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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

42nd Year / 42e Année
Septembre
 
2016 September
N° 457
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
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Kurdish Question
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Özgüden in Naples:
"An islamo-fascist regime within Europe"




Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

Erdogan défend une reconduction de l'état d'urgence

L'état d'urgence va être prolongé, 32.000 personnes arrêtées à ce jour
87 membres des services de renseignement limogés
Décès d'un enfant blessé dans l'attentat de Gaziantep en août
L'ex-footballeur du Galatasaray Ismail Demiriz inculpé et incarcéré
La Turquie reporte la visite de l'expert de l'ONU sur la torture

45 étudiants condamné à de la prison pour une manifestation contre Erdogan
Près de 28.000 enseignants licenciés depuis le putsch manqué
Kurdish Prisoners Electrocuted, Hanged as Turkey Returns to 'Old Forms of Torture'

Letter from European Council of Bars to President Erdoğan
Au moins cinquante blessés dans l'explosion d'une voiture piégée dans l'est

10.000 enseignants suspendus pour des "liens avec les militants kurdes"
Police Attack, Detain Education Union Members Protesting Dismissals
Detention Warrant for 25 Attorneys in Antalya
Le "roi" du baklava placé en détention
150 mandats d'arrêt contre des enseignants en lien présumé avec Gülen

La Turquie poursuit sa purge post-coup, 10.000 nouveaux licenciements
La Turquie n'"amendera pas" ses lois antiterroristes
IHD: 320 Civilians Including 75 Children Killed in Operations


Pression sur les médias / Pressure on the Media

La Turquie suspend la diffusion de dix chaînes pro-kurdes

International Call to Government: Freedom to Journalists, Writers
Court Order to Bring Can Dündar by Force

Un ancien eurodéputé néerlandais refoulé à l'aéroport
Allemagne: Plainte contre un ministre turc accusé de censure

RSF demande à la Turquie d’annuler les décrets de l’état d’urgence
La cause des peuples (La causa dei popoli) sur la Turquie
Journaliste "apatride" dans "La causa dei popoli"

Solidarity with teacher Ayse Celik on trial
Journalist Ahmet Altan arrêté moins de 24 heures après sa libération
Journalistes Dündar et Gül accusés d'avoir des liens avec les gülenistes

Texte complet de l'intervention de Dogan Özgüden à Napoli
Özgüden in Naples: "An islamofascist regime in the heart of Europe"
RSF urges Turkey to rescind draconian state of emergency decrees
Eren Keskin, Reyhan Çapan Tried for Özgür Gündem’s March 10 Issue
Turkish Cinema Icon Tarık Akan Dies

CPJ testifies on Turkey's press freedom record after failed coup attempt
Necmiye Alpay Awarded by Swiss German PEN
Sanar Yurdatapan: “Civil society can help oppressed journalists”
Ankara dénonce une édition de Der Spiegel consacrée à la Turquie

Özgüden to International Festival of Civil Journalism in Napoli
Elton John criticized musicians cancelling their shows in Turkey

Conference by Sanar Yurdatapan in Brussels on September 12
Journalists’ Organizations Protest ‘Seizure’ of DW Interview
Une journaliste flamande menacée par la Turquie

Int’l press organizations call on Turkish authorities on Mrs Dundar
Final Farewell to Writer Vedat Türkali
12 Journalists and Writers in Detention Referred to Court
Une journaliste américaine arrêtée en Turquie après avoir quitté la Syrie
Reaction from Dismissed Academics
DİHA Reporter Selahattin Koyuncu Arrested

Turkey Crackdown Chronicle: Week of August 28
Objection of Journalists to Arrest Rejected on Basis of ‘Lack of New Evidence’

Kurdish Question / Question kurde

Closing Statement of the 8th Congress of the PYD Europe Organisation

Ouverture de la semaine culturelle du Kurdistan à Bruxelles
Semaine culturelle du Kurdistan: un "couac" administratif?
Scandaleux : La Bruxelles-Ville interdit la Semaine Culturelle du Kurdistan
Öcalan, "en bonne santé", se dit prêt à discuter avec Ankara
A Press Conference About a Lawsuit against 33 Kurds

Conférence internationale sur le droit de l'éducation dans la langue maternelle

Ocalan's Brother visited him at İmralı Island
Censure d'un évènement culturel kurde à Saint-Josse
Conference at EP on destructions in the Kurdish region of Turkey

Des militants pro-kurdes entament une grève de la faim
Plus de 20 morts dans des affrontements entre l’armée et le PKK
Conference at EP on Destruction in Kurdistan of Turkey
La Turquie ébranlée après son été meurtrier
Semaine Culturelle du Kurdistan à Bruxelles
La Turquie "n'accepte pas" de cessez-le-feu avec les Kurdes en Syrie

Minorités / Minorities

Christians, Jews in Turkey Growing More Fearful of Islamic Extremism
Five get life sentences for murder of Christian publishers

Message de Dogan Özgüden à la cérémonie pour Sevan Nisanyan
Lettre Ouverte arménienne au premier ministre Charles Michel
L’Armenian Council of Europe n’oublie pas Sevan Nichanian
Lettre Ouverte arménienne au premier ministre Charles Michel
Génocide arménien: Ankara laisse entrevoir un apaisement avec Berlin
Nouveau comité des Arméniens en Belgique
Génocide arménien: Berlin fait un petit geste en direction d'Ankara

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan à l'ONU demande des mesures contre Fethullah Gülen
28 maires relevés de leurs fonctions
Minister vows that 28 municipalities will be ‘seized from PKK’s will’
Démission surprise du ministre de l'Intérieur en Turquie

Forces armées/Armed Forces


Housing Administration to Entirely Block Syrian Border
10 morts dans deux attaques attribuées aux rebelles kurdes
Neuf blessés dans le sud-est par des tirs de roquette venant de Syrie
Trois soldats turcs tués dans des combats avec les combattants kurdes
HRW accuse l'armée turque et les rebelles
Trois soldats turcs tués dans une attaque attribuée à l'EI
Le groupe jihadiste (EI) a été chassé de la frontière turque en Syrie
L'armée turque bombarde des positions du PKK dans l'est

Des chars turcs ont ouvert un nouveau front en Syrie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

La mode islamique a le vent en poupe en Turquie

New ‘Ottoman Party’ founded in Turkey
Le Qatar s'affiche en allié indéfectible de la Turquie d'Erdogan

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan s'en prend à Moody's après l'abaissement de la note de la Turquie

Le nombre des touristes étrangers en baisse de 38% après le putsch

Turquie: après l'euphorie, le coup de froid s'abat sur l'économie
Rentrée scolaire en Turquie marquée par le putsch manqué et les purges
La Turquie restera à l'heure d'été toute l'année

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie accuse la Belgique de soutien au terrorisme
Hypocrisie: Boris Johnson conciliant en Turquie après Brexit
La Turquie, "corps nocturne" de la démocratie européenne? - Etienne Copeaux

Rights Organizations: UN Must Monitor Turkey Closely
Vienne dénonce l'arrêt d'un projet archéologique autrichien en Turquie
Anti-Torture Committee to Issue Turkey Report in November
L'Union européenne tente d'apaiser les tensions avec la Turquie
L'UE et la Turquie veulent améliorer le dialogue mais des désaccords persistent

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington rassure Ankara au sujet des milices kurdes

Washington craint des attaques contre des hôtels à enseignes américaines
Le projet américain d'armer les Kurdes syriens "inacceptable" pour Ankara
Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens
Maires limogés: La Turquie s'en prend à l'ambassadeur américain
La Turquie demande aux Etats-Unis d'arrêter l'ex-prédicateur Gülen

Les USA aideront la Turquie à traduire en justice les responsables du coup d'Etat manqué
Erdogan propose à Poutine et Obama d'établir une "zone d'exclusion aérienne" en Syrie
Rencontre annoncée Obama/Erdogan en pleine offensive turque

Relations régionales / Regional Relations

Attaque contre l'ambassade d'Israël à Ankara, l'assaillant neutralisé

Poutine et Erdogan prônent des mesures pour "aller de l'avant"
La Russie reprend ses vols charters vers la Turquie après une longue crise
La Turquie veut normaliser ses relations avec la Syrie

L'Iran demande à la Turquie de cesser ses opérations militaires en Syrie
La Turquie livre aussi sa guerre totale à Gülen en Afrique

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les deux dirigeants de Chypre décident d'intensifier leurs négociations

La Grèce refuse l'asile à des militaires turcs arrivés après le coup d'Etat manqué
Chypre: efforts intensifiés pour un accord de réunification avant 2017

Immigration / Migration

L'asbl Ateliers du Soleil à la semaine culturelle du Kurdistan

Koen Geens reste "vigilant" sur la Grande Mosquée de Bruxelles

L'UE distribue des cartes de paiement aux réfugiés
LeVif: L'ombre d'un putsch, l'ingérence en Belgique
Allemagne : 8 élus d’origine turque font leur entrée au Parlement
Rentrée 2016-17 aux Ateliers du Soleil
Un bras droit d'Erdogan menace les responsables politiques belges
Une échevine de Beringen d'origine turque quitte le sp.a
Bilen Ceyran cherche la justice tant au niveau belge qu'au niveau turc

Des dizaines de milliers d'opposants manifestent contre Erdogan à Cologne

Droits de l'Homme / Human Rights

Erdogan défend une reconduction de l'état d'urgence

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu jeudi la reconduction attendue de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté de juillet, laissant entendre qu'il pourrait rester en place jusqu'à douze mois.

Le Conseil national de sécurité, présidé par M. Erdogan, avait recommandé mercredi au gouvernement de prolonger l'état d'urgence imposé pour trois mois après le coup manqué et qui doit expirer le 20 octobre.

Le Conseil "a estimé que la période de trois mois n'était pas suffisante et qu'il était dans l'intérêt de la Turquie de la prolonger de trois mois", a expliqué M. Erdogan lors d'une allocution devant des élus locaux à Ankara.

"Même douze mois pourraient ne pas être suffisants", a-t-il ajouté. "Le gouvernement va prendre les mesures nécessaires".

L'état d'urgence a donné les coudées franches aux autorités pour mener de vastes purges visant notamment les partisans présumés de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch.

Les autorités turques avaient annoncé mercredi que 32.000 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de ces purges. Des milliers d'autres ont été suspendues de leurs fonction dans administration ou limogées.

Pour M. Erdogan, le maintien de l'état d'urgence est nécessaire non seulement pour démanteler les réseaux de putschistes présumés mais aussi pour faire face à l'insurrection kurde dans le sud-est du pays.

Il a affirmé que la Turquie ne saurait être critiquée pour avoir imposé l'état d'urgence ou pour sa probable reconduction, citant comme exemple la France qui a pris une mesure similaire après les attentats jihadistes meurtriers en novembre 2015 à Paris, reconduite pour six mois en juillet après l'attentat de Nice.

"Est-ce que quiconque demande à la France pourquoi elle a imposé l'état d'urgence pour un an? La Turquie a connu une tentative de coup d'Etat qui ne saurait être comparée aux attaques terroristes en France et je crois que mon peuple comprendra et soutiendra la décision de le prolonger", a-t-il dit.
(AFP, 29 Septembre 2016)

L'état d'urgence va être prolongé, 32.000 personnes arrêtées à ce jour

Le Conseil national de sécurité turc, dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan, a estimé mercredi que l'état d'urgence instauré pour trois mois après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, et qui a entraîné à ce jour l'arrestation de 32.000 personnes, devait être prolongé.

"Il a été décidé de recommander la prolongation de l'état d'urgence afin de garantir efficacement la protection de notre démocratie, de l'Etat de droit, ainsi que les droits et les libertés de nos citoyens", a indiqué le Conseil national de sécurité (MGK) dans un communiqué à l'issue d'une réunion au palais présidentiel à Ankara.

L'état d'urgence avait été décrété le 20 juillet, ce qui signifie qu'il aurait dû expirer à la mi-octobre.

Cette annonce fait de la prolongation de l'état d'urgence une formalité, mais ne précise pas si cette mesure sera également limitée à 3 mois.

Les autorités turques avaient auparavant annoncé que 32.000 personnes avaient été arrêtées dans le cadre des vastes purges visant des partisans présumés de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du coup d'Etat.

"Depuis le 15 juillet, des enquêtes sur quelque 70.000 personnes ont été ouvertes et environ 32.000 personnes ont été arrêtées", a indiqué le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag.

"D'autres arrestations pourraient avoir lieu", a-t-il prévenu sur la chaîne de télévision NTV, précisant que "certaines personnes arrêtées pourraient être libérées sous contrôle judiciaire et d'autres être totalement libres" sans qu'aucune charge ne pèse contre elles.

L'ampleur des purges est telle que le gouvernement turc a décidé de libérer cet été 38.000 prisonniers condamnés pour faire de la place aux nouveaux détenus.

Selon des informations de presse, les autorités prévoient en outre de construire 174 nouvelles prisons lors des cinq prochaines années pour augmenter de 100.000 places la capacité d'accueil des institutions carcérales du pays.

Les mesures prises au lendemain de la tentative de putsch visent à éliminer l'influence des membres de la confrérie de Fethullah Gülen. Tous les milieux, dont les universités, écoles, armée, police, magistrature ou sport, ont été touchés par ces procédures inédites.

La justice leur reproche d'avoir des liens avec M. Gülen, accusé par Ankara d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat au cours de laquelle plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers d'autres blessées.

Fethullah Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame avec insistance l'extradition, nie toute implication dans la tentative de coup d'Etat.

- Appel à respecter le droit -

Parmi les personnes arrêtées dans le cadre des purges, dont l'ampleur jugée disproportionnée a suscité des critiques en Occident, figurent des personnalités du monde des médias comme l'ancien rédacteur en chef du journal Taraf, Ahmet Altan.

Les services de renseignement turc (MIT) ont même été ciblés dans cette vaste opération de nettoyage: 87 de ses membres ont été limogés, et une enquête criminelle a été ouverte contre 52 d'entre eux. Au total, 141 personnels du MIT ont été suspendus.

De plus, le ministre de la Jeunesse et des Sports Akif Cagatay Kilic a indiqué mercredi que 322 fonctionnaires de son ministère avait été relevés de leurs fonctions, en raison de liens présumés avec l'organisation güleniste, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Outre les partisans présumés de M. Gülen, les purges ont également visé les milieux soupçonnés de liens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré par Ankara comme une "organisation terroriste"). Une trentaine de maires ont été limogés dans le sud-est du pays à majorité kurde et plus de 11.000 enseignants ont été suspendus.

Le leader du parti d'opposition social-démocrate Kemal Kilicdaroglu a estimé qu'un million de Turcs étaient victimes de ces purges et de l'état d'urgence.

Dans un discours retransmis à la télévision turque, il a appelé les autorités à "diriger le pays dans le respect du droit".

La Turquie est appelée à vivre de retentissants procès dans les mois et années à venir alors que les esprits sont encore marqués par l'affaire dite "Ergenekon", qui a éclaté en 2007 et dans laquelle des centaines de personnes, dont des dizaines d'officiers de haut rang, étaient accusés d'avoir fomenté un plan pour renverser le pouvoir.
(AFP, 28 Septembre 2016)

87 membres des services de renseignement limogés

Quatre-vingt sept membres des services de renseignement turcs (MIT) ont été limogés pour des liens présumés avec la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch avorté de mi-juillet, a rapporté mardi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Au total, "87 membres ont été limogés sur les 141 personnels qui avaient été suspendus", a détaillé l'agence Anadolu précisant qu'"une enquête criminelle a été ouverte contre 52 d'entre eux", dans le cadre d'une purge lancée à la suite de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.

C'est la première fois que les services de renseignement sont visés par les autorités turques, qui ont lancé une purge inédite au lendemain de la tentative de putsch pour débarrasser l'appareil d'Etat de toute influence des gülenistes.

L'ex-prédicateur Fethullah Gülen est accusé par les autorités turques d'être le responsable de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, au cours de laquelle plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers blessées.

La justice turque a par ailleurs émis un mandat d'arrêt contre 121 personnes membres d'une association caritative, fermée par les autorités en raison de ses liens présumés avec Fethullah Gülen, a annoncé plus tôt l'agence Anadolu.

Le directeur de cette organisation non gouvernementale et 41 de ses membres accusés d'"être membres d'une organisation terroriste armée" ou encore de "financement du terrorisme", ont été arrêtés dans 18 provinces turques, a-t-elle précisé.

Les autorités turques estiment que "77 des personnes recherchées dans ce dossier se trouvent actuellement à l'étranger", selon la même source.

Quelques 20.000 personnes de toutes professions, dont des militaires, professeurs, magistrats, enseignants ou journalistes, soupçonnées de liens avec la confrérie Gülen ont été incarcérées.

Fethullah Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame avec insistance l'extradition, réfute toute implication dans le coup.

Les autorités turques ciblent également dans cette purge toutes les personnes qui ont un lien avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, classé "terroriste" par Ankara), en guerre contre l'armée turque depuis 1984.
(AFP, 27 Septembre 2016)

Décès d'un enfant blessé dans l'attentat de Gaziantep en août

Un enfant blessé dans un attentat survenu en août lors d'un mariage à Gaziantep (sud-est de la Turquie), et attribué aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), est décédé, portant à 57 le nombre de victimes, a rapporté dimanche l'agence de presse Dogan.

La mort du jeune garçon, âgé de 13 ans, porte ainsi à 34 le nombre d'enfants ou adolescents décédés dans cette attaque survenue le 20 août en plein mariage dans cette ville du sud-est, a précisé l'agence Dogan.

L'attentat a été perpétré par un "kamikaze qui avait entre 12 et 14 ans", agissant "probablement" pour le compte de l'EI, avait alors affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La proximité de la ville de Gaziantep avec la frontière turco-syrienne a poussé les autorités à "nettoyer" l'EI de cette zone.
 La Turquie a ainsi lancé le 24 août une opération - "Bouclier de l'Euphrate" - pour chasser de sa frontière les membres de l'EI, mais aussi les rebelles kurdes.

L'attentat de Gaziantep est le dernier d'une vague d'attaques sanglantes en Turquie depuis un an.

Ces attaques, qui ont secoué Istanbul, Ankara et le sud-est du pays, ont été imputées à l'EI ou au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre Ankara depuis 1984.
(AFP, 25 Septembre 2016)

L'ex-footballeur du Galatasaray Ismail Demiriz inculpé et incarcéré

Un ancien célèbre footballeur du club de Galatasaray, Ismail Demiriz, a été inculpé et incarcéré jeudi pour des liens présumés avec la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch avorté de mi-juillet, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Inculpé d'appartenance à un "groupe terroriste", c'est-à-dire à la confrérie Gülen, il a été placé en détention jusqu'à son procès - dont la date n'a pas été précisée -, sur décision d'un juge d'Istanbul, a ajouté Anadolu.

Ismail Demiriz, 54 ans, qui a joué au Galatasaray de 1984 à 1993 et représenté son pays au sein de la sélection nationale à 27 reprises, avait été arrêté par la police dans le district de Bakirkoy à Istanbul, avait annoncé plus tôt l'agence de presse Dogan.

L'ancien défenseur avait déjà été brièvement arrêté ce mois-ci, avec d'autres anciens joueurs du Galatasaray tel qu'Ugur Tutuneker, avant d'être remis en liberté par un juge du tribunal d'Istanbul.

Un autre juge avait fait appel de cette libération et un nouveau mandat d'arrêt avait été émis contre M. Demiriz, selon la chaîne de télévision CNN-Turk.

Plus de 20.000 personnes sont actuellement détenues en Turquie dans le cadre d'une vaste purge déclenchée par Ankara pour se débarrasser de l'influence des membres de la confrérie de Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch avorté mi-juillet. Des allégations que l'intéressé, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, récuse.

Tous les milieux, dont les universités, les écoles, l'armée, la police, la magistrature et le sport, ont été touchés par ces mesures inédites.

Ainsi, l'ex-star du football Hakan Sükür, lui aussi en exil aux Etats-Unis, est recherché par la police turque et un mandat d'arrêt a été émis contre lui. L'ancien buteur de Galatasaray, qui s'était notamment illustré avec la sélection turque ayant terminé troisième à la Coupe du monde 2002, est soupçonné d'être membre de la confrérie güleniste, considérée comme "terroriste" par Ankara.

Le Galatasaray a annoncé mercredi avoir retiré leurs cartes de membres du club à Hakan Sükür, Ismaïl Demiriz et à d'autres de ses anciens joueurs comme Arif Erdem, tous soupçonnés de liens avec le mouvement güleniste.
(AFP, 22 Septembre 2016)

La Turquie reporte la visite de l'expert de l'ONU sur la torture

La Turquie a décidé de reporter d'un ou de deux mois la visite du Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Ankara expliquant être "actuellement trop occupé", a déploré mercredi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

La visite devait avoir lieu du 10 au 14 octobre et la Turquie propose de la reporter à novembre ou décembre, a indiqué le Haut-Commissariat dans un communiqué.

"Bien que je comprenne que les développements en Turquie au cours de ces derniers mois exigent la plus grande attention du gouvernement, je crois que le report de ma visite à ce stade envoie un mauvais message", a déclaré le rapporteur spécial sur la torture, l'Argentin Juan Mendez.

"A la lumière des milliers d'arrestations faites à la suite du coup d'Etat raté du 15 juillet et des allégations de surpopulation et de mauvaises conditions dans de nombreux centres de détention à travers le pays, ma visite est d'une importance capitale", a-t-il ajouté.

D'après Jon Izagirre, du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, la raison invoquée par les autorités turques pour le report de la venue du rapporteur spécial de l'ONU est qu"ils sont actuellement trop occupés pour consacrer suffisamment de temps à la visite".

Le mandat de Juan Mendez s'achève au 31 octobre. Son successeur sera nommé durant l'actuelle session du Conseil des droits de l'Homme, qui s'achève le 30 septembre.

"En raison de la sensibilité de mon mandat il n'y aura jamais un moment parfait pour ma visite", a relevé M. Mendez.

"Un suivi indépendant de la situation dans les lieux où les personnes sont privées de leur liberté est une garantie essentielle contre les mauvais traitements et la torture", a-t-il fait valoir.

En juillet, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a affirmé avoir réuni des "preuves crédibles" de cas de tortures de détenus dans des centres de détention en Turquie après la tentative de coup d'Etat. Ces affirmations avaient été vigoureusement démenties par un haut responsable turc.

Après la tentative du putsch manqué du 15 juillet et attribué par le pouvoir à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, les autorités turques ont lancé une vaste purge dans tous les corps de l'administration, pour se défaire de l'influence des gülenistes et des soutiens aux rebelles kurdes.
(AFP, 21 Septembre 2016)

45 étudiants condamné à de la prison pour une manifestation contre Erdogan

Quarante-cinq étudiants turcs ont été condamnés mardi à dix mois de prison chacun pour avoir manifesté en 2012 contre Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, pendant une visite qu'il avait effectuée dans leur université à Ankara.

Les étudiants ont été reconnus coupables par un tribunal d'Ankara d'avoir enfreint la loi en gênant M. Erdogan, qui est depuis devenu président, dans l'exercice de ses fonctions au cours de sa visite à la Middle East Technical University, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

M. Erdogan s'était rendu à l'université pour assister en direct via un lien vidéo à la mise en orbite d'un satellite d'observation turc par une fusée chinoise.

Les forces de l'ordre avaient dispersé les étudiants manifestant contre sa venue à l'aide de gaz lacrymogène et de canons à eau.

L'opposition avait critiqué l'intervention de la police, la jugeant trop musclée pour une manifestation relativement mineure.

Aykan Erdemir, un ancien député du Parti républicain du peuple (CHP, principale formation de l'opposition), a critiqué la décision du tribunal.

"C'est triste de voir que les peines de prison sont toujours la riposte de choix du gouvernement turc aux critiques et aux manifestations estudiantines", a déclaré M. Erdemir à l'AFP.
(AFP, 20 Septembre 2016)

Près de 28.000 enseignants licenciés depuis le putsch manqué

Près de 28.000 enseignants ont été licenciés en Turquie, soupçonnés de liens avec les rebelles kurdes ou la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch avorté du 15 juillet, a annoncé le vice-Premier ministre lundi, jour de rentrée scolaire.

Sur les 850.000 enseignants en Turquie, "27.715 enseignants ont été licenciés, 9.465 enseignants ont été relevés de leurs fonctions temporairement, et 455 autres ont été réaffectés à leurs postes", a indiqué le vice-Premier ministre Nurettin Canikli au cours d'une conférence de presse à Ankara, retransmise à la télévision turque.

Dans la matinée, plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait leur rentrée scolaire, marquée par le putsch manqué du 15 juillet, qui a causé la mort de plus de 270 personnes et en a blessé 2.000.

A leur arrivée en classe, les écoliers, se sont vu remettre une brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des martyrs", un document préparé par le ministère de l'Education, a constaté un photographe de l'AFP.

Ils ont ensuite observé "une minute de silence en hommage aux martyrs" avant de "prier" pour eux, selon les instructions du ministère de l'Education, et regardaient deux clips, filmés sur le pont du Bosphore à Istanbul, et montrant "les martyrs" ou encore "un peuple (qui) n'a fait qu'un seul homme pour s'opposer au putsch", avec en fond sonore la voix du président turc Recep Tayyip Erdogan déclamant l'hymne national.

Cette rentrée scolaire survient après une vague de purges dans l'administration pour écarter toute influence de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et considéré par Ankara comme l'instigateur du putsch avorté. Des accusations que l'intéressé rejette.

Dans la grande ville à majorité kurde du sud-est, Diyarbakir, près de 100 élèves ont manifesté, demandant "le retour de (leurs) professeurs", avant d'être évacués par les forces de l'ordre.
(AFP, 19 Septembre 2016)

Kurdish Prisoners Electrocuted, Hanged as Turkey Returns to 'Old Forms of Torture'

A news report in Turkish daily newspaper Cumhuriyet has brought to light a return to forms of torture widely used on political prisoners in Turkey in the 1970s and 1980s.

In the news piece, Human Rights Association (IHD) lawyer Gülseren Yoleri reports that electrocution and hanging from different body parts are being used on prisoners in the Kurdish southeast.

"We went to Şırnak and Nusaybin with an 18 person IHD delegation. We were told of the torture at detention centres. Those who were tortured said, 'old forms of torture are back. It's as if they had hidden away old torture instruments used for electrocution and hanging and brought them out [to use on us]'. Our lawyer friends are following up on the issue. Life has turned into torture in the [Kurdish] region. People are living among ruins. Everything has been destroyed. The sound of gunfire and work machines dominate everything. Neighbourhoods are besieged by armored vehicles."

People can be detained for up to 30 days without access to a lawyer during state of emergency rule in Turkey.

Human rights groups including Amnesty International have reported a steep rise in rights violations and torture following the failed coup attempt in Turkey.

Electroction, hanging from different body parts, pulling out of nails, use of pressurised water, unleashing dogs on prisoners and other forms of systematic torture have been used especially on Kurdish and leftist political prisoners on a wide scale in Turkey. The most horrific cases of torture were experienced in Diyarbakir Prison following the 1980 military coup. (http://kurdishquestion.com/)

Letter from European Council of Bars to President Erdoğan

Council of Bars and Law Societies of Europe (CCBE) President Michel Benichou has written a letter to President Recep Tayyip Erdoğan about detention of Progressive Legists Association (ÇHD) Vice President Münip Ermiş.

President of the CCBE, which has over a million members in the EU countries, stated that they are concerned about the fact that 22 attorneys are still in custody.

Immediate release of Ermiş and the other lawyers has been demanded of Erdoğan.

The letter also underlined the United Nations Basic Principles on the Role of Lawyers and a copy of it was presented to Erdoğan among with the letter.

On September 8, police raided houses and workplaces of the 25 lawyers in Antalya on the grounds of the investigations launched into the Fethullah Gülen community.

The 22 lawyers including the ÇHD Vice President Ermiş are still in custody.

Statement from European law organizations

The European Association of Lawyers for Democracy and World Human Rights (ELDH) and European Lawyers for Democracy (ELD) had issued a statement as the detention of Ermiş.

The organizations claiming that "the government is using the FETÖ investigations as a cloak to suppress the dissidents" demanded immediate release of the Ermiş.
(BIA, September 14, 2016)

Au moins cinquante blessés dans l'explosion d'une voiture piégée dans l'est

Au moins cinquante personnes ont été blessées lundi dans un attentat à la voiture piégée dans l'est de la Turquie que les autorités ont attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'attaque, au lendemain du limogeage de plusieurs maires soupçonnés de liens avec cette organisation séparatiste, s'est produite dans le centre animé de la ville de Van, à proximité du siège départemental de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) et du bureau du gouverneur où des policiers étaient en faction.

Le bilan provisoire de l'explosion est d'au moins 50 blessés, "46 civils et quatre policiers", a fait savoir l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Dans un communiqué, le gouvernorat local a imputé la responsabilité de l'attentat à "des membres de l'organisation séparatiste terroriste", les termes utilisés par les autorités pour désigner le PKK.

Survenu au premier jour de la Fête du sacrifice (Aïd al-Adha), il n'a pour l'heure pas été revendiqué.

"L'organisation terroriste a déjà mené des attaques dans le passé contre le siège de notre parti AKP" et cette explosion n'est que "l'une d'entre elles", a estimé un député de la région, Besir Atalay (AKP).

Plusieurs ambulances et autres véhicules de secours étaient présents sur les lieux, selon des images diffusées à la télévision.

Dans un message posté sur le réseau social Twitter, l'ambassade des Etats-Unis a condamné l'"attaque terroriste" et dénoncé un acte "honteux" au premier jour de l'Aïd.

La ville touristique de Van, située aux confins orientaux de la Turquie où Turcs et Kurdes vivent ensemble, avait jusqu'à présent était épargnée par des attaques aussi graves que celles que connaît depuis des mois la région en majorité kurde de Diyarbakir (sud-est).

- Limogeage -

Cette explosion s'est produite au lendemain du limogeage de 28 maires, 24 soupçonnés d'être liés au PKK et quatre à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être le cerveau du putsch raté à la mi-juillet.

Douze d'entre eux étaient déjà emprisonnés.

Tous ont été remplacés par des administrateurs proches de l'AKP.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué lundi matin, peu de temps avant l'attentat de Van, cette mesure, estimant même qu'elle arrivait "tardivement" et "aurait dû être prise il y a longtemps".

"Vous ne pouvez pas soutenir des organisations terroristes. Vous n'avez pas ce pouvoir", a déclaré, d'une mosquée d'Istanbul, M. Erdogan à l'adresse des maires limogés.

Le chef de l'Etat a par ailleurs accusé les élus d'"envoyer des fonds de l'Etat vers les montagnes", où le PKK a établi ses bases arrière.

La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité, depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, a fait des centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région en majorité kurde.

Le leader kurde du PKK Abdullah Öcalan a fait savoir que l'organisation rebelle avait "des propositions", dans des propos rapportés lundi par son frère Mehmet, qui a pu lui rendre visite dimanche.

"Si l'Etat turc est prêt à les entendre, nous pourrons mener à bien les discussions et les concrétiser en six mois" pour que le "sang cesse de couler", a fait valoir le chef de la guérilla.

Pour l'heure, les autorités turques poursuivent dans le nord de la Syrie l'offensive militaire "Bouclier de l'Euphrate", entamée le 24 août, pour chasser de cette zone les jihadistes du groupe Etat islamique et les rebelles kurdes du PKK et des YPG (Unités de protection du peuple kurde).

De nombreuses voix se sont élevées contre Ankara ces dernières semaines, accusant le gouvernement de procéder à une importante répression sous le couvert de l'état d'urgence, instauré après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.

Des allégations que les autorités turques ont rejetées, arguant que ces mesures sont actuellement déterminantes dans la bataille livrée aux auteurs du putsch avorté et du PKK.
(AFP, 12 Septembre 2016)

10.000 enseignants suspendus pour des "liens avec les militants kurdes"

La Turquie a suspendu jeudi plus de 10.000 enseignants pour des liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans la foulée d'une purge dans les milieux de l'éducation après le putsch manqué de juillet, a annoncé un responsable turc.

"Les personnes en question ont été temporairement relevées de leur fonction, le temps de mener une enquête", a déclaré sous couvert d'anonymat le responsable.

Au total, 11.500 enseignants soupçonnés par le ministère de l'Education d'avoir pris part à des activités "en soutien à l'organisation séparatiste terroriste et ses groupes affiliés" ont été suspendus, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.

Le nombre pourrait s'élever jusqu'à 14.000, selon l'issue des enquêtes actuellement menées, a ajouté l'agence de presse, confirmant ainsi des propos du Premier ministre Binali Yildirim, tenus samedi au cours d'une visite à Diyarbakir (ville à majorité kurde dans le ud-est du pays) et qui donnaient déjà cette estimation.

Cette nouvelle purge intervient une semaine avant la rentrée scolaire en Turquie, qui compte 850.000 enseignants.

Le PKK, qui se livre à une guerre avec Ankara depuis 1984, dans laquelle plus de 40.000 personnes ont été tuées, est une organisation classée "terroriste" par les autorités turques et ses alliés occidentaux.

Il y a un an, un cessez-le-feu fragile entre la rébellion kurde et le gouvernement turc a volé en éclats, avec la reprise des combats. Depuis, le pays vit au rythme d'attentats revendiqués par les rebelles et d'opérations militaires de l'armée pour débarrasser le sud-est du pays de la présence du PKK.

Après la tentative de coup d'Etat avorté du 15 juillet et attribué par le pouvoir à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, les autorités turques ont lancé une vaste purge dans tous les corps de l'administration, pour se défaire de l'influence des gülenistes et des soutiens aux rebelles kurdes.

Ainsi, des centaines des dizaines de milliers d'enseignants et de professeurs d'université ont été démis de leurs fonctions, et quelque 20.000 personnes de toutes professions (militaires, magistrats, enseignants ou journalistes, etc.), toutes soupçonnées de liens avec la confrérie Gülen, ont été arrêtées. (AFP, 8 Septembre 2016)

Police Attack, Detain Education Union Members Protesting Dismissals

Gathering to make a press statement in protest of the dismissal and suspension of education workers, members of the Education and Science Laborers Union (Eğitim Sen) have faced a police attack and detention in Muş province.

The Ministry of National Education (MEB) had announced on September 8 that 11,285 personnel have been suspended. While the Confederation of Public Workers’ Union (KESK) and Eğitim Sen staged protests in front of the Governorship building in İstanbul, police attacks took place in protests in Diyarbakır and Muş.

Eğitim Sen announced that as many as 70 of its members in Diyarbakır and four in Muş were detained.

Claiming that the government “is using the State of Emergency as a shield to cover their own illegalities”, the union said “The goal is to forcibly subdue anyone opposing them. […] It must be known that our union will never give up using its democratic rights and will stand firmly against this unlawfulness”.

The union also demanded the immediate release of its members.
(BIA, September 9, 2016)

Detention Warrant for 25 Attorneys in Antalya

Detention warrant has been issued for 25 attorneys as part of the Gülen investigation launched in the wake of the July 15 coup attempt.

Among the 25 figures, there are Progressive Legists Association (ÇHD) Vice President Münip Ermiş, former ÇHD member Hakan Evcin and Antalya Bar Association member Lider Tanrıkulu as well.

Interviewing with bianet, ÇHD Board Member Hadi Cin expressed that he can’t have any organic link with the Gülen Community.

Also meeting with the prosecutor, Cin said “I told the prosecutor that these three people cannot have any organic link outside the occupational borders with this organization and that everyone knows this in Antalya”.

The searches in the attorneys’ houses are ongoing. They are expected to be taken into custody due to the detention warrant.
(BIA, September 9, 2016)

Le "roi" du baklava placé en détention

Le patron d'une des plus grandes entreprises turques de baklava, le dessert traditionnel turc, soupçonné d'être lié à la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, a été placé en détention provisoire par un tribunal, a rapporté jeudi l'agence progouvernementale Anadolu.

Faruk Gullu, patron de la chaîne phare de restaurants et de boutiques "Faruk Gulluoglu", l'un des plus importants fournisseurs de baklavas, et dont la boutique à Istanbul est un repère pour les touristes, est accusé d'être un membre de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen et soupçonné d'avoir orchestré la tentative de putsch en Turquie.

Quinze autres hommes d'affaires, arrêtés en même temps que lui mi-août, ont été incarcérés dans l'attente d'un procès, a ajouté l'agence de presse, sans préciser leur identité.

Son frère Faruk, Nejat Gullu, lui-même dirigeant d'une entreprise concurrente de fabrication de baklavas, arrêté en août, a été libéré par une décision de justice, selon l'agence Anadolu.

En revanche, le patron de l'enseigne de vêtements Aydinli, Omer Faruk Kavurmaci, gendre du maire d'Istanbul Kadir Topbas (AKP, parti au pouvoir), a été maintenu en détention provisoire. La justice l'accuse d'être un "membre d'un groupe terroriste", en allusion à la confrérie güleniste, a ajouté l'agence Anadolu.

Les juges d'Istanbul ont par ailleurs émis un mandat d'arrêt contre 92 personnes, dont six généraux, soupçonnées de liens avec la confrérie de Fethullah Gülen.

Deux amiraux, Nazli Ekici et Hayrettin Imren, ont été arrêtés le mercredi 31 août après deux mois de cavale, selon l'agence de presse Dogan. Actuellement détenus à Tuzla (district dans le sud d'Istanbul), les deux hommes seront fixés dans les prochains jours sur leur éventuelle libération.

Après le coup d'Etat avorté du 15 juillet, les autorités turques ont lancé une purge sans précédent et incarcéré quelques 20.000 personnes de toutes professions, dont des militaires, professeurs, magistrats, enseignants ou journalistes, toutes soupçonnées de liens avec la confrérie Gülen. Selon un dernier bilan, 150 amiraux et généraux, soit la moitié du contingent des militaires de haut rang, ont été arrêtés, obligeant à une grande réorganisation dans les forces armées turques.

L'ex-prédicateur Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame avec insistance l'extradition, nie toute implication dans le coup. (AFP, 8 Septembre 2016)

150 mandats d'arrêt contre des enseignants en lien présumé avec Gülen

La Turquie a émis mardi près de 150 mandats d'arrêt contre des enseignants soupçonnés d'avoir utilisé une application de messagerie cryptée ayant servi aux sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités d'avoir orchestré le putsch de juillet, a rapporté un média officiel.

Environ 400 policiers ont lancé une opération dans la ville de Kayseri (centre) pour arrêter 147 enseignants accusés d'avoir utilisé l'application de messagerie instantanée ByLock, selon l'agence progouvernementale Anadolu.

Les enseignants, déjà suspendus à la suite du coup d'Etat avorté, sont accusés de "violation de la Constitution", "tentative de renverser le gouvernement turc" et "appartenance à une organisation terroriste armée", selon la même source.

La Turquie accuse l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le putsch du 15 juillet depuis sa résidence en Pennsylvanie, après avoir créé un Etat parallèle au sein des plus hautes institutions du pays. De son côté, M. Gülen nie fermement toute implication.

