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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

40th Year / 40e Année
Septembre
 
2014 September
N° 433
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


12eylul

12 Eylül’ün 34. yıldönümü:  Vatansızlaştırılanlar…

Semaine culturelle kurde

kurdish
Click the poster for the program in PDF
Details:
https://drive.google.com/file/d/0B148viIvH0G6ZjR5RDlsa1B4Wm8/edit?usp=sharing

Droits de l'Homme / Human Rights

HRW dénonce le "recul inquiétant" des libertés en Turquie
Turkey is Building 207 Prisons, 103 Courthouses
ECHR Convicts Turkey of Violating Right to Fair Trial
 35 supporteurs de foot accusés de tentative de coup d'Etat
Ilhan Comak convicted as student, half of life spent in jail
Scandale: Clémence de la justice vis-à-vis d'un policier meurtrier
Nouvelles arrestations de policiers accusés de "complot"

Pression sur les médias / Pressure on the Media

RSF: Özkoray's sentence is a clear menace to Turkey’s civil society
L’écrivain Erol Ozkoray condamné à 11 mois de prison
 HRW urges Turkey to overturn new Internet amendments
Gün TV punished for broadcasting 'The Pianist' movie

 Censure et surveillance d’Internet : Ankara poursuit sa fuite en avant
Le gouvernement veut encore renforcer son contrôle sur internet
 Exhibition to commemorate murdered journalists
Sommet sur internet: la Turquie critiquée pour ses pratiques "liberticides"
RSF: La Turquie, ennemie d’Internet ?
 Freedom of press suffers heavily at hand of government

Kurdish Question / Question kurde

Demirtas s'est rendu dans la ville de Kobané assiégée par les djihadistes
 KCK: Kurds have doubts about international coalition
Des centaines de Kurdes forcent la frontière pour passer en Syrie
Le conflit syrien menace le processus de paix entre la Turquie et les Kurdes
La KCK met en cause la trève avec la Turquie
Le PKK et Öcalan appellent le peuple kurde à la mobilisation de masse
Sauver Kobanê, c’est sauver « l’autonomie démocratique »
KCK: Hostages released due to Turkish State's support to ISIS
Quelque 1000 Kurdes arrivent de Turquie pour combattre l'EI en Syrie
La situation de Kobanê, assiégée par les gangs de l’EI, est critique
L'intervention de Dogan Özgüden sur la diaspora kurde en Belgique

Seal removed, courses continue in the Kurdish school
Military operation on school to provide Kurdish education
Le PKK, incontournable dans la lutte contre l’Etat islamique
Des combattantes kurdes s'engagent contre les jihadistes

2 conférences dans le cadre de la semaine culturelle kurde
Öcalan: The talks with the state officials are going on
Appeal for the campaign to end PKK ban
HDP issues statement for World Peace Day

Minorités / Minorities

Une soirée invitant aux retrouvailles des cultures turque et arménienne
Polemics among Turkey's some Armenian intellectuals over support for Erdoğan
Campagne de signature: Nous faisons un rêve, ensemble
İmza kampanyası: Ortak bir rüyamız olsun

 Victims of 6-7 September commemorated
Cavusoglu confirme son négationnisme à l'agence azerbaïdjanaise
 Le réalisateur de The Cut sur le génocide arménien menacé de mort

Politique intérieure/Interior Politics

Gov't unveils new plans for HSYK dominance in case of election defeat

 Erdoğan lambastes Gezi, Koç, NYT, rating agencies
Turquie : la République se présidentialise - Jean Marcou
Government bribes members of the judiciary ahead of HSYK vote

 Le gouvernement Davutoglu obtient la confiance du Parlement
 Contestation accrue contre Kiliçdaroglu à la convention du CHP
Erdoğan verbally attacks top state figures for critical comments

Davutoglu promet la paix avec les Kurdes et une entrée dans l'UE d'ici à 2023
Government efforts to redesign judiciary receive strong criticism


Forces armées/Armed Forces

L 'armée envisage une zone-tampon à la frontière avec l'Irak et la Syrie

Top prosecutor seeks permission to investigate General Staff chief
Report: ISIL using ammunition produced by Turkey
 La Turquie craint que les armes fournies à l'Irak renforcent le PKK
 La Turquie membre discret de la coalition contre l'Etat islamique

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Comment Erasmus est devenu Orgasmus

Manifestation à Bruxelles contre l’égorgement rituel sans étourdissement
A l'approche de la Fête du sacrifice...
L'attitude de la Turquie vis-à-vis des djihadistes au coeur des soupçons
Le port du voile désormais libre dans les lycées en Turquie
En Turquie, l'essor des lycées religieux ravive la guerre scolaire

Haluk Gerger: ISIS fighting the Kurds on behalf of Turkey
La Turquie insiste sur l'enseignement religieux malgré l'arrêt  de la CEDH
CEDH: Les cours de religion en Turquie doivent être réformés "sans tarder"
Erdogan est prêt à accueillir les responsables des Frères musulmans
DISIAD: 450 thousand Yezidis forced to flee for their lives

Erdogan accueillera-t-il les Frères musulmans?
 Le pape François fin novembre en Turquie
Le drame de l’islam contemporain - Felice Dassetto
Un voyage du pape envisagé à Ankara et Istanbul
Une mère récupère en Turquie sa fille enlevée par son père, jihadiste présumé

Socio-économique / Socio-economic

La réforme du secteur minier provoque des licenciements en masse

Erdogan dénonce les avis "politiques" des agences de notation financière
Net ralentissement de la croissance au 2e trimestre 2014 en Turquie
Reprise de l'exploitation sur le site de la catastrophe minière de Soma
Manifestations après la mort de dix ouvriers et la répression policière
Dix ouvriers tués dans la chute d'un ascenseur sur un chantier
Increasing commercial relations between Turkey and ISIS gangs

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Après le couac, France et Turquie mieux collaboreront
Assassinats à Paris: La justice se tourne vers les services de renseignements

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

L’Occident découvre l’ampleur du terrorisme en Syrie. De qui se moque-t-on?

 Le gouvernement sollicite le feu vert du Parlement pour l'intervention
Erdogan confirme son virage vers une intervention contre l'EI
 La Turquie va-t-elle réellement se ranger auprès de la coalition contre l'EI?
 Erdogan pourra-t-il soutenir militairement les frappes contre l'EI en Syrie?
 CIA stops spying on friendly nations in Europe, except Turkey
Kerry: ISIL sells oil via Turkey and Lebanon
 A very disturbing map of ISIL for Turkey
Kerry a tenté de convaincre l'allié turc récalcitrant
Etat islamique: la Turquie, victime collatérale de la stratégie américaine?

 Espionnage américain: Ankara convoque le chargé d'affaires

Relations régionales / Regional Relations

Kobanê : la coalition doit intervenir d’urgence

Les jihadistes à 5 km de la ville kurde Kobané
Kurdish Leader Muslim Warns of A Genocide in Kobane
Les jihadistes lancent des roquettes contre les Kurdes de Kobané

Erdoğan blocks normalizing process with Egypt
Otages: un échange, selon un journal, le gouvernement ne commente pas
Les jihadistes approchent à la frontière syro-turque
Erdogan: Les otages d'EI ont été libérés après "négociations diplomatiques"

Les 46 Turcs enlevés par l'Etat islamique libérés et de retour en Turquie
La Turquie contrainte d'ouvrir sa frontière aux Kurdes syriens fuyant l'EI
 Coalition contre l’EI : à quoi joue la Turquie ?
 La Turquie paie son ambivalence envers les djihadistes

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Greek parliament approves bill criminalizing the denial of the Armenian Genocide

 Erdogan à Chypre-Nord pour son premier voyage présidentiel à l'étranger

Immigration / Migration

Appel aux meetings à Bruxelles pour soutien à Rojava

Un djihadiste de Verviers tue un combattant kurde

Deux membres belges de l’EIIL arrêtés par la résistance kurde à Kobané
 30,000 Syrian babies born in Turkey's border provinces


Droits de l'Homme / Human Rights

HRW dénonce le "recul inquiétant" des libertés en Turquie

La Turquie a subi ces derniers mois sous le règne du président Recep Tayyip Erdogan un "recul inquiétant" en matière de respect des libertés qui menace surtout l'indépendance de la justice et de la presse, a dénoncé lundi Human Rights Watch (HRW).

Le pays "connaît un recul inquiétant en matière de droits humains", déplore l'ONG dans un rapport, accusant le gouvernement islamo-conservateur qui dirige sans partage le pays depuis 2002 de manifester "une intolérance croissante envers son opposition politique, la contestation de rue et les critiques de la presse".

Depuis la révélation en décembre dernier d'un vaste scandale de corruption qui l'a éclaboussé jusqu'à son sommet, le régime turc a multiplié les initiatives, notamment par le biais de nouvelles lois, pour renforcer son contrôle sur le système judiciaire, les réseaux sociaux et les médias, et les pouvoirs des services de renseignement (MIT).

Il a en outre sévèrement réprimé toutes les manifestations de rues qui lui étaient hostiles et ouvert des procès contre les acteurs de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Selon l'ONG, au moins 5.500 personnes ont été poursuivies dans ce cadre alors qu'un seul policier a été récemment condamné pour avoir causé la mort d'un protestataire.

"Le gouvernement n'a pas hésité à intervenir dans les procédures judiciaires dès lors que ses intérêts étaient menacés", relève HRW en faisant référence à la purge qui a visé plusieurs milliers de policiers et magistrats accusés de "complot" contre l'Etat.

"La Turquie a peu de chances de se rapprocher de l'Union européenne (UE) si ses responsables ne prennent pas de mesures pour inverser cette tendance à la restriction des libertés et renforcer l'Etat de droit", a commenté la représentante de HRW en Turquie, Emma Sinclair-Webb.

Comme d'autres associations de défense de la presse, l'ONG insiste également sur les pressions exercées par le pouvoir sur les médias.

"La marge de manoeuvre du journalisme indépendant, critique et non partisan s'est singulièrement réduite", dénonce HRW, mettant en exerce le procès intenté à deux journalistes du quotidien proche de l'opposition Taraf pour avoir révélé en novembre dernier le contenu d'une réunion secrète du gouvernement.

Même si M. Erdogan a largement remporté l'élection présidentielle du 10 août (52% des suffrages), son régime "semble considérer que la légitimité que lui confère sa majorité politique doit prendre le dessus sur l'Etat de droit", conclut Human Rights Watch.
(AFP, 29 sept 2014)

Turkey is Building 207 Prisons, 103 Courthouses

Justice Ministry has responded to a parliamentarian inquiry by CHP İstanbul deputy Sezgin Tanrıkulu, announcing that they will build 207 new prisons and 103 courthouses with the next 5 years.

Some of the highlights from the response is as follows:

* Within the next 5 years, 207 new correction facilities are planned
* As of January 2014, 668 premisses are used for justice services
* Between 2003 and 2013, the construction of 180 justice palace buildings and 81 correction facilities have been complated
* The construction of 34 justice palaces and 41 correction facilities is underway
* The bidding of 12 justice palace buildings and 11 correction facilities is underway
* The project drafting of 57 justice palace buildings and 24 correction facilities is complete

700 SEGBİS systems

The ministry also added that they have been working on installing 700 new SEGBIS (Audiovisual Communications Systems) in justice palaces and correction facilities to manage statements, witness hearings and other court procedures.

Taken into investment program in 2012, the systems were already installed in 443 locations.

Integration with Europe

The ministry response also cited that they would integrate with the law system in Europe via e-Justice Communication via Online Data Exchange and they have been closely working with the 16 following countries: Germany, Austria, Belgium, Czech Republic, Estonia, France, Greece, Italy, Malta, Holland, Portugal, Romania, Spain, Hungary.
(BIA, September 26, 2014)

ECHR Convicts Turkey of Violating Right to Fair Trial

The European Court of Human Right convicted Turkey of violating right to fair trial in the case of Cevat Soysal who was convicted to 18 years and 9 months of prison by Turkish courts of being a PKK leader.

The applicant claimed that Turkey violated Article 6 of the European Declaration of Human Rights.

Soysal also claimed that Turkish courts included transcripts of unverified phone conversations, declined to provide a copy for further analysis and refused to hear witnesses.

ECHR admitted Soysal’s complaints and ruled that Turkey violated Articles 6/1 and 6/3 of the Convention. The court ordered Turkey to pay the applicant 7,500 euros as non-pecuniary damages and 2,500 as court expenses.

Trial took 3 years

On 7 July 1999 the Ankara Magistrates’ Court ordered the Soysal’s arrest in absentia on suspicion of membership of the PKK, an illegal organization.

On 13 July 1999 he was captured in Chisinau, Moldova, and taken to Turkey on the same day. He was interrogated by MIT (the National Intelligence Organization of Turkey) agents until 21 July 1999.

In July 1999, shortly after being taken to Turkey, Soysal was described by a number of media outlets as the “second man of the PKK”, the “European representative of the PKK”, “a terrorist” and “a traitor to the country”.

On 9 August 1999 the public prosecutor at the Ankara State Security Court filed a bill of indictment against Soysal and two other persons. The applicant was charged with being a leading member of the PKK, whose aim was to bring about the secession of part of the national territory. The charges against the applicant were brought under Article 125 of the former Criminal Code.

The public prosecutor accused the applicant of being one of the leaders of the PKK in Europe and of having been involved in the training of PKK members in Romania. According to the indictment, the applicant had been in contact with Mr Abdullah Öcalan, the leader of the PKK, and had provided him with information about the persons who had been trained. The public prosecutor further noted that when he had questioned Mr Öcalan on 22 February 1999, the latter had maintained that he had given instructions to the applicant regarding that training. Moreover, the leader of the PKK had confirmed the veracity of that statement during his trial on 1 June 1999.

The public prosecutor at the Ankara State Security Court further claimed that during telephone conversations with a number of people in Turkey, the applicant had issued instructions to perpetrate acts of violence following the arrest of Mr Öcalan.

During the second hearing on 14 October 1999 the applicant’s lawyer asked the court, inter alia, to remove the transcripts of the applicant’s alleged telephone conversations from the case file. The public prosecutor demanded that the request be refused, and the court duly dismissed it.

As a result, the public prosecutor alleged that the applicant had issued instructions for hundreds of bombings, fires, hunger strikes, suicide attacks and massacres.

The lawyer requested the court to order a comparative voice analysis and to enquire whether the phone tapping had been conducted in accordance with the legal procedure and on the basis of a court order. He also asked the court to find out the identities of the persons with whom the applicant had allegedly spoken (designated as “X” in the documents in the case file) and to take statements from them about those conversations.

On the same day the Ankara State Security Court accepted the request for a comparative voice analysis and dismissed the remaining requests without providing any reasons.

The court allowed his request and asked TRT (Radio and Television Corporation of Turkey), the national public broadcaster, to assign impartial experts to conduct the analysis and to prepare a report.

 On 25 June 2002 the Ankara State Security Court rendered its judgment in the case. The applicant was convicted of membership of the PKK under Article 168 § 1 of the former Criminal Code and sentenced to eighteen years and nine months’ imprisonment.

According to the court, a direct link between the acts of terrorism, in particular the attack on Mavi Çarşı on 13 March 1999, and the applicant’s instructions could not be established.

On 12 December 2002 the Court of Cassation upheld the judgment of the Ankara State Security Court.

On 30 November 2008 Soysal was released from prison on probation and returned to Germany, where his family were living.
(BIA, September 23, 2014)

35 supporteurs de foot accusés de tentative de coup d'Etat

Un procureur d'Istanbul a requis le renvoi devant un tribunal de 35 membres d'un groupe de supporteurs du club de football du Besiktas d'Istanbul pour leur participation à la fronde antigouvernementale de juin 2013, ont rapporté lundi les médias turcs.

Dans l'acte d'accusation cité notamment par le quotidien Milliyet, le magistrat a accusé les supporteurs du "Carsi" de "tentative de coup d'Etat" contre le gouvernement islamo-conservateur et réclamé contre eux la prison à vie.

Les suspects "ont tenté de répandre une image (des événements) similaire à celle des printemps arabes en fournissant à la presse étrangère des photos d'affrontements aux fins de renverser par des moyens illégaux le gouvernement légal de la Turquie", écrit notamment ce procureur stambouliote.

La date du procès des 35 membres du "Carsi" n'a pas encore été fixée.

La révolte de 2013 avait débuté à la toute fin du mois de mai par la mobilisation d'une poignée de militants écologistes opposés à la destruction d'un petit jardin public, le parc Gezi, en lisière de l'emblématique place Taksim d'Istanbul.

Après une violente intervention des forces de l'ordre le 31 mai à l'aube, la mobilisation s'est muée en une vague de contestation politique sans précédent contre la dérive jugée autoritaire et islamiste du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président.

Pendant trois semaines, plus de 3,5 millions de Turcs ont défilé dans une centaine de villes du pays, lors de manifestations sévèrement réprimées par les forces de l'ordre qui ont fait au moins 8 morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.

Avec de nombreux groupes issus de la société civile turque, le club des supporteurs de Besiktas a été l'un des fers de lance de la contestation.

Politiquement classé à gauche, le "Carsi de Besiktas" se revendique aussi bien de l'héritage laïque du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, que du combat ouvrier contre le capitalisme ultralibéral.

Une responsable pour la Turquie de l'ONG Human Rights Watch, Emma Sinclair Webb, a dénoncé sur son compte Twitter l'acharnement "ridicule" des autorités judiciaires turques contre les supporteurs de Besiktas.

Des procès ont été engagés contre plusieurs centaines de manifestants, dont 26 des chefs présumés de la révolte.
(AFP, 8 sept 2014)

Ilhan Comak convicted as student, half of life spent in jail

İlhan Çomak was sentenced to death in 2000 by the infamous State Security Court run by military judges before the ruling was commuted to life imprisonment on the grounds of good behavior.

İlhan Çomak was arrested in 1994 while studying at university for involvement in Kurdish student groups. Twenty years on, Çomak has now spent half of his life behind bars as a living reminder of the theater that masqueraded as Turkish justice in the dark days of the 1990s, particularly in regards to the Kurdish question.

His case is now being reviewed again after a retrial ordered by the European Human Rights Court (EHCR) started in December last year following a delay of close to eight years.

The court rejected once more lawyers’ demand on Sept. 5 for the release of the plaintiff pending the verdict, after their previous requests were also rejected on the grounds that Çomak could tamper with evidence in the event that he was freed.

One of 2,785 students currently in prison that have mostly been charged with political crimes, Çomak was sentenced to death in 2000 by the infamous State Security Court run by military judges for “actions aiming to separate lands of the nation from the state’s administration,” although he was acquitted on the main allegation that he started forest fires in the name of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK). Subsequent media coverage, however, presented him as a “forest terrorist” even though he was found innocent on the charge. The ruling was later commuted to life imprisonment on the grounds of good behavior.

Çomak was also subjected to torture, particularly during his interrogation at the police station in 1994. His lawyers applied to the EHCR in 2001 for breach of a fair trial, and the Strasbourg-based court eventually ruled in his favor in 2006.

Now 42, Çomak has only been able to see his parents for an hour a week during visits, in addition to a 10-minute weekly phone call. Not dreaming of complete freedom, Çomak was at least hoping to be released pending trial for the remainder of the latest court case. The Constitutional Court twice refused his lawyers’ applications earlier this year, despite having ordered the release of convicts in the Ergenekon and “Balyoz” (Sledgehammer) coup-plot cases.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2014)

sarisuluk
                                                                                Victimes de la police, Sarisülük au milieu

Scandale: Clémence de la justice vis-à-vis d'un policier meurtrier

La justice turque a condamné mercredi à près de huit ans de prison un policier accusé d'avoir tué par balle un manifestant lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013, suscitant la colère des proches de la victime qui ont dénoncé un "Etat meurtrier".

Au terme d'un an d'un procès emblématique de la répression exercée par le gouvernement islamo-conservateur contre le mouvement dit de Gezi, la cour criminelle d'Ankara a reconnu Ahmet Sahbaz, un fonctionnaire de police de 28 ans, coupable de meurtre mais lui a reconnu une série de circonstances atténuantes.

Les juges ont notamment estimé que l'accusé avait été victime de "provocations" de la part des manifestants.

Dans une salle d'audience quadrillée par les forces de l'ordre, ce verdict a été accueilli comme une injure par le public, qui a lancé des bouteilles en direction des juges et scandé des slogans dénonçant "l'Etat assassin".

"Il n'y a rien d'autre à dire. Le système judiciaire a soutenu ce meurtre", a réagi auprès de l'AFP le frère de la victime, Mustafa Sarisuluk. "Cela prouve qu'il est légitime de tuer quelqu'un dans la rue, le meurtrier sera à nouveau libre dans cinq ans", a-t-il ajouté en annonçant que la famille allait faire appel.

Ethem Sarisuluk, un ouvrier communiste de 26 ans, a été abattu d'une balle en pleine tête lors d'une manifestation hostile au gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président, le 1er juin à Ankara. Il était décédé après deux semaines de coma.

Publiées sur les réseaux sociaux quelques heures après les faits, des images vidéo ont montré le policier ouvrant délibérément le feu sur la victime sans menace apparente,
suggérant qu'il n'avait pas agi en état de légitime défense.

Le procureur avait requis une peine de 33 ans de prison contre l'accusé. Il avait également demandé, et obtenu, lors d'une audience en juillet sa mise en détention provisoire, alors qu'il comparaissait libre depuis le début de son procès il y a un an.

- 'Tempête dans ma tête' -

Mercredi, l'accusé et son avocat, Ugur Ceyhan, ont fait feu de tout bois pour réclamer la clémence du tribunal, dans une salle d'audience sous haute tension.

M. Ceyhan a tenté a vain d'obtenir le huis clos et de récuser les juges, au motif qu'ils n'avaient pas protégé l'anonymat de son client et qu'il subissaient des "pressions" des proches de la victime et des manifestants massés devant le tribunal.

L'accusé lui-même a pris longuement la parole pour nier toute intention criminelle.

"Du début à la fin, je n'ai fait que tirer en l'air malgré toutes les pierres qui me visaient", a plaidé M. Sahbaz, "pendant la manifestation, mon bouclier a été troué par les pierres. J'ai dû m'en servir pour protéger des gens".

"Tu te souviens que tu as tué mon frère, chien !", lui a aussitôt lancé la soeur d'Ethem Sarisuluk. "Meurtrier !", a renchéri la salle.

"Vous ne pouvez pas comprendre la peur et la panique qui m'ont saisies au moment de l'incident (...) la tempête dans ma tête ", a insisté le policier, "j'ai été bouleversé par la mort d'Ethem Sarisuluk, quand j'ai appris sa mort (...) je me suis assis et j'ai prié".

L'avocat de la famille de la victime a battu ces arguments en brèche et réclamé la réclusion à perpétuité, dénonçant un "assassinat".

"Les manifestants exerçaient leur droit constitutionnel et protestaient pour des raisons légitimes. Mais la police a répondu par un usage disproportionné de la force, avec des gaz lacrymogènes et des balles en plastique (...) il n'y a eu aucune provocation là-dedans", a déclaré à la barre Murat Yilmaz.

Sitôt le verdict connu, des centaines de manifestants rassemblés à l'appel d'associations de gauche ont hurlé des slogans hostiles au régime de M. Erdogan. "La colère des mères s'abattra sur les meurtriers", ont-ils scandé.

La violence de la répression exercée par la police turque contre les manifestants de Gezi a été sévèrement condamnée par les ONG, qui ont fait de ce procès un test de la volonté du gouvernement de réprimer la brutalité policière.
(AFP, 3 sept 2014)

Nouvelles arrestations de policiers accusés de "complot"

Le gouvernement islamo-conservateur turc a poursuivi lundi son opération de nettoyage de la police en procédant à un nouveau coup de filet visant des dizaines d'officiers accusés de "complot", sur fond de bras de fer avec l'institution judiciaire.

Au petit matin, les forces de l'ordre ont interpellé une trentaine de policiers, dont l'ex-patron de la brigade financière d'Istanbul, Yakup Saygili, à l'origine de l'enquête anticorruption qui a éclaboussé le régime l'hiver dernier, ont rapporté les médias.

Ces fonctionnaires sont soupçonnés d'avoir voulu "renversé le gouvernement", a précisé la chaîne d'information NTV.

Depuis le mois de juillet, plusieurs dizaines de policiers, dont des gradés de haut rang, ont déjà été inculpés et écroués dans le cadre d'une enquête ouverte pour "complot" et "constitution et direction d'une entreprise criminelle".

Le procureur en charge du dossier leur reproche notamment d'avoir écouté illégalement des conversations téléphoniques de l'ancien Premier ministre et nouveau président Recep Tayyip Erdogan pour le compte du mouvement religieux de Fethullah Gülen.

M. Erdogan reproche à son ancien allié Gülen, qui vit aux Etats-Unis depuis 1999, d'être à l'origine des graves accusations de corruption lancées contre lui et son entourage en décembre et d'avoir voulu faire tomber son régime. M. Gülen a toujours démenti.

L'essentiel des éléments à charge qui ont visé l'homme fort du pays a été obtenu par des écoutes téléphoniques et publié sur les réseaux sociaux.

A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan, 60 ans, a été élu chef de l'Etat pour un mandat de cinq ans et a pris ses fonctions jeudi.

Lui comme son nouveau Premier ministre Ahmet Davutoglu ont juré de poursuivre leur combat contre l'organisation de M. Gülen, très influente dans la magistrature et la police, qu'ils accusent d'avoir formé un "Etat parallèle".

- "Interférence" -

"Ce n'est pas la fin de la procédure. Il pourrait y avoir une nouvelle vague (d'arrestations) si de nouvelles informations ou de nouvelles preuves apparaissent", a commenté M. Erdogan lundi avant de prendre l'avion pour Chypre-Nord, destination de son premier voyage officiel de chef de l'Etat.

"Nous suivons tout ça de très près", a-t-il poursuivi devant la presse.

Dans la foulée du scandale de corruption révélé en décembre, le gouvernement a procédé à des purges massives visant des milliers de policiers et magistrats et fait voter une loi renforçant son contrôle sur les nominations de juges et de procureurs, suscitant de nombreuses critiques de l'opposition et de pays alliés de la Turquie.

Dans son discours de rentrée judiciaire, le plus haut magistrat turc a précisément mis en garde lundi le pouvoir politique contre toute "interférence" avec la justice.

"Un pouvoir judiciaire sous l'influence de l'exécutif ne peut pas remplir correctement son rôle qui consiste à empêcher l'arbitraire et l'illégalité", a souligné le président de la Cour suprême d'appel, Ali Alkan.

Signe des tensions qui opposent le pouvoir politique et les juges, le chef de l'Etat et le Premier ministre ont boudé la cérémonie de rentrée judiciaire.

Hasard du calendrier, la presse turque a rapporté lundi que le bureau du procureur d'Istanbul avait prononcé un non-lieu contre 96 personnes poursuivis dans un des volets du scandale de corruption de l'hiver dernier, parmi lesquels l'un des propres fils de l'ancien Premier ministre, Bilal Erdogan.
(AFP, 1 sept 2014)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

RSF: Özkoray's sentence is a clear menace to Turkey’s civil society

An Istanbul criminal court yesterday gave Erol Özkoray, one of Turkey’s leading independent journalists, a suspended sentence of 11 months and 20 days in prison on a charge of defaming President Recep Tayyip Erdogan in his book “ The Gezi Phenomenon .”

The trial, which began on 20 March concluded in a completely irregular manner as neither Özkoray nor his lawyer, Sennur Baybuga, was present when the sentence was passed. Baybuga had asked for the final hearing to be postponed on health grounds.

The duration of the sentence suspension imposed by the court was five years, meaning that Özkoray could be make to serve the jail term if convicted on another criminal charge at any time during the next five years.

Özkoray was found guilty of defaming Erdogan under article 125 of the criminal code in his book about the “Occupy Gezi” protest movement, which the police crushed in the summer of 2013.

He was prosecuted for including many of the anti-Erdogan graffiti that appeared during the protests – slogans such as “Don’t be an ass, listen to the people,” “You are disgraced, resign” and “Tayyip, it is not your fault you were born.”

Özkoray said they deserved to be compiled for the collective memory, especially as a total of eight people were killed and around 10,000 were injured when the police repeatedly used violence to disperse the protests.

“Özkoray’s conviction is designed to send a clear message to Turkey’s civil society,” said Johann Bihr, the head of the Reporters Without Borders Eastern Europe and Central Asia desk.

“The authorities have made an example of Özkoray in order to deter all those who would like to follow his lead. By imposing this disproportionate sentence at the end of an unfair trial, the regime has confirmed its determination to bring all of its critics in Turkish society to heel.”

Winner of the 2014 prize for freedom of thought and expression that is awarded by the Turkish human rights group IHD, Özkoray is above all known for his articles about the army’s influence over Turkey’s politics.

He was prosecuted more than a dozen times from 2000 to 2006, when he edited the Idea Politika website. All of these cases, in which he was usually charged with “denigrating the Turkish armed forces,” ended up being dismissed. This is his first criminal conviction.

Turkey is ranked 154th out of 180 countries in the2014 Reporters Without Borders press freedom index. (RSF, Sept 25, 2014)

Türkçesi: http://fr.rsf.org/IMG/pdf/rsf_erolozkoray_tr.pdf

L’écrivain Erol Ozkoray condamné à 11 mois de prison

L’écrivain et journaliste turc Erol Ozkoray a été condamné aujourd’hui à 11 mois et 20 jours de prison par la cour à Istanbul, pour avoir insulté le premier ministre (maintenant président de la république RTE) dans son livre Le Phénomène Gezi (Gezi Fenomeni).

Erol Ozkoray a été poursuivi sous la pression de l’armée entre 2000 et 2009 dans 16 affaires qui se sont toutes terminées par des acquittements. Dans le magazine politique “ Idea Politika “, et dans ses livres “ What Good is the Army for ? “ [À quoi sert l’Armée ?], et “ La Turquie et le Coup d’État Permanent “ (publié en France et aux USA par les éditions Sigest), il critiquait le rôle de l’armée dans laquelle il voyait comme un obstacle à la démocratie.

Egalement collaborateur à Nouvelles d’Arménie Magazine, Erol Ozkaray avait reçu le 24 avril 2013 la médaille du courage du CCAF pour ses engagements démocratiques et contre le négationnisme. Il avait aussi participé à l’appel en faveur de la loi Boyer en 2011 avec Charles Aznavour, Robert Guédiguian, Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray. Au regard de l’absurdité des charges retenu contre lui dans ce procès, la question se pose de savoir si ce ne sont pas ses engagements sur la question du génocide arménien que les autorités turques sont en train d’essayer de lui faire payer ?

Ozkoray a reçu le “ Prix 2014 de la Liberté de Penser et d’Expression “ de l’Association des Droits de l’Homme.

mardi 23 septembre 2014,
Jean Eckian ©armenews.com

HRW urges Turkey to overturn new Internet amendments

Human Rights Watch (HRW) has released a statement on its official website in which it harshly criticizes new amendments to Turkey's Internet law that grant the Telecommunications Directorate (TİB) broad powers to block websites and to amass users' Internet activity data, saying that those amendments should be overturned.

The HRW statement said the new measures deepen existing Internet censorship in Turkey, increase surveillance of Internet users and violate privacy.

“After hosting the 2014 Internet Governance Forum, Prime Minister [Ahmet] Davutoğlu's new government has adopted even more provisions to restrict free speech online and the privacy of Internet users,” said Emma Sinclair-Webb, senior HRW Turkey researcher.

“These measures would violate basic rights protected in the Constitution and guaranteed under international law, and should be struck down.”

Parliament adopted amendments to an existing law on Sept. 10, 2014, widening the powers of TİB with two new measures. TİB is a regulatory body and its head is appointed by the government. Back in July, then-Prime Minister and current President Recep Tayyip Erdoğan said he would like to see the body managed by the National Intelligence Organization (MİT), though the current TİB head is already a former MİT operative.

With the amendments, one new measure is that TİB can have a website shut down within four hours on the grounds of ensuring national security or public order or of preventing a crime from being committed.

Within 24 hours, TİB must submit its order to a court, which then has 48 hours to uphold or overturn it. But “courts have tended to accede to government requests to block websites with apparent minimal, if any, scrutiny, raising questions about whether the court review would constitute an effective safeguard. Over the past year, [TİB] moves to block YouTube and Twitter -- in the case of Twitter, right after the prime minister called for blocking it -- were subsequently sanctioned by court orders relating to particular content,” according to HRW.

“The broad power to block sites granted to the TİB under the law hugely increases the scope for arbitrary decisions violating rights to free speech and access to information online,” the rights group said.

The second measure allows TİB to obtain Internet traffic data from Internet service providers (ISPs) without a court order and will provide this data to the relevant authorities if a court order so demands.

In an earlier version of the law, TİB was only authorized to collect Internet traffic data from ISPs based on a court ruling reached as a result of an ongoing legal investigation. In the February version of the Internet law, TİB was granted the power to block access to any content on a web portal without a court order, but only if the content constituted an invasion of privacy.

Internet traffic data reveals the websites a person has visited, how much time he or she has spent on a website and with whom a person communicates via e-mail.

HRW says the storage of this kind of information runs the risk that it could be used to aid in the political profiling of people.

The group says this is not just a violation of the right to privacy, but it “could harm a range of other rights like freedom of expression, association or the right to health.”

“The retention of metadata by the Telecom Directorate is deeply worrying because it gives the body the direct capacity to conduct surveillance on people's Internet use,” Sinclair-Webb said. “The Turkish government very publicly champions the privacy rights of politicians but doesn't believe in ordinary people's right to privacy.”

HRW points out that “no prior consultation” was made on the two articles concerning the Internet law and says they were “slipped into the bill at the last minute” two days before it was passed in Parliament and four days before Erdoğan approved it.

The rights group statement concluded: “Due to the controversial nature of the new measures and the threat they pose to fundamental freedoms, it is expected that the Constitutional Court will be asked to rule on their compatibility with the Turkish Constitution, which guarantees freedom of expression and access to information and incorporates the supremacy of Turkey's international human rights treaty obligations over domestic legislation.”

“The latest steps are the latest blow to net freedom and privacy rights in a year in which Turkey unlawfully blocked both Twitter and YouTube. … They should be reversed now, before Turkey has to account for and redress these violations at regional and international levels,” Sinclair-Webb said. (TODAY'S ZAMAN, Sept 16, 2014)

Gün TV punished for broadcasting 'The Pianist' movie

Gün (Day) TV, a local TV station broadcasting in Amed, has been punished by RTÜK (radio and television supreme council) for broadcasting 'The Pianist', which won awards at Cannes and the Oscars.

RTÜK has issued a caution to Özgür Gün TV for showing 'The Pianist', a film directed by Roman Polanski, which tells the story of a Jewish pianist who is sent to a concentration camp. RTÜK claimed the +18 symbol used at the start of the movie to warn viewers the film was not suitable for children was subsequently removed. The movie was shown on 14 August between 20.54 and 23:24.

The 4 members of RTÜK from the contingent of CHP (People’s Republican Party), MHP (Nationalist Action Party) and HDP (People’s Democracy Party) objected to the decision to caution the TV station, but were outvoted by the 5 members elected from the contingent of the AKP governing party.

A CHP member of RTÜK, Ali Öztunç, speaking to Hürriyet newspaper, said: "it is ridiculous that a film which has gained awards, and been watched by millions of people worldwide, and been broadcast in Turkey dozens of times, is being punished by RTÜK. The movie tells the story of one of the biggest genocides in the world. All the world media derided RTÜK when it punished the video clips of Rihanna and Shakira. Unfortunately, we will experience the same thing. This shows that  RTÜK lives in a different world and has a different agenda.”
(ANF, Sept 14,  2014)

Censure et surveillance d’Internet : Ankara poursuit sa fuite en avant

L’Assemblée nationale turque a adopté, le 10 septembre 2014, deux amendements de dernière minute qui renforcent la censure d’Internet dans le pays. La liste des motifs permettant à la TIB (Haute Instance des Télécommunications) de bloquer temporairement un site internet sans décision de justice est fortement élargie. L’institution est aussi habilitée à collecter les données de connexion des internautes, indépendamment de toute enquête en cours.

Des motifs de blocage toujours plus larges

A peine refermées les portes de l’Internet Governance Forum (IGF) à Istanbul, les autorités turques démontrent, si besoin était, leur détermination à aller plus loin en matière de censure du Net. Depuis février dernier, la TIB peut déjà ordonner le « blocage préventif » de sites internet en cas d’« atteinte à la vie privée » ou de contenus « discriminatoires ou insultants ». Un amendement adopté le 10 septembre prévoit qu’elle puisse aussi le faire en cas d’« atteinte à la sécurité nationale », pour « protéger l’ordre public » ou pour « prévenir la commission d’un crime ».

Le dispositif reste celui qui est en place depuis février : les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont quatre heures pour mettre en œuvre le « blocage préventif » ordonné par la TIB ; un juge, saisi dans les 24 heures par l’institution, doit le valider dans les 48 heures. Le directeur de la TIB n’a besoin d’aucun dépôt de plainte pour ordonner un tel blocage.

En mars dernier, en l’absence de disposition légale relative à la « sécurité nationale », la justice turque avait invoqué une « offense à la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk », le fondateur de la République turque, pour justifier le blocage de YouTube. Le site de partage de vidéos avait été utilisé pour divulguer le contenu de discussions officielles sur la Syrie au ministère des Affaires étrangères. Si l’amendement est définitivement adopté par l’Assemblée nationale turque et promulgué par le président, les autorités n’auront plus besoin de recourir à de telles contorsions et pourront assumer un blocage au nom de la « sécurité nationale ». Un terme d’autant plus inquiétant qu’il est extrêmement vague et large.

« Le blocage administratif d’un site internet, même pour 48 heures, viole la séparation des pouvoirs et la liberté de l’information, rappelle Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. En multipliant les possibilités de recourir à un tel blocage, les autorités affirment une fois de plus leur volonté de contrôle d’Internet. Les ressources en ligne jouent un rôle d’autant plus crucial pour l’information des citoyens turcs, que les pressions sur les médias traditionnels s’accentuent. Nous demandons au président de la République, Recep Tayyip Erdogan, de ne pas promulguer ces amendements. »

La surveillance des internautes renforcée

Un autre amendement, introduit le 8 septembre et voté deux jours plus tard, permet à la TIB de collecter l’ensemble des données de connexion des internautes, indépendamment de toute poursuite judiciaire. Une disposition similaire, incluse dans le texte voté en février, avait été supprimée à la demande du président de la République d’alors, Abdullah Gül. Si les fournisseurs d’accès étaient tenus de conserver les données de connexion entre six mois et deux ans, la TIB ne pouvait donc jusqu’à présent y accéder qu’après une décision de justice, dans le cadre de procédures judiciaires visant un internaute en particulier.

Les autorités mettent en avant un souci d’efficacité : « Lorsque les tribunaux réclamaient […] certaines données liées au trafic internet, ils mettaient au moins un mois à les obtenir. Cela causait un retard considérable. Quand ces informations seront stockées directement par la TIB, il sera possible d’agir rapidement lorsqu’un juge en fera la demande », ont déclaré des fonctionnaires au journal Hürriyet. Les données en question incluent les sites internet visités, le temps passé sur chacun d’entre eux, et les destinataires des emails envoyés.

Les nouveaux pouvoirs de la TIB ont été utilisés à plusieurs reprises ces derniers mois pour censurer les contenus critiques des autorités sur Internet. La publication d’enregistrements compromettants pour les autorités, accusées de corruption en pleine période électorale, a entraîné le blocage de Twitter et YouTube, mais aussi des plate-formes Vimeo et Soundcloud ou encore de sites d’information tels que yenidonem.com et vagus.tv. Le 6 septembre, la plate-forme issuu.com a été bloquée par la TIB en relation avec la couverture d’un magazine, Demokrati, qui reprenait la photographie controversée d’un conseiller du Premier ministre frappant un manifestant.

L’extension des pouvoirs de la TIB inquiète d’autant plus la société civile turque que Recep Tayyip Erdogan a fait part de son intention d’abolir cette institution et de transférer ses compétences aux services des renseignements (MIT), directement placés sous son autorité. Depuis une réforme promulguée en avril, la MIT instaure déjà une surveillance généralisée des citoyens et des médias turcs. Cette réforme a également soustrait les services de renseignement à la curiosité de la justice et des journalistes d’investigation : ces derniers risquent jusqu’à neuf ans de prison s’ils révèlent des informations émanant de la MIT.

Reporters sans frontières, Amnesty International, Human Rights Watch, l’Association des Journalistes de Turquie (TGC) et l’Association pour une Informatique alternative ont dénoncé l’extension de la censure d’Internet par les autorités turques, lors d’une conférence de presse à Istanbul, le 4 septembre, en marge de l’IGF. Les organisations ont particulièrement mis en cause le rôle de la TIB et de la MIT dans cette dérive. (RSF, 11 sept 2014)

Le gouvernement veut encore renforcer son contrôle sur internet

Le gouvernement islamo-conservateur turc a déposé un texte de loi destiné à renforcer un peu plus ses pouvoirs administratifs de contrôle d'internet, nouvel étape du bras de fer engagé par le régime d'Ankara avec les utilisateurs des réseaux sociaux.

Introduite par le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) dans un projet de loi fourre-tout, cette nouvelle disposition autorise l'autorité de régulation des télécommunications (TIB) à interdire, sans décision de justice, l'accès à un site afin de "protéger la sécurité nationale et l'ordre public ou empêcher un crime".

Selon ce texte dont l'AFP a obtenu une copie, le fournisseur d'accès devra exécuter l'ordre de blocage de la TIB, ou retirer le contenu mis en cause, dans les quatre heures.

En plein scandale de corruption visant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, élu président en août, le Parlement turc avait déjà adopté en février une loi controversée permettant au pouvoir politique de bloquer un site, mais à la condition d'obtenir confirmation sous deux jours par une décision de justice.

Le nouveau texte déposé lundi au Parlement permet également à la TIB de surveiller les activités des internautes sur le web et de stocker elle-même, pendant deux ans, toute information utile à ce sujet.

La loi de février n'autorisait ce stockage que par les fournisseurs d'accès et la TIB ne pouvait en obtenir une copie que sur décision de justice.

Comme celui adopté en février, ce nouveau projet de loi a suscité de vives critiques.

"Le président (de la TIB), qui n'a aucune responsabilité juridique, peut fermer n'importe quel site qu'il n'apprécierait pas simplement prétendant qu'il menace l'ordre public", a protesté sur son compte Twitter Kerem Altiparmak, un expert en nouvelles technologies qui enseigne à l'université d'Ankara.

Ces nouvelles mesures interviennent une semaine après la tenue à Istanbul d'un forum sur la gouvernance d'internet organisé par l'ONU, au cours duquel de nombreux intervenants ont dénoncé les pratiques "liberticides" d'Ankara en la matière.

Pour faire taire les accusations de corruption lancées contre lui à la veille des élections municipales de mars, M. Erdogan avait ordonné le blocage de Twitter et YouTube, suscitant un tollé dans l'opposition, la société civile et à l'étranger. Il avait été contraint de le lever quelques semaines plus tard sur ordre de la Cour constitutionnelle.

Dernière mesure en date, la TIB a bloqué samedi l'accès en Turquie à une plateforme de publication qui avait diffusé un magazine suédois dont la couverture reproduisant la photo d'un conseiller de M. Erdogan en train de frapper à terre un manifestant.
(AFP, 9 sept 2014)

Exhibition to commemorate murdered journalists

The personal belongings of former revolutionary leaders and assassinated journalists will be exhibited at a temporary “Shame Museum” organized by the Revolutionary 78ers Federation, an organization founded by members of a leftist youth movement.

The bloodstained shirt of Abdi İpekçi, the editor-in-chief of Daily Milliyet who was shot dead by ultra-nationalists Mehmet Ali Ağca and Oral Çelik, is among the items that will be included at the exhibition’s opening on Sept. 12, which will mark the anniversary of the 1980 coup. On May 13, 1981, Ağca attempted to assassinate Pope John Paul II at St. Peter’s Square in the Vatican City.

The belongings of another journalist, Metin Göktepe, the Evrensel journalist who was beaten to death by policemen in 1996, will also be displayed at the event.

For the first time, the private belongings of singer Ahmet Kaya will also be exhibited.

Other objects to be displayed include jumpers belonging to revolutionary leaders Mahir Çayan and Deniz Gezmiş.

Also, a “Laughing Women” exhibition in protest against Deputy Prime Minister Bülent Arınç’s recent controversial statement claiming women should not laugh in public, as well as the belongings of 32 people killed during a prison uprising in the western province of Çanakkale in 2000, will be included in the program.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2014)

Sommet sur internet: la Turquie critiquée pour ses pratiques "liberticides"

La Turquie accueille depuis mardi à Istanbul le 9e forum de l'ONU sur la gouvernance d'internet en position d'accusée, quelques mois après le blocage des réseaux sociaux qui en a fait l'un des pays les plus répressifs sur le "web".

Dès l'ouverture des débats, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara, hôte de ce sommet qui doit réunir pendant quatre jours quelque 2.500 délégués (gouvernements, entreprises, ONG), a essuyé les critiques de nombreux intervenants.

Sans jamais citer la Turquie, le secrétaire général adjoint des Nations unies Thomas Gass a ouvert le bal pour regretter qu'"internet ait fait l'objet d'interdictions dans différents pays" et dénonçant la "censure" qui y sévit en général.

"La gouvernance d'internet doit s'appuyer sur des principes qui protègent les libertés en ligne et assurent l'accès de tous", a-t-il ajouté.

En termes tout aussi diplomatiques, la sous-secrétaire d'Etat américaine Catherine Novelli a souligné que son pays continuait à "discuter avec (Ankara) de l'importance de l'ouverture" et s'est réjouie de "la décision de la Cour constitutionnelle turque de lever les interdictions" imposées par les autorités.

En mars dernier, à la veille d'élections locales cruciales, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président, avait ordonné le blocage de Twitter et YouTube, accusés de colporter des accusations de corruption qui ont éclaboussé son régime.

Au nom de la protection du droit à la vie privée, son gouvernement a fait voter dans la foulée une nouvelle loi renforçant le contrôle administratif des contenus d'internet, largement qualifiée de "liberticide".

Saisie par l'opposition, la plus haute juridiction turque, la Cour constitutionnelle, a jugé ces mesures illégales et ordonné leur levée quelques semaines plus tard.

Mais de nombreuses voix ont rappelé mardi que les internautes turcs étaient toujours la cible des autorités. Le mois dernier encore, le nouveau président Erdogan s'est plu à répéter tout le mal qu'il pensait des réseaux sociaux en comparant Twitter au "couteau dans les mains d'un meurtrier".

- Internautes poursuivis -

"Le parti au pouvoir a répondu aux critiques en renforçant la censure d'internet et en poursuivant les utilisateurs des réseaux sociaux", a dénoncé Cynthia Wong, de Human Rights Watch (HRW), "les délégués à ce forum ne doivent pas passer sous silence la vision très restrictive de la Turquie en matière de droits sur internet".

Hasard du calendrier judiciaire turc, ce forum s'ouvre au moment où 29 Turcs sont poursuivis par un tribunal d'Izmir (ouest) pour avoir relayé des appels à manifester pendant la grande fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie en juin 2013.

