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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

42nd Year / 42e Année
Avril
 
2016 April
N° 452
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Doğan Özgüden:
Continuer la lutte en exil, et y mourir…



Özgüden et Tugsavul avec les dirigeants des organisations des diasporas

Dogan Özgüden'in
Avrupa Sürgünler Meclisi tarafindan yayımlanan yazısı

http://avrupasurgunleri.com/kavgayi-surgunde-surdurmek-surgunde-olmek/
https://www.facebook.com/Avrupa-Sürgünleri-715348581833118/?fref=ts

*

L'ASSOCIATIF PROGRESSISTE TURC A BRUXELLES

du mouvement ouvrier aux dispositifs d’éducation permanente et
d’insertion socioprofessionnelle (1972-1989)




Droits de l'Homme / Human Rights

Attentat suicide: 12 arrestations, la police tente d'identifier la kamikaze

Confusion reigns among the academics and the lawyers in Turkey

Nouveau coup de filet dans les milieux proches de Fethullah Gülen
Cinq personnes incarcérées pour "insulte" au président Erdogan
Deux morts et 52 blessés dans un attentat dans le sud-est
Erdogan reprend à son compte la déchéance de nationalité

7 Mimar Sinan University Students Sent to Court for Arrest
'No One Can be Deprived of Citizenship
Début du procès du meurtrier présumé d'un célèbre industriel

Nouvelle rafle dans les milieux proches de Fethullah Gülen
Erdogan veut déchoir les opposants de leur nationalité turque
Erdoğan muhaliflerini vatandaşlıktan atacakmış

Cinq soldats et un policier tués dans le sud-est
Un attentat à la voiture piégée tue 7 policiers à Diyarbakir

Pression sur les médias / Pressure on the Media


Finn Writer Taina Niemela to be Deported

Deux journalistes condamnés pour avoir publié un dessin de Mahomet
Un universitaire britannique risque 5 ans de prison pour "propagande teroriste"
Detained Dutch Journalist Umar Goes Out of Citizenship of Turkey

Sale temps pour les journalistes étrangers en Turquie
Le journaliste Can Dündar condamné pour "insulte" à Erdogan
L'appartement d'une journaliste néerlandaise interpellée en Turquie cambriolé

Une journaliste néerlandaise interpellée pour "insulte" à Erdogan relachée
Un photographe du quotidien allemand Bild refoulé de Turquie

Merkel admet avoir fait une "erreur" en commentant la satire contre Erdogan
Des universitaires jugés pour "propagande terroriste" libérés
Foreign press correspondents increasingly banned from Turkey

Honte à Merkel qui autorise les poursuites voulues par Ankara
Özgüden: Sputnik shutdown in Turkey is disgusting
ÖGC Petition: We All Need Freedom of Expression

#RaiseYourPenForFreedom Campaign for Arrested Academics
La satire anti-Erdogan légale selon la ZDF, son diffuseur

Le journaliste syrien blessé par l'EI en Turquie décède de ses blessures
Merkel insiste sur l'importance de la liberté d'expression
Un célèbre humoriste jugé pour "insulte" à un gouverneur
Un journaliste syrien anti-EI grièvement blessé par un tireur
Un humoriste allemand ayant insulté Erdogan met Berlin dans l'embarras
Amnesty Launches Campaign in Support of Arrested Academics
2 DİHA Reporters Detained in Nusaybin

Enquête du parquet allemand après une satire ciblant Erdogan
Three  Journalists Taken into Custody
Erdogan rejette toute "leçon de démocratie" des Occidentaux

Deux journalistes vont se "battre jusqu'au bout", audience le 22 avril
"Right to Information Cannot Be Blocked by State Secret"

 Academic Meral Camcı Before Court
Tancée par la Turquie, une télé allemande rediffuse sa satire sur Erdogan

Kurdish Question / Question kurde

Le PKK prêt à "intensifier" les combats

Accord entre régime et kurdes après de sanglants combats
Trêve et négociations entre régime et Kurdes à Qamichli
Les Kurdes créent une armée pour protéger leur "région fédérale"

Le régime accélère la procédure pour lever l'immunité de députés kurdes
 Cinq soldats et policiers tués par le PKK dans le sud-est
Ultra nationalist Bahçeli urges PM to ‘level Nusaybin to the ground’
HDP’s Demirtaş assures Bahçeli: There is already a massacre in Nusaybin

Contradicting Davutoglu, Erdogan rules out ‘negotiation’ with PKK

Minorités / Minorities

Turkey Attempted to Stop Broadcast of Assyrian Genocide Documentary

Soykırım'ın 101. yıldönümü üzerine Doğan Özgüden ile MedNuçe'de söyleşi
George Clooney mène la marche commémorative du génocide
Un orchestre allemand dénonce des pressions turques sur un spectacle
Emir Kir's friend Celalettin Cerrah tried on Hrant Dink's Assassination
Le chef d'une association turque appelle à "égorger les chiens arméniens"
Statements of President and Prime Minister Make Armenians a Target
Erdogan accuse des mouvements de diaspora issus de Turquie
Erdogan: la Turquie soutiendra l'Azerbaïdjan "jusqu'au bout"
Conférence: Les Arméniens du Haut-Euphrate, 1915 et Dersim

Politique intérieure/Interior Politics

Coups de poing au parlement turc où les tensions s'aggravent
La dernière insulte favorite d'Erdogan: "Pervers politique"

Forces armées/Armed Forces

Ankara célèbre le centenaire d'une victoire de l'Empire ottoman

Des tirs de roquettes à partir de la Syrie font un mort et 26 blessés
La condamnation de dizaines d'officiers pour tentative de coup d'Etat cassée
Armes chimiques: Moscou et Pékin veulent étendre la traque à la Turquie
Qatar: une base militaire turque en cours de construction

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

La peur des Alévis à l'égard d'un camp de réfugiés syriens
L’opposition dénonce une “délaïcisation” insidieuse
Manifestations laïques contre une "constitution religieuse"
La Turquie condamnée à Strasbourg pour discrimation religieuse des alévis

Le chef du Parlement veut "une Constitution religieuse"
Scandal: Erdoğan provoked a heated debate at Islamic Summit over donations
Erdogan joue le rôle de leader du monde musulman
Erdogan veut rassembler un monde musulman divisé
Le président turc et le roi saoudien affichent leur alliance

Erdogan déroule le tapis rouge pour son allié saoudien le roi Salmane
ANF published Brussels attackers’ Turkey trip in photos
La nouvelle conquête islamique d'Erdogan aux Etats-Unis
Moscou accuse Ankara d'armer le groupe jihadiste EI

Socio-économique / Socio-economic

L'auteur du meurtre d'une étudiante tué dans sa prison
Enquête sur une fuite gigantesque de données personnelles
«Panama papers» : une centaine d'entreprises turques concernées

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations


Exemption de visa: Paris et Berlin proposent un mécanisme de sauvegarde

Genève refuse de retirer une photo dérangeante pour la Turquie
La Turquie demande le retrait d'une photo mettant en cause Erdogan
Accord migrants: l'exemption des visas non négociable, insiste Ankara
Tusk: L'Europe ne doit pas tomber dans un "chantage" aux migrants
MEPs: Turkey must fulfil all criteria to get visa-free travel to the EU

Erdogan: "L'UE a plus besoin de la Turquie que la Turquie n'a besoin de l'UE"
Des hauts dirigeants de l'UE et Merkel en Turquie le 23 avril
Le PE "vivement préoccupé" par le recul de l'Etat de droit  en Turquie
Ankara dénonce le rapport "nul et non avenu" du PE

EP Resolution on the 2015 Report on Turkey
 Merkel ne se rendra pas le 16 avril en Turquie
Chanson anti-Erdogan: Juncker regrette la réaction de la Turquie

L'UE va "garder un oeil" sur les abus potentiels de la Turquie
Full text of EP Draft Resolution on Turkey
L'UE assure Erdogan de sa "solidarité" contre le PKK
Bruxelles sermonne la Turquie pour son attitude envers l'Allemagne

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La Turquie va déployer des antimissiles américains contre l'EI
Washington: Les libertés fondamentales sont attaquées en Turquie
Mise en garde américaine contre des "menaces crédibles" d'attentat
Erdogan "attristé" par les propos d'Obama sur la liberté de la presse
Obama dénonce le chemin "très inquiétant" pris par Erdogan
A Washington Erdogan demande le soutien européen contre les Kurdes

Relations régionales / Regional Relations

Karabakh : la Russie dénonce l'attitude "inacceptable" de la Turquie

L'EI s'empare de plusieurs villages près de la frontière turque
Nouveaux tirs de roquettes depuis la Syrie
Nouvelles discussions de normalisation entre la Turquie et Israël
En filigrane du conflit du Nagorny-Karabakh, la rivalité russo-turque
Le meurtrier présumé d'un pilote russe en détention préventive

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La droite chargée de former un gouvernement après la chute de la coalition

Chypre-Nord: démission du gouvernement de coalition
Des migrants manifestent pour "l'ouverture des frontières"

Immigration / Migration

Un ministre turco-suédois démissionne après une sortie sur les Israéliens

 L’islam turc conteste l’islam « belge »
Belgique: les opposants au pouvoir turc sont-ils sur liste noire?
Ces élus d'origine turque en Belgique qui n'osent froisser Erdogan
Turkish consulate urges Dutch Turks to report Erdogan insults

Mogherini: La libre circulation "quand tous les critères seront respectés"
Vif/L'Express: La fin du système Milquet
Libéré en Pologne, Erdal Gökoglu est de retour en Belgique
Joëlle Milquet, otage du lobby turco-islamiste, démissionne
Erdogan met la pression sur l'UE en menaçant de ne pas respecter l'accord
Décès d'un ami: L’ancien bourgmestre de Schaerbeek Francis Duriau
La Grèce a renvoyé 202 migrants en Turquie
Emir Kir soutient la campagne anti-kurde d'Erdogan
Lundi, retour forcé des réfugiés à un pays qui n'est pas sûr
Turkey accused of crimes against refugees, as EU returns begin

Droits de l'Homme / Human Rights

Attentat suicide: 12 arrestations, la police tente d'identifier la kamikaze

Un attentat suicide s'est produit mercredi sur un site touristique de la ville de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie, blessant treize personnes, ont annoncé les autorités turques.

La police tentait jeudi d'identifier la femme qui s'est fait exploser la veille sur un site historique de Bursa (nord-ouest de la Turquie), faisant 13 blessés, et a procédé à 12 interpellations dans le cadre de l'enquête, ont rapporté les médias locaux.

La police anti-terroriste a arrêté 12 suspects dans quatre villes, Sanliurfa (sud-est), Istanbul, Bursa et Afyon (centre), a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie.

Un attentat suicide s'est produit mercredi en fin d'après-midi sur un site touristique et symbole de la ville de Bursa, la grande mosquée ottomane d'Ulu Camii.

Sur les 13 blessés, huit étaient encore traités jeudi dans des hôpitaux de la ville mais aucun d'entre eux ne souffre de blessures graves, selon les autorités locales.

La kamikaze est une femme qui a été déchiquetée en déclenchant l'engin explosif qu'elle portait sur elle, a déclaré mercredi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

Des journaux turcs ont privilégié la piste de l'Etat islamique (EI) et la thèse d'une explosion prématurée, ce qui a permis d'éviter un bilan plus lourd.

Des empreintes digitales ont été prélevées de la kamikaze et la police a procédé à des tests ADN pour déterminer son identité.

La ville industrielle de Bursa, l'ancienne Brousse, quatrième métropole de Turquie avec 2,7 millions d'habitants, abrite de nombreux vestiges de l'ère ottomane dont elle était la première capitale.

Cette attaque est intervenue au lendemain d'une nouvelle mise en garde lancée par l'ambassade des Etats-Unis à Ankara à ses ressortissants en Turquie en raison de "menaces sérieuses" d'attentats contre les touristes, à l'approche de la période estivale.

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en raison d'une série d'attaques liées au conflit kurde ou attribuées au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
(AFP, 28 avril 2016)

Confusion reigns among the academics and the lawyers in Turkey

MARGARET OWEN, Open Democracy, 29 April 2016

President Erdoğan's attack on academics and freedom of speech calls into question whether Turkey will ever comply with the Copenhagen Criteria which govern EU accession.  But does Turkey care?

Last Friday, April 21st, four Turkish academics, Meral Camci, Kivanc Ersoy, Muzeffer Kaya and Esra Mungan, after five weeks remanded in prison, were brought to the Heavy Penal Court in Istanbul to face charges of making “propaganda for terrorism” and of association with the PKK (Kurdistan Workers’ Party), labelled as a terrorist organisation by the EU and the US. The indictment accused them under Article 7(2) of Turkey’s anti-terror law and if convicted they could face sentences of up to 7 ½ years in detention.

Although at the end of the day, the prisoners were released, and the Judge adjourned the case to September 27th, confusion reigns among the academics and the lawyers.

Read more: https://opendemocracy.net/5050/margaret-owen/to-demand-peace-is-not-crime-turkish-academics-on-trial


Nouveau coup de filet dans les milieux proches de Fethullah Gülen

La police turque a interpellé lundi 105 personnes soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié devenu ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Les suspects, parmi lesquels se trouvent des dirigeants de l'entreprise de construction Dumankaya et des employés de Bank Asia, un important établissement bancaire mis sous tutelle par le gouvernement l'année dernière, ont été placés en garde à vue, a précisé Anatolie.

Au total, 140 personnes accusées d'"appartenir à une organisation terroriste" et de "financer le terrorisme" sont visées par un mandat d'arrêt dans le cadre d'une enquête baptisée "Assistance" et menée par la brigade financière de la sûreté d'Istanbul.

Les enquêteurs les soupçonnent d'avoir apporté un soutien financier d'environ 50 millions de livres turques (plus de 15 millions d'euros) entre 2004 et 2015 au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen.

Ancien allié de M. Erdogan, M. Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un puissant réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises sous le nom d'Hizmet (Service, en turc), est devenu son "ennemi public numéro un" depuis un scandale de corruption de la fin 2013.

Le chef de l'Etat accuse depuis le prédicateur d'avoir mis en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les "gülenistes" nient.

Parmi les personnes interpellées lundi figurent deux membres du conseil d'administration de l'entreprise de construction Dumankaya Insaat, Halit Dumankaya et Semih Serhat Dumankaya, a rapporté Anatolie.

"Depuis le jour où elle a été fondée, Dumankaya a scrupuleusement respecté toutes ses obligations légales et financières", a réagi l'entreprise dans un communiqué.

Ces arrestations pourraient également avoir des conséquences sur le plan sportif : Dumankaya est le sponsor du maillot du club de football de Galatasaray, l'un des principaux en Turquie, avec qui elle a signé l'année dernière un contrat de trois ans d'une valeur de 30 millions de livres turques (environ 9 millions d'euros).

Depuis maintenant deux ans, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts financiers.

Au début du mois, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées au cours d'une vaste opération menée dans 22 provinces du pays.

Le mois dernier, le quotidien Zaman, considéré comme étant proche de l'imam Gülen, a été également placé sous tutelle, provoquant l'inquiétude en Europe et aux Etats-Unis.
(AFP, 18 avril 2016)

Cinq personnes incarcérées pour "insulte" au président Erdogan

Cinq personnes ont été incarcérées en Turquie pour avoir "insulté" le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui multiplie les poursuites judiciaires dans et hors des frontières, a rapporté mercredi l'agence de presse Dogan.

Les cinq hommes, originaires de la province de Sanliurfa (sud), sont accusés d'avoir injurié le président turc sur les réseaux sociaux, a précisé Dogan.

Une sixième personne a été arrêtée avant d'être relâchée, selon l'agence.

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.

Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des cas à des peines de prison avec sursis, mais une femme a été condamnée le 20 janvier à onze mois de prison ferme pour un geste obscène à l'endroit de M. Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014.

En Allemagne, deux satires télévisées visant M. Erdogan ont tendu ces dernières semaines les relations entre Berlin et Ankara, qui a réclamé des poursuites contre un humoriste ayant dépeint le chef de l'Etat turc en pédophile et zoophile.

Le gouvernement allemand doit, dans les jours à venir, dire s'il autorise des poursuites contre l'humoriste, Jan Böhmermann, pour "insultes" visant le représentant d'un Etat étranger, un délit passible de trois ans de prison.
(AFP, 13 avril 2016)

Deux morts et 52 blessés dans un attentat dans le sud-est

Deux soldats ont été tués et 52  personnes blessées par l'explosion d'un camion-citerne chargé d'explosifs  devant un avant-poste militaire dans le sud-est de la Turquie à majorité
kurde, a annoncé mardi le Premier ministre turc.

Cet attentat, dont la responsabilité a été attribuée par les autorités au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a visé, tard lundi, un avant-poste du district de Hanin, dans la province de Diyarbakir.

Un soldat a été tué et parmi les 47 blessés figurent huit civils, a précisé cette source, ajoutant que l'armée avait lancé une opération de ratissage après cette nouvelle attaque meurtrière.

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en raison d'une série d'attaques liées au conflit kurde ou attribuées au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

En février et en mars, deux attentats à la voiture piégée ont respectivement fait 29 et 35 morts, ainsi que des dizaines de blessés, dans le centre d'Ankara. Ces attaques ont été revendiquées par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical et dissident du PKK.

Ankara a déclenché une vaste offensive contre le PKK après l'échec, l'été dernier, d'un cessez-le-feu qui tenait depuis deux ans, et se heurte depuis 1984 à la rébellion, un conflit qui a déjà fait plus de 40.000 morts.
(AFP, 12 avril 2016)

Erdogan reprend à son compte la déchéance de nationalité

S’est-il inspiré des quatre mois de débats (infructueux) en France sur la déchéance de nationalité pour les terroristes ? Le président Recep Tayyip Erdogan a en tout cas surpris son monde en reprenant l’idée à son compte, la semaine dernière. « Nous devons être déterminés à prendre toutes les mesures pour mettre hors d’état de nuire les partisans de l’organisation terroriste, y compris la déchéance de nationalité », a-t-il martelé au sujet du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « Ces gens ne méritent pas d’être nos citoyens », a-t-il dit, dénonçant les « traîtres à la nation ».

Le dirigeant turc persiste et signe donc sur deux points. Le premier : hors de question de négocier avec le PKK pour mettre fin au conflit dans le sud-est du pays (alors même qu’il avait conduit des pourparlers de paix entre fin 2012 et l’été 2015). Le second : la cible n’est plus seulement les combattants armés, mais aussi leurs « complices ». « Les partisans qui se présentent comme des universitaires, les espions qui s’identifient comme journalistes, un activiste 11 avril 20165) (…) ne sont pas différents des terroristes qui jettent des bombes », a-t-il assené.

Tels sont les « partisans de l’organisation terroriste » que Tayyip Erdogan veut priver de leur nationalité, et auxquels il lance : « Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes. » Les 1.128 signataires (universitaires) d’une pétition dénonçant les « massacres de l’État » contre les civils kurdes sont ainsi poursuivis pour propagande terroriste.

Leur faute n’est pas tant d’avoir critiqué l’État que d’avoir cautionné un texte ne faisant aucune mention des crimes du PKK. « C’est ainsi qu’on passe d’un régime autoritaire à un régime totalitaire , accuse Baskin Oran, signataire et professeur de sciences politiques à Ankara. Dans un régime autoritaire, vous êtes emprisonné pour ce que vous écrivez. Dans un régime totalitaire, vous êtes emprisonné pour ce que vous n’écrivez pas. »

Si le terme terroriste ne se limite donc plus aux combattants armés, il n’est pas davantage réservé au PKK. Tayyip Erdogan l’emploie aussi pour désigner le réseau d’un imam exilé aux Etats-Unis, Fethullah Gülen, fondateur présumé d’un « État parallèle ». Le président est persuadé que des hommes de Gülen dans l’armée, la police et la magistrature sont à l’origine de l’interception des camions d’armes des services secrets turcs pour la Syrie, en janvier 2014. Le rédacteur en chef du quotidien d’opposition Cumhuriyet, qui avait publié les photos de ces camions, risque la prison à vie pour « espionnage » et « assistance à une organisation terroriste ». « En étiquetant ainsi ceux qui ne le soutiennent pas, Erdogan déclare en fait qu’il y a 40 millions de terroristes dans ce pays ! », lance Can Dündar, le rédacteur en chef.

Au Parlement, une formation s’attire plus que d’autres les foudres de Tayyip Erdoğan : le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde). Le président a maintes fois réclamé la levée de l’immunité de ses 59 députés, que des tribunaux s’empresseraient de condamner pour « terrorisme ». Et de déchoir de leur nationalité ? Ibrahim Kaboglu, professeur de droit constitutionnel, peine à y croire. « Il existe bien un article de la Constitution qui permet de retirer leur nationalité à ceux qui ont commis une action incompatible avec la fidélité à la patrie . Mais comment définir une telle action ?, demande-t-il. De mémoire de juriste, cet article n’a jamais été utilisé en temps de paix ou en dehors des périodes de coup d’État militaire. »

« A moins que le président n’ait dans l’idée de réviser la Constitution ou de changer la loi pour faciliter cette procédure », poursuit Ibrahim Kaboglu. Une option démentie par le Premier ministre, Ahmet Davutoglu. Mais que personne ne peut pour autant écarter. (Le Soir,  ANNE ANDLAUER, 10 avril 2016)

7 Mimar Sinan University Students Sent to Court for Arrest

Seven Mimar Sinan Fine Arts University students in custody have been sent to court for arrest.

17 out of the 25 students and graduates who were detained in house raids on April 5 were released after the prosecution interrogation. Seven out of the 25 students

Attorney Efkan Bolaç speaking to bianet said they can’t access any document because of the confidentiality order, and that the students are trying to prove to be innocent without knowing what they are charged with.

“In penal trials, prosecution is obliged to prove his/her claims. Children are being pushed to prove to be innocent, they don’t know against what they will prove to be innocent”.

Attorneys cannot access the documents

İstanbul 7th Criminal Judicatory of Peace’s confidentiality order includes allegations such as members of organizations like DHKP/C, PKK try to recruit member and sympathizers, propagandizing for crime organizations, oppressing academics and students who don’t act together with them.

Attorney Efkan Bolaç talking to bianet had pointed out that the students taken into custody had in common that had earlier submitted a petition to the dean’s office and expressed that they did not want to take lectures from Assist. Prof. Dr. Esra Keskinkılıç who taught Ottoman language at Department of Turkish Language and Literature.

“With the confidentiality order, our access to documents such as petition, anonymous witness testimony, prosecution decision is being blocked”, said Bolaç.
(BIA, April 7, 2016)

'No One Can be Deprived of Citizenship'

President Recep Tayyip Erdoğan’s bringing denaturalisation into agenda as to “terror” supporters has sparked a debate.

Legists Turgut Kazan and Yücel Sayman have stated that deprivation of citizenship will have no legal basis and that it contradicts international treaties.

Prime Minister Ahmet Davutoğlu said, “If a person aspires to harm people of a country via terror, then it means that person has already cut his/her moral ties with that country’s people”.

Minister of Justice Bekir Bozdağ expressed that “Mr. President stipulates new legislations with his statement. Works related to this statement will be carried out”.

Kazan: Denaturalisation is not lawful

Former İstanbul Bar President Turgut Kazan said denaturalisation is not only unlawful but also considering it is unacceptable.

“Such a thing cannot be considered in anyway. It is not possible to denaturalise someone regardless of his/her crime. In a modern world, a government thinking to deprive its own citizen of citizenship is not possible. Everyone whose mother, father is a citizen of Republic of Turkey is a citizen. That is it. It is the same in all over the world, no one can take it away. It is not possible with the present legislation, a new legislation is needed. We will talk about it when it comes out”.

"Those who left in the period of September 12 returned with ceremony"
     
“I had two clients in the period of September 12: Cem Karaca and Demir Özlü. They weren’t deprived of citizenship but lost their citizenship for going abroad and spoke against Turkey. Cem Karaca had spoken in Munich on May 1. Demir Özlü had spoken in Stockholm against the coup. For Kenan Evren, both of them were unacceptable. Probe was launched into both of them. They were called to testify. Neither of them came. This ruling was a disgrace. Losing citizenship ruling was lifted by decision of Council of Ministers, and that their return to citizenship occurred with ceremony”.

Sayman: This is not a matter of law but of power

Former İstanbul Bar President Yücel Sayman stated that this is not legally possible, besides it is contrary to European Convention on Nationality.

“Depriving people of citizenship cannot be accepted within the frame of law. I don’t know what sort of legislation they will bring but it is not lawful. It is contrary to European Convention on Human Rights, European Convention on Nationalism but if they want, they can achive it with a regulation. This is not a matter of law but of power.
(BIA, April 7, 2016)

Début du procès du meurtrier présumé d'un célèbre industriel

Le procès de l'un des meurtriers présumés d'un célèbre industriel turc, Özdemir Sabanci, assassiné en 1996 par un groupe radical, s'est ouvert mercredi devant un tribunal pénal d'Istanbul, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Arrêté en février après 20 ans de cavale, Ismail Akkol, membre du Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), avait été formellement accusé de l'assassinat d'Özdemir Sabanci, l'un des dirigeants du célèbre conglomérat industriel turc éponyme, puis écroué.

M. Akkol, qui était présent avec ses avocats lors de la première audience, a demandé l'accès à l'ensemble des pièces du dossier. Le procès a été ajourné au 22 juin.

Perpétré par un commando du DHKP-C, l'attentat qui a visé M. Sabanci a également coûté la vie à un cadre de son entreprise ainsi qu'à sa secrétaire.

L'un des meurtriers, Mustafa Duyar, s'était rapidement rendu aux autorités turques avant d'être tué en prison en Turquie. Une autre, Fehriye Erdal, avait été arrêtée en 1999 puis assignée à résidence en Belgique, avant de disparaître.

M. Akkol s'était lui aussi enfui à l'étranger, avant de rentrer en Turquie pour commettre un autre attentat, selon les médias turcs.

Cité par le journal Habertürk, il a déclaré lors de l'audience de mercredi qu'il était revenu en Turquie "pour la justice, pour la justice du peuple".

Lors de son arrestation, il était en possession d'un lance-roquettes, d'une grenade, d'armes de poing et de faux papiers, selon les médias.

D'inspiration marxiste, le DHKP-C est un groupe radical interdit qui a commis de nombreux attentats sur le sol turc depuis les années 1970, notamment contre des personnalités représentant l'Etat turc, le capitalisme turc ou les intérêts américains.

La police turque est sur le qui-vive depuis l'été dernier et une série d'attentats attribués par les autorités au groupe jihadiste Etat islamique (EI) et aux rebelles kurdes.
(AFP, 6 avril 2016)

Nouvelle rafle dans les milieux proches de Fethullah Gülen

La police turque a interpellé mardi 68 personnes soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié devenu ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Les suspects, qui ont été placés en garde à vue, ont été interpellés au cours d'une vaste opération policière coordonnée menée dans 22 provinces différentes dans le cadre de sept enquêtes distinctes, a précisé Anatolie.

Au total, 120 personnes, parmi lesquelles se trouvent des hommes d'affaires, des professeurs et des responsables associatifs, sont visées par un mandat d'arrêt, a précisé l'agence, ajoutant que l'opération était toujours en cours.

Ancien allié de M. Erdogan, M. Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un puissant réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises baptisé Hizmet (Service, en turc), est devenu son "ennemi public numéro un" depuis un scandale de corruption de la fin 2013.

Le chef de l'Etat accuse depuis le prédicateur d'avoir mis en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les "gülenistes" nient.

Depuis maintenant trois ans, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts financiers.

Le mois dernier, le quotidien Zaman, considéré comme étant proche de l'imam Gülen, a été mis sous tutelle, provoquant l'inquiétude en Europe et aux Etats-Unis.

"A nos yeux, il n'y a aucune différence entre l'organisation parallèle (nom donné par le gouvernement à la mouvance "güleniste") et le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan). Tous deux sont des ennemis de l'Etat, des ennemis du peuples, des ennemis de la démocratie", a déclaré mardi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu devant son groupe parlementaire à Ankara.
(AFP, 5 avril 2016)

Erdogan veut déchoir ses opposants de leur nationalité turque
La copy carbon du général Kenan Evren...
Nous avons déjà connu cette perversité dans les années 80




Il y a 35 ans, après le coup d'état de 1980, Yilmaz Güney, Behice Boran, Gültekin Gazioğlu, Şanar Yurdatapan, Melike Demirağ, Cem Karaca, Mehmet Emin Bo­zarslan, Nihat Behram, Mahmut Baksı, Şah Turna, Fuat Saka, Demir Özlü, Yücel Top, Inci Tugsavul et moi-même, nous avons été déchus de la nationalité turque par Evren qui nous a qualifiés "dépourvus du sang turc".

Dogan Özgüden


Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a proposé mardi de déchoir les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en rébellion depuis 1984, de leur nationalité turque.

"Pour les mettre hors d'état de nuire, nous devons prendre toutes les mesures y compris de déchoir de leur nationalité les sympathisants de l'organisation terroriste (le PKK)", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant des avocats à Ankara.

"Ces gens ne méritent pas d'être nos concitoyens (...) nous ne sommes pas obligés de porter sur notre dos quiconque est engagé dans une trahison à l'égard de son Etat et son peuple", a-t-il martelé.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier et sonné le glas des pourparlers de paix engagés à l'automne 2012 par le gouvernement avec le PKK pour mettre un terme à une rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Les combats meurtriers entre les forces de sécurité turques et les rebelles ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps, tué des dizaines de civils et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Un groupe radical et dissident du PKK a perpétré en février et mars deux attentats à la voiture piégée qui ont fait plus d'une soixantaine de victimes à Ankara.

Ces derniers mois, M. Erdogan a multiplié les arrestations et les poursuites judiciaires contre les partisans de la cause kurde, avocats, intellectuels, journalistes ou élus, considérés comme des "complices" des "terroristes".

Ces mesures ont suscité de nombreuses critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger, parmi les détracteurs du chef de l'Etat turc, accusé de dérive autoritaire.

M. Erdogan a répété mardi sa volonté d'éradiquer le PKK et écarté toute possibilité de reprendre le dialogue avec eux. "Notre Etat n'a rien à gagner à parler avec les terroristes. Cette histoire est terminée", a-t-il tranché. (AFP, 5 avril 2016)

Erdoğan muhaliflerini vatandaşlıktan atacakmış

Hoş geldin Evren Paşa müsveddesi...
Biz bu kafayı daha 80'li yıllarda tanımıştık...

Bundan tam 35 yil önce, 1980 Darbesi'nden sonra Yilmaz Güney, Behice Boran, Gültekin Gazioğlu, Şanar Yurdatapan, Melike Demirağ, Cem Karaca, Mehmet Emin Bo­zarslan, Nihat Behram, Mahmut Baksı, Şah Turna, Fuat Saka, Demir Özlü, Yücel Top, İnci ve ben de dahil yüzlercemiz Cunta şefi Evren tarafından "kansızlar" diye suçlanarak vatan­daşlıktan atılmıştık.

Dogan Özgüden

Cumhurbaşkanı Recep Tayyip Erdoğan, "Terör örgütünün yandaşlarını vatandaşlıktan çıkarmak dahil tüm önlemleri almak durumundayız" dedi.

Cumhurbaşkanı Recep Tayyip Erdoğan, Avukatlar Günü etkinlikleri kapsamında avukatları kabulünde konuştu.

Erdoğan'ın konuşmasından satır başları şöyle:

Avukatlık bürosu adı altında teröristlere yardım eden sözde avukatların olduğunu biliyoruz. Bölücü terör örgütü temmuz ayında eylemlerine başladığında örgütün zekasını aşan bir planlamanın olduğunu gördüm.

ABD'de hayatta bir araya gelemeyecek olanları bir arada gördüm. Düşmanını bile arkasından vuran bir millet olmadık, göğüs göğüse çarpışan bir milletiz. Tarihimizde alçaklık yoktur.

Paralel yapı dünyanın her yerinde ülkemizin aleyhine çalışıyor.

Terör örgütünün güdümüne giren akademisyenlerin, memurların elinde bomba olan teröristlerden farkı yoktur.

Terör örgütünün yandaşlarını vatandaşlıktan çıkarmak dahil tüm önlemleri almak durumundayız. Bu vatana göz dikenler önce bin yıldır ödediğimiz bedellere baksın, adımını öyle atsın. Zira o son adımı olabilir.

Türkiye Cumhuriyeti'ne kem gözle bakan herkese milletim adına cumhurbaşkanı sıfatıyla meydan okuyorum.

Dokunulmazlıklarla ilgili yasal düzenlemede bir an önce mesafe alınmalı. Bunu geciktirmenin hiçbir anlamı yok. (AA, 5 Nisan 2016)

Cinq soldats et un policier tués dans le sud-est

Cinq soldats et un policier des forces spéciales ont été tués samedi dans un attentat à la bombe à Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, a rapporté l'agence Dogan.

Nusabayin est soumise au couvre-feu depuis la mi-mars, et es forces de l'ordre y mènent une opération d'envergure pour y combattre les activistes du PKK, qui selon les autorités y ont creusé des tranchées et dressé des barricades.

Jeudi, un attentat à Diyarbakir, principale ville à majorité kurde du sud-est, avait déjà tué sept policiers et blessé 27 personnes lorsqu'une voiture piégée a explosé au passage d'un bus de police.

Le responsable présumé de cet attentat a été arrêté samedi dans le quartier où l'explosion a eu lieu, selon la police.

L'attaque a été revendiquée par le HPG, aile militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), "en représailles aux attaques de l'armée turque au Kurdistan".

L'explosion avait été déclenchée à distance, alors que la plupart des attentats récents en Turquie sont des opérations suicide. Neuf autres suspects avaient déjà été arrêtés vendredi dans le cadre de l'enquête.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé cette semaine que 355 membres de forces de l'ordre avaient trouvé la mort dans les affrontements qui ont repris dans la région depuis l'été. Il a également affirmé que 5.359 membres du PKK avaient été tués, un bilan difficile à confirmer auprès d'autres sources.
(AFP, 2 avril 2016)

Un attentat à la voiture piégée tue 7 policiers à Diyarbakir

Sept policiers turcs ont été tués et au moins 27 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée jeudi à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie à majorité kurde, une attaque attribuée aux séparatistes kurdes.

Un véhicule bourré d'explosifs a explosé au passage d'un car de police près de la principale gare routière de la ville, a indiqué à l'AFP une source de sécurité de la région. Sur les 27 blessés, 14 sont des civils et 13 des policiers.

Cette attaque a eu lieu à la veille d'un rare déplacement dans la ville du Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui a prévu de rencontrer les habitants de Diyarbakir et d'évaluer les dégâts occasionnés par les combats.

De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux. Des images ont montré le car de police réduit à l'état de carcasse calcinée. Toutes les vitres d'un immeuble voisin de plusieurs étages ont été brisées, a constaté un correspondant de l'AFP.

S'exprimant à Washington, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé le bilan et
accusé les séparatistes kurdes.

"Nous ne pouvons plus tolérer ça. Les pays européens et les autres pays, j'espère peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", a déclaré le président turc lors d'un discours devant l'institution Brookings à Washington.

Les forces de sécurité turques mènent depuis plusieurs mois des opérations d'envergure contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs quartiers de cette ville et dans le sud-est anatolien en général, où le PKK a lancé un "soulèvement" dans les zones urbaines.

Le président Erdogan ne décolère pas en raison du soutien apporté par la coalition internationale contre l'Etat islamique menée par les Etats-Unis aux combattants kurdes de Syrie que la Turquie considère comme une branche syrienne du PKK.

Il a affirmé que les Kurdes étaient aussi dangereux que les combattants de l'EI.

La coalition internationale assiste les Unités de protection du peuple (YPG) --bras armé du Parti de l'union démocratique (PYD)-- dans la lutte contre le groupe jihadiste.

"YPG est un groupe terroriste. Un autre groupe combat Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR) donc ce sont de +bons terroristes+", a lancé le président turc. "C'est inacceptable pour nous. Ce sont des organisations qui sont des auxiliaires du PKK".

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédites d'attaques attribuées aux jihadistes ou liées à la reprise du conflit kurde.

La dernière, un attentat suicide attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique (EI), a frappé le coeur d'Istanbul le 19 mars sur l'avenue commerçante Istiklal, tuant quatre touristes étrangers et blessant une trentaine de personnes.

Cet attentat était survenu six jours après celui qui avait tué 35 personnes dans le centre d'Ankara et a été revendiqué par un groupe radical kurde proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier. Des affrontements opposent les forces de sécurité aux rebelles du PKK dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu.

Auparavant le théâtre de combats se situait dans les zones rurales, il s'est propagé aux villes.

Les affrontements ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps et tué des dizaines de civils qui ont été forcés à l'exode par dizaines de milliers.

Le président Erdogan a affiché à plusieurs reprises sa volonté de "détruire" le PKK, dont les bases arrières situées dans le nord de l'Irak sont régulièrement pilonnés par l'aviation turque.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par bon nombre de pays dont l'Union européenne et les Etats-Unis, a lancé une lutte armée contre les forces d'Ankara en 1984. Le conflit a depuis fait plus de 40.000 morts, dont la grande majorité des rebelles.

Dans un entretien il y a deux semaines dans le Times britannique, le chef militaire du PKK Cemil Bayik avait confirmé la radicalisation de la rébellion, promettant "des combats partout".

Par ailleurs deux enfants âgés de quatre et six ans ont été tués à Cizre, ville à majorité kurde, par des explosifs qu'ils avaient trouvés dans la rue.
(AFP, 31 mars 2016)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Finn Writer Taina Niemela to be Deported

Finn writer Taina Niemela residing in Van has been detained over “espionage activities” allegation. Niemela whose prosecution interrogation has been completed was decided to be deported.

According to the report of Burcu Karakaş from Diken, Niemela who is also a member of Finn Journalists Union was taken into custody by Anti-Terror Branch units on April 26 in Van on charges of “espionage activities” and “acting for PKK/KCK”. The writer was asked of why she lives in Van and what she knows about PKK, PYD, and KCK.

Niemela said she has been in Van for a year and writing a book, upon that she was asked the following question:

“You’ve stated that you’ve come on purpose of writing book. However, authorship can be practiced in other countries as well, why have you chosen our country and province of Van”.

Niemala stating she is writing a travel book has been sent to prosecution. The writer has been sent to Repatriation Center to be deported.

Attorney Kaçan: We are turning into North Korea

Niemala’s attorney Mahmut Kaçan drew attention to incoherence in the decision. Kaçan noting someone accused of espionage should be arrested said, “The effort to deport her shows that an unlawful justification is being generated”.

“We can say that we are on the way to turn into North Korea. There is no solid act or crime attributed to my client. A person accused of espionage is expected to get arrested. However, the effort to deport her shows that an unlawful justification is being generated”.

Earlier, Dutch journalist residing in Diyarbakır, Frederike Geerdink was deported on the ground of “terror propaganda”.

Four journalists denied in one month

Niemala is the fifth person who has been deported or entrance to Turkey denied.

Freelance journalist David Lepeska making reports for international media outlets such as the Guardian, Al Jazeera, Foreign Affairs was denied in Atatürk Airport on April 25 and sent back to Chicago.

Greek photo journalist Giorgos Moutafis working for Bild, Reuters, Time, Al Jazeera, Newsweek, and CNN wasn’t let in Turkey on April 23.

Sputnik General Directorate of Turkey, Tural Kerimov was denied entrance to Turkey on April 20. Kerimov’s press card and residence permit have also been seized.

ARD’s Cairo bureau executive Volker Schwenck was deported on April 19 by being handed a document named “Entry ban”.

Vice Prime Minister, Numan Kurtulmuş as to the matter had made the explanation that, “One of the journalists deported yesterday was in fact not an accredited journalist in Turkey. Security motives are being brought forward for each of these instances. Such decisions are being taken within frame of security motives”.
(BIA, April 29, 2016)

Deux journalistes condamnés pour avoir publié un dessin de Mahomet



Deux journalistes d'opposition turcs ont été condamnés jeudi pour avoir reproduit en 2015 un dessin de Mahomet à la Une de Charlie Hebdo, en solidarité avec la revue satirique française attaquée par des jihadistes, la dernière en série d'atteintes à la liberté de la presse en Turquie.

"Le tribunal (pénal d'Istanbul) leur a infligé une peine de prison de deux ans", a précisé leur avocat Bülent Utku, annonçant qu'il allait faire appel.

Les plaignants, de simples citoyens qui se sont dits offusqués par un "blasphème", ont crié "Allah Akbar" dans la salle d'audience à l'annonce du verdict, selon les médias locaux.

Hikmet Cetinkaya et Ceyda Karan, deux chroniqueurs de renom, avaient illustré leur éditorial du 14 janvier, dans l'édition papier du quotidien Cumhuriyet, de deux versions réduites de la Une du numéro publié par Charlie Hebdo après les attentats du 7 janvier contre le siège de l'hebdomadaire à Paris.

Cumhuriyet, farouche opposant du régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, était le seul journal du monde musulman, et l'une des cinq publications internationales, à avoir reproduit des extraits des caricatures publiées par Charlie Hebdo.

Une vraie prise de risque dans un pays à 99% musulman, dirigé depuis 2002 par l'AKP, le parti du président Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de museler la presse.

Dès le lendemain, la justice ouvrait une information judiciaire contre les deux éditorialistes et interdisait sur le web l'éditorial illustré.

Le dessin représente le prophète Mahomet la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts à Paris et décimé la rédaction de la revue satirique.

- "Grave provocation" -

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait alors qualifié la décision de Cumhuriyet de "grave provocation". Les deux journalistes étaient accusés "d'incitation à la haine" et "d'insultes aux valeurs religieuses".

"Que cette condamnation à deux ans d'emprisonnement soit un cadeau à nos fascistes libéraux", en référence aux tenants du pouvoir en Turquie, a lancé Mme Karan, l'une des deux condamnés, sur son compte Twitter après la décision des juges.

"Grand coup porté contre la liberté d'expression et de la presse", a dénoncé Cumhuriyet, l'un des plus anciens quotidiens de Turquie et fervent défenseur de la laïcité, sur son site internet.

Cumhuriyet est une institution en Turquie, mais aussi la bête noire de l'homme fort du pays. Le journal a fait l'objet ces dernières années de nombreux procès et a été la cible d'attentats. Plusieurs de ses journalistes ont été emprisonnés.

Son rédacteur en chef Can Dündar et son chef de bureau à Ankara Erdem Gül sont actuellement jugés pour espionnage après avoir passé trois mois en prison pour avoir diffusé un article faisant état de livraisons d'armes par les services secrets turcs à des rebelles islamistes en Syrie, ce que le régime turc dément.

Le régime turc est régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté d'expression et le climat de travail s'est considérablement dégradé pour les journalistes, menacé de poursuites judiciaires et de prison.

La Turquie a en outre interdit ces derniers temps à plusieurs journalistes étrangers d'entrer ou de travailler dans le pays.

