les combats dans leur pays.
(AFP, 31 mars 2014)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Ouverture d'une enquête judiciaire contre Fethullah Gülen
Le procureur d'Ankara a ouvert une enquête judiciaire pour tentative de
coup d'Etat contre l'imam Fethullah Gülen, accusé depuis des mois par
le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de comploter contre lui, a
annoncé mercredi un ministre.
"Il y a contre lui de graves accusations, notamment d'espionnage. Nous
pouvons voir qu'ils (les fidèles de M. Gülen) ont constitué un Etat
dans l'Etat qui a réussi à écouter les réunions les plus secrètes du
gouvernement",
a expliqué le ministre de la Culture Omer Celik sur la chaîne d'information turque NTV.
Selon ce média, l'enquête ouverte par le parquet de la capitale vise
des faits de "tentative de renverser le gouvernement de Turquie ou
d'empêcher ou affecter sa bonne marche", ainsi que de "former et
diriger une organisation illégale".
Mardi, M. Erdogan avait lui-même annoncé le lancement prochain de cette
enquête contre son ennemi Fethullah Gülen et sollicité son extradition
des Etats-Unis.
Agé de 72 ans, M. Gülen vit depuis 1999 en Pennsylvanie, d'où il dirige
un puissant mouvement socio-religieux qui compterait plusieurs millions
de membres, très influent dans la police et la magistrature turque.
Le chef du gouvernement accuse le mouvement "güleniste", longtemps son
allié, d'être à l'origine du vaste scandale de corruption qui menace
son régime depuis la mi-décembre. M. Erdogan, dont le régime est au
pouvoir depuis 2002, le soupçonne d'avoir constitué un véritable "Etat
parallèle" destiné à provoquer sa chute.
M. Gülen et ses fidèles ont catégoriquement démenti ces allégations.
Au soir de sa large victoire aux élections municipales du 30 mars, le
Premier ministre avait promis de "régler ses comptes" avec ses ennemis.
Depuis la mi-décembre, il a conduit des purges sans précédent dans la
police et la magistrature, mettant à pied ou mutant plusieurs milliers
de policiers et des centaines de magistrats considérés comme proche de
M. Gülen. (AFP, 30 avril 2014)
Erdogan veut obtenir l'extradition des Etats-Unis de Gülen
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a concrétisé mardi ses
menaces contre son ennemi Fethullah Gülen en annonçant une procédure
d'extradition contre celui qu'il accuse depuis des mois de comploter
contre son régime depuis les Etats-Unis.
"Ce sera lancé", a simplement répondu M. Erdogan aux journalistes qui
l'interrogeaient au Parlement après son discours hebdomadaire devant
les députés de son parti.
Dans un entretien diffusé lundi soir sur la chaîne de télévision
américaine PBS, le chef du gouvernement a souhaité que l'administration
américaine réponde favorablement à sa requête. "Ils devraient au moins
le renvoyer", a-t-il insisté, espérant que son allié se comporterait en
"partenaire modèle".
Un mois à peine après son triomphe aux municipales du 30 mars, M. Erdogan est donc passé aux actes.
Au soir de la victoire de son Parti de la justice et du développement
(AKP) avec 45% des suffrages, il avait promis de "faire payer"
l'organisation de M. Gülen, au terme de trois moins d'une campagne au
couteau marquée par les scandales et les attaques.
"La nation nous a donné un mandat pour la liquidation de l'Etat
parallèle. Nous n'aurons pas la moindre hésitation. Nous n'oublierons
jamais la trahison", avait martelé M. Erdogan, promettant d'aller
chercher ses ennemis jusque "dans leurs cachettes".
Agé de 72 ans, M. Gülen vit depuis 1999 en Pennsylvanie, sur la côte
est des Etats-Unis, d'où il dirige un puissant mouvement
socio-religieux qui compterait plusieurs millions de membres, très
influent dans la police et la magistrature turque.
Depuis l'arrivée de l'AKP au pouvoir en 2002, son organisation, connue
sous le nom de "hizmet" ("service") ou "cemaat" ("communauté"), a
travaillé main dans la main avec M. Erdogan pour lui permettre
d'asseoir l'autorité de son parti islamo-conservateur dans tous les
rouages d'un Etat laïque.
Mais les liens entre les deux alliés se sont distendus, notamment lors
de la répression de la fronde antigouvernementale de juin 2013, jusqu'à
la rupture, provoquée par la décision du gouvernement, à l'automne
dernier, de supprimer les "boîtes à bac" privées qui assurent à M.
Gülen une bonne partie de sa puissance financière.
La guerre est même ouverte depuis la mi-décembre et l'éclatement d'un
vaste scandale de corruption qui a fait vaciller le régime. M. Erdogan
accuse désormais la "cemaat", très influente dans la police et la
magistrature, d'avoir constitué un "Etat dans l'Etat", destiné à lui
nuire et à provoquer sa chute.
(AFP, 29 avril 2014)
Un convoi routier en Syrie pour y distribuer de l'aide humanitaire
Un convoi de camions affrétés par une
trentaine d'ONG islamiques a franchi vendredi la frontière
turco-syrienne pour acheminer plus de 4.000 tonnes d'aide humanitaire
aux populations civiles affectées par la guerre en Syrie, a annoncé une
ONG turque.
Les 134 premiers camions sont entrés en Syrie dans la matinée via trois
postes-frontières différents avec à leur bord des produits
alimentaires, des médicaments, des kits d'hygiène, des matelas ou de
l'eau, a précisé la Fondation pour les droits de l'Homme (IHH) dans un
communiqué.
"Ce convoi constitue une manifestation de fraternité (...) qui montre
que, même dans sa quatrième année, la crise en Syrie reste en tête de
nos priorités", a déclaré le président d'IHH, Bülent Yildirim, devant
la presse turque.
Au total, quelque 300 camions doivent entrer sur le territoire syrien
dans le cadre de cette opération, qui rassemble des ONG islamiques du
Qatar, du Koweït, d'Afrique du Sud, de Libye ou d'Australie.
Le mois dernier, un convoi routier d'aide humanitaire affrété par l'ONU
était entré sur le territoire syrien pour ravitailler la ville
Qamishli, dans le nord-est de la Syrie.
Très proche du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en Turquie
depuis 2002, l'organisation IHH, très controversée, avait organisé en
2010 une flottille humanitaire à destination de Gaza interceptée par
l'armée israélienne.
IHH a également été accusée récemment d'avoir livré des armes aux rebelles syriens, ce qu'elle a fermement démenti.
La guerre civile qui oppose la rébellion aux forces du président syrien
Bachar al-Assad depuis mars 2011 a fait 150.000 morts et plusieurs
millions de déplacés.
(AFP, 11 avril 2014)
Erdogan s'engage à régler son compte à son ennemi Gülen
Conforté par son triomphe aux élections
municipales, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a promis
mardi d'en finir avec son ennemi Fethullah Gülen, dans un climat
politique toujours tendu marqué par l'agression de son principal
opposant.
A l'occasion de la reprise de la session parlementaire, M. Erdogan
s'est livré devant les députés de son parti à une nouvelle charge
contre l'organisation du prédicateur musulman exilé aux Etats-Unis, à
laquelle il a promis les foudres de la loi.
"Notre peuple a renouvelé sa confiance à notre gouvernement (...) notre
peuple nous a donné l'ordre de lutter contre la structure parallèle",
a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a déclaré la guerre à la confrérie de M. Gülen, qui
vit aux Etats-Unis, depuis la révélation mi-décembre d'un vaste
scandale de corruption qui éclabousse son gouvernement
islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.
M. Erdogan accuse ce mouvement, très influent dans la police et la
justice, d'être à l'origine de ces accusations et d'avoir, depuis
plusieurs semaines, inondé internet de comptes rendus d'écoutes
téléphoniques compromettantes.
"Ils ont illégalement mis sur écoute des milliers de personnes (...)
tous les coupables seront poursuivis", a insisté mardi M. Erdogan,
"l'histoire politique n'oubliera jamais cette lâcheté, ces attaques
inhumaines, ces trahisons".
"Nous appelons tous ceux qui sont victimes de chantage (de la part de
la confrérie de M. Gülen, ndlr) à nous informer de ces incidents",
a-t-il ajouté.
Illustration de cette chasse aux sorcières, huit policiers, dont deux
hauts gradés, ont été interpellés et placés en garde à vue mardi au
cours d'un coup de filet à Adana (sud).
Les motivations de l'opération restaient confuses. Certains médias
turcs l'ont liée à l'affaire des écoutes pirates, d'autres à
l'interception en janvier dans la région de camions escortés par des
agents des services de renseignement (MIT) et transportant des armes
qui auraient été destinées à des groupes rebelles syriens.
- Tension extrême -
Le Parlement turc doit précisément débattre mercredi d'un projet de loi
très controversé qui renforce considérablement les pouvoirs du MIT,
dont le patron, Hakan Fidan, est considéré comme l'un des plus fidèles
soutiens de M. Erdogan.
"Ce texte sera discuté à partir de demain (mercredi) et sera assez
rapidement adopté", a pronostiqué à l'AFP une source parlementaire.
Le projet, sur lequel le président Abdullah Gül a émis des réserves,
doit autoriser le MIT à procéder à des écoutes en Turquie comme à
l'étranger sans l'autorisation d'un juge et à disposer de tous les
documents relatifs à la "sécurité nationale".
Toujours très irrité par les réseaux sociaux, M. Erdogan a encore
dénoncé mardi l'arrêt de la Cour constitutionnelle qui l'a contraint à
lever l'interdiction de Twitter.
"Ca ne sert pas la justice. Cet arrêt doit être corrigé", a-t-il
fulminé, "tout le monde a bien compris que les entreprises
internationales comme Twitter, YouTube et Facebook étaient utilisées
comme des instruments pour attaquer la Turquie".
La plus haute instance judiciaire turque a infligé un camouflet au
gouvernement en lui imposant mercredi dernier de lever l'interdiction
de Twitter imposée deux semaines plus tôt pour enrayer la diffusion
d'écoutes téléphoniques sur les réseaux sociaux.
La plateforme d'échange de vidéos YouTube était toujours interdite en
Turquie, mais la Cour constitutionnelle devrait rapidement statuer sur
cette mesure.
Signe de l'extrême tension politique qui continue de régner en Turquie,
le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a été
agressé mardi dans les couloirs du Parlement par un homme présenté
comme proche des milieux nationalistes.
"Nous ne reculerons pas à cause d'un coup de poing", a assuré M. Kiliçdaroglu avant d'appeler ses partisans à la "retenue".
Au terme d'une campagne très tendue émaillée par les scandales et les
invectives, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a largement
remporté le scrutin, s'ouvrant la voie de l'élection présidentielle
d'août prochain.
(AFP, 8 avril 2014)
Turkish diplomat says Reyhanlı attack carried out by al-Qaeda
In a stunning revelation, a Turkish diplomat has for the first time
admitted that the bloody Reyhanlı attack, which ravaged the border town
of Reyhanlı on May 11, 2013, leaving 53 people dead and scores wounded,
was carried out by Syrian elements of al-Qaeda, not by groups, as is
widely believed in Turkey, affiliated with the Bashar al-Assad regime.
The remarks came at a meeting of the Permanent Council of the
Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) on March 27.
In response to a comment by an Armenian diplomat, Turkey's OSCE
representative, Tacan İldem, said that al-Qaeda elements operating from
Syria carried out the attack, abandoning the long-standing Turkish line
that Damascus was responsible for the atrocity in the border town.