Accusés d'"incitation à violer la loi", ils risquent de se voir infliger une peine de trois ans de prison.

Face à ce tir de barrage, les représentants du gouvernement ont tenté d'esquiver la controverse.

Le président de l'autorité gouvernementale des télécommunications (BTK), Tayfun Acarer, s'est félicité, chiffres à l'appui, de la démocratisation de l'accès à internet. "La fracture numérique s'est réduite", s'est-il contenté de noter.

Le ministre des Télécommunications Lutfi Elvan a, quant à lui, insisté sur la nécessaire surveillance des autoroutes de l'information. "Soit nous parvenons à unir nos forces pour contribuer à un avenir meilleur, soit nous allons créer une plateforme qui permet aux crimes de proliférer", a mis en garde M. Elvan.

Une préoccupation partagée par son collègue russe Rachid Ismaïlov, dont le pays est aussi épinglé pour ses restrictions à l'usage d'internet et qui a plaidé pour un équilibre entre "la protection des droits de l'Homme et la sécurité sur internet".

"L'intérêt de ce type d'événement est de rappeler à la Turquie que si elle veut faire partie des pays qui respectent la liberté d'expression et la liberté sur internet, elle doit modifier ses pratiques, et le faire très rapidement", a indiqué à l'AFP le représentant d'Amnesty International en Turquie, Andrew Gardner.
(AFP, 3 sept 2014)

RSF: La Turquie, ennemie d’Internet ?

Le forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF) se tiendra du 2 au 5 septembre 2014 à Istanbul. Reporters sans frontières sera présente pour dénoncer l’aggravation de la situation de la liberté de l’information en Turquie et rappeler que son respect doit être au coeur de tout modèle de gouvernance d’Internet.

Après l’Azerbaïdjan en 2012, 160ème pays sur 180 au Classement mondial 2014 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, puis l’Indonésie (132ème) en 2013, c’est au tour de la Turquie, (154ème), d’accueillir le Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF).

Créé en 2005 et placé sous l’égide de l’ONU, l’IGF est un espace neutre où les Etats, les entreprises et la société civile discutent des mécanismes de la gouvernance d’Internet. La mission de l’IGF telle que définie dans le paragraphe 72 de l’agenda de Tunis est d’"identifier les problèmes émergents, les porter à l’attention des organes concernés et du grand public, et lorsque cela s’avère nécessaire, faire des recommandations".

Reporters sans frontières souhaite que, conformément au mandat du forum, les assauts liberticides des autorités turques à l’encontre d’Internet soient évoqués à l’occasion de l’IGF d’Istanbul. Le 4 septembre, Reporters sans frontières organisera sur place une conférence de presse avec Amnesty International, Human Rights Watch, l’Association turque des Journalistes (TGC) et l’Association pour une informatique alternative (Alternatif Bilisim Dernegi) afin de mettre à l’agenda de l’IGF l’inquiétante dégradation de la liberté de l’information en Turquie. L’Association pour une informatique alternative organise également un forum parallèle, l’Internet Ungovernance Forum, auquel RSF prendra part.

L’autoritarisme de Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre pendant onze ans, puis élu Président de la République le 10 août 2014, est de plus en plus critiqué au sein de la société turque. L’ampleur du mouvement de contestation antigouvernementale ’Occupy Gezi’ constitue un symptôme éloquent du ras le bol de la société civile face à un pouvoir de plus en plus crispé.

Discutée dès décembre 2014 puis adoptée en février 2014, la réforme de la loi 5651 sur Internet a renforcé les pouvoirs de la Haute instance des télécommunications, la TIB, autorisant celle-ci à bloquer de manière ’préventive’ des sites internet sur la base de motifs aussi flous que la présence de contenus « discriminatoires ou insultants à l’égard de certains membres de la société ». Les services de renseignement turcs (MIT) ont également vu leurs pouvoirs élargis avec une loi obligeant toute personne publique ou morale, médias compris, à leur fournir toute donnée requise, sur simple demande, piétinant au passage la protection des sources des journalistes. Enfin, les discussions entre les autorités turques et les sociétés américaine et suédoise Procera Network et NetClean, pour l’acquisition de logiciels de surveillance du réseau, constituent un motif d’inquiétude supplémentaire.

En mars 2014, à la veille des élections municipales, la Turquie a rejoint le cercle restreint des pays à avoir bloqué durablement Twitter et YouTube, aux côtés d’Etats aussi répressifs que la Chine, l’Iran, le Vietnam, le Pakistan, la Corée du Nord, ou l’Erythrée... Reporters sans frontières rappelle que le rapport de 2011 du rapporteur spécial pour la liberté d’expression, Franck La Rue, reconnait l’accès à Internet comme un droit fondamental. (RSF, 2 sept 2014)

Freedom of press suffers heavily at hand of government

The government was harshly criticized in a new report on the freedom of the press for intimidating critical media outlets and journalists through tax fines and court cases, thereby dealting a huge blow to the freedom of the press.

“The ruling AKP [the opposition's way of saying the Justice and Development Party (AK Party)] has tried to intimidate journalists through court cases due to the reports and columns they write,” said former AK Party deputy İhsan Bal said in a report that he published in August.

According to another recent report by the Confederation of Revolutionary Workers' Unions (DİSK) about media workers, 981 members of the press were dismissed in the first half of the year, some due to government pressure. “The media is under heavy government pressure, the likes of which it has never experienced in the past, with pressure on everyone in the industry, from the bosses down to the reporters,” Bal said in his report.

“In terms of freedom of the press, Turkey is in a miserable position,” Yusuf Kanlı, a columnist for Hürriyet Daily News, told Today's Zaman.

The government's pressure on the media -- which is considered in a checks-and-balances system in democratic countries to be the fourth power after the executive, legislation and judiciary --puts democracy in Turkey in a very fragile situation.

Kanlı, who directed this year's Press for Freedom project, initiated by the Turkish Journalists Association (TGC), is skeptical about Turkish democracy. “We pretend that [we live in a] democracy, but unfortunately, there is no democracy,” he said. Underlining that democracy is not just about elections and that ballot boxes also exist in dictatorships, Kanlı stressed that the freedom of the press, thanks to which people are properly informed, is essential for a proper democracy.

Bal's report noted that as a result of the witch-hunt against the Hizmet movement that the government launched following a graft probe that went public in December, a significant number of media members working for pro-government media outlets were dismissed. “At least 210 journalists lost their jobs in the month of April alone. In 2013, 131 journalists lost their jobs. As a result of the mounting [government] pressure [on the media] following the Gezi protests [of last summer], 94 journalists were fired, while 37 others were forced to resign.”

The report, which draws attention to the government's pressure on the media and the problems facing members of the press, said: “Mehmet Baransu and Murat Şevki Çoban [a columnist and managing editor, respectively, for the Taraf daily] are being tried in a court case [regarding a news report they published] in which they might get a sentence of up to 52 years.” 

Noting that it would not be possible to talk about the freedom of the press in a country where 981 journalists lost their jobs in the first half of 2014, the report said: “In the period between April and June 2014, 15 court cases were launched against journalists for crimes related to the Counterterrorism Law. Based on claims of insulting [former] Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, 38 people were sentenced to two years, 15 days in prison and [were levied] fines of TL 277,400  [$128,000].”

Several journalists who have lost their jobs in the past year due to government pressure established a civil society organization called Platform for Independent Journalism (P24) at the beginning of the year. “P24 is a timely initiative to support and promote editorial independence in the Turkish press at a time when the journalistic profession has been under fierce commercial and political pressure,” the founders write on the P24 website.

“The media is under political pressure. [The government] has formed a media of its own. …This is not something to brag about,” Doğan Akın, the editor-in-chief of the T24 news portal, told Today's Zaman. Akın, who noted that the media is the main tool for freedom of expression, and that pressure on the media does not befit a country governed by rule of law, added: “I see a tendency [in the government] towards becoming more authoritarian.”

Critical media outlets have been intimidated (through inspections) by the Ministry of Finance and the Radio and Television Supreme Council (RTÜK), while pro-government media has gotten the lion's share of advertisements given by state institutions, the report said.  

In the report drawn up by Bal, who resigned from the ruling party late last year after it was announced that prep schools would be shut down, it was noted that the AK Party has tried to shape the mainstream media to eliminate criticism of government instead of fostering pluralism in the media.

Bal, who underlined that the media has been shaped through a “carrot-and-stick” policy, said in the report that the media is being bullied into conforming with the line of the government under the threat of being confronted with tax fines by the Ministry of Finance and with fines such as broadcasting blockages and administrative fines.

Not only is it true that the bosses of critical television stations and print media fear that they will not be allowed to win public tenders, but critical media outlets are also punished by being not allowed to cover government-led events. Members of several media outlets were not granted permission to cover a recent extraordinary AK Party congress.

It was also said in the report that the government has a “pool media” composed of six dailies and television channels in its service, and that a group of 9,000-10,000 pro-government AK trolls act in an organized way on social media, creating fake Twitter accounts to support the government and to intimidate those who criticize it.

In Bal's report, it was noted that even former President Abdullah Gül and his family were targeted by AK trolls when Gül signaled in recent months that he differed from the government's line of thinking over various issues. “News portals such as medyagündemi, Haber10, Son TV [and] ensonhaber.com are being used for propaganda purposes,” the report added.

Based on an AdEx 2014 report by the Nielsen Company, Bal's report also said pro-government media outlets get incomparably more advertisements from public institutions despite the inferior circulation figures that most have. “In the first six months of 2014, the Sabah, Star and Milliyet [dailies, which are pro-government] got the top positions in terms of advertisements given to dailies. Cumhuriyet, Zaman, Bugün and Sözcü [dailies critical of the government] got the last four places among the [nation's] 18 dailies. [Public] Companies placed the Sabah daily, which has a circulation figure that is less than one-third that of the Zaman daily, 22 times more ads than Zaman [and] around 17 times more ads than Star, which has a circulation figure of around one-eighth that of Zaman.

In the report, Bal cited what the Taraf daily has been put through as an example of government's attempts to intimidate critical media outlets through tax inspections.

In February of this year, the Tax Inspection Council Administration issued a TL 5.5 million fine to the Taraf daily for not adding value-added-tax (KDV) in the sale of its scrap paper to paper mills. “The Sabah, Star and Yeni Şafak [all pro-government dailies] also listed the KDV as ‘0' for their sales of scrap paper, but they did not receive any fines, as their act was considered a ‘routine practice',” Bal noted in the report.

The fine Taraf is confronted with was harshly criticized by press freedom advocacy groups that accuse the government of attempting to make the daily to toe the line for the government.

Media Ethics Council (MEK) President Halit Esendir described the fine on Taraf as an intimidation tactic directed at the Turkish press. “We haven't seen such practices for a long time in Turkey. I hope the government changes its course and Turkey returns to normalcy,” he said.

Bal stated that the government's pressure on critical media outlets has increased following December's graft probe, which led to four Cabinet members leaving their posts.

Mahir Zeynalov, a reporter who was working for the Today's Zaman, was forced to leave the country because of posting tweets critical of the government, he noted. Zeynalov left Turkey for his native Azerbaijan in early February following a government decision to deport him for his tweets. The deportation of Zeynalov left foreign journalists based in Turkey feeling uneasy.

Foreign members of the press based in Turkey who spoke to Today's Zaman at the time said Zeynalov's deportation reflects a severe crisis of press freedom in Turkey. “[It was] quite shocking and disgusting. I'm new to Turkey and [have been] working here only for half a year. The fact that the new Internet law passed and then Zeynalov was deported shows that Turkey is so far away from reaching democracy,” said Hasnain Niels Kazim, a reporter for the German Der Spiegel weekly.

Due to increasing government pressure over the media since the Gezi Park protests that broke out at the end of May last year, Freedom House downgraded Turkey from the “Partly Free” to “Not Free” category in its “Freedom of the Press 2014” report.

Noting that constitutional guarantees of the freedoms of press and expression are only partially upheld in practice in Turkey, the report, which was issued in May by Freedom House, a US-based watchdog dedicated to the expansion of freedom around the world, said: “In Turkey, dozens of journalists were forced from their jobs in apparent connection with their coverage of politically sensitive issues like negotiations between the government and the Kurdistan Workers' Party [PKK], the Gezi Park protests or official corruption scandals.”

The Freedom House report also stated: “The firings highlighted the close relationship between the government and many media owners, and the formal and informal pressure that this places on journalists.” (TODAY'S ZAMAN, August 31, 2014)


Kurdish Question / Question kurde

Demirtas s'est rendu dans la ville de Kobané assiégée par les djihadistes

demirtas
(Photo: ANF)


L'un des chefs du principal parti kurde de Turquie s'est rendu mardi dans la ville syrienne d'Aïn al-Arab assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et a pressé la Turquie d'intervenir rapidement pour venir en aide à sa population kurde.

"Nous avons traversé (le frontière) jusqu'à Kobané (nom kurde d'Aïn al-Arab) et nous y avons rencontré un responsable du PYD (la branche militaire du Parti kurde syrien de l'Union démocratique)", a raconté le coprésident du Parti démocratique populaire (HDP), Selahattin Demirtas, à son retour au poste-frontière turc de Mursitpinar (sud).

"Les terroristes n'étaient qu'à deux kilomètres. Kobané est assiégée de tous les côtés par les combattants de l'EI", a-t-il poursuivi devant la presse.

M. Demirtas a profité de l'occasion pour exhorter le gouvernement islamo-conservateur turc à prendre des mesures contre les jihadistes.

"La Turquie peut réduire la déception qu'elle a causée dans sa population en intervenant", a-t-il plaidé. "Si tous le monde conjugue ses forces, personne ne peut battre un peuple qui défend une cause légitime".

Après l'avoir explicitement refusé, la Turquie semble prête à participer à son tour à l'intervention militaire engagée par la coalition formée par les Etats-Unis contre les combattants sunnites radicaux de l'EI, accusés de multiples exactions en Irak et en Syrie.

Accusée d'avoir soutenu, voire armé, les groupes rebelles les plus extrémistes engagés dans la guerre contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, dont l'EI, Ankara a longtemps justifié son refus d'intervenir par la nécessité de protéger ses 46 ressortissants retenus en otage depuis juin par l'EI au consulat turc de Mossoul (Irak).

- Déploiement de force -

Depuis leur libération le 20 septembre, le pouvoir turc a totalement changé de discours et répété qu'il était prêt à rejoindre la coalition antijihadiste qui mène des frappes aériennes contre l'EI, sous une forme qui reste à définir.

Le Parlement turc doit débattre jeudi de résolutions destinées à permettre à l'armée turque de s'engager en Syrie et en Irak.

M. Demirtas a également souligné l'importance d'un engagement turc contre l'EI pour la réussite du processus de paix engagé en 2012 entre le gouvernement et le mouvement rebelle kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"L'attitude de la Turquie vis-à-vis de la +résistance+ est en contradiction avec sa volonté de faire la paix sur son sol", a-t-il noté en référence aux réticences des autorités turques à autoriser le retour en Syrie des Kurdes désireux d'y combattre.

"Les Kurdes ne sont pas une menace pour la Turquie", a assuré le coprésident du HDP.

La Turquie a renforcé lundi son dispositif militaire autour du poste-frontière de Mursitpinar, distant de quelques kilomètres à peine d'Aïn al-Arab, après la chute de plusieurs obus de mortier sur son territoire.

Une cinquantaine de chars, véhicules blindés et autres pièces d'artillerie étaient déployés mardi face à la Syrie, a constaté un photographe de l'AFP.

La coalition menée par les Etats-Unis a mené mardi des frappes contre le groupe Etat islamique dans le secteur d'Aïn al-Arab, alors que des habitants de la ville à majorité kurde continuaient à rejoindre la frontière turque.

L'offensive des jihadistes dans cette région, débutée mi-septembre, a poussé plus de 160.000 personnes à trouver refuge en Turquie.
(AFP, 30 sept 2014)

KCK: Kurds have doubts about international coalition

The KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council Presidency has issued a statement drawing attention to the fact that international powers that claim to have set up a coalition to combat ISIS have not intervened in Kobanê.

The KCK said that in Kobanê a struggle similar to the resistance against fascism during WWII had been displayed, adding that the international coalition had not intervened against ISIS. Remarking that the encouraging of ISIS by coalition war planes bombing other places will not be accepted, KCK stressed that if there is a tragedy in Kobanê then the Kurds and public opinion will hold Turkey, the USA, Europe and the other countries in the coalition responsible.

'It is not acceptable for coalition war planes to strike other places'

"The bombing of other places in Syria and Iraq while ignoring Kobanê has aroused suspicion amongst the Kurds and public opinion. If there is a tragedy in Kobanê then the Kurds and public opinion will hold Turkey, the USA, Europe and the other countries in the coalition responsible. It is not acceptable for coalition war planes to strike other places while there is a great resistance going on against ISIS in Kobanê", KCK said and described the attacks of the Turkish state at the Kobanê border as a war against the Kurdish people.

'Revolutionary forces in Rojava are putting up a resistance'

The KCK statement underlined that; "The people of Kobanê and YPG and YPJ fighters have been resisting heroically for 13 days. This resistance, one of the greatest ever seen, is not just for the Kurdish people but is for all humanity, first and foremost the peoples of the Middle East. The revolutionary forces in Rojava are putting up a resistance similar to that displayed against fascism in the Second World War."

'They want to be saviours once massacre has taken place'

Remarking that the whole world watches in astonishment while the international coalition strikes other places in Syria and Iraq and ignores what is going on in Kobanê, KCK said this has also aroused suspicion, adding; “If they are reckoning on waiting until a slaughter has taken place and then intervening, as is usually the case, then no one will accept this. Humanity demands something be done before a massacre takes place.”

'Turkish state's complicity in crime has been seen again'

“The Turkish state, which says it will join the coalition, is constantly opening fire on YPG fighters and vehicles and obstructing their movement. It has also fired on the people of Kobanê, killing one and wounding two others, demonstrating its complicity with ISIS”, KCK recalled, adding that in this way Turkey has declared war on all the people of Kurdistan. KCK pointed out that the Kurdish people should respond to this by stepping up their struggle.

'They are encouraging ISIS by hitting other places'

The KCK statement emphasised that "If today Kobanê is under attack it is because the Rojava revolution resisted ISIS fascism before anyone else. If there is a tragedy in Kobanê then the Kurds and public opinion will hold Turkey, the USA, Europe and the other countries in the coalition responsible.” KCK also stated that it is not acceptable for coalition war planes to strike other places while there is a great resistance going on against ISIS in Kobanê.

The KCK ended the statement by calling on all the peoples of the world to support the resistance of the people of Kobanê, to repulse and defeat ISIS fascism and make the Kobanê resistance the beginning of the end for this fascism.
(DIHA, Sept 28, 2014)

Des centaines de Kurdes forcent la frontière pour passer en Syrie

Des centaines de Kurdes turcs et syriens ont abattu la barrière qui marque la frontière entre les deux pays et sont entrés en Syrie avec l'intention d'y rejoindre les forces kurdes qui combattent les jihadistes autour d'Aïn al-Arab, a constaté un photographe de l'AFP.

Réunis côté turc à l'appel de plusieurs mouvements kurdes, les manifestants ont réussi à créer une brèche dans les barbelés qui séparent la Turquie et la Syrie, à quelques centaines de mètres du poste-frontière turc de Mursitpinar (sud).

Une fois côté syrien, ces manifestants ont été accueillis par des combattants du mouvement syrien PYD, la branche militaire du Parti kurde de l'Union démocratique (PUD), qui tentent de freiner la progression de l'EI vers Aïn-al-Arab, à une poignée de kilomètres à peine de la frontière turque, a rapporté l'agence de presse kurde Firat.

Les forces de sécurité turques ne sont pas intervenues pour empêcher ce passage.

Les autorités turques s'étaient jusque-là fermement opposées à l'entrée de Kurdes non syriens sur le territoire syrien, provoquant à plusieurs reprises des échauffourées entre militants kurdes et forces de l'ordre.

Les combattants de l'EI se sont rapprochés vendredi de la ville syrienne d'Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde), située à quelques kilomètres de la frontière turque. Selon un photographe de l'AFP, des bruits de tirs de mortier et d'armes légères ont été entendus tout au long de la journée côté turc.

Depuis une semaine, ces combats pour le contrôle de la région ont provoqué un exode de masse de ses populations à majorité kurde vers la Turquie.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a indiqué vendredi que leur nombre avait franchi la barre des 160.000.
(AFP, 26 sept 2014)

Le conflit syrien menace le processus de paix entre la Turquie et les Kurdes

L'offensive des jihadistes dans les régions kurdes de Syrie, qui a provoqué un exode massif de leur population vers la Turquie, a par ricochet compliqué les perspectives de paix dans le conflit qui oppose depuis trente ans Ankara aux rebelles kurdes turcs.

Il y a un mois à peine, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, laissait présager d'une fin rapide des hostilités. "Nous sommes sur le point de connaître des événements historiques", proclamait-il.

Cette semaine, le fondateur historique du PKK, qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie dans son île-prison d'Imrali (nord-ouest) a brutalement douché cet espoir. Cette fois, M. Öcalan a accusé le gouvernement islamo-conservateur turc d'avoir, par son attitude dans le conflit syrien, compromis le dialogue.

"L'Etat turc a fait savoir publiquement qu'il a négocié avec (le groupe jihadiste) Etat islamique (EI) mais n'a pas réussi à lancer les discussions" avec les Kurdes, a-t-il déploré.

Au coeur de ce rebondissement qui met en péril le processus de paix engagé entre la Turquie et le PKK à l'automne 2012, l'attitude ambigüe et très décriée de la Turquie vis-à-vis du mouvement ultraradical sunnite à l'offensive en Irak et en Syrie.

Depuis quinze jours, EI a fait mouvement dans le nord de la Syrie à majorité kurde en s'emparant de nombreux villages et menace la ville d'Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde). Les combats qui l'opposent aux combattants kurdes ont provoqué un exode massif d'au moins 140.000 personnes vers la Turquie voisine.

S'ils ont accepté son hospitalité, de nombreux réfugiés ont dénoncé le double jeu de leur hôte.

"Je ne fais pas confiance au gouvernement turc", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Ismaïl Ziravek. "D'un côté il nous ouvre sa frontière, de l'autre il donne des armes à Daesh" (l'EI), a ajouté cet homme qui a fuit Aïn al-Arab avec sa famille, "la Turquie ne veut pas d'un Kurdistan sur son territoire, alors ils aident l'EI pour l'empêcher".

Même s'il l'a toujours nié, le régime turc est accusé d'avoir longtemps soutenu et armé les groupes rebelles sunnites les plus extrémistes en Syrie, avec l'espoir d'accélérer la chute du régime du président Bachar al-Assad.

- 'Méfiance' -

Ankara a jusque-là refusé de s'engager dans la coalition militaire organisée par les Etats-Unis pour les détruire, arguant notamment de la protection de 46 de ses ressortissants retenus depuis juin en otage par les jihadistes de l'EI.

Ces otages ont été libérés samedi et le président turc Recep Tayyip Erdogan a depuis promis de faire "tout ce qui est nécessaire pour combattre le terrorisme". Mais les termes de leur libération, en échange de militants de l'EI, n'ont fait qu'accentuer les critiques.

L'Union des communautés kurdes (KCK), considérée comme la branche armée du PKK, a ainsi menacé le gouvernement de lui "faire la guerre".

"Le gouvernement a nourri notre méfiance à chaque étape des discussions de paix et son soutien à l'EI n'a fait qu'ajouter du sel sur nos blessures", a regretté à l'AFP le député du Parti démocratique populaire (HDP, prokurde) Hasip Kaplan.

Amorcé avec le cessez-le-feu unilatéral décrété par le PKK en mars 2013, le processus du paix était depuis paralysé, le mouvement rebelle ayant suspendu le retrait de ses combattants pour dénoncer les promesses non tenues d'Ankara.

De son côté, le gouvernement turc n'a pas caché sa crainte de voir le PKK, à la pointe du combat contre les jihadistes de l'EI, profiter de la guerre en Syrie pour se renforcer, y compris en bénéficiant des livraisons d'armes de la coalition.

Mais il a répété sa volonté de faire la paix avec le mouvement. "Il y a des groupes dangereux qui veulent faire dérailler le processus", a dit le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, "mais nous ferons notre part de travail".

Les analystes, eux aussi, se refusent à prononcer l'acte de décès des discussions.
 "Les déclarations du KCK doivent être comprises comme un moyen de forcer la Turquie à accorder une aide aux Kurdes contre l'EI, pas plus", juge Sinan Ulgen, de la fondation Carnegie Europe, "peu de Kurdes sont favorables à une reprise de la violence".

"La Turquie a tout intérêt à ce que les Kurdes de Syrie résistent", renchérit Sonar Captagay, du Washington Institute, "sa stratégie pourrait être de maintenir les enclaves kurdes en vie mais de ne pas les laisser se renforcer jusqu'à constituer une menace".
(AFP, Dilay GUNDOGAN, 25 sept 2014)

La KCK met en cause la trève avec la Turquie

Les rebelles kurdes ont mis en cause mercredi la poursuite d’une trêve avec les autorités turques, accusant le parti au pouvoir de mener une « guerre » contre les Kurdes dans le contexte de l’offensive des jihadistes de l’Etat islamique (EI).

Cette déclaration de l’Union des communautés kurdes (KCK) — considérée comme la branche politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) clandestin — est une manifestation supplémentaire de la dégradation du climat entre les Kurdes de Turquie et les autorités.

Le conseil exécutif du KCK a décidé que le « cessez-le-feu » avait été rompu dans les faits par les actions du Parti pour la justice et le développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan.

L’organisation a ajouté qu’elle avait décidé d’user « de tous les moyens pour répliquer à la guerre menée par l’AKP contre notre peuple. »

Dans ce communiqué, le KCK accuse le gouvernement de profiter des efforts de paix du leader emprisonné du PKK, Abdullah Ocalan, pour ne rien faire, affirmant que la trève était de fait « dénuée de sens ».

La trêve avait été instaurée en mars 2013, alors que les deux parties cherchent à mettre fin à une rébellion longue de trente ans qui a provoqué la mort d’environ 40.000 personnes, menée par les militants du PKK pour obtenir leur autodétermination.

Faisant face à un afflux de réfugiés venus de Syrie, la Turquie a stoppé les tentatives des Kurdes de Turquie d’entrer en Syrie pour aller combattre les jihadistes de l’EI, entrainant des protestations à la frontière.
(AFP, 24 sept 2014)

Le PKK et Öcalan appellent le peuple kurde à la mobilisation de masse

rojava

L'avocat d’Abdullah Öcalan, leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a effectué lundi une visite en prison à Imrali. S'adressant à la presse après son retour de la prison de l'île, Maître Mazlum Dinç a dit que le leader kurde a appelé tous les Kurdes à lancer une mobilisation de masse contre la guerre intensifiée.

Selon Dinç, Öcalan a souligné que le gouvernement turc n'a pris aucune mesure positive et a continué à éviter de lancer un processus de négociation malgré le fait qu’il était prêt à faire n'importe quelle démarche démocratique en vue de la promotion du processus de la paix.

D'après l'agence de presse ANF, Maître Dinç a également cité les dires d’Öcalan en ce qui concerne les négociations déroulées entre le gouvernement turc et
le groupe EI pour la libération des otages turcs: “En ce qui concerne la libération des prisonniers de Mossoul, l'Etat turc a fait savoir publiquement qu'il a ouvertement négocié avec le groupe EI, alors qu'il n’a pas encore lancé un processus de négociation pour la résolution de la question kurde de longue date.”

Selon Dinç, le leader kurde a également mis l'accent sur la nécessité d'engager un processus de négociation sans perte de temps et a réitéré son appel à la mobilisation du peuple kurde contre les attaques du groupe EI.

Me Dinç a transmis le message suivant d’Öcalan: "En ce qui concerne les attaques
du groupe EI, notre peuple doit façonner sa vie en ligne avec la guerre intensifiée qui se passe pour le moment au Kurdistan. Ce n'est pas seulement les gens de Rojava mais aussi tous les gens du Nord et d'autres parties du Kurdistan doivent agir de même façon. "

Dinç a souligné qu’Öcalan appelle le peuple kurde à lancer une mobilisation de masse et de la résistance contre la guerre en cours.

Le PKK appelle à combattre les djihadistes EI

De son côté, le mouvement armé kurde de Turquie, le PKK, a appelé lundi les Kurdes de Turquie à combattre les jihadistes en Syrie.

"Le jour de gloire et d'honneur est arrivé. Il n'existe plus aucune limite dans la résistance", écrit le PKK en renouvelant un appel à la "mobilisation" des jeunes Kurdes de Turquie contre les djihadistes. "Nous appelons notre peuple tout entier ainsi que nos amis à augmenter leur résistance au Kurdistan et à Kobané".

Cité par l'ANF, un dirigeant du PKK, Dursun Kalkan, a appelé "tous les Kurdes à réunir leur forces" pour combattre l'EI. "La jeunesse kurde surtout, les femmes, doivent contrecarrer ces attaques", a déclaré M. Kalkan tout en accusant la Turquie de "collaboration" avec l'EI et d'avoir des visées territoriales en Irak et en Syrie.

Commentaire du journal belge Le Soir du 23 septembre 2014:

"Kobané, située à une poignée de kilomètres à peine de la Turquie, est devenue le symbole de ce drame humain et politique. La troisième ville kurde de Syrie résiste pour le moment. «La progression de Daesh sur le front à l’est et au sud de Kobané a été ralentie, car les combattants kurdes ont intensifié leurs attaques contre les véhicules des djihadistes, depuis l’exode des ci- vils, et de violents combats se dé- roulent, a indiqué de Grande-Bretagne à l’AFP l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Ils ont empêché les djihadistes d’avancer et ont contenu leur offensive ; les Kurdes sont en train de mener un combat farouche. »

"Les Kurdes en question sont en majorité membres du PYD, la branche syrienne du fameux PKK, le mouvement kurde indépendantiste de Turquie. Le PKK observe depuis trois ans une trêve avec l’Etat turc et négocie avec lui. Mais Ankara conserve une extrême méfiance envers ce mouvement qui a mené une longue guérilla depuis les années 1980. Le PKK est toujours officiellement une organisation « terroriste » pour la Turquie et ses principaux alliés, les Etats-Unis et l’Union européenne. Ankara a officiellement demandé aux Occidentaux de ne pas donner d’armes aux Kurdes de Syrie, qui sont donc alliés au PKK.

Sauver Kobanê, c’est sauver « l’autonomie démocratique »

André Métayer

Le prétendu « Etat islamique » est criminel de s’en prendre aux personnes et aux biens des territoires envahies et de vouloir imposer sa dictature aux populations d’Irak et de Syrie. Il est aussi criminel de ne pas voler au secours du Rojava (Kurdistan occidental ou Kurdistan de Syrie, dont la population est estimée à trois millions de personnes sans compter les nombreux réfugiés, arabes et kurdes, venant des régions ravagées par les combats) et, de toute urgence, de Kobanê (Aïn al-Arab), le plus menacé des trois cantons. Plus de 500 000 Kurdes vivent dans la région de Kobanê, située en face de la plaine de Suruç au Kurdistan du Nord (Kurdistan de Turquie), dont les villes et villages qui lui font face sont peuplés de Kurdes issus des mêmes familles. Cette terre agricole irriguée par l’Euphrate, un des deux fleuves de la Mésopotamie, est une plaine difficile à défendre avec des armes de poing contre des envahisseurs dotés de chars, de mitrailleuses lourdes et de missiles. La population fuit par milliers.

Un nouveau Sinjâr est à craindre avec son cortège d’enlèvements, de disparitions, de viols et d’exécutions. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) quelque 300 combattants kurdes sont venus du Kurdistan nord « prêter main forte à leurs frères d’armes syriens ». D’autres sont en route. Ils viennent défendre une population et un modèle social.

UN MODÈLE SOCIAL QUI RISQUE DE DISPARAÎTRE

Les Kurdes de Syrie ont eu, eux aussi, leur « printemps » avec un mouvement révolutionnaire commencé réellement le 15 mars 2011 et gagnant progressivement tout le pays. La date qui a finalement été retenue pour célébrer la mise en place d’un système appelé « autonomie démocratique » est le 19 juillet 2012, jour de la prise de pouvoir à Kobanê.

Ce concept – démocratie, socialisme, écologie, féminisme – adopté par l’Assemblée législative du Rojava, permet à chaque canton d’élire des assemblées citoyennes décentralisées et de se doter de structures de gouvernance incluant toutes les nationalités et toutes les religions. La laïcité est implicitement respectée. C’est une alternative au trio « capitalisme, Etat-nation, productivisme », qu’on peut définir par « nation démocratique », « économie communautaire », « industrie écologique ». Une organisation politique et administrative est mise en place pour la gestion des différents secteurs (éducation, culture, social, santé, économie…) protégée par des unités de combattants et de combattantes qui font face avec courage à une situation inédite.

LE DOUBLE JEU DU PRÉSIDENT ERDOGAN MET LA TURQUIE EN PORTE-À-FAUX

Les autorités du Rojava et l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) ont lancé un appel à la mobilisation générale. De son côté, le principal parti kurde de Turquie, le DBP (Parti démocratique des Régions, anciennement Parti pour la Paix et la Démocratie), qui organise la résistance civile, a appelé la population à se rendre en masse occuper la frontière entre la Turquie et Kobanê.

Cette mobilisation a créé des heurts avec l’armée et les gardes-frontière qui ont chargé les manifestants à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes, mais les Kurdes de Syrie ont forcé le barrage et contraint la Turquie à ouvrir ses portes pour laisser passer un premier contingent de réfugiés. Pour autant la Turquie est toujours réticente, au grand dam de ses alliés de l’OTAN, à s’engager plus avant dans la lutte contre les djihadistes, officiellement pour protéger la vie des 45 otages turcs détenus par l’EI (qui viennent d’ailleurs d’être tous libérés sains et saufs). En fait, le « stratège » Erdogan, chef d’un parti islamo-conservateur, s’est fourvoyé dans un deal avec les islamistes radicaux, voyant en eux le moyen de se débarrasser de Bachar El Assad, de porter un coup fatal à ce Kurdistan de Syrie de plus en plus autonome, donc dangereux, et par ricochet d’affaiblir le PKK et toute la représentation légale des Kurdes en Turquie. Il pensait pouvoir éradiquer le modèle social mis en place au Rojava qui n’est d’autre que celui lancé par Abdullah Öcalan et repris par la représentation légale des Kurdes de Turquie, ce qui vaut à nombre de militants d’être toujours détenus et auKCK d’être poursuivi pour « appartenance à une organisation terroriste ». A la délégation des Amitiés kurdes de Bretagne qu’il a rencontrée à Diyarbakir, Eşref Mamedoglu, Vice-président de la section locale du BDP, a montré l’interdépendance entre les avancées des uns et des autres. « Le système d’Ocalan est en train de se construire. Rojava, c’est le test ».

APPEL À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Dès le 6 juillet dernier le Congrès National du Kurdistan (KNK) en appelait à nouveau à la communauté internationale pour mettre fin immédiatement aux attaques contre le Kurdistan, à Kobanê en particulier et au Rojava en général, « en prenant des mesures concrètes, d’ordre politique, économique et juridique ».

Le 7 août, Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, co-président et co-présidente du HDP, écrivaient à Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, pour lui demander solennellement de prendre les initiatives que la situation impose.

Autant la communauté internationale semble se mobiliser pour chasser les djihadistes d’Irak et du Kurdistan d’Irak, autant elle se fait discrète quand il s’agit du Kurdistan de Syrie, comme si sa déstabilisation et celle de son modèle social étaient, pour certains, un objectif à atteindre.

Le président François Hollande, dans sa conférence de presse du 18 septembre dernier, a confirmé qu’il avait donné son accord pour mener des raids aériens en Irak. Par contre, il a réitéré l’opposition de la France à intervenir militairement en Syrie, « en l’absence de cadre juridique et politique pouvant légitimer une intervention », mais n’a pas exclu d’apporter un soutien militaire à « l’opposition démocratique », sans préciser si, dans « l’opposition démocratique » figurent les forces combattantes kurdes qui ont créé le 10 septembre dernier, avec l’Armée syrienne libre (ASL), un centre d’opérations conjoint.

Dans sa stratégie anti-djihadiste annoncée le 10 septembre, Barack Obama, dont le pays mène des frappes contre les positions de l’EI en Irak depuis le 8 août, a affirmé qu’il était prêt à faire de même en Syrie, mais aucune action militaire n’a encore été entreprise dans ce pays.

Relayant les appels des autorités du Rojava, de l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) et du DBP, la Fédération des Associations Kurdes de France (FEYKA) a appelé tous les organisations kurdes à manifester samedi 20 septembre pour demander à la communauté internationale d’adopter immédiatement des sanctions contre les Etats qui soutiennent l’EI, en particulier la Turquie, de prendre des mesures urgentes pour protéger la population de Kobanê et de soutenir les forces kurdes qui sont le principal rempart contre l’EI en Syrie et en Irak.
Amara – Maison du peuple kurde de Rennes a répondu à cet appel par une manifestation et en prévoyant une série d’actions qui vont se dérouler à partir du 22 septembre.
Source : http://www.amitieskurdesdebretagne.eu/spip.php?article841&lang=fr

KCK: Hostages released due to Turkish State's support to ISIS

The KCK Executive Council Co-Presidency has issued an appeal calling on the people of Kurdistan, first and foremost the people of Urfa, to make joining the Kobanê resistance and the struggle against ISIS the struggle of the entire people of Kurdistan; "Let us remove the borders, unite Urfa with Kobanê, defeat the ISIS aggressors and turn the Rojava Revolution into the revolution of Syria and the whole Middle East."

The KCK statement noted that the resistance of the people of Kobanê had encouraged democratic struggle everywhere, adding: "tens of thousands of youths must join the resistance and respond to ISIS fascism."

‘Turkey is behind the ISIS gangs'

The KCK statement continued: "However much they deny it, there is no doubt that one of the powers behind ISIS is Turkey. The Turkish state is using ISIS to attack the Rojava revolution and all Kurdish people.  This is how it is carrying out its dirty war against the Kurdish freedom struggle. The KDP, which is allied with Turkey, said Turkey did not support it when it was attacked by ISIS. This demonstrates that Turkey-ISIS relations are deeper and more comprehensive than Turkey-KDP relations. The AKP government is endeavouring to overcome its isolation in the region through ISIS. The world's media has documented this relationship. The release of 49 members of the Turkish consular staff came about as a result of this support for ISIS. The hostages were released in particular due to Turkish collaboration with ISIS in its latest assault on Kobanê."

‘Turkey is maintaining its most hypocritical policy'

The KCK statement emphasised the hypocrisy of Turkish policy, saying: "On the one hand it is using ISIS to attack the Kurdish people, and on the other it is making propaganda about how it is welcoming those who come to its border. This will go down in history as a blatant example of hypocrisy. One of Turkey's aims is to empty Kobanê of Kurds, thereby breaking the positive effect of the Rojava Revolution on North Kurdistan."

The KCK statement emphasised that the Kobanê revolution should be carried to Urfa, and ISIS fascism drowned in the blood it has shed by the Rojava revolution combining with the revolution in North Kurdistan

‘Kurds from the North must go to Kobanê and Rojava'

"Tens of thousands of youths must join the resistance and respond to ISIS fascism," the statement continued, adding that in this way the Turkish state and AKP's anti-Kurdish policies could be defeated.

"At this moment the Turkish state and AKP has no resolution policy. 'It is using ISIS to throttle democratic yearnings."

‘ISIS attacks should be seen as attacks by Turkey'

The KCK statement concluded with a call to arms: "The resistance against ISIS in Kobanê should be turned into a resistance against the AKP government. Join the Kobanê resistance and make the struggle against ISIS the struggle of the entire people of Kurdistan. Let us remove the borders, unite Urfa with Kobanê, defeat the ISIS aggressors and turn the Rojava Revolution into the revolution of Syria and the whole Middle East."

The KCK Executive Council statement ended by commemorating those who have fallen during the struggle in Kobanê.
(ANF, Sept 20, 2014)

Quelque 1000 Kurdes arrivent de Turquie pour combattre l'EI en Syrie

Quelque 1000 combattants kurdes de Turquie sont arrivés en Syrie pour prêter main forte à leurs frères d'armes
à Kobané, le nom kurde d'Aïn al-Arab, troisième ville kurde du pays menacée par le groupe Etat islamique, rapporte l'agence de presse AFN.

Des responsables kurdes et l'opposition syrienne qui lutte à la fois contre l'EI et le régime de Bachar al-Assad ont en outre appelé la communauté internationale à l'aide pour éviter un "nettoyage ethnique" à Kobané.

De violents combats entre Kurdes et jihadistes avaient débuté mardi soir dans les environs de cette ville, où l'EI s'est emparé de plus de 60 villages, encerclant de plus en plus Kobané, bastion kurde à la frontière avec la Turquie.

Selon ll'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le sort de 800 habitants de ces villages demeure "inconnu". L'ONG syrienne a en outre rapporté l'exécution par l'EI d'au moins 11 civils kurdes, dont deux adolescents, dans les environs de Kobané.
Au moins 60.000 Kurdes de Syrie se sont réfugiés depuis vendredi en Turquie pour fuir les combats entre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie, a annoncé samedi un vice-Premier ministre turc.

"A l'heure où je vous parle, 45.000 Kurdes de Syrie ont franchi la frontière et sont entrés en Turquie en huit points de passage différents s'étendant sur 30 km entre Akçakale et Mursitpinar" (sud), a déclaré dans la matinée Numan Kurtulmus à la presse.


La Coalition de l'opposition syrienne en exil a appelé la communauté internationale, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine, "à mener une action urgente pour prévenir un nettoyage ethnique et les atrocités commises" dans cette ville.

Le représentant de la Coalition aux Etats-Unis, Najib Ghadbian, a appelé à des "frappes aériennes" pour protéger les civils de "la barbarie de l'EI".

"Kobané fait face à l'attaque la plus barbare de son histoire", a indiqué de son côté dans un communiqué Saleh Moslem Mohammad, co-président du PYD, un des principaux partis kurdes syriens.

Il a lancé un appel à l'aide "aux Etats-Unis, en la personne de son président qui s'est engagé à détruire l'EI, et aux responsables en Europe et en Grande-Bretagne dont les citoyens ont été exécutés par l'EI".

Le président américain Barack Obama a annoncé que son pays était en train de bâtir une large coalition internationale pour affaiblir et, à terme, détruire l'EI. Ce groupe extrémiste est responsable de viols, rapts, exécutions (dont deux Américains et un Britannique) et persécutions en Irak et en Syrie.

"Si vous ne voulez pas qu'il y ait un nettoyage ethnique encore plus barbare que celui de Sinjar, vous devez soutenir Kobané car les prochaines heures seront décisives", précise M. Mohammad.

Le responsable kurde fait référence au fief en Irak des Yazidis, minorité kurdophone et non musulmane, qui s'était presque vidé de ses habitants après avoir été pris le 3 août par l'EI.

"Kobané attend votre action urgente", conclut-il.
(AFP, 20 sept 2014)

L'intervention de Dogan Özgüden sur la diaspora kurde en Belgique

tekoser











Le groupe folklorique
de l'association kurde
Tekoser
lors de la soirée
contre la junte du 12 septembre
organisée en 1981 par
l'Union pour la Democratie


La première conférence dans le cadre de la semaine culturelle kurde s'est tenue le jeudi 18 septembre 2014 au Sénat belge à Bruxelles sur le thème  “Les Kurdes, Kurdistan et la diaspora”. Lors de la conférence, le rédacteur en chef d'Info-Türk Dogan Özgüden a fait l'intervention suivante sur la présence de la diaspora kurde à en Belgique:
Chers amis,

Aujourd'hui je suis très heureux de vous adresser sur le thème la diaspora kurde avec qui je partage le même combat et le même destin depuis plus de quarante ans dans la capitale européenne. J'ai un plaisir particulier de faire partie de cette tribune avec mon ami Derwich Ferho qui, déjà à l'âge de 17 ans, a lancé avec ses camarades kurdes la première initiative de faire connaître les revendications du peuple kurde. Tekoser, qui est actuellement l'Institut kurde de Bruxelles.

Je n'oublie jamais comment ces enfants du peuple kurde se sont engagés dans une lutte acharnée pour conscientiser et organiser les travailleurs immigrés d'origine kurde et pour sensibiliser l'opinion belge sur l'oppression non seulement des Kurdes mais également de tous les opprimés de Turquie.

Ironie de sort, la semaine culturelle kurde coïncide avec la célébration officielle du 50e anniversaire de l’immigration turque en Belgique. Les médias et les dirigeants belges, à cette occasion, ne parlent que de l'immigration turque, mais ne prononce aucun mot sur les immigrés d'origine kurde, arménienne, assyro-chaldéenne, grecque et ézidie.

En plus, on passe toujours sous silence le fait que l'immigration en provenance d'Anatolie n'a pas commencé en 1964, mais déjà en 1915, presque 100 ans avant avec le génocide et la déportation des Arméniens et Assyro-chaldéens, ensuite avec les vagues d'exils politiques des milliers d'opposants des régimes répressifs d'Ankara, notamment après les coup d'état militaires de 1971 et 1980.

Quant à l'immigration économique dont le 50e anniversaire est célébré en Belgique, il s'agissait d'une opération honteuse de la part des dirigeant de Turquie. Oui, c’était un bon débarras dans un pays qui souffrait d’un chômage grave. En plus, ces travailleurs immigrés étaient considérés comme une poule aux œufs d’or pour l’économie turque souffrant de manque de devise.

Avant mon exil, en tant que journaliste et syndicaliste, j’étais souvent au bureau de recrutement des travailleurs immigrés par le patronat allemand dans un local dans le quartier Tophane d’Istanbul. Je me souviens, comment ces enfants anatoliens, turcs ou kurdes, étaient soumis nus à un contrôle médical jusqu'à leur sexe afin de vérifier s’ils étaient aptes à travailler dans les mines ou dans l’industrie lourde.

Depuis lors, tant dans les médias turcs que dans les médias européens on ne parle que de « l’immigration turque » sans tenir compte du fait qu’une partie importante de ces travailleurs était d’origine kurde.

Ce qui est malheureux, ces travailleurs kurdes, eux-mêmes, cachaient soigneusement leur origine ethnique ou linguistique, en raison de la répression nationale en Turquie qui visait également ses ressortissants dans leur pays d’accueil.

Comme je disais au début de mon intervention, après 1978, grâce au travail exemplaire de l'organisation kurde Tekoser, se sont déclenchées la conscientisation et l'organisation des immigrés d'origine kurde en Belgique.

A cette époque-là, toutes les associations progressistes luttaient d'une part contre le régime répressif en Turquie, et d'autre part, pour inciter les travailleurs immigrés à s’intégrer dans la vie politico-sociale belge sans tomber dans les manœuvres nationalistes ou fondamentalistes de l’Etat turc et des associations faisant partie du lobby du régime d’Ankara.