Début avril, à la fin d'une visite de M. Erdogan à Washington, son homologue américain Barack Obama avait dénoncé "le chemin très inquiétant" pris par la Turquie en matière de liberté de la presse.

Le week-end dernier, c'est une journaliste néerlandaise d'origine turque, Ebru Umar, qui a été détenue pendant plusieurs heures à la police dans l'ouest de la Turquie pour avoir "insulté" M. Erdogan dans un éditorial et des tweets.

Elle est libre mais la justice l'a assignée à résidence dans sa ville de Kusadasi.
(AFP, 28 avril 2016)

Un universitaire britannique risque 5 ans de prison pour "propagande teroriste"

Le parquet d'Istanbul a requis de un à cinq ans de prison pour "propagande terroriste" en faveur de la rébellion kurde à l'encontre d'un universitaire britannique résidant depuis de nombreuses années dans la mégapole, ont rapporté les médias locaux.

Chris Stephenson qui réside depuis 25 ans en Turquie et qui enseigne à l'université Bilgi d'Istanbul, a été brièvement arrêté en mars devant le palais de justice d'Istanbul alors qu'il était venu apporter son soutien à trois universitaires turcs, arrêtés pour avoir signé une pétition accusant l'État de "massacre anti-kurdes" dans le sud-est du pays.

Le Britannique a ensuite été expulsé mais est retourné une semaine après en Turquie car il ne faisait pas l'objet d'une interdiction d'entrée sur le territoire.

Des procureurs ont élaboré à son encontre un acte d'accusation qui lui reproche d'avoir fait une "propagande terroriste" pour la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisaiton terroriste selon bon nombre de pays, indiqué l'agence de presse Dogan.

La date de l'ouverture de son procès n'a pas encore été fixée.

Selon les procureurs M. Stephenson était en possession de tracts pro-PKK lorsqu'il a été interpellé le 15 mars.

L'universitaire a pour sa part affirmé que la police avait retrouvé dans son sac une invitation pour les célébrations du nouvel an kurde, le Newroz, célébré les 21 mars.

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en raison d'une série d'attaques liées au conflit kurde ou attribuées au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Le régime islamo-conservateur turc du président Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de museler la presse, a promis d'intensifier la lutte contre les militants kurdes.
(AFP, 29 avril 2016)

Detained Dutch Journalist Umar Goes Out of Citizenship of Turkey

Dutch columnist Ebru Umar detained on charge of “insulting President” has taken decision to go out of citizenship of Turkey.

Umar going live on Radio Holland via phone said she wants to “get rid of citizenship of Turkey”.

Umar who stated that single citizenship is wiser directly had citizenship of Turkey since her parents were of Turkey origin.

Detention over insulting President

Metro daily columnist Umar was detained on April 23 on her visit to Kuşadası district over insulting President Recep Tayyip Erdoğan. Umar was complained to Aydın Governorship and Kuşadası police by a user over her social media sharings.

Umar released on condition of judicial control will not be able to leave Turkey for at least another week.

Detention of the journalist has sparked criticism in social media as well.
(BIA, April 29, 2016)

Sale temps pour les journalistes étrangers en Turquie

L'an dernier, Hasnain Kazim, correspondant en Turquie de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, demande le renouvellement de sa carte de presse turque, une formalité d'habitude. Mais sans réponse pendant trois mois et ne pouvant travailler, il est contraint de quitter le pays.

Embûches administratives, refoulements à l'arrivée ou, au contraire, interdictions de quitter le territoire : nombre de reporters et d'ONG soulignent les conditions de travail de plus en plus difficiles pour les journalistes étrangers en Turquie.

Refuser la carte de presse turque aux correspondants permet d'envoyer "un avertissement clair aux journalistes pour qu'ils fassent attention à ce qu'ils écrivent", estime M. Kazim, joint par téléphone à Vienne, où il travaille désormais.

"On m'a dit d'attendre, que mon dossier était à l'étude", raconte-t-il, "je ne pouvais plus me déplacer là où il faut une carte de presse". En mars, il fait sa valise, trois ans après son arrivée en Turquie. "D'une façon subtile, on m'a poussé hors du pays", dit-il.

La carte de presse turque, aussi connue sous le nom de "carte jaune" pour sa couleur, est indispensable pour accéder aux divers événements officiels. Sans elle, impossible également de se rendre dans des camps de réfugiés ou à la frontière syrienne, où il faut en plus une autorisation spéciale.

Un responsable gouvernemental a assuré à l'AFP que les éventuels retards dans la délivrance des visas et accréditations étaient dus à un nombre record de demandes. "Il n'y a pas de liste noire. Les gens qui passent par les voies légales ne rencontrent aucun problème", a-t-il déclaré sous couvert d'anonymat.

M. Kazim avait déjà quitté le pays une première fois en 2014 après avoir reçu des menaces de mort pour un article écrit à la suite de la pire catastrophe industrielle du pays dans la mine de Soma (ouest) le 13 mai (301 morts). Il y avait cité un mineur qui insultait M. Erdogan.

"La situation était déjà mauvaise pour les journalistes locaux, maintenant les choses empirent pour les journalistes étrangers", déplore-t-il.

- 'Espionnage' -

La Fédération européenne des journaliste (FEJ) s'est dite la semaine dernière "extrêmement préoccupée" par la dégradation des conditions pour les correspondants étrangers, déplorant l'attitude "inacceptable" de la Turquie, pays officiellement candidat à l'Union européenne et qui pointe à la 151e place sur 180 au dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).

Le président Recep Tayyip Erdogan est accusé par ses détracteurs de vouloir museler toute voix dissidente en Turquie au prix d'atteintes aux libertés d'expression et de la presse. Les procès pour "injure" envers le chef de l'Etat se sont multipliés, avec près de 2.000 procédures judiciaires visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

Une journaliste néerlandaise d'origine turque, Ebru Umar, a passé plusieurs heures en détention dimanche pour des tweets jugés insultants envers M. Erdogan. Remise en liberté, elle n'a pas le droit de quitter le territoire.

La semaine dernière, le chef du bureau de l'agence de presse russe Sputnik en Turquie, Tural Kerimov, a été refoulé à son arrivée à Istanbul et Volker Schwenck, correspondant au Caire de la chaîne allemande ARD, a été placé en détention, puis expulsé.

Le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a évoqué lundi des "raisons de sécurité" sans élaborer. Peu avant, un journaliste américain, David Lepeska, était brièvement détenu à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, puis expulsé vers Chicago sans explications.

"Il sera bientôt plus facile de compter les journalistes étrangers autorisés à entrer en Turquie que ceux qui sont refoulés", s'est alarmée l'ONG Reporters sans frontières (RSF).

Les ONG reprochent aux dirigeants européens de fermer l'oeil sur ces violations afin de garder la Turquie à bord d'un accord controversé visant à stopper l'afflux de migrants vers l'UE qu'Ankara menace de ne plus respecter.

Dans une lettre adressée à Angela Merkel vendredi, Can Dündar, un journaliste turc qui risque la prison à vie pour "espionnage" et "tentative de coup d'Etat", interpelle la chancelière allemande : "Il y a une bataille entre les démocrates et les autocrates en Turquie", écrit-il. "Allez-vous prétendre encore une fois qu'il n'y a pas de répression ici ?"
(AFP, 26 avril 2016)

Le journaliste Can Dündar condamné pour "insulte" à Erdogan

Le rédacteur en chef d'un quotidien d'opposition turc, Can Dündar, a été condamné lundi à 9.000 euros d'amende pour "insulte" au président Erdogan dans une série d'articles sur un scandale de corruption visant l'actuel président en 2013.

Annonçant lui-même la nouvelle sur Twitter, M. Dündar, qui risque la prison à vie pour "espionnage" dans une autre affaire, a déclaré: "Si révéler la vérité est un crime, alors nous continuerons d'en commettre".

Il a été condamné à 28.650 livres turques (près de 9.000 euros) pour avoir écrit plusieurs articles et chroniques sur une rocambolesque affaire de corruption qui a éclaboussé en décembre 2013 M. Erdogan, alors Premier ministre, et son proche entourage, dont son fils Bilal et son actuel ministre des Transports.

Le journaliste avait notamment interviewé l'un des procureurs en charge de l'enquête, suscitant l'ire de M. Erdogan, qui s'était porté partie civile. M. Dündar était poursuivi pour "insulte" et "violation du secret de l'instruction", mais a été reconnu non coupable de ce dernier chef d'accusation.

Voyant derrière l'affaire de corruption la main du prédicateur Fethullah Gülen, un ancien allié de M. Erdogan accusé d'avoir mis en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire.

"A vrai dire, je pense n'avoir commis aucun crime dans cette histoire", a déclaré M. Dündar devant le tribunal, cité par son quotidien Cumhuriyet. "Je maintiens tout ce que j'ai écrit", a-t-il ajouté.

L'avocat du journaliste a annoncé qu'il ferait appel.

M. Dündar et l'un de ses collègues risquent la prison à vie dans un autre procès en cours. Ils sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat et de tentative de coup d'Etat pour avoir diffusé en 2014 un article et une vidéo faisant état de livraisons d'armes par les services secrets turcs à des rebelles islamistes en Syrie.
(AFP, 25 avril 2016)

L'appartement d'une journaliste néerlandaise interpellée en Turquie cambriolé

L'appartement à Amsterdam de la journaliste néerlandaise d'origine turque Ebru Umar, détenue plusieurs heures par la police en Turquie pendant le week-end, a été cambriolé, a-t-elle affirmé à plusieurs médias néerlandais, qualifiant le vol "d'intimidation pure".

"Mon voisin m'a appelé ce matin pour me dire que mon appartement a été cambriolé avec beaucoup de violence", a-t-elle déclaré à l'agence de presse néerlandaise ANP.

Elle a qualifié le cambriolage de "pure tentative d'intimidation et de provocation".

Au quotidien Metro, avec lequel elle collabore, elle a ajouté : "la porte d'entrée a été forcée, mon ancien ordinateur a été emporté".

La police d'Amsterdam n'était pas joignable dans l'immédiat pour confirmer le cambriolage.

Ebru Umar, athée et féministe connue, avait été interpellée pour avoir insulté le président turc Recep Tayyip Erdogan, dans la nuit de samedi à dimanche chez elle à Kusadasi, une petite station balnéaire dans l'ouest de la Turquie.

Mme Umar, âgée de 45 ans, a été libérée ensuite, mais elle a confirmé sur son compte Twitter qu'elle ne pouvait quitter le pays, et devrait se représenter à la police dans quelques jours.

Ebru Umar avait récemment rédigé une chronique très critique de l'homme fort de Turquie dans le quotidien néerlandais Metro.

Dans cet article, elle citait notamment, à l'appui de ses accusations contre M. Erdogan, un courriel envoyé par le consulat général turc de Rotterdam aux Turcs habitant cette région qui leur demandait de lui signaler toute insulte exprimée sur les réseaux sociaux à l'encontre du chef de l'Etat turc. Ce courriel avait provoqué une controverse. Le consulat avait par la suite parlé d'un "malentendu".

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.

Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des cas à des peines de prison avec sursis, mais une femme a été condamnée le 20 janvier à onze mois de prison ferme pour un geste obscène à l'encontre de M. Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014.
(AFP, 25 avril 2016)

Une journaliste néerlandaise interpellée pour "insulte" à Erdogan relachée

Une journaliste néerlandaise d'origine turque, Ebru Umar, a été détenue plusieurs heures par la police après avoir été interpellée dans la nuit de samedi à dimanche à son domicile de Kusadasi (ouest de la Turquie), pour avoir insulté le président turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-elle indiqué sur son compte Twitter.

La journaliste s'est dite "libre mais interdite de quitter le territoire" turc.

Ebru Umar, athée et féministe connue, a expliqué qu'elle avait été tirée du lit samedi soir chez elle à Kusadasi, une petite station balnéaire dans l'ouest de la Turquie.

"Deux hommes ont frappé à ma porte, et m'ont dit que je devais aller avec eux, à cause de deux tweets", a-t-elle raconté à la chaîne néerlandaise NOS.

Elle a passé la nuit au poste de police "à discuter politique et de la situation en Turquie" , a-t-elle ajouté.

Umar, âgée de 45 ans, a été libérée ensuite, mais elle a confirmé qu'elle ne pouvait quitter le pays, et devrait se représenter à la police dans quelques jours.

Elle a confié qu'elle aurait dû partir pour les Pays-Bas dimanche, mais qu'elle ne pourrait donc sortir du pays dans l'immédiat.

Le ministre néerlandais des Affaires Etrangères, Bert Koenders, a déclaré dimanche être "soulagé" par sa libération.

Il a ajouté qu'il avait contacté son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, pour exprimer son "regret" sur cette affaire.

"Un pays qui est candidat à l'adhésion à l'Union européenne, devrait continuer à promouvoir la liberté de la presse et la liberté d'expression", a-t-il insisté.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a également téléphoné à son homologue, Ahmet Davuoglu pour exprimer son inquiétude.

Les autorités turques interrogées par l'AFP n'ont pas souhaité faire de commentaires.

Ebru Umar avait récemment rédigé une chronique très critique de l'homme fort de Turquie dans le quotidien néerlandais Metro.

Dans cet article, elle citait notamment, à l'appui de ses accusations contre M. Erdogan, un courriel envoyé par le consulat général turc de Rotterdam aux Turcs habitant cette région qui leur demandait de lui signaler toute insulte exprimée sur les réseaux sociaux à l'encontre du chef de l'Etat turc. Ce courriel avait provoqué une controverse. Le consulat avait par la suite parlé d'un "malentendu".

M. Rutte s'était dit "étonné" de cette démarche "étrange", demandant des explications à Ankara.

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.

Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des cas à des peines de prison avec sursis, mais une femme a été condamnée le 20 janvier à onze mois de prison ferme pour un geste obscène à l'encontre de M. Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014.
(AFP, 24 avril 2016)

Un photographe du quotidien allemand Bild refoulé de Turquie


Le quotidien le plus lu d'Allemagne a affirmé dimanche qu'un de ses photographes avait été refoulé de Turquie peu après la visite de la chancelière allemande Angela Merkel dans le pays samedi.

Le photographe grec Giorgos Moutafis, collaborateur de Bild, qui se rendait en Libye via la Turquie, a été refoulé lors de son étape à l'aéroport d'Istanbul samedi soir et renvoyé par le premier avion dimanche matin, relate le journal dans son édition en ligne.

M. Moutafis s'est vu expliquer être sur une liste de personnes ne pouvant entrer en Turquie, sans autre détail.

L'incident est intervenu peu après la visite par Angela Merkel d'un camp de réfugiés en Turquie le même jour. La chancelière était venue tenter d'apaiser les tensions entre Ankara et l'Europe, au moment où la Turquie menace de ne pas respecter l'accord qui doit faire du pays un sas de gestion des flux de migrants.

Mme Merkel a expliqué samedi lors de sa visite "avoir toujours souligné" l'importance de la liberté de la presse, quelques jours après s'être inquiété du renvoi d'un autre journaliste allemand, correspondant de la chaîne publique allemande ARD, lors de son arrivée à l'aéroport d'Istanbul. Il souhaitait se rendre à la frontière avec la Syrie.

La chancelière est sous le feu des critiques en Allemagne, après que Berlin a récemment autorisé la demande de poursuites pénales d'Ankara contre un humoriste ayant traité le président turc de zoophile.
(AFP, 24 avril 2016)

Merkel admet avoir fait une "erreur" en commentant la satire contre Erdogan

La chancelière Angela Merkel a estimé vendredi avoir commis une "erreur" dans son premier commentaire sur le poème satirique contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu'elle avait qualifié de "sciemment insultant".

S'exprimant à l'issue d'une rencontre avec les représentants des Etats régionaux à Berlin, la chancelière a cependant considéré qu'il est "toujours aussi juste" d'autoriser les poursuites voulues par Ankara à l'encontre de l'humoriste Jan Böhmermann, auteur de la satire en question.

Elle ne s'est livrée à une auto-critique que de sa première réaction à ce sketch. Citant Mme Merkel, son porte-parole Steffen Seibert avait dans un premier temps dénoncé un texte "sciemment insultant" après une conversation entre la chancelière et son homologue turc Ahmet Davotoglu.

Elle a regretté que ce commentaire ait pu être vu comme une "appréciation personnelle". "Avec le recul, c'était une erreur", a estimé Mme Merkel, jugeant en outre que ce commentaire avait pu donner l'impression que "la liberté d'opinion n'était plus importante, que la liberté de la presse n'était plus importante".

L'humoriste Jan Böhmermann, qui se plaît à commenter de manière provocatrice l'actualité, avait signé le 31 mars un texte, lu en direct sur la chaîne de télévision publique ZDF, dans lequel il traitait Recep Tayyip Erdogan de pédophile et de zoophile.

En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.
(AFP, 22 avril 2016)

Des universitaires jugés pour "propagande terroriste" libérés

Quatre universitaires turcs qui comparaissaient vendredi pour "propagande terroriste" après avoir signé une pétition ont été remis en liberté, mais leur procès pourrait continuer sur la base de nouvelles accusations, a indiqué à l'AFP une avocate présente à l'audience.

Les quatre intellectuels n'ont pas été acquittés, mais libérés dans l'attente de possibles poursuites "selon l'article 301 du code pénal turc" relatif aux insultes envers la Turquie, l'identité turque et les institutions turques, ce qui nécessite l'aval du ministre de la Justice, a ajouté Benan Molu, avocate au barreau d'Istanbul.

La prochaine audience est fixée au 27 septembre, a indiqué Me Molu.

Détenus depuis le mois dernier, les universitaires comparaissaient pour "propagande terroriste" pour avoir lu en public et signé une pétition dénonçant des "massacres" imputés aux forces de sécurité turques pendant des opérations contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes sous couvre-feu.

Hasard du calendrier judiciaire, la troisième audience du procès à huis clos de deux journalistes du quotidien Cumhuriyet accusés d'"espionnage", Can Dündar et Erdem Gül, s'est déroulée juste avant celle des universitaires dans le même palais de justice d'Istanbul.

"Nous n'avons pas réussi à étouffer la voix de notre conscience", avait déclaré au tribunal l'un des universitaires, Muzaffer Kaya, cité par l'agence de presse Dogan. "Vous pouvez trouver notre pétition ridicule, mais vous ne pourrez jamais dire que nous faisons de la propagande terroriste. (...) Je demande mon acquittement".

Au moins 500 personnes, dont de nombreux universitaires, s'étaient rassemblées devant le bâtiment, a rapporté un journaliste de l'AFP, aux cris de "Liberté à nos stylos" et "Fiers de nos universitaires".

- 'Regrettez-vous d'avoir signé ?' -

En janvier, plus de 1.200 intellectuels turcs et étrangers avaient signé cette pétition, suscitant la fureur du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui avait promis que les pétitionnaires paieraient le "prix" de leur "trahison".

Dans la foulée, des procédures judiciaires avaient été déclenchées dans toute la Turquie et une vingtaine d'universitaires placés en garde à vue, ravivant dans ce pays comme à l'étranger les critiques sur les atteintes à la liberté d'expression sous M. Erdogan.

De nombreux universitaires ayant signé la pétition affirment avoir été limogés. Meral Camci, jugée vendredi, dit ainsi avoir perdu son poste à l'université Yeni Yüzyil en février.

"Les signataires sont appelés par des comités d'université et on leur pose des questions du genre (...) +pensez-vous que le PKK est une organisation terroriste ?+", a témoigné Teoman Pamukçu, professeur de université Technique du Moyen Orient d'Ankara et signataire de la pétition.

Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit à nouveau depuis des mois au rythme des combats meurtriers et quotidiens entre les forces de sécurité turques et les rebelles.

- 'Leur plan a volé en éclats' -

Le procès à huis clos de deux journalistes de Cumhuriyet s'est poursuivi avec une troisième audience vendredi. Can Dündar, son rédacteur en chef, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat et de tentative de coup d'Etat et risquent la prison à vie.

Au cours de cette audience, le tribunal a rejeté la demande de l'accusation qui voulait fusionner le dossier des journalistes avec une affaire d'écoutes massives impliquant d'anciens magistrats et des membres des services de renseignement soupçonnés d'être proches du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire de M. Erdogan.

"Leur plan a volé en éclats. Nous sommes des journalistes et n'avons rien à voir avec cette affaire (...) Je pense que nous avons fait un pas de plus vers l'acquittement", s'est félicité à la sortie du tribunal M. Dündar. La prochaine audience de leur procès est prévue le 6 mai.

Le procès de ces deux journalistes reconnus, qui avaient fait état de livraisons d'armes par les services secrets turcs à des rebelles islamistes en Syrie, est devenu pour nombre d'ONG et d'opposants à M. Erdogan le symbole d'une liberté de la presse menacée.

La Turquie pointe à la 151e place sur 180 au dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.
(AFP, 22 avril 2016)

Foreign press correspondents increasingly banned from Turkey

The European Federation of Journalists (EFJ) has today condemned the entry ban imposed by Turkish authorities against Russian journalist Tural Kerimov, the Turkey bureau chief for Sputnik news agency, who “was stopped by a border control officer who said the journalist was flagged as persona non grata by the Turkish authorities”. Turkish authorities seized Kerimov’s press card as well as his residence permit before sending him back to Russia.

Russian Union of Journalists (RUJ, EFJ affiliate) has immediately condemned Kerimov being deported from Turkey. RUJ Secretary General and EFJ Vice-President, Nadezda Azhgikhina, made the following statement:

“The rights of the journalists in Turkey is an issue which had been concerning international organizations seriously for a long time. The recent incidents, meaning the deportation of the Russian journalist [Kerimov] and the access denial for the Russian news site [Sputnik Turkey] is a clear violation of international norms”.

The entry ban against Sputnik’s Turkey bureau chief comes a week after Turkish Telecommunications Authority (TIB) shut down Sputnik agency’s Turkish-language website citing “administrative measures”.

Yesterday (19/04/2016), Turkish border officials applied a similar entry ban to the German journalist Volker Schwenk, the Cairo correspondent of Germany’s ARD TV. The DJV (Deutscher Journalisten-Verband) and Dju in ver.di (Deutsche Journalistinnen und Journalisten Union in ver.di) (EFJ affiliates in Germany) called on the Turkish authorities to immediately release Mr Schwenck and let him freely conduct his work. “The actions of the authorities against Volker Schwenck is pure harassment and is completely unjustifiable”, said DVJ President Frank Überall. “The way the Turkish administration prohibits the work of the press is totally unacceptable. The ARD-correspondent must freely exercise and can get unhindered access to his destination without delay”, addedCornelia Hass, Managing Director of Dju in ver.di.

The European Federation of Journalists (EFJ) is extremely worried about the ongoing negative trends in Turkey targeting foreign press correspondents. “During the last six months, we have recorded at least 10 cases of grave violations against foreign press correspondents in Turkey or willing to enter the country to report about the situation. The free access to information in Turkey is seriously blocked which is unacceptable for a country candidate to the EU”, said EFJ. The new cases of violations will be reported to Council of Europe’s platform for the protection and safety of journalists and to the Mapping Media Freedom project supported by the European Commission.(EFJ, 22 April 2016)

Honte à Merkel qui autorise les poursuites voulues par Ankara

Berlin a autorisé vendredi la demande de poursuites pénales d'Ankara contre
le satiriste Jan Böhmermann, une affaire qui empoisonne les relations avec la Turquie, partenaire crucial pour juguler l'afflux des migrants en Europe.

Côté pile, la chancelière Angela Merkel a elle-même annoncé après une semaine de tractations son "autorisation" pour que le parquet engage une procédure contre le satiriste Jan Böhmermann pour "insulte à un représentant d'un Etat étranger" (art. 103 du code pénal), délit passible de trois ans de prison et qualifié par certains de crime anachronique de "lèse-majesté".

Côté face, elle a jugé l'article en question obsolète et promis sa suppression en 2018.

Semblant devancer les critiques, Mme Merkel a tenu à souligner qu'autoriser cette procédure ne signifiait pas que le comédien était coupable ni que les limites de la liberté d'expression avait été atteintes.

"Donner (cette) autorisation (...) n'est pas une condamnation a priori des personnes concernées ni une décision sur les limites des libertés", a-t-elle dit, assurant que la justice aura "le dernier mot".

Le ministre turc de l'Economie, Mustafa Elitas, interrogé par une chaîne d'information, a lui salué une "bonne décision". "Une insulte contre un président de la République, un représentant de l'Etat, est une insulte contre l'Etat tout entier", a-t-il dit.

- Critiquée de toutes parts -

Engager la procédure de l'article 103 nécessitait une demande officielle turque et le blanc-seing du gouvernement allemand. Désormais le parquet devra trancher s'il y a lieu de poursuivre le comique.

Les critiques ne se sont cependant pas fait attendre, d'autant que le président Recep Tayyip Erdogan a déposé une autre plainte pour injure en tant que simple personne privée, une procédure qui ne nécessite aucune autorisation particulière.

La question oppose en particulier Angela Merkel à ses partenaires sociaux-démocrates. Les ministres des Affaires étrangères et de la Justice, Frank-Walter Steinmeier et Heiko Maas, ont ainsi dans une déclaration commune souligné leur désaccord.

"Dans le conflit opposant satire dans les médias et protection de l'honneur d'un individu, la retenue du gouvernement est particulièrement nécessaire", ont-ils dit.

L'association des journalistes allemands (DJV) a elle dénoncé une décision "absurde" qui envoie "le mauvais signal" alors qu'Ankara est accusé de dérive autoritaire.

Même le chef de la communauté turque d'Allemagne Gökay Sofuoglu a jugé dans un quotidien berlinois que Mme Merkel avait pris "la mauvaise décision", M. Erdogan ayant aussi engagé une procédure en tant que personne privée.

Pour l'opposition, la chancelière a cédé sur les valeurs démocratiques pour préserver ses relations avec la Turquie, partenaire essentiel de l'UE dans la crise migratoire.

La députée d'extrême gauche Sahra Wagenknecht a jugé que "Merkel se soumet au despote turc Erdogan et sacrifie la liberté de la presse" et un représentant du parti populiste AfD a estimé que la chancelière "s'est agenouillée" devant le président turc.

Le quotidien populaire Bild a jugé qu'Angela Merkel se plaçait "dans la main d'Erdogan" alors que le Süddeutsche Zeitung et le Spiegel, à l'inverse, ont estimé qu'elle ne faisait que respecter "l'Etat de droit".

- Menace d'Erdogan -

Ankara avait réclamé la semaine dernière à Berlin de permettre ces poursuites contre Jan Böhmermann qui, dans un poème diffusé début avril par la chaîne publique ZDF NEO, avait notamment traité M. Erdogan de zoophile et de pédophile.

Le comique avait expliqué à l'antenne savoir qu'il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise afin de démontrer par l'absurde combien Ankara avait eu tort de s'attaquer à une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la dérive autoritaire en Turquie.

Sa chaîne a jugé que le texte n'était pas du meilleur goût sans pour autant être "pénalement répréhensible".

Cette affaire empoisonne les relations germano-turques, à l'heure où Ankara et les Européens s'efforcent de maintenir à flot l'accord selon lequel la Turquie accepte de reprendre tous les migrants rejoignant la Grèce clandestinement.

De nombreux médias ont accusé Mme Merkel de vouloir ménager M. Erdogan, d'autant qu'il a menacé de rompre l'accord si l'UE ne supprimait pas le régime des visas imposé aux ressortissants turcs en juin.
(AFP, 15 avril 2016)

Özgüden: Sputnik shutdown in Turkey is disgusting

The blocking of Russian news website Sputnik is yet another move by Ankara that raises further concerns about the freedom of expression in Turkey, which already has a bad human rights reputation, international activists say.

"This blocking is only the latest in a series of issues that I have voiced over the years with regard to freedom of expression on the internet in Turkey," the Organization for Security and Cooperation in Europe’s (OSCE) representative on freedom of the media, Dunja Mijatovic, said in a statement.

The 5651 law is at the root of the problems, the OSCE said, calling on Ankara to reform it.

"Blocking websites is a highly-disproportionate measure. It impedes on the public's right to access information on the internet and negatively impacts media pluralism and free expression," Mijatovic said.

Dogan Özgüden, chief editor of Info-Turk, a non-government information center, described the decision to block Sputnik as “disgusting.”

“As one of the eldest journalists of Turkey, I express my entire solidarity with the website Sputnik and its journalists,” Özgüden said. “It is not astonishing to see Sputnik forbidden in Turkey while many Turkish newspapers and journalists undergo a savage repression when they come against Erdogan’s archaic Islamist orientation.”


Russia’s political relations with Turkey might have influenced the decision of Turkish authorities to block Sputnik in national domain, Reporters Without Borders Turkey Representative Erol Önderoğlu told RT.

“It's a bad idea to mix media freedom with politics,” he added. (Sputnik, April 15, 2016)

ÖGC Petition: We All Need Freedom of Expression

Free Journalists Community (ÖGC) has launched petition for the imprisoned journalists.

The petition started on change.org has addressed the Ministry of Justice. It reminded violations of freedom of the press and expression in Turkey.

“We all need freedom of expression”

“Today, the journalists adopting letting people know the news at the cost of their lives as a principle are under pressure. The government and those who are close to it have been systematically pressuring journalists. Any journalist not sharing their ideas was pointed as a target.

“Until now, a large number of journalists have been arrested on baseless allegations such as ‘[illegal] organization membership’, ‘[illegal] organization propaganda’, ‘insulting the President’, ‘state secret’, ‘violation of confidentiality’, ‘pointing state officers as a target’, and ‘espionage’. Because of this picture, Turkey is regressing on World Press Freedom ranking”.

The petition saying “We all need freedom of expression” asked for the obstacles before freedom of the press and expression to be removed.

Please click here to join the petition.
(BIA, April 15, 2016)

#RaiseYourPenForFreedom Campaign for Arrested Academics

Four academics, two journalists will stand trial in two hearing rooms in İstanbul Courthouse on April 22. The campaign  #RaiseYourPenForFreedom has been launched for solidarity.

Those who take photos with their pencils share them with the hashtag #KalemlereÖzgürlük /  #RaiseYourPenForFreedom within the scope of the campaign. Noam Chomsk is also among the supporters.

Four journalists, two journalists to be tried

Four academics Assist. Prof. Dr. Esra Mungan, Assist. Prof. Dr. Meral Camcı, Assist. Prof. Dr. Muzaffer Kaya, and Assoc. Prof. Dr. Kıvanç Ersoy being tried over “terror propaganda” for signing the declaration entitled “We will not be a party to this crime” will appear before judge for the first time.

Hearing of the trial of Cumhuriyet daily’s Editor-in-Chief Can Dündar and its Ankara representative, Erdem Gül whom are being tried over the report on National Intelligence Agency (MİT) trucks will continue.

“Metris University” sustains to launch campaigns against the arrests

“Metris University” formation founded to support the arrested academics goes on launching campaigns in protest of the arrests.

For the hearings to be held on April 22, they are calling for the “Grand Justice Feast organized by Metris University Faculty of Law”.
(BIA, April 14, 2016)

La satire anti-Erdogan légale selon la ZDF, son diffuseur

La télévision publique ZDF mise en cause pour avoir diffusé un poème satirique insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est défendue jeudi, jugeant cette satire légale même si elle ne correspond pas aux "exigences de qualité" de la chaîne.

Dans un communiqué, la ZDF explique avoir présenté ses arguments juridiques au parquet de Mayence qui a été saisi de la plainte de M. Erdogan contre l'humoriste Jan Böhmermann, l'auteur de ce poème dans lequel il traite le président turc de pédophile et de zoophile.

"Les frontières de ce qui est pénalement répréhensible n'ont pas été franchies", estime la chaîne. "Dans le cadre de débats qui intéressent l'opinion publique, poursuit-elle, la liberté de satire, garantie par la Constitution, implique également l'utilisation de moyens stylistiques grossiers, indépendamment des considérations de goût personnelles ou générales".

La ZDF explique par ailleurs qu'elle avait décidé de ne plus mettre à disposition la séquence au lendemain de sa diffusion car "le passage ne correspondait pas aux exigences de qualité et aux standards de la ZDF" mais, a-t-elle insisté, cela n'avait rien à voir avec une appréciation de la séquence au regard de la loi pénale.

Dans ce poème ouvertement insultant, Jan Böhmermann, qui avait expliqué à l'antenne savoir qu'il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise, entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

Le gouvernement allemand est en train d'examiner la demande de poursuites pénales officiellement formulée par Ankara.

Une décision sera prise dans "les prochains jours", a déclaré Mme Merkel qui a rappelé cette semaine l'importance de la liberté d'expression, après avoir été accusée de ne pas vouloir brusquer la Turquie, considérée par Berlin comme un partenaire incontournable afin de résoudre la crise des réfugiés.
(AFP, 14 avril 2016)

Le journaliste syrien blessé par l'EI en Turquie décède de ses blessures

Un journaliste syrien qui avait été grièvement blessé par balle dimanche par un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le sud de la Turquie, est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures, ont rapporté des militants.

L'EI a revendiqué l'attaque quelques heures avant le décès du journaliste Mohammed Zaher al-Shurqat, selon l'agence Aamaq liée à l'organisation ultraradicale.

Les militants syriens Assaad al-Achi et Ibrahim al-Idelbi, tous deux résidant à Gaziantep, ont confirmé la mort du journaliste, qui avait été touché à la tête par un tireur masqué à dans la ville de Gaziantep. Il travaillait pour la chaîne Aleppo Today TV opposée à l'EI.

"C'est une menace à tous les libres penseurs qui vivent en Turquie et combattent l'extrémisme", a confié à l'AFP M. Idelbi.

Beaucoup de journalistes, activistes et figures de l'opposition syrienne qui ont fui la guerre en Syrie ont fait de Gaziantep une base pour couvrir le conflit. Mais cette ville de Turquie est devenue au fil des années une zone dangereuse.

Fin décembre, le réalisateur et opposant syrien ouvertement hostile à l'EI Naji Jerf avait été assassiné en plein coeur de Gaziantep.

Fin octobre, deux jeunes militants syriens avaient été découverts décapités dans la ville de Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie, des meurtres revendiqués par l'EI quelques jours plus tard.
(AFP, 12 avril 2016)

Merkel insiste sur l'importance de la liberté d'expression

La chancelière allemande Angela Merkel a souligné mardi l'importance de la liberté d'expression en Allemagne, alors que son gouvernement doit trancher sur une demande de poursuites pénales de la Turquie après une satire télévisée insultante visant le président turc.

"Nous avons les valeurs fondamentales de notre loi fondamentale dont l'article 5 sur la liberté d'opinion, académique et artistique", a-t-elle dit, interrogée sur la polémique provoquée par un poème satirique lu à la télévision publique et traitant Recep Tayyip Erdogan de pédophile et de zoophile.

Elle a par ailleurs confirmé que son gouvernement étudiait la demande de poursuites pénales d'Ankara et qu'une décision serait prise dans "les prochaines jours".

Mme Merkel a souligné que cette décision sera prise indépendamment des enjeux de la coopération avec la Turquie pour limiter l'afflux des migrants en Europe, certains médias estimant que la chancelière était dans une position inconfortable car craignant, selon eux, un chantage d'Ankara.

"Je pense qu'il est dans l'intérêt de la Turquie et de l'Union européenne et donc aussi de l'Allemagne de trouver une solution politique, que les mouvements de réfugiés entrent dans un cadre légal", a-t-elle relevé.

"Mais tout cela n'a rien à voir avec le fait que les droits fondamentaux sont en vigueur en Allemagne, notamment l'article 5, les libertés de la presse, d'opinion et académique. Ce sont (des sujets) complètement découplés", a-t-elle insisté.

Le parquet allemand a ouvert une enquête préliminaire visant le satiriste Jan Böhmermann mais la loi allemande pose une double condition pour poursuivre les "insultes" visant le représentant d'un Etat étranger, un délit passible de trois ans de prison : le pays concerné doit les réclamer et le gouvernement allemand doit les autoriser, avant de laisser le parquet compétent trancher.

Une vingtaine de plaintes de personnes privées ont par ailleurs été déposées.

La police allemande a de son côté annoncé avoir placé le domicile de M. Böhmermann sous protection policière, sans pour autant faire part de l'existence d'une menace précise à son encontre. "Par précaution, un véhicule de police a été posté devant sa maison" à Cologne, a indiqué un porte-parole des forces de l'ordre à l'AFP.

Par ailleurs, la chaîne publique ZDF NEO et le satiriste ont annoncé que la prochaine émission, prévue jeudi, ne serait pas diffusée en raison de la très forte exposition médiatique "de l'émission et du présentateur".

Interrogé sur cette polémique lors d'une visite à Berlin, le chef du parti turc pro-kurde, Selahattin Demirtas, s'est lui inquiété du silence de Berlin sur les "importants problèmes concernant la liberté de la presse en Turquie". "Pas une seule phrase n'est dite là-dessus", a-t-il dit, lors d'une rencontre avec les Verts allemands.

M. Demirtas, chef du Parti de la démocratie des peuples (HDP), troisième force politique au parlement turc, a estimé aussi que ménager M. Erdogan en pensant faciliter la résolution de la crise des réfugiés serait "une grosse erreur".

"Je crois que dans une ou deux semaines Mme Merkel doit de nouveau se rendre en Turquie. Je suis impatient de voir si elle va pouvoir dire quelque chose là-dessus, sur la torture, sur les morts de civils en Turquie, sur les destructions dans les villes turques", a-t-il ajouté.

Le voyage de Mme Merkel a été annoncé par le Premier ministre turc mais n'a pas été confirmé côté allemand.
(AFP, 12 avril 2016)

Un célèbre humoriste jugé pour "insulte" à un gouverneur

Le procès pour "insulte" envers un responsable local de l'un des plus célèbres humoristes de Turquie s'est ouvert lundi, dernier exemple d'une longue série de procédures judiciaires similaires qui inquiète les défenseurs de la liberté d'expression.

Cem Yilmaz, 42 ans, risque deux ans de prison pour une série de tweets au vitriol contre le gouverneur de la province de Yalova (nord-ouest), Selim Cebiroglu, après la mort d'un professeur de mathématiques.

En mars l'année dernière, M. Cebiroglu avait publiquement réprimandé le professeur en question, Halil Serka Öz, jugeant que ses vêtements et sa barbe lui donnaient des airs de "mendiant". L'enseignant âgé de 42 ans était mort d'une crise cardiaque pendant une manifestation pour dénoncer ces propos.

Réagissant sur Twitter, Cem Yilmaz avait alors déclaré : "Broyer un homme en usant du pouvoir conféré par des responsabilités officielles et lui briser fatalement le coeur... Quelle tristesse que le pauvre professeur soit mort. Puissiez-vous vous élever à des responsabilités encore plus importantes, M. le Gouverneur !"

"Notre client n'a commis aucun crime. A aucun moment dans ses tweets n'a-t-il dit +C'est toi qui l'as fait+", a plaidé lundi Rengin Gönenç Yüksel, l'avocat de Cem Yilmaz, cité par l'agence progouvernementale Anatolie.

Il a "formulé des critiques (...) Il l'a fait en sa capacité d'humoriste, d'artiste", a ajouté l'avocat du comique, absent.

Les procès pour injure envers le président, Recep Tayyip Erdogan, se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.

Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.
 "La tolérance des dirigeants pour la critique doit être plus élevée", a déclaré l'avocat de Cem Yilmaz lundi.

Cem Yilmaz est l'un des humoristes les plus célèbres en Turquie. Egalement scénariste et acteur, il a notamment joué avec Russell Crowe dans "La promesse d'une vie" (2014).

Le procès a été renvoyé au 13 juillet, a indiqué Anatolie.
(AFP, 11 avril 2016)

Un journaliste syrien anti-EI grièvement blessé par un tireur

Un journaliste syrien travaillant en Turquie pour une chaîne opposée au groupe Etat islamique (EI) était hospitalisé en soins intensifs dimanche après avoir été touché à la tête par un tireur masqué à Gaziantep (sud de la Turquie), ont annoncé les agences turques Anatolie et Dogan.

Mohammed Zaher al-Shurqat marchait dans une rue de cette ville proche de la frontière syrienne lorsqu'il a été atteint, ont indiqué ces agences.

M. Shurqat travaille à Gaziantep pour la chaîne Aleppo Today TV opposée à l'EI qui a pris le contrôle de la plus grande partie de la province d'Alep dans le nord de la Syrie.

Il a été admis en soins intensifs à l'hôpital, ont ajouté les agences, sans autres précisions sur son état.

Selon Ibrahim al-Idelbi, un militant syrien, il s'agit de la seconde tentative d'attenter à la vie de M. Shurqat en l'espace de trois mois.

M. Idelbi a déclaré à l'AFP à Beyrouth que M. Shurqat était un commandant rebelle qui avait combattu contre l'armée du président syrien Bachar al-Assad, et qu'il était aussi actif dans les médias dans sa ville Al-Bab, jusqu'au moment où celle-ci a été prise par l'EI. Après s'être réfugié en Turquie, il est devenu journaliste pour Aleppo Today.

Citant un ami qui a rendu visite à M. Shurqat à l'hôpital, M. Idelbi a indiqué qu'il était "toujours en vie".

La police turque, qui a étudié les prises de vues des caméras de surveillance et interrogé des témoins, estime que le tireur masqué est un membre de l'EI, selon l'agence Dogan.

Plusieurs journalistes syriens qui ont fui leur pays sont basés à Gaziantep, une base de plus en plus dangereuse pour leur travail.

Un militant syrien anti-EI qui a produit des documentaires dénonçant les activités de ce groupe, Naji Jerf, a été tué en décembre à Gaziantep.

Et fin octobre, l'EI avait revendiqué l'assassinat des militants Ibrahim Abdelkader et Fares Hamadi, découverts décapités dans une maison à Sanliurfa, à l'est de Gaziantep.
(AFP, 10 avril 2016)

Un humoriste allemand ayant insulté Erdogan met Berlin dans l'embarras

Un comique allemand auteur d'un poème satirique insultant le président turc met en porte-à-faux le gouvernement Merkel, qui devra arbitrer entre une demande de poursuites pénales de la Turquie et le respect de la liberté d'expression.

L'humoriste Jan Böhmermann, qui se plaît à commenter de manière provocatrice l'actualité, a signé le 31 mars un texte, prononcé en direct sur la chaîne de télévision publique ZDF, dans lequel il traitait Recep Tayyip Erdogan de pédophile et de zoophile.

En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

- Une "insulte" à Erdogan -

Dans un vers à forte connotation sexuelle, M. Böhmermann, encadré du drapeau turc et d'un portrait d'Erdogan, dit à l'écran que le président turc préfère réprimer les minorités, "taper des Kurdes, frapper des chrétiens en regardant des pornos d'enfants".

Les autorités turques ont fait parvenir au ministère allemand des Affaires étrangères une protestation officielle, demandant que soient engagées "des poursuites pénales" contre l'humoriste.