İldem spoke on the issue when the Armenian diplomat called on Turkey to
take effective measures against radical groups using the Turkish border
as a conduit to stage attacks against Christians, especially Armenians
in the town of Kessab, the site of bitter fighting between regime
troops and opposition forces.
Denying allegations that Turkey gives the go-ahead to radical groups
coming through its border, İldem deemed the claims nonsensical, saying
that Turkey also faces security threats from radical elements. An
attack on security forces in the central Anatolian province of Niğde,
the Turkish diplomat said, had been carried out by radical elements,
leaving three dead -- a police officer, a gendarme and a civilian
passerby.
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan publicly accused Syria's Assad of
using terrorist tactics to foment unrest and disorder in neighboring
countries that support the Syrian opposition and provide relief to
refugees.
In a September 2012 statement threatening the Turkish government with a
series of “suicide attacks” and bombings in İstanbul and Ankara, the
al-Qaeda-linked Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) claimed
responsibility for the twin car bombings in the town of Reyhanlı.
This statement, however, met with skepticism and denial from Turkish
officials. Then-Interior Minister Muammer Güler denied allegations that
the perpetrators of the May attack in Reyhanlı were members of
al-Qaeda, saying that the real culprits of the deadly explosion are
known and under arrest.
The attack highlighted the risk emanating from the prolonged Syrian
conflict for neighboring countries, which are struggling to accommodate
floods of Syrian refugees. In addition to the unfolding humanitarian
tragedy and the refugee issue, neighboring countries face risks of
getting dragged into the conflict against their wishes and plans, with
border-crossing opposition elements and brief Syrian incursions
inviting military responses, as was the case when the Turkish and
Syrian armies exchanged fire several times last year.
The Reyhanlı attack prompted Turkey to revisit its security strategies
and policies along the 911-kilometer-long border, beefing up its
military presence to establish firm control in the area.
Turkey currently hosts around 900,000 Syrian refugees. Among them, 80,000 are reportedly housed in Reyhanlı.
(TODAY'S
ZAMAN, April 6, 2014)
Socio-économique
/ Socio-economic
Deux-tiers des enfants vivent dans une pauvreté extrême en Turquie
Selon les normes de l’Union européenne, deux enfants sur trois vivent
dans des conditions d’extrême pauvreté en Turquie. Une étude menée par
le Centre de recherche économique et sociale de l’université de
Bahçesehir (Betam) montre que le pays possède le taux de pauvreté
infantile le plus élevé sur 12 pays membres de l’UE. Dans un communiqué
de presse, les chercheurs du Betam ont déclaré que leur étude, qui se
base sur les chiffres de l’Institut de statistiques turques (TurkStat)
provenant d’une enquête sur le revenu et le niveau de vie en 2011,
plaçait la Turquie en position inférieure par rapport aux pays de
l’Europe de l’Est, comme la Hongrie et la Roumanie, en termes de
pauvreté infantile.
La pauvreté extrême des enfants – qui se définit par l’absence de cinq
critères de privation matérielle ou plus parmi les neuf critères
établis par l’agence de statistiques européenne, Eurostat – s’élève à
65 % en Turquie, alors que ce taux est de 36 % en Roumanie, de 29,5 %
en Hongrie et de 16,5 % en Grèce. Ces critères sont : la capacité à
payer un loyer et des charges, celle de chauffer son logement, de faire
face à des coûts imprévus, de manger de la viande, du poisson ou un
équivalent végétarien au moins un jour sur deux, de pouvoir prendre des
vacances d’au moins une semaine par an et de posséder une voiture, une
machine à laver, une télévision et un téléphone. Selon l’étude du
Betam, TurkStat, qui s’appuie sur trois critères principaux pour
mesurer la pauvreté infantile, avait trouvé des résultats très
différents dans son enquête de 2011. L’Institut disait que 67,7 % des
enfants ne pouvaient même pas consommer de protéines un jour sur deux,
que 39,9 % des enfants vivaient dans des logements insuffisamment
chauffés et que 40 % ne pouvaient se procurer de nouveaux vêtements.
D’après TurkStat, 24,8 % des enfants n’avaient aucun de ces trois
besoins fondamentaux. L’étude Betam souligne également une divergence
entre les régions de l’Est et de l’Ouest de la Turquie. Alors que la
pauvreté infantile est de 50,9 % dans la région égéenne, elle s’élève à
80,9 % au Sud-Est de la Turquie.
En août 2013, Ayman Abulaban, représentant de l’UNICEF en Turquie,
avait confié dans une interview à Zaman que, dans la plupart des pays
du monde, le niveau de pauvreté chez les enfants était habituellement
plus élevé que le niveau de pauvreté nationale. «La Turquie prend de
bonnes mesures en termes de législation et de politique sur la pauvreté
infantile et le travail des enfants, mais la mise en œuvre et le
maintien de ces législations sont aussi importants que l’aspect légal»,
avait-il affirmé. «Certains programmes doivent être renforcés et
soutenus pour éliminer le travail des enfants, étant donné que celui-ci
participe aussi de la précarité infantile. Certains enfants doivent
travailler très jeune, et s’ils travaillent sans aller à l’école, ils
resteront pauvres. Nous devons les sortir de ce cercle», avait-il dit.
Abulaban avait parlé de deux mesures que le gouvernement pourrait
prendre concernant la pauvreté infantile : prévoir un budget pour les
enfants et améliorer le recueil de données sur les enfants et la
pauvreté en général. «Plus le pays sait où ces enfants se trouvent, ce
que sont leurs besoins et la raison pour laquelle leur famille se
trouve dans cette situation, plus il sera possible de leur apporter une
aide et meilleurs seront les résultats», avait-il conclu. (http://www.zamanfrance.fr/article/deuxtiers-enfants-vivent-dans-pauvrete-extreme-en-turquie-9321.html)
La peine de prison du patron de Fenerbahçe défintivement confirmée
La Cour suprême d'appel turque a définitivement confirmé jeudi la
condamnation à six ans et trois mois de prison ferme du président du
célèbre club de football turc Fenerbahçe dans une affaire de matches
truqués, ont rapporté les médias locaux.
Agé de 61 ans, Aziz Yildirim devrait rapidement retourner en prison pour purger l'intégralité de sa peine.
En juillet 2012, le patron de Fenerbahçe avait été condamné en première
instance à deux ans et six mois de prison pour direction d'une
organisation criminelle et à trois ans et neuf mois de prison pour son
implication dans des matches truqués.
La Cour suprême d'appel avait déjà confirmé en janvier dernier ce
verdict mais M. Yildirim avait demandé sa "correction", estimant que ce
jugement était "politique".
Le procureur de la Cour suprême d'appel a rejeté jeudi cet ultime pourvoi.
Outre le patron de Fenerbahçe, près d'une centaine d'autres personnes
ont été condamnées dans le cadre de cette affaire sans précédent, qui a
bouleversé le monde du football turc. Fenerbahçe avait été exclu par la
Fédération turque de football de l'édition 2011-2012 de la Ligue des
champions.
Ancien joueur professionnel, Aziz Yildirim a pris la direction du club
de la rive asiatique d'Istanbul en 1998 et a été réélu à ce poste en
novembre dernier, malgré ce scandale.
(AFP, 17 avril 2014)
Moody's envisage d'abaisser à terme la note "Baa3" de la Turquie
L'agence de notation financière Moody's
Investors Service a abaissé vendredi la perspective attachée à la note
de la Turquie de "stable" à "négative", en raison des incertitudes
politiques et du ralentissement de la croissance du pays.
Ce changement de perspective signifie que Moody's pourrait abaisser à
terme la note "Baa3" du pays, relevée d'un cran en mai 2013, et ainsi
faire replonger la dette turque dans la catégorie des investissements
spéculatifs.
L'avis de Moody's a provoqué un recul de la livre turque (LT), qui
s'échangeait à la mi-journée autour de 2,11 LT pour un dollar et de
2,94 LT pour un euro. Le principal indice de la bourse d'Istanbul
affichait lui une baisse de 0,83% à 72.540,19 points.
"La pression croissante sur la position financière extérieure à cause
des incertitudes politiques persistantes et d'une liquidité moindre au
niveau mondial affectent la confiance des investisseurs étrangers et
locaux", a expliqué Moody's.
L'agence de notation financière a également pointé du doigt des
"prévisions de ralentissement de la croissance du PIB à court terme,
des incertitudes grandissantes sur la tendance de progression à moyen
terme".
"Les perspectives en matière de réformes structurelles pouvant
favoriser la croissance pourraient être allégées dans l'environnement
politique encore plus incertain qui accompagne les turbulences dans le
pays", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan, qui règne sans partage sur le pays depuis 2012, est
éclaboussé depuis la mi-décembre par un scandale de corruption sans
précédent.
Malgré ces accusations, M. Erdogan a largement remporté les élections
municipales du 30 mars mais le pays s'apprête à entrer dans la campagne
pour la présidentielle d'août, qui se disputera pour la première fois
au suffrage universel direct.
- Crise politique -
Cette crise politique persistante a affecté la livre turque, qui a
dégringolé pendant des semaines jusqu'à ce que la banque centrale du
pays ne procède fin janvier à une hausse massive des taux d'intérêt,
contre l'avis du gouvernement qui redoute qu'elle n'affecte la
croissance et ne creuse un peu plus les déficits publics.
Le pays a enregistré en 2013 une croissance de 4% et le gouvernement a
maintenu sa prévision pour 2014 au même niveau, contre l'avis de tous
les analystes.
Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi révisé mardi la sienne à
la baisse à 2,3% pour l'année en cours, et table sur un taux de chômage
à 10,2% de la population active et un déficit des comptes courants à
6,3% du produit intérieur brut.
M. Erdogan a fortement incité vendredi la banque centrale à baisser ses
taux mais son gouverneur s'est montré lundi très prudent sur une telle
mesure.
Moody's a justifié le maintien de sa note en raison des "bonnes
statistiques budgétaires" de la Turquie et d'une "baisse substantielle
de l'endettement par rapport au PIB ces dernières années, une baisse de
la part de la dette en devises étrangères et un allongement de la
maturité de la dette".
L'agence a ajouté que l'économie turque "reste solide en comparaison avec d'autres pays de la même catégorie de note".
"La décision de Moody's n'est pas une surprise", a commenté
l'économiste Deniz Cikçek, de la Finansbank. "Une baisse de la note
semble possible si les conditions qui ont justifié cette décision
s'exacerbent à l'avenir", a-t-il ajouté, plaidant en conséquence pour
"le maintien de la politique de resserrement fiscale et monétaire
actuelle".
L'agence Fitch's avait maintenu sa note BBB- avec perspective stable à
la Turquie au début du mois, alors que Standard and Poor's avait
conservé sa note à BB+ mais en lui attribuant une perspective négative.
(AFP, 11 avril 2014)
Istanbul Bar Association Sues Against Animal Testing
Istanbul Bar Association Animal Rights Commission submitted a lawsuit
to Turkey’s Council of State concerning the suspension of a regulation
by Animal Testing Ethical Committee.
The aforementioned regulation includes the following article: “Everyone
with or without medical training can carry out experiments on animals”.
Istanbul Bar Association Animal Rights Commission stated that this
regulation is against the present Animal Welfare Law and all the
universal regulations about animal rights.
It was stated in detail that Animal Testing cannot be accepted both
scientifically and ethically. Scientific researches and reasons related
to animal testing and alternative methods were included.
“Every year millions of animals are slain under the pretext of animal
testing. This is ethically wrong. Many experiments were stopped on the
grounds that animal testing is not reliable for human beings. Ever year
thousands of people die due to the unreliable animal testing,” advocate
Hülya Yalçın said.