Toutefois, je me souviens toujours avec une grande amertume comment certaines associations et institutions qui se réclament progressistes et internationalistes prenaient une position nationaliste, même raciste, quand il s'agit de reconnaître l'identité nationale du peuple kurde.

Lors des travaux préparatifs en vue de réunir toutes les associations immigrées dans la Communauté flamande, la participation de l'association kurde Tekoser à cette initiative était fort contestée par les représentants du parti communiste de Turquie sous prétext que leur parti serait le seul représentants de tous les travailleurs, turcs ou kurdes...

D'ailleurs, les autorités belges, sous la pression du régime d'Ankara ont gardé une grande distance vis-à-vis des revendications de nos amis kurdes.

L’appel commun des associations progressistes immigrées, toutes nationalités confondues, Objectif 82 était le point culminant de notre lutte démocratique. Cette initiative revendiquait également que les partis politiques fassent leur maximum pour éduquer et responsabiliser ces nouveaux citoyens d’origine étrangère.

Malheureusement, les partis politiques belges n’ont pas répondu correctement à cet appel.

Deux coups mortels, l’un après l’autre, à l’intégration socio-politique des travailleurs immigrés venus de Turquie…

Tout d’abord, la junte militaire de 1980 a ordonné la perte de nationalité pour les opposants de son régime à l’étranger avec la confiscation de leurs biens en Turquie.

Plusieurs travailleurs immigrés avaient acheté une maison ou un  terrain en Turque avec leurs économies après avoir travaillé péniblement dans les charbonnages belges… Sous la menace de la perte de nationalité et la confiscation de leurs biens en Turquie, ils se sont éloignés des milieux progressistes et soumis au diktat de l’Ambassade de Turquie pour assurer leur avenir.

En plus, la même junte militaire a pris une série de mesures pour mettre les associations immigrées sous contrôle de l’Etat turc par le biais de la Fondation des affaires religieuses à Bruxelles.

Malheureusement les partis politiques belges, au lieu de former les citoyens d’origine étrangère pour une intégration saine dans la vie politique belge, ont recouru à toutes sortes de marchandage avec les associations au service du lobby turc, ultra-nationalistes et fondamentalistes compris, pour obtenir quelques votes de plus dans les communes à forte densité de ressortissants turcs.

La conséquence inévitable de cette politique de l'autruche: Soumission totale au négationnisme du régime turc.

Je reviens au début.

En plus de la présence kurde dans le contexte de l'immigration économique des années 60, la population belge comprend également des masses d'exilés politiques arméniens, kurdes, assyro-chaldéens depuis le génocide de 1915 et après les coups d'état militaires de 1971 et 1980.

A cause de la soumission des autorités belges au régime d'Ankara, s'est déclenchée une série d'agressions contre les communautés non-turques.

Déjà il y a 20 ans, en 1994, une agression des Loups gris à Saint-Josse contre cent cinquante Kurdes participant à une marche pacifique.

Cinq ans plus tard, le 17 novembre 1998, l'Institut Kurde de Bruxelles, le Centre Culturel Kurde et un local assyrien ont été attaqués et incendiés par les Loups Gris devant la police.

Le 10 décembre 2005, un engin incendiaire a été lancé dans les locaux du bureau du parti pro-kurde DEP, détruisant la porte d’entrée.

Dans la nuit du dimanche 1er avril 2007, les locaux d'une association kurde à Saint-Josse ont été ravagés par un incendie criminel.

La communauté arménienne était toujours un des cibles privilégiées de l'agression des fascistes turcs.

Déjà lors des élections de 1999, les candidats d'origine turque sur les listes électorales des partis politiques belges ont commencé leur campagne avec les déclarations négationnistes promettant même la démolition du monument de génocide arménien à Ixelles.

Depuis lors, la reconnaissance du génocide arménien a été exclue de l'ordre du jour Parlement belge par l'ensemble des partis principaux, francophones ou flamands.

En plus, les 21 et 24 octobre 2007, un commerce arménien à Saint- Josse a été saccagé deux fois par les Loups gris.

Le crime encore plus grave contre les communautés non-turques de Turquie a été le harcèlement continuel contre les institutions kurdes installées en Belgique.

La mise sur pied d'abord du Parlement kurde en exil, ensuite le Congrès national du Kurdistan par les députés kurdes exilés en Belgique était un tournant historique dans la lutte de la reconnaissance de l'identité kurde dans le monde. Cette initiative a été suivie par la fondation de la première télévision kurde en Belgique.

Je me souviens toujours avec amertume comment les dirigeants et les travailleurs de ces deux institutions légitimes et exemplaires du peuple ont été harcelés depuis une vingtaine d'années par les autorités européennes sous la pression d'Ankara et de Washington.

Aujourd’hui alors qu'on célèbre la semaine culturelle kurde dans la capitale européenne, nos regards tournent vers l'année 2015.

Toutes les diasporas anatoliennes doivent se mobiliser pour la réussite de trois objectifs en 2015:

1. La réussite du parti démocratique des peuples (HDP) aux prochaines législatives en Turquie.
2. La victoire des forces kurdes qui combattent au Moyen-Orient contre les réactionnaires islamistes.
3. La reconnaissance du génocide des Arméniens et assyro-chaldéen à son 100e anniversaire.
3. La lutte contre les manipulations du lobby turc visant à transformer le Festival Europalia-Turquie en une campagne de propagande du négationnisme d'Ankara.

Je vous salue de tout mon cœur dans l'espoir de célébrer ensemble dans les années qui viennent les victoires des diasporas anatoliennes contre toutes les forces obscurantistes et ténébreuses.

La situation de Kobanê, assiégée par les gangs de l’EI, est critique

par  Amitiés kurdes de Bretagne

Sonnés par plusieurs défaites ces derniers jours sur les fronts de la province de Ninive et le canton de Cizirê, les terroristes de l’EI? mènent en représailles une offensive de grande ampleur contre le plus petit canton kurde de Syrie, celui de Kobanê (Ain-al Arab).

La situation est critique

Notre contact dans l’administration du Rojava nous indique le 18 septembre que l’EI a pris aujourd’hui 21 villages autour de Kobanê. Des milliers de civils ont fui et tentent, pour l’instant sans succès, de franchir la frontière turque, c’est leur seule issue, tout le canton étant assiégé. L’EI aurait causé d’importantes destructions dans les villages et se serait livré au pillage. Pas de bilan pour l’instant.

Ces informations sont confirmées par Al Arabiya, qui cite Associated Press et par l’AFP. Les villages perdus sur le front ouest du canton sont : Dekerman, Boras, Zerik, Taleb, Jek Alfaraj ; sur le front sud : Qomeja, Qelhida, Jaada, Kon Eftar ; sur le front est : Kork, Alaidanya, Baghdik, Matin.

Une vidéo postée aujourd’hui par le service de presse des YPG montre la violence des combats, maison par maison, pour résister à la puissance de feu des fanatiques de l’EI : au moins 11 chars, 30 véhicules blindés et une centaine de mitrailleuses lourdes DShK, certaines montées sur des pick-up.

Si Kobanê tombe, l’EI étendra encore un peu plus son emprise sur la frontière turco-syrienne et, avec la complicité turque, sécurisera ses approvisionnements. Les Kurdes savent que l’EI commettra un massacre à grande échelle de tous les habitants qui tomberont entre ses mains, comme à Sinjar.

Le « Stalingrad kurde »

Les autorités du canton de Cizirê ont lancé ce jour une mobilisation générale pour défendre Kobanê.

L’Union des Communautés kurdes (KCK) appelle les Kurdes du Nord à rejoindre les troupes des YPG. Pour le KCK, la résistance de Kobanê à l’EI est comparable à la résistance de Stalingrad aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Murat Karayılan, Président du comité exécutif du PKK, relaie l’appel à la mobilisation lancé par Abdullah Öcalan pour la défense de Kobanê et invite tous ceux qui peuvent porter les armes à porter assistance aux YPG.

Le BDP, de son côté, organise la résistance civile en appelant à occuper la frontière entre la Turquie et Kobanê de manière à laisser entrer les réfugiés, empêcher l’armée turque d’abattre les Kurdes et permettre l’acheminement de vivres. D’autres appels ont été lancés pour la mobilisation des Kurdes du nord le long de la frontière afin d’empêcher les livraisons d’armes et munitions à l’EI.

Il est urgent de clarifier le rôle de la Turquie

Selon notre contact au Rajava, sur le front est de Kobané, les cinq blindés turcs qui sont venus hier de la Turquie pour soutenir Daech ont traversé [la frontière] dans la localité de Aghbache (ouest de Tel-Abyad) et ont participé à l’attaque du village de Khan-Aljaradé. Hier, Daech a pu transporter 17 cadavres en Turquie par Tel-Abyad mais nous ne savons pas si c’étaient des cadavres des Turcs.

Les chars, autres armes et munitions ont été amenés par train près de la frontière côté turc, les munitions et équipement déposés et immédiatement récupérés par les islamistes. Le 18 septembre, 3 autres chars auraient été livrés à l’EI par la Turquie.

Dans le secteur du canton d’Afrin, 2 bergers kurdes ont été tués par des soldats turcs le 15 septembre. Le 18, ce sont deux jeunes Kurdes qui ont été blessés par les balles turques et franchissant la frontière près de Kilis.

L’armée turque est en train d’organiser une zone-tampon le long de la frontière, officiellement pour empêcher le flot de réfugiés. Il semble que cette zone-tampon soit en réalité exclusivement destinée à stopper toutes les communications entre les Kurdes afin d’affamer les cantons libres. Les terroristes de l’EI continueront eux à franchir la frontière sans problèmes.

Il est urgent que la communauté internationale agisse, notamment l’aviation US qui peut et doit neutraliser immédiatement et définitivement les combattants, véhicules et positions de l’EI autour de Kobanê.

Il est urgent aussi que l’OTAN examine le comportement de la Turquie et décide si elle doit rester membre de cette alliance ou être considérée comme complice du pire ennemi auquel l’Alliance atlantique doit faire face depuis des décennies. Le cas échéant il faudra que l’OTAN prenne les mesures nécessaires, la première et la plus évidente étant de cesser de qualifier de « terroriste » la résistance kurde en Turquie et d’entraver sa lutte pour la démocratie et les droits humains au Kurdistan.


Seal removed, courses continue in the Kurdish school

The Dibistana Seretayî a Ferzad Kemangar, Kurdish language school in Bağlar district of Amed, which was closed soon after opening yesterday, has once again been opened by the people today.

Yet before children sat in the rows on the first day of the new school term, police raided and shut down the school after the public prosecutor of Diyarbakır launched an investigation in the scope of the Turkish penal code articles “opening an unpermitted educational institution” and “committing crime on behalf of an illegal organization”.

The sealing of the doors of the school has however not been able to prevent the provision of the Kurdish courses as Kurdish children whose right to education in mother tongue continues to be violated yet had their lessons in the schoolyard on the second day.

Hundreds of students and parents gathered outside the school, broke the seal and entered the Kurdish language school at noon today.

In a statement here, DBP (Party of Democratic Regions) provincial co-chair Zübeyde Zümrüt said; “We do not recognize your seal. Mother tongue is a right we have attained resisting. We will also be building our schools in the same way.”

Following the re-opening of the school which was also joined by DBP executives, metropolitan and district municipality co-mayors, students started to take lessons inside the school building.

In the meantime, the KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council Co-Presidency has released a statement responding to the attacks on Kurdish language schools and calling on the Kurdish people to defend and protect their schools and to enhance the boycott protest.

Describing the attack on Kurdish schools as “a practice of massacre against the Kurdish presence” that manifested the insincerity of the AKP government about the resolution of the Kurdish question.

Turkey has commenced the school year with a boycott by Kurdish students. The racist Turkish education system, that is as old as the Republic, is continuing to be imposed on the Kurds by the AKP government. In opposition to this, Kurdish student initiatives are not going to school for a week in Turkey and Kurdistan. Alongside the boycott, Kurdish students are organising actions, activities and conferences to put the subject of mother tongue education on the agenda.

Three schools started education in Kurdish language yesterday, the Ferzad Kemangar in Amed, the Bêrîvan in Cizre and the Dayîka Uveyş in Gever (Yüksekova), established jointly by Kurdî-Der, TZP Kurdî and Eğitim Sen. The aim is for the schools opening in these three centres to be pilots and for them to be gradually introduced throughout Kurdistan.

The three schools commenced educational activity despite the bans of the AKP, which has declared the schools to be illegal.

The Dibistana Seretayî a Berîvan-Berivan primary school was also sealed and closed by police yesterday and the Üveyş primary school early today.
(ANF, Sept 16,  2014)

Military operation on school to provide Kurdish education

Tension is high in in the village of Kerwas in Lice district of Amed where soldiers have carried out an operation in an attempt to demolish a school set to provide education Kurdish in the new school term.

The school has collectively been built by the local people to constitute an alternative to the impositions of the Turkish state on the Kurdish language at schools. The school was set to start public service in Kurdish in the coming days. The village of Kerwas (Yalaza) is inhabited by a large group of people, some 100 families, despite all the efforts made to evacuate it in 90's.

The governor's office was however not late to order the demolition of the school which was built by the people due to the lack of an educational institution in the village.

According to the reports coming through, hundreds of soldiers including special operation teams headed to the village early on Thursday morning, accompanied by a convoy of 30 armored vehicles as well as governorate and land registry cadastre staff.

After soldiers started to move into the village, the local people tried to stop the attempted demolition, standing against them as human shields.

Following half an hour of clashes that erupted as soldiers continued to move, the military retreated to the village of Ortaç (Menyas), also closing the road to the villages of Sisê, Kerwas, Cinêzur and Menyas to traffic, as well as the Amed-Lice road.

Tension remains high in the village and surrounding areas while some 200 people have started vigil near the school to prevent any probable attack or attempt of demolition. Villagers have called on the Kurdish people and elected representatives to support their resistance for the right to mother tongue.

People joining the vigil stress that the demolition order is unlawful, and complain that the demolition goes contrary to the spirit of the ongoing process of resolution for the Kurdish question. They also point out that the removal of the obstacles to the use of the Kurdish language is the only solution of the problem.
(ANF, Sept 16,  2014)

Le PKK, incontournable dans la lutte contre l’Etat islamique

combattants par  Amitiés kurdes de Bretagne

Les Kurdes, tous les Kurdes, qu’ils soient du Kurdistan du Nord ou du Sud, du Kurdistan oriental ou occidental, sont mobilisés pour lutter politiquement et militairement contre tous les djihadistes, ceux du front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida, soutenu par l’Arabie Saoudite, comme ceux de l’Etat islamique (EI) soutenus par le Qatar. Ils ont été les seuls, en Syrie, à pouvoir, depuis 2011, s’opposer efficacement à cette politique criminelle développée par ces Etats dont la Turquie s’est avérée complice. Les Etats-Unis et les pays européens, dont la France, ne sont pas exempts non plus de tout reproche.

Les combats qui se sont étendus en Irak jusqu’aux  portes de l’Iran présentent un risque régional encore plus large. Face au danger d’une guerre qui menace d’embraser tout le Moyen-Orient et même au-delà, un certain nombre de voix ont alerté le Secrétaire général de l’ONU, dont celles de Selahattin Demirtaş (auteur auréolé d’une remarquable campagne comme candidat à l’élection présidentielle en Turquie) et Figen Yüksekdağ, co-président et co-présidente du HDP, Parti pour la Paix et la Démocratie, considéré par l’opinion internationale comme la branche légale et parlementaire du PKK.

Le PKK, un acteur majeur au Moyen Orient

« La lutte contre l’Etat islamique impose le PKK comme puissance régionale » (« Le Monde » 09/09/2014) écrit Allan Kaval, journaliste indépendant connu pour ses publications sur les politiques intérieures et extérieures de la Turquie et de l’Iran, sur l’histoire du nationalisme et des identités minoritaires au Moyen-Orient. C’est grâce aux forces combattantes du PKK de Turquie et de ses filiales en Iran (PJAK) et en Syrie (PYD), venant prêter main forte aux peshmergas du Kurdistan irakien, que l’offensive djihadiste a été stoppée en Irak, aidées en cela par les bombardements américains.

C’est pour faire face à une situation très tendue en Syrie qu’une autre union a vu le jour mercredi 10 septembre entre les combattants (YPG) et combattantes (YPJ) du PYD kurde, l’homologue syrien du PKK en Turquie, fort de son organisation militaire mais aussi politique et l’Armée syrienne libre (ASL) qui peine à être un interlocuteur crédible.

Inquiétude de la Turquie

La Turquie, qualifiée de « maillon faible de l’alliance » par Le Figaro (12-09-2014), paie, obnubilée par sa lutte contre le PKK, les incohérences de sa politique étrangère, qui suscite l’agacement de ses alliés occidentaux. Elle conserve néanmoins leur confiance, solidarité au sein de l’OTAN oblige, ce qui a pour conséquence directe le maintien du PKK comme organisation terroriste. Mais pour combien de temps ? Une appartenance à l’Alliance qui la protège pour l’instant n’est pas forcément une assurance tout risque à long terme. Un journal turc comme Zaman, proche de la confrérie islamiste de l’imam Fethullah Gülen réfugié aux Etats-Unis, note que l’idée progresse auprès de think-tanks, des médias et des politiciens américains, mais aussi auprès de certains responsables politiques européens, de considérer le PKK non plus comme une organisation terroriste mais comme une « organisation de la société civile », au grand dam de la Turquie, inquiète des projets qui, dans le sud-est du pays, réclament plus d’autonomie économique, politique et culturelle. Zaman enfonce le clou en titrant dans son édition du 12 septembre : « le PKK ouvre trois écoles kurdes en Turquie » avec cette introduction qui mérite attention : « le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe classé terroriste par la Turquie, l’UE et les Etats-Unis, semblerait chercher à étendre sa domination dans le sud-est de la Turquie, par l’ouverture d’écoles où les cours sont enseignés totalement en kurde ».

« Encore un petit effort, Laurent »

Le président Obama vient de promettre d’agir contre l’Etat islamique « en Syrie, comme en Irak » en prévoyant des frappes aériennes mais aussi en équipant et entraînant les rebelles syriens. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a fait savoir qu’elle n’interviendrait pas en Syrie selon les mêmes modalités qu’en Irak, misant sur une aide à « l’opposition modérée syrienne » semblant, une fois encore, ignorer les Kurdes.

On perçoit là une différence de traitement entre celui réservé au Kurde irakien Barzani, qui vient du monde socio-libéral et que l’on traite avec déférence - enjeux économiques obligent - et celui réservé aux Kurdes de Turquie et de Syrie qui veulent promouvoir un modèle de société différent, plus démocratique, plus égalitaire et que l’on continue à traiter comme des terroristes, même quand ils viennent au secours des Kurdes irakiens et en particulier les Chrétiens et les Yezidis.

Il est temps, n’en déplaise à notre diplomatie, que le PKK, qui apparaît comme une force incontournable dans la lutte contre l’Etat islamique, soit reconnu pour ce qu’il est et qu’il soit retiré de la liste des organisations terroristes.

(Photo ANF : les HPG après la libération de Maxmur)


(André Métayer, http://www.amitieskurdesdebretagne.eu/spip.php?article836&lang=fr)

Des combattantes kurdes s'engagent contre les jihadistes

combattantes Makhmour (Irak), 13 sept 2014 (AFP) - Fusil à l'épaule et grenade à la ceinture, Tekoshin, une Kurde de 27 ans, tient sa position dans les montagnes du nord irakien, prête à faire feu sur les jihadistes qu'elle combat au nom de la "lutte de libération des femmes".

Pour elle comme pour ses compagnons d'armes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l'objectif est de déloger du mont Makhmour les ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI), qui sèment la terreur en Irak et dans la Syrie voisine.

Mais cette guerre de position se double d'un combat plus personnel aux yeux de Tekoshin et des dizaines de combattantes enrôlées dans les rangs du PKK, révulsées par les exactions du groupe ultra-radical contre des femmes.

"Dans les zones qu'ils contrôlent, ils interdisent aux femmes d'aller au marché" et les forcent à porter le voile, raconte Tekoshin au sujet des vastes secteurs dont l'EI s'est emparé, menaçant les Kurdes et d'autres minorités.

"Notre combat contre (l'EI) vise à défendre les femmes de cette emprise et de ce mode de pensée" poursuit-elle.

Une cinquantaine de femmes sont déployées sur le mont Makhmour, où les Kurdes turcs du PKK prêtent mains fortes aux peshmergas irakiens, appuyés par des frappes américaines.

Elles ont combattu côte à côte avec les hommes pour libérer la localité de Makhmour, assure Tekoshin.

- Déploiement mixte -

Les rebelles du PKK, qui ont pris les armes en 1984 pour créer un Etat kurde indépendant avant d'entamer des négociations de paix avec Ankara il y a deux ans, comptent de longue date des femmes dans leurs rangs.

Il en est de même pour les Comités de protection du peuple (YPG), la principale milice kurde en Syrie, et dans une moindre mesure chez les peshmergas irakiens.

"Nous sommes généralement organisées en groupe de quatre femmes, je commande l'un d'entre eux", raconte Tekoshin, vêtue de la tenue traditionnelle kurde, généralement portée par les hommes.

"Mais lorsque les combats éclatent, nous nous séparons et nous déployons aux côtés des hommes sur différents fronts".

Le mariage n'est pas interdit pour les rebelles du PKK, mais perçu d'un mauvais d'oeil, explique la combattante.

Elle rit lorsqu'on lui demande si elle-même a passé la bague au doigt: "la plupart d'entre nous ici ne sont pas mariés. J'ai rejoint le PKK quand j'avais 14 ans".

- 'En enfer' -

Selon elle, le fait pour les jihadistes de se retrouver nez-à-nez avec des combattantes femmes produit un effet de surprise à l'avantage des Kurdes.

"Je pense qu'ils avaient plus peur de nous que des hommes, affirme-t-elle. Ils pensent qu'ils iront en enfer s'ils sont tués par une femme."

Sur la question des armes, Tekoshin indique être plus à l'aise avec une kalachnikov. A ses côtés, Saria, 18 ans, explique timidement apprécier les mitrailleuses et les fusils d'assaut.

Saria, dont les parents sont membres du PKK, raconte s'être engagée dans la lutte contre les jihadistes comme ses deux frères et sa soeur qui combattent en Syrie.

"Lorsque j'étais enfant, je ne pensais pas prendre les armes. Mais j'ai réalisé combien ma nation (kurde) avait besoin de moi (...) et j'ai choisi cette voie", explique-t-elle.

"C'est important pour nous de trouver notre place dans la guerre, côte à côte avec les hommes."
 Dans la lutte contre l'EI, les solidarités féminines se sont largement renforcées souligne Shimal, une autre combattante âgée de 26 ans.

Assurant que les jihadistes "transforment les femmes en esclaves", elle explique que son empathie pour les victimes de l'EI est aujourd'hui égale à son attachement à la cause nationale kurde.

Une ONG syrienne a affirmé fin août que des dizaines de femmes yazidies, une communauté kurdophone et non musulmane, capturées en Irak par l'EI, avaient été forcées à se convertir à l'islam puis "vendues" pour être mariées de force en Syrie à des combattants du groupe jihadiste.

(Photo: AFP / Ahmad Al-Rubaye)

2 conférences dans le cadre de la semaine culturelle kurde

Communiqué de l'Institut kurde de Bruxelles:

Bruxelles, le 9 septembre 2014

Cher,

Nous avons le plaisir de vous inviter le 18 et 19 septembre entre 15h00 et 18h00 à notre cycle de conférence sur la culture et la politique kurdes, chaque jour entre 15h00 et 18h00. Ces débats se tiendront le 18 au Sénat (Rue de Louvain 7, 1000 Bruxelles) et le 19 à la Salle Van Dijck du Parlement Flamand (Rue de Louvain 86, 1000 Bruxelles).

Ils sont organisés dans le cadre de la semaine culturelle kurde.

Le 18 septembre au Sénat le thème sera  “Les Kurdes, Kurdistan et la diaspora” avec comme intervenants:
  • Sénateur N-VA Karl Vanlouwe,
  • Prof. Martin Van Bruinessen,
  • MPE Bart Staes (Greens/EVA),
  • Rédacteur en chef d'Info-Türk Dogan Özgüden
  • Président de l'Institute kurde Derwich Ferho.
“Les modèles kurdes comme réponse à l'impasse au Moyen-Orient” est le sujet du 19 septembre au Parlement Flamand.
  • Sénateur N-VA Karl Vanlouwe,
  • Journaliste Toon Lambrechts,
  • Prof. Joost Jongerden,
  • Ancien-bourgmestre de Diyarbakir Osman Baydemir,
  • Président de PYD Salih Muslim
  • MEP Marie-Christine Vergiat (GUE/NGL)
nous apporteront leurs éclairages.

Les séminaires se dérouleront en français et en anglais.

Veuillez nous renvoyer le talon de réponse pour confirmer votre présence par mail: koerdisch.instituut@skynet.be ou par courrier: Rue Bonneels 16, 1210 St-Josse-ten-Noode.
La semaine culturelle kurde est une initiative de l'Institut kurde de Bruxelles, Fek-Bel (Coupole des associations kurdes en Belgique) et YXK (étudiants kurdes)

avec le soutien d'lnfo-Türk, l'Institut Assyrien, Vrede vzw, Masereelfonds, Mo*, KNK, European Armenian Federation, Département culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Vlaamse Gemeenschapscommissie, La Bellone et les trois plus grandes villes kurdes de Turquie: Diyarbakir, Van et Batman.
Je, M/Mme/Mlle ………………………………………………………………….(nom+prénom)
o serai présent le 18 et 19 septembre.
o serai présent seulement le 18 septembre
o serai présent seulement le 19 septembre
o voudrai m'excuser.
Institut Kurde de Bruxelles asbl
Rue Bonneels 16 - 1210 St-Josse-ten-Noode.
Tél.. 0032/(0)2.230.89.30
Fax: 0032/(0)2 231.00.97
koerdisch.instituut@skynet.be

Öcalan: The talks with the state officials are going on

The Peoples' Democratic Party (HDP) delegation including Deputy Parliamentary Group Chairs İdris Baluken and Pervin Buldan and also HDP Deputy Co-chair Sırrı Süreyya Önder returned from Imrali Island after meeting with the Kurdistan Workers' Party (PKK) Leader Abdullah Öcalan. The HDP delegation member Pervin Buldan told the details of the meeting to DİHA. MP Buldan said the meeting lasted about 4 hours.

'Massacres of HES are same as massacres of ISIS'

The PKK leader Abdullah Öcalan firstly condoled the families of 10 workers massacred in workplace calamity in Istanbul. A work elevator carrying workers at Torun Center construction in Istanbul's Mecidiyeköy district fell from floor 32, leaving 10 workers dead on Saturday. Öcalan has called on the Turkish government to take concrete actions and to speed up the ongoing peace process. Öcalan said: "The massacres of HES (Hydroelectric Power Plants are the same as the massacres of Islamic State of Iraq and Sham (ISIS) gangs."

'Any statement without taking any concrete steps will have no practical reciprocity'

Öcalan also called on the ruling Justice and Development (AKP) government to immediately realize the principles and mechanism for “meaningful and deeper negotiations” in his message about the ongoing peace process. MP Buldan noted Öcalan said: "It is vitally important for the government to take this issue seriously and to accelerate the peace process. Any statement without taking any concrete steps will have no practical reciprocity."

'Talks with state are going on'

“We continue on with the dialogue process, despite experiencing several obstacles and provocations, foot dragging and one-sided demands, we have reached a new dimension and we would like to place this all into practice. This phase will determine the fate of our country, as well as the region. The talks with the state officials are going on,” Öcalan told the visiting HDP deputies.

'Attitude of government concerning ill prisoners is immoral'

The PKK leader also said action should be taken for the sick inmates who are suffering from certain diseases otherwise “It will be difficult for the people to approve the peace process. Öcalan underlined: "Attitude of the AKP government concerning the ill prisoners is immoral. They did not release even the cancerous sick prisoners. This is not ethical attitude. Even Israel released 1000 prisoners in face of one soldier."

'Secretariat, democratic negotiation delegation and wathcing delegation should be formed urgently'

Buldan stressed that Öcalan added: "Secretariat, the delegation of democratic negotiation and wathcing delegation should be formed urgently and as soon as possible." HDP Deputy Parliamentary Group Chair Pervin Buldan conveyed that Öcalan underlined: "Let's communize our land, water, energy and let's build a democratic free life. This slogan should take its place in our life. From now on, everybody should take ownership of his/her land, water and energy."

'National Conference should come true at the earliest'

MP Buldan said PKK Leader Öcalan put emphasis on the Kurdish National Congress and the following regarding the congress: "The obstacles on this subject should be lifted as soon as possible. The attitudes of Dear Barzani and Dear Talabani (pointing to Federal Kurdistan Government President Massoud Barzani and former Iraqi President and PUK Leader Celal Talabani) are important in this subject. Talks with Talabani and Barzani should go on."
(DIHA, Sept 8, 2014)

Appeal for the campaign to end PKK ban

Dear Friends,

In this link bellow you will find a petition started in US White House website to remove Kurdistan Workers' Party (PKK) from the list of international terrorist organizations. It needs at least 100 thousand signatures before 9th September. Two important notes:

1: Your email address  must end with .COM, like gmail.com, yahoo.com, hotmail.com
2. After you sign the petition, you will receive an email where you have to confirm the link. Your signature will not count if you don’t confirm the link.

Please share and circulate this email to your own email and social media network.

Sign the petition by clicking here:

https://petitions.whitehouse.gov/petition/remove-kurdistan-workers-party-pkk-list-international-terrorist-organizations/pxgNYqFD


Degerli Arkadaslar,

Asagidaki linkte PKK’yi terror orgutu listesinden cikarilmasi icin ABD Beyaz Saray sitesinde baslatilan bir imza kampanyasi var. 9 Eylule kadar en az 100 bin imza gerekiyor.

Dikkat etmeniz gereken iki onemli noktalar:

1. Email adresi .COM ile bitmeli gmail.com, yahoo.com, hotmail.com gibi.

2. Kampanyayi imzaladiktan sonra onaylamak icin size bir email gelecek ve ordaki linke tiklamaniz gerekiyor.  Onaylamadiginiz taktirde imzaniz sayilmayacak.

Lutfen bu emaili kendi email ve sosyal medya aginizla paylasin.

https://petitions.whitehouse.gov/petition/remove-kurdistan-workers-party-pkk-list-international-terrorist-organizations/pxgNYqFD

KNK
www.kongrakurdistan.net
kongrakurdistan@gmail.com

HDP issues statement for World Peace Day

The HDP has issued a statement on the eve of World Peace Day, 1 September, calling on the international community not to remain silent in face of the massacre in Sinjar and to recognise the autonomous administration in Rojava.

It also called on Turkey to end its support for ISIS gangs and to lift the embargo on Rojava.

The People's Democracy Party (HDP) statement highlighted the ongoing conflict in Iraq, Syria and Palestine, saying that despite the war, violence, racism, discrimination, inequality and injustice a world where different peoples and beliefs live in a democratic environment is still possible.

The HDP statement continued: "We are waging a struggle for a country, region and world in which children and young people don't die, where women are not subjected to all manner of violence, where there are no massacres, where no one is forced to leave their homes and where racist policies are not permitted."

The HDP made the following appeal on the occasion of 1 September, World Peace Day:

"1. International public opinion should not remain silent at the massacre in Sinjar, and take immediate steps to aid those affected.

2. The regional administrations in Rojava that ensure different communities and beliefs can live together democratically in peace and equality should be recognised and supported. This democratic model should be seen as an example for the whole Middle East.

3. Forces for democracy and peace should come together and end the tragedies that are occurring from Sinjar to Gaza and from Nineveh to Rojava.

4. The AKP government should not give covert or open support to ISIS, lift the embargo on Rojava and open the border to humanitarian aid.

The government should also improve the conditions of Syrian refugees and ensure there is no conflict with local populations.

The AKP government should cancel all its military agreements with Israel.

5. Bringing internal peace to Turkey is as important as external peace. The government should lose no time in responding to the Kurdish people's demand for peace and take the necessary steps to ensure all legal and practical measures are taken in order to achieve concrete results in the process of peace and resolution in Turkey." (ANF, September 1, 2014)


Minorités / Minorities

Une soirée invitant aux retrouvailles des cultures turque et arménienne

Communiqué de presse:

Le Senghor a le plaisir de vous annoncer le concert suivant :

Soirée Regards Croisés le 17 octobre 2014 dès 19h00

Une soirée invitant aux retrouvailles des cultures turque et arménienne, pétries de longs siècles de compagnonnage.

À 19h, projection du documentaire Au-delà de l’Ararat de la réalisatrice Tülin Özdemir (2013, 57 min)
C’est l’histoire d’une femme d’origine turque sur le chemin de son identité. Un road-movie où, depuis le quartier de son enfance à Bruxelles en passant par la Turquie jusqu’en Arménie, elle questionne son héritage culturel. En présence de la réalisatrice avec laquelle un débat/rencontre est prévu
http://vimeo.com/97812261

À 21h, concert d’Emre Gültekin (saz, chant) & Vardan Hovanissian (duduk)

Né en 1980 à La Louvière, c’est avec son père Lütfü Gültekin, barde-poète réputé, qu’Emre a appris à jouer du saz, avant de se perfectionner auprès de grands maîtres. Il a accompagné des noms prestigieux comme Goran Bregovic ou Talip Özkan. Vardan Hovanissian, quant à lui, est un spécialiste des flûtes traditionnelles d’Arménie, comme le doudouk ou le chvi. Installé depuis plus de douze ans en Belgique, il a notamment travaillé avec Arax, Yasmine Lévy, Abdelli, Blindnote,… Pour cette soirée, ils seront exceptionnellement accompagnés par Ertan Tekin, grand  maître turc des hautbois traditionnels duduk et  zurna.

P.A.F.  (pour toute la soirée !) : 10/11/12 euros

Cet événement a lieu au Senghor 366, chaussée de Wavre 1040 Bruxelles.

Renseignements et réservations : 02 230.31.40 / info@senghor.be  website : www.senghor.be

Polemics among Turkey's some Armenian intellectuals over support for Erdoğan

A new media debate among two columnists, the pro-government Markar Esayan and the more critical Rober Koptaş, has highlighted a divide among the Armenian intelligentsia of Turkey over President Recep Tayyip Erdoğan and the governing Justice and Development Party (AK Party).

Koptaş, editor-in-chief of Agos, an Armenian weekly based in İstanbul, wrote a severely critical column addressing Esayan, who is a columnist for the staunchly pro-government daily Yeni Şafak, calling him “bnagalez,” an insulting term meaning a person who eats from an animal's trough. Koptaş strongly implied that Esayan's loyalty to the government makes him a “bnagalez.” This harsh column came as a response to Esayan's call for Agos, which was previously home to slain Armenian journalist Hrant Dink, to stop being a marginal newspaper and to become part of the new media order in Turkey.

Esayan claimed that the Agos newspaper represents a marginal element within the small community of Armenians in Turkey, likening it to the leftist daily Birgün.

Arguing that 50 percent of Armenians in Turkey support the AK Party, based on his observations, Esayan urged Agos to give up its “romantic leftism” while noting that in the past leftist Armenians had allied with the Committee of Union of Progress (İTC), which orchestrated the forced migration of Armenians in the Ottoman Empire.

According to Koptaş, on the other hand, for some Armenian writers it is right to support the AK Party unconditionally. Koptaş stated that he refused to ally with the remnants of the İTC and that Agos will not become the tool of any political power or single community.

Revealing the feelings of Agos' staff towards Esayan, who began his journalism career at the Armenian weekly, Koptaş said his arrogance made them happy to see him leave. Koptaş further argued that Esayan has tried as hard as possible to be nominated as a parliamentary deputy for the AK Party. According to Koptaş, despite the abundant number of people similar to Esayan supporting the authorities, his distinction is that he is Armenian. Koptaş argued that therefore the government expects Esayan to argue with “bad Armenians” from time to time.

A similar war of words took place between Taraf columnist Hayko Bağdat and pro-government Akşam columnist Etyen Mahçupyan in August. When Mahçupyan labeled the majority of Armenian intellectuals “clowns” in one of his columns, Bağdat wrote a response saying that Mahçupyan has become “a court jester” by justifying the policies of Erdoğan and the AK Party.

“At least clowns make children laugh, while court jesters are supposed to entertain those who give the orders to kill children,” Bağdat wrote, referring to Erdoğan's remark that he had ordered the police to shoot during the Gezi Park protests that claimed the lives of several teenagers.

Both columns have been shared extensively in the social media. (TODAY'S ZAMAN, Sept 24, 2014)

Campagne de signature: Nous faisons un rêve, ensemble

ararat

Bien trop longtemps, la culture politique de la République de Turquie a voulu protéger un crime fondateur en barrant l’accès au passé, empêchant par là même un Etat de droit durable de se construire. Mais personne n’a en son pouvoir d’effacer l’évènement monstrueux qui a eu lieu en 1915, ni ses conséquences. Depuis une dizaine d’années, émergent de forts engagements humains dans bien des domaines : la recherche académique, les manifestations culturelles, les restaurations de monuments, la recherche personnelle des origines, les rassemblements de commémoration dans l’espace public. Un travail de mémoire sérieux, sincère et constant est possible, afin de réparer une partie de ce qui a été détruit, aider ceux qui ont subi un tort immense, leur reconnaître un droit particulier. Les fils de la mémoire et de la vie ont commencé à se renouer. Notre volonté  prolonge ces initiatives et suppose que l’Etat turc non seulement ne les gêne pas, mais y prenne sa part.

Cent ans après, les Arméniens de la diaspora sont irrités d’être contraints à répéter un débat factice sur l’Histoire. Ils sont tenaillés par l’envie de voir les terres de leurs origines, de les montrer à leurs enfants. La Turquie d’aujourd’hui ne les en empêche pas. Mais seule une parole de vérité des autorités de l’Etat les aidera à panser les plaies de leur mémoire. Seule une parole forte d’invitation leur permettra de créer de nouveaux liens avec les villes et les villages dont ils ne peuvent entendre les noms sans être bouleversés.  Et « l’eau creusera de nouveau son sillon », comme le disait Hrant Dink.

Nous faisons donc un rêve, ensemble. La mémoire de la Turquie, à travers ses récits et ses lieux, honore les morts arméniens en admettant qu’ils ont été victimes d’un génocide, et en désignant les  hommes et les idées qui en ont été la cause. Ses livres d’histoire et ses noms de rue louent les Justes qui ont sauvé des Arméniens plutôt que les dirigeants et les exécutants de leur annihilation. Elle rend à l’Eglise et aux fondations arméniennes les monuments dont celles-ci étaient propriétaires. Les Turcs et les Arméniens s’enorgueillissent de ce patrimoine commun. 

Dans notre rêve il y a aussi une citoyenneté pleine et entière dans la république laïque de Turquie : les non-musulmans peuvent accéder aux fonctions publiques, les procès de leurs assassins vont jusqu’au bout, les discours de haine sont bannis par la loi. Enfin, Arméniens et Turcs ont trouvé les moyens, chacun à leur façon, d’accueillir les Arméniens musulmans qui veulent vivre ces deux identités.

Nous faisons le rêve ensemble que ce sillon coulera jusque dans la jeune Arménie indépendante, qui abrite aujourd’hui une grande part de la vie arménienne. Plutôt que de l’étrangler par un blocus, le gouvernement turc entend les demandes venues de sa région limitrophe, ouvre sa frontière, aide au désenclavement de cette Arménie. Il accorde aux Arméniens un accès privilégié à un de ses ports de la Mer noire, proche de l’Arménie, Trabzon ou Samsun. Et à un autre port en Cilicie, sur la Méditerranée, Mersin ou Ayas, qui, au-delà de facilités économiques, devient un foyer de rayonnement du patrimoine médiéval et d’une nouvelle vie multiculturelle.

Enfin pour symboliser cette nouvelle ère, nous faisons le rêve que les deux pays partagent la montagne de l’Ararat spirituellement. Le mont Ararat se transforme en grand parc naturel, inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, et ouvert comme une sorte de zone franche que Turcs et Arméniens mettent ensemble en valeur. Ce lieu des origines de l’Humanité devient un phare de la paix.

Pour commencer à réaliser ce rêve commun, les signataires de ce texte s’engagent à aider les Arméniens de par le monde qui souhaitent se recueillir sur les chemins de l’exode. Dès 2015, ils iront ensemble sur les terres de leurs aïeux pour retrouver leur mémoire et les traces de leur histoire.

Samim Akgönül, Erdağ Aksel, Cengiz Aktar, Gorune Aprikian, Ariane Ascaride, Daniel Arsand, Sibel Asna, Michel Atalay, Hourig Attarian, Colette Aussedat, Serge Avedikian, Setrak Aydın, Thomas Azuelos, Marie-Aude Baronian, Varvara Basmadjian, Ali Bayramoğlu, Reynald Beaufort, Murat Belge, Hale Bolak, Rosine Boyadjian, Irina Brook, Gilles Cayatte, Hasan Cemal, Fethiye Çetin, Nora Çiçek, Arpi Çitak, Maryam Çitak, Tamar Çitak, Etienne Copeaux, Ohannes Corkarian, Ali Danis, Anahit Dasseux-Ter Mesropian, Cemil Değirmenci, Hosrof Dink, Rakel Dink, Anaïd Donabedian, Patrick Donabedian, Denis Donikian, Kirkor Dülger, Arakel Duman, Attila Durak, Garbis Duraslan, Sedef Ecer, Kirkor Elmayan, Garbis Evyapan, Georges Festa, Armand Franjulien, Bruno Freyssinet, Hervé Georgelin, Burçin Gerçek, Nuran Gezdirici, Claire Giudicenti, Nilüfer Göle, Robert Guédiguian, Defne Gürsoy, Zakar Hakalmaz, Misak Hergel, Vartkes Hergel, Ahmet Insel, Krikor Kalayciyan, Maksut Kalusdyan, Jirayr Karagöz, Hampar Karakesis, Ümit Kardaş, Aram Kartun, Ali Kazancıgil, Jacques Kebadian, Ferhat Kentel, Raymond Kevorkian, Susan Kocabay Ohanian, Hosrof Köletavitoğlu, Armen Kurkjian, Marie-Anne Le Métayer-Djivelekian, Gérard Malkassian, Michel Marian, Vahram Martirosyan, Aude Merlin, Ümit Metin, Zakarya Mildanoğlu, Eric Nazarian, Stephen Ohanian, Nuber Opan, Bige Örer, Arman Örgüneser, Garabet Orunöz, Isabelle Ouzounian, Harut Özer, Doğan Özgüden, Aravni Pamokdjian, Manoug Pamokdjian, Yetvart Paylan, Zeynep Perincek Signoret, Hélène Piralian, Yael Reinharz, Armand Sarian, Levent Şensever, Hale Soygazi, Betül Tanbay, Zeynep Tanbay, Zeynep Taşkın, Gabriel Teyinyan, Gérard Torikian, Mesut Tufan, Hakan Tüfekçi, Hidayet Tuksal, Aslin Tunç, Ufuk Uras, Serra Yılmaz, Sabuh Zaman, Berç Zoraian.

Lien pour campagne de signature: http://ourcommondream.org/nous-faisons-un-reve-ensemble/


İmza kampanyası: Ortak bir rüyamız olsun

Türkiye Cumhuriyeti siyasal kültürüyle çok uzun bir süre, kurucu bir suçu koruma altında tutmak için geçmişe ulaşmanın önünü tıkadı ve kalıcı bir hukuk devleti kurulmasına engel oldu. Ancak 1915’de vuku bulan korkunç olayı ve sonuçlarını silmeye kimsenin gücü yetmez. Son 10 yıl bu konuda pek çok alanda yol alınmasına tanıklık yaptı. Akademik araştırmalar, kültürel etkinlikler, anıtların restorasyonu, bireylerin köklerini araması, kamusal alanda anma toplantıları düzenlenmesi gibi önemli adımlar birbirini takip ediyor. Yıkılmış olanların bir kısmını tamir etmek, çok büyük bir mağduriyet yaşamış olanlara yardım etmek,  onlara özel bir hak tanımak amacıyla ciddi, samimi ve sürekli bir bellek çalışması yapmak artık mümkün. Yaşamın ve belleğin izleri birbirleriyle kesişmeye başladı. Girişimimiz bunun bir devamıdır ve Türkiye Cumhuriyeti devletinin, engellemek bir yana, bu kesişmede yerini alacağını varsaymaktadır.

Diaspora Ermenileri tarih konusunda yüzyıl sonra hâlâ sahte bir tartışmaya mahkum olmaktan rahatsızlar. Köklerinin yer aldığı toprakları ziyaret etmek, bunları çocuklarına göstermek arzusuyla tutuşuyorlar. Bugünün Türkiye’si onları bu konuda engellemiyor. Ama devlet sorumlularının tek bir hakikat sözü, onların belleklerindeki yaraları sarmaya yardımcı olabilir. İsimlerini sarsılmadan duymaları mümkün olmayan köy ve kentlerle yeni ilişkiler kurabilmeleri, ancak böyle güçlü bir davetin gelmesiyle mümkün olabilir. Ve Hrant Dink’in dediği gibi böylece “su çatlağını  bulur”.

Ortak rüyamız şöyle: Öyküleriyle ve mekânlarıyla Türkiye’nin belleği ölmüş Ermenileri, bir soykırımın mağduru olduklarını kabul ederek onurlandırır. Buna yol açan kişi ve fikirleri teşhir eder. Tarih kitapları ve sokak adları, Ermenilerin yok olmasını yöneten ve bunu uygulayanların isimlerini değil, Ermenileri kurtarmış olan vicdanlı ve adil insanları över. Türkiye devleti Ermeni kilisesi ve vakıflarına, sahip oldukları anıtları iade eder. Türkiyeliler ve Ermeniler bu ortak kültürel varlıktan kıvanç duyarlar.

Rüyamızda laik Türkiye Cumhuriyetinde eksiksiz ve tam bir yurttaşlık da var. Müslüman olmayanlar kamu görevlerinde yer alıyor, onları katledenlerin yargılanmaları eksiksiz yürütülüyor, yasalar nefret söylemini suç ilan ediyor. Ermeniler ve Türkiyeliler,  kendi uslupları içinde,  iki kimliklerini de yaşamak isteyen Müslüman Ermenileri kucaklıyor.

Rüyamızda Hrant’ın işaret ettiği su çatlağının, bugün Ermeni dünyasının büyük bir kısmını barındıran genç bağımsız Ermenistan’a kadar ulaşabileceği de bulunuyor. Rüyada Türkiye hükümeti, onu ambargoyla boğmak yerine, sınır boyundan gelen talepleri dinleyip, sınırı açıyor, Ermenistan’ın izolasyonunun son bulmasına yardım ediyor. Ermenistan’a Karadeniz’deki limanlarından birine, Trabzon veya Samsun’a, ayrıcalıklı ulaşım olanağı tanıyor. Ve eski adıyla Kilikya’da Akdeniz kıyısında Mersin veya Ayaş (Yumurtalık),  iktisadî bir kolaylığın ötesinde, ortaçağdan beri varolan kültürel mirasın parladığı, yeni bir çok kültürlü yaşamın merkezi oluyor.