Lundi soir, le Parquet de Mayence, déjà saisi d'une vingtaine de plaintes contre l'humoriste, a indiqué avoir reçu celle de M. Erdogan en personne.

"Ce genre d'insultes à un président, à un peuple entier, n'ont rien à voir avec la liberté d'expression et de la presse, c'est un délit", a souligné lundi le porte-parole du président Erdogan, Ibrahim Kalin.

Le code pénal allemand prévoit de possibles poursuites contre une personne insultant le représentant d'un Etat étranger, un délit passible de trois ans de prison, mais une double condition doit être remplie: l'Etat concerné doit d'abord les réclamer et le gouvernement allemand doit les autoriser, avant de laisser le parquet compétent trancher.

Cette disposition du code pénal avait été utilisée en 1977 lorsqu'une cour administrative avait considéré illégal de déployer une banderole portant la mention "bande d'assassins" devant l'ambassade du Chili, alors gouverné par Pinochet.

Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a expliqué que la demande turque allait être "minutieusement examinée" durant "quelques jours".

Citant Mme Merkel, M. Seibert avait d'abord dénoncé un texte "sciemment insultant", après une conversation téléphonique entre la chancelière et son homologue turc Ahmet Davotoglu.

- Ménager la Turquie? -

Une déclaration perçue par beaucoup comme un geste de prudence de la chancelière envers un partenaire stratégique dans la crise des réfugiés.

Même si les arrivées de migrants en Allemagne ont fortement baissé en mars après la fermeture de la route des Balkans, Mme Merkel compte, pour une solution durable, sur l'accord controversé signé le 18 mars entre l'UE et la Turquie, dont Berlin a été le grand artisan.

Pour l'hebdomadaire Der Spiegel, cette controverse donne l'impression que Mme Merkel peut "faire l'objet d'un chantage" lié à l'application de cet accord.

Lundi, en réaction, M. Seibert a insisté sur le fait que la chancelière considérait la garantie de liberté d'expression comme "un bien des plus précieux".

"Les principes de la Loi fondamentale ne sont pas négociables", a-t-il martelé, "et cela indépendamment du fait que l'Allemagne travaille avec d'autres pour tenter de surmonter un défi politique", la crise migratoire.

Parallèlement, un débat autour de ce qui s'apparente à un "crime de lèse-majesté" a fait jour en Allemagne, les Verts appelant à son abrogation : "il n'est pas possible que des pays étrangers puissent juger la façon dont nous interprétons le liberté d'opinion et de la presse", a déclaré à DPA Simone Peter, patronne du parti d'opposition.

M. Böhmermann a reçu de nombreux soutiens de la part des défenseurs de la liberté d'expression.

Mathias Döpfner, le patron d'Axel Springer, l'un des principaux groupes de presse européens, s'est ainsi fendu d'une lettre ouverte dans laquelle il estime que Böhmermann a voulu "secouer les gens et les faire réfléchir sur la façon dont une société traite la satire" et "comment elle réagit face à l'intolérance à la satire de non-démocrates. Un chef d'oeuvre".
(AFP, 11 avril 2016)

Amnesty Launches Campaign in Support of Arrested Academics

The Amnesty has called officials of Turkey to release Muzaffer Kaya, Esra Mungan, Kıvanç Ersoy, and Meral Camcı, drop charges against them, not to keep them in lockdown during their arrest period, and stop the investigations launched into them.

“The statement is within the scope of freedom of expression”

Among the signatories of the declaration entitled “We will not be a party to this crime” Assist. Prof. Dr. Muzaffer Kaya, Assist. Prof. Dr. Esra Mungan, Assoc. Prof. Dr. Kıvanç Ersoy were arrested on March 15, Assist. Prof. Dr. Meral Camcı on March were arrested on March 31 on charge of “terror propaganda”. The four academics had issued a press statement reiterating their peace demand on March 10.

Ankara and İstanbul Chief Prosecutors launched investigation into the four academics.

The Amnesty in its petition addressing Ministers of Justice and Interior said the expression in the declaration and the press statement don’t promote violence:

“The statement of the four academics in the press statement on March 10, and the expressions in the declaration signed by 1,128 academics on January 11 in no way promote terror and that under guarantee within the scope of freedom of expression.

“I am calling you to release Muzaffer Kaya, Esra Mungan, Kıvanç Ersoy, and Meral Camcı, drop charges against them, not to keep them in lockdown during their arrest period, and stop the investigations launched into them”.
(BIA, April 11, 2016)

2 DİHA Reporters Detained in Nusaybin

Dicle News Agency (DİHA) reporters, Meltem Oktay and Uğur Akgül have been detained in Turkey’s southeastern Nusaybin district of Mardin where the curfew is still in effect.

Oktay and Akgül were detained reportedly at the house in Nusaybin where they went to track news.

Special forces teams raided the house in Çatalözü neighborhood. Allegation of detention as to the reporters couldn’t be learned.
(BIA, April 11, 2016)

Enquête du parquet allemand après une satire ciblant Erdogan

Le parquet allemand a ouvert une enquête préliminaire visant un satiriste qui dans un poème a traité à la télévision le président turc Recep Tayyip Erdogan de pédophile et de zoophile.

"Juridiquement, il pourrait s'agir d'une infraction à l'article 103 du code pénal, +insulte d'une personne privée visant des représentants ou des organes d'un Etat étranger", un délit passible de maximum 3 ans d'emprisonnement, a expliqué à l'AFP le procureur de Mayence (ouest) Gerd Deutschler.

Le parquet va demander à la chaîne publique ZDF de fournir l'extrait vidéo en question pour déterminer s'il y a lieu de poursuivre le satiriste Jan Böhmermann. Cependant, pour cela, il faudra que le gouvernement turc réclame officiellement des poursuites pénales.

L'enquête préliminaire a été engagée après la réception d'une vingtaine de plaintes à la suite de la diffusion fin mars par la chaîne publique ZDF-neo d'un poème satirique lu lors d'une émission comique.

Entre autres vers, M. Böhmermann, encadré du drapeau turc et d'un portrait d'Erdogan, dit: "Ce qu'il préfère c'est baiser des chèvres, et réprimer des minorités. Taper des Kurdes, frapper des Chrétiens en regardant des pornos d'enfants. Et même la nuit, au lieu de dormir, c'est fellation avec 100 moutons. Oui, Erdogan tout entier est un président avec une petite queue".

Le 1er avril, la chaîne ZDF avait retiré la vidéo de sa médiathèque, tandis que la chancelière Angela Merkel, par la voix de son porte-parole Steffen Seibert, dénonçait un texte "sciemment insultant".

M. Böhmermann avait lu son poème en réaction à la convocation par le gouvernement turc de l'ambassadeur allemand pour dénoncer une autre satire diffusée à la télévision sous forme d'une chanson dénonçant les atteintes aux libertés par le président Erdogan.

Il avait même souligné que son poème était en infraction avec le droit pénal allemand, contrairement au chant qui avait valu l'incident diplomatique germano-turc.

Après le retrait de la vidéo par la ZDF, il avait relevé avec provocation que lui et son employeur avaient "démontré où étaient les limites pour la satire en Allemagne. Enfin!".
(AFP, 6 avril 2016)

Three  Journalists Taken into Custody

Millet daily’s former Editor-in-Chief Değer Özergün, Zaman daily correspondent Bayram Kaya, and Aydınlık daily’s correspondent Mehmet Bozkurt have been taken into custody.

Karşı daily correspondent Ufuk Köroğlu couldn’t be detained despite the raid as he is abroad.

According to Medyaradar’s report, raids took place this morning (April 4). The news website stated that Bozkurt is being accused as to the period when he was working as administrator, and that the operations are being carried out by Finance Division.

Following the detention of the journalists, Köroğlu expressing he has been abroad for his education on his Twitter account said he fell out of work three times in 23 months between the dates of December 17, 2014 and November 1, 2015.

Köroğlu in his tweets thanked the Justice and Development Party (AKP) for causing him to become unemployed, which led him to “make up for his English education”.

Köroğlu also said that he financed his education with the material compensation he received from the reemployment lawsuit he brought against Sabah daily.

About the journalists

Değer Özergün had worked at Hürriyet and Sabah dailies, and worked as editorial coordinator at tabloid magazines. Özergün had become Millet’s Editor-in-Chief in October 2014.

A probe was launched into Kaya because of his report named “Shady directors of the [Presidential] Palace”.

Mehmet Bozkurt was detained within the scope of Ergenekon investigation in 2011 and then released. Bozkurt was sentenced to 9 years and 3 months of prison in 2013.
(BIA, April 3, 2016)

Erdogan rejette toute "leçon de démocratie" des Occidentaux

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté lundi "toute leçon de démocratie" de la part des Occidentaux en matière de la liberté de la presse en Turquie, en réponse aux critiques insistantes sur la dérive autoritaire de son régime.

"Ceux qui tentent de nous donner une leçon de démocratie et de droits de l'Homme doivent d'abord contempler leur propre honte", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours télévisé prononcé à Ankara.

Vendredi dernier, au lendemain d'un entretien avec l'homme fort de Turquie à Washington, le président américain Barack Obama avait dénoncé "le chemin très inquiétant" pris par la Turquie en matière de liberté de la presse.

Le chef de l'Etat turc s'était dit "attristé" par les propos de son homologue.

Les autorités turques sont accusées de vouloir museler la presse d'opposition, en particulier depuis la récente mise sous tutelle du quotidien Zaman et le procès intenté à deux grands journalistes du journal Cumhuriyet, Can Dündar et Erdem Gül, menacés de la prison à vie pour avoir révélé des secrets d'Etat.

Lundi, M. Erdogan s'en est à nouveau défendu et a renvoyé la balle à ses critiques.

Aux Etats-Unis, "une personne qui a insulté le président a écopé d'une peine de trois ans d'emprisonnement et en Allemagne c'est deux ans de prison pour quelqu'un qui a insulté (la chancelière allemande, Angela) Merkel", a-t-il affirmé.

"Ca n'a rien à voir avec la liberté d'opinion ou de presse", a insisté le président turc.

Depuis son élection à la présidence en août 2014, M. Erdogan a multiplié les poursuites pour "insultes", visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

Il a une nouvelle fois critiqué lundi la décision de la Cour constitutionnelle de remettre en liberté MM. Dündar et Gül, qui ont passé plus de trois mois en détention préventive, l'accusant d'avoir "trahi" la Constitution.

La plus haute instance judiciaire de Turquie est l'une des rares institutions qui n'est pas encore contrôlée par le parti de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002.

Dans le même temps, la police turque a interpellé cinq journalistes pour leurs écrits sur le scandale de corruption qui avait éclaboussé M. Erdogan et son gouvernement à la fin 2013, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Ils sont poursuivis pour violation du secret de l'instruction et pour appartenance à une "organisation terroriste", en l'occurrence le mouvement de l'imam Fethulah Gülen, accusé d'avoir orchestré cette affaire pour nuire à l'homme fort du pays.

Lors d'une conversation téléphonique, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu s'est par ailleurs plaint lundi auprès de la chancelière allemande Angela Merkel des attaques "inacceptables" lancées par la presse allemande contre M. Erdogan.

A la Une de sa dernière édition lundi, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a publié une caricature du président turc, qualifié de "l'homme furieux du Bosphore".
(AFP, 4 avril 2016)

Deux journalistes vont se "battre jusqu'au bout", audience le 22 avril

"Nous allons nous défendre jusqu'au bout!": le procès à huis clos de deux journalistes d'opposition, considéré comme un test pour la liberté de la presse en Turquie, a été ajourné par un tribunal d'Istanbul. Accusés d'espionnage par le pouvoir, ils risquent la prison à vie.

A l'audience de vendredi, le procureur n'a pas demandé une remise en détention des deux journalistes, ont affirmé dans l'après-midi des médias turcs, un signe positif en faveur des accusés, de l'avis des observateurs. Les juges ont en revanche décidé de maintenir leur interdiction de sortie du territoire turc, et ajourné le procès au 22 avril.

Farouches critiques du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont poursuivis pour avoir publié une enquête accusant le gouvernement, via des camions des services de renseignement turcs (MIT), d'avoir livré des armes aux rebelles islamistes de Syrie.

"Nous avons défendu le journalisme et le journalisme a vaincu", a écrit M. Dündar sur son compte Twitter au terme de l'audience. "Oui, nous allons gagner en résistant", a-t-il ajouté.

"On ne pourra pas faire taire la liberté de la presse", avait scandé une petite foule de partisans, militants d'ONG et députés d'opposition venus applaudir sous un soleil radieux l'arrivée des deux hommes au tribunal d'Istanbul.

"Nous allons gagner. (...) Le droit nous donnera raison et nous serons acquittés", avait lancé M. Dündar, lunettes fines et barbe taillée poivre et sel, se montrant à la fois confiant et combatif.

"Que voulez-vous, on défend l'information, la liberté d'expression. La justice va faire son travail", avait ajouté plus fataliste M. Gül, lors d'un point presse improvisé devant le tribunal. "Ce procès n'a pas de raison d'être car le journalisme n'est pas un crime", a-t-il ajouté.

Evoquant M. Erdogan et le MIT, M. Dündar avait encore déclaré avant l'audience: "Il y a erreur. Nous devrions être aujourd'hui du côté de ceux qui posent des questions. Ils devraient être, eux, sur le banc des accusés".

Lors de la première audience, le 25 mars, le tribunal avait décidé de poursuivre ses débats à huis clos, en invoquant des raisons de "sécurité nationale". Il avait aussi accepté les constitutions de partie civile de M. Erdogan et du MIT.

Furieux de la publication de l'article de Cumhuriyet en mai 2014, le président Erdogan avait promis d'emblée: "Celui qui a publié cette information va payer le prix fort, je ne vais pas le lâcher comme ça".

- Interdit de 'porter la main sur des reporters' -

La présence la semaine dernière à l'audience de diplomates occidentaux, dont plusieurs européens, a encore fâché le président qui a rappelé, parmi d'autres propos ressemblant à des menaces voilées d'expulsion, que les diplomates pouvaient bien agir dans le cadre de leurs consulats mais qu'"ailleurs, cela nécessite une permission".

L'UE, ainsi que la France et les Etats-Unis, ont réaffirmé au contraire que leurs diplomates étaient parfaitement dans leur rôle d'observateurs à ce procès.

Dans ce contexte, les gardes du corps du président Erdogan, actuellement en visite à Washington, ont été vivement mis en cause aux Etats-Unis après des heurts jeudi avec des journalistes et des manifestants, qui ont échangé coups et insultes avant l'intervention de la police.

"Le président turc et son équipe de sécurité (...) n'ont pas le droit de porter la main sur des reporters ou des manifestants", a déclaré le président du Club national de la presse, principale organisation américaine. "Erdogan n'a pas à exporter" les violations des droits de l'homme et de la presse qui se développent en Turquie, a ajouté Thomas Burr.

MM. Dündar et Gül ont passé plus de trois mois en détention provisoire, avant d'être remis en liberté en février par une décision de la Cour constitutionnelle.

Leur incarcération avait suscité un tollé dans l'opposition turque, les ONG de défense des libertés et de nombreuses capitales étrangères, qui dénoncent la dérive autoritaire de M. Erdogan.

Vendredi soir, le président américain Barack Obama a lui aussi dénoncé en des termes forts "le chemin très inquiétant" pris par son homologue turc et allié en matière de liberté de la presse en Turquie. "Il n'y a aucun doute sur le fait que le président Erdogan a été élu plusieurs fois selon un processus démocratique mais je pense que l'approche qu'ils ont adoptée vis-à-vis de la presse pourrait conduire la Turquie sur un chemin qui serait très inquiétant", a affirmé M. Obama qui avait rencontré le président turc la veille.
(AFP, 2 avril 2016)

"Right to Information Cannot Be Blocked by State Secret"

The journalism trade bodies, Journalists Association of Turkey (TGC), Journalists Union of Turkey (TGS), Progressive Journalists Association (ÇGD), DİSK Press Labor and Press Institute Association in the statement they made prior to MİT trucks case which journalists Erdem Gül and Can Dündar are being tried, have stated that holding closed trial session is against universal law and law practice, and that demanded the journalists be judged without arrest.

The statement noting journalists are being charged because of releasing report has said the following:

“In modern democracies, people’s right to information, to be informed, to learn the truth is duty of the journalists. The journalists are responsible for analyzing, questioning social developments on behalf of the whole society, and share the information they obtain with the people.

“The journalists Erdem Gül and Can Dündar being tried did exactly this. Thus, a journalist cannot be blamed for sharing the news, charge cannot be pressed against the journalist. Journalist cannot be tried arrested.

“We want that the journalists are not detained, arrested because of their articles, reports, comments. We find blocking the channels of people to receive information by means of state secret concepts unacceptable”.

Journalism trade bodies also have demanded immediate release of arrested and imprisoned journalists.
(BIA, April 2, 2016)

Academic Meral Camcı Before Court

Academic Meral Camcı subjected to custody order upon signing the Academics for Peace’s declaration “We will not be a party to this crime” has been referred to the prosecution after giving testimony in the police department

Assist. Prof. Dr. Meral Camcı had returned to Turkey who had been abroad as the custody order had been issued for her and the other three academics.

The academic who went to the police department together with her lawyers this morning (March 31), was referred to the prosecution and arrived at İstanbul Court in Çağlayan at around 3 p.m.

Meral Camcı is among the signees of the declaration entitled “We will not be a party to this crime”. She has been academic for 14 years. She was working at Yeni Yüzyıl University, Department of Translation and Interpreting. She was expelled on February 24 after signing the declaration.

Assist. Prof. Dr. Esra Mungan had read the declaration with Assoc. Prof. Dr. Kıvanç Ersoy, Assist. Prof. Dr. Muzaffer Kaya on behalf of Academics for Peace İstanbul group on March 10.

They had expressed that prosecution has launched investigations without determining on which accusations will be based, and reiterated their peace call.

Police raided home following custody order on March 14. Three academics had gone to the police station on their own will. Camcı was abroad at the time. They were arrested on charge of “terrorism propaganda” on March 15.

She returned Turkey on March 30.

Who is Meral Camcı?

Meral Camcı completed two bachelors, one MA, and one PhD degrees. She has been academic for 14 years.

She graduated from İstanbul University, Department of Chemistry at Engineering Faculty in 1995.

She completed her second bachelor degree at İstanbul University, Department of American Culture and Literature at Faculty of Literature.

She completed her MA at the same university with the thesis titled "Intertextual relations and translation" in 2005.

She did her PhD at again İstanbul University in science of translation.

Universities she worked at

She continued her academic career which started at Okan University in 2003 with Beykent and Arel universities. Her latest workplace was Nişantaşı University, Department of English Translation and Interpretation.
(BIA, March 31, 2016)

Tancée par la Turquie, une télé allemande rediffuse sa satire sur Erdogan

La chaîne de télévision allemande NDR a rediffusé, en signe de protestation, une chanson satirique sur le président turc Recep Tayyip Erdogan dénoncée par Ankara, et égratigné Berlin pour sa réaction jugée trop molle après la convocation de l'ambassadeur allemand.

"Peut-être qu'Erdogan n'a pas compris la chanson? C'est pourquoi la revoici et avec des sous-titres en turc!", a lancé le présentateur de l'émission "Extra 3" sur la chaîne publique diffusée dans le nord du pays, Christian Ehring, mercredi soir.

L'ambassadeur d'Allemagne à Ankara, Martin Erdmann, avait été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères après la première diffusion de la chanson "Erdowie, Erdowo, Erdogan" sur NDR le 17 mars et qui dénonçait les dérives autoritaires du chef de l'Etat turc.

La chaîne avait vivement protesté alors que le ministère allemand des Affaires étrangères a tardé à réagir.

Les autorités allemandes ont attendu mercredi pour officiellement souligner que la liberté de la presse et d'opinion n'étaient "pas négociables". La porte-parole du gouvernement allemand, Christiane Wirtz, avait assuré "ne pas voir de raison supplémentaire d'en parler" avec la Turquie, ajoutant que l'émission "appartient au paysage médiatique allemand", un point de vue exposé aux autorités turques.

Mais les médias allemands ne se sont pas contentés de cette réponse. Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung a fait part dans un éditorial de son irritation à voir Berlin réagir "avec retard".

La chancelière Angela Merkel est considérée comme la principale initiatrice d'un plan controversé entre l'Union européenne et la Turquie pour tenter de stopper le flux de migrants, et a multiplié ces derniers mois les signes de bonne volonté envers Ankara malgré les dérives autoritaires de son président.

Le présentateur d'"Extra 3" n'a d'ailleurs pas manqué de souligner la retenue du gouvernement allemand dans sa réaction. "S'il (Erdogan, ndlr) veut entendre des critiques, il faut qu'il écoute 'Extra 3'", a-t-il dit à l'antenne. "Mais s'il ne veut pas de critiques, il devrait plutôt rencontrer la chancelière".

La Commission européenne a également vivement tancé Ankara.
(AFP, 31 mars 2016)

Kurdish Question / Question kurde




Le PKK prêt à "intensifier" les combats


Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est prêt à "intensifier" les combats contre les forces de sécurité turques, a affirmé son chef militaire à la BBC, accusant le président Recep Tayyip Erdogan de provoquer une "escalade".

"Les Kurdes se défendront jusqu'au bout, et tant que ce sera l'approche de la Turquie, alors bien sûr le PKK intensifiera la guerre", a déclaré Cemil Bayik, chef militaire de cette organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et l'UE, dans cette interview diffusée lundi.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier et sonné le glas des pourparlers de paix engagés à l'automne 2012 par le gouvernement avec le PKK pour mettre un terme à une rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Les autorités turques ont rejeté ces dernières semaines l'idée d'une nouvelle trêve, le président Erdogan estimant qu'il n'y avait qu'une solution : "arracher le PKK de cette terre, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus la moindre trace".

Réagissant à la diffusion de l'interview de M. Bayik par la BBC, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a estimé qu'"aller rencontrer ici ou là les dirigeants du PKK et ensuite présenter leurs revendications comme raisonnables et légitimes, ce n'est rien d'autre que fournir une aide indirecte à leur propagande".

Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit à nouveau au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles. Plus de 350 soldats ou policiers en ont été victimes, selon les autorités, qui évoquent un chiffre invérifiable de plus de 5.000 morts dans les rangs du PKK.

Lundi encore, deux soldats turcs ont été tués et deux autres blessés par l'explosion d'une bombe artisanale à Nusaybin (sud-est), où de jeunes militants du PKK ont dressé des barricades et proclamé l'"autonomie".

Réfutant les accusations de visées séparatistes, M. Bayik, basé dans le Kurdistan d'Irak, a dit à la BBC : "Nous voulons vivre à l'intérieur des frontières turques sur nos propres terres en liberté. La lutte continuera jusqu'à ce que les droits naturels des Kurdes soient acceptés".

Les combats entre l'armée et le PKK ont tué des dizaines de civils et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.

Le pays tout entier vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en raison d'une série d'attaques attribuées au groupe jihadiste Etat islamique (EI) ou liées au conflit kurde. Quatre attentats ont à eux seuls fait 79 morts en 2016 à Istanbul et Ankara.
(AFP, 25 avril 2016)

Accord entre régime et kurdes après de sanglants combats

Le régime syrien et des représentants kurdes se sont mis d'accord dimanche sur un échange de prisonniers pour consolider la trêve à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, ont affirmé des sources de sécurité.

De violents combats avaient opposé pendant trois jours les forces kurdes et les combattants prorégime dans cette ville de 220.000 habitants, majoritairement kurdes, contrôlée à la fois par les milices kurdes et par l'armée épaulée par des supplétifs.

"Un accord, intervenu dans la nuit pour ramener le calme à Qamichli, comprend un échange de prisonniers", a affirmé à l'AFP une source kurde.

"Il a été décidé de consolider la trêve intervenue vendredi par un échange de prisonniers et de blessés à partir de dimanche", a confirmé une source de sécurité du régime.

L'accord a été conclu à l'aéroport de Qamichli entre représentants du gouvernement et ceux des Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale force militaire kurde).

Les combats entre combattants kurdes et miliciens prorégime avaient éclaté mercredi avec un accrochage à un point de contrôle avant de dégénérer avec l'intervention de soldats et membres des YPG.

Les forces Kurdes ont fait état de 17 civils, 10 combattants kurdes et 31 membres prorégime morts dans les combats. Elles détiennent en outre 102 soldats et miliciens prorégime.

Selon une source kurde, l'accord prévoit également la libération par le régime de tous les Kurdes qu'il détient dans la ville avant même le début du conflit en mars 2011. Leur nombre n'a pas été précisé.

Les Kurdes garderont par ailleurs les positions conquises dans la bataille, y compris la prison de la ville.

Les deux parties ont décidé de maintenir des canaux de communication pour régler d'autres questions comme la réduction du nombre des miliciens prorégime à Qamichli.

L'armée et ses supplétifs contrôlent l'aéroport et certains quartiers de Qamichli. Le reste de la province de Hassaké, dans laquelle se trouve Qamichli, est aux mains des YPG qui ont annoncé en mars la création d'une "zone autonome" dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Face aux tentatives des jihadistes du groupe État islamique (EI) pour avancer dans la province de Hassaké, régime et Kurdes avaient fait front commun mais les tensions restent vives entre eux.

La guerre en Syrie, déclenchée par une révolte contre le régime, implique une multitude d'acteurs et de puissances régionales comme internationales. Elle a fait en cinq ans plus de 270.000 morts et contraint plus de la moitié de la population à fuir son foyer.
(AFP, 24 avril 2016)

Trêve et négociations entre régime et Kurdes à Qamichli

Des représentants gouvernementaux et des responsables kurdes syriens doivent se rencontrer samedi pour poursuivre des négociations visant à mettre fin aux combats qui ont ensanglanté Qamichli, dans le nord-est du pays, a indiqué à l'AFP une source de sécurité.

"Une nouvelle réunion doit se tenir aujourd'hui à l'aéroport de Qamichli pour discuter notamment de l'échange de prisonniers et du retrait des combattants kurdes des positions prises au régime", a indiqué cette source qui se trouve à Damas. Les deux parties se sont accordées vendredi sur un cessez-le-feu.

Des combats entre les forces de sécurité kurdes connues sous le nom d'Assayech et les miliciens pro-régime des Forces de défense nationale (FND) ont débuté mercredi par un affrontement à un point de contrôle. Ils se sont poursuivis avec l'implication de soldats du régime et des Unités de protection du peuple kurde (YPG).

Selon les Assayech, 17 civils, 10 combattants kurdes et 31 membres des forces du régime sont morts durant les trois jours de combats.

Selon le correspondant de l'AFP sur place, la trêve a tenu durant la nuit de vendredi à samedi et aucun bruit de tir n'a été entendu dans la ville. Peu de combattants des deux camps étaient visibles dans les rues samedi et les barrages érigés durant les combats avaient même disparu.

L'armée et ses supplétifs du FND contrôlent l'aéroport et certains quartiers de Qamichli. La ville comptait avant le soulèvement de mars 2011 environ 220.000 habitants, dont 80% de Kurdes, selon le géographe français Fabrice Balanche.

Le reste de la province de Hassaké, dans laquelle se trouve Qamichli, est aux mains des YPG qui ont annoncé en mars la création d'une "zone autonome" dans le nord et le nord-est de la Syrie.
(AFP, 23 avril 2016)

Les Kurdes créent une armée pour protéger leur "région fédérale"

Dans un pré verdoyant de Syrie, des combattants en treillis beige sautent une série d'obstacles: ils s'entraînent pour défendre leur région fédérale kurde, dans le nord du pays, proclamée en mars par ce peuple sans Etat.

Serrant leur fusil sous le soleil printanier, ces combattants, comme des milliers d'autres, suivent une formation obligatoire de neuf mois pour rejoindre les Forces de protection autonomes (FPA).

Celles-ci, selon leur commandant en chef Renas Roza, seront responsables de la défense de la région fédérale proclamée le mois dernier lors d'une réunion de représentants de partis kurdes, arabes et assyriens.

"Ceci est le noyau d'une nouvelle armée qui défendra la région fédérale dans le nord de la Syrie", explique à l'AFP M. Roza dans son bureau à Rmeilane, près de la frontière turque.

Le commandant se trouve sous une grande affiche du logo des FPA: un long sabre courbé traversé par un fusil sous une étoile rouge à cinq branches.

Selon M. Roza, des milliers d'hommes kurdes, arabes et chrétiens syriaques âgés de 18 à 30 ans ont suivi cette formation obligatoire.

Pendant les deux premiers mois, les conscrits apprennent les rudiments de l'armée. Ils suivent ensuite des cours sur les droits de l'Homme et la façon de traiter avec les civils.

- Neuf mois de service -

Fadi Abdo Lahdo, un combattant syriaque en cours de formation dans le camp de Bawr, près de Rmeilane, explique que ses formateurs sont issus des forces commandos des Unités de protection du peuple kurde (YPG), branche militaire du Parti de l'union démocratique (PYD), principale formation kurde du pays.

"Nous apprenons à franchir des obstacles, qu'ils soient naturels ou en dur", raconte ce combattant à la peau claire, les yeux plissés sous le soleil.

"J'ai servi cinq mois, il me reste quatre mois pour terminer mon service", déclare Rinas Ahmad, un conscrit de 18 ans aux cheveux gominés. "Nous avons été formés sur le comportement à avoir avec les civils pour ne pas devenir comme l'armée syrienne", ajoute-t-il.

Les Kurdes de Syrie ont bénéficié du chaos généré par cinq ans de guerre, qui a morcelé le pays, pour étendre leur contrôle dans certaines régions du nord.

En 2012, ils ont instauré un système de trois "administrations autonomes" - Afrine, Kobané et Jaziré - qui ont désormais leurs propres forces de police et des écoles indépendantes.

Et en mars, ils ont annoncé à Rmeilane l'établissement de la "région fédérale" unissant les trois cantons. Une assemblée de 31 membres est chargée de préparer le terrain pour ce projet.

L'initiative a été rapidement critiquée à la fois par l'opposition et le régime, qui rejettent catégoriquement un système fédéral en Syrie.

- Les insoumis traqués -

Les Kurdes continuent néanmoins leurs préparatifs. Les camps d'entraînement sont actuellement opérationnels dans les cantons d'Afrine et Jaziré et le seront bientôt dans celui de Kobané, assure M. Roza.

Et garde à celui qui ne voudrait pas se soumettre au service militaire. "Nous vérifions les papiers des gens en les contrôlant aux checkpoints. S'ils n'ont pas fait la formation, nous les y amenons", affirme un porte-parole.

Les habitants non-kurdes vivant dans les régions contrôlées par le PYD, qui se plaignaient déjà d'un service militaire obligatoire de six mois, doivent en faire désormais trois supplémentaires.

Les FPA ont commencé à se déployer dans les zones récemment reprises au
groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Bien qu'elles ne soient pas encore impliquées dans les combats en première ligne, elles coopèrent avec les YPG et l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Ainsi, les combattants des FPA sécurisent les villes reprises à l'EI - comme Chadadi, dans la province de Hassaké.
 Les Kurdes contrôlent plus de 10% du territoire syrien et les trois-quarts de la frontière avec la Turquie, et ont joué un rôle clé dans la lutte contre l'EI depuis l'émergence du groupe radical sunnite en Syrie en 2013.
(AFP, 21 avril 2016)

Le régime accélère la procédure pour lever l'immunité de députés kurdes

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a appelé vendredi deux partis d'opposition à soutenir sa proposition de réformer la Constitution pour autoriser des poursuites judiciaires contre plusieurs députés du parti prokurde accusé de "propagande terroriste".

"Il faut que l'opposition soutienne sans tarder notre projet et ouvre ainsi la voie d'un procès", a déclaré M. Davutoglu devant des membres de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) à Kocaeli (nord-ouest).

Selon une source parlementaire, le Parlement devrait se prononcer avant la fin du mois.

Depuis la reprise du conflit kurde l'été dernier, le régime du président Recep Tayyip Erdogan a multiplié les poursuites contre les soutiens, y compris élus, du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qu'il accuse d'être les "complices" des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Pour aboutir à un procès en bonne et due forme, ces procédures, qui visent notamment l'emblématique patron du HDP Selahattin Demirtas, requièrent la levée de leur immunité parlementaire par le Parlement.

Pour accélérer le processus, le parti au pouvoir a déposé cette semaine un projet d'amendement de l'article 83 de la Constitution, qui stipule qu'un élu soupçonné d'un crime ou d'un délit ne peut être interrogé, détenu ou jugé sans un vote du Parlement.

Sa proposition de réforme prévoit que cette immunité ne s'applique pas aux députés faisant l'objet de poursuites déposées devant le bureau de l'Assemblée.

Si ce texte était voté, il ouvrirait la voie à un procès contre 129 députés.

Le principal mouvement d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), et le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) ont annoncé qu'ils ne s'opposeraient pas au texte du gouvernement.

"Par principe, nous sommes opposés à l'immunité", a déclaré un élu du CHP, Engin Altay, même s'il a jugé l'amendement contraire à la Constitution.

M. Erdogan, qui a promis "d'éradiquer" le PKK et ses "complices", a pesé de tout son poids en faveur de ce texte. "Il faut demander des comptes à ceux qui nuisent à l'unité du peuple", a-t-il récemment lancé.

A eux trois, l'AKP, le CHP et le MHP réunissent largement la majorité des deux tiers des 550 députés nécessaire à l'adoption de l'amendement.
(AFP, 15 avril 2016)

Cinq soldats et policiers tués par le PKK dans le sud-est

Cinq membres des forces de sécurité turques ont été tués dans le sud-est à majorité kurde du pays, où l'armée et la police mènent des opérations d'envergure contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a rapporté l'agence de presse Dogan.

Quatre soldats et policiers ont été tués dans l'explosion de deux bombes posées par le PKK à Nusaybin, dans la province de Mardin, a indiqué Dogan.

Un officier dans la police était mort plus tôt à l'hôpital après avoir été blessé lors d'une fusillade avec des membres du PKK à Nusaybin également, selon l'agence.

Un couvre-feu est instauré depuis la mi-mars dans Nusabayin, où les forces de l'ordre tentent de déloger des partisans du PKK qui, selon les autorités, y ont creusé des tranchées et dressé des barricades.

Après une accalmie de deux ans, le conflit kurde a repris l'été dernier et des affrontements sanglants opposent les forces de sécurité aux rebelles du PKK dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu.

Plusieurs centaines de membres des forces de l'ordre et plusieurs milliers de membres du PKK ont été tués depuis la reprise des combats.
(AFP, 7 avril 2016)

Ultra nationalist Bahçeli urges PM to ‘level Nusaybin to the ground’

Turkey’s ultra nationalist opposition leader has strongly urged Prime Minister Ahmet Davutoğlu “to not drag his feet” and complete ongoing security operations against outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants in order to reach a lasting solution, as he openly called on the prime minister to “level” a southeastern district “to the ground.”

Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli also strongly pushed on April 5 to “urgently” lift the immunities of members of parliament who he dubbed “extensions of the PKK,” in an apparent reference to deputies of the Kurdish problem-focused Peoples’ Democratic Party (HDP).

“Mr. Prime Minister, here is my advice to you: Make a call to our citizens who have been living in Nusaybin [a district in the southeastern province of Mardin] and other provinces and districts where operations are ongoing. Grant them three days and take them to secure places by ensuring that they evacuate the cities.
 
Afterwards, level Nusaybin to the ground and leave nobody alive. Do not let our martyrs’ blood remain on the ground,” Bahçeli said, while speaking at a parliamentary group meeting of his party.

Security sources told Reuters news agency on April 5 that in the town of Nusaybin near the Syrian border, which has been under curfew for three weeks, a PKK rocket attack killed an army major and another officer on April 4.

“While sleeves have already been rolled up to remake Sur, Nusaybin would also be rebuilt and both Şırnak and Yüksekova would also be rebuilt from scratch and in line with Turkish-Islam architecture,” he suggested, referring to a number of other southeastern Turkish cities which have been scene to recent clashes between the PKK and Turkish security forces.

Davutoğlu has recently been promoting a controversial redevelopment plan for the region. During a visit to the southeastern province of Diyarbakır’s Sur district, which is surrounded by UNESCO-listed Roman-era walls, Davutoğlu unveiled a video depicting a lavish plan for the redevelopment of Sur, drawing criticism from HDP co-leader Selahattin Demirtaş for focusing only on reconstruction.

“If martyrdoms are not stopped and bad news reaching almost every province does not end, I’m warning, Turkey will be dragged into civil war, God forbid, it will resemble Syria. The course of events is towards this direction,” Bahçeli added.

“Let’s primarily and urgently lift the immunities of the extensions of the PKK in parliament who lend support to terror and virtually have a share in crimes and murders,” Bahçeli also said on April 5, in an apparent reference to HDP deputies.

Turkish authorities declared a curfew in the southeastern town of Silopi on April 5, after PKK militants hit an armored police vehicle with a rocket, killing one officer and wounding four, security sources told Reuters. They also said two police officers were wounded in a bomb attack on an armored vehicle on April 4 in Lice, near Diyarbakır.

“Mr. Davutoğlu, you should know that time is passing and the nation’s conscience is bleeding. Do not drag your feet, do not play for time and do not write on water. Let’s remove the immunity armor of HDP deputies. The entire nation asks for this,” he added.

Recalling reports saying PKK militants have been hiding explosives inside walls in order to avert the Jammer system, which is used by security forces to reduce the risks of explosions by remotely detonating devices inside buildings, Bahçeli argued the PKK has strayed from its own “routine.”

“Neither the President [Recep Tayyip Erdoğan], nor the prime minister have been able to predict the terrorists’ attack plans; they couldn’t interpret their new barbaric methods,” he said.

Bahçeli’s statement followed Erdoğan’s April 4 remarks when he said PKK militants had no option other than to lay down arms or surrender to Turkey’s security forces and dismissed any prospect of further “negotiations” with the group.
(hurriyetdailynews.com, April 5, 2016)

HDP’s Demirtaş assures Bahçeli: There is already a massacre in Nusaybin

Turkey’s nationalist opposition leader’s public call on Prime Minister Ahmet Davutoğlu to “level” a southeastern district “to the ground” as part of ongoing security operations against militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party has infuriated a co-leader of the Kurdish problem-focused Peoples’ Democratic Party (HDP) who responded to the opposition leader by saying, “There is already a massacre being committed.”

“The fake nationalist party has become more pro-AKP [the Justice and Development Party] than the AKP since June 7,” HDP co-leader Selahattin Demirtaş said on April 5, referring to the parliamentary elections held on June 7.

 After the June 7 results didn’t produce a single-party government and coalition talks failed, snap elections were held on Nov. 1, 2015, bringing the AKP to power as a single-party government yet again.

“Every Tuesday, the AKP holds parliamentary group meetings. It is waste of labor and time. In my opinion, you should not waste this time. MHP-AKP group meetings should from now on be held as a single meeting. It would be enough if Bahçeli nods his head by just standing by him, when Davutoğlu speaks,” Demirtaş said, speaking at a parliamentary group meeting of his party, hours after Bahçeli’s address to his own parliamentary group.

“Mr. Prime Minister, here is my advice to you: Make a call to our citizens who have been living in Nusaybin [a district in the southeastern province of Mardin] and other provinces and districts where operations are ongoing. Grant them three days and take them to secure places by ensuring that they evacuate the cities,” Bahçeli had said.

According to Demirtaş, Bahçeli made an open call for a “massacre” in Nusaybin.

“Having been worried over losing his seat, the fake Chinese-produced nationalist has made a call for massacre from here a little while ago with joy of playing the card of nationalism and chauvinism and saying ‘level Nusaybin to the ground and leave nobody alive,’” Demirtaş said.

“Do you assume that things that are in line with this gentleman’s call are not already being done there? They are being done. Rest assured, those places have already been leveled to the ground,” he said, addressing Bahçeli in his absence.


Call for all sides “to release finger from trigger”

Demirtaş recalled that April 9 would mark the holy night of Regaip Kandili, which commemorates the conception of the Prophet Mohammad.

“On this occasion, I am once more calling on all sides that have been in an armed fight today in our country; at least on the occasion of the three upcoming holy months, I am calling on everybody who holds this authority, this decision, in their hands; please silence arms, release your fingers from trigger. Display this will, let’s give an opportunity to ourselves for resolving our problems through peaceful means,” he said.
(hurriyetdailynews.com, April 5, 2016)

Contradicting Davutoglu, Erdogan rules out ‘negotiation’ with PKK

Militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) have no option other than laying down their arms or surrendering to Turkey’s security forces, President Recep Tayyip Erdoğan has said, dismissing any prospect of further “negotiations” with the group.

“We will continue fighting until the last weapon is silenced. People say, ‘Please Mr. President, don’t break [operations against the PKK]. But how could we take a break? You see that they have made bombs using teapots while laughing,” Erdoğan said on April 4, referring to recent release of images and video recordings of PKK militants allegedly showing them preparing hand-made explosives using kitchen teapots.

The images and videos were seized by security forces in the town of Yüksekova in the southeastern province of Hakkari.

“We said ‘resolution process,’ but they deceived us. No word from any of them can be trusted. We will finish everything and then we will achieve southeast of serenity and prosperity,” Erdoğan said, addressing a convention of the Turkish Red Crescent Society (Kızılay) in Ankara.

The PKK is listed as terrorist organization by Turkey as well as by the European Union and the United States.

In recent months Turkey has been hit by its worst violence in years, after a fragile peace process shattered in July 2015 following a two-and-a-half-year de facto ceasefire between security forces and PKK militants.

“With our government’s efforts, the region will witness a very different change. Those who are currently meeting with the terrorist organization speak of ‘negotiation.’ But there are no issues to be negotiated. There are now two paths for terrorists who target our citizens with bomb-laden vehicles: Either they surrender and accept the ruling delivered by the judiciary about them, or they are neutralized in the place where they are trapped,” Erdoğan said.

The president’s words came after recent remarks by Prime Minister Ahmet Davutoğlu, who suggested the PKK sending its armed components abroad as a condition for a restarted peace process.

“We didn’t end the peace process. The ones who set up barricades, dug holes and called for a civil war ended it,” Davutoğlu said, according to daily Habertürk.

“What the public expects from the peace process is the complete abandonment of arms. If that happens and we go back to May 2013, and if the PKK sends all of its armed components abroad, leaving no armed element in Turkey, then everything can be talked about. The PKK has to lay down arms, there is no other way. Why wouldn’t talks take place in peaceful conditions after guns are laid down?” he added.
(BIA, April 3, 2016)

Minorités / Minorities

erdal

Soykırım'ın 101. yıldönümü nedeniyle
Doğan Özgüden
ile
Erdal Er'in MedNuçe'de yaptığı söyleşi
http://mednuce.tv/video/dis-canli-yayinlar-11521

Turkey Attempted to Stop Broadcast of Assyrian Genocide Documentary

The Turkish Embassy in Sweden officially asked the Swedish television channel TV4 last week to not air a documentary on the Assyrian Genocide. The documentary Seyfo 1915 -- The Assyrian Genocide by the director Aziz Said and produced by the Assyrian Federation of Sweden was scheduled to be aired on Sunday 24 April, the day Assyrians and Armenians commemorate the victims of the genocide perpetrated by the ruling Young Turks during the late phase of the Ottoman Empire.