Yalçın also added that an implemented regulation in 2011 (Deneysel Ve
Diğer Bilimsel Amaçlar İçin Kullanılan Hayvanların Refah Ve Korunmasına
Dair Yönetmelik) paved the way for medical testing on stray and wild
animals.
“It cannot be accepted to expose these animals incredible pain. I’ll
give an example: They take a dog with broken bones. It is alive and
conscious. But they don’t anesthetize the dog. They break the bones of
the dog with iron bars without killing it and then they start to treat.
A right-minded human cannot accept this. These horrible data come from
individuals and our veterinarian friends.
“Turkey is receding about Animal Rights unfortunately instead of
developing it. Animal Testing is immoral, inhuman and totally
unnecessary. Alternative to animal testing at least 100 methods can be
used. Every year more than 100 million animals are poisoned, burnt,
beaten and exposed to physical and psychological trauma. It cannot be
justified to expose animals to unbearable pain, dread and loneliness
and kill them.
(BIA, April 9, 2014)
Turkey’s foreign debt surpasses 47 percent of national income
Mustafa SÖNMEZ
When Turkey’s 2013 growth external debt stock data was released last
week, the dimensions and the content of the external debt stock, which
is the main wind behind growth, were made clear. The growth rate for
2013 for the Turkish economy has been 4 percent, thus above the 2.1
growth of 2012.
However, when the growth rate of an average of 9 percent in the years
2010 and 2011 are reminded, even if this figure is above the one of
2012, it is still named as “stalling growth.”
It was seen that the 4 percent growth of 2013 was predominantly
stemming from domestic consumption and that the contribution of foreign
trade to growth has been very weak.
While the annual increase in private consumption reached 4.6 percent,
it was also the public expenditures and public investments that were
effective in growth.
Public consumption expenditures increased nearly 6 percent in 2013. The
increase in private sector investments has been close to zero and did
not affect growth.
Growth per capita
When the national income of 2013 is expressed in U.S. dollars, the
national income of 2013 reached $820 billion. This is the indicator
that makes Turkey the 16th or 17th largest economy of the world.
When it is divided into the population, the per capita income has become $10,782. This figure was
$10,459 in 2012.
Usage of external loans or the external debt stock, which is the main
wind behind growth, was released by the Office of the Treasury
Undersecretary. The external debt stock reached at the last quarter of
2013 has become $388.2 billion.
During the Justice and Development Party (AKP) rule, external debts
increased nearly 11 percent each year and in 2013, this figure has
neared 15 percent. In just 2013, Turkey’s foreign debt burden increased
by $50 billion.
With Turkey’s external debt stock reaching $388 billion, its ratio to
the national income, which was released as $820 billion, has exceeded
47 percent. In 2012, the ratio of external debt stock to the national
income was 43 percent.
While in those years when the dollar exchange rate was following a low
course because national income seemed high when expressed in dollars,
this ratio was below 40 percent.
In the first year of the AKP era, the external debt stock was $144
billion and this figure jumped up to $388 billion in 2013, increasing
nearly 170 percent. In the same era, the national income’s expression
in dollars also increased in the same rate. The economy grew with the
supply of external debts.
In 2013, the current accounts deficit neared $66 billion and this
corresponded to 8 percent of the national income, which was announced
as $820 billion. This is the highest current account deficit to the GDP
rate among g-20 countries and looks as if it is the most important
source used in the financing of the external debt.
Short term
It is important and critical that the $388 billion’s external debt
burden of 2013 is short term at a rate of one third. In 2003, the $23
billion of short term loans made up 16 percent of the total external
debt stock. In the following years with more usage of short term loans,
the rate of short term has increased and reached 33.3 percent in 2013,
corresponding to $129 billion. It is observed that especially in 2013,
short term loans recorded a considerable hike and $30 billion of the 50
billion external debts found were short term. This is an indicator of
the difficulty faced in finding external loans.
The external debt stock data as of the end of 2013 shows the debt
burden of the private sector is close to 69 percent of the total. At
the beginning of the AKP era, public debts were predominant with 66
percent, with borrowing from the IMF being the forefront. In following
years, with the tightening of the budget and the lowering of the need
of debt of the public sector, public debts remained at a share of one
third in the total, it was seen that the private sector took loans
rapidly and made its share reach nearly $267 billion in 2013.
Even though the IMF debts were paid last year, the public still has
$120 billion of external debt. The World Bank, some international
organizations and markets have loaned $120 billion to Turkey’s public
agencies and 15 percent of them are short term.
(hurriyetdailynews.com, April 5, 2014)
Turkey Now Has 4 LGBTI-Friendly Municipalities
4 mayor candidates who have previously signed the LBGTI-friendly Municipality Protocol have unofficially won the elections.
Aimed to remind municipalities of their responsibilities, the
aforementioned protocol prepared by SPoD (Social Policies, Gender
Identity and Sexual Orientation Studies Association) was signed by 40
mayor candidates across Turkey.
The list of winning mayor candidates who signed the LBGTI-friendly protocol are as follows:
* BDP Mersin Akdeniz District Co-Mayor Yüksel Mutlu
* CHP İstanbul Kadıköy District Mayor Aykurt Nuhoğlu
* CHP İstanbul Beşiktaş District Mayor Murat Hazinedar
* CHP İstanbul Şişli District Mayor Hayri İnönü. (BIA, March 31, 2014)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Erdogan rejette les critiques du président allemand
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a fermement rejeté mardi
les critiques formulées la veille par le président allemand à Ankara
sur les atteintes à l'Etat de droit en Turquie, dénonçant une ingérence
dans les affaires de son pays.
"Nous ne tolérerons jamais une intervention dans les affaires
intérieures de notre pays et je l'ai dit au président allemand", a dit
M. Erdogan lors de son allocution hebdomadaire au Parlement, accusant
Joachim Gauck d'avoir tenu des propos "déplacés".
Le chef de l'Etat allemand, qui achève mardi une visite de quatre jours
en Turquie, a critiqué sans détour l'acharnement du gouvernement
islamo-conservateur contre les réseaux sociaux et la presse et son bras
de fer avec l'appareil judiciaire.
"Je dois avouer que ces développements m'effraient", a dit M. Gauck
lundi, "particulièrement lorsque la liberté de pensée ou celle de la
presse sont mises en cause, que l'accès à internet et aux réseaux
sociaux est réduit ou que des journalistes proches de l'opposition sont
licenciés ou même traduits en justice".
M. Erdogan a riposté à son hôte en jugeant qu'il avait parlé "d'une
manière étrange". "Je crois qu'il se prend toujours pour un pasteur",
fonction qu'il a exercée avant d'être élu au poste de président, a-t-il
lancé.
Le Premier ministre turc s'est en outre déclaré surpris du double langage utilisé par le président allemande.
"Nous nous sommes entretenus et avons déjeuné ensemble pendant près de
deux heures et je lui ai expliqué la situation (...) mais après, des
choses ont été dites", s'est étonné M. Erdogan, qui a affirmé que son
parti avait fait progresser les droits de l'Homme.
Après la révélation à la mi-décembre d'un vaste scandale de corruption
touchant son régime, M. Erdogan a fait bloquer l'accès au réseau
Twitter et au site de partage de vidéos YouTube, qui ont diffusé des
écoutes pirates le mettant directement en cause.
Malgré ce scandale sans pareil, son Parti de la justice et du
développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, a remporté haut la main le
scrutin municipal.
Fort de cette victoire, M. Erdogan a engagé un bras de fer avec la Cour
constitutionnelle qui a annulé plusieurs mesures qu'il avait fait
adopter.
(AFP, 29 avril 2014)
Le président allemand critique le gouvernement d'Erdogan
Le président allemand Joachim Gauck a critiqué lundi lors d'une visite
en Turquie l'acharnement du gouvernement islamo-conservateur contre les
réseaux sociaux, la presse et son bras de fer avec l'appareil
judiciaire.
"Nous posons (aux autorités turques) les mêmes questions que tout le
monde. Est-ce qu'on était obligé d'interdire Twitter et YouTube", a
demandé M. Gauck lors d'une conférence de presse à Ankara avec son
homologue Abdullah Gül.
Le président allemand a également affirmé ne pas comprendre pourquoi le
gouvernement de Recep Tayyip Erdogan éprouvait, après sa large victoire
aux municipales du 30 mars, "le besoin de s'ingérer dans les affaires
de la justice, pour y instaurer un certain ordre".
"Pourquoi un gouvernement si puissant affiche son mécontentement au
sujet de l'appareil judiciaire et des médias ?", a-t-il insisté.
"Je me demande si l'indépendance de la justice peut encore être
garantie si le gouvernement a déplacé tant de procureurs et de
policiers, s'il les empêche de faire la lumière sur certaines affaires
ou s'il manipule des décisions en sa faveur", a insisté M. Gauck lors
d'un autre discours à Ankara.
Devant des étudiants de l'université technique du Moyen-Orient (ODTU),
le chef de l'Etat allemand, qui s'est entretenu avec M. Erdogan, a
pointé du doigt une série de récentes lois qui renforcent le contrôle
du gouvernement turc sur internet ou la justice.
"Je dois avouer que ces développements m'effraient", a-t-il dit,
"particulièrement lorsque la liberté de pensée ou celle de la presse
sont mises en cause, que l'accès à internet et aux réseaux sociaux est
réduit ou que des journalistes proches de l'opposition sont licenciés
ou même traduits en justice".
Après la révélation à la mi-décembre d'un vaste scandale de corruption
touchant son régime, M. Erdogan a fait bloquer l'accès au réseau
Twitter et au site de partage de vidéos YouTube, qui ont diffusé de
nombreux enregistrements téléphoniques pirates le mettant directement
en cause.
Malgré ce scandale sans pareil, son Parti de la justice et du
développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, a remporté haut la main le
scrutin municipal.
Fort de cette victoire, M. Erdogan a engagé un bras de fer avec la Cour
constitutionnelle qui a annulé plusieurs mesures qu'il avait fait
adopter, notamment le blocage de Twitter et une partie de sa réforme
qui renforce sa tutelle sur la justice.
A l'occasion du discours de M. Gauck à l'ODTU, quelques dizaines
d'étudiants ont manifesté devant l'université contre le gouvernement
turc.
(AFP, 28 avril 2014)
Tension at the 74th EU-Turkey Joint Parliamentary Committee Meeting
The row that marred the first day of the 74th EU-Turkey Joint Parliamentary Committee meeting in Brussels continued April 11.
The tension continued when Andrew Duff, a liberal democrat member of
the European Parliament (MEP), said he was not convinced by the
response of Mevlüt Çavuşoğlu, Turkey’s EU minister. Duff told Hürriyet
Daily News that Çavuşoğlu “faithfully reflects the attitude of Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan” by calling him a part of the Gülenist
“parallel structure” within the Turkish state.
Earlier, Duff had claimed Çavuşoğlu accused him of being bought by the
U.S.-based Islamic scholar Fethullah Gülen. In response, Çavuşoğlu said
“I never said you were bought by anyone, Andrew. I recommended you to
obtain the original version [Turkish] of the interview and ask a
reliable friend for the translation.”
Duff answered HDN’s questions by e-mail on April 11, following Çavuşoğlu’s latest statement:
Are you convinced by EU Minister Çavuşoğlu’s reassurance?
Not really. We are checking the translation of the transcript of the
interview carefully. He could have apologized, but chose not to. He
repeated his claim that I only speak for myself and represent nobody
else in questioning the continuation of the “accession process.” I
leave it to you to judge whether he is right. The accusation that an
MEP has been “made to say” things is a serious one.