Selon des responsables turcs, l'application ByLock a servi à coordonner le putsch.

En juillet, un responsable turc avait affirmé que les services de renseignement turcs (MIT) avait commencé à décrypter les messages échangés via ByLock dès mai 2015. Selon lui, des dizaines de milliers de noms de sympathisants du mouvement guléniste, dont des responsables militaires de haut rang, ont ainsi été identifiés.

L'application ByLock (groupe Facebook) propose depuis cette année un cryptage "total" de ses communications. Elle a été suivie par d'autres géants de l'internet (Apple, Google) qui souhaitent renforcer leurs dispositifs pour échapper à toute surveillance.

Quelque 20.000 personnes ont été arrêtées à la suite de la tentative de coup d'Etat, et plus de 70.000 fonctionnaires renvoyés de l'armée, la justice, la presse ou encore l'éducation. (AFP, 6 septembre 2016)

La Turquie poursuit sa purge post-coup, 10.000 nouveaux licenciements

La Turquie a relevé de leurs fonctions près de 10.000 employés dans la sécurité, la justice et l'éducation, poursuivant une vaste purge engagée par le régime du président Recep Tayyip Erdogan après le coup d'Etat manqué du 15 juillet.

Les autorités turques ont lancé une traque implacable contre les partisans du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, accusé d'avoir orchestré la tentative de putsch -- qui a fait plus de 260 morts -- et d'être à la tête d'un "Etat parallèle" infiltrant les institutions d'Etat.

Selon un décret publié vendredi au journal officiel, un total de 7.669 policiers ont été renvoyés, ainsi que 323 gendarmes, chargés de la sécurité intérieure.
 Plus de 2.300 personnes travaillant au sein de l'enseignement supérieur ont également été licenciées, comme 28.000 autres déjà concernées au sein de l'Education, dont des milliers de professeurs.

Cette dernière vague de limogeages a également vu plus de 500 personnes renvoyées de la direction des affaires religieuses, d'après le décret.

Les nouvelles mesures ont été annoncées quelques heures après que le Premier ministre turc Binali Yildirim a affirmé, jeudi soir, que son pays n'amenderait pas sa législation antiterroriste comme l'exige l'Union européenne (UE) pour exempter les citoyens turcs de visa à l'entrée dans l'espace Schengen.

"Nous avons dit clairement à l'UE : dans les conditions actuelles, nous ne pouvons pas amender nos lois antiterroristes. C'est une question de vie ou de mort pour nous", a affirmé M. Yildirim à la presse à Ankara à l'issue d'un entretien avec le président du Parlement européen Martin Schulz, premier responsable européen de ce rang à se rendre en Turquie depuis le putsch avorté.

Jeudi, des centaines de procureurs et de juges ont été congédiés dans le cadre de l'enquête sur les liens de l'administration avec Gülen, élevant le nombre de membres du système judiciaire renvoyés à 3.390, selon la chaîne de télévision turque NTV.

Auparavant, le ministre de la Défense, cité par les médias turcs, avait annoncé la révocation de 820 militaires supplémentaires -- sans compter les généraux ou les amiraux. Au total, plus de 4.000 militaires ont été relevés de leurs fonctions depuis le putsch manqué.

Des dizaines de milliers de personnels de l'administration judiciaire, militaires ou universitaires ainsi que de la police ont été renvoyés, détenus ou arrêtés, après avoir été accusés d'être liés au mouvement güleniste ou au coup lui-même.

- Près de 34.000 prisonniers libérés -

Dans le même temps, la Turquie continuait de libérer certains prisonniers pour faire de la place dans les prisons aux complices présumés de la tentative du coup d'Etat.

Vendredi, le ministre de la Justice Bekir Bozdag a indiqué que des dizaines de milliers de prisonniers avaient été libérés depuis le 15 juillet.

"Hier soir (jeudi), 33.838 détenus avaient été libérés", a déclaré M. Bozdag lors d'une réunion ministérielle à Ankara, présidée par le Premier ministre Binali Yildirim et diffusée en direct à la télévision.

Le 17 août, le ministre avait lui même annoncé que 38.000 prisonniers condamnés pour des faits antérieurs au coup d'Etat allaient bénéficier d'une mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire.

Cette mesure, qui "n'est pas une amnistie", "concerne les crimes commis avant le 1er juillet 2016", mais en sont exclus les prisonniers condamnés pour actes de terrorisme, atteintes à la sécurité de l'Etat, violations de secrets d'Etat, meurtres ou trafic de drogue, avait-il précisé.

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, la capacité totale des prisons en Turquie est d'environ 187.000 personnes mais depuis le coup d'Etat, la population carcérale a atteint plus de 200.000 personnes.

M. Erdogan, qui entend débarrasser le pays de ce qu'il nomme le "virus" de la confrérie Gülen", a demandé à plusieurs reprises à Washington l'extradition de l'ex-imam, mais ce dernier nie fermement toute responsabilité dans le putsch avorté.

En visite à Ankara la semaine dernière, le vice-président américain Joe Biden a assuré que la Turquie devrait fournir plus d'éléments incriminant M. Gülen si elle voulait obtenir son extradition, précisant qu'"aucune preuve" de son implication présumée dans le coup d'Etat raté n'avait été présentée.
(AFP, 2 Septembre 2016)

La Turquie n'"amendera pas" ses lois antiterroristes

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a affirmé jeudi que son pays n'amenderait pas sa législation antiterroriste, une condition fixée par l'Union européenne (UE) pour exempter les citoyens turcs de visa à l'entrée dans l'espace Schengen.

"Nous avons dit clairement à l'UE : dans les conditions actuelles, nous ne pouvons pas amender nos lois antiterroristes. C'est une question de vie ou de mort pour nous", a affirmé le Premier ministre lors d'une conférence de presse à Ankara avec le président du Parlement européen Martin Schulz, premier responsable européen de ce rang à se rendre en Turquie depuis le putsch avorté du 15 juillet.

"Tout recul dans notre combat contre le terrorisme est hors de question en raison des circonstances auxquelles nous faisons face", a-t-il ajouté, en référence aux multiples attaques menées en Turquie ces derniers mois, imputées au groupe Etat islamique (EI) et aux milices kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Devant l'arrivée massive de migrants à ses frontières, l'UE a signé en mars un accord avec la Turquie prévoyant notamment une aide financière de trois milliards d'euros pour aider Ankara à améliorer l'accueil des réfugiés, ainsi que des contreparties politiques, comme l'accélération du processus d'exemption de visas pour les Turcs.

Mais cette clause se heurte au refus de la Turquie d'assouplir sa législation antiterroriste, l'un des 72 critères fixés par Bruxelles.

Le gouvernement turc affirme qu'il est hors de question de souscrire à cette demande alors que le pays est confronté à une reprise violente du conflit kurde.

Ankara a engagé la semaine dernière une opération militaire dans le nord de la Syrie, visant à la fois les jihadistes de l'EI et les milices kurdes.

La Turquie est en conflit sur son propre territoire avec le PKK, qu'elle considère comme une organisation "terroriste" et qui mène régulièrement des attaques sur son sol contre les forces de sécurité.
(AFP, 1er Septembre 2016)

IHD: 320 Civilians Including 75 Children Killed in Operations

The Human Rights Association (İHD) has announced its Eastern and Southeastern Region “Research Report of the Human Right Violations That Took Place in the Conflict Zones Between July 24, 2015-July 24, 2016”.

According to the report, over 320 civilians of whom 75 were children were killed in the operations during the curfews.

1,552 people in total lost their lives

The report announced by İHD Diyarbakır Branch Cahir Raci Bilici highlighted that human right violations didn’t diminish during the resolution process and that right violations have increased resulting by the clashes that have begun after the end of the resolution process.

“Comprised of soldiers, village guards, militants and civilians 1,552 people lost their lives, 1,683 others injured”, the report stated.

The right violations in the report compiled by the data obtained from media organs including bianet are listed as follows:

Extrajudicial executions

* According to the data determined during the military operations that were launched during the curfews declared over 35 districts in nine cities, over 320 civilians of whom 75 were children were killed.

* While some of the 320 people lost their lives due to the fire opened by the security forces, some others died because they couldn’t make it to the hospitals because of the blockade in the operation zones.

Armed conflicts

* 422 security officers lost their lives in one year, 1,065 others injured.

* While 614 armed militants lost their lives, 17 others injured.

* 42 civilians who were stuck amid the clashes lost their lives, 75 civilians wounded.

* 34 civilians lost their lives as a result of the armed organization’s attacks, 175 others injured.

Detention, arrest, torture and ill-treatment

* 286 people in custody, 161 people out of the detention places, 103 arrested and imprisoned convicts were exposed to ill-treatment. Four people were subjected to ill-treatment by the village guards.

* 31 people were threatened to death by the security forces.

* 7,884 people including 275 children were detained, 1,959 people including 81 children arrested.

* 4,223 houses and workplaces were raided by the security forces.
(Belga, 2 septembre 2016)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

La Turquie suspend la diffusion de dix chaînes pro-kurdes


Les autorités turques ont suspendu la diffusion satellitaire de dix chaînes pro-kurdes en invoquant l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté de juillet, a indiqué jeudi un responsable local dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Selon lui, les dix stations de télévision, parmi lesquelles figure une chaîne pour enfants, ont été suspendues mercredi soir du bouquet satellitaire TURKSAT qui les diffusait.

La plupart des ces chaînes sont basées à Diyarbakir dans le sud-est du pays. La diffusion de deux radios a également été suspendue, selon la même source.

L'état d'urgence a été imposé pour trois mois en Turquie après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet imputée par Ankara à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen installé aux Etats-Unis.

Le Conseil national de sécurité turc, dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan, a recommandé mercredi soir la reconduction de l'état d'urgence à l'expiration des trois mois initialement prévus.

Selon les autorités turques, quelque 32.000 personnes ont été arrêtées dans le cadre des vastes purges visant des partisans présumés de M. Gülen depuis la mi-juillet.

En même temps, des purges ont également visé les milieux soupçonnés de liens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré par Ankara comme une "organisation terroriste"). Une trentaine de maires ont été limogés dans le sud-est du pays à majorité kurde et plus de 11.000 enseignants ont été suspendus.
(AFP, 29 Septembre 2016)

International Call to Government: Freedom to Journalists, Writers

303 figures among whom are there globally known people have protested arrest of Ahmet Altan and Mehmet Altan, and that demanded freedom for journalists and writers in Turkey’s prisons.

The 303 figures including Jürgen Baurmann, Judith Butler, Margaret Atwood and Costa Gavras started the petition on change.org.

The petition called on Turkey’s government to stop crackdowns on thinkers and writers.

The text briefly said:

“We having signatures below are asking all democrats of the world, anyone interested in Turkey and future of the Middle East in which Turkey plays an important role to stand against Turkey’s government’s policies of oppression and pressure on Turkey’s brightest thinkers and writers.

“Government’s declaring State of Emergency in the wake of July 15 coup attempt is understandable, however, the failed coup attempt must not be used as an excuse to launch a McCarthy style witch-hunt and the incidents during the State of Emergency must not disregard basic rights, legal rules concerning evidence and even commonsensical rules”.

Touching upon the arrest of Ahmet Altan and Mehmet Altan, the petition claimed that they were arrested for criticizing the government.
(BIA, September 28, 2016)

Court Order to Bring Can Dündar by Force

In the trial of journalist Can Dündar’s being assaulted with a gun in front of the courthouse, court has ruled that Can Dündar be “brought by force”.

Being abroad for a while, Dündar on his Twitter account reacted that “Order to be brought by force to the trial that I am the complainant? Legislation is after the complainant…I hope I won’t be convicted of ‘being attacked’…”

What had happened?

Can Dündar had been assaulted in front of İstanbul Courthouse while he was waiting for the court decision on the case in which they were tried over MİT (National Intelligence Agency) Truck report.

Prosecutor had demanded that three defendants be penalized on charge of “willful attempted injury” but Dündar’s attorneys applied for the defendants to be tried on charge “willful homicidal attempt”.

İstanbul 28th Criminal Court of First Instance approved of the application and sent the file to Heavy Penal Court for the trial to be heard over “willful homicidal attempt”.

Deciding that the defendants’ intention was not within the scope of “willful homicidal attempt” and the intention remained within the limits of “willful attempted injury” and “armed threat”, İstanbul 1st Heavy Penal Court ruled decision of non-jurisdiction and sent the file back to the İstanbul 28th Criminal Court of First Instance.

The İstanbul 28th Criminal Court of First Instance issued a warrant of bringing Can Dündar by force.

First hearing of the trial will be held on October 21.
(BIA, September 28, 2016)

Un ancien eurodéputé néerlandais refoulé à l'aéroport

L'ancien eurodéputé néerlandais Joost Lagendijk, également chroniqueur dans un journal turc fermé après le coup d'Etat avorté mi-juillet, a été refoulé dimanche à son arrivée en Turquie.

"Les autorités turques m'ont arrêté à mon retour des Pays-Bas à l'aéroport Sabiha Gökçen. Je ne suis pas autorisé à entrer", a écrit l'ex-eurodéputé lundi sur son compte Twitter.

L'ancien eurodéputé des Verts (1999 - 2009) a été brièvement arrêté par les autorités turques à cet aéroport situé sur la rive asiatique d'Istanbul, à son arrivée d'Amsterdam. Il devait reprendre un vol lundi pour les Pays-Bas, a-t-il précisé sur Twitter.

Il était impossible de savoir à la mi-journée pour quelles raisons précises Joost Lagendijk, époux d'une journaliste turque, a été empêché d'entrer sur le territoire.

Toutefois, l'ancien élu a également été chroniqueur au journal anglophone Today's Zaman, fermé après la tentative de coup d'Etat en raison de ses liens avec l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être responsable du putsch avorté.

Après la tentative de coup d'Etat, les autorités turques ont lancé une vaste purge pour éliminer toute influence des gülenistes dans de nombreux secteurs (presse, justice, éducation, etc.)

"Il faut que je demande un visa spécial à l'ambassade turque aux Pays-Bas. J'espère que ce n'est qu'un obstacle administratif et pas une décision de me bloquer à vie", a ajouté Joost Lagendijk.

Une membre de l'organisation Human Rights Watch, Emma Sinclair-Webb, a témoigné sur Twitter: "A l'aéroport Sabiha Gökçen, j'ai vu @joostlagendijk, l'un des commentateurs les plus impartiaux et objectifs sur la Turquie, être interdit d'entrer".

"Le gouvernement turc devrait lever immédiatement cette scandaleuse interdiction faite à Joost Lagendijk", a-t-elle ajouté dans un autre message.
(AFP, 26 Septembre 2016)

Allemagne: Plainte contre un ministre turc accusé de censure

La radio-télévision internationale allemande Deutsche Welle a annoncé lundi avoir déposé une plainte devant un tribunal civil d'Ankara après s'être vu confisquer un entretien réalisé avec un ministre turc, dénonçant une "nouvelle violation de la liberté de la presse".

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès des autorités turques dans l'immédiat.

Une équipe de télévision de la DW avait interviewé le 5 septembre à Ankara le ministre de la Jeunesse et des Sports, Akif Cagatay Kilic, sur une série de thèmes "préalablement communiqués au ministère", dont le putsch raté de juillet, la répression qui s'en est suivie, la liberté de la presse et les droits des femmes, selon la chaîne.

Mais à l'issue de cet entretien, des employés du ministère avaient confisqué l'interview, suscitant l'ire de la Deutsche Welle qui avait lancé sans succès deux ultimatums au ministère pour récupérer son enregistrement.

"Ces agissements n'ont plus rien à voir avec l'Etat de droit et la démocratie", a affirmé le directeur général de la radio-télévision, Peter Limbourg, cité dans un communiqué. "Ce que nous subissons ici relève du harcèlement de la part des autorités turques", avait-il également dénoncé au moment du déclenchement de l'affaire.

"L'interview n'a pas été autorisée. Les questions qui ont été posées ne sont pas celles qui avaient été soumises à l'avance", avait estimé le ministère dans un communiqué cité par la chaîne le 6 septembre.
(AFP, 26 Septembre 2016)

RSF demande à la Turquie d’annuler les décrets de l’état d’urgence

Deux mois après l’instauration de l’état d’urgence consécutive au coup d’Etat manqué, le 20 juillet 2016, le gouvernement turc continue de s’attaquer aux journalistes, au pluralisme et à la liberté d’informer. RSF publie un rapport dénonçant ces innombrables abus et appelle Ankara à renouer avec les principes démocratiques.

A l’occasion des deux mois de l’état d’urgence en Turquie, Reporters sans frontières (RSF) publie un rapport dans lequel l’organisation dresse le constat d’attaques frontales du gouvernement du président turc Recep Tayyip Erdoğan contre les médias indépendants depuis le 20 juillet. L’état d’urgence permet de court-circuiter la justice, pourtant moins indépendante que jamais, et de réduire les droits de la défense. De nombreux journalistes ont été arrêtés et inculpés sans motif sérieux et sans preuve de leur implication dans le coup d’Etat. Ils peuvent être placés en garde à vue jusqu’à trente jours, dont cinq sans accès à un avocat.

LIRE LE RAPPORT EN FRANÇAIS

TÜRKÇE / LIRE LE RAPPORT EN TURC

Sous couvert d’état d’urgence, le gouvernement a également ordonné la fermeture définitive de plus de 100 médias (journaux, radios, chaînes de télévision, etc.), réduisant gravement le pluralisme déjà très compromis. L’état d’urgence donne à l’Etat le pouvoir de prononcer des sanctions administratives arbitraires (retrait de passeports, de cartes de presse), dans le but de discréditer et d’empêcher des centaines de journalistes de travailler librement.

“Au lieu de se mettre à l’unisson du peuple turc qui a résisté aux putschistes du 15 juillet et défendu la démocratie, le gouvernement Erdoğan s’est enfoncé dans la voie d’une répression toujours plus large de la liberté d’informer en Turquie, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est/Asie centrale à RSF. La Turquie utilise l’état d’urgence pour enfermer des journalistes et fermer des médias qu’elle suppose proches de ses ex-alliés de la confrérie Gülen, et bafoue ainsi la plus élémentaire liberté d’expression et d’opinion. Mais l’état d’urgence est aussi détourné pour s’attaquer plus généralement à tout média d'opposition.”

Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan a décrété l’état d’urgence pour trois mois, cinq jours après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016. Il peut dès lors gouverner à coups de décrets-lois. La foudre s’abat sur quiconque est soupçonné de “liens” avec la confrérie Gülen, immédiatement désignée par Ankara comme responsable de la tentative de putsch. Des centaines de journalistes, travaillant pour des médias réputés proches de la confrérie mais aussi pour d'autres médias critiques du pouvoir, sont arrêtés, interrogés, inculpés ou licenciés.

Ce rapport a été rédigé par Erol Önderoğlu, représentant de RSF en Turquie, qui a été emprisonné dix jours en juin 2016 pour avoir pris part, comme des dizaines d’autres personnalités des médias turcs, à une campagne de solidarité avec le journal Özgür Gündem, qui défend les droits des Kurdes. Ce journal a été fermé brutalement le 16 août sous couvert d’urgence.

La Turquie occupe la 151e place sur 180 au Classement mondial 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.

La cause des peuples (La causa dei popoli) sur la Turquie


Cher(es) ami(es) et confrères,

je m’appelle Alessandro Michelucci et je suis un journaliste-traducteur italien vivant à Florence. Je m’interesse notamment aux problèmes des minorités, des peuples indigènes et des nations sans état. À ces thèmes est consacrée la nouvelle revue numérique La causa dei popoli (La cause des peuples), dont vous recevez le premier numéro, traitant des minorités de la Turquie. Le prochain numéro et le site Internet sont déjà en préparation.

De la Turquie au Mali, de la Palestine à la Catalogne, ces thèmes sont désormais médiatises de façon régulière.

Mais en Italie il n’y a pas des revues traitant ce sujet: nous voulons donc combler ce vide.

Nous ne voulons pas faire un journal académique pour initiés, mais une revue moderne associant une style journalistique et lisible à la fiabilitè scientifique. C’est donc pour cela que nous parlons aussi des arts de plus en plus attentives à ces sujets: le cinéma, la musique, la bande dessinée.

Les peuples en question ne sont pas des curieux relics du passé, mais des acteurs vivants du présent.

On parle des droits, bien sûr, mais on refuse les nostalgies gauchistes et les utopies d'antan. Nous ne soutenons pas sans critiques toutes revendications.

Nous savons que l’identité culturelle est un sujet à manipuler avec précaution.

Vos suggestions et critiques seront bienvenues.

Nous vous serons très réconnaissant si vous ferez connaître La causa dei popoli à vos connaissances et à vos lecteurs (et dans ce cas, si vous nous tiendrez au courant de vos articles).

Merci beaucoup pour voôtre attention.

Cordialement.

Alessandro Michelucci

PS La causa dei popoli est publiée par le Centro di documentazione sui popoli minacciati (Centre de documentation sur les peuples menacés), la seule bibliothèque publique italienne consacrée à ces thèmes, ayant son siège à Florence. De plus, nous avons crée POPOLI (Peuples), la seule mailing list italienne consacrée à l'actualitè culturelle concernant les

minorités, les peuples indigènes et les nations sans état: livres, revues, conférences, expositions, etc.

Enfin, nous organisons des initiatives publiques (colloques, presentations de livres, projections, etc.), notamment en collaboration avec le Circolo Vie Nuove (Viale Giannotti 33, Florence), où se trouve aussi notre centre de documentation.

Adresse: Centro di documentazione sui popoli minacciati, B.P. 6282, I-50127 Florence (Italie), ph. ++39-[0]55-485927, port. ++39-327-0453975.

Journaliste "apatride" dans "La causa dei popoli"

Dans les 60 - 70 on manifestait en Europe contre la guerre du Vietnam, on lisait les livres des dissidents russes, on écoutait les chansons de Victor Jara. Par contre aucune attention n'était réservée à la Turquie qui vivait sous la menace constate de dictature militaire.

De 1960 à 1980, il y a eu trois coup d'états militaires. Beaucoup de personnes -'intellectuels , journalistes, registres … se sont opposés ouvertement contre cette junte militaire, junte qui était tolérée et même soutenue par quelques gouvernements européens. La raison : sa situation géopolitique, frontière de avec l'empire soviétique. Le pays a entrepris sa demande d'adhésion au Conseil de l'Europe, à l'Otan et puis à l'Europe comme membre associé.Malgré ceci, beaucoup de turcs ne se rendent pas et continent à crier leur désaccord… courageux car ils savent que leurs cris ne sont pas entendus.

Parmi ces dissidents courageux mais non entendu il y a Dogan Ozguden. Un journaliste qui dédiera sa vie à la défense de la liberté d'opinion, des minorités, des droits civils et syndicaux.

Ozguden a raconté sa propre exprérience dans son livre "Journaliste apatride". Le journaliste a été contraint de quitter la Turquie et s'est établi en Belgique, où avec son épouse Inci Turgsavul est à l'origine de plusieurs initiatives politiques et culturelles : livres, DVD, revus. Le couple parle de sujets interdits en Turquie : tel que le génocide des minorités chrétiennes à la fin de l'empire ottoman.

Le couple, persecuté de manières différentes, a été privé de sa nationalité turque en 1984. Depuis 40 ans ils dirigent l'Association Info-Turk qui publie un précieux bulletin mensuel sur tout ce qui concerne la Turquie : politiquement , culturellement, problèmes des minorités…

Ozguden a toujours été un journaliste de gauche. Socialiste mais non bien sûr sympatisant du communisme russe ou chinois. Il s'est toujours battu pas la défense des droits de tous.Cet engagement qui lui a valu des prix et des reconnaissances de toutes sortes, représente un exemple très important de la lutte non violente pour la liberté. En 2013, les riches archives de Dogan Ozguden et Inci Tugavul ont été acquis par l'Institut International de l'Histoire social d'Amsterdam.

Solidarity with teacher Ayse Celik on trial

On the 8th of January 2016, a school teacher named Ayşe Çelik called up from Diyarbakir (Southeast Turkey) and went on the air during a popular talk show, to plead for an end to the “deaths of men, women and children...so that mothers should not cry.” “What is going on here,” she said, “is being distorted and not being faithfully reported on your television screens.” She urged the audience not to remain silent. (The English translation of the full text is copied below.) She is now on trial, being accused of carrying out “terrorist propaganda” on behalf of PKK, as well as the director Kadir Turanlı who was responsible for the show.

What Ayşe Çelik said on the television program was no different from what many of us, as women, professionals, academics, have observed at fırst hand during our visits to the affected areas and have voiced at the time. We believe that the only way to prevent more deaths is dialogue in order for the guns to fall silent and to start building peace

On the 13th of January 2016, we the undersigned denounced ourselves as “accomplices of Ayşe Çelik in this crime, if her words indeed constitute a crime,” and now stand trial under the same charges.

The first hearing is to be held on the 23rd of September 2016, at the 2. Criminal Court in Bakırköy, Istanbul.

AHMET DİNDAR, AYŞE ERZAN SİLİER, AYŞEGÜL AKIŞ DEVECİOĞLU, AYŞENUR İYİDOĞAN, BAYRAM BAHRİ BELEN , DİLEK GÖKÇİN, ERCAN İPEKÇİ, ERGİN CİNMEN, FERHAT TUNÇ, GENÇAY GÜRSOY, GÜLSEREN ONANÇ, GÜLŞEN DENİZHAN, GÜRHAN ERTÜR, GÜRKAN DEVELİ, HALİM BULUTOĞLU, İBRAHİM AKIN , İBRAHİM SİNEMİLLİOĞLU, KEMAL ÖZGÜL, MAHMUT KONUK , MEHMET TURSUN, MEVLÜT ÜLGEN, MURAT ÇELİKKAN, NAZMİYE ÖZEN, NERGİZ OVACIK, NEŞE YAŞIN , NİL ÖZSOY DİNDAR, ORHAN ALKAYA, ORHAN SİLİER, OYA BAYDAR (ENGİN), PERİHAN PULAT, PINAR ÖNEN, ŞANAR YURDATAPAN, SİBEL ÖZBUDUN , EMİRER, SÜLEYMAN ERYILMAZ, TEMEL DEMİRER, TÜRKCAN BAYKAL, ÜNER EYÜBOĞLU, VECDİ SAYAR

Full text of Ayşe Çelik’s words on the “Beyaz Show,” Channel D

Are you aware of what’s going on in the Southeast Turkey? Unborn children, mothers, people are being killed here. As a performer, as a human being you should not remain silent to what’s happening. You should say stop. I want to say one more thing. There are miserable people who are glad to hear that children are dying. We, more correctly I, cannot say anything to these people, but shame on you. I’m sorry I want to say one more thing. I’m a teacher and I’m asking all teachers (who were ordered by the Ministry of Education to leave the area): How will they ever go back to these places? How will they look at those innocent children’s faces and into their eyes? I can’t speak really (she has tears in her voice). The things happening here are reflected so differently on TV screens or on the media. Don’t remain silent. As a human being, have a sensitive approach. See, hear and lend us a hand. It’s a pity, don’t let those people, those children die; don’t let the mothers cry anymore. I can’t even speak over the sounds of the bombs and bullets. People are struggling with starvation and thirst, babies and children too. Don’t remain silent.

Journalist Ahmet Altan arrêté moins de 24 heures après sa libération

L'influent journaliste turc Ahmet Altan, arrêté le 10 septembre puis remis en liberté jeudi matin, a été de nouveau placé en détention dans la soirée dans l'enquête sur le putsch avorté du 15 juillet, ont annoncé les médias locaux.

A l'issue d'une audience marathon de près de douze heures, Ahmet Altan, écrivain et ancien rédacteur en chef du journal Taraf, avait été placé jeudi à l'aube en liberté conditionnelle, assortie d'une interdiction de quitter le pays. Mais un nouveau mandat d'arrêt a été lancé à son encontre jeudi soir, entraînant son arrestation, a indiqué l'agence Dogan.

Son frère Mehmet, un universitaire, avait été mis en examen et placé en détention jeudi matin sous l'accusation d'avoir "ouvertement appelé à un coup d'Etat". Il lui est également reproché d'être "membre d'une organisation terroriste", selon l'agence progouvernementale.

Les faits reprochés aux deux frères remontent au 14 juillet, la veille de la tentative de putsch.

Ils avaient alors émis l'hypothèse qu'un coup d'Etat soit organisé, sans plus de commentaires, sur la chaîne de télévision Can Erzincan (jugée güleniste et fermée), au cours d'une émission dont l'animatrice, Nazli Ilicak, est elle aussi incarcérée depuis fin juillet.

La justice turque leur reproche d'avoir prononcé des "messages subliminaux" et accuse l'universitaire d'avoir tenté "de renverser le gouvernement de la République turque", selon Anadolu.

Au cours de son interrogatoire dans le bureau du juge, Ahmet Altan a démenti les accusations dont il fait l'objet, assurant "avoir passé (sa) vie à combattre les coups d'Etat", selon Anadolu.

Ahmet Altan, une figure du journalisme en Turquie, a travaillé pendant des années aux quotidiens Hurriyet et Milliyet, avant de fonder en 2007 le journal d'opposition Taraf, dont il a été le rédacteur en chef jusqu'à sa démission en 2012.

L'annonce de l'arrestation des deux frères avait ému de nombreux écrivains, journalistes ou universitaires qui ont lancé une pétition en ligne, rassemblant près de 300 signatures, pour demander leur libération.

Le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk avait dénoncé cette arrestation et estimé de façon virulente que la Turquie fonçait "vers un régime de terreur", où "la liberté de la presse n'existe plus".

Depuis la tentative de coup d'Etat et l'instauration
de l'état d'urgence, Ankara a lancé une vague de purges sans précédent. Plus de 100 journalistes ont été arrêtés et plus de 100 médias jugés critiques à l'égard du pouvoir ont été fermés.

Le pouvoir accuse l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, d'être le cerveau du putsch avorté. Des accusations que l'intéressé dément.
(AFP, 22 Septembre 2016)

Journalistes Dündar et Gül accusés d'avoir des liens avec les gülenistes

Deux journalistes d'opposition turcs, Can Dündar et Erdem Gül, ont été jugés mercredi par un tribunal d'Istanbul pour des liens présumés avec l'"organisation terroriste" de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être le cerveau de la tentative de coup d'Etat mi-juillet.

Accusé d'avoir divulgué des "secrets d'Etat", l'ancien rédacteur en chef du principal journal d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar, avait été condamné en mai à cinq ans et dix mois d'emprisonnement. Dans le même procès, son directeur de bureau à Ankara, Erdem Gül, avait écopé d'une peine de cinq ans de prison pour les mêmes chefs d'accusation.

La justice leur reproche d'avoir publié un article sur l'envoi d'armes par la Turquie aux rebelles syriens. L'information avait rendu furieux le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait prévenu Can Dündar qu'il en "paierait le prix fort".

Les deux journalistes avaient été libérés en attendant leur procès en appel. M. Dündar a quitté la Turquie depuis et seul M. Gül était présent à l'audience de mercredi qui s'est tenue à huis clos.

Ils sont désormais jugés pour "avoir aidé en connaissance de cause et volontairement une organisation terroriste armée, sans en être membres", selon l'agence de presse Dogan.

Ils sont accusés d'avoir reçu certaines de leurs informations de membres de la confrérie güleniste, du nom de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat du 15 juillet. Ce que l'intéressé nie depuis les Etats-Unis, où il vit en exil depuis 1999.

MM. Dündar et Gül risquent jusqu'à 30 ans de réclusion dans cette affaire.

Dès l'ouverture du procès, les avocats de la défense ont demandé l'acquittement pour leurs clients, a précisé l'agence de presse Dogan.

En août, Can Dündar avait estimé que "faire confiance à cette justice reviendrait à placer sa tête sous la guillotine", dans un article intitulé "Il est temps de dire adieu". Il écrivait alors qu'il ne se livrerait pas "à cette justice tant que l'état d'urgence ne sera pas levée".

Son épouse, Dilek, arrêté à l'aéroport international d'Istanbul, a quant à elle été empêchée de quitter le territoire turc au début du mois de septembre.

Le procès a été reporté au 16 novembre.
(AFP, 22 Septembre 2016)

Özgüden in Naples: "An islamo-fascist regime within Europe"



NAPLES - Turkey is an "Islamofascist regime within Europe, a country in which over 100 journalists are in prison", said journalist and former member of the Turkish Workers' Party Dogan Ozguden on Tuesday.

Ozguden, 81, was speaking at the opening of 'Imbavagliati', the international festival of civil journalism running in Naples until September 24. "The coup in July has only served to legitimise a repression that was already underway, while Turkey continues to sit on the Council of Europe and its entry into the EU is still under discussion," the former reporter for Milliyet and Sabah and editor of left-wing daily Aksam said.

Ozguden recounted his professional history and the forms of censorship to which he was subjected, leading to several trials for thought crimes that obliged him to flee to Belgium. However, "nothing irreversible", he said. "Turkey is a great country with many young people, many ethnic groups and religions," Ozguden said. (ANSA)

Texte complet de l'intervention de Dogan Özgüden à Napoli

Chers confrères, chers amis,

Tout d’abord, je tiens à partager avec vous l’émotion que j’ai ressentie d’avoir été invité par une organisation italienne pour parler de la liberté de la presse en Turquie.

Ma vie de journaliste a commencé en 1952 à Izmir. En effet je n’avais pas choisi le journalisme comme métier, j’ai été obligé de travailler dans n’importe quel secteur pour financer mes études supérieures. Mais quand j’ai commencé à travailler comme sténographe dans un journal d’opposition, le journalisme m’a tellement fasciné que je continue à l’exercer et ce depuis 64 ans.

Bien sur, mon vécu en tant que fils d’un cheminot parmi les paysans des steppes anatoliennes, pauvres et opprimés pendant la deuxième guerre mondiale, avait déjà déterminé mon chemin pour la lutte pour l’égalité et la justice sociale…

Mais c’est un confrère italophone qui travaillait alors pour une radio italienne après la guerre qui m’a donné une vision universelle des affaires internationales pour briser la censure imposée par le régime pro-américain d’Ankara.

Je n’oublierai jamais la visite d’un  journaliste italien du quotidien L’Unita, juste avant le coup d’état militaire de 1971...  Ce journal avait publié une série de reportages sur le calvaire des journalistes progressistes de Turquie dans les années 60.

Le coup d’état du 12 mars 1971… Inci et moi, nous avons du quitter la Turquie, car des centaines d’années de prison étaient demandéesx contre nous par les procureurs à cause de nos écrits et publications en tant que dirigeants de la revue Ant.

Au début de notre exil avec Inci, en 1973, lors de ma visite à Rome pour faire connaître la répression du régime militaire, j’ai reçu un accueil et une solidarité exceptionnels dans les rédactions de L’Unita et Il Manifesto. Ils nous ont même proposé de nous installer à Rome pour mener nos activités d’information contre le régime d’Ankara.

Enfin, pendant notre exil en Belgique, alors que l’Espagne, le Portugal et la Grèce se trouvaient également sous les dictatures fascistes comme la Turquie, nous avons eu la plus grande solidarité de la communauté italienne et de leurs organisations.

45 ans plus tard, malheureusement, je dois toujours parler de la violation des droits de l’Homme et plus particulièrement de la liberté d’expression et de la presse.

J’ai commencé ma carrière de journaliste juste deux ans après la prise du pouvoir du parti démocrate qui promettait le respect total des droits de l’Homme et de la liberté de la presse. Mais ce ne fut pas le cas … Déjà en 1951, des centaines d’intellectuels ont été arrêtés et condamnés pour des activités communistes.

Après la chute de l’Empire ottoman, la nouvelle république turque sous le leadership de Mustafa Kemal Atatürk avait promis de moderniser le pays et d’établir toutes les normes démocratiques.

Hélas… Cette attente, malgré certaines réformes pro-occidentales, reste depuis 1923 un rêve irréalisable…

La nouvelle république reste toujours fidèle aux idées ultranationalistes des auteurs ottomans qui ont commis en 1915 le premier génocide du siècle.

Alors qu’au début on attendait la punition des responsables du génocide arménien et assyrien, le nouvel état républicain ne l’a jamais reconnu, au contraire, il a promu les auteurs de ce crime contre l’humanité, en leur attribuant des postes de ministres, députés, gouverneurs ou commandants de l’Armée.

En plus, durant la première année de la république, en 1923, plus d’un million de Grecs ont été déportés vers la Grèce.

De 1923 à 1937, l’armée turque a effectué plusieurs opérations génocidaires contre la population kurde dans les provinces du sud-est du pays.

En 1934, après une campagne antisémite dans les médias turcs, les Juifs des villes de Tekirdağ, Edirne, Kırklareli et Çanakkale ont été victimes de pogroms.

Et ça continue : durant la 2ème guerre mondiale, plusieurs Arméniens, Grecs et Juifs ont été envoyés dans les camps de travail forcé à l’est du pays sous prétexte qu’ils n'avaient pas payé une taxe exceptionnelle sur leurs biens.

En 1955… En tant que jeune journaliste, j’ai témoigné avec horreur des pogroms contre les communautés grecques, arméniennes et juives dans les métropoles d’Istanbul et Izmir… Les atrocités que le pouvoir de Menderes a programmées pour faire pression sur la Grèce dans le conflit chypriote… La sauvagerie déclenchée après un incendie de la maison natale d’Atatürk à Thessaloniki, par un agent des services de renseignements turcs en Grèce.

Durant la première année de la loi martiale, plusieurs journalistes et intellectuels ont été arrêtés et la responsabilité du gouvernement et des médias à son service a été dissimulée.

Et les dernières années de ce pouvoir se sont succédées avec plusieurs arrestations et emprisonnements des journalistes d’opposition.

Les officiers kémalistes qui ont fait le coup d’état du 27 mai 1960 contre ce pouvoir, malgré l’adoption d’une constitution relativement plus démocratique, ne se sont pas empêchés d’emprisonner des journalistes progressistes.

La première victime était l’humoriste Aziz Nesin qui avait remporté en 1956 le premier prix du concours international d’humour à Bordighera en Italie.

Pour éviter les pratiques disciplinaires des pouvoirs politiques contre les médias, le rédacteur en chef du quotidien Milliyet, Abdi Ipekçi, a pris l’initiative de mettre sur pied un Conseil de déontologie journalistique dont je faisais partie en tant qu’un des dirigeants de la Fédération des syndicats de journalistes de Turquie.

Malheur… Malgré nos efforts et notre bonne volonté, après l’arrivée au pouvoir du parti de la justice de Demirel, une nouvelle vague de répression contre les journalistes a commencé. Mon épouse Inci Tugsavul et moi, en tant que rédacteurs de la revue de gauche Ant, étions parmi les principales cibles de cette répression.

Les commandants en chef de l’Armée turque, à la suite de leur coup d’état du 12 mars 1971 ont systématisé la chasse à l’homme, notamment envers les journalistes et intellectuels de gauche et nous avons du quitter notre pays pour contribuer à la campagne en Europe contre la junte militaire.