İki ülkenin Ağrı Dağını manen paylaştığı rüyasını görüyoruz, yeni dönemi de bu simgeliyor. Ağrı Dağı, UNESCO tarafından dünya kültürel miras listesine dahil edilen büyük bir doğal parka dönüşüyor ve Türkiyelilerle  Ermenilerin birlikte değer katacakları bir tür serbest bölge oluyor. Beşeriyetin köklerinin yer aldığı Ağrı bir barış feneri oluyor.

Bu rüyayı gerçekleştirmeye başlamak üzere, bu metni imzalayanlar, 1915’in tehcir yolu üzerinde anma düzenlemek isteyen dünyanın dört bir yanındaki Ermenilere yardım sözü veriyorlar. 2015’de, atalarının topraklarına, onların hatırasını ve tarihsel izlerini bulmak için birlikte gidecekler.

Samim Akgönül, Erdağ Aksel, Cengiz Aktar, Gorune Aprikian, Ariane Ascaride, Daniel Arsand, Sibel Asna, Michel Atalay, Hourig Attarian, Colette Aussedat, Serge Avedikian, Setrak Aydın, Thomas Azuelos, Marie-Aude Baronian, Varvara Basmadjian, Ali Bayramoğlu, Reynald Beaufort, Murat Belge, Hale Bolak, Rosine Boyadjian, Irina Brook, Gilles Cayatte, Hasan Cemal, Fethiye Çetin, Nora Çiçek, Arpi Çitak, Maryam Çitak, Tamar Çitak, Etienne Copeaux, Ohannes Corkarian, Ali Danis, Anahit Dasseux-Ter Mesropian, Cemil Değirmenci, Hosrof Dink, Rakel Dink, Anaïd Donabedian, Patrick Donabedian, Denis Donikian, Kirkor Dülger, Arakel Duman, Attila Durak, Garbis Duraslan, Sedef Ecer, Kirkor Elmayan, Garbis Evyapan, Georges Festa, Armand Franjulien, Bruno Freyssinet, Hervé Georgelin, Burçin Gerçek, Nuran Gezdirici, Claire Giudicenti, Nilüfer Göle, Robert Guédiguian, Defne Gürsoy, Zakar Hakalmaz, Misak Hergel, Vartkes Hergel, Ahmet Insel, Krikor Kalayciyan, Maksut Kalusdyan, Jirayr Karagöz, Hampar Karakesis, Ümit Kardaş, Aram Kartun, Ali Kazancıgil, Jacques Kebadian, Ferhat Kentel, Raymond Kevorkian, Susan Kocabay Ohanian, Hosrof Köletavitoğlu, Armen Kurkjian, Marie-Anne Le Métayer-Djivelekian, Gérard Malkassian, Michel Marian, Vahram Martirosyan, Aude Merlin, Ümit Metin, Zakarya Mildanoğlu, Eric Nazarian, Stephen Ohanian, Nuber Opan, Bige Örer, Arman Örgüneser, Garabet Orunöz, Isabelle Ouzounian, Harut Özer, Doğan Özgüden, Aravni Pamokdjian, Manoug Pamokdjian, Yetvart Paylan, Zeynep Perincek Signoret, Hélène Piralian, Yael Reinharz, Armand Sarian, Levent Şensever, Hale Soygazi, Betül Tanbay, Zeynep Tanbay, Zeynep Taşkın, Gabriel Teyinyan, Gérard Torikian, Mesut Tufan, Hakan Tüfekçi, Hidayet Tuksal, Aslin Tunç, Ufuk Uras, Serra Yılmaz, Sabuh Zaman, Berç Zoraian.

Kampanyaya katılmak için link: http://ourcommondream.org/turkce/

Victims of 6-7 September commemorated

The victims of 6-7 September 1955, when Armenians and Greeks were plundered, attacked and massacred in Istanbul, were commemorated yesterday with an activity organised by the Say No to Racism and Nationalism Platform.

The platform of organised the activity to recall the attack and plunder on the victims of 6-7 September 1955 on Armenians and Greeks. For this purpose, a panel entitled “6-7 September and the policy on non-Muslims in Turkey” began with a panel at the Ismail Beşikçi Foundation. The journalist and researcher Rıdvan Akar, who is known for his documentary: “2 Unforgotten Days: 6-7 September”, also participated in the panel. After the opening speech, he held the floor and explained the development of 6-7 September and what happened during that period.

Stating that the 6-7 September incidents occurred because of the Turkification policies of the line of nation state being applied in the Turkish Republic, Akar said: “After the CHP (People’s Republican Party) understood from 1946 that the minorities would never be Turkified they wondered what should be done. The Armenians were forced to migrate from Anatolia in order to prevent them reconstituting a community. After the 500th anniversary of the conquest of Istanbul, the 6-7 September events were organised to drive the Greeks out of Istanbul.

Akar said that according to US sources, over 100,000 people took part in the 6-7 September attacks on Armenians and Greeks and other minorities. Drawing attention to the fact that nobody had confronted these events and made a self-criticism, Akar said: “we will commemorate the 60th anniversary of this event. However, absolutely nobody has come forward and admitted to being involved in attacks on the properties of Armenians, Greeks and other minorities, and said: “My conscience is troubling me.”

After the panel, the members of the platform came together and organised a commemoration rally in Galatasaray Square for the victims of 6-7 September, lighting candles and leaving carnations in memory of the victims. Making a statement on behalf of the platform, Gonca Şahin recalled that the organised plundering and attacks were carried out on non-Muslim minorities, especially Greeks, and she stated that the mentality behind the 6-7 September events and similar events had not changed and is continuing even today. Stating that the project of a ‘new Turkey’ is impossible if the homogeneous national project which has been carried out during the history of the republic is abandoned, Şahin said that in order to create this project, it is a pre-condition that non-Muslim citizens have to be equal citizens, the damage to the minorities has to be compensated, and that apologies to these minorities are made.

After the reading of the statement, the protestors carried out a 5 minute sit-down protest and ended the rally.
(ANF, Sept 7,  2014)

Cavusoglu confirme son négationnisme à l'agence azerbaïdjanaise

Le nouveau ministre turc des affaires étrangères Mevlud Cavusoglu a, dans sa première intervieuw à l'agence de presse azerbaïdjanaise APA, a confirmé permément sa détermination de lutter en 2015 contre la reconnaissance du génocide des Arméniens.

Le texte diffusé par APA le 1er septembre 2014:

"Nous allons nous battre avec fraternel Azerbaïdjan contre le soi-disant « génocide arménien » a déclaré Mevlud Cavusoglu, nouveau ministre des Affaires étrangères de la Turquie pour le correspondant de l’APA.
 
"Lorsqu'on lui a demandé: «Vous savez trop bien l’Azerbaïdjan, et l'Azerbaïdjan vous connaît  bien. En tant que ministre, quel message voulez-vous envoyer à l'Azerbaïdjan ? » Cavusoglu dit: « L'Azerbaïdjan peut être sûr que je vais aussi travailler comme son ministre des Affaires étrangères. Nous allons unir nos efforts et nos forces dans toutes les questions ».
 
"Dans sa réponse à « L'année 2015 est à venir. Les arméniens vont augmenter la pression de «génocide» sur la Turquie. Quelles mesures allez-vous prendre en ce sens ? », le nouveau ministre a déclaré: « Nous allons lutter ensemble avec l’Azerbaïdjan contre le soi-disant «génocide arménien»". (http://fr.apa.az/xeber_movlud_cavusoglu______nous_allons_lutter_e_22684.html)

D'ailleurs, nous avions diffusé juste après sa nomination une première information concernant la prise de position négationniste de Cavusoglu:

"Un autre négationniste nommé ministre des affaires étrangères

"A 56 ans, Cavusoglu ne devrait pas infléchir la course de l'ambitieuse politique étrangère "néo-ottomane" conduite depuis 2009 par le nouveau chef du gouvernement, malgré ses revers en Syrie et en Egypte notamment.

Le nouveau ministre des affaires étrangères Cavusoglu a été président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe de 2010 à 2012.

Alors qu'il portait un titre honoraire d'une prestigieuse institution européenne, lors de sa visite officielle à Erevan en 2010, Cavusoglu avait offensé ses hôtes en refusant de déposer une gerbe au Monument du génocide arménien.

Lorsque les médias arméniens l'ont interrogé sur son refus, Cavusoglu avait menti en disant que ses prédécesseurs n'avaient pas fait non plus.

Quand les journalistes arméniens ont rappelé que ses prédécesseurs à la tête de l'APCE avaient visité le Monument du génocide il avait changé son fusil d'épaule et avoué que c'était sa décision personnelle de ne pas visiter le monument et a demandé que les Arméniens respecter sa volonté. (http://www.info-turk.be/432.htm#ministre)

Le réalisateur de The Cut sur le génocide arménien menacé de mort

Le cinéaste Fatih Akin reçoit des menaces de mort à cause de son traitement du génocide arménien au cinéma.

Présenté à la Mostra de Venise, The Cut raconte l'odyssée de Nazareth (Tahar Rahim), un Arménien rescapé du massacre des siens par l'armée turque en 1915, qui va parcourir toute la planète à la recherche de ses filles disparues.

Réalisé par l'Allemand d'origine turque Fatih Akin, le film fait partie de la sélection officielle de la Mostra de Venise (qui se déroule jusqu'au 14 septembre) et promet de créer la polémique en Turquie.Comme l'a déclaré Akin en conférence de presse à Venise (où il avait reçu en 2009 le Lion d'or pour Soul Kitchen), l'extrême-droite et les nationalistes turcs n'ont pas apprécié son traitement de l'Histoire et The Cut -qui n'a pour l'instant été projeté qu'au public des festivaliers de la Mostra-  lui a valu des menaces de mort de la part d'extrémistes.

Si The Cut est projeté en Turquie, des nationalistes l'ont prévenu qu'il pourrait subir le même sort que Hrant Dink, journaliste abattu en 2007 par un jeune nationaliste.

"J'ai passé sept ou huit ans de ma vie à travailler sur ce film, j'avais le temps de mesurer les conséquences", a déclaré Akin, sûr de lui, à la presse.

Le génocide arménien, qui s'est déroulé à partir d'avril 1915 en pleine Première guerre mondiale, a fait plus d'un million de morts, et n'a toujours pas été reconnu par la Turquie.

The Cut sortira en salles françaises le 14 janvier 2015, comme pour commémorer le centenaire du génocide. (http://www.premiere.fr)


Politique intérieure/Interior Politics

Gov't unveils new plans for HSYK dominance in case of election defeat

The Justice and Development Party (AK Party) government is unlikely to respect the result of the approaching election of new members to the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK), as suggested by recent statements from several government officials, in the event that the government fails to have favorable candidates elected to the board.

The HSYK is the country's key judicial council, being responsible for the appointment, promotion and removal of personnel within the judiciary. The government hopes to dominate the board in order to make the judiciary, which is thought of as the last stronghold against government pressure, bow to its authority.

On Oct. 12, over 11,000 judges and prosecutors will go to the ballot box to elect 10 primary members to the board. These aside, the president will select four primary members for the HSYK from among academics and lawyers, while the Justice Academy will select one primary member from among its own members. In addition, three primary members of the HSYK are elected by the Supreme Court of Appeals and two by the Council of State. The Supreme Court of Appeals elected its members earlier this week. The Council of State will elect its members to the HSYK on Sept. 29.

The AK Party government has been lobbying for quite a while to have candidates close to itself elected to the HSYK. These candidates are being promoted by the Platform for Unity within the Judiciary (YBP).

In spite of its lobbying efforts, the government received its first defeat when the Supreme Court of Appeals did not elect pro-government candidates to the HSYK on Sept. 23. This appears to have angered the government.

On Thursday, Deputy Prime Minister Yalçın Akdoğan signaled in an interview with the Cumhuriyet daily that a referendum will be called if the AK Party does not have its candidates elected as HSYK members on Oct. 12.

“The fate of this country cannot be determined according to the result of an election in which only some 12,000 people [judges and prosecutors] are eligible to vote. This fate can be determined by a vote of 55 million [citizens who are eligible to vote],” Akdoğan noted. The Cumhuriyet daily said Akdoğan's remarks are a clear indication that the AK Party government will use a referendum to shape the HSYK as it desires if it loses the elections in the board.  (TODAY'S ZAMAN, Sept 24, 2014)

Erdoğan lambastes Gezi, Koç, NYT, rating agencies

President Recep Tayyip Erdoğan did not spare any criticism towards a wide variety of institutions, events and concepts after boasting of his government's achievements while speaking at a High Advisory Council meeting of the Turkish Industrialists' and Businessmen's Association (TÜSİAD) in İstanbul on Friday.

Among his targets were The New York Times, the Gezi events of 2013, credit rating agencies, the Hizmet movement, the Koç family and high interest rates.

Beginning his speech, Erdoğan said the most important item on his agenda during his tenure as prime minister, between 2003 and 2014, was the economy. He said the primary reason for the hard-hitting financial crisis of 2001 was that the country had been turned upside down by years of political instability. “There is this cycle that has been consolidated in Turkey that whenever business is good, a coup happens,” said Erdoğan, referring to the three military coups that took place between 1960 and 1980. He said the progress ushered in by former (and Turkey's first democratically elected) Prime Minister Adnan Menderes had been squandered by the 1960 coup, and that the reforms implemented by former President and Prime Minister Turgut Özal beginning in the 1980s were cut short by the 1997 intervention.

The president emphasized the focus that his government held on developing. “When we came to power we worked to break this cycle. We said ‘everyone will win.' Our most important goal was to bring development together with justice. There were abandoned, forgotten regions. It became our goal to rejuvenate a 780,000 square-kilometer area. We lowered interest rates for farmers and small businessmen,” he said, recalling that Turkey's overall growth rate between 2003-2013 was five percent.

He said the Gezi protests of last summer resembled recent unrest that shook Ukraine, Syria and Egypt, insinuating that the protests amounted to a coup attempt. He also took aim at a recent report in The New York Times about the Hacıbayram neighborhood of Ankara, which has allegedly been a source of recruits to the terrorist Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). The report featured a photo of Erdoğan and Prime Minister Ahmet Davutoğlu exiting a mosque in Hacıbayram, prompting pro-government media outlets to claim that the NYT report was implying that Ankara supports ISIL.

NYT journalist Ceylan Yeğinsu has come under attack by pro-government media for the report, who have published her photo. However, Yeğinsu tweeted on Wednesday that she was not responsible for the photo or its accompanying caption.
Recalling leaked recorded phone conversations allegedly of prominent businessman Mustafa Koç, Erdoğan said those who have been criticizing the Justice and Development Party (AK Party) government have not even said a single word about "the pineapple issue." Erdoğan also added that those who have been criticizing the government do not comment on "the rosary and refinery issues," a comment ostensibly directed at Koç. 
(TODAY'S ZAMAN, Sept 18, 2014)

Turquie : la République se présidentialise

Par Jean Marcou


Le 6 septembre, le gouvernement d’Ahmet Davutoğlu a obtenu la confiance du parlement par 306 voix contre 133. Ainsi s’achève les phases essentielles de la transition politique provoquée en Turquie par l’élection de Recep Tayyip Erdoğan à la présidence de la République, le 10 août dernier. Mais plus qu’à un changement de personnes, nous venons d’assister à un véritable changement de régime.

Élu président dès le premier tour avec près de 52% des suffrages, Recep Tayyip Erdoğan, dont le résultat a été consacré par le YSK (Conseil supérieur des élections) dès le 15 août, n’a pas abandonné pour autant ses fonctions gouvernementales. L’aspirant président a attendu pour le faire, la veille de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Abdullah Gül. Entretemps, il s’est employé à mettre en place son successeur à la tête du gouvernement, annonçant lui-même, dès le 21 août, le choix république présidentielle2d’Ahmet Davutoğlu après la réunion des instances dirigeantes du parti et le faisant ratifier par un congrès extraordinaire, le 27 août. Ce n’est que le 28 août, jour de son intronisation à la présidence, que le Journal officiel a annoncé son élection.

En dépit de son caractère inédit, cette transition s’est déroulée presque sans anicroches. La seule contestation majeure est venue des partis d’opposition, dénonçant une atteinte à la Constitution et plaidant que Recep Tayyip Erdoğan aurait du cesser d’être premier ministre dès le 15 août (annonce des résultats par le YSK). Ce constant a conduit le leader du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, à refuser de participer aux cérémonies d’investiture du nouveau président et a vu les parlementaires du CHP protester avant la prestation de serment de ce dernier au parlement. L’incident n’a pourtant pas empêché les cérémonies de suivre leur cours et de s’achever par une passation de pouvoirs en grandes pompes à Çankaya.

La tête et les jambes !

De toute évidence cette transition a débouché, comme l’avait laissé entendre les déclarations de campagne du candidat Erdoğan, sur une nouvelle configuration de l’exécutif qui voit le président choisir son premier ministre, même si ce choix a du être formellement consacré par les instances du parti. Au soir des cérémonies d’investiture en effet, le nouveau président a nommé Ahmet Davutoğlu à la tête du gouvernement, et celui-ci a présenté son gouvernement dès le lendemain. Ce gouvernement est très largement la copie du précédent. Seuls 4 nouveaux noms apparaissent. Les vice-premiers ministres, Beşir Atalay et Emrullah İşler, sont remplacés par Yalçın Akdoğan (l’un des plus proches conseillers de Recep Tayyip Erdoğan) et Numan Kurtulmuş (l’ex-leader du Saadet Partisi, rallié à l’AKP, cf. notre édition du 1er octobre 2010). Mevlüt Çavusoğlu (l’ancien président de république présidentielle3l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, devenu ministre des affaires européennes dans le gouvernement Erdoğan) prend la succession d’Ahmet Davutoğlu à la tête de la diplomatie turque. Il est remplacé aux affaires européennes par Volkan Bozkır. Aux douanes, Hayati Yazıcı laisse sa place à Nurettin Canikli.

Ainsi, la nomination du gouvernement Davutoğlu a pris toutes les apparences d’un remaniement du gouvernement Erdoğan. De toute évidence, nous ne sommes plus dans un régime parlementaire, mais dans une sorte de régime semi-présidentiel où le président de la République définit les grandes orientations de la politique du pays et où le premier ministre les met en œuvre. En choisissant rapidement Ahmet Davutoğlu, son ancien ministre des affaires étrangères, pour lui succéder à la tête du parti majoritaire et du gouvernement, Recep Tayyip Erdoğan a étouffé dans l’œuf les velléités d’Abdullah Gül de se maintenir au plus haut niveau. Alors que l’ancien président avait tergiversé et fait savoir qu’il ne souhaitait pas être un premier ministre aux ordres, l’ancien chef de la diplomatie turque n’a pas fait mystère de son allégeance au nouveau président de la République. À elle seule la reconduite du gouvernement Erdoğan et l’acceptation de cette situation par le nouveau premier ministre montrent à quel point ce dernier est désormais soumis à la tutelle présidentielle. Kemal Kılıçdaroğlu en a conclu qu’était venue l’époque des «premiers ministres marionnettes». Dans les années 1970, Michel Jobert, un de nos anciens ministres des affaires étrangères, évoquant le couple président-premier ministre en régime semi-présidentiel, avait eu cette expression évocatrice : «C’est la tête et les jambes !». Ahmet Davutoğlu n’a pas été nommé premier ministre pour avoir des idées plein la tête et s’en servir pour disposer d’une marge manœuvre à l’égard de Recep Tayyip Erdoğan, mais surtout pour faire la preuve qu’il a des mollets d’acier lui permettant de courir vite et longtemps pour «son président».

Osmanlı Cumhuriyeti

Sans révision de la Constitution, le régime a donc changé du fait de la logique nouvelle qui domine les relations président-premier ministre, au sein de l’exécutif. Par rapport à ce qui existait en régime parlementaire, cette logique s’est inversée. Celui qui dominait (le chef du gouvernement) est devenu l’exécutant de celui qui antérieurement n’exerçait qu’une magistrature morale hors de la dynamique politique essentielle. Cette nouvelle logique n’est pas simplement lisible à travers les événements de la transition politique que nous venons de relater, mais aussi dans la symbolique qui domine république présidentielle4désormais l’exercice du pouvoir. Nous avions relevé dans une précédente édition qu’au soir du 10 août, le premier geste du leader et fondateur de l’AKP, après avoir eu confirmation de son élection, avait été de se rendre à la mosquée d’Eyüp, comme le faisait naguère les sultans ottomans dès l’annonce de leur intronisation. D’autres événements symboliques sont intervenus depuis. Ainsi, à peine un jour après son investiture, le nouveau président a pris possession d’un nouvel avion officiel, un Airbus A330-200 Prestige, commandé comme par hasard par lui-même il y a 3 ans et conçu sur le modèle des avions présidentiels des grands Etats. Recep Tayyip Erdoğan a étrenné son nouvel avion, repeint aux couleurs de la Turquie, dès son premier déplacement officiel qui l’a conduit (via une escale en Azerbaïdjan) au sommet de l’OTAN à Cardiff, où il a retrouvé les grands de ce monde.

Plus impressionnant encore, le nouveau président a annoncé qu’il allait délaisser la traditionnelle résidence des chefs d’Etat turcs à Çankaya depuis Atatürk (le fameux Köşk) pour s’installer dans un nouveau palais construit récemment (non sans polémiques d’ailleurs) dans la forêt de la ferme d’Atatürk à Ankara. Cet édifice que Recep Tayyip Erdoğan avait fait bâtir comme par hasard pour le premier ministre, ces dernières années, deviendra la nouvelle résidence présidentielle, tandis que république présidentielle5Ahmet Davutoğlu héritera de… Çankaya. Cette décision a été très mal accueillie par le leader du parti kémaliste Kemal Kılıçdaroğlu qui a déclaré : «Les sociétés sont attirées vers le chaos quand on les coupe de leurs traditions.»

Le sultan et son grand vizir installés, il ne restait plus qu’à rétablir le califat… À cet égard, on pouvait compter sur Ahmet Davutoğlu qui a fait savoir qu’il estimait que le Diyanet (direction des affaires religieuses qui a pris la succession du califat après sa suppression en 1924 mais qui ne joue qu’un rôle essentiellement bureaucratique consistant à organiser la religion majoritaire sunnite hanéfite) devait retrouver un rôle spirituel et ne pas demeurer qu’une simple structure administrative. La mesure ne surprendra pas dans une république présidentialisée qui s’ottomanise chaque jour un peu plus…. (http://ovipot.hypotheses.org/10459)

Government bribes members of the judiciary ahead of HSYK vote

An announcement by Justice Minister Bekir Bozdağ that the government will raise the salaries of judges and prosecutors by TL 1,155, which comes about one month before the Supreme Board of Judges of Prosecutors (HSYK) elects its new board members, is an attempt to bribe members of the judiciary to vote for the candidates favored by the government.

Bozdağ made the announcement on Monday, about a month prior to the HSYK election scheduled for Oct. 12. Opposition politicians, including Republican People's Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu, jurists and academics, have described the salary increase as a bribe.

The Justice and Development Party (AK Party), which has the backing of about half of voters, has been at the center of a major graft investigation that became public on Dec. 17, 2013. The government has cast the investigation as a coup plot devised by the Hizmet movement, a social group inspired by the US-based Islamic scholar Fethullah Gülen, and moved on to purge members of the police force and the judiciary who it believes might be affiliated with Hizmet.

The government has not been able to dominate the HSYK. It needs five more members on its side on the board to have a majority.

Bozdağ made his message to the members of the judiciary clear during Monday's announcement. “This is the Turkish judiciary. We will never allow it to become the judiciary of Fethullah Gülen.”

The justice minister also announced that in addition to a pay raise, prosecutors and judges will be given the right to bear arms. He said the draft law will be presented to Parliament on Wednesday.

Ahmet Gündel, a retired Supreme Court of Appeals prosecutor, said the government always seems to have another agenda for the laws it passes that is different from appearances. “There is always a primary reason for the laws passed and implementations of the government, and then you look at the background and there are different ideas. Such an example was the establishment of the Criminal Courts of Peace. Legally, their establishment could have been rationally defended, but in practice, these turned into an epitome of illegality. The government is creating problems for all with this hidden agenda.”

He said it is always a welcome development to see an increase in the salaries of judges and prosecutors, but when this is done ahead of the HSYK elections, the result will be a suspicious and negative perception about the government's intentions. However, he said if the government really has a plan to “buy” votes, this will end in disappointment. “Turkey's judges and prosecutors know what they vote for. They will not vote for the government-supported Unity in the Judiciary Platform (YBP) candidates. I also think they will be sensitive to put an end to the bribery perception.”

Retired prosecutor Sacit Kayasu said: “It is never bad news to introduce a salary increase for judges and prosecutors, but taking such a step a short time before the HSYK elections will cause negative evaluations, which are likely true.”

Kayasu said, even without a salary increase, the Justice Ministry's openly supporting one of the three groups competing for HSYK seats is unacceptable. “This is not something that can be approved of,” he told Today's Zaman.

The HSYK is made up of 22 members on its board, and it operates on a system of absolute majority, which means that whoever has the backing of at least 12 of the board members can affect the outcome of judicial processes as the HSYK is responsible for the appointments, transfers, promotions and expulsions of the country's top judicial figures. (TODAY'S ZAMAN, Sept 10, 2014)

Le gouvernement Davutoglu obtient la confiance du Parlement

Le gouvernement du nouveau Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a obtenu la confiance du Parlement samedi, a-t-on appris de source officielle.

Le nouveau gouvernement, composé du même carré des fidèles du président et homme fort du pays Recep Tayyip Erdogan, a obtenu 306 voix pour et 133 contre.

Le gouvernement de M. Davutoglu ne devrait pas changer d'un pouce la politique conduite depuis 2003 par son prédécesseur Erdogan. "Les noms changent aujourd'hui mais l'essence, la mission, l'esprit, les objectifs et les idéaux restent", avait lui-même souligné ce dernier mercredi.

"Avec le soutien que nous avons reçu, nous promettons devant notre Parlement et notre peuple estimés, de travailler jour et nuit", a lancé samedi le nouveau Premier ministre turc devant les députés.

L'ancien ministre des Affaires étrangères a comme objectif affiché de construire la "nouvelle Turquie" avec une nouvelle Constitution et la relance du processus de paix engagé en 2012 avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Présentant son gouvernement le 1er septembre, M. Davutoglu avait réaffirmé l'ambition d'Ankara consistant à faire de la Turquie l'une des dix premières économies mondiales et un membre de l'Union européenne.
(AFP, 6 sept 2014)

Contestation accrue contre Kiliçdaroglu à la convention du CHP

Le chef du principal parti de l'opposition turque a été réélu vendredi au cours d'une convention extraordinaire. Pendant ce scrutin à bulletins secrets, le président sortant du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, a obtenu les suffrages de 740 délégués, contre 415 en faveur du vice-président contestataire du mouvement, Muharrem Ince.

M. Kiliçdaroglu n'a pas lui-même défendu les couleurs de son parti à la présidentielle du 10 août mais sa décision de présenter un candidat commun avec le Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême droite), Ekmeleddin Ihsanoglu, a fait l'objet de vives critiques.

Devant les délégués du parti, M. Ince a dénoncé ce choix et la dérive à droite du parti fondé par le père de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk.

"Il est regrettable que le CHP, un parti qui a quatre-vingt-dix ans, ne soit pas capable de présenter un candidat issu de ses propres rangs. Chercher des voix à droite pour élargir son soutien ne me gêne pas, mais je refuse en revanche que l'on s'éloigne de nos principes et de nos valeurs", a-t-il déploré à la tribune.
(AFP, 5 sept 2014)

Erdoğan verbally attacks top state figures for critical comments

President Recep Tayyip Erdoğan has targeted the Chief of General Staff, Gen. Necdet Özel, President of the Constitutional Court Haşim Kılıç and the head of the Supreme Court of Appeals, Ali Alkan, criticizing them for their comments expressing concerns about the government's recent policies on domestic issues, a media report has said.

According to the Hürriyet daily, on Thursday, while en route to the North Atlantic Treaty Organization (NATO) summit being held on Sept. 4 and 5, Erdoğan responded to questions from several journalists who had been invited to accompany him during his flight, excoriating the three figures for their critical attitudes.

Erdoğan reportedly first targeted Özel, who previously said that the military was not given any solid evidence regarding allegations that the military has been infiltrated by the “parallel state,” a term President Erdoğan uses to refer to alleged members of the faith-based Hizmet movement within the state bureaucracy who he believes aim to topple him, saying: "If there are anonymous letters concerning the acts of the 'parallel structure' then first examine them. If you find any solid evidence on the matter, then you may launch a legal procedure. If you cannot find anything, then you throw it away.”
 
The government claims the “parallel state” exists within the military as well, an allegation that Özel said needs to be substantiated by solid evidence. “The Turkish Armed Forces [TSK] works with documents and information,” he said, adding that military authorities have requested documents from the National Intelligence Organization (MİT), but none have been provided.
 
“We cannot initiate a procedure [against members of the military] on the basis of anonymous tip-off letters. The Turkish Armed Forces believes in the rule of law and acts accordingly,” Özel said.
 
Arguing that launching a legal procedure into an incident does not always require a signed letter, Erdoğan reportedly went on to say: "Those people who sent the letters to inform [the General Staff) about the 'parallel state' may have some worries about their future. We, in the past, have faced many examples of this kind of situation which caused trouble for the person who provided information about some sort of wrongdoing."
 
After lashing out at Gen. Özel, Erdoğan then reportedly criticized Kılıç because of his previous remarks expressing his concern about profiling activities within the state, saying, "Some mention profiling activity [by the government]. What profiling? In fact, the preceding governments conducted massive profiling campaigns. All of them reached us. I do not want to send messages to the head of the Constitutional Court through the press, as well as the head of General Staff, but only if Özel does not share his concerns with the press. He could do it with me and the prime minister [Ahmet Davutoğlu]."
 
Finally, Erdoğan reportedly targeted Alkan for his criticism of the political authority during his speech on the occasion of the beginning of the new judicial year on Monday. The president said: "I clearly assert that Alkan is not the person who is heading the Supreme Court of Appeals. He also confessed this, stating that, 'the board of presidents prepares my speeches.' If the head of the Supreme Court of Appeals says that he just read a text prepared by a board and has no more role regarding the content of the text, then it is a shame for him."
 
Erdoğan also reportedly claimed that Turkish Bar Association (TBB) Chairman Metin Feyzioğlu had no authority to deliver a speech at the opening ceremony of the new judicial year, adding, "They [members of the high court] also admit the fact. They defend allowing the delivery of the speech by pointing to the decision by the board of presidents. So, one should ask [Alkan] how can you claim to be the head of the court [the Supreme Court of Appeals]?
(TODAY'S ZAMAN, Sept 5, 2014)

Davutoglu promet la paix avec les Kurdes et une entrée dans l'UE d'ici à 2023

Le nouveau Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a réaffirmé sa volonté de rapidement parvenir à un règlement du conflit kurde et de faire entrer son pays dans l'Union européenne d'ici à 2023, en présentant lundi son programme au Parlement.

"Nous mènerons le processus de paix avec une détermination qui changera le sort du pays. Nous poursuivrons nos efforts pour que tous les segments de notre société y adhèrent", a déclaré M. Davutoglu devant les députés.

Le chef du gouvernement a également confirmé aux élus la publication prochaine d'une "feuille de route" prévoyant "la fin du terrorisme, le désarmement, l'intégration et la levée des barrières à la participation à la vie politique".

Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie a repris à l'automne 2012 des discussions directes avec le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Cette initiative est toutefois bloquée depuis la décision il y a un an du PKK de suspendre le retrait de ses combattants de Turquie, jugeant qu'Ankara n'avait pas tenu sa promesse de réformes en faveur de la communauté kurde de Turquie, qui réunit quelque 15 à 20 millions de personnes, soit 20% de la population.

En outre, M. Davutoglu a souhaité que son pays puisse entrer dans l'UE d'ici à 2023, date du centenaire de la République. La Turquie est officiellement candidate depuis 2004 mais son intégration est freinée par l'opposition de pays comme la France et l'Allemagne.

Le Premier ministre a enfin réitéré l'objectif fixé par son prédécesseur Recep Tayyip Erdogan, élu président le 10 août, de faire entrer la Turquie dans le club des "dix premières économies du monde" en 2023.

Après un débat, ce programme doit faire l'objet d'ici à la fin de la semaine d'un vote de confiance. Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir depuis 2002 détient la majorité absolue au Parlement.
(AFP, 1 sept 2014)

Government efforts to redesign judiciary receive strong criticism

Leading jurists have lashed out at government attempts to redesign the judiciary so that it acts in line with its wishes, in a meeting held on the occasion of the start of the new judicial year.

“Attempts to exert pressure on judicial institutions, to design the judiciary in a way that [the government] desires and to intervene in the decisions the judiciary carries out cause concern,” Ali Alkan, head of the Supreme Court of Appeals, said at the meeting on Monday.

No government official -- President Recep Tayyip Erdoğan, Prime Minister Ahmet Davutoğlu nor Justice Minister Bekir Bozdağ -- were present at the meeting in Ankara.

Alkan said even though since 1943 judicial independence and the separation of powers have been highlighted in speeches delivered at the opening of the judicial year, Turkey has yet to achieve such principles.

The government has stepped up its efforts to redesign the judiciary to serve its purposes -- that is, to plant judges in top judicial bodies who are sympathetic to the ruling party -- particularly after a sweeping graft probe that went public in December of last year.

After the launch of the corruption probe, then-Prime Minster Erdoğan -- who also eventually faced allegations in a summary of proceedings drawn up by prosecutors -- dismissed the charges of corruption against his government and accused the prosecutors, together with the policemen involved in the investigation, of plotting against the government.

The president of the Supreme Court of Appeals revealed that he was concerned that the government, which recently launched a probe into the police officers who conducted the graft investigation, may well also be planning one into the prosecutors involved. “Some members of the executive publicly announced that a police operation could be launched into [members of] the judiciary without needing instructions from those in authority,” he said.

Without any reference to Erdoğan who has often complained about the power of the judiciary over the executive, Alkan was harsh in his criticism for those who saw judicial supervision as a power.

Emphasizing that judicial supervision is a must for the rule of law, he covertly criticized the government, which has not respected some court verdicts, saying: “Implementation of court verdicts is a must to be able to talk about judicial supervision. In other words, unless the verdicts pronounced as a result of a judicial process are implemented, it is not possible to talk about the rule of law [in a country].”

In a historic call to judges, Alkan called on them to not allow anybody to intervene in their job and to bribe them into giving a certain verdict. He said: “Do not lower yourselves to obtain any higher post, title or assignment. […] Do not let anybody intervene in your job.”   
 
Kemal Kılıçdaroğlu and Selahattin Demirtaş, leaders of the main opposition Republican People's Party (CHP) and of the pro-Kurdish Peoples Democratic' Party (HDP) respectively, attended the meeting, as well a large audience of jurists.
 
Alkan emphasized that authorities should be patient that any mistakes the judiciary commits would be eliminated by the judiciary itself within its system of supervision, and said, “These issues [mistakes] should not serve as a grounds for intervening the judiciary.”  
 
As part of the government's effort to redesign the judiciary following the graft probe, amendments to the law on the Supreme Court of Appeals and the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK) were introduced in recent months. Referring to government's intervention into the judiciary and to amendments introduced to the laws regulating the functioning of top judicial bodies, Alkan warned that such steps would just create more problems rather than resolve any.
 
Metin Feyzioğlu, head of the Turkish Bar Association (TBB), also accused the government, although without making any reference to it, for not respecting the rule of law and acting arbitrarily.
 
Describing steps arbitrarily taken by rulers who identify themselves with the state, without respecting the rule of law, as the country's most serious threat, the TTB head said: “It is rulers who act arbitrarily that destroy states. It is rulers who act arbitrarily that lead nations into ruin.”
 
Feyzioğlu, who emphasized that the struggle for the defense of freedoms is bound to be achieved, said the reason for this is, “Because freedom has always emerged victorious.”
 
Erdoğan declared earlier that he would not attend the ceremony if Feyzioğlu were invited to speak at the event. The conflict between Erdoğan and Feyzioğlu dates back to early May, when the former stormed out of a Council of State meeting after scolding the TBB chairman from the audience for his long speech. Feyzioğlu, during his address at the Council of State event, had questioned the ruling Justice and Development Party's (AK Party) violations of personal rights and freedoms.

Apparently, Davutoğlu and Bozdağ did not attend the ceremony on Monday as a show of support for Erdoğan.
 
Demirtaş offered support to the criticism by Alkan towards the government.
 
“We also share and are witness to criticism, particularly regarding the pressure of the executive on the judiciary, and [its practices] that deserve to be described as arbitrary,” the HDP leader told reporters following the meeting.
 
The TTB head was much criticized by the government for his long speech at the Council of State meeting, however he spoke no longer than 20 minutes at Alkan's request in this most recent meeting
 
In response to reporters following the event, Alkan said he hoped Erdoğan, being president, would attend next year's meeting. “We would be very happy to see our president here,” he said. 
(TODAY'S ZAMAN, September 1, 2014)

Forces armées/Armed Forces

L 'armée envisage une zone-tampon à la frontière avec l'Irak et la Syrie

L'armée turque envisage d'établir une zone tampon le long de la frontière de la Turquie avec l'Irak et la Syrie pour faire face à la menace posée par les combattants jihadistes, a rapporté le président Recep Tayyip Erdogan cité mardi par la presse.

"Les forces armées turques (TSK) travaillent (sur des plans). Ils nous les communiqueront et nous prendrons une décision le cas échéant", a déclaré M. Erdogan aux journalistes qui l'accompagnaient lors de son retour lundi soir en avion du Qatar, où il a effectué une visite officielle.

Interrogé par l'AFP, une source gouvernementale turque a confirmé ce projet.

"L'état-major est en train de mener des inspections pour déterminer si une zone-tampon pourrait être mise en place mais rien n'est encore concrétisé", a-t-elle indiqué, précisant qu'elle ne serait motivée que par des "motifs strictement humanitaires".

"Notre principale préoccupation, c'est l'arrivée d'une nouvelle vague importante de réfugiés. Nous accueillons déjà près de 1,5 million de Syriens et nous pourrons pas en absorber une nouvelle vague de cette ampleur", a-t-elle plaidé.

Membre de l'Otan, la Turquie a publiquement annoncé qu'elle ne participerait pas aux opérations militaires souhaitées par les Etats-Unis contre les combattants de l'Etat islamique (EI) et a également interdit l'utilisation de sa base aérienne d'Incirlik (sud) pour la conduite de telles actions.

Ankara a justifié la semaine dernière ce refus au secrétaire d'Etat américain John Kerry par la nécessité de ne pas compromettre la sécurité de ses 49 ressortissants enlevés en juin par l'EI au consulat de Turquie à Mossoul (Irak) et toujours retenus en otage.

"Nos mains sont liées à cause de nos citoyens retenus en Irak", a récemment admis le ministre turc de la Défense, Ismet Yilmaz.

M. Erdogan a indiqué lundi aux journalistes qui l'accompagnaient au Qatar que des "contacts" étaient toujours en cours pour obtenir la libération des otages.

"Nos services de renseignements travaillent depuis trois mois pour ça", a-t-il dit, ajoutant que son pays apporterait "tout le soutien humanitaire" nécessaire à la coalition en cours de constitution contre l'Etat islamique.

Ankara est critiqué par ses alliés occidentaux pour avoir fourni aux militants radicaux, y compris ceux de l'EI, armes et équipements dans les villes proches de la frontière avec la Syrie. La Turquie, qui a toujours nié cette assistance, espérait ainsi accélérer la chute du régime du président syrien Bachar al-Assad.

La Turquie est également critiquée pour ne pas suffisamment réprimer le flot de jihadistes qui passent par son territoire pour gagner l'Irak et la Syrie.

"Notre pays combat toutes les activités terroristes dans la région parce que nous avons nous-mêmes souffert du terrorisme", a répété lundi soir M. Erdogan, en faisant allusion aux activités du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 16 sept 2014)

Top prosecutor seeks permission to investigate General Staff chief

The Supreme Court of Appeals' Chief Prosecutor's Office has asked the Prime Minister's Office for permission to launch an investigation into Chief of General Staff Gen. Necdet Özel based on complaints made two years ago alleging the general made statements about political issues although he was not authorized to do so and attempting to influence the judiciary.

According to media reports on Friday, some journalists and academics filed criminal complaints against Özel with the prosecutor's office on Jan. 23, 2012, on the grounds that even though the military is not authorized to comment on political issues, Özel had made some political statements on subjects such as the long-standing Kurdish issue in Turkey and the use of the Kurdish language in state and educational institutions.

The reports said the Supreme Court of Appeals' Chief Prosecutor's Office had decided not to prosecute Özel and had not launched a case against him in the more than two years since the complaints were made.

According to a report published in the Milliyet daily, the Supreme Court of Appeals' Chief Public Prosecutor's Office is finally addressing the complaints and has sent the file on Özel to the Prime Minister's Office to ask permission to investigate the chief of General Staff.

With a law that went into effect on Feb. 22 of this year, the Prime Minister's Office was given the authority to decide on the launch of investigations into the chief of General Staff as well as commanders of the land, naval and air forces on the matter of crimes committed in relation to their professions.

This recent move to address the complaints against Özel came after he said the Turkish government does not share information with the military in its efforts to resolve the Kurdish issue. He also insisted that the military still maintains “red lines” when it comes to fighting terrorism.

“We have said in the past that we will do what is necessary if our red lines are crossed, and we will continue to say what needs to be said. We have been conducting this fight for 30 years,” Özel said in late August. But he added that there are now “nuances” in the description of red lines when compared to 10 years ago.

The government, through the National Intelligence Organization (MİT), has been conducting secret talks with the imprisoned leader of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) – whose violent three-decade campaign in southeastern Anatolia has led to 40,000 deaths -- to end the PKK terrorism and resolve the Kurdish issue. Former Deputy Prime Minister Beşir Atalay recently said the talks could be expanded to include the PKK leadership in the Kandil Mountains in northern Iraq.

Responding to questions on the settlement process, Özel revealed that the military is not part of the efforts. He said the government has not shared with the military any roadmap regarding the steps to be taken to advance the settlement process and that all the information the military has about that road map has come through the media.

“We are not part of that effort. I wish we were,” Özel told reporters at a Victory Day reception hosted by newly inaugurated President Recep Tayyip Erdoğan at the presidential palace. (TODAY'S ZAMAN, Sept 12, 2014)

Report: ISIL using ammunition produced by Turkey

Terrorist Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL) militants fighting against Kurdish forces in Iraq have been using ammunition marked as coming from the Turkish Mechanical and Chemical Industry Corporation (MKE), according to the Taraf daily.

Taraf reported on Tuesday that the MKE-marked ammunition was found out after a recent fight between the ISIL militants and the Kurdish forces in Arbil, the capital of the Kurdistan Regional Government (KRG) in Iraq.

According to the report, the US experts who examined the ammunition were surprised to see the MKE mark on the ISIL ammunition. Following this discovery, US officials have begun to investigate how this ammunition ended up in the hands of ISIL militants.

The daily also claimed that the MKE-marked ammunition has caused problems for Turkey on international platforms such as at last week's NATO summit in Wales and that Turkey was forced to defend its activities.

US President Barack Obama warned President Recep Tayyip Erdoğan that Turkey's policies in the Middle East must be aligned with NATO and the US when the two met for an extensive talk on the sidelines of the NATO summit, according to Taraf.

Warning Erdoğan about Turkey's current alignment, Obama reportedly told Erdoğan, “We would like to see you on the same page as NATO and the US.” Throughout the Erdoğan-Obama meeting, the Turkish delegation tried to defend Turkey's position but at the end of the NATO summit, Turkey reluctantly joined the coalition against ISIL, the Taraf report claimed.

While US security experts have been trying to track down the source of the ammunition which was found on dead ISIL militants, the US military has launched airstrikes against ISIL targets. At the same time, several bombing attacks were launched in Arbil by ISIL militants and US experts have discovered that the bombs which were used in the Arbil attacks were also MKE-marked. In addition, some of the ISIL members who were involved in the bombing attacks were killed during clashes with the Kurdish forces were found to be carrying MKE-marked ammunition. According to Taraf, it's not clear how the ammunition ended up in the hands of ISIL militants. The report speculated that it could be theft or smuggling or that the arms allegedly sent to Syrian opposition forces by Turkey somehow found their way to ISIL.

Taraf said that US officials are working on preparing a file on the ISIL issue which will be shared with Turkey later on.

Turkey has been pushing for the fall of the regime of Syrian President Bashar al-Assad since 2011, initially predicting that the fall of the Assad regime would come in a short time. Despite this expectation not having been met, the government has failed to adjust its policies accordingly.

Furthermore, many foreign officials and Western media have started to voice concerns over Turkey's alleged support of al-Qaeda splinter group ISIL and the al-Nusra Front. According to some press reports, Turkey allegedly sent a number of trucks carrying aid and possibly military equipment to the radical groups.

Western press outlets have also been reporting stories suggesting that Turkey has turned a blind eye to the foreign fighters who cross the Turkey-Syria border to join ISIL. Ankara categorically denies these claims.

The Obama administration has been working on building a coalition against the ISIL threat in the region for sometime. The US pushed for a 10-nation core-coalition against ISIL during the NATO summit in Wales. The coalition -- which includes Turkey -- will fight ISIL militarily and financially. Turkey is a reluctant partner in the coalition due to its critical hostage situation, as ISIL still holds 49 people who were kidnapped from Turkey's Mosul Consulate General in June. (TODAY'S ZAMAN, Sept 10, 2014)

La Turquie craint que les armes fournies à l'Irak renforcent le PKK

La Turquie craint que les armes fournies aux forces irakiennes et kurdes en Irak par l'Occident pour contrer les jihadistes de l'Etat Islamique (EI) ne tombent aux mains des rebelles kurdes de Turquie, a déclaré lundi le ministre turc des Affaires étrangères.

"Les armes qui vont là-bas (Irak) ne doivent pas tomber entre les mains des organisations terroristes", a indiqué Mevlüt Cavusoglu dans un entretien accordé à l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

"Nous avons exprimé notre sensibilité sur ce point (...) il sera difficile de contrôler la destination de toutes ces armes", a-t-il ajouté.

La Turquie, qui négocie une paix avec le PKK depuis 2012, considère ce mouvement armé qui dispose de camps retranchés dans le nord de l'Irak comme une organisation terroriste, ainsi que bon nombre d'autres pays.

La fourniture d'armes à l'Irak, notamment aux combattants kurdes qui luttent contre l'EI dans le nord de l'Irak, frontalier de la Turquie, devait être évoquée par le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel lors de sa visite lundi à Ankara, a-t-on souligné de source diplomatique.

Le chef du Pentagone s'est entretenu en tête-à-tête avec le nouveau président turc Recep Tayyip Erdogan, élu en août après avoir dirigé le gouvernement depuis 2003, a indiqué Anatolie, sans évoquer le détail de leur conversation.

M. Hagel devait aussi s'entretenir avec le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Le président américain Barack Obama doit présenter mercredi son "plan d'action" contre l'EI, qui ne comprendra pas l'envoi de troupes au sol mais un soutien aux forces irakiennes et kurdes en première ligne face au jihadistes sunnites, notamment par le biais de frappes aériennes.