Was it a miscommunication sourced in the people who relayed Çavuşoğlu’s alleged remarks to you? Do you see any foul play here?
No. I think Mr. Minister faithfully reflects the attitude of his prime
minister in casting a slur on me and on the European Parliament as
having become an instrument of the “parallel structure” of the Gülen
movement.
And isn’t it funny, rather than shocking, that you were accused of being a Gülenist?
Yes, I am the first Christian Gülenist. But I am still waiting to see
my fee paid from Pennsylvania into my bank account. I find it odd that
the AKP ministers are obsessed with beating up Hizmet when in Turkey,
but scarcely dare to mention Gülen at all when they come to Brussels.
They must know they seem to us to be incredible in the allegations they
make about the power and reach of the Gülen movement.
Everyone knows of the primitive political tactic of creating a false enemy when things at home are going not so well.
(hurriyetdailynews.com, April 11, 2014)
Füle: Events since December cast doubt on Turkey’s EU path
Events over the past three months have cast doubt on Turkey’s
commitment to European values and standards, European Union Enlargement
Commissioner Stefan Füle has said, while praising the “renewed
momentum” in bilateral ties.
The commissioner was speaking on April 10 during the 74th EU-Turkey
Joint Parliamentary Committee at the European Parliament in Brussels,
where EU Minister Mevlüt Çavuşoğlu also participated.
“As commissioner for enlargement, I must admit that events over the
past three months have cast doubt on Turkey’s commitment to European
values and standards. Let me express the sincere hope that the next
three months will prove me wrong; that Turkey will fully re-engage in
reforms which will bring your country closer to the European Union;
that constructive cooperation will allow us to use the immense
potential of our relations to the full,” Füle said.
The commissioner criticized new legislation that transferred
significant powers over the High Council of Judges and Prosecutors
(HSYK) to the Justice Ministry. The bill has been criticized for
increasing the government’s power over the justice system and is seen
as part of the government’s efforts to cover up a corruption and graft
probe launched on Dec. 17, 2013, described by the government as a “plot
orchestrated by the Fethullah Gülen community.”
“This development reverses a previous reform elaborated in consultation
with the European Union and the Council of Europe. The changes raise
serious concerns over the independence and impartiality of the
judiciary and over the separation of powers in Turkey,” he said.
EU minister warns of 'double standards'
Minister Çavuşoğlu said Turkey is ready to compare the new HSYK
legislation to “best practices” in Europe, adding that he won’t accept
that “ministers in Europe don’t abuse their power but in Turkey they
can,” warning the EU against applying “double standards.”
Commissioner Füle also slammed the “massive transfers of police officers, judges and prosecutors’ during the graft probe.”
“It constitutes a risk to the proper conduct of investigations into
alleged corruption. Turkey must take all the necessary measures to
ensure that allegations of wrongdoing are addressed in a transparent
and impartial manner,” he said. “The Commission is, and has always
been, a strong promoter of Turkey’s European Union integration process.
What is expected from true friends is to speak true words. This brings
the process forward.”
The new Internet law, which has empowered the head of the
Telecommunications Directorate (TİB) with the authority to block access
to web pages within four hours, was also criticized by Füle.
“In the area of freedom of expression, I regret that the new law on the
Internet gives arbitrary power to the TİB. The lack of sufficient
protection or legal safeguards of the affected parties is also
worrying.
The recent ban on social media proves that these concerns are
justified. Let me reiterate that the right to freedom of expression
includes the freedom to receive and impart information and ideas in the
public interest without disproportionate interference by public
authority. Any limitations should be proportionate as outlined by the
European Court of Human Rights,” he said.
For his part, Çavuşoğlu said the restriction of social media in Turkey
does not aim the freedom of expression. “We can ask the question ‘How
could we find the balance between preserving the freedom of expression
and protection of privacy of private life?’ In this context, consider
the balances in the European Convention on Human Rights, U.N.
International Covenant on Civil and Political Rights and
recommendations given by the European Council,” Çavuşoğlu added.
Meanwhile, Füle praised the opening of EU Accession Chapter 22 on
Regional Policy, as well as significant developments in the area of
justice and home affairs, including a visa liberalization dialogue,
cooperation on tackling irregular migration, and the signing of the
readmission agreement last year.
(hurriyetdailynews.com, April 10, 2014)
Erdoğan's aide says Turkey will cut ties with Europe
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's chief economic advisor Yiğit
Bulut has claimed that Turkey will no longer need Europe, stating that
the “new West” solely comprises the US.
Writing for the pro-government Star daily, Bulut said: “I'll state it
in clear terms: In the new equation, the new West for Turkey means only
the US. We no longer need Europe and its material and moral affiliates
which may become a burden on us.”
Bulut maintained that under the new world order, Europe will no longer
be a relevant power, predicting that Turkey will cut off its relations
with Europe at once.
According to Erdoğan's aide, the new world will be shaped by the US and
the axes of Turkey-Russia-Eurasia-the Middle East and China-India-Iran.
He lamented the fact that Turkey has put up with Europe's condescending
attitude for years, allowing itself to be used and burdened. “Today we
no longer need this,” he said. Bulut also described the US as the sole
representative of all Western values.
A highly controversial figure among Erdoğan's advisors, Bulut allegedly
convinced the prime minister to force the central bank to delay raising
interest rates, a move intended to defend the country's plummeting
currency, a decision that was a blow to the banking industry.
Following a dramatic decline in the value of the lira against foreign
currencies earlier this year, the Central Bank of Turkey eventually
raised rates sharply after an emergency policy meeting on Jan. 28,
pushing the average cost of funding for banks to over 10 percent from
7.26 percent. January's big hike stunned investors and was in direct
opposition to Erdoğan, who has been a vocal opponent of rate hikes.
Erdoğan appointed Bulut, a financial analyst, as an economic advisor in
July of last year, a few weeks after the Gezi Park protests subsided.
Some claimed at the time that the protest movement had damaged the
economy. Erdoğan blames a so-called interest rate lobby for the Gezi
Park protests, implying that foreign countries and powerful financial
institutions were, along with local collaborators, plotting against the
government.
Following the Gezi Park protests, Bulut also claimed that powerful
groups, possibly both inside and outside the country, were trying to
kill Erdoğan -- via telepathic attacks -- because of his struggle
against the interest rate lobby. Bulut offered no evidence to support
this claim. As an expression of his admiration for the prime minister,
he even went as far as saying he was ready to die for Erdoğan if need
be.
In August of last year, Bulut said on a TV program that there are only
two-and-a-half leaders in the world, with Erdoğan being one of them.
“The world has a leadership problem. Today there are two-and-a-half
leaders in the world. One is Recep Tayyip Erdoğan, the second is
[Russian President Vladimir] Putin while the half is [US President
Barack] Obama,” Bulut said, adding that lobbyists in the US had reduced
Obama to a “half-leader.”
(TODAY'S
ZAMAN, April 9, 2014)
Turkey Turns Its Back on the E.U.
By ALAN COWELL
LONDON — At the height of the Cold War, Turkey’s
great landmass cemented its place in the Western alliance, its huge
conscript army deployed across the sweeping expanse of Anatolia to
safeguard NATO’s southeastern flank.
Even now, with crisis just across the Black Sea in
Crimea and Ukraine, that same geography offers Western strategists an
anchor in a troubled region stretching from the borders of Iran, Syria
and Iraq to the far-flung outposts of the European Union.
A generation ago, it was Ankara’s assumption that
its central role in the region’s geopolitics would translate into
acceptance as a member of the prosperous European Union, now numbering
28 countries.
But that assumption has frayed. After months of
increasingly authoritarian rule by an embattled Prime Minister Recep
Tayyip Erdogan, the portals of the club seem more than ever to be
closing on Turkey. And paradoxically, Turkey’s most recent elections
may deepen its estrangement, raising questions not only about European
readiness to embrace Turkey but also about Mr. Erdogan’s interest in
pursuing it.
“It is becoming clear that Erdogan’s Turkey does not
belong to Europe,” a prominent German politician, Andreas Scheuer, said
after the Turkish leader accepted his party’s victory in the municipal
ballot on Sunday not just as a personal vindication but a mandate for
what an opponent called a “witch hunt” against his adversaries. “A
country in which the government threatens its critics and tramples
democratic values cannot belong to Europe,” Mr. Scheuer said.
“What happens next will worry many Turks as they
hear Erdogan vowing to get even with his critics and opponents,” the
columnist Simon Tisdall said in The Guardian. “That Turkey is now a
deeply divided nation is only too clear. That Erdogan’s future actions
may serve to deepen those divisions is thegreat fear.”
Since the creation of the modern state in 1923 by Mustafa Kemal Ataturk,
Turkey has been caught in the overlapping dilemmas
thrown into sharp relief by its geography. While it straddles Europe
and Asia, only a fraction of its soil lies west of the Bosporus that
divides the two continents. For all the boutiques and businesses of
Istanbul that look west to Frankfurt and Milan, the country’s distant
east surveys a much rougher neighborhood.
The effort to accede to the European Union —
haltingly underway since 2005 — pulls at one set of reflexes, while Mr.
Erdogan’s style tugs at another. Last year, he deployed the police
against protesters in Istanbul’s Gezi Park. In December a major
corruption scandal broke over his aides and his family. Just in recent
weeks, his government has moved to block Twitter and YouTube — depicted
as his enemies’ tools in a campaign to besmirch him with faked evidence
of malfeasance.
But the elections on Sunday showed something else.
While Western- looking, secular, middle-class Turks are frequently
hostile to him, Mr. Erdogan and his Islamist-rooted Justice and
Development Party still command the political bedrock among the working
class and in the countryside where Islam — Turkey’s dominant faith — is
strong.
The question of identity is not limited to Turkey.
Divided among themselves over the very idea of Turkish membership of
their largely Christian club, the Europeans find themselves caught
between the Western values they demand of Turkish society and the
realpolitik of a volatile region.
“We need Turkey as an important ally,” said a German
government foreign policy specialist, “but we can’t observe with
indifference developments in the country.”
In an interview before the election, Fadi Hakura, a
specialist in Turkish affairs at London’s Chatham House policy research
body, said there seemed to be little appetite in Turkey for the kind of
reforms the European Union is demanding to create a more liberal,
transparent and inclusive society. “The main concern now,” he said,
“seems to be to consolidate power, not promote reform.”
Mr. Erdogan’s uncompromising tone since the
vote, Mr. Hakura said later, had merely strengthened that conviction.
(The International New York Times, April 4, 2014)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Obama pour une reconnaissance "pleine et franche des faits"
Le président des Etats-Unis Barack Obama a appelé jeudi à une
reconnaissance "pleine, franche et juste" des massacres d'Arméniens de
1915, au lendemain des condoléances exprimées par la Turquie aux
descendants des victimes.
"Une reconnaissance pleine, franche et juste des faits est dans
l'intérêt de tous", écrit le président américain dans un communiqué
diffusé par la Maison Blanche à l'occasion du 99e anniversaire du
génocide arménien perpétré sous l'empire ottoman.
A aucun moment Barack Obama ne parle de "génocide" et lui préfère le
terme de "massacre". Et il n'interpelle pas non plus directement la
Turquie, alliée de Washington au sein de l'Otan.
"En reconnaissant et en tenant compte des épisodes douloureux du passé,
les peuples et les nations deviennent plus forts et posent les
fondations d'un avenir plus juste et tolérant", déclare encore le
président américain.
"Aux Etats-Unis, nous continuons à apprendre cette leçon en nous
efforçant de surmonter les épisodes les plus sombres de notre histoire.