A ce propos, je dois dire quelques mots sur le destin tragique du journaliste Abdi Ipekçi avec qui j’ai collaboré au niveau journalistique et syndical.

Comme plusieurs intellectuels démocrates, il a été assassiné en 1979 par un loup gris, militant d’extrême-droite, dont vous connaissez sans doute le nom en raison de sa tentative d’attentat contre le Pape Jean-Paul II en Italie deux ans plus tard.

Ce festival constitue également une commémoration du journaliste italien Giancarlo Siani, assassiné par la Camorra en 1985.

L’assassinat des journalistes est une des pratiques répressives en Turquie contre les médias. Depuis le début du 20e siècle, une centaine de journalistes ont été assassinés. Un grand nombre de journalistes arméniens et kurdes ont été victimes de ce crime. L’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink il y a neuf ans en est un exemple récent.

Le coup d’état le plus sanglant de l’Armée était sans aucun doute celui du 12 septembre 1980.

Il a complété la militarisation en imposant au pays une constitution raciste et despotique après une répression encore plus sauvage.

•    Plus de 650.000 personnes arrêtées.
•    Des dizaines de milliers de personnes torturées et victimes de mauvais traitements.
•    517 personnes condamnées à la peine capitale. 50 personnes exécutées.
•    14.000 personnes déchues de leur citoyenneté.

La constitution de 1982 nie les droits fondamentaux des peuples kurde, arménien, assyrien, yézidi et grec de Turquie. Les articles 3, 42 et 66 prônent la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques. L'article 4 déclare que l'article 3 ne pourra jamais être modifié et que même sa modification ne pourra jamais être proposée.

Il s’agissait bien entendu d’une dictature militaire faisant souvent référence aux principes kémalistes ou ataturkistes…

Quant au pouvoir actuel du parti islamiste, AKP, qui dirige la Turquie depuis 14 ans, qu’a-t-il changé?

Il est vrai que l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et sa bande islamiste en 2002 a été bien applaudie par le monde occidental, les Etats-Unis en tête, dans l’espoir de voir dans ce pays un allié représentant l’Islam modéré…

Lors qu’ils étaient à l’opposition dans le cadre du parti du bien-être de Necmettin Erbakan, ils n’ont raté aucune occasion de qualifier l’Union européenne comme la cinquième colonne du sionisme et du christianisme…

Toutefois, dès qu’ils arrivent au pouvoir, afin d’avoir le soutien des Etats-Unis et des pays européens contre la menace de l’Armée, Tayyip Erdogan et Abdullah Gül ont changé de discours et se sont déclarés les amis les plus fidèles de l’Union européenne.

C’est la raison pour laquelle les pays européens, sans avoir vu les preuves concrètes de la démocratisation et du respect des conventions des droits de l’Homme, ont embrassé Tayyip Erdogan et sa bande comme garants musulmans modérés contre la monté du radicalisme islamique et ont ouvert les négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Or, pendant leur pouvoir durant 14 ans, ils n’ont pas éradiqué les vestiges du régime fasciste du 12 septembre 1980 et n’ont pas adopté de nouvelle constitution démocratique conforme aux conventions internationales des droits de l'Homme et des peuples.

Au contraire, Erdogan a utilisé tous les moyens pour établir un système présidentiel avec les pouvoirs étendus.

Après la chute des votes de son parti aux élections du juin 2015, il a enterré le processus de paix avec le mouvement national kurde et déclenché une période de violence afin de récupérer les votes islamistes et nationalistes avec les slogans “un seul drapeau, une seule nation, une seule patrie et un seul état!”.

Ayant regagné la majorité absolue aux élection de novembre 2015, il a déclaré une guerre totale à tous ses opposants quelle que soit leur ligne politique. D’un côte principalement les Kurdes et les gens de gauche, d’un autre côté les militants ou sympathisants du mouvement islamiste rival de l’imam Fethullah Gülen.

Comme l’incendie de Reichstag en Allemagne hitlérienne de 1933,  la tentative douteuse du coup d’état du 15 juillet cette année-ci lui a donné l’occasion de porter le coup de grâce à tous ses opposants avec les arrestations, les purges dans l’armée, la police, la justice et dans tous les services publics.

Après la proclamation de l’état d’urgence dans tout le pays, le parlement a été pratiquement suspendu et Erdogan dirige le pays avec les décrets ayant force de loi.

La destruction des villes kurdes et l’assassinat de leurs habitants sans distinctions hommes, femmes ou enfants, sont devenus exercices quotidiens des forces de sécurité.

Les maires élus par la population kurde sont éloignés de leurs postes et la gestion des municipalités est confiée aux serviteurs du parti d’Erdogan.

Des milliers de juges et procureurs ont été écartés et la justice est devenue le mécanisme répressif de l’injustice.

Malgré son abolition il y a une vingtaine d’années, Erdogan parle souvent de rétablissement de la peine capitale.

Les médias qui ont déjà subi depuis des années une épuration par la saisie des propriétés ou le licenciement forcé des journalistes indésirables sont devenus maintenant les propagandistes inconditionnels de la dictature de Recep Tayyip Erdogan.

L’arrestation des journalistes, artistes ou universitaires atteint des dimensions alarmantes.

Il y a deux semaines, une délégation internationale d’organisations de la société civile était à Istanbul pour manifester sa solidarité avec les écrivains, journalistes et médias de Turquie.

Composée des représentants du PEN, de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et de Reporters sans frontières, la délégation lance un cri d’alarme:

“Les voix dissidentes ont longtemps été étouffées en Turquie; cependant, l’état d’urgence instauré après le coup d’Etat du 15 juillet est maintenant utilisé pour légitimer une répression sans précédent contre les médias indépendants et d’opposition. Selon les décrets d’état d’urgence, tout individu peut être placé en garde à vue jusqu’à 30 jours sans mise en examen. Cette mesure est détournée pour incarcérer arbitrairement des journalistes.

“A l’heure où la mission quittait la Turquie, 114 journalistes étaient en détention. Ces personnes sont détenues pendant plusieurs jours, sans inculpation, souvent sans accès à leur avocat ou à leur famille. Plusieurs rapports inquiétants font état de conditions de détention déplorables: tabassages, surpeuplement et accès refusé aux médicaments de base.

“Alors qu’une poignée de médias indépendants continuent de publier, l’état d’urgence a installé un climat d’autocensure généralisée, privant la population d’un débat libre et diversifié au moment où elle en a le plus besoin.”

J’ajoute que ce qui est le plus inquiétant pour le moment, avec ses pratiques répressives aggravantes, c’est que Recep Tayyip Erdogan est en train de transformer la république laïque de Turquie en un état islamique basé sur la synthèse turco-islamique, inspirée de la Charia.

Malgré tout cela, probablement en raison de la position géopolitique et stratégique de la Turquie, ce régime peut toujours faire partie du Conseil de l’Europe et maintenir les négociations avec l’Union européenne pour son adhésion.

Je crois qu’il est temps pour les démocraties occidentales de réagir avec plus de détermination contre cette nouvelle dictature islamo-fasciste au sein de l’espace européen.


RSF urges Turkey to rescind draconian state of emergency decrees

Two months after responding to a coup attempt by declaring a state of emergency, the Turkish government continues to target journalists, pluralism and freedom of information. RSF is today publishing a report that details the many abuses and urges the government to return to democratic principles.

Released on the day that Turkey completes its first two months under the state of emergency, the report analyses the frontal assault on media independence launched by President Recep Tayyip Erdoğan’s government.

Declared on 20 July, the state of emergency allows the authorities to bypass the judicial system, although it is less independent than ever, and to curtail defence rights. Many journalists have been arrested and charged on spurious grounds and without evidence of their involvement in the coup attempt.

Those who are arrested can be held in police custody for up to 30 days and can be denied access to a lawyer during the first five days.

Taking advantage of the state of emergency, the government has also ordered the permanent closure of more than 100 media outlets, including newspapers, radio stations and TV channels, drastically curtailing pluralism, which had already been under attack.

The state of emergency has also enabled the authorities to impose arbitrary administrative sanctions (withdrawal of passports and press cards) with the aim of discrediting hundreds of journalists and preventing them from working freely.

“Instead of following the example set by the Turkish people, who resisted the putschists on 15 July and defended democracy, the Erdogan government has pursued an ever-broader offensive against freedom of information in Turkey,” said Johann Bihr, the head of RSF’s Eastern Europe and Central Asia desk.

“The government is using the state of emergency to jail journalists and close media outlets that supposedly supported its former Gülen movement allies, thereby flouting the most fundamental freedom of expression and opinion. But the state of emergency is also being used to attack all opposition media outlets.”

Proclaimed five days after the 15 July abortive coup d’état, the three-month state of emergency allows the authorities to govern by decree. They are going after anyone suspected of “links” with the Gülen movement, which was immediately declared to have been behind the would-be coup.

Hundreds of journalists – not only those working for pro-Gülen media but also for other media outlets critical of the government – have been arrested, questioned, charged or dismissed.

This report was written by RSF Turkey representative Erol Önderoğlu, who was jailed for ten days in June for taking part, like many other leading Turkish media figures, in a campaign of solidarity with Özgür Gündem, a newspaper that defends Kurdish rights. It was summarily closed on 16 August under the state of emergency.

Turkey is ranked 151st out of 180 countries in RSF’s 2016 World Press Freedom Index. (
(RSF, September 20, 2016)

Eren Keskin, Reyhan Çapan Tried for Özgür Gündem’s March 10 Issue

Former Editor-in-Chief Eren Keskin and former Managing Editor Reyhan Çapan of the shut-down Özgür Gündem daily newspaper have appeared before a judge for the daily’s March 10 issue.

Testifying over charges of “Promoting crime and criminals” and “[illegal] organization propaganda”, Keskin said “I believe that freedom of thought and expression is limitless unless it threatens other people. This newspaper is under crackdown because of freedom of expression. Today is the anniversary of the death of Musa Anter, the oldest writer of this newspaper. His killer still couldn’t be found.

“I don’t accept the charges. These are the reports that are published everywhere. We don’t know anything since all of the daily’s documents were seized”.

The hearing has been adjourned to December 29.

Keskin and Çapan have been each sentenced to 3 years and 9 months in prison on the charge of “terror organization propaganda”.

A large number of investigations launched into Keskin and Eren are ongoing.
(BIA, September 20, 2016)

Turkish Cinema Icon Tarık Akan Dies

The death of Tarık Akan, the virtuoso actor of Turkish cinema, was announced on Friday by the Nazım Hikmet Culture and Art Foundation.

In a statement, the foundation said:

“Our dear friend Tarık Akan, The unforgettable actor, writer of ‘Mother, There are Lice on My Head’ (Anne Kafamda Bit Var), militant advocate of peace, democracy and freedom for his country and his people, tireless fighter for ‘Days of Bread, Flowers and Freedom’, who showed the world the beauties of being an artist, went to great lengths to secure a bright future for his country, and was a dear friend of Nazım Hikmet and active member of the Nazım Hikmet Foundation from its foundation to today, died on the morning of Friday 16 September 2016. May he rest in peace.”

Tarık Akan had been receiving various treatments.

He was 66 years old.

Who was Tarık Akan?

Tarık Akan was born in Istanbul as Tahsin Tarık Üregül on 13 December 1949. Because his father was a military officer, he went to primary school in more than one province. He completed middle school and high school in Bakırköy.

He studied machine engineering at Yıldız Teknik University, after which he went to journalism academy.

Before he began acting in films, he worked as a lifeguard and a street trader.

In 1970 he won the Cinema Artist Competition launched by Ses Magazine, and the following year took the name Tarık Akan when he appeared in the film “Like a Wilting Leaf” (Solan Bir Yaprak Gibi).

37 films in 5 years

Know as the ‘pretty boy of Yeşilçam’ (the zenith of Turkish cinema from the 1950s to late 70s), Akan appeared in 37 films from 1971-75.

It was during these years that ‘The Blue Bead’ (Mavi Boncuk) with Emel Sayın, ‘My Dear Brother’ (Sev Kardeşim) with Hülya Koçyiğit, ‘Zehra the Night Owl’ (Gece Kuşu Zehra) with Hale Soygazi and ‘The Dunce Class’ (Hababam Sınıfı) were made.

Later he continued his career with social films, such as “River” (Nehir), “The Mine” (Maden), “The Flock” (Sürü), “The Road” (Yol) and “The Canal” (Kanal).

On 12 September Akan stood trial for a 12-year sentence, and was eventually sentenced to 2.5 months in prison. It was in this period of his life, in 2002, that he wrote the book “Mother there are Lice on My Head” “Anne Kafamda Bit Var”.

Known as an opponent of the government, Akan supported the Gezi Park resistance, and had a case opened against him because he was one of the artists who made the “Stop Life” call for Berkin Elvan. He was also among the artists who called on the state and the PKK to stop the clashes.

After 1980 he worked for a while renting out taxis.

In 1991, he founded the private Taş College, adopting the build-operate-transfer system of the private Taş Primary School where he himself had earlier studied.

He worked as deputy chairman of the Nazım Hikmet Foundation, and made five documentaries for the foundation. Work on a sixth documentary is continuing. After the death of Aziz Nesin, Akan took over the chairmanship of the foundation from Nesin’s son, Ali.

Prizes

Tarık Akan fit over 100 films into his career. At the Golden Orange Film Festival he won best male actor in 1973 for “Guilty” (Suçlu), in 1978 for “The Mine” (Maden), in 1980 for “The Vow” (Adak) and “The Flock” (Sürü), in 1984 for “The Wrestler” (Pehlivan), in 1989 for “The Third Eye” (Üçüncü Göz), in 1990 for “Blackout Nights”, in 2003 for “My Rose” (Gülüm), and a lifetime achievement award in 1996. At the Adana Golden Cocoon Film Festival he won the prize for best male actor in 1992 for “Blackout Nights”. In 2006 he won the Award of Honor at the Film Writers’ Association Awards, in 2009 he won the Services to Cinema award at the Contemporary Cinema Actors’ Association Awards, and in 1985 he won the Honorable Mention at the Berlin International Film Festival for “Pehlivan” (The Wrestler). He was nominated for best actor in “The Way” (Yol) at the 1982 Cannes Film Festival. (BIA, Sept 16, 2016)

CPJ testifies on Turkey's press freedom record after failed coup attempt

CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova today testified before the Europe, Eurasia, and Emerging Threats Subcommittee of the U.S. House Foreign Affairs Committee, at the hearing, "Turkey after the July Coup Attempt."

Ognianova focused on how Turkey's crackdown on critical and independent media in Turkey has accelerated in the aftermath of a failed attempted coup on July 15, when rogue military officers tried to topple the government of the ruling Justice and Development Party (AKP).

In less than two months, authorities have detained more than 100 journalists, shut down more than 100 media outlets, censored at least 30 news websites, and stripped more than 600 members of the press of their credentials, Ognianova told the subcommittee. The scope of the purge has spread beyond the requirements of the safety and security of the Turkish state. Multiple journalists have had passports cancelled, others have been forced into exile to avoid politically motivated prosecution and imprisonment, and there have been reports of journalists being mistreated in custody. The punitive actions have been extended to journalists' family members, including Dilek Dündar, the wife of prominent journalist and International Press Freedom Awardee Can Dündar. Authorities confiscated her passport without explanation earlier this month.

In addition to highlighting Turkey's key methods of censorship, Ognianova made recommendations to U.S. government leaders on how to affect positive change. "While it is important to condemn the coup attempt of July 15, we strongly urge Turkey's international partners, specifically the United States, to condemn the continuing purge of opposition and independent media that has followed the attempted coup," she said.

Ognianova urged the U.S. not to honor Turkish arrest warrants issued for journalists in the post-coup purge, and to encourage other countries to also not honor the warrants.

Necmiye Alpay Awarded by Swiss German PEN

The Swiss German Pen Center (DSZP) has awarded honorary membership to linguist, writer and translator Necmiye Alpay, who has been arrested as of August 31 on charge of "being a member of an [illegal] organization".

The DSZP underlining the harsh conditions that writers and journalists have been enduring in Turkey, used the following words on its statement:

"Defenders of right to expression are in prison"

"The DSZP has been regularly inviting readers to debates and readings. The Center has acted in concert with the Pen International, which saw the condition of writers on site in 2013 and has protested anti-terror law.

"Turkish government has carried out mass arrests and discharged a great number of people with the purpose of suppressing the recent [July 15] coup attempt.

"A large number of writers and journalists, who have nothing to do with the coup attempt, are now in prison waiting for the legal process to begin. The only reason for them to be in prison is that they defend their right to expression".

The statement concluded that the Center awarded Necmiye Alpay honorary membership to act in solidarity with her.

About Necmiye Alpay

Necmiye Alpay is a linguist and writer, born in 1946. She graduated from Ankara University Faculty for Political Science in 1969. She did her doctorate in economics at Paris-Nanterre University.

While she was a lecturer at Ankara University Faculty for Political Science, she was arrested by the September 12 Military Junta and stayed in Mamak Prison for three years.

After getting out of prison, she started working as a translator.

She has has written columns and articles in many newspapers and journals such as Radikal daily, translated certain works into Turkish and also published her own books.
(BIA, September 14, 2016)

Sanar Yurdatapan: “Civil society can help oppressed journalists”

The European and International Federations of Journalists (EFJ/IFJ) organised a press conference on 12 September on the theme: Turkey’s failed coup: implications for journalists, unionists and human rights activists at the Press Club in Brussels.

Sanar Yurdatapan, a Turkish composer, human rights activist and initiator of Freedom of Expression Initiative-Turkey, was invited to speak about the prior and post-coup situation for freedom fighters. After showing a video footage showing the escalation of hate speech at the highest level in the country, he gave a brief picture of today’s Turkey where oppression, insults and threats towards media, activists and opposition parties have become a common place. The speaker was also challenged by the moderator to give concrete solutions and share the expectations of the civil society :

“Independent media in Turkey can be counted on the fingers of one hand. That is why we need to raise awareness among the civil society. It can help us. Trying to influence heads of state via citizens actions for example could be a first step in the right direction”, he said.

He also presented the Freedom of Expression network of Turkey, a structure opened to contributions from individuals who want to act together. It encompasses civil disobedience, case court observation, seminars or filling judicial request to record the actions in state archives.

Oliver Money-Kyrle, IFJ assistant general secretary, recalled the need to monitor violations and to show international solidarity. “Ironically, Erdogan has been a great uniter for desperate journalists in Turkey as many different groups have been suffering under his rule. Despite all, the IFJ-EFJ has been able to support different segments of the journalist community and managed to achieve visible success”.

Mehmet Koksal, EFJ project officer, added that requests for support from journalists in Turkey has at least more than doubled since the coup attempt. The European Federation of Journalists (EFJ) counts 96 journalists in jail in Turkey at the moment, excluding those in detention.

Ankara dénonce une édition de Der Spiegel consacrée à la Turquie

La Turquie a vivement critiqué mercredi la magazine allemand Der Spiegel pour avoir présenté le président Recep Tayyip Erdogan comme un dictateur dans une édition spéciale consacrée au pays sous sa présidence.

L'édition de Der Spiegel consacrée à la Turquie est parue mardi avec comme titre en couverture "un pays perd sa liberté" et décrit M. Erdogan comme un dictateur.

Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a affirmé que cette publication traduisait "un état d'esprit tordu et biaisé" dans le traitement de la Turquie.

La couverture montre une photo de M. Erdogan, visage impassible et lunettes de soleil, avec en arrière-plan un photomontage de deux minarets d'une célèbre mosquée d'Istanbul transformés en missiles au moment de leur lancement

Le ministère turc, par la voix de son porte-parole Tanju Bilgic, a jugé cette couverture
"particulièrement provocante" d'autant qu'elle a été publiée au moment où la Turquie célèbre la fête musulmane d'Al-Adha.

Pour M. Bilgic, Der Spiegel a cherché à véhiculer "une image négative, non seulement de la Turquie, mais de l'islam aussi".

La couverture de la Turquie par Der Spiegel a déjà donné lieu à plusieurs passes d'armes avec les autorités turques et en mars dernier le correspondant du magazine à Istanbul avait dû quitter le pays, son accréditation n'ayant pas été renouvelée.

Les relations germano-turques sont tendues depuis des semaines en raison de l'adoption par le Parlement allemand d'une résolution reconnaissant le génocide arménien et de menaces turques de suspendre un accord crucial limitant l'afflux de migrants en Europe.

Début août, la Turquie a convoqué le chargé d'affaires allemand au lendemain d'une manifestation de Turcs à Cologne pour laquelle le président Erdogan s'était vu interdire de s'exprimer par vidéo.
(AFP, 14 Septembre 2016)

Özgüden to International Festival of Civil Journalism in Napoli


PAN Museum in Napoli, 18-24 SEPTEMBER 2016

Realized in cooperation with
Comune di Napoli Tourism and Culture Division
Under the High Patronage of UNICEF,
Amnesty International, Campania Order of Journalists

18th of September
Preview of the photographic exhibition “Letizia Battaglia for Imbavagliati”, made exclusively for “Imbavagliati” 2016 edition. After, the presentation of the “Imbavagliati” Festival detailed program. All the journalists/witnesses guests will be hosted.
Other speeches: the Comune di Napoli Tourism and Culture Division’s Assessor, Nino Daniele, the President of Polis Campania Region Foundation Paolo Siani, the President of the Scientific Committee of Polis Foundation Geppino Fiorenza, the President of the Campania Regional Committee for Unicef Onlus Margherita Dini Ciacci.
 
19th of September

4pm – “The Turkey issue after the coup”. The discussion will be attended by the journalists/witnesses Kadri Gürsel and Doğan Özgüden from Turkey, with the Italian reporter Marco Cesario.
Other speeches: Ottavio Lucarelli, President of the Campania Order of Journalists and Ottavio Ragone, Director of the Neapolitan newspaper “La Repubblica”.
This initiative is validate as review course of the Campania Order of Journalists.

7-Day Full programme: http://linteressante.it/2016/09/10/imbavagliati/
 

Elton John criticized musicians cancelling their shows in Turkey

British showman Sir Elton John
criticize those who canceled their shows in Turkey during a performance in the Mediterranean resort province of Antalya.

“I would like to dedicate this to you all and Turkey. And to say people who cancel their shows here and didn’t come: You don’t know what you are missing,” he said during his Sept. 9 concert held on the sidelines of Antalya Expo 2016, one of the world’s largest horticultural shows.

“I am so glad I am here,” he added. “We have had the best time, we cannot thank you enough. God bless Turkey.”

Various shows have been canceled across Turkey this year due to attacks by the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) and the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), as well as the July 15 failed coup attempt.    

Pianist, singer-songwriter Elton John, 69, performed for fans for about an hour-and-a-half and received a storm of applause at the end of his performance. 
(hurriyetdailynews.com, Sept 11, 2016)

Conference by Sanar Yurdatapan in Brussels on Septembre 12

12 september, 10:00-12:00, at the Press Club Brussels
95, Rue Froissart – 1040 Brussels
Turkey's failed coup: implications for journalists, unionists and human rights activists
with Sanar Yurdatapan, Initiative for Freedom of Expression Turkey,
moderated by Mehmet Koksal, EFJ-IFJ

The European and International Federations of Journalists (EFJ-IFJ) invite you for a press briefing on Turkey's failed coup: implications for journalists, unionists and human rights activists, with Sanar Yurdatapan, Initiative for Freedom of Expression-Turkey.

Şanar Yurdatapan is a composer and human rights activist. Born in Susurluk (Turkey) in 1941, he became well-known as a composer and song-writer during the 1970s.  In 1979, he established DEMAR (Democratic Artists Community).  Following the military coup of 1980, he left Turkey with his (ex-) wife Melike Demirag – a singer and film actress – and went to Germany where they were obliged to live in exile for over 11 years. The Turkish military regime stripped them of their citizenship in 1983. They were able to return to Turkey in December 1991.

Şanar is the initiator of Freedom of Expression Initiative -1995-, committing civil disobedience actions by republishing banned articles. He received the  « Global Human Rights Defender Award » by Human Rights Watch in 2002. He is regularly attending press trials and initiating civil disobedience actions to defend journalists and human rights activists.

CONTACT
Mehmet Koksal
Email.: mehmet@europeanjournalists.org
Website:www.europeanjournalists.org

Journalists’ Organizations Protest ‘Seizure’ of DW Interview

International journalist organizations have submitted a complaint about the Ministry of Youth and Sports confiscating footage of a Deutsche Welle interview with Minister Kılıç.

The European Federation of Journalists (EFJ), International Federation of Journalists (IFJ) and the NGO Index filed a complaint with the Council of Europe (CoE) over the seizure of records of Deutsche Welle’s (DW) interview with Minister of Youth and Sports Akif Çağatay Kılıç.

According to a report by Deutsche Welle, Minister Kılıç was invited to DW’s programme “Conflict Zone,” hosted by Michael Friedman, and was asked about the July 15 coup attempt, the subsequent detentions, and mass redundancies, as well as the status of press freedom and women in Turkey.

Following the interview, DW was reportedly instructed not to air the interview, and when Friedman objected, the footage was confiscated by the Ministry. DW Director General Peter Limbourg described the incident as a "blatant violation of press freedom”.

Ministry denies claims

The Ministry of Youth and Sports had stated that the claims of confiscation were not accurate and argued that Friedman had gone beyond the original aim of the interview and made accusations. Kılıç had therefore exercised his right to prohibit the broadcast, stated the Ministry, deniying the accusation that it confiscated the material.

Criticisms

The German Government has also criticized the Ministry for having confiscated the footage. Government Spokesperson Steffen Seiber had said: “If the video has been forcibly taken, then it does not correspond to our idea of press freedom”.

The incident also sparked criticisms in the German media. The Berliner Zeitung said freedom of the press was “dead” in Turkey, and commented: “If giving a wrong answer means being in danger in a country, then freedom expression is totally out of question”.
(BIA, September 9, 2016)

Une journaliste flamande menacée par la Turquie

Une journaliste flamande, Anne Van Roste, n’en revient toujours pas. Elle a révélé au journal "De Morgen" et sur les ondes de la VRT avoir été approchée il y a quelques mois par un "conseiller d’Etat turc" alors qu’elle faisait un stage au sein de la branche belge du quotidien "Zaman".

L’homme lui aurait demandé de lui livrer la liste des abonnés belges du journal. Il faut savoir que le quotidien est réputé pour être dans la mouvance de l’imam Fethullah Gülen, grand opposant du président turc Recep Tayyip Erdogan. "Je pensais être tombée dans un film de mafia", raconte la jeune femme qui fait son mémoire sur l’AKP en Belgique, le parti du président turc. "Il ne m’a jamais dit pourquoi il voulait cette liste. Il désirait toutefois que je me rende avec le document à Ankara, le 16 juillet. Les billets avaient déjà été réservés. J’ai vu une photo avec des tickets d’avion à mon nom. Si je le désirais, je pouvais aussi aller étudier ou travailler en Turquie."

Précision : au moment de la requête du conseiller, la tentative de putsch du 15 juillet n’avait pas encore eu lieu. La branche belge de "Zaman" a depuis été supprimée "pour des raisons de sécurité". (LLB, 9 sept 2016)

Int’l press organizations call on Turkish authorities on Mrs Dundar

Int’l press organizations call on Turkish authorities to allow former Cumhuriyet editor’s wife to travel freely
Two international press organizations have called on Turkish authorities to return the passport of Dilek Dündar, the wife of former daily Cumhuriyet editor-in-chief Can Dündar, after she was banned from traveling abroad on Sept. 3.

London-based PEN International said in a statement that the latest amendment to a decree law under the state of emergency in Turkey to confiscate passports “unnecessarily targeted the partners and spouses” of those who were under investigation.

“This amendment extends the already draconian measures passed in the name of Turkey’s state of emergency and unnecessarily targets partners and spouses of anyone under investigation. This gives unfettered powers to restrain the free movement not only of anyone the Turkish state chooses to consider under investigation, but also their families,” PEN International Executive Director Carles Torner said in a statement.

“It is truly a dark day for Turkey when committing a crime is no longer a prerequisite to being treated as a criminal. We call on the Turkish authorities to re-instate Dilek Dündar’s travel documents and allow her to travel freely,” Torner added.

Meanwhile, the New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ) also urged Turkey to allow Dündar’s free travel and return her passport.

“We call on Turkey to return Dilek Dündar’s passport and to allow her to travel freely,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said in a statement.

“Today’s actions against Dilek Dündar are clear retaliation for her husband’s journalistic work. Collectively punishing the Dündar family makes Turkish authorities appear petty, vindictive and lawless,” Ognianova added.

Police confiscated Dündar’s passport at Istanbul Atatürk Airport on Sept. 3 saying she could not fly to Germany on grounds that her passport was cancelled last month.

Can Dündar was sentenced by the court in May to five years and 10 months in prison for allegedly revealing state secrets in a story on Turkey’s intelligence agency. He was freed earlier this year pending an appeal following his trial.

He later stepped down from his post on Aug. 15 after taking a prolonged leave of absence.

Dündar was also honored with CPJ’s 2016 International Press Freedom Award.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2016)

Final Farewell to Writer Vedat Türkali

The funeral procession from Teşvikiye Mosque to Zincirlikuyu Cemetery was accompanied by slogans of “Friendship among peoples” and “Peace right now”.

A discussion took place between the attendees and police in front of Cevahir shopping mall. Police tried to not let some attendees pass and used tear gas on them but the marching continued after a short while.

There are people carrying Türkali's poets in their hands.

At the end of the ceremony Türkali’s body will be buried in Zincirlikuyu Cemetery beside his wife and friend of 72 years, Merih Pirhasan, who died in 2013.

Türkali died on 29 Ağustos in Yalova State Hospital, where he had been receiving treatment. The writer’s funeral began with a ceremony organized in Yalova before moving to Istanbul. At the ceremony, Cemal Turan made a speech on behalf of his friends and loved-ones. CHP Member of Parliament for Yalova Muharrem İnce and the writer Hasan Kıyafet also gave speeches.

The Teşvikiye ceremony was attended by his family and fans, as well as HDP Co-Leaders Figen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş, HDP deputies Ertuğrul Kürkçü, Pervin Buldan, Garo Paylan and Sırrı Süreyya Önder; CHP deputies Gürsel Tekin, Süleyman Çelebi and Sezgin Tanrıkulu; Mihri Belli, the lawyer Eşber Yağmurdereli, businessperson Osman Kavala, artists Hülya Koçyiğit, Ferhat Tunç, Aytaç Arman, Necmettin Çobanoğlu, and Şerif Gören, DİSK General Secretary Arzu Çerkezoğlu, poets Suna Aras, and Hakkı Zariç, and TYS Leader Mustafa Köz.

About Vedat Türkali

Vedat Türkali -- real name Abdülkadir (Demirkan) Pirhasan – was born in Samsun on 13 May 1919.

He completed his high-school education in Samsun, and graduated from the Turkish Language and Literature Department of Istanbul University’s Literature Faculty in 1942.

In the same year he married Merih Pirhasan.

Türkali, who worked as a literature teacher in Maltepe and Kuleli Military High School, was sentenced in 1951 to nine years in prison for “political actions”, but was released on probation at the end of his seventh year. He was a member of the Turkey Communist Party (TKP).

In 1960 he founded Gar Publications with Rıfat Ilgaz.

In 1960 he began working as a screenwriter with the Dolandırıcılar Şahı company. His fim, Those Who Wake in the Darkness won the prize for Best Script at the 1965 Antalya Golden Orange Film Festival.

In the 2002 election he ran as a candidate with the Democratic People’s Party and became actively involved in politics.

His major Works include: One Day All Alone (novel, 1974), Old Poems, New Songs (poems, 1979), One of Three Films (screenplays, 1979), Blue Darkness (novel, 1983), Old Films (screenplays, 1984), Where is this Boat Going (writings and memoirs, 1985), The Branches Must be Green (play, 1985), Individual Death (novel, 1989), Kurdish Writings for Freedom (writings, 1996), Trust (novel, 1999), Communist (memoirs, 2001), This Corpse Will Rise (play, 2002), Lost Novels (novel, 2004), The Coffee of Lying Witnesses (novel, 2009), It’s finished, it isn’t Finished (novel, 2014).

He won first place in the Milliyet Milliyet Publications Novel Competition in 1974, the Orhan Kemal Novel Prize in 1976, and the White Seagull Literary Prize of Honor in 2016.

The actor Deniz Türkali and director Barış Pirhasan are his sons.
(BIA, September 2, 2016)

12 Journalists and Writers in Detention Referred to Court

12 of the 35 journalists and columnists who had a detention warrant issued against them have been taken into custody and processed in the police station.

The police procedures of the 12 individuals of the 35 persons in detention some of whom are journalists, have been completed.

Nurullah Öztürk, Rasih Yılmaz, Murat Aksoy, Abdullah Alparslan Akkuş, Dinçer Gökçe, İskender Yunus Tiryaki, Levent Arap, Ömer Şahin, Ayhan Şimşek, Atilla Taş, Gökçe Fırat Çulhaoğlu and Mutlu Çölgeçen among the above mentioned 12 were referred to the court.

What happened?

A detention warrant was issued for the 35 journalists and academics in accordance with the recent evidence obtained in the investigation run by İsmail Uçar, İstanbul Vice Public Prosecutor, and Murat Çağlak, prosecutor in the Terror and Organized Crimes Bureau against the Fethullah Gülen Community upon the coup attempt in July 15. 

The group consists of writers and other staff from the Zaman, Millet, Meydan, and Bugün Yeni Hayat daily newspapers, as well as the Rotahaber and Samanyoluhaber websites. State-run Anadolu Agency reported the investigation under the headline “Investigation into FETÖ/PDY media network”.

12 people were taken into custody in operations in İstanbul, Ankara, and Kocaeli.

The names of of the suspects in the detention list, including the 23 who could not be found at home in police raids are as follows:

Ergun Babahan, Eyüp Can Sağlık, Mehmet Yavuz Baydar, Erhan Başyurt, Abdülkerim Balcı, Asım Yıldırım, Önder Deligöz, Ali Selçuk Gültaşlı, Şemseddin Efe, Turhan Bozkurt, Yonca Kaya Şahin, Ali Yurttagül, Ayşe Özkalay, Can Bahadır Yüce, Celil Sağır, Faruk Arslan, Hasan Cücük, İbrahim Öztürk, Kemal Gülen, Mahmut Akpınar, Osman Özsoy, İhsan Yılmaz and Savaş Genç.
(BIA, September 2, 2016)

Une journaliste américaine arrêtée en Turquie après avoir quitté la Syrie

Une journaliste américaine a été arrêtée début août en Turquie où elle est poursuivie pour "violation d'une zone militaire" après avoir fui la Syrie, selon des responsables américains mercredi.

Lindsey Snell a été arrêtée le 6 août et des diplomates américains ont pu lui rendre visite le 26 août, selon le porte-parole du département d'Etat, John Kirby. Selon sa biographie sur Twitter, la journaliste se présente comme étant basée à Istanbul et pigiste pour différents médias occidentaux, comme les chaînes américaines MSNBC et ABC, ou le site Vice News.

Sur Facebook, elle se dit également originaire de Daytona Beach, en Floride (sud-est), et diplômée de l'université de Floride en 2005. Elle est musulmane et porte un voile sur ses photos sur les réseaux sociaux. Dans ses dernières publications sur Twitter et Facebook, qui datent du 5 août, elle affirme avoir été emprisonnée durant 10 jours par des militants du Front Al-Nosra en Syrie avant de s'échapper avec l'aide d'un "homme courageux à moto".

lle précise sur Facebook avoir été en mesure de documenter sa captivité car ses gardiens lui avaient laissé son téléphone: "C'est une histoire incroyable", dit-elle. Elle ne fait alors pas référence à son retour en Turquie. "Elle a été arrêtée en Turquie", a dit mercredi John Kirby. "Selon ce que je comprends, elle est revenue en Turquie depuis la Syrie et elle est actuellement détenue dans une prison de la province de Hatay." "Elle est poursuivie pour violation d'une zone militaire, mais je ne peux pas dire pour quelles raisons elle s'est rendue en Syrie", a-t-il ajouté. Hatay est une province du sud de la Turquie. De l'autre côté de la frontière syrienne se trouve le gouvernorat d'Alep, théâtre d'une sanglante bataille entre les forces du gouvernement de Damas et différents groupes rebelles. Des soldats turcs sont déployés le long de la frontière pour tenter notamment de contrôler le flux de combattants et d'armes qui pénètrent dans cette zone de guerre. (Belga, 2 septembre 2016)

Reaction from Dismissed Academics

In the wake of the July 15 attempted coup, 2,346 people have been dismissed through statutory decree on the grounds that they had links to the Fethullah Gülen community.

President of the Association of Forensic Science Experts Prof. Dr. Ümit Biçer, who has been dismissed from Kocaeli University, said: “In Kocaeli University, 19 signatories of the signatures for peace campaign have been dismissed".

"The removal of those who demand peace and democracy and advocate for the labor force is particularly unacceptable The government must say something on this issue. These measures have nothing to do with the attempted coup.

"In relation to that we will continue our legal fight to the very end. This decision will undoubtedly be repealed because it is not consistent with legal norms. It is a decision that does not conform to the university’s values".

Badem: A verdict but no evidence

Associate Professor Dr. Candan Badem, a faculty member at the History Department of Tunceli University’s Literature Faculty, was also dismissed in the decree issued today.

Badem, who was previously dismissed amid attempts to implicate him in the Fethullah Gülen movement, had been taken into custody on August 3.

“I’m an Atheist and a Marxist. I’m curious as to how they will infer that I’m a supporter of Gülen,” Dr. Badem said, reacting to the operation. He was released by the court to which he had been referred for arrest.

Dr. Badem was relieved of his duties and banned from public service through the decree issued within the scope of the state of emergency.

On his Twitter account, Dr. Badem wrote: “Good morning. They have dismissed me with today’s statutory decree. There is a verdict, but no evidence whatsoever. Islamic Fascism.”
(BIA, September 2, 2016)

DİHA Reporter Selahattin Koyuncu Arrested

Dicle News Agency (DİHA) reporter Sebahattın Koyuncu, who was released in Silopi on August 26 and detained again upon prosecution’s objection has been arrested on the grounds of his reports and social media posts.

Koyuncu was detained in a house raid launched in Şırnak’s Silopi district on August 23. Koyuncu was relased by the Silopi Penal Judicatory by August 26.

Koyuncu being detained again upon Cizre Prosecution Office’s objection, has been brought to Cizre Criminal Judicatory of Peace.

Koyuncu, who was taken to Cizre Criminal Judicatory of Peace on September 1 was arrested on charges of “being member of [illegal] organization” and “[illegal] organization propaganda” for the interviews he made with the Peoples’ Democratic Party (HDP) MPs and social media posts.

Following the verdict, Koyuncu  has been taken to Şırnak Type T Closed Prison.
(BIA, September 2, 2016)


Turkey Crackdown Chronicle: Week of August 28

The Istanbul Chief Prosecutor's Office today ordered 35 journalists to be detained in scope of investigations into a July 15 failed military coup that left more than 200 people dead, according to news reports. The Turkish government accuses the Hizmet movement, or FETÖ, of being a terrorist organization with "a parallel state structure" that orchestrated the attempted coup.