TV4 received an email note from the Turkish Embassy, signed by Arif Gulen, the press counselor of the Turkish Embassy in Stockholm. The editors of TV4 published the note on the TV4's media blog in Swedish and English.

The Embassy's press officer asks the TV4 editors to reconsider airing the documentary, because "conventional wisdom suggests that broadcasting of a documentary film comprising one-sided views of 'the 1915 events' will fail to serve the principle of objectivity of broadcasting."

The letter goes on stating that "there is no historical, academic or legal consensus on how to define 'the 1915 events'" and that "only a competent international tribunal can determine whether a particular event is genocide."
(AINA, April 26, 2016)

George Clooney mène la marche commémorative du génocide

L'acteur américain et défenseur des droits de l'homme George Clooney a défilé dimanche à Erevan en tête de la marche de milliers d'Arméniens marquant le 101e anniversaire du génocide subi par les Arméniens en Turquie pendant la Première Guerre mondiale.

Plaidant depuis longtemps pour la reconnaissance comme génocide du massacre de centaines de milliers d'Arméniens - un million et demi selon Erevan, 300.000 à 500.000 selon les Turcs - en 1915, Georges Clooney est arrivé samedi dans l'ancienne république soviétique pour participer à cette marche annuelle.

L'acteur, le président arménien Serge Sarkissian, le chanteur français d'origine arménienne Charles Aznavour et des milliers d'Arméniens ont marché jusqu'au sommet de la colline où se trouve le mémorial du génocide et ont déposé des fleurs devant la flamme éternelle qui y brûle, tandis que des services de commémoration avaient lieu dans de nombreuses églises du pays.

George Clooney est coprésident du comité de sélection pour le prix Aurora pour éveiller l'humanité, qui vient d'être établi en faveur des survivants arméniens du génocide.

Au cours d'une cérémonie dimanche soir à Erevan, George Clooney a remis le prix à la première lauréate, Marguerite Barankitse de l'organisation humanitaire Maison Shalom et de l'hôpital REMA du Burundi, une Tutsie qui a sauvé des milliers de vies, dont celles de 30.000 enfants, et pris soin d'orphelins et de réfugiés pendant la guerre civile au Burundi.

Mme Barankitse, qui a reçu une récompense de 100.000 dollars, choisira les organisations qui doivent revevoir un million de dollars.

Marguerite Barankitse "est un rappel de l'impact que peut avoir une personne même quand elle est confrontée à des persécutions et à une injustice en apparence insurmontables", a déclaré George Clooney.

"Lorsque vous avez la compassion, la dignité et l'amour, rien ne peut vous faire peur, rien ne peut vous arrêter, personne ne peut arrêter l'amour. Ni les armes, ni la haine, ni la persécution, ni la famine, rien", a déclaré la lauréate.

"Le génocide "fait partie de l'histoire de l'Arménie, et fait aussi partie de l'histoire du monde, ce n'est pas la douleur d'une seule nation", avait déclaré l'acteur à son arrivée à Erevan.

"La politique de déni de la Turquie n'a pas changé. Et n'a pas changé non plus son attitude hostile envers tout ce qui est arménien", a pour sa part déclaré le président arménien Serge Sarkissian dans un communiqué.

Erevan dit qu'un million et demi d'hommes, femmes et enfants arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les Turcs, qui craignaient qu'ils n'aident l'armée russe qui entrait alors dans l'empire ottoman, et qualifie ce massacre de génocide, un terme repris par nombre d'autres pays.

Les Turcs affirment pour leur part que les Arméniens ont pris les armes contre les Ottomans pour aider les forces russes qui envahissaient le pays, et que 300.000 à 500.000 Arméniens et à peu près autant de Turcs ont été tués dans ces affrontements.
(AFP, 24 avril 2016)

Un orchestre allemand dénonce des pressions turques sur un spectacle

Un orchestre de musique allemand a accusé samedi les autorités turques de faire pression sur lui et l'Union européenne, pour empêcher que le terme de "génocide" soit utilisé dans le cadre d'un concert qu'il donne autour du massacre des Arméniens en 1915.

"C'est une atteinte à la liberté d'expression", a déclaré le directeur de l'orchestre de Dresde (Est), le Dresdner Sinfoniker, Markus Rindt.

Selon lui, l'ambassade de Turquie auprès de l'Union européenne a demandé à la Commission européenne à Bruxelles de supprimer une subvention de 200.000 euros accordée à l'orchestre pour ce projet, au prétexte que le spectacle utilise le terme de "génocide" - que récuse Ankara - pour qualifier les massacres commis il y a un siècle.

La Commission européenne a maintenu la subvention mais invité l'orchestre à "adoucir" les textes du spectacle en ne mentionnant plus le génocide et a retiré toute mention du concert sur sa page internet, a affirmé le directeur de l'orchestre. "Nous trouvons tout cela très discutable", a-t-il déclaré à l'AFP.

Une porte-parole de la Commission à Bruxelles a reconnu le retrait. "En raison d'inquiétudes soulevées au sujet des termes utilisés pour décrire le projet, la Commission l'a temporairement retiré de son site internet afin de discuter d'une nouvelle formulation avec le promoteur du projet", a-t-elle indiqué à l'AFP.

Le spectacle a été monté à l'occasion du centenaire du massacre des Arméniens en 1915 et se veut un projet de réconciliation.

Il associe plusieurs pièces musicales, jouées par un orchestre où figurent des musiciens turcs et arméniens. La controverse porte sur les textes chantés par le choeur ou lus sur scène, ainsi que sur la formulation du programme qui parle explicitement de génocide (www.aghet.eu).

Le nom de la production, "Aghet", est aussi utilisé en arménien pour parler des massacres de 1915.

Elle avait été montrée en novembre 2015 en première à Berlin, sans provoquer de remous.
(AFP, 23 avril 2016)

Emir Kir's friend Celalettin Cerrah tried on Hrant Dink's Assassination

A total of 26 former police officers, including former police chiefs, went on trial on April 19 on charges of negligence in the 2007 assassination of prominent Armenian-Turkish journalist Hrant Dink that sent shockwaves around the country.

The suspects are accused of “negligence on public duty” in the shooting of Dink, the editor-in-chief of weekly Agos and an advocate of reconciliation between Turks and Armenians, who was shot dead outside the newspaper’s offices in Istanbul’s central Şişli district on Jan. 19, 2007.

A total of 34 suspects – including eight who are under arrest – went on trial in the first hearing at the Istanbul 14th Court of Serious Crimes, according to Turkey’s state-run Anadolu Agency.

Among those on trial are former national police intelligence chief Ramazan Akyürek, former Istanbul police chief Celalettin Cerrah and former Istanbul police intelligence chief İlhan Güler.

(
Celalettin Cerrah is a close friend of Saint-Josse Mayor Emir Kir - Info-Turk)

Also among those on trial on April 19 was Ercan Demir, who was the police intelligence chief in the Black Sea province of Trabzon where the gunman, Ogün Samast, came from.

Another prominent suspect, former top Istanbul police official Ali Fuat Yılmazer, was already under arrest as part of investigations into the “Fethullahist Terror Organization” (FETÖ), a purported terror group accused of trying to overthrow Turkey’s government that is allegedly led by U.S.-based Islamic scholar Fethullah Gülen, the AKP’s ally-turned-foe.

There have been numerous indications that the authorities want to emphasize the alleged links between the suspects and Gülen, whose followers are the subject of a major nationwide crackdown.

According to initial reports, the defendants in the case demanded a recusal of the judge, although the outcome of the move remains unclear.   

Meanwhile, a group of rights activists named “Hrant’s Friends” gathered in front the courthouse in Istanbul’s Çağlayan neighborhood and reiterated their determination to demand justice for the slain journalist.

“We will be at Çağlayan courthouse to follow the hearings that are planned to continue for three days,” the group said in a statement.

Relatives and followers of the case have claimed government officials, police, military personnel and members of Turkey’s National Intelligence Agency (MİT) played a role in Dink’s murder by neglecting their duty to protect the journalist.

Turkey’s top court in July 2014 ruled that the investigation into the killing had been flawed, paving the way for the trial of the police officials.

All the names of the suspects implicated in the investigation were reported to have been on duty in police departments in Istanbul, Ankara and Trabzon at the time of Dink’s murder.

Dink, 52, was shot dead with two bullets to the head in broad daylight outside the offices of Agos in central Istanbul on January 19, 2007.  

Samast, then a 17-year-old jobless high-school dropout, confessed to the murder and was sentenced to almost 23 years in jail in 2011.  

But the case grew into a wider scandal after it emerged that the security forces had been aware of a plot to kill Dink but failed to act.
(hurriyetdailynews.com, April 19, 2016)

Le chef d'une association turque appelle à "égorger les chiens arméniens"

Le vice-président de la principale association turque en Suède est tombé en disgrâce après avoir appelé ses compatriotes à "se réveiller" et à "tuer les chiens arméniens".

S'exprimant devant un rassemblement en plein centre de Stokholm, Barbaros Leylani a proposé de rappeler "à la Suède, à la Scandinavie et à l'ensemble de l'Europe ce que la Turquie défend", rapporte le journal suède Dagens Nyheter.
"Nous n'aimons pas le sang, mais nous sommes capables de faire couler le sang si nécessaire", a lancé l'orateur.

L'association dirigée par M.Leylani s'est distanciée de ses propos, tandis celui-ci a publié des excuses sur le site de l'organisation, indiquant qu'il avait été "mal compris".

En 1915, environ 1,5 million d'Arméniens ont été massacrés par les Turcs de l'Empire ottoman, selon les estimations officielles de Erevan. Une trentaine de pays du monde, dont l'Allemagne, la France, la Russie et la Suède, reconnaissent ces atrocités comme un génocide du peuple arménien.

Arménie: Ankara soutient les actions militaires de Bakou dans le Haut-Karabakh

L'organisation suédoise Juridikfronten a signalé l'incident à la police, accusant Barbaros Leylani d'incitation à la haine interethnique.

De nombreuses associations présentes en Suède, turques comme arméniennes, ont condamné les déclarations de M.Leylani. A l'heure actuelle, près de 50.000 Turcs résident dans le pays scandinave.

Les tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan voisin, qui bénéficie d'un soutien de la part d'Ankara, sont montées d'un cran ces dernières semaines sur fond d'escalade du conflit dans le Haut-Karabakh, région sécessionniste azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d'Arméniens. (fr.sputniknews.com,
13 avril 2016)

Statements of President and Prime Minister Make Armenians a Target

Peoples’ Democratic Party (HDP) MP, Garo Paylan has stated that the statements of President Recep Tayyip Erdoğan and Prime Minister Ahmet Davutoğlu make the Armenian society a target.

President Erdoğan at the press meeting he held on April 3 at Brookings Institue said, “Ahead of the talk I would give at the conference at the Brookings Institute, I saw representative of Parallel State Structure which gives an illegal organization image in legal image. Not only terror organizations in Turkey but also Armenian ASALA organization was there too”.

Prime Minister Davutoğlu in his speech on February 27 in Bingöl province addressing the Peoples’ Democratic Party (HDP) said, “They are cooperating with Russia like Armenian gangs. They go to Moscow and open representation office”.

“The expression Armenian is still a swear word”

Garo Paylan has noted that those expressions of the President and the Prime Minister turned the Armenian society which had the statute of minority, into a target.

“Pronouncing the name of a society consistently together with the words ‘organization’ and ‘gang’ means the attempt to criminalize the aforementioned Armenian society. We have seen in the writings on the walls In cities under barricade, that the word ‘Armenian’ was still being used as a swear word in Turkey.

“Yet the expressions of the President and the Prime Minister are supporting this phenomenon and encouraging those targeting the Armenians. Besides these expressions do increase the apprehension of the Armenian people as the first target of hate speech who are also exposed to attacks and still suffer losses due to hate crimes. As an Armenian Prime Minister with the citizenship of Turkey, I condemn these expressions of the President and the Prime Minister and hope that they would not repeat that.
(BIA, April 3, 2016)

Erdogan accuse des mouvements de diaspora issus de Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé dimanche divers mouvements kurdes, turcs et arméniens, interdits en Turquie, d'avoir fait alliance pour manifester contre lui à Washington et provoquer des échauffourées avec son service de sécurité.

Des incidents avaient éclaté jeudi à Washington près des bâtiments de l'institution Brookings, où devait s'exprimer le président Erdogan, en visite dans la capitale américaine pour participer à un sommet sur la sûreté nucléaire.
 Des heurts avaient opposé les services de sécurité turcs à des journalistes et manifestants avant que la police n'intervienne.

S'exprimant à son arrivée à l'aéroport d'Istanbul, le président turc affirmé avoir vu parmi les manifestants des "représentants" du Parti des Travailleurs turcs (PKK, rébellion kurde), des Unités de protection du Peuple Kurde (YPG), accusées par Ankraa d'être le bras armé syrien du PKK, ainsi que de l'ASALA (Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie).

Il a accusé ces trois groupes d'avoir été de mèche lors de la manifestation avec des alliés de l'imam Fethullah Gülen, son ennemi juré, exilé aux Etats-Unis et qu'il accuse de comploter contre lui.

"La situation qui a eu lieu avant la conférence était vraiment, vraiment significative", a déclaré le président turc.

"J'ai, moi-même, vu des représentants de la structure étatique parallèle qui ont fui le pays aux côtés du PKK, de l'YPG et de l'ASALA", a-t-il ajouté.

"C'est bien la preuve"... a-t-il encore affirmé.

Après les incidents de Washington, le Club national de la presse américain, une grande organisation de journalistes, avait vivement protesté, accusant le service de sécurité présidentiel d'avoir "porté la main sur des reporters ou des manifestants".

"Erdogan n'a pas à exporter" les violations des droits de l'Homme et de la presse qui se développent en Turquie, avait ajouté son président Thomas Burr.
(AFP, 3 avril 2016)

Erdogan: la Turquie soutiendra l'Azerbaïdjan "jusqu'au bout"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré dimanche que la Turquie soutiendrait l'Azerbaïdjan "jusqu'au bout" dans son conflit avec l'Arménie autour de la région du Nagorny Karabakh, après des combats qui ont fait ces deux derniers jours plus de 30 morts.

"Nous prions pour que nos frères Azerbaïdjanais triomphent de ces combats avec le moins de pertes possibles", a déclaré M. Erdogan, actuellement en visite aux Etats-Unis, cité par la présidence turque. "Nous soutiendrons l'Azerbaïdjan jusqu'au bout", a-t-il ajouté.

Samedi en fin de journée, alors que la situation semblait s'être stabilisée, les deux côtés avaient annoncé leurs pertes dans ces intenses combats qui avaient débuté dans la nuit de vendredi à samedi : 18 soldats arméniens tués, 12 azerbaïdjanais. Chaque côté a également fait état de la mort d'un civil. Et l'Azerbaïdjan a reconnu qu'un de ses hélicoptères avait été abattu.

Ces affrontements sont les plus importants depuis le cessez-le-feu de 1994, qui avait mis fin à la guerre mais sans résoudre le problème de l'appartenance de cette région située en Azerbaïdjan mais peuplée majoritairement d'Arméniens.

M. Erdogan s'en est pris également au Groupe de Minsk, qui cherche en vain depuis des années, sous la coprésidence de la France, la Russie et les Etats-Unis, à trouver une solution au conflit. "Si le Groupe de Minsk avait pris des mesures justes et décisives, ce genre de choses n'arriverait pas", a-t-il lancé.

La Turquie, qui a de forts liens culturels et linguistiques avec l'Azerbaïdjan, est un allié essentiel pour Bakou. Elle n'a en revanche pas de relations diplomatiques avec l'Arménie, en raison du différent sur les massacres de masse d'Arméniens dans l'empire ottoman en 1915, qualifiés par Erevan de génocide, ce qu'Ankara refuse de reconnaître.
(AFP, 3 avril 2016)

Conférence: Les Arméniens du Haut-Euphrate, 1915 et Dersim



Le Collectif 71 vous attend nombreux
le 9 avril 2016 à la conférence « Les Arméniens du Haut-Euphrate, 1915 et Dersim » dans les salles de l'Association des Arméniens de Belgique. Les conférenciers: Zakarya Mildanoglu, Expert en histoire de l’art arménien; Hovsep Hayreni, écrivain et défenseur de la cause arménienne et Miran Pirgic Gultekin, président de l’Association des Arméniens de Dersim.

Politique intérieure/Interior Politics

Coups de poing au parlement turc où les tensions s'aggravent

Les coups de poing ont fusé jeudi au cours d'une réunion de la commission constitutionnelle du parlement qui a viré à la rixe entre députés du parti au pouvoir et leurs collègues pro-Kurdes, selon des images diffusées par la chaîne de télévision NTV.

Cette commission était réunie pour discuter d'une proposition soutenue par le gouvernement de retirer leur immunité aux parlementaires ayant déjà provoqué de telles tensions.

Cette mesure doit s'appliquer à tous les parti politiques, mais les opposants au gouvernement actuel y voient une manoeuvre du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir pour détruire le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) dont les élus pourraient être poursuivis devant la justice -s'ils n'étaient plus protégés par leur immunité- pour leur soutien présumé aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

Les tensions avaient déjà dégénéré mercredi en coups de poing au parlement, coutumier de tels incidents, mais les violences qui se sont déroulées jeudi à la commission constitutionnelle ont été encore plus grandes.

En effet, si des députés en sont à nouveau venus aux poings quand des dizaines d'entre eux se sont précipités dans un coin de la salle, d'autres ont sauté sur la table pour mieux attaquer leurs adversaires.

Conséquence de cette rixe, les discussions ont été reportées à lundi, a précisé NTV.
(AFP, 28 avril 2016)

La dernière insulte favorite d'Erdogan: "Pervers politique"

Une remarque jugée sexiste du chef de l'opposition à l'endroit d'une ministre a nourri toute la semaine en Turquie une vive polémique, qui a vu vendredi le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan se poser en défenseur des femmes.

La controverse débute mardi, lorsque le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, s'en prend à la ministre de la Famille et des Politiques sociales, Sema Ramazanoglu, à qui il reproche d'avoir mal géré une affaire d'abus sexuels dans des écoles religieuses.

"La ministre de la Famille, elle ne s'exprime pas, elle est couchée devant certaines personnes", a-t-il lancé.

Y voyant une allusion sexuelle, le chef de l'Etat lui a immédiatement répliqué. "Le pervers qui a commis ces (abus sexuels) est derrière les barreaux. Maintenant, qu'allons-nous faire des pervers politiques ?", a riposté M. Erdogan.

"Maudits soient ceux qui érigent l'insulte en style politique", a grondé à son tour le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Mme Ramazanoglu, l'une des deux seules femmes du gouvernement, a porté plainte contre M. Kiliçdaroglu et réclame 50.000 livres turques (plus de 15.000 euros) de réparation pour la "souffrance psychologique" causée.

M. Kiliçdaroglu s'est lui défendu de toute allusion sexuelle et a contre-attaqué en accusant M. Erdogan d'être un "pervers politique" doublé d'un "pervers sexuel".

"Il existe de nombreux mots pour qualifier ce genre de personnes, mais la politesse m'interdit de les prononcer", lui a répondu vendredi M. Erdogan à la sortie de la prière hebdomadaire dans une mosquée d'Istanbul, dénonçant un "affront à toutes les femmes de Turquie".

Le président turc est accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société, en limitant notamment le droit des femmes. "Pour moi, la femme est avant tout une mère", avait-il déclaré le mois dernier, déclenchant des manifestations.

Ce feuilleton a fait le délice des chaînes d'information et des médias locaux, qui se sont délectés toute la semaine de chacune des tirades de ses protagonistes.

"Dans un pays où cinq à dix soldats tombent en martyrs chaque jour, parler de ce genre de choses manque quelque peu d'intérêt", a déploré vendredi le prédécesseur de M. Erdogan, Abdullah Gül, en référence aux victimes des combats qui opposent l'armée aux rebelles kurdes dans le sud-est du pays.
(AFP, 8 avril 2016)

Forces armées/Armed Forces

Ankara célèbre le centenaire d'une victoire
de l'Empire ottoman


Ankara a célébré vendredi le centenaire d'une victoire de l'Empire ottoman contre les forces alliées dans l'Irak d'aujourd'hui, alors que les autorités islamo-conservatrices mettent de plus en plus souvent l'accent sur l'histoire pré-républicaine du pays.

La reddition des troupes britanniques à Kut-el-Amara, au sud de Bagdad, est perçue comme la dernière victoire ottomane de la Première guerre mondiale qui s'est soldée par l'échec de l'Empire et de ses alliés allemands.

"La Turquie est en train de changer. Nous nous souvenons à nouveau de notre histoire qui a été oubliée. Nous redécouvrons notre histoire", a déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu lors d'une importante cérémonie à Istanbul à laquelle a également participé le président Recep Tayyip Erdogan.

"C'était une question de vie ou de mort pour les Ottomans. Il s'agissait d'une résistance de tous les peuples du Moyen-Orien contre le colonialisme", a-t-il ajouté.

Les dirigeants de la Turquie ont mis en valeur le centenaire de la Première guerre mondiale pour exacerber la fierté nationale, bien que cette guerre se soit terminée en défaite pour l'Empire ottoman, ce qui mènera à son effondrement.

L'an dernier, le gouvernement avait célébré en grande pompe le centenaire de la bataille des Dardanelles en 1915, où les forces ottomanes avaient résisté à la tentative d'une flottille franco-britannique de forcer le détroit pour s'emparer d'Istanbul.

Le parti au pouvoir (AKP) et le président Erdogan cherchent à présenter l'Empire ottoman comme une source de fierté pour les Turcs.
 Mais M. Davutoglu a démenti toute volonté, dans la célébration de la victoire à Kut, de jeter une ombre sur la république turque moderne fondée en 1923 sur les ruines de l'Empire ottoman par Mustafa Kemal Ataturk.

"L'esprit de Kut-el-Amara est la fondation la plus significative sur laquelle notre république s'est élevée", a-t-il dit. "C'est une victoire pour nous tous, une victoire de tous les peuples du Moyen-Orient", a-t-il insisté.
(AFP, 29 avril 2016)

Des tirs de roquettes à partir de la Syrie font un mort et 26 blessés

Cinq roquettes tirées d'une zone en Syrie aux mains du groupe Etat islamique (EI) ont frappé dimanche la ville frontalière turque de Kilis (sud-est), y faisant un mort et 26 blessés, a annoncé le vice-Premier ministre turc, Yalçin Akdogan.

Une première salve a touché le toit d'une maison dans le quartier d'Okcular tandis qu'une deuxième s'est abattue à proximité d'une mosquée, a-t-il dit, cité par l'agence de presse Dogan au cours d'un point de presse à Kilis, où il se était en déplacement.

"L'artillerie turque a immédiatement riposté à ces attaques", a-t-il souligné.

Six Syriens figurent parmi les blessés. Des habitants effrayés et en colère ont entamé une marche vers les bureaux du gouverneur à Kilis, mais ont été dispersés par la police, a fait savoir le journal Hurriyet Daily.

Depuis le début de l'année, Kilis avait déjà été la cible de plusieurs tirs de roquettes effectués par des jihadistes de l'EI, qui avaient provoqué la mort de civils.

Selon un bilan global donné par M. Akdogan, 45 roquettes se sont abattues sur la ville depuis la mi-janvier, entraînant la mort d'au moins 16 personnes.

Lundi, une salve de roquettes avait déjà fait cinq morts, dont quatre enfants, tous syriens.

La Turquie a riposté à chaque tir de roquettes par des tirs d'artillerie.

Samedi soir, au cours d'une conférence de presse à Gaziantep (sud-est) avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk, qui sont allés se rendre compte des conditions de vie des réfugiés syriens, le Premier ministre Ahmet Davutoglu avait averti que la Turquie répondrait "avec force à toute action" qui la viserait.

Longtemps accusée de complaisance à l'égard des groupes rebelles syriens les plus radicaux, la Turquie a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste dirigée par Washington et multiplié les arrestations dans les milieux jihadistes, après une série d'attentats-suicides attribués à des cellules proches de l'EI sur son sol.
(AFP, 24 avril 2016)

La condamnation de dizaines d'officiers pour tentative de coup d'Etat cassée

La condamnation en 2013 de centaines de personnes, dont des dizaines d'officiers de haut rang, à de lourdes peines de prison pour tentative de coup d'Etat a été annulée jeudi par la plus haute cour d'appel turque.

La cour a justifié sa décision de casser le jugement par "manque de preuves" attestant de l'existence d'une "organisation terroriste" voulant renverser le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président.

En 2013, 275 personnes avait été condamnées dans cette affaire d'une grande complexité.

La cour d'appel a dénoncé de nombreuses irrégularités dans l'enquête, comme des mises sur écoute illégales, des témoignages de personnes dont les identités n'ont pas été révélées, mais aussi dans la formation du tribunal ayant jugé les 275 accusés, dont le général Ilker Basbug, ancien chef d'état-major, condamné à perpétuité dans ce dossier.

Dans cette affaire judiciaire, la plus retentissante de l'histoire récente du pays, les procureurs ont affirmé qu'ils avaient découvert un "Etat profond" fantôme, dont l'objectif était de fomenter des troubles et un coup d'Etat.

En 2014, un tribunal turc est allé jusqu'à qualifier le réseau dit "Ergenekon" d'"organisation terroriste armée".

De nombreux accusés ont par la suite été relâchés dans les mois suivant leur jugement, après avoir fait valoir que leurs droits avaient été bafoués, mais nombre d'entre eux ont été interdits de séjour hors du pays.

Les partisans d'Erdogan avaient accusé le prédicateur musulman en exil aux Etats-Unis,Fethullah Gülen, un ancien allié devenu aujourd'hui ennemi numéro un du président islamo-conservateur, de vouloir affaiblir l'armée en fabriquant de fausses preuves contre les officiers pour le procès.

- Processus empoisonné -

Réagissant à la décision de la plus haute cour d'appel, le vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a accusé sur Twitter le réseau de l'imam Gülen d'avoir "empoisonné le processus judiciaire".

M. Erdogan avait pourtant à l'origine été considéré comme l'instigateur de ces enquêtes, dans son combat contre les hauts gradés de l'armée qui s'étaient donnés pour mission durant des décennies de garantir la laïcité du pays.

Tout avait commencé en 2007 par la découverte d'un stock d'explosifs chez un ancien officier de l'armée. Après investigations, des procureurs affirment que cette trouvaille les a conduits à mettre au jour les ramifications d'un réseau d'officiers, de policiers et de journalistes baptisé "Ergenekon" voulant commettre un coup d'Etat.

Les 275 personnes jugées dans cette affaire ont toujours démenti toute tentative de coup d'Etat, faisant valoir que les preuves utilisées par le tribunal avaient été manipulées.

L'armée turque, la deuxième plus grande en nombre après les Etats-Unis dans l'Otan, est responsable de trois coups en 1960, 1971 et 1980 et a chassé du pouvoir un gouvernement pro-islamiste en 1997, dirigé par Necmettin Erbakan, le mentor politique de M. Erdogan.

M. Erdogan, qui a dans un premier temps multiplié les purges et les procès contre l'armée considérée hostile à son régime, a par la suite opéré un retournement spectaculaire en accusant la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'avoir piloté l'enquête et le procès Ergenekon.

Ce revirement est intervenu quelque temps après des accusations de corruption visant fin 2013 l'entourage de M. Erdogan, qui y a vu l'empreinte de son ancien allié.

Le gouvernement turc a engagé depuis de vastes purges dans la police et la justice, soupçonnées d'avoir été massivement infiltrées par des partisans de M. Gülen.

Pour le chef du principal parti d'opposition (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, la décision de la cour d'appel montre qu'"il y a toujours des juges dans ce pays".

Ilkay Sezer, avocat de l'ex-chef d'état-major Ilker Basbug, a déclaré à l'AFP qu'il pourrait y avoir un nouveau procès. "C'est au Premier ministre de décider de rouvrir un procès comme le prévoit la Constitution", a-t-il affirmé.
(AFP, 21 avril 2016)

Armes chimiques: Moscou et Pékin veulent étendre la traque à la Turquie

La Russie et la Chine ont proposé mercredi au Conseil de sécurité une résolution visant à empêcher l'acquisition d'armes chimiques par des groupes extrémistes dans les pays voisins de la Syrie comme l'Irak et la Turquie.

Selon l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, ce texte vise à "combler des lacunes" dans les résolutions déjà adoptées par le Conseil dans ce domaine.

Le Conseil a obligé le gouvernement syrien à détruire son arsenal chimique et créé un mécanisme d'enquête (Joint investigative mechanism, JIM) pour dénoncer les responsables d'attaques chimiques en Syrie.

Or, a affirmé l'ambassadeur, "de nombreuses informations indiquent que des groupes terroristes pourraient construire des armes chimiques et se préparer à les utiliser".

Il a aussi évoqué la menace de jihadistes ayant rejoint le groupe Etat islamique et retournant en Europe avec des composants d'armes chimiques et l'expertise nécessaire pour les assembler.

Le projet de résolution russo-chinoise, cité par M. Tchourkine, "réaffirme que les pays membres, et notamment ceux voisins de la Syrie, doivent immédiatement signaler (au Conseil de sécurité et au JIM) toute activité menée par des acteurs non-étatiques pour mettre au point, acquérir, fabriquer, détenir, transporter, transférer ou utiliser des armes chimiques" et leurs vecteurs.

Le JIM, mis en place conjointement par l'ONU et de l'OIAC (organisation pour l'interdiction des armes chimiques), serait chargé de "surveiller ces activités dans la mesure de ses moyens".

Ce mécanisme d'enquête a commencé son travail en Syrie mais son mandat est limité au territoire syrien.

L'extension de ce mandat est "nécessaire et peut servir de dissuasion", a affirmé M. Tchourkine à la presse.

Les nouvelles mesures prônées par la Russie et la Chine ne visent pas à enfreindre la souveraineté de l'Irak et Moscou espère que Bagdad coopérera, a-t-il ajouté.

Il a rappelé que "des terroristes avaient été arrêtés en Turquie" peu avant une attaque chimique massive contre une banlieue de Damas en août 2013.

"Il pourrait y avoir un lien entre les deux, il est possible que les préparatifs (de cette attaque) aient été menés en territoire turc", a-t-il affirmé.

L'attaque avait été attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar al-Assad mais la Russie avait dédouané son allié syrien.

Des responsables russes ont à plusieurs reprises accusé la Turquie de laisser passer des fournitures et du carburant destinés aux jihadistes du groupe Etat islamique opérant en Syrie, de l'autre côté de la frontière.

Pour ce qui est du gouvernement syrien, a fait valoir l'ambassadeur russe, il "a détruit tout son arsenal et je n'ai entendu personne l'accuser d'avoir fabriqué de nouvelles armes chimiques".
(AFP, 13 avril 2016)

Qatar: une base militaire turque en cours de construction

Une base militaire turque est en cours de construction au Qatar et sera achevée dans deux ans, a annoncé mercredi le ministre turc de la Défense à Doha.

Il s'agira de la première installation militaire turque dans la région, a déclaré Ismet Yilmaz devant la presse en marge du salon de défense et de sécurité DIMDEX.

"Elle (la base) sera achevée dans deux ans", a-t-il ajouté, en précisant que l'accord pour sa construction avait été approuvé par le Parlement turc.

L'établissement de cette base militaire fait partie d'un accord de défense plus large signé fin 2014 entre Doha et Ankara, tous deux membres de la coalition conduite par les Etats-Unis qui mène des frappes contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

"Nous voulons parvenir à coopérer dans les domaines de l'entraînement (militaire)" et "contribuer à la stabilité dans la région", a encore déclaré M. Yilmaz.

Ce dernier a ajouté que des militaires et des avions qataris étaient actuellement présents en Turquie.

Le Qatar abrite par ailleurs la grande base aérienne d'al-Udeid, siège du Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient. Cette base est utilisée par les avions américains pour bombarder l'EI.

Dans le conflit syrien, la Turquie comme le Qatar soutiennent la rébellion face au régime de Bachar al-Assad.
(AFP, 30 mars 2016)

Affaires religieuses / Religious Affairs

La peur des Alévis à l'égard d'un camp de réfugiés syriens

La pâture des vaches n’est déjà plus qu’une masse de terre, un plateau monotone qu’on achève d’aplanir. Nuit et jour, les gendarmes guettent et, du haut des collines, à plus d’un kilomètre, on entend les « bips » et les « boums » des engins de chantier. Si les délais sont respectés, avant les récoltes d’automne, les 350 villageois de Sivricehüyük devront cohabiter avec 27.000 Syriens, dans l’un des plus grands camps de réfugiés de Turquie.

Mehmet Caner, le maire de ce village du sud du pays blotti dans la province de Kahramanmaras (anciennement Maras), serre une liasse de papiers. Ce sont les pièces du « dossier » : documents officiels dont il a obtenu copie, lettres à la préfecture, pétition contre le projet, plainte au tribunal civil déposée le 1er avril. « On ira jusqu’au bout, jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme s’il le faut, prévient Mehmet Caner, fort du soutien des maires de quinze villages alentour. Non seulement le projet est illégal, mais il menace notre structure socioculturelle et démographique, notre sérénité, notre sécurité, et la survie de notre communauté. »

Le sud de la Turquie compte déjà 26 camps qui accueillent 10 % des 2,7 millions de Syriens réfugiés dans le pays. Aucun n’a pourtant rencontré une telle résistance, y compris celui érigé, à l’été 2012, dans une zone industrielle de Kahramanmaras, à une vingtaine de kilomètres de Sivricehüyük. C’est que cette plaine fertile abrite de nombreux alévis, une minorité aux croyances et coutumes différentes de celles des réfugiés syriens. « Nous sommes à peine 3.000 dans la vingtaine de villages qui entourent le camp, et il y aura demain dix fois plus de Syriens.

C’est la porte ouverte à toutes les provocations », s’inquiète Ünal Ates, l’un des fondateurs d’une plateforme d’opposants au projet.

Tout à la fois croyance, culture, philosophie et mode de vie, l’alévité rassemble des millions de personnes en Turquie, qui font mentir le cliché d’un islam sunnite homogène. Syncrétiques, leurs pratiques empruntent au chiisme sans s’y apparenter (adoration d’Ali, des douze imams) quand d’autres rappellent davantage des cultes préislamiques, tel le chamanisme. Profondément ancrée dans l’Anatolie et sa ruralité, l’alévité transcende les frontières ethniques. A Kahramanmaras, les villages alévis sont turcophones ou kurdophones, comme Sivricehüyük.

« Personne ne peut nous garantir que Daesh ou Al-Nosra ne va pas s’infiltrer parmi les réfugiés, lâche le maire, Mehmet Caner. Qui pourra nous défendre ? » A l’instar des yézidis d’Irak, les alévis et leurs rites (prières souvent mixtes, dans des cemevi et non des mosquées, usage de la danse, de l’alcool et de la musique) sont vus comme hérétiques par le groupe « État islamique ». Ils sont également associés aux alaouites de Syrie, minorité du président Bachar el-Assad, avec lesquels ils ont pourtant peu de liens historiques. « Certains pourraient être tentés d’attiser un conflit confessionnel en s’en prenant aux réfugiés, puis en accusant les alévis. C’est comme ça qu’avait commencé le massacre de Maras », souligne Ünal Ates.

En décembre 1978, huit jours durant, des violences ont visé les alévis de la ville et des militants de gauche. Le bilan officiel s’élève à 110 morts. Officieusement, plus de 150. Une partie de la population a prêté main-forte aux hordes d’extrême droite, faisant du pogrom de Maras le plus meurtrier et massif de l’histoire de la République. « J’avais 24 ans. Nos voisins – ces gens que je saluais tous les jours – ont mis à sac notre restaurant et ont tenté de nous tuer », se souvient Hasan Hüseyin Degirmenci. Jeune papa à l’époque, Hasan a fui Maras, comme 80 % des alévis de la province. La plupart ne sont pas revenus. Hasan, lui, a franchi le pas en 2011, quittant son exil suisse à l’âge de la retraite.

« Les plaies ne se sont jamais refermées », souffle cet homme à l’épaisse moustache blanche, qui dit avoir perdu le sommeil depuis que le chantier du camp a commencé juste à côté. « Qu’on ne vienne pas dire que les alévis sont contre les réfugiés : la majorité des alévis sont eux-mêmes réfugiés, en Turquie ou en Europe ! Je partage la peine de ces gens, mais l’État doit comprendre notre traumatisme et les traumatismes de cette région », proteste Hasan, qui évoque aussi la disparition des Arméniens de Maras après 1915.

Sur les 37 hectares de l’ancienne pâture, les pelleteuses sont à l’oeuvre depuis début avril. Le préfet a reçu les maires, des activistes, des députés d’opposition. En vain. « On nous dit que le sol est propice à la construction d’un camp. N’y avait-il aucun autre endroit ? Fallait-il absolument l’installer au milieu de villages alévis ? », demande le maire, Mehmet Caner. « Et même si tout cela n’était que paranoïa, n’est-ce pas le rôle de l’État que d’entendre nos inquiétudes ? », renchérit Seyit Sönmez, un avocat.

« Au fond, l’enjeu n’est pas tant la méfiance des alévis vis-à-vis des sunnites ou des réfugiés. C’est leur confiance dans l’État qui est ébranlée une fois de plus », ajoute ce spécialiste du massacre de 1978, perpétré avec l’aide d’éléments des services secrets, sous le regard passif de policiers et de soldats. Et de rappeler la précarité des lieux de culte alévis, les cemevi, que l’État considère comme des centres culturels, alors qu’il finance les mosquées sunnites, dont les imams sont fonctionnaires. Cette discrimination a valu à la Turquie une condamnation à la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de la liberté de religion.

La petite cemevi de Sivricehüyük, devenue quartier général des opposants au camp, fourmille de villageoises en pantalon bouffant et au voile fleuri cachant à peine leur chevelure. Ulas Özdemir, ethnomusicologue, les observe en souriant. « Cet épisode sera peut-être l’occasion de faire émerger une société civile à Maras, qui est très en retard par rapport à d’autres provinces, dit-il. Il permettra peut-être aussi à tous ses habitants d’affronter le massacre de 1978, qui reste un lourd tabou. » 
(Le Soir, ANNE ANDLAUER, 29 avril 2016)

Turquie: L’opposition dénonce une “délaïcisation” insidieuse

La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 27 avril 2016

Il a suffi, mardi, d’une seule phrase du président du Parlement turc pour réveiller la fracture la plus sensible qui traverse la vie politique à Ankara, celle qui oppose les “laikçi” (laïcs) aux “dinci” (islamistes). Ismail Kahraman est un membre du parti au pouvoir, l’AKP. Il a été nommé à son poste par le président Erdogan. Et mardi, cet homme en général effacé a déclaré que la nouvelle constitution turque “ne doit pas être laïque […] Cette nouvelle Constitution doit être religieuse”.

A l’opposé des principes fondateurs de la République de Mustafa Kemal Atatürk, sa déclaration est passée en boucle sur les télévisions. En d’autres temps, elle aurait valu l’arrestation immédiate de son auteur et des rumeurs de coup d’Etatmilitaire. Dans la soirée même, M. Erdogan a indiqué que le président de l’Assemblée nationale s’était exprimé à titre personnel. “Mon opinion sur le sujet est connue”, a ajouté le chef de l’Etat. “La réalité est que l’Etat devrait avoir une distance identique par rapport à toutes les croyances religieuses (..) C’est cela la laïcité.”

Que veut exactement le président Erdogan ?

Affaire clôturée ? Certainement pas. Certains considèrent que l’AKP a lancé de cettemanière un ballon d’essai, d’autres queM. Kahraman ne cherchait qu’à faire le buzz sur les réseaux sociaux.Mais le sujet est au coeur de la polarisation de la vie politique turque.

Depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP en 2002, ses détracteurs dénoncent une “délaïcisation” insidieuse de la Turquie. Ils soupçonnent Erdogan de vouloir restaurer une sorte de califat ottoman, en rupture avec la République fondée d’unemain de fer par Atatürk le 29 octobre 1923. L’homme fort d’Istanbul a rouvert en novembre dernier le chantier d’une nouvelle constitution. Il voudrait, selon ses opposants, fonder un nouvel Etat turc, semblable au système présidentiel américain, au centième anniversaire de la République, en 2023.

Les officiels turcs soulignent que la Constitution actuelle date de l’après coup d’Etatmilitaire de 1980 et qu’elle a besoin d’un rafraîchissement démocratique. Mais le climat est si polarisé en Turquie, surtout depuis les manifestations de Gezi en 2013, que chaque déclaration est comme une allumette sur une botte de paille.

Avec les déclarations du président du Parlement, “l’AKP a montré son vrai visage”, a tonné Figen Yuksekdag, coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde). Tous les partis de l’opposition, dans une rare unanimité, ont demandé la démission deM. Kahraman.

Au fil des années, l’opposition turque a toutefois dû lâcher la bride de la laïcité. L’AKP est en effet chaque fois reconduite au pouvoir par son électorat conservateur et souvent rural. Elle s’est opposée sans succès, en 2007, à la nomination à la présidence d’Abdullah Gül, dont l’épouse est voilée. Elle a dû céder en 2013 sur l’autorisation du port du voile dans les administrations publiques et au Parlement. Elle s’est inclinée face à la transformation des écoles publiques en écoles religieuses, les “imam hatip”. Elle a cédé face à la loi restreignant la vente d’alcool en 2013. Sans parler des descentes de police et procès en cascade contre desmédias proches des laïcs ou de la confrérie de Fethullah Gullen, l’exallié de M. Erdogan.

Un symbole, le fez

Le quotidien laïc “Hurriyet” a aussi relevé en février 2015 que le port du fez et du niqab était autorisé désormais dans les photos officialisant lesmariages alors qu’auparavant, le règlement prévoyait que les mariés devaient fournir aux autorités des clichés “en vêtements civils en accord avec les principes révolutionnaires”. La référence aux principes révolutionnaires d’Atatürk aurait été gommée.

Le fez et le turban avaient été interdits en 1925 sous l’impulsion du fondateur de la Turquie moderne. A cette époque, Atatürk battait la campagne pour convaincre les femmes d’abandonner le voile islamique et les hommes, de se débarrasser du fez. C’est cette Turquie là, laïque etmoderne, qui a finalement permis à l’AKP d’arriver au pouvoir grâce à des élections démocratiques.   

Des lois ou projets de loi considérés par l’opposition comme des atteintes à la laïcité

‣ Autorisation du port du voile islamique en 2013 dans les administrations publiques et au Parlement, puis en 2014 dans les universités et écoles publiques. La loi n’a pas suscité de grandes manifestations dans ce pays où environ 97%de la population est de confession musulmane.