Nous félicitons le nombre grandissant d'Arméniens et de Turcs qui ont
déjà emprunté cette voie et en incitons davantage à faire de même avec
l'appui de leur gouvernement et du mien", explique M. Obama.
Aux Etats-Unis, une commission du Congrès a voté en mars 2010 une
résolution non contraignante qualifiant ces massacres de "génocide".
(AFP, 24 avril 2014)
Sociologist Ismail Besikci Stopped from Leaving Turkey
Ismail Besikci, a Turkish sociologist and former Nobel Prize candidate
who suffered 17 years in jail for writing about Turkey’s persecuted
Kurdish minority, was prevented Sunday from boarding a flight to attend
a conference in the United States.
Besikci was accompanied by Ibrahim Gunduz, the head of the Ismail
Besikci Foundation, who was also stopped from boarding the flight by
Turkish security officials at Istanbul airport.
The pair was invited by the Kurdish American Society (KAS) in the
United States for a conference at the Mustafa Barzani Graduate Peace
Fellowship at the American University in Washington D.C. In addition,
Besikci was scheduled to attend another conference in New York.
Gunduz said both he and Besikci held valid US visas, but were informed
by Turkish security officials at the airport that the request to stop
them had come from US authorities.
“We are shocked that Besikci was prevented from boarding the plane even
though he had a visa. We hope that this mistake will be rectified as
soon as possible,” said Yuksek Serindag, a spokesperson of the Kurdish
American Society (KAS).
Kani Xulam, spokesperson of the American Kurdish Information Network,
said that Besikci was not banned from the United States, but from
leaving Turkey.
“America, despite its ‘respect’ for the prejudices of the oppressors of
the Kurds, remains a country where free speech is exercised across the
board, “ Xulam said. “In Turkey, however, Kurdish remains on a tight
leash and its advocates, like Dr. Besikci, can be subjected, alas, to
the same treatment.”
Besikci, who was born in 1939 and is an honorary member of the
international writers’ association, PEN, was imprisoned for 17 years
for the books and articles he wrote on Kurds and Kurdistan. Nearly all
of his 36 books, which remain groundbreaking works on the Kurds, were
banned in Turkey at one time or another.
While he was working at the sociology department of Ataturk University
in Erzurum, he was dismissed from his post and arrested in 1971 for his
writings on the Kurdish population in Turkey. He was released in 1974,
but arrested eight times over the next 25 years. He served 17 years in
prison on propaganda charges.
Until 1991, Turkey’s Kurds did not even enjoy the right to speak their own language, or celebrate their culture.
“For many years, Ismail Besikci was the only non-Kurdish person in
Turkey to speak out loud and clearly in defense of the rights of the
Kurds,” said Professor Martin van Bruinessen, an expert on the Kurds.
“Continuing to write and speak in spite of all attempts to silence him,
Besikci has become a powerful and important symbol for the Kurds and
for the human rights movement of Turkey,” Bruinessen added. (rudaw.net, April 20, 2014)
Ankara rejette les plaintes russes sur la présence navale américaine en mer Noire
La Turquie a rejeté samedi les assertions de la Russie selon lesquelles
elle aurait violé un traité sur la présence de navires de guerre
américains en mer Noire, à un moment de tension entre Moscou et
Washington.
"Nous trouvons curieux que la Fédération de Russie remette avec
insistance à l'ordre du jour la question de l'application du traité de
Montreux", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un
communiqué.
Selon ce traité, les navire de guerre de pays non riverains de la mer
Noire ne peuvent pas rester dans ses eaux plus de 21 jours.
Moscou est préoccupé par la présence navale de l'OTAN qui, selon elle, viole la Convention de Montreux de 1936.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est plaint la semaine
dernière que les navires américains ont plusieurs fois excédé la limite
des 21 jours, soulignant que la Turquie était gardienne des détroits.
Les médias russes ont affirmé que le USS Taylor avait outrepassé son
séjour en mer Noire, sous prétexte de réparations dans le port turc de
Samsun.
Selon l'agence Itar-Tass, un autre navire de guerre américain, le
destroyer lance-missiles USS Truxtun, avait fait escale dans des ports
roumains et bulgares pour des exercices le mois dernier.
Ankara a déclaré samedi qu'il "n'y avait eu aucune violation" du traité
dans ces deux cas et a indiqué avoir convoqué un diplomate russe pour
lui faire part de la plainte turque.
(AFP, 12 avril 2014)
US Senate committee passes Armenian Genocide resolution
US Senate Foreign Relations Committee has passed a senate resolution
commemorating the Armenian Genocide, clearing the way for the
resolution to be voted in the Senate.
The 12 Senators voted for the resolution in the 18-member committee,
while five Senators voted against it. One Senator abstained during the
voting.
US Senator Robert Menendez, Chairman of the Senate Foreign Relations
Committee, and US Senator Mark Kirk introduced the senate resolution
last week.
“The Armenian Genocide is a horrifying factual reality that can never
be denied,” Chairman Menendez said when he introduced the resolution.
“This resolution reaffirms in the strongest terms that we will always
remember this tragedy and honor the memory of innocent Armenian men,
women and children who were killed and expelled from their homeland.
The Armenian Genocide must be taught, recognized, and commemorated to
prevent the re-occurrence of similar atrocities from ever happening
again,” he said.
The resolution calls to remember and observe the anniversary of the Armenian Genocide on April 24, 2014.
It says President Barack Obama should work toward an equitable,
constructive, stable, and durable Armenian-Turkish relationship that
includes the full acknowledgment by the Turkish government of the facts
about the "Armenian Genocide."
The resolution notes that Obama should ensure that the foreign policy
of the US reflects appropriate understanding and sensitivity concerning
issues related to human rights, crimes against humanity, ethnic
cleansing, and genocide documented in the US record relating to the Armenian Genocide.
On Thursday, Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoğlu said that he
spoke with US Secretary of State John Kerry late on Wednesday to
discuss the resolution on the Armenian genocide.
Speaking to journalists in Ankara before departing on a visit to Japan
on Thursday, Davutoğlu said that he does not expect any steps to be
taken with regards to the resolution by Obama or his administration
that would bother Turkey. (TODAY'S
ZAMAN, April 10, 2014)
US senators introduce resolution condemning Turkey for bans
“The touchstone of a modern and legitimate democracy is the freedom of
expression enjoyed by its people. In 2014, a fundamental expression of
that freedom is a people’s access to social media sites that allow them
to share information and contribute to a conversation about the world
around them,” said Murphy, Chairman of the Foreign Relations
Subcommittee on European Affairs.
“By allowing sites like Twitter and YouTube to remain blocked, Prime
Minister Erdoğan is defying an order from his very own courts. If the
Turkish government wishes to move toward eventual integration into the
European Union, they should reverse course and respect the right of the
Turkish people to exercise their basic democratic freedoms,” he added.
Johnson, Ranking Member of the Foreign Relations Subcommittee on
European Affairs, said the government’s attempt to control what its
citizens learn about their leaders was a reminded of how crucial
freedom of speech is.
“It also reminds us how cautious we must be about any changes in the
oversight of Internet governance. The ability of any private citizen to
compete openly in offering information to others has made the Internet
one of the greatest deregulatory success stories of all time. The
Turkish shutdown of Twitter and YouTube for political purposes shows
the danger of foreign governments gaining control over this incredible
forum for liberty,” he said. (hurriyetdailynews.com,
March 31, 2014)
Relations
régionales / Regional Relations
Erdogan annonce une normalisation prochaine des relations avec Israël
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé
que les relations de son pays avec Israël pourraient être normalisées
dans les prochaines semaines, quatre ans après l'assaut israélien
contre une flottille en route pour Gaza qui avait provoqué une crise
diplomatique.
"Nous nous sommes mis d'accord sur l'indemnisation. L'envoi d'aide
humanitaire aux Palestiniens via la Turquie est l'autre étape de la
négociation, et après la fin de cette phase, nous pourrons avancer vers
un processus de normalisation", a déclaré M. Erdogan dans une interview
à la chaîne américaine PBS, diffusée lundi.
"J'ai déjà parlé à mes collègues du ministère et je pense que c'est une
question de jours, de semaines", a précisé le dirigeant turc, dont les
propos étaient traduits en anglais par une interprète. "J'espère qu'il
n'y aura pas d'autre chat noir qui changera les choses".
"Le processus de normalisation peut commencer, et la première étape de
ce processus serait sans doute l'envoi d'ambassadeurs", a encore
souligné M. Erdogan.
Le ministre turc des Affaires étrangères avait dit fin mars que
l'accord d'indemnisation pour les familles des victimes turques était
proche, ce qui restait le principal point de blocage pour la
normalisation des relations diplomatiques.
L'assaut israélien contre une flottille qui tentait de briser le blocus
de Gaza, le 31 mai 2010, avait coûté la vie à neuf ressortissants turcs
à bord du navire amiral de cette flottille, le Mavi Marmara, affrété
par l'ONG islamique turque IHH.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a formellement présenté des excuses en mai dernier.
"Je voudrais remercier le président (américain Barack) Obama, mon ami,
pour ses efforts car c'est une étape qui a été rendue possible grâce à
ses efforts", a expliqué M. Erdogan dans l'interview à PBS. "Les
excuses par téléphone du Premier ministre Netanyahu furent le résultat
des efforts du président Obama", a-t-il insisté.
(AFP, 29 avril 2014)
Manifestation contre une ambassade turque en bord de mer à Dakar
La police sénégalaise a brièvement interpellé samedi des manifestants
qui protestaient contre la construction d'une ambassade turque en bord
de mer à Dakar, a-t-on appris de sources concordantes.
Les manifestants, retenus dans un commissariat de Dakar depuis la
matinée, étaient "au nombre de 21 et ont tous été libérés" samedi soir,
a affirmé à l'AFP Aliou Sané, qui était parmi les personnes
interpellées.
L'information a été confirmée par un député de la mouvance
présidentielle, Cheikh Oumar Sy, qui faisait également partie des
personnes arrêtées. La police est restée injoignable.
Ces manifestants avaient été interpellés lors d'un rassemblement samedi
matin sur une corniche de Dakar, organisé par un Collectif de défense
du littoral dakarois.
Cette manifestation, "non autorisée" par les autorités et dispersée par
la police à coup de gaz lacrymogène, était destinée à protester contre
l'érection d'un mur en bordure de mer, dans le cadre de la construction
d'une ambassade de Turquie à Dakar, selon des médias locaux.
Des responsables de "Y'en a marre" étaient parmi les personnes
arrêtées, selon des membres de ce mouvement de jeunes, qui a été en
2012 à la pointe du combat contre un troisième mandat du président
Abdoulaye Wade (2000-2012).
"Au nom de quoi va-t-on dresser devant les citoyens un écran (face à la
mer)? Ce mur ne doit pas rester. Il doit" être enlevé, avait protesté,
sur la radio RFM (privée), le professeur d'université Malick Ndiaye,
membre du parti présidentiel.
La construction d'une ambassade turque sur la corniche ouest de Dakar
bute depuis plusieurs semaines sur l'opposition de nombreux Dakarois,
qui disent combattre ce projet pour ne pas être privés d'une vue sur la
mer.
De nombreuses constructions dont des hôtels et des habitations,
édifiées ces dernières années sur la corniche à Dakar, ont été
dénoncées par les architectes, des défenseurs de l'environnement et les
riverains.
Des responsables sénégalais et turcs ont déclaré dans la presse locale
avoir signé un protocole pour un échange de parcelles en vue de la
construction d'une ambassade pour chaque pays, à Dakar et Ankara.