Hostile au régime du président syrien Bachar al-Assad, le gouvernement islamo-conservateur turc est accusé d'avoir soutenu certains des groupes les plus radicaux qui combattent l'armée syrienne.

Ankara a toujours nié avoir fourni des armes ou un quelconque soutien à ces groupes. La Turquie abrite sur son sol plus de 1,2 million de déplacés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays.

La formation à l'initiative de Washington d'une coalition internationale contre l'EI embarrasse la Turquie, dont 49 ressortissants sont détenus en otage par les jihadistes depuis la prise de leur consulat général à Mossoul (Irak) en juin.

Ankara s'est brouillé ces dernières années avec son allié américain au sein de l'Otan en raison de désaccords au sujet de sa politique en Syrie et à Gaza.

La Turquie est le seul pays musulman à faire partie de la coalition de dix pays formée contre l'EI lors du sommet de l'Otan la semaine dernière à Newport (Pays de Galles).
(AFP, 8 sept 2014)

La Turquie membre discret de la coalition contre l'Etat islamique

La Turquie risque d'avoir du mal à assumer un rôle public dans la coalition mise en place par les Etats-Unis pour lutter contre l'Etat islamique, compte tenu de la cinquantaine d'otages turcs détenus en Irak par l'organisation djihadiste.

Membre de l'Otan depuis 1952, la Turquie est le seul pays musulman dans la coalition des dix pays qui ont décidé de se battre contre les ultra-radicaux sunnites de l'Etat islamique (EI) et dont les noms ont été révélés vendredi au sommet de l'Otan à Newport, au Pays-de-Galles.

L'EI détient en otage 46 ressortissants turcs en Irak, parmi lesquels des diplomates capturés lors de la prise du consulat de Turquie à Mossoul quand les djihadistes se sont emparés de la ville en juin.

"Tout le monde comprend que les Turcs sont dans une catégorie spéciale", déclare un responsable américain sous le sceau de l'anonymat. "La Turquie fera partie de la coalition mais qu'est-ce que cela signifie ? Cela ne coûte pas grand chose de mettre son drapeau sur le mur."

Pour tenir compte de la situation délicate de la Turquie, Washington souhaite qu'Ankara travaille à endiguer le flot de musulmans étrangers, en provenance notamment des Etats-Unis et d'Europe occidentale, qui traversent son territoire pour aller combattre en Syrie, déclare un deuxième responsable américain.

Le message a été transmis diplomatiquement vendredi par Barack Obama au sommet de l'Otan où il a rencontré le nouveau président turc Recep Tayyip Erdogan.

ENCORE DU TRAVAIL

"Je veux exprimer ma reconnaissance pour la coopération entre les Etats-Unis et la Turquie, aussi bien entre les services de défense que de renseignements, en ce qui concerne le traitement de la question des combattants étrangers, un domaine où il y a encore du travail à faire", a déclaré le président des Etats-Unis.

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel devrait abonder dans ce sens lors d'un déplacement en Turquie la semaine prochaine.

La Turquie a expliqué avoir établi une liste d'interdiction d'entrée sur son territoire concernant 6.000 personnes soupçonnées de vouloir rejoindre "les extrémistes en Syrie", à partir des informations données par les services de renseignements étrangers.

"La question des combattants étrangers est bien connue. C'est un problème. (...)", commente le second responsable américain. "C'est bien sûr une chose pour laquelle nous voudrions avoir de l'aide de la Turquie."

Le dilemme turc illustre la difficulté à mettre sur pied une coalition entre Etats aux intérêts très différents à laquelle est confrontée le chef de la diplomatie américaine John Kerry, attendu également au Proche-Orient la semaine prochaine.

Reflet de la sensibilité de cette question en Turquie, les autorités turques ne manquent pas de souligner en privé qu'aucun des avions américains ayant attaqué l'Irak depuis le début des frappes américaines en août ne venait de la base aérienne d'Incirlik dans le sud de la Turquie.

La Turquie, estime Henri Barkey, professeur à l'université de Lehigh et ancien membre du département d'Etat, n'autorisera pas l'utilisation de la base d'Incirlik pour des frappes aériennes visant à tuer.

UN MESSAGE POUR LES TURCS

"L'exécution de Foley était un message, pas seulement pour nous, mais aussi pour les Turcs", ajoute-t-il, en référence à une vidéo diffusée le 19 août par l'EI qui montrait un bourreau masqué en train de décapiter le journaliste américain James Foley. Une vidéo montrant l'exécution d'un deuxième journaliste, l'Israélo-Américain Steven Sotloff, a été rendue publique mardi.

Tout en soulignant son engagement dans l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, le gouvernement turc ne veut pas mettre en danger la vie de ses concitoyens.

"Nous sommes un allié de l'Otan. Nous partageons les mêmes principes et valeur que l'Occident. Mais nous avons nos 46 otages", commente un responsable turc sous le sceau de l'anonymat.

"Ils sont paralysés", dit un diplomate occidental à Ankara. "Ils ne peuvent pas, c'est compréhensible, signer avec enthousiasme pour une action militaire. Je suis sûr qu'en privé ils la soutiennent mais ils (...) n'ont pas le sentiment de pouvoir en convenir en public."

Selon le général américain à la retraite David Barno, la Turquie pourrait aider en coulisses en autorisant des avions de reconnaissance et des drones à opérer à partir de son territoire.

"Il est plus probable qu'elle souhaite utiliser ces bases pour des activités ne visant pas à tuer (...) par opposition à des avions transportant des bombes", estime David Barno, qui travaille aujourd'hui pour le cercle de réflexion Center for a New American Security à Washington.

Par ailleurs, pour se laisser entraîner dans une éventuelle traque de l'EI en Syrie, les pays comme la Turquie, l'Arabie saoudite ou la Jordanie vont sans doute d'abord devoir être convaincus de la volonté des Etats-Unis de rester dans la région malgré la réticence de Barack Obama à s'impliquer dans une nouvelle guerre dans la région.

"Quiconque est prêt à réfléchir sérieusement et à finalement accepter de participer à une coalition, devra être tout à fait convaincu par le président des Etats-Unis que les Etats-Unis sont là sur la durée", déclare Fred Hof, ancien spécialiste de la Syrie pour le département d'Etat.
(Reuters, 6 sept 2014)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Comment Erasmus est devenu Orgasmus

Depuis 1987, un million de bébés seraient nés suite à l'échange inter-universitaire Erasmus : la nouvelle a fait sursauter un éditorialiste turc qui fustige un programme générateur "d'idiots idolâtrant le sexe".
 
"Le scandale Erasmus", c'est avec ce titre que Yusuf Kaplan – intellectuel proche de l'AKP et éditorialiste du très pro-gouvernemental quotidien Yeni Safak – évoque le programme d'échange d'étudiants de l'Union européenne auquel la Turquie est partie prenante.

"Ce projet d'échange appelé Erasmus, plutôt que de développer les facultés intellectuelles des jeunes générations transforme en réalité celles-ci en esclaves de l'hédonisme et du nihilisme en relativisant toutes les valeurs", écrit Yusuf Kaplan.

"Ainsi un million d'enfants seraient nés de relations illégitimes entre étudiants Erasmus [un chiffre un peu exagéré, comme le note cette analyse de Libération]. Peu importe le nombre, même si ce n'est que cent mille, c'est déjà un scandale. Certains étudiants européens ont d'ailleurs donné à Erasmus le nom d''Orgasmus'. La situation est donc vraiment grave ! Erasmus est un projet suscitant la dégénérescence et visant à créer une masse d'idiots idolâtrant le sexe. C'est un programme visant à fabriquer une générations de païens globalisés sans racines. Il conviendrait donc de réfléchir à nouveau à ce projet." (www.courrierinternational.com)


Manifestation à Bruxelles contre l’égorgement rituel sans étourdissement

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche après-midi dans les rues de Bruxelles, à l'appel, notamment, de l'association de défense des animaux GAIA, pour exiger que les animaux d'abattoir soient tous inconscients avant l'égorgement, sans exception pour les abattages rituels.

Selon la police locale, il y avait quelque 7.500 manifestants. Il n'y a pas eu d'incident. Le cortège est parti de la Gare du Nord vers 13h00 et est arrivé vers 16h00 sur la place Poelaert.

"La loi belge et européenne qui encadre les pratiques d'abattage des animaux exige, à des fins de protection animale, que les animaux soient rendus inconscients avant d'être saignés. Le législateur a toutefois introduit une exception pour les abattages exécutés selon le rite religieux juif ou musulman", a indiqué Ann De Greef, directrice de GAIA. "Des centaines d'animaux sont abattus quotidiennement sans étourdissement préalable dans les abattoirs de Belgique. Nous demandons aux politiciens de changer la loi qui autorise aujourd'hui des exceptions les abattages religieux", a-t-elle ajouté.

Selon Ann De Greef, les études scientifiques indiquent que, lors de l'abattage sans étourdissement, la souffrance de chaque animal est décuplée, ce qui "est absolument inacceptable en 2014. L'égorgement des animaux sans étourdissement les expose à des souffrances sévères et prolongées, pouvant dans certains cas durer jusqu'à 14 minutes. Ces faits contreviennent à l'obligation légale d'éviter toute douleur ou souffrance évitable au moment de la mise à mort", a-t-elle encore dit.

En marge de la manifestation, l'Union Professionnelle Vétérinaire, a estimé, dans un communiqué, que "du point de vue du bien-être animal et eu égard au statut de l'animal comme être sensible, la pratique de l'abattage sans étourdissement préalable est inacceptable en toutes circonstances" notamment parce qu'il retarde la perte de conscience, parfois de plusieurs minutes.

Pour elle, aussi longtemps que l'abattage sans étourdissement est autorisé pour des motifs religieux, "tout produit issu de cette filière doit être clairement étiqueté" pour permettre au consommateur un choix éclairé. (Belga
, 28 sept 2014)

A l'approche de la Fête du sacrifice...

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http://www.evrensel.net/gallery.php?id=4&page=1#topgallery

- Tu commences la formation d’abord par le sacrifice d’animal… Ensuite, tu égorges des êtres humains…
Si tu deviens détonateur de bombe, tu auras le droit de violer les femmes…
Quand tu meurs, au paradis, tu auras dizaines de vierges…

- Non, mon gars, je ne veux pas un tel paradis!…

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L'attitude de la Turquie vis-à-vis des djihadistes au coeur des soupçons

La porte ouverte n'a pas levé tous les soupçons. Même si elle a accueilli en urgence des dizaines de milliers de réfugiés kurdes de Syrie, la Turquie reste accusée d'entretenir des relations ambiguës avec les jihadistes qui les ont contraints à l'exode.

Depuis trois jours, Ibrahim Binici a passé le plus clair de son temps au poste-frontière turco-syrien de Mursitpinar. Face aux barbelés, le député du Parti démocratique populaire (HDP) tente d'y faciliter le passage de ses "frères" qui fuient les combats qui ravagent la ville syrienne Aïn al-Arab, à portée de canon.

Balloté entre les soldats turcs qui, véhicules blindés à l'appui, encadrent les réfugiés et les autorités locales, il ne décolère pas contre le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara.

"Quand les fous de Daesh (le groupe jihadiste de l'Etat islamique) sont partis de Mossoul pour attaquer Aïn al-Arab (Kobané en kurde), il aurait suffi de deux avions pour les empêcher de revenir mais rien n'a été fait", grommelle-t-il sous son épaisse moustache.

"Les autorités turques sont en partie responsables de cette situation. Elles protègent Daesh qui est une organisation terroriste", poursuit M. Binici, "aujourd'hui, elles empêchent les jeunes Kurdes de revenir vers la Syrie pour défendre leur territoire".

Selon le député, de très nombreux jeunes Kurdes de Syrie sont entrés en Turquie pour y mettre leur famille à l'abri et ont tenté de repartir vers leur pays pour y poursuivre le combat contre l'EI, aux côtés des autres combattants kurdes.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a renouvelé lundi son appel aux Kurdes de Turquie à combattre l'EI.

Mais les forces de sécurité turques s'opposent à tout retour de réfugiés vers la Syrie. "Raison de sécurité", répètent les officiels croisés à la frontière.

A quelques kilomètres à l'est de Mursitpinar, trois jeunes Syriens qui vivent à Istanbul depuis un an tentent justement de profiter de la pagaille pour se glisser côté syrien.

- "Les fous de Daesh" -

"On vient pour retrouver notre famille", glisse l'un d'eux aux policiers qui leur font barrage. "Tu rigoles ?", lui répond un des fonctionnaires à peine plus âgé que lui, "on sait que vous allez rejoindre le PYD (un des principaux partis kurdes de Syrie)".

Cette fois, l'affaire en est restée là. Mais dimanche, elle a provoqué au bord de la frontière de violentes échauffourées entre la police et la gendarmerie turques et des centaines de jeunes militants Kurdes venus de tout le sud-est turc.

Lundi, de nouveaux heurts ont éclaté entre quelque centaines de jeunes kurdes et les forces de l'ordre dans des champs aux abords de la petite ville turque de Suruç, située près de la frontière, a constaté l'AFP.

Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour les repousser.

Dans leur ligne de mire des manifestants, ce qu'ils considèrent comme le double jeu du gouvernement turc.

"Le pouvoir ne veut pas que nous défendions notre ville", accuse Mehmet Eminakma, un jeune militant du HDP venu faire le coup de poing depuis Cizre (sud-est). "Il soutient les fous de Daesh et pas les populations syriennes".

Sur le même thème, quelque 10.000 personnes ont défilé dimanche à Istanbul derrière des banderoles proclamant "L'Etat islamique tueur, AKP (le Parti de la justice et du développement au pouvoir depuis 2002) complice".

Sous la menace des jihadistes de l'EI, Feyad Bekir a quitté en urgence vendredi son village de Kule pour rejoindre la Turquie. Lui aussi s'en prend aux responsables de son pays d'accueil.

"Les Turcs disent qu'ils ne peuvent rien faire à cause de leurs otages. Mais maintenant ils sont libres, qu'ils viennent nous aider", confie le quinquagénaire syrien. "Mais non, ils continuent à les soutenir en cachette", tranche-t-il.

La Turquie a obtenu samedi la libération de 46 de ses citoyens retenus en otage par le mouvement jihadiste depuis la prise de son consulat général à Mossoul (Irak) en juin.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a expliqué que cette libération avait été obtenue par des "négociations diplomatiques et politiques" et accrédité ainsi l'idée d'un accord passé avec les ravisseurs, sans en préciser les termes.

Même s'il l'a toujours farouchement nié, M. Erdogan est accusé d'avoir soutenu les groupes rebelles syriens les plus radicaux, dont l'EI, pour accélérer la chute du régime du président Bachar al-Assad.

Ismaïl Emer Ziravek, qui a quitté la Syrie il y a deux jours, a son explication sur l'attitude ambigüe de ses hôtes. "Leur peur", dit-il, "c'est qu'il y ait un Kurdistan sur leur territoire comme il y en a un en Irak". "Ils sont prêts à tout pour l'éviter, y compris soutenir Daesh".
(AFP, Philippe ALFROY, 22 sept 2014)

Le port du voile désormais libre dans les lycées en Turquie

Après l'université, la fonction publique et l'Assemblée nationale, le port du foulard islamique a été libéralisé dans l'enseignement secondaire en Turquie, dirigée depuis douze ans par un gouvernement islamo-conservateur accusé par ses détracteurs de mettre à mal la laïcité.

"Tout le monde peut vivre sa vie comme bon lui semble (...). Nous avons décidé d'avancer vers une approche plus libérale dans l'enseignement au sujet d'un problème suscitant des inquiétudes depuis longtemps", a indiqué lundi soir le Premier ministre Ahmet Davutoglu sur la chaîne privée NTV.

Quelques heures auparavant, au sortir d'un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç avait annoncé l'abrogation de la règle interdisant strictement le port du foulard à l'école pour permettre aux "lycéennes de se voiler".

Même si le gouvernement a dans un premier temps annoncé que la mesure s'appliquait au lycée, le ministre de l'Education nationale Nabi Avci a précisé mardi qu'elle concernait l'ensemble du secondaire en raison du nombre en augmentation ces dernières années d'écoles religieuses où les filles ont le droit de se couvrir la tête dès le collège.

"Le changement s'applique au collège et au lycée", a dit le ministre devant la presse avant d'ajouter : "Toute initiative en faveur des libertés est une bonne chose".

"Le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) a élargi les libertés dans tous les domaines et cette mesure s'inscrit dans cette voie", a expliqué le Premier ministre.

"Lorsque nous avons levé l'interdiction de porter le voile dans la fonction publique (en 2013), il n'y a pas eu de conflit", a insisté M. Davutoglu niant toute volonté d'intervention du régime dans "le mode de vie" des Turcs.

Nabi Avci a en outre expliqué que la décision du gouvernement répondait aux "très nombreuses demandes de parents d'élèves" et souligné qu'elle ne s'appliquait pas à l'école primaire.

L'opposition laïque au Parlement s'opposait avec véhémence à la libéralisation du foulard à l'école, estimant que cela nuisait à la laïcité, principe constitutionnel en Turquie imposé par le fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk.

Un dirigeant du parti pro-laïc républicain du peuple (CHP), principale force d'opposition a dénoncé le changement comme "idéologique et non pédagogique", affirmant son intention de saisir la Cour constitutionnelle pour obtenir son annulation.

"Les majeurs (18 ans) sont entièrement libres de décider. Mais le gouvernement ne peut décider à la place des mineurs", a estimé Engin Altay, lors d'un point de presse.

Plusieurs syndicats d'enseignants se sont élevés contre cette mesure.

"La société (turque) est entraînée vers le Moyen-Age par une exploitation de la religion", s'est indigné Kamuran Karaca, président du syndicat Egitim-Sen, estimant que cela allait provoquer "un traumatisme" dans un pays laïque, a rapporté le journal Hürriyet.

Selon les sondages, près des deux tiers des femmes turques se voilent en Turquie, pays musulman mais officiellement laïque.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'AKP n'a cessé militer pour le port du voile qui a successivement été autorisé dans les universités, la fonction publique et au Parlement.

La grande majorité des épouses et des filles des dirigeants turcs le portent.

L'AKP, dirigé jusqu'en août dernier par le Président RecepTayyip Erdogan, est accusé par les cercles laïques de vouloir islamiser le pays. En été 2013, la Turquie a été secouée par des manifestations inédites, violemment réprimées, dénonçant "la dérive islamiste" du régime.

Le pouvoir a également pris des mesures restreignant la vente et la consommation d'alcool, banni par l'islam, et a manifesté son opposition à la mixité dans les résidences universitaires.

La semaine dernière, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait sommé Ankara à réformer l'enseignement religieux obligatoire à l'école qui mettait en valeur l'approche sunnite de l'islam, majoritaire en Turquie.

M. Davutoglu avait balayé les critiques estimant que ces cours empêchaient "la radicalisation" en Turquie, en référence à la montée de l'islam radicale en Irak et en Syrie.
(AFP, 23 sept 2014)

En Turquie, l'essor des lycées religieux ravive la guerre scolaire

Lorsqu'il a découvert le courrier des autorités scolaires, Halil Ibrahim Beyhan n'en a pas cru ses yeux. Sa fille de 14 ans a été affectée d'autorité dans un lycée religieux, en vertu d'une réforme qui a relancé le procès en islamisation du gouvernement turc.

"Ma fille va devoir porter une jupe longue. Et couvrir sa tête d'une écharpe. Ce n'est pas encore obligatoire mais qui dit que ça ne le sera pas un jour ?", s'étrangle cet ouvrier du textile. "Je suis un musulman pratiquant, je jeûne, je fais mes prières et je lis le Coran. Mais je veux que mon enfant soit éduqué dans une école normale".

Sa fille Hacer n'est pas ravie non plus de son affectation dans le district conservateur d'Eyüp, à Istanbul. Elle redoute même qu'elle l'empêche de devenir médecin.

"Mon rêve est brisé", confie l'adolescente au bord des larmes. "Comme ils veulent que toutes les filles soient voilées à l'école, celles qui le refusent pourraient être victimes de discrimination, c'est ma plus grande peur".

Comme elle, quelque 40.000 lycéens turcs ont été contraints cette année de faire leur rentrée dans un établissement religieux.

Leur situation a été aussitôt dénoncée par des parents, enseignants et associations de la société civile, qui dénoncent ce qu'ils considèrent déjà comme un nouveau coup de canif porté par le Parti de la justice et du développement (AKP) contre la laïcité chère au père fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk.

A l'origine de ce nouveau vent de fronde contre le président Recep Tayyip Erdogan, le nouvel examen national d'entrée au lycée. Ceux qui y ont obtenu des résultats médiocres n'ont pu trouver près de leur domicile qu'une place dans un de ces nombreux "imam hatip" qui fleurissent depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2002.

L'homme fort du pays lui-même a fait une partie de sa scolarité dans ce type de lycée, qui combine enseignement religieux --"hatip" est dérivé du mot sermon en arabe-- et un cursus et des enseignements plus traditionnels.

Selon une étude réalisée par l'université privée Sabanci d'Istanbul, le nombre des "imam hatip" a augmenté de 73% au cours des cinq dernières années. La Turquie en compte aujourd'hui 936.

- Une 'jeunesse pieuse' -

"Le gouvernement est tout simplement en train de réduire l'offre d'éducation classique et d'augmenter celle d'éducation religieuse. Au bout du compte, de plus en plus d'enfants se retrouvent dans une situation où ils doivent aller dans une école religieuse", note le chercheur Batuhan Aydagül, auteur de l'étude.

M. Aydagül affirme que, depuis l'arrivée de l'AKP au pouvoir, les institutions publiques, avec le concours d'ONG proches du gouvernement et les autorités religieuses, ont lancé une "campagne systématique" destinée à persuader les parents d'inscrire leurs enfants dans les établissements religieux.

"Même si un seul enfant est affecté contre son gré dans un +imam hatip+, cela constitue une violation des droits de l'Homme", tranche le chercheur.

D'autres critiques estiment que l'augmentation du nombre d'enfants scolarisés dans les établissements religieux contribue à faire baisser le niveau de l'éducation en Turquie. Le pays pointe seulement au 42e rang sur 65, loin derrière les pays les plus riches de la planète, dans le fameux classement Pisa qui recense les compétences des élèves.

Dans les "imam hatip", dix des quarante heures d'enseignement hebdomadaire sont consacrés à la religion, de l'étude du Coran à celle de la vie du prophète Mahommet.

Depuis le début de son règne sur le pays en 2003, M. Erdogan, qui a confié sa volonté d'élever une "jeunesse pieuse", a en outre renforcé les prérogatives des écoles religieuses en les autorisant à inscrire des enfants de moins de 15 ans et en permettant à ses diplômés d'étudier autre chose que la seule théologie à l'université.

De leur côté, les autorités scolaires rétorquent aux critiques qu'il existe une "forte demande" des familles pour l'enseignement religieux.

"Les +imam hatip+ ont toujours occupé une place importante dans notre système éducatif", plaide Muammer Yildiz, le représentant du ministère de l'Education à Istanbul, "ils ne doivent pas être vus comme des écoles où personne ne veut étudier".

"On leur dispense un bon enseignement du Coran, ils apprennent à mieux connaître l'islam et on leur apprend à vivre selon des critères moraux", ajoute M. Yildiz. Et de servir son argument massue. "La plupart de nos diplômés obtiennent de très hauts postes", sourit-il, "l'un d'entre eux est même récemment devenu président".
(AFP, Dilay GUNDOGAN, 22 sept 2014)

Haluk Gerger: ISIS fighting the Kurds on behalf of Turkey

Writer and academic Haluk Gerger said Turkey has no problem with ISIS. "Turkey benefits in the Middle East whether ISIS exists or not", said Gerger, adding that ISIS was waging a proxy war against the Kurds on behalf of Turkey.

Gerger said that in the event of ISIS being finished off there was the possibility of an incursion or a buffer zone coming on the agenda.

Gerger said that in such an eventuality Turkey's dream of having a military presence in Syria/Rojava would be realised. Gerger warned those who say "Turkey has predicaments", saying: "There are contradictions, but Turkey has plans to overcome these."

Turkey will not play an active role in the "international coalition" against ISIS led by the US. According to the US State Department there are 38 countries involved in the alliance, but no Turkey.

However, reports have appeared in the mainstream press regarding preparations by the Turkish General Staff for the establishing of a "buffer zone" on the border of Rojava Kurdistan. These claims were corroborated by President Recep Tayyip Erdoğan. In that case does Turkey have a place in the US "struggle with ISIS" plan? And what are Turkey's plans?

Writer Haluk Gerger answered these questions. saying: "Turkey has no problem with ISIS. This is the point that must be dwelt upon." Gerger explained: "Turkey's Middle Eastern policy has two facets. Firstly, originating as an appendage of American strategy; secondly, its own special issue, the Kurdish question. It is not possible to understand Turkey's Middle Eastern policy without grasping these two points. The result created by being an appendage of American strategy is reflected in Turkey being influenced by the Sunni axis America has tried to create in the last period. This is the basis of Turkey's relations with opposition armed groups such as Al Nusra, Free Syrian Army or ISIS. But this does not explain it fully. We need to come on to the second dimension, the Kurdish question. US attacks on Iran and Syria have opened the way for Turkey, particularly on account of Rojava, to make a military intervention in Syria, which suits Turkey's Kurdish strategy. Establishing relations with opposition groups in Syria suited Turkey because the Syrian opposition was opposed to the Kurds, due to their being Arab nationalists. They were an element of pressure on the Kurds in Rojava as far as Turkey was concerned. ISIS and other groups waged and are waging a proxy war against the Kurds on Turkey's behalf, something Turkey could not do directly."

'Turkey is happy with the growing power of ISIS'

Gerger emphasised that Turkey is happy at the growing power of ISIS, saying: "Turkey has no problem with ISIS," adding: "The strengthening of ISIS puts pressure on the Shia-dominated Baghdad government, with which Turkey does not have good relations. It also makes things difficult for Iran and the Kurds. However, with the US change of gear and its 'ISIS intervention' plan Turkey is in a dilemma. For being an appendage of the US necessitates struggle with ISIS, whereas the Kurdish question does not."

According to Gerger, the Turkish state has plans that will resolve this dilemma.

Gerger said Turkey is happy to remain on the sidelines in the struggle with ISIS as regards ineffective air strikes, but, as the US puts on pressure, "it is aware that there is a need for a ground operation. It can say 'okay' to the US on air strikes, but knows that if it comes to a ground operation it will get the chance to gain a military presence in Syria, in Rojava. Turkey would be happy with this, and if it doesn't materialise, it has a plan B, which is to establish a buffer zone."

'A buffer zone is indirect participation in a ground operation'

Gerger added that a buffer zone would signify indirect participation in a ground operation, saying: "instead of going through the door they will have gone down the chimney."

Haluk Gerger stressed that Turkey has plans for the eventuality of ISIS remaining strong or being entirely dismantled. "From Turkey's perspective ISIS remaining a force is better, as it means continuing pressure on the Kurds. It means the Kurds will continue to need Turkey. If a ground operation occurs then it will establish a buffer zone. This would give Turkey a great advantage as regards the Kurdish question, since it would give them the opportunity to control the Kurds. So whatever happens, whether or not ISIS is wiped out, is not a problem for Turkey."

Gerger added: "whether these plans will work is another matter. But we should bear this in mind when people claim 'Turkey has predicaments'"
(ANF, Sept 21,  2014)

La Turquie insiste sur l'enseignement religieux malgré l'arrêt  de la CEDH

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a dénoncé mercredi un arrêt rendu la veille par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) sur l'enseignement religieux obligatoire à l'école, indiquant que son absence radicaliserait le pays musulman comme en Syrie en et Irak.

"Si vous regardez les développements autour de la Turquie, vous verrez que (l'enseignement religieux) est une nécessité", a-t-il dit devant la presse.

Il faisait allusion à la montée des actions du groupe Etat islamique (EI), accusé d'atrocités, en Syrie et en Irak voisines.

"Si l'Etat (...) ne dispense pas une éducation religieuse correcte, cela aura pour conséquence de générer la radicalisation que l'on observe autour de nous", c'est-a-dire les jihadistes extrémistes qui sont aux portes de la Turquie et retiennent depuis plus de trois mois 46 Turcs en otage à Mossoul (nord de l'Irak), a estimé M. Davutoglu.

La Turquie doit réformer "sans tarder" l'enseignement religieux à l'école pour garantir le respect des convictions des parents, a demandé la CEDH en condamnant le pays officiellement à 99% musulman pour violation du droit à l'instruction.

L'affaire en question concernait des parents de confession alévie, une branche minoritaire de l'islam, qui estimaient que le contenu des cours obligatoires de culture religieuse et morale mettaient en avant l'approche sunnite de l'islam.

"La situation dans un pays de Scandinavie et en Turquie n'est pas la même", a défendu M. Davutoglu qui dirige un gouvernement islamo-conservateur, insistant que "même une personne athée doit acquérir des notions de la culture religieuse".

Le système turc n'offre de possibilité de dispense qu'aux élèves chrétiens et juifs, seules minorités reconnues du pays.

Les Alévis, un groupe musulman hétérodoxe et progressiste, sont très attachés à la laïcité, mais l'Etat turc n'a jamais reconnu leur confession, pratiquant la discrimination à l'encontre d'une communauté qui représente environ 20% de la population de 76 millions d'habitants à majorité sunnite.
(AFP, 17 sept 2014)

CEDH: Les cours de religion en Turquie doivent être réformés "sans tarder"

La Turquie doit réformer "sans tarder" l'enseignement religieux à l'école pour garantir le respect des convictions des parents, a demandé mardi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) en condamnant le pays pour violation du droit à l'instruction.

L'affaire en question concernait des parents de confession alévie, une branche minoritaire de l'islam, qui estimaient que le contenu des cours obligatoires de culture religieuse et morale mettaient en avant l'approche sunnite de l'islam.

Les juges de Strasbourg n'ont pas souhaité "prendre position sur une question relevant de la théorie islamique" et ont même estimé que la plus large part accordée à une forme d'islam dans l'enseignement n'était pas en soi condamnable.

Mais la CEDH a estimé que la faute de la Turquie était de ne pas prévoir un "système de dispense approprié", qui permettrait de ne pas susciter chez les enfants de confession alévie un "conflit d'allégeance entre l'école et leurs propres valeurs".

Le système turc n'offre de possibilité de dispense qu'aux élèves chrétiens et juifs, a noté la CEDH.

L'arrêt rendu mardi sera définitif dans un délai de trois mois, si aucune partie n'a demandé d'ici-là son réexamen par la Grande chambre de la Cour.

"Il incombe à la Turquie de mettre en place sans plus tarder des moyens appropriés pour y remédier, notamment avec un système de dispense de cours", dont les parents "puissent bénéficier sans avoir à dévoiler leurs convictions religieuses ou philosophiques", a jugé la Cour.

Les Alévis, un groupe musulman hétérodoxe et progressiste, sont très attachés à la laïcité, mais l'Etat turc n'a jamais reconnu leur confession, pratiquant la discrimination à l'encontre d'une communauté qui représente un quart de la population de 76 millions d'habitants à majorité sunnite.

En 2010, dans une autre affaire, la CEDH avait demandé à la Turquie de supprimer la case "religion" des cartes d'identité nationales, estimant que cette mention était contraire à la liberté de religion.
(AFP, 16 sept 2014)

Erdogan est prêt à accueillir les responsables des Frères musulmans

La Turquie est prête à accueillir les responsables des Frères musulmans égyptiens devenus indésirables au Qatar en raison des pressions exercées sur cet émirat par les autres pays du Golfe hostiles à la confrérie islamiste.

L'annonce a été faite hier soir par le président turc Recep Tayyip Erdogan, cité par les chaînes de télévision turques, aux journalistes présents dans l'avion qui le ramenait d'une visite officielle au Qatar. Un responsable des Frères musulmans installé à Londres a déclaré samedi que le Qatar avait demandé à sept dirigeants de la confrérie de quitter son territoire en raison des pressions exercées par ses voisins.

Le Qatar et la Turquie ont été les seuls pays de la région à soutenir les Frères musulmans après le renversement par l'armée égyptienne en juillet 2013 du président islamiste élu un an auparavant, Mohamed Morsi. Percevant l'islam politique comme une menace contre leurs propres régimes, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, en particulier, ont en revanche appuyé l'initiative de l'armée égyptienne et fourni des milliards de dollars d'aide au nouveau pouvoir mis en place par les militaires au Caire.

L'Egypte a déclaré en décembre 2013 les Frères musulmans organisation terroriste.
(Reuters, 16 Sept, 2014)

DISIAD: 450 thousand Yezidis forced to flee for their lives

Diyarbakır Industrialists and Businessmen's Association (DİSİAD) has released a report on Yezidis forced to flee for their lives in the face of savage massacres and crimes against humanity committed by ISIS gangs that occupied the Yezidi town of Sinjar on 3 August.

According to the report which was jointly prepared by NGOs in the main Kurdish city, around 450 thousand Yezidis have been forced to leave their lands since the occupation, and some 100 thousand people are expected to be housed in North Kurdistan soon.

Reading the report at a press conference, DİSİAD President Burç Baysal recalled that the Yezidi people who have suffered 72 massacres in their history have once again been targeted and displaced after the occupation of their hometown by ISIS gangs.

Baysal continued giving the following information about the works they have performed for the displaced Yezidis; "On 9 August, we went to the Iraqi Kurdistan region together with a group of non-governmental organizations in Diyarbakır, and witnessed the tragedy at scene. We later shared our observations with the Minister of the Interior and the Minister of Health. Following an assessment of the general situation as the inflow of Yezidi refugees continued, we examined the refugee camps in South and North Kurdistan we visited on 9-10 September."

Remarking that the occupation of the Sinjar region led to the displacement of some 450,000 Yezidi people, Baysal said the majority of these people is now struggling to live under poor conditions in various parts of the South, West and North Kurdistan territories.

Baysal noted that there were still tens of thousands of Yezidi people on the migration path, and that most of these people reportedly wanted to leave the Iraqi territory.

Pointing out that over 100 thousand people might be accommodated in North Kurdistan soon, Baysal said it was vital to provide the educational, medical and psychological support to the Yezidi people in camps.

"In consideration of the approaching winter conditions; quick, planned and coordinated works should be performed and preparations should be completed as soon as possible", Baysal underlined and called on all aid organizations, AFAD and Kızılay being in the first place, aswell as prominent institutions and chambers of the business community to show sensitivity and active cooperation in order to overcome this tragedy.

DİSİAD President stressed that all works to be practiced for this purpose should aim to provide the necessary conditions ensuring that the Yezidi refugees are hosted well here and turn back to their lands once they are safe again.

Baysal also called on everyone to do their part and to mobilise for the displaced Yezidi people currently housed in North Kurdistan.
(ANF, Sept 14,  2014)

Erdogan accueillera-t-il les Frères musulmans?

Sous la pression de Washington et Ryad, le Qatar, considéré comme "l'enfant terrible" du Golfe, vient de faire des concessions à ses partenaires arabes en commençant à "réduire" les activités controversées des Frères musulmans, affirment des experts.

Depuis trois semaines, le Qatar ne ménage pas sa peine pour régler ses différends et montrer sa bonne volonté, alors que les Etats-Unis mobilisent leurs alliés contre l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

Doha a condamné sans équivoque les "groupes extrémistes" et réussi des médiations pour la libération d'un otage américain et de 45 Casques bleus fidjiens en Syrie, tout en menant des "efforts constants" pour obtenir la libération d'autres prisonniers, a indiqué dimanche le Premier ministre libanais.

Le Qatar a entamé un rapprochement avec l'Arabie saoudite après six mois de brouille et a surtout laissé s'ébruiter ce week-end le départ de plusieurs dirigeants égyptiens des Frères musulmans réfugiés chez lui.

"Certaines figures" des Frères musulmans, "à qui on a demandé de relocaliser leurs bureaux à l'extérieur du Qatar, ont accepté" de le faire "pour éviter tout désagrément" à Doha, a annoncé Amr Darrag, un dirigeant de la confrérie.

Cette mesure concerne sept responsables du mouvement islamiste, dont le secrétaire général Mahmoud Hussein.

De toutes les critiques auxquelles a fait face ce petit mais richissime émirat gazier, celles concernant ses relations avec les Frères musulmans lui ont causé le plus de tort dans le monde arabe, selon des spécialistes.

Le Qatar s'est ainsi retrouvé en conflit ouvert avec l'Egypte, qui mène une répression sanglante contre la confrérie, mais aussi avec certains de ses voisins du Golfe qui l'ont interdite, la qualifiant de "menace" pour leur stabilité. En mars, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn avaient rappelé leurs ambassadeurs basés à Doha.

Le Qatar et la Turquie étaient les seuls pays du Moyen-Orient à soutenir ouvertement les Frères musulmans après le renversement par l'armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan était dimanche à Doha, alors que certains experts doutent d'un réel changement de politique du Qatar à l'égard de la confrérie.

Le contexte international et régional, avec les préparatifs de guerre contre l'EI, a un peu modifié la donne et forcé le Qatar à rétablir les ponts avec ses partenaires du Golfe, explique Mustafa Alani, analyste au Gulf Research Center basé à Genève.

Le Qatar n'avait "pas d'autre option que de réduire --pas d'interrompre-- ses relations avec les Frères musulmans", alors qu'il avait misé sur la confrérie et ses relais pour étendre son influence dans la région ces dernières années.

En raison de pressions de toutes parts, le Qatar "ne pouvait pas résister" et il a "pris une décision difficile en demandant à ces gens de partir", ajoute M. Alani. C'est "une concession importante".

La Turquie, la Malaisie et le Soudan sont cités comme possibles nouvelles destinations pour les dirigeants en exil des Frères musulmans.

- Sous pression de Ryad -

"Nous voyons enfin le Qatar adopter un état d'esprit arrangeant et réaliste", renchérit Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques à l'Université des Emirats.

"Mouton noir" du Golfe, "il ne pouvait rester plus longtemps isolé par rapport à ses partenaires" et "se permettre d'être sous la pression croissante de capitales comme Washington".

M. Abdulla est persuadé que l'Arabie saoudite a joué un rôle essentiel dans ce changement.

Les chefs de la diplomatie de Ryad et de Doha se sont vus à quatre reprises depuis le 24 août, dont la dernière fois jeudi en Arabie saoudite, en présence du secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Selon M. Alani, la ligne éditoriale "biaisée" de la chaîne d'information du Qatar Al-Jazeera reste une source de contentieux pour Ryad, Abou Dhabi, Manama et surtout Le Caire.

Lina Khatib, de l'institut Carnegie Endowment for International Peace, estime dans un article que le Qatar est en train de perdre son influence régionale.

"La politique étrangère expansionniste de Doha a été mise à mal par de mauvais calculs, des défis internes et la pression internationale, toutes ces questions étant liées à sa relation avec Ryad. Conséquence de ces revers, le rôle régional du Qatar a diminué et, dans un avenir prévisible, son influence extérieure devrait s'opérer sous la houlette de l'Arabie saoudite", analyse l'experte.
(AFP, 14 sept 2014)

Le pape François fin novembre en Turquie

Le pape François se rendra "dans les derniers jours de novembre" en Turquie à une date et selon un programme encore à déterminer, a annoncé vendredi le porte-parole du Vatican.

Le père Federico Lombardi a précisé que "le Saint-Siège avait reçu la lettre d'invitation du président Recep Tayyip Erdogan".

"Nous procédons désormais à la préparation du voyage pour les derniers jours de novembre. Le programme et la date sont encore à définir", a-t-il ajouté, confirmant des informations de sources vaticanes qui évoquaient la proximité de ce premier voyage du pape François en Turquie.

François avait été d'abord invité par le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée.

Le pape avait lui-même exprimé il y a quelques mois son désir d'aller le 30 novembre à Istanbul (ex-Byzance/Constantinople) pour la fête de saint André, l'un des 12 apôtres et fondateur, selon la tradition chrétienne, de l'Eglise d'Orient.

Le pontife argentin a des liens très amicaux avec le patriarche Bartholomée, considéré comme le premier des patriarches orthodoxes.

Le quotidien La Repubblica avait révélé la semaine dernière que le voyage aurait lieu sur deux jours, les 29 et 30 novembre, et qu'il irait à Ankara et Istanbul.

Quelques jours auparavant, le 25 novembre, le pape François est déjà attendu à Strasbourg au Parlement européen.

Un voyage en Turquie permettrait au pontife argentin de faire passer son message pour la coexistence entre les religions, non loin des frontières de l'Irak et de la Syrie, et pas très loin non plus de l'Ukraine.

Les chrétiens d'Irak, réfugiés au Kurdistan irakien et fuyant les atrocités de l'Etat islamique (EI), souhaiteraient sa venue dans leur pays.

Le pape, répondant à des journalistes dans l'avion de retour de Corée du Sud, avait alors prudemment souligné qu'une telle perspective avait été étudiée par ses services. Il ne l'avait pas formellement exclue, précisant cependant qu'aucun déplacement au Kurdistan irakien n'était décidé pour l'heure.

De leur temps, Jean Paul II et Benoît XVI se sont rendus en Turquie, pays à une écrasante majorité musulmane sunnite, mais où le christianisme existe depuis des temps très anciens.

En novembre 2006, Benoît XVI, alors en pleine polémique autour de propos sur la violence et l'islam qu'il avait tenus quelques semaines plus tôt à Ratisbonne (Allemagne), était allé à Istanbul, où il s'était brièvement recueilli dans la Mosquée Bleue.

Selon La Repubblica, François aurait également caressé le projet de faire un voyage en Arménie. Aucune confirmation du Vatican n'est venue en ce sens.

En juin, François avait évoqué le génocide arménien de 1915/1916 - sans citer le terme, réfuté par Ankara - devant le "catholicos" orthodoxe arménien Aram Ier Kechichian.

Le pape doit célébrer en avril dans la basilique Saint-Pierre de Rome une messe pour commémorer le début de cette tragédie.

Depuis son élection en mars 2013, François s'est déjà rendu au Brésil, au Proche-Orient (Israël, Territoires palestiniens, Jordanie) et en Corée du Sud.

Son prochain voyage, le 21 septembre, le mènera en Albanie.
(AFP, 12 sept 2014)

islam

Le drame de l’islam contemporain

Felice Dassetto, Professeur émérite de l'UCL et membre de l’Académie royale de Belgique
La Libre Belgique, 10 septembre 2014


Toutes les coalitions, actions policières ou interventions armées pour lutter contre le jihadisme seront vaines si les musulmans ne mènent pas une nouvelle bataille des idées, s’écartant de l’islam politique et de l’islam piétiste rigoriste. Hélas, elle est loin.

La déclaration du califat par l’Etat islamique et les agissements de ce mouvement font peur, même s’ils ressemblent aux actions de bien d’autres groupes jihadistes. La capacité d’attraction de ce mouvement pour des musulmans arabes, européens et d’autres pays inquiète. Même les Saoudiens s’en préoccupent un peu comme des apprentis sorciers qui verraient apparaître des monstres sortis de leur tour de magie.

Depuis les années 1970, des groupes jihadistes émergent, sont défaits, resurgissent au sein de l’islam sunnite. Leurs noms diffèrent : Anathème et retraite, Jeunesses islamiques, Groupe islamique armé, Al Qaïda, Boko Haram, Etat islamique, en passant par bien d’autres disséminés partout dans le monde musulman. Ces mouvements ne surgissent pas de rien. Ils ne sont pas seulement le résultat de réactions à des frustrations sociales comme l’interprètent souvent des analystes. Tout comme ils ne sont pas seulement à comprendre comme des déviations de l’islam : le jihadisme contemporain qui se développe depuis quarante ans a bien ses matrices intellectuelles inscrites au cœur même de l’islam contemporain. Ce n’est pas l’islam comme tel, mais c’est la double version, celle politique et celle rigoriste morale de l’islam qui constitue le bouillon de culture de la pensée et de l’action jihadiste.

La vision politique de l’islam, dont les Frères musulmans sont une des composantes, s’est enthousiasmée depuis les années 1930 par l’idée qu’un Etat musulman ferait revivre l’islam et le monde musulman. Cette idée était d’autant plus enthousiasmante qu’à l’époque les pays musulmans étaient largement colonisés et que l’empire ottoman qui restait l’emblème d’une certaine unité de l’islam sunnite venait d’être liquidé par la mise en place de l’Etat turc de Mustafa Kemal. Cet Etat islamique aurait été l’actualisation moderne de l’expérience du prophète Muhammad qui, à Médine, avait donné naissance à une société qu’il avait gouvernée.

D’autre part, une deuxième matrice du jihadisme provient de mouvements qui visent à revigorer par un piétisme rigoriste, le respect des rites et des normes morales (notamment en matière de gestions de la sexualité), suivant à la lettre des préceptes fondateurs contenus dans les textes du Coran et de la tradition du Prophète. Par ce biais, naîtrait une société musulmane pure qui serait nécessairement gouvernée par des gouvernants purifiés. Ce sont les courants dits "salafistes" ou autres mouvements semblables. Les Saoudiens en ont été les propagateurs attitrés… mais il n’est évidemment pas question de sanctions à leur égard. Que du contraire, ils sont courtisés par des hommes d’affaires et des missions économiques de tout pays.

L’islam politique peut devenir une matrice directe du jihadisme, car il s’agit d’une pensée directement immergée dans le politique. Malgré toutes les évolutions, l’islam politique reste bloqué dans sa pensée : en posant l’exigence d’un Etat islamique à atteindre à plus ou moins longue échéance, cette pensée est incapable de se confronter à la réalité plurielle des sociétés contemporaines. Elle est incapable de définir l’Etat à partir de catégories universelles sécularisées, celles d’individu et de citoyen. D’autre part, la matrice piétiste rigoriste, liée au rite et à la morale, maintient qu’une société n’est viable que conforme à ces hautes exigences. La quête d’une société purifiée selon ces normes, comme idéal absolu, et la disqualification de tout autre principe d’organisation sociale, peut amener certains adeptes à penser que la seule manière de la réaliser est de passer par un combat armé.

Ces deux matrices sont des "utopies rétrospectives" : elles pensent les sociétés d’aujourd’hui et de l’avenir comme une répétition de la société (imaginée) du temps du Prophète. Incapables de se penser dans une société en changement, elles ne peuvent qu’imposer le modèle de leur utopie passée. Précisons : ces deux grandes matrices ne prêchent pas dans leur ensemble le jihadisme, elles s’y opposent même dans leur ensemble. Seules des fractions minoritaires de ces mouvements dérivent vers le jihadisme. Mais ces deux courants alimentent le terreau des idées, des visions du monde, du cadrage de la pensée d’où naîtront les idées jihadistes.

Le drame du monde musulman sunnite contemporain est que depuis quarante ans, ces deux courants de l’islam ont percolé dans la culture musulmane savante et des croyants ordinaires. Elles ont saturé l’espace du sens musulman, y compris parmi les musulmans européens. Les autres voix de l’islam ne sont devenues inaudibles. Souvent des prédicateurs ou des adeptes adhèrent à ces visions et préceptes sans s’en rendre compte, en pensant que c’est cela l’islam. Les jeunes générations ont été socialisées à cet islam-là et pensent que cet islam-là est l’islam tout court. D’autres visions historiques de l’islam - celui mystique ou celui modérément politique et traditionnel, comme le modèle marocain - n’ont pas la capacité de concurrencer la force de ces deux courants. Et les mouvements prospectifs qui souhaitent un renouvellement de la pensée sont minorisés et délégitimées.