‣ Restrictions en matière d’alcool et de cigarettes. Comme de nombreux gouvernements le font en Europe et en Amérique du Nord, la Turquie d’Erdogan limite la vente d’alcool et interdit de fumer dans les lieux publics fermés. Depuis 2013, la vente d’alcool au détail est interdite entre 22 heures et 6 heures du matin ainsi qu’à proximité des écoles et des mosquées. Mais cette mesure a aussi une résonance religieuse et a particulièrement irrité certains manifestants de Gezi à l’été 2013 qui prenaient un malin plaisir à décapsuler les canettes de bière au milieu du happening de la place d’Istanbul. L’islam n’est plus une religion d’Etat en Turquie depuis 1928, la charia n’est pas d’application, mais la branche sunnite de l’islam – majoritaire en Turquie – est placée sous la protection et le contrôle de l’Etat, notamment à travers du Diyanet, qui dépend directement des bureaux du Premier ministre. C’est ce Diyanet qui diffuse les prêches dites dans les mosquées du pays, y compris dans les mosquées de Bruxelles et du reste de la diaspora.

‣ Alphabet arabe, le rêve d’Erdogan. Les kémalistes avaient abandonné l’alphabet arabe en 1928 et imposé l’alphabet latin pour marquer la rupture avec l’empire ottoman. Fin 2014, le président Erdogan a défrayé la chronique en proposant de revenir à l’alphabet turc avec des lettres arabes. Le chef de l’Etat estimait que revenir à la pratique ottomane était une façon de défendre sa civilisation et de permettre aux étudiants de lire les documents anciens. Erdogan avait proposé que cela soit obligatoire dans les lycées. Le cours est facultatif.

‣ Mixité dans les résidences d’étudiants. En 2013, Erdogan avait lancé une nouvelle polémique sur la place de la religion dans la société turque en critiquant la mixité dans les résidences étudiantes. “Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même maison, c’est contraire à notre structure qui est conservateur-démocrate”, avait-il dit. La polémique est passée, mais la mesure s’est imposée graduellement, avec la disparition graduelle des internats mixtes dans le pays. Ch. Ly.

Manifestations laïques contre une "constitution religieuse"

La police a dispersé par la force mardi plusieurs manifestations de partisans de la laïcité en Turquie, au lendemain d'une sortie controversée du président du Parlement appelant de ses voeux une "Constitution religieuse".

"La Turquie est laïque et le restera", ont scandé mardi matin une centaine de manifestants réunis devant l'une des entrées de l'Assemblée nationale à Ankara avant que la police antiémeutes n'intervienne à coups de gaz lacrymogène, a constaté un photographe de l'AFP.

En début de soirée, quelque 300 personnes qui manifestaient sur la rive asiatique d'Istanbul ont été dispersées par la police qui a tiré des balles en plastique, selon un autre photographe de l'AFP. Un autre rassemblement a été réprimé à Izmir (ouest).

La police a procédé à plusieurs interpellations, selon les photographes.

Les manifestants protestaient contre des propos prononcés lundi par le président du Parlement Ismail Kahraman, membre du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur au pouvoir) du président Recep Tayyip Erdogan.

"En tant que pays musulman, pourquoi devrions-nous être dans une situation où nous sommes en retrait de la religion ? Nous sommes un pays musulman (...) Avant toute autre chose, la laïcité ne doit pas figurer dans la nouvelle Constitution", a dit M. Kahraman.

Rattrapé par la polémique en Croatie, où il était en déplacement mardi, le chef de l'Etat turc a pris ses distances avec M. Kahraman, déclarant que "le président de notre Parlement a exprimé ses propres opinions".

"En ce qui me concerne, ce que je pense à ce sujet est clair depuis le début", a poursuivi M. Erdogan. "L'Etat se tient à égale distance de tous les groupes religieux (...) C'est cela la laïcité".

Cité par l'agence de presse Dogan, M. Kahraman a lui aussi déclaré qu'il n'avait fait qu'"exprimer (ses) opinions personnelles".

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'AKP est accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque. Cette formation a libéralisé le port du voile islamique autrefois strictement interdit dans la fonction publique et les universités.

La déclaration de M. Kahraman a provoqué une levée de boucliers des partis d'opposition qui, dans une rare unanimité, ont appelé à sa démission.

"La laïcité est la garantie de la liberté de culte", a lancé le chef de file de l'opposition laïque au Parlement, Kemal Kiliçdaroglu, lors d'un discours devant ses députés du CHP (parti républicain du peuple), accusant le régime islamo-conservateur de vouloir "détruire la République".

L'AKP "a montré son vrai visage", a assuré pour sa part Figen Yuksekdag, coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

Depuis la reconduction de l'AKP au pouvoir, en novembre, l'une des priorités du gouvernement est de doter la Turquie d'une nouvelle loi fondamentale pour remplacer celle héritée de la junte militaire après le putsch de 1980.
(AFP, 26 avril 2016)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour discrimation religieuse des alévis

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a donné raison mardi à 203 ressortissants turcs de confession musulmane alévie, un culte proche du chiisme non reconnu juridiquement par Ankara, qui contestaient le refus de l'Etat turc de leur accorder un service public religieux.

La Cour a condamné la Turquie, estimant que les alévis y étaient victimes d'une "différence de traitement sans justification objective et raisonnable".

Les requérants contestaient, dans une requête déposée en 2010 devant la CEDH, le refus d'Ankara de reconnaître juridiquement leur culte, et de leur accorder un service public religieux qui selon eux, n'est accordé qu'aux seuls citoyens adhérant à l'islam sunnite, majoritaire en Turquie.

Ils demandaient la reconnaissance et le recrutement de ministres du culte alévis comme fonctionnaires, l'octroi d'un statut de lieu de culte aux "cemevis", où ils pratiquent leur cérémonies religieuses, et des subventions de l'Etat.

En Turquie, les requérants avaient été déboutés de leurs demandes au motif que les autorités considèrent la confession alévie comme un courant religieux "assimilé plutôt aux ordres soufis", a indiqué la CEDH dans un résumé de son arrêt.

Dans son arrêt de Grande chambre, l'instance suprême de la Cour --dont les décisions sont définitives-- a reconnu une "ingérence dans le droit à la liberté de religion des requérants".

"La non-reconnaissance du caractère cultuel de la confession alévie et de ses pratiques religieuses" revêt de "nombreuses conséquences sur l'organisation, la poursuite et le financement de ses activités cultuelles", a estimé la Cour.

La Turquie, majoritairement sunnite, compte environ 20% d'alévis pour quelque 78 millions d'habitants. Ces musulmans hétérodoxes et progressistes, qui constituent la 2e confession du pays, suivent une interprétation modérée du Coran, défendent la laïcité, et réclament l'abolition des cours obligatoires de religion.

Depuis le dépôt en 2010 de la requête jugée ce mardi, la situation juridique des alévis a cependant nettement évolué en Turquie. En décembre, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a ainsi annoncé qu'Ankara accorderait un statut légal aux lieux de culte de la communauté alévie, quelques mois après la décision d'un tribunal turc qui avait jugé que l'Etat turc devait prendre en charge les frais d'entretien des cemevis, comme il le faisait pour les mosquées.
(AFP, 26 avril 2016)

Le chef du Parlement veut "une Constitution religieuse"

La prochaine Constitution turque doit être "religieuse" et la laïcité ne devrait "pas (y) figurer", a estimé lundi le président du Parlement, Ismail Kahraman, cité par l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

"En tant que pays musulman, pourquoi devrions-nous être dans une situation où nous sommes en retrait de la religion ? Nous sommes un pays musulman. Par conséquent, il faut faire une Constitution religieuse", a déclaré M. Kahraman qui s'exprimait lors d'une conférence à Istanbul.

"Avant toute autre chose, la laïcité ne doit pas figurer dans la nouvelle Constitution", a ajouté ce député du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'AKP du président Recep tayyip Erdogan est accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque.

"Le chaos qui règne au Moyen-Orient est le fruit des mentalités qui, comme vous, font de la religion un instrument de la politique", a vivement réagi sur Twitter le chef de l'opposition kémaliste, Kemal Kiliçdaroglu. "La laïcité existe pour que chacun puisse vivre sa religion librement, M. Kahraman !", a-t-il ajouté.

La présence de la religion dans la politique a longtemps été taboue en Turquie. Gardienne autoproclamée des principes laïques de Mustafa Kemal, fondateur de la République turque, l'armée est intervenue à plusieurs reprises pour prévenir tout "péril islamiste".

En 1997, le premier chef de gouvernement islamiste turc, Necmettin Erbakan, mentor de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, est poussé à la démission par l'état-major. Ce putsh sans aucun coup de feu tiré a été surnommé "coup d'Etat postmoderne".

Depuis la reconduction de l'AKP au pouvoir, en novembre dernier, l'une des priorités du gouvernement est de doter la Turquie d'une nouvelle loi fondamentale pour remplacer celle héritée de la junte militaire après le putsch de 1980.

Plusieurs négociations ont échoué, la dernière en février, l'opposition rejetant la présidentialisation du régime exigée par M. Erdogan, élu chef de l'Etat en 2014 après trois mandats de Premier ministre.

"Nous avons besoin d'un système présidentiel", a insisté lundi M. Kahraman. "Certains disent : +la présidentialisation, c'est la dictature+. Quel rapport ? (Le président américain Barack) Obama est-il un dictateur ?"
(AFP, 25 avril 2016)

Scandal: Erdoğan provoked a heated debate at Islamic Summit over donations

The Organization of Islamic Cooperation (OIC) summit in Istanbul on April 15 witnessed a heated debate over unpaid dues and unfulfilled donation pledges, with Turkish President Recep Tayyip Erdoğan telling the participants that it was “time to pay up.”

Turkey will donate a total of $2 million to the OIC, Erdoğan said at the summit, calling on volunteer countries to publicly declare their own donation pledges at the summit.

“Of the money we have donated, $1.8 million will be delivered to the secretary-general’s office. $100,000 will be delivered to the Human Rights Commission and another $100,000 will be delivered to the Islamic Unity Fund,” said Erdoğan.

However, his call for further donations was rejected by a group of states led by Saudi Arabia.

The Saudi, Indonesian and Kuwaiti delegations said they would prefer to talk about donations in mutual, smaller talks, while the other participant countries remained silent.

This reaction received a swift reply from Erdoğan, who said there would be no need for donations if all OIC member countries had paid their dues, stating that only 20 countries out of 56 members had been loyal to their debts. He then went on to read the list of the 20 countries that were regular payers.

“The other countries have problems in their payments. The amount that should be paid to the General Secretary is $160 million dollars. How active can you be if the amount is not paid? It seems that no one else wants to express the amount,” Erdoğan said.

The Turkish president later held a joint press conference with OIC Secretary-General Iyad Madani, where he said the “three main problems” that Muslims experience are “sectarianism, racism and terror.”

“We can’t overcome the problems we experience if we can’t unite. It is really sad that the heirs of a civilization that is built on the pillars of peace and justice is remembered mostly for civil wars, armed clashes, sectarian fanaticism, and terror,” Erdoğan said.

“I find it worth stressing something here: In sectarianism, the one who is killed is a Muslim and dies while saying ‘Allahu Akbar’ [God is great]. The one who kills also says ‘Allahu Akbar,’” he said, adding that the only religion they all share is Islam.

“We are neither from the Shiite religion nor the Sunni one ... We only have one religion and that is Islam. I’m a Muslim,” Erdoğan said.

He also said racism causes divisions among Muslim countries and removes them from their inner conscience and humanity.

“God created us in tribes. We respect everyone’s tribe. We respect every tribe and race in the world. If one race tries to prove superiority over another, that is mischief,” Erdoğan said.

On the third major issue of terrorism, the Turkish president slammed Russia’s decision to arm the Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD) and the People’s Protection Units (YPG), which he said were “terrorist organizations.”

“Humanity is paying the price for terror now. We’ve been struggling with terror for nearly 35 years in our country. The number of people we’ve lost and the financial price is obvious. The PKK [outlawed Kurdistan Workers’ Party] gave birth to new terrorist organizations. Among them are the PYD and the YPG. Russia says it is arming the PYD. The ones who are siding with terrorist organizations are no longer hidden, but out in the open,” Erdoğan said.

He also stressed that the jihadist groups such as the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) and Boko Haram were “not related to Islam,” saying “our religion is a religion of peace.”

Meanwhile, the OIC summit’s final communique was issued on April 15, in which it emphasized the need to preserve Syria’s unity, independence, sovereignty, and territorial integrity. The OIC also condemned the “aggression” of the Republic of Armenia against the Republic of Azerbaijan, calling on Armenia to withdraw its armed forces from the Nagorno-Karabakh region “completely and unconditionally.”

The OIC also condemned Lebanon’s Hezbollah, the Shiite organization fighting alongside the Syrian army, for its “terrorist activities” in Syria, Bahrain, Kuwait and Yemen and for “supporting terrorist movements undermining the security of OIC states.”

At the summit, Turkey formally took over the OIC chair for the next two years.
(hurriyetdailynews.com, April 15, 2016)

Erdogan joue le rôle de leader du monde musulman

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pressé jeudi des dizaines de dirigeants musulmans réunis à Istanbul de surmonter les différences confessionnelles pour mieux lutter contre le péril jihadiste et apaiser une région minée par les guerres.

Le chef de l'Etat turc, qui s'exprimait à l'occasion de la 13e conférence annuelle de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a annoncé la création prochaine d'un "Interpol islamique" basé à Istanbul pour coordonner la lutte antiterroriste.

"Nous ne devons pas nous diviser, mais nous rassembler (...) pourquoi attendons-nous une aide extérieure pour affronter nos différends et faire face aux actes terroristes ? Nous devons nous en occuper nous-mêmes", a déclaré M. Erdogan devant ses hôtes, dont le roi Salmane d'Arabie saoudite et le président iranien Hassan Rohani.

"Le principal défi que nous devons surmonter, c'est le confessionnalisme. Ma religion n'est pas le sunnisme ou le chiisme. C'est l'islam", a-t-il ajouté.

Les représentants de 56 pays, dont une trentaine de chefs d'Etat, participent au sommet qui s'achève vendredi dans un contexte de crises régionales et mondiales marquées par les conflits en Syrie et au Yémen et une série d'attentats qui ont ensanglanté plusieurs Etats, dont la Turquie.

Pour mieux lutter contre le groupe Etat islamique (EI) et "toutes les organisations terroristes qui servent la même cause maléfique", le président Erdogan a annoncé que sa proposition de créer un "centre de coopération et de coordination" des polices des pays de l'OCI avait été acceptée.

Celui-ci sera basé à Istanbul, a affirmé M. Erdogan, sans autre détail.

Le sommet de l'OCI se déroule sous haute sécurité dans le centre d'Istanbul, quadrillé par plus de 5.000 policiers spécialement mobilisés, selon l'agence de presse pro-gouvernementale Anatolie, et survolé par des hélicoptères.

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série d'attentats attribués à l'EI ou liés à la reprise du conflit kurde.

- Rapprochement turco-saoudien -

Avant le coup d'envoi du sommet, M. Erdogan a offert mercredi soir à ses invités un tour sur le Bosphore à bord d'un yacht de luxe et multiplié les entretiens bilatéraux. Après le roi saoudien mardi, il doit rencontrer son homologue iranien après le sommet.

Ce rassemblement dans l'ancienne capitale de l'Empire ottoman revêt une dimension diplomatique importante pour la Turquie, pour qui la période des "printemps arabes" s'est soldée par un fort isolement.

Le pays est brouillé avec l'Egypte depuis le renversement en 2013 du président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, et est coupé de la Syrie de Bachar al-Assad.

Egalement en froid avec Moscou après avoir abattu un bombardier russe accusé d'avoir violé son espace aérien à la frontière syrienne, la Turquie a multiplié les efforts pour réactiver dans la région d'anciennes amitiés, comme celle avec Israël, ou chercher des alliances nouvelles, notamment avec l'Arabie saoudite.

Les dirigeants turc et saoudien ont signé jeudi un mémorandum établissant la création d'un conseil de coordination pour "renforcer la coopération stratégique et consolider les liens amicaux" entre les deux pays, selon le site de la présidence turque.

Cité par l'agence de presse officielle saoudienne SPA, le roi Salmane a dénoncé des "ingérences manifestes dans les affaires de plusieurs pays musulmans (...) incitant au confessionnalisme et utilisant des groupes armés", une pique visant Téhéran, qui soutient M. Assad en Syrie et est accusé d'appuyer des rebelles chiites au Yémen.

Lors du sommet, M. Erdogan a également abordé la question palestinienne, estimant que "la seule voie pour une paix durable en Palestine et dans la région passe d'abord par la fin de l'occupation (israélienne) et la création d'une Palestine indépendante avec pour capitale Jérusalem-Est".

La rencontre a aussi lieu dans le contexte d'une défiance croissante à l'égard de l'islam dans de nombreux pays occidentaux après des attentats revendiqués par l'EI en France et en Belgique.

M. Erdogan a déploré l'"augmentation dangereuse de l'islamophobie et du racisme dans les pays occidentaux", égratignés pour leur "ambivalence". "Ils parlent des attentats de Bruxelles, ils parlent des attentats de Paris", a dit M. Erdogan. "Mais pourquoi ne parlent-ils pas des attentats d'Ankara ou de Lahore (Pakistan)?"
(AFP, 14 avril 2016)

Erdogan veut rassembler un monde musulman divisé

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour difficile mission de rassembler jeudi, à l'occasion du sommet annuel de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), un monde musulman profondément divisé par plusieurs guerres et confronté à la menace jihadiste.

Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement de pays majoritairement musulmans sont attendus à Istanbul pour la 13e conférence annuelle de l'OCI dans un contexte de crise, avec la poursuite des conflits en Syrie et au Yémen et une série d'attentats qui ont ensanglanté plusieurs Etats dont le pays hôte, la Turquie.

"Le monde islamique est traversé par de nombreux conflits en son sein", a déploré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu au cours d'une réunion préparatoire mardi soir, exhortant les membres de l'OCI à "faire preuve d'unité et de solidarité".

"Le confessionnalisme divise l'Oumma (la communauté des croyants musulmans). Le terrorisme et les mouvements extrémistes s'attaquent à notre stabilité. Au bout du compte, ce sont des musulmans innocents qui souffrent le plus", a-t-il poursuivi.

S'il se présente aujourd'hui en unificateur, le gouvernement islamo-conservateur turc a parfois lui-même contribué par son activisme régional à accentuer les divisions qu'il dénonce.

La période des "printemps arabes" s'est soldée pour la Turquie, dont la diplomatie a longtemps suivi le principe "zéro problème avec les voisins", par un isolement presque total dans la région.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été l'un des premiers dirigeants étrangers à réclamer en 2011 le départ du président syrien Bachar al-Assad, son ancien allié, confronté à une rébellion armée. Et Ankara a été accusé de soutenir des combattants islamistes en Syrie.

La Turquie est également brouillée avec l'Egypte depuis le renversement en 2013 du président issu des Frères musulmans Mohamed Morsi, et les relations avec l'Iran chiite sont économiquement en pleine croissance mais diplomatiquement volatiles.

Egalement en froid avec Moscou après avoir abattu un avion russe accusé d'avoir violé leur espace aérien à la frontière syrienne, les Turcs ont multiplié les efforts pour réactiver dans la région d'anciennes amitiés, comme celle avec Israël, ou chercher des alliances nouvelles, notamment avec l'Arabie saoudite.

- "Confrontation chiites sunnites" -

En ce sens, ce sommet "tombe très bien au moment où (...) la Turquie a besoin de restaurer son image au sein du monde musulman" et "souhaite accroître ses liens avec l'Arabie saoudite", souligne Jean Marcou, professeur de relations internationales à Sciences Po Grenoble et spécialiste de la Turquie.

Le président Erdogan a reçu mardi avec les honneurs le roi saoudien Salmane, en visite officielle avant le sommet. Symbole de son importance, le chef de l'Etat turc a décerné à son hôte la plus haute distinction réservée aux dirigeants étrangers.

La Turquie compte sur l'Arabie saoudite pour la réconcilier avec l'Egypte, dont le président, Abdel Fattah al-Sissi, que M. Erdogan avait qualifié de "tyran illégitime" en 2014, sera l'un des grands absents.

Mais le rapprochement en cours avec Ryad n'est pas sans risques. A cause de cet alignement, "la Turquie pourrait apparaître comme un pays plus confessionnel" alors qu'elle s'est jusqu'ici efforcée de "rester à l'écart de la confrontation entre Arabie saoudite et Iran, entre sunnites et chiites", explique Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche turc au centre de réflexion Washington Institute.

Cette conférence de l'OCI se déroule sous haute sécurité dans le centre d'Istanbul, la Turquie vivant depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série d'attentats attribués au groupe Etat islamique ou liés à la reprise du conflit kurde.

Selon l'OCI, le sommet doit adopter une résolution sur le conflit palestinien et soutiendra les efforts internationaux de relance d'un "processus politique collectif".

La rencontre a aussi lieu dans le contexte d'une défiance croissante à l'égard de l'islam dans de nombreux pays occidentaux après une vague d'attentats revendiqués par l'EI, notamment en France et en Belgique.

Les dirigeants rassemblés à Istanbul vont "examiner la situation des communautés musulmanes dans des pays non membres de l'OCI et la question de la lutte contre le terrorisme", selon le texte.
(AFP, 13 avril 2016)

Le président turc et le roi saoudien affichent leur alliance

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réservé mardi un accueil chaleureux au roi Salmane d'Arabie saoudite, lors d'une visite officielle qui illustre le rapprochement croissant de ces deux poids lourds régionaux.

Symbole de l'importance de cette visite, le président turc a décerné à son hôte la plus haute distinction réservée aux ressortissants étrangers, l'Ordre de l'Etat de la République, lors d'une cérémonie au palais présidentiel turc, en lisière d'Ankara.

"Le renforcement des relations entre la Turquie et l'Arabie saoudite dans tous les domaines, avec votre soutien, présente une opportunité pour la paix régionale et mondiale", a déclaré M. Erdogan lors de cette cérémonie, selon un communiqué publié par la présidence turque.

Au cours de leur entretien, les deux dirigeants ont notamment abordé le dossier syrien, indique le communiqué sans détailler.

Cette rencontre intervient à la veille de la reprise des pourparlers intersyriens à Genève, suivis de près par Ankara et Ryad qui parrainent de nombreux groupes rebelles opposés au président syrien Bachar al-Assad.

"Il ne fait aucun doute que la visite historique d'aujourd'hui constitue un message fort et clair sur l'avenir de notre relation", a déclaré M. Erdogan, selon le communiqué.

Ce réchauffement succède à une période de crispations consécutive au renversement en 2013 du président égyptien issu des frères musulmans Mohamed Morsi, proche allié de M. Erdogan dont Ryad a encouragé la chute.

Après la mort en janvier 2015 d'Abdallah, prédécesseur et demi-frère de Salmane, les deux poids lourds sunnites ont opéré un rapprochement, servi notamment par leurs vues convergentes sur le dossier syrien.

Les deux pays sont en effet hostiles au président syrien Bachar al-Assad et à ses deux principaux soutiens, l'Iran et la Russie.

La signature, en juillet, d'un accord historique sur le nucléaire iranien entre les Occidentaux et l'Iran, puissance chiite honnie de l'Arabie saoudite, avait donné à Ryad une bonne raison de mettre de côté sa rivalité avec la Turquie.

Cette menace potentielle a permis de "balayer certains différends que le précédent roi avait vis-à-vis de la Turquie", explique à l'AFP Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche turc au centre de réflexion Washington Institute.

Ankara, de son côté, "a besoin de retrouver des points d'appui dans la région", analyse Jean Marcou, professeur de sciences politique à Sciences Po Grenoble. La Turquie s'est notamment fâchée avec la Russie dont elle a abattu deux avions de chasse au-dessus de la frontière syrienne l'automne dernier.

La lutte contre le djihadisme est également l'un des volets de la coopération turco-saoudienne et sera au coeur du sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) auquel participera le roi Salmane jeudi et vendredi à Istanbul.

Quatre chasseurs F-15 saoudiens sont déployés depuis février sur la base d'Incirlik (sud de la Turquie) dans le cadre de la coalition antijihadiste dirigée par les Etats-Unis.
(AFP, 12 avril 2016)

Erdogan déroule le tapis rouge pour son allié saoudien le roi Salmane

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accueilli lundi le roi Salmane d'Arabie saoudite, son principal allié dans la crise syrienne, pour des entretiens bilatéraux puis un sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

Geste exceptionnel, l'homme fort de Turquie s'est lui-même déplacé à l'aéroport d'Ankara pour accueillir le souverain saoudien, qu'il a salué par une accolade au pied de la passerelle de son avion, et son immense délégation.

Les deux dirigeants doivent s'entretenir mardi dans le complexe présidentiel turc, avec à leur menu la guerre en Syrie et la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

La délégation saoudienne, forte de plus de 300 personnes, a élu domicile dans un palace de la capitale turque dont une large partie a été "privatisée" pour l'occasion, a rapporté la presse locale.

Des vitres blindées y ont été installées dans la suite de 450 m2 réservée au roi Salmane, ont précisé les médias turcs, ajoutant que quelque 500 voitures de luxe avaient été réservées pour ses déplacements à Ankara et Istanbul.

La Turquie et l'Arabie saoudite, toutes deux hostiles au président syrien Bachar al-Assad et à ses deux principaux soutiens, l'Iran et la Russie, sont devenues ces derniers mois de proches alliés.

Quatre chasseurs F-15 saoudiens sont déployés depuis février sur la base d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, pour participer à la campagne de frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak.

L'Arabie saoudite faisait déjà partie de la coalition internationale antijihadiste dirigée par les Etats-Unis mais elle avait détourné son attention de cette mission au cours des derniers mois afin de se consacrer à la guerre chez son voisin yéménite.

Les pays musulmans ont ouvert dimanche à Istanbul, frappé depuis le début de l'année par deux attentats-suicides attribués à l'EI, leur rencontre annuelle, qui doit être dominée par le terrorisme et la question palestinienne.

La conférence se déroule sous haute sécurité dans le centre d'Istanbul. Les Etats-Unis ont d'ailleurs mis en garde ce week-end contre des "menaces crédibles" d'attentats à Istanbul et dans la station balnéaire d'Antalya (sud).

Cette 13e conférence annuelle des 57 pays membres de l'OCI s'est ouverte par une rencontre de hauts responsables. Une réunion des ministres des Affaires étrangères est prévue mardi et mercredi. Puis une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement participeront jeudi et vendredi au sommet que présidera le chef de l'Etat turc.

Le sommet doit adopter une résolution sur le conflit palestinien et soutiendra les efforts internationaux de relance d'un "processus politique collectif".
(AFP, 11 avril 2016)

La contrebande d’antiquités par Daesh … et la complicité de Turcs

Dans une lettre adressée à ses collègues du Conseil de sécurité des Nations Unies, Vitaly Churkin représentant russe aux Nations Unies, dénonce la contrebande organisée par le département des antiquités de l’organisation de l’Etat islamique (Daesh/ISIL). Une contrebande qui rapporterait entre 150 et 200 millions de dollars par an et dont il retrace précisément avec détails le parcours des antiquités volées, depuis les sites archéologiques protégés par l’ONU jusqu’à leur revente sur Ebay. Il accuse nommément plusieurs Turcs d’être complices de ce trafic. Ce qui revient d’une façon à peine voilée, à mettre en cause la Turquie.

Contrebande de Daech systématique et très organisée

Selon le diplomate, la contrebande est des plus organisées au sein du « gouvernement » de Daech. Elle est gérée par le département des antiquités, dirigé par le commandant Abu Sayyaf al-Iraqi. Département qui octroie même des « permis » pour entreprendre des fouilles archéologiques, à prélever des objets et à les transporter. Le tout « sous la tutelle du prétendu ministère chargé de contrôler les ressources naturelles ».

Un business de 150 millions de dollars

« En Syrie et en Irak, près de 100.000 objets appartenant au patrimoine mondial sont aux mains de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL). On estime que le montant des revenus annuels que les islamistes tirent du trafic d’antiquités et de pièces archéologiques est compris entre 150 et 200 millions de dollars. »

Des Turcs complices du trafic

L’ambassadeur russe met en cause un réseau turc de grande ampleur. Les antiquités seraient transportées « à travers le territoire de la Turquie » et « vendues dans le cadre d’enchères illégales dans la ville turque de Gaziantep, plaque tournante de la contrebande de pièces du patrimoine, puis sont écoulés par un réseau d’antiquaires » notamment dans la région administrative d’Akçakale (à 640 km au sud-est d’Ankara, dans la province de Şanlıurfa).

Une liste nominative

Les services d’information russes possèdent une liste détaillée des trafiquant turcs impliqués. La lettre en cite nommément plusieurs :« Ismet Eren, le propriétaire d’un magasin d’antiquités situé au no 24 de la rue Karanfil, à Kilis, est impliqué dans ce trafic. Les transporteurs turcs Şenocak Nakliyat, Devran Nakliyat, Karahan Nakliyat et Egemen Nakliyat livrent les marchandises de gros volume. »

Revente mondiale via Ebay et les réseaux sociaux

Le redistribution vers les « collectionneurs de divers pays » se fait « généralement sur des sites Web de vente aux enchères tels que eBay ou sur des sites de vente en ligne spécialisés » selon le Russe. Et les réseaux sociaux ne manquent par à l’arsenal de moyens utilisés par les « extrémistes », « de façon à se passer d’intermédiaire et à vendre les antiquités directement aux acheteurs ».
(BRUXELLES2, 7 avril 2016)

ANF published Brussels attackers’ Turkey trip in photos

ANF - MEHMET NURİ EKİNCİ, April 5, 2016

Documents belonging to the perpetrators of the massacre in Brussels were seized in Rojava. The attackers’ photo albums show that they spent some time in Turkey and have a good relation with this country. From these photos, it can be seen that the attackers traveled from Egypt to Turkey, landed in an airport in İstanbul, and freely traveled in many parts of the city including Sultanahmet and Eminönü neighborhoods. The gangs traveled from İstanbul to Urfa and had their photos taken near Balıklı Göl and other landmarks of the city.

The photos and documents that YPG and SDF forces seized in Kizwan, Hawl, Shaddadi, Tishrîn and Girê Spî are thought to be belonging to Halid or İbrahim El Bakraoui brothers who perpetrated the massacre in Brussels.

IS EGYPT A TRANSITION ROUTE?

According to the photo album, gangs either began their journey in Egypt or used the country as a transition route. The gangs use many different routes in order to reach Syria, Rojava and Turkey. In the photos, gangs can be seen with their backpacks and earphones at an airport. Although some of the photos taken in the airport do not have clear dates, other photos are dated as November 2014. The gangs are not thought to have traveled alone since someone was taking their photos as they were traveling.

The perpetrators of the Brussels massacre are thought to have flown from Egypt because of the EGYPTAIR writings in the photos that were taken inside the airplane. However, it is not clear if the gang began their journey in Egypt or used the country as a transition route.

ARE THE AIRPORTS IN EGYPT AND ISTANBUL A ROUTE FOR THE GANGS?

The gangs continued to have their photos taken after their plane left Egypt, and scenery shots of İstanbul from above can be seen in these photos. The gangs then arrive in İstanbul, and the abundance of Turkish Airlines in the airport the gangs arrive at validates this information.

The majority of the photos taken until İstanbul show one gang wearing a brown scarf and black coat.

MEMORIES OF ISTANBUL FROM THE GANGS’ PERSPECTIVE

From the gangs’ photos, it can be seen that they travel freely in İstanbul and have their own spaces. Many of the photos were taken in Eminönü and Sultanahmet neighborhoods, and the gangs are seen posing with the ISIS sign.

The place in İstanbul where the gangs photographed the most is Lütfü Paşa Mosque. Many gangs are seen with a local in these photographs, and the local’s identity remains unknown but he is believed to be someone working with the gangs.

BUS TRIP TO URFA

A few days ago, we had published documents on the gangs’ transportation from İstanbul to Urfa and passage into Syria and Rojava from Urfa, as well as the names and phone numbers of their couriers. The photos seized by the YPG and SDF show that the gangs traveled to Urfa by bus and had their photos taken near Balıklı Göl and other landmarks of the city. In the photos, the gangs can be seen leaving Urfa and later arriving at their camps in Syria and Rojava.

PERPETRATORS OF THE BRUSSELS MASSACRE?

The last photos in the gangs’ album are taken in jihadist camps, showing that the gangs resemble the perpetrators of the Brussels attack, and prove once again that Turkey is a main point of entrance to and exit from Syria and Rojava for the gangs. http://www.anfenglish.com/features/brussels-attackers-turkey-trip-in-photos

La nouvelle conquête islamique d'Erdogan aux Etats-Unis

Debout sous un majestueux dôme ottoman, brandissant des drapeaux turcs devant une mosquée flambant neuve, la foule mêlée de fidèles et de curieux savoure: habituée à faire profil bas, la communauté musulmane de l'est des Etats-Unis recevait samedi les honneurs présidentiels.

Saluant la beauté du lieu, le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré la mosquée du centre islamique Diyanet, fraîchement sorti de terre et présenté comme le plus grand de l'Amérique.

L'homme fort d'Ankara, dont le pays a entièrement financé le projet pharaonique de quelque 110 millions de dollars, a justifié sa présence à Lanham, petite agglomération de quelque 10.000 âmes dans le Maryland, par le contexte politique américain autant que les amalgames croissants entre islam et terrorisme.

"Malheureusement, nous traversons une période difficile pour les musulmans, frappés par le terrorisme à travers le monde et souvent montrés du doigt après les attentats", a lancé Recep tayyip Erdogan, prenant les exemples récents de Bruxelles et Paris mais aussi du 11 septembre 2001 à New York. "C'est pourquoi je pense que ce centre va jouer un rôle crucial" pour réconcilier l'Amérique avec son islam, a-t-il lancé sous les ovations de milliers de personnes, femmes et hommes, aglutinées derrières les barrières de sécurité sur l'esplanade de la mosquée.

L'édifice, le seul des Etats-Unis sur lequel se dressent deux minarets, a été bâti sur le modèle de l'âge d'or de l'architecture ottomane du XVIe siècle, avec son dôme central, ses demi-coupoles et ses coupolettes, rappelant la mosquée Süleymaniye d'Istanbul.

Le "terrorisme n'a pas de religion", a repris M. Erdogan, déplorant que les musulmans doivent "payer le prix" de la défiance "pour une poignée de terroristes".

Pourtant en froid avec le président américain Barack Obama --qui a décliné l'invitation de son homologue turc de venir couper le ruban du centre --, M. Erdogan s'est dit "d'accord" avec le président américain sur la "rhétorique incendiaire de certains candidats à la présidentielle aux Etats-Unis", qui créent un climat anti-musulman dans le pays.

Au contraire, a-t-il lancé, "la communauté musulmane américaine contribue au renforcement des Etats-Unis".

Les relations entre Ankara et Washington ont pris un sérieux coup de froid depuis que la Turquie a attaqué les alliés kurdes de Washington dans sa lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique et surtout depuis que la Turquie multiplie les atteintes à la liberté de la presse.

Vendredi soir, en conclusion du sommet sur la sûreté nucléaire à Washington auquel était convié M. Erdogan, le président américain a jugé "très inquiétante" la voie empruntée par l'allié turc, accusé de museler la presse d'opposition.

Le centre qui s'étend sur plusieurs milliers de mètres carrés est le "lieu parfait" pour les musulmans de l'est américain, estime Adnan Muhtasib, un jordanien de 76 ans, louant la finesse architecturale de ce "petit Istanbul", et de sa mosquée avec ses arches byzantines et ses calligraphies incrustées de feuilles d'or.
(AFP, 2 avril 2016)

Moscou accuse Ankara d'armer le groupe jihadiste EI

La Russie accuse la Turquie d'armer le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie à travers des ONG turques qui passeraient de l'équipement en contrebande, dans une lettre au Conseil de sécurité publiée vendredi.

"Le principal fournisseur d'armes et d'équipements militaires à l'EI est la Turquie, qui le fait par l'intermédiaire d'organisations non gouvernementales", a écrit l'ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, dans un courrier daté du 18 mars.

La fondation Besar, la fondation Iyilikder et la Fondation pour les libertés et les droits de l'homme ont envoyé des convois d'"approvisionnements divers" à des groupes armés jihadistes, dont l'EI, selon M. Tchourkine.

Ces trois organisations sont le front du renseignement turc en Syrie, assure l'ambassadeur russe.

La Russie accuse régulièrement la Turquie de soutenir des groupes islamistes en Syrie opposés au président syrien Bachar al-Assad, grand allié de Moscou dans ce conflit.

Les attaques de Moscou contre Ankara se sont multipliées depuis que la Turquie a abattu un avion militaire russe en novembre.

M. Tchourkine cite aussi deux sociétés --Tevhid Bilisim Merkezi et Trend Limited Sirketi, basées à Sanliurfa-- qui auraient fourni des produits chimiques ou des détonateurs à des combattants en Syrie.

En février, la Russie avait échoué à convaincre le Conseil de sécurité d'adopter une résolution appelant la Turquie à cesser ses bombardements en Syrie.
(AFP, 1 avril 2016)

Socio-économique / Socio-economic

L'auteur du meurtre d'une étudiante tué dans sa prison

L'auteur du viol et du meurtre brutal d'une étudiante qui avait défrayé la chronique l'an dernier en Turquie a été tué par balle lundi en prison, où il purgeait une peine de réclusion à perpétuité avec ses deux complices, a rapporté le gouvernement.

Dans des circonstances encore mystérieuses, Ahmet Suphi Altindöken, 26 ans, a été abattu d'un coup de feu dans le pénitencier de haute sécurité d'Adana (sud).

Visé par la même attaque, son père et complice, Necmettin Altindöken, 51 ans, a lui été sérieusement blessé.

"Nous avons été informés que cette personne (le meurtrier) avait été sérieusement touchée puis qu'elle était décédée. Et nous avons aussi été informés que son père avait également été blessé mais que ses jours n'étaient pas en danger", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus.

Le parquet d'Adana a ouvert une enquête pour éclairer les circonstances des faits, a précisé l'agence de presse Dogan.

"Tuer une personne en prison, quelle qu'elle soit, est totalement inacceptable", a commenté le vice-Premier ministre Kurtulmus, "tout serait fait pour mettre au jour la moindre négligence".

"Je ne sais pas ce qui s'est passé. Rien ne me ramènera ma fille", a pour sa part déclaré la mère de l'étudiante tuée, Songül Aslan, citée par la presse turque.

Les Altindöken père et fils ont été condamnés en décembre dernier par une cour criminelle de Mersin (sud) à une peine de prison à vie aggravée, au terme de six mois d'un procès qui a tenu le pays en haleine.

La justice a établi que le fils, un chauffeur de bus, avait violé puis tué le 13 février 2015 Özgecan Aslan, une étudiante qu'il ramenait dans son bus de l'université à son domicile de Tarsus, une petite ville du sud du pays.

Avec son père et un troisième complice, le chauffeur a ensuite coupé les mains de sa victime et mis le feu à son corps pour faire disparaître toute trace.

Ce meurtre avait provoqué une vague d'indignation et de nombreuses manifestations dans tout le pays et pris une dimension politique.

L'opposition et les mouvements féministes avaient mis en cause la responsabilité du président Recep Tayyip Erdogan et de son gouvernement islamo-conservateur, accusés d'entretenir les violences contre les femmes par leurs préjugés religieux.

Ces dernières années, M. Erdogan a défrayé la chronique pour des propos jugés sexistes, déclarant notamment l'égalité homme-femme "contre la nature humaine". Après le meurtre de l'étudiante, il avait promis "la peine la plus sévère" à ses auteurs.
(AFP, 11 avril 2016)

Enquête sur une fuite gigantesque de données personnelles

Les autorités turques enquêtent sur une gigantesque fuite des données personnelles de 50 millions de Turcs, une affaire prise "très au sérieux" par Ankara, qui révèle les failles dans la sécurité des réseaux informatiques du pays.

La base de données, qui n'a pas été authentifiée, a été mise en ligne par des pirates informatiques en début de semaine. Ses informations contiendraient entre autres le numéro d'identification national, le sexe, les noms des parents, la date et le lieu de naissance, ainsi que l'adresse des personnes concernées.

Le parquet d'Ankara a ouvert une information judiciaire mercredi pour déterminer les circonstances de cette fuite, qui expose près de deux tiers des 78 millions de Turcs à toute une série de fraudes, selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Des responsables turcs ont confirmé la fuite, datant les données divulguées de 2010.

Cité par le quotidien Hürriyet, le ministre des Transports et des Communications Binali Yildirim a affirmé qu'il s'agissait d'"informations personnelles qui ont été obtenues en 2010 et qui sont aujourd'hui présentées comme des informations obtenues (à partir) du MERNIS", l'Office turc de la population.

Selon lui, ces informations correspondent à celles que le Haut-conseil électoral (YSK) a l'obligation de communiquer aux partis politiques avant chaque élection depuis 2009.

M. Yildirim a accusé la "structure parallèle", nom donné par les autorités au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié devenu ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, d'être derrière cette "opération", sans autre détail.

- 'C'est un piège' -

Son collègue de la Justice, Bekir Bozdag, a lui aussi suggéré que la fuite pouvait venir du YSK et pointé du doigt son caractère politique.

"Cinquante millions (de personnes), cela correspond au nombre d'électeurs en Turquie", a noté M. Bozdag.

Une déclaration anonyme publiée sur le site internet d'un groupe islandais spécialisé dans la publication de fuites a revendiqué l'opération, assortie de commentaires peu amènes pour le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara.

"Qui aurait imaginé que des idéologies rétrogrades, le népotisme et un extrémisme religieux croissant mèneraient à une infrastructure technique vulnérable et qui part en miettes ?", pouvait-on y lire à côté d'un profil du président Recep Tayyip Erdogan.

Pour authentifier leur forfait, les pirates ont publié les fiches personnelles de M. Erdogan, de son prédécesseur Abdullah Gül et du Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Les autorités turques ont toutefois recommandé aux internautes inquiets de ne pas se plonger dans la base de données pour vérifier s'ils étaient concernés par la fuite.

"N'y allez pas, c'est un piège", a mis en garde M. Yildirim. "Ils veulent vous soutirer plus d'informations personnelles". "Les personnes malintentionnées qui ont emprunté cette voie devront rendre des comptes pour ce qu'elles ont fait", a-t-il ajouté.

En visite de travail en Finlande, M. Davutoglu a assuré que son gouvernement prenait l'affaire "très au sérieux" et qu'il adopterait toutes les mesures nécessaires pour protéger les données personnelles de ses concitoyens.

Il a également minimisé l'importance de la fuite. "Je vois que mon adresse personnelle a été dévoilée. Il suffisait simplement de me la demander", a-t-il plaisanté.