(AFP, 12 avril 2014)
Turkey to host D-8 summit, take over presidency
The Developing Eight have high expectations of Turkey’s presidency this year, says the group’s secretary general.
Sayed Ali Mohammad Mousavi said Saturday Turkey was the "founding
father" of D-8, which represents an economic development alliance among
eight countries with high Muslim populations.
"We appreciate the Turkish government’s support to the D-8," Mousavi
said. "Turkey is doing well in the field of industry and commerce.
"We have high expectations of Turkey because Turkey is the founding father of this organization."
D-8 members - Bangladesh, Egypt, Indonesia, Iran, Malaysia, Nigeria,
Pakistan and Turkey - will gather in five meetings this year in the
framework of the 9th D-8 Summit.
It will mark the beginning of Turkey’s two-year presidency, which it takes over from Pakistan.
Topics to be discussed during the summit were oil, natural gas and renewable energy issues, said Mousavi.
The series of meetings will begin on May 26-28, when D-8 energy ministers meet in the central Anatolian province of Kayseri.
Later in Istanbul, finance ministers will gather on June 16-17, tourism
ministers on September 1-2, and agriculture ministers on October 15-17.
D-8 was founded by former Turkish prime minister Necmettin Erbakan in 1997. (World Bulletin / News Desk, April 12, 2014)
Turkish political parties draft joint declaration against Egypt executions
Political parties in Turkish Parliament drafted a joint declaration
against an Egyptian court's decision to sentence hundreds of Muslim
Brotherhood (MB) members to death.
The move came after squabbles between ruling the Justice and
Development Party (AK Party) and opposition parties over the issue. The
AK Party started drafting a joint declaration that will represent all
parties in Parliament , after the main opposition Republican Peoples'
Party (CHP) alleged that the ruling party didn't express support for
the CHP's proposal to issue a joint declaration from Parliament.
During a plenary session on Wednesday, Deputy Prime Minister Emrullah
İşler said the AK Party has been working on a declaration that
criticizes and condemns the death sentences handed out in Egypt. He
said the AK Party doesn't approve of the Egyptian court's decision and
will continue to speak out against the execution rulings.
The AK Party's declaration draft will be submitted to opposition
parties and, after they agree on the content of the declaration, the
text will be read in Parliament.
The ruling party's move to draft the declaration came after CHP deputy
Akif Hamzaçebi accused the AK Party of not expressing support for his
offer to issue the joint statement in Parliament against the death
sentences in Egypt. But AK Party İstanbul deputy Belma Satır claimed
that Parliament's plenary session had closed before the preparation of
the joint statement could be made.
An Egyptian court convicted 529 members of the MB, of which ousted
President Mohammed Morsi was a leading figure, on March 24 and
sentenced them to death for the murder of one policeman and an attack
on others in one of the largest mass trials in the country in decades,
news agencies have reported. The Egyptian court's decision, which came
after a two-session trial, has triggered criticism from governments and
rights groups around the world.
In the plenary session on Tuesday, Hamzaçebi spoke about the court
decision and called on members of Parliament to stand against the death
penalties.
“I… issue a call to the all political parties. As the Turkish
Parliament, let's stand against the death penalties in Egypt and convey
to the Egyptian Parliament that these penalties are not right. … This
call would be very important in regards to democracy. I want everybody
to support this,” Hamzaçebi said while addressing deputies in the
Parliament.
Speaking after the plenary session, Hamzaçebi told the Hürriyet daily
that the AK Party didn't support his call. He said he viewed the ruling
party's silence as a negative response to his proposal. He reportedly
said the Nationalist Movement Party's (MHP) Oktay Vural announced in
Parliament that his party will support the proposal. Hamzaçebi,
however, said hadn't seen any reactions from the AK Party.
However, Satır took to Twitter and denied Hamzaçebi's claim: “Mr.
Hamzaçebi and [CHP deputy] Mr. Sezgin Tanrıkulu made the joint
statement bid to [AK Party Deputy Chairman Nurettin] Mr. Canikli and
the plenary session closed before the preparation of the statement. As
deputies and as a group, we [the AK Party] stated our reaction to the
death penalties in Egypt via different channels." She added that
Hamzaçebi had mislead the public.
Hamzaçebi posted tweets in response to Satır's remarks, saying he had
made his proposal during the plenary session and not just during a chat.
“When I made the proposal ... it was around 3:30 p.m. However, it was
after 7 p.m. when the Parliament [plenary session] closed. Those who
speak to the contrary are not telling the truth,” Hamzaçebi said.
He also shared a link to a video of him calling on Parliament members
to issue a joint statement . He shared the minutes of the plenary
session via Twitter as well.
A CHP deputy who monitors human rights violations, Levent Gök, called
Parliament's Human Rights Investigation Commission to convene over the
Egyptian court's execution decision. Peace and Democracy Party (BDP)
Diyarbakır deputy Altan Tan also condemned the decision, calling on all
Turkish citizens to oppose "the wide-scale and cruel conviction," in a
press conference at Parliament on Wednesday.
Protesters across Turkey condemn Egyptian execution orders
Meanwhile, rallies protesting the Egyptian court's decision to sentence
hundreds of MB members to death took place in numerous Turkish cities
on Wednesday.
Large demonstrations mostly organized by youth branches of the AK Party
were simultaneously held in Turkey's major cities of İzmir, Antalya,
Gaziantep, Adana, Şanlıurfa and Kahramanmaraş as well as other
Anatolian cities, including Kütahya, Bolu, Yozgat, Nevşehir, Çorum,
Tokat, Denizli and Kilis.
Protestors across the country wore shrouds to protest the ruling.
Demonstrators held banners condemning the Egyptian court's decision and
symbolic gallows were even set up in city centers to protest the
execution decision. Statements read by protestors calling for the
withdrawal of the execution decision as well as the release of the
detained MB Morsi supporter. Protestors flashed the "Rabia" sign, a
symbol of the anti-coup protests in Cairo, and chanted slogans
supporting Morsi, Egypt's first democratically elected leader.
The demonstration in Tokat was organized by the Felicity Party (SP).
Demonstrators there gathered after the noon prayer and called on Muslim
leaders to do what is necessary to stop the executions.
Demonstrators also started a petition demanding the Egyptian court take
back its ruling. The signatures will reportedly be sent to the office
of the Egyptian mufti.
(TODAY'S
ZAMAN, April 9, 2014)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Le président chypriote-turc optimiste sur un accord courant 2014
Le président chypriote-turc Dervis Eroglu a estimé lundi possible de
parvenir dans le courant de l'année à un règlement du problème
chypriote, à la suite de la reprise des négociations avec la partie
chypriote-grecque sous l'égide de l'ONU.
"Nous avons repris récemment les négociations et nous allons tenter de
résoudre nos divergences le plus vite possible", a déclaré à la presse
M. Eroglu après été reçu par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
"Nous pensons qu'un accord est possible dans le courant de l'année et
ensuite nous pourrons le finaliser et le soumettre séparément à des
référendums simultanés en 2014" dans les deux parties de l'île, a-t-il
ajouté en promettant de "négocier de bonne foi".
Chypre est coupée en deux depuis l'invasion de la partie Nord par la
Turquie en juillet 1974, en réaction à un coup d'Etat mené par des
nationalistes chypriotes-grecs pour rattacher l'île à la Grèce.
Une première tentative de réunification a échoué en 2004 --les
Chypriotes-grecs en ayant refusé les conditions par référendum--, et
les pourparlers sous l'égide de l'ONU sont restés infructueux avant
d'être interrompus en 2012.
Les discussions directes entre le Nord et le Sud ont repris en février
dernier, sous l'égide de l'ONU et grâce à l'appui marqué des
Etats-Unis.
(AFP, 21 avril 2014)
Turkish, Greek jets in first dogfight after 27 months
Turkish and Greek fighter jets engaged in a mid-air dogfight over the
Aegean Sea twice on April 15 in a first since January 2012, Greek media
has reported.
According to the reports based on Greek military sources, four F-16s
belonging to the Turkish Air Force approached the Semadirek
(Samothraki) Island before the first dogfight. Four Greek F-16s took
off “to locate and prevent” the Turkish aircraft. Sides faced off
against each other north of Samothraki, as well as southwest of Limni
(Limnos) Island.
The official website of the Turkish General Staff did not list any violations or dogfights for April 15.
Greece unilaterally claims 10 nautical miles (19 km) of airspace, as
opposed to the six miles of territorial waters, as Turkey and other
NATO countries accept. Athens considers any unauthorized flight in the
airspace from six to 10 miles in the Aegean a “violation.”
Dogfights between Turkish and Greek aircraft over the Aegean Sea had
significantly decreased due to the economic crisis Athens is struggling
with. (hurriyetdailynews.com, April 15, 2014)
Immigration
/ Migration
126.423 expatriés de Turquie en Belgique voteront pour la présidence de la République turque
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, très probable
candidat à l'élection présidentielle d'août prochain, envisage de faire
campagne dans plusieurs pays d'Europe auprès des électeurs expatriés de
Turquie. Selon les médias turcs, la campagne d'Erdogan commencera par
un meeting le 24 mai 2014 à Cologne.
Ce premier rassemblement des partisans d'Erdogan se tiendra la veille
des élections pour le Parlement européen qui auront lieu le dimanche 25
mai dans plusieurs pays membres dont l'Allemagne et la Belgique.
Erdogan souhaite ensuite se rendre dans plusieurs villes
d'Allemagne ainsi que dans les pays voisins abritant également
d'importantes communautés turques.
Les missions diplomatiques turques et les organisations proches du
pouvoir islamiste ont déjà mobilisé tous les moyens pour assurer un
vote massif en faveur d'Erdogan et essaient d'obtenir un soutien
logistique pour le scrutin des autorités des pays d'accueil.
Disputé pour la première fois au suffrage universel direct, le scrutin
sera également ouvert, autre première, au quelque 2,7 millions de
ressortissants de Turquie en âge de voter vivant à l'étranger, dont 1,4
million en Allemagne.
Avant la nouvelle loi votée en 2012, seuls 5 à 7% de ces électeurs
votaient et ce dans les postes de douane aux frontières de la Turquie,
selon les chiffres fournis par les autorités électorales.
Le scrutin présidentiel se déroulera en Turquie le 10 août pour la
première fois au suffrage universel direct. Un deuxième tour, si
nécessaire, est prévu le 24 août.
Toutefois, le vice-premier ministre Emrullah Isler a annoncé que le
scrutin aura lieu dans les pays européens les 31 juillet-3 août pour la
première fois, avec un deuxième tour, si nécessaire, les 17-20 août
(Voir: Comment voter depuis l’étranger aux prochaines élections en Turquie ?)
Selon les chiffres fournis par le Conseil supérieur électoral (YSK), le nombre des expatriés de Turquie qui peuvent voter à l'étranger s'élève à 2,7 millions dont 1.380.909 se trouvent en Allemagne, 293.412 en France, 238.968 aux Pays-Bas et 126.423 en Belgique.
Electeurs expatriés dans les autres pays:
Autriche: 104.536
Chypre du Nord: 91.177
Suisse: 87.085
USA: 85.941
Royaume-Uni: 77.137
Australie: 38.923
Suède: 34.921
Danemark: 30.569
Arabie Saoudite: 28.703
Canada: 20.313
Italie: 12.956
Russie: 11.572
Grèce: 10.195
Bulgarie: 8.198
Norvège: 7.636
Roumanie: 6.071
Azerbaidjan: 8.907
Israël: 7.574
Toujours selon la même source, il n'y a qu'un électeur dans chacun des
pays suivants: Sierra Leone, Iles de Comores, Mauritanie, Zambie,
République d'Afrique centrale, Guyana, Trinité et Tobago, Bhoutan et
Brunei.