Les musulmans, continuant à dire comme ils le font souvent que le "jihadisme n’est pas l’islam", ou qu’il est une "déviance de l’islam" - donc quelque chose d’externe à l’islam contemporain, une dérive - évitent de s’interroger de manière critique sur leur propre pensée. Or tant que les musulmans ne se libéreront pas de cette double chape de plomb (politique et piétiste rigoriste) et n’oseront pas interpréter leurs textes et l’histoire fondatrice, ce jihadisme continuera à s’alimenter dans le monde musulman contemporain, y compris en Europe. Certes, la lutte contre le radicalisme passe par l’action policière et la défense armée. Mais on a beau réaliser toutes les coalitions possibles pour lutter contre le jihadisme, cela restera inutile, voire contre-productif si les musulmans ne mènent pas une nouvelle bataille des idées. Hélas, elle est loin. Les voix dissonantes face à la double chape de plomb sont rares et peinent à se faire entendre ou à trouver une légitimité. Il faudra des décennies de travail intellectuel pour renverser la domination de ces courants de pensée. Autant s’activer aujourd’hui.

Un voyage du pape envisagé à Ankara et Istanbul

Le pape François a été invité par le patriarche orthodoxe Bartholomée en Turquie et un voyage fin novembre à Ankara et Istanbul est fortement envisagé, a-t-on appris vendredi de sources informées au Vatican.

Le pape a lui-même exprimé il y a quelques mois son désir d'aller le 30 novembre à Istanbul (ex-Constantinople) pour la fête de saint André, l'un des 12 apôtres et fondateur selon la tradition chrétienne de l'Eglise d'Orient.

Le pontife argentin a des liens très amicaux avec le patriarche orthodoxe Bartholomée, considéré comme le premier parmi les patriarches orthodoxes.

Selon le quotidien La Repubblica, "le voyage en Turquie est désormais décidé. Il aura lieu sur deux jours, les 29 et 30 novembre".
 Au Vatican, on se refusait à tout commentaire, en indiquant que si un voyage doit avoir lieu, c'est le pape lui-même qui devrait l'annoncer.

Un voyage en Turquie permettrait au pape de faire passer son message pour la coexistence entre les religions, non loin des frontières de l'Irak et de la Syrie, et pas très loin non plus de l'Ukraine.

En novembre 2006, Benoît XVI, alors en pleine polémique autour de propos sur la violence et l'islam qu'il avait tenus quelques semaines plus tôt à Ratisbonne (Allemagne), s'était rendu à Istanbul, où il s'était brièvement recueilli dans la Mosquée Bleue.

Le quotidien La Repubblica ajoute que François aurait aussi le projet de faire un voyage en Arménie, pour tenter de "faire tomber une barrière" entre Turcs et Arméniens, divisés par une histoire tragique.

"L'Arménie (où se trouve une des plus anciennes Eglises d'Orient) l'a invité. François est enclin à accepter", affirme le journal.

En juin, François avait évoqué le génocide arménien de 1915/1916 -- sans citer le terme réfuté par Ankara -- devant le "catholicos" orthodoxe arménien Aram Ier Kechichian, qui réside au Liban.

"L'histoire de l'émigration, de la persécution et du martyre de tant de fidèles a laissé des blessures profondes", avait-il ajouté.

Le pape doit célébrer en avril dans la basilique Saint-Pierre de Rome une messe pour commémorer le début de cette tragédie.
(AFP, 5 sept 2014)

Une mère récupère en Turquie sa fille enlevée par son père, jihadiste présumé

Mériam Rhaiem, une jeune mère dont la fille de deux ans avait été enlevée par son père qu'elle soupçonne d'être parti faire le jihad en Syrie, a récupéré son enfant en Turquie après onze mois de séparation.

La mère et la petite Assia, âgée de 28 mois, sont arrivées dans la nuit de mardi à mercredi sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines), où elles ont été accueillies par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a constaté un journaliste de l'AFP.

Depuis le 14 octobre 2013, quand le père de la fillette ne l'avait pas ramenée à sa mère après avoir passé la journée avec Assia comme tous les lundis, Mme Rhaiem luttait pour la récupérer, exhortant les autorités françaises à reconnaître le statut d'otage pour sa fille.

La petite Assia avait selon elle été emmenée par son père en Syrie, où il était selon Mme Rhaiem parti combattre aux côtés d'un groupe jihadiste.

C'est finalement en Turquie que Mériam Rhaiem a pu récupérer son enfant. Le père y a été arrêté le week-end dernier en Turquie en compagnie de sa fille et s'y trouve depuis "en rétention", selon l'entourage du ministère français de l'Intérieur, qui avait pris en main le dossier.

Plusieurs membres du cabinet de Bernard Cazeneuve qui étaient en contact régulier avec Mériam Rhaiem, des policiers et un médecin avaient pris place à bord du Falcon affrété par le ministère pour aller récupérer mère et fille.

L'appareil s'est posé vers 02H15 à Villacoublay. Tenant son enfant emmitouflé dans une couverture beige, au côté de son avocat qui avait également pris place à bord de l'appareil, Mériam Rhaiem n'a pas fait de déclaration.

- 'Combat admirable' -

"C'est un moment de très grande émotion à l'occasion de l'arrivée de Mériem Rhaiem et de sa fille Assia, après des mois d'attente, d'épreuves pour cette jeune femme qui s'est beaucoup battue pour retrouver sa fille enlevée dans les conditions que l'on sait", a pour sa part salué Bernard Cazeneuve.

"Je peux vous dire l'immensité de sa joie et de son soulagement après le combat admirable qu'elle a mené avec le gouvernement français à ses côtés", a fait valoir le ministre, qui s'est entretenu avec la jeune femme.

Face à la presse, M. Cazeneuve a remercié les autorités turques pour leur action, confiant avoir téléphoné à son homologue lundi soir pour faciliter le retour d'Assia et de sa mère.

"Nous nous sommes entretenus de la situation et les autorités turques ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour que ce dénouement heureux soit possible", a-t-il salué.

Le ministre n'a en revanche donné aucun élément sur la situation ou le parcours ces derniers mois du père d'Assia, un Franco-Tunisien sous le coup d'un mandat d'arrêt international.

En mars, le jeune mère avait exhorté les autorités françaises à reconnaître Assia "comme la plus jeune otage française car oui, c'est une otage", avait-elle lancé lors d'une conférence de presse, à Lyon, en présence de son avocat Me Gabriel Versini-Bullara.

La jeune femme, qui habite l'Ain, disait avoir la certitude que son ex-époux se trouvait en Syrie. Après avoir emmené leur fille, il avait rejoint la Turquie par la route d'où il avait appelé Mme Rhaiem régulièrement, lui demandant de le rejoindre. Il avait aussi annoncé son intention de passer la frontière turco-syrienne avec leur fille pour rejoindre le Front al-Nosra, groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Selon Me Versini-Bullara, l'époux de Mme Rhaiem s'était "radicalisé après un voyage à La Mecque", demandant
par exemple à sa femme de porter le voile, lui reprochant de travailler ou lui interdisant de faire écouter de la musique à leur enfant.
(AFP, 3 sept 2014)

Socio-économique / Socio-economic

La réforme du secteur minier provoque des licenciements en masse

Une récente loi destinée à renforcer les mesures de sécurité dans le secteur minier en Turquie, votée après la catastrophe qui a fait 301 morts en mai, a causé le licenciement de plus de 5.000 mineurs de charbon, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

Depuis l'entrée en vigueur la semaine dernière de cette réforme, qui répondait aux critiques dénonçant les mauvaises conditions de travail imposées aux mineurs turcs, pas moins de 37 exploitations houillères du pays ont annoncé avoir cessé leurs activités en raison des contraintes financières qu'elle impose.

"L'employeur est désormais obligé d'augmenter les primes de ses salariés, qui peuvent désormais faire valoir leurs droits à la retraite dès l'âge de 43 ans", a expliqué à l'AFP Osman Tutkun, un dirigeant du syndicat des mineurs (Genel Maden-Is) de la province de Zonguldak (nord), le plus important bassin houiller du pays.

"C'est évidemment un fardeau financier pour l'exploitant", a ajouté M. Tutkun.

Réclamée de longue date par les syndicats, la nouvelle législation a limité à 30 heures le temps de travail hebdomadaire des mineurs, contre 48 heures auparavant, et impose une série de nouvelles mesures de sécurité.

Dans la province de Zonguldak seule, 22 exploitations ont mis un terme à leurs activités et licencié 4.000 ouvriers, selon M. Tutkun, qui a confié redouter "une explosion sociale" dans une région qui vit essentiellement de son sous-sol.

D'autres mines ont également cessé de produire à Kütahya (ouest) et Ermenek, (sud), selon le ministère turc du Travail.

"Depuis longtemps, les gérants des mines sont habitués à faire des profits exceptionnels. Ils ne les font plus, alors ils licencient", s'est indigné à l'AFP Fikret Soyak, un vétéran du syndicalisme minier et auteur d'un livre sur les relations entre employeurs et salariés.

Le 13 mai dernier, l'explosion puis l'effondrement d'une mine à Soma (ouest) a provoqué la mort de 301 mineurs, pour la plupart victimes d'intoxication au monoxyde d'azote, la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire de la Turquie.

L'enquête judiciaire a mis en évidence une série de manquements élémentaires aux règles de sécurité de la part de l'entreprise exploitante Soma Komur, qui a nié toute responsabilité dans l'accident.

Huit de ses dirigeants et cadres ont été inculpés d'homicides involontaires fin mai.

La Turquie figure au troisième rang mondial pour la mortalité au travail, selon l'Organisation internationale du travail (OIT).
(AFP, 18 sept 2014)

Erdogan dénonce les avis "politiques" des agences de notation financière

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de couper les liens entre le gouvernement et les agences de notation financière Moody's et Fitch's au motif qu'elles rendraient, selon lui, des avis politiquement motivés sur l'état de son pays, a rapporté mardi la presse turque.

"Nous avons déjà coupé les liens avec Standard and Poor's. S'ils (les deux autres) continuent à avoir la même attitude, je vais demander au Premier ministre de couper les liens avec ces deux-là aussi parce qu'elles ne nous rapportent rien", a dit M. Erdogan aux journalistes qui l'accompagnaient en visite au Qatar.

Au lendemain de la victoire de M. Erdogan à l'élection présidentielle du 10 août, Moody's comme Fitch's ont mis en garde contre la persistance de l'instabilité politique dans le pays, soulignant qu'elle faisait peser un risque sur son économie.

"La Turquie n'est sous la menace d'aucun risque économique. De telles évaluations n'ont aucune justification économique ou scientifique", s'est emporté le chef de l'Etat, cité par les médias, mettant en cause "l'approche politique" de ces agences.

La Turquie a connu une période de forte croissance économique depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan en 2002, au sortir d'une grave crise financière.

Mais cette croissance s'est nettement ralentie depuis 2012, victime de la crise de la zone euro, des effets de la politique monétaire américaine sur les pays émergents, des conflits qui affectent ses voisins syrien et surtout irakien, ainsi que des tensions politiques qui fracturent le pays depuis les émeutes de la mi-2013.

Au lendemain de l'élection de M. Erdogan, les agences ont toutes insisté sur les "risques politiques" pesant sur l'économie du pays.

Comme M. Erdogan, son Premier ministre Ahmet Davutoglu les a lui aussi priées mardi de garder leur "objectivité" sur la Turquie.

"Qui que vous interrogiez sur les places financières turques et étrangères, tous vous disent que ces agences n'ont pas pris de décisions objectives sur la Turquie", s'est plaint M. Davutoglu devant la presse, en marge d'une visite à Chypre-Nord.
(AFP, 16 sept 2014)

Net ralentissement de la croissance au 2e trimestre 2014 en Turquie

La croissance de l'économie turque a subi au deuxième trimestre 2014 un fort ralentissement, descendant à 2,1% en glissement annuel, un taux nettement inférieur aux attentes qui remet en cause les prévisions annuelles de 4% du gouvernement islamo-conservateur.

Selon les chiffres publiés mercredi par l'Institut turc de la statistique (Tuik), la chute de ce taux, qui était de 4,7% au premier trimestre, est principalement due à un recul de la demande intérieure turque.

Les marchés tablaient sur un taux de croissance de 2,65 à 2,80% pour le trimestre écoulé.

La publication de ces chiffres a été immédiatement sanctionnée par un recul du principal indice de la Bourse d'Istanbul, qui a terminé la séance en baisse de 0,66% à 79.550 points, et par une fragilité de la livre turque (LT).

Après avoir franchi les 2,20 LT pour un dollar, son plus bas niveau en six mois, dans la journée, la livre s'échangeait à 2,1964 LT pour un dollar en fin de journée et à un peu moins de 2,84 LT pour un euro.

Le ministre turc des Finances Mehmet Simsek a reconnu que ces chiffres menaçaient l'objectif fixé pour l'année en cours.

"La croissance a perdu son élan au deuxième trimestre sous l'impact du resserrement de la politique monétaire, des effets retardés des mesures macroéconomiques prudentielles et des tensions géopolitiques", a dit M. Simsek, "ce qui augmente le risque de voir (la hausse de) notre PNB rester sous les 4% prévus".

La plupart des analystes prévoient que la croissance turque devrait encore ralentir d'ici à la fin de l'année et ont tous révisé à la baisse leurs prévisions pour 2014. Le Fonds monétaire international (FMI) table ainsi sur 2,3%.

- Tensions -

Le ralentissement de la croissance devrait accroître la pression politique qui s'exerce sur la banque centrale en faveur d'une baisse de ses taux directeurs, selon les analystes.

"Les chiffres plus bas que prévu publiés aujourd'hui renforcent le point de vue de ceux qui estiment que la hausse des taux d'intérêt décidée plus tôt cette année pèse sur la demande intérieure", a noté William Jackson, de Capital Economics.

Fin janvier, la banque centrale avait ordonné une augmentation draconienne de ses taux, contre l'avis du gouvernement, pour enrayer la dégringolade de la livre turque et l'aggravation des déficits publics, alimentées par la crise politique persistante en Turquie.

Inquiète du niveau de l'inflation (9,32% sur un an en juillet), l'institution a depuis procédé à deux légères baisses de ses taux, qui n'ont pas satisfait l'homme fort du pays, Recep Tayyip Erdogan, partisan d'une forte réduction de ces taux pour protéger la croissance.

"Nous pensons qu'avec une livre plus faible, un inflation obstinément forte et une amélioration du déficit des comptes courants qui a presque atteint son maximum, la possibilité de procéder à une nouvelle baisse des taux a quasiment disparu", a toutefois souligné Gyorgy Kovacs, de l'UBS (Suisse).

A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan a été élu en août président en promettant de poursuivre l'essor économique entamé à l'arrivée au pouvoir de son Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, au sortir d'une grave crise financière.
(AFP, 10 sept 2014)

Reprise de l'exploitation sur le site de la catastrophe minière de Soma

L'activité a repris mardi sur le site minier de Soma (ouest), quatre mois après la catastrophe industrielle la plus meurtrière de l'histoire de la Turquie qui s'était soldée par la mort de 301 personnes, a rapporté l'agence gouvernementale Anatolie.

Quelque 2.000 mineurs y ont entamé l'exploitation d'un puits de charbon, différent de celui de l'accident, après avoir obtenu le feu vert des inspecteurs chargés de la sécurité, a annoncé le gouverneur du district Mehmet Bahattin Atçi.

"Les insuffisances relevées dans les rapports (après l'accident) ont été corrigées. De nombreux équipements, dont les masques à gaz, ont été changés (...) je pense que ces changements vont apporter une meilleure sécurité", a déclaré M. Atçi, cité par Anatolie.

Le gouverneur a précisé que l'exploitation du puits accidenté n'était pas à l'ordre du jour. "Il est en très mauvais état, il est fermé depuis plusieurs mois", a-t-il indiqué, "et il est possible que l'investissement nécessaire pour le rouvrir ne soit jamais fait".

Le 13 mai dernier, l'explosion puis l'effondrement de cette mine ont provoqué la mort de 301 mineurs, morts pour la plupart d'intoxication au monoxyde de carbone.

Plusieurs rapports techniques ordonnés par le procureur en charge de l'enquête judiciaire ont mis en évidence une série de manquements élémentaires aux règles de sécurité, notamment un manque de détecteurs de monoxyde de carbone.

L'entreprise exploitante Soma Komur, accusée d'avoir sacrifié la sécurité de ses ouvriers au profit d'une course au rendement, a nié toute responsabilité dans l'accident. Mais huit de ses dirigeants et cadres ont été inculpés d'homicides involontaires fin mai.

Cette catastrophe avait nourri la contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président, accusé d'indifférence envers les victimes.

Son gouvernement avait adopté fin mai une nouvelle loi sur la sécurité dans les mines.

Un accident survenu samedi sur le chantier d'une tour à Istanbul, qui a tué dix ouvriers, a relancé la polémique sur les accidents du travail en Turquie, au troisième rang mondial pour la mortalité.
(AFP, 9 sept 2014)

Manifestations après la mort de dix ouvriers et la répression policière

La police turque a réprimé dimanche à Istanbul une manifestation d'un millier de personnes qui dénonçaient les mauvaises conditions de sécurité imposées aux ouvriers turcs du bâtiment, au lendemain de la mort de dix d'entre eux sur un chantier de la mégapole turque.

Comme après la catastrophe minière de Soma (ouest) qui avait fait 301 morts en mai dernier, l'émotion suscitée par ce nouvel accident du travail meurtrier a tourné au procès du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir, dix jours après l'entrée en fonction du nouveau président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui dirige le pays sans partage depuis 2003.

L'accident s'est déroulé samedi soir sur le chantier de construction d'une tour de 42 étages dans le district de Sisli, sur la rive européenne de la plus grande ville de Turquie.

Selon les premiers éléments livrés par les autorités, les dix ouvriers sont morts lorsque l'ascenseur à bord duquel ils avaient pris place a chuté de 32 étages, pour une raison encore inconnue.

Réunis à l'appel des principaux syndicats de gauche, un millier de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi à proximité du chantier pour dénoncer des manquements aux mesures de sécurité qui seraient à l'origine de l'accident.

"Ceci n'est pas un accident, ce n'est pas un hasard, c'est un meurtre!", a scandé pendant de longues minutes la foule brandissant des pancartes avec le nom des victimes.

"J'ai perdu mes deux fils", sanglotait un père de famille, Mithat Kara, aux abords du chantier.

En milieu d'après-midi, la police antiémeute a chargé sans ménagement les manifestants avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Certains d'entre eux ont riposté par des jets de bouteilles et de pierres, a constaté un photographe de l'AFP.

Les autorités ont annoncé l'ouverture d'une enquête. Juste après l'accident, la police a rapidement placé en garde à vue huit personnes, dont le chef de la sécurité du chantier. Elles ont toutes été remises en liberté dimanche.

Les causes précises de l'accident n'ont pas encore été établies. Selon certains témoins cités par la presse turque, l'ascenseur était tombé en panne il y a quinze jours et avait été réparé sommairement dans l'attente de fonds.

- 'Des meurtres' -

"Nous engagerons des poursuites (contre les coupables) s'il y a eu négligence ou des insuffisances", a promis dimanche le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Faruk Celik.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a, lui, promis une enquête "minutieuse", qualifiant devant la presse la mort des ouvriers de "très douloureuse et très triste".

Mais l'opposition a immédiatement porté le fer contre les autorités.

"Les accidents du travail sont devenus des meurtres", a tonné le président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). "Le CHP va prendre l'initiative pour que les inspections (des chantiers) ne soient pas que de pure forme", a ajouté Kemal Kiliçdaroglu.

Le propriétaire de la tour en construction, Aziz Torun, a de son côté nié toute responsabilité dans l'accident, pointant du doigt une défaillance technique de l'ascenseur. "J'ai utilisé ce même ascenseur il y a dix jours", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

Cet accident du travail intervient quatre mois après la mort, en mai dernier, de 301 mineurs dans l'explosion suivie d'un effondrement dans une mine de charbon de Soma (ouest), la catastrophe industrielle la plus meurtrière en Turquie.

Ce drame avait rapidement tourné en procès contre le régime, accusé de sacrifier les ouvriers au développement à marche forcée du pays. Le gouvernement avait été contraint d'adopter en urgence une loi renforçant les mesures de sécurité dans les mines.

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), la Turquie se situe au troisième rang mondial pour le taux de mortalité sur les lieux de travail.
(AFP, 7 sept 2014)

Dix ouvriers tués dans la chute d'un ascenseur sur un chantier

Dix Turcs travaillant sur le chantier d'une tour de 42 étages en construction à Istanbul, sont morts samedi lorsque leur ascenseur a chuté du 32e étage, s'écrasant au sol, ont rapporté dimanche les médias.

La cause de l'accident n'a pas été déterminée.

L'accident s'est produit dans le district stambouliote de Mecidiyekoy, sur le chantier d'une résidence de 42 étages, dont 36 sont déjà terminés, indique Hurriyet.

Selon les autorités, huit personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête.

Cet accident met à nouveau en lumière les conditions mauvaises de travail etg de sécurité en Turquie. En mai dernier, 301 mineurs sont morts dans l'explosion puis l'effondrement de la mine de charbon de Soma (ouest), l'accident industriel le plus meurtrier qu'ait jamais connu la Turquie.

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), la Turquie se situe au troisième rang mondial pour le taux de mortalité sur les lieux de travail.
(AFP, 7 sept 2014)

Increasing commercial relations between Turkey and ISIS gangs

Reports that Turkey has almost doubled its exports to Syria after ISIS stepped up its control of border crossings has focused attention once more on the relationship between Turkey and ISIS gangs.

'Co-operation' between ISIS and Turkey led to a 99% increase in Turkish exports to Syria in the month of August, with the country jumping 10 places to 33rd most important export market.

While in the first 8 months of last year Turkish exports to Syria totalled $574 million, this year that figure rose to $903 million.

Since the town of Azaz near the Kilis border passed under the control of ISIS exports have risen 79%, while sales of vehicles and spare parts which ISIS could use in warfare have shown an increase of 303%.

ISIS selling petrol to Turkey

It is alleged that a significant proportion of the around 60 thousand barrels of oil produced in the oil fields controlled by ISIS in Iraq and Syria is sold to buyers in Turkey.

It is said trucks carrying oil enter Turkey, taking crude oil to refineries.

The volume of daily oil sales between ISIS and Turkey is reported to be in millions of dollars.

ISIS maintains itself through trade with Turkey

All ISIS gang members receive salaries. These salaries total around $100 million a year. When logistic costs are factored in, it is evident the organisation possesses a huge economy. Turkey, Saudi Arabia and Qatar are the most significant economic props of ISIS. Money sent from Saudi Arabia and Qatar to ISIS goes to the organisation via Turkey into Syria.

The organisation's largest source of revenue is the profit it gains as a result of its commercial relations with Turkey.

UN aid also in the hands of ISIS

ISIS also gets hold of a significant proportion of aid sent to Syria by the UN and the World Food Programme. ISIS seizes food aid in the area it controls and distributes it for its own purposes. There are also claims it sells some of this aid.

Gang members travel via Turkey

Nearly all the foreigners who join ISIS travel to Syria via Turkey. They cross the border without any problem, and when they are wounded receive treatment in Turkish hospitals before being allowed to return to Syria. (ANF, Sept 3, 2014)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Après le couac, France et Turquie mieux collaboreront

Les ministres turc et français de l'Intérieur se sont promis vendredi de mieux coopérer dans la lutte contre les filières jihadistes qui traversent la Turquie, après le cafouillage diplomatico-policier qui a accompagné cette semaine le retour de trois Français.

A l'issue de leur entretien, le Français Bernard Cazeneuve a annoncé qu'un "nouveau dispositif" fondé sur "un échange constant d'informations" avait été établi afin d'éviter la répétition de ce type de "couac", qui a suscité un vif embarras à Paris et illustre les difficultés de la collaboration franco-turque en la matière.

"Nous allons faire en sorte que les mécanismes de coopération entre nos deux pays puissent fonctionner avec le minimum d'erreurs possible", a confirmé le Turc Efkan Ala.

Mardi, trois Français pourtant soupçonnés d'être des jihadistes ont pu rentrer de Turquie en France en trompant la vigilance de la police.

Après un séjour de plusieurs mois en Syrie, ces trois hommes ont été arrêtés fin août à leur retour en Turquie et placés en centre de rétention administrative pour "séjour illégal" sur le sol turc. Expulsés, ils devaient initialement prendre un vol pour Paris, où les attendait la police française, mais ont finalement rallié Marseille (sud) sans que les autorités turques prennent la peine de prévenir la France.

Les trois hommes se sont finalement livrés à la police le lendemain et se trouvaient toujours vendredi en garde à vue.

Entre autres mesures, M. Cazeneuve a précisé que le préavis donné à la France avant l'expulsion d'un jihadiste présumé serait désormais "plus long". "Cela permettra également aux policiers français d'être en zone d'embarquement au moment où ils (les suspects) partiront", a-t-il ajouté.

Selon lui, la Turquie s'est également engagée à communiquer à la France la liste de ses ressortissants détenus en centre de rétention, ce qui n'était pas le cas.

"Notre coopération (franco-turque) est forte, elle a conduit à l'expulsion en France de 40 ressortissants français", a-t-il insisté.
(AFP, Burak AKINCI, 26 sept 2014)

Assassinats à Paris: La justice se tourne vers les services de renseignements

Que savent les renseignements français de l’assassin présumé des trois militantes kurdes exécutées à Paris début 2013? Les enquêteurs, qui s’interrogent sur un éventuel lien entre Omer Güney et les services turcs, vont sonder le gouvernement.

Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été froidement abattues, en plein jour le 9 janvier 2013, dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan (CIK), un crime qui avait bouleversé la communauté kurde.

Omer Güney, un Turc qui s’était rapproché fin 2011 du milieu associatif kurde et en avait gagné la confiance avec une « attitude humble, innocente et serviable » selon le CIK, avait rapidement été arrêté puis mis en examen pour assassinats et écroué.

Les investigations ont permis de reconstituer les faits. Mais les familles des victimes, qui sont convaincues d’une implication des services secrets turcs (MIT) -ou d’une de ses branches- dans ce triple homicide, veulent également que l’enquête explore les responsabilités autres que celles du tueur présumé, qui continue de nier.

Elles ont plusieurs fois demandé que soient mis à contribution les renseignements français. Si Omer Güney était un agent des services turcs, alors les services français (DGSI, DRPP et DGSE) ont pu collecter des informations à son sujet, estiment-elles.

Leur requête a été entendue puisque la juge antiterroriste parisienne Jeanne Duyé a décidé ces derniers jours d’adresser aux ministres compétents une demande de déclassification du dossier personnel d’Omer Güney, a indiqué lundi à l’AFP une source proche du dossier.

La magistrate demandera également la déclassification des dossiers des renseignements sur les trois victimes et le CIK.

Sakine Cansiz était une figure du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme proche de son chef historique Abdullah Öcalan. Fidan Dogan était une militante très connue au sein de la classe politique européenne.

Selon cette source, Mme Duyé s’est en revanche refusée dans l’immédiat à délivrer des mandats d’arrêts contre quatre Turcs qui apparaissaient comme les signataires d’un document confidentiel, publié le 14 janvier par la presse turque, et présenté comme une note du MIT de novembre 2012 rédigée comme un « ordre de mission » pour Ömer Güney.

La juge n’a cependant pas exclu des vérifications sur l’authenticité du document et sur l’identité de ses signataires.

Pour l’un des avocats des familles de victimes, il s’agit d’une « véritable percée dans une affaire d’Etat dont la France n’a pas voulu prendre la mesure jusqu’à présent ».

« Le travail de la juge a démontré que des pistes politiques menant aux services secrets en Turquie sont suffisamment claires pour justifier des recherches plus approfondies afin d’identifier les commanditaires », a déclaré à l’AFP Me Antoine Comte.

« C’est ainsi que seront interrogés les services français sur leur documentation concernant l’assassin présumé et que l’identité d’un certain nombre d’agents turcs sera vérifiée », a-t-il poursuivi.

Dès janvier 2013, Murat Karayilan, le chef militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avait montré du doigt la Turquie, estimant que « personne ne peut commettre un tel crime s’il n’a pas bénéficié d’un strict entraînement militaire ».

Le MIT a démenti toute implication, mais dans un discours préélectoral en mars, le président turc Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait lui même évoqué la piste turque en attribuant ces homicides au mouvement de Fethullah Gülen -son ex-allié devenu son ennemi- qu’il accuse d’avoir infiltré les organes de sécurité turcs et de tenter de saborder le processus de paix avec le PKK.

Ankara a repris à l’automne 2012 des discussions directes avec M. Öcalan pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Autre point d’interrogation dans un dossier complexe: la provenance d’un courriel anonyme reçu le 20 janvier 2013 par la préfecture de police de Paris. Le texte, qui dénonçait Ömer Güney, contenait des éléments extrêmement précis qui se sont plus tard avérés exacts. Ce message a été adressé d’un ordinateur dont le fournisseur d’accès se trouve à Téhéran.
(AFP, 8 sept 2014)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

L’Occident découvre l’ampleur du terrorisme en Syrie. De qui se moque-t-on ?
 
Bahar Kimyongür

42 mois après le début du chaos syrien, Obama reconnaît au micro de la CBN News que son chef du
renseignement James Clapper a sous-estimé la menace djihadiste en Syrie.  42 mois et 200.000 morts plus tard, il serait sans doute temps de se réveiller...

Nous le disons depuis 42 mois. La révolution syrienne n’en est pas une. Il s’agit d’une contre-révolution pressée d’abattre le pire peut-être mais aussi et surtout le meilleur de la Syrie moderne.

Ce printemps de l’Apocalypse a dès ses premières manifestations, affiché sa volonté de détruire la nation syrienne, la citoyenneté syrienne, la culture syrienne, la civilisation syrienne et la résistance syrienne à Israël.

Nous étions les premiers à observer que la Syrie était déjà une société clivée non pas sur base confessionnelle mais sur base idéologique bien avant 2011 entre d’une part une population urbaine ou littorale, patriote, éduquée, multiconfessionnelle, tournée vers le monde et une autre population suburbaine, rétrograde, mono-confessionnelle et tournée vers la péninsule arabique.

Bien avant 2011, nous avons pu constater de visu l’extinction du paradigme baassiste dans cette Syrie profonde où très vite, le djihad armé a pu installer ses quartiers.

Dans cette Syrie-là, depuis la nuit des temps, l’alaouite est considéré comme un impur.

Dans cette Syrie-là, on ne salue pas l’alaouite. Sa main est jugée impure, sa nourriture est impure, sa descendance est impure.

Dans cette Syrie-là, tous les malheurs du pays, tous les manquements, les abus et les crimes de l’Etat sont imputés aux alaouites.

Dans cette Syrie-là, le mythe du complot alaouite à la tête de l’Etat syrien, de l’alaouite fourbe qui contrôle tout et tout le monde ont la cote.

Dans cette Syrie-là, les alaouites sont tenus collectivement responsables de la sanglante opération de Hama menée en 1982 par l’armée nationale en représailles à un massacre commis par les Frères musulmans contre les sunnites baassistes de la ville.

Dans cette Syrie-là, dès avril 2011, les manifestants reprenaient en chœur des slogans génocidaires comme « les alaouites au tombeau, les chrétiens à Beyrouth » (El alawiy ‘al tabout wal massihiye la Beyrouth) ou encore « Pacifistes, pacifistes, jusqu’à l’extermination des alaouites ».

Tout cela, les médias inféodés à l’Elysée ou à la Maison Blanche ne vous l’ont pas dit ni montré.

Comme on ne vous a pas montré les rassemblements patriotiques monstres où des centaines de milliers de sunnites, alaouites, chrétiens, chiites, Arméniens, Arabes, Kurdes et Turkmènes manifestaient main dans la main contre le faux « printemps syrien ».

Quant à la « bobosphère » française qui hurle au moindre début de soupçon de préjugé antisémite, elle a totalement ignoré les ratonnades et lynchages anti-alaouites qui précédèrent la campagne actuelle d’extermination de cette minorité syrienne.

Leur historien préféré Jean-Pierre Filiu a osé déclarer qu’il n’y avait « pas un seul djihadiste en Syrie » en mars 2011 (Antoine Ajoury, L’Orient le Jour, 28 août 2014).

Ainsi donc, selon le grand « spécialiste », cette Syrie qui cumule toutes les « vices » de la « mécréance », à la fois laïque, nationaliste et peuplée de « minorités infidèles » et qui de surcroît fut le berceau du califat omeyyade, aurait été délaissée par les djihadistes alors que tous ses voisins en regorgeaient (Al Qaïda au pays des deux fleuves en Irak, El Kaide Türkiye Yapilanmasi en Turquie, Asbat al Ansar, Fatah al Islam, Jund al Cham au Liban, Brigades Tawhid et Jihad en Palestine etc).

Plus fou encore, ces mêmes « experts » qui prétendent qu’il n’y avait « pas un seul djihadiste en mars 2011 » vous disent également qu’Assad les a libérés en 2011 pour « pervertir la révolution syrienne ».

Il eut sans doute été utile de leur demander un minimum de cohérence.

Piégés par leurs propres contradictions, ces « syrianologues » ont tardivement avoué du bout des lèvres que les djihadistes étaient bien là mais marginaux. Puis ils ont inventé une connexion entre Assad et les djihadistes.

Et enfin, quand leur propagande a été démasquée, ces mêmes « experts » ont tenté de nous convaincre que le calife Baghdadi est moins pire qu’Assad.

De son côté, incapable de mener la lutte des classes dans son propre pays, l’extrême-gauche française s’est réfugiée dans son monde imaginaire, s’inventant une lutte des classes entre une dictature bourgeoise cupide et un peuple opprimé vibrant au son de l'Internationale, confondant Brigades internationales antifranquistes et eurodjihadistes, les nouveaux SS mobilisés sur le Front de l'Est.

Or, contrairement aux affabulations des groupes trotskistes européens, le conflit syrien n’a jamais épousé les lignes des fractures sociales. On trouve en effet prolétaires et bourgeois, ouvriers et paysans de part et d’autre de la ligne de front. Quant aux prolétaires qui combattent dans les rangs djihadistes, ils sont loin, très loin de lutter pour l'instauration d'un paradis ouvrier.

42 mois et 200.000 morts plus tard, il serait sans doute temps de se réveiller.

Certes des milliers de démocrates honorables ont dès le début du mouvement, lutté avec courage pour mettre fin à la dictature baassiste avec la volonté sincère de créer un gouvernement civil.

Mais dès le début, ces militants ont été doublés par des djihadistes revanchards rêvant d’exterminer les non-musulmans et d’ériger un califat.

Les premiers n’avaient guère les compétences organisationnelles requises, ni les moyens humains de leurs ambitions.

Quant aux seconds, ils avaient le peuple de la Syrie profonde avec eux, l’argent des Etats et des donateurs du Golfe et les armes de l’Occident.

En somme, depuis 42 mois, hélas, les démocrates syriens anti-Assad en costume cravate que l’on promène devant nos caméras servent en fait de cache-sexe aux bourreaux de la Syrie plurielle.

Et voilà que 42 mois après le début du chaos syrien, Obama reconnaît au micro de la CBN News que son chef du renseignement James Clapper a sous-estimé la menace djihadiste en Syrie.

De qui se moque-t-on ?

D’abord des 200.000 martyrs de la guerre de Syrie. De 320 millions de citoyens américains. De milliards de musulmans et des chrétiens. En fait, de l’humanité toute entière désormais confrontée à une nouvelle guerre de 100 ans. (http://michelcollon.info/L-Occident-decouvre-l-ampleur-du.html?lang=fr)

Le gouvernement sollicite le feu vert du Parlement pour l'intervention

Le gouvernement turc doit présenter mardi au plus tard au Parlement un projet de résolution autorisant le recours à la force en Syrie qui permettrait à la Turquie de rejoindre la coalition formée contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

"Les motions doivent être envoyées (au parlement) demain", a déclaré le président du Parlement Cemil Ciçek cité par la chaîne d'information NTV.

Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu avait indiqué dimanche que ces textes pourraient être communiqués aux députés dès ce lundi, pour un débat en séance plénière programmé jeudi.

La première de ces résolutions, classique, doit renouveler pour un an l'autorisation accordée par le Parlement aux forces armées turques pour intervenir en Irak.

Ce texte permettait jusque-là à la Turquie de conduire des frappes contre les bases arrières des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) installées dans les monts Kandil, dans l'extrême nord de l'Irak.

Le second texte, nouveau celui-là, doit accorder le même feu vert à des opérations militaires conduites sur le territoire syrien.

Après l'avoir explicitement refusé, la Turquie semble prête à participer à son tour à l'intervention militaire engagée par le coalition formée par les Etats-Unis contre les combattants sunnites radicaux de l'EI, accusés de multiples exactions en Irak et en Syrie.

Accusée d'avoir soutenu, voire armé, les groupes rebelles les plus extrémistes engagés dans la guerre contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, dont l'EI, Ankara a longtemps justifié son refus d'intervenir par la nécessité de protéger ses 46 ressortissants retenus en otage depuis juin par l'EI au consulat turc de Mossoul (Irak).

Après leur libération le 20 septembre, la Turquie a amorcé un revirement total et suggère désormais qu'elle pourrait rejoindre le combat contre les jihadistes.

"Nous mènerons des discussions avec les autorités concernées cette semaine. Nous serons là où nous devons d'être. Nous ne pouvons rester en dehors de ça", a dit le président Recep Tayyip Erdogan dans un discours dimanche.

Le récente offensive lancée par l'EI dans la partie à majorité kurde de la Syrie, autour de la ville d'Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde) a provoqué depuis dix jours un exode massif. Selon le gouvernement, au moins 160.000 réfugiés Kurdes de Syrie ont franchi la frontière turque pour échapper aux combats entre jihadistes et combattants kurdes.

Lundi matin, un nouvel obus de mortier tiré de Syrie a atteint le territoire turc à proximité du poste-frontière de Mursitpinar (sud), à quelques kilomètres d'Aïn al-Arab, apparemment sans faire de victime ni de dégâts, a rapporté un photographe de l'AFP.

Tard dimanche soir, un autre obus venu du même secteur a frappé une habitation dans la ville frontalière turque de Suruç en faisant trois blessés, a annoncé lundi l'état-major de l'armée turque en précisant qu'il avait riposté, sans autre détails.

La Turquie accueille aujourd'hui plus de 1,5 million de réfugiés syriens qui ont fui les combats entre les troupes du régime et la rébellion depuis 2010.
(AFP, 29 sept 2014)

Erdogan confirme son virage vers une intervention contre l'EI

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a officialisé vendredi le revirement de son pays dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et ouvert la porte à une très prochaine participation à la coalition militaire réunie par les Etats-Unis.

Dès son retour de l'assemblée générale de l'ONU, M. Erdogan a confirmé devant la presse le virage de la Turquie amorcé après la libération, le 20 septembre, des 46 ressortissants turcs retenus en otage par l'EI depuis le mois de juin.

"Notre position a maintenant changé. Le processus qui va suivre sera totalement différent", a-t-il déclaré à la presse à son arrivée à Istanbul.

"Comme vous le savez, un projet de mandat va être déposé au Parlement. Il sera discuté le 2 octobre et j'espère que les mesures nécessaires pourront être prises dès qu'il sera voté. Ce mandat autorise l'intervention des forces armées", a rappelé le chef de l'Etat.

Le pouvoir islamo-conservateur turc avait jusque-là refusé d'intégrer la coalition militaire réunie par les Etats-Unis pour lutter contre l'EI, qui a commencé cette semaine à bombarder des cibles jihadistes à l'intérieur du territoire syrien.

Ankara avait notamment exclu d'ouvrir sa base aérienne d'Incirlik (sud) et son espace aérien aux avions à destination de la Syrie.
 Soupçonné d'avoir longtemps armé les mouvements les plus radicaux, dont l'EI, en guerre contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, le gouvernement turc a notamment justifié son abstention par la nécessité de protéger la vie de 46 de ses ressortissants enlevés en juin dernier par les jihadistes à Mossoul (Irak).

Ces otages ont été libérés il y a six jours après des négociations qui, selon des informations de la presse turque que les autorités d'Ankara n'ont pas démenties, ont abouti à l'élargissement d'une cinquantaine de militants jihadistes détenus en Turquie.

Dès mardi, M. Erdogan avait amorcé ce changement de pied en se réjouissant des premières frappes aériennes de la coalition en Syrie et avait assuré que son pays était prêt à "toute forme de soutien, y compris militaire et politique".

- Combats autour d'Aïn al-Arab -

Alors qu'il s'était longtemps gardé de le faire, le chef de l'Etat a une nouvelle fois clairement rangé EI dans la catégorie des "organisations terroristes" et dénoncé les exactions qui lui sont attribuées comme "contraires à l'islam".

"Notre religion est une religion de paix, de fraternité et d'unité. Elle n'autorise pas le meurtre de personnes innocentes", a-t-il souligné, "cela (ces exactions) est attribué à l'islam et jette malheureusement une ombre sur notre religion".

"Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de dire que des actions terroristes menées le long de notre frontière de 1.250 km avec la Syrie et l'Irak ne nous concernent pas", a-t-il ajouté en référence à l'avancée des forces de l'EI près de la ville syrienne d'Aïn al-Arab, à une poignée de kilomètres de la frontière turque.

Les combattants jihadistes se sont rapprochés vendredi de cette ville (Kobané en langue kurde). Selon un photographe de l'AFP, des bruits de tirs de mortier et d'armes légères ont été entendus tout au long de la journée côté turc.

L'état-major de l'armée turque a indiqué dans un communiqué qu'un obus de mortier tiré de la zone où se déroulent ces combats a atteint vendredi une partie inhabitée du territoire turc, sans faire de dégâts ni de victimes.

Des centaines de Kurdes turcs et syriens ont abattu vendredi la barrière qui sépare les deux pays près de Mursitpinar (sud) avec l'intention d'y rejoindre les forces kurdes qui combattent les jihadistes autour d'Aïn al-Arab, selon un photographe de l'AFP.

Les forces de sécurité turques, qui s'étaient jusque-là opposées par la force à l'entrée de Kurdes non syriens sur le territoire syrien, ne sont cette fois pas intervenues.

Depuis une semaine, les combats pour le contrôle de la région ont provoqué un exode de masse de ses populations à majorité kurde vers la Turquie.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a indiqué vendredi que leur nombre avait franchi la barre des 160.000.
(AFP, 26 sept 2014)

La Turquie va-t-elle réellement se ranger auprès de la coalition contre l'EI?

La position de la Turquie vis-à-vis des jihadistes semble avoir pris un nouveau tournant, le pays de l'Otan d'abord réticent se déclarant maintenant prêt à s'engager auprès de la coalition mise en place contre le groupe Etat islamique (EI).

"Nous apporterons le soutien nécessaire à cette opération. Ce soutien pourrait être militaire et politique", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, sans donner plus de clarification.

Depuis New York, l'homme fort de Turquie s'est félicité des frappes menées contre les extrémistes sunnites de l'EI en Syrie.

"Je vois cela (les frappes aériennes) d'un oeil positif. Ce serait une mauvaise idée de les arrêter. Ce plan doit être poursuivi", a-t-il dit.

Depuis des jours, la Turquie dirigée par un gouvernement islamo-conservateur, a une position ambiguë au sujet de son engagement dans la coalition conduite par l'allié américain.

Après avoir refusé dans un premier temps toute participation aux opérations militaires malgré ses 900 km de frontière avec la Syrie et apporté un soutien à minima, Ankara a donné des signes d'un changement de position. Même si pour l'instant rien ne le prouve dans les faits.

Ainsi, les autorités turques ont démenti mardi que leur pays ait été utilisé dans les frappes de la nuit contre les jihadistes dans le nord de la Syrie où il mènent une offensive pour prendre le contrôle de la ville kurde d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), une information fournie par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Notre espace aérien et notre base d'Incirlik (sud-est) n'ont pas été utilisés", a précisé un responsable turc à l'AFP.

La poussée de l'EI dans cette zone a provoqué depuis la semaine dernière l'exode de 140.000 civils vers la Turquie déjà saturée qui accueille 1,5 millions de déplacés Syriens.

L'immense effort humanitaire que la Turquie mène à sa frontière syrienne la rend d'autant plus vulnérable à des attentats terroristes.

- Pression américaine -

Depuis l'été et la percée des jihadistes en Irak et en Syrie, Ankara est soupçonné de passivité, voire de nourrir la lutte menée par ce groupe ultraradical afin de précipiter la chute du régime syrien du président Bachar al-Assad.

Une retenue justifiée officiellement pour protéger ses 49 otages enlevés en juin en Irak. Mais ceux-ci ont été libérés samedi dernier dans des circonstances encore floues, la presse turque affirmant qu'il ont été échangés avec des prisonniers jihadistes retenus par les rebelles syriens.

"Il est trop tôt pour dire si la Turquie change de position. On ne doit pas attribuer une signification démesurée aux paroles, attendons les actes", a commenté à l'AFP le politologue Ilter Turan de l'université stambouliote de Bilgi.

"Il semble que le président soit sous la pression de ses alliés pour contribuer à la coalition contre l'EI. Il était clair que rester en dehors coûterait très cher à Ankara", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a ainsi présenté la Turquie comme un "membre à part entière de cette coalition et sera engagée en première ligne".

Autre point faible et hantise du gouvernement turc : les rebelles kurdes de Turquie (PKK) qui ont combattu l'EI en Irak et en Syrie avec leurs frères kurdes se sont retrouvés en position de force vis-à-vis de l'Etat turc qui négocie depuis 2012 avec eux une solution politique au conflit sanglant qui perdure depuis 1984.

Face à l'avancée de l'EI à Kobané, le PKK a appelé les Kurdes de Turquie à aller combattre et accusé les autorités d'Ankara de "collaborer" avec l'ennemi pour empêcher que le mouvement armé ne gagne une légitimé politique dans les pourparlers de paix.

Si les Turcs semblent plus enclins à coopérer, leur soutien pourrait se limiter à la logistique, comme l'a laissé entendre mardi le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan.

"La Turquie évalue la portée de l'appui qu'elle donnera à l'opération. Cela pourrait être une coopération logistique ou de renseignements", a-t-il souligné.
(AFP, Burak AKINCI, 24 sept 2014)

Erdogan pourra-t-il soutenir militairement les frappes contre l'EI en Syrie?

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est félicité mardi des frappes aériennes menées par les Etats-Unis et leurs alliés contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, déclarant qu'Ankara pourrait fournir un soutien militaire ou logistique à l'opération.

"Je vois cela (les frappes aériennes) d'un oeil positif. Ce serait une mauvaise idée de les arrêter. Ce plan doit être poursuivi", a déclaré M. Erdogan devant des journalistes à New York, dans une intervention diffusée par la télévision turque.