At the time of publication, police had detained at least nine journalists from Istanbul, Ankara and Kocaeli, roughly 66 miles (107 kilometers) east of Istanbul. Press reports identified those nine as:
Dinçer Gökçe, the online editor of Hürriyet newspaper
Nurullah Öztürk, formerly with pro-government newspaper Yeni Şafak and the shuttered newspaper Zaman
Rasih Yılmaz, a columnist for the news website Samanyoluhaber
Murat Aksoy, a former columnist for the newspaper Yeni Şafak
Abdullah Alparslan Akkuş, a TV journalist formerly with the pro-government channel Atv, CNNTurk, NTV, and most recently the Ankara correspondent for the shuttered daily Bugün's video operation.
İskender Yunus Tiryaki, a former reporter for the shuttered daily newspaper Bugün
Levent Arap, a former reporter for Bugün
Ömer Şahin, former Ankara bureau chief for the dailies Radikal and Meydan
Ayhan Şimşek, a local journalist from Kocaeli
Hürriyet reported that at least three journalists on the full list -- Ergun Babahan, Osman Özsoy, and Şemsettin Efe -were abroad. The pro-government newspaper Sabah reported that at least 18 of the 35 journalists whose arrest prosecutors seek were not in Turkey, while police were searching for another eight journalists from the list.

Police in Istanbul searched the home of Yavuz Baydar -- a founding member of the Platform for Independent Journalism, or P24, and one of the eight journalists police are seeking in Turkey -- the news website T24 reported.

Court arraigns 13 staff of government broadcaster

Thirteen employees of the state media organ TRT and a teacher were arraigned on charges of involvement in helping the Hizmet movement -- or FETÖ, as the government calls it - steal the answers to a public-service entrance exam, the official Anatolia news agency reported.

The report did not name those arraigned or provide details about their specific jobs, and it was not immediately clear whether they were among the more than 40 TRT employees detained earlier this month in a purge of suspected Hizmet sympathizers - 24 of whom were later released.

Police detain editor, press freedom advocate

Police in the southeastern Turkish city of Diyarbakır today briefly detained Mehmet Ali Ertaş, an editor for the pro-Kurdish Dicle News Agency (DİHA) and a member of the pro-Kurdish Free Journalists Association (ÖGC), DİHA reported. Police bundled Ertaş into a police car after ÖGC members publically read a press statement protesting yesterday's police raid of the Diyarbakır head office of Turkey's daily Kurdish-language newspaper, Azadiya Welat. According to a later DİHA report, Police brought Ertaş to a police station and served him with papers regarding an unrelated matter, which the news agency did not specify, and released.

Satellite operator drops TV station

The government-controlled satellite operator Türksat stopped carrying the signal of pro-Kurdish broadcaster Özgür Gün TV at midnight last night, the station wrote on Twitter. The decision meant that viewers abroad and in most of Turkey could no longer watch the station's broadcasts. In its post to Twitter, Özgür Gün TV noted that its terrestrial regional broadcasts to the predominantly ethnic-Kurdish southeastern region of Turkey were not affected.

The station also tweeted a public statement which said that Türksat had not offered the channel an explanation for the move, but speculated that it might have followed pressure from the RTÜK, Turkey's broadcast regulator, which has targeted the station in recent months.

News agency reporter released on probation

A court last night ordered Engin Eren, Siirt province reporter for DİHA, released on probation after 17 days of detention on charges of "being a member of a [terrorist] organization" and "making propaganda for a [terrorist] organization]," his employer reported. Police detained Eren in the southeastern city of Siirt on August 13. (CPT, August 30, 2016)

Objection of Journalists to Arrest Rejected on Basis of ‘Lack of New Evidence’

Release demands of the journalists Şahin Alpay, Ali Bulaç, Lale Kemal [Lalezar Sarıibrahimoğlu Kemal] and Nuriye Akman, who were arrested as part of the investigation launched into the Fethullah Gülen community following the July 15 coup attempt.

İstanbul 5th Criminal Judicatory of Peace assessing the objection rejected it with the phrases “No new evidence could be found in the file that necessitates ending the arrest”.

Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative Erol Önderoğlu shared the verdict on his Twitter account.

Detention warrant was issued for 43 figures including Alpay, Bulaç and Kemal from the former Zaman staff on charge of “being member of the FETÖ/PDY terror organization” on July 31.

Mustafa Ünal and Ahmet Turan Alkan were arrested along with the four figures on July 31. (BIA, August 30, 2016)

Kurdish Question / Question kurde

Closing Statement of the 8th Congress of the PYD Europe Organisation

The PYD held its 8th Congress in Brussels (24-25 September 2016) under the slogan “From free Rojava towards a Democratic Syria” with the participation of 600 members and more than 150 guests from the 4 parts of Kurdistan and 13 different European countries, including representatives of political parties, MPs and academics from Europe, America and the Middle East.

The first day was allocated for guests to express their views and attitude towards the PYD and its democratic struggle in Rojava, Syria and Europe, and the struggle of the Kurds together with other components of Rojava. The guests expressed their strong solidarity with the PYD’s struggle against tyranny and terrorism and praised the victories and heroism of the People’s Protection Units (YPG), the Women’s Protection Units (YPJ) and the Syrian Democratic Forces (SDF). They also expressed their unequivocal support for the project of democratic federalism and promised to exert efforts to support the Rojava revolution.

During the second day, reports on PYD’s various activities that had taken place since the end of the 7th Congress on the political, organisational and diplomatic levels, were read to Party members. In addition, a political report by the PYD Co-Presidency was presented. The reports were carefully scrutinised, evaluated and discussed by the members, who saw a need for change to keep up with the recent developments in the region. The members suggested expanding the Party’s activities within the Kurdish youth and women movements to address their problems, especially after the arrival of many immigrants from Rojava and Syria to Europe as a result of the unjust policies, practiced by regional governments to change the demography in Kurdistan in accordance with their colonial goals.

Based on the above, the Congress made a number of important decisions that would shape the Party’s policy and its activities in Europe in the next period. These decisions can be summarised as follows:

1. At the organisational level, the Party decided to re-structure itself in Europe so that the Party’s management in Europe would consist of 25 members, representing all Party institutions in most European countries, including women and youth movements. The work of the PYD’s representatives should complement the work and activities of the Democratic Self-Administration offices wherever they might be.

2. At the political and diplomatic levels, members decided to work towards unifying the Kurds diplomatically and make efforts to hold a conference about federalism in northern Syria and the democratic solution project for Syria. The priority was given to strengthening relations between communities, i.e. building relations with social institutions as well as political parties and government institutions, respect the laws and regulations of European countries and protect the shared human and democratic values. In addition, a decision was made to co-operate with, and provide all the necessary support to all parties interested in combating jihadist terrorism, as it threatens humanity.

3. The participants decided to increase the Party’s cultural and artistic activities to play a role of a bridge between the Middle East and Europe, through organising cultural seminars.

4. At the media level, the participants decided to develop media-based institutions to expand the Party’s media activities by taking advantage of all the talents and capabilities available. The Party’s media activities should aim to build a society that is based on the principles of freedom, democracy, gender equality, pluralism and the fraternity of peoples.

Long live the fraternity of peoples and solidarity of the democratic forces.

Hand in hand to fight against dictatorship, tyranny and the enemies of humanity.

The European Management of the PYD
Brussels, 25/09/2016

Ouverture de la semaine culturelle du Kurdistan à Bruxelles

Plus d'une centaine de personnes ont participé, vendredi de 15h00 à 17h30, aux événements d'ouverture de la troisième édition de la semaine culturelle du Kurdistan à Bruxelles. Celle-ci se clôturera dimanche. Il n'y a pas eu d'incident.

Un cortège représentant un mariage traditionnel kurde est parti à 15h00 de la place de la Bourse. Les deux mariés, montés sur des chevaux, étaient entourés de 10 garçons et 10 filles habillés de costumes traditionnels kurdes. Des musiciens ont accompagné le cortège jusqu'à la place de l'Espagne. Ils ont été suivi par une centaine de personnes.

Des robes traditionnelles kurdes de différentes régions du Kurdistan ont été présentées à l'arrivée. Près de 80 personnes ont dansé selon le folklore local sur la place. En soirée, ont lieu le vernissage de l'exposition sur les femmes de la peintre Djamila Gassoian et de la photographe Aurore Belot au centre culturel Ten Noey et la diffusion du film Memories on stone de Shawkat Amin Korki au Cinéma Aventure. Ce dernier traite de l'opération Anfal ordonnée par le régime irakien en 1988 à l'encontre du peuple kurde.

Des concerts et des danses traditionnelles seront organisés les après-midis de samedi et dimanche place de l'Espagne. Des activités pour enfants sont également prévues.

Le Collège communal de la Ville de Bruxelles avait dans un premier temps refusé la tenue de la semaine culturelle du Kurdistan, indiquant que les policiers étaient déjà surchargés de travail. Il est revenu sur sa décision après un recours de l' "Institut kurde" devant le Conseil d'Etat et après s'être rendu compte que la demande d'autorisation avait été prise en compte tardivement à cause d'un "couac administratif". (Belga, 23 sept 2016)

Semaine culturelle du Kurdistan: un "couac" administratif?

Le collège des bourgmestre et échevins a décidé lundi d'autoriser l'organisation de la semaine culturelle du Kurdistan sur la place d'Espagne, a annoncé officiellement lundi soir le bourgmestre Yvan Mayeur (PS), durant la séance du conseil communal.

Selon le bourgmestre, les organisateurs avaient introduit une demande dans ce sens en juin dernier. Mais à la suite d'un "couac administratif", le collège n'en avait été saisi qu'il y a quelques jours."L'erreur a été commise chez nous, pas chez eux. Compte tenu de cela, j'ai redemandé l'avis de la police", a expliqué le bourgmestre, interrogé par Catherine Lemaître.

La troisième édition de la "Semaine Culturelle du Kurdistan", un événement qui doit se tenir du 22 au 25 septembre place d'Espagne à Bruxelles, avait été interdite mercredi dernier par le Collège communal de la Ville de Bruxelles.

L'"Institut Kurde" avait décidé vendredi d'introduire un recours au Conseil d'Etat contre cette décision. L'auditeur du Conseil d'Etat lui à donné raison, au cours de l'audience de lundi. L'arrêt est attendu mardi. L'événement devrait commencer un jour plus tard.

Lundi soir, M. Mayeur a expliqué que la décision initiale d'interdire cet événement avait été dictée par la surcharge d'événements à encadrer et à gérer dans le Pentagone (800 manifestations à caractère politique par an et 1.000 manifestations sociales et culturelles), le tout dans le contexte de la menace terroriste. "Mais il n'y avait pas d'autre raison que d'éviter une surcharge de travail aux forces de l'ordre.

Nous n'avons aucun problème avec les Kurdes et le Kurdistan", a-t-il ajouté, faisant par ailleurs une allusion voilée à son refus, il y a un an, d'autoriser un show à caractère électoral du président turc Recep Erdogan dans l'un des palais du Heysel. (Belga, 19 septembre 2016)

Scandaleux : La Bruxelles-Ville interdit la Semaine Culturelle du Kurdistan



RAPPEL: La même Ville de Bruxelles a autorisé en 2015 les rassemblements sauvages des partisans du despote islamiste Erdogan sur l'Avenue Louise même en arrêtant la circulation des trams et a arrêté le lendemain la circulation dans la même avenue pour permettre à la First Lady Emine Erdogan de faire des achats de luxe à son aise.
Voici la déclaration commune des organisations démocratiques issues des diasporas anatoliennes:

La culture est un droit fondamental !

Après l’interdiction non justifiée de quelques activités culturelles de la Semaine Culturelle du Kurdistan à Saint-Josse-ten-Noode, celles de la Place d'Espagne ont aussi été interdites. Le Collège du Bourgmestre et des Echevins de Bruxelles n'a donné aucune motivation pour cette décision. L’Institut Kurde n’accepte pas une telle décision injuste et tardive et a déposé une plainte auprès du Conseil d'Etat.

La troisième édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan devait commencer le 22 septembre 2016. Cette fête (inter)culturelle montre chaque année la diversité et la richesse culturelle d'une région méconnue. Pendant quatre jours, diverses activités culturelles ayant lieu dans plusieurs endroits de Bruxelles, offrent au public l’occasion de se familiariser avec les traditions et les minorités de la région du Kurdistan. Le principal point de rencontre se situe à la place d'Espagne, où différents évènements sont prévus : concerts, animations pour enfants, spectacles de danse et de théâtre et dégustation de mets typiques de la région.

Nous avions introduit auprès de l’administration communale une demande officielle le 13 juin 2016, pour pouvoir occuper la place d’Espagne. Malgré un accord de principe et des avis favorables de tous les départements concernés (y compris la police), nous avons reçu une déclaration le mercredi 14 septembre 2016, mentionnant que toutes nos activités à la Place d'Espagne sont désapprouvées.

Curieusement, aucune justification quand à cette désapprobation inattendue et tardive ne figure dans cette lettre officielle. D’autre part, une semaine avant cette décision, un employé de l'administration de la Ville nous a assuré que l'approbation officielle des échevins était une « formalité » et qu’elle nous serait certainement accordée. Les raisons de ces affirmations étaient les suivantes : depuis plusieurs mois, tous les services communaux en question avaient donné des avis favorables et leur accord. En outre, nous avions eu un accord de cette même administration communale pour la location d’équipements et de matériel logistique. Il est a noté qu’aucun incident n’a été déploré durant les éditions précédentes (2014, 2015). 

De plus, en concertation avec la police, nous avons pris cette année la décision de mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires, pour éviter d’éventuelles tensions.

De toute cette situation ressort une question : pourquoi le Collège de la Ville de Bruxelles a-t-il interdit nos activités ? Comment le bourgmestre, M. Yvan Mayeur, et ses échevins, peuvent-ils motiver une telle décision, vu qu’il n’y a manifestement aucune raison (non politique) d’interdire un évènement purement culturel ?

La troisième édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan commencera normalement dans une semaine. L’organisation d’un tel évènement demande un important investissement de temps et financier afin d’offrir un programme de qualité et varié. Vous trouverez le programme complet  ici.

Ne pouvant pas rester sans réaction face à une telle injustice, le jeudi 15 septembre 2016, nous avons déposé une plainte auprès du Conseil d'Etat contre cette décision incompréhensible et injustifiée.

Étant donné les événements dramatiques qui se déroulent dans les régions kurdes, un événement tel la Semaine Culturelle du Kurdistan est plus important que jamais. L’objectif étant de véhiculer un message de paix et de tolérance et de favoriser la cohésion entre citoyens. La Semaine Culturelle du Kurdistan donne une voix aux opprimés et met en lumière leur culture.

La culture est en effet un droit fondamental et tout gouvernement démocratique a le devoir de garantir ce droit. Pour cette raison nous protestons la décision du Collège de Bourgmestre et Echevins de la Ville de Bruxelles. Nous avons le droit d’exister et de célébrer notre culture !

Derwich M. Ferho
Président de l’Institut Kurde de Bruxelles


Pour plus d’information: koerdisch.instituut@skynet.be ou 02/230.34.02

Signé par:

•      Koerdisch Instituut vzw
•      Institut Kurde de Bruxelles asbl
•      Association des Arméniens Démocrates de Belgique
•      Association des étudiants de Kurdistan
•      Ateliers du Soleil asbl
•      Centre Culturel du peuple de Mésopotamie
•      FEK-BEL, Association des organisations kurdes en Belgique
•      GC Ten Noey
•      HDP Bruxelles
•      Info-Türk
•      Institut Assyrien de Belgique
•      Maison du Peuple asbl
•      Masereelfonds
•      Vrede vzw



Öcalan, "en bonne santé", se dit prêt à discuter avec Ankara

Le chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, incarcéré sur l'île-prison d'Imrali, est "en bonne santé" et se dit prêt à soumettre "des propositions" à Ankara pour que cessent les combats, selon des propos rapportés lundi par son frère.

"Nous avons des propositions. Si l'Etat turc est prêt à les entendre, nous pourrons mener à bien les discussions et les concrétiser en six mois" pour que le "sang cesse de couler", a fait valoir Abdullah Öcalan, selon des propos rapportés au cours d'une conférence de presse par son frère Mehmet, qui a pu lui rendre visite dimanche.

La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et l'exécutif turc, depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, ont fait des centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde.

"Si cet Etat turc avait été sincère, le problème aurait été résolu, et tant de gens ne seraient pas morts", a estimé celui que la rébellion kurde surnomme "Apo".

"Cette solution ne peut être unilatérale", a fait valoir Abdullah Öcalan, ajoutant que c'est "surtout à l'Etat que revient cette responsabilité". "Si l'Etat fait un pas, le problème sera résolu", a-t-il affirmé.

Les autorités turques ont autorisé Mehmet Öcalan à rendre visite à son frère dimanche, une décision motivée par la célébration lundi de la Fête du sacrifice (Aïd al-Adha). Celui a assuré qu'Abdullah Öcalan "est en bonne santé" alors que nombre des soutiens du leader de la guérilla kurde s'en inquiétaient depuis plusieurs semaines.

Après ces déclarations, une cinquantaine de militants de la cause kurde, dont des députés, ont mis fin à une grève de la faim entamée la semaine dernière à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester contre le manque d'informations concernant le leader kurde.

Ces déclarations surviennent quelques heures après l'explosion d'un véhicule piégé à Van (est de la Turquie), qui a fait plusieurs dizaines de blessés et dont la responsabilité a été imputée aux rebelles du PKK.

Détenu depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali au large d'Istanbul, Abdullah Öcalan n'a pas été autorisé à recevoir la visite de ses avocats depuis que le cessez-le-feu entre le PKK et les forces de sécurité turques a pris fin il y a un an. Sa famille, quant à elle, ne l'avait pas vu depuis le 6 octobre 2014, selon plusieurs médias turcs.

Le conflit entre rébellion kurde et forces armées turques a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 12 Septembre 2016)

A Press Conference About a Lawsuit against 33 Kurds

Date: 19th September
Place: in front of The Palace of Justice Brussels
Place Poelaert 1, 1000 Brussels
Time: 11.00

33 Kurdish activists are currently being prosecuted by Belgian courts. They are accused of participating in terrorist activities, but in reality all of them have been engaged in peaceful and democratic activities in Belgium, an EU member state.

The charges are almost entirely based on evidence produced by the Turkish state, which is also a civil party in the trial. At the same time, this state is waging a war against Kurdish people, committing crimes against humanity, and imposing a brutal repression against Turkish and non-Turkish human rights activists, journalists, lawyers, politicians and in fact anyone who criticizes the AKP government and its president.

Despite public outrage, this legal case is still going on and there will be a hearing on the 19th of September 2016.

If the public is aware that Erdogan is becoming more and more dictatorial towards the Kurds, why does the Belgian Federal Prosecution follow him in this matter?

We invite you to be present at a press conference that will be held during the hearing on 19 September. Some of the accused will be present, as well as prominent people who support them.

We consider this trial is an open and direct attack on our common civil and democratic rights, such as freedom of speech and the right of association. What is at stake in this trial goes far beyond the Kurdish community and the Kurdish question. A conviction of these Kurdish activists would be an abuse of the anti-terrorism law, and will lead to the diminishing of the fundamental rights of everyone living in Europe.

Hundreds of Kurds and Belgian democrats will attend the press conference.

Contact: stopcriminalisingkurds@rojavaproject.net or 02 230 34 02

Conférence internationale sur le droit de l'éducation dans la langue maternelle

Chère Madame
Cher Monsieur

Le vendredi 23 septembre nous organisons une conférence internationale au Parlement Flamand sur le droit de l'éducation dans la langue maternelle pour les Kurdes.

La conférence aura lieu de 9h à 12h, dans la salle ‘De Schelp’.

Cette conférence est la conclusion du projet d’Erasmus+ de ces deux dernières années ‘Ez mefe xwe dizanim! I Know my rights!’, que l'Institut Kurde a organisé avec trois partenaires internationaux : le Département d'Etudes Kurdes à l'Université Jagellonne de Cracovie, Kurdî Der (une organisation d’éducation en langue kurde à Amed/Diyarbakir) et Pro Humanitate (une organisation de défense des droits humains de Cologne).

Ce projet Erasmus + (financé par la Commission Européenne) vise le droit linguistique, droit fondamental des droits de l'homme, et l'importance de l'éducation de la langue maternelle comme un mécanisme pour l'émancipation des minorités opprimées. Le projet se concentre particulièrement sur les régions kurdes de Turquie, où le droit à l'éducation maternelle n’est toujours pas respecté aujourd’hui.

Le résultat final de ce projet est un livret qui traite du droit à l'éducation dans la langue maternelle et du contexte de la répression de la langue kurde en Turquie. Ce document et d’autres résultats de notre projet seront présentés lors de la conférence.

La première partie du panel se concentrera sur l'éducation dans la langue maternelle à Amed/Diyarbakir, avec les partenaires du projet Erasmus + 'Ez MEFE xwe dizanim! – I know my rights !’

En deuxième partie, les experts internationaux Prof. Dr. Dirk Rochtus (KU Leuven), doctorat Hugo Van Rompaey (KU Leuven) et Prof. Dr. İbrahim Seydo Aydogan (Paris Sorbonne), aborderont l'importance de l'éducation dans la langue maternelle et de la situation particulière des Kurdes.

Nous vous invitons à participer à cette conférence unique. Vous pouvez vous inscrire au plus tard le mardi 20 Septembre par mail à l’adresse suivante mc@kurdishinstitute.be.

Cordialement,
Derwich M. Ferho
Président de l’Institut Kurde de Bruxelles

Ocalan's Brother visited him at İmralı Island

The brother of Abdullah Öcalan, the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), paid a visit to Imralı Island Prison in the Marmara Sea on Sept. 11, one day after the jailed PKK leader was granted a family visit during the Muslim Eid al-Adha holiday on the island where he is serving an aggravated life term.

Abdullah Öcalan’s brother, Mehmet Öcalan, and lawyer, Mazlum Dinç, arrived at the Gemlik Gendarmerie command post in the Marmara province of Bursa to depart for the high security F-type prison on the island off Istanbul at 8:30 a.m.

Before the departure, Öcalan said it was his legal right to visit his brother, noting that the jailed PKK leader had not been granted a family visit for two years.

Öcalan and Dinç later headed to the island following control and security proceedings at the command post.
It was the first visit to the island by Öcalan since Oct. 6, 2014, when he again had met with his brother for Eid al-Adha.

On Sept. 10, the government granted permission for a family visit to the island.

In April, a three-member delegation from the Council of Europe’s Committee for the Prevention of Torture (CPT) had also paid a visit to the island to examine the treatment and conditions there.

Meanwhile, on Sept. 5, a group of 50 people began a hunger strike in the southeastern province of Diyarbakır, demanding a visit to Öcalan by his lawyers, family members or a political delegation amid concerns over his welfare.

However, Justice Minister Bekir Bozdağ announced there were no problems concerning the jailed PKK leader’s health and that security had been increased at İmralı Island Prison.

“They spread the wrong information regarding Öcalan’s health and safety in order to mobilize people to use it for their own purposes,” Bozdağ said.

Öcalan was jailed in 1999 for forming an armed organization after a death sentence was commuted to life imprisonment.
(hurriyetdailynews.com, Sept 11, 2016)

Censure d'un évènement culturel kurde à Saint-Josse

La question est en tout cas posée. Trois événements étaient prévus sur Saint-Josse à l'occasion de cette semaine culturelle programmée fin septembre. Mais voilà, une exposition de peinture n'aura finalement pas lieu, faute d'avoir reçu les autorisations.

La commune parle de raisons de sécurité. L'artiste kurde, elle, parle de discrimination.

Djamila Gassoian devait accrocher ses toiles aux murs de l'académie de Saint-Josse, à l'initiative de l'Institut kurde de Bruxelles. Sans avoir communiqué à ce jour la moindre notification officielle, la commune a décidé d'annuler l'événement. L'artiste kurde d'origine arménienne est bouleversée. "Pour moi, il s’agit d’une discrimination envers la population kurde, comme cela se fait malheureusement ailleurs. Dès qu’il y a pouvoir, cela continue ici aussi."

Une autre manifestation avait été annulée elle aussi. C'était une lecture de contes pour enfants dans la bibliothèque communale flamande. Mais l'échevine Bea Meulemans a décidé de revenir sur l'annulation. Sans doute trop tard pour qu'elle puisse malgré tout se dérouler, les organisateurs y ayant renoncé. Pour l'échevine de la Cohésion sociale, seules des raisons de sécurité justifient l'annulation de l'exposition à l'académie. "L’académie se trouve au même endroit qu’une école primaire. C’est déjà la rentrée scolaire, ce qui ne rend pas les choses plus faciles. Il y a aussi le contexte international plutôt tendu, ainsi que le niveau d’alerte qui reste fixé à 3… Nous préférions dès lors ne pas prendre le moindre risque dans un lieu fréquenté par des petits enfants."

Pour la zone de police, en tout cas, aucun des événements prévus ne posait de souci en termes de sécurité. (RTBF, 9 septembre 2016)

Conference at EP on destructions in the Kurdish region of Turkey

A conference entitled “DESTRUCTION, UPROOTING and HUMAN RIGHTS VIOLATIONS in the KURDISH REGION of TURKEY” was held at the European Parliament in Brussels this Tuesday September 6th.

The conference, co-moderated and hosted by the MEP Costas Mavrides (Cyprus), from the S&D Group, and Eyyup Doru, representative of the People’s Democratic Party in Europe, was introduced with a Screening of a short documentary: “Cizre Anlatiyor” (Cizre is Telling), depicting the violation of human rights that takes place in this area.

Eyyup Doru introduced the discussion by offering a global  overview of the current situation and linked it to the decisions taken and treaties adopted at the beginning of last century (Sèvres, Lausanne), stressing attitudes adopted against kurdish people have never fondamentally changed and pointed especially the Turkish state, which has according to him never abandonned his genocidal mindset through the years.

He also underlined Kurds were among the most ancient populations of the region but still didn’t get the right to obtain their self-determination.

He concluded denouncing the unconditional passive stance of Europe toward the crimes against humanity daily commited in the kurdish region of Turkey, despite all the reports provided by the HDP to them concerning those Human rights violation.

“Ministers of external affairs, High Representative Federica Mogherini, EP president Martin Schultz, EU Council President Donald Tusk witnessed the situation via those reports. EU colleagues and MEPs had the opportunity to visit the area. Therefore, we are waiting for more concrete condamnations and actions on these alarming events ”.

The President of the Human Rights Association of Turkey Öztürk Türkdoğan referred to the attempts of 2013 to solve the Kurdish issue, attempts that had the support of some 60-70% of the local population.

“The report was ready at 2013 and to solve the issue via democratic means. But developments in the region as other political movements as HDP gained power, resulted in the problem being left apart. The AKP was willing to retrieve his lost parliamentary majority and his power. So, Erdogan decided to end the process.”

Türkdoğan also draw attention to the alarming number of people convicted for only asking their identity’s right. He said most of the young people in north Kurdistan have at least one case opened against them and denounced the state for giving systematicaly a 4 years long imprisonment sentence to any young protesting for his right. He said 6600 kids were convicted by specialised courts in Turkey, and many innocent citizens suffered from extrajudicial killings. He said Turkish state keeps up with those operations without impunity.

“This year, 355,000 people have been displaced, while

500,000 have no houses left and most of them have taken refuge in neighbours and family. Houses have been taken down by bulldozers and hundreds of civilians have been killed so far”.

Speaking on the rights violations during curfews in Kurdish towns, he said

“No rules of law were heeded, there hasn’t been a single effective investigation and impunity runs rampant. Crimes against humanity were committed very commonly but no mechanism in the international area worked against it. The ECHR disappointed us during these curfews. They didn’t issue any injunctions for the basements. My faith in justice is damaged. We are in a land of war with at least 20 people dying every day. We must discuss how to stop this war. Fot that European governments must stop remaining silent”.

“With the last update dated 18 August,after the Turkish coup attempt, 40,000 have been taken under custody, 2,346 academics lost their jobs, 3,288 judges and prosecutors, more than 1/3 of the total, have been dismissed”.

The HDP deputy for the city of Şırnak Faysal Sarıyıldız has given his personal experience of the massacre of Cizre, where a basement bombing with hundreds of civilians trapped inside left them all burnt alive.

Sarıyıldız compared the sinister strategies of the Turkish state with the beginning of the Nazi era, before saying:

“ Great crimes against humanity were committed  in Cizre. Great sins were committed. Nobody will find peace on those lands unless theses crimes and sins are faced”.

He said kurdish people found themselve in hell after June 7 elections, but also stressed the fact that officers of the turkish army who perpetrated those massacres against kurdish civilians and who are currently under custody for being part of the Gulenist movement, were those receiving awards from the president himself just a few month ago.

He concluded saying “Our people are sincerely in anger and will never forget all the atrocities they had to endure”. (HDP Europe, Sept 6, 2016)

Des militants pro-kurdes entament une grève de la faim

Une cinquantaine de militants pro-kurdes, dont des députés, ont entamé lundi une grève de la faim à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester contre le manque d'information concernant le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan.

Les militants se plaignent de ne pas avoir eu de nouvelles du dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) depuis plusieurs mois. "Nous n'avons reçu aucune information objective sur l'état de santé et la sécurité d'Öcalan", a affirmé Sabahat Tuncel, porte-parole du groupe.

Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999, est actuellement détenu dans l'île-prison d'Imrali près d'Istanbul mais n'a pas été autorisé à recevoir les visites ni de ses avocats ni de ses proches depuis que le cessez-le-feu entre le PKK et les forces de sécurité turques a pris fin il y a un an.

Vêtus de T-Shirts à l'effigie d'Öcalan, certains militants ont scandé des slogans à la gloire de leur leader au cours du rassemblement.

"La grève se poursuivra pour une période indéterminée", a assuré à l'AFP Ferhat Encu, député du parti pro-kurde HDP, qui participe au mouvement.

Dimanche, le ministre de la Justice Bekir Bozdag a nié tout problème concernant la santé et la sécurité d'Öcalan.

"Le sujet est constamment exploité par l'organisation terroriste séparatiste (PKK) et le public reçoit de fausses informations", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par l'agence progouvernementale Anadolu.

Cette grève intervient au moment où Ankara a intensifié sa lutte contre les rebelles du PKK dans le sud-est du pays. Le week-end dernier, l'aviation turque a bombardé des positions du mouvement indépendantiste après la mort d'une vingtaine de soldats dans des affrontements avec le PKK.
(AFP, 5 Septembre 2016)

Plus de 20 morts dans des affrontements entre l’armée et le PKK

Les combats se poursuivent en Turquie entre les forces de l’ordre et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Au cours d’affrontements, samedi 3 septembre, trois soldats turcs ont été tués lors d’une opération contre des rebelles kurdes dans la province de Hakkari, au sud-est, selon l’agence de presse gouvernementale Anatolie.

La veille, huit militaires turcs et treize combattants kurdes avaient été tués dans la province orientale de Van, à la frontière avec l’Iran, a annoncé l’agence de presse gouvernementale Anatolie.

Dans une autre opération, vendredi, attribuée au PKK selon Anatolie, deux soldats et le vigile d’un village ont été tués à Mardin. Le garde appartenait à un groupe d’habitants qui aident les forces turques contre le PKK. Trois autres vigiles ont également été blessés.

Selon l’agence de presse Anatolie, l’armée de l’air poursuit ses opérations au sud-est de la Turquie. Les forces de sécurité turques sont régulièrement la cible d’attaques menées par le PKK depuis la fin d’un cessez-le-feu en 2015, qui

Ces rebelles kurdes ont intensifié leurs attaques au cours des dernières semaines après le coup d’Etat militaire manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan, le 15 juillet. (AFP, 3 septembre 2016)

Conference at EP on Destruction in Kurdistan of Turkey

Conference and Photo Exhibition in the European Parliament on 6th September:

DESTRUCTION, UPROOTING and HUMAN RIGHTS VIOLATIONS in the KURDISH REGION of TURKEY

September 6 @ 16:00 - 20:00

Event Navigation
Two events organized by the HDP Representation in Europe on the same topic:

The conference:
“DESTRUCTION, UPROOTING and HUMAN RIGHTS VIOLATIONS in the KURDISH REGION of TURKEY”

September 6th, 16:00 – 18:00

The Photo Exhibition:

“CURFEWS AND MILITARY OPERATIONS IN THE KURDISH REGION OF TURKEY: SYSTEMATIC HUMAN RIGHTS VIOLATIONS AND URBAN DESTRUCTION”
Vernissage: September 6th, at 19:00 (just after the conference)

 
Please confirm your attendance for the both events by sending your name&surname; date of birth; number of your ID card or passport by September 1st to hdpeurope@skynet.be

La Turquie ébranlée après son été meurtrier

Où va la Turquie? L'inquiétude grandit au sujet de ce pays qui a traversé un été de feu et de sang: un putsch raté contre le président Recep Tayyip Erdogan, deux gros attentats jihadistes et une offensive en Syrie pas si éclair que ça.

Ce grand pays à cheval entre Europe et Asie a fait la une de l'actualité mondiale tout l'été en s'enfonçant encore davantage dans la violence prévalant depuis le début, à l'été 2015, d'attentats en série attribués au groupe Etat islamique (EI) ou à la guérilla kurde.

Images d'un kamikaze blessé actionnant sa charge en plein hall des départs à l'aéroport international d'Istanbul en juin, de généraux putschistes le visage tuméfié après leur arrestation en juillet, de cadavres d'enfants gisant sous des draps à Gaziantep (sud-est) ou de chars turcs en action en Syrie en août: l'été turc a été meurtrier.

"Le bilan humain et économique est très lourd avec les attentats, les affrontements, les morts de policiers, gendarmes, civils, les victimes du putsch", déclare à l'AFP Ahmet Insel, éditorialiste du quotidien Cumhurriyet.

"Si le centième de ce qui est arrivé en Turquie cet été était arrivé à la France, elle serait en état de choc", dit-il.

L'été a commencé par un attentat contre l'aéroport d'Atatürk qui a fait 47 morts, alourdi le climat de peur et sinistré pour longtemps le tourisme, pour se terminer avec celui de Gaziantep qui a tué 55 convives d'un mariage kurde. Tous deux ont été imputés à l'EI.

Le putsch raté du 15 juillet a été de loin le plus meurtrier de tous ceux -- réussis ou manqués -- qui ont secoué la Turquie moderne, avec 274 morts. Il n'en finit pas d'agiter le pays avec une purge sans précédent.

"Si le coup d'Etat avait réussi cela aurait été une guerre civile, la fin de la Turquie", estime Bayram Balci, du Ceri (Sciences Po).

- 'Bombe à retardement' -

Enfin, dans le nord de la Syrie, l'intervention qui avait les allures d'une offensive éclair des chars et F-16 turcs pour chasser l'EI et faire reculer les combattants kurdes entre dans sa deuxième semaine.

Les craintes d'embrasement d'un conflit déjà très complexe comme celles d'un enlisement des Turcs sont réelles.

"Faire oeuvre de puissance en allant en Syrie, cela ne s'improvise pas. C'est très aventureux", juge Dorothée Schmid, de l'IFRI, qui évoque "une espèce de syndrome d'isolement mental" du pouvoir turc.

Dans ce contexte très lourd, les images du président Recep Tayyip Erdogan, qui poursuit toujours son rêve de "nouvelle Turquie", inaugurant ici une mosquée pharaonique, là un pont spectaculaire sur le Bosphore ont apporté leur touche surréaliste.

"Ca a été un été meurtrier", dit M. Balci, "cela n'est pas près de se calmer à cause du putsch raté et de l'intervention turque en Syrie", dit le chercheur qui ne voit "pas beaucoup de signes qui permettent d'être optimistes".


Ahmet Insel voit deux points noirs pour les mois à venir: le conflit avec les Kurdes et la lutte contre les jihadistes de l'EI.

Avec les Kurdes, on a vu "une plaie qui se transforme en tumeur cancéreuse" en raison de l'aggravation d'un conflit sanglant. "Le ressentiment entre Turcs et Kurdes va s'exaspérer de plus en plus", prévoit-il, "c'est une bombe à retardement".

Pour Mme Schmid "après cette intervention en Syrie, on peut s'attendre à ce que cette violence kurde (dans le sud-est) s'étende dans des régions où jusqu'à présent elle n'avait pas frappé, il va y avoir plus d'attentats dans l'Ouest".

Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) "va probablement passer à l'offensive dans les villes", estime-t-elle.

- 'Cellules dormantes' -

Quant à l'EI, son éradication en Syrie peut provoquer "le passage à l'action de toutes ses cellules dormantes en Turquie", ce qui ferait "vivre au pays une longue période d'attentats", avertit M. Insel.

Dans les secousses violentes de l'été, Erdogan a tenu bon.

"Erdogan tient la barre, mais la barre bouge beaucoup. Il ne sait pas où il va", affirme M. Insel qui évoque "une politique du coup par coup, d'hyper-réactivité".

Pour Mme Schmid, "la vengeance (d'Erdogan) après le coup d'Etat manqué et la démonstration de force en Syrie ne font ni une stratégie de stabilisation ni une stratégie de développement du pays".

Ankara a peur d'un nouveau putsch et de l'instabilité. "Il faut se faire à l'idée que le pouvoir va être de plus en plus autoritaire", dit M. Balci. "L'autoritarisme est aussi alimenté par le contexte régional".

"L'aggravation de la situation en Syrie est très négative pour la Turquie", conclut-il.
(AFP, 31 août 2016)

Semaine Culturelle du Kurdistan à Bruxelles



Le Kurdistan (réparti entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran) est situé dans le cœur de la Mésopotamie, berceau de la culture et de la civilisation. Pourtant, la richesse de cette région reste pour beaucoup une grande inconnue. Le Kurdistan est une région avec une diversité riche de cultures et de peuples et avec un héritage qui remonte à des milliers d’années. Les Kurdes forment évidemment le plus grand groupe, mais les Assyriens, les Arméniens, les Arabes et les Turcs ont également laissé leurs marques dans le paysage culturel et social du Kurdistan.

Parce que le Kurdistan n’est pas un état indépendant et n’a pas de statut juridique reconnu, une grande partie du patrimoine kurde, assyrien et arménien a été réclamée par les Etats-nations turque, irakien, iranien et syrien. En outre, les peuples autochtones du Kurdistan connaissant une longue et douloureuse histoire d’oppression et de déni, ils n’ont commencé que depuis ces dernières années à redécouvrir et développer leur patrimoine et leur culture. Grâce au climat plus ouvert et pluraliste en Europe, la diaspora joue un rôle crucial dans ce renouvellement de la culture du Kurdistan.