Les communes belges au service des élections turques?
En Belgique, les missions diplomatiques turques avaient déjà sollicité
le soutien logistique des autorités belges. La ministre de l'Intérieur
Joëlle Milquet avait tout de suite demandé aux
communes d’organiser les élections présidentielles turques de juillet
2014 en mettant des locaux publics à disposition comme des écoles, du
matériel comme des isoloirs et des chaises et du personnel
(fonctionnaires et policiers) . Elle a précisé que "comme il s’agit
pour les autorités turques de la première organisation d’un scrutin à
l’étranger; celles-ci ont sollicité un certain soutien des autorités
belges (…) Il s’agirait de 20 à 60 bureaux de vote au total en Région
de Bruxelles-Capitale".
La sénatrice PS Fatiha Saïdi, par ailleurs échevine à Evere, a posé à
ce sujet une question parlementaire le 26 juin 2013.
Dans sa réponse du
13 décembre 2013, la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet a
déclaré: "Les ambassades et consulats turcs en Belgique participeront
bien à l’organisation de ces élections turques et des bureaux de vote
devraient normalement y être établis. Ces autorités turques se
chargeront bien entendu de toutes les communications avec leurs
ressortissants (convocations, …). Comme il
s’agit pour les autorités turques de la première organisation d’un
scrutin à l’étranger, celles-ci ont sollicité un certain soutien en vue
d’éventuellement organiser des bureaux de vote dans des locaux publics.
Ces autorités se sont donc adressées à ce sujet à leurs homologues aux
Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Belgique, … . C’est dans un
esprit de coopération internationale que j’ai donc transmis mon
courrier du 15 mai dernier aux communes citées plus haut." (http://www.info-turk.be/425.htm#communes)
Toutefois, la coïncidence de la campagne électorale pour la présidence
de la république turque avec le triple scrutin (fédéral, régional et
européen) en Belgique semble très favorable pour les partisans
d'Erdogan. Etant donné que les électeurs expatriés de Turquie sont en
grande partie également électeurs dans les scrutins belges, les
dirigeants des partis politiques belges n'hésitent pas à satisfaire
n'importe quelle demande en provenance des représentants du
gouvernement d'Erdogan.
L'exemple le plus spectaculaire de ce soutien était l'autorisation
donnée par La Ville de Bruxelles aux partisans d'Erdogan de se réunir
en meeting vers minuit à la place Stéphanie à Bruxelles le 20
janvier 2014. Ce privilège reconnu au leader d'un parti politique
étranger en interdisant même la circulation des trams pendant ce
meeting avait suscité beaucoup de réaction de la part des usagers.
On n'oublie pas comment certains partis politiques ont pratiqué la
politique de la chaise vide au Parlement francophone bruxellois (Cocof)
pour éviter de se prononcer sur la proposition de résolution du député Ecolo Jean-Claude Defossé visant « le respect de la liberté de la presse en Turquie », un texte qui aurait pu déplaire à leur électorat d’origine turque. (Voir: http://www.info-turk.be/428.htm#AJP)
La fille poignardée pour son fiancé kurde à Liège
Un différend familial a failli très mal tourner, dimanche soir, dans le
quartier de Sainte-Marguerite, à Liège. Un homme a été placé sous
mandat d'arrêt pour un coup de couteau porté à sa fille, laquelle est
blessée, mais s'en tire avec quelques points de suture. La querelle
porte sur le petit ami de la jeune femme.
Le poids des traditions, la vigueur du nationalisme… voilà peut-être
les ingrédients de cette dispute entre un père et sa fille. La scène se
déroule dans une famille d'origine turque.
La jeune femme, par le passé, a déjà dû lutter contre un arrangement de
mariage, préparé par ses parents. Elle a pu s'y soustraire. Elle est
revenue à la maison, ce dimanche, présenter son nouveau fiancé. Le
calme a régné jusqu'au départ de l'intéressé... qui est kurde.
Une guerre civile oppose ces deux communautés, dans le sud-est
anatolien. Et le conflit est, depuis longtemps, au centre d'une
surenchère de chauvinisme de la part des gouvernements ottomans. C'est
dire que le choix de ce compagnon n'a guère été apprécié.
La discussion s'est alors envenimée, jusqu'à ce coup de couteau à la
poitrine. C'est du moins le récit de la victime aux policiers. Mais les
circonstances, les raisons pour lesquelles le ton a monté à ce point,
restent à éclaircir, puisque le père nie. Il a néanmoins été placé sous
mandat d'arrêt, pour tentative de meurtre. (rtbf.be, 22 avril 2014)
Des Belges parmi les geôliers des ex-otages français en Syrie
Certains des geôliers des quatre journalistes français libérés après
dix mois de captivité en Syrie parlaient français, a affirmé dimanche
le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.
Interrogé sur la présence de geôliers des ex-otages qui parlaient
français, le ministre a répondu: «Malheureusement oui! «. «Il y a des
Français, des Belges, des Italiens, des Européens en général, qui sont
partis faire le jihad» en Syrie, a ajouté Laurent Fabius interrogé lors
du Grand rendez-vous I-télé, Europe 1, Le Monde.
Les quatre otages étaient aux mains de l’Etat islamique en Irak et au
Levant (EIIL), le plus radical des groupes jihadistes en Syrie. «Il
faut être très discret car les terroristes utilisent tout contre les
otages eux-mêmes», a-t-il souligné en rappelant que des journalistes
d’autres nationalités, une vingtaine selon lui, sont toujours détenus
en Syrie.
Didier François, grand reporter à la radio Europe 1, et le photographe
Edouard Elias avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013.
Nicolas Hénin, reporter à l’hebdomadaire français Le Point, et Pierre
Torrès, photographe indépendant, avaient été enlevés le 22 juin à
Raqqa. « Ca a été long, mais on n’a jamais douté », a
déclaré le grand reporter d’Europe 1 Didier François, seul ex-otage à
s’exprimer devant le micro. « De temps en temps, on avait des
bribes, on savait que tout le monde était mobilisé… On a vraiment cette
chance d’être Français », a-t-il ajouté, lors d’une brève
déclaration, interrompue par un sanglot.
Ils ont été retrouvés par une patrouille de l’armée turque dans la nuit
de vendredi à samedi dans le no man’s land de la frontière séparant la
Turquie et la Syrie, près de la petite ville turque d’Akçakale
(sud-est). M. Fabius a précisé qu’ils «ont été lâchés près de la
frontière turque, ils sont arrivés en Turquie, les Turcs ne savaient
pas qui ils étaient» et ont procédé à des vérifications. «Samedi au
petit matin, nous avons été avertis par le patron des services secrets»
français», a-t-il raconté.
Comme certains des quatre ex-otages l’ont laissé entendre, «ils ont été traités très durement», a souligné le ministre.
(AFP, 20 avril 2014)
Huit migrants tués dans un naufrage au large de la Turquie
Au moins huit migrants, dont un enfant, ont trouvé la mort mercredi et
cinq autres étaient portés disparus après le naufrage au large de la
Turquie de leur embarcation qui tentait de rallier la Grèce, ont
rapporté les médias locaux.
La nationalité des victimes n'a pas été officiellement confirmée mais, selon certains médias, elles seraient d'origine syrienne.
Trois autres migrants qui avaient pris place à bord du bateau ont été
secourus par les gardes-côtes et conduits dans un hôpital d'Izmir
(ouest), sur la côte méditerranéenne de la Turquie, selon les mêmes
sources.
La Grèce est l'une de principales portes d'entrée illégale dans l'Union
européenne (UE). Les îles de la mer Egée sont redevenues en 2013 la
route privilégiée des passeurs après le renforcement des contrôles le
long de la frontière terrestre entre les deux pays.
La Turquie accueille quelque 900.000 Syriens qui ont fui la guerre civile qui déchire leur pays depuis le printemps 2011.
(AFP, 16 avril 2014)
Comment voter depuis l’étranger aux prochaines élections en Turquie ?
Les 10 et 24 août prochains, pour la première fois, les Turcs éliront
leur président de la République au suffrage universel. Ce scrutin sera
l’occasion de mettre en pratique une autre nouveauté : la plupart des
citoyens turcs résidant à l’étranger pourront voter pour la première
fois dans leurs représentations diplomatiques. Lepetitjournal.com
d’Istanbul fait le point sur la procédure.
Les citoyens turcs qui résident à l’étranger ont-ils le droit de voter aux élections organisées en Turquie?
Oui, en vertu de la loi n°298, ils ont le droit de voter aux élections
présidentielles, législatives et aux référendums organisés en Turquie.
En revanche, ils ne peuvent pas voter aux élections locales. Ils n’ont
donc pas pu voter le 30 mars dernier.
Qu’est-ce qui change cette année ?
Aux élections présidentielles de 2014, pour la première fois, les
citoyens turcs résidant à l’étranger pourront voter directement dans
leur pays de résidence. Des bureaux de vote seront installés dans les
missions diplomatiques de la Turquie à l’étranger (consulats et
ambassades).
Important : le vote dans les aéroports et postes frontaliers (pour les
résidents des pays limitrophes) est maintenu pour ce scrutin.
Quand les citoyens turcs à l’étranger pourront-ils voter aux élections
présidentielles (organisées en Turquie le 10 août pour le premier tour
; et le 24 août pour le second) ?
Pour le premier tour, les bureaux de vote à l’étranger pourront ouvrir
le 31 juillet ou le 1er août 2014. Pour le second tour (s’il y en a un,
c’est-à-dire si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des voix
au premier tour), les bureaux pourront ouvrir entre le 17 et le 20
août. Une fois le bureau de vote ouvert, le Haut conseil électoral
(YSK) accorde une durée maximum de quatre jours (à chaque tour) à la
procédure de vote.
Important : les dates précises de début et de durée du vote sont
définies individuellement pour chaque pays (en fonction notamment du
nombre de résidents turcs dans ce pays). Elles sont communiquées
officiellement par les représentations diplomatiques concernées. Il
faut donc vous rapprocher de votre consulat ou de votre ambassade pour
connaître les dates du vote dans votre pays de résidence.
Quels sont les horaires d’ouverture des bureaux de vote ?
Le vote sera autorisé entre 8h et 17h (heures locales). Dans le but
d’éviter l’encombrement des représentations diplomatiques, chaque
électeur se verra attribuer une date pour se rendre à la mission
concernée et voter (le YSK a fixé un nombre maximum de 700 électeurs
par jour et par bureau de vote). L’électeur pourra voter à la date qui
lui convient à l’intérieur de la période définie par le YSK. Le YSK
attribuera un jour et un bureau de vote à ceux qui n’auront pas pris
rendez-vous.
A quelles conditions les citoyens turcs résidant à l’étranger pourront-ils voter ?
Ils pourront voter à la condition d’être inscrits sur les listes des
électeurs turcs résidant à l’étranger (“Yurtdışı Seçmen Kütüğü”).
Pour y être inscrit, il faut avoir déclaré une adresse dans son
pays de résidence (“adres beyanı”). Pour vérifier si vous êtes ou
pas inscrit sur ces listes, connectez-vous sur le site du YSK :
https://www.ysk.gov.tr/ysk/YurtDisiSecmenSorgu.html
Quel document faut-il présenter le jour du vote ?
Pour pouvoir voter, il faut présenter sa carte d’identité turque (“nüfus cüzdanı”) ou son passeport turc.