Interrogé sur la manière dont la Turquie pourrait contribuer à l'opération, M. Erdogan a dit : "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour combattre le terrorisme".

"Cela implique toutes les formes de soutien, y compris militaire et politique. Cela implique un soutien politique ou logistique", a ajouté M. Erdogan, qui est présent à New York à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies.

La Turquie a été critiquée pour son attentisme face à la montée en puissance des jihadistes de l'EI, qui se sont emparés de larges portions de territoires en Irak et en Syrie proches de ses frontières.

Mais Ankara avait toujours affirmé que sa priorité était d'assurer la sécurité de 46 Turcs retenus en otage par le groupe EI, après avoir été enlevés à Mossoul en Irak.

Les otages turcs ont été libérés le week-end dernier, ce qui a amené Washington à espérer que la Turquie change de position et devienne un allié décisif dans l'opération menée contre les jihadistes.

Le président turc n'a pas donné de détails quant au type de soutien militaire et logistique qu'Ankara pourrait fournir.

"Il doit y avoir un consensus sur la nécessité de combattre le terrorisme dans la région", a-t-il déclaré.

"Nous allons nous réunir avec le gouvernement à mon retour (de New York) et nous allons continuer à soutenir cette opération, en ligne avec notre décision".

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu avait déclaré auparavant que le parlement examinerait le 2 octobre l'extension des autorisations d'action militaire en Syrie et en Irak.

"J'espère qu'il ne sera pas nécessaire d'utiliser ces autorisations. Mais si c'est nécessaire, la Turquie n'hésitera pas à le faire", a-t-il déclaré à Ankara.
(AFP, 23 sept 2014)

CIA stops spying on friendly nations in Europe, except Turkey

The US's Central Intelligence Agency (CIA) has stopped spying on friendly governments in Western Europe, but Turkey is still considered a high-priority target, being a Muslim country that talks to US adversaries such as Iran and shares a border with Syria and Iraq, according to current and former US officials.

Stung by the backlash over a German caught selling secrets to the US and the revelations of National Security Agency (NSA) surveillance of US allies, the CIA has stopped spying on friendly governments, though Turkey is an exception.

The pause in decades of espionage was designed to give CIA officers time to examine whether they were being careful enough and to evaluate whether spying on allies is worth running the risk of discovery, said one US official who has been briefed on the situation.

Under the stand-down order, CIA officers in Europe have largely been forbidden from undertaking "unilateral operations" such as meeting with sources they have recruited from within allied governments. Such clandestine meetings are the bedrock of spying.

CIA officers are still allowed to meet with their counterparts in the host country's intelligence service and conduct joint operations with host country services. Recently, unilateral operations targeting third-country nationals -- Russians in France, for example -- were restarted. But meetings with independent sources in the host country remain on hold, as do new recruitments.

The CIA has declined to comment on the issue.

James Clapper, director of national intelligence, said during a public event on Thursday that the US is assuming more risk, as it has stopped spying on "specific targets," though he didn't spell out the details.

Spying stand-downs are common after an operation is compromised, but "never this long or this deep," said a former CIA official, who, like others interviewed for this article, spoke on condition of anonymity, as it is illegal to discuss classified material or activities. The pause, which has been in effect for around two months, was ordered by senior CIA officials through secret cables.

The pullback has come at an inopportune time, with the US worried about monitoring European extremists who have fought in Syria, Europe's response to Russian aggression and European hostility to American technology companies following revelations the companies turned over data to the NSA. While the US cooperates closely with Europe in anti-terrorism matters, spying can help American officials understand what their allies are planning and thinking, whether about counterterrorism or trade talks.

The current stand-down is part of the fallout from the July 2 arrest of a 31-year-old employee of the German intelligence service. Suspected of spying for Russia, he told authorities he had passed 218 German intelligence documents to the CIA.

In a second case, authorities searched the home and office of a German defense official suspected of spying for the US, who denied doing so, and no charges have been filed against him.

A few days later, Germany asked the CIA station chief in Berlin to leave the country, an unprecedented demand from a US ally. The move demonstrated how seriously the Germans were taking the situation, having already been stung by revelations made by Edward Snowden, a former NSA systems administrator, that the agency had tapped German Chancellor Angela Merkel's mobile phone.

The NSA disclosure infuriated Merkel, who demanded explanations from President Barack Obama. It embarrassed both world leaders and has left many Germans skeptical about cooperating with the US.

CIA managers were worried that the incident could lead European security services to begin closely watching CIA personnel. Many agency officers in Europe, operating out of US embassies, have declared their status as intelligence operatives to the host country.

The "EUR" division, as it is known within the CIA, covers Canada, Western Europe and Turkey. While spying on Western European allies is not a top priority, Turkey is considered a high-priority target. It is not known to what extent the stand-down has affected operations in Turkey.

European countries are also used as safe venues for meetings between CIA officers and their sources from the Middle East and other high-priority areas. These meetings have been rerouted to other locales while the pause is in place.

The EUR staff has long been considered among the most risk-averse in the agency, several former case officers have said, speaking on condition of anonymity.

A former CIA officer who worked under nonofficial cover wrote a 2008 book in which he described a number of operational "stand-downs" in Europe, including one in France in 1998 because of the World Cup football championship and another in a European country in 2005 in response to unspecified security threats.

The former officer, whose real name has not been disclosed, wrote "The Human Factor: Inside the CIA's Dysfunctional Intelligence Culture," under the pseudonym of Ishmael Jones. He is a former marine who served 15 years in the agency before resigning in 2006. The CIA acknowledged his status as a case officer when it successfully sued him for publishing the book without first submitting it for pre-publication censorship, as required under his secrecy agreement.

The CIA last faced that sort of blowback from a European ally in 1996, when several of its officers were ordered to leave France. An operation to uncover French positions on world trade talks was unraveled by French authorities because of poor CIA tactics, according to a secret CIA inspector general report, details of which were leaked to reporters. (TODAY'S ZAMAN, Sept 21, 2014)

Kerry: ISIL sells oil via Turkey and Lebanon

US Secretary of State John Kerry has said that the terrorist Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL), which the US administration has been trying to form a multi-national coalition to fight against, financially supports itself by selling oil via either Turkey or Lebanon.

Kerry's remarks came on Wednesday during his testimony before the US Senate Foreign Relations Committee on US President Barack Obama's strategy against the ISIL threat.

Edward Markey, a Democratic Party senator from Massachusetts, asked Kerry if Turkey doesn't want to become part of the US combat operations due to the 46 Turkish hostages who were kidnapped by ISIL militants about three months ago from Turkey's Mosul Consulate General. Senator Markey suggested that Turkey has become a destination for smuggled oil, which has now become the lifeblood of the terrorist group. He also admitted that the US is unsure how to persuade Turkey to close the smuggling route.

“Turkey understands the challenges… and will have to make some decisions in the days ahead,” said Kerry, adding that he would have to talk with Markey behind closed doors in order to give him more details on the issue. He added that Turkey needs to make its own decision and that the US will see what its decision will be.

When Dick Durbin, a Democratic Party senator from Illinois, asked which countries are aiding and abetting the ISIL cause, Kerry said, the US doesn't believe at this point that the oil smuggling is a state-supported issue, adding that the US has raised the issue of how ISIL might be selling oil through other countries in the region. Durbin asked: “Through which borders?” to which Kerry replied: “Through… Turkey or Lebanon,” referring to a smuggling rout for ISIL oil.
(TODAY'S ZAMAN, Sept 18, 2014)

A very disturbing map of ISIL for Turkey

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The map titled “ISIL Ambition, projected 2016” was shown during a testimony by U.S. Secretary of Defense Chuck Hagel and Chairman of Joint Chief of Staff General Martin Dempsey to the Senate Armed Services Committee on Sept. 16.

This was the meeting where Dempsey mentioned the use of ground troops in operations against the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL), both in Iraq and Syria, in the event that U.S. President Barack Obama’s “no-boots-on-ground” strategy in the fight against ISIL fails. The White House made it clear afterwards that Dempsey’s suggestion, even as a possibility, was out of the question; but still the word was spoken.

Most of the Turkish media covered the story from the possibility of the use of American troops in the fight. That could be partly because of the reaction of President Recep Tayyip Erdoğan and the government regarding media reports about potential militants with American and European passports using the Turkish border with Syria to join ISIL. There are Turks too, with official estimates suggesting more than 1,000 Turkish passport-holders have crossed the border to join ISIL (HDN, Aug. 2, 2014). Actually, Turkey has been in close cooperation with its U.S., European and Arab partners to stop this flow for at least the last four months (HDN, June 6, 2014).

In a public speech on Sept. 17, Erdoğan slammed such media reports about Turkish jihadists (including a recent one by the New York Times). “They are trying to show us as being related to terrorism. They are trying to give Turkey a bad name,” he said.

Erdoğan, addressing the issue so clearly for the first time, categorically denied that Turkey was involved in illegal oil trade with ISIL-linked smugglers, was providing arms to ISIL and was giving medical treatment to its militants.

However, as you can observe from the photos above, the map shown during Hagel and Dempsey's testimony showed the route of potential ISIL militants through Turkey to Syria.

The most used route is the one starting from the Istanbul’s international Atatürk Airport. Then, ISIL recruits find their way to the 910-km-long Syrian border either with local flights to the border cities of Hatay, Gaziantep and Şanlıurfa or by land routes. The map shows the crossing points as being the towns of Reyhanlı, Kilis and Akçakale, all of which have official border gates.

Now, the following are from the testimony map, but they are necessary to understand the bigger picture better: The Syrian side of the Cilvegözü border gate of Reyhanlı is under the control of the rebel Free Syrian Army and Islamic Front forces fighting against the forces of Bashar al-Assad, ISIL and al-Nusra. The Syrian side of the Öncüpınar gate near Kilis is under Islamic Front control and Çobanbey is under ISIL control. ISIL also controls the Syrian side of the Akçakale gate. (Look at the map, HDN, Sept. 16, 2014)

Both the U.S. and Turkey have far more detailed maps than the one exhibited in the U.S. Senate, but the fact that the map shows Turkey as the main passage to Syria for ISIL terrorists disturbs Ankara.

The fact that Turkey is not the only country to opt out of military action despite taking part in all other areas - like intelligence sharing, trying to stop foreign fighters, opening up bases for logistical and humanitarian support, and bearing the burden of 1.2 million Syrian refugees - makes Ankara more upset. Perhaps it recalls past mistakes regarding being too open to the demands of Syrian opposition groups. Britain and Germany, for example, took exactly the same stance as Turkey, despite being thousands of kilometers away from the theater and not having 49 of their citizens held hostage by ISIL for more than three months.

“Turkey could surely say more than it says and could do much more than it does,” Deputy Prime Minister Yalçın Akdoğan told a group of reporters on Sept. 17. “But even one of our citizen’s lives is very important to us. That’s why we are moving in a very cool-headed way in this process.”

But the map is there and Turkey will have to work hard to alter the perception of at least being tolerant of ISIL. The situation and what is to be done about it was the subject of an emergency security meeting chaired by Erdoğan and the security-related members of the government, the joint chiefs of staff, intelligence officers and diplomats. Perhaps the time for Ankara has come to take public and concrete steps about the crisis on its southern borders.
(hurriyetdailynews.com, Sept 18, 2014)

Kerry a tenté de convaincre l'allié turc récalcitrant

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a tenté vendredi de convaincre la Turquie de soutenir activement la lutte contre l'Etat islamique (EI) et s'est dit confiant pour la mise sur pied d'une coalition mondiale destinée à "détruire" le groupe jihadiste.

En revanche, pas question pour John Kerry que l'Iran, également ennemi de l'EI, participe lundi à une conférence internationale à Paris sur l'Irak et sur la lutte anti-jihadistes.

M. Kerry est en tournée régionale et a déjà rallié le soutien de dix pays arabes contre l'EI. Mais son étape turque était essentielle pour Washington car son allié musulman, membre de l'Otan, refuse toute participation militaire au combat contre l'EI.

M. Kerry s'est entretenu à Ankara avec le président Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre Ahmet Davutoglu et le chef de la diplomatie Mevlüt Çavusoglu.

Les alliés sont "tombés d'accord pour dire que l'EI est l'une des plus grandes menaces pour la sécurité de la Turquie, de la région tout entière et au-delà", a dit M. Kerry lors d'une conférence de presse.

Il a réaffirmé "l'engagement des Etats-Unis à protéger la sécurité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Turquie et (...) à oeuvrer à la plus large coalition possible de partenaires internationaux pour éliminer une fois pour toute la menace de l'EI".
 Mais il n'a pas dit s'il avait convaincu Ankara.

Car la Turquie, voisine de l'Irak et de la Syrie, refuse une participation active aux opérations armées contre les ultra-radicaux sunnites que les Etats-Unis entendent poursuivre en Irak et étendre à la Syrie.

Ankara n'a pas signé jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, le communiqué de dix pays arabes et des Etats-Unis s'engageant à combattre ensemble l'EI, y compris "le cas échéant en participant à une campagne militaire coordonnée".

Ankara ne veut pas non plus que les Américains utilisent sa base aérienne d'Incirlik (sud), proche de la Syrie, pour des missions de combat.

- 'Sensibilités turques' -

La Turquie redoute de mettre en péril la vie des 49 ressortissants, dont des diplomates et des enfants, que les jihadistes retiennent depuis juin à Mossoul, dans le nord de l'Irak.

"Apparemment, il y des sensibilités du côté turc que nous respectons", a commenté un diplomate américain.

En privé, des responsables américains minimisent les réticences turques, assurant que leur allié préfère agir en coulisses sur le dossier syrien, plutôt que de s'afficher dans une coalition anti-jihadistes.

La Turquie et les Etats Unis "continueront de lutter, comme cela fut le cas dans le passé, contre toutes les organisations terroristes dans la région", a indiqué la présidence turque à l'issue des tractations avec John Kerry.

Envoyé dans la région pour rallier le plus de pays possible à la coalition souhaitée par le président Barack Obama, John Kerry s'est montré confiant: "Ce sera une large coalition avec des nations arabes, des nations européennes, les Etats-Unis et d'autres contribuant à chacune des facettes de la stratégie que le président Obama a exposées", le 10 septembre.

Mais il a prévenu qu'il était prématuré d'"exposer, qui, quel pays va faire quoi", au sein de cette coalition.

Il s'est toutefois félicité "de la volonté clairement affichée par la France d'agir en Irak, de recourir à la force". Mais il n'a rien dit des réticences ou des refus d'alliés européens pour frapper en Syrie.

En outre, les Etats-Unis ne veulent pas que Téhéran soit à la table d'une conférence que Paris organise lundi sur l'Irak et la lutte contre l'EI. Ce "ne serait pas adéquat (...) ce ne serait pas bien", notamment en raison de "l'implication de l'Iran en Syrie et ailleurs", a souligné John Kerry.

L'Iran, ennemi des jihadistes sunnites de l'EI, avait exprimé jeudi ses doutes sur le "sérieux et la sincérité" de la coalition internationale.

Sa participation à la réunion de Paris avait été évoquée, mais la République islamique, poids lourd chiite de la région n'a pour l'instant pas été invitée.
(AFP, 12 sept 2014)

Etat islamique: la Turquie, victime collatérale de la stratégie américaine?

Laurent Leylekian, Analyste politique


L'annonce faite ce mercredi 10 septembre par Barack Obama d'une "stratégie " visant à "détruire l'Etat islamique" a laissé la plupart des observateurs perplexes. Peu désireux de s'aventurer à nouveau dans le bourbier que son pays a largement contribué à créer, le Président des Etats-Unis a en effet indiqué que l'armée américaine se contenterait d'envoyer de l'équipement aux forces irakiennes et aux peshmergas kurdes ainsi, semble-t-il, qu'à des rebelles syriens "modérés ".

Des conseillers militaires seront aussi dépêchés sur place afin de former ces troupes mais aucun soldat américain ne participera aux opérations au sol. Enfin, ce soutien logistique serait complété par des frappes aériennes en Irak mais aussi en Syrie.

Bien conscient que ce dispositif sera difficilement suffisant pour arrêter les terroristes islamistes, Washington a commencé à démarcher des Etats tiers afin qu'ils envoient des forces supplétives. Si les pays occidentaux -dont la France- ont déjà annoncé leur intention d'intégrer la coalition, la plupart des experts considèrent que c'est bien aux Etats du Proche-Orient -les premiers concernés au demeurant- de fournir des troupes d'infanterie.

Ainsi, le Vice-président américain John Kerry fait actuellement une tournée au Proche-Orient dans l'objectif de rallier ses interlocuteurs régionaux à cette idée. C'est sans doute-là que le bât blesse.

La Turquie, seul pays musulman de la coalition

Les pays disposant de telles ressources militaires sont en effet en nombre assez limité. Les monarchies du Golfe ont bien été sollicitées pour mettre la main à la poche et pour servir de base arrière aux opérations aériennes mais il est peu réaliste d'attendre de leurs modestes forces terrestres une contribution substantielle.

La Jordanie et le Liban n'étant pas non plus considérés comme des puissances militaires, il n'y a guère que la Turquie, la Syrie, l'Iran et Israël qui pourraient utilement renforcer l'armée irakienne et les Kurdes. Comme on n'imagine guère l'Etat hébreu risquer la tête d'un seul soldat juif dans une guerre interne au Monde musulman et que la Maison Blanche n'entend ni fait appel à Téhéran, ni se dédire en soutenant le régime syrien qu'elle a précédemment combattu, l'appel aux renforts régionaux risque en pratique de se limiter à la seule Turquie.

Et c'est un problème à plusieurs titres: Il est d'une part douteux que n'importe quelle faction arabe voie avec plaisir revenir l'ancienne puissance coloniale sur des terres qu'elle continue à convoiter au prétexte d'éparses communautés turkmènes. On n'imagine pas plus que les troupes turques puissent cohabiter sans heurts avec les forces kurdes -en particulier avec l'YPG syrien proche du PKK- qui touchent du doigt leur rêve de fonder un Etat national dans la région à la faveur du présent conflit.

Les craintes sont d'ailleurs réciproques comme l'indiquent les "préoccupations " exprimées par Mevlut Çavusloglu, le nouveau Ministre turc des Affaires Etrangères qui s'est inquiété au sommet de l'OTAN que "les armes envoyées en Irak n'aboutissent pas aux mains d'organisations terroristes comme le PKK".

Enfin et surtout, s'engager contre le Califat d'Al-Baghdadi ne peut qu'aggraver la véritable schizophrénie politique du régime AKP, tout comme celle des monarchies du Golfe d'ailleurs.

Ankara a en effet de bonnes raisons de soutenir l'Etat islamique et d'aussi bonnes raisons de le combattre:

Côté pile, l'Etat AKP a largement soutenu les factions islamistes les plus radicales dont il est idéologiquement proche. Au prétexte de lutter contre le régime de Bachar el-Assad, cela lui a également permis d'affaiblir le pouvoir central irakien pour négocier directement avec les autorités de la région autonome kurde la livraison des ressources pétrolières d'Irak.

Que l'Etat islamique ait mis la main sur une partie de ces ressources n'a pas dérangé Ankara, bien au contraire: la Turquie a désormais diversifié ses fournisseurs régionaux au détriment des Kurdes et au bénéfice de ses amis islamistes auxquels elle a également prodigué soins médicaux et assistance logistique.

Mais côté face, la Turquie commence à s'apercevoir qu'elle a nourri un ennemi plus dangereux que son adversaire traditionnel, le PKK, et qui l'incite à la prudence. Ankara reste toujours sans nouvelle de ses 49 otages enlevés par l'Etat islamique -un facteur de pression aux mains de celui-ci, mais les autorités turques réalisent plus globalement la permissivité du pays aux islamistes radicaux; permissivité qui va bien désormais au-delà d'un problème de porosité de frontière et qui implique une véritable adhésion et d'un soutien opérationnel de certaines franges de la société et de l'administration aux djihadistes.

Il est par exemple tout à fait notable que la Turquie n'ait récemment ouvert une base aérienne à un chasseur américain en détresse que "parce que la vie du pilote était en danger". Et il semble que la déclaration d'Obama n'ait convaincu Ankara d'autoriser son espace aérien qu'aux vols "humanitaires et logistiques" à l'exclusion stricte "d'aéronefs ou de drones armés".

La Turquie au piège de ses contradictions

On peut apprécier ces contradictions de la doctrine turque dans la récente déclaration d'Ahmet Davutoglu, l'actuel Premier ministre et idéologue en chef de la politique néottomane d'Ankara, selon lequel "l'ISIS n'est pas une organisation terroriste mais un groupe de personnes liées par le mécontentement et la colère".

Un genre d'euphémisme que certains semblent de moins en moins goûter à Washington. Des institutions financières turques de premier plan, comme la Banque Ziraat, sont déjà dans le collimateur de la Réserve Fédérale américaine, officiellement pour leurs liens suspectés avec le Hamas seul. Néanmoins, il est tout à fait possible que les investigations conduites révèlent une collusion plus large avec les diverses factions de l'Islam radical combattant dans la région.

Au Congrès, des Représentants républicains proches des néoconservateurs n'hésitent plus à qualifier publiquement la Turquie et le Qatar de "Frenemies ", un néologisme forgé sur la contraction de friend(amis) et enemy(ennemi) pour leur financement des entreprises terroristes.

Afin de faire bonne figure et de contrer cette perception réaliste mais dangereuse pour elle, la Turquie, Etat-membre de l'OTAN, est donc forcée de faire formellement partie de la coalition en cours de constitution. Cependant, ayant échoué à endiguer les tendances islamistes radicales en son sein, voire les ayant favorisées, son implication effective contre l'Etat islamique pourrait littéralement dilacérer la société turque.

Pris au piège de cette contradiction, un engagement réel du pays pourrait conduire à ce que le territoire et la société turcs soient littéralement happés par le conflit. Une perspective qui pourrait ne pas mécontenter certains groupes néoconservateurs estimant qu'Ankara a pris ces dernières années un peu trop d'autonomie vis-à-vis de l'Occident. (
huffingtonpost.fr/)

Espionnage américain: Ankara convoque le chargé d'affaires

Les autorités turques ont convoqué lundi le chargé d'affaires américain à Ankara à la suite d'informations de presse décrivant les activités d'espionnage menées par les Etats-Unis sur leur territoire, a rapporté lundi le porte-parole du gouvernement turc.

"Le nouvel ambassadeur américain n'est pas encore là mais son chargé d'affaires a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour explication", a annoncé le vice-Premier ministre Bülent Arinç à l'issue du conseil des ministres.

Dans son édition parue dimanche, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé que les services de renseignement américains et britanniques se livraient à une intense surveillance électronique du gouvernement turc, pourtant leur allié au sein de l'Otan.

Selon le Spiegel, qui affirme avoir eu accès à des documents rendus publics par le lanceur d'alerte Edward Snowden, l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) espionne depuis 2006 les ordinateurs des plus hauts responsables turcs, afin de connaître les intentions de son dirigeant islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan a été élu président le 10 août et a entamé un premier mandat de cinq ans jeudi.

La NSA "a placé la Turquie au même niveau que le Venezuela, et même à un niveau plus élevé que Cuba, en terme de priorité américaine en matière de recherche d'informations", écrit l'hebdomadaire allemand.

"Nous allons évoquer cette question, qui préoccupe la Turquie, lorsque nous nous retrouverons avec les autres dirigeants" à l'occasion du sommet de l'Otan à Newport (Pays de Galles) prévu jeudi et vendredi, a indiqué lundi M. Erdogan.

Il y a deux semaines, le Spiegel avait publié un premier article affirmant que les services secrets allemands, eux aussi, surveillaient la Turquie.

Le gouvernement turc avait alors convoqué l'ambassadeur de l'Allemagne en Turquie pour lui exprimer sa "préoccupation".

Dans l'article publié lundi, le magazine allemand explique qu'en même temps qu'ils espionnent les autorités d'Ankara, les Etats-Unis sont aussi un de leurs principaux pourvoyeurs de renseignements dans la lutte contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 1 sept 2014)

Relations régionales / Regional Relations

Kobanê : la coalition doit intervenir d’urgence

par  Amitiés kurdes de Bretagne

La situation devient intenable à Kobanê : beaucoup de civils ont été tués ou blessés. L’EI a encore gagné du terrain et se trouve aujourd’hui à 7 km de Kobané, avec des positions avancées à 2 km seulement de la ville, qui a été touchée par des obus pour la première fois samedi dernier, selon Reuters. Les gangs de l’EI déploient un matériel conséquent pour exterminer la population et la résistance kurde. Le rapport ci-joint de l’organisation Conflict Armament Research, basé sur les armes saisies par les YPG, est accablant et considère que la « vitesse de transfert vers Ayn Al-Arab démontre les capacités logistiques des forces de l’EI et l’importance stratégique d’Ayn Al-Arab pour le groupe ».

Une photo prise hier dans le village de Mardsymil à l’est de Kobané, nous a été adressée par notre contact au Rojava : il s’agirait d’après les Kurdes d’un char turc [1] qui appartiendrait à l’EI.

Dans le canton de Cezire la situation se dégrade aussi. Un bus a été mitraillé hier entre Qamishlo et Hassakeh et 6 civils ont été blessés. L’EI a lancé une nouvelle offensive sur Serekaniyé, à l’ouest. Notre contact au Rojava estime que le canton de Cezire est le prochain objectif de l’EI.

Pendant ce temps, la Turquie a décidé de « s’impliquer » dans le conflit, non pas en participant à la coalition, mais en utilisant toutes les opportunités offertes par les combats pour être complice de la volonté de l’EI d’éliminer les Kurdes : en empêchant les volontaires kurdes du Nord de rejoindre les YPG ; en attaquant violemment ses propres ressortissants qui montent la garde à la frontière ; en préparant le déploiement de troupes en Syrie et en Irak « non pas pour combattre les islamistes, mais pour établir et contrôler une zone tampon en Syrie, qui protègerait les frontières turques, à la fois de nouvelles vagues de réfugiés, à la fois contre d’éventuelles attaques et contre le passage de combattants kurdes » note RFI. Les 40 chars déployés le long de la frontière avec le canton de Kobanê n’ont toujours pas répliqué aux tirs de l’EI qui ont atteint le nord de la frontière. Au contraire, leurs canons sont tournés vers Kobanê.

Toujours pendant ce temps, les avions de la coalition bombardent divers objectifs industriels ou militaires à Deir ez-Zor, ar-Raqqah, près d’Alep... en tuant des civils - ce que confirme notre contact au Rojava - ce qui ne peut à terme que renforcer le soutien à l’EI.

Est-il tactiquement insurmontable d’attaquer le matériel lourd et les positions de l’EI qui se rapprochent de Kobanê? Est-il tactiquement impossible de parachuter des munitions et des armes anti-char (notamment) aux YPG?

Si la coalition ne cherche pas, cette nuit et dans les prochains jours, à neutraliser massivement l’EI, elle aura une lourde responsabilité si Kobanê tombe. Eviter d’intervenir dans le secteur pour complaire à la Turquie est un pari risqué : tout membre nominal de l’OTAN qu’elle soit encore, chaque jour qui passe donne des indices sur le camp qu’elle a en réalité choisi. Il est temps qu’elle en assume les conséquences.

[1] Il semble qu’il s’agisse d’un M48 - l’armée turque en possède plus de 2 500, en cours de «  mise en réserve  »

Les jihadistes à 5 km de la ville kurde Kobané

Les jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) se trouvaient lundi à 5 km seulement de la ville syrienne kurde d'Aïn al-Arab à la frontière avec la Turquie, soit "la distance la plus proche" depuis l'offensive du groupe il y a deux semaines, rapporte une ONG.

L'avancée de l'EI intervient malgré les frappes de la coalition menée par Washington dans les environs et ailleurs en Syrie contre les positions du groupe extrémiste.

"Ils sont à 5 km au sud et sud-est de Kobané (nom kurde d'Aïn al Arab), c'est la distance la plus proche jamais atteinte par l'EI" depuis le 16 septembre, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Il a précisé que des roquettes de l'EI avaient atteint lundi pour la première fois le centre de la troisième ville kurde de Syrie.

"Au moins 16 roquettes se sont abattues sur le centre pour la première fois, faisant un mort et plusieurs blessés", a indiqué M. Abdel Rahmane, dont l'ONG se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

"C'est le bombardement le plus violent sur cette ville", d'après lui.

Il a ajouté que des roquettes s'étaient également abattues sur la frontière turque, soit au nord d'Aïn al-Arab.

Un photographe de l'AFP a rapporté qu'un nouvel obus de mortier tiré de Syrie avait atteint lundi le territoire turc à proximité du poste-frontière de Mursitpinar (sud). Un autre obus avait frappé dimanche une habitation dans la ville frontalière turque de Suruç en faisant trois blessés, selon l'armée turque.

L'EI, qui sème la terreur dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie, a lancé une offensive majeure dans les environs d'Aïn al-Arab, prenant au moins 67 villages en deux semaines.

Le groupe veut prendre cette ville kurde et s'assurer une continuité territoriale sur une large portion de la frontière entre la Turquie et la Syrie.
(AFP, 29 sept 2014)

Kurdish Leader Muslim Warns of A Genocide in Kobane

Salih Muslim, leader of the Kurdish Democratic Union Party (PYD) in Syria, is warning of an imminent genocide by the Islamic State (IS) against Kurds in Kobane and is calling on the international community to intervene.

“A massacre has begun in Kobane,” Muslim told participants of a conference titled the New Kurdish Reality in the Middle East, held by the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) in Washington on Friday.

Muslim spoke via Skype because the US State Department did not issue him a visa to attend the event. The PYD is affiliated with the Kurdistan Workers’ Party (PKK) which is designated a terrorist organization by the United States, Europe and Turkey.

“I ask the international community and democratic forces to stand with Kobane We are appealing to the United Nations, the United States, NATO and the European Union,” he said.

The Kurdish town of Kobane has been besieged by IS militants for the last week, forcing an estimated 140,000 civilians to flee to the Turkish border.

Earlier this week, US President Barack Obama authorized the US military to target IS positions in Syria, but Kurdish officials report that airstrikes have not been carried out around the city of Kobane, which is strategically located near the Turkish border.

“We see all the fighter jets flying around, but they never target IS near Kobane. Airstrikes will be very helpful to repel IS attacks on Kobane,” said Muslim.

“We are looking to international forces to do something to stop the massacre against Kobane. They see it happening, but aren’t doing anything to stop it,” Muslim added.

Muslim maintained that Kurds want to work with the US and other international partners, including Turkey, to combat IS.

“We are open to everyone to coordinate and cooperate to defeat ISIS. We want a good relationship with the US and would like to convince them, to talk to them have them listen to us,” he said.

The PYD leader criticized Turkey for not helping Kurdish forces in Syria, known as the People’s Protection Units (YPG) halt the advance of the Islamic extremists.

“If Turkey really wants to fight IS, they can support YPG in Kobane and provide them with weapons,” he said.

Muslim said the Patriotic Union of Kurdistan (PUK) has deployed troops to the border crossing area of Tel Kochar in Nineveh province “to aid YPG forces against IS, but the help has not been extended to Kobane.” (rudaw.net, Sept 27, 2014)


Les jihadistes lancent des roquettes contre les Kurdes de Kobané

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont lancé samedi des roquettes contre la ville syrienne kurde d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), pour la première fois depuis l'offensive menée par ce groupe dans cette région frontalière de la Turquie, selon une ONG.

Cette attaque, qui a poussé des centaines d'habitants à se réfugier en Turquie selon un photographe de l'AFP sur place, intervient en dépit des bombardements des positions de l'EI dans les environs d'Aïn al-Arab par les avions de la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie depuis le 23 septembre.

"Des roquettes lancées par l'EI à partir de collines à 8 km à l'est de Kobané ont atteint aujourd'hui la ville, faisant 12 blessés", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

"C'est la première fois que des roquettes de l'EI atteignent la ville depuis l'offensive lancée par le groupe contre cette région le 16 septembre", a-t-il affirmé.

D'après lui, l'EI a légèrement avancé du côté est, lui permettant de s'installer sur ces collines d'où il a lancé cette attaque, et ce malgré les frappes de la coalition internationale. Celle-ci avait frappé l'EI près d'Aïn al-Arab pour la première fois le 24 septembre et une deuxième fois samedi.

L'attaque "a poussé des centaines de résidents des quartiers est de la ville à se réfugier en Turquie voisine", a précisé M. Abdel Rahmane, dont l'ONG dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

Un photographe de l'AFP a vu des centaines de civils kurdes traverser la frontière, dont de nombreux femmes et enfants, certains portant des matelas sur leur tête.

L'offensive du groupe extrémiste près d'Aïn al-Arab avait poussé mi-septembre plus de 160.000 civils kurdes à fuir en Turquie.

Le Pentagone a annoncé samedi que de nouvelles frappes aériennes menées par des appareils de la coalition contre l'EI avaient été mené en Irak et en Syrie, où sept cibles ont été visées.

Un bâtiment de l'EI et deux blindés ont notamment été touchés dans la région d'Aïn al-Arab.

D'après l'OSDH, au moins 167 jihadistes et 19 civils, dont cinq enfants et quatre femmes, ont péri depuis le début des frappes de la coalition internationale en Syrie.

Parmi eux, 23 jihadistes ont été tués par les raids dans la province de Raqa, véritable bastion de l'EI dans le nord du pays, et trois à l'est d'Aïn al-Arab, en plus de 6 civils à Hassaka, province dans le nord-est visée également par les frappes.

Dans cette même province à majorité kurde, les combats entre EI et Kurdes, ont fait près de 40 morts parmi les combattants kurdes au cours des cinq derniers jours, selon l'OSDH.
(AFP, 27 sept 2014)

Erdoğan blocks normalizing process with Egypt

President Recep Tayyip Erdoğan, one of the heaviest critics of Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi, has effectively blocked an attempt to normalize ties with Egypt, which appears to be coming from Prime Minister Ahmet Davutoğlu and Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu, in his recent critical remarks at the United Nations summit.

A meeting between Çavuşoğlu and his Egyptian counterpart Sameh Shukri was scheduled to take place on Thursday on the sidelines of the annual United Nations summit but was cancelled by the Egyptian side after Erdoğan's highly critical remarks about Egypt's former army chief Sisi.

Taking the podium at the UN shortly after Sisi, Erdoğan said the democratically elected former president of Egypt, Mohammed Morsi, a member of the Islamist group the Muslim Brotherhood. was toppled by a coup and the UN chose to legitimize Sisi, who conducted the coup, by giving him a chance to speak at the UN.

“We should respect the choice of the people at the ballot box. If we want to support coups… then why does the United Nations exist?,” Erdoğan asked.

Sisi toppled Morsi, who was elected in a free vote in July 2013, a year after Morsi came to power. Turkey had forged a close alliance with Morsi and strongly criticized the military coup in Egypt which ousted the Morsi government.

"Again, those objecting [to] the murders in Iraq, Syria and the murder of democracy in Egypt are subjected to certain unfair and groundless accusations and almost immediately accused of supporting terrorism," said Erdoğan in his speech.

"The United Nations as well as the democratic countries have done nothing but watch the events such as overthrowing the elected president in Egypt and the killing of thousands of innocent people who want to defend their choice. And the person who carried out this coup is being legitimized." he added.

Egyptian Foreign Ministry officials, apparently angered by Erdoğan's remarks at the UN National Assembly, issued a statement on Thursday lashing out at the Turkish president. "The creation of such lies and fabrications is not something surprising about the Turkish President, who is keen to provoke chaos to sow division in the Middle East through support for groups and terrorist organizations, whether political support or funding or accommodation, in order to harm the interests of the peoples of the region in order to achieve his personal ambitions."

The scheduled meeting between the Turkish foreign minister and the Egyptian foreign minister in New York was also canceled by Shukri, following Erdoğan's remarks, according to the statement. (TODAY'S ZAMAN, Sept 24, 2014)


Otages: un échange, selon un journal, le gouvernement ne commente pas

Les otages turcs enlevés par l'organisation Etat islamique (EI) en juin et libérés samedi l'ont été en échange de 50 membres de l'EI, dont la famille d'un de ses chefs, a affirmé lundi un journal turc, alors que le gouvernement se refusait à commenter l'information.

"Nous ne confirmons ni ne démentons qu'il y ait eu un échange", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.

Déjà dimanche, à une question sur ce sujet, le président Recep Tayyip Erdogan avait répondu: "Peu importe qu'il y ait eu un échange ou pas. Le plus important, c'est que (les otages) soient de retour et réunis à leurs familles."

Selon le quotidien Hurriyet, qui cite des sources dans les services de sécurité, les 46 otages turcs auraient été libérés en échange de membres de l'EI qui étaient prisonniers des rebelles syriens, et l'opération secrète a été menée "entièrement sous le contrôle" des services secrets turcs.

C'est le groupe syrien Liwa al-Tawhid, une brigade proche des Frères musulmans et dissidente de l'Armée syrienne libre, qui détenait ces 50 personnes et a accepté, après de longues négociations, de les libérer, selon le journal.

Parmi eux figurait la famille de l'un des chefs de l'EI, Haji Bakr, dont on avait annoncé la mort en janvier après une bataille entre son groupe et une unité de l'Armée syrienne libre.

Les otages turcs sont arrivés en Syrie, dans la province de Raqqa, vendredi, mais l'EI a attendu pour les laisser partir samedi à 5h00 du matin, lorsque le groupe syrien a relâché ses prisonniers, a précisé Hurriyet.

Les otages, des diplomates et leurs familles, ainsi que des membres des services secrets turcs, avaient été enlevés lorsque les combattants de l'EI s'étaient emparés de la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak, en juin.

Officiellement, ils ont été libérés lors d'une "opération de sauvetage secrète".

Si la Turquie avait ouvertement cité la détention de ses otages pour justifier de ne pas participer à la coalition internationale contre l'EI, leur libération ne se traduira pas forcément par un changement de politique, selon un responsable interrogé par l'AFP à Anakara sous couvert de l'anonymat. "La question des otages n'était qu'une de nos inquiétudes. Ce n'est pas la seule, a-t-il ajouté."

"La Turquie est le seul pays à avoir une frontière avec l'EI. Nous sommes un objectif direct", a-t-il ajouté, estimant que la politique turque n'allait pas "changer à 180 degrés".

Lundi soir à la télévision NTV, le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, avait déclaré que la Turquie n'accepterait aucune pression extérieure sur le sujet. "La Turquie n'a rien à prouver (...) Elle prend ses décisions elle-même", a-t-il déclaré.
(AFP, 23 sept 2014)

Les jihadistes approchent à la frontière syro-turque

Les jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) assiégeaient dimanche une ville clé kurde en Syrie après avoir pris une soixantaine de villages, poussant à l'exode des dizaines de milliers de Kurdes syriens en direction de la frontière turque.

Alors que quelque 70.000 Kurdes syriens sont arrivés en Turquie depuis vendredi, selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), des heurts à la frontière ont provoqué dimanche la fermeture de la majorité des points de passage, des dizaines de réfugiés attendant encore de franchir les barbelés.

Une prise d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), troisième agglomération kurde de Syrie située à la frontière turque, est cruciale pour l'EI car elle lui permettrait de contrôler une large portion de la frontière syro-turque sans discontinuité et de renforcer son emprise dans le nord syrien où il occupe de vastes régions.

Fort de quelque 35.000 hommes recrutés dans plusieurs pays notamment occidentaux, ce groupe ultra-radical sunnite continue de s'emparer de régions en Syrie comme en Irak, malgré l'annonce par les Etats-Unis de leur intention de le détruire avec l'aide d'une large coalition internationale.

Selon le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, Kobané est "totalement assiégée" par l'EI qui a pris plus de 60 villages dans les environs depuis le lancement de sa nouvelle offensive mardi pour reprendre la ville. Il "progresse et se trouve à une dizaine de km" de Kobané.

Les combats font rage entre les jihadistes, munis d'armes lourdes et de chars, et les combattants kurdes qui défendent Kobané avec l'aide de leurs frères d'armes venus de Turquie. Les affrontements ont fait près de 70 morts dans les deux camps, selon l'ONG qui a affirmé que le sort de 800 habitants "restait inconnu".

- Postes-frontières fermés -

Devant l'intensité des violences et les craintes des exactions des jihadistes, les civils kurdes de la ville et de ses environs continuaient de fuir vers la Turquie, d'après l'OSDH.

Au lendemain de cohortes de milliers de personnes, dont de nombreux enfants, femmes et vieillards qui ont trouvé refuge en Turquie, des affrontements ont éclaté près de la frontière entre les forces de sécurité turques et des centaines de jeunes Kurdes qui manifestaient en soutien aux réfugiés.

Les gendarmes et la police ont fermé la plupart des points de passages du secteur, dont un était utilisé par les combattants kurdes se rendant en Syrie.

Deux postes frontières seulement sont restés ouverts, et le ministère de l'Intérieur va désormais enregistrer les nouveaux arrivants.

Le HCR a évoqué l'arrivée possible de "centaines de milliers" de personnes supplémentaires en Turquie, alors que l'opposition syrienne en exil a mis en garde contre un "nettoyage ethnique".

"Les rues de Kobané sont quasiment vides et il y a un grand sentiment de peur", a affirmé à l'AFP au téléphone Mustefa Ebdi, militant syrien kurde qui effectue des aller-retours entre la frontière et la cité.

Des civils, "dont des personnes âgées et handicapées, ont été exécutés dans les villages mais nous n'avons pas de chiffre exact", a-t-il ajouté en pleurant. "L'EI pille les maisons".

- 'Un seul avion américain' -

"Il y a des milliers d'hommes armés qui sont préparés à défendre la ville jusqu'à la dernière goutte de leur sang. Mais que peuvent-ils faire face aux armes lourdes de l'EI?" a-t-il demandé.

"Nous avons besoin d'un seul avion américain pour frapper ces barbares. Où est la coalition anti-EI (menée par les Etats-Unis?) Ils doivent sauver le peuple kurde", a lancé Mustefa Ebdi.

Dans sa stratégie anti-jihadiste annoncée début septembre, le président américain Barack Obama, dont le pays mène des frappes contre les positions de l'EI en Irak depuis le 8 août, a affirmé qu'il était prêt à faire de même en Syrie, mais aucune action militaire n'a encore été entreprise dans ce pays.

Barack Obama, qui a exclu des troupes au sol en Irak comme en Syrie, veut entraîner et mieux équiper les rebelles modérés syriens pour qu'ils puissent faire face à l'EI, mais cela risque de prendre du temps.

Des centaines de jeunes Kurdes dispersés par la police à la frontière syro-turque

Les forces de sécurité turques ont dispersé dimanche des centaines de jeunes Kurdes qui manifestaient à la frontière entre la Turquie et la Syrie en soutien aux réfugiés kurdes syriens qui fuient l'avancée des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie voisine.

Les gendarmes et la police ont fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour éloigner les jeunes manifestants, qui ont riposté par des jets de pierres et ont érigé des barrages sur la route qui mène au poste-frontière, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

"Nous sommes venus pour soutenir nos frères de Syrie qui sont attaqués par Daesh (le groupe Etat islamique) et aussi pour dénoncer la Turquie qui refuse de laisser les jeunes Kurdes qui ont accompagné leurs familles jusqu'ici retourner à Kobané (Aïn al-Arab) pour combattre les jihadistes", a expliqué à l'AFP un manifestant kurde turc, Mehmet Eminakma.

Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie est accusé d'avoir longtemps soutenu les groupes les plus radicaux hostiles au président syrien Bachar al-Assad, dont celui de l'Etat islamique. Ankara l'a toujours fermement démenti.

Les échauffourées ont duré plusieurs dizaines de minutes, jusqu'à ce que les forces de l'ordre, présentes en grand nombre dans cette localité turque située à 5 km de Kobané, parviennent à éloigner les manifestants des barbelés qui séparent les deux pays.
(AFP, 21 sept 2014)

Erdogan: Les otages d'EI ont été libérés après "négociations diplomatiques"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré dimanche que les 46 otages turcs enlevés par l'organisation Etat islamique (EI) en juin et libérés samedi l'avaient été à la suite de "négociations diplomatiques" et qu'aucune rançon n'avait été versée.

"Il n'a pas été question d'argent du tout, il y a seulement eu des négociations diplomatiques et politiques. Et c'est une victoire de la diplomatie", a-t-il déclaré aux journalistes à l'aéroport, avant de partir pour New York pour y assister à l'assemblée générale de l'ONU.

Interrogé par les journalistes sur la possibilité qu'il y ait eu un échange des otages contre des combattants de l'EI prisonniers, M. Erdogan a répondu: "Peu importe qu'il y ait eu un échange ou pas. Le plus important, c'est que (les otages) sont de retour et réunis à leurs familles".

Samedi, à l'annonce de la libération de ces 46 otages enlevés en juin à Mossoul, dans le nord de l'Irak, M. Erdogan avait parlé d'une "opération de sauvetage secrète" des services turcs de renseignement.

Les otages, des diplomates et leurs familles, ainsi que des membres des services secrets turcs, avaient été enlevés lorsque les combattants de l'EI s'étaient emparés de la ville en juin.

La Turquie, membre de l'Otan et l'un des principaux alliés de Washington dans la région, a refusé jusqu'à présent de participer aux combats contre les jihadistes de l'EI, ou même d'autoriser l'usage de ses bases aériennes pour des frappes contre le groupe jihadiste, donnant notamment pour raison de ce refus l'inquiétude quant au sort de ses ressortissants retenus en otages.

M. Erdogan a indiqué dimanche que la Turquie pourrait changer d'avis au moins partiellement maintenant qu'ils ont été libérés.

"Nous aurions pu dire oui lorsqu'on nous a demandé d'entrer dans la coalition (internationale contre l'EI), mais nous ne pouvions pas le faire à l'époque. Nous leur avons dit que nous ne pouvions rien faire tant que le sort des otages n'était pas réglé", a-t-il déclaré.

"Nous avons dit que nous ne pouvons pas jouer de rôle dans la coalition, mais nous pouvons arriver à une feuille de route après des négociations intensives avec les membres de la coalition", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a également indiqué qu'il avait discuté avec le président américain Barack Obama, lors du sommet de l'OTAN début septembre, de la possibilité de créer une "zone tampon" le long des frontières de la Turquie avec l'Irak et la Syrie. Il a ajouté qu'il aurait peut-être l'occasion de s'entretenir de ce sujet avec le vice-président américain Joe Biden à l'ONU.
(AFP, 21 sept 2014)

Les 46 Turcs enlevés par l'Etat islamique libérés et de retour en Turquie

Les 46 citoyens turcs retenus depuis juin en otage par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Irak ont retrouvé samedi la liberté au terme, selon le président Recep Tayyip Erdogan, d'une "opération de sauvetage" aux contours encore très flous.

Au terme de plus de trois mois de captivité, leur libération et leur retour sains et saufs sur le sol turc a été annoncé au petit matin par une courte déclaration du Premier ministre Ahmet Davutoglu, en visite officielle en Azerbaïdjan.

"Tôt ce matin, nos citoyens nous ont été remis et nous les avons ramenés en Turquie", a annoncé M. Davutoglu.