Quelques organisations socio-culturelles attachées au Kurdistan ont uni leurs forces en septembre 2014 et ont ensuite organisé la première édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan à Bruxelles (à ce moment-là appelée “Semaine Culturelle Kurde”). Avec la volonté de réitérer cette expérience enrichissante, nous avons décidé de créer une célébration annuelle de la culture et de la diversité du Kurdistan. La Semaine Culturelle de Kurdistan est devenue un valeur sure et à l’automne 2016, nous organisons la troisième édition de cette fête (inter)culturelle.

La Semaine Culturelle sera basée sur deux axes. Premièrement, nous voulons rassembler de manière positive et constructive les différentes minorités ethniques d’une région instable et menacée, notamment grâce aux activités culturelles qui seront des moments de célébration et d’échange. Deuxièmement, nous voulons faire connaître au grand public la richesse de la culture, de l’histoire et des traditions des différents peuples du Moyen-Orient.

Comme lors des années précédentes, un village éphémère sera érigé à la Place d’Espagne, où l’on pourra trouver des stands d’ organisations partenaires ainsi que diverses activités, parmi lesquelles une procession de mariage traditionnel kurde dans les rues autour du boulevard Anspach. Les jours suivants, il y aura une multitude d’activités dans divers endroits, concerts, expositions, séminaires, spectacles de théâtre, de danse, etc. Cette année, nous organisons pour la première fois des activités pour enfants, afin de sensibiliser les plus jeunes d’entre nous et leur faire découvrir la richesse et la diversité du Kurdistan d’une façon ludique.

Nous sommes déjà impatients de faire avec vous de la Semaine Culturelle du Kurdistan 2016 une édition inoubliable!
(Institut kurde de Bruxelles, 31 août 2016)


La Turquie "n'accepte pas" de cessez-le-feu avec les Kurdes en Syrie

La Turquie "n'accepte pas" l'annonce d'un cessez-le-feu avec les milices kurdes de Syrie faite la veille par les Etats-Unis, a déclaré mercredi le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik à l'agence progouvernementale Anadolu.

"Nous n'acceptons sous aucune circonstance", contrairement à ce que "certains porte-paroles de pays étrangers disent, un compromis ou un cessez-le-feu entre la Turquie et les éléments kurdes", a déclaré le ministre.

"La république turque est un Etat souverain et légitime" qui ne peut être mis sur un pied d'égalité avec "une organisation terroriste", a ajouté le ministre, évoquant le PYD, le Parti de l'Union démocratique des Kurdes de Syrie.

La Turquie a lancé il y a une semaine une offensive sans précédent dans le nord de la Syrie afin de faire reculer les combattants de l'Etat islamique (EI) mais aussi les milices kurdes, dont elle redoute qu'elles forment un long corridor le long de la frontière turco-syrienne.

"Ces dernières heures, nous avons reçu l'assurance que toutes les parties impliquées vont arrêter de se tirer dessus et se concentrer sur la menace du groupe Etat islamique", avait indiqué mardi à l'AFP le colonel John Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient.

"Les Turcs et les Forces démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde dominée par les milices kurdes) ont ouvert des canaux de discussion avec nous et entre eux dans le but de limiter les hostilités", avait-il ajouté en évoquant un accord de principe "pour au moins les deux prochains jours".

Des combattants syriens soutenus par des groupes kurdes avaient confirmé l'arrêt des hostilités avec l'armée turque mais les forces kurdes syriennes n'avaient pas réagi directement aux déclarations américaines.
(AFP, 31 août 2016)

Minorités / Minorities

Christians, Jews in Turkey Growing More Fearful of Islamic Extremism

Threatened by Islamic extremism, Christian and Jewish groups in Turkey are growing more fearful amid increasing terror attacks and the government’s state of emergency following a failed coup attempt, representatives of the minority communities told VOA.

Christian and Jews represent about two-tenths of one percent of Turkey’s mostly Muslim population of 79 million.

But pro-government media outlets as well as some government officials have accused them of playing a role in the July coup attempt and have stepped up the rhetoric against Christians and Jews.

At a “Democracy and Martyrs” rally in August, a pro-government, million-strong anti-coup demonstration in Istanbul, three of the speakers linked religious minorities to coup plotters, calling them “seeds of Byzantium, “crusaders,” and a “flock of infidels.”

Christian and Jewish leaders, some of whom denounced the coup attempt, were in attendance at the rally in attempt to show solidarity with the government. Turkey has been in a state of emergency since the coup attempt and tens of thousands of Turks have been jailed for investigations.

Scapegoats

Turkish human rights lawyer Orhan Kemal Cengiz told VOA pro-government media have “embraced an alarming narrative of scapegoating Turkey’s religious minorities and connecting the coup plot to them.”

“Particularly pro-government media outlets have taken an anti-U.S. and anti-EU attitude, which I can call a xenophobic attitude, in which they attempt to demonize the West and accuse it of the coup attempt,” he said. “And this narrative targets and harms non-Muslims in Turkey.”

Scholar Rifat Bali, who has written several books on Turkish Jews, says that even though the report of minority ties to the coup have no foundation, Christians and Jews are being targeted.

“The nonsensical, so-called news reports that claim that some religious minorities in Turkey are behind the coup attempt are not surprising,” he said. “They are actually quite expected. In an environment where conspiracy theories are commonplace and prevalent, looking for foreigners behind everything becomes normal.”

Historic threats

Christians and Jews, who have been living in parts of what is now Turkey for centuries, have been exposed to violent attacks in Turkey’s history. The 1934 anti-Jewish pogrom in eastern Thrace, and the 1955 anti-Christian pogrom in Istanbul, forced tens of thousands of non-Muslims to flee Turkey.

The spread of Islamic State (IS) terror in Turkey in recent months has shaken Christians and Jews.

According to news reports, IS cell members have plotted terrors attacks on churches and synagogues in Turkey. IS sees Christianity and Judaism as an enemy to its radical Muslim ideology.

Foreigners, including European Christians and Israeli Jews, have died in terror attacks in Turkey linked to IS.

Threats against Christians and churches on social media by Islamist extremists in Turkey have intensified.

“Some people have sent death threats to the mobile phones of 15 pastors,” said Umut Sahin, the secretary-general of the Union of Protestant Churches, an umbrella organization for Protestant denominations in Turkey.

“They used the same terms and arguments as IS in their text messages,” said Sahin, a pastor in Izmir. “They sent the pastors propaganda videos of IS.”

There are about 10,000 Protestant Christians in Turkey.

Protestant church leader Ihsan Ozbek said some churches have canceled Sunday services because of fears of an IS attack.

“This has created deep fear and panic in our community,” he said of continuing terror from IS.

Creating more refugees

Some Turkish Assyrian Christians, whose brethren in Syria have faced killings and kidnappings at the hands of IS, are finding safety abroad.

“The number of Assyrians immigrating to Western countries is also on the rise,” said Erkan Metin, an Assyrian human rights lawyer in Turkey. “Some have left Turkey and many others are preparing for that.”

There are about 25,000 Assyrians in Turkey who live mostly in the southeast.

“Many Assyrians from Turkey are also citizens of Western countries,” said Tuma Celik, the Turkey representative of the European Syriac Union (ESU) and the editor-in-chief of the Assyrian monthly newspaper, Sabro.

“Those Assyrians used to spend part of the year in Turkey,” he said. “But as threats of IS are on the rise and the purges of the government are getting increasingly commonplace and violent, many of them have not come to Turkey this year.”

But most of Turkey’s 18,000 Jews, who live mainly in Istanbul, are quietly staying put.

Synagogues have taken tight security measures. British media reports, citing intelligence officials in Turkey, reported in the spring that IS was plotting attacks on Jewish institutions in Turkey.

“There is a continued war environment both inside and outside of Turkey,” said Isil Demirel, an anthropologist from Turkey who writes for the online newspaper Avlaremoz, which covers Jewish-related topics.

“And the fact that the war is perpetrated by a group called the ‘Islamic State’ in the name of religion further intensifies the fears and concerns of people about their lives and future,” he said.

Two Turkish synagogues were bombed in 2003 by Islamist terrorists.

“So the Jews in Turkey have learnt required lessons from these attacks and are doing their best to take precautions to prevent potential ones,” Rifat Bali, a prominent Jewish scholar based in Istanbul, told VOA. (http://www.voanews.com/)

Five get life sentences for murder of Christian publishers


A Turkish court has ruled for three aggravated life sentences for each of the five suspects in the Zirve Publishing House murder case, some nine years after the crimes were committed. The court in the eastern province of Malatya ruled for three aggravated life sentences each for Emre Günaydın, Cuma Özdemir, Hamit Çeker, Salih Gürler and Abuzer Yıldırım.

The 115th hearing of the case was held in the Malatya First Heavy Penal Court early on Sept. 28 with three of the suspects and their lawyers appearing at the courthouse. Günaydın, Yıldırım and Gürler, who had earlier been released with electronic tracking bracelets as a part of a judicial control decision, were brought to the courthouse under police surveillance, as Çeker and Özdemir participated in the hearing via video conferences from courthouses in the Elbistan district of southern Kahramanmaraş province and the Darende district of Malatya, respectively.

Another suspect, Varol Bülent Aral, participated in the hearing from a prison in the southern province of Adana through video conference while other suspects being tried without arrest, including former Malatya Gendarmerie Commander Ret. Col. Mehmet Ülger, also joined the hearing.

Police took strict security measures around the courthouse while the suspects presented their final defenses in the case, which was followed closely by many lawyers.

The court ruled for three aggravated life sentences for each of the five suspects on charges of “premeditated murder.”

Two other suspects were sentenced to six years in prison each, while 14 of the suspects were acquitted.

Three missionaries, a German, Tillman Geske, and two Turks, Necati Aydın and Uğur Yüksel, were tied up and tortured before their throats were slit at the Zirve Publishing House, a Christian publisher in Malatya, on April 18, 2007.

The three victims were members of the city’s tiny Protestant community.

The murders at the time fuelled fear among Turkey’s small Christian minorities and raised concern over rising nationalism and hostility toward non-Muslims in Turkey, a predominantly Muslim country.

The case was a controversial one, due to the release of the suspects in 2014 on the condition of wearing electronic bracelets. The men walked free from their high-security prison in Malatya on March 7, 2014.

Geske’s widow at the time said the release of the murder suspects caused a sense of injustice. “Of course this is injustice, because they have released murderers. This system, of course, [should] not work like this,” she said.
(hurriyetdailynews.com, Sept 28, 2016)

Message de Dogan Özgüden à la cérémonie pour Sevan Nisanyan


La remise du prix William Saroyan donné cette année à Sevan Nisanyan par le ministère de la diaspora de la République d’Arménie a eu lieu le 23 septembre 2016 dans les salles de Cezayir à Istanbul.

Au nom du ministère, le député arménien indépendant Aragats Baron Akho a présenté le prix à Ergin Cinmen, avocat de Sevan Nisanyan qui n’a pas pu être présent à cause de son emprisonnement.

Lors de la soirée ont été lus plusieurs messages envoyés par les invités qui ne peuvent assister à la cérémonie.

Message de Dogan Özgüden:

Je suis fort ému d'apprendre que le prix William Saroyan a été décerné par la jeune république d’Arménie à Sevan Nisanyan, un de nos plus célèbres intellectuels. Sevan Nisanyan est détenu depuis des années dans les prisons de la République négationniste de Turquie, détentrice du record de la violation des droits de l’homme.

Quand Sait Cetinoglu m’a mis au courant de cette nouvelle, je suis retourné 63 ans en arrière, en l’an 1953, début de ma carrière de journaliste. A cette année-là j’avais lu « Je m’appelle Aram » de William Saroyan publié première fois en Turquie par les Editions Varlik.

Avec quelle passion j’ai lu le vécu en Amérique des immigrés arméniens arrachés de leur mère-patrie.

Durant ces années le génocide des Arméniens était un tabou en Turquie.

Il ne s'était passé que deux ans, les pogroms de 1955 qui visaient les Grecs et Arméniens à Istanbul…

Sevan est né l'année suivante dans cette même ville ... Ce Sevan qui, tout en défiant les auteurs de cette souffrance et brutalité contre son peuple, décrit de la meilleure façon les valeurs réelles de ce pays et maîtrise la langue turque beaucoup mieux que les dirigeants…

C’est lui qui a récrée le village Sirince, village abandonné par les Grecs chassés de leurs terres natales.

Dans un pays où même le palais présidentiel a été construit illégalement, un intellectuel d'un tel calibre souffre depuis des années dans les prisons pour construction illégale. Emprisonné pour l'empêcher de produire, pour l'empêcher de créer.

Pourtant, il continue à produire et à créer même derrière les barreaux.

Sevan… Avec Inci, nous avons l’honneur de partager avec toi le prix des droits de l’Homme Ayse Nur Zarakolu.

La Turquie n’apprécie pas tes mérites, mais la nation arménienne, avec sa jeune république et sa diaspora, ne t’oubliera jamais.

Le prix que tu reçois ce jour est également un prix posthume à William Saroyan, grand écrivain de la diaspora arménienne.

Il s’agit d’un prix à partager avec un intellectuel arménien qui se distingue toujours en fendant les roches dans les terres que sa famille a du quitter il y a un siècle…

Oui, il s’agit d’un intellectuel qui s’appelle Sevan!

L’Armenian Council of Europe n’oublie pas Sevan Nichanian

Sevan Nichanian est injustement emprisonné en Turquie depuis janvier 2014 pour avoir usé de sa liberté d’expression. Sevan Nichanian fait partie des rares voix issues de la communauté arménienne en Turquie à prendre le risque de tenir des propos critiques à l'encontre du kémalisme, de l’islam ou encore de la non reconnaissance du génocide des Arméniens. Il critique l'Etat négationniste.

Il rejoint ainsi le cercle très fermé de ces Arméniens courageux à l’image de Hrant Dink et de Garo Paylan, pour ne citer que ceux-là.

Sevan Nichanian est en prison parce qu'il est un homme libre ! Voilà ce qu’il en coûte en Turquie d’exprimer ses opinions. Dans un contexte de répression massive et généralisée contre tous les opposants d’Erdogan, l’Armenian Council of Europe salue l’initiative du Ministère de la Diaspora de la République d'Arménie de décerner à notre ami Sevan Nichanian la médaille « William Saroyan », un autre écrivain, un rescapé du génocide des Arméniens.

Nous saluons les efforts du Comité international pour la liberté et la justice pour Sevan Nichanian qui tente d’attirer sur lui l’attention de la communauté internationale. Penser à Sevan, c’est le protéger! Alors nous pensons très fort à lui.

Nous unissons nos voix, en Turquie comme partout dans le monde, avec tous ceux qui croient en la Démocratie, en la liberté d’expression, en la suprématie des Droits de l’Homme et en la vraie Justice.

Avec les paroles de Sevan : « Ce n’est que la perte d’une petite bataille dans une grande guerre »

Paris 12/09/2016

Our mailing address is:
contact.europe@armeniancouncil.org
www.armeniancouncil.org
06 78 73 25 82

Lettre Ouverte arménienne au premier ministre belge Charles Michel

Bruxelles, le 12 septembre 2016

Monsieur le Premier Ministre,

Le Comité des Arméniens de Belgique tient à exprimer sa vive préoccupation concernant le discours, prononcé le jeudi 8 septembre à Beringen, par le parlementaire turc M. Metin Külünk lors de sa visite en Belgique à l'invitation de l'Association européenne des Turcs démocrates (UETD).

M. Külünk est, au sein du Parti de la Justice et du Développement (AKP), responsable des relations extérieures et chargé d'entretenir les contacts avec les Turcs expatriés. Nous sommes particulièrement inquiets de lire dans la presse belge qu’il est venu lancer des mises en garde aux responsables politiques de notre pays.

Est-il admissible que ce proche collaborateur du président Recep Tayyip Erdogan en pleine dérive autoritaire, s’autorise de telles ingérences dans la vie politique belge et appelle les Turcs de Belgique au boycott de partis démocratiques belges ? 

Est-il tolérable qu’entre autres raisons invoquées pour ce boycott, soit cité l’engagement de tel ou tel parti pour la reconnaissance du génocide des Arméniens, officiellement reconnu par la Belgique grâce à la déclaration de son Premier ministre faite le 18 juin 2015 à la Chambre au nom du gouvernement ?

Après avoir constaté les graves dégâts causés par un communautarisme encouragé durant de trop nombreuses années, la question aujourd’hui est de savoir si notre législation est suffisamment adaptée pour empêcher de telles dérives dangereuses et l’importation en Belgique de discours de haine depuis Ankara.

Le contrôle exercé par le régime répressif d’Ankara sur la communauté turque de Belgique et ses déclarations comminatoires contre la reconnaissance du génocide des Arméniens deviennent de plus en plus inquiétants.

Le Comité des Arméniens de Belgique estime, par conséquent, qu’il est temps de relancer le processus, arrêté en 2005, pour la pénalisation du négationnisme du génocide des Arméniens et appelle tous les partis à prendre, à la Chambre, les initiatives nécessaires.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre très haute considération.

Karen Tadévosyan

Président du Comité des Arméniens de Belgique


Génocide arménien: Ankara laisse entrevoir un apaisement avec Berlin

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a laissé entrevoir mercredi une solution au différend germano-turc sur le génocide arménien, à condition que Berlin confirme ses récents efforts diplomatiques.

"Si l'Allemagne continue à se comporter comme aujourd'hui, alors nous allons réfléchir", a déclaré le chef de la diplomatie turque au quotidien allemand Die Welt.

"Mais que l'Allemagne essaie de mal traiter la Turquie et ça ne sera pas le cas", a-t-il menacé, interrogé sur les tensions entre Berlin et Ankara, partenaire essentiel de l'Union européenne sur la crise migratoire.

La chambre basse du parlement allemand avait ulcéré les autorités turques en adoptant le 2 juin une résolution qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens commis par l'Empire ottoman en 1915.

En représailles, la Turquie a interdit aux parlementaires allemands l'accès à sa base militaire d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où sont stationnés des soldats allemands dans le cadre de la lutte contre l'organisation Etat islamique.

Alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pressé en juillet la chancelière allemande Angela Merkel de se distancier publiquement de ce vote, la dirigeante a souligné vendredi que la résolution du Bundestag n'avait aucun caractère contraignant.

Ces déclarations ont été largement interprétées par la presse comme une manière d'amadouer Ankara pour obtenir la levée de la décision turque sur Incirlik. L'Allemagne espère que ses députés pourront s'y rendre le 4 octobre.

Mais par ailleurs un nouveau différend germano-turc a émergé avec la confiscation par les autorités turques, lundi soir, de la vidéo d'une interview tournée par la radio-télévision allemande Deutsche Welle avec le ministre des Sports, Akif Cagatay Kilic.

"La liberté de la presse est pour nous un bien précieux, et je dois dire non négociable", a déclaré mercredi le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert, qualifiant l'incident de "pas bien" lors d'un point-presse régulier.

Selon M. Seibert, l'ambassadeur allemand en Turquie a mené mercredi matin "une discussion engagée, mais finalement constructive" avec les autorités turques, au cours de laquelle les deux parties ont exprimé leur souhait d'éviter "de nouvelles perturbations" entre les deux pays.

Les sources de désaccords restent nombreuses entre Ankara d'une part et Berlin et Bruxelles de l'autre, la Turquie menaçant notamment de rompre l'accord avec l'UE qui a jugulé l'afflux de migrants vers l'Europe si ses citoyens n'étaient pas exemptés de visas Schengen. Or Ankara refuse de mettre en oeuvre certaines conditions posées par les Européens pour bénéficier de cette exemption. (AFP, 7 Septembre 2016)

Nouveau comité des Arméniens en Belgique

Le 20 juin 2016, l’Assemblée des Représentants des Arméniens de Belgique a procédé à l’élection des membres du Comité des Arméniens de Belgique (CAB). Le nouveau CAB se compose comme suit :

- Monsieur Karen TADEVOSYAN, Président
- Monsieur Nicolas TAVITIAN, Vice-président
- Madame Ina PAITJAN, Secrétaire
- Monsieur Nubar SERBETCIYAN, Trésorier
- Monsieur Taniyel DIKRANIAN
- Madame Céline GULEKJIAN
- Madame Hripsimé HARUTYUNYAN
- Monsieur Yannick KALANTARIAN
- Madame Lori MAHMOURIAN
- Madame Anne-Marie MOURADIAN
- Madame Mariam NERSESIAN
- Monsieur Ari Nubar Serbetçiyan

Génocide arménien: Berlin fait un petit geste en direction d'Ankara

Angela Merkel a souligné vendredi le caractère non contraignant d'une résolution du Bundestag reconnaissant le génocide arménien, une des nombreuses sources de tensions avec Ankara, partenaire essentiel de l'UE sur la crise migratoire.

La chancelière a cependant réfuté l'idée qu'elle cédait ainsi aux pressions du président Erdogan.
 
Lors des discussions avec la Turquie nous avons expliqué clairement ce que signifie une résolution du Bundestag", la chambre basse du Parlement allemand, a déclaré la chancelière allemande dans une interview à la chaîne de télévision RTL.

"Les résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes, il s'agit de déclarations politiques", a-t-elle insisté, des propos similaires à ceux de son porte-parole et du ministre des Affaires étrangères, alors que la Turquie réfute le terme de génocide pour les massacres d'Arméniens commis au début du XXe siècle.

Dans le même temps, elle a souligné que "tout parlement (...) a le droit d'adopter des résolutions, nous l'avons dit clairement à la Turquie", rejetant ainsi les accusations lui reprochant de chercher à prendre ses distances avec le texte voté en juin par les députés afin de calmer le courroux d'Ankara.

La Turquie a multiplié ces derniers mois les signes d'humeur vis-à-vis de Berlin. Ankara n'a notamment guère goûté l'interdiction faite en juillet à Recep Tayyip Erdogan de s'exprimer par vidéo lors d'une manifestation en Allemagne de ses partisans.

Les disputes autour de l'exemption de visa Schengen pour les Turcs et les interrogations sur l'avenir de l'accord UE-Turquie qui a réduit le flot de migrants vers l'Europe sont une autre source de tension. Ankara voit aussi d'un mauvais oeil les critiques sur les arrestations de masse ordonnées après le coup d'Etat manqué de l'été.

Selon l'édition en ligne de l'hebdomadaire Der Spiegel, le gouvernement allemand voulait envoyer vendredi un message conciliant sur le sujet brûlant du génocide arménien à la Turquie.

A en croire Der Spiegel, les autorités turques ont fait savoir aux diplomates allemands négociant à Ankara qu'elles se satisferaient d'une mise au point sur le caractère non contraignant de la résolution.

Ankara a interdit, en représailles à cette résolution, aux parlementaires allemands l'accès à sa base militaire d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où sont stationnés des soldats allemands dans le cadre de la lutte contre l'organisation Etat islamique.

Mais sur l'exemption de visa pour les ressortissants turcs, Angela Merkel est restée ferme vendredi répétant que la Turquie devait remplir toutes les conditions de l'UE, ce à quoi Ankara se refuse.

Le pouvoir turc menace même de rompre l'accord sur les migrants, ce qui pourrait conduire à de nouvelles arrivées massives de demandeurs d'asile en Europe.
(AFP, 2 Septembre 2016)

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan à l'ONU demande des mesures contre Fethullah Gülen

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé mardi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU une action internationale contre l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.

"Depuis cette tribune, je voudrais appeler tous nos amis à prendre les mesures nécessaires contre l'organisation terroriste Fethullah, pour l'avenir et le bien-être de leur propre population", a-t-il déclaré.

M. Gülen, 75 ans, vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999.

"Il est évident de par notre expérience que si vous ne combattez pas (cette organisation) dès maintenant, demain il sera trop tard", a affirmé M. Erdogan.

Il s'agit selon lui "d'une menace pour la sécurité nationale non seulement de la Turquie mais des 170 pays où elle (l'organisation de M. Gülen) existe". "En d'autres termes, aujourd'hui la majorité des pays représentés dans cette Assemblée générale sont menacés par cette structure clandestine", a-t-il ajouté.

Ankara a à de multiples reprises exigé de Washington l'extradition de Fethullah Gülen et a adressé aux autorités américaines des documents qui prouvent selon les Turcs son implication dans le putsch avorté.

En visite en Turquie fin août, le vice-président américain Joe Biden avait déclaré "comprendre les sentiments intenses" du gouvernement turc au sujet de M. Gülen. Mais il avait ajouté que la Turquie devait fournir plus d'éléments incriminant l'ex-imam si elle voulait obtenir son extradition.

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une partie de l'armée s'est soulevée tentant de renverser le pouvoir. En réponse, Ankara a lancé une purge sans précédent dans l'administration turque (armée, justice, médias, éducation) pour chasser les sympathisants de Fethullah Gülen.

La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts.

Le président turc, qui a conclu un accord en mars avec l'Union européenne pour tenter de maîtriser les flux migratoires vers l'Europe, a aussi déploré que l'UE n'aie pas tenu ses promesses.

En échange de ses efforts, la Turquie devait recevoir trois milliards d'euros et la possibilité pour les Turcs de voyager sans visa vers l'Europe, ainsi qu'une accélération des négociations pour l'accession de la Turquie à l'Union.

"Malheureusement, nous n'avons pas reçu de soutien important de la part des autres pays, notamment de la part de l'Union européenne, qui avait promis de contribuer dans ce domaine", a affirmé M. Erdogan. Il a souligné que la Turquie avait dépensé 25 milliards de dollars pour s'occuper des quelque 2,7 millions de réfugiés syriens installés sur son sol.

Les promesses de l'Union européenne "ont été presque oubliées et des excuses artificielles sont invoquées tout le temps", a-t-il regretté.
(AFP, 20 Septembre 2016)

28 maires relevés de leurs fonctions

La Turquie a relevé dimanche de leurs fonctions 28 maires soupçonnés d'être liés aux militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou à l'ex-prédicateur Gülen, accusé d'être à l'origine du putsch avorté de mi-juillet, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu.

Les 28 élus démis de leurs fonctions ont été remplacés par des administrateurs proches du parti au pouvoir, a précisé le ministre dont les propos ont été reproduits par l'agence de presse Dogan.

Les mairies ne peuvent être contrôlées plus longtemps par "les terroristes ou leurs chefs qui donnent des instructions de Qandil (bastion du PKK en Irak)", a estimé M. Soylu.
 L'organisation du PKK - considérée par Ankara et ses alliés occidentaux comme un groupe "terroriste" - et l'armée turque ont rompu il y a un an un fragile cessez-le-feu et repris les hostilités, entamées en 1984.

Les mairies concernées sont situées en grande partie dans des régions du sud-est de la Turquie et peuplées en majorité de Kurdes. Certaines d'entre elles, telles Sur et Silvan dans la région de Diyarbakir, Nusaybin dans celle de Mardin, sont connues pour abriter des centres de la rébellion kurde du PKK.

24 des 28 maires sont accusés d'avoir des liens avec la milice kurde et les quatre autres avec la confrérie güleniste, a dit le ministre de l'Intérieur, précisant que 12 d'entre eux étaient déjà emprisonnés.

Cette réorganisation a été mise en oeuvre dans le cadre de l'état d'urgence décrété après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.

"C'est une violation des droits de l'homme" et des "traités internationaux", a réagi le parti HDP (Parti démocratique du peuple, prokurde) dans un communiqué. "Il n'y a pas de différences entre bombarder un Parlement élu par le peuple et déloger des élus municipaux" désignés en 2014, a-t-il estimé.

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, au moment de la tentative de putsch en Turquie, le Parlement turc avait été bombardé à Ankara.

Le HDP a invité le gouvernement à cesser de "profiter" de la situation qui prévaut depuis le 15 juillet, avertissant que ces évictions de maires élus pourraient "amplifier les tensions dans la région".

Des échauffourées ont éclaté entre manifestants, rassemblés devant les mairies d'Hakkari et de Suruç, dans la région de Sanliurfa, et policiers peu après l'annonce de la décision des autorités turques.

A Diyarbakir, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau pour déloger les contestataires, selon un journaliste de l'AFP.

"Etre élu ne donne pas le droit de commettre un crime", a répondu sur le réseau social Twitter le ministre de la Justice Bekir Bozdag, balayant les critiques sur une carence démocratique.

Dans un communiqué, l'ambassade des Etats-Unis s'est dite "préoccupée par les affrontements dans le sud-est de la Turquie", tout en affirmant que "la Turquie a le droit de se défendre" face au "terrorisme" et en espérant l'organisation de nouvelles élections municipales dans ces villes.
(AFP, 11 Septembre 2016)

Minister vows that 28 municipalities will be ‘seized from PKK’s will’

The administration of 28 local municipalities accused of supporting terror “will be taken over from the will of the PKK within 15 days,” Interior Minister Süleyman Soylu stated on Sept. 9.

“With the authorization of the KHK [decree law], the administration of 28 municipalities will no longer be in the hands of terrorists or Kandil. They will continue under the administration of people who have absorbed that flag within their hearts,” Soylu said. The Kandil Mountains are the headquarters of the PKK across the border in northern Iraq.

Soylu stressed that it was the “government’s duty to intervene in those who confiscate 80 percent of their employee salaries to send to Kandil.”

The government was given authority to directly appoint trustees to municipalities in a state of emergency decree announced after the failed coup attempt of July 15.

According to the decree, the appointment of trustees to municipalities would be possible if mayors, deputy mayors or members of the municipal council are suspended on terror charges.

The regulation had previously been included in an omnibus bill in parliament but was later removed upon the opposition’s reaction. 
(hurriyetdailynews.com, Sept 9, 2016)

Démission surprise du ministre de l'Intérieur en Turquie

Le ministre de l'Intérieur turc Efkan Ala a quitté ses fonctions, a annoncé mercredi soir le Premier ministre Binali Yildirim, dans une annonce surprise à la télévision.

M. Ala, considéré comme un proche du président Recep Tayyip Erdogan, a été remplacé par Suleyman Soylu, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a précisé le chef du gouvernement.

M. Yildirim a remercié M. Ala pour "ses services" dans son allocution télévisée après avoir rencontré le président Erdogan.

Aucune explication n'a été fournie sur le départ du ministre de l'Intérieur, un poids lourd du gouvernement.

Mais les services du renseignement ont été très critiqués pour leur incapacité à prévoir le coup d'Etat manqué mené par une faction de l'armée le 15 juillet et qui a ébranlé le pouvoir du président Erdogan.

M. Ala occupait les fonctions de ministre de l'Intérieur depuis novembre 2015, mais avait déjà été chargé de ce portefeuille de décembre 2013 à mars 2015.

Il quitte son poste à un moment où la campagne meurtrière du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) kurde a atteint une nouvelle intensité dans le sud-est de la Turquie, après la fin d'un cessez-le-feu de plus de deux ans.
(AFP, 31 octobre 2016)

Forces armées/Armed Forces

Housing Administration to Entirely Block Syrian Border

The Housing Development Administration (TOKİ) will complete the rest of the wall whose 200 km has been completed. A wall will have been built on the 911-km Syrian border when it is completed.

Speaking to Star, Hürriyet and Milliyet dailies, TOKİ President Ergün Turan said:

“The Ministry of National Defense (MSB) and governorships had closed 200 km of the Syrian border. As TOKİ we have made a tender of 200 km and we are in preparation of other 400 km.

“We have been continuing with our work of ‘putting up the wall’ for 15-20 days. We will have it completed the border wall of 700 km in five months.

“Increasing the border security with Syria has become crucial with respect to our national security. Our border will be more secure as the wall is completed”.

As to the specifications of the wall, Turan stated that the concrete wall will be of 3-meter high and 2-meter wide and that razor wire will be placed on the wall.

Third longest wall after China and Israel

When the wall is completed, it will be the third longest wall after the Great Wall of China with the length of 3,460 km and Israeli-Palestinian wall of 1,120 km.

There is a 455-km wall on US-Mexican border. One of pledges of president candidate, Donal Trump is to close the whole border with a wall.
(BIA, September 28, 2016)

10 morts dans deux attaques attribuées aux rebelles kurdes

Dix membres des forces de sécurité turques ont été tués et sept autres ont été blessés lundi dans deux attaques attribuées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie, selon la presse.

A Uludere, dans la province de Sirnak (sud-est de la Turquie), six soldats ont été tués et un septième blessé "lors d'un échange de tirs avec le PKK" près d'un point de contrôle aux abords d'une prison, a rapporté en fin d'après-midi l'agence de presse Dogan.

La région de Sirnak, frontalière de l'Irak, est le théâtre d'affrontements réguliers entre la rébellion du PKK et l'armée turque.

Plus tôt dans la journée, quatre soldats turcs ont été tués et six autres blessés dans une attaque attribuée au PKK, cette fois dans la région de Mardin (à l'ouest de Sirnak).

"Deux soldats et deux gardiens de village (recrutés pour combattre les rebelles kurdes) ont été tués, et six autres personnes ont été blessés dans une attaque à la bombe survenue dans la province de Mardin", selon l'agence progouvernementale Anadolu.

"Une bombe dissimulée par les terroristes du PKK sur la route reliant Kiziltepe à Derik dans la province de Mardin a explosé au passage du véhicule des forces de sécurité", a précisé l'agence.

L'armée turque a entamé dans la foulée une opération pour "retrouver les terroristes en fuite" dans la région de Mardin, a ajouté Anadolu.

Le PKK, considéré comme une "organisation terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, est en guerre depuis 1984 contre l'Etat turc. Les combats, qui ont fait plus de 40.000 morts, ont repris il y a un an après une fragile trêve de plus de deux ans.

L'armée turque a annoncé avoir "neutralisé huit membres du PKK" dimanche au cours d'une opération aérienne et terrestre menée dans la province de Hakkari, près de la frontière avec l'Irak.

Selon l'armée turque, 320 militants du PKK ont été tués dans cette province en quelques semaines, selon l'agence Anadolu. Un chiffre qui n'a pas pu être vérifié de source indépendante.
(AFP, 26 Septembre 2016)

Neuf blessés dans le sud-est par des tirs de roquette venant de Syrie

Neuf personnes, dont cinq enfants, ont été blessées jeudi à Kilis, dans le sud-est de la Turquie, par deux roquettes tirées depuis une zone sous le contrôle du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, selon plusieurs médias turcs.

La première roquette qui s'est abattue sur la ville de Kilis a blessé "sept personnes, dont six enfants et un adulte", a annoncé le gouverneur de Kilis Ismail Catakli, cité par des médias turcs.

Un des blessés, âgé de 34 ans, "était dans un état grave", a affirmé l'agence de presse Dogan, précisant que "le plus jeune a 10 mois et le plus grand, 13 ans".

Toutes les personnes blessées sont des réfugiés syriens, qui constituent plus de la moitié de la population de la ville de Kilis.

Le premier projectile, tombé sur le marché de la ville, avait provoqué des scènes de panique, selon Dogan.

Quelques heures plus tard, une seconde roquette tirée depuis la Syrie sur Kilis a blessé deux autres personnes - une de nationalité turque, l'autre syrienne -, selon la chaîne de télévision turque NTV.

Dans un communiqué, l'armée turque a annoncé avoir riposté par des tirs d'obus à 64 reprises contre les jihadistes de l'EI, et par des frappes aériennes sur deux positions de l'EI en Syrie, d'où les roquettes ont été lancées.

"Plusieurs terroristes de Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) ont été neutralisés", a ajouté l'armée turque.

Ces tirs de roquettes surviennent près d'un mois après le début de l'offensive militaire "Bouclier de l'Euphrate" lancée par la Turquie le 24 août pour chasser de la frontière les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes.

Depuis plusieurs mois, la province de Kilis essuie de nombreux tirs de roquette, attribués par les autorités turques à l'EI. Selon un dernier bilan, 22 personnes - dont plus de la moitié était des réfugiés syriens - sont mortes dans ces tirs.
(AFP, 22 Septembre 2016)

Trois soldats turcs tués dans des combats avec les combattants kurdes

Trois soldats turcs ont été tués samedi matin dans des combats avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays, non loin de la frontière avec l'Irak, a annoncé l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Les combats ont éclaté dans le village d'Agacdibi, de la province d'Hakkari, après que "les forces de sécurité ont riposté aux tirs des membres de l'organisation terroriste séparatiste", a indiqué le bureau du gouverneur, cité par l'agence Anadolu.

Quatre soldats turcs ont été blessés, a ajouté le gouvernorat, précisant que les opérations pour chasser les militants du PKK se poursuivaient.

Au cours d'une visite dans la province d'Agri (est de la Turquie, le Premier ministre Binali Yildirim a martelé que les opérations militaires pour évincer le PKK se poursuivraient "sans pause", selon des images diffusées à la télévision turque.

La Turquie, et ses alliés occidentaux, considèrent le PKK comme une "organisation terroriste".

La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et l'exécutif turc, depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, ont fait des centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde. Depuis 1984, ce conflit a fait plus de 40.000 morts.
(AFP, 17 Septembre 2016)

HRW accuse l'armée turque et les rebelles

Human Rights Watch (HRW) a affirmé jeudi que 24 civils avaient été tués dans des frappes turques fin août en Syrie, accusant Ankara de ne pas avoir correctement identifié sa cible et les rebelles kurdes de s'être cachés parmi les civils.

HRW se référait à une frappe menée le 28 août lors de l'offensive turque dans le nord de la Syrie baptisée "Bouclier de l'Euphrate" pour y chasser le groupe Etat islamique ainsi que les rebelles kurdes.

Le bureau du Premier ministre turc avait ce jour-là fait état de la mort de "25 terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de sa branche syrienne, le PYD, assurant que les forces turques avaient pris "toutes les dispositions nécessaires pour que les civils vivant sur la zone ne subissent aucune perte".

Mais HRW affirme que la frappe turque a coûté la vie à "24 civils, dont 6 enfants" et qu'"entre 10 et 15 combattants qui s'étaient cachés parmi les civils ont également été tués".

"Les informations disponibles laissent croire que les deux camps (Ankara les et rebelles kurdes, Ndlr) auraient dû faire davantage pour minimiser les pertes civiles en tenant compte des lois de la guerre", a estimé l'organisation de défense des droits de l'Homme.

Selon des résidents locaux cité par HRW, l'armée turque a frappé des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS, composées essentiellement de rebelles kurdes) "qui venaient de débarquer de leurs véhicules militaires près de bâtiments résidentiels où une quarantaine de personnes s'étaient abrités des combats à proximité".

L'attaque est survenue près du village de Suraysat, à 12 kilomètres au sud de la ville syrienne de Jarablos, qui a été reprise des jihadistes du groupe EI quelques heures après le début de l'offensive turque.

"La mort de ces 24 civils aurait pu être évitée si les combattants des Forces démocratiques syriennes ne s'étaient pas positionnés dans des bâtiments où se trouvaient les civils et si les forces turques avaient fait ce qu'il fallait pour vérifier si des civils étaient présents sur les lieux", a estimé Ole Solvang, directeur adjoint de la division Urgence à HRW.