La Turquie planche depuis plus de dix ans sur une loi de protection des données personnelles, une étape essentielle du processus d'accession à l'Union européenne (UE).

La dernière version du projet de loi a été présentée au Parlement en janvier et devrait entrer en vigueur incessamment, selon Ankara.

"Un cadre légal a été constitué et a été soumis au président de la République. Il sera approuvé aujourd'hui ou demain", a affirmé M. Yildirim.

Ce n'est pas la première fois que la Turquie est victime d'une telle attaque informatique.

Le groupe de hackers Anonymous a lancé en décembre une guerre numérique contre la Turquie, accusée de "soutenir (le groupe jihadiste) Etat islamique", et annoncé qu'il continuerait à mener des attaques contre les systèmes informatiques alimentant les banques, les aéroports et les installations militaires turques.
(AFP, 6 avril 2016)

«Panama papers» : une centaine d'entreprises turques concernées
 
Les « Panama papers» resteront gravés dans l'histoire des fuites d'informations sur l'évasion fiscale mondiale.

Une centaine de rédactions dans 76 pays ont eu accès à une masse d’informations révélant les noms et réseaux de nombreux hommes politiques, sportifs, grandes fortunes, chefs d'entreprises qui ont organisé des montages offshore pour dissimuler leurs actifs et ainsi éviter de payer des taxes. Parmi elles, une centaine d'entreprises, 10 clients et 152 bénéficiaires turcs dont les noms seront révélés au cours de la semaine.

Une centaine d'entreprises, 10 clients et 152 bénéficiaires turcs ont été listés dans les documents de la compagnie panaméenne Mossack Fonseca, qui aidait ses clients à cacher leur argent.

C'est le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a piloté cette fuite monumentale, la plus grosse jamais connue dans les médias : 11,5 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, entre 1977 et 2005.

Créé par deux avocats, Jürgen Mossack, Panaméen d’origine allemande, fils d’un ancien officier de la Waffen-SS et Ramon Fonseca Mora, proche des milieux politiques panaméens, le cabinet est spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore.

Tous deux ont permis l'évasion fiscale et l'enregistrement de sociétés écrans favorisant le blanchiment d'argent provenant parfois de réseaux criminels. De grands noms figureraient parmis les bénéficiaires, dont Michel Platini, Pedro Almodovar, le footballeur Lionel Messi, des proches de Vladimir Poutine ou encopre le fils de Kofi Annan, l'ancien secrétaire général des Nations Unies.  
(zamanfrance.fr, NADIA SWEENY, 4 avril 2016)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Exemption de visa: Paris et Berlin proposent un mécanisme de sauvegarde

La France et l'Allemagne proposent à l'UE de créer un mécanisme permettant une suspension rapide des exemptions de visas accordées à des pays tiers, comme cela pourrait être la cas pour Turquie, selon un document consulté par l'AFP.

Cette suspension interviendrait si l'un des critères posés pour accorder l'exemption n'est plus respecté. Ou encore s'il y a un afflux des ressortissants du pays tiers restant dans l'UE après l'expiration de la durée autorisée de leur court séjour sans visa.

Cette initiative franco-allemande intervient sur fond d'inquiétudes face à la perspective d'une exemption de visa pour les ressortissants turcs voyageant dans l'espace Schengen, dont Ankara a fait une condition pour appliquer son récent accord migratoire avec l'UE.

Le mécanisme de suspension imaginé par Paris et Berlin vise à rassurer ceux qui redoutent que la pression du gouvernement turc ne conduise l'UE à faire preuve de mansuétude sur les 72 critères à respecter pour obtenir une exemption de visas.

Ces critères vont de garanties données sur la sécurité des documents d'identité au respect des droits fondamentaux par le pays tiers, en passant par un alignement sur la politique de visas de l'UE.

Plusieurs pays redoutent aussi de voir les exemptions de visas provoquer un nouvel afflux de migrants, alors que l'UE se débat avec une crise migratoire sans précédent. L'UE est aussi engagée dans des discussions avec l'Ukraine, la Georgie et la Moldavie, pour leur accorder des exemptions pour les séjours de courte durée (90 jours).

Il y a un "paradoxe apparent dans le fait d'accorder une libéralisation des visas à 130 millions de personnes au moment où l'on tente de freiner les flux migratoires", estime une source diplomatique.

Le mécanisme de suspension proposé dans le document franco-allemand serait plus rapide qu'une procédure comparable actuellement en vigueur, et aurait un effet de six mois. Il pourrait même aboutir à une remise en cause de l'exemption.

Parmi les critères proposés pour une suspension figure notamment "la hausse substantielle du nombre de requêtes de permis de résidence" des ressortissants du pays tiers, notamment pour des raisons de santé, avec un faible taux d'acceptation.

Le fait que le pays tiers en question rejette un nombre croissant de demandes de "réadmissions" sur son terriroire de ses propres ressortissants est également un critère proposé.

La Commission européenne doit rendre son verdict le 4 mai sur le respect par la Turquie des conditions nécessaires pour une exemption de visas. En cas de feu vert, les Etats membres et le Parlement européen auront ensuite encore leur mot à dire.
(AFP, 28 avril 2016)

Genève refuse de retirer une photo dérangeante pour la Turquie

Les autorités de Genève ont annoncé mardi qu'elles refusaient de retirer d'une exposition une photo dérangeant la Turquie et sur laquelle des manifestant accusent le président turc Recep Tayyip Erdogan d'être responsable de la mort d'un adolescent turc, Berkin Elvan.

Dans un communiqué, la ville de Genève se dit "attachée à la liberté d'expression" et annonce qu'elle "maintient son autorisation pour que cette exposition se déroule en l'état jusqu'au 1er mai".

Pour les autorités genevoises, "cette exposition de photographies participe à la défense de la liberté d'expression et à la mise en valeur de Genève en tant que capitale des droits humains".

L'exposition regroupe 58 photos prises ces dernières années sur cette même place par le journaliste photographe suisse d'origine kurdo-arménienne Demir Sönmez, qui explique vouloir montrer "les multiples luttes des peuples".

Le cliché qui a suscité la colère des autorités turques au point que ces dernières ont demandé son retrait, a été pris le 14 mars 2014 et montre un groupe de manifestants avec une grande banderole sur laquelle figure l'image d'un jeune adolescent souriant aux côtés d'un texte écrit en français: "Je m'appelle Berkin Elvan, la police m'a tué sur l'ordre du Premier Ministre turc" (Recep Tayyip Erdogan, devenu depuis président, ndlr).

La photo est légendée: "Hommage à Berkin Elvan, blessé par la police turque et décédé à Instanbul après 269 jours de coma".

Dans un message envoyé à l'AFP, le consulat général de Turquie à Genève a expliqué qu'il respectait "la liberté de choix de l'artiste", mais a souligné que le cliché avait provoqué "le mécontentement de la communauté turque à Genève" et traitait M. Erdogan "d'une façon injuste et irréelle".

L'exposition, soutenue notamment par la ville de Genève et Reporters sans frontières, se tient déjà depuis plus d'une semaine sur la Place des Nations, devant l'ONU à Genève, où viennent presque quotidiennement manifester des citoyens du monde entier.

Berkin Elvan avait été grièvement blessé à la tête en juin 2013 par un tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant une intervention de la police dans son quartier, lors de la fronde qui a fait tanguer le régime de M. Erdogan.

Sa mort le 11 mars 2014, après un coma de 269 jours, avait déclenché des manifestations dans toutes les grandes villes du pays où des centaines de milliers de personnes avaient dénoncé le gouvernement du Premier ministre Erdogan, aujourd'hui chef de l'Etat.

Demir Sönmez, né en 1960 à Erzurum, en Turquie, vit à Genève depuis 1990 et a été naturalisé suisse. Il a débuté dans le journalisme et la photographe dans les années 1980 en Turquie avant de demander l'asile politique en Suisse.
(AFP, 26 avril 2016)

La Turquie demande le retrait d'une photo mettant en cause Erdogan

La Turquie fait pression sur les autorités genevoises pour qu'elles retirent d'une exposition une photo de manifestants qui accusent le président turc Recep Tayyip Erdogan d'être responsable de la mort d'un adolescent turc, Berkin Elvan, a-t-on appris lundi.

Cette exposition, soutenue notamment par la ville de Genève et Reporters sans frontières, se tient déjà depuis une semaine sur la Place des Nations, devant l'ONU à Genève, où viennent presque quotidiennement manifester des citoyens du monde entier.

Elle regroupe 58 photos prises ces dernières années sur cette même place par le journaliste photographe suisse d'origine kurdo-arménienne Demir Sönmez, qui explique vouloir montrer "les multiples luttes des peuples".

Interrogé par l'AFP, le photographe de 56 ans a expliqué avoir été contacté par les autorités genevoises qui l'ont informé que les représentants turcs à Genève "demandent le retrait" de la photo.

Cette photo, prise le 14 mars 2014, montre un groupe de manifestants avec une grande banderole sur laquelle figure l'image d'un jeune adolescent souriant aux côtés d'un texte écrit en français: "Je m'appelle Berkin Elvan, la police m'a tué sur l'ordre du Premier Ministre turc" (Recep Tayyip Erdogan, devenu depuis président, ndlr).

La photo est légendée: "Hommage à Berkin Elvan, blessé par la police turque et décédé à Instanbul après 269 jours de coma".

Un porte-parole de Genève, Philippe d'Espine, a expliqué à l'AFP qu'il y a eu "une manifestation de la part de la Turquie concernant cette image" et que les autorités de la ville allaient prendre une décision mardi, lors de leur réunion hebdomadaire.

Berkin Elvan avait été grièvement blessé à la tête en juin 2013 par un tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant une intervention de la police dans son quartier, lors de la fronde qui a fait tanguer le régime de M. Erdogan.

Sa mort le 11 mars 2014, après un coma de 269 jours, avait déclenché des manifestations dans toutes les grandes villes du pays où des centaines de milliers de personnes avaient dénoncé le gouvernement du Premier ministre Erdogan, aujourd'hui chef de l'Etat.

Demir Sönmez, né en 1960 à Erzurum, en Turquie, vit à Genève depuis 1990 et a été naturalisé suisse.
(AFP, 25 avril 2016)

Accord migrants: l'exemption des visas non négociable, insiste Ankara

La Turquie n'a pas cédé de terrain samedi sur l'exemption des visas pour ses citoyens, dont elle a fait une condition indispensable à la mise en application d'un accord controversé sur les migrants conclu avec l'Europe.

Cette mesure est d'une importance "vitale" pour la Turquie et une "partie inaliénable, fondamentale" de l'accord visant à stopper le flux de migrants vers l'Europe, a déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu, en présence de plusieurs responsables européens venus en Turquie pour tenter d'apaiser les tensions.

Lors d'une conférence de presse conjointe à Gaziantep, le président du Conseil européen Donald Tusk a loué l'action de la Turquie, "le meilleur exemple, pour le monde, sur la manière dont nous devrions traiter les réfugiés", à rebours des critiques de nombreuses ONG.

La chancelière allemande Angela Merkel, accompagnée du président du Conseil européen Donald Tusk et du commissaire européen Frans Timmermans, est arrivée samedi après-midi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, pour apaiser les tensions au sujet d'un accord crucial entre Ankara et l'Europe sur les migrants.

Accueillis par le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, ils ont visité sous d'importantes mesures de sécurité un camp de réfugiés à Nizip, petite ville proche de la frontière syrienne, a constaté l'AFP.

Ouvert en 2013, le camp de Nizip 2 accueille dans des préfabriqués près de 5.000 réfugiés syriens, dont 1.900 enfants, selon les chiffres du gouvernement turc.

A son arrivée, des jeunes Syriennes vêtues en blanc ont offert un bouquet de fleurs à la chancelière, entourée de plusieurs dizaines de gardes du corps.

Une banderole accrochée au-dessus de la porte grillagée du camp proclamait : "Bienvenue en Turquie, le pays qui accueille le plus de réfugiés au monde" (2,7 millions). Des dizaines d'enfants étaient agglutinés derrière le grillage.

"Nous avons des écoles et des hôpitaux, la vie est bonne ici. Mais on veut savoir quel est notre avenir. (...) Si la guerre se termine aujourd'hui, je rentre demain en Syrie", a déclaré à l'AFP Mohammed Tomoq, 49 ans, qui a fui Damas avec sa femme et ses quatre enfants.

Au terme de cette visite, les dirigeants européens et M. Davutoglu ont inauguré sous les applaudissements un centre de protection abritant des enfants syriens, construit avec des fonds européens. Ils devaient ensuite s'adresser à la presse à 17H00 GMT.

Cette visite "sert à montrer comment la Turquie et l'UE mettent en commun leurs forces pour affronter la crise des réfugiés syriens", a dit la Commission européenne, indiquant qu'elle avait à ce jour dépensé 77 millions d'euros dans divers projets en Turquie, auxquels s'ajouteront bientôt 110 millions d'euros.

Ce déplacement intervient trois semaines après le renvoi en Turquie des premiers migrants de Grèce dans le cadre d'un accord controversé conclu le 18 mars entre Bruxelles et Ankara visant à dissuader les passages clandestins en Europe, confrontée à sa pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.

La Turquie s'est engagée à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit en outre que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places.

En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu'à six milliards d'euros, de relancer les discussions sur l'intégration de la Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs.
(AFP, 23 avril 2016)

Tusk: L'Europe ne doit pas tomber dans un "chantage" aux migrants

L'Europe doit protéger ses frontières si elle ne veut pas être soumise au "chantage" de pays voisins, a estimé le président du Conseil européen Donald Tusk dans une tribune publiée vendredi, à la veille d'une visite en Turquie.

"Personne ne va protéger nos frontières à notre place. On ne peut remettre les clés de notre territoire" à des pays tiers, écrit-il dans le quotidien français Le Figaro. "Cela vaut pour la Turquie comme pour les Etats d'Afrique du Nord."

"Notre impuissance susciterait la tentation de faire chanter l'Europe", met en garde Donald Tusk, qui doit se rendre dans la ville de Gaziantep (sud) avec la chancelière allemande Angela Merkel dans le cadre du suivi de l'accord UE-Turquie sur les migrants.

Cet accord prévoit le renvoi vers la Turquie des migrants arrivant de manière irrégulière sur les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile. En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, l'UE accepte d'en "réinstaller" un autre depuis la Turquie, dans la limite de 72.000.

Pour le président du Conseil, cet accord "montre que l'Europe doit fixer des limites claires à ses concessions. On peut négocier sur de l'argent, mais jamais sur nos valeurs."

"Nos libertés, y compris la liberté d'expression ne feront l'objet d'aucun marchandage politique avec quelque partenaire que ce soit. Ce message doit être également entendu par le président Erdogan", insiste Donald Tusk.

La Turquie a demandé des poursuites après deux satires télévisées allemandes visant le président Recep Tayyip Erdogan. La chancelière a autorisé la possibilité de poursuites pénales contre le satiriste ayant dépeint M. Erdogan en zoophile, tout en annonçant vouloir supprimer la disposition permettant une telle procédure.

L'accord UE-Turquie ne peut pas servir de "modèle universel applicable aux autres voix d'immigration, y compris la route de la Méditerranée centrale. La Libye n'est pas la Turquie", relève encore Donald Tusk.

Pour lui, "l'Europe doit aussi appuyer l'Italie dans son action contre les passeurs, ce qui exigera vraisemblablement une implication plus grande en Libye."

Les départs de Libye, et dans une moindre mesure d'Egypte, enregistrent une forte progression depuis quelques semaines, comme chaque année à cette saison. L'Italie redoute aussi que l'accord UE-Ankara coupant la route des Balkans pousse les migrants à emprunter davantage cette voie.
(AFP, 22 avril 2016)

MEPs: Turkey must fulfil all criteria to get visa-free travel to the EU
 
Turkey must fulfil all the requirements laid down by the EU in order to be granted visa-free access to the Schengen area, stressed Civil Liberties Committee MEPs in Thursday’s debate on Ankara’s progress in delivering on its visa liberalisation roadmap.

A majority of MEPs rejected the idea of relaxing the criteria and called on the EU Commission to verify Turkey’s compliance with care.

As part of the EU-Turkey deal reached on 18 March to better manage migration and refugee flows, EU leaders offered to accelerate visa liberalisation, with a view to granting Turkish citizens visa-free travel in the EU by June 2016, provided that all benchmarks were met.

The next progress report assessing the situation will be presented on 4 May. Once the Commission approves a legislative proposal to exempt Turkey from visa requirements, the Parliament will have to decide upon it, together with the Council, under the co-decision procedure. (europarl.europa.eu, April 21, 2016)


Erdogan: "L'UE a plus besoin de la Turquie que la Turquie n'a besoin de l'UE"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mardi que "l'Union européenne a plus besoin de la Turquie" que l'inverse lors d'un discours à Ankara, dénonçant un rapport "provocateur" du Parlement européen publié la semaine dernière.

"L'Union européenne a plus besoin de la Turquie que la Turquie n'a besoin de l'Union européenne", a déclaré le chef de l'Etat turc, pendant que son Premier ministre Ahmet Davutoglu s'exprimait au même moment devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg.

"A un moment où nos relations avec l'Union européenne sont dans une phase positive en ce qui concerne les migrants, l'ouverture de certains chapitres (d'adhésion à l'UE) ou encore l'exemption des visas, sortir un rapport comme celui-ci est provocateur", a estimé le président turc.

Dans leur rapport, les députés européens déplorent notamment "la régression" concernant "l'indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté de réunion, la liberté d'expression et le respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit".

"Trois millions de personnes sont prises en charge dans ce pays (la Turquie) pour ne pas déranger les Européens (...) Qu'y a-t-il à ce sujet dans le rapport ? Rien", a poursuivi M. Erdogan.

Ankara et l'UE ont conclu le 18 mars un accord controversé pour stopper l'afflux de migrants en Grèce depuis les côtes turques qui prévoit notamment le renvoi vers la Turquie des migrants arrivant de manière irrégulière sur les îles grecques. En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, l'UE accepte d'en "réinstaller" un autre depuis la Turquie, dans la limite de 72.000.

Le chef du gouvernement turc Ahmet Davutoglu a prévenu lundi soir que la Turquie ne serait plus tenue de respecter l'accord si les Européens ne tenaient pas leur promesse d'exempter les citoyens turcs de visas d'ici fin juin, l'une des contreparties promises.
(AFP, 19 avril 2016)

Des hauts dirigeants de l'UE et Merkel en Turquie le 23 avril

Le président du Conseil européen Donald Tusk, le vice-président de la Commission Frans Timmermans et la chancelière allemande Angela Merkel se rendront le 23 avril en Turquie dans le cadre du suivi de l'accord UE-Turquie sur les migrants.

Cette visite est prévue dans la ville de Gaziantep (sud de la Turquie), a indiqué le Conseil européen. Mais le détail du programme n'est pas encore connu, ont indiqué des sources européennes. Le porte-parole du gouvernement allemand a confirmé la participation de Mme Merkel.

Gaziantep est située à une cinquantaine de kilomètres de Kilis, où les autorités turques avaient initialement annoncé une visite de dirigeants européens avec Mme Merkel le 16 avril, pour inaugurer un complexe pour réfugiés.

La visite dans cette ville frontalière de la Syrie, cible ces derniers jours de plusieurs tirs de roquettes meurtriers attribués par la Turquie au groupe Etat islamique (EI), a finalement été déprogrammée.

Un passage à Kilis reste "une possibilité" pour la visite du 23 avril, a indiqué une source européenne.

Ce voyage officiel de dirigeants européens s'inscrit dans le cadre du suivi de l'accord controversé conclu le 18 mars entre l'UE et la Turquie pour stopper l'afflux de migrants en Grèce depuis les côtes turques.

Cet accord prévoit le renvoi vers la Turquie des migrants arrivant de manière irrégulière sur les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile. En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, l'UE accepte d'en "réinstaller" un autre depuis la Turquie, dans la limite de 72.000.

Selon les chiffres fournis vendredi par le ministère turc des Affaires étrangères, 325 migrants ont été renvoyés de Grèce vers la Turquie depuis le 4 avril. En retour, 78 Syriens ont pu s'établir en Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande.

"Avec l'application de cet accord le 4 avril, les traversées illégales quotidiennes ont été divisées par 100 de 7.000 en octobre 2015 à 70 le 6 avril 2016", s'est réjoui Ankara dans une note adressée à la presse. "Cela montre que notre accord a déjà produit des résultats positifs".

Les migrants réadmis en Turquie "sont traités conformément au droit humanitaire international", a également souligné le ministère turc, en réponse aux critiques des ONG et de l'ONU.

La visite d'Angela Merkel en Turquie intervient alors que les relations germano-turques se sont tendues à cause de deux satires télévisées allemandes visant le président Recep Tayyip Erdogan.

La chancelière a autorisé la possibilité de poursuites pénales réclamées par la Turquie contre le satiriste ayant dépeint M. Erdogan en zoophile, tout en annonçant vouloir supprimer la disposition permettant une telle procédure.
(AFP, 15 avril 2016)

Le PE "vivement préoccupé" par le recul de l'Etat de droit  en Turquie

Le Parlement européen s'est dit jeudi "vivement préoccupé" par le recul de l'Etat de droit en Turquie, estimant que ce pays s'éloigne de la réalisation des critères qu'il doit respecter s'il veut adhérer à l'UE.

La Turquie a aussitôt rejeté ce rapport "nul et non avenu", par la voix de son
ministre au Affaires européennes, Volkan Bozkir.

Ankara "renverra ce rapport au Parlement européen", notamment en raison de ses références au "génocide" arménien perpétré sous l'Empire ottoman qu'Ankara nie catégoriquement, a déclaré M. Bozkir, cité par l'agence de presse progouvernementale Anatolie, lors d'une visite à Vienne.

La résolution ne fait que mentionner en préambule une résolution précédente du Parlement européen "sur le centenaire du génocide arménien", adoptée le 15 avril 2015.

Dans le texte, non contraignant, adopté jeudi à Strasbourg par 375 voix contre 133, les députés européens déplorent "la régression observée dans certains domaines essentiels, tels que l'indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté de réunion, la liberté d'expression et le respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit, qui éloigne de plus en plus la perspective de la réalisation des critères de Copenhague que les pays candidats (à l'entrée dans l'UE) doivent respecter".

Tout en prenant acte de la relance du processus de négociation entre l'UE et la Turquie, ils demandent à Ankara de réaliser des "progrès tangibles" dans ces domaines et expriment le voeu que la coopération sur la crise migratoire soit décorrélée de la question de l'adhésion à l'UE.

La résolution appelle également à un cessez-le-feu immédiat dans le sud-est de la Turquie, en proie au conflit kurde, et dénonce les actions de forces spéciales dans la région, accusées du meurtre de civils.

"Nous pensons que la Turquie doit retourner dans une voie où les journalistes ne sont pas emprisonnés pour avoir fait leur métier, où les universitaires ne perdent pas leur travail pour avoir exprimé leur point de vue et où les juges n'hésitent pas à rendre un jugement de peur d'être renvoyés", a détaillé le rapporteur du texte, la députée socialiste néerlandaise Kati Piri.

La résolution déplore "le recul marqué, ces deux dernières années, de la liberté de parole, d'expression et d'opinion" et condamne la saisie de plusieurs journaux turcs.

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan est accusé ces derniers mois de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition.

En novembre 2015, un plan d'action conjoint pour faire face à la crise des migrants a été scellé à Bruxelles entre l'UE et la Turquie : si Ankara s'engageait à rendre ses frontières imperméables, l'UE lui promettait notamment une "redynamisation" des négociations d'adhésion.

Le 18 mars, Bruxelles et Ankara ont signé un autre accord - controversé, dans lequel l'UE offre une aide financière de six milliards d'euros à la Turquie et la levée des visas imposés aux ressortissants turcs d'ici la fin juin en échange de son aide pour endiguer la crise des réfugiés.
(AFP, 14 avril 2016)

Ankara dénonce le rapport "nul et non avenu" du PE

La Turquie rejette le rapport "nul et non avenu" du Parlement européen, qui s'est dit jeudi "vivement préoccupé" par le recul de l'Etat de droit dans ce pays candidat à l'Union européenne (UE), a indiqué le ministre turc au Affaires européennes, Volkan Bozkir.

Ankara "considère ce rapport comme nul et non avenu" en raison de ses références au "génocide" arménien perpétré sous l'Empire ottoman qu'Ankara nie catégoriquement, a déclaré M. Bozkir, cité par l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

"L'an dernier aussi, nous avions renvoyé ce rapport au Parlement européen pour des références similaires, nous allons faire de même cette année", a-t-il ajouté en marge d'une visite à Vienne.

"Nous n'avons honte d'aucun épisode de notre histoire", a souligné le ministre turc, "nous pensons que cette question doit être tranchée par les historiens, les hommes politiques ne doivent pas écrire l'histoire".

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus d'une vingtaine de pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort au moment où les forces ottomanes et la Russie se disputaient le contrôle de l'Anatolie.

Dans leur rapport, les députés européens déplorent notamment "la régression" concernant "l'indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté de réunion, la liberté d'expression et le respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit".
 Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan est accusé de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition.
(AFP, 14 avril 2016)

EP Resolution on the 2015 Report on Turkey

The European Parliament has adopted few moments ago in Strasbourg-France a RESOLUTION ON THE "2015 REPORT ON TURKEY", drafted by Dutch MEP Kati PIRI.
 
Attached, the informal English version of the FINAL RESOLUTION as adopted by Members (375 in favour, 133 against, 87 abstentions), I've highlighted in bold & red for you the modifications to the original text adopted by the plenary.
 
The European Parliament's plenary services will edit and publish the formal and official version only tomorrow afternoon / evening, in the different EU languages.

Best regards, Stefano Squarcina

EP%20Resolution%202016.pdf

Merkel ne se rendra pas le 16 avril en Turquie

La chancelière allemande Angela Merkel ne se rendra pas samedi en Turquie pour inaugurer un complexe pour réfugiés comme l'avait annoncé Ankara, a annoncé mercredi le gouvernement allemand, en pleine polémique autour de satires télévisées visant le président turc.

"Au cours des derniers jours et semaines, on m'a interrogé une demi-douzaine de fois sur cette visite le 16 avril et je n'ai jamais confirmé ce voyage, ce rendez-vous. Ca reste ainsi. Il n'y aura pas le 16 avril, soit ce samedi, de voyage de la chancelière en Turquie", a déclaré le porte-parole du gouvernement Steffen Seibert lors d'un point presse régulier.

M. Seibert n'a donné aucun forme d'explication, alors que le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait annoncé que le 16 avril "des dirigeants européens avec en tête Mme Merkel" allaient inaugurer à Kilis (sud) un complexe pour réfugiés. Les autorités allemandes n'avaient ni confirmé ni infirmé cette visite dans cette ville qui est régulièrement visée par des tirs en provenance de Syrie.

Cette annonce intervient alors que les relations germano-turques se sont tendues ces dernières semaines autour de deux satires télévisées allemandes visant le président Recep Tayyip Erdogan. La première avait valu une convocation à l'ambassadeur allemand en Turquie, tandis que la deuxième, qui dépeignait le chef de l'Etat turc en pédophile et zoophile, a conduit Ankara à réclamer des poursuites pénales contre l'humoriste Jan Böhmermann.

Le gouvernement allemand doit dans les jours à venir dire s'il autorise des poursuites contre M. Böhmermann pour "insultes" visant le représentant d'un Etat étranger, un délit passible de trois ans de prison. Le comédien avait lui-même jugé que son poème insultant M. Erdogan contrevenait au droit allemand.

Mme Merkel a assuré que sa décision d'ouvrir la voie à des poursuites serait prise indépendamment des enjeux de la coopération avec la Turquie pour limiter l'afflux des migrants en Europe, certains médias estimant que la chancelière était dans une position inconfortable car craignant, selon eux, un chantage d'Ankara.

Elle a aussi longuement insisté mardi sur le nécessaire respect des valeurs fondamentales que sont "les libertés de la presse, d'opinion et académique".
(AFP, 13 avril 2016)

Chanson anti-Erdogan: Juncker regrette la réaction de la Turquie

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a regretté mercredi l'attitude des autorités turques dans la polémique qui les oppose à l'Allemagne à la suite de satires se moquant du président Recep Tayyip Erdogan.

"Je ne peux absolument pas comprendre pourquoi un ambassadeur allemand est convoqué à cause d'une chanson certes inadmissible", a critiqué M. Juncker devant les eurodéputés à Strasbourg. "Cela ne nous rapproche pas de la Turquie, mais au contraire nous en éloigne", a-t-il estimé.

L'ambassadeur d'Allemagne en Turquie, Martin Erdmann, avait été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères le 29 mars après la diffusion d'une chanson satirique par la chaîne de TV allemande NDR, jugée offensante à l'égard du dirigeant turc.

Depuis, la polémique sur la liberté d'expression a rebondi, et les relations entre l'Allemagne et la Turquie se sont tendues, à la suite d'une autre satire, plus méchante, à la télévision publique visant le président Erdogan.

Ménageant la chèvre et le chou, M. Juncker, a défendu, dans un débat au Parlement européen sur la politique migratoire, l'accord controversé signé entre la Turquie et l'UE le 18 mars dernier à Bruxelles.

"De toutes solutions que nous avons, la coopération avec la Turquie est la meilleure", a-t-il plaidé.

"Tout simplement d'abord, parce qu'une frontière a toujours deux côtés et qu'il faut mieux la protéger avec l'aide du voisin que contre lui", a argué M. Juncker.

L'Allemand Manfred Weber, président du groupe PPE (droite et centre droit) au parlement européen, a également appelé le gouvernement turc à respecter la liberté d'expression en Europe après l'accord signé sur les migrants.

"Nous attendons d'Erdogan qu'il respecte nos valeurs", a-t-il dit. Mardi, la chancelière allemande Angela Merkel avait souligné l'importance de la liberté d'expression en Allemagne, alors que son gouvernement doit trancher "dans les prochains jours" sur une demande de poursuites pénales de la Turquie concernant la dernière satire télévisée.
(AFP, 13 avril 2016)

L'UE va "garder un oeil" sur les abus potentiels de la Turquie

L'Union européenne va surveiller de près de potentiels abus par la Turquie dans l'application de l'accord sur le retour des migrants, ont prévenu dimanche des ministres européens en visite à Istanbul.

La délégation menée par le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a visité la métropole turque une semaine après que la Grèce a commencé à renvoyer en Turquie des migrants arrivant sur son sol.

Dans le cadre d'un accord avec l'UE, la Turquie s'est engagée à accepter le retour de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars.

Le plan prévoit aussi que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen dans la limite de 72.000 places.

L'accord a toutefois été dénoncé par des organisations de défense des droits de l'Homme selon lesquelles la Turquie n'est pas un pays sûr pour les réfugiés. Ces organisations craignent en outre que les migrants n'aient pas le droit de véritablement demander l'asile avant d'être déportés.

Lors d'un entretien avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, M. Koenders a souligné "l'importance du droit humanitaire et des traités internationaux", selon un communiqué du gouvernement néerlandais.

"Les autorités turques souscrivent à ces principes, et cela est d'une importance majeure. Nous allons garder un oeil sur cela", a ajouté M. Koenders.

Le chef de la diplomatie néerlandaise s'est aussi entretenu avec des responsables du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et d'Amnesty International.

Le HCR a émis cette semaine des doutes sur la régularité du renvoi en Turquie de 13 migrants en Grèce qui souhaitaient l'asile. De son côté, Amnesty a accusé les autorités turques de forcer illégalement des réfugiés syriens à retourner dans leur pays ravagé par la guerre

"Les allégations d'abus doivent être traitées avec précaution et la Commission européenne doit pouvoir les étudier avant que toutes conclusions soient tirées", a déclaré M. Koenders, qui était accompagné de ministres et de secrétaires d'Etat de France, d'Italie, de Slovaquie, du Portugal et de Malte.

"Nous allons mettre fin au trafic d'êtres humain, nous allons empêcher des gens de risquer leur vie sur la mer et nous sommes en train de créer une route sûre et équitable pour permettre à des réfugiés de venir en Europe", a-t-il affirmé.
(AFP, 10 avril 2016)

Full text of EP Draft Resolution on Turkey

EP Foreign Affairs Committee's draft resolution on Turkey drafted by Kati Piri
to be discussed and adopted next WEDNESDAY 13th of April in Strasbourg

click Full text of the draft

L'UE assure Erdogan de sa "solidarité" contre le PKK

L'UE a assuré samedi au président turc Recep Tayyip Erdogan sa "solidarité" après l'attentat qui a tué sept policiers turcs à Diyarbakir (sud-est), attribuée au PKK, "qui est sur la liste de l'UE des organisations terroristes".

La Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, a "personnellement" exprimé ses condoléances au président islamo-conservateur et souhaité un "prompt rétablissement" aux 27 blessés, en marge d'un sommet sur la sûreté nucléaire à Washington, selon un communiqué de sa porte-parole.

"Au nom de l'Union européenne, nous réitérons notre solidarité continue avec la Turquie, son gouvernement et son peuple, confirmant notre plein soutien à la lutte contre le terrorisme et la violence", déclare la porte-parole, semblant répondre aux récriminations répétées de M. Erdogan sur l'aveuglement des pays occidentaux face à la guérilla kurde du PKK.

"Les pays européens et les autres pays, j'espère, peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", avait-il lancé à Washington, dans un discours devant le cercle de réflexion Brookings marqué par des heurts opposant des services de sécurité turcs à des manifestants et des journalistes.

"Nous ne pouvons plus tolérer ça", avait ajouté M. Erdogan, appelant les pays européens à soutenir la campagne de son gouvernement contre les séparatistes kurdes.

"Les autorités turques font face à des défis difficiles, également dus à des actions violentes du PKK, qui est sur la liste de l'UE des organisations terroristes", a tenu à souligner la porte-parole de Mme Mogherini.

"Un véritable dialogue dans le cadre du processus de règlement du conflit kurde est le seul moyen d'atteindre une solution pacifique et durable" a-t-elle insisté, appelant la Turquie à "se réengager dans le processus de paix kurde qui avait donné récemment autant de résultats positifs et prometteurs".

L'UE compte sur la coopération de la Turquie pour commencer à lui renvoyer lundi des migrants ayant débarqué irrégulièrement sur les côtes grecques, dans le cadre d'un accord controversé censé stopper l'afflux de migrants vers l'UE. En contrepartie, certains pays européens acceptent de "réinstaller" depuis la Turquie un Syrien pour chaque compatriote renvoyé, dans la limite maximale de 72.000 places.

Les déboires de plusieurs médias d'opposition en Turquie, dont le journal Zaman, et le procès pour espionnage intenté contre deux journalistes du quotidien Cumhuriyet, ont été vivement critiqués par l'Union européenne.
(AFP, 2 avril 2016)

Bruxelles sermonne la Turquie pour son attitude envers l'Allemagne

La Commission européenne a sévèrement critiqué mercredi la réaction du président turc Recep Tayyip Erdogan à une chanson satirique à son encontre, diffusée par la télévision allemande, estimant qu'elle n'était "pas en ligne" avec les valeurs européennes.

"Le président Juncker n'apprécie pas cette attitude de faire venir l'ambassadeur allemand juste à cause d'une chanson satirique. Il estime que cela éloigne la Turquie de l'UE plutôt que cela ne la rapproche", a rapporté une porte-parole de la Commission, Mina Andreeva, lors d'un point presse quotidien.

Jean-Claude Juncker "apprécie certes notre coopération et intérêt commun dans la résolution de certains défis, mais cette attitude n'apparaît pas en ligne avec le respect de la liberté de la presse et d'expression qui sont des valeurs que nous chérissons beaucoup", a-t-elle poursuivi.

L'affaire avait débuté avec la diffusion le 17 mars du titre moqueur "Erdowie, Erdowo, Erdogan", produit par la chaîne régionale publique NDR, qui a déplu au chef de l'Etat turc au point d'entraîner la convocation par Ankara de l'ambassadeur d'Allemagne en Turquie, Martin Erdmann.

"Je peux aussi vous renvoyer à l'entretien accordé par le président Juncker au quotidien allemand Handelsblatt, dans lequel il indique clairement qu'une partie de notre coopération avec la Turquie est de parler ouvertement de ces questions et de soulever ces problèmes, parce que nous voulons que la Turquie se rapproche des standards l'UE dans ce domaine", a encore expliqué Mme Andreeva.

L'Union européenne a multiplié les rencontres avec les autorités turques depuis l'automne 2015 dans l'espoir de trouver une solution à la crise des réfugiés.

Un accord a finalement été scellé le 18 mars, prévoyant le renvoi de tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques vers la Turquie. En contrepartie, Ankara a notamment obtenu une relance de son processus d'adhésion à l'UE.

Après la passe d'armes avec Ankara concernant la chanson satirique, la porte-parole du gouvernement allemand Christiane Wirz a indiqué mercredi "ne pas voir de raison supplémentaire d'en parler" avec la Turquie, ajoutant que l'émission "appartient au paysage médiatique allemand", un point de vue que Berlin a exposé aux autorités turques.

En déplacement en Ouzbékistan, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a de son côté estimé qu'il pouvait "attendre d'un pays partenaire de l'Union européenne qu'il partage nos valeurs européennes communes".

Cela vaut "pour la liberté de la presse et d'opinion et naturellement aussi pour la liberté artistique, dans la mesure où il s'agit ici de satire", a-t-il ajouté, selon un extrait posté mercredi soir sur son compte Twitter, dans la droite ligne de la position affichée depuis la veille par ses services.
(AFP, 30 mars 2016)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La Turquie va déployer des antimissiles américains contre l'EI

La Turquie est tombée d'accord avec les Etats-Unis pour déployer courant mai des batteries américaines de missiles antimissiles à sa frontière avec la Syrie pour contrecarrer les attaques de plus en plus fréquentes du groupe Etat islamique, a annoncé son ministre des Affaires étrangères, cité mardi par la presse.

"Nous avons trouvé un accord pour déployer du côté turc de la frontière des (missiles antimissiles) HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System)", a dit Mevlüt Cavusoglu au journal Habertürk.

Une quarantaine de roquettes tirées depuis des zones en Syrie tenues par l'EI, selon le gouvernement turc, se sont abattues cette année sur la ville frontalière turque de Kilis (sud-est), causant la mort d'au moins 17 civils, dix Turcs et sept Syriens, et faisant 61 blessés.

Dimanche, une salve de roquettes a fait deux morts et 25 blessés dans cette ville qui accueille de nombreux réfugiés syriens, dont les habitants vivent sous la peur de nouvelles attaques.

Mardi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a déclaré que le conseil des ministres avait décidé de renforcer considérablement la présence de l'armée turque dans cette zone et promis de répliquer à toute attaque.

"Nous riposteront immédiatement et prendrons toutes les mesures nécessaires et adéquates", a-t-il dit lors d'un discours au Parlement. Des drones supplémentaires seront en outre déployés aux abords de Kilis pour prévenir de nouvelles agressions, a-t-il ajouté.

Les batteries HIMARS peuvent être positionnées à différents emplacements grâce à leur mobilité et sont de ce fait très efficaces grâce à une portée de 90 km contre 40 km pour l'artillerie turque qui pilonne régulièrement les positions des jihadistes après chaque attaque visant le sol turc.

Le chef de la diplomatie turque espère d'autre part que les discussions menées avec l'allié américain au sujet de l'établissement d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Turquie entre les zones de Manbij et Jarablous vont aboutir à des décisions concrètes.

"Notre objectif est de nettoyer cette bande de terre (longue) de 98 km de Daech (acronyme arabe de l'EI)", a expliqué M. Cavusoglu.

La Turquie défend la création d'une telle zone depuis le début du conflit syrien mais Washington est réticent.
(AFP, 26 avril 2016)

Washington: Les libertés fondamentales sont attaquées en Turquie

Les Etats-Unis ont estimé mercredi que les libertés fondamentales étaient attaquées dans le monde entier, signalant une "crise mondiale de la gouvernance", et n'ont pas hésité à étriller des alliés comme la Turquie
, pourtant membre de l'Otan. Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a vertement sévi contre les médias d'opposition et arrêté plusieurs journalistes.

"Le gouvernement a exploité la législation antiterroriste ainsi que la loi interdisant d'insulter le président pour bâillonner le discours politique légitime et le journalisme d'investigation", a relevé le rapport.

Il a accusé les autorités turques de "poursuivre en justice les journalistes et les citoyens ordinaires, et de conduire les médias d'opposition à la faillite ou de les mettre sous tutelle de l'Etat".

Et, tout en dénonçant la violence du "groupe terroriste PKK" --le Parti des travailleurs du Kurdistan--, le rapport a également reproché des excès aux forces de l'ordre turques. Il a notamment fait état d'"allégations crédibles que le gouvernement ou ses agents ont commis des assassinats arbitraires ou illicites".

Le président turc a effectué une visite le mois dernier à Washington et nié toute action contre la liberté d'expression dans son pays. Cela alors même que des agents de sa sécurité tentaient d'empêcher des journalistes turcs d'opposition d'assister à son discours devant un groupe de réflexion.

Autre pays allié qui en prend pour son grade: l'Egypte. Le pays a reçu 1,5 milliard de dollars d'aide militaire de la part des Etats-Unis malgré le régime autoritaire d'Abdel Fattah Al-Sissi, élu président en mai 2014 après avoir éliminé toute opposition.

"Il y a des cas de personnes ayant été torturées à mort et d'autres accusations d'assassinats en prison ou dans des centres de détention", a relevé le rapport, faisant référence à des publications d'organisations non-gouvernementales et des Nations unies signalant la disparition de centaines d'Egyptiens depuis la révolution de 2011.


Le secrétaire d'Etat John Kerry, dans le préambule du rapport annuel élaboré par le ministère américain des Affaires étrangères sur les droits de l'homme, a relevé que les attaques contre les valeurs démocratiques signalaient une "crise mondiale de la gouvernance".

"Dans toutes les régions du monde, nous constatons une tendance croissante de la part à la fois d'acteurs étatiques ou non de contraindre l'espace de la société civile, d'étouffer la liberté des médias et d'internet, de marginaliser les voix d'opposition et, dans les cas les plus extrêmes, de tuer des gens ou de les forcer à quitter leurs foyers", a relevé M. Kerry.  
(AFP, 13 avril 2016)

Mise en garde américaine contre des "menaces crédibles" d'attentat

Les Etats-Unis ont mis en garde samedi ses ressortissants en raison de "menaces crédibles" d'attentats contre les touristes à Istanbul et Antalya (sud), dans un pays victime depuis neuf mois d'une série inédite d'attaques meurtrières.

Dans un message publié sur son site internet, l'ambassade américaine a informé "les citoyens américains qu'il existe des menaces crédibles (d'attaques) contre les zones touristiques, notamment les places publiques et les quais à Istanbul et Antalya", deux des destinations turques favorites des visiteurs étrangers.