Le président Recep Tayyip Erdogan a ensuite précisé que les otages avaient été libérés lors d'une opération "organisée et secrète" des services de renseignement (MIT).

"Depuis le premier jour de l'enlèvement des otages, notre agence de renseignement a suivi cette affaire avec patience et dévouement et a finalement mené avec succès une opération de sauvetage", a indiqué M. Erdogan dans un communiqué.

Il était samedi impossible de déterminer si les otages avaient été libérés lors d'une opération des forces turques ou à la suite d'un accord passé avec l'EI.

Les 46 Turcs avaient été capturés le 11 juin au consulat général de Turquie à Mossoul (nord de l'Irak), avec trois employés de nationalité irakienne, par les combattants de l'EI à la faveur de leur offensive éclair dans le nord de l'Irak.

Selon Ankara, ces trois Irakiens ont été libérés "plus tôt", sans autre précision

Parmi les Turcs figuraient le consul général et son épouse, plusieurs diplomates et leurs enfants, ainsi que des membres des forces spéciales turques.

Les hommes libérés sont rentrés en avion avec M. Davutoglu jusqu'à la capitale turque Ankara, où ils ont été accueillis à la mi-journée par leurs familles et des centaines de partisans du parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie.

"Ce sont des héros, comme ceux qui les ont ramenés en Turquie", a lancé à la foule le Premier ministre depuis le toit d'un bus, entouré de quelques ex-otages.

"Ils ont attendu fièrement et patiemment. Ils n'ont pas fléchi. Ils sont restés forts (...) ils ont agi pour le bien du pays et notre peuple", a-t-il ajouté avant de rendre hommage aux "forces de sécurité qui ont travaillé de concert pour permettre leur libération".

- 'Jamais perdu espoir' -

"Je n'ai jamais perdu espoir", a assuré devant la presse le consul général turc de Mossoul, Oztürk Yilmaz, "je me souviendrai toujours fièrement de cette expérience".

M. Yilmaz a également raconté avoir refusé de lire un message enregistré à la demande de ses ravisseurs, qui avaient pointé une arme sur lui.

Comme les otages eux-mêmes, les responsables turcs se sont refusés à livrer le moindre détail sur les conditions de leur libération.

Des sources proches des services de renseignement citées par les médias turcs ont assuré qu'aucune rançon n'avait été versée en contrepartie de la libération des citoyens turcs. Le lieu de détention des otages a changé à huit reprises et l'opération ayant conduit à leur libération a été reportée à plusieurs reprises, ont-elles ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a précisé que les ravisseurs avaient plusieurs fois promis de libérer leurs otages, sans tenir leurs promesses.

"La dernière date qu'ils ont donnée était le 20 décembre. Nous avons en conséquence fait ce qui était nécessaire à ce moment", a-t-il déclaré à la presse.

Depuis trois mois, les autorités turques ont répété avoir maintenu des "contacts avec toutes les parties" pour obtenir la libération de leurs citoyens, sans détailler lesquelles.

L'affaire des otages turcs retenus en Irak a suscité l'embarras du gouvernement turc, accusé d'avoir longtemps soutenu et armé les groupes rebelles syriens les plus extrémistes, dont celui de l'Etat islamique, dans l'espoir d'accélérer la chute du régime du président syrien Bachar al-Assad.

Ankara l'a toujours catégoriquement nié.

En juin, l'opposition parlementaire turque avait reproché au gouvernement, à cause de sa proximité présumé avec l'EI, de ne pas avoir évacué le personnel diplomatique de Mossoul malgré les menaces qui pesaient sur eux.

La Turquie a refusé la semaine dernière de participer aux opérations militaires lancées par la coalition antijihadistes réunie par les Etats-Unis, arguant notamment de sa volonté de protéger la vie des otages.
(AFP, 20 sept 2014)

La Turquie contrainte d'ouvrir sa frontière aux Kurdes syriens fuyant l'EI

La Turquie a été contrainte vendredi d'ouvrir sa frontière pour accueillir quelques milliers de Kurdes de Syrie poussés à l'exode par les violents combats qui opposent les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) aux combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Le gouvernement turc, qui a déjà accueilli près d'un million et demi de réfugiés syriens depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, a tenté vainement de bloquer les quelque 5.000 personnes qui se pressaient depuis la veille aux portes de sa localité de Dikmetas, avant de se résoudre à ouvrir ses portes.

"Nous avons ouvert notre frontière. Nous allons évidemment porter assistance à ces gens", a annoncé le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à la presse en marge d'une visite officielle à Bakou (Azerbaïdjan).

"Nous allons aider tous les déplacés avec tous nos moyens mais notre objectif principal est de les aider, si possible, dans les limites des frontières syriennes", a-t-il ajouté.

Sitôt la décision annoncée, des cohortes de femmes, d'enfants et de personnes âgées chargées de quelques effets personnels ramassés à la hâte ont pu franchir, soulagées, le rideau de barbelés qui séparent les deux pays, sous l'oeil des forces de sécurité turques et des caméras de télévision.

 "Que Dieu bénisse la Turquie", s'est exclamé une femme en pleurs interrogée par la chaîne de télévision Haber-Türk, "j'ai réussi à sauver mes deux enfants".

Le gouverneur de la province de Sanliurfa, Izzetin Küçük, a immédiatement insisté sur le caractère "exceptionnel" de cette mesure.

"Nous avons en effet décidé d'accueillir ces Syriens par obligation car ils étaient coincés sur un terrain très limité et menacés par les combats", a-t-il dit.

"L'EI s'est approché à 7 ou 8 km de notre frontière, menaçant la vie de quelque 4.000 personnes qui se trouvaient dans le secteur", a lui aussi justifié le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, qui a évoqué le risque d'un exode de 100.000 personnes si la localité de Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde) venait à tomber aux mains des jihadistes.

- Exactions -

Des bruits d'armes à feu et des explosions d'obus étaient audibles depuis la localité turque de Dikmetas, ont rapporté les médias.

M. Kurtulmus a également assuré que la Turquie était prête à se défendre en cas de menace directe de l'EI. "Toutes les mesures ont été prises", a-t-il dit.

Les déplacés kurdes ont commencé jeudi à quitter le secteur d'Aïn al-Arab, encerclée par les combattants de l'EI qui se sont emparés de plus d'une vingtaine de villages des alentours, selon une ONG syrienne.

Une déplacée a affirmé sur la chaîne Haber-Türk que les jihadistes avaient tué de nombreuses personnes dans les villages qu'ils ont conquis et évoqué des viols.

La décision initiale d'Ankara de ne pas accueillir ce nouvel exode syrien a suscité l'ire des populations kurdes de Turquie.

Dans la matinée, les forces de sécurité turques ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau sur le territoire turc pour disperser une centaine de manifestants qui protestaient contre la fermeture de la frontière.

En vertu de sa politique de "porte ouverte", la Turquie accueille aujourd'hui près d'un million et demi de réfugiés syriens qui ont fui les combats qui opposent depuis 2011 les rebelles aux troupes du président Bachar al-Assad.

Les capacités d'accueil des camps dressés le long de la frontière ont été dépassées depuis très longtemps et plus d'un million d'entre eux vivent dans les villes du pays, souvent dans la rue, provoquant des incidents de plus en plus fréquents avec la population locale.

Membre de l'Otan, la Turquie refuse de participer à toute opération militaire contre l'EI dans le cadre de la coalition mobilisée autour des Etats-Unis, par crainte de mettre en danger la vie de 49 de ses ressortissants retenus en otage par le groupe radical.
(AFP, 19 sept 2014)

Coalition contre l’EI : à quoi joue la Turquie ?

Alors que le président Barack Obama tente de mettre sur pied une coalition contre l'organisation de l'État islamique, la Turquie a annoncé une participation a minima. Une prudence teintée d’ambiguïté. Décryptage.

La Turquie, qui partage des frontières avec l'Irak et de la Syrie où opère l’organisation de l’État islamique (EI), a refusé, jeudi 11 septembre, de participer aux opérations militaires contre les jihadistes que le président américain Barack Obama entend "vaincre" grâce à une coalition internationale. À défaut d'un rôle clé, Ankara a accepté de permettre aux Américains d'utiliser sa base aérienne d'Incirlik, située dans le sud près de la frontière syrienne, mais exclusivement pour des missions logistiques et humanitaires.

Le ministre des Affaires étrangères turc Mevlüt Çavusoglu, a fait acte de présence le 11 septembre durant la réunion de Djeddah, en Arabie saoudite, consacrée à la lutte contre l’EI. Il n’a pas signé le communiqué final sur le renforcement des mesures à prendre contre les jihadistes.
 
Une diplomatie qui pose question
 
À l’heure où l’ensemble de la région se dit concerné par le danger posé par le califat autoproclamé des jihadistes de l’EI sur des territoires à cheval sur l’Irak et la Syrie, soit deux voisins directs de la Turquie, l’attitude de la diplomatie turque pose question. En effet, cette puissance régionale dirigée par un président islamiste, a fortiori membre de l’Otan, se retrouve en porte-à-faux vis-à-vis de ses alliés occidentaux, en ne proposant qu’un soutien a minima.
 
Et pour cause. Ankara, qui s’était engagée contre le régime syrien dès le début de la crise en Syrie en mars 2011, a été fréquemment pointée du doigt par les Occidentaux pour sa politique de soutien actif aux combattants désireux d’aller faire le jihad en Syrie. Y compris pour les plus radicaux d’entre eux. D’une part, en les laissant transiter par son territoire, qui leur sert également de base de repli, et d’autre part en facilitant le passage d’armes et d’équipements.
 
Une politique permissive accompagnée "d’une véritable adhésion et d'un soutien opérationnel de certaines franges de la société et de l'administration aux jihadistes", renchérit l’analyste politique Laurent Leylekian, dans un article publié sur le site du Huffingtonpost. Sans compter que les autorités turques sont suspectées de fermer les yeux sur un trafic d’hydrocarbures vers la Turquie en provenance de sites pétroliers syriens aux mains des jihadistes de l’EI, qui en retirent des revenus colossaux chaque mois.
 
Pour Ankara, l’intérêt de ce soutien aux jihadistes est double : essayer de précipiter la chute de Bachar al-Assad et empêcher les Kurdes de Syrie (PYD, proche du PKK) de créer une zone autonome à la frontière avec la Turquie. Mais cette politique a directement favorisé l’essor de l’EI, selon les spécialistes des mouvements radicaux. Pis, elle s’est depuis retournée contre la Turquie, même si sous la pression occidentale, elle avait tenté de corriger le tir dès le mois d’avril, en raffermissant le contrôle à ses frontières.
 
En effet, le gouvernement turc qui se croyait à l’abri de toute action hostile de la part des jihadistes, grâce à sa politique permissive, a déchanté depuis. Ankara s’est aperçu "qu'elle avait nourri un ennemi plus dangereux que son adversaire traditionnel, le PKK", juge Laurent Leylekian.
 
En effet, début juin, après leur assaut contre Mossoul, la deuxième ville d’Irak, les jihadistes de l’EI avaient investi le consulat turc et pris en otage plusieurs dizaines de personnes qui se trouvaient à l'intérieur, dont le consul, des diplomates et des membres des forces spéciales. Une sanction de l’infléchissement de la politique turque synonyme de camouflet pour Ankara, puisqu’au jour d’aujourd’hui, 46 ressortissants turcs sont toujours retenus par l’EI. "Nos mains sont liées à cause de nos citoyens retenus en Irak", a récemment admis le ministre turc de la Défense, Ismet Yilmaz.
 
Officiellement, c’est donc pour protéger la vie de ses ressortissants que la Turquie évite de s’en prendre frontalement à l’EI en participant ouvertement à la coalition imaginée par Barack Obama. Un argument qui semble être accepté par les Américains. "Apparemment, il y des sensibilités du côté turc que nous respectons", a commenté un diplomate américain interrogé par l’AFP sur les réserves d'Ankara.
 
Embarras et ambiguïté
 
Plongée dans l’embarras depuis la prise d’otage de Mossoul, la Turquie prend donc des pincettes diplomatiques à chaque fois qu’il s’agit d’évoquer les jihadistes du calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. "L'organisation que vous appelez l'État islamique peut être vue comme une structure radicale et terrorisante, mais il y a des Turcs, des Arabes et des Kurdes dedans. Les mécontentements du passé ont provoqué une large réaction. (…) Si les Arabes sunnites n'avaient pas été exclus en Irak, il n'y aurait pas une telle accumulation de colère." Cette formule pour le moins ambiguë, qui légitimise implicitement l’existence de l’EI, a été prononcée en août dernier par Ahmet Davutoglu, l'actuel Premier ministre et l'ancien chef de la diplomatie d'Ankara.
 
De son côté, après avoir reçu le secrétaire d'État américain John Kerry, vendredi 12 septembre à Ankara, pour s’entretenir avec les responsables turcs au sujet de la lutte contre l’EI, le chef de la diplomatie turc Mevlüt Çavusoglu s'est montré évasif en évoquant "les défis et les menaces" que représentent "l'Irak et la Syrie". Prudence, prudence donc.
 
"La Turquie se retrouve dans une position peu enviable, avec des otages aux mains de l’EI et un risque de représailles jihadiste sur sol, explique à France 24 Basel Haj Jasem, analyste politique spécialiste de la Turquie et directeur du Centre arabe d’études sur l’Asie et le Caucase. Ankara ne veut prendre aucun risque qui puisse mettre en péril la vie de ses otages, car elle redoute une vive réaction de son opinion publique".
 
Une hantise qui semble réelle puisque le gouvernement turc s’est déjà vu reprocher sa politique moyen-orientale par sa population. En mai 2013, à la suite d’une série d’attentats, imputés au régime syrien, les Turcs avaient bruyamment manifesté leur colère dans plusieurs villes du pays. Ils avaient reproché au gouvernement d’avoir été trop interventionniste dans le conflit syrien et de l’avoir importé en Turquie. (
france24.com)

La Turquie paie son ambivalence envers les djihadistes

Dans leurs efforts énergiques en vue de bâtir une vaste coalition internationale pour combattre «l’Etat islamique», les Etats-Unis consultent leurs alliés régionaux. Ce mercredi, le secrétaire d’Etat John Kerry arrive à Jeddah, en Arabie saoudite, pour s’entretenir avec les responsables des pétromonarchies, auxquels se joindront des représentants de la Jordanie, de l’Egypte, de l’Irak et d’un seul pays non arabe, la Turquie. Le rôle de celle-ci, malgré son profil plutôt bas dans ce dossier, risque d’être capital ces prochains mois.

Depuis le développement du conflit en Syrie, la Turquie voisine a joué un rôle dénoncé comme au moins ambigu par de nombreux observateurs. Pour schématiser, après avoir tenté en vain de convaincre Bachar el-Assad, avec qui il entretenait des rapports cordiaux, d’assouplir son régime quand la contestation prit forme en 2011, Recep Tayyip Erdogan s’était résolument rangé dans le camp des rebelles syriens. Depuis 2012, la Turquie est devenue le passage privilégié des djihadistes venus combattre le régime syrien et ses alliés chiites libanais, irakiens et iraniens.

On le sait, les choses ont mal tourné. Les djihadistes – et surtout l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL) – ont pris la main au sein de la rébellion, combattant d’ailleurs avec plus d’ardeur les autres factions de l’opposition que le régime. Ankara continua néanmoins à fermer les yeux sur les infiltrations de djihadistes vers la Syrie, sans doute persuadé que leur combativité et jusqu’au-boutisme hâteraient la fin du régime syrien honni. Erdogan appréciait probablement en même temps aussi la franche hostilité que les djihadistes vouaient aux Kurdes qui, dans le nord syrien, imitaient leurs frères irakiens et érigeaient une zone autonome.

Les progrès territoriaux de l’EIIL –rebaptisé le 29juin «Etat islamique» (EI)- en Irak et le retentissement médiatique mondial de sa cruauté allaient bouleverser la donne régionale: désormais, plus question de se voiler la face, l’EI est devenu l’ennemi public nº1, même les Turcs n’osent le contester.

Il reste pourtant peu probable que la Turquie jouera un rôle en pointe dans la volonté très partagée d’éradication des djihadistes en Syrie-Irak: «l’Etat islamique» détient en effet 49 Turcs, dont des enfants, faits prisonniers au consulat turc le 12juin lors de la conquête de la grande ville de Mossoul dans le nord de l’Irak. Les familles de ces otages mettent les autorités turques sous pression et tout le monde est hanté par les insoutenables images des deux journalistes américains décapités par des djihadistes. Erdogan a indiqué que ses services tentaient de dialoguer pour libérer les prisonniers d’un EI dont il s’abstient d’ailleurs de critiquer les atrocités.

En outre, l’obsession kurde n’est jamais loin, en Turquie. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a ainsi exprimé ce 8septembre la méfiance de son pays à l’égard des fournitures d’armes occidentales aux Kurdes qui combattent l’EI en Irak: «Les armes qui vont là-bas ne doivent pas tomber entre les mains des organisations terroristes», a-t-il dit dans une allusion au PKK, le mouvement rebelle kurde de Turquie. Et il est vrai que le PKK a aidé les Kurdes d’Irak avec efficacité contre «l’Etat islamique» ces dernières semaines…

Plus globalement, des observateurs se demandent si la Turquie ne va pas continuer à payer sa politique laxiste envers les djihadistes, qui ont aussi pris racine sur son sol à travers une myriade d’associations. Atilla Kart, un député du parti turc d’opposition CHP, a récemment estimé que 7% des djihadistes de l’EI avaient la nationalité turque, un phénomène qu’il estime en croissance.

Le président américain a rencontré Erdogan au dernier sommet de l’Otan. Barack Obama s’est contenté d’une brève déclaration pour se féliciter de «la coopération entre les USA et la Turquie à propos de la question des combattants étrangers», ajoutant qu’il s’agissait d’«un domaine où il y avait encore beaucoup de travail à faire».

Ankara n’est pas tout à fait inactif, en effet: avec l’aide de services de renseignement alliés, la police turque a établi une liste de 6.000 personnes soupçonnées de visées djihadistes qui seront empêchées de transiter sur le sol turc. La police a ainsi interpellé dans la province de Gaziantep, frontalière de la Syrie, dix-neuf personnes d’Europe et du Caucase présentées comme des militants de l’Etat islamique, a-t-il été annoncé le 4septembre.

Il n’empêche: la Turquie du très musulman Erdogan, même membre de l’Otan, reste un partenaire dont les Occidentaux se méfient et qu’ils espionnent sans vergogne, comme le montrent des documents mis au jour par Edward Snowden et diffusés par Der Spiegel ce 31août.
(Le Soir, BAUDOUIN LOOS, 10 septembre 2014)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Greek parliament approves bill criminalizing the denial of the Armenian Genocide

Greek parliament approved on Tuesday a long-awaited anti-racism bill which foresees tougher penalties for individuals and political parties who deny genocides and war crimes and incite racist attacks.

The bill which was tabled after months of discussion, passed in a roll call vote with the support of the conservatives and socialists which make up the ruling coalition despite opposition parties expressing concern over freedom of expression issues.

The new law introduces jail terms of up to three years for deniers of the Holocaust, mass killings of Armenians and Christians, including Greeks, in Asia Minor and the Black Sea in the early 20th century and all genocides recognized by international courts and the Greek Parliament.

The same tough sentences await individual and parties who incite violence against people over their sexual orientation or race.

Critics of the bill cited dozens academics who expressed reservations that the bill could limit the freedom of speech in the scientific debate over historical events.

Justice Minister Charalambos Athanassiou argued that the law clearly introduces the punishment of those who maliciously distort history and in no case people who present arguments for scientific purposes.

The target was to harmonize Greece's legislative framework with European standards, the government argued.

Opposition parties criticised the government that it didn't take enough bold steps to modernize the legislation in regards to greater rights for homosexuals.

Athanassiou rejected a proposal tabled by opposition parties and backed by the socialists for extending the civil partnership pact to same sex couples, arguing that the topic needs to be studied thoroughly.

Ahead of the vote in the assembly a few days ago, groups of the lesbian, gay, bisexual and transgender community (LGBT) marched outside the parliament building, starting from a central Athens square where recently two homosexuals were injured during a racist motivated attack.

Protesters claimed that the new law does not sufficiently address gender issues and homophobic violence which is on the rise along with racist attacks in recent years.

According to the Greek Ombudsman's office, there have been more than 280 racist and homophobic attacks reported over the past two years, resulting in four deaths and dozens of injuries.
(Xinhua, Sept 9, 2014)

Erdogan à Chypre-Nord pour son premier voyage présidentiel à l'étranger

Le président Recep Tayyip Erdogan a effectué lundi sa première visite officielle de chef de l'Etat à Chypre-Nord. Traditionnellement, Chypre-Nord est la première destination étrangère des chefs de l'Etat turcs. Plus tard cette semaine, M. Erdogan doit se rendre en Azerbaïdjan, puis participer jeudi et vendredi au sommet de l'Otan prévu à Newport (Pays de Galles).

Lors de sa courte visite, M. Erdogan s'est entretenu avec le président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), Dervis Eroglu, dont l'autorité n'est reconnue que par le seul gouvernement d'Ankara.

Chypre est coupée en deux depuis l'invasion de la partie nord par la Turquie en juillet 1974.

"Il est impossible pour nous d'oublier Chypre", a déclaré M. Erdogan. "Comme la Turquie, la Grèce, en tant que pays garant, doit remplir ses obligations. Si tous le monde remplit ses obligations, alors la question chypriote peut être réglée au plus vite", a-t-il ajouté lors d'un discours.

Après une première tentative de réunification qui a échoué en 2004, les pourparlers de paix, sous l'égide de l'ONU, ont été interrompus en 2012. Mais la récente découverte d'importantes réserves de gaz au large de Chypre a redonné un coup de fouet aux discussions, qui ont repris en février dernier avec l'appui des Etats-Unis.


Le porte-parole du gouvernement de Chypre-Sud, Nicos Christodoulides, a qualifié d'inacceptables les "appels fréquents (d'Ankara) à une implication de la Grèce dans le dialogue", qui constitue selon lui "une tentative de répartir les responsabilités pour l'occupation toujours en cours à Chypre dont la Turquie est seule responsable".

Immigration / Migration


Appel aux meetings à Bruxelles pour soutien à Rojava

Communiqué de Kurdishinfo:

Le coprésident de Kongra-Gel, M. Remzi Kartal a fait appel pour une participation massive à deux meetings à Bruxelles, afin de dénoncer le massacre de l’Etat islamique contre les habitants de Kobanê, le silence de l’UE, du CE et des pays européens et de mettre la pression sur ces Etats pour qu’ils aillent en aide.

M. Kartal ajoute: « il est très important que notre peuple et ses amis participent de manière massive à ce meeting. Nous faisons également appelle aux habitants d’Allemagne, France, Belgique et Pays-Bas de venir nous rejoindre à Bruxelles. Aucun empêchement ne devrait se voir raisonnable! Une participation massive est primordiale pour qu’on atteigne notre objectif: la protection de l’humanité contre l’Etat islamique et la solidarité et la coopération internationale avec notre peuple».

Mercredi 24 septembre 2014 entre 11h00-16h00, Place Robert Schuman - 1000 Bruxelles
Jeudi 25 septembre 2014 entre 11h00-16h00, Place du Luxembourg -1050 Bruxelles


Email:             info@kurdishinfo.com
Web:               www.kurdishinfo.com

Un djihadiste de Verviers tue un combattant kurde

Un Verviétois parti combattre sous la bannière de l’État islamique a expliqué comment il avait tué sa première victime, un combattant kurde. « Une belle histoire », commente-t-il sur Facebook

Selon Het Laatste Nieuws, il ajoute avoir pu approcher à dix mètres « et puis boum ! Un chien abattu ! ». C’est ce qu’écrit le journal flamand dans son édition de ce lundi.

Ce combattant de l’État islamique se fait appeler Abou Hamza ou Abou Abbas. D’après Het Laatste Nieuws, il aurait été impliqué dans une fusillade, à Liège, en 2013.

Arrivé en Syrie quelques mois après un autre jeune Verviétois, prénommé Redwane, parti, lui, au début de cette année, il participerait à l’offensive contre des localités kurdes, dans la province d’Alep.

D’après Abou Hamza, l’homme qu’il aurait abattu montait la garde, de nuit. Deux ou trois des frères d’armes de la victime se sont alors enfuis. (
lameuse.be, 23 sept 2014)

Deux membres belges de l’EIIL arrêtés par la résistance kurde à Kobané

belges

Traduction résumée de la dépêche de l’agence de presse kurde ANF:

Voici les membres du gang, citoyens belges et français, capturés par YPG

Kobané, 21 septembre 2014

Les Unités de protection populaire (YPG) ont arrêté hier soir trois membres du gang EIIL lors qu’ils tentaient de traverser la frontière turque vers Kobané. Voici la photo de ces trois dont deux sont citoyens belges et le troisième citoyen français.

Les deux citoyens belges, frères d’origine marocaine, sont Yasin Ahmet Cemii (?) et Emin Ahmet Cemmi (?).

Le citoyen français est Ömer Bil-Qasim.

Leur interrogatoire est en cours.

Le texte complet en turc:

http://www.firatnews.com/news/guncel/iste-ypg-nin-yakaladigi-belcika-ve-fransa-vatandasi-ceteler.htm

AJANSA NÛCEYAN A FIRATÊ
Tel: +31 455 11 51 23
E-Mail: info@firatnews.com



12eylul
12 Eylül’ün 34. yıldönümü:  Vatansızlaştırılanlar…

1980 Sonbaharı:

Şili’deki 11 Eylül faşist darbesinin 7. yıldönümü dolayısıyla Brüksel'de düzenlenen bir geceye katılmış, geç vakte kadar süren söyleşilerimizde de Türkiye’de yaklaşan darbe tehlikesi üzerine durmuştuk.

Ertesi sabah her zaman olduğu gibi erkenden kalkmış, ça­lışmaya hazırlanıyordum. Saat 6’da Belçika radyosunu açtığımda, Türkiye’de askeri darbe yapıldığı flaş olarak bildiriliyordu.

Darbe, diğer Avrupa radyolarında da birinci haberdi. Türkiye radyosunda sürekli darbe bildirileri okunuyordu.

İnci’yi uyandırdım, sendikacı ve partili arkadaşları ara­yıp durumu bildirdim.

Evet, beklenen olmuştu.

İnfo-Türk olarak derhal bir protesto bildirisi yayınladık.

Ama Türkiye İşçi Partisi olarak ne yapacaktık?

Doğal olarak, Türkiye’deki parti yöneticilerinin derhal bizi arayarak bu konuda bilgilendirmeleri gerekirdi. Ben kendilerini arayıp ilişki kurmaya çalıştım, telefonlar yanıt vermiyordu.

Ancak saat 9’dan sonra Türk Haberler Ajansı‘nda ça­lışan partiye yakın arkadaşlardan Osman Saffet Arolat ve Niyazi Dalyancı’yla ilişki kurarak onlardan ayrıntılı bilgi alabildim. Sadece Behice Boran’ın ev hapsinde olduğu bilini­yordu, diğer yöneticilerin nerelerde olduğundan onların da haberi yoktu.

Partinin aylardan beri yaptığı tüm açıklamalarda ve başkanın konuşmalarında faşizmin ayak seslerinden bahsediliyordu.

Almanya, Fransa ve İsviçre’deki sorumlu arkadaşlarla da tek tek görüştükten sonra, parti genel merkezinden herhangi bir talimat beklemeksizin Demokrasi İçin Birlik adına dünya kamu­oyuna çeşitli dillerde ilk bildiriyi yayınlamaya karar verdik.

Bir sayfalık ilk bildirimizde 12 Eylül müdahalesinin NATO tarafından teşvik edilen ve desteklenen faşist bir darbe olduğunu vurgulayarak şu çağrıyı yaptık:

“Bu darbe ülkemizdeki faşist tırmanışın son aşamasıdır. 1960, 1971 ve son olarak 1980’de ordunun müdahalesiyle karşı karşıya kalan Türkiye halkı hiç kuşku yok ki kararlı bir mücadeleyle bu karanlığı yırtacaktır.

“Günümüz Türkiye’nin tüm demokratik güçlerinin birlik ve faşizme karşı mücadele günüdür.

“Dünyanın tüm demokratik güçlerini Türkiye halkının bu meşru mücadelesiyle dayanışmaya çağırıyoruz.”

İnfo-Türk‘ün İngilizce, Fransızca, Almanca, Flamanca ve Türkçe bültenlerinde de 12 Eylül Darbesi’nin hazırlanış sürecini, NATO’nun ve büyük sermaye çevrelerinin bu darbedeki rolünü, darbeyi yapan Ordu’nun sadece askeri planda değil, aynızamanda siyasal, ekonomik, sosyal ve kültürel planlardaki konumunu, darbeye gösterilen ilk uluslararası tepkileri içeren ayrıntılı bir rapor yayınladık.

*

Avrupa Ekonomik Topluluğu, Avrupa Konseyi, hattâ NATO Par­lamenterler Meclisi, parlamenter rejimi yok eden bu darbe karşısında eleştirel bir tutum takınırken, üyesi bulundukları parlamento lağvedilmiş, mensup oldukları partiler kapatılmış olan Türk parlamenterlerinin tutumu gerçekten yüz karasıydı.

Avrupa Konseyi Parlamenterler Meclisi’nin darbeden sonra Strasbourg’ta yaptığı ilk toplantıya, Cunta’nın talimatı üzerine Turan Güneş, Cevdet Akçalı, Metin Toker ve Besim Üstünel katılarak darbenin gerekliliğini savunabildiler.

Ne acıdır ki, bu cunta savunucusu parlamenterlere Mart 1981’de Prof. Mu­am­mer Aksoy da katılacaktı. Neyse ki, cunta tarafından yokedilmiş bir parlamentonun temsilcilerini adam yerine koyma komedisine 14 Mayıs 1981 tarihli kararıyla AKPM bizzat kendisi son verecekti.

Uluslarası planda bizim için ilk büyük şok ise, 12 Mart Darbesi sonrasında olduğu gibi, Sovyetler Birliği’nden geldi. ABD dışındaki Batı kurumları darbeye karşı eleştirel bir tu­tum takı­nırken, SSCB Başbakanı Kosigin, darbenin ardından ye­ni askeri hükümet kurulur kurulmaz hem Cunta Şefi Ev­ren’e, hem de Başbakan Bülent Ulusu’ya kutlama mesajı gönderdi.

Bu mesaj ve de genelde SSCB’nin ve diğer sosyalist ülkelerin cuntaya karşı uzlaşıcı bir siyaset izlemesi, ka­çı­nıl­maz olarak Türkiye sol güçlerini de Cunta’yı niteleme ve ona karşı alacakları tavır konusunda daha baştan görüş ayrılığına sürükledi. Belçi­ka’daki Türkiyeli ilerici kuruluşların yaptık­ları ortak toplantılarda Kürt örgütü Tekoşer‘le birlikte Demokrasi İçin Birlik, yeni yönetimi “faşist askeri cunta” ni­telerken TKP’ye yakın dernekler, aldıkları direktife uygun olarak bu nitelemeye şiddetle karşı çıkıyorlar, “askersel cunta” ifadesiyle yetinilmesini dayatıyorlardı.

Bu dayatma o denli gülünç bir hal aldı ki, günlerce süren tartışmalardan sonra yayınlanan ortak bildirinin gi­ri­şinde, imzacı örgütlerden bir kısmının cuntayı faşist olarak, diğer bir kısmının ise sadece “askersel” olarak niteledikleri belirtildi.

Almanya ve Fransa’daki DİB temsilcilerinin bildir­diğine göre bu ülkelerde de TKP yanlısı örgütlerle diğerleri arasında benzer sorunlar yaşanıyordu.

*

TIP Genel Başkanı Behice
Boran bizzat Sofya'ya giderek kendisine ilettiğim Avrupa Parlamentosu daveti üzerine 10 Ocak 1981’de Balkan Hava Yolları‘nın bir uçağıyla Brüksel’e geldi. O yıllarda basın kartlı gazetecilerin gümrük kontrol kapısında beklemeden uçağa kadar gitmeleri serbest olduğundan kendisini uçaktan aldım.

Boran dinlenirken Avrupa Parlamentosu Başkan Yar­dımcısı Piet Dankert’e telefon ederek Boran’ın Brüksel’e gel­diğini, Türki­ye’deki durum üzerine parlamenterlere hemen bilgi vermesinin yararlı olacağını söyledim. Verdiğim habere çok sevindi:

- Nihayet Türkiye’den temsil gücü olan bir karşı ses diyerek, ertesi gün öğleden sonra AP Dışişleri Komisyonu’na davet etti.

Avrupa Parlamentosu’nun siyasal ağırlığını duyurmaya çabaladığı günlerdi. Rue Belliard’da inşa ettirilen oldukça gör­kemli bir binaya yeni taşınmıştı. Taksiye atlayarak gittiğimiz yeni binada çalışmalar başlamıştı, ama yerleşme hazırlıkları hâlâ devam ediyordu.

Dankert, Boran’ı büyük bir coşkuyla karşıladı. Dış İlişkiler Komisyonu üyelerinin toplandığı bir salonda Boran ilk kez Avrupa kamuoyuna doğrudan seslenecekti. İngilizce’ye çok iyi hakim ol­duğu için çevirmen sorunu da yoktu. Türkiye’deki baskıları ve Cunta’nın karanlık projelerini net bir biçimde ortaya koydu, soruları yanıtladı.

Square Wiser’e döndüğümüzde Belçika, Fransa ve Hol­landa gazete ve televizyon muhabirlerinin akını baş­la­mıştı bile…

*

12 Ocak 1981’de Belçika’nın Fransızca Radyosu RTB’den telefon ettiler. O sırada hapiste bulunan Yılmaz Güney’in Sürü filmi, Belçika Sinema Eleştirmenleri Birliği’nin büyük ödülüne layık görülmüştü. Türkiyeli muhalif gazeteci olarak hemen 13’teki haber programına çıkarak bu konuda bir yorum yapmam istendi.

Uzun zamandan beri sinema dünyasındaki gelişmeleri pek izleyemiyordum. Arşivlerden bazı bilgiler toplayarak rad­yoya gittim, bu ödül vesilesiyle Türkiye’de başta Yılmaz Güney olmak üzere ilerici, demokrat aydınlara yapılan baskılara Belçika kamuoyunun dikkatini çektim.

Programdan sonra Belçikalılardan sürekli telefon geliyor, nasıl dayanışma gösterebileceklerini soruyorlardı.

Belçika Sinema Eleştirmenleri Birliği, Passage 44’te yapılacak ödül törenine Yılmaz Güney katılamayacağına göre, onun yerine bir başkasını önermemi istedi.

O sırada Almanya'da bulunan Şanar Yurdatapan ve filmin baş kadın oyuncusu Melike Demirağ‘la temas kurdum, törene memnuniyetle katılacaklarını söylediler. Ödül törenine Melike ve Şanar şirin kızları Zeynep’le birlikte geldiler.

İnfo-Türk'ün, Demokrasi İçin Birlik'in ve diğer ilerici kuruluşların ısrarlı uyarılarından sonra Boran’ın, Melike’nin ve Şanar’ın röportajlarının med­­yada ar­ka arkaya yayınlanması Belçika kamuoyunu Türkiye’deki faşi­zan uygulamalar konusunda daha da duyarlı hale getirdi.

Tam da bu ortamda, Cunta’nın Behice Boran ile TÖB-DER Genel Başkanı Gültekin Gazioğlu’na Türk vatandaşlığını kaybettirdiğini açıklaması Ankara’nın Avrupa’yla pamuk ipliğine bağlı ilişkilerine en bü­yük darbe oldu.

Haberi 5 Mart 1981 tarihli Hürriyet mansetten şöyle veriyordu: “Acı Akıbet: Boran ve Ga­zioğlu artık ‘Türk’ değil!”

Tüm ömrünce Türkiye halkının daha özgür ve daha insanca bir yaşama kavuşması için mücadele vermiş olan Boran’ın gözlerindeki buruk ifadeyi çok iyi anımsıyorum. 71 yaşındaki kalb hastası bir siyasal şahsiyet hakkında alınan bu karar, insanlık adına utanç vericiydi.

Bu uygulama ikisiyle de sınırlı kalmayacak, Şanar Yurdatapan, Melike Demirağ, Yılmaz Güney, Cem Karaca, Mehmet Emin Bo­zarslan, Nihat Behram, Mahmut Baksı, Şah Turna, Fuat Saka, Demir Özlü, Yücel Top, İnci ve ben de dahil yüzlercemiz Cunta şefi Evren tarafından "kansızlar" diye suçlanarak vatan­daşlıktan atılacaktık.

*

12 Eylül Darbesi’nden sonra yurt dışında bulunan bizim gibi muhaliflerin vatandaşlıktan atılması uygulaması hep, Evren Cuntası‘nın buluşu zannedilir. Oysa bu konudaki fikir bir yıl önce Ecevit’in başında bulunduğu CHP’den gelmişti.

Sosyal Güvenlik Bakanı Hilmi İşgüzar, Nisan 1979’da ver­diği bir demeçte, “Yurt dışında faaliyet gösteren, kanı ve kafasıyla milletimizin ferdi olmaya layık bulunmayanlar”a karşı gereken önlemlerin alınacağını açıklamış, ardından da İçişleri Bakanı Hasan Fehmi Güneş, Avrupa ülkelerinin Türkiyeli teröristleri desteklediğini ileri sürerek bunlara karşı ivedi önlem alınmasını istemişti.

CHP Kastamonu Milletvekili Sabri Tığlı‘nın “devlet güvenliği aleyhinde faaliyette bulunanların vatandaşlıktan atılması” önerisi, TBMM Dışişleri Komisyonu’nda CHP çoğunluğu tara­fından kabul edilmişti.

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Bizlerin 1983’te vatansızlaştırılışımız başta konjonktürel bir baskı olarak algılanabilirdi. İnci de ben de  de öyle algılamaya ça­lışmıştık. O nedenledir ki, apatrid, vatansız ya da haymatlos nitelemelerini üzerimize konduramamıştık. Ta ki “Demokratikleşen Türkiye” adına Brüksel’e Avrupa Birliği’nin kapısını çalmaya gelen Başbakan Turgut Özal’ın bizleri beş yıl sonra ikinci kez, “vatansız” ilan ettirmesine kadar…

İnsan haklarının sürekli çiğneniyor olmasına rağmen Özal Hükümeti, 14 Nisan 1987 tarihinde Avrupa Birliği’ne üyelik için resmi başvuruda bulunmuştu. Talep dosyaya konmuş, ama henüz hiçbir işleme tabi tutulmamıştı.

Avrupa duvarında bir gedik açabilmek için önce Yunanistan’la ilişkileri biraz yumuşatan, daha sonra da Av­ru­pa’daki Türk göçü kartına oynayan Özal, AB’ye katılma ta­lebine yeni bir ivme kazandırmak üzere 3 Mart 1988’de kalabalık bir siyasetçi, gazeteci ve işadamı topluluğuyla “Brüksel çıkartması” yaptı.

Brüksel’deki Uluslararası Gazeteciler Merkezi’nin büyük salonu… Biraz önce Yunan Başbakanı Papandreu ile de görüşüp ondan da Türkiye’nin adaylığı için destek alan Özal muzaffer bir kumandan edasıyla basın toplantısı yaparak Türkiye’nin artık demokratik bir ülke olduğunu dosta düşmana ilan ediyor.

Oysa, Türkiye’de basın davalarının ardı arkası kesilmiyor, ülkenin seçkin düşünürleri, sanatçıları hâlâ hapislerde. Ordu’nun Kürt kıyımı sürüp gidiyor.

Sorulara geçildiğinde The Guardian Gazetesi’nin Brüksel muhabiri John Palmer’in insan haklarının durumuyla ilgi­li bir sorusuna yanıt olarak, Türkiye’nin işkencenin ön­lenmesi konusundaki Avrupa sözleşmesini imzalamış olmasının bu konuda kaydedilen ilerlemelerin kanıtı olduğunu söylüyor.

Bunun üzerine söz alarak soruyorum:

- Sayın Başbakan, hâlâ binlerce siyasal tutuklunun hapis-hanelerde yattığı, askeri mahkemelerin siyasal davalara bakmaya devam ettiği ve 14 binden fazla TC vatandaşının vatandaşlıktan atılmış olduğu Türk basınında da yazılıyor. Durum böyleyken, insan haklarına tam saygıyı dayatan Avrupa Birliği’ne Türkiye’nin gerçekten katılabileceğine samimi olarak inanıyor musunuz?

Özal, soruyu İngilizce sorduğum için beni yabancı bir gazeteci sanarak kendinden emin yanıtlıyor:

- Kuşkusuz ki, siyasal tutuklu deyiminden ne anlaşıldığı konusunda farklılıklar var. 1980’den önceki beş yıllık siyasal şiddet döneminde 5 bin kişi öldürüldü, 20 bin kişi yaralandı. Bu suçları işleyen kişiler için siyasal tutuklu demek mümkün değildir. TKP liderlerinin Türkiye’ye dönüşlerinde tutuklanmalarına gelince, Anayasa’mıza ve mevcut yasalarımıza göre ülkemizde komünist örgütlenme ve propaganda yasaktır.

Bu kez İnci üsteliyor:

- Sayın Başbakan, Avrupa’da bulunan 14 bin Türk vatandaşı vatandaşlıktan atıldı. Bunların arasında sendikacılar, gazeteciler, sanatçılar ve yazarlar var. Onları da terörist mi sayıyorsunuz?

- Hayır, sendikacıları ve yazarları terörist saymıyoruz. Eğer illegal faaliyetlere karışmamışlarsa istedikleri zaman Türkiye’ye dönebilirler. Türk mahkemeleri adildir.

- Demokrasi ve illegal kavramları üzerinde bir tar­tış­maya girmek niyetinde değilim. Bilmek istediğim tek şey, nasıl oluyor da hiçbir terör eylemine karışmamış oldukları halde 14 bin kişi vatandaşlıktan atılabiliyor?

Özal İnci’yi de yabancı gazeteci zannederek soruyor:

- Madam, siz hiç Türkiye’de bulundunuz mu?

- Ben Türk gazetecisiyim, fakat sizin yüzünüzden Türkiye’ye gitme hakkından yoksunum.

- Benim yüzümden mi?

- Evet, ben de vatandaşlıktan atılmış olan 14 bin kişiden birisiyim. Altında sizin de imzanız olan bir bakanlar kurulu kararıyla vatandaşlığım kaybettirildi. Tüm benzer kararların altında da sizin imzanız var.

Bunun üzerine Özal’ın yanı başında bizim sorularımızı müstehzi bir ifadeyle izleyen zamanın dışişleri bakanı Mesut Yılmaz’ın suratı asılıyor, Özal’ın kulağına bir şeyler fı­sıldıyor. Ve Başbakan diğer gazetecilerin sorularını dahi bek­­­le­meden sinirli bir şekilde “Basın toplantımız burada bitmiştir” diyerek alelacele konferans salonunu terkediyor.

Salona girişte en azından bizimle selamlaşmak lütfunda bulunan Türkiye’den gelmiş meslektaşlarımız da bize allahaısmarladık demeden büyük bir hışımla Özal’ın ardından koşturuyor.

Ve bu olaydan birkaç hafta sonra da, demokrasi şampiyonu başbakanın direktifiyle Türkiye İçişleri Bakanlığı 18 Nisan 1988’­de Brüksel’deki Türk Konsolosluğu’na Türk vatandaş­­lığından atıldığımızın bize yeniden duyurulmasını emrediyor. Baş­konsolos Selçuk İncesu da bu emre uyarak 1 Haziran 1988’de vatandaşlıktan atıldığımızı ve Türkiye’deki tüm varlığımıza elkonulacağını ikinci kez taahhütlü mektup­la tebliğ ediyor.

Evet, üstümüze konduramamak mümkün değil. Artık çifte kavrulmuş, belgeli “vatansız”larız.

Nolan gibi, Sabiha Sertel gibi, Nazım Hikmet gibi, Haymatlos Rıza gibi apatrid’iz, haymatlos’uz.

(Doğan Özgüden, "Vatansız" Gazeteci, Cilt II, Sürgün Yılları, Belge Uluslararası Yayıncılık, İstanbul 2012)

30,000 Syrian babies born in Turkey's border provinces

Some 30,000 Syrian children have been born in Turkish cities where there are refugee camps since the beginning of the war more than three years ago. Another 30,000 Syrian babies are believed to have been born in various other provinces of Turkey.

As of August 2014, some 1,370,000 Syrian refugees have arrived in Turkey since the civil war began in Syria. Out of these, 220,000 people were accommodated in 24 refugee camps set up in 10 provinces.

According to a UNICEF report, 5.5 million children have been affected by the civil war in Syria; while 10,000 children have died. A total of 8,000 children have lost their parents and family in the civil war.

More than 1.2 million children, 450,000 of them in Turkey, have left their country to become refugees in neighboring countries.

220,000 refugees in camps

According to information provided by officials of the Disaster and Emergency Management Agency (AFAD), about 30,000 babies have been born in these camps or in the cities outside camps. The births of these children cannot be registered in their own countries, but AFAD recorded them so that they can enjoy some rights, especially basic health services. The children have also been provided identification cards.

On the other hand, there is no clear information about the number of babies born outside the refugee camps. Officials believe another 30,000 babies have been born to Syrian refugee families in other provinces of Turkey. 

The children born in camps have become hope for their families and most of them have been given the Arabic names for spring, peace and hope. Many families have given their children Turkish names to show their gratitude to Turkey.

More than 25,000 refugees live in the tent city called the Süleyman Şah Social Facilities in the border town of Akçakale set up in August 2012. Pregnant women have routine health checks and are taken to Şanlıurfa Hospital for births. Baby food, diapers and a cradle are provided to the families after birth.

In Akçakale, in the first eight months of this year, 926 babies were born. The number of babies born since the camp was set up in August 2012 is 4,001. Some of them have left the camp.

The newest resident of the camp is an 11-day-old baby girl named İlef.

Also, Abdülkerim and Emel Vardi’s second child, a baby boy named Leys Vardi, was born on May 1. The couple are thankful to Turkey and they said they were safe here. “We are so used to here, we feel like we are Turkish. But we want to go back to our country.”

Another couple, Amir and Meryem Mirshagh, came from Syria with their seven children last year, and their eighth was born on May 22. Amir Mishagh said, “Our children now speak Turkish. We are waiting for the day peace will come to Syria.”

Syrian Teheni Gazel is just 20 years old, but she already has two children, the second one born in Turkey. She and her husband live in Reyhanlı in Hatay, and they named their second baby after First Lady Emine Erdoğan.

The 24 camps in Turkey include Hatay (Altınözü, Boynuyoğun, Apaydın, Yayladağı-1, Yayladağı-2), Gaziantep (İslâhiye, Karkamış, Nizip-1, Nizip-2), Kilis (Öncüpınar, Elbeyli, Seve), Şanlıurfa (Ceylanpınar, Akçakale, Harran, Viranşehir), Osmaniye (Cevdetiye, Düziçi), Kahramanmaraş, Mardin (Midyat, Nusaybin), Adıyaman, Adana (Sarıçam) and Malatya. 
(hurriyetdailynews.com, Sept 8, 2014)

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