Quant aux FDS, ils n'auraient pas dû se positionner dans ce complexe résidentiel "sans avoir fait évacuer les civils vers une autre zone", a estimé l'ONG.
(AFP, 15 Septembre 2016)

Trois soldats turcs tués dans une attaque attribuée à l'EI

Trois soldats turcs ont été tués vendredi dans le nord de la Syrie dans une attaque contre leur char menée par des jihadistes du groupe Etat islamique (EI), a annoncé l'armée turque dans un communiqué diffusé par la télévision.

Cette attaque, au cours de laquelle un quatrième soldat a été blessé, survient trois jours après la mort de trois autres militaires dans la première attaque meurtrière menée par l'EI contre l'armée turque depuis le début de son offensive dans le nord de la Syrie le 24 août.

L'EI a revendiqué l'attaque dans un communiqué diffusé sur les comptes jihadistes sur Twitter. Le groupe a affirmé que ses combattants avaient "détruit" le char turc alors qu'il avançait vers la localité de Tal al-Hawa dans la province d'Alep.

Le but de cette opération sans précédent est de chasser de la zone frontalière en Syrie les jihadistes de l'EI mais aussi les milices kurdes.

L'armée turque a annoncé avoir bombardé à l'aide de l'artillerie à 41 reprises 15 cibles relevant de l'EI et détruit quatre bâtiments occupés par des jihadistes dans des frappes aériennes.

Fort des succès enregistrés ces dernières semaines contre l'EI, qui a notamment été chassé de son bastion de Jarablos, la Turquie évoque avec insistance depuis quelques jours la possibilité de mener, avec un soutien américain, une offensive pour déloger l'EI de Raqa, sa "capitale" en Syrie.

Vendredi, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a estimé qu'une telle opération, qui pourrait aussi viser Mossoul, le fief irakien de l'EI, ne pourrait réussir sans soutien aérien.

"Avec le soutien aérien des forces de la coalition et l'aide de nos forces spéciales, une opération à Mossoul et Raqa pour nettoyer ces zones de Daech (acronyme arabe de l'EI), sera une réussite", a déclaré M. Cavusoglu, lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en visite depuis jeudi soir à Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dit mercredi s'être entretenu avec son homologue américain Barack Obama, en marge du G20 en Chine, et poursuivre les discussions pour "faire le nécessaire" et chasser l'EI de Raqa. (AFP, 9 Septembre 2016)

Le groupe jihadiste (EI) a été chassé de la frontière turque en Syrie

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a été chassé des dernières positions qu'il tenait le long de la frontière turque en Syrie, alors que le régime syrien assiégeait de nouveau les quartiers rebelles d'Alep.

Sur le front diplomatique, les Etats-Unis et la Russie ont échoué lundi à trouver un accord sur la Syrie au cours de négociations en marge du G20 à Hangzhou (est de la Chine), a indiqué un diplomate américain.

Après une première rencontre infructueuse la veille, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont mené de nouveaux pourparlers lundi, selon ce diplomate, sans réussir à surmonter les divergences persistantes qui opposent sur ce dossier Washington et Moscou.

"Depuis Azaz jusqu'à Jarablos, notre (bande frontalière) de 91 km a été totalement sécurisée. Toutes les organisations terroristes ont été chassées", a annoncé dimanche le Premier ministre turc Binali Yildirim.

Un peu plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé que l'EI avait "perdu tout contact avec le monde extérieur après avoir perdu les derniers villages frontaliers entre la rivière Sajour et (le village d')Al-Raï", dans le nord du pays.

Il s'agit d'un succès majeur pour Ankara, qui a lancé fin août une opération militaire dans le nord syrien visant à la fois l'EI et les milices liées au parti kurde syrien PYD.

La perte de cette zone frontalière prive l'EI de points de passage pour ses recrues et son approvisionnement depuis la Turquie, même si l'organisation ultraradicale sunnite contrôle encore de larges pans de territoires en Syrie et en Irak.

- Raids aériens massifs -

Au sud d'Alep, "les forces armées (syriennes), en coopération avec leurs alliés, ont pris (dimanche) le contrôle total de la zone des académies militaires et nettoient les dernières poches de terroristes dans le secteur", a affirmé une source militaire citée par la télévision officielle.

Le régime syrien désigne comme "terroristes" tous les groupes qui luttent contre lui, qu'ils soient classés comme modérés, islamistes ou jihadistes.

Selon cette même source, cette prise de contrôle a permis de couper l'unique route d'approvisionnement entre le sud de la province d'Alep et les quartiers de la ville contrôlés par les rebelles, ouverte il y a un mois par les insurgés après leur prise du quartier de Ramoussa.

"Les quartiers est d'Alep sont de nouveau complètement assiégés", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Ce succès du régime été rendu possible grâce à des raids massifs de l'aviation russe sur les positions rebelles, selon l'Observatoire.

Ancienne capitale économique et deuxième ville du pays, Alep est divisée depuis quatre ans entre quartiers rebelles à l'est et pro-régime à l'ouest et constitue un enjeu majeur du conflit complexe qui déchire la Syrie depuis 2011.

- 'Les Russes ont reculé' -

A Alep, le régime a ainsi effacé sa défaite du 6 août. Ce jour-là, les rebelles, aidés du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé à son rattachement à Al-Qaïda), avaient chassé les forces loyalistes du sud de la ville et brisé le siège imposé depuis le 17 juillet à leurs quartiers.

Depuis cette date, l'armée syrienne, appuyée par les supplétifs des Forces de défense nationale (FND), des combattants chiites iraniens et du Hezbollah libanais, ainsi que par des frappes de l'aviation russe, n'ont eu de cesse de reprendre les positions perdues.

Ce nouvel épisode dans la bataille d'Alep survient alors que les États-Unis, qui appuient les rebelles, et la Russie, alliée du régime, n'ont pu se mettre d'accord pour réduire la violence qui a fait en cinq ans plus de 290.000 morts et jeté hors de chez elle plus de la moitié de la population.

Washington avait accusé dimanche Moscou d'avoir "fait marche arrière" sur certains points dans ses négociations sur la Syrie, rendant impossible dans l'immédiat un accord de coopération entre les deux puissances.

"Les Russes ont reculé sur des points où nous pensions pourtant nous être mis d'accord, donc nous nous retournons vers nos capitales respectives pour consultation", avait déclaré sous couvert d'anonymat un haut responsable du département d'Etat en marge du sommet du G20 à Hangzhou.
(AFP, 5 Septembre 2016)

L'armée turque bombarde des positions du PKK dans l'est

L'armée turque a intensifié ce week-end ses opérations contre les rebelles kurdes en bombardant dix positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'est de la Turquie, au moment où Ankara poursuivait ses opérations en Syrie voisine.

Ces nouvelles frappes interviennent quelques heures après la mort de 22 soldats turcs et d'un vigile dans des affrontements avec le mouvement indépendantiste kurde dans la même région orientale.

Samedi soir, les avions turcs ont détruit quatre positions du PKK près de Cukurca, dans la province de Hakkari (sud-est) près de la frontière irakienne, a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie, citant des sources de sécurité.

Six autres positions du PKK ont été bombardées dans la région du Mont Tendurek, entre les provinces de Agri et Van (est), a-t-elle ajouté de même source.

Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir "neutralisé" 100 militants du PKK lors d'affrontements avec ses forces samedi, sans préciser combien de ces hommes avaient été tués ou blessés. Selon l'agence privée Dogan, la plupart des rebelles kurdes se sont retranchés dans le nord de l'Irak, où sont situées les bases arrières du PKK.

Le PKK, considéré comme une organisation "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, mène régulièrement des attaques contre les forces de sécurité turques, qui ont fait des dizaines de morts depuis qu'un cessez-le-feu entre les rebelles et les forces turques a pris fin en 2015.

Plus de 40.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en 1984.

- Appel à la 'solidarité' -

La Turquie a récemment intensifié sa lutte contre les combattants kurdes, en lançant le 24 août l'opération militaire "Bouclier de l'Euphrate" dans le nord de la Syrie, visant à la fois le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les milices liées au PYD (Parti de l'union démocratique), considéré par Ankara comme la branche syrienne du PKK.

Dimanche, en marge du sommet du G20 en Chine, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé les pays de l'Otan - dont la Turquie est membre - à partager une position commune sur toutes les organisations "terroristes".

"Il n'y a pas de bon ou de mauvais terroriste. Toutes les formes de terrorisme sont mauvaises, toutes sont un fléau et nous devons nous dresser contre elles", a-t-il déclaré après une rencontre avec son homologue américain Barack Obama.

M. Erdogan a également répété son souhait d'éviter la formation d'une zone autonome continue le long de la frontière turco-syrienne par les milices kurdes, appelées à plusieurs reprises par la Turquie à se retirer à l'est de l'Euphrate.

"Pour éviter ce couloir de la terreur, les forces de la coalition doivent se montrer solidaires de la Turquie dans cette lutte. Je crois que nous remporterons ce combat", a affirmé le président turc, ajoutant que la lutte d'Ankara contre l'EI, le PKK et les YPG (Unités de protection du peuple kurde, branche armée du PYD) en Syrie se poursuivrait.

Après avoir ouvert samedi un nouveau front chez son voisin en envoyant des chars dans le village syrien d'Al-Raï, l'armée turque a bombardé dans la nuit de samedi à dimanche quatre cibles de l'EI, selon un communiqué diffusé par des agences progouvernementales.

Une cible du groupe ultraradical sunnite a été détruite près du village d'Al-Raï, tandis que trois autres positions ont été bombardées près de la localité de Jarablos, récemment reprise à l'EI par des rebelles pro-Ankara.

Dimanche, les combats contre l'EI se poursuivaient au sud d'Al-Raï, selon la télévision turque NTV. Aucun affrontement avec des forces pro-kurdes n'avait toutefois été recensé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
(AFP, 4 Septembre 2016)

Des chars turcs ont ouvert un nouveau front en Syrie

La Turquie a envoyé de nouveaux chars samedi dans le village syrien d'Al-Rai pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique, ouvrant un autre front depuis le début de son intervention en août contre l'EI.

Une vingtaine de chars sont entrés peu après midi dans le village depuis la province frontalière de Kilis, pour soutenir militairement des rebelles de l'opposition syrienne, après avoir déjà chassé les jihadistes de plusieurs villages du nord de la Syrie lors de son opération "Bouclier de l'Euphrate" lancée le 24 août, a précisé l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Au cours des derniers jours, les rebelles avaient progressé rapidement, reprenant à l'EI plusieurs zones frontalières, avec le soutien de l'artillerie turque et des frappes aériennes de la coalition internationales dirigée par les Etats-Unis.

Et selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les rebelles soutenus par Ankara ont également repris samedi trois villages près de la frontière.

Au moins 20 chars turcs, cinq blindés de transport de troupes, des camions et autres véhicules blindés ont franchi la frontière, a précisé l'agence privée Dogan.

Pendant cette nouvelle opération terrestre, des cibles de l'EI étaient visées par des tirs d'obus, selon Dogan.

Ces derniers mois, le village d'Al-Rai a régulièrement été pris et repris successivement par l'EI et les rebelles.

Le 24 août, à 60 km de là, des rebelles syriens pro-Ankara avaient repris Jarablous à l'EI à la faveur d'une offensive éclair lancée dans le cadre de "Bouclier de l'Euphrate".

Cette opération, la plus ambitieuse menée par Ankara en Syrie depuis le déclenchement du conflit qui a fait plus de 290.000 morts en cinq ans, vise à la fois à neutraliser le groupe jihadiste et à empêcher l'avancée des milices kurdes, notamment les YPG (Unités de protection du peuple kurde). Ankara les qualifie de "terroristes" liés aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) du sud-est de la Turquie.

Ahmed Othman, un commandant du groupe rebelle pro-turc Sultan Murad, a affirmé à l'AFP que son groupe était actuellement "positionné sur deux fronts à Al-Rai, au sud et à l'est du village, afin d'avancer vers les villages qui ont été libérés de l'EI, à l'ouest de Jarablous".

Selon lui, il ne s'agit que de la première phase prévue: "Nous voulons débarrasser la zone frontalière entre Al-Rai et Jarablous de l'EI, avant de progresser vers le sud vers Al-Bab", le dernier bastion de l'EI près d'Alep, "et Mindjeb", contrôlé par des forces pro-kurdes.

Après le succès des combattants kurdes et arabes qui ont libéré Mindjeb de l'EI, cette coalition a annoncé vouloir avancer pour relier leurs deux autres "cantons" dans le nord de la Syrie, Kobane et Afrine.

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu vendredi que la Turquie ne permettrait pas au groupe de créer un "couloir terroriste".

Ankara, en conflit avec le PKK sur son propre territoire, veut empêcher les Kurdes syriens de former une zone autonome continue le long de sa frontière avec la Syrie voisine, exigeant notamment qu'ils se retirent plus à l'est.

Vendredi, le président Erdogan a assuré que les combattants kurdes syriens ne s'étaient pas retirés à l'est de l'Euphrate, réfutant les déclarations des Etats-Unis selon lesquelles les YPG avaient traversé le fleuve.

Ces affrontements inquiètent Washington, allié de la Turquie et des milices kurdes qu'ils considèrent comme un allié efficace contre les jihadistes.
(AFP, 3 septembre 2016)

Affaires religieuses / Religious Affairs

La mode islamique a le vent en poupe en Turquie

Le mannequin ajuste ses vêtements, esquisse un sourire en regardant l'objectif et tient sa tête droite dès que l'appareil photo crépite. Rien de plus normal pour des photos de mode dans une grande ville européenne. Mais dans cet atelier d'Istanbul, l'exercice est différent.

Point de robes qui épousent les courbes du corps: ici les modèles vantent une mode islamique glamour à sa façon, avec robes larges et foulards sur les cheveux.

En Turquie, pays majoritairement musulman, cette industrie conciliant mode et valeurs religieuses connaît un succès croissant, dans une conjoncture favorisée par l'agenda islamo-conservateur du Parti de la Justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan.

Plus largement, le marché de la mode islamique pourrait, selon le Conseil de la mode islamique et du design (IFDC) basé à Dubai, avoisiner les 500 milliards de dollars d'ici quelques années, soit plus de 445 milliards d'euros.

Dans l'atelier situé sur la rive asiatique d'Istanbul, les mannequins, maquillées et le port élégant, s'efforcent de mettre en valeur les vêtements qu'elles portent sans rien montrer de leur corps, hormis le visage et les mains. Au menu du jour: tuniques longues et robes de soirée brillantes assorties de hauts talons. Les coupes sobres mais les couleurs sont vives.

- Ventes de burkinis en hausse -

Les photos seront publiées dans le catalogue de Modanisa, un site turc de vente en ligne dédié à la mode islamique, lancé en 2011 et devenu en quelques années l'un des poids lourds du secteur.

Modanisa référence 30.000 produits de 300 marques - tenues quotidiennes, vêtements de sport, robes du soir, chaussures, accessoires... - et livre dans 75 pays.

"Autrefois, une jeune femme (voilée) de 25 ans portait les mêmes habits qu'une femme de 50 ans", parce qu'il n'y avait pas d'alternative, affirme à l'AFP le PDG de l'entreprise, Kerim Ture.

C'est pour changer la donne que Modanisa est né, dit-il.

Le site vend, entre autres, des maillots de bain entièrement couverts, ces burkinis au coeur d'une vive polémique en France où certaines villes ont tenté de les interdire avant que des juges ne s'y opposent. Une section entière du site est consacrée à ces maillots, vendus entre 27 et 99 euros.

Pour M. Ture, en porter "est un choix et non un symbole". "Je ne comprends pas comment un pays dont la liberté est l'un des piliers peut s'opposer aux maillots de bains islamiques", ajoute-il, affirmant que les commandes de burkinis depuis la France ont augmenté de 15 à 20% depuis que la polémique a éclaté et que les projecteurs ont été braqués cet été sur ce vêtement.

- 'Istanbul va donner le ton' -

Istanbul, qui ambitionne de devenir une plaque-tournante pour ce commerce, a accueilli pour la première fois en mai une "Fashion week" dédiée à la mode islamique, organisée dans la gare historique de Haydarpasa.

Selon le styliste Osman Ozdemir, ce secteur est en pleine croissance depuis plusieurs années, dopé par l'arrivée sur le marché de marques mondiales. Dolce & Gabbana a notamment lancé cette année une collection de hijabs et abayyas destinée à une clientèle musulmane au Moyen-Orient.

"Je crois qu'Istanbul va donner le ton de la mode islamique", lance M. Ozdemir.

Fin août, le gouvernement turc a autorisé pour la première fois les policières en uniforme à porter le voile.

Pour Franka Soeria, consultante et styliste indonésienne qui a oeuvré pour organiser la Fashion Week d'Istanbul, la mode islamique n'a pas pour but d'inciter les femmes à se couvrir mais à s'affirmer dans leur propre style vestimentaire.

"Notre message consiste à dire que nous sommes pudiques et que nous aimons nous couvrir, mais que nous aimons aussi la mode. C'est notre style, il faut l'accepter", dit Mme Soeria, qui porte un voile noir.

- 'Pas comme ma mère' -

Dans le quartier de Fatih, les boutiques de mode islamique s'enchaînent et de nombreux panneaux publicitaires vantent les vêtements couvrants.

"Je me suis couvert la tête il y a trois ans mais je ne voulais pas m'habiller comme ma mère", confie à l'AFP Seyma, 16 ans, rencontrée au marché. "Aujourd'hui, je trouve tous les vêtements que je veux".

Des touristes des pays arabes viennent grossir la clientèle à Istanbul. "Je trouve de tout, des robes pour tous les jours, des pantalons, des T-shirts et beaucoup d'autres choses. Je viens avec rien et j'achète tout ici", affirme Dalia, une jeune Saoudienne faisant ses emplettes.

Mais cette tendance vestimentaire a ses détracteurs, qui estiment que la mode, même pudique, est incompatible avec les préceptes de l'islam.

"L'islam prêche pour une identité musulmane vertueuse et une consommation dictée par le besoin. Mais la mode c'est tout le contraire, elle crée un cercle vicieux qui incite à une consommation à outrance", affirme Hulya Sekerci, de l'association conservatrice Ozgur-Der. "Et les vêtements conçus selon cette mode sont incompatibles avec notre façon de nous couvrir. C'est pour cela que nous sommes contre la mode et les défilés".

Hakan Yaldiz, professeur de sciences politiques à l'université du Bosphore à Istanbul, est lui sceptique sur la créativité de la mode islamique. "C'est souvent de la pure imitation: les stylistes ne font que prendre une robe normale pour en couvrir le décolleté et la rendre conforme aux normes islamiques", dit-il. "Il faudra attendre au moins vingt ans pour savoir si un Versace de la mode islamique émergera".
(AFP, 29 Septembre 2016)

New ‘Ottoman Party’ founded in Turkey

A new political party called the “Ottoman Party” has been founded in Turkey with the slogan “Turkey is the Leader.”

The party features Arabic words on its emblem and aims to “participate in the next elections by forming organizations in a short period of time.”

“Nothing will be the same. We will place everything in an institutional structure,” the head of the party, İbrahim Ünye, said, adding that they would “change politics in Turkey.”

“In the near future, we will have a camp, complete our training and announce our projects. We will reach the furthest point of our country. We will knock on every door and won’t leave a hand that wasn’t shaken and a heart that wasn’t entered,” he also said. 

Noting that members of the Ottoman Party are “from the heart of Muslim Turkish society,” Ünye said they were creating projects for “the Muslims in Turkey and the world.”

“We will cultivate all of the soil that our ancestors graced under the name of Turkish-Islamic unity. No one will be able to fool around on Muslim soil,” he added.

A total of 30 people can gather and found a party in Turkey, according to the law on political parties.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2016)

Le Qatar s'affiche en allié indéfectible de la Turquie d'Erdogan

Pendant les heures d'incertitude ayant suivi la tentative de coup d'Etat du 15 juillet en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a très vite reçu un appel de soutien d'un leader étranger.

A l'autre bout du fil, l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, lui a apporté un appui indéfectible, a raconté M. Erdogan lui même aux médias turcs.

"C'était un signe important de soutien politique à un moment où la situation en Turquie était encore très incertaine", commente Kristian Coates Ulrichsen, de l'Université Rice. "Et il contrastait fortement avec les déclarations tièdes des capitales occidentales pendant ou après la tentative de coup d'Etat".

De telles déclarations ont alimenté la suspicion du régime Erdogan à l'égard de certains pays occidentaux. Le président turc s'est en même temps empressé de remercier le Qatar.

La proximité entre le Qatar et la Turquie est ancienne. Les deux pays soutiennent les Frères musulmans et veulent le départ du président syrien Bachar al-Assad. Ils entretiennent en outre de bons rapports économiques et une étroite collaboration militaire.

A l'inverse de ses homologues qui ont fui Doha en ce mois d'août chaud et moite, l'ambassadeur de Turquie Ahmet Demirok a brillé par sa présence.

Après la tentative de putsch, il a tenu une conférence de presse pour rassurer la communauté de 8.000 Turcs vivant au Qatar sur la situation et pour remercier le pays-hôte.

Il a accueilli plus tard dans un grand hôtel de Doha une soirée coorganisée avec la Chambre de commerce turque pour souligner les liens économiques forts entre les deux pays.

"Nous avons une relation très fortes avec le Qatar", déclare M. Demirok à l'AFP. "Nous n'avons pas de contentieux historique, nous avons des similitudes culturelles et la relation entre nos dirigeants est excellente".

Le "flirt" s'est poursuivi avec le vice-premier ministre turc Omer Faruk Korkmaz qui a tressé des louanges à l'émir du Qatar dans une interview au quotidien Al-Sharq de Doha.

Le 24 août, Doha et Ankara ont signé un accord de jumelage le jour même où une société turque remportait un contrat de deux milliards de dollars pour construire une autoroute à 10 voies dans le nord du Qatar.

Le 27 août, le groupe de télévision BeIN du Qatar annonçait la rachat du bouquet turc Digiturk, en évoquant "la plus grosse acquisition de son histoire".

- Une alliance qui dérange -

Au niveau économique, les deux pays profitent d'un partenariat étroit: leurs échanges ont atteint fin 2015 plus de 1,2 milliard de dollars contre 769 millions en 2013, selon des chiffres du gouvernement turc.

Sur le plan politique, le Qatar et la Turquie soutiennent les mêmes groupes en Libye, les Frères musulmans en Egypte et les mêmes rebelles en lutte contre le régime en Syrie.

Leur alliance constitue un contrepoids aux autres puissances régionales, en particulier l'Arabie saoudite et l'Iran, et est vue avec "suspicion" par les Emirats arabes unis, selon M. Ulrichsen.

La Turquie a une base militaire au Qatar qui abrite jusqu'à 3.000 hommes et plus si "besoin est", a déclaré M. Demirok.

"L'axe Qatar-Turquie repose sur un solide terrain d'entente", relève Christopher Davidson, spécialiste du Moyen-Orient à l'Université Durham de Grande-Bretagne. "Les deux pays cultivent l'islam politique à l'intérieur et à l'extérieur pour servir leurs agendas et se voient en partenaires dans la lutte contre les puissances rivales, Ryad ou Téhéran".

Et même si la base militaire est "symbolique", elle donne "un signal clair à Washington, Téhéran et Ryad qu'Ankara est bien placé pour prendre en charge le rôle (de garant de la sécurité du Qatar) des Etats-Unis dans l'avenir si besoin est", ajoute-t-il.

La question reste posée toutefois sur de possibles failles dans cette relation.

"Il faut garder un oeil" sur l'évolution possible de la position turque sur la Syrie qui semble prête à accepter le maintien au pouvoir du président Assad à court terme, estime M. Davidson.
(AFP, 30 août 2016)

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan s'en prend à Moody's après l'abaissement de la note de la Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris jeudi à l'agence de notation Moody's, l'accusant d'être corrompue, après qu'elle a abaissé la note de son pays en catégorie spéculative.

"Abaissez la note de la Turquie comme vous voulez. Cela ne reflète pas la réalité de la Turquie qui continue d'investir et de croître" économiquement, a déclaré M. Erdogan dans une allocution devant des élus locaux à Ankara.

"Il suffit de mettre quelques pièces dans leur poches pour avoir la notation que l'on souhaite. Ils fonctionnent de cette manière", a-t-il ajouté.

Moody's a abaissé vendredi de Baa3 à Ba1 la note de la dette à long terme de la Turquie, jugeant son économie vulnérable aux aléas des financements extérieurs du fait notamment "des récents développements politiques imprévisibles", faisant référence à la tentative de coup d'état de juillet.

Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, avait rejeté samedi cet abaissement estimant qu'il n'était "pas impartial".

Le vice-Premier ministre Mehmet Simsek, cité par l'agence pro-gouvernementale Anadolu, a pour sa part affirmé jeudi que la Turquie "mérite une meilleure note".

"Nous prenons la notation de la dette au sérieux (mais) ce n'est pas la fin du monde. Ce n'est pas rien mais ce n'est pas la fin du monde non plus", a-t-il dit.

La croissance économique au 2e trimestre en Turquie s'est ralentie à 3,1% contre 4,7% au premier trimestre, une tendance baissière qui devrait se confirmer lors des prochains mois, l'économie subissant l'impact d'une série d'attentats qui ont frappé le pays et le putsch manqué contre le président Erdogan à la mi-juillet.
(AFP, 29 Septembre 2016)

Le nombre des touristes étrangers en baisse de 38% après le putsch


Le nombre des touristes étrangers en Turquie a baissé de près de 38% en août par rapport au même mois en 2015, le secteur étant touché de plein fouet par une série d'attentats et la récente tentative de putsch.

Selon les chiffres publiés par le ministère du Tourisme, 3,18 millions de touristes ont visité le pays en août, premier mois entier recensé après le coup d'Etat avorté du 15 juillet.

C'est 37,96% de moins qu'en août 2015.

En juillet, les arrivées étaient en baisse de 36,72% mais la chute la plus importante cette année a été enregistrée en juin avec 40,86% de visiteurs étrangers en moins par rapport au même mois de l'année dernière.

 Le secteur du tourisme, qui représentait 4,4% du PIB de la Turquie en 2015, générant 35,1 milliards de dollars, a été frappé de plein fouet cette année par une série d'attentats attribués aux jihadistes du groupe Etat islamique ou revendiqués par la rébellion kurde.

Et en juillet, une faction dissidente au sein de l'armée a tenté de renverser le président Recep Tayyip Erdogan qui a déclenché à la suite de ce putsch avorté de vastes purges dans l'administration et les services de sécurité.

Malgré la récente normalisation des relations entre Ankara et Moscou après une grave crise diplomatique, le nombre des touriste russes a accusé en août une baisse de 83,63% comparé à août 2015. Leur nombre devrait toutefois augmenter en septembre grâce à la reprise de vols charters russes à destination de la Turquie.

Les seuls visiteurs étrangers dont le nombre a augmenté, doublant même par rapport à août 2015, sont les Saoudiens avec plus de 124.000 arrivées contre 62.000 seulement sur la même période en 2015.
(AFP, 29 Septembre 2016)

Turquie: après l'euphorie, le coup de froid s'abat sur l'économie

La Turquie a beau fulminer après l'abaissement de sa note par l'agence Moody's en catégorie spéculative, il n'en reste pas moins que sa croissance économique s'essouffle et les conséquences du putsch avorté de juillet inquiètent les marchés.

Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 de l'AKP, le parti de la Justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan, le pays enregistrait de forts taux de croissance annuelle.

En même temps, des millions de Turcs ont vu leurs revenus croître et dans des régions reculées d'Anatolie des industries florissantes en germé.

Dans un contexte de crise économique globale, l'économie turque a surpris même les détracteurs des politiques du président Erdogan en affichant une bonne santé en 2015 avec un taux de croissance de 4% avant de faire mentir les scénarios les plus pessimistes prédisant son effondrement après la tentative de coup d'Etat de la-mi juillet.

Mais déjà avant l'annonce de l'abaissement par Moody's, l'économie avait commencé à montré des signes d'essoufflement.

"Les perspectives de croissance sont faibles. La demande domestique semble avoir baissé rapidement après la tentative de coup d'Etat, en raison d'un manque de confiance", explique à l'AFP William Jackson, économiste spécialiste des marchés émergents de la Capital Economics basée à Londres.

Selon lui, la croissance turque pourrait tout juste atteindre 2% en 2017. "Il est fortement probable que la croissance sera dans les années à venir plus faible qu'elle ne l'a été dans la dernière décennie", ajoute l'expert.

Et l'abaissement de la note par l'agence de notation Moody's la semaine dernière n'est pas de bon augure.

- Défaut de paiement -

Doutant de sa capacité à rembourser sa dette à long terme, Moody's a abaissé la note turque de Baa3 à Ba1, en raison d'un risque élevé de défaut de paiement. C'est la deuxième agence après Standard and Poor's, en juin, à dégrader la note du pays.

Pour justifier sa décision, Moody's a pointé du doigt le niveau élevé de son déficit et de sa dette extérieure qui, ensemble, représenteront 26% du PIB en 2016 et en 2017.

Concrètement, parmi les secteurs qui ont été particulièrement touchés, se trouve le tourisme, qui compte pour 4,4% du PIB et pour 15% des recettes extérieures. En juillet, le nombre de touristes global a baissé de 36,72%, tandis que ceux venus de Russie s'effondrait de plus de 93%, selon le ministère du Tourisme.

La multiplication des attentats en Turquie ces derniers mois, tantôt attribués aux jihadistes du groupe Etat islamique, tantôt revendiqués par la rébellion kurde, est sans doute responsable de ce déclin, estime Michael Harris, responsable de recherche à la banque d'investissement Renaissance Capital.

Sur un volet plus politique, la purge menée par Ankara au lendemain du putsch avorté, avec l'arrestation ou le licenciement de dizaines de milliers de personnes dans toute l'administration (magistrature, éducation, armée, police, etc), pourrait avoir des conséquences négatives sur la croissance, estime par ailleurs Moody's, qui s'interroge sur l'"efficacité" de la politique du gouvernement.

Selon Michael Harris, les marchés guettent la fin de l'état d'urgence, qui devrait s'achever en octobre, trois mois après sa promulgation. "A long terme, le moindre recul de l'Etat de droit a un impact sur l'investissement", explique le spécialiste.

"Tant que la confiance des marchés ne sera pas revenue, et que la crise politique ne sera pas derrière nous, il est plus probable que l'économie turque va décevoir", prévient-il.

Ulcéré par l'annonce de la dégradation de la note par Moody's, le gouvernement turc s'est vivement défendu. Le Premier ministre turc Binali Yildirim a ainsi estimé samedi que Moody's n'était "pas impartial" et le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a jugé qu'elle relevait d'une "motivation politique".

Cherchant à rassurer, le vice-Premier ministre Mehmet Simsek, figure appréciée des marchés financiers, a déclaré que les bases de l'économie turque sont "saines" et qu'elle n'est capable de résister aux crises. "La meilleure réponse à apporter aux agences de notation", a-t-il jugé sur Twitter, "c'est d'accélérer les réformes".
(AFP, 28 Septembre 2016)

Rentrée scolaire en Turquie marquée par le putsch manqué et les purges

Plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait lundi une rentrée scolaire marquée par le coup d'Etat avorté de juillet et les purges qui ont suivi, avec un hommage aux "martyrs" et en l'absence de dizaines de milliers d'enseignants limogés.

"27.715 enseignants ont été licenciés, 9.465 enseignants ont été relevés de leurs fonctions temporairement" dans le cadre de ces purges, tandis que "455 autres ont été réaffectés à leurs postes", a annoncé le vice-Premier ministre Nurettin Canikli lundi soir, à Ankara.

Ils sont soupçonnés par le gouvernement de complicité avec les auteurs du putsch manqué, où une partie de l'armée a tenté de renverser le pouvoir, faisant 270 morts et 2.000 blessés.
 Comme souhaité par les autorités, les élèves se sont vu remettre une brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des martyrs", un document préparé par le ministère de l'Education, a constaté un photographe de l'AFP.

A leur arrivée, les élèves ont d'abord observé "une minute de silence en mémoire des martyrs" et "prié" pour eux, conformément aux instructions du ministère.

Puis deux clips ont été diffusés. Filmés sur le pont du Bosphore, ils montrent deux personnes qui "meurent en martyrs" au cours de violences entre militaires putschistes et citoyens turcs descendus dans la rue pour s'opposer à la tentative de coup d'Etat.

Une autre montre comment "le peuple n'a fait qu'un seul homme pour s'opposer au putsch, son courage et sa détermination dans les rues", avec en fond sonore la voix du président turc Recep Tayyip Erdogan déclamant l'hymne national.

- "Chaos général" -

Cette vague de purges dans l'administration (magistrats, enseignants, professeurs d'universités, journalistes, etc.) est destiné pour écarter toute influence de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et considéré par Ankara comme l'instigateur du putsch avorté. Des accusations que l'intéressé rejette.

S'adressant au corps enseignant, le Premier ministre turc Binali Yildirim, en visite dans un établissement scolaire d'Erzincan (est du pays), les a priés de "ne pas tolérer" dans leurs rangs ceux qui servent "des organisations terroristes", en référence aux membres de la confrérie güleniste ou "aux séparatistes" kurdes. "Ne les laissez surtout pas vivre parmi vous", a-t-il ajouté au cours de cette visite retransmise à la télévision turque.

"Inquiet", Hüseyin Özev, le président du syndicat des enseignants à Istanbul, a dit redouter "un chaos général" en l'absence d'anticipation "du côté du ministère de l'Education".

Les professeurs recrutés à la hâte n'ont ni "préparation" ni "expérience", a dénoncé auprès de l'AFP le syndicaliste.

En réponse, le vice-Premier ministre turc Nurettin Canikli a rétorqué que "20.000 enseignants" allaient être recrutés d'ici au 10 octobre, date à laquelle les concours seront clos.

Outre les enseignants présumés avoir des liens avec la confrérie güleniste, les autorités ont suspendu il y a deux semaines au moins 11.500 enseignants, soupçonnés eux de soutenir les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara.

Les écoles concernées se situent majoritairement dans le sud-est du pays, une région pauvre vivant aux rythmes des combats entre l'armée turque et les rebelles depuis la rupture d'un fragile cessez-le-feu il y a un an.

Opposés aux limogeages, une centaine d'élèves ont fait un sit-in non autorisé à Diyarbakir (ville à majorité kurde dans le sud-est) en demandant "le retour de (leurs) professeurs". La police a interpellé une trentaine d'entre eux, et dispersé par la force le rassemblement, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Cigdem, enseignante à Istanbul, et mobilisée contre les purges dans le corps enseignant, a affirmé que les professeurs ne sont "ni putschistes, ni terroristes": "Nous sommes enseignants".
(AFP, 19 Septembre 2016)

La Turquie restera à l'heure d'été toute l'année

La Turquie a décidé de maintenir en vigueur toute l'année le régime d'heure d'été qui devait s'achever fin octobre, pour permettre aux citoyens de "profiter plus longtemps de l'ensoleillement".

La décision, prise par le ministère de l'Énergie et validée en Conseil des ministres, a été publiée au Journal officiel jeudi.

Les pendules ne devront plus être réglées deux fois par an, en alternant entre heure d'hiver et heure d'été, pour permettre aux citoyens de "profiter plus longtemps de l'ensoleillement" la journée, selon le texte publié au Journal officiel.

"A partir du dimanche 30 octobre à 04H00 (heure locale, ndlr), le passage à l'heure d'hiver ne sera plus en vigueur", ajoute le texte.

Ainsi, il faudra compter trois heures de plus en Turquie par rapport à l'heure moyenne de Greenwich (GMT) toute l'année, et deux heures de plus par rapport aux pays européens en hiver.

La République turque de Chypre du nord (RTCN), autoproclamée dans la partie nord de l'île méditerranéenne occupée par la Turquie, a annoncé que le même régime s'appliquerait sur son territoire.

Cette décision va entraîner une situation cocasse: sur la période hivernale, la partie chypriote-grecque de l'île, au sud, reconnue par la communauté internationale aura une heure de retard par rapport au nord turc-chypriote.

Le passage de l'heure d'hiver (de fin octobre à fin mars) à l'heure d'été (de début avril à fin octobre), instauré dans nombre de pays, consiste à ajuster les horloges, montres et réveils d'une heure de plus ou de moins par rapport au fuseau horaire. Ce système a pour objectif de réaliser des économies d'énergie, en faisant coïncider les heures d'activité avec l'ensoleillement pour limiter l'utilisation de l'éclairage artificiel. (AFP, 8 Septembre 2016)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie accuse la Belgique de soutien au terrorisme

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu condamne la Belgique parce qu'elle tolérerait l'organisation terroriste kurde PKK. "Je ne sais pas qui elle essaie de tromper, mais nous ne tombons pas dans ce panneau", a-t-il déclaré.

"La Belgique utilise deux poids, deux mesures quand il s'agit de lutter contre le terrorisme. Elle prétend qu'elle prend des mesures dans la lutte contre le terrorisme, mais elle permet au PKK d'organiser un congrès à Bruxelles. Je ne sais pas qui elle essaie de tromper, mais nous ne tombons pas dans ce panneau."

C'est en ces termes durs que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu a critiqué le congrès du Parti de l'union démocratique (PYD) qui a eu lieu à Bruxelles le 24 septembre. Pour le ministre des affaires étrangères turc, ce parti syrien est "la même organisation que le PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan qui depuis des années mène une lutte armée contre les autorités turques. Le congrès consacré à l'avenir de la Syrie aurait accueilli des membres du PYD, mais aussi des ténors du PKK. "Ce congrès ne parlait pas de l'avenir de la Syrie", a fulminé
Çavusoglu, membre du parti AK du président Recep Tayyep Erdogan. "Ils ont tenu ce congrès parce qu'ils veulent fonder un nouvel état en Syrie du Nord. Ils l'admettent eux-mêmes. Mais la Turquie ne tolérera jamais un tel état."

Le ministre turc a également exprimé sa fureur au sujet de l'autorisation accordée au PKK d'installer une tente d'informations devant les bâtiments de la Commission européenne. Le président turc avait qualifié cette autorisation d'"hypocrisie pure". Six mois plus tard, Çavusoglu réitère sa déception. "Le PKK ne défend pas les véritables intérêts kurdes. Il menace tous ceux qui n'adhèrent pas à leurs idées marxistes. Manifestement, la Belgique et l'Union européenne espèrent lutter contre le terrorisme en soutenant des organisations terroristes. Nous allons continuer à répéter qu'ils se trompent."

Çavusoglu a fait sa sortie après une rencontre avec le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson. Il a également déclaré qu'il lui avait confié une liste d'organisations gülénistes et d'hommes d'affaires, contre lesquels l'état britannique devrait sévir. Les autorités turques accusent le prédicateur turc Fetullah Gülen d'être le mauvais génie de la tentative de coup d'État de juillet dernier. Johnson a promis d'examiner le "culte" et au besoin de prendre des mesures.