"Nous vous prions de faire preuve d'une extrême prudence si vous vous trouvez à proximité de telles zones", ajoute ce message.

Vendredi soir, Israël a émis un message équivalent à destination de ses citoyens, les pressant de quitter la Turquie en raison de "risques immédiats" d'attentats dans les endroits les plus touristiques du pays.

Il y a exactement trois semaines, un kamikaze s'est fait exploser dans une artère commerçante du coeur d'Istanbul, tuant quatre touristes étrangers dont trois citoyens israéliens. Le gouvernement islamo-conservateur turc avait accusé le groupe jihadiste Etat islamique (EI) d'en être à l'origine.

En janvier, un attentat suicide, également attribué à l'EI, avait déjà tué douze touristes allemands dans le district historique de la plus grande ville de Turquie.

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédite d'attaques attribuées à l'EI ou liées à la reprise du conflit kurde.

En février et en mars, deux attentats à la voiture piégée ont fait une soixantaine de victimes dans le coeur de la capitale turque Ankara. Ils ont été revendiqués par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical et dissident du PKK, qui mène depuis 1984 contre l'Etat turc une rébellion qui a déjà causé plus de 40.000 morts.

Le groupe EI est soupçonné d'avoir commis plusieurs attentats sur le sol turc depuis l'été. Le plus meurtrier d'entre eux, perpétré par deux kamikazes le 10 octobre, avait tué 103 personnes qui participaient à une manifestation prokurde à Ankara.

Longtemps soupçonnée de complaisance envers les groupes rebelles radicaux hostiles au régime de Damas, la Turquie a rejoint l'été dernier la coalition internationale antijihadiste et multiplie depuis les arrestations dans les milieux proches de l'EI.

"Il n'y a pas d'autre pays au monde qui combatte Daech (l'acronyme arabe de l'EI) de façon aussi déterminée et efficace que la Turquie", a encore répété samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Dans son discours, M. Erdogan a une nouvelle fois dénoncé la mansuétude présumée des Occidentaux à l'endroit des milices kurdes de Syrie (Unités de protection du peuple, YPG), soutenues par Washington dans le cadre de la lutte contre l'EI.

Ankara considère les YPG comme un groupe "terroriste" car proche du PKK.

"La lutte contre le terrorisme ne devrait-elle pas être un combat commun ?", a-t-il demandé, rappelant les récents attentats de Paris et de Bruxelles.

Le secteur touristique turc, qui a rapporté 31,5 milliards de dollars (27,9 M euros), a été frappé de plein fouet par cette récente vague d'attentats, victime selon les opérateurs d'une chute drastique des réservations pour l'été prochain.

En février, le nombre de touristes a chuté de 10% par rapport à la même période de 2015, le plus fort recul mensuel enregistré en dix ans, selon les statistiques.
(AFP, 9 avril 2016)

Erdogan "attristé" par les propos d'Obama sur la liberté de la presse

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit dimanche "attristé" par les propos tenus vendredi par le président américain Barack Obama, dénonçant "le chemin très inquiétant" pris par M. Erdogan en matière de liberté de la presse en Turquie.

"Je suis attristé par le fait que ces commentaires ont été faits en mon absence", a déclaré M. Erdogan à des journalistes turcs à Washington, alors que se terminait sa visite aux Etats-Unis. "Ces questions n'ont pas figuré à l'agenda de nos discussions avec M. Obama".

"Il ne m'a pas parlé de ce genre de chose. Dans nos précédentes conversations téléphoniques, nous avons parlé de choses plus utiles que la liberté de la presse", a-t-il ajouté, cité par plusieurs journaux dont le quotidien Hurriyet.

M. Obama, qui a recontré son homologue turc en tête-à-tête jeudi, avait déclaré vendredi que ce n'était "pas un secret qu'il y a certaines dynamiques en Turquie qui m'inquiètent".

"Je pense que l'approche qu'ils ont adoptée vis-à-vis de la presse pourrait conduire la Turquie sur un chemin qui serait très inquiétant", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait exprimé ces sentiments "directement" à M. Erdogan.

M. Erdogan a affirmé avoir expliqué lors d'autres rencontres aux Etats-Unis que la liberté de la presse existait en Turquie, soulignant notamment que des journaux qui l'ont qualifié de "voleur" ou d'"assassin" continuaient à être publiés.

"Les journaux qui m'ont insulté ainsi existent toujours. Ce genre d'insulte et de menace n'est pas permis en Occident. Si Obama avait mis ce point (la liberté de la presse) à l'ordre du jour de nos discussions, je le lui aurais dit", a-t-il lancé.

Les autorités turques sont accusées de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition, en particulier avec la récente mise sous tutelle du quotidien Zaman et le procès de deux grands journalistes de quotidien d'opposition Cumhuriyet, accusés d'avoir révélé des secrets d'Etat.

Une intervention jeudi de M. Erdogan devant le cercle de réflexion Brookings à Washington avait été précédée par des heurts entre les services de sécurité turcs et des journalistes et manifestants, qui ont échangé coups et insultes avant que la police n'intervienne.
(AFP, 3 avril 2016)

Obama dénonce le "chemin très inquiétant" pris par Erdogan

Le président américain Barack Obama a dénoncé vendredi en des termes forts "le chemin très inquiétant" pris par son homologue turc et allié Recep Tayyip Erdogan en matière de liberté de la presse en Turquie.

"Il n'y a aucun doute sur le fait que le président Erdogan a été élu plusieurs fois selon un processus démocratique mais je pense que l'approche qu'ils ont adoptée vis-à-vis de la presse pourrait conduire la Turquie sur un chemin qui serait très inquiétant", a condamné M. Obama, qui avait rencontré son homologue turc jeudi soir à Washington.

Les autorités turques sont accusées de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition, en particulier avec la récente mise sous tutelle du quotidien Zaman.

"Je crois fortement en la liberté de la presse. Je crois fortement en la liberté de religion. Je crois fortement en l'Etat de droit et la démocratie", a martelé le président américain.

"Ce n'est pas un secret qu'il y a certaines dynamiques en Turquie qui m'inquiètent", a expliqué M. Obama lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet sur la sûreté nucléaire à Washington, précisant avoir fait part de ses inquiétudes "directement" à son homologue turc.

Alliés au sein de l'Otan, les relations entre les Etats-Unis et la Turquie se sont tendues ces derniers mois, sur plusieurs sujets dont la liberté de la presse et d'expression mais aussi sur le dossier syrien, notamment depuis qu'Ankara a attaqué des combattants kurdes soutenus par Washington dans le cadre de sa lutte contre le groupe Etat islamique.

"Comme c'est le cas avec de nombreux amis et partenaires, nous travaillons avec eux (la Turquie, Ndlr), nous coopérons avec eux, nous apprécions leurs efforts et il y aura des différends. Là où il y a des différends, nous les exprimerons, et c'est ce que j'ai essayé de faire ici", a expliqué le président américain.

Une intervention jeudi de M. Erdogan devant le cercle de réflexion Brookings à Washington avait été précédée par des heurts entre les services de sécurité turcs et des journalistes et des manifestants, qui ont échangé coups et insultes avant que la police n'intervienne.
(AFP, 1 avril 2016)

A Washington Erdogan demande le soutien européen contre les Kurdes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé jeudi à Washington les pays européens à soutenir la campagne de son gouvernement contre les séparatistes kurdes, après un attentat à la voiture piégée qui a fait sept morts dans le sud-est de la Turquie.

Son intervention devant le cercle de réflexion Brookings a été marquée par des heurts opposant des services de sécurité turcs à des manifestants et des journalistes.

"Nous ne pouvons plus tolérer ça", a déclaré M. Erdogan à propos de l'attentat. "Les pays européens et les autres pays, j'espère, peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", a déclaré le président turc, venu dans la capitale américaine pour participer au sommet sur la sûreté nucléaire organisé par Barack Obama.

Sept policiers turcs ont été tués et au moins 27 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée jeudi à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie à majorité kurde, une attaque attribuée aux séparatistes kurdes.

M. Erdogan a estimé jeudi que le monde entier devait s'unir pour combattre le terrorisme, affirmant que les Kurdes étaient aussi dangereux que les combattants du groupe Etat islamique.

La coalition internationale contre l'EI menée par les Etats-Unis en Syrie assiste les Unités de protection du peuple (YPG) --bras armé du principal parti kurde en Syrie, le Parti de l'union démocratique (PYD)-- dans la lutte contre le groupe jihadiste.

Mais la Turquie considère que les YPG sont des alliés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L'Occident ne doit pas considérer qu'il y a de "bons terroristes" sous prétexte qu'ils combattent les jihadistes de l'EI, a déclaré M. Erdogan.

- Journalistes pris à partie -

Avant son arrivée à la Brookings, des heurts ont opposé son service de sécurité à des manifestants arborant des symboles des YPG.

Le personnel de sécurité turc s'en est également pris à des journalistes. Un homme a lancé un coup de pied vers un journaliste américain tentant de filmer des heurts.

D'autres ont tenté d'empêcher deux journalistes turcs d'accéder au bâtiment de la Brookings, dont un journaliste du journal d'opposition Zaman, saisi par le gouvernement.

Le Club national de la presse américain, une grande organisation de journalistes, a exprimé son inquiétude après ces heurts.

"Le président turc et son équipe de sécurité sont des invités des Etats-Unis", a déclaré dans un communiqué Thomas Burr, le président du Club. "Ils n'ont pas le droit de porter la main sur des reporters ou des manifestants ou n'importe qui en l'occurrence", a-t-il ajouté.

"Erdogan n'a pas à exporter" les violations des droits de l'homme et de la presse qui se développent en Turquie, a-t-il dit.

De son côté, le président turc a défendu l'action de son gouvernement contre des médias turcs, malgré les critiques internationales.

Evoquant les cas de 52 "soi-disant journalistes incarcérés", il a affirmé que ces personnes "avaient déjà été condamnées pour actions terroristes et (pour) avoir été impliquées dans des organisations terroristes".

"Si vous voulez les détails, je serai très heureux de les partager avec vous", a-t-il dit en brandissant un dossier.

"Dans les prisons turques il n'y a pas de journalistes qui ont été condamnés en raison de leur profession" ou en violation de leur liberté d'expression, a-t-il dit, estimant que sa réélection avait démontré sa légitimité démocratique.

La Maison Blanche a annoncé que le président Barack Obama avait rencontré M. Erdogan jeudi soir en marge du sommet sur la sécurité nucléaire, un entretien qui n'avait pas été programmé à l'avance.

La Maison Blanche avait auparavant indiqué que M. Obama n'avait pas prévu de rencontre bilatérale avec le chef de l'Etat turc en marge du sommet. Cela avait été largement considéré comme une rebuffade de Washington envers M. Erdogan, sur fond de tensions liées aux droits de l'Homme, notamment la liberté de la presse, et à la crise syrienne.

Selon le communiqué de la Maison Blanche, MM. Obama et Erdogan ont discuté de "la coopération entre les Etats-Unis et la Turquie dans les domaines de la sécurité régionale, du contre-terrorisme et des migrations".

Auparavant, le vice-président américain Joe Biden a lui aussi rencontré M. Erdogan. Ils ont réaffirmé "l'alliance étroite" entre les Etats-Unis et la Turquie et leur "intention commune" de vaincre le groupe Etat islamique, selon un communiqué de la vice-présidence américaine.
(AFP, 1 avril 2016)

Relations régionales / Regional Relations

Karabakh : la Russie dénonce l'attitude "inacceptable" de la Turquie

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé vendredi l'attitude "inacceptable" de la Turquie face au conflit du Nagorny-Karabakh, région séparatiste que se disputent Bakou et Erevan et où des affrontements ont fait plus de 100 morts début avril.

"Les déclarations faites par les autorités turques sont tout à fait inacceptables pour une simple raison : c'étaient des appels à la guerre, non pas à la paix", a déclaré M. Lavrov, au cours d'une conférence de presse à Erevan avec son homologue arménien Edouard Nalbandian.

"Malheureusement, nous nous sommes déjà habitués à de telles bizarreries de la part des autorités actuelles turques", a-t-il ajouté.

Au moins 100 personnes, des civils et des militaires des deux camps, ont été tuées début avril dans des affrontements au Nagorny-Karabakh, une région en majorité peuplée d'Arméniens mais reconnue internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Un cessez-le-feu a été signé à Moscou entre les belligérants, mais des combats sporadiques continuent d'éclater le long de la ligne de démarcation.

Il s'agissait des pires violences depuis un premier cessez-le-feu conclu en 1994, après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais.

Tandis que les combats se poursuivaient, le président turc Recep Tayyip Erdogan a multiplié les messages de soutien à l'Azerbaïdjan, allié traditionnel de la Turquie.

M. Erdogan a assuré alors que le Nagorny-Karabakh "retournerait un jour" à ses "frères" azerbaïjanais, "propriétaires originels" de la région, cependant que le Premier ministre Ahmet Davutoglu a affirmé que la Turquie resterait aux côtés de l'Azerbaïdjan "jusqu'à l'apocalypse".

Aucun traité de paix n'a été signé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à propos du Nagorny-Karabakh et après une période de calme relatif, la région a connu ces derniers mois une nette aggravation des tensions, Erevan estimant même fin décembre qu'on était revenu à la "guerre".

La Russie vend des armes à la fois à Bakou et à Erevan, même si Moscou a des liens plus étroits avec l'Arménie où elle dispose d'une base militaire.

Moscou et Ankara ont des relations difficiles depuis qu'un avion militaire russe a été abattu le 24 novembre par l'armée turque au-dessus de la frontière syrienne.
(AFP, 22 avril 2016)

L'EI s'empare de plusieurs villages près de la frontière turque

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) se sont emparés en Syrie de plusieurs villages de la province septentrionale d'Alep près de la frontière turque, a rapporté jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La province d'Alep est le théâtre de combats de plus en plus violents sur plusieurs fronts, qui menacent la fragile trêve négociée par la Russie et les Etats-Unis et globalement respectée depuis le 27 février. Ils pourraient également peser sur le nouveau round de pourparlers indirects en vue d'un règlement politique qui se tient à Genève sous l'égide de l'ONU.

"De violents combats font rage entre les rebelles et l'EI après une progression des jihadistes qui ont pris le contrôle de six villages près de la frontière turque", indique l'OSDH qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie.

Le plus important de ces villages est Hiwar Kallis, situé à 1 km environ au sud de la frontière, souligne le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Entre-temps des raids aériens vraisemblablement menés par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis ont visé des positions de l'EI dans le secteur.

Au cours des dernières semaines, les combats se sont intensifiés entre l'EI et les rebelles autour de la bande frontalière, que les deux parties utilisent pour se ravitailler.

Les rebelles avaient enregistré des avancées importantes sur le terrain face à l'EI avant d'être repoussés, notamment dans la localité stratégique d'Al-Rai, située sur une route de ravitaillement menant en Turquie.

Les rebelles mènent d'autre part avec leurs alliés du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) des combats contre l'armée et forces prorégime dans le sud d'Alep, selon l'OSDH.

Plus de 100 combattants - soldats, miliciens prorégime, jihadistes et rebelles - y ont été tués depuis dimanche, précise l'Observatoire.

Al-Nosra, comme l'EI, est exclu de la trêve mais combat aux côtés des groupes rebelles contre les forces du régime, ce qui a provoqué des inquiétudes sur le maintien du cessez-le-feu.

Lundi, Washington a exprimé son inquiétude que l'assaut du régime sur Al-Nosra à Alep ne provoque l'effondrement de la trêve et ne fasse dérailler les efforts de paix.

La Syrie est le théâtre depuis 2011 d'un conflit qui a fait plus de 270.000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié de la population.
(AFP, 14 avril 2016)

Nouveaux tirs de roquettes depuis la Syrie

Deux roquettes tirées depuis la Syrie ont frappé mardi pour le deuxième jour consécutif Kilis, ville frontalière dans le sud de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Les projectiles se sont abattus sur le centre-ville à 06H40 GMT et les services de secours ont été dépêchés sur place, a indiqué Dogan.

Plusieurs roquettes tirées lundi depuis le territoire syrien avaient déjà touché la ville de Kilis, faisant au moins quatre blessés civils, selon un responsable local.

L'origine des salves tirées lundi et mardi n'était pas connue dans l'immédiat.

Depuis le début de l'année, Kilis a été la cible de plusieurs tirs de roquettes attribués par les autorités turques à l'organisation Etat islamique (EI). Ces salves ont tué au moins quatre personnes.

Lundi, l'artillerie turque a frappé des positions de l'EI en Syrie, où les jihadistes ont repris dimanche le contrôle d'Al-Raï, un point de passage de première importance avec la Turquie dont ils avaient été chassés la semaine dernière par des rebelles.

Les jihadistes du Front Al-Nosra (affilié à al-Qaïda) et ceux de l'EI ne sont pas concernés par la trêve conclue le 27 février en Syrie sous les auspices des Etats-Unis et de la Russie.

En février, l'artillerie turque avait bombardé des objectifs tenus par les milices du Parti de l'union démocratique (PYD) kurde en Syrie, en représailles selon l'état-major à des tirs venant de l'autre côté de la frontière.
(AFP, 12 avril 2016)

Nouvelles discussions de normalisation entre la Turquie et Israël

La Turquie et Israël ont ouvert une nouvelle session de négociations pour tenter de normaliser leurs relations, en crise depuis l'assaut israélien contre une flottille turque au large de Gaza en 2010, a indiqué jeudi le Premier ministre turc.

"Les rencontres avec Israël durent depuis un moment et elles continuent aujourd'hui", a déclaré Ahmet Davutoglu devant la presse à Ankara.

Un responsable israélien a confirmé sous couvert de l'anonymat le redémarrage jeudi de ces discussions, précisant simplement qu'elles se déroulaient "en Europe".

Les précédentes sessions de négociations se sont déroulées à Genève (Suisse).

Les relations entre Ankara et l'Etat hébreu sont gelées depuis l'assaut meurtrier lancé en 2010 par des commandos israéliens contre plusieurs bateaux affrétés par une ONG islamique turc, proche du régime de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, qui voulait rompre le blocus imposé à Gaza.

L'opération s'était soldée par la mort de 10 Turcs.

Après plusieurs années de froid glacial, nourri notamment par une série de violentes déclarations anti-israéliennes de M. Erdogan, les liens entre les deux pays se sont réchauffés et ont permis aux deux pays de renouer un contact.

La Turquie a posé trois conditions à une normalisation: des excuses publiques pour l'incident de 2010, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus imposé par Israël à Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà présenté des excuses officielles et, selon les autorités turques, les négociations sur les compensations sont presque bouclées. Mais la levée du blocus imposé depuis 2006 par Israël à Gaza continue de retarder l'avancée des discussions.

"Nos conditions n'ont pas changé depuis 2010", a rappelé jeudi M. Davutoglu. "Si nos demandes sont favorablement accueillies, alors les prochaines étapes sont claires et les annonces nécessaires seront faites au public", a-t-il ajouté.

Entre autres signes de réchauffement entre les deux pays, M. Erdogan s'est entretenu au téléphone avec son homologue israélien Reuven Rivlin après l'attentat-suicide qui a tué le 19 mars à Istanbul quatre touristes étrangers, dont trois Israéliens.

Lors de sa visite aux Etats-Unis la semaine dernière, le président turc s'est également entretenu avec des représentants d'associations juives.
(AFP, 7 avril 2016)

En filigrane du conflit du Nagorny-Karabakh, la rivalité russo-turque

Alors que l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'affrontent pour le contrôle d'un territoire qu'ils revendiquent tous deux, le Nagorny-Karabakh, les rivalités entre la Turquie et la Russie apparaissent en filigrane dans cette région du Caucase qu'elles se disputent depuis plusieurs siècles.

Héritiers des empires ottoman et russe, Ankara et Moscou s'y livrent une guerre d'influence depuis près de 500 ans et, ces derniers mois, leurs relations se sont considérablement détériorées après que des F-16 turcs ont abattu un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne.

Aujourd'hui, sans être les premiers instigateurs du conflit, Russes et Turcs jouent leur partition dans une crise latente depuis des siècles et qui s'est cristallisée au début de l'époque soviétique lorsque Moscou décida que la région du Karabakh dépendrait de la république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan, et non de celle d'Arménie.

- Le grand frère turc -

Vassal de facto de Moscou à l'époque soviétique, l'Azerbaïdjan se rapproche d'Ankara après la chute de l'URSS au moment où le conflit pour le contrôle du Nagorny-Karabakh est à son apogée et fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, pour la plupart azéris.

En 1993, la Turquie ferme sa frontière avec l'Arménie, avec laquelle elle entretient des relations empoisonnées par l'héritage historique du génocide dont les Arméniens ont été victimes sous l'empire ottoman (1915-1917), qu'Ankara ne reconnaît pas.

L'alliance entre Turcs et Azerbaïdjanais s'explique notamment par des facteurs religieux et linguistique : la quasi-totalité des neuf millions d'Azerbaïdjanais sont musulmans et l'azéri appartient à la famille des langues turques.

Depuis la reprise vendredi des hostilités entre séparatistes et Azerbaïdjanais, Ankara a multiplié les déclarations tonitruantes au risque d'attiser les tensions. Mardi, le Premier ministre Ahmet Davutoglu prévenait que son pays serait aux côtés du "frère" azerbaïdjanais "jusqu'à l'apocalypse". Auparavant, le président Recep Tayyip Erdogan avait promis de soutenir Bakou "jusqu'au bout".

Mais bien que partageant "une identité nationale" avec l'Azerbaïdjan, la Turquie préfèrera "éviter une guerre régionale" avec la Russie, juge l'analyste Can Kasapoglu, du Centre d'études économiques et de politique étrangère (Edam) d'Istanbul.

- Le puissant voisin russe -

La Russie suit en voisin de poids les soubresauts dans le Caucase. Si elle vend des armes à l'Azerbaïdjan - tout comme à Erevan -, elle fait aussi de facto vivre l'Arménie, qui souffre depuis plus de vingt ans d'un blocus économique imposé par la Turquie.

La Russie et l'Arménie, dont les populations sont majoritairement de confession orthodoxe, ont aussi conclu d'importants accords militaires : Moscou a deux bases en Arménie, dont l'une, terrestre, située à Gumri, près de la frontière turque, qu'elle a récemment renforcée.

Erevan, qui appuie les forces séparatistes du Nagorny-Karabakh, principalement peuplé d'Arméniens depuis la fin de la guerre, a aussi signé un accord de défense aérienne commune avec la Russie.

Mais la position du Kremlin est moins inflexible que celle de la Turquie car Bakou est un bon client du complexe militaro-industriel russe.

En 2013, Moscou a ainsi vendu pour un milliard de dollars de chars, de canons et de lance-roquettes à l'Azerbaïdjan, dont les dépenses budgétaires consacrées à la défense sont plus élevées certaines années que le budget total de l'Arménie.

"La Russie est celle qui a le plus à perdre" dans la guerre, estime ainsi Alexeï Malachenko, expert du centre Carnegie.

"Elle est dans une impasse. Si elle agit contre l'Azerbaïdjan, elle se met à dos toute la communauté turcophone. Pas seulement en Asie centrale mais aussi sur son propre territoire : les Tatars, les Bachkirs...", souligne-t-il, rappelant que Moscou a toujours joué un rôle de médiateur dans ce conflit.
(AFP, 5 avril 2016)

Le meurtrier présumé d'un pilote russe en détention préventive

Un Turc accusé par Moscou d'avoir tué un pilote militaire russe qui s'était éjecté au-dessus de la Syrie après que son bombardier eut été détruit par la chasse turque en novembre a été placé en détention, a annoncé l'agence turque Dogan.

Alparslan Celik, qui a été arrêté fin mars à Izmir, sur les rivages de la mer Egée, a été placé en détention préventive dans cette ville située sur les rivages de la mer Egée avec six autres accusés, a indiqué l'agence. La date de son procès pour possession illégale d'armes à feu, n'a pas encore été fixée.

Alparslan Celik avait été arrêté avec une dizaine d'autres personnes dans un restaurant d'Izmir. La police avait saisi une kalachnikov, des pistolets et des munitions.

Alparslan Celik est accusé par la Russie d'avoir tué de sang froid le pilote russe Oleg Peshkov, mitraillé lors de sa descente en parachute après s'être éjecté du Sukhoï-24 abattu par les F-16 turcs le 24 novembre à la frontière turco-syrienne. L'autre pilote du Sukhoï-24 avait été secouru après une opération de sauvetage conjointe des forces spéciales russes et syriennes.

La destruction de l'avion et l'assassinat du pilote ont provoqué une grave crise diplomatique et économique entre la Russie et la Turquie.

L'arrestation de M. Celik n'est pas directement liée à l'affaire du pilote russe tué, mais son avocat a affirmé qu'elle avait une motivation politique.

Alparslan Celik, fils d'un haut responsable du Parti d'action nationaliste (MHP), a combattu depuis 2014 en Syrie aux côtés des rebelles turkmènes, une minorité turcophone dont la langue est très proche du turc moderne.

Les rebelles turkmènes sont de solides alliés d'Ankara dans la lutte contre les forces syriennes loyales au président Bachar Al-Assad soutenu par la Russie.

En janvier, M. Celik avait assisté aux funérailles d'un compagnon de combat, une apparition publique qui avait indigné Moscou.

Ankara a manifesté sa volonté d'apaiser son contentieux avec Moscou, qui avait fait de l'arrestation de M. Celik l'une des conditions d'une normalisation de leurs relations.
(AFP, 3 avril 2016)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La droite chargée de former un gouvernement après la chute de la coalition

Le patron du Parti de l'unité nationale (UBP, droite) a été chargé vendredi par le dirigeant de la République turque de Chypre-Nord (RTCN, non reconnue par la communauté internationale) de former une nouvelle équipe gouvernementale, après la démission de la coalition au pouvoir.

Mustafa Akinci, qui a annoncé cette décision, a rappelé l'urgence de former un nouveau cabinet afin que les pourparlers de réunification avec la République de Chypre, membre de l'Union européenne, puissent se poursuivre. Il a espéré "une étroite collaboration avec le futur gouvernement".

Le Premier ministre par intérim, Hüseyin Özgürgün, a désormais quinze jours pour former son cabinet, selon la constitution en vigueur dans ce territoire uniquement reconnu par Ankara.

Son parti, l'UBP, s'était retiré lundi de la coalition droite-gauche au pouvoir en raison de divergences sur la politique économique, entraînant la démission du gouvernement.

Deuxième force parlementaire avec 18 sièges sur 50, l'UBP ne peut gouverner seul et devra former une nouvelle coalition. M. Özgürgün a multiplié les contacts avec le Parti démocrate (PD, libéral) de Serdar Denktas et les indépendants.

"Il est encore trop tôt pour dire que des résultats ont été obtenus", a déclaré vendredi M. Özgürgün lors d'une conférence de presse.

L'île de Chypre, située en Méditerranée orientale, est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie. Depuis, la République de Chypre n'exerce son autorité que sur les deux-tiers sud (chypriotes grecs) alors que le tiers nord (chypriote turc) est géré par la RTCN.

Le président chypriote grec Nicos Anastasiades et M. Akinci ont relancé les pourparlers de paix en mai 2015, peu après l'élection de ce dernier, et les ont intensifiés depuis novembre, avec le soutien de l'ONU, de l'Union européenne et des Etats-Unis.

La Turquie a récemment fait part de son espoir que l'île soit réunifiée cette année.
(AFP, 8 avril 2016)

Chypre-Nord: démission du gouvernement de coalition

Le gouvernement de coalition au pouvoir en République turque de Chypre Nord (RTCN) a chuté lundi en raison de divisions sur la politique économique à conduire, dans un contexte d'intensification des pourparlers en vue de réunifier l'île méditerranéenne.

Le Premier ministre Omer Kalyoncu doit officiellement présenter mardi matin la démission de son équipe au président Mustafa Akinci, a déclaré lundi soir le chef du Parti turc républicain (CTP, gauche), Mehmet Ali Talat, à la tête de la coalition.

Le partenaire du CTP, le Parti de l'unité nationale (UBP, droite), s'en est retiré lundi en raison de divergences sur la politique économique, notamment sur la distribution de l'eau acheminée depuis la Turquie voisine.

La RTCN, uniquement reconnue par Ankara, est confrontée à de graves problèmes économiques. En mars, le gouvernement n'a pas pu payer la totalité des salaires dans la fonction publique, une première.

"A partir du moment où nous n'avons plus l'opportunité et les moyens de servir notre peuple, former un gouvernement (...) n'est pas notre objectif et ne pourra jamais l'être", a déclaré Huseyin Ozgürgün, le président de l'UBP.

Le CTP et l'UBP avaient formé un gouvernement de coalition en juillet.

Première force parlementaire, le CTP dispose toutefois d'un nombre insuffisant de sièges (20) pour contrôler seul un Parlement qui compte 50 élus.

M. Talat a indiqué lundi soir que le CTP s'entretiendrait avec tous les partis pour tenter de former un nouveau gouvernement.

L'UBP compte lui 18 sièges et pourrait tenter de former une nouvelle coalition avec les indépendants et le Parti démocrate (PD, libéral) de Serdar Denktas, fils de l'ex-président à poigne Rauf Denktas, mort en 2012.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie. Depuis, la République de Chypre n'exerce son autorité que sur la partie sud (chypriote grecque) alors que la partie nord (chypriote turque) est gérée par la RTCN, non reconnue par la communauté internationale.

Le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades et M. Akinci ont relancé les pourparlers en mai 2015 et les ont intensifiés depuis novembre, avec le soutien de l'ONU, de l'UE et des Etats-Unis. La Turquie a récemment fait part de son espoir que l'île méditerranéenne soit réunifiée cette année.
(AFP, 4 avril 2016)

Des migrants manifestent pour "l'ouverture des frontières"

Près d'un millier de personnes, selon la police, dont des centaines de migrants, surtout des Afghans, ont manifesté mercredi soir à Athènes pour réclamer "l'ouverture des frontières" et dénoncer les conditions misérables de leur séjour en Grèce.

"We want freedom" (Nous voulons être libres), "Open the borders" (Ouvrez les frontières), "We want justice" (Nous voulons que justice soit faite) scandaient en anglais les manifestants, dont la majorité étaient venus du Pirée, le port proche d'Athènes où ils campent depuis plusieurs semaines.

La manifestation avait été organisée par des groupes de gauche soutenant les migrants, et par le Mouvement contre la menace du racisme et du fascisme (Keerfa).

Nous manifestons "contre l'Europe- forteresse et la Grèce-prison", était inscrit sur une banderole.

"Je veux continuer mon voyage avec ma famille, je veux aller en Allemagne", a indiqué Newid, un Afghan de 24 ans, arrivé en Grèce il y a quatre semaines.

Depuis la fermeture début mars de la frontière de la Macédoine, pays voisin de la Grèce, des milliers de migrants sont bloqués dans le pays. Selon les chiffres officiels, plus de 51.000 s'y trouvent actuellement dont 11.300 dans le camp sordide d'Idomeni, près de la frontière greco-macédonienne, et 5.800 au Pirée.

La Grèce peine à gérer le nombre des migrants et réfugiés qui continuent d'arriver quotidiennement sur ses îles en provenance des côtes turques proches.

Malgré l'accord passé le 20 mars entre l'UE et la Turquie visant à endiguer le flux migratoire vers l'Europe, des centaines de personnes arrivent quotidiennement sur les îles grecques mais à un rythme plus réduit par rapport à celui il y a un mois.

Entre mardi et mercredi, 766 arrivées ont été enregistrées dont 569 à Lesbos, principale porte d'entrée de migrants en Europe. Les jours précédents, le nombre d'arrivées variait entre quelque dizaines et 260.

"Nous allons examiner l'évolution du flux dans une durée plus longue pour pouvoir tirer des conclusions en tenant compte des conditions météorologiques et d'autres facteurs", a indiqué à l'AFP Yorgos Kyritsis, responsable du service de coordination interministérielle de la gestion migratoire.

Il a indiqué que le gouvernement s'apprêtait à introduire au Parlement un projet de loi visant à définir les conditions requises qui permettront le renvoi en Turquie des migrants, y compris des demandeurs d'asile, comme le prévoit l'accord UE-Turquie.
(AFP, 30 mars 2016)

Immigration / Migration


Un ministre turco-suédois démissionne après une sortie sur les Israéliens

Mehmet Kaplan, un ministre suédois né en Turquie qui avait comparé les Israéliens aux nazis et s'était affiché avec des ultranationalistes turcs a démissionné ce lundi.

« Mehmet Kaplan m'a remis sa démission et je l'ai acceptée », a annoncé le chef du gouvernement de centre gauche. Stefan Löfven s'exprimait au cours d'une conférence de presse avec son ministre du Logement, du Développement urbain et des Nouvelles technologies, dont il a loué « les valeurs d'humanisme et de démocratie ».

Mehmet Kaplan a ensuite assuré s'opposer à « toute forme d'extrémisme » et mis en avant son « combat pour les droits de l'Homme, la démocratie et le dialogue ». « Je sais qui je suis, je sais ce que j'ai fait », a-t-il ajouté.

Militant écologiste, au gouvernement depuis 2014, l'ancien ministre de 44 ans, était sur un siège éjectable depuis la diffusion ce week-end d'une vidéo dans laquelle il a tenu des propos polémiques sur la politique israélienne envers les Palestiniens.

En mars 2009, au cours d'un débat sur l'islamophobie organisé par une association somalienne, Mehmet Kaplan, alors parlementaire, avait évoqué des « ressemblances » entre les persécutions des juifs dans l'Allemagne nazie des années 1930 et le quotidien des Palestiniens.

L'ambassadeur d'Israël en Suède, Isaac Bachman, a déploré des propos « profondément antisémites ».

« J'ai à plusieurs reprises sévèrement critiqué la politique d'Israël, mais je ne suis évidemment pas antisémite (...). Mes critiques à l'encontre d'Israël n'atténuent d'aucune façon ma condamnation de l'antisémisme en Suède », a argué Mehmet Kaplan dans une tribune publiée après sa démission sur le site internet du quotidien Expressen.

La semaine dernière déjà, la publication de photos du ministre partageant le couvert avec des ultranationalistes turcs en juillet 2015 en Suède avait suscité de vives réactions.

Il avait participé à un dîner en présence d'Ilhan Senturk, représentant en Suède des « Loups gris », un mouvement ultranationaliste turc connu pour ses actions violentes dans les années soixante-dix et 80. Était également présent Barbaros Leyani, démis de ses fonctions de vice-président de la Fédération des Turcs de Suède pour avoir appelé au meurtre des « chiens arméniens » au cours d'une manifestation début avril à Stockholm.

Pour sa défense, Mehmet Kaplan, né en 1971 à Gaziantep près de la frontière syrienne et ayant immigré en Suède à l'âge de huit ans, a expliqué qu'il ignorait à l'époque qui était Ilhan Senturk.

« Je connaissais son organisation mais je ne savais pas qu'elle était représentée à cet événement », a-t-il assuré. Faux, a répliqué l'intéressé au journal Aftonbladet : « Nous nous connaissons, je sais qui il est et il sait qui je suis. Je crois d'ailleurs qu'il n'aime pas notre organisation ».

Le ministre démissionnaire avait aussi été critiqué pour ses liens avec des organisations islamiques, en particulier Milli Görüs, soupçonnée de prôner le fondamentalisme religieux. « Cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec eux sur tout », avait-il fait valoir à la télévision. Il a lui-même présidé par le passé des instances de représentation des musulmans en Suède.

La chef de l'opposition conservatrice, Anna Kinberg Batra, a reproché au Premier ministre social-démocrate d'avoir été « passif et lent » dans cette polémique. (http://www.ouest-france.fr)

L’islam turc conteste l’islam « belge »



Le Soir, ÉLODIE BLOGIE, 28 avril 2016


Nous avons deux problèmes avec la communauté musulmane dans notre pays. Du côté des Maghrébins, nous avons d’excellentes relations avec le Maroc, mais il faut reconnaître que cette communauté est plus concernée par la radicalisation que les Turcs. Mais nous avons aussi un grand problème actuellement avec la Turquie : la Diyanet vient d’introduire un recours en annulation d’un arrêté royal belge. » Le ministre de la Justice, Koen Geens, n’y est pas allé par quatre chemins devant le Parlement européen ce lundi. En résumé, la Turquie conteste en effet l’organisation par l’Etat belge du culte islamique. Concrètement, et plus précisément, la Diyanet « Belgique », soit l’antenne belge du ministère des Affaires religieuses turques, a introduit ce lundi, avec d’autres organisations, un recours en annulation au Conseil d’Etat contre l’arrêté royal du 15 février dernier… Mais encore ? Explications.

1 Que dit l’arrêté royal du 15 février ? Via cet arrêté royal, le ministre de la Justice, Koen Geens, réorganise l’Exécutif des musulmans de Belgique, l’organe qui gère le temporel du culte (reconnaissance des mosquées, des imams, professeurs de religion, etc.). Ce nouvel arrêté a eu comme effet de placer au poste de président Salah Echallaoui. Mais l’arrêté reconnaît avant tout l’organisation de l’institution en deux ailes linguistiques et donne davantage de latitude à l’organe. Un nouvel article, non présent dans les arrêtés de 1999 et de 2014 (annulés par celui de février dernier), stipule en effet que l’EMB « coordonne l’organisation, l’exercice du culte islamique en Belgique, la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues, la formation et la supervision des imams, des  conseillers islamiques auprès des établissements pénitentiaires et la formation et la désignation des professeurs de religion islamique ».

2 Qui introduit le recours ?Le recours en annulation est introduit par la Diyanet Belgique, la Fédération islamique de Belgique, soit l’autre aile turque en Belgique, l’Union des mosquées liégeoises et l’Union des mosquées du Limbourg (deux provinces où la communauté turque pèse). Trois personnes physiques contestent également l’arrêté : trois membres de l’Exécutif ! A savoir Hasan Batakli (communauté turque), Zlatan Halilovic et… Nourredine Smaili, ex-   président désavoué. Coskun Beyazgül, représentant de la Diyanet en Belgique, souligne qu’il ne s’agit pas uniquement d’un recours de la Diyanet, mais bien de plusieurs associations musulmanes qui ne se sentent pas représentées par le nouvel arrêté. Impossible cependant d’avoir un commentaire d’un autre requérant : « Notre porte-parole sur ce dossier est monsieur Beyazgül. » Laquelle de ses organisations est à l’initiative du recours ? « Quelle importance ? », réagit Coskun Beyazgül…

3 Quels sont les motifs du recours ? Pour déposer un recours au Conseil d’Etat, il faut pouvoir démontrer un grief potentiel, faire valoir un intérêt qui serait menacé en l’occurrence par l’arrêté royal. Coskun Beyazgül, représentant de la Diyanet « Belgique », pointe trois éléments (personne ne nous transférera le recours en tant que tel) : des entorses au principe de non-ingérence de l’Etat dans les affaires du culte, de nouvelles prérogatives accordées à l’EMB (il ne donne cependant pas davantage de précisions) et la structure de l’Exécutif. « La volonté de la communauté musulmane n’est pas rencontrée, assure Coskun Beyazgül. Il y a dans ce nouvel arrêté beaucoup d’ajouts qui ne devraient pas y apparaître. Il ne s’agit ici ni d’un débat politique ni d’une attaque personnelle, nous sommes simplement soucieux que l’Etat de droit soit respecté, et que le principe de non-ingérence le soit autant que dans les autres cultes. »

4 Qu’est-ce que ce recours signifie ? Pour Jean-François Husson, secrétaire général du Craig (Centre de recherche en action publique, intégration et gouvernance) et fondateur de l’Observatoire des relations administratives entre les cultes, la laïcité organisée et l’Etat (Oracle), le dernier arrêté aurait plutôt tendance à réduire l’ingérence de l’Etat belge : « Avant, les élections de l’Exécutif étaient organisées par l’Etat et ses membres devaient tous être approuvés par le gouvernement. Désormais, c’est l’Exécutif qui doit simplement communiquer au ministre sa nouvelle composition. Il n’y a même plus de screening de ses membres. » Le seul point sur lequel le chercheur concède une possible ingérence concerne l’organisation en collèges linguistiques. Mais, pour un membre de l’Exécutif, ce sont surtout les nouvelles prérogatives en termes de formation des imams qui irritent…

En Belgique, les mosquées turques, même lorsqu’elles sont reconnues par l’Etat, refusent que des imams payés par la Belgique y officient. Des prêcheurs turcs sont envoyés chez nous et rétribués directement par Ankara. Ce qui représente une certaine économie. En 2014, dans un rapport, Jean- François Husson avait ainsi fait les comptes : sur 131 postes d’imams alors « à pourvoir » dans des mosquées reconnues, seuls 60 ministres de culte étaient effectivement payés par l’Etat belge… La majorité des postes « non occupés » revenaient à des imams « importés ». Selon l’analyse de Jean- François Husson, le nouvel arrêté ne va pas avoir pour effet d’exclure ces imams… Mais force est de constater que ces derniers temps, la question de la formation des imams en Belgique s’impose dans les agendas des politiques, des universités et du nouveau président de l’Exécutif. « La position de la Diyanet a toujours été de dire, en résumé, que ce sont eux qui décident de la gestion de leur communauté et de leur culte, analyse Jean- François Husson. Même si le nouvel arrêté met simplement noir sur blanc ce pour quoi l’organe a toujours été compétent, j’imagine que la Diyanet souhaite garder le contrôle sur ses imams et éviter qu’une politique des petits pas n’affaiblisse sa position. » Coskun Beyazgül, pour sa part, se défend d’une telle visée « politique ».

5 Et après ? Un recours en annulation est non suspensif, ce qui signifie que l’Exécutif actuel n’est pas mis en danger. Et la prise en considération d’une telle action au Conseil d’Etat prend en moyenne une quinzaine de mois. A noter que ce n’est pas la première fois que des recours sont introduits pour annuler des arrêtés qui concernent la composition de l’EMB. Mais le Conseil d’Etat avait toujours validé l’acte. Au sein du nouvel Exécutif, le président, qui vient à peine de s’installer et manoeuvre pour construire un « islam de Belgique », devrait éviter de fragiliser son organisation. Quant aux relations entre la Belgique et la Turquie, cela relève de la diplomatie… Mais une source proche du dossier souffle tout de même que la Diyanet belge ne prend jamais une initiative sans que sa maison mère turque n’en donne l’instruction et que, sur ce point, les relations entre les deux pays ne sont pas toujours très constructives… L’introduction d’un recours contre l’arrêté belge, s’il semble technique voire symbolique, n’a donc rien d’innocent ni de négligeable. ■

« Un secret de polichinelle »

La « Diyanet » est le nom du ministère des Affaires religieuses de Turquie. C’est cette institution qui donne le ton de l’islam « officiel » en Turquie… comme ailleurs. Elle envoie des centaines d’imams à l’étranger. Chez nous, la Diyanet « Belgique » est présidée par Coskun Beyazgül, qui souligne que son organisation est reconnue par un arrêté royal belge. Reste que « si juridiquement, la Diyanet Belgique n’est pas liée de façon organique à la Diyanet Turquie, c’est un secret de polichinelle que tout est dirigé depuis Ankara », glisse ce membre de la communauté turque. En Belgique, dans les mosquées turques, même lorsqu’elles sont reconnues par l’Etat, ce sont des imams envoyés (pour une durée limitée) et rétribués par Ankara qui mènent le prêche.