Combien de jours avant le scrutin faut-il avoir déclaré une adresse ?
Le YSK n’a annoncé aucune décision de principe à cet égard.
Est-il possible de voter dans une autre représentation diplomatique que celle dont dépend l’électeur ?
Non, il faut voter dans la représentation diplomatique dont dépend
l’adresse déclarée par l’électeur, ou bien voter dans un poste de
douane.
Combien de citoyens turcs résidant à l’étranger sont appelés à voter aux élections présidentielles de 2014 ?
Des bureaux de vote seront ouverts dans 56 pays (soit 118 missions
diplomatiques) et 2.750.820 Turcs de l’étranger seront appelés aux
urnes.
Le vote n’est pas prévu dans les pays où résident moins de 500
électeurs de nationalité turque. Cela signifie qu’environ 9.000
citoyens turcs de l’étranger ne pourront pas voter dans leur mission
diplomatique en raison du trop faible nombre d’électeurs dans leur pays
de résidence. Ils pourront toutefois voter aux postes de douane.
Qui sont les membres des bureaux de vote à l’étranger?
Un président, un représentant de la fonction publique et un
représentant de chacun des trois partis ayant rassemblé le plus de voix
aux dernières élections législatives, ainsi qu’un membre “remplaçant”.
Que se passe-t-il après le vote?
Après la clôture du vote, les urnes sont ouvertes et les enveloppes
sont comptées, sans être ouvertes. Les membres du bureau vérifient que
le nombre d’enveloppes correspond au nombre d’électeurs ayant voté. Les
urnes sont ensuite scellées et emmenées en Turquie, où le dépouillement
sera effectué en présence de représentants des partis politiques et
d’observateurs du Haut conseil électoral.
Anne Andlauer (http://lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 11 avril 2014
Source de ces informations : Ministère des Affaires étrangères (pdf en turc).
Cet article a été préparé par lepetitjournal.com d'Istanbul dans le
cadre d'une collaboration avec la page Facebook Turcs de France, l'un
des premiers espaces d'échanges et d'information pour les Turcs vivant
en France. (http://www.lepetitjournal.com)
Une lettre du groupe MR à la COCOF sur l'affaire de boycot
Une collaboratrice du député G. Van Goidsenhoven, chef de groupe MR à la Cocof, a envoyè à la rédaction Info-Türk la lettre suivante:
Bonjour,
Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de groupe MR à la Cocof tient préciser
certaines choses concernant le déroulement de la commission Budget du
lundi 31 mars dernier.
La majorité était très peu présente lors des débats. D’ailleurs, le
groupe MR et le FDF ont fait le quorum tout au long de
l’après-midi car très peu de députés PS et cdH étaient sur les bancs.
Au sujet de la proposition de résolution sur la liberté de la presse en
Turquie, Monsieur Van Goidsenhoven regrette que les dépositaires de
la proposition de résolution n’aient jamais consulté le MR.
Le groupe MR n’a pas fui les débats contrairement au PS et au cdH, qui
plus est, était cosignataire de la proposition examinée.
Monsieur Van Goidsenhoven fut le dernier à quitter la salle de commission.
Constat : en cette fin de législature, rien ne va plus au sein de la majorité qui est plus désunie que jamais.
Bien à vous.
Parlement bruxellois - Groupe MR
Rue du Lombard 57
1005 Bruxelles
T : 02 549 65 58 - F : 02 549 66 16
L'AJP déplore le boycot par PS, CDH et MR sur la liberté de la presse en Turquie
La résolution pour la liberté de la presse turque boycottée par PS, CDH et MR
Fureur et lourde déception lundi après-midi, 31 mars, pour le député
(Ecolo) Jean-Claude Defossé. La résolution qu’il essayait, depuis
longtemps, de mettre à l’agenda politique pour soutenir la liberté de
la presse en Turquie était enfin à l’ordre du jour d’une commission à
la Cocof (parlement bruxellois de la Région bruxelloise). Hélas, au
moment où son examen devait commencer, les parlementaires PS et celui
du CDH, sans dire un mot, ont quitté la salle...
Les deux représentants MR ont suivi. Le quorum, dès lors, n’était plus
acquis et la proposition de résolution glissait aux oubliettes. Elle
n’aura donc pas l’occasion d’aller jusqu’en plénière.
« C'est peu dire que je suis scandalisé par cette attitude qui vise a
empêcher toute discussion sur un texte qui de surcroit concerne la
liberté de presse, confie l’ancien journaliste devenu parlementaire.
C'est le degré zéro de la politique. Quand je pense que durant
plusieurs années les représentants de ces partis ont siégé aux états
généraux des médias d'information dont l'atelier 3 était consacré à la
liberte de presse... » Jean-Claude Defossé, qui ne se présente plus aux
élections du 25 mai, ne se doutait pas que ses désillusions politiques
connaîtraient un tel sommet. Si aucune raison n’a été donnée aux
chaises soudain vides des membres de la commission, il ne faut pas
avoir fait Sciences Po pour imaginer que la campagne électorale et la
préservation de l’électorat turc en Région bruxelloise ont peut être
inspiré la manœuvre.
La résolution « visant au respect de la liberté de la presse en Turquie
» et demandant au gouvernement francophone bruxellois d’entreprendre
des démarches en c e sens faisait suite aux demandes de la Fédération
européenne des journalistes (FEJ) et à d’autres résolutions similaires
votées au parlement de la FWB, au Sénat et au parlement européen. Les
trois signataires du texte – Fatoumata Sidibé(FDF), André du Bus (CDH)
et JC Defossé – qui avaient mené avec Mehmet Koksal une mission non
officielle en Turquie, avaient confirmé la situation inacceptable de la
presse en Turquie. Enfin, de nouvelles arrestations massives, non
seulement de journalistes mais aussi d’avocats, d’intellectuels et
d’artistes avaient donné une acuïté particulière à la résolution, sans
parler des dernières restrictions à la liberté d’expressions sur
internet en Turquie.
L’AJP déplore vivement que l’intérêt électoral l’ait emporté sur le
courage de réaffirmer une valeur essentielle. Elle poursuivra de son
côté ses actions, avec la FEJ, pour soutenir et défendre les
journalistes privés de liberté. (http://www.ajp.be/actus/actus.php?id=763)
Appel d'AI aux dirigeants belges sur la liberté de la presse en Turquie
Amnesty International attend de la Belgique qu’elle réagisse
vigoureusement aux atteintes à la liberté de la presse en Turquie
Amnesty International demande à la Belgique de prendre une position
ferme et vigoureuse face aux atteintes à la liberté d’expression qui
se sont exprimées ces dernières semaines par des blocages et
restrictions d’accès aux principaux réseaux sociaux et par
l’emprisonnement de journalistes.
« Nous sommes très déçus que de nombreux parlementaires francophones
bruxellois aient manqué de courage en refusant de voter et même
d’examiner, le 31 mars dernier, la proposition de résolution
concernant la liberté de la Presse en Turquie », regrette Philippe
Hensmans, Directeur de la section belge francophone d’Amnesty
International. « En pratiquant la politique de la chaise vide, de
nombreux parlementaires francophones bruxellois ont empêché le vote
d’une résolution qui aurait pourtant pu contribuer à empêcher ces
pratiques. »
L’organisation de défense des droits humains s’inquiète en effet de
voir le gouvernement turc chercher par tous les moyens des prétextes
pour bloquer l’accès à différents sites sur Internet, en raison de
leur capacité à mobiliser les opinions divergentes et à diffuser des
informations qui dérangent. Pour Amnesty, ces mesures s’apparentent à
une offensive préméditée et plus générale contre la liberté
d’expression en Turquie.
« Même si les autorités turques sont légitimement préoccupées par
une partie des contenus qui peuvent être publiés, l’instauration
d’une interdiction globale d’accès à YouTube dans tout le pays est
absolument disproportionnée », a déclaré Andrew Gardner, chercheur
sur la Turquie pour Amnesty International.
« L’accès à YouTube doit être rétabli sans délai et les autorités
doivent cesser de bloquer des sites qui révèlent des faits
condamnables et permettent l’expression de points de vue divergents. »
Amnesty International est préoccupée depuis longtemps déjà par le
traitement particulier de certains droits fondamentaux en Turquie alors
que le droit à la liberté d’expression y est régulièrement bafoué.
« Fin 2013, la Turquie figurait parmi les cinq Etats détenant le plus
le grand nombre de journalistes privés de liberté », explique encore
Philippe Hensmans. « La Belgique doit pouvoir envoyer un signal fort à
l’Etat turc en dénonçant ces méthodes contraires au respect des
droits humains. »
Pour plus d’informations, merci de bien vouloir contacter le service
presse d’Amnesty International Belgique Francophone au 0477/89.24.70., jhoofd@amnestyinternational.be
PS et cdH ménagent leur électorat turc et lâchent Ecolo
Les deux partis ont pratiqué la politique de la chaise vide pour éviter
de se prononcer sur un texte qui aurait pu déplaire à leur électorat
d’origine turque.
Hier, fin de journée au parlement francophone bruxellois (Cocof), le
député Ecolo Jean-Claude Defossé a mis sur la table une proposition de
résolution visant « le respect de la liberté de la presse en Turquie ».
Cette proposition se base notamment sur la Déclaration universelle des
droits de l’homme pour demander au gouvernement francophone bruxellois
de condamner les arrestations et les incarcérations abusives des
journalistes en Turquie et d’entamer rapidement toutes les démarches
nécessaires auprès du Gouvernement turc afin qu’il libère au plus vite
tous les journalistes emprisonnés.
Cette proposition était co-signée par le FDF et le cdH. Mais au moment
de passer au vote, ce dernier s’est débiné. Plus aucun parlementaire
cdH n’était dans la salle. Même pas André du Bus qui cosignait le
texte.Ne restaient plus qu’Ecolo qui présidait la séance, le MR et le
FDF. Pas suffisamment de parlementaires pour procéder au vote.
Les socialistes aussi étaient tous partis. Le PS avait préalablement
refusé de co-signer la proposition. Le parlement francophone bruxellois
n’est pas le lieu adéquat pour adopter tel type de proposition. Telle
était la raison officiellement invoquée.
Officieusement, on se demande si la PS et le cdH n’ont pas voulu
ménager leur électorat d’origine turque. 40.000 ressortissants turcs
vivent en Belgique. Beaucoup ont la double nationalité. Il ne s’agirait
pas de se priver de ces voix.
Hier, au parlement, un conseiller de l’ambassade turque était
d’ailleurs présent pour pousser les parlementaires à ne pas signer le
texte.
Qu’il se rassure. Le quorum n’ayant pas été atteint, la proposition est
désormais reportée aux calendes… grecques. Il reste encore une séance
en commission mais impossible d’ajouter ce point à l’agenda tant
celui-ci est engorgé en fin de législature.
Sur son blog, André du Bus, le parlementaire cdH co-signataire, dit
regretter le rejet de la proposition et justifie son absence. "Que
l'examen de cette résolution fut rejeté, par un tout de passe passe de
procédure, pour des raisons électorales, me désole. Et si je n'étais
pas présent,c'est en raison de mon activité au parlement de la
fédération wallonie bruxelles où j'interpellais au même moment
successivement les ministres Nollet et Huytebroeck."
Cette histoire démontre l’importance des communautés étrangères dans le
jeu politique. Dans le même genre, en février, PS et cdH avaient
rivalisé pour récupérer politiquement les festivités liées aux 50 ans
de l’immigration marocaine en Belgique. (http://blogs.lecho.be, 1er
avril 2014)
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