Pour Johnson, c'était la première visite d'état en Turquie depuis qu'il a traité le président turc de "baiseur de chèvres" et de "branleur" dans un poème. Johnson déclare que la bonne entente a pratiquement fait oublier ce faux pas. "Je suis étonné que personne n'en ait encore parlé", a-t-il ajouté. (LeVif, 27 sept 2016)

Hypocrisie: Boris Johnson conciliant en Turquie après Brexit

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a assuré lundi la Turquie de son "soutien", au cours de sa première visite dans ce pays, quelques mois après avoir fait de son opposition à son adhésion à l'UE l'un des piliers de sa campagne pour le Brexit.

"L'Europe sait combien la Turquie est cruciale pour notre avenir et, de toute évidence, nous vous soutiendrons. Nous comprenons le rôle vital que doit jouer la Turquie et je la soutiens", a déclaré Boris Johnson, après avoir loué "la générosité" du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'égard des réfugiés, dans des déclarations à la presse lundi soir.

Dans la matinée, le chef de la diplomatie britannique s'était rendu sur un site où sont garés les camions d'aide humanitaire de l'ONU dans la région de Gaziantep, frontalière de la Syrie, avant d'aller visiter un camp de réfugiés syriens dans la localité de Nizip, selon l'agence de presse Dogan.

La Turquie, opposée au régime de Bachar al-Assad, accueille sur son sol près de trois millions de personnes qui ont fui la guerre civile.

"Nous allons rester à vos côtés", a poursuivi M. Johnson.

C'est la première fois qu'un ministre britannique se rend en Turquie depuis le putsch avorté du 15 juillet, à la suite duquel le chef de l'Etat turc avait exprimé son sentiment d'avoir été peu soutenu par ses homologues occidentaux.

M. Johnson doit rencontrer à Ankara le président Erdogan, son Premier ministre Binali Yildirim et se rendre au Parlement turc qui a été endommagé par des frappes aériennes la nuit de la tentative de coup d'Etat, selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

Plus de trois mois après le vote en faveur de la sortie de l'UE de la Grande-Bretagne en juin, la visite de Boris Johnson est inédite aussi pour le chantre du Brexit qui a répété à de multiples reprises son opposition à toute adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Les partisans du Brexit avaient notamment été à l'origine d'une affiche affirmant que la "Turquie (et sa population de 76 millions d'habitants) est en train de rejoindre l'UE", plaçant ainsi l'immigration au centre de la campagne.

Sur un ton résolument plus conciliant, M. Johnson a jugé bon de faire publiquement savoir à Ankara qu'il était "le fier propriétaire" d'une machine à laver de fabrication turque.

"Nous avons de la chance au Royaume-Uni d'être parmi les principaux importateurs de produits turcs (...) et je suis le fier propriétaire d'une jolie machine à laver turque qui fonctionne très bien", a-t-il déclaré, le plus sérieusement du monde, à l'issue d'un entretien avec le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik.

M. Johnson, dont l'arrière grand-père était un journaliste et homme politique turc dans les années 1900, avait par ailleurs remporté, en mai, un "concours de poèmes insultants" envers le président turc, organisé par un journal britannique.

Les relations entre la Turquie et l'UE se sont tendues ces derniers mois et la demande d'adhésion de ce pays s'est heurtée aux inquiétudes grandissantes des Etats membres quant aux dérives autoritaires du régime du président Erdogan en matière de liberté de la presse et de droits de l'Homme.
(AFP, 26 Septembre 2016)

La Turquie, "corps nocturne" de la démocratie européenne?

par Etienne Copeaux

La démocratie a-t-elle jamais existé en Turquie? Alors que les chancelleries et les organisations internationales, après le 15 juillet, rappelaient la "légitimité" d'Erdogan, "élu démocratiquement", il faut s'interroger sur la nature segmentaire de la démocratie turque, qui, si elle existe, comporte un vaste "corps nocturne" selon l'expression d'Achille Mbembe. et puis, la Turquie ne serait-elle pas le "corps nocturne" de la démocratie européenne?

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Rights Organizations: UN Must Monitor Turkey Closely

NGOs have discussed human rights violations occurring in Turkey, in the September human rights session of United Nations (UN) 33rd Human Rights Council, organized in Switzerland’s Geneva province..

In the 5th session, held yesterday (September 19), the NGOs called for Turkey to respect basic human rights and urged the UN to closely follow the incidents in Turkey.

According to information on PEN International’s website and a report by Serkan Demirel from the Dicle News Agency, PEN International, Article 19, La Federation Internatianale des Ligues des Droits de l’Homme (International Federation for Human Rights / FIDH) and Human Rights Watch (HRW) stressed the issues of human right violations and freedom of expression.

“Violations have increased during the State of Emergency”

The increase in human rights violations was stressed in a joint presentation by Article 19 and PEN International.

Freedom of expression organizations drew attention to attacks on press freedom and Kurdish media, and called for Turkey to respect the freedom of the press and basic human rights.

FIDH: Detention, arrest, rights violations

Speaking for the FIDH, Nicolas Agostini said “Attorneys, academics, journalists and university students are being detained and arrested in Turkey. Serious human right violations take place in Turkey’s southeastern part”.

Agostini added that the human rights violations in Turkey must be closely followed.

HRW: UN must monitor closely

The HRW representative started his speech by stressing the crackdowns on the press in Turkey.

HRW urged the UN to closely follow the developments in Turkey.

Responding to the criticisms of the NGOS, Turkey’s representative for the UN said that “Turkey is a democratic country, no human right violations occur in Turkey and PKK (Kurdistan Workers’ Party) launches attacks against civilians”.
(BIA, September 20, 2016)

Vienne dénonce l'arrêt d'un projet archéologique autrichien en Turquie

L'Autriche a protesté lundi auprès de la Turquie contre la suspension, pour des raison "politiques", du permis de fouilles des archéologues autrichiens qui dirigent les recherches sur le site antique d'Ephèse.

"Plus de 120 ans de coopération scientifique fructueuse entre nos pays (...) se retrouvent ainsi sévèrement freinés", déplore dans un courrier au ministère turc de la Culture le ministre autrichien de la Recherche Reinhold Mitterlehner.

Dans cette lettre citée par l'agence de presse APA, il déplore que la recherche scientifique se trouve "bridée par la politique".

Selon le gouvernement autrichien, l'équipe de l'Institut archéologique autrichien qui mène les fouilles depuis de nombreuses années parmi les vestiges de ce qui fut l'une des plus importantes cités du monde antique s'est vu ordonner de suspendre ses travaux pour cette année.

Sabine Ladstätter, la directrice des fouilles, a déclaré sur la radio publique autrichienne que la nouvelle leur était parvenue fin août et que 200 chercheurs de 20 nationalités, dont une cinquantaine de Turcs, étaient concernés par l'arrêt prématuré des fouilles.

Elle a évoqué une "réaction à des tensions politique", espérant que les travaux des archéologues puissent reprendre prochainement.

L'Autriche a multiplié cet été les échanges acerbes avec Ankara, réclamant l'arrêt des négociations d'adhésion UE-Turquie, en raison de l'ampleur des purges décrétées par le président turc Recep Tayyip Erdogan à la suite du coup d'Etat avorté du 15 juillet.

Sollicité par l'AFP, le ministère turc de la Culture n'était pas dans l'immédiat disponible pour un commentaire.

Située à proximité de la mer Egée, Ephèse était autrefois un port, d'où la mer s'est retirée. Elle abrite les restes d'un exceptionnel temple d'Artémis, considéré dans plusieurs textes anciens comme l'une des sept merveilles du monde.
(AFP, 12 Septembre 2016)

Anti-Torture Committee to Issue Turkey Report in November

The European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT) published a brief fact sheet following its visit to Turkey.

During its visit between August 29 - September 6, the committee held consultations with representatives of various NGOs, with Süleyman Soylu, Minister of the Interior, Bekir Bozdağ, Minister of Justice, Sebahattin Öztürk, Deputy Minister of the Interior, Mükerrem Ünlüer, Deputy Undersecretary of the Ministry of the Interior, Celalettin Lekesiz, Director General of the Turkish National Police, and Enis Yavuz Yıldırım, Director General of Prisons and Detention Houses, as well as with other senior officials of the Ministries of the Interior, Justice and Foreign Affairs. Discussions were also held with Hikmet Tülen, President of the National Human Rights and Equality Institution, in his capacity as Head of the National Preventive Mechanism set up under the Optional Protocol to the United Nations Convention against Torture (OPCAT).

The delegation also visited Ankara Police Headquarters (Anti-Terror Department, Law and Order Department, Organised Crime Department, temporary detention facility), Gölbaşi District Police Headquarters, Ankara-Sincan Prison Campus, İstanbul-Silivri Prison Campus as well as Izmir F-type Prison No. 1 and discussed with the relevant authorities certain issues related to the situation of Abdullah Öcalan and other prisoners currently held at İmralı F-type High-Security Prison.

The CPT has announced that the report on the visit will be sent to the Turkish authorities in November 2016.
(BIA, September 9, 2016)

L'Union européenne tente d'apaiser les tensions avec la Turquie

La Turquie et l'Europe ont tenté vendredi d'apaiser les tensions qui assombrissent leurs relations depuis le putsch manqué du 15 juillet et les vastes purges qui ont suivi.

Effectuant sa première visite à Ankara depuis la tentative de coup d'Etat, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a assuré les dirigeants turcs du soutien de l'Europe, affirmant qu'"une quelconque tentative de coup d'Etat n'a pas lieu d'être".

Le président Recep Tayyip Erdogan a critiqué à plusieurs reprises ce qu'il a perçu comme un manque de soutien de l'Occident à l'égard de son gouvernement après le putsch avorté et plusieurs responsables turcs s'étaient même émus qu'aucun dirigeant européen ne soit venu en personne les soutenir.

Dans une allusion aux joutes verbales auxquelles se sont récemment livrés les deux camps, Mme Mogherini a affirmé après des entretiens avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu qu'Ankara et l'UE ont "convenu de (se) parler davantage, et de parler un peu moins l'un de l'autre, en faisant preuve du plus grand respect".

Alors que nombre de responsables européens ont critiqué Ankara après l'arrestation de dizaines de milliers de personnes dans le cadre de l'état d'urgence instauré cet été, Mme Mogherini a assuré que les deux parties avaient eu des "discussions profondes" pour que l'Etat de droit soit respecté.

Toutefois, la question de l'éventuelle instauration de la peine de mort évoquée par le président Erdogan après le putsch avorté et vivement critiquée par l'UE n'a pas été abordée lors de la conférence de presse.

La Turquie et l'Europe doivent "travailler ensemble" lorsque "des problèmes affectent notre peuple", a plaidé M. Cavusoglu.

- Poursuite du processus d'adhésion -

Outre le volet de politique intérieure, l'Europe redoute que la Turquie ne rouvre les vannes migratoires vers les côtes grecques en dépit d'un accord mis en oeuvre en mars, et dont l'application de la contrepartie - libéralisation des visas pour les Turcs voyageant en Europe - a pris du retard.

Mme Mogherini et le commissaire européen en charge de l'élargissement Johannes Hahn, qui l'accompagnait lors de cette visite, ont tenu à assurer à leur interlocuteurs turcs que la question de la libéralisation des visas était toujours sur la table et annoncé que de nouveaux chapitres dans les discussions pour l'adhésion de la Turquie à l'UE s'ouvriraient.

Ankara a formellement entamé en 2005 des pourparlers avec l'UE en vue de rejoindre le bloc.

A cet égard, M. Hahn a admis qu'Ankara devait "appliquer des standards plus élevés" pour se conformer aux critères fixés par l'UE en vue d'une éventuelle adhésion. Sans préciser à quels secteurs il faisait allusion.

Il a ajouté que les chapitres 23 et 24 - relatifs à la justice, aux droits, à la liberté et à la sécurité - du processus d'adhésion devraient être ouverts dès que possible. Jusqu'à présent, 16 chapitres ont été ouverts.

Le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik a souligné que la Turquie était prête à ouvrir l'intégralité des 35 chapitres dans le cadre des discussions.

Pour le ministre turc des Affaires étrangères, "la Turquie est un pays européen, une démocratie européenne". "L'avenir de l'Europe est le nôtre", a-t-il ajouté.

La visite de ces deux responsables européens survient au lendemain de l'arrivée du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg à Ankara. A l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie turque, M. Stoltenberg a lui aussi condamné la tentative de coup d'Etat, et affirmé que "la Turquie est et restera une membre fort et important de l'Alliance". (AFP, 9 Septembre 2016)

L'UE et la Turquie veulent améliorer le dialogue mais des désaccords persistent

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE et la Turquie ont souligné samedi à Bratislava le besoin d'améliorer leur relation éprouvée par le putsch raté, même si les désaccords sur les purges massives qui ont suivi restent évidents.

"Le message principal que nous partageons, c'est d'abord un engagement fort à dialoguer, à moins parler de l'autre et à plus parler les uns avec les autres, à s'écouter et à comprendre l'opinion publique européenne et turque", a affirmé la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini lors d'une conférence de presse concluant une rencontre informelle des 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Dans cet esprit, les différentes parties se sont accordées sur le fait que les engagements pris précédemment seraient respectés, "que ce soit en termes de visa, de douanes, de gestion des flux de réfugiés mais aussi dans le domaine économique", a expliqué l'Italienne.

"Chacun autour de la table reconnaît le rôle de la Turquie, partenaire stratégique, et personne ne souhaite que les relations entre la Turquie et l'UE ne se dégradent", a noté le ministre français Jean-Marc Ayrault en quittant Bratislava.

La Turquie est un élément clé dans la stratégie de l'UE pour endiguer les flux de migrants sur son territoire, et un accord trouvé en mars a permis de nettement réduire l'afflux de migrants sur les côtes grecques, tout en relançant les négociations sur le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Mais les dirigeants turcs ont multiplié au cours de l'été les signes d'agacement face aux appels répétés de l'UE, qui, tout en condamnant fortement le putsch raté, a enjoint la Turquie à y répondre dans le respect de l'Etat de droit et des droits de l'Homme.

"Ce dont on a besoin, c'est d'un peu d'empathie", a déclaré de son côté le ministre turc des Affaires étrangères Omer Celik, lors d'un point presse séparé. "L'UE et la Turquie devraient continuer de se concentrer sur un agenda positif, et poursuivre notre coopération autour de nos valeurs politiques communes", a-t-il affirmé.

L'un des points d'achoppement porte sur la législation antiterroriste de la Turquie, que l'UE exige de voir amender avant d'accorder toute exemption de visa aux citoyens turcs.

"Sans libéralisation des visas, la Turquie ne prendra pas part à de nouveaux mécanismes" pour répondre à la crise migratoire, a rétorqué M. Celik.

Quant à la loi antiterroriste, elle ne sera pas changé tant que perdureront les menaces terroristes, a-t-il poursuivi.
(AFP, 3 Septembre 2016)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington rassure Ankara au sujet des milices kurdes

Un haut responsable américain en visite en Turquie a affirmé mercredi que les Etats-Unis tenaient compte des inquiétudes turques quant à une éventuelle participation des milices kurdes à des opérations contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.

"Nous travaillons actuellement sur des plans pour reprendre Mossoul et Raqqa", deux fiefs de l'EI respectivement en Irak et en Syrie, a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain Antony Blinken dans une interview à la chaîne turque NTV.

M. Blinken, accompagné de l'envoyé spécial du président Barack Obama pour la coalition anti-EI, Brett McGurk, s'est entretenu lors sa visite mardi et mercredi avec des responsables turcs sur la suite de l'offensive en Syrie et en Irak contre les jihadistes.

"Nous avons désormais l'opportunité de mettre fin au califat (de l'EI) en Irak et en Syrie", a-t-il ajouté, estimant que "vaincre +Daech+ (acronyme arabe de l'EI, ndlr) permettra de renforcer la sécurité de la Turquie, et notre propre sécurité".

Alors que la Turquie s'inquiète depuis plusieurs jours du rôle que pourraient avoir les milices kurdes dans une telle offensive, le représentant américain s'est voulu rassurant.

"Tout ce qui est fait en Syrie pour lutter contre Daech est fait en complète concertation et totale transparence avec la Turquie, et rien de ce que nous faisons ne mettra en péril la sécurité de la Turquie", a plaidé M. Blinken.

En marge de son déplacement à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les Américains d'avoir livré des armes aux rebelles kurdes syriens du YPG.

"Si les Etats-Unis lancent une offensive sur Raqqa avec le YPG (Unités de protection du peuple kurde) ou le PYD (parti kurde syrien), alors la Turquie ne prendra pas part à cette opération", avait-il ajouté devant des journalistes.

Le PYD et sa branche armée, le YPG, sont pour Ankara
un prolongement syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en conflit depuis 1984 avec l'armée turque et considéré par Ankara comme une "organisation terroriste".

La Turquie a lancé une offensive militaire le 24 août pour chasser de sa frontière les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes. Elle cherche à empêcher ces derniers de former une région autonome kurde à sa frontière.
(AFP, 28 Septembre 2016)

Washington craint des attaques contre des hôtels à enseignes américaines

Les Etats-Unis ont mis en garde lundi leurs citoyens contre un risque d'attaques visant des hôtels à enseignes américaines dans la province d'Adana (sud de la Turquie) qui abrite la base d'Incirlik, selon un communiqué du consulat.

Le consulat dans cette province fait savoir sur son site internet qu'il a "obtenu des informations sur des menaces précises et crédibles d'une possible activité terroriste visant des hôtels à enseignes américaines".

Aussi, il conseille aux citoyens américains se trouvant dans la province d'Adana "de rester vigilant en fréquentant ces établissements".

La province abrite la base aérienne d'Incirlik, utilisée par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Des chasseurs turcs, américains, britanniques et allemands y sont déployés, de même que des F-16 saoudiens.

La semaine dernière, l'ambassade américaine avait mis en garde contre le risque d'attaque à Gaziantep, proche de la frontière syrienne, qui pourrait viser des lieux fréquentés par des Occidentaux comme la chaîne de cafés Starbucks.

Depuis un an, la Turquie vit au rythme d'attentats tantôt attribués aux jihadistes de l'EI, tantôt revendiqués par les rebelles kurdes.
(AFP, 26 Septembre 2016)

Le projet américain d'armer les Kurdes syriens "inacceptable" pour Ankara

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a qualifié dimanche "d'inacceptable" le projet des Etats-Unis de livrer des armes aux Kurdes syriens qui combattent le groupe Etat islamique (EI).

Les Etats-Unis "coopèrent malheureusement avec une organisation terroriste qui attaque la Turquie", a-t-il déclaré sur la chaîne d'information en continu France 24. "C'est inacceptable", a-t-il martelé.

Ankara assimile les YPG (Unités de protection du peuple kurde) à la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) - basé en Turquie - qu'elle considère comme une organisation terroriste.

"Les armer est très dangereux. Les armes données à ces forces (sont) ensuite vendues à Daech (acronyme de l'EI en arabe) et à d'autres organisations terroristes", a affirmé le chef de la diplomatie turque.

Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens qui participeront à l'offensive pour reprendre Raqa, le bastion de l'EI en Syrie, a indiqué jeudi le plus haut gradé américain, le général Joseph Dunford.

Pour le moment, les Etats-Unis affirment n'avoir fourni des armes qu'à la composante arabe des FDS (Forces démocratiques syriennes), la coalition arabo-kurde qui a repris récemment à l'EI la ville stratégique de Minbej.

Mais ils envisagent désormais d'en fournir à la composante kurde, les YPG, afin d'augmenter "les chances de succès à Raqa", a expliqué le général Dunford.

le secrétaire à la Défense Ashton Carter s'est lui aussi montré favorable à l'armement des Kurdes. "Nous n'avons pas pris de décision" sur cette question, a-t-il toutefois précisé.

Dans le plan américain, la composante kurde des FDS doit mener l'offensive pour reprendre Raqa, avant ensuite de céder le contrôle de la ville à la composante arabe qui aura la responsabilité, avec d'autres groupes, de tenir la ville.
(AFP, 25 Septembre 2016)

Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens

Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens qui participeront à l'offensive pour reprendre Raqa, le bastion du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a indiqué jeudi le plus haut gradé américain.

Pour le moment, les Etats-Unis affirment n'avoir fourni des armes qu'à la composante arabe des FDS (Forces démocratiques syriennes), la coalition arabo-kurde qui a repris récemment à l'EI la ville stratégique de Minbej.

Mais ils envisagent désormais d'en fournir à la composante kurde, les YPG (Unités de protection du peuple kurde), au risque de provoquer la colère d'un autre de leurs alliés, la Turquie.

Ankara assimile les YPG à la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elle considère comme une organisation terroriste.

Interrogé jeudi par un sénateur lors d'une audition de la commission des Forces armées du Sénat, le général Joseph Dunford a estimé qu'armer les YPG permettrait de rendre plus efficace la coalition arabo-kurde.

"Si nous renforçons les capacités actuelles des FDS, cela augmentera les chances de succès à Raqa", a-t-il dit.

"Nous travaillons très étroitement avec les alliés turcs (...) pour être sûrs que nous pouvons conduire des opérations efficaces et décisives à Raqa avec les FDS, et en même temps dissiper les craintes turques sur l'évolution à long terme des Kurdes syriens", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur le même sujet par les sénateurs, le secrétaire à la Défense Ashton Carter s'est lui aussi montré favorable à la fourniture d'armes aux Kurdes syriens.

"Je soutiens toute initiative qui permet d'aider" les FDS "à avancer vers Raqa", a-t-il déclaré. Mais "nous n'avons pas pris de décision" sur la question de l'armement des Kurdes, a-t-il précisé.

Selon le Pentagone, les FDS comptent aujourd'hui environ 30.000 hommes, dont près de 14.000 Arabes.

Dans le plan américain, la composante kurde des FDS doit mener l'offensive pour reprendre Raqa, avant ensuite de céder le contrôle de la ville à la composante arabe qui aura la responsabilité, avec d'autres groupes, de tenir la ville.

Mais les plans pour assurer la gestion de la ville ne sont pas encore prêts, a reconnu le général Dunford.

"Nous avons un plan" pour tenir Raqa, mais "il n'a pas encore les ressources suffisantes", a-t-il estimé.
(AFP, 22 Septembre 2016)

Maires limogés: La Turquie s'en prend à l'ambassadeur américain

La Turquie s'en est prise mercredi à l'ambassadeur américain à Ankara après que la représentation diplomatique s'est dite préoccupée par le limogeage de 28 maires soupçonnés de liens avec les rebelles kurdes.

Dans un communiqué publié dimanche, l'ambassade américaine avait exprimé sa préoccupation à la suite de heurts entre forces de l'ordre et manifestants protestant contre le limogeage de ces maires et appelé à des élections anticipées pour désigner leurs successeurs.

Dans des déclarations retransmises en direct à la télévision, le ministre de l'Intérieur turc Suleyman Soylu a affirmé que le communiqué de l'ambassade américaine était "inacceptable, surtout pour un pays indépendant".

Attribuant le communiqué à l'ambassadeur en personne, il a jugé que "la façon dont il s'est exprimé s'assimile à de la provocation (...) et nous a dérangés".

Il a en outre demandé à l'administration américaine à rappeler son ambassadeur à l'ordre.

"C'est ce que nous escomptons car ce n'est pas la bonne approche", a-t-il dit.

Estimant que les critiques de l'ambassade américaine revenaient à "encourager le terrorisme", il a affirmé qu'elles mettaient à l'épreuve "la sincérité" des Etats-Unis envers son pays.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a lui aussi fait part de la "préoccupation" d'Ankara au sujet du communiqué lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé mardi soir.

M. Cavusoglu a aussi critiqué le communiqué de l'ambassade lors d'une allocution mardi dans la ville méridionale d'Antalya, affirmant que l'ambassadeur américain n'était pas "un gouverneur de la Turquie".

"Personne parmi vous (ambassadeurs des pays étrangers) n'est le patron de la Turquie. Vos ambassadeurs ne doivent pas se comporter comme un gouverneur de la Turquie et doivent accomplir leur travail correctement", a-t-il dit.

Vingt-quatre des maires relevés dimanche de leurs fonctions sont soupçonnés d'être liés aux militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les quatre autres à l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être à l'origine du putsch avorté de mi-juillet, selon les autorités turques.

Les élus limogés ont été remplacés par des administrateurs proches du parti au pouvoir.

Peu après l'annonce de ces mesures, des échauffourées avaient éclaté entre forces de l'ordre et manifestants dans plusieurs localités du sud-est à majorité kurde de la Turquie.
(AFP, 14 Septembre 2016)


La Turquie demande aux Etats-Unis d'arrêter l'ex-prédicateur Gülen

La Turquie a demandé mardi aux Etats-Unis d'arrêter l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet et dont Ankara a réclamé l'extradition, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.

Le ministère de la Justice a demandé à Washington d'arrêter M. Gülen, 75 ans, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, l'accusant d'avoir "ordonné et dirigé la tentative de coup d'Etat", a précisé Anadolu.

C'est la première fois que les autorités turques demandent l'arrestation de l'ex-prédicateur, qui nie avoir joué un rôle dans la tentative de putsch.

Ankara a à de multiples reprises exigé auprès de Washington l'extradition de Fethullah Gülen, et a adressé aux autorités américaines des documents qui prouvent selon les Turcs son implication dans le putsch avorté.

En visite en Turquie fin août, le vice-président américain Joe Biden avait déclaré "comprendre les sentiments intenses" du gouvernement et du peuple turcs au sujet de Gülen tout en réclamant des preuves.

Mais il avait ajouté que la Turquie devait fournir plus d'éléments incriminant l'ex-imam si elle voulait obtenir son extradition, précisant qu'"aucune preuve" de son implication présumée dans le coup d'Etat raté n'avait été présentée.

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une fraction de l'armée s'est soulevée tentant de renverser le pouvoir. En réponse, Ankara a lancé une purge sans précédent dans l'administration turque (armée, justice, médias, éducation) pour chasser les sympathisants de Fethullah Gülen. La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts.
(AFP, 13 Septembre 2016)

Les USA aideront la Turquie à traduire en justice les responsables du coup d'Etat manqué

Le président américain, Barack Obama, a assuré dimanche à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan que Washington l'aiderait à traduire en justice les responsables du coup d'Etat manqué du 15 juillet, lors d'une rencontre en marge du sommet du G20.

"Nous allons nous assurer que ceux qui ont mené ces activités soient traduits en justice", a affirmé M. Obama lors d'une rencontre bilatérale à Hangzhou avec M. Erdogan, qui accuse l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, d'être le cerveau du putsch avorté.

Les relations entre les deux alliés se sont tendues après le coup d'Etat manqué et les appels impatients d'Ankara à une extradition de M. Gülen.

Le vice-président américain Joe Biden s'était rendu à Ankara le 24 août pour y exprimer sa compréhension des "sentiments intenses" du gouvernement et du peuple turcs au sujet de l'ex-imam, mais tout en appelant la Turquie à fournir plus d'éléments pour obtenir son extradition.

Cette visite avait pour objectif de recoller les morceaux entre les deux alliés au sein de l'Otan.

L'écrasante majorité des Turcs semble convaincue de la responsabilité de M. Gülen dans le putsch raté, qui a été suivi d'une immense purge de ses partisans dans la fonction publique et la société civile turques. L'ex-imam a formellement nié toute implication.
(AFP, 4 Septembre 2016)

Erdogan propose à Poutine et Obama d'établir une "zone d'exclusion aérienne" en Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi avoir proposé à ses homologues américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine d'établir une "zone d'exclusion aérienne" dans le nord de la Syrie en guerre.

"Nous travaillons pour déclarer cette région zone d'exclusion aérienne", a-t-il déclaré lors d'un discours télévisé en marge du sommet du G20 en Chine, en référence à la zone frontalière où les rebelles syriens soutenus par Ankara ont chassé les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

"Voici ma proposition à M. Obama et M. Poutine", a-t-il ajouté, précisant que cela pouvait "être assuré avec les forces de la coalition" internationale antijihadiste.

Dimanche, la Turquie avait annoncé avoir totalement chassé l'EI de sa frontière avec la Syrie, un succès majeur pour Ankara depuis le lancement de l'opération "Bouclier de l'Euphrate" le 24 août en Syrie, visant à la fois l'EI et les milices kurdes.

La Turquie, qui accueille plus de 2,5 millions de réfugiés syriens sur son sol, a déjà appelé à plusieurs reprises à une zone protégée et interdite de survol à l'intérieur de la Syrie.

Le président turc a par ailleurs indiqué que les autorités turques coopéraient avec la Russie en vue d'instaurer un cessez-le-feu dans la région d'Alep.

"Nous travaillons actuellement avec la Russie pour qu'un cessez-le-feu soit déclaré dans la région d'Alep", a déclaré M. Erdogan, précisant vouloir y parvenir avant la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir, aux alentours du 12 septembre.
(AFP, 5 Septembre 2016)

Rencontre annoncée Obama/Erdogan en pleine offensive turque

Washington a annoncé une rencontre dimanche en Chine entre les présidents américain Barack Obama et turc Recep Tayyip Erdogan, alors qu'Ankara continuait son offensive en Syrie contre le groupe Etat islamique et contre des Kurdes soutenus par les Etats-Unis.

Cette rencontre, annoncée lundi, aura lieu en marge d'un sommet du G20 et sera la première entre les deux présidents depuis le putsch manqué du 15 juillet en Turquie, qui a créé des tensions entre les deux pays. Ankara exige l'extradition de l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et accusé d'avoir ourdi cette tentative de coup d'Etat.

Ces tensions ont encore été accrues par l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée mercredi par Ankara contre les combattants Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des YPG (Unités de protection du peuple kurde), en même temps que contre les jihadistes de l'EI en Syrie, pays ravagé par un conflit complexe qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011.

M. Erdogan a confirmé lundi, dans un communiqué, que l'offensive se poursuivrait jusqu'à "la fin de la menace de l'EI, du PKK et des YPG".

Des avions de combat turcs ont bombardé lundi des positions du PKK dans le nord de l'Irak, dans la région de Gara, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
 Ankara a également prévenu qu'elle continuerait de frapper les combattants kurdes syriens dans le nord de la Syrie tant qu'ils ne seraient pas revenus à l'est de l'Euphrate en Syrie.

"Les YPG, comme les Etats-Unis l'ont promis (...), doivent repasser à l'est de l'Euphrate dès que possible et tant qu'elles ne le feront pas elles (resteront) une cible", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

La Turquie, en conflit avec les Kurdes dans le pays, veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa frontière avec la Syrie, en s'étendant vers l'ouest.

"Le but de l'opération est de nettoyer la région de l'EI et d'empêcher le PYD (Parti de l'Union démocratique) et les YPG de mettre en place un couloir de bout en bout" qui "diviserait la Syrie", a affirmé le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, cité par la chaîne de télévision turque NTV.

Ankara considère les YPG et le parti auquel ils sont rattachés, le PYD, comme des organisations "terroristes", bien qu'ils soient épaulés par Washington, allié traditionnel de la Turquie.

- 'Nettoyage ethnique' -

"Dans les endroits où elles se rendent, les YPG forcent tout le monde à migrer, y compris les Kurdes qui ne pensent pas comme elles, et procèdent à un nettoyage ethnique", a accusé M. Cavusoglu.

Mais l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, a qualifié lundi les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis d'"inacceptables", appelant toutes les parties à "cesser" les combats.

"Nous appelons les deux parties (...) à continuer à concentrer leurs efforts sur le groupe Etat islamique, c'est la base de notre coopération avec elles", a renchéri le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter.
 Il s'est montré optimiste sur les chances d'éviter une confrontation entre les deux alliés de Washington. "Du moment que les forces turques restent où elles sont", près de la frontière turque, et que les milices kurdes syriennes se retirent à l'est de l'Euphrate comme convenu avec Washington, "elles ne devraient pas entrer en conflit", a-t-il déclaré.

Un haut responsable américain a assuré sous couvert d'anonymat que les milices kurdes YPG soutenues par les Etats-Unis étaient revenues à l'est de l'Euphrate en Syrie, conformément à la demande du gouvernement turc.

- 61 frappes -

L'armée turque a annoncé avoir ouvert le feu à 61 reprises sur 20 cibles dans le nord de la Syrie au cours des dernières 24 heures, sans préciser quels groupes étaient visés.

Par ailleurs, trois roquettes ont été tirées lundi sur la ville frontalière de Kilis (sud-est) à partir des territoires contrôles par l'EI, blessant cinq personnes, a rapporté NTV, qui a précisé que l'armée turque avait répliqué.

Dimanche, l'armée turque avait affirmé avoir tué "25 terroristes kurdes", après avoir essuyé la perte d'un premier soldat au sol.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme avait affirmé que les bombardements turcs en Syrie avaient provoqué la mort d'au moins 40 civils, des allégations fermement démenties par Ankara, qui assure que l'armée prend "toutes les mesures nécessaires pour éviter de toucher la population civile".

Le Conseil militaire de Jarablos, lié aux Forces démocratiques syriennes pro-Kurdes, a annoncé dans un communiqué que ses forces s'étaient retirées au sud de la rivière Sajur (20 km au sud de Jarablos) "pour protéger la vie des civils". Si cette décision va dans le sens des demandes d'Ankara, elle maintient toutefois les combattants affiliés aux FDS à l'ouest de l'Euphrate.

Sur le front diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné "les violations, les agressions et les massacres commis par le régime turc", les qualifiant de "crimes contre l'Humanité", dans une lettre adressée à l'ONU et relayée par l'agence officielle de presse syrienne Sana.
(AFP, 30 août 2016)

Relations régionales / Regional Relations

Attaque contre l'ambassade d'Israël à Ankara, l'assaillant neutralisé

Un homme muni d'un couteau a tenté mercredi de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade d'Israël à Ankara, avant d'être neutralisé par des gardes qui ont ouvert le feu sur lui, le blessant à la jambe.

Cette attaque s'est produite alors que les relations entre Israël et la Turquie connaissent une embellie après six ans de crise.

L'auteur de l'attaque était "muni d'un couteau d'une lame de 30 cm et portait un sac", a indiqué le bureau du gouverneur d'Ankara dans un communiqué. "Comme il n'a pas répondu aux sommations de la police", l'assaillant "a été neutralisé par des tirs aux mollets".

L'ambassade a indiqué sur sa
page Facebook que l'homme avait tenté de poignarder un des policiers turcs affectés à la garde de l'ambassade. Ses collègues "sont intervenus immédiatement et ont tiré sur jambe de l'assaillant pour le neutraliser".

L'homme, un Turc dénommé Osman Nuri Caliskan et né à Konya (sud de la Turquie) en 1975, "n'avait pas de lien connu avec une quelconque organisation", selon la même source. Selon la chaîne de télévision turque NTV, il s'agit d'un "déséquilibré".

En tentant de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade israélienne, il aurait crié "je vais changer le Moyen-Orient", a rapporté le site internet du quotidien Hürriyet.

A Jérusalem, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon a indiqué que les membres du personnel de l'ambassade sont "indemnes", et précisé que les faits sont survenus "en dehors du périmètre de l'ambassade lui-même". "Il n'y a pas de victime ou de blessé", a confirmé l'ambassade, précisant que son personnel "est en sécurité".

- 'Coups de feu' -

Des témoins ont déclaré à l'AFP avoir entendu "deux ou trois coups de feu". "Il y a eu un premier coup de feu, puis quelques secondes après, un deuxième", a témoigné sous couvert de l'anonymat une femme travaillant aux abords de l'ambassade.

"J'ai vu un homme blessé à la jambe" qui "avait près de lui un sac vert", a raconté un autre témoin, Suat Gencer, un fleuriste dont la boutique se trouve non loin de l'édifice.

Sur des photos prises par des témoins et que l'AFP a pu consulter, on voit l'assaillant maintenu au sol par les services de sécurité tandis que les premiers enquêteurs arrivaient sur place.

Cette attaque intervient quelques jours après l'arrestation de trois personnes à Ankara et une autre à Istanbul, dans le cadre d'une enquête portant sur de probables menaces du groupe Etat islamique (EI) contre des missions diplomatiques.

La semaine dernière, l'ambassade britannique à Ankara avait annoncé sa fermeture "au public le vendredi 16 octobre pour des raisons de sécurité", sans fournir plus de précisions. Et l'ambassade allemande avait annoncé "offrir des services limités" jusqu'à la même date, sans justifier sa décision.

Le journal allemand à grand tirage Bild avait alors rapporté que les missions et écoles allemandes étaient fermées en Turquie en raison de craintes d'une éventuelle attaque.

Après six ans de brouille entre la Turquie et Israël, causée par l'assaut meurtrier de l'armée israélienne en 2012 contre un navire turc chargé d'aide humanitaire pour la bande de Gaza, les deux pays se sont réconciliés fin juin.

Aux termes de l'accord de réconciliation, Israël doit verser 20 millions de dollars (près de 18 millions d'euros) d'indemnités à la Turquie. Celle-ci abandonne pour sa part les poursuites contre les ex-chefs de l'armée israélienne pour leur implication dans l'assaut, qui avait coûté la vie à dix militants turcs.

La Turquie a été ébranlée cette année par de nombreux attentats attribués aux jihadistes de l'EI ou revendiqués par des rebelles kurdes. Après avoir longtemps été accusée de complaisance avec l'EI, la Turquie a lancé le 24 août une offensive militaire, "Bouclier de l'Euphrate", pour chasser les jihadistes et les rebelles kurdes du nord de la Syrie.
(AFP, 21 Septembre 2016)

Le chef d'état-major russe en Turquie pour évoquer le dossier syrien

Les chefs d'état-major russe et turc ont évoqué jeudi à Ankara la crise syrienne et la coopération militaire bilatérale, sur fond de détente entre Moscou et Ankara après des mois de crise diplomatique.

Le général Hulusi Akar a accueilli son homologue russe Valéri Guerassimov lors d'une cérémonie militaire retransmise en direct par les télévisions turquies.

Le chef d'état-major russe devait aborder avec le général Akar "la situation actuelle et les perspectives de règlement de la crise en Syrie", avait précisé dans la matinée le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.
 Les deux responsables militaires doivent également discuter "des perspectives de coopération militaire bilatérale", selon la même source.

Cette rencontre survient au moment où un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur lundi soir en Syrie, et alors même que la frustration croît compte tenu de l'impossibilité pour l'heure d'y acheminer l'aide humanitaire, bloquée à la frontière turque.

La Russie mène depuis quasiment un an une campagne aérienne pour soutenir le président syrien Bachar al-Assad, dont la Turquie est un des plus farouches opposants.

Une grave crise diplomatique avait ébranlé les relations entre Moscou et Ankara, après que les forces turques ont détruit en novembre un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne.

Réconciliés depuis fin juin, Russes et Turcs prônent désormais une coopération renforcée. Et Moscou, qui avait imposé à Ankara de lourdes sanctions économiques, notamment dans le secteur touristique, a ainsi autorisé de nouveau la vente de voyages vers la Turquie dans la foulée de la réconciliation et repris début septembre ses vols charters vers ce pays, destination de vacances prisé des Russes.

Début août, le président Recep Tayyip Erdogan s'est rendu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de Russie) pour rencontrer Vladimir Poutine, trois semaines après un putsch avorté en Turquie suivi de purges sans précédent que Moscou s'est gardé de critiquer.