La communauté turque


200.000
On estime généralement que la communauté turque en Belgique compte 200.000 personnes. Les Belgo-Marocains seraient eux entre 400.000 et 450.000.
93%
L’immense majorité des membres de la communauté turque possède la nationalité belge, selon une étude de 2015 dirigée par Corinne Torrekens (ULB) et Ilse Adam (VUB). 85 % d’entre eux gardent la double nationalité.
45
Sur un ensemble de 81 mosquées reconnues, 45 sont des mosquées turques, surtout situées en Wallonie (24) et en Flandre (18). La Diyanet compte aussi des mosquées non reconnues.

Belgique: les opposants au pouvoir turc sont-ils sur liste noire?
 
Plus de 1200 belgo-turcs seraient fichés sur une liste noire qui les empêcherait de remettre les pieds sur le sol turc. Pour quelle raison? Leurs prises de position contre le gouvernement turc et plus particulièrement contre le président Recep Tayyip Erdogan serait en cause.

Parvenir à confirmer l'existence de cette liste est difficile mais les pressions pour réduire au silence les opposants semblent bien réelles. En prenant contact avec plusieurs belgo-turcs critiques vis-à-vis de la politique d'Ankara, les témoignages sont troublants. Sous couvert d'anonymat, plusieurs personnes nous racontent les pressions, les menaces subies.

"J'ai dû changer de numéro de téléphone et rester enfermé chez moi pendant presque deux mois, nous confie- t-on. Tout ce qui se passe en Turquie a des conséquences ici, je me sens épié par des gens que je côtoie tous les jours. Pas d'agression physique, mais des menaces verbales, surtout sur les réseaux sociaux." Un autre belgo-turc nous confirme ce climat très pesant pour tous ceux qui osent s'opposer publiquement à la politique du président Erdogan. "J'ai perdu mon travail à cause de cela, aujourd'hui je n'ai plus rien"

Sertaç Aktan a accepté de nous répondre. C'est un journaliste turc en poste en Belgique depuis 2007. Il travaillait pour l'agence de presse nationale mais a lui aussi été licencié, pour ses prises de positions sur Facebook et Twitter pense-t-il. "Je suis actif sur les médias sociaux. J'ai ouvertement critiqué la politique du gouvernement. J'ai dit qu'il y avait une meilleure façon de faire les choses. Mais je n'ai pas la preuve que j'ai perdu mon travail à cause de cela."

Ce journaliste qui travaille désormais pour des médias internationaux ajoute: "Je ne sais pas si une telle liste existe effectivement, c'est bien pour cela qu'on appelle cela une liste noire puisqu'on ne sait pas si elle existe ou pas, mais s'il y en a une, les conditions pour y figurer sont tellement basses, être ouvertement critique suffit, que mon nom est certainement dessus"

La Turquie, un des pays les plus répressifs

L'ambassade de Turquie à Bruxelles dément l'existence d'un inventaire des opposants. Son porte-parole, Veysel Filiz se veut très persuasif, aucune liste de ce type n'existe selon lui. Quant à savoir si un appel des autorités à rapporter les critiques existe, il répond " Absolument pas. Il n'y a pas de procédure de ce type. En Turquie l'état de droit est en vigueur et dans ce cadre, les instances juridiques , étatiques, entrent dans le cadre du respect des valeurs fondamentales européennes concernant la liberté de la presse, la liberté d'opinion, etc."

C'est occulter qu' aujourd'hui, plus d'un millier de personnes sont poursuivies en Turquie pour insultes au président. Quant à la liberté de la presse, avec une 151ième place sur 180, la Turquie figure parmi les états les plus répressifs du classement de Reporters sans Frontières.

Vincent Eiffling est chercheur au Centre d'études des crises et des conflits internationaux à l'UCL. Il précise que le pouvoir d'Ankara, accusé de dérives autoritaires pourrait très bien utiliser d'autres voies pour établir cette fameuse liste. "Si c'est le cas, il faut aller chercher dans la base la plus active des militants de l'AKP, le parti d'Erdogan, c'est un moyen de passer par des canaux officieux pour récolter des informations auprès de ceux qui sont opposés à sa politique, de les identifier, de les cibler".

En Belgique, les partisans de l'AKP sont largement majoritaires. Lors des dernières élections législatives, le parti du président Erdogan a récolté 69 % des votes des turcs en Belgique. De quoi encourager un climat d'extrême méfiance au sein même de la communauté turque de Belgique, où rares sont ceux qui osent encore s'exprimer publiquement. (RTBF, 26 avril 2016)

Ces élus d'origine turque en Belgique qui n'osent froisser Erdogan

Les atteintes à la liberté de la presse et les violations de la liberté d'expression se multiplient en Turquie sous le régime islamo-conservateur du président Erdogan. Il y a quelques jours, une journaliste néerlandaise d'origine turque, Ebru Umar, a fait l'objet d'une arrestation arbitraire à son domicile de Kusadasi. Le motif? Elle aurait posté des tweets visant le chef de l'Etat turc.

La semaine dernière, la même journaliste avait fortement critiqué un courriel qui demandait aux Turcs des Pays-Bas de signaler les insultes ou propos critiques visant le président Erdogan.

"A tous les 'néerlanturcs' qui soutiennent l'appel du consulat turc et comptent jouer les petits gestapistes sur ce que les Néerlandais disent du sultan Erdogan, le dictateur le plus mégalomane que la Turquie ait connu depuis l'instauration de la république en 1923, je n'ai qu'une chose à dire: go fuck yourself (sic)", écrivait l'éditorialiste.

Liste noire de 1.224 personnes en Belgique

Les exemples du même genre sont nombreux. Le rédacteur en chef d'un quotidien d'opposition turc, Can Dündar, a été condamné lundi à 9.000 euros d'amende pour "insulte" à Erdogan dans une série d'articles sur un scandale de corruption visant l'actuel président en 2013. Samedi soir, un photographe du journal allemand Bild s'est fait refouler à l'aéroport d'Istanbul et a été renvoyé par le premier avion dimanche matin. Giorgos Moutafis s'est vu expliquer qu'il était sur une liste de personnes ne pouvant entrer en Turquie, sans autre détail.

Quelle est la situation en Belgique? A l'heure actuelle, il existe une  "liste noire" de 1.224 personnes d'origine turque qui n'ont pas le droit de mettre les pieds en Turquie. Pourquoi? Pour l'instant, cela reste assez flou. "Nous allons maintenant regarder en fonction de quels critères ces gens y figurent", avait réagi Jan Jambon en mars dernier. A l'instar de l'éditorialiste néerlandaise, ils se seraient aussi montrés un peu trop critiques à l'égard du leader de l'AKP.

Emir Kir: "Pourquoi vous m'appelez à ce sujet?"

Comment réagissent les élus belges d'origine turque à cette régression des libertés fondamentales? Dans son édition de mardi, le quotidien Het Laatste Nieuws a interrogé plusieurs mandataires pour savoir ce qu'ils pensent des dérives du président. Pour la plupart, le sujet reste tabou et ils préfèrent répondre par le silence. Un silence assourdissant qui s'explique par deux raisons.

D'une part, la volonté de ne pas provoquer de réactions négatives dans la communauté turque de Belgique (qui vote à grande majorité pour l'AKP, 69,4% aux législatives de novembre 2015). D'autre part, pour ne pas s'attirer les foudres du régime d'Ankara. Parmi les mandataires locaux, seules Zuhal Demir (N-VA) et Meryem Almaci (Groen) condamnent fermement les pratiques du gouvernement. Les autres (comme Emir Kir, bourgmestre de Saint-Josse) éludent la question ou n'y voient pas vraiment un problème. Voici leurs réactions.

Zuhal Demir (N-VA). D'origine kurde, la députée nationaliste n'y va pas par quatre chemins. "Je ne me prostitue pas pour des voix et je le dis clairement. 'C'est inacceptable'. La liberté de la presse est sacrée. De cette façon, la Turquie ne peut faire son entrée dans l'UE".

Meyrem Almaci (présidente de Groen) se montre également sévère à l'égard d'Erdogan. "L'Europe a confié les clés de la crise migratoire à Erdogan et il abuse de cet accord. Il est temps que l'Europe adopte la devise: 'pratice what you preach' (traduisez: "mettez en pratique ce que vous préconisez"). Ce n'est pas seulement aux élus turcs de s'exprimer à ce sujet d'ailleurs".

Pour Ali Caglar (CD&V, échevin à Genk), il y a beaucoup de libertés en Turquie, même si tout n'est pas parfait. Il refuse en revanche de s'exprimer sur les récents incidents et considère que "la liberté de la presse a progressé". "Avant, il n'y avait seulement qu'une chaîne de télévision, maintenant plusieurs".

Emir Kir (PS), bourgmestre de Saint-Josse, botte en touche: "Pourquoi m'appelez-vous à ce sujet? Je suis Belge, je ne suis pas un citoyen turc".

Ahmet Koç (conseiller provincial sp.a) soutient sans détour Erdogan: "Je ne trouve pas qu'il viole la liberté de la presse. Vu d'ici, c'est peut-être l'impression qu'il donne, mais c'est une caricature. Il poursuit uniquement des journalistes ou organes de presse proches d'organisations qui menacent la sureté de l'Etat".

N'ont pas désiré réagir: Veli Yüksel (député CD&V), Fatma Pehlvan (députée sp.a), Güler Turan (députée flamand spa.a) et Resul Tapmaz (échevin à Gand sp.a).
(Het Laatste Nieuws, 26 avril 2016)

Turkish consulate urges Dutch Turks to report Erdogan insults

The Turkish consulate in Rotterdam has urged Turkish nationals to report examples of president Recep Tayyip Erdogan being insulted and denigrating comments made about Turks in general, Dutch media say on Thursday afternoon.

Various Turkish organisations in the Netherlands have been emailed by the consulate, urging them to make a note of the insults. The call comes a day after the Dutch government said it would scrap legislation which makes insulting a friendly head of state a criminal offence.

The consulate is looking for social media posts which incite hatred or contain insulting comments as well as email and traditional letters, Dutch Turkish news site Zaman Vandaag says.

The consulate was not available for comment but a spokesman for the Turkish embassy in The Hague told RTL news that a hate campaign had been launched against Turkey since it emerged that a German comedian faces prosecution for insulting Erdogan.

‘We want to monitor the situation,’ the embassy said.

In some emails received by the embassy, Erdogan has been compared to Hitler, RTL says. In others, Turks are urged to leave the Netherlands as soon as possible.

MPs have raised questions about what they are calling unwanted interference in Dutch affairs. Socialist MP Sadet Karabulut said the call was a sign of Erdogan’s ‘long arm of influence’ in the Netherlands.

Joram van Klaveren, from the right-wing VNL, said the consul should be called to The Hague to explain. ‘Turkey needs to be reminded of the right to freedom of speech, considering some 2,000 Turks are being prosecuted for insulting the president,’ he said.

In Germany, Turkey has been given the green light to take legal action against Jan Böhmermann, a comedian who read out an offensive poem about Erdogan on television. (DutchNews.nl, April 26, 2016)

Mogherini: La libre circulation "quand tous les critères seront respectés"

L'exemption de visas pour les Turcs dans l'Union européenne ne sera accordée "qu'une fois que tous les critères seront respectés", a déclaré mardi la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, en allusion notamment à la sécurité des documents d'identité ou le respect des droits fondamentaux.

Interrogée par la radio France Inter, la haute représentante de l'UE aux affaires étrangères s'est également dite "convaincue" que négocier l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne "est la seule façon qu'on a pour aider la Turquie à moderniser son Etat" et "à respecter les droits fondamentaux".

"Sur la libre circulation, ça va être fait seulement une fois que tous les critères seront respectés, comme pour tous les pays avec lesquels on négocie la libre circulation des citoyens pour une période limitée", a-t-elle souligné, en évoquant les précédents réalisés avec la Géorgie ou l'Ukraine. "Il y a des critères très stricts, très techniques qu'il faut mettre en place, une vérification très sévère qui doit être faite".

La Turquie a fait de l'exemption des visas pour ses citoyens une condition indispensable à la mise en application d'un accord controversé sur les migrants conclu avec l'Europe.

Pour l'exemption des visas, Ankara doit s'engager à respecter 72 critères très divers, qui vont de garanties sur la sécurité des documents d'identité au respect des droits fondamentaux, en passant par un alignement sur la politique de visas de l'UE vis-à-vis de pays tiers.

Concernant la reprise des négociations d'adhésion, la responsable européenne a estimé que c'est "la seule façon qu'on a pour aider la Turquie à moderniser son Etat" et "à respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de presse et la liberté d'association et aussi entrer dans une conversation plus large, par exemple sur la nécessité de relancer le processus de paix avec les Kurdes".

La Turquie "est un pays avec lequel on parle de tout, y compris ce qu'on appelle je pense aussi en français la gouvernance, l'Etat de droit", a-t-elle ajouté. La Turquie a "bien sûr" vocation à entrer dans l'UE, a-t-elle estimé en réponse à une question, mais "on est loin de ça. Cela dépend des négociations".
(AFP, 26 avril 2016)

Vif/L'Express: La fin du système Milquet
En mai 2015, l'affaire Özdemir sera un moment de rupture dans l'héritage laissé par Milquet. Benoît Lutgen, qui lui a succédé à la tête du CDH, n'hésite pas à expulser du parti la députée bruxelloise d'origine turque parce qu'elle refuse de reconnaître le génocide arménien.
Olivier Mouton

Inculpée, la ministre francophone de l'Education a démissionné pour se défendre. L'affaire des collaborateurs fantômes est pourtant révélatrice des maux du passé. La chute de l'ancienne présidente du CDH marque la fin d'une époque. Et du communautarisme électoral, un système qu'elle incarnait, au même titre que Philippe Moureaux, même s'il faut nuancer.

"Si vous ne faites pas avancer les choses, à quoi vous servez en politique ? Moi, je ne suis pas là pour regarder les trains passer, je suis là pour les conduire." C'était au mois de juin 2015. Joëlle Milquet, alors encore superministre francophone de l'Education, de la Culture et de l'Enfance, était, comme souvent, cernée de toutes parts. Et survoltée dans sa réaction. Les enquêteurs venaient de mener des perquisitions à son cabinet ministériel dans l'affaire des collaborateurs fantômes, révélée par Le Vif/ L'Express en février 2014. Politiquement, elle devait au même moment s'employer à solutionner dare-dare les fuites des épreuves de fin d'année. Mais elle n'en avait cure : elle avançait sur le chemin des réformes scolaires, fière de son Pacte d'excellence.

Sûre de son bon droit, jusqu'à l'aveuglement, Joëlle Milquet ne croyait pas qu'elle tomberait un jour. Même après sa très longue audition par le juge Frédéric Lugentz, le 16 février dernier, elle reprenait le combat. Ebranlée, mais déterminée à défendre sa vérité. Au sein de son parti, le CDH, on était pourtant conscient que l'ancienne présidente était sur un siège éjectable. Sans le dire ouvertement, certains évoquaient déjà sa chute prochaine. Et critiquaient son héritage au sein d'un parti en crise. Ce lundi 11 avril, elle a dû se rendre à l'évidence. Et faire un pas de côté, non sans affirmer que cette inculpation, pour "prise illégale d'intérêt" en vertu de l'article 245 du Code pénal, serait "infondée".

Le dossier sur lequel elle tombe, qui concerne le recrutement de huit collaborateurs en octobre et novembre 2013 pour mener campagne à Bruxelles auprès des communautés d'origine étrangère en vue des élections du 25 mai 2014, est pourtant révélateur d'un mode de fonctionnement. Où le clientélisme rejoint le communautarisme.

Texte complet:

http://www.levif.be/actualite/belgique/la-fin-du-systeme-milquet/article-normal-490361.html

Libéré en Pologne, Erdal Gökoglu est de retour en Belgique

Le 6 avril dernier, Erdal Gökoglu, opposant politique turc réfugié en Belgique, a comparu devant la Cour régionale de Gorzow Wielkopolski en Pologne dans le cadre d'une demande d'extradition émise par le régime d'Ankara.

Il était incarcéré en Pologne depuis le 24 janvier sur base d'une notice rouge émise par Interpol à la demande de la 4e Cour d'assises d'Istanbul.

Les lourdes persécutions qu'il a subies en Turquie lui ont valu de recevoir la protection de la Belgique en 2007 où il demanda l'asile en 2002.

Le 6 avril, la Cour a décidé de respecter la Convention de Genève qui interdit l'extradition d'un réfugié vers un pays où sa vie est en danger ainsi que l'article 19 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE qui stipule que "Nul ne peut être éloigné, expulsé ou extradé vers un État où il existe un risque sérieux qu'il soit soumis (...) à la torture ou à d'autres peines ou traitements inhumains ou dégradants". (Clea, 15 avril 2016)

Joëlle Milquet, otage du lobby turco-islamiste, démissionne

Joëlle Milquet, la ministre cdH de l'Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé sa démission, précisant qu'elle "remet son mandat entre les mains de son parti". Elle annonce elle-même avoir été inculpée par le juge Lugentz pour prise illégale d'intérêt, en vertu de l'article 245 du code pénal.


Joëlle Milquet, Mahinur Özdemir et Mustafa Özdemir
Un trio en quête de l'électrorat d'origine turque à Bruxelles



Joëlle est partie... Et Laurette Onkelinx du PS?
Voici une photo de la campagne communautairiste
en faveur de la candidate socialiste à Bruxelles


L'affaire du cabinet Milquet en 10 dates

Octobre et novembre 2013. A six mois des élections fédérales, huit nouveaux collaborateurs sont engagés comme conseillers ou experts au cabinet de Joëlle Milquet, ministre CDH de l'Intérieur et de l'Egalité des Chances. Tous présentent un même profil bruxellois. Ils proviennent de Molenbeek, Saint-Josse, Anderlecht, Bruxelles-Ville... La plupart sont des élus communaux sur les listes du parti humaniste et sont d'origine marocaine, turque ou congolaise. Parmi eux, Loubna Azgoud, engagée à plein temps comme chef de cabinet adjoint, 23e sur la liste CDH de Bruxelles-Ville en 2012, ou Mustafa Özdemir, frère de la députée bruxelloise Mahinour, engagé pour un cinquième temps, élu au conseil communal de Saint-Josse en 2012 sur les bancs du CDH.

7 février 2014. Le Vif/L'Express publie un article dans lequel il s'étonne de ces engagements en pleine campagne électorale de la ministre qui se présente comme tête de liste à Bruxelles où elle vise un vote communautaire. Selon des sources bien informées, ces collaborateurs auraient été engagés uniquement pour préparer la campagne de Milquet et repérer des événements où elle doit apparaître dans leurs communes pour rencontrer un maximum d'électeurs potentiels. Joëlle Milquet se défend d'avoir recruté des cabinettards pour sa campagne. "Absurde !", dit-elle, en ajoutant : "Moins de 25 % de mes collaborateurs ont la carte du CDH". Une proportion qui est sensiblement différente pour les nouveaux engagés.

14 février 2014. Un second article du Vif/L'Express révèle des documents surprenants : les profils de fonction des huit collaborateurs pour la campagne électorale de Joëlle Milquet. Ces profils détaillent les tâches dévolues à chacun d'entre eux. La liste est parfois très longue, comme celle de Mariem Bouselmati, désignée "responsables de projet Permanences sociales" et "responsable agenda de Molenbeek". Celle-ci se présente, par ailleurs, aux élections régionales, à la 32e place de la liste bruxelloise du CDH. Ces profils semblent aussi indiquer que les huit collaborateurs travaillent pour la campagne en lien les uns avec les autres. Sur ces documents, il est indiqué "à faire en dehors des heures de travail et les jours de congé"). Un rappel si ostensible qu'il en est curieux, tant les règles concernant les campagnes électorales sont strictes et connues depuis la loi de 1989. Cette fois, Joëlle Milquet ne répond plus au Vif et renvoie vers le CDH de Bruxelles qui, par mail, rappelle la mention explicite sur les profils, tout en précisant qu'on ne peut suspecter tous les candidats et militants qui ont un travail.

12 mars 2014. La députée Ecolo Zoé Genot interroge, au parlement fédéral, le Premier ministre Elio Di Rupo (PS) sur l'engagement des collaborateurs au sein du cabinet Milquet. Le chef du gouvernement répond simplement qu'une campagne ne peut être menée avec la collaboration de cabinets ministériels, mais que cela n'empêche pas un membre de cabinet de participer, en tant que citoyen, à une campagne, pourvu que ce soit en dehors des heures de travail. Fin janvier, la députée s'était déjà offusquée, au parlement, de la récupération électorale par Milquet, via le cabinet de l'Egalité des Chances, d'une soirée organisée au Concert Noble (à Bruxelles) pour célébrer les 50 ans d'immigration turque.

Mars 2014. Une information judiciaire est ouverte au parquet de Bruxelles, suite aux publications du Vif/L'Express. Mais le substitut en charge du dossier "cabinet Milquet" ne fera aucun devoir d'enquête.

27 juin 2014. La chaîne de télé VTM révèle l'ouverture d'une enquête par le parquet général, cette fois, où le dossier a été transmis, visiblement après les élections du 25 mai. Une porte-parole du parquet-général précise au Vif qu'à ce stade l'affaire est simplement "à l'étude". Il est logique que le parquet général reprenne le dossier vu que les ministres bénéficient d'un privilège de juridiction. Joëlle Milquet n'est plus ministre de l'Intérieur, mais, après le scrutin, elle a hérité du portefeuille de l'Education à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Fin janvier 2015. Près d'un an après la publication des articles du Vif, une instruction judiciaire est ouverte pour prise illégale d'intérêt auprès du conseiller Frédéric Lugentz, comme l'annoncera le journal La Dernière Heure en avril. L'enquête a désormais réellement démarré. Pour Lugentz, engager des investigations aussi longtemps après la révélation de l'affaire, ce n'est pas un cadeau. Mais le magistrat a la réputation d'être tenace et rigoureux. C'est lui qui, en 2009, avait mené la délicate instruction sur les enquêteurs du dossier KB-Lux et sur le juge Jean-Claude Leys.

16 juin 2016. Des perquisitions sont menées au cabinet de Joëlle Milquet et aux domiciles des collaborateurs suspectés d'avoir travaillé pour la campagne électorale pendant leurs heures de services. Les enquêteurs se rendent également au cabinet de Jan Jambon, qui a succédé à Milquet à l'Intérieur, ainsi qu'au siège du CDH. De nombreux documents, téléphones et du matériel informatique sont emportés.

16 février 2016. La ministre Milquet est longuement auditionnée par le conseiller Lugentz, depuis le début de la matinée jusque tard dans la nuit. Elle n'est pas inculpée. Mais visiblement l'interrogatoire aura été éprouvant, car la ministre annulera plusieurs rendez-vous et apparitions prévues les jours suivants. Le Vif/L'Express apprend, par ailleurs, que Frédéric Lugentz n'ira sans doute pas jusqu'au bout de son instruction, car il est nommé à la Cour de cassation. Il peut prêter serment à partir du mois d'avril.

11 avril 2016 : Joëlle Milquet démissionne et "remet son mandat entre les mains de son parti". Elle annonce elle-même avoir été inculpée par le juge Lugentz pour prise illégale d'intérêt, en vertu de l'article 245 du code pénal. Une interprétation large et erronnée, selon elle.
(Le Vif/l'express, 11 avril 2016)

Erdogan met la pression sur l'UE en menaçant de ne pas respecter l'accord

Tout l'accord, sinon pas d'accord: la Turquie a mis la pression sur l'UE pour qu'elle applique ses engagements dans le cadre du plan controversé de retour des migrants, grâce auquel la Grèce s'apprêtait à y renvoyer vendredi 50 personnes.

Le président Recep Tayyip Erdogan a prévenu jeudi que la Turquie ne remplirait pas sa part du marché si l'Union européenne ne respectait pas elle-même ses promesses, évoquant notamment l'exemption des visas dès juin pour les citoyens turcs voulant se rendre en Europe.

"Il y a des conditions précises. Si jamais l'Union européenne n'effectue pas les pas nécessaires, ne tient pas ses engagements, alors la Turquie n'appliquera pas l'accord", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

"Tout se passera en fonction de ce qui a été promis", a-t-il insisté.

Cet accord, signé le 18 mars et déjà au ralenti après un démarrage en fanfare lundi, vise à dissuader les passages clandestins en Europe, confrontée à sa pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La Turquie s'y est engagée à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit en outre que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen dans la limite de 72.000 places.

En contrepartie, les Européens ont accepté de relancer les discussions d'intégration de la Turquie à l'UE et à accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs, mais en soulignant qu'ils ne transigeraient pas sur les critères à remplir.

"La Turquie en est encore loin", a indiqué à l'AFP Marc Pierini, analyste à la fondation Carnegie Europe et ancien ambassadeur de l'UE à Ankara. "Il serait faux de considérer que la Turquie va bénéficier d'un +rabais+ sur les conditions d'entrée dans l'UE juste à cause des réfugiés", a-t-il ajouté.

Sur le plan financier, l'UE a promis une aide pouvant aller jusqu'à six milliards d'euros. "Il y a eu des promesses, mais rien n'en sort pour l'instant", a déploré M. Erdogan.

- Grève de la faim -

L'accord est officiellement appliqué depuis lundi, quand un premier groupe de 202 personnes a été ramené de Grèce en Turquie. Mais le processus s'est depuis embourbé, Athènes faisant face à une explosion des demandes d'asile que ses autorités sont obligées de traiter avant toute expulsion.

La Grèce, qui dit être confrontée à une pénurie de juristes et d'interprètes, a estimé mercredi que le traitement des dossiers entraînerait une "pause" de 15 jours des renvois. Elle s'apprêtait toutefois à renvoyer vendredi 50 migrants en Turquie, sauf demande d'asile de dernière minute, selon des sources policière et du gouvernement.
 Dans le "hotspot" de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, où restent enfermés au moins 3.000 migrants, un groupe de 70 Pakistanais a commencé jeudi une grève de la faim pour protester contre son éventuel renvoi en Turquie.

Le gouvernement grec a commencé à transférer du camp de Moria vers le camp ouvert de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, des familles avec enfants et des personnes vulnérables, une opération "visant à décharger Moria", selon une source gouvernementale.

Symbole de la crise migratoire que l'Europe affronte depuis l'année dernière, l'île de Lesbos, devenue la principale porte d'entrée des migrants, accueillera le pape François le 16 avril pour une visite, a confirmé jeudi le Vatican.

L'accord signé entre l'UE et Ankara est vivement critiqué par des ONG, qui considèrent notamment que la Turquie ne peut pas être considérée comme un "pays sûr" pour les réfugiés syriens.

Voisine de la Syrie, la Turquie accueille quelque 2,7 millions de réfugiés syriens fuyant leur pays en guerre, dont 250.000 vivent dans des camps, et a déjà dépensé quelque 10 milliards de dollars pour subvenir à leurs besoins, selon M. Erdogan.

"Nous avons reçu beaucoup de remerciements pour notre action pour les réfugiés et contre les terroristes", a déclaré le président turc jeudi. "Nous ne faisons pas cela pour les remerciements".
(AFP, 8 avril 2016)

Décès d'un ami: L’ancien bourgmestre de Schaerbeek Francis Duriau










M. Francis Duriau,
accompagné des échevins
Michel de Herde et George Verzin,
au vernissage de l'exposition
du 25e anniversaire
des Ateliers du Soleil
dans la maison communale
de Schaerbeek avec
les fondateurs de l'asbl
Dogan Özgüden et Inci Tugsavul


L'ancien bourgmestre de Schaerbeek Francis Duriau est décédé le 29 mars dernier à l'âge de 81 ans. Celui qui a dirigé la commune de 1992 à 2000 a été incinéré ce mardi 5 avril dans la plus stricte intimité au crématorium de Zemst.

Info-Turk et les Ateliers du Soleil (http://www.ateliersdusoleil.be) sont tristes de perdre un ami… Alors que nos institutions subissaient beaucoup d’attaques de la part des serviteurs du lobby du régime d’Ankara, Francis Duriau, en tant que bourgmestre de Schaerbeek, avait courageusement ouvert les salles de la maison communale à la célébration du 25e anniversaire des Ateliers du Soleil en 1999.

Il s'agissait du premier évènement culturel dans la maison communale de Schaerbeek en vue de faire connaître la richesse culturelle des peuples de Turquie.

Le 25 février 1999, l’ambassadeur turc avait téléphoné à Duriau pour l’interdiction de cet “évènement organisé par les opposants d’Ankara” dans une commune habitée par des ressortissants turcs. Rappelant que la Belgique est un pays démocratique, le bourgmestre avait refusé cette demande et a déclaré lors de l’ouverture de la soirée son appréciation pour les travaux réalisés par Info-Turk et les Ateliers du Soleil.

Avant d'être bourgmestre, Francis Duriau avait occupé les fonctions d'échevin des Affaires sociales et président du CPAS. En 1994, il décidait de s'allier notamment avec le FDF (DéFI) pour tirer un trait sur le "nolsisme".

L'actuel bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt (DéFi) a appris la triste nouvelle ce mercredi et annonce qu'un hommage sera rendu à son prédécesseur lors du prochain conseil communal, fin avril. Bernard Clerfayt avait été l'échevin de Francis Duriau entre 1994 et 2000, en charge de l'urbanisme.

C'est au cours de cette mandature que la cité des ânes a rompu avec son passé "nolsiste" (du nom de Roger Nols, l'ancien bourgmestre de Schaerbeek accusé de xénophobie) en investissant en masse dans les quartiers du bas de la commune.

La Grèce a renvoyé 202 migrants en Turquie

Trois bateaux turcs ont ramené lundi matin en Turquie 202 migrants qui avaient irrégulièrement débarqué en Grèce, un "premier test" de la mise en oeuvre de l'accord controversé conclu le 18 mars entre l'UE et Ankara.

Cet accord était particulièrement voulu par l'Allemagne, qui a pourtant accepté depuis l'an dernier une immense partie du plus d'un million de personnes débarquées en UE, surtout par les îles grecques proches de la Turquie.

Censé être un moyen efficace d'endiguer ce flux, il prévoit que tous les migrants arrivés en Grèce depuis le 20 mars seront refoulés s'ils n'ont pas demandé l'asile ou si leur demande a été rejetée. En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, l'UE accepte d'en accueillir un autre depuis la Turquie, dans la limite de 72.000.

Ainsi, alors que 202 migrants (dont deux Syriens) effectuaient la traversée d'une dizaine de milles seulement depuis les îles grecques de Lesbos et de Chios lundi matin, un groupe de 16 Syriens, trois familles, atterrissait à Hanovre (nord de l'Allemagne), et un second groupe de 16 était attendu dans la journée.

Cette opération bien orchestrée, qui respecte à la lettre la date du 4 avril qu'avait avancée dès la signature de l'accord la chancelière Angela Merkel, s'est déroulée dans le plus grand calme.

Sous bonne garde de la police grecque, et sous le regard des agents de Frontex, l'agence de surveillance des frontières extérieures de l'UE, les migrants renvoyés, presque tous des hommes, ont embarqué à l'aube dans le calme sur les bateaux turcs venus les chercher, deux à Lesbos et un à Chios, l'air souvent mélancolique.

Selon Giorgos Kyritsis, le porte-parole du service grec de coordination de la politique migratoire, ils étaient "136 à Lesbos et 66 à Chios". Il s'agissait de 131 Pakistanais, 42 Afghans, 10 Iraniens, cinq Congolais, quatre Sri-Lankais, trois Bangladais, trois Indiens, deux Syriens, un
Ivoirien et un Somalien.

Ils n'avaient pas demandé l'asile, a précisé M. Kyritsis, y compris les deux Syriens, qui ne l'ont pas fait "pour des raisons personnelles", alors que leur pays est ravagé par la guerre.

En Turquie, ils doivent être enregistrés puis acheminés vers des camps. Le ministre des Affaires européennes Volkan Bozkir a précisé que les Syriens iraient à Osmaniye (sud) dans un camp de réfugiés existant, et les autres migrants à Kirklareli (nord, frontière bulgare), où ils seront "nos invités" avant d'être "renvoyés petit à petit".

- 'Episode désastreux' -

Tant au départ qu'à l'arrivée, quelques personnes étaient venues dénoncer l'accord. Quelques dizaines à Lesbos et Chios, tandis qu'à Dikili en Turquie, deux personnes qui avaient déployé une banderole ont été rapidement expulsées par la police.

L'agence de presse grecque ANA avait annoncé dimanche que 750 migrants seraient renvoyés entre lundi et mercredi.

Mais il semble que de très nombreux migrants concernés par l'accord - ils sont quelque 6.000 arrivés depuis le 20 mars, selon un calcul de l'AFP - aient décidé de demander l'asile à la dernière minute, ce qui retarde leur départ éventuel.

M. Kyritsis a convenu que "la date du prochain renvoi n'est pas pour le moment précisée", que "cela dépendra de la planification".
 Il a précisé qu'outre des centaines d'agents européens arrivés sur les îles pour procéder aux renvois, "30 experts du droit d'asile et des interprètes des pays membres de l'UE sont arrivés lundi à Athènes". Les premières commissions d'asile seront constituées sur les îles "d'ici le 7 avril", a-t-il ajouté.

Panos Carvounis, chef de la représentation de la Commission européenne en Grèce, a estimé lundi sur la télé publique Ert que l'opération de lundi était "une sorte de test général" qui "prouve que la Grèce et la Turquie réussissent à mettre en oeuvre l'accord" UE-Turquie.

Il a estimé que "la Turquie est un pays sûr" au regard du droit d'asile, et assuré que ceux qui "seraient en danger en Turquie, comme les personnes d'origine kurde, n'y seront pas renvoyées".

A Lesbos, Gauri Vangulik, vice-directrice d'Amnesty International pour l'Europe, qualifiait au contraire l'opération de "point de départ de ce qui va vraiment devenir l'un des épisodes les plus désastreux de la politique d'asile européenne".

Pour M. Carvounis, l'UE a envoyé lundi "un signal très fort pour dire aux gens +ne venez pas en Grèce par barque car vous serez renvoyés+".

Mais au même moment, quelque 200 nouveaux migrants parvenaient à rejoindre Lesbos à leur tour depuis les côtes turques, tandis que les garde-côtes turcs interceptaient in extremis une soixantaine d'autres candidats à la traversée, majoritairement Afghans, ont constaté des journalistes de l'AFP de part et d'autre de ce bras de mer Egée.

Par ailleurs, près de 50.000 autres migrants et réfugiés arrivés en Grèce avant le 20 mars y sont bloqués depuis la fermeture de la route des Balkans.
(AFP, 4 avril 2016)

Emir Kir soutient la campagne anti-kurde d'Erdogan



En riposte à la tente kurde près du Conseil européen, le bourgmestre Emir Kir de Saint-Josse a autorisé l'installation d'une tente turque à la Place Madou par l'Union européenne des démocrates turcs (UETD), principale organisation parallèle de l'AKP en Europe.

Lors d'un rassemblement autour de la tente, le bourgmestre Emir Kir a déclaré qu'il ne permettra jamais à la propagande des organisations terroristes dans sa commune en prononçant particulièrement le nom du PKK.

Après sa prise de position négationniste, Kir est cette fois-ci en train de satisfaire le président turc Erdogan et ses partisans en Belgique par sa collaboration avec l'UETD dans la campagne antikurde.

Le président de l'UETD a, quant à lui, reproché la Ville de Bruxelles à cause de la permission qu'elle a autorisé l'installation d'une tente kurde près des institutions européennes.

En plus de l'UETD, une délégation de la Fondation Religieuse (Diyanet Vakfi), liée à l'Ambassade de Turquie, a participé à ce rassemblement Erdoganiste. (Photos: belturkhaber.be)

Lundi, retour forcé des réfugiés à un pays qui n'est pas sûr

La Turquie se hâte de préparer des centres d'enregistrement pour les migrants qui doivent être renvoyés dans ce pays depuis la Grèce, conformément à l'accord UE-Ankara destiné à réduire le flux migratoire et qui entre en vigueur lundi.

Les autorités turques attendent le retour de migrants syriens ou d'autres nationalités, qui ont traversé la mer Egée en direction de l'Union européenne, conformément à cet accord controversé signé le 20 mars, mais les détails sont rares sur les conditions précises de ces retours.

Quelque 750 migrants devraient quitter l'île grecque de Lesbos vers le port turc de Dikili, entre lundi et mercredi, à bord de deux navires turcs opérés par l'agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l'UE,  avançait samedi l'agence de presse grecque ANA.

"Nous continuons les préparatifs", s'est contenté de dire à l'AFP le responsable grec interministériel de la gestion migratoire, Yorgos Kyritsis, interrogé à ce sujet.

Des élus locaux de Dikili, situé juste en face de Lesbos, ont fait savoir qu'ils préparaient un centre d'accueil pour les migrants renvoyés de Grèce. Mais des images diffusées sur la chaîne turque NTV vendredi montraient un terrain vide sur le site envisagé.

Selon le quotidien Milliyet, en attendant que ce centre soit prêt, les premiers migrants pourraient être accueillis dans un complexe sportif de la ville.

Plus au sud, des travaux ont été lancés dans la station balnéaire de Cesme (province d'Izmir), qui fait face à l'île grecque de Chios, l'une des destinations ciblées par de nombreux migrants, a indiqué son maire.

Conduites d'eau et câbles électriques étaient installés dans un espace de 500 mètres carrés près du port, qui servira de centre, a précisé le maire Muhittin Dalgic à l'agence Anatolie. Il comptera des tentes dans lesquelles des fonctionnaires pourront prendre les empreintes des migrants et les enregistrer, et des sanitaires.

Les termes de l'accord sont vivement contestés par les ONG, et Amnesty International a affirmé que la Turquie ne pouvait plus être considérée comme un "pays sûr" pour les réfugiés syriens.

Amnesty accuse Ankara de forcer illégalement chaque jour une centaine de réfugiés syriens à retourner dans leur pays ravagé par la guerre. Et selon elle, une partie des réfugiés renvoyés de Grèce vers la Turquie risquent de subir le même sort.

Peter Sutherland, conseiller spécial de l'ONU sur les migrations, s'est inquiété samedi que l'accord UE-Ankara puisse être "illégal", notamment s'il met en pratique des "expulsions collectives sans regard pour les droits individuels de ceux qui affirment être des réfugiés". Il espère aussi que les réfugiés syriens seront protégés à leur retour en Turquie avec "l'assurance de ne pas être expulsés ensuite vers la Syrie".
 (AFP, 2 avril 2016)

Turkey accused of crimes against refugees, as EU returns begin

Testimonials given to NGOs indicate that Turkey is using live ammunition against Syrians trying to cross the border to claim refuge while rounding up others and forcing them back into the warzone.

The Syrian Observatory for Human Rights, a UK-based NGO, on Thursday (31 March) accused Turkish authorities of having shot dead 16 people, including three minors, who tried to cross into Turkey over the past three months.

EU-Turkey deal hinges on Turkey's status as a "safe country" (Photo: EC - Audiovisual Service)
Rami Abdurrahman, the group’s director, told EUobserver that: “Turkish border guards are shooting people who are trying to flee from the war.”

“Just last week a lady was killed and her daughter, who is 14 was seriously wounded,” he said. “Some people were also killed last year.”

He said the information comes from the Observatory’s activists on the ground in the border region.

“We need some pressure from the European Union to make Turkey stop killing people. They play the game very well. They kill children on the border and then they get €3 billion from Europe,” Abdurrahman added, referring to the EU-Turkey accord to send refugees back to Turkey in return for financial aid and other concessions.

Expelling groups

Amnesty International, a leading UK-based charity, in a report published on Friday also accused Turkish authorities of refoulement - sending asylum seekers back to face danger in contravention of international law.

It said that since mid-January authorities have been expelling groups of up to 100 people at a time on an almost daily basis.

It said most of those expelled don’t have official refugee status, but some people who do were also forced back because they didn’t have their IDs with them when they were arrested.

It added that Turkey has also slowed down refugee registration in its south-east regions, putting more people at risk of expulsion.

"In their desperation to seal their borders, EU leaders have wilfully ignored the simplest of facts: Turkey is not a safe country for Syrian refugees and is getting less safe by the day," Amnesty’s Europe and Central Asia director, John Dalhuisen, said in a statement.

He added: “The large-scale returns of Syrian refugees we have documented highlight the fatal flaws in the EU-Turkey deal. It is a deal that can only be implemented with the hardest of hearts and a blithe disregard for international law.”

Quite outrageous

A senior Turkish official told this website on Thursday that there is nothing to “substantiate” the Syrian Observatory’s accusations.

The official also described Abdurrahman’s statement as “quite outrageous.”

The Turkish foreign ministry also told the Reuters news agency that Amnesty International’s information is incorrect.

“None of the Syrians that have demanded protection from our country are being sent back to their country by force, in line with international and national law,” it said.

A European Commission spokeswoman said on Thursday that the institution is aware of the Syrian Observatory’s report, but that “we have no confirmed information that can confirm this.”

“We will raise the issue with Turkish authorities … Turkish refugee policy has to comply with international human rights standards,” she added.

She said the first returns of refugees who crossed the Aegean to Greece from Turkey in line with the EU-Turkey accord are to begin on Monday. “Everybody’s working very hard to attain that goal,” she said.

She declined to comment on reports by the AFP news agency that the first batch of returnees will number 500 people.

She also said that small-scale Greek returns to Turkey outside the scope of the EU-Turkey pact are already “ongoing … we saw some more just yesterday.”

Safe country?

Turkey over the past five years has welcomed 2.7 million Syrian refugees.

But it sealed its border with Syria late last year when Russian air strikes prompted a mass exodus from the Syrian city of Aleppo and because of earlier EU pressure to help slow the flow of people to Europe.

The legality of the Turkey returns deal rests on Turkey fulfilling criteria to be a “safe country” to which to send back people.

Other concerns include whether Greece will fully apply people’s right to asylum amid plans to fast-track claims and appeals procedures in order to send them back as quickly as possible.

The EU-Turkey accord also entails an EU promise to grant Turkey visa-free travel and to open up to five chapters in its EU accession process.

But Turkey’s crackdown on independent media and its attempts to force Germany to silence people who made fun of president Recep Tayyip Erdogan in a satirical song prompted a rebuke from the commission earlier this week.

“This moves Turkey further from the EU rather than closer to us,” a commission spokeswoman said, adding that the EU “appreciates” Ankara’s help on the migrant crisis. (
https://euobserver.com/migration/132870)


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