Les deux dirigeants se sont également entretenus en marge du sommet du G20 organisé en Chine début septembre et ont prôné des mesures pour que les relations russo-turques "aillent de l'avant".
(AFP, 15 Septembre 2016)

Poutine et Erdogan prônent des mesures pour "aller de l'avant"

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont prôné samedi des mesures pour "aller de l'avant" dans les relations russo-turques, après une réconciliation inattendue en juin ayant suivi des mois de crise diplomatique.

"Il nous reste beaucoup à faire pour rétablir entièrement la coopération dans tous les domaines. Et nous allons en parler aujourd'hui", a déclaré M. Poutine, lors d'une rencontre avec M. Erdogan à Hangzhou (est de la Chine), à la veille de l'ouverture du sommet du G20.

"La Turquie traverse une période difficile, lutte contre le terrorisme et fait face à de graves crimes terroristes", a-t-il poursuivi.

Mais "je suis sûr que (...) lorsque vous aurez normalisé entièrement la situation dans le pays, nous pourrons aller de l'avant sur le chemin de notre coopération", a souligné le président russe.

Pour sa part, M. Erdogan a estimé que les deux dirigeants devraient prendre notamment "certaines mesures" pour "aller de l'avant" dans la coopération énergétique entre Moscou et Ankara qui se sont notamment mis d'accord début août pour réanimer le projet de gazoduc Turkish Stream, gelé suite à leur brouille diplomatique.

Il s'agit de la deuxième rencontre entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan en moins d'un mois, après leur réconciliation inattendue permise fin juin par les "regrets" exprimés par le président turc pour la destruction en novembre dernier d'un bombardier russe par l'armée turque qui avait provoqué une grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara.

Début août, M. Erdogan s'est rendu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de Russie) pour rencontrer M. Poutine, trois semaines après un putsch raté en Turquie suivi de purges sans précédent que Moscou s'est gardé de critiquer.

A l'occasion de cette visite, les deux parties ont promis de s'atteler à la tâche "difficile" de recoller les morceaux, M. Erdogan assurant notamment que le projet TurkStream serait réalisé "le plus vite possible".

La Russie, qui avait imposé à Ankara suite à l'affaire du bombardier abattu de lourdes sanctions dans le secteur touristique, a pour sa part ré-autorisé la vente de voyages vers la Turquie dans la foulée de la réconciliation.

Vendredi, la Russie a également repris ses vols charters vers la Turquie, interdites depuis novembre en représailles contre Ankara.
(AFP, 4 Septembre 2016)

La Russie reprend ses vols charters vers la Turquie après une longue crise

La Russie a repris vendredi ses vols charters vers la Turquie, mettant fin à une interdiction prononcée en novembre par Moscou après une brouille diplomatique entre les deux pays.

Un avion de la compagnie aérienne Royal Flight a atterri à l'aéroport international d'Antalya (sud) à environ 17H00 GMT, une première en neuf mois après que le Premier ministre russe Dimitri Medvedev a signé en août un décret levant l'interdiction de ces vols, a rapporté l'agence de presse privée turque Dogan.

L'appareil, qui a décollé de Moscou, transportait environ 300 passagers, a-t-elle ajouté.

La Turquie a normalisé ses relations avec la Russie en juin, neuf mois après la destruction en novembre d'un bombardier russe par l'armée turque au-dessus de la frontière turco-syrienne.

A la suite de cet incident, Moscou avait pris des mesures de rétorsion,
rétablissant notamment le 1er janvier les visas pour les Turcs, interdisant les vols charters vers la Turquie et la vente des voyages vers ce pays par les voyagistes russes, ce qui avait porté un dur coup au secteur du tourisme turc.

Cette reprise apporte ainsi un bol d'air à cette activité, en outre touchée de plein fouet par une série d'attentats revendiqués par le groupe Etat islamique et des milices kurdes, ainsi que par une tentative de coup d'Etat le 15 juillet qui continue de secouer la Turquie.

Le nombre des touristes étrangers à se rendre en Turquie a chuté de 30% au cours des sept premiers mois de 2016, selon des chiffres officiels publiés le mois dernier.
(AFP, 2 Septembre 2016)

La Turquie veut normaliser ses relations avec la Syrie

Le Premier ministre turc a assuré vendredi que son pays cherchait à normaliser ses relations avec l'Egypte et la Syrie, deux Etats où il soutient pourtant l'opposition aux régimes en place.

"Nous avons normalisé nos relations avec la Russie et Israël. A présent, si Dieu le veut, la Turquie a pris une initiative sérieuse pour normaliser ses relations avec l'Egypte et la Syrie", a déclaré Binali Yildirim dans un discours télévisé.

Ce n'est pas la première fois que le Premier ministre turc exprime l'espoir de normaliser les relations avec Le Caire, qui se sont fortement détériorées après que l'armée égyptienne a évincé en 2013 le président islamiste Mohamed Morsi, un proche allié du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Sur le dossier syrien, la Turquie soutient les rebelles opposés au président Bachar al-Assad et considère son départ comme une condition préalable à tout règlement du conflit.

Mais le mois dernier, M. Yildirim a esquissé un changement de cap, affirmant que Bachar al-Assad était "l'un des acteurs" en Syrie et pourrait le rester provisoirement.

La Turquie a déclenché le 24 août une offensive militaire visant le groupe Etat islamique et les milices kurdes dans le nord de la Syrie. Selon Ankara, Damas a été prévenue de l'opération, via son allié russe.

Depuis qu'il a pris ses fonctions en mai, le Premier ministre turc a cherché à renouer avec l'ancienne politique turque de "zéro problème avec ses voisins".

En juin, la Turquie s'était rapprochée de la Russie, alliée d'Assad, et d'Israël, ennemi juré du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza soutenu par Ankara.
(AFP, 2 Septembre 2016)

L'Iran demande à la Turquie de cesser ses opérations militaires en Syrie

L'Iran a demandé à la Turquie qui mène une offensive dans le nord de la Syrie de cesser "rapidement" ses opérations militaires pour éviter de compliquer davantage la situation dans la région, selon les médias iraniens.

"La poursuite de la présence militaire de la Turquie en Syrie complique encore davantage la situation", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahman Ghassemi, cité mercredi par le site de la télévision d'Etat.

Il a souligné que les affrontements dans le nord de la Syrie "provoquent la mort d'innocents et il nécessaire que l'armée turque cesse rapidement ses actions militaires".

"Tous les pays doivent respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie", a ajouté le porte-parole iranien, soulignant que la "lutte contre le terrorisme ne doit pas affaiblir le gouvernement légitime" syrien.

L'Iran est le principal soutien régional du président syrien Bachar al-Assad. Téhéran soutient politiquement, financièrement et militairement le pouvoir syrien, en envoyant sur place des conseillers militaires et des volontaires pour combattre aux côtés de l'armée syrienne les groupes rebelles armés et les jihadistes.

L'armée turque a lancé il y a une semaine une opération sans précédent dans le nord syrien visant à débarrasser la frontière à la fois du groupe jihadiste Etat islamique (EI) et des YPG (Unités de protection du peuple kurde), qu'elle considère comme une organisation "terroriste".
(AFP, 31 août 2016)

La Turquie livre aussi sa guerre totale à Gülen en Afrique

La confrérie Gülen "ne cherche pas seulement à prendre le pouvoir en Turquie mais essaie aussi d'atteindre l'Afrique", a averti le président turc Erdogan, mais s'il a décimé les écoles de son ennemi juré dans son pays, il aura plus de mal à les faire fermer en Afrique.

Dès l'échec du putsch du 15 juillet, Recep Tayyip Erdogan a lancé une guerre totale contre Fethullah Gülen, et notamment contre toutes les écoles et universités du prédicateur exilé accusé du coup de force. En Turquie et dans le monde, puisque le réseau a tissé sa toile dans 120 pays.

Peu présent en Afrique du Nord, Gülen est bien implanté depuis 1996 avec une centaine d'écoles dans environ 40 pays d'Afrique sub-saharienne, où elles forment des "bêtes à concours" dans un continent ou seuls 20% des élèves parviennent à intégrer l'université.

Elles sont chères et réservées aux enfants des élites, hormis les boursiers. Aux Etats-Unis, où est exilé M. Gülen, elles attirent une population d'immigrés.
 Mais aujourd'hui, la diplomatie turque exerce d'intenses pressions en Afrique pour faire fermer toutes les écoles et universités de Gülen.

Et si la Turquie se heurte à une fin de non-recevoir de nombreux pays, elle peut faire plier de petits Etats exposés aux sanctions et sensibles aux promesses d'aide.

- 'Absurde' -

Au Nigeria, l'ambassadeur turc Hakan Cakil a requis formellement auprès du gouvernement la fermeture de ses 17 écoles et université, situées notamment à Lagos, Kano, Kaduna et Abuja, invoquant "la sécurité nationale de la Turquie". Ces écoles, implantées depuis 18 ans, accueillent 4.250 jeunes.

Abuja a décliné, rappelant que le Nigeria était un "Etat souverain".

Elles "figurent parmi les écoles les plus prestigieuses du pays, et avec un coût de 12.000 dollars par an (environ 10.000 euros), s'adressent aux très riches", explique Gabrielle Angey, doctorante au Centre d'Etudes turques CETOBaC, à Paris.

Ces établissements "ne sont pas liés au gouvernement", et Abuja "ne comprend pas le sens de cette demande", déclare à l'AFP Cemal Yigit, un Turc du Hizmet, le mouvement de Gülen, fondateur du Nigerian Turkish International Colleges (NTIC).

"Les gens ne peuvent voir aucun lien entre ces écoles et la tentative de putsch en Turquie. C'est absurde".

Au Kenya, les six écoles de la confrérie sont gérées par la Fondation Omeriye et sont restées ouvertes malgré les pressions.

Ce n'est pas le cas en Somalie où à Mogadiscio, dès le lendemain du coup d'Etat raté, deux écoles de la Nile Academy ont été fermées.

La Somalie, qui a bénéficié largement de l'aide turque, sous forme de soutien diplomatique, militaire, d'aide au développement et constructions -- comme l'aéroport de Mogadiscio, inauguré par M. Erdogan en personne -- est bien plus exposée aux pressions.

L'Afrique du Sud compte neuf écoles Gülen, dans la plupart des grandes villes, qui font partie des meilleurs établissements du pays, comme le lycée Horizon de Johannesburg, numéro un national en mathématiques.

"Elles sont surtout connues pour avoir d'excellents résultats au bac et particulièrement en sciences", souligne Ayhan Cetin, président du Turquoise Harmony Institute de Johannesburg, un centre culturel turc inspiré -- mais pas financé -- par Gülen.

"Il n'y a pas de raison que ces écoles ferment: l'Afrique du Sud est une démocratie et ce sont des écoles sud-africaines", ajoute M. Cetin.

- 'Pas d'éducation religieuse' -

"De fait le gouvernement turc n'a aucun pouvoir direct de fermeture de ces écoles", de droit privé placées sous la tutelle des ministères de l'Education des pays concernés, affirme Gabrielle Angey.

La présence turque en Afrique, insignifiante au début des années 2000, s'y est ancrée solidement grâce au réseau d'écoles de Gülen et à la confédération patronale turque Tüskon -- ouvertement guléniste.

L'enseignement des écoles Gülen est tourné vers les matières scientifiques, les nouvelles technologies, l'économie, l'international, et dispensé le plus souvent en anglais, même dans des pays francophones comme le Sénégal (huit écoles).

"Les enseignants turcs appartiennent vraiment au réseau gülen, ce sont des religieux engagés depuis longtemps" dans la confrérie, dit la chercheuse.

Mais "la dimension religieuse apparaît si peu que beaucoup d'étudiants ne comprennent même pas que leur école appartient au mouvement".

"Il n'y a pas de cours d'éducation religieuse", relève Mme Angey -- à part au Sénégal où ils sont obligatoires. Il s'agit "d'amener les élèves vers des questions spirituelles mieux que ne le ferait du prosélytisme".

Ainsi les écoles africaines de Gülen sont pluralistes: elles accueillent aussi des élèves chrétiens -- jusqu'à 45% au Nigeria.

Le débouché naturel pour ces élèves africains était souvent les universités en Turquie, ouvertement gulenistes et religieuses, comme Fatih à Istanbul. 
(AFP, 29 août 2016)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les deux dirigeants de Chypre décident d'intensifier leurs négociations

Les dirigeants chypriotes ont décidé "d'intensifier leurs négociations" pour parvenir à un accord sur la réunification de l'île avant fin 2016, a indiqué dimanche le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Il s'exprimait devant la presse après avoir reçu ensemble à New York le dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci et le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades (chypriote-grec) pour évoquer l'état des négociations.

"Ils m'ont informé de leur intention d'intensifier encore leurs négociations dès leur retour à Chypre", a-t-il déclaré, en rappelant "leur souhait de parvenir à un règlement complet en 2016".

Les deux dirigeants, a ajouté M. Ban, lui ont demandé "d'accroître son engagement personnel dans le processus" de négociations. "Je suis prêt", a-t-il dit, "à les soutenir dans tout ce qui pourrait leur servir, y compris la dimension internationale de ce dossier".

Il n'a pas précisé si les deux camps s'étaient mis d'accord sur un calendrier de négociations accéléré ou sur une "feuille de route", comme l'avait suggéré samedi M. Akinci.

Les deux dirigeants chypriotes sont apparus en compagnie de M. Ban pour les photographes mais n'ont pas pris la parole.

"Nous attendons de la réunion de demain (dimanche) qu'elle trace une feuille de route qui nous montrera le chemin vers le règlement final tant attendu" de ce conflit, avait déclaré samedi M. Akinci à des journalistes à New York.

MM. Akinci et Anastasiades négocient depuis mai 2015 sous l'égide de l'ONU pour mettre un terme à la division de cette île de Méditerranée orientale qui dure depuis 40 ans.

Selon l'émissaire de M. Ban pour Chypre, le diplomate norvégien Espen Barth Eide, les négociations ont permis de réaliser des progrès sur la gouvernance et le partage du pouvoir.

Mais des divergences persistent sur la question des arrangements territoriaux, des droits de propriété et de la sécurité.

Ces négociations sont considérées comme la dernière chance d'un règlement à Chypre.

L'île est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.

L'autorité de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, ne s'exerce plus de facto que sur les deux-tiers sud de l'île, où vit la communauté chypriote grecque.

La communauté chypriote turque vit dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue seulement par Ankara).
(AFP, 25 Septembre 2016)

La Grèce refuse l'asile à des militaires turcs arrivés après le coup d'Etat manqué

Le service d'asile grec a rejeté mercredi en première instance la demande d'un des huit militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d'Etat avorté en Turquie, a indiqué jeudi leur avocate, et refusé d'examiner la demande de deux autres, selon une source judiciaire.

Les autorités grecques "ont rejeté la demande d'un de ces militaires turcs" et "gelé la demande de deux autres", a indiqué à l'AFP Me Stravroula Tomara.

Selon une source judiciaire interrogée par l'AFP, ce "gel" signifie en fait que le service d'asile a refusé "de discuter l'affaire des deux autres militaires" car leurs arguments "ont été considérés insuffisants" pour être examinés.

"Nous attendons toujours la décision pour les cinq derniers", a ajouté Me Tomara.

"La décision sur le rejet de la demande d'asile d'un des huit (militaires) est basée sur des conclusions arbitraires, selon lesquelles ce militaire aurait participé à la tentative du coup d'Etat en Turquie le 15 juillet", a estimé Me Tomara.

Selon la loi, un recours en appel contre cette décision est possible, "ce que nous allons faire prochainement, dans le délai prévu de 15 jours", a dit l'avocate.

Pour les deux autres militaires, dont l'affaire a été "gelée", elle va demander le réexamen de leur cas dans le délai de neuf mois prévu par la loi.

Ce refus intervient alors que le Premier ministre Alexis Tsipras s'est entretenu mercredi à New York avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, en marge de l'assemblée générale des Nations Unies.

Selon l'agence de presse grecque Ana, M. Tsipras a dit à M. Erdogan que la démocratie "était très importante" pour Athènes et que des putchistes présumés "n'étaient pas les bienvenus".

Ankara a demandé l'extradition des huit militaires turcs mais cette demande ne sera examinée par la justice grecque qu'après que leur demande d'asile aura été définitivement tranchée.

Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis, une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet, quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.

Ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce, soutenant qu'ils avaient peur pour leur vie, mais niant avoir participé au coup d'Etat.

La justice grecque a condamné fin juillet les huit militaires à trois mois de prison avec sursis pour entrer illégale dans le pays et sont depuis en rétention dans les installations du village olympique, près d'Athènes.

De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie après le 15 juillet, par peur d'être arrêtés après la purge lancée par le président Recep Tayyip Erdogan contre les soutiens présumés à l'ex-imam turc Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, qu'il accuse d'avoir fomenté ce coup d'Etat.

La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts et plus d'un millier de blessés.
Amnesty International a indiqué avoir réuni des "preuves crédibles" attestant de cas de torture dans des centres de détention en Turquie après le 15 juillet.

La gestion de l'affaire des huit militaires turcs est considérée comme délicate pour Athènes en raison des relations historiquement difficiles entre les deux pays.
(AFP, 22 Septembre 2016)

Chypre: efforts intensifiés pour un accord de réunification avant 2017

Les dirigeants chypriotes vont rencontrer le 25 septembre Ban Ki-moon à New York afin d'intensifier les efforts pour parvenir à un accord sur la réunification de l'île avant la fin de l'année,
a annoncé mercredi l'émissaire du secrétaire général de l'ONU.

Le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades (chypriote-grec) et le leader chypriote-turc Mustafa Akinci négocient depuis mai 2015 sous l'égide de l'ONU pour mettre un terme à la
division de cette île de Méditerranée orientale qui dure depuis 40 ans.

"Conscients des défis, les deux leaders sont engagés à poursuivre et intensifier leurs efforts (...) dans les mois à venir, avec pour objectif la conclusion d'un accord (...) complet en 2016", a dit Espen Barth Eide dans un communiqué.

Ils vont ainsi rencontrer le secrétaire général des Nations unies le 25 septembre à New York, a-t-il dit.

La rencontre "fera le point sur l'état des négociations", explique-t-il, ajoutant que les deux leaders chypriotes demanderaient à M. Ban "d'intensifier dans les mois à venir son engagement personnel dans le processus".

Le diplomate norvégien a souligné qu'ils avaient au cours des négociations réalisé "des progrès significatifs" sur des sujets importants, notamment la gouvernance et le partage du pouvoir.

Mais il a fait état de divergences qui persistaient sur la question des arrangements territoriaux, des droits de propriété et de la sécurité.

La relance des négociations en 2015 est considérée comme la dernière chance d'un règlement à Chypre.

M. Akinci a mis en garde mercredi contre le risque d'"impasse" si l'échéance de fin 2016 n'était pas respectée.

"Un processus sans date limite, qui serait reporté à 2017 avec une poursuite des négociations, n'est certainement pas notre objectif", a-t-il dit.

M. Anastasiades a lui souligné l'importance de parvenir à une entente "aussi vite que possible" et à un règlement "acceptable pour toutes les parties".

L'île est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.

L'autorité de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, ne s'exerce plus de facto que sur les deux-tiers sud de l'île, où vit la communauté chypriote grecque.

La République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue seulement par Ankara), abrite elle la communauté chypriote turque.
(AFP, 15 Septembre 2016)

Immigration / Migration

L'asbl Ateliers du Soleil à la semaine culturelle du Kurdistan

La troisième édition de la semaine culturelle du Kurdistan s'est déroulée avec succès à Bruxelles du 23 au 25 septembre 2016.  Le Collège communal de la Ville de Bruxelles avait dans un premier temps refusé la tenue de la semaine culturelle du Kurdistan, mais il est revenu sur sa décision après un recours de l'Institut kurde de Bruxelles devant le Conseil d'Etat.

L'asbl Ateliers du Soleil, un des partenaires de la fête, a organisé un atelier créatif pour enfants le dimanche 25 septembre:  : "Kobanê, reconstruction d’une ville détruite par la guerre par des dessins d’enfants".

Margot Cassiers de l'Institut kurde de Bruxelles a envoyé le message suivant à la présidente des Ateliers du Soleil Iuccia Saponara: "Je veux vous remercier toi et Aurélie pour le super atelier d'hier. C’était un grand succès : beaucoup d’enfants ont participé (ils ont continué toute la journée, même après l’atelier) et beaucoup d’adultes étaient émus. Un grand merci de nous tous !" 
(http://www.ateliersdusoleil.be/archive2016.htm#culturelle)

Koen Geens reste "vigilant" sur la Grande Mosquée de Bruxelles

Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) appelle à « la vigilance » en raison des liens qui existent entre la Grande Mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles, les autorités saoudiennes et la Ligue islamique mondiale, dit-il ce mercredi dans une réponse écrite à une question du député Georges Dallemagne (CDH). Il ne doute pas que cette vigilance soit suivie "par les différents services en charge de cette problématique", une référence aux services de renseignement.

L’ambassadeur saoudien à Bruxelles est en effet le président du conseil général et du bureau de cette mosquée qui fut la première à être construite à Bruxelles. Inaugurée en 1978, elle a été considérée par plusieurs experts comme un vecteur du développement du wahhabisme en Belgique. La Ligue islamique mondiale a également des représentants au sein de la mosquée. La Ligue avait été créée en 1962 par le Prince Faycal, futur roi d'Arabie, pour former un bloc islamique arabe façe au panarabisme séculier prôné alors par le président égyptien Nasser.

Néanmoins, Koen Geens fait remarquer qu’un rapport de la Sûreté de l’Etat commandé en décembre 2015 par le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (NVA) et fourni en juin 2016, « qu’il n’existe pas de problème particulier de radicalisation lié à cette mosquée, pas plus qu’à d’autres reconnues, la radicalisation constatée chez les jeunes gagnés aux idées djihadistes étant plutôt le fait d’internet ou de lieux de culte cachés ».

Un contrôle financier très limité

En mai dernier, la Grande Mosquée, qui a le statut d’une AISBL, a finalement déposé ses comptes pour les années 2012 à 2014, comme la loi l’y oblige. Selon le ministre, il apparaît qu’elle a reçu pour un peu plus d’un million d’euros de cotisations, dons, legs et subsides en 2014 (1.074.579), environ deux fois plus qu’en 2012.

Entre les lignes, le ministre reconnaît dans sa réponse au député Dallemagne que son administration dispose de peu de moyens pour contrôler les dons qui sont faits aux mosquées. « Il ne m’appartient de délivrer une autorisation uniquement pour les donations sous forme d’acte notarié et supérieures à 100.000 euros », dit-il. « Cela a pour conséquence que tous les transferts à titre gratuit ne doivent pas faire l’objet d’une autorisation. Ainsi les dons manuels, les virements bancaires et les donations entre personnes morales à but désintéressé de même nature ne doivent pas être autorisés, et ceci quel que soit leur montant ». (LLB, 28 septembre 2016)

L'UE distribue des cartes de paiement aux réfugiés

L'Union européenne a lancé lundi un plan d'aide de près de 350 millions d'euros pour les réfugiés en Turquie, essentiellement syriens, dont les bénéficiaires se verront remettre des cartes bancaires prépayées.

Le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire Christos Stylianides, en visite à Ankara pour lancer le programme, a estimé que les cartes de débit prépayées donneraient aux réfugiés un "semblant de normalité" dans leur vie.

Créditées chacune de 100 livres turques par mois (environ 30 euros), ces cartes permettront aux réfugiés d'acheter de la nourriture, des vêtements, payer pour l'éducation ou le logement ou retirer du liquide aux distributeurs.

Les réfugiés souhaitant bénéficier de ce programme pourront présenter leurs demandes à partir d'octobre et les familles qui ont des enfants scolarisés recevront plus d'argent.

Tous les réfugiés enregistrés en Turquie seront éligibles au programme, qui constitue une "réponse inédite" à "une crise sans précédent", a estimé M. Stylianides.

La Turquie accueille quelque 3 millions de réfugiés, en majorité des Syriens qui vivent dans de grandes villes où ils n'ont pas directement accès aux aides des organisations non-gouvernementales.

Ce programme d'aide, financé par l'Union européenne et ses pays membres à hauteur de 348 millions d'euros sera mis en oeuvre sous la supervision du Croissant-Rouge turc et du Programme alimentaire mondial, avec le soutien des autorités turques.

Selon le commissaire européen, l'économie turque en bénéficierait aussi.

"L'argent sera dépensé dans les magasins locaux et cela va profiter aux commerces locaux et encourager
la cohésion sociale entre citoyens turcs et réfugiés", a-t-il estimé.

Ce plan fait partie d'une aide totale de six milliards d'euros prévus aux termes d'un accord signé en mars entre les pays de l'Union européenne et la Turquie. Ankara s'est engagée en contrepartie à maîtriser les flux migratoires vers l'Europe, où plus d'un million de réfugiés ont déferlé l'an passé.

Plusieurs responsables se sont inquiétés ces dernières semaines de voir l'accord voler en éclats après que le président turc Recep Tayyip Erdogan se soit
plaint à plusieurs reprises qu'aucune aide n'avait été versée jusqu'alors à la Turquie.
 En vertu de cet accord, Bruxelles s'était engagé à examiner la levée de l'obligation de visas imposée aux Turcs pour voyager librement vers les pays membres de l'espace Schengen. Or, cette mesure n'a pas encore été mise en oeuvre.

Ankara a menacé de rompre l'accord si l'Union européenne n'avance pas sur ce dossier d'ici le mois prochain.
(AFP, 26 Septembre 2016)

LeVif: L'ombre d'un putsch, l'ingérence en Belgique

«Quand il pleut en Turquie, il bruine dans le Limbourg. » C’est ce que constatait, fin juillet, Zuhal Demir. La députée fédérale N-VA, belgo-turque d’origine kurde, venait de recevoir des e-mails de menace. Des courriels parmi de nombreux autres, envoyés par des partisans du président turc, Recep Tayyip Erdogan, à des concitoyens soupçonnés de soutenir l’imam Fethullah Gülen. Depuis la tentative ratée de coup d’Etat, attribuée par Ankara au prédicateur en exil, les esprits s’enflamment en Flandre, où résident environ 100 000 personnes d’origine turque, traditionnellement attachées à leur patrie.

Plusieurs soirs d’affilée, des manifestants ont secoué les rues de Beringen, ville du Limbourg qui compte la plus importante communauté turque du nord du pays. Tags, insultes, jets de pavé, menaces de boycott de certains commerces, voire d’incendie. L’agitation s’est propagée jusqu’à Gand, Anvers et Bruxelles. La police belge s’est vue contrainte d’assurer la protection de sympathisants gülenistes, entrés pour certains dans la clandestinité. La menace a été ressenti jusque dans les écoles avec, en ligne de mire, les établissements Lucerna, financés par le réseau de l’imam. L’intimidation a porté ses fruits : plusieurs parents ont décidé de désinscrire leurs enfants, par peur de représailles. Les médias aussi en ont pris pour leur grade : sous la pression, le pendant néerlandophone du journal Zaman, réputé proche de Gülen, a cessé ses activités. Une journaliste flamande révélera plus tard avoir été approchée par un « conseiller » de l’Etat turc lui réclamant le nom des personnes abonnées au média.

Les méthodes utilisées par certains partisans d’Erdogan reflètent une véritable dévotion pour leur président. Selon Zuhal Demir, cette ferveur attesterait d’un échec de l’intégration, surtout des deuxième et troisième générations. Mais la propagande du régime semble davantage constituer un facteur clé. On estime à 70 % les Turcs qui, en Europe, possèdent une antenne satellite, et regardent donc quotidiennement des chaînes TV, en grande partie à la botte d’Erdogan. Les mosquées turques aussi posent question, leur lien direct avec Ankara laissant imaginer les discours tenus par leurs prédicateurs. Les citoyens qui ne fréquentent pas ces lieux de culte ne sont pas épargnés : le conseiller en communication de l’ambassade turque en Belgique a récemment appelé sur Twitter à agir « contre les traîtres ». Dans la Gazet van Antwerpen, il ira jusqu’à accuser le gouvernement flamand d’entretenir de bons rapports avec le mouvement pro-Gülen, des déclarations qui ont contraint l’ambassadeur à présenter des excuses auprès du ministre-président flamand, Geert Bourgeois.

Si l’influence d’Erdogan dépasse depuis longtemps les frontières, elle prend désormais l’allure d’une véritable ingérence. Début septembre, un bras droit du président a été accueilli, tel un messie, à Beringen. « Ne votez plus pour les socialistes », a mitraillé Metin Külünk, en réponse à l’exclusion du SP.A de la « machine à voix » Ahmet Koç, pour son soutien trop affirmé à Erdogan. La menace électorale n’empêche pas d’autres représentants politiques d’assumer leur position : « Je ne me prostituerai pas pour des voix », a d’ores et déjà fait savoir Zuhal Demir. L’avenir nous dira si cette pression externe aura un impact sur le scrutin communal de 2018. Et si Belgique et Flandre demeureront des terres sûres pour l’ensemble de la communauté turque, mais aussi pour les demandeurs d’asile turcs, dont le nombre est en forte augmentation depuis la répression du putsch, le 15 juillet dernier. (Joyce Azar,
Journaliste VRT-Flandreinfo et cofondatrice de DaarDaar)
http://magazine.levif.be/makr/pour-abonnes/levif/printarticle/4601574/article

Allemagne : 8 élus d’origine turque font leur entrée au Parlement

Le parti d’Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), a enregistré dimanche le pire résultat de son histoire pour des élections régionales à Berlin

Derya Caglar, Dilek Kolat et Ulker Radziwill, du parti social-démocrate (SPD) ont été élus députés, selon un communiqué du comité électoral à Berlin.

Canan Bayram, Turgut Altug et Fatos Topac du parti des Verts, ainsi qu’Emine Demirbuken-Wegner de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et Hakan Tas du parti gauchiste Die Linke ont fait leur entrée au Parlement du Land de Berlin.

Le parti social-démocrate (SPD) recule à un niveau d'après-guerre historiquement bas avec moins de 22% des voix, tout en restant premier parti de la ville. Le parti d’Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), a enregistré dimanche le pire résultat de son histoire pour des élections régionales à Berlin.

A Berlin, la CDU n'a recueilli que 17,5% environ des suffrages, en recul de plus de 5 points par rapport au dernier scrutin de 2011, tandis que le mouvement anti-migrants et anti-islam Alternative pour l'Allemagne (AfD) fait son entrée dans le parlement local de la capitale allemande avec environ 14% des voix, selon de nouvelles projections des chaînes de télévision publique, capitalisant sur les inquiétudes de l'opinion après l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés depuis l'été 2015.

Jamais dans l'histoire de Berlin, celle de Berlin-Ouest après la Deuxième guerre mondiale, puis celle de la ville réunifiée après 1990, la CDU n'avait connu pareille débâcle. (TRT/AFP, 19 septembre 2016)

Rentrée 2016-17 aux Ateliers du Soleil


Belle rentrée 2016 aux Ateliers du Soleil. Plus de 180 adultes, hommes et femmes, ont repris le chemin des classes avec l'envie d'apprendre le français, de mieux connaître leurs droits mais aussi leurs devoirs et de découvrir la société dans laquelle ils vivent...

Le profil du public est toujours mixte, interculturel, intergénérationnel... Au-delà des difficultés liées au quotidien, il démontre l'envie de s'engager pour une citoyenneté active.

http://www.ateliersdusoleil.be/rentree16.htm

Un bras droit d'Erdogan met en garde les responsables politiques belges

Le bras droit du président turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu dans le Limbourg à l'invitation de l'Association européenne des Turcs démocrates (UETD), pour évoquer la situation de son pays après le coup d'État manqué du 15 juillet dernier. Il a été accueilli chaleureusement à Beringen, où vit une importante communauté turque.

M. Külünk est notamment chargé d'entretenir les contacts avec les Turcs expatriés. Avant les discours, les hymnes belge et turc ont été joués. Un film de propagande a ensuite été diffusé avec des images du coup d'État manqué et l'appel de M. Erdogan à se mobiliser contre les auteurs de ce coup d'État.

Le président belge de l'UETD, Basir Hamarat, a d'abord pris la parole. Il a appelé l'Europe à soutenir la Turquie dans sa lutte contre les terroristes. "Après l'attentat, des Turcs des quatre coins du monde se sont rassemblés pour condamner l'attaque. En tant que Turcs européens, nous nous attendions à ce que l'Europe fasse de même. Ça ne s'est pas passé ainsi", a-t-il déclaré. "La Turquie a toujours pris part à la lutte contre le terrorisme et attend de l'Europe qu'elle fasse pareil contre les terroristes présents en Turquie. L'Europe devra mieux soutenir la Turquie pour combattre l'État islamique en Syrie", a-t-il dit.

Dans un discours parfois emporté, M. Külünk a ensuite mis en garde les responsables politiques belges, les services de sécurité et les médias contre les Gülenistes, qu'il qualifie de "'soft' terroristes", dans une allusion au prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, qui nie pour sa part toute implication dans le putsch manqué. "Je peux vous avertir que ces terroristes s'infiltrent partout, dans les médias, les services de sécurité et en politique. Je vous préviens: ils sont dangereux".

"J'appelle la Belgique à fermer les écoles gülenistes et à les expulser de Belgique car ils proclament des choses contre la Turquie", a ajouté le député. Il a ensuite appelé les Turcs à plus s'engager sur le plan local, dans la politique, l'enseignement et la vie associative, afin qu'ils puissent donner leur version. "Ne restez pas uniquement dans votre société mais allez également vers des associations belges."

Ne plus soutenir les socialistes

Une source anonyme a tenu à préciser un autre aspect du discours de Monsieur Metin Külünk, à savoir que ce dernier a appelé la communauté turque de Belgique à ne pas accorder leurs voix aux "socialistes" (il ne s'agirait pas uniquement du Parti socialiste, mais des différents partis de gauche ndlr).

La raison de cet appel au boycott est triple. Premièrement, pour M. Külünk, les socialistes soutiendraient le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), parti considéré comme une organisation terroriste séparatiste par le gouvernement d'Erdogan.

Deuxièmement le bras droit du président turc considère ces mêmes socialistes responsables de l'exclusion d'Ahmed Koç, qui était vice-président du conseil provincial du Limbourg, de son parti à savoir le SP.a. Monsieur Koç est également un partisan notoire du président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Finalement Metin Külünk estime que ce sont les socialistes qui soutiennent la reconnaissance du génocide arménien en Belgique.

Et pour ces différentes raisons, il demande aux Turcs de Belgique de ne plus les soutenir. (Le Vif, 9 sept 2016)

Une échevine de Beringen d'origine turque quitte le sp.a

Une échevine de Beringen (Limbourg) d'origine turque, Duygu Akdemir, a décidé de quitter le parti socialiste flamand en affirmant qu'elle ne se "reconnaissait plus dans le sp.a" et le discours tenu par son président, John Crombez, a-t-elle indiqué mercredi aux journaux Het Belang van Limburg et De Standaard.

Elle a expliqué qu'elle n'approuve pas le nouveau discours tenu par M. Crombez en matière de migration et de sécurité.

"Dans toute l'Europe, la récente vague d'attentats a créé une grande peur, irrationnelle, envers tout ce qui est lié à l'islam. Les partis de droite capitalisent sur l'islamophobie, mais le président du sp.a lorgne, selon moi, aussi vers la droite. Pour un parti (le sp.a) avec autant de mandataires turcs, il a très peu de contacts et d'intérêt pour ses propres membres", estime l'échevine.

Mme Akdemir est l'ancienne compagne d'un conseiller provincial lui aussi d'origine turque, Ahmet Koç, exclu vendredi dernier du sp.a à la suite de ses déclarations sur le putsch manqué du 15 juillet en Turquie.

L'échevine a annoncé son intention de continuer à siéger comme indépendante.
(Belga, 8 sept 2016)

Bilen Ceyran cherche la justice tant au niveau belge qu'au niveau turc

La jeune Belge d'origine turque, Bilen Ceyran, interpellée en Turquie et restée en garde à vue durant six jours pour des raisons encore floues, a indiqué lundi qu'elle engagerait des procédures judiciaires tant au niveau belge qu'au niveau turc.

Interpellée le vendredi 26 août et libérée jeudi dernier en soirée, l'étudiante de 24 ans a donné des détails sur sa détention à Balikesir, au sud d'Istanbul, où elle passait des vacances avec des amis d'origine allemande, suisse, anglaise et française. Le jour de l'arrestation, une trentaine de policiers, gendarmes et militaires ont sonné à la porte de la maison que les jeunes avaient louée.

Six personnes du SGDF (Fédération des associations des jeunes socialistes), considéré comme un groupement terroriste par l'Etat turc, étaient venues leur rendre visite ce jour-là.

"Lors du premier interrogatoire dans la maison, ils nous ont pris à part un à un pour nous demander ce que nous faisions ici et quels étaient nos liens avec les jeunes du SGDF. J'ai demandé à voir mon avocat à plusieurs reprises car je ne connaissais pas la raison de notre arrestation, et j'estimais cela illégal, mais la seule réponse que j'ai reçue, était que je ne verrais pas mon avocat durant les cinq premiers jours car le pays était en état d'urgence", a-t-elle expliqué à la presse belge réunie lundi à Saint-Josse-ten-Noode.

Actuellement, le dossier est "classé secret" et les jeunes ne connaissent toujours pas la raison de leur arrestation. "Les avocats n'ont pas accès au dossier non plus. Le secret ne sera levé que lorsque le procès débutera", a précisé Bilen Ceyran. (Belga, 6 sept 2016)

Des dizaines de milliers d'opposants manifestent contre Erdogan à Cologne

Plusieurs dizaines de milliers de Kurdes d'Allemagne ont manifesté samedi à Cologne contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, après l'offensive lancée contre les milices kurdes en Syrie, et ont réclamé la libération de leur leader Abdullah Öcalan.

Selon l'agence allemande DPA, cette manifestation a rassemblé 30.000 personnes, un chiffre conforme aux prévisions des organisateurs. Contactée par l'AFP, la police de Cologne n'a toutefois pas voulu confirmer ce chiffre.

Le rassemblement, qui a débuté à 11h30, s'est déroulé sans incidents, a indiqué une porte-parole de la police, alors que plus d'un millier de policiers avaient été mobilisés, notamment pour éviter d'éventuels affrontements avec des nationalistes turcs.

Munis pour beaucoup de portraits du leader kurde Abdullah Öcalan, les manifestants ont réclamé sa libération. Le chef historique du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) est emprisonné en Turquie depuis 1999.

Ils ont fustigé les purges menées par M. Erdogan après la tentative de putsch menée mi-juillet par une fraction de l'armée turque, et condamné les attaques lancées la semaine dernière par la Turquie contre les milices kurdes: Ankara, qui pilonne aussi le groupe Etat islamique, veut en effet empêcher les Kurdes de former une zone autonome continue d'un bout à l'autre de la frontière nord de la Syrie. (Belga,
3 septembre 2016)





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